■^■■. v%W^^ HARVARD UNIVERSITY. L I B R A R Y OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY. GIFT OF ALEXANDER AGASSIZ. Wmx^^^^o, i']ù^-^fllj),aAJL^^.\^ûS'. PRE3JIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. T03IE CXXXYIII. N^ i (4 Janvier 1904). PARIS, GAUTHIER-VILLARS. IMPRJMl UR-LJBRAIflE DES COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE Dis SCIENCES. Quai des Grands-Augustir: - , 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES ^3 JUIN l86. ET ^4 MAI ^S^5 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composenl des extraits des travaux de ses Meinbres et de l'analyse des Memo.res ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Acadeni.e. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendris a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux vohimes par année. Article 1". — Impression des uamux de l'Académie Les extraits deslVlémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus x^U^AeSox>^^e^V^r^lmèe Toute Note manuscrite d'un Membre de I Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compterenduà^ la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiques par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont Us donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais lès Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personr qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1 • demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'.i. sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires lenus de les réduire au nombre de pages requi Membre qui lait la présentation est toujours nor mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet E autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le t pour les articles ordinaires de la correspondance « cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tan ieudià 10 heuresdu matin; taute d'être remis à ter le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte re actuel-, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vant et mis à la fin du cahier. Article 4. - Planches et tirage à par Les Comptes rendus ne contiennent ni pla fleures. Dans le cas exceptionnel ou des figures • = autorisées, l'espace occupé par ces figures . pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux irai teurs; il n'y a d'exception que pour les Ra les Instructions demandés par le Gouverner Article 5. Tous les six mois, la Commission administrauv an Rapport sur la situation des Comptes rendus : l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. dtpour m S.Drtt.ri.l ~ pl» U"à la Sm.di q«. précèd. U .d.dc., ..a« . . lA" COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PARIS. — IMPRIMEniE GAUTHIEB-VILLARS, QVM DES GRANDS-AUGUSTINS, 55. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PUlil.IÉS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE 1^1» Sat» Du, «3 cJuiCfel iSiâ PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CENT TRENTE nUlTlÈ3IE JANVIER - JUIN 1904. "^PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Graiids-Augustins, 55. 1904 ETAT DE L'ACADEMIE DES SCIENCES Al 1^^ JAi^VIER 1904. SCIENCES MATHEMATIQUES. Sectiov I"*. — Géomélrie. Messieurs: Jordan (Marie-Ennemond-Camille) (o. •^). POINCARÉ (Jules-Henri) (c. *). Picard (Charles-Emile) (o. *). Appell (Paul-Emile) (o. *). Painlevé (Paul) «. HUMBERT (Marie-Georges) *. Section II. — Mécanique. Levy (Maurice) (o. *). BOUSSINESQ (Valentin-Joseph) (o. *). Deprez (Marcel) (o. *). Sarrau (Jacques-Rose-Ferdinand-Émile) (c. *). I^ÉAUïÉ (Henry) (o. *). Sebert (Hippolyte) (c. *). Sectiox III. — Astronomie. JANSSEN (Pierre-Jules-César) (c. »). Lœwy (Maurice) (c. *). WOLF (Charles-Joseph-Étienne) (o. ife). CallAndreau (Pierre- Jean-Octave) *. Radau (Jean-Charles-Rodolphe) *. Deslandres (Henri-Alexandre) *. Section IV. — Géographie et Navigation. Bouquet de la Grye (Jean-Jacques-Anatole) (c. »). ^ Grandidier (Alfred) (o. s). Bassot (Jean-Léon-Antonin) (C. *). GuYOU (Emile) (o. *). Hatt (Philippe-Eugène) (o. *). Bertin (Louis-Emile) (c. *). ACADÉMIE DES SCIENCES. Section Y. - Physique générale. Messieurs : Mascart (Éleuthère-Élie-Nicolas) (g. o. ss). LiPPMANN (Gabriel) (c. *). Becquerel (Antoine-Henri) (o. *). • Potier (Alfred) (o. *). ViOLLE (Louis-Jules-Gabriel) (o. *). Amagat (Émile-Hilaire) *. SCIENCES PHYSIQUES. Sectios YI. — Chimie. Troost (Louis-Joseph) (c. «). Gautier (Émile-Justin-Armand) (o. ■&). MOISSAN (jHenri) (c. *). Ditte (Alfred) (o. ft). Lemoine (Georges)"^(0. ft). HALLER (Albin) (o. *). Section- YII. — Minéralogie. FOUQUÉ (Ferdinand-André) (o. «). Gaudry (Jean-Albert) (c. ft). Bertrand (Marcel-Alexandre) (o. *)• LÉVY (Auguste-Michel) (o. *)• Lapparent;( Albert- Auguste de) ■k. N » Section YIïI. - Botanique. Van TiEGHEM (Philippe-Édouard-Léon) (o. «). BORNET (Jean-Baptiste-Édouard) (o. *). Guignard (Jean-Louis-Léon) *. BONNIER (Gaston-Eugène-Marie) *. Prillieux (Édouard-Ernest) (o. ft). Zeiller (Charles-René) (o. *). ÉTAT DE l'académie AU i^'' JANVIER 1904. Sectiox IX. — Economie rurale. Messieurs : SCHLŒSING (Jean-Jacques-Théo|jliile) (c. *). Chauve AU (Jean- Baptiste-Auguste) (c. *). DUCLAUX (Pierre-Emile) (c. *). MUNTZ (Charles-Achille) (o. *). Roux (Pierre-Paul-Émile) (c. *). SCHLŒSlNG (Al|)honse-Théophile) s. Section X. — Analomie et Zonlos:ie. o' Ranvier (Louis-Antoine) (o. s). Perrier (Jean-Octave-Edmond) (o. «). Chatin (Joannès-Charles-Melchior) *. GlARD (Alfred-Mathieu) «. Delage (Marie-Yves) *. Bouvier (Louis-Eugène) *. Section XI. — Médecine et Chirurgie. Marey (Étienne-Jules) (C. «). Bouchard (Charles-Jacques) (c. «). GuYON^(Jean-Casimir-Félix) (o. s). Arsonval (Arsène d') (o. s.-). LaNi\EI,ONGUE (Odilon-Marc) (c. ^). LAVERAN(Charles-JjOuis-Al[)honse) (o. *). SECRETAIRES PERPETUELS. DarbOUX (Jean-Gaston) (c. «), pour les Sciences mathéma- tiques. Berthelot (Marcelin-Pierre-Eugène) (g. c. »), pour les Sciences physiques. ACADÉMIE DES SCIENCES. ACADÉMICIENS LIBRES. Messieurs : Freycinet (Charles-Louis de Saulses de) (o. *). Hatonde la Goupilliere (Julien-Napoléon) (g. O. *). Cailletet (Louis-Paul) (O. «). BiSCHOFFSHElM ( Rapliael-Louis) *. BrouARDEL (Paul-Camille-Hippolyte) (G. O. *). Laussedat (Aimé) (g. o. *). CARNOT (Marie-Adolphe^ (c. *). ROUCHÉ (Eugène) (o. ft)- Picard (AltVed-MaLU-ice) (g. C. s). LabbÉ (Léon) (o. *). ASSOCIÉS ÉTRANGERS. Kelvin (Sir William Thomson, Lord) à Glasgow (g. o. *). Lister (Lord), à Londres. Newcomb (Simon) (o. w), à Washington. SUESS (Edouard), à Vienne. HOOKER (Sir Joseph-Dalton), à Rew. SCHIAPARELLI ( Jean-Virginus)," à Mdan. ROCH (Robert), à Berlin. N CORRESPONDANTS. SCIENCES MATHÉMATIQUES. Section ^^ — Géométrie (lo). Salmon (George), à Dublin. SCHWARZ (Hermann-Amandns), à Grùnewald, près Berlin. KLEIN (FéUx), à Gœttingue. MÉRAY (Hugues-Charles-Robert) (o. *), à Dijon. Zeuthen (Hieronymus-Georg), à Copenhague. ÉTAT DE l'académie AU l" JANVIER igo'j, 9 Messieurs : Mit tag-Leffler (Magmis-Gustaf) (o. «}, à Stockholm. Dedekind (Julius-Wilhelm-Richanl), à Brunswick. Nœther (Max), à Erlangen. N.. N Sectiox II . — Mécanique (10). Sire (Georges-Etienne) *, à Besançon. Considère (Armand-Gabriel) (o. *),' à Qiiimper. Amsler (Jacob), à Schaffhoiise. Vallier (Fréfléric-Marie-Emmamiel) (o. ft), à Versailles. BOLTZMANN (Louis), à Vienne. Dwelshauvers-Dery (Victor-Augiiste-Ernest) *, à Liège. Bazin (Henry-Émile) (o. ;«.>), à Clienôve (Côte-d'Or). DUHEM (Pierre), à Bordeaux. Zeuner (Gustav-Anton), à Dresde. N Section III. — Astronomie (iG). Struye (Otlo-Wilhelni) (g. O. ■■?:), à Carlsruhe. Lockyer (Sir Joseph-Norman), à Londres. HUGGINS (Sir William), à Londres. Stephan (Jean-Maric-Edouard) (o. *), à Marseille. Hall (Asaph) «, à Washington. Langley (Samuel-Pierponl), à Washington. AUWERS (Arthur), à Berlin. Rayet (Georges- Antoine-Pons) (o. ?), à Bordeaux. Perrotin (Henri-Joseph-Anastase) s, à Nice. Backlund (Oskar), à Poulkova. GiLL (Sir David), au Cap de Bonne-Espérance. Bakhuyzen (Van de Sande) (o. *), à Leyde. Christie (William-Henry), à Greenwich (Angleterre). André (Charles-Louis-François) *, à l'Observatoire de Lyon. Baillaud (Edouard-Benjamin) (o. ft), à l'Observatoire de Toulouse. HiLL (George-William), à West-Nyack. C. R., 1904, I" Semestre (T. CXXXVIII, N° 1.) 2 lO ACADÉMIE DES SCIENCES. Section IV. — Géographie et Navigation (io). Messieurs : TeffÉ (le baron^DE), à Rio-de- Janeiro. Grimaldi (Albert-Honoré-Charles) (g. C. *), prince souverain de Monaco, à Monaco. NANSEN (FridtjoF) (c. ft), à Bergen (Norvège). Helmert (Frédéric-Robert), à Potsdam. Colin (le R. P. Édouard-Élie), à Tananarive. GALLIENI (Joseph-Simon) (g. O. «). à Saint-Raphaël (Var). BlENAYMÉ (Arthur-François-Alphonse), à Toulon. Normand (Jacques-Augustin) (o. *), an Havre. Davidson (George), à San-Francisco. OUDEMANS (Jean-Abraham-Chrétien), à Utrecht. Section V. — Physique générale (lo). CrovA (André-Prosper-Paul) (o. «), à Montpellier. Rayleigh (John-William STRUTT, Lord) (o. 9:), à Essex. BiCHAT (Ernest- Adolphe) (o. *), à Nancy. Blondlot (René-Prosper) *, à Nancy. HiTTORF (Wilhem), à Munster (Prusse). Van DER Waals (Johannes-DIderik), à Amsterdam. MiCHELSON (Albert-A.), à Chicago. GOUY (Georges-Louis), à Lyon. Benoit (Justin-Miranda-René) s., à Sèvres. Lorentz (Hendrik-Auton), à Leyde. SCIENCES PHYSIQUES. Section VI. — Chimie (lo). WiLLIAMSON (Alexander-William), à Foudres. Lecoq de Boisbaudran (Paul-Émile dit François) *, à Cognac. Baeyer (Adolf von), à Munich. ROSCOÉ (Sir Henry-Enfield) (o. *), à Londres, CANNIZZARO (Stanislas) (o. *), à Rome. Ramsay (William) (o. ft), à Londres. Mendeleef (Dmitry-Iwanowitch), à Saint-Pétersbourg. ÉTAT DE l'académie AU 1*^' JANVIER I904. U Messieurs : Fischer (Emile), à Berlin. Sabatier (Paul), à Toulouse. FORCRAND (Hippolyte-Roberl de), à Montpellier. Section VII. — Minéralogie (10). Gosselet (Jules-Auguste-Alexandre) *, à Lille. Geikie (Sir Archibald), à Londres. RiCHTHOFEN (Ferdinan.d, baron de), à Berlin. Tschermak (Gustav), à Vienne. DepÉRET (Charles-Jean-Julien) ;?;, à Lyon. ROSENBUSCH (Harry), à Ileidelberg. Peron (l'ierre-Alphonse) (c. *), à Auxerre. Zittel (Karl von), à Munich. OEhlert (Daniel) ft, à Laval. Klein ('Johann-Friedrich-Carl), à Berlin. Section YIII. — Botanique (10). Clos (Dominique) *, à Toulouse. Grand'Eury (François-Cyrille) *, à Saint-Elienne. Masters (Maxwel-Tylden), à Londres. Treub (Melchior) «, à Buitenzorg, près Batavia (Java). Schv^^ENDENER (Simon), à Berlin. Pfeffer (Wilhelm-Friedrich-Pliilip[)), à Leipzig. Strasburger (Edouard), à Bonn. N N N Section IX. — Économie rurale (10). Houzeau (Auguste) (O. ;*), à Rouen. ARLOlNG'(Saturnin) (o. «), à'Lyon. Pagnoul (Aimé), à Arras. Gayon (jLéonard-Ulysse) (o. *), à Bordeaux. Kuehn (Julius), à Halle. 12 ACADÉMIE DES SCIENCES. Messieurs : WiNOGRADSKi (Serge), à Sainl-Pétersboiirg. Yermoloff (Alexis) (c. *), à Sainl-Pétersbourg. LaureA'T (Emile), ii Gembloux. N N Section X. — Analornie et Zoologie (lo). Agassiz (Alexandre) (o. *), à Cambridge (États-Unis). Fabre (Jean-Henri) *, à Sérignan (Vanclnse). Sabatier (Armand) (o. *), à Montpellier. Retzius (Gustave), à Stockholm. Bergh (Ludwig-Rudolph-Sopluis), à Copenhague. Lankester (Edwin-Ray), à Londres. Lortet (Louis) (o. !»), à Lyon. Maupas (Émile-Erançois), à Alger. Van Beneden (Edouard), à Liège. N Section XI. — Médecine el Chirurgie (lo). LÉPINE (Jacques-Raphaël) (o. *), à Lyon. Herrgotï (François-Joseph) (o. «), ii Nancy. Engelmann (Théodor-Wilhelm), à Berlin. Leyden (ErnstVOx), à Berlin. MOSSO (Angelo), à Turin. Burdon-Sanderson (Sir John), à Oxford. Zambaco (Démétrius-Alexandre) (o. *), à Constantinople. CZERNY (Vincent-Joseph), à Heidelberg. Baccelli (Guido), à Rome. N COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 4 JANVIER 190i, PIIÉSIDENCE DE iM. MASCART. M. Alberï Gaudry, Président sortant, fait connaître à l'Académie l'état où se trouve l'impression des Recueils qu'elle publie, et les changements survenus parmi les Membres et les Correspondants pendant le cours de l'année 1903. État de l'impression des Recueils de l' Académie au \^^ janvier iyo/|.. Volumes publics. Comptes rendus des séances de l'Académie. — Le Tome CXXXIV (i*'' se- mestre 1902) et le Tome GXXXV (2* semestre 1902) ont paru avec leurs Tables. Les numéros de l'année Kjo'i ont été mis en distribution, chaque semaine, avec la régularité habituelle. Mémoires de l'Académie. — Le Tome XI^VI a été mis en distribution au l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. mois d'octobre 1908, ce Volume comprend un seul Mémoire intitulé : c( Recherches sur une pro|)riété nouvelle de la matière, activité radiante spontanée ou radioactivité de la matière », par Henri Becquerel. Changements survenus parmi les Membres depuis le i''^ janvier 190 3. Membres décades. Section de Géographie et ISmngation : M. de Brssy, le 24 avril. Section de Minéralogie : M. Muxier-Ciialmas, le 9 août. Associé étranger décédé. Sir Geokge-Gabuiel Siokes, à Cambriilge, le i" février. Membres élus. Section de Géographie cl Navigation : M. Bertin, le 2.3 novembre, en remplacement de M. de Bussy, décédé. Section de Minéralogie : Î\I. Muxieu-Ciialmas, le 26 mai, en remplace- ment de M. Hautefeuille, décédé. Section d'Économie rurale : M. A. -Tu. Sciilœsing, le 9 mars, en rem- placement de M. Dehérain, décédé. Académicien libre élu. M. Labbé, le 2 février, en remplacement de M. Damour, décédé. Associé étranger élu. M. KocH, à Berlin, le 23 février, en remplacement de M. Virchow, décédé. Membres à remplacer. Section de Minéralogie : M. Munïer-Chalmas, décédé. SÉANCE DU 4 JANVIER 1904. l5 Associé étranger à remplacer. Sir George-Gabriel Stokes, à Cambridge, décédé. Changements survenus parmi les Correspondants depuis le i" janvier igo3. Correspondants décèdes. Section de Géométrie : M. Crehoxa, à Rome, le lo juin; M. Lipschitz, à Bonn, le 7 octobre. Section de Mécanique : M. J.-Willard Gibbs, à New-Haven (Connec- ticut), le 28 avril. Section de Botanique : M. Sirodot, à Rennes, le 1 1 janvier. Section d'Économie rurale : M. Leoiiartier, à Rennes, le 5 février. Correspondants clus. Section de Géométrie : M. IVoîtiier, à Erlangen, le 27 avril. Section d'Astronomie : M. G.-W. Iïu.l, à West-Nyack, le 16 novembre. Section de Physique générale : M. Bexoït, à Sèvres, le iG juin; M. Lo- RBNTz, à I>eyde, le 8 jnin. Section de Chimie : M. de Forcraxd, à Montpellier, le 3o mars. Section de Médecine et Chirurgie : M. Baccem,!, à Rome, le 20 juillet. Correspondants à remplacer. Section de Géométrie : M. Cremoxa, à Rome, dccétlé le 10 juin 1903 ; M. LiPSCiUTZ, à Bonn, décédé le 7 octobre 1903. Section de Mécanique : M. J.-W. Gibbs, à New-Haven (Connecticut), décédé le 28 avril igo3. Section de Botanique : M. Agaroh, à Lund, décédé le 17 janvier 1901; M. 3I1LLARDET, à Bordeaux, décédé le r4 décembre 1902; M. Sirodot, à Rennes, décédé le 1 1 janvier 1903. Section d' Economie rurale : Sir Joseph Gilbert, à Rotliamsted, Saint- Albans-Stalion, décédé le 23 décembre 1901; M. Lechartier, à Rennes, décédé le 5 février 1903, tC) ACADÉMIE DES SCIENCES. Section d' Analomie el Zoologie : M. Kowalevski, à Sainl-Pétersbourg, décédé le •>.•?. novembre 1901. Section de Médecine el Chirurgie : M. Laa-erax, à Lillo, élii Membre de la Section de Médecine el Chirurgie, le 20 mai 1901. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches sur l'émission de la vapeur d'eau par tes plantes et sur leur dessiccation spontanée. Note de M. Berthelot. I. « Les échanges qui ont lieu entre les plantes et l'atmosphère, et particulièrement ceux relatifs îi l'oxygène, à l'acide carbonique et à la vapeur d'eau, ont (îxc de tout temps l'attention des chimistes et des phy- siologistes; nous venons v apporter de nouvelles contributions, sur divers points spéciaux qui offrent à la fois un intérêt théorique, sous le rapport des conditions de réversibilité compatibles avec la vie des plantes, et un intérêt pratique, au point de vue de la conservation des produits agricoles, fourrages et légumes, destinés à l'alimentation de l'homme et des animaux. Le présent Mémoire concerne la dessiccation des graminées des prairies. Nous avons opéré sur des herbes appartenant au groupe Festuca. Les plantes mises en expérience étaient des regains de prairies, non encore parvenus à l'état d'épis et récoltés le 2.1 juillet 1908. Savoir : » i''et?,'' Un pied de Festuca, tiré du sol avec précaution et séparé aussitôt et rapidement en deux portions : parties vertes (tiges el feuilles) et racines, celles-ci débarrassées de terre; » 3° Même espèce; pied complet, pris à côté du précédent; » 4° Autre pied, réuni avec sa motte de terre ameublie; » 5° Echantillon de la même terre. » Tous ces échantillons ont été isolés et pesés aussi promptement que possible. Puis les objets 1", 2" et 3° ont été suspendus librement dans l'air, au sein d'une chambre de laboratoire bien aérée et éclairée, mais non ensoleillée directement. SÉANCE DU [\ JANVIKr. 1904. '17 » Les échantillons 4° 6t 5° ont été placés chacun sur une large coupe, au même endroit. » Chaque échantillon a été peso, an décigramme, deux fois par jour, à deux intervalles inégaux, l'un de G à 7 heures environ, de 10'" du matin à 4"" du soir, par exemple; et l'autre de 16 à i8 heures environ, comprenant la nuit. » La perte de poids résulte principalement de l'émission de la vapeur d'eau ; faiblement compliquée par deux phénomènes accessoires et de signe opposé, l'émission (et la décomposition) de l'acide carbonique et la fixa- tion (et l'émission) de l'oxygène : phénomènes dont on peut évaluer l'ordre de grandeur total, d'après les expériences que j'ai publiées anté- rieurement sur la production de l'acide carbonique et l'absorption de l'oxygène par les feuilles, et spécialement par les feuilles du blé. (Chimie agricole et végétale, t. IH, p. 344 à 356.) » Par exemple, la variation atlribuable à ces actions accessoires ne sur- passerait pas 1 , 7 pour 100 du poids de la plante fraîche, graminée telle que le blé. » Pour achever de définir les conditions des essais présents, il convient d'ajouter que la température de la chambre, où les plantes étaient placées et où l'air circulait aisément, s'est maintenue entre 18" et 20" le jour, pendant la durée des essais. Le degré hygrométrique de l'air y a peu varié, sans demeurer constant, ni atteindre la saturation. Enfin, la dessiccation de la plante s'est arrêtée en moins d'une semaine, vers une limite à peu près fixe pendant les deux semaines suivantes; elle était, d'ailleurs, com- parable à celle du foin d'une prairie, cou|)é par les faucheurs et conservé, sans entassement, en plein air. » On a pris soin de déterminer la dose d'eau encore retenue à la tempé- rature ordinaire, après l'épreuve précédente, en achevant dans une éluve à 110° la dessiccation d'échantillons prélevés sur les matières expéri- mentées. IL » Plante totale mise en expérience, 867^; partagée en tiges + feuilles : 82B, soit 22,35 centièmes, et racines : 285^, soit 77,65 centièmes. C. R., i9"'i I" Semestre. (T. CXXXVIU, N» 1.) 3 l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Tableau I. — Pertes de poids siiccessices de l'ensemble : lige et feuilles (82s). Pertes Perte de poids rapportées Dates. Durée. Intervalle. en centièmes. à 25,35. h 21 juillet. A partir de. . 11, 53 ( 5,75 75 ) 5,7'^ I 19,1 (4,3) 21, 6 , 38,9 (8>7) 8, 4 3o, o 44,5 (9.95) i3, 7 45, 7 5o,5 (i.,3) S- ' ^3, 8 52,9 ("-9) 16, 3 70, I 55,9 (12,6) 7> 2 77. 3 57,1 (12,8) i7> 9 95, 2 58,25 .... (i3,o) 6, 8 , 102, o J 58,7 ('3,1) 1 17 , o 119. o • ^'8,2 (i3,o) » ( 28, o «47, " ! 58.9 (>3,2) » ! 18, o 1 G5 , o 57,5 « 8, o 28 » 1-3,0' 57,0 » 12 aotjt 5.j4, o 39,7 " Limite admise à, froid 58,9 ('3,2) Perte nouvelle à iio" : 8,2 pour 100 du poids de la matière séchée à froid, soit 3,4 Perte totale 62,3 (i3,9) On a donc : matière primitive 100 Matière séchée à froid 4' , ' » à iio" 37,7 23 » 23 » 24 » .24 » 35 » 25 » 26 » 26 » 27 » 27 » 28 » SÉANCE DU 4 JANVIER 1904. I9 » L'examen de ce Tableau conduit à plusieurs conséquences intéres- santes : » 1° En premier lieu, la perte de poids tend vers une limite, presque atteinte dès le quatrième jour et qui demeure ensuileàpeu près constante; » 2° Elle éprouve cependant de légères oscillations, qui dépendent probablement de celles de l'état hygrométrique de l'atmosphère. La plante perd ou gagne encore; mais les différences ultérieures demeurent renfer- mées en des limites très resserrées, en raison de l'état de combinaison plus intime des dernières quantités d'eau avec les tissus et les principes immé- diats divers contenus dans le végétal; » 3" La plante, desséchée d'abord à la température ordinaire jusqu'à une limite presque fixe, a été trouvée susceptible de perdre ultérieurement à 1 10° les 8,2 centièmes du poids qu'elle conservait après la première opéra- tion. Il résulte de ces observations que Veau contenue au sein d'un végétal vivant s'y trouve sous deux états différents. Da ns l'u n de ces éta ts, l'eau possède une tension considérable à froid; ce qui en détermine l'évaporation avec une vitesse à peu près constante, ainsi qu'il va être montré, et jusqu'à une limite où cette tension devient nulle, ou plutôt excessivement faible; » 4° La dessiccation spontanée du foin des prairies, récolté dans les conditions agricoles, correspond à cette première limite, limite susceptible d'être atteinte en peu de jours, aux températures de l'été. M 5° La dessiccation de la plante a lieu suivant une progression définie par les valeurs empiriques du Tableau précédent. Ces valeurs, reportées sur papier quadrillé, en prenant les temps comme ordonnées et les pertes de poids comme abscisses, fournissent une courbe caractéristique, limitée par une asymptote parallèle à l'axe des y et que l'on peut prendre comme répondant à la valeur x = 58, g. » Soit A la valeur limite ainsi définie. Si l'on admet que la quantité d'eau perdue à chaque instant dx, pendant le temps dt, est proportion- nelle à la quantité d'eau susceptible de s'éliminer à froid, k — x, qui existe à ce moment dans le végétal, on a la relation connue m, (A —a:)dt relation qui conduit à une courbe logarithmique. Il n'est pas difficile de calculer la valeur de m, en prenant des valeurs empiriques convenables. » Pour préciser davantage, et sans construire aucune formule théo- 20 ACADÉMIE DES SGIEKCES. riqiic, nous pourrons sul)stituer les (lifTérences Ax à la diffcrenLielle dx, c'e■^l-à-dlre nous rendre un compte approché de la progression des pertes de poids, en calculant les pertes évaluées pour la durée d'une heure, pen- dant chacun des intervalles de tenf:ps consignés au Tableau et en divisant chacun de ces nombres par la valeur A — x, x étant supposé égal à la valeur moveune de l'eau restante entre le commencement et la fin de cet intervalle. Tableau 1 bis. IiUcrvallc de A.r temps. A — r 5,75 0,067 i5,9 0,043 8,4 O'OSg i5,7 o,o33 8,1 0,042 16,8 o,o4o 7,2 0,0-0 17,0 o,o55 » On n'a pas prolongé plus loin ces calculs, les différences finales de- venant trop petites et trop sujettes à être modifiées par les variations hygrométriques de l'atmosphère. » D'après ce Tableau, la courbe serait à peu près régulière depuis la sixième heure jusque vers la soixante-dixième, époque où il ne reste plus que 3 centièmes à perdre. » Vers la fin, qui répond à une partie comprise entre 56 et 09 cen- tièmes, on est trop près de la limite pour que les influences perturba- trices, atlribuables aux variations thermométriques et hygrométriques, puissent être négligées. » Au début, la perte d'eau est plus forte que par la suite, pour une raison telle que l'existence d'un peu d'eau libre, condensée à la surface même du végétal et distinclc do celle que renferment ses tissus. )) Ainsi la déperdition de l'eau, pentlant la dessiccation spontanée des végétaux d'espèces comparables à ceux étudiés, obéit sensiblement à la loi SÉANCE DU 4 JANVIER 1904. 21 de proportionnalité signalée plus haut, loi qui est celle d'un phénumène irréversible; du moins tant qu'on oppose simplement la tension de la vapeur d'eau émise par une plante vivante avec la tension de la vapeur d'eau V/o/z saturée contenue dans l'atmosphère ambiante. Tout au plus le retour de la vapeur est-il susceptible de s'exercera la dose de quelques millièmes, en oscillant autour d'une certaine limite, comme le montrent les observations précédentes. Il en serait autrement, si l'on faisait intervenir du dehors l'eau liquide; on reviendra tout à l'heure sur ce point. » 6" Observons que l'emploi des courbes, dans la discussion des phéno- mènes chimiques de celte nature, comporte certaines réserves. En effel, au lieu de construire la courbe logarithmique, représentative de cette loi, il serait facile, comme je m'en suis assuré d'ailleurs, de calculer et de construire une courbe hyperbolique, qui repiésenlerait les résultats observés, à peu près avec la même exactitude. Or cette dernière courbe réjiond, ainsi que je l'ai établi pour la première fois il y a 4oans, dans mes recherches sur les équilibres chimiques, à la loi des équilibres existant entre deux réactions opposées et réversibles ; tandis que la courbe logarithmique répond au contraire à la progression d'un phénomène non réversible. » C'est là une remarque essentielle et très générale, trop souvent oubliée dans les spéculations de Chimie purement mathématiques. Les vérifications numériques, tirées de la coïncidence approchée d'un arc de courbe avec un certain nombre de valeurs théoriques, risquent d'être illusoires, si l'on n'a pas établi préalablement par des expériences effectives, d'ordre pure- ment chimiques, la réversibilité des réactions. » On a ciu utile de développer avec quelques détails les observations relatives à la dessiccation des parties vertes d'une plante, parce que ces observations s'appliquent également aux Tableaux des observations faites sur les racines, sur la plante totale et sur la plante à racines immergées dans la terre ; observations qu'il reste à exposer maintenant. Tableau II. — Perles de pouls : racines (280s). » Les racines ont été nettoyées de teire avec soin, très rapitlement j)rès leur extraction du sol, mais sans aucun lavage. 22 ACADÉMIE DES SCIENCES. Pertes Perles de poids rapportées A.E Dates. Durée. Intervalle. en cectièmes. à ■/7,65. A — x h cent. 21 juillet lai'S"^ 6,70 5,70 4,6" 3,00 0,029 22 >> 21,7 \ 9,8 7,7 0,014 8,0 22 » 29,7 ) 12,1 9,3 o,oi5 23 » 45 , 8 j 8,0 23 » 53,7 i3,7 10,6 0,024 16,3 70,0 i4, 2 0,020 24 » 77,2 21,9 17,0 o,o32 .... 18,0 25 » 95,2 ' 22,6? 17,5? o,o34 6,5 23 w 'OI ,7 26,9 20,9 o,o63 \ •••• 'l,<è 26 » 119,6 ' 28,1 2t,8 o,o38 ( .... 28,2 27 » 147,8 ^ 29,3 22,7 0,072 12 aoùl 552,2 3o,6 23,75 » Limite admise à froid 3o,6 cent (23,75) Perte nouvelle à 110°, 7,o4 pour 100 de la matièi-e séchée à froid, soit. ... 4,9 Perle totale 35,5 (27,56) On a donc : Matière séchée à froid .... 69,4 ), » à 1 10" 64,5 » 1" La racine de réchanlillon observé (Festiica; regain) représentait un poids brut plus que triple de celui de la partie extérieure verte (feuilles et tige). » A l'état sec, à froid, ce rapport est encore accru, soit 53 , 9 : 9 , 2. » De même avec l'objet séché à 11 o", 5o:8,4. » Le poids de la matière sèche étant 6 fois plus grand dans la racine que dans les parties vertes, cette prépondérance relative est la consé- quence de l'état d'hydratation, environ double de celui de la racine, sous un même poids dans la partie verte. » Une semblable prépondérance de la racine n'existe pas dans d'autres espèces; elle joue certainement un rôle important dans la nutrition de la SÉANCE DU 4 JANVIER igoS. 23 plante actuelle, en tant que celle-ci a lieu avec le concours des matériaux du sol. » 2° En comparant les Tableaux I et II, on constate à première vue que la perte de poids de la racine, c'est-à-dire l'évaporation de l'eau qu'elle renferme rapportée au même poids de matière (loo), suit une marche plus lente que celle des portions vertes : ce qui s'explique en raison de cette circonstance que la racine présente, sous le même poids, une surface beaucoup plus petite que les feuilles de la plante. La perte de poids de la racine est quatre fois aussi lente à peu près, pendant les 54 premières heures : toutefois si l'on rapportait cette perte à un poids identique de chacune des deux fractions, l'eau évaporée dans ce temps représenterait à peu près le même poids absolu. » 3" A cette époque, d'ailleurs, la dessiccation des parties vertes est presque complète (plus des | de la limite); tandis que celle de la racine n'est pas encore arrivée à moitié. Aussi les parties vertes ont-elles atteint la limite de leur dessiccation à froid au bout d'une centaine d'heures; tandis que, pour les racines, elle n'était pas encore réalisée au bout de i6o heures. Cependant, la marche en est également asymptotique. » 4" La dessiccation poursuivie pendant 22 jours, à froid, laissait, d'ail- leurs, subsister une fraction centésimale d'eau éliminable à 110°; fraction presque identique dans les parties vertes (8,2 centièmes) et dans la ra- cine (7,0). » 5° En tous cas, ces observations conduisent à une même conclusion pour la racine et pour les feuilles, en ce qui touche les deux formes dis- tinctes, sous lesquelles l'eau est retenue par la plante : savoir une fraction principale, éliminable à l'air libre par dessiccation spontanée à froid, et une fraction plus étroitement combinée, éliminable seulement à l'étuve, par une élévation plus considérable de température. » 6° Les rapports t observés avec les racines offrent une marche un peu différente de celle observée avec les parties vertes, aux mêmes époques. Cependant, au début, ils manifestent de même un maximum; sans doute à cause de la présence d'un excès d'eau à la surface. Mais ensuite ils diminuent; puis, au lieu de demeurer presque constants pen- dant un temps considérable, ils semblent éprouver un accroissement lent, presque régulier. » 7° Si l'on construit la courbe caractéristique des pertes de poids de la racine, cette courbe paraît également tendre vers une asymptote, d'après les remarques précédentes. Mais, en raison de la variation plus accentuée 24 ACADÉMIE DES SCIENCES. des A.r, ladite courbe, supposée logarithmique, devrait êlre d'une forme plus compliquée que celle qui répondrait à une simple proportionnalité entre la perte éprouvée à chaque instant et la quantité d'eau existante au même moment; dans le calcul, on serait obligé d'introduire un plus grand nombre de coefficients. Il en résulte que la réversibilité des phénomènes est sans doute soumise à des conditions plus compliquées, cpii tiennent à la structure propre de la racine. iir. » Passons à l'étude de la plante totale, feuilles, tiges et racines réunies, après avoir éliminé la terre adhérente, aussi bien et aussi rapidement que possible, mais sans aucun lavage. La plante sur laquelle on a opéré pesait 33o^,5. On a réduit les résultats en centièmes. Tableau III. Perte de poitls A.r Dates. Durée. lotervallc. en centièmes. A — x h cent. 2 1 juillet iiMS" 5,83 5,83 6,8 .. .. 0,089 ! '■^- 22 » 21,. 5 ) 1.3,4 0,025 ( 8,6 22 » 3o,i ) 18,7 0,023 I '■''! 23 » 45,8 23,3 0.022 23 )> S.'i.o 25,4 0,027 [ 16,25 24 » 70,25 I 27,9 0,023 7.25 24 » 77'5 29,3 0,042 S '"'9 25 » 95,4 3 1,2 o,o32 6,5 25 » '01,9 82,0 i '"'^ 26 » 'iQjS , 32,65 28,4 27 .) i48.o ...33,5 "^'« 28 » 166,0 33,0 28 » '74:0 ' 33,0 12 août 026 34,3 SÉANCE DU .1 JANVIEI! igo^. Limite admise à froid 33 ,5 Perte nouvelle à i 10" : 8,3 pour 100 du poids de la matière sécliée à tVoid, soit 5 5 Perte totale 3q o 2j )) On ;i (lo-nc : Matière séchée à froid 66 .ï A 110°. 61 ,0 » 1° Les pertes centésimales de la plante totale, an début, représentent un peu moins de la moitié de celles des parties verles, prises isolément; un peu plus à la fin, résultat conforine à ce que les Tableaux I et II permet- taient de prévoir. « 2" L'existence d'une limite de dessiccation à froid est nettetuent mar- quée, comme avec les parties vertes. Ce résultat devait être également prévu, l'évaporation plus active pour les parties vertes servant de ré'ïula- trice à celle des racines, qui leur restituent à mesure une portion de l'eau évaporée. » 3° Il existe également deux états distincts de l'eau, l'un évaporable à froid, l'autre à chaud. » 4° Les valeurs de ^_^ accusent toujours un maximum initial; plus lard, elles suivent une marche assez régidière. Elles peuvent être repré- sentées par une courbe logarilhinique, c'est-à-dire qu'il v a proportionna- lité sensible entre la quantité d'eau évaporée à chaque instant et la quantité d'eau actuellement présente et évaporable. La perte d'eau n'est donc pas réversible dans ces conditions, ainsi qu'il a été expliqué plus haut. » Pour compléter cette étude, il paraît utile de comparer les résultats du Tableau III (plante totale), avec ceux des Tableaux I et II; en admettant que le rapport de poids entre les parties vertes et la racine dans la plante III, telle qu'elle a été tirée de terre (rapport qui n'a pas pu être déterminé, en raison de la nature môme de l'expérience), soit le même que celui de la plante pai tngée en deux, pour les mesures des Tableaux I et IL » On est autorisé à faire cette com])araison, parce que toutes les déter- minalions ont été exécutées parallèlement, dans le même Ii<'ii, les mêmes jours, et aux niêiues intervalles. C. R., ig.^i, i" Semestre. (T. CXX.WIII, N« 1.) 4 26 ACADEMIE DES SCIENCES. Tableau III. — Perte de poids pendant la dessiccation à la température ordinaire. Dates. 21 juillet. 22 » » 23 » 2D 26 Plante totale (100). . 6 8 i5 4 . iS 7 23 3 35 4 o *■ 9 3 • '^9 3i 2 3. 0 32 65 Tige et feu il es Hacines Somme 2i,35. + 77,65. r3 icn. 4,3 -l- 3 ,65 =r 7.95 8.7 + 7'7 = 16,4 9>95 -+- 9,3 ;= '9,2 ,.,3 H- 10,6 ^ 21,9 I';9 + «4,2 =1 26, 1 12,6 + 17,0 =; 29,6 12,8 4- 17,5 = 3o,3 i3,o -1- 20,9 :^ 33.9 i3,i -h 21,8 ::= 34,9 .3.0 + 22,7 ^ 35,7 l3,2 -t- 23,7 =r 36,9 '3,9 -t- 27,6 = 4' ,5 Limite à froid 33,5 Limite à iio" 39,0 )) La concordance est aussi grande qu'on ponvail l'espérer, pour des échantillons qui ne sauraient être tout à fait identiques dans des essais de cette nature. » Il en résulte que chacune des fractions isolées de la plante diminue de poids par dessiccation spontanée, avec une vitesse et suivant une propor- tion à peu près pareille, que lorsque ces fractions sont réunies dans un même ensemble, par les communications capillaires et autres entre les parties vertes et la racine. IV. » Pour compléter cette étude, on a examiné la dessiccation de la même plante, en laissant les racities entourées d'une certaine quantité de la terre où elle s'était développée. A cet effet, on détachait la terre, en l'ameublis- sant, de la motte adhérente : plante et terre étaient pesées séparément, puis on rassemblait la terre autour des racines et le tout était déposé dans une large capsule. » En fait, la marche du phénomène ainsi observé est peu régulière, ainsi qu'on pouvait le craindre pour un systèiue aussi hétérogène; la des- siccation de la plante et celle de la terre n'ayant pas lieu en vertu d'un même processus corrélatif. L'épaisseur de la couche de terre s'oppose d'ailleurs à une action uniforme, l'évaporation ne s'y produisant guère qu'à la surface. Sans reproduire les Tableaux complets, relatifs à ces trois SÉANCE DU 4 JANVIER rpo/j. 27 systèmes mis en expériences, il paraît cependant intéressant de comparer la somme des pertes de poids observées avec la terre et la plante séparées, avec les pertes observées sur l'ensemble; les expériences ayant eu lieu au même lieu et aux mêmes époques pour les trois systèmes, ainsi que pour les systèmes étudiés dans les paragraphes précédents. Tableau IV. » 1° Ensemble : Plante 298s, i -t- terre 460^,5 = 758^6 : c'est-à-dire plante 39,3, terre 60,7 pour 100; )) 2° Terre isolée 21 7S; » 3° Plante isolée 33oe,5 (voir Tableau III). Perles de poids. Plante -I- terre Plante seule Terre Dates. = roo. = 3r),3. ^60,7. 21 juillet 2,1 2,7 -i- 0,6 = 3,3 22 » 6,3 6,1 -+- 2,1 = 8,2 » 7>o 7''i + 2,9 = 10,3 23 » 9,1 9,2 -f- 4,1 = i3,3 » 10,0 10,0 -+- 4,7 = i4,7 24 » 12,0 11,0 -t- 5,9 = 16,9 » i3,4 11,6 -I- 6,4 = 18,0 25 11 i5,5 12,2 + 6,1 = 18,3 12 août 2T,3 i3,2 -f- 7,5 — : 20,7 » On voit que la présence de la terre autour des racines ralentit nota- blement l'évaporation ; ces racines retenant l'eau du sol, sans la transmettre immédiatement aux parties vertes. Cependant, l'écart ne surpasse pas le quart de la quantité d'eau totale, sauf aux premiers moments. Mais cet écart ne modifie guère la limite de la dessiccation, opérée à la température ordinaire dans les conditions des essais. » En résumé, la déperdition de l'eau et la dessiccation spontanée, à la température ordina-ire, des végétaux de l'ordre de ceux étudiés dans le pré- sent Mémoire, s'accomplissent en quelques jours et tendent vers une limite, suivant une loi de proportionnalité au poids de l'eau éliminable qui demeure à chaque instant dans la plante, Celte loi est celle d'un phé- nomène irréversible. Une autre fraction d'eau reste sensiblement fixée 28 ACADÉMIE DES SCIENCES. dans la planle à la température ordinaire. Dans les conditions de temps observées, cette eau ne s'élimine guère que sous l'influence d'une tempé- rature notablement plus élevée. On voit par là que la réversibilité des phénomènes d'hydratation dans les êtres vivants n'est pas simple ; elle s'accomplit cependant constamment au cours de leur existence; mais elle est subordonnée à des mécanismes plus compliqués que ceuv qui obéissent à des lois physico-chimiques simples. En effet, il résulte de ces observa- tions que l'eau éliminée à froid ne peut plus être restituée à la plante, par le simple contact d'une atmosphère contenant de la vapeur d'eau non saturée. » Cependant, tant que la perte ne dépasse pas certaines proportions et que la durée n'en est pas Irop prolongée, l'expérience des horticulteurs montre que la plante conserve encore la faculté de reprendre l'eau perdue, sous l'influence des arrosages artificiels ou naturels (pluie); mais c'est à la condition de faire intervenir l'eau liquide, ou bien encore l'eau liquéfiable au contact de la plante dans une atmosphère saturée, comme il arrive lors du refroidissement nocturne qui détermine la précipitation de la rosée. » L'eau liquide est d'ailleurs efficace, soit qu'elle soit déposée directe- ment à la surface des feuilles, soit qu'elle mouille le sol, de façon à y être puisée ensuite par les racines, qui la transmettent aux parties extérieures du végétal : parties vertes dans les plantes phanérogames; parties blanches, grises ou diversement colorées dans les cryptogames. )) Ainsi la réversibilité d'hydralalion entre les états d'une plante ayant subi un commencement de dessiccation et les états d'une plante saine ne s'exerce guère que si l'eau possède ou prend l'état liquide au contact de la plante; et elle est subordonnée à cette condition que les fonctions biologiques n'aient pas été altérées trop profondément, par suite des mo- difications chimiques apportées aux tissus vivants par une dessiccation poussée trop loin, ou trop prolongée. On voit que la réversibilité en ques- tion ne saurait être définie par une relation de proportion pondérale simple et unique ; car elle dépend de la constitution physiologique et des réactions complexes exercées entre les matières qui forment les tissus des êtres vivants. » Je poursuis l'étude de ces phénomènes et celle des limites au delà desquelles une planle desséchée cesse d'être susceptible de reviviscence, sur différentes espèces et dans différentes conditions de vitalité, détermi- nées par l'intervention des agents extérieurs et des substances introduites • au sein de la terre et au sein des végétaux. Ces phénomènes sont égale- SÉANCE DU 4 JANVIER 190/1. 29 ment inléressants pour les théories biolo;^iqiies, d'ordre physico- chi- mique, et pour le développement et l'utilisation agricole et industrielle des récoltes de toute nature. » HYDRODYNAMIQUE. — Rationalité d'une loi expérimentale, de M. Pareiity, pour r écoulement des gaz parles orifices. Note de M. J. Cocssixesq. « l. On sait que, dès 1839, de Saint- Venant et Wantzel ont constaté (' ), dans l'écoulement de l'air à travers des orifices non capillaires, sous de fortes différences de pression, un mode de détente sensiblement identique à celui que Laplace avait reconnu se produire dans les vibrations sonores et que l'on a appelé d^^msadiabatique, mode où chaque particule gazeuse, changeant de volume sans gain ni perte de chaleur par sa surface, exerce une pression /j proportionnelle à la puissance, p", de sa densité p, dont l'exposant n est le rapport (1,4 environ) des deux capacités calorifiques du gaz à pression constante et à volume constant. Ils avaient, de plus, en acceptant l'hypothèse d'une section contractée invariables, au voisinage de laquelle (un peu après l'orifice) la m«e pourrait être censée cylindrique sur une très petite longueur, démontré que le débit atteignait sa plus forte valeur possible dès que la pression à'aml, alors transmise à cette section g, s'abaissait aux 53 centièmes environ de la pression p,, iVamont, et constaté que, dès lors, l'écoulement se maintient invariable, ou ne dépend plus des abaissements ultérieurs de la pression dans le réservoir d'aval; d'où ils avaient conclu la non-propagation de ces abaissements jusqu'à la section contractée. » En 1886, Hugoniot (-) a complété l'explication élémentaire de cette absence de propagation, en observant que la vitesse d'écoulement qui fournit le débit maximum égale précisément celle de propagation du son dans les tranches constituant la petite partie cylinJrique de la veine- en sorte que l'onde ascendante qui tend à y propager, vers la section contractée, tout petit abaissement ultérieur de la pression d'aval, est emportée, avec (') Mémoire et expériences sur l'éeouleinent de l'air, détcnniiiù par des différences de pression considérables {Journal de l'École l'olyteclininue XXVII'' Cahier, iSSg). (-) Sur l'écoulement des /h/idcs élastiques {Comptes rendus, t. CIII, 20 dé- cembre 18S6, p. 1253 ). 3o ACADÉMIE DES SCIENCES. la veine même, aussi vite qu'elle y progresse et ne parvient plus jusqu'à la section contractée. » IL Le principe de D. Bernoulli donne, dans cette question, pour la vitesse V d'écoulement à travers la section contractée n où la pression est p et la densité p, vitesse due à l'abaissement/?,,—/) de la pression, à partir du réservoir d'amont (où la densité est p„), la formule (0 Jp ? .'0 X=^ f Po «-T L \?o/ J 2 Po " Po " -(£)"']• » Le carré de la masse gazeuse débitée dans l'unité de temps, égal, par s unité d'aire de la section contractée, au produit ;-Y^ oti p^( — ) V^, est, dès lors, » Et son maximum correspond au rapport — qui annule la dérivée en p de ce carré, savoir, à (3) ^ = f-^ Po )> En y substituant i, 4 ou ? à n, il vient donc, pour le rapport spécial de la pression /j d'aval à celle d'amont /?(,. au-dessous duquel l'écoulement devient invariable, par suite de la non-transmission jusqu'à n des abaisse- ments ultérieurs de cette pression/», (',) £. = (1)^ = 0,5.83. )) Donc, jusqu'à ce que ce maximum soit atteint, le débit, par imite d'aire de la section contractée, sera la racine carrée de l'expression (2), où p dési- gnera la pression donnée s'exerçant dans le réservoir d'aval; et, divisé par po, ou réduit en volume de gaz à la pression p^ du réservoir d'amont, SÉANCE DU 4 JANVIER 1904. 3l il vaudra v/^^/3a?^af]- » On peul l'écrire, par analogie avec la formule usuelle de l'écoulement des liquides, si l'on appelle >^;ia hauteur ^ de gaz, à la pression p^, qui produirait sta- tiquement cette pression, et si l'on pose (5) K Il — I \pJ V/'oj J' » Introduisons dans l'expression de K, au lieu du rapport ^ des deux pressions d'aval et d'amont, la délente rd il ke correspondante Po — P Po du gaz ; et nous aurons ce qu'on peut appeler le coefficient théorique du débit par unité d'aire de la section contractée : (6) . K = y/-^[(,_A)^_(,_^)'^] (.). » in. Comme la détente A n'excédera pas la fraction 1 — 0,528..., soit o,'j7 environ, les deux puissances (i — l)", (i — A) " peuvent être développées par la formule du binôme, en séries assez rapidement con- vergentes. Elles donnent immédiatement, pour leur diOlerence, le produit A par la série n ' ( T - ^ A i ^~'^"a- • (^-4")(3/^ — 2)-(/<+i)(2/z — I) l ' 2« 2.3/Z- ~^ ' 2.3.4«^ -^ /^\) , (8 -4/0(3/Z-2)(4/l — 2) — («-H)(2/Z-l)(3« — I) , ^^M ^ 2.3.4.5«' ^' / ^ (8 — 4/0(3/1 — 2)(4« — 2)(5/^ — 2) — (/t + i)(2/t — i)(3/i — i)(4/t — 1) ' 2.3.4.5.6//^ A'-h — (') Dans le cas d'un liquide, il faudrait faire p constant, ou n infini; ce qui donne- rait K z=^'A, conformément à la formule usuelle de l'Hydraulique. 32 ACADÉMIE DES SCIENCES. » On voit la loi générale de formation des lermes non écrits explicite- ment. ,, Dédoublons, dans tons les termes qui suivent les trois premiers écrits, le facteur 8 - 4/2 en 7 - 5rt et n + 1. De plus, appelons v, pour abréger, la différences - i ; ce qui permettra de remplacer, au besoin, les fac- teurs 3«^2, 4'i-2, 5n-2, ... par o/.-i + v, 3/i-H-v, /,„ _ I _u V Alors l'expression (7) deviendra 2 « 2.0 n- 3rt — 2. (3/1 — 2)(4«--2) ,2 4« 4.0/r- (3«— 2)(4«-2)(5« — 2) , "^ 4.5.6/i^ (*^){ „=_l r (2M — I ^■/)(3/l — I + v) — (2/i-l)(3/i— 1) (2,._,-l-v)(3«— I+v')(4/'-'+-0-(2»-0(->^'-0(^^'-'> A^2 I . ^ 5.6/i^v J » Elle comprend, outre ses deux premiers lermes, deux séries distinctes ayant en facteur, l'une, ' ~^j^. A°, l'autre, 7x4"^^'* ,, Cela posé, attribuons à n sa valeur effective \ chez les gaz, valeur, pour le moins très approchée dans les cas de l'hydrogène, de l'air, etc., qui donne 7 - 5« =0. La première des deux séries disparaîtra; et la deuxième, affectée de son coefficient total dans (8), deviendra (9) ^O-g^-i^^'-f^-i^^'--)- » Mettons-y pour A son maximum 0,47 ; nous aurons, comme plus forte valeur possible de cette série, o,ooi5i X (i + 0,363 + o,o85 + o,o43 + o,oi5 + ...). c'esl-à-dire un quatre-centième à peine d'unité, alors que l'ensemble, i-±A. in des deux premiers termes de l'expression (8) est environ o,5o4ou 200 fois supérieur. Et comme il faudra extraire finalement la racine carrée de l'expression (8), pour en porter dans (6) la valeur multipliée par ^ ^ A et par y/ " , l'erreur relative, entraînée par la suppression de cette série SÉANCE DU 4 JANVIER 190/i. 3v3 clans (8), se trouvera réduite de moitié et s'abaissera à un quatre-centième, bien au-dessous des erreurs d'observation. » IV. Donc l'expression théorique (6) du coefficient K de débit éqw- \-aiU\. pratiquement, du moins pour les gaz parfaits, à la formule très simple, représentant V ordonnée d'une ellipse presque circulaire où A serait l'abscisse. et celle-ci est applicable pour toutes les valeurs possibles de la détente A entre le réservoir d'amont et la section contractée, c'est-à-dire sur la lon- gueur d'un quart d'ellipse, depuis A = o, jusqu'à A = 0,47 environ. L'approximation très suffisante de celte formule ressort de ce fait, qu'on en déduit une dérivée de R' en A s'annulant, ou rendant R maximum, pour A ^ ^ ^ o, 467, alors que la valeur exacte serait A = I — 0,528 ... = 0,471 ... , c'esl-ii-dire , pratif/urment . la même chose, mais surtout, de ce que le maxi- mum approché ainsi obtenu est R = 1 / '^- = o,4S3o, tandis que le maximimi rigoureux de R est, d'après (3) et (5), (■■) (;r^)'(,T^f = '4f = -'.»'.- c'est-à-dire plus grand d'environ sa quatre-centième partie seulement. On pouvait, d'ailleurs, s'y attendre, après l'évaluation donnée à la fin du n" III, qui indiquait déjà un pareil excédent, bien insensible, de la valeur exacte. » V. C'est par un calcul précis de nombreux résultats d'observation, accompagné de la représentation graphique, au moyen d'une courbe qui s'est trouvée être le quart d'une ellipse presque circulaire, des valeurs de R en ressortant, que M. Henri Parentv a été conduit à la formule (10), dans la question de l'écoulement non seulement des gaz, mais aussi de la vapeur d'eau, sur laquelle il a fait beaucoup d'expériences (' ). On voit que, du ( ' ) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. CXIII, p. 184 ; 27 juillet 1891. Voir aussi, aux Annales des Mines (novembre 1902), son Mén^ioire intitulé Observa- tions sur les expériences de M. Râteau concernant le débit de la vapeur et leur con- cordance avec les formules de M. Parenty. Observons, toutefois, que M. Parenly fait varier dans une certaine mesure, en sens inverse du coefficient m de contraction, C. R., 190',. I" Semestre. (T. CXXXVIII, N" 1.) ^ 34 ACADÉMIE DES SCIENCES. moins pour les gaz, celle formule si simple n'est qu'une excellente réduction de l'ancienne et belle formule théorique due à de Saint-Venant et Wantzel. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. H. Raraduc demande l'ouverture d'un pli cacheté qu'il a déposé à l'Académie le 21 juin 1897 et dont le dépôt a été accepté. Ce pli, inscrit sous le numéro 5927, est ouvert en séance par M. le Pré- sident. Il renferme « des recherches photographiques sur des irradiations de la vitalité humaine ». (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. Cari. IIuter adresse, à propos des récentes Communications de M. Charpentier, une réclamation de priorité relative à « des rayons lumi- neux du corps humain ». (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) CORRESPOND AI\ CE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : ï° Le Tome IX des « OEuvres de Gauss » ; 2° Un Volume de MM. Imbeaiix, Hoc, Van Linl et Peler, ayant pour titre : « Annuaire statistique et descriptif des distributions d'eau de France, Algérie et Tunisie, Belgique, Suisse et Luxembourg ». (Présenté par M. Brouardel, pour le concours Monlyon de Médecine et Chirurgie.) noire coefficient constant — , de manière à corriger le mieux possible rhyjjothèse imparfaite, qu'implique la tln-orie. d'une contraction invariable pour cliaque dispositif d'orifice. C'est, naturellement, dans le cas d'un orifice bien évasé, ou de m très voisin de I, que la théorie s'applique le mieuv. Pour un orifice en mince paroi, il prend 3 m =o,G32 et porte jusqu'à jjièsde 9., 2 notre coefficient — • SÉANCE DU /( JANVIER 1904. 35 MM. Grandjean, Hilbert, Gy. de Istvanffi, R. Marquis, l*. Picard, Re«naui.t adressent des remercînients à l'Académie pour les distinclions dont leurs travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — La notion de travail appliquée à l' aimantation des cristaux. Note de M. Pierre Weiss, présentée par M. E. Picard. « L'étude de l'aimantation d'un cristal dans un champ magnétique comporte, abstraction faite des phénomènes d'hystérèse, la détermination de trois fonctions de trois variables, les trois composantes I^., I^, Ij., de l'intensité d'aimantation en fonction des trois composantes H^., Hj., H^ du champ. Cette étude expérimentale se simplifie considérablement et une représentation intuitive des résultats, qui manquait jusqu'à présent, s'offre immédiatement à l'esprit quand on fait usage de la notion d'énergie. » I. Supposons, pour fixer les idées, que l'on aimante l'unitéde volume d'un corps en en approchant des aimants permanents. L'énergie dépensée sera E = - y^I, 6^11^ + I, r/II, + I, dU„ o\i chacune des quantités Lj., I^, L est fonction de H^., H_,, Hj. Dans'cette intégration le point qui figure l'extrémité du vecteur H décrit une courbe allant de l'origine au point |iour lequel on cherche l'énergie. Le principe de l'énergie (') exige que E soit indépendant du choix île cette courbe, c'est-<à-dire que û?E soit différentielle exacle. » La connaissance de E en fonction du vecteur H renseigne complète- ment sur les propriétés magnétiques de la substance. On a en effet vn- = Ij.. La dérivée de E dans une direction quelconque est donc égale, au signe près, à la composante de l'aiinantalion dans cette direction. Ou, si nous supposons construite la fnmille des surfaces E = const., l'inten- site d'aimantation est donnée en direction par la normale à la surface E = const. au point H^, H,, IJ^, et en grandeur par la dérivée de 'E,, prise dans la direction de cette normale. (') Je suppose ici implicitement toutes les transformations adlabaliques. Si elles étaient isotherraiques, il faudrait remplacer partout l'énergie par le potentiel thermo- dynamique. 36 ACADÉMIE DES SCIENCES. » 11. L'énergie potentielle totale E peut se décomposer en deux parties, l'énergie relative P du champ et de la substance aimantée, et l'énergie interne d'aimantation .l'. Intégrons en ('ffeL j)ar parties : E = - {\ij^+ U, r, -,- H,l,) + j H,f/I,+ 1I,./I, 4- H,r/L. » Si nous remplaçons la substance aimantée par influence par une sub- stance dont l'aimantation rigide a, dès le début, la valeur finale I^, I^, I-, le premier terme seul subsiste. Il représente donc P; le second sera c par définition. Dans ^ = /n.-^/LH-n,r/f, + n,./i„ le champ H^, H^, U^ est fonction de 1^, I,, I^. La fonction C renilra les mêmes services que E quand on préférera prendre le vecteur I comme variable indépendante. On démontrera comme piécédcmment la proposi- tion symétrique de celle énoncée plus haut : le champ correspondant à une certaine valeur de V intensité d'aimantation est donné en direction par la nor- male à la sur/ace c =- const. passant par !_,, T,, L, et en grandeur par la dérivée de C prise dans la direction de cette normale. » III. Détermination expérimentale de l'énergie d'aimantation. Première méthode. — On peut écrire l'expression ci-dessus sous la forme E = - / Icos(Lf/HJr/H. Si l'on fait ti'uître H en lui laissant une direction constante, elle devient E = - j\co^({,\\)dW. Il suffira de déterminer la composante de l'aimantation parallèle au champ et d'opérer la quadrature de cette fonction. Le principe de l'énergie rend donc superflue la mesure des composantes de l'aimantation perpendicu- laires au champ. M Deuxième méthode. — On mesure le couple C exercé par un champ II constant, horizontal, sur la substance en suspendant celle-ci à un fil de torsion. Faisons tourner ce champ de de/, autour d'un axe coïncidant avec le fil de torsion, on aura On pourra donc obtenir la valeur de E pour tous les points en combinant SÉANCE DU 4 JANVIER 1904. 3^ la première méthode appliquée à une seule direction avec des mesures de couples. » L'emploi simultané des deux méthodes donne autant de vérifications que l'on voudra. » IV. Application au cas d'une substance possédant un plan magnétique, comme la pyrrholine. — On aura alors constamment l^ = o, et la condi- tion r/E différentielle exacte donne La loi de r aimantation dans le plan magnétique n'est donc pas influencée par l'existence d'une composante du champ perpendiculaire au plan magnétique. A J'ai découvert celte loi expérimenl:i!ement; l'expérience montre qu'elle s'étend même aux phénomènes d'hyslérèse sur lesquels la théorie ci-dessus ne renseigne pas. » Il est dès lors inutile d'introduire dans les calculs autre chùse que la composante du champ dans l.e plan magnétique. Soient H cette compo- sante, aet(p les angles de II et de I avec l'axe des a;. Avec ces coordonnées, dE = HIsin(-/ — o)dy. -+- Icos(oi— ç)f/iï, dont chacun des deux termes correspond à l'un des modcM d'expérimen- tation indiqués ci-dessus. » ExempU; auinciiquc. — La |)\irlioline |iosbèiIe dans le |)laii inaynélique deux direclions rectangulaires remarquables pour lesquelles l'aimanlalion a la direc- tion du champ. Dans l'une d'elles ou trouve, pour II ;:: SgSogauss, E = — /)9,o; pour l'autre, lir=: — 7,2 en unités arbitraires. La dill'érence 'j,i ,'i est égale, aux erreurs d'expériences près, au travail dépensé pour faire tourner II do l'une ù l'autre, et qui a été trouvé égal à 42,5. » Dans le cas de l'aimantation plane, les surfaces E = const. se réduisent à des courbes situées dans le plan magnétique. On peut les considérer comme les courbes de niveau de la surface E =/(IJ, x). La connaissance de celte surface unique, ou celle de la surface c=f{{, o), qiii lui est équi- valente, épuise complètement la question. » 38 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSICO-CHIMIE. — SurTosmose. Note de M. A. Glii.lemix, présentée par M. J. VioUe ('). « Je remarque d'abord ce fait que la formule du nivellement baromé- trique permet de calculer la pression osmotique. )) Si l'on appelle /et f les tensions de vapeur du solvant et de la solu- tion, S la densité de vapeur du solvant (c'est lui qui constitue l'atmosphère dans l'osmomètre sous cloche) et si l'on emploie les températuresabsolues T, la hauteur z de la colonne osmotique est donnée par la formule qui se réduit ici à ou même a 58", 608 „ / quand on pose/+/' = 2/, comme on le fait en Tonométrie, et à tort, selon nous. » Considérons, par exemple, avec M. Nernst, une solution debenzoale d'élhyle dans le benzol, contenant 25,87 de solvé dans loos de solvant. A 80", la solution a pour den- sité o,8i49 et les tensions de vapeur du solvant et de la solution sont respectivement /■ =1751,86 et /'r= 743,60. Enfin le poids moléculaire du solvant est /?i =78 et sa den- sité de vapeur théorique est 0 = 0,06948 X — = 2,71. » La pression osmotique, calculée par la méthode usuelle, est 3,78 atmosphères, ce qui correspondrait (dans Tosmomètre Ponsot, si Ton pouvait remployer) à une colonne de solution de hauteur égale à 48". Notre formule donne immédiatement ce nombre. )) Ceci posé, la loi de l'équilibre osmotique (méthode de Ponsot, sous la cloche de Nernst) pourrait s'énoncer : » La solution moiUe jusquà ce que sa surface libre, oii la tension est/', atteigne une hauteur z où la tension de vapeur du liquide pur (qui a diminué suivant la loi de Halley) soit devenue égale à f . (') Présentée à la séance du 28 décembre iqoS. SÉANCE DU 4 JANVIER igo^. 3q » Cet énoncé est très insuffisant : » 1° Il ne s'applique pas directement aux osmomètres où l'élévation de la colonne de solution est empêchée, soit par un manomètre à air libre (Tamman), soit par un manomètre à air comprimé (Pfeffer), puisque l'égalité (le tension/' à l'intérieur et à l'extérieum'a lieu nulle part dans ces appareils. » 2° II semble indiquer la cause qui maintient l'équilibre, et il ne l'in- dique pas; surtout il est muet sur la cause qui fait monter la colonne de solution. On pourrait même croire impossible d'attribuer cette ascension à la force/—/' ; car une colonne de quelques millimètres en aurait raison. Et pourtant c'est elle seule qu'il faut invoquer. Voici par quelles considé- rations nous y parvenons. » Lorsque l'équilibre existe, la tension est/' sur tous les points du plan horizontal qui comprend la surface libre de la colonne soulevée; elle décroît suivant la loi de Halley quand on s'élève plus haut, et reste la même sur tous les points des nouvelles couches de niveau ; nous ajoutons: elle croît suivant la même loi et en tous les points, c'est-à-dire même dans l'os- momètre, et en dehors, lorsqu'on descend, lorsqu'on arrive au niveau de la paroi uniperméable, et même plus bas, aussi bas que l'on voudra. » Cette hypothèse revient à dire que la tension d' expansibilité d'un liquide, c'est-à-dire sa tendance à émettre de la vapeur, va en croissant, suivant la loi de Halley, à mesure qu'on descend dans des couches plus profondes ; elle croît avec la pression hydrostatique supportée par la couche liquide considérée, mais beaucoup plus lentement que cette pression hydrostatique : celle-ci croît proportionnellement à z, et la ten- sion d'expansibilité croît proportionnellement à log^- )) Grâce à cette hypothèse, la loi de l'équilibre osmotique devient remar- quablement simple : » L'équilibre osmolique existe lorsque la tension d'expansibilité est la même de chaque côté de la paroi uniperméable. » Tant que cette inégalité n'est pas atteinte, tant que l'on a, sur un plan horizontal quelconque :/^ (en dedans) 88 Inclinaison 6'i''54',9 — o',3 Composante horizontale o, 19682 — o,ooo3o Composante verticale 0,4204/i — 0,00074 Composante nord 0,19008 — 0,00022 Composante ouest o,o5io6 — o,ooo35 Force totale 7 0,46428 —0,00079 (') Comptes rendus, t. CWWI, 1903, p. 44- SÉANCE DU 4 JANVIER 1904. 4l » La Station du Val-Joyeux est située par 0° 19' 23" de longitude ouest, et 48"49'i6" de latitude nord. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur /a Stabilité de la direction d'aimantation dans quelques roches volcaniques. Note de M. Pierre David, présentée par M. Mascart. « Les mesures faites pendant plus de 2 ans, en collaboration avec M. Brunhes, et signalées à l'Académie ('), nous avaient montré que toutes les roches volcaniques de la région possèdent une aimantation rémanente stable et qui est probablement celle de la direction du champ terrestre à l'époque où la roche s'est solidifiée. Il pouvait dès lors être intéressant de vérifier si, pendant une période connue et de durée suffisamment longue, la direction d'aimantation de ces roches n'avait pas varié. » J'ai commenci' par étudier dillérenles pieiies, prises en place, dans un inui- eu petit appareil et dont la construction date de l'époque gallo-romaine. Ces pierres, d'origine et de constitution dillérenles (scories, basalte, dotnite), qui sont restées eu place pendant environ deux milliers d'années, possèdent toutes une aimantation per- manente, mais dont la direction est exlrêmemeni variable de l'une à l'autre. Ceci semblait bien indiquer que la direction d'aimantation n'avait pas été modifiée pendant cette période de 2000 ans. Mais il était difficile d'orienter avec une précision suffi- sante ces diflérentes pierres pour les tailler en cubes et faire des mesures au déclino- mètre. J'ai alors songé à découper quelques cubes dans un dallage très bien conservé de l'ancien temple de Mercure situé au sommet du Puy-de-Dome et qui date manifes- tement de l'époque gallo-romaine. » Ces cubes ont été pris sur quatre dalles en domite; sur trois d'entre elles, on a pris deux cubes séparés par une distance de plus de i™, afin de contrôler les mesures. » Les résultats obtenus sont les suivajits, en prenant pour origine la déclinaison actuelle : Dalle n" 1 Morceau n» 1 A =; i-U'' E I — — 55° Morceau n" 2 A =: i^S" E I =■ M Dalle n" i Morceau n" J A t= 86" E I =: — 52" Morceau n° 2 A = 85° E I = (') Cuinplcs iciicIks, ijjuillel lijoi et 7 décembre igoj. C. K., lyo^, I" Semestre. (T. GVWVill, iN« 1.) 4? ACADÉMIE DES SCIENCES. Dalle n» 3 Morceau n" 1 A =r 74° W 1 = 53° Morceau n" 2 A =: 7 i" W I -r=, 53° Dalle n° k Morceau 11° 1 A = i^i" E 1 =— 56" 3o' )) Pour toutes les dalles étudiées, l'inclinaison a la même valeur absolue, avec l'approximation que permettent les mesures, négative pour trois d'entre elles et, pour l'autre, positive. Les valeurs de la déclinaison sont, au contraire, quelconques. Il semble donc résulter de là que, depuis la mise en place de ces dalles, leur direction d'aimantation n'a pas varié sous l'action du champ terrestre, malgré les A^ariations et les perturbations qui ont pu se produire depuis cette époque. » De plus, la constance de la valeur absolue de l'inclinaison semble indiquer que toutes ces dalles ont été prises dans une même carrière où elles auraient été levées par bancs parallèles, comme cela se pratique fré- quemment dans les exploitations actuelles. A la mise en place, quelques- unes d'entre elles se seraient trouvées placées sens dessus dessous, ce qui expliquerait le changement de signe de l'inclinaison. Quant à la décli- naison, la taille des dalles a pu la modifier d'une façon quelconque. » On remarque en outre que deux cubes de mêmes dimensions ont le même moment magnétique. Il y aurait peut-être là un moyen de résoudre la question si discutée de la provenance des blocs énormes qui ont servi à l'édification du temple dont les ruines restent encore imposantes après 2000 ans. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la décroissance de température avec la hauteur dans la légion de Paris d'après 5 années d'obsen^ations. Note de M. L. Teis- SERExc DE lîoRT, présentée par M. E. Mascart. « J'ai eu l'honneur de communiquer, à diverses reprises, à l'Académie, quelques-uns des résultats les plus saillants de nos sondages aériens par ballon-sonde. Ces sondages s'étendent aujourd'hui à une période de 5 an- nées, dans laquelle ils se répartissent assez régulièrement. Il nous est donc possible d'en déduire, avec quelque exactitude, des conclusions générales sur la décroissance de la température au-dessus de nos régions en diffé- rentes saisons. SÉANCE DU 1 JANVIER 190/1. /^ '. Nous avons pnrtagé ces observations en 2 groupes : A contenant les résultais de b8i ballons; B formé seulement des i4t ascensions qui ont atteint 1 altitude .le i/,-''". Voici les températures obtenues de 5oo- en 5oo™ pour les couches basses, puis par kilomètre de hauteur. Températures de l'air. Altiturle. Sol 5oo™ . I 000 . . 1 5oo . . . 3 000 . . , 2 ïoo . . . 3 000 . . . 3 5oo . . . 4 000 . . . 4 5oo . . . 5 000 . . . 6 000 . . . 7 000 . . . 8 000 . . . 9 000 . . . 10 000 . . . 1 1 000 . , . 1 2 000 . . . i3 000 . . . 1 4 000 . . . - 3,7 - 8,3 -i3,6 -16,7 -•9,8 -26,4 -33,6 -4o,8 -47,4 -52,9 - 6,0 - 8,7 -10,9 -)4,2 -17,0 -23,7 - 3 1 , 5 -39,0 -46,9 -54,0 -57,9 -57,9 -56,9 -55,5 Printemps. A. 5,1 5,1 3,4 0,1 2,6 Klé. 4,7 H- 0,1 — 2,1 3,9 - 4,3 — 6,4 — 9,3 — 12,2 -l5,2 — 18,5 — 20, 2 — 32,0 — 39,0 —46,7 — 02,7 ^53,6 —53, 1 — 53 ,2 — 02 , 5 - 7,4 — 10,0 — 13 ,0 -16,0 -19,3 -26,0 -33,1 -4o,r -47, • -5o,9 -t-i3,5 H-i3,9 -Hii,8 + 9,2 -I- 6,8 -f- 3,3 -^ ',7 — 0,4 — 3,4 — 5,9 — 9,3 — 15,3 — 22,3 —29,9 —37,9 —45,2 B. -f-i3,o -m3,6 + 11,8 + 9.7 + 7-3 -y- 5,0 + 2,1 + 0,2 - 2,7 - 5,3 - 8,3 -.4,8 ■^21,7 -29,3 —38,0 -45,3 — 5o,3 -5a, 7 — 5i ,5 -5i ,3 Automne. A. H- 8,0 -h 8,3 -(- 6,4 + 3,4 + 2,3 -I- O, I -4,7 — 10,2 -•3,4 -'9, s —26,8 -34,1 -4i,8 -48,3 B. - 7,5 ■ 7,7 • 6,1 4,0 2,2 0,4 1,7 4,2 — 6,5 — 9,3 — 13,4 -ia,7 —25,8 -33,5 -41.4 -48,3 —54,4 —57,1 -57,1 -57,1 » On voir, sur ce Tableau, combien la décroissance moyenne de tem- pérature est faible dans les couches basses où elle présente, à une hauteur vanab e avec la .saison, un minimum dû à la condensation des nuages et aux phénomènes d'inversion. Tout d'abord, il faut rappeler que, si les eflets de détente et de compression de l'air n'entraient pas en jeu, la répartition verticale de la température serait très différente de celle qu'on observe. C est, d'adleurs, ce qu'on ob.serve .souvent dans les couches qt.i s étendent du sol à 3- ou 4'^™ et qui constituent le phénomène bien connu de 1 inversion; phénomène indiqué d'abord par Fournet et par M. Alhiard C) DifTérence entre If a moyenne mensuelle la phi^ haute et la plus basse. /,4 ACADÉMIE DES SCIENCES. ni;iis qui, a» lieu d'ôtre une anomalie comme on le croyait, est an contraire très fréquent. » Par temps calme, ce phénomène est régulier la nuit; il se manifeste dans certains cas avec des vents forts. Pendant le jour, il est habituel au- dessus des nuages en couches (') et se montre même parfois sans nuages. >) En général, il paraît se produire lorsque l'air peut changer de tempé- rature sur place, soit par le contact du sol ou de la surface des nuages, soit par rayonnement; ou quand l'air peut se glisser sur ou sous d'autres masses d'air, sans varier sensiblement de pression, en suivant à peu près les surfaces isobares. C'est le cas, par exemple, dans certains échanges d'air qui ont lieu entre des aires de hautes et basses pressions. » D'ailleurs, le mécanisme qui permet à de petites masses d'air de monter par simple différence de densité, quand elles sont échauffées, est très mal connu et l'on observe souvent un équilibre instable au voisinage du sol frappé par les rayons du Soleil (avec des décroissances de tempé- rature de plus de i° par loo™), équilibre qui n'est rompu que par l'arrivée des vents à composante horizontale assez marquée. » Au contraire, dès qu'un mouvement général de l'atmosphère produit un brassage et cause un déplacement d'ensemble à composante verticale, la variation de température avec la hauteur tend à se rap|)rocher de la décroissance adiabatique. » L'atmosi)hère est donc soumise alternativement à deux régimes con- traires qui influent beaucoup, dans nos régions, sur les couches basses, oii les condensations et les inversions alternent avec des variations thermiques par détente. » La partie de l'atmosphère comprise entre 6''™, lo'"" et ii'"" paraît soumise surtout à la décroissance adiabatique; les inversions y sont rares, l'état hvgrométrique faible, et les nuages, d'après nos mesures exécutées à Trappes, peu abondants, » On pourrait donc s'attendre, en constatant que l'air devient de plus en plus sec, à ce que la décroissance de température, qui atteint souvent o", 9 à ces hauteurs, continue à être très grande; mais, à partir d'une certaine hauteur, nos observations nous ont permis de découvrir l'existence d'im phénomène tout à fait imprévu et dont la cause est encore fort obscure. » Comme on le voit sur le Tableau ci-dessus, vers 11''" en moyenne (') MM. Assmann et Berson ont nioiUié, il y a quelques années, i[ue la surface des nuages frappée par le Soleil agissait à peu prés comme la surface du sol. SÉANCK DU 4 JANVIER IQo/i- 45 la température cesse de décroître en arrivant à la zone que j'ai déjà signalée à l'Académie (') sous le nom dt: zone isotherme, et qui se retrouve dans tous les mois de toutes les années. Cette couche présente des inflexions de divers sens : élévation de température et petits abaissements. » Sans vouloir entrer ici dans une discussion prématurée de ces carac- tères, je dois faire remarquer que tout se passe comme si l'atmosphère se trouvait soumise, à ces hauteurs, à un régime analogue à celui des inver- sions, dans lequel les mouvements à composante verticale sont de peu d'im- portance ; d'où la possibilité de couches isothermes épaisses et de change- ments de signes dans la variation de la température. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Caractères différentiels des radiations physiolo- giques suimnt leur origine musculaire ou nerveuse. Note de M. Augi'stiv CiiARPEXTiER, présentée par M. d'Arsonval. « Les radiations d'origine physiologique sont des rayons n pour une grande part, mais leur composition semble plus complexe que ceux décrits ///.fr/«'?>/' par M. Blondiot, dont ils diffèrent à certains titres. J'ai déjà dit que le plomb ne les arrêtait pas complètement, il en est de même de l'eau pure (*). » Cela est vrai surtout des rayons nerveux, dont un caractère frappant est d'être arrêtés partiellement par l'aluminium. Une lame d'un demi-milli- (') Comptes rendus. iS avril 1902. (■-) A ce propos, il ne sera pas sans intérêt de donner quelques indications pratiques sur la façon la plus simple d'observer en général les radiations physiologiques : déposer sur un carton noir et coller avec du collodion uoe quantité de sulfure phosphorescent propre à donner une épaisseur tiés faible et à former une tache assez étendue, 2"="' de largeur en moyenne; Tinsoler modérément et l'observer à l'abri de la lumière dans une pièce plus ou moins sombre suivant l'éclat qu'il présente; s'adapter quelques minutes à cette obscurité relative, plus ou moins longtemps suivant son degré. La plaque doit être regardée dans la vision indirecte et sans trop d'attention. Il ne faut pas oublier surtout que les variations d'éclat se produisent graduellement, avec une inertie qui dépend surtout de l'épaisseur du sulfure : il y a donc avantage à diminuer le plus pos- sible celte dernière. Enfin, il ne faut pas s'exagérer les difficultés d'une observation qui ne réclame en somme que quelques précautions élémentaires. Je n'ai pas à insister ici sur les expériences de contrôle. 46 ACADÉMIE DES SCIENCES. mètre d'épaisseur suffit pour obscurcir d'une façon appréciable le faisceau émis p;ir un point du cerveau. Quant à la partie qui a traversé la lame, elle n'est plus obscurcie par de nouvelles épaisseurs d'aluminium, même sous i*"™ ou a*^™. Elle est donc formée de rayons n proprement dits. » Au contraire, le faisceau émis par le cœur, par le diaphragme, par diffé- rents muscles, n'est pas modifié (ou seulement à un degré insignifiant et dû sans doute à l'effet des filets nerveux intra-musculaires) par la lame d'aluminium dont j'ai parlé plus haut. » C'est là un premier caractère dislinctif entre les radiations muscu- laires et nerveuses. Il répond déjà à une question que je m'étais posée et que m'avait présentée M. Saint-Remy dans la dernière séance de la Réunion biologique de Nancy : la radiation musculaire est-elle propre au muscle lui-même où provient-elle des terminaisons nerveuses que contient cet organe? Des expériences sur la grenouille curarisée m'avaient montré que probablement le muscle rayonnait par lui-même, tout en rayonnant moins que le nerf. Les expériences précédentes prouvent la réalité d'une radia- tion propre du muscle. » Il y a d'ailleurs d'autres caractères qui séparent cette radiation de celle du nerf. Le nerf augmente sa radiation d'une façon très notable sous l'influence de la plus légère compression, je puis confirmer ce point déjà indiqué dans ma dernière Note (28 décembre iqoS). Je l'ai revu chez le chien sur la moelle et sur les racines nerveuses, avec mon collègue, M. le professeur E. Meyer. Or la radiation provenant du muscle est beaucoup moins modifiée par la compression. C'est une différence de réaction qu'on pourra utiliser pour reconnaître la présence des nerfs sur un point du corps, ou pour apprécier leur part contributive dans la radiation totale provenant d'un organe. » Enfin, troisième caractère propre à la radiation nerveuse : elle pro- duit, par rapport aux autres tissus, un effet sensiblement plus fort sur le sulfure phosphorescent chauffé vers 40" ou 45°. » Tous ces faits montrent la part prédominante et toute spéciale de la radiation provenant du tissu nerveux dans l'organisme. Il en découle encore cet enseignement : que la radiation nerveuse diffère, plus que celle des autres parties du corps, des rayons Blondlot purs. » SÉANCE DU 4 JANVIER ipo/c 4? CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les élhers phosphoriques de la glycérine. Note de M. P. Carré, présentée par M. H. Moissan. « Dans une Note précédente (') j'ai montré que l'éthérification de l'acide phosphorique par la glycérine donne naissance à trois élhers. )) Le di- et le triélher sont saponifiés par l'eau froide en donnant de l'acide glycérophosphorique ordinaire. En edét, si l'on additionne le mélange de ces 3 élhers de lo fois leur poids d'eau, et qu'on abandonne le tout un certain temps à la température ordinaire, on constate que la quantité totale d'acide phosphorique combiné ne change pas, tandis que ledi- et le triélher finissent par disparaître totalement; » La destruction du triélher est assez rapide, elle demande seulement 2 ou 3 jours; celle du diéther demande un temps plus long; sa disparition complète d'un mélange qui en renfermait .\^) pour loo a demandé 2 mois. Celte transformation est beaucoup plus rapide à l'ébullilion, mais il y a alors mise en liberté d'acide phosphorique: c'est ainsi qu'un mélange ren- fermant 3^ pour loo de diéther et 76,1) pour 100 d'acide combiné ne contenait plus de diélher après une heure et demie d'ébullition, tandis que la quantité d'acide combiné tombait à 70,7; le diéther est détruit en quelques minutes. » i» Étude de Cacide glycérophosphorique. — MM. Adrian et Trillat (-) ont montré que la décomposition du sel de baryum par l'acide sulfurique fournit un acide glycéropliosphorique souillé de sel acide; le traitement du sel de plomb ou du sel de cuivre par l'hydrogène sulfuré leur a donné un acide glycérophosphorique par- tiellement décomposé. Ce dernier procédé m'a conduit à des résultats beaucoup plus satisfaisants. » Le glycérophosphate de plomb, mis en suspension dans l'eau bouillie, est décom- posé par l'hydrogène sulfuré. La liqueur, débarrassée du sulfure de plomb et de l'excès d'hydrogène sulfuré, renferme de l'acide gljxérophosphorique pur, ainsi que le prouvent les titrages alcalimétriques, qui donnent un virage identique à la phta- léine, avec ou sans chlorure de calcium. Celte solution ne peut ètie concentrée à chaud dans le vide sans être partiellement décomposée ; mais, à la température ordi- naire, elle peut être évaporée sans altération dans le vide sulfurique. En suivant la marche de celte concentration par des analyses elfectuées à intervalles réguliers, on (') P. Caiihé, Comptes rendus, 21 décembre igoS. (-) Journal Ph. et Chiinie, (3" série, t. VII, p. '^36. 48 ACADÉMIE DES SCIENCES. constate que l'acide glvcérophosphorique commence à se lian^foriiier en diétljer lorsqu'il a pour composition /0C=11U0H)'- 2 PO— on ^ II- o. \0H )> L'acide glycérophospliorique se présente sous forme d'un li(iuide très sirupeux, qui jusqu'ici n'a pas cristallisé. H ne peut être cliaullé sans être partiellement décom- posé avec mise en liberté d'acide phosphorique, en même temps qu'il se forme du diéther. » 2° Élude du diéther. — MM. Adrian et Trillat avaient remarqué qu'après éthérificalion la quantité d'acide phosphorique renfermée dans le mélange, et déter- minée par une analyse volumélrique avec i'iiéliaiithine comme indicateur coloré, se Irouvaitèlre inférieure à celle indiquée par un dosage au pvropliosphate de magnésium, après destruction de la matière organique. Cette disparition de l'acide phosphorique aux indicateurs colorés leur a fait soupçonner la formation d'un diéther neutre à l'hé- lianthine; ils l'ont ensuite isolé en éliminant l'excès de glycérine et d'acide phospho- rique au moven de dissoKaiits appropriés (?) et lui ont attribué la constitution : /OC^H^(OH)^ PO— OC^IP(OH)-. \0H » Dans la Note précédente j'ai montré que la véritable-cause de cette disparition de l'acide phosphorique aux indicateurs colorés était la formation d'un triéther, et que le diéther était monoacide à l'hélianthine; je n'ai pu réussii' à isoler ce diéther, parce qu'il est soluble dans les mêmes solvants que le monoélher, et son instabilité en liqueur aqueuse ne permet pas de profiler de la différence de solubilité de ses sels, qui sont plus solubles que les glycérophosphates correspondants. Malgré cela il est facile de montrer qu'il ne peut résulter de la ti\alion de deux molécules de glycérine sur une même molécule d'acide pliosphori([ue et que sa constitution doit être la sui- vante : O - CH= / PO— OH CHOU. ^O — CH- » En effet, les proportions de monoéther et de diéther formés lors de l'éthérifi- cation du mélange équimoléculaire (voir Note précédente) indiqueraient qu'il s'est combiné une quantité de glycérine supérieure à celle mise en réaction. L'obtention de ce diéther à partir de l'acide gl3cérophosphorique conduit à la même conclusion. On peut du reste en obtenir une troisième vérilication de la façon suivante. En préparant l'acide glvcérophosphorique avec un mélange des sels de plomb du di- et du mono- éther, on obtient tout d'abord une solution étendue de ces deux élhers; pendant l'évaporation le diéther se transforme en acide glycéropliosphorique; s'il renfermait deux molécules de glycérine, l'une d'elles serait mise en liberté, et l'acide glycéro- phosphorique souillé de celle glycérine devrait donner a l'analyse des chiffres trop SÉANCE DU 4 JANVIER 1904. /|Ç) élevés pour le carbone el l'hydrogène. II n'en a rien été. D'autre part la vitesse de formation de ce diétlier indique que c'est l'alcool primaire encore libre, de la glycérine qui entre en réaction. Il doit donc posséder la constitution ci-dessus. » 3° Etude du triéther. — Le triéther peut être isolé facilement; il est insoluble dans l'eau et dans l'alcool, tandis que les deux autres y sont solables. Le mélange étliériilé repris par l'alcool absolu laisse ce triéther comme résidu. L'analyse montre que sa composition est la suivante : O — CH- PO — O— Cil . \o — Cil- » 11 se présente sous forme d'une masse spongieuse, dure, qui peut être pulvérisée, insoluble dans les dissolvants usuels (alcool, éther, acétone), aussi ne peut-on le faire cristalliser. » CHIMIE ORGANIQUE. — 1\èlvo gradation el coagiilalinn de ramidon. Note de MM. L. Maquenne, A. Ferxbach et J. Wolff, présentée par M. Roux. « Dans une précédente communication (L. Maqiienne, Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 797), l'un de nous a mis en parallèle, par suite d'une coïncidence fortuite déchiffres, l'amylocellulose, qui apparaît dans l'empois rétrogadé spontanément, el le coagulum qui se forme lorsqu'on traite le même empois frais par une petite quantité d'extrait de malt. En réalité, ces produits, dont l'un est encore saccharifîable parl'amylase tandis que l'autre ne l'est plus, ne doivent pas être confondus. Il nous a, néanmoins, paru intéressant de rechercher si la coagulation rapide de l'einpois par l'amvlo- coagulase est aussi accompagnée d'une rétrogradation vers la forme d'amylo-cellulose, comme celle qui s'accomplit sous la seule influence du temps. Pour le savoir, il fallait une méthode permettant de reconstituer et de caractériser nettement cette substance : nous en avons trouvé une eu nous appuyant sur la propriété que possède l'amylocellulose de se dissoudre et de reprendre, au contact des alcalis caustiques, l'état de substance colorable par l'iode. » Nous nous sommes arrêtés au mode opératoire 'suivant : On saccharifie l'empois à fond par un excès d'extrait de malt, puis, lorsque la liqueur ne réagit plus avec l'iode, on prélève lo'''"', dans lesquels on verse 20 à 25 gouttes de potasse concentrée (D=:i,4). Après quelques instants, on sature avec un léger excès d'acide chlorhy- drique, on amène au volume de jo'^'"', et l'on ajoute quelques gouttes de réactif iodé : C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIIt, N« 1.) 7 5o ACADÉMIE DES SCIENCES. la présence tramidon rétrogradé dans l'empois primitif s'accuse alors par l'apparition d'une coloration bleue plus ou moins intense qui pourrait servir de base à une méthode de dosage colorimétrique de l'amylocellulose. » Nous avons pu ainsi démontrer que l'empois absolument frais n'en renferme que des traces indosables, mais qu'il en contient déjà une pro- portion sensible une heure après sa préparation. Celle proportion ne cesse d'ailleurs d'augmenter à mesure que l'on prolonge davantage la durée de conservation de l'empois. » Il en résulte, au moins dans le cas de la fécule de pommes de terre, que, pour avoir un produit totalement saccharifiable, il est indispensable d'opérer aussi rapidement que possible, de façon à ce qu'il s'écoule à peine quelques minutes entre le moment où l'on sort l'empois de l'autoclave et celui où on l'additionne d'extrait de malt. C'est là un fait absolument nou- veau et des plus inattendus, dont il faudra désormais tenir compte dans l'étude de la saccharification diastasique de la fécule de pommes de terre. » En appliquant celte méthode à l'examen du coagulum formé sous l'in- fluence de l'amylo-coagulase, nous avons reconnu que la formation de l'amylocellulose est beaucoup plus rapide que dans la rétrogradation spon- tanée de l'empois d'amidon. Lorsqu'on expérimente sur de l'empois d'ami- don chauffé à 120° pendant i5 minutes, ou même à 100" pendant 3o mi- nutes, on constate la présence d'amylocellulose dès que la coagulation commence, c'est-à-dire au bout d'un temps qu'on peut réduire à 20 minutes lorsqu'on emploie une quantité convenable d'extrait de malt (2™', 5 pour 5o""' d'empois chauffé à 120°). Dans ces conditions, l'intensité de la colo- ration obtenue avec l'iode, en emplovant la méthode ci-dessus, est compa- rable à celle qu'on obtient en opérant sur de l'empois chauffé à 120° et abandonné à lui-même pendant 2 heures à basse température. On arrive exactement au même résultat avec de l'amidon qu'on a liquéfié en le chauffant à i3o° pendant 2 heures. >) Bien que, toutes choses égales d'ailleurs, sous l'influence de l'extrait de malt, l'amylocellulose se forme beaucoup plus rapidement et en plus grande quantité que dans l'empois abandonné à lui-même, cette amylocel- lulose ne représente qu'une fraction de l'amidon total précipité, lorsqu'on examine le coagulum aussitôt après la coagulation (3 à 5 pour 100 de l'ami- don mis en œuvre). Sa proportion s'accroit sensiblement lorsque le coagu- lum est abandonné à lui-même pendant un certain temps, et peut même atteindre la moitié du coagulum total. )) L'empois coagulé par l'amylo-coagulase est donc, comme l'amidon SÉANCE UU 4 JANVIER 1904. 5l rétrogradé, un mélange complexe qui n'est plus que partiellement saccha- rifiable. » La coagulation diastasique de l'empois de fécule se rapproche ainsi beaucoup, par la nature des produits qui en résultent, du phénomène décrit par l'un de nous sous le nom de rétrogradation; elle s'en écarte par la rapidité avec laquelle elle se produit, car elle permet d'arriver presque instantanément à des effets aussi importants que ceux qu'on observe dans l'empois abandonné pendant longtemps à lui-même. » CHIMIE ORGANIQUE. — Le monosulfure de sodium, comme réactif indicateur, dans le dosage du glucose par la li(]ucur de Fehling. Note de M. L. lÎEULAYGUE, présentée par M. Gaston Bonnier. « Bien que l'emploi de la liqueur de Fehling, pour le dosage d'un cer- tain nombre de sucres réducteurs et, en particulier, du glucose, se soit généralisé, tous les expérimentateurs se sont bien rendu compte de la dif- ficulté que l'on éprouve, dans certains cas, pour saisir la fin de la ré- duction de la liqueur cupro-tartrique. » Quoique l'on se place, en elfet, dans les meilleures conditions pos- sibles, c'est-à-dire : constance de concentration du réactif, dilution de la liqueur sucrée telle que son pouvoir réducteur soit sensiblement voisin de celui de 5s de glucose par litre, additions successives de la liqueur sucrée à la liqueur cuprique par faibles quantités ii la fois, et enfin durée conve- nable de l'ébullition du mélange des liqueurs sucrée et cuprique, il est bien difficile parfois de saisir la fin de la réduction de la liqueur de Fehling, marquée par la décoloration complète de ce réactif, et cette difficulté se trouve accrue lorsque l'on a, notamment, à effectuer un dosage de glucose, dans une urine de diabétique par exemple, malgré que l'on ait fait subir au préalable, à cette urine, l'épreuve de la déféquation. ') D'autre part, la question du dosage du sucre urinaire a fait l'objet d'un Bapport très important de la part de M. le professeur G. Denigès, à la 8* Section du V* Congrès international de Chimie appliquée, teim à Berlin en igoS, et il a été amené nécessairement à indiquer, dans son Rapport, les procédés proposés pour remédier à la difficulté que l'on éprouve à saisir exactement la fin de la réduction de la liqueur de Fehling. » Ces procédés, dit-il, sont de deux sortes : ou bien faisant agir, sur la solution de liqueur de Fehling bouillante et en excès, le liquide sucré, on 52 ACADÉMIE DES SCIENCES. détermine pondéralement l'oxyde cuivreux précipité (Soxhlet, Schei- bler, etc.), ou volumélriquement le cuivre resté en dissolution (Ma- quenne); ou bien on ajoute a la liqueur cupro-tartrique des substances empêchant la précipitation de l'oxyde cuivreux et permettant, par consé- quent, de suivre pas à pas la dégradation de la teinte bleue, indice de la réduction du réactif. Les substances employées dans ce but sont l'ammo- niaque (Pavy, Battandier), le cyanure de potassium (A.-W. Gerrard) et le ferrocyanure de potassium (Causse). Puis il ajoute que les modifications de la seconde catégorie sont les plus pratiques et que l'emploi du ferrocya- nure de potassium, spécialement visé dans l'Article e du vœu du Congrès, est particulièrement recommandable. M A côté de ces procédés proposés pour permettre de saisir la décolo- ration complète de la liqueur de Feliliug et, par conséquent, le terme de la réaction, il m'a semblé utile de rappeler l'emploi de réactifs indicateurs, non ajoutés au préalable à la liqueur cnpro-tartrique, et de signaler, parmi ces derniers, le monosulfure de sodium, que j'ai expérimenté. » Voici comment il convient d'opérer pour pouvoir utiliser ce réactif: » La liqueur de Feliling, additionnée généralement du doulile de son volume d'eau distillée, étant portée à l'ébullition dans une capsule de porcelaine blanche, on y verse, graduellement, le liquide sucré contenu dans une burette de Mohr, en observant toutes les prescriptions relatives à ce dosage et rappelées au début de celte Note. » On prépare d'autre part, dans une petite capsule en porcelaine blanche, au mo- ment même du dosage, et à froid, une solution au dixième dans l'eau distillée, de mo- nosulfure de sodium pur et cristallisé. » Au fur et à mesure des allusions successives de liquide sucré dans la liqueur de Fehling, on prend, avec un agitateur en verre, une goutte du mélange en ébulHtion que l'on dépose sur la surface supérieure de deux feuilles de papier à filtrer, blanc, superposées. La feuille supérieure retient les particules d'oxyde cuivreux entraînées avec l'agitateur et la feuille inférieure n'est imbibée que par Je liquide seul. On dé- tache alors la feuille inférieure et l'on touche la partie mouillée sur la surface qui n'était pas en contact avec la feuille supérieure, avec une goutte de la solution de raonosulfure de sodium prise avec un agitateur en verre. » 11 se forme immédiatepient sur la partie touchée, au contact de la solution cupro- tartrique non encore réduite, une tache noire indiquant la formation de sulfure de cuivre. Au fur et à mesure que le phénomène de réduction de la liqueur de Fehling s'accentue, la tache noire ainsi obtenue prend une teinte brune de moins en moins foncée et, lorsque la réduction est complète, la feuille de papier à filtrer inférieure que l'on vient de toucher avec la solution incolore de monosulfure de sodium semble n'avoir été imprégnée que d'une goutte d'eau. Ce phénomène est surtout très net si l'on a soin, chaque fois que l'on vient de déposer une goutte de solution de monosulfure de sodium sur la feuille inférieure, de regarder par transiiarence la partie touchée. SÉA^'CE DU 4 JANVIER I90/1. 53 » Le monosulfiire de sodium, utilisé dans ces conditions, comme réactif indicateur, donne des résultats très sensibles et très précis. M Cependant, ce réactif ne pourra être employé, comme tous ceux du reste indiqués par M. Denigès, que si l'on s'en est servi pour effectuer, au préalable, le titrage de la liqueur de Fehling avec laquelle on opère. Tous les résultats obtenus seront alors comparables puisqu'ils seront tous donnés à l'aide du même réactif indicateur. M Dans le même but, et de la même façon, on a préconisé l'emploi du ferrocyanure de potassium, en solution acidulée, soit par l'acide chlorhy- drique, soit par l'acide acétique, afin de neutraliser l'alcool en excès de la liqueur de Fehling, et permettre la précipitation du cuivre non encore réduit, sous la forme d'un ferrocyanure couleur grenat. » A la suite d'expériences comparatives que j'ai instituées, j'ai remarqué que, bien souvent, l'acide ajouté, continuait à produire des colorations plus ou moins rosées, suivant le papier à fdtrer employé, alors que le terme de la réaction était atteint depuis longtemps. » PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Ablation des paralhyroïdes chez l'Oiseau. Note de MM. Doyox et A. Joutv, présentée par M. A. Chauveau. « Données anatoiniqaes. — L'appaieil thyroïdien est place chez l'Oiseau dans le thorax. 11 est conslitué par des glandes et des glandules (paralhyroïdes). Les glandes sont au nombre de deux, une de chaque côté de la trachée. Les glandules sont situées soit inamédiatement au-dessous des glandes, soit à un demi ou un centimètre au-des- sous; généralement il en existe une, parfois deux. » Essais antérieurs. — L'ablation de l'appareil thyroïdien a été fréquemment tentée. On a réussi à déterminer des troubles trophiques à évolution lente (Moussu, etc.). On n'a jamais déterminé d'accidents aigus. » Conditions expérimentales. — L'ablation au bistouri des glandes et des glan- dules chez l'Oiseau est extrêmement difficile par suite de la situation profonde de ces organes et des rapports étroits qu'ils ont avec de très gros vaisseaux. Il est préfé- rable de détruire sur place les glandes et les glamlules en les serrant entre les mors plats d'une longue pince effilée préalablement ciiaulfée. )> Résultats. — La cautérisation des seules glandules (paralhyroïdes) détermine chez l'Oiseau (Coq, Poule), des accidents aigus absolument comparables à ceux qui ont été signalés chez le Chien et le Lapin. On constate : des paralysies, des contractures, des tremblements fibrillaires, des secousses musculaires, des tremblements généralisés, de la dyspnée, de la diarrhée, des vomissements, une soif inlense, de l'hyperexcitabilité. 54 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'animal présente au début une démarche incertaine, ataxique, puis ne larde pas à rester étendu. La crête des Coqs est par moment très conges- tionnée et violacée. » Les accidents débutent G à lo heures après l'opération. La mort peut survenir très rapidement, quelques heures après le début des accidents, parfois 24 à 36 heures seulement après l'intervention. » On ne détermine pas la mort chez tous les opérés. Nous avons observé un Coq qui a présenté dès le lendemain de l'opération, pendant 8 jours, des troubles très caractérisés (tremblements, paralysies, contractures, équi- libre instable, démarche incertaine, soif vive, vomissements, diarrhée) et qui, peu à peu, s'est complètement rétabli. Quelques opérés survivent sans présenter le moindre trouble. Il est possible qu'il existe des glandules sup- plémentaires. D'autre part, dans bien des cas, on ne voit pas nettement les parathyroïdes, surtout lorsqu'il y a la moindre hémorragie; une glandule ou une fraction de glandule peut échapper à la cautérisation. » La destruction des parathyroïdes et des glandes, c'est-à-dire de l'en- semble de l'appareil thyroïdien, détermine les mêmes accidents que la seule parathyroïdectomie. » BIOLOGIE GÉNÉRALE. — De la sélection des petites difféiences que présentent les caractères à variations continues. Note de M. Geokoes Coutagse, pré- sentée par M. Alfred Giard. « On a souvent répété, après Na'geli, que la sélection naturelle n'avait pas de prises sur les petites variations. Pour le démontrer on considère généralement l'exemple de la girafe : en supposant que la longueur du cou soit un avantage pour l'espèce, et qu'il ait fallu mille générations à la girafe pour allonger son cou de i'", on fait remarquer qu'M« couplas long de i""" ne constitue é<,idemment pas un avantage assez grand pour donner prise à la sélection . )) Mais ce raisonnement suppose que le caractère considéré, la longueur du cou, n'était variable, au moment de son évolution, que de i'"'" entre tous les différents sujets alors en lutte pour l'existence. Or, c'est là une supposition tout à fait contraire aux faits d'observation. Les caractères variables présentent, en général, des variations bien plus étendues. Au moment où le cou de la girafe était en pleine évolution, c'est-à-dire allongé par exemple de 5o"" en moyenne, il devait y avoir simultanément des sujets SÉANCE DU 4 JANVIER 1904. 55 à COU allongé de 35*^" à 4o"'", et d'autres à cou allongé de 60*^'" à 65"'^, sans parler bien entendu des sujets à cou de longueur intermédiaire, les plus nombreux. Si la longueur du cou était un avantage, la sélection naturelle aura donc très bien pu s'exercer. » Or, il suffit qu'une sélection soit faite au profit des sujets à caractères plus grands que la moyenne, pour que cette moyenne soit peu à peu majorée. En d'autres termes, dans une population présentant, en moyenne, pour le caractère a, une modalité a,, la sélection des sujets a,H-e aura pour effet de donner une nouvelle population chez laquelle le caractère a présentera une moyenne relevée a, -+- s, s étant, il est vrai, bien plus petit que e. Mais la sélection des sujets a, + î + e donnera une nouvelle popula- tion à moyenne a, -f- e -j- e', et ainsi de suite, en sorte que la moyenne du caractère a pourra atteindre après un certain nombre de générations une modalité Oj très différente du point de départ a,. » C'est du moins ce que j'ai constaté expérimentalement chez les vers à soie, pour le caractère « grosseur relative des glandes soyeuses ». Des sélections méthodiques, poursuivies depuis 10 années consécutives, ont eu pour résultat de relever la moyenne de ce caractère de 4o pour 100 environ, sans que d'autre part sa variabilité (rapport de l'écart moyen à la moyenne) ait paru subir aucune diminution. » Il résulte de ce qui précède que les caractères présents d'un individu ne sont pas l'expression complète des tendances héréditaires qu'il trans- mettra lui-même à ses descendants; il faut tenir compte aussi de ses carac- tères latents, que l'on ne peut préjuger dans une certaine mesure que d'après les caractères de son ascendance. On a constaté depuis longtemps déjà qu'un individu peut transmettre héréditairement certaines particula- rités des caractères sexuels secondaires du sexe opposé au sien. Pareille- ment les individus DR des croisements mendéliens semblent D purs, mais possèdent Rà l'état latent. De même aussi, les sujets sélectionnés a, -f- ^ de l'exemple précédent, possèdent à l'état latent des tendances à la moda- lité moyenne de leur ascendance, en sorte que leur descendance n'est, en moyenne, ni a, -+- e comme eux, ni a, comme cette ascendance, mais a, -+- i, intermédiaire entre «, et «, + la/ite jeune. » Nous n'avons à nolie disposition qu'une jeune tige poi rvue de ses feuilles. Eu C. R., igo'i, I" Semestre. (T. CXWVllI, N" 1.) 8 58 ACADÉMIE DES SCIENCES. coupe transversale et longitudinale, la jeune tige n'olTrc qu'une rangée de poches sécrétrices corticales situées sous Fépiderme où elles font saillie. » Aucun élément à kino ne s'observe, ni dans l'écorce, ni dans la région libérienne, ni dans la zone périmédullaire. Ces éléments ne se différencient donc que tardivement. Dans le pétiole commun de la feuille composée, on ne trouve aussi que des poches sécrétrices situées dans la couche corticale de l'organe. Dans la nervure médiane de la foliole, même observation. » Dans le limbe de la feuille, poches sécrétrices nombreuses occupant presque toute l'épaisseur du parenchyme foliaire. Aussi les folioles de ces jeunes feuilles sont- elles nettement ponctuées quand on les regarde par transparence : pas de cellules à kino; odeur très marquée de comarine (comme les graines). » Conclusions , — Le Dipteryx odorata et probablement tous les Dipteryx, comme on va le voir, sont des plantes à tloiible sécrétion : résineuse (copal ) et tannique (kino). » En ce qui touche à l'ordre d'apparition de cette double série d'élé- ments sécréteurs, l'étude de la plantule dans D. odorata montre que ce sont les poches sécrétrices qui apparaissent les premières. Postérieu- rement, les cellules à kino se difTérencient. Pour ce qui a trait au déve- loppement relatif des poches sécrétrices et des cellules à kino, il faut distinguer, selon que l'on considère tel ou tel organe de la plante : » a. Dans la tige, les poches sécrétrices restent fort peu nombreuses et localisées dans la couche corticale (écorce primaire et secondaire). Bientôt, ce sont les cellules à kino qui prennent la plus grande importance physiologique et anatomique. » b. Dans l'ovaire d'abord et dans le fruit ensuite, c'est l'inverse qui se produit. Les poches sécrétrices sont les plus nombreuses et les plus actives ; elles se localisent surtout dans le mésocarpe, tandis que, dans le même organe, les cellules à kino n'ont qu'une importance secondaire et relative- ment faible. » Quoique disposant d'échantillons d'herbier fort incomplets, nous avons pu, dans diverses espèces de ce genre, relever les faits suivants qui nous permettent de donner à nos conclusions une certaine généralisation : » Dans l'axe de l'inflorescence de D. rosca Spruce, on retrouve les caractères si- gnalés dans la tige de D. odorata. Même observation dans D. oppositifoUa Wiid. dont réchantillon copieux cl bien conservé a pu nous permettre d'étendre nos re- cherches. Dans le pétiole commun, nous constatons la présence de grandes cellules à kino situées dans le liber et accompagnant le faisceau ligneux, puis des poches sécré- trices dans la couche corticale. Dans la feuille, même disposition que dans D. odorata. Dans la paroi de l'ovaire, les cellules à kino forment une couche continue au-dessous de l'épiderme; viennent ensuite des poches sécrétrices, peu nombreuses, toutefois, en SÉANCE DU 4 JANVIER igo/j. Sg une seule rangée. La lige présente les mêmes dispositions que dans D. odorata, mais les cellules à kino, moins nombreuses, ont un diamètre plus petit. M Dans la tige de D. alata Vog., mêmes dispositions que dans D. odorala, mais on trouve des cellules à kino jusque dans la partie centrale de l'écorce. Dans les feuilles, cellules à kino, mais pas de poches sécrétrices. » Le D. coriacea Klolzsch, examiné dans un rameau, présente les dispositions in- diquées pour les espèces précédentes. » Il y a donc uniformité de structtirc et de distribution des appareils, sécréteurs entre les deux sections Encournarouna et Taralea du genre, les espèces que nous venons d'examiner étant réparties dans ces deux sec- tions. » CRISTALLOGRAPHIE. — Sur les transformations polymorphiques . Note de M. Walleraxt, présentée par M. de Lapparent. « Depuis Pasteur on sait que, en général, les différentes formes cris- tallines d'un corps polymorphe sont très voisines, et que les éléments de symétrie de l'une se retrouvent dans l'autre comme éléments approchés. On a beaucoup discuté sur la nature de la transformation de structure qui se produit au passage de l'une des formes à l'autre; on s'est demandé com- ment des éléments de symétrie approchés pouvaient devenir des éléments réels. Aujourd'hui, grâce à l'observation et à l'expérience, il est possible de répondre d'une façon catégorique à cette question. » Voyons, par exemple, cominent un plan de symétrie approché devient un plan de symétrie et remarquons tout d'abord que, dans la forme la moins symétrique, il existe une rangée peu inclinée sur le plan de symétrie approché, et qui lui devient perpendiculaire dans la transformation. L'observation nous apprend que si le cristal passe de la forme la moins symétrique à la forme la plus symétrique, sous l'influence de la chaleur par exemple, il se produit, avant la transformation, un grand nombre de lamelles hémilropes, ayant pour plan de glissement le plan approché et pour rangée principale, précisément la rangée qui, dans la transformation, devient perpendicidaire au plan. En outre, lorsque la modification s'est produite, deux lamelles, primitivement symétriques, ont même orientation. Or, j'ai démontré que des macles artificielles ne pouvaient se produire que si le plan de glissement était un plan diamétral, et du système réticulaire et de la particule complexe, la direction conjuguée étant celle de la rangée principale. On voit donc que le passage de la forme la moins symétrique 6o ACADÉMIE DES SCIENCES. à la forme la plus symétrique se fait d'une façon graduelle : le plan de symétrie approché se transforme en un plan diamétral, puis, la direction conjuguée devenant perpendiculaire, en un plan de symétrie, de sorte que deux lamelles hémitro|3es symétriques deviennent parallèles. De même, un axe de symétrie approché devient un diamètre de la forme la moins symé- trique, avant d'être un axe réel de symétrie de l'autre forme. » On voit donc que les molécules constituant la particule la plus symé- trique se retrouvent dans la moins symétrique; mais, tandis que dans celle-ci elles sont diamétralement placées, elles sont réparties symétri- quement dans celle-là. » GÉOLOGIE. — Sur les racines des nappes de charriage dans la chaîne des Alpes, Note de M. Emile Haug, présentée par M. Michel Lévy. « Dans une Note antérieure, j'ai montré que la racine de la nappe infé- rieure de Sulens, de même que celle de la lame correspondante du Néoco- mien à Céphalopodes de Cheville, devait être recherchée moins loin à l'inté- rieur des Alpes que celle de la nappe moyenne et de la zone correspondante (les Préalpes, située dans la zone des Aiguilles d'Arves et du val Ferret, et que, par conséquent, elle se trouve dans le faisceau du mont Blanc. » Je vais préciser de même la racine de la nappe qui comprenait à la fois les Préalpes médianes et les sommets des Annes et de Sulens, en déterminant l'emplacement de la racine d'une nappe plus élevée, celle des brèches du Chablais et de la Hornjluh. » Le faciès des brèches jurassiques se rencontre surtout dans la conti- nuation de la zone du Briançonnais proprement dite, c'est-à-dire dans les massifs situés sur la rive gauche du Rhône valaisan (C. Schmidt). Aucun faciès analogue n'est connu plus au sud. Si la nappe supérieure des Pré- alpes a sa racine dans la zone du Briançonnais et duCombin, il est évident que la nappe sous-jacente, celle des Préalpes médianes, a une origine moins interne. » G'esl doue encore dans la zone des Aiguilles d'Arves que je suis amené à la cher- clier el ce résultat est confirmé par des considérations de faciès. En effet, les argilolithes rouges du Trias supérieur, la lumaclielle du Hliétien, le Lias à silex, le Malm coral- ligène, qui caractérisent les Préalpes médianes, ont leurs analogues dans les lambeaux, de recouvrement de l'Ubaye, dont les racines sont situées dans la zone des Aiguilles d'Arves. La zone du Briançonnais, plus interne, possède des faciès tout difl'érents. Nous ne connaissons d'ailleurs nulle part le bord interne de la zone des Aiguilles SÉANCE DU 4 JANVIER igo/J. 6l d'Arves. Les travaux de M. Termier ont montié que celte zone paraît réduite, en arriére du massif du Pelvoux, à une largeur infime, uniquement parce qu'elle est presque enlièreraent cachée sous les plis couchés du Briançonnais. Je suis porté à croire que tout le bord interne de la zone des Aiguilles d'Arves est de même recouvert, en arriére du mont Blanc et sur la rive gauche du Rhône valaisan, par le bord externe delà zone du Briançonnais. Si ma supposition est fondée, la racine des Préalpes médianes est sans doute entièrement recouverte par les grands plis du Val de Bagnes, du val d'Hérens et du val d'Anniviers. Peut-être même est-elle réduite à une simple cicatrice, comme celle de la nappe supérieure de l'Ubaye. Ainsi tomberait l'argument que j'avais tiré moi-même, contre l'hypothèse du charriage des Préalpes, del'absence des faciès préalpins dans le Briançonnais et dans le Valais. » En arrière delà zone du Briançonnais s'étale largement, avec ses plis en retour et ses massifs centraux de roches cristallophylliennes, la zone du Piémont. Aucune grande nappe ne semble y avoir sa racine. » Puis vient la zone des aniphibolites d'Ivrée, que j'ai envisagée, dès 1896, comme la vraie limite entre les Alpes septentrionales et les Alpes méridionales. Elle se pro- longe vers l'est « par un synclinal de calcaires triasiques, qui suit la rive droite de » l'Adda jusqu'à Tirano et qui, de ce point, se dirige vers le nord-est, par les vallées » d'Oglio et d'Ulten ». La Carte qui accompagnait mon travail ne laisse aucun doute ni sur le trajet que j'ai assigné à la continuation de la zone d'Ivrée, ni sur la conti- nuité que j'ai admise entre cette zone et celle du Gaillhal, en passant par le Penser Joch, Bruneck et Sillian. C'est exactement cette même bande que M. Termier vient à son tour d'envisager comme la ligne axiale des Alpes, d'où, dit-il, « sont parties, vers » le nord ou l'ouest, toutes les nappes supérieures, celles d'Autriche, de Bavière, de » Suisse ou de France ». » Je n'irai pas si loin que mon confrère et je n'admettrai pas davantage, comme le fait M. Lugeon, que la racine des Préalpes médianes se trouve dans celte zone des amphi- bolites d'Ivrée. Toutes les racines des nappes de Suisse, je viens de le montrer, sont situées au nord de la zone du Piémont; il n'existe pas, par conséquent, en Suisse, de « nappes à racines internes ». Le Falkuis correspond, non pas à la nappe des Préalpes médianes (Lugeon), mais à celle de la Brèche, puisque des brèches jurassiques tout à fait semblables à celles du Chablais et de la Ilornfluh s'y rencontrent. » Il est iiianifesle, dès lors, que le Rlialikon appartient à une nappe su- périeure à toutes les nappes suisses. J'ai fait entrevoir dès 1899 la possibi- lité de chercher sa racine dans la zone des amphibolites d'Ivrée, » Logiquement le charriage du Rhiitikon entraîne la même conséquence pour toute la large zone des Alpes calcaires septentrionales, et la racine ne peut en être cherchée que dans la continuation orientale de la zone des amphibolites d'Ivrée, dans la zone du Gailthal. Plusieurs membres du Congrès géologique international ont eu à Vienne, au mois d'aoïit dernier, l'heureux privilège d'entendre M. Suess développer cette nouvelle concep- lioii des Alpes orientales. M. Termier a émis depuis la même hypothèse en 62 ACADÉMIE DES SCIENCES. partant de l'étude de la zone centrale. Je compte prochainement, dans une Note en collaboration avec M. Lugeon, apporter à l'appui de l'hypothèse du charriage des Alpes calcaires septentrionales, des arguments nouveaux, basés sur des observations personnelles dans le Salzkammergut. » GÉOLOGIE. — Contrihulion à la connaissance des formations lutéciennes au Sénégal. Note de M. Stanislas Meunieii. « Un de nos plus brillants officiers du Génie, M. le capitaine Friry, a bien voulu me rapporter tout récemment, pour le Muséum, une curieuse collection d'échantillons géologiques recueillis au cours d'une mission dont l'objectif est la construction du chemin de fer du Soudan, de Dakar à Kayes et de Rayes à Bamako, )) Sans préjudice des résultats fournis par l'examen des spécimens relatifs à ce long itinéraire, j'appellerai seulement l'attention aujourd'hui sur des faits qui concernent l'extension de la mer éocène dans l'ouest afri- cain, question des plus intéressantes dont M. de Lapparent a résumé récemment l'état actuel ('). » Il s'agit cette fois de trouvailles réalisées dans une localité appelée Balol et qui est située entre Raël et N'gahaye, sur la limite commune du Baol et du Saloun oriental : les spécimens ont été procurés par une exca- vation de 2'" de profondeur; ils consistent en fragments de calcaire empâ- tant divers fossiles. » La roche est blanchâtre ou très légèrement ocracée en certains points, et sa ressemblance d'aspect est frappante avec la pierre à bâtir des environs immédiats de Paris, et spécialement de Vanves, d'Arcueil et de Gentilly. La solution dans les acides en sépare une forte proportion d'argile facile- ment rubéfiée au contact de l'air et une très petite quantité de grains sableux dont la plupart sont ferrugineux. En lame mince, au microscope, la roche présente la même structure que le calcaire parisien, et l'on y voit, en même abondance, les débris de coquilles fossiles et les traces de fora- minifères et de diatomées. » Quant aux restes organiques relativement volumineux, ils forment un ensemble qui, au premier abord, parait différer des collections déjà décrites par la très grande prédominance numérique des huîtres, mol- (') Bull, de la Société géologique de France, 4° série, t. III, 1900, p. 299. SÉANCE DU 4 JANVIER 1904. 63 lusques qui ne semblent guère avoir élé mentionnés dans les publications dont l'éocène moyen du Sénégal a été l'objet jusqu'à présent. » Parmi ces huîtres, on en remarque une qui se rapproche beaucoup de VOxtrca Fraasi al <\ui, tout en montrant la même allure générale, la même charnière et les mêmes crénelures marginales, est pourtant plus allongée et moins large. Des individus de VO. elegajis Desh., espèce commune aux environs de Paris, se présentent en nombre, avec l'aspect des échantillons que M. iMayer-Eymar a recueillis en Egypte et qui sont exposés dans la galerie de Paléontologie du Muséum. Il y a en outre de petites huîtres plisséesqai, malgré leur analogie évidente aivecV Oslrea Jlabellala Lamck., si abondante dans le calcaire grossier de Paris, semblent présenter des caractères spé- ciaux, légitimant l'admission d'une espèce nouvelle. Nous l'inscrirons sous la déno- mination (TOstrea Friryi, en l'honneur du courageux voyageur à qui nous la devons. » Avec ces coquilles, et quelques autres qui devront être examinées, la collection comprend un moule interne de mytilacée, un débris de Modiola pectinata Lamck., pareille aux échantillons de Parues et de Grignon, une Ancillaria lrè& allongée et qui fait penser à certains échantillons de VA. canalifera de Paris, un moule interne d'un gastropode donnant l'impression d'une Paludine et qui pourrait être le Natica acuta Desh., et enfin un Oursin qu'à première vue j'avais pris pour le NucleoUtes grigno- nensis Defrance. » Heureusement, sans m'en fier à cette appréciation, j'ai eu l'idée de soumettre le fossile à notre grande autorité échinologique, M. J. Lambert, et ce savant paléontolo- giste a reconnu, dans le spécimen qu'il a bien voulu étudier, le type d'une espèce nouvelle, à laquelle il impose le nom de Plagiopygus daraiiensis ('). » Dans la lettre qu'il m'a fait l'honneur de m'adresser, M. Lambert constate que le nouvel Oursin est surtout voisin des Plagiopigiis grignone/isis Defrance, du lutécien des environs de Paris et P. Desnoycrsi Desor, de l'éocène moyen de Fresville. Il est cependant, ajoute-t-il, moins allongé, ses pétales plus renflés sont plus larges, plus lancéolés; les postérieurs sont plus courts; ses zones porifères sont plus inégales. » M. Lambert a soumis cet échantillon à une étude complète et il en a rédigé une description qu'il a bien voulu me communiquer. On désirera la publication intégrale et prochaine de ce savant travail, que je me ferais scrupule de déllorer ici. » En résumé, les faits qui découlent de l'e-famen des matériaux rap- portés par M. le capitaine Friry confirment l'opinion d'une large exten- sion de la mer éocène en Afrique; ils tendent en outre, par l'analogie de plusieurs des fossiles de Balol avec ceux que renferment les assises égyp- tiennes, à démontrer une communication marine directe, à l'époque du calcaire grossier, entre le Sénégal et l'Egypte. » (') De Daradus, nom antique du Sénégal, d'après Plolémée. 66)^-^' ACADEMIE DES SCIENCES. CHIRURGIE. — Emploi général du crin de Florence en Chirurgie. Note de M. Wassilieff. (Extrait.) « Depuis plus de 7 ans, j'emploie systématiquement le crin de Florence à l'exclusion de toute autre espèce de fds, pour sutures perdues, ligatures de pédicules, ligatures d'artères, même de la fémorale et j'ai définitivement adopté cette manière de faire. » Ma première laparotomie avec ligatures et sutures perdues au crin de Florence date de novembre 1890. J'ai depuis cette époque employé le crin de Florence à l'exclusion des autres fds, dans plus de 3oo opérations et je n'ai eu qu'à me louer de cet exclusivisme. )) Je revendique la priorité de l'application générale du crin de Florence à toutes les ligatures ou sutures perdues. » A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. La Section de Minéralogie présente la liste suivante de candidats, pour la place laissée vacante jiar le décès de M. Munier-Chalmas : En première ligne, par ordre alphabé- j MM. Barkois. tique i Lacroix. En seconde ligne M. Uouvillé. MM. Bergeuon. Boule. En troisième ligne, par ordre alphabé- 1 Haug. tique \ De Launay. Ter.mier. Wallerant. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 4 heures trois quarts. G. D. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS. Quai des Grarids-Augustins, n° 55. Depuis i835 les COMPTES RENDOS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment à la fin H« l'.nn«» a Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Au.eurs.TermiLnt e anu Ime L'aVon "'' '""'"■ "'" et part du i" Janvier. cnaque \oiume. L abonnement est annuel Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements : 40 fr. — Union postale : 44 fr. On souscrit, dans les Départements, Agen . . Alger . . Amiens Angers . Bayonne... Besançon . Bordeaux Bourges ... Brest Caen Chambery.. Cherbourg. . Clerniont-Ferr.. Lille. Dijon . Douai j Grenoble ; La liochelle Le Havre chei Messieurs : Ferran trères. I Chaix. Jourdao. Ruff. Court ÏD-Hecquet. Germain etGrassin Gastineau. Jérôme. Régnier. Feret. Laurens. Muller (G.). Renaud. Derrien. F. Roberl. Oblin. Uzel frères. Jouau. Perrin. Henry. Marguerie. Juliot. Bouy. Nourry. Ratel. Rey. LauTerjat. Degez. Drevet. Gratier et C'v Foucher. Bourdignon. Dombre. Thorez. Quarré. Lorient. chez Messieurs ; I Baumal. \ M"** Texier. iBernoui et Cuni Georg. Lyon ( Effantin / Savy. I Vitte. Marseille Ruât. âfontpellier . ( Valat. ' Coulel et fils. Moulins . Martial Place. i Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. ( Guist'tiau. ' ' ( Veloppé. ) Barma. ■■" / Appj. jyimes Thibaud. Orléans Loddé. „ . . i Blanchier. Poitiers \ ^ . [ Lévrier. Rennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard (M"") Nantes Nice. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Athènes . . . Barcelone.. Berlin. Berne . . Bologne . Bruxelles Bucharesf . \ Langlois. ( Lestringant. Chevalier. ( Ponteil-Burles ( Kumébe. ( Gimet. / Privât. , Boisselier. Tours Péricat. ( Suppligeon Valenciennes , ' Leinaitre. Rouen S'-Étienne Toulon Toulouse.. . Budapest Cambridge Christiania Constantin opte. Copenhague. .. . Florence Gand Gènes Genève . . La Haye. Lausanne.. Leipzig... . Liège. chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen ' et G". Beck. Verdaguer. I Asher et C'V I Dames. , Friedlander et fils. ( Mayer et Muller. Schmid Francke. Zauir.lielll. I Lamertin. Mayolezel Audiarte. ( Lebégue et C*. ( Sotchek et C°. ' Alcalay. Killan. Deighton, BelleiC Camniermeyer. Otto Keil. Hust et fils. Seeber. Hoste. Seul. Cherbuliez. Georg. Stapelmohr. Belinfante frères. Benda. Payot et C'V Barth. Brockhaus. Kœhler. Lorentz. Twietmeyer. Uesoer. Gnusè. chez Messieurs : , . ( Dulau. Londres i «■ . Hachette et C'v 'Nutt. Luxembourg V. Biick. / Ruiz et C'V Madrid ) Romo y Fussel. ) Capdeville. l F. Fé. .Milan j Bocca frère». ( Hœpli. •'^°«°« Tastevin. IVaples...: j Marghieri di Giu». I Pellerano. f Dyrsen et Pfeiffer. A'e^.-for* Stechert. ' LemckïetBuechner Odessa Rousseau. Oxford... Parker et C" Palerme Reber. Porto Magalhaès ei Monix. Prague Rivnac. Rio- Janeiro Garnier. ( Bocca frères. ( Loescheret C'. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Norillsk» Boglundel. Zinserling. Wolfî. Bocca frères. Brero. Rome . S'-Pétersbourg. . Turin. \ Clausen. [ Rosenbei lergetSellier. Varsovie Gebethner et Wolfl. Vérone Drucker. ... l Frick. Vienne „ ( Gerold et C'v Ziirich Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes 1'=' à 31. — (3 .4oût i835 à :ji Décembro i85o.) Volume iii-4°; i853. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i83i à 3i Décembre i865.) Volume iii-4°; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 i 91. — ( i'^'- Jauvior i863 à 3c Décenbre 1880.) Volume ia-4''; 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — ( i" Janvier 1881 à 3i Décembre 1895.) Volume in-4°; 1900. Prix 25 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L ACADEMIE DES SCIENCES : Tome I - Mem Mie sur quelques poinu de la Pliysiulogie des ^l-uei , p u- M H. A. Derbes et A.-J.-J. Solieu. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent , i..Hneie,, par .M. U\VSEV. — Me njiro sur le l'aacréai et sur le rôle d i sae p.mcréati.i.ie dauj les phé.iuiaéiiei di^'estif-;, parliculicre.aeat dans la digestion des itiei-es gi-Jsses, par .\I. Cliuos Bjiiv.i.iid. VoIu ne in-',°, avec 32 plancliei; i8j5 ' 25 fr. Toine II. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M P.-J. Vav Be.\edev. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences -lui le concours de ibjo et puis remise pour celui de iS'j'i, savoir: « Elu lier les lois de U distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains -eaunentdires, suivant I ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la IJ nature aes rapports qui existent entre l'étal actuel du règne organique et sci états antérieurs», par .U. le Professeur tJao.v.x. Ia-4% avec 7 planches; 1881.... 25 fr. fl] A la même Librairie' les Mémoires de l'Acade'mie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. il N° 1. TABLE DES ARTICEES. (Séance du 4 janvier 1904.) Pages. Eut de l'Académie au ."janvier 1904 5 M. ALDKnT Gaudry, Présidenl sortant, fait connaître à l'Académie l'état où se trouve l'impression des l'.ccueils qu'elle Pages publie, et les changements survenus parmi les Membres et les Correspondants pendant le cours de l'année 190^ MÉMOIRES ET COMMUIVICA norVS DKS MKMUKKS KT OES COItKESPONDANTS OR L'ACADÉMIE. M. Berthelot. — Recherches sur l'émission de la vapeur d'eau par les plantes et sur leur dessiccation spontanée >ri I M. J. BoussiNESQ. — lialionalilé d'une loi expérimenlaiedeM.A'areH*/, pour l'écou- lement des gaz par les orifices MÉMOIRES PRÉSENTES. M. H. Baradic. — Ouverture d'un pli ca- cheté relatif à « des recherches phologra- pjiiques sur des irradiations de la vitalité humaine » 34 M. Garl h uter adresse une réclamation de priorité relative à " des rayons lumineux du corps humain » CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire terpétuei. signale le Tome IX des « OEuvres de Gauss » ; un Volume de MM. Imbeaux, Hoc, Van Hint pi ï-^pIqj' ,,.,... .•.-■••••• MM. Grandje.\n, Hilbert, Gy. de Lstvanffi K. Marqui.s, p. Picard, Begnault adres- sent des remcrciments à l'Académie pour les distinction? doni leurs travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique. M. Pierre Weiss. — La notion de travail appliquée à l'aimantation des cristaux... M. A. GuiLLEJiiN. — Sur l'osmose M. Tii. MoUREAUX. — Sur la valeur absolue des éléments magnétiques au 1" jan- vier 1904 • • M. Pierre David. - Sur la stabilité de la direction d'aimantation dans quelques roches volcaniques ■ • M. L. Teisserenc de Bort. — Sur la décrois- sance de température avec la hauteur dans la région de Paris d'après 5 années d'ob- servations M. Augustin Chari-entier. — Caractères dilVérentiels des radiations physiologiques suivant leur origine musculaire ou ner- veuse ■5H 38 Z|0 45 COMITÉ SECRET. Liste de candidats présentés, par la Sec- tion de Minéralogie, pour la place laissée vacante par le décès de M. Muiiier- Chalmas : 1° MM. Barrois, Lacroix: PARIS. - IMPRIMERIE G A UTH I E R - V I L L A K S. Quai (les Grands-Auguslins, hb. î M. P. Carré. - Sur les éthers phospho- riques de la glycérine _ MM. L. Maquenne, A. Kernbach et J. Wolff. Rétrogradation et coagulation de l'ami- don • • M. L. Beulaygue. — Le monosulfure de sodium, comme réactif indicateur, dans le dosage du glucose par la liqueur de Kehling MM. DoYON et A. JouTY. — Ablation des para- thyro'ides chez l'Oiseau • • • M. Georges Coutagne. — De la sélection des petites différences que présentent les caractères à variations continues MM. Edouard IIeckel et H. Jacob de Cor- DEMOY. — Sur le double appareil sécréteur des Dipteryx (Coumarouna) •• •■ M. Wallerant. — Sur les transformations polymorphiqucs M. EMILE Hauu. — Sur les racinesdes nappes de charriage dans la chaîne des Alpes. . . M. Stanislas Meunier. — Contribution i la connaissance des formations lutéciennes au Sénégal . . . ; • M. Wassilieff. — Emploi général du crin de Florence en Chirurgie ■.» M. Douvillé: 0» MM. Bergeron, Boule, Haug, De Launay, Termier, Walle- rant ^9 53 ^'A 39 lio 6- b4 04 Le Gérant • (iAUTiiiER -VillARS. ^^^ l^os.^ ^ 1904 PRElMIER .SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMAF)AII{ES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENC PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TO»IE CXXXVIII. N^ 2 (H Janvier 1904). ^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPKîMEUhJlIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'AGA)ÉMIE DES, SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne, • 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de 1 Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne j)ourra paraître dans le Compte rendu àe^ la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. J Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par 1 Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autan' que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. | Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sunié qui ne dépasse pas 3 pages. f Les Membres qui présentent ces Mémoires son tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le for pour les articles ordinaires de la correspondance off cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, 1 jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temp le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rena actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu su vant et mis à la fin du cahier. 1 Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, i|j figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraiei autorisées, l'espace occupé par ces figures compLei pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des ai teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports^ les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative I un Ra[)port sur la situation des Comptes rendus aj l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par UU. les Secrétaires perpétuels sont priés di déposer aa Secrétariat au plus tard le Samedi qui précide la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance suivant ! ACADÉMIE DES SCIENCES . SÉANCE DU LUNDI 11 JANVIER 190i, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MÉaiOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIOLOGIE. — Action des rayons X sur les tissus animaux. Noie de MM. R. Lépine et Bouia'd. « Nous avons étudié l'action des rayons X : i° sur le ferment diastasique du pancréas; 2° sur le glycogène et le sucre du foie; S" sur le pouvoir gly- colytique (et glycogénique) du sang. » I. Nous enlevons le pancréas à des chiens sains, à jeun depuis environ 16 heures. Nous coupons l'organe en petits fragments. Quelques-uns sont exposés aux rayons X d'une ampoule assez dure (•). D'autres, exactement de même poids, sont laissés dans la même chambre à la même température de 20°, mais à l'abri des rayons. Au bout djune heure, les premiers sont introduits dans un ballon stérilisé renfermant loo"^"' d'empois d'amidon, à i pour loo, additionné d'un peu de thymol. Les seconds sont mis, en même temps, dans un ballon exactement semblable, et les deux ballons sont portés à l'étuve. 4 heures plus tard, nous dosons le pouvoir réducteur (évalué en glu- cose) du contenu des deux ballons (-). » Nous avons fait ainsi cinq expériences. Dans toutes, nous avons trouvé que les ballons renfermant les fragments de pancréas exposés aux rayonsX présentaient un pouvoir réducteur beaucoup plus fort que les ballons témoins correspondants. La différence a, dans un cas, dépassé 25 pour 100. La moyenne de nos cinq expériences est 12 pour 100. (') Le degré radiochromométrique de notre ampoule, fonctionnant avec une intensité de 6 ampères, est égal à une épaisseur de 7"'™ d'aluminium. L'étincelle équivalente est de iS"^'" environ. (') Il eût été désirable d'y doser séparément le maltose et le glucose. Malheureu- sement, nous n'avc fortement à droite. C. R., 190:5, ,.' Semestre. (T. CXXXVIII, ^• 2.) enl, nous navons pu débarrasser complètement nos liquides de dextrine déviant 66 ACADÉMIE DES SCIENCES. » II. Nous broyons rapidemenl un gros morceau du foie d'un cliien qui vient d'être sacrifié par hémorragie ('). Nous étalons la pulpe sur deux, assiettes, dont l'une est placée sous notre ampoule, et l'autre, dans la même cliambre, à l'abri des rayons. Au bout d'une demi-heure à une heure, nous prélevons un poids égal de pulpe dans chaque assiette, et nous l'immergeons dans l'acide trichloracétique pour le dosage du glycogène (-) et du sucre ('). )' Nous avons fait, avec le foie, neuf expériences. Elles nous ont montré que la pulpe exposée aux rayons X, pendant moins de i heure, renferme presque toujours moins de glycogène et plus de sucre (*) que la pulpe témoin, et que la somme du glycogène et du sucre y est moindre. Il est donc certain que le premier effet des rayons X est de favoriser la glycogénie et la glycolyse hépatiques. M Si la pulpe est exposée pendant plus de i heure aux rayons X, on y trouve, presque toujours, relativement à la pulpe témoin, plus de sucre et aussi plus de glycogène, ce qui prouve que, sous l'influence prolongée de ces rayons, la glycogénie et la glycolyse hépatiques sont diminuées. » III. Nous versons le sang, aseptiquement défibriné, dans deux petits plats ou dans deux vases d'aluminium. L'un sert de témoin, l'autre est exposé aux rajons X. Nous dosons les matières sucrées après i5 minutes et après i heure i5 minutes. » Dans le premier cas, et malgré le peu de temps écoulé, nous avons presque toujours observé une diminution notable des matières sucrées dans le sang exposé aux rayons X. Quand il n'en est pas ainsi, il ne faut pas se hâter de conclure que la glycolyse a été diminuée ; car il peut s'être (') Dans quelques cas, nous avons opéré sur des tranches minces de foie, afin de soumettre aux raj'ons X le tissu aussitôt après la mort. Ce mode de procéder esta rejeter, parce que, d'ajirès nos recherches, deux tranches de même poids ne ren- ferment pas exactement la même quantité de glycogène, tandis que ce dernier est régulièrement réparti dans la pulpe. (^) Les recherches de M. Garnier et celles de MM. Bouchard et Desgrez ont prouvé que, pour le foie, cette méthode donne des résultats très exacts. D'ailleurs, nous n'avions pas besoin de connaître la teneur absolue de nos foies en glycogène : il nous suffisait que, pour un même foie, les chiOFres indiquant la proportion de glycogène dans les deux pulpes fussent rigoureusement comparables. (') Nous dosons le sucre par la méthode d'Ost dans le filtrat, concentré par évapo- ralion. (') Il n'y a pas corrélation entre les chiflres exprimant la perte de glycogène et l'augmentation de sucre. Cela tient, d'une part, à ce que la glycolyse intervient et, d'autre part, à ce que, comme le pense Seegen, il y a dans le foie une autre source de sucre que le glycogène ordinaire. SÉANCE DU II JANVIER 190/;. fi^ fait clans ce sang une production exagérée de sucre aux dépens du sucre virtuel ('). Nous donnerons ultérieurement les preuves de ce fait, qui n'a rien d'étonnant après ce que nous avons dit dans le paragraphe précédent de l'exagération de la glycogénie hépatique sous l'influence des rayons X. » Si le sang est exposé plus de 1 heure à ces rayons, on peut y trouver, indépendamment de toute influence glycogénique, plus de matières sucrées que dans le sang témoin. La différence peut dépasser o»,io. Souvent on y trouve la même quantité de matières sucrées que dans le dosage fait au bout de i5 minutes. Ainsi une courte exposition aux rayons X peut suf- fire pour arrêter complètement la glycolyse. )) En résumé, les rayons X favorisent la formation de l'amylase dans le pancréas. Dans le foie et dans le sang, ils augmentent tout d'abord la gly- cogénie et la glycolyse. Leur action plus ou moins prolongée dinfiinue et peut arrêter l'une et l'autre. » M. le Seciîétaire perpétuel annonce à l'Académie la perle qu'elle vient de faire dans la personne de M. Karl roii Zitlel, Correspondant pour la Section de Minéralogie, décédé, à Munich, le 5 janvier 1904. IV03II]\ATI0l\S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre, dans la Section de Minéralogie, pour remplir la place laissée vacante par le décès de M. Munier-Chalmas. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 58, M. Lacroix obtient 46 suffrages M. Wallerant » 8 » M. Dou ville )) 2 » M. Barrois » i « M. Termier » i » M. Lacroix, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la République. (•) Voir nos deux dernières Noies {Comptes rendus, 21 septembre et 1 no- vembre igoS). 68 ACADÉMIE DES SCIENCES. CORRESPONDANCE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'étude asymptotique des fonctions méromorphes. Note de M. Emile Rorel, présentée par M. H. Poincaré. « Dans la remarquable Thèse qu'il a récemment soutenue (' ), M. Pierre Boutroux a développé d'intéressantes applications d'une méthode dont il avait antérieurement indiqué le principe (-). Cette méthode n'est pas sans analogie avec celle à laquelle j'ai donné le nom de méthode d' exclusion ; mais elle est loin d'en constituer une extension banale et facile; elle s'en distingue par l'introduction d'un principe entièrement nouveau. Je voudrais indiquer un théorème auquel conduit cette méthode de M. Pierre Boutroux, que j'appellerai méthode d' exclusion généralisée. » Je rappelle d'abord en quoi consiste la méthode d'exclusion, à laquelle j'ai été conduit par l'étude des fonctions analytiques à l'intérieur d'un espace lacunaire. » Partant des singularités des fonctions étudiées, on entoure chacune d'elles d'un domaine qui sera regardé comme exclu du plan; le principe de la méthode consiste dans l'évaluation des dimensions linéaires et super- ficielles de ces domaines, d'oîi l'on conclut l'existence d'aires non exclues et de lignes dont aucun point n'est exclu. J^a première application de cette méthode à la théorie des fonctions entières a consisté dans l'extension d'un théorème important de M. Hadamard sur le module minimum d'une fonction entière; cette extension, qui précise les valeurs des intervalles dans lesquels on peut choisir le rayon d'un cercle sur lequel la fonction n'est pas inférieure au minimum fixé, élargit beaucoup le champ des applica- tions du théorème de M. Hadamard, tout eu en donnant une démonstration très simple, susceptible de généralisations diverses. En fait, de nombreuses applications, qu'il serait trop long d'énumérer, ont été faites de la méthode à la théorie des fonctions entières et méromorphes. » On peut diviser ces applications en deux catégories, suivant que l'on y considère simultanément des domaines exclus en nombre fini ou infini. {') Sur quelques propriétés des fonctions entières {Thèse soutenue le 24 dé- cembre 1900, à la Sorboniie). Ce Mémoire paraîtra prochainement dans les Acta matliematica. ('-) Comptes rendus, :3o jiinvier 1902. SÉANCE DU II JANVIER 1904. 69 Pour les applications de la première catégorie, il suffit d'utiliser les pro- priétés fondamentales des notions de longueur et d'aire; pour les applica- tions de seconde catégorie, il faut faire usage d'un théorème relatif à la mesure des ensembles sur lequel j'ai, à diverses reprises, attiré l'attention. » La généralisation de M. Pierre Boutroux consiste essenliellenient à tenir compte, dans l'exclusion des domaines avoisinant les points singu- liers, de la condensation de ces points, lorsque cette condensation dépasse la moyenne; on augmente alors le domaine exclu et, par une analyse facile dans le cas d'une seule dimension, plus délicate dans le cas de plusieurs dimensions ('), on arrive à montrer que, dans les parties non exclues, la fonction se comporte comme si la disuibution des singularités était régulière. » Ceci posé, il est clair que les applications de la méthode d'exclusion généralisée pourront aussi être divisées en deux catégories; M. Boutroux s'est borné jusqu'ici aux applications de la jjremière catégorie; je voudrais, sans entrer dans le détail de la démonstration, donner un exemple des résultats que l'on peut obtenir dans les applications de la seconde caté- gorie. » Théorème : Soit 0( = ) la dérivée logarithmique d'une fonction entière d'ordre p ; on peut, dans tout angle aussi petit que l'on veut, tracer une infinité de droites telles que l'on ait, sur chacune d'elles, t désignant un nombre positif arbitraire et A une constante. » Ce théorème pourrait d'ailleurs être généralisé et précisé par l'em- ploi des méthodes ingénieuses et profondes exposées dans la Thèse de M. Boutroux; je ne m'y étendrai pas. Remarquons cependant que la limi- tation ainsi obtenue sur des droites est nécessairement plus élevée que celle que l'on peut obtenir sur des courbes dont on ne précise pas l'allure, ou dans des aires indéfiniment éloignées. Par contre, la précision ainsi introduite dans l'énoncé paraît devoir présenter des avantages dans cer- taines applications. » (') M. Pierre Boutroux s'est borné au cas de deujo dimensions; il n'y aurait pas de difficultés à étendre au cas de n dimensions ses ingénieuses considérations. 70 ACADÉMIE DES SCIENCES. MATHÉMATIQUES APPLIQUÉES. — Sur kl résolution noT)io graphique des triangles sphériques. Note de M. M. d'Ocagne, présentée par M. O. Cal- landreau. « Nous avons fait remarquer (') ' + ^), on peut, ainsi que nous l'avons fait voir (-), la représenter par un abaque sur lequel ne figurent que deux systèmes de droites rectangulaires, cotés respectivement au moyen des valeurs de x et X, alors qu'à y — z et j -+- ; (') Bulletin astrojiomi(jue, t. XI, 1894, p. 5 et Traité de Nomographie, p. 829. (^) Nomographie, 1891, p. 84 et Traité de Nomographie, p. 827. Nous saisirons celte occasion de rectifier une erreur qui s'est glissée à cet endroit et qui provenait d'une confusion entre les latitudes que représentent X et V dans la première formule du n" 123 et des colatitudes. Toutes les valeurs de X et X' données à la page 829 doivent donc être remplacées par leurs compléments. SÉANCE DU II JANVIER 1904 n,eL dans des svsttoes „ 's S ^ ^Tlvi/LV', °7"' '""^ '""'- ne peut , ê,re prise eomine i„co„„ûe D 1/ , ""^ ™"''''''' second abaque Te permet de réso^I^f, „„ 'l^T?::":''' "'" " sib.es) ,a ;o,uur„ 1: / 'p ::;■: "ferdo'^ "T'-t '"■''""'■ '!=^/^E^r>, p étant le pourcentage du métal, t sa tension, E^ son coefficient d'élasticité. » On a donc t f, Ey 2 \ r, Fi T, / . ■îtr \ or = E, "' '-(-^-^v)^! » Avec le même pourcentage en armatures longitudinales on aurait F; = E3=' + oE,o=', îli = A+„ Zi-E^„F E E gj- est généralement voisin de -jL, r, est mal coniu. et parait voisin de 0,4 à o,5. Le rapport -,' pour les mêmes valeurs de p et de t croît avec - et ^ et paraît devoir être • • 1 ' ■ -^ /^ ' voisui de 2 pour les pourcentages usuels. » Pour T, = - 2 F, _ E /j Fi I t ~^Tj-~^2' "oJ = "^ "^ 4 ^' '^■' ' "• = '' '''■ » Glissements. - Examinons maintenant les phénomènes de glissement dont l'appa- rition marque la limite d'élasticité et dont l'influence devient prépondérante à mesure qu'augmentent les déformations. Pour les étudier, on peut essayer d'étendre k l'inté- rieur des corps les lois ordinaires du frottement et admetUe, par suite, qu'un glisse- ment n'a heu suivant un élément de surface que si l'effort tangentiel est égal au produit de la réaction normale superficielle N par le coefficient de frottement supposé con- stant. On admettra d'ailleurs que l'action exercée par une partie du corps sur la partie C. R., 1904, i" Semestre. (T. CXXXVIII, N» 2.) lO ^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. voisine comprend non seiilemeiU cette léaclion N, mais aussi une force attractive Pou cohésion, résultante des attractions moiéculaires. » Considérons, à l'intérieur d'un c^lindre soumis aux pressions longitudinales F, et latérale F», le volume élémentaire engendré par une rotation très petite du triangle formé dans un plan méridien par une parallèle aux. génératrices, une perpendiculaire et une oblique faisant avec les génératrices un angle a. Soient T l'effort tangentiel sui- vant ce plan oblique, P, N, P,, N,, Pj, N., la cohésion et la réaction normale pour les plans oblique, normal et parallèle à l'axe. On a F,:=Ni — P,, Fj^N, — P, et si F,>F2 (1) T = |(F,-F,)sin2a, (2) N — P = F,sin-ï + F2Cos23!. )i La condition de glissement sera (■i\ 1 (Fi — F;)sin2a , _ ■ Q P -I- F, sin-ct -f- F2 cos-z "^ langtp )> Si donc F, et F^ croissent de telle manière que l'expression (3) croisse également / . . (?F, P-+-F,\ , ,. , . . , ,. • I ce qui exige -tjt- < -5 p- 1 'e glissement se produira suivant la direction a, qui rend celte expression maxinia et au moment où ce maximum sera précisément égal à f. Cette double condition donne l", et «, et l'on trouve a, =:; -• On trouverait o(|= ^ 2 3 2 pour une traction ou pour une compression avec F2>»F,. Ces expressions supposent dP toutefois qu'on néglige le terme en ——5 approximation cjui semble justifiée, pour les corps non frettés, par le parallélisme des lignes de Liiders, et qu'on étendra par ana- logie aux corps frettés. L'erreur commise est d'ailleurs dans le sens de la prudence, puisqu'elle conduit à une valeur trop forte de 2. La propriété connue des lignes de Liiders parait donc pouvoir être généralisée au cas où une compression (ou traction) latérale s'ajoute à la compression (ou traction) longitudinale. L'angle de glissement est égal à - ou à -, selon que le glissement tend à se produire dans le sens des 222 raccourcissements longitudinaux ou en sens inverse. » La force F qui produit le glissement est donnée par la relation F,= . ^4-^ + F,^^/:^^+;'"r=(K-i)P + KF„ Sin2a — 2ysin-a sin2a — ay sin a en posant ° 2 » La résistance d'un corps fretté s'ohtient donc en ajoutant à celle, KF,, d'un corps fictif sans cohésion, ayant le même ani;le de frottement, un ternie (K — 1) P qui serait la résistance du corps non fretté si la cohésion avait dans les deii.r cas la SÉANCE DU II JANVIER igo'']. ^5 même valeur. La coliésion ne peut que croiire avec la compression, et M. Considère, qui a\ait prévu a priori celle formule, a trouvé que ce terme devait être majoré d'au moins 5o pour loo. » Si donc les phénomènes se réduisaient à de simples glissements, les déformations du béton fretté seraient liées à sa cohésion P par T^ IV Ml ^'^ , ^ ^■''- l'i K— I P., iK T^ I'l= K— l)P4- -/7^ 0/-=:-— , ^ =; —^ li _1_L_„E/. y/K Sj ^I. \ t ■' 2 » Conclusion. — Il résulterait de ce qui précède que dans la période élastique, probablement très courte dans le béton, la présence des frettes augmente le coefficient d'élasticité moins que ne le feraient des armatures longitudinales de même poids, mnis aussi avec une moindre fatigue du métal; en outre le gonflement élastique met les frettes en tension et la pression qu'elles exercent s'ajoute à l'effet de la cohésion pour s'opposer aux premiers glissements qui marquent la limite d'élasticité et l'apparition des déformations incomplètement réversibles. A partir du moment où les glissements commencent à se produire, toute augmentation de pression entraîne la superposition d'une déformation élastique et d'un glissement (]ui s'arrête dès que les accroissements corrélatifs de la cohésion et de la pression latérale suffisent à rétablir l'équilibre. L'ignorance où l'on est de la valeur de la cohésion en fonction de ^z et Sr ne permet pas de déduire les lois des déformations pendant cette période de superposition des for- mules ci-dessus qui représentent l'une l'origine, l'autre la fin des défor- mations. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur un appareil enregistreur permetlanl de mesurer à travers wie paroi solide, supportant des pressions relativement élevées, des différences de pression aussi faibles que l'on veut. Note de M. M. -A. Mes- xAGEii, présentée par M. Maurice Levy. « Cet appareil a été construit en vue d'enregistrer les différences de pression produites sur des ajutages placés à l'intérieur de conduites conte- nant de l'eau en mouvement; la sensibilité devait être telle que des diffé- rences inférieures à i"^™ d'eau puissent apparaître. » Les ajutages utilisés sont ceux qui sont couramment employés pour la mesure de vitesse de l'eau. L'un d'eux, dirigé en sens inverse du mouve- ment de celle-ci, communique avec une capacité cylindrique A, le second, présentant une ouverture tangente à la direction des filets liquides, commu- 76 ACADÉMIE DES SCIENCES. nique avec une deuxième capacité B également cylindrique et de même diamètre. Ils produisent à l'intérieur de ces capacités des pressions diffé- rant entre elles, lorsque l'eau est en mouvement; mais la différence de ces pressions n'est que quelques millièmes de celle qui règne dans la conduite. » Les capacités A et B, en communication à leur partie inférieure, con- tiennent du mercure, que les différences de pression font passer de l'une dans l'autre. L'une d'elles. A, est fixe, et est réunie à l'autre, à la partie inférieure, par un tube métallique rectiligne de S""' de diamètre à paroi mince et assez long pour éprouver des flexions de i''" sous des efforts de quelques grammes seulement. » A sa partie supérieure, cette capacité est rattachée au deuxième aju- tage par un tube identique à celui dont nous venons déparier, parallèle et libre sur la même longueur. Cette capacité B est suspendue à sa partie supérieure à un ressort et se trouve eu équilibre sous la réaction de ce ressort et la charge de mercure et d'eau qu'elle contient. >> Quand les pressions sur les ajutages viennent à varier, la charge de mercure contenue dans la capacité B varie, et la différence de poids peut être aussi considérable que l'on veut pour une différence de pression donnée, puisqu'on est maître du diamètre de cette capacité; ou est donc maître de l'allongement que pourra prendre le ressort sous l'influence de cette différence de pression. L'inscription est faite au moyen d'un enre- gistreur Richard actionné par la capacité B. » Ce dispositif a l'avantage de ne contenir aucun presse-étoupe ni autre appareil analogue pouvant introiiuire des frottements variables de nature à donner des indications irrégulières suivant leur état d'entretien. » OPTIQUE. — Sur un procédé pour la comparaison des épaisseurs. Note de M. Mesivaoer, présentée par M. A. Potier. « Pour la mesure des épaisseurs, on emploie couramment aujourd'hui les franges de superposition de MM. Pérot et Fabry, en utilisant, tantôt comme comparateur, tantôt comme compensateur, une lame d'air com- prise entre deux glaces demi-argentées faisant entre elles un petit angle. Eu diminuant l'angle, on peut augmenter la précision des mesures; mais on est bientôt arrêté par les imperfections du dressage des glaces; celles-ci ont toujours une courbure qui limite la précision. » On peut augmenter plus de 20c fois cette précision sans aug- SÉANCE DU II JANVIER igo\. 'j'j menter la jierfection de la taille par l'artifice suivant. On utilise comme compensateur, au lieu d'une lame d'air comprise entre deux glaces demi- argentées, une lame de quartz taillée parallèlement à l'axe et dont les faces forment le même angle que les glaces. La différence de marche produite pour un même déplacement est, pour les glaces, 2e (e étant la variation de distance pour ce déplacement) et, pour le quartz (raie E). e. 1, 55636 — e.i, 547 18 = o,oogi8f ; le rapport des deux différences de marche est donc de — ^ = 218. •^ ' O , 009 f b » La lame de quartz placée entre deux niçois parallèles donnera les mêmes franges que les glaces demi-argentées, mais 218 fois plus larges. On sera d'ailleurs maître de réduire cette largeur apparente sans diminuer la précision, avec un coin de quariz fixe portant un repère. En tournant les niçois à l'extinction, on aura les couleurs complémentaires. En parti- culier, la lame mobile d'un compensateur de Babinet permet, la plupart du temps, de mesurer exactement le demi-millionième de millimètre. » Pour des différences de marche notables, il est nécessaire d'employer des lumières de plus en plus homogènes pour conserver une précision constante. » Ce dispositif a l'avantage d'absorber beaucoup moins de lumière que le compensateur à lames de glace demi-argentées et d'éviter les confusions produites par les réflexions multiples de celui-ci. Nous reviendrons ulté- rieurement sur les applications qu'on peut tirer de ce procédé. » PHYSIQUE. — Sur la production de rayons IN par les vibrations sonores. Note de M. J. Macé oe Lépixay. « Le fait que la compression ou la flexion d'un corps provoque l'émis- sion de rayons N (') m'a conduit à penser que les vibrations sonores devaient produire les mêmes effets : un corps vibrant subit, en effet, des déformations alternatives, faibles, il est vrai, mais qui, par compensation, se répètent un grand nombre de fois par seconde. » L'expérience, faite en utilisant les propriétés du sulfure de calcium faiblement luminescent, justifie ces prévisions. Les sources sonores em- (') H. tJLO.NDLOT, Comptes rendus, t. CXXXVII, igoS, p. 962. 78 ACADÉMIE DES SCIENCES. ployées onl été : un diapason, un Limbre de bronze el surtout, parce qu'il donne des résultats plus intenses, un gros cylindre d'acier (diamètre 2'=™, longueur So""", son produit iit^), suspendu par deux cordonnets au niveau de deux nœuds, vibrant transversalement par le choc d'un marteau. L'ac- croissement de la luminescence, au moment 011 se produisent les vibra- tions, mais surtout son extinction progressive lorsqu'on les arrête brus- quement, ont été nettement observés. Une seule précaution indispensable (reconnue nécessaire, en particulier avec le cylindre de bronze), consiste à laisser fixes, dans le cours d'une expérience, les positions relatives du corps sonore et le sulfure de calcium, pour éviter l'influence possible d'un état de trempe du corps et l'émission permanente de rayons N, qui en est la conséquence, par ce corps même cà l'état de repos ('). » Toutefois, plusieurs faits, observés ilaiis le cours de ces expériences, ne furent pas sans métonner. Lorsqu'un corps vibre en se partageant en nœuds et en ventres, les déformations sont constamment nulles là où les déplacements sont maximums, c'est-à-dire aux ventres. Or les effets observés ont été constamment nets au voisinage d'un ventre, à savoir près des extrémités des branches du diapason ou du milieu du cylindre. Il était à présumer, d'après cela, que, dans ces exj)ériences, le corps sonore n'était pas la source exclusive des radiations I\. Elle pouvait être cherchée, en parti- culier, dans l'ail- qui entoure la source et en transmet les vibrations ; il subit, lui aussi, des déformations alternatives, et cela, dans toutes ses parties, puisqu'il ne se présente ni nœuds ni ventres. » Efl'ectivement, l'action du cylindre ou du timbre sur la poudre luminescente subsiste, si l'on interpose un écran soit de plomb (épaisseur 2™™), soit d'eau distillée (épaisseur 2™'), disposé de manière à absorber complètement les radiations N émises par la source sonore, sans gêner la propagation des vibrations de l'air à faible distance au-dessus du sulfure ou même, par diffraction, jusqu'à son voisinage immédiat, » Les expériences, effectuées en prenant une sirène comme source sonore, me paraissent plus démonstratives encore, parce que, dans ce cas, le seul corps vibrant est l'air, sans que les pièces métalliques interviennent dans la production du son. L'action sur la luminescence du sulfure de cal- cium a été nettement observée, en le disposant latéralement un peu au-dessus du niveau du disque tournant, .l'ai également utilisé avec succès la propriété des rayons N d'accroître l'éclat d'objets faiblement éclairés. L'objet observé était le disque tournant lui-même, faiblement illuminé par une fenêtre éloignée, et cela de telle sorte qu'on n'en distingue aucun (') Dans ces expériences, la poudre luminescente était portée par un tampon de ouate, qui la soustrait à tout ébranlement mécanique. \ SÉANCE DU II JANVIUR 1904. 79 détail. Le disque élant au préalable mis en mouvement, l'expérience con- siste à produire le passage de l'air dans la sirène et à le supprimer alter- nativement. Chaque fois que l'air passe et que les vibrations se produisent, le disque parait plus éclairé ; en même temps, on en dislingue les contours, ainsi que la forme de l'axe de rotation et celle des montants verticaux de la sirène; le tout s'estompe rapidement si l'on arrête le courant d'air. » Cette expérience réussit avec la même netteté, si l'on se bouche soi- gneusement les oreilles : il ne s'agit donc pas d'un simple effet réflexe. Elle réussit, sans qu'aucune erreur se soit produite dans le cours de plu- sieurs essais si, dans ces mêmes conditions, le passage de lair et son inter- ruption sont produits par un aide, et que l'on cherche à reconnaître, d'apiès l'aspect du disque, la nature des opérations faites à l'insu de l'ob- servateur. » PHYSICO-CHIMIE. — Su/' les applications du chronostiliscope- E. Varenne. Note de MM. E. Varenne et L. Godekroy, présentée par M. Troost. « Nous avons l'honneur de présenter à l'Académie des Sciences le chro- nostiliscope de M. E. Varenne et son emploi pour la détermination de certaines constantes physico-chimiques. » L'appareil se compose essentiellement d'un tube réservoir AB soutenu verticalement et sur lequel sont gravés deux traits it' comprenant une capacité de 3o""'. Ce tube est fermé à sa partie inférieure par un bouchon traversé par un tube capillaire de 10''™ de longueur (longueur d'ailleurs variable et d'un diamètre approprié à la nature du liquide étudié). L'extré- mité supérieure du tube AB est fermée à l'aide d'un bouchon traversé par un tube C ouvert à ses deux extrémités et dont l'extrémité inférieure débouche au-dessous du trait t. Ainsi disposé, cet appareil permet d'avoir un écoulement sous pression constante. M On verse le liquide à étudier dans le réservoir au-dessus du trait t' , et l'on remet le tube C en place. Le liquiile s'écoule par le tube capillaire et l'on note très exactement le temps T que met le liquide à s'écouler entre les deux traits tt' sous pression constante, le volume V compris entre ces deux traits étant connu par un jaugeage préalable. » T^ariations du coefficient de dépense K. — Nous avons montré (' ) ([ne C) Comptes rendus, t. GXXXVII, p. gg^- / 8o ACADÉMIE DEf SCIENCES. la loi de Poiseuille appliquée à un même appareil coaduisail à la formule R = consl. ^• Cette formule permet de mesurerles variations du coefficient de dépense K à l'aide des variations de T observées directement. » Avec cet appareil, nous avons pu étudier : » a. Le coefficient -/i de frottement intérieur des liquides ; » b. La tension superficielle A des liquides. » a. Etude du cocjficient t, de frotlemenl intérieur des liquides. — On sail que la quantité Q d'un liquide qui s'écoule pendant l'unité de temps à travers un tube étroit est, dans le cas où le liquide mouille le tube, donnée par l'expression (I) x/' I38r, X / D\ dans laquelle p représente la charge en grammes par centimètre carré, D et / le dia- mètre et la longueur du tube en centimètres. » Si nous comparons cette formule à celle de Poiseuille en remarquant que, dans cette formule. (2). IID* SÉANCE DU II JA.WIER igo/j. 8l H, D, l sont exprimés en millimètres, nous aurons en égalant les deux^ valeurs de Q : ,ov KHD* T. XI) ^, ,.,, -xo (3) — ; — xiooo— — 5 — - — >D' ou KHxiooo= — ^• ^ ' l J2Sr,XC I28t| Si, dans la formule (3 ), on remplace la valeur numérique de K déterminée par la for- mule de Poiseuille par la valeur K' exprimée en grammes par centimètre carré, on a K'x 1000 = — ^, I aS T| d'où ^^^ ■''= i28xK'xiooo' formule qui permet de calculer t, quand on aura déterminé k par le clironosliliscope. » b. Etude de la tension superficielle A des liquides. — On sait que la ten- sion superficielle d'nn liquide peut se déduire de la mesure des poids des gouttes de ce liquide s'écoulant lentement à travers un tube capillaire sous pression constante. Hagen ('), le premier, détermina par ce procédé cette constante caractéristique des liquides. M. Duclaux (-) a appliqué ce pro- cédé aux mélanges d'eau et d'alcool et a montré que les résultats obtenus étaient d'accord avec ceux donnés par les autres méthodes. » Le chronostiliscope se prête parfaitement aux mesures de ce genre et permet d'étudier les variations de la tension superficielle dues soit à la concentration, soit à la température. Pour ces mesures, le tube capil- laire doit être calibré de manière que le liquide à étudier s'écoule en gouttes assez espacées les unes des autres pour qu'on puisse les compter facilement. » On procède comme pour la détermination du coefficient de dépense K, c'est-à-dire qu'on détermine le nombre de secondes T nécessaire pour que le niveau du liquide passe du trait supérieur au trait inférieur. La durée d'écoulement étant assez longue, on compte dans l'intervalle de l'observation le nombre exact de gouttes/; (|ui tombent pendant une durée de 6o secondes. » Le nombre total N de gouttes du volume V écoulé en T secondes sera : bu le volume v de chaque goutte est donc 1 (') Ann. Poggend., t. LXXX, p. iSg. (-) Annales de Chimie et de Physique, 4° série, t. XXI, p. 878. C. B., igo4, 1" Semestre. (T. CXXXVIII, N2 ) ^ I Si ACADÉMIE DES SCIENCES. el, r/ étant la densité du lif|aide à la température de l'observation, le poids p de la goutte sera : Vx6o , P = FÎT— X d, expression qui permet de calculer/? à l'aide des données de l'expérience et, d'après la loi de Tait, la tension superficielle. » CHIMIE MINÉRALE. — Réactions colorées de l'acide vanadique el de iélhénol. Note de M. Camille Matigxon. « En cherchant à constituer une méthode de dosage colorimétrique de l'acide vanadique, j'ai été amené à faire un certain nombre d'observations sur les propriétés de cet acide. M I. On sait que le tanin donne un précipité bleu foncé ou uns colo- ration de même teinte dans les solutions de métavanadate d'ammoniaque plus ou moins étendues. Cette coloration constitue un caractère sensible. » Une solution de sel ammoniacal contenant 182"""' de V^O' par litre prend une belle teinte bleue quand on lui ajoute du tanin solide. En évaporant une goutte de solution sur une capsule de porcelaine, additionnant ensuite d'une goutte de solution étendue de tanin, on rend la réaction plus sensible. J'ai pu manifester ainsi la pré- sence de l'acide vanadique en opérant sur une goutte de solution contenant seulement giiim' (jg \2 0^ par litre. Le bord de la surface occupée par la goutte est alors marqué par une ligne bleue. C'est la limite de sensibilité de la métbode. » II. J'ai cherché si d'autres substances, présentant comme le tanin des fonctions phénoliques, possédaient la même propriété. La résoicine, l'hydroquinone, le gaïacol, la phloraglucine ne donnent pas de coloration avec les solutions vanadiques; au contraire, les acides gallique et |)yro- gallique produisent avec ces dernières des colorations bleues extrêmement foncées. ■ » La sensibilité de ces colorations est du même ordre que la coloration produite par le tanin; toutes s'affaiblissent et prennent un ton verdâtre quand on les porte à l'ébullition pour reprendre leur intensité et leur teinte initiales après refroidissement. » J^a pyrocatéchine donne aussi une coloration bleu violacé, mais beaucoup moins sensible que les précédentes. » III. L'acide pyrogallique joint à un étlier actif permet d'aller encore beaucoup j)lus loin. » Une solution contenant a'^"'' de V^O' par litre ne bleuit pas d'une façon nette avec SÉANCE DU II JANVIER ipo/j. 83 l'un quelconque des trois réactifs désignés; mais, si l'on ajoute à cette solution de l'éllier ordinaire après addition de quelques llocons d'acide pjrogallique, il apparaît quelque- fois, après agitation, une coloration rouge brun. Tous les étliers commerciaux ne se comportent pas de la même façon; les uns ne produisent pas la coloration, d'autres la produisent avec des intensités diflerentes; il y a donc des éthers inactifs et des élhers plus ou moins actifs. )) Un éther actif donne une coloration rose bien nette dans une solution de vanadate d'ammoniaque ou d'acide vanadique contenant -^\^ de millimètre cube de V'O*" par litre; en opérant avec o'"'',5, dans un petit tube à essai, on peut déceler facilement la présence de 2T0Ô0 ^^ millimètre de V'^0^. » Le tanin et l'acide gallique ne donnent rien de semblable. » IV. Je me suis demandé si le principe contenu dans les éthers actifs n'était pas l'alcool vinylique (étliénol CH= = CHOH) dont Polleck et Thûmmel ( ') ont signalé la présence dans certains éthers commerciaux. L'expérience a vérifié l'exactitude de cette hypothèse. » 1° Cinq éthers diflérents, dont trois actifs, ont été traités par le réactif de Polleck et Thiimmel (solution de HgCI^ et CO'KH) qui fournit un précipité blanc avec l'éthénol. Après une demi-heure de contact, les deux éthers inactifs n'ont pas formé le moindre précipité; les éthers actifs, au contraire, ont tous donné des précipités et d'autant plus rapidement qu'ils étaient plus actifs; » 2° Quelques gouttes de potasse détruisent l'éthénol en le résinifiant. Tous les éthers actifs additionnés de potasse jaunissent aussitôt et perdent leur activité; » 3° L'eau enlève à l'élher l'alcool vinylique qu'il peut contenir (Polleck et Thummel). Les éthers actifs agités à plusieurs reprises avec de l'eau distillée perdent leur activité. Tous ces faits conduisent donc à rapporter la réaction précédente à l'éthénol. » Quand on laisse évaporer à l'air un éther actif, l'éthénol se concentre dans le résida et la propriété active s'accentue; on peut obtenir une colo- ration assez foncée dans des liqueurs contenant ^ de millimètre cube de V-O'par htre. » V. Comment produire des élhers actifs? On peut y arriver à l'aide de l'ozone. Deux élhers inactifs, l'un anhydre, l'autre ordinaire, traversés pendant une heure par un courant d'oxygène ozonisé, ne deviennent pas immédiatement actifs; il se forme alors, comme l'a montré M. Berlhelot, un peroxyde d'éther (-); abandonnés à eux-mêmes, ces élhers peroxydes examinés au bout d'un an se sont montrés très actifs. » VI. L'essence de térébenthine ozonisée, les aldéhydes formique et (') Berichle, t. XXII, p. 2868. (') Berthelot, Annales de Chimie el de Physique, 5"= série, t. XXVTI, p. 229. 8', ACADÉMIE DES SCIENCES. acétique ne peuvent remplacer l'éthénol dans cette réaction. Enfin le chlo- rure ferrique, les chromâtes qui donnent aussi des colorations avec l'acide pyrogîdlique et l'éther actif doivent être séparés de l'acide vanadique avant de le caractériser par cette réaction. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'emploi du bisjyuith comme agent de séparation dans la série des terres rares. Note de MM. G. Urbai.v et H. Lacombe, présentée par M. Moissan. « Dans une Note précédente (Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 792), nous avons établi que le bismuth, dans le fractionnement des nitrates doubles magnésiens, agissait vis-à-vis du samarium et du gadolinium comme élément séparateur. » L'europium de M. Demarçay existe en trop faible quantité dans les terres rares par rapport au gadolinium et au samarium pour que nous ayons pu, alors, nous prononcer sur la place occupée par cet élément dans cette séparation : nos premières expériences ayant été réalisées avec trop peu de matière. » Depuis, nous avons poursuivi nos recherches avec de grandes quan- tités d'oxydes. Nous avons pu constater, et par l'observation du spectre d'absorption de l'europium et par l'observation de son spectre électrique, que le bismuth s'intercalait exactement entre le samarium et l'europium. Le bismuth limite ainsi les deux grands groupes des terres rares, de telle sorte que l'europium doit être considéré comme le premier terme de la série des terres yttriques. » Nous avons pu réaliser un nouveau genre de séparation en mettant à profit l'isomorphisme du nitrate magnésien de bismuth avec ceux des terres rares. Le principe de cette seconde méthode se déduit des considé- rations suivantes : » Lorsqu'une série de sels isomorpties donne des eaux mères incristallisables, la proportion de sels susceptibles de cristalliser retenue dans ces eaux, mères dépend de la niasse des sels incristallisables par nature qui l'accompagnent. Réciproquement, lorsqu'une grande masse cristallise en présence d'une faible quantité de sels incristal- lisables à l'état de pureté, une proportion notable de ces derniers est entraînée dans la cristallisation et, a fortiori, les sels très solubles mais néanmoins susceptibles de cristalliser isolément. » Ainsi, les eaux mères incristallisables des nitrates magnésiens retiennent con- stamment une proportion de gadoline qui peut atteindre le tiers des terres qu'elles ren- SEANCE DU II JANVIER fÇ)n]. 85 ferment. Demarçay préconisait alors le fraclionnement des sulfates doubles sodiques pour éliminer rjttrium. » \ous supprimons, dans notre méthode, les traitements multiples qu'exige ce mode de fractionnement. En ajoutant aux. eaux mères incrislallisables leur poids de nitrate magnésien de bismuth, ce dernier entraîne le gadolinium dans sa cristallisa- tion. L'opération doit être répétée jusqu'à ce que les terres solubles ne présentent plus le spectre électrique du gadolinium. » Ce procédé d'entraînement rappelle la méthode proposée par Auer von Welsbach pour extraire du néodyme les dernières traces de praséodvme par addition de lanthane pur. Mais si, dans notre séparation, le bismuth joue un rôle analogue à celui du lan- thane dans le procédé d'Auer von Welsbach, il est loin d'en présenter les inconvé- nients, étant donnée la facilité avec laquelle le bismuth peut être séparé des terres rares dans les traitements ultérieurs. » Celte méthode d'extraction des terres gadoliniqiies convient égale- ment pour éliminer la gadoline des terres \llriques brutes où elle est peu abondante comme dans les terres du xénotiine. » Le Iractionnement ultérieur et méthodique des nitrates bismuthiques gadolinifères dans l'ordre même où ils ont été obtenus permettra de sé- parer rigoureusement les terres cériques des terres yttriques. Et l'insolu- bilité des nitrates magnésiens des terres qui précèdent le samarium, dans la solution du nitrate double de bismuth, permettra de séparer ces terres de la samarine assez soluble avec une rigueur presque quantitative. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Nouveau procédé (Ir dosage des éléments halogènes dans les corps organiques : cas du chlore et du hrome. Note de MM. H. Bau- BiGNY et G. Chavanne, présentée par M. Troost. i< Dans une Note antérieure (^Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 1197) nous avons indiqué une méthode de dosage de l'iode dans les composés orga- niques, basée sur la destruction de la matière par le mélange sulfo- chromique et la transformation de l'iode en acide iodique fixe. » Il était évident que le même mode de combustion pouvait être appliqué aux corps chlorés et bromes, mais il fallait alors recueillir le chlore et le brome, qui, ainsi que nous l'avons dit, se dégagent sans subir la moindre oxydation. C'est l'étude d'un appareil approprié qui nous a fait différer la présente Communication. » Cet appareil se compose d'un Isallon V de loo"'"* environ, muni d'un col assez long que ferme un bouchon rodé r portant deux tubes. I^'un mnii' , qui plonge jusqu'au 86 ACADEMIE DES SCIENCES. fond du ballon, sert à l'arrivée du courant d'air qui, à la fin de l'opération, doit chas- ser les dernières traces de vapeurs de chlore et de brome, qu'au début le gaz carbonique formé entraîne avec lui par le second tube réservé pour le dégagement gazeux. Ce second tube porte un condensateur à boules, genre Liebig abcde, garni d'une solution alcaline de sulfite de sodium, qui arrête le Cl el le Br. Ce condensateur est disposé Appareil au '. de grandeur. de telle sorte qu'avec la forme incurvée qu'on lui a donnée, comme le montre le cro- quis, sa branche libre oe passe contre le tube mn auquel on peut la relier par une ligature. En groupant ainsi toutes les pièces sous une forme ramassée et en donnant au verre une certaine épaisseur, on a un appareil solide et pratique qu'on peut agiter sans craindre aucune rupture. )) Pour opérer, on verse dans le condensateur, par l'orifice o, la solution de sulfite alcalin (25""' environ), qu'on refoule ensuite dans toutes les boules par une légère insuf- flation, et l'on ferme l'extrémité m du tube un' par un petit bouchon. D'autre part, dans le ballon V on introduit le mélange sulfochromique, on y laisse tomber le godet de verre qui contient la substance pesée et Ton ferme aussitôt, la fermeture du rodage étant assurée par une goutte d'acide sulfurique avec laquelle on l'a mouillé préalablement. » Comme pour les dérivés iodés, certains des composés chlorés ou bromes s'attaquent déjà à la température ordinaire; il y a même lieu parfois de ralentir l'action par immersion du ballon dans l'eau froide, et l'on ne chaufl'e qu'à la fin pour assurer la destruction complète de la matière organique. Avec d'au très corps, l'actionne commence ([u'à chaud, mais toujours on doit procéder à la combustion de façon beaucoup moins rapide qu'avec les composés iodés, afin d'éviter un dégagement gazeux trop tumultueux à travers le condensateur. En moyenne la durée de combustion est de 3o à 4o minutes. » Pour chauffer, on emploie un bain de paraffine dont on élève progressivement la SÉANCE DU I I JANVIER igo/i- 87 température jusqu'à iSS^-i^o", et dans lequel baigne le ballon V suspendu à un support à l'aide d'une corde fixée au col /• du ballon par un nœud coulant. Avec ce dispositif, l'appareil est très maniable et peut être secoué en tous sens s'il est besoin, comme, par exemple, pour mélanger la matière avec l'acide sulfochromique. » Quand la combustion paraît terminée, ce qu'indique le ralentissement du déga- gement gazeux, on relie le tube m un' à une trompe sout'Haute, dont un robinet règle le débit, et en quelques minutes les dernières traces de Cl et de Br sont entraînées dans le sulfite alcalin. On ouvre alors l'appareil, on lave le bas du tube nn' , et l'on introduit ce tube dans une fiole conique de Bohême, assez haute pour qu'il jmissey entrer com- plètement ainsi que la partie rodée r. y> En soufflant par l'orifice o, on refoule tout le liquide alcalin dans la fiole. On efTectue le lavage du condensateur par le même mode de déplacement de l'eau employée à cet effet (So"^"' à ^o""' à chaque fois introduits par l'ouverture o) et, après 3 à 4 opé- rations similaires, il n'y reste plus trace de Cl ou de Br, ainsi que nous nous en sommes assurés à diverses reprises. On dose alors le Cl ou le Br dans le liquide acidifié à l'acide nitrique selon les modes usuels, par voie volumélrique ou jjar le procédé gravimé- Irique. )) Si la méthode ne permet pas de recueillir séparément le chlore et le brome, du moins pour les composés chloro-iodés ou bromo-iodés, la sépa- ration des deux cléments halogènes se fiiit pour ainsi dire automatique- ment et l'on peut procéder au dosage de l'iode d'une part, du chlore ou du brome de l'autre. » Nous joignons ici quelques-uns des résultats obtenus : Matière employée Matière employée Matière employée 4° Benzoyl-2 Matière employée i" Acide bromobenzoïqae : C'=H*Br.CO-H. : 06,3357 Ag Br trouvé : o5,3i42 Brpourioo 2° Camphre brome : C'H'SBrO. : 06,2902 AgBr trouvé : os,2364 Brpourioo 3° 1.2. bibromoant/irai/iiinone : C'*H'*Br^O^. : 08,2-59 AgBr trouvé : 08,2827 Brpourioo -valérolactone-!i-chlorée-5 : C^H'— CO — C*H' : 08,2878 Ag Cl trouvé : 08,1720 Cl pour 100 .5» 1.4. lodobromobenzènc : CH'Br.l. 1 AgBr trouvé : 08,2070 Brpourioo Matière employée : 08,2880 Agi trouvé : 08,2572 I pour 100 ( Calculé : 39,80 j Trouvé : 39,82 ( Calculé : 34,63 j Trouvé : 34,65 ( Calculé : 4^,71 ( Trouvé : 43, 61 O^ — CH'Cl. ( Calculé : i4)90 ) Trouvé : i4i8' Calculé : 28,27 Trouvé : 28, 3o Calculé : 44,88 Trouvé : 44,67 88 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHLMIE ANALYTIQUE. — Titrage des manganèses. Note de M. LÉox Débourdeaux, présentée par M. H. Moissan. « Le titrage des oxydes de manganèse nécessite deux déterminations : i" celle du chlore qu'ils peuvent dégager; 2" celle de l'acide chlorhy- drique nécessaire pour dégager tout le chlore qu'ils peuvent fournir. Ces deux dosages qui se font actuellement en deux opérations distinctes peuvent être effectués dans un seul essai, par une méthode d'une exactitude au moins aussi grande et d'une application ])lus commode que les procédés chlorométrique et acidiniétrique actuellement en usage. Elle est fondée sur la destruction à chaud par les oxydes supérieurs de manganèse de l'acide oxalique en présence d'acide sulfurique convenablement dilué. » Délermination du litre des manganèses. — Les équations suivantes rendent compte des réactions qui se passent dans la fabrication industrielle du chlore et dans ce nouveau dosage : Mn 0^-r-4HCl:=: Mn Cl^ + Cl^ + îH^O, Mn^O^+ÔHCl^aMnCl^iH-CP+SH^O, Mn30'+8HCIi=3MnCP+CP+ZlH=0, Mn 0^+C-0»H^2H^0+ SO^H-=: SO*Mn -i- aCO^-i- 4H2O, Mn-^0»+C^O*H-,2H-0 + 2SO*H^=i2SO^\In + 2CO'-+5H2 0, Mn'0'+C-0*H=,2H^OH-3SO'H^=3SO*Mn + 2CO^-h6H^O. » Si on les compare, au point de vue chlore produit et acide oxalique décomposé, on voit que 1™°' d'acide oxalique détruit correspond à 1"°' de chlore dégagé. » Une prise d'essai de l'oxyde de manganèse à analyser comprise entre 08,75 et i? est introduite dans un petit ballon avec 5o'^™° de la solution suivante : Acide oxalique cristallisé. C'^O'H^. 2H2O . . . 35s à 4o8 Acide sulfurique concentré à66°B. SO*H- 120'^'"' Eau, quantité suffisante pour 1000"^°'° » Dans ces conditions de dilution, l'acide oxalique n'est pas détruit par l'acide sul- furique. On relie le ballon à un réfrigérant ascendant destiné à maintenir la dilution initiale. Avec un petit bec Jjunsen, on chaufle doucement pour obtenir une légère ébullition, jusqu'à ce que tout l'oxyde soit dissous. Cette dissolution est généralement terminée en 4^ minutes. La liqueur obtenue et So'^™' de la liqueur primitive sont amenés au volume de 200'^'"^ » Par une solution de permanganate de potasse faite à iSs environ par litre et dosée par un poids déterminé d'acide oxalique cristallisé pur desséché à l'air, on titre l'acide oxalique contenu dans i5o'"'' de ces deux liqueurs diluées. De la différence de ces deux SÉANCE DU n JANVIER njo/J. 89 titrages, on tlédiiit l'acide oxalique détruit et, pai- siiile, la quantité de clilore que l'oxyde de manganèse peut donnei'. » Dosage de l'acide clilorhydrique. — .Si l'on compare les équations ci-dessus, on voit que l'acide clilorhydrique saturé et détruit lors de la préparation du clilore correspond à la somme de l'acide sulfurique saturé et de l'acide oxalique détruit. » De plus, le titrage des acides oxalique et sulfurique se fait facilement et exacte- ment par une solution d'ammoniaque avec la lluorescéine comme indicateur coloré, même en présence de sulfate de manganèse. Dans ces dernières conditions, ce dosage acidiraétrique est impossible par une solution de soude ou de potasse caustiques, ces alcalis précipitant l'oxyde de manganèse avant que la liqueur soit devenue neutre. Enfin, en présence des autres indicateurs colorés, tournesol, phénol-phtaléine, le virage n'est pas net. )i Sur les 5o''°'' prélevés des deux liqueurs diluées on dose les acides oxalique et sulfurique libres en présence de fluorescéine par une solution d'ammoniaque au J en- viron, titrée comparativement avec 5o''"° d'acide normal. De la différence des deux titrages on déduit l'acide oxalique détruit et l'acide sulfurique combiné et, par suite, la quantité d'acide clilorhydrique nécessaire à la fabrication. » I^e nouveau procédé que je propose présente les avantages suivants : » 1° Il ne nécessite aucune surveillance; » 2° Les deux déterminations du titrage se font rapidement et exacte- ment dans une seule expérience sur une seule prise d'essai ; « 3° Il est applicable aux manganèses sans élimination préalable des carbonates; » 4" Il supprime les causes d'erreur dues : au dosage de l'acide clilorhy- drique nécessaire avec la solution de sulfate de cuivre ammoniacal; à l'absorption incoiuplète du chlore dans les procédés Gay-Lussac et Bunsen; dans ce dernier à l'emploi d'une solution d'iodure de potassium en pré- sence d'acide chlorhydrique, lequel met toujours de l'iode en liberté, même en l'absence d'iodate. » Reinaïque. — La proportion de sulfate de manganèse existant déjà dans la liqueur servant au dosage des nitrates {Comptes reiidi/s, ';>9 juin 1908) n'empêche pas la dis- solution de l'oxyde de manganèse. Par suite, cette dernière liqueur peut également servir pour ce titrage. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une méthode de synthèse des aldéhydes. Note de MM. Béhal et Sommei.et, présentée par M. Haller. « Nous avons trouvé que les aldéhydes ( R)= = CH - CHO et r,/CH - CHO G. K., 190/1, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N" 2.) 12 90 ACADÉMIE DES SCIENCES. peuvent être obtenues en décomposant par l'acide oxalique sec des éthers- oxydes d'a-glycols répondant aux formules ^/COH - CH- OX et R//COH - Cil- OX dans lesquelles X représente un alcoyle ou un résidu aromatique mono- valent. La transformation s'effectue suivant l'équation. 2^,^C0H - CH-OX + C^O^H^ = C^O'X- + 2^,/CH - CHO + 2H^0. » Au point de vue théorique, on peut considérer l'acide oxalique comme R \ déshydratant l'éther oxyde yCOH — Cil- OX, qui, par perte d'une molécule d'eau, se transformerait d'abord en éther-oxyde d'un alcool vinylique yC = CHOX ; puis l'acide oxalique agissant sur ce composé comme ille fait sur les acétals donnerait naissance à l'alcool „, /C= CHOH. R'. Le composé oxyméthylénique ainsi produit passerait alors à la forme stable d'aldéhyde ^/CH - CHO. » 1° Préparatio/i des aldéhydes (R)- = CH — CHO. — Ce sont les éthers-oxydes (R)' =~- CO H — CH-OC-'H^ qui ont servi de point de départ; nous les avons préparés en faisant réagir sur l'élhoxyacétale d'éthyle les dérivés organomagnésiens, suivant la méthode de M. Grignard. L'opéra- tion est conduite à la manière habituelle et Ton obtient les alcools ter- tiaires prévus avec un rendement moyen de Go pour loo du rendement théorique. » Leur transformation en aldéhydes s'effectue de la façon suivante : » On chaulle au bain d'huile à iio°-ii5°C., pendant 4 heures, dans uu ballon disposé à reflux, 1™°' d'éther-oxyde avec 2™°' d'acide oxalique desséché. Celui-ci se dissout partiellement et l'on voit rapidement apparaître quelques gouttes d'eau sur les parties froides du ballon et dans le réfrigérant, (^uand le chauffage a élé suffisamment prolongé, on laisse refroidir, puis le produit de la réaction est additionné de la quantité d'eau nécessaire jjour dissoudre l'acide oxalique, et l'on neutralise exactement |)ar la soude. On distille ensuite à la vapeur d'eau ; l'aldélivde entraînée est recueillie par les procédés ordinaires et purifiée soit par transformation en dérivé bisulfitique, soit par distillation dans le vide. Les lendements sont rarement inférieurs à 5o pour 100 de la théorie. iitm nim SÉANCE DU II JANVIER 1904. 91 » Les éthers de glycols employés étaient les éthers éthyliques suivants : Élnillilion. Le diméthyléllioxymélhylcarbinol (CH^)- -GOII — CH'^OC'IF. 129° Le cliétliyléliioxyinéthylcarbinol (G'^H»)- =COH — CH-OC^H*. )68 Le dipropyléthoxymélhylcarbinol (C'H")- = COH — CH-OC^H'. 201 Le diisobiilyléthovyméthylcarbinol (C*H')- — COH— CH^OC^H^ i i2°-i iSosousaS"»™ Le diisoamylélhoxymélbylcarbinol (G= H")= = COH — CH^OC-H^. 143-144 sousao™" Le diallyléthoxymélhylcarbinol! (CMi^)' — COH — CH=OG-H'. loi -102 sousao""" Le diphénylélboxyraéthylcarbinol (C"H^)-— COU -CFl'OG'^H'. 209-210 sousag » Ils nous ont permis de préparer les aldéhydes suivantes : Aldéhyde isobii/y/i i34-i36 sous 21'"" ni m .^ ACADÉMIE DES SCIENCES. Éthers-oxydes de s;lycoh : cnr\p^„ pH^on^H'^ i8o°-i84° C^^'\QQjj[_(~;j|2 0C-iH<' 109 -)l3 sous 12 Étlioxy-i-pi-opyl-2-mftli.yl->-l'«a"oi ,CH'')- = CH-CH^ — CH--/ GH3-C0H-CH^0C^H^ ^^ , 1 10 -1 12 sous i4">"' Élhoxy..-mélhjl-2-oclanol-2 ^^^^ _ ^^^^^^ ^ 1,^^, CH3_C0H-CH-^0C-^H= .^ I . . . i3o -io3 sous ib™'" Élhoxy-.-mélhyl-2-nona,iol ^^j, ^CH^)5_ CH= Aldéhydes : C-^H^ ,p„ p,,,-. ,4i<'-i43'' Éthylpropylacélaldéhyde C'HV^ ~ CMi'XpM pun 195-198 Propylisoamylacélaldéhyde C^H"^ 111 . ClP-(CH'-)»\p.j__pj_^Q 92 sous 28"'" Méthyl-2-ocianal CH^' CH-î— (CH^)"'^ Pjj_QHO 98-100 S0US20 Méthyl-2-nonaiial CH'/ "' „ Ce procédé d'obtention des aldéhydes semble donc absolument général ,,., , j c I . P' rw PHO et ^\CH — CHO. Nous pour les aldéhydes de formules j^/CH - ^HU et r,/^^ nous proposons de continuer ce travail. » CHIMIE ORGANIQUE. - Synlhcse ,r aldéhydes aromatu/ues. Note de M. F. Iîodroux, présentée par M. Troost. a L'iodoforme et le bromoforme réagissent énergiquement à la tenipé- ralure ordinaire sur les combinaisons organomagnésiennes. Avec le bro- mure de phénylmagnésium j'ai obtenu, en même temps que d autres produits, du triphénylméthane /Br C«H^-Mg — Br /^ " CII-Br 4- ^H^ -- Mg - Br = 3MgBr= 4- CH-C^H^ \Br C'H'-Mg- Br ^'^ " « Mais, quel que soit le mode opératoire employé, la quantité d'hydr- - carbure recueilli n'a jamais dépassé le quart de la quantité théorique. mm SÉANCE DU 1 I JANVIER 1904. 98 » Dans l'espoir d'obtenir un meilleur rendement, j'ai remplacé les dérivés halogènes précédents par l'orlhoformiate d'élhyle. » La facilité avec laquelle cet éther se détruit me faisait penser que la~ réaction suivante serait intégrale /OC=H^ C'H^-Mg-Br yC/'W H - C-OC^H^ + CH -Mg— Br = 3Mg(^r^ +CH^G''H'; \OC-H^ C"H'-Mg-Br '' \C«H^ mais, à la température du laboratoire, il ne s'est rien produit. » J'ai alors cliauflé au bain-marie, pendant (3 heures à rébuUilion, le mélange d'orthoforniiate d'étlivle (1™°') et de bromure de phénylmagnésium (3'""') en solution éthérée. Après traitement par l'eau, puis par l'acide chlorhydrique pour dissoudre le précipité formé, j'ai chassé l'élher et rectifié le résidu. » J'ai obtenu une quantité notable d'aldéhyde benzvlique, que j'ai reconnu constituer le seul produit de l'opération. La formation de cette aldéhyde est expliquée par les deux équations C«H'- ÎMe-Br + C*H^-0| -CH^ *& .0 - G- H' r/H=-CH(^X Xo5+H^^ + HCl \0 — C-H'^ = 2CH^ - CH-OII + HCl + C'H* - CHO. » Étant donné ce résultat, j'ai modifié les proportions des corps en pré- sence. » 60» d'orthoformiate d'étliyle ont été ajoutés à loos de bromure de phén^le, préalablement combinés en présence d'étlier, à i5s de magnésium. » Dans une première opération, j'ai maintenu le mélange à l'ébullition pendant 3 heures. Le rendement en aldéhyde a été de 5o pour 100. Dans une seconde opéra- tion, j'ai maintenu le mélange à rébullition pendant 6 heures. Le rendement en aldé- hyde a été de 90 pour 100. » Dans les deux cas, l'aldéhyde a été isolée à l'élat de combinaison bisulfitique, que j'ai décomposée ensuite à chaud, au moyen d'une solution de carbonate de sodium. » Pour vérifier la généralité de cette réaction, j'ai opéré avec le bromure de paratolylmagnésium. 94 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le produil tle l'opéralion est consliliié par un mélange d'aldéhyde paralolulque et d'acétal élhylique correspondant. Ce mélange a été traité pendant i heure, à rébulli- tion, par une solution aqueuse d'acide suifurique au yjj, puis agité avec une solution concentrée de bisulfite de sodium. » La combinaison cristalline s'est immédiatement formée, et le rende- ment en aldéhyde paratoluique a été d'environ 65 pour loo. » Avec le chlornre de benzylmagnésitim, la réaction est plus lente à réaliser. En opérant comme précédemment, pour le bromure de para- tolylmagnésium, le rendement en aldéhyde phénylacétique n'a été que de 20 pour 100. )) Je me propose de faire réagir l'orthoformiate d'éthyle sur différents composés organomagnésiens des séries grasse et aromatique. >) CHIMIE ORGANIQUE. — Influence activante d'une matière albuminoide sur l' oxydation provoquée par le manganèse . Note de M. A. Trillat, pré- sentée par M. Arm. Gautier. « J'ai démontré dans une première Note ( ' ) que le manganèse envisagé comme porteur d'oxygène n'avait qu'une action très limitée en l'absence d'alcalins. Si l'on compare cette association de manganèse et d'un alcali avec la composition de la laccase de M. G. Bertrand, on voit qu'elle en diffère par l'absence d'une matière albnminoïde. Je me suis donc demandé quelle serait l'influence de l'addition d'une matière albuminoide dans la marche d'une oxydation en présence du manganèse et d'un alcali. » Pour m'en rendre compte, j'ai utilisé le même mode opératoire que précédem- ment : j'ai évalué comparativement les volumes d'oxygène absorbés dans un temps donné par une solution étendue d'acide gallique en présence ou en l'absence de la matière albuminoide choisie. I^'inlroduction de ce nouveau facteur rend l'expérience plus compliquée; il faut tenir compte du degré de neutralité de la substance qui, sépa- rément, pourrait, à la faveur d'une faible alcalinité, oxyder plus ou moins la solution d'acide gallique et créer ainsi des causes d'erreur. » J'ai étudié d'abord l'albumine du blanc d'œuf étendu : la solution d'acide gallique était additionnée de l'albumine, on ajoutait ensuite le sel de manganèse dissous, puis en dernier lieu l'alcali. Les ballons à oxydation étaient agités pendant le même temps et abandonnés dans un local à température constante : chaque série d'expériences comportait 6 témoins et 6 essais. Voici les résultats moj ens d'un grand nombre d'expé- riences, toutes corrections faites : (') Comptes rendus, 3o novembre igoS. SÉANCE DU M JANVIER 1904. qS Volumes d'oa-ygène en dixièmes de cenlimè/re cube, absorbés par une solution d'acide gallique en des temps donnés. Doses eraplovées : acide gallique, So"'' au ^èwr^, albumine fraîche du blanc d'œuf, o", 100; chlorure de manganèse, os, 03; soude, o?,o2. Essais Essais avei ;ilbumine ('). sans albumine. Oxygène absorbé après i heure 35 10 )) » après 2 heures 48 '9 » 11 après 4 heures 54 28 )) L'action excitante de l'albumine est encore plus évidente si Ton suit l'absorption de l'oxjgène dès le début de l'opération. On peut avoir aussi des différences très grandes, comme le prouvent les résultats suivants : Essais Témoins avec albumine. sans albumine. Oxygène absorbé après 5 minutes... 10 o f'-) » » après i5 minutes... 82 4 » Les doses croissantes d'albumine ne favorisent plus l'oxydation à partir d'une certaine limite. C'est ainsi que dans une même série d'essais, dans lesquels on a fait varier le poids de l'albumine de j^- à ,^,',„„, le maximum d'aclivilé correspondait à la dose d'environ j~. L'action des paralysants : bichlorure de mercure, acide arsénique, acide cyanhydrique, formol, etc., expérimentés dans mes premiers essais, semble se manifesler d'une manière très sensible dans le cas de l'albumine ('). D'autres albuminoïdes, comme celle du sérum de cheval, et des colloïdes comme la gélatine, la dextrine et la gonmie arabique, ont donné des résultats très variables. L'action excitante de la gélatine commerciale, purifiée, est à remarquer à cause de l'acidité qu'elle présentait et qui aurait dii la faire agir comme agent para- lysant. (') Corrigé de l'absorption de l'albumine et de l'acide gallique employés séparément. (^) Etant donnée la nature délicate de tous ces essais, je crois bon de faire observer en outre qu'on ne peut songer à établir des comparaisons entre les témoins des di- verses séries : les plus petites variations de température, le changement de matières premières, etc., suffisent pour que les volumes d'oxygène absorbés dans un même temps soient différents. (^) Comme je l'ai fait remarquer déjà, tous ces phénomènes de ralentissement dans mes oxydations peuvent, en résumé, être expliqués par un simple changement dans l'étal de neutralisation du milieu. 96 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Il est inléressant de rapprocher ces résultats de ceux obtenus antérieu- rement par M. G. Bertrand, qui a montré, par une série d'essais compa- ratifs, que le pouvoir oxydant du manganèse augmentait en même temps que le poids moléculaire de l'acide combiné au métal. )) L'albumine a la propriété d'empêcher la précipitation du bioxyde de manganèse, même en présence d'une forte dose d'alcali. Si, aune solution étendue d'albumine, on ajoute successivement un sel de manganèse dissous et un alcali, le liquide brunit légèrement, mais il ne se forme aucun dépôt. La même expérience faite en l'absence d'albumine donne au contraire un abondant précipité. Il en est de même si l'on intervertit l'ordre de la mani- pulation. Or on sait que l'activité chimique de certaines substances diminue à mesure qu'elles se rapprochent de leur point de coagulation : c'est donc probablement à un phénomène semblable qu'il faut attribuer, au moins en partie, l'action favorisante de l'albumine qui, en empêchant la précipi- tation du manganèse, maintient celui-ci dans un état colloïdal éminem- ment propice à l'oxydation. J'ai confirmé cette opinion par une expérience qui a consisté à comparer le pouvoir oxvdaiit d'une solution alcaline addi- tionnée de chlorure de manganèse avec une solution semblable contenant en plus une petite quantité d'albumine; cette dernière solution se com- porte comme étant la plus oxydante vis-à-vis de l'acide gallique ou de l'hy- droquinone. » L'association du métal, d'une base et d'un colloïde comme l'albumine présente donc les conditions les plus favorables pour que le manganèse produise le maximum d'effet en un temps donné. Il est presque inutile de faire remarquer que c'est bien dans un état d'association analogue qu'on le trouve dans la nature. M En me basant sur les précédentes remarques, j'ai préparé des liquides présentant des analogies remarquables comme propriétés avec celles des oxydases naturelles; elles feront l'objet d'ime prochaine Communication. » ZOOLOGIE. — Suf la formation des tétrades et les dhisions matiirathes dans le testicule du Homard. Note de M. Alphonse Labbé, présentée par M. Yves Delage. « Exposons d'abord les faits : » Après la dernière division des spernialoi;onies, le novau renferme un seul long filament nucléinien déroulé, formé d'une seule file de petits microsomes chromatiques. SÉANCE DU II .lANVIER 1904. 97 alternant régulièrement avec des espaces achromatiques; il y a un ou deux nucléoles, qui, peut-être, correspondent au nucléole chromosomique ou chromosome accessoire. Au stade synopsis se produit une division lungilinllnale du filament qui commence à se couper en segments, en même temps que se fait une condensation de la chroma- tine ; ces segments ne correspondent pas toujours à des chromosomes, mais souvent à plusieurs chromosomes. Puis la division longitudinale s'elTace, la chromatine se condense et les chromosomes, ou plutôt les segments chromatiques s'unissent deuv à deux. Les doubles filaments qui résultent de cette union correspondent parfois à deux chromosomes unis, d'autres fois à des chaînes de deux, trois et même sept ou huit chromosomes. » La façon dont s'unissent les segments chromatiques est fort variable et se fait suivant les divers modes que plusieurs auteurs, Mac Clung, Montgomery, Nichols, Sutlon, etc., ont indiqués chez d'autres Arthropodes : les segments qui s'unissent ont la forme de V, ou de bâtonnets parallèles, d'anneaux, de fuseaux, de croix, d'X tor- dus, etc. La forme la plus fréquente est celle de fuseaux, où les deux chromosomes sont unis aux deux extrémités. Nous appellerons probHrade chaque figure formée par l'union de deux chromosomes. Une protétrade est une vésicule ovalaire, rattachée aux autres de la même file ou de files voisines par des Iractus de linine, ce qui lui donne un aspect souvent étoile, ordinairement pentagonal; la paroi est foiiuée par de la chromatine peu dense, provenant de la fusion de la substance des deux chromosomes, et se colorant par l'hématoxyline ferricjue beaucrjM|i moins vivement que la chromatine normale: le centre est occupé par un espace clair. Les protètrades sont isolées ou groupées en chapelet, suivant la façon dont se sont unis les segments chromatiques. Elles sont encore en synapsis, ce qui rend leur numération peu facile : je pense qu'il y en a environ dix-huit. Chaque protétrade se transforme en tétrade par condensation de la chromatine en deux, trois, ou d'emblée en quatre granules chromatiques intensi\e- ment colorables, qui forment un quaterne régulier, restant unis par des filaments achromatiques. Les tétrades, une fois formées, se séparent les unes des autres et s'orientent pour la mise en fuseau. Les dix-huit tétrades représentent donc trente-six chromosomes unis deux à deux. » A la première cinèse de maturation, les tétrades forment une figure équatoriale en couronne. A la mélaphase, chaque granule chromatique montre l'indication d'une division perpendiculaire au plan équatorial. Je ne pense pas que ce soit la trace de la première division longitudinale, disparue avant la formation des tétrades. J'admettrais plutôt que c'est l'indication d'une deuxième division (longitudinale?) préparatoire à la deuxième cinèse de maturation. » A la deuxième cinèse de maturation, les dyades se placent dans le plan fusorial, leur axe longitudinal étant perpendiculaii'e au plau équatorial; chaque granule étant divisé en deux, elles semblent des microlélrades. A la télophase, les spermalides sont séparées par un pont fusorial ; les noyaux rénifornies montrent encore les microdyades, dont chacune doit représenter 4- chromosome, l'ujidant les divisions des spermatocytes on voit dans chaque cellule, un granule intensiveinent colorable qui représente peut- être un nucléole chromosomique, mais ne semble pas prendre part à la division. Ce nucléole chromosomique (?) passe tout entier dans l'une des spermalides, l'autre n'en possède pas. C. R., igc'i, I" Semestre. (T. C.WWIII, N' 2 ) li 98 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Les conclusions que l'on peut tirer des faits qui précèdent sont les suivantes : » 1° Pendant le stade synopsis, les chromosomes s'unissent deux à deux et fusionnent leurs chromatines en une vésicule uniqueou protétrade. Les tétrades s'organisent auxdépens des protétrades par condensation quaterne de la chromatine. // 7ie saurait donc être question, pour la constitution des tétrades, de division longitudinale ou transversale. » 2° Avant la formation des protétrades, le fdament préparé pour la première cinèse maturative s\ih'\ln\\e première division longitudinale. Cette division s'efface et disparaît. Au premier fuseau (métaphase), on voit appa- raître une deuxième division (^longitudinale?); celle-ci, qui semble prépa- ratoire à la deuxième cinèse, ne s'efface pas, mais est complètement inutile, puisqu'elle sépare deux demi-dyades, qui passeront dans la même spermatide. Ces deux divisions sont tout à fait indépendantes de la forma- tion des tétrades, ne semblent donc qu'une sorte de rappel, de souvenir de ce qui se passe dans les mitoses ordinaires : les divisions préparatoires auxcinèses sexuelles sont indépendantes de la formation des lélradcs et restent sans objet. » 3" La façon dont se forment les groupes quaternes montre qu'il y a simple séparation en quatre parties de la tnasse de chromatine d'une pro- tétrade, et qu'on ne peut invoquer ni division équationnelle, ni division réductionnelle. » 4" Enfin, je ne saurais trop insister sur l'importance au stade synopsis de la formation des protétrades par fusion complète de doubles chromo- somes. C'est là le vrai point critique de la maturation, aussi bien dans l'ovogenèse que dans la spermatogenèse. Sans accorder aux chromosomes des qualités individuelles et une personnalité qu'ils ne possèdent certai- nement pas, il n'est cependant pas abusif de déduire de la fusion des doubles chromosomes en protétrades et de leur évolution ultérieure en tétrades une différence qualitative entre les chromosomes conjugués; et cette différence qualitative est peut-être aussi importante que celle qui existe entre l'œuf et le spermatozoïde dans la fécondation. Faut-il supposer, en poussant à l'extrême les théories de Haecker et de Montgomery, que c'est à ce moment de la vie de l'individu que se produit la fusion des caractères ancestraux paternels et maternels, fusion qui ne se produit pas, d'après Ha'cker, au moment de la fécondation ni dans les premiers stades du dé- veloppement? Faut-il, à l'exemple de Beard et de Lenhossek, admettre une sexualité dans les œufs comme dans les spermatozoïdes ? S'il en est SÉANCE DU I I JA.WIKR 1904. 99 ainsi, ou pourrail chercher dans les prolélrades le déterminisme du sexe? Je ne saurais trancher une question de celte imporlauce. Ceqiii est certain, c'est que le problème de la fécondation, celui du sexe, celui de l'hérédité se déplacent de plus en plus et se resserrent autour de questions cytologiques plus précises. Le stade synopsis, la formation des protétrades et des tétrades, la maturation cytoplasmique de l'œuf constituent une série de phénomènes absolument généraux, concordant avec la pénétration du spermatozoïde dans l'œuf, et par là même dépassant, dans la vie de l'individu, l'impor- tance qu'on accordait autrefois à la fécondation seule pour l'amphimixie et l'embryogenèse. » ZOOLOGIE. — Sur la gliindc nidamcritaire de Voviducle des Eldsrnohranchcs. Note de M. 1. Borcea, présentée par M. Yves Delage. « La glande est composée de deux moitiés : l'une dorsale, l'autre ven- trale; la première plus développée du côlé droit, l'autre plus développée du côté gauche. Il faut distinguer dans chaque moitié de glande deux zones : I, une zone supérieure sécrétant l'albumine, et H, une zone infé- rieure sécrétant la substance cornée de la coque, et dans chacune de ces zones une partie externe composée de tubes sécréteurs et y\i\ appareil lamelleux interne qui sert à recevoir, conduire et disposer le produit de la sécrétion. » Il y a plusieurs manières d'être pour les luhcs sécréteurs : ou bicu ils sont cauiis et disposés radiaireinent dans l'épaisseur de la paroi de l'organe (Aca/ilhias); ou bien, par suite d'un accroissement des tubes de la région supérieure de la II"" zone dans le sens de la longueur de l'oviducte, il arrive que ceux-ci empiètent sur leurs congénères de la région inférieure de cette môme zone dune part, d'autre part sur ceux de la I'" zone soit légèrement {Scylliiun), soit plus fortement en les recouvrant en partie (Raici). Dans d'autres cas, les tubes glandulaires se développent suivant la largeur de l'oviducte et entraînent à droite et à gauche la paroi de celui-ci, formant ainsi deux cônes, dont les glandes occupent la partie supérieure. Comme chaque moitié a un côté plus développé, il n'est pas étonnant qiie l'on observe une faible tor- sion, inverse à droite de ce quelle est à gauche. Ajoutons que la partie la plus déve- loppée fait saillie à l'intérieur [Galeus, iMusleliis, Carcharias). Si l'on compare cette description avec celle donnée par I. Millier ('), il est facile de voir que la paroi de la corne, d'après sa description, est la paroi de l'oviducte entraînée, et le peigne tordu est la glande elle-même. (') Ahhandlungen der Akadcmie zu Berlin, i8'|3, p. i3o. lOO ACADEMIE DES SCIENCES. » 'L'appareil lamclleiix esl lypiqiieiucnl dilléreiicié (huis l;i piirtie supérieure de la 11° zone, rudinieiitaire dans sa partie iuf'éiieuie et dans la 1"= zone. Chez les Roussettes, dans la l^zone, il se présente d'abord sous la forme de quelques plis circulaires: c'est à ce niveau que l'oeuf s'entoure de sa mince couche ciialazilère et non a\ant d'arriver dans la glande, comme le crovait Gerbe ('); loiil le reste est sliié obliquement, c'est pourquoi l'albumine se déverse à droite el à gauche dans la coque en formation et entoure l'œuf. Dans la partie supérieure de la H'' zone, l'appareil lamelleux nous appa- raît sons la foruic d'une liande striée transversalement. Les deux bandes dorsale el ventrale sont séparées par deux sillons. On observe en outre sur chaque bande, à droite pour la supérieure et à gauche pour l'inféiieure, un enfoncement semi-hinaire et, entre celui-ci elle sillon, um^ région triangulaire très réduite. Les deux bandes cor- respondent aux deux faces de la coque, les enfoncements semi-lunaires aux filaments et les petites régions triangulaires aux crêtes latérales. Aux sillons de sé|)aration des deux bandes correspondent les fentes de la coque. Elles n'existent pas au milieu de la coque parce que, pendant la sécrétion de cette partie, la glande étant en extension exagérée, le fond du sillon arrive au même niveau que le reste de la sui-face interne de la glande, et la sécrétion est alors continue. » Les lamelles de la bande striée sont très étroites à la base, l'épitliélium des deux faces est presque en contact; elles deviennent plus larges vers l'intérieur et sont rem- plies de tissu conjonctif avec des dilatations vasculaires. Tout l'épiihéllum est cilié, il est moins haut à la base des lamelles. Les glandes s'ouvrent régulièrement : une série entre les bases des deux lamelles successives; leurs ouAertures sont aplaties, obliques et parallèles. La structure stratifiée de la coque tient d'une part à la disposition régu- lière des ouvertures des glandes, et d'autre part à l'appareil lamelleux. Ce fait a été remarqué par Perrave'L (^), mais son explication n'est pas tout à fait exacte. En effet, Ja coque commence à se former avant que l'œuf soit descendu dans la glantle; or, ce faisant, il ne permettrait pas aux lamelles de se relever; au contraire, il les rabattrait davantage. Le phénomène se passe d'une manière réflexe : l'œuf n'est qu'un stimulus qui le détermine. D'autres stimuli peuvent produire le même eflTet, et il en résulte des coques contenant seulement de l'albumine si l'excitation a été intense, ou seulement des filaments si l'excitation a été faible. 1) Tant que l'excitation n'est pas intense, commencement et fin du phénomène, a sécrétion n'est pas si abondante, la glande n'a pas une extension prononcée; les la- melles sont presque appliquées les unes sur les autres, du moins dans une certaine région de leur surface et elles empêchent que la sécrétion ne s'écoule entre elles. Alors celle-ci suinte entre leurs bases et s'écoule par les deux enfoncements semi-lunaires, sous la forme des filaments. Quand la glande est en extension, la sécrétion, plus abon- dante, s'écoule entre les lamelles, grâce à sa pression plus forte en couches, qui, en se superposant, composent la coque. » Il y a des variations en ce qui concerne l;i naliire de rallnimine sécrétée (') Journal de V Anaiomu- el de la Physiologie, iSji. (2) Comptes rendus, t. XCIX, 18S4. SÉANCE DU II JANVIER 1904. lOI parla 1"^ zone. Chez les Raies (Raia miralelus, microccllata) elle présente les caractères de la mucine. Chez les Roussettes ÇScyllium c.anicida et catu- lus) une seule série des glandes situées à la partie inférieure de cette zone sécrètent la mucine. C'est la zone intermédiaire décrite par M. Henne- guy ('), mais qui ne sécrète pas des couches spéciales de la coque comme il croyait. Il est probable que cette mucine est la substance qui ferme les fentes et l'ouverture supérieure de la coque pendant le premier dévelop- pement de l'œuf. Chez Miistelus vu/garis, à la limite des deux zones, on observe aussi une seule série des glandes qui sécrètent la mucine. » Les glandes de la partie tout à fait inférieure de la II* zone sécrètent aussi de la mucine qui, en se déversant à la surface de la coque, rend plus facile le glissement dans l'intérieur de ^o^'idllcte. » S' PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Émission de rayons 'N par les végétaux. Note de M. Edouard Meyer, présentée par M. Bouchard. « Tenu amicalement au courant de ses recherches par M. Charpentier, et en présence de quelques résultats complexes d'expériences nouvelles aux- quelles il a bien voulu m'associer, j'ai été amené à rechercher les radiations N dans les tissus animaux, dépourvus de nerfs, et aussi dans les végétaux. » L'examen de plantes f;ut voir facilement, avec un peu d'habitude, un éclat plus grand quand on les approche d'un écran faiblement fluorescent. En observant successivement les différentes parties d'une plante on voit un éclat faible avec la fleur, beaucoup plus accentué avec les parties vertes, les tiges et surtout les feuilles, ainsi qu'avec les racines. La luminosité, assez vive, s'observe aussi avec des oignons, ou des végétaux dépourvus de chlorophylle, les champignons de couche très frais. » L'effet de la compression, trouvée par M. Blondlot pour les corps solides, signalée par M. Charpentier dans les nerfs, se retrouve dans les diverses parties de la plante, même quand la compression légère s'exerce à une certaine distance du point d'observation. Ces radiations traversent l'aluminium, sont arrêtées ou fortement duninuées par une feuille épaisse de plomb. Ces phénomènes de luminosité paraissent être en rapport avec l'activité du protoplasma végétal, ou avec son évolution. » 1° En efTel, en faisant germer des graines de cresson alénois sur du coton hydro- phile dans une éprouvetle, et en approchant l'écran, ce dernier s'éclaire, et l'on arrive (') Comptes rendus de la Société phLiomathùjiic, n° 10, Paris. I02 ACADEMIE DES SCIENCES. assez aisément à distinguer une éprouvette en i)leine germination d'une autre qui vient d'être ensemencée. La luminosité se voit aussi bien au-dessus de répiouvette que sur ses côtés, au niveau des jeunes racines qui s'enfoncent dans le coton. » 1° En soumettant à des vapeurs de chloroforme des l'euilles, des racines, des oignons ou des tubercules en germination, on voit, par comparaison, leurs radiations agir plus faiblement sur l'écran; l'éclat s'exalte au-dessus de graines en germination normale, diminue notablement au-dessus de ces mêmes graines soumises pendant quelque temps à l'action du cliloroforme. » Les expériences déjà anciennes de Cl. Bernard ('), celles plus récentes et plus complètes de MM. Bonnier et Mangin (-) nous ont d'ailleurs appris l'influence des anesthésiques sur la nutrition de la plante, et ont ainsi permis de dissocier la fonction chlorophyllienne qui est suspendue, et la fonction respiratoire qui persiste, du moins pour certaines doses d'anesthésiques (Bonnier et Mangin); aussi peut-on assez facile- ment distinguer une différence de luminosité entre une feuille normale et une feuille de même espèce, faiblement ou fortement anesthésiée. » 3° On sème, à l'exemple de Cl. Bernard {^), des graines de cresson alénois sur du colon, dans deux éprouvettes; on fait passer un courant d'air pur à travers l'une, de l'air chargé de vapeurs de chloioforme à travers l'autre : la germination, on le sait, ne se développe que dans la première. Mais dans la seconde éprouvette, tous les phéno- mènes physiques qui préparent ou accompagnent la germination (imbibition, gonfle- ment) se produisent; seul, le phénomène physiologique, l'évolution du germe, fait défaut : dans ces conditions aussi, l'éclat de l'écran augmente au voisinage de la pre- mière éprouvette, ne se modifie ]3as sensiblement au niveau de la dernière. » Ces observations ont été faites au moyen des procédés habituels, écran ou tube de plornb, de M. Charpentier; les résultais ont été aussi apparents que ceux obtenus avec les tissus animaux; M. Charpentier a bien voulu en contrôler quelques-uns. Dans ces conditions, je me crois autorisé à con- clure à l'existence de rayons N dans les_ végétaux, et à leur émission eu fonction de leur activité nutritive ou de leur évolution. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Ccirciclcres morphologiques des Acrocécidies caulinaires. Note de M. C Houard, présentée par M. Gaston Bonnier. (( Afin de mettre en évidence la réaction de la plante hôte à l'action parasitaire, dans les associations que l'on désigne sous le nom de zooce- (') Cl. Bernard, Phénomènes de la vie coninnins aux aiiiniaux et aux végétaux. t. I. (^) Bonnier et Mangin, Comptes rendus, i885, qI Dictionnaire de Physiologie, de Ch. Richet. (') Cl. Bernard, lac. cit SÉANCE DU I! JANVIER 1904. lo3 cidies, j'ai, dans une précédente Noie ('), étudié l'anatomie d'un grand nombre de déformations caulinaires n'altérant pas la longueur des entre- nœuds et qui constituent des galles latérales de tiges ou pleurocécidies caulinaires. Depuis, j'ai étendu mes recherches anatomiques aux défor- mations caulinaires dans lesquelles la longueur des entre-nœuds de l'extré- mité de la tige est considérablement réduite et qu'on groupe sous le nom de galles terminales de tiges ou acrocècidies caulinaires. » Les cécidies étudiées ont été séparées en trois groupes d'après la po- sition du parasite : » Premier groupe. — Cécidies terminales des pousses du Géranium sangiiineum L. (^Eriophyes geranii Can.), du Ribes nibrum L. (Ap/iis grossu- lariœ Ralt.), etc. » Elles présentent les caractères communs suivants : » 1° Le parasite est externe par rapport à la tii;e et situé à la surface des feuilles terminales. » 2° L'action cécidogène qu'il engendre agit à dislance sur les derniers enlre-nœuds de la tige, qui s'épaississent et n'atteignent pas leur longueur normale. » 3° Les feuilles sont groupées en un amas peu serré; leurs limbes et leurs pétioles sont très altérés, crispés ou contournés et fortement hyperplasiés. » Deuxième groupe. — Cécidies terminales des pousses du Genista tinc- toria L. (Perrisia genisticola F. Low), de YEuphorbia Cyparissias L. {Perrisia rapitigena Brem'i), du Taxus hacrata L. (^Perrisia taxi Inchb.), du Thymus SerpylUim Ij. (^Janetiella thymicola Rieff. et Eriophyes Thomasi Nal.), des Juniperus communis L., Oxycedrus L., Sabina L. (^Oligo- trophus), etc. » 1° Le parasite est externe et situé à rextrémité de la tige à la place du bourgeon terminal ou à l'aisselle des dernières feuilles. » 2° L'action cécidogène qu'il engendre agit directement sur les enlre-nœuds ter- minaux qui restent très courts et s'épaississent. » 3° Les feuilles supérieures du rameau sont agglomérées en une sorte d'artichaut, élargies à la base, épaissies, raccourcies et souvent pileuses; leur parenchyme tend à devenir homogène (disparition du tissu palissadique) et leurs faisceaux libéro-ligneux sont en général très hypertrophiés. » Troisième groupe. — Cécidies terminales des tiges de V Agrooyrum repensV. B. et de l'A. junceum P. B. (fsosoma graminicola Giraud), du (') Comptes rendus, t. CXXXVI, iyo3, p. i33S. I04 ACADÉMIE DES SCIENCES. Psammaarenaria^. et S. (Isosoma hya/ipenneWaWi..), du Cynodon Dactylon Pers. (Lonchœa lasiop/ithalma Macq.), etc. » 1° Le parasite est interne el situé à l'extrémilé de la tige dans la moelle, près du point végétatif. » 2" L'action cécidogène qu'il engendre empêche Taccroissement des entre-nœuds supérieurs qui s'épaississent; les faisceaux libéro-ligneux sont déformés et la lignifi- cation des tissus est relardée. » 3° Les feuilles agglomérées sont arrêtées dans leur développement; leur gaine reste courte et s'élargit, leur limbe est très réduit et leurs tissus sont moins diflé- renclés qu'à l'état normal. » En résumé, chez toutes les acrocécidies caulinaires étudiées dans ce travail, le parasite développe une action cécidogène se traduisant : » a. Par la destruction du point végétatif de la lige, ce qui entraîne un arrêt dans rallongement des entre-nœuds terminaux et des leiiilles qui en dépendent; » b. Par des phénomènes d'liyj)ertrophie et d'hyperplasie cellulaires dans les entre-nœuds (augmentation de leur diamètre) et dans les feuilles (épaisseur et largeur beaucoup plus grandes), phénomènes qui décèlent la réaction de la plante; » c. Par une faible différenciation des tissus des feuilles (réduction du tissu palissadique). » L'action cécidogène se faisant sentir avec une éa;ale intensité dans toutes les directions, les cécidies étudiées conservent l'axe de symétrie de la tige et la disposition des feuilles parasitées reste normale, c'est-à-dire conforme à la théorie phyllotaxique de Schwendener. » GÉOLOGIE. — Chronologie de la grulle du Prince, près de Menton. Note de M. Marckllin Boule, présentée par M. Albert Gaudry. K Les grottes des Baoussés-Roussés, situées près de Menton, au boni de la mer, à quelques mètres au delà de la frontière franco-italienne, sont bien connues des naturalistes depuis que M. Rivièrey a découvert plusieurs squelettes d'Hommes préhistoriques. » Toutefois, il a régné, jusqu'aujourd'hui, beaucoup d'incertitude sur la chronologie de ces gisements. On s'est livré à de longues discussions sur l'âge des squelettes humains sans arriver à un résultat satisfaisant. » Le Prince de Monaco, désireux de préparer la solution de cet inlércs- SÉANCE DU II JANVIER igo^. lo5 sant problème, ordonna, il y a quelques années, des travaux d'exploration systématique. Les fouilles, faites par M. le chanoine de Villeneuve, aidé de M. Lorenzi, ont été poursuivies successivement dans trois grottes : la caverne du Prince ou du Pont romain; la grotte dite des Enfants, à cause des squelettes qu'y découvrit M. Rivière et qui font aujourd'hui partie des collections de l'Institut catholique de Paris; la grotte dite du Cavillon, d'où provient le squelette du Muséum, connu sous le nom de l'Homme de Menton. )) La collection recueillie au cours de ces fouilles est admirable; elle comprend quatre nouveaux squelettes humains, des milliers d'ossements d'animaux fossiles de toutes sortes, une quantité énorme d'objets tra- vaillés en pierre et en os. » Ces documents vont être décrits dans une publication détaillée entre- prise sous les auspices du Prince de Monaco. M. le D"" Verneau étudiera les squelettes des Hommes fossiles. M. Cartailhac fera connaître les produits de leur industrie. Je traiterai moi-même de la Stratigraphie et de la Paléon- tologie. J'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie les résultats de l'étude stratigraphique de la grotte du Prince. » Cette caverne était à peu près intacte quand les fouilles ont commencé; comme elle a été explorée avec beaucoup de méthode et de soin, les ren- seignements qu'elle a fournis sont des plus précieux au point de vue de la chronologie quaternaire. » 1. La partie supérieure des dépôts de remplissage était formée par une terre argileuse renfermant de nombreux cailloux anguleux du calcaire jurassique dans lequel la grotte est creusée. Les objets qu'on y a recueillis monlrent que cette terre est d'âge moderne. » 2. Au-dessous, on a rencontré une épaisse couche de stalagmite. » 3. Puis venaient des couches d'argile rouge mélangées de cailloux, coupées de lits de cendres et de charbons qui sont des traces de fovers. Ce niveau s'est montré riche en ossements d'animaux appartenant à la faune du quaternaire supérieur, laquelle comprend des espèces dénotant un climat froid : le Rhinocéros tichoridnus, le Renne, le Bouquetin, la Marmotte, etc. » h. Ces foyers reposaient sur une épaisse formation d'aigile et de cailloux, avec de gros blocs détachés de la ^oùte et des parois de la grotte. Ces dépôts ne ren- ferment pas de foyers, mais on y observe des traînées de copiolites d'Hyènes, des amas d'ossements d'Oiseaux et de Rongeurs, notamment de Lapins et de Lagomys. Cet ensemble de couches correspond évidemment à une époque où la caverne fut aban- donnée par l'Homme et habitée par des fauves. » 5. Au-dessous de ces dépôts à peu prés stériles au point de vuepaléontologique, on a rencontré de nouveaux foyers riches, comme les premiers, en ossements d'animaux; C. R., igo.'i, I" Semestre.liJ. CXXXVIII, N» 2.) l4 Io6 ACADÉMIE DES SCIENCES. mais ici il s'agil d'une faune toute difl'érenle de la première car elle dénote un climat chaud. Les principales espèces sont: \' Elephas andqaus, le Rhinocéros Mercki, l'Hip- popotame; elles sont caractéristiques du quaternaire inférieur. » L'ensemble de ces dépôts, d'origine terrestre ou subaérienne, n'a pas moins de 20™ d'épaisseur. 11 repose sur un terrain d'origine toute dilTérente. » 6. Il s'agit, en effet, d'une ancienne plage marine formée par un mélange de blocs calcaires, de galets, de sable coquillier, plus ou moins agglomérés par un ciment cal- caire. Cette plage se retrouve, à l'intérieur de la grotte, le long des roches du littoral, à l'altitude moyenne de 7". Les coquilles qu'on y recueille appartiennent presque toutes à la faune méditerranéenne actuelle; pourtant j'y ai trouvé de beaux exemplaires du Strombiis inediterraneas, que l'on considère comme caractéristique des plages quaternaires de la régiou méditerranéenne. » 7. Mais il y a, dans la grotte du Prince, des traces marines encore plus anciennes. Dans la partie supérieure, à une altitude de 28"", règne une corniche calcaire due à l'action des vagues et au-dessous de laquelle la roche qui forme la paroi de la caverne est toute perforée par des Lithodomes. La mer a donc atteint cette altitude de 28'". Elle s'est ensuite retirée peu à peu jusqu'à l'altitude de 7"" à S"". Elle a déposé les sables coquilliers du fond de la caverne. Puis le mouvement de retrait ou, si l'on veut, le mouvement d'exhaussement de la terre ferme a continué. Il est difficile de dire quelle a été l'amplitude de ce mouvement. La présence, au large des Baoussés-Roussés et à une faible profondeur, d'une plate-forme sous-marine s'étendant assez loin, paraît être démontrée par les travaux océanographiques du Prince de Monaco. Il y aurait là une indication qu'après le dépôt des sables à Slrombus mediterraneus la mer se serait retirée fort loin, laissant entre elle et les roches du littoral un espace assez vaste pour permettre à des animaux tels que les Eléphants, les Hippopotames ou les Rhino- céros de se livrer à des évolutions auxquelles la topographie actuelle ne saurait se prêter. » Ce qui est certain, c'est que celte plage de 7™ d'altitude, signalée tout derniè- rement par MM. Déperel et Caziot sur d'autres points du littoral des Alpes-Maritimes, et regardée par eux comme du quaternaire récent, remonte au contraire à une époque très reculée, puisqu'elle est antérieure à des dépôts d'origine subaérienne renfermant la forme du quaternaire ancien. » Ainsi nous avons le moyen de fixer làge des dernières oscillations de cette région. » GÉOLOGIE. — Suf tes tremblemenls de terre des Andes méridionales. Note de M. DE MoNTEssus DE Bai.lore, présentée par M. tle Lapparent. « M. Goll, (le Munich, vient de publier un Catalogue sismique considé- rable, relatif au Chili, et basé on grande partie sur les Notes laissées par téu le D' Von Dessauer. J'en ai profité pour étudier dans un Mémoire détaillé la répartition de l'instabilité sur le versant occidental des Andes SÉANCE DU II JANVIER igo^. 107 entre les 16^ et 56" parallèles sud. Il pourra paraître intéressant de pré- senter les résultats généraux de ce travail. » Les conditions de relief ressortent immédiatement comme le principal signe de l'instabilité sismique; je dis signe parce qu'elles n'ont pas d'action sismogénique par elles-mêmes, mais bien seulement par les dislocations qui les accompagnent, quand elles atteignent un degré absolu suffisant et que la pente s'accentue. Dans les territoires étudiés, les Andes appa- raissent comme la tranche morcelée el disloquée en paquets de la lèvre occidentale d'une dalle soulevée de l'écorce terrestre, dalle qui n'aurait fait que fléchir à l'est. Il n'y a donc grand relief et forte pente que du côté du Pacifique et précisément, sauf une seule exception, les séismes ne se produisent que sur ce versant. Encore n'ont-ils lieu que là où ces condi- tions se maintiennent entre la crête de la chaîne et l'isobathe de 4ooo" qui, parallèle à la côte dont il est rapproché, représente le pied de la Cordil- lère immergée sur environ le tiers de sa hauteur. Ce résultat est tellement exact qu'à Valparaiso, le seul point oii cet isobathe touche le littoral, on note une exacerbation notable des tremblements de terre. » Entre les rios Loa et Salado, le sud de la pampa de Tamarugal, le désert d'Antofagasta, et le nord de l'Atacama, c'est-à-dire presque toute la région des nitrates, correspondent à l'élargissement de la chaîne, à sa transformation en une série d'escaliers, à l'intervalle entre les fosses de Barthoiomew et de Richards, et en même temps à une grande diminution des séismes. » Il y a probabilité que la plupart des séismes des Andes méridionales soient d'origine sous-marine, comme sur la côte occidentale du Japon, le long de l'abîme de Tuscarora, et ne fassent que mordre le littoral. Leur cause apparaît ainsi comme liée à la fracture représentée par l'isobathe de 4000™. En tout cas, les séismes nettement sous-marins, c'est-à-dire non ressentis à terre, ainsi que les vagues sismiques, se montrent surtout à hauteur des quatre fosses de Krùmmel, Barthoiomew, Richards et H;eckel. » Le régime normal d'instabilité diminue beaucoup au sud de Valparaiso jusqu'à Puerto-Montt, où les séismes de Talcahuano et de\aldivia prennent un caractère tout à fait exceptionnel et parox^j'smal, bien difTérent de ce qui se passe au nord, et ce changement correspond nettement dès la latitude de Talca à la disparition des grands fonds et à l'abaissement notable de la Cordillère. Les tremblements cessent ensuite jusqu'au cap Horn, avec l'accentuation de ces conditions de relief. » Le changement de direction de la chaîne se fait graduellement et sans dislocation particulière; aussi les séismes ne sont-ils pas plus fréquents à Arica que de part el d'autre du littoral sur quelque 3oo'"", et ils le sont moins à Tacna dans l'intérieur, Io8 ACADÉMIE DES SCIENCES. phénomène d'ailleurs presque constant et qui appuie l'opinion de l'origine sous-marine de la plupart d'entre eux. » La grande dépression longitudinale du Chili passe pour jouer un rôle sismogé- nique important. Il n'en est rien, puisque, du nord au sud, elle coïncide successive- ment : avec la région si instable de Santiago à Talca; de là à Puerto-lMontt, avec des territoires modérément ébranlés; puis, par sa partie immergée, aux golfes d'Anard et de Corcovado, et au canal de Moraleda jusqu'au lac de San-Rafael, dans l'isthme d'Ofqui, avec une région parfaitement stable. » Le morcellement de Chiloe, des îles Guaytecas et Chonos, ainsi que la division des terres magellaniques en fjords nombreux et profonds, résultent de cassures trans- versales dénuées de toute activité sismique. » Les phénomènes de plissement sont rares sur le versant occidental des Andes. Peut-être un rôle sismogénique important peut-il être attribué à ceux de Copiapo, là où ils se montrent entre la crête et la bande granitique du littoral, si l'opinion se confirme que les chaînes secondaires plissées pourraient bien être constituées de cré- tacé supérieur métamorphique, en dépit de leur aspect archéen. Cela serait d'autant plus plausible que la seule région sismique du versant oriental, de Salla à Mendoza, correspond incontestablement à une zone de plissement. » La répartition, toutefois mal connue encore, des séisnies sous-marins, peut faire suggérer qu'on découvrira plus tard une région océanique instable dans les jiarages des îles Desvenluradas et Juan-Fernandez, le long de la branche ascendante de l'iso balhe de 4ooo", analogue à celle de Daussv et du rocher Saint-Paul de l'Atlantique équatorial, l'une et l'autre en même temps théâtres d'activité volcanique. » Les séismes des Andes méridionales apparaissent ainsi comme le ré- sultat ultime et indirect de la surrection de la chaîne et des dislocations concomitantes, d'autant plus qu'ils disparaissent à hauteur delà Patagonie, dont les couches pampéennes semblent indiquer par leur horizontalité une plus grande ancienneté dans l'arrêt du mouvement ascensionnel de la Cor- dillère, supposition corroborée par la diminution du relief émergé et im- mergé. )) Il est très remarquable que la répartition de l'instabilité sismique à tous les degrés d'intensité présente toutes les combinaisons possibles avec la présence ou l'absence des volcans, avec leur activité et leur extinction (on s'en est référé à la Carte de Stûbel), ce qui affirme une fois de plus l'indépendance complète, dans le temps et dans l'espace, des deux ordres de phénomènes. » SÉANCE DU 1 I JANVIER 1904. lOC PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la Carte générale h athy métrique des océans. Noie de MM. J. Thoulet et Cii. Sauerwei\. « A la suite du Congrès de Géographie tenu à Berlin en 1899, une Commission internationale pour la nomenclature sud-océanique avait été instituée avec la mission d'exécuter et de publier, au plus tard pour la réunion du prochain Congrès (Washington, 8 septembre 1904), une Carte rectifiée des profondeurs de l'ensemble des mers. » La Commission de nomenclature, composée de MM. les professeurs Supan et Krùmmel (Allemagne), le docteur H.-R. Mill (Angleterre), le professeur Petterson (Norvège), le professeur Thoulet (France), s'est réunie les i5 et 16 avril 1903 à Wiesbaden, sous la présidence de S. A. S. le Prince de Monaco. La Carte présentée aujourd'hui à l'Académie des Sciences a été entreprise par ordre de S. A. S. le Prince de Monaco, sous la direction de M. Sauerwein d'après le ÎMémoire présenté par M. le pro- fesseur Thoulet et approuvé à l'unanimité par la Commission. )» La Carte générale bathymétrique des océans est à l'échelle de nyôôViïïïi* Elle se compose de vingt-quatre feuilles. » Deux modes de projections ont été adoptés pour la confection de cette Carte : » 1° Entre l'équateur et les parallèles 72" nord et sud, la projection de Mercator sur un cylindre tangent à la sphère terrestre suivant l'équateur; » 2° Entre les parallèles 72° et 90° nord et sud une projection gnomonique sur la base du cylindre de Mercator parallèle au plan tangent au jjôle. Dans ces conditions, les parallèles se projettent suivant des cercles ayant pour centimes communs les pôles et les méridiens suivant les rayons de ces cercles. » Le sectionnement de la Carte en vingt-quatre feuilles a été obtenu de la manière suivante : » Le cylindre compris entre les parallèles 72" sud et 72° nord est coupé le long de quatre de ses génératrices, projections resjjectives des méridiens 0°, go" E, 180°, et go" W (Greenwich); chacun des fuseaux, ainsi obtenu étant ensuite divisé verti- calement en quatre parties suivant les parallèles 0°, 47°, N et S, et 72°, N et S. » Les deux calottes polaires sont divisées chacune en 4 quadrants suivant les rayons méridiens o", go° E, 180° et go° W. « Un mode spécial de notation permet de désigner, non seulement cha- cune des feuilles de l'Atlas au dix-millionième, mais encore les Cartes qui IIO ACADEMIE DES SCIENCES. pourraient résuller de la déciiplation et même de la double décuplation partielle de l'une quelconque de ces feuilles. « La Carte commencée au mois de juin igoS est aujourd'hui terminée et porte tous les sondages efTectués jusqu'au mois de juillet igoS. Les courbes isobathes, tracées à 200'", 5oo™, looo™ et de 1000™ en 1000'", ensuite jus- qu'à ç)Ooo™, ont été vérifiées à l'aide des Cartes les plus détaillées fournies par les divers services hydrographiques. Tous les sondages des plus récentes expéditions océanographiques ont été également utilisés et grâce aux ren- seignements communiqués par le Service hydrographique anglais, le Minis- tère de la Marine impériale à Berlin, le Coast and geodetic Survey des États-Unis, le Service hydrographique français et les diverses Compagnies de câbles sous-marins, la Carte présentée à l'Académie des Sciences est actuellement à jour. Elle donne, pour certaines parties du relief sous- marin, des renseignements précieux, utilisés déjà par le service des câbles français, et elle indique, pour les autres parties encore insuffisamment connues, les champs d'activité réservés aux océanographes de l'avenir. » PHYSIOLOGIE. — La glande inlcrslitidle a seule, dans le testicule, une action générale su?- l'organisTne. Démonstration expérimentale. Note de MM. P. Bouix et P. Ancel. « Le testicule a sur l'organisme tout entier un rôle général, soupçonné depuis très longtemps et aujourd'hui assez bien connu. De très nombreux auteurs se sont demandé comment le testicule agit sur l'organisme et ont édifié à ce sujet différentes théories dont le bien fondé n'a reçu jusqu'ici aucune démonstration expérimentale. L'opinion la plus connue est celle que Bro-un-Séquard a soutenue avec tant d'éclat. D'après cet auteur, le liquide séminal est résorbé en partie, il pénètre dans le sang et se répand dans tout l'oreanisme. » Si nous nnalysons le liquide séminal dont la résorption agirait si puissamment sur l'individu, nous lui reconnaissons la constitution suivante : on y trouve : 1° des spermatozoïdes ; 2" des produits provenant de la fonte des cellules séminales dégénérées et en particulier des lobes cytoplasmiques des spermatides; 3° enfin, le matériel de sécrétion élaboré par le syncylium sertolien. » Les recherches que nous poursuivons sur le rôle de la glande inter- stitielle du testicule nous mettent à même de démontrer que l'opinion soutenue par Brovvn-Séquard et les auteurs qui l'ont suivi dans cette voie. SÉANCE DU II JANVIER 1904. III est en désaccord avec les faits; elles nous permettent (l'afrirmer qu'aucune des différentes parties constitutives du liquide séminal n'a d'action géné- rale sur l'organisme. En ce qui concerne les spermatozoïdes, Brown-Séquard lui-même admettait qu'ils n'ont aucune action. L'étude des testicules ecto- piques du verrat, du cheval et du chien démontre qu'il en est de même pour les produits provenant de la fonte des cellules séminales dégénérées. Chez les animaux cryptarchides, en effet, l'activité génitale persiste et les caractères sexuels secondaires sont conservés, contrairement à ce qui se passe chez les castrats; pourtant dans le testicule ou ne trouve ni spermato- zoïdes, ni cellules séminales dégénérées. Tous les éléments de la lignée génitale ont disparu, le testicule est uniquement constitué par la glande interstitielle développée entre les tubes séminifères et le syncytiumsertolien situé à l'intérieur de ces tubes. Ce syncytium sécrète avec une grande activité et il reste à savoir si les produits qu'il élabore possèdent bien l'action que Brown-Séquard attribuait au liquide séminal. Pour résoudre ce problème, nous avons entrepris l'expérience suivante sur des hipius : y Après avoir enlevé um testicule, nous avons ligaturé le canal déférent du côté opposé et, 6 mois après, nous a\ons sacrifié les animaux. Les cellules séminales étaient en pleine dégénérescence dans tous les tubes lesliculaires, et complètement absentes dans beaucoup d'entre eu\; le syncytium sertolien gardait son aspect à peu près normal; quant à la glande interstitielle, elle était considérablement hypertrophiée et possédait un volume total au moins égal an double de son volume normal dans un testicule de lapin. Nos opérés avaient conservé leurs caractères sevuels secondaires et leur activité génitale, » Nous pouvons tirer de ces résultats certaines conclusions en nous appuyant sur les deux grands principes biologiques suivants : 1) i" La ligature du canal excréteur d'une glande amène la dégénérescence de celte glande tout entière; 2" si l'on enlève un des représentants d'un système glandulaire pair, l'autre s'hypertrophie de façon à déverser dans l'organisme une quantité de pro- duits égale à celle fournie par le système tout entier. La dégénérescence de la glande séminale dans nos expériences est expliquée jjar le ])remier de ces principes; quant au second, il nous permet le raisonnement suivant : toutes les parties du testicule qui élaborent un matériel destiné à passer dans le sang et à agir ainsi sur l'organisme doi- vent s'hyperlrophier lorsqu'on enlève un testicule et lorsqu'on ligature le canal défé- rent du côté opposé, car, chez nos opérés, le syncytium sertolien n'a subi aucune hypertrophie tandis que la glande interstitielle a considérablement augmenté de volume. Nous obtenons ainsi une dissociation fonctionnelle, non seulement entre les éléments séminaux et la glande interstitielle, mais encore entre la glande interstitielle et le syncytium sertolien. 112 ACADEMIE DES SCIENCES. » L'influence du liquide séminal se trouve donc éliminée de la façon suivante : » 1° L'étude des cryptarchides démontre que les cellules séminales n'ont aucune action ; « 2° L'absence d'hyperlrophie du syncytium serlolien dans nos expé- riences prouve qu'il en est de même pour le syncytium. » Contrairement à l'opinion de Bronn-Sécjuard, le liquide séminal n' a donc aucune action sur l'onsanisme; la glande interstitielle est seule charsée chez l'adulte du rôle général reconnu au testicule tout entier. )^ PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Coopération, hiérarchisation, intégration des sensations chez les Artiozoaires. Note de M. Georges Bohx, présentée par M. Edmond Perrier. « Les diverses sensations éprouvées par un organisme coopèrent à sa conservation vitale. Sans les sensations, un animal ne pourrait fuir les actions destructives qui le menacent, ou chercher un abri contre elles, ou les combattre. Les mouvements par lesquels un animal fuit une action nocive, recherche un abri ou un aliment, ont presque toujours lieu sous l'influence d'un complexe de sensations simultanées ou successives. » I" Rélraction d'un Aiinélide dans son tube ('). — Quand un Palœnion s'ap- jM-oche d'un Annélide tuljicole dont les tentacules céphaliqnes sont étalés, les segments antérieurs de l'Annélide éprouvent une sensation {o) sous riniluence de ragilalion de l'eau, accompagnée souvent d'une sensation {Ij) provoquée ])ar l'oinljre portée sur les organes visuels, et suivie d'une sensation (c) résultant du contact des tentacules avec le Palœ??>on a -\- Ij -1- c joroduisent la rétraction du Ver dans son tube mais a ~^- b suffisent pour la produire et même b » Les Annélides lubicoles se rétractent sous l'influence de la plus légère ombre portée. » 2° Rechcrclie par un Mollusque supralittoral d' un abri dans les rochers ("-). — Quand une Liuorine commence à recevoir le choc des vagues de la mer montante (*) G. BoHN, Coniribulion à la psychologie des Annélides {Bulletin de l'Institut général psychologique, décembre igoa). (^) MiTSUKUiu, Négative pholotaxis of Liltorina {Annot. zool. Japon, t. iV, p. I-20). SÉANCE DU II JANVIER igo4. I l3 (sensation n), elle se déplace vers les ombres projetées par les rochers (s. b) et sur les rochers (s. c) et va finalement se loger dans des excavations oii elle trouve abri. rt -f- 6 + c produisent la marche Indiquée, mais b suffit. I) La Littorine suit l'ombre projetée artificiellement du côté de la mer profonde et périt. B 3° Déplacements des Gonvoluta le long des pentes sableuses ('). — Quand la mer commence à remonter, les Corn'oluta ont atteint les sommets des pentes sableuses, elles éprouvent les eflfets de la dessiccation et par suite certaines sensations (a), elles descendent vers l'eau, mais en général la dessiccation est fonction de l'éclairement : pendant l'insolation, les Convoluta éprouvent, outre les sensations «, des sensations b dues aux rayons solaires : a -h b produisent la descente suivant les lignes de plus grande pente, mais b suffit. » Les Convoluta, brusquement éclairées, même placées sous une couche d'eau, descendent le long des pentes; les ombres produisent des arrêts. » Ainsi, chez les animaux supra-littoraux, les sensations lumineuses {b) s'associent, soit à des sensations tactiles (contact, chocs, etc.), soit à des sensations chimiques ( déshy- dratation) et finissent par prendre la prédominance; elles peuvent produire des mou- vements signalés; mais, si l'animal est transporté d'un habitat dans un autre où les diverses sensations ne sont pas associées de la même façon, il est induit en erreur, suit l'ombre et périt. » 4° Recherche des coquilles par les Crustacés ('). — Lorsqu'un Pagure {Eupa- gurus bernhardus) explore une coquille, il éprouve une série de sensations succes- sives, fournies : i° par une surface rugueuse (a); i" par un corps présentant, suivant certaines directions au moins, des contours arrondis ( b) et des surfaces inclinées (c) ; 3" par une dépression à contours circulaires (r/). a-\- b + c -^ d déterminent les mouvements de pénétration dans la coquille. Mais c + d c + d ont le même effet, contrairement à d d » Ici le Crustacé se laisse guider par un compleve de sensations tactiles, mais sur- (' ) G. BoHN, Les Gonvoluta et la théorie des causes actuelles {Bulletin du Muséum, novembre 1903 ). (^) G. BoHN, L'évolution des connaissances chez les animaux marins littoraux {Bulletin de l' Institut général psychologique, décembre 1908 ). C. R., 190',, I- Semestre. (T. CXXXVIII. N» 2.) l5 Il4 ACADÉMIE DES SCIENCES. tout d'ordre musculaire (attitudes imposées parle relief des corps); il obéit à deux ou trois sensations consécutives du complexe, parmi lesquelles se trouve toujours c, par suite il peut obéir à c. Le Bernard qui est couché le long d'une pente quelconque cherche au bas de cette pente un orifice qui n'existe pas. S'il rencontre un orifice (c?), il cherche la sensation c avant d'y pénétrer. » Chez les Pagures, les diverses sensations sont fournies par le même objet (coquille); elles sont associées toujours de la même façon; malgré cela, les impressions qui en résultent ne sont pas suffisamment associées, intégrées pour que le Crustacé ait une connaissance véritable de la coquille : il est induit en erreur par d'autres corps, car il perçoit certaines qualités de la coquille indépendamment de l'objet. » On retrouve, chez les animaux supérieurs et les enfants, cette percep- tion des qualités d'un objet indépendamment de l'objet : un enfant peut désigner deux objets différents, ayant une qualité commune, par le même nom; les impressions qui donneront la connaissance de l'objet ne sont pas suffisamment intégrées. Certains psychologues (' ) ont vu dans ces faits, qui résultent d'une intégration imparfaite des impressions, de \' abstraction ! Le Pagure, pas plus que le Chien, pas plus que l'enfant, ne fait d'abstrac- tions. Celles-ci supposent une intégration plus parfaite des impressions, nécessitant un travail intellectuel de dissociation. » MÉDECINE. — La Radiothérapie, moyen de diagnostic et de thérapeutique de certains fibromes. Note de M. Foveau de Courmelle, présentée par M. d'Arsonval. c( Dès 1897, j'ai mentionné, dans une publication spéciale (-), des essais de cure du cancer par les rayons X. De nombreux faits ont prouvé depuis leur efficacité incontestable. » Personnellement, j'ai vu souvent en dehors de la sèdation de la douleur, qui est la règle, une diminution des hémorragies, des ganglions et de la tumeur elle-même. » D'autre part, il existe dans la Science l'opinion, vérifiée d'ailleurs, que certaines tumeurs abdominales, des fibromes notamment, peuvent dégé- nérer en carcinomes. J'ai pensé à appliquer les rayons X à deux malades qui ne voulaient entendre parler d'opération et dont le teint jaunâtre, les (') Hachet-Souplet, L'examen psychologique des animaux. (H entre voit la dis- tinction p. 85, mais n'en a pas tenu compte p. 78-79.) (-) Traité de Radiographie. SÉANCE DU II JANVIER 1904. Il5 douleurs, l'aspect cachectique pouvaient donner à penser à une tumeur maligne future. Les bons résultats obtenus permettent de penser que la Radiothérapie pourrait ainsi fournir un élément de diagnostic, en même temps qu'agir curativement. I) Ces deux malades, ^7 el 4' a'is, ont tlé soignés inulilemenl par les courants con- tinus; la première, au ventre énorme, avait une tumeur remontant à 20™ au-dessus de l'ombilic; la seconde, du volume d'un gros œuf. Les règles seules sont très hémor- ragiques, durant 8 jours, abondantes; en dehors, aucune perte. J'ai fait des applica- tions de i5 minutes à 20"^"° du ventre, tube dur, 3o"^'" d'étincelle; plaque d'aluminium reliée au sol, interposée entre le tube et la tumeur. Après chaque séance, les patientes ont éprouvé des contractions dans la région morbide; puis, leurs menstrues ont été encore plus abondantes, mais en laissant chaque fois la tumeur un peu plus molle et amoindrie. » La plus grosse est aujourd'hui au-dessou- de l'ombilic; après 27 séances, la malade a repris des couleurs, des forces, de l'appétit et du sommeil; l'autre tumeur, plus résistante, n'a diminué que de la moitié dans le même temps, mais ces séances ont été plus espacées (trois fois par semaine, au lieu de tous les jours pendant 10 jours, et ensuite trois fois par semaine également chez la première); l'état général est égale- ment meilleur. » Sans vouloir tirer des conclusions prématurées de ces résultats, il m'a paru que les rayons X, quasi-spécifiqiies du cancer en tant qu'améliora- tions tout au moins, et sûrement aneslhéhiques, pour ne rien préjuger de l'avenir, s'imposaient comme thérapeutique dans les cas de tumeurs dou- teuses où les malades ne veulent pas recourir à l'intervention chirurgicale. L'amélioration obtenue permettra de penser à un néoplasme. » M. C. Galtier soumet au jugement de l'Académie un Mémoire et des photographies « Sur les radiations humaines ». (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. AuG. LouiTON adresse un Mémoire accompagné de plans, ayant pour titre : « Aviateur, tables aériennes ». (Renvoi à la Commission de l'Aéronautique.) M. D. ToMMAsi adresse une Note ayant pour titre : « Action de la lumière sur la vitesse de formation des accumulateurs ». ^ jg ACADÉMIE DES SCIENCES. M. A. TciERNVCHEvsKY adresse une Note inliculée : « Sur une expression singulière, la variante ». La séance est levée à 4 heures un quart. )V1 . D- ERRATA. (Séance du 28 décembre igo3.) Note de M. Fleurent, Sur la relation qui existe entre la proportion de gluten contenu dans les différents blés et la proportion des matières azo- tées totales : • Pa-ei3i3, ligne i3,««//eWe individuelle, /«es industrielle. Page .3.4, ligne 4 en remontant, au lie. de Nouetle de Lausanne, Use. Nonette de Lausanne. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Qiiai des Grands-Aiigustins, u" 55. depuis .835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires p.-.issér.i^Ii^^ent le i)/^„„.yi. „ r les 1 une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ord;. alp a S de^^^^^^^ '•' '' '" "' ''^"°^«' '^«"^ ^°' art du ." Janvier, pna^etique de noms d Auteurs, terminent chaque volume I '«hn.. Le prix de l'abo,r,ement est fixé ainsi qu'il suit ■ ^Paris^30fr. - Déparioments : 40 fr. - Union postale : 44 fr. urnes in-^". [len» 'aque volume. L'abonnement est annuel On souscrit, dans les Départements, ■ne., 'on chez Messieurs : Ferran frères. i Chaix. ; Jourdan. 'Ruff. ■î* Courtin-Hecquet. Germain etGrassin Gastineau. Jérôme. Régnier. I Feret. 'ux ... j Laurens. I Muller (G.). '« Renaud. IDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. Jouan. ''•y Perrin. irg (Henry. ( Marguerie. I Juliot. ( Bouy. iNourry. Ratel. Rey. j Lauverjat. ( Degez. ( Drevet. I Gratier et C'«. «We Foucher. l Bourdignon. ( Dombre. I Thorez. 1 Quarré. Vantes tt-Feir cbez Messieurs ; C-oriene.... jBaumal. I M"' Texier. / Bernoux et (lumin j Georg. ^-yo" (EfTantin. I Savy. I Vitte Marseille Ruât. »ontpeUier j ^^'^'• ( Coulet et fils. Moulins Martial Place. / Jacques. l^ancy Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. 1 Guist'hau. \ Veloppé. Mce I ^"°'«- t Appy. yîmes Thibaud. Orléans Loddé. Poitiers (Blanchier. ( Lévrier. Hennés Plihon et Hervé. Rochefort Girard (M»"). Rouen j ^anglois. ( Lestringant. S'-Élienne Chevalier. Toulon j Poateil-Burles. Rumèbe. Gimet. Privât. j Boisselier. Tours Péricat. ( Suppligeon. Valenciennes ! '^'"'^• ( Lemaltre. On souscrit, à l'Étranger, Toulouse.. chez Messieurs : Amsterdam [ ''«'•'enia Caarelsen ! et C'V ^tl>^nei Beck. Barcelone Verdaguer. / Asher et C'V Berlin ' Dames. " ' ', Friedlander et fils f Mayer et Muller. **'■''« Schmid Francke. Bologne Zanichelli. / Lamertin. Bruxelles | Mayolezet Audiarte. Lebègue et G'*. Bucharest j Sotchek et C°. ' Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et G». Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et 81s. Florence Seeber. (^^nd Hoste. Gènes Beuf, i' Cberbuliez. Georg. Stapelmohr. La Haye Belinfante frères ( Benda. \ Payot et G". Barth. Brockhaus. Leipzig (Koehler. Lorentz. Twietmeyer. Desoer. Gnusé. Londres l^uxembourg. chez Messieurs : Dulau. Hachetie et C'«. Nutt. V. Buck. / Ruiz et C'V Madrid ) Rome y Fussel ) Capdeville. ' F. Fé. Milan j Bocca frères. ( Hœpli. Moscou T. . • lastevin. I^'aples ( Marghieri di Giu. i Pellerano. ^„ ^ ^ 1 ^ysen et Pfeiffer. '^^"■fork Stechert. ' LemckeelBuechner ^''«"« Rousseau. Parker et C" Oxford.. Palernie Reber. Porto . Magalhaès et Monu Lausanne.. Liège. , ^'•^g"e Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Rome ( Bocca frères. ! Loescheret O'. Botterdam Kramers et ais. Stockholm Nordisk. Bogh.nd.l. S'-Pétersbourg | ^'n^erling. * ( Wolff. / Bocca frères. Turin . ES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES I Brero. j Clausen. I Rosenberg et Sellier. Varsovie Gebetbner et Wolfl. yérone Drucker. Vienne ( '''•''=''• I Gerold et G'-. 2iirich Meyer et Zeller. „ , . „ DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes 1" a 3i. - (3 Août i835 à 3i Décen Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i83i PLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES 25 fr. 1 .Decerabro ibSo.) Volume in-4»; ,853. Prix 25 fr a 3i Décembre iSGj.) Volume in-4''; .870. Prix 25 fr' a 01 Oocembre iSSo.) Volume in-4^; i8Sq. Prir "? ' I a 3i Décembre rS35.) Volume in-4°; 1900. Pr ES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES : -Memoiresurqaelquespo.atsdelaPhysiologiedes.A.lsues,pvr.VI\I \ Df ioas .r A i i = ., par M. H.NSEN. - Mé,„„re sur le Paacréal et su. le rôl^ da suc 'pu;, n- tiaue d.n^T S?¥=«- -Mé ■a^icj, par ,M. Claude B.RViao. Volune ia-',-, avec 32 plancheT; ^svi '. .'^! ''"' '" P^enomènei , VI» r. ,..„ i„, yg^j intestinaux, par AI. P.-J. Van Be.veden. — Ess .i d'une i )uis remise pour celui de iS56, savoir: « Etudier les lois d rede leur superposition. - Discuter la question de Icur.app tent entre 1 état actuel du règne organique et ses états aatéril» même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les M moire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent '<""'^tifs, particulièrement dans la digestion des iTd'e 'irdrsttibuUoT'r. '^' ^""^ f""'p°'^'= r 'f ^"P^-- ''Académ'ie'des "sciïnce; ar tion lu H^l? h ""''P' °''S«'"^e» f«^*'le^ dans les différents terrains ^TsTutrM iï^' t'P""-'°" ^"'='=f5^7<^ o" simultanée. - Rechercher la «rs», par M. le Professeur Bron.n. tn-.',-, avec 7 planches; 1S61.... 25 fr. emoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences W 2. TABLE DES ARTICLES. (Séance .lu 11 janvier 1904. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS MM. R. Upine et Boulud DES MKMBKKS ET DES COKUESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages mon de M. Karl von ZiUel. Correspon- dant pour la Section de Minéralogie. . . . Pases. _ Action fies rayons X sur les tissus animaux •■ M. le Secrétaire perpétuel annonce la b5 7 NOMINATIONS. M Lacroix est élu Membre de la Section de Minéralogie, pour remplir la place laissée vacante par le décès de M. Mimier- Chalmas. 67 CORRESPONDANCE M Emile Borel. - Sur l'élude asympto- tique des fondions méromorphes M M. D'OcAGNE. - Sur la résolution nomo- graphique des triangles spheriques. ... . _ . M^AUG. POURCEL. - Sur les propriétés du béton frelté .■. M M -A. Mesn.^ger. - Sur un appareil enregistreur permettant de mesurer a travers une paroi solide, supportant de. pressions relativement élevées, des diffé- rences de pression aussi faibles que Ion M." MesnagerÏ - Sur un procédé pour la comparaison des épaisseurs.... •■■• M. J. Mace de Lepinay. - Sur la produc- tion des rayons N par les vibrations so- MM. E.'varenne et L. Godefroy. -- Sur les applications du chronostiliscope E. Va- renne ; 1 •' M Camille Matignon. - Keaclions colorée, de l'acide vanadique et de l'éthénol . . ^.. . MM G. Urbain et H. Lacombe. - Sur l'emploi du bismutl^ comme agent de sé- paration dans la série des terres rares... M H. Baubigny et G. Chavanne. - ^ou- veau procédé de dosage des éléments halo- gènes dans les corps organiques : cas du chlore et du brome.. M. Léon Deeourdeaux. aanèses ' ' ' ' '^ ■' MM. BÉHAL et Sommelet. - Sur une mé- thode de synthèse des aldéhydes ....... M. F. BoDHOUX. - Synthèse d aldéhydes aromatiques • ' ' • ' M A Trillat. - Influence activante d une matière albuminoVde sur l'oxydation pro- voquée par le manganèse. M. Alphonse Labbe. 68 des tétrades et les divisions maturatives dans le testicule du Homard M I Borcea. - Sur la glande nidamen- taire de l'oviducte des Élasmobranches.^ M. Edouard Meyer. - Émission de rayons N par les végétaux •■••• M C. HoUARD. - Caractères morpholo- giques des Acrocécidies caulinaires. . ... ■ M Marcellin Boule. - Chronologie de la grotte du, Prince, près de Menton.^. . . . ■ . M de Montessus de B.allore. - Sur les tremblements de terre des Andes meri- dionales ' ' ' MM J TiiouLET et Ch. Sauerwein. - Sur générale bathymétrique des 9'' 99 MM. • Titrage des man- n 79 82 84 85 f>8 la Carte océans MM. P. BouiN et P ,06 109 9^ — Sur la formatiou Ancel. — La glande i'nterstilielle a seule, dans le testicule, une action générale sur l'organisme. Démon- stration expérimentale • ■ ■ M. Georges Bohn. - Coopération, hiérar- chisation, intégration des sensations chez les Artiozoaires ■■■■ •;■,■ M. FovEAU DE COURMELLE. - La Radiothé- rapie, moyen de diagnostic et de théra- peutique de certains fibromes. . . . . . . • ■ ■ • M C. Galtier soumet au jugement de 1 Aca- démie un Mémoire et des photographies « Sur les radiations humaines )- M AUG. LouiTON adresse un Mémoire accom- pagné de plans, ayant pour titre ; « .Avia- teur, tables aériennes » M D. ToMMASi adresse une Note ayant pour titre ; « Action de la lumière sur la vi- tesse déformation des accumulateurs «.. M TCHEHNYCHEVSKY adrcssc une Note inti- tulée : « Sur une expression singulière, la variante » Errata. ii6 ii6 PARIS. - IMPRIMERIE G AUT HI E R- V IL L ARS, Quai des Grands-Augustins, bb. Le Gérant : Gauthier-Villars. 190' 1;)0Sl^ premier semestre. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. N^ 3 (J8 Janvier 1904). PARIS, f GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET lk MAI 1875 Les Combles rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composenl des exlrails des travaux de ses Membres el de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a ^8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impnmcn des travaux de l'Académie. I es extraits desMémoires présentés par un Membre ou par un associé élrar.ger de l'Académie comprennent au plus 6 liages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute INcle nanuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu àe la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports el Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués.par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Noies sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aula que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémou-es s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomi çiais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext autant qu'Us le jugent convenable, comme ils le I pour les articles ordinaires de la correspondance . cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être ren l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tan jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à ter le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rt actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. - Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sen autorisées, l'espace occupé par ces figures comf pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais de: teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5. Tous les SIX mois, la Commission adminislraliv un Rapport sur la situation des Comptes rendus a l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Le. savants étrangers à VAcadé^ie ..ui désirent f ^^J ^"a^t'S^^X^t fa^prlrenS^:: ll^^XlT.^^'^ déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qn. précède la séance, avant 5 . Autremeni p ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 18 JANVIER 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MÉMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le MiMSTRE DE l'Instruction publique et des Beaux-Arts adresse une amphation du Décret par lequel le Président de la République approuve la nomination de M. Lacroix, comme Membre de la Section de Minéralogie en remplacement de M. Munier-Chalmas. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Lacroix prend place parmi ses Confrères. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome CXKXVI des Comptes rendus est en distribution au Secrétariat. HYDRODYNAMIQUE. - AppUcation de ta ihèorie générale ne l'écoulement des nappes aqueuses uifdlrées dans le sol aux fortes sources des terrains per- méables, et, en particulier, à plusieurs de celles cpd alimentent Paris. Note de M. J. Boussinesq. « I. J'ai démontré, dans une Note du 22 juin 1903 {Comptes rendus. t. CXXXVI, p. i5i .), que durant les périodes de sécheresse, alors que la nappe d'eau souterraine, infiltrée dans un sous-sol donné, ne présente que d assez faibles dénivellations h entre ses points les plus hauts et le seuil de la source qui la draine, l'équation indéfinie de ses mouvements se réduit à C. K., 1904. i" Semestre. (T. CXXXVIII, N" 3.) l6 Il8 ACADÉMIE DES SCIENCES. la forme linéaire où l'on appelle x,y les deux coordonnées horizontales du pied de la petite ordonnée li, H la profondeur donnée en x et y, supposée très grande devant h, de la nappe d'eau, au-dessous de cette ordonnée h, enfin ;y. et K deux coefficients, spécifiques du terrain perméable où est disséminée la nappe aqueuse, fonctions également données de x et de y. Comme les con- ditions relatives au contour de la projection n de la nappe sur le plan horizontal des xv sont, en outre, l'annulalion de h le long du seuil / de la source, et celle de la dérivée -^— > suivant une normale dn au contour, sur an tout le reste y, de celui-ci, la piiite dénivellation h se trouve régie par les mêmes lois que la température d'une plaque mince se refroidissant, à faces imperméables, qui recouvrirait ce plan c de la nappe, aurait la conducti- bilité RH avec la capacité calorifique (j., et serait, d'une part, imperméable à la chaleur sur toute la partie/, de son contour, d'autre i>art, maintenue à la température zéro tout le long du seuil /. Et le flux de chaleur, / KH-r-r/y, qu'elle perdrait par cette partie y du contour, exprime précisément le débit Q de la source. » Par suite, après une période plus ou moius brève, employée à régula- riser l'écoulement, l'expression de h se réduit à la solution simple fonda- mentale àe Fourier, proportionnelle au produit Ue ", où a, et U sont des quantités positives, l'une, y., constante, l'autre U, fonction de a; et de j, mais toutes les deux, exclusivement dépendantes de la configuration géométrique du sous-sol et de la perméabilité du sol. D'autre ])art, le débit Q de la source varie, avec le temps /, comme l'exponentielle e~"'; et la constante oc peut être appelée le coefficient de tarissement. )) Dans le cas simple d'un bassin homogène, à fond horizontal et à plan rectangulaire, ou d'une profondeur H et d'une largeur L constantes entre un thalweg ou seuil a; = o et une ligne de faîte a; =; L, les solutions simples sont de la forme (2) h =s Ce ^ sin ^ =-^ , où le paramètre j admet toutes les valeurs entières o, i, 2, 3, .... Il vient SÉANCE DU l8 JANAIER I9i'4- 1 I9 donc immédiatement, pour la solution fondamentale, qui correspond à 1= o, et pour le débit q = KU (j^j par unité de longueur du seuil, après la période préparatoire, les formules ^ 2L 4i-<-t^" ' 2L 2 L /i,„ désignant la dénivellation h maxima, celle (Cp *'), qui se produit à la ligne de faite a- = L de la bande. )) II. On peut qualifier de bonne une source à coefficient de tarissement a très petit, et cVégalemenl bonnes, deux sources où ce coefficient a la môme valeur. La seconde formule (3 ) montre que la profondeur H (au-dessous des seuils), de leurs bassins respectifs d'alimentation, supposés de struc- ture pareille, y est proportionnelle au carré ]J de la largeur; et, si l'on y observe, au début, des dénivellations totales A,„ identiques, leurs expres- sions Ce^" restent égales à toute époque. » Il en sera de même pour une forme quelconque du plan de la nappe et pour des profondeurs H quelconques, données en fonction de œ et de j, pourvu qu'on passe d'une nappe à l'autre et, par suite, d'une source à l'autre, en multipliant les dimensions horizontales de là première nappe, ou les coordonnées x,y de ses divers points, par un même nombre /?% et les pro- fondeurs H correspondantes par son carré P. En efi'et, l'équation (i) et les conditions au contour, où dx, dy, dn, H deviendront partout kdx,kdy, kdn, X-H, continueront visiblement à être satisfaites par les mêmes suites de valeurs de h, fonctions de t, aux points homologues. Les expressions de h se conserveront donc, dans le passage d'une nappe à l'autre ; et les deux sources correspondantes seront également bonnes. » De la première nappe à la seconde, les pentes de superficie -p varie- ront avec les éléments linéaires dn, ou seront divisées par /•, et les débits par unité de longueur, RH -j- , se trouveront multipliés par k, ou, les débits élémentaires KU-j'dj, qui ont le facteur linéaire horizontal dy^ en plus, multipliés par k- et ainsi proportionnels aux profondeurs H. Tel sera donc aussi le rapport des débits Q totaux. » III. Cela posé, considérons, pour les deux sources également bonnes dont il s'agit, le rapport y.; dont la petitesse comparativement à l'unité est I20 ACADEMIE DES SCIENCES. supposée par la théorie actuelle : ce rapport y sera en raison inverse de H on du débit total Q. Et, si l'une des deux sources est très forte, c'est-à-dire pourvue d'un débit considérable, le rapport jj s'y trouvera incomparable- ment plus faible que dans l'autre, supposée de débit modéré. On pourra donc négliger, dans la première, les dénivellations h comparativement aux profondeurs H, ou y employer les formules de cette Note, bien avant de pouvoir le faire dans la seconde. Ainsi, même en dehors des temps de séche- resse, ou peu après la cessation des pluies, les débits de la période d'été y admettront l'expression approchée simple A^" ". » Tels sont notamment, d'après une soigneuse étude de M. Edmond Maillet, les cas de la source de la Dhuis et de celle de Cérilly. La première, dont les débits d'été varient entre 270' et 170' par seconde, alimente Paris sur la rive droite de la Seine : le coefficient a, de tarissement y est o,o38o, quand on prend le mois pour unité de temps. La seconde, plus variable, et dont les débits moyens durant la saison sèche varient, suivant les années, entre i5o' et 200' environ par seconde, est une des sources de la Vanne, qui alimentent Paris sur la rive gauche de la Seine : son coeffi- cient de tarissement, presque triple du précédent, est 0,1066. » IV. Une autre des sources de la Vanne, la source d'Armentières, d'un débit moyen d'environ 600' par seconde, pendant l'été, et, par consé- quent, beaucoup plus forte que celle de Cérilly, a été également étudiée par M. Edmond Maillet, qui, en partant de l'instant, voisin du début de la saison sèche, où elle donne 898', 8 p:u' seconde, lui a trouvé la formule de débit, beaucoup moins simple, (4) Q = i58,8+ Z^^— . (M. Abstraction faite du terme constant, cette formule rentrerait dans celle que j'ai obtenue pour le cas d'un fond horizontal contenant le seuil de la source; et elle a été suggérée justement à M. Maillet par cette formule, à laquelle l'avaient conduit de son côté certaines considérations théoriques (-). Mais {') Je dois la connaissance de celte formule, encore inédite, et de la plupart des résultats d'observation relatés ici, à une obligeante Communication de M. Maillet, qui a, d'ailleurs, fait porter ses études sur les deux sources de Cérilly et d'Armentières, de préférence à d'autres de la Vanne tout aussi considérables, parce que ces deux-là sont les moins constantes et semblaient, dès lors, les plus propres à manifester les lois de variation des sources du bassin. (-) Comptes rendus, t. CXXXVII, 27 octobre 1903, p. 676. SÉANCE DU 18 JANVIER 1904. I2l le terme constant i58',8 est beaucoup trop grand pour pouvoir être négligé. » D'autre part, l'on ne saurait être surpris qu'une source aussi énorme se règle lentement, et que, par suite, le second terme simple de la solution deFouriery reste sensible plusieurs mois, sinon même tout le semestre d'été. Si, d'ailleurs, se bornant aux hypothèses les moins complexes, on y fait constantes, comme ci-dessus [formule (2)], la structure moyenne, la profondeur H et la largeur L du bassin d'alimeiitntion, il viendra (5) A = c(e-"sinî^ -+-fÊ-"''sin^'), où C et c désignent deux constantes arbitraires. Et il en résultera, pour la pente de superficie près du seuil où x = o, la formule dh \ uG \dj: J ;c=ii 2L (fi) iT.) =^^{e~- + 3ce-n. » Donc le débit Q, proportionnel à cette pente de superficie, aura la forme (7) Q = Afi "4-6?-"", avec B = 3cA. » On pourra prendre pour « le plus faible décroissemenl mensuel relatif de Q constaté à la fin des semestres d'été, décroissement reconnu, par M. Maillet, égaler o,o366 ou, sensiblement 0,037, ®" ^^ bornant à trois décimales; ce qui donnera 97. ^ o, 333. Ainsi, sans aucun recours aux mesures individuelles de débits, la théorie conduit à essayer pour la source d'Armentières la formule binôme (8) Q=Ap-"+Be-PS avec ce = 0,037, p = o,333. M V. J'ai déterminé A et B, dans {S), par les deux conditions que cette formule (8) donne la valeur initiale convenue 898,8 et, en outre, la même valeur moyenne que (4) dans l'intervalle pour lequel les deux formules doivent être employées, c'est-à-dire, sensiblement, entre les deux limites ^ 1= o, ^ = 6 (' ). J'ai obtenu ainsi l'expression (9) Q = 43i,3e-"-''''''+-/iG7,5e-'''^''". { ' ) On pouna voir, pour plus de détails, au Journal de Mathématiques pures et appliquées de 1904 (fascicule I), le § XI de mon Mémoire intitulé Recherches théo- riques sur l'écoulement des nappes d'eau infUtrées dans le sol et sur le débit des sources. 122 ACADÉMIE DES SCIENCES, » Elle donne : Pniir Q= 898,8 730,7 64o,7 558,1 495,4 446,9 4o8,8; tandis que la formule empirique (4) prend les valeurs, à |)eine différentes, Q= 898,8 748,7 6',o,. 559,6 496,6 447,9 408,9. » D'après une remarque de M. Maillet, touchant la légère imperfection de la formule (4) aux environs de ^ = i, où' elle se trouverait être un peu trop faible, l'expression (9) paraîtrait préférable; elle serre, en tout cas, de fort près, les résultats observés. » VI. De la seconde formule (7), oii A = 43x,3 et B = 467,5, il résulte c = o,36i3; et l'on reconnaît aisément, en discutant l'équation (5) de la surface pour / = o, que la nappe aqueuse présente w?Vm/e//2e«;, c'est-à-dire au début de la saison sèche, un bombement notable vers le milieu de sa largeur L (avec sommet à la distance o,49L environ du thalweg ou seuil de la source), endroit oii la hauteur h vaut alors, sensiblement, les \ de ce qu'elle est sur la ligne de faîte, c'est-à-dire pour a; = L. » C'est, probablement, dans la constitution variée de la couche superfi- cielle du sol, sur le bassin d'alimentation de la source, ou dans la diversité des cultures existant en ses diverses régions, qu'il faut chercher l'explica- tion de cette particularité. » En effet, eu égard à la grande étendue que doit avoir le bassin en question, une variété du sol et des cultures plus accentuée que sur celui de la source de Cérilly n'y est pas invraisemblable; et si, grâce à une telle hétérogénéité, pouvant n'être que superficielle, l'évaporation y est rendue plus active, ou encore, le ruissellement instantané des pluies vers les rivières plus accusé, près de la ligne de faîte que vers le milieu du bassin, l'affluence des eaux pluviales à la nappe aqueuse souterraine sera notable- ment plus grande en ce milieu du bassin qu'au voisinage du faîte. Dès lors, la nappe affectera, au début de la saison sèche, c'est-à-dire à la fin des périodes pluvieuses, cette forme convexe au centre, qui rend, |)our / = o, prédominant dans le débit Q le second terme simple de l'intégrale. » VII. En résumé, l'exemple des trois sources de la Dhuis, de Cérilly et d'Armentières (') tend bien à montrer qne,poiir les sources importantes des (') Au moment où s'imprime cette Note, on peut y ajouter un quatrième exemple, SÉANCE DU l8 JANVIER 1904. 123 Icrrcdns perméables, le bassin d' aliment alion est très profond au-dessous de leurs seuils. Or, cette circonstance justirierait la rédaction de l'équation du naou- vementà la forme linéaire de celle de la chaleur, et l'emploi des solutions en série d'exponentielles e "", même en dehors des temps de sécheresse et du semestre d'été, mais à la condition d'y tenir compte des affluences de pluie par la méthode exposée au n° VI de ma Note du 22 juin igoS. » ASTRONOMIE. — Sur les premiers fascicules du n Catalogue photographique du Ciel » publiés par M. Trépied. Note de M. Lœwy. « J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie, au nom de M. Trépied, des premiers fascicules du Catalogue photographique du Ciel pour la zone dont l'exploration est dévolue à l'Observatoire d'Alger. La région dont il s'agit est à peu près symétriquement placée de part et d'autre de l'équa- teur et embrasse une largeur de 8 degrés. La partie du Catalogue qui vient d'être achevée contient les coordonnées rectiiignes d'environ 3oooo étoiles. Cette belle récolte de positions précises ainsi obtenues met en lumière à la fois la grande activité de l'Observatoire d'Alger et l'efficacité de la méthode photographique. » Cette œuvre est accompagnée d'un Mémoire très intéressant qui en constitue la préface et qui est l'œuvre personnelle du Directeur, M. Ch. Trépied. On y trouvera expostes d'une manière très complète, avec beau- coup d'élégance et d'originalité, les méthodes dont il a fait usage pour construire la première partie du Catalogue photographique d'Alger, relative aux coordonnées rectiiignes des astres obtenues à l'aide des mesures effec- tuées sur leurs images. » L'auteur commence par établir les relations fondamentales qui existent entre les coordonnés célestes d'une étoile et les coordonnées de son image mesurées sur un cliché; puis, au moyen d'une intégration géométrique de ces relations, il montre comment le méridien et le parallèle d'une étoile quelconque devraient, théoriquement, se projeter sur le plan du cliché. Il développe ensuite les formules des corrections qui doivent être appliquées aux coordonnées mesurées pour tenir compte d'une erreur d'orientation. fourni par une autre source de la Vanne, dont M. Maillet vienl de dégager la formule en utilisant des observations faites de 18S6 à 1900 : c'est la source du Miroir, qui se trouve avoir ses débits d'été proportionnels à TeN-ponentielle e-o,«so63(_ 124 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'une erreur de centrage, et d'un défaut de perpendicularité de l'axe optique sur le plan de la plaque. « Dans une deuxième section de son Ouvrage, l'auteur s'est proposé de réunir en une même analyse le calcul des effets produits sur les coor- données rectilignes d'un astre par un phénomène quelconque de nature à modifier les coordonnées équatoriales de cet astre, soit que le phénomène consiste en un mouvement des axes de référence {précession et nutatwn), ou bien en un changement du lieu apparent de l'astre par rapport aux axes considérés comme fixes {aberration et réfraction). Cette partie du Mémoire est traitée avec beaucoup de rigueur et avec la plus grande généralité. Les variations que les coordonnées apparentes d'une étoile sur le cliché doivent subir pour être affranchies de l'influence de l'un des quatre phénomènes précités sont développées jusqu'aux termes du second degré inclusivement par rapport aux coordonnées rectilignes de l'astre. Ces variations équi- valent, suivant les cas, soit à un changement de l'orientation de la plaque, soit à un changement de l'échelle angulaire, soit à des corrections simul- tanées de ces deux éléments. » Viennent ensuite d'intéressants détails sur les dispositions adoptées pour l'impression du réseau et l'exécution des clichés, sur les méthodes de mesure, sur la conversion des résidtats bruts de ces mesures en abscisses et en ordonnées, et enfin sur l'évaluation des grandeurs stellaires au point de vue photographique. M La quatrième et dernière section est de beaucoup la plus étendue ; elle a j)our objet principal la détermination si importante des éléments d'un cliché au moyen des étoiles de repère. Ces éléments sont au nombre de quatre : orientation du cliché, valeur angulaire de l'échelle des distances, ascension droite et déclinaison du centre de la plaque. Le rôle qu'ils jouent dans la réduction des mesures photographiques des étoiles est analogue à celui des constantes instrumentales par rapport aux procédés ordinaires de l'observation directe. Seulement, la recherche est ici plus laborieuse et plus difficile. L'auteur ne se borne pas à exposer la marche théorique des calculs; il en donne aussi des exemples numériques très complets et des Tables pour faciliter l'exécution des calculs. Cet Ouvrage sera consulté avec grand fruit par les astronomes qui s'occupent de Photo- graphie céleste de haute précision. » En ce qui concerne le degré d'exactitude des résultats que l'on tirera du Catalogue photographique d'Alger, une discussion habilement conduite permet de l'évaluer. La conclusion est que, pour toute étoile commune à SÉANCE DU 18 JANVIER 1904. 120 deux clichés de la zone, la moyenne des positions fondées sur les mesures de ces deux clichés jouira d'une précision sensiblement égale à celle des coordonnées du centre d'une seule des deux plaques, et l'erreur probable de la moyenne en question différera peu deo",3o. L'auteur fait remarquer la concordance de cette valeur de l'erreur probable avec celle que j'ai moi- même obtenue par des consitlérations très différentes et publiée dans le Mémoire servant de préambule au Catalogue photographique de Paris. » Le Mémoire de M. Trépied correspond à un véritable besoin scien- tifique et fait le plus grand honneur à l'observatoire d'Alger et à son Directeur actuel. » PHYSIQUE. — Sur la dispersion des rayons n et sur leur longueur d'onde. Note de M. R. Bloxdlot. « Je me suis servi pour étudier la dispersion et les longueurs d'onde des rayons n de méthodes toutes pareilles à celles que l'on emploie pour la lumière. Afin d'éviter des complications qui auraient pu résulter de l'em- magasinemenl des rayons n, je me suis servi exclusivement de prismes et de lentilles en aluminium, substance qui n'emmagasine pas ces rayons. » Voici la méthode employée pour étudier la dispersion. Les rayons sont produits par une lampe Nernst renfermée dans une lanterne en tôle percée d'une fenêtre close par une feuille d'aluminium; les rayons émis par la lampe à travers cette fenêtre sont tamisés par une planche de sapin épaisse de 2'^'", une seconde feuille d'aluminium et deux feuilles de papier noir, afin d'éliminer toute radiation étrangère aux rayons n; devant ces écrans, et à la distance de i4'''" du filament de la lampe, est disposé un grand écran de carton mouillé, dans lequel a été pratiquée une fente de 5'°" de largeur sur 3''",5 de hauteur, exactement vis-à-vis le filament de la lampe : on a ainsi un faisceau bien défini de rayons n; ce faisceau est reçu sur un prisme d'aluminium dont l'angle réfringent est de 27°i5' et dont l'une des faces est disposée normalement au faisceau incident. » On peut alors constater que de l'autre face réfringente du prisme sortent plusieurs faisceaux de rayons n dispersés horizontalement : à cet effet, une fente de i™" de largeur et de i'""de hauteur, pratiquée dans une feuille de carton, est remplie de sulfure de calcium rendu phosphorescent; en déplaçant cette fente, on détermine sans difficulté la position des fais- C. R., 1904, 1" Semestre. (T. CXXXVUI, N» 3.) I 7 I 26 ACADEMIE DES SCIENCES. ceaux dispersés, e\, connaissanl leurs déviations, on en déduit leurs indices : c'est la mélhode de Descaries. J'ai constaté ainsi l'existence de radiations n dont les indices sont respectivement i,o4; 1,19; i.^g; i,36; i,4o; 1,48; 1.68; 1,85. Dans le but de mesurer avec plus d'exactitude les deux premiers indices, je me suis servi d'un autre prisme en aluminium, ayant un angle de Go" : j'ai retrouvé pour l'un des indices la même valeur i,o4, et pour l'autre i,i5au lieu de 1,19. M Afin^Jde contrôler les résultats obtenus au moyen du prisme, j'ai déter- miné les indices en produisant, au moyen d'une lentille d'aluminium, les images du fdament de la lampe, et mesurant leur distance à la lentille. Cette lentille, plan convexe, a un rayon de courbure de 6''™, 63 et une ouverture de 6'^™,8. La fente de l'écran de carton mouillé est élargie de manière à former une ouverture circulaire de 6*^'" de diamètre; la lentille est disposée à une distance connue, p centimètres, du fdament incan- descent, et l'on recherche, à l'aide du sulfure phosphorescent, la position des images conjuguées du fdament. I^e Tableau suivant donne les valeurs des indices trouvés, tant à l'aide des prismes qu'à l'aide de la lentille : Pri smes de 37° lô' , de 60". .,85 » 1,68 » .,48 )> I,/40 » .,36 )> 1,29 » •>'9 I , .5 i,o4 I ,o4 LeiUille. p - 4'>. 1,86 .,67 1 ,5o 1,42 1,36 1 ,3i 1 ,20 p = 30. /) = 23 •,91 1,91 1,66 1,67 '>49 1,48 1,42 1,43 1,36 ,,3- i.3i » » Voici encore une'vérification de ces résultats : Si l'on adopte pour le quatrième indice la valeur moyenne 1,42, on calcule que, pour un prisme en aluminium de 60°, l'incidence qui donne la déviation minimum est 45° 19' et que celte déviation est3o''38'; la déviation observée a été 3 1° 10'. Avec la même incidence, la déviation calculée de la radiation, dont l'indice est 1,5, est 37° 20'; la déviation observée a été 36°. Avec la même incidence, la déviation calculée de la radiation, dont l'indice est 1,67, est 57^42'; la déviation observée a été 56° 3o'. SÉANCE DU l8 JANVIER igo/|. I27 » Je passe maintenant à la détermination des longueurs d'onde. » A l'aide de la disposition décrite plus haut pour étudier la dispersion par le prisme de 27° i5', on obtient des faisceaux réfractés dont chacun est sensiblement homogène. En faisant tomber celui de ces faisceaux que l'on se propose d'étudier sur un second écran de carton mouillé percé d'une fente ayant i^^.S de largeur, on isole une portion très étroite de ce faisceau. » D'autre part, à l'alidade mobile d'un goniomètre, on a fixé une feuille d'aluminium de manière que son plan soit normal à cette alidade; dans cette feuille est pratiquée une fente large seulement de ^ de millimètre et garnie de sulfure de calcium phosphorescent; le goniomètre est disposé de façon que son axe soit exactement au-dessous de la fente du second carton mouillé. En faisant tourner l'alidade, on repère exactement le trajet du faisceau, et l'on peut constater qu'il est bien unique et n'est accompa- gné d'aucun faisceau latéral, tel que pourrait en produire éventuellement la diffraction dans le cas de grandes longueurs d'onde. » On place alors un réseau devant la fente du second carton mouillé (par exemple un réseau de Brunner au ^7^;; de millimètre); si maintenant on explore le faisceau sortant en faisant tourner l'alidade qui porte le sul- fure phosphorescent, on constate l'existence d'un système de franges de diffraction, tout comme avec la lumière ; seulement ces franges sont beau- coup plus serrées et sont sensiblement équidistantes : cela indique déjà que les rayons n ont des longueurs d'onde beaucoup plus courtes que celles des radiations lumineuses. » L'écart angulaire des franges ou, ce qui revient au même, la rotation de l'alidade correspondant au passage de la fente phosphorescente d'une frange brillante à la suivante, étant un très petit angle, on le détermine par la méthode de réflexion, à l'aide d'une règle divisée et d'une lunette, un miroir plan étant collé à l'alidade. De plus, on mesure, non pas l'écart de deux franges consécutives, mais celui de deux franges symétriques d'un ordre élevé, par exemple, de la dixième irange à droite et de la dixième frange à gauche. De ces mesures d'angles et du nombre de traits du réseau par millimètre, on déduit les longueurs d'onde en appliquant la formule connue. » Chaque longueur d'onde a été déterminée par trois séries de mesures effectuées avec trois réseaux ayant respectivement 200, 100 et 5o traits par millimètre. 128 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le Tableau suivant contient les résultats de ces mesures Longueurs d'onde. Réseau employé. Valeurs probables Indices. au ^ de millim. au -j-L (ic miliim. au ,'„- de millim. des précédentes. . V- H- |J. [). Il 04 0,0081 3 0,0079.5 0,00839 0,0081 5 i)'9 .0,0093 0,0102 0,0106 0,0099 1)4 0,01 17 » » 0,0117 ijôS 0,01 46 » » 0,0146 I;85 0,0176 0,0171 0,018/4 0,0176 » Désireux de contrôler ces déterminations par l'emploi d'une méthode toute différente, j'ai eu recours aux anneaux de Newton. Ces anneaux étant produits, en lumière jaune par exemple, si l'on passe d'un anneau sombre au suivant, la variation de retard optique dans la lame d'air est d'une longueur d'onde du jaune. Si, maintenant, avec le même appareil et avec la même incidence, on produit des anneaux au moyen des rayons n, et que l'on compte le nombre de ces anneaux compris dans l'intervalle de deux anneaux sombres en lumière jaune, on aura le nombre de fois qu'une longueur d'onde des rayons n est contenue dans la longueur d'onde du jaune. Cette méthode, appliquée aux rayons d'indice i,o4, a donné pour longueur d'onde 01^,0085 au lieu de oi^,oo8i trouvé à l'aide des réseaux, et pour l'indice i,85 la valeur oi^, 017 au lieu de 01^,0176. Bien que la mé- thode des anneaux soit inférieure à celle des réseaux, à cause de l'incerti- tude qui règne sur la position exacte des anneaux sombres dans l'ex^^é- rience optique en raison de la nécessité de rendre ces anneaux extrêmement larges, la concordance des nombres obtenus par les deux méthodes constitue un contrôle précieux. » Dans le Tableau donné plus haut j'ai laissé subsister toutes les déci- males qui se sont présentées dans le calcul des nombres déduits de l'obser- vation. Bien que je ne puisse indiquer avec certitude le degré d'approxima- tion des résultats, je crois cependant que les erreurs relatives n'atteignent pas 4 pour 100. » Les longueurs d'onde des rayons n .sont beaucoup plus petites que celles de la lumière, contrairement à ce que je m'étais figuré un instant, et contrairement aux déterminations que M. Sagnac avait cru pouvoir tirer de la situation des images multiples d'une source par une lentille de quartz, images qu'il attribuait à la diffraction. J'avais observé précédemment que, SÉANCE DU l8 JANVIER igo/j. 129 tandis que le mica poli laisse passer les rayons n, ie mica dépoli les arrête, et aussi que, tandis que le verre poli les réfléchit régulièrement, le verre dépoli les diffuse : ces faits indiquaient déjà que les rayons n ne pouvaient avoir de grandes longueurs d'onde. Quand on veut étudier la transparence d'un corps, il faut avoir soin que sa surface soit bien polie : c'est ainsi que j'avais d'abord classé le sel gemme parmi les substances opaques, parce que l'échantillon dont je me servais, ayant été scié dans un gros bloc, était resté dépoli : le sel gemme est en réalité transparent. » Les radiations de longueur d'onde très courtes découvertes par M. Schuman sont fortement absorbées par l'air; les rayons «ne le sont pas : cela implique l'existence de bandes d'absorption entre le spectre ultra- violet et les rayons n. La longueur d'onde des rayons n augmente avec leur indice, contrairement à ce qui a lieu pour les radiations lumineuses. » Si l'augmentation de l'éclat d'une petite source lumineuse par l'action des ravons n doit être attribuée à une transformation de ces radiations en radiations lumineuses, cette transformation est conforme à la loi de Stokes. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les peroxydes de zinc. Note de M. de Forcrajjd. « M. Kuriloff a publié récemment (') une réclamation relative à ce sujet, à la suite de mes recherches de 1902. » Je ne connaissais en effet son travail antérieur que par son Mémoire publié aux Annales de Chimieetde Physique (6° série, t. XXIII, 1891, p. 429) et j'ignorais les indications plus détaillées qu'il a données dans \e Journal de la Société physico-chimique russe en 1890 (et non pas en 1900), sans quoi je les aurais citées dans mes Notes aux Comptes rendus et surtout dans mon Mémoire détaillé publié aux Annales de Chimie el de Physique ( 7* série, t. XXVII, 1902, p. 26 à 66), que M. Runloff paraît ignorer aussi. M II est bien exact que cet auteur signale dans la première partie de son travail jjublié en langue russe que l'action de l'eau oxygénée sur l'hydrate d'oxyde de zinc, par sa méthode des évaporations successives à 100°, donnerait des produits tels que ZnO'''-, ZnO''", ZnO'"', ZnO'''", et qu'il ajoute que ces formules se rapprochent de plus en plus (sauf la der- nière sans doute), de ZnO'. (') Comptes rendus, t. CXXXVII, jgoS, p. (Ji8. l3o ACADÉMIE DES SCIENCES. » Il me semble pourLant que l'on aurait pu conclure aussi bien que l'on tend vers une limite voisine de ZnO''' ou Zn'O' que l'on ne peut dépas- ser et qui est précisément celle que j'ai obtenue à froid dans une première série d'expériences. » En outre, ces premiers résultats ont été trouvés par luie méthode d'analyse due à M. R. Haass (que l'auteur critique), et en fait, il n'a tenu aucun compte de ces produits. » Leur composition est d'ailleurs encore bien éloignée de la formule ZnO''*' que j'ai obtenue finalement. M Lesseuls résultats auxquelsM. Kuriloffs'attachedans ses deux Mémoires sont ceux qu'il obtient par l'analyse d'une substance solide (mais non desséchée jusqu'à poids constant) et qui lui donne : ZnO'''' + 0,64 H^O, formule que l'auteur traduit parZnO''' -+- o, 5H°0, mais qui pourrait mieux se représenter par Zn^O'" -t- 4,5H^0 ou peut-être Zn' 0% 4H^0 4- 3ZuO. )) J'ajoute enfin que la présence inévitable ( en raison de la méthode employée) de i à 2 pour 100 d'anhydride carbonique nécessite des cor- rections incertaines et que c'est arbitrairement que M. Kuriloff admet qu'il est à l'état de carbonate ZnCO"; il pourrait former des carbonates plus ou moins basiques et plus ou moins hydratés. » Je crois donc que peisonne ne verra dans ces expérieuces la preuve ou l'existence d'un composé défini ZnO''^ 4- o, 5 H^O ou Zn(OH)-ZnO'. >) Il serait plus imprudent encore d'y chercher la démonstration de la non- existence des composés que j'ai décrits. » Je les ai obtenus par une méthode bien différente : action à froid (et non à 100°) de l'eau oxygénée plus concentrée et surtout à l'abri de l'air, et par un contact et une agitation prolongés, toutes circonstances qui me paraissent plus favorables. )) J'ai eu ainsi un premier composé ZnO'''' + H-0 ou Zn''0' + 4H''0 qui correspond à une première limite. Puis un composé Zn0''"*-l-2 ou 2,5 H-O, très instable, dont le degré d'oxydation est vraiment bien voisin de ZnO'. Enfin, par l'action de la chaleur sur les précédents, j'ai isolé ZuC^'^O-t-H^O ou Zn'O^+SH^O et ZnO'''^"=-+-o,66H-0 ou Zn'0^ + 2H-0, dont la décomposition brusque à + 190" et +210" donne immédiatement et sans intermédiaire un protoxyde jjresque anhydre. » Il est difficile de demander d'autres preuves de l'individualité chi- mique de ces corps, alors qu'ils ne sont ni solubles, ni volatils, ni cristal- lisables et qu'en raison de leur hydratation nécessaire leur dissociation ne peut être étendue. SÉANCE DU l8 JANVIER 190/4. l3l » J'ai, de plus, complété ces résultats par des déterminations thermo- chimiques qui prouvent tout au moins qu'il existe plusieurs peroxydes, et par certains rapprochements entre ces corps et les protoxydes polyzin- ciques hydratés. » En résumé, je crois que si, après ces expériences, on peut avoir encore des doutes sur la question de savoir si les composés que j'ai étudiés sont des peroxydes hydratés ou bien des combinaisons de protoxyde et d'eau oxygénée (hypothèse que je considère comme plus probable); il est im- possible du moins de conseiver des illusions sur l'existence de corps définis tels que ZnO' ■•'4-o,64H-0 (M. Ruriloff) ouZnO'-'' (M. R. Haass). » L'adoption des conclusions de la Note de M. Ruriloff, du ig octobre igo3, nous ferait revenir en arrière de près de 100 ans, attendu que, déjà en 1818, Thénard avait obtenu des peroxydes dégageant toujours un peu plus de la moitié de l'oxygène contenu dans le protoxyde, c'est-à-dire plus oxydés que ZnO'i^^ ou ZnO'''". » M. Armaxd Gautier, en présentant un Ouvrage qu'il vient de publier sous le titre de : L' alimentalion et les régimes, s'exprime ainsi : « Le Livre que j'ai l'honneur d'offrir à l'Académie a pour objet l'étude de l'alimentation chez l'homme sain et chez les malades. » Je l'ai divisé en trois Parties : Les principes. — Les aliments. — Les régimes, à l'état de santé ou de maladie. » I^es principes du rationnement alimentaire normal, l'isodynamie des aliments et des régimes, leur coefficient d'utilisation, leur assimilabilité, leur rendement en chaleur et travail, etc., sont traités dans la première Partie. Je signalerai dans la deuxième, consacrée à l'étude des aliments en particulier et à leurs transformations et applications, les chapitres relatifs aux effets alimentaires encore si contestées du bouillon et de l'al- cool, aux aliments excitateurs ou nervins, aux aliments salins, aux eaux potables, etc. Dans la troisième Partie, après avoir exposé l'influence des régimes sur les individus et les races, j'étudie surtout l'alimentation chez les malades. » A mesure que j'ai plus approfondi ce sujet, je suis resté plus convaincu que les troubles de santé que l'on est convenu d'attribuer vaguement à des constitutions vicieuses, à des tempéraments délicats, à des dialhèses mor- bides, tiennent le plus souvent à des modes défectueux de se nourrir, individuels ou héréditaires.L'action continue de ces habitudes alimentaires l32 ACADÉMIE DES SCIENCES. anormales, en laissant tous les jours dans l'organisme un nouveau déficit ou en lui apportant un excès fâcheux de graisses, de sang, de lymphe, de produits mal désassimilés, de sels minéraux insolubles, etc., modifie petit à petit les plasmas et les organes qu'ils nourrissent, et devient ainsi une cause lente, mais continue, de déchéance, de sénilité précoce et de maladie. » Au point de vue de la conservation de la santé individuelle ou géné- rale, comme au point de vue social lui-même, les problèmes que soulève l'étude de l'alimentation ont une portée et une importance majeures. Après les avoir exposés dans mes Cours publics, il m'a semblé utile de les traitf r dans cet Ouvrage. « ■&^ MEMOIRES PRESENTES. MM. J. Weirich et G. Ortlieb soumettent au jugement de l'Académie un Mémoire « Sur la présence de la lécithine dans les pépins de raisins et dans les vins ». (Renvoi à l'examen de M. Mûntz.) M. Conrad de Lierhaber soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « Guérison et prévention de la phtisie pulmonaire par l'atmothérapie » . (Renvoi à l'examen de M. Brouardel.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, j)armi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Ouvrage de M. Marcel Brillouin ayant pour titre : « Propagation de l'électricité. Histoire et théorie ». (Présenté par M. Maurice Levy.) 2° Un (t Traité des A'ariations des os du crâne de l'homme et de leur signification au point de vue de l'Anthropologie zoologique », par M. A, -F. Le Double. (Présenté par M. Edm. Perrier et renvoyé au concours du prix Montyon.) M. le Ministre de i.'Ixstructiov publique transmet un exemplaire du SÉANCE DU i8 JANVIER igo/i- 1 33 texte (le la loi qui établit, pour le royaume de Belgique, un seul système de mesures électriques ayant pour base l'emploi de l'ohm, de l'ampère et du volt. Les Académies de Gottixgie, Leipzig, Miixicii et Vienne envoient, en vue de la prochaine réunion de l'Association internationale des Académies, un plan d'expériences relatives à l'électricité atmosphérique. (Renvoi à la Section de Physique.) GÉOMÉTRIE. — Sur ime propriété cararién'sticjue des familles de Lamé. Note de M. Alphonse Demoulin. « Une série simplement infinie de surfaces étant donnée, soit (S) celle de ces surfaces qui passe par un point I\I, pris arbitrairement dans l'espace et ^\xYZ ou T le trièdre trirectangle dont les arêtes Ma?, Mj' sont tan- gentes aux lignes de courbure de (S) qui se croisent en M. Désignons en outre par d la droite joignant les centres de courbure géodésique de ces lignes de courbure en ce point. » Le trièdre T dépend de trois paramètres; dans notre Note du 22 juin 190J, nous avons démontré que, si la famille considérée peut faire partie d'un système triplement orthogonal, la droite d appartient aux complexes linéaires relatifs aux divers déplacements de ce trièdre. La réciproque de ce théorème est exacte; elle résuite immédiatement du théorème suivant qu'il conviendra d'ailleurs de lui préférer dans les applications : » Pour dèmontier qu une série simplement infinie de surfaces constitue une famille de Lamé, il suffit d'établir (jue, parmi les déplacements infiniment petits du trièdre ^\xyz défini plus haut et pris dans une quelcompie de ses posi- tions, il en existe un jouissant de cette propriété que le complexe linéaire cor- respondant renferme la droite d relative à ce triédre. Toutefois, ce déplacement doit être tel que la vitesse correspondante du point M ne soit pas dirigée suivant une droite du plan xMy. » Pour démontrer ce théorème, attachons au trièdre T la quadrique (Q) définie dans la Note citée. Cette quadrique porte deux demi-quadriques(Qi) et(Q2); (Qi) est le lieu des droites communes aux complexes linéaires relatifs aux déplacements infiniment petits de T; (Q2) est le lieu des axes C. R., 190',, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N" 3.) 18 l34 ACADÉMIE DES SCIENCES. de ceux de ces déplacements qui se réduisent à une rotation. Cela rappelé, soient a et h les axes de courbure des lignes de courbure de (S) qui se croisent en M. Parmi les déplacements infiniment petits du trièdre Mx)':-, se trouvent deux rotations autour de a et de b ; la droite d rencontrant les droites appartient aux complexes linéaires relatifs à ces deux déplacements. En outre, d appartient au complexe linéaire relatif à un troisième déplace- ment infiniment petit du trièdre M j'iz, et, en vertu de l'hypothèse faite sur ce déplacement, les trois complexes linéaires considérés sont linéaire- ment indépendants. Concluons de là que la droite 6^ appartient à la demi- quadrique (Qi). La quadrique (Q), ayant la droite d en commun avec le plan J'My, coupera le même plan suivant une droite c, laquelle appar- tiendra nécessairement à la demi-quadrique (Qo) et sera dès lors un axe de rotation du trièdre Mjvs. Il en résulte que, si M décrit une trajectoire orthogonale des surfaces de la famille, le mouvement élémentaire du trièdre M.rv; sera, à chaque instant, une rotation. Soient A et B les points d'intersection de la droite c avec les axes M.r et My. Les vitesses absolues de ces points sont respectivement dirigées suivant Mx et Mv; en d'autres termes, les droites Mx et My engendrent des développables. Or c'est là, d'après M. Maurice Lévy, une condition suffisante pour que les surfaces (S) constituent une famille de Lamé. Notre théorème est donc complètement démontré. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Un théorème SUT les systèmes complètement intègrables d'équations aux différentielles totales d'ordre supérieur. Note de M. Erxst Pascal, présentée par M. Emile Picard. « Dans plusieurs Notes (Rend. Ace. Lincei, i9o3)j'ai établi une théorie des formes différentielles d'ordre supérieur X'*"'. Maintenant je me permets quelques autres remarques sur la même théorie. » On sait que pour les systèmes complètement intègrables d'équations pfaffiennes on a la remarquable propriété que ces équations admettent les transformations infinitésimales du système adjoint, et que, réciproque- ment, si cette propriété existe, le système est complètement intégrable. » Or il me semble important d'observer que la première partie de ce théorème peut être étendue aux équations d'ordre r. y> Soit donné un système d'équations aux différentielles totales d'ordre r. SÉANCE DU 18 JANVIER igo4. avec les variables x,, x.,, . . ., .r„. i35 (i) X ; = (,, X'" o, linéairement indcpendanles. » Pour étendre l'idée de la complète intégrabilité, on rencontre ici tout d'abord une considération qui ne se présente pas pour r= i. » Pour A-= 1 on peut dire : le système (i) est complètement intégrable s'il existe m fonctions indépendantes ©, o,„ c\ex,, x^, ..., x„ telles que (^) '^[^■ts^l:=(^'i's (i= I, 2,. ..,/;/). En indiquant avec X(„,, X(,j,. ..., X,,),, les coefficients de X(,), on déduit de (2) que (3) Y 11 A(f)A II — àos ÔJO,, I s =1,2, . . .,m \/i = 1, 2, ...,n et, par là, les o, étant indépendantes, le déterminant des j^., |a,j|ne peut être nul. On peut donc substituer aux formules (2) les suivantes : (4) X'j; =^l^ifh^ (< = 1 , 2, . ..,fn). et alors l'indépendance des o, résulte directement de l'indépendance linéaire des X(„, car on tire de (4) (5) ^{C)/i àos à-r,, » Pour /■ = I les deux définitions, c'est-à-dire celle des formules (2) (avec la condition que les '",73 par inscription ; sur noir de fumée, il serait possible d'évaluer le p;,'ûû ^'^ seconde. » ÉLEGTROCHIMIE. — Influence de la nature physique de l'anode sur la con- stitution du peroxyde de plomb èlectrolyiiqae . Application à l'iinalyse. Note de M. A. H01.LAUD, présentée par M. Arm. Gautier. « Nous avons déinoatré (Comptes rendus, t. CXXXVI, 1908, p. 229) que le peroxyde de plomb qui se dépose sur une anode de platine platine SÉANCE DU l8 JANVIER 190^1. l45 dans une solution saline de plomb traversée par un courant est toujours accompagné d'une notable quantité de su|)eroxydes; en effet \ç facteur ana- lytique par lequel il faut multiplier le poids de peroxyde déposé, pour avoir Pb le poids de plomb correspondant, est inférieur au rapport p^Q, = 0,866 des poids moléculaires du plomb et de son bioxyde. Ce facteur analytique varie [suivant une courbe parfaitement régulière (voir Bulletin de la Société chimique, igo.j, t. XXIX, p. i5i )] avec la concentration du bain en plomb. Les valeurs extrêmes que nous avons calculées sont 0,740 et 0,861 correspondant à 0^,01 et lo^ de plomb pour Boo"""' de bain. » Nous avons repris ces expériences avec les mêmes bains et la même densité de courant, mais en substituant à l'anode de platine /?/a/?Vje une anode en platine simplement dépoli par un jet de sable. Le facteur analy- tique prend alors une valeur constante et égale à o,853, quelle que soit la concentraiion du bain enplomh. Ce nombre étant inférieur à 0,866 indique encore la présence des superoxydes accompagnant PbO^. » Ainsi avec une anode en platine platiné les pliénomènes de suroxydation sont très fortement accusés pour de petites concentrations de plomb et peu prononcés pour les grandes concentrations. Avec une anode en plaline dépoli, au contraire, les phé- nomènes de suroxydation restent constants quelle que soit la concentration. Aussi bien, les dépôts se comportent dilTéremment : avec le platine plalinéies dépôts restent très compacts, quelle que soit la quantité de plomb ; avec le platine dépoli on ne peut guère déposer plus de is de plomb à l'état de peroxyde. » Cette dernière quantité de plomli est d'ailleurs généralement suffisante en ana- lyse ; aussi nous recommandons l'emploi du platine dépoli pour l'analyse, plutôt que l'emploi du platine platiné qui ex.ige l'usage d'uue courbe pour le choix du facteur analytique. On ne peut pas se servir de plaline poli sur lequel le peroxyde de plomb ne tient pas. » Les Tableaux suivants résument les expériences qui nous ont donné le facteur o,853 avec le platine dépoli. Notre électrode en toile de platine sert ici d'anode. » Les conditions d'expérience du Tableau I sont identiquement les mêmes que celles indiquées [Comptes rendus, t. CXXXVl, 1908, p. 229) : le plomb est à l'état de nitrate dissous dans un excès d'acide nitrique. » Les expériences du Tableau II ont eu pour objet de mesurer le facteur analytique lorsque le plomb se trouve à l'état de sulfate. A cet elTet, le sulfate de plomb est dis- sous dans du nitrate d'ammoniaque et l'acide nitrique, ou, plus exactement, dans le mélange suivant : 4o'^^"'' d'ammoniaque (^=0,924) et 67""' d'acide nitrique {c?=ri,33). Comme pour le Tableau 1, le bain contient 108 de cuivre à l'état de nitrate. i44 ACADEMIE DES SCIENCES. 1. Soliilio/i de sulfate de plomb. Pb PIj omb pesé. 'ncleur p^^.. Plomb pesé. Facteur p^^^. 1 , ooo4 o,8555 o,o6g8 0,84-7 0,.5()0I o,8533 o.oooo 0,8532 0.2006 ■ 0,8543 o,o3oi 0 ,855i 0, 1006 0,8533 o,oio3 o,8483 » La moyenne de ces résultats est o,853. rioml) pesé. II. Solution de mira te de plomb. Facteur ^j— ■ O, 1002 0,8079 j 0,2009 0,8549 ' ,, n-o ''•^^ n- ' Moyenne : o,So3 o,5ooi 0,8007 l 0,9996 o,S4S5 ! CHIMIE PHYSIQUE. — Nature chimique des solutions colloïdales. Note (le M. Jacques Duci.aix, présentée par M. Duclaux. « Les stibslaiices colloïdales sont généralement considérées comme dé- finies au point de vtie chimique, et c'est surtotit par des hypothèses d'ordre physique que l'on a clierché à expliquer leurs proprii tés. On sait cependant que la plupart d'entre elles ne présentent pas une composition simple, et que celle-ci même est souvent différente d'un échantillon à l'autre. Un grand nombre, telles que les albumines, la gélatine, ne sont pas suscep- tibles d'une définition chimique précise. » Il n'en est pas de même des coUoïtles que l'on peut préparer par voie de double décomposition en partant de substances pures, comme les hy- drates métalliques, les stdfures, et les cyanures complexes analogues aux ferrocyanures. Les phénomènes se simplifient alors et permettent de ré- partir les différents colloïdes entre deux classes. J'éUidierai ici la première, qui renferme ce que j'appellerai les colloïdes simples : par exemple, le fer- rocyanure de cuivre et l'oxyde ferrique. M ].,orsque l'on mélange des solutions étendues de ferrocyanure de po- tassium et d'un sel cnivrique, chlorure ou azotate, il se forme un ferro- SÉANCE DU l8 JANVIER 1904. l45 cyanure complexe qui, suivant les proportions des réactifs, reste en sus- pension ou se coagule. Dans les deux cas, il contient du potassium. Sa composition est, pour chaque mélange, définie, car elle ne cliange que très peu si on l'abandonne à lui-même. Elle change, au contraire, immé- diatement, si l'on ajoute soit du sel cuivrique, soit du ferrocvanure : ce fait d'un côté, de l'autre l'impossibilité depuis longtemps reconnue d'en- lever le potassium par des lavages, élimine l'hypothèse d'un simple entraî- nement mécanique suivi d'une diffusion lente, et s'accorde très mal avec celle qui fait des colloïdes de simples suspensions de particules solides encore beaucoup plus grandes que les molécules. A mesure que la propor- tion de sel de cuivre croît, la quantité de potassium ainsi retenue diminue sans jamais devenir nulle. » Le radical électropositif du sel de potassium n'entre pas en réaction et reste dans les eaux mères. Par suite, la composition du précipité peut être représentée par la formule (FeCy''')Cu'"R" où rti -\ — = 2. Pour le chlorure de cuivre, par exemple, n décroît d'une façon contiime, de i, 3 à o, quand on fuit varier la quantité de cuivre de o à une valeur très grande. )) Dans le cas des colloïdes doubles, au contraire, les quatre radicaux en présence entrent dans la composition du précipité : c'est le cas des sulfures de cuivre ou de cadmium. » Une valeur remarquable du nombre n est donnée par un mélange tel qu'aucun des deux réactifs ne soit en excès. Cette valeur dépend de la dilution; dans le cas cité, elle est en moyenne de o,4- On constate alors que les proportions mises correspondent au point exact de coagulation, c'est-à-dire que tous les mélanges contenant plus de ferrocyanure restent limpides; tous ceux où il y a plus de cuivre précipitent. » De plus, si au mélange ainsi constitué on ajoute soit du ferrocyanure, soit du sel cuivrique, l'un et l'autre sont presque complètement absorbés. Aux environs du point de coagulation, la variation du nombre n est extrê- mement rapide, c'est-à-dire qu'un très faible changement dans la compo- sition du liquide ambiant en produit un beaucoup plus grand dans la composition du colloïde, qui est en équilibre avec lui. Ce changement, qui peut lui faire dépasser le point de coagulation, peut d'ailleurs être atnené par l'addition d'un autre sel d'un métal polyvalent, même en quantité très petite. On comprend donc l'influence ([ue peut avoir sur la coagulation une trace du pareil sel, si le colloïtie se trouve au voisinage de ce point critique. l46 ACADÉMIE DES SCIENCES. » En tout cas, même si la précipitation ne se produit pas, il y a altération de la nature chimique du colloïde. Celui-ci n'est donc défini que lorsque le liquide qui l'entoure est lui-même défini; toute modification de l'un entraîne une modification correspondante de l'autre. En particulier, le colloïde précipité par un moyen quelconque présente une difference^rtje décomposition avec le même colloïde dissous. On ne saurait donc attribuer la coagulation à une cause exclusivement physique. » Il y a cependant des relations étroites entre la composition d'un colloïde simple et ses propriétés électriques. Le sens de sa marche dans le champ est celui du radical qui y est seul de son signe : (FeCy°) pour le ferrocyanure de cuivre, (Fe) pour l'oxyde de fer précipité de Fe-Cl" par AzH'' et qui est, en réalité, un oxychlorure auquel peut s'appliquer tout ce qui a été dit précédemment, en tenant compte de la différence de signe. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Melhode de séparation de l'alumine et du fer par l'emploi de Vacide formique. Note de M. A. LECLànE, présentée par M. A. Carnot. « La méthode de séparation de l'alumine et du fer par ébuUition, en présence d'un excès d'hyposulfite de soude, indiquée par Chaucel, a été depuis longtemps critiquée. Il est, en effet, difficile d'en obtenir des résul- tats exacts. Dans les conditions nécessaires à la réduction du fer et à son maintien en dissolution, la précipitation de l'alumine à l'état de sulfite basique est souvent très incomplète. Beaucoup de chimistes ont, en consé- quence, recours à des méthodes d'une exécution plus compliquée. » J'ai constaté qu'on peut obtenir des résultats exacts en déterminant la précipitation de l'alumine à l'état de formiate basique. On opère, par exemple, sur une solution assez étendue contenant un léger excès d'acide sulfurique. Tout d'abord, on réduit le fer à l'étal de sel de protoxyde. A cet effet, il est préférable d'employer l'hyposulfite d'ammoniaque, qui ne laisse pas de résidu dans les précipités, comme le fait l'hyposulfite de soude. » Si l'on cherchait ensuite à séparer l'alumine par ébuUition, après addition d'un excès d'hyposulfite d'ammoniaque, celui-ci se décomposerait très rapidement sans précipiter complètement l'alumine. Mais il n'en est pas de même si l'on remplace l'acide sulfurique libre par l'acide formique, ce qui s'effectue simplement en ajoutant au liquide un grand excès de for- SÉANCE DU l8 JANVIER igo/j. I^-] miate d'ammoniaque. L'acide formique libre en solution étendue ne dé- place que 1res faiblement l'acide liyposulfureux, comme on peut le prévoir par la comparaison des poids moléculaires (' ). M Si donc, après addition de formiale d'ammoniaque, on porte à l'ébul- lition avec un excès d'hyposulfite d'ammoniaque, celui-ci maintient le fer à l'état de protoxyde, tandis que l'alumine se précipite progressivement, non pas à l'état de sulfite, mais à l'étal de formiate basique mélangé d'un peu de soufre. » En desséchant le précipité, il faut l'imbiber d'acide nitrique, pour chasser l'acide formique et éviter ainsi la présence d'un résidu de carbone dans l'alumine calcinée. » Le ier peut être, d'autre part, précipité par addition de sulfhydrate dans le liquide fdlré. Le sulfure se rassemble bien à chaud et s'oxyde peu pendant la filtration après refroidissement. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Dosage des clilorales, hromates et iodates. Note de M. Lëo\ Déboi'rdeaux, présentée par M. H. Moissan. « Le dosage des acides chlorique, bromique et iodique se fait actuelle- ment en déterminant la proportion des corps halogènes que ces composés renferment après avoir transformé par calcination leurs sels alcalins ou argentiqnes en chlorure, bromure et iodure. » Ce dosage peut être effectué par une méthode volumétrique d'une très grande précision, analogue à celle utilisée pour le dosage des nitrates (^Comptes rendus, 2() juin igoi), et fondée sur les faits suivants : 1) 1° L'acide oxalique n'est pas détruit à l'ébullition par une solution renfernian. moins de 20'^°'' d acide sultiiriqiie concentré pour roo. » 2° L'acide oxalique d'une liqueur renfermant 12'^°'' d'acide sulfurique concentré pour loo"'"' est détruit : » Par l'acide chlorique avec formation d'acide liypochloreuv suivant l'équation CIO^II -+- 2C-O' H-. 2 11^0 = 4C0- + 611=0 + Cl OH ; » Par les acides ljroini((ue et iodique avec mise en liberté de bi'ome ou d'iode sui- vant les équations 2BrOni-H5C=0*H-.2H-0 — IoC02^-IGIPO + Br^ 2l0'H -i-5C=0*H^2H20 = ioC0'+i6H=0 + P. (') Noie du 6 juillet igo3. l48 ACADÉMIE DKS SCIENCES. » Mais, en l'absence il'nn intermédiaire d'oxydalion, ces réactions ne sont pas quantitatives. » 3° L'acide oxalique d'une solution renfermant à la Ans, pour loo""', 5*^ de sulfate de manganèse cl la*^'"" d'acide sulfurique concentré est détruit d'une manière régulière par les acides chlorique et bromique avec formation d acide chlorliydiique ou broni- liydrique suivant les étpiations Cl OMi + 3 cuJ■'H^2 ipo =; (3 ay-h 9 ii'o + 11 ci Br O^' H + 3 C-^ O'' IP . 2 IP O =: 6 CO^ + 9 H^ O + Il Br » Ij'acide iodique réagit comme auparavant avec mise en liberté d'iode, mais on obtient un rendement théorique suivant l'érpialion 2 I O'^ H + 5 C^O'-H^ 2 11-0 = 10 C0-+ 16 11-0 + r- )■ 4° Comme dans le dopage des nitrates [lar l'acide oxalique eu présence de man- ganèse, trois facteurs interviennent dans ces dosages : l'élévation lente de la tempéra- ture, la proportion d'acide sulfurique et celle de sulfate de manganèse. » Ainsi on devra donc opérer comme il a élé indiqué |)oiir le dosage de l'azole nilrique par l'acide oxalique, en ])résence de manganèse, en tenant compte des pi écaulions prescrites. » De plus, pour éviler l'action du permanganate de potasse sur les halo- gènes, il faut opérer le dosage de l'acide oxalique en présence de leurs précijiités argenliques obtenus par addition d'azotate d'argent en excès. » Le dosage de l'iodate d'argent est erroné, vu qu'il se forme de l'io- dure d'argent au moins partiellement, sans ipie l'iode soit mis en liberté. Mais cette dernière réaction n'est pas théorique. Aussi doit-on préalable- ment éliminer l'argent avant de faire le dosage. » CHIMIE ORGANIQUE. — Préparation des a/coo/s primaires au moyen des amidts corrtspondanles. Note de RIM. L. Bouveault et G. Blaxc, pré- sentée par M. Haller. « La facilité avec laquelle les acides, à l'état d'élhers, sont réduits en alcools dans les conditions que nous avons indiquées (' ) nous a amenés à nous demander s'il n'eu serait pas de môme si ces acides étaient à l'état d'amides. » La réduction ^\&i, amides a été étudiée par M. Gtierbct qui opérait au (') Comptes rendus, t. CXXW II, p. Go. SÉANCE DU 18 JANVIER igo.^. 149 moyen du sodium dans l'alcool amylique. M.Guerbet ne mentionne que la formation d'aminés ('). » Il est possible que, dans ces conditions, il ne se forme point d'alcools, ou que leur présence passe inaperçue. Nous avons, au contraire, au moyen de l'alcool élhylique, du sodium, et des amides caproïque, pélargonique et phénylacétique, obtenu très facilement les alcools correspondants. » L'amide est dissoute dans l'alcool absolu (trois fois son poids environ), et la solu- tion est versée, au moyen d'un entonnoir à robinet, sur le sodium (6="') placé dans un ballon muni d'un réfrigérant à reflux puissant. 11 se déclare une vive réaction avec dégagement d'ammoniaque. On la complète en chauffant quelque temps au bain de sel jusqu'à disparition du sodium ; le produit est alors additionné d'eau, puis on fait passer un courant de vapeur qui entraîne l'alcool élhylique; ensuite passent l'alcool cherché et Famine correspondante. On les sépare très facilement en agitant la solution élhérée avec de l'acide chlorhydrique étendu. » La réaction s'exprime ainsi R. CO .\zH- +- 4 Na 4- 4C-H»0H = R. CIPOH + 4 NaOC» H^ + AzH'. » Le rendement est bien inférieur à celui que fournit la réduction des èlhers; au lieu d'un rendement de 60 à 80 pour 100, on n'arrive qu'à un rendement de 2j à 3o |jour 100; il est probable que la réaction R.C0AzH= + 4H = R.CH-AzH-+Il-0, fournissant 1™°' d'eau, est une cause de l'abaissement du rendement par suite de la saponification de l'amide. On retrouve, en effet, une quantité considérable de sel de sodium après l'entraînement à la vapeur. » Ce procédé ne saurait donc remplacer la réduction des éthers, d'autant plus que ceux-ci sont, en général, plus aisés à obtenir que les amides. )) Nous avons obtenu ainsi : » L'alcool he.vylUjne normal CH'(CH=)''CH-OH (ébuUition i i56"); la phényluréthane est fort soluble dans l'alcool, l'éther, l'éther de pétrole; elle fond à 42". » \J alcool nonylique normal CH^ (CFF )' CH-OH bouillant à 2i5°. » La phénvlurélhane est très soluble dans les dissolvants organiques habituels, sauf l'éther de pétrole froid. Elle fond à 59°. (') lliillctin Soc. chiin., 3= série, t. XXI, p. -'>-i et 778. C. R., 190',, I- Semestre. (T. CXXXVIII, N= 3.) 20 lOO ACADEMIE DES SCIENCES. » L'alcoolphénylélhyhfjue G''ti'Cli'-CU'-0}i bouta 2i2"-2i5", sa phé- nylurétliane fond à 80". » Ces exemples montreiiL que la réaction est générale (' j. » CHIMIE ORGANIQi'E. — Synlhèse de sucres à partir du Inoxy méthylène et du sulfite de soude. Note de MM. A. Seyewetz et Gibello, présentée par M. A. H a lier. « Les travaux de Butlerow (-), Tollens (^), Lœw (') et Fischer C*) ont montré la possibilité de transformer par l'action des bases la formaldéhydc en composés appartenant à la classe des sucres. )) Lœw a le premier fixé les conditions précises dans lesquelles doit être effectuée la condensation pour obtenir les composés sucrés qu'il avait pri- mitivement désignés sous les noms de formose, de pseudo-formose et de méthose. Fischer a reconnu, par la transformation en osazones des sucres obtenus par Lœw, que le composé désigné sous le nom de formose était un mélange de |)lusieurs composés sucrés. Il a pu isoler, à partir de ce mélange, deux osazones bieu définies dont l'une dérive de Ta-acrose et l'autre du sucre auquel il a donné le nom de formose que Lœw avait attribué au mélange. » Jusqu'ici on s'était borné seulement à l'étude de la transformation en sucre de la formaldéhyde. Son polymère, le trioxyméthylène, n'avait pas été expérimenté dans cette voie, probablement à cause de son insolubilité dans l'eau et aussi de sa facile altérabilité sous l'influence des solutions alcalines qui constitu;\ient ses seuls tiissolvants. » L'un de nous ayant montré récemment (°) la grande solubilité du trioxyméthylène dans les solutions de sulfite de soude, nous arons recherché la possibilité de transformer ce composé ainsi dissous en dérivés (') Ce travail élail en cours d'exécution quaLitl est parue une Note de M. R. Scheuble Sur la réduction des amides des acides bibasiqucs en glycols {Monals.. août iyo3). Nous nous sommes donc bornés à l'étude des amides des acides monobasiques. (-) Comptes rendus, t. LUI, p. i45; Liebigs Annalen, t. GXX, p. agS. (^) Berichic d. d. cheni. Gesellscli., t. XV, p. 1629 et t. XV'I, p. 919. (') Journ. fiir prakt. Cheniic. t. XXXIII, p. 82 1 et t. XXXIV, ]). 5i. Bcrichte, t. XXI, p. 270 et Bcrichte, t. XXII, p. 470 et .478. (") Berichic, l. XXI, p. 988; Bcrichte, t. XXII, p. 359. (') Li'MiÈiiE et A. Seyewetz, Bulletin de ta Société chimique, Paris, 1908, p. 1212. SÉANCE DU r8 JANVIER igo/j. l5l sucrés. Nous avons reconnu que ces solulions, qui ne subissent aucune transformation appréciable à la température ordinaire, donnent p;ir contre facilement naissance à des composés sucrés lorsqu'on les chauffe au hain- maric et plus rapidement à l'ébuUition. » Le sulfite alcalin, en raison de ses propriétés réductrices, favorise la condensation et paraît réduire à son minimum l'oxydation qui accompagne toujours cette condensation dans l'action des bases même faibles sur la form aldéhyde. » Suivant les proportions relatives de sulfite alcalin et de trioxyméthylène, on obtient soit un composé sucré incolore, soit coloré en jaune ou même en brun avec une forte odeur de caramel. » Nous avons fait varier méthodiquement dans cette réaction les proportions rela- tives de sulfite acalin et de trioxymétliylène, ainsi que le degré de dilution du mélange et avons comparé les rendements en composé sucré brut obtenu. Pour apprécier le rendement nous transformions le produit brut en osazones correspondantes parla mé- thode de Fischer. C'est en chaulfant à rébullition une solution de sulfite anhydre au Jj- renfermant un poids de trioxyméthylène 20 fois plus petit que celui du sulfite, que nous avons obtenu le meilleur rendement en osazone brute. » Après 10 minutes, toute la formaldéhyde a disparu, le mélange a une couleur jau- nâtre et possède une forte odeur de caramel. On le transforme ensuite en osazone par chauffage avec l'acétate de phénylhydrazine. » Le rendement en osazone brute diminue à mesure que l'on augmente la quantité de trioxyméthylène pour un même poids de sulfite alcalin. » En employant poids égaux des réactifs dissous dans cinq fols leur poids d'eau, le rendement est réduit des 5, mais le liquide final est incolore et ne brunit pas, même si l'on prolonge beaucoup l'ébuUition. La transformation totale de l'aldéhyde dure alors 2 heures 45 minutes environ. » Étude des osazones brutes. — Les osazones qui prennent naissance dans les opérations renfermant des quantités variables de réactifs ne paraissent pas identiques. Les unes sont huileuses, les autres solides et ces dernières n'ont pas toutes le même aspect : les composés sucrés qui en dérivent ne semblent donc pas être les mêmes. » Nous avons cherché à isoler les différentes osazones que l'on peut obtenir ainsi sans tenir compte des modifications que peut apporter la variation des proportions de réactifs. » Dans ce but loos d'osazone brute provenant d'opérations faites avec des propor- tions variables de trioxyméthylène et de sulfite de sonde ont été divisés en deux por- tions égales. L'une d'elles a été traitée dans le but d'en isoler l'a-acrosazone, que Fischer avait caractérisée dans le formose brut de Lœw. En suivant la méthode de Fischer basée sur l'insolubilité de l'a-acrosazone dans l'alcool à 80 pour 100, nous 102 ACADEMIE DES SCIENCES. n'avons pas |)u isoler celle osazone, mais une petite quantité d'un produit jaune clair qui après plusieurs cristallisations dans l'alcool houillanl fond à i^S" cl que nous avons pu identifier par ses propriétés avec la formosazone. » La seconde partie de l'osazone brute a été mélangée avec le résidu de l'évapora- lion à sec de l'alcool à 80 pour 100 provenant du traitement précédent. » Ce mélange est d'abord lavé à l'eau froide, puis séché sur brique en plâtre el épuisé par le benzène bouillant. » Les solutions benzéniques abandotinent ])ar refroidissement une poudre cristalline jaune qui après purification dans le benzène se présente en cristaux lamellaires jaunâtres très brillants fondant à i3i". Ce point de fusion et la composition répondent à ceux de la glycérazone. » Celte composition ainsi que les propriétés de la substance paraissent confirmer l'hypothèse de la formation de glycerose. » Le résidu des osazones brutes insoluble dans le benzène bouillant peut être purifié par cristallisations répétées dans l'alcool à 5o pour 100. On obtient ainsi de belles lamelles cristallines brillantes jaunâtres qui se décomposent sans fondre et dont nous n'avons pas jusqu'ici déterminé la nature. » Il résulte donc de notre étude que le trioxyméthylène se transforme rapidement quand on porte à l'ébuUition sa solution dans le sulfite de soude, en un mélange de composés de la classe des sucres où l'on peut caractériser la présence du Jormose et du glycerose. » CHIMIE ORGANIQUE. — Nouveau procédé de synthèse d'alcools lerliaires au moyen des combinaisons organomagnésiennes . Noie de M. V. Grigxard, présentée par M. H. Moissan. « La récente synthèse de combinaisons halogénées symétriques de la benzophénone, par M. Bodroux ('), m'oblige de faire connaître dès main- tenant les premiers résultats d'une recherche que j'ai entreprise dans une voie peu différente de celle suivie par ce savant. » Je m'étais proposé, en partant des composés de la forme RC<^QMgX, (') Bii//. Soc. cltiin.. 1904. p. 26. SÉANCE DU i8 JANVIER igo/i. 1 53 obtenus comme je l'ai indiqué antérieurement, de réaliser sur le second atome d'oxygène une réacliou identique à la première, de façon à obtenir le complexe R\ yOMgX R'/*"\OMgX' dont l'hydrolyse aurait fourni la célone R.CO.R'. » Dans ce but, j'ai d'abord préparé RCO'MgX à la manière haljiluelle, en opérant dans la glace; la saturation terminée, j'ai chaufle un instant au bain-marie pour chas- ser le gaz carbonique resté en solution; j'ai ensuite refroidi, puis introduit dans le ballon une nouvelle molécule d'organomagnésien R'MgX, préparée à part. Cette introduction peut être faite peu à peu ou d'un seul coup sans que le résultat final en soit sensiblement modifié. On constate que le magma plus ou moins cristallin constitué par RCO-MgX se redissout; une réaction assez peu vive se déclare, en même temps qu'apparaissent peu à peu de nouveaux cristaux. On complète par un chaufTage d'en- viron 48 heures. » On décompose ensuite sur la glace, on acidifie la liqueur avec de l'acide sulfu- rique dilué et l'on agite la solution éthérée avec du carbonate de sodium pour éliminer l'acide RCO-H qui a échappé à la réaction. On distille enfin l'éther et l'on rectifie le résidu. » Dans tous les cas étudiés jusqu'ici, je n'ai pas trouvé en quantité ap- préciable la célone attendue, mais toujours et avec de bons rendements, l'alcool tertiaire R.C]( OH):R'- qui doit être engendré de la manière sui- vante : \OMgX^ ^ R' \OMgX' R \ /OMgX _ R \ /R' /MgX R'/^\OMgX ^ ^ ^8^ - R'/^\OMgX + ^\MoX- » On voit donc qu'on arrive au même résultat qu'en partant d'un élher de l'acide RCO-II, dont on évite ainsi l'isolement et réthérification. » Lorsqu'on effectue l'opération précétiente à froid, la réaction reste la même, mais elle est incomplète et l'on retrouve abondamment de l'acide RCO=rilibre. » Comme alcools nouveaux préparés par celte méthode, je puis indiquer dès maintenant : » 1*' Le diélhyiisoamylcarbinol, liquide mobile, d'odeur fraîche, agréable, qui bout à SS^-Sô» sous iS""""; d„ = 0,802, d]^,^ = 0,84 {, /i^, = 1,44092. » Par chauffage avec l'anhydride acétique, il donne en petite quantité l51 ACADÉMIE DES SCIENCES. un acétate bouillant à ^3°-^!^° sous i4'"'°, et surtout un hydrocarbure que je n'ai pas encore étudié. » 2" L'isobulyldiisoamj'lcarbinol liquide, peu mobile, d'odeur faible, bouillant à 1 26-129° sous i5"™; d^ = o, 8498, r/J,, , = o, 841G, n„= i , 44864. )) 3** Le phényldiéthylcarbinol, liquide assez mobile, d'odeur âpre, peu forte, cjui n'a pas cristallisé à — 17° et, qui bout à ioi"-io2° sous 11""": r/„ = 1,0029, f/;, = 0,99,36, /?„= I, .52672. )) En même temps que ce dernier alcool, j'ai obtenu assez abondamment l'élhykli- phénylcarbinol, fusible à 92" comme celui de M. Masson (') et dislillable à i^o^-ija", sous i4'"'". I^a présence de cet alcool peut être due à ce que, dans l'action de CO- sur G^H'MgBr, il s'est fait une certaine quantité de benzopliénone, comme dans les expé- riences de M. Bodroiix, mais il est possible également qu'une partie du C^IPMgBr ne se soit pas combinée à CO^ dans la première partie de l'opération et ait réagi ensuite simultanément avec le C-IPMgBr introduit. C'est un point qui reste à élucider. )) Je me propose de rechercher s'il n'est pas possible de limiter la réac- tion précédente à la formation des cétones, et je désire en outre me réserver d'étudier parallèlement l'action de l'anhydride sulfureux sur les combinaisons organomngnésiennes. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Injliience des rayons du radium sur le déve- loppement et la croissance des champignons inférieurs. Note de AI. «1. Dauphix, présentée par M. Gaston Bonnier. « Deux Notes présentées à l'Académie par M. Georges Bolin {Comptes ren- dus, 27 avril et 4 rnai igoS) m'ont suggéré l'idée de rechercher si les rayons de Becquerel auraient une influence sur le développement et la croissance des champignons inférieurs, en particulier des Mucorinées. M. Ciiiie, en mettant obligeamment à ma disposition un tube de radium, m'a permis de faire dans ce sens des recherches dont je donne ici les premiers résul- tats. Je l'en remercie vivement. » Des expériences préliminaires m'ont nettement montré que des cul- tures de Mortierella, de Mucor, de Piptocephalis, de Thamnidium sont influen- cées par les rayons du radium; quelles que soient les conditions dans lesquelles on opère, cette action peut se manifester de diverses façons suivant la durée d'exposition de la culture aux rayons de Becquerel : il peut (') Comptes rendus, t. CXXXV, 1902, p. .533. SÉANCE DU l8 JANVIER 1904. l55 y avoir arrêt de développement quand le radium agit sur des spores qui viennent d'être ensemencées; il peut y avoir arrêt de croissance du mycé- lium déjà formé, et celte influence est d'autant plus nette, toutes choses égales d'ailleurs, que les spores ou les tissus exposés se trouvent plus près du tube radioactif. )) Dès lors, il m'a semblé intéressant d'étudier de plus près ces diverses actions el, sur les conseils de M. Matruchot, maître de Conférences de botanique à l'École Normale supérieure, j'ai repris ces expériences d'une façon plus rationnelle et les ai fait porter sur une espèce de Morlierella. » J'ai ensemencé avec des clilamydospores de Morlierella du bouillon gélose, de telle sorte que les spores fussent réparties uniformément dans toute la masse du milieu nutritif. Le bouillon ainsi ensemencé a été cha(|ue fois versé dans deu\ boîtes de Pétri; au milieu de l'une d'elles j'ai placé le tube de radium; au milieu de l'autre j'ai placé un tube de verre identique, pour avoir une culture témoin dans les mêmes con- ditions que la première; s'il devait y avoir plus tard des phénomènes à observer, j'étais assuré ainsi que le radium en serait la cause déterminante. » Dans la culture témoin, le Morlierella s'est développé normalement et, au bout de 5 à 6 jours, a donné en même temps qu'un mycélium touffu des chlamydospores nombreuses. Le radium a été exposé dans l'autre culture pendant 4 jours; dès le deuxième jour, le mycélium commence à apparaître à la surface du milieu nutritif et continue à se développer lentement les jours suivants; mais, dès le début, on distingue nettement tout autour du tube de radium une zone aride où rien n'apparaît; celte zone s'étend jusqu'à une ligne bien marquée affectant la forme générale d'une ellipse dont le grand axe est dirigé suivant la longueur du tube; aux deux extrémités du tube la même zone aride est plus réduite et l'ellipse s'inllécliit vers l'intérieur. La forme particulière de cette zone aride lient évidemment à ce que le radium constitue lui- même un écran d'absorption pour ses propres radiations et que les spores situées dans cette région ont subi l'influence d'une moindre quantité de rayons actifs ('). » Le petit axe de cette zone aride présente une longueur d'environ 2'"'" ; autour de celle zone on peut en remarquer une deuxième, un peu moins nette, ou les filaments sont à peine développés, el enfin au delà les filaments aériens commencent à se montrer et le développement se poursuit normalement, quoi([u'il se montre très réduit com- parativement à la culture témoin. » J'ai examiné au microscope des préparations faites avec des échantillons pris successivement à i'"' du tube, sur le bord de la zone aride, à i'™,5, à a'"' el à 3''" sur le bord extérieur de la culture. Elles ont montré, outre l'absence complète de spo- ranges et de spores lisses, la présence de chlamydospores échinées dont le nombre m'a paru aller en décroissant de la zone aride à la périphérie de la culture. (') J'ai photographié les deux cultures, et les épreuves obtenues montrent bien la différence de croissance que j'indique et la présence de cette zone aride. l56 ACADÉMIE DES SCIENCES. >) J'ai recherché également si les spores de la zone aride, lesquelles n'avaient pas germé au bout de ce temps, étaient luées ou bien si elles étaient restées à l'état de vie latente. » J'ai donc prélevé asepliquement, vn des points de plus en plus éloignés du tube de radium dans la zone aride, des parcelles de milieu nutritif contenant des spores, et je les ai transportées dans des tubes de bouillon gélose. Ces nouveaux, semis ont mis 4 jours à germer, tandis cjue, dans les conditions ordinaires, la germination se produit au bout de r>4 heures; mais, peu à peu, le mvcélium s'est étendu et a couvert toute la surface du milieu nutritif. )i J'ai voulu voir aussi l'action du radium sur le mycélium déjà développé et, à cet effet, j'ai préparé des cultures de Morliei-ella en cellules de Van Tieghem; de la sorte, j'ai pu observer heure par heure le développement à'itne spore de Murlierella et la comparer à chaque instant à une culture semblable qui me servait de témoin. Au bout de 2 jours, les fdaments my- cçliens, peu ramifiés encore, s'étendent sur une longueur d'environ i™'". C'est à ce moment que je place le tube de radium dans l'une des cellules et que je le laisse agir pendant 2 jours et demi. Penlant ce temps, les fda- ments de la culture térnoin s'enchevêtrent, s'anastomosent, s'accroissent de façon à couvrir sur la lamelle une surface d'environ o'""',">. En revanche, les filaments soumis à l'action du radium cessent de s'accroître en surface; ils acquièrent un diamètre double ou triple de celui des filaments témoins; ils présentent, de place en place, des renflements caractéristiques à l'inté- rieur desquels le protoplasme se contracte; les filaments se cloisonnent même; en un mot, le Morlierella s'cnkvste sous l'action du radium. » Au bout de 2 jours et demi, le radium ayant été enlevé, le mycélium recommence à croître, des bourgeons nouveaux se produisent rapidement. » 11 ressort donc de ces expériences plusieurs fois répétées que : » 1° Les rayons du radium arrêtent la croissance du mycélium du Mor- tierella et empêchent la germination de la spore; cette action est du reste simplement paralysante ; w 2° Ils provoquent l'apparition de véritables kystes à l'intérieur des filaments; ces kvstes sont évidemment ici des organes de défense du végétal; » 3° Les spores et le mycélium soumis à l'action du radium ne sont pas lues; ils sont à l'état de vie latente et, replacés dans des conditions nor- males, peuvent germer ou continuer à se développer à nouveau. » SÉANCE DU l8 JANVIER 1904. 137 PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Recherches sur la transpiration des feuilles ^'Eucalyptus. Note de M. Ed. Griffox, présentée par M. Gaston Bonnier. « De nombreux essais, entrepris notamment dans les environs de Rome, en Algérie et aux États-Unis, ont montré d'une manière indéniable l'in- fluence bienfaisante de V Eucalyptus dans l'assainissement des territoires que désolent les fièvres paludéennes. » La plupart des auteurs qui se sont occupés de celte question admettent que les heureux résultats des plantations sont dus au pouvoir asséchant de V Eucalyptus. Quelques-uns cependant pensent que les émanations balsa- miques des feuilles de cet arbre ont des propriétés fébrifuges puissantes; mais on a reconnu aujourd'hui que VEucalyptus n'a pas la vertu d'éloigner les Anophèles, qui sont, comme on le sait, les agents de transmission du paludisme ('). » Je n'ai pas du tout l'intention d'aborder ici l'importante question de la prophylaxie de la malaria ; je veux faire observer seulement, en me tenant exclusivement sur le terrain de la Physiologie végétale, que la propriété attribuée avec raison à V Eucalyptus d'abaisser le plan des eaux souterraines et par suite d'assainir le sol a fait naître, cii et là, l'idée que les feuilles de cette précieuse essence ont un jjouvoir évaporatoire énorme par rapport à celui des feuilles des autres arbres. » Pourtant des plantations de Pin sylvestre et de Pin maritime ont donné de bons résultats comme agents d'assainissement en Italie et en France. Il en est de même des plantations de Casuarina à l'Ile Bourbon, à'Helianthus annuus en Hollande ec dans l'Amérique du Nord, àWcacia aux Ktats- UnisC). » Les considérations précédentes m'ont tout naturellement amené à comparer l'énergie transpiratoire des feuilles d'Eucalyptus à celle des feuilles d'un certain nombre d'arbres ou d'arbustes cultivés dans noire pays. » Des feuilles jeunes ou adultes prises sur des pieds d'Eticaly/ilus Gtobaliis ont été détachées, pesées et abandonnées à elles-mêmes ])endant un laps de temps variant, suivant l'étal du ciel et la température, entre i5 minutes et 1 heure. A la lin de l'ex- (') Laveran, Prophytaxie du paludisme : Paris, igoS. {Encyclopédie des Aide- Mémoire. ) G. R., 190/1, 1" Semestre. (T. CXXXVIII, N° 3.) 2.1 58 ACADEMIE DES SCIE>XES. périence, les feuilles, non fanées, avaient donc transpiré à peu près normalement et il était facile, par une seconde pesée, de connaître le poids de la vapeur d'eau émise. Ce procédé est, comme on le voit, identique'à celui qui a été employé par Boussingault en 1867 dans ses Éludes sur les fonctions physiques des feuilles et qui a été repris depuis par un grand nombre de physiologistes. » Or j'opérais en même temps sur des feuilles comparables de Bouleau, de Saule, de Laurier-rerise, de Frêne, d'Aune, de Tilleul, de Noyer, de Sophora, de Lilas, de Vigne. » En rapportant à Tunité de poids frais, il m'était possible de déterminer les valeurs respectives de l'énergie transpiratoire pourchacune des feuilles mises en expé- rience. Je citerai seulement quelques-uns des nombreux, résultats obtenus: Eucalyptus 0,076 Sophora 0,281 Lilas 0, 160 N'igne o, 126 Bouleau 0,1 85 Saule 0,208 Eucalyptus . 0,089 Aune 0,0^9 Tilleul o,o55 Frêne o,o85 Noyer 0,076 )) Comme on le voit, en aucun cas les feuilles coupées A'Eucalyplus n'ont eu une capacité transpiratoire supérieure à celle des autres végétaux considérés. Cette capa- cité est même souvent notoirement inférieure. » J'ai voulu contrôler les résultats donnés par cette méthode des feuilles coupées en opérant comme le fit sir John Lawes, lorsqu'il démontra, en 1 85 1 , que les arbres à feuilles caduques transpirent plus, toutes choses égales d'ailleurs, que les arbres à feuilles persistantes. J'ai utilisé pour cela déjeunes pieds bien comparables ayant envi- ron 5o'™ de hauteur et enracinés dans des pots qui furent placés dans des récipients imperméables; de cette façon, seule l'eau des feuilles et des jeunes liges pouvait s'échapper dans l'atmosphère. >) Voici encore quelques résultats I. Eucalyptus . . Bouleau ^ igné II. 6.', 4,9 m. 8,6 n ,2 Eucalyptus 11 Vigne 7,2 Saule 2'i ,6 Peuplier 10, 5 "'7 6,1 12,3 7.6 )> L'examen des Tableaux ci-dessus confirme la conclusion qui avait été tirée précé- demment. Les différences observées entre les énergies de transpiration sont en général moins accusées avec la seconde méthode qu'avec la première, mais il n'y a pas lieu d'en être surpris, une feuille coupée n'étant pas dans les mêmes conditions qu'une feuille tenant encore à la plante. » Il lésulte par conséquent de ces recherches que les feuilles de VEuca- lyptiis n'ont pas une capacité transpiratoire énorme par rapport à celle des feuilles des arbres et arbustes de nos pays. On ne trouve nullement ici des SÉANCE DU l8 JA.WIEH igo4. l5r) écarts semblables à ceux qu'avait ubleniis autrefois de Saussure en étu- diant la respiration des plantes marécageuses, à ceux cpii ont été trouvés ensuile par Mayer et par moi-même sur les échanges gazeux des plantes d'appartement. Tandis qu'un grand nombre de plantes d'appartement et de plantes marécageuses respirent par exemple dix fois moins énergique- ment que les autres, les feuilles de la |jliipart de nos arbres et arbustes transpirent à peu près autant, si ce n'est plus (Saule, etc.), que celles de Y Eucalyptus. » C'est donc vraisemblablement par son aptitude à produire très vite une masse importante de feuillage et non par une capacité Iranspiratoire particulièrement grande de ses feuilles considérées isolément, d'une part; par son adaptation à la lumière vive sans que la trans[)iration soit trop réduite, d'autre paît, que V Eacalypliis peut jouer un rôle si important dans l'assainissement des terres marécageuses ('). » BOTANIQUE APPLIQUÉE. — Ulilisalion des Champignons enlomophylcs pour la destruclion des larves d' Attises. Note de MM. C. Vaney et A.. Coxte, présentée par M. Alfred Giard. « Dans une Note précédente (- ) nous avons f;iit connaître une larve de Diptère {Degeeria funebris Mg.) qui détruit les Allises adultes. L'éclosion de cette Tachinaire ayant lieu lors de la ponte des Altises, nous avons exa- miné un grand nombre de larves nouvellement écloses, mais nous n'y avons point trouvé les premiers stades tiu parasite; Degeeria funebris doit donc être considérée comme un parasite des Altises adultes, tout au moins des générations printanières de cet am])élophage. » L'extension toujours croissante de l'Altise, qui cause depuis quelques années des ravages considérables jusque dans le Lyonnais, nous a conduits à rechercher d'autres auxiliaires plus actifs que Degeeria funebris. Nous nous sommes adressés à un Champignon entomophyte, le Botrylis bassiana de Bary, qui cause la muscardine du Ver à soie. M. A. Giard à qui nous sou- mîmes nos premiers résultats eut la bienveillance de nous signaler des essais de même ordre faits précédemment, sur ses conseils et avec des cryp- ( ' ) Eu. Griffon, Reclœrches sur la Iranspiraliun des feuilles vertes dont on éclaire soit la face supérieure, soit la face inférieure {Comptes rendus, i3 octobre 1900). (") Comptes rendus, r>'> mai igo3. l('o ACADÉMIE DES SCIE^■CES. logames envoyés par lui en Algérie, par ïrabut d'une part et F. Debray d'autre jiart. » Tiabiit a proposé d'utiliser contré l'Ahiitili;S^/ûrol/ic/iuni^^lol/(/li/eiiii>iSpp.gaz- ziiii, qui avait été trouvé sur des Attises adultes, en i8g6, par M. Soipleur et prove- nait, selon Trabut, d'ensemencements faits en 1S92 pour détruire les Rhizotroffiis. Dispersé notamment à Tlemcen, ce Champignon y avait provoqué plusieurs foyers d'une maladie grave des Aitises. Trabut préconisait l'ensemencement des abris d'hiver des Altises avec des cultures de SporoLrichuni ; selon lui c'était la forme adulte qu'il fallait atteindre puisqu'il n'avait jamais observé de larves infestées. » En iSg^'i, Debray expérimenta sur des larves d'Âllises l'action de huit Champi- gnons entomophyte^. 11 touchait ces larves avec une aiguille non piquante parlant des spores piises sur des cultures artificielles. 11 eut des résultats avec cinq espèces : il constata au bout de peu de jours la présence de tjiie/rjties larves momijîces; mais la plus grande partie des larves restèrent indemnes. » Dos recherches de ces deux savants il résulte que : i" l'Altise peut être détruite à l'état adulte par le Sjiorotrichum; 1" à l'état larvaire, elle résiste, en général, aux entomophytes. » Au cours de nos expériences, nous avons toujours recueilli le Botrytis bassiana sur des larves ou sur des chrysalides de Bombyx mori, mais nous n'avons jamais utilisé des cultures artificielles. On sait, en effet, d'a|jrcs les recherches de Giard sur Y Isariadensa, que, dans ces dernières conditions, la virulence du Champignon s'atténue et peut-être est-ce là une des causes des insuccès de Debray. » Nous saupoudrons avec des spores de Botrylis des feuilles de Vigne que nous donnons ensuite comme nourriture à des larves d' Altises de tous âges placées dans un cristallisoir. Des lots témoins sont élevés avec des feuilles saines. Cette opération une fuis faite, nous continuons à alimenter toutes les larves avec des feuilles saines. L'in- feslation est complète et se produit avec une rapidité remarquable : au bout de 6 jours environ, presque toutes les larves sont mortes et ne tardent pas à se couvrir d'une poussière blanche de spores. Nous avons répété ces expériences sur des lots très importants de larves; le résultat a toujours été le même. » En étudiant sur des coupes les larves à dilTérentes périodes d'infestation, nous avons constaté que les filaments de Champignon commençaient à se développer dans le tube digestif, qu'ils en perforaient les parois et finalement envahissaient tous les organes de la larve. La maladie paraît donc bien se propager par la voie du tube digestif comme la muscardine chez le Ver à soie. Peut-être, dans quelques cas, cette propagation a-t-elle lieu par simple contact? Les quelques résultats positifs de Debraj' rendent cette hypothèse vraisemblable. Dans les cas cités par cet auteur, il est permis d'ailleurs de supposer que les quelques larves parasitées étaient des larves ayant , ingéré accidentellement les spores déposées par l'auteur. SÉANCE DU 18 JANVIKR igo/j. l(Jl » En résumé, nos expériences, qtii ont porté sur un nombre très consi- dérable (le larves, nous conduisent aux conclusions nouvelles suivantes : » 1° Le BoUylis bassiana, recueilli sur des vers à soie et épandu sur des feuilles de vigne, amène en très peu de temps la mort des larves d'Altises qui se nourrissent de ces feuilles; » 2° L'infestation résulte de l'absorption des spores qui germent dans le tube digestif et envahissent graduellement tous les organes; » 3" La destruction des larves par ce procédé peut être considérée comme totale. » Quels seront les résultats pratiques de celte méthode? C'est ce que des épandages faits en grand par pulvérisation, par exemple, permettront seuls d'établir. L'em|jIoi du liotrytis bassiami en viticulture ne nous paraît pas d'ailleurs limité à la destruction de l'Altise seule. Nous avons obtenu également des résultats excellents j)our la destruction des larves de Pyrales. Néanmoins la larve d'Altise, vivant toujours à découvert à la face inférieure des feuilles, sera bien plus facile à atteindre. Les larves de Pyrale, comme celles de Cochylis, contre lesquelles Sauvageau et Perraud avaient proposé Visaria farinosa, sont, par suite même de leur mode de vie, bien plus difficiles à infester. » On objectera sans doute que notre méthode peut être dangereuse pour la sériciculture. L'objection a déjà été faite pour d'autres Entomo- phvtes. Cette question doit se poser en effet pour les régions à la fois vinicoles et séricicoles. Dans ces régions, des précautions suffisantes, telles que le choix judicieux des époques d'épandage, permettront sans doute de parer aux inconvénients possibles. « PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les Verrues des feuilles de la Vigne. Note de MM. P. Yiaca et P. Pacottet, présentée par M. \,. Guignard. « Les verrues de la vigne sont des proliférations de tissus, abondantes sur la face inférieure des feuilles, rares sur les rameaux. On ne les observe pas dans les vignobles ; elles sont spéciales aux cultures sous verre, auxforceries du nord de la France et de l'Europe. Nous avons étudié, dès i^q^, ces déformations de tissus, et nous avons pu établir, par des expériences directes, qu'elles étaient provoquées par un excès de lumière dans une atmosphère humide. » La face inférieure des feuilles verruqueuses e^t couverte de protubérances manie- l62 ACADÉMIE DES SCIEr,'CES. lonnées, rarement isolées, le plus souvenl connuenles en plages d'un vert plus mat que celui du limbe, dont elles ont une fois, et jusqu'à une fois et demie, l'épaisseur; les bords de la feuille et les dents sont toujours dépourvus de verrues. La face supé- rieure reste lisse; on perçoit cependant, op|)Oséc aux verrues, une irisation de la cuticule. Plus tard, quand les verrues comme le limbe se décolorent, à la fin de la végétation, les plages vernissées de la face supérieure prennent ])lus tôt une teinte 25lus jaune, qui passe ensuite à la couleur feuille morte de tout le parenchyme. Mais les verrues restent toujours turgescentes, même au moment de la chute des feuilles; elles sont alors plus foncées que le limbe. Les nervures ne subissent jamais aucune déformation, et, dans aucun cas, la feuille n'est altérée dans ses dimensions ou dans ses caractères ampélographiques. Il est très rare que l'abondance extrême des verrues sur tout le centre du limbe détermine une mortification de la feuille, et encore moins une soulTrance ou un affaiblissement de la \igne. » Ces caractères extérieurs des verrues se traduisent dans les tissus par une modi- fication anatomique très particulière. La feuille de vigne normale a un épiderme supérieur régulier, un tissu palissadique composé d'un seul rang de cellules allongées, un tissu lacuneux formé de 4 à 7 rangs de cellules vagiiement poljgonales, laissant entre elles de larges méats qui constituent une atmosphère réceptrice de l'eau de transpiration canalisée sur les stomates de l'épiderme inférieur. Les verrues sont dues au développement d'un nouveau tissu palissadique aux dépens de la troisième, de la quatrième ou de la cinquième couche des cellules spongieuses. Les éléments s'allon- gent suivant la normale au limbe; ils ont une hauteur et un diamètre transversal deux fois au moins égaux à ceux des vraies cellules palissadiques, y k 8 et 3 à 5 fois supérieures à leurs axes primitifs. Des deux côtés de ce faux tissu palissadique, vers les deux épidémies intacts, les autres cellules lacuneuses sont fortement compri- mées. Cette compression générale et exagérée dans tout le limbe réduit au minimum les méats intercellulaires et même les vides des chambres sous-stomatiques. )) La cause qui provoque la formalion des verrues a été déterminée par de nombreuses expériences qui sont relatées dans un Mémoire détaillé, et qui nous ont permis de faire dévelopjier artificiellement le faux tissu palissadique sur les feuilles en période de croissance; les verrues ne se forment plus sur les feuilles qui ont acquis leurs dimensions définitives. Il faut, en outre, une atmosphère humide, une température d'au moins 20" à 2b", et un sol riche en éléments fertilisants activant la végétation. Mais la lumière a une action prédominante, nettement établie par nos expé- riences. Ce n'est qu'aux périodes les plus lumineuses, et directement sous le verre des serres, que les verrues poussent abondamment; on ne les observe pas, dans les mêmes serres, pour les feuilles à la lumière diffuse ou à l'ombre. » Comment la lumière agit-elle sur les tissus de la feuille en provoquant cette production du faux tissu palissadique, cette compression générale de toutes les cellules du limbe, la diminution des vides intercelluiaircs SÉANCE DU 18 JANVIER I904. j63 lacnneux et l'atii^mentation de l'acidité du suc cellulaire? Nos observations et iios expériences nous paraissent concorder pour faire admettre que les feuilles rendues verruqueuses par une lumière intense se défendent, comme les plantes grasses,, par le développement du faux tissu palissadique, contre une chlorovaporisation et une transpiration exagérées qu'accentue l'action directe du soleil par radiations lumineuses et calorifiques. On atténue d'ailleurs cette action par l'ombrage des verres des serres à vignes. » MINÉRALOGIE. — Sur lin trackyle à noseane du Soudan français. Note de M. H. Arsandaux, présentée par M. Fouqué. « Jusqu'à présent, il n'a été signalé aucune roche éruptive dans la partie occidentale du Soudan français. » Le bassin inférieur de la Falémé, aux abords immédiats de ce fleuve, est essentiellement constitué par des grès et tles quartzites non fossilifères, mais vis-à-vis du puissant massif granitique du Khakhadian, ainsi que près du confluent de la Falémé et du Sénégal, on trouve des roches éruptives grenues, variées (granités, granulites, microgranulites, roches dioritiques et gabbroïques), en contact avec ces roches sédimentaires. » Au cours d'un voyage dans le Bamboiick, en 1902-1903, j'ai acquis la certitude qu'il existe dans cette région des roches franchement volcaniques ; en effet, j'ai trouvé dans les murs en pierre sèche de l'ancien poste fortifié de Sénoudébou (cercle de Bakel) des dalles du trachyte qui fait l'objet de cette Note. Bien que la nécessité de ne pas m'écarter d'un itinéraire déter- miné m'ait empêché de rechercher Ip gisement de cette roche, j'ai la con- viction que ce gisement ne saurait être très éloigné de Sénoudébou, à eu juger par le nombre des échantillons de trachyte que j'ai remiirqués, ainsi que leur parfait état de fraîcheur. » Ce IraclijLe est de couleur saumon, léger, sonore, raanifeslemenl fluidal. Dans sa pâle fine et légèrement rugueuse sont englobées de très nombreuses petites enclaves de nature variée; on y remarque, en outre, des lilliophyses allongées dans le sens de la fluidalité et remplies de minéraux, blanchâtres. A l'œil nu, indépendamment de quel([ues feUlspalhs légèrement chatoyants, se trouve un minéral bleu pâle, que ses caractères optiques et chimiques permettent d'identifier avec la noséane. » Cette roche renferme des phénocristaux et des raicrolites; les phénocristaux sont constitués par de l'anorlhose finement maclée, un mica brun du groupe de Vanomite, une augite à peine colorée et de la noséane en grands cristaux à formes géométriques nettes, dépourvue des inclusions que l'on observe dans ce minéral quand on le ren- ]G] ACADÉMIE DES SCIENCES. contre dans les plioiioliles ; parmi les microlites, on n'observe que l'anorlhose. Tous ces cristaux sont noyés dans une matière isotrope à traînées brunâtres, très con- tournées, caractéristiques de la structure lluidale de la roche. » Les litliopliyses ont la forme de boutonnières, leurs bords sont garnis par une croûte constituée de cristaux d'anorthose oflrant fréquemment une structure spliéroli- tique; dans la partie interne de ces cavités, on remarque en outre la présence d'une matière monoréfiingente de formation postérieure 5 celle des feldspallis, que sa réfrin- gence inférieure à celle de l'anortliose permet de considérer comme de la sodaiite, oijinion confirmée d'ailleurs parla quantité notable de chlore déterminée par l'analyse. Ces lithophyses, par la nature des feldspaths de remplissage et la structure de ceux-ci, ofl'rent une très grande analogie avec les pipernos de la Pianura (Champs Fhlégréens). » Les enclaves sont de deux sortes, les unes sont constituées par un trachvte à anor- ihose très peu augitique, dont la structure est tout à fait comparable à celle des tra- clijles du mont Olibano dans les Champs Phlégréens; les autres sont basaltiques (labrador, andésine, augite) et n'offrent pas d'intérêt particulier. » L'analyse en bloc, ellectuée sur une matière débarrassée aussi complètement que possible des enclaves étrangères, m'a donné les résultats suivants : .. SiO'-: 58,9; TiO^: 1,0; Al-0' : 18,8; ¥eHy : 2,2; FeO : 1,8; CaO : 2,7; MgO : 3.2; k^'O : 3,5; Aa'^O : 6,6; SO' : 0.22 (•); Cl : o,i5; perte, au feu : 2,7; total : 101,77. — Densité =: 2, 4.4- » Ces chiffres ne sont donnés qu'à titre d'indication sur la cpmposition chimique de la roche; comme l'élimination mécanique de la totalité des enclaves qu'elle renferme est impossible, il en résulte que la matière analysée ne correspondant pas exactement à la roche déterminée minéralogiquement, fournit des résultats entachés d'erreurs; en particulier, à cause de la présence des petits fragments basaltiques, les teneurs en chaux et en magnésie sont assurément trop fortes, alors que celles en silice et en alcalis sont trop faibles. Cependant ces résultats concordent suffisamment avec les détermi- nations minéralogiques qui font de la roche de Sénoudébou un tracliyte à noxéane rentrant parmi les trachj'tes phonolitiques. » Indépendamment de l'inlérêt rtiincralogiqiie inlrinsèqiie offert par notre roche, qui appartient à un type peu commun, l'étude que je viens d'en faire permet d'établir les faits géologiques suivants : » 1° Il existe dans la partie occidentale du Soudan français, près de .Sénoudébou, des roches volcaniques de types divers. » 2° Celles-ci comprennent deux types de Irachytes alcalins et une roche basaltique. » 3° Ces trachytes viennent prendre place dans cette ceinture de roches éruptives alcalines dont les recherches modernes montrent tous les jours ('.) Le chlore et l'anhydride sulfurique doivent vraisemblablement être déduits de la perte au feu; en admettant leur entière élimination par suite de In fusion avec CO'Ca, le total de l'analyse est lamené à lor,^. SÉANCE DU l8 JANVIER 1904. lô") l'abondance autour du continent africain ; elles s'intercalent géographique- ment entre les syénites néphéliniques de Hassi Aussert à l'ouest de l'Adrar el Tmar et celles de l'ile Kassa dans l'archipel de l.os, vis-à-vis Roiiakry. » PHYSIOLOGIE. — Augmentation du travail utile des attelages par V emploi des appareils élastiques de traction. Note de MM. Ferrus et Machart, présentée par M. Marey. « M. Marey a réussi à démontrer, dès 1874, que l'emploi des ressorts de traction procurait une économie de travail assez considérable. Il em[)loyait à cet effet un homme attelé à une voiture à bras et lui faisait transporter la même charge, à la même vitesse, sur le même parcours, en employant tantôt une bricole ordinaire, tantôt un appareil élastique de traction. Le travail utile produit étant ainsi constant, la variation du travail moteur indiquée par un dynamomètre enregistreur permettait de mesurer le bénéfice résultant de l'utilisation d'appareils élastiques. M. Marey a trouvé que l'on réalisait ainsi un gain de 20 à 25 pour 100. » Ces expériences ont été reprises en 1897, ^ Vincennes, pour les che- veaux, par les capitaines Machart et Ferrus de la 19* brigade d'artillerie; mais les procédés ont été différents. La méthode à laquelle M. Marey avait eu recours cessait d'être applicable, en raison de la difficulté de con- struire et d'employer un dynamomètre enregistreur capable de mesurer les efforts d'un attelage à deux traînant un caisson d'artillerie non suspendu, et en raison de la difficulté de faire produire aux chevaux un travail constant sur les parcours en terrain meuble qui avaient été imposés. » On désirait d'autre part mesurer, non point l'économie mécanique qui résulte de l'emploi des ressorts, mais Y économie totale, due à la réper- cussion de ces appareils sur l'organisme et notamment à la suppression des chocs douloureux pour les épaules des chevaux. La méthode, à laquelle on a eu recours et qui utilise le procédé dit de retournement, consiste à employer en même temps deux attelages A et B placés constamment dans les mêmes conditions, sauf en ce qui concerne le mode d'attelage et le poids traîné et à leur faire produire, pendant un temps t, le maximum de travail utile qu'ils peuvent fournir avec une ration déterminée. Au bout du temps t, on per- mute les attelages et on leur fait encore produire leur maximum de travail pendant une période égale à la première. La comparaison des quantités de travail utile fournies montre l'économie réalisée grâce aux appareils élas- C. R., 1904, I- Semestre. (T. CXAXVIII, N» 3 ) 22 l66 ACADÉMIE DES SCIENCES. tiques de traclion, sans que cette économie puisse être masquée par l'in- fluence des variations atmosphériques. » AjDpelons, en efl'et, E;',, R)j les quantités de travail utile fournies pendant la pre- mière période de temps t par les attelages A et B (l'attelage A étant muni de traits élastiques), RJ^ et E^ les quantités de travail relatives à la deuxième période. Si les conditions atmosphériques n'avaient pas Varié, l'augmentation de travail due aux ressorts serait G = e;;- r;;+ e;;- r^= e;;- r^-h e;;- r:;, mais, dans la réalité, le travail utile des attelages a augmenté ou diminué sous l'in- fluence des variations atmosphériques d'une fraction - de sa valeur, de telle sorte II qu'au lieu de la quantité G on a obtenu G'; = e:;-R'^+E);-R|;±-(Ej;-r:;) ou G'; = g± -(E^i-r;;). Il Or, si l'on a pris la précaution de choisir des attelages aussi semblables que possible, la quantité EJ^ — R'j diflere peu de Ej; — R|^, de telle sorte que l'on a approximativement G';^-2(E-;-r;;) = -^(e;;-R'^). L'erreur commise ne dépasse donc pas — de la quantité mesurée G, c'est-à-dire vrai- semblablement | ou Jj dans les circonstances les plus défavorables. » On s'assure que les attelages donnent bien le maximum de travail utile dont ils sont susceptibles en faisant varier leur charge jusqu'à ce que leur poids reste constant, résultat que l'on obtient après quelques tâtonnements. Quant au parcours, on ne peut le faire varier, car les variations correspondantes du travail automoteur masqueraient complètement le phénomène à observer. » On doit, du reste, choisir des chevaux aussi semblables que possible à tous les points de vue, poids, taille, âge, etc.; on leur donne la même ration et on leur fait faire en même temps les mêmes parcours de façon que leur travail automoteur soit le même. On les pèse tous les jours. )> Les expériences entreprises dans ces conditions ont été exécutées avec 2, 3, 6 et enfin 24 attelages. Elles ont duré au tolal 18 mois avec des résultais constamment concordants. La conclusion qui s'en dégage est que pour des attelages à deux de l'artillerie traînant du matériel ordinaire, l'emploi de ressorts de traction convenables permettrait d'augmenter de 20 à 25 pour 100 le poids des voitures, la longueur des parcours restant la même. ■» En dehors de cette conclusion les expérimentateurs ont pu dégager de leurs observations un certain nombre de résultats intéressants sur le tra* vail des chevaux et notamuient sur le travail automoteur et l'utilisation de SÉANCE DU 18 JANVIER 1904. 167 la ration. Leur méthode, du reste, peut s'appliquer à la solution d'un grand nombre de questions relatives aux moteurs animés qui présentent au point de vue militaire une si grande importance. » M. Marey fait suivre la présentation de cette Note des réflexions sui- vantes : « Le travail de MM. Ferrus et Machart m'a vivement intéressé en me montrant l'adoplion par notre Ministère de la Guerre du système de traction élastique des véhicules, que j'ai déjà proposé il y a 3o ans. Je fournissais, dès cette époque, toutes sortes de preuves expérimentales pour démontrer que les //r/c^ewr^ élastiques économisaient jusqu'à 25 pour 100 du travail moteur et épargnaient en outre, à l'homme ou à l'animal, des compressions et des chocs souvent fort douloureux. » Les démonstrations expérimentales que j'ai données alors ont élé bien comprises à l'étranger et j'ai vu successivement la traction élastique adoptée pour l'artillerie en Danemark, en Suède, en Allemagoe, en Autriche. Des essais ont également été faits dans pkisieurs stations agro- nomiques avec des résultats souvent plus favorables que ceux que j'avais obtenus moi-même. » Comment donc expliquer la résistance que trouve chez nous la démonstration physique d'un fait, dont il serait avantageux de faire l'application? Cela tient, je pense, à une méfiance instinctive chez nos praticiens pour tout ce qui est basé sur une théorie. Pour eux, une démonstration ne vaut que si elle est absolument directe. » Vous prétendez, disent-ils, que vos //r/c^ewr^ élastiques ménagent les forces du cheval, prouvez-le en montrant que des chevaux munis de traits rigides sont plus vite usés que des chevaux semblables qui ont fait le même service pendant le même temps avec des traits rendus élastiques au moyen du tracteur. » Cette preuve, MM. Ferrus et Machart viennent de la donner; mais quel extraordinaire concours de circonstances n'a-t-il pas fallu pour cela! Il a fallu que deux savants officiers fussent assez confiants dans les démon- strations théoriques pour entreprendre, pendant de longs mois, une série d'expériences délicates et laborieuses afin d'en donner une nouvelle confir- mation. Il a fallu les inépuisables ressources du Ministère de la Guerre pour recruter des séries d'attelages rigoureusement pareils entre eux et pour leur faire faire, sous une surveillance de tous les instants, un ser- l68 ACADÉMIE DES SCIENCES. vice quotidien exactement pareil. Et puis quelle ingéniosité et quelle per- sévérance pour varier de maintes façons les conditions expérimentales afin de donner le surcroît de démonstrations exigé! » Nous nous réjouissons de voir que MM. Ferrus et Machart ont pu dé- montrer, par l'usure du cheval lui-même, l'excès de travail que l'animal a dû fournir dans l'emploi des traits rigides. » Mais si ce genre de démonstration parvient à satisfaire les partisans irréductibles des applications pratiques, il a exigé des conditions si diffi- ciles à remplir que personne sans doute ne tentera jamais de le reproduire. Enfin, de l'aveu des auteurs eux-mêmes, leur démonstration met en lumière un résultat global dont elle n'explique pas la production et dont elle ne sépare pas les facteurs multiples : surcroît de travail, chocs douloureux, fatigue nerveuse, etc. » PHYSIOLOGIE. — L' apparition des caractères sexuels secondaires est sous la dépendance de la glande interstitielle du testicule. Note de MM. P. Ancel et P. BociN, présentée par M. Alfred Giard. « Pour chercher à prouver que l'apparition des caractères sexuels secon- daires est sous la dépendance de la glande interstitielle du testicule, nous avons ligaturé le canal déférent à des Cobayes et à des Lapins âgés de i5 jours à 9 semaines; nous espérions ainsi empêcher le developpement.de la glande séminale et du syncylium sertolien sans entraver celui de la olande interstitielle. Les résultats de ces opérations nous ont rapidement démontré que la ligature du canal déférent n'est pas suivie, chez l'animal jeune, des effets constalables chez l'adulte. Nos animaux peuvent être ré- partis en deux groupes au point de vue de ces résultats : chez les uns, la glande séminale s'est développée, puis s'est atrophiée peu à peu après la puberté; chez les autres, le testicule tout entier s'est arrêté dans son évo- lution. N'ayant pas encore trouvé d'opération qui empêche le développe- ment de la glande séminale chez les animaux jeunes, sans arrêter l'évolu- tion de la glande interstitielle, nous avons dû renoncer momentanément;! la démonstration expérimentale que nous cherchions. » L'étude des testicules des animaux cryptorchides ne pourrait pas non plus servir à prouver que l'apparition des caractères sexuels secondaires est sous la dépendance de la glande interstitielle. En effet, les cryptor- chides adultes possèdent des testicules dans lesquels la glande séminale SÉANCE DU [8 JANVIER igo.l. 169 n'existe pas; ils gardent leurs caraclères sexuels secondaires et leur ins- tinct génésique ; mais lesyncytium serlolien persiste dans leurs canaliciiles séminifères et nous ne savons pas si leur glande séminale ne se développe pas dans ces testicules pour disparaître ensuite; les choses se passent ainsi chez les animaux jeunes après ligature du canal déférent. L'étude d'un Porc cryptorchide, chez lequel s'est opérée une dissociation entre l'évolu- tion de la glande interstitielle et celle de l:i glande séminale, nous a permis de trancher la question. Nous avons fait chez cet animal, âgé de 6 mois et demi, les constatations suivantes : » Ce Porc, cryptorchide abdominal unilatéral, avait été castré à l'âge de 6 semaines. Au moment où nous l'avons examiné, l'animal en question présentait déjà l'aspect gé- nérai du mâle (derrière grêle et pointu, encolure forte, tête volumineuse). Le tractus génital était bien développé, ainsi que la verge, la prostate, les glandes de Cooper et les vésicules séminales. » La comparaison entre le pénis et les glandes accessoires chez un jeune cochon et les mêmes organes appartenant à des porcs castrés d'un âge plus avancé (i4 mois) montre avec une grande netteté que le tractus génital n'a subi cliez notre animal aucun arrêt de développement. Chez lui tous les organes qui constituent le tractus sont de 8 à 10 fois plus volumineux que ceux des castrats. L'examen microscopique montre que, contrairement à ce qui se passe chez les castrats, tous ces organes ont conservé leur intégrité morphologique. Le testicule qui reste est situé dans la région lombaire, il pèse 6o5. Les canalicules séminifères ont une lumière étroite, leur paroi est bordée par une rangée unique d'éléments qui sont, comme le démontre l'étude cytologique, de petites et de grandes cellules germinatives. La glande interstitielle est, au contraire, très volumineuse. Elle forme entre les tubes séminifères des traînées beaucoup plus épaisses que les traînées homologues des testicules normaux. En somme, la glande génitale ne s'est pas développée, elle est restée à l'état embrjonnaire, tandis que la glande interstitielle a considérablement augmenté de volume. Cette augmentation de volume de la glande interstitielle s'explique aisément; nous avons montré, en effet, que lorsqu'on enlève à un animal un testicule après avoir ligaturé le canal déférent du côté opposé, la glande interstitielle s'hypertrophie seule. L'enlèvement du testicule descendu dans les bourses chez le porc que nous étudions a eu pour résultat d'amener une hypertrophie compensatrice dans la glande interstitielle du testicule restant. » Nous nous trouvons alors en face des faits suivants : Arrêt complet dans le développement de la glande séminale qui est restée embryonnaire, hyper- trophie compensatrice de la glande interstitielle, développement normal du tractus génital (verge, corps caverneux el spongieux, glandes de Cooper, prostate, vésicules séminales); aspect général de l'entier. » L'apparition des caractères sexuels secondaires étant, chez les Mam- mifères, sous la dépendance de la glande génitale, ainsi que le démontre la 170 ACADÉMIE DES SCIENCES, castration, et la glande interstitielle étant seule développée chez notre porc cryptorchifle unilatéral, nous pouvons conclure : M Chez le porc V apparition des caraclêres sexuels secondaires est sous la dépendance de la glande interstitielle du testicule. L'hypertrophie qu'a subie la glande interstitielle renforce singulièrement cette conclusion. » PHYSIOLOGIE. — Action de diverses substances sur le glyco gène du foie. Note de MM. Doyon et Kareff. « A. Pilocarpine. — La pilocarpine diminue ou fait disparaître le glyco- gène du foie. » Conditions expérimentales. — L'expérience est réalisée chez le cliien. On excise un fragmenl de foie pesant 206 pour un premier dosage de glycogène. On injecte aussitôt dans une veine issue de l'inteslin du chlorhydrate de pilocarpine. Après un intervalle déterminé, on prélève un second échantillon de 208 de foie pour un nouveau dosage de glycogène. Les dosages ont été exécutés par la méthode de Fraenkel- G cimier. Expériences. Quantité de glycogène contenu dans 20» de foie. , ^, . , , / Avant l'injection 0,817 1. Chien de lo''?. i • .- j „ -i a cm» j- r- ■ j . 1 -, I ', Injection de o",i piloc. dans ro'^" d eau. o.d mi- A leun depuis 24 heures, i , ... . . , ■" ' [ nules après I injection o, 247 ^ ,.,, . , m / Avant l'injection 0,320 2. Chienne de 8''e. t • • . . „„,, 1- ^r ■ . / Injection de os, 2 dans 20""" d eau. d5 minutes après A. leun. J ,,. . . ■' ( 1 injection traces „ _, . , , K / Avant l'injection 0,017 3. Chien de q''s,5oo. .... , ,^, ,, „ . . , . , , In ection de os I dans i'^" d eau. cio minutes après A leun depuis 24 iieures. J ... . . , ■' ' ( linjection o , 242 4. Expérience témoin, l Premier échantillon 0,996 Ciiien de i3''s. l Pas d'injection. A jeun depuis 24 heures. ( Echantillon prélevé 3o minutes après le premier.. 0,9.01 » Parallèlement à la diminution ou à la disparition du glycogène hépa- tique nous avons vu augmenter le glucose dans le sang artériel. » B. Adrénaline. — L'adrénaline injectée chez le chien dans une veine provenant de l'intestin détermine la diminution et parfois la disparition du glycogène du foie. » Voici une expérience faite sur un chien de i3''5j5oo, à jeun depuis 48 heures. » On a prélevé un premier échantillon de 20S de foie, puis injecté dans une veine intestinale os,oi de chlorure d'adrénaline dissous dans i"^"' d'eau. Après une attente de 3o minutes, on a prélevé un second échantillon de 20? de foie. Le premier échan- SÉANCE DU l8 JANVIER igo/j. I7I tillon contenait oe,6i de glycogène. Le second a donné un ex.trait aqueux qui, après séparation des albuminoïdes, ne précipitait pas par l'alcool; avec l'iode, la réaction caractéristique du glycogène était à peine perceptible. » PHYSIOLOGIE. — Détermination de la valeur des combustions intraorganiques dans la glande parotidienne du bœuf pendant l'étal de repos et l'étal d'activité. Note de MM. G. Moussu el J. Tissot, présenlée par M. Chauveau. « Nous avons inontré dans une Note précédente comment l'écoulement salivaire doit intervenir dans la détermination de la valeur de l'irrigation sanguine dans la glande parotide. » MM. Chauveau et Raufman, dans leurs expériences antérieures de détermination de la dé|)ense de la glande parotide et en opérant pendant l'état d'activité physiologique, avaient éprouvé de grandes difficultés prove- nant de ce que l'animal, une fois opéré, ne mâche le plus souvent que du côté sain, le seul par lequel il sent la salive couler puisqu'on recueille celle de l'autre côté; il essaie quelquefois de mâcher du côté opéré, mais il y renonce assez vite, quand il s'aperçoit que la salive ne vient pas de ce côté. Il faut rappeler en effet que la glande ne fonctionne que du côté où l'animal mâche; on se rend facilement compte alors de la difficulté de l'expérience. Aussi avons-nous, sur les indications de M. Chauveau, renoncé àce procédé et utilisé l'excitation directe du nerf parotidien, excitation au moyen de laquelle on détermine à volonté chez le bœuf une activité permanente de la glande et sans fatigue pour celle-ci. » Expérience 1. 2^ juillet igo3. — Vache ardennaise tuberculeuse à un degré assez avancé. Même dispositif expérimental que dans les expériences antérieures. Les deux Tableaux ci-dessous indiquent : le Tableau N° 1, les variations des débits sanguin et salivaire; le Tableau N" 2, la composition des gaz du sang pendant l'état de repos et l'état d'activité. Tablead N° 1. Ordre des délerminalions. 1 2 Poids Poids i-tat de sang veineux de sa live écoulée de la glande. écoulé par minule. par minute. Repos 22,92 0 Repos 27>97 0 Prises de sang n"^ 1 el 2. 172 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ordre Poids Poids des État de sang veineux de salive écoulée déterminations. de la glande. écoulé par minut'. par minute. e- g- 3 Repos 4o, 17 0,35 k Repos 35,20 o,35 Prises de sang n°^ 3 et k. 5 Activité 56,83 23,95 6 Activité 68 , 48 3 1 , 65 7 Activité 63 , 83 22,24 8 Activité 48)78 20,97 9 Repos 8,48 0,1 5 10 Repos 11,47 0''5 11 Repos 10,18 0,1 5 Prises de sang n°^ o et 6. Tableal' N" 2. Ordre État Naturr Volume des de la du total de prises. glande. 1 Repos 2 3 Activité k.. Activité 5 Repos 6 Calcul de la dépense de la glande par minute. » 1° Pendant le repos : sang. gaz. GO'-. 0=. Az. Veineux 59,48 52,2 5,81 ' ,47 Artériel 63, 60 54,09 8,4i 1,1 Veineux .43,17 37, 3i 4,73 I , i3 Veineux 4. ,7' 35,62 5, 13 0,97 Veineux 52,54 47,80 3,49 I ,25 Artériel 58, 00 48, i5 8,93 0,92 4o, 17 + 35,20 x8,4i Oxygène entrant = = 3'^"'. n •"^ 100 ■ ' /4o,i7 + 35,2o\ ( ■ — 1x3,49 Oxygène sortant r= -^ ^ ["^"'jS! •'^ 100 Dépense =3,17 — 1,31 =i™',86(i) (') Le calcul est f;iit : pour l'oxygène entrant, sur les déterminations n"" 3 et 4 et l'anal^'se de sang n° 2 ; pour l'oxygène sortant, sur les déterminations n°' 3 et 4 et l'analyse de sang n° 5. SÉANCE DU l8 JAXYIER !(;0'|. 178 9.° Pendant l'activilé : Volume de sang entrant = \ olunie de sang sortant -+- volume de salive écnnlùe /5G.83 4-(3S/|S\ /23.f)5 + 31,65^ -h Oxygène entrant =. 9^i^^-2lMi = -c.»^ 60 56.83 + 68, ^SX /4,73 + .j, r?. ;riû;r:u..ae.e, individus puissent vivre. „ , , a déj. lo„g.e.ps ,ue 3 ai rencon.e des fœUs V..a^ portât d. anodes iden.il.es à tonnes leurs quatre e.trrnUe. ^^^J^f^^J 2.Zl.r..o.L souvent prêter cornme un simple défaut ou excès de ^^^^^^^^"^^^^^^^ „„ ,,;, „„ n.onstre Ls fœtus hexadactyles ^es quatre e.tren. tes dan no recec^^^^ ^_^ ^^^^_^^ ^^^^ ;-:::rî;r^t-e:^e:::ï:r des orteils. ovir,imités la même déformation du „ D-aulres monstres présentent aux qua re ':^^^J^^.^,, et six méta- ..étatarse et du métacarpe. Dans un cas, ^ :^^^^^l[l';-jX2 ^o^.^^^^^ tarsiens, mais seulement deux ou quatre ^l°f\^;"";;'^;;^,"„' défaut des os du cimen, dans lequel la pérochir.e et la ^-^'^^'l^'^^ZL.^^nyè, quatre doigts tarse et des phalanges. U„ de nos "--^'^ ^^^ ^f -^^l un autre ieproduit, par développés comme ceux des espèces a,.rodact es td^q I^^ ^^^^^ ^^ ses extrémités, le type des penssodactjles ''r''™ anthropoïde, surtout du développement et Topposition des pouces, la ^^ ^ JJ^J/;^ fZ la onformation ehimpLé; enHn, "".J-^;- ^ .^J^^ :^;Z::::^i:;at^ doigts. Il n.st^s ^"^^t:::.^;:::::::;':;^'^^-- cLas,ranomalie estp^s accentuée du sans côté des extrémités supérieures. courrait en constituer un groupe „ La plupart de ces fœtus sont nés a te.me ^" P^""'; j^ ,3 ^,, quatre distinct sous le nom de monstres «"--^«^ ' ^ '^ [ ^^'j^ '1 caractères de extrémités sont modifiées selon un même plan ;\ ^7*^"\ !°^\'„^.,.e,,,„tes qu'elles races ou d'espèces éloignées. Ces anomahes sont ^'^'^^l' ^^^ZTll leur dé'velop- -chent de préférence d^ P-^:^-:^-;- ^:: T:^: -Ration de certaines ^:;:;;'r3::: Mr:;:i™^^> .s ar.iodac,des, .s .dactyles, .s pér.so- dactyles, etc. ,, 7-„,« CCS mo»/m sont porteurs en mène temps d-ttne anonutlic de la M'- „ l'agasulul du bco-dl-l,évre .vec cheilogna.ie. pala.osch,s,s. merne anrosopie ou scliisto-prosopie. des extrémités du porc. ,•,.,;, nrnvoriuée par une sclérose osseuse „ Dans un autre cas, la lés.on de a face ^^'^^^^ ^^^^^^ ,, ,o„, ,es trous de la base du crâne et d'une partœ de la -"^e lout s les t. ,,,,,„e de la base étaient extrêmement rélrecs ; de sorte qu il y avait } 1 « SÉANCE DU l8 JANVIER jgo'\. 17 ■y des globes oculaires el de Toreille externe et interne gauche. Dans ce cas, justement, il y avait une héxadactylie de toutes les extrémités avec développement excessif du pouce et des orteils. » Dans un seul de nos cas le défaut de la face était réduit à une simple hypoplasie avec prédominance du côté du nez et hydrocéphalie, accompagnée de micromélie avec hexadactylie des quatre extrémités. » Un examen attentif de ces malformations de la face laisse voir qu'elles ne sont souvent qu'une conséquence d'autres lésions fœtales de la base du crâne constituées par des adhérences, des scléroses, déplacements ou défauts de conformation. » Comme la plupart de ces lésions de la face et de la base du crâne étaient de nature inflammatoire, peut-être spécifiques, ou traumatiques , il n'est pas douteux que c'est ici quon doive chercher l'origine de la transformation des membres. Il semble que la lésion principale siège au niveau de l'os sphénoïde et de la glande pituilaire. En effet, cette glande était mal dévelo|)pée, kys- tique, ou bien elle manquait complètement. // résulte de ces constatations qu'au niveau de la base du crâne il existe une région, dont le dérangement fœtal dans une période peu avancée du développement embryonnaire déter- mine la transformation de tous les membies dans le sens d'un excès, d'un défaut ou d'une déviation pouvant emporter un changement de certains carac- tères d'espèce. Il faut nécessairement supposer que dans cette région doit exister uncentre, qui préside à la formation normale des extrémités ainsi qu'au maintien de certains caractères de l'espèce en ce qui concerne la formation des extrémités. » Comme chez mes monstres il y avait aussi souvent auprès des anomalies plus ou moins prononcées du corps pituilaire des dérangements graves des os, il serait possible que les transformations des membres ne tinssent pas seulement à une lésion de cet organe. » On sait que l'hexadactylie chez l'homme peut être héréditaire. Comme, d'un autre côté, l'anomalie primitive, traumatique ou inflammatoire, ne se reproduit pas probablement par hérédité, on pourrait supposer qu'une nouvelle race ou espèce puisse se développer d'une manière brusque, partant d'une telle anomalie. » Sans insister plus longuement siu" l'importance des faits constatés dans la transformation des races el des espèces, sur laquelle je me propose de revenir, je termine en concluant : qu'il existe à la face et surtout à la base du crâne une région qui renferme un cenire particulier en rapport intime avec les quatre extrémités et dont le dérangement dans une époque embryonnaire primitive détermine une transformation des quatre membres dans le sens d'un 178 ACADÉMIE DES SCIENCES. excès, d'un dcjanl ou d'une modificalion pouvant leur donner certains carac- tères d'une autre race ou espèce. » VITICULTURE. — Sur fa destruction de Vœuj d'hiver du Phylloxéra par le lysol. Noie de M. G. Cantin, présentée par M. E.-H. Amagat. « J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie les dei'niers résultats d'expé- riences que j'ai entreprises en vue de combattre le Phylloxéra par la des- truction de V œuf d'hiver. » Quoique ces expériences aient été entreprises depuis plusieurs années, ce n'est qu'à la suite des constatations faites pendant le cours de cette der- nière année 1903, que je crois pouvoir considérer les résultats comme défi- nitifs. » On connaît depuis longtemps déjà, d'après les remarquables travaux de M. Balbiani, l'importance du rôle que joue l'œuf d'hiver dans l'évolu- tion du Phylloxéra, puisqu'il entretient et renouvelle sans cesse la vitalité des colonies souterraines et que tout foyer phylloxérique nouveau a pour origine un œuf d'hiver. » De nombreuses expériences furent autrefois entreprises en vue dé détruire cet œuf d'hiver, mais les substances employées ne donnèrent nulle part de résultats vraiment satisfaisants. Seuls les badigeonnages avec les huiles et goudrons de houille furent efficaces; malheureusement, ils se montrèrent nuisibles à la vigne. )> J'ai eu l'idée de reprendre, à l'aide du lysol, les expériences depuis longtemps abandonnées. )) Mes expériences ont porté sur une vigne située à Chavignol, commune de Sancerre(Cher), très connue dans la région sous le nom de la Comtesse, et plantée en cépage blanc, le Sauvignon. » Cette vigne était alors considérée comme entièrement perdue à brève échéance (une partie en avait même élé déjà arrachée), en raison de l'état précaire des racines dont la plupart étaient pourries et dépourvues de radi- celles et les autres couvertes de phylloxéras. )) Une autre vigne de même cépage, voisine immédiate de la Comtesse, mais dans un bien meilleur état de végétation, fut prise comme témoin ne devant recevoir aucun traitement spécial. » Sans entrer dans le détail des opérations et des résultats des années précédentes (les traitements commencés en 1900 ont consisté en badigeonnages des souches avec une solution à 5 pour 100 de Ijsol, elFectués en hiver), je dirai seulement que ces ré- sultats furent, d'année en année, plus encourageants, et que, en fin de cette dernière SÉANCE DU l8 JANVIFR igo/). I ^q année 1908, ils me permettent de considérer ma vigne comme entièrement sauvée et ramenée à son ancienne prospérité. » En effet, pendant tout le cours de igoS, la vigne s'est maintenue dans un état de végétation ne laissant rien à désirer ; les sarments ont parfaitement aoùtés et les feuilles sont restées sur la vigne plus tard que sur aucune des autres vignes de la région; la récolte a été, chaque année, en progression constante, correspondant avec l'améliora- tion de la vigne elle-même et est devenue aujourd'hui normale. » La partie qui avait été arrachée avant les traitements a été, dès la première année, replantée en plant de même cépage, non grell'é; elle est actuellement en très bon état de vigueur et n'a subi aucune atteinte de phylloxéra. » De plus, les recherches faites à diverses reprises, au pied de nombreuses souches ont montré partout un chevelu jeune et abondant, sans aucune trace de pigines ni de nodosités phjlloxériques. » Par contre, la vigne témoin, qui n'a pas reçu de traitement spécial, a com- plètement dépéri; elle n'a eu, cette dernière année, qu'une végétation insignifiante n'a gardé aucune de ses feuilles et va être définitivement arrachée cet hiver. » Il me paraît également intéressant de signaler une autre expérience que j'ai cru devoir tenter. Elle a consisté dans la replantation en plant français non greffé (pinot noir) d'un nouveau terrain, immédiatement après l'arrachage d'une vieille vigne, entièrement phylloxérée et ne don- nant plus aucune récolte. » Malgré les conditions aussi défectueuses que possible du terrain, encore saturé de phylloxéra, cette vigne nouvelle a parfaitement prospéré; la végétation en 1908 a été très belle, le bois bien aoùté et les racines exa- minées ont, toutes, présenté un chevelu sain et abondant. Le seul traitement spécial qu'elle reçoit, chaque hiver, consiste dans une pulvérisation des souches et des échalas avec une solution Ivsolée à 4 pour 100. » Or, la théorie de l'influence de l'œuf d'hiver sur la régénération et la vitalité des colonies souterraines étant admise, je crois pouvoir attribuer la guérison aujourd'hui bien certaine de ma vigne à la destruction de cet œuf d'hiver par mon traitement au lysol, à sa non-éclosion et, par suite, à l'empêchement d'une invasion des racines ])ar des colonies nouvelles, en même temps qu'à la disparition, par épuisement, des colonies souter- raines anciennes. » En résumé, le traitement d'hiver au lysol m'a permis : i" de ramener à un état de prospérité complète une vigne considérée comme entiè- rement perdue et qui, sans ce traitement, serait certainement arrachée aujourd'hui, ainsi que le prouve l'état de la vigne témoin qui est abso- lument morte; 2° de maintenir indemne et de conserver en bel état de végétation et de production une vigne reconstituée en cépage français dans un terrain entièrement phylloxéré. « l8o ACADÉMIE DES SCIENCES. M. Tii. ToMMASiNA adresse une Note inlitulée : « Curieux effet produit, par les variations d'intensité d'un chamj) magnétique, sur l'air rentlu conducteur par une flamme ». M. Emm. Pozzi-Escot adresse un Mémoire ayant pour tilre : « Re- marques sur le dosage de l'alcool par la méthode de Nicloux dans les solutions très diluées ». M. Joseph Serka-Carpi adresse une Note ayant pour titre : « Méthode pour déterminer la température moyenne d'une localité, pendant une longue période de temps, avec un évaporimètre à alcool ». A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. G. D. EliHA TA. (Séance du 28 décembre iQoS.) Note de M. André Delebecque, Sur les lacs de la haute Engadinc : Page i3i [, ligne ao, au lieu de Sepl-Eaii\, lisez Sepl-Laux. Page i3ri, ligne i4, "" /"'" de Maiaja, lisez Maloja. (Séance du 11 janvier 1904.) Note de M. d'Ocagne, Sur la résolution nouiographique des triangles sphériques : Page 72, ligne [\, au lieu de ,r = tt — ti, lisez .r t= - — B,. N° 3. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 18 janvier 1904.) MEMOIRES ET COMMEIMCATIONS DKS MKMBUES BT DES CORKESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. iM. le Ministre de l'Instruction publique adresse une ampliation du Décret du Pré- sident de la République approuvant la no- mination de M. Lacroix, comme Membre de la Section de Minéralogie en rempla- cement de M. Munier-Chalmas 1 1 - iM. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome CXXXVI des Comptes rendus est en distribution au Secrétariat , u- .M. J. BoubSiNESQ. — Application de la théo- rie générale de l'écoulement des nappes aqueuses infiltrées dans le sol aux fortes Pages, sources des terrains perméables, el, en particulier, à plusieurs de celles qui ali- mentent Paris ,,- M. Lœwy. — Sur les premiers fascicules du « Catalogue photographique du Ciel ■> publiés par M. Trépied 133 M. R. Blondlot. — Sur la dispersion des rayons n et sur leur longueur d'onde.... 133 M. DE FoRCii.iND. — Sur les peroxydes de zinc , ,|j M. Armand Gautier présente son Ouvrage sur " l'alimentation et les régimes » i3i MEMOIRES PRESENTES. MM, J. Wfirich et G. Ortlieb soumettent au jugement de l'Académie un Mémoire » Sur la présence de la lécithine dans les pépins de raisins et dans les vins « i3> .\t. Conrad de Liebhaber soumet au juge- ment de l'Académie un Mémoire ayaiil pour titre : « Guérison et prévention de la phtisie pulmonaire par l'atmollié- rapie » CORRESPOIVDAIVCE . M. le Sbcrétaire perpétuel signale divers Ouvrages de M. Marcel Brillouin et de M. F.-A. Le Double i,f ■ M. le Ministre de l'Instruction publique transmet un exemplaire du texte de la , loi belge établissant un seul système de mesures électriques i32 Les Académies de Gœttingue, Lkipzio, Mu- nich ET Vienne envoient un plan d'expé- riences relatives à l'électricité atmosphé- rique I jj M. Alphonse Demoulin. — Sur une pro- priété caractéristique il es fa mi Iles de I.amé. l'i'i M. Ernst Pascal. — Un théorème sur li- systèmes complètement intégrables d'équa- tions aux différentielles totales d'ordir supérieur 1 i'i M. A. Wiman. — Sur le genre de la dérivée d'une fonction entière et sur le cas d'exoep- tion de M. Picard 1 j; M. R. Paillot. — Action du bromure de ra- dium sur la résistance élecfrique du his- inulh 1.59 M. J. Richard. — Sur un cinémomètre dillc- rentiel enregistreur 1 ^u M. A. IIoLLArd. — Inlluence de la nature physique de l'anode sur la constitution du peroxyde de plomb électrolytique. Appli- cation à l'analyse 142 M. Jacques Duolaux. — Nature chimique des solutions colloïdales 1 îi M. A. Leclére. — Méthode de séparation de l'alumine et du fer par l'emploi de l'acide formique i Jfi M. LÉON DÉBOURDEAUX. — Dosage des chlo- rates, bromales et iodates i '17 MM. L. BouvEAUw et G. Blanc. — Prépu- tion des alcools primaires au moyen des amides correspondantes 1^8 MM. A. Sevewetz el Gibello. — Synthèse de sucres à partir du trioxyméthylène et du sullite de soude lâo M. V. Griunard. — Nouveau procédé de syntliésc d'alcools tertiaires au moyen des combinaisons organomagnésiennes . . . iti M. J. Dauphin. — Influence des rayons du railiuin sur le développement et la crois- sance des champignons inférieurs...'.... i3^ -M. E[i. Griffon. — Recherches sur la trans- piration des feuilles d'Eucalyptus 157 MM. C. Vaney et A. Conte. — Utilisation des Champignons entomophytes pour la destruction des larves d'Altises i.îy MM. P. Viala et P. Pacottet. — Sur les Verrues des feuilles de la Vigne iln M. H. .-Vhsandaux. — Sur un trachyte à noséane du Soudan français iiio MM. Ferrus et Machart. — Augmentation du travail utile des attelages par l'emploi des appareils élastiques de traction ih'i M. Marey. — Remarques au sujet de la Note précédente \f>-) W 3. SUITH DE LA TABLE DES ARTICLES. l'agcs. MM. P. Ancel et P. Bolin. — L'apparition des caractères sexuels secondaires est sous la dépendance de la glande interstitielle du testicule 168 MM. DoYON et Kareff. — Action de diverses substances sur le glycogène du foie 170 MM. G. Moussu et J. TissoT. — Détermi- nation de la valeur des combustions intra- organiques dans la glande parotidienue du bœuf pendant l'état de ïepos et ICtal d'activité '71 M. Cluzkt. — Sur l'excitation des nerfs par décharges de condensateurs 173 M. V. Basés. — Sur certaines anomalies con- génitales de la tète, déterminant une transformation symétrique des quatre extrémités (acroinétagenèse) 173 Pages. M. G. Cantin. — Sur la destruction de l'œuf d'hiver du Phylloxéra par le lysol 178 M. ÏH. T0M.MAS1NA adresse une Note inti- tulée : « Curieux elTet produit, par les va- riations d'intensité d'un champ magné- tique, sur l'air rendu conducteur par une flamme 180 .M. Emm. Pozzi-Escot adresse un Mémoire ayant pour titre : « Remarques sur le do- sage de l'alcpol par la méthode de Nicloux dans les solutions très diluées > 180 M. Joseph Serra-Carpi adresse une Note ayant pour litre : « Méthode pour déter- terminer la température moyenne d'une localité, pendant une longue période de temps, avec un évaporimètre à alcool ».. 180 Errata 180 PAIUS. — IMPIUMEIUE GAUTIH K R - VIL L A R S, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : Lîautuier -Villars. i ^,^c^ 1904 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. % N° 4 (25 Janvier 1904). ■^PARIS, DES COMP.,'""'™'^''""''""'*' "«'•«'MKUH-LIBRAlliE Ouai des Grands-Augusiins, 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopte DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Aeadémie se cor«posenl des e.lrails des travaux c^ ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Noies présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux vohimes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de rAcadémiecomprennenl au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux , Co^D/«Ae/zrf"* plus de 5o pages par année Toute Note manuscrite d'un Membre de l Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu à^ la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiques par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont Us donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préiudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aul que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance ■, blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Savant étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persor nui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1 . , demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d un. sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requ. Membre qui fait la présentation est toujours non mais les Secrétaires ont le droit de réduire cetE, autant qu'ils le jugent convenable, comme ds le pour les articles ordinaires de la correspondanc cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être re l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis al le litre seul du Mémoire est inséré dans le Compte actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rend vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. - Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plancl ^''oans le cas exceptionnel où des figures s. autorisées, l'espace occupé par ces figures ce. ,)our l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais . leurs- il n'y a d'exception que pour les Rapp les Instructions demandés par le Gouverneme Article 5. Tous les six mois, la Commission administra un Rapport sur la situation des Comptes rendu l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de 1 exécution sent Règlement. Le, savants étrangers à l'Académie qui ^'.^''^^^ '^H^^'l^, dôpossr a. Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance ;:;:;rM;;~:s par MM. les Secrétaires P-P^;'-;;;^: avant 5\ Autrement la présentation sera remise ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 2o JANVIER 1904, PRÉSIDENCE DE M. JIASCART. MÉMOIRES ET COMMUNICATIOJVÎ* DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉM.E lionneUes. A cale de '"r',' ' ,"''"" '" '"""""' é,„„i„„'f„„,. ul.iede ™,i en Lit" r ," '' ^""™ ''>= l""'»"»"'. J<> -o.s donc .nen. obto s "el^f tn" " a ^ ' ,"''1;',"" ''""""''' ^"''''' P"-"^- M -é/rt/z/ f/o/2«ee l'équation périodes, où u possède un infini I i paralldo grammes de I A . /^"■*'*' "^ "'' infini logarithmique caractéri^p nnr- „„ ^ ■ donn^ Cette intégrale est un.q.e. Lause I la f^Tul£Z T ;"'^'''''' ^l suffira de considérer le cas d^ un seul point singidiTruT '' ' " 0,U.ouveaIo.,a soUuion s.vaa., enl.ppoL^f.i.,^,, , ,, ,_ C. H., ,9o„ ," Semestre. (T. CX.WVIII, N-4.) ^/ l82 ACADÉMIE DES SCIENCES, mis, ^- = I . Posons îii z^H- « n— -i- ■' '(--.j)= S s e' ,r— a— //i ('/■*-+•(> —[i—/i/')" , m =: — 00 II- cette fonction est définie pour z négatif. Formons alors l'expression Ce sera l'intégrale cherchée, doublement périodique, et continue sauf aux jioints (^r/,-\-ma, (i 4- nh), où elle devient infinie d'une manière logarith- mique avec un coefficient facile à calculer. » 3. Le problème précédent est susceptible d'être généralisé. Envisa- geons l'équation ô- a d- Il . 1-^ -H -r^, = A(.r, y).u, ux- oy- " ^ où A(a-,j) est une fonction continue toujours jDOitViVe de a? et j avec les périodes a pour a; et Z> pour y. » Jl ne peut exister qu'une seule intégrale a de cette équation, double- ment périodique avec les périodes a et h, bien déterminée et continue, sauf en certains points (a,, jB,) et leurs homologues, où u possède des infinis de type logarithmique, caractérisés par des coefiicienls donnés. L'existence de cette intégrale peut se démontrer directement, en modifiant convena- blement les procédés suivis par M. Schwarz dans la théorie des fonctions d'une variable complexe. » J^e problème précédent n'est d'ailleurs qu'un cas particulier d'un pro- blème que j'ai traité antérieurement dans une Note (') : Sur l'équilibre calorifique d'une surf ace fermée rayonnant au dehors. La question ci-dessus revient au cas particulier de l'équilibre calorifique sur un tore, pour lequel le pouvoir émissif varie suivant une loi convenable, reliée à A(a;, y) d'une manière simple. Les infinis logarithmiques correspondent visiblement aux sources de chaleur. » 4. Un problème d'une tout autre nature, relatif aux solutions pério- (') Sur l'équilibre calorifique d'une surface j'ennée rayonnant, au dehors {Comptes rendus, 5 juin igoo). Pour plus de détails sur la nature dus singularités on pourra consulter ma Note des Comptes rendus, 2 juin igoS. SÉANCE DU 2.5 JANVIER lÇ)Of{. l83 diqiies, se pose évidemment pour une éqnalion f{oc,y) élant une fonction continue doublement périodique, et de signe d'ailleurs quelconque : c'est la recherche, quand elles existent, des solu- tions doublement périodiques partout continues. De telles solutions n'existent pas en général. Il n'est pas douteux que la méthode de M. Freed- hoim, à laquelle j'ai f;n't plus h;iut allusion, s'adaptera très bien à cette question. » 5. Un problème analogue à celui des paragraphes 2 et 3 se pose pour d'autres équations que des équations linéaires. Soit l'équation où A(a', y) est une fonction positive, toujours continue, et de périodes a et h. Une solution doublement périodique (aux périodes a et b) de cette équation est complètement définie par ses |:)oints singuliers logarithmiques O,, On, .. ., 0„ et les coefficients correspondants dans un parallélogramme de périodes. Au point singulier O,-, l'intégrale doit devenir infinie comme a, logr, [r, étant la dislance du point {x,y) au point 0/j. » On suppose, en outre, que et enfin on doit avoir pour les n coefficients relatifs aux n points sin- guliers, a, H- 7.0 H- . . . + a„ < O. » Sous ces condilions, l'intégrale est complètement déterminée. Ceci résulte des méthodes suivies dans mes études relatives à l'équation A?/ = e" sur une surface fermée (' ). Ua surface fermée correspondant au problème |)récédent se réduit manifestement à un lore. 11 Ces exemples particuliers suifisent à montrer la variété des questions qui peuvent se poser dans l'étude des équations aux dérivées partielles à coefficients doublement périodiques. " (') Journal de îMaLhémaliques, i SgS. Noir aussi mon Mémoire sur ce sujet {Bulletin des Sciences mathématiques, igoo, p. 196), qui complète sur quelques points essentiels le travail précédent. lS\ ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE. — Sur la lumière émise spontanémetit par certains sels d'uranium. Noie c!e M. Hexki Becqikrel. « On sait que ruraiiiiim et les sels de ce métal sont les premiers cor[)s dans lesquels on a reconnu la radioactivité; puis les mêmes phénomènes ont été observés avec le ihorium, et enfin les corps très actifs, le polonium et le radium, ont puissamment contribué aux progrès l'apides de nos connaissances dans le nouvel ordre de phénomènes. » L'étude des propriétés des corps faiblement actifs nous montre pro- gressivement que, même si le radium n'eût pas été découvert, les corps antérieurement connus nous auraient appris, plus lentement il est vrai, la plupart des faits que nous connaissons aujourd'hui. » Dans cet ordre d'idées je rappellerai seulement que l'existence d'un rayonnement spontané et continu, ainsi que les méthodes pour l'observer ont été révélées par l'uranium, qui nous eùL fait connaître plus tard la dis- tinction entre les rayons ^ et les rayons y, ainsi que l'activation temporaire dans les solutions; le thorium, qui émet les trois espèces de radiations a, fi et y, a fait voir pour la première fois l'émanation, au moment où le radium montrait la radioactivité induite. » L'émission d'énergie sous forme de lumière et de chaleur n'avait été reconnue jusqu'ici qu'avec le polonium et le radium. » L'observation que je communique aujourd'hui à l'Académie montre que certains sels d'uranium émettent lie la lumière d'une manière continue et avec une intensité que leur faible radioactivité ne faisait pas prévoir. » Certains sels d'uranium sont spontanément lumineux dans l'obscurilé, et l'intensité de la lumière émise parait demeurer indéfiniment constante. Les sels qui présentent ce phénomène avec la plus grande intensité sont ceux dont la phosphorescence à la lumière est la plus inten-.e. » Avec certains d'entre eux le phénomène est tellement net, qu'on se demande comment il n'a pas été observé accidentellement dejjuis long- temps. )) Le sel d'uranium, qui a montré l'émission lumineuse la plus intense, est le sulfate double d'uranylc et de potassium; diverses préparations de ce sel double, inégalement phosphorescentes à la liunière, sont aussi inégale- ment lumineuses à l'obscurité. Des préparations anciennes de sulfates doubles d'uranyle et de sodium ou d'ammoniaque sont presque aussi lumi- neuses. Des cristaux tle chlorure double d'uranvle et de potassium et une SÉANCE DU 25 JAXVIER ,90/,. „. q. 'e de très petite ^Z,^ .t:,', ^-e "n" °" "«"'"'" =" °"'-' « '« pencept,b,esrta„d,;'<,„e deT: s' ' ? .^I^S r"'"' "^-P".^'™ deviennent visibles Lorsf,nP I.. 1 notables des mêmes matières cie l'œil et litéralement. PP'"'^""' '^^ ^""-P^ ^^^ 1^« émettent, très près » L'émission de lumière rinni .1 ^^t elle ,>,.»e,ue t„„s ,e. 0^;!: • ' ^ZIl TT'T ^""""''^ ^ 1 uranium. P'ocluit par la, radioactivité de « Des cristaux de sulfate double d'uranvle et d^-nm. • ■ ■ d'être exposés au rayonnement ini. v '^^■P°^^«^'"'« ^"1 viennent sel de radium exam „Ts n " 1 "T "" "' '^''^"^'" °" ^ ^«'- ^'"-^ plus lumineu o es 2 ! 1^ "T'' T'' ' '°'^-^^"^'^^' "^ ^"^ P- ^ ■■jyM et qui étaient restées entermées dpm,;^ n . > i- i , toute excitation lurameiise On s,ii 1 , ' "" " ' "'"'' ''« père, <|„e la persistance de' K^ V ' ' ''" '"' "Pé"''"»» -i» mon 1« «lsdn|.a'irl;rt°;'j'''°'lf '■•=»""« '-""*" I""- '» '"'"iére dan. „ . Des se,s d Ja:Lt\rt:„' ;;tt" irr !,:::r '" '^^"""'• .l'.;"n,„. „.taU„„e. n'ont pas par,. ...ettre^d:; ,':':;,: i'irr"" la molécule . Nous avons nommé ce Protozoaire Pu-oplasma Dono.ani. Après avoir dit pourquoi nous regardions certaines formes observées comme endoHo- bula.res nous ajoutions : « Cette existence de formes endogiobulaires sV- » gère idée que les parasites doivent, à un moment donné, se trouver >' dans la circulation périphérique «. A notre demande, le D^ Donovan a bien voulu accorder une attention spéciale à cette recherche des para- sites du sang périphérique. Jusqu'à ces temps derniers, il n'avait trouvé que des figures douteuses. Pour qui connaît la marche des piroplasmoses en gênerai, surtout des tonnes chroniques à marche lente, ce résultat négatif n avait rien de très étonnant et il n'excluait pas notre manière de voir « Le D" Donovan a persévéré dans ses recherches, et il nous annonce qud vient de trouver, dans le sang périphérique d'un nouveau cas, des formes endogiobulaires qui lui paraissent présenter quelque ressemblance avec celles du genre Piroplasma. C'est seulement, dit-il, quand la tempé- rature atteint 890 à ^.5 que ces formes se présentent, en petite quantité d ailleurs ('). Le D- Donovan nous a envoyé, à l'appui de sa découverte, plusieurs aquarelles et une préparation colorée sur laquelle nous avons nu taire les constatations suivantes : « Les Hématozoaires sont rares; il faut souvent parcourir plusieurs champs (avec 1 oculaire n" 1 et l'objectif à immersion i, de Vérick) pour trouver un parasite. ^ ^ as'L^f^f ^,°k"-!" '?''^'"^'^r" -'P-^-"^ ^1- fomes semblables daus d'autres as, mais avait hésite a les uleatifier au piroplasme. jgy ACADÉMIE DES riCIENCES. ' ,, Les piroplasmes sont le plus souvent endoglobnlairos, mais ils se ren- contrent aussi à l'état libre. >, Les parasites, endoi^lobalaires ol, libres, sont pel.ts. plus petits que ceux qn-on trouve dans les frottis de rate; leur forme est régul.èrement sphér?qne ou ovala,re; ils' ne mesurent guère que i^- a ,.1 de Cametre. Lakarvosome est petit, toujours à la circonférence, arrond, ou allonge. >, Dans une hématie, nous avons vu deux parasites encore unis, prove- nant évidemment d'une bipartition. » On ne trouve pas ici, comme dans les éléments examines dans les frottis de rate, un karyosome accessoire à côté du karyosome pr.ncpa , mais il faut tenir compte de ce fait qu'il s'agit, dans le sang, d éléments parasitaires très jeunes. Déjà nous avons signalé, dans notre Note anté- rieure, que la structure nucléaire des éléments en bipartition ou en mnl- tipartition est plus simple que celle des éléments arrivés à leur développe- ment complet. , „ Les hématies contenant de petits parasites ne sont pas altérées, con- trairement à ce qui arrive pour les hématies contenant des parasites plus développés que l'on trouve dans les frottis de rate. . • , ,„ „ Les petites formes endoglobulaires de P. Donomni ont une évidente ressemblance avec les petites formes de l'Hématozoaire du paludisme, ma.s il existe des caractères différentiels qui nous paraissent suffisants pour éviter la confusion. Les petites formes de Hœmamœha malanœ ont des noyaux vacuolaires dont la structure diffère de celle des noyaux de Puo- plasma Dono.am; les karyosomes des premiers de ces éléments assez gros et facilement colorables, ne ressemblent pas aux karyosomes des seconds. A coté des petites formes de //. ^nalariœ, on trouve le p us souvent des éléments plus grands, dépassant notablement le volume des P. Dono.arn tels qu'ils se présentent dans le sang de la grande circulation ,> LesP Z)Loram- libres ne seront pas confondus avec les hematoblastes dont les contours sont moins nets et dans lesquels le karyosome ne se dis- tingue pas facdement du protoplasme, comme cela a lieu pour les éléments parasitaires en question. . i i i., „ Cette fièvre de l'Inde à proloplas:r.es paraît assez répandue dans la ré<^ion de Madras; depuis G mois que Donovan l'étudie d une façon spé- ciale, il en a observé 23 cas. La mortalité est très grande. Dans les derniers jours', les malades sont souvent pris de diarrhée. „ Ross et Donovan avaient été frappés des ressemblances de cet e ma- ladie avecle/^a/a-a.ar ou fièvre noire de la vallée du Brahmapoutre. L etio- SÉANCE DU 2J JANVIER 1904. 1 89 logie (le cette meurtrière maladie était encore très obscure naguère. On l'a rapportée à l'Anlcylostomiase (Giles), au Paludisme (Rogers, Ross), à la fièvre de Malle (Bentley), à un parasite spécial encore inconnu (Manson). Il semble bien que ce |)arasite soit Piruplasma Donovani. Le D'" C.-A. Bentley vient, en effet, à la date du 2j décembre iqo3, de télégraphier au D'' Do- novan en ces termes : « Corps semblables à ceux décrits par Leishman et » vous trouvés intiavitarn dans le Kala-azar ». Le D''Donovan a bien voulu nous communiquer ce télégramme. » Le Piroplasma Dono<,ani est donc l'agent d'une maladie fébrile très répandue dans l'Inde. » rVOMirVATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Corres- pondant pour la Section de Médecine et de Chirurgie, en remplacement de M. Laveran, élu Membre titulaire dans la même Section. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 47, M. Calmette obtient 4° suffrages M. Yersin » 4 •' M. Pitres » I » Il y a deux bulletins blancs. M. Calmette, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Prafui.la Chasdra Rây soumet au jugement de l'Académie un Mé- moire « Sur le nitrite mercureux d. (Renvoi à la Section de Chimie.) M. Darwet adresse une réclamation de priorité relative à « l'impression photographicjue d'eftluves humains ». (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) G. B., n,c4, 1" Semestre. (T. CXXWIII, N" 4.) 25 gg)'i^c ACADÉMIE DES SCIENCES. CORRESPOND AtV CE. M. le Secuétmuk PEnrÉTr^x signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : ,<• Un Ouvrage (le M. Foureau intitulé : . Dooaujenls scientifiques de la „lLi„„ saharienne : mission Fou.e.u-La.v. d'Alger an Congo ,„r le Trhad ». (Présenté par M. Grandulier.) oo Un Onvraoe L MM. E. Sardaux et M. Aliamet .y.nl pour t.t e . « Pnnclpales dé'couvertes et pnbUcations concernant l'Electncae, de : 56. à 1900 ». (Présenté par M. Mascart.) M J Giu.tiD adresse ses remerdments à l'Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance pubUque. PHYSIQUE. - Examen des ga. occlus ou dégagés par le bromure de radium. Note de MM. Dewar et Crn.E, présentée par M. Deslandres. „ Un échantillon de o^ 4 de bromure de radium pur desséché a été lai se pend nt 3 mois dans une ampoule de verre communiquant avec un IttTe de Geissler et un manomètre à mercure. On au début de rex i nce fait un vide très parfait dans toutl'appared. Durant ces 3 mous. 1 STod it spontanément dans Tappared un dégagement de gaz pro- o2Ll au tlp^ (^ ^-on de ,- de gaz à la P---":;--^*-^ ' j V I « n.nk^ T 'examen spectroscopique an moyen du tube tie Sst' td rsiulLria ,.,'éseuce À ?'h,a,.og.ne et celle de la vaTe de n,e?cure. On peut adn,et„.e qu'en infodu.sant le se dans app^- TSZ a en même ten,ps introduit une peûte q-»""» <' -"• J^ cel e ci . été décomposée peu à peu sous finOuence dn radn.m (G.ese )• celle-c, «"= "; ^,,„^„,^ de radium a été transporte en Angle- ,er:e^7:sTe 1 t:;! ôe M. leprofesseur De.ar . I, «»/«'"--»';■ d , le but de mesurer le dégagemeu, de chaleur à a ^-"l-™ - '';'^ ] lition de l-h,dr„gène liquide (■). Là, lej3r<™ure^^^ '^;;^^;;;7^;t;;;;;;;^^^ ,■, rx„.u,ù, i.s .«..1..» oin.n,„ j»n, «. expériences. SÉANCE DU 25 JANVIER iqo/,. j porté dans une ampoule en quarlz, munie d'un tube de même substance On a fau le v,de dans l'ampoule, puis on a chauffé le tube de quarau -|ge, jusqu'à us.on du bromure de rad.um ; ou a continué à fai.' le de pendan la chauffe Les gaz aspn-és traversaient, avant d'arriver à la pompe O.S pet.ts tubes de verre en U plongés dans l'air liquule qui retenu h plus g..nde part, de l'émanation du radium et les giz les\.oins v^td Les gaz asp.res a la pompe à mercure et recuedlis dans une éprouvette n verre sur le mercure ont été examinés par M. Dewar. Ces gaz rc n r: ;;:;t7^ ^ r-'f '' T^'°" ^tmosphérique; ,1s avaienten^:;:^ ne part e de 1 emanat.on du rad,um, et ds étaient radioactifs et lumineux I^/a.uere propre ém.se par l'éprouvette contenant les ,az a donné an es 3 jours S. dans un poids E d'eau se trouvent d.ssous : un pou s p^ d un sel » bi uans u \ ., „ „ ,1'nnlres sels de même flCif/e qui qui sera électrolyse; des poids p., p,, • • • d autres sei H ne seront pas élecLrolysés; le transport étant rapporte a ^^"^ »'^"^^'^r^'^^ tricilé qu. dépose un équ.valent de cuivre dans un voltamètre a sullate de ::re.\. étant le transport du sel électrolyse ,„ ,. ceux es sels non électroly^es, M. Chassy a établi et vérifié les relations suivantes : (i) ^*= ^'1^' A., '^' (2) ^2= -S]y' (3) ge= (j'e+ ^^eJJ/ >, Ue plus, M., M., M. étant les poids moléculaires des sels dissous à l'étal anhydre, il a trouvé la loi approchée suivante : Ai - Ai = Al = o,o636. (4) M, ~ M, M. >, De ces relations (0 «« ^'^^ facilement (o) M, -Pi ,,., ^=o,o636^. (0) M, -/' li^^ +o,()636^. (7) M, M, ' ^-P yi =4 + 0.0036. (8) ZiM M. u.lner le poids moléculaire d'un sel métallique. SEANCE DU 25 JANVIER 1904. in3 " ^'' m; "« flépe.id, comme l'a montré M. Chassy, que du rapport ^, qui définit la concentration du sel électrolvsé; d'où résulte la loi suivante • .. Dans l electrolyse d'un mélange de sejs du même acide, dont l'un est élec- irotyse le nombre total de molécules transportées ne dépend que de la nature et de la eoneentration du sel éleelrolysé. Il est indépendant de la présence des sels non electrolysés et de leur concentration. .. Lorsqu'il y a deux sels electrolysés simultanément, p, et/,,étant leurs po.ds dans la même dissolution, si a est la fraction d'équivalent du premier sel quî est électroiysée, i - a celle du deuxième sel correspondante, n et 7. étant les transports mesurés, g'^ étant la valeur du premier terme de la relatmn (3) s. le premier sel était seul électrolysé avec la même concentra- lion; y,, étant défin, de la même manière pour le deuxième sel; indépen- damment des relations (5) et (6), on a (!^) ■ ê=i;oc +o,oG36i^, et 1 M—Wf-^ WS^~ "-^ + o,o636. '. Ici encore, les résultats expérimentaux de M. Chassy conduisent à la loi sinvante : » Quand il y a deux sels electrolysés, le nombre total de molécules trans- portées dépend de la nature de ces sels, de leur concentration, de la fraction d équivalent électroiysée de chacun d'eux. Il ne dépend pas des sels non elec- trolysés et de même acide ajoutés aux deux précédents. » Revenons au cas d'un sel électrolysé (8) : »■ E et p, étant constants, on a vu que ^^ est constant, indépendant des sels non electrolysés; il y a lieu d'insister sur ce fait que les relations ayant servi à établir cette loi ont été vérifiées parM. Chassy, 2«ayantyarié dans des hmites très étendues et le nombre des sels non electrolysés ayant ete porte jusqu'à sept. » Or, lorsque/,, est petit par rapport à ^p, les o.o636 molécule-gramme transportes sont presque exclusivement constituées par des molécules des sels non electrolysés; le transport du sel -électrolysé étant à peu près entièrement représenté par le terme y;^ : M,. 194 ACADÉMIE DES SCI-ENCES. » Lorsque ^p diminue, une partie croissante des o.oGjG molécule est constituée par des molécules du sel électrolysé, et lorsque lp = Pe> tout le transport est évidemment constitué par des molécules du sel électrolysé. )) Mais comme, dans tous ces cas, ^ -.7 est constant, il parait naturel d'admettre c[ue les molécules du sel électrolysé qui remplacent dans le transport, et en nombre égal, les molécules des sels non électrolysés, sont transportées de la même manière que ces dernières, c'est-à-dire sans subir la dissociation électrolytique. » Quant au terme ~, il représenterait peut-être un transport dû au mouvement des ion?, comme dans l'hypothèse d'Hittoi'f. )) Ces conclusions ont d'ailleurs été formulées par M. Chassy, sans les considérations moléculaires que j'ai introduites et qui les précisent. » Ces conclusions ne sont pas adoptées dans les théories ionistes actuelles; elles sont opposées aux hvpothèses sur lesquelles Kohlrausch s'appuie pour relier la conductibilité moléculaire des dissolutions aux nombres de transport. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Sur certains phénomènes pru\manl de sources physiologiques ou autres, et pouvant être transmis le long de fils formés de différentes substances. Note de M. Augustin" Chaupiîstieu, ;présenlée par M. d'Arsonval. (( La propriété que présentaient certains faisceaux de radiations physio- logiques, de traverser en partie le plomb et l'eau, nous incitait à y chercher autre chose que des rayons N proprement dits. On peut montrer que dans ces faisceaux certaines radiations, sans perdre la propriété de traverser l'air en ligne droite, se comportent, lorsqu'elles rencontrent un fil métal- lique, comme si elles étaient conduites par lui. Voici l'expérience qui m'a servi de point de départ. » Une pctiU' plaque île cuivre mince, de i"" ou 2'™ de tiiauièli'e (appelons-la le transmalteur) communique par un fil de cuixie de forme quelconque avec l'objet d'épreuve phosphorescenl qui nous sert liabiluellemenl dans nos expériences (appe- lons ce dernier licraii sensible; c'est une tache de sulfure sur carton noir, l'ensemble ayant quelques centimètres de diamètre); l'extrémité du fil forme simplement une ou deux boucles serrées autour de cet écran. Le fil de cuivre avait o"',90 de longueur dans ma première expérience. Il peut être beaucoup plus long. L'écran est fixé à SÉANCE DU 2J JANVIER 1904. IqS demeure dans un coin d'une pièce obscure. Le transmetteur situé au bout initial du fil est liljre. On le place d'abord dans l'air, loin d'un corps radiant. On le place ensuite à proKimité d'un point du corps humain ( ou du corps d'un animal ) comme on le faisait pour l'écran isolé : le suif lire brille davantage. » Le fait a lieu quelle f[ue soit la forme du fd et sa position par rapport à l'écran; il a lieu quels f[ue soient les obstacles interposés entre l'écran et la source. » On répète avec ce dispositif toutes les expériences décrites précédemment, en remplaçant simplement l'écran isolé par la petite plaque de cuivre initiale disposée parallèlement à la surface radiante. Il n'y a qu'une différence d'intensité, toutes les radiations d'un faisceau ne contribuant pas au phénomène. » Les radiations efficaces sont arrêtées à peu près complètement par l'interposition d'un écran électrique, c'est-à-dire d'une lame de métal en aluminium ou en cuivre, par exemple, reliée à la terre (ces métaux isolés ne les arrêtent pas). » Le transmetteur n'a pas besoin d'être au contact des tissus, pas plus que l'écran isolé; l'effet se produit à dislance, à l'intensité près. » L'effet est minimum quand la plaque initiale est normale à la surface radiante (horizontale, par exemple, si l'on ojjère vis-à-vis du front). Si ilans cette position on la tient à une certaine distance du corps, à 20"", je suppose, et qu'on vienne à faire tomber à peu près normalement sur elle les radiations réfléchies par un miroir plan, aluminium ou autre, ces radiations agissent sur le système. » Les radiations physiologiques ont donc les deux modes de propaga- tion : par rayonnement dans l'air, par transmission cpiand elles rencontrent un métal. » Ces propriétés ne sont pns liées d'ailleurs à l'origine physiologique des radiations considérées. Elles sont aussi celles d'une partie des radia- tions émises par des foyers de rayons N tels que l'acier trempé, l'hypo- sulfite de sonde insolé, les manchons Aucr incandescents, etc. » M. Blondlot a été témoin de ces divers résultats et a fait avec moi quelques expériences sur lesquelles il y aura lieu de revenir. « En ce qui concerne l'aj^plication physiologique des faits précédents, ils permettront de faire une étude locale heaucoup plus précise des points d'émission des radiations considérées, que nous appellerons pour simplifier radiations conduites. On peut faire un appareil commode en soudant, à un fil de cuivre isolé et de longueur convenable, une petite plaque de cuivre qu'on recouvrira de sulfure pho|)horescent et qui sera l'écran sensible du système ; cet écran aura l'avantage de pouvoir être maintenu fixe et de per- mettre les comparaisons d'intensité dans une même position du regard, ce qu'on ne pouvait réaliser qu'imparfaitement auparavant. L'autre extrémité (initiale) du fil conducteur sera libre quand on voudra étudier la radiation de points très limités, comme je le fais pour les différentes partie d'un nerf; 196 ACADÉMIE DES SCIENCES. on pourra la terminer par la plaque décrite au début (le transmetteur) pour étudier des parties plus volumineuses. En outre le transmetteur, pou- vant être placé piirtoutoù le regard ne pénclre pas, permettra des consta- tions plus étendues. On peut aussi facilement observer sur soi-même. )) Indépendamment de toutes les expériences précédemment indiquées, y compris celle du travail cérébral sans expression extérieure ('), j'ai pu en réaliser de nouvelles, parmi lesquelles je signalerai seulement aujour- d'hui l'étude de la radiation bulbaire chez l'homme sous l'influence de l'innervation respiratoire : en plaçant la plaque tout contre le trou occi- pital et le plus haut possible, elle est alors assez voisine du bulbe pour qu'on puisse constater sur l'écran une augmentation d'éclat pendant l'ins- piration comparativement à l'expiration. C'est le contraire quand on des- cend un peu sur la moelle cervicale supérieure, qui donne un éclat plus fort au début de l'expiration. » Un grand avantage de cette méthode, c'est que l'observateur peut se placer assez loin de l'écran sensible pour ne pas l'influencer par des actes musculaires ou cérébraux étrangers à l'expérience. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Émission des rayons de Blondlot au cours de l'action des ferments solubles. Note de M. Lambert, présentée par M. Bouchard. '( M. Charpentier, en découvrant l'émission de rayons n par l'orga- nisme animal, a reconnu que les tissus dont le fonctionnement est le plus intense en émettent la plus grande quantité. Une loi semblable a été retrouvée pour les végétaux par M. Meyer, qui a bien voulu me rendre témoin de ses expériences. » Je me suis par suite demandé si les ferments solubles, dont l'inter- vention est si importante dans le fonctionnement de la plupart des tissus, n'extérioriser;iient pas leur action par une pareille émission. I^'expérience a ré|)on(lu affirmativement à mon attente. I^es résultats sont particulière- ment nets pour les ferments digestifs des matières albuminoïdes. » 1. Un petit morceau de (ibriiie est placé à l'ctuve à 38° dans un tube à essai contenant du suc pancréatif|ue acti\é par de la Ivinase. I^'examen à l'écran de sulfure de calcium pliospliorescent, elleclué avec les précautions habituelles, montre une émis- sion de rajons n qui cesse un certain temps après la disparition du flocon digéré. (') \ o\v Archives cl' l^lcclricili- incdicale, numéro du aS janvier 1904. SÉANCE DU 25 JANVIER 1904. 1 97 » 2. Un morceau de fibrine, mis de même à digérer dans du suc gastrique artificiel (solution de pepsine à o,5 pour 100 dans HCI à 4 pour 1000), donne des résultats semblables ('). » Une série de tubes à essai est mise à l'étuve. Le tube 1 contient la solution d'acide chlorhydrique, 2 la solution chlorhydropeptique, 3 de la fibrine en suspension dans de l'eau salée à S pour 1000, 4 de la fibrine dans la solution chlorhydrique, 5 de la fibrine dans la solution chlorhydropeptique, G tube semblable au précédent, mais solution préalablement bouillie. Les tubes sont retirés de l'étuve au bout de i heure et examinés après refroidissement. Il est possible de reconnaître dans l'obscurité, grâce à l'éclat de l'écran, le tube S où s'efi'ectue la digestion. Les tubes 1 et 2 sont inactifs, le tube 3 est douteux, l'émission est nette mais faible dans les tubes 4 et G. » Outre l'observation directe j'ai utilisé la photographie en employant deux petits écrans de sulfure de calcium égaux découpés dans deux portions paraissant aussi sem- blables que possible d'un écran plus grand. Exposés en même temps à la lumière du jour ils sont disposés simultanément sur la couche sensible de deux plaques éloignées l'une de l'autre. Au-dessus de l'une est placé le tulie, l'autre sert de témoin. Lorsqu'on a des écrans bien semblables on peut rapporter au corps actif les différences d'intensité des taches des deux plaques développées ensemble. ') Il faut sans doute rajjprocher le cas particulier de l'émissiou de rayons n dans les fermenlations de celle découverte par M. Blondlot dans les phé- nomènes généraux de contrainte. Ce rapprochement est évident pour la distension de la fdjrine gonflée par l'acide. L'émission de rayons n, qui accompagne peut-être la syntonisation, certainement la peptonisation, doit être susceptible d'explications analogues. 1) La facilité avec laquelle se produisent les rayons n permettra sans doute de s'expliquer aisément leur apparition dans les phénomènes biolo- giques, au moins pour un certain nombre d'entre eux. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les fluochlorurcs, les Jlaohnmuircs, les Jlaoiodurcs des métaux alcalino terreux . Note de i\L Ed. Def.vcqx, présentée par M. H. Moissan. « Dans une précédente Communication (-) nous avons démontré que, lorsqu'on chauffe un mélange de fluorure raanganeux et de chlorure d'un (') M. Blondlot m'a fait l'honneur d'examiner un tube de ce genre. L'émission de rayons n n'y était, à son avis, pas douteuse. C) Ed. Defacqz, Sur une nouvelle méthode de préparation de quelfjues Jluorures anhydres et cristallisés {Comptes rendus, t. CXXXVII, p. laSi). G. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIIl, N» 4») 2b 198 ACADÉMIE DES SCIENCES. métal alcalino-Lerreux, on obtient, suivant les proportions de ces deux composés : 1" le fluorure alcalino-terreux quand le chlorure était en grand excès; 2" le fluochlonire quand on prenait deux fois le poids molé- culaire du chlorure pour le poids moléculaire du fluorure manganeux. Nous avons indiqué également que cette réaction pouvait s'appliquer aux bromures et aux iodures des mêmes métaux, » Nous ne mentionnerons dans cette Communication que les prépara- tions et les propriétés du fluochlorure, du fluobroraure et du fluoiodure de baryum; les combinaisons semblables du strontium et du calcium ayant le même mode de préparation et des propriétés analogues. » 1° Fluochlorure de baryum BaF-,BaCl-. — M. C. Poulenc (') signale son existence comme produit accessoire qu'il obtient en voulant préparer le fluorure de baryum cristallisé en dissolvant le même fluorure amorphe dans les chlorures alcalins fondus; il a été préparé par Berzélius (-) en précipitant par l'ammoniaque une solution chlorhydrique de fluorure de baryum. » Plus tard, Roder (^) l'obtint de nouveau en fondant i partie de fluorure de sodium avec 5 à 6 parties de chlorure de baryum et addition de chlorure de sodium. » Préparation. — Nous le préparons facilement en chauffant vers 1000°, pendant 2 heures environ, un mélange de : fluorure manganeux, 10 parties; chlorure de baryum, 4o parties. » Le produit de la fusion est concassé et repris par l'eau froide; quand la masse est complètement désagrégée, l'on décante et l'on continue l'épuisement à l'eau jusqu'à ce que les dernières eaux, de lavage ne donnent plus qu'un léger louche avec l'azotate d'argent; on reprend alors le résidu cristallin par l'alcool à gS" et, après plusieurs décantations, on isole un produit cristallisé blanc. » Propriétés. — C'est un composé bien cristallisé en lamelles incolores et transpa- rentes, La densité prise à -\- 18" est de 4)5i. » Il est insoluble et indécomposable par l'alcool à froid ou à l'ébullition ; l'eau froide ne paraît pas avoir d'action, mais à la longue on constate une décomposition. Au bout de deux mois, on a en solution i4,5pour joo de chlore; le chiffre théorique est de 18,53 pour 100. L'eau à l'ébullition a une réaction beaucoup plus rapide : au bout de quelques minutes les cristaux transparents deviennent opaques par suite de la formation du fluorure de baryum; si l'on prolonge l'ébullition, on ne tarde pas à voir le fluorure amorphe, en suspension dans l'eau, remplacer le fluochlorure. (') C. Poulenc, Annales de Chimie et de Physique, 7" série, t. II, mai 1894. (2) Berzéhus, .Annales de Chimie et de Physique, 2'= série, t. XXIY, p. 61, (') Rôder, Inaug. Dissertât. : Fluor-Verbindung ; Goltingen, i863, p. 9. SÉANCE DU 23 JANVIER 1904. I99 » Les acides acétique, chlorliydrique, azotique étendus donnent lieu à la même décomposition ; si les deux derniers acides sont concentrés, ils dissolvent le fluoclilo- rure. ]-,'acide sulfurique, avant son point d'ébuUition, le décompose pour donner du sulfate de baryum, de l'acide fluorhydrique, de l'acide chlorhydrique. » Mélangé avec du chlorure de manganèse, il ne se décompose pas à la température de fusion de ce dernier; il n'en est pas de même si on le fond avec du chlorure de baryum : il se décompose et donne du fluorure de baryum. » Nous avons également pu préparer et étudier le fluobromure de baryum et le fluoiodure de baryum. Ils correspondent aux formules BaF^BaBr^, et BaF^BaP; leur densité est de 4> 96 pour le fluobromure, et de 5,21 pour le fluoiodure. Leurs propriétés sont identiques à celles du fluochlorure; ils sont cependant plus facilement dissociables par l'eau. » Conclusions. — En résumé, nous avons montré que, lorsqu'on traite entre 800° et i/joo" un mélange de fluorure manganeux et de chlorure, de bromure et d'iodure alcalino-terreux, il se forme du fluorure alcalino-terreux et du chlorure, du bromure et de l'iodure de manganèse dont la quantité s'accroît évidemment au fur et à mesure que l'on augmente la quantité de fluorure manganeux. » Nous avons également montré que les chlorure, bromure et iodure manganeux réagissaient sur le fluorure alcalino-terreux ; il s'ensuit donc que, dans le liquide en fusion, il s'établit un équilibre résultant de ces deux réactions. » La transformation du fluorure manganeux en fluorure alcalino-terreux ne sera donc totale que lorsque la quantité de chlorure, bromure ou iodure de manganèse, par rapport au chlorure, bromure ou iodure alcalino-ter- reux sera très faible, les fluochlorures, fluobromures, fluoiodures ne pou- vant pas se former, puisqu'ils sont détruits par le chlorure en fusion, bro- mure ou iodure alcalino-terreux. )) En d'autres termes : 1° Il se formera des fluorures alcalino-terreux quand on mélangera au fluorure manganeux un grand excès de chlorure, bromure ou iodure alcalino-terreux; » 2° Il se formera des fluochlorures, fluobromures, fluoiodures alcalino- terreux quand, par suite de la réaction, ces derniers se seront entièrement transformés en chlorure, bromure, ou iodure manganeux, c'est-à-dire en employant les quantités théoriques fournies par l'équation générale MnF^'+ 2XY- = XF-,XY^ + MnY-, X représentant soit Ba, Sr, Ca; Y représentant soit Cl, Br, I. » 200 ACADEMIE DES SCIENCES. CHIMIE MINÉRALE. — Réactions colorées de l'acide molyhdiqiie. Note de M. M.-Emm. Pozzi-Escot. (Extrait.) « Dans une Communication récente {Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. 82), M. Camille Matignon a attiré l'attention sur quelques réactions colorées de l'acide vanadique et de certains polyphénols; cette Note m'engagea faire connaître une réaction analogue, que j'utilise depuis quelques années pour caractériser l'acide molybdique et les moiybdates. » Quand on ajoute quelques gouttes d'une solution de tanin à une solution d'acide molybdique, il se produit une solution orange tirant sur le rouge cerise en solution concentrée et sur le jaune en solution diluée. Cette coloration constitue un caractère sensible pour cet acide, même à ,m,'^„„, avec une solution de molybdate d'ammoniaque. » Il est nécessaire d'opérer en solution neutre pour avoir un maximum de sensibilité; tout excès d'acide détruit la coloration. L'intensité de la coloration n'est pas propor- tionnelle au poids de l'acide molybdique. » J"ai cherché si d'autres substances présentant, comme le tanin, des fonctions phé- noliques possédaient également la propriété de servir de réactif du molybdène. Les acides gallique et pyrogallique se comportent comme le tanin. » Il est à remarquer que cette coloration n'est pas modifiée par l'ébullition et, quelle que soit la concentration de l'acide molybdique et celle du tanin, il ne se produit jamais de précipité. » L'extrait de bois jaune et divers autres tanifères agissent comme le tanin. L'extrait de campèche ne donne pas une coloration caractéristique, mais un précipité brun. Il est à remarquer que certaines de ces combinaisons molybdiques se fixent avec des nuances très vives sur la laine et le cuir. » Par concentration, le tanale de molybdène laisse déposer un complexe cristallin. » Il est à remarquer que le fer, à condition de ne pas être en trop grand excès, ne donne aucune réaction avec le tanin en présence de molybdène. » CHIMIE MINÉRALE. — Électrolyse de l'acide chlorique et des chlorates. Note de M. Andké Brochet, présentée par M. Henri Moissan. , « L'électrolyse du chlorate de potassium avec une anode de cuivre donne naissanceàdes faits curieux signalés par Bancroft (') et Burrows (-) (') Transaclions of tlte American electrochemical Society, t. I, p. 65. (^) Jonrnal of physical Chemistry, t. VI, p. 4171 et t- ^Hj P- ^Sy. SÉANCE DU aS JANVIER 1904. 20I au sujet desquels j'ai déjà présenté quelques observations ('). J';ii com- plété cette étude par l'action du cuivre sur l'acide chlorique et le chlorate de cuivre avec et sans le concours de l'èlectrolyse, ce qui m'a permis d'élucider les réactions, simples en réalité, mais complexes en apparence, qui se passent dans l'èlectrolyse des chlorates alcalins et alcaline-terreux avec une anode de cuivre. » Acide c/iloriqiœ. — L'acide chlorique normal dissout le cuivre très lentement à froid; le métal se recouvre alors d'une couche de chlorure cuivreux, mais l'action à chaud est beaucoup plus rapide et le sel cuivreux ne peut être entrevu. Avec l'acide concentré l'attaque est plus rapide; si l'on opère à froid le liquide s'échaulTe; si la température est élevée, l'action est très énergique; elle devient tumultueuse et il se dégage des composés oxygénés du chlore. Sauf dans ce dernier cas, la réaction peut être représentée par l'écjuation ( I ) CIO'H + 6Cu ~ CuCl- 4- 5CuO -h H^O. )) L'acide chlorique en excès se trouve rapidement saturé par l'oxyde de cuivre formé, de sorte que la réaction totale est la suivante (2) i2C10ni-r-6Cu=;5Gu(C10'')--=-CuCl--H6IPO. » Ces réactions sont faciles à vérifier en dosant le cuivre dissous et le cuivre passé de l'état de chlorate à l'état de chlorure. On trouve 5,36 comme rapport du cuivre au chlore. 1) Si l'on emploie le cuivre comme anode, la réaction est identique : d'une part, le cuivre se dissout; d'autre part, l'acide est réduit à la cathode (en platine) et la réaction apparente de l'électrolyseur correspond encore aux réactions ( i ) et (2). Ici encore on peut constater la ftjrmation transitoire de sel cui\ reux. » Chlorate de cuivre. — La solution de chlorate de cuivie se décompose au contact de ce métal en donnant au bout d'un certain îenips un précipité bleu, soluble dans les acides. La solution renferme dès les premiers instants du chlorure cuivrique, mais celui-ci disparaît peu à peu. » Le sel basique ainsi précipité répond approximativement à la formule Cu CI-.3 Cu(Otl)- dans laquelle Cl- est en partie remplacé par (CIO^)-. Le métal est recouvert d'une couche d'oxvde cuivreux jaune. » Si l'on opère avec électrolyse en eraplojant une anode de cuivre, il y a formation à la cathode d'un dépôt de cuivre de vilain aspect, sans cohésion. Il en résulte que le rapport -^ est plus grand que 5, 36, puisque du fait du dépôt du cuivre il y a peu ou point de chlorate détruit à la cathode. A l'anode il y a formalii.in de sels basiques de la forme précitée, mais renfermant à peu près autant de chlorate que de chlorure, aussi ce produit décrépite-t-il fortement avec l'acide sulfurique. Par contre la solu- (') Comptes rendus, t. CXXXVI, p. i55. 202 ACADEMIE DES SCIENCES. lion renferme plus tle clilorure. Les couches de sels basiques voisines de l'anode sont plus pâles et, si l'on arrête l'essai au bout de quelques secondes, on constate sur l'électrode la formation d'Iiydrate d'oxvde cuivreux. Les sels cuivreux s'oxydent nu contact du chlorate du cuivre, mais plus lentement qu'avec l'acide chlorique. Comme dans l'électrolyse du chlorate de potassium, l'anode est piquée d'une façon toute spé- ciale et la quantité de cuivre dissoute est plus grande que celle déposée à la cathode du voltamètre. » Chlorates alcalins et alcalino-terreux. — Les chlorates de soude et de baryum se comportent également comme celui de potassium. » Dans le cas de l'éleclrolyse du chlorate de baryum le précipité noir que l'on obtient renferme: oxyde de cuivre, cuivre, chlorure de baryum. Il y a en outre un excès de chlore probablement à l'état de sel basique de cuivre. J'ai fait un grand nombre d'essais avec ces diflérents sels dans les conditions indiquées par Burrows; je ne puis que confirmer ses essais. » Conclusions. — En électrolysant les chlorates de baryum, de sodium et de cuivre avec une anode en cuivre, j'ai pu confirmer le fait signalé par Bancroft et étudié par Burrows que le cuivre se dissout en quantité plus grande qu'il ne se dépose sur la cathode du voltamètre. Ce fait résulte sim- plement de ce qu'une partie du cuivre entre en solution sous forme de sel cuivreux. Cette hypothèse a été rejelée par Bancroft et Burrows parce que l'on ne retrouve pas de sel cuivreux dans le précipité. Or les sels cui- vreux, comme je l'indique plus haut, sont incompatibles avec le chlorate de cuivre et l'acide chlorique; ils ne peuvent donc exister dans le produit obtenu. De leur action sur le chlorate résulte la majeure partie des chlo- rures en solution. » Tandis que dans l'électrolyse de certains sels, le cyanure de potassium par exemple, le cuivre entre en combinaison uniquement sous forme de sel cuivreux, dans le cas présent, il se dissout partie à l'état de sel cuivreux, partie à l'état de sel cuivrique. La quantité qui réagit sous chacune de ces formes variera suivant la nature de l'électrolyte, la densité de courant, la température, etc. ; c'est pourquoi le cuivre manquant à l'anode repré- sentera, suivant les conditions, du simple au double du métal du volta- mètre. » Le sel cuivreux se trouve oxydé avec formation de chlorure et d'hydrate d'oxyde cuivrique. En milieu acide, cet hydrate passe en solution; dans le cas du chlorate de cuivre, il retient avec lui du chlorure et du chlorate sous forme de sels basiques; dans le cas d'un sel alcalin ou alcalino-terreux, la base formée à la cathode décompose partiellement les sels basiques, de sorte qu'il reste de l'alcali en liberté; du chlorure et du chlorate dans le pré- SÉANCE DU 25 JANVIER 1904. 2o3 cipité. L'hydrogène cathodique porte son action d'abord sur le dernier sel, puis sur l'oxyde. Pour cette raison, la quantité de cuivre contenue dans le précipité est relativement faible, alors que, si l'on emploie un élec- trolyte donnant des composés non susceptibles d'être réduits, le sulfate de sodium par exemple, le précipité obtenu est formé presque exclusivement de cuivre. » En résumé, les réactions dont je viens d'étudier le mécanisme sont dues simplement à la dissolution du cuivre sous forme de sels cuivreux et à l'oxydation ultérieure de ceux-ci. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la présence de l'aldéhyde formique dans Vair atmosphérique. Note de M. H. Henkiet, présentée par M. A. Haller. « Au cours de mes recherches sur l'air atmosphérique j'ai constaté l'existence d'un corps gazeux autre que l'acide formique, doué de proprié- tés réductrices énergiques, capable de réduire la liqueur de Fehling et de décolorer l'iodure d'amidon. » Afin d'étudier ce composé et d'en déterminer la nature, j'ai cherché à l'isoler des eaux météoriques en choisissant celles qui proviennent des brouillards. » Ces eaux, à réaction neutre, sont après filtration concentrées lente- ment au bain-marie, de façon à réduire de 3o' ou 4o' ^i 200™'' environ. Elles deviennent alors acides et déposent une certaine quantité de sulfate de calcium qu'on élimine par fdtralion. On obtient ainsi un liquide forte- ment coloré en jaune orangé qu'on soumet à la distillation pure et simple. » Les produits distillés contiennent de l'acide formique et une matière qui réduit le réactif de Nessier en le faisant passer au rouge, puis au noir, mais qui n'a aucune propriété ni basique ni acide, puisqu'elle distille en présence des acides ou des alcalis. Ce corps est une aldéhyde. En effet, il réduit le nitrate d'argent ammoniacal, la liqueur de Fehling et ramène au rouge violet une solution de fuchsine décolorée par l'acide sulfureux. « Afin de caractériser celte aldéhyde, j'ai eu recours aux réactions sui- vantes, spécifiques de l'aldéhyde formique. j) 1° Réaction de Lebbin. — On chaulle le liquide contenant l'aldéhyde avec une solution alcaline de résorcine à 5 pour 100. A l'ébullition on obtient une coloration rouge. Pour réussir dans le cas présent où les solutions sont très diluées, il est néces^ saire de ne faire intervenir qu'une très faible quantité de réactif qui, par lui-même, 2o4 ACADÉMIE DES SCIENCES, donne avec l'eau distillée une teinte verdâtre capable d'atténuer la teinte louge donnée par l'aldélijde. » 2" Ré(tction de FarnsLeiner. — On inélanf;e, au liquide aldéhjdique, une goutte d'une solution étendue de peplone, puis un volume d'acide sulfurique moitié plus faible que celui du liquide et l'on ajoute une goutte de chlorure ferrique. On obtient une magnifique couleur violette. Cette réaction est remar([ualjlement nette et sensible et se produit encore avec le liquide obtenu en faisant barboter de l'air filtré dans l'eau distillée. » .3° Formation d'acide cyanhydrique aux dépens de l'aldéhyde. — On sait que l'aldéhyde formique réagit sur le chlorhydrate d'hydroxylamine pour donner la for- maldo.vime qui se déshjdrate aussitôt en produisant de l'acide cyanhydrique. » On a en effet Cir^O + ÂzH^O — CU-AzOll -H H=0 et CH^VzOH = IPO + CAzH. » Pour réaliser cette réaction avec de très faibles proportions d'aldéhyde voici comment j'ai opéré : la solution aldéhydique est additionnée d'un excès de chlorhy- drate d'hydroxylamine et de soude caustique, puis portée à l'ébullition qu'on maintient assez longtemps pour amener le liquide au volume de lo"^™' environ. On distille ensuite ce liquide avec un excès d'acide sulfurique et les vapeurs condensées sont reçues dans une solution de soude pure. Il se forme un cyanure alcalin que l'on met aisément en évidence au moyen d'un sel ferroso-ferrique. » Le résidu de la distillation de l'eau de brouillard, plus riche en aldéhyde que les produits distillés, traité de la même manière, donne cette réaction d'une façon exces- sivement nette. » 4" En chauffant 200"''' de liquide aldéhydique avec de la diméthylaniline et quelques gouttes d'acide sulfurique et en oxydant ensuite le produit formé, on obtient une coloration bleue due à la formation de tétraméthyldiaminobenzhydrol (hydrol de Michler). V » On comprend maintenant potirquoi la concentration tles cauK météo- riques les rend acides : l'aldéhyde formique, réagissant sur les sels ammo- niacaux pour donner diverses bases azotées , comme l'ont montré MM. Cambier et Brochet ('), met partiellement l'acide de ces sels en liberté (acide formique). )) Il existe donc dans l'air de l'aldéhyde formique. Ce corps, qui est un puissant antiseptique, joue un rôle important au point de vue de la pureté de l'air. C'est un facteur de l'hygiène publique qui n'est pas négli- geable, non plu» que son action dans la physiologie végétale. » J'ai cherché à doser la formaldéhyde dans l'air en faisant passer ce (') Bull. Soc. c/ii/n., 20 avril iSqô, p. 406. SÉANCE DU 2 5 JANVIER igo']. 2o5 dernier, préalablement filtré, sur de l'oxyde rouge de mercure chauffé à 25(>° et en comparant l'acide carbonique obtenu ainsi à celui qui existe normalement dans l'air au même moment. Des analyses poursuivies à Montsouris (observatoire) par M. Alberl-J.évy et moi, pendant une année entière (1903), il résulte que la quantité de formaldéhydc oscille entre ,,i„'(i„„ et ^^,a"„^„ du poids de l'air, et est proportionnelle à la température extérieure. » En ce qui concerne l'origine de l'aldéhyde formique atmosphérique, je reviendrai sur ce sujet à propos de l'étude des gaz du sol ( ' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l' alcool isopropylique trichlore Cl'C — CH(OH)-CH\ Note de M. Louis Henry, présentée par M. A. Haller. « Au point de vue des études que je poursuis sur la volatilité comparée (les dérivés primaires, secondaires et tertiaires correspondants, en C'-, C et C', il m'a paru intéressant de compléter la série de mélhylation des alcools éthyliques chlorés. » Un de mes élèves, M. Vitoria, s'est chargé de l'étude de Y alcool isopro- pyliqiie trichlore Cl'C - CH (OH) - CH'. » Ce corps peu connu jusqu'ici s'oblicnt aisément par la méthode des synthèses organo-magnésiennes de M. Grignard. » La réaction du chloral anhydre sur le composé magnésien de l'iodurc de méthvle dans l'éther le fournit dans des conditions très avantageuses. » L'alcool isopropylique trichlore constitue un beau corps solide, cris- tallin, fondant à So^-Si" et bouillant à iGi", 8 sous la pression de 773*"'". C) En 1S60, M. Berthelot, après avoir efl'ecUir la synliièse de l'acide rormique par Taclion de l'oxyde de carbone sur les alcalis, a montré que la dlslilialion sèche des formiates donnait naissance à un £;roupement CH-0, qui, par transformations diverses, produisait des carbures d'iiydrogène, des alcools, etc. {Clnmie organiquc'fondée sur la .synthèse, t. I, 1860, p. i3). D'autre part, dans ses Leçons sur (es méthodes générales do synthèse, professées au Collège de France en 1864, ce savant a rappelé (p. 180-181) que ce groupement était le même qui engendre les composés naturels dans les végétaux; et il a exposé que l'oxyde de carbone, produit soit par les combustions, soit par les réductions de l'acide carbonique, au sein de l'atmosphère (p. i85), devait, en présence des bicar- bonates et carbonates alcalins, donner des formiates, susceptibles, par décomposition ultérieure et sous l'inlluence des actions naturelles, d'engendrer d'autres matières organiques. G. R., 1904, I" Semestre. (1. CXXXVIII, N» 4. 27 2^g ACADÉMIE DES SCIENCES. '".. 3e ferai remarquer la régularité de la variaùon des propriétés dans la série des alcools triclilorés en C=, C et C" : Kiisi.in. EInilhlion. CFC-CII-OH '7 '•■^' CFC-Cfl-OH 5o . Cil' GIF cpc-c-on o<' '^" CM' T 'ctmle de ce composé, de même que celle des dérivés de méthylalion „ L ctiuleue Çe co p , préparé autrefois par de l'alcool ètbyhque bichlorc Cl HC - Cil un, j i M. fJelacre. se poursuit dans mon laboralou-e. » CBIMIE ORGANIQUE. - Sur la condensation des cthers acetylénigues Z lesaLls (U). Note de M. C„.a..s Mo.u.., présentée par M. Henri Moissan. « J-.U montré dans une Note antérieure (Corn/,/.. r.nJ<«, ^7 J^^H^^^ '9°3^ l^c'avcnie et saturation ccpléle de la liaison acetylea.que, conforme ment à l'équation suivante : r»H' - C = C - C0^CIF+ 2CH'0H = c^ip - c(oc[r'y^ - CH-^ - co-^ch^ „ Cette réaction nouvelle méritait d'être généralisée. 3'ai donc étudié, Exemple : c^HH _ c(oc^H^)^- CH^- œ^c^^ i;thci- p-acétalique. . =C^H«0+(C^H'OClOC2£)^CH__COH^. ~ Éther cthylénique ^-oxyalcoylé. SÉANCE DU 2.5 JANVIER igo^. 207 » I. Iilhers '^-acétaliques. — Quand on mélange un élher accljlcnique avec la solu- tion iFun alcool sodé dans l'alcool correspondant, une vive réaction se déclare presque aussitôt ; la liqueur s'échaufTe en se colorant très légèrement, et arrive parfois à bouillir spontanément. Pour permettre au réactif de produire tout son effet, on cbaulfe dans tous les cas jusqu'à l'ébullition, que l'on maintient ensuite, dans un appareil à reflux, pendant un temps plus ou moins long. On verse finalement le mélange, préalablement refroidi dans de l'eau glacée, et l'on extrait à l'éllier le produit formé, que l'on distille finalement dans le vide. » L'analyse élémentaire indique que les produits ainsi obtenus sont toujours des mélanges de l'éthcr acétalique avec l'étlier éthvlénique oxyalcojlé correspondant, et que, par conséquent, une partie de l'éllier acétyléniqne a fixé i'""' seulement d'alcool. )) En ojiérant en tubes scellés à la température de laS", outre le diméthylacétal du benzojlacélale de méthjle, dont il a été parlé plus haut, j'ai réussi également à préparer à l'état pur le diétbylacétal du benzoyiarétate d'élhyle CH»— C(OC-^Il')-^~ CH^- CO'C^H'-. [On a mis en œuvre 34°, 8 ( ^ de molécule) de pliénylpropiolate d'étb)le, 9', 2 (y'^j d'a- tome) de sodium, et 1708 d'alcool absolu.] Le mniveau composé distille à iSo" (corr.) sous i3™'". Il fournit à la saponification l'acide B-ncétalique C^'ll'- G(OC-IF)-- Cll-~ CO^H, sous la forme de cristaux, blancs, qui fondent à ()8° avec dégagement gazeux. L'étlier acétalique et l'acide acétalique se colorent rajildement en rouge quand on les traite par le clilorure ferrique en solution alcoolif|ue ; ce fait s'explique par l'action liydrolysantc du sel ferrique, lequel, toujours plus ou moins acide, transforme la fonction acétal eu fonction acétone, avec mise en liberté d'alcool, et con\crtit ainsi l'étlier fi-acétaliqiie en éther jj-cétonique. » II. ELliers '^-oxyalcoylcs à fonction élliyli'iiiqiie. — La formation de ces com- posés, par l'action de la chaleur sur les étliers S-acélali(jucs, constitue une réaction d'une grande netteté. Elle s'opère vers la lemjicrature de 17.5°; elle est en général complète au bout d'une demi-heure, et les rendements sont théoriques. On chauffe simplement au bain d'huile l'étlier acétalique (ou son mélange avec l'éther oxyalcoyié étiiylénique correspondant). Dès que la temjjérature de la réaction est atteinte, on voit le liquide entrer en ébnilition, par suite de l'élimination brus([ue de l'alcool, qu'il est facile de condenser et de caractériser. » Les deux éthers P-acétaliques que j'ai pu isoler à l'étal pur ont perdu ainsi la ([uantilé sensiblement théorique d'alcool. Quant aux mélanges d'élliers p-acétalif[ues et d'élhers ^-oxyalcoylés élhyléniques, ils perdent d'autant plus d'alcool ((u'ils sont plus riches en éther acétalique, et la proportion d'alcool recueillie est toujours concordante avec celle d'étlier acétali(|ue ([ue l'analyse élémentaire montre exister dans le mélange. M Quoi qu'il en soit, quand l'élimination de l'alcool a complètement cessé, une simple distillation fournit l'éther ^-oxyalcoyié étiiylénique rigoureusement pur. oo8 ACADÉMIE DES SCIENCES. ,. Les six composés suivants ont été ainsi préparés : ÉbuUition. o o 232-233 (corr.) p-an.yl P-propoxyac,ylale de propyle ^ )C(OC H ) ^ c ^^^ ^ __^,^ ^^^__,^ p-hexyl Méll.oxyacrylate de n^ethyl 0 C 0^^^^^^ ZcR-C^Cn' . .S^-Sf, (corr.) sous . 4"' P-phénylp-mélhoxyacrylaiedenielhyle(CH')G OLH -^ ro^CMl' .67-168 (corr.) sous 16" p-pl'ényl p-élhoxyacrylale d'élhyle (') (C«H')C(OC^H^) = Clî - CO G H . .0, V „ \ l'inverse des éUiers [i-acétaliques. ces composés ne s'hydrolyscnt nu'avec une très grande lenteur, sauf le dernier, sous l'acl.on du chlorure ilrrique en solution alcoolique, ainsi qu'en lémogne la fa.ble coloration observée même après plusieurs heures de contact. r.oKllr ,, L'hvdrolyse par l'acide sulfurique étendu à chaud permet d etablu avec cerUtude leur constitution. Les quatre éthers de la sér.e grasse se transforment rapidement en éthers p-cétoniques, conformément a 1 equa- lion suivante : » Exemple : (C^H")C(OCH^)=:CH-CO°CH'+H^O S-amyl fl-métlioNyacrylale de mctlivle. = CH^OH + C41' ' - CO - CIP-CQH:ii^ Caproylaci-Uile de mctliylc. ,. Les éthers [i-cétoniques ainsi produits se caractérisent facilement au moyen de l'hydrate d'hydrazine, qui les convertit en pyrazolones. composes très bien cristallisés. , , , • • „ Ouant aux deux éthers éthylcniques [i-oxyalcoyles de la sene aroma- , iquc^ls ont doimé à l'hydrolyse presque exclusivement de 1 acetophenone, d'aj^rès l'équation : » Exemple : C«IL-C(OCH') = CH - CQ--CH' + 2H^0 p-phényl fl-mcthoxyacry!atc de métliyle. = oCH'0 + c^n — CO (.) Ce composé a déjà été signalé par L. Claisen, q.û Ta P'^''' '.';"'' f'^^^ benzoylacélale d'élhyle par l'éther de Kay el le chlorure d'acelyle ( Benc/Ue.. t. XXIX, p. 1006). SÉANCE DU 25 JANVIER 1904. Sog » Ces dédoublements confirment pleinement la conslitiition des éthers clhyléniques ^-oxyakoylés et, par conséquent, celle des élhers p-acéta- liques d'où ils dérivent par perte d'alcool. » Les acides correspondant aux éthers oxyalcoylés éthyléniques ont également été isolés à l'état pur et étudies en détail. Ils feront l'objet d'une prochaine Communication. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les acides ^i-mcthyladipiqucs a.-substilués. Note de M. Marckl Desfontaines, j.résentée par M. A. Ilallcr. « On sait par les travaux de M. Dieckmann (') que les élhers ^-méthyl- cyclopentanone-carboniques se comportent, à l'égard des alcoolates de sodium et des iodures alcooliques, comme les éthers camphocarboniques, pour donner naissance à des composés de la forme CH'-CH-C/^,^,^ CH- V^ CH= \/ CH co ./ 2 qui, par simple saponification, au moyen de la potasse alcoolique, donnent avec la plus grande facilité les acides adipiques correspondants ™'-™-. Dimétkyl-.^-cyclopentanone carbonate de méthyle. - On obtient cet éther avec un rendement de i pour 3o d'éther pHnntlf ; il bout à :oao-.o6" sou. zo™ • Dm,o65ào°, 1=1,450 8 20°. « Dunéthyl-^Uyclopentanone carbonate d-éthyle.^^o.^-^ n^-nS" sous .5-: D„— i,o3o, I--i,4't4à 19°. „ ^.,néttryl-.-aUyl-cyciopenianone carbonate de méthyle bout à 1.4-113° sous ''7 '^-,néthyl-.-allyl-cyclopentcurone carbonate cl étky le bout à t.39-i4.° sous i8">->^; déjà préparé et décrit précédemment (> )■ „ Enfin la tro^sièrne rnètkode qui consiste à battre du ^^^^^^^^^ un excès de loluène, de façon à en faire une poussière sur laquelle ot^ jette urpeu après avotr décanté presque tout le toluène, le mélange d ether Se D e'ckmann et d'iodure alcoolique, tn'a permis de fau. réagtr les .odures d'éthyle, de propyle normal et d'isobutyle. J'at obtenu les ethers . „ ^.métkyl^^-ctkyl-cyclopentanone carbonate de n.étbyle qui bouta >o8»-i.oo 'lt^étbyl-..étbyl-cyclopentanone carbonate clétUyle ,.i bout à n^-t^oo '''':Plkyl-.-propyl-cyclopentanone carbonate cVétkyle ,ui bout à .36^-t3r ''':;^étkyl-^isobutyl-cyclopentanone carbonate d'étkyie qui bout à .SS^-.go" sous 18"»"=. „ Tous ces éthers trattés par la potasse alcoolique en excès fournissent les acides adipiques correspondants. J'ai préparé les acides : „ Dl.néthyl-^-adipuine, bouillant à ..^-..^ sous .8™"', fondant à 80". Sa d.an. iide fond à iSS". (.) Â. Ualler et Desfgnta.nes, Comptes rendus, t. CXXXVl, p. i6i3. SÉANCE DU 2.') JANVIER 1904. I) '^-méthyl-'-J.-éthyl-adipiquc qui fond à 97°-gS". » ^-mctliyl-'j.-propyl-adipique qui fond à 110". » '^-mélhyl-'j.-aUyl-adlpique qui fond à io4°. » Ces deux, derniers sont peu solubles dans l'eau et dans l'étlier ordinaire. » 21 I CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques dérivés du tétramélhyldiamino- phényloxanthranol. Note de MM. Guyot et Stœiilikg, présentée par M. Haller. « MM. Haller et Gu\ol( ' j ont constaté que le télraméthyldiaminophé- nyloxanthranol s'additionne facilement, sans élimination d'eau, un certain nombre de produits de la série aromatique, et ils ont proposé pour les corps résultant de cette addition la formule type : N(Cfi3)2 R étant, dans leurs expériences, les restes (]' H% G" H' - CH% G" H' N(GH')- (vert phtalique). » Nous avons opéré des condensations analogues avec l'anisol et le phénétol. » I. Anisol. — La condensation s'efTectue en milieu sulfuriqne; on précipite ensuite le produit à l'état de chlorozincate rouge orangé et l'on isole la base par les procédés ordinaires. On a obtenu, après cristallisation dans le benzène, une poudre cris- talline blanche, fondant à 1760 (non corr.), très soluble dans le benzène, peu dans l'alcool et dans l'élher, pour laquelle les analyses ont donné la formule CO^H'-N-, confirmée par la cryoscopie dans le benzène, et à laquelle, par analogie avec les (1) Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 16. 212 ACADÉMIE DES SCIENCES. corps déjà obtenus par MM. Haller et Guyot, nous attribuerons la constitution :2ÏS££ES:Ss=£:;HS zène, peu dans l'alcool, auxquels, toujours par analogie, on peut a.,i,n. l ment les formules schématiques : N(CIP)'- / G //\ OH - N< A/ et \N(CIP)- l /\ \/ I OCH' N(CH^r OCH^ SÉANCE DU ll5 JANVIER 1904. 21 3 » 11. l'hvnéluL — \L\\ upéi'iiriL de même a\ec le pliénclul, on a oijleini, à l'élal crislaliisé : FoiiiL (le fusion. Le cliloro/.iiicate (crist. rouge brun) igy (^11011 corr.j La base, r?-IP'_\-0' (crisl. blancs) i-5 « Le produit de condensalion avec riiydrox.ylamiiie (crisl. blancs) . . . 208 » » i> avec la phénylhydrazine (crist. jaunes). 186 » » Nous continuon.s l'élude de ces composés. >> CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la formadoii cl la sacchaiijication de l'uinidoii rétrogradé. Note de M. L. M.\que.\xe, présentée par M. Roux. " 1. Dans la plupart des expériences que nous avons rapportées sur ce sujet, ainsi que dans celles de MM. Wolff et Fernbach, on a fait usage d'empois concentrés, reniermant au moins 4 pour 100 de fécule supposée sèche; celles que nous présentons aujourd'hui ont pour objet de faire con- naître l'influence qu'exerce la dilution de l'empois sur sa rétrogradation spontanée. » Chaque essai a jjorlé sur io''"' de liquide, renferinanl des doses croissantes de fécule (à 17 pour 100 d'humidité), gélifiée dans un bain d'eau bouillante et maintenue ensuite, pendant i5 minutes, à la température de rîo'J. La rétrogradation a duré 4 jours, à 9°, et les saccliarifications ont été faites simultanément, à 24", par addition de to"^'"' d'infusion de malt à 10 pour 100; la quantité relative d'amylocellulose con- tenue dans cliaque échantillon a été évaluée par comparaison avec autant d'essais semblables, saccharifiés aussitôt après leur sortie de l'autoclave. 1 Dans ce dernier cas, on trouve naturellement que le poids de la matière soluble lormée est proportionnel à celui de la fécule mise en œuvre; avec les empois rétro- gradés il nfiw est plus de même, ainsi que le montre le Tableau suivant : l'ccule employée 0,2 o,4 0,6 0,8 1,0 1,2 Mat. soluble formée 0,1606 o,3io6 o,45i6 o,.')86(J 0,7186 o,8566 Insoluble pour loodefécule 1,7 6.8 70,6 i3,i i.j.o i5,6 » La concentration des liqueuis filtrées augmente encore avec celle des empois qui les ont fournies, mais moins rapidement, d'où il résulte que la ^ ilesse de rétrogra- dation s'accroît en même temps, d'une même manière. » C'est évidemment pour cette raison qu'un empois léger se trouble moins vite (ju'un empois fort; c'est sans doute aussi en vertu de la même propriété que l'amylo- coagulase exerce surtout son action sur les empois concentrés. » II. On sait que l'énergie saccharifiante du malt est activée par la cha- 0. R., 1904, 1" Semestre. (T. CXXXVIII, N» 4.) 28 36° 55° 70" 2,2 9>9 7'7 ■,33447 1 ,33/4-J3 1,33458 27 4 ACADÉMIE DES SCIENCES. leur jusque vers 70", et qu'elle se fait sentir à la lois sur l'amidon et sur les dextrines qui représentent ses premiers produits de dédoublement; on pouvait se demander si l'amylocellulose est sensible à cette influence, en d'autres termes, si l'attaque de l'amidon rétrogradé est également fonction de la température. )> Les expériences qui suivent, instituées expressément en vue de répondre à cette (jneslion, ont été conduites de la même manière que les précédentes, avec des empois à 5 pour 100 de fécule ordinaire, rétrogrades pendant 3 jours à g", puis traités par l'extrait de malt à des températures croissantes, depuis 22° jusqu'à 70". On a, comme contrôle, examiné au réfractomètre les liqueurs finales, étendues de manière ((u'elles correspondent toutes à is de fécule pour 100'"'°. Températures 22° Insol. pour 100 de fécule. . . i5,3 Indices à 17", 5 i ,33443 » Il ressort clairement de ces cliifiTres que l'élévation de la température a pour effet de faciliter la dissolution de l'empois rétrogradé, sans que pourtant celle-ci devienne jamais complète, ainsi qu'il arrive à toute température avec l'empois frais. » On aurait pu croire que cette influence favorable de la chaleur avait pour origine une redissolulion dans l'eau de l'amylocellulose; l'expérience nous a appris qu'une chauffe préalable de l'empois rétrogradé avec un égal volume d'eau à 55°, pendant I heure, ne modifie sensiblement pas la quantité de matière soluble qui se forme ulté- rieurement quand on traite le produit par l'infusion de malt : la rétrogradation n'est donc pas un phénomène réversible, dans le sens rigoureux qu'il convient de donner à celte expression. D'ailleurs, un empois rétrogradé cesse d'être entièrement sacchari- fiable même après qu'on l'a fluidifié à nouveau dans l'autoclave a i3o°. » Il faut conclure de là que l'amylocellulose n'est pas un principe unique, mais un mélange de plusieurs produits de condensation différents, qui ont pour caractère commun de n'être pas colorables par l'iode et pour caractère distinctif d'offrir une résistance variable à l'action dissolvante de l'amylase. )) Ces résultats viennent à l'appui de l'idée que j'ai déjà émise sm-la plu- ralité des amylocelluloses, en m'appuyant sur la nature colloïdale de l'em- pois d'amidon; ils sont également conformes à ceux que M. Bourquelol a obtenus, par une voie différente, en 1887 ('). » (') Comptes rendus, t. CIV, p. 177, SÉANCE DU 25 JANVIER 1904. 21 5 CHIMIE AGRICOLE. — Sur la rèparlilioii de la potasse dans la terre arable. Note de M. J. Dcmont, présentée par M. A. Mùntz. « Les éléments mécaniques minéraux du sol végétal, notamment les sables et l'argile, n'ont pas une constitution chimique bien définie. A côté de la silice et de l'alumine, qui sont les composés dominants, ils accusent toujours des quantités appréciables de chaux, de magnésie, de potasse et d'acide phosphorique. Etant donné que leur proportion et leur richesse varient sensiblement d'une terre à l'autre, selon la nature des roches ori- ginelles, il m'a paru intéressant de rechercher comment s'y répartissent les principes fertilisants et quel degré d'assimilabililé ils présentent dans les conditions ordinaires. » Mes expériences ont porté sur un certain nombre de sols très diffé- rents quant à leur formation ou à leur origine. Après avoir séparé les élé- ments physiques, par l'ingénieuse méthode de M. Schlœsing, j'ai dosé inté- gralement, sur chacun d'eux, les oxydes métalliques en opérant sur 5*^ et loff de matière sèche. La silice ayant été éliminée préalablement par des traitements successifs au fluorhydrate d'ammoniaque pur, on a pu effec- tuer les séparations analytiques à l'aide des procédés habituels. » Dans cette Note, je me propose d'étudier spécialement la réparti- tion de la potasse ('). A cet égard, les plus curieux résultats m'ont été fournis par le sol du champ d'expériences de Grignon, où les éléments fins dominent, et par une terre granitique de la Creuse, totalement dépourvue de calcaire. 1) Bien que ces terrains jjiéseiitent sensiblement la même richesse en potasse totale (8,53 et 8,9/1 pour 1000), leur composition physique diffère considérablement. On y a trouvé en effet : Pour 100 (le terre linc sèche. Terre Terre de Grignon. de hi Creuse. Sable grossier \-] ,1 ^^^o Calcaire 4)6 » Sable fin ')9,3 38,8 Argile 16,8 4)5 Humus 1,6 12,7 (' ) La potasse a été dosée par le chlorure platinique suivant la méthode Corenwinder et Contamine (réduction du chloroplalinate par le formiate de soude). 2l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. >i A l'analvse intégrale, les éléments minéraux ont donné des quantités très inégales de potasse. Tandis que le sable fin et l'argile l'emportent de beaucoup sur le sable grossier, dans la terre de Grignon, on observe précisément le contraire pour la terre delà Creuse : ici, c'est le sable grossier qui renferme le plus de potasse. La proportion d'alcnli vaiie d'un sol à l'autre, d'ailleurs, pour chacune des substances considérées, mais elle diil'ére peu dans le sable fin et l'argile provenant d'une même terre. » Voici, du reste, les résultats observés : Doses lie potasse pour loo. Terre Terre de Crrignnji. de la Ciciisr. De sable grossier o,8G4 ",3.3 De sable fin 0;992 o,58 D'argile o.g'io Oj.h » Tous ces nombres se rapportent à la matière minérale sèche, ce qui revient à dire qu'on a défalqué la proportion d'humus entraîné inévitablement dans la précipitation des éléments fins. Cette correction doit toujours être faite, pour les sols riches en matières organiques surtout, si l'on veut éviter toute cause d'erreur. On en com- prendra la nécessité, quand on saura, par exemple, que loo parties de sable fin et d'argile de la terre granitique de la Creuse contenaient respectivement i6,8 et 49,3 de substances humiques. » Les écarts observés dans la répartition de la potasse deviennent encore plus apjja- rents si l'on tient compte de la proportion léelle d'éléments mécaniques existant dans les sols en expérience. En rapportant les nombres trouvés, non pas à lOo parties de sable ou d'argile, |niais^au kilogramme^de lerre fine, on obtient : I^roporlioii (le potasse pour inoo de terre. Terre Terre lie (Irignon. de la Creuse. Dans le sable grossier i ,48 6.o~) Dans le sable fin 5,88 2,2.5 Dans l'ai-giie i,.">8 0,28 » Si nous cherchons maintenant, pour Cf)mpléter ces données, comment 100''" de potasse se répartissent entre les divers éléments phvsiques contenus elTectivemenl dans la terre, nous olitenons les résultats suivants : Répai'lilion de jorii-sde potasse. Terre Tene de Grignon. de la Creuse. Pour le sable grossier 16, 55 70-92 Pour le sable fin 60,78 26,87 Pour l'argile '7,67 2,70 » La comparaison de ces nombres est particulièrement instructive. On SÉAXCE DU 23 JAXYIER igo/). 217 voit immédiatement, et d'une manière 1res saisissante, les grandes varia- tions qui peuvent se produire dans le partage de la potasse, même pour des sols également riches en cet élément. Dans la terre de Grignon, plus des j de la potasse tolale se retrouvent dans les éléments fins, et l'argile seule en prentl la cinquième partie. Pour la terre de la Creuse, au contraire, c'est le sable grossier qui tient la lête : il renferme les -j^ de la potasse du sol ; la fraction restante appartient au sable fin, car l'argile n'intervient que pour une bien faible part (2,7 pour 100 sur l'ensemble). » Au point de vue pratique, ces constatations ne sont pas sans intérêt. Si l'on veut bien adiiieltre que Vactiçilé chimique du sol s'exerce avec plus d'intensité sur les particules d'une extrême finesse, on comprendra pour- quoi les engrais potassiques se montrent généralement inefficaces sur les terres de Grignon, ainsi que l'avait reconnu mon regretté maître P. -P. Dehé- rain, tandis qu'ils agissent favorablement dans des sols granitiques riches en potasse passive, mais trop pauvres en éléments fins. La quantité de potasse mobilisée ou rendue active, dans les conditions naturelles, et à égalité de temps, étant très différente pour l'un et l'autre sol, il en résulte que les besoins de la végétation ne sont pas également satisfaits, ce qui rend néces- saire l'apport des engrais potassiques, toutes les fois que la proportion de sable fin et d'argile tombe au-dessous de f^. » ZOOLOGIE. — Sur un organisme nouveau (l'elmaiosiihivvn polycirri, n. g.. n. sp.), parasite d'une Annèlide (Polycirrus ha;matodes Cïap.) et voisin des Otthonectides. Note de MM. Mauuice C.vrr.i.Euv et Félix Me.sxil, présentée par M. Alfred Giard. « Nous avons rencontré dans la cavité générale d'un Térébellien {Poly- cirrus lurmataJes Clap. ) de l'anse Saint-Martin, près du cap de la Hague, un organisme parasite qui ne nous paraît rentrer dans aucun des groupes connus, tout en se rapprochant, à beaucoup d'égards, des Orthonectides. » Oljservations in vivo. — 7 Polycirrus étaienl infestés sur 100 environ examinés. Le parasite se présente sous forme de nombreuses masses sphériques, à contenu gra- nuleux, mesurant de loo!'- à 200^'- de diamètre, brassées dans le liquide cœlomique : ces sphères ont une paioi épaisse et résistante, sans âlre rigide, car, au microscope, on les voit se déformer d'un mouvement propre. En écrasant doucement l'une d'entre elles, on en fait sortir un grand nombre de corps, qui sont des individus à divers stades de développement. Les plus grands mesurent ^à\'- de longueur sur i5!^ de largeur. Ils sont ciliés, leur section est circulaire, la moitié antérieure laisse voir par transparence 2l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. des bandes longitudinales. Leur contour apparent rappelle assez la l'orme d'une semelle. Nous avons donné à cet organisme, en raison de ces particularités, le nom générique de Pelmntosphœra [-;).jj.x (semelle), Tootipa (sphère)]. L'espèce sera P, polycirri. » Etude de matériaux fixés et colorés. — Les individus paraissant adultes ont la structure suivante : i" une couche épithéliale externe ciliée ou ectoderme, dont les éléments sont assez régulièrement disposés par rangées transversales; 1° une file axiale de cellules s'étendant sur toute la longueur; ces cellules sont particulièrement serrées dans la moitié antérieure, où elles sont empilées comme des disques et où les noj'aux sont aplatis; 3° entre les deux couches et dans la moitié antérieure, quatre bandes longitudinales, se colorant fortement par l'hémalun et qui semblent être de nature musculaire; c'est elles que l'on voit par transparence in vivo. » A côté de ces individus, les sphères renferment tous les stades de leur développe- ment; mais ce n'est que très rarement que nous en avons trouvé ne contenant que des états jeunes. Les états les plus précoces observés sont des sphères olirant une paroi épaisse constituée par plusieurs couches de cellules serrées et juxtaposées. Parmi ces cellules, quelques-unes possédaient un protoplasme plus colorable; en se divisant, elles sont le point de départ d'embryons. Ce sont des cellules germes. Sur des états plus avancés, on trouve des embryons à divers stades (2, 4 cellules, etc.; inorula pleine, s'allongeanl et différenciant la file axiale, etc.), logés dans des cavités entre les- quelles s'étend un réseau de nature plasmodiale, avec de nombreux noyaux, aux dépens desquels continuent à se différencier des cellules germes. » Les observations précédentes ne portent évidemment que sur une partie du cycle évolutif de Pelmalosphœra. Les sphères doivent, dans des conditions à déterminer, laisser échapper les individus adultes et ceux-ci, grâce à leur ciliation, doivent (juit- ter l'Annélide et aller parasiter d'autres Polycirrus. Les premières phases de l'infec- tion restent aussi à découvrir. Il est bien vraisemblable que la contamination des diverses Annélides étudiées a été unique. Les nombreuses sphères proviendraient alors de cette infection unique par une multiplication endogène. Le parasite doit donc oflrir dans son hôte une puUulalion à deux degrés : formation des sphères, formation des germes dans les sphères. Notons enfin que les individus ainsi produits sont asexués. 11 n'y a en eux aucune différenciation d'ovaire ou de testicule. » Ajjiiiilés. — Nous rapprochons Pelmalosphœra des Dicyémides et des Ortho- nectides, surtout de ces derniers; le degré de complication organique des individus est le même. Les sphères, leur mode d'évolution, la production des cellules germes rappellent étroitement les plasmodes des Orthoneclides. INIais, à la différence de ceux-ci et des Dicyémides, les individus sont asexués et non pas mâles ou femelles. C'est là une distinction importante par les divergences qu'elle doit entraîner entre le cycle évolutif de Pclinatospliara et ceux des deux autres groupes. » La ciliation abondante des individus nous semble suffisante pour écarter l'hypo- tlièse que Pelmalospliœra soit une forme nouvelle de sporocyste d'un Trématode digéni(jue. » Nous considérons donc ce parasite comme un organisme autonome et SÉANCE DU a5 JANVIER T904. 219 nous le placerons dnns l'ensemble que nous avons appelé ( ' ), après Hat- schek, les Planidoïdea, à côté des Dicvéniides et des Orthonectides, en en faisant un groupe distinct. Tl se rapproche surtout des Orthonectides et en diffère en ce que les plasmodes, au lieu de donner naissance à des mâles et des femelles, produisent des individus asexués. » BOTANIQUE. — Nécessité d'insdluer un ordre des Siphomycètes et un ordre des Micrnsiphonées, parallèles à l'ordre des Hyphomycétes. Note de M. Paul Vl'illemix, présentée par M. Guignard. « Le thalle des Champignons, dont l'élément fondamental est le filament ramifié dépourvu de chlorophylle, présente, indépendamment des formes réduites par défaut de ramification ou d'allongement, trois types de struc- ture : I" la structure cloisonnée ou cellulaire, dans laquelle chaque chambre contient un novau ou un syncarion ; 2" la structure siphonée, où chaque tube renferme un nombre indéfini d'énergides nucléées; 3° la structure microsiphonée, où le filament continu est aussi délié que le corps des Bactéries. » L'importance fondamentale des deux premiers types est démontrée par la profonde différence qui sépare les organes reproducteurs répondant à chacun d'eux. Le premier type caractérise les Eumycétes, où le cloisonne- ment n'esl effacé que parles phénomènes secondaires d'apocytie. Le second caractérise les Phycomycétes, où le cloisonnement n'est pas directement lié à la genèse des cellules, mais résulte d'actions mécaniques déterminées. » Les exceptions, comme il s'en rencontre chez les Entomophthorées, attestent l'ori- gine commune de ces deux types, mais n'amoindrissent pas la valeur taxonomiquc qu'ils ont acquise au cours de l'évolution. A défaut d'organes reproducteurs, nous sommes donc fondés à rattacher un Champignon, soit aux Eumycétes, soit aux Phyco- mycétes, dés que nous y retrouvons le thalle caractéristique de l'une de ces grandes subdivisions. » L'ordre des Hyphomycétes, tel qu'on le comprend actuellement, est constitué sans tenir compte de la structure du thalle. Les appareils coni- diens isolés ou groupés en système diffus, qui sont exclusivement utilisés pour caractériser ce groupe, sont donc revêtus d'une plus haute dignité (') CaullKryet Mesnil, Recherches sur les Orthonectides (Arch. d'Aiiat. microsc, t. IV, 1901). 220 ACADEMIE DES SCIENCES. laxonomique que les organes reproducleiirs des Champignons plus par- faits ou plus parfaitement connus. » Ces appareils sont pourtant un simple produil iradaplation à la disséminaliou rapide par le vent. Leur origine est très variable : les uns résultent d'une transfor- mation progressive des pseudospores ou kvstes mycéliens {Morlierclla. d'après A an "Pieglieni el Le Monnier),les autres d'une transformatioa régressive des zoosporocystes (Péronosporées) ou des sporocystes (Mucorinées). Les organes conidiformes n'ont donc pas une valeur fixe el sont les derniers qu'on doive invoquer pour établir les affinités. » Les caractères tirés des appareils conidiens sont snbordonnés aux caractères du thalle. En conséquence, nous proposons de restreindre l'ordre des Hyphomycètes aux espèces munies d'un thalle cloisonné, en un mot de le rattacher aux Eumvcètes. Nous nomtnerons Siphomycêtes les espèces dont le ihalle est siphoné et la fructification réduite, tout au plus, à des appareils conidiens. Elles formeront une section des Phycomy- cètes. » Le thalle microsiphoné n'a pas de rapport connu avec l'évolution de l'ensemble des Champignons. Nous savons seulement qu'il procède parfois du ty|)e cloisonné, par suite de modifications accessoires, notamment par adaptation endolrophique. Mais dans les cas où une espèce n est connue que sous forme de filaments microsiphonés, nous n'avons aucun droit de la rattacher aux Phycomycètes ou aux Eumycètes, ni par conséquent aux Hyphomycètes ou aux Siphomycêtes qui en sont des subdivisions. Il est donc nécessaire d'établir un troisième groupe de Champignons dans les- quels les conidies représentent la plus haute expression de la fonction reproductrice : c'est l'ordre des Microsiphonées. )i Le genre Oospora parmi les Hypliomycétes a ])our pendant le genre Aocai'i/ia parmi les Microsiphonées. » Le genre OEdocephaliiin, caractérisé par un type d'apjjareil conidieu qui se retrouve chez des Ustilaginées (Neovossia), des Ascomj cèles { Ueiiria), des liasidio- niycéles (Un^'iilina), a son jicndanl chez les Siphomycêtes dans le genre Cunniii- ghamellri . » L'ancien genre Sepedoniutn renferme [ilusieurs espèces à thalle siphoné. Les unes sont des fructifications accessoires de Movlierella ou de Syncephalis, les autres sont, jusqu'à plus ample informé, des Siphomycêtes dont nous ferons le genre Sepedoniella. » Les appareils conidiens étant, par définition, des organes anémophiles, seront nuls ou rudimentaires chez les Phycomycètes aquatiques. Les familles parasites, telles que les Péronosporées et les Entomophthorées, ont dans SÉANCE DU 25 JANVIER igo'i. 221 leur ihalle des caractères éthologiques qui les opposent nettement auM autres familles aériennes. Les Siphomycètes se relient donc généralement auK Mncorinées; parfois on peut soupçonner et même démontrer partiel- lement leur parenté avec une famille déterminée de cet ordre. Mais les présomptions et les probabilités ne doivent jamais être confondues avec les faits établis, » BOTANIQUE. — Sur la végétalion de quelques sources d'eau douce sous- marines de la Seine-Inférieure. Note de M. Maurice Go.mont, présentée par M. Bornet. « La partie confinant à la mer du grand plateau de craie qui forme presque en totalité le département de la Seine-Inférieure est à peu près dépourvue de sources aussi bien que d'eaux stagnantes. Le sol est per- méable sur la plus grande partie de sa surface et les fissures de la craie absorbent immédiatement l'eau des pluies et des neiges. » Toutefois, l'eau ainsi absorbée ne disparaît pas à jamais. On la retrouve au pied des falaises, sous forme de sources plus ou moins puis- santes qui débouchent à différents niveaux. Les unes sortent près de la limite supérieure des marées; les autres, situées plus bas, restent par suite moins longtemps à découvert. Toutes, d'ailleurs, exercent sur la végétation des Algues une influence qui mérite d'attirer l'attention. » L'aspect du rivage sur les côtes île la Seine-Inférieure est fort uniforme. Si, par- tant de la falaise, on se dirige vers la mer, on rencontre d'abord un talus de galets assez incliné, formant une zone littorale relativement étroite et constamment remaniée par la mer, par suite absolument stérile. » Du bas de ce talus jusqu'à la limite inféiieure des marées s'étend un plateau presque horizontal formé de bancs calcaires ou plus rarement siliceux. En raison de sa faible pente, la marée montante l'envaliit rapidement, en 2 heures environ, tandis qu'il lui en faut 4 pour recouvrir le talus de galets et atteindre le piwl do la falaise. Ce plateau rocheux disparaît sous un lapis de Fucacées et parfois de Lami- naires, qui donne au rivage une teinte sombre caractéristique, sauf au pied du talus de galets où les Ulvacées dominent et forment un liseré verdoyant. » Au reste, sur ces bancs horizontaux constamment balayés par les lames auxquelles les Algues à crampons robustes peuvent seules résister, les espèces délicates sont rares. La flore est donc assez pauvre et généralement réduite aux espèces les plus vulgaires. » Les sources que j'ai le plus particulièrement étudiées sont au nombre G. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N" 4.) 29 222 ACADEMIE DES SCIENCES. de sept, toutes situées entre Saint- Valery-en-Caux et Etretat. Trois d'entre elles sortent dans la zone littorale de galets on à sa base. On peut les nommer 50wrce5 /?V;ora/e5 par opposition aux quatre autres qui se trouvent sur le plateau roclieux à peu près à mi-marée. Par suite de la configuration du rivage dont nous venons de parier, ces dernières restent à découvert seulement pendant [\ heures environ chaque jour, les autres pendant 8 heures ou même plus. » La végétation de ces deux catégories de sources offre un caractère commun et il est remarquable; c'est le manque absolu de Fucacées et de Corallines, alors que ces plantes recouvrent en général tous les rochers (lu voisinage. A d'autres égards elle diffère notablement dans les deux cas, ainsi qu'on peut l'inférer des temps très inégaux pendant lesquels agit l'eau douce et des niveaux différents où elle sort. On sait, en effet, qu'à la mer les espèces varient suivant la profondeur. M Les sources littorales ne renferment guère que des Ulvacées, VUlva Lacluca et surtout VEnteromorp/ia intestinalis. C'est la végétation des estuaires. Dans les sources de mi-marée les espèces sont plus variées, restreintes toutefois à un petit nombre de types. Plusieurs Algues, très abondantes sur les autres points de la cote, manquent ici complètement, ou sont à peme représentées ; mais, en revanche, on rencontre quelques plantes caractéristiques qui se montrent toujours, ou presque toujours. Il en est même qui prennent, dans les courants d'eau douce, un dévelop- pement inusité : ce sont les Ceramium rnbrum, Cladophora rupesuis et plu- sieurs Gigartinées. Ces dernières, d'un noir rougeàtre, donnentaux sources de mi-marée un aspect caractéristique, alors que, dans les sources litto- rales, les Ulvacées forment des prairies verdoyantes. Dans les deux cas, on reconnaît aisément, à la végétation, la présence de l'eau douce. w On aura peut-être quelque peine à croire que celle-ci puisse exercer une influence quelconque, alors qu'elle agit en proportions aussi faibles relativement à la masse de l'eau salée et pendant un temps très court, au moins pour les sources de mi-marée. » Des observations, publiées par M. Ollaïaiins en 1891, expliquent à mon sens ce phénomène. En instituant deux séries de cultures, l'une dans un milieu de salure con- stante, l'autre dans un milieu de salure variable, cet auteur a reconnu que, dans le second cas, l'allongement quotidien des Algues soumises à l'expérience était nolable- nienl ralenti, alors qu'il restait normal dans le premier. Chez d'autres plantes la repro- duction était entravée par les changements de concentration. L'effet nuisible s'accen- tuait quand ces changements étaient plus brusques et plus fréquents. SÉANCE DU 23 JANVIER \Ç)0^. 223 >• Siiivautla liiéorie de M. Ollmaniis, (jue nous croyons fondée, celle action nuisible ne s'exercerait aucunement sur les fonctions de nutrition, attendu que la proportion des substances dissoutes est toujours supérieure aux Isesoins de la planlo. Elle résul- terait uniquement des modifications produites dans la turgescence de la cellule, lesquelles amènent, comme on sait, l'altération du contenu, parfois même la rupture de la membrane. On comprend que, dans les localités où les changements de concen- tration saline deviennent la règle, certaines espèces s'appauvrissent ou disparaissent, alors que résisteront d'autres formes mieux armées contre ces inlluences. Ces observa- tions s'appliquent parfaitement, on le voit, aux localités que nous avons étudiées, car il est difficile d'imaginer un changement de salure filus brusque et plus absolu que celui qui se produit au moment où la mer les convie ou les découvre. » Remarquons toutefois que cette théorie semble contredite par la végétation luxu- riante que présentent certaines espèces. Cependant, si l'on observe que ces espèces habitent de préférence l'Atlantique septentrional, on peut, je pense, attribuer leur grand développement, dans le cas dont il s'agit, à la température constante et relati- vement basse du milieu où elles vivent. 11 résulte, en- efl''et, d'une observation faile l'an dernier, par un jour sombre, que la température des sources reste inférieure de 2° environ à celle de la mer et des mares salées invironnantes. Pour ces dernières, la diflTérence doit être plus grande par les journées ensoleillées. » BOTANIQUE. — Sur le f/e\'eluppeine/it (lu pcràhéce des Ascubolécs. Noie de IM. A. S>.4\geard, présenlée par M. GiiignarJ. « Les belles recherches de Janczowski nous ont fait connaître le déve- loppement du périlhèce des Ascobolus; le scolécite vermiforme se clci- sonne en articles dont un seul donne naissance aux filaments ascogènc-; des branches qualifiées d'anthéridiennes par de Bary viennent entourer l'extrémité de l'ascogone; à la suite de ce contact, il se produirait une prolification active du mycélium qui a fourni les branches et du mycélium adjacent en vue de la formation du périlhèce et des paraphyses qu'il con- tient. » Harper a fourni une contribution histologique à ce développement; d'après lui, les articles de l'ascogone ne possèdent d'abord qu'un noyau; ces articles deviennent plnrinucléés par division de ce noyau et leur con tenu passe en entier dans le segment médian ascogène('). » Afin d'arriver à des résultats précis, nous avons dû, tout d'abord, (') Harper, Ueber dus Verhallen der Kernc bci der Frucht. einiger iscoinycelen {Jahr./. Wiss. Bol., Bd. XXiX). 224 ACADÉMIE DES SCIENCES. trouver une mélhode de culture permettant d'observer les stades les plus jeunes du développement; après plusieurs tâtonnements, nous avons réussi, en ce qui concerne non seulement les Ascoholus, mais aussi les genres voisins Saccobolus et Ascophanus. » Dans le genre iscoboliis, les filaments du llialle renferment de six. à douze nojaux; le scolécite est un simple rameau fourni par un de ces filaments; il n'en dif- fère que par sa croissance illimitée et par l'augmentation de diamètre souvent consi- dérable qu'il présente; ses articles, au nombre d'une dizaine ou davantage, sont, dés le début, plurinucléés comme les autres segments du thalle. » (]ette première conclusion, contraire aux observations d'Harper, ne saurait être contestée, car elle résulte de Fexamen de nombreux scoléciles encore nus. » Les filaments recouvrants partent directement soit de la base même du scolécite, soit du rameau qui le porte; ces filaments, au nombre de deux ou trois, se ramifient autour de l'ascogone, en formant une masse de pseudo-parenchjme ; ils ne présentent aucune communication directe avec le contenu des segments de l'ascogone. » S'il était encore jiermis à une certaine époque de parler, avec de Bary, de fécon- dation par simple contact, on ne saurait plus le faire aujourd'hui; aussi, comme seconde conclusion de ce traNail, dirons-nous que les filaments recouvrants n'ont au- cunement le caractère de branches anthéridiennes. » Dans la masse de pseudo-parenchyme qu'ils forment rapidement, une activité spé- ciale se manifeste au voisinage du segment médian; les hyphes qui sont à cet endroit j)rolifèrenl et donnent naissance aux parajihvses, alors que celles qui sont situéesplus extérieurement fournissent l'enveloppe. n Pendant ce temps, le segment médian de l'ascogone bourgeonne à sa surface les filaments ascogènes; ceux-ci se comportent selon les espèces, d'une manière un peu différente, dans leur accroissement, leur cloisonnement et leur mode de ramifications; mais, dans tous les cas, l'asque se forme selon le mode que nous avons décrit depuis longtemps chez les Pézizes. » Il ne restait plus qu'à savoir si réellement tous les articles du scolécite déversaient leur contenu dans le segment ascogène. » La perforation signalée par Harper dans les cloisons latérales de l'ascogone n'est pas une propriété spéciale à cet organe; il en existe de semblables, chez un grand nombre de champignons supérieurs ; elles établissent une communication proloplas- mique entre les divers articles d'un thalle ('); mais, jusqu'ici, il ne semble pas que ces perforations puissent servir normalement à une migration des éléments nucléaires. » Nous nous sommes efforcé de rechercher, par le moyen de nombreuses coupes en série, s'il en était dift'éremment dans les cellules de l'ascogone. Il y a épuisement certain du contenu de celles-ci au profil de la cellule ascogène; mais nous n'avons (';P.-A. Dangear», Struclure et communication proloplasmiqucs dans le Baclri- dium flavum {Le Botaniste, 7" série). SÉANCE DU 25 JANVIER 1904. 2 25 rien vu qui puisse autoriser à adnietlre une migialion des noyaux eux-mêmes; maiiUes fois, au contraii'e, nous avons assisté à leur dégénérescence sur place alors que le cyto- plasme était en grande partie disparu. » En résumé, l'exemple tiré des Ascubulus montre une fois de plus qu'il faut renoncer à trouver une fécondation à l'origine du périthèce pour l'opposer à notre théorie de la reproduction sexuelle des Champignons supérieurs. » MINÉRALOGIE. — Sur V association géologique du fer cl du phosphore el la déphosphoi ut'on des minerais de fer en métallurgie naturelle. Note de M. L. De Lacxay, présentée ]ar M. Michel Lévy. « L'association du fer et tlu phosphore, dans un très grand nombre de gisements, est un fait géologique, que son importance industrielle signale à l'attention comme son intérêt théorique. Je me suis proposé de rechercher les lois qui peuvent présider à l'association ou à la séparation des deux éléments, afin de déterminer dans quelles catégories degîtes on doit espérer a priori trouver des minerais de fer non phosphoreux. Le point de départ de cette étude a été le classement par groupes géologiques et par teneur en phosphore de très nombreuses analyses. Les conclusions générales, dont quelques-unes se sont trouvées signalées incidemment dans un travail récent ('), sont les suivantes : » 1° La première association du fer et du phosphore peut avoir une origine pio- fonde, dont on trouve la trace dans le phospliure de fer des météorites; le phosphore a pu aussi, comme minéralisateur, arriver à l'état de traces dans certains filons. Cependant, en principe, on trouve très peu de phosphore dans les minerais de ségré- gation basique (magnétites et litano-magnétites), sans doute épurés par la scorification même, ou dans les minerais de fer filoiiiens, que leur forme originelle soit la pyrite ou la sidérose. On en rencontre, par suite, également très peu dans tous les inijierais, que j'ai considérés comme résultant d'une substitution secondaire à des terrains cal- caires, avec origine primitive et profonde sous forme de sulfures ("'). Il résulte aussitôt de cette observation deux, catégories de minerais de fer remarquablement purs (') L'origine el les caraclères des gisenteiils de fer Scandinaves {Annales des Mines, juillet 1901). (■■') Sur la forme profonde des amas filoniens de fer {Comptes rendus, 29 mars 1897)- 2 26 ACADÉMIE DES SCIENCES. en phosphore : d'abord ceu\ qui résultent de la jieroxydalion directe des p\ rites (chapeaux de fer) ou de leur grillage industriel; puis ceux, qui, substitués à des cal- caires, ont passé par la forme carbonatée avant de se peroxvder et hydrater au voisi- nage de la superficie. Les premiers minerais ayant, d'autre part, le tort d'être sul- fureux, ce sont les seconds qui ont fourni à la métallurgie la majeure partie des minerais purs pour Bessemer (Bilbao, Cumberland, Stvric, Canigou, etc.). » 2" Dans la ncorification naturelle, qui a formé les silicates d'alumine plus ou moins alcalins, calcaires et magnésiens, dont est constituée essentiellement l'écorce terrestre, le phosphore, qui pouvait exister à l'état de phosphure profond, a été partout rapide- ment oxydé, puis absorbé par la chaux sous forme d'apatite. L'ensemble des roches peut être considéré comme tenant, en moyenne, f\,5 pour loo de fer, 3,5 pour loo de calcium et o,i pour loo de phosphore. Ce phosphore peut y être considéré comme totalement isolé du fer. Mais l'écorce silicatée, constamment détruite par les érosions, a été le point de départ de tous les terrains sédimentaires, où le phosphore et le fer se sont trouvés rassemblés. Diverses observations me portent a admettre que le volume total des roches ainsi détruites et remaniées ne doit pas représenter moins de i5oo™ d'épaisseur répartis sur toute l'étendue de la terre; c'est-à-dire que plus de 70™ de peroxyde de fer et G à 7 de ])hosphate de chaux ont été mis eu mouvement dans les eaux et ont pu être amenés à se concentrer (tout en restant, pour une grande part, disséminés dans les terrains). La dissolution, puis la reprécipitation de ce fer et de ce phosphore se sont faites sous les mêmes influences, notamment par la présence, puis par le dégagement de lacide carbonique en excès et par l'intervention des organismes, sous forme de carbonate ou sesquioxyde de fer et de phosphate de chaux; de telle sorte que, dans les sédiments, le fer et le phosphore, tout en pouvant occuper des zones de précipitation distinctes, ont dû avoir des tendances à se grouper ensemble. En prin- cipe, tout minerai de fer sédimentaire doit être préjugé plus ou moins phosjjhoreux, à moins qu'une déphosphoration, produite par des réactions secondaires, ne l'ait épuré postérieurement. » 3° La déphosphoration des minerais de fer sédimentaires par le mélamorjjhisme a eu d'autant plus de chances de se produire que le minerai de fer considéré est plus ancien; à teneur initiale en phosphore égale, un minerai de fer a, en effet, d'autant plus de chances d'être épuré, qu'il a eu plus d'occasions de se métamorphiser profon - dément au contact de calcaires ou de s'altérer superficiellement. L'opération du méta- morphisme en milieu calcaire paraît (quoique le fait ne soit pas absolument démontré) avoir eu pour résultat d'amener le phosphate de chaux à passer dans une scorie laté- rale, peut-être après avoir commencé par lui faire subir une première réduction sous l'influence des agents, qui ramenaient, en même temps, le sesquioxyde de fer à l'étal de magnétite ('). Certains districts, comme \orberg en Suède ou la Visokay'a Gora dans l'Oural, montrent côte à côte des minerais siliceux riches en phosphore avec des minerais calcaires pauvres en phosphore. (') Sur la réduction d'oligiste en tnagnélile par les hydrocarbures {Comptes rendus, 11 février igoS). SÉANCE DU 25 JANVIER igo/). 227 » Le rôle épiiraleur des altérations superficielles est beaucoup plus net et très aisé- ment explicable. Une telle altération a pour principe l'action de l'eau chargée d'oxy- gène et d'acide carbonique; sous cette influence, le rainerai de fer et le phosphate ont tendance à se dissoudre en mèrae temps ; mais, tandis que le fer, surtout s'il y a excès d'oxygène atmosphérique, peut être reprécipité aussitôt en se peroxydant, le phosphate de chaux peut être entraîné au loin. » D'une façon générale, les mêmes phénomènes d'altération, qui ont pour résultat de diminuer la teneur en phospiiore, ont souvent augmenté la teneur initiale en man- ganèse et, plus exceptionnellement, quand ces substances se présentaient dans le gîte primitif, la teneur en baryum ou en cobalt. » GÉOLOGIE. — Sur kl puissance de la formation nummulitique à Saint- Louis du Sénégal. Note de M. Stanislas Meu.vier. « Au moment où l'attention est si vivement portée sur les formations éocènes du Sénégal, je crois très important de constater l'énorme épaisseur du calcaire nummulitique dans cette partie de l'Afrique occidentale. )) Il résulte, en effet, d'échantillons que je viens de recevoir de MM. Bil- liot et Gaden, ingénieurs-sondeurs à Bordeaux, qu'un forage actuellement en voie d'exécution à Saint-Louis et qui atteint 427™, 61 de profondeur, a traversé sur 40™ (de 200™ de la surface à 240"") un calcaire blanc rempli de grosses Nummulites, peut-être un peu plus ventrues que Nummulites lœvigata Lamk. du calcaire grossier parisien, mais dont les filets cloison- naires sont aussi serrés que dans celte espèce et affectent la même disposi- tion générale. 1) Cette formation, dont l'analogie avec des dépôts égyptiens bien connus saute aux yeux, est surmontée dans le forage dont j'ai les produits entre les mains par 200™ de couches remarquables par leur variété. » Les 22 premiers mètres consistent en sables superficiels (12", 4o) et en argile renfermant des débris peu déterminables de coquilles évidemment actuelles. Puis viennent, jusqu'à la profondeur de 60™ environ, des dépôts qui ressemblent fré- quemment à ceux de bien des plages soulevées et que provisoirement nous pouvons considérer comme quaternaires. » C'est alors que se montrent des assises à faciès tertiaire et qui, jusqu'à 200™, con- sistent surtout en sables quarlzeux de diverses variétés avec intercalalion de lits cal- caires renfermant de très petites ooliles ferrugineuses et de marnes très friables. A plusieurs niveaux, les foraminifères abondent ainsi que de petites coquilles turriculées qu'il faudra déterminer avec soin. » Au-dessous de l'épais horizon nummulitique, c'est-à-dire à partir de 240", se pré- 228 ACADÉMIE DES SCIENCES. scnlenl des calcaires plus ou moins sableux avec grains jilus ou moins glauconnieux (jus([u'à la profondeur de 9.y5'"), puis des marnes el des calcaires niarneuv jusqu'à 34o"' environ. » Alors on rencontre, avec un vif intérêt, et jusqu'à /^lo mètres, des argiles plus ou moins blanchâtres toutes mouchetées de petites taches ocreuses analogues à celles que produit l'oxj'dation de la marcassite, et qui pré^entent une ressemblance bien imprévue avec certaines variétés de l'argile plastique de Montereau. Cette épaisse formation argileuse, qui repose sur des marnes grisâtres, se continuant jusqu'au fond actuel du forage, est interrompue par des sables dans lesquels, d'après un échantillon lavé, on rencontre des nummulites analogues à celles du niveau principal et d'autres forami- nifères plus petits fort analogues à Nonionina de d'Orbigny. » Ea somme, le forage de Saint-Louis, qui ne paraît pas être parvenu encore au-dessous des formations tertiaires, nous procure une donnée précieuse sur la puissance de celles-ci sur la côte du Sénégal. » CHIMIE PHYSlOLOGiyUK. — Sur le ferment de la maladie des vins poussés ou tournes. Note de .M. J. Labokde, présentée par M. Roux. « On sait que Pasteur a établi, il y a longtemps, une corrélation entre l'altéralion des %'ins en fûts ou en bouteilles désignée sous le nom de pousse ou tourne et le développement, dans ces vins, de ferments filiformes assez caractéristiques. L'ensemble de leur action sur le vin est bien connu depuis les recherches de Pasteur et de M. Duclaux. » Dans une Note précédente ('),j'ai indiqué que la méthode d'isolement des germes par colonies sur plaques de gélatine pouvait s'appliquer aux ferments de Pasteur, et c|ue j'avais pu ainsi, le premier, les cultiver, à l'état pur, dans divers milieux. Ces cul- tures m'avaient permis d'établir, tout d'abord, que des microbes pris dans des vins jeunes et sains ou dans des vins vieux altérés en bouteille, avaient la propriété com- mune d'être des ferments niannitiques analogues à celui de MM. Gayou et Dubourg, bien que la mannite fût complètement absente dans les vins considérés. » Plus tard, en 1900, avec une culture pure d'un ferment isolé d'un vin nouveau, j'ai obtenu, dansée vin préalablement stérilisé, une altération ayant tous les caractères de la maladie de la tourne (- ), d'où l'indication importante que cette maladie ne néces- (') .S'«/' les ferments des inri/adies (les vins {Comptes rendus. 1S98). {-) In/Iue/ice de la composition du vin sur le dtUeloppemcnt du ferment de la tourne (Hei'iie de Vitieulturc, 1901). SÉANCE DU 25 JANVIER ftp/,. 22^ site pas, pour apparaître, l'association de plusieurs ferments ,\. .. j-a-- ' " y.vant en symbiose dans le vin (•). P'-'^'eius terments de nature différente .> Pour confirmer cette première indicatton, j'at p.. s, au mois d'avril 9or, deux v.„s jeunes, conlenant un peu de s Je réducteur, l'u^ bl „c l::^::z; '"' "" ^^^^'-—-p'-'eurséchanttiionsst;ri..sé!; ;:::;; » 1° Avec le ferment mannitique de MM. Gayon et Dubour- » 2 Avecle ferment de la tourne précédent- "' " 3° Avec un ferment isolé d'un vin de 1890 tourné en bouteilles Ces echanfllons, qut étatent des boutedies plemes, ont été conservés avec des temoms non ensemencés, à la tem érature du laboratoire tlX mots d octobre X903, où j'a. obtenu, entre autres, les réstd a s s Z ' Acidité volatile en S0< H-'. Vin blanc. A'ins témoins. Vins avec ferment n" 1 . >' n" 2. » n° 3 . s 0,75 0,94 I ,02 1,08 Vin rouge. o'ss 1 ,08 1,27 3,38 Sucre réducteur restant. Vin blanc. Vin rouge. 2,90 I ,60 i,4o traces s 2,00 0,90 traces >^ Le microscope montrait que les trois microbes s'étaient développés avec aspect habituel du ferment de la tourne, dans le vin blanc coTn ; dans le rouge, mais, d'après les chiffres ci-dessus, l'acUv.té des m crob avatt e e plus grande dans le dernier cas. Cette activité avait été égaletnen variable pour chacun des ferments, ce qui permet déjà de leur It Le une individualité distincte. atinouer » Des six échantillons ensemencés, seul le vin n° 3 pouvait être considéré comme réellement tourné. En effet, non seulement le sucre réducteurava't complètement disparu, t^ais la crème de tartre qut n'avait pas ItÎ::::" acKl té vol tt r t "". "" '' '' P^'- ^"'-^ ^^"^ -'--•' «^ -" aveco/ d •. "'"'' "" ""'^'"^^ '^' 4^53 d'acide acétique cette exoLe T'^'^"'^"- ^^ f— "' n" 2 s'est montré peu actif dlns cette expenence alors que précédemment, dans le vin de ^Syg d'où U avait ete extrait, au bout de 8 mois, il avatt donné 3^or d'a.de acétique relirn^Jùt"' '"' "" T'"'' ^^ ^^-'-^-'°»->^ n'a Pas adnus ce résultat qui ressort rigoureusement cependant de mes recherches. ' G. R-, 1904, I" Semestre. (T. CXXXVUI, N° 4 ) 3o 23o ACADÉMIE DES SCIENCES. et os,3o d'acide propionique, pendant que la crème de tarlre diminuait de 0,86 par litre. » Le ferment n° 1 semble aussi n'être pas un ferment de la tourne, mais en présence des variations de l'activité des deux autres on ne peut l'affirmer. Tous les trois étaient encore vivants dans les vins analvsés, car, en les portant dans l'eau de levure sucrée, ils donnaient une fermentation comme ci-dessus. Au commencement de cette expérience, qui a duré 2 ans et demi, j'ai voulu confirmer la certitude que j'avais de l'homogénéité des semences de mes deux ferments de la tourne, en mettant à profit leur caractère d'être, comme le fermentdeMM. Gayon etDnbourg, des ferments mannitiques. Tous les trois ont été ensemencés |)arallèlement dans de l'eau de levure sucrée à 20^ par litre : 1° avec du glucose, 2*^ avec du lévulose, et, après l'arrêt du dégagement de CO^ indiquant la disparition complète du sucre, l'analyse des six liquides a donné les chiffres suivants : Glucose. Ferment Ferment Ferment n- 1. n° 2. n" 3. Mannile néant néant néant Alcool 3s, 20 38,2» 3e, 2o Acidité fixe. ... 3 ,4o 3 ,36 3 ,3i Acidité volatile. i ,90 i ,94 i ,9> Glycérine 2 ,00 2 ,o5 i , 98 » L'action de ces divers ferments sur le glucose est donc identique et Ton pourrait les confondre en ne tenant compte que de cette propriété. Les petites différences qui existent dans la fermentation du lévulose tiennent à ce que ce dernier sucre a permis à chaque microbe de mieux montrer l'individualité de sa race. Celte individualité s'est affirmée dans une deuxième analyse faite sur les mêmes liquides au lévulose 2 mois après la première et ayant donné les cliiffres ci-après : Ferment n" 1. Ferment n» '2. Ferment n" 3. Mannite 9>86 Qj'^ traces Acidité fixe 2,22 1 ,47 2S,8o Acidité volatile 2,88 3,76 5)44 » Donc, la mannile formée peut être attaquée après la disparition du lévulose et même disparaître complètement à son tour; c'est là un fait nouveau qui sera mieux étudié plus tard. » On peut donc conclure qu'il y a des races de ferments filiformes, vivant dans le vin, qui sont à la fois des ferments mannitiques et des fer- Lévulose. Ferment Ferment Ferment n° 1. n- 2. n" 3. 126,26 118,92 95,23 néant néant néant is,75 is,56 2B,94 2 ,.58 3 ,00 3 ,00 traces traces traces SÉANCE DU 23 JANVIER [yo4. 23 J ments de la tourne bieo caractérisés ('). L'influence du milieu sur ces organismes est très grande; son étude et celle des phénomènes d'adapta- tion permettront d'expliquer bien des faits relatifs aux maladies des vins. » p:HYSIOI,OGlE. — L'infantilisme et la glande interstitielle du testicule. Note de MM. V . Bouix et P. Ancel, présentée par M. Alfred Giard. « Au cours lie nos recherches expérimentales sur la glande interstitielle du testicule, nous avons sectionné le canal déférent entre deux ligatures, à plusieurs séries de jeunes animaux (Cobayes, Lapins, Chiens). Ces opéra- tions nous ont donné des résultats apparemment contradictoires. Les jeunes Cobayes ont offert un développement normal de leurs testicules et ont acquis tous les attributs des animaux entiers. Il n'en a pas été de même pour un certain nombre de nos jeunes Lapins qui ont acquis, à la suite de cette opération, tous les caractères des castrats. Ce sont les résultats de ces expériences que nous désirons interpréter dans celte Communication. » Nos Lapins ont subi la réseclion d'une certaine étendue {5"'" à 6'"™) de leur canal déférent à l'âge de 7 à 8 semaines. Ces animaux ont été maintenus en observation jus- qu'à l'âge de 8 mois. Ils sont restés grêles et petits; leur tractus génital ne ^'est pas développé ; leur verge est réduite à un niioce cordon incapable d'éreclioji ; il est impos- sible de faire sortir le gland liors du fourreau. Mis en présence d'une femelle, ils ne manifestent aucun instinct sexuel. A ce point de vue, ils sont semblables aux individus castrés dans le jeune âge. » L'examen du testicule fournit les renseignements suivants : les organes ont con- servé à peu de chose près la taille qu'ils possédaient au moment de l'opération ; ils sont richement va se u la ri ses. Les canal icii les séminifères ont encore leur structure embryon- naire ; ils renferment de grandes et petites cellules germinatives (encore appelées respectivement oc«fo mâles el cellules folliculeiises). Les cellules interstitielles présen- tent un aspect éminemment suggestif : la plupart de ces cellules sont aplaties ou fusi- formes; leur noyau est central; elles ne renferment pas ou très peu de produits de sécrétion. Un nombre excessivement restreint parmi ces éléments atteint à peu près les dimensions normales, mais leur protoplasme ne présente pas les signes fournis par ces éléments quand ils sont en activité sécrétoire. De plus, toutes ces cellules fabriquent du pigment, pigment diffus, constitué par des particules ténues qui imprègnent tout le (') J'ai réuni une collection assez nombreusede ces ferments d'origines dill'érentes. français et étrangers; je pense pouvoir caractériser ainsi un plus grand nombre de races. 232 ACADÉMIE DES SCIENCES. corps cellulaire. En un mol, ils présentent les signes cytologiques d'un arrêt de leur fonction glandulaire et se caractérisent par une déviation de leur métabolisme normal. De plus, par la présence du pigment, ils rappellent les cellules interstitielles qui ont subi l'involution sénile. » Par conséquent, la résection du canal déférent chez nos opérés a eu pour résultat l'arrêt du développement testiculaire. Nous sommes disposés à admettre que cet arrêt est dû à la destruction du jjlexus déférentiel dont les ramifications accompagnent le canal déférent. Cette interprétation est justifiée par les résultats expérimentaux de Marassim. Cet auteur a obtenu, en efl'et, l'involution du testicule en détruisant la gaine conjonctive qui entoure le canal déférent. 11 en a sans doute été de même dans notre expérience, puisque la ligature du canal déférent seul n'entrave pas l'évolution de la glande génitale, et puisque toutes les voies vasculaires avaient été conservées. )) Est-ce l'absence des éléments constitutifs de la lignée spermatogéné- tiqne, ou du syncytium sertolien, ou l'absence de la sécrétion interne d'ori- gine interstitielle qui a conservé à nos animaux leurs caractères infantiles? Dans une Communication antérieure, nous avons démontré que l'apparition des caractères sexuels secondaires est sous la dépendance de la glande interstitielle seule; or nous venons de voir que la glande interstitielle existe chez nos opérés; l'état morphologique des éléments constitutifs de cette glande nous montre toutefois qu'ils n'élaborent plus leurs matériaux habi- tuels et qu'ils ont subi une involution [jigmentaire. C'est donc au manque de la glande interstitielle qu'il faut rapporter l'arrêt du développement des carac- tères sexuels mâles et la production de V infantilisme testiculaire. » Ces résultats nous donnent à jjenser que les cellules interstitielles trouvées par certains auteurs dans les testicules d'individus infantiles devaient être arrêtées dans leur fonctionnement et présenter des signes cyto- logiques analogues à ceux que nous venons de signaler. » BIOLOGIE GÉNÉRALE. — De la corrélation des caractères susceptibles de sélection naturelle. Note de M. G. Coutagse, présentéepar M. Alfred Gianl. « L'idée fondamentale du^darwinisme, c'est-à-dire la croyance en l'effi- cacité de la sélection naturelle des petites variations comme facteur de cœ- nogeuèse, a été fortement battue en brèche ces dernières années, et l'on a été jusqu'à déclarer que la variation individuelle faible ne conduit jamais à la formation d'espèces nouvelles. SÉANCE DU 2.5 JANVIER TQO/i. 233 » Les deux principaux motifs invoqués sont, d'une part, que les petites variations ne sont pas suscej)libles de produire des effets cumulatifs et, d'autre part, que les dispositions morphologiques attribuées à la sélection naturelle sont le plus souvent d'une utilité très contestable. » J'ai montré, dans une Note précédente ('), quel était le mécanisme de la sélection artificielle des petites variations et l'efficacité incontestable de cette sélection. Pour peu que l'un dessensdela variabilité co/z^mt/e d'un caractère variable ait constitué une tendance utile, il est donc présumable que la sélection naturelle a dû provoquer l'évolution de l'espèce dans ce même sens. » Mais, si la tendance considérée est inutile, il semble bien an premier abord que la sélection naturelle n'a pas dû s'exercer. » C'est ainsi que dans le cas, si souvent discuté comme exem|)le, de l'al- longement du cou de la Girafe, on a fait remarquer, non sans raison, que cette particularité de structure paraissait plus nuisible qu'avantageuse. La réduction du volume du fémur chez l'ancêtre de la Baleine a été aussi signa- lée comme une variation manifestement indifférente, et qui dès lors n'avait pu être déterminée par la sélection naturelle. » Mais on peut répondre à ces critiques de la façon suivante : » Une modalité «, d'un caractère a peut être liée corrélativement à une modalité b^ d'un autre caractère b, cette corrélation pouvant être d'ailleurs purement fortuite à ses débuts. En pareil cas, la sélection naturelle de b dans le sens b^ entraînera la sélection indirecte de a dans le sens a,. Si le caractère « est morphologique et le caractère b physiologique, le simple fait de la survivance des plus aptes (sélection naturelle dans le sens 6,) aura pour conséquence un mouvement évolutif continu de l'espèce dans le sens morphologique a,, même si cette modalité a, est désavantageuse, pour peu que les avantages de l'évolution dans le sens b^ soient plus grands que les inconvénients de l'évolution dans le sens a,. » Par caraclère^ physiologiques, j'entends simplement désigner ceux qui ne sont pas seulement relatifs, comme les caractères morphologiques, aux arrangements, dispositions et proportions relatives des organes, mais qui concernent au contraire le fonctionnement biologique intime de ces or- ganes. » La corrélation d'un caractère morphologique avec un caractère physiologique en (') De la sélection des petites différences que présentent les caractères à varia- tions continues {Co/nptes rendua. séance du 4 janvier 1904, p. 54). 234 ACADÉMIE DES SCIENCES. apparence indépendant n'est pas une simple vue de l'esprit. On a constaté expérimen- talement depuis longtemps déjà, en zootechnie, que la précocité artificiellement réalisée chez les animaux, de boucherie entraînait corrélativement une réduction importante de l'ossature. De même j'ai constaté, au cours de mes recherches expérimentales chez les Vers à soie, que l'augmentation de grosseur des glandes soyeuses entraînait corré- lativement, dans certaines conditions que j'ai précisées, un ralentissement de la vitesse évolutive individuelle, ralentissement très préjudiciable à la race qui en est aflTeclée. » Il convient de rappeler également, à ce sujet, quoiqu'il s'agisse cette fois de va- riations discontinues, certaines corrélations signalées par H. de Vries chez les difTé- rentes mutations de VOEnotliera Lamarkiana qu'il a obtenues de 1888 à iSgS, corrélations dont il a vérifié la constance héréditaire pendant plusieurs générations successives. La mutation OE . gigas, apparue en 1895, s'est trouvée « beaucoup plus forte et plus robuste que l'espèce mère. . . . peut-être même est-elle mieux appropriée aux exigences du monde ambiant que la forme originale « ; tandis que la mutation (M. rubriiiervis, apparue en iSgi, s'était trouvée au contraire La quantité s de cette substance est en effet fonction de la durée de ce processus. Si donc on pose s = V{t), on lire de là, par différeutiation, et, inversement, si l'on pose on obtient, par intégration. d.s = ¥'{t)dL; ds—./(l)dt, f{t)dt. Tout revient à déterminer la nature des fonctions F ou /, qui dépendent des condi- tions dans lesquelles s'accomplit le processus. » Quant à la qualité même de ce processus, elle est représentée à chaque instant par le rapport — r= da, c'est-à-dire par la variation infinitésimale de l'unité de poids de substance, variation qu'il est naturel de désigner sous le nom de coefficient évolutif. d-1 . )) A ce coefficient da se rattache la dérivée seconde j-5-> qui représente ce qu'on peut appeler V accélération évolutive, et dont le signe, positif ou négatif, correspond aux nutritions accélérées ou retardantes, d'une si grande importance en Physiologie et en d-': Pathologie. La connaissance soit de d<:, soit de -r-r^ permet de remonter aux valeurs de ds et de ,?, et par conséquent d'étudier le phénomène dans toute son étendue. » Ainsi, dans le cas simple où le coefficient évolutif est constant et où par conséquent l'évolution est uniforme, on a dr; — kdl, d'où l'on tire (i) s = sy. (') Bulletin de la Société philomathique, année igoi-1902, n"' 3-i. 23(i ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le coefficient k peut être négatif, et alors, en mettant son signe en évidence, on a (2) s =^ s^e''^' . » Les équations ( i ) et (2 ) représentent la croissance et la décroissance dans lé cas simple, mais fondamental, de l'évolution uniforme, et se tra- duisent géométriquement par des logarithmiques, l'une ascendante, l'autre descendante, asymptotes à l'axe OT des temps. » Un autre cas, qui correspond à une réalisation pratique fréquente, est celui exprimé par la formule ds =Ce-'" d(, de laquelle on tire (3) . = 5„+^(i-^-*0. » Cette équation se traduit encore par une logarithmique ascendante, C mais dont l'asymptote est parallèle à l'axe OT, à la distance ^0 + t' O" s*' trouve ainsi dans le cas d'une évolution croissante limitée, ce qui est le propre de la plupart des organismes. » Cela étant, la vie oscillante, étudiée tout particulièrement par M. Noë ('), est caractérisée par des alternati'Ves d'augmentation et de diminution, qui peuvent être regardées comme la succession d'évolutions, les unes croissantes, les autres décroissantes, et dont nous nous propo- sons d'étudier deux cas particuliers. » Le premier est celui qui correspond à la succession par alternance des processus représentés par les équations (1) et (2). » En supposant constante et égale à 6 la durée de chacun des processus élémentaires, nous aurons, en désignant par 5,, ^2) • • -i ■*«! ■'tw+n l^s quantités de substance existant à la fin des intervalles 0, 2O, . . . , 2«6, (a /< -t- i)0, et en commençant par le processus de croissance, - .. ,,H (/(■-/.■■ ,0 ■ ç pl(H-t-l)/t — iA'l6 (') J. NoE, Jiechercfics sur la oie oscillaiile ^Tlièse de Paris, igoS;. SÉANCE DU 2,'i JANVIER 1904. aSy » L'ensemble du phénomène est alors représenté par une série d'arcs de logarithmiques, les unes ascendantes, les autres descendantes, formant une ligne brisée à sommets supérieurs et inférieurs, lesquels se trouvent sur deux nouvelles logarithmiques. Les longueurs de ces arcs successifs vont d'ailleurs en augmentant avec n. » Le second cas est celui qui correspond à la succession des processus représentés par les équations (3) et (2). » En dirigeant le calcul comme précédemment, on trouve K A* » Ce cas est intéressant surtout par le fait que les quantités .?,„ et .ç„4., tendent respectivement vers les limites (lim5,„)„_ =|l^^e-A'6_ _c 1-e-*» k ,_e-*-8 » Par conséquent, le processus évolutif considéré tend vers un régime oscil- latoire régulier dont les limites précédemment trouvées et dont V amplitude 7(1 — e~*^) sont indépendantes de la quantité initiale de substance vivante s„ mise en œuvre. Quant à l'amplitude de l'oscillation limite, elle tend vers zéro en même temps que sa durée 6. » Ces résultats théoriques sont conformes à un grand nombre de résul- tats expérimentaux. » La séance est levée à 4 heures un quart. . M. B. C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVUI, N» 4.) î38 ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLinIIIQUF,, OUVBAGFS RKÇllS DANS LA SÉANCK PI 4 JANVIER I904. Les vibrations de la vitalité humaine. Méthode biométrique appliquée aux sensi- tifs et aux névrosés, par Hippoltte Baraduc. Paris, J.-B. Baillièie et (ils, 1904; • vol. in-S". (Présenté par M. d'Arsonval.) Annuaire statistique et descriptif des distributions d'eau de France, Algérie et Tunisie, Belgique, Suisse et grand-duché de Luxembourg [par MM. Ihbeaux, Hoc, Van Lint et Peter]. Paris, V''' Gii. Dunod, iQoS; i vol. in-S". (Présenté |)ar M. Brouardei, au nom des Auteurs et de l'Editeur, pour le concours Montyon, Méde- cine et Chirurgie.) Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Mascart, Moissan; 8' série, t. I, janvier 1904. Paris, Masson et C'", 1904; i fasc. in-8°, Journal de Pharmacie et de Chimie, Rédacteur principal : M. Riche; gS' année, 6* série, t. XIX, n° 1, i^'' janvier 1904. Paris, Octave Doin; i fasc. in-8°. Mémoires de la Société d' Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du département de la Marne; 2^ série, t. V, 1901-1902. Châlons-sur-Marne, 1908; i vol. in-8°. Bévue scientifique, paraissant le samedi. Directeur : D'' Toulouse; 5" série, t. I, n" 1, 2 janvier 1904. Paris; i fasc. in-4°. l/d Nature, Revue des Sciences et de l^urs applications aux Arts et à l'Industrie, journal hebdomadaire illustré. Directeur : Henri de Parville; 32= année, n° 1597 2 janvier 1904. Paris, Masson et G''; 1 fasc. in-4°. Le DIagasin pittoresque. Directeur : E>iile Fouquet; Rédacteur en chef : E. Beau- guitte; 72" année, n° 1, i"'' janvier 1904. Paris; i fasc. in-4°. Moniteur industriel, économique, commercial, financier ; Si" année. 11° 1, samedi 2 janvier 1904. Paris, Bruxelles; i fasc. in-4°. Le Progrès médical : Zi' année, 3" série, t. XIX, n° 1, 2 janvier 1904. Paris; i fasc. 10-4°. La Tribune médicale ; 87' année, série nouvelle, n"!, 2 janvier 1904. Paris; i fasc. in-f». Cari Friedrich Gauss Werke, herausgegeb. v. der Kôniglichen Gesellschaft der Wissenschaflen zu Gôltingen; Bd. IX. Leipzig, B.-G. Teubner, igoS; 1 vol. in-4°. (Présenté par M. Darboux.) On a remarkahle effect proiuced by the momentary relief of great pressure, by J.-Y. BucHANAN. (Exlr. des Proceedings of the Royal Society, vol. LXXII, 1908.) I fasc. in-S". Molluskkerne i Danmarks Kridtafiejringer. III. Stratigrafiske Undersogelser, af J.-P.-J. Hav.n ; med i Tavle (avec un résumé en français). ( Mémoires de l' Académie royale des Sciences et des Lettres de Danemark : 6" série, section des Sciences, t. XI, n''6.) Gopenhague, 1908; 1 vol. in-4''. SÉANCE DU 25 JANVIER 1904. 23 Mijloce de invesligatianeale meteorologici, Diseurs... de Stefan C Hpo,. ^ Respuns de D' I. Félix CArad^mi» R^,v,t ,,. ^tefan-C. Hepites, eu RI T • ^ ^Academia Komana : Ihscursuri de recentiune VYV ^ Bucharest, InstUut Carol Gobi, igoS; , fasc in-4° receptmne, XXV.) Die Feuerungsanlagen der Zukunftfur Neubauten, Herde, Kachelôfen und fm- /?. IJniversila Romana. Scuola d'appUcazione per gU In ^e ^neri 4r,r. .vtltÎ:"'^^"^^"'''-^^'^*™^'''- '"^ ^-'-- Portici, E. Delh,Tor.-e, ,908; Ouvrages reçus dans la séance du n janvier .904. Par,,, l„p„„.,.,. „.„„„.,.^ o^,„, p,, . 9 ^ par M. A.G„„.,. Oli^n-alion, da laclie, et de, facile, , claire, faites » l'Ai,-. . ■ „„ , ju „oi, d. sept.»,,,-. ,8<,4i„s„/.„ »„i,dej.i:,8 i Ode.. ; :;: ""'T- de Belgique; t. I, ,908.) Bruxelles; , vol in-40 ^^"'- '""'• LoC;:er^:f:f..i'r,cr''""''"'"" ''•''="" "'■'■'"'-■■"'• ^-^'^ p--. -«. 24o ACADÉMIE DES SCIENCES. Sammelschrift der mathematisch-naturwissenschafllich-àrztlichen Section der Sevcenko-Gesellscliafl der Wissenscliaften in Lemberg; Bd. IX. Leinberg, igoS; I vol. in-S". Annalen der Physik, herausgegeb. v. Paul Dride; Folge IV, Bd. XIII, Heft 1, 1904. Leipzig, J.-A. Barth ; i vol. in-S". Beiblàtter zu den Annalen der Physik, herausg. v. Walter Kônig; Bd. XXVIII, Hefi 1. Leipzig, J.-B. Barth, igo^", i fasc. in-S". {A suivre.) ERRATA. (Séance du 18 janvier igoV) Note de M. Paillot, Action du bromure de radium sur la résistance électrique du bismuth : Page i^o, ligne 17, au lieu de i5.io34, lisez i5io34. Note de M. Arsandauœ, Sur un trachyte à noséane du Soudan français : Page i63, ligne 10, au lieu de roche éruptive, lisez roche volcanique. N" 4. TABLE DES ARTICLES. (Séance clu2o janvier 1904.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS OKS MEMHIIKS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Emile Picard. — Sur certaines solutions clou blemenl périodiques dequeliiues équa- tions aux dérivées partielles iS; r .M. Henri Becquerel. — Sur la hnniéio émise spontanément par rerlains selsd'ura- Pages. nium ■ iS4 MM. A. Lavkran et K. Mesnil. — iNouvelles observations sur Piroplasma Donovani Lav. et Mesn ,8q NOMINATIONS. M. Calmette est nommé Correspondant pour la Section de Médecine et de Chi- rurgie, en remplacement de M. Laverai). élu Membre titulaire dans la mémo Sec- tion MEMOIRES PRÉSENTÉS. i\l. Phafulla Chan'dra Kay soumet an juge- ment de l'Académie un Mémoire k Sur le nitritc mercureux » iSg M. Daroet adresse une réclamation de prio- rité relative à l'impression photographique d'effluves humains iSç) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel .signale divers Ouvrages de M. Foureau, de MM. E. Sai- tiaux et M. Aliamet i c)Q iM. J. GiRAUD adresse ses remercimeiits à l'Académie pour la distinction dont se~ travaux ont été l'objet dans la dernicn- séance publique 190 MM. Dewar et Curie. — Examen des gaz, occlus ou dégagés par le bromure de ra- dium 190 M. A. PoNSOT. — Sur une loi expérimen- tale du transport électrique des sels dis- sous 192 M. AuousTiN Charpentier. — Sur certains phénomènes provenant de sources physio- logiquesou autres, et pouvant être transmis le long de fils formés de dill'érentes sub- stances 19^ M. Lamrert. — Emission des rayons de Blondiot au cours de l'action des ferments solubles 196 M. Ed. Defacqz. — Sur les lluochlorures. les fluobromures, les fluoiodures des mé- taux alcalino-lerreux . . . ." 197 M. M.-Emm. Pozzi-Escot. — Réactions colo- rées de l'acide molybdique 200 M. André Brochet. — ÉIcctrolyse de l'acide chlorique et des chlorates 200 M. H. Henriet. — Sur la présence de l'aldé- hyde formique dans Fair atmosphérique. 2o3 M. Louis Henry. — Sur l'alcool isopntiy- lique trichloré Cl^C — CH(OH;- CH' 2o5 M. Charles Moureu. — Sur la condensa- tion des éthers acétyléniques avec les alcools ( II ) :io6 M. Marcel Desfontaines. — Sur les acides f!-niéthyladipiques ï-subslitués aog MM. GuYOT et Stœhlino. — Sur quelques dérivés du tétrainéthyldiaminophénylo- xanlhranol o,, M. L. iMaquennk. — Sur la formation et la saccharification de l'amidon rétrogradé.. 2i3 M. J. DuMONT. — Sur la répartition de la potasse dans la terre arable 2i5 MM. Maurice Caullery et Eélix Mesnil. — Sur un organisme nouveau (Pelmalo- sp/iœra polycirri, n. g., n. sp.), parasite d'une Annélide {Polycirrus hœmatodes Clap.) et voisin des Orthonectides 217 M. Paul Vuillemin. — Nécessité d'instituer un ordre des Siphomycètes et un ordre des Microsiphonées, parallèles à l'ordre des Hyphomycétes 219 M. Maurice Gomont. — Sur la végétation de quelques sources d'eau douce sous- marines de la .Seine-Inférieure 221 M. A. Dangeard. — Sur le développement du périthèce des Ascobolécs 223 M. L. De Launay. — Sur l'association géolo- gique du fer et du phosphore el la déphosphoration des minerais de fer en métallurgie naturelle 22J M. Stanislas Meunier. — Sur la puissance de la formation nummulitique à Saint- Louis du Sénégal 227 N" 4. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. IM. J. Laborde. — Sur le ferment île la maladie des vins poussés ou tournés 328 MM. P. BouiN et P. Ancel. — L'infanti- lisme et la glande interstitielle du testi- cule -?3i Pages. M. G. CouTAONE. — De la corrélation des caractères susceptibles de sélection natu- relle 23? M. Joseph Deschamps. — Étude analytique du phénomène de la vie oscillante 235 Bulletin bibliographiqui;: 238 Erhata 240 PARIS. — IMPRIMEIUE GAUTHIER Quai des Grands-Augustins, 55. V'ILLAllS, Le Gérant (tauthiër-Vii.lars. ; . .Lesaslronomes et les physiciens pourronten déduire lesconséquences qu en résultent pour la connaissance de la constitution de notre astre cen rai et 1 on sa.t que ces notions sont en quelque sorte la base de «idées sur le système solaire tout entier. '- Je dois maintenant décrire rapidement les procédés optiques et oho tographiques employés dans ces travaux "pnques et plio- » Description de la lunette. - Elle a été construite par Prazmowsli 1 opticien de regrettable mémoire, d'après les principes auee indiqués, et que nous arrêtâmes ensemble. ^ ^ ^ ■" '"' '^^'^ " Le résultat cherché était d'obtenu- au objectif donnant des images C. R., ,904, 1., Semestre. (T. CXXXVIII, N° 5.) 3^ 242 ACADEMIE DES SCIENCES. formées avec un faisceau de rayons les plus actifs et aussi limité que |)os- sible. » Pour cela, Prazmowski me tailla des prismes avec les matières qui lui paraissaient les plus propres à conduire à ce résultat. Ayant expérimenté un flint dont un prisme donnait un maximum très limité dans la région violette HH', je demandai à Prazmowski de construire un objectif avec ce flint, en achromatisant pour cette région. » Nous obtînmes ainsi un objectif donnant des images très sensiblement monochromatiques et formées de radiations violettes, les plus actives pour la photographie. )) En même temps, nous réduisîmes le temps de pose à environ -^^ de seconde au moyen d'une fente de construction spéciale ('). Cette durée si courte permettait d'obtenir une image de l'astre formée j^ar une impression en quelque sorte unique et, dès lors, d'une netteté encore inconnue en Photographie solaire. » C'est l'ensemble de ces dispositions, toutes nouvelles, qui nous a |)er- niis d'obtenir des images de notre astre central qui n'ont pas encore été égalées ailleurs, malgré les beaux travaux dont le Soleil a été l'objet à l'étranger. )) Je me plais à reconnaître ici la part qui revient à mes collaborateurs dans ce grand travail. » Indépendamment de Prazmowski pour la partie optique, M. Arents, habile artiste photographe, attaché à l'Observatoire dès sa fondation, m'a très habilement aidé; on lui doit les images solaires obtenues à Meudon dej)uis 1876 jusqu'en 1880. M. Pasteur lui succéda alors, et c'est lui qui a exécuté la majeure partie des belles photographies que comprend le volume déposé sur le bureau. Je dois ajouter, et ici je réponds au désir de M. Pas- teur lui-même, qu'il a été très efficacement assisté dans cette belle tâche par M. Corroyer. » Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'insister aujourd'hui sur l'oppor- tunité de photographier journellement et par des procédés comparables aux nôtres l'état de la surface de l'astre qui nous éclaire; ne suffit-il pas, en effet, de parcourir les feuilles de cet Atlas pour se convaincre de l'im- (') La desctiplion de ce petit appareil formant fente variable et mobile, el qui permit d'atteindre ce résultat, a été donnée dans la Notice sur la Pliotographie so- laire insérée dans l'fH/iuat/f; du Bureau des Longitudes pour l'année 1879. J'ajoute que le principe de cette fente a été employé depuis. SÉANCE DU !«■• FÉVRIER 190/,. 2^3 portance des études qui en résulteraient. Désormais, nous pourrions'à tout ,nsta„t remonter à une époque antérieure quelconque, avantage "L! mense qu, nous permettrait de nous rendre compte de l'ét t de la surftce ce 1 astre a toute époque de son histoire. N^est-il pis à désirer que l'ex mp e du Sole I seraient mscntes jour par jour et affranchies de ces lacunes auxquelles nous expose une station isolée, si bien choisie soit-elle » Nous pensons, Messieurs, avoir répondu d'une manière satisfaisante la pensée qu. a prés.dé à la création de l'observatoire que nous avons honneur de dn-.ger depuis près d'un quart de siècle, e^ nous pouvon assurer que nous continuerons nos efforts pour augmenter encore leî documents que nous sommes chargés de recueillir Jù^r '^" ""' ""™'' ''''''' ^'"^ ""« "°"^^''« période d'activité soLure 1 opm.on se préoccupe de plus en plus de l'influence que les (aches du m!^ Lr"": """ phénomènes atmosphériques et sur les mouven.ents du magnet sme terrestre ; d serait donc à désirer que l'on pût mettre, entre fo mTf'"l • r^"'""' "' ^'' rnétéorologistes, des photographies d'un format plus redu.t et moins dispendieux, ^otre intention est de demander les ressources nécessaires pour faire une édition nombreuse d'un olus petit CHIMIE MINÉRALE. - Aclion du carbone sur la chau. rù-e à la température de fusion du platine. Note de M. Henri Moissan. " Nous avons cherché si, à la température de fusion du platine, il serait possible d obtenir du carbure de calcium par réduction de la chaux vive au moyen du charbon. « Pour réaliser cette expérience nous avons utilisé les tubes de silice façonnes par la maison Heraeus de Hanau. Nous avons placé, dans une nacelle de graphite, un mélange de chaux vive et de charbon de sucre repondant aux proportions du carbure de calcium CaC^ Cette nacelle était disposée au miheu d'un tube de silice et ce dernier était chauffé dans un petit four en chaux vive au moyen d'un chalumeau à oxygène et à -az a éclairage En modérant la flamme, on arrivait très vite à une température voisine de la fusion du platine. I^ans ces conditions, la silice se ramollit raais le tube est soutenu par la nacelle et, bien qu'il se déforme et s'apla- t.sse légèrement, aucune fuite ne se produit. On a eu soin, au préalable. 244 ACADEMIE DES SCIENCES. d'emplir le tube de gaz hydrogène bien sec, et l'appareil est ouvert à l'une de ses extrémités pour que la pression n'augmente pas à l'intérieur. )) Le four en chaux vive était analogue à celui que nous avons employé dans des recherches précédentes (' ) pour dissoudre le carbone dans cer- tains métaux à la température de fusion du platine. Les extrémités du tube en siiïce étaient serties dans deux morceaux de tube de porcelaine dans lesquels elles entraient à frottement doux, et le joint était fait extérieure- ment au moyen de fd d'amiante enduit de minium et de silicate de potasse. M Nous employons des tubes de silice de o'", 20 de longueur et de o'", 01 de diamètre. Ce tube était supporté par une petite rigole très mince en chaux vive, que deux cales de même substance maintenaient en place. De sorte que le jet du chalumeau venait frapper à la partie inférieure de cette rigole et ne portait pas directement sur le tube de silice. Les gaz chauds tournaient autour du tube et sortaient par la partie supérieure du four. y> Dans des expériences préalables, nous nous étions assuré que la fusion du platine s'obtenait avec facilité dans notre rigole de chaux vive après une marche de 5 minutes. Dans d'autres séries d'expériences, nous avons suivi l'augmentation de la température au moyen de la pince thermo-électrique de M. Le Chatelier. )i Voici le résultat de nos expériences qui, toutes, ont été répétées plu- sieurs fois. » Un mélange intime et en poudre très fine de chaux vive et de charbon de sucre n'est pas attaqué après 10 minutes de chauffe à la température de fusion du platine. Il ne se fait pas trace de carbure de calcium. En plaçant la nacelle et son contenu dans un tube retourné rempli d'eau, il ne se dégage pas une bulle d'acétylène, après un contact de plusieurs jours. Il en est de même si l'on emploie une solution étendue d'acide chlorhydrique. )> En répétant et en variant cette expérience, nous avons reconnu un fait assez intéressant : c'est que la silice a une tension de vapeur notable avant son point de ramollissement. De telle sorte que, en chauffant notre mélange de charbon et de chaux vers 1200°, on voit se former lentement, à la surface de la chaux, de petites aiguilles d'un silicate de chaux insoluble dans l'eau et les acides étendus. Cette tension de vapeur notable de l'acide (') H. MoiSSAX, Desciiption d'un nouveau four chauffe au moyen du chalumeau à oxygène et à hydrogène {Annales de Chimie et de Physique, 7" série, t. XXIV, 1901, p. 289). SÉANCE DU l" FÉVRIER I9<'4- 245 silicique, avant son point (le fusion, limitera malheureusement le nombre des expériences que l'on peut réaliser, à haute température, dans les tubes de silice. » Nous avons démontré, dans des recherches antérieures, que la chaux pure ne pouvait pas être fondue au moyen du chalumeau à oxygène et à gaz d'éclairage (*). Nous reconnaissons, par ces nouvelles expériences, qu'avant son point de fusion la chaux n'est pas réduite par le charbon. » Nous avons utilisé aussi ces tubes de quartz pour chercher si le point de fusion du carbure de calcium était inférieur au point de fusion du pla- tine. En prenant des fragments de carbure de calcium cristallisés, à arêtes bien vives et en les chauffant dans le même appareil jusqu'à la déformation du tube de silice à une température où le platine fondait, nous n'avons pas obtenu trace de liquéfaction du carbure. Les arêtes des cristaux avaient gardé leur forme sans que la surface extérieure fût attaquée. M Par contre, lorsque nous préparons du carbure de calcium pur dans notre four électrique, au moyen de chaux de marbre et de charbon de sucre (-), si nous retirons le creuset lorsque le carbure est encore li- quide, et si nous introduisons dans la masse un (i\ de platine au moment de sa solidification, le platine est immédiatement fondu. » Nous avons répété la même expérience avec un fil de platine iridié et avec la pince thermo-électrique en platine et platine iridié : le résultat a été le même. Au moment de sa solidification, le carbure de calcium se trouve à une température supérieure à celle de la fusion du platine. » CHIMIE ORGANIQUE. — Réduction directe, des dérivés halogènes aromatiques parle nickel divisé et l'hydrogène. Note de MM. Paul Sabatier et Alph. Mailhe. « Le remplacement direct des halogènes par l'hydrogène dans le novau aromatique est considéré comme fort difficile à réaliser. » Iva méthode générale d'hydrogénation, instituée |)ar l'un de nous avec (') H. MoissAN, Sur quelques propriétés de la chaux en fusion{Comptes rendus, t. CXXXI\', 1902, p. i36). (-) H. MoissAN, Préparation du carbure de calcium cristallisé {Comptes rendus, t. CXVIII, 1894, p. 5oi, et Annales de Chimie et de Physique, 7» série, t. IX, 1896, p. 247). 246 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. Senderens, mélhode qui permet si aisémenl de fixer 6*' d'hydrogène sur le noyau aromatique, grâce à l'action du nickel réduit maintenu au-dessous de 200°, échoue complètement quand du chlore, du brome on de l'iode sont substitués dans le noyau, ])arce que le métal catalyseur se trouve altéré dès le début par une trace d'halogène et cesse dès lors d'agir comme ferment minéral. » Nous avons cherché toutefois à observer la réaction qui a lieu dans ces cas, et nous avons été ainsi amenés à constater que le nickel réduit peut, en présence d'hydrogène, permettre d'atteindre la réduction directe des composés halogènes aromatiques, sans qu'il y ait addition d'hydrogène à ce noyau. » Dérivés chlorés. — Si des vapeurs de monochlorobenzéne , entraînées par de l'hvdrogène en excès, sont dirigées sur du nickel réduit, maintenu vers 160°, on observe tout d'abord une absorption intense d'hydrogène, et il se condense une petite dose de cyclohexane C°H'-, sans aucune pro- portion de cyclohexane monochloré C''H"Cl. Le chlore demeure tout entier fixé sur le nickel dont l'activité hydrogénante disparaît. En effet, au bout de peu de temps, on n'observe plus aucune diminution du vo- lume d'hydrogène, et l'on condense seulement du chlorobenzène non modifié. » Mais si l'on élève la température au- lessus de 270", on aperçoit un dégagement abondant d'acide chlorhydrique, et le liquide condensé dans un récipient refroidi contient une forte proportion de benzène, qui, séparé par distillation, est caractérisé par son point d'ébuUition et par sa trans- formation intégrale en nitrobenzène. » Dans les conditions expérimentales dont nous disposions, la dose de benzène atteignait 40 pour 100, mais on pourrait atteindre une proportion bien plus forte, en se servant d'une colonne plus longue de métal réduit, ou en diminuant le débit du chlorobenzène traité. On observe en même temps la formation accessoire d'une quantité notable de diphényle, dont les cristaux tapissent le tube abducteur, et qui est facilement caractérisé par son point de fusion et sa grande solubilité dans l'alcool. )) Au contact du nickel à 270", le chlorobenzène donne du chlorure d e nickel, et le résidu C^H% ainsi devenu libre, se combine à l'hydrogène pour donner du benzène, une faible proportion se transformant en diphé- nyle. L'action se continue indéfiniment, parce que, à 270° et au-dessus, le chlorure de nickel est facilement réduit par l'hydrogène, qui régénère constamment le métal. SÉANCE DU l^' FÉVRIER 1904. 247 » En s'adressant aux dérivés polychlorés du benzène, on obtient une réduction analogue progressive, au-dessus de 270°, les atomes de chlore étant successivement remplacés par de l'hydrogène, sans aucune production accessoire appréciable. » Avec le tnéladichlorohenzéne, on a ainsi obtenu un mélange de 3o pour 100 de benzène, 60 pour 100 de monochlorobenzène, et environ 10 pour 100 de produit primitif non transformé. » l^a paradichtorobenz-ène a fourni une réduction totale en 35 pour 100 de benzène et 65 pour 100 de monochlorobenzène. » Le benzène hexachloré CCI" ou chlorure de JuUn se comporte de la même façon à 270° : il fournit un liquide qui contient des trichloroben- zènes (surtout le dérivé 1.2. '\), des benzènes dichlorés, et une certaine proportion de monochlorobenzène et même de benzène libre. » Ainsi que l'avait trouvé Liecke, la présence de résidus forméniques ou d'oxhydriles sur le noyau aromatique facilite la réduction. Avec le monochlorololuène 1.2, on a obtenu à 270°, du premier coup, un liquide renfermant plus de 5o pour 100 de toluène. » Le trichloruphénol 2.4.6 est très aisément réduit à 27o''et fournit envi- ron 75 pour 100 de phénol pur, accompagné de monochlorophénol (sur- tout orlho). » La présence sur le noyau de groupes amidés rend la réduction encore plus facile. Avec les chloranilines orlho ou meta, elle a lieu dès 200" et se poursuit aisément à température plus haute : on voit apparaître des cris- taux de chlorhydrate d'aniline (fondant à 192°) et comme une partie du chlore se trouve immobilisée sur le nickel, on recueille, en même temps que le chlorhydrate, une certaine dose d'aniline libre, facile à distinguer de la cbloraniline, parce qu'elle donne avec le chlorure de chaux une colo- ration pourpre au lieu d'une coloration bleue. » On pouvait prévoir que les chloronitrobenzènes donneraient simulta- nément réduction du groupe nilré et remplacement du chlore par l'hydro- gène : celle double réaction a lieu effectivement dès 180° et se continue facilement à température plus haute en donnant de l'eau, du chlorhydrate d'aniline, avec un peu d'aniline libre. » Dérivés bromes. — La réduction des dérivés bromes aromatiques a lieu dans des conililions peu différentes, mais avec une facilité un peu moindre parce que la formation d'acide bromhydrique correspondant à un effet thermique plus faible, la réduction du bronmre de nickel par l'hydrogène ne se produit que plus difficilement. 248 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le monobromobenzèiie est réduit à 270° en benzène avec une certaine production latérale de diphènyle. Nous avons de même constaté la réduc- tion du monobromololuène 1.4, (\es, bromanilines, des bromonitrobenz-4nes. Le Irihrnmophènol ri-j-ô conduit facilement à du phénol, accompagné surtout de monobromophénol para et de dibromophénol 2.4. » Dérivés iodés. — Contrairement à ce qui a lieu pour les réductions réalisées avec l'acide iodhydrique, la réduction par le nickel et l'hydro- gène est beaucoup plus difficile pour les dérivés iodés. » Si l'on dirige les vapeurs à' hydrobenzène, entraînées par un excès d'hydrobenzène, sur le nickel réduit maintenu vers ''.70°, on n'observe aucun dégagement d'acide iodhvdrique : il se condense tout d'abord une certaine dose de benzène ainsi que du diphènyle; mais l'action ne tarde pas à s'arrêter parce que, l'iodure métallique n'étant pas réduit par l'hydrogène, le métal n'est pas régénéré et ne peut continuer la ré- duction. » Pourtant, dès que l'on cesse d'envoyer avec l'hydrogène des vapeurs d'iodobenzène, les fumées d'acide iodhydrique apparaissent abondantes : l'iodure de nickel est donc réduit par l'hydrogène seul à 270", mais la présence d'iodobenzène empêche cette réduction, sans doute parce que l'activité iodurante de ce composé surpasse l'activité réductrice de l'hy- drogène sur l'iodure. )> La réduction pratique de l'iodobenzène pourrait, à la rigueur, être réalisée en faisant alterner l'action du mélange d'hydrogène et d'iodoben- zène avec celle de l'hydrogène seul sur le nickel à 270°. » Le chlorure de benzyle fournit, avec le nickel et d'hydrogène, une réaction toute spéciale sur laquelle nous reviendrons prochainement. Dans une communication ultérieure, nous aurons l'honneur d'indiquer les ré- sultats de notre méthode de réduction appliquée aux dérivés halogènes de la série grasse. » Observations au sujet de la Note précédente ; par M. Berthelot. « Les résultats obtenus par MIVI. Sabatier et Mailhe pour la substitution de l'hydrogène au chlore et à l'iode dans les dérivés substitués delà ben- zine sont fort intéressants, en raison de la méthode nouvelle employée par ces savants opérateurs. Peut-être me sera-t-il permis de les rapprocher des expériences que j'avais faites sur la même question en 1868, au moyen de SÉANCE DU ,^>' FÉVRIER 190/, _, la benzine chlorée, C«H'CI (n i5oV 7 I t ' ' '" '""^''^ ^'^ rn T^,^ .f ) ' , " ^^ <.P- ii>o;; de labenzme perchlorée, C«C1« (p. 131), et du perchlorure de benzme, C^'H'CP- ainsi an. 1. . f les Dip„e„stes. Chez aw. »™.J:t :%"'^^^^^^^^^^^ C. R., ,904, ,.' 5eme«re. (T. CXXXVIII, N» 5.) ■-{3 '-i)0 ACADEMIE DES SCIENCES. ihétique et triangulaire, où des sillons et des échancnires marginales per- mettent de reconnaître deux métatarsiens soudés portant à leur tour des phalanges, et un troisième interne formant la portion biisilaire de l'organe copulateur. Ainsi sont constitués le membre pelvien et sa main terminale. Mais le bord antérieur de la plaque ischio-pubienne, qui se recourbe de chaque côté de la ligne médiane en une crête qui limite en avant une fosse ischio-pubienne, porte de chaque côté, et articulée sur cette crête, une lame cartilagineuse oblongueetbifide à son sommet, comme le métatarsien de la main du membre. Cette pièce, qui est susceptible de mouvements étendus, est pourvue d'un appareil musculaire comparable à celui qui meut la main du membre, et porte sur son bord interne six griffes aiguës et recourbées. On ne peut hésiter à considérer ces appareils comme des mains de la ceinture, capables de préhensions, cachées à l'état de repos dans une poche cutanée sous-pelvienne, s'ouvrant par un orifice en bou- tonnière, d'où elles sortent pour se porter en avant et en dedans, quand elles doivent saisir. Elles sont probablement destinées à fixer la femelle pendant l'acte copulateur. Les griffes y représentent les rayons dermiques de la main du membre ou nageoire. On conçoit que si ces mains de la cein- ture étaient condamnées à l'immobilité, la poche qui les renferme et la boutonnière s'obstrueraient, ramenant ainsi ces mains pelviennes à la situation et aux relations des apophyses prépubiennes sous-cutanées des Sélaciens. Nous avons donc eu raison de considérer ces dernières comme des mains de la ceinture. La signification des mains pelviennes de Chimœra a été méconnue jusqu'ici et Gegenbaur, qui a plus que d'autres insisté sur leur description, se borne à les signaler comme Sdgeplalle. plaques en scies, sans leur attribuer aucune signification morphologique. )) A l'épaule de Chimcera se rencontrent des dispositions spéciales que la précédente étude du bassin permettra d'interpréter. » On y trouve, en effet, de chaque côté de la ligne médiane, une fosse coracoïdienne accentuée, bordée en avant par le bord antérieur de la plaque coracoïdienne. Cette fosse correspond bien à la fosse ischio- pubienne. Mais la crête recourbée se transforme en un tube marginal justement au point où se trouve la main de la ceinture scapulo-coracoï- dienne des Sélaciens. Ce tube, dont la cavité donne naissance à des muscles et dont la paroi supérieure est perforée par le foramen nerveux, semble donc bien être une dépendance de la fosse coracoïdienne. Je ne vois à celte disposition unique qu'une interprétation possible. C'est que ce tube est le résultat de l'enroulement en bas et en arrière de la crête qui SÉANCE DU l^'' FKVRIER igo^i. oSl limite la fosse en avant, crête que nous avons reconnue chez certains Sqiialiclés comme un vestige de la main de la ceinture. L'immobilité de cette crête aurait favorisé une soudure qui a transformé la gouttière d'en- roulement en un tube. » Ainsi donc, chez les Chimères, il existe également des mains des cein- tures indépendantes des mains des membres; et à la ceinture pelvienne les mains de la ceinture, indépendantes, mobiles et préhensiles démontrent avec une évidence parfaite l'existence et la signification de ces formations jusqu'à présent méconnues. » Chez les Dipneustes, type très ancien de Ganoïdes chez lesquels l'ap- pareil squeleltique est inférieur, nous trouverons aussi des rudiments des mains des ceintures; mais c'est à la ceinture postérieure que leur évidence sera la plus accentuée. » Les ceintures et les membres pelviens des Dipneustes offrent entre eux de grandes ressemblances. Leur type commun apparaît comme le résultat d'un rétrécissement transversal de la ceinture pelvienne des Sélaciens et en particulier des Raies, de sorte que la plaque ischio-pubienne transversa- lement allongée de ces derniers est transformée en une plaque étroite dans ce sens, et allongée dans le sens antéro-postérieur. Il résulte de là que les saillies latérales et postérieures qui représentent les membres sont ra- menées vers la ligne médiane, de même que les apophyses prépubiennes des Sélaciens qui représentent les mains de l;i ceinture. » Chez les Dipneustes ces apophyses sont dirigées en avant et en dehors. Elles sont grêles et effilées chez Lepidosircii et Protopterus, plus volumi- neuses et terminées par une palette cliez L'eralodus. Ce sont vraiment des mains de la ceinture ne différant essentiellement des mains des membres de ces Dipneustes que par de moindres dimensions et par l'absence de di- vision en articles qui correspond bien à leur situation sous-cutanée et à leur immobilité. » Y a-t-il des mains de la ceinture pectorale chez les Dipneustes? La réponse me paraît tout au moins douteuse; on voit bien chez Protopterus, sur la crête antérieure du coracoïde une saillie osseuse prononcée que l'on peut comparer à celle que présentent en ce point quelques Sélaciens, Scyllium canrcidus et Cestracion Philipii j)ar exemple. Mais est-ce bien là un vestige de la main de la ceinture ? Je ne suis pas en mesure de l'affirmer ; et le plus sage est de constater que chez les Chondroptérygiens (Sélaciens et Holocéphales) et chez les Dipneustes il y n, à la ceinture antérieure, de faibles vestiges plutôt que des mains caractérisées. Les Rajidés seuls 232 ACADEMIE DIÎ.S SCIENCES. forment une brillante exception à cette disposition générale, et il en résulte la conforma lion si remarquable et si particulière de leurs ceintures et membres antérieurs. )) On peut, je crois, trouver une relation entre ces faits et la différence de situation des orifices branchiaux dans les deux cas. Chez les Squalidés, les Holocéphales et les Dipneustes, ces orifices correspondent justement au point du bord antérieur de la ceinture où devraient se développer les mains de la ceinture. Chez les Raies les fentes branchiales plus rappro- chées de la ligne médiane ne coïncident pas avec l'origine des mains de la ceinture. Il est donc concevable que dans le pj-emier cas la présence des fentes se soit opposée au développement de la main, et que dans le second l'éloignement des fentes ait permis ce développement. On peut toutefois se demander si c'est le déplacement des fentes qui a permis le développe- ment des mains de la ceinture, ou si c'est ce dernier qui a provoqué le déplacement des fentes. Quoi qu'il en soit, il y a là une relation dont il convient de tenir compte. )) Cette influence de la situation relative des orifices branchiaux et des membres sur le développement des mains des ceintures trouve en outre un élément de démonstration dans ce fait que l'absence de fentes branchiales sur le bord antérieur de la ceinture pelvienne permet de concevoir pour- quoi, dans les types que nous venons d'étudier (Chondroptérygiens et Dipneustes), ce bord antérieur porte toujours des apophyses prépubiennes de dimensions variées, mais parfaitement reconnaissables. » M. Émii.e Pic.ujd, en déposant sur le bureau de l'Académie le second fascicule du Tome II de sa Théorie des fonctions algébriques de deux variables, s'exprime comme il suit : « J'ai l'honneur de présenter a l'Académie le second fascicule du Tome H du Traité sur les fonctions algébriques de deux variables, que je publie avec la collaboration de M. Simart. Le second fascicule est consacré aux recherches que j'ai fautes dans ces dernières années sur cette difficile théorie. Il traite des intégrales de différentielles totales de troisième espèce, et des intégrales doubles de deuxième espèce et de leurs périodes . Je suis arrivé à établir quelques lois générales qui fixent, je crois, les grandes lignes de la théorie de ces diverses intégrales et sont fondamentales pour la théorie des fonctions algébriques de deux variables; dans des études antérieures je m'étais occupé des intégrales de différentielles totales de première et SÉANCE DU l" FÉVRIER 1904. 253 de deuxième espèce, doal l'étude présente de moins grandes difficultés. Malgré l'importance des résultats acquis, il reste malheureusement encore bien des lacunes dans mes recherches; l'une d'elles, particulièrement irri- tante, se présente tout au début et concerne la question de savoir, si, en général, les intégrales de différentielles totales relatives à une surface algé- brique se ramènent toutes à des combinaisons algébrico-logarithmiques. « Peut-être pourrai-je combler quelques-unes de ces lacunes dans le troisième fascicule qui terminera le second Volume. Il me reste encore à faire connaître certains résultats généraux, en particulier à étudier les rela- tions entre les périodes des intégrales doubles; l'Ouvrage se terminera par l'examen de quelques classes particulières de surfaces. J'espère aussi que ces belles questions, qui touchent à la fois à l'Algèbre et à la Théorie des fonctions, solliciteront les efforts d'autres chercheurs capables de lever les difficultés qui m'ont jusqu'ici arrêté. » CORRESPONDANCE . M. Calmette, élu Correspondant pour la Section de Médecine et de Chirurgie, adresse ses remercîments à l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Volume ayant pour titre : « L'Internat en Médecine et eu Chi- rurgie des Hôpitaux et Hospices civils de Paris, Centenaire de l'Internat 1802-1902 » ; publié par M. Raymond Durand- Fard el. (Présenté par M. Brouardel.) 2" Un Ouvrage de M. L. Lecornu « Sur les Régulateurs des Machines à vapeur ». (Présenté par M. Léauté. ) 3" La seconde édition d'un Ouvrage de M. Monmerque ayant pour titre : « Contrôle des installations électriques au point de vue de la sécurité ». (Présenté par M. Maurice Levy.) 254 ACADEMIE DES SCIEXCES. ASTRONOMIE PHYSIQUE. ~ observalions du Soleil Jailes à i Observatoire de Lyon {équatorial Brùnner de o", i6) pendant le troisième trimeslrede igoS. Noie (le M. J. Guillaume, présentée par M. Mascart. « Les principaux faits qui résultent de ces observations, résumées dans les Tableaux ci-joints, sont les suivants : Tableau I. Dates iNijmbro Pass. [.aliludes moyennes Surraces . eilrémes d'obser- au mer. — ■., -^ i.^ — -- moyennes d'obserT. valions. central. ,Tuillet. s, — 0,00, N. réduites I-Il 10 7,1 — 19 235 7-1 J 7 9,7 — 19 68 9-16 6 11,1 -T-18 85 l5-2I 7 16,0 — 22 23 1 [-21 f) 16,5 -3o /' 16-24 9 '9rJ -f-i3 i5 27-28 2 23,4 — 22 25 20-3o 8 21,S +24 7^' 27 .j- —22°,, 4 -+-i8' ,3 Aotit, - 0,04. 29- 5 7 3,1 — iS 4 3- 5 3 6,2 -!-l3 5 6-1 3 - 10,2 —22 41 S-i3 j 11,(3 —24 42 0-13 - 12,0 — 22 30 19 1 14,7 H-tG 9 11-20 6 iJ,7 -!-20 38 io-i3 3 •J,9 — 22 i4 i3 I 17,9 -18 21 Taches. Dates Nombre Pass. Latitudes moyennes Snrface: extrêmes d'oliser- au mer. "^ ,■ ■ moyennes d'observ. nations, central. S. N. rcdnil«s, .Votil (.suite). t8-2I ■> 20,0 -+-3o 3 21-25 3 20,8 — '9 5 22-26 4 24,6 — 15 7 21-25 3 25,7 -f-24 9 23-24 2 26,4 -=-13 8 27-30 4 ■^9,4 -24 18 26 j —20" 4 -Hu/,3 Scplciiib •e. — 0 ,.35, i 1 1,4 -25 1 9 1 10,8 -t-i7 8 i5-iO 2 12,5 -24 / 15-i.s 4 i3,4 -4-l8 18 9-'7 G i5,3 — ■9 4! 23-28 3 22,8 -M2 12() 28-30 25,3 — 21 11 I 1 27,8 —21 8 2JJ. ■'3",7 Tableau II. — Distribulion des taches en latitude. Juillet Août Septembre . Totaux , . 10°, 0", Somme, 3 9 5 19 Nord Tolau\ mensuels. Surfaces totales réduites. Somme 0" 10". 20' 30-, 40* 90", 3 )) 2 1 » » 533 6 » 4 2 » )) i5 260 3 M 3 » U )J 8 222 SÉANCE DU I*' FÉVRIER iqo/i- 255 Tableau III. — Distribution des facules en latitude. Sud. Nord. Surfaces ^ ^ — ^^,^^_,-.^.^^^^^^ — . Totaux totales 1903. 90'. 40-. 30". 20'. 10". 0". SODimc. SolIlTIie. 0'. 10°. 20". 30". 40". 90". mensuels. téduiles. Juillet 2 2 4 G 1 i3 lo » 3 3 2 2 25 19, 4 A.oùt ,,6 8 2-'. 18 II I 5 3 2 » 29 20,3 Septembre. 120^» •; 22 ^ _1 — - — — ^— Totaux.. ~! 10 ,.r i3 3 5o i3 3 12 11 3 12 gS 60,1 » Taches. — Le nombre des groupes de taches et leur surface totale ont diminué légèrement par rapport aux résultats obtenus dans le trimestre précédent (Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 43i); on a, effectivement, 3i groupes avec ioi5 millionièmes, au lieu de 34 groupes et i235 mil- lionièmes. » Les changements survenus dans leur répartition entre les deux hémi- sphères sont de i groupe en plus au sud de l'équateur (19 au lieu de 18) et de 4 groupes en moins au nord (12 au lieu de 16). » La diminution du nombre des jours sans taches s'accentue : il est de 9 sur 76 jours d'observation ('), soit un nombre proportionnel de 0,12 au lieu de 0,19 obtenu précédemment. Il n'y a eu aucun jour sans taches en juillet, fait qui n'avait pas été noté depuis le mois d'avril 1899, c'est- à-dire depuis 5i mois ou 4.2 ans. » Régions d'actùilé. — On a noté 93 groupes de facules avec une surface totale de 60,1 millièmes, au lieu de 85 groupes et 46,0 millièmes enregistrés précédemment. » Leur répartition entre chaque hémisphère est de 5o groupes au sud au lieu de 46, et de 43 au nord au lieu de Sg, soit une augmentation de 4 de part et d'autre de l'équateur. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Stir la diminution de l'intensité du rayonnement solaire en 1902 el 1903. Note de M.Ladislas Gorczynski. « Dans sa Communication du 26 mars 1903 (Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 713-713), M. Henri Dufour a le premier signalé le fait que l'intensité (•) M. Jules Baillaud a fait 17 observations en août. 256 ACADÉMIE DES SCIENCES. du rayonnement solaire sur la surface terrestre avait subi au commence- ment de l'année igoS un affaiblissement considérable. En appuyant ses conclusions sur les observations qui avaient été faites à Lausanne et à Clarens au moyen de l'actinomèlre de M. Crova, M. Dufour trouve que l'affaiblissement de l'intensité date du mois de décembre 1902 et qu'il progressa jusqu'au mois de mars igoS, puis il diminua graduellement. » L'existence d'une opacité exceptionnelle de l'atmosphère depuis plu- sieurs mois est aussi confirmée par les mesures de M. A. Gockel (Meleor. Zeischrifl, 1908, p. 328) et par les observations de M. Max Wolf à Ileidel- berg (Viert. d. astron. Ges., J. 38, Hefl 2). Enfin la diminution de la trans- parence des couches d'air est constatée de même à Washington j)ar M. S. Langley (cf. Nature, t. LXIX, igo3, p. 5, London). » La diminution de l'intensité du rayonnement solaire sur la surface ter- restre a pu être constatée de même à Varsovie, où depuis le mois de décembre 1900 on fait des observations systématiques à l'aide de l'actino- mètre du système Angstrôm-Chwolson, Les résultats de ces mesures, entreprises dans le but d'étudier et d'expliquer la marche annuelle de l'in- solation, ont été publiées, pour ce qui concerne les années 1901 et 1902, dans les Études sur la marche annuelle de l'insolation {Hulleli/i intern. de l'Acad. des Sciences de Cracovie, p. 465-5o3, juillet 1908 ). Dans la Commu- nication ci-présente nous ne citerons, pour les années 1901, 1902 et J9o3, que celles d'entre les données qui servent à démontrer le foit qui nous occupe de la diminution de l'intensité. » Dans la Table suivante, nous présentons les moyennes mensuelles de Tinlensité (gr. cal., cm-, min.) à Varsovie, accompagnées des valeurs correspondantes mensuelles de l'humidité absolue; à côté des moyennes nous donnons aussi les valeurs les plus hautes de l'intensité du rayonnement (réduites à la hauteur du Soleil à Varsovie au milieu du mois) pour les mois consécutifs de la période 1901-J903. Les deux dernières colonnes (dans chaque partie) indiquent les diflerences de l'année précédente avec l'année suivante; ces did'érences sont réduites à l'humidité absolue commune ;i l'aide du coefficient de la réduction à l'humidité A ^0,02 {loc. cit., p. 484). 1901 wm. 1903. Moyennes mens. ÎVIoyennes mens. INfoycnnes mens. DilTérences réduites. lois. de l'int. delluin]. de Tint. (Icriiuni. de rinl. lie l'Iinni. 1002-1901. 1903-1902 I.... ■ 1,04 3,7 0,95 4.1 0,80 3,0 — 0,08 —0, 17 II... • 1,29 2, ,3 1,16 3,3 0,92 3,9 — 0, 1 I — 0,23 m.. . .,25 5,3 1,33 4,3 I ,o3 3,9 -+-0,06 —0,27 SÉANCE DU !"■ FÉVRIICR 1904. 237 loni 90-1 1903. Afoyen les cl incnj. * riium. Mo\ennes mens. (le Tint, de l'Iuim. Moyennes mens. de l'iiit. de l'Iunii. DilTiirenccs réduites. Mois. de l'inl. '19OÎ-I9OI.' 190.3-190Î. IV.. 1,V0 5,7 1,36 4,3 1,11 5,6 -0,01 —0,22 V... 1 , 38 7 -S 1,26 6,2 1.08 7'9 — o,i5 —0, i5 VI .. 1,36 13,2 1 ,22 7.1 1,21 9>2 —0,26 H-o,o3 VII.. 1,36 11,3 1,24 8,8 1,12 10,. 5 — 0, ig —0,07 VIII. 1,28 12,4 i,"9 9,0 i,(,8 12,1 — 0, 16 — o,o5 1\.. 1,32 9' 5 1,2V 7>3 1,07 9,' — 0 , 1 2 — 0, i3 X.... 1,23 8,6 I >09 4,2 . J ,(M 7,2 — 0,23 —0,02 XI .. i,i3 ■■> 0,96 3,0 » » —0,18 » XII.. 1,(19 .'..6 o-:f) '•9 0-7' ■2 . I -0,37 —0,08 ^nnée 1 ,29 8 . .5 . i,i5 5,6 (..96 _ 0 — 0,20 — 0, 16 1901. 1902. 1903. M(jis. I.,. II.. III . IV . V.. VI . vu. VIII IX . X.. XI . XII. » l\ journée Hiimid. ;il,s„I. 3,8 1,8 ■ ' , -I-, 4,5 12,-1 7,8 5,0 o Val. max. de linl. " • 99 1 ,3o 1,50 1-47 .,32 1,34 1 ,3; .,28 1,39 ' , 19 I ,o3 I) . 83 Huniid. al,sol. 5 , o 2,6 ',7 3 , 4 7-9 6,2 6,5 4,0 2,6 \ ;il. iiiax. de I inl. n.Sg ' ' • 96 l.oS I . ( I 1,12 l.i.'S I , 22 1,09 I.l3 1.13 (,,80 Humid. ill)S(3l. '■9 2,6 5, 1 5,6 4-8 9,6 8,8 12,9 7,1 8,- Dinëienres réduites. B. — Au mois de novembre i9'j3. il u\ a pas eu, à \ claire qui eùl permis de faire des mesuies actinométriques 190Î-1901. — o,o5 --0,09 +0, 18 —0,06 — o, 19 — o , 10 -0,12 — o, 22 — 0,06 —0,19 — O, 20 — 0,01 arsovie. 1903-1902. — o, 16 -0,34 — o, 35 -0,32 — o, 19 — 0,06 —0,10 — 0,06 — 0,20 +o,o3 )} — 0,02 une seule » De la lecture de cette Table il résulte qu'une diminution plus consi- dérable avait commencé à Varsovie au mois de mai 1902 (par conséquent avant décembre 190a) et avait persisté pendant tout une série des mois de cette année et de la suivante, atteignant son plus haut degré au printemps de l'année igo3. Vers la fin de cette dernière année les progrès de la diminution de l'intensité, comparés à ccuv de 1902, paraissent s'arrêter bien que les valeurs absolues continuent à être basses par rapport à celles de 190 1. >) La cause de l'augmentation de l'opacité de l'atmosphère pour le rayon- C. R., igrî, i- Semestre. (T. CXXXVIH, N' 5 ) 34 2 58 ACADÉMIE DES SCIEN'CES. nenient solaire n'est pas^claire jusqu'ici. M. Diitoiir rapproche ce fait des éruptions récentes à la Martinique; des chutes extraordinaires de poussière qui, durant les trois dernières années, ont à plusieurs reprises visité l'Eu- rope, se présentent aussi à l'idée comme cause possible du fait en question. Cependant ce ne sont jusqu'à présent que des suppositions dont l'exac- titude ne peut pas encore être prouvée, faute de données positives plus complètes. » GÉOMÉTRIE. — Sur les syslèmcs de di'.u.v surf ares dont les lignes de courbure se projellenl sur un plan suaanl les mêmes courbes. Note de M. GuiCHARD. « Soient M(a;|, x„, x,^ et N(x",, .r^, .r.) deux points qui décrivent des surfaces rapportées à leurs lignes de courbure, dont nous désignerons les paramètres par u et r. Les équations de Laplace à laquelle satisfont les coordonnées de M et de N avant deux solutions communes sont identiques ; cette équation admettant les solutions x\ + x\-\-jc'\ et .j'^ + j;^ + a", admettra la solution x\ — x\. Il en résulte que le point P, dont les coor- données sont a?., et ix„ décrit un réseau plan orthogonal associé aux réseaux M et N. [Pour la définition et les propriétés des réseaux O associés voir mon Mémoire Sur les systèmes ort]iogonau.v et les systèmes cycliques {Annales de l'École Norinalc. iqoS, Chap. Vni).J » On pourra donc poser : ( I ) dx'z — dar^ = h- du- + /' ^A'-, { i>) dx;+ dx: + dx; = II'' U^ du' + /^ V ^ r/r^ , d'où l'on déduira (3) rfr; + dxi -hdx^^/i^U- -^ \)du- + /^( V - — i ) dv- et l'équation de I^aplace à laquelle satistont x^, x.;,, r., , x., est .. O'-.r I d/i ()■)• I ùl d.r ^^^ 'ôii~(h~Ti'(h' 7h( '^ l'art Ih'' » Tout d'abord il est facile de montrer que la propriété demandée ne dépend que de la représentation sphérlqiw fies lignes de courbure. En effet, si le point M, (,r,,,^'-. „T:;) décrit une surface ayant niénie image sphérique de SÉANCE DU I*"'' FÉVRIER 1904. ses lignes de courbure que la surface M, on pourra poser 2DC) àv, ,)„ ^ H ây. _ L (' = alors (1,1 'iT: on voit que les points Mn(j|, y.,, y,,) et N/y,, y.^, y,, ) décrivent des sur- faces satisfaisantes. » Cela posé, désignons par 7., y..^ a,, P. P. ?. les cosinus du trièdre attaché à la surface (M); par o l'angle que fait la courbe V = const. du réseau p avec une droite fixe; la comparaison des formules ([) et (2) montre que Pn= ^COS'J^, I ■' -ysino et, par suite, » En écrivant cpie s/'-w COS^O — rr^sin-'û. t)-ï:, I d'i-i ô'J-i I d-;^ ày-i au dv p, (ji> Ou 7, du di' on obtiendrait l'équation dont dépend le problème; mais cette équation est donnée ainsi sous une forme peu commode. )) On en déduit cependant que l'on peut obtenir d'autres relations en posant «' = A-a,, ' — /• — - 13 — " \ r-i' I Vï uy - \p ^ I'-' V; "^ v^ ^ où i- et [j. sont des constantes reliées par la relation » A ce système de solutions on peut l'aire correspondre des points M', 26o ACADÉMIE DES SCIENCES, décrivant des surfaces satisfaisantes, pour lesquels (h- = h-{]\du--{- i'W](k-. )) Les surfaces (M) et (M') possèdent la propriété suivante : » Sur ces surfaces les lignes de courbure se correspondent . les rayons de courbure principaux sont les mêmes, enfin les distances de M et M' à un plan fixe sont dans un rapport constant. » L'intersection G des plans tangents en M et N décrit une congruence plusieurs fois C. L'équation E^ (voir loc. cit. plus haut) à laquelle satisfont les paramètres de cette congruence possède la propriété caractéristique suivante : » Tous les groupes de solutions quadratiques, sauf deux (voir loc nt.. p. 2 1 i), ont une solution linéaire commune; celle solution est solution isotrope des deux groupes exclus. » Si 6 est un angle constant, l'équation (4) admet les solutions z,=x^, -^ = j\, ;, = cosO.r.,, z. = slnhr., et la solution z] + -o + =i; + '■' ; il en résulte que le point h{z, z., s.,) décrit un réseau 2O, la coordonnée complémentaire étant z.,. Si le point M est sur la sphère dont l'équation est ^1 + ^ii + ■^'3 = I . le point R sera sur la quadrique de révolution (5) ^^ + ^^+^^ï = '' Le réseau R sera donc découpé sur cette quadrique par une congruence de normales à une surface. )) On vérifie d'ailleurs facilement que, parmi les surfaces qui ont même représentation sphérique que la surface (M), il en existe une dont les plans principaux sont conjugués par rapport à la quadrique (5 ). Ces deux derniers résultats permettent d'énoncer les propriétés suivantes : » Toute surface dont les plans principaux sont conjugués par rapport à une quadrique de révolution sont des surfaces satisfaisantes. » La recherche de la représentation spliérique des surfaces demandées revient à celle des surfaces dont les plans principaux sont conjugués par rapport à une quadrique de révolution. )> Cette recherche revient à la résolution de l'équation E/-» - (DA.RBOUX, Leçons, ■1'' Partie, Chap. XIII et XIV). » SÉANCE DU l"' FÉVRII-U iqo4. 261 ANALYSE MATHÉMATIQUE. - Sur les /unclio/is entières. Note de M. A. Pellkt, présentée par M. H. Poincaré. « Soient «,,ao, ...,«„, ... des j)oints isolés dans le plan des quantités imaginaires, en nombre infini, le nombre n des points situés dans le cercle de rayon r, ayant pour centre l'origine, étant d'ordre p par rapport à r; jp^ tend vers o et -^37 vers l'infini; pour r tendant vers l'infini, z quantité positive aussi petite que l'on veut. Posons S,, — a\ -h a':, ~\- . . . -h (7^, (/,■ nombre entier) ; k étant négatif, S/, est une série absolument convergente, si — A _> p; dési- gnons par (j le plus petit nombre entier positif tel que S^. soit convergente pour — Â\>q el par S/, la différence entre S /, pour r infini et S /, pour k >> q. On peut prendre pour facteur primaire de la fonction /( x) admettant pour racines les quantités a ■2." \ ii'-^' ^ „,,'' » Le produit de ces facteurs primaires n'est pas absolument convergent; il faudra prendre toujours l'ensemble des facteurs correspondant aux racines situées dans le cercle r. Soient /■, le rayon du plus petit cercle contenant les n premières racines, r., celui du plus grand cercle laissant toutes les autres à l'extérieur, la fonction canonique pour /o^- 1 j:-| >■ r, est ./(^) =(-')": r.(..n-ii(i) en posant jj , I \ _ S, S, S/, ,j,c7+i J^' » La somme des modules des termes de H ( - j + G{.r) est dans un rapport fini avec« lorsque p n'est pas entier; il en est de même lorsque p est entier, en excluant le terme en r?; celui-ci peut être de l'ordre /;/,',"", i infiniment petit positif avec -• 202 ACADÉMIE DES SCIENCES. I >) Ainsi, soit \e n"""' zéro égal à [nl{n) i.,(n). . ./^X")""J' ' '^ ^^^'^^ ^^^^ et différent de i. \s^,/''„\ est infiniment petit par rapport à /> si u est différent de I, mais a nn module égal à i; \s^^rl\ est d'ordre r?/"" 'r, on iiln...l,ji si 0>i, jSp/:;| est d'ordre r?/-'^^' ou idiiLii . . .l,,n si 0E (/•,/., p-0- Nous n'avions antérieurement établi ce résultai que i>(iur /, i (Co/iiplcs rendiix. igcl). SÉANCE DU l"' FÉVRIER 1904. 263 rationnels; on pourra toujours supposer «„ = ± ^' (/>„, q„ entiers, premiers entre eux ou non). (/„+, étant divisible p;ir r/„ (i > o). Supposons de plus que les conditions suivantes [conditions (A)] soient remplies : ou-bien les a , sont positifs, ou bien -^ croît constamment et indéfiniment avec a {a,„ rt,M,.7^ o, «„+,=. . .= «„+(..-, =■ o, i^-> o). Si, à partir d'une certaine valeur de//, p„, est d'ordre de grandeur inférieur à une certaine fonction croissante 'I'„ de n, qui dépend du mode de décroissance des «„, ./( - j <'^' irrationnel quel que soit l'entier q^i\ en particulier /(i) est irrationnel. L'ordre de grandeur de '\\, croît avec l'ordre de grandeur des inverses des coefficients «„. » Dans les mêmes conditions, quand ers fonctions cnliêres sont (V ordre (o, I, p), /(- ) (/^ q premiers entre eux et positifs) est irrationnel tant que p ne dépasse pas une certaine limite; quand ces fonctions entières sont d'in- dice^2, fi- \ est irrationnel; enfin, quand l'indice est ^'\, /(-) est trans- cendant. 1) Par exemple, la fonction entière étant absolument quelconque [condi- tions (A) réalisées ou non], d'ordre nul et d'indice Çini k l'i , avec /(- ) ne peut être algébrique, et, si les conditions (A) sont réalisées, il est transcendant. )) Tout étant posé comme au premier alinéa de I : » II. Si — — croît constamment et indéfiniment avec /t, quel que soit l'ordre de ./'(r ) supposé toutefois non transfini, fi y) est transcendant dès que croît indéfiniment avec /i, et /^« = (log/trt)'. » Il y a des extensions au cas où /( <- ) ("^t, d'ordre transfini. » Considérons toutes les fonctions entières de la forme II avec '^^^-^ entier, />„ entier positif, (/„ enliei- — eA('0 "^ ' /•' =1 J< /^«iSt'/X/')'" ■2G\ ACADÉMIE DES SCIENCES. (linis,, et lim£ = o pour /( = 3d), qui correspondent à une même valeur (les o), qui sont transcendants, ne peuvent donner que des nombres transcendants. Tout polynôme ;i coef- ficients rationnels positifs formé avec ces nombres est un nombre trans- cendant. » IV. Si la fonction quasi-méromorphe Q = aiu \ "^ ^^ réduit pas à une constante ou à une fraction rationnelle, parmi les valeurs en nombre infini que Q prend pour a- rationnel (pielconque, il n'y en a, en général, qu'un nombre fini qui puissenLn'être pas irrationnelles pour X- = 2, trans- cendantes pour /■ 3 ; ces valeurs exceptionnelles sont alors rationnelles. )) V. Toute fonction rationnelle, à coefficients rationnels, des fonctions V(x) [formule (1)] est, pour œ rationnel quelconque, un nombre rationnel ou transcendant, qui ne peut être algébrique. » Soient deux fonctions F(-i:'), F, ( r) de la forme (1) et d'indices X- et ^\ , avec A-^l\^3. » VI. F[F,(.r jj est transcendant pour j- rationnel > o. » Il y a des extensions à des fonctions de rayon de convergence fini cl présentant des lacunes; soit n„ = e;f{x) '^' donné, k^2 :/l ~ ) est transcendant (fj entier); une fonc- tion rationnelle à coc fficients rationnels des divers nombres /'( - ) est un nombre rationnel ou Iransrendaiil . » Mentionnons encore ce résultat [cas oii l'\^'j est d'indice i] : )) VII. Soient 0, 0,, 0^, 0.,(3) les quatre i'onctions 0 de Jacobi (notations SÉANCE DU l""'' FÉVRIER IpO/j. 26'ï (lu Cours lithograjildé d' Analyse de l'École Polytechnique de M. Jordan) : M_0 .4- MO 6VO1 OIO] 'l;,(0' ^ fl:,(l)' 93(')' Oa(')' sont des irrationnelles (r entier >■ i). « PHYSIQUE. — 5wr le principe de la construction d'un appareil d'optique destine à obtenir de très forts grossissements. Note de M. C. Chabum-:, présentée par M. H. Moissan. « Dans les appareils employés en Optique, on s'est appliqué à obtenir des images géométriquement semblables aux objets, de sorte qu'en ap|)e- lant .r une dimension de l'objet et r la dimension correspondante de l'image, on a y = rt.r, a étant un nombre atteignant difficilemenl 2000 dans la pratique et repré- sentant le grossissement. » Je me suis demandé s'il ne serait pas plus avantageux de produire des images déformées, mais très amplifiées, en utilisant les propriétés géomé- triques de transformation des figures sous l'influence des phénomènes de la réfraction. On pourrait ensuite, par une construction géométrique in- verse, faite sur le papier, à l'échelle arbitraire que l'on choisirait, rétablir sur un dessin les objels représentés dans leurs rapports réels. » Dans cet ordre d'idées, on peut se proposer de construire un appareil dans lequel les dimensions des objets devenant de plus en plus petites donneraient des images décroissant moins rapidement. » Mais il semble qu'au lieu de chercher à avoir des images dont la gran- deur varieraitdans le même sens que celle de l'objet, on aurait plutôt inté- rêt à obtenir des images de plus en plus grandes lorsque les objets seraient de plus en plus petits. Alors la relation t — - serait avantageuse à réaliser pratiquement, semble-t-il. Il est cependant aisé de voir qu'elle présenterait l'inconvénient de donner des images tendant très vile vers l'infini lorsque les objels tendraient vers zéro, ce qui aurait pour conséquence d'avoir des images peu nettes et trop pâles. )) Il serait préférable d'obtenir des images tendant vers une quantité finie, assez grande pour être f;\cilement perçue lorsque les objels tendraient c. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N' 5.) JJ 266 ACADÉMIE DES SCIENCES. vers zéro. C'est avec l'intt'ntion de réaliser un appareil présentant cet avan- tage que j'ai imaginé la disposition snivanle : » Soit ce la section il'iiii cône fie cristal à base circulaire par le plan de figure et ah la section d'un disque circulaire représentant un olijet lumineux ('clairé par un faisceau de lumière parallèle par le même plan. » L'objet ah fera son image sur un écran en o,r/, et o^h^ si, comme le montre la ligure, l'axe du cône est perpendiculaire au plan du disque, en son milieu o. » Dans l'espace, l'image du disque circulaire sera donc formée par la figure engen- drée par la rotation de r/,o, ou h^o^ tournanl autour de l'axe qui joindrait le point n au point H. Fig- 2. », t'i ■H H), » Si nous rabattons sur le plan de figure le disque lumineuN. et son image, cette image est représentée par la portion de plan comprise entre les deux cercles ayant pour centre commun le point M et pour diamètre, le premier 0,0,. le second a^h^. » Nous ferons celte remarque fondamentale que plus un point sera voisin du centre dans le disque-objet, plus son image sera voisine de la plus grande circonférence o^o^. Donc, si nous considérons l'objet lumineux comme formé de petites circonférences concentriques, chacune d'elles donnera pour image une circonférence dont le rayon toujours compris entre Ilrr, et Ho, sera d'autant plus grand que la circonférence prise dans l'objet lumineux sera plus petite. » Le grossissement sera le rapport de la circonférence-image à la circonférence- objet. Lorsque, à la limite, la circonférence-objet se réduira au centre de rayon nul, son image sera représentée par la circonférence o^Oi de rayon fini. A ce moment, le grossissement sera inllnl. » On voit qu'avec un appareil ainsi composé d'un cône de cristal, la dis- tance de deux points pris sur une petite circonférence dessinée sur l'objet SÉANCE DU !'■'■ IKVniKR igo'i. 267 lumineux el concentrique à cet objet supposé circulaire, est très augmentée sur h\ circonfèrence-image dans le rapport des rayons de la circonférence- image et de la circonférence-objet. » On voit aussi que la dislance de deux points pris sur un rayon naené du centre de l'objet lumineux à une circonférence déterminée prise sur l'objet est à peine augmentée dans l'unage, car ce rapport est égal a -^• » 11 en résulte que, lorsque l'on voudra examiner une région de l'objet située entre deux points pris sur sa surface, il faudra tourner cet objet de telle manière que les deux points se trouvent sur une même circonférence et non pas sur un même rayon, c'est-à-dire qu'ils se trouvent à la même distance du centre de l'objet; ce centre est le point où le prolongement de l'axe du cône vient loucher l'objet dont le plan est perpendiculaire à cet axe. » Poiu' représenter sur le papier dans leurs rapports réels les objets vus à la faveur de la déformation obtenue (qui est analogue à celle des objets considérés dans les anamorphoses), divisons par la pensée le cercle- objet par des circonférences concentriques et équidistantes que nous numéroterons à partir du centre, i, 2, 3, 4,5,..., le centre étant le point n" I. Divisons également l'espace qui représente l'image par des circon- férences concentriques et équidistantes, et en nombre égal aux premières, mais en donnant le n" i à la plus grande, qui est l'image du centre. Les circonférences de même numéro se correspondent. » Divisons maintenant l'objet par un certain nombre de rayons faisant entre eux des angles égaux et faisons de même pour l'image. Nous voyons qu'à un point de l'image défini par l'intersection d'une circonférence et d'un rayon de numéros déterminés correspondent dans l'objet un point défini par les coordonnées correspondantes de mêmes numéros. » Donc, en recevant l'image sur un disque de verre gravé de cercles et de rayons, on pourra tracer sur le papier la représentation de l'objet à une échelle aussi grande qu'on voudra. On pourrait essayer d'employer un second cône pour examiner la première image. Il est facile de voir que la seconde image serait plus analogue à l'objet. » Il y aurait lieu d'éclairer l'objet par une lumière monochromatique ou de corriger les effets de la dispersion. Il serait intéressant aussi de von- s'il ne serait pas plus avantageux d'employer un cône comme surface de réflexion. » Enfin, on jH'endra i)our objet son image réelle fournie par un aj)| a rcil 268 ACADEMIE DES SCIENCES. d'optique ordinaire dans les conditions d'éclairement on la construction décrite est léalisable. » Les expériences élémentaires que j'ai exécutées justifient les considé- rations développées dans celte Note. Les travaux qui ont été publiés sur la limite de la visibilité étant conçus à un tout autre point de vue, je n'en parlerai pas pour le moment. » riIYSlQL'li. — Arlio/i (les champs magnétiques sur des sources lumineuses peu intenses. Note de M. C. Gittox, présentée par M. Poincaré. « I^a découverte des rayons N par M. Blondlot m'a amené à chercher si les champs magnéliques agissent, comme ces rayons, sur les substances phosphorescentes. » Ayant déplacé le long d'un barreau aimanté un morceau de carton parsemé détaches de sulfure phosphorescent ('), j'ai vu l'éclat de la phos- phorescence augmenter au voisinage des pôles et diminuer quand on approche le sulfure du milieu de l'aimant. » Pour éliminer l'effet des rayons N émis par l'acier trempé, j'ai recou- vert l'aimant d'une feuille de plomb et j'ai déplacé le sulfure au-dessus du plomb. Près des pôles, la phosphorescence a encore été plus visible qu'au milieu de l'aimant. Il faut donc qu'il y ail une action du champ magnétique sur le sulfure phosphorescent. » Celte action a lien dans le vide, car on peut faire l'expérience en dépla- çant au-dessus de l'aimant des substances phosphorescentes enfermées dans un tube de Crookes. M J'ai ensuite étudié l'action du champ d'une bobine parcourue par un courant. Quand on déplace le sulfure à l'extérieur de la bobine parallèle- ment à son axe, l'éclat est encore mininium au milieu et augmente quand on s'approche des extrémités. Si la bobine est assez longue pour qu'à l'in- térieur le champ soit uniforme, l'action de ce champ uniforme est nulle. » Le sulfure étant au centre de la bobine, on peut, en effet, fermer ou rompre le courant sans observer de variations d'éclat. Si le sulfure est, au contraire, hors de la bobine dans une région où le champ n'est pas uni- (') L'écran pliospliorescetil était un de ceux qui servent a M. Blondlot pour observer les rayons ÏS. Les taches sont faites avec du sulfure de calcium à phosphorescence vio- lette délajé dans du collodion. SÉANCE DU l*"'' FÉVRIER 1904. 269 forme, la phosphorescence est phis visible quand le courant est fermé que quand il est ouvert. » Le champ est cependant plus intense à l'intérieur qu'à l'extérieur. Un champ uniforme n'agit donc pas sur la piiosphorescence du sulfure. » L'action du chaiii[j magnétique est d'aularU pins grande que le champ est moins uniforme. Entre les pièces polaires larges et pianos d'un électro-aimant de Faraday, le champ magnétique très intense est à peu près uniforme, on constate que son action sur le sulfure est faible. Si l'on détruit l'uniforNiité du champ en approchant du sul- fure un fil de fer on augmente l'éclat tle la pliosplÉorescence. Si l'on amène le sulfure hors des pièces polaires, au voisinage de leurs hords, dans un champ non uniforme, l'action est plus grande qu'entre les pièces polaires. » Dans la première expérience que j'ai décrite, l'effet d'un aimant est beaucoup plus grand près des pôles qu'au milieu. C'est parce que le champ près de la ligne neutre est moins intense qu'aux, pôles et surtout parce qu'il est presque uniforme. » Le champ magnétique terrestre, étant uniforme, est sans action. C'est ce qui explique pourquoi il n'a jamais pu intervenir dans les expériences de M. Blondiot sur les rayons N. » Si en approchant du sulfure des fils de fer doux on détruit l'uniformité du champ terrestre, l'éclat du sulfure augmente. J'ai eu soin d'intercaler entre les fils de fer et le sulfure un écran en plomb pour éliminer l'action des rayons N, qui pourraient être émis par le fer. Dans les mêmes conditions du fil de cuivre est sans action. )) En résumé, chaque fois que du sulfure de calcium phosphorescent est. placé daus un champ magnétique non uniforme, il devient plus visd/le. L'action d'un champ uniforme est nulle. » Une particularité remarquable de l'action des chainps magnétiques sur la phosphorescence est son extrême sensibilité. J'en donnerai comme preuves les expériences suivantes : B En approchant du sulfure, protégé contre les rayons \ par un écran en plomb, un barreau de bismuth ou un tube à essai rempli d'une solution de chlorure ferrique, les très faibles altérations du cliamp terrestre produites par ces substances, suffisent pour augmenter la phosphorescence. » Le sulfure phosphorescent est sensible au ( liamp magnétique de courants très faibles. J'ai placé le sulfure à i''" d'un fil rectiligne parcouru par un courant et j'ai inter- calé, entre le fil et le sulfure, du papier noir et du ])lomb pour arrêter les rayons N ou la chaleur. En faisant passer un courant dans le fil on observe une action. Avec le courant d'un élément Daniell daus un circuit d'une résistance de looooo ohms, on peut encore percevoir une augmentation de la iiliosphorescence lorsque le courant est fermé. » J'ai pu utiliser cette extraordinaire sensibilité pour déceler l'action magnétique des courants de convection : je reviendrai prochainement sur 270 ACADEMIE DES SCIENCES. cette question. Comme l'action des rayons N, celle des champs magnétiques n'est pas instantanée. )) M. Blondlot a montré que, pour observer les rayons N, on pouvait, au lieu de les faire tomber sur un corps faiblement lumineux, mettre la source de rayons près de l'œil. On aperçoit alors plus distinctement des objets peu éclairés. On peut de même faire agir le champ magnétique sur l'œil. En regardant dans une chambre presque obscure des morceaux de papier blanc ou des traits de craie, on les voit plus nettement lorsqu'on approche de l'œil un ])ôle d'un aimant enfermé dans du plomb. » Si l'on déplace j)rès des veux une longue aiguille aimantée enfermée dans du plomb, on voit mieux des objets blancs peu éclairés quand les extrémités sont près des yeux que quand on y amène le milieu. » La même expérience peut être répétée avec des courants. » Je rappellerai une expérience signalée par lonl Kelvin {' ). J^ord Lindsay et Cromwell-F. Varley firent Aiire un électro-aimant puissant assez gros pour que leur tête put tenir entre les pôles; en la plaçant entre les pôles ils n'observèrent aucun effet. Lord Kelvin s'étonne de ce résultat négatif et reste convaincu qu'un corps vivant placé dans un champ magné- tique doit éprouver un eiïel perceptib/c. Les expériences que je viens de décrire démontrent qu'un champ magnétique provoque une augmentation de sensibilité de la vue. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Sur iuctiuii physiologique des rayons N el des « radiations conduites ». Note de M. Aigustix Charpentiek, présentée par M. d'Arsonval. « On connaît déjà im exemple de l'action des rayons N sur l'organisme, depuis que M. Blondlot a découvert que l'œil (lequel est une source no- table de ces rayons) a sa sensibilité augmentée sous leur influence. » Dans un pli cacheté du 18 décembre dernier, j'ai montré que d'autres effets des rayons N pouvaient être observés, qu'on devait les rencontrer en premier lieu sur le système nerveux, et « qu'il y aurait lieu de rechercher )) méthodiquement leur action sur les différentes fonctions autres que la )) fonction nerveuse, ainsi que sur la nutrition ». (') Lord Ivklvi.n, Coiijcrciiccs scicntijhjues cL allocii lions, Tr;iduclioii LiuoL, l>. 1-1. SÉANCE DU l"' FÉVRIER I904. 2yi » Voici la première expérience positive que je faisais connaître : une lame d'acier trempée a été promenée surlecôlé gauche du crâne, d'abord dans la demi-obscurité. Dans la plus grande partie de la région postérieure du pariétal et dans la région occipitale voisine, il y a un effet produit, se ma- nifestant par un certain accroissement (faible) de l'éclairement apparent des objets extérieurs, accompagné, vers le centre de cette zone, par une augmentation de netteté des détails, donc léger accroissement de l'acuité visuelle. Le même résultat a lieu quand on élimine les changements de grandeur de la pupille à l'aide d'un diaphragme de i""" à 2™" placé devant l'œil. Il ne semble pas y avoir changement de réfraction. » Le maximum de cet effet, chez moi, se trouve à 4°" environ en dehors (et un peu en haut) du sommet de l'occipital, ce qui doit ron-espondre dans le cerveau au voisi- nage du pli courbe et de son lobule. D'autres sources de rayons N produisent le même effet. Il y a en outre chez moi non seulement augmentation de la sensation produite par une excitation lumineuse extérieure, mais encore dans certains cas production de sai- sation lumineuse dans l'obscurité, c'est-à-dire le fait constaté pour la première fois d'une excitation nerveuse directe par les rayons \. Cette excitation est extrêmement faible et assez peu distincte du chaos lumineux, mais elle est réellement liée à la pré- sence ou à l'absence de la source employée. » On peut la rendre d'ailleurs plus évidente, en s'adressanl non plus aux rayons N directs, mais aux radiations conduites de ma Note du 20 janvier dernier. » L'organisme émettant des radiations conduites, celles-ci doivent sans doute aussi agir sur l'organisme. On a, de plirs, des moyens faciles de les produire avec une cer- taine intensité, lesquels feront l'objet d'une Note spéciale. En tout cas, si Ton relie par un fil de cuivre, à une forte source de rayons N, une petite plaque de cuivre, celle-ci de- vient une source secondaire, pouvant agir soit au contact, soit à distance par rayonne- ment (avec réflexion et réfraction éventuelles des rayons émis). » Une telle source étant placée dans la région précédente produit les mêmes phéno- mènes, y compris l'excitation visuelle directe, qui ]^ent devenir alors nettement appré- ciable. » J'ajouterai qu'il y a, dans la même région du crâne, production de réactions pupillaires diverses, entre autres un rétrécissement constant quand le faisceau actif est orienté dans une direction déterminée, qui, prolongée en profondeur, paraît passer par les centres ganglionnaires optiques (tubercules quadrijumeaux, etc.). » La source de radiations conduites agit d'une façon constante sur le centre cilio-spinal de la moelle. Lorsqu'on place la petite plaque de cuivre au-dessus de la septième vertèbre cervicale, laquelle est facile à trouver sur le vivant, il y a une dilatation pupillaire variant de o'""',5 à i""", et quelquefois plus, suivant les sujets et suivant la source. 272 ACADÉMIE DES SCIENCES. » J'ai fait celle observation pour la première fois avec l'aide de M. le professeur E. Meyer, qui a étudié l'effel pupillaire sur moi, de même que je l'ai étudié sur lui. D'autres observateurs ont constaté les mêmes faits. » Il est évident que d'autres cas d'excitation des centres ou des nerfs pourront s'observer sous l'influence des sources de rayons N ou de radiations conduites, de même qu'il y a lieu de rechercher leur influence sur les différentes fonctions. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Émission de rayons^ par les végétaux maintenus à l'obscurité. Note de M. Edouard Mkver, présentée par M. Bouchard. « Dans le but de prolonger les observations, il n'a pas été question, dans la précédente Note, de l'émission de radiations N par les plantes ou les germinations maintenues à l'obscurité. Cette deuxième série d'expériences confirme les faits précédemment annoncés. » i" Des plantes, placées pendant /j à G jours dans une caisse, à la chambre noire, émettent des radiations par toutes leurs parties : racines, feuilles, fleurs. )) 2° Des oignons, déjà en germination, maintenus à l'obscurité pen- dant 20 jours, donnent aux écrans un éclat qu'on ne peut que difficilement différencier de celui qui est produit par des oignons de même espèce expo- sés pendant le même temps à la lumière. S'il y avait une différence, elle serait plutôt en rapport avec l'état d'avancement de la germination. » 3° Des graines, semées dans l'obscurité, qui se développent dans une boîte de carton hermétiquement close, et qui donnent ainsi des plantes ayant l'aspect jaune des cultures privées de lumière, émettent des radia- tions comme les semis faits en même temps au jour. » Si, dans les séries d'expériences ainsi faites, on a supprimé l'influence de la lumière, i^n n'a pas éliminé l'action éventuelle des rayons N, venus de l'extérieur, et qui seraient emmagasinés. » 4° Pour essayer d'éliminer ces derniers on fait un semis qui est |)lacé dans une boîte formée d'une plaque de plomb de 4'"'" d'épaisseur, recou- verte d'un couvercle de même métal et entourée de papier qu'on maintient mouillé. On réalise ainsi une germination à l'abri de la lumière et des rayons N. D'autre part, on fait un autre semis sur du coton mouillé, dans un vase en verre fermé par un couvercle rodé, et l'on plonge le tout dans un crislallisoir profond plein d'eau ordinaire. Celte deuxième germination SÉANCE DU l" FÉVRIER I904. 273 se développe ainsi à la lumière, mais à l'abri des rayons N extérieurs. L'ob- servation des deux germinations, la première jaune, l'autre verte, retirées de leurs récipients dans la chambre noire, fait voir un éclat manifeste de l'écran. » 5" L'examen des germinations, poussées à la lumière ou à l'obscurité, a été fait en éliminant l'influence possible des récipients. A cet ellet, tan- tôt on faisait flotter, comme un îlot, le tampon de coton dans un cristalli- soir plein d'eau, ne laissant émerger cpie les jeunes jioiisses; tantôt on recouvrait l'éprouvetle à germination de deux disi[ues, l'un de carton, l'autre de papier fraîchement mouillé, percés tous deux d'une ouverture centrale |nir laquelle émergeaient les |)lanles dont l'extrémité inférieure était novée sous l'eau versée dans i'éprouvette. De façon constante, on éprouvait alors un maximum de luminosité au niveau, soit de l'îlot, soit de l'ouverture pratiquée dans le flisque mouillé. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Essai de délermination expérimentale du vêtement rationnel. Note de M. J. Bergomé, présentée par M. Ch. Bouchard. « Le besoin d'énergie d'un sujet sain dé[)encl, comme les travaux de M. Ch. Bouchard l'ont démontré, de son coefficient d' excitation catalytique (rapport du poids total d'albumine fixe à la surface corporelle), toutes les autres circonstances étant égales. » Le vêtement rationnel serait celui qui, pour un sujet à segment nor- mal, limiterait son besoin d'énergie à peu près toujours à la quantité que peut produire son organisme sans suralimentation ni variation de poids, quelle que fût la température extérieure, et peut-être aussi le travail méca- nique développé; en un mol, sans risques soit de ralentir, soit d'accélérer sa nutrition. Pour un marastique ou un obèse, l'utilité de la détermination exacte du vêtement serait encore plus grande, puisque pour l'obèse elle pouii-ait augmenter le besoin d'énergie a produire et poirr le marastique diminuer ce besoin, en un mot tendre à lameuer la nutrition à l'intensité moyenne. » Les mesures ne me paraissant pas possibles en partant d'un sujet vivant, j'ai supprimé les inconnues dues à la vie, tout en gardant la surface et la forme du buste d'un sujet vivant dont je connaissais, par un travail antérieur, toutes les données statiques : poids, taille, ceinture, segment, surface, etc. C. K., iyo4. 1" Semestre. (T. CXX.VVUI, N" 5.) 36 274 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ce buste, fait en cuivre rouge dont le pouvoir émissif était accru au ruaxiiiium, était rempli d'eau portée à une température toujours très voisine de Sj" et il rayonnait dans une pièce dont l'écart de température était toujours de 20°. Ce buste était revêtu des divers vêlements du sujet et l'on mesurait, pour chacune des pièces de ce vêle- ment ou pour les multiples combinaisons que peut donner la superposition de ces diverses pièces, le temps mis par le buste pour se refroidir toujours de la même quan- tité : dans l'espèce de 1° C. (mesuré à moins de yô de degré près) et pour une perte de 32"^"' kilogrammes-degré C. » J'ai obtenu ainsi, entre le temps que met le buste à se refroidir nu el le temps qu'il met à se refroidir lorsqu'il est recouvert des divers vêtements du sujet, des rapports qui mesurent la valeur du vêlement ou sou coeffi- cient de protection. Les nombreux coefticients déterminés vont de i, 20 à 1 o et au-dessus, suivant que l'on se sert d'une pièce de vêtement unique et très mince, ou bien que l'on en superpose un grand nombre très épaisses. >' Ce schéma du sujet vivant perdait donc, vêtu au maximum expérimenté, dix. fois moins de chaleur que nu; tous les degrés intermédiaires étant représentés par tel ou tel vêlement unique ou telle superposition de vêtements déterminée. » On aurait donc pu, avec cette gamme de vêtements, faire décupler le besoin d'énergie du sujet vivant correspondant en supposant que sa tenipératur* périphé- rique fût restée constante comme celle de mon schéma. » On aurait pu également permettie au sujet, sans modifier son besoin d'énergie, de s'exposer à des dilTèrences de température pouvant varier jusqu'au décuple d'une difïérence de température unité, d'ailleurs inconnue, pour laquelle, avec le vêtement minimum expérimenté, sa nutrition n'est ni accélérée ni ralentie. » Jl reste à utdiser les résultats obtenus sur le schéma et à les appliquer au sujet vivant correspondant, et à vou' si, en utilisant le vêlement dont le coefficient tie proteclion correspond à la différence de température subie par le sujet, on peut constater que son besoin d'énergie reste constant. Le problème est des plus complexes, mais l'une des variables au moins aura été déterminée pai- les mesures expérimentales ci-dessus. « CHIMIE. — Sur le rôle d'oxydases y ne peuvent jouer les sels manganeux en présence d'un colloïde. Note de M. A. Trillat, présentée par M. Armand Gautier. « i^'albumine, la gélatine et certains colloïdes non azotés comme la gomme arabique, la dextriiie, etc., uni la propriété d'empêcher la préci- pitation des sels manganeux de se produire en présence d'un alcali; j'ai fait SÉANCE DU l" FÉVRIER igo/j. 275 remarquer que cel état spécial du man£:anèse le plaçait dans de meilleures conditions comme agent d'oxvdation (' ). De semblables solutions conte- nant à la fois le manganèse, l'alcali et l'albumine, par exemple, jouissent de certaines propriétés qui méritent d'être signalées à cause des rappro- chements que l'on peut établir avec quelques-unes des propriétés des solu- tions oxydasiques. En voici le résumé (^) : » 1. lîxposée à l'air, la solution colloïdale du manganèse dans l'albumine s'oxyde et brunit rapidement de plus en plus en commençant par les couches superficielles : il ne se forme pas de prtcipité, le liquide filtre sans laisser de résidu. Dans des condi- tions analogues, mais en l'absence d'albumine, la précipitation a lieu instantanément. )) 2. A l'abri de l'air, en utilisant un dlsposilif semblable à celui qui a été utilisé par M. G. Bertrand (') pour la recherche des oxydases, la solution colloïdale du man- ganèse ne donne pas, ou (|ue 1res faiblement, la réaction bleue avec la teinture de gaïac : la coloration se produit, au contraire, avec une grande intensité dès que l'on permet l'accès de l'air. » 3. Agitée avec une solution d'hydroquinone, on peut constater, après quelques instants, la formation de la quinone. » La réaction de l'acide purpurogallique indiquée par M. G. Bertrand dans ses recherches sur la laccase est facile à reproduire. Dans un flacon de 1 litre, on met 3oo''"' d'une solution d'acide pyrogailique à i pour 100 et on l'additionne de 5""' de la solution colloïdale de manganèse, renfermant par conséquent moins de r"8 de man- ganèse. On y fait passer un courant d'air. Après 1 heure, on peut constater la forma- tion de cristaux d'acide purpurogallique. Le liquide filtré fournit de nouveau cet acide. i> Jai pu, en quelques heures, en recueillir plusieurs décigrammes. Dans des con- ditions rigoureusement identiques, mais en présence de l'alcali seul, les solutions d'acide pyrogailique ont fourni aussi de l'acide purpurogallique, mais en quantité bien moindre pour le même temps. En voici un evemple : Acide purpurogallique obtenu après 5 heures (solution albumineuse) . 08,617 Acide purpurogallique en présence de l'alcali seul oS, 102 (') Comptes rendus, 11 janvier 1904. (^) La solution colloïdale qui a donné lieu à ces observations a été ainsi préparée : on fait une solution à 3 pour 100 d'albumine de blanc d'œuf très frais avec de l'eau distillée bouillie ; on filtre et l'on ajoute 06, 02 de chlorure de manganèse dissous, puis, en dernier lieu, 0,1 pour 100 de soude ou de potasse d'une solution titrée. Les mani- pulations doivent être faites à l'abri de l'air; il se forme un précipité blanc qui se redissoul immédiatement. Le liquide est réparti ensuite en ampoules. On peut faire varier ces proportions : j)Our que le manganèse se maintienne à l'étal colloïdal, il est nécessaire que l'addition de l'alcali se fasse en dernier lieu. J'ai appliqué cette méthode à la préparation de solutions à base d'autres matières et dont j'étudie les propriétés. (^) Comptes rendus. 2 mars rgoS. Note de M. Gessard. 276 ACADÉMIE DES SCIENCES. » La fdrmation de ce corps en quantité sept fois supérieure a celle qui peut résulter de la mise en œuvre de l'oxygène contenu dans le sel de manganèse témoigne que, pendant l'oxydation, l'oxyde de manganèse albumineux a pris de l'oxygène à l'air pour le fixer sur le corps oxydable, c'est-à-dire a joué le rôle d'oxydase, l'état colloïdal du manganèse favorisant cette action. C'est là le point essentiel de ces recherches. » 4-. La formation du bioxyde de manganèse dans la solution colloïdale du sel manga- neux et sa disparition j)euvent être facilement suivies au moyen delà réaction très sen- sible donnée par le dérivé télraméthylé du diphénylniéthane, réaction sur latiuelle j'ai déjà fixé l'attention comme caractérisant la présence de certains bioxydes ('). Avec la solution fraîche on n'obtient aucune coloration (absence de MnO'). la solution après aération fournit la coloration bleue (présence de MnO^); l'addition d'une substance oxydable la fait disparaître (réduction de MnO-); elle reparaît quand toute la sub- stance est oxydée. » .5. L'oxydation des solutions de substances à fonctions phénoliques se fait avec dégagement d'acide carbonique; on le constate en imbibant une éponge d'un mélange de la solution colloïdale avec une solution de tanin et en l'introduisant sous une éprouvette placée sur du mercure et contenant de l'air (^). » 6. On peut dans certains cas isoler la partie active de la solution colloïdale. La solution obtenue avec de la gélatine donne par addition d'alcool un coagulum qui, lavé et convenablement desséché, peut se redissoudre et présenter les mêmes réactions que la solution primitive. « 8. La chaleur détruit la plupart des propriétés de celte solution colloïdale de man- ganèse. Chauffée pendant 20 minutes à io5". il ne se produit pas de coagulation appa- rente; la solution reste claire sans aucun louche; exposée à l'air elle ne brunit plus, elle ne donne pas ou peu la réaction du gaïac ni celle du dérivé du diphénylméthane (=■). A la longue, elle reprend cependant très lentement une partie de ses ])ropriétés. » 9. La comparaison du pouvoir oxydant vis-à-vis l'acide gallique d'une solution fraîche avec la même solution bouillie, en employant le mode opératoire précédem- ment décrit, a démontré que l'action oxydante du manganèse était détruite à chaud et qu'il ne subsistait plus que celle de l'alcali. Les rapports des volumes d'oxygène absorbés ont été dans trois expériences : Pour la solution fraîche 4^ i ^8 ; 4? ; Pour la solution chauffée o; 5; 3. » Par l'ensemble de ces résullats, on voit donc que les soliilions col- loïdales de manganèse obtenues en présence de l'albumine et d'un alcali (') Comptes rendus. 18 mai igoS. C'est la même réaction que j'ai déjà proposée et utilisée pour caractériser la formaidéhyde (Comptes rendus, iSgS). (2) C'est la répétition de l'expérience que M. Lindet a signalée à propos du jus de pomme (journal Le Cidre, 1890). (3) La formation du sulfure de manganèse n'explique pas complètement la perte des propriétés du liquide : l'expérience réussit en effet en présence d'un excès de manga- nèse. D'autre part, l'alcalinité du liquide chauffé varie très peu. SÉANCE DU !*'■ FÉVRIER 190'!. 277 possèdent des propriétés dignes d'èlre rem;irquées. Au cours de ses tra- vaux sur le rôle phvsinlogique du mnngiiiièse, M. G. Bertrand (') a émis l'hypollièse que la matière protéiqiie conil)inée à ce métal devait le main- tenir sous la l'orme la plus propice à son rôle d'oxydant. Cette opinion est confirmée par mes résultats. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur les méiangps de trisuljure d'anlimoine et, d'anti- moine. Note de M. H. Pêlabox, présentée par M. H. Moissan. <( Letrisulfure d'antimoine et l'antimoine intimement mélangés et portés à une température supérieure au point de fusion du second corps, ne donnent pas en général un second liquide homogène, mais deux liquides superjjosés. H est facile de le constater, d'abord en transportant le tube de verre qui contient le mélange dans un endroit obscur : les deux parties liquides se distinguent alors nettement l'une de l'autre par leur différence d'aspect, la couche inférieure restant rouge beaucoup plus longtemps que la couche supérieure; ensuite en brisant la masse solidifiée après complet refroidissement : elle se sépare facilement en deux parties, d'une part un culot métallique, d'autre part une substance présentant l'aspect de la sti- bine. » Un examen plus minutieux du solide extrait de l'appareil permet de tirer certaines conséquences concei'uanl les liquides qiu lui ont donné naissance. C'est ainsi que l'on peut démontrer que le liquide le moins dense, que j'appellerai a, mouille le verre et qu'd est formé d'une dissolution d'antimoine dans le sidfure liquide. Si l'on traite ce corps solidifié et pul- vérisé par de l'acide chlorhydrique concentré, on obtient un résidu inso- luble formé d'antimoine. Ce fait a du reste été signalé par Berzélius. » Le liquide le plus dense b ne mouille pas le verre, c'est un mélange intime d'antimoine et de sulfure, ce dernier corps étant toujours en pro- portion tiès faible. La masse solidifiée et traitée par l'acide chlorhydrique concentré donne du gaz hydrogène sulfuré qu'd est facile de mettre en évidence et même de doser. » Le corps a est moins friable que le sulfure pur, le corps /; est aussi plus (') Annales agiondmicjLies. t. XXII, 1897, p. 385. 278 ACADÉMIE DES SCIENCES. dur que l'antimoine pur. Sous le choc, il se sép:ire en un petit nombre de morceaux dont les cassures sont rigoureusement planes. » L'exjiérience montre que les deux liquides a et 6 n'existent p;is tou- jours simultanément et que, si l'on désigne par R le rapport de la masse de soufre dans le mélange à la masse totale de ce dernier, on a un seul liquide homogène quand R est inférieur à o,oi5 ou supérieur à 0.21. » Nous nous sommes proposé d'éluilier, pour toutes les valeurs de R, la solidificalion des liquides obtenus par la fusion d'un mélange d'antimoine et de sulfure Sb- S^. » 1° Quand R est inférieur ào,oi5, la température de la solidification commençante de la solution de trisulfure dans l'antimoine est comprise entre 61 5° et 632°; elle décroît quand la concentration de la solution croît, c'est-à-dire quand R augmente. » 2° Aussitôt que Rdépasse la valeur o,oi5, le second liquide a apparaît au-dessus du premier b et l'on trouve alors deux points de solidification qui demeurent sensiblement les mêmes, quel que soit R, i>ourvu que ce rapport reste inférieur à o, 25. )> Le point de solidification commençante baisse, il est vrai, quand le rapport R croît, mais très faiblement ; ce résultat s'explique aisément, si l'on remarque que le liquide considéré è se solidifie en présence d'une masse variable et croissante de l'autre liquide. Au contraire, la tempéra- ture de solidification du corps a croît faiblement avec R, résultat qui s'explique d'une manière analogue, le corps a prenant l'état solide en présence d'une masse variable et décroissante du corps b solidifié. » 3° Enfin, quand le rapport R dépasse la valeur o,25 pour atteindre le nombre 0,287 ''f'i'tif au trisulfure pur, la température de solidification commençante du liquide homogène que l'on obtient alors croît réguliè- rement. » En résumé, l'antimoine pur se solidifie à 632°. la solution saturante du trisulfure dans ce métal liquide se solidifie à Gi5°. Les températures de solidification du sulfure pur et de la solution saturante d'antimoine dans ce composé liquide sont respectivement 555° et 5i5°. » Il faut remarquer que la solution saturée d'antimoine dans le sulfure, à la température de solidification 5i5°, ne peut être prise pour le com- posé SbS comme le supposait Faraday; |)our ce composé on aurait en effet R = 0,21 alors que la solution considérée correspond à R = o,25. » Les résultats précédents sont parfaitement d'accord avec ceux que SÉANCE DU l" FÉVRIER 1904. 279 nous avons trouvés en étudiant d'une part l'action du s^az sulfhydrique en vase clos sur l'antimoine et d'autre part l'aclioii de l'hydrogène dans les mêmes comlilions sur le sulfure ('). » Quand l'hydrogène sulfuré et l'antimoine se trouvent en présence en tube scellé à une température supérieure à 632°, il y a décomposition par- tielle du composé gazeux et formation de sulfure d'antimoine qui se dissout dans l'excès de métal. La solution obtenue, toutes choses égales, a une concentration variable avec la masse d'antimoine ; cette concentration est d'autant plus faible que la masse de métal est elle-même plus forte. Finalement la constitution du système gazeux quand l'équilibre est atteint doit être fonction de cette dernière niasse. L'expérience montre en effet que plus cette masse es:t grande plus le mélange gazeux est riche en hydrogène. » Supposons au contraire qu'au moment de l'expérience les tubes scellés renferment les deux liquides a et 6 dont il a été parlé plus haut. La constitution de chacun de ces liquides dépend uniquement de la tempéra- ture, le mélange gazeux doit dans ces conditions avoir une composition fonction uniquement de la température et non des proportions relatives des deux corps a et b. C'est ce que l'expérience vérifie. » Enfin faisons réasir rhvdroa;ène sur des masses variables de sulfure, il y aura formation de gaz sulfhydrique, et l'antimoine mis en liberté se dissoudra dans le sulfure liquide; la solution sera en général non saturante et sa concentration sera d'autant plus faible que la masse de trisulfure d'antimoine aura une plus grande valeur. » On trouve dans ces conditions que la composition du système gazeux est pour une même valeur de la température fonction de la composition du liquide et que la proportion de gaz sulfhvdrique qu'il renferme, quand l'équUibre est établi, est d'autant plus forte que la niasse de sulfure sur laquelle on opère est elle-même plus forte. » L'expérience montre en outre que, dans Je cas €ons,idéré, si le poiils de sulfure d'antimoine devient inférieur à une certaine valeur^, la consti- tution du mélange gazeux redevient constante pour une température donnée. On peut facilement constater que ce poids/* est tel qu'au moment de l'équilibre la Valeur du rapport R considéré plus haut est approxima- tivement égale à o, 25. » (') Pélabon, Annales de Physique et de Chimie, 7= série, t. XXV. i8o ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Su/' un isomère du borneul, l'alcool carnpholéni(jue et quelques dérivés cainpholéniques. Noie de M. A. Iîéhal, présentée par M. Haller. « Alcool campholénique, 'fj-camplmlénol-i. — J'ai préparé l'alcool cam- pholénique en partant du campholénale d'éthvie inaclif et en utilisant la méthode de réduction de MM. Bouveault et Blanc. » J'ai voulu étudier le mécanisme de la réaction et j'ai opéré systéma- tiquement en ajoutant des quantités croissantes de sodium. J'ai trouvé que, lorsqu'on en avait ajouté un peu plus de 2"°', le rendement en alcool campholénique n'augmentait plus, qu'il était d'environ 5o pour 100 du rendement théorique et que l'on retrouvait la moitié de son acide cam- pholénique inaltéré. L'hypothèse qui me |)araît plausible, dans ce cas, serait d'admettre la formation d'un campholénale de campliolényle, ou (l'une combinaison analogue, irréductible dans ces conditions; mais je n'ai pu vérifier le fait expérimentalement. Ce ne doit pas, du reste, être le seul mécanisme de réduction, car MM. Bouveault et Blanc ont trouvé dans cer- taines expériences un rendement supérieur à 5o pour 100 du chiiïre théo- rique. » Le p-canipholénol isomère du boriiéol répond à la foriniiie de conslitutioii suivante : \/ C 112 C^ ^C — CH' H'- C C — (JIP- CIPOH. » C'esl un liquide d'odeur faible, camphrée, bouillant à 2i5"-2i6° sous 760°'"'. Sa densité à 0° est de 0,9201, à 20° elle est de 0,9096; son indice de réfraction pour la raie D est à la température de 20° de 1,47101, d'où RM r= 47)31, calculé 47, i5. ■» 11 fouinit, avec l'anhydride mixte formique acétique, un éther formique bouil- lant à 2i5''-2i6°; sa densité à 0° est de 0,9800, à 20° elle est de 0,9718. Son indice de réfraction pour la raie D, à 20°, est de 1,46742, d'où RM = 5i,26, calculé 52, lo. » L'anhydride acétique fournit un éther acétique, bouillant à 228°-229°; sa densité à 0° est de 0,9518, à 22° elle est de 0,9355. Son indice de réfraction à 22° est de i, 45562, d'où RM = 56,8, calculé 56,7. w L'élher butyrique, préparé avec l'anhydride, bout à 352''-254°; sa densité à o" est de 0,9660 et à 20" de 0,9581. SÉANCE DU !"■ l'ÉVl'.lEK 1(.)0''[. 281 » Oxyde de. campholényle (campholanoxyde). — Sous l'influence de l'ébiillition prolongée avec de l'acide siiif'iirique étendu (6 pour 100 en vo- lume) l'alcool cainpholénique donne naissance à un oxyde possédant la même formulée" H '^O. )) Ce corps bout à 180"- 182" sous 760™™; sa densité à 0° est de 0,9808, à 19° elle est de 0,9178. Son indice de réfraction à 19° est de 1,46071 d'où RM ::= 45.44, calculé 45,80. Sous l'influence des acides concentrés, cet oxyde se transforme en carbures, mais la réaction est complexe, et je n'ai pu réussir à isoler du mélange des produits définis. » Il est vraisemblable que la formation de l'oxyde campholénique ré- sulte de la fixation d'une molécule d'eau sur la fonction élhylénique et de la déshydratation ultérieure du glycol y ainsi formé. J'ai pu donner un point d'appui à cette hypothèse en préparant ce glycol. » En effet, eu hydrogénanl par le procédé de MM. Bouveault et Blanc la campholénolactone inactive, j'ai obtenu un glycol C'^H-^O'. )) Ce corps très bien cristallisé est peu soluble dans l'éther de pétrole, soluble dans l'alcool et le benzène; il fond à i45°. Chauffé à l'ebuUition avec de l'acide sulfurique à 5 pour 100 il se transforme très rapidement par déshydratation en un oxyde présen- tant toutes les propriétés de celui obtenu à paitir de l'alcool campholénique. » Les deux formules ci- dessous rendent compte de ce fait : CH' CH= \/ C GH^ CH* \/ C H^C H^C CH — CH- CH^OH If^C H-C ,/CH' -0_ GH — CH^-CH^ P-campholanciliijI. fl-campholanoxyde. » La déhydrocampholénolactone et l'éther étliylique de l'acide qui en dérive, hydro- génés, dans les mêmes conditions, fournissent le même campholanediol. » Ceci établit qu'il n'y a point eu de transposition moléculaire dans l'obtention de ces deux derniers corps et permet d'en déduire leur constitution représentée par les formules suivantes : GH^ CH' CH^ CH=| C Y H=C H^C /\ C=CH- ^G = :0 /\ C — CH^ -C — CH■^- -C02C^H Déhydrocampholénolaclune ( campholénolide ). C. R., 190?;, .•' Semestre. (T. CXXXVIII, N" 5 Cétocampholénate dVHhyle (oxycampholanoate d'éthyle). -il 282 ACADÉMIE DES SCIENCES. n C'est, à ma connaissance, la première fois que l'on a pu transformer iiiie laclone à fonction simple en glvcol correspondant. I| est bon d'ajouter que dans la sériejdes sucres les lactones à fonction cpn^pleKe s'hydrogènent avec facilité en clonnant, suivant les conditions de la réaction, soit l'aldé- hvde alcool, soit le diol correspondant à la lactone utilisée comme l'ont montré les travaux de E. Fischer. « CHIMIE ORGANIQUE. — Nouveaux phénols dinaphtopyraniques . Note de M. R. Fosse, présentée par M. A. Halier. « Nous avons précédemment établi que les sels de dinaphtopyryle se copulent avec le phénol, le naphlol^ et le gayacol pour produire des corps phénoliques /piOTIO\ (I) 0(^.„J^„)CH-C"H-^0H, résultant de la substitution du radical dinaphtopyryle à un atome d'hydro- gène d'une molécule phénolique CH''-' OH. Cette réaction a lieu confor- mément à l'équation » Nous avons pu démontrer, pour ces trois phénols, que la soudure du carbone pyranique se fait avec le carbone phétioliqui% situé en para, lorsque cette position est libre, et avec le carbone phénolique, placé en orlho, quand la position para est occupée. » Nous avons admis que les phénols, engendrés par co[)ulation et repré- sentés par la formule générale (i), proviennent, par migratiiMi molécu- laire, des corps intermédiaires instables formés dans une première phase de la réaclion copulatrice. » Enfui, nous avons découvert à ces phénols pyraniques une propriété curieuse, (jui semble appartenir à toute celte fimilie de nionophéuols : l'insolubilité flans les alcalis aqueux, la solubilité dans les alcalis alcooliques. Nous expliquons celte anomalie de la fonction phénolique, en admettant SÉANCE Dt; 1*'' FÉVRIER IC)o4- 283 que la basicité de l'oxygène pyraniqiie neulralise l'acidité dé l'hydroxyle |)hcno]ii|ue pour former une sorte de sol, stable dans les alcalis en solu- tion dans l'eau, décomposable, au contraire, par les alcalis en présence d'alcool. » Dans la présente Note, nous décrirons les nouveaux phénols qui résultent de la copulation des sels de dinaphtopyryle avec les trois crésols ortho, meta et para. » Ortbocrêsyl dinaphïopïhane : ^ ')C'H'.CH(' pi„„j yO. — Ce nouveau phénol se présente en petits cristaux, légèrement rosés. Condant à 232°-233<'. Ses solutions benzéniques rougissent au contact de l'air. Par analogie avec les faits pi-écédenirnent établis par nous, sa formule de constitution semble devoir être CH' » Nous nous réservons de la vérifier en comparant ce phénol au produit de càfiden- sation du naphtoip et de l'aldéhyde o.méthyl-/'.o\vheu^O' Ce corps est insoluble dans les eau\ alcalines, soluble dans lés alcalis àlcooliqUès. )i Ether acétique. Acétate d'o.crésyl.dinap/iloprrane : CH,/^H',CH\^,„^^,yO.- Obtenu par l'action de l'anhydride acétique sur le corps précédent, cet éther fond à 240°. Il est insoluble dans la potasse alcoolique à froid, mais se dissout à l'ébullition en se saponifiant. L'addition d'eau à la solution alcoolique précipite des flocons d'o.crésyl.dinaphlopyiane fondant à 232°-233°. » Métacrésyl-dinaphtopyran'E : . _^ ^CH'.CHv _j^ yO. — Ce corps fond à 2i5°, se dissout dans le benzène, dans les alcalis alcooliques, est insoluble dans les lessives alcalines. » Formule de constitution probable : CU^ » Il forme avec divers dissolvants des combinaisons moléculaires, en cristaux inco- 28'i ACADÉMIE DES SCIENCES. lores, dissociables a ItUiive à i lo", répondant aux forniule> suivantes : ^^)ceH^CH(^./J;,>o + CHM:o.(:ll^ ^'j;>c«h».ch(^;;jj;>o + ch'.cooh. » Paracrésyl-dinaphtopyram! : HO/^'"'-^"\C'»H»/^-'- ~ ^^ P*'^""' '°"'' à 249°-25o°. 11 se dissout dans les alcalis alcooliques et non dans les lessives alcalines. Il parait avoir la constitution : CH' OH » E Cher acétique : CH'/ XC^H^/ » Point de fusion : 332°-233<'. „ Él/,er éthylùjuc : ^'"' cH'/^'"'-^"\C'«n«)^- " ^^^ éther-oxyde fond a •'4o"-34i°; il a été obtenu par l'action de Tiodure d'élhyle sur le paracrésyl-dinaph- topyrane potassé en solution dans l"alcool. Il est insoluble à froid dans les alcalis, soil aqueux, soit alcooliques. » CHIMIE ORGANIQlE. — Sur les alcoyl-aUvl-cèlones. Noie de M. E.-E. Iîi.aise, présentée par M. A. Haller. « Dans un travail anlerietir, j'ai montré qtie le glulaconale d'éthyle renferme 2" d'hydrogène acides, et j'ai développé l'élude du méca- nisme de la méliivlation de cel éther. Je me suis préoccupé depuis de rechercher si celle iniluence de la Uaison élhylénique sur le caraclère éleclio-négalif de l'hydrogène est générale, el si elle se manifeste dans Ions les composés qui renferment le groupemenl — CH = CH — CH' — X, où X représente un radical éleclronégalif quelconque. » Lesalcovl-allyl cétones renferment précisément ce groupemenl, mais elles étaient inconnues jusqu'ici, aucun procédé ne permettant de les obtenir, el j'ai du chercher d'abord une méthode de préparation. J'ai donné précédemment une méthode de synthèse des célones, qui consiste a SÉANCE DU I*"^ FÉVRIER igo^. 285 condenser les nilriles avec les dérivés éthéro-organoniélalliques mixtes du mai,Miésium. Mais, dans le cas particulier, cette réaction n'est pas utilisable, car on sait que l'iodure d'allyle réagit d'une manière anormale sur le magnésium en présence d'éther anhydre. Cependant, ayant constaté dans de nombreux cas que l'iodure d'allyle moutre une aptitude spéciale à entrer en réaction, j'ai pensé que la condensation de cet iodure avec les nitriles pourrait s'effectuer en présence du zinc. L'expérience a confirmé cette hypothèse, et l'on constate que l'iodure d'allyle réagit avec une extrême énergie sur les nitriles en présence de ce métal. On peut modérer la réaction par l'emploi d'un dissolvant, mais celui-ci ne doit, dans aucun cas, être l'éther anhyilre, car j'ai constaté que l'iodure d'allyle réagit très facilement sur le zinc en présence d'éther, et donne exclusivement du diallyle. J'ai employé ordinairement le benzène comme dissolvant; on n'a pas à craindre, dans les conditions de la condensation, la formation d'allyl- benzène. Cette condensation, en effet, doit être effectuée à o", et le contact doit être prolongé pendant 24 heures environ. La réaction est exprimée par les formules suivantes : CH*=:CH-Cll-[ + R- C = N + Zn = CH-CH_CH^-C^^-^"\ 2CH^=: CH ~ CH^ - C^^ ~ ^"^+ 4H^O = 2CH= = CH - CH^ - CO - R + 2NH' + Zn(OH)-^ + Znl". » Après décomposition par l'eau, puis par l'acide sulfurique étendu, on entraîne par un courant de vapeur d'eau, et l'on fractionne le produit entraîné. Ce fractionnement donne surtout la cétone allylée, mais on a constaté, en général, la présence d'un produit supérieur, de nature égale- ment cétonique, et qui est constitué par la cétone propénylée isomère. Il y a donc, dans la condensation, transposition partielle de la liaison éthylé- nique. » D'autre part, si l'on cherche à augmenter le rendement par l'emploi d'un excès d'iodure d'allyle, on observe la formation d'un alcool tertiaire diallvlé à point d'ébuUition beaucoup plus élevé. )) Les cétones allylées coiislilueut des liquides incolores et mobiles, bouillant sans altération à la pression ordinaire. Leur odeur e^l assez agréable; toutefois, les premiers termes présentent une odeur fortement piquante, lùitre deu\ homologues, on constate une différence de point d'ébuUition d'environ 20". Une cétone propénylée bout environ 2ê6 ACADÉMIE DES SCIENCES. lô" au-dës?us du point d'ébullition de la ci'-tone allylée isomère. Comme on le voit, l'écart dû au déplacement de la double liaison est de même ordre et de mêrilè sens que celui qu'on constale entre les points d't'bullilion des acides crolonique et vinjlacélique. Les cétones ail^lées réagissent avec une grande facilité sur la seniicarbazide, avec for- mation de semicarbazones. Les oximes sont liquides et bouillent dans le vide sans altération. » La liaison éthylénique est mise en évidence, dans ces cétones, par la facilité avèc laquelle elles réduisent le permanganate de potasse, à froid, et fixent les hydracides. Avec l'acide bromhydrique saturé à o°, la fixation se produit avec un dégagement de chaleur très notable. Les cétones saturées bromées ainsi obtenues distillent dans le vide sans décomposition, mais elles sont peu stables et s'altèrent très rapidement. Incolores au moment de leur préparation, elles se colorent bientôt en jaune brun, puis en rouge franc et même en violet. Dans ces cétones bromées, l'atome d'élément halogène n'est pas, comme on pourrait le supposer par analogie, en position 7, mais en position ^. En effet, par ébullition avec les solutions alcalines, et même, par simple ébullition avec l'eau, elles perdent i"""' d'acide bromhydrique. On obtient ainsi la cétone propé- nylée isomère de la cétone allylée d'où l'on est parti, et qui est d'ailleurs identique à celle qui se forme directement dans la condensation qui fournit cette dernière. CH^=CH-CH2-C0-R -> CH='~CHBr-CH"--CO-R -> CFP- Cil = CH - CO - R. » Les cétones pj-opénylées donnent très facilement des seuiicarbazones, mais la for- mation de celles-ci présente des particularités sur lesquelles je reviendrai. » L'influence (le la liaison éthyléniqtie sur le groupement CH" compris entre celte liaison et lecarbonyle fera l'objet d'une prochaine Note. D'autre part, je me propose de développer l'élude des cétones propénylées et allylées, ainsi que, d'une façon générale, la condensation de l'iodure d'allyle avec les corps à fonction nitrile, en présence du zinc. » CHIMIE ORGANIQUE. — Acides cl carbutes éihyleniques o.Tvalcuylés. Note de M. Ch-IlUles .Moureu, présentée par M. H. Moissân. « Il résulte d'une Note récente (Ch. Moureu, Comptes rendus, 20 jan- vier 1904) que les éthers p-acétaliques peuvent perdre, sous l'action de la chaleur, 1'°°' d'alcool, en donnant les éthers (î-oxyalcoylés correspondants, suivant l'équation : » Exemple : C«H'- C(0CH»)2- CH=- CO=GH^ Étiier p-acélalique. - CH^OH -f- C^H^- C( OCH») == CH — CO''CH^ Élher olliylénique p-oxyalcoylé. SÉANCE DU l" FÉVRIER I904- 287 » I. En saponifiant ces élhers éthylcniques, j'ai isolé à l'état de pnreté les aciiles suivants : o Acide 3-amyl p-méthoxyacrylique ((?H")C(OCHM =;CH — COHI 54.5 Acide p-amyl p-éthoxyacryfique (C'H" )C{OCMi^) -CH-COnf 7^ Acide p-amy) iî-propoxyacrylique (C^ H'MC (OCni' ):=GH- CO^H 58 Acide 3-hexyl |3-métlioxyacrylif|ue (Gni")C(OCH') r-.GH-COMl 55,5 Acide p-phényl p-méthoxyacrylique (C5H=)C( OGH^) =GH — GO^H vers 180° (déco m p. Acide P-phényl p-éthoxyacrylique (G«H5)G(0G=H'') — GH — GO^H vers 160° (décoinp. » A l'inversa ties acides ^-acétaiiques, dont rhvdiolyse est très rapide, les acides élhyléniques P-oxyalcoyIés résistent presque indéfiniment à l'ac- tion hvdrolysante du chlorure f'errique en solution alcoolique, et c'est à peine si l'on observe une très légère coloration rougeàtre après quelques jours de contact. » I/acide sulfurique dilué les hydrolyse rapidement à chaud, avec for- mation d'acétone correspondante, conformément à l'équation : » Exemple : C»H"-G(OGH»)= CH - CO^H + H»0 = G^ H"- GO - GH'-+- H«0 -h GO^ Acide Jj-amyl !3-méthoxyacrylique. Mélhylamylcélone. M Ils se dédoublent tous avec une grande netteté, sous l'action de la chaleur, en anhydride carbonique et carbures éthyléniques oxyalcoylés. Voici ces carbures : 2-amyl 2-mélhoxyéthyiène (C/H" )G(OGH») = GH^ i45°,5 (corr.) 2-amyl 2-(:ilioxyéihylène (G''1I" ) G. OG-li')= CH' i6i°-i6i°,5 (corr.) 2-amyl 2-propoxyélhylène (GMI" ) G(OGni')= GH^ i8i''-i82° (corr.) 2-hexyl 2-ri.éMioxyétliylène (G'' H'^)G(0GH3) ^^ CH- i66°-i68» (corr.) 2-phényI 2-métiioxyétliylène (GMI')G(OGFP) = GFP 197° (corr.) 2-phényl 2-éthosyédiylène (G«H5)G(0GM1^) = GH'^ 2090-2 10° (corr.) (') )) Ces nouveaux composés s'hydrolysenl très rapidement sous l'action de l'acide sulfurique dilué, avec formation d'acétone correspondante : 11 Exemple : (G'^H") G(OGH') = GtP+ H-0 =: GM^OH+ G«H"- GO — GH'. 2-hexyl 2-mélhpxyéLhyléne. MéUiylhexylcétone. (') Ge corps et l'acide d'où il dérive ont, déjà été signalés par L. Glaisen. L'auU-iir avait obtenu l'éther éthylénique correspondant en traitant le benzoylacélate d'éthyle par l'éther de Kay en présence du chlorure d'acétyle {Berichte, t. XXIX, p. 1006). ■288 ACADÉMIE DES SCIENCES. » J'ai même observé que si on les traite en solution hvdroalcooliqiie par le chlorhydrate de semi-carbazide et l'acétate de soude, ils fournissent directement la semi-carbazone de l'acétone. Ce fait s'explique en admet- tant que l'acide acétique mis en liljerlé par l'action de l'acétate de soude sur le chlorhydrate de semi-carbazidc, a suffi à produire l'hydrolyse. Au contraire, les mêmes composés demeurent intacts quand on les traite par le chlorhydrate de semi-carbazide et un alcali caustique ou carbonate. » II. On voit que la décomposition par la chaleur des acides éthylé- niques p-oxvalcoylés constitue une méthode très régulière d'obtention des carbures ethvléniques oxyalcoylés possédant la constitution générale RC(OR') = CH-. En vue de préparer les corps de la forme (R)CH = CH(OR'), j'ai songé à faire agir directement sur les carbures acétyléniques vrais, R — C^CH, les alcools sodés, qui, comme je l'ai montré antérieurement, opèrent facilement la condensation des alcools avec les éthers acétylé- niques. L'œnanthylidène C^H" — CeesCH, carbure de la série grasse, a, dans ces conditions, simplement subi l'isomérisation en carbure acé- lylénique bisubstitué C^H" — Cee^C — CH% comme il le fait sous l'action de la potasse alcoolique (Faworsky). Au contraire, le phéuylacétylène Cli*— C^CH, caibure cyclique, fixe, sous l'action des alcools sodés en solution concentrée à chaud, i"°' d'alcool, en donnant les carbures oxyal- coylés (C*H^)CH = CH(OR). Les quatre composés suivants ont été ainsi préparés : Ébiillition. 2-phén)l i-méthoxyélhylène (C'=H=)CH = CH (OCH') 2io"-2i3" (corr.) 3-phényl i-élhoxyélhyl'ène (C«H=)CH = CH (OC^H=) 225-226 (corr.) 2-pliénvl i-propoxyélhyléne (G«H5)GH = C1I(0G= H') . . . . 288-241 (corr.) 2-phényl i-isobuloxyéiliylène(C«H5)CH = CH(OG'H9) 248 -25i (corr.) )) Ces divers carbures oxyalcoviés sont hydrolysables [)ar l'acide sullu- rique étendu, avec formation d'aldéhyde phénylacélique. » Exemple : (G«H=)GH = GH(OC*H')H-H»0 = G«H^— GH^— CHO-t-G'H'— OH. •j-phényl i-isobutoxyéthylène. AIrl. pliénylacélique. Alcool isobutylique. )) En opposition avec ces résultats, il convient de rappeler qu'en chauf- SÉANCE DU 1*' FÉVRIER 1904. 289 fanl l'allylène CH' — CeeeeCH avec de la potasse alcoolique, Faworsky fixa le résidu oxyalcoylé non en position i, mais en position 2, et obtint ainsi le 2-méthyl 2-élhoxyéthylène (CH')C(OC-H') = CH'- (Journ. Soc. phys. chim. russe). Au contraire, l'action du même réactif sur le phénylacé- tylène fournit à Nèfle même ])roduit que l'éthylate de sodium, c'est-à-dire le 2-phényl i-étlioxyéthylène [Lieb. Annalcn, 1899). » En résumé, j'ai isolé a l'état pur une série d'acides éthyléniques oxy- alcoylés RC(OR') = CH — CO-H et de carbures éthyléniques oxyalcoylés RC(OR') = CH-, et j'ai étudié les divers dédoublements de ces composés. J'ai, de plus, condensé quelques alcools avec le phéaylacétylène. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur tes azoïques. Réduction des acélals et des acides nilrohenzoïques. Note de M. P. Freundler, présentée par M. H. Moissan. « L'étude de la réduction de l'alcool o-nitrobenzylique et de ses éthers- oxydes ( ' ) a mis en évidence l'influence des substitutions du noyau sur la formation des azoïques. J'ai complété ces recherches en soumettant au même traitement (poudre de zinc, alcool et soude) les 3 acétals et les acides o- et/j-nitrobenzoïques. » Acélal o-nitré. — L'azoïque, produit normal de la réduclioii, a pris naissance à raison de 63 pour 100 du rendement théorique; les autres produits consistaient prin- cipalement en une aldéhyde à fonction basique, dont je n'ai pu déterminer la nature (i5 pour 100), en acide anthranilique (5 pour 100) et en un composé C"H'Az-0-, déjà obtenu à partir de l'alcool o-nilrobenzyli(|ue. Vacétal o-azobenzoïque (CH30)2GH.C«HV\z=Az.CMl*.CH(OGH')= fond à 144° et Vhydrazoïque correspondant vers ii5°. » Acétal m-nitré. — Le rendement en azoïque a été de 92 pour 100 de la théorie. Il n'a pas été possible d'isoler des substances acides ou basiques. Uacétal m-azo- benzoïque fond à 86° et V aldéhyde à i5o°. )) Acétal p-nilré. — On a obtenu 83 pour loo d'azoïque. Il s'est fait en outre une certaine quantité d'une résine orangée analogue à celle qui se forme par réduction de l'aldéhyde elle-même, et qui a été décrite par M. Ahvay (-). Les produits acides et basiques faisaient défaut. (,') Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 370; t. GXXXVII, p. Sai. (-) Ain. cheni. Joitrn., t. XXVIII, p. S/J. G. R., 1904, 1" Semestre. (T. CXXXVIll, .N' 5.) ^8 290 ACADEMIE DES SCIENCES. » La formation de celle résine s'explique facilement. En efTel, les acétals employés dans ces recherches ont été débarrassés de l'aldéhyde qu'ils renfermaient par le pro- cédé de M. Fischer (agitation avec une solution aqueuse d'hydroxylamine). Or, dans le cas de l'isomère para, la purification n'a pas pu être complète, car l'acétal en ques- tion est solide à la température ordinaire. )> Acide o-iiilrobenzoïfj ue . — Les produits acides de la réduction consistaient en un mélange d'acide o-azobenzoïque (62 pour 100) et d'acide antliranilique (10 pour 100). » Acide p-nitrobenzoï(]iie. — L'insolubilité de Tacide para-azobenzoïque rendant sa purification très difficile, je me suis contenté de constater l'absence de quantités appréciables d'acide /)-aniiné. )) L'examen comparatif des résultais obtenus dans la réduction de ces divers composés nitrés conduit à quelques conclusions intéressantes. » On remarquera que, seuls, les dérivés ortho-substitués donnent nais- sance à des quantités pondérables de dérivés aminés. Cette observation est d'ailleurs confirmée par un grand nombre d'exemples que l'on rencontre dans la littérature chimique, et qui montrent que le phénomène est indé- pendant delà fonction chimique du groupement voisin du radical AzO*. » Ce fait est peut-être dû à un empêchement stérique. » En effet, jM..Bamberger ( '), puis jikis tard M. flaber ( -), ont proposé de représenter la réduction des dérivés nitrés en solution alcaline par les schémas suivants : / R.AzO-~>R.AzHOH^R.Az R.AzH ( R.AzO=-;>R.AzHOH-^R.Az R.AzH, II. R.AzO^-^R.AzHOH — R.AzH^ » On se trouve en présence de deux réactions douées évidemment de vitesses différentes, et la présence de groupements ortho-substitués peut retarder ou empêcher la formation de l'azoïque et favoriser ainsi la pro- duction de dérivés aminés. M. Bamberger a d'ailleurs démontré directe- ment que les hydroxylamines, traitées parla soude alcoolique, se trans- forment en azoïqne par déshydratation; il a signalé, d'autre part, un empêchement stérique du même ordre à propos de la transformation des hydroxylamines en dérivés nitrosés et en azoxyques par oxydation, » J'insisterai également sur les modifications que subissent les pro- priétés des fonctions éther-oxyde et acélal sous l'influence d'un groupe- (') Bcrichte, t. XXVll, p. 1548; t. XXXIU, i>. 271 (-) Zeitsch. f. ait^eiv. Cheinie, t. XMU, 19Q0. SÉANCE DU !"■ FÉVRIER igo/|. 291 ment AzO^ orlho-substitué. J'ai montré, en efFet, que les éthers-oxydes o-nitrobenzyliques et l'acétal o-nitrobenzoïqiie sont saponifiés par les alciilis, tandis que les isomères meta- et para-nilrés ne le sont pas. On peut constater ainsi une fois de plus les propriétés spéciales inhérentes à la position ortho du noyau benzénique. » CHIMIE AGRICOLE. — Influence sur la végétation de i acide carbonique émis par le sol. Note de M. E. Demoussv, présentée par M. A. Mûnlz. (( Dans une Note précédente (^ ' ), j'ai montré que les plantes peuvent profiter à un 1res haut degré de la présence d'un excès même faible d'acide carbonique dans l'atmosphère qui les entoure. Je demanderais aujourd'hui à l'Académie la permission de présenter quelques conséquences de ce fait. » J'avais fait remarquer que, dans les couches des maraîchers, les végétaux vivent dans une atmosphère riche en gaz carbonique, renfermant souvent, d'après mes analyses, plus de 2 millièmes de ce gaz. De cette observation et de mes premières expériences il s'ensuit que la croissance rapide des végétaux sous châssis n'est pas seulement due à la température élevée que le fumier entretient par sa fermentation, mais doit en outre être attribuée à l'acide carbonique dégagé par ce fumier. C'est ce que j'ai pu vérifier directement. » Quatre pots de sable additionné d'engrais minéraux ont reçu cliacun c|uatre laitues pesant individuellement 2e à l'étal frais. Ces pots étaient placés sous des cloches de verre à fermeture hydraulique et ne recevant de l'air que par leur tubulure. Ces cloches étaient placées à côté les unes des autres dans le jardin du laboratoire de Physiologie végétale du Muséum, et étaient par conséquent à la même température. » Dans deux d'entre elles (1 et 2) circulait de l'air normal à la vitesse d'environ 4o' à l'heure. Dans les deux autres (3 et i) passait, à la même vitesse, de l'air puisé dans une couche et renfermant de i à 2 millièmes d'acide carbonique. A plusieurs reprises, j'ai essayé de doser l'ammoniaque que cet air aurait pu contenir ; je n'en ai pas trouvé, quoique les expériences aient duré 2/4 heures et aient porté sur près de i"'' d'air. Ceci est d'ailleurs conforme aux vues de mon regretté maître. M, Dehérain, qui a montré qu'un fumier bien arrosé ne perd jamais d'ammoniaque. Malgré cela, pour éliminer toute cause d'erreur, tandis que la cloche 3 recevait l'air de la couciie sans modifica- tion, cet air n'arrixait à la cloche 4 qu'après avoir traversé une grande éprouvette à ponce imbibée d'acide sulfurique étendu. (') Comptes rendus, t. CXXXVI, igoS, p. SaS. 292 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Après i5 jours de \ogétaUon, on a trouvé pour les quatre plantes de chaque pot les poids suivants : 1 et 2. Ail" normal 218 et 24? 3. Air de la couche 5ob 4. Air de la couche ayant passé sur SO*H^. . . 6os. » On voit que 1 et 2 n'ont gagné quesos de matière verte, en moyenne, alors que 3 et 4 ont gagné 53^. C'est bien la démonstration directe de ce que j'avançais plus haut. » Dans un ordre d'idées plus théorique, je crois pouvoir donner l'ex- plication d'une curieuse expérience de M. Emile Laurent sur le rôle des microbes du sol {' ). M. Laurent avait observé que du terreau stérilisé porte des récoltes bien inférieures à celles que fournit le même terreau normal : la différence persiste, un peu moindre, lorsque le terreau stérile est additionné d'engrais chimiques. Elle ne peut donc être due qu'à l'ab- sence des microbes vivants dont le rôle est assez obscur. Dans le dispo- sitif que M. Laurent avait adopté, les gaz devaientcirculer assez lentement; j'ai pensé que l'explication résidait peut-être dans ce fait que la terre non stérilisée dégage de l'acide carbonique qui favorise le développement des végétaux qu'elle porte. » Pour vérifier cette hypothèse j'ai disposé les cultures suivantes : » Des graines de laitue stérilisée? (^) ont été ensemencées dans quatre pots de sable calciné et dans six pots de bonne terre de jardin. Tous reçurent la même dose d'engrais salins, y compris du nitrate de soude. Quatre des pots de terre, les n°* 7, 8, 9 et 10, avaient été stérilisés par un séjour de 4 heures à l'autoclave à 1 20" ; 5 et 6 contenaient de la terre normale. Chaque pot fut placé dans une grande cloche de verre, dont la grande ouverture, en haut, était aux deux tiers recouverte par une lame de verre. » Du sable humide avait préalablement été mis au fond des cloches renfermant les pots 1 et 2 (sable), 5, 6, 7 et 8 (terre). » Au contraire, les n"'* 3 et 4 (sable), !» et 10 (terre stérile), reposaient, par l'inter- médiaire d'une soucoupe de porcelaine, sur de la terre identique à celle des pois, humide, non stérilisée, et en poids égal à celui que renfermait chaque pot. De la sorte 3 et k, 9 et 10, à sol stérile, se trouvaient dans une atmosphère renfermant la même quantité d'acide carbonique (o,5 à i millième), fourni par le substratum, que l'atmosphère des pots 7 et 8, qui fournissaient eux-mêmes cet acide carbonique. (') Bu /t. Acad. roy. Belgique, 3= série, t. XI, n" 2. (-) La laitue est une plante particulièrement commode pour ce genre d'expériences ; elle vit parfaitement dans une atmosphère saturée d'humidité. SÉANCE DU l"' FÉVRIER 1904. 293 » Après un mois, l'on pesa les plantes (trois dans chaque cas) : *■' ^ Sable reposant sur sable 0,8 et 1,0 " terre 7,5 et lo, 5 1 et 2. 3 et k. 5 et (). 7 et 8. 9 et 10. Terre normale reposani ^ur sable... 6,6 et 7,3 Terre stérilisée « ... 1,1 et 3,5 » I' terre. . . 8,0 et 12,7 » Les plantes venues dans du sable dans l'atmospiière ordinaire ( 1 et 2) pesaient os,g en moyenne; elles n'étaient pas beaucoup inférieures aux 7 et 8 venues dans la terre stérilisée dans l'atmosphère ordinaire, pesant 2?, 3. D'autre part, 3 et 4, à sable, dans une atmosphère enrichie en acide carbonique par la présence de terre ordinaire, pesaient gs, chiflVe voisin de celui fourni par la terre normale 6', 9 (pots 3 et 6), et de celui afTérent à la terre stérile en présence de teire normale, ioô,3 (pots 9 et 10). )) Ainsi il a suffi de donner la même composition à l'atmosphère qui entoure les plantes pour obtenir les mêmes récoltes; une terre stérile a été aussi favorable que la même terre non stérilisée lorsqu'une égale quantité de terre normale placée dans la cloche a dégagé l'acide carbonique que le sol stérile ne pouvait pas fournir. » Il me semble en outre que, du moins potu* la laitue, la matière orga- nique du sol n'est pas un aliment immédiat, puisque sable et terre stériles portent les mêmes récoltes dans l'air normal, et qu'au contraire sable et terre stériles, et terre non stérilisée, portent de bonnes plantes lorsque l'acide carbonique est abondant ('). » Il est probable qu'en plein air les plantes de faible hauteur profitent du CO' dégagé par la terre; divers observateurs ont trouvé qu'au niveau du sol l'air renferme plus de Tufjj d'acide carbonique. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur des cultures de diverses plantes supérieures en présence d'un mélange d'algues et de bactéries. Note de MM. lioiiiLii.\c et GiusTiNiANi, présentée par M. Th. Schlœsing fils. « Nous avons montré récemment (^Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 1274) que, sur un sol sableux additionné de sels minéraux non azotés et dépourvu de matière organique, certaines algues d'eau douce (Nostoc ( ' ) Dans une autre expérience des plantes dans'du sable et dans de la terre stérilisée ont reçu de l'acide carbonique, provenant d'une dissolution faite à l'aide de l'acide carbonique liquide du commerce. Les résultats ont été tout à fait analogues aux précédents. 294 ACADÉMIE DES SCIENCES. punctiforme cL Anahœna) associées à des bactéries, peiivenl végéter et fixer rapidement une proportion d'azote assez notable pour permettre à une plante supérieure, telle que le sarrasin, de prendre un développement normal. » Dans leurs expériences classiques en atmosphère confinée (1891- 1892) MM. Schlœsing fils et Laurent avaient déjà démontré que des plantes autres que les légumineuses (topinambour, avoine, tabac) étaient capables de se développer aux dépens de l'a/.ole aérien, grâce au concours de plantes vertes inférieures qui recouvraient les terres, pauvres en azote, sur lesquelles on les cultivait. » Plus tard (1898) MM. Dehérain et Demoussy ont encore vu du lupin bleu ayant des racines sans nodosités, prospérer sur du sable dépourvu (l'azote, mais dont la surface avait été envahie par des algues. » I» Dans les nouveaux essais que nous rapportons nous avons opéré non plus sur le sarrasin seulement, mais sui- 4 plantes à la fois : moutarde, mais, cresson alénois, sarrasin. La méthode a consisté, comme précédemment, à cultiver sur salîle stérile les mêmes plantes avec et sans ensemencement d'algues, et à comparer les résultats obtenus de part et d'autre. Sur le sol témoin non ensemencé d'algues, il s'est produit spontanément une certaine (|uanlité de ces plantes inférieures, ce qui explique que les plantes supérieures correspondantes aient fixé de l'azote, mais elles en ont fixé nette- ment moins que celles des sols ensemencés d'algues. Les cultures ont duré 5 semaines. » Voici les résultais obtenus : Azote. Matière séclie de la récolte. — — ~. — ~_— - — ^ I ' . Dans Dans Azote fixé Parties la les par Pots. aériennes. Racines. Total. récolte. graines. la récolte. Culture de sarrasin. s Témoins l 2... 0,700 0,700 2,73o 43,7 '5,0 28,7 ( 3... 0,590 ) /' 4... 1 ,080 1 Avecalgues 5... 0,9^2 \ o,4oo 3, 802 56,5 i5,o 4', 5 ' 6... 0,900 ) Culture de moutarde blanche. ( 8... 0,667 ) Témoins 9... 0,602 0,800 2,670 49, i5 19,89 29,26 ( 10.,. 0,601 ) I 11... i,i35 I Avecalgues] 12... i,i5o | 1,000 4,255 78,28 19,89 53,34 ( 13... 0,970 ) SÉANCE DU 1*'' FÉVRIER 1904. 1Ç)5 A/.ole. Matière sèche de la récolte. Parties ' Dans la Dans les \/.ote fixé par aériennes. Racines. Culture Total. de maïs. récolte. graines. la récolte. 0,892 ^ 0,704 2^87 k\l^■i 49,32 33,9 l5,42 I ,010 .,4ii 1 1,435 I 2,642 6,558 80,06 33,9 46,66 Pots. |15... Témoins l 16... 1 17... ( 18... Avec algues | 19... ( 20... 1 ,070 1 Culture de cresson aléiiois. l 22... o,3o3 \ Témoins | 23... 0,232 0,240 1,064 22,3 9)20 i3,io ( 2i... 0,270 ) / 25... o,538 j Aveealgues 2C... o,542 ! 0,871 i,958 4i,9 9)2o 82,70 ^ 27... 0,507 ^ » 2° Nous avons étudié la difïusibililé de l'azote fixé à la surface dans les couches inférieures des divers sols, et voici les taux mojens d'azote organique trouvés à la fin de rexpérience : .Milligramuieti d'azote pour lOOB de sable sec. Milieu. Fond. Pots témoins 0,75 0,75 Pots ensemencés avec les algues. . . i,5o 1,37 » D'après ces chiffres, la matière azotée produite par nos microorganismes semble facilement diffusible, ce qui tend à expliquer la rapidité avec laquelle les plantes l'ont utilisée. » Du reste, dans aucun de ces pots, nous n'avons trouvé d'azote nitrique en quan- tité dosable, soit que les plantes l'aient absorbé entièrement, soit qu'elles aient assi- milé la matière azotée avant sa transformation en nitrate. » 3" Nous avons cultivé les mêmes plantes comme plus haut, sans ensemencer les sols avec les algues, mais en ajoutant is de nitrate de soude par pot. » Voici les poids secs des récoltes obtenues : Sarrasin. Moutarde. Mais. Cresson. Pots à nitrate 18,288 i*,726 2s, 081 is, 260 Moyennes des récoltes dans les trois pots avec algues et bactéries is, 100 ik,4i8 2S, 186 os, 653 296 ACADÉMIE DES SCIENCES. )> L'action des microorganisiiies a été du même ordre que celle d'une bonne dose de nitrate de soude, sauf peut-être dans le cas du cresson. » Conclusion. — Diverses plantes supérieures non légumineuses peuvent profiler de l'azote aérien fixé par certains organismes végétaux inférieurs (algues et bactéries). » La matière azotée produite par les microorganismes que nous avons utilisés est assez difTusible pour permettre le développement rapide des végétaux cultivés en leur présence. » Nous nous proposons de voir si l'on peut tirer de ces faits une appli- cation pratique en pleine terre. » ZOOLOGIE. — Organisation et morphogénie des Tridacnidès. Note de M. Anthony, présentée par M. Edmond Perrier. « Jusqu'au début de l'année passée, dans tous les Traités de Zoologie, on admettait que les Tridacna et les Hippopus étaient retournés dans leur coquille. C'est de Lacaze-Duthiers qui, le premier, a vu qu'en réalité ce retournement n'existe pas, l'erreur d'interprétation des auteurs venant de ce que, pour l'orientation de ces animaux, ils n'avaient tenu compte que de la coquille, lui attribuant une importance morphologique qu'elle n'a ni ne mérite. )) Il reste encore beaucoup à dire relativement à la forme et à l'orienta- tion des Tridacnidès. Il reste aussi à rechercher les facteurs mécaniques qui ont déterminé leur morphologie, à montrer comment ces animaux se rattachent aux autres types d'Acéphales, à définir, en un mot, la forme Tridacna. » Comme j'ai pu m'en rendre compte dans mes recherches faites sur l'anatomie des Tridacnidès, au laboratoire d'Anatomie comparée du Muséum, les Tridacnes n'ont subi aucune torsion. » Procédons, en effet, à l'orientation et à la mise en place de cet animal : la position de la bouche déterminera l'extrémité antérieure, celle de l'anus l'extrémité postérieure. Le bord qui rejoint la bouche à l'anus en passant par le cœur sera le bord dorsal, celui qui rejoint la bouche à l'anus en passant par la cavité palléale sera le bord ventral. Les côtés droit et gauche se définissent d'eux-mêmes et répondent aux valves. Dans ce mode d'orientation qui me semble rationnel et qui diffère de tous ceux pro- posés parles auteurs qui se sont occupés des Tridacnidès, la coquille n'entre nullement en ligne de compte. Si, maintenant, l'on considère la figure (A), on voit sans peine SÉANCE DU I^'' FÉVRIER 1904. 297 que chez, les Tridacnes les organes affecleiU les uns par rapport aux autres les mêmes rapports que chez tous les autres Acéphales. Ce qui semble dilTérent, ce sont les rap- ports des organes avec les diverses parties de la coquille. « Induits en erreur par la forme allongée de la coquille des Tridacnidés, qui arrive par adaptation à ressembler vaguement à celle d'un Homomyaire, les auteurs s'étaient obstinés à vouloir comparer les Tridacnes au.K Homomyaires. Or, en réalité, les Tridac- nidés n'ont qu'un seul muscle adducteur, le postérieur, et, si l'on recherche, parmi les Acéphales chez lesquels l'adducteur antérieur a disparu totalement ou en partie, un //,,, Représentation sctiématique d'uni: coupe passant entre ks deux valves : A, Tridacna elongala. ~ B, Mytilus edulis. — 1, bouche. — 2, anus. — 3, cavité palléale. - '1, cavité bi-anchiale. — .j, cœur. — 0, glande génitale. — 7. foie. — 8, cavité du byssus. — 9, nuisde adducteur postérieur. — 10, muscle adducteur antérieur. — U, organe de Hojanus. type auquel, par le sens de ses adaptations laTridacne puisse être comparée, on voit sans peine que l'on doit s'adresser à un animal tel (jue les Mytilus ou les Dreyssensia par exemple. Comme eux, les Tridacnidés possèdent la bouche en face des crochets et le cœur reporté en arrière du ligament. L'examen comparatif des figures (A) et (B) dispense de plus amples explications. » Naturellement il n'est point à dire que la Tridacne soit un proche parent de la Moule; ces deux formes appartiennent à des phylums bien différents : si la Moule doit être rapprochée du groupe des Arches, la Tridacne, par les caractères de ses branchies et des dents de sa charnière, se rattache aux Gardiums, et elle est, comme les Mjtilus et les Dreyssensia, un type à convergence mytiloïde, mais plus évolué encore que ces derniers, puisque son muscle adducteur antérieur a complètement disparu. Les Tri- dacnes se rattachent aux Cardiums de forme équilatérale par les Byssocardiums et les Lithocardiums, formes fossiles nettement m}tiloïdes et hêtéromyaires. \J Hippopus est une forme récente plus évoluée provenant des Tridacnes. Ces deux genres se diffé- C. R., 1904, i" Semestre. (T. CXXXVllI, N° 5.) 39 298 ACADÉMIE DES SCIENCES. rencient des autres formes à convergence mytiloïde par le raccourcissemeul de leur axe anléro-postérieur el rallongement de leurs axes dorso-ventral et transversal. » A l'aclion de quels fadeurs morj)hogéniques doit èlre attribuée la forme spéciale des Tridacnidcs? Comme les autres raytiloïdes, les Tri- dacnes sont fixés à l'aide d'un byssus; mais il est à remarquer que si les Mytilidés vivent et se développent agglomérés en bouquets, réunis par leurs extrémités antérieures (ce qui, dans une certaine mesure, peut contribuera l'explication de la forme aiguë de celte extrémité), les Tri- dacnes, d'après les auteurs qui les ont vues en place, vivent et se déve- lopi^ent à une certaine distance les unes des autres. Il ne semble pas absurde d'attribuer à ce mode de vie et à l'action de la pesanteur s'exer- çant sur une masse aussi considérable l'aplatisseinent, l'étalement de ces animaux. Des données embryogéniques précises viendront sans doute un jour corroborer cette manière de voir. Déjà d'ailleurs on peut constater que l'angle au crochet croît avec l'âge pour atteindre 180° chez les très grands individus de Tridacna gigas ou elongata. » Chez les Hippopas. l'étalement est plus accentué (augmentation du diamètre transversal) et le byssus devenu inutile chez un animal à base si étendue a disparu chez l'adulte. » BIOLOGIE GÉNÉRALE. — De la sélection des caractères polytaxiques dans le cas des croisements inendéliens. Note de M. G. Coutagxi':, présentée par M. Alfred Giard. « Considérons deux taxies D et R, et les produits des croisements entre eux des sujets issus des croisements D x R ou R X D. » A la première génération croisée tous les sujets présentent le caractère dominant D. » A la deuxième génération il y aura 3 sujets D pour i sujet R. D'après la théorie généralement admise, les sujets R sont récessifs purs, et parmi les sujets D il y aura pareil nombre de dominants purs, en sorte que le tableau des sujets croisés de la deuxième génération sera iDD, iDR, iRD, iRR. )) A la troisième génération, si l'on a éliminé tous les sujets récessifs de la deuxième génération, on aura 4DD, 2DR, 2RD, iRR. SÉANCE DU l" FÉVRIER I904. 299 » A la quatrième génération, toujours après élimination préalable de tous les récessifs de la deuxième ffénération, on aura 9DD, SDR, 3UD, iRR. » Et ainsi de suite. Une analyse très simple montre qu'à la n"'"^^ généra- tion on aura ^"~'^°DD, ^^^DR, ^^RD, -, RR. n' n- II- II- )) Les proportions relatives des sujets à caractère récessif successivement éliminés seront donc I 1 t 1 I 4 9 10 23 ob c'est-à-dire, en pourcentage : 20,00 II, Il 6,2j 4>oo -)77 2,o4 1,56 .... >> Or, j'ai précisément réalisé, de 1891 à 1898, deux, séries de sélections qui «onsti- tuent des épreuves expérimentales de la théorie précédente. Les travaux, de Mendel étaient alors ignorés de tous les naturalistes, et ces expériences avaient été instituées dans le but de rechercher les lois de l'hérédité des caractères polylaxiques chez les vers à soie. » 1° Dans la première série le caractère dominant était « ver noir » et le caractère récessif « ver blanc ». Tous les sujets étaient à cocons blancs, de la race Bagdad. Les pourcentages successifs, de 1892 à 1898, des « Bagdad vers blancs » éliminés furent les suivants : 27,6 i3,2 9,2 4,0 4,5 0,1 0,0. )> 2° Dans la seconde série les caractères dominant et récessif furent encore les mêmes; mais il s'agissait cette fois d'une tout autre race, dérivée des « Jaune Var «, à cocons jaunes très allongés et en forme de gousses d'arachides. Les pourcentages successifs, de 1898 à 1898, des « Arachides vers blancs » éliminés furent les suivants: 28,0 19,8 11,2 s,o 6,6 2,4. w La première série, celle des « Bagdail », se rapproche assez de la série théorique. Mais il n'est pas de même pour la seconde, celle des « Arachides », chez lesquels le caractère récessif « ver blanc » semble presque exactement deux fois plus difficile à éliminer. » Au début de la sélection des « Bagdad vers noirs » et des « Bagdad vers blancs » dont je viens de parler, en 1892, j'ai constaté un autre fait peu compatible avec la théorie : un lot de 289 sujets, issus de « Bagdad vers blancs 0 soigneusement sélectionnés en 1891, présenta 26 v( vers noirs », 3oo ACADEMIE DES SCIENCES. soit 9 pour roo sujets à caractère dominant, alors qu'il n'y aurait dû y en avoir aucun. » La théorie des phénomènes mendcliens qui est rappelée au début de la présente Noie paraît donc fournir une explication un peu trop simple, et il ressort tout au moins des expériences que je viens de résumer qnc l'hétérodvnamie relative des mnémons dominants et récessifs doit com- porter vraisemblablement plusieurs degrés, et même que celte hotérody- namie peut être inversée dans certaines conditions qui restent à étudier. » EMBRYOLOGIE. — Rapports du développernenl de l' appareil trachéen cl des métamorphoses chez les Insectes. Note de M. Jules Anglas, présentée par M. Alfred Giard. « Les phénomènes des métamorphoses internes sont, chez les Insectes, en rapport étroit avec le développement de l'appareil respiratoire. » Les métamorphoses proprement dites, caractérisées par des phéno- mènes d'histolyse suivie d'histogenèse, ne portent d'ailleurs, même chez les Holométaboliens, que sur la portion moyenne de l'intestin, sur les muscles, et parfois sur l'appareil trachéen lui-même. » Chez les Hyménoptères que j'ai étudiés (Guêpe, Abeille), ces phénomènes correspondent toujours à des poussées trachéennes centri- pètes. Peu après i'éclosion de la larve, il se produit une première crois- sance des tubes trachéens vers l'intestin moyen. A ce moment apparaissent, à la base des cellules épilhéliales de cet organe, les futurs éléments de remplacement. Une élude attentive des coupes montre que les cellules de remplacement sont en commimication avec les prolongements ultimes et très grêles des tubes trachéens. On peut donc les considérer comme des cellules trachéales analogues à celles que l'on voit sur le trajet ou à l'extré- mité des tubes trachéens. » Les éléments de remplacement restent au repos pendant toute la vie larvaire; mais, dès le début de la nymphose, se manifeste un regain d'acti- vité; ils prolifèrent activement, se rejoignent et constituent l'épithélium digestif définitif, tandis que le tissu larvaire rentre en histolyseet se trouve rejeté. Une nouvelle poussée trachéenne se produit à ce moment : le calibre et la disposition de l'appareil respiratoire sont modifiés. En même temps, de fines trachéoles s'avancent, en grand nombre, vers la couche musculaire péri-intestinale et y pénètrent : il en est de même pour les autres muscles du thorax et de l'abdomen. SÉANCE DU 1^' FÉVRIER 1904. 3oi i) Les cellules trachéales terminales, ou même des cellules de la paroi des troncs trachéens, s'insinuent dans le sarcoplasme des fibres musculaire?, s'y multiplient activement et forment de longues files linéaires ; de la sorte, la fibre larvaire est découpi'e en coloiinettes, morcelée, ot profondément remaniée dans sa forme. Dans l'histolyse musculaire, partielle ou totale, les cellules trachéales jouent un tôle important, par un processus mécanique et probablement chimique, mais sans phénomènes de phagocytose. » Beaucoup de cellules trachéales deviennent libres dans la cavité générale, puis disparaissent sur place; d'autres fournissent les trachéoles des muscles imaginaux, ceux-ci dérivant des éléments larvaires correspondants (fibres et noyaux, musculaires larvaires). » Un observateur américain, Robert S. Breed ('), a décrit des processus analogues dans les muscles d'un Coléoptère {Thymalus). On peut se demander avec lui s'il ne conviendrait pas, en tenant compte des éléments trachéens trop négligés jusqu'ici, de reprendre l'étude des Diptères, où il est classique de décrire une phagocytose intense pendant la métamor- phose. » Chez les Hyménoptères, la raétamorpliose qui vient d'être résumée se complète par l'histolyse et la disparition totale (sans phagocytose) des tubes de Malpighi pri- mitifs et des glandes salivaires. Enfin, une poussée d'activité ectodermique réalise l'achèvement, momentanément retardé chez la larve, des organes suivants : téguments, appendices, œsophage, rectum (formation des nouveaux tubes de Malpighi), système nerveux et organes des sens. » La poussée trachéenne est elle-même une manifestation de celle activité ectodermique. Il est à remarquer qu'elle correspond à une période pendant laquelle Bataillon a signalé des troubles respiratoires asphyxiques chez Bombyx mori. » ZOOLOGIE. — Application des rayons X à la recherche des perles fines. Note de M. Raphaël Dubois. « Dans la presse étrangère et particulièrement en Allemagne, on parle beaucoup, en ce moment, des grands avantages que l'on retire de l'applica- tion des rayons X à la recherche des perles fines dans les pêcheries de (') K. S. Breed, The changes which occur in the muscles 0/ a beelle {Bulletin 0/ theMusciiin of comparative Zoôlogy at, Harvard Collège, vol. XL, n" 7, octobre igoS). 3o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ceylan. Autrefois, il fallait sacrifier un qrand nombre d'huîtres pour trouver une perle, d'où (Icpopiilation rapide des bancs. Comme, d'antre part, la nacre de Margaritafera vulgaris est de qualité inférieure et peu rémunéra- trice, il en résultait un danger économique d'autant plus grand que d'autres causes concourent à l'appauvrissement des célèbres pêcheries de perles. » Les rayons X permettent de savoir, sans blesser la pintadine, si celle-ci contient une perle et, quand celte dernière est trop petite, on peut con- server l'animal vivant pour la laisser grossir. Celles qui n'en contiennent pas sont rejetées à la mer. » C'est l'application du procédé que j'ai publié il y a plus de trois ans. Dans la séance de la Société linnéenne de Lyon, du 24 juin 1901, j'ai pré- senté des photographies obtenues au moyen des rayons X montrant une perle contenue dans l'intérieur d'une coquille et, dans la Note qui a été insérée dans le compte rendu de cette séance, je m'exprimais ainsi : )) Dans les difiérents pays d'Europe ou d'Amérique, où l'on pèche les Unios pour la récolle des perles fines, on évite leur destruction inutile et la dépopulation des cours d'eau qui les produisent en entrebâillant délicatement les valves de la coquille au moyen d'instruments plus ou moins ingénieur; mais ces manipulations exigent tou- jours un temps assez long, elles sont délicates et ne permettent pas toujours de décou- vrir les perles situées dans la profondeur des tissus. » Pour remédier à ces inconvénients, j'ai eu recours à l'emploi des rayons X. Bien que la coquille calcaire intercepte, en partie, ces radiations, on peut reconnaître assez facilement la présence des perles, même relativement petites, et en fixer la position au moyen de la photographie, ainsi que le montrent les épreuves obtenues dans notre laboratoire. » Mon procédé, aujourd'hui appliqué à Ceylan, est surtout précieux pour l'examen des pintadines, dont les bords sont très fragiles : il en résulte, en outre, une très grande économie de temps. » BOTANIQUE. — Expériences de pollinisation sur le Sarrasin. Note de M. Pieisre-Paui, Richer, présentée par M. Gaston Bonnier. « Les recherches bien connues de D;u\vin et d'Hildebrand ont montré que, dans les espèces hétérostylées, les diverses sortes de fleurs ne difièrent pas seulement par leurs caractères morphologiques. Elles sont, en outre, adaptées pour une fécondation réciproque et chaque forme n'est complè- tement féconde que si elle est pollinisée avec le pollen d'une autre. » Il nous a semblé intéressant de reprendre quelques-unes de cesexpé- SÉANCE DU I^' FÉVRIER IpO^. 3o3 riences et de chercher à les compléter. Nous ne parlerons dans cette Note que des expériences relatives au Sarrasin, » On sait que le Sarrasin (Po/ygoriti/n Faoopyruryi) esl ane pluntehélé- roslylée dimorphe : les fleurs de la forme dolichoslyiée ont trois styles très longs, qui dominent huit étamines à filet court, et les fleurs de la forme brachystylée ont, au contraire, huit grandes étamines, dont les anthères s'élèvent au-dessus des trois petits styles et des stigmates, qui les terminent. » Les expériences qui ont été faites jusqu'à ce jour sur cette plante n'établissent pas d'une façon certaine la fécondité relative des différents modes de pollinisation. « Darwin (') s'élail contentt^ de « frotter les (leurs à plusieurs reprises contre des inflorescences de fleurs protégées par une ga/.e ». Et il reconn:iîl lui-même que « ses résultats ne sauraient inspirer une pleine confiance ». » Il y avait donc lieu de les contrôler. Nous avons institué dans ce but toute une série d'expériences pratiquées avec toute la rigueur possible au laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau. » Les Sarrasins étaient enfermés, avant le moment de la floraison, dans de grands sacs de gaze fine, qui les mettaient à l'abri des insectes et du vent. A mesure que les fleurs s'épanouissaient, les unes étaient laissées intactes sans être pollinisées pour servir de témoins, les autres étaient pollinisées avec soin de quatre manières difl'é- rentes de façon à assurer : pour un premier lui, la pollinisation directe; pour un deuxième lot, la pollinisation indirecte (entre Heurs de même forme du même pied); pour un troisième lot la pollinisation croisée entre fleurs de même forme de pieds dif- férents; et pour un quatrième lot la pollinisation croisée entre fleurs de forme diflé- rente de pieds diflérents. Chaque lot comprenait une trentaine de lleurs. 1) Il a été fait ainsi deux séries analogues de |iollinisalions, l'une en juillet, l'autre en septembre. » Les résultats de ces expériences se résument de la façon suivante : » 1° Les fleurs de Sarrasin sont toujours complètement stériles après pollinisation directe ou après pollinisation indirecte (entre fleurs de même forme de la même plante). » 2° Elles sont très peu fertiles après pollinisation croisée illégitime entre fleurs de même forme de plantes distinctes. En juillet les fleurs brachy- stylées donnent seules quelques akènes (7 pour '62 fleurs pollinisées); en septembre les deux formes restent complètement stériles. (') Cii. Darwin, The di[l'erenl forins of /lowers on plants uf tlie sanie species, London, 1877, 2" édit., 18S0, j). iii. • ■ 3n4 ACADÉMIE DES SCIENCES. » 3" Elles sont au contraire très fertiles, et aussi bien en septembre qu'en juillet après pollinisation croisée légitime entre fleurs de forme diffé- rente de plantes distinctes; si bien que le nombre des fruits produits représente pour la forme dolichostylée les gS pour loo, et pour la forme brachystylée les 76 pour 100 des fleurs poUinisées. » Darwin n'avait fait qu'entrevoir la supériorité de celte pollinisation légitime, et il lui semblait même que les deux formes de fleurs étaient capables de donner, en automne surtout, « un nombre considérable de semences autofécondées », ce qui lui faisait dire que le Sarrasin était « moins hétéroslylé fonctionnellement que toute autre » espèce d'un genre quelconque » ('). » Nos pollinisations nous conduisent à une conclusion inverse; et en infirmant au moins partiellement les constatations antérieures de Darwin sur cette plante, elles confirment pleinement la théorie générale du grand physiologiste sur les plantes hété- roslylées. )) Il semble donc aujourd'hui démontré que les deux formes de fleurs de Sarrasin ne doivent leur fertilité qu'à leur croisement réciproque, et que, par conséquent, la presque totalité des graines de Sarrasin produites dans la nature sont des graines légitimes qui ont exigé le concours de deux sortes de fleurs. » BOTANIQUE. — Sur la croissance en poids des végétaux. Note de M"*" M. Stefanowska, présentée par M. Gaston Bonnier. « Ce sujet a été jusqu'ici fort peu étudié (Tschaplowitz, F. Darwin), la fixation de la plante dans le sol étant l'obstacle principal à l'évaluation du poids. Mais on sait, depuis les travaux de Sachs, que la piaule terrestre peut être parfaitement cultivée dans un milieu aquatique, si on lui fournit les sels nécessaires pour la nutrition. » J'ai recouru à ce procédé l'année dernière pour l'étude de l'accroisse- ment du poids chez les jeunes plantes. Les sujets choisis étaient : le maïs, le pois et l'avoine. » Les piaules étaient installées en une serre de l'inslitut botanique de Bruxelles, dans des conditions satisfaisantes au point de vue de l'air et de la lumière. Chaque plante était cultivée isolément dans un bocal spacieuv suivant le procédé connu. (') Darwin, toc. cil., p. aSG. SÉANCE DU 1*' FÉVRIER (904. » Voici la solution nuliitive employée : Eau Nitrate de polabsium Sulfate de chaux Phosphate de calcium Sulfate de magnésie Sulfate de fer 3o5 •2200"" 16 5 gouttes » Seul, le maïs a bien prospéré; les plantes étaient saines et robustes. Les pesées prises pendant 3 mois (du 18 juillet au i3 octobre 1908) pour chaque maïs m'ont permis de construire un certain nombre de courbes : celle qui est reproduite ci-contre se rapporte à l'individu le plus vigoureux. »o ,'' " ^. c .. p 70 60 V £ ^° a c 0 3o JO • Bl^ X (• / ' / A_^ ^ ^ 3o io So So Jours 100 Maïs : combe ilr \;\ croissance eu poids; |ic 70 no qo iidividucllos : culture dans Tcau. 1) (»ii voit que la vitesse d'accroissement de bi |)lante, peu considérable au début, va sans cesse en croissant à mesure qu'elle avance en âge jusqu'à une certaine limite, à partir de laquelle celte vitesse décroît. Sous ce rapport, la plante présente une ana- logie complète avec la croissance de l'homme et des animaux ('). (') Voir ma Note Sur la croissance en poids de la souris blanche {Comptes ren- dus, 4 mai 1908), où le graphique de la croissance représente deux, hyperboles qui se coupent. C. li., içio^i, i" .Seme.stix: (T. CWWIII, N" 5. ) 40 3o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Si, pour le mais, on fait passer une courbe de sentiment ABC à travers les points d'observation, on trouve une courbe AB à concavité tournée vers les y crois- sants et une courbe BC à concavité tournée vers les y décroissants, lesquelles se coupent respectivement en un point B. Pour l'équation de la courbe AB, nous avons la relation suivante que nous devons à la collaboration de M. L. Bastien (abscisses x en jours; ordonnées^ en grammes) : d'où xy -\- iDo^ — I i22y = o: X-+ i5oa; y- ibx ce qui donne : X. y ■ X. y- X. y- X. y- lO .,75 3o 9,38 45 24, o5 55 48, i5 20 4,62 40 17,62 5o 33,6 60 72,97 » La courbe AB est une hjberbole; la coïncidence de la formule a\ ec les points de la courbe est à peu près parfaite. » Reste la deuxième courbe BCD, qui est vraisemblablement aussi une hyperbole, mais il n'j a pas assez de points pour la calculer; on voit toutefois se dessiner nette- ment son commencement. Il y a lieu, pensons-nous, de continuer cette étude. » Parallèlement à la culture du maïs dans l'eau, j'ai étudié l'accroisse- ment du jjoids chez (juelques plantes cultivées en terre et en plein air (radis, salade laitue, cerfeuil, pourpier, avoine). Pour les pesées, on choi- sissait chaque fois vingt individus nouveaux de la même espèce et du même âge, mais de tailles différentes. La somme de leurs poids était divisée en- suite par le nombre des individus. Les chiffres recueillis de cette façon tous les 2 ou 3 jours permettent de construire des courbes qui res- semblent beaucoup à la courbe du mais cultivé dans l'eau. On peut donc conclure que, malgré les causes d'erreurs multiples inhérentes à ces pro- cédés d'études, l'accroissement de ia masse végétale en fonction du temps suit une loi mathématique rigoureuse et vraisemblablement identique à celle des animaux. « PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la culture du Black rot. Note de MM. P. \iala et P. Pacottet, présentée par M. L. Guignard. A Les tentatives de culture du Black rot (Guignardia Bidwellii) n'ont jamais donné que des résultats partiels. \ous avons isolé le parasite, en SÉANCE DU l" FÉVRIER igo4. 3o7 juin 1908, piir une mélhode(') que nous avions appliquée avec succès, en juillet 1901 , pour le Roi blanc, et, depuis, pour l'Anlliracnose, le Pour- ridié, etc. L'isolement du champignon du Black rot, obtenu aussi par le semis des spores, se fait surtout en détachant, fin juin, dans l'intérieur d'un grain de raisin attaqué par le parasite non encore en fructification, un ifragment de pulpe envahi pnr le mycélium (bouturage). Ce fragment, déposé dans un premier milieu de culture, donne rapidement un abondant mycélium pur qui produit, quinze jours après, de nombreuses pycnides. Après 2 ou 3 passages sur ce milieu (moût de raisins verts), la culture est facile sur divers milieux solides ou liquides, complétés par une addition de 5 pour 1000 d'acides organiques et de 20 pour 1000 de sucre; l'infusion de haricots, comme base des cultures, donne les plus belles végétations de Black rot. Nous avons récolté de grosses masses de Black rot, des plaques mycéliennes de 25'^"' de diamètre, de | de centimètre d'épaisseur, criblées de nombreuses pycnides tangentes, ne représentant pas moins de 10 mil- liards de spores. » Une première série d'expériences a permis de préciser les conditions de réceptivité et à' invasion de la visne par le Black rot. Ces conditions sont dépendantes de la teneur en acides et en sucre du milieu nutritif. Nos essais ont porté surtout sur les acides malique, larlrique, citrique el sur les acides lactique et oxalique, ajoutés au milieu de culture. C'est dans l'ordre d'éiiumération deces acides que se produisent les plus beaux développements du mycélium et des pycnides du G. Bidwellii; la présence et l'abon- dance des pycnides est toujours un indice de la végétation vigoureuse du parasite. Avec l'acide malique et l'acide tartrique, les pycnides sont très nombreuses jusqu'à la dose de 46,8 par litre : le mycélium pousse jusqu'à lao^; il s'arrête, ou la germination des spores du semis cesse, au delà de i5o». A 5s d'acide citrique, les fructifications apparaissent encore, le développeoient ne se produit plus à 120B; il cesse pour l'acide lactique à aSe, 8 et à 88,9 pour l'acide oxalique. L'acide acétique arrête toute germi- nation et toute poussée mycélienne à moins de is par litre. » Dans les milieux additionnés seulement de sucre, la poussée du mycélium est moins active et les pycnides apparaissent plus lentement; celles-ci se forment cepen- dant jusqu'à une dose de i25s par litre, mais on ne note les premiers conceptacles que vers le quinzième jour, au lieu des deuxième et troisième jours sur les acides malique et tartrique. Le mycélium se développe encore assez jusqu'à la dose de ijSs, mais sa végétation est lente et diminue ensuite pour s'arrêter à 3208. Quand on ajoute sucre et acide dans le liquide base de culture, si la dose de sucre reste fixe, i25s par exemple, l'acide tartrique étant mis à doses croissantes, les pycnides se forment nombreuses jusqu'à 18 d'acide par litre ; le mycélium est en beau développement jusqu'à 5s d'acide, puis la végétation s'allaiblit jusqu'à 28s, 5 d'acide et il n'y a plus ensuite aucune ger- (') P. V1AI.A, Une mission vilicole en Amérique {Black roi. 1889, p. 245-246). 3o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. mination des stylospores du semis. Avec la dose fixe de 8?, 5 d'acide tartriqiie par litre el des doses de plus en plus élevées de sucre, l'arrêt de toute poussée mvcélienne a lieu dès que la quantité de sucre atteint 175s par litre. >) Cette action prédominante de l'acidité, et l'action déprimante ou nuisible d'assez fortes doses de sucre sur le dèveloppetnent et la nutrition du G. Bidwellii permettent de préciser l'état de réceptivité des organes de la Vigne (feuilles et fruits) pour le Black rot, et d'interpréter les périodes favorables d'invasion. La végétation du Black rot, en milieu nutritif approprié, n'exige pas, comme on l'a cru, des températures très élevées; à 12° la poussée du mycélium est encore active. » Les feuilles jeunes nous ont donné à l'analvse 1,7.5 pour 100 d'acide taitiiqiie, les feuilles de la base des ceps n'ont que des traces d'acide; les jeunes feuilles du sommet des rameaux avaient en juin 4,3 de glucose, les vieilles feuilles en renferment seulement des traces. Or, on sait que les^ jeunes feuilles sont seules envahies par le Black rot, les feuilles adultes ne sont pas attaquées : la réceptivité des jeunes feuilles nous paraît tenir à leur état nutritif pour le parasite et surtout à la présence des acides. 11 en est de même pour les fruits sur lesquels le Black rot est très intense depuis la nouaison jusqu'à la véraison : pendant la période de la maturation, depuis la véraison jusqu'à la vendange, le Black rot n'envahit plus les raisins. Or, les grains qui ont, en moyenne, avant la véraison. Sa. à 24 pour 100 d'acidité et i i à 56 pour loo de sucre, dosent, en pleine véraison et à maturité, 932 d'acidité et i52 à 260 de glucose. L'augmentation du sucre avec une acidité élevée (i52 el 9 pour le raisin véré, \rh el 8,5 pour nos expériences) rend le milieu défavorable au G. Bidtvellii. Le fait inverse se produit pour le Rot blanc (C/iam'nia diplodiella) qui altaque le plus souvent le fruit après véraison. » La différence intrinsèque de sensibilité ou de résistance au Black rot des divers cépages, on la variation de ces propriétés pour une même variété suivant les années, rentre dans le même ordre de faits. Les inva- sions du Black rot se produisent le plus souvent, en été, après les périodes de refroidissement auxquelles succèdent des pluies légères; or, c'est pen- dant ces périodes, dans les feuilles surtout, que l'acidité prédomine et que le suci e se forme en moindre quantité. » MINÉRALOGIE. — Sur le rôle du phosphore dans les gîtes minéraux. Note de M. L. De Lauxay, présentée par M. Michel Lévy. « Dans les phénomènes de la métallurgie naturelle, qui ont produit nos roches ignées et nos minerais, certains métalloïdes paraissent, en se corn- SÉANCE DU l"'' FÉVRIER [904. 809 binant avec les métaux, leur avoir prêté I^e séisme du i4 septembre a une aire beaucoup plus restreinte. J'ai distingué deux courbes sismiques s'appuyant sur l'océan, comme c'est le cas pour le précédent. » I^a courbe de forte intensité (Vil à VIII) s'étend de Torres-Vedras à l'embou- chure du Tage; sa corde est de 45''" et sa flèche de 3o au maximum. La courbe exté- rieure commence à l'embouchure du Sado, passe par Evora et Caldas-da-Rainha, c'est-à-dire que sa corde ne dépasse guère loo''"', sa flèche ayant à peu près la même longueur. » Quelques traits généraux ressortent de ces observations et de quel- ques autres se basant sur les séismes des vingt dernières années. » i" Les courbes isosismiquesdu gaotit etdu i4 septembre iQoS montrent incontestablement que le centre principal de ces séismes se trouve dans les profondeurs de r océan. Dans le premier cas il semble être sur le parallèle de i'Arnibida, et dans le second sur le parallèle de Lisbonne. » 2" Les zones d'égale intensité embrassent les terrains les plus divers : granité, schistes azoïques, roches paléozoïques, calcaires et grès méso- zoïques, conglomérats peu consistants du tertiaire, etc. Les indications ne sont ni assez exactes, ni assez nombreuses pour montrer le rapport entre les effets du séisme et la composition lithologique du sol. )) 3° Les courbes isosismiques présentent des irrégularités qu'il serait pour le moment difficile d'expliquer, mais qui paraissent dépendre plutôt de l'orographie que de la nature du sol. La principale consiste en une sorte de golfe que la troisième zone forme au milieu de la deuxième; elle com- prend la partie supérieure du bassin tertiaire du Tage et englobe sur trois côtés une ceinture de terrains granitiques et paléozoïques. Du côté septentrional, elle se |)rolonge par une ligne étroite coupant la zone B jusqu'à l'océan. » 4" Le séisme du 9 aoiU igo'i nous fait voir, au milieu de la zone C, des ilols de A et de B, complètement séparés de la zone d'égale intensité. Tels sont Tiiot de Tal lya (province de Badajoz), (jui présente l'intensité VIL SÉANCE DU l""' FÉVRIER I904. 3l5 séparé par une dislance de 170'"" de la zone d'égale intensité, et celui de Castello-de-Vide (intensité B) à 40''" des points de même intensité les plus rapprochés. » 5° Parmi les tremblements de terre des années antérieures, il en est qui résultent de secousses locales, atteignant ou dépassant même la plus forte inlerisité des séismes de grande étendue. » L'un (i!4 novembre 1902) s'est manifesté dans le massif d'Estrella (îlot de Cam- brique, au milieu du granité); un autre (i4 octobre igoS), signalé au nord et au sud du Monte-Junto, a probablement aussi agi sur cette montagne formée de calcaires jurassiques; un troisième (21 février 1S90) a eu lieu dans la région peu élevée, mais fortement disloquée de Batallia ; il y a causé des dommages sérieux à de grands édi- fices. « 6" Les séismes qui affectent le Portugal paraissent avoir deux centres principaux. Le plus important est celui que nous venons de cou stater sur les parallèles des embouchures du Tage et du Sado, tandis que le second se trouverait en Andalousie. » En général, ces centres agissent indépendamment l'un de l'autre, d'autres fois il v a alternance. Ce dernier cas s'est produit lors du grand séisme d'Andalousie du 2.5 décembre 1884, qui fut précédé à Lisbonne par une secousse le 22 décembre. Par contre, une secousse fut ressentie à Huelva le 28 septembre igoS, à 8'' du matin, tandis qu'en Portugal on en ressentait une 12 heures plus tard. » A 4 heures et tlemie l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. G. D. BULI.ETI.V BIBI.KIGKAPIIIQUE. OUVRAOES IIËÇUS DANS LA SÉANCE DU II JANVIER igo/). (Suite.) Bulletin du Musée océanographique de Monaco. N" 1 : Introduction. Campagne scientifui ue de la Princesse-Alice (igaS); liste des stations. N" 2 : Projet d'expédi- tion océanographique double à travers le bassin polaire arctique, présenté par M. Charles Bénard. IN" 3 : Sur l'emploi du lachéographe Schrader pour les tra- 3l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. vaux d'hydrographie, par MM. F. Schrader et Ch. Sauerwei.v. Monaco, janvier 1904; 3 fasc. in-8°. The geographical Journal, including ihe Proceedings of the Royal geographical Society; vol. XXIII, n° 1, january 1904. 'Londres; i vol. in-8°. Queensland geographical Journal {nev/ séries), including the Proceedings of the Royal geograpliical Society of Australasia, Queensland; 18"" session, 1902-1908; vol. XVIII. Brisbane; i vol. in-8°. Bulletin of the Buffalo Society of natural sciences; vol. VIII, n''' 1-3. BufTalo, N. Y., 1908; 3 fasc. in-S". Bulletin du Jardin botanique de l'État à Bruxelles; vol. I, fasc. IV, sept. igoS. Bruxelles; i fasc. in-4°. (Les figures i à i3 sont reproduites par le procédé Ducos du Hauron; l'effet sléréoscopique s'obtient au moyen d'un binocle spécial joint à rOuvrage. ) Archives italiennes de Biologie, revues, résumés, reproductions des travaux scien- tifiques italiens. Directeur : A. Mosso ; Traducteur ; A. Boucdakd; t. XL, fasc. 1. Turin, Ilerman Lœscher, if)o3; 1 fasc. in-8". Mittlieilungen aus der niedicinischen Facultdt der Kaiserlich-j apanischen Uni- versitât zu Tokio; Bd. VI, n" 1. Tokio, igoS; i fasc. in-8'>. Bulletin of the Lloyd library of botany, pharmacy and materia medica; n" 6, igoS. Cincinnati, Ohio ; 1 fasc. in-8°. Transactions of the New York odontological Society ; 1902. Philadelphie, igoS; 1 vol. in-8°. The pharmaceutical Journal, for chemists and druggisls ; vol. LXXIl, n° 34-02, january 2, 1904. Londres; i fasc. in-4°. ERHATA. (Séance du 18 janvier 1904-) Noie (le M. de Forcrand, Sur les peroxydes de zinc : Page i3o, lignes 20 et 21, au lieu de la preuve ou l'existence, lisez la preuve de l'existence. Page i3o, ligne i en remontant, au lieu de ne peut être étendue, lisez ne peut être étudiée. (Séance du 25 janvier 1904.) Note de MM. Dewar et Curie, Examen des gaz occlus ou dégagés par le bromure de radium : Page 191, ligne 21, au lieu de l'azote, lisez l'hydrogène. N° 5.- TABLE DES ARTICLES. :Séance du 1" février 1904.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MKMBHES ET DES CORRKSPONDANTS DB L'ACADÉMIE. Pages. M. J. Janssen. — Présentation de l'Atlas de photographies solaires exécutées à l'Ob- servatoire de Meudon 2^1 M. Henri Moissan. — Action du carbone sur la chaux vive à la température de fu- sion du platine 243 MM. Paul Sabatier et Alph. Mailhe. — Réduction directe des dérivées halogènes aromatiques par le nickel divisé et l'hydro- Pages. gène ■ 245 M. Berthelot. — Observations an sujet de la -Note précédente 248 M. Armand Sabatier. — Sur les mains sca- pulaires et pelviennes des Poissons holé- céphales et chez les Dipneustes _i4q M. Emile Picard présente le second fasci- cule du Tome II de sa « Théorie des fonc- tions algébriques de deux variable^ > 202 CORRESPONDANCE . M. Calmette, élu Correspondant pour la Section de Médecine et de Chirurgie, adresse ses remerciments à l'Académie... 2do M. le Secrétaire terpetuel signale divers Ouvrages de M. Raymond Durand-Far- del, de M. L. Lecornu et de M. Monnier- qué 25.T M. J. GuiLLAU-ME. — Observations du Soleil faites à l'Observatoire de Lyon (équato- rial de o", 16) pendant le troisième tri- mestre de 1903 254 M. Ladislas Gorozynski. — Sur la dimi- nution de l'intensité du rayonnement so- laire en 1902 et 1900 255 M. Guichard. — Sur les systèmes de deux surfaces dont les lignes de courbure se projettent sur un plan suivant les mêmes courbes ' 258 M. A. Pellet. — Sur les fonctions entières. 2fii M. ED.MOND Maillet. — Sur les fonctions monodromes et les nombres transcen- dants 262 M. C. Chabrié. — Sur le principe de la construction d'un appareil d'optique des- tiné à obtenir de très forts grossisse- ments 265 M. C. GuTTON. — Action des champs ma- gnétiques sur des sources lumineuses peu intenses 26s M, Augustin Charpentier. — Sur l'action physiologique des rayons N et des « radia- tions conduites >> i-t> M. Edouard Meyer. — Emission de rayons N par les végétaux maintenus à l'obscurité. 272 M. J. Bergonié. — Essai de détermination expérimentale du vêtement rationnel,. . .. 27;; .M. K. Trillat. — Sur le rôle d'oxydases que peuvent jouer les sels mangancux en pré- sence d'un colloïde 274 M. H. Pêlabon. — Sur les mélanges de tri- sulfure d'antimoine et d'antimoine 277 M. A. BÉHAL. — Sur un isomère du bornéol, l'alcool campholénique et quelques dérivés campholéniques .80 M. R. Fosse. — Nouveaux phénols dinaphto- pyraniques 282 M. E.-E. Blaise. — Sur les alcoyl-allyl- cétones 28') M. Charles Moureu. — .\cidcs et carbures éthyléniques oxyalcoylés 28() M. P. Freundler. — Recherches sur les azoïques. Réduction des acétals et des acides nitrobenzoïques. ." 289 M. E. Demoussy. — Influence sur la végé- tation de l'acide carbonique émis par le le sol 291 MM. BouiLHAO et Giustiniani. — Sur des cultures de diverses plantes supérieures en présence d'un mélange d'algues et de bactéries ogS M. Anthony. — Organisation et morpho- génie des Tridacnidés 296 M. G. CouTAGNE. — De la sélection des ca- ractères polytaxiques dans le cas des croisements mendéliens '^98 M. Jules Anglas. — Rapports du développe- ment de l'appareil trachéen et des méta- morphoses chez les Insectes 3oo M. Raphaël Dubois. — Application des rayons X à la recherche des perles fines.. 3oi M. Pierre-Paul Richer. — Expériences de pollinisation sur le Sarrasin 3o2 M"° M. Stefanowska. — Sur la croissance en poids des végétaux 3o4 N" 5, SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. iMM. P. ViALA et P. Pacottet. — Sur la culture du Black ri>t 3oG M. L. Ue Launay. — Sur le rôle du phos- phore dans les gtles minérau^ 308 Page-i. M. Paul Lemoine. — Sur la présence de l'Oligocène à Madagascar 3ii M. Paul Chofi'at. — Sur les séismes res- sentis en Portugal en lyoS 3i3 Bulletin bibliogbaphioiIî 3i5 Ebrata 3i6 PAKIS. — IMPRIMERIE GAUTHIE R - V'ILLARS. Quai des Grands-Augustias, 55. Le Gérant : Gauthibr-Villars "î>6'i."i 1904 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMAIIAIHES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCîExNCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. K 6 8 Février 1904 . PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBKAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Au.i;uslins, 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants élrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a j8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l•^ — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits desMéiroires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu àe la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pièges par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit l'ait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autani que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soni tenus de les réduire au nombre de pages requis. L( Membre qui (ait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le Ion pour les articles ordinaires de la correspondance offi cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, l jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à temps le litre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendi actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, n figuies. Dans le cas exceptionnel où des figures seraien autorisées, l'espace occupé par ces figures compter; pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au Leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fai un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprè; l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. Let Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter déposer aa Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivant! ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 8 FÉVRIER 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. SPECTP>OSCOPIE. — Loi générale de distribiuion des raies dans les spectres de bandes. Vérification précise avecle deuxième groupe de bandes de l'azote. Noie de M. H. Deslandres. « J'ai énoncé, en 1886, une loi simple de distribution des raies dans les spectres de bandes, loi qui est applicable à la très grande majorité des bandes que l'on peut résoudre en raies fines. Mais la règle posée est, à certains égards, incomplète; l'étude avait été faite avec des appareils de dispersion relativement faible (deux prismes de flint ou de spath, et un réseau de Rowland, mais avec des lentilles ayant seulement o",5o de distance focale); et, le plus souvent, je n'avais pas abordé la mesure pré- cise des longueurs d'onde, qui eût été trop longue avec des spectres qui ont plus de dix mille raies. Je m'étais borné à la mesure expéditive des intervalles successifs des raies, relevés sur les épreuves, et corrigés avec une première approximation. J'ai pu avoir ainsi rapidement une vue d'en- semble du phénomène; par contre, la formule simple qui exprime la loi n'a pas été vérifiée avec toute la précision désirable; j'ai donné seulement une limite supérieure des écarts entre les nombres calculés par la for- mule et les nombres m_esurés. » J'ai toujours eu le désir de combler celte lacune ; mais c'est seulement en igo3 que j'ai pu reprendre l'étude des mêmes, spectres avec des appareils cinq fois plus puissants qu'en 188G et, avecl'aide de M. Kannapell, licencié es sciences, commencer la mesure précise des longueurs d'onde qui est une tâche de longue haleine. La Note actuelle présente les résultats de celte nouvelle étude avec le deuxième groupe de bandes de l'azote C. R., 1904, 1- Semestre. (T. CXXXVIII, N° 6 ) [\1 3l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. (de l5ooo à X2800), qui est formé de bandes intenses et nombreuses (environ 5o) et peut être considéré comme un spectre type. » Les spectres de bandes, qui ont été longtemps négligés, attirent main- tenant l'attention générale. Ils paraissent liés, |)liis encore que les spectres de lignes, à la forme et à la structure particulières de l'atome ou de la mo- lécule [voir une Note précédente {Comptes rendus, t. CXXVII, p. ioi3)], et ils sont émis fréquemment sur la Terre; c'est ainsi que, d'après des recherches récentes, la lumière propre du radium est formée en grande parlie par les bandes de l'azote, étudiées dans cette Note. Les publications sur les spectres de bandes deviennent nombreuses, surtout en Allemagne, et la loi précédente a été souvent citée, ou même soumise à des véiifica- tions expérimentales; mais elle a été énoncée tout autrement que je ne l'ai fait moi-même et a été présentée quelque peu déformée ou modifiée; aussi je crois devoir rappeler les termes mêmes de ma première publica- tion {Comptes rendus, t. CIH, p. 87 5) : « En général, une bande est divisible en séries de raies égales, chaque » série étant telle que les intervalles successifs des raies sont à peu près » en progression arithmétique. On peut, en effet, former une progression » arithmétique telle que la différence entre un intervalle quelconque de la » bande et le terme correspondant de la série soit inférieure à la raison. » Cette loi est vérifiée pour l'ensemble des raies d'une même bande, mal- » gré certaines irrégularités et perturbations qui se traduisent par une » oscillation de la série des intervalles autour de la progression arithmé- 1) tique correspondante. » Dorénavant donc une bande pourra être définie par le nombre et » l'écartement des séries qui la composent, et par la raison de la progres- » sion. Chaque série est représentable approximativement par une formule » de la forme N = km- + JSm -|- c' (N étant le nombre de vibrations, m un » nombre entier. A, B, c' des constantes); ou par la formule équiva- » lente N = A(/n + a)- 4- c, a étant plus petit que i ; ou par la formule » N = — (mq +p)' -+- c, si c/. = l^ : p et y étant deux nombres entiers sup- » posés petits; ou par la formule N — ^m- + c, m étant a^treint seulement » à varier de q en y. I*our la raie d'ordre rn, d'après la loi, l'écart maxi- » mum entre les nombres mesurés et ceux calculés est égal à aAin ou » même à A/«, c'est-à-dire à la moitié de l'intervalle qui la sépare de la » raie précédente. » » A cette première loi, on peut joindre la suivante, présentée comme SÉANCE DU 8 FKVRIER 1904. Sig distincte en 1888 (Ann. de C/iim. et de P/iys., 1888, |). 56 à Go) : dans le spectre de blindes dû à un même corps, toutes les bandes se ressemblent e comprennent le même nombre de séries disposées de la même manière. Cette loi a été présentée sous une autre forme en 1890 (Comptes rendus, t. GX, p. 748) : chaque spectre de bandes est formé par la répétition do groupements de raies semblables, tels que doublets, triplels, quadru- plels, etc., le nombre et la disposition des raies dans le groupement étant liés au nombre et à la disposition des atomes dans la molécule vibrante ('). Je note expressément qu'il est question de groupements semblables et non de groupements égaux, ou identiques, tels que les triplets de largeur constante. I.a première loi précédente annonce, il est vrai, que les séries composant une même bande sont égales; mais il s'agit seulement des séries considérées dans leur ensemble, ayant, par exemple, des raisons égales, malgré des irrégularités individuelles notables. Cette interprétation est nettement en accord avec les dessins jirécis de bandes publiés en i88j et 1888. (]ependant Kayser, dans son Truite de Spectroseopie publié en 1902, fait de l'identité des groupements une loi spéciale, détachée des autres, et dont il m'attribue bien à tort la paternité, donnant ainsi à ce point spécial une interprétation et une importance que je ne lui ai jamais reconnues. » Je reviens maintenant au deuxième groupe de l'azote, qui forme le sujet principal de cette Note. J'ai publié, en i885 et 188G (Comptes rendus, t. CI, p. I 256, et t. cm, p. 3^5), et aussi en 1888 (Annales de Physique et de Chimie, t. XV, p. 5 à 86) un Tableau en longueurs d'onde du spectre entier et, eli même temps, un dessin détaillé d'une de ses bandes(longueur d'onde de la têle, 35^9) résolue en raies fines avec un réseau Rowland. La bande offre à la tête un triplet intense et vers la queue une série de triplets de largeur nettement décroissaule, mai'qués sur le dessin par îles demi-cercles, un de ces derniers triplels ayant la largeur du triplet de tête. (Consulter aussi le dessin ci-contre, qui rcjircsente la même bande obtenue, en 1903, avec une dispersion cinq fois |)lus grande.) Chaque bande est donnée comme formée par trois séries arithmétiques égales, ou par la répétition rie triplets. La série des raies médianes des tri|)lets est une pro- gression exacte; les séries des raies exircmes ont des irrégularités sous la forme d'une grande oscillation ; mais les trois raisons sont égales à de très faibles différences près. Tel est le premier résultat obtenu avec une dis- (') J'ai posé aussi en 18S7 une autre loi relative à la distribution des bandes dans un spectre de bandes; mais cette loi, que l'on pourrait appeler la troisième, ne sera pas examinée dans coite Note. 320 ACADEMIE DES SCIENCES. persion relativement faible qui ne résout pas complètement la bande en raies fines au moins dans la partie confuse voisine de la tête. » Le même spectre a été étudié ensuite par Ames {Philosophical Magazine , i8go, p. 58) et par Ilermesdorf {Universilè de Bonn, 1902, et Annales de Drude, t. XI, igoS, p. 161), qui, tous les deux, ont employé la forte dis- persion d'un grand réseau concave de Rowland de 6 pouces et deG^.So de dislance focale. Ames annonce simplement qu'il a vérifié les lois précé- dentes, sans autres détails. Hermesdorf publie les longueurs d'onde de six bandes, et en particulier de celle qui a pour >. 0577. Les autres bandes, dont l'intensité est plus faible, n'ont pas été obtenues complètes même avec une très longue pose. Hermesdorf note la division en trois séries, qui lui paraît évidente, et l'irrégularité des séries extrêmes; mais il considère la résolution obtenue comme insuffisante pour aborder la séparation des séries dans la partie voisine de la tête. » J'ai repris la même étude en 190J, non avec un réseau concave, qui aurait donné des spectres trop faibles, mais avec un réseau plan de 4 pouces et un miroir astronomique eu verre argenté, de 2'",5o de dis- tance focale. Les tubes à vide étaient à partie capillaire fine et à pression plus petite que i""", de manière à avoir l'éclat maximum. Bref, il a été pos- sible d'obtenir complètes toutes les bandes du deuxième groupe dans les troisième, quatrième ou cinquième ordres, et avec une définition excel- lente. C'est ainsi que la bande 'k'i'S'j'j reproduite ci-contre a au moins deux fois plus de raies que la même bande relevée par moi en i885 et par Hermesdorf en 1902. La mesure précise des longueurs d'onde conduit à la conclusion suivante pour toutes les bandes du spectre : chaque bande est constituée par des séries de raies en progression arithmétique, dont le nombre est supérieur à 3 et au moins égal à 7. Les écarts, par rapport aux progressions exactes, sont bien moindres que ne l'indique la loi de 1886. » En effet, si l'on prolonge vers la tête de la bande les progressions déterminées par les triplets de la queue, on retrouve des raies fortes de la tête, mais la moitié environ des raies n'est pas employée; on est ainsi conduit à un nombre de séries plus grand et à la division indiquée dans les cases I à VI de la Planche. Les triplets de la queue et le triplet de la tète appartiennent en réalité à des séries différentes et les séries de la queue se distinguent des autres par l'absence des raies qui correspondent aux petites valeurs du nombre entier Jti. Déplus, dans la case III, toutes les raies sont doubles, avec cette particularité que l'une des raies du doublet, plus intense que l'autre, est alternativement la plus et la moins réfrangible. Chacune des deux séries de la case HT a donc ses raies :,uccessives allernativement SÉANCE DU 8 FÉVRIER igo']. 321 fortes et faibles et peut être rapprochée de la série unique qui forme chaque .9 s - s; 60 c c bande du pôle négatif de l'azote et offre aussi ce caractère. On peut penser que la molécule vibrante, dans le deuxième groupe de l'azote, comprend 322 ACADÉMIE DES SCIENCES. au moins deux atomes semblables à celui (jui donne le speclre du pôle négatif. Les séries des autres cases ('), tl'après certains imlices, seraient aussi doubles de la même manière; mais un a|)pareil encore plus puissant sera nécessaire pour éclaircir ce point. » Les raies des bandes ont été déterminées avec soin en nombres de vibration par comparaison avec les raies repères du fer de Rowland, et les constantes des sept progressions ont été calculées {)ar la méthode des moindres carrés, avec la formule N = A ( m + — ) -+- c. Numéro Écart moyen des séries. Formule. quadratique. I N = 279 46, 0464-0, 196 7023 ( m-)- J)2 0,0861 II Nrr:: 27957,760 -(- 0,203 5 106 (/n -t- -1)^ O,o86l m, N = 27967,8o4-+-o,2o8 i6S2(m-i-î)2 0,1 155 IIL N =-- 2-9 69 , 1 88 -H o , 207 9 1 5 1 ( m H- J )- o , 1 2 1 .5 IV N = 27955,750 4- 0,206 1943 (/?i 4- 1)2 0,0731 V N ir 27958,260 -I- 0,203 1875 (ot 4- D' 0,1009 VI N = 27961,880 4-0,2060870 (/« 4-|)- 0,1720 «L'erreur maxima de poiaté étant estimée à 0,0800, les écarts entre les nombres mesurés et calculés sont tous inférieurs à la raison qui, d'une série à l'autre, a des différences seulement légères. » Les nombres de vibrations des raies de toutes les bandes seront publiés en détail dans un Mémoire ultérieur, publié en collaboration avec M. Rannapell. » Je termine par un énoncé plus précis de la loi de distribution, de manière à éviter toute ambiguïté : En général, chaque bande, erprimée en nombre de vibrations, est divisible en séries de raies enchcyâtrécs, chaque série étant telle que les intervalles successifs sont en progression arithmétique. Les raisons des séries sont égales ou très voisines. Avec certaines bandes et les bandes du deuxième groupe de l'azote en particulier, les différences entre les positions des raies calculées et mesurées sa fit toutes inférieures à la raison; même parfois l'écart moyen quadratique est au plus égal à l'erreur du pointé. n La loi précédente est à certains égards inie loi dilférentielle, comme je l'ai indiqué en 1887 (Comptes rendus, t. CIV, p. 472) et en 1891 (Journal de Physique, p. 279); avec la précision que les réseaux actuels assurent, (') Dans ces séries, en efTet, les raies qui apparaissent simples se montrent une ou ileuN. fois doubles; or, souvent, dans ce cas, une dispersion plus forte révèle la dupli- cité de toutes les raies. Les perturbations des séries décèlent ainsi leur consliuilion intime. SÉANCE DU 8 FÉVRIER 190^. 323 elle ne s'api)lique exactement qu'aux bandes qui, comme les précédentes et la plupart des bandes, ont des séries de moins de cinquante raies. Dans la formule N = Am- 4- c, A représente la dérivée par rapport à m'- pour /w = o d'une fonction de m- plus complexe. Avec les bandes extraordi- naires ayant plus de cinquante raies, en général, pour les valeurs de m su- périeures à 5o, il y a des écarts systématiques notables par rapport aux progressions. Ce côté de la question a été l'objet d'un Mémoire important de Kayser et Runge (Mémoires de F Académie de Berlin, 1889). » D'autre part, la composition et la forme des groupements de raies semblables, dont la répétition fournit ces spectres, sont variables d'un spectre à l'autre; elles sont liées directement à la structure intime de la molécule et seront un jour très utiles à la Stéréochimie. » PHYSIQUE. — Nouveau dispositif électrique permetlant de soujjler l'arc de haute fréquence. Note de M. d'Arsoxval. « Dans la production des courants de haute fréquence appliqués îi la thérapeutique, conformément aux mélhofles que j'ai inaugurées en 1901, il est nécessaire d'empêcher la production d'un arc entre les boules de l'éclateur. » J'ai indiqué, dans des Communications antérieures, différents pro- cédés pour atteindre ce but. » Ces procédés consistent dans le soufflage de l'arc : 1" par un champ magnétique; 2'^ par un courant d'air direct projeté sur l'éclateur; 3" par l'interposition d'une self ou d'un condensateur; 4° par un éclateur qui se déplace rapidement dans l'air, etc. Ces divers procédés ne sont pas effi- caces dans tous les cas, ou ont l'inconvénient de nécessiter l'adjonction aux appareils d'utilisation d'organes mécaniques qui les compliquent et nécessitent un supplément de dépense d'énergie. » Le présent dispositif pare à tous ces inconvénients, il supprime tout organe mécanique et force le courant utilisé à souffler lui-même automati- quement l'arc qui tend à se produire à l'éclateur. Il repose sur le principe suivant qu'illustre suffisamment la figure schématique ci-annexée. » Soient A,B les boules de l'éclateur correspondant aux armatures in- ternes de deux contlensateurs montés en tension et chargés périodiquement par une source à haut potentiel cjuelconque (machine statique, bobine de Ruhmkorff, transformateur, etc.). 32-4 ACADEMIE DES SCIENCES. » Quand les condensateurs ont une capacité et une self convenables l'arc est soufflé automatiquement. Il n'apparaît que si l'appareil d'utilisation (grand solénoïde pour autoconduclion, chaise-longue, etc.), est intercalé entre les armatures externes des condensateurs, conformément au montage que j'ai préconisé exclusivement pour ces applications thérapeutiquf s. AB Éclateur. CD Condensateur souffleur. EF Condensateur d'utilisation. » L'idée consiste à garder constamment en circuit un pareil condensateur que j'appelle pour cette raison condensateur soujjleur. Il est représenté en CD sur la figure. Pour actionner les appareils d'utilisation (grand solé- noïde du bas de la figure par exemple) on lui adjoint une seconde paire de condensateurs; E. F sur la figure. Ces condensateurs peuvent être abso- lument indépendants des premiers. Ils n'ont, avec les premiers, qu'un cir- cuit commun : celiu' de l'éclateur AB. Il en résulte que, quel que soit l'arc que tendent à produire les condensateurs d'utilisation E, F aux boules de l'éclateur AB, cet arc est constamment .soufflé par la décharge même des condensateurs C, D. » Ce dispositif très simple est très efficace dans tous les cas et réalise le soufflage automatique de l'arc quel que soit l'appareil d'utilisation. » SÉANCE DU 8 FÉVRIER ipo/j. 325 PHYSIQUE. — Dispositifs de prolecl ion pour sources électriques alimentant les générateurs de haute fréquence . Note de MM. d'Ausoxval et Gaifhe « Dans un ensemble produisant des courants de haute fréquence, l'écla- leur est un centre d'où partent dans toutes les directions des ondes élec- triques dont la tension initiale est donnée par la longueur d'étincelle à l'éclateur. » On ne considère ordinairement que le circuit d'utilisation, et d est cependant très intéressant, au point de vue de la conservation des appa- reils, de voir ce que deviennent ces ondes dans tous les autres circuits. » Or, elles se propagent jusqu'à complet amortissement à travers tous les circuits en relation quelconque avec l'éclateur. On les retrouve jusqu'à la dynamo fournissant le courant au primaire de la bobine ou du transforma- teur, s'élant propagées soit par induction, soit par condensation, même dans des circuits isolés complètement l'un de l'autre au point de vue élec- trique, comme les deux circuits d'un transformateur. » Or, le potentiel de ces ondes est très élevé, plus élevé que celui pour lequel l'isolement des appareils a été calculé et il en résulte des mises hors de service inattendues. » On connaît de nombreux exemples de transformateurs et bobines mis hors de service pendant leur fonctionnement en haute fréquence; pour ce qui est des générateurs alimentant le transformateur, nous pouvons citer une commulalrice ayant eu deux fois des courts-circuits, dont nous n'avons su la cause qu'en la faisant fonctionner dans l'obscurité, et constatant des étincelles anormales sur tout le pourtour du collecteur. » Il y a donc intérêt, au point de vue de la conservation des appareils servant à la production des ondes de haute fréquence, à empêcher le retour de ces ondes au transformateur. » Nous pouvons empêcher ce retour en intercalant entre le transforma- teur et l'éclateur un circuit arrêtant les ondes soit par résistance, soit par induction ou les deux à la fois, en enroulant les résistances R, Rsur d'épais tubes de cuivre isolés de la résistance. On améliore beaucoup l'efficacité du dispositif ci-dessus j)ar l'adjonction d'une capacité C, C branchée aux bornes de haute tension du transformateur. )) r^a combinaison de ces moyens donne un ensemble amortissant autant qu'il est nécessaire, sans être la cause d'une perte de puissance sensible. c. H., içtc.'i. 1" Semestre. (T. CWXVIH, N" 6.) 4 ' 326 ACADÉMIE DES SCIENCES. » La figure ti-(les5oiis monde la disposition schématique de l'amor- tisseur. » Pour nous rendre compte de l'effet obtenu, nous avons coupé le secondaire de notre transformateur à haut potentiel en deux portions égales, qui ont été réunies entre elles par un milliampèremètre thermique TRANSFORMATEUR V/wJ^ H'/);C»H'+2HCl=:C6H*(^C»H'+MgBr^H-MgCI^ C C Bi-MgO/^C»!!^ HQ/^C^H^ )) Nous nous occupons actuellement de reproduire ce composé par con- densation du bromure de phénylmagnésium avec le phényloxanthranol et de préparer les homologues, d'une part, par condensation du même dérivé organomagnésien avec la p-méthylanthraquinone et le ^-méthyl- phényloxaiilhranol et, d'autre part, par condensation du tolylmagnésium avec l'anthraquinoile, la méthylantliraquinone, le phényloxanthranol et les tolyloxanlhranols. « PHYSIQUE. — Sur le mécanisme de la transmission des rayons N par des /ils de différentes substances. Note de M. E. Iîiciiat. ". Dans une Communication faite à l'Académie C), M. A. Charpentier a annoncé que certaines radiations physiologiques et une partie des radia- tions émises par des foyers de rayons N, rencontrant une plaque de cuivre reliée à l'extrémité d'un fd de cuivre, sont capables d'être transmises par ce ^\\, de façon à agir sur un écran à sulfure de calcium placé à l'autre extrémité. Cette curieuse expérience peut, je crois, s'expliquer aisément en se basant sur des faits bien connus : elle est tout à fait analogue à l'expé- rience dans laquelle la lumière est conduite d'une extrémité à l'autre d'une lige de verre courbée, par une suite de réllexions successives. C) Voir Comptes rendus, t. CXXXVIIl, p. iQ^- 33o ACADÉMIE DES SCIENCES. .) Voici les observations qui vicniienL à l'appui de celte manière de voir : » i" Tout d'abord, la transmission se fait bien par l'intermédiaire du fil, ci. non ]iar le milieu qui l'environne. Si, en elTct, on immerge le fil dans l'eau, le phénomène n'est rao.lifié en rien ; » ?." Pour que le fait annoncé par M. A. Charpr^nticr se proJuise, il est indispensable que la matière du fil soit transparente pour les rayons N. Un fil de plomb ne transmet rien; la transmission se fait, au contraire, aisément par un fil de cuivre, un fil d'alnminium, un fil de zinc, une lige de verie, corps qui sont plus ou moins transparents pour les rayons N. Un tube contenant de l'eau salée, qui est transparente pour les rayons N, transmet facilement; le même tube, contenant de l'eau pure, qui est opacpie pour les rayons N, ne transmet rien ; » 3" Si, comme je le crois, il y a lieu de se Laser sur les analogies tirées de la façon dont la lumière se propage, la forme du fil ne peut avoir d'influence, à moins qu'il ue présente quelque part un coude brusque. L'expérience monlre qu'il en est bien ainsi : un fil de cuivre contourné, mais présentant en ses divers points un grand rayon de courbure, transmet les rayons N; si l'on vient aie plier brusquement, de façon que deux [)arlies contiguës forment un angle 1res aigu, la transmission ne se fait- plus : les rayons émis à un bout du fil n'arrivent plus à l'autre bout; ils s'arrêtent à la partie anguleuse. Si l'on promène un écran à sulfure de calcium phos- phorescent le long d'un tel fil, il brille forlement à l'endroit même du coude brusque : les rayons sortent du fil en se réfractant en cet endroit; » 4" D'a[)rès les mêmes analogies, on doit s'attendre à ce que la trans- mission par réflexions successives des rayons N dans un fil soit modifiée par l'état de sa surfaie. La transmission, qui se fait facilement par un fil d'aluminium dont la surface est bien régulière, ne se fait plus, en effet, si la surface du fil est rugueuse et bosselée. L'expérience suivante est encore plus frappante : si l'on oxyde un fil de cuivre en le chauffant dans la flamme d'un chalumeau, il ne transmet plus rien; il sufiit même de l'oxyder sur une longueur de j"'° ou G*^^'" pour que l'effet disparaisse. Si, le long d'un tel fil, soumis à l'un de ses bouts à l'action des rayons ]N, on déplace, dans l'obscurité, un écran à sulfure de calcium phosphorescent, on peut découvrir aisément l'endroit où il a été oxydé : c'est là que l'écran brille du plus vif éclat. Les rayons N sont transmis par la partie du fil qui est restée polie; arrivés à l'endroit oxydé, ils ne peuvent plus se réfléchir régulièrement : ils sortent du fil. S", avec une toile d'émeri très fin, on enlève la couche d'oxyde, le fil transmet de notjveau les rayons N; SÉANCE DU 8 FÉVRIER igo'i. 33 1 » 5° Pour faire l'expcrieiice, il esl iniilile de mettre une plaque à l'extré- mité du fil ; il suffit de présenter la tranche 1res nette de l'un de ses bouts à une source de rayons N, et d'appliquer récran à sulfure contre l'autre bout. Si, au lieu de présenter la source de rayons N et l'écran sensible aux (\enii extrémités du fd, on les dispose sur le côté du fil, toujours dans le voisinage des extrémités, l'effet est considérablement diminué. » Pour toutes ces expériences, je me suis servi uniquement de rayons N d'origine non physiologique. « NAVIGATION. — Sur la détermination du déplacement d'un bâtiment de combat. Note de M. J.-A. Norjiaxd. « La méthode la plus sûre et le plus souvent employée ])onr établir l'avant-projet d'un bâtiment de combat consiste à prendre comme base des calculs un bâtiment peu différent et à déterminer les variations de gran- deur et de déplacement que les différences entre les programmes du type et du projet doivent entraîner. » Considéré au point de vue purement géométrique, le problème se réduit à une question de poids. On calcule les différences de poids posi- tives ou négatives qu'entraîneraient, pour le bâtiment type, les variations dans la vitesse, la protection, l'artillerie, le rayon d'action, etc., exigées par le nouveau programme. » Soit A/j la différence de poids définitive : si le bâtiment type et le projet doivent rester géométriquement semblables et conserver le même rapport du volume de carène au volume de coque, le déplacement du bâtiment en projet devra v.irier d'une quantité égale à A/j X K. » Les valeurs approximatives moyennes du coefficient K dont j'ai signalé l'existence en i885 (') sont : 2,6 pour les grands cuirassés, 3, i pour les croiseurs de première classe, 3,6 pour les croiseurs de troisième classe et 4>o pour les contre-torpilleurs. » Par exemple, si le nouveau programme conduit pour un croiseur de première classe, choisi comme tvpc, à une augmentation de poids de /[oo'", le projet supposé géométriquement semblable au type comme carène et comme coque devra atteindre approximativement un déplacement plus grand que celui du type de 3, i x 'joo'^ — 12'io'^. On voit doac qu'une (') Élude sur les torpilleurs. 332 ACADÉMIE DES SCIENCES. addition utile de 4oo'^ entraînera une augmentation de déplacement égale à (3,1 — I ) 400'^ = 840*", puisqu'elle n'ajoute rien à la valeur offen- sive et défensive du navire et qu'elle a uniquement pour but (incontesta- blement très important) de lui conserver les qualités nautiques du type. En réalité elle les améliore ; car ces qualités sont d'autant meilleures pour des navires géométriquement semblables que les dimensions absolues sont plus grandes. On ne doit pas oublier que, si la valeur des navires de com- merce augmente très généralement avec la grandeur absolue, il n'en est pas de même de celle des bâtiments de combat. » La solution dn problème est tout autre quand on admet la surimaier- sion qui fait l'objet de ma Note du 28 décembre dernier. Supposons que, dans l'exemple ci-dessus, on reconnaisse que le croiseur type soit suscep- tible de recevoir une surimmersion correspondant à la moitié du supplé- ment de 400"^ résultant du nouveau programme. L'augmentation de grandeur absolue ne sera plus que la moitié de celle primitivement nécessaire. » L'examen de l'importance de la surimmersion possible du bâtiment type constitue donc un élément essentiel de l'établissement d'un projet. » On se rend un compte exact de l'avantage ainsi réalisé, en comparant les deux cas extrêmes : le premier, où la coque doit être agrandie d'après le coefficient K ci-dessus de variation de déplacement, et le second, où la grandeur absolue du type étant conservée, l'augmentation totale de dépla- cement nécessaire est obtenue par surimmersion. L'accroissement inuti- tilisé se réduit alors à celui dû au faible accroisseirient de puissance et de combustible nécessaire pour conserver même vitesse et même rayon d'action, malgré la surimmersion. » Nous reportant à la Note précitée, écrivons, en égalant à o la somme r/co -H (h\ des formules (8) et (10), que la variation de vitesse est nulle, il vient » L'augmentation de déplacement totale comprend l'addition de com- bustible nécessaire pour conserver même rayon d'action. SÉANCE DU 8 FÉVRIER igo/j- 333 » Les valeurs ci-dessus de dp^ + dp^ reportées dans la formule (3) f/D =^ dp, -+- dp , -h dp^ donnent ofD D "^P^ D-|(p, + p,) = K'. » Tel est le coefficient K' par lequel on doit multiplier l'addition de poids dp^ pour obtenir l'accroissement de déplacement quand les dimen- sions du type sont conservées. Le Tableau suivant indique sa valeur ap- proximative pour les diverses espèces de bâtiments de combat, comparati- vement au coefficient R considéré habituellement. Il donne aussi le rapport Yj des coefficients d'augmentation de déplacement non utilisée y^ K. K'. K— I 3,6 , I , i6 0, lO 3,1 1 ,3o o,i4 3,6 1,36 o,i4 4,0 1 ,55 0,17 Grands cuirassés 3,6 Croiseurs de première classe. . Croiseurs de troisième classe.. Contre-torpilleurs non blindés. » Il résulte de ce Tableau que, pour une addition de poids faite au pro- gramme d'un grand cuirassé, par exemple, la conservation de grandeur absolue du type et rem|)loi de la surimmersion permettent de réduire l'augmentation de déplacement inutilisée à un dixième de ce qu'elle serait si la coque et la carène du projet étaient agrandies en restant géométri- quement semblables à celles du type. On voit encore que, dans l'exemple préci'.é d'un croiseur de première classe, l'augmentation de déplacement inutilisée, qui atteignait S/jo", se réduit à (i,3o — i)4oo"= 120'*. » Il est incontestable que, dans un grand nombre de cas, la surimmer- sion est inadmissible, du moins, sans modifications aux formes des œuvres- mortes; mais il n'en est pas toujours ainsi, si l'on conserve une hauteur suffisante aux extrémités et surtout à l'avant, la légèreté de la charpente ainsi ajoutée n'entraînant qu'une faible augmentation de poids. L'emploi d'une plate-forme surélevée, telle que je l'ai appliquée aux contre-tor- pilleurs, peut être aussi adoptée dans certains cas spéciaux. M Quoi qu'il en soit, il est utile, et tel est le but de cette Note, de pouvoir chiffrer l'avantage que présente la surimmersion pour la réalisation d'un programme de construction navale avec des dimensions modérées. C. K., igoi, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N° 6.) 44 334 ACADÉMIE DES SCIENCES. » On est d'aillant plus autorisé à profiter de cet avantage que la vitesse est moindre : c'est là un des principaux arguments en faveur de la réduction de la vitesse des bâtiments de combat. » NOMllXATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission qui sera chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, laissée vacante parle décès de Sir George-Gabriel Stokes. Cette Commission doit comprendre trois Membres choisis dans les Sec- tions de Sciences mathématiques, trois Membres choisis dans les Sections de Sciences physiques, et le Président en exercice. Les Membres cpii ont réuni le plus de suffrages sont : Pour les Sections de Sciences mathémaliques : MM. Darboux, Gr.vxdidier, Bouquet de la Gkye. Pour les Sections de Sciences Physiques : MM. Gaudry, Pëkrier, Berthelot. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un ouvrage de M. Sven Hedin intitulé : « Le Thibet inconnu; vers la ville interdite. » Traduit par M. Ch. Rabot. (Présenté pnr M. de Lapparent.) 2° Un volume avant pour titre: « Système silurien du centre de la Bohême; par M. Joaclum Barrande. » Continuation éditée par le musée Bohême : Gas- téropodes, Tome \"\ par M. Jaroslav Perner. (Présenté par M. Albert Gaudry). M. Ed. Capelle adresse ses remercîments à l'Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique. SÉANCE DU 8 FÉVRIER tpo^. 335 ASTRONOMIE. — Suj- la vénlable valeur du s;rand axe d'une orbite cométaire lorsque l'astre est très éloigné du Soleil, et le caractère supposé hyperbolique de la comète 1890 II. Noie de M. Louis Fabry, présentée par M. O. Cal- lanrlrean. (1 La qneslion de la forme elliptique 011 hyperbolique des orbites des comètes a été abordée par divers auteurs et par moi-même au moyen de considérations basées sur le calcul des probabilités. Il a paru depuis quelques années aux astronomes qu'elle devait être étudiée aussi directe- ment par le calcul des éléments des orbites de ceitaines comètes que les puissants instruments modernes ont permis d'observer pendant un long intervalle de temps. » Une circonstance qui peut causer une illusion sur la véritable forme primitive de l'orbite d'une comète est que, lorsque l'astre se trouve très loin du Soleil, la valeur du grand axe ou de l'excentricité doit être calculée non seulement en ra|)portant le mouvement au centre de gravité du sys- tème planétaire, comme l'a montré M. Elis Stromgren dans ses savants travaux sur la comète 1890 II ('), mais encore en prenant pour la con- stante de l'attraction la valeur qui correspond à la somme des masses du Soleil et des planètes. » On peut facilement oublier que, pour calculer le grand axe ou l'excen- tricité de l'orbite, il faut augmenter la m:isse du Soleil de celle des pla- nètes, car la chose est presque sans influence lorsque la comète se trouve à une dislance très considérable. « Considérons, par exemple, le demi-grand axe a; il est lié à la vitesse v par la formule connue (I) ' ^ où /• est le rayon vecteur de l'astre, / la constante de l'attraction corres- pondant à la masse du Soleil seule, [j. le rapport de la masse des planètes à celle du Soleil (o,ooi3J57 pour l'ensemble des planètes). Comme a est très (') Berechnung der Bahn des Kometen 1890 II {Acta reg. Soc. Physiogr. Liuid, t. VI, 1896). — Ueber KoinelenbahnexcenliicllàU'n (Deux Notices publiées clans le» Comptes rendus de l'Académie des Sciences du Slockholm, 1898, n"?, et 1899, n" V). 336 ACADÉMIE DES SCIENCES. grand, les deux termes du second membre sont presque égaux, de sorte que l'erreur commise en négligeant [j. est à peu près égale à -y] elle est donc insignifiante pour de très grandes valeurs de r, mais très sensible pour des valeurs modérées. Pour r = 20 par exemple, l'erreur dépasse 0,0001 et n'est donc point négligeable dans la question qui nous occupe. » L'astronome qui veut rechercher le grand axe de l'orbile primitive d'une comète est porté à ne poursuivre ce calcul que pour quelques années en arrière. Un tel procédé est exposé à être fautif si l'excentricité varie encore un peu ou si Ton n'a pas eu soin delà calculer en augmentant la masse du Soleil de celle des planètes. » C'est ainsi que M. Slrôragren, après avoir étudié avec grand soin le mouvement de la comète 1890 II en tenant compte des perturbations pla- nétaires, trouve que, le 8 janvier 1884, les composantes de la vitesse de cet astre, rapportées à trois axes rectangulaires menés par le centre de gravité du Système solaire, étaient les suivantes : log^ = 2,84i 6823n; log^ = ^,978 7569/2; og j7 = 1,2995016, l'unité de temps étant prise égale à 4o jours. Au même instant la distance de l'astre au centre de gravité était logr= 1 ,247 2949. De cela on conclut pour le carré de la vitesse de la comète, en prenant le jour pour unité de temps : ■y-]-\-\—r) = 0,000 o33 5o6 88, ^''"^ [it) "^ V dt ) ' \ dt et la constante de l'attraction /ayant pour valeur 'og/=4,47' '629, la formule ( 1) donne, si l'on néglige u., - =: — 0,000062. a » La distance périhélie de la comète étant logy = o,28o5, il en résulte l'excentricité 1,000 12. Celte valeur a été donnée pour celle de l'excentri- cité primitive qui serait donc hyperbolique. Mais si dans la formule (i) on SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1904. 33'] tient compte de a, on trouve I -1- 0,000 oqo, a ce qui porte à conclure que l'orbite primitive était elliptique. » Objecterait-on que la distance fie la comète au Soleil, le 8 janvier 1884, (r= 17,7) étant inférieure au rayon de l'orbite d'Uraniis, il ne faut faire entrer dans y, ni la masse de cette planète, ni celle de Neptune, et même négligerait-on la masse de Saturne, ou trouverait encore pour a une valeur positive. » On voit donc que les calculs de M. Stromgren bien interprétés con- duisent plutôt, pour la comète 1890 II. à une orbite elliptique. Toutefois il faudrait encore examiner si les perturbations produites par le mouvement des planètes ont été sans influence avant le 8 janvier 1884. Cet examen exigeant un assez long travail ne peut trouver place ici; je mécontente pour le moment de dire que l'ayant effectué je suis parvenu à cette con- clusion qu'il n'est pas possible que les perturbations antérieures au 8 jan- vier 1884 aient fait |iasser l'inverse du demi-grand axe rapporté au centre de gravité et à la masse totale du Système planétaire d'une valeur négative à la valeur positive -4- 0,000090, et par conséquent que l'orbite primitive de la comète 1890 II était légèrement elliptique. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Remarques sur les équations différentielles dont l'intégrale générale est une fonction enliére. Note de M. Emile Borel, présentée par M. Paiulevé. « Jusqu'à ces derniers temps, les équations différentielles connues admettant comme intégrale générale une fonction entière étaient assez peu nombreuses pour qu'il put paraître inutile d'en tenter une étude systéma- tique. Les méthodes de M. Painlevé lui ont permis de découvrir de nou- velles équations satisfaisant à cette condition et permettront sans doute d'en découvrir encore d'autres. On se trouve donc en présence d'une classe assez étendue d'équations différentielles, assurément très particulières, mais dont les propriétés simples doivent être nombreuses et intéressantes. Il semble qu'il y ait lieu d'aborder l'étude directe de cette classe d'équations que nous appellerons, pour abréger, équations (P). Les équations (?) sont donc les équations différentielles dont l'intégrale u(^z) est une fonction entière de z-, quelles que soient les constantes d'intégration (ou conditions initiales). 338 ACADÉMIE DES SCIENCES. » L'étude directe des équations (P) paraît difficile; même dans les cas les plus simples, où on les intègre à l'aide des fonctions connues, il paraît malaisé de démontrer directement la convergence dans tout le plan du développement de Taylor de l'intégrale. Mais il semble que cette étude promette d'être assez intéressante et assez féconde pour tenter plusieurs chercheurs: c'est pourquoi je me décide à publier quelques remarques élémentaires que j'ai faites sur les équations (P); bien qu'incomplètes, elles pourront peut-être mettre sur la voie de propriétés plus importantes et la question me paraît mériter que tous ceux qui s'y intéressent com- binent leurs efforts pour l'élucider. » Je poserai , , du d^u d^u = "3. ul= Uo^] + 2U,X,X.,->r «2^2' ii'l=^ "0^' + ^u^x'-^x., -h Su^XfXl - t- th^t. » Les remarques que je veux résumer ici sont relatives aux relations simples qu'il y a entre les équations (P) et les invariants des formes binaires u\, «^, .... J'écrirai ces invariants sous la forme symbolique de Clebsch, en introduisant les variables symboliques v, w, s, identiques à u. Quant aux équations différentielles (P), je les écrirai sous la forme sui- vante : le premier membre contiendra les termes dont le poids total par rapport aux Ui est le plus élevé. L'importance particulière de ces termes est mani- feste et résulte d'ailleurs des travaux de M. Painlevé. » Je signale d'abord quelques équations (P) dont l'intégrale générale s'obtient aisément et qui peuvent s'écrire {w)- = ul P (3), P (^) polynôme quelconque ; (^uvy =^ kui, A, constante; (uvy{vwy\wuf^=o. Les premiers membres de ces équations sont les invariants des formes quadratique et biquadratique, de degrés 2, 2 et 3 et de poids 2, 4 et 6. » La fonction y, découverte par M. Painlevé et définie par l'équation y"=6y^ + z, est la dérivée logarithmique seconde d'une fonction u vérifiant l'équation {uvy= uiz. SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1904. ^Sq ). De même, la fonction méromorphe y de M. Painlevé, définie par l'équation y" = 2/^ +• xy 4- a, peut être mise sous la forme du quotient de deux fonctions entières ; la fonction dénominateur vérifie une équation différentielle du troisième ordre, dont le premier membre se réduit à l'invariant (m-)''' («'*)- {m^{vw) de la forme cubique u\. » Tl est inutile de multiplier les exemples pour se convaincre qu'il y a là un ensemble de faits analytiques dont la raison serait intéressante à connaître ('). Hermite disait volontiers que « l'observation attentive des » faits analytiques est la source la plus t'éLOiide des découvertes mathéma- » tiques » ; le souvenir de ces paroles m'a encouragé à publier cette Note, bien qu'elle ne contienne que des faits, sans théorie qui les explique. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur certninea fondions thêta et sur quelques- unes des surfaces hyperelliptiques auxquelles elles conduisent. Note de M. Traynard, présentée par M. G. Humbert. « I^orsqu'on cherche à mettre une fonction périodique de deux variables à quatre périodes sous la forme du quolieiit de deux fonctions thêta, on est conduit (^) à considérer les fonctions n(U, V) qui satisfont aux rela- tions suivantes : n(u -+- ii^, V) = n(u, V -+- 2î7t)= n(u, v). n(u + A,v + B) =é^""-^'^n(U,v), n(u + A', V + li') = e""^-^^ II(U, V). )) La substitution U'=-^-l-D. V'=-V + E, D et E étant des constantes convenables, les ramène à des fonctions admet- tant les périodes (Tm) 1^' . [ o, in:, B, B'. A A' ir' °' M' M' (') Il y aurait lieu de s'occuper aussi des covarianls des formes binaires, des inva- riants et des covariants simultanés, etc. C) Voir Painlevé, Comptes rendus, i4 avril 1902, p. 8i3. Voir aussi Appkll, Journal de Mathématiques, 4° série, t. VII, p. 199. 2JW, o, ^, B, 340 ACADÉMIE DES SCIENCES. A' » Comme d'ailleurs — - ^ B, ces nouvelles fonctions sont donc certaines des fonctions thêta aux périodes (T) ( o, 21-, B. B'; mais ce ne sont pas les plus générales. On voit que leur ordre est Mn. » J'ai étudié plus particulièrement les fonctions pour lesquelles M = 2, en introduisant des caractéristiques comme pour les fonctions thêta ordi- naires; j'ai déterminé leur nombre, leur parité et les demi-périodes qui les annulent. Il est d'ailleurs facile de trouver les résultats analogues pour les diverses valeurs de l'entier positif M. » En prenant pour coordonnées homogènes d'un point quatre fonctions paires d'ordre r, de caractéristique nulle par rapport au Tableau (T,) de périodes, on obtient une surface de degré — au plus, au lieu de r" comme pour les fonctions ordinaires. En appelant ©„„(«, ç'), 0o,(«,c), 0,„(«,t'), 0, ,(«,(') les quatre fonctions ordinaires du second ordre ('), il y en a deux, 0„„, ©0,, qui admettent la période i~, o; il faut donc prendre des fonctions du quatrième ordre pour obtenir une surface. » Il y a six fonctions paires du quatrième ordre qui admettent le Tableau de périodes (T,); on peut les représenter par » La surface la plus générale, obtenue en prenant pour coordonnées homogènes d'un de ses points quatre expressions linéaires par rapport aux fonctions précédentes, est du luiitième degré; ce degré s'abaisse d'une unité si les quatre coordonnées sont nulles pour u = ?/„, r = v^, et de deux unités, si «0. ''0 est une demi-période ordinaire ('). » On obtient ainsi des surfaces : » Du huitième degré à 16 points doubles; » Du septième degré à 16 et i5 points doubles; » Du sixième degré à 16, i5 et i4 points doubles; » Du cinquième degré à i5 et i4 points doubles; » Du quatrième degré à i4 points doubles. » Pour obtenir les équations de ces surfaces, j'ai employé la relation (1) Voir HuMBERT, Journal de Mathématiques, 4' série, l. IX. (2) J'entends par là les demi-périodes (11'), (i-2'),(i3'),(i4'),(3i'), (Sa'), (33'), (34'). SÉANCE DU 8 FÉVRIER ipo/i- 34 1 qui lie e„i,, 0,,,, 0,0, &,, sous la forme suivante : «(0:« + 0;;,+0:o + 0;,) + 2^(0So0o.^0'o0'.) + 2c(0;;„0;„ + 0;;,0;,) + 2r/(0;„0;, +0;;,0'J + 4eôoo0oifi(o0H = o, a, b, c, d, e sont données parles équations a a.' + ia.p- + cocy^ + dvP + e^yS = o, a(3'+6pa=' + c(i?5- + r/py- + eay?i = o. ay' + iyS- -t- cya^ + f/y(i- + 6*^(5 = o, aV + Z'Sy^ + cSp= + r/âx= + eal^y = o, où l'on a posé e„o(o, o) _ e„i(o,o) _ ei„(o,o) _ e,i(o,o) _ )) Une des surfaces les plus intéressantes que j'ai obtenues est celle qui a pour équation : [2A-(:r'^ + ^^) — f^k^^x^x^ + x-^x^) + f\kC{x^x, + x.:,x.^) -h \y{xl + x]) — 4BCa;3a-^ + ¥.XtX.^Y -e^-(^^-a.'^y'^J^^^^[ar,x\+:,x,x,{x-^ + x]) + {xl-x-y-] = o. » On a A= («-y-- (Î=?5=)(a=î5^-p^^=), B = 2(oc^p= - fP) (a'y + |i^i5) + aP([iy + aS) (- a'' - (i' + y'' + V), C = 2 (a- p- — y- S=) ( y.f + pS^ ) + yS ( [iy -f- aS) (- x ■' - [i' + y^ + S" ), D=-4a(oc^y^+P^S^)-86aPyS + c(^y-xS/Iî^l^^, On a, en outre, les relations : D-h.(Pt-.S)='-^^=-îB', » Les expressions des coordonnées d'un de ses points sont ^i=(00«o-^-0«,)"-(^0."-T®h)'. ^2 = (P0.O- *©..)' -(^0oo-T0o.)% a72 = (fi0,O— ^0n)(^01O— y©..). ^4=(P0OO-='-0O.)(^0O„-T0O.)- T^es quatre coordonnées sont nulles pour ?^ = o, f = o et « = -> '' ^ J' c. K., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVHI, N" 6 ) 45 34'^ ACADÉMIE DES SCIENCES. )> ].a surface est du quatrièttié degré et a i4 points doubles. M Chacun des plans jTj = o, a;, =0 la coupe suivant une conique, courbe iinicursale singulière, et lui est tangent suivant une tlroite qui contient .3 points doubles. » Chacun des plans j:^ = o, x,, = o la coupe suivant deux coniques dont les points d'intersection sont /( points doubles. )) J'ai démontré que les courbes algébriques tracées sur ces surfaces s'obtiennent en égalant à zéro une fonction thêta normale paire ou impaire admettant les périodes du Tableau (T^) avec une caractéristique quel- conque. On peut, par celte proposition, arriver à la classification de ces courbes. » Je poursuis l'étude de ces surfaces par une méthode géométrique qui utilise la relation dont le calcul a déjà montré l'existence entre elles et la surface de Rummer. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les séries entières à coefficients entiers. Note de M. Fatou, présentée par M. Painlevé. « Les séries entières à coefficients entiers s'introduisent dans un grand nombre de questions d'analyse. On sait, par exemple, qu'une série entière à coefficients rationnels, qui est le développement d'une fonction algé- brique, peut être ramenée à avoir iCi coefficients entiers par le changement de X en Na; (N étant un entier). C'est la forme que l'on peut donner à la célèbre proposition d'Eisenstein (' ). » Je me jjrOpose de faire voir que le rayon de convergence d'une telle série est toujours plus petit que i, à moins que la fonction algébrique consi- dérée ne se réduise à une fraction rationnelle dont tous les pôles sont des racines de l'unité. Supposons, en effet, que la série y(^x) = a,x -\- a.,x- -h. . ., convergente dans le cercle de rayon 1 , représente une branche de fonction algébrique définie d'autre part par l'équation algébrique irréductible Y{x,y) = o. F aura ses coefficients entiers. On pourra donc, en multipliant y par un polynôme à coefficients enliers, obtenir une fonction algébrique '{x) qui (') Voir Her.hite, Cours lithographie de la Facitllé des Sciences. SÉANCE L)U 8 FÉVRIER igo/j- 3 '(3 reste finie en tout point ;i distance finie. Soit s(a;) la branche de cette fonction correspondant a y (a-); :-(x) sera également représentée par un développement de Maclaurin à coefficients entiers convergent dans le cercle de rayon i. Or z(x) étant régulière, sauf en un nombre limité de points où elle reste finie, il résulte de propositions bien connues que la série ^(a:;) devrait converger sur le cercle de rayon i, résultat incompa- tible avec ce fait qu'elle a ses coefficients entiers; il faut donc que z{x) se réduise à un polynôme. Nous arrivons donc à cette conclusion : une fonc- tion algébrique (non rationnelle) représentée par une série entière à coef- ficients entiers [.ossède au moins un point de ramification à l'intérieur du cercle de rayon i . M Quelles sont maintenant les fracli(jns rationnelles auxquelles cor- respond un développement en série à coefficients entiers de rayon de convergence égal à i, ce que nous appelons une série du type(E)'! La solu- tion de cette question est de nature purement arithmétique. Elle repose sur le lemme suivant : » Si la fraction rationnelle irréductible --/ donne lieu à un développement à coefficients entiers ordonné suivant les puissances ascendantes de x, le poly- nôme g{x) sera nécessairement à coefficients entiers, son terme constant étant égala I. » Soit alors A le coefficient du terme du |ilus haut degré '\:\nfi g(x); les racines de g{x) devront être > i en module; le produit des modules étant égal à -^:, il faut que l'on ait : A = ± i, et les zéros de g(x), qui sont des entiers algébriques, ont tous l'unité pour module. Ce sont donc, d'après un (hèorème de Rronecker, des racines de l'unité, et la fraction rationnelle pourra être mise sous la forme [i — x")'" » On démontrerait, comme plus haut, que, les fractions rationnelles précédentes étant exclues, une série du type (E) ne peut représenter une intégrale régulière d'une équation différentielle linéaire. » Les séries du type (E) se rencontrent fréquemment dans la théorie des fonctions elliptiques et dans les applications de l'analyse à la théorie des nombres. Celles de ces séries dont la nature analytique nous est connue ont d'ailleurs leur cercle de convergence comme coupure. » Je citerai, comme exemple nouveau, la série : .T- -^- X^ -\- X^ -h . . . + X'' -h .. ., 3/|/| ACADÉMIE DES SCIENCES. les exposants de x étant les nombres premiers. Cette série ne rentre dans aucun des types connus de séries non continuables; j'ai pu démontrer cependant qu'e//e a comme points singuliers sur le cercle, toutes les racines de l'unité d'ordre p, quand p est premier. En réalité, je fais cette démonstra- tion pour la série V—; ce qui permet d'utiliser les formules de M. Mertens {Journal de Crelle, I. 78) relatives à la distribution des nombres premiers dans la progression arithmétique. » Il en résulte de là que le procédé de Riemann pour obtenir le prolon- gement de la fonction 'C{s) ne s'applique pas à la série ^ — [étendue aux nombres premiers ^ ( ' )] . » AIsALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les zéros d'une classe de transcendantes multiformes. Note de M. Georges Remoundos, présentée par M, Emile Picard. « 1. Dans un travail, qui paraîtra prochainement dans le Bulletin de la Société mathématique, nous avons envisagé les fonctions u{z), d'un nombre infini de branches, définies par une équation telle que (i) c„(iO -t-'^.(")A,(-) + '^2(")Ao(^) +...-^n^{a)k.,{z)=^Y{z.,u) = o, où les o,(«) et A,(z) «lésignent des fonctions entières quelconques (-) et nous avons démontré le théorème suivant, en nous appuyant sur un théo- rème fondamental de M. Borel [Mémoire sur les zéros des fonctions entières (Acla maihemalica, t. XX, p. SSy)], à savoir : » Si u,, u.,, . . ., Uy, «v+i désignent v + i valeurs exceptionnelles de u, ne faisant pas partie de l' ensemble (E) (^), on aura ffo("0 s («2) ••• S("V-H,) «.('/,) -^.("2) ••• cr.(«v+,) (p(M,, U.^, .... «V, «v+i) c?v(")) "^vC^a) ■("v+i) O. (1) Voir à ce sujet un Mémoire de M. Landau, Journal de Crelle, t. 125, p. 102. {-) A la vérité, j'avais dû supposer que les A(^) sont de genre fini. Mais je me suis aperou récemment qu'une importante proposition de M. Borel m'affranchit de toute restriction. (3) L'ensemble E comprend toutes les valeurs de 11, pour lesquelles F{z, 11) est une constante. SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1904. 345 » Celte propriété montre que l'ensemble (c) des valeurs exception- nelles, quand il n'est pas fini, est dénombrable et nous donne, de plus, des renseignements sur leur fréquence. C'est ainsi que l'exposant de conver- gence de la suite des (c), rangées par module croissant, ne saurait jamais dépasser le plus grand des ordres apparents des fonctions n{u). » 2. Envisageons maintenant la fonction ii{z) définie par une équation de la forme (2) v), à partir d'une valeur de r ou, du moins, pour une infinité de valeurs d'étendue totale assez grande (voir le Mémoire plus haut cité de M. Borel). La même méthode, grâce au théorème précité, nous permet de constater aisément que le nombre des valeurs exceptionnelles est hiao. fini et il ne dépasse pas 3v — i, l'infini compris. M Ce nombre 3 v — i est formé : » 1° Des valeurs de u pour lesquelles i Ces résultats intéressants montrent le rôle capital que le théorème de M. Borel est appelé à jouer tout naturellement dans toutes les questions de ce genre. )) On a des classes étendues de fonctions, d'un nombre infini de branches, n'admettant qu'un nombre fini de valeurs exceptionnelles. » -SPECTROSCOPlE. — Sur les spectres de flammes des métaux alcalins. Note de M. C. de Watteville, présentée par M. Lippmann. il vient X p ou mieux y = R_ -d; -- 7-)- » Telle est la fonction qui relie les dimensions comptées sur une cir- conférence de l'image à celles com|)tées sur la circonférence correspon- dante de l'objet. C'est une droite qui coupe l'axe des 7 à une distance R de l'origine et qui coupe l'axe des x à une distance » Mais comme x ne peut varier que de o à p, puisque la circonférence prise sur le cercle-objet ne peut avoir un rayon supérieur à celui de ce cercle, les points de la droite représentés par notre équation sont seule- ment ceux compris entre A et M sur la figure. » La pente de la droite est négative, puisque l'image croit quand l'objet décroît. » Le grossissement est variable suivant que l'on considère une circonfé- rence plus ou moins rapprochée du centre. C'est donc une fonction de x. Nous l'appellerons Y, et nous aurons Y = •>: = -- '^ ~ '■ X X p « L'équation diffère par une constante de celle d'une hyperbole rap- (1) ^'oir figure 2. SÉANCE DU 8 FÉVHIKR 1904. portée à ses asymploles et ayant pour équalioii 1! 35 1 pour 07 = o, Y = + a;, et, pour a; =^ p, Y = -• » Enfin, la seule partie de la courbe à considérer est celle qui correspond aux parties se rapportant aux valeurs de .i- comprises entie o et p. l'-if,-. 2. Fis. n. ^\, y A \ .. \ \ R r ^ ^^ \ B 0 ^p ^, X V -y- R-r R » H sera facile de construire la longueur représentant le grossissement pour les longueurs comptées sur une circonférence donnée, découpée sur l'objet et concentrique à cet objet, lorsqu'on aura mesuré les grandeurs R, r et p données par l'expérience. « On tracera l'hyperbole j = -; on mènera une parallèle y= — - — à l'axe des ce, et l'on prendra, pour les valeurs des grossissements correspon- dant aux diverses valeurs dej:;la portion des ordonnées comprises entre la courbe _)■ ^ — et celte parallèle (^voiv Ji g. 3). » Je dirai prochainement quels sont les résultats pratiques que j'ai obtenus avec l'appareil dont j'ai exposé le principe. » 352 ACADÉMIE DES SCIE.XCES. ÉLECTRICITÉ. — Sur l'effet magnéliquc des conraitls de rom-eclion. Note de M. C. Gitton. « Dans une Note précédente j'ai décrit des expériences qui montrent que des taches de sulfure phosphorescent deviennent pUis visibles quand on les place dans un champ magnétique non uniforme ('). Cette augmen- tation d'éclat de la phosphorescence est encore visible dans des champs magnétiques très faibles et la sensibilité de cette méthode est assez grande pour montrer l'effet magnétique des courants de convection. » Un écran pliospliorescent est posé sur une giande feuille de plomb reliée au sol. Lin bàlon d'éboiiite éleclrisé, immobile, placé sous la feuille de plomb est sans action sur récran phosphorescent, mais si l'on éloigne ou si l'on approche brusquement le bàlon d'ébonite, la phosphorescence devient plus visible. Une augmentation d'éclat s'observe encore, quand on agile ou ([uand ou fait tourner le bâton d'ébonite autour de son a\e. Un bàlon d'ébonite non éleclrisé est sans action. » (^)uand il n'y a pas de feuille de plomb entre l'ébonite et l'écran phosphorescent, on constate une action de l'ébonite éleclrisée au repos. Un corps éleclrisé semble, en ellet, émettre des rayons N. qui ne sont pas arrêtés par une feuille d'aluminium. Dans les expériences précédentes, la feuille de plomb sert à arrêter ces rajons. » Des courants de conduction pourraient être dus à un entraînement de la charge par influence de la feuille de plomb. Pour éliminer en toute certitude les courants de conduction, j'ai produit le courant de convection, comme dans l'expérience de Rowland, en faisant tourner un disque éleclrisé. » Un condensateur plan est formé de deuv disques en zinc, de 16''"' de diamètre, placés verticalement à i''" de distance. L'un de ces disques esl fix-é à l'exlrémilé d'un arbre horizontal, qui peut tourner sur deux coussinets. Il esl constamment mis en commiMiication avec le sol par une bague de cuivre contre laquelle frotte un balai. Le second disque est jiorté par un support en ébonile, il est relié à l'un des pôles d'une machine électrique dont l'autre pôle esl au sol. La machine électrique esl assez éloi- gnée pour ne pas produire d'action. Des pointes disposées sur ses conducteurs, ou des ficelles les réunissant, permettent de limiter la différence de potentiel entre les disques. » L'écran phosphorescent est placé devant le disque fixe, el en esl séparé par une feuille de plomb reliée au sol. Sa distance au disque mobile est de a"^",.?. Une longue (') M. Guéiilol à iNancy, M. Jégou à Paris, sans avoir eu connaissance de ces expé- riences, ont constaté une action des aimants et des courants sur le sulfure phospho- rescent el ont fait part à M. Hlondlol de leurs obseivations. SÉANCE DU 8 l'ÉVKlEIl 1904. 353 courroie transmet au disque le mouvement d'une dynamo. J'ai vcnlié qu'étant placée suflisamnienl loin, elle produit, au voisinage de l'écran, un champ magnétique assez faible et assez uniforme pour ne pas exercer d'action. >i J'ai fait les expériences suivantes : » 1" Le disque relié au sol étant en mouvement, l'éclat du sulfure phosphorescent est plus grand quand le condensateur est chargé que quand il est déchargé. La charge ou la décharge du condensateur sont sans effet quand le disque est au repos. » 2° Le condensateur restant constamment chargé, on observe une aug- menlation d'éclat quand on fait tourner le disque et une diminution quand on l'arrête. » Si le condensateur n'est pas chargé, la mise en mouvement ou l'arrêt du disque sont sans effet. On n'observe donc d'action que quand le disque est à la fois chargé et en mouvement, c'est-à-dire quand il y a un courant 354 ACADÉMIE DES SCIENCES. ÉLECTRICITÉ. — Nouvelle théorie des machines à influence. Note de M. V. Schaffers. « Les théories existantes sur le fonctionnement des machines électrosta- tiques à influence sont notoirement insuffisantes : » 1" Elles n'expliquent pas Vaiigmcntalion des charges. En efl'et, elles invoquent pour cela l'apport incessant de nouvelles (jnantltés d'ùleclricité par les réactions réci- proques. Or, cette raison est manifestement inadéquate, parce qu'un corps électrisé ne prend pas des quantités quelconques d'électricité qu'on peut lui présenter, mais seules ment celles qui sont à un potentiel supérieur au sien propre, sauf dans le cas du cjlindre de Faraday. » 2° Une fois cette augmentation admise, les théories ordinaires ne sauraient assi- gner de cause à sa limitation. En effet, comme elle résulte de la situation relative des divers organes, et que cette situation est invariable, le processus, une fois amorcé, devrait durer indéfiniment. D'ordinaire, on a recours aux déperditions. Mais cela ne suffit certainement pas, puisque la présence d'un conducteur diamétral sur les machines à inducteurs fixes augmente la longueur d'étincelle, alors qu'elle n'a aucun rapport avec l'importance des fuites. » La considération de la variation de capacité (et conséquemment de potentiel) par unité de surface dans la rotation des plateaux résout ces difficultés. » Dans les machines à inducteurs fixes, la capacité par unité de surface est maximuin devant chaque armature. Au delà, elle décroit rapidement, et par conséquent le potentiel s'y élève en raison inverse. C'est précisément dans ces régions de potentiel maximum que l'on place les organes de recharge de l'armature Opposée; et voilà pourquoi cette armature voit croître sa charge. » Si elle ne la voit pas croître indéfiniment, c'est que les charges de signe contraire fournies au plateau par les collecteurs se portent au-devant de l'électricité que leur atîiène la rolalion, et s'avancent d'autant plus loin que les potentiels déjà atteints sont plus élevés. Mais cette avance des nappes d'inversion mocU/ic la distribution, et fait, en particulier, rétrograder la région de potentiel maximum. Les organes de recharge des inducteurs finissent alors par se trouver à un potentiel qui n'est plus supérieur à celui de leurs armatures, et la charge devient stationnaire. L'addition du con- ducteur diamétral, en re|iortant plus loin les changements de sigue, ramène les potentiels maximums devant les organes de recharge des armatures, et les y maintienl. C'est alors seulement que les perles interviennent pour limiter l'accroissement ultérieur. SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1904. 355 » Les machines à rotations inverses se trouvent, au point de vue de l'ac- croissement des charges, dans le cas d'un condensateur formé de deux armatures de surface inégale. Pour abréger, on pourrait l'appeler un con- densaleur incomplet. Dans un pareil système, la petite armature aura, par unité de surface, une densité de charge plus grande que l'autre, et, par suite, quand on les séparera, un potentiel plus élevéen valeur absolue. Or, il est facile de voir que chaque moitié de conducteur diamétral charge la petite armature d'un condensateur incomplet, et que la charge plus dense ainsi produite se trouve répartie, aussitôt après, de manière à constituer la grande armature au point où agit le conducteur diamétral opposé. Ainsi, a charge «B à une densité supérieure à celle de YA)d, cl charge c/D à une densité supérieure à celle de aBH, et ainsi de suite. » La limite, ici encore, est fixée par l'avance des nappes d'inversion. Quand les extrémités de ces nappes arrivent en regard l'une de l'autre, par exemple quand celle de E' parvient en /■ et celle de a en s, les deux arma- tures du condensateur sont devenues sensiblement égales. Les densités le sont aussi, et dès lors le gain est nul. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la relation qui evistc entre les variations brusques de la réluc.tancc d'un barreau d'acier aimanté soumis à la traction et la forma- tion des lignes de Lïiders. Note de M. L. Fraichet. « L'apparition d'une ligne sur la surface d'une éprouvette d'acier sou- mise à la traction semble correspondre exactement à une variation brusque de la réluctance du barreau, et il ne semble guère douteux que ce soit la même cause qui produise ces deux phénomènes. » Pendant tout le temps que l'on observe la formation de nouvelles lignes, la variation de la réluctance du barreau est discontinue et inverse- 356 ACADÉMIE DES SCIENCES. ment; aussitôt que la variation de la réluctance redevient continue, on n'observe plus !a formation d'aucune ligne nouvelle. Nous avons vérifié cette corrélation entre les deux phénomènes sur des éprouvettes d'acier de nuances diverses ou ayant subi des traitements très différents. )> Un barreau d'acier doux recuit laisse apparaître des lignes nombreuses et très accusées pendant la période de sa traction comprise entre sa limite d'élasticité et sa charge de plasticité; nous avons montré dans une Note précédente que les variations brusques de la réluctance étaient également nombreuses et très accusées dans ce même intervalle. » Un barreau d'acier dur recuit ne manifeste généralement qu'un petit nombre de lignes souvent à peine visibles; la variation de sa réluctance ne présente que de légères discontinuités. )> Enfin, nous avons exposé que la variation de la réluctance d'un bar- reau ayant subi une trempe énergique, de même que celle d'un barreau qui a été écroui préalablement par une traction poussée au delà de sa charge de plasticité étaient toujours continues ; nous n'avoiisya//2ajV observé la formation d'aucune ligne pendant toute la durée de la traction de l'un ou l'autre de ces barreaux. » PHYSICO-CHIMIE. — Remarques au sujet d'une Note h Sur /'osmose » de M. A. Guillemin. Note de M. A.. Poxsor, présentée par M. Lippmann. « Je demande la permission d'exposer d'abord que, dans mes Recherches sur la congélation des dissolutions étendues ('), j'ai rappelé que iMM. Gouy et Chaperon, considérant dans un espace clos un tube ouvert à sa partie supérieure et contenant une solution aqueuse en relation osmotique avec de l'eau pure par une paroi semi-perméable placée à la base du tube, ont admis que l'équilibre osmotique existant, il devait y avoir aussi équilibre de distillation . » Développant les propriétés de cet équilibre osmotique, j'ai montré qu'il devait exister à un niveau quelconque, entre la solution et la vapeur, séparées par une paroi semi-perméable pouvant même comprendre le tube osmotique tout entier (^). i> Plus tard {') j'émis l'opinion suivante au sujet de la nature du phénomène ayant (') Page 88. (') Page 90. (^) Comptes rend ici. 19 octobre 1896. SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1904. ^Sy son siège dans une paroi semi-perméable : une |)aroi semi-perméaljle, loul en rtanl rigide, a le même rôle qu'un gaz; il s'établU à Irafers sa masse une véritable distillation, tant que la tension de vapeur du corps qui la lra\:erse n est pas égale d^un côté et de l'autre de cette paroi. » Généralisant ensuite, j'ai écrit (') : deux mélanges émettant un corps avec la même force élastique F sont en équilibre osmolique relativement à ce corps; si le corps sort de chaque mélange avec des valeurs de F dillerentes, il n'y a pas équilibre osmotique; le sens du passage étant fixé a priori, il correspond à une chute de pression. » Je peux faire remarquer maintenant que M. (înillemin ('^), après avoir émis sur le même éf|uilibre osmotique des considérations à ])eu près identiques et s'enchaînant dans le même ordre, est arrivé à tirer des conclusions dont on reconnaîtra sans peine la similitude avec celles que je viens de rappeler. » J'ajouterai que mes idées théoriques sur l'osmose n'ont |)as été men- tionnées dans des Ouvrages récents sur les théories physico-chimiques et même dans des Traités ou Rapports consacrés spécialement à ce phéno- mène. Ce qui m'engage à les compléter par de nouvelles explications. » Soit une solution aqueu.->e d'un corps quelconque enfermée dans un vase, dont une portion de paroi est seulement perméable à l'eau; soit F la pression exercée sur cette solution. Cette pression pourra être : 1° posi- tive, et alors on lui donnera, au moins théoriquement, telle valeur qu'on voudra; 2" négative, on la réalisera seulement pour de faibles valeurs absolues de P, mais, théoriquement, on pourra lui supposer une valeur quelconque. » A chaque pression P correspond ime tension maximum de la vapeur, f, émise à travers la paroi semi-perméable, soit dans le vide, soit dans un milieu gazeux convenablement choisi. Dans ce dernier cas, la tension / pourra atteindre une valeur d'autant plus grande que la pression propre du gaz sera plus grande ( '). » On a, pour une même solution, K = ^ [v(/l' = ^'dj de, p V étant le volume de la solution, e le poids de l'eau qu'elle renferme, v le volume spécifique de la vapeur d'eau sous la pression/". (') Comptes rendus, 17 janvier 189S. (^) Comptes rendus, !\ janvier igo^- (^) Comptes rendus, ig octobre i8g6. C. R., 190:1, 1»' Semestre. (T. CXXXVIII, iN" 6.) 4? 358 ACADÉMIE DES SCIENCES. )) De même, clans un autre vase, on pourra considérer de l'eau liquide, sous une pression d et émettant de la vapeur avec une tension/; on a u' dp = Cf//, u' étant le volume spécifique de l'eau sous la |)ressionyO. » Si la vapeur d'eau sortant des deux vases peut se répandre dans le même espace clos, d'abord vide ou contenant un gaz, il y aura équilibre osmotique, lorsque, dans cet espace qui les sépare, la solution et l'eau émet- tront de la vapeur avec une même tension /. Dans le cas contraire l'équi- libre n'existera pas : l'eau traversera chaque paroi semi-pe-niéahle, non sous Vèlal liquide, mais sous l'étal gazeux, comme dans V atmosphère qui sépare les deux vases. » A l'équilibre, P — /jetant, par définition, la pression osmotique, on a » De ces relations et des idées théoriques énoncées plus haut découlent des conséquences connues, ou faciles à énoncer. » Je ferai remarquer simplement, qu'à une même température, si deux solutions ont même tension de vapeur, ou sont en équilibre osmotique, elles n'ont même pression osmotique que si elles sont soumises à la même pression P. » Quand on parle de la pression osmotique d'une solution, on devrait indiquer la pression à laquelle cette solution est soumise, ou la pression exercée sur l'eau avec laquelle elle est en é({uilibre osmotique; et quand on parle de la tension de vapeur d'une solution, on devrait spécifier à quelle pression cette solution est soumise, quand cette pression n'est pas uniquement celle de la vapeur qu'elle émet dans le vide. Lorsqu'une solu- tion est en équilibre osmotique avec la vapeur de son dissolvant, dont la tension est S', si l'on accroît cette tension de dS, en posant comme condition que le volume de la solution restera invariable, une certaine quantité de ce dissolvant entre dans la solution; et, à l'équilibre, on a entre d3, dV et dp les mêmes relations que les précédentes, où K,, est remplacé par R,; ou R^ et eeal a -r-r- » SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1904. SSg ÉLECTROCHIMIE. — Sur /'emploi du courant alternatij en eie.etroiyse. Note de MM. Andiié Brochet et Joseph Petit, présentée par M. H. Moissan. 0 II est généralement admis que l'électrolyse ne peut avoir lieu que sous l'influence du courant continu. » Il semble évident, a priori, que si l'on emploie le courant alternatif la réaction produite pendant une demi-période est détruite pendant la demi-période suivante. Il n'en est pas toujours ainsi et un grand nombre de recherches ont été entreprises sur ce sujet, recherches limitées le plus souvent au\ voltamètres à gaz ou à cuivre et n'ayant pas donné de résultats bien encourageants. Parmi les auteurs qui se sont occupés de la question, citons : de la Rive, S.-W. Thomson, Kohirausch, Ayrton et Perry, Maneuvrier et Chappuis, Lowrie Hall, Drechsel, Kennelly, Perrine, Lynd, Mengarini, Favero, Malagoli, Margules, Ruer, Richards et Rœpper, Le Blanc et Schick, Burgess et liambuecher, Erdnian, Gerdès, etc. » La plupart d'entre eux, soit par des considérations théoriques, soit à la suite de recherches expérimentales, sont arrivés aux conclusions suivantes : 1° les réactions provoquées par le courant alternatif se font d'autant mieux que la densité de courant aux électrodes est plus élevée et la fréquence plus petite; 2° les électrodes des volta- mètres sont rapidement altérées ou détruites. » Seuls Richards et Rœpper (') ont eu en vue la fabrication industrielle d'un pro- duit, le sulfure de cadmium, par électrolyse d'une solution d'hyposulfue de soude au moyen d'électrodes en cadmium. Dans les conditions de nos essais, celle réaction se produit, il est vrai, mais avec un rendement insignifiant. » Le courant, dans les expériences précitées, était produit le plus souvent par de petites machines de laboratoire, ayant des constantes tout à fait spéciales et rendant de ce fait difficiles l'établissement el la comparaison des résultats. » La présente série de recherches a été faite en utilisant le courant du Secteur électrique de la Rive gauche qui est à la fréquence [\i. Nous avons l'avantage d'avoir un courant sensiblement constant, d'une fréquence bien déterminée de l'ordre de grandeur de celles couramment employées dans l'industrie. Le courant était transformé au moyen d'une bobine de réac- tance, nous permettant d'utiliser la tension sous un multiple de 7 volts environ, » Comme on ne connaît pas encore exactement, d'une part, le rôle que joue un appareil d'électrolyse quelconque dans un circuit alternatif, et, d'autre part, la quantité totale d'électricité entrant en jeu dans une opéra- (') Trans. of Amer, electrocli. Soc., t. I, 1902, p. 221 3Go ACADÉMIE DES SCIENCES. lion, nous n'avons pu exprimer nos rendements d'une façon exacte comme dans le cas du courant continu. Néanmoins, pour fixer nos idées, nous avons supposé que nous pouvions, en première approximation, dans le cas de ce courant, ap|)liqiier la loi de Faraday et que la quantité totale d'élec- tricité agissait; de plus, nous avons calculé nos rendements en ampère- heures moyens dans l'hvpothèse du courant sinusoïdal parfait en posant /s j 2 y/a j 'TU Icfflcaco étant donné par un ampèremètre thermique. )i Dans un travail intéressant sur la dissolution de certains métaux, par- ticulièrement du cuivre, dans le cyanure de potassium sous l'influence du courant alternatif. Le Blanc et Schick('), en faisant varier la fréquence par minute de o,5 à 20000, ont montré que le rendement, presque quanti- tatif au début, tendait vers zéro. » Ils employaient ;'i cet ell'et un commutateur cliangeant périodiquement le sens d'un courant continu et transformant celui-ci en une série de courants également continus, c"est-à-dir'e, à intensité constante, successivement positifs et négatifs. Ce nélail donc pas, à projjrement parler, du courant alternatif, tel qu'on l'entend géné- ralement, dans lequel l'intensité varie suivant une fonction périodique continue du temps. » 11 en résultait que leur ampèremètre électromagnétique placé dans le circuit continu et leur ampèremèlre thermique placé dans le circuit alternatif fournissaient les mêmes indications, c'est-à-dire que l'on avait luioycn =^ lemcace et non la relation (1). » Nous avons comparé l'effet du courant sinusoïdal au courant produit par Le Blanc et Schick en nous plaçant autant que possible dans des con- ditions identiques et nous avons trouvé, au sujet de la dissolution du cuivre dans le cyanure de potassium, des résultats analogues aux leurs, à cette différence près que nos rendements, du même ordre de grandeur, étaient plus faibles. » Cherchant l'application dti courant alternatif nous avons déterminé la limite de solubilité du cuivre, laquelle correspond à i molécule-gramme pour 8 molécules-grammes de cyanure de potassium. La réaction qui se produit est la suivante : Cu--i- 8KCv -h2H=0 = Cu = Cy=,6KCv4-2R0HH-H^ (' ) Zeilsch. fiir Elchtrnch., t. IX, 1903, p. 636. SÉANCE DU 8 FÉVRIER igo/j. 36 1 Nous avons pu ainsi obtenir en abondance le cyanure de cuivre et de potassium répondant à la formule Cu^Cy-,GRCy. )> Le rendement ne décroît que lentement et c'est seulement lorsque le liquide est presque saturé de cuivre que la chute est brusque. La lame de cuivre toujours très brillante se recouvre vers la fin d'un dépôt rougeàtre sur la nature duquel nous ne sommes pas fixés encore ('). )) Le Blanc et Schick admettent cpie la dissolution du cuivre dans le cyanure sous l'influence du courant alternatif est due à la formation d'un ion complexe qui met le cuivre à l'abri de la précipitation. Sans pouvoir donner encore de théorie précise à ce sujet, en raison de recherches que nous poursuivons actuellement, nous ferons de suite remarquer que nous ne pouvons admettre cette hypothèse pour les raisons suivantes : » i" Le cuivre est précipité complètement de ses solutions dans le cyanure de potassium (dosage électroly tique du cuivre); » 2" Le cuivre se dissout dans le cyanure de potassium, lentement à froid, rapidement à chaud; si le cuivre est relié à une lame de platine, l'attaque est beaucoup plus énergique en raison du couple ainsi formé. » De ce premier aperçu sur nos recherches nous pouvons déjà conclure que le courant sinusoïdal active la dissolution du cuivre dans le cyanure de potassium et permet la formation pratique d'un sel déterminé. » Le zinc et le nickel se comportent de la même façon et permettent d'arriver à un sel double de la forme : MCy-, 2KCy. Le plomb, l'argent, le mercure et le cadmium ne donnent sensiblement rien. » ÉLECTROCHIMIE. — Sur des phénomènes de réduction produits par l'action de courants alternatifs. Note de MM. F. Pearce et Cii. Couchet, pré- sentée par M. H. Moissan. » Si l'on dirige un courant alternatif dans des solutions de certains sels, on observe : soit une dissolution des électrodes, phénomène déjà observé et décrit minutieusement par Ml\L Le Blanc et Schick; soit une réduction plus ou moins complète du sel dissous, si toutefois ce sel est réductible, » Ce phénomène de réduction, qui nous paraît nouveau, a pu être (') Nous donnerons plus en détail dans un pi-r-iodique spécial la bibliographie complète de réleclrolvse par courant alternatif, la description de nos appareils, les considération'; sur le rendeiiienl et les résultais d'expériences. 362 ACADÉMIE DES SCIENCES. observé sur des sels inorganiques, dissous ou fondus, comme aussi sur certains composés organiques. » En général, le phénomène de réduction ne s'accomplit que si l'on emploie des électrodes facilement oxydables; il paraît dépendre dans une certaine mesure de la nature de celles-ci comme aussi de la densité du courant et de la fréquence. » En effet, avec une faible densité de courant, on observe seulement le phénomène de dissolution des électrodes, sans qu'il se produise une réduc- tion de l'électrolyte; tandis qu'avec une densité de courant plus élevée, au phénomène de dissolution des électrodes s'ajoute une réduction de l'élec- trolyte plus ou moins complète, dans le même temps, suivant la nature des électrodes employées. » Le métal provenant de l'attaque de ces électrodes se dépose à l'état d'hydrate ou d'oxyde, et l'électrolyte passe à son minimum d'oxydation. » Nous citerons, à titre d'exemple, quelques réductions d'alun ferrique et de nitrates alcalins, que nous avons opérées. » 1. Alun ferrique. — Avec des électrodes de platine, la quantité de fer réduite était faible; à la surface des électrodes, nous avons observé un dépôt de noir de pla- tine. Dans un temps égal, la réduction devient plus forte par l'emploi d'électrodes d'aluminium, de plomb, de cadmium, etc., et elle est preque quantitative avec des électrodes de fer. » 2. Les nitrates alcalins sont également réduits en nitrites, dans une proportion qui varie aussi avec la nature des électrodes et la densité du courant. » Le rendement est quantitatif avec des électrodes de cadmium et de zinc, tandis qu'il tombe presque à zéro avec des électrodes de fer, de cuivre ou de charbon. )) Une série d'autres corps se comportent également de la même ma- nière. La dissolution des électrodes et la réduction de l'électrolyte pa- raissent également, comme dans les cas présents, être en relation avec la nature des électrodes et la densité du courant. Parmi ceux-ci nous citons : les sels cuivriques qui sont rédtùts à l'état de sel cuivreux, les sels metcuriques à l'état de sel mercureux, les chromâtes comme sels de chrome, etc. » Nous avons essayé de reproduire le même phénomène avec des com- posés organiques; nous avons pu constater une réduction du nitrobenzène en sel d'aniline. » SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1904. 3G3 CHIMIE. — Production à froid des sulfures de phosphore. Note de M. R. BouLoucii, présentée par M. G. Lemoine. « I. L'action directe du soufre sur le phosphore fournil à chaud, par une violente réaction, la plupart des sulfures de phosphore; M. Lemoine obtient des sulfures plus riches que P'S'' |)ar l'union à température élevée de ce dernier corps avec le soufre. » Les tentatives de préparation à basse température de composés du soufre et du phosphore n'ont abouti, à partir des éléments, qu'à la pro- duction de mixtes dont j'ai précédemment précisé la nature {Comptes ren- dus, 21 juillet 1902). » 1<]m éliulianl l'aclion delà lumière sur un mélange de sulfure P' S' et de soufre en solulion sulfocarbonique, M. Dervin a obtenu, au bout de i ou 2 mois, des aiguilles de bisulfure P'S", un magma cristallin ayant à peu près la même composi- tion et des grains cristallins jaunâtres de formule P'S"; cette méthode, très lente et fournissant des produits dont j'ai pu constater la complexité, ne peut être considérée comme un procédé de préparation. » Ou obtient des résultais très nets au bout d'un temps assez court si l'on ajoute à la solution sulfocarbonique de soufre et de P''S^ quelques paillettes d'iode; la coloration violette disparaît rapidement, surtout à une vive lumière, et, au bout de i ou 2 jours, on voit les parois du flacon insolé se tapisser d'une multitude de petits cristaux fort nets qui se groupent en masses légèrement adhérentes au verre. » Ces cristaux, lavés au sulfure de carbone pur, tlessécliés, finement pulvérisés, lavés de nouveau et enfin essorés, retiennent une notable proportion de sulfure de car- bone; le dissolvant n'est pas complètement chassé, même si l'on maintient la poudre cristalline pendant 6 heures à 100° dans un courant de gaz carbonique sec; pour l'éli- miner à peu près entièrement, il faut arriver à la fusion de la matière. » Ce corps a été préparé dans des conditions très diverses, mais les concenlralions qui ont donné les plus beaux cristaux correspondent à 22s de P'S' [)our "j^ ou un léger excès de soufre dans 200'""' de sulfure de carbone, et 22» ou un léger excès de P'S' poiu- 5s de soufre dans 200"" de sulfure de carbone; dans le premier cas (excès de soufre), on est averti de la fin de la réaction par la réapparition de la couleur de l'iode. La com- position des crislaux a toujours été conforme à la formide P'S'. 364 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Pour les deux expériences citées plus liaut, l'analyse a donné les résullals sui- vants : S excès. P'S-" excès. P^SK S 56,83 56,53 56,33 P 42,83 42,96 43,66 99>66 99, 19 99,99 » Bien que la composition de ce corps paraisse indépendante des concentrations de la dissolution, il est probable que ce sulfure et le composé P*S" de .M. Dervin appar- tiennent à la catégorie des cristaux mixtes; ils se comportent en efl'et comme des solutions solides; les faits signalés par M. Dervin relativement à la dissociation de P'S" dans le sulfure de carbone à 210° et l'observation faite par moi-même de la fusion de P'S° qui commence vers 180° et ne se termine qu'au-dessus de 2 10°, viennent à l'appui de cette hypothèse, qui sera soumise à des vérifications ultérieures. » 11. Pour réaliser à froid l'union directe du soufre et du phosphore, des mixtes liquides de ces deux corps ont été mis en tubes scellés et long- temps exposés au soleil; après l'insolation, les tubes contenaient un mé- lange de phosphore ordinaire, de phosphore rouge, de soufre et de sulfure de phosjjhore, difficile à isoler et surtout à caractériser. » D'autre part, le phosphore et le soufre en solution sulfocarbo- nique ne réagissent pas sensiblement, même à la lumière directe du soleil, mais l'addition de quelques paillettes d'iode fait apparaître au bout d'un jour ou deux, si le soufre est en excès, une abondante cristallisation sur les parois du flacon exposé à la lumière. » Ces cristaux sont des aiguilles d'un jaune très clair, réunies en bouquets, que l'analyse chimique et la détermination du point de fusion permettent de regarder comme le sulfure de Seiler et Piamme, P^S'. )) Ce sulfure n'est pas le seul que l'on puisse obtenir ainsi; dans une solution qui contient un excès de soufre, la fin de la réaction est encore indiquée par la réapparition de la couleur de l'iode, mais si l'on ajoute peu à peu du phosphore, cette coloration disparaît pour se manifester de nouveau quand tout le phosphore ajouté s'est combiné; cette opération plusieurs fois répétée a pour effet d'altérer les cristaux primitifs qui se transforment en masses mamelonnées et semblent rétrograder à l'état de sulfures inférieurs. » D'ailleurs, si l'on fait agir le soufre sur du phosphore en excès, toujours en solution suifocarbonique iodée, une action moins rapide que dans le cas inverse détermine la formation de très petits cristaux et d'une poudre cristalline qui, débarrassée avec soin du phosphore et du dissolvant, a SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1904- 36,*» présenté une composition très sensiblement représentée par P'S' ; ce corps fondu donne par refroidissement un enchevêtrement de cristaux très nets et fort différents de ceux que fournit P'S"; on n'a cependant encore aucune raison d'affirmer que ce corps est un composé défini. » L'action catalvtique de l'iode se rattache au déplacement de l'iode par le soufre dans les iodures et les iodosulfures de phosphore; ce déplace- ment a été aisément constaté. » CHIMIE. — Obsenalions relatnes à l'action de la chaleur et de la lumière sur les mélanges de sesquisuljure de phosphore et de soufre en solution dans le sulfure de carbone. Note de M. E. Dervix, présentée par M. G. Lemoine. « A l'occasion de la Communication de M. Boulouch, je rappelle que j'ai publié une série d'expériences relatives à l'action de la chaleur et de la lumière sur les mélanges de soufre et de sesquisulfure de phosphore en solution dans le sulfure de carbone ('). J'ai trouvé que ces deux agents physiques agissaient de la même façon et donnaient naissance aux mêmes produits. Ainsi, la chaleur ou la lumière agissant sur une solution conte- nant une molécule de P'S' et une demi-molécule de soufre doiuie à la fois des aiguilles transparentes légèrement jaunâtres de P-S* (sulfure obtenu par Seiler et Ranime, qui, d'après la densité de vapeur, corres- pond à P'S"), et des cristaux réunis en masses sphéçiques plus ou moins volumineuses, rappelant une des formes de la pyrite de fer et répondant à la formule P'S" ou mieux P''S\2P^S''. Cette interprétation de la for- mule brute P'* S" se déduit des trois expériences suivantes, dont les deux premières sont indiquées dans ma Note de [883, et dont la troisième est inédite. » 1° P*S", cliaufTé à îto" avec CS-, se dédouble en P^S* qui crislallise, et en P'S' qui reste en solution. » 2" P*S", chauffé à 210" avec une solution dcl^'S' dans CS-, ne se dédouble plus et recristallise inaltéré. » 3° F- S' chauffé à 210" cn'cc une solution de P'S' dans CS- reproduit le sul- fure PS". (') Bulletin de ta Société ctiimique, t. XLI, iN83, p. 433. Dans celte Note il s'est glissé une erreur. 11 y est dit (jue « les solutions faites dans la proportion de deux parties Ae soufre pour une partie de P'S', etc. » Le mot partie doit être remplacé par équivalent. C. K., iç, pour 100 de ce métal; ce sont les seuls intéressants au point de vue industriel. » Mici-ographie. — Si l'on considère les aciers renfermant 0,200 de carbone, l'al- laque à l'acide picriquo montre, dans les aciers renfermant moin^ de 0,7 pour 100 de vanadium, de la peilite semblable à celle des aciers au carbone; mais la ferrite se colore très rapidement en brun foncé par le même réactif. » A jjartir de 0,7 pour 100 de vanadium, on voit apparaitre dans la perlite des grains blancs extrêmement nets; on les aperçoit d'ailleurs par polissage en bas-relief. )) Le vanadium augmentant, ces grains blancs se développent, et bientôt l'on ne voit plus de perlite; à partir de 3 pour 100, l'acier ne présente plus que des grains blancs dont l'importance et le nombre vont en augmentant au fur et à mesure que croît le pourcentage de vanadium. » Les aciers renfermant 0,800 pour 100 de carbone donnent les résultats analogues. Jusqu'à 0,5 de vanadium, la structure est perlilique. Puis on aperçoit les grains blancs i|ui augmentent ra|iidement. Ln fait assez curieux est à noter : ces grains blancs pre- nant la place de la perlite, certains acier>, i[ui en renferment un peu, paraissent con- tenir moins de 0,800 pour 100 de carbone. » A partir de 3 ])Our 100 de vanadium, on ne voit plus que le constituant spécial. Ce produit est un carbure, carbure de vanadium ou carbure double de vanadium et de fer. En ell'et, en cémentant un acier perlitique, nous avons pu obtenir à la péri- phérie ce consliluanl. » En résumé : nous distinguons dans les aciers au vanadium bruts de lorge, trois groupes : » 1° Les aciers présentant la même structure que les aciers au carbone ; » li"^ Les aciers présentant de la perlite et du carbure spécial ; » 3" Les aciers dont tout le carbone se trouve dans ce constituant. » Nous espérons définir d'ici peu la formule de ce corps. » Propriétés mécaniques. — Les propriétés inécaniques peuvent se résu- mer comme il suit : » 1° Les aciers des deux premiers groupes sont à charge de rupture et à limite élastique très élevées par rapport à celles des aciers ordinaires à même teneur en carbone; ils ont des allongements et des strictions moyens; ils sont beaucoup plus durs et fragiles que les aciers au carbone. » Exemples : ]■ :ssais Carbone. \. lll7 11,5 217 0,112 j ,o4 9I: T 75,4 10 3 217 SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1904. SGg )> 2" Les aciers du troisième groupe ont des charges de rupture et des limites élastiques extrêmement basses; les allongements et les strictions sont élevés et, malgré cela, ces aciers sont très fragiles. Ils sont d'une dureté très faible. Cela quelle que soit la teneur en carUone : Essais C.irbonc. Vanadium. n. K. A pour 100. au choc. à la dureté. 0,187 2,98 47.' 18,8 24 » 99 0,382 5 , 37 34,5 1 5 , 5 23 2 143 0, 1 3o 7>39 3. ,8 20,2 21 3 109 0,1 20 10,27 3o, 3 21,8 22 3 118 0,787 7,85 3o,3 1 3 , ;, 16 3 ,43 o,858 10, 2.5 42,0 1(3,8 10 0 '79 « In/Iiiencc des Irailemenls. — Un recuit peu prolongé à 900° atloucit légèrement tous les aciers. » Lorsque la température du recuit est suffisamment élevée et le temps de recuit assez long, il y a précipitation du carbone à l'état de graphite; ce phénomène est semblable à celui que nous avons noté pour les aciers. » La trempe durcit avec une intensité remarquable les aciers des deux premiers groupes; elle adoucit légèrement les aciers du troisième groupe; elle n'atteint nullement leur structure. Et cet effet est le même, quelle que soit la température de trempe; nous avons étudié, en effet, ce traitement jusqu'à 1200'^; le constituant spécial n'est jamais atteint par la trempe. » En résumé: L'étude des aciers au vanadium nous a permis : ). 1'' Ue diviser ces aciers en trois groupes distincts, l'un de ces groupes étant en quelque sorte l'intermédiaire entre les deux autres. » 1° De caractériser les propriétés mécaniques de chacun de ces groupes et notamment de montrer que les aciers à constituant spécial présentent des parlicularités très remarquables. » 3" De déterminer que seuls les aciers au vanadium renfermant moins de 7 pour 100 de vanadium sont susceptibles d'applications industrielles (même en laissant de côté la question prix de revient). Etant donnée la fragilité des aciers au vanadium ('), on peut ajouter qu'ils ne semblent offrir d'intérêt que comme aciers à outils. » (') Je ne parle ici que des uUiages fer-carljoue-vaiiadium el non de produits sidé- rurgiques plus complexes, tels que les aciers nickel-vanadium, sur lesquels je revien- drai procliaiuenient. 3^0 ACADEMIE DES SCIENCES. CHIMIE MINÉRALE. — Les transfunnatiuris allotropiques des acicis au nickel. Noie de'M. O. Boudouakd, présentée par M. Troost. « Utilisant la méthode que j'ai décrite précédemment ( * ), j'ai étudié des séries d'aciers spéciaux qui, pour une teneur sensiblement constante en carbone, contiennent des proportions croissantes d'un métal donné. M. Guillet a bien voulu mettre à ma disposition les aciers qu'il a étudiés récemment au point de vue microscopique et mécanique, et ce sont les résultats relatifs aux aciers au nickel que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie : ces résultats montrent l'influence spécifique du nickel sur la position des points de transformation. Des recherches sem- blables ont déjà fait l'objet de nombreux travaux de MM. Hopkinson, Le Chatelier, Osmond, Dumas, Guillaume, Gharpy et Grenet. » Les courbes obtenues sont telles que les abscisses représentent les températures du barreau étudié et les ordonnées des déviations proportion- nelles aux différences de potentiel entre les extrémités du barreau. Ces courbes, soit à réchauffement, soit au refroidissement, présentent la même allure, et leur forme particulière est due au mode de chauffage; la figure ci-dessous donne les courbes relatives aux aciers à 2 et 3o pour 100 de nickel, la teneur en carbone étant environ 0,120. 2x00 1000 f)oo ijoo joo Ooo Soo Ifoo Zoo -00 wo n M Considérons, par exemple, la courbe de l'acier à 3o pour 100 de nickel qui ne présente aucune anomalie. Au début de l'expérience, le chauffage étant assez rapide, la ddférence de température entre les deux extrémités du barreau croit assez rapidement pour passer par un maximum ; elle décroît ensuite pour devenir nulle au fur et à mesure que la tempéta- (') Cuinptcs rendus, t. CXXXVII, p. ioâ/|. SÉANCE DU 8 FÉVRIER igo/j. Syi ture s'élève; à un moment donné, rextrémité la plus chaude devient la plus froide, et la différence de température changeant de signe reste ainsi pendant la période de refroidissement. Les irrégularités que l'on observe alors sur les courbes correspondent à des phénomènes qui viennent modi- fier l'état thermique du barreau, c'est-à-dire aux transformations molécu- laires du métal. Ces anomalies sont plus ou moins accentuées suivant la nature des aciers. » Le Tableau ci-dessous donne les résultats relatifs à deux séries d'aciers au nickel, dans lesquels la teneur en nickel varie de o à 3o pour loo. On a pris comme températures des points critiques les origines des anomalies. Au refroidissement, étant donnée l'extrême lenteur avec laquelle se pro- duisent les transformations moléculaires, il est quelquefois très difficile de déterminer exactement l'origine de l'anomalie; pour les aciers à haute teneur en nickel, les températures des points singuliers prises sur les courbes de refroidissement correspondent aux changements brusques dans la direction des courbes. Composition centésimale des aciers. Ni. Mn. S. Si. P. Points singuliers Di'îsignation — — — — —•^ des aciers. Échaiiffement. Refroidis- sement. Série L — o, i'îo de carbone environ. 0, 07 2,23 0 ,025 0,006 0,070 trac o, 125 5,23 0 ,013 o,oo4 o,o46 » o, 125 7,t3 0 , 20 0 , oo5 o,o5o )) 0, l32 10, 10 traces 0 , ooa 0, 100 » 0, 125 12,07 » 0,002 0,090 » 0, 1 10 i5,i7 )) 0,004 0,020 » 0: ,176 20, 4o » o,oo4 0,02.J )> 0, , 160 25,85 » 0,007 o,o36 » o, 120 3o,o » traces o,o3i » 5 7 10 12 i5 20 25 3o 860-775-725 830-710 (' 710 770-695 690-660 675-650 640-610 » 620 )) 600 » 5 1 o 600 575 420 36o 285 175 )) Série II. — 0,800 de carbone environ. 0,800 2,20 0, 107 o,oo5 0, 100 traces 2 705 695 0,776 4,90 0,092 o,oo4 o,o85 » 5 675 625 o,8i5 7.09 0,125 0 , oo3 0, 100 )) 7 665 56o I ,o5 9'79 0,097 o,oo4 traces » 10 625 » 0,760 12,27 0,092 o,oo4 0,086 » 12 625 » 0,796 i5,o4 0,060 0,007 0 , 09 1 » i5 590 » 0,800 20,01 0,020 0 , oo3 0,089 )) 20 56o » 0,790 25,06 0,070 0,002 traces » 25 5i5(') » 0,810 29 , 96 o,o3o 0 , oo4 0, rSg )> 3o )1 » (') Peu visible. 372 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les diuréide.i : èllier homoallantoïque. Note de M. L.-J. Simon, présentée par M. H. Moissan. « Dans une ^^•{oX.e ■dnVèrlenre (^Coj7iples rendus, t. CXXXIII, 1901, p. 588) j'ai signalé l'existence de l'étlier homoallantoïque CH'- C(NH- CO-NH-)^ — CO=C=H\ » Cet éther diuraniinique, le seul connu jusqu'ici, résulte de l'action directe de l'urée sur le pyruvated'élhyle, sans l'intervention d'aucun agent de condensation. » On mélange Fiirée dissoute clans l'alcool cliaud avec un poids égal au sien de pyruvate d'éthyle. 11 se fait peu à peu un dépôt blanc microcrislallin qui au bout de 24 heures est abondant et compact. Ce dépôt est essoré et lavé à l'alcool. I^es eau\ mères évaporées dans le vide fournissent une nouvelle récolte. Le rendement total s"élève au poids initial d'tllier pyruvique. H y a donc un déchet notable, corrélatif de la présence constante d'urée dans les dernières eaux mères. Celte réaction ne semble se prêter à aucune généralisation; les corps les plus voisins de l'éther pyruvique, les éthers acélylacétique et nxalacélique ne s'unissent pas à l'urée, si l'on ne fait pas appel à un agent de condensation. On ne peut même pas substituer à l'urée la métliy- lurée sans savoir obligé de recourir au même adju\aiit. » L'éther homoallantoïque est un corps blanc pulvérulent, micro- cristallin, décomposable aux environs de aoo", insoluble dans l'eau et la plupart des solvants organiques. L'alcool bouillant le dissout cependant en petite quantité; celte solubilité augmente en présence de pyriiline. » Certaines de ses propriétés chimiques méritent d'être relatées. » Action de l'eau. — Cet éther est insoluble dans l'eau froide; mais, si on le pro- jette dans l'eau bouillante, il s'y dissout instantanément : on perçoit avec intensité l'odeur pénétrante et caractéristique du pyruvate d'éthyle qu'on peut au surplus isoler sous forme de pliénylhydrazone. L'évaporalion de la solution fournit l'urée. » 11 s'est donc produit, par l'action de l'eau, une réaction inverse de celle qui produit sa synthèse Cn^~C(NH-CO-NH2)5-C02C2ir'-)-H20 = CM-'- CO - C02C=H'+ 2(NH--- CO — NIP). » Celle hydrolyse n'est accompagnée d'aucune saponification sensible de l'éther pyruvique. » Action de l'acide chlorliydriijue. — L'éther homoallantoïque se dissout dans l'acide chlorhydrique concentré, mais c'est à la faveur d'une décomposition profonde. SÉANCE DU 8 FÉVRIER igo4. 3^3 On peut caracléiiser immédiatement l'acide p^iuvique libre par lu coloration bleue qu'il donne avec le nitroprussiate de sodium en présence d'ammoniaque. » En outre la solution chlorliydrique évaporée abandonne un solide blanc qui, après purification, a été identifié avec le triuréide dipyruvique; j'ai montré antérieurement que ce corps se produit dans l'action de l'acide pjruvique sur l'urée en solution chlor- liydrique. » Action de l'ammoniaque et de la méthylamine. — L'élher liomoallantoïque agité avec de l'ammoniaque concentrée s'y dissout peu à peu, sans qu'on puisse mani- fester aucune hydrolyse. » La solution abandonnée à l'air perd l'ammoniaque en excès et il se produit un dépôt de cristaux rhomboédriques très bien formés et caractéristiques : c'est le /)/(7/- rile Cil C CO . OCqi ' H- MP iMH3 _ CO — NH NH — CO - NH°- = CH' C CO +NH'-i-C^IP(OH). /\ \ MP _ CO — NH NH - CO - NH » La méthylamine se comporte exactement de même. Il est possible qu'il se forme transitoirement Tamide ou la mélhylamide allanloVque, mais ce n'est pas certain. » Action de la potasse aqueuse ou alcoolique. — L'éther homoallantoïque, chauffé au sein d'une solution alcoolique de potasse, ne s'y dissout pas, mais se transforme en un autre corps solide blanc, soluble dans l'eau, qui n'est autre que le dérivé potas- sique du pyvurile; par l'action de l'acide chlorliydrique dilué on revient aisément à celui-ci. » Agité avec la potasse aqueuse, étendue ou concentrée', et froide, l'éther homoal- lantoïque s'y dissout; si l'on acidulé par l'acide chlorliydrique étendu en évitant soi- gneusement toute élévation de température, il se jiroduit peu à peu un dépôt de cris- taux brillants et caractéristiques de. pyvurile. )> Cette production de pyvurile peut être rapprochée de l'observation de Behrend relative au passage de l'élher uramidocrotonique ou mélhyluracile sous l'action des alcalis : CH^-C =:CH-C0.0CM1' CH»-C =011-00. NH - CO - NH^ "^ NH - CO - NH « On pourrait èlre tenté d'adopter pour les deux faits une interprétation identique et imaginer la saponification de l'élher suivie ou accompagnée de la formation de l'uréide cyclique. Mais cette conception, quant à l'éther homoallantoïque, est en con- tradiction formelle avec les faits suivants : » 1° L'homoallantoale de potassium, préparé par l'action directe de l'alcali sur l'acide homoallantoï(iue, est parfaitement stable : j'en conserve un échantillon inaltéré depuis plusieurs années. Maintenu au contact de la potasse cencenlrée, dans laquelle il est assez peu soluble, il ne se transforme pas en pyvurile potassé; il subit seulement une hydrolyse en urée et pyruvate de potassium et cela beaucoup plus lentement que le pyvurile dans les mêmes circonstances; C. R., itjo'i, 1- Semestre. (T. CXXXVIII, N« 6.) 49 3^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. ,, 1" La sokilion aqueuse de l'homoallantoale de potassium ou d'ammonium addi- lionnée d'acide chlorhvdrique régénère sans altération l'acide homoallantoïqne initial. » Il est donc impossible de rendre compte de Taclion de la potasse par la saponilica- tion préliminaire de Télher, en d'autres termes, par la production transitoire d homo- allantoate de potassium ; je ne vois pour le moment aucune explication satisfaisante de ce résultat au moins surprenant». CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les éthers phosphoriqacs du glycul. Note de M. P. Carré, présentée par M. H. Moissan. « Le glycol, de même que la glycérine, peut réagir sur les trois oxhydrile s de l'acide phosphorique, pour donner naissance à trois éthers. ,, Plusieurs éthérifications ont été effectuées dans des conditions diverses de température et de pression. Les meilleurs résultats sont obtenus (pour le mélange équimoléculaire), en opérant dans un ballon muni d'un réfri- gérant ascendant, à la température de i4o<'-i45°, et sous une pression de j5mm à ij^mm (^vidc foumi par la trompe à eau); dans ces conditions le maximum d'éthérification est atteint après lo heures de chauffage; le mélange renferme 3,5 pour loo de triéther, 42,4 pour loo de diéther et 44 pour loo de monoéther, soit au total 89,9 pour 100 d'acide combine. Sous une pression plus faible, dans le vide de la trompe à mercure, ces limites se trouvent abaissées, par suite de la volatilisation d'une partie du glycol, qu'il m'a été impossible d'éviter. ,> La proportion de triéther est plus élevée, lorsqu'on éthérlfie au mé- lange de 1-°' d'acide pour 2™"' de glycol; mais avec cet excès de glycol je n'ai pas, dans les diverses conditions où j'ai opéré, constaté la formation d'une quantité de triéther supérieure à i4,5 pour 100. „ Élude du monoéther. - Le monoéther est toujours accompagné de di- et parfois de triéther. Ces deux derniers, saponifiés par l'eau, se transforment eu monoéther ; ils sont cependant plus stables que le di-et le triéther correspondants de la glycérine. Un fait curieux (qui se produit d'ailleurs aussi, mais d'une façon moins prononcée, avec le diélher phosphorique de la glycérine) est que cette saponification exige des temps variables suivant que le mélange est soumis à l'ébullition aqueuse, immédiatement après avoir été dissous dans l'eau, ou plusieurs semaines après cette dissolution ; dans ce dernier cas elle demande un temps beaucoup plus long (3 à 4 fois plus). „ De la solution aqueuse ne renfermant plus que le monoéther, j'ai isolé ce dernier, de même façon que l'acide glycérophosphorique, en décomposant le sel de plomb par l'hydrogène'sulfuré. La solution de cet acide glycophosphorique doit être concentrée à froid dans le vide, car, à chaud, de l'acide phosphorique est m,s en liberté. La SÉANCE DU 8 FÉVRIER igo^. 875 concentralion peut être poussée jnsqu'à la composition : /0-CH--ŒPOH 2PO-OH +H20; \0H après quoi l'acide glycophosphorique commence à se transformer en diéther. » Le sel neutre de baryum PO.O.C-H^O.O-Ba -i- H-0 conserve une molécule d'eau qu'il perd à 180" environ. » Le sel acide de baryum, pas plus que le glycérophosphate acide de baryum, ne peut être isolé à l'état de pureté par suite de sa facile décomposition en acide glyco- phosphorique et glycophosphate neutre. » La quinine donne avec l'acide glycophosphorique deux sels très bien cristallisés en fines aiguilles. » Un sel basique p .0 .0 .cnvo .{OHy-{c:-''W' X7.'-0''y+ ^H-0 et un sel neutre P.O.O.C=H»0(OH)^C2''H»Az-=0=+2H20, qui est efflorescent et perd lentement une molécule d'eau à la température ordinaire. » Les monoéthers phosphoriques de la glycérine, de l'érhytran et du mannid m'ont fourni des sels de quinine analogues. » Etude du diéther. — Je n'ai pas réussi à isoler le diéther; car il est soluble dans les mêmes solvants que le monoéther. Cependant, les proportions des trois éthers formés, lors de l'éthérificalion du mélange équimoléculaire, montrent que ce diéther doit posséder la constitution / O - CH- ' '^ — O— cii^- \0H » Si, en effet, on admettait la fixation d'une seconde molécule de glycol sur le mo- noéther, il aurait dû se combiner une quantité de glycol supérieure à celle mise en réaction. » Qtiant au trièther, je n'ai pu le séparer des deux autres, pour la même raison, et je ne puis dire s'il résulte de la fixation d'une troisième molécule de glycol par le diéther, ou bien de la fixation d'une molécule de glycol par deux molécules de diéther. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la nature de la fécule crue. Note de M. L. Maquenne, présentée par M. Roux. « L'empois de fécule fraîchement préparé se laisse entièrement saccha- rifier par l'amylase, aussi bien que par les acides forts. Il n'en est plus de 376 ACADÉMIE DES SCIENCES. même, ainsi que je l'ai démontré, de l'empois conservé aseptiquement, ni de l'amidon cru que, depuis Raspail ('), Ions les auteurs considèrent comme formé d'un corps directement soluble dans l'eau (aniidine, amidonc ou granulose), associé à un isomère insoluble {amidin, tégument, farinose ou amy/ocellulose) difficilement attaquable par les acides et l'infusion de malt. » Guérin-Varry ("), ainsi que Brown et Héron ('), estiment la pro- portion de cette dernière substance à environ 3 pour 100 du produit brut, tandis que Paven et Persoz ('"), opérant dans d'autres conditions, l'évaluent à trois millièmes seulement. Encore d'après Brown et Héron, la même amylocellulose apparaît lorsque l'on saccharifie la fécule crue triturée; enfin Bourquelot ( '), en étudiant l'action de la salive sur l'empois, a été conduit à dire que le grain d'amidon ne renferme pas seulement deux espèces chimiques distinctes, mais bien un plus grand nombre d'hydrates de carbone, qui se différencient par la résistance qu'ils opposent aux actions hydratantes. » En présence de toutes ces observations, ainsi que de celles, tantôt concordantes et tantôt contradictoires, que nous devons à Guibourt, Caventou, Nœgeli, Meyer et d'autres, on est naturellement conduit à con- sidérer l'amidon comme un corps de nature complexe. Il va nous appa- raître beaucoup plus simple si nous faisons intervenir le phénomène de rétrogradation, tel que je l'ai défini récemment : il suffit pour cela d'assi- miler le grain de fécule à une masse d'amidon, d'abord soluble, qui aurait rétrogradé sous l'action du temps et des matières étrangères qui l'accom- pagnent dans la cellule vivante. » Cette assimilation est justifiée par la manière dont la fécale crue, entière ou pul- vérisée, se comporte vis-à-vis des solutions d'amylase; l'expérience dont nous donnons ci-après les résultats a porté sur is,6586 de fécule réelle, c'est-à-dire supposée sèche, sacciiarifiée par lo'"'' d'extrait de malt à 10 pour 100, étendus de 40'''"' d'eau, à 55°. Fécule entière. Matière soluble totale os, 0^6 Matière soluble p. 100 de fécule. . 2S,S broyée. Empois. IK,572 18,696 94', 8 102S, 2 (') A/i/i. Se. naliir., i825. (-) Anii. (le Chiin. cl de Pliys., 2" série, t. LVI , i834, p. 225. (3) Liebig's Arinalen, t. GXCIX, 1879, p. i65. (*) Ann. de Chiiii. el de Phys., 2= série, t. L\ I, i834, p. S.Sy. {') Comptes rendus, t. CIV, 1887, p. 71 et 177. SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1904. 377 » On voit, ainsi d'ailleurs que l'ont déjà montré Brown et Héron, qu'il suffit de déchirer mécaniquement l'enveloppe protectrice du grain pour permettre à celui-ci de se dissoudre, pres([ue aussi bien que s'il avait d'abord été gélifié; l'action est rapide, ainsi qu'on peut s'en convaincre en examinant au réfractométre une goutte du liquide, au fur et à mesure de sa saccharification. » Au microscope le résidu apparaît formé d'une matière amorphe, non colorabic par l'iode, mélangée avec quelques grains de fécule intacts ayant échappé aubrojage; si l'on élimine ceux-ci par un instant d'ébuUition et un nouveau traitement par l'extrait de malt à 55°, il ne reste plus que de l'amylocellulose pure, reconnaissable à ce qu'elle bleuit par l'iode après dissolution dans la potasse et neutralisation par un acide fort : on en obtient ainsi 3 à 4 pour 100 du poids de la fécule primitive. » Ces faits, observés clans des circonstances telles que la matière mise en œuvre ne saurait éprouver d'autres modifications que celles qui résultent de son attaque diastasique, montrent que le grain de fécule jinssède, au point de vue chimique, la même composition que l'empois vieilli, et, par conséquent, nous autorisent à y voir de l'amidon rétrogradé, c'est-à-dire mélangé d'amylocelluloses à divers états de condensation. C'est parce que cesamylocelluloses se redissolvent à haute température qu'on n'en trouve que des traces dans l'empois frais, c'est parce qu'elles prennent naissance à froid au sein de l'annidon pur que la fécule crue ou rétrogradée en ren- ferme davantage. » Cette interprétation diffère de toutes celles qui ont été proposées jusqu'à ce jour en ce qu'elle établit une relation intime entre les parties constituantes du grain d'amidon, au lieu d'en faire autant de principes distincts : l'amylocellulose qui accompagne l'amidon soluble dans la fécule crue est en réalité l'un de ses produits immédiats de transformation, que rien ne distingue de celui qui se forme m rnlro dans les conditions que nous avons fait connaître, MM. Wolff, Fernbach et moi. » On comprendra facilement, sans qu'il soit nécessaire d'y insister, l'intérêt qui s'attache à ces considérations : dans les recherches de physio- logie végétale relatives à la formation et à la migration des corps amylacés, il faudra désormais tenir compte de la rétrogradation qu'ils sul)issent sous l'influence des électrolytes ou des diastases coagulantes, ainsi que du mode de distribution de l'amylocellulose qui, en modifiant les propriétés osmo- tiques du grain d'amidon, peut atténuer dans une large mesure l'action dissolvante de l'amylase. » Il est enfin probable que l'état plus ou moins avancé de rétrogradation est l'un des facteurs qui interviennent pour différencier les amidons natu- rels et notamment changer la composition de leurs iodures. » 3^8 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Sj/iÛiése biockimif/ue de l'olcinc et de quehjiies élhers. Note (le M. Henri Pottevin, présentée par M. Duclaux. « J'ai montré antérieurement (' ) que l'acide oléiqiie et la glycérine s'éthérifient, sous l'influence d'un ferment pancréatique, pour donner la monooléine; on peut, grâce à la même action diastasique, préparer la Irioléine, identique à l'oléine naturelle. » La nionooléine, préparée comme je l'ai indiqué, est dissoute dans i5 fois son poids d'acide oléique, et le mélange est abandonné à l'éluve à 36°, en présence de I pour 100 de son poids de tissu pancréatique. Le tissu pancréatique est préparé en déshydratant et dégraissant par un traitement à l'alcool et à l'éther du pancréas de porc finement haché. » On peut suivre au jour le jour la diminution de l'acidité du mélange; quand celle-ci ne varie plus, on isole de l'excès d'acide la trioléine sous forme d'un corps gras neutre, liquide à la température ordinaire, se solidifiant au voisinage de o°; den- sité à i5° : o,9i5. » i48,/t96 de trioléine saponifiés par l'ovyde de plomb, en lube scellé, ont donné iSSjSgo d'acide oléique et i5,383 de glycérine. » Une partie du mélange primitif mis, comme témoin, en contact avec une quan- tité correspondante de tissu pancréatique, préalablement chauffé à loo" sous l'alcool atnylique, reste sans changement. M Si dans l'expérience précédente on remplace la monooléine par divers alcools on obtient les éthers correspondants. » L'expérience a été faite à 36°, avec des mélanges équimoléculaires d'alcool et d'acide oléique, et ib de tissu pancréatique pour loos de liquide. Dans chaque série on a fait un témoin avec les mêmes quantités de liquide et de tissu, celui-ci ayant été. au préalable chauffé à ioo° sous l'alcool amylique. » Les nombres du Tableau indiquent la proportion d'acide éthérifiée pour loo. Alcool méthyliquc. \lcool étliylique. Alcool isoaniyliqiic. Durée du contact. Diast. Tcni. Diast. Téni. Diast. Tcm. I jour «2.0 O 9.1 O 32.0 O 10 jours 60.0 1 19.2 O 77. G 2.3 23 )> 69. G 4 21.4 o 80.1 5.2 » C'est avec l'alcool am^ lique que l'éthérificalion est le plus rapide. L'oléate d'aniyle qu'on obtient ainsi est un liquide neutre,'inodore, ne se solidifiant pas à o» ; sa densité (') Comptes rendux, 11 mars 1903. SÉANCE DU 8 FÉVRIER 190/4. 879 est de CjSùT à iS"; 108,690 saponifiés ont douné i2S,63o d'acide oléique et 88,662 d'alcool amylique. » L'élliérificalion se produit aussi bien si, au lieu d'employer un mélange où domine l'acide oléique, comme dans l'exemple ci-dessus, on opère avec de l'alcool amylique presque pur (2? d'acide oléique dissous dans los d'alcool). )) En étudiant l'éthérification de l'alcool amylique avec divers acides, on constate que la diastase présente vis-à-vis de cenx-ci une très grande sensibilité. » L'acide stéarique s'élliérifie bien. Comme il est peu soluble dans l'alcool amylique, on peut l'ajouter en grand excès; on le voit alors disparaître au fur et à mesure que l'action progresse. Le stéarate d'amyle est un corps neutre, blanc, solide à la tempé- rature ordinaire, fusible à 21°, insoluble dans l'eau, soluble dans l'éther. Il se dissout bien dans l'alcool chaud; mais, par refroidissement il se sépare en grande partie en donnant des cristaux qui présentent au microscope la forme de petites tables carrées. i5s,5oi saponifiés ont donné 125,483 d'acide stéarique et 88,489 d'alcool amylique. » Les acides gras inférieurs (acétique, butyrique, propionique) sont éthérifiés, pourvu que leur proportion dans l'alcool ne dépasse pas une certaine limite. Avec l'acide acétique, l'action diastasique ne s'exerce plus s'il y a plus de Ss d'acide dans loos d'alcool. Ce sont là des faits analogues à ceux signalés par. M. Uanriot à propos des éthérifications produites par la sérolipase. » Les acides lactiques (droit et gauche), l'acide benzoïque ne sont pas sensibles à l'action du ferment. Les acides lactiques, à la dose de 4 pour 1000, ralentissent l'éthé- rification de l'acide oléique (mélange équimoléculaire d'acide et d'alcool amylique) ; à la dose de 8 pour 1000 ils l'arrêtent. D'après cela, l'acide lactique des tissus pourrait exercer une action empêchante sur le procès de formation des graisses. » Dans tous ces phénomènes, le tissu pancréatique exerce son influence sans que la substance active entre en solution dans le mélange qui s'éthc- rifie; si, à un moment quelconque, on prélève et l'on met à part une partie de ce mélange, celle-ci n'est plus le siège d'aucune réaction, tandis que l'éthérification se poursuit dans la portion restée au contact du tissu. » Les éthers obtenus, mis au contact du tissu pancréatique en présence d'un excès d'eau, sont saponifiés. » Ces expériences prouvent que, lorsqu'on n'opère plus en solution aqueuse, la mise en œuvre des diastases du pancréas constitue un procédé d'éthérilication qui, dans quelques cas, n'est pas inférieur aux procédés chimiques pour le taux élevé des rendements et la facilité d'exécution. Il est naturel de penser que l'on doit trouver des faits du même ordre en s'adressant aux autres propriétés fermentaires des tissus : celles-ci fourni- raient alors de précieuses méthodes de synthèse dans le domaine des corps qui résultent du dédoublement des substances complexes, ternaires ou 38o ACADÉMIE DES SCIENCES. azotées, sous l'action des ferments solubles. C'est clans cette voie que je poursuis mes recherches. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Formation des composés terpèniques dans les organes chlorophylliens. Noie de MM. Eug. Ciiaiîabot et Alex. Hébert, présentée par M. Haller. « Suivant l'heureuse expression de Dehérain, la feuille est le laboratoire dans lequel s'effectue la synthèse des principes immédiats de la plante. Il est bien certain, en effet, que ces principes ont leur origine là où l'anhy- dride carbonique est assimilé. Mais la molécule de substance organique formée dans l'appareil chlorophyllien n'y demeure pas indéfiniment; elle circule dans la plante tout en subissant des métamorphoses successives dont il est souvent difficile de préciser la nature. Aussi peut-on se demander si les composés terpéniques prennent naissance dans les parties chlorophyl- liennes ou bien s'ils ne se forment que plus tard dans d'autres organes par suite de l'évolution chimique de substances qui, elles seulement, auraient été dans ce cas produites par les organes verts. » I. Nous avons envisagé ce problème de la détermination des organes dans lesquels prennent naissance les composés terpéniques et adopté la méthode de travail suivante. Un loi de plantes (menllie poivrée) a été divisé en deux parties, Tune réservée à des sujets devant servir de témoins, l'autre renfermant des plantes auxquelles nous avons toujours enlevé les inllorescences au fur et à mesure de leur formation. Nous avons distillé séparément : i" les plantes dont les inllorescences avaient été constamment supprimées; 1° les plantes témoins en ayant soin d'en écarter aussi les inllorescences, mais seulement au moment de l'expérience. Si l'huile essentielle se forme dans les organes chlorophylliens, les feuilles et tiges de la plante systématiquement privée de ses inflorescences en renfermeront une quantité plus grande que les parties correspon- dantes de la plante témoin. Si les inflorescences fournissent de l'essence aux organes verts, c'est l'inverse qui se produira. » L'élimination des inflorescences a eu pour efl"et de favoriser l'accroissement de la tige par rapport aux autres organes, résultat conforme à celui observé par M. Berllie- lol (') avec d'autres plantes. En extrayant, le 6 août igoS, l'huile essentielle des deux lots de menthe poivrée décrits plus haut, nous avons observé que les parties vertes des plantes témoins renferment à la fois une proportion d'essence moindre et un poids absolu d'essence plus faible que les parties correspondantes de la plante dont on a écarté les inflorescences au fur et à mesure de la formation de celles-ci (-). (') Berthelot, Cliiinie végétale et agricole, t. Il, p. l\!\. (2) Les détails (les expériences et les résultiils numériques seront indiqués au /?«//e- Un (le la Société chiinijuc. SÉANCE DU 8 FÉVRIER igo^. 38l » En rrautres termes, tri suppression des inflorescences entraîne une accuinata- lion des composés terpéniques dans les organes clilorophytliens. » II. Nous venons de voir que les organes chlorophylliens fournissent des composés terpéniques aux inflorescences. Pour corroborer cette conclusion, il importait de pré- ciser davantage le rôle des parties vertes de la plante dans la formation des matières odorantes, en étudiant comparativement la production de ces matières chez les plantes cultivées à lombre et ciiez les mêmes plantes ayant vécu en pleine lumière. Ces expé- riences, efi'ectuées avec la menthe poivrée, ont montré que la plante ayant poussé à l'ombre renferme une proportion d'eau notablement plus grande que la plante venue en pleine lumière: observation identique à celle de M. Berthelot ( ' ). D'autre part, nous avons constaté que l'obscurité réduit considérablement à la fois la proportion centésimale et le poids absolu d'essence contenue dans la plante. Il en résulte que la lumière favorise nettement la formation des composés terpéniques. » Conclusions. — Résumons les principales conclusions qui se'dégagent de ces recherches. » L'élimination syslémalique et complète des inflorescences produit un accroissement manifeste de la tige et, en ce qui concerne l'essence, une aug- mentation aussi bien de sa proportion centésimale que de son poids absolu dans les parties vertes. » On voit que l'essence ne pouvant plus s'écouler dans les inflorescences demeure dans les parties vertes où elle s'est formée le plus abondamment. Il en résulte que les organes chlorophylliens fournissent des composés terpé- niques aux inflorescences. » L'importance du rôle des organes verts dans la formation des matières odorantes de nature terpénique s'affirme encore lorsqu'on examine l'induence de la lumière sur ce phénomène. On constate, en effet, que l'obscurité réduit considérablement à la fois la proportion centésimale et le poids absolu d'essence contenus dans la plante. » Cet ensemble de faits démontre non seulement que les organes verts constituent le siège important de la formation des composés terpéniques, mais encore que cette formation est en relation directe avec la fonction essentielle accomplie par ces organes, dont le principal, au point de vue chlorophyllien, est constitué par la feuille. » (') Berthelot, Comptes rendus, t. CXXVIII, p. iSg. G. R., 1904, I" Semestre. (T. CXWVIII, N»6.) 5o 382 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur l'existence d'une diastase oxy do -réductrice chez les végétaux. Note de MM. J.-E. Abelous et J. Aloy, présentée par M. Arm. Gautier. « Nous avons montré (Co/n^oiiilli 200'^'"'' . I Carbonate potassique os, 5o Chlorate potassique 3» Aldéhyde salicylique i'^"',5 Suc de pommes de terre non boi/iUi Soo'^^'"' ] Carbonate potassique 08, 5o I Chlorate potassique.. . . oS [ Aldéhyde salicj-lique i'^°",5 » Les deux lots sont abandonnés dans le vide à 4o". Après 24 heures, on trouve : Acide salicylique. A os, 000 B , os, 127 SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1904. 383 » Il suffit donc d'aioiiter au suc végétal une combinaison oxygénée, telle que le chlorate de potassium, pour que le ferment puisse oxyder l'aldéhyde salicylique. Si, an lieu d'ajouter du chlorate de potassium, nous ajoutons du nitn'dans la proportion de 2"' pour 100, cenitreest partiellement réduit et l'aidéhvde oxydée, mais en proportion bien plus faible qu'avec le chlo- rate de potassium. » Les lois A, B, C, D, E ayant reçu chacun 3oo''"'' fie suc de pomme de terre et i'^°'\5 d'aldéhyde salicylique, avec ou sans nitrale ou chlorate, puis abandonnés dans 8 vide à 40" pendant 24 heures, ont donné : Acide salicylique formé. A. Suc normal 0,000 B. Suc avec nitrale 0,016 C. Suc avec chlorate 0,102 D. Suc avec nitrate et chlorate 0,000 E. Suc bouilli avec chlorate 0,000 » La proportion d'acide salicylique, beaucoup plus faible avec le nitrate de potassium qu'avec le chlorate, tient à ce que le nitrile formé par réduc- tion du nitrate est un poison pour la diastase oxydo-réductrice. Il suffit en effet d'ajouter au loL chlorate un peu de nitrite de sodium pour que l'oxy- dation ne se produise plus. M 11 reste à expliquer pourquoi le suc de pomme de terre normal, qui contient bien le ferment oxydo-réducleur, n'oxyde pas sensiblement l'aldéhyde salicylique, alors qu'additionné de chlorate de potassium il l'oxyde énergiquement. » Ce suc de pomme de terre contient une ou plusieurs oxydases. Nous pensons que les combinaisons oxygénées dissociables qii'U renferme sont stabilisées par l'oxydase au contact de l'air quand on extrait le suc et de- viennent dés lors impropres à céder leur oxygène. » On a fait les trois mélanges suivants : A cm^ B G Extrait de foie de cheval ipo Suc d'épluchures de pommes de terre riche en oxydase 100 Extrait de foie de cheval 1 5o Suc d'épluchures bouilli 100 Extrait de foie de cheval i oo Suc d'épluchures non bouilli 100 )) Ces trois lots sont abandonnés à l'air à 'S']" pendant 2 heures. On ajoute alors aux trois lots du carbonate de soude |)Our alcaliniser (oS,3 (jour 100) 384 ACADÉMIE DES SCIENCES. et i"",5 d'aldéhyde salicylique. Au lot C on ajoute en outre S^de chlorate de potassium. Ces mélanges sont laissés à 40" pendant 24 heures. On a : \cide salicylique formé. s ^ o , 000 g o,o38 Q o , 060 » Ainsi, au contact de l'oxydase, l'extrait de foie a perdu ses propriétés oxydantes, tandis qu'elles persistent quand l'oxydase a été détruite par l'ébuUiliou préalable et qu'elles se manifestent avec plus d'énergie en présence de chlorate de potassium. L'oxydase n'a donc pas détruit le fer- ment oxvdo-réducleur. Si elle a empêché l'action oxydante de l'extrait de foie, c'est en agissant sur les combinaisons oxygénées que cet extrait contient. » En résumé, la diastase oxydo-réductrice existe dans le règne végétal comme dans le règne animal. Mais à côté de ce ferment il existe chez les végétaux des oxydases du type laccase qui suppriment l'activité du ferment oxydo-réducteur en paraissant stabiliser les combinaisons oxygénées que ces sucs contiennent. Il suffit d'ajouter une combinaison oxygénée disso- ciable par le ferment, telle que le clilorate de potassium, pour que l'acti- vité oxvdante se manifeste nettement. » ZOOLOGIE. — La distribulion géographique des Bryozoaires marins et la théo- rie de la hipolarité. Note de M. L. C.^lvet, présentée par M. Alfred Giard. « Le D"" W. Michaelsen, au nom i\v\ Naturhistorisches Muséum Ael^am- bur^, a bien voulu me confier l'élude d'une collection de Bryozoaires ré- coltés dans les eaux du sud de la Patagonie, de la Terre de Feu et de la Géorgie du Sud. » Le nombre des espèces de cette collection s'élève à 63, dont 61 sont des formes marines et comprennent 1 1 espèces nouvelles, les deux autres formes ap|)artenant aux eaux douces de l'île Picton et de Puerto Bridges. La théorie dite de la hipolarité ayant acquis, au cours de ces dernières années, un intérêt tout spécial et bien légitime, et les résultats fournis par l'étude de ces quelques espèces m'ayant paru insuffisants à justifier une SÉANCE DU 8 FÉVRIER igo/j. 385 opinion favorable ou défavorable à celte théorie, j'ai cru utile d'étendre la statistique comparative de distribution géog?'aphique à toutes les espèces sifi^nalées jusqu'à ce jour dans les différentes mers de l'hémisphère sud. Cette étude fournira ainsi à l'opinion qui en sera la conséquence une base aussi solide que peut l'exiger l'importance de la théorie de la bipo- larité. » I. Les 6i espèces de la collection du musée deHamburg apparliennent à la région subantarctique. Elles se distribuent dans 35 genres, dont 25 sont représentés dans les régions subarctique et arctique, par des espèces qui, pour la plupart, sont différentes de celles de la région subantarctique, puisque i3 espèces seulement, parmi ces der- nières, se trouvent signalées dans les eaux subaictiques et arctiques. Les genres de la région subantarctique considérée ne se trouvent donc distribués dans les mers boréales correspondantes que dans la proportion de 71,4 pour 100, tandis que la proportionna- lité des espèces est beaucoup moins élevée et réduite à 21 ,3 pour 100. » D'autre part, parmi ces 61 espèces, il en est 17, en dehors des formes ubiquiste?, qui habitent à la fois différentes localités subantarctiques des océans Atlantique, Indien et Pacifique; celles-ci peuvent être considérées comme offrant une distribu- lion zonaie ou circumpolaire, dans le faible pourcentage de 27,8. » IL En ce qui concerne les espèces habitant l'hémispère sud, et plus particulière- ment entre 20" et 60° de latitude sud, j'ai eu recours aux travaux de d'Orbigny, Busk, Hutton, Mac-Gillivray, Waters, Kirkpatrick, llincks, JuUien, etc., comprenant la description et l'habilat des différentes espèces récoltées dans ces latitudes, soit par de simples collectionneurs, soit par les grandes expéditions scientifiques. A l'aide de ces divers matériaux, j'ai dressé un immense tableau où, en tenant un compte très minu- tieux de la sjnonymie spécifique et générique, toutes les espèces ont été inscrites, portant en regard leur distribution géographique dans les deux hémisphères. Voici les faits qu'il est facile de lire dans ce tableau comparatif qui comprend exactement 715 espèces groupées dans 119 genres. » Parmi ces 1 19 genres de Bryozoaires marins de l'hémisphère sud, 80 sont repré- sentés dans l'hémisphère boréal, soit dans une proportion de 67,2 pour 100. Quant aux 715 espèces, il en est 6o4 qui, n'ayant pas été signalées dans les mers boréales, bien connues cependant, paraissent appartenir spécialement aux eaux de l'hémisphère central, et 1 1 1 espèces seulement se trouvent leprésentées dans l'hémispère nord, soit sous leur forme-type, soit par des variétés spécifiques. La proportionnalité de distri- bution des espèces n'est donc que de 10, 5 pour 100. » En outre, sur ces 715 espèces, 54o habitent l'océan Pacifique, 196 l'océan Atlan- tique et 94 l'océan Indien; 59 espèces sont communes à l'océan Pacifique et à l'océan Atlantique, soit, pour les espèces de ce dernier, un pourcentage de 3o,j ; 36 espèces ont été signalées à la fois dans l'océan Pacifique et l'océan Indien, avec, pour celui-ci, une proportionnalité de 38,3 pour 100; 87 espèces habitent également l'océan Indien et l'océan Atlantique, soit 39,3 pour 100 pour le premier et 18,8 pour loo pour le dernier; enfin, parmi les ji:j espèces de l'hémisphère sud, il n'en est que 20 qui, 386 ACADÉMIE DES SCIENCES. appartenant, aux tiois océans, peuvent être considérées comme disl^ribuées zonalement 0» circumpolairemenl. » De cet examen comparatif il résulte que : » 1° Les Bryozoaires marins de la région subanlarctique de l'Atlantique ne sont représentés, dans les eaux antarctiques et arctiques, que dans la proportion de^'71,4 pour 100, en ce qui concerne les genres, et de 20,1 pour 100 en ce qui regarde les espèces. Plus généralement, les Bryozoaires marins ne sont également distribués, dans les deux hémisphères, ni géné- riquement, ni spécifiquement : les genres habitant les eaux de l'hémisphère austral ne se retrouvent dans l'hémisphère boréal qu'avec un pourcentage de 67,3, tandis que la proportionnalité des espèces, dans les mêmes con- ditions, n'est que de i5,5 pour 100. » 2° La distribution circumpolaire ou circumtropicale des espèces de Bryozoaires marins, dans l'hémisphère sud, est toujours très faible, mais elle est d'autant moins marquée que les régions continentales se trouvent séparées par des mers profondes et de grande étendue, et les faunes, dans ce dernier cas, manifestent un caractère local très apparent. )) De telles constatations ne sont pas de nature à consolider les bases, quelque peu ébranlées déjà, de la théorie de la bipolarité, et, en ce qui concerne les Bryozoaires marins, elle me paraît être grandement en défaut. Sans doute, les partisans de la théorie ne trouveront pas très favorable à leur argumentation la très faible proportion des espèces australes habi- tant les eaux boréales, non plus le très |)etit nombre d'entre elles à qui l'on pourrait attribuer le caractère de circumtropicilé. Mais, d'un autre côté, ces mêmes partisans ne manqueraient pas d'invoquer, à l'appui de la bipolarité, le pourcentage générique, relativement élevé, si je ne me hâtais d'ajouter que cette proportionnalité est tout au moins aussi grande lors- » iS"" ItS"" 1 8' » » » )i (4°, 8) (.5°) 8°..... » » » 32" 48^ a^ 2'' 26 o'>20 » (70,3) (8°) (6°,8) (8°) 10° » )) lO" 22" 35" II" 21" 30" « » (10°) (10°) (10°) (10°) 13° » l''20 » 15" 12' » 37" 30= » » (i4"5) (i5",3) (i6»,2) 20° lo"36'= 39"30* 14"6' 10"2i'^ 27"6» 35"12= 60" 2'>30" (2o°,i) (20°, i) (2o'',8) (20°, 8) (19°, 4) (20°, 7) (-21°, 3) 25° 10" 23"18= 11" 7"36 17"30' 21" 47"48= l^SO" (23°, 6) (23°,6) (24°, 3) (2.5°) (23°,2) (24°, 6) (2/i°,8) 30° » 20" 48= 9" 5" 4.2 14" 24= 27" 37" 36= l^Si." (29",9) (3o°,9) (3i°.2) (3i°) (32°) (33°) » Dans un certain nombre d'expériences, j'ai pu observer des cellules témoins, soit dans la même préparation avant le changement de température, soit dans d'autres préparations, faites en même temps, dans les mêmes conditions, avec le sang du même animal, et observées au même moment, à une température différente. J'ai pu, de plus, dans la même cellule, en faisant varier la température, accélérer ou retarder la marche de la division. » Il ne faudrait pas croire que, dans ces expériences, les variations de rapidité du phénomène dé|iendent uniquement du passage d'une tempéra- ture à une autre. L'effet produit n'est pas seulement la conséquence de la (') On a indiqué dans cette colonne les températures approximatives. . Les températures moyennes exactes sont placées au-dessous de la durée moyenne des phases, évaluée ici d'après le résultat de i 10 observations. SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1904. 889 variation brusque. L'accélération se prolonge, même après l'élévation de température,' et tant que la température reste élevée; de même, le- ralen- tissement continue après l'abaissement de température, tant que la tempé- rature reste basse. L'accélération et le ralentissement ne dépendent donc pas seulement du passage d'une température plus basse à une température plus élevée, et inversement; mais aussi du degré absolu de la température. » La température a donc une influence directe sur la durée des phases de la division des cellules animales. Cette influence se manifeste sur toutes les phases de la division indirecte, mais semble pourtant se faire sentir un peu plus sur les phases médianes que sur les phases de transformation nucléaire. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur r assimilation des alcools et des aldéhydes parle Sterigmatocystis nigra. Note de M. He\ri Coupi.v, présentée par M. Gaston Ronnier. « Le meilleur aliment carboné que l'on puisse donner à une moisissure telle que le Sterigmatocystis nigra est, on le sait, un sucre tel que le saccha- rose ou le glucose. Ce champignon peut néanmoins emprunter le carbone à divers autres composés organiques. Ceux-ci étant encore mal connus, j'ai entrepris une série de recherches pour les déterminer avec certitude. Je donnerai seulement dans cette Note les résultats que j'ai obtenus avec les principaux alcools etjes aldéhydes les plus communes. » Les expériences ont été faites avec le liquide ci-dessous (que, pour abréger, nous appellerons : solution M) : g Eau distillée 3oo Saccharose 7 Acide tartrique 0,8 Nitrate d'ammonium 0,8 Phosphate d'ammonium 0,12 Carbonate de potassium 0,12 Carbonate de magnésium 0,08 Sulfate d'ammonium o,o5 » Ce liquide n'est autre que le liquide de Raulin privé de la moitié de son saccha- rose, ainsi que du zinc, du fer et du silicium dont j'ai montré précédemment l'inu- tilité (•). (') Comptes rendus, igoS. G. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXWIII. N- 6.) 5l 390 ACADÉMIE DES SCIENCES. » La liqueur étant placée dans des ballons de i', on stérilise, puis on place dans Féluve à 3o° après l'avoir ensemencée avec quelques spores de Sterigmatocyslis. Au bout d'une semaine environ, lorsque le mycélium a acquis quelque consistance, on ajoute l'alcool ou l'aldéhyde sous forme liquide (8™°) ou solide (7^) en prenant les précautions suffisantes pour éviter l'introduction de germes étrangers. Quand on juge la croissance ter- minée, on recueille le mycélium sur un filtre et on le pèse après l'avoir séché complètement. Voici, entre beaucoup d'expériences, les poids obtenus dans l'une d'elles : Poids sec ) L'âge de ce gypse souterrain ne peut donner lieu qu'à deux hypothèses : » 1° Oti bien il est tertiaire, d'âge aquitanien comme les gypses que nous avons étudiés aux environs de Genève et de Lausanne. Ces derniers, (') Renseignements fournis par ?iL Jacob, préparateur de Géologie près la Faculté des Sciences de Grenoble. r. R.. i.in'i, [•' Semestre. (T. CWXVIU, N' 6.) 52 SyS ACADÉMIE DES SCIENCES. situés à l'est de la ligne anticlinale de la Molasse, occuperaient la même position que ceux de Thonon par rapport aux dépôts aquitaniens de la col- line de Boisy. » 2° Ou bien, ce gypse se rattacherait au gypse d'Armoy et serait par suite triasique. Dans cette dernière hypothèse il indiquerait en profondeur le prolongement des Préalpes médianes bien au delà des limites actuelle- ment connues, en avant de la zone des Voirons- Allinges. « PALÉONTOLOGIE. — Palaeoblaltina Douvillei, considéré cVabord comme un Insecte, est une pointe génale de Trihhite. Note de M. Agnits, présentée par M. Albert Gaudry. (Exlrail.) « En 1884, Charles Brongniart signalait une empreinte d'aile trouvée dans les grès siluriens de Turques (Calvaijps). Il l'attribua à un Insecte qu'il désigna sous le nom de Palaeoblaltina Douvillei. )) C'était le plus ancien être à respiration aérienne connu, et, au point de vue phylogénique, il pouvait présenter un grand intérêt. » D'après l'opinion d'éminents entomologistes, il semblait naturel de regarder Palaeoblatlina comme un type synthétique d'Insecte. » Cependant le doute subsistait dans l'esprit de quelques géologues, l'empreinte ayant été trouvée dans un grès qui renferme une faune où l'on n'a rencontré jusqu'ici que des formes marines. « Grâce à la bienveillance de M. Douvillé, professeur à l'École des Mines, qui me confia l'échanlilloh type, j'ai pu examiner ce curieux fossile et l'étudier en détail, afin d'en préciser la nature qui a été très diverse- ment interprétée. » J'ai vainement cherché des affinités avec les nombreuses formes fos- siles que j'ai étudiées et classées au laboratoire de Paléontologie du Muséum, notamment avec les formes des Blattidés. » La présence d'une dépression longitudinale bien marquée, surtout à la base de l'empreinte, a constitué xm caractère important pour orienter mes recherches et découvrir les affinités de Palaeoblaltina avec d'autres formes fossiles : ces dernières sont les Trilobites. » Les Trilobites pullulaient en effet dans les mers anciennes. Leurs plèvres, leurs pointes génales sont souvent sillonnées et ornées; c'est ce qui s'observe notamment chez les Asaphidés. Des échantillons qui m'ont SÉANCE DU 8 FÉVRIER igo/f. 399 été communiqués par M. le professeur Barrois m'ont fourni des termes de comparaison qui me permettent de faire disparaître les doutes. Palaeo- blattina est une pointe génale d' Asaphidé. » M. L. «Iays adresse une réclamation de priorité « Sur les radiations de nature inconnue de certaines eaux minérales ». (Renvoi à la Section de Médecine.) J^a séance est levée à 4 heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 18 janvier 1904. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie des Sciences, publiés par MM. les Secrétaires perpétuels; Tome CXXXVI, janvier-juin igoS. Paris, Gaulliier-Villars, igoS; 1 vol. in-zj". Plan eines Corpus der griechischen Urkunden des Mittelalters und der neueren Zeit. Bestimmt zur Vorlage zweiten allgemeinen Sitzung der « Association interna- tionale des Académies », London, igo4. Munich, G. Franz, igo3; i fasc. in-4°. ( 10 exem- plaires, adressés par l'Académie royale des Sciences de Bavière.) Organisation luftelektrischer Forschungen. Antrag des Verbandes der wissen- schafllichen Kôrperschaften von Gôltingen, Leipzig, Mïmchen, Wien an die interna- tionale Association der Akademien. s. 1. n. d.; i fasc. in-8° de 12 p. (10 exemplaires adressés par l'Académie royale des Sciences de Bavière.) Observatoire d'Alger. Catalogue photographique du Ciel. Coordonnées recti- lignes : Introduction, par M. Cu. Trépied; t. V, 1" fasc; t. VI, i" fasc; r. VII, 1^'' fasc. Paris, Gauthier- Villars, igoS; 4 fasc. in-4''. (Présenté par M. Lœwy. ) L' alimentation et les régimes chez l'homme sain et chez les malades, par Armand Gautier, Membre de l'Institut. Paris, Masson et G'*, 1904 ; i vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Cours du Collège de France : Propagation de l'Électricité, histoire et théorie, par Marcel Brillouin. Paris, A. Flermann, igo4 ; i vol . in-4°. (Présenté par M. Mau- rice Levy. ) Traité des variations des os du crâne de V homme et de leur signification au point de vue de l'Anthropologie zoologique, par M. A. -F. Le Dourle. Paris, 4oo ACADÉMIE DES SCIENCES. Vigot frères, igoS; i vol. in-S". (Présenté par M. Edm. Perrier et renvoyé au con- cours du prix Montyon. ) Rapport sur les observations glaciaires en Haule-Maurienne, dans les Grandes- Rousses et l'Oisans, dans l'été de 1902, par M. Paul Girardin. Revue de Glaciologie, n" 2, année 1902, par M. Cbarles Rabot. Paris, Ph. Renouard, igoS; i fasc. in-8°. (Hommage de la Commission française des Glaciers.) Observations sur l'enneigement et sur les chutes d'avalanches, exécutées par l'Administration des forêts dans le département de la Savoie, l'aris, au siège du Club alpin, iQoS; 1 fasc. in-4°- (Hommage de la Commission française des Glaciers. ) Bulletin international du Bureau central météorologique de France. Directeur : E. Mascart; 45* année, n° 1, !"■ janvier 1904. Paris; i feuille in-4''. Bulletin de la Société astronomique de France et revue mensuelle d'Astronomie, de Météorologie et de Physique du globe ; innviev 1904. Paris, Hôtel des Sociétés savantes; i fasc. in-8°. Annales d'Hygiène et de Médecine coloniale; t. VII, n" 1, 1904. Paris, Octave Doin ; i fasc. in-8°. Annales médico-psychologiques, journal destiné à recueillir tous les documents relatifs à l'aliénation mentale, aux névroses et à la médecine légale des aliénés ; (12° année, 8' série, t. XIX, n° 1, janvier-février J904. Paris, Masson et C'"; i fasc. in-S". Recueil de Médecine vétérinaire, publié par le Corps enseignant de l'Ecole d'Alforl ; t. LXXXI, n° 1, i5 janvier 1904; Paris, Asselin et Houzeau; i fasc. in-8°. {A suivre.) ERRATA. (Séance du 4 janvier 190^.) Note de M. L. lieulaygue, Le monosidfure de sodium, comme réactif indicateur, dans le dosage du glucose par la liqueur de Fehiing : Page 53, ligne 10, au lieu de alcool, lisez alcali. N" 6. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 8 février 1904.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MKMIIKHS ET DES COKKRSPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. H. Ueslandkes. — Loi générale de dis- tribution des raies dans les spectres de bandes. Vérification précise avec le deuxième groupe de bandes de l'azote. .. 317 M. d'Arsonval. — Nouveau dispositif cleo- Irique permettanl de souffler l'arc de haute fréquence 3 23 MM. d'Arsonval et Gaiffe. — Dispositifs de protection pour sources électriques ali- mentant les générateurs de liaute fré- Pages. quence 3^5 MM. A. Halier et A. Guyot. — Action du bromure de phénylmagnésium sur l'an- thraquinone. Diliydrure d'anthracène y- dibyclroxylé-y-diphénylé symétrique 3 '.7 M. E. BiCHAT. — Sur le mécanisme de . la transmission des rayons N par des fils de différentes substances -Sig M. J.-A. Normand. — Sur la détermination du déplacement d'un bâtiment de combat. 3.îi NOMINATIONS. MM. Dakboux, Grandidier, Bououkt de la GiiYK, Gaudry, Perrier, Berthelot sont nommés membres d'une Commission chargée de présenter une liste de candi- dats pour la place d'Associé étranger, laissée vacante parle décès de Sir George- Gabriel Stokes CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale divers Ouvrages de M. Sveii Hedin, et de M. Ja- roslav Perner -*34 M. Ed. Capelle adresse ses remerciments à l'Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique 3 i^ M. Louis Faiiry. — Sur la véritable valeur du grand axe d'une orbite comélaire lorsque l'astre est très éloigné du Soleil, et le caractère supposé hyperbolique de la comète 1890 II •'33 M. EMILE Borel. — Remarques sur les équations différentielles dont l'intégrale générale est une fonction entière 33^ M. Traynar'd. — Sur certaines fonctions thêta et sur quelques-unes des surfaces hyperelliptiques auNquelles elles con- duisent ■^'"'9 M. Tatou. — Sur les séries entières à coef- ficients entiers j|- M. Georges Remoundos. — Sur les zéros d'une classe de transcendantes multi- formes ■'^4 M. G. de Watteville. — Sur les spectres de flammes des métaux alcalins 3:56 .M. C. Chabrié. — Sur la fonction qui repré- sente le grossissement des objets vu; à travers un cône de cristal :■ ri M. C. GUTTON. — Sur l'effet magnétique des courants de couvection 3,1! M. V. SciiAEi'EKS. — Nouvelle théorie des machines à induence •> ' 1 M. L. Fraichet. — Sur la relation qui existe entre les variations brusques de la réiuctance d'un barreau d'acier aimanté soumis à la traction et la formation des lignes de Luders 333 M. K. PoNSOT. — Remarques au sujet d'une Note n Sur l'osmose' u de M. A. Guille- iiiiii 3.5(i MM. André Brochet et Joseph Petit. — Sur l'emploi du courant alternatif en électrolyse 35y MM. F. Pearce et Ch. Couchet. — Sur des phénomènes de réduction produits par l'action de courants alternatifs 3<)i M. R. BouLOUCH. — Production à froid des sulfures de phosphore 363 M. E. Dervin. — Observations relatives à l'action de la chaleur et de la lumière sur les mélanges de sesquisulfure de phos- phore et de soufre en solution dans le sulfure de carbone 365 WM. C Marie et R. Marquis. — Action de l'acide carbonique sur les solutions d'azo- tite de sodium 367 M. LÉON GuiLLET. — Sur la constitution et les propriétés des aciers au vanadium.... 367 M. 0. BouDOUARD. — Les transformations allotropiques des aciers au nickel 370 M. L.-J. Simon. — Sur les diuréides : éther homoallantoïquc 372 M. P. Carré. — Sur les éthers phospho- riques du glycol 274 M. L. Maquenne. — Sur la nature de la fécule crue 371 W 6. SIUTK DK LA TABLK DES ARTICLES. l'ilgCS. M. IIknki l'oTTLviN. — S) nlliése LiiocliimiinK,' lie l'oléine et de qiiclquis élhers 3^8 MM. EuG. Ciiauabot et Alex. HÉBriir. — formation des composés terpcni(|u(S dans les organes chlorophylliens 38o MM. J.-E. Abelous et J. Aloy. — Sur l'exis- tence d'une diastase oxydo-rcductrice chez les végétaux -iSa M. L. Calvet. — La distribution géogra- phique des Bryozoaires marins et la théo- rie de la liipolarité 38^ M. J. JoLLY. — Influence de la température sur la durée dos phases de la division in- directe 887 M, Henri Coupin. — Sur l'assimilation des alcools et des aldéhydes parle Slerigma- BULLETIN BIBLIOGnAPIllOUK Errata V tniystis nigra M. H. Jaiob de Cordemoy. — Sur une fonction spéciale des niycorhizes des ra- cines latérales de la Vanille M. J . Bergeiion. — Sur les nappes de recou- vrement du versant méridional de la .Mon- tagne >'oire M. H. DouXAMi. — Observations géologiques aux environs de Thonon les-'îains (Haute- Savoie ) M. Abn'us. — Palœoblatlina Douvillei, con- sidéré d'abord comme un [nsecte, est une poinle génale de Trilobite M. L. Jays adresse une réclamation de priorité « Sur les radiations de nature inconnue de certaines eaux minérales " '. . agt's. 38;, ,191 3y4 3t).i 3ç,8 •''99 400 PARIS. — IMPHIiVlElUE GAUTHIER- Quai des Grands-Augustins, bb. V I L L A R S , Lt Gérant : Gautbier-Villars. » 1904 PREiMIER SEMESTRE. :so^^ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. IV° 7 (15 Février 19041 :^PAiUS, GAUTHIER- VILLARS, IMPKIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu à& la semaine que si elle a été remise le iour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pîiges par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séarices suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans'les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auti que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance ] blique ne fqnt pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cetExl autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le I pour les articles ordinaires de la correspondance • cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être ren l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tan jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à tei le titre seul du Mémoire est inséré dans le Comp!e n actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche; figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sen autorisées, l'espace occupé par ces figures comp pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrativ. un Rapport sur la situation des Comptes rendus a l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter déposer a» Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés avant b\ Autrement la présentation sera remise à la séance sui NIAR 11 1904 ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 15 FÉVRIER 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MEMOIRES ET GOMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Callandreau, Membre de la Section d'Astronomie, et s'exprime en ces termes : « Notre excellent Confrère M. Callandreau, enlevé subitement dans la journée du i3 février, était sorti, en 1874, de l'École Polytechnique, qui ne larda pas à le rappeler comme répétiteur et professeur; il fit toute sa carrière à l'Observatoire de Paris, où il devint astronome titulaire. » L'Académie des Sciences a recompensé ses travaux par le prix Lalande, en 1884, et parle prix Damoiseau, en 1891; il y fut nommé, en iSgS, dans la Section d'Astronomie, en remplacement de l'amiral Mouchez, à la presque unanimité des suffrages. » M. Callandreau était un de ces savants modestes et laborieux, qui se livrent'aux recherches les plus ardues sans se laisser rebuter par le temps qu'elles exigeront et sans aucun souci de leur réputation dans le public; il était bien, à ce point de vue, l'élève fidèle et préféré de Tisserand. » Observateur exact et précis lui-même, il était préoccupé de donner à son œuvre une sorte d'achèvement pratique, pour aboutir à des résultats numériques, afin de faciliter la lâche ullérieure et d'augmenter le profit des observations. C'est dans cet esprit qu'il fit des Tables pour les éphé- mérides des planètes, des calculs d'orbites, des études approfondies sur la marche des comètes; qu'il indiqua un procédé graphique pour traduire les époques des occultations et qu'il entreprit ses grands travaux sur les perturbations des planètes, en y perfectionnant les méthodes des plus illustres géomètres. » Il prit une part très active à la rédaction de la Mécanique céleste de G. R., 1904, 1" Semestre. (T. CXXXVIII, N° 7.) 53 4o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Tisserand, et sa collaboration continue an nidledn aslrnnomique, depnis 1884, eut surtout pour objet de faire connaître et de discuter les travaux publiés à rétrano;cr. )) M. Callandreau représentait dignement la Science française dans le monde astronomique. Nous l'avons connu, trop peu de temps, comme un Confrère de commerce très sûr et de relations agréables; sa fin préma- turée laisse parmi nous de profonds regrets. » La séance est levée en signe de deuil, après le dépouillement de la Correspondance. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur l'unicité, dc la solution simple fondamentale et de l'expression asymptotiqne des températures, dans le problème du refroidissement. Note de M. J. ïîocssixesq. « I. On sait comment Fourier, dans le problème du refroidissement des corps, a mis l'expression générale de leur temi)érature u sous la forme d'une série, dont les termes, dits solutions simples, sont, chacun, le produit d'une conslanle arbitraire, changeante avec l'état initial, par un facteur U, fonction des coordonnées x, y, z, et par une exponentielle décrois- sante, e"'"', où figure le temps /, ces fonctions U et les coefficients d'extinc- tion m dépendant uniquement de la configuration ainsi que de la nature du corps, et les valeurs de m étant de plus en plus grandes à mesure qu'on s'éloigne dans la série. D'ailleurs, si l'on se borne aux cas effectivement traités \yAv Fourier et ses successeurs, il correspond toujours, à la valeur de m la plus petite, une fonction U unique et de même signe ùsn?, tout le corps, donnant ainsi une solution simple CUe""", à'\Vç fondamentale, qui, à elle seule, sans autre arbitraire que C, exprime la température asymptoti- quement, c'est-à-dire quand le temps t devient très grand : au contraire, pour les autres valeurs de m, le facteur U change de signe dans l'iulérieur du corps et admet, parfois, plusieurs formes, ou donne plusieurs solutions simples comportar)t tout autant de constantes arbitraires, quoique à expo- nentielle e~"" commune. » Après un important Mémoire de jM. Schwarz, oij était traitée par une minutieuse et profonde analyse la question analogue des vibrations trans- versales d'une membrane, M. Poincaré, en observant que la température « reste indéfiniment supérieure à zéro partout dès qu'elle l'était au début, a -fait voir, synthétiquement, qu'une telle solution simple, à signe invariable. SÉANCE DU l5 FÉVRIER 1904. 4b3 exisLe, en elTel, pour tout cor|)s, el y correspond à la plus petite valeur de m. D'aulre i)arl, M. Picaru a démoiiLré, dans le cas d'une plaque mince, alhermane, homogène el isotrope, à bases imperméables, ayant sort contour maintenu à la température zéro, que deux soliilions distinctes, f)our cette valein- de m la plus petite, sont impossibles, pir suite de ce fait, établi au moyen d'une délicale analyse, que l'enlèvement d'une l'rai-tion quelconque de la plaque ferait croître m; car, si deux solutions simples étaient possibles pour la valeur de m la |)lns petite, l'une d'elles devrait, comiiie on sait, changer de signe, en s annulant, sur une certaine surlace tracée dans le corps, suivant laquelle on pourrait, dès lors, le limiter .yart* faire croître m. » Mais une démonsfration générale et simple de cette unicité de la solu- tion fondamentale paraissait manquer encore. Je me propose de la donner^ ici, pour tout coi-ps, hétérogène, à cOnlexture svmélrique (c'est-à-dire admettant un potentiel des flux de chaleur) et à surface ou intéi-ifcur rayon- nants. » II. On aura comme équation indéfinie du problème, en appelant p et k^ la capacité calorifique et le pouvoir rayonnant de l'unité de volume; où les trois flux F^,, F,, F^. recevront les expressions ,, du .. (tu du «.«• a y dz /„\ ; 1' / du , (lu 1 du (2; 1< = { _- + b-^ + d— , j ■' d.L- dy ds f 1, du , du du l :: = a- h d -, h C^-, \ (tj- >ir dz avec six coefficients de conductibilité a, b, e, d, e, f. D'ailleurs, par suite de ce fait que la chaleur traverse les surfaces isothermes en allant du côté chaud au côté froid, le potentiel des flux de chaleur, ,' o V ' /iT du j, f/u j, itii ^ ' 2 \ -^ (t.v •' dj- ' dz- sera un polynôme, homogène en ['\ > essentiellement positif. » Si l'on mène, de l'intérieur, sous la surface a du corps, une petite nor- male (//( a un élément dn quelconque, et que coso., cosfi, cosy soient les 4n4 ACADÉMIE DES SCIENCES. trois cosimis directeurs de celle-ci, le flux F„ de chaleur qui pénétrera du dehors, à travers dn, admettra, par unités d'aire et de temps, l'expression (4 ) F„ = Fy cns 0. -I- F, ces fi + F. cos y, et, la température extérieure restant nulle, on aura, si k désigne la con- ductibilité superficielle de cet élément dn, la relation définie spéciale (5) F„ = — X« (à la surface). » IIT. Rappelons d'abord comment on reconnaît qu'il existe, pour //, certaines valeurs à signe uniforme dans tout le corps et invariable de / = o à / = oo, positif par exemple, ou, en d'autres termes, des valeurs ne s'an- nulant nulle part dans le corps, si ce n'est asyinplotiquement , pour / infini. Il suffit, à cet effet, d'imaginer que, pour / = o, la température u, alors arbitraire, soit choisie partout positive. Elle ne pourrait, à un moment donné, s' abaisser ']\i?,(\i\k zéro, au point du corps où elle descendrait le plus, sans que ce point, dès lors entouré d'autres plus chauds ou de surfaces isothermes à températures croissantes de l'une à l'autre, en reçût de la chaleur. La fonction u serait donc en train d'v croître et non d'v arriver à zéro. Le raisonnement s'applique même au cas oîi le point du corps le plus refroidi et censé ainsi atteindre au zéro, appartiendrait à la superficie g ou ne serait plus, par suite, entouré complèlement de surfaces isothermes à températures croissantes ; car, du côté du dehors où ces surfaces se trouve- raient interrompues, aucune perte de chaleur ne pourrait se produire, puisque la température extérieure est constamment nulle. » Parmi les intégrales du système (i) et (5), toutes décomposables ( ' ) en solutions simples de la forme C> ""U, il en existe donc qui sont par- tout positives; et comme, pour / très grand, leur partie, qu'on peut écrire ^^'"■'U,, affectée 'de l'exponentielle la plus lente à s'évanouir, les représente avec une approximation indéfinie, la fonction continue U,, qui multiplie dans l'une d'elles cette exponentielle t'~"'<', est essentiellement positive en tous les points (.r, y, s) du corps. » Nous qualifierons de fondamentale, et nous représenterons par w'. une telle solution simple e~"''U,, continue et différente de zéro dans tout le corps. Le quotient de toute autre solution, u, par celle-là «', sera donc (') On peut voir, à propos de cette déconiposition, la XV" de mes Leroiis sur la Théorie analytique de la chaleur, mise en harnionie avec la Thermodynamique et la théorie mécanique de la lumicre\(\\\,\\t. 229 à ■?.'\'i). SÉANCE DU IJ FÉVRIER l()o]. /joS une fonction r de ^, v, -, / p:irlont //nie et continue comme u et a eux- mêmes, contrairement à ce qui arriérerait si ii! n était pas une solution fon- damentale et que, par suite, r devînt infini sur les surfaces intérieures oîi u' s'annulerait. » IV. Cela posé, appelons F'^., F'^. F,, 9', F), ce que deviennent F^, F^., Fj, o. F„, quand on y remplace ;/ par u ; puis retranchons, des deux relations (i) et (5) multipliées par u' , les relations analogues en u' , multi- pliées par u. Si l'on observe que, vu la manière dont se présente deux fois, dans (2), chacune des conductibilités indirectes d, e, f, l'on a identique- ment //.v _ du' „ (la ,, du' „, du „, du ,,, du ^ ■' -^ dx ■' dy ' dz- ■' dx ■' dy - dz il viendra : ; / ,du du'x r/(«'F^— /^F;.) d(u'Yy— uIc]-) rf(«'F-— mF'.I (n) )?r^77""^j- — iLc. — -^ d^ -^ — -dz — '-' \ (à la surface) "'F„ — //F'„ -=- o. » Or introduisons, au lieu de u, dans les expressions (2) et (4) deF,j., F^-, F-, F„, le quotient v de u par u! ; et a|)pel<)ns i^, -f,., i^, i^ ce que de- viennent alors ces expressions. Il est clair que les différences «'F^.— ^^F^, ..., m'F„ — M F',j auront précisément les valeurs u'-$^, .... «<''-f„; de sorte que les équations (7), amenées à contenir v au lieu de u, s'écriront, en rem- plaçant finalement u' par e~"'''U, etsupprimant partout le facteur commun (^) ?^-^ = -l^ + -^+-7/^"' (=' la surface) U;.T„=o. » Ce sont précisément les équations qui régiraient les variations suc- cessives des températures (alors désignées |)ar v) dans le corps, si l'on annulait les deux pouvoirs rayonnants Z,, k de son intérieur et de sa sur- face, mais que l'on multipliât par \]'\ tant sa capacité calorifique p que ses conductibilités intérieures a, b, c, d, e, f. Le corps gardant, dès lors, inté- gralement sa chaleur primitive, la température v s'y nivellerait, et l'on aurait, eu appelant y sa valeur moyenne initiale, (9) (pour Mrès grand) (> = y ou « = y«'=: ye-"'.'U, . C'est bien dire que la fonction u tend vers l'expression asymptotique 496 ACADÉMIE DES SCIENCES. unique ye""'i'U,, à la seule condition que l'état initial n'annule pas la con- stante y. » \. Au reste, le nivellement final des valeurs de v se reconnaît analyt:- quement, en multipliant la première (8) soit par l'élément de volume m,. Ainsi, au ])reniier coefficient m, d'extinction, il corres[>on{| bien la fonction unique U, ('j. » (') La j)iésenLe Note complète une question que j'avais discutée, niais sans la résoudre d'une manière ijénérale, vers la fin de la seizième de mes Leçons sur la Tliéoric analytique de la chaleur, mise en harmonie aveu la Tiiermodynamique et aK'ec la Théorie mécanique de la lumière (t. 1, p. a54); elle remplacerait avantageu- sement leur page ajj. On en trouvera une rédaction jikis développée, étendue lueilie! au cas de corps dont les |iropriétés calorilique^ dépendiaient du temps, dans le numéro de février içto^ du lliilletin des Sciences ma/héma/iques. (IW. SÉANCE DU l5 FÉVRIER 1904. • 4^7 CHIMIE ORnAMQUE. — Action (lu nickel réduit en présence d'hydrogène, sur les dérivés hait Ai-PH. Mailur les dérivés Jialogénés de la série grasse. Note de MM. Paul Sabatier et « Dans une récenleCommunicalion {Comptes rendus, t. CXXXVIII, 1904, p. 245) nous avons montré que le nickel réduit, en présence d'hydrogène, permet de remplacer les halogènes par de l'hvdrogène dans les composés aromaticpies : le remplacement est le plus aisé pour le chlore, le moins aisé pour l'iode. » Nous avions pu espérer qu'une action similaire aurait lieu vis-à-vis des substitués halogènes de la série grasse. Au contraire, l'expérience nous a montré qu'il n'en est rici! : l'halogène est, il est vrai, éliminé dans tous les cas, plus ou moins facilement sous forme d'hydracide; rwah il n est jamais remplacé par de l'hydrogène, et l'on arrive soit à la formation d'un composé incomplet, soit à une «lestruction complète de la molécule. » i" Dérivés monohalo gênés forméniques. — Les dérivés monochlorés forméniques primaires (éthers chlorhydric|ues des alcools primaires), amenés en vapeurs par de l'hydrogène au contact de nickel réduit, sont tous atteints à des températures qui n'excèdent pas aSo", et se dédoublent nettement plus ou moins vite en acide chlorhydriqueet carbure éthylénique, comme le font aisément sous l'action de la chaleur seule les dérivés mono- chlorés secondaires et surtout tertiaires. Dans les tubes abducteurs, il peut se produire une combinaison directe de l'acide chlorhydriqueet du carbone éthylénique, d'où résultera d'ordinaire une certaine proportion de dérivé chloré secondaire ou tertiaire. » Ainsi le chlorure d'isobutyle (qui bout à G8°, 5) se dédouble à partir de 240° en acide chlorhydriqiie et méthylpropène. et l'on condense une certaine dose de chlorure tertiaire (CH-')-CCl CH', bouillant à 5i°, issu de l'action ultérietire des deux gaz dégagés. » Le chlorure d'isoamyle (cpii bout à lOi") fournit, à partir de 25o", de l'acide chlorhydrique et de l'amylène, qu'on peut condenser dans un réci- pient refroidi, en même temps qu'une certaine proportion de chlorure ter- tiaire (81°), qui provient de l'action du gaz chlorhvdrique sur l'amylène. ') Seul, le chlorure de mélhyle fait exception : à partir de 210", il se dé- truit en acide chlorhydrique, hydrogène et charbon, qui se dépose sur le métal, sans aucune formation appréciable d'éthylène ni de méthane. 4o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Dans aucun cas, il n'y a eu production appréciable de carbure formé- nique, ni (sauf avec le chlorure de méthyle) dépôt de charbon sur le nickel : cela prouve que l'activité catalytique habituelle n'existe plus pour ce métal; sinon, en présence d'hydrogène, d aurait transformé les carbures éthyléniques en carbures t'orniéniques, comme l'un de nous l'a démontré antérieurement avec M. Senderens. » Les dérivés monobromés forméniques primaires (éthers bromhy- driques) se comportent de la même façon, la réaction commençant toute- fois à une température un peu plus haute. » Le bromure de propyle (qui bout à 71") se scinde à partir de 270°, en propylène et acide brombydrique, dont la recombinaison partielle fournit du bromure secondaire bouillant à Go". » Le bromure d'isoamyle (qui bout à i 19") se dédouble à partir de 270" en acide brombydrique et ainylène, dont la recombinaison avec l'hydra- cide donne une certaine dose de bromure tertiaire bouillant à 108", et de bromure secondaire bouillant à i iS". » Les éthers iodhydriques primaires ne sont atteints qu'à une tempéra- ture plus haute, vers 36o", où déjà l'acide iodhydrique dégagé est un peu dissocié avec mise en hberlé d'iode. » Ainsi Viodure d'èlhyle fournit de l'élhylène sans dépôt de charbon ni production appréciable d'éthane. » Exceptionnellement Viodure de méthyle a donné surtout du méthane, accompagné d'un peu d'éthyléne. » 2° Dérivés dihalogénés. — Les dérivés forméniques dihalogénés sur 2*' de carbone distincts sont tous assez facilement atteints par le nickel réduit : l'halogène est éliminé sous forme d'hydracide, et il y a gé- néralement destruction complète de la molécule en charbon et hy- drogène. » C'est le cas du chlorure d'éthyléne à partir de 180°, du bromure d'éthy- léne, au-dessus du 200'% du bromure de propylène à partir de 230°, qui sont détruits en hydrogène et charbon. C'est aussi ce qui a lieu pour le dibro- mopropane i.3 (bromure de triméthylène) à 260". » Le chlorure de méthylène CH'-Cl- se décompose à partir de 200" en acide chlorhydrique et charbon, sans produits accessoires. » Au contraire, le dichloropropane-n.i (chloracétol) CH'CCl'-CH' est atteint dès 180° et abandonne seulement 1'°°' d'acide chlorhydrique. » On condense un mélange des deux chloropropénes CH^ — CH = CH Cl et CH' — CCI = CH% qui bouillent respectivement à 33" et 23". SÉANCE DU l3 FÉVRIER 1904. /1O9 » 3° Dérwcs polyhalogénês. — Le cliloroforme'CB.C\^ fournit dès 210" du charbon el S""' d'acide clilorliydriqiic. » Le tétrachlorure de carbone CCI' donne lieu vers 270° à la réaction 2CC1*+H- = C2C1«4-2HC1. » On obtient un sublimé abondant de sesquichlorure de carbone (qui fond et bout à i85"). » Le sesquichlorure de carbone C-Cl", enlraîné par un excès d'hydrogène sur le nickel réduit maintenu à 270°, est dédoublé selon la formule C=C1° + H-=:C-C1^+2?IC1. » On condense du télrachloroéthylène C-Cl' bouillant à i2[", sensi- blement pur. )) Quant au télrachloroéthylène C'Cl', formé dans la précédente réaction, il semblait devoir opposer à la destruction une grande résistance : d'après Goldschmitt (/ymc/î/e, t. XIV, p. 929), U n'est pas atteint par la poudre d'argent à 3oo°. Pourtant ses vapeurs, entraînées par l'hydrogène sur le nickel réduit, commencent dès 220° à se détruire avec dépôt de charbon et formation d'acide chlorhydrique sans production accessoire appréciable. » Les résultats qui précèdent montrent que, contrairement à ce qui a lieu pour les composés aromatiques, le système nickel et hydrogène ne peut dans aucun cas substituer ce dernier corps aux halogènes dans les dérivés forméniques. Il y a cependant, chaque fois, élimination d'hydracide; mais l'effet catalytique du métal paraît ici se borner à abaisser beaucoup la tem- pérature à laquelle se produirait le dédoublement sous l'action de la cha- leur seule. Nous avons observé que le chlorure de nickel seul, sans hydro- gène, peut, au moins dans plusieurs cas, réaliser de tels dédoublements : nous aurons l'honneur de revenir sur ce point dans une prochaine Com- munication. » Lord Kelvin fait hommage à l'Académie d'un Ouvrage qu.'il vient de publier sous le titre : « Baltimore lectures on molecular dvnamics and the wave theory of light ». C. R., 190^, 1" Semestre. (T. CXXXVUI, N» 7.) 5\ /4IO ACADÉMIE DES SCIENCES. MEMOIRES PRESE^TES. M. Rexé Horaxd soumet an jiigcmeiil de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « L'agent pathogène de la syphilis est un hémo-protiste ou protozoaire ». (Renvoi à la Section de Médecine. ) M. Gacxièhe adresse une Note sur « L'existence d'une gaine gazeuse autour de la lige de platine de l'interrupteur électrolytique quand le phé- nomène lumineux a disparu ». (Renvoi à l'examen de M. VioUe. j CORRESPONDANCE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — 5a/- les nombres quasi-rationnels el les /raclions arithmétiques ordinaires ou continues quasi-périodiques. Note de M. Edmond Maii.lkt, présentée par M. Jordan. (( Soit un nombre (t,^ entier positif :^ o et £ «y — i ; A, y entiers positifs, <]>„ entier fonction croissante de n), qui, représenté dans le système de numération de base q, possède après le ^n''""' chiffre significatif à droite de la virgule, <5„, un nombre de zéros suffisamment grand (ce qui revient à dire que ô„ croît assez vite avec n), autrement dit, par définition, un nombre quasi-rationnel (') dans le système de numération de base q. X est transcendant. (') (^.elte définition s'étend aux nombres transcendants X définis comme limites d'une décroît assez , r • • Il ' 1 ' « ' H-H suUe de fraclions ration nell es ——j • • •; -=:-> t: > • • •> quan \ lie avec /i V" V"-i-i I SÉANCE DU l5 FÉVRIER 1904. 4ll » Dans un système de numération de base y, première à q, X est représenté par A ■+- une fraction quasi-périodique simple, c est-à-dire une fraction qui présente immédiatement à la droite de la virgule une infinité de suites s,, s.,, ..., s„, . . . de chiffres, dont chacune est formée par la répétition un nombre aussi grand qu'on veut de fois (dès que m est assez grand et iL„, assez rapiilement croissant) d'un même groupe de chiures, les périodes commençant aussitôt après la virgule. » On peut établir une proposition en partie réciproque : » Soit une fraction X' quasi-périodique dans le système de numération de base q,, c'est-à-dire, par définition, une fraction qui présente à la droite de la virgule une infinité de suites s,, s.,, .... s„„ ... de chiffres dont cha- cune est formée par la répétilinn un nombre /:,, ^■,, . . . , Â'„i, ... de fois au moins d'un même groupe de chiffres, ces suites commençant ou non après la virgule (le nombre de chiffres a,„ de la partie non périodique im- médiatement à droite de la virgule restant limité, ou ne croissant pas trop vite). Si k,„ croit assez vile avec m par rapport à-^ et a,,,, et si X' ri est jas une fonction périodique ordinaire, X' est transcendant. n Celledernière propriétés'é[eni\^i}x fractions continuesquasi-périodiques, simples ou mixtes (la suile des quotients incomplets remplaçant l;i suite des nombres à la droite de la virgide). Nous avons ainsi des exemples, les premiers, croyons-nous, de fractions continues arithmétiques dont tous les quotients incomplets sont limités et dont on puisse affirmer la transcen- dance (' ). » PHYSIQUlî. — Sur l'émanation de l'actinium. Noie de M. A. Debii rne, présentée par M. Mascart. « J'ai montré dans une précédente Communication que les phénomènes de radioactivité induite jjroduits par les composés d'aclinium, se tlislin- guaient nettement de ceux observés avec les sels de radium ou de thorium. J'ai montré également que les différences observées (concentration des effets d'activité induite au voisinage immédiat des sels d'aclinium, effets du vide, etc.) étaient dues à la rapidité de la disparition de l'émanation. Tan- ( ' ) Ou savait toutefois qu'il y en avait (voir par exemple Bouel, Leçons sur la Tliéorie des fonctions, p. 33). 4 12 ACADÉMIE DES SCIENCES. dis que l'énergie de l'émanation du radium diminue de la moitié de sa valeur en 4 jours, celle de l'émanation de l'aclinium subit la même dimi- nution en quelques secondes. » J'indiquerai maintenant les résultats d'une étude plus détaillée de la loi de la disparition de l'émanation de l'actinium et de celle de la décrois- sance de la radioactivité induite provoquée par cette émanation. » L'appareil qui a été utilisé dans ces expériences était disposé de la manière sui- vante : Le composé solide d'aclinium était placé entre deux tampons de coton de verre, à l'extrémité d'un tube de verre assez large et très long et l'on faisait passer à travers la poudre radioactive un courant d'air régulier dont on pouvait mesurer le débit. Le gaz entraînant l'émanation se déplaçait avec une vitesse connue et passait dans des con- densateurs cylindriques disposés dans le tube de verre à des distances variables du sel d'actinium. L'armature centrale de chaque condensateur était constituée par une tige métallique et pouvait être mise en relation avec un électromètre. L'autre armature pouvait être portée à un potentiel fixe. L'émanation produisait une forte ionisation du gaz contenu dans l'appareil et l'intensité de cette ionisation était mesurée dans chaque condensateur à l'aide de l'électromètre et d'un quartz piézo-électrique. » On pouvait donc, avec cet appareil, déterminer l'efTet ionisant de l'émanation à des dislances différentes du corps radioactif, c'est-à-dire à des intervalles de temps différents depuis le moment où l'émanation avait été dégagée par l'actinium; les inter- valles de temps étaient déterminés par la grandeur du débit gazeux, la distance du condensateur à la source d'émanation et la section du tube. » Les résultats obtenus ainsi sont conformes à ce que j'avais indiqué précédemment. L'énergie de l'émanation, mesurée par l'effet d'ionisation dans les gaz, décroît régulièrement à partir du moment où l'émanation a été produite, suivant une loi exponentielle simple; la diminution est de la moitié en 4 secondes environ (3% 9). Si l'on porte en abscisses les loga- rithmes des intensités d'ionisation, et en ordonnées les temps mis par l'émanation pour aller du sel d'actinium au condensateur avec lequel on fait la mesure, on obtient une droite dont l'inclinaison est déterminée par la constante de temps (3% 9), qui doit être considérée comme carac- térisant l'actinium, en tant que substance radioactive. » Dans les expériences précédentes, la loi de décroissance est obtenue en mesurant à chaque instant l'ionisation produite dans les gaz par l'éma- nation. Celte ionisation est intense, facile à mesurer, et il est très commode de l'utiliser pour mesurer l'énergie de l'émanation. Cependant elle ne constitue pas la propriété la plus caractéristique de l'émanation ; ce qui caractérise vraiment celle-ci, c'est la propriété de produire la radioactivité induite sur les corps solides. SÉANCE DU l5 FÉVRIER 1904. /jlS » Il était intéressant de chercher si l'on obtiendrait la même loi de dé- croissance en prenant l'intensité de l'activalion sur les corps solides comme mesure de l'énergie de l'émanation. » Le même appareil peut servir pour ces nouvelles mesures. On fait alors passer le courant d'air chargé d'émanation pendant plusieurs heures; les parois de l'appareil de- viennent radioactives. On chasse ensuite l'émanation de l'appareil par un courant d'air ordinaire et l'on détermine la radioactivité induite produite, à diflférentes distances de l'actinium, à l'aide de condensateurs, en mesurant le courant obtenu lorsque l'on établit une difi'érence de potentiel entre les armatures. Ce courant résulte de la radio- activité induite sur les parois du condensateur et il mesure l'eflTet activant de l'émana- tion après des intervalles de temps déterminés depuis le dégagement par l'actinium. » Le résultat obtenu est dilTérent de celui indiqué précédemment pour l'efiét ionisant. Tandis que l'énergie ionisante de l'émanation diminue ré- gulièrement depuis le moment du dégagement par l'actinium, l'énergie activante augmente d'abord rapidement, passe par un maximum, et ne di- minue régulièrement qu'après un certain temps. Cette décroissance régu- lière est alors identique à celle de l'énergie ionisante, elle est aussi de moitié en 3", 9. On ne peut naturellement pas déterminer l'effet de l'éma- nation au moment même du dégagement par l'actinium, mais la forme des courbes indique qu'il est tout à fait probable que l'efFet activant est d'abord nul, alors que l'effet ionisant est très grand. Les deux effets sont donc tout à fait distincts, et l'on est ainsi amené à considérer l'émanation comme étant constituée par deux espèces de centres d'énergie : les uns qui produisent l'ionisation dans les gaz, probablement par émission de rayons de Becque- rel, les autres qui provoquent la radioactivité induite sur les corps solides; et ceux qui activent succèdent à ceux qui ionisent. » On peut alors donner l'image suivante du phénomène. Les centres d'émanation produits directement par l'actinium ionisent les gaz mais ne donnent pas de radioactivité induite, ils disparaissent peu à peu suivant la loi de diminution de moitié en 4 secondes, en se transformant en centres activants; ceux-ci n'ionisent pas sensiblement les gaz et disparaissent eux-mêmes progressivement en produisant la radioactivité induite sur les corps solides. La concentration en centres activants sera donc nulle au moment même du dégagement par l'actinium, elle augmentera d'abord rapidement puis diminuera par suite de la transformation en radioactivité induite; et l'on peut démontrer que, si les centres activants se détruisent plus rapidement que les centres ionisants, la loi de décroissance de l'effet 4t4 académie des sciences. activant doit devenir la même au bout d'un certain temps que celle de l'effet ionisant. M On n'a pas encore fait d'expériences analogues avec les émanations du radium et du thorium et il sera très intéressant de rechercher si l'on obtiendra les mêmes particularités qu'avec l'actinium. )) J'ai également déterminé la loi de décroissance de la radioactivité induite provoquée par l'émanation de l'actinium en mesurant dans le même appareil l'activité induite des condensateurs, depuis le moment où l'émanation a cessé d'agir. La décroissance est régulière, elle est de la moitié en /jo minutes. » Enfin, j'ai constaté qu'en plus de l'émanation principale très intense à décroissance rapide qui a été étudiée précédemment, les composés acli- nifères dégagent en fiuble quantité une autre émanation dont la loi de dé- croissance est très lenle. La diminution est île la moitié en phisieurs jours. Peut-être cette émanation provient-elle d\in élément radioactif différent de l'actiniiun, C'est ce que je me propose d'élucitler. » PHYSIQUE. — Phénomènes divers de transmission de rayons N et applications. Note de M. Augustin Charpestier, présentée par M. d'Arsonval, « Parmi les nouveaux résultats que j'ai obtenus en étudiant les radiations conduites, je citerai ce fait que la transmission des rayons physiologiques et des rayons N peut s'opérer autrement que par un fd métallique. Le verre, le bois, d'autres corps considérés comme isolants, réalisent celte sorte de conduction, M. Bichat, à qui j'avais communiqué ces résultats, a étudié quelques particularités intéressantes du phénomène et les a fait connaître dans une Note récente (8 février). » Le fil de cuivre ou d'argent reste toutefois le conducteur de choix. C est avec des fils de cuivre que j'ai fait les expériences suivantes sur la transmission des rayons N émis dans la phosphorescence, expériences décrites dans un pli cacheté du 3 janvier 1904 et confirmées depuis : » On remplace au bout initial du lil la j)hu[ue de cuivre par une tacbe de sulfure phosphorescent entourée par l'extrémité du fil plié en boucle ou en spirale, ou bien simplement on fixe la tache de sulfure contre la plaque de cuivre initiale. Si alors (dans une autre pièce), on augmente la phosphorescence de ce sulfure initial par la combustion de magnésium ou autrement, une action est transmise par le lil au SÉANCE DU l5 FÉVRIER igo4. 4l5 sulfure terminiil, qui brille davantage. Il faut un certain nombre de secondes pour que l'effet se produise. » Ces diverses expériences ont été répétées avec M. Blondlol, puis nous avons fait ensemble les expériences suivantes : » a. La simple approche de sulfure bien pliospliorescenl vers le bout initial du fil conduclenr transmet au sulfure terminal l'action qui augmente son éclat ; » b. Le sulfure initial et le sulfure terminal étant à une place ii\e, on coupe en deux le 111 qui les relie. On écarte les deux bouts coupés, le sulfure terminal pâlit ; on les réunit, il brille; )) c. Sur le tiajel du fil conducteur, on interpose en série un condensateur (conden- sateur à air ou bouteille de Leyde), l'action est transmise comme par un fil continu. Elle ne l'est plus si l'on détache de son armature une des deux parties du fil con- ducteur... )) J'ai répété depuis, avec des longueurs de fil pltis considérables, la transmission de celle aclion fournie par la phosphorescence, jusqu'à une longueur de io™,5o (que je n'ai pas cherché à dépasser). Dansce dernier cas, le fil était en deux morceaux simplement reliés par torsion l'un à l'autre; une partie était du fil simple, l'autre formée par de nombreux brins minces réunis et entourés d'un isolant. La durée nécessaire pour la transmission augmente avec la longueur ; elle s'est élevée jusqu'à 12 et t3 secondes. » Un point à signaler dans cette transmission apparente de la phospho- rescence, c'est que l'équilibre lumineux de l'écran s'établit par des oscil- lations d'éclat souvent très prolongées, et d'une période de plusieurs secondes; ces oscillations se retrouvent également dans la source. » J'ai réalisé un mode de transmission curieux des rayons N à l'aide d'une ficelle plus ou moins longue iniprégnée d'une solution collodionnée de sulfure de calcium phosphorescent. La ficelle s'éclaire sur toute son étendue quand son extrémité est à portée ou au contact d'une source quel- conque, et elle semble, dans certains cas, être parcourue par des ondes du même ordre que les précédentes, et dont l'œil suit plus ou moins bien le mouvement, alternativement dans un sens et dans l'autre. Celte ficelle phosphorescente, à laquelle on peut donner des formes variées, constitue un bon écran pour la recherche des ravons N émis par le corps. M L'effet produit par les radiations condiutes ayant poiu- origine une source phos|)horescente, peul devenir plus intense que par d'autres pro- cédés, et j'ai songé à les utiliser à leur anisée sur une plaque leraiiiiaie qui deviendra une source secondaire de rayons N. On peut prendre, par /,l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. exemple, un flacon de sulfure bien insolé,, flans lequel plongera un fil de cuivre; à l'autre extrémité de ce dernier sera soudée une plaque de cuivre qui émettra des radi;itions transmises. Ou augmentera encore l'intensité de la source secondaire en prenant à l'origine une surface phosphorescente plus grande, et en l'exposant d'une façon continue à la lumière en dehors de lapièce. J'ai pu ainsi utiliser, en les exposant au soleil, des écrans de dimensions l'i""' X 18*=™ au sulfure de zinc Verneuil, et 18"" X 2^"^ au sulfure de calcium, sur lesquels étaient placées des todes métalliques à larges mailles reliées au fd transmetteur. Ce sont les rayons émis à l'extré- milé de ce fil qui m'ont fourni les résultats les plus nets dans l'excitation de divers centres nerveux que j'ai déjà signalée. » Ces sources secondaires m'ont donné de nombreux foyers à travers une lentille d'aluminium qu'a bien voulu me prêter M. Blondlot. Elles ont donc un rayonnement complexe qui semble différer, comme composition élémentaire, du rayonnement direct d'un écran phosphorescent recouvert de papier noir, mais qui, pris en masse, présente une grande analogie avec ce dernier. » MÉCANIQUE CHIMIQUE. — Sur' les conditions de l'état indiffèrent. Note de M. E. Xmks, présentée par M. Mascart. « Un système chimique, composé de q constituants indépendants a,, a^ a^, est à l'état indifférent, quand \\ peut subir, à tensions fixes, et sans échange de matière avec l'extérieur, une modification qui ne fait varier que les masses de ses cp phases, sans en changer la composition. Il faut, pour cela, que l'on puisse poser, ^m'^ représentant, d'une façon générale, la variation de la proportion moléculaire m', du constituant a,- dans la s'^""= phase, ell,,l., . . .."Xç des quantités à déterminer, à un facteur commun près, A/w- -h Am-^-+- ...= — f=...= -^ (*=I,^ ?). nrl mil -H Aw- -I- ... -I- AwJ' =0 (i—i, ■?.,..., q), d'où l'on tire q équations de la forme (1) >.,/n' -Mjw; + ... + A,w' + . .. + A^wJ= o (i = r, 2, .. ., 9). SÉANCE DU l5 FÉVRIER I904. 4^7 » Si cp est supérieur à q, tout état d'équilibre sera indifférent; les équa- tions (i) permettent de trouver au moins une détermination des quan- tités 1.. » Si

.,, a^, . . ., l^., soient compatibles, il faut que, ^1 et S^ , représentant les mineurs de S obtenus en supprimant les termes de la q^""^" colonne et ceux de la q""^' ou de la (q — I )'<■"!« ligne, on puisse poser (3) S^-o, ?>^^, = o. » On verrait facilement que le nombre des phases étant égal k q — 2, q — '3, ..., 2, il y aura 3, 4, •••, y — i équations de condition à poser entre les quantités m, pour exprimer que le système est à l'état indifférent. » L'objet de la présente Note est de démontrer que l'état indifférent est, en principe, réalisable, quel que soit le nombre des phases en lesquelles le système est partagé. » H^ étant le potentiel total de la i"""' phase, on a (' ) Hj = m\ h, ■+- Tn\h., + . . . + m\h,^, c?H^ = V^ dp — S^. f/T -+- A, dm\ + h.^ dm, + . . . -h h^ dm] . t » La différentielle totale de la première de ces équations donne, eu égard à la seconde, (4) y s dp — Si d'ï = m\ dh^ 4- m!, dh.. H- . . -^m]^dh (^ = i , 2, . . . , ç). » Cette dernière équation montre que, dans chaque phase, la pression est une fonction de la température ainsi que des potentiels moléculaires et individuels des constituants indépendants du système : il en est de même des rapports de i}i\, ni.,, ..., iri à V^, qui fixent la composition de la phase s. On peut donc poser, entre les ^ -h 2 variables p, T, h^ , A^, .. , A,,, cp relations distinctes de la forme (5) F,(p, T, /«,, Aj, ..., /iy) = o (^ = I, 2, .. ., cp). (') Voir Comptes rendus du 28 décemlire igoS. C. R., lyo^, I" Semestre (T. CXXXVIII, N° 7.) 55 4r8 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le nombre de ces relations ne y)eut. dépasser 74-2. C'e^t le nombre maximum des phases que peut com|H)rlcr le système, à des pressions et à des températures d'ailleurs isolées. On dit qu'd est invariant. Il sera dans un état indifférent, qu'il ne quittera que par l'évanouissement de l'une de ses phases. » Si ç ^ g' + I, le système est encore nécessairement à l'état indifférent ; et il est capable d'éprouver, sans qu'un échange de matière avec l'extérieur soit nécessaire, un changement élémentaire défmi par les 17+1 équa- tions (4); l'accroissement de l'une des variables déterminant tous les autres accroissements, on dit que le système est univariant. L'élimination des dh entre ces équations donne -7^; c'est la formule de Clapeyron sous une de ses formes variées. » Si 9 = q, le système est bivariant. On peut se donner arbitrairement deux des accroissements qui définissent un changement élémentaire, dp etrfT; par exemple, les équations (4) donneront les autres accroissements; on en tirera notamment ( 6 ) li{ V ) dp = S, ( S ) ^/ r -^- ii dh, , 8,(V)et 'X(S) dérivant du déterminant S de la formule (2), dans lequel les termes de la i'"""' ligne sont remplacés respectivement pai- V^,, Y., . . ., Yç ou par S, , S2, . ■ • , S^. )) Le système ne sera pas, en général, à l'état indifférent; mais, les équations (5) laissant deux variables indépendantes, on peut lier ces va- riables par une nouvelle relation qui peut être la relation (2), et le système sera alors assujetti, moyennant ces échanges de matière avec l'extérieur, à prendre une succession d'états indifférents, (kns lesquels sa pression et sa température obéiront à la formule suivante : dp _ M^ dT- S,(V)' tirée de l'équation (G) en faisante = o. C'est encore une forme de la for- mule de Cla})eyron. » Si ç = ^ — I , le système est irivarianl. On peut se donner arbitraire- ment trois des accroi.^sements qui définissent un changement possible, et l'on tirera, par exemple, des équations (4), SÉANCE DU r5 FÉVRIER 1904. /jig ^ el P ayanl les mêmes sii;nificatiniis que dans les équations (3), et 8VV), S^(S) dérivant du déterminant S^, quand on v remplace les termes de la dernière ligne par V,, V, V,^,, on par S,, S^, . . ., S,_|. » Le système ne sera pas, en général, à l'état indiMérent , mais les équa- tions (5) laissant trois variables indépendantes, on peut lier ces variables par deux nouvelles relations, les relations (3), et assujettir ainsi le système à prendre, moyennant toujours des échanges de matière avec l'extérieur, une succession d'états indifTérenls qui obéiront à la loi de Clapeyron, rejirôsentée ici [)iir !,i formule » On voit, sans peine, d'après ce qui jirccède, que, si le nombre des phases est inférieur îx q — i, les équations (5) laisseront toujours indépen- dantes des variables en nombre sutfisanL pour permettre de poser les équations de condition de l'étal indifférent, en imposant au système une succession définie d'états dans lesquels la pression et la température obéiront ;i la loi de Clapeyron. C'est ce que nous nous proposions de démontrer. » ÉLECTROCHIMÎE. — Sur l'influence des ions complexes clans l'élêctrolysc par courant allernalif. Note de MM. Asîdué Brochet et Joseph Petit, pré- sentée par M. n. Moissan. « Dans le dernier num,';ro des Comptes rendus, nous avons établi <[uc la formation d'un ion conqilexe n'était pas la vraie cause de la dissolution du cuivre dans le cyanure de potassium sous l'influence du courant alternatif de quelque nature qu'il soit. Nous pensohs qu'il ne faut voir dans cette dissolution qu'un fait analogue à celui du zinc pur dans l*acide sulfurique; en effet, sous l'aclion du courant alterr.alii celui-ci est dissous plus rapi- dement. y D'autres ions complexes, pouvant également prendre naissance et se détruire sous l'influence du courant continu, se forment dans le cas du courant alternatif, c'est ainsi que le ctiivre, le nickel et le cobalt se dissolvent dans les sels ammoniacaux (carbonate, sulfate, chlorure) ; seule- ment, comme leur attaque spontanée est nulle, la réaction est bien moins active que dans le cas du cyanure et les renilements sont bien inférieurs. 430 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Si nous examinons maintenant le cas où la formation d'ions complexes ne peut plus avoir lien, nous remarquons trois faits principaux : avec les éleclrolytes stables (acides, sels et alcalis), dégagement de gaz tonnant (rendements toujours très faibles); dans certains cas, dissolution des électrodes ; et dans d'autres cas où l'électrolyte est oxydable ou réductible, oxydation ou réduction. Quelquefois ces réactions se passent simultané- ment ou successivement et l'on se trouve en présence d'un état d'équilibre, variable suivant les conditions de température, de concentration et de densité de courant. Dans le cas de réduction, l'oxygène qui se dégage renferme le plus souvent de l'ozone. » Comme application de ce qui précède, citons comme cas d'oxydation ceux de l'acide sulfureux, du ferrocyanure de potassium, du sulfate ferreux, du chlorure de manganèse, de l'hydrate mangaueux, etc. » Comme cas de réduction, ceux des acides nitrique, chromique, arsénique et chlo- rique, des bromate, iodate et ferricyanure de potassium, du sulfate ferrique, du per- manganate de potassium acide ou alcalin, des nitrates et persulfates alcalins, etc. » Dans le cas des hydracides et de leurs sels alcalins, il y a dégagement du métal- loïde, lequel pour ces derniers, est absorbé aussitôt qu'il y a suffisamment d'alcali en solution. » Comme électrolytes stables, citons l'acide sulfurique, les sulfates, chromâtes, chlorates et perchlorates alcalins, etc. qui donnent du gaz tonnant sensiblement pur. » D'ailleurs toutes ces réactions sont en général sans application en raison des den- sités de courant considérables qu'il faut employer pour les produire et des faibles rendements du courant. » Les acides, en général, fournissent des résultats plus intéressants que les sels neutres. L'acide sulfurique donne avec le mercure du sulfate mercureux (') avec un rendement sensiblement élevé, avec le plomb il donne des résultats encore meilleurs. Si l'on emploie de l'acide de densité i , 20 il y a formation de sulfate qui tombe au fond de l'appareil et les lames deviennent très brillantes. Le rendement varie aux environs de 5o pour 100, pour des densités de courant comprises entre 10 et 5o ampères- moyens par décimètre carré; il baisse rapidement si la température s'élève et devient nul pour une température d'autant plus grande que la densité de courant est plus élevée. Étant donnée l'action de la température, nous pensons que la dissolution du plomb doit tenir à la formation d'acide persulfurique. En tous cas, il est inutile de superposer les courants continu et alternatif, comme l'a indiqué Ruer, pour obtenir la transformation du plomb en sulfate. » L'acide phosphorique, même à chaud, donne du phosphate, quelquefois mêlé à du plomb réduit suivant les conditions. Avec l'acide arsénique on a de l'arséniate toujours (') Maneuvrier et Chappuis, Comptes rendus, t. CVII, il SÉANCE DU l5 FÉVRIER igo^. 421 mélangé avec plus ou moins de plomb et d'arsenic, et l'hydrogène qui se dégage ren- ferme en abondance de l'hydrogène arsénié. )) L'acide chlorique fournit une quantité insignifiante de chlorure. Enfin, tandis que le plomb ne donne rien avec les bichromate et chromate neutre de potassium, il réduit les mêmes sels en présence d'acide sulfurique avec formation de sulfate et de chromate ; avec l'acide chromique il y a simplement réduction, le plomb agit comme électrode insoluble. Le rendement du courant atteint 3o pour loo a\ec une densité de courant de 3o ampères-moyens par décimètre carré. » D'après ce qui précèJe, on voit f;icilemenl que la présence d'ions complexes n'est pas nécessaire pour qu'il y ait action du courant alternatif. » Pour compléter la question, nous avons cherché à voir si la présence d'ions complexes, non décomposables par le courant continu, pouvait donner lieu à des résultats intéressants. Certains donnent des sels parti- culièrement stables; citons les ferrocyanure, cobalticyaniire et platino- cyanure de potassium. Ces sels se forment, par dissolution du métal cor- respondant dans le cyanure, avec de bons rendements, comparables à ceux obtenus pour le sulfate de plomb et les cyanures doubles de cuivre, de zinc et de nickel. Cela est d'autant plus remarquable que les métaux sont insolubles dans l' électrolyle lorsqu'ils sont utilisés comme anode. Le fer et le cobalt se dissolvent avec des rendements de courant de 3o à 5o pour loo. Le cobaltocyanure se transforme spontanément en cobalticyanure, l'hy- drogène se dégage dans toute la masse liquide, indépendamment de celui formé aux électrodes. » Le platine se dissout avec un rendement de i5 à 20 pour 100, ce qui représente plus d'un demi-gramme par ampère-heure moyen. Naturelle- ment tous les rendements que nous citons sont relatifs à la quantité d'élec tricité; le fer, le cobalt et le platine se dissolvent en quantité théorique dans le cyanure de potassium pur en donnant les sels correspondants. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur rét/ier ■'(-chloroacétylacétique. Note de M. Lespieau, présentée par M. Ha lier. « Des travaux de MM. Haller et Held (Ann. de Chim. et de Phys., 1891, p. 146) il résulte que l'action du chlore sur l'éther acétylacétique fournit un mélange des deux dérivés CH'.CO.CHCI.CO^C^H» et CH^Cl .CO.CH^CO^'C'HS 422 ACADÉMIE DES SCIENCES. lesquels n'ont pu être séparés, en sorte que le y-chloracétale d'élhyle n'a point encore été obtenu à l'état de pureté. M. Hantzscha même prétendu (Lieb. Ann., t. CCLKXVIII, p. 6i) que ce composé ne se rencontrait point dans le produit où l'on signalait sa présence. » Cet élher |nésente l'intérêt considérable d'avoir conduit MM. Haller et Held à la synthèse de l'acide citrique; comme j'ai pu l'obtenir chimi- quement pur, je ne crois pas inutile d'indiijuer de quelle façon. » On oxyde l'édier Cli^Cl.CIIOH.CH^.CO^C^H'^ que j'ai précédemment décrit (Comptes rendus, 1898, p. 960) à l'aide du bichromate de polassiuni en présence d'acide sulfurique dilué; cet oxydant détruit d'ailleurs une grande quantité de l'éllier célonique cherché, ce qui diminue notablement le rendement. En opérant avec pré- caution, on se trouve en i>résence d'un mélange du produit primitif et du composé célonique qui en dérive; In distillation ne permet pas de séparer ces deux corps, ils passent ensemble vers 108° sous 12™'", et leurs compositions, ainsi que leurs poids moléculaires, sont trop voisins pour qu'on puisse étudier ces composés à l'aide d'analyses ou de mesures cryoscopiqucs. On arrive, toutefois, à isoler le composé cherché en utilisant sa combinaison cuprique qui se sépare, grâce à son insolubilité dans l'eau, quand on agite le mélange des deux corps avec une solution aqueuse d'acé- tate de cuivre. Le précipité, lavé et séché, est dissous dans le benzène bouillant qui le laisse déposer presque totalement en se refroidissant. On le décompose alors en l'agitant avec de l'acide sulfurique dilué en présence d'oxyde d'éthyle ; l'évaporation dé ce solvant fournit l'éther célonique que l'on distille sous pression réduite. » L'éther Cil" Cl .CO.CH-. CO"C' H.'' est un liquide incolore, pi«/■ refroidissement il ne se dépose rien; il s'est jiroduit une décomposition qu'on peut représenter par l'équation -^JJJj ^Q ~ ^JJ^CH -CO^H + H-^0 = Cl 10 - CO^H + 9,(NfP- CO -^ NH^). » L^acide allantoïque a donné naissance à l'acide glyoxylique : la solution neu- tralisée par l'ammimiaque donne avec le nitrate d'argent un précipité noircissant à froid lentement, rapidement à l'ébullition ; la pliénjlliydrazine donne un précipité cristallin de la phénylhydrazone glyoxylique facile à caractériser. » Cette hydrolyse e-t le dernier terme, encore inaperçu, de la série de réactions qui conduisent régulièrement de l'allantoïne et, par suite, de l'acide urique à l'acide glyoxylique. a. urique: CMI^N'O^-j- IPO + O = G0^+ CMl^N^O» allantoïne. » C'H«N*0='-t-H2 0 =C'*H»N»0* a. allantoïque. » C'iH''N*0''+ Il-O =2 (C0i\^H*) + C-^0M12 a. glyoxylique. I) Celte décomposition provoquée par l'eau chaude se produit aussi à froid, en par- ticulier dans les solutions de l'acide allantoïque dans l'acétate de potassium et dans ses solutions sursaturées: de là, la précipitation incomplète par l'acide sulfurique, voire même nulle par l'acide acétique, des solutions d'allantoate de potassium. Par suite de la concomitance des deui^ phénomènes : sursaturation et décomposition par l'eau, on assiste donc à ce phénomène singulier de la formation et de la destruction, au sein de l'eau, d'un corps qui y est normalement insoluble, sans que ce corps ail été aperçu à aucun moment et, éventuellement, sans qu'il y ait été soupçonné. » 3° La transformation au seio de l'eau froide ou chaude n'est pas instantanée; elle exige un certain temps. D'autre part la prolongation de la chauffe a comme consé- quence de provoquer des réactions nouvelles. 4^8 ACADÉMIE DES SCIENCES. » L'une d'elles conduit, d'après PonomaretT, à l'un des acides allanliiiiques. L'autre, plus intéressante, m'a fourni l'allantoïne; c'est le passage i/n'crse de celui qui conduit à l'acide allarUoïque. Cette observation nous justifie en outre de considérer l'acide allanloïque comme un terme intermédiaire de la syntlièse de l'allantoïne efTec- tuée par Grimaux. Enfin elle est parallèle à la transformation de l'acide homoallan- loj'que en pyvurile que j'ai signalée antérieurement {Comptes rendus, t. CXXXIII, 1901 , p. 589) : ce qui contribue a donner à cette réaction, dans un domaine en somme peu exploré, un certain caractère de généralité. » CHIMIE ORGANIQUE. — Quelques observations sur la composition de l'amidon de pommes de terre. Note de M. A. Ferxbacii, présentée par M. Roux. « Les nombreux travaux auxquels l'étude de l'amidon a donné lieu ont établi de plus en plus nettement que la fécule de pommes de terre ne re- présente point une substance homogène, mais qu'on y rencontre, désignés sous la dénomination commune d'amidon, un certain nombre de corps qui dilTèrent les uns des autres tout au moins par leur état physique. Celte no- tion est d'accord avec l'aspect des grains de fécule, dont les couches con- centriques éveillent l'idée de dépôts successifs de matière, et dont les dimen- sions extrêmes varient entre des limites très étendues; elle est corroborée aussi par l'inégalité avec laquelle les divers granules et les diverses régions d'un même granule sont attaquées lorsqu'on les soumet à l'action de l'amylase. » Nous avons eu l'occasion de faire quelques observations qui démon- trent que les divers granules d'amidon qui composent un lot donné de fécule présentent dans leur composition chimique des différences notables qui sont en rapport avec les différences de leurs dimensions. » La fécule de pommes de terre renferme toujours du phosphore, dont la proportion, évaluée en acide phosphorique P-0% j)eut, ainsi qu'on le verra plus loin, dépasser 2^ par kilogramme de matière sèche. Ce phosphore ne provient pas de matières minérales, mécaniquement entraînées par les granules d'amidon au cours de la fabrication de la fécule; il fait partie intégrante du granule d'amidon. On ne peut, en effet, en débarrasser la fécule par des lavages, soit avec l'eau, soit avec des acides étendus. M Pour éviter, dans nos analyses, toute cause d'erreur provenant de la présence, dans la fécule, de phosphore extérieur au granule d'amidon, nous avons toujours opéré sur de la fécule préalablement lavée à l'acide chlorhydrique dilué (solution à 1^ de H Cl par litre environ). En partant de divers échantillons de fécule commerciale ;iiiisi lavés au préalable, nous SÉANCE DU l5 FÉVRIER 1904. 429 avons pu en isoler par lévigation des lots constitués en majeure partie les uns par des granules légers et de petites dimensions, les autres par les granules les plus gros et les plus lourds. Chacun des lots ainsi séparés a été examiné au point de vue de sa teneur en phosphore, qui a été dosée à l'état d'acide phosphorique par la méthode suivante, dont les principes ont été indiqués il y a quelques années par E. Riegler ('). » On pèse exactement environ 2S de fécule, qu'on chauffe dans un vase conique, au bain de sable, avec 5o'^°'' d'acide azotique pur, ajouté en deux fois. Lorsque le liquide est réduit au volume de 10''"°, on l'évaporé à sec dans une capsule de porcelaine; le résidu est carbonisé et incinéré au rouge sombre. Les cendres sont reprises à chaud par lo"^""' d'acide azotique à 5o pour 100; on filtre sur de l'amiante, on évapore à sec le liquide filtré, on reprend le résidu par 4'^'°' d'acide azotique concentré, et l'on pré- cipite par 25™' de liquide molybdi([ue. Le précipité de phosphomoljbdate, lavé à l'acide azotique à i pour loo, est dissous dans l'ammoniaque au j et la solution est précipitée par 5™° de chlorure de baryum à 10 pour 100. Au bout de 12 heures de séjour à la température ordinaire, on recueille le précipité de phosphoraolybdale de baryte, et on lave à l'eau distillée bouillie. Son poids, multiplié par le facteur 0,0175, donne l'acide phosphorique P-0'. » Voici les résultats obtenus à l'aide de cette méthode: dans la colonne R, nous indiquons le chiffre correspondant à la fécule légère, lorsqu'on égale à 100 le chiffre fourni par la fécule lourde. P-0^ en milligrammes par 1005 de fécule sèche. Numéros d'ordre. Fécule lourde. Eécule légère. R. 1. 160 199 124 2 i43 i58 iio 3 1.59 i85 116 k 160 194 ) 20 0 178 226 127 6 i38 2i3 i55 » Les chiffres ci-dessus nous semblent démontrer nettement que les petits granules de fécule représentent un noyau relativement riche en phos- phore, sur lequel viennent se superposer peu à peu, pour former des grains de plus en plus gros, des couches d'amidon exemples de cet élément. » Sous quelle forme chimique se trouve je phosphore dans le granule d'amidon? C'est là une question à laquelle nous ne pouvons répondre (') Zeitsc/iriff fur analylische Cliemie, t. XLl, 1902, p. 675. 43o ACADÉMIE DES SCIENCES. actuellement. Nous pouvons simplement dire que ce phosphore ne nous semble pas appartenir, exclusivement tout au moins, à de la matière orga- nique azotée, car les lots de fécule sur lesquels nous avons opéré étaient toujours excessivement pauvres en azote : les teneurs en azote que nous avons déterminées pour quelques échantillons varient entre i^'^s et 38'"^ [)ar loo^, et l'on peut calculer que, dans le cas le plus favorable a cette ex[)lication de l'origine du phosphore, on serait conduit à une matière azotée renfermant près de 3o pour loo de phosphore. » L'inégalité de la teneur en phosphore des diverses couches d'amidon qui constituent le granule de fécule nous semble présenter, tant au point de vue de sa formation que de la manière dont il se comporte vis-à-vis de l'amylase, une importance considérable sur laquelle nous nous proposons de revenir prochainement. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur une résine de Copnl ei sur un Kino nouveaux four- nis, la première par les fruits, et le second par Vécorce de Dipteryx odo- RATA Willd. Note de MM. Edouard Heckel et Fr. Sciilagdexiiauffen, présentée par M. A. Haller. « Ainsi que l'a établi une récente Communication (4 janvier 1904), l'un de nous (M. Heckel) a constaté le premier et étudié anatomiquement, en collaboration avec M. Jacob d§ Cordemoy, l'existence dans le genre Dip- teryx d'un double appareil de sécrétion [poches à Copal (') et cellules sécrétrices d'un Kino]. » La présente Note a po(U' but d'appeler l'attention sur le nouveau Rino (^tanno- glucose) des Dipteryx et d'en exposer sommairement la nature et les modes d'obtention. Nous rappelons qu'un appareil sécréteur de Kino est très répandu dans toute la plante; mais il est plus développé dans l'écorce, dans le liber, dans la partie interne de la zone ligneuse et enfin à la péri- phérie de la moelle. S'il est impossible, sans mettre la plante en péril, d'atteindre par des incisions cet appareil dans les deux dernières zones sus- (') Dans ce végétal on retrouve, mais en quantité très faible, la même résine de Copal, dans les jjoches sécrétrices de l'écorce et des feuilles, d'où l'on ne pourrait l'extraire, du reste, qu'avec de grandes difficultés et sans profit, par le traitement au chloroforme, dissolvant le plus approp-ié, déjà employé pour le traitement des parois des fruits en vue d'y épuiser le Copal. SÉANCE DU i5 FÉVRIER 1904. 43 1 indiquées, on peut impunément du moins intéresser dans cette pratique l'écorce et le liber. Cette opération a été faite sur les indications de l'un de nous (M. Heckel) à Saint-Laurenl-du-M;iroiii (Guyane française), parles soins du service de l'adniinistrahon pénitentiaire, dans une plantation de Dipteryx odorata âgée de i5 ans, c'est-à-dire formée d'arbres adultes. » En adoptant la méthode dite en arête de poisson, lesécorcesdu tronc ont été incisées profondément en vue d'obtenir un écoulement de Rino, d'abord les iGet 23 août 1903, mais sans résnltatappréciable. C'està peine s'il découlait, des profondeurs de l'écorce (liber) intéressée en entier par des incisions obliques, un liquide rouge foncé, capable d'imbiber et de teindre les bords de la plaie. Mais, le 6 septembre, le même liquide a coulé assez abondamment, quoique avec lenteur, pour être recueilli et desséché. Nous avons pu ainsi obtenir du Maroni une quantité suffisante de ce Kino (i5o^ environ) pour un examen de ce produit en comparaison avec les autres Rinos commerciaux. » Le produit est brun rouge, transparent, moyennement dur et fournit, après avoir été écrasé sous le pilon, une poudre rouge rubis. Il est de saveur fortement astrin- gente, ce qui prouve sa dissolubilité assez marquée dans la salive, mais il se dissout moins bien dans l'eau pure froide. Au bout de a/j heures, on voit encore nager dans le liquide rosé des llocons plus ou moins volumineux, qui ne disparaissent qu'après une ébullition prolongée. L'alcool à 90" ne le dissout pas immédiatement mais seulement au bout de plusieurs jours à la température ordinaire de i5" à 20". I^a dissolution dans le véhicule est plus rapide à chaud. » La solution aqueuse traitée par une goutte de solution étendue de sulfate ferreux ne change pas, mais après addition d'une trace d'ammoniaque, il se produit une colo- ration violette intense. Avec le même réactif en solution concentrée, le liquide devient bleu et passe au bleu violet après ébullilioii. Les solutions aqueuse ou alcaline du produit noircissent au contact d'une lame de fer. Abandonnées pendant i heure ou 2 heures au bain-marie jusqu'à réduction à siccilé, elles se transforment en un magma noir qui ne se redissout plus dans l'eau. Les alcalis caustiques, de même que leurs carbonates le dissolvent, au contraire, aisément et la solution fortement colorée qui est ainsi obtenue, précipite abondamment par les acides. Ces caractères sont communs aux solutions aqueuses ou alcooliques de Kinos de Pterocai'pus marsupium elerina- ceus, des Eucalyptus, et d'un grand nombre d'autres Kinos. Traitées par du fer réduit en poudre, ces mêmes solutions fournissent, à froid ou à l'ébullition, un liquide violet qui se décolore en présence des acides pour redevenir rouge, comme les solu- tions de Kinos de Malabar, après addition de carbonates alcalins ou d'alcalis caustiques étendus [réaction du professeur Schaer obtenue avec le suc épaissi de MyrisLica malaharica {Apollieker Zeilung, 1S96, n" 80)]. i> La solutirm aqueuse de notre Kino, additionnée de cyanure rouge, légèrement aci- difiée par l'acide chlorhydrique, devient verte à froid et fournil à l'ébullition, en présence d'une trace de sel feirique, un précipité abondant de bleu de Prusse, preuve /(32 ACADÉMIE DES SCIENCES. de la réduction du ferricyanure en ferrocyaniue. Ainsi que divers auteurs l'ont remarqué pour un grand nombre de Kinos, on obtient aussi le même précipité avec le nôtre quand on en chauffe la solution primiti\ e avec du chlorure ferrique et qu'on y ajoute une trace de cyanure rouge. » Etant donné le caractère réducteur du composé nouveau, nous avons cherché à la rendre manifeste sous d'autres formes en employant des réactifs de même ordre • liqueur de Bareswill, nitrate d'argent, chlorure mercurique, molybdate d'ammo- niaque, chlorure stanneux et sous-nitrate de bismuth, dans la pensée que tous ces composés seraient réduits à un degré d'oxydation inférieur. Tous ces réactifs n'ont pas répondu à notre attente qui s'est cependant réalisée en partie, notamment pour la solution cuivrique, le nitrate d'argent et le molybdate d'ammoniaque : coloration rouge de Pozzi-Escot comme coloration spécifique du tanin ( Comptes rendus, 190^, p. 80). L'acétate de plomb et la gélatine précipitent abondamment la solution en gris rosé et rose pâle. Lorsque, après la filtration du dépôt, on chauffe le liquide qui passe avec quelques gouttes d'acide sulfurique, on constate au bain-marie, ou à l'ébullition, la production d'oxyde cuivreux après addition de liqueur de Bareswill, ce qui prouve la présence du sucre dans la liqueur primitive. Cette réaction s'explique d'ailleurs natu- rellement puisque l'on peut considérer le sucre comme un des produits destinés à la production ultérieure du tanin dans les jAanles (Journal de Pharmacie et de Chimie, t. II, 1893, p. 463). n Chauffée modérément dans un tube, la matière se boursoufle légèrement, dégage des produits aromatiques et fournit des cristaux de pyrocatécliine. » Après incinération complète en capsule de platine, notre Kino laisse un résidu fixe de o, i5 pour 100 de couleur vert brun, dans lequel il est facile de constater la présence du fer, du manganèse et de la chaux, après fusion avec du nitre ou du carbonate de soude. Ce poids de cendres est de beaucoup inférieur à celui que donnent la plupart des produits similaires et dont la moyenne est de i à i,5 pour 100. » H résulte de cet examen rapide que le produit de sécrétion rouge dominant dans l'écorce de Dipteryx odorala, et probablement de tous les Dipteryx, présente la plus grande analogie, à quelques exceptions près, avec les Kinos anciennement connus. Nous pouvons donc conclure en disant que ces végétaux, en dehors de leur graine si employée en parfur- merie à raison de leur richesse en coumarine, présentent deux sécrétions différentes (Copal et Rino) dont l'intérêt économique est aussi réel que l'intérêt scientifique et dont l'exploitation, dès lors, mériterait sans doute d'être étudiée de près sur les lieux de production. » SÉANCE DU l5 FÉVRIER 1904. 4'i3 MÉDECINE. — Variétés d'origine, de nature et de propriétés, des produits solubles actifs développés au cours d'une infection. Note de M. A.. Charbin, présentée par M. d'Arsonval. « De longues recherches m'ont amené à mettre en himière l'insuffisance de la formule classique : Le microbe fait la maladie à l'aide de sa toxine. » En premier lieu, des cultures du bacille pyocyanique j'ai retiré, en plus grand nombre que dans les précédentes analyses, des corps formés par ce bacille et capables d'agir sur l'organisme. — Tout d'abord, une expérience a définitivement prouvé à quel point les pigments sont peu toxiques. » De 3oo'^"'' d'une culture, dont 10'^™' introduits dans les veines provoquaient la mort de 10006 de matière vivante, j'ai extrait toute la pyocyanine. Or, injecté, ce pro- duit n'a provoqué l'apparition ni d'accidents appréciables, ni, conformément à l'opi- nion d'Ehrlich, d'un état réfractaire ('). Par contre, \es principes volatils, les ammo- niaques composées de cette même culture, font succomber l'animal ('^). » En dehors de ces éléments pigmentaires ou ammoniacaux, éléments le plus souvent absents ou peu abondants dans la profondeur des tissus ('), ou retire des substances solubles dans l'alcool. » En raison des précipités obtenus à l'aide des réactifs de Mayer, de Bouchardat, ou du liquide silicô-tungstique, ces substances se rapprochent des alcaloïdes ; aptes à troubler la respiration, à accélérer le cœur, à causer de l'amaigrissement, etc., elles provoquent, avec les corps insolubles dans l'alcool, un certain degré d'immunisation. » Mais ce sont ces cor-ps insolubles qui se révèlent les plus actifs; parmi eux figurent différentes diastases : \a présure, la caséase, plus encore la pYo- (') Ehriich, en effet, prétend que les vaccins ne cristallisent pas, opinion que des expériences personnelles rendent en partie douteuse. (^) D'après nos recherches, ces matières d'excrétion plutôt que de sécrétion sont surtout constituées par la méthylamine; c'est à ce corps accessoire, nullement parti- culier au germe du pus bleu, qu'est principalement due l'absence d'incubation dans la genèse des troubles pyocyaaiques. 11 en résulte que cette différence d'action entre ces sécrétions microbiennes et d'autres toxines ne tient pas aux principes véritable- ment spécifiques. (^) De telles constatations prouvent qu'en se basant sui' les attributs des poisons élaborés in vitro, on ne saurait sûrement apprécier les effets nuisibles des toxines formées chez l'animal. C. K., ig..^, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N- 7.) 57 434 ACADÉMIE DES SCIENCES. cyanase, une véritable trypsine, etc. Grâce à ces diastases, le bacille im- prime, aux cellules ou aux humeurs une fouie de changements. » Toutefois, il existe d'autres processus morbifiques. — Habituellement impuissant à faire fermenter la plupart des sucres, le germe du pus bleu attaque le galactose, plus encore le glucose. En dehors de quelques traces d'alcool éthylique, la fermentation glucosique donne naissance à divers acides fixes ou volatils, mis en évidence par la méthode des distillations fi'actionnées : acides snccinique, lactique, acétique, formique, butyrique. D'un autre côté, comme chez l'animal infecté par ce microbe V alcalinité humorale et la teneur en sucré du sang diminuent, il est permis de rapprocher ces résultats. Or, même à l'état de sels, ces acides sont toxiques; d'autre part, soustraire aux tissus, pour neutraliser ces corps, des éléments tels que certaines bases, peut être nuisible. Nul n'ignore, en effet, rimj)or- lancedurôle de quelques-unes de ces bases (surtout de nature minérale), propres à agir sur la conductibilité électrique, les tensions osmotiques, l'activité des échanges, des fermentations, du pouvoir bactéricide, etc. » Chez, des sujets envahis par cet infiniment petit du pus bleu, j'ai éga- lement constaté que différentes substances organiques, par exemple l'oxygène, sont en variables proportions directement consommées; d'autres sont hydratées, peptonisées, etc., pi'éparées en vue de la nutri- . tion des parasites. » Ainsi un agent pathogène provoque des accidents morbides à l'aide de multiples sécrétions; les unes spéciales à cet agent confèrent au mal sa note dominante; d'autres relativement contingentes déterminent des symptômes plus accessoires. » En dehors de l'intervention de ces sécrétions, les désordres patholo- giques dépendent aussi soit de changements quantitatifs ou qualitatifs imposés aux humeurs ou aux tissus, soit de différentes modifications, consé- quences de ces changements, d'ailleurs variés : il s'agit là d'éléments plu- tôt indirectement microbiens. Dès lors, on conçoit pourquoi les propriétés toxiques des cultures stérilisées diffèrent de celles des extraits organiques des animaux infectés. » A côté de ces produits ordinairement nuisibles prennent place des principes qui, au point de vue de leur genèse, ^ont encore plus étrangers à l'influence des bactéries : ce sont les anti-toxines, les agglulinines ou les substances bactéricides, agglutinines ou substances bactéricides dont l'his- toire est en partie liée à celle du virus pyocyanique. Plutôt défensifs, ces corps dérivent des réactions des cellules impressionnées par les germes ou leurs toxines. SÉANCE DU iS FÉVRIER 1904. 435 » On voit à quel degré sont multiples et complexes les produits volatils ou stables, snlnhles ou insolubles dans l'alcool, alcaloïdiques ou de préfé- rence <^/rà^Z«^/yae*, d'origine microbienne, cellulaire ou mixte, qui naissent au cours d'un infection. Comme leur nature, leurs attributs sonl dissem- blables; les uns agissent de suite, par eux-mêmes, les autres exigent une période d'incubation et interviennent à la faveur d'éléments dont ils pro- voquent la genèse; parfois /ora/e (obstructions vasculaires, etc.), le plus souvent leur action est générale; dans le nombre il s'en rencontre d'anta- gonistes ('). M Quoi qu'il en soit, tant au point de vue de leur nature qu'à celui de leurs attributs; cette multiplicité aussi bien que cette complexité (^) des principes solubles actifs développés au cours d'une infection mettent de plus en plus en lumière et l'insuffisance et l'étroilesse de la formule : Le microbe fait la maladie à l'aide de sa toxine. » M. Stanislas Meunier adresse une Note « Sur une pluie de poussière à Palerme ». M. Emm. Pozzi-Escot adresse une Note intitulée : « Procédé général de préparation des protochlorures et sur les propriétés chlorurantes d'un mélange d'acide chlorhydrique et d'oxygène naissant ». A. 3 heures et demie l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures. G. D. (') La puissance hémolytique des principes volatils isolés {la partie) d'une culture pyocyanique est supérieure à celle de cette culture prise dans son ensemble {le tout). Cet apparent paradoxe tient partiellement à ce que le mucus de cette culture (mucus qui n'accompagne pas ces composés volatils) protège dans une certaine mesure les hématies contre cette hémolyse. Il est intéressant de constater qu'une culture (réunion de produits bactériens dis- parates) renferme des matériaux antagonistes, tout comme une humeur organique, l'urine (réunion de produits cellulaires). En outre, in vitro, ce mucus apparaît bien après les éléments spasmogènes; de même, in vivo, les thromboses sont, en général, postérieures aux convulsions. (-) Dans d'autres cas (constitution des venins, virus spéciaux, etc.), on retrouve cette multiplicité et cette complexité faciles à développer (produits toxiques, produits prédisposants, produits vaccinants, etc.) dans des études d'ensemble. 436 ACADÉMIE DES SCIENCES. ERRATA. (Séance du i*"^ février 1904.) Note de MM. Paul Sabatier et Alph. Mailhe, Réduction directe des déri- vés halogènes aromatiques par le nickel divisé et l'hydrogène : r^age 248, lignes 9 el 10, au lieu de vapeurs d'hydrobenzène entraînées par un excès d'hydrobenzène, lisez vapeurs d'iodobenzène entraînées par un excès d'hydro- gène. Note de M. A. Trillal, Sur le rôle d'oxydases que peuvent jouer les sels manganeux en présence d'un colloïde : Page 275, ligue 39, au lieu de 08,617, lisez 06,717. (Séance du 8 février 1904.) Note de M. Augustin Normand, Sur la détermination du déplacement d'un bâtiment de combat : Page 332, ligne i, après le mot déplacement, ajoutez en apparence inutilisée. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VII.LARS, Quai des Gr:iiids-Augustins, n" 55. . Depuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes m-^-. Ucu- rablris, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre al]liabétique denoms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement esi annuel it part du i" Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements : 40 fr. — Union postale : 44 fr. On souscrit, dans les Départements, nger chez Messieurs : gen Ferran frères. iChaix. Jourdan. Ruff. miens Courtin-Hecquel. ( Germain et Grassio. \ Gastineau ayonne Jirôme. esançon Régnier Ferel. ordeaux j Laurens. ! MuJler (G.). ourges Renaud. Derrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. aen .- Jouan. hambéry Perrin. , , , Henry. nerbourg ,. ' Marguerie. Juliot. Bouy. Nourry. ijon . j Ratel. ( Rey. > Lauverjat 1 Degez. ( Drevet. ( Gralier el G". a ftochetle Foucher. rest. lermonl-Ferr. renoble e Havre. ilte \ Bourdignun. I Dombre. I Thorez. I Quarré. torient. Montpellier ■ chez Messieurs I Baumal. ( M"' Teiier. Bernoux et Cumin. Georg. Lyon / Effantin. Savy. Vitte. Marseille Ruât. Valat. Goulet el lils. Moulins Martial Place. ! Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. j Guist'hau. ( Veloppé. I Barnia. i Appy. IVimes Thibaud. Orléans Loddé. i Blanchier. '''"■"■^" (Lévrier. Rennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard ( M"" ) j Langlois. I Lestringant. Chevalier. ( Ponteil-Burles I Rumèbe. i Giniet. f Privât. . Boisselier. Tours Péricat. ( Suppligeoii \ Giard. I Lemaltre. Nantes Nice. Rouen S'-Étienne Toulon .... Toulouse... Valenc'.ennes. Amsterdam . Berlin. . I As 1 Da Bucharest . chez Messieurs* : i Feikema Caarelsen ' et C-. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C". anies. Friediander et lils. f Mayer et Millier. Berne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. iLamertin. Mayolezet Audiarte. Lebégue et C". ( Sotcbek et C°. ( Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC". Christiania Carainermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. iCherbuliez. Georg. Stapelmohr. Belinfante frères. ( Benda. ( Payot et C". Barth. Brockhaus Leipzig { Kœhler. i Lorentz. Genève . , . La Haye. Lausanne.. chez Messieurs ; 1 Dulau. ^'""''■«» Hachette et C". 'Nutt. Luxembourg. .. V. Buclt. I Ruiz et C". Madrid ' Romo y Fussel ) Capdeville ' F. Fé. Milan i"^""» f""» f ilœpli. Moscou Tastevin. IVaples jMarghieri d( Giu, ( Pcllerano. I Dyrsen et PfeilTer. \ew-rork ; Stechert. Lemcktel Buei:hi ei Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Reber. Porto Magalliaès ei Muuii Prague... Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescberet L". Rotterdam Krainers et fils Stockholm Nordlsks boghandel. j Zinserling. ( WoKf. Rome . S'-Pétersbourg Turin Liège. Twietmeyer. , Desoer. ( Gnusè. Bocca frères. Brero. Clausen. I RosenbergelScllier. Varsovie Gebethner et WolD. Vérone Drucker. 1 Frick. Vienne \ r^ ,\a . e-t. [ Gerold et G'". Ziirtch Meyer et Zeller 25 tr. 25 fr. 25 fr. 25 fr. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. . Tomes i" à 31. — (3 Août i8:}5 à 3i Décembro is5o.) Volume in-i"; iSVJ. l'i'ix.. . Tomes 32 à 61. — (i" Janvier i85i à 3i Décoaibre i865.) Volume iii-/i°; 1870. Irix... Tomes 62à 91. —( i»' Janvier 1S66 à 3i Ujcombro 1880.) Volume iii-4"; 1889. Prix... Tomes 92 à 121. — ( i" Janvier c88i à 3i Décembre 1895.) Volume in-4°; igoo. Prix. . SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES Tomel.— sComè atières Tome II. — >ur le c sédime nature des rapports q A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 7. TABLE DES ARTICLES. (Séance du lo féviiei 1904. aiÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Président annonce à l'Académie la mort (le M. Callandreau, Membre de la Section d'Astronomie 4o" M. .1. BoussiNESQ. — Sur l'iiiiirité de la so- lution simple fondamentale et de l'expres- sion asymptotique des températures, dans le problème du refroidissement 4'-'- MM. Paul S.\e.\tier et .\Lrii. Mailiie. — Pages, présence Action du nickel réduit d'hydrogène, sur les dérivés halogènes de la série grasse Lord Kelvin fait hommage à l'.Xcadémie d'un Ouvrage qu'il vient de publier sous le titre : « Baltimore lectures on mole- cular dynamics and tlie wave theory of 1 i eh t » \^'i A "9 MÉMOIRES PRESENTES. M. Bené Horand soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour litre : .< L'agent pathogène de la syphilis est un hémo-protiste ou protozoaire >< M. Gagmère adresse une Noie sur « L'exis- Hio tence d'une gaine gazeuse autour de la lige de platine de l'interrupteur éleclro- lytique quand le phénomène lumineux a disparu •• 4'" CORRESPONDANCE M. Edmond Maillet. — Sur les nombres quasi-rationnels et les fractions arithmé- tiques ordinaires ou continues quasi-pério- diques M. A. Debierne. — Sur l'émanation de l'actinium • • M. Augustin Charpentier. — Phénomènes divers de transmission de rayons N et applications M. E. Ariès. — Sur les conditions de l'état i nd i ITèren t MM. André Brochet et Joseph Petit. — Sur l'inlluence des ions complexes dans l'électrolyse par courant alternatif M. Lespieau. — Sur l'éther Y-d'loi'oai-'é- tylacétique M. R. Delanqe. — Sur le dichlorométhène- dioxypropylbenzène et le carbonate de propylpyiocatéchinc M. L.-J. Simon. — Sur les uréides glyoxy- 4.1 4.6 4.'J 4or 4a3 liques : allanluïne et acide allanto'ique.. . YL A. Fernbacii. — Quelques observations sur la composition de l'amidon de pommes de terre .VIM. Edouard Heckel et Fr. Schlagden- uauffen. — Sur une résine de Copal et sur un Kino nouveaux fournis, la première par les fruits et le second par l'écorce de Dipteryx odorata Willd i\L A. Charrin. — Variétés d'origine, de nature et de propriétés, des produits so- lubles actifs développés au cours d'une infection M. Stanislas Meunier adresse une Note « Sur une pluie de poussière à Palerme». M. Em5I. Poïzi-Escot adresse une Note intitulée : o Procédé général de prépara- lion des protoclilovures et sur les pro- jiriétés chloruranles d'un mélange d'acide clilorbydiique et d'oxygène naissant »... EllRATA. 4-2,5 4a8 430 433 435 435 43G PARIS. — IMPRIMERIE. GAUTHIER-V IL LARS, Quai des Grands-Auguslins, 55. Le Gérant : Gauthier -ViuLARS 1)6^'^ 1904 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. N^ 8 (22 Février 1904). il ^ PARIS, GAUTHIEH-VILLARS, IMPRIMEUR-LlBlîAlHb; DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Aui;usUns. 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits desMémoires présentés parun Membre ou parun associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne jjourra paraître dans le Compte rendu àe la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séani blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sav^ étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pe: qui ne sont pas Membres ou Correspondants di demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d': sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoin tenus de les réduire au nombre de pages req Membre qui (ait la présentation est toujours ni mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet autant qu'ils le jugent convenable, comme ils pour les articles ordinaires de lacorrespondanct cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rei l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à te le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte i actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seri autorisées, l'espace occupé par ces figures comj pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais def leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus a) l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du \ sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par UlU. les Secrétaires perpétuels sont priés i déposer an Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'. Autrement la présentation sera remise à la séance soi» MAR i; ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 22 FÉVRIER 1904. PRÉSIDENCE DE M. .MASCART. MÉMOIRES ET COMMUMCATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur quelques points de la théorie des fonctions algébriques de deux variables et de leurs intégrales. Note de M. É.mile Picard. « 1. En présenLaiit, il y a quelques semaines, à l'Académie, la seconde partie du Tome II de ma Théorie des fonctions algébriques de deux variables, j'appelais l'altention sur les recherches à poursuivre encore dans cette théorie. L'une des plus importantes concerne le nombre, que je désigne par p, et qui joue un rôle fondamental dans la théorie des intégrales de différentielles totales de troisième espère. J'avais jusqu'ici quelque incer- titude sur la valeur de ce nombre pour la surface la plus générale de degré m. Or, mon attention vient d'être récemment appelée sur une page du Mémoire célèbre de M. Nother relatif aux courbes algébriques {Mémoires de l'Académie de Berlin, 1 882, § 1 1 et 12). Notre illustre Correspondant d'Er- langen y démontre que, sur la surface la plus générale de degré m (w = 4), toute courbe algébrique est V intersection complète de la surface avec une autre surface. A la vérité, la démonstration fondée sur une énumération de constantes ne peut être regardée que comme rendant le théorème extrême- ment vraisemblable, et il y aurait lieu de revenir sur la question. Admettons toutefois le résultat. Il est pour nos recherches de grande importance ; car on en déduit de suite (\ug, pour la surface la plus générale de degré m {rn>[^), on a ,0=1, et que, de plus, toute intégrale de différentielle tolcde relative à la surface est une combinaison algébrico-logarithndque. C. H., Kju^, I" Semestre. (T. CWWIU, N" 8.) 58 438 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le nombre po des intégrales doubles distinctes de seconde espèce est alors donné, pour la surface générale de degré m, par la formule ^^ — {m — i)(m^ — '^ln + 3), en appliquant la formule générale de la page 873 de mon Traité : (i) Po = N-/i/> — ('"-0— (p-O- Parmi les surfaces pour lesquelles on a p =1, je citerai encore la surface de Kummer, comme il résulte facilement d'un théorème de M. Humbert, et aussi les surfaces hyperelliptiques générales, comme je l'ai montré {Annales de l'École Normale, 1901). » 2. J'ai examiné (loc. cil.) les surfaces dont l'équation est de la forme (S) z"' = x"'-hP(y) (m>^), où P(j) est un polynôme arbitraire de degré m, et j'ai montré que l'on a pour une telle surface p =(777 — i)=-i-i. On voit que, quoique la surface S n'ait aucune singularité, le nombre p est bien différent pour elle de ce qu'il est pour la surface générale de degré m. La formule précédente suppose d'ailleurs que V{y) est arbitraire; pour des polynômes P spéciaux, la valeur de p sera différente et la nature arith- métique des coefficients peut jouer un grand rôle. J'ai déjà insisté, dans des cas particuliers, sur la dépendance entre p et la nature arithmétique des coefficients de l'équation de la surface (voir, par exemple, p. 323). En appliquant la formule (i), on trouve de suite, pour la surface (S), f,^(m — i)(m-oy-. » 3. L'importance du nombre N — 4jy — (m — i) est considérable dans la théorie des intégrales doubles de seconde espèce. Or, il y a quelques jours, M. Castelnuovo vient de me communiquer une remarque très intéressante à ce sujet. Ce nombre coïncide, à une unité près, avec l'invariant relatif I que M. Enriques et lui ont envisiigé dans leur beau Mémoire Sopre alcune questioni fondamentali nella teoria délie superficie algehriche, publié en 1901 dans les Annali di Matematica. C'est la considération des systèmes linéaires de courbes qui les a conduits à cette SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1904. 489 combinaison. De plus, sur une surface ne possédant aucune courbe exception- nelle, l'invariant I s'exprime à l'aide du genre numérique p„ et du genre linéaire /j1" {Curvengeschlecht de Nôlher), par la formule 1 = \-2p„ ~ p"^-hç). La dépendance ainsi établie (au moins pour certaines surfaces) entre le nombre des intégrales doubles distinctes de seconde espèce et les genres numérique et linéaire /;„ et /)'", paraîtra sans doute bien remarquable. Elle établit un lien entre deux ordres de considérations extrêmement diffé- rents. » 4. Faisons encore une application de la formule (i) au cas d'une sur- face unicursale. Soit une surface unicursale définie en coordonnées homo- gènes par les équations «■,•=,/;(«. 1^. r) («■ = r , 2, 3, 4), les /étant des polynômes homogènes de degré « en a, |3 et y. On suppose que les courbes /, = o aient a points simples communs ne répondant d'ail- leurs à aucune disposition particulière. Dans ces conditions, on a, pour la surface ainsi définie, , ( /t — I ) ( « — 2 ) m = n--a, p=- -^ -, ^^ — a + \. » Quant au nombre N, il est égal à 'i(n — xf , comme le montre un calcul facile. » La formule (i) donne alors ?o^ o. Il devait en être ainsi, puisque la surface, étant unicursale, a toutes ses intégrales doubles de seconde espèce réductibles à la forme //(S-^)*^- U et V étant rationnelles en x, y et ;. )> 5. Je termine en complétant un résultat que j'ai déjà indiqué sur les périodes des intégrales doubles et sur une classe d'équations différentielles linéaires {Comptes rendus, i3 janvier 1902). Soit une surface algébrique /(.r,,r, z, -/) = o /|4o ACADEMIE DES SCIENCES. dépendant rationnellement d'un [)aranièlre a, et considérons une intégrale double de seconde espèce // 'Qi^iZ^^-') j^. /'-. (Ixdy Q étant un polynôme en x,y et ^ à coefficients rationnels en a. En général, les N — /jyo — (m — i) périodes de cette intégrale double sont des fonc- tions de a; elles salis font à une équation différentielle linéaire d'ordie j^_/jp_(^^_i) dont les coefficients sont rationnels en a. Les nombres N, p et m correspondent à la surface / pour 7. arbitraire. » CHIMIE PHYSIQUE. — Études réfractomélriques relatives à la constitution de quelques acides méthiniques cyanés. Note de MM. A. Haller et P.-Tii. MULLER. « Dans une série de recherches faites depuis une vingtaine d'années dans le laboratoire de l'un de nous, il a été démontré que l'introduction de radicaux négatifs dans des molécules neutres comme le camphre, les éthers acylacétiques, maloniques, etc., donnait lieu à la production de corps à fonction nettement acide, auxquels nous avons donné le nom d'acides méthiniques. » Les divers modes de synthèse de ces composés et un certain nombre de leurs propriétés nous autorisaient, au début de nos recherches, à les envisager comme des combinaisons de forme /CU - CN /CN /CM ^' " \CQ K-C0CJ1-C0°-R' GH=:(CO=R)\ Camphre tyané. Étiiers acylcjanai-étiques. Élhcrs cyanomaluniques. » Mais d'autres propriétés, parmi lesquelles celles des composés à com- CN plexe — CO \,f'ri se distinguaient entre toutes, nous ont conduit peu à peu à attribuer à ces corps, suivant les réactions envisagées, une fonction /CN énolique — COH ^=C — . » C'est ainsi que nous avons montré par exemple que le camphre cya- nosodé fournit avec les iodures alcooliques presque exclusivement des SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1904. /i^I /C-CX alcovlcvanocamphres énoliqnes (' ) Cil''' 11 avec fort peu d'iso- \COR. ' /CRCN(n mères cétoniqnes C''C''(' 1 et que les éthers acylcyanacéliques argentiqiies donnent, dans des conditions semblables, des éthers se com- portant comme des dérivés de l'acide a-cyano-p-oxycrotonique » Divers auteurs ont constaté des phénomènes du même genre avec d'autres dérivés de l'éther acétvlacétique ou avec des molécules de type différent et l'un deux (Claisen), résumant les faits observés, a pu écrire que « l'introduction de groupes négatifs dans des molécules susceptibles » de se tautomériser, a pour effet de favoriser l'énolisation «. » Pour nous assurer si, à l'état libre, à l'état statique, ces composés appartiennent au type cétonique ou au type cnolique, nous avons entrepris leur étude optique. Les recherches de M. Briihl et de M. Conradv ont en effet déterminé la valeur des coefficients optiques pour un grand nombre de corps; il résulte de leurs Tableaux que la réfraction moléculaire cl'im composé énolique (— C((JII) = CO dépasse celle d'un composé céto- nique ( — CO — CH <|) de 1,01 pour la raie a et de o,f)4 pour la raie D. La dispersion moléculaire (My — Mo.) des corps énoliques est également plus grande; différence 0,16. M Les Tableaux I et l bis résument nos premières expériences. Elles portent sur dix substances, dont six ont été examinées à l'état liquide et quatre en dissolution dans le toluène. Ce dissolvant ne semble j^as modifier la constitution des corps qu'on y dissout; nous l'avons du reste vérifié en étudiant deux de nos substances sous la forme liquide et sous la forme dis- soute; on voit que les divergences ne sont pas considérables. Si d'ailleurs on compare les corps dissous entre eux, on trouve qu'ils sont bien les homo- logues les uns des autres. Par exemple, pour la raie D, l'incrément moyen CH^ est donné par les nombres suivants, en prenant comme terme de com- (') A. IIalleu, Comptes rendus, t. CXV, p. 98 et t. GXXXVI, p. 788. (^) A. Hallkk el J. MhNGUiN, Comptes rendus, t. CXVIII, p. 690. (') A. Hallf.k el G. Blanc, Comptes rendus, t. CXXX, p. 376, 442 ACADÉMIE DES SCIENCES. paraison l'acétylcyanacétate de méthyle CH'— CO — CH^^ rn^ru^ cm-^- CO - CH<^2,^^3 03, F - CO - CH<^j;,^^3 Propionylcyanacétate de méthjle n. butyrvlcyanacétale de méthyle 4,5i. 4i57 X 2. CH3_ CO - CH<^2,^,„, CH3- CO _ CI<[:^,c.,^, Acétylcyanacétate de propyle Acétylcyanacétate d'amyle 4.73 X 2. 4;fi2 X 4- » L'incrément normal de Conrady est 4,60. » La comparaison est tout aussi favorable pour les corps liquides, à la condition de faire deux groupes, l'un comprenant les trois substances qui renferment le radical méthyle, l'autre les trois substances qui ne con- tiennent pas ce radical. La différence entre l'acétylcyanacétate d'amyle et i" le but\rylcyanacétale de méthyle est égale à 4 .68 X 3; 2" l'acétylcyana- cétate d'éthyle est 4,t)6 X 3. » La différence entre le propionvlcyanacétate d'éthyle et 1° \e n. buty- rylcyanacétate d'éthyle est égaleà4.35; 2° l'isobutyrylcyanacétate d'éthyle est 4»57. » La différence est moins bonne entre les corps méthylés et non mé- thvlès. Ainsi, la différence entre le propionylcyanacétate d'éthyle et 1° l'acétylcyanacétate d'éthyle est égale à 4><~'2; 2° l'acétylcyanacétate d'amyle est 4*98 X 2. » Malgré cette divergence, il nous paraît légitime d'affirmer que toutes nos substances se comportent à peu près de la même manière au point de vue optique, c'est-à-dire qu'elles sont bâties sur le même type, qu'elles pos- sèdent la même constitution. En se reportant à notre Tableau, on constate que tous les nombres se rapprochent plus de ceux que l'on calcule avec la forme énolique que de ceux qu'exigerait la formule cétonique. Cependant il est impossible de ne pas être frappé de l'écart considérable qui sépare l'expérience de la théorie et l'on est en droit de se demander si l'exaltation de l'activité optique n'est pas due en partie à l'association, dans le même méthane, de trois groupements négatifs (2CO et CN dans l'espèce). » S'U en était ainsi, on n'aurait pas le droit de conclure nécessairement au caractère énolique de nos composés, « l'étal statique, bien que, nous le SÉANCE DU 22 FÉVRIER I9o4- 4'|3 répétons, leurs sels de sodium ou d'argent soient susceptibles de donner naissance à des dérivés de substitution dont la fonction éuolique ne fasse aucun doute. » Les Tableaux II et II bis relatifs aux éthers cyanomalonique libre et substitués renferment, dans une certaine mesure, la solution de la ques- tion. On y voit d'abord que les trois éthers cyanomaloniques substitués ont une réfraction et une dispersion sensiblement normales, correspondant à leurs formules RC—CO-C-H'' ; on y remarque cependant une légère exagération qui est en moyenne de 0,26 pour la raie D. Nous devons nous attendre à une exaltation plus grande chez l'élher cyanomalonique lui- même ( ' ) : nous trouvons en effet des nombres très voisins de ceux qu'exige une formule énolique de cet éther, C^IFO — C = C — COOC-H% mais OH cependant inférieurs (les nombres calculés du Tableau II bis se rapportent à la formule ordinaire, non énolique); or, si, nous replaçant sur le terrain purement chimique, nous nous rappelons que les éthers alcoylcyanomalo- niques possèdent un ensemble de propriétés qui confirment la constitution .CN R.C — (CO-C"H'^)- que nous leur avons attribuée (-), la molécule mère, l'éther cyanomalonique dont ils dérivent par substitution, ne peut avoir /CN que la forme Cil — (CO-C-H^)^, c'est-à-dire la forme non énolique. Il faudra donc, dans ce cas, admettre que l'exagération de la réfraction moléculaire est due à l'influence réciproque des radicaux négatifs ('). Si cette conclusion est exacte dans le cas de l'élher cyanomalonique, n'est-on pas autorisé à l'adopter partiellement, tout au moins, pour les éthers acyl- cyanacétiques étudiés plus haut, éthers dans lesquels, vu leur grande acti- (') L'augmentation des acides carboxylés, par rapport à leurs éthers, est en moyenne de 0,35 (voir P. Th. iVIuller, Journal de Chimie physique, igoS, p. 199). (") Voir A. Haller et G. Blanc, Comptes rendus, t. CXXXII, 1901, p. 38i. (') Voir A. Haller et P.-Tn. Muller, Comptes rendus, t. CXXVHI, 1899, p. iSyo et P. -Th. Muller, Bull. Soc. chim., 3« série, t. XXMl, 1902, p. 1018. ,^/ ACADÉMIE DES SCIENCES. ' vile optique, on peut supposer l'existence des deux forn.es cétonique et '"!.' De!' particularités observées dans des échantillons conservés depuis longtemps, échangions qui ont, en partie, perdu la faculté de cnstall.ser, nous permettront peut-être de trancher la difficulté. « Quoi qu'il en soit, abstraction faite de toute autre considération, des mesures qui précèdent et des constatations que l'un de nous a deja eu l'occasion de faire au sujet de la fonction de ces molécules, on peut con- clure que « raccunmlation dans ces composés de radicaux négatifs exalte ,> non seulement la fonction acide, mais encore la réfraction et la disper- » sion moléculaires ». , . ► „ „ Ces recherches sont continuées avec d'autres corp> du même type, avec leurs sels et avec des combinaisons d'un type dillerenl. Tableau I. il": I). .,4968 0,2676 1,49001 0,2605 ' CI1'.C0.CU(CX).C00CH' A, 0012 0,8754 0.2484 CMP.CO.Ciï(CN) COOCIl^ 44166 0,8755 0,2495 «-CMl^CO.CH(Ci\).COOCIi'.. . luiuide 1,0933 >> Id. .... 9,4678 o,S84o 0,4952 C11^C0.CH(CN).C00C-IP liquide 1,1107 « C^H^C0.CH(CN).C00C^I1^ Id. 1,0762 » «-C'il- C0.CH(CN).C00OH-^... W. i,o56i » |o',2583 0,2600 0,2640 0,2685 ,r..r. 1,4699 1,4782) «0-CMr CO CH(CN).COOC^U^'.. Id. 1,0042 » 10^2583 0,2601 0,2646 0,2686! \ 1,4910 1,4954 i,5o68 i,5i67j CH' CO.CH(CN).COOC'H" 4-7948 0,8746 0,2482 jo^255g 0,2578 o,263o 0,2677) ^ 1,4639 1,4676 1,4772 1,4857 I CH' CO CH(CN).COOCnii' liquide i,o328 « 10,2671 0,2690 0,2737 0,2778) (i,49o5 1,4949 '>5o63 i,5i6i) l(j. 5,6257 0,8743 0,2497 I 0 2652 0,2672 0,2721 0,2764) /CN ^ (1,4970 1,4955 1,5067 i,5i66j C^H-'.O.CO.CH^CO.CH 6,3758 0,8809 0,2474 |o,2384 o,24o6 0,2439 0,2481) G^H^O.GO/ ii,49i5 1,4959 1,5074 ',5>72 (0,2397 0,2421 0,2469 O,20l3 1 1,4914 1,495s 1,5072 » 10,2473 0,2493 0,2043 » I ,4722 1 ,4763 I ,4871 0,2562 o,258i o,263i i,49o3 1,4948 i,5o62 0,2539 o,256o 0,2611 (1,4669 1,4710 1,4816 ■(0,2498 o,25i7 0,2565 1,4567 i,46o3 1,4697 1,4780 (0,2529 0,2546 0,2591 o,263o (1,4577 ',46i4 ( 0,2582 0,2600 (1,4070 1,4606 7 8 SÉANCE DU .22 FÉVRIER 1904. ^/^-■j Tableau I his. ^v Cale, forme Cale. Trouve. enol. DilT. ïrouré. é„„|. miT. Trouvé. Tro„v... Trouvé. Cale CH'.CO.CH(CN)COOCH^ 33 8„ 3^^, 3 , Dirr. 34, S2 .3.5,43 ,,(i.3 ,64 37,22 I,1J2 39,41 I ,0.J "■'^^"^•'^•'"^^^•^«°^"' 43,30 4.55 .,75 43,62 4:,82 ,Z 4^:46 ,..22 .,,2...^-. C^H^CO.CH(C^.COOC=H. ^Z t^' /^ f'^' î"'^ "'' f"' " " -'> " C'H> CO CH CN COOC'H'. f '"r 7 - ' ^' '''' "'''' ^^'"'^ '^"-''^ ''"« '•°-^ "-«3 ,c.„..c„.cS,Xj:„r::; r,:.l ^:;: :::: 5 ,';;:3- :::; t;l t^ :t --' °î c„..c„.c„,o.,oooc.„.. ;:.. t:?: :;,: tz t:Z :3 ^l,t ï::;:; ;,-;! ^i :!,; CN ^'''^ ^°''° -'^^ ^^•'^^ 5''°3 .,60 53,6, 5',,45 2,20 ,;36 o,'84 / •""" ^"4, r,6D o_„f,3 ,„,<)o 1,72 55, 3f, 56,32 ,,20 ,M o .Sr C'H^O.CO ' XCOOC^H'- CN-C(COOC^H')-^ CfP/ CN — C(C00D'H»)2 CM-P/ CN-C(COOC2H')2 TABr.EAl- II. — Corps liqt •lides. d\'. 2. D. Q I , oqS 1 \ •.4240 1,4263 i,43i6 1,4362 ] 1 0,2334 0,2345 0,2371 0,2393 i 1,0695 1 1,4209 I ,4232 1,4282 1,4324 ) \ 0,2371 0,2382 0,2406 0,2427 )■ I,052I 1 1,4245 1,4267 1,43 19 1,4363 / \ 0,2428 0,2439 o,2465 0,2487 ) i,o332 ( 1,4269 1,4291 1,4343 1,4388 j / 0,2484 0,2495 0,2522 0,2545 Tableau II bis. M„ Calculé Mv-H Calculé '""•■Uf forma „ Trouve, non enol. DilT. Trouvé. non énol. lliir T.n,;,,,: t '• 'S.z^i^S^;.'::: t:Z S;- :r: ?■- f." -; S:^ '™« CH^/ ' '' '" ' 47.^" 47. -7 0,23 47,89 48,,3o CN-C(COOCn...... 5.7. 5.3, 0,37 5.,94 5.,77 0,17 52,5o 52,96 ,25 .,., CN-C(COOC^H^,.... 56,39 55,9. 0.,. 56,65 56,3, 0,2s 57,25 57.76 .,37 „32 I , 10 0,02 l,2r o,o5 1 , 0 5 » Nota. — Les nombres calculés du Tableau I bis se rapportent à G R., igo4, I" Semestre. (T. CXX.XVIII, N' 8.) a tormule cno- 446 ACADÉMIE DES SCIENCES. lique; p représente le poids du corps dissous dans loos de solution; Njo la normalité exacte de la liqueur à 20° calculée à l'aide de la densité et de /). Les densités dl" sont rapportées à l'eau à 4° et ramenées au vide, le pycnomètre étant plongé dans un ther- mostat à la température de 20°. Les expériences de réfractions ont été faites à la tem- pérature de 20" avec l'appareil de Pulfrich ; les indices sont pris par rapport à la raie D du sodium et aux raies a, °, f de l'hjdrogène; au-dessous de chaque indice n (par exemple i ,4959)fîgure immédiatement la réfraction spécifique—^ -^(exemple 0,2421). Les Tableaux 1 bis et II bis donnent sous les rubriques M^, Mp, . . . les réfractions moléculaires, ainsi que la dispersion moléculaire My— M^, valeurs trouvées à l'aide des Tableaux 1 et II; ils comprennent aussi les valeurs calculées au moyen des modules, ainsi que les difl'érehces. « ZOOLOGIE. — Sur le genre Ortmannia Rathb. et les mutations de certains Atyidés. Note de M. E.-L. Bouvier. « Les Crevettes de la famille des Atyidés se tiennent exclusivement en eau douce. En dépit de leur adaptation à ce milieu spécial et de l'allure étrange que présentent leurs formes les plus typiques, elles se rattachent par une série de genres aux Crevettes marines les plus primitives. Des Xiphocaris, dont les pinces sont normales et qui sont munis d'exopodites sur toutes les pattes, on passe aux Alyaephyra où les exopodites ont dis- paru sur les trois paires de pattes postérieures, aux Caridina qui n'ont plus d'exopodites et dont les pinces antérieures sont seules modifiées, puis aux Ortmannia M. Rathbun (^Atyoida Ortmann) oii les modifications portent sur les pinces des deux premières paires de pattes, enfin on arrive aux formes terminales de la famille, les Alya dont les pinces extraordinai- rement curieuses sont fendues jusqu'à la baseet par conséquent dépourvues de région palmaire. Au reste, dans le genre Atya lui-même, on peut établir une série d'espèces qui s'éloignent progressivement des Ortmannia ; par sa faible taille et son rostre subtriangulaire denté en dessous, V A . senata Y>Të- sente quelques ressemblances avec V Ortmannia mea-irana Sauss. (0. poti- mirim F. Muller), tandis que \'A. gabonensis Giebel, r.4. robitsta A. Milne- Edwards et plusieurs autres formes tranchent au premier abord par leurs caractères adaptatifs très marqués: grandes dimensions, rostre latéralement échancré, pattes de la troisième paire singulièrement fortes et robustes, etc. Il semble toutefois que les Ortmannia se distinguent des Atya de toutes espèces par deux caractères bien constants : d'un côté la forme des jjinces qui sont normales avec un doigt mobile relativement court et une région SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1904. 447 palmaire bien différenciée, de l'autre le développement du carpe, qui est plus long que large au moins dans les pattes de la deuxième paire. Ces deux caractères sont de première importance; ils rapprochent les Orl- mannîa des Caridina et des Atyaephyra, tandis qu'ils les éloignent considé- rablement des Atyes. » En étudiant les Atyidés de la collection du Muséum, un lot de Crevettes recueillies à Honolulu par M. Ballieu retint particulièrement mon attention. Ces Crevettes étaient des Atyidés de petite taille, tous adultes, et d'ailleurs fort semblables, mais les uns présentaient tous les caractères de YAtya bisulcata sp. Bâte, tandis que les autres appartenaient bien évi- demment au genre Ortmannia. )) En 1901, M"" Mary Ralhbun fit une observation analogue sur des Atyidés recueillis aux îles Sandwich par M. Henshaw; elle rangea dans l'espèce de sp. Bâte tous les exemplaires à carpes courts et à pinces fendues jusqu'à la base ; quant aux autres, elle les considéra comme les types d'une Ortmannia nouvelle, l'O. Henshawi. Je me trouvais en présence des mêmes formes, mais je fus conduit à les considérer tout autrement que M"' Rathbun . Abstraction faite des caractères génériques relatifs au carpe et aux pinces, ces deux formes se ressemblent en tout : même structure du rostre, des antennes, des appendices buccaux, mêmes ornements tégumentaires ; par- tout l'identité la plus absolue, ce qui ne laisse pas de paraître étrange pour deux espèces appartenant à des types génériques différents. Bien plus, les deux formes ont cette similitude d'aspect qui caractérise tous les représen- tants d'une même espèce et qui, dans la détermination, guide plus vite et parfois aussi sûrement que l'examen des caractères morphologiques. A mon sens, Y Ortmannia Henshawi n'est pas autre chose qu'une mutation de l'Alya bisulcata, mutation qui présente ce caractère curieux de rappeler la forme ancestrale immédiate des Alya. Il ne s'agit pas ici d'un dimor- phisme ordinaire, sexuel, saisonnier ou local ; les exemplaires de M. Bal- lieu furent recueillis au mois de mai 1877, aux abords d'Honolulu, peut- être d'un même coup de filet; dans l'une ou l'antre forme d'ailleurs ils pré- sentent les mêmes variations de taille et de sexe. Quelques femelles d'Atya bisulcata sont munies d'œufs, tandis que les femelles de la mutation Hens- hawi n'en présentent pas; mais, dans un autre envoi également fait par M. Ballieu, des femelles de cette mutation portent une charge d'œufs remarquablement abonilante. « Je n'aurais peut-être pas hasardé la conclusion qui précède si les ma- tériaux du Muséum ne m'avaient permis de l'étendre à d'autres régions du 448 ACADÉMIE DES SCIENCES. i^lobe. En 1890, M. Alluaud recueillit clans un torrent de la montagne d'Ambre, à Madagascar, une petite Crevette qui présente tous les caractères (lu genre Ortmannia, mais qui diffère de la mutation Henshaivi par des carac- tères spécifiques; ultérieurement, le Muséum a reçu de Sainte-Marie de Madagascar un petit lot de Crevettes (') où sont mélangées des Atya et des Orlmannia tout à fait semblables, abstraction faite des caractères géné- riques. Les exemplaires de la première forme me paraissent devoir être attribués à l'Alja serrata sp. Bâte, ceux de la seconde ressemblent à l'exem- plaire de la montagne d'Ambre, ils ont tous les caractères spécifiques de VAlya serrata et représentent certainement, à mon avis, une mutation de cette espèce. Ce sera, si l'on veut, la mutation Alluaudi de 1'.^. serrata. » \'A. serrata existe aussi à l'île Bourbon où Madlard, vers i854, en a capturé trois exemplaires qui se trouvent actuellement au Muséum. La mutation Alluaudi de celte espèce a été trouvée en 1893 par M. Alluaud, dans les ravines des montagnes de Salasie et d'Helbour. Un exemplaire de cette mutation fut capturé par M. Alluaud, en 1890, à l'Ile Maurice; r^. serrata typique n'a pas encore été signalée dans cette île, mais on ne saurait douter qu'elle y existe, aussi bien qu'à la Réunion. » Ces mutations présentent un grand intérêt parce qu'elles mettent en évidence l'un des mécanismes par lesquels se produisent et s'établissent définitivement des types nouveaux au moyen de types plus primitifs qui peuvent persister ou disparaître. En présence de ces mutations, on ne saurait douter que les Atya dérivent en ligne directe des Ortmannia, et que, pour certaines espèces, cette dérivation ne soit pas encore un fait définitivement accompli. C'est naturellement chez les petites formes, plus voisines que toutes autres des Atyidés primitifs, que l'on voit persister encore cet état d'équilibre instable, où le même être peut indifféremment produire la forme du passé ou celle de l'avenir : [\\lya bisulcata et r.4. serrata sq trouvent encore à ce stade. Dans VOrtmannia americana la forme primitive existe seule, soit qu'elle ait persisté apèrs avoir produit des Atya, soit qu'elle évolue, ce qui est plus probable, vers des productions de cette sorte. Dans VAtya hrevifrons de Man, au contraire, la forme primitive semble avoir disparu, léguant un cachet très net à sa descendante, qui est petite comme les Ortmannia et munie comme elles de pattes locomotrices peu puissantes. L'.4. hres'ifruns est une espèce commune dans les îles du Paci- ( ' ) Ces Crevelles l'ureiil capturées dans un petit ruisseau, près de Sainte-Marie, au mois d'octobre i8<).j ; elles ont été données au Muséum par M. Edouard Chevreux.. SÉANCE DU 22 FÉVRIER Kjoli. 4^9 Pique; jamais on ne l'a signalée sous la forme Ortmannia, mais il est pos- sible que, dans quelque île, elle persiste encore à cet état. Il va sans dire que chez les Atyes les |)liis typiques (/4. rohusla, A. scabra, etc.), qui sont fort modifiées et de grande taille, on ne saurait s'attendre à trouver des exemplaires de la forme Ortmannia. » Voici donc manifestement des mulalions par atavisme qui nous montrent comment peuvent se former des types nouveaux et persister des types anciens. Actuellement, les Atya hisulcala et .-l. serrala sont représen- tées par des individus de deux sortes : les uns à pinces fendues jusqu'à la base, les autres à pinces normales; si ces espèces étaient sociales, les indi- vidus de chaque type pourraient être appelés à jouer dans la colonie un rôle différent, et à coup sûr les caractères qui les distinguent iraient en s'exagérant par la suite. Ne pourrait-on expliquer de la sorte la mystérieuse présence des individus polymorphes dans les sociétés de Fourmis et de Termites? et le point de départ du polymorphisme de ces formes ne serait-il pas une mutation atavique semblable à celle des Atyes? » Je reviens au domaine de la systématique pure. Le genre Ortmannia doit persister, mais il ne comprend jusqu'ici, semble-t-il, ([u'une seule espèce indépendante, l'O. mexicana, de l'Amérique tropicale. La mutation Henshawi de \' Atya bisulcata et la mutation Alluaudi de VAtya se/rata sont bien des Ortmannia, nuMsellea représentent des espèces en voie d'évo- lution et qui, suivant le cas, pourront persister ou disparaître en tant qu Ortmannia ; il convient de les considérer, non plus comme des espèces indépendantes, mais comme la forme atavique de l'espèce d'Atya qui en est issue. )) Il sera facile de vérifier sur place l'exactitude des vues qui sont expo- sées dans cette Note. A ceux qui ne les accepteraient pas il restera toujours le loisir de considérer comme des espèces d' Ortmannia bien distinctes les deux mutations signalées plus haut ('). » (') M. Orlraann considère VAlya bisulcata de Spence Baie comme une Orlinanttia {Atyoida) encore que les exemplaires étudiés par l'auteur anglais présentent de vraies pinces d'.-i<)-«,- j'ajoute que M. Orlmann ne semble pas avoir observé les curieuses variations de cette espèce. 45o ACADÉMIE DES SCIENCES. MÉDECINE. — Action du sérum humain sur quelques Trypanosomes patho- gènes ; action de l'acide arsénieux sur Tr. gambiense. Note tle M. A. Laveran. « Dans des Noies antérieures (') j'ai montré que le sérum humain, injecté à dose suffisante à des souris ou à des rats atteints de Nagana, de Mal de Caderas ou de Surra, faisait disparaître, au moins temporairement, les Trypanosomes de la grande circulation. » Pour une souris de 20*^ à 25^', il faut injecter de o""',5 à i""' de sérum humain ; pour un rat de 200''' il faut employer 2""' à 3™' de sérum, ou o^, 20 à os,3o de poudre de sérum desséché. » Les Trypanosomes disparaissent en 24 ou 36 heures de la grande circulation, mais ils reparaissent en général au bout de cjuelques jours. Leur disparition est parfois définitive. Le plus souvent les injections répé- tées de sérum humain ne font que prolonger la vie des animaux. » Au mois de novembre igoS, MM. les D'* Dutton et Todd ont bien voulu me faire remettre par M. leD'Annett deux rats infectés, l'un avec Trypanosoma gambiense, l'autre avec un Trypanosome des chevaux de Gambie. Il paraît démontré que Tr. gambiense, découvert par Forde et Dutton en Gambie, est identique au Trypanosome décrit par Castellani sous le nom de Tr. ugandense, comme l'agent pathogène de la Maladie du sommeil. L'étude de ce parasite présente donc, au point de vue médical, un grand intérêt. » On pouvait penser, a priori, que l'r. gambiense, qui se développe dans le sang de l'homme, comme dans celui de beaucoup d'autres Mammi- fères, ne serait pas influencé par le sérum humain, contrairement à ce qui arrive pour les Trypanosomes du Nagana, du Surra et du Caderas, mala- dies pour lesquelles l'homme possède l'immunité naturelle. C'est en effet ce qui ressort de mes observations. Le sérum humain injecté, à la dose de os,20 à os3o de poudre, à des rats de 170»' à 200^, infectés de Tr. gam- biense, s'est montré complètement inactif. » Au début de l'infection des rats par Tr. gambiense, les Trypanosomes sont très rares dans le sang, et il arrive qu'après des examens positifs, on fait des examens négatifs; mais, au bout d'un mois à un mois et demi, les (') Comptes rendus, séances du i"''' avril 1902 eL du G juillet igoa. SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1904. 45 1 Trypanosomes se sont établis à demeure dans le sang, et leur nombre est, en général, assez grand pour qu'il soit facile d'apprécier l'influence des médications mises en usage; c'est ce moment qu'il faut choisir pour l'expé- rimentation des sérums et des médicaments, » Les sérums de cobaye, de mouton et de cheval neufs se sont montrés sans action sur Tr. gambiense, comme le sérum humain, ce qui se com- prend, car le cobaye, le mouton et le cheval s'infectent par Ta gambiense. » P. Manson a essayé de traiter par les injections de sérum de cheval une malade atteinte de Trypanosomiase, et il constate que celte médication a échoué ('); ce résultat était à prévoir, le cheval n'étant pas réfractaire à l'infection que produit Tr. gambiense (^). » Ce Trypanosome se développe malheureusement dans le sang de la plupart des Mammifères. Je dois dire que le sérum d'un Cynocéphale paraissant avoir l'immunité naturelle pour Tr. gambiense s'est montré aussi peu actif que le sérum des animaux ayant une susceptibilité avérée pour ce Trypanosome. » Il y aura lieu d'expérimenter le sérum des animaux ayant acquis l'immunité pour Tr. gambiense et celui des animaux liyperimmunisés, mais les résultais des recherches anlérieiires faites dans celte direction avec d'autres Trypanosomes pathogènes (') et de quelques essais du pou- voir curatif du sérum d'animaux ayant acquis l'immunité pour Tr. gam- biense lui-même, laissent peu d'espoir quant au résultat définitif de ces expériences. » Le sérum humain, inefficace sur Tr. gambiense, a, au contraire, une action évidente, quoique faible, sur le Trypanosome des chevaux de Gambie. Il est aujourd'hui démontré que ce dernier Trypanosome doit être séparé complètement de Tr. gambiense dont il se distingue par ses caractères morphologiques, comme par sou action pathogène Sut* les ani- maux; mais, au début de leurs recherches, Dutton et Todd ont dû poser la question d'identité ou de non-identité de ces parasites observés dans la même région. La réaction différente des parasites au sérum humain fournit une nouvelle preuve à l'appui de leur différenciation. Le sérum humain (') I^. Manson et C. W. Daniels, Brit. inecl. Jourii., 3o mai 1908. (^) E. Dutton et J.-L. Todd, First report of tlie Trypanosoiniasis exped. lo Sene- gatnbia (Igoa), Liverpool igoS. Expér. LXXX\I1, Tableau X. (') A. Lavehan et F. Mksnil, Recherches sur le traitement et la prci-ention du Nagana {Ann. de l'Inst. Pasteur, nov. 1902). /|52 ACADÉMIE DES SCIENCES. injecté, à dose suffisante, à des souris ou à des rats ayant des Trypanosomes du cheval de Gambie assez nombreux dans leur sang, fait disparaître d'or- dinaire ces Trypanosomes en 36 ou 48 heures; les parasites ne tardent pas à reparaître. Dans les cas où les Trypanosomes sont nombreux, l'injection de sérum humain peut avoir seulement pour effet de diminuer le nombre des parasites. L'activité du sérum humain est en somme réelle mais plus faible que dans le Nagana, le Surra et le Caderas. )) L'acide arsénieux est le seul médicament qui ait donné quelques résultats favorables dans le traitement du Surra et du Nagana (' ); il était intéressant de rechercher s'il était efficace contre Tr. gambiense. » Il résulte des expériences que j'ai faites sur des rats que l'acide arsé- nieux,donné à dose suffisante, fait disparaître les Tr. gambiense de la grande circulation, au moins d'une f^çon temporaire, et qu'il peut hâter la gué- rison de la Trypanosomiase chez ces animaux. La dose efficace est de o™*^, i d'acide arsénieux pour 20^ d'animal, soit i^s pour un rat de 200^ (-); au- dessous de cette dose, les résultats sont nuls ou très incomplets. M Dans la Trvpanosomiase humaine, les arsenicaux ont été employés souvent et ils n'ont donné que des améliorations passagères, mais, en général, les doses prescrites ont été trop faibles. D'après les résultats fournis par l'expérimentation sur les animaux, on peut dire que la méthode qui consiste à donner de faibles doses journalières d'acide arsénieux (méthode employée le plus souvent dans le traitement de la Trypanoso- miase humaine) est mauvaise et qu'il est préférable de prescrire des doses fortes et espacées.' M Les auteurs s'accordent à dire que la Trypanosomiase humaine est toujours mortelle lorsque les accidents nerveux se sont déclarés, mais, avant l'apparition de ces accidents, il y a une période plus ou moins longue pendant laquelle les Trypanosomes, en petit nombre dans le sang, pro- duisent peu de troubles morbides. A cette première phase, il est probable que l'infection produite par Tr. gambiense est curable chez l'homme. (') Recherches de Lingard aux Indes el de D. Bruce au Zoulouland [A. Lavkran et Mksml, Op. cit. (An/i. de l'Inst. Pasteur, riov. 1902)]. (-) C'est également la dose efficace dans le iNagana, le Suna et le Caderas. La solu- tion employée, en injections hypodermiques, a la composition suivante : ac. arsénieux is, carbonate de soude is, eau distillée 5oo8 (A. Laveran et F. Mesml, Op. cit.). L'acide arsénieux agit également sur le Trypanosome des chevaux de Gambie, mais plus faiblement, à ce qu'il m'a semblé, que dans les autres Trypanosomiases. SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1904. .53 ;:ro:;*::r r';:;!:::r:- ''■"''^--"^-'- ''■■■-■-'''» -->-^ la M.,i.„l,o -, • '""^'"'"'- "e la Trvpanosomi.ise ; en Afrirnie la iVJ.ilailie (lu somniei sévit aver iinp ininr.oi • .- i-. 'n'Kiue. leur. „é,.s ,„;s.,,,b,es, s.r:Za:T:z!:<;":'r' '-] '"-""- une „o„rril„re aboiidanle . ' "' l"' «S»'™"' inlen.c d„„, le |„ e„„e,- „s q„e ,la„s I, secoml. Comme e.emole ,1. P oal..„, ,1e ceue mo,l,..,,e, j'ai ,,„„„. J ,e„e ^,o,;rt:r;^:2Z .t:i:::Trz:'^rZe:?.7o:::r"""'^''r^^'-''--"'-^ a renre„s.eme„. des acU^rpli" " I 1! CrV^r''""'' d.verses. e. je l'a, perfec.ionné comme ,„ va,s Pe. "er ' ' ■ Une |.el,le étiocdle électrique est I;, source lumineuse .ien.M.I. I T appr,.|,r,ée à ce genre de recherches : ,d„„e «".T n *t éll i , T ac.un,ne, et, d'a„,re ,,art, „„ peut la mamten."^ a, ^lon t^l " , °: nécessaire, à la n,éme in.ens„e. B,en qn'd so,t imposée l' 7 "^^^^^^>^^^^^^^^^^^^^. de ieLcei,e.co:::ts";et^':;r (') Cmr.stv /?e^. of ihe sleep. sœkness Comm., ^^oy^^^IT^TZ T 1 épidémie de Trvnanosomia^P => ».^ i . "^^ '9o^- Uans 1 Ouganda n\ Voir rn -^""""""''^^e « ete beaucoup aggravée par la famine. ( ) Vou Comptes rendus, t. CXXXVl, p. ,227. C. K.. ,ç,o4, ,.' 6emei//e. {T. C.\.\\VllI, N" 8.) g^ ^54 ACADÉMIE DES SCIENCES. tions se produisent -l'une manière non systématique, leur -f^^l^ll^l^ disparaître dans l'impression totale reçue par la plaque au bout d un tem s dépose -ême fort court; j'ai pu d'ailleurs éliminer '> -« ---;. ^ ^ complète encore cette cause de perturbation, par un croisement réitère des expériences, ainsi que je vais l'expliquer. r.nnareil » La figure i ci-jointe représente une coupe horizontale de 1 appare employé,'AB est la plaque photographique ayant .3^"^ de largeur E est TéLJelL, renfermée dans une boîte de carton FGHl, ouverte seulement du Kig- 1- N tN' J> L 0 'R côté de la plaque, et ne permettant à l'étincelle d'agir que sur la moU.e OB de celé i ; CD et un écran en plomb revêtu de papier moudle et sohda.re u c L .s qu. consent la plaque. Les rayons N, provenant d une so.^c quelconque forment un faisceau ayant la d.recUon et le sens NN . Le ZL In; ainsi disposées, les rayons N ^^-[^^^^^^^^ i. l'étincelle, pendant qu'elle impressionne la moitié OB de la plaque, ^'rMlZ^Monnonsau ch.ssis contenant la plaque une translation vers la droite égale à la moitié de sa largeur (A^,^y^ ^^^^['^^ ^i olaaue prend ainsi la place qu'occupait la moitié OB, et cette toi r^cr n CD emporté parle châssis dans la translation, n'est p us in erpo.e 1: le t^;2; des'rayons N : la moitié AO de la plaque reçoit donc l action de l'étincelle soumise aux rayons N. ^ u nlnnue dans la ., Cela posé voici l'expérience: maintenons d abord la plaque dans 0. mSlr/ositions indiquées ci-dessus pendant 5 secondes, puis dans ronde position, également pendant 5 secondes; -^-ns-la a première position, et recommençons un certain nombre de fois la double SÉANCE DU 2 2 FÉVRIER 1904. 455 opération qui vient d'être décrite An bout d'un temps égal à un multiple pair (le 5 secondes, par exemple au bout de 100 secondes, chacune des moitiés de la plaque aura posé de\'ant l'étincelle pendant des temps égaux; seulement, pendant que AO posait, il y avait des rayons N et, pendant que OB posait, il n'y en avait pas. » Grâce à un agencement de guides et de butoirs, la manœuvre de va-et- vient du châssis peut être exécutée avec une sûreté et une régularité par- faites, malgré l'obscurité; un métronome sert à en régler le rythme. Fi g. 2. N In' G E, H F I » L'étincelle a été produite par une petite bobine d'induction, dite appareil à chariot de du Bois-Reymond ; elle éclate entre deux pointes mousses de platine iridié, soigneusement travaillées et polies; ces pointes sont fixées aux deux branches d'une |)ince en bois que l'élasticité tend à fermer et qu'une vis micrométrique permet d'écarter. A une distance d'environ 2"^™ de l'étincelle, et faisant face à la plaque, est fixée une lame de verre dé|K)li : connue je l'ai indiqué précédemment, la lumière de l'étincelle produit sur ce verre dépoli une tache éclairée étendue, beau- couj) plus facile à observer que l'élmcelle nue, et diiunant sur la plaque j)hotographique des impressions d'une forme plus régulière. Le réglage de l'étincelle est la partie délicate de l'i xpérience. Il faut d'abord régler le courant induit, en modifiant, d'une p^rt le courant imlucteur, et d'autre part la position de la bobine induite, jusqu'à ce que l'étincelle soit très faible; on lave les pointes à l'alcool, puis on fait passer entre elles une feudle de papier sec, j)our les essuyer et repolir leur surface; on agit ensuite sur la vis de la pince de manière ;i rendre l'étincelle aussi courte que ])ossible, sans que toutefois les ])oiutes risquent de se toucher au /■,56 ACADÉMIE DES SCIENCES. moindre ébranlement fortuit, ce qui la fait disparaître par intermittence. » Par des tâtonnements méthodiques, qui demandent parfois beaucoup de temps et de patience, on parvient à obtenir une étincelle à la fois régu- lière et extrêmement faible; elle est alors sensible à l'action des rayons N : si l'on dirige sur elle un faisceau de ces radiations, provenant d'une source quelconque, on voit la tache du verre ilépoli augmenter d'éclat et d'éten- due; en même temps que sa partie centrale devient plus lumineuse, elle s'entoure d'une sorte d'auréole. On peut alors procéder à l'expérience photographique. J'ai fait environ quarante île ces expériences, en em- ployant tour à lour pour produire les ravons N une lampe Nernst, du bois comprimé, de l'acier trempé, des larmes bataviques, etc. ; je les ai variées de clilîerenles manières, par exemple, en chan^'eant le côlé CD, en pre- nant un écran de zinc transparent pour les rayons iV, etc. Plusieurs pliy- siciens éininents, qui ont bien voulu visiter mon laboratoire, en ont été témoins. Sur celte quarantaine d'expériences, il y a eu un insuccès : les rayons N étaient produits par une lampe Nernst, et, au lieu des impres- sions inégales attendues, on obtint deux images sensiblement égales; je crois que cet insuccès, unique du reste, doit être attribué à un réglage insuffisant de l'étincelle, laquelle, sans doute, n'était pas sensible. La figure 3 donne une reproduction, par la photogravure, des épreuves obte- nues avec des rayons N produits par une lampe Nernst. » La figure 4 donne de même le résultat d'une expérience avec des rayons N produits par deux grosses limes. » Bien que les photogravures soient loin de rendre d'une façon satisfai- sante l'aspect des clichés originaux, elles montrent néanmoins l'influence des rayons N sur l'impression photographique. » Je donne encore (y%. 5) la reproduction de photographies montrant que les ravons N issus d'un tube de Crookes sont polarisés. » Ces photographies datent du mois d'avril 1908; on n'a pas employé |)our les exécuter la méthode du croisement réitéré des poses, laquelle s'appliquerait difficilement à ce cas, mais les expériences ont été répétées un très grand nombre de fois avec les précautions les plus minutieuses, et la constance des résultats en garantit absolument la valeur. » D'après ma communication du 1 i mai 1908, et d'après ce qui précède, on voit que, dès le début de mes recherches sur les rayons N, j'étais par- venu à enregistrer leur action sur l'étincelle par une méthode objective. » ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU 22 FÉVRIER }[)o/\. Fis. 3. Sans rayons iS. Avec rajons N, produits p;ir deux grosses limes. F.g- 4. Sans ravons N. \ver rayons N, provenant il'une lampe Nernst. Fi«. 5. La longuenr île rélineclle ilanl perpernlii niai] i a l'axe du tnhc. L'étineelle elanl parallèle an liihe. A'. B. — Les slries el la plupart des taches des ligures n'existent pas sur les plnitnsrapliies oriijinales ; elles proviennent de l'insuflisance de la pliotogra\ ure pour rendre les images de cette nature. SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1904. 437 CHIMIE ORGANIQUE. — Hydrogénation directe de l'aniline; synthèse de la cyclohexylamine et de deux autres aminés nouvelles. Note de MM. Paul Sabatier et J.-B. Senderens. « Notre méthode générale d'Iiydrogénation directe par le nickel réduit, qui perniet si facilement de fixer 6" d'hydrogène sur le benzène ou sur le phénol, peut également réaliser sur l'aniline une semblable fixation. Si l'on entraîne les vapeurs d'aniline par un excès d'hydrogène sur le nickel maintenu vers 190°, on constate une absorption intense du gaz, ainsi qu'un dégagement important d'ammoniaque, et l'on condense un liquide à peu près incolore, d'odeur ammoniacale assez prononcée. Ce liquide contient, à côté d'une petite quantité d'aniline non transformée (qui bout à 184"), trois aminés qui s'y trouvent en proportions à peu près égales. Ce sont : » La cyclohexylamuie CH"NH-, qui bout à i34°; » La dicyclohexylamine (C'H")^NH, qui bouta 25o°; » La cyclohexylaniline C°H*NHC'H", qui bouta 275°. » Ces deux dernières aminés n'avaient jamais été obtenues jusqu'à pré- sent. La distdlation sous la pression normale les décomposant assez forte- ment, il convient d'effectuer, sous pression réduite (à3o""), le fraction- nement du mélange. La cyclohexylamine et l'aniline sont sé|)arées sans difficultés : la séparation des deux dernières aminés est plus délicate et réclame de très nombreuses distillations fractionnées sous 3o""". » 1° Im cyclohexylamine ou aminocyclohexane C°H"INH- résulte delà fixation normale de 6 atomes d'hydrogène sur le noyau aromatique de l'ani- line C«H»NH* + 6H =:C«H"NH". » Elle est identique à celle qui a été découverte par Baeyer en rédui- sant la cyclohexanoxime, et retrouvée par Markownikoff en réduisant le nitrocycluiiexane. C'est un liquitle incolore, d'odeur ammoniacale et vi- reuse, qui rappelle celle de la conicine. Elle bout sans décomposition à i34° (corr.^ sous la pression normale. Sa densité e^t , 1 ( Calculé ab, 1 » 2° La d icyclohexy lamine {C^W^y^H n'avait pas été obtenue jusqu'à présent. Sa formation résulte d'un dédoublement de la cvclohexylamine avec mise en liberté d'ammoniaque libre, selon la réaction : 2(C°H" NH-) = NH'' + (CH-'j-NH. » Cette aniine est préparée sous forme d'un liquide incolore d'odeur un peu vireuse, qui bout à i45° (corr.) sous 3o""°. Sous la pression normale, elle bout à 200°, en se décomposant un peu et donnant, avec perte d'hv- drogène, de la cyclohexylaniline : (C»H")-NH = H" + CMl'NH C H". » Sa densité est d\ =^ 0,936. Par refroidissement, le liquide se prend en cristaux prismatiques, qui bien essorés ne fondent |)lus qu'au voisinage de 20°. La dicyclohexylaniine est peu soluble dans l'eau, très soluble dans l'alcool, l'éther, le benzène. Elle bleuit le tournesol et colore en rose la phtaléine du phénol; elle précipite l'oxyde d'argent et l'hydrate cuivrique de leurs sels. Elle donne avec l'anhydride carbonique humide un car- bonate cristallisé, qui se dissocie complètement quand on le dessèche a l'air. » Le poids moléculaire de la dicyclohexylamine, déterminé par la cryoscopie de sa dissolution dans le benzène, a été trouvé égal à 178; lu valeur calculée pourC'^H-'N est 181. » I^e chlorhydrate se présente en belles aiguilles blanches, très solubles dans l'eau et l'alcool, fort peu solubles dans l'éther. L'analyse a fourni : ^, , l Trouvé 16,4 Glilore pour 100. \ r^ , -, ■ r t ' ( Calcule 16,3 » La dicyclohexylamine est une aminé secondaire; chauffée avec de la potasse alcoolique et du chloroforme, elle ne fournit pas de cariiylamine. Ne renfermant que deux cvcles saturés, elle possède des caractères SÉANCE DU 22 FÉVRIER igo4- 4^9 analogues aux aminés de la série grasse, et ne donne aucune réaction colorée aromatique avec les agents d'oxydation. » 3° La cyclohexyianiline C»H^NHC°H" résulte de la destruction partielle de la dicvclohexvlamine, eftéctiiée dans le tube à nickel, sous l'in- fluence du métal. Elle est obtenue sous forme d'un liquide un peu jaunâtre, d'odeur faible, qui bouta 171° sous 3o'°'". Sous la pression normale, elle bout à 27.5" en se décomposant assez fortement; il y a perte d'hydrogène et production de diphénylamine (C°fP)-NH. Sa densité est rf^ = 1,016 : à la température ordinaire elle diffère peu de celle de l'eau, dans laquelle l'aminé est très peu soluble. » Par refroidissement, elle se solidifie en prismes ou lames rhombiques brillantes, qui ne fondent pas encore à 10"; mais le point de fusion sera beaucoup plus élevé par une purification plus complète du produit. )) Le chlorhydrate, très soluble dans l'eau et l'alcool, se présente en touffes de fines aiguilles qui, exposées à l'air, se colorent en gris, puis en vert. L'analvse a fourni : Chlore pour 100. Trouvé 17 >o Calculé 16,8 » La cvclohexylaniline possède une constitution intermédiaire entre la dicyclohexylamine et la diphénylamine: aussi sa densité, son point d'ébul- lition sont-ils à peu près exactement la movenne entre ceux de ces deux alcalis. Ses propriétés chimiques doivent dériver à 1h fois des aminés grasses et des aminés aromatiques. La présence d'un noyau saturé augmente la puissance de la fonction : la cyclohexyianiline bleuit le tour- nesol rouge, mais ne fournit pas de carbonate solide. » La présence d'un noyau aromatique non saturé a pour conséquence la production de réactions colorées caractéristiques, analogues à celle que fournit la diphénylamine. Dissoute dans l'acide chlorhydrique concentré, la cyclohexyianiline donne [lar addition d'une goutte d'acide nitrique une coloration immédiate bleue intense, qui passe au violet, puis au verdàtre (la diphénylamine donne une couleur bleue). Dissoute dans l'acide sulfu- rique dilué de son volume d'eau, elle fournit par une goutte d'acide chro- mique une coloration pourpre qui passe au brun marron (la diphényl- amine donne une teinte bleu violacé). La même dissolution, dans l'acide sulfurique aqueux, développe par une goutte d'acide nitrique concentré une teinte rouge brun (la diphénylamine donne une forte coloration bleue). Une solution concentrée d'acide iodique (qui colore la diphénylamine en /j6o ACADÉMIE DES SCIENCES. vert foncé) fournil avec la cyclohexvlaniiine une magnifique teinte pourpre assez persislaiile, qui passe au violet foncé, et qui est tout à fait caraclérislique de la nouvelle amiiie. » D'après leurs relations de composition, la diphénylamine doit pouvoir par hydrogénation régulière epgendrer successivement la cyclohexvlaniiine et la dicyclohcxylamine. C'est ce que nous avons essavé de réaliser. Pra- tiquée par le nickel à 25o°, l'hydrogénation dépasse le but et conduit à une formation exclusive d'ammoniaque et de cyciohexane. Mais en opérant entre 190" et 210°, grâce à la légère volatilité de la diphénylamine à cette tem|)érature, nous sommes parvenus, dans une expérience qui a dû être prolongée pendant plusieurs jours, à obtenir une fixation régulière d'hvdro- gène. Le liquide condensé à la sortie du tube à nickel renferme une [iropor- tion importante de cyclohexylaniline et de -quels sans doute se seraieni élevées des tiges, si une trop grande hauteur d'eau n'y avait fait obstacle. Si le fait était général, on comprendrait que, par cet appareil de végétation, les St i gmaria a\enl pu se répandre de plus en plus loin sans perdre de leur grosseur. w II est probable que les Stigmaria s'accommodaient mal des eaux pro- fondes, car à Rive-de-Gier (Loire), ils disparaissent, après les autres racines en place, du côté de l'ouest où l'on a tout lieu de croire que le bassin de dépôt s'enfonçait; ils fréquentaient plutôt, au nord de ce bassin, des eaux peu profondes où ils vivaient en famille avec des Calamariées; là, perdant leur indépendance relative, ils ébauchaient des souches et émet- taient des tiges. )> Dans les cas favorables à la conservation de celles-ci, dans les forêts fossiles fie Sainl-Eiienne, d'Alais, se dressent des Syringodendrons, aux- quels font suite, en haut, des SigiUaires. En bas, ces bases de figes sur- montent des Sligmariopsis ei, bien que l'on n'aperçoive pas souvent au- dessous et dans le voisinage immédiat de ces souches, des Stigmaria, je ne doute pas (ju'une bonne partie de ces rhizomes n'aient contribué à propa- ger les SigiUaires dans les marais houillers. » Sachant que, par la structure des tiges et surtout par les semences, les Lépidodendrons appartiennent à la même famille naturelle que les Sigidaires, il est à prévoir qu'ils ont des souches et rhizomes analogues susceptibles d'emprunter les traits distinctifs des tiges; c'est ce que je crois avoir vérifié, notamment à Rive-de-Gier et dans le bassin de la Ruhr, par des observations concordantes laissant en tout cas loin derrière elles les quelques faits isolés qui m'avaient fait penser autrement ('). » J'ai en effet découvert : i°à Petite-Rosselle (bassin de Sarrebruck), un petit Lépidodendron debout à base étalée comme dans les SigiUaires; 2° à Ri\e-de-Gier, des Lep. rimosum St. passant peu à peu à leur base élar- gie à une sorte de Syringodendron à glandes isolées au milieu de losanges allongés, dessinés par les bandes subéreuses de l'écorce; 3" à Rive-de- Gier, tk's Stigmaria rampants que la texture superficielle relie à ce Syrin- godendrou, Stigmaria à écofce épaisse, à cicatrices irrégulièrement espa- cées et à racines renforcées à l'attache; 4" i* Hattingen, où prédominent (') Comptes rendus, igoo, aS avril. C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N* 8.) 6r 462 ACADÉMIE DES SCIENCES. les Lôpidodentlrons, des souches étalées p;)■ » 3° Une congruence harmonique à un réseau. (/>, q) est (/?, q). n Inversement : Un réseau harmonique à une congruence (^p, y) est (p, q). » On pourra alors faire correspondre à chaque élément du groupe deux nombres qui sont les nombres caractéristiques de cet élément. » Remarque. — On peut toujours passer de l'élément initial du groupe à un autre d'une infinité de manières ; il va lieu de se demander si le chemin suivi ne change pas les nombres caractéristiques. Ces nombres ne peuvent varier que si le groupe considéré est nu groupe particulier; c'est ce qui résulte d'ailleurs des propriétés qui vont suivre. » Désormais, je prendrai comme point de départ un réseau O auquel je donne des indices nuls; le groupe d'éléments obtenus sera dit un groupe O. Pour ne pas trop étendre celle Note, je me borne ici à caracté- riser les éléments dont les nombres caractéristiques p et q sont positifs. » Un réseau M(x,,X2, ...,x„), avant les nombres caractéristiques (p, q), est tel que l'équation du réseau admette /n solutions (y, , y, y„) de telle sorte que . im^im- ?=<- ')■ I.e nombre n -h m esl le rang du réseau M. 468 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Une conçruence G avant pour paramètres directeurs (X, X„^ a pour nombres caractéristiques /9, q, si l'équation de L^place à laquelle satisfont les fonctions X admet /n solutions (Y,, ..., Y,„) telles que Le nombre n -\- m est le rang de la congruence G. » Cela posé, la pliqiar-t des problèmes de la géométrie à deux indéter- minées rentrent dans le type suivant : » Déterminer un élément qui appartient de deux façons différentes à un groupe O. » Je suppose que dans la première manière les nombres caractéristiques d'un élément soient y> et q; que dans la secoiule ceux du même élément soient />' et q' . Les nombres a,=^p' — p et [î = et to -h /i ou si, pour de telles valeurs, /„ est borné, la convergence sur C suffit à assurer la convergence uniforme dans D. )) II. Prenons une suite /, convergente dans le domaine simplement connexe D. Si l'on peut extraire de cette suite une nouvelle suite satisfai- sant aux conditions qui précèdent, la limite est une fonction aniilvtique. Supposons qu'il n'en soit pas ainsi. Je dirai qu'un point de D est un point de convergence uniforme si, dans un cercle décrit de ce point comme centre, la suite converge uniformément; s'il n'existe pas un tel cercle, le point sera appelé exceptionnel : Vensetttble des points exception- nels cVune série convergente de fonctions analytiques, régulières dans D, est par/ait, non dense et d'un seul tenant avec la frontière C. On voit qu'une série convergente de fonctions analytiques possède à l'intérieur de tout domaine un nouveau domaine où elle converge uniformément : sous cette forme la proposition a été aussi démontrée |iar M. Lebesgue. I^es points exceptionnels peuvent former, par exemple, un ensemble dénombrable de lignes; dans ce cas, pour que la limite soit analytique, il faut et il suffit qu'elle soit continue. )) Soit E„ l'ensemble des points limites de toutes les racines des équa- tions /„ — «=(), un point de convergence uniforme appartient à un E„ et à nu seul, en ce SÉANCIi: DU 22 KKVRIl'K 1904. /j'y! point la limite/estégaleà a. Dans le voisinage d'un point exceptionnel,/;, s'approche autant qu'on veut de tout nombre a fini on infini, el l'argument de la différence/, ~ a s'approche autant qu'on veut de toute valeur. Voici une |)roposition réciproque du tliéorème qui précède : soit une fonction analytique uniforme dans un domaine D d'un seul tenant et supposons par exemple qu'elle possède des points singuliers et des lignes singulières en nombre fini : considérons ces points et ces lignes comme des coupures de D; nous pouvons rendre simplement connexe le domaine ainsi obtenu à l'aide de coupures supplémentaires : il existe une série de polynômes qui représente la fonction en dehors des éléments singuliers; la convergence de cette série est uniforme, sauf sur les coupures. » Les propositions précédentes s'étendent au cas de plusieurs va- riables. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la représenlalion des fondions par des suites de fractions ralio/inelles. Note de M. II. de Montesscs de Bai.lore, pré- sentée par M. Appell. « Je considère une suite de fractions rationnelles v;' v;' ■■■' v:' ■"' oii U„, V„ sont des polynômes entiers de degré n relativement à \,i va- riable ;. )) Ces polynômes sont supposés définis par une loi de récurrence (0 j U„,, + (C/i -t- D)(P.. + Q) \j„+ (En + F)[Â(/^ - i) + 13] U„_, = o, I V,,,, 4- {Cn+\i){'^z + Q) V„+ {En 4- F)[ A(« - i) + B | V,„, = o (A, B, C, D, E, F constantes quelconques ), où L,, V, sont arbitraires tandis Il rt que U„, V,, sont déterminés par celte condition que la différence tt- ^ -rr soit de la forme \~)' ici et plus loin je représente par ( — ) une série ordonnée suivant les puissances entières et décroissantes de z et dont le premier terme est de degré — p. 47- ACADÉMIE DES SCIENCES. » Théorèmk. — La différence est de la forme ( _.,„^, ) • » Nous supprimons la démonstration de ce théorème qui entraine les conséquences suivantes : » Corollaire. — A la suite Vo' V,' ••■' V,;' ••• correspond une fraction continue algébrique canonique dont les réduites sont u„ u, u„ V"' \^' ••■' v^ ' — » La fraction continue converge et diverge évidemment en même temps que la série Cela posé, je considère les polynômes j„ dctinis par la condition 7^ = N^ X A(.-,) + B ^J^ arb.traire). » En vertu des relations ( i), ces polvnomes vérifient la relation de ré- currence (A/( + B),/,,^, -^ (C« + D)(P-^ + QV,, -^-(En + F )/„_. = o. » Je considère aussi la fonction {s) Y ( z, y. ) = y„ + y, y. -+- l'j y.- + r., x'' -!-...+ c,, y." -i- . . . vérifiant l'équation différentielle [Aa + C(P= + Q).^4-Kx-^]^^-^ + [( li - A) + D(l': + Q)x + (F + K )a.- |Y = (B - A ),/„ + [ By, + D( P= 4- Q )j„ \ x ; un calcul facile montre que Jii — ' « ' SÉANCE DU 'il FÉVRIER igo^. or, si les modules des racines a,, v.., de l'équation (2) A+C(P= + Q)7. + Ea= = o 473 ne sont pas identiques (soit | a, | <^ i oc^ | ), le rayon de convergence de la série (s) a pour expression le module de la racine de moindre module de l'équation (2j, en sorte que lUîl '«-1 =: Inn y«-i y« Il s'ensuit que lim V \' U„+, L'„ |E«-4-F| X |(/t — i)A 4-B X lim X V, E« A(/i — i)H-B X.lim X Imi ./«-. y«-i A(/* + Br -;^ lA/n-Bi inn > >i. u, cr fjui prouve que la série (S) converge: la suite des réduites ^^ v^', ■••) '0 '1 YT^, ■■• est donc elle-même convergente dans celte hypothèse. » On voit aussi aisément que la série (S) diverge si les racines de l'équa- lion (2) sont idenlK/ues. » CoitoLLviKE. — Laguerre {OKnvres. passim) a montré que les fonc- tions Z{z) vérifiant l'équation différentielle (a: + b){c:- + f/)^ = {/>:■ +q)Z + II(r), ofi rt, 6, c, d, /), q sont des constantes quelconques et n(s) un polynôme quel- conque en :■, admettent des développements en fractions continues qui rentrent dans la forme que nous venons d étudier. » On peut donc appliquera ces développements les conclusions précé- demment indiquées et un calcul facile montre alors que la condition de convergence se réduit à celle-ci : le point z doit être en dehors de la cou- pure rectiligne joignant les points d'afhxes , — -. Les développements f\-][\ ACADÉMIE DES SCIENCES. de Lagtierre repn'senlenl donc la fonction en loul point du plan de la va- riable :■, sauf les points situés sur la coupure — -, » Les résultats que je viens d'énoncer quant aux suites ^, où les poly- ^ Il nomes U, V sont définis par les relations de récurrence (i), sont des cas particuliers d'une proposition portant sur des relations de récurrence beaucoup plus générales que celles-ci. Te ferai connaître prochainement celte proposition. » MÉCANIQUE APPLlQUÉiî. — Sur la fragilité des métaux. Note de MM. A. Perot et Henri Michel Lévy, présentée par M. H. Michel Lévy. « Dans la séance du i4 décembre iQo'à, l'un de nous a eu l'honneur de soumettre à l'Académie le principe d'une nouvelle méthode sur la mesure des efforts développés dans le choc d'éproiivettes entaillées. Nous pré- sentons aujourd'hui les premiers résultats obtenus sur quelques métaux; ils semblent devoir apporter une contribution nouvelle à l'étude du phéno- mène si complexe de la fragilité. » L'abscisse des courbes oblenues par le procédé d'enregistrement pliologiapliique indiqué esl le déplacement du mouton; leui- ordonnée y est liée à l'elTorl Z développé pendant le choc sur le ressort de l'appareil et aux coefficients caracléj.istiques de la rotation du système autour de son axe, par l'équation iliUéienlielle : ,. d'-v .- cly ,, dt' dt » Dans certaines expériences, l'efTort Z est suffisamment constant pour que l'on puissse tracer les courbes moyennes donnant cet etTort ; on peut dès lors déduire de la courbe photographique la péiiode de l'oscillation piopre du système (o*,ooi33 i et le décrément logarithmique de l'amortissement (o, ■'.•>), d'où les valeurs de M et de l\; de plus, le tarage du ressort permet de relier à la valeur numérique de Z le moment de la force exercée sur la section entaillée de léprouvette. En partant de ces valeurs, on peut donc obtenir la courbe reliant reflfort à la flexion. » Les études ont été faites sur quatre métaux dilTérents, fournis très obligeamment par M. Charpy, directeur des Forges Saint-Jacques, à Montlurou. » Pour certains de ces métaux, à mesure que se produit l'allongement permanent, la résistance à la déformation est constante, ou augmente; ce sont les métaux dont la rupture nécessite un nombre de kilogrammètres de SÉANCE DU 22 FÉYlilER IQo'i. 475 même ordre que celui qu'on déduit de la résistance et de l'allongement donnés par la méthode statique. » Pour d'autres, au contraire, cette résistance atteint rapidement une certaine valeur pour décroître ensuite pendant rallong;ement jusqu'à la rupture, comme si le métal présentait une qualité inverse de celle des mé- taux écrouissables, ou se déchirait fibre à fibre, au lieu de se rompre d'un coup. Le nombre de kilogrammètres nécessité par la rupture est alors beau- coup plus faible que celui que pouvaient faire prévoir la résistance et l'al- longement donnés par la méthode statique. » Ces deux Upes de combes sont représentés ci-dessous : ■•■ig- 1. Fis. 2. I millième par seconde. i inillicinfi par scconje. ».- 1 .. 1 Épalsseui- à remaille.... /|"'",(j ,,, , „„ / Epaisseur à l'enlaille. . . . 6""", 6 Métal I' \ , ■■ . Ti - ^'fl'il FF , ,,, I Largeur cl entaille i"'"',7.i ,„, ; Larceur dentaille -7""' n° 111. ,, , , ' ir' 101. 1 ' Hauteur de cliule \'", Kllessont relatives l'une au métal F, l'aulre au mêlai FF dont les caractérisliques statiques sont les suivantes : Métal F. Métal FF. Résistance Sg Sg Allongement pour 100. . . 3?. Sg » Deux autres mélaiix marqués N et DN ont donné tous deu\ des courbes descen- dantes, mais avec des caractères beaucoup moins accusés que le métal FF. » T^es entailles que nous avons, en général, employées, consistent en une écliancrure il fond plat \ariantde o'"'",25 à o'""',8 de lari;eur. » Four un même métal, la valeur de l'ordonnée initiale de la courbe seiïible indépendante de la largeur d'entaille et de la hauteur de chute, celle-ci variant deo"',3oà i™,8o; elle est proportionnelle au carré de l'épaisseur de métal restant. » Si l'on fait le quotient de l'ordonnée initiale par le module d'inertie de la section pour différents métaux, les nombres obtenus, constants pour chaque métal, semblent proportionnels aux valeurs des résistances mesu- g ACADÉMIE DES SCIENCES. jea U machine <,e U,,c,;„n; n.,UpUa„t ^^ :;^^2Z;::'^':i^- .■I f .l'Uvnolhèses relativement plausibles ( ), on oDtienc poui déduit dhypomeses icirti i i;„„Acdan*. ent^ a ga, tl » .,,,e ^^^^^ ^^^ ^^^^^ ^^ .liqne peut faire cro.re que la l'"°',»« «"°» » j^ ;„, ^^ifiodique est projecldes d.lTérents. On es porte ^JT''ZZoZ..loXu,«... I. colonne Le aux chocs des corpuscules "''S»"';:;";-^^ :„" j.j.^Thomson a é„,is anodique es, due au. '='.'-^'''"°":, '° ' t, ,.r les hocs des corpuscules. '■'.«-^''^- T^': Tel:;:; fit V"::rr!:sant de trancher la ques- dans son explication des sines. y lion par une expérience décisive. SEANCE DU 22 FÉVRIER 1904. » Ud tube cylindrique est muni à ses extrémités d'électrodes intérieures; I a plus grande partie du tube est remplie par le faisceau anodique. Entre deux points A ;t B de ce faisceau, on produit un champ magnétique uniforme perpendiculaire à l'axe du Fig. ,. jj- Fig. 4. _ Hydrogène. Trajectoire llié(iri(|uc ,/\ des corpuscules. b: b; Trajectoire théorique ;/\ !de~ ioii'i positifs d'iiydrogenc. \ Fig. Oxygène. Fig. 3. Trajectoire théorique des ions positifs d'oxygène. Le clianip magnétique n'existe qu'entre \A et UB o„ ,1 est unifonne. La ligne en pointiMé représente la trajectoire d un point electrisé qui pénétrerait seul dans le champ magnétique en rasant la paroi inférieure du lubc. La par- tie couverte de hachures et limitée par un trait plein repré- sente la marche de l'ensemhle des ions de même nalure qui remplissent tout le tube avant d'entrer dans le chanin magnétique. Thamplt'atroÎ ""/"^'^"'^ ^«' '^ '^'^-"P -'^--tique est sensiblement nul. Ce champ est assez peu .ntense^pou^les phénomènes de magnétofriction (■) ne se (') Voir au sujet de la magnétofriction, les Notes de l'auteur et, e„ parlicdïe7 '900 p '^'J^^"'''Snétofriction du faisceau anodique {Comptes rendus, t. CXXXV; C. K., 1904, I" Semestre. (T. CX.X.\VIII, ^° 8.) 6,'^ ^ g ACADÉMIE DES SCIENCES. à la déviation électromagnetuiue. . Dans ces conditions, les lois de lElectromagnélisme permettent de calulerTa trajectoire que su.t une particule électnsée en fonction de sa heorique ie renverrai au Mémoire complet qiu paraîtra prochamemeut.) O l'a forme que la théorie assigne au faisceau est extrêmement d.f^érente suivant c'ue les particules sont constituées par des corpuscules nÎat fou par des\ons poL.fs, à cause de l'énorme différence de mas " f ur ce' derniers, e'st au moins .000 fois plus considérable que cel e rcorpu-.es. Les figures . . et 3 montrent la fo™e ^. -cea le chanS; magnétique ^ivant que ce ^^ ^^^^^r 3 ,^0 cm^dle positifs d'iîvdrogène (fg. 2) ou ceux d oxvgene (./v ^) a e mouvem"ent. Du reste, indépendamment de tout calcu , d est b.en ev. den que e faisceau resserré contre la paro. du tube dans e champ magn - doue va à sa sortie du champ s'épanouir pour remphr de nouvea toute aTection c^ tube, à cause de la répulsion mutuelle des particules chargées de la même électncilé; l'endroit où se produit cet épanouissement m- daue Tnc la sortie du faisceau de particules en mouvement et non so entrée dans le champ magnétique. Cet épanouissement doit donc a o Te du côté de la cathode,'si ce sont des ions positifs q- P"-'--" ^^ Phénomène v.sible, puisque ceux-ci marchent dans le sens du champ elec- r ; t mUs qu'd'se produira ^20 9'^ Alcool métliylique (i3"5).........---y----- ' g Mélange d'alcool éthyliqueeule benzine ( t8"b ). . . i,o3 ^J^^ J^^ 0,72 i; Eau (i4°) q'5_ ,620 96 Alcool élhylique03j5).. ^'^ ^^^^ ^^^ Essence de térébenthine (.7 ) ^^^^^ ^^^^ ^.^ Alcool arnylique (10°) ••■■ ' ^ 8 Glycérine ^- 20 pour 100 eau (16") o, 4 y . o. volt par ce. nombres ,ue h, v.les.e de .a ades par .a méthode ,.e rai indinl déi o se ouve souvent en présence de phénomènes b.z.arres : les uns !;S:S méningite) arrivent . entendre des hr.its ^^J^^'j^;!- -;;^:;: ; Z i„= ;„^n,-;rp pt ceoendant est impossible de leui taiie perceNou .esln;iers, on développe complètement l'audition pour toutes sortes de sons. • » Conclusions. - t" HelmhoUz avait dit : « Il do.l y avoir dans roretlle „ différentes parties qtti sont mises en vibration par des sons de hauteur " f LeTobservalions faites sur les scléreux montrent que cette proposition nourrait être ainsi modifiée : ... ,i„„f ^ „ Le ivmpan et la chaîne des osselets à l'état phystologtque transmettent toutes les vibrations avec leurs qualités propres; à l'état patholog.que ces Lêmes parties transmettent les vibrations en conservant leur forme, mats en modifiant leur hauteur et leur intensité. „ oo Les observations prises sur les sourds-muets montrent que la même proposition d'Helmholtz pourrait probablement être rédigée de la façon '"TlTdoit y avoir quelque part, dans le système nerveux central ou péri- SÉANCE DU 22 FÉVRIER igo/j. 48')' phériqiie, dififérenles jîarties qui sont influencées par des sons de torme (timbre) différente (bruits, vibrations musicales, ou parole). Évidemment la preuve complète ne pourrait être faite que si plusieurs autopsies mon- traient les mêmes lésions clicz des malades n'ayant pas entendu les mêmes sons.» SPECTROSCOPIE. — Sur le spectre de l'arc. Note de M. C de Wattevim.e, présentée par M. Lippmann. « Lorsqu'on introduit, comme l'ont fait MM. Schuster et Hemsalech, une self-induction dans le circuit de décharge d'un condensateur alimenté par une bobine, le spectre de l'étincelle se modifie : il est dépourvu, dans ces nouvelles conditions, des raies considérées comme caractéristiques de l'étincelle, et il se rapproche du spectre de l'arc, tout en étant beaucoup moins riche en lignes que ce dernier. » D'autre part, comme je l'ai indiqué ('), le spectre des flammes gagne assez de raies nouvelles lorsqu'on emploie la méthode du pulvérisateur, pour devenir identique à celui de l'étincelle oscillante, à part de très peu importantes différences. » On peut attribuer à des variations de température les changements observés dans ces deux ordres de phénomènes. Il était intéressant de chercher si l'on ne pourrait pas observer des modifications analogues dans le spectre d'un arc dont on ferait varier la température. « M. Fleming et M. Petavel, auquel je suis très obligé d'avoir bien voulu me signaler cette méthode, ont, dans une étude photomélrique de l'arc alternatif, employé le procédé stroboscopique qui consiste à l';iire tourner par un moteur svnchrone un disrpie percé d'une fenêtre à travers laquelle on observe l'arc à un moment bien déterminé de sa période; on peut d'ailleurs faire varier cette phase en décalant le disque sur l'arbre du moteur. Il résulte de l'étude de MM. Fleming et Petavel que l'intensité lumineuse de l'arc varie d'une façon considérable depuis le moment où il s'allume jusqu'à celui où le courant alternatif atteint son maximum (-). » C'est le dispositif de ces savants que j'ai repris, en le iModifiant ile la façon sui- (') Comptes rendus, 2g décembre 1902. (-) Philosophical Magazine, numéro d'avril 1896. C. R., igo4, !•' Semestre. (T. CWXVIII, N" 8.) (>\ 486 ACADÉMIE DES SCIENCES. vante pour rendre les résultats nettement comparables au point de vue spectrosco- pique: » Le disque, porté par l'arbre de J'altcrnateur lui-mt'me, est perré de trois petits trous circulaires de 3""" ou 'i™™ de diamètre placés à des distances difTérentes de son centre/ » Les ra3'ons du disque auxquels correspondent ces trois ouvertures font entre eux des angles tels que, d'après la position des pôles de la machine, l'une laissera aperce- voir l'arc pendant le maximum d'une période, l'autre pendant un minimum, et la troi- sième pendant une phase intermédiaire. L'image de l'arc est envoyée sur l'une des faces du disque et elle est suffisamment agrandie pour que la lumière émise par les charbons incandescents ne puisse pas traverser les trois trous : celle qui émane de l'arc proprement dit peut seule pénétrer dans le spectroscope dont la fente est placée de l'autre côté du disque, presque en contact avec ce dernier. On reçoit ainsi dans l'ocu- laire, ou sur la plaque photographique, trois petits spectres nettement séparés, corres- pondant chacun à une phase de l'arc. Les résultats obtenus sont bien comparables entre eux puisque la source lumineuse, la durée de pose, la plaque photographique et son mode de traitement sont identiques. En outre, pour éviter toute illusion prove- nant d'un défaut de centrage du système optique, on prend la précaution de produire, au début de l'expérience, un arc de courant continu entre les charbons placés dans la situation même qu'ils doivent occuper, et, le disque étant mis en mouvement, on vérifie que les trois spectres ont bien, par rapport à l'œil et à la plaque photogra- phique, une composition et une intensité identiques. » Si l'on remplace alors le courant continu par le courant alternatif, on observe, au contraire, des différences très notables entre les trois spectres. » Le phénomène est nettement sélectif, c'est-à-dire qu'une raie très forte, lorsque l'arc atteint son maximum, sera à peine visible lors du minimum, tandis qu'une raie voisine de la précédente, mais beaucoup plus fitible qu'elle, ne change pas d'intensité avec la phase de l'arc. Sans entrer dans aucun (les détails qui seront publiés ultérieurement, je citerai cependant, comme n'éprouvant qu'une variation d'éclat insensible, la raie 4226 du calcium, qu'on observe dans la flamme du gaz d'éclairage, tandis que les raies H et R, extrêmement fortes dans l'arc bien allumé, deviennent très faibles au voisinage du minimum. Les raies 5i83, 0172, oxljy du magné- sium disparaissent entièrement et il en est de même pour les bandes du cyanogène. D'une façon générale le spectre de l'arc se rapproche de celui de la flamme. » Los différences observées ne peuvent être considérées que comme d'ordre purement thermique, puisque les conditions expérimentales re- viennent à l'emploi d'un arc à courant continu, oit seule l'intensité du courant et, par suite, la quantité de chaleur dégagée varieraient, et il ne saurait être question ici de vibrations forcées ou de contrainte de nature électrique de l'atome. » SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1904. 487 ÉLECTRICITÉ. — Sur la décharge disrupli<^e à 1res haute tension. Note de M. J. de Kowalski, présentée par M. Lippmann. « La Compagnie de l'Industrie électrique de Genève a dernièrement construit trois machines à courant continu système Thury pouvant donner un courant d'une intensité de i ampère sous une tension maximum de 20 000 volts. » La direction de la Compagnie a eu l'amabilité de me permettre d'exé- cuter quelques expériences avec ces machines. Je les en remercie sincère- ment, ainsi que M. Thury, qui a bien voulu m'aider dans l'exécution de ces expériences. )) En couplant les trois machines en série, on pouvait arriver aisément à une différence de potentiel de 70000 volts aux bornes des machines. Je me suis proposé d'étudier avant tout, à ces hautes tensions, le caractère des décharges dans l'air. L'avantage des mesures à effectuer avec des machines à courant continu sur les mesures effectuées avec des machines statiques ou avec des bobines d'induction est incontestable : grâce à la grande puissance des machines, il est possible de mesurer toutes les grandeurs électriques entrant en jeu au moyen d'ampèremètres et de voltmètres élec- tromagnétiques bien calibrés. » La disposition des expériences était réglée de la façon suivante : les bornes exté- rieures des trois machines reliées entre elles en série étaient réunies aux bornes d'un excitateur à travers une très grande résistance liquide qu'on pouvait variera volonté. Chacune des bornes de l'excitateur était reliée, en outre, avec une des armatures d'un condensateur à grande capacité. » Les phénomènes qui se produisent dans ces conditions, bien que plus brillants, ont généralement les mêmes caractères que les phénomènes que iMM. Simon et Heicli oiit déjà observés pourdes tensions beaucoup plus basses (nedépassant pas . j 000 volts). Comme enx, j'ai trouvé que si j'emploie une très i;rande résistance dans le circuit et une grande capacité en parallèle avec l'evchateur, j'obtiens des décharges disruptives à étincelles. En diminuant la résistance, on peut produire un arc. Pour que l'arc puisse subsister, il y a une résistance limite que l'on ne peut dépasser. Cette résistance est d'autant plus grande pour une dislance explosive et une difTérence de potentiel donnée, que la capacité du condensateur en dérivation est plus petite. 1) Tous ces phénomènes s'expliquent facilement si l'on considère les lois de la chargé apériodique du condensateur à travers la grande résistance et les lois de sa décharge oscillante à travers l'excitateur. Pour que les phénomènes de l'arc puissent se pro- duire, il faut, d'après la théorie, que la cathode arrive à une température très élevée. Cette température dépend du nombre de décharges dans l'unité du temps et de /(SH ACADÉMIE DES SCIENCES. l'énergie qu'elles emploient. La théorie exacte du phénomène est très simple et facile à établir. Les diverses expériences effectuées avec les machines que nous avions à notre disposition nous ont permis de vérifier toutes les conséquences de la théorie. » J'ai exécuté une .série des mesures précises pour déterminer la distance explosive dans l'air entre un disque de 1 58 ' de diamètre et une sphère de 20""" de diamètre, les deux en laiton. » La résistance a été prise suffisamment grande (environ i mégolim ) pour que lephénoi7iène de l'arc ne puisse pas se produire. Le condensa- teur en dérivation avait généralement une capacité de o.o'i microfarad. Le condensateur joue un rôle analogue à celui d'un volant et l'on peut considérer la différence de potentiel aux bornes de l'excitateur comme absolument constante. L'explosion se produisait en approchant très lente- ment la sphère du disque et maintenant la différence de potentiel aux bornes constante. La capacité du condensateur n'avait pas d'influence sur la distance explosive. )> Les résultats des expériences sont représentés dans les Taljleaux suivants : \' -^ 10,67 33,83 5o,oo G^.GJ f/ = 0,118 0,280 0,^6 0,70 rt z= i4 1 1 30 109 96,6 V = i5o,oo 166,7 180, (/ = 3,7.") 4,70 5,75 6,9 8,01 a = 09,8 35,5 3i,9 28,9 27.1 » Dans ces Tableauv \ indique, en unités absolues, la différence de potentiel an\ bornes de Texcilateur; d mesure, en centimètres, la distance explosive relative à \ ; a est ét^al à — Les dilTérences des lectures de plusieurs mesures consécutives corres- pondantes n'ont jamais dépassé 0,5 pour 100. » Une seconde série d'expériences a été faite p(Hir essajer de préciser le phénomène de l'arc électrique à courant continu entre électrodes métalliques. Deux boules en laiton de 20"™ de diamètre fixées sur l'excitateur des expériences précédentes servaient d'électrodes. » On peut résumer le résultat des recherches comme suit : » 1° L'arc électrique à courant continu à haute tension et petite inten- sité a d'une manière générale le même caractère que l'arc à courant alter- natif étudié par MM. Guve et Monasch. Nous distinguons aussi une zone stable et une zone instable. La zone critique observée par ces Messieurs avec l'arc alternatif n'a pu être remarquée dans nos expériences. )i 2" Dans la zone stable le rapport entre la longueur de l'arc, la chute 83 ,35 100,00 I 16,7 1 00 , 03 0,98 i,4o 2 , 00 2,80 85 7' ' 'i 58,4 46,6 4 200 216. '7 SÉANCE DU 22 FÉVRIER HJOA- 489 du potentiel sur l'arc et l'intensité du courant semblent pouvoir être expri- més par une équation linéaire. » ')" Ld longueur limite de l'arc stable dépend de l'intensité du courant et de la différence de potentiel aux bornes des machines comme l'indiquent les quelques chiffres suivants : V = 2o5oO 3o4oo 20600 40000 40000 JOOOO I = 0,023 0,024 o,o3 1 0,()32 0,08 0 , 04 s = 1,45 3, ',8 .,82 5 , I j 7, Go 4.70 V signifie : différence de potentiel aux bornes des machines, en volts; I, in- tensité du courant en ampères; (), longueur de l'arc stable. » 4° Dans la zone instable l'arc à courant continu a un aspect dissymé- trique : à peu près fixe à la cathode il va aboutir successivement et très rapidement à des points très différents de l'anode. » ÉLECTRICITÉ. — Nouveau récepteur pour la télégraphie sans Jil. Note de M. N. Vasilesco Karpe.v, présentée par M. Lippmann. « Entre deux armatures cylindriques verticales a se trouve, suspendue p;ir un fil , une aiguille formée de deux parties cylindriques a' réunies métal- liquement. Les armatures a sont réunies par un circuit à gros fil S ayant une selt'-induction convenable. » L'une des bornes de l'appareil ainsi formé est mise à la terre T, l'autre borne est mise en communication avec l'antenne A. a a OL a T s ^ s » Lorsque l'antenne est impressionnée par des ondes électriques, les bornes de l'appareil sont soumises à une diiférencede potentiel alternative ent d'une façon continue. )) On sait que les cohéreurs et les récepteurs magnétiques sont sensibles surtout au choc du front de l'onde; au contraire, le présent appareil accu- mule les effets et constitue un véritable appareil de mesure de l'énergie transmise. « L'aiguille de l'appareil dont je me suis ser\ i est en aluminium mince, elle a une hauteur de aS™" et une longueur de 28""^'. La distance entre l'aiguille et les arma- tures a est de 4'"™. La suspension est faite par un fil de cocon de S"^"" de long. » Dans ces conditions, une différence de potentiel de i volt appliquée aux bornes de l'appareil donne une déviation de iS""' sur une échelle placée à 2"". » Eirpénenccs. — Distance de transmission : 10'" ; longueur des antennes : 2"; longueur de l'étincelle : -j^ de millimètre; longueur d'onde : environ 12'"; étincelles par seconde : 80. » Dans ces conditions, la déviation permanente observée est de 80""". Il faut environ iGo étincelles (2 secondes) pour avoir une élongation de lo""'". Ce temps, relativement long, pourra être réduit en diminuant l'amortissement et le moment d'inertie de l'équipage mobile. » Je n'ai pas remarqué la charge accidentelle de l'aiguille, mais, le cas échéani, on s'en préserverait en la réunissant électriquement au milieu o' du circuit S. » Il faut é\ iter, dans la construction de laj^pareil, l'emploi d'isolants tels que rébonite ou la paraffine, qni pourraient s'électriser accidentelleinenl et rendre toute SÉANCE DU 22 FÉVRIER igo4. /jgi réception impossible en immobilisant l'aiguille. Le bois est dans ce cas un isolant suffisant. » Le fil de suspension doit être en quartz pour assurer un zéro fixe à l'appareil. » PHYSIQUE. — Sur les rayons N émis par un courant électrique passant dans un fil. Note de M. P. Jégou, présentée par M. Lippmann. « A la dernière séance, M. Giitton a fait connaître que j'avais constaté, sans avoir eu connaissance de ses travaux, que tout fil parcouru par un courant électrique émettait des rayons N. Outre l'influence sur l'augmen- tation d'éclat du sulfure de calcium phos[)horescent que MM. Gutlon et Gueritot ont constatée, j'ai aussi mis en évidence l'action sur la flamme bleue d'un bec de gaz. Cette action est extrêmement nette, à condition d'observer la flamme à travers un verre dépoli placé à environ S'^'" de la flamme. ]M. Blondlot, à qui j'ai communiqué mes expériences, a bien voulu les répéter lui-même et les confirmer. )) Je me suis aperçu aussi qu'un moven simple d'avoir une source de rayons N consiste à prendre un élément Leclanché et à fermer le circuit pendant quelque temps. Le liquide accumule les rayons N et devient une source énergique de ces rayons. Ceci provient peut-être de ce que les rayons N suivent le fil (expériences de M. Charpentier) et viennent s'em- magasiner dans le liquide comme ils s'accumulent dans l'eau salée (expé- riences de M. Blondlot). » PHOTOGRAPHIE. — Essai de représentation de la loi du développement photo- graphique en fonction de sa durée. Note de M. Adrie\ Guébhard, pré- sentée par M. Lippmann. « Bien connue de tous les praticiens, l'influence de la durée du déve- loppement sur la valeur finale du cliché semble n'avoir jamais été mise en ligne de compte dans les expériences relatives à l'impression de la lumière sur le gélatinobromure. De fait, la rapidité des développateurs usités ne permettait guère de dissocier analytiquement les phases du phénomène, et seule la pratique du développement lent pouvait se prêter à l'étude systématique à laquelle nous poussa l'observation fortuite dun cas d'inver- 492 ACADÉMIE DES SCIENCES, sion totale de cliché ^oM*-posé par .wr-développemcnt lent, c'est-à-dire par augmentation de la durée et point par forçage de l'intensité du bain ('). » De nombreuses expériences faites sur plaqiifis, pellicules et papiers (-) au gélatino- bromure, d'émulsions diverses, exposés soit à la chambre noire par fractions de sur- face et poses graduées, soit directement à la lumière naturelle ou artificielle au-dessous de caches combinées, et ensuite soumises par coupures à des temps d'immersion au bain dilué (^) variant de quelques minutes à plusieurs semaines, il résulte que le mode d'inversion nouvellement observé commençant le plus souvent, mais à litre transi- toire ('), par le rougissement ou jaunissement des blancs, puis s'étendant lentement des parties les moins impressionnées aux noirs les plus venus, finit toujours, avec le temps, par attaquer ceux-ci et par aboutir à une inversion totale (') reproduisant en positif l'original avec tous ses contrastes, mais amortis, comme voilés, sans blancs ni noirs purs. « Inversion inverse, semble-l-il, de celle, bien connue, que donne la surpose; celle- ci prouve cependant que, pour les poses moyennes tout comme pour les poses exagérées, les courbes représentatives du noii'cissement en fonction du temps d'action du bain, après avoir atteint, et gardé peut-être assez longtemps, chacune son maxi- mum, finissent aussi par descendre, et cela d'autant plus tôt et d'autant plus vite qu'elles correspondent à de plus grandes expositions; de sorte qu'au bout d'un temps suffisant, chacune ayant recoupé l'inférieure, il y a finalement inversion complète en dessous d'une direction asyniplotique moyenne parallèle à l'axe. » D'autre part, de tout un ensemble de faits bien connus, sinon bien formulés, on peut déduire que : i° toutes conditions égales, c'est-à-dire pour chaque émulsion et chaque bain déterminés, il y a, pour l'ensemble des courlies, un mci.riniuin-ma.ri- moriim correspondant à la valeur en deçà ou au delà de laquelle il est connu que l'impression ne peut que diminuer; 2° pour certaines surposes, qui produisent le noir- cissement direct de la surface sensible à sec, les courbes partent de l'axe des r, pour atteindre très rapidement, en se recoupant, des niajima très voisins les uns des autres mais échelonnés en raison inverse de la pose; 3° parmi ces courbes il en est une que sa chute ultérieure ramène très près du zéro, sans y atteindre; 4° pour des poses (') Bulletin de la Société française de Photoi^raphie. ?," série, t. \X, 4 ''li- cemljre igo3, p. 64. (-) 11 suffit d'attacher avec des bracelets de caouchouc, après mouillage préalable, sur des glaces à la dimension des cuves verticales, les pellicules et papiers, pour les faire bénéficier de tous les avantages du développement lent. (') J'ai expérimenté l'acide pyrogallique et le diamidophénol, en adoptant comme type normal de l)ain la dilution décimale des formules de révélateurs ordinaires. ( *) Sur papier Lamy, il arrive que l'inversion soit totale par transparence longtemps avant d'être visible, ou même de pouvoir être réalisée par réflexion. ( = ) BulleLin de la Société française de Photographie, 2" série, t. XX, 4 fé- vrier 1904. SÉANCE DU 22 KÉVRIEH 1904. 73 décroissantes, les courbes partent de l'axe des .■ de plus en plus loin de I' ' • s'en écartent de plus en plus lentement. ' ' " ^ "'''°'"' "' » TotUes ces données, jointes aux observations nouvelles, peuvent fourntr les elen.en.s approchés d'une figuration schématique, à de "ut 1 la representatton ngoureuse c,ue rend presque irréaltsable'la dtffi té de «mesurer numenquement les degrés du noircLement du gélatinob.-o, ure La figure, encore tnsuffisam.ent allongée à raison de L? d.lution d b2 employée, représente en trait fort les courbes de la surpose, en tr.it fît" celles des poses moyennes, et l'on y voit tout de suite comment sur un bYs^Sr; T "^ ^-^"'^"'^^^^ ^'- '-' -^^-^ correspondan; a : courbes epa.sses 1 mvers.on, commencée presque immédiatement est ota ement achevée dès l'instant ,, tandis que, sur un cliché l^e" prt no.mal, q„e figurera.t exclusivement le faisceau des cout^bes fines il Z un temps extrêmement long pour arriver à un commencementd nve ton ^:;^:;;:::^::::;ri;!r^-='-'-^"^------=- do'Ju'T trK-"''"''''"'' ' P"''" l'i"version des parties sousexposées ptce : 1:'"" r- 'r^r '^ '^^^^ ^'^"^^^^^ ^ *^ n^odifica'::?.; processus ch mtque due a l'oxydation du bain (<); sans doute y a-t-il coïu •dence avec le commencement de chute de la courbe des m x'ma t Ton d.ra.t presque que ce sont les éléments enlevés aux grand Tôir oui rentrti;/:rP°^^' ^"^ '-«l^--"^*^ - P-ctué la figure, est relati- vement rapide, amst que leur mutuel chevauchement, de sorte que l'inver ameauieuts Enfin, la même figure, qui semble ainsi résumer toutes les données acqu.ses sur le sujet, fait voir encore commenta rercTntre ti-s! a pZ";;:i:de:- :;:^':;:t ^" '^"^"^ ''''-' ^^f^^::^^^^^^^^ versement. beaucoup, s,non e.npêcher, les manifestations du ren- C. lî.- lyo^i, ,.. Semestre. (T. CXXXVIII, N° 8.) ^ ACADÉMIE DES SCIENCES. :Lu„e. s„. „n espace .es.ei„.. ^^:^-^C^,Z!rr: Z^ e, aesoendnnt, peu. |„-od..,;e 7"- --^ ' 'e ^ rien, analogue à de brou.llage général en gr„a,l e, ou ne se < slu . P ^^^_^^^ ^^^^ ^^ 1VV« „eulred„ surexposil.on noie par M. '""'^^ 1 j„ nuo.que, llièorique- ^enlaleœen. dans la pratK,ued„ dre.ou,nant d .^^^^^_^^_j^^^ et faisant une révolut.ou a U mniute ne Pf;^™^?' ^ ^„f„„ji, ,,e l'appareil diriUaudonner pour adopter le nouveUnstrament. « Ce dealer, ..au. so. deu. --^/-rs^^ri:!!;- ^''o:;:::- fixe et l'autre avec un cylindre vertical fixe, -';--^^^^; If ^^^. ^^„ , ,i, „„ axe horl- , poids, un cylindre fixe ayant ^^ -J^ -n^::X,„, ,,i II ..uinbie. L'axe zontal portant le bras du style o^U^^^^',^^^ ^.^^-^^ 3,,,. ., U WzoL passe à une f^'^^^:^::Z:::2^Lnne,.rùe^er.se^o.:n. plume un cercle autour du cylindre. ^"^^^7,^^ "/Ménagée dans le moyeu du pignon, Le longue clavette, et une raxnure - "P- -^«^ ^ /^^ ,^ ,,, ,,i,,,e de l'arbre permet à l'arbre de se déplacer sumn ^^^^^^ ^..^e bande d'ébonUe. l du demi-écrou fixé au cyhndre, '^^'^ ^ ^ ^^ ^;; ,,,/eur décrit une hélice sur le Grâce à ce double mouvement de axe, 1« P"^ ° . ^, 3^ x 60 = 3ooo- cylindre, laquelle, dans l'"'-"7J /^^^ ^ 'r u dlntles, de rappoit différent, on . de développement. E- employant des P ne ^^^^^ ^^^^^^^^ ^^^ encore cnqrevo- peut faire faire au style, par exemple, une evo ^_^ 1^,,^ Lions . la ."^""-.;^ ---^^l'rrsLt : Ifles^nTacts élect.-iques actionnant ■ facilement, suivant le cas, ^V »" ï-^o ^e =>i-'' [ïtr-aimant et le style sont suffisamment sensibles. ^ (') Bull. Soc. fr. de Pholo^raphic, 1880, p. 219. SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1904. IgS » Avec une vitesse de i révolution par minute l'appareil fonctionne pendant 5o minutes, et si l'on désire effectuer des lectures pendant des périodes plus longues, avec le même degré de précision, il suffit de construire un instrument analogue avec un cylindre plus grand et un bras plus grand pour porter le style. » Comme le seul organe mobile de l'appareil est l'axe horizontal sur lequel est fixé centralement l'électro-aimant, et comme le bras portant le style ou traceur est équilibré avec beaucoup de soin, et que le frot- tement est réduit au minimum au moyen de galets de roulement ou de billes, le travail que doit accomplir le mouveraenl; d'horlogerie est réduit au minimum, et il n'y a par conséquent aucune difficulté à maintenir con- stante la vitesse de rotation, surtout que le volant, dont les ailettes sont réglées par des ressorts à vis de tension, rend possible un réglage très exact. » Le chariot de la plume, se déplaçant entre deuK guides relativement écartés l'un de l'autre, ne permet aucun jeu latéral de la plume, et une connexion rigide avec l'ar- mature de l'électro-aimant, obtenue au moyen de bielles et d'un levier coudé, assure une action impérative et élimine l'accumulation des erreurs produites par les motifs susdits. » En faisant agir sur l'électro-aimant un courant faible et un courant plus fort, il est facile d'enregistrer, au moyen de la même plume, des signes indépendants, et même quand les signes se superposent on peut facilement se rendre compte de l'eflel plus grand dû aux courants combinés. Ceci facilite le calibrage d'une courbe au moyen d'un mécanisme d'horlogerie astronomique donnant électriquement la mesure du temps, les déviations de la plume étant formées sur la même courbe et l'on évite ainsi la comparaison de deux courbes, comme par exemple quand on emploie un dia- pason.' >) La précision de cet instrument permet de l'employer avec des tachy- mètres, des pluviomètres, anémomètres, etc., et le double mouvement qui peut être communiqué à la plume permet d'enregistrer simultanément avec le même chronographe les indications données par deux des appareils ci-dessus indiqués. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la potentialisation spécifique et la concentration de l'énergie. Note de M. Ernest Solvay, présentée par M. H. Moissan. « Bien des esprits scientifiques s'affligent de voir qu'à propos du radium , qui semble émettre indéfiniment de l'énergie en se maintenant à une tem- pérature supérieure à celle de son milieu, d'éntiinents .savants en arrivent 496 ACADÉMIE DES SCIENCES. presque immédiatement à envisager l'abandon des grands principes phy- siques qui ont servi à constituer la Science moderne et à admettre que de l'énergie puisse spontanément se produire au sein il'une même substance, au même endroit de l'espace et s'émettre indéfiniment sans qu'il soit fait appel à des substances ou à des énergies étrangères, la cause productrice semblant ainsi se reproduire elle-même indéfiniment. » S'il m'était permis d'essayer, en cette circonstance particulière et critique, de parler au nom des premiers, je dirais qu'avant d'envisager les choses par leur côté en quelque sorte le plus mystérieux, il paraît logique de tenter de les prendre d'une façon plus simple, et je proposerais l'expli- cation qui va suivre. » L'énergie que nous no produisons pas nous-mêmes par des moyens plnsiques, chimiques ou mécaniques, jjarmi lesquels sont les êtres vivants eux-mêmes, provien- drait pour ainsi dire exclusivement du Soleil, ainsi qu'on l'a toujours admis. » Elle serait composée d'une infinité de rayons énergétiques divers et comprenant tous ceux que l'on rencontre dans la radiation des corps phosphorescents et radio- actifs : ce qui semble d'ailleurs constaté. » Ces rayons divers trouveraient chacun, parmi les dilTérenls corps qui constituent nos milieux, des molécules éparses aptes à les potentialiser tels qu'ils sont, c'est-à-dire aptes à les recevoir et à les fixer temporairement et spécifiquement sous forme d'éner- gie latente, quel que soit d'ailleurs le mécanisme de cette potentialisation spécifique qui sera exposé ultérieurement : le principe en cause serait que la réceptivité d'un corps pour l'énergie (comme d'ailleurs sa transparence et son opacité) varierait avec sa nature et avec son état physique moléculaire, et aussi avec la nature et avec l'état physique moléculaire du corps qui émet l'énergie. » Mais il existerait des corps renfermant des molécules ou même entièrement cons- titués par des molécules possédant une réceptivité plus grande encore, pour ces divers rayons énergétiques, que les molécules éparses dont nous venons de parler : tels les corps phosphorescents, pour certaines radiations, et les corps radioactifs pour d'autres; et ces corps, introduits dans des milieux quelconques, les dépotenlialiseraient à leur profit en attirant à eux leur énergie spéciale, et, de plus, concentreraient celle-ci dans l'espace relativement restreint que représente leur volume. » .4.1ors donc que notre œil ne pouvait percevoir cette énergie éparse, il le pourrait dès qu'elle serait ainsi concentrée sur un corps, et, par suite, le corps nous paraîtrait lumineux : de même qu'un corps visible pour uu animal nvctalope et invisible pour nous peut, théoriquement, devenir visible pour nous si sa lumière est concentrée par une lentille. )) Et si l'énergie concentrée renfermait, avant sa concentration, des rayons à tem- pérature élevée qui, épars, n'influaient qu'imperceptiblement sur la température moyenne du milieu, que les instruments de mesure enregistrent seule, le thermomètre, plongé dans ces rayons concentrés, indiquera nécessairement une température plus élevée que celle du milieu : de même que, dans un faisceau de rayons solaires énier- SÉANCE DU 22 FKVRIER 1904. 497 geanl d'une lentille convergente, on constate une température plus élevée que dans le faisceau incident. » D'après ce qui précède, l'énergie des corps radioactifs serait donc à la fois puisée et émise dans leur milieu, probablement avec une certaine dégradation en jeu, grâce à la faculté à la fois réceptive et émissive de ces corps, ce qui conduirait sans doute à admettre une certaine dualité dans leur constitution ou leur composition moléculaire : le fait que les corps phospliorescents et radioactifs échappent à la loi de Kirchhofl' semble d'ailleurs démontrer déjà cette dunlité. » Mais il existerait des substances chimiques vraisemblablement encore plus réceptives, pour les divers rayons d'énergie spécifique que les corps radioactifs attirent à eux, que ces corps eux-mêmes, tel le chlorure d'argent; et si l'on interposait une pareille substance, en couche suffi- sante, entre un corps radioactif et son milieu, par exemple en en entourant immédiatement et complètement le corps, le fonctionnement du méca- nisme du renouvellement, de la réception et de l'émission des rayons serait, semble-t-il, rendu difficile ou même arrêté : ceci pourrait faci- lement faire l'objet d'une vérification expérimentale. » Le principe particulièrement nouveau en jeu dans la présente théorie, mais qui ne serait pas en contradiction avec les grands principes à l'aide desquels s'est édifiée la science physique, serait la permanence du carac- tère spécifique propre à chacun des rayons énergétiques jusque dans leur potentialisation même. C'est-à-dire que V individualité des substances solaires, émisswes de ces rayons, persisterait dans leur fixation potentielle ; et leurs raies spectrales, en conséquence de ce qui précède, devraient se retrouver dans l'éner- gie émise par les corps radioactifs : le fait, ici également, semble avoir déjà été constaté par M. Ramsay ; du moins en ce qui concerne l'hélium, qui, naturellement, a dû attirer particulièrement son attention. » CHIMIE PHYSIQUE. — Recherches expérimentales sur la distillation. Note de MM. Ecg. CHARABOTet J. Rociierolles, présentée par M. A. Haller. « En i863, M. Berthelot (') fixa le rapport des poids suivant lequel se vaporisent deux liquides mélangés. De notre côté, dans une précédente Note ( -), nous avons étudié les variations que subit la valeur de ce rapport (') Berthelot, Ann. de Ciiim. et de Phys., 4" série, t. I, p. 384. (^) Charabot et Rociierolles, Comptes rendus, t. CXXXV, p. 17.5. 498 ACADÉMIE DES SCIENCES. lorsqu'on fait varier la température d'ébiillition simultanée de deux sub- stances non miscibles chaufTées dans un même vase où elles se disposent en deux couches superposées. Nous nous proposons d'examiner mainte- nant le cas où les rleiia- substances sont contenues dans des vases différents : l'une de ces substances est alors soumise à l'ébuUilion et ses vapeurs sont dirigées au sein de la seconde. » Pour fixer les idées, nous supposerons que le corps le plus volatil soit soumis à l'ébuliition et que ses vapeurs traversent la substance la moins volatile. D'ailleurs, le dispositif inverse ne présente aucun intérêt, car l'opération a pour but de réaliser la distillation d'une substance à une température sensiblement inférieure à son point d'ébullition grâce au concours d'une autre substance plus volatile. » 1. Si le liquide traversé par la vapeur est [maintenu à une tempéra- ture inférieure à celle à laquelle se produit Vébullition simultanée des deux substances, cette vapeur se condensera; nous aurons alors deux liquides non miscibles superposés et la vapeur qui arrivera fournira la chaleur nécessaire pour produire l'ébuliition simultanée des deux substances. Nous retomberons ainsi sur le cas examiné dans notre dernière Note. C'est ce que nous avons pu vérifier expérimentalement comme nous l'in- diquerons dans un autre Recueil. M 2. Le phénomène est tout à fait différent si la température à laquelle on maintient le liquide traversé par la vapeur est supérieure à la tempéra- ture à laquelle les deux substances entreraient simultanément en ébulli- tion si elles se trouvaient dans un même vase. Supposons qu'il s'agisse de distiller avec un courant de vapeur d'eau une substance moins volatile que l'eau. La vapeur d'eau ne subira aucune condensation en arrivant au sein d'une masse liquide dont la température est supérieure à la température à laquelle les deux substances entrent simultanément en ébullition. Cette vapeur sera produite avec une tension égale à la pression h qui règne dans l'appareil. D'autre part, le corps moins volatil que l'eau, en présence d'un excès de liquide et en l'absence d'eau condensée, émettra des vapeurs saturantes. Ces vapeurs posséderont la tension o correspondant à la tem- pérature des vapeurs mélangées. La condensation du mélange de vapeurs ne «pouvant se produire dans l'appareil distillatoire aura lieu uniquement dans le réfrigérant; et, le mélange étant constamment renouvelé, le phé- nomène sera continu. » Le rapport entre le poids de la substance moins volatile que l'eau et le poids de l'eau que l'on condensera en même temps sera donné avec une SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1904. 499 P Mo approximation suffisante par la formule : p^ = j~ dans laquelle M et M' désignent les poids moléculaires des deux substances. » Ce raisonnemeiU a été contrôlé à l'aide de plusieurs séries d'expériences efFecluées soit avec l'eau et le géraniol, soit avec l'eau et l'essence de térébenthine. Nous nous bornerons à faire connaître ici les résultats de ces dernières. )) En opérant sous la pression atmosphérique (746°"°, 5) et chaulTant l'essence de térébenthine à 108°, la température des vapeurs mélangées a été de 101°. Nous avons P / P ^ trouvé py =: 1 ,6 ( calculé au moyen de la formule ci-dessus; p; == 1 ,4 i> Sous la pression de 38°"", l'essence de térébenthine étant maintenue à 41°, la lem- P pérature des vapeurs mélangées était de 3-"; nous avons obtenu ijour le rapport tj; la valeur i ,7 (valeur calculée : 1,9). » Dans une opération effectuée sous la pression de 22™™, l'essence de térébenthine étant portée à 52°-d3°, nous avons obtenu un mélange de vapeurs à la température de P 48" et la valeur 5,6 pour le rapport ^y (valeur calculée : 5,4)- 1) Il convient d'ajouter que, dans aucun de nos essais correspondant au cas examiné, nous n'avons observé la moindre condensation de vapeur d'eau dans le ballon renfer- mant la substance la moins volatile. » Cette étude montre que l'on peut facilement faire varier entre des limites très étendues les proportions relatives de deux corps que l'on dis- P . tille en même temps. Le rapport -^j entre le poids de la substance la moins volatile el le poids de la substance la plus volatile que l'on recueille simultané- ment augmente : 1° lorsque la température à laquelle on maintient la seconde substance croît; 1° lorsque la pression qui régne dans l'appareil décroît. Ce rapport p; = j^. p 1) On peut donc augmenter la valeur du rapport r^ de deux façons : 1° en augmentant la tension o, sans atteindre toutefois la valeur h qui cor- respond à la température d'ébuUilion de la substance la moins volatile; 2" en réduisant la pression h, c'est-à-dire en faisant le viiie dans l'appareil. )) Il y a avantage à utiliser en même temps, dans les limites possibles, P l'influence de ces deux facteurs de variabilité sur la valeur du rapport y,- » Cette étude conduit à des applications nouvelles et particulièrement avantageuses de la distillation dans le vide. » 5oo ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE MINÉRALE. — Sur les mangani-mangaiiates alcalino- terreux. Note de MM. V. Alger et M. Billy, présentée par M. H. Moissan. « Nous avons soumis à une revision complète les travaux fails jusqu'ici sur les manganates alcalino-terreux, après avoir constaté que la plupart des recherches portant sur ces substances avaient été faites sans soumettre les produits obtenus à l'analyse. On a décrit jusqu'ici : unmanganate de stron- tium (non analysé), un manganate de calcium (non analysé), un manganate de baryum MnO'Ba et un manganate basique de baryum aMnO'Ba, BaO. Tous ces jiroduits ont été obtenus, sauf le manganate de baryum, par voie sèche, et à haute température, soit en calcinant MnO- avec un mélange de la base et de son azotate ou d'un chlorate; soit par calcination à l'air de la base avec MnO-. M Or, nous avons constaté : i° qu'aucun des produits obtenus par ces méthodes ne possède la formule d'un manganate, mais que tous contiennent II une quantité d'oxygène moindre que ne l'exige la formule MnO^M; 2° que le manganate de calcium décrit par Dulaurier (') n'est qu'un mélange de chaux, de bioxyde de manganèse et de manganite de calcium. » Nous attachant à obtenir des produits aussi purs que possible, nous avons fondu ensemble, à des températures variant de 180" à 'iSo°, des mélanges de permanganate de potassium, de la base alcalino-terreuse et d'un mélange fusible de nitrates alcalins. Il se dégage de l'oxygène, et la masse verte obtenue, traitée par des solvants appropriés, laisse une poudre bleu vert insoluble dans l'eau, et qui, à l'analyse, correspond à la formule II Mn-'O^M', H^O. Ces sels, auxquels on peut donner la formule développée ,, ^/O.M.OH ... j. , 11. MnOv , doivent être considères comme une comtiinaison a un \Os \m y MnO- — O. m. OH manganite et d'un manganate; aussi, les nommerons- nous mangani- manganales . On peut leur adjoindre un sel alcalin, celui de lithine, qui se (') DuLALHiEU, Chcin. I\., t. XX, p. 340. SÉANCE DU 22 FÉVRIER I904- 5oi rapproche déjà, par tant de caraclères, des alcalino-terreux. La lithine fournit, en effet, un sel possédant une formule analogue à la précédente. » Nous étudierons spécialement, dans cette Note, le mangani-manganate de baryum. » En dehors du manganate MnO'Ba, on a préparé de diverses manières un manga- nale vert, nommé dans l'industrie vert de Cassel, et proposé comme pigment. Rosen- stiehl ( '), qui en a donné une bonne préparation, lui a attribué la formule 2MnO'BaO. Nous l'avons préparé en suivant la méthode qu'il a indiquée et par plusieurs procédés différents, mais fournissant un produit identique. Voici le procédé le plus pratique pour obtenir ce produit pur. » On évapore, dans un ballon assez vaste, une solution claire de baryte, jusqu'à consistance pâteuse; puis on incorpore à la masse un mélange équimoléculaire de nitrates de potasse et de soude, représentant environ cinq fois le poids de la baryte calculée sèche; enfin, lorsque le mélange est effectué, on introduit du permanganate de potassium pulvérisé, calculé de façon que i"""' de KMnO* se trouve en pré- sence de 4"'°' de BaO. Enfin, on chauffe le tout au bain d'air, en faisant passer dans le ballon un courant d'air sec et pur pour chasser la vapeur d'eau. Lorsque la tempéra- ture a été maintenue assez longtemps vers 280°, la masse devient verte et cesse de dégager de l'oxygène; on laisse refroidir le contenu du ballon en tournant celui-ci, placé dans une position inclinée, pour répartir la masse fondue sur les parois, puis, après refroidissement, on procède à un lavage à fond, avec de l'eau distillée bouillie, d'abord à chaud, puis à froid. La masse verte obtenue est séchée au dessiccateur. On obtient le même produit en employant, au lieu de permanganate de potassium, du manganate de baryum, ou bien encore en soumettant à l'ébullition du manganate de baryum avec un excès d'eau de baryte et un peu d'alcool; dans ce dernier cas le pro- duit obtenu semble moins pur que les précédents. « Analyse de la poudre verte (manganate de baryte basique de Rosensliehl, vert de Cassel) : MnO BaO O actif H^O (pardiff.). Calculé pour Trouvé. Mn'0»Ba=H'0. 19,2 21,3 71,2 68,8 6,7 7.2 2,9 2,6 100,00 99,9 » Notre produit contenait, en plus, du carbonate de baryum, dont on ne peut éviter la formation dans le cours des opérations ; GO- trouvé pour 100; o,834. En défalquant du produit le carbonate de baryum trouvé ainsi, on obtient les chiffres suivants pour le produit pur : MnO 19,9, BaO 70,8, O actif 6,98, H'O (par différence) 2,4. On (') HosEKSTiEHL, Sur Une noufelle couleur verte (Mémoires de l'Académie Stanis- las, Strasbourg, i863-i864). C. R., 1904, 1" Semestre. (T. CXXXVllI, N° 8.) t>^ 5o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. voit que, si l'analyse correspûtid à la formule Mn-O'Ba'II-0, elle n'en indique pas moins un excès assez notable de baryte dans le composé. » Le rapport du manganèse à l'oxygène actif est, par contre, très exact : » 1 heone : ,. ., : 1 rouve : Mn- ' 1 10 ' I io,3 » Il est à remarquer que l'analj'se de Rosensliehl a dû être fort bien faite, car sa formule Mn'O'Ba' = 665 ne difl'ère de la mienne Mn^O'Ba^H'O =: 667 que par l'oxy- gène actif. Les chiffres de MnO el BaO sont presque identiquement les mêmes, et l'erreur ne porte que sur l'oxygène actif, cjue ce savant n'a probablement pas songé à déterminer. » Le mangani-manganate de baryum ne perdant pas son eau au rouge, nous n'avons pu la déterminer directement, mais on peut déterminer indirectement que le produit est hydraté; nous l'avons décomposé par l'acide sulfurique et calciné les sulfates formés. Poids des sulfates : pour loo, calculé pour Mn^O'Ba^, i54,44; pour Mn'^OsBa'H^O, i5o,i. Trouvé : i5i,8. » Nous publierons prochainement la préparation et les propriétés des mangani-manganates de chaux et de strontiane. » CHIMIE MINÉRALE. — Aclion de T acide carbonique Sur les solutions d'asotite de sodium. Noie de M. Louis Meumer, présentée par M. Moissan. « Dans une Note parue dans les Comptes rendus du 28 décembre igoS, j'avais signalé que l'acide carbonique ne déplace pas l'acide azoteux dans les solutions d'azotite de sodium. » MM. C. Marie et R. Marquis (') ont prétendu démontrer l'inexacti- tude de ce fait par les trois expériences suivantes : » 1° Un courant de gaz carbonique passant dans une solution d'azotite de sodium additionnée d'iodure de potassium et d'empois d'amidon libère l'acide nitreux qui détermine l'apparition d'une coloration bleue. » 1° Une solution de nitrite de sodium, mélangée d'iodure dé potassium, puis sa- turée d'acide carbonique, colore très nettement le chloroforme en violet. » 3° Un courant de gaz carjjonique traversant d'abord une solution d'azotite de sodium, puis passant dans un autre barboteur contenant de l'iodure de potassium amidonné, le colore très faiblement en bleu. » Dans les deux premières expériences de MM. C. Marie et R. Marquis, la mise en liberté très abondante d'acide nitreux est exclusivement due à la (') Comptes rendus, 8 février 1904. SÉANCE DU 22 FÉVRIER IQO^. 5o3 présence de Viodure de potassium. On peut le prouver de la manière sui- vante : M 1° On salure d'acide carbonique une solution d'azoUte de sodium, et on la par^ tage en deux parties; dans l'une d'elles seulement on verse un peu d'iodure de potas- sium, puis on les abandonne toutes deux pendant le même temps. On constate que la première solution ne tarde pas à jaunir par suite de la mise en liberté de quantités relativement considérables d'iode facilement décelable, soit par le chloroforme, soit par touches sur le papier amidonné. La seconde solution ne donne pas la moindre réac- tion d'acide nitreux sur papier iodo-amidonné, et cela, quel que soit le temps pendant lequel l'acide carbonique et le nitrite de sodium sont restés en présence. » 2° On satura une solution d'azotite de sodium d'acide carbonique, on laisse en présence pendant 24 heures, en faisant passer à nouveau, 4e temps en temps, le courant gazeux ; on constate par touches sur le papier iodo-amidonné qu'il n'y a pas la moindre trace d'acide nitreux libre. D'ailleurs, si l'on verse dans cette solution un mélange d'iodure de potassium et d'empois d'amidon, bien que ce réactif décèle très franche- ment et immêdîalement ]\\s,(\\x'k os, 00001 d'acide nitreux, on constate qu'il n'y a pas de coloration bleue et celle-ci ne se développe qu'avec le temps, ce qui prouve nette- ment que la mise en liberté d'acide niireux ne commence à se produire qu'à partir du moment où la solution contient de l'iodure de potassium. » Quant à la troisième expérience précédemment citée, elle prouve que l'azotite de sodium etnployé par MM. Marie et Marquis contenait de petites quantités de sels halogènes fonctionnant comme l'iodure de potassium dans les expériences précédentes. » Il reste donc bien établi que l'acide carbonique ne déplace pas l'acide nitreux dans les solutions aqueuses d'azotite de sodium pur. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la mannamine, nouvelle base dérivée du mannose. Note de M. E. Roux, présentée par M. A. Haller. « Dans une première Communication ('J, relative à la glucamine, nous avons montré, M. Maquenne et moi, que les oximes des sucres réducteurs se laissent transformer, par hydrogénation, en bases alcooliques primaires. J'ai décrit, depuis, la galactamine, l'arabinainine et la xylamine, que l'on obtient de même, en traitant par l'amalgame de sodium les oximes corres- pondantes (-'). (') Maquenne et Roux, Contples rendus, t. CXXXII, p. 980. (2) Roux, Comptes rendus, t. CXXXIV, p. 291; t. GXXXV, p. 691; t. GXXXYI, p. 1079. 5n4 ACADÉMIE DES SCIENCES. ■ » La réduction de la mannosoxime m'a donné, également, une base nouvelle, la mannamine, qui représente, d'après la notation de M. Ma- quenne, l' amino-i-hexanepentol —^ 6, H H OH OH AzH- - CH^ - C - C - C - C - CH=OH. OH OH H H » Préparalion. — La mannosoxime s'obtient facilement en traitant par l'hydroxylamine le sirop de mannose brut qui se forme dans l'hydrolyse de l'ivoire végétal. La réduction se fait comme pour la gUicamine, et la base est également séparée à l'état d'oxalate. loo? de poudre de corrozo donnent ainsi, successivement, 57^ d'oxime et Sg^ d'oxalate de mannamine. » Propriétés. — Les propriétés générales de la mannamine sont celles de ses isomères déjà décrits, toutefois elle ressemble beaucoup plus à la glucamine qu'à la galactamine. Elle se présente sous la forme d'une masse incolore de texture cristalline, très soluble dans l'eau, assez soluble dans l'alcool qui fond vers iSg^et dont la saveur, extrêmement caustique, est assez nettement sucrée. Son pouvoir rotatoire [a][,, en solution aqueuse à 10 pour 100, est de — 1°, sans multirotation. » Son action sur les sels métalliques est semblable à celle de ses iso- mères; toutefois, elle précipite le sulfate de nickel et donne avec le bichlo- rure de mercure un produit blanc, amorphe, insoluble dans un excès de base. » M. Maquenne a montré, récemment ('), que la mannamine se forme, en même temps que la glucamine, lorsqu'on réduit l'isoglucosamine par l'amalgame de sodium, conformément aux prévisions de la théorie. » Nous décrirons ici quelques-uns de ses sels et de ses dérivés : » Oxalate neutre: (C'H'^O^ AzH2)'iC'0'H2. — Ce sel, très soluble dans l'eau, insoluble dans l'alcool, cristallise facilement dans l'alcool à 60° en lamelles brillantes, ayant la forme de losanges, fusibles à 186°. CliaufTé quelque temps au-dessus de son point de fusion, il perd 1™°' d'eau et se transforme en dimannoxamide. En solution aqueuse à 10 pour 100, il présente un pouvoir rotatoire [ajo de H- 4°25. » Sulfate : S0'( AzH'C*H"0^)-. — Cristallise en lamelles naviculaires, très solubles dans l'eau et insolubles dans l'alcool. » Chlorhydrate : HCl. AzH^C'H"0^ — Cristallise en aiguilles arborescentes très solubles dans l'eau et insolubles dans l'alcool. (') Maquenke, Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 658. SÉANCE DU 22 FÉVRIER [904. 5o5 » Chloroplatinale : (C''H''0^AzH-.HCl)2PtCl'. — Poudre cristalline jaune clair, formée d'aiguilles prismatiques groupées en houppes, peu soluble dans l'alcool. CO — AzHCH'^O^ » Dimannojramide ; I . — Obtenue par l'action de la chaleur CO — AzHC^II'^O^ sur l'oxalate. Elle est formée de minces lamelles hexagonales, assez solubles dans l'alcool et dans l'eau, qui fondent nettement à aiSo-aig". » Benzalmannamine : C*H»CH := AzC*H"0^. — Obtenue par réaction directe de l'aldéhyde benzoïque bouillante sur la mannamine. Elle se dépose, par addition d'al- cool, en petits cristaux naviculaires, dont l'axe est déformé en S, qui fondent à 183° au bloc Maquenne, en se décomposant. Ce corps est peu soluble dans l'alcool. L'eau le décomjjose rapidement, même à froid, en régénérant ses éléments. » Acétylacétone-mannamine : _ yC^AzCII'^O'. — Obtenue par réaction de l'acétylacétone bouillante sur la mannamine. Elle cristallise en aiguillles extrêmement fines et longues, groupées en pinceaux, fusibles à 172°. Très soluble dans l'eau, qui ne l'altère pas, elle est assez soluble dans l'alcool. Les acides étendus l'hydrolysent rapidement à l'ébullition. i> Mannaniine-urée : AzH- — CO — AzHC"H''0°. — Préparée par réaction du cya- nate de potasse sur le sulfate de mannamine, elle est formée de fines aiguilles prisma- tiques, groupées en houppes, fusibles à 97°-98''. Elle est très soluble dans l'eau et peu soluble dans l'alcool. Par une chauil'e ménagée, ce corps se décompose en dégageant de l'eau et du carbonate d'ammoniaque; le résidu, à peine coloré, incristallisable, ne réduit pas la liqueur de Fehling. L'hypobromite de sodium décompose cette urée à la façon de ses isomères. » Mannamine-pliénylurée : C^H'AzH — CO — AzH C^H'^O'. — L'isocyanate de phényle, en quantité théorique, réagit sur la mannamine en solution dans la pyrldine bouillante, et donne une phénylurée, qui cristallise en lamelles allongées, de forme trapézoïdale, peu solubles dans l'alcool et dans l'eau, fusibles à 202°. » Avec le carbanile en excès, on obtient une phénylurélhane vraisemblablement pentacarbamique, qui présente cette particularité d'être aussi soluble dans l'alcool que la diphénylurée qui se forme en même temps (|u'elle et dont on ne peut la séparer. Cette propriété la distingue de ses isomères connus, qui sont à peu près insolubles dans tous les réactifs. />Az— CH' » Mercapto-mannoxazoline : HS — C/ 1 . — Mous \0 -CII-(CH0H)3-CH^0n avons montré, M. Maquenne et moi, que le sulfure de carbone réagit à chaud sur les polyoxyamines, en donnant des mercapto-oxazolines ('). Le corps obtenu par l'action de ce réactif sur la mannamine est formé de petits cristaux prismatiques, fusibles à 216°, assez solubles dans l'eau bouillante et peu solubles dans l'alcool. Il donne, avec le nitrate d'argent en excès, un dérivé insoluble, cristallisant lentement en petites aiguilles, analogue à celui que donne, dans les mêmes conditions, son isomère dérivé de la glucamine. » (') Maquknne et HoLX, Comptes rendus, t. CXXXIV, p. iSSg. 5o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches SUT la ricinine. Note de MM. L. Maqcexxe et L. Philippe, présentée par M. A. Haller. « La ricinine, découverte par Tuson, en 1864 (' ), dans les semences du ricin, puis retrouvée par Schulze, en 1897 (-), dans les jeunes pousses de la même plante, n'a été jusqu'à présent l'objet d'aucune étude approfondie. Sa composition, encore indécise, a été successivement représentée par les formulesC"H'Uz''0*[Soave(»)],C' = H'^\z=0'(Schulze)etC'<'H'«Az^O' [Évans (*)]; quant à sa structure moléculaire, on sait seulement, d'après Soave, qu'elle représente l'éther méthylique d'un acide particulier, l'acide ricininique, auquel cet auteur attribue la composition C'^H'*Az*0\ égale- ment inexacte. B Préparation. — La ricinine que nous avons employée dans ces recherches a été extraite du tourteau de ricin commercial, par épuisement mélhodique à l'eau bouil- lante; pour l'isoler de sa dissolution on concentre jusqu'à consistance de sirop épais, on épuise celui-ci par l'alcool, on évapore à nouveau dans le vide et l'on traite le résidu parle chloroforme bouillant, qui s'empare de la ricinine et l'abandonne par évapora- tion à l'état cristallin. On purifie par deux, nouvelles cristallisations, d'abord dans le chloroforme alcoolique, puis dans l'eau. » Avec la^'^s de tourteau, nous avons ainsi obtenu aSo? de ricinine sensiblement pure, fusible à 20t",5 (corr.), et possédant tous les caractères reconnus déjà par les anciens auteurs. » Composition et saponification. — A l'état de pureté complète la ricinine donne à l'analyse des nombres (jui concordent exactement avec la formule C*H'Az-0-. Par saponification potassique et distillation au serpentin Schlœsing, elle fournit pratique- ment 18,6 pour 100 d'alcool méthylique pur (théorie : 19,0 pour une molécule), dont l'iodhydrine passe en totalité entre 43° et 44°- » La solution alcaline, additionnée d'acide chlorhydrique, donne un abondant pré- cipité d'acide ricininique. Après cristallisation dans l'eau chaude, ce corps se présente sous la forme de fines aiguilles brillantes, presque insolubles dans l'eau froide, solubles dans loo parties d'eau bouillante, qui se décomposent vers 820° sans subir de fusion préalable. » La composition de l'acide ricininique est représentée par la formule brute (') Journ. prakt. Cheniie, t. XCIV, p. 444- (^) Bericlite, t. XXX, p. 2197. (^) Bull. Soc. chini., t. XIV, 1895, p. 835. (') Centralblatt, t. 1, 1900, p. 612. SÉANCE DU 22 FÉVRIER I904. 5ô7 CH' Az'O-, ainsi qu'on pouvait le prévoir d'après l'analyse et le rapport de saponifi- cation de la ricinine. Sa faible solubilité dans les réactifs neutres se prête mal aux déterminations de poids moléculaire; pour établir définitivement celte formule, il fallait le dédoubleren produits plus aisément déterminables, c'est à quoi nous avons réussi par une méthode très simple. » Dédoublement de l'acide ricininique. — L'acide ricininique se décompose avec régularité et sans coloration sensible lorsqu'on le chauffe en tubes scellés avec cinq fois son poids d'acide chlorhydrique fumant, à ijo". Il se développe une forte pression de gaz carbonique et la liqueur cristallise entièrement par évaporation : on obtient ainsi un mélange de sel ammoniac et d'un chlorure complexe, facile à extraire par l'alcool absolu dans lequel il est extrêmement soluble. » Ce nouveau corps cristallise dans l'eau sous la forme de prismes volumineux, d'une transparence -parfaite, qui répondent à la formule C°H''AzO%HCl + 2H-O et fondent sur le bloc à 65°-70°, en se déshydratant. » 11 s'effleurit à l'air et devient rapidement aniiydre dans l'éluve à 110°, en perdant une trace d'acide chlorhydrique; il ne fond plus alors qu'à i55°-i6o''. » 38s d'acide ricininique ont ainsi donné i25, 5 de chlorhydrate d'ammoniaque pur, exempt d'alkylamines, et environ 438 de produit soluble dans l'alcool, ce qui, en tenant compte des pertes, correspond presque au rendement théorique. » La base de ce dernier sel peut en être facilement séparée par l'oxyde d'argent, ou mieux par l'ammoniaque : dans ce cas on évapore le mélange à sec et l'on reprend par l'alcool fort, qui s'empare du produit cherché. Par évaporation de la solution aqueuse celui-ci cristallise sous la forme d'aiguilles incolores, renfermant une molécule d'eau de cristallisation, facilement solubles dans l'eau chaude et l'alcool, presque insolubles dans l'eau glacée, qui fondent vers 80° à l'état hydraté et à i'jo°-i'j\° après dessic- cation. Elles possèdent alors la formule prévue CH'^AzO', que l'on a expressément vérifiée par ébullioscopie dans l'alcool (trouvé M = i3o). » Le dédoublement de l'acide ricininique se produit donc suivant l'équation très simple G'H«Az2 0^-l-2H2 0 = AzH'+CO»+C=H'AzO'. » Le dernier de ces corps, modifiable seulement par voie de substitution, renferme vraisemblablement une chaîne fermée et comme, d'autre part, il colore fortement en rouge les solutions étendues de chlorure de fer, nous croyons pouvoir le définir comm« une méthyldioxypyridine ou mélhyloxypyridone C^H*AzO'(CH'). » Il ressemble d'ailleurs beaucoup au composé, décrit sous le même nom et avec la même formule, qui a été obtenu par Ost et Bellmann en réduisant le chlorure de l'acide coménamique par l'étain et l'acide chlorhydrique. La question de l'identité possible de ces deux corps ne peut être résolue que par une comparaison attentive de leurs dérivés; c'est une étude qui nous occupe actuellement. » Constilution de la ricinine. — Les réactions très nettes que nous venons de décrire montrent que l'acide ricininique est probablement le dérivé carboxylé d'une iminométhylpyridine; nous sommes donc conduits à envi- 5o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. sager la ricinine et ses produits de dédoublement comme des combinaisons cycliques, dont les formules seraient CO CH CFP - C C-AzH Az Acide ricininique G G - CO- H CH GH'-C C-AzH G G- CO^CH', Az Ricinine. CH' - C^^'GH AzH Méthyloxypyridone. sous réserve expresse des positions attribuées aux groupes substituants, qui ne sauraient encore être établies avec certitude. » CHIMIE ORGANIQUE. - Sur V imersion du sucre. Note de M. L. Lixdf.t, présentée par M. Schlœsing. « On admet que l'inversion du sucre par l'eau seule à ioo°, sans addi- tion d'acides ou de sels, est due aux propriétés très légèrement ac.des de celui-ci- M Prinsen-Geerlisch a reconnu que l'inversion s'accelere par la formation même du glucose et du lévulose, qm sont plus ac.desque le sac- charose; le fait, d'ailleurs, a été vérifié par M. Thorwald Madsen et par M. Cohen, qui ont étudié la vitesse de saponification par la soude de 1 acé- tate de méthyle, en présence de différents sucres. >, Les travaux de MM. Raymann et Suie font connaître que le sucre ne s'invertit pas dans le verre et qu'il fournit au contraire des sucres réduc- teurs en présence du cuivre, de l'argent et des métaux de la famille du platine; pour ces savants, ces métaux agissent par catalyse, en exaltant l'action in^ersive de l'eau. Dans un vase de cuivre ou d'argent, il se fait en outre une petite quantité d'acide; il ne s'en produit pas dans un vase de platine. M. Cari Rullgren a également constaté la formation d un acide par la décomposition du sucre. ,, J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie un certain nombre d expé- riences qui contrôlent et généralisent ces derniers faits et en donnent une explication plus précise. Pour rendre ces expériences comparables, je me suis placé dans des conditions identiques: chauffage dans 1 eau bouillante, pendant 4 heures, d'une solution sucrée à lo pour loo (' )• (1) J'ai été, au début de ce travail, aidé par M. Meunier, attaché à mon laboratoire, que je tiens à remercier. SÉANCE DU 22 FÉVRIER r9o4. 609 » I. J'ai d'abord vérifié, grâce à l'obligeance de M. Dongier, qui a bien voulu me servir de collaborateur, la difTérence d'acidité que présentent les sucres, en mesurant leur conductibilité électrique. M. Ostwald a montré en eflfet que l'énergie inversive des acides est en raison de leur conductibilité électrique, c'est-à-dire de leur disso- ciation électrolytique et du nombre d'ions H en liberté; on pourrait ajouter, en raison de la chaleur dégagée par la formation de leurs sels et en raison inverse de leur disso- ciation chimique. J'ai constaté que la conductibilité de l'eau distillée étant i, celle du saccharose est i ,-3, celle du lévulose, de 3,7, celle du glucose, de 5, i. » L'addition à du saccharose de j~ de sucre inverti augmente d'ailleurs du simple au double l'auto-inversion ; et les différents sucres raffinés du commerce donnent des résultats variables avec leur teneur en glucose. » II. Si le vase dans lequel se fait l'inversion est en verre, surtout en verre blanc, le liquide enlève à celui-ci une quantité de silicates alcalins suffisante pour saturer la légère acidité des sucres, retarder ou même arrêter la formation du sucre inverti. » On constate qu'une même fiole, chauffée avec des solutions chaque fois renou- velées, donne des quantités de sucres réducteurs qui sont entre elles comme i, 4, 5, et se maintiennent ensuite à ce niveau; cet amorçage peut être fait en épuisant, pour ainsi dire, la fiole à l'eau bouillante ou à l'eau acide; l'inversion atteint alors du pre- mier coup le maximum, c'est-à-dire qu'elle est 4 à 6 fois plus forte qu'elle serait dans une fiole neuve. » III. Si l'on emploie, pour éviter les inconvénients que le verre présente, des vases métalliques, on obtient des résultats qui varient de i à 20. Cette observation m'a amené à étudier l'action des métaux sur l'inversion, en introduisant ces métaux à l'état de grenailles ou de tournure dans l'eau sucrée; les expériences ont été faites dans des fioles équilibrées, c'est-à-dire choisies parmi celles qui, après un chauffage préalable, ont fourni une même quantité de sucre inverti. J'ai constaté alors que certains métaux activent beaucoup l'inversion (Cu, Pb, Sn, Bi, ...), d'autres l'activent légèrement (Al, Sb, . . .), d'autres sont indifférents (Ni, Cr, As, Au, Pt, Ag, Hg, . . .), d'autres, enfin, la retardent (Go, Fe, Zn, Cd, Mg, . . .). » Pour expliquer ces différences d'action il convient de prendre en con- sidération plusieurs phénomènes superposables. » Le premier de ces phénomènes est la formation, au contact de l'eau aérée, d'hydrates d'oxydes; quand on agite, à la température ordinaire, de l'eau distillée avec de la tournure de cuivre, on constate rapidement la dissolution de traces de cuivre; celles-ci, à la limite de sensibilité du réactif de Bach (,„„^„n„), déterminent, dans une solution sucrée, une inversion deux fois plus rapide que si le sucre avait été dissous dans l'eau distillée. La même expérience peut être faite avec l'étain et le plomb. |Les hydrates d'oxyde sont donc capables d'accélérer l'inversion, même à l'état de traces, peut-être en transportant H-0 sur le saccharose pour se réhydrater inces- samment, peut-être en agissant à la façon des acides aisément dissociables C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N» 8.) 67 5ï6 ACADÉMIE DES SCIENCES. (leur préàèflcé atlgitierite en effet notablement Ll conductibilité de l'eau), peut-être enfin en formant des sucrâtes instables également. » En chauffant au moins pendant lo heures de l'hydrate de cuivre en présence du saccharose, j'ai obtenu, probablement par la réduction du sucre, des traces d'acide, que j'ai séparé de son sel de cuivre par H" S ; les oxydes de plomb et de zinc ne m'ont rien donné dans les mêmes condi- tions. Ces sels, si l'on admet leul- existence avant que les réactifs les plus sensibles puissent les déceler, activent l'inversion, à là façon des sels disso- ciables (ZnCl-, CaCl-, SrCl", AzH*Cl), sur lesquels M. Berthelot a le premier, en i852, appelé l'attention. » Le retard apporté à l'inversion par certains métaux (Zn, Mg, etc.) s'explique encore par la formation d'hydrates d'oxyde; ceux-ci sont alca- lins, et, si l'on remonte plus haut dans la série des métaux, on trouve les métaux alcalino-terreux et alcalins, dont l'action est absolument para- lysante; l'influence du verre en est la preuve. I) D'autres métaux sont indifférents (Pt, Au, Agj Hg,^etc.) parce que, dans ces conditions, ils ne forment pas d'oxydes. » Les résultats que l'on obtient en chauffant les solutions sucrées dans des vases métallifjues viennent confirmer le rôle des hydrates. Si le liquide est aéré, l'inversion est plus active que si le liquide a été au préalable bouilli. Un vase d'aluminium donne des inversions de plus en plus fortes parce que ses parois se recouvrent d'alU- mine, qui est activante. On le désamorce en le lavant à l'acide sulfurique. Si l'on écroult le métal, on le rend moins poreux, et moins attaquable, et l'inversion se ralentit ; si, au contraire, on lé frotte avec du papier énieri, l'inversion s'ajccélète. » On ne peut s'empêcher de remarquer que les métaux possèdent, vis-à-vis de l'inversion, des propriétés d'autant plus actives que la chaleur dégagée par la formation de leurs composés est plus faible, et qiie la ten- dance à la dissociation chimique est plus grande. On constate d'autre part que ces mêmes métaux provoquent d'autant plus l'inversion que leurs composés sont moins sensibles à la dissociation électrolytique, dégagent moins de chaleur pour leur ionisation, et orlt une tension moindre de dissolution électrolytique. Je me borne pour le moment à établir ces sittiples rapprochements. » SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1904. SlC CHIMIE ORGANIQUE. — Sur V existence simultanée dans les cellules vivantes de diçistases à la fois oxydantes et réductrices et fur le pouvoir oopydant des réductases. Réclamation de priorité. Note fie M. Emm. Pozzi-Escot. (Extrait.) « MM. Abelous et Aloy viennent de communiquer, à l'Académie, deux Notes sur l'existence d'une diastase oxydo-réductrice dans les cellules vivantes ; je demande l'autorisation à l'Académie de lui faire remarquer que ces Notes sont la confirmation de recherches antérieures que j'ai eu l'hon- neur de lui communiquer à diverses reprises (^Comptes rendus, t. CXXXIV, p. 862, 1006, 1258) et que j'ai publiées dans divers autres Mémoires, en 1902-1903. » Ces Auteurs montrent que les ferments réducteurs peuvent emprunter l'oxygène d'un sel oxygéné et le faire servir à des oxydations; c'est un point sur lequel j'ai beaucoup insisté moi-même lors de mes recherches sur les diastases réductrices et qui a été mis en évidence par M. le pro- fesseur Armand Gautier daas un Rapport qu'il voulut bien faire en pré- sentant mes recherches à l'Académie de Médeciae (Bull, Acad. de Méd.^ 3* série, t. XLVII, 25 mars 1902, p. 4oo). » BOTANIQUE. — Sur le développement des Cryptogames vasculaires. Note de M. G. CnAuvEAUD, présentée par M. Ph. VanTieghem. « L'œuf des Cryptogames vasculaires (Exoprolhallées de M. VanTie- ghem) se divise, comme on sait, par deux cloisons successives, en quatre quartiers, qui deviennent respectivement : le pied, la première racine, la première feuille et la tige. Ces quatre parties naissant directement de l'œuf ont donc, sous ce rapport, une valeur équivalente; tandis que chez les Phanérogames (Endoprothallées de M. Van Tieghem), la première racine et la première feuille seraient subordonnées à la tige, qui seule naîtrait directement de l'œuf. » Ce défaut de concordance nous parait proyenir de ce que la portion de plante appelée tige n'est pas autonome au même degré que la feuille ou la racine. Nous avons déjà fait voir que, chez l'Oignon ( ' ) par exemple, (') G. Chauyeaud, Passage de la position alterne à la position superposée de l'ap- 5l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. parmi les Phanérogames, la première racine et la première feuille ne sont pasplus subordonnées à la tige que la première racine et la première feuille des Cryptogames vasculaires. Dans la présente Note nous nous proposons de signaler la nature complexe de la tige des Cryptogames vasculaires, d'après nos recherches sur le développement de ces plantes. » Les premiers cloisonnements des quatre quartiers issus de l'œuf d'une Fougère, par exemple, forment ensemble un premier méristème qui,par différenciation, donne: 1° un pied; 2° une première racine; 3° une première feuille; 4° uns portion non dilîérenciée. La première racine (') et la première feuille constituent une première plantule reliée aux parties précédentes (prothalle) par le pied. Entre ce pied et la première feuille se trouve la portion non différenciée, sous forme d'un petit mamelon à peine saillant. » Quand la première feuille a atteint son développement presque complet, ce petit mamelon entre en voie de cloisonnement actif, formant un second méristème qui, par différenciation, donne : 1° une portion qui continue le pied ; 2° une seconde racine ; 3° une seconde feuille; 4° une portion non différenciée. La seconde racine et la seconde feuille constituent une deuxième plantule semblable à la première, et, comme elle, reliée aux parties précédentes par la portion qui continue directement le pied dont elle a la structure. Si, pour cette raison, nous donnons aussi le nom de pied à cette portion intermédiaire, nous dirons que le second méristème donne : 1" un pied; 2° une seconde feuille; 3° une seconde racine; 4° une portion non différenciée. Ces quatre parties occupent, l'une par rapport à l'autre, une position semblable aux quatre premières, car, entre la seconde feuille et son pied se trouve située la portion non différenciée, sous forme d'un petit mamelon à peine saillant. » Quand la seconde plantule a atteint un certain développement, ce mamelon entre en voie de cloisonnement actif, formant un troisième méristème qui, par différencia- tion, donne : i» un pied; 2° une troisième racine; 3° une troisième feuille; 4° une portion non différenciée. La troisième racine et la troisième feuille constituent une troisième plantule, semblable aux deux premières et, comme elles, reliée aux parties précédentes par son pied. Entre ce pied et la troisième feuille se trouve la portion non différenciée qui, un peu plus lard, entre en voie de cloisonnement actif, formant un quatrième méristème, lequel se comporte comme les précédents, et ainsi de suite. La Fougère s'édifie donc par une succession de plantules élémentaires {racine-feuille), reliées entre elles par leurs pieds. » Ce mode déformation peut être constaté aisément, au début du développement, en particulier dans les plantes, telles que le Polypodiuni Preslianum, où le dévelop- pement est très lent, parce que les premières plantules demeurent nettement séparées. pareil conducteur avec destruction des vaisseaux centripètes primitifs dans le cotylédon de l'Oignon (Allium Cepa) {Bulletin du Mus. d'Hist. nat., 1902, p. 55). (') Contrairement à l'opinion de Campbell, la première racine a, comme les racines suivantes, deux faisceaux libériens et deux faisceaux ligneux, et la première feuille possède des tubes criblés. SÉANCE DU 22 FÉVRIl-R igo4. 5l3 Mais, peu à peu, ce mode de formation devient beaucoup moins évident, par suite de l'accélération du développement, qui entraîne la fusion plus ou moins grande des plantules successives. » En effet, tandis que la deuxième plantule ne commence à se différencier qu'après le développement presque complet de la première, la cinquième peut commencer déjà à se différencier, alors que la quatrième est à peine ébauchée. Il en résulte que la croissance intercalaire de la première plantule élevant notablement le second mérislèrae, la deuxième plantule, qui en provient, naît à une notable distance (dans le temps et dans l'espace) de la première, dont elle demeure nettement séparée; tandis que la croissance intercalaire n'ayant pas le temps d'agir sur la quatrième plan- tule, la cinquième naît à une faible distance (dans le temps et dans l'espace) de cette dernière, et une fusion se produit entre leurs parties voisines. Il en résulte aussi que l'angle d'insertion, qui est de 180° entre la seconde feuille et la première, devient beaucoup plus petit entre les feuilles suivantes. Enfin, si nous ajoutons que le nombre des éléments cellulaires augmente, à chaque génération nouvelle, on comprendra faci- lement que ces générations, prenant naissance à des niveaux de plus en plus rappro- chés, provoquent un accroissement très rapide, dans le sens transversal, du corps formé par l'ensemble de leurs parties ainsi fusionnées. » Ce corps constitue ce qu'on appelle la tige, et sa structure, on le voit, se com- plique de plus en plus avec l'âge. En effet, si l'on fait dans cette tige une série de coupes transversales, on constate qu'elle est formée, à sa partie inférieure, mi-partie par le pied, mi-partie par la base de la première feuille; tandis que, à un niveau plus élevé, elle peut être formée par plusieurs pieds, par plusieurs bases de feuilles et par plusieurs bases de racines. » En résumé, la tige des Fougères est constituée par la fusion de parties différentes, en nombre variable suivant le niveau considéré ('). » BOTANIQUE. — De la place systématique des endophytes d'Orchidées. Note de M. I. Gallaud, présentée parJM. Gaston Bonnier. « La nature des champignons qui habitent les racines d'Orchidées paraît être bien connue. Reissek, Wahrlich, Vudiemin, Chodat et Lendner, Ber- nalsky, N. Bernard ont retiré de racines d'Orchidées variées un mycélium à chlamydospores et à conidies de forme Fusarium ou de forme voisine, donnant parfois des périthèces qu'on a pu ranger dans les genres voisins (') Dans celte esquisse générale du développement, nous n'avons signalé aucune des modifications qui peuvent se produire, soit par réduction, soit par addition de certaines parties, ces modifications d'ordre secondaire devant être décrites, en détail, pour chaque plante en particulier. 5l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. des Hypomyces et des Nectria. Quelques auteurs ont vu deschlamydospores dans l'intérieur même des tissus (cellules du voile ou poils absorbants). » J'ai rencontré aussi dans les cellules olu voile de certaines Orchidées {Cypripe- dium barbatuin, Dendrobiuin Pierardi) des clilamvdospores; les filaments dont elles dépendent pénètrent très avant dans l'écorce; néanmoins il est impossible d'établir de façon certaine leur continuité avec les filaments habitant normalement les racines et formant les véritables endophyles des Orchidées. » Des expériences ont d'ailleurs confirmé ces observations. De racines de Cypripe- diiiin barbatuin conservées en milieu humide j'ai pu retirer un mycélium à spores Fitsarium typiques qui, reporté sur des racines de cette Orchidée, y a pénétré abon- damment; il a envahi tout le voile et même les cellules de l'écorce proprement dite, mais à la façon d'un simple saprophyte allant droit son chemin, traversant les cellules sans s'y arrêter et sans donner aucun de ces pelotons d'hyphes enroulées caractéris- tiques des endophytes d'Orchidées. » J'ai également repris les essais d'isolement du mycélium des mycorliizes sur un très grand nombre de plantes. La méthode employée par tous les auteurs cités plus haut est due à Wahrlich : elle consiste à abandonner en milieu humide des coupes Piincgs de racines ou même des racines entières p'réalablement lavées à l'eau bouillie. Quelques auteurs plus récents aseptisent au sublimé la surface des racines. » 11 est ex.acl qu'on obtient ainsi presque toujours un Fusarium, mais on l'obtient tout aussi sûrement en partant des racines non infestées que de celles qui le sont abondamment; bien plus, de rhizomes et de tiges aériennes (qui, on le sait n'hébergent pas d'endophytes), d'écorces d'arbres, de morceaux de bois mort, de débris de terre prélevés en des endroits très variés, j'ai pu retirer de nombreux Fusarium. Les cham- pignons à spores Fusarium sont donc très réjjandus dans la Nature et ailleurs que sur les racines ; ils sont aussi fréquents et aussi ubiquistes que les Mucors et comme eux se développent sur des milieux très différents. Leurs spores germent très vite (parfois au bout de 2 heures) et donnent un mvcélium très abondant et très vigoureux qui masque ou arrête le développement des autres Mucédiuées. Ces propriétés spéciales (ubiquité, rapidité et puissance du dévelopj>em«nt) expliquent sa présence presque constante dans les isolements. Mais, si l'on a soin d'attendre assez longtemps, on peut retirer des mêmes cultures, qui ont djonné le Fusarium, bien d'autres formes mycéliennes appartenant à des groupes très variés. Certaines Mucédinées, telles que les Trichoderma, sont presque aussi fréquentes dans les cultures vieillies que le Fusarium au début. » Ces résultats montrent que les méthodes de lavage des racines à l'eau stérile ou à l'eau sublimée (sublimé à i pour 1000 agissant pendant quelques minutes) sont insuffisantes pour entraîner ou tuer toutes les spores que les racines logent dans les nombreuses anfractuosités de leur surface. En prolongeant le séjour des racines dans l'eau sublimée ou en augmentant la teneur eo biclilorure, on peut être certain d'arriver à aseptiser la surface des racines : un séjour de 4 à 5 minutes dans l'eau SÉANCE DÛ 22 FÉVRIÉfi 1904. 5l5 sublimée à i pour 100 suffit; mais, si la racine est mince, on tue l'endo- phyte en même temps que les spores superficielles. » Pour éviter cet inconvénient, j'ai pris de grosses facinés de Limodorum abor- tii'uni ayant jusqu'à 2*^" de diainètre et où l'endophylé pénèl(-ë très profondément. Dans ces conditions, si les cellules superficielles sont atteintes et leur contenu tué par le sublimé, il paraît certain que les cellules plus internes sont respectées ('). Ces racines, traitées par le sublimé à i pour 100 pendant 4 minutes, abondamment lavées à l'eau stérile, puis mises sur di\ers milieux nutritifs, propres au développement des Fusarium^ n'ont jamais donné traces de formations mycéliennes extetnes. » J'ai d'ailleurs opéré d'une façon encore plus rigoutéttsé en évitant l'emploi du sublimé. Avec l'instrument qui a permis à MM. Matruchot et Molliard (^) de prélever aseptiquement des portions de tissus vivants à l'intérieur des plantes, j'ai obtenu, sur des racines de Neottia et de Limodorum, des fragments assez volumineux, vivants et renferm.ant comme cliampignons uniquement les endophytes logés dans les cellules. Ces fragments, conservés en tubes stériles sur milieux nutritifs variés, sont restés plu- sieurs semaines sans changements et n'ont jamais donné lieu à un développement de mycélium. D'autre part, des coupes fines de ces mêmes plâiites, mises en culture dans des cellules de Van Tieghem et suivies jour par jour au microscope, ont également montré que les endophytes ne poussent pas dans ces conditions. On peut donc affirmer qu'ils ne sont pas identiques aux Fusarium, qui se développent si abondamment et si rapidement sur la surface des racines mal aseptisées. » Cette conclusion ressort encore des nombreux essais d'infections artificielles que j'ai tentées avec les Fusarium retirés des racines infestées. Il est assez facile, en stéri- lisant des graines ou même des bulbes au sublimé et en les faisant germer en tubes stériles, d'avoir des plantes poussant aseptiquement. J'ai ainsi obtenu des plantules d'Asperge, de Ruscus, de Scilla, de Pois, de Haricot, dé Lupin à partir de graines, d'Ail et de Muscari à partir de bulles. En leur ajoutant dèsFiisarium retirés soit des plantes corresjjondantes, soit d'autres plantes, il ne s'est jamais produit d'infection rappelant celle des mycorhizes. » Dans toutes ces expériences, les Fusarium se sont comportés comme des parasites ou des saprophytes, détruisant rapidement les tissus de leurs hôtes au lieu de vivre avec eux dans cet état de symbiose, au moins apparente, qui caractérise les mycorhizes. Racines, tiges, feuilles sont attaquées indistinctement et des coupes faites aux points atteints montrent que le mycélium va toujours droit devant lui en tuant toutes les cellules qu'il rencontre. En un mot, ces cultures reproduisent assez bien les caractères des nombreuses maladies dues aux Fusarium, maisjamais ceux des endophytes. » On peut donc conclure de Ces diverses expériences que, contrairement à ce qu'on a cru jusqu'à présent, les formes libres auxquelles il faut ratta- cher les endophytes ne sont pas des Fusarium. » (') Voir les essais de stérilisation de graines (Laurent, Re^'. gén. de Botanique, 1904). (') Récherches sur la fermentation propre {fiecue gën, de Botanique, igbS). 5l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. BOTANIQUE. — Mycélium et forme conidienne de la Morille. Note de M. Marin Molliard, présentée par M. Gaston Bonnier. « IjCS ascospores des Morilles germent avec la plus grande facilité sur les milieux les plus ordinairement employés ; elles émettent à l'une de leurs extrémités ou, le plus souvent, à leurs deux bouts un fdament mvcélien qui se ramifie rapidement, reste d'abord incolore, puis prend une teinte rousse; ce mycélium présente dans sa coloration, ses dimensions, la dispo- sition de ses cloisons, l'ornementation de sa membrane externe, les ana- stomoses existant entre filaments voisins, un ensemble de caractères précis qui permettent de le reconnaître facilement. J'ai ainsi cultivé le mycélium des M. esculenta, var. rotunda Pers., M. conica Pers. et M. deliciosa Fr.; il est assez semblable pour ces trois espèces et reste indéfiniment stérile dans tous les milieux aseptiques où j'en ai obtenu le développement. » J'ai entrepris une série d'essais relatifs à la culture de la forme parfaite de la Morille en partant de ce mycélium pur; j'en ai à cet effet introduit des cultures dans des milieux variés en cherchant à me rapprocher autant que possible des conditions naturelles dans lesquelles apparaît le Cham- pignon. » L'un des milieux essayés était constitué par du terreau auquel j'ajoutais diverses substances organiques ; 8 lots ont été ensemencés au mois de novembre dernier, 4 avec le mycélium de M, esculenta. 4 avec celui de M. conica; les 4 lots relatifs à la première espèce, 2 seulement sur les 4 ensemencés avec M. conica ont offert à la sur- face du terreau, vers la fin de janvier, et presque simultanément, un développement très abondant d'une moisissure blanche dont les nombreux caractères très spéciaux sont de tout point identiques à ceux que Matruchot a attribués au genre Costantinella, qu'il a créé pour une Mucédinée, C. cristata, trouvée par lui dans un bois, sur des feuilles mortes, et que j'ai rencontrée depuis dans diverses localités. » La moisissure que je viens de signaler est à peine différente, par quelques détails sans importance, tels que les dimensions des conidies, qu'on la considère dans les lots à M. esculenta ou dans les lots à M. conica, et d'autre part ces deux espèces excessi- vement voisines sont à leur tour très proches de C. cristata. » Il m'a été facile de me convaincre que je me trouvais en présence de la forme conidienne de la Morille qui était jusqu'ici inconnue. Toutes les tentatives faites en vue d'obtenir la germination des conidies ont échoué jusqu'à présent (Matruchot n'avait pas non plus réussi à faire germer celles de C. cristata et c'est là encore une ressemblance entre les deux formes); SÉANCE DU 2?. FÉVRIER 1904. 5l7 maison peut reconnaître aisément qu'il y a continuité entre les appareils coni(lienssui)erficiels et les filaments mycéliensqui se trouvent à l'intérieur m fDn IX IX !» a 12 16 » rî* 196 198 ZOO 101! IU( lui! I.ÛIS ISll iX ZK !.i< 0 4 8 lî 16 ÎO 13 4 '9 6 ,198 JOJ 1000 L=!2°tnW 2000 ' " '" " St..4!;-1430-l452-r4i5 À-H'O!/! IS'il- w \X-5S'(C AI rrrun c\per/incn/3lt'3 (0,4 nuii) SA _ ( j mm) Halogènes _(4tnm) SO' I0!5 im I.U! !0!S I0!9 !!0 !l! 21i '^.v,WV/ ^W ^',^/j SÉANCE DU 22 FÉVRIER 190/4. Sap à-dire à la différence des densités aux deu\ exlrémités de la droite, divisée par la distance de ces deux extrémités, enfin avec un plongement égal à l'angle des deux plans. » Par un point quelconque du triangle, de niveau topographiqiie ou de niveau méca- nique, si rapprochés l'un de l'autre qu'on est pratiquement en droit de les confondre, on mène les trois droites de courants afférentes à chacun des trois sommets, on con- struit graphiquement leur résultante qui donne en grandeur (exprimée en gradient de densités), en direction et en plongement, les caractéristiques du courant. » Ce.s considérations ne s'appliquent qu'aux courants profonds, les per- turbations météorologiques (température, glaces, vent, etc.) influençant d'autant plus la circulation qu'on se rapproche davantage de la surface. » Ces constructions ont été ap[jliquées à trois stations A, B, C, situées près des Açores, où des échantillons d'eaux, analysés ensuite dans mon laboratoire, ont été recueillis par la Princesse-Alice en 1902. Elles ont fait reconnaître les courants suivants : Stations A. B. C. L = 22°io'W L = 27''26'W L = 28''/Ji'W X= 43007' N X=38''39'N X=38''/io'N A iSo"», direction N 58° W : intensité, 0,000 o5i ; plongement, aS" desc. A icoo"", direction N7i°W : intensités 0,000 i64; plongement, r'i4" desc. A iSoG", direction N 9° E : intensité, 0,000 068; plongement, 2.5" desc. » Les courbes des halogènes et de l'acide sulfurique spéciales aux trois stations signalent par leur ressemblance ou leur dissemblance, à la même profondeur, la présence d'un courant; l'examen de ces courbes fera prévoir son individualité et son importance. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Nouvelles observations sur la Phthiriose de la Vigne. Note de MM. L. IMangix et P. Viala, présentée par M. Gui- gnard. « Nous avons fait connaître par des Communications antérieures pour- quoi la Cochenille de la Vigne, Daclylopius Vilis, assez fréquente dans le bassin méditerranéen sur les org.iiies aériens, détermine seulement en Pa- lestine la maladie appelée Phthiriose, à cause de l'état de symbiose con- tracté par cette cochenille avec le Bornetina Corium. 53o ACADÉMIE DES SCIENCES. » La vie souterraine de la cochenille est due, comme nous l'avons établi, à la sécheresse actuelle du climat de la Palestine. » L'année igo3, extrêmement pluvieuse dans le sud de la Syrie, a mo- difié les conditions de vie du parasite. On a constaté, en effet, dans les régions ombragées du feuillage exubérant des vignes, et dans les parties phthiriosées, une quantité inusitée de cochenilles. A la fin de la saison pluvieuse, ces insectes se sont accumulés en grand nombre au collet des souches et par leurs piqûres renouvelées elles ont provoqué une végétation exivaordinaire {\u Bornetina Corium. M. Barbier nous a adressé de Rischon- le-Zion, près Jaffa, des masses mycéliennes qui ne pesaient pas moins de 4''^; d'après notre correspondant, certaines de ces masses atieignaient parfois e"*» à S^s, » Ces masses prolongent ia gaine épaisse qui enioiire la souche, et remontent vers la surface du sol, au-dessus de laquelle elles finissent par surgir, formant des blocs à sommets arrondis irréçuUèrement, coniques ou cylindriques. On peut les comparer à des betteraves à sucre soudées à leur base. Certaines de ces masses pèsent de 8oob à i''?, elles ont 2i'''° de liauleur et 8"° de diamètre ; leur consistance rappelle celle du caoutchouc ou d'une balle de coton comprimée. I>a section longiludiuale est d'un blanc de neige, elle montre un tissu ( pseudo-parenchyme ) régulier, serré et homogène, sauf à la surface en contact avec le sol, où elle est d'une couleur grise, à cause des parti- cules de terre encastrées dans sa masse. » Il n'existe pas de spores sur ces blocs mvcéliens et la seule particularité de leur structure réside dans la surface exposée à la lumière, qui est chagrinée, lugueuse, et couverte de verrues d'un brun noirâtre. Là on trouve un pseudo-parenchyme brun d'où se détachent, peipendioulairement à la surface, des filaments en voie de sporula- tion ; nous préciserons ultérieurement la nature de ces formations. » Ainsi, grâce aux pluies abondantes de iQoS, la cochenille a repris en Palestine la vie aérienne qu'elle avait autrefois, d'après les textes bibliques. >( La végétation extraordinaire du 5ome/ina à l'état naturel, en Palestine, correspond aux développements obtenus dans nos cultures. » Le bouillon de carottes additionné d'acide tartrique (i pour looo) et de sucre (5 pour looo), et la marmelade de pommes légèrement acidulée à l'acide tartrique sont les meilleurs milieux; ils nous fournissent des masses volumineuses de i?or/ieit/ia que limite seule la dimension des vases de culture : par exemple, sur marme- lade de pommes, le cuir mycélien d'un beau blanc de neige, qui ne sporiile que diffi- cilement, nous a fourni des masses pesant 227s, pour un volume de 220'^"'. Par contre, sur bouillon de haricots acidulé par l'acide tartiique à i pour 1000 et additionné de 5 pour 1000 de sucre, le cuir mycélien est peu développé, mais la végétation du SÉANCE DU 22 FÉVRIER r9o4- 53 1 Bornetina, très active, se traduit par une abondante sporulation. Enfin, dansie bouil- lon de riz, où le nnycélium à sporulation lente prend un aspect vitieux. et translucide, nous avons observé la forniation d'alcool. » En continuant à varier les milieux de culture, nous avons confirmé l'influence de ceux-ci sur la structure du champignon de la Phlhiriose, et not;imment sur la conformation des spores, dont la couleur et les orne- ments peuvent présenter les plus grandes différences. Mais toutes les variations obtenues, plus ou moins distantes du type normal, revenaient à ice type, dans nos premières expériences, quand nous ensemencions les spores dans des milieux appropiiés. » Toutefois, nos nouvelles observations montrent que, dans certaines conditions, l'influence du milieu paraît devoir persister, et nous a permis d'obtenir une race nouvelle que nous espérons pouvoir fixer. » Ainsi, dans la purée de potiron, l'aspect des cultures est si particulier que l'on croirait être en présence d'une espèce toute diiïérente du B. Corium. La surface du voile mycélien est couverte de petites colonnelles, soudées par leur base élargie, mais séparées sur la plus grande partie de leur hauteur qui atteint 2°"" à 3"". Ces colon- nettes rigides, dures et comme crustacées, sont enclievêlrées; vues à l'œil nu, elles sont semblables à des liges fixées en forêt broussailleuse sur le milieu de culture; ce sont des colonnelles sporifères, semblables à celles que nous avons déjà décrites. Les spores ont un caractère très tranché; elles sont complètement incolores, couvertes de bâtonnets rayonnants, trè'^ longs et séparés; ce n'est que sur des cultures très vieilles que les dernières spores formées prennent une teinte légèrement jaune brunâtre. » Or, les spores blanches développées sur potiron, ensemencées sur les milieux, de culture qui donnent les spores les plus foncées, fournissent de nouveaux individus à spores à peine colorées, bien distinctes des spores normales brunes. Des cultures en série, faites successivement sur potiron, donnent au bout de la sixième série des spores qui demeurent hyalines quand on les transporte dans les autres milieux; elles ne re- commencent à se teinter légèrement, sur bouillon de haricots, qu'à partir de la cin- quième ou sixième série. » Ces faits nous autorisent à penser que, en continuant à cultiver le Bornetina Corium sur le même milieu, nous arriverons à fixer définitive- ment une race à spores ornées, blanches, produites sur de longues colon- nettes fructifères. » 532 ACADÉMIE DES SCIENCES. VITICULTURE. — Sur les effets du greffage de la Vigne. Noie de MM. Lucien Daxiei, et Cii. Laurent, présentée par M. Gaston Bonnier. « Il y a quelques mois, M. Jurie montrait (') que certaines vignes gref- fées avaient subi des variations dans leur port et leur feuillage, que la forme des grappes était plus ou moins modifiée en rai)port avec les sujets et que cette influence s'étendait même aux pé|)ins. » La présente Note a pour but d'étudier les effets du greffage sur la structure analomique des greffons et sur la constitution des vins. » 1° Structure des feuilles. — On sait, iiar les recherches de M. Millarclet, com- plétées depuis par M. Gard, que l'anatomie de la feuille peut servir à reconnaître les espèces qui entienl dans la constitution d'un hybride sexuel. Si donc, après grefTage, on constate l'apparition, dans la structure des feuilles d'un grefTou, de caractères propres au sujet, on sera en droit de conclure à une hybridation asexuelle, dans le sens que l'un de nous a attribué à ce mot. Nous avons examiné à ce point de vue les feuilles de Furmint, de Limberger et de Sémillon dont M. Jurie a étudié les variations de morphologie externe. » Le Furmint greffé sur Rupestris Martin présentait, dans les coupes transversales effectuées vers le milieu du pétiole, des faisceaux libéroligneux formant un anneau complet tout comme dans le Rupestris Martin, tandis que le Furmint franc de pied montrait à ce niveau des faisceaux nettement séparés. » Le Limberger greffé sur loi" M illarde t a montré des phénomènes de même ordre, accompagnés de modifications plus curieuses encore. Des coupes effectuées à un même niveau du limbe, à quelques centimètres de l'origine du pétiole, offraient une disposi- tion des faisceaux libéroligneux assez nettement intermédiaire entre les dispositions caractéristiques du sujet et du greffon. Mais ce qui était plus intéressant peut-être, c'était le caractère des poils de la feuille. Le loi", dans les échantillons étudiés, por- tait quelques rares poils courts, à i-3 cellules inégales, dont la dernière plus allongée était en forme de faulx. Le Limberger franc de pied possédait de nombreux poils droits assez longs, formés d'au moins 12 cellules à ce niveau et sensiblement égales comme dimensions. Le même Limberger greffé sur loi" avait des poils plus nombreux que le sujet, plus rares que dans le type non greffé. La majeure partie de ces poils comprenait i-5 cellules inégales, dont la dernière en forme de faulx, comme dans le sujet. (') A. JuitiE, Variations morphologiques des feuilles de Vigne à la suite du gref- fage {Comptes rendus, octobre igoS). SÉANCE DU 22 FÉVRIER 190^. 533 » Le Sémillon franc de pied possédait une coupe transversale arrondie dans son pétiole, sans sinus péliolaire, comme cela existe dans le Rupeslris du Lot. GrefTé sur celui-ci, on observait un sinus pétiolaire très net dans certaines feuilles du greffon, et la disposition des faisceaux libéroligneux de la nervure médiane était intermédiaire entre celles du sujet et du greffon. t. Il faut remarquer que, comme dans la morphologie externe, ces variations ne sont pas uniformes et ne se retrouvent pas dans toutes les feuilles. Gela tient à l'inégalité des appels exercés par ces organes suivant leur position sur les rameaux et la direction de ceux-ci par rapport à la verticale. » 1° M. Jurie a bien voulu vinifier comparativement avec le plus grand soin les raisins de son hybride n° 580 franc de pied et les raisins de ce même hybride grefle sur Biipestris du Lot et sur 41" Millardet et nous en confier l'analyse chimique; la dégustation et l'appréciation de la couleur ont été faites, sur échantillons numérotés, par M. Falecki, courtier assermenté à Rennes. Voici les résultats de cette analyse, la première qui ait été faite d'une façon complète : 580 greffé sur Bupestris 580 greffé 580 pied-mùre. du Lot. sur /J'". Densité à 1 5° ioo4,6 ioo3,2 ioo4,i Alcool 7°, 6 8°,i 9°, 2 Extrait à 100° 356,325 326,275 35s, 225 Extrait dans le vide 45s, o3o 426,860 44^,93o Gendres 38,45 26,90 36,09 Sucres et matières réductrices 3s, o4 3e, 26 26,56 Acidité en SO'ïP 11,9 10,1 11,6 Sulfate de potasse 0,892 o,343 o,365 Grème de tartre 6,33 6,01 5, 98 Tanin (procédé Armand Gautier) . . Ij78o i , Sao 15840 » Dégustation et appréciation de la couleur. — .580 pied-mère. Assez fin de goût, doit bien finir et prendre un certain bouquet. Belle couleur rouge, mais faible. » 580 sur Rupestris du Lot. Moins fin que le précédent, paraît plus plat. Couleur plus puissante, mais un peu plombée. » 580 sur 4i''. Le meilleur des trois échantillons, fruité et plein. Très belle couleur ; intensité de rouge vif remarquable. » De celle élude on peul tirer les conclusions suivantes : » 1° L'anatomie montre que la Vigne varie spécifiquement sous l'in- fluence du greffage, tout comme le prouve la morphologie externe. )) 2° Le vin des vignes greffées diffère sensiblement du vin des vignes non greffées, et les variations de ses divers éléments dépendent de la nature des sujets. Ce changement peul être utile ou nuisible suivant les cas, c'est-à-dire qu'il y a des greffages améliorants et des greffages détériorants, G. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N° 8.) 7*^ 534 ACADÉMIE DES SCIENCES. comme l'un de nous l'avait indiqué dès 1894 à propos du grefFage en général et, en 1901, à propos de la Vigne. » 3° Les variations des éléments constitutifs du vin d'une même vigne greflée ne sont pas obligatoirement de même sens. On ne peut donc choisir un élément unique, l'alcool, par exemple, comme le critérium de l'amé- lioration. C'est là une considération qu'il ne faut pas négliger en pratique le jour où l'on sélectionnera les sujets améliorants. « M. E. RiGAux adresse une Note intitulée : « Des effets de la potasse comme engrais ». La séance est levée à 5 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGKAPIIIQUE. OUVRAGKS REÇUS DANS LA SÉANCE DU l8 JANVIER igO^- (Suite.) fieviie générale de Chimie pure et appliquée. Directeur : M. Georgf,-F. Jaubert ; 6" année, t. VII, n° 1, 10 janvier igo^- Paris; i fasc. in-^". La /?ei'iie rfei /rfée*, étude de critique générale paraissant le iode chaque mois; t. I, n° 1, i5 janvier 1904. Paris, i fasc. in-8". L'Université de Paris, revue mensuelle, bulletin officiel de l'Association générale des Étudiants de Paris; 19" année, n° 1, i" janvier 1904. Paris; i fasc. in-8". l'ràcipitationserscheinungcn des reinen Glykogenes, von M"" Z. Gatin-Gru- ZEWSKA. Bonn, Martin Hager, igoS; i fasc. in-8°. Proceedings and transactions of the Royal Society of Canada; série II, vol. VIII: Meeting of may 1902. Toronto, Ottawa, Londres, 1902; i vol. in-8°. Weekly weatlier Tîe/jorf, issued by the meteorological Office; vol. XXVII, n° 1, january g'*", 190 i- Londres; i fasc. in-4°. Annali délia R. Scuola superiore d'Agricoltura in Portici; ser. II, vol. III, 1902. Portici, igoS; i vol. in-8°. Revue internationale de Pèche et de Pisciculture, publiée par la Société irapé- SÉANCE DU 22 FÉVRIER I904. 535 riale russe de Pisciculture et de Pèche; vol. V, n"" 2-3, décembre igoS. Saint-Péters- bourg ; I fasc. in-S". Memorias del Instituto geograjïco y estadistico; l. XI, XII. Madrid, 1899-1902; 2 vol. in-4°. OdVRAGES reçus dans la séance du 25 JANVIER i9o4- Documents scientifiques de la Mission saharienne. Mission Foureau-Lamy, d'Alger au Congo par le Tchad, par F. Fouriîau, Chef de la Mission, Lauréat de rinstitul; 1°'' fasc. Introduction. I. Obsen.'ations astronomiques. II. Observations météorologiques. Paris, Masson et C'", igoS; 1 fasc. in-4''. (Présenté par M. Gran- didier. Hommage de l'auteur.) Principales découvertes et publications concernant l'électricité de i562 à 1900, par Eugène Sartiaux et Maurice Aliamet. Monographie du Musée rétrospectif français de l'Electricité à l'Exposition universelle de igoo; i portrait h. t., 28 portraits, 278 fig. et g autographes. Paris, J. RuefT, igo3; i vol. in-4''. (Présenté par M. Mascart.) Les Rudistes urgoniens, parV. Paquier; 1''= partie, pi. I à VII. {Mémoires de la Soc. géol. de France : Paléontologie; t. XI, fasc. 1.) Paris, igoS; i fasc. in-4". Stéréoscopie rationnelle, par Louis Stockiiaumer ; avec 5o fig. dans le texte. Lyon- Paris, A. Storck et C'*, 1904; i fasc. in-4°. (Hommage de l'auteur.) Pour ne pas avoir froid, par J. Bergonié. {Revue philomathique de Bordeaux et du sud-ouest. ) G. Gounouilhou, s. d. ; i fasc. in-8°. La Tempérance, organe mensuel de la Ligue nationale contre l'alcoolisme. Société française de tempérance. Directeur : Fréd. Uiémain. 23= année, n° 1, janvier i9o4. Paris, Asselin et Houzeau ; i fasc. in-8°. Revue bryologiqae, bulletin bimestriel consacré à l'étude des Mousses et des Hépa- tiques; 3i'= année, 1904, n" 1. Cahan, par Athis (Orne), T. Husnot; i fasc. in-8°. La Chronique industrielle QlV Industriel du Nord et des Ardennes. Directeur : DouMÉ Casalonga; 27" année, n° 1, i5 janvier 1904. Paris ; i fasc. in-4''. Commemorazione del socio Luigi Cremona, lelta dal socio Giuseppe Veronese. ( Extr. des Rendiconti délia R. Accad. dei Lincei, Cl. di Se. fis. mat. e nat. , vol. XII, 1' sem., 5° série, 12" fasc.)^Rome, 1903; i fasc. in-8°. Etudes sur la marche annuelle de l'insolation, par M. Ladislas Gorczynski. (Extr. du Bull, de l'Acad. des Se. de Cracovie, Glasse des Se. math, et nat., juillet 1903.) Cracovie, igoS ; i fasc. in-8°. Bediirfnisse und Fortsciiritte des Menschengeschlechtes, mit Vorschlàgen zur Lôsung der Ràtsel des Stoffs und der Kraft, von C. Beckemiaupt. Heidelberg, Cari Winter, igo4; i vol. inrS". (Hommage de l'auteur.) An account of the Cruslacea of Nonvay, with short descriptions and figures of ail the species, bj G.-(J. Sars; vol. V. Copepoda harpacticoida; parts I and II : Mi- sophriidœ, Longipediidœ, Cerviniidœ, Ectinosomidce. Bergen, igo3; i fasc. in-S". 536 ACADÉMIE DES SCIENCES. Annual reports of the Department of tite Interior, 1902. Commissionner of Education ; vol. 1. Washington, igoS; 1 vol. in-8°. Annah of the astronomical obsen.-atory of Han,'ard Collège : vol. XLVl, pari 1 : Observations with the ineridian photomctcr, during tlie yeares 1899-1902, by Solon- J. Hailey, and reduced under the direction of Er>WARD-C. Pickering. vol. LI : A pho- tographie allas of the Moon, by William-H. Pickering. Cambridge, Mass. 1908; 2 vol. in-4°- Dekaden-Monatsherichte kônigl. sàchsischen meteorologischen Institutes, 1902,- Jahrgaiig V, herausgegeb. v. Dir. Paul Schreiber. Chemnilz, 1908; 1 fasc. in-4°. Krilische Bearbeitung der Luftdruckmessungen ini Kônigreich Sachsen wâh- rend der Jahre 1866-1900, von Paul Scoreirer. Chemnilz, igoS; i fasc. in-4°. The astrophysical Journal, an international review of Spectroscopy and astrono- mical Physics, ediled by E. Hale and Edwin-B. Frost; vol. XIX, number 1, january 1904. Chicago; i fasc. in-8°. The journal of the Franklin Institute, devoted to Science and the meclianic Arts; yg"" year, vol. CLVII, n" 1, january 1904. Philadelphie; 1 fasc. in-S". Memoirs and proceedings of the Manchester litterary and philosophical Society. 1903-1904, vol. XLVIII, part 1, december So''', igoS. Manchester; 1 fasc. in-8°. ERRATA. (Séance du i5 février 1904.) Note de M. Emm. Pozzi-Escot, Procédé général de préparation des prolo- chlorures, etc. : Page 435, ligne 18, ati lieu de protochlorures, lisez, perchlorures. IV° 8. ■ TABLE DES ARTICLES. (Séance du 22 février 1904. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBKBS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Kmile Picard. — Sur quelques poinls de la théorie des fonctions algébriques de deux variables et de leurs intégrales .... 4>7 MM. A. Halleu et p. -Th. Muller. — Eludes réfractométriques relatives à la constitu- tion de quelques acides niéthlniqucs cya- nés l\\o M. E.-L. BouviKR. — Sur le genre Ort- mannia Katlib. et les mutations de cer- tains Alyidés ^.'j(i M. A. Laveran. — Action du sérum humain sur quelques Trypanosomes pathogènes; action de l'acide arsénicux sur Tr. gani- biense 45" M. R. Blondlot. — Enregistrement, au Pages, moyen de la photographie, de l'action produite par les rayi^i>^N sur une petite l'tincelle électrique. . . \\J.<. ^JJ .MM. Paul Sadatikr et J.-B. Sendereins. — Hydrogénation directe de l'aniline; syn- Ihèse de la cycloliexylamine et de deux autres aminés nouvelles ff'Tj M. Grand'Euky. — .Sur les sols de végéta- tion fossiles des Sigillaires et des Lépido- dcndrons 4'io M. Henri Moissan présente à l'Académie les premiers fascicules des Tomes 1 et III de son « Trailé de Chimie minérale ».... ,'^63 M. E. Periiier présente à l'Académie un crâne d'Okapi 4''5 MEMOIRES PRESENTES. M. Doyen donne lecture d'un Mémoire ayant pour litre : « Le cancer, étiologie, traite- ment » 4^5 M. lloYEN. — Ouverture d'un pli cacheté relatif à « Quelques points nouveaux de r.\natoniie pathologique des tumeurs ».. 4*^*^ M. Jules Gellit soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « Invention nouvelle ; le point d'arrêt dans l'air > 4G6 .M. It. ToM.MAsi adresse, à proposdes rayons \, une réclamation de priorité ]tK CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale divers Ouvrages de M. Aimé Witz et de M. Her- mann Moedebeck 4'''J M. C. Guichard. — Sur un groupe de pro- blèmes de Géométrie 4^*^ M. P. Montel. — Sur les suites de fonctions analytiques 4*^!) M. Fi. DE Montessus de Ballore. — Sur la représentation des fonctions par des suites de fractions rationnelles 47' MM. A. Perot et Henri Michel Lévy. — Sur la fragilité des métaux 47'l M. H. Pellat. — Du rôle des corpuscules dans la formation de la colonne anodique des tubes à gaz raréfiés 'l7i'.s. Héclaiiialion de priorilc M. G. CiiAUVEAUD. — Sur le développcnicni des Cryptogames vasculaires M. J. GAI.LAUD. — Ue la place systématique des endophyles d'Orcbidées M. Maiun Molliard. — Mycélium et forme conidienne de la Morille M. Mapcei,lin Boule. — Sur l'âge des sque- lettes liumains des grottes de Menton. . . . M. lî.-A. Martel, — Sur le goulïre-lunnol d'Oupliz-Tsikc ('""ranscaucasie) MM. .\UH. Charpentier et Ed. Meyer. — Recherches sur I émission de rayons N dans certains i nénoménes d'inhibition... M VI. Victor Henki et André Mayeii. — .Vction des radiations du radium sur les colloïdes, l'hémoglobine, les ferments et les globules rouges Ol.J 5'7 Dl8 iM. Gilbert Ballet. — De l'émission des rayons .\ dans quelques cas pathologiques (myopathies, névrites, poliomyélites de l'enfance, paraplégie spasmoilique, hémi- plégies par lésions cérébrales, para- lysies hystériques ) M. C. PiusALix. — Influence des radiations du radium sur la toxicité du venin de vipéi'e M. TiioULET. — Méthode physique et chi- mique de reconnaissance et de mesure des courants sous-marins profonds MM. L. Manuin et P. Viala. — Nouvelles observations sur la plitliiriose de la Vigne MM. Lucien Daniel et Cii. I^aurent. — Sur les ell'ets du greffage de la Vigne M. E. RiOAUX adresse une IVote intitulée : Des effets de la potasse comme engrais ». Pages. 52', 526 Bulletin bibliographiquk. Ehrata .^59 5.32 534 534 536 PARIS. — IMPRIMERIE G A UT H I E R - V IL L A R S, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant (rAUriiriîa- PREMIER «E3IESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. N° 9 (29 Février 1904). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPKIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES L.E L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Au^îustins, 55, 190 i RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parun associéétranger derAcadémiecomprennenl au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu ÀQ la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits dcs^émoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autar que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personni qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un n sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so tenus de les réduire au nombre de pages requis. I Membre qui lait la présentation est toujours nomm mais les Secrétaires ont le droit de réduire cetExtn autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo pour les articles ordinaires de la correspondance ol cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi: l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à tem le titre seul du Mémoire est inséré dans le Com/jZer^ actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu s vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraie autorisées, l'espace occupé par ces figures compte pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais desî teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative^ un Rapport sur la situation des Comptes rendus api l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p sent Règlement. Les Savant» étrangers à l'Académie qni désirent faire présenter déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance; leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de' , avant 5". Autrement la présentaUon sera remise à la séance suiïa MAR 22 190^ ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 29 FÉVRIER 1904, PRÉSIDENCE DE M. AIASCART. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, M. le Président annonce, à l'Académie, la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Emile Laurent, Correspondant pour la Section d'Economie rurale. ANALYSE MATHÉMATIQUE. - Sur les formes quadratiques invariantes par une substitution linéaire donnée (moâp). Note de M. Camille Jordan. « Soit S une substitution linéaire (mod/j) : i" quelles sont les conditions nécessaires et suffisantes pour qu'il existe des formes quadratiques «I» de discriminant >o (mod^o) que S laisse invariantes (mod/j)? 2° quelle est l'expression générale de ces formes? 3° à quels types simples peut-on les réduire par les changements de variables qui n'altèrent pas l'expression de S? 4° quel est le nombre de ces types? » On peut répondre comme il suit à ces questions : >) Ramenons S à sa forme canonique. Les variables se répartiront en séries telles que S remplace les variables x, cc,„ de l'une d'elles res- pectivement par px„ p(a:, + a7„), ..., ?(x„,-i- œ,„^,), le multiplicateur ,0 étant une racine (réelle ou complexe) de la congruence caractéristique. » Groupons dans une même sous-classe les séries qui ont même multi- plicateur et même nombre de variables, dans une même classe les sous- classes qui ont le même multiplicateur; dans un même système les classes dont les multiplicateurs sont des quantités conjuguées p, p'', » Les conditions pour l'existence des fonctions invariantes $ sont les suivantes : » 1° A chaque classe C dont le multiplicateur p diffère de =t i modp C. R., 190^, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N" 9.) J l 538 ACADÉMIE DES SCIENCES. doit être associée une autre classe C au multiplicateur f '. Le nombre des variables et leur répartition en séries doivent être les mêmes dans ces deux classes. » i" A un multiplicateur p^i vcvoàp correspondrait une classe singu- lière, réelle et qui est sa propre associée. Dans chacune des sous-classes qui la composent le nombre l{in + i +p) doit être pair (/ désignant le nombre des séries, /n + i le nombre des variables dans chacune d'elles). » Supposons ces conditions remplies. » Groupons dans une même famille toutes les classes qui sont soit con- juguées, soit associées. Toute forme invariante sera une somme de formes invariantes partielles, ne contenant chacune que les variables d'une famille. Le problème est ainsi ramené au cas où il n'y a qu'une famille. Ici trois cas pourront se présenter. » Premier cas. — La famille comprend deux systèmes S, S' dont le pre- mier contient v classes conjuguées Co, . . ., C^ , et le second leurs associées respectives C^ , . . . , C^_,; «î) sera la somme de v formes complexes [C„C^], . . ., [C^_, C'v_,] dont chacune est bilinéaire par rapport aux variables de deux classes associées. Ces formes partielles sont conjuguées les unes des autres ; il suffira donc de construire, puis de réduire l'une d'elles, telle que [CoC^]. » Soient *,, .. ., Si les séries qui forment la classe C^; {x^, ...,xf„^) les variables de la série s^. Soient de même s[, . . ., s'i les séries qui forment la classe associée C^; (jf, . . .,jkL) ^^^ variables de la série s'^. Soit enfin r un entier quelconque qui ne surpasse ni /;?„ ni m^. Posons » L'expression générale de la fonction [CoCj,] sera OÙ les coefficients n sont des entiers complexes quelconques satisfaisant à la condition a'"^amod/3. » Par des changements de variables qui n'altèrent pas la forme cano- nique de S, on peut réduire toute expression de ce genre, si son discri- minant n'est pas nul, à la forme type unique a SÉANCE DU 29 FÉVRIER 1904. SSg » Deuxième cas. — La famille est formée d'un seul système, con- tenant 2v séries Co, C,, ..., C,,_,. Les v premières C„, .... C,^, ont respectivement pour associées C„ C,, , ; $ est encore une somme de V formes complexes conjuguées [C„C,], ..., [C,_,C,,_,] bilinéaires par rapport aux variables de deux classes associées. Il suffira de construire la première. » Soient encore s„ ..., s, les séries de C„; «, .... xf„J les variables aes^; j,, ...,s', les séries de C^, respectivement conjuguées des précédentes; V7o> • • -, „y„,p) les variables de s':^; r un entier qui ne surpasse ni rrir^ ni m^. » Si /-est pair = 2 «, posons f «p. .„ = + i)(A-+2) ') Si r est impair =0/2 — 1 nous poserons F,p, ,„_, = 4 a.L,jf - a.L.(rt, + ^'ojî?) + ^«_3(7L + *,7t, + c„ jf ) - . . . c étant une racine arbitrairement choisie de la congruence ef'-'EE^ - i modp, et les coefficients' Z», c étant déterminés par les relations /.„ = ., ^.= (^- + 0, c,= (i±i)li:tl), .... 2 » L'expression générale de [CC,.] sera OÙ les coefficients a sont des entiers complexes formés avec une imaginaire 54o ACADÉMIK DES SCIENCES, de degré 2v, mais liés par les relations lesquelles expriment que la forme $ qui vient d'être construite est réelle. » Ici encore, par un changement de variables qui n'altère pas S, on peut réduire l'expression précédente au tvpe unique » Troisième cas. — La famille est constituée par une seule classe singu- lière. » Soient encore s,, s.., ... les séries qui la composent, (.r^, . . ., .r,^, ) les variables de la série s^. La fonction 4> sera une somme de formes partielles invariantes, les unes [a^] bilinéaires par rapport aux variables de deux séries s^, s^, les autres [aa] quadratiques par rapport aux variables d'une seule série. » Les formes bilinéaires [ap] seront, comme dans le premier cas, des fonctions linéaires (à coefficients réels) des formes invariantes élémen- taires » Reste à construire les formes quadratiques [^la]. » Supposons d'abord^ impair, et soit r un entier tel que 2.r ne surpasse pas m^. Posons Ga,= ^>?. - ixf.,,x:._, + .. .4- (- l)"2.« » Si p = 2, soit r un entier tel que 2.r ne surpasse pas m^-h i . Posons G„, = œ'^.xf. -+- <^,< + xf._,(xfi, -^-xf.)-h... + xf._,_, [ar«^, + kx^^,_, + ''^''~'^xf._^,_,_ +...^xf^-h.... » La fonction [a(x] sera une fonction linéaire de ces formes invariantes élémentaires. » L'expression générale de $ étant ainsi déterminée, il reste à la réduire. On constate tout d'abord qu'on peut la ramener à une somme de formes partielles $,, 'T>o, . .., ne contenant chacune que les variables d'une seule sous-classe, et qu'on aura à réduire séparément. SÉANCE DU 29 FÉVRIER 1904- j'il » Soit $, l'une d'elles, correspondant à une sous-classe formée de /séries, contenant chacune m -H i variables. » Supposons d'abord^ impair. » Si m est un nombre impair in ^ ^ , l sera pair et <5, pourra toujours se ramener au type unique » Si m est un nombre pair in, l pourra être indifféremment pair ou im- pair et (p, se réduira à la forme 1 a étant égal soit à Tunilé, soit à un non résidu dep arbitrairement choisi. On a donc, dans ce cas, deux types différents, irréductibles l'un à l'autre. » Soit enfin/» = 2 : » Si m = o.n (d'oii /pair), ^^ sera réductible, soit à l'un, soit à l'autre des deux types suivants, essentiellement distincts : ou 1', =(G,„+ G2„+/,2„,) 4-/,,,,,+. ..+/^_, ./,„,. » Si /w ^ 2« — I et / impair, on aura encore deux types réduits distincts *) = ^in+flim+Ar.m + - • --^fl-i.l.m OU •ï», = (G, „-f- G,, „^, )+/!:!'« + • ••+//-<. --."'• » Enfin, si /n = 2rt — I et / pair, on en aura trois, à savoir : •î*! ^ f\1m +/3 4m+' • --^ fl-t,l.m^ *I'| = G,„-|- G2„+_/3 4,„+. . .+//_,,/,,„, •î'. = (G,„+ G,.„_,) -h G,„ +/;„„+... +//_,./,„,. » MÉCANIQUE. — D'une condition nécessaire pour la stabilild initiale d'un milieu élastique quelconque. Note de M. P. Duiiem. « Considérons un milieu élastique quelconque enfermé dans une sur- face fixe S; ses divers éléments de volume sont soustraits à toute force 542 ACADÉMIE DES SCIENCES. extérieure et sa température a une valeur uniforme T„; il prend alors un état d'équilibre où sa densité a partout la même valeur p^. Soient a, h, c les coordonnées d'un point matériel dans cet état; fl + H, h + -n, c-\-^ les coordonnées de ce même point dans un état déformé; c,, r,, ^ s'annulent toujours sur la surface S. Soient (0 ^ j dr, (K di ôl à-; àr, dZ dK [^'~ âc '^ db^ db ôc~^ db de "•" db de et aussi (2) di dr, , dK » Le potentiel thermodynamique du corps a pour valeur / po^^/ra, où $ est donné par (3) ^ = ?o(Po.T) + Y2' l'a/ "*" • • •> Ç2 étant une forme quadratique en £,, y, et +. . . désignant des termes infi- niment petits au moins du troisième ordre lorsque ^, yi, "( sont, partout, infiniment petits du premier ordre. » La fonction dissipative peut s'écrire de même / ppjff/cj avec (4) f =/(po.T,£',,s;,e;,Y',,y;,Y;)+..., où i] = 1^' T( = ';ï^ et où y est une forme quadratique en t], y); -+-... repré- sente des termes infiniment petits du troisième ordre lorsque E, ri, ^, ï,', n', "C' sont, partout, infiniment petits du premier ordre. » Les équations du mouvement peuvent se mettre sous la forme (5) d da -t- '■) + d db -+■ -+- d de -t- àf di. . ?". o. -+- . . . désignant des termes qui sont infiniment petits au moins du second ordre lorsque E, r,, '(, E', r,', C sont, partout, infiniment petits. » Cela j)osé, si, en un milieu élastique, cp^ est une forme définie négative en £,, y,-, et si la surface terminale est maintenue fixe, l'équilibre du milieu est instable. (7) (8) SÉANCE DU 29 FÉVRIER 1904. 5^3 )' Si l'équilibre du milieu était stable, on pourrait limiter supérieure- ment les valeurs absolues initiales de l, v,. C, ^, ;' , l' , de telle sorte que la quantité ^ (6) u = i/(^'^+ v^+e=)^, _y^^(.^, T„, ... .,. .^. . , .^, g^d. demeure, quel que soit t, inférieure à une grandeur positive A donnée d'avance. .. Des transformations, fondées sur l'emploi des égalités (5), donnent aisément ces deux formules : ~ ^J /(po> T„, i\, e'^, s'^, y'^, ,/ , y':i)(^^ + . . . , ^_ _ r dt- ~ J ?2(Po' Tq, £,, e'^, e'^, y'|, y'^, Y;')(/ra -^\4-(^^^ÉL\,±fàSi, df\ ô (d-., dfW\ , .. Dans ces égalités (7) et (8) + . . . désigne des termes qui sont infini- ment petits au moms du troisième ordre lorsque l, 7), l, i' , v,', l' sont, par- tout, infiniment petits du premier ordre. ). Le terme explicitement écrit, au second membre de l'é-alité (8) peut-d s'annuler? Il faudrait, pour cela, que l'on eût, en tout point, 93 (Po' T„, e', , i\, e;, y', , y' , y;) == q, » On voit sans peine que ces égalités entraînent les conditions ''^°' ''^ = °' <=0' T. = 0' Y, = o, Y, = o, B,=o, t, = o, S3=o, y, =0, Y^==o, y3 = o et, à cause de la fixité de la surface, ces conditions ne peuvent être 544 ACADÉMIE DES SCIENCES. vérifiées dans tout le milieu si l'on n'a pas, dans tout le milieu, (r)) E = o, Y| = o, Ç = o, ç'=o, r,'=o, ^'=0. » Ce sont les conditions nécessaires et suffisantes pour que la partie expli- citement écrite de -j-y- s'annule; hors de ces conditions, celte partie est essentiellement positive. » On peut lier les valeur initiales de ^, ri,X, l', r,', 'Q par les relations » D'après l'égalité (7), le second terme ^^{—[i) sera alors K-'' J/(Po'To, E,o. £2,,. £:io. Tio' Tiio) T3o)^W- » On pourra donc choisir K^ assez petit pour que la somme des deux premiers termes de ( -1- ) ait, avec le premier de ces termes, un rapport aussi voisin de i quel'on voudra. On pourra ensuite choisir E„, -/)„, i^„ par- tout assez petits pour que [—rr] -liL le signe de son premier terme qui est positif. » La démonstration du théorème énoncé s'achève maintenant sans peine, en suivant le mode de raisonnement inauguré par M. Liapounoff. » On remarquera que la démonstration de cette proposition n'implique aucune hypothèse louchant les actions de viscosité, sauf l'existence de la fonction dissipative; les actions de viscosité pourraient être présentes ou absentes, elles pourraient tendre à favoriser le mouvement au lieu de tendre à r empêcher, sans que la proposition devînt inexacte. M La proposition précédente, appliquée aux milieux vitreux, donne celle-ci : M Si, en un milieu vitreux, on a, à la fois, les deux inégalités (10) ,"-.+ 2;x 2 > J' . du ~ * -^ ^ ( 1 » '-'' où les symboles de Christoffel se rapportent à la forme (i). » Une surface S étant déterminée, je vais montrer maintenant comment on en peut obtenir la déformation continue. Nous aurons, d'après les ré- sultais de M. Demoulin, trois cas à étudier. » I. L'élément linéaire de la représentation sphérique d'une surface S^ déformée de S est dal =^ -— 2COS 2 a) dudv + /rdv'-, où to est une solution de y-^ = sincocosco et k une constante arbitraire; C. R., 1904, 1" Semestre. (T. CXXXVHI, N° 9.) yS 554 ACADÉMIE DES SCIENCES. «le même les quantités analogues à D et D" sont D i)a = t' D; = /i)". On voit tout de suite que l'élément de S^ est le même que celui de S, surface que l'on retrouve en faisant / = i . » IL Cette fois-ci, on a d'iJ = s'' ( > - du'- + 2 ^ <•/« rh -+- ^ di>'- ] , où 'X = V I "*" ^"^ '' ^ "J"® constante arbitraire et o une solution d'une cer- taine équation aux dérivées partielles du troisième ordre qui ne dépend pas de k; de même D" D,=iD, i>: = -- On retrouve S en faisant A: = o. )i in. Enfin, pour la dernière classe, on a dit — \- du- — 2 -—^ dudi' -+- - di>-, '' u -+- V ou wc A- (/ + t' où >. = t /' ""^ ,' , /{ une constante arbitraire et © une solution d'une cer- taine équation aux dérivées partielles du quatrième ordre. » On aura ensuite D" et l'on retrouvera la surface initiale S en faisant k = o. » Il n'est pas difficile, bien qu'un peu long, de vérifier que les diffé- rentes formes quadratiques dal sont des éléments linéaires de la sphère et que Dm et DJ vérifient les équations qui correspondent à (3). » MÉCANIQUE. — Sur le frottement de photement. INote de M. L. Lecorîîu, présentée par M. Léaulé. « D'après les recherches publiées, en 1876, par M. Léauté, le couple résistant qui, par l'effet du frottement de glissement, prend naissance dans le pivotement relatif de deux corps est proportionnel à la longueur de l'ellipse limitant la petite aire de conlnct. Ce remarquable résultat a SÉANCE DU 29 FÉVRIER igo/i- 555 été obtenu en partant d'une hypothèse simple sur la déformation des deux corps due à leur pression mutuelle : on admet qu'en prenant pour position initiale celle où les deux corps se touchent en un seul point P, avec pres- sion nulle, le déplacement éprouvé (avant le pivotement) par chaque point de l'un des corps pour venir en coïncidence avec un point de l'autre corps est parallèle à la normale commune en P et que la pression Qnale est partout proportionnelle à l'écart primitif des points amenés ainsi en coïncidence. Résal, dans sa Mécanique générale, avait de-jà admis celte hypothèse, analogue à celles que l'on fait dans la théorie de la résistance des matériaux, et nous la qualifierons, pour abréger, hypothèse de Résal. » En 1882, Hertz a appliqué la théorie mathématique de l'élasticité à l'étude du contact de deux corps pressés normalement l'un contre l'autre. Comme il fallait s'y attendre, les conclusions auxquelles il est parvenu ne concordent qu'imparfaitement avec celles qu'on déduit de l'hypothèse tie Résal. Les déplacements, au lieu d'être normaux au plan tangent commun, sont inclinés sur ce plan, et la répartition des pressions, à l'intérieur de l'aire de contact, n'obéit |)as à la loi prévue. Néanmoins, le théorème de M. Léauté demeure exact, ainsi que je vais le montrer. « Les calculs de Hertz établissent que, si l'on désigne par P la pression totale, et para, h les demi-axes de l'ellipse limite, la |)ression p au point dont les coordonnées, dans le plan tangent commun, sont x, y, a pour valeur _ 3P / _ f! _ /_' » L'hypothèse de Résal conduit, pour la même pression, à la valeur , _ 2 P / _ .1' _ y^ " T.ab\ a- b'^ Ce sont là deux expressions bien différentes, mais qui ont pour caractère commun de demeurer constantes le long de l'ellipse homolhétique à l'ellipse limite. Or la démonstration géométrique de M. Léauté s'appuie uniquement sur cette propriété. Elle se ramène à ceci : Soient ds un élément linéaire de l'ellipse (X), r le rayon vecteur correspondant, & l'angle de ds et de /•, / le coefficient de frottement. Le moment du frottement développé dans la zone comprise entre les deux 556 ACADÉMIE DES SCIENCES. ellipses infiniment voisines (1) et (a -f- ctk) esl M fP ~~ f '"^^'"'^ '^^^■ Soient a, ^ les demi-axes de l'ellipse A et ds' l'élément de la même ellipse associé à ds, quand on fait correspondre au rayon r le rayon conjugué r'; on trouve sans peine r' i^iuHds =- y.p ds' . L'intégrale précédente prend ainsi la forme D'ailleurs a[i = cibY- , et, si E désigne l'ellipse limite, f ds'= [L\. Il vient donc M =fpab]L').-(b.. Le moment total est /a6E r pX' d\. Il est proportionnel à E, quelle que soit la relation existant entre p et >.. Le théorème de M. Léauté subsiste donc dans tous les cas. » En remplaçant p par sa valeur ^_ \ i — ).-' donnée par Hertz, on trouve que le moment du frottement est ^/|^= 0,093 /EP. » En |)renant pour p la valeur de Résal p = — -r(i — z^'), le moment devient 4-/EP = o,o,S5/EF. Il y a un écart de 10 pour 100 environ entre les deux résultats. » Observons que l'emploi de la théorie de Hertz comporte lui-même certaines réserves. D'abord Hertz admet que les surfaces en contact sont parfaitement polies, ce qui est contradictoire avec l'existence du frotte- ment de glissement. Mais, pourvu que celui-ci ne soit pas trop grand, il ne SÉANCE DU 29 FÉVRIER 1904. SSy saurait modifier beaucoup les pressions normales. D'autre part, la théorie mathématique de l'élasticité cesserait de s'appliquer si la limite d'élasticité était dépassée, circonstance qui, vu la petitesse de l'aire de contact, peut survenir assez vite. Hertz, quia prévu cette objection, a vérifié expérimen- talement, pour des variations de pression assez étendues, l'exactitude de ses calculs. D'autres vérifications ont été faites en 1900 par le professeur Stri- beck. D'ailleurs la résistance au pivotement ne saurait être sensiblement altérée par un léger dépassement de la limite d'élasticité, cet effet devant se produire surtout vers le centre du contact, c'est-à-dire dans la région où le glissement est négligeable. » La théorie de Hertz permet de calculer, en fonction des courbures des deux surfaces, pour une pression totale donnée, les deux axes a, h et par conséquent le contour E. Ces formules sont fort compliquées; mais elles se simplifient quand on se borne à considérer le contact d'une bille sphériqueavec un cône, et elles ont été, pour ce cas particulier, traduites en Tables numériques par M. Heerwagen. J'ai utilisé ces Tables pour examiner ce qui arrive lorsqu'une bille roule et pivote entre deux cônes parallèles, comme cela a lieu avec les roulements à billes. J'ai trouvé que la résistance au pivotement est plus grande au contact du cône extérieur (vulgairement appelé cuvette) qu'au contact du cône intérieur. Il faut en conclure que le pivotement tend à se produire exclusivement entre la bille et le cône inté- rieur, et l'observation montre en effet que le cône s'use plus vite que la cuvette. » MÉCAiNIQUE APPLIQUEE. — Méthode pour l'étude expérimentale des mou- vements secondaires sur les véhicules en marche. Note de M. Sabouket, présentée par M. Alfred Picard. « Les mouvements secondaires dont nous poursuivons l'étude sont les mouvements relatifs irréguliers qui se produisent sur les véhicules en marche, entre des pièces qui ne sont pas liées invariablement; par exemple : les variations de flèche des ressorts, les oscillations des essieux, des bogies ou des balanciers compensateurs, de part et d'autre de leur position nor- male, etc. Sur un chemin de fer, l'observation de ces mouvements peut servir, soit à l'inspection de la voie, soit à la recherche des améliorations |)ossibles dans l'allure des voitures ou des machines. » Les oscillations linéaires d'un point sont recueillies par des explora- 558 ACADÉMIE DES SCIENCES. leurs linéaires et la vitesse acquise dans les secousses est mesurée par un explorateur balistique. Les indications reçues par les explorateurs sont transmises à distance et groupées dans un enregistreur unique. » Le mode de transmission adopté est le dispositif pneumatique de Marey, qui permet de reproduire, avec une précision suffisante, même à la distance de 20™, des mouvements dont la durée est supérieure à un dixième de seconde, limite qui n'est pas atteinte sur les véhicules de chemins de fer, en raison même de l'importance des masses en jeu. » La transmission pneumatique présente certaines qualités qui en aug- mentent notablement la valeur dans le cas qui nous occupe. » 1° Mouvements combinés. — Si l'on réunit les tubes venant de deux ex- plorateurs en un seul tube qui aboutit à un tambour enregistreur unique, celui-ci enregistre à tout moment la somme algébrique des déplacements recueillis par les deux explorateurs. Par exemple, en ajoutant les variations de flèche des deux ressorts d'un essieu, on enregistre la variation de la charge totale de l'essieu; en retranchant les déplacements des deux extré- mités d'une droite, dans un plan, on mesure directement les variations an- gulaires de la droite. Nous avons, là aussi, un moyen commode et précis de constater la coïncidence dans le temps de deux mouvements très difle- rents. » 2° Mouvements dédoublés. — En dédoublant le tube venant d'un explo- rateur on peut recueillir deux enregistrements différents d'un même mou- vement. » 3° Compensation de la température. — On peut compenser les effets de température en montant deux transmissions complètes en différentiel. )) L'explorateur linéaire [fig. 1) esl un simple levier OA, dont l'axe O est supporté par un bâti qu'on fixe à une pièce du véhicule et dont l'extrémité A est reliée par une bielle au point d'une autre pièce qui se déplace relativement à la première. Les déplacements angulaires du levier agissent sur les membranes de deux tambours pneu- matiques T; le premier sert à l'enregistrement du mouvement simple, le second permet la combinaison avec un autre mouvement. « L'explorateur balistique {fig. 2) se compose essentiellement de deux masses pen- dulaires, M et M', appuyées dans leur position verticale par un ressort commun r contre le bâti qui porte leurs axes O et 0'. Un des pendules mesure les chocs à droite, l'autre les chocs à gauche; chaque oscillation est amortie par la butée du pendule contre le support. » Dans l'observation des secousses transversales, s'il n'y a pas équilibre, au passage des courbes, entre le devers de la voie et la force centrifuge du train, l'indication des pendules est faussée. M. Marcel Dubois nous a indiqué un moyen simple et élégant de SÉANCE DU 29 FÉVRIER 1904- 559 corriger ce défaut : le bâti qui porte les deux niasses est suspendu à un axe X et forme lui-même un pendule dont les oscillations sont amorties par un double frein à la gly- cérine, F et F'. Ce frein laisse le bâti prendre sa position d'équilibre sous l'action relativement lente de la force centrifuge et du devers; mais sa lenteur l'empêche d'absorber les secousses rapides, qui continuent d'agir sur les deux masses M et M'. O^ Enregistreur sextuple fiT-^- ■Explorateur linéaire . T^y:/ Explorateur balistique. -'^--^■ » L'enregistreur {fig. 3), construit par M. Jules Richard, concentre les graphiques de six mouveraeiils différents. Le papier se déroule à volonté proportionnellement au temps ou à l'espace. Par des repères à la main, on note les points spéciaux du par- cours, et l'on rapporte ainsi cha(|ue observation à l'emplacement correspondant de la voie et à la vitesse du train. » Résultais. — L'expérience nous a montré que l'on relève très exacte- 56o ACADÉMIE DES SCIENCES. ment les particularités de la voie, en enregistrant les deux déplacements principaux d'un boyie de voiture. )) Dans certaines voilures à allure médiocre, nous avons constaté que les secousses transversales horizontales ont une fréquence double de celle des oscillations verticales des ressorts de suspension. L'observation de ce cas curieux de résonance nous indiquera presque sûrement le moyen d'amé- liorer la voiture. » Nous nous proposons de poursuivre la comparaison des véhicules entre eux et, sur un même véhicule, d'organes disposés de diverses façons. » PHYSIQUE. — Sur le diastoloscope et tes résultats qu il a permis d'obtenir. Note de M. C. Chabrié, présentée par M. Moissan. « L'appareil d'optique que je propose de nommer le diastoloscope (de SiadToÀTp dilatation, et a^Aoïzô^, celui qui observe) est construit d'après le principe exposé précédemment (*) et représenté par la figure i. » Il consiste en une monture en cuivre servant de support à un cône à Ijase circu- laire en cristal dont l'axe est dans le prolongement de celui d'un autre cône circulaire de même substance, plus petit, monté à l'extrémité d'un tube de cuivre, glissant à frottement doux à l'intérieur de la première monture, afin que l'on puisse faire varier la distance des deux cônes. » Le tube qui soutient le cône le plus petit est engagé par sa partie inférieure dans un autre tube de même métal dans le but de pouvoir donner une longueur variable à l'appareil en faisant glisser ces deux tubes l'un dans l'autre. » L'appareil s'adapte à la place de l'oculaire d'un microscope; ses dimensions sont calculées en conséquence. » Pour s'en servir, on dispose un microscope muni d'un objectif et dépourvu de son oculaire à la partie inférieure d'une chambre noire montée sur quatre colonnes verticales. On met au point, de manière que l'image fournie par l'objectif et recueillie sur un verre dépoli placé au fond de la chambre noire, soit nette. On a choisi un objectif d'un numéro tel que cette image de l'objet placé sur la platine du microscope ait une grandeur sufiisanle. » On enlève alors le verre dépoli; on introduit l'appareil décrit plus haut à l'inté- rieur de la chambre noire, et ou le place à l'endroit où l'on adapte ordinairement l'oculaire du microscope. (') Voir C. Chabrié, Comptes rendus, t. CXXXVIIl, p. 265, et t. CXXXVIII, p. 349. Séances du i"'' et du 8 février 1904. SÉANCE DU 29 KÉVHIKR 1904. 56 1 Fis. .. Fis. 4. l'-iii Fis. 3. Fis. 5. C. K., lyoj, ,-. ^■ " Semestre. (T. CXXWIII, ,\ 9.) 74 562 ACADÉMIE DES SCIENCES. » En faisant glisser les unes dans les autres les diverses pièces concentriques du diastoloscope, on arrive rapidement à régler la dislance des deux cônes et la longueur de l'appareil, de manière à obtenir sur le verre dépoli replacé au fond de la chambre noire une image nette de l'objet à examiner, en remettant au point s'il y a heu. » On peut substituer au verre dépoli, sur lequel on a déjà une image assez nette et facile à étudier, une glace polie sur laquelle on examine les détails de l'image avec un oculaire. On fera mieux de substituer à cette glace une plaque photographique qui fixera l'image. » On voit que l'appareil est formé de deux cônes. D'après la théorie exposée dans les Notes précédentes, il semblerait qu'un seul soit suffisant. Cependant, l'expérience m'a montré que l'addition du cône supérieur, dont l'angle au sommet est plus grand que celui du cône inférieur, est avantageuse parce qu'elle évite en grande partie les effets fâcheux de la dispersion qui nuit à la netteté des images. » Je n'indique pas d'une manière plus précise les constantes numériques des parties de l'appareil, parce que je me réserve de les modifier encore. » J'ai dit (Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. 267) que je chercherais si, en recevant les rayons lumineux sur un cône argenté, je n'aurais pas une image par réflexion plus nette. Jusqu'ici, l'image par réfraction a été plus lumineuse, mais je continue l'étude des images par réflexion. » Enfin, je dois faire observer que la clarté de l'image est plus grande avec cet appareil qu'avec un microscope donnant un fort grossissement, parce que la surface de l'image ne dépend ici que de celle de ce que j'ai appelé le cercle-objet (lorsque les distances des parties de l'appareil ont été réglées) et que le rapport de ces deux surfaces est beaucoup plus petit que dans le cas des images semblables aux objets fournies par les microscopes. )) Le grossissement sera calculé d'après la formule établie (Comptes rendus, t^CXXXYIlI, p. 35o). » Les figures 2 et 3 montrent des diatomées dont les images sont recueillies par projection avec un microscope sans oculaire, mais avec les objectifs n"^ o et 8. » Les figures 4 et 5 représentent ce que deviennent les images précédentes lorsque l'on a introduit le diastoloscope. » L'appareil qui produit ces résultats est fort peu coûteux à cause de sa giande simplicité. Son effet étant de dilater considérablement les parties centrales du cercle- objet, justifie le nom que je lui ai donné. » Je pense que j'obtiendrai des images encore plus nettes pour les parties les plus dilatées parce que les considérations théoriques qui pouiraientètre invoquées pour limiter les grossissements à obtenir ne me semblent pas telles qu'on ne puisse espérer réaliser des grossissements de 5 000 SÉANCE DU 29 FÉVRIER 1904. 563 à 6000 diamètres et même un peu plus, ce qui constituerait déjà nn pro- grès sensible. » ÉLECTRICITÉ. — Stato-voUmélre. Appareil mesurant de 1 à 40000 volls en équilibre stable. Note de M. V. Crémieu, présentée par M. H. Poincaré. « Il n'existe pas d'appareil sensible et d'un usage commode qui permette de mesurer électrostatiquement toute l'échelle des potentiels électriques. » C'est là une lacune que l'appareil suivant permet de combler. Il est basé sur l'emploi d'une méthode de zéro consistant essentiellement à équilibrer une attraction électrostatique, dont la variation est réglée par une forme convenable des organes chargés, par une répulsion électrody- namique. )) Un levier métallique AB est suspendu horizontalement par un fil métallique fin et maintenu par sa partie inférieure par un second fil métallique fixé au socle de l'appareil. Ces deux fils sont isolés l'un de l'autre. L'extrémité A du levier porte un court cylindre métallique D, de ô"^"" de diamètre intérieur; roncenlriquement à D se trouve un cône métallique C; il est fixé au socle de l'appareil de façon que son axe horizontal soit perpendiculaire à la section normale de D. La base du cône a un dia- mètre de Sg™'"; le cône peut glisser le long d'une lige cylindrique de 8"" de diamètre concentrique à son axe; on peut ainsi amener la base du cône C à coïncider avec la base du cylindre D, ou bien écarter ces deux plans de 7'"°. Le cylindre D est constam- ment relié au sol et l'on relie le cône à la source dont on veut mesurer le potentiel. L'extrémité B du levier mobile porte une bobine li, qui se déplace en regard d'une bobine fixe E, ; ces deux bobines sont disposées de façon qu'en y faisant circuler un même courant elles se repoussent. Un amortisseur à huile rend apériodiques les mou- vements du système mobile ainsi constitué. » Quand on charge le cône C, l'électricité s'y distribue de façon telle que la densité superficielle est, en chaque point, à peu près en raison inverse du rayon de la section droite du cône en ce point. Les surfaces d'égale densité électrique seront donc des cônes concentriques à C, mais d'angle différent. » L'atlriiction exercée par C sur le cylindre mobile D est, pour chaque position relative de ces deux organes, proportionnelle à la variation -t- de capacité C correspondant à un déplacement dr Ay\ cylindre. » La valeur de -r- dépend de la forrne des surfaces d'éçale densité élec- dr ^ ^ trique su|)erficielle, qui dépend elle-même de l'angle du cône C. « On a donné à cet angle une valeur telle que la force attractive exercée 564 ACADÉMIE DES SCIENCES. sur l'anneau, pour un même voltage, varie de 20 à i quand on passe de l'une à l'autre des positions extrêmes que l'on peut donner au cône. M Dans la première de ces positions, l'attraction présente son maximum, qui est d'ailleurs fini ; la distance entre C et D est réduite à un demi-milli- mètre. Les plus faibles voltages produisent des mouvements très appré- ciables. Dans la seconde position, la distance entre C et D se trouve portée à 26""", suffisante pour éviter les étincelles ou aigrettes pour des voltages de 40000 volts. » A la force attractive ainsi réalisée on oppose une répulsion électro- dynamique produite entre E etE,. La variation -r- de cette répulsion obéit à une loi de même forme que l'allraclion qu'elle est destinée à équilibrer, et l'on obtient ainsi des positions d'équilibre stables du système mobile. » Mesure. — La mesure des potentiels se fait de la façon suivante : on règle la torsion fies fils de suspension de AB jusqu'à obtenir un zéro convenable, correspondant à une distance de quelques dixièmes de mil- limètre entre les bobines E et E,. On donne au cône C une position telle que sa distance au cylindre soit suffisante pour le voltage à mesurer ^'j puis on change ce cône. Le système dévie; on règle alors, avec une boîte de résistance, l'intensité i du courant d'une pile envoyé dans les bobines jusqu'à ramener le système à son zéro initial. )) On a alors équilibre entre une attraction proportionnelle à V- et une répulsion proportionnelle à r. Pour une même position relative de C et D, les voltages à mesurer sont donc entre eux comme l'inverse des résis- tances interposées sur le circuit de la pile. » Étalonnage de l'appareil. — Si l'on dispose d'un galvanomètre, l'éta- lonnage peut se faire sans avoir une source à potentiel connu. Il suffira, en efTet, d'utiliser une même source pour produire, d'une part, l'attraction électrostatique, et, d'autre part, la répulsion électrodynamique antago- niste. Un galvanomètre, placé sur le circuit des bobines E et E,, donnera une intensité i. Soient R la résistance lue à la boîte, R, la résistance des bo- bines E et E,, Ro la résistance du galvanomètre. On a évidemment, pour le potentiel V à mesurer, V = /(R -f-R.-t-Ho), et cette simple mesure donne le coefficient K. de l'appareil. » D'ailleurs, le cône C porte un index qui se déplace le long d'une gra- dyation chiffrée. En répétant l'étalonnage pour trois positions du cône SÉANCE DU 29 FÉVRIER 1904. SÔf» repérées sur cette graduation, on aura, par interpolation, l'étalonnage complet de l'appareil. » Cette mélhode élimine toutes les erreurs qui pourraient provenir d'un décentrage accidentel des bobines E, E,, ou de leur défaut de |)aridlélisme. » Le zéro, indiqué soit par une graduation fixée dans l'appareil, soit par une méthode optique, est arbitraire; l'étalonnage de l'appareil est rapide et facile à répéter. On pourra donc toujours choisir le zéro de farori à re- trouver le même coefficient K. Ceci permet de dresser une fois pour toutes un Tableau donnant, pour une résistance R et chacune des positions du cône C, le voltage correspondant. » Étalonnage en valeur absolue. — Pour étalonner l'appareil en valeur absolue, en fonction du couple de torsion des (ils fixés au levier mobile, on enlève le bain d'huile amortisseur, et l'on mesure la durée d'oscillation du système mobile. On fixe ensuite sur le levier AB, à égale distance de l'axe, deux petites sphères de poids égaux. On mesure la nouvelle durée d'oscil- Kition. De ces deux durées on déduit le couple de torsion W des fils. » On enlève alors les sphères, et l'on rétablit le bain d'huile. Puis on donne au fil, à partir du zéro choisi pour les mesures, une torsion connue, et l'on cherche quelle est l'intensité à envoyer dans les bobines E, E, pour équilibrer cette torsion, » La distance /du centre de Eaux fils étant connue, on a ainsi la valeur absolue du couple correspondant à une intensité conruie. D'ailleurs, le centre du cvlindre D est fixé à la même distance / des fils. » A l'aide du Tableau primitivement dressé pour l'appareil, ou a ainsi une relation simple entre les voltages à mesurer et un couple connu. » L'appareil se prête également à la mesure des voltages alternatifs, M Je suis heureux de remercier MM. Pellin de l'ingéniosité et du soin qu'ils ont apportés à la construction de ce slato-voltmètre, dont ils ont su faire un appareil simple et commode. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la rotation magnétù/ue du plan de polarisation des rayons JN. Note de M. H. Bagard, présentée par M. Mascart. « Étant donnée l'extrême petitesse des longueurs d'onde des rayons N, d'après les belles déterminations qu'a publiées tout récemment M. Blon- dlot, il était a présumer (jue le phénomène de la polarisation rolatoire ma- gnétique se manifesterait, pour ces rayons, à un degré beaucoup plus élevé 566 ACADÉMIE DES SCIENCES. que pour la himière ordinaire. C'est effectivement ce que j'ai pu vérifier, après être parvenu à obtenir, par réflexion sur une lame de verre poli, les polarisations complètes successives des huit faisceaux distincts qu'a décou- verts M. Blondiot, à la sortie d'un prisme d'aluminium. » Les rayons N, produits par une lampe Nernst, sont séparés des radiations élran- o;ères par des écrans d'aluminium et de bois. Deux ouvertures circulaires de 6"^"> de diamètre, pratiquées dans deux écrans de carton mouillé, distants de o™,4o, limitent un pinceau horizontal de ces rayons, qui est reçu normalement sur un prisme d'alu- minium ayant un angle i-éfringent de Se" et dont l'arête est verticale. Les faisceaux émergents tombent sur une lame de verre verticale, qui sert de polariseur; cette lame est montée sur la plate-forme d'un cercle divisé de grandes dimensions (o™,8o de diamètre). La seconde alidade porte, à une distance de o'",70 de l'axe de ce cercle, une seconde lame de verre identique, à laquelle on peut donner toutes les orientations et qui joue le rôle d'analyseur; à cet effet, un petit écran de sulfure de calcium est disposé dans un tube de laiton enveloppé d'une gaine de plomb, dont on amène l'axe dans la direction géométrique du faisceau réfléchi sur ce second miroir. Par suite de la dispersion considérable produite par le prisme, un seul des faisceaux tombe à la fois sur l'analyseur. Pour éviter l'effet dû au rayonnement secondaire du verre, j'ai dû prendre la précaution de ne recevoir le faisceau sur l'analyseur que pendant un temps très court, juste suffisant pour permettre de saisir l'effet produit. » J'ai reconnu ainsi qu'il y avait polarisation complète pour les inci- dences (principales) que je rapporte ci-dessous : Numéros d'ordre des faisceaux I. II. III. IV. V. VI. \II. \1II. Indices de réfraction de l'aluminium (d'après M. Blondiot) i,o4 1,19 1,29 i,36 i,4o 1,48 i)6S i,85 Incidences principales observées 57020' ôcoSo' 62° 10' 63°5o' 6^25' ôSo^S' 69° 10' 71" Indices de réfraction du verre (calculés). i,56 1,77 1,89 2,o3 2,09 2,22 2,63 î!,yo » Dans la dernière ligne de ce Tableau, j'indique les indices correspon- dants du verre, calculés d'après ces incidences principales; on voit que tous ces faisceaux se propageraient une fois et demie plus vite dans l'alu- minium que dans le verre. » Dans un premier essai relatif à la polarisation rotatiiire magnétique, j'ai cherché à limiter, autant que possible, l'action magnétique, dans la direction du faisceau polarisé, à la seule substance transparente étudiée, en employant, pour produire l'ai- nianlallon, un électro-aimant en fer à cheval, de dimensions d'ailleurs restreintes. L'axe du pinceau polarisé de rayons ,\ passait à une distance invariable (i'"') des bords extérieurs rectilignes et verticaux (longs de 5''"') des pièces polaires, et, en regard de l'intervalle de celles-ci, il traversait normalement la lame transparente, dans une région où la distribution du champ est encore assimilable à celle d'un champ uniforme. Grâce aux dimensions considérables de l'appareil, j'ai pu disposer l'élec- ■.32° 45' 20° I 5' 19° i2°3o' 33°!io' 32"3o' 25° ai^So' SÉANCE DU 29 FÉVRIER igo^. 567 tro-aimant à une grande distance de l'analyseiii- ; d'ailleurs, un tube de fer épais, enveloppant le tube qui contenait le sulfure, a permis, grâce au champ sensiblement uniforme développé dans son intérieur, de proléger le sulfure contre l'ellet découvert par M. Gutton. » Dans ces conditions, j'ai reconnu les caractères essentiels de la pola- risation rotatoire magnétique. Je me bornerai à donner ici, dans le Tableau suivant, les moyennes de valeurs très concordantes que j'ai obtenues pour les rotations subies par le plan de polarisation de chaque faisceau, à la traversée d'une lame de 2'^'° d'épaisseur d'aluminium ou de sulfure de car- bone, dans une région où le champ invariable avait une intensité moyenne de 02 gauss seulement (pour un courant constant de o'""i',i9 dans l'enrou- lement). Ces rotations sont d'ailleurs en relation droite avec le sens du champ. Numéros d'ordre des faisceaux I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. Rotations observées : 1° Avec l'aluminium 45° 10' 4o°'^o' ^7" 27° 3o' 2° Avec le sulfure de carbone 54°3o' 5i° 45°3o' 38"45' » Avec des champs de l'ordre de grandeur de ceux qu'on emploie cou- ramment, on aurait des rotations comprenant des nombres plus ou moins considérables de tours complets, connue les rotations naturelles d'un quartz épais pour la lumière ordinaire. » On voit, en outre, que la dispersion rotatoire, très considérable, a l'allure habituelle, la rotation étant d'autant plus forte que la longueur d'onde (qui varie dans le même sens que l'indice de l'aluminium d'après les mesures de M. Blondlot) est elle-même plus petite. » En faisant traverser, avec le même appareil et dans des conditions absolument identiques aux précédentes, à lui fai.sceau de lumière blanche, polarisée à peu près complètement sous l'incidence de 56° 3o', une lame de sulfure de carbone de même épaisseur (2"""), l'effet obtenu n'était guère sensible qu'à la condition lie recourir à l'artifice de l'inversion du champ ; le calcul indique, en effet, que pour cette valeur du champ, de 52 gauss, la rotation devait être seulement d'environ 4'- M Les résultats que je viens de mentionner ne sont qu'une première indication de l'ordre de grandeur du phénomène, dont j'entreprends actuellement une étude méthodique avec les différents milieux transparents aux rayons N, soumis à des aimantations bien déterminées. » 568 ACADÉMIE DES SCIENCES. ÉLECTRICITÉ. — Sur l'action des champs magnétiques sur les substances phos- phorescentes. Noie de M. C. Gutton, présentée par M. H. Poincaré. « Des expériences décrites dans une Note précédente (') ont montré que des taches de sulfure de calcium phosphorescent deviennent plus visibles lorsqu'on les place dans nu champ magnétique non uniforme, et qu'au contraire un cham|) uniforme est sans action. J'ai cherché si un cham|) uniforme, dont l'intensité varie, pouvait agir. « L'écran pliosphorescenl est placé au milieu dune bobine de 60"", 7 de longueur el de i3=™ de diamètre. Cette bobine porte une seule couche de fil régulièrement enroulé, le nombre total des tours est lo.ïo. Si l'on fait passer dans la bobine un cou- rant constant d'intensité égale à o""?, 4, l'éclat de la phosphorescence n'est pas mo- difié par le champ uniforme de la bobine; mais si, à l'aide d'un rhéostat à sulfate de cuivre, intercalé dans le circuit, on fait décroître l'intensité du courant d'une manière continue jusqu'à o""'p,o5 le sulfure devient plus visible. Cette augmentation de la phosphorescence dure tant que l'intensité du courant et par suite celle du champ magnétique diminuent. » Le même effet se produit quand on augmente l'intensité du courant. Lorsqu'on fait varier le courant périodiquement entre o^^P, o5 et o"'"i',4 en manœuvrant le rhéo- stat, l'augmentation d'éclat du sulfure dure aussi longtemps que les variations d'in- tensité du courant. » Un champ uniforme d'intensité variable agit donc sur le sulfure phos- phorescent. » Lors d'une rupture ou d'une fermeture brusque du courant, on ne perçoit pas d'augmentation d'éclat correspondant à la variation très rapide du champ magnétique. Cela lient, sans doute, à ce que cette variation est de trop courte durée; l'action d'un champ magnétique sur l'écran pliosphorescenl, n'étant pas instantanée, ne pe ut pro- duire dans un temps très court d'effet appréciable. L'effetd'une variation moins rapide mais plus durable est, au contraire, facile à observer. » La variation d'intensité du champ de la bobine produit dans le sulfure phosphorescent des forces électromotrices d'influction. On peut aussi en protluire en conservant au champ une intensité constante; il suffit de déplacer la bobine, en laissant l'écran immobile. » Toul déplacement de la bobine dans une direction perpendiculaire à son axe pro- duit une augmentation d'éclat de la phosphorescence, or, pendant le mouvement, les (') Comptes rendus, l. CXXXVIII, 1904, p- 26.S. SÉANCE DU 29 FÉVRIER I9o4- Sôg lignes de force magnétique coupent l'écran et y produisent des forces éleclromotrices. En déplaçant la bobine parallèlement à son axe, les lignes de force à l'intérieur ne changent pas de position et ne produisent pas de forces éleclromotrices, on ne constate aucune action sur la substance phosphorescente. » Un champ uniforme agit donc sur le sulfure phosphorescent pendant que des changements d'intensité ou de position des lignes de force produisent dans l'écran des forces électromotrices d'induction. Un déplacement qui ne produit pas de forces électromotrices est sans efl'et. » Dans toutes ces expériences, j'ai déplacé la bobine et non le sulfure, car l'obser- vation de la phosphorescence n'est facile que si le sulfure est immobile. » Au lieu de produire des forces électromolrices par des courants, on peut les pro- duire par des aimants et vérifier que, chaque fois que le sulfure phosphorescent est le siège de forces éleclromotrices d'induction, il devient plus visible. Loin d'un barreau aimanté immobile, le champ est assez faible et assez uniforme pour ne pas produire sur l'écran d'action sensible, mais, dés que l'on agite l'aimant, l'écran devient plus lumineux. Un barreau aimanté agité dans une chambre voisine de celle où l'on observe la phosphorescence produit un effet bien visible. » Si, au-dessous d'un écran phosphorescent protégé contre les rayons N par une feuille de plomb, on fait tourner un aimant autour de son axe, la phosphorescence devient plus visible. Dans cette expérience, la distance de l'écran à l'aimant était assez grande pour qu'on n'aperçoive aucune action de l'aimant au repos. » En résumé, chaque fois que des variations d' intensité d' un champ magné- tique ou des déplacements des lignes de force produisent des forces électromo- trices à l'endroit où se trouve le sulfure phosphorescent, on observe une augmen- tation d'éclat de la phosphorescence. » ÉLECTRICITÉ. — Aspect des étincelles données avec un interrupteur Wehnelt par le secondaire de la bobine à la fermeture et à l'ouverture du courant primaire. Note de M. Gagnière, présentée par M. H. Poincaré. « Qtiand on regarde attentivement un interrupteur électrolytique, on remarque que les gaz ne se dégagent pas tl'une façon quelconque autour de la tige de platine. » En réglant convenablement la self du circuit et en composant un électrolyte peu acidulé, les gaz se dégagent suivant deux plans perpendiculaires à la tige de platine qui se trouve ainsi divisée en trois segments : deux très courts aux extrémités et un au milieu égal à la somme des deux autres. Eu augmentant la quantité d'acide, les gaz se dégagent suivant un plan et un cône, dont l'axe coïncide avec la tige de platine. Enfin, ils se dégagent dans un plan perpendiculaire à la tige de platine et en son mi- lieu quand la quantité d'acide est plus grande. C'est le cas général. Ces faits ne C. K., 1904, I" Semestre. (T. CXX.WIII, N» 9.) 75 570 ACADÉMIE DES SCIENCES. peuvent s'expliquer avec l'idée d'explosion qu'éveille la marche du phénomène. Il faut remarquer qu'il existe une gaine gazeuse autour de la tige de plaline quand le phéno- mène lumineux a disparu et qu'une diminution brusque de pression au sein de cette gaine peut seule donner une explication convenable. On peut voir facilement celle gaine en chaufTant l'éleclrolyse vers 90° et en lançant le courant périodiquement. En s'éclairant faiblement, on aperçoit une surface cylindrique autour de la tige de plaline. )) Le phénomène lumineux ne se passe pas entre la tige de platine et le liquide environnant, mais entre deux couches de liquide. » En effet, pour que le courant passe de nouveau dans le circuit, il faul que la gaine gazeuse disparaisse et que le liquide soit en contact avec la tige de platine. Si le phénomène lumineux se passait entre la pointe de platine et le liquide environnant. il suffît de remarquer que cette pointe sérail portée à une haute température, tout au moins à sa surface, et aurait besoin d'être refroidie pour se mettre en contact avec le liquide. Or, la masse de mercure n'entre pour rien dans son refroidissement. Si, au contraire, le phénomène lumineux se passe entre deux couches de liquide, il est à remarquer que la pointe n'a pas besoin d'être refroidie, car sa température est tou- jours inférieure à la température d'ébullition du liquide. Il est même à remarquer que celte pointe doit emmagasiner une certaine quantité de chaleur favorable à la marche du phénomène, laquelle est employée à chauffer, après chaque interruption, le liquide en contact avec elle. Or, au début, réchauffement des parties centrales de la pointe devra causer une perturbation telle que les premières étincelles devront éclater à des intervalles de temps plus longs que lorsque la marche du phénomène est régulière. Ce que l'expérience vérifie. » Iv'examen de l'étincelle donnée par le secondaire de la bobine, écla- tant entre deux pointes animées d'un mouvement uniforme de rotation, montre que l'étincelle de rupture est suivie, à l'une de ses extrémités, d'un trait bleu violacé et à l'autre d'un trait orangé. Celle première étincelle est suivie d'une deuxième plus grêle, suivie elle-même des mêmes traits que la précédente, mais en ordre inverse. Cette dernière est l'étincelle de fermeture. L'intervalle qui sépare ces deux étincelles donne la durée de l'interruption du courant. Dans une expérience, cette dernière était de o', 00075, et le courant passait pendant o%oo425. Cet aspect particidier, présenté par la décharge de la bobine, ne peut s'expliquer qu'en admet- tant que, dans ces conditions, elle est continue; car, si elle était oscillante, elle présenterait la même teinte aux deux pôles. » La photographie de l'étincelle éclatant entre deux pointes animées d'un mouvement de rotation uniforme montre que les pointes couramment employées donnent de 4oo à 600 interruplii>ns it la seconde et non 1000 ou SÉANCE DU 29 FÉVRIER 1904. 57 1 T 5oo comme on l'a dit au début. On obtenait ces derniers nombres en com- parant la hauteur du son produit par la marche du wehneit à un son bien défini. On peut bien obtenir ces nombres de 1000 et rooo, mais il faut alors des pointes de longueur très petite, 3°"" environ, et de diamètre très faible, o""",3 environ. Et, cependant, il paraît hors de doute qu'en em- ployant celte dernière méthode, on obtient bien un nombre double d'in- terruptions de celui donné par la photographie. Pour expliquer ce fait, ne pourrait-on pas admettre qu'il se produit un premier bruit quand la gaine se forme, c'est-à-dire au moment de l'expansion du gaz, et un deuxième quand elle disparaît? » CHIMIE PHYSIQUE. — Sur T entraînement par coagulation. Note de M. Jacques Duclaux, présentée par M. Duclaux. « On sait que, lorsqu'une solution colloïdale est coagulée par l'addition d'un sel, le précipité qui se forme entraîne, en général, au moins l'un des deux radicaux dont était formé ce sel. M J'ai indiqué dans une précédente Communication {Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. i44) que les colloïdes n'ont jamais une composition simple et invariable: ce sont des complexes renfermant à la fois des radi- caux électronégatifs et des radicaux éleclropositifs, dans des proportions qu'on peut f.nre varier d'une façon continue, avec cette seule condition que la somme des valences d'un signe soit égale à la somme des valences de l'autre signe. En particulier, ces proportions et en conséquence la com- position chimique du colloïde changent si l'on ajoute au liquide qui le tient en suspension une substance quelconque. M En rapprochant ces deux faits, je me suis demandés! les entraînements par coagulation n'étaient pas de simples substitutions, aux radicaux compo- sant le colloïde, de ceux du sel précipitant. C'est, en effet, ce que i'ejtpérience montre, dans tous les cas où elle est possible. » Replenons l'un des exemples que j'ai déjà cités. Le ferrocyanure de cuivre, pré- paré au moyen du feriocyanure de potassium et d'un sel cuivrique, renferme toujours du potassium : sa composition correspond à la formule (FeCy«)Cu"'K'-, et la condition unique énoncée plus haut s'écrit ici 2//H-« = 4- Lorsqu'on précipite sa solution col- loïdale par un sel d'un métal quelconque, on retrouve toujours dans le précipité une partie de ce métal : il y remplace des proportions éleclrochimiquement équivalentes soit du cuivre, soit du potassium : et la fraction de ceux-ci qui est ainsi déplacée s'unit à l'acide du sel et se retrouve dans le liquide qui surnage le précipité. 572 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Il n'est donc pas nécessaire, pour expliquer ces phénomènes d'entraî- nement, d'invoquer des actions moléculaires ou électriques spéciales, telles que des forces d'attraction dues à une différence de |)otentiel entre la particule colloïdale et le liquide qui l'entoure. Ce sont de simples phéno- mènes de déplacement chimique, analogues au déplacement d'un métal ou d'un acide par un autre, et régis comme eux par des lois générales d'équi- libre, sur lesquelles je reviendrai plus tard. » J'indiquerai immédiatement une application de ces propriétés : elles permettent de faire, d'une façon complète, l'analyse d'un colloïde, c'est- à-dire la séparation, un par un, des divers radicaux qui le composent, sans mettre en jeu de réactions chimiques violentes qui pourraient modifier profondément la nature de quelques-uns de ces radicaux. Le colloïde (FeCy") Cii"'K" n'a aucune des réactions du cuivre ni du potassium; ces métaux y sont dissimulés, mais un sel d'argent le coagulera en déplaçant le cuivre, un sel d'aluminium en déplaçant le |)otassium,et ces deux métaux pourront être caractérisés par les procédés ordinaires, dans le liquide qui surnagera le précipité. Ce procéflé d'analvse méthodique pourra rendre des services dans l'étude des colloïdes organiques, formés de radicaux eux-mêmes complexes, et souvent peu stables en présence des réactifs qu'on emploie pour effectuer leur séparation. Il permettra peut-être de préciser le rôle que jouent, dans beaucoup d'entre eux, les diastases, par exemple, les éléments minéraux qui semblent en faire partie intégrante, sans cepen- dant y être en proportions constantes, comme il arriverait dans le cas d'une substance définie et cristallisable. J'indiquerai prochainement quelques résultats que j'ai obtenus dans cette voie. » CHIMIE PHYSIQUE. — Étude théorique de la dissociation de l' oxyhémoglo- bine. Actions de la concentration et de la température. Note de M. Victor Henui, présentée par M. A. Haller. « I. Hufner, en étudiant l'équilibre entre l'oxyhémoglobine, l'hémoglo- bine et l'oxygène, a supposé implicitement qu'une molécule d'oxyhémo- globine provenait de la combinaison d'une molécule d'hémoglobine avec une molécule d'oxygène; ce n'est qu'à ce cas que peut s'appliquer sa for- mule Ao = K.Â./7o, oîi //„, Aj, pf, sont les concentrations des trois corps et R une constante. Hufner avait montré lui-même (en 1890) que les valeurs de R changeaient avec la concentration en hémoglobine, donc la formule n'est pas exacte. SÉANCE DU 29 FÉVRIER 1904. 578 » Lorsque trois corps A, B, C donnent lieu à l'équilibre mkz^nh + 5C, entre les concentrations c,, c,, c^ de ces corps au moment de l'équilibre, on a la relation de Guldhers; et Waage » Si la dissociation de l'oxyhémoglobine (H„) se fait d'après l'équation otH„ Z^n\\^-\- sO.,, on devra avoir la relation Hiifner suppose que /?i = « = ^ = 1 et trouve que K varie. On peut taire d'autres hypothèses qui donnent pour K des valeurs plus constantes; par exemple, si l'on suppose que m = i , /z = 2, f = 1, on aura Ao ^ R, A^/^o et l'on trouve pour R,, calculé d'après les expériences de Hûfner, des valeurs plus constantes que celles de R = 7—^; voici les résultats de ces calculs : h^-\- h. 9,18 6,48 4,86 4,59 3,56 2,75 /'; 1,59 i,3i 1,1 3 1,1 4 0,97 0,91 l'a 10, 5o 9,32 8,81 8,12 7,44 6,92 K o,4-i 0,42 0,37 0,37 0,35 0,29 K| 0,29 0,32 0,33 0,32 0,37 0,32 » Il est possible que cette solution ne correspondra pas à tous les cas et qu'il faudra en chercher une autre; nous ne le faisons pas puisque le nombre de données expérimentales que l'on trouve dans la littérature est trop restreint. Il est nécessaire de reprendre ces études en cherchant surtout comment varieront h^ et h^ lorsqu'on diluera une solution donnée avec de l'eau purgée d'oxygène et puis avec de l'eau contenant yo^ d'oxygène; on obtiendra ainsi les valeurs de m, n et s. Telles sont les expériences que nous avons entreprises. » II. Un deuxième problème important pour la dissociation de l'oxyhé- moglobine est l'action de la température. M. Berthelot (^Comptes rendus, t. CIX, p. 776) avait mesuré la chaleur de combinaison de l'oxygène avec le sang réduit, il trouve que l'absorption de 32^ d'oxygène est accompagnée d'un dégagement de 14800"^^'. Si une réaction Tnk=^ nV> + sC est accom- pagnée d'un dégagement de Q calories, on sait d'après la loi de Van't Hoff que la constante R de l'équilibre , identique au produit de copulation du bromure de dinaphtopyryle et du naphtol-]3. » L'équation (i) représente la formation synthétique de ce corps. » Diéthylaminophényldinaphtopyrane Celle nouvelle base a été obtenue en copulant le bromure de dinaphtopyryle avec la diéthylaniline, suivant un mode opératoire identique à celui précédemment décrit. Elle est soluble dans le benzène, le chloroforme. Par évaporation lente de la solution chloroformique on obtient des cristaux volumineux, fondant à 23o''-23i°. » CHIMIE ORGANIQUE. — Éthylidène-camphre. Acide éthylhomocamphorique. Note de M. J. Mixgui.v, présentée par M. Haller. « Dans une Note précédente ('). nous avons montré que le mé- ihylcamphre, traité par du brome, donne du méthylbromocamphre C ^^'' qsjjm/ , \CH' qui, saponifié par de la potasse alcoolique, fournit le méthvlène-camphre C'H'\ 1 , dont le pouvoir rotatoire est de beaiicou|) su])érieur au pouvoir rotatoire du dérivé saturé correspondant. » Les alcamphres de la série aromatique, comme l'a montré M. Haller (^), ont un pouvoir rotatoire bien plus élevé que les alcoylcamphres corres- pondants; il était donc intéressant de voir si celte exaltation, attribuée à (') MiNGUiN, Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 1067. (') A. HxLLER, Comptes rendus, t. CXXIII, p. 22. C. R., 1904, i" Semestre. (T. CXXXVIII, .N- 9 ) 7*^ 578 ACADÉMIE DES SCIENCES. la double liaison, observée déjà sur le mélhvlène-camphre, se poursuivait dans toute la série. » Après le dérivé méthylénique, nous avons donc préparé l'homologue supérieur, l'élhylidène-camphre. » Éthylidène-camphre. — Nous sommes partis de l'élhylcamphocarbonate de C /^'? méthyle (') récemment préparé par nous. Cet éther C'H"y I \LiU-L.H ^ saponifié à iSo°-200° au moyen de la potasse alcoolique, nous a fourni l'étliylcamphre, obtenu déjà par M. Baubigny (-) et par M. Brilhl ('). Ce composé bout à 107°-! jo°, sous une pression de i'^", et son pouvoir rolaloire dans l'alcool est a^ ^ + 4o°. » Cet éthylcamphre, en solution sulfocarbonique, donne, par laclion du brome, réthylmonobromocamplire. Celui-ci se forme plus difficilement que le dérivé méthj'lé correspondant. On est obligé d'opérer à 100° en tubes scellés. Il distille entre i iS^-iao" sous 1'='" de pression en se décomposant partiellement. Nous ne pouvons donc pas donner dénombre exact, relativement à son pouvoir rotaloire; nous nous contenterons de dire qu'il est élevé et de l'ordre de celui du méthylbromocamphre. » La potasse en solution alcoolique, à l'ébullition, lui enlève HBr et l'on obtient de /C = Cil - CH^ la sorte l'étlivlidène-camphre C'II'K I , bouillant entre iio°-ii5'', pres- ^ \co sion i*^". Son pouvoir rotatoire dans l'alcool est a[,:= + ii3°. Mis en contact avec HBr en solution acétique, il fixe l'hydracide en donnant le bromoétbylcamphre qui ne dis- tille pas non plus sans décomposition. » L'éthylidène-camphre, en solution cétonique, s'oxyde rapidement à froid, en four- nissant de lacide caniphorique et de l'acide acétique. » Un coup d'œil, jeté sur les nombres suivants, montre que les deux premiers termes des alcamphres de la série grasse se conduisent au point de vue de l'activité optique comme les alcamphres de la série aromatique : Méthyl-camphre. . a(,= H-27° Méthylène-camphre.. au = -(-i27° Éthyl-camphre . . . 3C£,=; -1-/40° Éthylidène-camphre.. an^-l-iiS" » Nous pouvons dire, dès à présent, qu'il en est de même des propyli- dène, isobutylidène et amylidène-camplires. » Acide élhylhomocamphorique { P). — En même temps qu'il se forme du camplire éthylé dans la saponification de l'éthylcamphocarbonale de méthyle, il se produit encore, suivant la température à laquelle on opère, ou bien de l'acide éthylcampho- carbonique dont nous avons indiqué récemment les propiiétés, ou bien de l'acide (') MiNGUiN, Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 1067. (') Baubigny, Thèse de La Faculté des Sciences, Paris, 1869. (') Bri^hl, Berichle, t. XXXV, p. 3619. SÉANCE DU 29 FÉVRIER igo/j- 5 7;) éthj'ihomocamphorique. Ce dernier cristallise très nettement dans l'étlier, fond entre 135° et i^o" et a pour pouvoir rotatoire dans l'alcool a[,=:-4- oq°,65. Nous l'appellerons acide élhylliomocamphorique (jî), par analogie avec l'acide méthylhomocarapho- riqueO)V). » Il résulte des travaux de M. Haller(-). de M. Bruhl (') et des nôtres, qu'on peut en partant des élherscamphocarboniques substitués obtenir, eu faisant varier les conditions de saponificiition, la série des acides campho- carboniques substitués ou homocamphoriques substitués. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la synthèse des acides aa diméthyigluta- rique et a% dimélhyladipique. Note de M. G. Blanc, présentée par M. A. Halier. « Parmi la série des acides bibasiques il y en a trois qui, dans l'histoire des composés terpéniques, ont joué un rôle extrêmement important. Ce sont les acides aot diméthylsuccinique, ao. diméthyiglutarique et ax dimé- thyladipique. » Ces trois acides se sont bien souvent rencontrés dans les produits de dégradation systématique d'un grand nombre de composés terpéniques dont on a pu fixer ainsi la constitution. Aussi l'étude de ces acides et la déterminali(m de leur conslilulion ont-elles tout de suite présenté un intérêt ca|;ital. L'aciJe aa, diméthylsuccinit[ue qu'on a pu obtenir synthé- tiqnement par le procédé général de synthèse des acides succiniques a été mis rapidement hors de cause. Quant aux acides ««, diméthyiglutarique et ao. dimélhyladipique, leur constitution n'était établie, jusqu'à l'an dernier, que par voie analytique et, bien que de très nombreuses tentatives de syn- thèse aient été tentées, aucune d'elles n'avait réussi. » La synthèse de l'acide ax dimétliyli^hitarique a été réalisée pour la première fois par M. Perkin jun. et M. A. Smith ("*). I.'aciile obtenu, en très petite quantité, par ces auteurs fondait à 90° (l'acide ax diméthyiglu- tarique fond à 85°). Il ne paraît pas douteux cependant que ce ne soit véri- tablement l'acide aoc diméthyiglutarique. Peu de temps après M. Biaise (') (*) Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 1067. (') Haller, Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 'j^'è. (') Brliil, Berichte, t. XXXV, p. 36 19. (*) Chem. Soc. t. LXXXI, p. 266. {^} Bull. Soc. c/iim., t. XXIX, p. io34. 58o ACADÉMIE DES SCIENCES. l'obtint synthétiquement dans de bonnes conditions et avec nn rendement satisfaisant à partir de l'acide aa diméthylglutaconique. Quant à l'acide aa diméthyladipique, sa synthèse n'avait pas encore été faite. » J'ai pu facilement, en appliquant la méthode générale de synthèse des alcools que nous avons décrite M. Bouveault et moi ('), arriver aisénfient à la svnthèse de ces deux acides. » Lorsqu'on réduit par le sodium et l'alcool absolu l'éther aa dimélhylsuccinique, \/ on obtient le glycol CH'OH C — CH^ — CH'-OH déjà décrit ( = ); mais en même temps il se produit une quantité notable d'une lactone C^H'^O- qui bout à 20i°-202'' à la pres- sion atmosphérique, et que l'on sépare du glycol par les procédés classiques. Cette lactone est chauffée avec du cyanure de potassium sec en tubes scellés à 270° pendant 5 heures. Le produit de la condensation, hydrohsé par de la potasse aqueuse, fournit, après acidification et extraction à l'éther, un acide extrêmement soluble dans l'eau qui cristallise cependant spontanément au bout de quelques heures. Cet acide a été purifié par transformation en anhydride (éb. à iSo" sous lô™""), hydratation de ce dernier, et cristallisation de l'acide obtenu dans l'eau. Cet acide fond à 85°; il a été identifié avec l'acide'obtenu par l'oxydation de l'acide isolauronolique; le mélange des deux acides fond exactement à 85°; l'anilide de l'acide synthétique et la p naphtalide fondent respectivement à 147° et à 150° comme celles de l'acide d'oxydation. Le rendement en acide diméthylglutarique à partir de la lactone est presque quantitatif. » La même méthode appliquée à l'éther aa diméthylglutarique fournit une lac- tone CH'^O-^qui bout à io5° sous iS™""; son sel de baryte cristallise avec i^-H^O. L'action du cyanure de potassium sur cette lactone, dans les mêmes conditions que précédemment, conduit à un acide extrêmement soluble dans l'eâu, qui a été purifié par cristallisation dans un mélange de benzène et d'éther de pétrole. Cet acide fond à 86°-87°, il a été identifié avec l'acide aa diméthyladipique provenant de l'oxydation de la f ionone et de l'acide dihydroisolauronique ('), le mélange de ces deux acides fond à 860-87° (*). » La formation des acides aa diméthylglutarique et aa diméthyladi- pique à partir des lactones obtenues elles-mêmes par la réduction des éthers aa diméthvisuccinique et aa diméthylglutarique j>rouve que la réduction a porté sur le carboxyle lié au carbone primaire. Nous nous occupons de généraliser cette loi. » (') Comptes rendus, t. CXXXMI, p. 60. (-) Comptes rendus, t. CXXWII, p. i25. (3) F. TiEMANN, Bull. Soc. clUni., 3« série, t. XIX, p. 83;. —G. Blanc, Bull. Soc. chim., Z' série, l. XXIIl, p. 270. (*) Le mélange avec l'acide ^^ diméthvladipique fond à 45°. SÉANCE DU 29 FÉVRIER igo/j. 58 1 CHIMIE BIOLOGIQUE. — Production de l' acétylméthylcarbinol par les bac- téries du groupe du Bacillus mesenlericus. Note de M. Hexri Desmots, présentée par M. Giiignard. « En 1901, M. Grimbert, communiquant à l'Académie des Sciences (') le résultat de ses recherches sur le Bacillus larlricus qu'il venait d'isoler, signalait parmi les produits de l'action de ce bacille sur les hydrates du car- bone la présence d'un corps nouveau qui n'avait pas encore été isolé des cultures microbiennes : l'acétylmélhylcarbinol. » Nous avons à notre tour constaté la production de ce composé orga- nique dans l'action sur les hydrates de carbone d'une série de bactéries appartenant au groupe du Bacillus mesenlericus (^). » Nos recherches onl porté sur les espèces suivantes que nous devons à l'obligeance de M. Binot, chef de laboratoire à rinslitul Pasteur : » Bacillus mesenlericus vulgatus, isolé par M. Binot; B.fuscus, de Flugge, par l'intermédiaire de Kral; B. flavus, de Baunagarten ; B. niger, de Beyerinck; B. ruber, de Migula. » Ces bacilles, dans des milieux additionnés de 2 pour 100 de peptone et de carbo- nate de chaux, attaquent la glycérine, la mannite, le glucose, le saccharose avec inter- version, la dexlrine, l'inuiine, l'empois d'amidon, les pommes de terre. L'action est lente; elle se poursuit sans dégagement gazeux appréciable et le voile formé à la sur- face du liquide persiste pendant des mois. Néanmoins, le sucre disparaît totalement. Dans les produits formés, nous avons constaté la production constante d'acides acétique et valérianique, ainsi que de petites quantités d'alcool éthylique. Le liquide distillé présente, en outre, les propriétés suivantes : Il 11 réduit énergiquement la liqueur de Fehling à froid; il dévie nettement à gauche le plan de la lumière polarisée ; il ne recolore pas la solution de fuchsine bisulfitée; il ne donne pas d'iodoforme à froid quand on le traite par une solution d'iodure de potassium ioduré et d'ammoniaque ; il ne précipite pas à chaud par le sulfate mercu- rique (réaction de Denigès); il donne la réaction de Légal. » Chauli'é au bain-marie bouillant avec l'acétate de phénylhydrazine, il donne une osazone cristallisée jaune pâle qui, au microscope, se présente en cristaux ramifiés (') Comptes rendus, t. CXXXII, p. 706; njars 1901. (-) Pour cette étude nous avons suivi la marche méthodique indiquée par M. Grimbert pour le DiagnosUc des Bactéries par leurs propriétés biochimiques {Archives de Parasilologie, 1908, p. 238-3o6). 582 ACADÉMIE DES SCIENCES. raiipelant l'aspect de la feuille de fougère. Celle osazone est insoluble dans l'eau, l'alcool niélhylique et la plupart des dissolvants. Elle fond à 243°. » Ces propriétés sont exactement celles de l'osazone obtenue par M. Grinibert avec son D. larlricus, osazone dont il a établi la composition élémentaire et la formule C'^H'^Az*, et qui correspond à l'osazone du biacétyle, qui fond également à 243". « De plus, quand on traite l'osazone recueillie dans nos distillations par les agents oxydants (bichromate de potasse et acide acétique, ou plus simplement par le perchlorure de fer étendu), on obtient de longues ai- guilles flexibles solubles dans l'alcool et l'éther, fusibles à i5i°. Par l'ac- tion d'un excès de phénylliydrazine, elles régénèrent l'osazone primitive fondant à 24^°; elles sont constituées par l'osolétrazone du biacétyle (von Pechmann). » Comme M. Grimbert, nous avions à nous demander si cette osazone dérivait du biacétyle CH= — CO — CO — CH' ou de l'acélylméthylcarbinol CH'-CO-CHOH-CH'. » Le biacétyle ne réduit pas la liqueur de Fehling à froid et ne possède pas de pouvoir rotatoire. De plus, il est complètement détruit par l'action des alcalis à chaud. Or, le liquide obtenu par distillation réduit la liqueur de Fehling à froid, il n'est pas sensiblement attaqué par les alcalis et, de plus, agit sur la lumière polarisée. Il s'agit donc de l'acétylméthylcarbinol. » Toutes les variétés de D. mesentericus que nous avons eues entre les mains nous ont donné de l'acétylméthylcarbinol sur les différents milieux énumérés plus haut. Si l'on veut évaluer cette quantité d'après le poids d'osazone formé dans les loo premiers centimètres cubes recueillis, on voit qu'il varie de 0^,25 à i^. Nous avons constaté en même temps que, pour une même fermentation, la quantité d'acétylmélhylcarbinol qui prend naissance passe par un maximum pour décroître ensuite, comme si ce corps était détruit à son tour. » Enfin, nous ferons remarquer que tous nos liquides distillés dévient à gauche le plan de la lumière polarisée. Pour nous assurer que celte dé- viation était bien due à l'acétylméthylcarbinol dont le pouvoir rotatoire n'a pas été déterminé, mais que la formule de constitution fait prévoir, nous avons effectué l'expérience suivante : » 600'^'"' environ de liquide de fermentation ont été soumis à la distillation; on a ainsi recueilli 5oo'=°''. Une nouvelle distillation a permis de fractionner ce liquide en cinq portions de 100^"°, en y comprenant les derniers 100""' restés dans le ballon. Ces SÉANCE DU 29 FÉVRIER ipo/j. 583 liquides ont été examinés au polarimètre, puis on y a dosé l'osazone. Rapprochons ces résultais : Déviation. Osazone. O / Première portion .-. . i. 4 o>^9 Deuxième » i. 2 o,582 Troisième » i o,^5 Quatrième » 0.38 0,27 Cinquième « (non distillée) 0.26 o.i5 » Les déviations polarimétriques sont, comme on le voit, en rapport étroit avec la quantité d'osazone obtenue, elles suivent la même marche, mais leur faible valeur ne permet pas de leur demander une concordance absolue, » Nous terminerons en disant que d'autres bactéries voisines du B. me- sentericus, en pnrticulier le B. subtitis et le Tyrothrix tenuis, donnent éga- lement de l'acétylniéthylcarbinol en quantités appréciables. » La facilité avec laquelle on peut caractériser ce produit dans les fer- mentations met à la disposition des bactériologistes une nouvelle réaction biochimique intéressante pour la différenciation des espèces. » ZOOLOGIE. — Sur les perles de nacre. Note de M. Raphaël Dubois. • « Depuis des temps très reculés jusqu'à nos jours, les hommes se sont efforcés de provoquer la formation des perles en introduisant des corps étrangers les plus divers entre la coquille et le manteau des Mollusques nacriers, soit en entrebâillant les valves de la coquille, soit en les trépanant. Les Chinois, de temps immémorial, exploitent industriellement ce procédé au moven de grandes Moules d'eau douce, dipsas plicatus. Le manteau sécrète de la nacre, qui recouvre plus ou moins de petits objets destinés à l'ornementation, et particulièrement des corps arrondis avec lesquels on cherche à imiter des perles, des colliers, des parures. Mais, jusqu'à présent, et malgré des siècles d'efforts, patients et persévérants, on n'a pu obtenir ce que l'on flésigne universellement sous le nom de perles de nacre, lesquelles se distinguent des perles fines plus spécialement parce qu'elles ne sont ni fines, ni finies. » Les plus belles perles de nacre que j'ai pu observer sont celles que fa- briquent les Japonais au moyen d'une petite Huître perlière margarilifera Marlensi, très voisine de celle que je cultive à Tamaris-sur-Mer. Je dois à l'obligeance de M. Mitsisuké Cawakita, commissaire impérial du Japon à 58/i ACADÉMIE DES SCIENCES. l'Exposition universelle de 1900, et à M. Tadamasa Hayashi, commissaire jjénéral, deux exemplaires de ces jolies perles de nacre, dont quelques-unes atteignaient une assez grand taille. » Ces perles ne sont pas sphériques, elles ont la forme d'épaisses len- tilles biconvexes, dont une des faces serait beaucoup plus bombée que l'autre. Cette dernière est rendue très brillante par le dépôt d'une couche de nacre, tandis que l'autre n'a que l'éclat de la nacre taillée, dont on fait les boutons. » Une coupe mince pratiquée au milieu d'une de ces perles (') montre les détails suivants : la zone brillante de nacre est composée de couches minces concentriques formant une fragile calotte hémisphérique, dont la paroi concave est tapissée d'un enduit brunâtre granuleux empêchant l'adhérence parfaite de la calotte et du noyau. Sur le bord interne de la calotte, la nacre présente une structure prismatique. » Le noyau sur lequel la nacre s'est déposée est un disque plan-convexe de nacre dont les couches minces superposées sont planes. » Sur le bord de la calotte et sur la face inférieure du noyau, on a collé une autre lentille de nacre plan-convexe, d'un diamètre un peu plus grand. )) Dans la lumière polarisée, la calotte montre la croix de polarisation, mais on n'observe pas les belles irisations que l'on rencontre dans les perles vraies. » Mises à côté d'une perle fine vraie de bonne qualité, ces brillantes perles de nacre n'ont pas ce que l'on est convenu d'apjieler Yorient de la perle fine. Si l'on ajoute à cela qu'elles sont fragiles, à cause de la minceur et du peu d'adhérence de la couche de nacre, et qu'elles ne sont brillantes que sur une de leurs faces, on s'explique pourquoi ces produits, qui sont cependant les plus beaux dans leur genre, que j'aie jamais vus, n'ont eu aucun succès auprès des joailliers parisiens, en 1900. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Action des sources de rayons N sur diffèrenls ordres de sensibilité, notamment sur l'olfaction, et émission de rayons jN par les substances odorantes. Note de M. Augustin Charpentier, présentée par M. d'Arsonval. « Les rayons N exercent une action très nette sur la sensibilité olfactive. On peut s'en convaincre en approchant du nez, pendant l'olfaction, un corps capable de (ouinir ces rayons, un morceau d'acier trempé, une (*•) Une photographie de cette coupe a été présentée à l'Académie en même temps que cette Note. SÉANCE DU 29 FÉVRIER I904. 585 presse en bois serrée, le poing fermé, e'tc. L'expérience doit être faite avec toutes les précautions indiquées en pareil cas, dans un air calme, très len- tement ei avec une respiration douce et régulière, le corps odorant étant maintenu à une distance fixe et plus ou moins voisine, suivant les cas, de la limite de sensibilité. La source de rayons N peut, soit provoquer la sen- sation quand la limite était près d'être atteinte, soit augmenter l'intensité de la sensation quand celte dernière était déjà produite. Dans l'un et l'autre cas l'action est notable; elle a lieu quand on approche la source radiante de la racine du nez (voisinage des taches olfactives) ou de la base des narines. » Si l'on tient contre l'aile du nez la masse de muscles du pouce, la plus faible contraction de ces muscles produit l'effet indiqué. Une grosse bille d'acier pour roulements, tenue dans une pince en bois, est une source commode et très efficace; de même l'essence de cassia est une bonne sub- stance d'étude. » J'ai obtenu les mêmes résultats avec des odeurs très diverses, essences de lavande, thym, girofle, menthe, camphre, éther, iodoforme, ammo- niaque, acide acétique, etc. L'action traverse l'aluminium et il sera bon, pour éliminer les courants d'air dus, malgré toutes les précautions, aux déplacements de la source, de placer une large plaque de ce métal contre la partie antérieure du nez, tandis qu'on opérera de l'autre côté de la plaque. » Les ravons N peuvent encore influencer l'olfaction quand on les fait agir sur certains points des centres nerveux, ainsi quand on approche la source du milieu du front immédiatement au-dessus de la glabelle (lieu de réunion des arcades sourcilières) et surtout quand elle est placée sur le sommet du crâne, un peu en avant du bregma (lieu de réunion du frontal et des deux pariétaux); l'effet est frappant dans ce dernier cas. » Celelfet des rayons N ne porte pas exclusivement sur l'organe percep- teur : la sensation olfactive présente un certain degré d'augmentation quand la source radiante est approchée du flacon contenant la substance odorante à distance assez grande du nez pour ne pas influencer directe- ment ce dernier. » Réciproquement j'ai reconnu que les substances précédentes émet- taient très nettement des rayons N, qui traversent les bouchons, les phiques d'aluminium, sont arrêtés en grande partie par le plomb, et peuvent donner lieu, comme les autres sources, à des radiations conduites. » En ce qui concerne l'action que les rayons N peuvent exercer sur les G. K., 1904, 1" Semestre. (T. CXX.XVIII, N- 9.) 77 586 ACADÉMIE DES SCIENCES. autres sens, j'ai trouvé d'abord un résultat net sur la gustation. Si l'on dépose sur la pointe de la langue une trace d'un corps sapide (camphre, aloès, sel, sucre, etc.), la bouche étant ouverte, la respiration arrêtée et le voile du palais relevé pour éviter tout effet olfactif, l'approche d'une source telle qu'une bille d'acier trempé, etc., renforce ou fait naître la sen- sation gustalive. La sensation est encore renforcée par les rayons N quand, au lieu de localiser le corps sapide à la pointe de la langue, on le diffuse dans toute la bouche. » Y a-t-il les points du cerveau sur lesquels les rayons N pourraient agir en déterminant un renforcement de la 'sensation gustative? Après des essais portant sur différentes parties du crâne je n'ai trouvé qu'un certain degré d'action dans une zone pariétale voisine de celle qui agit sur la vision (Note du I*'' février dernier), peut-être un peu antérieure. » L'étude de l'audition est plus difficile à cause des précautions à prendre pour éviter que les déplacements de la source radiante par rapport à l'oreille ne viennent modifier par des réflexions variables les conditions d'arrivée du son. On y arrive cependant en utilisant les radiations con- duites. Or, en prenant comme source sonore une montre tenue à la dis- tance limite de la perception, je n'ai constaté nettement quelque renforce- ment du son que lorsque la plaque terminale était placée droit au-dessus de l'oreille, à 7'^" à 8*^™ du trou auditif, ce qui paraît bien s'accorder avec l'idée d'une excitation portant sur les centres cérébraux de l'audition. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur le pigment des capsules surrénales. Note de M. C. Gessard, présentée par M. Roux. « J'ai étudié le pigment des capsules surrénales. Vulpian, qui l'a décou- vert en 1806 ('), l'a caractérisé par les réactions toujours usitées de l'eau iodée et du perchlorure de fer : le suc de la substance médullaire de ces organes, primitivement incolore, devient rose carmin à l'air et avec le premier réactif, vert avec le second. M. E. Lépinois a, dans ces dernières années (^), fourni d'intéressantes données sur cette question : il a fait la distinction entre les colorations que prend à l'air le produit de l'épuisement (') Comptes rendus, t. XLIII, i856, p. 663. (') Comptes rendus de la Société de Biologie, 1899, p. 3[5, et Thèse de Doctoral en Pharmacie, Paris, 1899. SÉANCE DU 29 FÉVRIER 1904. 587 aqueux des glandes pulpées, suivant qu'on y laisse ou non les matières albuminoïdes entraînées; il a rattaché à une action diastasique la coloration rouge qui apparaît dans le premier cas ; il a reconnu la présence de la tyro- sine dans les glandes. » En fait, il s'agit ici du produit de la réaction delà tyrosine avec sa diaslase oxydante, la tyrosinase. Seulement il est incolore dans ces conditions de milieu organique, où la substance corticale de la glande est parliculièrenient empêchante, comme l'a noté Vul- pian. Mais, au contact de l'air, le macéré aqueux des glandes prend la coloration rose habituelle, qui se fonce en rouge de plus en plus à partir de la surface par continuation de l'action de la diastase. D'autre part, les glandes bouillies dans l'eau, sitôt extraites, donnent une liqueur d'où la diastase est exclue, mais qui contient le produit de son action intraglandulaire. Il en résulte que ce décocté se colore à l'air, et d'autant mieux que, par un traitement au sous-acétate de plomb, on a complété la séparation des ma- tières empêchantes. Sa teinte varie des rose et rouge communs à la réaction delà tyro- sinase aux violets qui sont dus à l'intervention de la chaleur sur le produit de cette réaction ('). Le spectroscope identifie le produit des capsules et celui de la tyrosinase des champignons prise comme terme de comparaison. Le rose, dans les deux cas, passe au carmin par l'eau iodée, et la coloration verte avec le perchlorure de fer qui caracté- rise le suc naturel ou bouilli est la réaction aux sels de fer de la tyrosine transformée par la tyrosinase que j'ai anciennement décrite ('-). » En résumé, le chromogène des capsules surrénales est, sous l'état inco- lore qui résulte du manque d'oxygène, le produit, que nous ne connais- sions encore que coloré, de l'action de la tyrosinase sur la tyrosine. On lui rend son aspect ordinaire quand on lui facilite le libre accès de l'air et qu'on le débarrasse des matières qui l'accompagnent dans la glande et qui lui disputent l'oxygène. » Ce que nous savons du rôle de la tyrosine dans la genèse du pigment mélanique (^) ajoute quelque intérêt à la constatation qu'une des transfor- mations de la tyrosine dans l'organisme a pour siège les capsules surré- nales dont certaines altérations s'accompagnent de mélanodermie. Je rap- pelle en terminant que le principe récemment extrait des capsules surrénales, l'adrénaline, a lesréactionspigmentairesdu suc lui-même, sans rien préjuger (') C. Gessard, Études sur la tyrosinase {Annales de l'Institut Pasteur, t. XV, 1901, p. 593). (^) Loc, cit., p. 601. (^) C. Gessahd, Sur la formation du pigment mélanique dans les tumeurs du cheval {Comptes rendus, t. GXXXVl, 1900, p. 1086). Je réparerai ici une petite omis- sion typographique; 3= ligne de cette Note, lire : 78 pour 100 de l'encre de ces mol- lusques. 588 ACADÉMIE DES SCIENCES. toutefois au sujet des rapports qui existent entre ce principe et le pig- ment. » PHYSIOLOGIE. — De l'action des rayons dégagés par le sulfure de calcium phosphorescent sur la fermentation lacticjue. Note de M. Charles Richet, présentée par M. Marey. « On peut a priori supposer que, puisque, suivant la belle découverte de M. Charpentier, l'organisme dégage des rayons N qui agissent sur la phosphorescence du sulfure de calcium, réciproquement la phosphores- cence du sulfure de calcium doit agir sur l'activité des cellules vivantes. » Pour faire cette étude j'ai choisi la fermentation lactique qui a cet avantage d'être facilement mesurable par la quantité d'acide produit. M Mais, comme il s'agit de quantités différentielles faibles, il faut que le dosage soit rigoureux, et que les conditions d'expérimentation soient absolument comparables. A cet effet je n'opérais que sur du lait non coagulé encore; car la coagulation de la caséine rend le titrage exact très difficile; en outre, je mettais dans la liqueur la même quantité de phénol- phtaléine comme indicateur. On obtient ainsi, en prenant deux repères successifs, et en adoptant la moyenne de ces deux chiffres, une précision qui atteint et même dépasse o™', 2 d'une solution de KOH à i pour 100, dans le dosage de i5o""' de lait. » l'our étudier l'action du sulfure de calcium phosphorescent, je prenais des am- poules de verre extrêmement minces de ôo"^"' environ, remplies d'ouate dans laquelle du sulfure de calcium insolé, et phosphorescent, avait été disséminé. Ces ampoules étaient plongées dans le lait, sans aucun contact direct, bien entendu, du lait avec le sulfure de calcium. Pour que toutes les conditions fussent comparables, d'autres am- poules, identiques aux. précédentes, mais dans lesquelles il y avait simplement de l'ouate, et non du sulfure de calcium, étaient plongées dans des laits pris comme témoins. » L'ex|)érience montre netteinent les deux faits suivants : » 1° Au début de la fermentation, l'acidité augmente un peu plus vite dans les laits avec phosphorescence que dans les laits témoins. » 2° Après 6 ou 8 heures de fermentation, l'acidité augmente beaucoup moins vite dans les laits avec phosphorescence que dans les laits témoins. » Voici les chiffres à l'appui ('). (') Les centimètres cubes se rapportent à une solution de KOH à i pour 100. Le 102 lOO 99 SÉANCE DU 29 FÉVRIER 1904. 589 » On remarquera que les heures ne sont pas tout à fait, dans ces 9 jours d'ex- périence, comparables; car la température de l'étuve a été intentionnellement difTé- rente, de sorte que certaines fermentations ont été plus rapides que d'autres. » J'ai aussi négligé, de propos délibéré, la longue série de mes expériences anté- rieures, qui parlent toutes dans le même sens, pour ne prendre que les expériences des 17, 18, 21, 22, 28, 24, 25, 27 et 28 février. » L'acidité des laits pris corame témoins étant supposée égale à loo, on a eu, pour les laits ayant subi les radiations du sulfure de calcium, les acidités suivantes : Février. Heures , ^ de 17. 18. '21. 2-2. 23. 24. 25. 27. 28. Moyenne. fermentation. {^g") (^9°) 1 » » 101 loi » » » » )> 101 2 » » » » >i » » )) )) » 3 h 5 ^ 97 99 » » 99 99 9^ » » 9^ ~ » » » » 98 99 99 » 96 98 8 » 100 >i » » g'i 97 ("o) » 96 >) Comme mon intention n'était pas d'étudier les produits de cette réac- tion fermentative, je n'ai pas cherché à savoir pourquoi la fermentation, après avoir été activée, a été ralentie ensuite : il est possible qu'il s'aejisse là d'une fermentation secondaire. Il me suffit d'avoir établi que le sulfure de calcium exerce une influence notable sur la marche de la fermentation lactique. )< Il m'a semblé que, plus la fermentation se faisait à une température élevée, plus cette action était énergique. » Les chiffres ci-dessus ne donnent qu'une idée imparfaite de l'activité de cette force; car le lait mis à fermenter était déjà très acide, et, si l'on calcule le croît en acidité d'heure en heure au lieu de calculer l'acidité totale, on a naturellement des chiffres beaucoup plus forts. » Soit alors le croît en acidité dans ces neuf expériences pour les laits témoins égal à 100, le croît en acidité pour les laits avec phosphorescence sera : De zéro à la deuxième heure 173 De la deuxième à la troisième heure i.j8 De la troisième à la quatrième heure 124 )) lOI io3 io3 io3 )> io4 100 99 97 96 io4 102 99 100 io5 97 )) » 9« lOI 102 98 100 97 99 )) » 99 99 98 » J> » » » 98 99 99 » » 100 » » » 9'. 97 (75 dosage était fait sans que fût connue la nature du lait dosé, avec phosphorescence ou sans phosphorescence : car, pour ces minimes différences, il est essentiel de n'avoir pas d'idée préconçue sur la liqueur qu'on doit titrer. 5gO ACADÉMIE DES SCIENCES. De la qualrièiiie à la cinquième heure 8i De la cinquième à la sixième heure 56 De la sixième à la septième heure 55 » L'interprétation de ces faits ne peut être encore qu'hypothétique. Il est probable qu'on ne peut attribuer cette action à la très faible luminosité propre du sulfure de calcium; car, en tant que lumière pour modifier la fermentation, cette luminosité est sans doute négligeable, etj'influence de la lumière est d'ailleurs douteuse sur l'évolution des ferments lactiques du lait. S'agit-il des rayons N? On peut le supposer; mais on peut aussi faire d'autres hypothèses sur lesquelles je ne me prononce pas encore, car des expériences sont en cours qui me permettront peut-être de les dé- montrer. » PHYSIOLOGIE. — Mécanisme du mouvement de l'aile des insectes. Note de M. Lucien Bull, présentée par M. Marey. « M. Marey (') avait inscrit en 1868, à l'aide de la méthode graphique, la trajectoire décrite par l'extrémité de l'aile de l'insecte pendant son bat- tement. Cette trajectoire, déjà signalée par Pettigren, affecte la forme d'une lemniscate ou d'un 8 de chiffre très allongé. Ayant reproduit cette figure avec une aile artificielle à laquelle on communiquait un simple mou- vement d'oscillation, M. Marey a conclu que la résistance de l'air suffisait à causer les inflexions de la trajectoire qui sans elle serait rectiligne. » Désireux de pousser plus loin ces recherches et de les soumettre à des méthodes plus précises, M. Marey m'a chargé de les continuer. » Tout d'abord se présentait la nécessité de prouver cette influence de la résistance de l'air. » Expérience monlrant le rôle de la résistance de l'air. — Une aile de pseudo- névroplère est fixée à l'extrémilé d'un bras oscillant qui lui imprime un mouvement alternatif dans un plan perpendiculaire au sien. » Cet appareil est placé sous une cloche dans laquelle on fait le vide. Avec une oscillation même rapide l'aile ne subit aucune déviation el la pointe se meut en ligne droite. A mesure qu'on laisse pénétrer l'air dans la cloche on voit l'extrémité de l'aile se dévier el décrire dans l'espace la lemniscate. » Tour s'expliquer la formation de cette figure, il est nécessaire de (') Marey, La machine animale, p. 196- SÉANCE DU 29 FÉVRIER I904. Sqi connaître les inclinaisons du plan de l'aile dans les diverses positions qu'elle occupe pendant son mouvement. » Détermination des inclinaisons du voile et de la déviation de la nervure aux différents points de la trajectoire. — Une aile ailificielle du type de celle qui nous a servi pour la première expérieuce esl coupée aux trois quarts de sa longueur. Sur celte coupe, qui représente d'avant en arrière la nervure, le voile et le bord postérieur, nous avons disposé de petites parcelles métalliques séparées les unes des autres et entre lesquelles nous avons fait éclater, à des instants voulus, pendant le coup d'aile, des étincelles d'induction. De cette façon, l'on obtient une série d'images lumineuses que nous avons photographiées et qui montrent (fiff. i) les positions et les inclinai- sons successives du plan de l'aile. Dans cette figure, les gros points représentent l'extrémité de la ner^^ire et les lignes pointillées, la coupe du voile. Fig- I- ri(j. 2. Trajectoire de l'aile avec l'inclinaison de son plan L'aile, vue perpendiculairement à son plan d'oscil- à chaque instant. L'aile est vue suivant son lation, montre le retard de son extrémité plan d'oscillation. flexible sur le mouvement de la base de sa nervure. » Il faut admettre que l'aile présente deux sortes d'élasticité : l'une de torsion autour de son axe longitudinal, l'antre de flexion suivant sa lon- gueur. La résistance de l'air agissant alternativement sur l'une ou l'autre face de l'aile sollicite l'élasticité de torsion et incline son voile sur le plan d'oscillation. Cette inclinaison produit à son tour une décomposition de la résistance de l'air; il s'ensuit qu'une des composantes de cette résistance, agissant sur l'élasticité de flexion, dévie la nervure hors du plan d'oscil- lation. » Pendant la phase descendante du coup d'aile représentée dans la figure par les traits forts, on voit que la plus forte inclinaison du voile et la plus grande déviation de la nervure ont lieu au-dessus du centre de la figure et non au centre oit le mouvement d'abaissement imprimé à l'aile 592 ACADÉMIE DES SCIENCES. devrait être le plus rapide et par conséquent où la résistance de l'air devrait produire son maximum d'effet. » Ce fait s'explique par la considération que la nervure étant flexible dans tous les sens, son extrémité se trouve retardée dans son mouvement d'abaissement par la résistance de l'air i^fig. 2). Cette figure nous montre, avec une aile vue sous un autre aspect, ce retard de l'extrémité de l'aile au moment où sa partie basilaire passe par le centre du mouvement d'oscillation. » Pendant la phase de relèvement les mêmes phénomènes se mani- festent mais en sens contraire, et la continuité des trajectoires d'un point de l'extrémité de l'aile pendant ces deux périodes forme une lemniscate. » BOTANIQUE. — Sur la lignification des organes souterrains chez quelques plantes des hautes régions. iSote de M. André DArPHixÉ, présentée par M. Gaston Bonnier. « Les organes souterrains, racines et rhizomes, des plantes vivaces adaptées au climat alpin prennent, comme on le sait, un développement considérable par rapport aux parties aériennes; ils peuvent vivre un grand nombre d'années et passent à l'état d'organes de conservation et de réserve j)endant les périodes où la végétation aérienne est supprimée. Le tissu vas- culaire s'accroissant chaque année par suite de la formation des couches successives du bois finit par acquérir un très grand développement. La présente Note a pour but de signaler quelques particularités dans la struc- ture de ce tissu. » M. Coslanlin (') a remarqué qu'il se produk une lignification irrégulière du bois secondaire dans les rhizomes de quelques Saxifragées de la zone alpine; ceUe particu- larité ne se retrouve pas dans la tige aérienne des mêmes plantes. Ce phénomène est très fréquent chez les végétaux des mêmes régions, et nous l'avons rencontré dans différentes familles : Renonculacées, Caryophyllées, Rosacées, Composées, Campanu- lacées, Gentianées, Borraginées. Sur une coupe pratiquée dans la lige souterraine de Cherleria sedoides, par exemple, le bois forme un anneau continu, entourant une moelle très réduite; les vaisseaux, très nombreux et de petit calibre, sont disséminés dans un parenchyme cellulosique à membranes légèrement épaissies, dans lesquelles les réactifs ne peuvent déceler aucune trace de lignification ; les rayons médullaires et (') CosTANTiN, Élude comparée des liges aériennes et souterraines des Dicotylé- dones {Annales des Sciences naturelles, 6' série; Botanique, i883, t. XVI). SÉANCE DU 29 FÉVRIER 1904. SqS les différentes couclies aniuielles ne sont pas nettement visibles. Une disposition ana- logue se retrouve dans le rhizome et dans la racine de Silène acaulis, de Gentiana acaulis, dans la racine de Tara.racum Dens-leonis (de la zone alpine) et dans de nombreux rhizomes. Parfois, la moelle est plus développée et les faisceaux ne sont pas réunis en anneau continu {fianiinciihis alpestris. Geum niontaniim). Dans Pliy- leiima heinisphericiim, on observe une disposition particulière: la moelle est entière- ment réduite ; par contre, les rayons médullaires sont très développés, et les vaisseaux, seuls lignifiés, forment, en coupe transversale, de minces lignes radiales et tortueuses accompagnées d'un parenchyme à membranes minces et cellulosiques. Malgré ces dif- férences de détail, nous sommes toujours en présence d'une lignification qui affecte uniquement les vaisseaux du bois. » Chez quelques autres plantes {Trifolium alpinuin, Lotus corniculatus, Poteii- tilla nivalis), nous avons observé une structure différente, et que l'on peut considérer comme intermédiaire entre le cas précédent et une lignification normale du bois secon- daire. Cette structure est particulièrement typique dans Trifolium alpinuin : comme dans Piiylcuma hemisphericum, les vaisseaux y sont disposés en files radiales, mais le parenchyme cellulosique qui les accompagne renferme aussi des éléments de soutien assez abondants et irrégulièrement répartis en paquets. Ces éléments sont constitués par des fibres de très petit diamètre (5H- à 71^- en moyenne), très allongées en coupe longitudinale et à parois très considérablement épaissies. Au point de vue de leur nature chimique, il faut considérer dans ces fibres les parties moyennes des parois et les par- ties plus internes de chaque cellule. Les parties moyennes présentent les réactions des membranes lignifiées, et les épaississements internes celles de la cellulose; toutefois ces derniers peuvent, assez rarement d'ailleurs, montrer une tendance à la lignification en prenant une teinte légèrement rosée sous l'aclion de la phloroglucine. L'âge de ces fibres semble n'avoir auci'ne influence appréciable sur l'état de leur lignification; à très peu de dislance du méristème secondaire, elles atteignent leur maximum de différenciation physique et chimique, et il est impossible de dire que les éléments les plus anciennement formés soient ceux dans lesquels la lignification est la plus avancée. » En résumé, dans les organes soulerraiiis d'un certain nombre de plantes adaptées an cliiiiat alpin, la lignification est extrêmement restreinte; réduite aux seuls vaisseaux dans les racines et dans les rhizomes dépourvus de fdjres, elle semble incapable d'affecter complètement ces derniers élé- ments lorsqti'ils sont représentés. Les tissus, habituellement différenciés pour la formation de cellules fibreuses ou scléreuses, sont donc constitués dans les organes souterrains de ces végétaux, de façon à produire de nom- breux éléments où s'accumulent les réserves, qui s'y trouvent, comme ou sait, en très grande quantité. » C. R., igoi 1" Semistte. (T, CXXXVlII, N° 9.) 78 594 ACADÉMIE DES SCIENCES. BOTANIQUE. — Sur Ics phénomènes morphologiques de la germinalion cl sur la structure de la plantule chez les Palmiers. Note de M. C.-L. Gatin, présentée par M. Gaston Bonnier. « Martius (') avait distingué deux modes de germinalion chez les Pal- miers : un premier, qu'il appelait germinalio admoti^'U, dans lequel la plan- tule se développe tout contre la graine; un second, nommé par lui germi- nalio remotiva, dans lequel la plantule est tout d'abord éloignée de la graine par suite de l'allongement du pétiole cotylédonaire. » Comme eyiem\A(i àe germinalio admoliv a, j'ai observé les espèces sui- vantes : 1. Calyptrocalyx spicatus Bl., 2. Archontophœnix Cunninghamiana W. et Dr., 3. Areca Catechu L. » Au moment de la germinalion, rexlrémilé radiculaire de l'embryon apparaît à l'extérieur de la graine et se renfle en un bourrelet lenticulaire qui n'est pas sensible à l'action du géotropisme. De ce bourrelet s'échappe la racine principale, puis il s'y produit une émergence négativement géotropique qui s'allonge, et bientôt se dé- chire, livrant passage au bourgeon terminal. L'émergence déchirée continue encore à grandir pendant quelque temps, et forme autour du jeune bourgeon, et plus tard des premières feuilles, une gaine ascendante ou ligule. » Les espèces suivantes ont été choisies comme exemple de germinalio remotua. » 4. Washinglonia robusta Wendl.; 5. Sabal umhraculifera Mart.; 6. Sabal Palmetto R. et S.; 7. Oreodoxa regia H. B. K. » 8. Phœnix canariensis Hort.; 9. Phœnix daclylifera L.; 10. Trachy- carpus excelsa Wendl.; 11. Livistona Chinensis Mart. {Lalania Borbonica Hort). » Chez tous ces palmiers, l'extrémité radiculairc de l'embryon, s'allongeant au moment de la germination, est soumise à l'action du géotropisme. Chez les quatre premières espèces (n"^ 4, 5, 6, 7) le bourgeon terminal s'échappe de la gaine cotylé- donaire en produisant une émergence latérale qui est bientôt déchirée par lui, mais qui continue à se développer encore en produisant une ligule. (•) Mahtius, Historia naluralis palmarum. — Karsten, Uebcr die Be^'i-urzclung der Palmen Linnœa ; i856. — Pfitzer, Ueber PriiclUc iind Kcimung einigcr Pal- men (Berichte der d. Bot. Ges., t. III, i885). SÉANCE DU 29 FÉVRIER 1904. 5q5 )) Cliez les quatre dernières espèces (n°= 8, 9, 10, 11), au contraire, la gaine cotylé- donaire s'élargit en un tube à l'intérieur duquel se développe le bourgeon terminal. Celui-ci perce plus tard la paroi de ce tube, qui lui forme une gaine. Il n'y a pas ici formation d'une gaine ascendante. » Toutes les germinations de palmiers que j'ai pu observer répondent toujours à l'un de ces trois types. » J'ai, d'autre part, chez les espèces citées plus haut, étudié la struc- ture de la plantule dans l'embryon de la graine mûre. » L'embryon du Pliœiiix daclylifera, déjà décrit à plusieurs reprises ('), contient une plantule peu différenciée. La gemmule se compose de deux feuilles et la radicule est réduite à un cône de cellules dont les plus externes présentent seulement un allon- gement plus marqué. L'axe de la gemmule et celui de la radicule font entre eux un angle de 180°, c'est-à-dire que la plantule est droite. » La plantule présente les mêmes caractères chez les trois autres espèces germant suivant le t^'pe reinotiva non ligule (Ph. canariensis, Trachycarpus exceha, Livistona Chine nsis). » Par contre, la plantule du Washiiii^tonia robusta est mieux dilTérenciée. Le cylindre central de la radicule est nettement délimité. En outre, l'axe de la radicule fait avec celui de la gemmule un angle de l'io" environ. En d'autres termes, la plantule est courbe. Cette courbure est générale chez toutes les espèces possédant des ligules au moment de la germination. Il semble qu'elle s'accentue encore chez les palmiers germant suivant le type admoliva. Chez Y ArchonLophœnix Cunninghainiana, les deux axes font entre eux un angle voisin de 90", et, enfin, chez VArcea Catechu, la courbure est très accentuée, l'angle des deux axes est environ de 60". » De ces observations, qui seront étendues ultérieurement à un plus grand nombre d'espèces, il résulte que : » 1° La plantule des palmiers n'est pas toujours droite, mais présente chez beaucoup d'espèces une courbure qui peut devenir très accentuée accompagnée d'une différenciation qui semble plus marquée; » 1° La forme de la plantule présente, chez les espèces étudiées, une concordance remarquable avec la morphologie de la germination. « (') De MntBEL, Mémoire sur la racine de Dattier. — Flau.vut, Accroissement lernunal de la racine {Ann. des Se. nat.). ScjG ACADÉMIE DES SCIENCES. PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur l'Jiù'ernage de l'oïdium de la Vigne. Note de M. Gv deIstvaxffi, présentée par M. Prillieux ('). « H est extrêmement important de savoir comment les maladies crypto- gamiques se perpétuent. La connaissance des stations et des abris d'hiver- nage des parasites, fournit, pour la destruction des maladies, les données les plus nécessaires. » En ce qui concerne l'oïdium (dépourvu de périthèces) quelques auteurs prétendent que son mycélium se retire dans les bourgeons (Viala, Wortmann) ou qu'il hiverne dans les angles des ramifications ou sur les feuilles (Viala) ou sur quelques autres parties de la Vigne (J. Behrens)- Plus récemment, le ii novembre 1903, un mois après le commencement de mes recherches, M. Appel a publié une Note constatant que le mycélium reprenait une nouvelle vie en mai sur les sarments. » Les périlhèces n'ayant pas encore été observés en Hongrie, il fallait chercher quels autres moyens avait l'oïdium de traverser l'hiver. » J'ai constaté : 1° Dans quelques bourgeons des pousses tardives, le 1 1 octobre igoS, la présence du mycélium de roïdium et même de ses fruclidcations conidiennes. Les séries de coupes faites au microtome font voir le mycélium sous les écailles extérieures non encore subérifiées, ainsi que les points d'attaque du mycélium intéressant la base de l'écailIe. L'oïdium pénètre donc dans les bourgeons tardifs et y fructifie. » Dans les bourgeons recueillis le 28 décembre, le 25 janvier et le g février sur les sarments à l'air libre, beaucoup d'écaillés présentent les dégâts caractéristiques, mais le mycélium n'est pas visible. Probablement les suçoirs seuls sont vivants. >) Je n'attache pas une importance spéciale à l'hivernage dans les bourgeons. » 2° Sur les sarments des vignes attaquées par l'oïdium en automne, j'ai récolté le mycélium pendant l'hiver. Les sarments observés depuis l'automne jusqu'à ce jour portaient une grande quantité de mycélium; par endroits, notamment sur des parties paraissant relativement indemnes à lœil nu, on remarquait que les filaments flétris et ratatinés portaient de nombreux suçoirs extrêmement développés (3t>-i5l') et que les parties des filaments voisines des suçoirs, sur une longueur de 100!^ à 200!^, conte- naient, ainsi que les suçoirs eux-mêmes, du protoplasma dense et réfringent. » Ces faits sont en parfaite harmonie avec les observations de M. Appel publiées le II novembre igoS. » Ayant ainsi constaté dans nos contrées la présence du mycélium à forts suçoirs et à plasma condensé, sur les sarments, pendant toute la durée de l'hiver, nous pouvons le regarder comme un mycélium à vie latente capable de perpétuer la maladie. (') Cette Note est datée de Budapest, i3 février 1904. SÉANCE DU 29 FÉVRIER 1904. 5^"^ » 3° Sur les grapillons recueillis sur des sarments le aS janvier et le "g février, on trouve le mycélium de l'oïdium exlrémemenl répandu. Les grapillons récoltés le 25 janvier et conservés à sec dans des bocaux ont présenté du mycélium déjà en pleine fructification. Les filaments vigoureux ayant 1 '>,!'• de large se subdivisent en fragments de SoV- à Se!'- formant des sortes de conidies et ils produisent aussi des conidies ordi- naires. » Il résulte de ces faits qu'un traitement hivernal s'impose. On doit : i" enlever immédiatement après la vendange les grapillons et les sarments attaqués et administrer, sans tarder, aux ceps un traitement à forte dose (par exemple, bisulfite à 5 à 8 pour 100); 2" faire un badigeonnage un peu avant l'éclosion des bourgeons pour détruire le mycélium hivernal. Les vignes sur treilles et les vignes en cultiue de forçage nécessitent un trai- tement encore plus soigné. » Mes observations sur le mode de végétation de l'oïdium sont en par- faite harmonie avec les faits précédents. » L'oïdium se montre de bonne heure sur les vignes; il attaque au plus tôt les pousses vertes et se retire de j)référence sous les ligatures, lieu où on le découvre ordinairement, même sur les pousses presque indemnes. De ce point il descend pour attaquer les fruits. Ainsi son développement, pendant la période de la pleine végétation de la vigne, est basipétal; en automne, il devient aéropétal, envahissant les pousses tardives et les gra- pillons. Pendant sa migration, il laisse partout du mycélium pour l'hiver, afin d'assurer sa réapparition au printemps suivant. » Ce mode de développement explique l'auto-infection des vignes sou- vent observée et crée en même temps des foyers d'infection nouvelle pour la période suivante. » M. I. Méxard adresse une Lettre relative à une vigne qui était atteinte de plusieurs maladies cryplogamiques, et qu'il a soumise à un traitement par l'acide salicylique. (Renvoi à l'examen de M. Miintz.) A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. G. D. SqS ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Odvbagks reçus dans la séance du i" février 1904. Annales de l'Observatoire d'Astronomie physique de Paris, sis Parc de Meudon (Seine-ct-Oise), publiées par J. Janssen, Directeur de l'Observatoire. Atlas de pho- tographies solaires; 1" volume de l'Atlas publié par J. Janssen, assisté de M. Pasteur, photographe de l'Observatoire, 1='' fascicule. Paris, Gauthier-Viliars, igoS; i fasc. in-plano (63 x 73). (Hommage de l'Auteur.) Théorie des /onctions algébriques de deux variables indépendantes, par Emile Picard, Membre de l'Institut, et Georges Simart ; t. II, 2' fasc. Paris, Gauthier-Villars, 1904; I vol. in-8°. (Hommage des Auteurs. ) Contrôle des installations électriques au point de vue de la sécurité, par A. Mos- MERQUÈ; 2' édition revue et corrigée. Paris, Ch. Béranger, 1904; i vol. in-i2. (Pré- senté par M. Maurice Levy.) Les régulateurs des machines à vapeur, par M. L. Lecornu. Paris, V^'Ch. Dunod, 1904 ; I vol. in-4°. (Présenté par M. Léauté.) L'Internat en médecine et en chirurgie des hôpitaux et hospices civils de Paris. Centenaire de l'Internat, 1802-1902; publié au nom du Comité du Centenaire par Raymond Durand-Fardel. Paris, E. Steiiiheil, s. d.; 1 vol. in-4''. (Présenté par M. Brouardel. ) Académie d'Hippone : Comptes rendus des réunions, années 1901-1902; Bulletin, n" 30. Bône, 1903 ; 2 fasc. et i vol. in-4°. L' Électrochimie, revue mensuelle des sciences et de l'industrie, actualités scien- tifiques, radiologie médicale. Adolphe Minit, Directeur. 10= année, n° 1, janvier 1904. Paris; i fasc. in-4°. Comptes rendus mensuels des réunions de la Société de l'Industrie minérale; janvier 1904. Saint-Élienne, J. Thomas et G"; i fasc. in-8°. Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France, pub. sous la di- rection de M. E. Olivier; 17"= année, n" 193, janvier 1904. Moulins, imp. Etienne Auclaire; i fasc. in-8°. Annales des maladies de l'oreille, du larynx, du nez et du pharynx; t. XXX, n" 1, janvier 1904. Paris; i fasc. in-S". Journal de la Société contre l'abus du tabac, paraissant tous les mois; 28' année, n° 1, janvier 1904. Paris; i fasc. in-S". Annales de Physicothérapie, publiées par J. Rivière; 3"= année, i\° 6, décembre 1903. Paris ; i fasc. in-8°. Société de secours aux blessés militaires des armées de terre et de mer. Croix- Rouge française. Bulletin mensuel; 4°° année, IV" série, n" 59, janvier 1904. Paris; 1 fasc. in-S". SÉANCE DU 29 FÉVRIER 1904. Sgg Promemoria liber den Plan eincr kritischcn Ausgabe des Mahahharaia, im Auftrage der Academien und der gelehrlen Gesellschaften zu Gôttingen, Leipzig, Munchen und Wien, ausgearbeitet v. Prof. Jacobi, in Bonn, Lldeiîs, in Gôttingen, und WiNTERNiTZ, in Prag. {Bestimt zur Vorlage bei der zweiten allgemeinen Ver- sammlung der internationalcn Association zu London, rgo/^.) Vienne, 1904 ; i fasc. in-i 2 ( 10 exemplaires). Karl Heumanns Anleitung zuni Experimcnlieren bei Vorlesungen iXber anor- ganische Chemie, zura Gebiauch an Universilàten, lechnisclien Hochschulen und hôheren Leliranslalten, von Prof. D'O. Kchling; 3. Auflage,mit /Joo in den Text ein- gedruckten Abbildiingen. Brunswick, Friedrich Vieweg et fils, igo^; ' vol. in-S". (Hommage de TEditeur.) La théorie de la raison universelle, par Ivan Wlassilief Winogradoff. Saint- Pétersbourg, igoS; I vol. in-8". [En langue russe. ]( Envoi de M. le Ministre de l'Instruction publique.) Cosmographie, par Ivan Wlassilief Winogradoff. Saint-Pétersbourg, 1904. [En langue russe.] (Envoi de M. le Ministre de l'Instruction publique.) Essai d^étude de la chromosphère, en dehors des éclipses du Soleil, avec un spec- trographe àfentecirculaire, par M. N. Do.nitch, avecSphototypies. Saint-Pétersbourg, igo3 ; I fasc. in-4''. Allas to acconipany monograph A^LV on thc Vermillon iron-bearing district of Minnesota, by J. Morgan Cléments. Washington, Department of the Interior, United States geologicai Survey, igo3. i fasc. in-plano. Notices sur des plantes utiles ou intéressantes de la Flore du Congo, par E. de WiLDEMAN. Bruxelles, V'^ Monnora, igoS; i vol. in-S». Outrages reçus dans la séance du 8 février igo/4. Revue des travaux de Paléontologie végétale publiés dans le cours des années 1897-1900, par M. H. Zeiller, Membre de l'Institut. Paris, Librairie générale de l'Enseignement^ 'go3; i fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Epiphyse und Paraphyse bei Krokodilen und Schildkrôten, von Alfred Vqeltzkow, mit 2 Tafeln. {Beitrâge zur Entwicklungsgeschichtc der Reptilien, V.) Francfort- sur-le-Main, Moritz Diesterweg, 1903 ; I fasc. in-/l°. (Présenté, de la part de l'Auteur, par M. Alfred Grandidier.) Système silurien du centre de la Bohême, par Joacuim Barrande, l" Partie : Recher- ches paléontologiques: continuation éditée par le Musée de Bohême: Vol. IV. Gasté- ropodes, par Jaroslav Perner; t. I". Texte: Patellidœ ai Bellerophontidœ ; planches l à 89, avec 1 1 1 fîg. dans le texte ; traduit par A. -S. Oudin. Prague, igo3 ; i vol. in-4° (Présenté par M. Gaudry. Hommage du Musée de Bohême.) L'Asie inconnue. II. Vers la ville interdite, par le D''Sven Hedin, traduit du suédois par Cbarles Rabot; 4 cartes et nombreuses illustrations. Paris, Félix Juven, igo3; I vol. in-4''. (Présenté par M. de Lapparent. Hommage de l'Auteur.) Annuaire statistique de la Ville de Paris, 11' année, igoi. Paris, Masson et C' igo3; I vol. in-8"'. 6oo ACADÉMIE DES SCIENCES. IJ Enseignement mathématique, revue internationale, dirigée parC.-A. Laisant et H. Fehr; 6= année, n" 1, i5 janvier 1904. Paris, C. Naud, 1904 ; i fasc. in-S". La Géographie; Bulletin de la Société de Géographie, pulilié tous les mois par le baron Hulot et M. Ciiakles Rabot; t. IX, n" 1, i5 janvier 190/4. Paris, Masson et C'"", 1904 ; I fasc. in-4°. Annuaire de la Société météorologique de France; revue mensuelle, publiée sous la direction de M. Th. JVIoureaux; 62! année, janvier 1904. Paris, Gautliier-Villars; 1 fasc. in- 8°. Bulletin de la Société entnmologique de France; 1904, n" 1. Paris, au siège de la Société; I fasc. in-S". Annales de l'Institut Pasteur, publiées par M. E. Duclalx, Membre de l'Institut, t. XVIII, n° 1, 25 janvier 1904. Paris, Masson et G'" ; i fasc. in-S". Société française de prophylaxie sanitaire et morale. Bulletin mensuel; 4" année, n° 1, 4 janvier 1904. Paris, au siège de la Société; 1 fasc. in-8". On tlie structure of gold-leaf, and the absorption spectrum of gold, by J.-W. Mallet. {Pldl. Trans., A, vol. CCIII, 1904, p. 43-5i.) Londres; i fasc. in-4°. Studios among the snoa' crystals during the winter of 1901-1902, with additional data collected during previous winters, and l\venty-t\vo half-tone plates, by M. WiLSON A. Bentley. ( Evlr. de The Annual Summary of the monthly wcather Beview for 1902.) 1 fasc. in-4°. Weather folk-lore and local weather signs, by Edward-B. Garriott. (U. S: Départ, of Agriculture. Bul. n" 33.) Washington, 1908; i vol. in-8°. Einbiihrung in die physikalische Chemie, von D"' Jamks Walker; nach der 2. Auf- lage des originals iibersetzl u. herausgegeb. v. IJ' H. v. Steinwehr, mit 48 in den Te>Lt Abbildungen. Brunswick, F'riedrich Vleweg et fils, 1904; i vol. in-8°. ( OITert par l'éditeur. ) Highway construction in Wisconsin, by ErnesT-Roberton Bijckley. ( Wisconsin geological and natural History Survey. Bul. X.) Madison, Wis, igoS; i vol. in-8°. Partie du Mémoire Sur la nature de l'électricité et sa provenance, présenté à l'Académie royale des Sciences de Belgique, par M. Augustin Meuris. Bruxelles, impr. E. Daem, 1908; i fasc. in-8°. Statements regarding exclianges offered by the Allegheny observatory library by F.-L.-O. Wadsworth. Lancaster, Pa. ; i fasc. in-8°. (Extrait àt Science, n. s. vol. XVIII, n" 458, p. 471-472, 9 octobre 1908. ) Preliminary report on the lead and zinc deposits of southweslern Wisconsin, by Ulysse Sherman Guant. {Wisconsin geological and natural History Survey. Bul. n°IX.) Madison, Wis., 1908; i fasc. in-8''. Beport of the Chicf of the « Weather Bureau » for 1908, by WiLLis-L. Moore. Washington, 1908; i fasc. in-8''. (A suivre.) W 9. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 29 février 1904. MEMOIRES ET COMMinVICATIOJXS DES MEMBKES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Président annonce la mort de M. Emile Laurent, Correspondant pour la Section d'Economie rurale 537 M. Camille Jordan. — Sur les formes qua- dratiques invariantes par une substitution linéaire donnée (mod p) 53n M. P. DuiiEM. — D'une condition nécessaire pour la stabilité initiale d'un milieu élas- tique quelconque 54i M. R. Blondlot. — Sur une nouvelle espèce de rayons N 5;|ô Pages. M. R. Blondiot. — Particularités que pré- sente l'action exercée par les rayons N sur une surface faiblement éclairée 54-, M. E. BiCHAT. — Sur la transparence do certains corps pour les rayons N 5^8 M. E. BiCHAT. — Cas particuliers d'émission de rayons N 550 M. LiPPMAN'N présente à l'Académie le Vo- lume de la Connaissance des Temps pour l'an 1906, publiée par le Bureau des Lon- gitudes 55, CORRESPONDANCE. .VI. le Secrétaire perpétuel signale un Ou- vrage de M. Cossmann ayant pour titre : « Essais de Paléoconchologie comparée». 55i M. Michel Lévy communique à l'Académie un télégramme de M. Kilian, relatif à une secousse sismique 55 1 M. L. MoNTANGERAND. — Observation d'une occultation d'étoile faite le 24 février 1904 à l'observatoire de Toulouse 5ji M. G. TziTZÉicA. — Sur la déformation con- tinue des surfaces 553 M. L. Lecornu. — Sur le frottement de pi- votement 554 M. Sabouret. — Méthode pour l'étude expé- rimentale des mouvements secondaires sur les véhicules en marche 5J7 M. C. Charrie. — Sur le diastoloscope et les résultats qu'il a permis d'obtenir 56o M. V. Cremieu.— Stato-voltmétre. Appareil mesurant de 1 à 4oooo volts en équilibre stable 563 M. H. Bagard. — Sur la rotation magnétique du plan de polarisation des rayons N.... 565 M. C. GuTTON. — Sur l'action des champs magnétiques sur les substances phospho- rescentes 56S M. Gaonière. — Aspect des étincelles don- nées avec un interrupteur Wehnelt par le secondaire de la bobine à la fermeture et à l'ouverture du courant primaire 56ij M. Jacques Duclaux. — Sur l'entrainement par coagulation 5-i M. Victor Henri. — Étude théorique de la dissociation de l'oxyhémoglobinc. .\ctiuns de la concentration et de la température, ji? M. Aldert Granger. — Sur un arséniure de cadmium 5-^ M. R. Fosse. — Copulation des sels de dina- phlopyryle avec les aminés aromatiques (li-alcoylées 5^5 M. J. MiNGUiN. — Étliylidéne-camplirc Acide éthylhomocampliorique 5^7 .M. G. Blanc. — Sur la synthèse des acides ïst diméthylglularique et aa diméthyladi- pique " 5-g ,\I. Henri Desmots. — Production de l'acé- tylméthylcarbinol par les bactéries du groupe , du Bacitlus mesentericus 5Si M. Raphaël Dunois. — Sur les perles de nacre 583 M. Auguste Charpentier. — Action des sources de rayons N sur différents ordres de sensibilité, notamment sur l'olfaction, et émission de rayons N par les substances odorantes 584 M. C. Gessard. — Sur le pigment des cap- sules surrénales 586 ,M. Charles Richet. — De l'action des rayons dégagés par le sulfure de calcium phosphorescent sur la fermentation lac- tique 588 -M. Lucien Bull. — Mécanisme du mouve- ment de l'aile des insectes 591 M. André Dauphine. — Sur la lignification des organes souterrains chez quelques plantes des hautes régions Sga M. C.-L. Gatin. — Sur les phénomènes morphologiques de la germination et sur N° 9. SUIJE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. Pages, la structure de la plantule chez les Pal- M. I. Méxaud adre.'^se des renseignements miers '<)4 sur le traitement^ par l'acide salicylique, M. Gy de Istvanffi. — Sur l'hivernage de d'une vigne atteinte de plusieurs ma- l'oïdium de la Vigne ■'igâ ladies cryptogamiques 397 Bulletin bibliographiquii 59** PARIS. — IMPRIMERIE G AUTHIE R - V IL L A RS, Quai des Grands-Augustins, 55. Lt Gérant : Gauthibr-Villars 1904 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. K 10 (7 Mars 1904). ^ PAiVlS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie se composent des extraits fies travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants éiiangers à l'Académie. Chaque cahier on numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l'^ — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 psges par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3» pages ])ar année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aut que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance lilique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savantt étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de Va demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui (ait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extî autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le I pour les articles ordinaires de la corres|)ondance< cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au [)lustard jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à len le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compltre. actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches figures. Dans le cas exceptionnel où des figures serai autorisées, l'espace occupé par ces figures compi pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport! les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus ap l'impression de chaque volume. 1 Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés di avant S"". Autrement la présentation sera remise à la séance suiv» m 36 1904 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 7 MARS 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MEMOIRES ET C0MMU1\ICAT101\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président, en annonçant à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Fouqué, s'exprime en ces termes : « Un grand deuil frappe aujonrd'hui l'Académie. J'ai le profond regret d'annoncer la mort de M. Fouqué, doyen de la Section de Minéralogie, décédé subitement ce matin à son réveil. » M. Fouqué appartenait à notre Compagnie depuis i88i. » Ancien élève de l'École Normale, il fit d'abord une incursion dans l'Industrie et revint bientôt à la Science avec son maître, Charles Sainte- Claire Deville. Après divers voyages au Vésuve et au Stromboli, il fit, avec une mission de l'Académie, cette campagne de Santorin qui donna lieu à la publication d'un grand Ouvrage rempli de précieux renseignements sur la nature des roches et des émanations d'origine volcanique, et dans lequel on trouve en même temps de curieuses recherches historiques. » Il fut en France l'initiateur de la pétrographie microscopique, ou étude des éléments cristallisés qui constituent les roches. Voyageur infatigable et doué d'une énergie qu'U devait à ses origines, M. Fouqué estimait que les progrès de la Géologie doivent se conquérir sur le terrain, par une longue expérience personnelle, sans souci des fatigues qu'elle impose. » Au cours de ses explorations en Auvergne, il fit l'admiration des rudes habitants du pays par la sobriété de sa vie, son endurance à la peine et la simplicité avec laquelle il partait chaque matin pour rapporter lui-même à la fin de la journée, sans aucun aide, une charge imprévue de pierres recueillies le long du chemin. » Ceux qui l'ont approché de plus près ont pu apprécier la loyauté presque rigide de son caractère, la bonhomie, l'aménité et la sûreté de C. R., 1904, t" Semestre. (T. CXXXVUI, N° 10.) 79 6o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. ses relatioas. Il laissera le souvenir d'un savant passionné pour les études auxquelles il a consacré sa vie et la mémoire d'un homme de bien. » La séance est levée en signe de deuil, après le dépouillement de la Correspondance. M. le Président annonce à l'Académie la mort de M. Perrolin, Directeur de l'Observatoire de Nice, Correspondant pour la Section d'Astronomie. CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches sur les échanges gazeux entre l'atmosphère et les plantes séparées de leurs racines et maintenues, dans l'obscurité, par M. Bertuelot. I. « Ces recherches ont été exécutées simultanément avec l'étude de l'émis- sion de la vapeur d'eau par les plantes (Comptes rendus , t. CXXXVIII, 1904, p. 16). Elles ont porté sur des espèces de graminées, appartenant surtout au groupe Festuca, regain de prairies fauchées en septembre igoS : les inflorescences y ont eu peu d'importance. La coupe a été entassée toute fraîche dans une meule, recouverte d'une Lâche imperméable, qui la pré- servait à la fois de la pluie et s'opposait à l'évaporation : conditions compa- rables jusqu'à un certain point à celles de la conservation d'une récolte en silos. La masse n'était pas comprimée, autrement que par son propre poids. Pour recueillir les gaz, on a introduit au sein de cette masse, et vers son centre, à une profondeur de o",8o environ, un tube de verre horizontal, relié avec un aspirateur extérieur. )) Divers artifices, faciles à concevoir, permettaient de constater la moindre alcalinité ou acidité (autre que celle de CO") dans les gaz, d'y titrer l'ammoniaque, de peser l'acide carbonique, pour contrôler l'analyse des gaz en volume. IL » Meule couverte. Plantes entassées rapidement, sans compression, au fur et à mesure de la coupe, le 3o septembre igoS. » Poids des plantes humides: 146 kilos, renfermant 68,2 centièmes d'eau éliminable à 110°. — Diamètre de la meule : i"", 80. — Hauteur au centre : ©"jSo. — Forme cylindrique. SÉANCE DU 7 MARS 1904. 6o3 )) On prend chaque fois la tempéraliire centrale dans la masse, T', et la température de l'air ambiant à côté, T. i" octobre. I" prise, lo"" matin. 2" prise, 3''45" soir. T = 20°,5; T'=37°. T=ri8°,5; T'^Sg". Gaz : en centièmes du vnhime. C0=:i,2 ) O : 19,5 ) ' 2 , 1 8,9 a octobre. C0= : 3,3 O : 19,3 Az : 78,4 21 ,0 21 ,6 i" prise. T = i6°,5; T' = 4o°,.5 CO=:2,8 ) O : i7'9 ) Az: 79,3 2,4 .8,1 79.5 2° prise. 20,. 5 Absence totale de gaz combusti- bles constatée par combiislion. 5 octobre T=r: 16"; T' = C0=: 5,0 O : i6,6 Az : 78,4 : 44° 21 ,6 Gaz combustible, néant. 2''B,7 de matière distillée avec de l'eau, en fractionnant systématiquement, ont fourni seulement 0*^"'^ 2 d'un liquide séparable par CO^K- et qui n'a pas paru être de l'alcool pur. 6 octobre. T = i7<'; T'=5o°. CO^.. 10,8 / O .o,9r^''7 Az 78,3 Pas de gaz combustible. Pas trace d'AzH' dans les saz. 7 oclobre. T = i,»,5; T'=5.3\ 8 octobre. T = 2i": T'=49",5. T ro octobre. = 3i°,5; T'= Jg". 22,6 6,0 tt 1 -« ■^:îi-- 77 > 4 Mêmes vérifications. 77,6 I\lèmes vérifications. Mê 76,9 mes vérifications. » A ce moment la meule affaissée était réduite à une hauteur de 2.5'^'". 12 octobre. i3 octobiv. i4 octobre. T = i3°,5; T'= 29°. T = i4-': T'=25". T = i4'; T'=33<>. C0-... 8,5 1 0 .3,9!"''^ 0... •■ '''I2 .. 18,7 S Az.... 77,6 Az.. •• 79'2 16 octobre. 19 octobre. Ni gaz combustible; ni T = 12"; T'= 19°. T = .o»; T'= ifi». CO2... 2,9 ) 0 .7,3 h^'^ ''7 1 r8,3 1 ^°'° Az.... 79,8 80 20,8 Ni gaz combustible; ni .\?.H^: ni alcool sauf tr.ires. 6o/| ACADÉMIE DES SCIENCES. » Les essais de contrôle exécutés avec du foin, desséché au contact de l'air préalablement à sa mise en meule, n'ont fourni que des traces de CO^, sans dégagement de chaleur sensible, ainsi qu'on pouvait s'y attendre. » Ces expériences mettent en évidence un certain nombre de phéno- mènes, caractéristiques par leur nature et par leur enchaînement. » En premier lieu, au sein de la masse humide des herbes entassées, il se produit, par l'effet des actions chimiques, altribuables en partie à des influences de ferments et d'agents microbiens, un dégagement de chaleur notable, et qui va d'abord en croissant, jusqu'à atteindre, au bout d'tme semaine, une température de 53°; supérieure à celle du milieu ambiant, qui a oscillé entre 17° et 21°. La présence dans la masse d'une proportion d'eau libre ou combinée, s'élevant à 68 centièmes, a empêché cette élévation de température de dépasser une certaine limite. » Cependant les choses pourraient se passer autrement, si la meule n'était pas protégée par une bâche imperméable contre l'évaporation spon- tanée. Dans le cas où une portion de la chaleur engendrée au début, au lieu dese|perdre par rayonnement, conductibililé et contact de l'air, aurait servi à produire de la vapeur d'eau, dissipée à mesure dans ratmos|ihère, la masse totale aurait diminué par l'effet d'une dessiccation partielle, qui permettrait à la chaleur développée ultérieurement par les réactions inté- rieures, d'élever la température du restant, de façon à activer ces réac- tions, suivant une loi très générale. Les oxvdations, en particulier, de- venues plus énergiques, auraient à leur tour développé plus de chaleur et, par suite, une température de plus en plus haute. On sait que les phé- nomènes ainsi accélérés peuvent aboutira l'intlammution spontanée des meules. J'ai déjà insisté sur cet ordre d'effets et sur leur mécanisme (An- nales de Chimie et de Physique, 7* série, t. U, 1894, p. 43o). » Quoi qu'il en soit, les phénomènes qni provoquent un tel dégngement de chaleur s'épuisent à la longue, par la destruction même des principes immédiats et agents microbiens, ou autres, qui les alimentent. Par suite, la température intérieure de la meule baisse peu à peu, jusqu'à ne différer à peine de celle du milieu ambiant, à la fin de la deuxième semaine. » L'analyse des gaz extraits de la masse, aux différentes époques, jette une vive limiière sur les causes du dégagement de chaleur. En effet, ces gaz ont été trouvés constitués uniquement par un mélange d'acide carbonique, d'oxygène et d'azote. Ils ne renfermaient ni gaz et vapeurs, alcalins ou acides (autres que CO"), en dose appréciable, sur un volume d'un litre. Ils ne renfermaient pas non plus ni hydrogène, ni formène, ou autres SÉANCE DU 7 MARS [904. 6o5 gaz combiislibles, d'après les analyses eiuliométiques par combustion. » Les rapports de ces trois composants sont caractéristiques. En premier lieu, le volume relatif de l'azote est le même que dans l'air atmosphérique, au début de l'expérience et à son terme. Dans l'intervalle, il demeure tou- jours voisin de son chiiïre normal, quoique un peu inférieur, sans que l'écart ait dépassé 2,3 centièmes; circonstance qui paraît exclure la pro- duction d'azote libre, aussi bien que celle du gaz ammoniac, dans les condi- tions de mes expériences. » En dehors de l'azote, les seuls composants observés sont dès lors l'oxygène et l'acide carbonique : la somme de ces deux gaz étant la même que le volume de l'oxygène dans l'air atmosphérique normal, ou voisine de cette somme. Pour préciser, l'écart ne dépasse pas 2,3 centièmes, au profit de l'acide carbonique, naturellement. » Dans ces conditions, les échanges gazeux entre l'atmosphère et les plantes entassées se rapprochent extrêmement de ceux qui caractérisent la respiration animale : c'est-à-dire que certains des principes immédiats de la plante sont brûlés par l'oxygène, avec production d'un volume sensible- CO- ment équivalent d'acide carbonique; le rapport -q- étant voisin de l'unité. Ee léger excès en volume d'acide carbonique observé doit être attribué à une trace de fermentation alcoolique ou amilogue; trace minime d'ailleurs, car la dose d'alcool isolable par distillation dans plusieurs essais, au cours et à la fin des expériences, a été trouvée toujours excessivement minime : telle par exemple que 0^,2 d'alcool au plus pour plusieurs kilogrammes de plantes. Ea combustion d'un peu d'hydrogène, emprunté à la matière orga- nique, en même temps que celle du carbone qui fournit l'acide carbo- nique, ne peut être également que minime; car elle aurait pour effet, en abaissant la dose d'oxygène demeuré libre, d'élever la dose centésimale de l'azote, dans un volimie donné, provenant de l'air atmosphérique. Cepen- dant la chose serait possible, s-i l'acide carbonique avait été accru au même moment; en tout cas ce phénomène, de même que dans la respiration ani- male, ne saurait être que fort limité. Ces résultats ont été contrôlés d'ailleurs, comme il va être dit, par l'analyse des matières végétales génératrices. ). En somme, les graminées préservées de la dessiccation, et conservées en l'absence de la lumière, ont présenté les mêmes phénomènes que les tissus qui subissent l'effet de la respiration animale : combustion du car- bone, comme s'il était libre, avec production d'un volume d'acide carbo- nique à peu près égal à celui de l'oxygène éliminé, sans combustion bien 6o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. notable d'hydrogène, ni développement d'azote libre, ni de gaz hydro- génés. Ainsi la stabilité relative de l'azote combiné, au sein des principes immédiats de l'économie animale, se retrouve durant la métamorphose des produits végétaux, dans les conditions de mes essais. Ce résultat es- sentiel va être confirmé par les analyses des matières restantes. » En effet, établissons le bilan de l'expérience précédente, d'après la détermination du poids initial et du poids final des matières mises en œuvre, et le dosage de leurs éléments, exécuté avec autant de précision qu'en comporte ce genre d'essais, où la comparaison s'opère sur des moyennes. » Poids initial de la meule : 146"*^, contenant 81,7 centièmes de matière (séchée à 110°), soit 46''^. 3 de matière sèche, la dose des éléments étant C = 2o'^s,5; H = 2''g,9; Az = o'^s,8o; 0=i7" les plus abondants. Ils se présentent sous la forme de longues tiges horizon- tales enveloppées de racines peu divergentes qui leur donnent un air de ressemblance avec ces fossiles. L'axe des rhizomes est cependant peu indi- qué; le tissu spongieux qui le remplissait a disparu ainsi que celui des racines, et de l'un et des autres il ne reste qu'une mince écorce unie et des épidermes. Les racines sont d'ordinaire sinueuses et emmêlées sauf celles inférieures plus petites qui, se recourbant et s'enfonçant dans le sol, témoignent de concert avec les autres que lesdits rhizomes ont rampé sur le fond vaseux des eaux; quelques-uns pénètrent dans les sols de végétation; ils sont ramifiés et ce sont certaines de leurs extrémités actives qui, en se relevant, ont produit les tiges verticales de Psaronius. » Les racines libres des rhizomes, ainsi que les racines adventives des tiges, accusent un diamètre de i'^'" à 2'^°', beaucoup plus fort que celui des racines d'aucune Fougère vivante des marais des pays chauds; et tel a été le degré de turgescence de ces organes dans l'eau, que nombre de grosses racines de Fougères fossiles portent des cicatrices de radicelles sem- blables, quoique plus petites, aux cicatrices de Stigmaria dont la forme ré- sulte du gonflement simultané de la tige et de la racine autour de l'insertion. » Dans les schistes que les rhizomes encombrent de leurs racines et au- dessus, sont fréquemment entassés pêle-mêle et étroitement associés, des Psaronius, Psaroniocaulon, Plychopleris, avec des pétioles et frondes de Pecopteris Cyathéoïdes, de manière à ne laisser aucun doute sur l'identité générique de ces divers organes. » Parmi les autres Fougères qui se révèlent dans nos iorêts fossiles, méritent d'être signalées des tiges verticales nues légèrement striées par des radicelles intracorticales; ces tiges s'amincissent en bas, s'y recourbent, faisant suite à de minces rhizomes souterrains; de la base même des tiges sortent des rhizomes comme de la partie inférieure des Calamités; la base des tiges, et les rhizomes, sont garnis de racines horizontales, courtes, charbonneuses, bien différentes de celles des Psaronius ordinaires. SÉANCE DU 7 MARS tgo/t- 609 » Dans les sols de végétation existent d'autres rhizomes de fougères ;Tun d'eux parait pourvu de grosses cicatrices de pétioles. » Je signalerai encore, comme susceptibles de définition, deux types de racines: les unes très longues, grêles, rigides, peu ramifiées, pourvues de radicelles aux extrémités; les autres, au contraire, courtes, très ramifiées, décroissantes, réduites dès leur origine à un mince épiderme aplati. » Avec les rhizomes et racines de fougères, ou ne rencontre guère que des Pécoptéridées. » Il est à remarquer que les feuilles de celles-ci sont, en proportion notable, chargées de synangium. » Bien différemment se présentent les Névroptéridées qui ne le cèdent pas, quant à la quantité, aux Pécoptéridées; car tandis que ces dernières sont en partie fructifères, sur des milliers dr Nevropteris, Odonlopteris, Ale- ihoplens examinés avec la plus grande attention depuis plus de dix ans, je n'ai aperçu aucune trace de sores; et leurs prétendus rhizomes paraissent n'être que des Aulacopteris couchés ayant pris racine. » De ces fougères on ne connaît que les frondes et les stipes, et, bien que je les aie étudiées sur place, je suis lom d'en avoir démêlé toutes les parties. » Avecles stipes d'O^/o/ziOyo/em, j'ai cependant bien reconnu un abondant chevelu radiculaire provenant de la subdivision successive de petits rameaux striés sortant normalement de ces stipes. Dans les Alelhopteris, ce chevelu est remplacé par de très nombreuses racines rubanées ayant éga- lement flotté dans l'eau. » La dimension des stipes est considérable et l'on n'en a pas encore mis à découvert une touffe complète et bien conservée. w En explorant les convois <{' Aulacopteris échoués presque sur place, on remarque des divisions dans tous les sens que ne comportent pas des stipes simples, et, parmi, des organes singuliers dont la destination est inconnue; on voit les stipes principaux s'épaissir, pertire leurs stries et se rider, et d'une base complexe ainsi modifiée, se séparer des amorces de racines dont je crois pouvoir rapprocher : » 1° Des racines charbonneuses irrégulièrement ramifiées munies de racines minces comme celles des fougères; » 2° Des racines ligneuses faussement bifurquées, très ramifiées et diffuses, striées, les plus grosses protégées par une mince couche de liège. » Ces racines rappellent, à divers égards, celles des Cordaïtes plutôt C. K., 1904, 1" Semestre. (T. CXXWUl, N" 10.) ^O 6lo ACADEMIE DES SCIENCES. que celles des Fougères, et, à propos de ces organes, la question se pose desavoir si certaines Névropléridées ne se sont pas reproduites par graines, comme l'absence de sores et les coïncidences suivantes me portent à le croire. » Les Cordaicarpus mis de côté, les graines, à Saint-Étienne, sont aussi nombreuses que variées : elles recouvrent des joints de stratification; on n'en compte plus les genres ou types. » En général, elles sont entières, bien conservées, rassemblées par espèces, et à moins de supposer très gratuitement qu'elles étaient stériles et légères, il est impossible d'admettre qu'elles ont subi un long transport et sont ainsi étrangères aux autres fossiles du terrain houiller. Il est plus naturel de penser que, comme les graines de Cordaïtes, elles gisent avec les plantes qui les ont portées. Il n'y en a pas, en tout cas, avec les Lépi- dophvtes et les Calamariées. Elles se montrent de préférence avec certaines Névroptéridées, sans autres fossiles que quelques Dokropleris et des feuilles très rares; et ce qui me convainc le |)lus que la plupart des graines correspondent à ces fougères, c'est moins la difficulté de trouver suffi- samment d'autres plantes pour se les approprier, que ce fait pour ainsi dire constant de rencontrer au milieu des stipes peu remaniés d'Alelhoptens Grandini Br., des Pachylesta gigantea Br. plus ou moins nombreux qui en paraissent inséparables. Avec les Odontopleris Reichiana Gut. il y a aussi communément de petites graines ailées, striées. Les dernières graines découvertes, tronquées à la base, ont une enveloppe filandreuse qui ne laisse pas de les faire un peu ressembler superficiellement aux débris de NeiTopteris auxquels elles sont associées. » De tout cela, évidemment, il ne résulte pas que les Névroptéridées soient des Cycadinées primitives, mais cette solution est d'autant plus pro- bable que les stipes de ces fougères ressemblent d'une manière frappante aux Colpoxylon, Medullosa. » Pour lever tous les doutes, il reste à trouver les organes mâles et, comme preuve décisive, à découvrir des échantillons réunissant, attachées les unes aux autres ou par des intermédiaires, des feuilles et des graines que l'analogie se refuse de rapporter aux mêmes plantes. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la formation d'acide giycuronique dans le sang. Note de MM. R. Lépine et Boulud. « Nous avons antérieurement montré que le foie renferme de l'acide giycuronique. C'est à la présence de conjugaisons de cet acide que nous SÉANCE DU 7 MARS 1904. 61 l attribuons le pouvoir lévogyre de certains extraits de sang pur des veines sus-hépatiques. En voici des exemples : » N" 1. Cliien sacrifié pendant le cours d'une asphyxie par le gaz d'éclairage : Sang des v. s. h. : P. — o°,7 Héd. (en glucose) is,8 » N° 2. Ctiien phloridziné : Sang des v. s. 11. : P. — 0°, 2 Réd. os, 86 » N" 3. Chien dont le pancréas, exopexié, avait été artificiellement chaufle (') : Sang des v. s. h. : P. — 0°, 2 Réd. 3s, 65 » Alors même qu'un extrait de sang dévie à droite, si le chiffre du glucose indiqué par le polarimètre est notablement inférieur à celui qu'accuse la réduction, il faut soupçonner l'existence d'une conjugaison d'acide glycu- ronique : chez un cliieii (n" 4), dépancréaté la veille, on avait : Sang DES v. s. h. : P. -hi°,4 Réd. 3«,9 )) Dans ce cas, le chiffre du polarimètre correspond à peine à 28,9 de glucose; la réduction en indique i^ de plus. L'hypothèse qu'une conjugai- son d'acide glycuroniqne compensait, en partie, le pouvoir djextrogyre du glucose a été confirmée par la réaction de Neuberg et par l'élévation du chiffre du polarimètre après le chauffage de l'extrait avec H Cl, qui a donné : Même exlrait (après chaufî.) : P. -I- i^-ô Réd. 4?, 02 « On remarquera que dans cet extrait le pouvoir réducteur a augmenté (de 0,12). C'est qu'il y existait, comme c'est le cas ordinaire, une conju- gaison d'acide glycuronique assez solide pour ne pas réduire la liqueur de Fehling avant ce chaulfage en présence d'iui acide. » L'augmentation de la réduction après ce chauffage est parfois beau- coup plus considérable : ainsi, chez un chien dépancréaté, également depuis la veille (n" 5), nous avons noté : Sang des v. s. h. : P. 4- 1° Réd. 28,94 Même extrait (après chauff.) . Se, 56 » Chez un cViien assommé (n° 6) : Sa.\g DES v. s. h. : p. + o», 6 Réd. 2e, 8 Même extrait (après chaufi.) 38, 4 (') Voir Lépine, Sur l'exaltation des propriétés des organes au moyen de leur chauffage artificiel {Comptes rendus de la Société de Biologie, 20 mai 1899, p. 399). 6l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Chez un chien (n° 7) mort de syncope pendant le cours d'une anes- thésie chloroformique : Sang des v. s. h. : P. +o",8 Eèâ. Sb, 20 Même extrait faprés chauft.) 3s. 5o » Chez le chien n° 4, le sang carotidien recueilli immédiatement avant le sang des veines sus-hépaliques donnait : Sang carotid. : I". i", i Réd. 28,78 Même extrait (après chaufF.) 2G,84 » Ainsi la proportion de l'acide glycuronique y était plus faible que dans le sang des veines sus-hépaliques. Notre cahier d'expériences renferme un bon nombre de dosages témoignant dans le même sens; mais on ne peut en conclure que le foie soit la source principale de l'acide glycuronique, car nous en possédons un plus grand nombre montrant que le sang d'une veine de la circulation générale est plus riche en acide glycuronique que le sang artériel. Voici quelques chiffres, au hasard, recueillis chez des chiens bien portants. Les prises de sang dans la carotide et dans la jugu- laire ont été rigoureusement synchrones : Chien n° 8. Sang carotid. : P. -h o^.S Réd. 0,74 Même extrait (après chauff.) 0,88 Sang de la jugulaire : P. 0° 0,62 Même extrait (après chauff.) 0,80 » Ainsi, dans la jugulaire de ce chien, il y a o», 18 d'acide glycuronique non réducteur avant le chauffage, tandis que la carotide n'en renferme queo^, i4- Le polarimèlre montre d'autre part qu'il y a, relativement au glucose, davantage d'acide glycuronique réducteur avant le chauffage. Chien u° 9. Sang carot. : P. + 0°, 4 Réd. o , 80 Même extrait (après chauff.) - o,84 Sang de la jugulaire : P. -i- o'',2 o,54 Même extrait (après chauff.) 0,80 » Ici la différence est plus grande que dans le cas précédent; le sang artériel renferme seulement o«, o4 d'acide glycuronique réducteur avant le chauffage. Le sang veineux en renferme 0^,26. » In vitro, à diverses températures, même à la glacière, il peut se former de l'acide glycuronique réducteur soit avant, soit après le chauffage : g Chien n° 10. Sang carot. : P. 0° Réd. 0.87 Même extrait ( après chauff. ) 1 , 26 Même sang, après 1 heure, à 39° : P. — o",i . . 1,16 SÉANCE DU 7 MARS 1904. 6l3 » Ce chien ayant été intoxiqué, son s;mg n'était pas normal; aussi la glvcolyse après i heure à 3g° y est-elle très fnible (o«, 10). I.'acide glycu- ronique réducteur avant chauffage y a notablement augmenté. Chien n° 11. Sang CAROT. : P. + o",5 Réd. t ,j2 Même extrait (après chauff. ) 1 1?^ Même sang, après 1 heure, à Sg" : P. -f-o°,3... 1,69 Même extrait ( après cliaufT. ) i , 70 » Ce chien avait été dépancréaté; ce qui explique la très faible glyco- Ivsp (o*,o5~) pendant i heure à 89°. C'est l'acide glycuroniqne, réducteur après le chauffage, qui a augmenté. » Voici un cas presque normal (chien simplement saigné la veille); Chien n° 12. Sang cakot. : P. -t-o",a Kéd. 0,82 Même extrait (après chaufV.) o,84 Même sang, après 1 heure, à 89° : P. 0° o,46 Même extrait (après chaufl. ) 0,70 » Dans le cas suivant, le chien av;iit cto intoxiqué: Chien n" 13. Sang cahot. : P. o" Pièil. 08, 3o Même extrait (après ohaiifl. ) 06,96 Même sang, après i heure, à 89° : Pc" traces Même extrait (après chaulF. ) 08,42 » La réduction était nulle dans le sang laissé i heure à 89° (avant le chauffage) et cependant il renfermait de l'acide glycuroniqne fortement conjugué, ainsi que le prouve le chauffage. Nous possédons plusieurs cas semblables. Le cas suivant montre toutefois qu'il y a des conjugaisons non réductrices avant le chauffage qui dévient à gauche : Chien n" 14. Sang carotid. : P. -i- u",2. P.éd. os,44 Même extrait (après chauffage) os,46 Mèîie sang, après i heure à Sg" : P. — o'',2. . traces Même extrait (après chauffage) os,2o » Co chien, 5'' avant la saignée, avait reçu, sous la peau, en solution alcoolique o^, 5 de phloridzine par kilogramme de son pouls. » Voici maintenant des exemples de formation d'acide glycuronique à 58° : Chien n" 15. S.ANG carotid. : P. -t- o°,2 Réd. 0,66 Même extrait ( après chauffage ) o , 70 Même sang, additionné d'eau fluorée et laissé I heure à 58" : P . -1- 0°, 2 0,78 6i4 ACADÉMIE DES SCIENCES. g Même extrait (après chauflTage) 0,80 Même sant,, non fluoré, reçu et laissé i lieure dans de l'eau à 58° stérilisée : P. H- o", 2 . . . 0,68 Même extrait (après chaufTage) 0,82 » Ainsi, dans ce sang, additionné d'eau, fluorée ou non, les matières sucrées ont augmenté (de 0^,10 et 0^,12) aux dépens du sucre virtuel ('); mais, avec l'eau fluorée il s'est formé de l'acide glycuronique réducteur avant chauffage; et, avec l'eau stérdisée, de l'acide glycuronique réducteur après chauffage : Cliien 11" 16. Sang carotid. : P. o" Kèd. 0,54 Même extrait (après chaulTage) o,56 Même sang fluoré, sans eau, laissé 1 lieureàSS" : P.— o",i o,4f Même extrait (après chauffage) o,56 » Ce chien étant épuisé par une très forte saignée faite le matin, son sang ne renfermait pas de sucre virtuel. U s'y est formé, pendant i heure à 58°, de l'acide glycuronique réducteur avant chauffage, ainsi que le montre l'abaissement des chiffres de la réduction et du polarimètre. » On prend aussitôt le sang pur de son foie : Sang des v. s. h. : P. 0° Réd. 0,48 Même extrait (après cliauff.) o,6S Même sang Huoré et laissé i heure à 5S° : P.o° 0,5-3 Même extrait (après chauff. ) o , 68 » Ainsi, dans le sang du foie, il ne s'est pas formé d'acide glycuronique. » Enfin, voici un cas où de l'acide glycuronique s'est formé à la glacièi-e. I.e chien avait été dépancréaté : g Chien n" 17, sang CAROTin. : P. H-o°,4 Réd. 2,38 Même extrait (après chauffage) 2,89 Même sang, après 7 heures à la glacière: P.-t-o«,3. 2,4 Même extrait (après chauffage) 2,5 » Dans la plupart des cas précédents, nous n'avons pu donner le chiffre du polarimètre, après le chauffage, parce que ce dernier a été fait avec l'acide tartrique, dont nous avons recommandé l'emploi dans une Note antérieure. » (') Voir Sur le sucre virtuel. htv\m et Boulco, Comptes rendus. 21 septembre et 2 novembre igoS. SÉANCE DU 7 MARS igo/j. 6l5 IVOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Associé étranger, en remplacement de Sir George-Gabriel Siokes. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 49. M. Agassiz obtient la majorité absolue des suffrages. M. Agassiz est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approba- tion du Président de la République. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'iiri Cor- respondant, tians la Section de Botanique, eu remplacement de M. Agardh. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 4o, M. Warming obtient l'unanimité des suffrages. M. Warmi.vg est élu Correspondant de l'Académie. CORRESPONDANCE. M. BouQLET DE LA Gkye présente à l'Académie une publication « Sur les ballons-sondes », et s'exprime en ces termes : « J'ai l'honneur de déposer sur le bureau de l'Académie une intéressante publication faite par les soins de la Commission internationale des ballons- sondes, dont l'organisation a eu lieu eu 1900 à la suite d'une réunion d'un Congrès météorologique |>résidé |)ar M. Mascart. » Les fascicules de cette publication comprennent l'année 1901 et les cinq premiers mois de igoS. L'année 1902 est sous presse. » Ce recueil, imprimé en langue allemande à Strasbourg (avec une traduction partielle en français), sous la direction de M. Hergesell, contient le détail de toutes les observations faites en France et à l'étranger, soit au moyen de ballons-sondes, de ballons montés ou de cerfs-volants. » En France nous n'avons comme station pour ces lancers que celle de Trappes, organisée par M. Teisserenc de Bort. 6l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Au point de vue météorologique, ce recueil est très intéressant, car il présente de nombreuses séiies de données modifiiint les hypothèses émises sur les températures des hautes plaines de l'air. » Nous espérons en avoir prochainement une analyse étendue faite par les soins de M. de Fonvielle. » PHYSIQUE. — Cohésion diélectrique de l'argon et de ses mélanges. Note de M. E. Bouty, présentée par M. Moissan. « Grâce à l'extrême obligeance de M. Moissan ('), qui a bien voulu mettre à ma disposition plus d'un litre d'argon, j'ai pu étudier les curieuses propriétés de ce gaz, par rapport à l'effluve électrique. » 1. Ce qui caractérise l'argon, c'est d'abord la petitesse de sa cohésion diélectrique, très inférieure même à celle de l'hydrogène. C'est ensuite l'accroissement remarquable de cette cohésion produite par de simples traces de gaz étrangers. Cet accroissement, beaucoup plus considérable que ne l'indiquerait la loi des mélanges, fournit un contrôle de la pineté de l'argon d'une sensibilité comparable à celle de l'analyse spectrale. » 2. L'échantillon d'argon le plus pur(-) que j'ai eu entre les mains don- nait pour les champs critiques y, à des pressions comprises entre lô*"" ii 32*^™ de mercure, des valeurs représentées par la formule linéaire (i) j= 662 + 3oyo, en volts par centimètre. La cohésion diélectrique, mesurée par le nombre 3o, est 6,8 fois plus faible que celle de l'hydrogène et i4 fois plus faible que celle de l'air. » Pour des pressions supérieures à quelques millimètres et inférieures à lô*^", la formule (1) doit être remplacée par (2) y='ào\/p(p-{-35). M II semble donc y avoir discontinuité au voisinage de 16''™. C'est juste- ment à partir de cette pression que j'ai au apparaître dans le spectre de l'argon la première trace des raies rouges moins réfrangibles que celle de l'hydrogène, raies qu'on n'aperçoit pas dans le spectre de l'argon à haute (') Je tiens aussi à remercier M. Rigaul pour sa grande complaisance. C) Il présenlail encore faiblement les raies de riivdrogène. SÉANCE DU 7 MARS igo^. fil 7 pression, et qui acquièrenl leur maximum d'éclat vers la pression de 3""". » 3. Aux pressions élevées, la lueur dVffJuve, dans l'argon à peu près pur, est très vive et d'un beau blanc bicnlé. Vieiit-on à ajouter quelques millièmes d'acide carbonique, par exemple, la lueur, beaucoup plus pâle, prend un aspect sale, verdàlre et la cohésion diélectrique s'élève beaucoup. Dans un tube de Plucker, l'effet de l'unpurelé se manifeste par une forte réduclion d'éclat de toute la |iarlie la plus réfrangible du spectre. Les belles raies bleues et violettes de l'argon s'affaiblissent et tendent à dispa- raître. En même temps les bandes de l'acide carbonique apparaissent comme un voile plus ou moins diaphane tendu sur le spectre de l'argon. Plus la variation de la cohésion diélectrique est grande, plus est profonde la modification du spectre. Il v a donc un lieu intime entre celle-ci et celle-là. » 4. Pour l'argon comme pour les autres gaz que j'ai étudiés, la cohésion diélectrique à volume constant est rigoureusement indépendante de la température. Les premiers échantillons que j'ai eus entre les mains conte- naient accidentellement un peu d'ammoniaque. De -f- 200° à — 20", leur cohésion diélectrique à volume constant était invariable; mais j'observai, avec une surprise extrême, qu'elle diminuait linéairement entre — 20" et — Se", pour se fixer, à partir de là, à une valeur à peu près moitié moindre, et cela sans que la densité du gaz eût varié, dans cet intervalle, d'une façon appréciable. .Te constatai d'ailleurs presque aussitôt qu'il suffi- sait de refroidir l'argon dans un bain d'air liquide, ou de le faire barboter dans de facide sulfurique, pour lui communiquer, à la température ordi- naire, la faible cohésion diélectrique qu'd n'avait auparavant qu'au-dessous de — 5o°. De son côté, M. Moissan reconnut que le gaz, refroidi dans l'air liquide, laissait condenser une trace de liquide alcalin trop petite pour per- mettre une analyse quantitative. » 5. Tous les gazque j'ai mêlés à l'argon produisent des effets analogues. L'accroissement de la cohésion diélectrique, d'abord très rapide quel que soit le gaz ajouté, varie ensuite suivant une loi particulière à chaque gaz. Un mélange d'hvdrogène et d'argon à volumes égaux se comporte presque comme de l'hydrogène pur. » Je dois rappeler que MM. Ramsay et Collie avaient déjà signalé ce fait curieux que des traces d hydrogène suffisent pour que les raies caractéris- tiques de ce gaz apparaissent dans le spectre de l'argon, tandis que les raies de l'argon ne se montrent dans le spectre de l'hydrogène qu avec une extrême difficulté. » La très faible résistance que l'argon, gaz monoatomique, oppose à la G. K., 190^, I" Semestre. (T. CXXXVUI, N° 10.) 81 CuH . ACADÉMIE DES SCIENCES. profliiction de l'effluve quand il est pur, el l'accroissement rapide de celle résistance produit par des traces d'impuretés sont des faits nouveaux dont la théorie des ions devra tenir compte. Il serait sans doute prématuré d'es- sayer d'en fournir l'explication complète ('), avant d'avoir étudié, sous le même rapport, d'autres gaz monoatomiques. Je me propose d'opérer notamment avec le mercure. » ÉLECTRICITÉ. — Loi générale de la magnélnfriciion. Note de M. H. Pellat. présentée par M. Tiippmann. « Dans plusieurs Communications antérieures j'ai eu l'honneur d'entre- tenir l'Académie des phénomènes auxquels j'ai donné le nom de magné- tofriclion. L'étude de ceux-ci m'avait montré que le flux cathodique des tubes de Crookes, la gaine cathodique des tubes de Geissler ainsi que la colonne anodique de ces mêmes tubes obéissent à des lois seml)lables. D'après ma dernière Comiiuinication (22 février 1904), cette similitude devient toute naturelle, puisque j'ai montré que la colonne anodique, elle aussi, est due au mouvement des corpuscules, comme on le savait déjà pour la gaine et le flux cathodique. Ainsi la magnétofriction apparaît comme une des propriétés fondamentales des corpuscules en mouvement, et l'on peut résumer les faits par la loi générale suivante: » Dans un champ magnétique intense les corpuscules en mouvement (rayons cathodiques) suhisssent une action analogue à un frottemeni anisotrope, con- sidérable dans le sens perpendiculaire aux lignes de force, et nul ou presque nul dans le sens de ces lignes. » Les différences qui se produisent pour l'intensité du champ magné- tique donnant une môme apparence à la colonne anodique, selon la nature ou la pression du gaz, peuvent s'expliquer par les obstacles que celui-ci fait éprouver au mouvement des corpuscules et les variations de vitesse qui en résultent. » (') Oïl peut bii|)|)osei- (|ue le principal obstacle à l'ionisation d'un gaz réside non dans l'atome, mais dans le lien moléculaire qui léunit les atomes entre eux. On expli- querait ainsi tout au moins la faiblesse de la coliésion diélectrique des gaz monoato- mi(|ues comparés aux autres gaz purs. Le cas des mélanges semble exiger une discus- sion plus appiofoiidie. SÉANCE DU 7 MARS i^o/j. 619 OPTIQUE. — VérificaLiuns cx[ienmenlales des lois de la pruijagulion anomale de la lumière le long de Vaxe d'an inslrument d'optique. Note de M. G. Sag\ac, présenlée par M. Lii)pmanii. « I. J'ai indiqué brièvement (^Comptes rendus du 22 février) la nature et les conséquences d'une théorie nouvelle de la propagation anomale des ondes lumineuses le long de l'axe d'un inslrument à ouverture circulaire. D'après cette théorie, si l'on diminue les irrégularités des ondes incidentes en diminuant le diamètre apparent de la source lumineuse, si l'on diminue les effets de ces irrégularités et de celles de l'instrument en diminuant l'ou- verture angulaire de l'instrument, on doit pouvoir constater que la vitesse de propagation des ondes lumineuses éprouve le long de l'axe une série d'oscillations dont j'ai défini les lois. M J'ai appliqué avec succès aux lentilles ce principe général. J'ai, pour cela, utilisé le dispositif inlerférentiel particulièrement précieux qui a permis à M. P. Zeeman de constaler, a[)rès M. Gouy et après M. Gh. Fabry, le changement de signe anomal des vibrations hmiineuses décou- vert en 1890 par M. Gouy (cf. ma Note précédente). » II. Dans l'expérience de M. P. Zeeman, un pelit trou S fortement éclairé est placé à une assez grande distance (2"", 5) d'une lentille L de spath d'Islande laillée parallèlement à l'axe du cristal et dis|)Osée entre deux niçois croisés ou |)arallèles, sa section principale à 4^" de celles des niçois. Cette lentille biréfringente donne deux foyers conjugués de S, l'un ordinaire O (à o", 38 de la lentdle), l'autre extraordinaire E (à o"',53 de la lentille). J'ai fait construire par M. Werlein une lentille moins conver- gente ; pour une distance SI. égale à 5"", les distances conjuguées LO et LE sont res|)ectivement 2°" et 3". La lentille de M. P. Zeeman a 28""" de dia- mètre. Quand je limite la mienne par un diaphragme circulaire de ce dia- mètre, j'observe seulement les phénomènes déjà connus : sur l'axe il se produit un centre d'anneaux de polarisation chromatique non localisés; si le centre des anneaux est, par exemple, noir à la sortie du nicol analyseur, il demeure noir derrière la lentille jusqu'un peu avant le foyer O; là les anneaux se troublent et ne redeviennent observables qu'un peu au delà de O; le centre est alors brillant et reste de nouveau invariable jusqu'un peu avant le foyer E où les anneaux disparaissent encore pour reparaître un (iao ACADÉMIE DES SCIENCES. peu au delà avec un centre de nouveau renversé, désormais noir à toute distance. » Le passage par chaque foyer renverse donc le signe d'une des deux vibrations interferentes, celle qui forme le foyer (phénomène de M. Gouy). Mais cette belle expérience de M. F. Zeeman, montrant les anneaux seule- ment dans les régions où leur centre demeure invariablement noir ou bril- lant, n'a pu faire connaître comment s'effectue le renversement du centre d'interférence. » III. Avec ma lentille moins convergente, placée à o"" d'un très petit trou lumineux, en réduisant, parun diaphragme de contour bien circulaire et bien centré, le diamètre utile de la lentille au-dessous de i5'"'" environ, j'observe, à l'aide d'une loupe grossissant 8 fois, un centre d'anneaux d'interférence net tout le long de l'axe sans aucune interruption, même aux deux foyers. » Dans chaque visée, en tournant le nicol analyseur d'un angle conve- nable, je puis toujours ramener les amplitudes des vibrations ordinaire et extraordinaire à être sensiblement égales, de manière que, si leurs phases sont opposées, elles devront interférer complètement en donnant un centre noir. » En opérant ainsi, je constate que le renversement liu centre d'inter- férence, qui devrait se produire presque brusquement à chaque foyer, d'a|)rès les théories de V.-A. Julius et de van der Waals, ne s'y produit nullement. » Par contre, l'intensité de la lumière au centre des anneaux éprouve, comme je l'avais prévu par le calcul, une série d'oscillations, déjà très nettes à la lumière d'un arc électrique transmise par un verre rouge. Ainsi, quand le diamètre du diaphragme est de S""", l'intervalle OE, de i'", qui sépare les deux foyers, renferme quatre points au passage desquels le centre des anneaux, noir, |)ar exemple, à la sortie de l'analyseur, se change })resque brusquement de noir en brillant ou inversement. Ces points de renversement du centre se succèdent sur des mètres de longueur et aussi loin qu'on peut voir si le diaphragme et le trou éclairant sont assez étroits; ils coïncident avec les points calculés d'avance et, d'ailleurs, directement observables où soit le faisceau ordinaire éclairant seul, soit le faisceau extraordinaire, produisent un centre noir d'anneaux de diffraction. » Quand le diamètre apparent du petit trou éclairant augmente ou quand le diamètre du diaphragme augmente, les renversements du centre SÉANCE DU 7 MARS igo/j. 62 1 d'interférence deviennent incomplets et moins rapides, des variations plus lentes du centre apparaissent dans les intervalles des points de ren- versement ; ensuite tontes les oscillations de l'intensité lumineuse au centre d'interférence s'effacent graduellement, tout en se localisant près des foyers. Les anneaux disparaissent enfin au voisinage des foyers et de nouveau apparaît le phénomène observé par M. P. Zeemann qui ne per- met pas d'observer de variations graduelles du centre d'interférence, ni par conséquent de variations de la vitesse de propagation des ondes. » La propagation à vitesse constante seule observée dans ces conditions limites et regardée jusqu'ici comme le phénomène régulier est, conformé- ment à ma théorie, le résultat limite d'une compensation mutuelle des effets complexes dus aux irrégularités du système optique et particulière- ment à l'influence de l'étendue de la source lumineuse. » Les oscillations de la vitesse de propagation, que ces irrégularités avaient jusqu'ici cachées aux divers observateurs et que les théories admises ne faisaient point prévoir, constituent, au contraire, le cas le plus général de la propagation des ondes lumineuses le long de l'axe d'un instrument d'optique. » CHIMIE PHYSIQUE. — Demoitstrulion életnc/ilaire de la règle des phases. Note de M. C. Raveau, présentée par M. Mascart. « 1. Pour démontrer la règle des phases, il n'est pas nécessaire de faire appel aux principes de la Thermodynamique; il suffit d'invoquer les carac- tères expérimentaux de l'équilibre réversible des systèmes hétérogènes. Cet équilibre, défini par la phase des différentes parties homogènes, est déterminé par la constitution chimique globale du système, la tem[>érature et la pression. Tout équilibre qui ne présenterait pas ces caractères ne saurait être qualifié de réversible ('). » On conclut :iii. « En 1892 (^Comptes rendus, t. CXIV, p. 570) M. Lecoq de Boisbaudran observa, avec certaines solutions samarifères, un spectre électrique parti- culier caractérisé par '5 raies de X approchées 466,2, 462,7, 4-''9»3. 11 désigna l'élément correspondant par Zj. Il observa en outre avec plusieurs produits similaires une bande de fluorescence comprise entre les \ 622 et 61 1. Il désigna l'élément correspondant par Zç. Depuis, Demarçay {Comptes rendus, t. CXX, p. 1019; l. CXXXII, p. i484; t. CXXXIH, p. 1469) put isoler dans les terres du groupe uue terre nouvelle qu'il désigna d'abord par 2 et qu'il nomma ultérieurement europium. L'euro- pium possède les caractères spectraux de Z^ et Zç. Les solutions pré- sentent en outre un faible spectre d'absorption dont Demarçay a déterminé les longueurs d'onde. » L'europium existe en quantité très faible par rapport au samarium et au gadolinium entre lesquels il s'intet'cale dans la série des terres rares, Demarçay l'obtenait avec un minimum de nS fractions intermédiaires. Nous avons pu en réduire le nombre à 3. )) Dans des recherches antérieures ( Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 792 ; t. CXXXVin, p. 84) nous avons montré que l'on peut séparer rigoureu- sement le samarium de l'europium en mettant à jjrofit l'isoniorphisme et la solubilité intermédiaire du nitrate magnésien de bismuth avec les nitrates magnésiens de ces deux terres. » La séparation de l'europium et du gudolinium ne présente pas cette rigueur. Mais comme les sels magnésiens de l'europium ont presque la même solubilité que ceux du bismuth, et que ceux du gadolinium sont notablement plus solubles, on peut séparer assez aisément l'europium du gadolinium dans les queues du fractionnement. « Dans noire préparation, nous avons employé 6108 d'oxydes représentant l'ensemble 628 ACADÉMIE DES SCIENCES. des terres à europium provenant du traitement de 5oo''8 environ de sables monazites. Ces oxydes renfermaient surtout du samarium et du gadolinium. Les nitrates magne- siens convenablement additionnés du sel de bismuth ont été échelonnés sur 3o fractions. La proportion de matière contenue dans chaque fraction était sensiblement constante. La solution chaude occupait environ Soo""' dans chacune d'elles et abandonnait, après cristallisation, 3o<^'"' d'eau mère. Le fractionnement put être constamment suivi par l'examen du spectre d'absorption de l'europium. Il fut arrêté lorsque les fractions 13 et 14 ne présentèrent plus de spectre d'absorption, examinées sous une épaisseur de 10"^™ et dans les conditions de concentration du fractionnement. » Le nombre de tours de fractionnement fut de 160, ce qui représente un total d'environ 3ooo cristallisations. » Les fractions contenant de l'europium ont donné, après élimination du bismuth, les poids d'oxyde suivants : Numéro d'ordre des fractions. 14. 15. 16. 17. 18. 19. '20. 21. 22. Poids d'oxydes 0,587 >'0' '-^o ''74 ''^^ ^ '^° ^'7 '^'7 29 » Les six premières fractions ne révélaient pas à l'étincelle les lignes du gadolinium, et les fractions au delà de 22 ne donnaient plus les lignes électriques de l'europium. » Il résulte de ces nombres que les sables monazites renferment approxi- mativement deux cent-millièmes d'oxyde d'europium. » Nous n'avons pu observer jusqu'ici aucune différence entre nos diverses fractions d'europium pur, et si cette substance est un mélange, ses com- posants ne sauraient du moins être séparés par le fractionnement des sels magnésiens. » Le poids atomique demeure d'ailleurs constant : » Après avoir été précipité par l'alcool, le sulfate bien neutre est cristallisé au bain- marie en solution aqueuse. Le sel ainsi obtenu répond à la formule Eu-'(S0*)^,8H'0. » 11 forme des cristaux nets ayant une teinte rosée à peine sensible. Ce sel, inalté- rable à l'air, est d'abord déshydraté vers 875°. Le sulfate anhydre ainsi obtenu est ensuite calciné vers 1600°, ce qui le transforme intégralement en oxyde. L'oxyde ainsi préparé est franchement rose, tandis que l'oxyde préparé à basse température par la calcinalion des oxalates est blanc avec une imperceptible teinte rosée dans la masse. » Ces mesures nous ont permis de calculer le poids atomique de l'euro- pium : » 1° Par la transformation du sulfate hydraté en sulfate anhydre; » 2" Par la transformation du sulfate anhydre en oxyde; » 3° Par la transformation du sulfate hydraté en oxyde. » Ces mesures se contrôlent réciproquement et donnent des résultats sensiblement identiques. Toutefois la transformation du sulfate hydraté SÉANCE DU 7 MARS I9o4- 629 en oxyde donne les meilleurs résultats; en effet, la pesée des termes extrêmes ne présente aucune inexaclitude et, d'autre part, la différence des pesées extrêmes étant la plus grande dans ce cas, l'erreur relative est nécessairement plus petite. » Le Tableau suivant résume nos résultats expérimentaux : Poids atomiques Pesées. Pourcenlages. par transformation du USQ SO' EuîQ» Tulal (S0»|»Eu'.8H'O (SO'i'Eu' (S0<)'Eu'.8H'O Fraction. iSO'i'Eu'.sH'O. (SO»l=Eu°-. Eu'O". pour loo. pour loo. pour loo. pour loo. en (SO')>Eq«. en Eu'O'. euEu'O'. 15 1,7787 i,43o3 o,85oo 19,687 82,624 47,787 99.998 i5i,58 i5i,77 161,72 16 2,4785 1,9935 i,i848 19,568 82,628 47,808 99,999 i5i,94 i5i,8o i5i,88 17 2,4777 ^9'^49 i,i554 19,555 32,655 47,789 99.999 i53,i7 i5i,6i i5i ,74 18 2,483i 1,9968 1,1870 19,584 82,612 47,8o3 99.999 loi.ôSg i5i,89 i5i,83 19 2,2988 1,8488 1,0990 19,575 82,617 47,807 99.999 i5i,8o i5i,88 i5i,86 Moyennes 161,826 161,790 151,796 » Nous concluons de ces mesures que le poids atomique de l'europium est égal à i5i , 79; et nous estimons que ce nombre diffère du nombre réel de moins de o , 06. » La matière première de ces recherches a été mise obligeamment à notre disposition par MM. Chenal el Douilhel. Nous leur exprimons notre vive gratitude. » CHIMIE MINÉRALE. — Action de V anhydride carbonique sut les métaux- ammoniurns. Note de M. Etienne Rengade, présentée par M. H. Moissan. « On sait que les métaux alcalins donnent avec l'ammoniac des combi- naisons capables de réagir avec énergie sur un grand nombre de corps simples ou composés. Je rappellerai les expériences de MM. Joannis ('), Hugot (-), Moissan ('). Je me suis proposé d'étudier l'action de l'anhydride carbonique. Ce gaz donnant directement avec l'ammoniac du carbamate d'ammonium, on pouvait penser que celui-ci serait décomposé par le sodium en solution ammoniacale pour donner du carbamate de sodium et (') JoANMS, Comptes rendus, t. GXIII, p. 796; t. CXVI, p. 1870 el 1618; t. CXVIII, p. 718. (*) Hugot, Annales de Cliinde et de Physique, 7" série, t. XXI. (») H. Moissan, Comptes rendus, t. GXXVII, p. 91 '; t- CXXXII, p. 5io; t. CXXXIII, p. 716 et 771 . 63o ACADÉMIE DES SCIENCES. un dégagement d'hydrogène, par une réaction analogue à celle du chlorure d'ammonium (' ). )) L'expérience a montré que cette décomposition n'avait pas lieu, pro- bablement à cause de l'insolubilité complète du carbamate d'ammonium dans l'ammoniac. En revanche, l'anhydride carbonique réagit facilement sur le sodium-ammonium pour donner du carbamate de sodium en même temps qu'il se dégage de l'hydrogène. » L'appareil employé se composait d'un lube en U à robinets communiquant, d'une part, au mo^en d'un robinet à trois voies, soit avec l'appareil à acide carbonique, soit avec le générateur à ammoniac; d'autre part, avec un manomètre et une trompe à mercure. L'ammoniac était séché sur de la soude fondue, puis sur des fils de sodium et liquéfié une première fois sur du sodium suivant le dispositif indiqué par M. Mois- san. Le gaz carbonique, desséché sur de l'acide sulfurique et du chlorure de calcium, achevait de se dépouiller des dernières traces d'humidité sur des fils de sodium. Mais je m'étais assuré au préalable que cette dessiccation ne produisait pas de quantité sensible d'hydrogène, le gaz étant complètement absorbable par la potasse. )) Le tube en U était rempli d'anhydride carbonique, puis taré. On y introduisait un morceau de fil de sodium bien brillant, dont une nouvelle pesée du tube donnait le poids. Puis on faisait le vide et, l'appareil étant refroidi dans un mélange d'acétone et de neige carbonique, on y condensait de l'ammoniac jusqu'à ce que le métal alcalin fût complètement dissous. » Dans ces conditions, l'introduction de l'anhydride carbonique produit un corps blanc qui est du carbamate d'ammonium; mais la solution ammoniacale n'est pas décolorée, même en prolongeant le contact. » Faisant alors le vide dans l'appareil, on volatilise l'ammoniac, en même temps du reste que l'on entraîne l'hydrogène qui aurait pu être introduit avec lui. On s'arrête quand il ne reste plus dans le tube qu'une pâte à reflets mordorés, formée de sodium- ammonium avec un petit excès d'ammonium. » L'anhydride carbonique est introduit de nouveau. Les premières portions pro- duisent encore du carbamate d'amnioniuin. Mais bientôt, l'excès d'ammoniac s'etant combiné, le métal ammonium réagit à son tour et est rapidement décoloré. La réaction ne se produit qu'au-dessus de — 60° environ. Si d'ailleurs on a soin de maintenir la température entre — 60° et — So", jusqu'à ce que l'absorption soit terminée, on cons- tate que le tube est rempli d'une matière parfaitement blanche. En extrayant les gaz au moyen de la trompe et absorbant l'excès d'acide carbonique par la potasse, il reste un volume d'hydrogène correspondant exactement à l'équation C0^+ AzH'Na = AzH-COn\a -i- H< » Ainsi avec os,o635 de sodium, j'ai recueilli 3 1""' d'hydrogène (ramenés à o" et à 76'^"'). La théorie indiquait 3o^"'',7. a (') H. MoissAiN, Comptes rendus, t. CX.WIIl, p. 7i5. SÉANCE DU 7 MABS ipo^. 63l » Pour se débarrasser du carbaraate d'ammonium formé au début de l'expérience, il suffit de cliaufTer le tube en U vers 50° en y maintenant le vide. Le sel ammoniacal se dissocie et il ne reste que du carbamale de sodium pur. Le poids de sodium indiqué a donné 08,2270 de carbamate, la théorie demandant 0^,229. » J'ai du reste fait l'analyse de ce |)roduit en le dissolvant dans l'eau et déplaçant l'acide carbonique par l'acide sulfurique, puis l'ammoniaque formée par la potasse; j'ai obtenu : CO'^ : .53, 08 pour 100, Az : 16,9.0 au lieu de : CO- : 53, oi, Az : 16,87. » Mais si l'on répète l'expérience à une température moins basse, on constate que le volume d'hydrogène recueilli est beaucoup plus petit que ne l'indique l'équation précédente; de plus la matière formée présente une coloration grisâtre. Avec o6,o5io de sodium, et en maintenant la température entre — 35° et — 25°, je n'ai recueilli que e"-""' d'hydrogène au lieu de 23""', 6. » Ce déficit d'hydrogène en présence d'anhydride carbonique et d'un métal alcalin no'a conduit à penser qu'il avait pu se produire un forraiate. Le contenu du tube a été dissous dans l'eau, additionné d'un excès d'acide sulfurique et distillé. Le liquide re- cueilli, de réaction acide, réduisait le permanganate et l'azotate d'argent. Mis à bouillir avec du carbonate de plomb, puis lillré et évaporé, il a laissé déposer de belles aiguilles que l'analvse démontre être du formiate de plomb. Trouvé : II : 0,76, C : 7,80, Pb : 69,50. Théorie : H : 0,67, C : 8, 10, Pb ; 69,59. » En remplaçant le sodium par le potassium, qui reste combiné à l'ammoniac jusqu'à — 2° à la pression ordinaire ('), j'ai pu opérer à une température plus élevée et j'ai obtenu ainsi, entre — 10° et — 5°, de meilleurs rendements en formiate. » En résumé, l'anliydride carbonique réagit sur le sodium-ammonium et le potassium-ammonium. Au-dessous de — 5o°, il se forme exclusive- ment le carbamate alcalin avec dégagement d'hydrogène. A une tempéra- ture moins basse, il se produit en même temps un formiate alcalin, aux dépens de l'hvdrogène fourni par la première réaction. M Cette production de formiate par l'hydrogène naissant et l'anhydride carbonique, en présence d'un métal-ammonium, rappelle la svnthèse réa- lisée par M. Moissan (-) au moyen des hydrures alcalins et de l'anhydride carbonique. » CHIMIE MINÉRALE . — Métho'ie générale de préparation des chlorures anhydres. Note de MM. C. Matig.vov et F. Bourion. « On transforme habituellement les oxydes en chlorures anhydres par l'action simultanée du chlore et d'un élément réducteur, le charbon, ou (1) H. Moissan, Compte:; rendus, t. CXXVII. p. 687. {-) H. Moissan, Comptes rendus, t. CXXXIV, p. 261. 632 ACADEMIE DES SCIENCES. bien p:ir l'intermédiaire de composés comme les chlorures de carbone, le chlorure decarbonvle, qui contiennent en même temps l'élément chlo- rurant et le corps réducteur. Ces méthodes ont Tinconvénient d'exiger une température élevée ou de n'agir que lentement. Si l'on tient compte de ce fait que le soufre et ses composés, à l'inverse de ce qui se produit en général pour le charbon et ses dérivés, sortent généralement de la zone de repos chimique à température assez basse, on peut prévoir que le rem- placement du carbone par le soufre permettra de faciliter la transfor- mation. Nous avons donc été amenés à faire agir simultanément le chlo- rure de soufre et le chlore (la quantité de chlore contenue dans S'Cl" n'étant pas équivalente à celle du soufre) sur les oxydes. Nos prévisions se sont vérifiées. Il nous a été possible d'obtenir les chlorures anhydres en opérant dans des tubes en verre. La réaction, souvent très rapide, constitue presque toujours une excellente méthode de préparation. » Le dispositif employé est simple. Un courant de chlore sec traverse une cornue remplie de chlorure de soufre plus ou moins chauffé, puis se rend, ainsi chargé de vapeurs réductrices, dans le tube à oxyde. Quand le chlorure préparé est volatil, on condense ce dernier à l'extrémité du tube, en évitant naturellement d'entraîner un excès de chlorure de soufre. S'il est au contraire moins volatil que le réducteur, on accélère la transforma- tion en employant un excès de ce dernier, qui est recueilli et utilisé dans une autre expérience. » Silice. — A la température du rouge sombre, la silice précipitée et calcinée se Iraosforme régulièrement en chlorure de silicium condensable en un liquide jauni par un peu de chlore et de chlorure de soufre; impuretés faciles à éliminer au contact de la limaille de cuivre. Le chlorure Si Cl' bout à 59°. )) Alumine. — L'alumine calcinée commence à se chlorurerà 35o°; à 4oo" la réaction est bien nette, il se volatilise un chlorure double d'aluminium et de soufre Al'Cl'SCl' jaune huileux, qui se solidifie par refroidissement. F'^n chauffant davantage, la trans- formation devient rapide et l'alumine, insoluble et difficilement attaquable, se trouve transformée en un composé soluble. » Thorine. — Le chlorure de thorium ThCI' s'obtient coramodénienl par cette mé- thode; la réaction commence au rouge naissant, ou l'accélère en chauffant davantage. Le chlorure se dépose en magnifiques aiguilles prismatiques, longues de i*"" à 2"" et relativement peu hygroscopiques. Elles ont donné à l'analyse : Trouvé. Calculé. Cl 37,64 37,91 » Oxydes de praséodyme, néodyme et samarium. — Ces oxydes, carbonates ou non, se transforment intégralement en chlorures; il convient de chauffer progressive- SÉANCE DU 7 MARS lC)Of[. 633 ment pour éviter la fusion du mélange de chloinre et d'oxjchloiure intermédiaire, sinon la portion fondue englolie la partie inattaquée et la chloruration devient alors très lente. Le dosage du chlore, dans ces différents produits entièrement lijgrosco- piques, a donné les valeurs suivantes : CI trouvé. Cl calculé. Praséodyme 42.3o 42^60 Néodyme 42,71 43, 11 Samariuni 4o.5i 4''5''- » Le samarium présente un déficit plus important, le produit avant été amené à l'état fondu avant rachèvement de la chloruration. » Anhydride vanadiqae. — La réaction conimence à froid: on peut ciiauffer légère- ment, il se produit rapidement l'oxychlorure VOCI^ condensable dans un récipient refroidi. Le produit brut, soumis à la dislilialioii, passe presque tout entier à point fixe, à 126"; il ne reste comme résidu que de petites quantités de tétrachlorure Va CI*. Le liquide jaune d'or obtenu présente toutes les propriétés de l'oxychlorure saturé. » On peut modifierle mode opératoire, de manière à préparer le tétrachlorure. Il suffit de chauderau rouge sombre, sur une longueur de 70"'!', les vapeurs de VOCIS mêlées avec un excès de chlorure de soufre, pour obtenir la chloruration complète à l'état de ^■C1^ Le produit condensé est un mélange de tétrachlorure et de chlorure de soufre faciles à séparer par une distillation fractionnée dans une atmosplière de chlore. Ce tétrachlorure distille vers i5o°en se décomposant partiellement en chlore etsesqui- chlorure V^GF, lequel forme un résidu solide présentant, après un lavage à l'éther, la belle teinte fleur de pêcher du chlorure chromiqiie. » En résumé, le mélange chlore et chlortire de soufre conslitue un excellent agent chloriirant pour les oxydes; il fonctionne à basse teni|)é- rature et permet de préparer commodément des chlorures anhydres, même dans le cas des oxydes les plus exolhermiques correspondant à des chlo- rures d'allure métalloïdique, c'est-à-dire relativement peu exother- miques. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les phényluréthanes (les sucres. Note de MM. L. Maque.we et W. Goonwix, présentée par M. A. Haller. « Tessmer a fait voir, il y a aujourd'hui près de vingt ans, que l'isocya- nate dephényle réagit sur les alcools polyatomiques appartenant à la famille de la mannite, ainsi que sur les saccharines, pour donner des phényluré- thanes peu solubles ( ' ). ('} Berichte, t. X'VIU, p. 968 et 2606. G. K., 1904. I" Semestre. (T. CXXXVIII, ^° 10.) 8,i (■,3/1 AÇADÉMlJi DES SCIENCES. » Nous avons reconnu que la même réaclion est a])jjlicable aux sucres réducteurs et aux polyoses, sans qu'il y ait hydrolyse préalable deceuvçif » Pour la produire il suffit de porter à l'ébullition un mélange du sucre employé avec un léger excès de carbanile ( un quart en plus de la ihéorie), dilué dans deux ou trois fois son volume de pyridine anhydre. L'attaque se fait rapidement, sans projections ni prise en masse, et il ne se forme que peu de diphénylurée. » Lorsque la réaction est complète on dessèche rapidement le tout sur un bain de sable et l'on épuise le résidu, d'abord par l'alcool bouillant, jusqu'à ce qu'une goutte du liquide filtré ne dépose plus d'aiguilles en s'évaporant sur une lame de verre, puis par l'eau. » Les corps que l'on obtient ainsi sont amorphes ou microcristallins et généralement très peu solubles dans les réactifs usuels. Leur point de fusion est toujours indécis, ce qui tient à ce qu'ils se décomposent en dégageant des gaz à odeur de carbanile. » Leurfaible solubilité les rend inattaquables parles acides et les alcaUs étendus, même à chaud, et s'oppose à ce que l'on puisse en séparer prati- quement les sucres d'où ils dérivent. Ils ne réduisent pas la liqueur de Fehling, même dans le cas des aldoses, ce qui montre qu'ils ne renferment plus de fonction aldébydique. » Nous avons pu ainsi préparer les phényluréthanes encore inconnues des pentoses, des hexoses et de quelques polyoses hydrolysables, entre autres le lactose, le tréhalose et le mélézitose. » i.eur composition élémentaire ne varie qu'entre des limites assez étroites; cependant les analyses, ainsi qu'on le verra dans un Mémpireplus étendu, sont dans tous les cas en parfaite concordance avec la théorie, dans l'hypothèse que toutes les fonctions alcooliques sont éthérifiées. » Tctraphényluréthanedu l-arabiiioseO'R^O"{COk7A\C''W)\ — Poudre blanche anioiplie, complélemenl insoluble dans Teaii, très peu solutile dans l'alcool, qui fond en se décomposant sur le bloc vers 25o°-255". » Tétraphénylurélhane du l-.rylose. — Ce composé, isomère du précédent et encore moins soluble dans l'alcool, fond d'une manière indécise vers 265°-370°. ). Pentaphénylurèthaiie du d-glucose C« IF O'^ ( CO Az \\ C« Wf. — Poudre amorphe, ressemblant à ses horaplogues inférieurs, très peu soluble dans l'alcool bouillant et fusible vers 255°. )) Pentaphéiiylurélliane du d-galaclose. — Également amorphe, ce corps est légè- rement soluble dans l'alcool chaud, ce qui en rend la purification assez difficile; il fond en dégageant des gaz vers 275". I) La pentaphényluréthane du mannose forme une masse poisseuse dont lu solubilité SÉANCE DU 7 MAKS (904. 635 dans l'alcool est du même ordre que celle de la diphénjliirée et (jiii ]>ar suite ne peut en être séparée complètement. ». Oclophtnyluréthanedu Lactose C'-H.'' 0"(COAzHG'=H^)*. — On Tobtieut de la même manière que les phényluréllianes glucosiques, auxquelles elle ressemble beau- coup; elle est sans action sur la liqueur de Fehling, même après ébullition avec de l'acide sulfurique étendu, et fond sur le bloc vers 375''-28o°. » Oclophényluréthane du trchalose. — Ce corps, isomère du précédent, est araoïplie et fond vers 283°. » La pliényluréthane du saccharose est soluble dans l'alcool et la plupart des dissol- vants de la diphénjlurée ; il a été impossible de l'obtenir à un état de pureté suffisant pour l'analyse. » Eiinéaphényhirélhane du mélézitose C'»Ii->0'«(COAzlIC«II')"- — Poudre amorphe, peu soluble dans l'alcool chaud et fusible vers 180°, en se décomposant. » Ainsi que nous l'avons dit plus haut, l'analyse de tous ces corps montre que, en réagissant sur les sucres, le carbanile attaque, ainsi qu'd lui arrive d'ordinaire, tous les oxhydryles disponibles. ïessmer ayant cou- sidéré les phénylurélhanes de la mannile et de la dulcile comme renfer- mant seulement cinq groupes carbamiques, alors qu'elles devraient, théoriquement, en contenir six, nous avons cru devoir reprendre l'étude de ces composés, au double point de vue de leur composition élémentaire et du rendement que foiu'nit leur préparation. Celui-ci est particulièrement facile à déterminer dans le cas de la phényluréthane mannilique, qui est insoluble dans tous les réactifs et, en conséquence, facile à purifier sans perte. » Nous avons enfin étendu cette recherche à la perséite C'H'"0', dont la phényluréthane n'avait pas encore été préparée; dans tous les cas la composition de ces corps a été trouvée normale et conforme à la théorie. » llexaphényliirélhane de la manniteC^H^O'- (CO AzHC^H')*. — Poudre formée d'aiguilles excessivement petites, fusibles sur le bloc vers SoS". » On l'obtient avec un rendement pratique de ^94 pour 100, alors (|ue le rendement calculé, d'après la formule précédente, est de 49-^; son analyse est, d'autre part, aussi satisfaisante que possible. » La formule proposée autrefois par Tessmer était donc relati\e à un produit incom- plètement éthérifié. » Hexaphéiiyhiréthane de la dulcile. — Fond à 3io° et ressemble à la phényluré- thane mannilique, avec laquelle elle est isomère. I) Ileptaphéiiylurélhane de la perséile C'IPO' (CO AzHC^ H^)'. — Ce corps est insoluble dans l'alcool bouillant et fond vers 29-°. » Avec O", I de perséite pure on en a obtenu os, ^goS, soit en\iriui 491 pour 100, nombre très >oibin du rendement théorique i<)o; I analyse y indique nettement la pré- sence de 7"' d'azote par molécule. 636 ACADÉMIE DES SCIE^'CES. » Nous ajouterons en terminant que les isocyanates de la série grasse paraissent agir sur les sucres de la même manière que le carbanile; en chauffant à iSo" de la mannite pure avec un excès d'éther cyanique, nous avons en effet obtenu un corps fusible à 270°, [offrant l'aspect delaphènyl- uréthane ci-dessus décrite, dans lequel on a dosé 1^,76 pour 100 d'azote, formule C-'H*^ Az^O'- d'une hexaéthvlurélhane exigeant i3,8i. » La réaction est donc générale et permet d'obtenir l'éthérification com- plète d'un sucre quelconque, aussi aisément qu'avec l'anliydride acétique et l'acétate de sodium. « CHIMIE ORGAîViQUE. — Sur les allyl- et propcnyl-alcoylcétunes. Note de M. E.-E. Bi.AiSE, présentée par M. A. Haller. « Dans une Note antérieure, j'ai montré que la condensation des nitriles avec l'iodure d'allvle, en présence du zinc, conduit aux alcoyl-allylcétones. J'ai indiqué, en outre, que cette réaction donne toujours, en môme temps, une certaine quantité de la cétone propénylée isomère. Je ne soupçonnais pas, à ce moment, l'extrême facilité avec laquelle les cétones allylées se transforment en cétones propénylées, et j'ai reconnu depuis que, en réa- lité, la condensation donne exclusivement la cétone allylée. Mais il faut avoir soin, lors de la décomposition par l'eau, puis par l'acide sulfurique étendu, d'éviter toute élévation de température. De même, l'entraînement par la vapeur d'eau du produit de la décomposition doit avoir lieu en milieu rigoureusement neutre. Si l'on n'observe pas exactement ces condi- tions, une partie de la cétone allylée est toujours transformée en cétone propénylée isomère. En particulier, si l'entraînement par la vapeur d'eau a lieu en milieu acide, la proportion de cétone propénylée qui prend nais- sance est d'autant plus considérable que l'entraînement est |)lus lent; il en résulte que, pour les cétones à point d'ébuUition suffisamment élevé, la transposition peut être intégrale : CH- = C;H - CH- - CO - R -.^ CH^ - f.H = CH - CO - 11. La transposition de la liaison éthylénicjue des allylcétones se produit dans les réactions les plus diverses; elle peut avoir lieu sous des influences même très faibles. J'ai déjà montré qu'elle est déterminée par l'action des hydracides à la température ordinaire. Avec l'aciJe brouiliydrique, par exemple, l'ail vlcétone se transforme eu la cétone propénylée isomère. SÉANCE DU 7 MARS igo/j. 63'] puis celle-ci fixe normalement Thydracide en fournissant une cétone saturée bromée : CH^ = CH — CH^ - CO — R ^ CH^ - CH = CH - CO - R -> CH^ - CH Br - CH- - CO - R. J'ai constaté que cette réaction a lieu, même à basse température; c'est ainsi qu'elle se produit encore en solution éthérée, à — 80", dans un mélange réfrigérant d'anhydride carbonique solide et de chlorure de méthvle. » La transposition se produit encore lorsqu'on fait bouillir une cétone allviée, à reflux, avec de l'acide sulfurique à 10 pour 100. Dans ce cas, la réaction est un peu plus complexe. » La majeure partie de la cétone allylce est transformée en cétone propénylée, mais on constate en même temps la production d'un composé à point d'ébuUition plus élevé et qui se distingue, en outre, de la cétone par sa solubilité dans l'eau. Ce produit n'est autre qu'une cétone [i-hy- droxylée, résultant de la fixation d'une molécule d'eau sur la cétone pro- pénylée : CH^ = CH - CH- - CO - R - CH' - CH = CH - CO - R -► CH^ - CH OH - CH- - CO - R. >i J'ai clierché, d'autre part, à vérifier si, dans les allvicétones, les deux atomes d'Iijdrogène du groupement CH- compris entre la liaison éthylénique et la fonction cétone sont acides. Dans ce but, j'ai traité un mélange d'allycétone et d'iodure d'éthvie par l'éthjlate de sodium. La réaction a été effectuée à 0° et abandonnée à elle-même, à cette température, pendant 2^ heures. I^a liqueur se colore en jaune de plus en plus intense. Après neutralisation par l'acide acétique, puis élimination de l'alcool, le pro- duit de la réaction a été fractionné dans le vide. Ce fractionnement fournit, ontre des produits de condensation très avancée, à point trébnilition élevé, une cétone fJ-éthoxylée. Ici encore, il y a donc eu transposition de la liaison éthylénique, puis, la cétone pro- pénylée formée a fixé une molécule d'alcool sur sa double liaison : ( ;i 1 ' - CH =- Cii - CO - K — CH ' — CH ( O - C^ H^ ) - CH^ — CO - K. » J'ai alors songé à mettre en évidence l'acidité des deux atomes d'hydrogène du groupement CH^ par une réaction ne nécessitant l'emploi d'aucun agent de condensa- tion énergique. On sait, par les travaux de Knœvenagel, que les corps qui possèdent un atome d'hydrogène acide se condensent avec la formaldéhyde, en présence d'une base secondaire telle que la pipéridine ou la diélh^ lamine. Cette réaction a été elfec- 038 ACADÉMIE DES SCIENCES. luée sur une céloiie allvlée, en emplojant la pipéridine comme agent de condensation. Après a'i heures de repos, à la température ordinaire, le mélange a été chaiifle pendant I heure au bain-marie. En examinant le produit de la réaciiou, on constate qu'il ne s'est pas produit de condensation, mais ([ue la célone régénérée bout lo degrés plus haut f|ue la cétone mise en œuvre et nest autre que la cétone propénylée isomère. Ainsi donc, même sous riniluence de la pipéridine, la liaison éth^lénique des allylcé- tones se transpose. » L'extrême facilité avec laquelle la liaison cthylénique émigré dans les alhl-alcoyicélones est un fait remarquable dont, à ma connaissance, il n'existe guère d'exemples. » On peut, cependant, mettre en parallèle la transformation de l'acide vinylacétique en acide crotonique. Elle se produit, en effet, sous l'influence de l'acide sulfurique et de l'acide bromhydrique étendus, même à o°, comme l'ont montré MM. Fichier et Soiineborn {Beiichle, t. XXXV, [>. 988) et cette transposition si aisée a fait mettre en doute la constitution de l'acide vinylacétique. Après les résultais que j'ai obtenus moi-même avec les allylcétones, elle ne présente plus rien de surprenant et l'acide vinyl- acétique obtenu par MM. Fichter et Sonneborn doit posséder la constitu- tion que ces auteurs lui ont attribuée. J'ajouterai, enfin, que la migration de la double liaison, dans les allylcélones, semble rendre impossible toute recherche concernant le caractère des atomes d'hydrogène du groupe- ment CH^ compris entre la liaison éthvlénique et la fonction cétonique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Combinaison au saccharose asec quelques sels métalliques. Note de M. D. {iAtriiiEB. « Une combinaison du saccharose avec l'iodure de sodium a été signalée et sonmiairement décrite par Gill, qui a fait connaître en même temps la manièredont Wïnxixil ohlenue {Deulsc/ie chemische Gcsellsc/uiJÏ, t. IV, 1871). En cherchant à reproduire celte combinaison par le même procédé, nous avons obtenu effectivement, à diverses reprises, un produit cristallisé en prismes très nets; quelques-uns des cristaux sont même volumineux et atteignent des dimensions de plusieurs centimètres. D'ailleurs, par ses différentes propriétés, ce produit paraît bien être identique à celui que Gill a fait connaître. M Mais tandis que cet auteur a trouvé pour formule du composé 2C'-H"0",3XaI, '311^0, SÉANCE DU 7 MAI! S igo/|. 639 nous avons toujours été confiait, par l'analyse, à lui assigner cette autre C'-H"0",N,iI,:>.Il^O. )> Cette dernière formule est semblable à celles des composés de même nature que forme le saccharose avec l'iodure de potassium et l'iodure de lithium C'-H"0",KI, j.U-O C''H--0",LiT, alPO que nous avons indiqués dans une précédente Communication (Comptes rendus, 28 décembre ïqoS). » Les sulfocyanures métalliques jouissiinl de propriétés analogues à celles des chlorures, bromures, iodures, nous avons recherché s'ils pour- raient, de la même façon, s'unir au saccharose. Nous avons réussi à obtenir avec quelques-uns d'entre eux des produits bien définis. y Les sulfocvanures d'ammonium, de potassium, de sodium nous ont donné, en beaux cristaux prismatiques, des corps dont la composition est représentée par les formules C' = H"0", AzH^CAzS, i,5H=0 C' = H--0",RCAzS,II-0 C'-Ii"0'MSaCAzS,H^O. » r^e sulfocyanure de baryum nous a ég dément fourni le co uposé CH--0",Ba(CÂzS)\2H20 en cristaux prismatiques comme les précédents. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur le déi'eloppement des piaules grasses annuelles; étude de l'azote et des matières ternaires. Note de M. G. Axdré. « J'ai étuilié récemment (Comptes rendus, t. CKXKVH, p. 1272) la répartition des bases minérales, chaux et potasse, chez trois espèces de plantes grasses. Je me propose de signaler aujourd'hui les particularités que présentent ces mêmes plantes, pendant leur évolution, sous le rap- port des variations de l'acide phosphoriqiie, de l'azote et des matières ternaires. = = C^O ACADÉMIE DES SCIENCES. » Voici le Tableau des expériences : Dans in.j parties de matière scclie. Hydrates de carbone. Azote --^— Poids . total Azote solublcs de u>o orga- aniidc dans sacchari- Cellu- Vascn- unités nique. PO' 11', solulilo. IVaii. fiables. iose. lose. scclies. i. 9 juin igo2 1 ,82 0,97 o,G? » 10,10 1 1 ,3o 6,29 21 ,46 j. t- 1 II. 20 juin 1902 1 ,58 0,72 0,38 9,70 12,79 'o» '9 ^)27 1 18,76 III. 4 juillet (floraison complète) 1,84 0,9.') 0,61 10,12 i3,i7 11, 23 11,24 i63,8o '^- g / I\'. 18 juillet (lin de la floraison I 2,o'( 1,62 o,G8 10, 48 11, 4» ''>79 '2,65 34o,4o V. i"^"" août (fructification) 1,93 1,22 0,71 7,91 10,87 ià,22 i3,85 .312, 3o J. 2 mai 4r 79 ' i44 2,o5 i ,65 .5,62 5 ,37 4 162 3, 61 II. 2 juin 4>o6 0,83 1,48 6,16 5,97 11,80 2,02 24,00 III. 18 juin (début de la floraison) 3,76 0,73 1,61 » '3,76 ii,.5i 2,62 1.57, 5o |S)IV. I" juillet (floraison) 3,89 0,88 1,10 .j,58 11,42 12,71 3, 76 383, 10 V. 10 juillet 3,91 I ,^'i 1,5.5 .5,09 12,60 12,70 4;87 661, 5o \l. 29 juillet (fructilicatiiin) 2,85 1,12 1,00 5,88 12,66 13,89 3,36 995,10 I. 16 avril 5,5i 2,5i » o.aS 2,4o » » 4!'' II. 10 mai 4i3S 0,81 2,28 i,o3 5,32 10, 38 1,06 99)7© i S I III. 25 juin 2,08 0,42 J,ii 4:7'i i4,io 9,02 1,29 807,40 j IV. 10 juillet .. . 2,34 1,10 1,27 » 10,33 10,39 ' 198 2093,26 I2 \ V. 25 juillet 1,91 0.72 1,17 5,46 10,44 10,49 0'79 4o3i,4o g c j VI. 18 août (début de la floraison ) i,85 0,91 0,93 7,41 iOj99 11, 64 » 6236, 80 VII. 12 septembre (floraison) i,65 1,07 0,87 8,11 14,27 i5,53 i,43 5979.50 VIII. i5 octobre (fructificalion ) 2,00 1,08 1 ,o3 7,24 12, 48 12, i3 1.69 ôgSo.ôo )) 1. Vanalioit de l'acide phosphoru/ue el ac l'azote. — Le rapport de l'acide phosplioriqiie à l'azote total est maximum au moment de la fin de la floraison. La quantité de l'azote amidé soluble, que l'on obtient en faisant bouillir l'échanlillon avec 2 pour 100 d'acide acétique pendant co minutes, est considérable lorsqu'on la compare à celle de l'azote total. Les va- riations du rapport -r r-^ sont faibles pendant toute la durée delà vésé- ^ ' Az aimde ' ~ tation du Mesemhrianthemum cristallinum; ce rapport oscille entre 1,8 et 1,9; il est plus grand chez les deux autres végétaux. Cette ])roporlion d'azote amidé soluble, forte surtout à la lin de la végétation, n'est atteinte, en général, dans aucune plante annuelle. Ceci peut s'expliquer si l'on remarque que la dose d'eau que renferment ces plantes grasses, même en fin de végétation, est très élevée (90 pour 100 ). Les phénomènes de solu- SÉANCE DU 7 MARS 190/4. 64 1 bilisalion diastasique, favorisés par la présence de cette eau, doivent per- sister longtemps. On remarquera aussi que, chez le Mescmbrianlhemum cristallinum, la floraison a été tardive et peu abondante, ce qui permet de comprendre la persistance de l'azote amidé soluble dans toute la plante. » A lous moments de leur végétation, les plantes grasses renferment des nitrates. Le rapport de l'azote nitrique à l'azote organique présente un maximum au début de la végétation ; puis ce rapport décroît : il se relève à la fin de la végétation au moment où les nitrates, n'étant plus utilisés pour la synthèse des albuminoïdes, s'accumulent de nouveau en nature dans le végétal. Ceci est conforme aux. observations antérieures de MM. Berthelot et André. » H. Matières ternaires. — Les hydrates de carbone sohibles dans l'eau, calculés en glucose, sont, pendant toute la durée de la végétation, toujours en proportion élevée quand on les compare aux hydrates de carbone sac- charifiables par les acides étendus. Le Tableau précédent montre que le rapport hydrates solubles ^^^ .^ ^1^^,. ^^^^ j^ ^^^^^^^ azureum que I ' hydrates saccharinables • chez les deux autres plantes et plus élevé, en général, chez ce genre de plantes que chez les plantes annuelles ordinaires. On peut voir là une relation probable, signalée d'ailleurs par |)lusieurs expérimentateurs, entre la présence des acides organiques dans les plantes grasses et la for- mation des hydrates de carbone. Cette persistance, en forte proportion, des hydrates de carbone solubles jusqu'à la fin de la végétation, peut s'expliquer si l'on admet que la plante transforine pendant le jour une partie des acides qu'elle contient en hydrates de carbone, l'inverse se pro- CO- duisant pendant la nuit à basse température. Le quotient respiratoire -q- devient, dans ce dernier cas, notablement plus petit que l'unité, l'oxyda- tion portant alors sur les hydrates de carbone solubles qui fournissent de nouveau des acides. » La transformation des iiydrales de carbone solubles en hydrates insolubles, sac- charifiables par les acides étendus, est lente, ainsi que la transformation de ces der- niers en cellulose. Les deux chilTres sont du même ordre; tout au plus la cellulose est-elle plus abondante à la fin de la végétation du Sedum. » La vasculose se conduit dilTéremment chez les trois plantes examinées où sa for- mation semble être nettement en relation avec l'absorption de la chaux. J'ai montré anlérieuremenl que la proportion centésimale de cette base, faible chez le M. cristal- linum, était plus considérable chez le M. tricolor et plus considérable encore chez le Sedum, dans lequel elle surpasse celle de la potasse. Or, la proportion centésimale de la vasculose est très voisine, chez le Sedum, de celle de la cellulose, alors qu'elle n'en C. R., iqo'i, 1" Semestre. {T. CXXXVIII, N° 10 ) ^4 642 ACADÉMIE DES SCIENCES. est que le tiers ou le quart chez le M. tricolor; elle est beaucoup plus faible encore chez \e M. cristallinum. • - » Examinées au point de vue de leur teneur en acides organiques, les plantes grasses, comme on le sait depuis longtemps, possèdent un mode de végétation très spécial qui se traduit aussi, comme je viens de le mon- trer, par des particularités remarquables en ce qui concerne les variations de l'azote amidé soUible et celles des matières ternaires. » BOTANIQUE. — Sur le de\rloppement du perithèce chez les Ascomycètes. Note de M. P. -A. Dangeabd, présentée par M. Guignard. « La reproduction sexuelle des Ascomycètes tire ses principaux carac- tères d'une adaptation des Siphomycètes aquatiques à la vie aérienne; les gamétanges ont subi une différenciation parallèle à celle des sporanges; pendant que ces derniers se transformaient en conidiophores, les gamé- tanges donnaient naissance à des gamétophores ('). » On distingue deux cas principaux : \° Les deux sortes d'organes sont encore présentes à l'origine du perithèce, avec ou sans anastomoses (Ery- siphées, Ctenomyces. Monascus, Pyronema, Ascodesmis, etc.); l'un d'eux seul, transformé en ascogone, fournit le gamétophore avec ses diploga- mètes; le second subit, dans son contenu, une dégénérescence qui porte à la fois sur le cytoplasme et la totalité des noyaux. » 2° Cette dégénérescence est un acheminement à la disparition com- plète de l'organe (Sordaria, Ascoholus, etc.). » Cette Note a pour but de mieux faire connaître'ce second cas sur deux nouveaux exemples, le Saccoboliis violaceus et V Ascophanus ochraceus, cul- tivés dans notre laboratoire, et sur un exemple ancien classique, VAsper- gillus glaucus. » Dans le Saccobolus, chaque perithèce a pour origine un rameau du mycélium qui s'enroule en tire-bouchon en décrivant trois ou quatre tours de spirale, exactement comme daas le genre Aspergillus; il contient de quinze à vingt noyaux, alors que, dans V Aspergillus glaucus, ce nombre peut aller jusqu'à vingt-cinq ou trente. Pen- dant que l'ascogone se cloisonne en articles, trois ou quatre rameaux recouvrants se développent à la base, s'appliquent sur les tours de spire, se ramifient et forment (M P.-Â. Dangeard, Nom-elles considérations sur la reproduction sexuelle de^ Champignons supérieurs {Le Botaniste, o," série, décembre igoS). SÉANCE DU 7 MARS I9o4- 6^3 bientôt un tubercule de pseudo-parenchyme; les articles pKirinucléés de l'ascogone bourgeonnent des hyphes qui fournissent les diplogamètes, suivant le mode en cro- chet. Dans VAspergillus, il existe une petite modification qui est en rapport avec les différences de ramification du gamétophore ; le premier cloisonnement de Tascogone est suivi d'un second qui le divise en articles à deux noyaux. » De l'élude attentive et scrupuleuse à laquelle je me suis livré, il résulte qu'aucun des filaments recouvrants ne joue le rôle de pollinode; en présence d'un ascogone pos- sédant une vingtaine au moins de noyaux, tous fonctionnels et répartis en plusieurs articles, une fécondation nucléaire ne pourrait passer inaperçue. 1) L'exemple de VAscuphanus ochraceus serait encore plus probant si la chose était possible, parce que les filaments qui forment le tubercule de pseudo-parenchyme s'appliquent moins étroitement à la surface des ascogones; ceux-ci sont au nombre de huit à quinze à l'origine de chaque périthèce : l'aspect rappelle à s'y méprendre celui que nous connaissons dans le Pyioneina conjluens. Il existe toutefois une différence importante entre les deux genres : tandis que chez le Pyronema chaque ampoule se prolonge en un article dont la croissance cesse à la suite d'une anastomose avec un paracyste, ici, chez V Ascopfianus, le col de chaque ascogone se continue par un fila- ment mycélien contourné que l'on peut souvent suivre sur une grande longueur; au voisinage du col se trouve une et même parfois deux cloisons; les paracystes font tota- lement défaut. Ciiaque ampoule est donc indépendante; cet organe est un simple ren- flement intercalaire du mycélium ; il renferme de dix à quinze gros noyaux qui passent dans les hyphes ascogènes, » Nous n'avons pas à faire remarquer l'importance de cette disposition au point de vue de nos idées sur la sexualité des Champignons supérieurs; mais nous voudrions que l'on envisageât dès maintenant la possibilité d'uti- liser pour la classification les notions fournies par le mode de développe- ment du périthèce; l'histoire de la transformation des gamélanges des Siphomycètès en gamétophores, sous l'intliience de la vie aérienne, doit être liée intimement à l'ontogenèse même des groupes. Nous nous bornerons aujourd'hui à cette seule constatation; le genre Ascophanus est rapproché des Saccobolus dans les Ascobolaceœ ; il semble, d'après ce que nous venons de voir, que ses affinités réelles sont plutôt du côté des Pyronemaceœ. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la perpéluation du mildiou de la vigne. Note de M. Gy de Istvanffi, présentée par M. Prillieux. « La perpétuation du mildiou à l'aide d'oeufs cachés dans les feuilles mortes, et, le plus souvent pourries, n'explique pas, d'une manière satis- faisante, la marche du développement de la maladie, et notamment sa réapparition sur certains ceps. 644 ACADÉMIE DES SCIENCES. )) Il n'est pas douteux que le mycélium peut se conserver vivant sous une forme quelconque. D'après Viala, il pourrait persistera l'état latent à l'in- térieur des feuilles restant dans un milieu sec, mais cette condition se réalise très rarement, et presque toujours les feuilles se putréfient. Cuboni pense que le mycélium peut se développer dans les bourgeons des vignes et s'y maintenir à l'état latent jusqu'au printemps suivant. Cela est possible, mais ne paraît pas être absolument constant. » J'ai réussi, dans les recherches que j'ai faites dans le courant de cet hiver, à constater la présence du mycélium à l'état de vie latente dans les divers organes de la vigne. » 1° Dans l'écorce de sarments laissés sur les ceps pendanl l'hiver, et examinés le 25 janvier et le g février, j'ai constaté que le mycélium du mildiou se retirait dans le parenclnnie de l'écorce primaire, et se répandait en grande abondance dans les méats de ce tissu où il formait un réseau ressemblant au dessin dans lequel Cuboni a repré- senté le mycélium contenu dans les feuilles vertes. Ce mycélium provient des infec- tions tardives qui se sont effectuées pendant les derniers jours de l'automne. » 1^'écorce de ces sarments est caractérisée par sa couleur jaune pâle. Attaqués en même temps par le mildiou et l'oïdium, ils présentaient évidemment une maturité défectueuse. » Les hyphes du mycélium hivernant contiennent du protoplasma dense, de couleur jaune foncé. Très souvent, j'ai réussi à découvrir le mycélium dans le voisinage des tissus à chlorophj'lle. Ici, il est très réfringent, incolore et moins nettement visible; on peut également remarquer des suçoirs gonflés semblables à des thylles. » Le mycélium du mildiou observé à l'intérieur des pousses vertes, le ii octobre, cheminait entre les cellules, non seulement dans les méats, mais aussi en se glissant entre les parois collées des cellules contiguës. Ce mycélium tardif a produit aussi des oospores dans l'écorce des pousses vertes, » 2° Dans quelques bourgeons aussi, j'ai constaté, le 23 décembre, l'existence du mycélium dans des écailles recouvertes par des écailles plus extérieures. Celte obser- vation confirme nettement l'opinion de Cuboni. » 3° J'ai enfin réussi encore à reconnaître le mycélium du mildiou hivernant dans la pulpe ratatinée des grapillons restés sur les sarments dans des échantillons récoltés en plein vignoble le g février. » La découverte du mycélium hivernant permet d'ex()liquer facilement la perpétuation du mildiou et donne surtout des indications précieuses pour le traitement de la maladie en aidant à concevoir comment se font les premières invasions qu'il serait extrêmement important de supprimer. » J'ai voulu seulement, dans cette Communication, signaler d'une façon certaine l'existence de ce mycélium hivernant dont le rôle sera exac- tement établi par des observations ultérieures. » SÉANCE DU 7 MARS 1904. 645 GÉOLOGIE. — Failles el plis. Noie de M. H. Douvillé, présentée par M. de Lapparent. « Les géologues observent à la surface du sol deux sortes d'accidents bien distincts, les failles et les plis. » Les/ailles sont des cassures simples de l'écoico terrestre avec déplacement relatif des parties séparées. L'observation des mineurs et des géologues a montré que presque toujours ce mouvement consiste dans un glissement de la partie supérieure sur le plan incliné de la faille (règle de Smith); il correspond ainsi à un écartement des portions de l'écorce situées de part et d'autre de la faille, c'est-à-dire à un allongement de l'écorce qui se trouvait dans un état de tension, cause probable de la production de la faille. » Les plis, au contraire, correspondent à un raccourcissement de l'écorce terrestre et sont le résultat d'une compression; ce raccourcissement est encore augmenté par les grands phénomènes de charriage qui ont été mis en évidence dans ces dernières années. » Il est intéressant de rechercher comment sont réparties à la surface du globe les zones faillées où dominent les efforts de tension, et les zones de plissement soumises aux efforts de compression. Les premières corres- pondent aux zones d'affaissement et l'on sait que celles-ci sont surtout développées dans le sens des méridiens : on peut citer les deux bords du Pacifique, marqués par la chaîne volcanique des Andes et par celle du Japon et des îles de la Sonde, et la zone mer Egée, mer Rouge, canal de Mozam- bique; ces trois zones de fracture, sur lesquelles nous avons déjà appelé l'attention, sont équidistantes. La dépression de l'Atlantique est probable- ment aussi une zone d'affaissement. » Dans ces zones, l'écorce terrestre a été soumise à des efforts de tension, d'allongement; il est possible que ceux-ci résultent uniquement des affais- sements, mais en tout cas, les dimensions de l'écorce terrestre n'ont pas dû varier d'une manière notable dans la direction perpendiculaire à ces acci- dents, c'est-à-dire suivant l'équateur. » Les zones plissées, au contraire, représentent des accidents transver- saux : elles ont été bien mises en évidence par les travaux de M. Marcel Bertrand, qui a distingué les chaînes calédonienne, hercynienne et alpine. Leur direction générale est celle des parallèles et elles montrent un rac- courcissement notable de l'écorce terrestre dans la direction des méridiens. 646 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Rapprochons les deux conclusions auxquelles nous venons d'arriver : » Pendant la durée des temps géologiques, la longueur de l'équateur ne paraît pas avoir varié d'une manière notable, tandis qu'au contraire les méridiens ont diminué de longueur. D'oîi cette conséquence singulière que V aplatissement du sphéroïde terrestre aurait augmenté progressivement, ce qui semblerait indiquer que le mouvement de rotation de la Terre a été en s'accéléra nt. » PÉTROGRAPHIE. — Sur la composition chimique des assises crislallophylliennes de la chaîne de Belledonne {Alpes occidentales). Note de MM. Pierre Termier et André Lf.clère, présentée par M. Michel Lévy. « On sait (') que le terrain cristallophyllien de la chaîne de Belledonne est un terrain sédimentaire paléozoïque, devenu métamorphique avant le dépôt du Stéphanien. Formé surtout de micaschistes à sérielle et de chlori- toschistes, il comprend aussi des gneiss ordinaires (riches en silice et en alcalis), des cornes feldspalhiques, des schistes carbures noirs, des gneiss basiques (riches en amphibole). Çà et là, des amas intrusifs de gabbros apparaissent, interstralifiés. » Nous donnons ici la composition chimique de sept roches extraites de ce terrain cristallophyllien. » Elles ont été choisies parmi les plus typiques des assises où la magnésie est rela- tivement peu abondante. Les analyses ont été failes par Tun de nous, au laboratoire du Service des Mines au Mans, d'après une mélliode récemment décrite (attaque par l'owde de plomb et emploi ultérieur de Tacide formique). Les nombres ci-dessous se rapportent aux roches complètement calcinées : 1. 0 3. • 4. 5. 0. 7. sio- 62, q 89,9 59,6 66,1 56,2 07,3 72,3 APO» 18,7 3,T 16,3 10,7 16,5 i5,3 14,8 Fe^O' • 9,6 '>7 12,2 8,8 l3,2 •',7 3 , 5 TiO^ 0'7 0,1 i,r 0,6 0,8 0,6 o,a CaO 1,0 0,6 1 ,2 3,1 3,0 r,2 1,2 K^O . 4,9 >,9 3,5 1,2 2,9 5,7 3,1 2,3 0,9 8,4 3,5 8,2 2,4 Na^O 4,9 MgO 0,3 0,1 0,9 0,3 0.9 99,9 2 , I 0,6 Total... 1 00 , 0 100,2 99,9 100,0 100, 1 100, 2 (>) p. Termier, Nouvelles observations géologiques sur la chaîne de Belledonne {Comptes rendus, t. CXXXIII, p. 897). SÉANCE DU 7 MARS 1904. 647 » 1. Schiste carburé de La Pra (Belledonne) : perte par calcination, 3,9 pour 100; CARBONE, 0,23 pour 100. » 2. Schiste quartzeux dans les schistes carbures de La Pra : perte par calcination, 1,7 |)our 100; carbone, traces. » 3, Schiste carburé, torrent de l'Espalier, massif du Larmet : perte par calcination, 4,2 pour 100; CARBONE, 0,70 pour 100. » 4. Même provenance que 3 : perte par calcination, 6 pour 100; CARBONE, 2,09 pour 100. » 5. Corne amphibolique du col de Freydane (Belledonne) : perte par calcination, 2,2 pour 100. » 6. Micaschiste à séricite et chhrite, La Pra : perte par calcination, 4, 5 pour 100. » 7. Corne blanche, La Pra : perte par calcination, i,3 pour 100. » Nous ferons remarquer deux choses : d'abord l'existence du carbone en quantités dosabies (jusqu'à 2 pour 100) dans des schistes très méta- morphiques; ensuite la richesse en alcalis de toutes ces roches. » Cette richesse en alcalis n'a rien de surprenant pour la roche 7, qui est une sorte de lepLynite fine renfermant environ 32 pour 100 de quartz, i4 pour lood'orthose et 4o pour 100 d'albite. Mais, dans les autres roches, les feldspaths ne sont pas visibles à l'œil nu ; et l'aspect extérieur n'aurait jamais fait supposer une semblable abondance de potasse et de soude. » La potasse est presque tout entière dans le mica blanc, et la soude appartient presque exclusivement à l'albite. Les roches 5 et 6 contiennent 70 pour 100 d'albite et sont donc, minéralogiquement parlant, de véri- tables gneiss albitiques : mais leur aspect à l'œil nu est celui d'une corne verdàtre (roche 5) ou d'un chloritoschiste (roche 6). » La teneur totale en alcalis, dans les roches faiblement magnésiennes du Cristallophyllien de Belledonne, semble varier entre 4 et 12 pour 100. Dans la plupart des cas, celte teneur dépasse 6 pour 100. Aucun terrain sédimenlaire ne contient, en moyenne, et sur de pareilles épaisseurs, de telles quantités de potasse et de soude. C'est la confirmation de cette opi- nion récemment soutenue par l'un de nous : que le métamorphisme régio- nal ne va pas sans un apport d'alcalis. » 648 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Action des rayons N sur la sensibilité auditive. Note (le M. Augustin Charpentier, présentée par M. d'Arsonval. « Depuis ma dernière Note (29 février) j'ai pu mettre en évidence l'action des rayons N sur l'oreille proprement dite, et non plus seulement sur certains centres auditifs. » Pour écarler toule cause d'erreur j'ai expérimenlé avec des rajons sonores réflé- chis sur une large plaque d'aluminium, maintenue à peu de dislance du pavillon de l'oreille et presque parallèlement à ce dernier. La source sonore, montre ou autre, était donc placée, à distance variable, du même côté que l'oreille par rapport à la plaque, tandis que derrière celle-ci on pouvait à volonté approcher ou éloigner la source de ravons N destinée à influencer l'audition. » J'ai constaté nettement une augmentation de la sensation auditive en présence des rayons N agissant vis-à-vis de l'oreille ou un peu en avant du conduit auditif, donc probablement sur la périphérie du nerf acoustique. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Actions physiologiques des rayons N, de Blondlot. Note de M. Augustin Charpentier, présentée par M. d'Arsonval. « M. Blondlot, dans une Note récente (29 février), a décrit une nouvelle espèce de rayons N po.ssédant des propriétés physiques pour ainsi dire inverses de ceux qu'il avait déjà étudiés, et les nomme rayons N,. Il y avait lieu de rechercher si cette inversion de propriétés se manifestait aussi dans leur action sur l'organisme. » Indépendamment des sources indiquées par M. Blondlot, j'ai reconnu que la com- pression de certains échantillons de caoutchouc, de la glace vers la température de zéro, de morceaux d'iodure d'argent, donnait lieu à une production de rayons dimi- nuant la phosphorescence ('). Mais j'ai utilisé surtout la compression ou mieux la (') Les corps précédents mis sous forme allongée (ou sous couche épaisse pour l'iodure d'argent) ont aussi une façon toute spéciale de conduire les rayons N ordi- naires; mis en contact par une de leurs extrémités avec l'écran phosphorescent, ils en diminuent l'éclat lorsque la source est placée à l'autre bout et maintenue immobile. Si la source se déplace vis-à-vis du bloc, il y a, au contraire, augmentation d'éclat comme dans le cas ordinaire, et croissant a^ec la vitesse. SÉANCE DU 7 MARS I904. ^^9 flexion de lames de celluloïd ou d'ivoire, (li taul remarquer que, dans ces divers cas, le corps compresseur ou fléchisseur émetlanl généralement des rayons N ordinaires, on n'observe que la difTérence de leurs efieis et rafTaiblissemenl de l'écran ne traduit pas toute l'action négative; pour de pelils morceaux d'iodure d'argent ou d'autres corps, on comprimera avec les doigts et assez loin de l'écran.) » Les sources physiologiques émelteiit très probablement, comme clans le cas de la lampe Nernst, un mélange de niyonsNonlinaires et de rayonsN,; dans un cas au moins, on peut voir ces derniers prédominer : c'est quand on produit (avec le biceps, par exemple) une contraction musculaire maxima sans raccourcissement, c'est-à-dire une forte contraction statique. L'écran placé contre le muscle subit alors un affaiblissement d'éclat au lieu de l'augmentation habituelle. (I>'exploration devra se faire en écartant les troncs nerveux voisins, qui donnent, au contraire, cette augmentation.) » Les r ayons N, produisent sur le système nerveux des effets inverses de ceux des rayons positifs. Par exemple, ils dmiiiuicnt l'intensité de la sensation olfactive quand ils agissent, soit à la périphérie, soit au centre, sur les points du nez ou du crâne indiqués dans ma dernière Noie (29 février). » Pour les autres sens, l'expérience, quoique plus délicate, donne des résultats du même ordre. J'ai pu ainsi reproduire en sens inverse la plupart des exjjériences décrites précédemmeni, et obtenir un affaibli.ssement de la vision par action des rayons N, soil sur l'œil, soit sur le centre pariétal, un affaiblissement de la sensation gustative et une diminution de l'audi- tion. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur les relations du chromogêne surrénal avec la tyrosine. Noie de M. Gab. Bertrand, présentée par M. Roux. « D'après les recherches intéressantes publiées tout récemment par M. Gessurd dans les Comptes rendus de t Académie des Sciences (' ), la sub- stance chromogène a laquelle le suc médullaire des glandes surrénales doit de se colorer en rouge au contact de l'air résulterait de l'action de la lyro- sinase sur la tyrosine. » Je puis ajouter, d'après mes observations sur le même sujet, que s'il (') Sur le pigment des glandes surrénales {[Comptes rendus, t. CXXXVIIl, 1904, p. 586). C. K., Kjo'i, I" Semestre. (T. GXXWCU, N" 10.) ^^ 65o ACADÉMIE DES SCIENCES. exisLe vraiment une relation entre la substance chromogène des glandes surrénales et la tyrosine, elle est certainement de nature plus compliquée que celle tiéduite par M. Gessard de ses expériences, que la substance chromogéne ne résulte pas simplement d'une action de la tyrosinase. )) Dans cette dernière supposition, en effet, la substance chromogène devrait renfermer ou moins d'hydrogène ou plus d'oxygène que la tyrosine. Or ce n'est pas le cas, puisque la substance chromogène est l'épiné- phryne (' ). ' » On n'est pas encore fixé sur la constitution chimique de l'épi néphr_) ne; néanmoins, en examinant les résultats déjà obtenus par divers savants, en particulier par Abel, Takamine, von Furlh, etc.; en comparant, d'autre part, ces résultats avec la formule bien connue de la tyrosine, on arrive à trouver une certaine relation d'ordre chi- mique entre les deux substances. » Les formules brutes C'11"N0» et C^H'^NO^ Tyrosine. Kpinéphrvne. difl'èrent seulement par 11- et, (hiii^ l'une comme dan^ laulre, on rencontre un groupe nient moléculaire commun ; C^ . . N . . . OH mais là s'arrête l'analogie. » L'cpinéphryne renferme un second oxhydrile phénolique contigu avec le premier, comme dans la pvrocatéchine. D'après cela, elle doit s'oxyder aisément par la laccase, ce que j'ai vérifié. Elle donne alors, avec une grande rapidité (^), la coloration rouge des glandes surrénales comparée, par M. Gessard, à celle qui résulte de l'action de la tyrosinase sur la tyro- sine en présence de l'oxygène. » {') Appelée aussi, depuis sa découverte par Abel et Crawford, suprarénine, adré- naline, etc. (-) dette grande rapidité, bien supérieure à celle qu'on observe avec les orllio- ilij)liéiiois, tient sans doute a l'inlluence de la chaîne latérale azotée. SÉANCE DU 7 MARS 190/j. 65 1 CHIMIE BIOLOGIQUE. — Oxydation de l'acide formiqiie nar les extraits de tissus animaux en présence de peroxyde d'hydrop;êne. Note de M. F. Battelm, présentée par M. A. Chaiive.ui. <( Les rendions qui montrent la présence des corps oxydants dans les tissus animaux sont fondées, dans leur grande majorité, sur l'oxydatioti de substances aj)partenant à la série aromatique. Les essais faits pour oxyder les composés de la série grasse ont presque tous échoué. Nous ne pouvons guère citer que l'oxydation de l'aldéhyde formique en acide formique ob- tenue par Pohl avec, les extraits de foie (Àrch. f. experim. PathoL u. PharmakoL, Vol. XXXVIII, p. 65). En tout cas, on n'a jamais réussi à ob- tenir, comme produit de l'oxydation, l'anhvdride carbonique. » Kastle et Lœwenhard {Amer, cfiem. Journal, Vol. XXIX, p. 563) ont cherché à oxyder l'acide formique par la catalase extraite du foie en pré- sence de peroxyde d'hydrogène, mais ils ont obtenu un résultat négatif. » J'ai fait, dans le laboratoire de Physiologie de l'Université de Genève, une série d'expériences dans le but de rechercher si les extraits de tissus animaux peuvent donner un dégagement de GO* par la décomposition de quelques substances. » J'ai employé l'extrait de foie et de muscles. Cet extrait a été préparé de la ma- nière suivante : le tissu pris de suite après la mort de l'animal est finement haché; on ajoute à la bouillie ainsi obtenue g^^'d'un mélange composé de trois parties d'alcool et d'une partie d'élher. On brasse pendant 4 à 5 minutes, puis on introduit le mélanoe dans un sac de toile, et on le soumet à une forle pression pour exprimer le liquide. Le résidu est rapidement lavé avec 2^°' d'éther; et celui-ci éloigné en soumettant de nouveau le mélange à une forte pression. Le résidu est con)plètement séché dans le vide. On obtient ainsi un extrait plus ou moins brunâtre. » J'ai trouvé que cet extrait oxyde l'acide formique avec dégagement de GO", en présence de peroxyde d'hydrogène. 1) L'expéiience est disposée de la façon suivante. A 100'="'' d'une solution de for- miate de Ga ou de Na à 2 pour 100, on ajoute 5s à 208 d'extrait de tissus. On fait passer un courant rapide d'air débarrassé de CO' pour enlever les traces de CO- qui se trouvent dans l'extrait. On ajoute ensuite, de minute en minute, i"^'"' d'une solution de peroxyde d'hydrogène à 1 pour 100, et l'on continue à faire passer le courant d'air pendant toute la durée de l'expérience. L'air, après avoir barboté dans la solution de formiate, passe à travers plusieurs flacons de baryte qui retiennent le CO'. L'expé- rience est faite à une température de 38". 652 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Dans ces conditions, on voit que l'eau de baryle commence déjà à se troubler une diziiine de minutes îiprès l'addiliondu peroxyde d'hydrogène; le trouble augmente ensuite de plus en plus. Si l'on n'ajoute pas le peroxvde d'hvdrogène, on peut faire passer le courant d'air |)endant plu- sieurs heures sans obtenir la moindre trace de CO'. >' J"ai en outre dosé, au moyen d'une solution titrée de baryte, la quantité de CO" dégagée. La valeur la plus élevée que j'ai obtenue jusqu'ici est représentée par un dégagement de Sa'^'"' de CO^ pendant une heure, en employant i5s d'un extrait de muscles et de foie de chien. L'action oxydante des extraits est assez variable. )) Des expériences analogues ont été faites dans les mêmes conditions, avec des solutions d'acétate, de lactate, d'oxalate et de glucose. Tous les résultats ont été négatifs. Je n'ai pas obtenu un dégagement appréciable de CO" par l'action des extraits de tissus sur ces substances en présence du peroxyde d'hydrogène. » Les extraits de tissus employés sont riches en catalase, mais l'oxyda- tion de l'acide formique ne paraît pas être due à la présence de cette enzyme. En effet, la catalase seule extraite du foie ou des muscles n'oxyde pas l'acide formique en présence du peroxyde d'hydrogène. » J^es extraits de tissus perdent complètement la propriété d'oxyder l'acide formique si on les plonge dans l'eau bouillante. M La substance contenue dans l'extrait des tissus animaux, et qui oxyde l'acide formi(]ue en présence du peroxyde d'hydrogène, possède donc plu- sieurs caractères des enzymes, mais je n'ai pas réussi jusqu'ici à la pré- parer avec un certain degré de pureté. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Action des oxydases artificielles sur la toxine tétanique. Nnle de MM. Ar«. Li'miiîre, L. LnitiiKRR et .T. Chevrottiër, |)résenloe par M. Marev. » Dans une Note récemment présentée à l'Académie des .Sciences, M. Trillat (') cite les expériences qu'il a réalisées dans le but de démon- trer que les sels manganeux peuvent jouer le rôle d'oxydases en présence d'un colloïde. Les conclusions de cet auteur s'accordent complètement avec celles qui résultent des recherches que nous poursuivons depuis plus de deux ans, dans le même but. (') tjomptea rendus, février I90''|. SÉANCE DU 7 MARS ipo/j. 653 » Nous avons remarqué que non seulement les composés du manga- nèse, mais aussi ceux du fer jouissent do la plupart des propriétés qui caractérisent les oxydases naturelles. 1) Il nous a semblé que celte propriété oxydasique se trouvait liée aux dr-ux conrlitions principales : » i" I.a substance active doit dériver d'un métal dont les sels peuvent exister à des étais irowdalion différents. Les composés du manganèse, du fer, du cériimi, sont dans ces conditions. » 2" I/élat de division des substances joue un rôle important dans l'acti- vité oxvdasique. » Comme les préparations à base de manganèse, mais à un degré moindre en général, les émulsions d'oxyde de fer ou de cérium dans des substralmns géliitinenx, albmnineux ou gommeux, bleuissent la teinture de gaïac, facilitent la transformation de riivdrorpiinone en quinoue, l'oxy- dation du pvrogalloi, du gaïacol et de la parapliénylène-diamiue. » Nous avonschercliéà utiliser ces propriétés remarquables pour détruire les toxines microbiennes qui, comme on le sait, sont en général atténuées ou même complètement détruites par l'oxydation ('). » Nous résumerons ci-dessous nos principales expériences : » Expérience I. — On a préparé une oxydase artificielle en ajoutant, à une solu- tion de gélatine à 4 pour looo, du permanganate de potasse à la dose de o, 25 pour looo. Ce liquide injecté sous la peau s'absorbe bien. )) On a pris huit cobayes qui ont été répartis en quatre lots. » Les deux premiers cobayes, servant de témoins, ont reçu une injection de toxine tétanique à la dose de ^irr ^e centimètre cube. Les deux cobayes suivants ont été injectés avec la même dose de toxine à laquelle on avait ajouté, au moment même de l'injec- tion 1''"'° d'oxvdase artificielle. Pour le troisième lot on a injecté la toxine en même quantité sous ia peau de l'une des cuisses, puis, immédiatement après, l'oxvdase sous la peau de l'autre cuisse. Enfin, le quatrième lot a reçu la toxine tétanique seule, dans les mêmes conditions que les témoins, et Toxydase n'a été injectée qu'à l'apparition des contractures. M Nous avons alors constaté que les témoins sont morts en 87 et 38 heures, tandis (|ue les cobayes qui ont reçu la toxine et l'owdase mélangées avant l'injeclion sont morts seulement, le premier au bout de 6 jours, le deuxième au liout de 11 jours. I ') Pendant le cours de nos essais, M'"*" Siebcr {Archives des Sciences hinlngiques de Saint-Pélersbourg. t. III, 1901-1902), a puiilié un important travail sur la des- linction des toxines par le peroxyde de calcium et par les oxydases naturelles. Sans connaître les travaux de ce dernier auteur, nous avions suivi une voie parallèle, mais en nous adressant aux oxvdases minérales que nous avions obtenues de toutes pièces. 654 ACADÉMIE DES SCIENCES. Pour les cobaves du troisième lot, la survie est encore très notable : l'un meurt au bout de 5 jours et l'autre en 6 jours. Les deux cobayes du quatrième lot n'ayant reçu le composé manganique que tardivement, ont encore vécu 4 jours, c'est-à-dire 58 heures environ de plus que les témoins. » Expérience II. — Dans ce deuxième essai, répété dans des conditions analogues, les témoins sont morts 56 et 67 heures après l'injection de la toxine, tandis que la survie a été très notable pour les animaux traités par l'oxvdase. » Les cobayes ayant reçu successivement la toxine et l'oxydase non mélangées, sont morts, en effet, l'un 4 jours et l'autre 5 jours après l'injection. Le mélange de la toxine et du composé manganique n'a déterminé la mort des animaux qui l'ont reçu dans cette expérience qu'au bout de 6 et de 7 jours. Enfin, on a constaté dans celte série qu'en laissant en contact, pendant 6 heures, le mélange d'oxydase et de toxine avant de l'injecter, les cobayes ne meurent que dans un délai de 7 et de 9 jours. » Expérience III . — Le substratum gélatineux utilisé dans le cas précédent a été remplacé dans cette expérience par de la gomme arabique au même titre, toutes les autres conditions expérimentales restant les mêmes. Les résultats sont identiques à ceux que nous constations dans les expériences précédentes. )i Expériences IV et V. — Dans ces expériences nous avons remplacé le manganèse parle fer, à même dose, sous forme de sulfate ferreux (Exp. IV) et de chlorure fer- rique {Exp. V). » Les résultats ont été les mêmes que ceux observés précédemment. La mort des animaux traités ne survient qu'au bout de 4, à et 6 jours, alors que les témoins sont tués en 2 ou 3 jours par la toxine tétanique. » Nous avons également répété ces mêmes essais en alcalinisant et en acidulant l'oxydase artificielle. On sait, en effet, que les oxydations sont souvent influencées d'une manière considérable par la réaction du milieu dans lequel elles s'effectuent. « Nous avons constaté qu'en milieu acide l'action de l'oxydase sur les toxines est beaucoup plus complète. C'est ainsi que, dans certains cas, le mélange acidulé tlestieux substances a pu être injecté immédiatement après sa piéparation, sans que les cobayes traités présentent les moindres signes d'intoxication. » Les sels de cérium, de cobalt et de nickel atténuent aussi l'activité de la toxine tétanique. » M. E. Lagraxoe adresse une Note « Sur une erreur entachant les coeffi- cients de conductibilité calorifique des métaux, déterminés par Péclet ». (Renvoi à l'examen de M. Boussinesq.) SÉANCE DU 7 MARS ,1904. 655 M. Pozzi-EscoT adresse une Noie ayant pour titre : « Applications du mélogallol au développement de l'image latente en Photographie ». A 4 heures et demie l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. M. B. BULLETIN BIBLKHiKAPIlIQUE. OOVRAGKS REÇUS DANS LA SÉANCE DU 8 FÉVRIER l9o4- (Suite.) Fifty-eighlli annual report of the Director of the astronomical Observatory of Harvard Collège for the y car ending septeniber 3o, igoS, by Edward-C. Pickering. Cambridge, Mass. ^ iQoS; i fasc. in-8°. Report of the Superinlendentof the United States naval Observatory for the fis- cal year ending j une 3o, 1903. Washington, igoS; i fasc. in-S". Annual report of the Smithsonian Institution for the year ending june 3o, 1902. Wasliinglon, 1903 ; i yol. in-8°. Archives des Sciences physiques et naturelles; log» année, 4%période, t. XVII, n" 1, i5 janvier 1904. Genève, Bureau des Archives; i fasc. in-S". Annales de la Société scientifique de Bruxelles; aS' année, 1903-1904, i"' fascicule. Louvain, 1904; 1 fasc. in-S". Annales de la Société royale malacologique de Belgique; t. XXXVII, année 1902. Bruxelles, P. Weissenbruch, igoS; i vol. in-S". Atti délia Reale Accademia dei Lincei; anno CCCI, 1904, série V". Rendiconli. Classe di Scienze fisiche, matematiche e naCurali; vol. XIII, i"' semestre. Rome. 1904; 1 fasc. in-4°. AUgemeine Zeitschrift fur Entomologie; Bd. VIII, n" 1. Neudamm, 1903; i fasc. in-B". Berichte der deutschen chemischen Gesellschaft; Jahrgang XXXVII, 1904, n° 1. Berlin ; i vol. in -8°. The journal of the anierican cheniical ^Society ; vol. XXVI, n" 1, januarj, 1904. Easton, Pa. ; i fasc, in-8°. Proceedings of the Academy of nalur al Sciences of Philadelphia ; vol. IV, part 2, april-seplember igoS. Philadelphie, 1903; i vol. in-8''. Transactions of the american niathematical Society; vol. V, n" 1, january 1904. Lancaster, Pa. et New-York; i fasc. in-4». Société genevoise pour la construction des instruments de physique et de méca- nique : Catalogue. Genève, igo3; i vol. in-8°. 6ob ACADEMIE DES SCIENCES. ERRA TA. (Séance du 29 te\ rier igo^-) Note (le M. C. Chabrié, Sur le diasloloscope et les résultais qu'il a permis (l'obtenir : Par erreur, les clicliés ont été reproduits en négatifs. Nous donnons ci dessous les positifs pour les ligures 2, 3, 4 et, 5. Fie. 2. Fig. 3. Fig. 4. F,;: W 10. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 7 mars 1904) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBIŒS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACAF ÉMIE. Page~. M. le Président annonce la mon de M. Fou- ijue, doyen de la Section de Minéralogie. (',i,i M. le Président annonce à l'Xcadémie la mon de M. Perrotin. Directeur de l'obser- vatoire de Nice, Correspondant pour la Section d'Astronomie f'O' M.Berthelot.— Recherches su ries échanges gazeux entre ralmosphéic et les plantes Pages, séparées de leurs racines et mainlenues dans l'obscurité (toi M. Grand'Euby. — Sur les rhizomes et les racines des Kougéres fossiles et dos Cyca- dofilices fioy MiU. R. Lepine et Boulud. — Sur la forma- lion d'acide glycuroniquc dans le sang., (iio NOMINATIONS. M. Agassiz est élu Associé étranger, en remplacement de Sir George-Gabriel Slokes M. Warming est élu Correspondant dans la Section de Botanique, en remplacement de M. Agardli G'J CORRESPONDANCE . M. Bouquet de la Grye picscnte à l'Aca- démie une publication « Sur les ballons- sondes » " ' M. E. BoUTY. — Cohésion diélectrique de l'argon et de ses mélanges '"'' M. H. Pellat. — Loi générale de la magné- tofriclion '" M. G. Sagnac. — Vérifications expérimen- tales des lois de la propagation anomalie de la lumière le long de l'axe d'un instru- ment d'optique '"'J M. C. Raveau. — Démonstration élémen- taire de la règle des phases '"' MM. J. Lemoine et L. Chapeau. — Différents régimes de l'étincelle fractionnée par souf- flage ••;■■■ •'^' M. Lambert. — Actions de certams phéno- mènes chimiques et osnioliques sur la phosphorescence '" ' MM. G. Urbain et H. Lacombe. — Surl'euro- pium '"" M. Etienne Rengade. — Action de ^anll.^- dride carbonique sur les métaux-ammo- 1)0(1 Diums ' MM. C. Matignon et F. Kourion. — Méthode générale de préparation des chlorures an- hydres '^'" MM. L. Maquenne et W. Goodwin. — Sur les phényluréthanes des sucres G33 M. E.-E. Blaise. — Sur lesallyl-et propényl- alcoylcétones G-'O M. D. Gauthier. — Combinaison du saccha- rose avec quelques sels métalliques 038 M. G. André. — Sur le développement des plantes grasses annuelles; étude de l'azote et des matières ternaires 'Î3i| M. P. -A. Dangearu. — Sur le développe- ment du pèrithèce chez les Ascomycétes. 6:52 M. Gy de Istvanffi. — Sur la perpétua- lion du mildiou de la Vigne 64-' M. H. DouviLLÉ. — l'ailles et plis. «45 MM. Pierre Termier et André Leclére. — Sur la composition chimique des assises crislallophyllicnnes de la chaîne de Belledonne ( Alpes occidentales) «46 M. Augustin Charpentier. — Action des rayons N sur la sensibilité auditive «4^ M. Augustin Charpentier. — Actions phy- siologiques des rayons N, de Blondlot... «4^ M. Gab. Bertrand. — Sur les relations du chromogène surrénal avec la tyrosine 649 M. V. Baîtelli. — Oxydation de l'acide formique par les extraits de tissus ani- maux en présence de peroxyde d'Iiydro- gcne *'5 1 MM. AUG. LuMiiiiiE, L. Lumu'.ue et .1. Ciie- K 10. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. I Page*. VROTTiER. — AcLion des oxydiises arlifi- | terminés par Péclet ■) 654 cielles sur la toxine tétanique Gi2 1 M. Pozzi-EscoT adresse une Note ayant pour M. E. LAOnANGE adresse une Note « Sur litre : « Applications du niétof;aliol au une erreur entachant les coefficients de développement de l'image latente en Pho- conductibilité calorifique des métaux, dé- I tograpliie » G55 Bulletin bibliographiquk 0>5 Ekrata 656 PARIS. — IMPKIMEKIE G A UTH I K K - V I L L ARS, Quai des Grands-Auguslins, 55. Le Ocrant : (tautuier-Villaks. 1904 ^ ^ <=in PREMIER 8KMESTRE. .0'^^ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. r l\ (14 Mars 1904). -PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. lyO'i RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS AROPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extiails des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au pkis 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes Tendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne jiourra paraître dans le Compte rendu à& la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. T-es rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pi'ges par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autai que l'Académie l'aura décidé. Les' Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les IVIémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so tenus de les réduire au nombre de pages requis. ] Membre qui fait la présentation est toujours nomm mais les Secrétaires ont le dioit de réduire cetExtr. autarit qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo pour les articles orilinaires de la corres[)ondance ol cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi; l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à tem| le titre seul duMémoire est inséré dans le Compte ren actuel, et l'extrait- est renvoyé au Compte rendu si vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, figures. Dans le cas exceptionnel où des figures serait autorisées, l'espace occupé par ces figures compte pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des a leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative i un Rapport sur la situation des Comptes rendus apr l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pi sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivai J** ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI li MARS 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CillMiE MINÉRALE. — Sur la solubilité du silicium dans le zinc et dans le plomb . Note de MM. He.vri Moissav et F. Siemens. « De même que le carbone, le silicium peut se combiner aux métaux : siliciures de fer, de nickel, de chrome, de tungstène, etc., ou bien se dis- soudre dans ces corjjs simples sans fournir de combinaison. » La méthode de préparation du silicium par Deville et Caron ('), celle deWœhler (^), les recherches publiées antérieurement par l'un de nous ('), ainsi que les expériences de M. Vigouroux f *), établissent que le silicium se dissout dans un certain nombre de métaux tels que le zinc, le plomb, l'argent, l'étain et l'aluminium. Nous avons pensé que ce sujet, qui en plus d'un point- intéresse la Métallurgie, méritait de nouvelles recherches et nous avons poursuivi l'étude de la solubilité du silicium dans le plomb, le zinc et l'argent. » Nous avons disposé nos expériences de la façon suivante : les métaux et le silicium se trouvaient dans un creuset de porcelaine très réfractaire, au milieu duquel plongeait le couple d'un pyromètre Le Chatelier. Ce dernier était entouré d'un mince cylindre de porcelaine fermé à son extré- mité inférieure. Pour obtenir une dissolution saturée de silicium nous (') H. Deville et Caron, Mémoire sur le silicium et les siliciures métalliques {Comptes rendus, t. XLV, iSSy, p. i63). (J) WoEHLER, Sur un nouveau moyen d'obtenir le silicium {Comptes rendus, t. XLIl, 1806, p. 48). (') H. MoissAN, Le four électrique, p. 349- Chez Steinheil, Paris. (') Vigouroux, Le silicium et les siliciures métalliques {Annales de Chimie et de Physique, 7^ série, t. XII, 1897, P- 5)- C. R., 1904, 1" Semestre. T._CXXXVni, N* 11.) 86 658 ACADÉMIE DES SCIENCES. avons mis en contoct, avec le mêlai liqniilo, des fragm?nls assoz çros de silicium. Ces derniers avaient été fondus, an préalaljle, an four éleclriiiue. Ce silicium élait préparé d'après le procédé de Wœhler, modifié par M. Vigoureux. » Pour alleindre la snlnralion complète du mêlai liquide par le silicium un morceau de plusieurs ccnlimèlrcs cubes de ce mélalloïde était retenu au fond du creuset par le cylindie de porcelaine qui renfermait le cou|)le pyromélrique. Les autres fragments flottaient à la surface du métal fondu ('). » I^es métaux que nous avons employés avaient été préparés avec soin et étaient d'une |)ureté aussi grande que possible. » Nous devions éviter surtout la présence de fer et, en général, de traces de métaux pouvant donner des siliciures. Les creusets étaient chauffés dans un (our à résistance électii pic qui permettait de maintenir la température constinle et qui, de plu-, entourait notre appared d'une atmosi)hère réductrice. Cette piécauiion [JCiinct d'éviter l'oxydation super- ficielle du silicium. » Nous avons reconnu, tout d'abord, p;ir une série d'expérifnces préli- minaires, que le plon)b, après 2 lienres de (hatdf ■, à une température constante, était bien saturé de siliciimi. En donnant à rex[)crience une durée plus longue, la quantité de métalloïde en solution n'augmentait pas. Le zinc se sature plus rapidement que le plomb. » Dans nos expériences, nous avons maintenu ces deux métaux au contact du silicium à une température constante pendant 3 heures. Les creusets ont été ensuite soriis du foin* et le métal liquide qu'ds contenaient, séparé des fragments soliiles de silicium, a été versé rapidement dans de l'eau froide. )) 1° Solubi/ilé du silicutm dans le plomb. — Poiu' rechercher la quantité de sdicium |)rise par ce métal, nous avons dissons un pouls déterminé de plomb dans l'acide azotique étendu. Le silicium restait sous forme de cristaux inaltaqués. Ces cristaux sont jetés sur un filtre disposé sur un entonnoir en cbonile, |)uis ils sont traites par l'acide finorliydrique chaud, pour tlissoudre une très petite quantité tle scorie siliciée que le métal ren- ("■) Lorsque nous voulons foudre des cristaux de silicium, à la lempéralure de 1500°, nous ajoutons à ce métalloïde un très petit morceau de sodium dont la vapeur empê- cliera chaque cristal de s'oxyder et de s'entourer d'une petite couche de silice, l'our éviter l'oxydation superficitlle du silicium solide avant qu'il ne toit entoure do métal liquide, nous avons parfois utilisé cet artilice. SÉANCE DU l/| MAliS IQoZj. 65cf ff'rme parfois et qui a échappé à l'action de l'acide azotique. Après avoir été sc( lié, le silicium est Icgcremenl calciné dans un creuset de porcelaine pour brûler le filtre, puis pesé. La forme des cristaux de silicium obtenus par snliil)ilité dans le ploini) ra[)pelle les formes des cristaux de Deville et Caron décrits par de Sénarmoiil ('). Les (ormes prépondérantes sont des ociaèdres, soit libres, soit sotis forme de chapelets, et des tétraèdres. On trouve aussi des léSraèdres em|jilés et des lamelles hexagonales. Les cris- taux'sont 1res petits, assez soii\'cnt transparents et de couleur jaune brun. » Lorsque le'plomb est refroidi lentement, on recueille un grand nombre de ciistaux empilés et des lamelles très minces, transparentes et colorées en j;uine brun. D'après nos expériences, le silicium ne commence à se dissou ire dans le j)lomb que vers 1200"; nous avons trouvé, pour des tem|)éraUues comprises entre 1200" et i joo", les chiffres suivants : o pour 100 Si dissous à 1 2.5(i 0,0214 » à i33o 0,070 » à 1 4oo o , 1 5o » à 1 45o . 0,210 .1 à 1 55o o , 780 ( - ) Fi g. .. o,so 070 0,60 OJO OM 0,50 0.20 OJO O f/OO' /200° /.yOO' /lOO' tSOO° ^600" » Nous avons réuni les chillVes ainsi obtenus clans la courbe n" 1. A une 0,79 j 5 / / / j 0,2 11 / OJ^ / 3B "^ (') De SÉNAnMOM', Noie sur la forme cristalline tin silicium {Aiin. de Chim. et de Pfiys., 3" série, l. XLVII, i856, p. 169). ( - ) Il nous a été possible de séparer assp?; nctlement le silicium dissous dans b G6o ACADÉMIE DES SCIENCES. tempéralure de i55o°, cette solubilité est encore très faible, puisqu'elle est inférieure à i pour loo. » 2° Solubilité du si/icium dans le zinc. — Nous avons employé le même dispositif j)our ces nouvelles expériences; seulement le métal, après satu- ration du silicium puis refroidissement, était attaqué par l'acide chlorhy- drique étendu ('). T.a solubilité du silicium est plus grande dans le zinc. Déjà à 65o° elle est de o,5 pour loo, et ta Hjo" de i,()2. » Les chiffres trouvés sont les suivants : 0 pour 100 Si dissous à 6oo o,o6 » à 65o o , 1 5 » à 780 0,57 » à 800 0,92 » à 85o 1,62 » Ces chiffres nous ont donné une courbe que nous reproduisons ci- dessous et qui s'élève pins rapidement que la précédente. Fis. 1,2s /.oo Ou.? 0,âO 0.2j 0 1,62] 1 0,92. ,.57/ y / Ofii, y %]b 1 1 1 1 SÛÛ' 600' roo' âoo' s>oo' » Conclusions. — En résumé, le silicium se dissout dans le zinc, à une température beaucoup plus basse que dans le plomb. La solubdité com- mence vers 55o°, elle s'élève à 85o» à une teneur de 1,62 pour 100. D'après la forme de la courbe, nous voyons que, au-dessus de 85û°, cette solubilité plomb à sa température d'ébullilion, du silicium (|ue le plomb évaporé avait aban- donné, parce que ce dernier était en pelils globules fondus, tandis que le silicium en solution dans le plomb s'est séparé, par refroidissement brusque, sous forme de petits cristaux. SÉANCE DU l/i MARS 1904. <'6l croît très rapidement, mais nos expériences ne nous ont pas permis de faire des déterminations concorrlantes au-dessus de cette température et d'atteindre le point d'ébullitiou du zinc qui, d'après M. Daniel Berlhelot, est de ()2o'' ( '). » Dans le plomb, la solubilité du silicium commence à une température plus élevée, el!e ne débute qu'à 1100°. et à i4oo° elle est seulement de o,iJ pour 100. » Enfin, au point d'ébullition du plomb, elle atteint la teneur très faible de 0,79 pour 100. Nous ajouterons que, dans ces expériences, le silicium se sépare par refroidissement en cristaux possédant toutes les propriétés de ce métalloïde, et dont la densité est constante et très voisine du chiffre normal. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur un nouveau mor/e de formation du carbure de calcium. Note de M. IIexri Moissax. « Dans des expériences antérieures nous avons démontré que le charbon à haute température ne réduisait la chaux qu'au moment où cette dernière était arrivée à l'état liquide. » Cette condition nécessite une température très élevée et a entraîné l'emploi du four électrique pour la préparation industrielle du carbure de calcium. Mais, d'autre part, nous avons fait voir que le calcium métallique pouvait se combiner dès le rouge sombre avec le noir de fumée pour fournirdu carbure decalcium pur, cristallisé et transparent (-). Il découle de ces expériences que, chaque fois que dans uneélectrolyseon produira du calcium au contact du charbon au-dessus du rouge sombre, il y aura formation de carbure. C'est ce qui se produit dans les expériences que nous allons décrire. M 1° Éleclrolyse du chlorure de calcium. — On place dans un creuset de graphite qui sert de pôle positif une certaine quantité de chlorure de calcium que l'on fond au moyen d'un [)etit arc électrique. Une tige de gra|)hite verticale sert d'électrode négative et amène le courant grâce à un dispositif analogue au premier four électrique de Siemens et Huling- (') Danu:!. lii;nTHEi.or, Comptes rendus, t. CXXXIV, 1902, p. 705. (2) M. MoisSA.N, Recherches sur le calcium et ses composés (Annales de Ch. et de Ph., 7"= série, t. XVIII, 1899, p. 2S9. 662 ACADEMIE DES SCIE^XES. ton ('). P.ir fies arl'li'ions successives de chlorure de calcium snlifle, on emplit bicnlôt le creuset, puis, après ce premier piiénomène de fusion produit par l'arc, on laisse se produire l'éleclrolyse du ch'.ornre fondu au moven d'un courant de lo à i5 anij)el"es sous 120 volts. Il se forme bienlùt une croule solide à la partie supérieure, ce qui permet d'opérer à l'abri de l'air. Du chlore se dégao;e en abondance et du calcium est mis en liberté. Cependant la résistance du bain cliange avec rapidité; la formation probable d'un sons-chlorure fait varier rapidement les con- ditions de l'électrolyse. Après une heure de marche, on arrclc l'expé- rience et l'on brise le creuset. On trouve, à l'inlérienr, une masse à cassure cristalline. La partie centrale, projetée dans l'eau, s y dissout en fournissant un mélange g.izeux formé d hydrogène et d'acétylène. Ce mélange contient de 11, 5 à i4,6 de gaz acétylène. Nous nous sommes assuré, après absorption de l'acétylène par le sous-chlorure de cuivre, que l'hvdrogène restant était pur. » Il s'est donc produit, dans celte électrolyse, du calcium et une j^etite quantité de carbure provenant de l'attaque des électrodes. » 2" Éleclrotyse rVun mé'ange de Jluorure et de chlorure de calcium. — L'addition du fluorure au chlorure de calcium f uirnit un bain beai!COU[) plus fluide et qui conduit le courant avec une grande régularité. La medleure proportion de fluorine était de \ pour | de chlorure. Après l'expérience, la partie qui est en contact avec l'électrode de charbon est lamellaire et JÉUinàtre. On y distingue à la loupe de petits cristaux brdlants de calcium. Elle nous a donne, au conlact de l'eau, de l'hytbogène renfernuiit. sui- vant les expériences, 2,3-5,4 el-6,7 pour 100 d'acétylène. )) Si l'on vit nt à ajouter au liquide très fluide, produit par la fusion de ce mélange de fluorure et de chlorure de calcium, une certaine quantité de coke lie pétrole en poudre grossière, l'électrolyse se produira tout aussi bien, mais la teneur en carbure augmentera notablement. Si l'on a soin de remuer de temps en temps la masse pour que le coke de pétrole rpii nage sur le bain se mélange aux sels en fusion, on obtient, après refroidissement autour de l'électrode, une masse lamellaire qui donne, au contact de l'eau, de rhydrOL;ène contenant 35, g, 36, 58 et 5g pour 100 de gaz acéty- lène. » Si l'on change le sens du courant, la réaction se produit de même sur (') Siemens et HrTiNorON, Sur le fourneau électrique {Association britannique, Soulliampton, i8S3). SÉANCE DU i:\ MARS I904. 663 le poiirSoiir du crenset et l'on obtient ainsi des sels fondns qui, choisis auprès de la paroi, fournissent, avec l'ean, un mélange d'iiydrogènc et d'acétylène renfermant 64,4. 64,^ et 65,7 [)oiir 100 de carbure d'hydro- gène. Bien entendu dans une même oporation la teneur des fragments varie suivant qu'ils sont choisis plus ou moins loin de l'électrode qui inter- vient dans la léaction. En reprenant queiepies centimètres cubes de cette matière par l'alcool absolu, nous avons pu séparer des cristaux très nets de calcium et des fragments mordorés de carbure de calcium dont les uns sont fondus et les antres cristallisés. Le tout se décomposait ensuite instan- tanément par l'eau froide. » Dans ces co:iilitions, on voit donc que le carbure de calcium se pro- duit, par une réaction secondaii'e, à une température f[ui, pi'ise à la jjince thernio-electrique, est voisine de GSo". » Mais la quantité de carbure ainsi obtenue est toujours très faible parce qu'elle est liée à la formalion jjréaiable du calcium par électrolvse. Dans une de nos ex])érienccs. loo^ de inatière fournissaient 730™° de gaz conte- nant 5() pour 100 d'acétylène. Cette réaction n'est donc qu'un mo^ie de formalion ; elle ne peut servir aujourd hui à la préparation du carbure, car ce dernier, dès qu'il se protluit, est noyé dans la masse de chlorure et de fluorure en fusion. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Observations au sujet rlu mode (/e/rucli/ication des Cjcado/ilicinées. Note de ftl. R. Zeilleiî. '( M. Graud'Eury a |irésenté, à la dernière séance, une Note dans laquelle il signale l'association (réquente de graines avec les débris de frondes des Névroptoridées houillères, en réunissant sous cette dénomi- nation les genres Alel/iupteris, Odontoplcris et Aeçro/iteris; ces frondes n'offrant jamais, d'autre |)art, aucune trace de sores, « la question se pose, « tlit-il, de savoir si ceriaines Ncvropléridées ne sont pas reproduites par « graines, ainsi qu'il est porté à le croire ». M 11 me paraît intéiessant, à raison de l'importance de cette question au point de vue de l'histoire générale des types végétaux et de leur évo- lution, de signaler à l'Académie la découverte, faite pir M. Robert Ridston, et annoncée par lui le 3 ihcembie dernier à la Société Royale de i^ondres, de graines du iypc It/iabducar^.iis att.ichees à des fragmv;nts de rachis portant encore des pinaules détcrminables de 66 i ACADÉMIE DES SCIENCES. Ne^ropteris helerophylla ('). Il ressort de là que les Nevropteris du terrain hoiiiller, malgré leur ressemblance extérieure avec les Fougères, étaient bien positivement des végétaux gymnospermes, et l'observation faite à Saint-Elienne par M. Grand'Eury touchant l'association de graines à enve- loppe filandreuse avec les débris des Nevropleris concorde avec celle de M. Kidston, lesgraines de Ji/iabdocarpus étant précisément caractérisées par leur enveloppe fibreuse. Au surplus les doutes qu'avaient fait naître sur l'alliùbution de toute une série de « Fougères « houillères les caractères anatomiqiies, rappelant les Cycadinées, observés dans leurs tiges et dans leurs pétioles, et qui avaient conduit à les grouper provisoirement sous le nom de Cycadofilicinées, semblaient-ils levés déjà par les observations de MM. Oliver et Scolt(-) sur les graines de Lagenostoma et leur attribution presque certaine aux Lyginodendron, c'est-à-dire aux Sphenopteris du groupe du Sphen. Hœninghaiisi, lesquels cependant ressemblent plus en- core que les Nevropteris à certaines de nos Fougères actuelles. » Quant aux appareils fructificateurs qui avaient été antérieurement rapportés tant à certains Sphenopteris de ce groupe, comme le Sphen. Slan- geri, qu'au Nevropteris heterophylla, et qu'il semblait naturel d'interpréter comme des sporanges grou[)és, les uns par six à huit, les autres par quatre, en synangium portés sur des branches nues du rachis, ils doivent être con- sidérés désormais comme des appareils màlcs, et il n'est pas sans intérêt de rappeler à ce propos l'analogie que présentent également avec les sy- nangium des Marattiacées les capsules pollinifères des Bennettitées obser- vées par M. Wieland. » On se trouve ainsi en présence de types manifestement affines, d'un côté aux Fougères, de l'autre aux Cycadinées, et l'on ne peut guère se refuser à voir dans ce groupe des Cycadofilicinées, ou des Ptéridospermées , pour employer la dénomination proposée par MM. Oliver et Scott ('), un des termes principaux de l'évolution qui a dû conduire des unes aux autres ; mais on a déjà affaire ici à de véritables Gymnospermes, et cette constatation vient apporter une moflification profonde à nos connaissances sur la flore houillère. lien résulte notamment que les Gymnospermes ont tenu dans cette flore une place beaucoup plus considérable qu'on ne l'avait cru, puisqu'il faut leur rapporter une fraction importante, près de la moitié (') Proceedings of (hc Royal Society, vol. LXXII, p. 487. ('-) Proceedings oj tlie Royal Society, vol. LXXI, 7 mai igoS,]?. 477-483. (') Proceedings of tlic Royal Society, vol. l.XMl], p. 4. SÉANCE DU l'i MARS I9o4- 665 peut-être, des « Fougères » de cette époque, et peut-être le terme classique il'e're des Cz-yplogames vascu/aires qu'on a[)pli(|uait à la période paléozoïque 'e demandera-t-il à être revisé PHYSIQUE. — Actions comparées de la chaleur et des rayons N sur la phosphorescence. Note de M. U. Iîloxdlot. « J'ai indiqué récemment que, tandis que l'action des rayons N augmente la quantité de lumière émise par un écran phosphorescent dans la direction normale, elle diminue la quantité de lumière émise très obliquement ('). Comme on sait, la chaleur agit aussi sur la phosphorescence, dont elle augmente temporairement l'éclat. En recherchant si celle action de la chaleur offrirait les mêmes particularités que celle des rayons N eu égard à la direction de la lumière émise, j'ai trouvé que, au contraire, la chaleur produit une augmentation d'éclat dans toutes les directions comprises entre la normale et le plan tangent. De là un moyen pour distinguer les efléts produits sur la phosphorescence par la chaleur, d'une part, et par les ravons N, les vibrations sonores, les champs magnétique et électrique, d'autre part. » Voici encore un cas oii ces effets sont différents. Prenons un écran rectangulaire en carton, ayant, par exemple, 5'="' de hauteur et 12*^" de longueur, recouvert bien uniformément de sidfure de calcium et rendu médiocrement phosphorescent. Si l'on élève la température d'une portion de l'écran, elle devient plus lumineuse que le reste. Au lieu décela, faisons tomber sur l'une des moiliésde l'écran un laisceau de rayons N, issus, par exemple, d'une lampe Nernsl; son éclat n'éprouve pas d'augmentation appréciable; mais, si l'on vient à placer devant cette moitié de l'écran un petit objet opaque, par exeui|)le une petite clef ou une feuille de métal découpée à jour, on le voit se détacher très nettement sur le fond lumi- neux, tandis que si on le place sur la moitié qui ne reçoit pas les rayons N, ses contours sont vagues et indécis et semblent même disparaître par instants. En promenant lentement l'objet sur l'écran, son passage de l'une des moitiés à l'autre est rendu visible par le changement de netteté de ses contours. Si, au lieu de regarder l'écran normalement, on l'observe très obliquement, les phénomènes sont renversés. Ces expériences sont frap- pantes. » (') Comptes rendus, t. CXXWIII, p. 547. G. K., icju'i, 1" Semestre. (T. CXXXVUl, ^'■ 11.) ^7 666 ACADÉMIE DES SCIENCES. PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur le caraclère paludéen des plantes qui ont Jormè les combustibles fossiles de tout âge. Note de M. Gra^d'Eurv. « D'après des observations nouvelles, les forêts fossiles des environs de Saint-Etienne comprennent, presque toutes, des Calamités, Psaronius, Cor- daïtes, Sjringodendrons, c'est-à-dire des représentants des principaux groupes de j)lantes houillères, et les sols de végétation fossiles, leurs ra- cines et rhizomes souterrains. Plus n'est besoin de démontrer que les uns et les autres ont poussé aux endroits qu'ils occupent. » On vient de voir (' ) que les Stigmaria, les Rhizomopteris ont été des coureurs de fond de marais. Je rappelle (-) que les racines adventives des Psaronius et adjuvantes des Calamodendrons ont poussé librement dans l'eau comme les racines aquatiques des Cryptogames de marais, et que les souches avec racines des Cordaïtes ont poussé au fond de l'eau comme celles du Taxodium distichum Rich. M Une des conséquences et en même temps une preuve de ces faits, c'est que, aux fossiles stratifiés, sont mêlées de très nombreuses racines adven- tives de Fougères et de Calamités, absolument identiques à celles tombant des tiges des forêts fossiles. » Par les dessins qui seront donnés des liges, souches et rhizomes enra- cinés, on verra que tous les types dominant, par le nombre ou la quantité, ont vécu, adaptés au milieu aquatique, ainsi que des plantes de tourbage, et la conséquence et la preuve en sont que les racines souterraines sont peu développées et arasées à des jomts de stratification représentant d'anciens fonds de marais. » La flore fossile a, au reste, l'uniformité, la continuité, les associations d'une végétation autochtone. Partout, en effet, tant dans la houille que dans les schistes, on trouve les débris peu séparés des mêmes plantes : Pécoptéridées, Névroptéridées, Calamariées, Cordaïtées, Lépidophytes, Annularia, Sphenophyllum. En particulier, les Pécoptéridées, Calamariées, Cordaïtées sont répandues avec profusion dans toute l'épaisseur de aôco"" du bassin de la Loire; avec elles, les Névroptéridées abondent dans les I200™ de dépôts productifs de Saint-Etienne. Le gisement des premières ne (') Comptes rendus, 22 et 29 février 1904. (-) Comptes rendus, 2 el 9 avril 1900. SÉANCE DU l4 MARS igo/j. t>67 souffre qu'une interrupliou, celui des autres est continu, et, comme assez souvent les différents organes des mêmes espèces sont enfouis presque sur place, elles se prêtent assez bien aux difficiles recherches de l'origine des espèces et des genres fossiles. Pour être moins communes, les Sigillaires sont encore assez fréquentes pour qu'il soit possible d'en suivre les muta- tions. Plus rares sont les Sphenopteris et surtout les Dicranophyllum ; les Walchia ne se- sont montrés qu'à très peu d'endroits; il en est de même de quelques Fougères à part, et de plantes supérieures auxquelles ne sauraient se référer qu'un très petit nombre de graines; on n'a jusqu'ici trouvé à Sainl-Élienne qu'une seule fois, au niveau de la huitième couche, le Ptero- phyllum Fayoli Ken. ; de même en France, un seul Nôggerathia, à Autun un Zamites, etc. » Les derniers fossiles apparaissent comme des éléments originaux d'une flore de terre sèche qui, hors de portée des eaux, ne nous est parvenue que par hasard sous la forme et l'état de débris dépareillés et de détritus mal conservés. Elle paraît pauvre à côté de celle des marais; son rôle a été nul dans la formation des combustibles fossiles anciens. » Afin de voir si les plantes génératrices des stipites, houilles brunes et lignites, ont également fréquenté les marais et se sont plu dans leur voi- sinage, et pour juger comparativement du mode de formation de ces char- bons modernes, j'ai visité et étudié depuis 4 à 5 ans, dans la plupart des étages secondaires et tertiaires, les nouveaux gisements charbonneux sui- vants : » Dans le Reuper, la couche de stipile de Gemmelaincourt (Vosges); dans rOolithe, entre le Bajocien et le Balhonien, les stipites des Causses; dans le Crétacé moyen, les lignites noirs du Sarladais (Dordogne); dans le Turonien, ceux de Saint-Paulet, Le Pin (Gard), de Segriès (Ardèche) ; dans le Scnonien supérieur, le gisement de Piolenc ( Vaucluse); dans le Supracrétacé, les veines et couches de houille sèche de Valdonne, de Trets (Bouches-(!u-Rhône); dans l'Éocène, les cendrières de la montagne de Reims (Marne), la couche de houille brune d'Enlrevernes (Haute-Savoie); dans le Tongrien inférieur, le braunkohlc piciforme coquiilier de Celas près d'Alais; dans l'Aquitanien, le bassin de Manosque; dans l'Oligocène supérieur et le Miocène inférieur, les bassins de braunkohle de Cologne, de Falkenau (Bohème); dans le Miocène supérieur, les lig^iites du Bas-Bugey (Ain), de la Tour-du-Pin (Isère); dans le Pliocène inférieur, les lignites de Solinga (Roumanie); dans le Pliocène sui)érieur, les lignites de Larquier (Landes), de Nousty près de Pau. » Ces gisements charbonneux devant être décrits aux trois points de vue 668 ACADÉMIE DES SCIENCES. qui vont nous occuper, je me bornerai à les citer, en passant, à l'appui de ce très court résumé. » On verra que dans les terrains à lignites il y a autant de souches et de racines, sinon de tiges, en place, que dans nos bassins houillers. » De leur situation même au milieu des roches de sédiments et de cal- caire, il est à présumer que les racines in situ sont les témoins de plantes de fonds inondés. Elles se présentent, et cela est certainement un fait très significatif, dans les terrains à lignites, par exemple à Fuveau, Sigonse, Le Pin, Saint-Paulet, etc., de la même manière que dans le terrain houiller, incomplètes et arasées à des joints de slralificMtion, et l'analogie permet de les rapporter à des planles ayant aussi vécu le pied baigné dans l'eau; les racines ligneuses sont, au Sarladais, disposées et ramifiées, sons le lignite, de la même manière que les racines de Cordaïtes sous la houille. Il V a là des traits communs qui relient la formation des charbons modernes à celle des houilles. » En fait, dans le bassin de Fuveau, j'ai reconnu des racines de Rhizn- caulées au mur des Raveltes, d'autres racines de plantes semi-aquatiques au mur des couches, et les empreintes de la Valenline et de Trets m'ont bien aussi paru provenir de plantes de marais. A Gemmelaincourt, les racines du mur de la couche de stipite sont celles des Equiseliles, dont les graines et les écorces se voient dans le charbon. A Falkenau, Piolenc, racines de plantes aquatiques dans les nerfs des couches et dans le lignite; à Cologne, beaucoup de Phragmites et autres herbes. » Les bois du lignite sont, à Nousty, de même essence que les racines implantées au mur et dans les entre-deux de la couche. Au Sarladais, à Saint-Paulet, etc., sur les racines ligneuses, gisent des branches et feuilles de Résineux dont le bois se reconnaît dans le lignite, qui est moucheté de succin; l<à, ces végétaux constituent, avec quelques Monocotylédones, la flore du charbon; celle des roches encaissantes s'en éloigne notablement plus que dans le terrain houiller. » A la suite de Goppert, on se rend facilement compte, à l'œil nu et sous la loupe, que les bois des lignites appartiennent généralement aux Coni- fères. Sous le microscope, et tenant compte des associations, on recon- naît des bois de Séquoia, de Glyptostrobus, de Taxodium, de Piniles, etc., c'est-à-dire de Résineux vivant aujoiu-d'bui ou pouvant vivre au voisi- nage des eaux ou le pied dans l'eau. Dans le lignite, avec ces bois, à Solinga, nombreux rameaux de Glyptostrobus euro/mus fleer ; à Ambronay, de Taxodiuin dubium. » Cependant, dans le lignite de Cologne, j'ai remarqué des bois de SÉANCE DU l4 MARS ipo/j. 669 Dicolvlédones, de Palmiers ; dans d'autres charbons modernes on a reconnu des bois ô'Alniis, de Laurus, etc. En outre, dans le lignite de Cologne, \'i\\ constaté la présence de branches et de rameaux nombreux d'arbres dits feuillus ; dans le lignite du bois d'Asson, des feuilles de Dyco- tylédones, et ces fossiles ne sont pas en minorité dans quelques veines de charbon. » Mais la matière fondamentale des houilles brunes étant, comme on le verra, le produit dé la macération dans l'eau de plantes de marais, on peut admettre que la végétation des lignites, quoique beaucoup moins exclusi- vement que celle des houilles, est en général palustre et lacustre. Cela a été prévu par G. de Saporla pour des cas particuliers; il fallait le démon- trer potir tous les cas. » NAVIGATIOX. — Noie (le M. Bertix accompagnant la présentation (Vun Allas delà Marine italienne publié par M . Corazzini. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie la deuxième Partie de l'Atlas de la Marine italienne, publié par M. le [)rofesseur Francesco Corazzini. Cet Atlas embrasse la période historique qui s'étend du vr au XIX'= siècle. » I.a première Partie, dont la publication remonte à près de 20 ans, a été consacrée à l'antiquité. Elle a formé, pour ainsi dire, l'illustration d'un volume du même auteur, sur les navires à rames grecs et romains, au sujet duquel l'amiral Jurien de la Gravière a présenté un rapport qui figure aux Comptes rendus. I. CllI, p. 35. Les archéologues se passionnaient alors sur la question des navires polyrèmes et particulièrement des trières grecques, à laquelle un praticien consommé, M. l'amiral Serre, a donné une réponse i)lausiblc, en substituant un problème de service à bord à une énigme d'épigraphie, et en déterminant ce qui se faisait d'après ce qui pouvait se faire. » La deuxième Partie n'a pas tle texte; les planches n'ont même pas de légende. T^'auteiu' en donne les motifs, en indiquant lui-môme cette lacune comparativement aux publications de son ami l'amiral Paris. Je résumerai l'mipression que laisse son examen, en disant que ses loo planches, soi- gneusement composées, font assister au dernier éclat et au déclin final de la Marine à rames, ainsi qu'au développement de la Marine à voiles venant la supplanter à la fin du XVI* siècle. » La Marine à rames est surtout représentée par les galères de Rhodes 670 ACADÉMIE DES SCIENCES. et fie Malte et leurs combats contre les Turcs et les Barbaresqiies. On pei)t signaler les vues assez délailiées du Buceiilaure vénitien, d'une galère pon- tificale du XYl' siècle, de la galère italienne de C da Canale et de la Rèale française bien connue. ' » Je signalerai, sur la PL XLII, une comparaison, en coupe longitu- dinale, des dernières galères avec les frégates à voiles contemporaines. » L'ancienne Marine à voiles est largenK^nt représentée par les galions de divers pays et beaucoup de bâtiments hollandais, hourques, flûtes de guerre, riches navires de la Compagnie des Indes, etc.; puis les principaux. types de frégates et vaisseaux de ligne, anglais et franç;us, qui se sont per- pétués pendant près de deux siècles, nous conduisent à l'époque toute récente où il m'est arrivé d'armer et surtout de désarmer des bâtiments à voiles purs, de dessiner des plans de voilure, de faire des études de gréement. » Les savants, qui feront des recherches sur la Mécanique délicate et compliquée du navire de guerre à voiles, trouveront quelques sujets d'étude intéressants dans les PL LXXI k LXXVIlf. » Les dernières Planches nous ramènent à l'Italie, avec les plans des principaux porls de la Péninsule et surlotit de l'ancien arsenal de Venise. » L'Ouvrage est remarquable par le soin apporté au côté esthétique de la publication. Il est douteux que les navires modernes, dotés des moteurs rêvés jadis par les précurseurs italiens, Brunelleschi et Léonard de Vinci, dant M. Corazzini rappelle les noms illustres dans sa courte Préface, se prêtent un jour à des planches d'un aspect aussi artistique. « HYGIÈXE. — Sur une expérience faite par la Compagnie de Suez pour la suppression du paludisme par la destruction des moustiques. Note de M. le Prince d'Arexberg. « Depuis les magnifiques travaux de M. le D'Laveran. il n'existe plus aucun doute sur le rôle des moustiques dans la propagation liu paludisme et de la malaria. » Dans la présente Note nous ne comptons pas exposer les remarques nouvelles faites sur la manière dont les Anophèles transportent le germe de la fièvre. Nous voudrions simplement citer un exemple et montrer les résultats auxquels on peut arriver en appliqLiant la doctrine et les conseils du grand savant qui. le premier, a reconnu l'origine d'un mal tlont tant de contrées souffrent cruellement. SÉANCE DU l4 MARS 1904. 671 » Au milieu du canal de Suez se trouve une localité nommée Ismaïlia et située à ])eu près à égale distance de la Méditerranée et de la mer Rouge. Lorsque M. Ferdinand de Lesseps creusa la grande voie qui relie l'Occident à l'Orient, Ismadia fut le centre d.e nombreux chantiers. Des milliers d'ou- vriers y séjournèrent pendant longtemps. » Après l'ouverture du canal la petite ville se développa, et elle compte aujourd'hui 9000 habitauLs : 2000 Européens el 7000 indigènes. La salu- brité de l'endroit était réputée dans l'isthme de Suez, et nulle part les cas de fièvre n'étaient moins nombreux. Il en fut ainsi pendant une quin- zaine d'années. Puis soudainement le paludisme fit son apparition et il se développa avec une telle intensité que dans ces derniers temps bien peu d'Européens, séjournant une année entière à Ismaïlia, échappaient aux atteintes de la malaria. » Ceux qui ont la direction de la Compagnie de Suez se préoccupaient de cet étal de choses. Sur les conseils des médecins consultés ils entre- prenaient des plantations et des assainissements qui restaient sans aucune efficacité, et le nombre des fiévreux continuait à augmenter. Après les publications des travaux de M. le D' Laveran et du Major Ross, de l'Institut colonial de Liverpool, les médecins de la Compagnie commen- cèrent à entrer dans une nouvelle voie et à étudier i'éclosion des mous- tiques, et en particulier celle des Anophèles. En 1902 le Major Ross voulut bien acce[)ler une mission qui lui fut confiée et venir sur place étudier le paluilisme qui désolait la contrée. A la même épo(|ue un des médecins tie lu Compagnie, le D' Pressât, allait en Italie et se rendait compte de tout ce qui se Caivsait dans ce pays pour se protéger contre les moustiques. » A la suite de ces différentes missions et de ces différentes éludes, l'on se mit résolument à l'œuvre et des crédits furent ouverts pour faire immé- diatement les travaux nécessités par la destruction des insectes pernicieux. » Les travaux consistaient dans la sup])ression des eaux stagnantes partout où il en existait, en dehors el à l'intérieur de la ville. De grandes mares furent comblées, des rigoles qui n'avaient pas d'écoulement furent creusées, et, dans les maisons, les endroits où l'eau ne peut pas être évacuée furent recouverts d'une mince couche d'huile de pétrole. Deux équipes sont maintenues en permanence. L'une surveille constamment les environs de la cité, nettoie les rigoles et les fossés, et y maintient un cou- rant suffisant grâce à des chasses d'eau qui y ont été organisées. L'autre équipe passe au moins une fois par semaine dans chacune des maisons, 672 ACADÉMIE DES SCIE^•CES. répand le pétrole dans les fosses ou dans les bassins et s'enquiert si des moustiques n'ont pas été aperçus dans les immeubles ou dans les jardins. Les habitants, au [jremier abord, ne se rendaient pas très bien compte de ces travaux et de ces recherches. Ils ne tardèrent pas à en reconnaître l'uti- lité et à devenir les auxiliaires les plus actifs des agents. Européens et Arabes signalent la présence d'un moustique comme celle d'un animal dangereux et s'acharnent à sa destruction. » Tl y a un peu plus d'un an que les éqni[)es, dont je viens de parler, fonctionnent régulièrement, et il n'y a plus de moustiques à Ismaïlia. L'été dernier chacun a pu y dormir sans recouvrir son lit d'une moustiquaire, alors qu'il y a deux ans les employés de la Compagnie étaient obligés de s'entourer d'un rideau de tulle pour pouvoir Irayailler à leur bureau. Les moustiques ont si bien disparu que les agents et les médecins qui conti- nuent leurs études sur les Anophèles ont toutes les peines du monde à s'en procurer. « Un avantage bien autrement considérable a été obtenu, car, si l'on ne peut pas affirmer encore que la fièvre ait absolument disparu, elle a diminué dans de telles proportions qu'il est permis d'es|)érer que, dans un avenir tiès prochain, la disparition sera définitive. Voici quelques chiffres qui parleront plus éloquemment que tout ce qu'on pourrait dire : dans les cinq années écoulées, depuis i^gy à 1902, le nombre des paludiques a toujours dépassé 2000; en 1908, il a été de moins de 200. D'une façon géné- rale l'état sanitaire a été assez amélioré pour que le nombre des malades reçus à l'hôpital ait diminué de plus de 5o pour 100. Le service sanitaire n'a constaté que 4 décès causés par la malaria en 1903, et tous les 4 parmi les indigènes. Les journées de chômage qui étaient très nombreuses ont diminué dans une notable proportion. La confiance et la sécurité des employés et des ouvriers sont devenues complètes. » La destruction des moustiques n'a pas été la seule arme dont on se soit servi dans le combat contre la malaria. L'emploi préventif de la quinine a été pratiqué sur une grande échelle. Partout où la Compagnie pouvait l'im- poser, dans les bureaux, sur les chantiers, dans les écoles et dans les dis- pensaires, la distribution en a été faite gratuitement. Une partie de la population, et surtout de la population mdigène, lui échappe, et c'est là ce qui rendra toujours nécessaire de continuer méthodiquement à immuniser autant qu'on le |)ourra les habitants d'une contrée où sévissait le palu- disme. » Il m'a semblé que celte courte Note pouvait offrir quelque intérêt en SÉANCE DU il MAHS I9o'|. 678 montrant par quels moyens fort sim|)Ies on était arrivé à se débarrasser d'un fléau dont tant de régions sont atteintes. Sans doute la Compagnie de Suez s'est trouvée dans une situation privilégiée pour commander et pour agir. Le territoire sur lequel elle exerçait son action n'était pas très étendu, mais elle avait surtout le grand avantage de l'exercer en toute liberté, sans crainte de rencontrer des mauvaises volontés personnelles ou administra- tives. » L'expérience qui vient d'être faite prouve d'une façon irréfutable que, partout où l'on voudra et où l'on pourra détruire les moustiques, la fièvre paludéenne disparaîtra. J'ai laissé volontairement de côLé toute la partie scientifique de celte expérience. Les médecins et les agents de la Comp;ignie de Suez, qui l'ont poursuivie avec tant d'intelligence, avec tant de zèle et tant de dévouement, se chargeront de publier leurs études. Il me suffisait de constater les résultats. Vous me permettrez d'ajouter que je les constate avec une double joie, puisque c'est grâce à un savant fran- çais que nous avons pu chasser le paludisme d'un territoire du pays d'Egypte. » M. Alexandre Agassiz fait hommage à l'Académie de deux Ouvrages accompagnés de Planches qu'il vient de publier sous les titres : « The coral reefs of the tropical Pacific » et « The coral reefs of the Maldives ». NOMIIXATIOA'S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Géométrie, en remplacement de M. Cre- mona. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 4^3, M. Volterra obtient la majorité absolue des suffrages. M. A'oi.TEKRA est élu Correspondant de l'Académie. Ij'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant, pour la Section de Minéralogie, en remplacement de M. Cari von Zittel. ' C. R., 190',, i" Semestre. (T. CXXXVIII, N" 11-) ^8 674 ACADÉMIE DES SCIENCES. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 89, M. Brogger^oblient la majorité absolue des suffrages. M. Brogger est élu Correspondant de l'Académie. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Botanique, en remplacement de M. Mil- lardel. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 37, M. Flahault obtient la majorité absolue des suiTrages. M. Flahault est élu Correspondant de l'Académie. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale. [)armi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Un Oiivage de M. H. Lebesgiie, intitulé : « Leçons sur l'intégration et la recherche des fonctions primitives ». (Présenté par M. Emile Picard.) 2° Quatre Volumes des années 1900 et 1901 des Annales du Bureau cen- tral météorologique. (Présentés par M. Mascart.) 3° Une brochure de M. Alfred Angot, « Sur les expériences de tir contre la grêle ». (Présentée par M. iMascart.) 4° Un Ouvrage de.M. A. Ricco, « Sur la détermination de la pesanteur en Sicile et en Calabre ». (Présenlé par M. de Lapparent.) 5° Le i^'" Volume d'un Ouvrage « Sur l'éruption de l'Etna en 1892 «, par MM. A. Eicco et S. Arcidiacono. (Présenlé par M. de Lapparent.) 6" Deux Volumes ayant pour titre : « Revision des Cirrhipèdes appar- tenant à la collection du Muséum d'Histoire naturelle », par M. .4. Grinel. (Présentés par M. Bouvier.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les ensembles parfaits et les fonc/ ions uniformes. Note de M. Zoretti, présentée par M. Painlevé. « L Je me propose d'indiquer certaines propriétés des ensembles par- faits (c'est-à-dire identiques à leur dérivé) h deux ou plusieurs dimensions. SÉANCE DU il MARS 190^. 675 Je les énonce seulement dans le cas de deux dimensions, la généralisalion en étant immédiate. » On peut d'abord étendre aux ensembles plans le procédé que l'on peut employer pour construire tous les ensembles parfaits rectilignes. On a le théorème suivant : M Théorème. — En excluant du plan les points intérieurs. « l'un au moins des cercles d'une suite dènonibiahle de cercles, on obtient un ensemble fermé (^contenant son dérivé^ » Inversement, tout ensemble feimé (et en particulier tout en-;emble par- fait) peut être obtenu de cette manière. » Ce théorème est à rapprocher de celui de MM. Poincaré et Volterra, sur le nombre des branches d'une fonction analytique multiforme. » Les ensembles parfaits se distinguent en ensembles discontinus, con- tinus linéaires, continus superficiels. Ces ensembles ayant même puissance et, d'après ce qui précède, même jM-océdé de construction, il est facile de s'expliquer qu'on leur connaisse encore peu de propriétés distinctes. Dans cet ordre d'idées, j'ai obtenu les théorèmes suivants : » Théouiïme. — Un ensemble dénombrahle d' ensembles partout discon- tinus est un ensemble dont aucune portion ne saurait être continue. » De même, un ensemble dènombrable de continus linéaires est un ensemble dont aucune partie ne saurait être superficielle. » On sait qu'un point d'un ensemble discontinu peut être entouré d'une ligne ne renfermant aucun point de l'ensemble et dont tous les points sont aussi voisins qu'on veut du point donné. On peut étendre ce théorème de la manière suivante : » Soit a un point d'un ensemble fermé quelconque E et supposons que a appartienne à un continu C faisant partie de E; on peut trouver une ligne entourant C, ne contenant aucun point de E, dont tous les points soient à une distance de C inférieure à un nombre donné quelconque; cette ligne peut être supposée analytique régulière et pourvue en tout point d'une tangente et môme d'une courbure continues; on peut même ajouter qu'il existe une zone entourante, sans points de E, et aussi voisine de C qu'on voudra. » Étant donné un point a d'un ensemble discontinu, il peut ou non exister un angle ayant ce point pour sommet, dans lequel il n'y ait pas de point de l'ensemble tendant vers a. Dans une aire aussi petite qu'on veut, contenant des points de l'ensendjle, il y en a toujours une infinité pour les- quels cet angle peut être choisi aussi voisin de - qu'où le désire. Mais pour 676 ACADÉMIE DES SCIENCES. certains points l'angle peut ne pas exister, certains peuvent mênae être limites dans toutes les directions. » On peut encore démontrer au sujet des ensembles discontinus le théo- rème suivant : » Théorème. — Etant donné un ensemble (Uscontinu, il existe une ligne (^c'est-à-dire un continu linéaire) qui contient tous les points de cet ensemble. » II. Les travaux de M. Poincaré sur les fonctions fuchsiennes ont montré l'intérêt et la grande utilité qu'aurait l'étude des fonctions analy- tiques uniformes admettant un ensemble discontinu de singularités. » J'ai pu déinonlrer au sujet de ces fonctions le théorème suivant : » Théorème. — Si une fonction analytique uniforme admet dans une aire un ensemble discontinu de points singuliers, elle est nécessairement discontinue dans cette aire. » On peut encore énoncer ce théorème sous la forme suivante : » Une fonction uniforme et continue dans une aire y est holomorphe, ou y admet des lignes ou des aires singulières (^et point d'autres singularités). » Ce théorème ne donne sans doute qu'une bien faible idée de la façon dont se comporte la fonction au voisinage de tels points singuliers, mais il montre déjà, ou plutôt il accentue la différence entre les fonctions pour- vues de coupures et celles qui n'en ont pas. » OPTIQUE. — Sur la mesure optique de la différence de deux épaisseurs. Note de MM. A. Perot et Ch. Fabrv, présentée par M. Mascart. « Les méthodes que nous avons précédemment indiquées permettent de comparer deux épaisseurs E, E', définies par les distances de lames de verre planes parallèles semi-argentées, dont le rapport est un nombre entier simple. Il est possible de comparer une épaisseur E à la somme ou E'±É? à la différence de deux autres (E' ±e), toutes les fois que le rapport — p — est un nombre entier ou fractionnaire simple. Ceci revient à comparer deux épaisseurs fixes E, E' par l'intermédiaire d'une troisième variable, e. De plus, si cette épaisseur e est petite, de l'ordre de celle d'une lame étalon ordinaire (au-dessous de i5oi^ par exemple), la mesure est particu- lièrement simple, l'emploi de l'interféromètre n'étant pas nécessaire. » Nous nous bornerons à signaler ce qui se passe dans ce cas. Imagi- nons, à cet effet, que l'épaisseur E d'une lame argentée L étant à peu près la moitié, par exemple, de l'épaisseur E' d'une seconde lame L', les deux SÉANCE DU l4 MARS igoA- 677 lames L, L' soient placées l'une à la suite de l'autre et parallèlement, et qu'un faisceau parallèle de lumière blanche les traverse successivement normalement; si après elles, et normalement au faisceau, on introduit une lame mince argentée, dite lame étalon, et qu'en une région traversée par le faisceau l'épaisseur en soit e telle que 2E = E' + e, le lieu des points e sera dessiné sur la lame par une frange blanche bordée de part et d'autre de franges colorées localisées dans la lame étalon, analogues aux franges de super|)Osition ordinaires de deux lames. » Il est facile de se rendre un compte sommaire du phénomène : l'onde qui a subi deux doubles réflexions dans la lame \. et a traversé directement ]/ et / d'une part et celle qui, ayant traversé directement L, a subi une double réflexion dans chacune îles deux lames L' et / d'autre part, pré- sentent une différence de marche nulle aux points où l'épaisseur de /est e, et des différences de marche croissant de part et d'autre de ces points; on aura donc un système à frange centrale blanche, bordée de franges colorées. » Il est à remarquer que toute combinaison des lames entre elles, telle que la somme algébrique de leurs épaisseurs multipliées par des nombres entiers simples, soit nulle, donnera un système de franges. Ces systèmes se diflerencieront très facilement les uns des autres par leur aspect, pourvu que les valeurs des épaisseurs principales E, E' soient approximativement connues. On pourra avoii- ainsi les combinaisons suivantes, pour le cas particulier considéré ci-dessus : 2E — (E'-h e) = o. (2E-t-e)— E' — G, 2E — (E'-+-2e) = o, 2(E-i-e) — E'=o; dans le cas où E est voisin de E' E-(E'-(- e)=o, !■:+ e_E'=:o, E — (E'-f-ae) = o, E + 2 e — E'=o. » Expérimenlalemeut, on est conduit à faire glisser norinalement au faisceau une lame étalon et à déterminer son épaisseur aux points où la frange blanche apparaît, ce qui n'offre aucime difficulté et peut même être fait à l'avance (si la lame a été étalonnée). C'est par analogie avec le déplacement du cavalier d'une balance, dont la lame étalon joue le rôle, que nous proposons d'appeler cette méthode la méthode du cavalier. Elle permet d'opérer avec des grandeurs fixes et, par suite, très stables. » Elle permet même de contrôler le réglage des deux lames L, L' l'une par rapport à l'autre. Si ce réglage est parfait, la frange blanche doit rester 678 ACADÉMIE DES SCIENCES. immobile sur la lame étalon quand on déplacera celle-ci relativement aux deux autres, sinon elle se déformera. » OPTIQUE. — Nouvelles lois relatives à la propagation anomale de la lumière dans les instruments d'optique. Note de M. G. Sagxac, présentée par M. Lippmann. « J'ai montré {Comptes rendus du 22 février et du 7 mars) que, dans un instrument d'opti(iue, les ondes lumineuses se propagent avec une vitesse constante seulement dans le cas particulier où il y a compensation mutuelle d'effets principalement dus aux irrégularités des ondes incidentes issues d'une source lumineuse étendue; en général, les ondes lumineuses issues d'une source de diamètre ap|)arent suffisamment petit se propagent le long de l'axe d'un instrument d'optiipie avec une vitesse vaiiable et oscillante dont j'ai calculé et vérifié expérimentalement les lois d'oscillation dans le cas où l'ouverture de l'instrument est circulaire. » I. Les oscillations de la vitesse de propagation des ondes alfectent des formes très diverses suivant l'étendue et la forme de la source lumineuse, suivant l'étendue et la forme de l'ouverture utile de i'iustrimient. » Ces oscillations se produisent même quand l'instrument ne forme ni fover réel ni ligne focale réelle. Elles se produisent encore sur Taxe de l'ouverture d'un diaphragme nu éclairé sans adjonction d'aucun système réfléchissant ni réfringent, par exemple sur l'axe d'une chambre noire sans objectif. Les variations de vitesse de propagation qui se jjroduisent alors entre le diaphragme et le point à l'infini sur l'axe sont justement celles qui se produisent entre le même diaphragme associé à un système conver- gent et le foyer conjugué de la source produit par ce système; les points correspondants dans les deux phénomènes sont conjugués par rapport au système converirent. » Les lois de l'oscillation de la vitesse de propagation sur l'axe d une ouverture circulaire nue sont ainsi renfermées dans les lois plus générales relatives au cas où il y a un foyer réel sur l'axe et déjà indiquées ici (^Comptes rendus du 22 février). Ces lois comprennent, comme un cas par- ticulier limite, la loi, due à M. Gouy, d'après laquelle les vibrations issues d'un trou diffringent ont pris une avance anomale d'un quart de périodç quand elles se sont propagées assez loin du trou. Les mêmes lois montrent de plus qu'au delà du trou diffringent les vibrations prennent une série de SÉANCE DU l'i MARS Ipo/). 679 retards nnomanx de phase alternant avec des avances et que les variations anomales do la phase se |ioursuivent sur une étendue généralement consi- dérable par rapport à la longueur d'onde. » II. M. Gouv a découvert en 1890, il a vérifié expérimentalement et M. Cil. Fabry a vérifié après lui, que la durée de propagation des ondes lumineuses est diminuée d'un quart de période quand la distance par- courue le long de l'axe d'un système convergent comprend une ligne focale. » Les expériences de M. Gouy et de M. Ch. Fabry n'ont pas permis de constater les altérations progressives de la pliase d'où doit résulter finale- ment l'avance d'un quart de période seule observée. » Les phénomènes de la propagation anomale de la lumière au voisi- nage d'une ligne focale ayant échappé à l'observation, on a cherché à en découvrir les lois par voie théorique en assimilant une ligne focale à un axe d'oscillation (V.-A. Julius, Ardu néerland., 1895, p. 22G). Cette assimila- tion est sujette aux mêmes critiques que l'assimilation d'un foyer-image à un centre d'ébranlement faite par M. A.-V. Julius et par M. van der Waals (voir ma Note des Comptes rendus du 22 février). » D'après celte théorie de M. V.-A. Julius, l'anomalie caractéristique d'une ligne focale se réduirait à une avance progressive d'un quart de période dont l'apparition serait sensible seulement au voisinage immédiat de la ligne focale sur un parcours aussi petit que la longueur d'oude. » J'ai trouvé, au contraire, en étudiant )a phase des vibrations diffractées sur l'axe d'un instrument d'optique, qu'il se produit une série de retards de phase alternant avec des avances. Ces anomalies oscillantes de la phase se développent de part et d'autre de la ligne focale jusqu'à des distances d'un nombre considérable de longueurs d'onde et aussi loin qu'on veut à mesure que l'on diminue le diamètre apparent de la source, la complexité de ses radiations et l'ouverture angulaire de l'instrument; il n'y a pas d'anomalie sensible de la phase dans un parcours comparable à la longueur d'onde au voisinage inmiédiat de la ligne focale. » Soit le cas particulier où l'ouverture du diaphragme est un rectangle dont un côté de longueur H est parallèle à la ligne focale; où la source est une fente éclairante de longueur /orientée parallèlement à la ligne focale , . 'H et placée à une distance d du diaphragme de sorte que la longueur -j- ren- ferme un grand nombre de longueurs d'onde, l^a plus grande amplitude d'oscillation anomale de la phase est alors une avance progressive dont la 68o ACADÉMIE DES SCIENCES. valeur est o,335 en fraction de période; cette avance est prise dans iim^ région qui comprend la ligne focale el par moitié; soit 0,167 ®" fraction de période, de chaque côté de la ligne focale. L'écart anomal de jjliase qui précède et celui qui suit sont chacun un retard de 0,076 en fraction de période, ensuite vient une avance anomale plus petite (0,061) et des retards et avances progressivement décroissants des deux côtés de la ligne focale. L'influence des irrégidarilés des ondes incidentes dues principalement à la largeur appréciable de la fente éclairante, les défauts de réglage et les irrégularités de l'instrument font décroître plus rapidement ces oscillations successives de la phase jusqu'à les effacer et ne laisser subsister à une distance suffisamment grande de la ligne focale que la propagation à vitesse constante avec l'avance anomale définitive d'un quart de période décou- verte par M. Gouy. » Dans les conditions indiquées, les lois des oscillations anomales de la phase sont les mêmes quand, au lieu d'une ligne focale, l'instrument pro- duit un ybyf/- conjugué de chaque point de la source; par exemple, il est indifférent de placer derrière le diaphragme rectangulaire soit une lentille cylindrique de génératrices parallèles au côté H du diaphragme, soit une lentille sphérique qui produit l'image de la fente éclairante au même point de l'axe. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la imleur de V énergie mise en jeu clans une antenne réceptrice à différentes dislances. Note de M. C. Tissot, présentée par M. Lippmann. « En apportant quelques perfectionnements aux dispositifs que nous avons signalés ('), nous avons réussi à obtenir un bolomètre, détecteur d'ondes électriques, d'une sensibilité notablement plus grande que celle de l'appareil que nous avons employé. » I^es principaux perfeclionneraenls ont consisté à remplacer le fil de 20!'- à 25i^ par du fil de lo!'- à l'i^ de diamètre, et à disposer les branches holoinétiiques dans une enceinte à vide qui les isole parfaitement au point de vue thermique. La sensibilité de l'appareil a permis de substituer au galvanomètre Broca-Carpenlier un galvano- mètre d'Arsonval de sensibilité moyenne bien moins délicat. » On peut aisément obtenir, avec ce dernier galvanomètie, des déviations d'une (') Comptes rendus, 9 février et 28 novembre 1908. SÉANCE DU l4 MARS 1904. 68 1 centaine de divisions (divisons de i™'", échelle à i"') pour des émissions faites à une dizaine de kilomètres de distance. L'amortissement notable du galvanomètre rend les mesures très faciles et en accroît la précision. » Les émissions que nous avons comparées étaient produites par système direct. On s'attachait à maintenir aussi invariables que possible les conditions de l'émission : waltage du courant d'excitation, longueur de l'étincelle, vitesse de l'interrupteur. » Les observations se composaient de séries d'émissions suffisamment prolongées pour donner un régime permanent dans le boloinétre, c'est-à-dire une déviation fixe du galvanomètre du pont. Les moyennes que nous avons acceptées portent sur une trentaine d'observations d'émissions consécutives et les valeurs individuelles ne s'écartent pas de plus de 2 pour 100 les unes des autres. » i" Comparaison d'émissions à différentes distances. — Cette compa- raison a pu être faite à l'aide d'un poste installé sur un bâtiment qui occu- pait divers mouillages. Les antennes d'émission et de réception, sensible- ment identiques de forme et de longueur, étaient multiples (à 4 branches parallèles) et avaient environ 55"" de longueur. » Les étincelles d'émission avaient une longueur de S*"". Le poste mobile se trouvant à la distance de 8900", on obtenait une déviation movenne et permanente de 40 divisions du galvanomètre pour un courant total de 27,5 milli-ampères dans le pont. » A la distance de i [5o'°, et pour des émissions identiques, on obtenait la même déviation moyenne de [\o divisions en réduisant la valeur du courant total à o,45 milli-ampère. » Les déviations se trouvant ainsi ramenées dans l'observation à la même valeur, le rapport des sensibilités du bolomèlre, qui est égal à -^^ = 61, représente aussi le rapport des quantités moyennes d'énergie reçue. » L'énergie reçue à ii5o'" est donc 6r fois plus grande qu'à 8900™. Or, on peut remarquer que le rapport des distances -K- = 7'73, nombre dont le carré est égal à 60. » I/énergie reçue varie donc bien vraisemblablement en raison inverse du carré des distances. » -2° Valeur absolue de l'énergie mise enjeu dans le bolométre. — Le bolo- mètre utilisé est disposé schématitjuement comme l'appareil de Rubens, c'est-à-dire que chacune des branches de fil fin est constituée par un sys- tème de quatre fils rectilignes formant un pont de Wheatstone /;. » L'antenne et la terre sont reliées respeclivement aux extrémités de l'une des diagonales de ce pont/), tandis que l'autre diagonale est relit e au pont principal P. C. R., 1904, 1- Semestre. (T. CXXXVIII, N« 11.) 89 682 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Cette disposition un peu compliquée et que nous avons abandonnée avec avanlai^e dans les appareils sensibles dont il a été question ci-dessus, devient indispensable pour obtenir une mesure précise en valeur ab-olue. » Le procédé employé pour opérer la mesure consiste, en effet, à enre- gistrer la déviation permanente du galvanomètre du pont principal P sous l'action des ondes reçues, puis à remplacer l'antenne et la terre par les pôles d'une source électrique convenable capable de fournir dans le ponlp un courant continu donnant la même déviation au galvanomètre du pont principal. » Le succès delà méthode repose uniquement sur l'équilibre parfait du pont/?. Il faut, en effet, que le déréglage de l'équilibre du pont P soit pro- duit uniquement par l'effet thermique développé dans le pont p. Aussi a-t-on ajouté à ce pont p un dispositif de réglage très précis, sorte de petit pont à corde constitué par un gros fil à faible coefficient de varia- lion, qui permet de réaliser exactement les conditions voulues. )) On s'aperçoit que ces conditions sont réalisées lorsque les déviations du galvanomètre du pont P sont égales et de même sens quand on inverse le courant auxiliaire dans le ponlp. » Les mesures ont été opérées à la distance de 1 1 ïo™ dans les condi- tions précéilemment énoncées, c'est-à-dire avec étincelles de 5*=™. M La déviation moyenne du galvanomètre sous l'eiTet des émissions était de 65,5 divisions. » J^a même déviation de 65,5 divisions était produite par un courant continu de 8,29 milli-ampères dans le pont p (valeur mesurée directe- ment). On peut en inférer que l'effet thermique produit dans le bolomètre par un courant continu de 8,29 mdli-ampères est le même que celui qui est dû au courant induit reçu par l'antenne. » Le nombre des interruptions était en moyenne de 12 a la seconde. )) La valeur de ce qu'on peut appeler l'iV;Ze/z«7e efficace du courant reçu par l'antenne pour une émission unique serait ég de, dans les conditions de l'expérience, à 0,69 miUi-ampère. Comme la résistance de la branche du bolomètre, c'est-à-dire la résistance réduite du pont p, est de 17"', 5, la quantité d'énergie mise en jeu dans le bolomètre est équivalente à 17,5.0,60 8,0. I ] -Ll î— 2- := — : loules par seconde. 10' lob •" ' » La [)uissance est beaucoup plus considérable, car la durée totale de l'oscillation amortie qui prend naissance dans l'antenne réceptrice est com- prise entre 10^^ et io~" seconde. SÉANCE DU l4 MARS 190/4. 683 » Les délerminalions de période que nous avons faites au miroir tournant permettent d'ailleurs d'en fixer assez apj)roxiinativement la \aleur. » RADIOACTIVITÉ. — Sur la disparition de la radioactivité induite par le radium sur les corps solides. Note de MM. P. CiniE et J. Daxne, piésentée par M. A. Potier. « Dans nn Iravnil antérieur (') nous avons étudié la loi suivant laquelle diminue en fonction du temps le rayonnement de Becquerel d'un corps solide qui a été exposé pendant un certain temps à l'émanation du radium. La figure reproduite ici {/ig. i) donne le résultat des expériences. Le Pis. 3J521I 3 luaircs ^ logarithme de l'intensité I du rayonnement est porté en ordonnée ; le temps porté en abscisse est compté à partir du moment où la lame est soustraite à l'action de l'émanation. Les temps pen lant lesquels les corps solides sont (') Complet rendus, 9 février 1908 684 ACADÉMIE DES SCIENCES. restés sous l'aclion de l'émanation sont inscrits sur chaque courbe. La courbe (i) est la courbe limite que l'on obtient lorsque le corps a été soumis pendant très longtemps à racLion de l'émanation. Nous avons trouvé que dans ce cas l'inlensilé I du rayonnement pendant que la lame se désactive est donnée en fonction du tem[)s / par la différence de deux exponentielles. On a (i) I = I„[_(;t_,)e-^'+/te <•'] avec ^ = 4.2, ^ = 0,000 538 = -ôtt! ^ — o,ooo4i3 1860' '^ 2420 » On peut interpréter théoriquement ces résultats en adoptant la ma- nière de voir de M. Rulherford et en imaginant que l'émanation agit sur les parois solides de façon à créer une substance radioactive B qui dis- paraît spontanément suivant une loi exponentielle simjjle de coefiicient h. En disparaissant la substance B donne naissance à une nouvelle substance radioactive G cpii disparaît elle-même, suivant une loi exponentielle simple du coefficient c. Si l'on admet que les deux substances B et G émettent des rayons de Becquerel on trouve que le rayonnement total doit être delà forme (i). La valeur du coefficient k dépend du rapport des pouvoirs émissifs des substances B et C en rayons de Becquerel. » Dans le cas particulier oîi l'on suppose que la substance G rayonne seule, ,, , . ■ V b o,ooo538 , Q on trouve que Ion doit avoir K- = ^^^ = o,ooo538 -0,0004, 3 = ^'^- L'expérience ayant donné 4.2 pour ce coefficient K, il y a là une coïn- cidence remarquable, et l'on voit que tout se passe comme si la sub- stance B ne rayonnait pas, mais se transformait en nue substance C qui seule émet des rayons de Becquerel. » Il convient de remarquer que lorsque l'on a K = . _ , la formule (i) est svmétrique par rapport à h et c. On peut donc intervertir les valeurs de Z) et de c sans changer la formule. On peut donc faire l'hypothèse I avec h =^ o,ooo538 et c = o, 00041 3 ou l'hypothèse II avec b = o,ooo4i3 et c = o,ooo538; la loi de désactivation sera également bien représentée dans les deux cas. M Dans la première hvpothèse (b >■ c), la substance B inactive disparaît plus rapidement que la substance G; quelques heures après le début de la désactivation, la substance G subsiste seule à la siuface du corps. Dans la deuxième hvpothèse (b M. F. -A. Forkl. « Ma Note du 10 août iQoS a introduit devant l'Académie la réapparition du cercle de Bishop, couronne circumsolaire, cercle de dilïr.iction causé par des poussières volcaniques lancées dans la haute atmosphère; j'ai attribué le phénomène aux éruptions, riches en cendres, des volcans de la Marti- nique en mai 1902. Cette Note a provoqué le rappel d'observations anté- rieures venant de divers pays, » M. T.-W. Backhoiise, de Sunderland, Angleterre, a déjà vu le cercle de Bishop en juillet 1902; le D-- Clayton, observatoire des Blue-Hills, MassachuseUs, l'a reconnu au début del'hiver 1 902-1903 et ensuite en janvier, février, mai, juin et juillet igoS; le D"' Busch à Arnsberg, Weslphalie, l'a noté pour la première fois le 19 no- vembre 1902, puis les 21 et 22 mars igo-B; le Professeur Max Wolf, observatoire d'Heidelberg, l'a reconnu en janvier 1908; le D'' J. Mauver, Institut météorologique de Zurich, en janvier, les 27 et 28 mars, les 7, 8 et 9 juin et fin juillet igoS; dans les Notes du Professeur Rykarlheff, observatoire de Pavlosk, je trouve indiqué un voile opalin autour du soleil, les 5 octobre, 9 novembre 1902, 21 janvier, 10, 18, 23 février, 17 mars, 5 avril, 25 mai, 26 juillet igoS; enfiii le 26 juillet, le cercle de Bishop a été vu par le D-- Arnold à Lucerne, le D-- Albrecht â Fraueufeld, C. Biihver à Clarens, Rykatcheff à Saint-Pétersbourg, F.-A. Forel à Hoh Kônigsburg, Alsace. » En réunissant ces diverses dates, on jieut conclure que le cercle de Bishop aurait été d'apparition très fréquente depuis l'automne 1902; mais l'attention n'ayant pas été dirigée sur ce phénomène, l'observation n'a pas été assez suivie pour que nous puissions affirmer que l'apparition a été continue. » En revanche, depuis le i" août 1903, j'ai soigneusement noté toutes les observations possibles du phénomène et je puis affirmer que le cercle de Bishop a été d'apparition continue. Chaque jour où le ciel a été serein, chaque fois que quelques trous dans les nuages à distance convenable du Soleil ont permis de reconnaître la couleur du firmament, j'ai constaté l'existence du phénomène, la présence de la large couronne rougeàtre- cuivrée, de 28° environ de rayon, entourant un limbe d'argent bleuté cir- cumsolaire. Cette observation faite en plaine a été vingt fois confirmée par moi ou par mes collègues dans des ascensions en montagne où le phéno- SÉANCE DU I /i MARS I9o4- 689 mène est plus l)rillant et plus facile à constater; elle a été confirmée clans tous les pays de l'Europe et de l'Amérique du Nord. » Cette constatation est importante; car, ainsi que je le signalais dans ma Note du 10 août, elle sépare nettement le cercle de Bishop de tQoSdes phénomènes crépuscidaires anormaux de 1 902-1903. Ces derniers ont été discontinus, interrompus, apparaissant pendant quelques jours seulement à des semaines ou des mois d'intervalle. En les attribuant, eux aussi, à des cendres volcaniques en suspension dans la haute atmosphère, j'ai dû admettre que ces cendres forment des nuages discrets et séparés, trans- portés successivement par les courants supérieurs sur les divers pays de notre hémisphère. En opposition à cette discontinuité des feux crépuscu- laires, la continuité d'apparition du cercle de Bishop doit s'expliquer par l'existence d'un nuage non interrompu de cendres volcaniques dans la haute atmosphère, formant un anneau complet, une espèce d'anneau de Saturne autour de notre planète. Cette conclusion, d'un haut intérêt, jus- tifiera la poursuite de l'observation du phénomène. » Nous savons que le premier cercle de Bishop, celui de Krakatoa, a persisté pendant trois ans; nous l'avons encore observe en juillet 188G. Il sera intéressant de surveiller la disparition du cercle de Bishop actuel, celui des poussières volcaniques de la Martini([ue; avec un peu d'attention on pourra peut-être surprendre son extinction: qu'elle se fasse par rupture de l'anneau de poussières et sa division en nuages isolés, qu'elle ait lieu par atténuation progressive des teintes anormales, montrant que les pous- sières se sont dispersées dans l'espace, ou sont tombées sur la terre. » La réapparition que nous avions prévue et annoncée de ce cercle de Bishop consécutif aux éruptions de la Martinique, confirmant l'attribution de sa première apparition aux cendres du Krakatoa, montre qu'il y a rapport de cause à effet entre les deux phénomènes, poussières volcaniques et cercle de diffraction. Par conséquent, lorsque surviendra une nouvelle éruption volcanique, avec projection abondante de cendres dans les hautes couches de l'atmosphère, on pourra s'attendre à la reproduction d'un troi- sième cercle de Bishop, et l'on devra étudier son apparition avec plus d'attention que nous ne l'avons fait dans les deux premières manifestations, pour en tirer, si possible, des conclusions sur la circulation des couches de la haute atmosphère. » Cela m'engage à recommander l'étude du cercle de lîishop actuel aux amis delà nature. Le phénomène, nous-l'avons dit, est plus évident et mieux a|)parent dans les hautes altitudes, dans l'air des régions à 1000'" G. R., igol, 1 Semestre. (T. CXXXVUI, N« 11.) 9° Cqo ACADÉMIE DES SCIENCES. OU 2000'" au-dessus des poussières de la plaine. Mais avec de rallention, on l'observe de la plaine, et acluellemeuL j'en constate l'exislence de ma résidence de Morges, au bord du Lémnn, a 380™ d'altitude, presque aussi bien cpiesi je vivais sur une haute montagne. En plaine, les condilions de vision du cercle de Bishop |)euvent se décrire comme suit : » 1° Il est d'autant plus apparent que le Soleil est plus haut sur l'iinrizon ; quand l'astre est trop bas il y a confusion possible avec d'autres pliénomènes de diliVaclion ou de dispersion sur les poussières des couches inférieures de l'atmosphère. » 2° Quand le ciel est serein, le phénomène se présente sous forme d'un voile opalin qui blanchit l'azur du firmament jusqu'à 25° ou So" du Soleil. » 3° Dans le cas de limpidité extraordinaire de l'air, loisque l'atmosphère, lavée par la pluie ou la neige, a été débarrassée de ses poussières éoliennes, le rouge cuivré du cercle de Bishop peut être vu dp la plaine. J'en ai de bonnes observations. » 4° Quand il y a des trous dans les nuages, près du Soleil, le bleu du ciel y apparaît cris, couleur iiuaae de neia;e. A mesure nue le vent déplace ces trous et les amène près du Soleil d'abord, puis loin de lui, on voit l'azur se changer en gris, puis rede- venir de l'azur. » Rappelons que le cercle de Bishop n'apparaît que lorsque le Soleil est masqué par un écran éloigné, haute tour, montagne, nuage opaque; quand l'écran est trop rapproché de l'œil, celui-ci, accommodé pour une faible dislance, ne distingue plus les nuances très pâles du cercle de Bishop qui aurait demandé une accommodation à une distance infinie. » PHYSICOCHIMIE. — Démonstrations simples de ta régie des phases. Note de M. A. Possot, présentée par M. Lippmann. « Il me paraît utile de donner ces démonstrations en raison de leur simplicité ('). » 1° Soit un mélange homogène de n composants indépendants formant une phase en équilibre sous la pression P et à la température T. » Pour que cette phase soit bien définie, il faut qu'elle soit en équilibre, il faut connaître son état physique, solide, liquide ou gazeux, donner la (') On pourra comparer la première avec celle donnée par M. Le Ghalelier (/?. ff. des Sciences, Jo octobre 1899), la deuxième avec celles de M. Labrouste {Bulletin scienti/ique des Élèves et anciens Élèves de la Faculté des Sciences, 1902), et de M. Ferriii {Les Principes, igoS); la troisième à celle de Gibbs {Équilibre des srs- tèuies c/uuiiqucs, trad. H. Le Clialelier). SÉANCE DU I-i MARS 1904. 691 grandeur de V et de T, et, pmir n — i composants, le rapport de la masse de chacun d'eux à celle du n'"'"^ prise pour unité. Il faut fixer la grandeur de n 4- I variables : la variance de la phase est n + i. » Parmi les grandeurs caractéristiques de l'un des composants de la phase, je considérerai la tension -^ de la vapeur rpie ce composant peut émettre dans le vide ou dans un gaz, à travers une paroi semi-perméable en contact avec la phase, ou bien la pression osmotiquc n qu'il peut élablir seul, dans un milieu fluide en rapport osmotique avec la phase, ou même simplement l'accroissement de pression qu'il peut donner à ce fluifie enfermé dans une paroi semi-perméable inextensible, avec un état initial bien déterminé. Chacune de ces grandeurs est fixée parcelles des n -+- 1 variables : c'est une fonction de ces variables. » Soient deux phases r . 2. de ces n composants indépendants cr, h,c,...,n, en contact. Pour qu'il y ait équilibre entre les deux phases, il faut que P et T soient communes'à ces deux phases, et que pour chacun des n com- posants ^ ou II ait la même valeur dans les deux phases. Les égalités ;?::, :^': = t, ..., i:=^:: sont les n équations conditionnelles de l'équilibre. Comme la deuxième phase a apporté/? — i variables nouvelles, il en résulte que la variance a diminué de i, elle est devenue//. » La variance de deux phases de n composants est égale au nombre de ces composants. » L'addition d'une troisième phase en équilibre avec les deux premières ajoute également n — i variables nouvelles, et n équations, de plus -6 -f" -'I L'addition d'une phase diminue toujours d'une unité la variance. » Le nombre de phases r et la variance c ont donc une somme constante donnée dans le cas d'une phase par /; + 2, d'où ç =-- n -\- 1 — r (notation de Gibbs). » Il y a lieu de remarquer, dans ce raisonnement, que si l'un des compo- sants manquait dans une phase, cela su|)prinierait une variable el une équation, el, par suite, cela ne changerait pas la variance. )< Les n équ itions d'équilibre sont nécessaires : l'égalité des tensions de G()'2 ACADÉMIE DES SCIENCES. vapeur de chacun des // — i composants n'entraînant pas nécessairement celle des tensions dn «"""'. » Elles sont suffisantes ; quelles que soient les actions chimiques qui ont pu se produire entre les composants indépendants, les corps nouveauK sont nécessairement en équilibre d'une phase à l'autre ovi se trouvent leurs com- posants, puisqu'ils sont en équilibre avec ces composants. » Généralisons : // composants dans r phases donnent 2 + r(n — \) va- riables et n{r — i) équations d'équilibre, d'où la variance /< -}- 2 — /■. » 2" Une phase en équilibre peut être définie par les concentrations en volume de ses n composants et la température T; sa variance est /z -l- i . » Une deuxième phase en équilibre avec la première apportera n va- riables nouvelles; les équations d'équilibre seront au nombre de 11 pour les tensions.!^; il faudra, en outre, réipialion P, = P.,, d'où « -t- i équa- tions. La variance aura diminué de i et sera devenue n, .... » Généralisons : n composants dans r phases donnent i + ///'variables et (/• — i) (/; + i) équations d'équihbre déterminant la variance n + -i — r. » Les équations conditionnelles de l'équilibre sont toutes nécessaires : cela est évident pour les pressions P, et il v a la même raison que plus haut pour les tensions '. )> A remarquer que la variable indépendante T peut être remplacée par P, et l'on aura comme équation conditionnelle de l'équilibre T, = T^ » j" Une phase peut encore être définie par les valeurs 's de ses n com- posants el la température T, à la condition d'iniiiquer son état |ihysi([ue, solide, liquide ou gazeux; afin qu'il n'v ait pas d'ambiguïté dans quelques cas, il faudra donner l'ordre de grandeur des rapports des masses des composants indépendants à celle de l'un d'entre eux (comme par exemple dans le cas des deux phases liquides données par l'eau et l'éther). » La variance de la phase est /i + r. Ses variables seront communes à toutes les phases en équilibre avec celle-là; leur nombre sera toujours « + I ; les équations conditionnelles de l'équilibre concerneront seulement les j)ressions des phases P| = P^, P^ = P. ; il y a\wa r — \ équations, d'où la variance // H- 1 — (/• — i) = /2 -I- 2 — /•. » Même remarque que pour la démonstration précédente. " Dans les trois démonstrations données, on peut supposer qu'on ajoute un corps nouveau au svstème de phases eu écpiilibre; il sera facile de SÉANCE DU l4 MARS 1904. <>9S montrer que la variance du système aura augmenté de i . De même, si l'on ajoute à P, T un autre facteur de l'équilibre. » J'espère que ces démonstrations simples pourront être introduites dans l'enseignement élémentaire des Sciences physiques. « CHIMIE, — Sur an appareil destiné à régulariser le fonctionne nie ni des trompes à vide. Note de M. J. Meuxieh, présentée par M. Troost. )) ,J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un appareil destiné à régula- riser le fonctionnement des trompes à vide. On sait qu'à côté de tous leurs avantages ces trompes ont l'inconvénient «le se remplir d'ean quand on ouvre quelque autre robinet placé sur la conduite d'eau qui les alimente et que, par suite, les opérations effectuées dans le vide sont délicates et réclament une surveillance continuelle. L'appareil figuré ici permet de les effectuer avec une grande sécurité, même sur les canalisations d'eau les plus irrégulières. 694 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Il se compose d'une pièce de verre à trois liranches, dont la tubulure A s'adapte à l'ouverture d'un liaromètre à siphon. La brandie B sert à le relier au récipient où l'on fait le vide et la branche C à la trompe. Dans cette dernière branche on a soufflé en D un petit orifice qui est recouvert d'un bandeau de caoutchouc. Quand la trompe fait le vide dans la tubulure C, l'air du récipient soulève le bandeau D et s'échappe par la trompe. .Si le déliit de l'eau faiblit ou si l'on ferme le robinet de la trompe, la pression atmosphérique applique le bandeau contre l'orilice et l'appareil se ferme ainsi automatiquement en conservant la pression acquise, comme l'indique le baromètre. H Le montage de l'appareil n'exigequ'un instant, de même que le démontage. Four effectuer ce dernier, on ferme le robinet de la trompe et. la pression almosphéri((ue étant rétablie dans la tubulure C, on enlève celle-ci sans effort. Pour rétablir la pres- sion atmosphérique dans le rccijjient, on agit légèrement sur le bandeau. )) Avec une trompe de verre petit modèle, sans robinet, placée sur une canalisation domestique, ou peut en 2 ou 3 minutes réduire la pression jusqu'à 12™'" de mercure dans un récipient d'environ i'. Si l'on emploie des récipients plus volumineux, il est clair ijue l'on peut abréger l'opéra- tion en cmplovant d'abord une pompe à \n\e. Dans le cas où un vide trop grand est nuisible à l'opération, à la distillation par exem|)le, on ferine plus ou moins le robinet de la conduite d'eau, l'aspiration devient plus faible ou nulle et l'opération se règle ainsi facilement. » CHIMIE MINÉRALE. — Action de /'acide carbonique sur les solittions d'azolite de sodium. Noie de MM. C. Makie et R. Makquis, présentée par M. Moissan. « Dans une Note récente (^Comptes rendus, 22 février 1904), M. L. Meu- nier maintient ses conclusions relatives au non déplacement de l'acide azoteux par l'acide carbonique. » Contre cette manière de voir, que nous avons déjà discutée antérieu- rement {Comptes rendus, 8 février 1904). nous apportons aujourd'hui deux séries d'arguments, tant théoriques qu'expérimentaux, que nous estimons de nature à clore définitivement la discussion. » 1° ExrÉRiEXCES. — Nous avons employé l'aride carboniiiue dégagé du bicarbonate de sodium modérément chaude. D'autre part, M. Meunier ayant attribué les résultats observés par nous au réactif employé (iodure de potassium et amidon), nous utiliserons dans ce qui suit un réactif direct et beaucoup plus sensible tle l'acide azoteux, con- stitué par une solution dans l'eau d'un mélange de p-napliiylamine et d'acide sulfani- lii|ue, solution que l'on décolore au besoin jiar un peu de poudre de zinc. Ce réactif se SÉANCE DU l4 MAHS 1904. 69$ colore en rouge orangé par une trace d'acide azoteux et précipite des flocons rouges de matière colorante azoïque si l'acide azoteux est ajouté en plus grande quantité. » I. Une solution d'azotite de sodium à 5 pour 100 dans l'eau boinlUe ne donne rien avec ce réactif. » II. La même solution dans laquelle on a fait passer quelques bulles d'acide carbo- nique, colore immédiatement le réactif en rou;;e orangé. Si l'acide carbonique est ajouté en plus grande quantité, on observe un piéripité rouge de colorant azoïque. » m. Un papier imbibé de réactif se colore nettement et immédiatement en rose orangé par une goutte de solution d'azotite de sodium à 5 pour 100, saturée d'acide carbonique. » IV, Un courant d'acide carbonique, lavé à l'cnu distillée, barbote dans une solu- tion concentrée d'azotite de sodium. Le gaz, fdlié sur de l'ouate hydrophile, est dirigé dans le réactif. Celui-ci, au bout de quelques minutes, se colore en rouge orangé, puis laisse précipiter des flocons rouges de colorant az(]ïi|ue. Un essai à blanc, longtemps prolongé, ne provoque qu'une très légère coloralidji rose franc, imputable à une faible oxydation du réactif, mais pas de précipité. » Celte expérience est absolument décisive, le rémlif ne pouvant donner de colorant azoïque que sous la seule influence de l'acide azoteux. » 2° Remarques théoriqies. — La présence d'acide azoteux libre au seiu d'une solution d'azotite contenant de l'acide carbonirpie est d'ailleurs un fait normal. » En effet, la caractéristique d'une solution d'acide azoteux est la coexistence, dans cette solution, des ions NO- d'une part, II de l'autre. Or, si à une solution de NO^Na, contenant déjà les ions NO^ et Na, nous ajoutons une solution d'acide carbonique, nous ajouterons de ce fait les ions correspondant à cet acide, c'est-à-dire les ionsCO'H et H (en admettant que la dissociation se fasse suivant l'équation CO'll-;^ H -(- CO'II). » A partir de ce moment, la solution contient donc des ions NO'' et des ions H, et, par consé(]uent, de l'acide azoteux. » La quantité réelle de cet acide dans la solution dépend de la concentration des corps en présence et de leur degré de dissociation; un conçoit donc qu'elle puisse être très faible, mais elle ne sera jamais nulle. » Ainsi donc, la théorie est d'accord avec l'expérience pour nous amener à la conclusion suivante : » Dans une solution d'azotite de sodium contenant de V acide carbonique , il doit y avoir, et il y a, de l'acide azoteux libre. » Conclusion d'ailleurs conforme aux lois générales de l'équilibre entre électl-olytes (action d'un acide sur la solution d'un sel neutre). » A la vérité la quantité d'acide azoteux libre est très faible, et il n'est pas étonnant que M. jMeiinier n'ait pu la déceler au papier iodo-amidonné, insuffisamment sensible. Mais, nous plaçant maintenant au point de vue pratique, si faible que soit cette quantité d acide azoteux, elle est néan- moins susceptible d'être utilisée dans quelques cas particuliers, parce qu'elle se renouvelle au fur et à mesure qu'elle est consommée. GcjG ACADÉMIE DES SCIENCES. » C'est ce qui nous a permis de faire la synthèse quantitative des nitro- priissiates par l'action, sur les ferrocyanures alcalins et alcalino-terreux, de l'acide azoteux dégagé par l'action de CO^ sur l'azotite de sodium (^Comptes rendus, l. CXXII, 1896, p. /i;^)- » C'est ce cjui a permis à M. Meunier d'obtenir du diazoamiuobenzène par l'aclion de CO^ sur une solution aqueuse de nitrite de sodium et d'ani- line {Comptes rendus, 28 décembre 1903). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques dérivés de l'acide rj. campholyliquc et de l'acide a c.ampholé nique racémiques. Note de MM. G. Iîla.vc et M. Dès- fontaines, présentée par M. Haller. « Les tentatives faites depuis quelque temps par l'un de nous, soit seul, soit en collaboration avec M. E. Biaise (') pour démontrer l'homologie des acides et campholénique etc. camplioly tique, nous ont engagés à préparer le nitrile campholytique inconnu jusqu'ici, à réduire ce nitrile et à comparer la base ainsi obtenue avec l'a aminocampholène racémique, avec lequel elle doit être identique. » Le nitrile cainjiliolvllque a été obtenu en traitant avec des précautions particu- lières Fajnide campliolvlique racémique fusible à loS" par le peiUaclilurure de piios- pliore (-). 11 bout à 20o°-3o5°. On obtient, en même temps que lui, le composé dicliloré C'il"CCI-AzH- qui fond vers 175" en se sublimant partiellement. La saponi- fication de ce nitrile fournit l'amide fusible à io3», ce qui prouve sa constitution. Mais en même temps on obtient de petites quantités d'une autre amide fusible à i-i'^-ija". Le nitrile ainsi obtenu n'est donc pas un corps pur. La réduction par le sodium et l'al- cool élliylique fournit une base C?H"ClI-AzH'- non saturée. » Cette base bout à iS^^-iSô" à la pression ordinaire, elle possède une odeur vire use désagréable; elle est insoluble dans l'eau, miscijjle aux dissolvants organiques ba- bitiiels. » Um-aniinocainpholène racémique auquel nous voulions la comparer a été obtenu à partir du camphre racémique. Celui-ci a été transformé en oxime; celle-ci déshy- dratée par l'anhydride acétique fournit le nitrile ît campholénique racémique C* II'^CH-.C Az bouillant à 228°. Ce nitrile, hydraté avec ménagements, conduit à l'amide correspondante. Celle-ci fond à 122° (dérivé actif : iSo"). L'acide 1 campholé- nique racémique bout à loS" (H 1= 30""™). (') Biillt'ti/i de la Société chimique, ^ série, I. \\I. p. 3>2 et 978; t. .\L\, p. 277, 35o et 699; t. WIII, p. 164 et ôgS. ('-) Ce Mémoire paraîtra en détail dans un prochain numéro du iJulteliii de ta Société chimique. SÉANCE DU l4 MARS igo/i- 697 » L'amide précédente, traitée par le brome et la soude (réaction d'Hofïmann) donne l'a-aïuinocampholène racémique. Celui-ci bout à i84° et il est tout à fait sem- blable au dérivé actif. » Pour comparer cette base avec celle que nous avons obtenue par la réduction du nitrile ■x campholytique, nous avons préparé les urées et les oxaraides correspondantes (CO.AzH.OH'î^)^ et CO(f ^^!^;*"'"'°. \Az H- » Les dérivés de l'a-aminocampholène fondent nettement, l'oxamide à 134" et l'urée à Ii5"-ii6'>. Au contraire, les dérivés correspondants de l'autre base sont assez diffi- ciles à purifier, et l'on ne peut les amener à fondre plus haut que 12.5° pour l'oxamide et 112° pour l'urée. » Il semble que les deux bases soient différentes. Cependant lorsqu'on mélange les deux urées et les deux oxamides, on obtient, après cristallisa- tion, des produits qui fondent respectivement à ii4° et à i3o°. On peut donc croire que la base obtenue par réduction du nitrile a campholytique est l'a-aminocampholène impur, le nitrile, comme nous l'avons vu, n'étant pas un corps homogène. Nous attendrons, pour conclure, le résultat d'autres expériences que nous poursuivons en ce moment.» CHIMIE ORGANIQUE. — Méthode de préparation des aldéhydes et de dégra- dation méthodique des acides. Note de M. E.-E. Blaise, présentée par M. A. Haller. « Je m'occupe, depuis longtemps déjà, d'une méthode de préparation des aldéhydes reposant sur l'action de la chaleur sur les oc-oxyacides. Les premiers résultats que j'ai obtenus sont consignés dans un pli cacheté déposé à la Société chimique de Paris, le 23 juillet 1902, et une Noie pré- liminaire de M. Henry Rondel Le Sueur, dont un extrait vient de paraître dans le n° 9 du Chemisches Centralblatt, m'oblige à les publier. » Je me bornerai, dans la présente Note, à indiquer les résultats aux- quels je suis arrivé, me réservant d'exposer l'étude bibliographique de la question dans un Mémoire qui paraîtra au Bulletin de la Société chimique. » Un acide gras donné peut être transformé très facilement et presque quantitativement en l'acide a-bromé correspondant, et celui-ci, liaité par la potasse, dans des conditions convenables, donne, avec un très bon ren- dement, un a-oxyacide. Lorsqu'on soumet un oc-oxyacide à l'action de la chaleur, il perd d'abord de l'eau en donnant un lactide, et celui-ci, distillé, .se décompose avec dégagement gazeux. Le gaz qui se dégage dans cette C. R., 1904, 1" Semestre (T. CXXXVIII, N- 11.) 9I 6y8 ACADÉMIE DES SCIENCES. décomposition esl constitué presque exclusivement par de l'oxyde de car- bone, mais renferme toujours, cependant, une petite quantité d'anhvdride carbonique. Le produit distillé renferme, en majeure partie, l'aldéhyde possédant un atome de carbone de moins que lacide d'où l'on est parti. Pour obtenir l'aldéhyde à l'état pur, une seule rectification suffit, et le rendement en aldéhyde, sensiblement constant, quel que soit l'acide employé, est compris entre 5o et 60 pour 100. Les produits qui accom- pagnent l'aldéhyde sont en faible proportion et renferment un peu de lactide, ainsi que l'acide ap non saturé correspondant à i'acide-alcool distillé. R _ CH - CO I I R — CH=-GO=H->R — GHBr-CO^H->R — CHOH — GO^II-» O O I I CO-CH-R, iCO, R CII-COMI. R_CH-CO 1 1 0 0 1 1 = -'-<- CO-CH-R CH^-CH-GO } 1 0 0 1 1 = 2R-GH GO — GH-CH2- R » Il serait d'ailleurs possible que l'acide non saturé se formât par déshy- dratation directe de I'acide-alcool. » La méthode dont je viens d'indiquer les grandes lignes a été appliquée aux acides caproïque, pélargonique, laurique, myristique et palmitique; elle m'a fourni très aisément les aldéhydes renfermant i"' de carbone de moins que ces acides. » L'acide oxycaproïque, distillé, donne le penlanal normal, un peu de lactide, et de l'acide 2 .3-hexénoïque. L'acide 3 .4-hexénoïque semble également exister dans les produits de la distillation. )) Le pentanal normal constitue un liquide à odeur très pénétrante, bouillant à loio-ioa", il donne une oxime fusible à 52° et un acide naphtocinchoninique qui fond en se décomposant à 255"-26o°, lorsqu'on le projette sur un bain de mercure chauffé à cette température. L'acide pélargonique fournit un acide a-bromé liquide et dont l'éther éthjlique bout à i38°-i4o° sous 24™™. L'acide a-oxypélargonique cris- tallise en lamelles micacées fondant à 70°. Son éther étliylique est solide et fond à 23'>-24°, l'anilide correspondant fond à 69°-70°. L'acide a-acétoxypélargonique est liquide et bout ave légère décomposition à I7i''-i74° sous 10"™. SÉANCE DU l/i MARS 1904. 699 » La distillation de l'acide a-o\ypélargoniqiie donne l'octanal normal qui bout à 81" sous 32™™. La semicarbazone de cette aldéhyde fond à 101° et son oxime à o8°-59°. L'acétal diéthylique qui lui correspond bout à 22i''-223°. L'acide a-oxylaurique a été décrit précédemment {Bull. Soc. chim., t. XXIX, p. 1124), ainsi que l'undécanal {Bull. Soc. chim., t. XXIX, p. 1202) obtenu par une méthode différente, extrêrne- raent laborieuse, et donnant de mauvais rendements. Cette aldéhyde se prépare, au contraire, aisément par distillation de l'acide a-oxylaurique. L'acide a-oxymyristique donne enfin le Iridécanal. bouillant à i52° sous 24™", et l'acide a-oxypalmitique, le pentadécanal, qui bout à i85° sous 25""". Ces deux dernières aldéhydes sont solides, mais il y aurait lieu de rechercher si l'on n'a pas affaire à des polymères, car, comme je l'ai déjà indiqué à propos de l'undécanal, les aldéhydes à poids moléculaire élevé ont une grande tendance à la polymérisation. » La méthode de préparation des aldéhydes par décomposition des «-oxyacides sous l'influence de la chaleur est donc très générale, comme le montrent les exemples précédents, elle jiourra être employée pour la pré- paration de toutes les aldéhydes en C" ' auxquelles correspond un acide gras courant, en C. Elle s'appliquera, en particulier, à la préparation des aldéhydes à poids moléculaire moyen ou élevé, pour l'obtention desquelles l'alcool primaire correspondant ne constitue pas une matière première abordable, ce qui est im cas très fréquent. On voit, d'autre part, que cette méthode complète celle de Limpricht et Piria puisqu'elle donne une aldé- hyde renfermant un atome de carbone de moins que l'acide générateur, elle a d'ailleurs sur la méthode de ces auteurs l'avantage de donner aisé- ment des rendements satisfaisants. » Enfin, la distillation des y.-oxyacides constitue assurément le meilleur procédé de dégradation méthodique des acides, par la série des réactions suivantes : R _ CH"-- CO^H -> R - CHOH - CO^H -^ R - C^^ -> R - CO'H. » L'avantage de ce procédé de dégradation consiste dans sa facile exé- cution, dans l'isolement très aisé et à l'état pur des produits intermédiaires et, enfin, dans l'élévation des rendements, qui permettra d'effectuer des recherches de cette nature même sur des quantités de matière relativement peu importantes. » 700 ACADEMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une méthode générale de synthèse des aldéhydes. Note de M. F. Bodkoux, présentée par M. Troost. « Dans une précédente Communication (Com/j^e^ r6«û?U5, t. CXXKVIII, p. 98) j'ai montré que l'action de l'orthoformiate d'éthyle sur les combi- naisons organomagnésiennes aromatiques en solution élhérée donnait naissance à des aldéhydes : R- CH<^^^'^', +H=0-f-HCl==R-CH0 + 2CH='CH-0H + HCl. » Le rendement diminuant à mesure qu'augmentait la condensation en carbone, j'ai songé, dans le but de l'améliorer, à opérer à température plus élevée. Pour cela, j'ai cherché des dissolvants pour les combinaisons organomagnésiennes. Ces dissolvants devant être sans action sur elles, ne peuvent être pris que parmi les hydrocarbures, et j'ai reconnu que les seuls qui conviennant sont ceux de la série benzénique. » Les préparations qui suivent ont été efFectuées eu solution toluénique. A la com- binaison organomagnésienne, préparée en solution élhérée, j'ajoute, pour un atome- gramme de magnésium employé, i5ob de toluène parfaitement sec, etje distilleau bain- marie pour chasser Téther non combiné. Lorscjue la distillation a cessé, j'ai une liqueur très fluide (excepté dans le cas du bromure d'a-naplUylmagnésium qui se prend en masse), dont la température est voisine de 100° et dans laquelle je fais tomber, goutte à goutte, l'orthoformiate d'éthyle. Comme la quantité de combinaison organomagné- sienne formée n'est jamais théorique, à cause des réactions secondaires qui se pro- duisent dans la réaction de M. Grignard, j'emploie un poids d'orthoformiate qui varie entre deux tiers et trois quarts de molécule, suivant le cas. Une réaclion énergique se déclare, le liquide bout, et il distille de l'oxyde d'éthyle. Lorsque l'introduclion de l'orthoéther est terminée, j'agite la masse et, après un repos d'une demi-heure, je la traite par l'acide chlorhydrique étendu. Le liquide surnageant est décanté, lavé et séché. 11 renferme l'aldéhyde cherchée, soit seule, soit mélangée avec des proportions variables de son acétal éthylique. Pour détruire cet acétal, j'élimine le toluène et je fais bouillir, pendant une heure, les produits de l'opération avec de l'acide sulfurique étendu de quatre fois son poids d'eau. L'aldéhyde formée est isolée à l'état de combi- naison bisulfitique. » Si l'aldéhyde a un point d'ébullilion peu élevé, je commence d'abord par agiter le toluène avec une solution de bisulfite de sodium, puis, après décantation, je chasse le SÉANCE DU ll\ MARS 1904. 70I dissolvant. Je fais ensuite bouillir le résidu, avec de l'acide sulfurique étendu de quatre fois son poids d'eau, dans un ballon surmonté d'un long tube Lebel, auquel se trouve adapté un réfrigérant descendant. Il distille un mélan-e d'alcool élliylique et d'aldéhyde qu'il est facile de séparer. » J'ai constaté que si, après introduction de l'orlhoformiate d'éthyle, l'on vient à chauffer pendant quelque temps la solution toluénique du composé magnésien, le ren- dement en aldéhyde diminue. » Les résultats obtenus en appliquant cette méthode sont consignés dans le Tableau suivant : Dérivé halogène primitif. .Mcléliyde obtenue. Rendement. pour ïn'> Clilorure de benzyle Aldéhyde phénylacétique. 55 a broraonaphtalène » « naplitoïque. 70 Paradibromobenzène » parabroraobenzoïque. 60 Parachlorobromobenzène. . » parachlorobenzoïque. 64 Bromure de propyle n butylique. 75 Bromure d'isobutyle » isovalérique. 66 « Les faits qui précèdent montrent bien la généralité de la réaction que j'ai indiquée. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Méthode de dosage des matières protéiques végétales. Note de M. L. Beulaygue, présentée par M. Gaston Bonnier. « Dans l'ensemble des matières élaborées par la cellule végétale, les matières protéiques forment un groupe des plus importants. Elles offrent les différentes réactions chimiques des matières albuminoïdes animales, et certaines d'entre elles, désignées sous le nom de matières protéiques non digestibles, sont inattaquables par le suc gastrique. Les travaux de M. W. Palladine ont mis en évidence les deux principaux faits suivants : » 1° A quantité égale de matières protéiques, en présence d'hydrates de carbone, les feuilles vertes et les feudles étiolées dégagent une quantité égale d'acide carbonique (' ) ; » 2° Pour une température donnée et avec une quantité suffisante (') W. Palladine, Recherches sur la respiration des feuilles vertes et des feuilles étiolées {Revue générale de Botanique, l. V, iSgS, p. 449)- 702 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'hydrates de carbone, le rapport entre la quantité d'acide carbonique dégagé par diverses plantes en r heure et la quantité d'azote non diges- tible est une constante ('). » Il résulte donc de ces travaux que, parmi les matières proléiques végé- tales, celles qui ne sont pas digestibles, c'est-à-dire celles qui sont inatta- quables par le suc gastrique, sont en corrélation étroite avec l'énergie respiratoire des plantes. Il importe donc de pouvoir doser les différentes matières protéiques végétales avec rapidité et précision. » Au cours de recherches que je poursuis sur les transformations chimiques qui se produisent pendant la nècrohiose végétale, n'ayant pas obtenu, par l'usage des procédés actuellement en usage, toute la satisfac- tion désirable, notamment en ce qui concerne le dosage des matières protéiques non digestibles, j'ai été amené à élaborer une méthode géné- rale de dosage des matières protéiques végétales, qui m'a donné jusqu'ici, d'une façon très rapide, les meilleurs résultats. » 1° Dosage de l'azote total. — as de poudre sèche suffisent généralement pour l'effectuer par l'une des méthodes actuellement en usage dans les laboratoires. » 2° Dosage de l'azote protéique total. — 4° de poudre sèche sont maintenus pen- dant lo minutes dans une capsule en porcelaine, avec loo'^'"' d'eau distillée portée à l'ébullition. Puis on ajoute successivement os, 5o d'alun pour précipiter les phosphates qui pourraient maintenir des albuminoïdes en solution, et 4'^"' d'acide acétique cris- tallisable pour précipiter les albuminoïdes solubles. On porte de nouveau 5 minutes à l'ébullition, on laisse refroidir, on filtre, on lave sur le filtre avec de l'eau distillée jusqu'à absence d'acidité des eaux.de lavages ; on dessèche à ioo°-i lO" le résidu obtenu sur le filtre, et l'on dose Az comme au i°. » 3° Dosage de l'azote protéique, insoluble dans l'eau distillée. — 4^ de poudre sèche sont maintenus pendant lo minutes dans une capsule en porcelaine avec 100*^"' d'eau distillée portée à l'ébullition. Puis on laisse refroidir, on filtre, on lave sur le filtre à plusieurs reprises avec de l'eau distillée, on dessèche à ioo"-iio° le résidu obtenu sur le filtre et l'on dose Az comme au i°. » 4° Dosage de l'azote protéique, soliible dans l'eau distillée. — S'obtient par différence entre 2° et 3°. )i 5° Dosage de l'asote protéique, non digestible, total. — Cet azote comprend notamment l'azote des nucléines et l'azote des lécithines, corps qui ne sont pas atta- (') W. Palladine, Recherches sur la corrélation entre la respiration des plantes et les substances azotées actives {Revue générale de Botanique, t. VIII, 1896, p. 225). — Influence de la lumière sur la formation des matières protéiques actives et sur l'énergie de la respiration des parties vertes des végétaux {Revue générale de Bota- nique, t. XI, 1899, p. 81). SÉANCE DU 14 MARS I904- 7o3 qués par la pepsine. On prépare au préalable, à froid, dans une fiole conique d'Erlen- meyer, le liquide digestif suivant : Pepsine extraclive en pailleltês .... i^ Acide chlorhydrique pur je (21 gouttes) Eau distillée 100™' et l'on introduit dans ce liquide 4° de poudre sèche. On porte le tout, sans boucher l'ouverture de la fiole, dans l'étuve, réglée à la température de 37''-4o", pendant une durée de 12 a i5 heures, en agitant de temps à autre. Au bout de ce temps, le travail de digestion est largement terminé : on le reconnaît à ce que toute la poudre, réunie au fond de la fiole, n'est plus le siège d'aucune efl'ervescence et à ce que i'^'"' du liquide rougeâtre surnageant, filtré, ne précipite pas par addition de 3 gouttes d'acide azo- tique pur. On mélange le tout, on filtre et on lave sur le filtre avec de l'eau distillée, jusqu'à ce que les eaux, de lavage ne précipitent plus par addition de quelques gouttes d'une solution au ^oô d'azotate d'argent dans l'eau distillée. On dessèche à ioo°-iio° le résidu obtenu sur le filtre et l'on dose Az comme au 1°. » 6" Dosage de l'azote proléique non digestible, du groupe des nucléines et autres corps similaires, dit, par abréviation, azote nucléique. — 4° de poudre sèche, soumis à l'action du liquide digestif, comme il est dit au dosage 5° ci-dessus, sont ensuite, après digestion, lavages et dessiccation, mis à macérer 34 heures dans 5Qcm= j'm^ liquide éthéro-alcoolique contenus dans une fiole conique d'Erlenmejer, dont on bouchera ensuite l'ouverture. Ce liquide est composé d'un mélange à volumes égaux d'éther sulfurique à 66° et d'alcool à 96°. Après agitation de temps à autre, le tout est filtré et on lave sur le filtre, avec du liquide éthéro-alcoolique, jusqu'à ce que ce liquide s'écoule incolore et qu'il ne laisse aucun résidu par évaporation sur un verre de montre. Cette opération a pour but l'extraction d'un certain nombre de corps et notamment des lécithines. On dessèche à loo'-i 10" le résidu obtenu sur le filtre et l'on dose Az comme au 1°. » 7° Dosage de l'azote protéique non digestible, du groupe des lécithines et autres corps similaires, dit, par abréviation, a/.ole lécithique. — S'obtient par diffé- rence entre 5° et 6°. » 8° Dosage de l'azote non protéique, soluble dans l'eau distillée, du groupe des amides, et autres combinaisons azotées non protéiques, solubles dans l'eau dis- tillée, dit, par abréviation, azote aniidé. — S'obtient par différence entre 1° et 2°. >i Nota. — Pour être comparables, tous les résultais devront être rapportés à loos de matière sèche. « Ce procédé présente sur les méthodes en usage de Stutzer et Hirschler, au moins pour les dosages similaires, l'avantage d'être plus précis et beau- coup plus rapide. » 'jO^i ACADÉMIE DES SCIENCES. ZOOLOGIE. — Sur deux nouvelles formes larvaires de Thrombidium (Àcar.') parasites de l'Homme. Noie de MM. F. Heim et A. Oudemaxs, présentée par M. Alfred Giard. « Une grande incertitude règne encoresur la détermination zoologique des Thrombidium, susceptibles de s'attaquer à l'Homme; les opinions pro- fessées par les auteurs qui se sont occupés de la question sont contradic- toires. Nos observations établissent la pluralité spécifique des Rougets parasites de l'Homme. Dans une localité de l'est de la France (Buré-la- Forge, Meurthe-et-Moselle), où la thrombidiose sévit chaque année pendant les mois chauds et secs, l'un de nous a rencontré, pendant plusieurs étés consécutifs, trois formes larvaires de Thrombidium, simultanément para- sites sur l'Homme et les Vertébrés supérieurs. » L'une de ces formes larvaires se rapporte à T. gymnopterorum . Les deux autres formes larvaires, par nous observées, se rapportent à deux espèces nouvelles de Thrombidium, pour lesquelles nous proposons des noms spécifiques, rappelant les particularités d'ornementation des écus- sons que porte le céphalothorax : l'un sera T. poriceps sp. nov., l'autre T. sirialiceps sp. nov. Nous nous bornerons à indiquer sommairement les caractères les plus saillants de ces deux espèces. » Thrombidium sirialiceps. — Deux écussons céphalolhoraciques dorsaux {Jig. i) à élégante striation longitudinale : l'écusson antérieur trapézoïdal, échancré latérale- ment, tronqué postérieurement; l'écusson postérieur en forme de segments de cercle; plaques coxales des pattes {fig. 2) lisses, munies chacune d'un long poil barbelé; pattes de la deuxième paire plus courtes que celles de la première et de la troisième; tarses de la troisième paire munis de trois ongles (dont l'interne est souvent déformé et le médian plus long) et d'une expansion ventrale à magnifique poil plumeux (yî^. l\); plaques coxales maxillaires protégées chacune par une forte épine; palpes maxillaires à cinq articles, le dernier carré, pourvu à son extrémité distale d'une petite pointe émoussée, d'une épine et de trois poils tactiles : l'un court, les deux autres longs; mandibules à deux articles munis l'un d'une épine dorsale, l'autre d'un croc; le pha- rynx protracté montre une élégante couronne formée d'un double rang de digitations chitineuses, cet organe semble devoir jouer un rôle dans la fixation du parasite aux téguments de l'hôte {fig- 3). » Thrombidium poriceps. — Deux écussons céphalothoraciques {fig. 5) dorsaux, criblés de pores minuscules : l'écusson antérieur rectangulaire arrondi en avant, tronqué en arrière, l'écusson postérieur trapézoïdal, à grande base antérieure; toutes les plaques coxales (fig.Q), y compris les maxillaires, finement criblées ; maxilles (Jig.8) SÉANCE DU t4 mars igo4. 700 munies cliacune d'un poil court, trapu, pectine, simulant une épine puissante; palpes maxillaires analogues à ceux de T. /(o/o5(?7'(fe«/;/. clielicères à insertion subcirculaire; plaques coxales des pattes {fig. 6 et 8) munies de poils plumeux, celles de la première l''i2. I. Fig. 2. Fig. 3. f\\\\ ^>\^ 'l'hrom bidiuni striativeps. el de la troisième paire d'un seul poil, celles tie la deuxième de deux; pattes toutes égales, torses de la troisième paire munis de 3 ongles (l'externe robuste et long, le médian court, l'interne tronqué et robuste), d'un long poil dorsal pectine et d'un long poil ventral lancéolé (fig- 9). Fig. 5. Fig. ij. 7 el 8. Thrombidiuin pm iieps. » Nous n'avons pu réussir l'cducalion de ces larves hexapodes. M Ces deux espèces de Thrombidiam ont été rencontrées par nous, à l'état C. R., 1904, 1" Semestre. (T. CXXXVIII, N° 11.) 9^ 7oG ACADÉMIE DES SCIENCES. larvaire, depuis plusieurs années, implantées dans les léguments de divers Insectes, Oiseaux et Mammifères. » Ce sont donc des parasites qui se gorgenl indistinctement de l'hémo- Iym[)he des Arthropodes et de la sérosité des Vertébrés supérieurs. )) Nos deux: parasites s'attaquent d'une manière toute spéciale aux Galli- nacés comme le fait T. gymnoplerorum; mais les jeunes sujets seuls ont la peau assez line pour être exposésà leur attaque, leur implantation a toujours lieu au pourtour des follicules plumeux. M Les petits Mammilèrcs portent ces Rougets implantés dans toutes les régions où la peau est fine; les Mammifères à peau épaisse, tel le Chien, n'en portent qu'à certaines régions d'élection où la peau s'amincit : rebord ciliaire des paupières, en particulier. » Chez l'Homme, l'implantation du parasite se fait toujours à l'orifice d'un follicule pileux, il y détermine les phénomènes bien connus de l'éry- thème automnal : inflammation périfolliculaire, travail d'éluniuation (d'une portion du rostre?) consécutif à la chute ou à l'ablation du parasite; nous n'avons pu constater chez ces espèces l'existence, au point d'implantation du parasite dans la peau, ni d'un organe de succion (langue pour Trouessakt, épipharynx pour Brucker), ni d'une gaine d'origine fibrineuse formant séquestre. » La pluralité spécifique des « aoûtats » s'attaquant à l'Homme est donc hors de doute, puisque dans une seule localité française nous avons trouvé, concurremment parasites sur peau humaine, trois espèces distinctes de Thrombidium. Le double intérêt zoologique et médical qui s'attache à ces parasites nous a déterminés à publier nos observations sur leurs formes larvaires, sans attendre le résultat, jusqu'ici négatif, de leur éJucation. » ZOOLOGIE. — Sur quelques expériences effeclu'es au laboratoire des Cata- combes du Muséum d'Histoire naturelle. Note de M. Akmaxd Viré, présentée par M. Edmond t'errier. « En i8()G, M. A. Milnc-Edwards créait, à notre demande, un labora- toire biologique où devaient être effectuées des expériences sur l'influence de la lumière et de l'obscurité sur les espèces animales. Son successeur, M. Edmond Perrier, nous continuant la même bienveillance, nous mita même de poursuivre nos recherches. » Le laboratoire se compose de deux parties distinctes ; une partie sou- SÉANCE DU l/i .MARS igo/j. 707 termine installée à l'obscurité, dans une partie des anciennes carrières on Catacombes de Paris, situées sous le Jardin des Plantes, etune salle d'aqua- riums à la lumière du jour. Dans la première partie, des expériences ont été faites sur des animaux normaux, soumis à une obscurité constante; dans la seconde, au contraire, on étudie les modifications cpii peuvent se produire sur des animaux souterrains ramenés à la lumière du jour. » Animaux norinau,r aoiimis à l'obscnfilé. — (le sont surtout des Crustacés, des Batraciens et des l-'oissons. » Les Crustacés (Gamma/ (/s /!inia(ilix) ont présenté les phénomènes suivants : au bout de six mois, décoloration graduelle ; le jjigment gris s'en va par îlots de plus en plus grands jusqu'à la disparition complète. >) L'œil reste toutdabord normal, malgré l'absence totale de ses fonctions ; cepen- dant après un an on constate une très légère dissociation des cornéules. La dissection ne révèle pas de changement appréciable dans les éléments rétiniens, ni dans lesystème nerveux optique. I) Par contre, les organes de l'olfaction, du tact et de l'odorat montrent, au bout de quelques mois, une hypertrophie notable ; leur longueur augmente graduellement jusqu'à acquérir des dimensions triples des dinieu-iniis primitixes. » Il semble résulter de cette observation que les oiganes inutiles tendent à subsister le plus longtemps possible, expliquant jusqu'à un certain point la présence de ces organes résiduels constatés dans nombre de groupes animaux et que r(,>n ne pourrait expliquer autrement que par cette tendance conser\alrice de l'organisme. » Les organes devenus plus utiles (ouïe, tact, odorat), grâce à la cessation des fonc- tions d'un autre organe, l'œil, prennent immédiatement un développement en rapport avec leurs fonctions supplémentaires. » Sur les Poissons, un phénomène singulier a été constaté; après 5 ans de séjour à l'obscurité, l'œil d'une Anguille s'est hypertrophié jusqu^à doubler de volume. Ce fait paraîtrait en contradiction avec le précédent, si l'on ne tenait compte de ceci : que le système nerveux optique s'est plutôt réduit, marquant ainsi que l'hypertrophie de l'organe externe devra sans doute plus tard faire place à une atrophie. Ce fait avait d'ail- leurs été constaté déjà au début du xix" siècle par Eudes Deslongchamps, sur une Anguille recueillie au fond d'un puits ('). » Un autre fait constaté sur les Poissons est une réduction de la taille dans l'obscu- rité. Sur 12 Cyprins dorés {Carasxiits auratus), 6 ont été mis aux Catacombes, 6 à la lumière. La nourriture a toujours été la même pour les deux lots. Après deux ans les Cyprins obsciiricoles ont pris une teinte blanc rosé; leur taille est deux fois moindre que celle des Cyprins lucicoles, qui ont conservé leur belle teinte rouge. » Animau.r souterrains remis à la lumière. — Ce sont principalement des Crus- tacés [IVipharij^us Plateaui, récoltés à Padirac et aux Catacombes; Vireia hurgunda DoUfus et Vireia berica Fabiani, rapportées des grottes d'Italie) et les Batraciens (') lïtiDES DeslOiNGChamps, Note sur une anL^iiiile retirée d'un puits au mois de juillet iSiii (Jllém. de la Soc. linnéenne de iXorinundie, i835). ryo8 ACADEMIE DES SCIENCES. {Proteasannui/iiisLuur, lappoilés des giotles d'Autriche). Les uns, les Crustacés, sont privés de l'œil, du nerf et du lobe optique, c'est-à-dire de tous les organes capables de recueillir les impressions lumineuses; les autres, les Prolées, ont un omI atrophié, recouvert pnr le tégument général. Tous, cependant, sont sensibles à la lumière, et manifestent, par des réactions très nettes, que la lumière leur est désagréable, (^e doit être là, non pas une perception plus ou moins nelledc la lumière, ni même cette i)er- ception vague d'éclaireniLyil ou de non-iklaircment éprouvée par certains Articulés, d'après les belles expériences de Félix Plateau. C'est j)lutôt une sensation d'ordre chi- mique s' exerçant sur les cellules pigraentogènes et transmise au cerveau par le système nerveux sensoriel général. » En effet, après quelques mois d'expérience, on voit sur le Protée une pigmen- tation d'abord claire et diffuse, puis de jilus en plus confluente et sombre, qui aboutit à une pigmentation d'un noir violet avec parfois de petites taches d'un jaune légère- ment verdàtre, sauf sous la tète et le ventre qui restent blancs. » Pour les Crustacés, on n'a encore constaté que de légères taches noires sur le tégument. )) Des expériences avaient été commencées au laboratoire souterrain sur des Mammifères, mais l'absence de courant d'air provoquant l'accumu- lation des gaz de la respiration, nous a obligé d'interrompre l'observation jusqu'à ce que l'on ait un système de ventilation permettant la purification rapide de l'atmosphère. » ZOOLOGIE. — Sur un Cdrianihaire nouveau. Note de M. Louis Roile, présentée par M. Edmond Perrier. » 3'aidécritbrièvement, au Congres de l' Association française pour l'avan- remcnt des Sciences, de igoS, deux nouveaux Cérianthaires ': Cerianthus Danieisseni el Pachycerianthus Denedeni. M. le Professeur J. Bell, du Bri- tish Muséum, a eu l'obligeance de me confier l'unique exemplaire de ce dernier type recueilli dans la mer du Japon et conservé dans une liqueur à base de formol; j'ai pu ainsi compléter mes premières recherches, que je résume dans ce qui suit. » Le tube fait défaut. L'individu est remarquable par son allure trapue et mas- sive; il mesure 8o«"" de longueur sur 27°"» de diamètre au sommet de la colonne et 24™" au milieu; l'extrémité aborale, arrondie, est percée d'un petit pore. Les tenta- cules marginaux, au nombre de i23, sont disposés sur 3 cycles, avec indications d'un quatrième; les tentacules labiaux, au nombre de 122, se disposent également sur 3 cycles. Les cloisons, autour de l'aclinopharynx, sont au nombre de 126; leur mus- culature se réduit à quelques fibres longitudinales el obliques, moins abondantes encore que chez les autres Cérianthaires. Les cloisons directrices, fort épaisses. SÉANCE DU l4 MARS ipo^. 709 donnent à ]a loge directrice la forme d'un canal i-ylindrique. Les cloisons, au-dessous de l'actinopliarynx, sont très courtes, et laissent complètement lisse la majeure part de la paroi columnaire interne. Seules, deux cloisons ventrales (S' dans la termino- logie proposée par M. Ed. van Beneden) se prolongent auprès de l'extrémité aborale; elles encadrent une bande étroite, qui continue le sulcus de l'aclinopharynx, et qui contient les vestiges des cloisons D et S'. Les autres cloisons, étagées de chaque côté de S'', diminuent de longueur vers la région dorsale, mais n'afTectent point une franche disposition quadroseptale; la diminution, régulière, leur donne plutôt un arrange- ment biseptal. Sauf celles qui occupent exactement la région dorsale, toutes les cloi- sons possèdent des craspèdes dans la zone placée immédiatement au-dessous de Ten- térostome. Seulement, et en alternance, les unes ont des fils mésentériques sur leurs craspèdes, et les autres n'en portent point. Les cloisons ainsi privées sont fertiles; démunies de fils mésentériques, elles possèdent par contre des aconlies sur une assez grande part de leur extrémité inférieure; leur série débute par S', et continue par les numéros d'ordre impairs, S", S', S', .... La paroi de la colonne est épaisse, plus que celle des autres Cérianthaires contractés et conservés dans des liquides de même sorte. L'épaisseur est due à la mésoglée et à la musculature longitudinale. Cette der- nière se difTérencIe nettement en feuillets, chaque élément se composant d'une mince lame quittant la région profonde de répithélium ectodermique pour aller joindre la mésoglée, et portant des fibrilles musculaires longitudinales sur deux files ou sur une seule. Je n'ai point vu traces de musculature tiidodermique, sauf aux cloisons, où elle est, du reste, à peine représentée. L'individu était unisexué : je n'ai trouvé que des ovules. » Si cet échantillon est normal, il doit devenir le type d'un genre noti- veaiJ, Pachycerianthus, ayant pour diagnose : « Cloisons courtes; deux » seules d'entre elles (S') parviennent dans l'extrémité aborale. Cloisons » directrices épaisses, donnant à la loge directrice la forme d'un canal » cylindrique. Disposition biseptale faisant alterner des cloisons fertiles )) acontifères avec des cloisons stériles privées d'aconties et portant des ))• fds mésentériques sur leurs craspèdes. Musculature endodermique à » peine représentée. Paroi de la colonne épaisse et consistante, à cause » du développement pris par la musculature longitudinale et par la raéso- » glée ». Il convient d'observer que, abstraction faite du nombre des cloi- sons et des dimensions, plusieurs de ces caractères sont ceux des larves acontifères de Cérianthaires. » Ceci conduit à des conclusions de deux sortes : 1° On considère à tort les quelques espèces déjà connues du genre Cerianthus comme établissant la formule organique complète des Cérianthaires. Les travaux publiés par M. Ed. van Beneden ont déjà montré que les larves de ces animaux offrent une grande diversité. Peut-être en va-t-il de même pour les adultes. M. Gravier a décrit de jeunes Cérianthaires pélagiques, privés de tube, 7IO ACADEMIE DES SCIENCES. dont les cloisons ne se groupent point suivant une disposition quadrisep- tale {Comptes rendus, t. XXXV, 1902, p. 'ÏQi). Ces observations, rap- prochées des miennes, dénotent qu'il existe des Cérianthaires non tubi- coles, libres au moins pendant une assez longue partie de leur vie, pélagiques ou rampant au fond, dont l'organisation se rapproche plus de celle des larves que les Cérianthaires tubicoles, seuls étudiés jusqu'ici. » 2° J'ai pu, grâce aux collections du prince de Monaco, examiner la structure de plusieurs Antipalhaires, notamment celle de Slichopathes, genre dont les polypes ont une épaisse mésoglée. La concordance d'orga- nisation histologique est frappante, au point qu'il est permis de considérer \es Slichopaf/ies comme offrant, de manière élémentaire, la disposition des Pachycerianthus. Celte conclusion, sur laquelle je reviendrai ultérieure- ment, appuie l'opinion proposée par M. Ed. van Beneden, rapprochant les Antipalhaires des Cérianthaires, et créant avec eux l'ordre des Cériantipa- thaires. » ZOOLOGIE. — Sur le mécanisme secrétaire producteur des perles. Note de M. Raphaël Dubois, présentée par M. Alfred Giard. « Dans une Note très soigneusement documentée ('), M. Giard a mon- tré cjue le rôle sécréteur de l'épithélium qui tapisse la poche motrice de la perle avait été bien mis en relief par divers auteurs, en particulier par W.-A. Herdman, James Hornell, Lyster Jameson. » Il y a longtemps que cet épithélium a attiré mon attention et, si je n'ai pas publié plus tôt mes observations à ce sujet, c'est que je me proposais de les compléter. » Dès aujourd'hui, ce que l'on peut dire, c'est que le rôle de la poche motrice n'est pas aussi simple qu'on Ta supposé. L'étude approfondie et comparée des perles de divers Mollusques : Margctrilana, Unio, Anodonla, Pinna, Mytitus, Margaritifera, que je poursuis depuis longtemps (-), tant à l'aide de coupes minces décalcifiées ou non, dont je joins quelques |)ho- (') L'épithcliuin sccrélear dex perles {Société de Biologie, séance du :>.() dé- cembre 1908). (^) Voir S«/' /a /le// lire et la formalion des perles fines naturelles {Mémoires et Comptes rendus des séances du Congrès intcrnulionat d' i/juiciilture et de jiéc/ies. Paris, 1901). SÉANCE DU l\ MAHS 1904. 711 tographies à cette Note, que par divers autres procédés, ne permet pas de penser que la perle soit le produit d\\ne sc'crélio/i unique analogue à celle de la salive, du sébinn, du cérumen, etc. Le travail de la poche sécrétrice est plus compliqué et nécessite manifestement une division du travail que l'on ne saurait attendre d'un seul artisan, qui serait la cellule ectodermique invaginée. « Si roii examine a\ec un grossissement suffisant la surface d'une perle Je Pliina nobilis ou scjiiamniosa (perles rouges, brunes ou noires), on obser\e à sa surface un dessin ressemblant à un dallage formé de très petites surfaces polygotiales juxtaposées. Par la décalcification, on reconnaît, ainsi que par les coupes, que ces surfaces sont les bases de petites pyramides dont le sommet touche le noyau de la perle. Les parois de ces pyramides sont formées de roncliylioline, matière organique cornée, et leur intérieur est rempli de carbonate de chaux, à structure cristalline, ou pseudo-cristal- line, prismatique et radiée. » Par leur assemblage, et après décalcification, ces perles, surtout lorsqu'elles sont en poires, ont l'aspect de certains nids de guêpes. » Les zones concentriques qui se \ oient sur les coupes ne correspondent pas à des cloisons perpendiculaires au grand axe des alvéoles, mais seulement à des étrangle- ments qui se sont faits simultanément dans toutes les alvéoles. Ces perles des Pinna sont rouges, grises, olives, brunes, noires et blanches, et toutes ces teintes se retrouvent dans l'intérieur de la coquille; ainsi que lléaLimur l'avait fait remarquer, la couleur de la perle contenue dans le manteau est la même que celle de la nacre située dans le point correspondant. L'origine de la nacre et de la perle est donc bien la même, mais le travail de la première est plus grossier que celui de la seconde. » C'est la couleur du squelette de ioncli\ licjllnc ipii donne celle de la perle, car elle persiste après ilécalcificalion comiilète ; quajit à rurlcnl, il dépend uni(|uement de la structure même de la perle. i> Dans les perles blanches, à orient, fui \oil disparaître la structure alvécdaire qui est remplacée unii[uement par de lines couches alleinalives de eonchylioline et de car- bonate de chaux, \hiis ce n'est ([u'une modideatiou du premier Ivpe et non une fabri- cation fondamentalement dillèreute de la première, car sur certaines coupes de j)erles (dont une photographie se trouve jniinii celles (jue j'ai jointes à cette Note), on voit des parties où le travail alvéolaire s'est pioduit pendant quehjue temps, en même temps que celui des perles à orient. Il est évident que les dernières ont la même origine que les premières, mais il n'est pas plus admissible piuir- les unesque pour les autres que lèpi- thélium ectodermique soit à la fois charpentiei' et maçon : il j a manifestement une double sécrétion que l'on ne saurait attribuer au même élément anatomique. » En examinant à plat, et à laide tie diverses colorations, la face interne de la matrice de perles à' Lnio sinuata et de Pinna j'ai vu entre les cellules épithéliales des méats très régulièrement disposés, limités par les pidlongejnents des cellules les rattachant entre elles et formant un épithélium fejièlré. Ce dernier est supporté par une couche de tra- vées conjoncli\ei lorinaiit des mailles dans les([uelles se trouvent de nondjreuses cel"- 712 ACADEMIE DES SCIENCES. Iules niigralrices granuleuses. Sur ccilaines ]jré|)aralions j'ai entrevu le ])assage de ces éléments que je ronsidère comme calcif'ères jiour des raisons que j'iniliquerai antre part; mais pour ce dernier point mes études ont besoin d'être conijjlélées, ce qui se fera procliainement parce que j'ai pu réunir le matériel nécessaire. » Cependant, de l'ensemble des faits, je crois que l'on peut conclure dès à présent que : » 1 " La formation de la perle el celle de ta nacre ne peuvent être compa- rées à une sécrétion simple ordinaire; » 2° Le squelette organique et le carbonate de chaux ne peuvent être sécrétés par un même élément ; » 3° Les structures, en apparence dii,-erses, des perles s'expliquent facilement ^Kir le passage d'éléments migrateurs calcifères au travers d'un épithélium fenêtre sécrétant ta conchylioline; » 4° ^^ nacre, quoique d'un travail plus grossier que la perle fine, est pro- duite par le même mécanisme fondamental. » MINÉRALOGIE. — Sur la répartition des éléments chimiques dans la terre et sa relation possible avec leurs poids atomiques. Note de M. L. De Lalx.4y, présentée par M. Michel Lévy. « Des considérations géologiques que je devrai me contenter d'indiquer ici('), inais dont j'ai établi les principes dans divers travaux antérieurs, amènent ndcpendamment de toute théorie chimique, à supposer que la répartit!^ n primitive des éléments chimiques dans la terre, au moment de sa fluidité probable, devait être, de haut en bas, la suivante, chacun des éléments considérés étant classé dans le groupe, oi^i il parait avoir origi- nellement prédominé : i" Hydrogène 4l/)i(is/i/ii-ic /iiii/iilite rf prolubrrances solaires. 3° U\ygène, a/.ote Alinosphère. 3° Silicium, aluminium, sodium, potas- sium, magnésium, calcium Ecorcc silicalce: avec prédominance des trois premiers corps dans les parties hautes, des derniers dans les ])arties basses. ( I^es développements paraîtront dans la /iaiia i^'ciic-i'ale des Sciences. SÉANCE DU l4 MARS 1904. 7l3 4° Chlore, soufre, phosphore Minéralisateurs. 5° Fer, manganèse, nickel, cobalt, chrome, titane, vanadium Ségrégations basiques. 6° (luivre Gites filoniens reliés aitr ségrégations basiques. 7° Zinc et plomb; antimoine et argent; mercure, bismuth, tungstène et or; uranium et radium Giles filoniens. » En quelques mots, on peut indiquer, à l'appui de cette liste, dans laquelle j'ai seulement noté les corps principaux de chaque groupe, les faits suivants : » i» L'hydrogène, qui, en se combinant avec l'oxygène, a formé l'immense nappe d'eau de nos océans (3000" d'épaisseur moyenne sur toute la surface du globe), devait originairement exister à l'état libre et représenter alors 11 pour 100 en poids de l'at- mosphère. La comparaison avec les protubérances solaires et la majorité des étoiles, conforme avec son faible poids spécifique, permet de supposer qu'il devait être de pré- férence au-dessus de l'atmosphère oxygénée. » 2° L'oxygène et l'azote sont encore les éléments essentiels de l'air. » 3° La composition moyenne de l'écorce terrestre accuse d'abord 5o pour 100 d'oxygène, qui représentent l'apport de l'air dans la grande scorificalion, par laquelle elle a dû se constituer, puis 28 pour 100 de silicium et 8 pour 100 d'aluminium. Dans les roches acides, qui sont les plus légères et les plus hautes, il n'existe, en outre, que des alcalis; quand la basicité augmente un peu, le magnésium apparaît, puis le calcium et le fer, mais la place normale du fer est visiblement plus bas. » 4° Les éléments volatils, que nous appelons minéralisateurs. ont dû se trouver en contact intime avec les éléments précédents, car ils ont puissamment contribué à la cristallisation de toutes les roches acides. En principe, ils paraissent empruntés à une réserve profonde, qui aurait été au-dessous de la scorie silicatée. » 5° Le groupe des métaux de ségrégation basique est très homogène et très carac- térisé; tout conduit à l'envisager comme d'origine profonde par rapport à la scorie' si- licatée : son oxydation incomplète, sa présence dans des régions puissamment éro- dées, etc. B 6° Le cuivre apparaît, tantôt avec le groupe des ségrégations basiques, tantôt avec celui des métaux filoniens proprement dits, et doit donc être placé entre les deux. » 7° Les métaux filoniens ont certainement une origine première très profonde. A la surface, ils sont en quantité infime et ne constituent pas, à eux tous, un cent-millième de l'écorce terrestre. L'accumulation sur un point unique de quantités énormes d'un métal très rare ailleurs et se prolongeant en profondeur, sur une même fissure verti- cale, sans limite pratique : par exemple, les iSoooo' de mercure extraites d'Al- maden (représentant à elles seules la moitié de la production mondiale) prouvent qu'il a existé, en dessous de ce point, une source de ce métal hors de proportion avec les traces résiduelles que peuvent en contenir nos roches. Le manque d'oxygène dans les filons métallifères inaltérés, la forte densité de la terre, sont également des arguments. G. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N" 11.) 9^ ■yi/j ACADÉMIE DES SCIENCES. Sans vouloir préciser leur ordre de superposition interne, on peut, en outre, supposer que les métaux de ce septième groupe ont eu d'autant moins de chances d'arriver à la superficie dans nos filons, qu'ils étaient plus denses et plus dépourvus d'affinités (pro- priétés corrélatives). C'est dans Tordre de leur rareté qu'ils ont été énumérés. » Or, si l'on compare la lisle ainsi dressée d'après de simples considéra- tions gèologiqttes avec la série des poids atomiques, on trouve une concor- dance presque absolue (je supprime, pour abréger, les décimales) : » 1° Hydrogène (i); » 2° Azote (i4), oxygène (i6); » 3° Sodium (28), magnésium (24), aluminium (27), silicium (28); » 4° Phosphore (3i), soufre (Sa), chlore (35); » 5° Titane (4o), vanadium (ji), chrome (52), manganèse (55), fer (56). nickel et cobalt (Sg) ; » 6" Cuivre (64); » 7° Zinc (65); argent (108), antimoine (120), tungstène (i84), or (197); mer- cure (200), plomb (207) et bismuth (208); radium (aaS) et uranium (239). » Il semble donc que, dans la fluidité première de notre planète , les éléments chimiques déjà constitués se soient placés à des distances du centre d'autant plus grandes que leur poids atomique était plus faible, comme si les atomes, absolument libres de toute affinité chimique à ces hautes températures, avaient uniquement et individuellement obéi, dans une sphère fluide en rotation, à l'attraction centrale combinée avec la force centrifuge. » PÉTROGRAPHIE. — Sur une nouvelle variété d' orthose . Note de M. L. Duparc, présentée par M. A. Lacroix. « En étudiant les roches granitiques de Troïtsk (Oural du nord) et leurs contacts, j'ai eu l'occasion d'observer une curieuse variété d'orthose qui me paraît mériter d'être signalée. Cette orthose anomale se rencontre aussi bien dans les types franchement granitiques que dans ceux qui sont gra- nito-porphyriques; dans ces derniers il existe dans la pâte comme aussi parmi les phénocristaux. 1 » Les cristaux présentent les faces pa-m et aussi pa>m\ ils sont aplatis selon g^ et allongés selon pg'^ ; la macle de Carlsbad s'y rencontre assez fréquemment. Au mi- croscope on voit qu'ils sont formés par l'association de deux feldspaths diflférents, d'inégale biréfringence, le plus biréfringent formant de grosses facules irrégulières dans celui qui l'est le moins. X Sur des sections vigoureusement parallèles à ^', la variété la moins biréfringente SÉANCE DU l4 MARS 1904. 7l5 s'éteint sous des angles qui oscillent entre -I- 6° et -+- 9° (oculaire Calderon) pour n^,, par rapport àpg''. En lumière convergente on observe une bissectrice aiguë centrée /;„. » Les facules les plus biréfringentes s'éteignent constamment à +19°, elles montrent une bissectrice fig. qui est légèrement inclinée sur ^' et par conséquent décentrée. Ces caractères sont ceux de l'albite. Il y a donc association d'albite avec une orihose anomale, dont l'orientation optique est à peu de chose près celle de l'orthose ordi- naire, mais dont le signe optique est nettement positif. Il ne peut y avoir aucun doute relativement à ce signe. J'ai en efl'et examiné un grand nombre de sections g-', contrôlées au point de vue de leur orientation par la valeur de l'éclairement commun qui se faisait toujours à •+- 87°, j'ai toujours constaté les petites oscillations indiquées dans la valeur de l'angle d'extinction ; dans tous les cas la bissectrice aiguë était «^ ; les hyperboles restaient en effet au bord ou à l'intérieur du champ; les facules d'albite servant de terme de comparaison, il ne peut subsister de doute dans l'interprétation de la figure d'interférence donnée par la bissectrice ng. Vu l'état des cristaux, il ne m'a pas été possible de mesurer aV, il est en tout cas relativement petit et probable- ment légèrement variable; j'ai en outre examiné dans les mêmes conditions un grand nombre de sections g^ d'orthoses les plus diverses, pour servir de termes de compa- raison, et j'ai pu ainsi reconnaître une fois de plus que l'orthose anomale est bien nettement positive. » J'ajouterai que, antérieurement déjà, j'avais rencontré dans diverses roches acides quelques rares sections d'orthose qui présentaient cette anomalie, je n'y avais pas ajouté d'importance. J'ai depuis lors revu les sections qui renfermaient ces orthoses anomales. Dans la protogine du mont Blanc notamment, j'ai trouvé sur quelques spécimens, rares il est vrai, le même feldspath, s'éteignanl à -t- 9 sur g\ avec 2V petit, et bissectrice aiguë positive. Cette orthose spéciale se trouve parfois incluse dans de grandes plages d'orthose normale. ;) Je propose le nom d'ùorl/wse pour l'orthose anomale du granité de Troïtsk. M PHYSIOLOGIE. — Généralisa/l'on, par les votes nerveuses, de l'action des rayons N appliqués sur un point de l'organisme. Note de M. Augustin CiiAiiPENTiER, présentée par M. d'Arsonval. « Si l'on tient avec les doigts ou si l'on pose sur leurs extrémités un petit écran phosphorescent et qu'on lui laisse prendre son équilibre lumi- neux, l'éclat de cet écran augmente assez légèrement, mais sans aucun doute, si l'on vient à toucher, avec une source mobile de rayons N ou avec l'extrémité d'un fil amenant des radiations conduites, un point quel- conque de la main, du bras ou, en général, de la surface du corps. » L'action est déjà plus forte si la source touche la peau vis-à-vis d'un 7l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. nerf se distribuant à la main, surtout si le nerf en question fournit directe- ment des rameaux aux points voisins de l'écran. » On peut ainsi remonter le long des nerfs là où ils sont accessibles (cubital, mé- dian, etc.), aux plexus, puis à la moelle, et ces parties, soumises à l'excitation des rayons N (à travers la peau chez l'homme), donnent à distance sur l'écran une aug- mentation de luminosité. Ici l'effet est plus accusé quand on agit sur la moitié de la moelle du même côté que l'écran, jusqu'au niveau du bulbe (partie inférieure de l'occipital), puis en remontant sur le cerveau à partir de cette région, l'effet devient croisé, c'est-à-dire qu'il domine quand on agit du côté opposé (mésocéphale et gan- glions profonds). » En déplaçant la source sur le côté du crâne, on trouve facilement un point limité où l'effet- sur l'écran atteint "son maximum et s'accumule même pendant un certain temps quand on maintient la source en place. Ce point, repéré autant qu'il est jjossible, semble bien être au niveau delà portion de la zone rolandique reconnue pour corres- pondre aux doigts tenantl'écran. On trouve que, si l'écran est sur l'index, le maximum d'excitation est situé plus bas que pour les autres doigts; il est encore abaissé si l'écran est sur le pouce; il remonte au contraire si l'on place l'écran sur le poignet, et encore davantage si on le transporte sur l'épaule. Enfin, pour l'écran placé sur le membre inférieur, la partie du crâne où se produit le minimum d'effet est encore déplacée vers le haut et se rapproche de la ligne médiane. )) Ces données, conformes aux résultats de l'expérimentation et de la clinique, permettent de faire une véritable recherche anatomique des voies nerveuses sur le vivant. Il est à remarquer que la même expérience, faite sur le côté gauche, donne des résultats symétriques de ceux obtenus sur le côté droit. Les points du crâne dont l'excitation produit à gauche un effet maximum sont situés contre la zone rolandique droite. » L'excitation de ces points peut se faire, du reste, avec un résultat analogue d'une autre façon, par exemple par l'application de courants faradiques; mais cette application, pour produire une action suffisante sur l'écran , serait assez pénible pour le sujet ; il y a tout bénéfice à employer les rayons N, qui ne sont pas sentis et qui, en outre, produisent un effet dynamogénique certain. » L'expérience peut être variée et l'écran transporté sur une autre partie du corps avec les mêmes conséquences : réaction légère par excitation d'un point quelconque de la surface, réaction plus forte en suivant les voies nerveuses jusqu'aux centres, réac- tion nette par l'excitation de ceux-ci. Ainsi l'écran placé sur le cœur présente une augmentation d'éclat évidente quand la source de rayons N ou le fil conducteur sont placés sur le cou vis-à-\is du trajet du pneumogastrique et encore mieux vis-à-vis du bulbe à la partie inférieure de l'occipital, ou sur la région cervicale inférieure et dor- sale supérieure de la moelle. L'écran au niveau de la vessie permet de délimiter le centre vésico-spinal, etc. SÉANCE DU l4 MARS 1904. 717 » L'application de rayons N sur des points périphériques du corps provoque inver- sement un effet visible sur l'écran placé contre les centres nerveux correspondants, mais cet effet est sensiblement moindre que la réaction précédente du centre sur la péri- phérie. Cela se conçoit si l'effet produit est en rapport, comme tout porte à le croire, avec la densité de la répartition de la substance nerveuse au lieu où agissent des rayons d'une intensité donnée, » Un. troisième groupe de faits comprend les cas où la transmission a lieu non plus du centre à la périphérie ou réciproquement, mais d'un point de la surface du corps au point symétrique du côté opposé : la réaction à dis- tance de la source sur l'écran est alors particulièrement nette. » Cette généralisation de l'action des rayons N en suivant les voies nerveuses n'a pas seulement une importance anatomique. En effet, leur action dynamogénique, déjà mise en évidence par certains côtés (accroissement de la sensibilité, excitations mo- trices sur l'iris), et que j'ai des raisons de croire plus générale, peut se faire sentir d'un point à l'autre de l'organisme en suivant la même loi de transmission. » Je me conlenlerai dédire que j'ai observé l'accroissement des diverses sensibilités déjà étudiées (notamment de la sensibilité olfactive et de la sensibilité lumineuse) quand on produit le contact de la source de rayons N non plus avec l'organe sensoriel ou ses centres, mais avec un point éloigné tel que les doigts ou la main. L'action n'est évidemment pas comparable comme intensité avec celle du premier cas, mais elle n'en est pas moins réelle. (Il est bon que le contact soit, quand on le peut, opéré par un aide, pour éviter chez le sujet des contractions musculaires, capables de produire par elles-mêmes un certain effet excito-sensoriel.) » Quant aux rayons N,, dont j'ai fait connaître les effets affaiblissants sur la sensibilité, ils sont également susceptibles de produire ces mêmes effets à distance, à l'intensité prés. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Insuffisance de développement d'origine toxique (^origine intestinale). Note de MM. Charrin et Le Play. « Depuis longtemps nous poursuivons des expériences relatives aux modifications que provoque, au sein de l'organisme, l'introduction par voie sous-cutanée et à doses répétées de produits provenant du tube digestif d'une série de nouveau-nés normaux ou malades ('). (') Habituellement pris à la sortie (par exception au sein même de l'iléon), le con- tenu intestinal, dilué dans 3 parties d'eau, a été stérilisé avec soin par de longues et successives tyndallisations à 07° ou Sg". Un chauffage plus élevé, la filtration sur por- celaine ou bougie détériorent, altèrent ou retiennent une foule de corps; d'autre part, les extraits n'entraînent que les éléments solubles dans l'excipient utilisé. ^iS ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ces modifications portent sur nombre de tissus ( ' ) : actuellement nous nous bornons à mettre en évidence les insuffisances, arrêts ou tares de développement observés chez de jeunes sujets. » Toutes nos expériences, qui portent sur dix-huit animaux, fournissent des résultats comparables; nous en résumons deux : » Expérience /. — Le 4 juin igoS, à deux lapins (lapin I, pesant 325s, et lapin II, pesant 3i5s), on commence à injecter, sous la peau et à doses égales, d'abord i'"' des matières intestinales en solution aqueuse. Toutefois, le premier animal reçoit des prin- cipes empruntés à des nourrissons chétifs, souflVant de gaStro-entérites chroniques; le second, des substances puisées chez des rejetons sains. » Un lapin III, moins lourd (Soos) et appartenant à la même portée que I et II, sert de témoin, autrement dit, vit dans des conditions identiques sans^subir aucune injection. )) Le 7 juin, on injecte également à ces deux lapins, I et II, i™'; le lo, on introduit 2«'"'; le i3, 2™', 5; le i6, le 19 et le 22, on élève les deux doses à 3™'; le 29 juin et le 4 juillet, à a™', 5; le 7, le 1 1 et le i4, à 4'-'"°. Le 17 juillet, le lapin II succombe; le lapin I meurt le i" août 1900. » Voici quelques-uns des poids enregistrés. — Le 29 juin, le lapin I pesait 8006, le lapin II, 660S; le témoin, 955s; par jour et dans l'ensemble, le premier avait donc augmenté de 19s, le second de i[\i et le troisième de 265. Par 2/1 heures, les gains des 18 derniers jours se sont en moyenne réduits, chez le lapin recevant des matériaux, provenant de sujets malades, à los, chez le lapin soumis à l'action des éléments recueillis auprès des enfants bien portants, à gs, et chez le témoin, à 195. » Les résultats constatés montrent que, chez les deux premiers animaux , l'activité de la croissance, à partir du début des injections, est pltis faible que chez le troisième. Si l'on prend ce troisième comme terme de compa- raison, cette activité de croissance du lapin I, pendant le naois de juin, oscille entre les | et les | de celle du lapin III; celle du II, tout d'abord un peu supérieure à |, vers la fin devient inférieure à cette proportion. » Expérience II. — Le 39 juin 1908, comme dans l'ex-périence I, on commence à injecter, sous la peau de deux lapins IV et V, Je semblables doses de matières intesti- (') Tout en admettant des variétés de fréquence ou dinlensité en rapport avec la nature des organes, nous verrons plus tard combien sont multiples les lésions causées par des matériaux inclus dans l'intestin (lésions du foie, des reins, des capsules surré- nales, du cœur, du sang, dunévraxe; hémorragies; altérations de la peau, des poils, du squelette, des poumons, parfois infections secondaires; tares de la paroi intestinale, peut-être sous une influence cyto-toxique qui parait déterminer une certaine activité cellulaire). D'ailleurs, quelques-unes de ces lares (os, Spillmann ; sang, Krasnow, etc.) ont déjà été étudiées; mais notre technique donne des résultats spéciaux. SÉANCE DU l4 MARS ipo/J. 7I9 nales provenant, pour le IV, de nouveau-nés atteints de gastro-entérites chroniques; pour le V, d'enfants en bonne santé. Un lapin VI de la même portée sert de témoin. » Le 29 juin, on fait pénétrer i""' de ces solutions aqueuses; le 4 juillet, i'"',»; le 7, 2™'; le II, le i4 et le 17, i"^' ; le 25 et le 29, S-^^^S; le 4 et le 8 août, 4™'; le i3 et le 18, 4'^'"'i5. — Dans la nuit de ce 18 août au 19, le lapin V périt; le 24 du même mois, le lapin IV succombe. » Si, de nouveau, nous comparons les marches de la croissance de cha- cun de ces animaux, nous reconnaissons que, durant les quatre premières semaines et par 24 heures, le lapin IV ( poids initial, 280^), en moyenne a pris 9^; le lapin V (qui pesait, au début, 3oo^'), 8e ; le témoin (2.10S le 29 juin), il\S. Durant les 20 jours suivants, ces augmentations quotidiennes tombent respectivement à 4*^, à 2^, à 12^ ; en d'autres termes, chez l'animal recevant des éléments empruntés à des malades, cette activité de la crois- sance a fléchi d'un peu plus de ~; chez le lapin V, soumis à l'influence des fèces des rejetons normaux, cet abaissement a atteint les |, pour n'être que de y chez le témoin VI. A la suite de ces injections, il semble que, ra- pidement, cette progression du poids marche vers zéro : l'insuffisance tend vers l'arrêt du développement, vers le nanisme. » Les différences de longueur des fémurs atteignent près d'un tiers. » Ces constatations sont d'autant plus intéressantes que l'un de nous, en soumettant mâles et femelles à l'action prolongée des poisons micro- biens ('), a obtenu des petits lapins, dont, parfois et malgré une longue survie, le poids n'a jamais dépassé g5o^. D'un autre côté, si de ces diffé- rents faits l'on rapproche nos observations concernant les tares d'évolu- tions des fils de mères infectées ou intoxiquées, on est amené à proclamer parallèlement le rôle joué, dans la genèse de ces insuffisances de dévelop- pement (en agissant sur l'ensemble des cellules ou sur un viscère), par des principes nocifs d'origine bactérienne, organique ou intestinale. Remar- quons toutefois que si cette propriété n'est pas uniquement réservée aux poisons du tube digestif, la clinique, en enseignant par des exemples ana- logues la fréquente intervention de ces corps, confère à nos recherches une singulière portée, en même temps théorique et pratique. » Ajoutons que nos expériences prouvent que, normalement, le contenu intestinal renferme des éléments capables d'enrayer ce développement (-). (') Charrin et Gley, 5ocie7e (/e ^/o/o^ie, 1890-1892. ("^) Dans de vieux foyers infectieux, la concurrence vitale, les influences antago- 720 ACADÉMIE DES SCIENCES. Assurément et surtout au cours des processus aigus, dans ce contenu peuvent exister des composés toxiques" particuliers; mais, pour une part, et c'est là une notion qui dérive nettement de nos recherches, le mal tient à la diminution ou à la disparition des multiples et complexes défenses que constitue la muqueuse digestive dans son intégrité. » HYGIÈNE. — Action de la formaldéhyde sur le lait. Note de M. A. Trillat, présentée par M. Schlœsing fils. « D'après les conclusions d'un travail récemment paru ( ' ), l'emploi de la formaldéhyde dans le lait pourrait présenter de l'intérêt dans l'alimen- tation du premier âge afin d'éviter les causes de contamination. L'auteur suppose, sans en faire du reste la preuve évidente, qu'un pareil lait pour- rait même présenter un plus grand caractère de digestibilité. » Les expériences dont je donne ici le résumé tendent au contraire à faire rejeter l'adoplion d'un semblable traitement pour les deux raisons suivantes: i° la caséine du lait est rendue inassimilable en proportions plus ou moins grandes; 2" on retrouve toujours la formaldéhyde dans le lait tant que celui-ci n'est pas altéré. Ces deux inconvénients ne doivent pas être confondus, ils se superposent comme on le verra. » L J'ai déjà démontré en 1892 l'action paralysante de la formaldéhyde sur le ferment lactique et butyrique ainsi que l'action extraordinairement conservatrice excercée sur le lait ("). L'action du formol sur la caséine a été étudié de deux façons : (a), en examinant les coagulums obtenus par l'emprésurage de laits formulés à doses diverses; (6), en soumettant à l'action de la formaldéhyde des coagulums provenant de laits non formolés et en les examinant ensuite. nisles, etc., sont susceptibles d'amoindrir la toxicité des produits; d'autre part, au travers d'une paroi lésée les poisons filtrent plus aisément. Pour ces motifs, on comprend qu'à l'émission les fèces des nouveau-nés sains soient plus nuisibles que celles des rejetons malades. Toutefois, puisées dans la cavité même de l'iléon infecté, ces matières, chez l'animal et en injections intra-veineuses, ne sont pas toujours beaucoup plus oifensives que dans les conditions normales. (') Vox Behring, Thérapie der Gegemvarl. Berlin, 190^. (^) Comptes rendus, i"'' mai et i"' août 1892. Bulletin de l'Association des chi- mistes de sucrerie, juillet iSgS. Voir aussi : Béchamp et Trillat, Bulletin de la Société chimique de Paris, 1892, p. 466. SÉANCE DU l4 MARS 1904. 721 » Dans les essais de la série (a), les échantilloas de lait ont reçu des doses de formaldéhyde variant de g^ à ^,;^j^. Après 24 heures de contact, on les a additionnés de présure, les coagulums formés ont été pesés puis débarrassés de leur matière grasse et finalement soumis à la digestion pepsique, comparativement à des témoins. Dans les essais de la série (b). on a réparti dans les solutions aqueuses de formaldéhyde variant de ^ à _1_ des poids égaux de caséine fraîchement précipitée. Après 24 heures de contact, les échantillons de caséine étaient examinés comparativement à des témoins. B Résultats. — 1" La présence de la formaldéhyde n'a pas erapêelié raclioii de la présure de se produire, elle a été seulement légèrement ralentie aux doses employées; 2° le poids des coagulums a été le même partout; 3" soumis à la digestion pepsique, les laits forraolés ont laissé des résidus dont le poids a toujours dépassé celui des laits témoins de 5 à 6 pour loo, sans que j'aie pu établir de proportionnalités avec les doses de formaldéhyde; 4° le poids de ces résidus s'est élevé de 10 à 3o pour 100 lorsque la caséine a été mise directement en contact avec les solutions aqueuses de formal- déhyde. Cette différence peut être attribuée à l'obstacle que peut opposer la matière grasse dans les essais de la série {a). )) Une expérience aussi simple que démonstrative consiste à placer sous une cloche de la caséine desséchée à basse température et un récipient contenant un peu de formal- déhyde. En faisant des prélèvements toutes les 2 heures, on constate que la solubilité de la caséine dans les liquides alcalins diminue rapidement ; qu'après 13 heures de contact, son insolubilité est complète et qu'elle est devenue inattaquable par la pepsine, quoique son poids n'ait sensiblement pas varié. » Si l'on examine les propriétés d'une caséine ayant ainsi subi le contact de la formaldéhyde, on trouve qu'elle est insoluble aussi bien dans les liqueurs acides que dans les liqueurs alcalines, même à fortes concentra- tions; elle est du reste inattaquable par la plupart des agents chimiques ou physiques : les traitements que je lui ai fait subir en vue de régénérer la caséine primitive et le résidu méthylénique (') ont échoué. » II. J'ai trouvé que lorsqu'on additionnait un lait de formaldéhyde aux doses actives de ^~ ou de y^^, on retrouvait la presque totalité de ces doses jusqu'au moment où le lait commençait à s'altérer. L'antiseptique n'est donc pas fixé à la matière albuminoïde ou plutôt il en faut seulement des traces pour que celle-ci subisse une transformation, comme le prouve l'exemple sous la cloche. Il en résulte que l'absorption d'un lait con- (') Voir les expériences et théories publiées à ce sujet dans la brochure La Form- aldéhyde, 1895-1896. Carré et Naud, éditeurs, Paris. C. K., iyo4, I" Semestre. (T. GVXWm, N" 11. J 9^ y22 ACADEMIE DES SCIENCES. serve au formol est pour ainsi dire synonyme de l'absorption de presque toute la dose de ce produit. Dès lors surgit un nouvel argument en défaveur de la méthode : c'est celui tiré de l'action exercée par l'aldéhyde formique sur la muqueuse, action d'ordre différent mais aussi énergique que dans le cas de la caséine. J'ai signalé des expériences qui ne peuvent laisser aucun Soute à cet égard : les tissus absorbent l'aldéhyde formique aussi bien dans ses solutions très étendues (Comptes rendus, i*^' mai 1892) qu'à l'état de vapeurs (Comptes rendus, i"août 1892). On est donc en droit de se deman- der quelle pourra être la répercussion, aussi bien dans les actes delà diges- tion que sur l'activité de la muqueuse gastrique, de l'emploi journalier de laits formulés. D'autres considérations pourraient être invoquées : les deux que j'ai fait valoir suffisent, je le pense du moins, pour établir que l'usage du formol peut présenter des dangers, surtout dans l'alimentation des nourrissons, dont l'estomac serait constamment imprégné de cet antisep- tique, et qu'il doit être prohibé, comme les autres antiseptiques, tant que des expériences démonstratives n'auront pas établi son innocuité, » M. ÉmilieiX Gkimal adresse une Note « Sur l'essence d'Artemisia herba alba d'Algérie ». (Extrait.) « Par distillation aqueuse de l'herbe fraîche et non fleurie de VArtemisia herba alba Asso (Composées), plante très commune en Algérie, où elle jouit parmi les populations indigènes d'un grand renom médical, j'ai ob- tenu, avec un rendement de o,3o pour 100, une essence jaune verdâlre, de saveur camphrée, et d'odeur aromatique très agréable » Cette essence contient du camphène gauche, de l'eucalyptol, du camphre gauche, des acides caprylique et caprique combinés à un alcool terpénique non identifié. » M. Balland adresse une Note « Sur le blé et l'orge de Madagascar ». A 4 heures et demie l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. G. D. SÉANCE DU l4 MARS iqo4. 72'^) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i5 février 190/4- Baltimore lectures on molecular dynamics and tlie wave theory of lighl, founded on M'' A. -S. Hathaway's sténographie report of twenty lectures delivered in Johns Ilopkins University, Ballinaore, in october i884, followed by twelve appendices on allied subjects, by Lord Kelvin. Londres, C.-J. Clay et fils, 1904; i vol. in-S". (Hommage de l'auteur.) Mesure de l'activité physiologique des reins par le dosage de l'urée dans le sang el dans l'urine, par M. Nestor Gréhant. Paris, Masson et C'% 190^; 1 fasc. in-S». (Hommage de l'auteur.) Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonniek, Membre de l'Institut ; n" 181, i5 janvier 1904- Paris, Librairie générale de l'Enseignement; i fasc. in-S". Annales de l'Observatoire astronomique, magnétique et météorologique de Toulouse: t. V, renfermant une partie des travaux exécutés jusqu'en 1900 sous la direction de M. B. Baillaud, Directeur de l'Observatoire. Correspondant de l'Institut. Paris, Gaulhier-Villars; Toulouse, Edouard Privât, 1902; i vol. in-4<'. M. B. Baillaud adresse en outre les quatre Opuscules suivants, dont il est l'auteur: Comparaison des Catalogues méridiens de Toulouse el de Leipzig. —Application, du photomètre à coin à la détermination des grandeurs photographiques des Pléiades. — Climat de Toulouse. — Application de la méthode de MM. P. et Pr. Henry à la réduction des clichés photographiques du Catalogue international à l'Observatoire de Toulouse. 4 fasc. in-8°. Revue de Mécanique, publiée sous la direction de M. Haton dk la Goupillière, Membre de l'Institut; t. XIV, n" t, 3i janvier 1904. Paris, V« Ch. Dunod ; i fasc. in-4°. La Revue électrique, publiée sous la direction de M. J. Blondin; i" année, t. 1, n° 1, i5 janvier i9o4- Paris, Gauthier- Villars; 1 fasc. in-4''. Bulletin de la Commission météorologique de la Haute-Garonne ; t. I, 1" fasc. 1901, 2" fasc. 1902. Toulouse, Edouard Privai, igoS; i fasc. in-4°. Bulletin de la Société d'encouragement pour l'Industrie nationale, publié sous la direction de M. E. Collignon; loS" année, t. CVI, n" 1, 3i janvier 1904. Paris, au siège de la Société ; j fasc. in-4°. Mémoires publiés par la Société d'encouragement pour l'Industrie nationale; année 1904, n° 1 : Monographie agricole du Pas-de-Calais, par M. Tribondeau. Paris, au siège de la Société; i fasc. in-4°. Revue de Métallurgie, publiée avec le concours de la Société d'encouragemenlpour l'Industrie nationale. Directeur : Henry Le Chatelier. N" 1, janvier 1904; 1''= Partie : Mémoires. Paris, ¥"= Ch. Dunod; i fasc. in-4°. Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques de ^24 ACADÉMIE DES SCIENCES. Cherbourg, publiés sous la direction de M. L. Corbière, l. XXXIII, q° fasc. Paris, J.-B. Bailiière; Cherbourg, imp. E. Le Maoul, i9o3; i vol. in-S". Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen; 4" série, 38' année, i" semestre 1902. Rouen, imp. Julien Lecerf, igoS; i vol. in-8». Assemblée générale des Actionnaires de la Banque de France du 1% janvier 190^, sous la présidence de M. Georges Pallain, Gouverneur. Compte rendu au nom du Conseil général de la Banque et Rapport de MM. les Censeurs. Paris, imp. Paul Dupont, 1904; I fasc. in-4°. The colour-physiology of higher Crustacea, by Frederick Keebele and F.-W. Gamui-E. {Philosoph.\Trans.,B, vol. CXCVI, 1904, p. 295-888.) Londres, Dulau el O", 1904 ; 1 fasc. in-4°. Faune entomologique de l'Afrique tropicale. Longicornes, par Aug. Lameere : l.Prioninœ. {Annales du Musée du Congo : Zoologie; série 111. ) Bruxelles, Spineux et C'=, 1903 ; 1 fasc. in-f". Die Erde ein Electromagnet. oder dus Gesetz des schroffen Ueberganges, von Marian Lukowski. Dortmund, 1904; i fasc. in-8". Bulletin of the geographical Society of Philadelphia; \o\. VI, n° l ; Field work of the Peary Arctic Club, 1898-1902, by R.-E. Peary. Philadelphie, 1904; i fasc. in-8''. Geographical Society of Philadelphia : Charter, by-laws, list of members, de- cember igoS. Philadelphie; 1 fasc. in-8''. Annalen der schiveizerischen meteorologischen Central-Anstalt, 38; Jahrgang, 1901. Zurich; i vol. in-4''. Analele Institutului météorologie al Romaniei, pub. de Stefan-C. Hepites si I.-St. Murât; t. XVI, anul 1900. Paris, Gauthier- Villars ; Bukarest, F. Gobi fils, 1903 ; I vol. in-4''- ERRATA. (Séance du 7 mars 1904.) Note de MM. J. Lemoine et L. Chapeau, Différents régimes de l'étincelle fractionnée par soufflage : Page 624, les numéros des figures 2 et 4 ""l «té intervertis. N^ 11. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 14 mars 1904.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MKMBItES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. MM. Henri Moissan et F. Siemens. — Sur la solubilité [lu silicium clans le zinc et dans . le plomb ■• "^'^^ M. Henri Moissan. — Sur un nouveau mode de formation du carbure de calcium 66i M. K. Zeiller. — Observations au sujet du mode de fructification des Cycadofilici- 663 nées M. R. Blondlot. — Actions comparées de la chaleur et des rayons N sur la phos- phorescence -'"-' M. Grand'Eury. — Sur le caractère palu- déen des plantes qui ont formé les combus- ti P M. P .1 M. Pages. blés fossiles de tout âge .• 666 Bertin. — Note accompagnant la pré- ■iilatiou d'un Atlas de la Marine italienne iililié par M. Corazzini 669 le Prince d'AuENBERG. — Sur une expé- icncc faite par la Compagnie de Suez iiur la suppression du paludisme par la isiruclion des moustiques 670 Alexandre Agassiz fait hommage à l'Aca- éinie de deux Ouvrages qu'il vient de iililier sous les titres : « The coral reefs 1 the tropical Pacific » et « The coral c.fs of the Maldives » 673 NOMINATIONS. M. Volterra est élu Correspondant, pour la Section de Géométrie, en remplacement de M. Cremona. ■ • M. Brogger est élu Correspondant, pour la Section de Minéralogie, en remplacement de M. Cari von Zittel 67^ M. Flahault est élu Correspondant, pour la Section de Botanique, en remplacement de M. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale divers Ouvrages de M. H. Lebesgue, de M. Mas- cart, de M. Alfred Angot. de M. A. Ricco, de MM. A. Bicco et 5. Arcidia- ^ cono, et de M. A. Grm'el b7^ M. ZoRETTi. — Sur les ensembles parfaits et les fonctions uniformes, 674 M.\I.A. PEROTetCii. Fabhy. — Surlamesure oplique de la différence de deux épais- . . ''76 seurs ' M. G. Sagnac. — Nouvelles lois relatives à la propagation anomale de la lumière dans les instruments d'optique •• 67."^ M. C. TissoT. — Sur la valeur de l'énergie mise en jeu dans une antenne réceptrice à différentes dislances .- 6K0 MM. P. CuRiE et J. Danne. — Sur la dispa- rition de la radioactivité induite par le radium sur les corps solides .•■ S.so .M. H. Bagard. — Sur le pouvoir rotatoire naturel de certains corps pour Icsrayons N. 686 M. F. -A. FoHEL. — Le cercle de Bishop de 1902-1904 ; 6^^ M. A. PoNSOT. — Démonstrations simples de la régie des phases 690 M. J. Meunier. — Sur un appareil destiné à régulariser le fonctionnement des trompes à vide ''9' MM. C. Marie et R. Marquis. — Action de l'acide carbonique sur les solutions d'azo- tite de sodium -91 \IH. G. Blanc et M. Desfontaines. — Sur quelques dérivés de l'acide a campholy- tique et de l'acide a campholénique racé- miques «96 M. E.-E. Blaise. — Méthode de préparation des aldéhydes et de dégradation métho- dique des acides • "97 M. F. BoDROUX. — Sur une méthode géné- rale de synthèse des aldéhydes 700 M. L. Beulaygue. —Méthode de dosage des matières protéiques végétales 701 N" 11. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pa MiM. F. Heim et A. Oudemans. — Sur deux nouvelles formes larvaires de Thrombi- diuin (Acar.) parasites de l'Homme M. Armand Viré. — Sur quelques expé- riences effectuées au laboratoire des Cata- combes du Muséum d'Histoire naturelle.. M. Louis Roule. — Sur un Cérianthaire nouveau M. Raphaël Dubois. — Sur le -mécanisme sécrétoire producteur des perles M. L. De Launay. - Sur la répartition des cléments chimiques dans la terre et sa relation possible avec leurs poids ato- miques M. L. DUPARC. — Su.- une nouvelle variété Bulletin bibliographique Errata ges. 704 706 708 710 d'ortbose M. Augustin Charpentier. _ Généralisa- tion, par les voies nerveuses, de Taction des rayons N appliqués sur un point de I organisme m\. CiiARRiN et Le Play. - Insuffisance de développement d'origine toxique (ori- gine intestinale) M. A. Trillat. — Action de la formaldéhyde sur le lait M. É5I1LIEN Grimal. — Sur l'essence A'Ar- temisia herba alba d'Algérie M. Balland adresse une Note « Sur le blé et l'orge de Madagascar » Pa; ;cs. 7'4 7.5 717 720 722 722 -23 724 PARIS. - IMPRIMERIE G A UTH I E R - VIL LARS. Quai des Grands-Augustins, 5d. Lt Gérant : Gauthibr-Vill PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. W 12 (21 Mars 1904). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRlMEUU-LlBIiAlRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCliS DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1901 r RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET lk MAI 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /jS pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. U y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. L'n Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Tcule î^ote manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu de^ la semaine que si elle a été remise le iour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre, les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement, sont imprimés en entier. 1 ,es extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus /) pi'ges par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3q pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris |>art désirent qu'il en soil fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autai que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A( demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un * sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui lait la présentation est toujours nomn mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extr autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f< pour les articles ordinaires de la correspondance 0 cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem; l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à tem le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rei actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu i\ vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. - Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sera autorisées, l'espace occupé par ces figures compll pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les SIX mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus a) l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de rexéculion du sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent taire présenter déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés « , avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance sun AtH ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 21 MARS 1904, PRÉSIDENCE DE M. iMASCART. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les groupes hypoabéliens. Note de M. Camille Jordan. « Un groupe hypoabélien est formé de substitutions linéaires qui laissent invariante une forme quadratique <î> mod ilxin variables et de discriminant impair. » Une transformation linéaire permet de réduire la forme 1» à l'un des deux types canoniques I 1 » Il y a donc deux groupes hypoabéliens distincts correspondant à ces formes réduites. » Le premier est dérivé des substitutions fondamentales suivantes : L,- = I Xi, Yi Yi, Xi 1 , M-ik —\x„ y,, Xi + Xk, yk -I- yi I et le second, de celles des substitutions M/a où les indices i, k sont >>i, jointes aux substitutions L; et aux suivantes : P = |a;,,7,, jj -^.-f-J. +^a. «'i. >i". +-^2+72 i- » Une substitution hypoabélienne sera dite paire ou impaire suivant que C. R., iç)o'|, !•' Semestre. (T. CXXXVIII, N» 12.) 9^ •726 ACADEMIE DES SCIENCES. le nombre des facteurs de l'espèce L qui figurent dans son expression en produit de substitutions fondamentales sera pair ou impair. » Nous avons établi autrefois par des considérations assez détournées que les substitutions paires contenues dans l'un G des groupes hypoabé- liens forment un sous-groupe invariant. M. Dickson est arrivé au même résultat par une voie beaucoup plus directe et a assigné un caractère très simple permettant de discerner a ^n'orj si une substitution donnée est paire ou impaire (Linear Groups, n° 205). » Il faut toutefois, pour appliquer ce critérium, commencer par rame- ner à son tvpe canonique; cette opération peut présenter quelque diffi- culté, surtout si, comme il arrive souvent, elle est donnée sous une forme où fis;urent (en apparence) des imaginaires de Galois. Mais on peut s'en dispenser, en donnant au critérium une forme nouvelle, complètement indépendante de l'expression de $. » En effet, une substitution S étant donnée, nous avons montré (Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. 53;) qu'il suffisait de la réduire à la forme canonique pour reconnaître s'il existe ou non des formes quadra- tiques <ï>mod2 qu'elle laisse invariantes. Dans le cas de l'affirmative, on aura le théorème suivant : » Théorème. — La substitution S sera paire ou impaire, suivant que. clans son expression canonique, le nombre des séries formées par les variables sera pair ou impair. » Tout se réduira donc à la discussion du déterminant caractéristique de S et du système de ses mineurs. » Nous allons indiquer en quelques mots la marche de la démonstra- tion : » 1° Si est une somme de fonctions partielles $,, 'î'o. • • ' contenant des variables différentes, soient G, le groupe des substitutions qui, opérées sur les variables de $,, la laissent invariante; G celui des substitutions qui laissent <ï> invariante. Toute substitution de G, appartiendra évidemment à G et aura dans ce nouveau groupe la même parité que dans le groupe G,; » 2° Toute substitution hypoabélienne d'ordre impair est paire; » 3° Le théorème sera vrai pour une substitution hypoabélienne quel- conque, s'il l'est pour les substitutions abéliennes dont l'ordre est une puissance de 3, » On peut d'ailleurs le supposer établi pour les substitutions oij le nombre des variables est moindre, ou le nombre des séries plus grand que dans la substitution que l'on considère. SÉANCE DU 2 1 MARS igo^. 727 » Les lemmes précédents permettent de ramener le cas général aux cas particuliers suivants : » 1° La substitution S est de la forme S: el la forme $ est bilinéaire par rapport aux x et aux y. Dans ce cas, S sera un produit de substitutions M,vi; elle sera donc paire et le tliéorème sera démontré. » 2° S ayant encore la forme précédente, et m étant un nombre pair in, $ peut être ramenée (par une transformation qui n'altère pas S) à la forme ^o('a7o +72« + ^2«-, + C^,-r^t.«-i. + --- + ^«) + ^, où W ne contient plus les variables Xf,,y.,„. >' La substitution T qui remplace x,, par x^-\- y.^„-\- x.,„_^ -^ . .. -\- x,, laisse <î> invariable et elle est impaire. EL pour démontrer que S est paire, comme le veut le théorëtne, il suffira d'établir que ST est impaire. » Or, soit n == l' q (q impair). Le déterminant caractéristique de ST est, comme on le voit aisément, égal à [pv 4- (i - p)"'J'\i - p)'"-' (mod 2). » Il a 2(/ + I racines distinctes; d'ailleurs, ses mineurs n'ont pas de diviseur commun; donc, dans la forme canonique de ST, les variables forment 2q + i séries; donc ST est impaire, le théorème étant supposé vrai si le nombre des séries surpasse j.. » 3° La substitution S a la forme o — I '2?(|i ■ï't . • • • ) X.,a—i •^8' ''^i ~^ "^'o" • • •> •^■in-t ~l~ -^sn-s | et 4> peut être ramenée à la forme x^{x„ + x.,„_, + C,'_,x,„_,+...-+-.z-„) + W, W ne contenant plus les variables j;^, Xi„_y. » La substitution T, qui remplace x„ par sera hyperabélienne impaire et, pour établir que S est impaire comme le veut^le théorème, nous aurons à montrer que ST est paire. 72H ACADÉMIE DES SCIENCES. » Or le déterminant caractéristique de ST est égal, si « = "i^q ((/ im- pair), à [p'?+(i-p)^î]2' (moda). Il a 2.q racines distinctes et ses mineurs n'ont pas de diviseur commun. Donc, dans la forme canonique de ST, les variables forment 2^ séries; donc ST est paire. » 4" I>a substitution S ayant la même forme que dans le cas précédent, <1> peut être ramenée à la forme W ne contenant plus a;^ ni x.,„ , . » La substitution T qui remplace x„ par sera hypoabélienne impaire. » Ici encore ST est paire, car son déterminant caractéristique est égal à p''+(i- f)"'-t-() - f)'p"^' (moda), et ses 2/1 racines sont toutes inégales. Les variables de ST forment donc 2// séries ne contenant chacune qu'une seule variable. « CHIMIE MINÉRALE. — Nouvelles recherches sur la densité du fluor. Note de M. Henri Moissan. « Après avoir isolé et préparé le fluor à l'état de pureté, nous en avons pris la densité au moyen d'un petit flacon de platine ('), dont la forme était analogue à l'appareil de Chancel. Bien que cet appareil ne pût contenir que 100""' de gaz, à cause de sa facile conductibilité pour la chaleur, il nous a permis d'obtenir le nombre 1,260. Ce chitfre différait donc un peu de la densité théorique obtenue en multipliant la densité de l'hydrogène 0,06927 par le poids atomique ordinaire du fluor 19. Cette densité théorique était de i,3i6. Le chiffre expérimental que nous avons (') H. MoissAN, Le fluor et ses: composés, p. 87, Paris, Sleinheil, el Comptes ren- dus, t. CIX, 1889, p. 861. SÉANCE DU 21 MARS 190/4. 729 obtenu étant inférieur au chiffre théorique, M. Brauner s'est demandé si le gaz, préparé dans nos appareils à élcclrolvse, ne renfermait pas un certain nombre d'atomes Hbres de fluor F méhingé aux molécules F- ('). Cette interprétation pouvait rendre compte de la puissante affinité chi- mique du fluor. » Comme nous avons démontré, depuis ces premières recherches, que le fluor, bien exempt d'acide fluorhydrique, n'attaquait pas le verre sec et propre, nous avons pu reprendre cette détermination dans de nouvelles conditions. » Depuis que nous avons utilisé l'emploi d'un mélange d'acétone et d'acide carbonique (-) pour refroidir, à — 80°, le petit condensateur qui fait suite à notre appareil à éleclrolyse, nous avons supprimé, dans toutes nos préparations du fluor, les deux tubes à fluorure de sodium qui devaient retenir les dernières traces d'acide fluorhydrique. Nous avons cru cepen- dant devoir les rétablir pour cette détermination de la densité du fluor. Ces tubes servaient aussi à ramener le gaz à la température du laboratoire. » Un ballon deChancel,bien sec et débarrassé des poussières organiques qu'il peut contenir, est rempli, tout d'abord, d'azote pur et sec à une température et sous une pression déterminée. On le pèse ensuite en faisant la tare au moyen d'un ballon de verre identique. Ce ballon est rempli de fluor et on le pèse à nouveau en notant la température et la pression. La différence entre les deux pesées permet de déterminer le poids du fluor et, par suite, la densité de ce gaz lorsque l'on connaît le volume du ballon. )) Dans la première partie de l'expérience, on s'assure que le ballon est plein d'azote pur, en faisant l'analyse d'un échantillon du gaz qui traverse l'appareil. » Comme il n'est pas possible d'opérer de même avec le fluor, il faut tenir compte de l'azote qui reste dans le ballon après la pesée. Pour cela, on retourne l'appareil sur de l'eau bouillie et l'on ouvre le robinet supérieur. L'eau qui entre dans le ballon est décomposée par le fluor et fournit de l'oxygène ozonisé qui est ramené à l'état d'oxygène par une simple élévation de température obtenue en chauffant légèrement le tond du ballon. Le gaz restant est mesuré; soit V, son volume. Par l'analyse, on détermine exactement le volume V" d'azote qu'il contient. Si V est le (') Brauneh, Z. cuiorg. Chcin., l. VII, 1894, p- i. (*) H. MoissAN, Sur une nouvelle méthode de manipulation des gaz liquéfiés en tubes scellés {Comptes rendus, t. CXXXIII^ 1901. p. 768), n 3o ACADÉMIE DES SCIENCES. volume du ballon, le volume du fluor sera V = V — V". On aurait pu déduire directement le volume du tluor du volume d'oxygène correspon- dant à V, d'après l'analyse du mélange. Mais ce volume V qui est voisin de '^5'^"°° à 80°'"' ne peut être lu dans une éprouvette avec une grande pré- cision. Au contraire, le volume Vdu ballon peut être déterminé par double pesée avec une erreur inférieure à 0""°, I. Le petit volume de l'azote peut être aussi déterminé avec une grande exactitude. )) Dispositions des expériences {^ y — Cette détermination a été conduite de la façon suivante : un gazomètre était rempli d'azote préparé par un procédé chimique et ne renfermant pas plus de i pour 100 d'oxygène. Ce gaz impur est alors chassé dans un long tube de porcelaine chauffé et rempli d'une colonne de tournure de cuivre, préparée avec soin. Le gaz est ensuite séché par de l'acide sulfurique, puis par delà potasse fondue. A la sortie du sécheur, l'azote est rigoureusement pur et sec. Ce gaz traverse ensuite un robinet à trois voies dont l'une des voies communique avec le ballon de Chancel et l'autre avec l'appareil à fluor. Au début de l'expérience, on em- plit tout l'appareil d'azote. Enfin, comme la précision de cette détermina- tion dépend en grande partie de la mesure exacte de la température du gaz, nous avons disposé un thermomètre très sensible indiquant facilement le Jj de degré dans le tube de verre qui joint le ballon de Chancel au ro- binet à trois voies. En un mot, nous pouvons faire traverser le ballon de Chancel par un courant pur et sec d'azote et à un moment donné, grâce au robinet à trois voies, le faire traverser par un courant de fluor. M Le gaz qui sort du ballon de Chancel peut élre recueilli, au besoin, sur le mercure et analysé. Dans la première partie de l'expérience (ballon plein d'azote), on enlève le tube abducteur lorsque l'appareil est rempli d'azote pur et sec pour que la pression soit égale à la pression atmosphé- rique. On prend la température du gaz, la pression, on ferme le ballon et, avec une pince en bois, il est porté sur la balance où son poids est déter- miné par double pesée. » Dans la deuxième partie de l'expérience, on réunit la tubulure du ballon de Chancel à la branche du robinet à trois voies qui contient le thermomètre. Cette réunion se fait de la façon suivante : les deux tubes ont été choisis, au préalable, de façon qu'ils puissent entrer à frotte- ment très doux l'un dans l'autre. Une goutte de paraffine est versée à (') Ces expériences ont été faites dans une salle qui n'était pas chauffée et dont la température était peu variafile. SÉANCE DU 21 MARS 1904. 78 1 l'extrémité du tube extérieur de plus grand diamètre et l'on obtient ainsi une fermeture suffisante, la paraffine étant protégée par le mince cylindre gazeux inerte qui reste dans l'espace annulaire. » Après que l'on a fait passer plusieurs litres de fluor à travers le ballon, en fiiisant arriver régulièrement ce gaz à la partie inférieure de l'appareil, on note la température, la pression, puis l'on ferme le ballon. On gratte soigneusement la gouttelette de paraffine de la tubulure latérale en évitant de toucher au ballon, puis on le porte sur la balance et on le pèse comme précédemment. » Le ballon est ensuite retourné sur la cuve à eau ; on l'ouvre et après absorption, puis décomposition de l'ozone, on recueille le gaz restant dans une éprouvette graduée. Le volume en est déterminé. Enfin, on fait une double analyse de ce gaz sur une dizaine de centimètres cubes. » Tous ces éléments permettent de déterminer la densité du gaz. Soient P*'' et P' les poids ilu ballon plein d'azote puis de fluor, et soit V"'' le poids du ballon lare, nous avons : P*^ -+- 5s, 0370 = P»"- T=i7»,4 H = 789,90 Pf -h/i8,9742 = P''"- T=i7°,5 H = 7/io,85 d'où P' = P'^'+ 0^,0628. » Calculons P*'. Le poids du litre d'azote pris à 0° et à 760"" étant i^, 25i et le volume du ballon iSg'^'.a, nous avons P*^= i59™',2 X 2^ X — 5W- j X i,25i = i8i'"«,o5; •^ 700 1 + 0,00366x17,4 d'où pK ^ pAz ^ Qg^ Qg^B = 1 8 1 "S, o5 + Ga-"?, 8 = 243'°b, 85. » Après décomposition de l'eau par le fluor, il restait dans le ballon le volume V V' = 62™',5 T^iS" H = 742,3. » Nous avons pris 1 1""',5 de ce mélange qui, après analyse, soit par le pyrogallate, soit par le phosphore à chaud, nous a fourni un résidu de i'^"'',o5. » Le volume d'azote qui restait dans le ballon, ramené à 0° et à 760'"'", est donc : 62-'. 5 X if^ X ^ X W-^ = 5-', 28. 11,5 760 n-o,oo366xi5 ' 732 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le poids de cet azote résiduel est de 5. 28 X f, 231 = G^^.Go. » Le volume du mélange de fluor et d'azote, ramené à o'' et à 760"'", était : i5q"'".2 X ^ ^. X ^%^ = t45™\86. 1-1-17,0x0,00060 760 » Nous avons donc, en désignant par P et par V le poids et le volume du fluor, P = 243'"e,85 - 6.60 = 237"'8. 25. P Poids du litre à 0° et à 760""": ^^, = 1,694. V = i45""",86 - 5'='"".28 = i4o'-'"\57. P Densité : ,, „ = i ,208. Vx 1,290 -^ » Trois autres déterminations ont été faites avec le même appareil et en prenant les mêmes précautions. Les chiffres obtenus sont très voisins. » En résumé, ces nouvelles expériences nous ont donné les chiffres : 1 , 298, 1,319, '»3i3 et i,3i2, soit ])Our les quatre expériences, qui ont été répétées dans les mêmes conditions, la movenne de i,3i. I^a densité théo- rique serait, d'après nos déterminations ( ' ) du poids atomique du fluor, 0,06927 X 19. o") := 1,319. » Par conséquent, les deux chiffres sont très voisins et nous pouvons admettre comme densité expérimentale du fluor le chiffre i,3i. Ces re- cherches doivent donc éloigner toute idée de l'existence d'atomes libres dans le gaz fluor. » MÉDECINE. — Sur un Trypanosome d'Afrique pathogène pour les Equidés, Tr. dimorphon Dulton et Todd. Note de MM. A. Laverabî et F. Mesml. « MM. les D" Dutton et Todd, au cours de leurs très intéressantes recherches sur la trypanosomiase humaine, ont découvert, chez des che- vaux de Gambie, un nouveau Trypanosome auquel ils ont donné le nom de Tr. dimorphon ( - ) . (') H. MoisSAN, Recherches sur le poids atomique du Jluor {Comptes rendus, l. CXI, p. 570). (■-) J.-E. Dltton el J.-H. Todd, Bril. mcd. Journal, 19 septembre igoS, p. 65o, SÉANCE DU 2 1 MARS 1904. ySS )' Grâce à l'extrême obligeance de MM. Dulton. Todd et Annett nous avons pu étudier comparativement Tr. gambiense. agent de la trypano- somiase humaine, et Tr. dimorphon; nous nous proposons de résumer, dans cette Note, les principaux résultats de nos recherches concernant ce dernier parasite. » Sur 36 chevaux examinés par Dutton et Todd, 10 avaient des Trypan. dans le sang; 2 d'entre eux ont été observés à Maka, poste français à peu de distance de la rivière Gambie. » Cette trypanosomiase des chevaux est à marche lente; elle peut durer plus d'une année. Les symptômes sont peu accusés : au début, fièvre légère (la température ne dépasse guère Sg"), perte de vigueur, amaigris- sement lent, léger écoulement blanchâtre des yeux. Le parasite n'est décelé d'ordinaire, par l'examen microscopique, qu'au moment des poussées fébrdes; dans les derniers temps de la vie, alors que la tempé- rature est presque toujours très élevée (jusqu'à 4o*^,5), les parasites arrivent cependant à être très nombreux. » Chez aucun des chevaux malades Dutton et Todd n'ont observé d'oedème de l'abdomen, du scrotum ni des membres, ni de hérissement du poil. » Caractères morphologiques de Tr. dimorphon. — Le parasite, aussi bien chez les chevaux infectés naturellement que chez les animaux de labora- toire (rats, souris, etc.), est de dimensions très variables. Il y a de petites formes (y%-. [\) de lo^^de long sur 01^,7 de large, à extrémité postérieure arrondie, à centrosome presque terminal, à membrane ondulante très peu développée'; le corps va en s'amincissant graduellement de l'extrémité postérieure à l'extrémité antérieure; la membrane ondulante ne se termine pas par un flagelle libre. » Les grandes formes {fig. i et 2) ont en moyenne 22^^ de long sur \^,5 de large; l'extrémité postérieure est arrondie ou en tronc de cône; la membrane ondulante, bien que mieux développée que chez les petites formes, est relativement peu plissée; de même que chez les petites formes, le protoplasme du cor|)s proprement dit accompagne le flagelle jusqu'à son extrémité antérieure; il n'y a donc pas de flagelle libre. et First Report of the Trypanosoiniasis exped. to Senegambia ( 1902) ( Travaux de l'Ecole de médecine tropicale de Liverpool, Mémoire AI, igoS). Il résulte d'une lettre qui a été adressée à l'un de nous par M. le D'' Annett de Liverpool que le nom de Tr. dimorphon a été donné au nouveau Trvpanosome. C. R., 1904, I" Semestre. T. CWWlll, N' 12.) 96 734 ACADÉMIE DES SCIENCES. » D'après nos observations, celle absence de flagelle libre est constante chez toutes les formes de Tr. dimorphon et paraît caractéristique de cette espèce ('). Tiypanosoma dimorphon. — 1 el 2, grandes formes. — 3, forme moyenne. — 4, petite forme. — 5, 6, 7, formes en voie de division. Grossissement 2000 D environ. » [1 existe une série de formes de passage entre la variété courte et la variété allongée (exemple :Jig. 3). On ne peut regarder la première comme un état jeune de la seconde, car l'une et l'autre sont capables de se repro- duire par division longitudinale égale, suivant le type bien connu pour la plupart des Trypanosomes. Les figures 5 à 7 représentent divers stades de celte division. Le protoplasme des Tr. dimorphon se colore assez fortement ; les granulations y sont rares. » Action pathogêne de Tr. dimorphon. — Dation et Todd ont étudié comparativement l'action palhogène de Tr. dimorphon et de Tr. gambiense sur des Mammifères variés. Les faits qu'ils ont constatés, joints à ceux que nous avons pu recueillir de notre côté, permettent d'affirmer que, d'une façon générale, la virulence de Tr. dimorphon est plus forte que celle de Tr. gambiense, mais moindre que celle de Tr. Brucei. La différence d'action de ces trois Trypanosomes sur les souris et les rats est très nette. Tr. gambiense produit chez les souris une infection légère (les Trypano- somes sont rarement vus à l'examen microscopique) qui se termine par la (') Chez les Trypanosomes pathogènes du type Brucei, il existe aussi de pareilles formes; mais elles sont loin de constituer la règle comme ici. Broden {Bull. Soc. études colon., févr. 190^) vient de signaler des Trypanosomes sans flagelle libre qu'il a trouvés chez un âne et deux moutons de Léopoldville; inoculés au macaque et au cobaye, les Trypanosomes du mouton, que Broden propose d'appeler Tr. congolense, donnent des formes avec court flagelle libre. SÉANCE DU 11 MARS 1904. 735 guérison. Tr. Bnicei leur donne une infection aiguë à marche extrêmement rapide (3 à 5 jours). Tr. dimorphon détermine une infection tantôt aiguë à marche assez rapide (au moins 8 jours) tantôt à marche lente (pouvant durer plus de 4 mois), mais se terminant toujours par la mort. Dans un cas comme dans l'autre, les Trypanosomes, durant le cours de l'infection, sont généralement nombreux à l'examen microscopique. Si la maladie se prolonge, l'iiypertrophie de la rate atteint des proportions inouïes et est véritablement caractéristique. La souris est déformée, on sent facilement au palper la rate énorme formant une tumeur abdominale. Chez deux souris de 24s à iS^ où la maladie a duré 92 et 1 1 1 jours, les rates pesaient respec- tivement 28,62 et 2^,55. Même quand la maladie évolue en i à 2 semaines, le poids de la rate d'une souris de 20^ n'est jamais inférieur à o^, 40, c'est- à-dire encore 6 fois le poids normal. » Chez les rats, la marche de l'infection à Tr. dimorphon est sensible- ment la même que chez les souris; nous trouvons comme durée moyenne 23 jours ; maximum 42 jours, minimum 10 jours. Les Trypan. sont généra- lement nombreux. A l'autopsie, la rate est considérablement hypertro- phiée ; chez un rat de 125^, qui a résisté !\i jours, elle pesait 5^. » Les lapins et cobayes présentent des infections plus légères, durant un temps variable (de moins de 1 mois à 4 mois) : les Trypan. manquent souvent à l'examen microscopique, et ne sont jamais nombreux. Les ani- maux succombent sans lésions oculaires. Un lapin a montré des signes de paralysie. » Un chien a succombé en iS jours avec fièvre continue (poussées jusqu'à 4i°); les Trypan., rares ou même absents à l'examen microsco- pique du 10* au 23* jour, n'ont été assez nombreux que les deux derniers jours. La rate avait sextuplé de poids. La marche de la maladie a été ana- logue chez trois chiens inoculés par DiiUon et Todd ; en revanche, ces savants ont infecté une chienne qui était encore vivante et vraisembla- blement guérie, 10 mois et demi plus tard. » Nous avons infecté deux chèvres, par inoculation sous la peau de l'oreille, de sang de rat, avec Tr. dimorphon. L'une d'elles (A) a suc- combé en 12 jours et demi à une infection aiguë. 6 jours après l'inocula- tion, la température est à 39", 5; le lendemain et le surlendemain, à4o°,6; les jours suivants, 41*', 4o°.5, 4°°, 5 et 39°, 5. Les Trypan., rares 7 jours après l'inoculation, ont été assez nombreux du 8* jour jusqu'à la mort. >i L'autre chèvre (B) est encore vivante (elle a été inoculée le 28 dé- cembre 1903) et paraît en voie de guérison. La maladie a débuté comme 736 ACADÉMIE DES SCIENCES. chez la chèvre A : forte fièvre, Trypan. assez nombreux à l'examen micro- scopique. Mais ensuite, la température est revenue peu à peu, par une série d'oscillations, à la normale; les Trypan. sont devenus rares ; ils ont été vus à l'examen microscopique journalier pendant un mois; (le[)uis lors, cet examen est toujours négatif; mais une souris, inoculée avec o^^'.S de sang delà chèvre pris au bout de 2 mois, a contracté une infection. L'état général est bon. » La marche dé la maladie chez cette chèvre ressemble beaucoup à celle des deux chèvres de Dutton et Todd. » Nous »vons enfin inoculé, le i3 novembre 1903, un cheval hons^re, sous la peau de l'encolure, avec o'""',5 de sang dilué de rat. Les 23 et 24 novembre, poussée à 39", 4; le 24, Trypan. très rares dans le sang. La température est normale du 20 au 3o. Dans la nuit du 1" au 2 décembre, elle atteint 4 1° pour redescendre à 37'', 5 le 3 ; nouvelles poussées à 39°, 5 le 5, à 39",! le II, à 39° le 24 décembre; dans les intervalles et depuis le 24 décembre, la température est entre 37° et 38°. Les Trypan. ont été visibles à l'exameu microscopique à peu près tous les jours, du 3o no- vembre au 5 janvier, toujours plus ou moins rares. Depuis le 5 janvier, ils n'ont été vus qu'une fois, le 2 février. Le 26 février, o'"',5 de sang injectés dans le péritoine d'une souris, produisent l'infection après une longue incubation; le 12 mars, 2"°', 5 de sang n'ont pas encore infecté un rat. » Le I*' janvier, les bourses du cheval sont distendues; le 3, on re- marque une large plaque d'oedème bien caractérisé vers le milieu de la région ventrale; cette plaque a persiste i mois et demi environ. A remar- quer cet œdème qui rappelle tout à fait l'œdème des chevaux naganésetqui, d'après Dutton et Todd, fait défaut chez les chevaux malades de Gambie. » Indwidualilé de Tr. dimorphon. — La Irypanosomiase des chevaux de Gambie existant cote à côte avec la trypanosomiase humaine, il y avait lieu de se demander si les deux agents de ces maladies, Tr. dimorphon et Tr. gambiense, étaient réellement des espèces distinctes. Nous sommes d'accord, avec Dutton, Todd et Annett pour résoudre la question par l'affirmative : » 1° Morphologiquement, Tr. dimorphon diffère de Tr. gambiense comme de tous les autres Trypan. bien caractérisés jusqu'à ce jour; » 2° Les animaux ayant acquis l'immunité pour Tr. gambiense sont sensibles à Tr. dimorphon. C'est ce que nous avons constatépour les souris. Nous devons même faire remarquer que, chez ces souris (6 en tout), l'infection à Tr. dimorphon a toujours été du type aigu; SÉANCE DU 21 MARS 1904. 7^7 ). 3° Le sérum humain, inefficace sur Tr . gambiense, a, au contraire, une action évidente, quoique plus faible que dans le Nagana, le Surra et le Caderas, sur Tr. dimorpkon('). » Il était éi^alement utile de comparer Tryoanosoma dirnorphon avec les divers agents des autres trypanosomiases animales. Les différences mor- phologiques entre Tr. dirnorphon et les autres Trypanosomes, les particu- larités de son action sur les divers Mammifères sensibles, laissaient déjà peu de doutes sur son individualité. Il ne saurait en subsister aucun à la suite de nos expériences sur les deux chèvres dont nous avons parlé plus haut. La chèvre A (celle qui a succombé si rapidement) avait, en effet, l'immunité à la fois contre le Nagana, le Caderas et le Suira; la chèvre B avait l'immunité contre le Caderas et le Surra; toutes les deux à la suite d'infections terminées par la guérison, dues aux Trypan. de ces diverses maladies. » L'histoire des trypanosomiases est difficile à faire en Afrique, à cause de la multiplicité de ces maladies et de la grande ressemblance morpholo- gique de quelques-uns des Trypanosomes qui les produisent. Il faut donc s'efforcer de séparer les différentes espèces en recherchant les caractères distinctifs de chacune d'elles; c'est ce que nous avons cherché à faire pour Tr. dirnorphon. Il résulte de nos observations, comme de celles de MM. Dut- ton, Todd et Annett, que Tr. dirnorphon est une espèce bien caractérisée, bien distincte, notamment, de Tr. Brucei et de Tr. gambiense. » MÉCANIQUE. — Sur quelques formules utiles pour discuter la stabilité d'un milieu vitreux. Note de M. P. Duhem. » Dans une Note précédente (-), nous avons déjà établi une condition nécessaire pour la stabdité d'un milieu vitreux; on en peut établir une seconde, plus étroite, dont la justification nécessite la démonstration préalable de quelques formules que nous présenterons aujourd'hui à l'Académie. » Nous considérerons un milieu vitreux illimité et nous supposerons (') A. Laveran, Comptes rendus, séance du 22 février 1904, p. 45o. (-) D'une condition nécessaire pour la stabilité initiale d'un milieu élastique quelconque {Comptes rendus, L. C.KXXVIII, p. 'Ai\ séance du 29 février 1904). 738 ACADÉMIE DES SCIENCES. que, quel que soit ^ l, /;» ^, ^', yi, C s'annulent à l'infini de la même manière que la fonction potentielle de masses situées à distance finie. » Quels que soient ^, r,, "C, nous poserons (0 da db de _ d^ dr, _ de ât _ <^^' _ i^ ''- db d^' '^■'~Tc~'àa' '^'— da db' » En tout point du milieu et à tout instant, on a (2) (X + 2j.)A9 + (A + 2M)^^A0 _ p„ '^ +. . .= o, (3) [xAco,+ M^^Ao),-p„-^^ +...= o, dt"^' î"» dr- -h... désignant, dans toutes ces formules, des termes qui sont infiniment petits au moins du second ordre lorsque l, r,, ^, ^' , r,', C' et leurs dérivées partielles du premier ordre en a, h, c sont infiniment voisins. » Considérons les quatre expressions (4) Dans ces dernières formules, -h... désigne des termes qui sont infi- niment petits au moins du troisième ordre lorsque l, n, C, ^', y]', ^' et leurs dérivées partielles du premier ordre en a, b, c sont infiniment petits. » Nous trouvons ensuite, à l'aide des égalités (2) et (3), (12) (i3) (i4) [^ = =('.+=l'-)/(i»') -r/cT ''•t;'7I(^) -(";)■- (^)-" ] 2(X-|-2[x)(A-l-2M) r/<^A9 t)A9' (jA6c>Ae' £)A8(9Ae'\ , 1 Po J \ àa àa db db de de j \ + g^ = -2(X+2;.)/(Ae')-^^- Po J ^ + ■i + 0,...)"^^(A^.M)i^] 2(A4-2M) r\ "^ p. J ) [(. + .,)^ + ^A+.M,^'- jAe' (9a + (X+2y.) ^^ +(A + 2M) ^^ dA6' d6 + L(> + 2f.) ^^^ +(A+2M) ^^ + [Sf= 2r2;/(^-')=^- ) p„ 2i [0a)^[ôb)^[dc) /^ 2[iM '^ ffdti.Oi r)A(o' (jAo) t'Aoj' dAto c/Ao/\ , p, 2*j \ àa da ' J/> d6 ' de de ) "^ ■+- , 74o ACADEMIE DES SCIENCES. ! ct-p (,5) (:' Ï2/1 (r '^'- ôcT d A(o (^ A(u ~5^ (^ ico' ùa M M du d Aoj'\ (^ Aw' d Aïo' \ Ramenées à deux, ces conditions se déduisent, sous le bénéfice des trois Notes précédentes, de la considération : i° des souches et racines in situ existantes dans tous les systèmes charbonneux et plus particulièrement au contact et dans l'intérieur des couches de chaibon; i" des matières foniia- mentales de tous les combustibles fossdes, de leur nature, de leur origine et du milieu où elles ont pris naissance et se sont déposées. )) 1° C'est un fait à peu près constant : il y a dans tous les gisements charbonneux, à leur endroit natal puisqu'elles Ir.iveisent des fossiles slra- SÉANCE DU 21 MARS 1904. 74 1 tifiés, des souches et racines souvent ligneuses de plantes de marais, témoignant d'une formation en eaux généralement peu profondes. » Elles sont très nombreuses entre les couches de « Le Pin », entre les bancs de lignites du Sarladais, et, chose inattendue, aussi fréquentes dans les terrains de calcaire que dans les terrains de sables et d'argile; ainsi au milieu de roches exclusivement marno-caleaires. elles abondent à Valdonne, àLaLiquisse (Causses), àSaint-Paulet, etc., et l'on est en droit de s'étonner que ces restes fossiles, cependant bien visibles pour peu qu'on y prête attention et constituant de bien meilleures directrices des couches de charbon que les coquilles d'eau douce, ne soient mentionnés dans aucun écrit. » Rares sont les couches qui n'en sont pas accompagnées, comme celles de Larquier, Celas, Sotinga, du moins à l'endroit où je les ai vues; il peut y en avoir ailleurs; dans le bassin de Manosque, absentes au Bois- d'Asson, elles sont très communes à Sigonse; à Piolenc elles sont nom- breuses à l'ouest et m'ont paru disparaître vers l'est; leur inégale répar- tition a pour cause et dénote luie formation sous une tranche d'eau d'épaisseur variable d'un lieu à un autre. » Dans l'intérieur des couches de lignite, il y a des racines en place et souvent beaucoup : à Falkenau, plusieurs veines de moorkohle sont encombrées de racines; à « Le Pin », du charbon terreux et une espèce de tourbe noire, faisant partie des couches de lignite, sont remplis déracines ligneuses complètes; au Sarladais, de racines pareilles situées sous le charbon s'élèvent à travers celui-ci quelques troncs d'arbre; vers le milieu de l'immense couche de terre d'ombre tie «Pologne se montrent une multi- tude de troncs d'arbre enracinés dans l'iunnus. » Egalement, dans les couches de houille, à leur mur et dans leurs nerfs plus ou moins charbonneux, il y a des racines en place, d'esjjèces variées, et maintes fois j'ai observé, faisant corps avec le charbon, des rhizomes de Fougères et des souches et racines rampantes de Cordaïtes reliant les couches à la végétation de leur mur, ce qui contredit une de mes premières appréciations (' ); toutefois, cette liaison est loin d'être générale. >i Dans ce cas, les rhizomes coureurs de fond de marais ont formé du charbon sur place, englobé dans l'humus fossile, et celui-ci apparaît comme le produit d'un phénomène de tourbage qui a tué les plantes enra- ( ' ) Annales des Mines, 1882. C. R., 1904, 1" Semestre. (T. CXWVIU, N' 12) 97 74^ ACADÉMIE DES SCIENCES. cinées, dont les Liges et racines adventives se retrouvent couchées au-dessus dans du charbon stratifié; cette circonstance est commune et facile à contrôler. Tantôt les tiges rompues, branches et feuilles, ont été trans- portées plus ou moins loin, tantôt elles sont en quelque sorte renversées sur leur sol de végétation et à peine remaniées; dans ce cas, lorsque le fait se répète un certain nombre de fois dans l'épaisseur d'une couche de char- bon, il lui imprime un caractère de formation sur place, ou plutôt presque et partiellement sur place, car les organes tombés ont presque toujours été déplacés et des veines intercalées ont été formées par transport; et si dans certaines couches il y a beaucoup de racines et d'éléments de forma- tion autochtone, ils sont combinés à des éléments de transport. Les formations mixtes n'ont d'ailleurs pas de continuité : celles que l'on remarque dans le Bassin de la Loire, au nord de Rive-de-Gier, au sud de Firminy, à l'Eparre, font partie de couches de houille formées en général par transport. Nombre de couches sont, au reste, privées de racines. M 2° Tous les braunkohles sont composés en proportion variable d'humus fossile brun. Celui-ci forme visiblement la plus grande partie des lignites de Sotiuga, Entrevernes, et la totalité on peut dire de ceux de Celas, Larquier. Par contre, les lignites de Sobhiv, de Noustv sont surtout formés de bois; mais il n'y a pas de lignite qui en soit exclusivement com- posé, comme on l'a dit. Les bois roulés de Reims, mélangés de sables, ne forment pas de lignite, non plus que les veines de restes végétaux sans humus interposé, de charbon proprement dit en roche. » A Zwodan, près Falkenau, le même humus de la couche supérieure passe à l'état d'un dopplérite terne noir dans la couche Agnès inlermé- diaire, et celui-ci au glanzkohle à gaz de la couche Joseph II inférieure, et, lorsque l'on voit les charbons de Celas, de Gemmelaincourt, de Mon- Lrambert, prolonger les transitions, on ne saurait douter que la matière fondamentale des lignites, stipites et houilles n'ait eu originairement l'humus comme point de départ. » Or, lorsque l'humus est peu transformé, coumie celui de Voglans, de Larquier, il ue diffère pas, au fond, de l'humus boueux ou floconneux des tourbières. n Wiegmanu, en 1887, api'ela le premier l'attention sur cette substance organique qui ne se forme que par la décomposition des matières végétale •: dans l'eau, au contact permanent avec l'eau, à l'abri de l'air. On ne l.i peut confondre avec l'humus des forêts de terre sèche, et l'on doit aban- donner l'idée que les détritus végétaux formant la houille ont été ramassé j SÉANCE DU 21 MARS 1904. 74^ par les eaux ruisselantes sur les pentes plus ou moins boisées qui entou- raient les bassins de dépôt. C'est tout au plus si quelques bancs de charbon terreux lui doivent leur origine, aucun élément étranger au charbon ordinaire n'y paraissant représenté. » Les lignites et houilles, lors même qu'ils ne contiendraient pas de bois, écorces, feuilles, sont presque toujours stratifiés par des plaquettes de fusain constituant une autre matière fondamentale des charbons de terre. Le bois des mêmes arbres se trouve côte à côte, converti soit en houille, soit en fusain. Le bois a manifestement été changé en houille lorsqu'il est tombé non altéré dans le milieu où se préparait l'humus. Quant au fusain, il provient non moins évidemment du bois désagrégé et brûlé lentement à l'air par le jeu d'actions peu connues et non, comme on l'a supposé, par des incendies, le degré et l'état variables d'altération des tissus ne permet- tant pas de le rapporter à cette cause. » Or, l'humus formé dans l'eau, étant homogène, y a constamment séjourné. Mélangé intimement aux argiles schisto-charbonneuses qui escor- tent tous les gisements de houille et de lignite, il est, comme elles, déposé sous l'eau. En Provence, il est impossible de séparer, à ce point de vue, les veines de charbon coquillier des veines de calcaire coquillier attenantes. » Les Confervites, ou Algues filamenteuses qui se sont développées dans le lignite de la Tour-du-Pin ; les Lymnées, Planorbes, Papa, Hélix, qui ont vécu sur celui en voie de formation de Celas, Bois-d'Asson ; les Cvthères punctiformes de lignite de Soblay, tout convie à admettre, avec MM. B. Re- nault et E. Bertrand, que les dépôts charbonneux se sont opérés dans des eaux mortes, peu agitées, non courantes, et j'ajouterai peu profondes. » En résumé, et c'est un effet de l'habitat palustre des plantes généra- trices, les charbons de tout âge et de toute espèce ne révèlent qu'un seul mode de formation sous l'eau, mixte et par transport, dans l'étendue des marais lacustres, des débris de leur propre végétation, mode auquel je ne saurais, sans en changer le sens, appliquer les mots autochtone et allochlone. M Dans mes voyages, je n'ai pas retrouvé la contexture des charbons fossiles dans les tourbes de montagne des Vosges, dans les tourbes à fleur d'eau des plaines de l'Oldenbourg (Diepholz), dans les tourbes des bas- fonds de la Bourbre (Isère). Ces dernières, n'étant pas constamment re- couvertes par l'eau, sont traversées par des racines verticales. UEq. palustre L. enfonce aujourd'hui encore ses rhizomes et racines dans la tourbe exploitée. » Jusqu'ici, j'ai seulement rencontré, en Hollande, sous les dunes t-L au 744 ACADÉMIE DES SCIENCES. fond des marais lacustres, des dépôts d'inimus et de roseaux stratifiés d'une manière semblable aux charbons de terre; certaines parties sont même tracées et trouées par des rhizomes et racine-;, réalisant de la sorte une espèce de formation mixte commune aux lignites et aux linuiiles. » M. PoiNCARft fait hommaoje à l'Académie de la seconde édition de son Ouvrage : « La théorie de Maxwell et les oscillations hertziennes » (col- lection Scientia, Paris, Naud, 1904). La nouvelle édition se termine par deux'^Chapitres sur la Télégraphie sans (il. IVOMINATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section deBotanique, en remplacement de M. Sirodot. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 37, M. Ch.-Eug. Bertrand obtient la majorité absolue des suffrages. M. Charles-Eiîgèxe Bertrand est élu Correspondant de l'Académie. CORRESPOND Al\ CE . MM. Flahault, Volterra, Warming, élus Correspondants, adressent des remercîments à l'Académie. Le P. Colin adresse ses remercîments à l'Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Quatre Volumes de 1' « International Catalogue of Scienlific Literature » (second annual issue) (Mechanics, Physics. Aslronomy, Bacteriologv). M. le Président présente un Volume ayant pour titie : « Rapport du Comité météorologique international, réunion de Southport, igoS ». SÉANCE DU 21 MARS 1904. 74'> ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les formes décomposahles en facteurs linéaires. Note de M. F. Hocevar, présentée par M. Jordan. « Je me propose d'expliquer dans la présente Note une résolution gé- nérale des deux problèmes suivants : » a. Tromper une condition nécessaire et suffisante pour qu'une forme quel- conque soit développable en fadeurs linéaires. » b. Calculer ces facteurs si la condition est réalisée. )) l. On peut évidemment supposer que la forme donnée F(j;,, ...,x„) de degré m ait été débarrassée de ses facteurs multiples, et contienne un terme en x'" . » 2. Supposons que la forme / soit divisible par un facteur linéaire. Alors on démontre facilement que chaque mineur du troisième degré de son hessien est divisible par le même facteur. On a donc le théorème : » Si la forme f est décomposable en facteurs linéaires, chaque mineur au troisième degré du hessien H(/) est divisible par f. » Cette condition est suffisante. » 3. Soient, en effet, a.^, • ■ -, cin f'ss nombres constants arbitraires, assu- jettis à la seule condition que les racines a',", . . ., a"'" de l'équation f{.^c^, «o, ..., a„) = o soient inégales. On aura pour les jd racines de l'équation /= o des déve- loppements de la forme 0., = «<>■'+ (^,-«0(j:^l+--- + (^n-««)(j^. 2 ^ - " \ t'-l'i /) (■X = i, 2, .. ., m). » Les expressions (-r^) > (7- ^ ). ' ■"• >'eprésentent les valeurs de ces dérivées correspondantes aux valeurs spéciales (2) .r, = a', , x., = ao, .... .r„=rt„, » Or il est évident que la forme y est décomposable en facteurs linéaires si, dans les séries (i), tous les termes d'un ordre supérieur au premier 74<5 ACADÉMIE DES SCIENCES. disparaisseat. Pour cela, il suffit que chaque mineur du troisième degré de H(/) soit divisible par f. » En effet, si l'on pose pour abréger EL- f d-'f fikt dxi dxj; on déduit de l'équation y = o, pourvu que /, ne soit pas nul, dxidxi,~ f\ /h /,/,■ /, .//) fik fi /t fh o {m-i)f\ /h J\k (fn-l)f, fn fik {m-i)fi f^ fk mf fii fik 2^p/'? /. fk 2^p/p (m-i)/;2'''p ,/tt ./lA /(p Jn fik fil^ /. fk /p ..-Tr ("'-OVî^'^P /h fik /ip /il /rt /((3 ^^aJo.\ _^'^a,/c(A- Zi^«/«[3 ~(m-l)=/?2d'^«'^l (oc, p = 2,3, ...,«)• «,13 (3) .Al f\k /lii /m y (A ./}p ./ai ./a/i ./ap » On a donc, si la condition énoncée plus haut est réalisée : dxj dx/. u/, où le facteur U représente une fraction dont le dénominateur est /', ensuite d^xi /n = vA dxidxicdxi \ * dxi '/ V "■'/ où V signifie une fraction dont le dénominateur est une puissance de f,, dv puisque ~- satisfaite l'équation SÉANCE DU 21 MARS 1904. ']^'] Il suit de là que toutes les dérivées de x^ d'un ordre supérieur au premier disparaissent pour les valeurs (2). C'est ce que nous voulions démontrer. » 4. En conséquence, pour que la forme f soit décomposable en facteurs linéaires, il faut et il suffit ijue chaque mineur du troisième degré du hessien H( /) soit divisible par f. » Mais il n'est pas nécessaire d'examiner tous ces mineurs, car il existe le théorème, analogue à un théorème connu de Kronecker {.Journal de Crelle, t. 72) : » Quand le mineur f^^ f^„~ f]., de H(/) est premier avec f et tous les mineurs f\ I f\ 2 /1 ij f2^ f->i .Ap («, fl = 3,4 n) J HA J ii ,/aP sont divisibles par f, alors tous les autres mineurs du troisième degré le sont aussi. n Le nombre de ces conditions indépendantes entre elles est donc ( V » 5. D'après ce que nous avons démontré au n" 3, et ayant égard aux formules \dxi)x \dxi)x' \da-Jx nous pouvons écrire les équations (i) comme suit : » Si nous attribuons en passant aux variables x.,, x^, . . ., x„ n'importe quelles valeurs fixes, alors y"=o est une équation algébrique (avec l'in- connue x^), dont les racines sont déterminées par les équations (4). On a donc, en vertu d'un théorème connu, et cela [)our toutes les valeurs de a;,, /=«nh(a--(a---(a]- » Telle est la décomposition cherchée de la forme /. » 748 ACADÉMIE DES SCIENCES. RADIOACTIVITÉ. — Loi de disparition de l activité induite par le radium après chauffage des corps activés. Note de MM. P. Curie et J. Daxxe, présenlée par M. A. Potier. (( Lorsque l'on chauffe à une température élevée un corps solide (une lame de platine, par exemple) qui a été activé à l'aide de l'émanation du radium, son activité disparait beaucoup plus ra()idement que si l'on avait maintenu la lame à la température andjiante. Miss Gates (') a montré que l'activité se transporte alors sur les corps voisins de la lame chauffée; l'activité distille à température élevée. Nous avons étudié la façon dont se produit ce phénomène. Nous avons pris d'abord des lames de platine acti- vées pendant longtemps par l'émanation du radium. Nous avons chaufïé ces lames pendant quelques minutes seulement à des temj^ératures élevées, puis nous avons étudié à la température ambiante la loi de désactivation. » Les résultats obtenus ont permis de construire les courbes des fioures I et 2. Le tem[)s compté à partir du début de la désactivation est liî- '• Fig. 2. Log.l 3kaoes 012 Tieurej '6 porté en abscisse, le logarithme de l'intensité du rayonnement (Log 1) en (') Physical Beview, mai igoS. SÉANCE DU 2 1 MARS igo/). 749 ordonnée. On a inscrit sur chaque courbe la température à laquelle la lame a été portée pendant quelques minutes au début de la désactivation. » La première courbe (iS") correspond à la courbe normale de désac- tivalion d'une lame non chauffée. On voit qu'après chauffe à 21 5° et à 54o° on obtient pour Log I en fonction du temps des courbes plus aplaties que la courbe normale. Après chauffe à des températures plus élevées que 63o°, on obtient des droites, ce qui indique une loi exponentielle simple de désactivation de la forme I = I„e-'^''. Le coefficient angulaire des droites (proportionnel à c') caractérise la rapidité de la désactivation. c' varie avec la température de la chauffe, il augmente d'abord avec la tem- pérature de la chauffe jusque vers 1100°, puis diminue ensuite. Sur le Tableau nous avons donné le temps caractéristique 6 (en minutes), c'est- à-dire le temps nécessaire pour que l'activité baisse de moitié. Désactivation des lames chauffées. Température de chauffe. c'. 63o 0,000094 83o 0,000470 1000 o,ooo55o iioo 0,000670 i2bo o, 000480 i3oo 0,000454 29>3 24,6 21,0 20,3 24, 1 25,4 Désactivation des lames activées par distillation. Tenipéralure de Q'tiistillalion c'. \ ors : 700 0,000390 1000 0,000490 1400. o,ooo4o 29>6 23,4 28,6 )) Nous avons également étudié la loi de désactivation des corps activés par distillation. Un fd de platine est activé longtemps avec l'émanation du radium (sous une tension négative de Soo^"'"). On le place suivant l'axe d'un cylindre en platine, et on le porte à une température élevée à l'aide d'un courant électrique. Le cylindre est alors activé; on éloigne le fil et l'on étudie la loi de désactivation du cylindre étalé sous forme de lame. Les résultats sont représentés (/îg. 3 et 4) : les courbes 1, 2, 3, 5 montrent que la loi de désactivation ne peut pas être représentée par une exponen- tielle simple, l'activité passe même par un maximum. » Nous avons aussi opéré en faisant deux chauffes successives du fil dans deux cylindres différents et en étudiant l'activité distillée lors de la deuxième chauffe. Les expériences représentées par les courbes 4, 6 et 7 montrent que l'activité de deuxième distillation à la suite d'une première chauffe au- dessus de Goo" est représentée par une droite, la loi de désactivation étant alors une exponentielle. On a donné, dans le Tableau qui précède, la valeur c. K., 1904, 1" Semestre. (T. CXXXVIII, N» 12.) 9° 7DO ACADEMIE DES SCIENCES. du coefficient d de l'exponentielle et du temps caractéristique 9 qui cor- respondent à diverses températures de la deuxième distillation. » A la dernière séance de l'Académie, nous avons communiqué que l'on peut expliquer la loi de désactivalion d'un corps activé en supposant qu'il existe à la surface du corps trois substances A, B, C, distinctes qui se transforment en fonction du temps. Nous avons vu que plusieurs hypo- Fig. 3. Fig. 4- thèses permettent d'expliquer les lois de désactivation à la température ambiante. L'une d'elles convient parfaitement pour expliquer les résultats obtenus quand on a chauffé les lames aux températures inférieures à 65o°. Voici cette hypothèse. La substance A, qui disparaît en quelques minutes, n'intervient pas dans les expériences actuelles. La substance B n'émet |)as de rayons de Becquerel, elle se transforme en G et elle est plus volatile que C. La substance C émet des rayons de Becquerel. Les coefficients i et c des exponentielles qui président à la tlisparition de B et C sont respectivement 6 = o,ooo538 et c = o,ooo4il Lorsqu'on chauffe une lame activée à 2i5", 540" et 63o" par exemple, la substance B distille seule, la proportion de C va en augmentant sur la lame chauffée, les courbes de désactivation tendent à devenir des droites. Après chauffe à 63o", C existe SÉANCE DU 21 MARS igo/). ySl seul sur la lame chauffée et la loi de désactivation est une loi exponentielle simple avec le coefficient c'^o.oooSg'i qui diffère peu du coefficient c = o,ooo4i3. Pendant que l'on chauffe le corps activé au-dessous de 600°, B distille sur les corps voisins, il s'y transforme en C qui disparaît à son tour en émettant des rayons de Becquerel. La quantité de substance C sur le corps activé par distillation est d'abord nulle au début, elle passe par un maximum, puis tend vers zéro asympLotiquement. Il doit en être de même du rayonnement, ce que l'expérience vérifie. La théorie indique que le maximum doit se produire au bout de 35,7 minutes, nombre peu éloi- gné de celui que donne l'expérience. Bien que la substance C soit moins volatile que B, elle distille cependant en partie vers 600°. On peut le constater (courbes 3 et 4, fig. 3) à l'aide des lames activées par deux chauffes successives d'un même fil. Le corps B a presque complètement distillé dans la première chauffe à Soo", le corps G distille à peu près seul dans la deuxième chaulfe à 700° (courbe 4) de sorte que les lames activées par la deuxième distillation se comportent sensiblement comme si elles ne contenaient que le corps C. » Quand on chauffe les lames activées à des températures supérieures à 700°, on obtient des phénomènes non prévus par la théorie qui précède. La substance G semble se modifier dans sa nature, que nous supposerons caractérisée par le coefficient qui indique la rapidité de la loi de désacti- vation. Nous avons vu que le coefficient c' est de o,ooo4 (c'est-à-dire égal à c) quand la température de la chauffe a été de63o°. Si l'on chauffe à une température plus élevée c' augmente, passe par un maximum puis diminue. On voit d'ailleurs (courbes 6 et 7, fig. 4 et Tableau) que la substance qui distille en deuxième distillation semble être de même nature que celle de la substance qui reste sur la lame chauffée. » Les expériences qui viennent d'être décrites prouvetit que la nature de la radioactivité induite sur une lame peut se trouver modifiée par des varia- tions de température. » MAGNÉTISME. — Étude et comparaison des procédés de réduction de l'hysté- résis magnétique. Note de M. Ch. Maurai.v, présentée par M. Mascart. « Lorsqu'on fait agir sur un noyau magnétique un champ magnétique croissant puis décroissant, les deux courbes représentant l'intensité d'ai- mantation en fonction du champ sont différentes; on peut, en faisant inter- 702 ACADÉMIE DES SCIENCES. venir des actions de diverses natures, obtenir la même courbe à champ croissant ou à champ décroissant. M. Ewing a obtenu ce résultat par des chocs, MM. Gerosa et Finzi par la circulation continue d'un courant alter- natif dans la tige étudiée, MM. Franklin et Clarke en faisant agir, après chaque variation du champ magnétisant, un champ alternatif de même direction et d'amplitude décroissante ('). J'ai pu l'obtenir aussi par l'action d'un champ magnétique oscillant (fréquence lo* à lo') de même direction que le champ magnétisant et par celle d'un courant oscillatoire parcourant le noyau. J'ai étudié en détail chacun de ces procédés de réduction de l'hystérésis et j'en ai comparé l'action sur les mômes échantillons. )) Lorsqu'on emploie l'un des procédés électromagnétiques de réduc- tion, il faut, pour que la courbe unique (à champ croissant ou décroissant) fournie par l'apparei! d'observation soit bien définie, faire agir ce procédé à intensité décroissante ; en effet, chacun de ces procédés revient à super- poser au champ magnétisant un champ auxiliaire (alternalif ou oscillant, longitudinal ou transversal); l'aimantation varie constamment sous l'action du champ résultant, et l'appareil de mesure (un magnétomètre) indique seulement une moyenne. Si l'on fait agir constamment l'action réductrice, on retrouve la même valeur moyenne quand le champ magnétisant passe par une valeur donnée en croissant ou on décroissant, mais la courbe unique ainsi obtenue n'a pas de signification précise. )) D'ailleurs, l'expérience montre que, pour qu'une des actions électro- magnétiques conduise à une courbe unique, il faut qu'elle atteigne une certaine amplitude (ces amplitudes, dépendant de la nature de l'échan- tillon, seront indiquées dans un Mémoire plus étendu). » Il faut donc, pour l'application correcte d'une de ces actions réduc- trices, la faire agir, après chaque variation du champ magnétisant, d'abord avec une amplitude supérieure à l'amplitude nécessaire pour la réduction complète, puis en réduisant progressivement cette amplitude jusqu'à o°. A mesure qu'on réduit l'amplitude, l'indication du magnétomètre augmente et arrive à une limite bien déterminée pour chaque valeur du champ ma- gnclisant (et, comme on le verra plus loin, pour chaque procédé de réduc- tion). La courbe de MM. Franklin et Clarke est ainsi correcte, tandis que (') Ewing, l^hil. Trans. Boy. Soc, i885, p. 564. — Gkrosa el Finzi, Rendiconli del R. IsLiluto Lombardo, t. XXIV, 1891, p. 677. — Fiunklin el Clarke, Phys. Reviaw, t. VIII, 1899, p. 3o4. — Ces expériences n'ont porté que sur du fer doux, et dans aucune d'elles on n'a comparé les résultats obtenus par deux des procédés. SÉANCE DU 2 1 MARS 1904. ■ySS celles de MM. Gerosa et Finzi ne correspondent pas à des conditions défi- nies. » L'emploi d'un champ alternatif décroisssant ( A) permet d'obtenir une courbe unique avec des noyaux de fer ou d'acier, et, la localisation superficielle étant peu prononcée (fréquence 70 à 90), ce procédé peut s'appliquer à des tiges assez épaisses; l'action réductrice d'un courant alternatif décroissant parcourant le noyau (B) nécessite un courant intense pour les substances autres que le fer doux; celle d'un champ oscil- lant d'amplitude initiale décroissante (C) et colle d'un courant oscillatoire décrois- sant (D) sont très énergiques et réussissent méine avec l'acier trempé, mais elles ne sont applicables qu'aux, échantillons minces, à cause de la localisation superficielle. » Après avoir précisé les conditions d'emploi de ces procédés de réduction, j'en ai comparé les résultats en les appliquant à un même échantillon maintenu l\\e par rapport au magnélomètre et à la bobine magnétisante; pour chacun des échantillons étudiés ainsi (fils de fer, fils d'acier, ressorts pour chronomètres, dépôt électrolytique de fer) je déterminais la courbe hystérétique ordinaire, puis, dans un ordre quelconque, les courbes A, B, C, D, puis de nouveau la courbe ordinaire, pour m'assurer que les propriétés magnétiques du noyau n'avaient pas été altérées d'une manière sensible par ces traitements. Je vérifiais ensuite les résultats obtenus par des expériences d'un autre genre : maintenant fixe une certaine valeur du champ magnétisant, j'appliquais successivement les différents procédés de réduction. » Le résultat général est que les courbes A, B, C, D correspondant à un même noyau magnétique ne coïncident pas; elles ont le même aspect, c'est-à-dire montent rapi- dement à partir de l'origine et n'ont pas de point d'inflexion, mais sont nettement diflerentes; elles s'échelonnent dans le même ordre pour tous les échantillons étu- diés : la plus élevée est C; peu au-dessous est D; puis vient B et enfin A, Les dilTé- rences relatives sont grandes pour les faibles valeurs du champ (10 à 20 pour 100 ou même davantage pour certains échantillons) et s'atténuent à mesure que l'aimantation s'approche de la saturation. Pour certains fils de 1er seulement B et A sont sensible- ment confondues, C et D restant très nettement au-dessus. » S'il est très facile de réduire l'aimantation rémanente par un choc, il est au con- traire très difficile d'obtenir par des actions mécaniques une courbe unique d'aiman- tation pour un noyau maintenu en place dans une bobine; MM. Franklin et Clarke n'y sont pas parvenus, et je n'ai trouvé que dans le travail cité de M. Ewing l'indication d'une courbe à peu près réversible obtenue dans ces conditions. Pour moi, après avoir essayé un grand nombre d'échantillons, j'ai obtenu pour deux tiges de fer doux seule- ment (diamètres 2™"', 4 el 1™",.')) une réduction à peu près complète de l'hystérésis par des chocs; les courbes obtenues à champ croissant et décroissant sont confondues pour les valeurs du champ supérieures à i5 ou 18 gauss, et ne laissent entre elles, pour les valeurs plus faibles, qu'un très petit espace; les actions électromagnétiques oscillantes ne donnaient ici qu'une réduction incomplète, à cause de l'épaisseur des tiges, mais j'ai pu obtenir les courbes A et B bien réversibles. Pour les deux tiges, B est nettement difTérent de A et au-dessus; d'ailleurs A coïncide avec la courbe obtenue par actions mécaniques sur la partie réversible de celle-ci et s'intercale exactement entre les deux branches très rapprochées de cette courbe pour les valeurs 7^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. plus faibles du champ. On peut, donc dire que pour ces deuK tiges la réduction de l'hystérésis par l'action d'un champ alternalif décroissant ou par des actions méca- niques conduisent aux mêmes valeurs limites de l'aimantation, mais il reste vrai pour ces tiges comme pour tous les échantillons étudiés que tous les procédés de réduction de l'hystérésis ne conduisent pas aux mêmes valeurs limites. » En résumé, les molécules d'une substance magnétique peuvent, sous l'action d'un champ magnétique donné, prendre plusieurs positions d'équi- libre bien définies, auxquelles les amènent les actions étudiées ici, chaque position d'équilibre correspondant à une certaine valeur de l'intensité. d'ai- mantation. Ces résultats accusent une grande complexité dans les phéno- mènes d'hystérésis jnagnétique et rendent bien douteuse, au moins pour les substances magnétiques ordinaires, la possibilité d'une définition expé- rimentale d'une courbe normale d'aimantation. » PHYSIQUE. — A propos de r action du magnétisme sur la phosphorescence. Note de M. Alex ue Hemptinxe. ^ « Dans quelques articles publiés dans les Comptes rendus, M. Gutton s'occupe de l'action du magnétisme sur la phosphorescence ; il constate qu'un champ magnétique homogène est sans action. M En 1900, j'ai publié dans les Bulletinsde l'Académie de Belgique {') une étude de l'action du magnétisme sur la phosphorescence. J'ai expérimenté sur du sulfure de calcium, du sulfure de zinc, du nitrate d'urane, du dia- mant. Les substances étaient placées entre les pôles d'un électro-aimant très puissant, dans un champ d'environ aSooo unités; le champ, malgré la présence de certains appareils accessoires, élait sensiblement homogène à l'endroit où se trouvaient les substances. » M'étant rendu compte que l'œil ne peut que difficilement apercevoir les variations faibles de l'intensité d'une lueur, j'ai employé dans mes recherches un phosphoroscope construit et disposé spécialement pour ces expériences. Grâce à cet instrument, on peut faire certaines mesures de l'intensité lumineuse. » Dans ces conditions, j'ai constaté que le champ magnétique n'avait pas d'influence sur l'éclat de la phosphorescence. » Je n'ai pas songé à cette époque à rechercher l'action d'un champ non (') Bulletin de l'Académie, 1900, p. 356. SÉANCE DU 21 MARS igo/j. 7^5 homogène. Après avoir lu les travaux de M. Gutton, j'ai repris un échan- lillon (le sulfure de calcium <[ue je possédais encore et fait quelques essais dans un champ non homogène, mais sans employer le phosphoroscope. Je n'ai pas constaté d'influence du champ magnétique. » Ces résultats négatifs, différents de ceuK de M. Gutton, peuvent s'ex- phquer de deux manières : ou bien la cause est purement subjective et provient d'un manque de sensibilité de mon organe visuel, ou bien le sul- fure de calcium que j'ai employé ne possède pas une sensibilité suffisante. » Je pense que c'est à celte dernière hypothèse que l'on peut s'arrêter; il n'est pas sans intérêt de remarquer que le sulfure de calcium employé par M. Gutton avait une phosphorescence violette et le mien une phospho- rescence jaune veriiâlre. » Les substances phosphorescentes, pour être sensibles à l'action du champ magnétique, doivent peut-être posséder des qualités spéciales, que nous ne con- naissons pas encore et dont il serait intéressant de rechercher la nature. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Application de l'étincelle électrique à la chrono- photographie des mouvements rapides. Note de M. Lucien Bull, présentée par M. Marey. « La chronophotographie de mouvements de très courte durée, tel que le battement de l'aile chez l'insecte, exige que l'intervalle de temps qui sépare les prises d'images successives soit extrêmement réduit. Les appa- reils actuels, où le déplacement de la surface sensible est discontinu comme dans les chronophotographes ou cinématographes à pellicule, ne se prêtent guère à ces études; les arrêts auxquels la pellicule est soumise limitent la vitesse de translation qu'on peut lui imprimer et, par conséquent, la réduction de l'intervalle de temps qui sépare les images. Ces arrêts sont nécessités par la durée du temps de pose, un déplacement de la surface sensible pendant cette période donnerait du flou ; nous pouvons donc rem- placer ce mouvement intermittent par un mouvement continu à condition de réduire le temps de pose à un degré tel que ce déplacement soit assez faible pour ne pas affecter la netteté de l'image. » L'emploi du fond lumineux, tel que nous le fournit la concentration des rayons solaires par un condensateur, permet d'abréger considérable- ment le temps de pose. M. Marey, en coupant le faisceau lumineux par un disque obturateur percé de fentes étroites et animé d'une grande vitesse 756 ACADÉMIE DES SCIENCES. de rotation, a obtenu des photographies d'insectes au vol dans ^^ de seconde ('). » Lendenfeld (-) a réduit la pose, par le même procédé, à p^ de seconde, ce qui lui a permis, le premier, d'employer un mouvement con- tinu pour la dissociation des images et d'atteindre ainsi de grandes fré- quences : au moyen de l'oscillation rapide d'un miroir il a dissocié sur une plaque fixe des images séparées par des intervalles de :rrW ^^ seconde. » Les séries d'images obtenues par cette méthode ingénieuse sont assez courtes et ne se prêtent pas à la synthèse; elles présentent en outre un certain degré de flou, dû encore à la trop grande durée de la période d'éclairement par rapport à la vitesse de déplacement de l'image. » L'étincelle électrique employée comme source lumineuse permet, en raison de sa faible durée, de réaliser les dissociations les plus rapides, en conservant la parfaite netteté des images. Mach ('), Boys (") et d'autres expérimentateurs, ont obtenu, avec l'étincelle produite parla décharge de condensateurs, des photographies isolées de projectiles animés d'une vitesse de plusieurs centaines de mètres à la seconde. » Il nous a suffi pour obtenir des séries d'images équidistantes, condi- tion nécessaire pour pouvoir opérer la synthèse du mouvement analysé, de provoquer les étincelles à des intervalles de temps correspondant à des déplacements égaux d'une pellicule. » La figure montre, d'une façon schématique, le dispositif que nous employons pour assurer ce synchronisme et pour atteindre des fréquences considérables. » Dans une boîte A se trouve un cylindre B monté sur un axe horizontal. Sur ce même axe, mais extérieurement à la boîte, est monté un interrupteur rotatif destiné à rompre un certain nombre de fois pendant un tour le circuit primaire d'une bobine d'induction D. Sur le trajet du courant induit est placé, en dérivation, un condensa- teur F, et les étincelles éclatent en E entre deux électrodes en magnésium derrière la lentille G : celle-ci concentre les rayons dans l'objectif O, au foyer duquel tourne le cylindre. Ce cylindre est entouré d'une pellicule sensible et est animé d'un mouve- ment de rotation rapide. A chaque tour jaillit en E un nombre d'étincelles correspon- (') Marbt, Le mouvement, p. aSo. (-) Lendenfeld, Beitrag zum Studium des Fluges der Insecten mit Hilfe der Momcntphotographie {Biologisclien Cenlralhlalt, igoS, Band XXIII). (•') Mach und Salcher, Photographitche FLvirung der durch Projectile in der Luft eingeleiteten Vorgànge {Sitzungsberichte der Kais. Acad. der Wissensch. Wicn, 1887, Band XCV). (') Bots, Les projectiles pris au vol {Bévue générale des Sciences, 1892; n" 19). SÉANCE DU 2 1 MARS 1904. 757 dant à celui des contacts sur l'interrupteur : il suffit alors de démasquer l'objectif pendant la durée d'un tour pour obtenir une série d'images régulièrement espacées d'un objet placé entre la lentille G et l'objectif. A cet elTet est disposé derrière ce der- nier un obturateur à double volet qui, au moment voulu, est ouvert par le passage d'un taquet dont est muni le bord du cylindre; la fermeture s'eflectue automatique- ment au tour suivant au moyen du même taquet. » Avec ce chronophotographe électrique et les courants dont nous dis- posons à l'Institut Marey, nous avons obtenu des fréquences de 1 5oo images par seconde. » CHIMIE PHYSIQUE. — Étude sur les solutions colloïdales. Application de la règle des phases à l'étude de la précipitation des colloïdes. Note de MM. Victor Henri et André Mayer, présentée par M. A. Haller. « En étudiant les conditions de précipitation des colloïdes par différents électrolyles, on est amené à diviser les colloïdes en positifs et négatifs : les premiers précipitables par les anions, les seconds par les cations; les pre- miers se transportant dans un champ électrique vers la cathode, les seconds vers l'anode; les premiers précipitables par les radiations fi du radium, les seconds insensibles à ces radiations. L'ensemble de ces résultats obtenus par différents auteurs et par nous-mêmes semble montrer que la précipi- tation des colloïdes est un phénomène bien différent de celui de la préci- pitation des corps dissous quelconques, et que, par conséquent, l'étude systématique de la précipitation des colloïdes ne peut pas être faite par les mêmes méthodes que la précipitation des corps dissous, c'est-à-dire que la règle des phases ne peut pas servir de guide dans le cas des solutions col- loïdales. Cette conclusion qui a été formulée par différents auteurs nous paraît être inexacte. Nous croyons qu'on peut appliquer la règle des phases C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N° 12) 99 758 ■ ACADÉMIE DES SCIENCES. à l'étude systématique de la précipilation des colloïdes toutes les fois que les phénomènes de précipitation seront réversibles. » Deux méthodes différentes se présentent pour l'application de la règle des phases aux solutions colloïdales : i° On peut considérer une solution colloïdale comme formée de granules très petits qui sont en suspension dans un liquide; la composition de ces granules étant différente de celle du liquide environnant, on peut envisager la solution colloïdale comme formée de deux phases correspondant au liquide et aux gra nules. Pour pouvoir appli- quer la règle des phases à un système de ce genre, il faut d'abord montrer que la formation et la disparition de ces granules peuvent être des phéno- mènes réversibles; on peut le montrer sur des exemples d'émulsions et de solutions colloïdales obtenues au voisinage de points critiques pour des mé- langes de deux ou trois corps. Par exemple, si l'on a trois liquides A, B, G, tels que A dissout B et C, et B est insoluble dans G, on pourra souvent former un mélange de ces trois corps qui présentera toutes les propriétés de solutions colloïdales (transport électrique, bleu de Tyndall, précipi- tation par les électrolytes, absorption, etc.). La formation des colloïdes de ce genre sera souvent réversible (exemple : eau, chloroforme, alcool; eau, alcool, colophane; etc.). Quelquefois un mélange de deux corps (eau et phénol, eau et acide isobutyrique, etc.) donnera lieu au voisinage du point critique à une solution ayant toutes les propriétés des colloïdes. Dans l'application de la règle des phases à ces colloïdes, il y a lieu de dis- tinguer ceux qui sont formés de deux corps et ceux qui contiennent trois corps. Pour les premiers, on voit que, si les forces capillaires n'intervien- nent pas comme facteur d'action, la composition de chacune des deux phases est indépendante de la quantité des composantes; si, au contraire, la tension superficielle intervient comme facteur d'action au même titre que la température et la pression, la composition des deux phases changera, et de la variation de cette composition on pourra déduire l'influence de la tension superficielle (composition des mousses, solubilité de poudres très fines, etc.). » 2° La deuxième manière d'appliquer la règle des phases aux colloïdes consiste à considérer une solution colloïdale comme formant une seule phase (le mot phase se trouve donc ainsi un peu étendu), et à traiter les différents équilibres comme si l'on avait ifne solution normale quelconque. Tout un ensemble d'expériences montrent qu'on a le droit de procéder de cette manière, et que la règle des phases permet dans ces cas une étutie et une classification systématiques des conditions de précipitation des col- SÉANCE DU 21 MAHS 1904. 759 loides. En effet, avec des colloïdes très différents, tels que : l'hydrate fer- riqiie, l'argent colloïdal, le l'errocyaniire de cuivre, de fer ou de zinc, l'amidon, le glycogène, la gélatine, les différentes substances albiimi- noïdes (sérumalbumine, albuminoïde d'œuf, caséine, albumoses, etc.), on obtient des précipitations qui ont, d'une part, le caractère de réversibilité et où, d'autre part, la précipitation du colloïde n'est pas totale. » Exemples. — 1° Le ferrocyanure de cuivre précipite par addition d'azotate de cuivre. Si l'on ajoute des quantités croissantes de ce dernier, on voit que la quantité de ferrocyanure colloïdal qui reste en solution diminue de plus en plus; si l'on ajoute un grand excès d'azotate de cuivre, le précipité se redissout; le précipité obtenu par addition d'une faible quantité d'azotate de cuivre se redissout par addition de ferrocyanure de potassium; a" L'argent colloïdal (colloïde négatif) additionné de quantités croissantes d'hydrate de fer (colloïde positif) précipite d'al)ord partiellement, puis totalement, puis de nouveau seulement en partie et, enfin, le précipité estsoluble dans un excès d'hydrate de fer; 3" Pour les substances albuminoïdes, les précipités obtenus par les acides, par les sels de cuivre et d'argent sont partiels et les précipités sont solubles dans un excès de réactif. Toutes ces précipitations sont réversibles. » Nous avons entrepris l'étude de toutes ces précipitations réversibles en nous guidant de la règle des phases. Une étude analogue, faite dans un but différent, vient d'être publiée par M. Galeolti pour la précipitation des albuminoïdes par les sels de cuivre et d'argent; les expériences de cet auteur montrent l'avantage que présente la règle des phases dans l'élude de ces précipitations. » En particulier, pour certaines concentrations, on peut obtenir un système à trois phases : cristaux de sulfate de cuivre, précipité d'albumine plus cuivre, solution conte- nant l'albumine et le sulfate de cuivre; en faisant varier la proportion d'albumine la composition de la solution change, il en résulte nécessairement, en raison de la règle des phases, que la composition du précipité doit changer, donc le rapport d'albumine au cuivre doit être variable. Nous avons trouvé des cas analogues pour les mélanges formés de gélatine, eau et chlorate de soude, ou gélatine, eau et sulfate de cuivre qui donnent lieu à des syslèmes de deux phases ou de trois phases. Il est égalenient facile de voir que les précipitations du ferrocyanure de cuivre par des doses croissantes d'"n sel de cuivre (en particulier les expériences de J. E)uclaux), peuvent être représentées très simplement par la méthode graphique usitée djins les cas des mélanges à trois corps. » En étudiant les conditions de précipitation des colloïdes tels que l'albumine, on rencontre des cas qui sont en contradiction avec la plupart des théories de précipitation des colloïdes. Ainsi, par exemple, on peut faire des mélanges homogènes d'albumine, azotate de cuivre et eau qui 760 ACADÉMIE DES SCIENCES. précipitent par addition d'azotate de cuivre ou par addition d'eau; cette dernière précipitation est en contradiction avec les théories de Hardy et Bredig. Quant à la théorie de Perrin, qui fait intervenir la charge électrique et la cohésion, elle est obligée d'admettre que les granules de colloïdes sont de composition variable. » En résumé, la règle des phases, appliquée aux solutions colloïdales comme à des solutions normales, permet d'étudier et de classer systéma- tiquement les conditions de précipitation de toute une série de colloïdes. » CHIMIE MINÉRALE. — Transformai ion des oxydes et sels oxygénés en ehlorures. Note de M. C. Matigxox et F. Bourion. « Dans une Note précédente (' ) nous avons montré par des exemples, les propriétés réductrices et chlorurantes du mélange chlore et chlorure de soulre. Le même mélange peut être appliqué à la transformation des sels oxygénés en chlorures anhydres; il est même possible, dans certains cas, de constituer par son intermédiaire des méthodes d'analyse assez simples et rapides. Nous compléterons d'abord les résultats fournis par les oxydes. » Anhydride iK/igstique. — Celanhydride peut donner deux oxychlorures distincts suivant les conditions de l'opération. On obtient exclusivement l'oxydilorure Tu 0-Cl' en lamelles jaunes brillantes quand on chaufFe fortement l'oxyde tungstique; une tem- pérature plus modérée ne fournil que l'oxydilorure TuOCI' en lines aiguilles rouges, très déliées. Le premier composé commence à se sublimer à 264° sans fondre, le second fond à 211°, ils ont donné à l'analyse : Tu . Tu. Trouve. Calculé TuO^CI-. 64 , 70 64,10 Troux L'. Calculé Tu 0 Cl'. 53,72 53,73 « La déso.xydation complète de l'oxydilorure TuOCl' n'est pas réalisable commodé- ment; à cause de sa volatilité cet oxychlorure échappe aussitôt formé à l'action réduc- trice du chlorure de soufre. » Oxydes chromùjue et fcrriijiie. — Les vapeurs de chlorure de soufre mêlées de chlore paraissent constituer le meilleur agent de transformation du sesquioxyde de chrome en chlorure : la réaction marche même au-dessous du rouge, elle est rapide et complète. » Avec l'oxyde ferrique insoluble, on obtient très vite le perchlorure volatil. Cj Comptes rendus, t. CXXXVHL p. 63 1. SÉANCE DU 2 1 MARS 1904. 7^1 » Oxydes de nickel et de cobalt. — Avec ces oxydes, la chloruralion est presque immédiate vers 400°, elle se fait avec une vive incandescence. L'aspect des chlorures ainsi que leur analyse établit leur pureté. Par exemple, avec le cobalt, en réduisant le chlorure par l'hydrogène, on a obtenu les chiflVos suivants : TrouvL'. Calculé. Go 45, 3o 45,38 » Oxydes de zinc, de manganèse, d'élain. — La préparation des chlorures anhydres à partir de ces oxydes est sans intérêt, nous avons néanmoins examiné l'action du chlo- rure de soufre en nous plaçant au point de vue de l'application de la méthode à l'ana- lyse. Dans tous les cas on obtient le chlorure, à condition d'éviter la fusion partielle de la masse et par suite l'empâtement du protluil initial non encore décomposé. » Anhydride borique. — L'anhydride borique n'a pu être transformé régulièrement en chlorure à la température réalisable dans un tube de verre même difficilement fusible. La réaction exige une température plus élevée pour sortir de la zone de repos chimique. » Sulfates de baryum et calcium. — Le sulfate de baryum perd son soufre et son oxygène et donne uniquement du chlorure : ce chlorure est en effet soluble dans l'eau sans traces de résidu et la \ariaLion de poids du sel correspond à une transformation complète. Trouvé. Calculé. BaCr-(de SO'-Ba) 89,37 89,81 » Le sulfate de calcium se comporte comme le précédent. » Carbonate de baryum. — On rend rapidement solubles une dizaine de grammes de carbonate de baryum; la variation de poids et la dissolution complète du produit transformé indiquent une réaction achevée. » Analyse. — Nous avons appliqué cette action chlorurante au dosage de mélanges d'oxyde ferrique calciné et de sulfate de baryum. La méthode est rapide, le chlorure de fer se volatilise, il ne reste dans la nacelle que le chlorure de baryum soluble. Des mélanges de composition déterminée faits à l'avance ont donné à l'analyse les chiffres suivants : Composition du mélange SO'Ba trouvé d'après enSO'Ba. BaCl-. 83,79 84,25 89,11 88,90 5o,55 5o,49 17,23 17,10 » On a pu analyser aussi un mélange d'oxyde chromique et de sulfate de baryum. Le chlorure de baryum a été séparé par l'eau du chlorure chromique insoluble. Composition du mélange en SO'Ba. Trouvé. 4i,oo 40,74 » En résumé, le chlorure de soufre et le chlore permettent de transfor- 762 ACADÉMIE DES SCIENCES. mer les oxydes et sels oxygénés en chlorures anhydres; celte transforma- tion peut êlre utilisée quelquefois avantageusement au point de vue analytique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Seis cFargenl cl de plomb des acides monoalcojlphosphoriques . Note de M. J. Cavalier, présentée par M. Troost. « On sait que l'acide pliosphorique forme plus facilement avec les métaux lourds des sels normaux, trimétalliques, insolubles dans l'eau, que des sels acides; de sorte que, si l'on précipite une solution de phosphate disodique, neutre à la phtaléine du phénol, par un sel d'un pareil métal, la liqueur devient acide et il se précipite tout d'abord du phosphate trimé- lallique. Ce phénomène, qui peut déjà s'observer avec les alcaliuo-terreux, est particulièrement net avec le plomb et l'argent; les phosphates acides de ces deux métaux sont décomposables par l'eau, ne peuvent se former par double décomposition en partant d'un phosphate quelconque, et s'obtiennent seulement en milieu très acide. s J'ai constaté des phénomènes analogues dans l'étude des éthers phosphoriques diacides PO ' RH^. Toutefois, les sels neutres alcalino-terreux étant notablement solubles dans l'eau, les sels acides correspondants s'y dissolvent intégralemeut sans décomposition. » Il faut s'adresser à d'autres métaux tels que le plomb et l'argent. » I. Deux solutions, exactement neutralisées au méthyloranye, de inonoatlylphos- phateacide debaiyum [(PO'.C-^H5.H)'Ba=io'] et d'azotate deyjfow^ [{AzO')^Pb=5'] sont mélangées en proportions équimoléculaires; il se produit presque aussitôt un précipité bien cristallisé d'allylphosphate diplombique suivant la réaction : 2(PO*.G'H».H)"-Ba4-2Pb(AzO^)^ » La liqueur surnageante est fortement acide au mélliylorange, mais elle renferme encore du plomb, et un titrage montre que la réaction précédente porte seulement sur environ les -| des substances en présence. » Une addition nouvelle d'azotate de plomb à la liqueur filtrée (qui renferme alors à peu près ^^ PO'.C^H^.H^ libre par litre) ne produit plus de précipité notable. Par contre l'addition d'un alcali jusqu'à neutralité au méthylorange précipite tout le plomb à l'étal de sel diplombique, alors que la liqueur renferme un allylphospliate monométallique. » II. L'éthy/p/iosphate et l'azotate de plomb se comportent de même. » Et) solution plus diluée [(PÛ*.C'H^H)^Ba:=2o' j, la réaction est moins complète; SÉANCE DU -M MARS 19O4. ^63 à la température anibianle, le précipité renferme seulement 4^ pour 100 du plomb introduit (alors que pour une concentration double on trouve 80 pour 100). Celte quan- tité augmente par une élévation de température et atteint 52 pour 100 à l'ébullilion. » III. Avec les dilutions précédentes, l'azotate d'argent ne donne aucun précipité dans les solutions d'élhyl et d'allylphosphate monobarytique. Les sels diargentiques correspondants sont en efTet légèrement solubles dans l'eau. Il faut opérer avec des solutions plus concentrées et, même alors, le précipité est toujours peu abondant. i) Une molécule de (P0».C2HMI)'-I5a (dans 2') e^t mélangée avec 2 AgAzO^ (dans 2'); la liqueur devient acide au mélhylorangé et il se formé assez lentement un précipité cristallisé de PO*. C'II'. Ag- qui renferme seulement 4 pour 100 de l'argent employé. » IV. Les sels monométalliques d'argent et de plomb des acides éthyl et allylphos- phoriques hé peuvent donc s'obtenir par double décomposition à partir d'une solution d'un sel acide. Il faut opérer en milieu très acide. )) De l'élhylpliosphale neutre de plomb est dissous dans une solution aqueuse d'acide éthylphosphorique à 67 pour 100; après filtration, il se dépose par refroidissement une petite quantité de cristaux constitués par l'éthylphosphale acide de plomb [PO*.C-IIMI]-Pb, mélangé d'un peu de sel neutre. (Trouvé Pb : 48,4; P : 12,8. Calculé pour le sel acide : 45i2g; 18,57; pour le sel neutre : 6,25; 9,40 » V. L'éthylphosphale neutre d'argent se dissout beaucoup plus abondamment à chaud dans l'acide concentré que le composé plombique; la solution donne par refroi- dissement une masse hétérogène de cristaux dont la teneur en argent correspond à un mélange en proportions sensiblement égales de sel neutre et de sel acide. Les eaux mères additionnées d'alcool donnent un dépôt cristallisé dont la composition est celle de l'éthylphosphate acide d'argent. (Trouvé .\g : 45,9; P : i3,o4. Calculé pour PO'.Cni'.HAg : 46,3; i3,3.) )) £11 résumé, au point de vue des sels de plomb et d'argent, les acides monoélhyl et monoallylphosphoriques se comportent d'une manière ana- logue à l'acide phosphorique; les sels monométalliques solubles, neutres au méthylorange, donnent par addition d'azotate de plomb ou d'argent un précipité de sel bimétallique et la liqueur devient acide au méthylorange; les sels monométalliques de plomb et d'argent ne peuvent se former qu'en milieu très fortement acide. » CHIMIE ORGANIQUE. — L'arnistérïne, pliylostérine de /'Arnica montana L. Note de M. T. Klobb, présentée par M. A. Haller. « L'existence d'une phytostérine dans les capitules de Camomille ro- maine (^Anthémis nobilis) (') m'a engagé à rechercher si des composés (') Bulletin de la Société chimique, l. XXVII, 1902, p. 1229. ^64 ACADÉMIE DES SCIENCES. semblables se trouveraient dans d'autres Synanthérées, notamment dans V Arnica. » On fait digérer les fleurs pendant une quinzaine de jours dans du pétrole léger bouillant de 3o° à 70", et l'on renouvelle le traitement une seconde fois. Les liquides réunis sont distillés à la vapeur et réduits à un très petit volume, par exemple 3oo'^"' pour 6''5 de fleurs, enfin on chasse tout le pétrole par distillation dans le vide au bain- marie. Le résidu est délayé dans un grand excès d'acétone chaude et le tout abandonné à cristallisation. Après quelques heures on sépare par filtrage à la trompe un volumi- neux dépôt formé d'écaillés cristallines qui n'est autre chose que le carbure d'hydro- gène ou mélange de carbures déjà analysé par Boriuu- ('). Le liquide acétonique est distillé; il reste environ aoos (pour 6''s de fleurs) d'une huile grasse tenant en disso- lution une grande partie de la matière colorante jaune des pétales. On la saponifie en la chauffant avec 5os de potasse et 2008 d'alcool absolu ; la matière colorante jaune, très stable, semble peu attaquée. On chasse l'alcool par distillation, on reprend le savon par 4' d'eau au moins, on neutralise la potasse en excès par un courant de C0-; à ce moment la solution savonneuse tient en suspension une matière figée jaune qui, au microscope, présente un commencement de cristallisation en globules radiés. On épuise le liquide à plusieurs reprises par de l'éther C), on distille ce dernier et le résidu amené à un faible volume, par exemple 25o'="', est abandonné à lui-même. Le plus généralement, le résidu épais et coloré cristallise peu à peu, si l'on a soin d'opérer à basse température, vers 0°. Il se forme de magnifiques lamelles hexagonales ou rhombiques accompagnées de formes diverses telles qu'aiguilles réunies en étoiles, boules à structure radiée. Au fur et à mesure que l'éther s'évapore on ajoute de l'alcool et l'on abandonne sous cloche. En hiver, la cristallisation progresse ainsi assez rapi- dement. A la fin, on essore, on lave les cristaux avec de l'alcool froid et on les purifie par l'alcool bouillant en présence de noir animal. Mais l'arnistérine est mélangée de carbures restés dissous dans l'huile fixe et mis en liberté lors delà saponification; la séparation en est difficile et cause d'assez, grandes pertes de matière. On fait cristalliser d'abord dans l'acétone, la majeure partie du carbure se dépose par refroidissement, l'arnistérine reste en solution. On évapore à sec la solution acétonique, le résidu est repris par l'alcool bouillant avec addition d'environ aS pour 100 de benzène. Par éva- poralion lente on obtient finalement de beaux cristaux isolés en forme de losanges plats; c'est l'arnistérine renfermant 1™°' d'alcool de cristallisation, l^our l'analyse on a fait recrislalliser encore le produit plusieurs fois dans de l'alcool pur. » Lors des extractions il faut éviter avec soin de porter les extraits pétroliques à température supérieure à 100". » Le liquide épais, au sein duquel se sont déposés les premiers cristaux (') Ueber cUp Bestandtlieile fier BUilhen von .Vrnica montana (Dissertai. Erlangen, ■SgO- (') La séparation de l'éther est très difficile sinon impossible. Mais les deux couches se séparent très nettement si à l'émulsion formée d'abord on ajoute du sulfate de soude anhydre; il suffit d'agiter fortement dans un flacon pendant quelques instants. SÉANCE DU 3 1 MARS 1904. 7^5 d'arnislérine brûle, en donne encore par addition d'alcool et exposition prolongée au froid. A la fin il reste une notable quantité d'une substance épaisse, transparente, colorée, d'une odeur de miel, de saveur aromatique et amère, soluble dans tous les dissolvants organiques; les dissolutions étendues ont une belle couleur jaune d'or. » C'est Varnicine des auteurs (Lebourdais, Walz, etc.) dont l'arnisté- rine représente par conséquent la partie cristallisable. » Propriétés. — Du sein de l'alcool ou d'un mélange de benzine et d'al- cool, l'arnistérine se sépare en cristaux isolés, aux contours très nets, d'apparence rhomboédrique, qui, chauffés à i i5°-i2o°, perdent i"""' d'alcool de cristallisation (trouvé : 9,84-9,76-9,90 pour 100). Calculé pour C^» H" O-H-C^H^O 10 pour 100 » C"H"0-4-C2H«0 9,70 » » Privé d'alcool, le corps fond à a'i9"-2 jo" (corr.) et se sublime à une température plus élevée. » Les nombreuses analyses effectuées sur l'arnistérine s'accordent mieux avec la formule C-'H'''0-. Elles pourraient convenir également pour un corps en C ', mais la cryoscopie s'y oppose. J'ai trouvé, en effet, dans l'acide acétique avec un abaissement de o°,47, M = 428. Théorie pour la formule en C-* : 414. Le corps est soluble dans tous les dissolvants organiques, les solutions cristallisent difficilement, sauf avec l'alcool. Les réactions colorées sont celles des phytostérines. L'arnistérine jouit du pou- voir rotatoire droit. J'ai trouvé avec une solution dans l'acétone pure du bisulfite, ^ = oe,5o63, y = \o""\ t" = 1 3% une rotation de +3° 11' pour un tube de o™,4, d'où pour cette concentration (1,26 pour 100) a„= +62" 8'. Le chlorure de benzoyle réagit facilement, mais jusqu'à présent le dérivé n'a pas encore cristallisé. » Par ses divers caractères, et surtout par la présence dans sa molécule de 2^' d'oxygène, le nouveau corps se distingue nettement à la fois de Van- thestérine que j'ai décrite précédemment ('), et des autres cholestérines végétales. » (1) Bulletin de la Société chimique, toc. cil. C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIIl, N' 12.) 100 766 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques aininoalcools à fonction alcoolique ter- tiaire du type / R-COH \ /CIP CH-.Az( Note de M. E. Fourxeait, présentée par M. A. Haller. « I-es recherches de Grignard ont permis à M. TilFeneiu de réaliser avec facilité la synthèse de certaines halohydrines d'un type nettement défini, possédant toutes la formule générale : R.C0H-CH=C1 I {Comptes rendus, t. CXXXIV, p. 775). >) Les aminoalcools correspondants n'étaient pas encore connus. On les obtient facilement en chauffant les chlorhydrines avec un peu plus de 2 molécules d'une aminé tertiaire ou secondaire dissoute dans l'alcool. On les isole en chassant par l'ébullition une partie du dissolvant qui entraîne l'aminé en excès, en extrayant la base par de l'acide chlorhydrique étendu, puis en la mettant en liberté par de la soude caustique, après avoir lavé soigneusement la solution acide avec de la benzine. La base extraite par de l'éther est distillée dans le vide. Les rendements s'élèvent à 80 pour 100. » Les aminés secondaires et les aminés tertiaires donnent les mêmes produits, lacholinequi se forme avec ces dernières perdant toujours de l'alcool pendant le traitement à la soude. » Les aminoalcools à fonction alcoolique tertiaire bouillent sans dé- composition à la pression ordinaire. Les premiers termes sont très solubles dans l'eau. Tous sont plus solubles dans l'eau froide que dans l'eau chaude, et c'est Là une propriété qu'ils partagent avec les chlorhydrines dont ils dérivent. Ils ne réduisent pas à froid le permanganate en solution acide, mais une très légère élévatitm de température amène cette réduction. SÉANCE DU 21 MARS igo/i- 7^7 » La plupart de leurs sels sont difficilement cristallisables. Les sels doubles sont, ou très solubles comme le chloromercurate et le chloropla- tinate, ou facilement décomposables comme les chloroaurates. » Il suffit cependant d'éthérifier la fonction alcoolique, par exemple par l'acide benzoïque, pour que les sels des nouveaux dérivés obtenus soient éminemment cristallisables. Comme ces dérivés benzoylés s'obtien- nent avec la plus grande facilité par tous les moyens connus, ils peuvent ])arfaitement servir à la caractérisalion des bases dont ils dérivent. Leurs chlorhydrates sont solubles dans l'eau, dans l'alcool chaud et dans l'éther acétique. » La propriété la plus singulière de ces sels, ce qui donne au groupe spécial d'amiaoalcools auquel ils appartiennent, à défaut d'intérêt chi- mique, un certain intérêt physiologique, c'est qu'ils possèdent tous des propriétés anesthésiques locales très nettes. » MéLhyidiméthylaininopropauol : bout à 60° sous 48""". Son dérivé benzoylé cristallise des solutions alcooliques satu- rées à chaud en gros cubes qui s'eflleurissent à l'air et fondent à 202". » Éthyldiinélhylaminopropanol, bout à 57» sous aS"'"; le chlorhydrate du dérivé benzoylé cristallise de l'alcool absolu en fines aiguilles brillantes, très solubles dans l'eau, l'alcool méthylique et l'éther acétique. 11 fond à 175°. L'oxalate fond à i/i5°- )) Propyldimélhylamiiiopropanol, bout à 78'= sous 35™"; la chlorhydrine corres- pondante, non décrite par Tiffeneau, bout à 75° sous 28""". » Le chlorhydrate du dérivé benzoylé cristallise en fines aiguilles d'un mélange d'al- cool et d'éther. Il est hygroscopique et fond à i/ji"- » Isoainyldiinéthylaminopropaiwl, bout à 98" sous 24°'"'. H est peu soluble dans l'eau. Son odeur est forte. La chlorhydrine correspondante non décrite bout à 96" sous 23"™. » Le chlorhydrate du dérivé benzoylé cristallise d'un mélange d'alcool et d'éther en longues houppes d'aiguilles soyeuses et brillantes, insolubles dans l'acétone, fondant à i38<'. » Phényldiméthylamînopropanol : CMI-'.COlI-CH-.Az-CH' 1 \cir bout vers i3a°-i36° sous 32"™. Le chlorhydrate cristallise en paillettes fondant à 1 59°- 160°. y68 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le chlorhydrate du dérivé benzoylé, très peu soluble dans l'alcool absolu et dans l'ëau froide, est très soluble dans l'alfcool méthvlique bouillant d'od il cristallise par refroidissement en belles lablelles brillantes fondant à 2o5°-2o6°. » Benzyldlméthylaminopropanol. ~ La chlorhydrine correspondante bout à i55" sous 25"™. » La base bout à i44° sous 24""". Le chlorhydrate du dérivé benzojlé cristallise de l'alcool absolu en fines aiguilles et de l'alcool mélhvlique en magnifiques prismes transparents et durs fondant à igS". » BOTANIQUE. — L'Hvphœne coriacea, /ja/m/e/' icxùlc de Madagascar. Note de M. Pascal Claverie, présentée par M. Bonnier. « UHyphœne coriacea est, à Madagascar, après le Raphia Ruffia, l'un des palmiers qu'utilisent le plus souvent les Sakalaves sur la côLe nord- ouest de l'île. Avec les segments des feuilles ils confectionnent divers objets de vannerie; et ils préparent môme, en oittre, quelquefois une sorte de filasse avec les filaments fibreux qu'ils isolent de ces segments. » D'après les renseignements que nous a fournis M. Perrier de la Bathie, cet Eyphœne coriacea, appelé sur la côte ouest salrana viehy, ou satrana mira, ou encore hanty, atteint 2" à 3"" de hauteur. » Avec les échantillons remis à M. Jumelle par M. Perrier de la Bathie, nous avons pU hoùs rendre compte tout d'abord de la structure des seg- ments foliaires ulihsés. j) Ce sont les plis supérieurs de la feuille jeune qui se déchirent; la partie concave dS chaque segment foliaire correspond donc à la face supérieure de cette feuille. )) Sur une section transversale on remarque que le limbe, qui est pourvu de sto- mates sur les deux épidémies, possède, sous chacun de ces épidermes, plusieurs assises continues de cellules parenchymaleuses ordinaires; il y en a deux sous l'épi- a^ïmè sUpérieui-, et trois ou quatre sous l'épidémie inférieur. » Le reste dii parenchyme foliaire est entrecoupé par les faisceaux libéro-ligneux, dont chacun est relié aux deux couches sous-épiderniiqucs par deux faisceaux fibreux; ces faisceflrtx fibreux d'ailleurs ne se continuent pas latéralement aulouv des faisceaux libérô-ligneux. En outre, alternant avec ces paquets fibreux qui accompagnent les faisceaux.libéro-ligneux, sont de plus petits îlots de même nature, qui sont également accolés aux couches sous-épidermiques; mais ces autres îlots ne s'avancent pas jus- qu'au centre de la feuille, et ils ont par conséquent leurs pointes libres puisqu'il n'y a pas à ce niveau de faisceau libéro-ligneux. » Quant à la filasse que nous avons reçue en même temps que ces feuilles, nous avons voulu nous rendre compte de son origine précise, ainsi que de sa composition anatomique. » Au point dexue anatomique, une coupe laisse voir aisément que cha(|ue filament e SÉANCE DU 21 MARS I904- 7^9 correspond ;i un faisceau libéro-ligneux complètement entouré d'une assise scléreuse, mince latéralement et formant surtout un arc épais autour du bois. » H en résulte que la section transversale de ces filaments est ovale dans le sens antéro-postérieur, le grand diamètre mesurant en moyenne o™",345 et le petit o™'",285. » Au point de vue de l'origine, l'examen des feuilles entières laisse pressentir qu ce doit être le bord des segments foliaires qui fournil les filaments, car, régulièrement, de l'un des bords de chacun de ces segments tend à se séparer un filament brunâtre analogue à ceux qui composent la filasse. » L'élude anatomique confirme cette supposition, établissant, de plus, que chaque segment ne peut donner qu'un de ces filaments. Examinons, en elTet, une section transversale de la feuille, immédiatement au-dessous d'un des points où cessent les déchirures. Nous remarquons, tout d'abord, une structure bien distincte de celle des nervures correspondant aux plis qui ne se déchirent pas. » Dans ces véritables nervures, il y a, dans la région médiane, quatre gros faisceaux libéro-ligneux plus ou moins superposés et de plus en plus grands à mesure qu'on se rapproche de la face supérieure, en outre quelques faisceaux latéraux et, enfin, plus extérieurement, plusieurs petits îlols exclusivement fibreux. Au contraire, dans les plis correspondant aux déchirures, les grands faisceaux libéro-ligneux sont disposés suivant un arc périphérique, qui ne semble que la continuation de la rangée des fais- ceaux du limbe et qui est séparé seulement de l'épiderme supérieur par quelques assises cellulaires; ce sont les îlots scléreux qui sont répartis dans la région centrale. » Mais, d'ailleurs, la déchirure ne se produit pas au soinmeL inc/iie du plissemc/it, mais un peu latéralement. Il en résulte que, à chaque déchirure, l'un des deux bords voisins de deux segments est mince et l'autre forme bourrelet. » Or, en outre, un filament brunTure, faiblement adhérent, est accolé au bord mince, et c'est ce filament, au niveau duquel la déchirure s'est produite exactement, qui constitue un brin de filasse, tel que nous l'avons décrit plus haut. » Ces filaments bruns, en l'état où nous les avons reçus isolés, ont 5o'"' à 70"^™ de longueur. Leur résistance est un peu plus faible que celle de la filasse de coco, car, alors que, d'après M. Lecomte, un filament de coir de 8™ de longueur se rompt sous un poids moyen de 65o5, la rupture de ces filaments de feuille A'flyplurne coriacea a eu lieu, dans nos essais, sous une charge moyenne de 55oS. D'autre part, l'élasticité a été beaucoup moindre que celle du coir, et est presque nulle. » En définitive, cette filasse ck feuille r/'Hyphœiie coriacea, dont nous trenons de décrire F origine et la structure anatomique, semble donc sensible- ment inférieure à celle des fruits de Cocotier. » 770 ACADÉMIE DES SCIENCES. BOTANIQUE. — Sur la persistance de la structure alterne dans les cotylédons du Lamier blanc et de plusieurs autres iMbiées. Note de M. G. Chauveaud, présentée par M. Ph. Van Tieghem. « Il Y a trois ans, j'ai présenté à l'Académie une Note (') dans laquelle je proposais une interprétation nouvelle, qui peut se résumer ainsi : » La disposition superposée (du bois et du liber), caractéristique de la feuille, n'est pas primaire au même degré que la disposition alterne qui caractérise la racine. Elle correspond seulement à la dernière phase de l'évolution de Tappareil conducteur, dont la disposition alterne représente la première phase, l'une et l'autre étant reliées par une disposition inter- médiaire. » En effet, dans toutes les racines des plantes supérieures, où l'appareil conducteur subit son évolution complète, on S oit apparaître : i" la phase alterne, 2° la phase intermédiaire, 3" la phase superposée; les dispositions correspondantes se succédant très nettement. )) Mais si, au lieu de suivre le développement dans la racine, on s'éloigne de la radicule pour s'élever dans le corps de la plantule, on constate, dans le développement de l'appareil conducteur, une accélération plus ou moins grande suivant les plantes. Cette accélération se traduit par la suppression des deux premières phases et par l'apparition plus hâtive de la dernière phase, qui persiste seule, à partir d'un certain niveau. )) Celte constatation montre combien vaines sont les théories qui expli- quent la racine en prenant comme point de départ la structure de la feuille où seule cette dernière phase se trouve représentée. » Depuis la publication de cette première Note, j'ai décrit, en détail, la suppression des deux premières phases, dans plusieurs cas particuliers, empruntés aux exemples que je réunis pour un travail d'ensemble sur ce sujet important. Ces cas, pris piirmi les divers groupes de Phanérogames, ont été choisis de façon à montrer les tyjjes extrêmes entre lesquels doivent se ranger tous les autres. Ainsi, quand le développe- ment est très accéléré, comme dans le Haricot (-), cette suppression se fait brusque- (') G. CiiAUVEAiD, Sur la slructurc des plantes vasculaires {Comptes rendus, 14 janvier 1901). (-) G. Chauveaud, Sur le passage de la structure primaire à la structure secon- daire dans le Haricot {Bull, du Mus.d'Ilist. nal., 1901, p. 28). SÉANCE DU 2 1 MARS 1904. 771 ment au voisinage du collet. Quand, au conliaiie, il est très peu accéléré, comme dans rOi°-non ('), le Pin maritime {-), les premières phases persistent non seulement dans la ti"-elle, comme on le savait, mais encore jusque dans les cotylédons, fait absolument nouveau. Ce/ait nouveau présente à mes yeux une importance toute spéciale, puisqu'il apporte à mon interprétation une confirmation évidente. Il permet, en effet, de voir apparaître, dans une feuille, les mêmes phases que j'avais indiquées dans la racine. Comme il est aisé de constater que la succession de ces diverses phases : 1° alterne, 2" intermédiaire, 3° superposée, s'y fait suivant le même ordre, cela démontre bien que la disposition superposée de la feuille ne représente que la dernière phase de l'évolution de l'appareil conducteur. )) Les faits ci-dessus sont rappelés à propos d'une Note (') récemment présentée à l'Académie pour signaler la présence de la disposition alterne dans les cotylédons de i)lusieurs Labiées. Bien que je ne sois aucunement cité dans cette Note, la description qu'elle contient est telle que je me permets de la reprendre sur le point essentiel. » Dans le Lamium album, ainsi que dans les autres Labiées indiquées, tes deux faisceaux ligneux primaires de la radicule se continuent jusque dans les cotylédons, en demeurant toujours dans le même plan, qui est le plan de symétrie des cotylédons. Ces faisceaux ne se partagent pas en deux masses et aucune rotation n intervient. » D'ailleurs, dans ces plantes, la structure est semblable à celle du Radis, qui m'a servi comme premier type, avec cette seule différence que, le développement étant un peu moins accéléré dans les Labiées, la succes- sion des phases alterne, intermédiaire et superposée, se montre avec une netteté plus grande dans leurs cotylédons. » Par suite des progrès de l'âge, les éléments les premiers formés sont digérés et disparaissent, de telle sorte que, plus tard, on ne trouve, dans ces cotylédons, que les éléments superposés, c'est-à-dire la disposition caractéristique de la feuille. Il est donc désormais évident que prendre la feuille comme point de départ pour reconstituer la racine, c'est vouloir reconstituer l'appareil conducteur tout entier à l'aide de ses seuls éléments (1) Passage de la position alterne à la position superposée de l'appareil conduc- teur, avec destruction des imisseaux centripètes primitifs, dans le cotylédon de l'Oignon (Allium Cepa) {Bull, du Mus. d'Hist. nat., 1902, p. 62). (-) Passage de la disposition primitive à la disposition secondaire dans les cotylédons du Pin maritime (Pinus maritlina) [Bull, du Mus. d'flist. nat., 1902, p. i49). (^) Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 8o4. rjrj-i ACADEMIE DES SCIENCES. superposés. Or, les hypothèses les phis ingénieuses ne sauraient remplacer les éléments primaires disparus. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Actions électives de plusieurs parties du corps sur certains écrans phosphorescents. Note de M. Augustin Charpextieu, pré- sentée par M. d'Arsonval. K J'ai reconnu que la plupart des alcaloïdes, ainsi que plusieurs autres substances toxiques, comme le chloral, émettaient des rayons N en quan- tité généralement considérable, quoique variant de l'un à l'autre. » De plus, j'ai constaté sur ces substances un fait qui m'avait déjà frappé à propos des corps odorants. T.eur action sur l'écran phosphorescent est renforcée par le voisinage d'une autre source de rayons N, telle qu'une bille d'acier trempé, etc. L'action totale n'est pas simplement la somme de celle produite par le corps essayé et de celle produite par la source acces- soire, elle est plus forte que cette somme (ce qu'on voit facilement en observant d'abord l'effet des deux sources éloignées l'une de l'autre, quoique à des distances égales de l'écran, puis en les rapprochant presque au contact l'une de l'autre, toujours à la même distance de l'écran). » Cette sorte de résonance m'avait conduit à employer des écrans sur tablettes de camphre, qui renforcent la luminosité du sulfure dans le cas où l'observateur aurait besoin d'une intensité lumineuse plus grande qu'avec les écrans simples. » J'ai obtenu, suivant le même principe, des écrans renforçateurs en fixant au collodion, sur une feuille de carton noir, et sur une étendue de io™'à 12™', une couche épaisse de chacun de mes alcaloïdes et, sur la partie centrale de cette couche, une tache mince de sulfure phosphorescent de i*^™ à 2*^°* de diamètre. » Ces écrans subissent, comme les écrans simples, l'influence des sources de rayons N et, ce qui m'intéresse surtout, des sources physiologiques; mais, fait nouveau, ils la subissent d'une façon élective, c'est-à-dire que, pré- sentés devant les diiTérentes parties du corps, ils sont plutôt influencés par certains organes que par d'autres, de sorte que l'émission apparente des dif- férents organes appréciée par plusieurs écrans différents n'a pas la même valeur relative, suivant l'alcaloïde employé. » De plus, pour un écran donné, l'organe qui montre l'émission la plus intense, ou, si l'on veut, qui produit la plus forte modification de la phos- SÉANCE DU 21 MARS 190/i. 773 phorescence, est celui qui présente la plus forte affinité pour l'alcaloïde employé, c'est-à-dire celui sur lequel se localise le plus spécialemenl V action toxique de cet alcaloïde dans C e.xpérimentalion physiologique. » A.insi la digitaline a une action élective excitante sur le cœur : un écran à la digi- taline brillera fortement devant cet organe et permettra d'y déterminer les contours beaucoup plus nettement qu'un écran simple. (Tous ces écrans doivent être déplacés très lentement, ils ont une grande inertie.) » La pilocarpine excite spécialement les glandes, surtout certaines d'entre elles, "landes salivaires et autres. Or un écran à la pilocarpine localise nettement les glandes salivaires; donne, d'une façon très visible, les contours du foie et permet de recon- naîtra la situation du pancréas malgré sa profondeur (il faut alors que l'estomac soit vide et inaclif, autrement il agirait aussi et l'on ne verrait pas d'espace obscur bien net entre le rebord inférieur du foie et le bord supérieur du pancréas). Quant au cœur, que la pilocarpine ralentit, il donne avec l'écran en question une zone un peu moins éclairée que les parties avoisinantes. Je n'ai pas pu me procurer de muscarine, qui eût montré |)robablement encore mieux ce dernier phénomène. » Uatropine. accélératrice du cœur, forme un écran brillant davantage au niveau de cet organe; au contraire, au niveau des glandes, dont elle suspend la sécrétion, il y a aflfaiblissement du même écran ('). » Parmi les poisons nerveux, les uns portent leur action sur certaines parties qui sont respectées relativement par les autres. Ces différences de localisation se traduisent par des effets différents sur nos écrans. Ainsi l'écran à la strychnine brille plus sur la moelle que partout ailleurs (ce qui n'est pas le cas pour un écran simple). Un écran à Vapomorphine brille surtout au niveau du bulbe, moins sur le cerveau et sur la moelle. Un écran à la nicotine (flacon très plat rempli de nicotine et sur le bouchon duquel est la tache de sulfure) donne son maximum d'éclat vers le haut de la région mastoïdienne, où il est relativement près de la protubérance. Un écran au chloral donne un éclat marqué sur l'ensemble du cerveau (avec quelques différences suivant les régions); sur le bulbe et la moelle, il brille sensiblement moins. » Un écran à la santonine est induencé au maximum par le voisinage des centres visuels: il brille au point que j'ai précédemment indiqué comme augmentant la vision sous l'inlluence des rayons N (entre les bosses pariétales et le sommet de l'occipital), et surtout sur la ligne médiane du crâne vers la partie postérieure de la suture sagit- tale (les centres visuels principaux sont situés dans cette région à la face interne des hémisphères cérébraux). Il brille aussi considérablement devant l'œil et dans son voisinage. » Or, dans tous ces cas, l'action élective de chaque région sur l'écran est bien conforme à l'action élective physiologique du toxique employé. » Je laisse de côté pour le moment d'autres poisons (curare, vératrine, (') Tous les faits précédents ont été contrôlés par la mise à nu des organes sur le chien vivant, avec l'obligeant concours de mon collègue M. Edouard Meyer. C. K., 1904, 1" Semestre. ( T- CXXXVllI, N" 12.) 'O^ n-j!^ ACADEMIE DES SCIENCES. cocaïne, etc.) dont l'action spécifique se porte non sur une partie du corps déterminée, mais sur un ou plusieurs éléments anatomiques plus ou moins diffusés dans l'économie. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur les réactions colorées consécutives à l'action de la tyrosinase. Noie de M. C. Gessard, présentée par M. Roux. « En poursuivant l'étude de l'action de la tyrosinase sur la tyrosine, j'ai été frappé de la ressemblance de beaucoup des réactions colorées avec celles qui ont été attribuées par différents auteurs au suc ou au principe extrait des capsules surrénales. La présente Note a pour but de mettre ces ressemblances en évidence. » Les phénomènes de coloration consécutifs à l'action de la tyrosinase offrent deux phases distinctes. La première seule est imputable à la dias- tase : c'est le passage au rose, puis au rouge. Au bout d'un temps variable suivant les circonstances, succède une coloration violette, et finalement un précipité noir qui laisse le liquide surnageant entièrement décoloré. En réalité, deux produits différents, que je n'avais pas distingués dans mes premières études ('), correspondent à ces différences d'aspect. Je ne les caractériserai encore que parleurs réactions colorées. » Le produit rouge est jauni ou décoloré par les acides minéraux. Il donne avec les alcalis un beau jaune d'or, qui se fonce en brun avec la potasse, en violet avec l'am- moniaque. Ce même violet, que nous retrouverons plus loin, résulte aussi de la satu- ration par l'ammoniaque après quelque temps de contact des acides. L'eau iodée fait virer le rouge au carmin ; le perchlorure de fer le change en beau vert. Mais le rouge n'est pas l'attribut nécessaire et inséparable du produit de l'action de la tyrosinase sur la tyrosine. Il est remplacé par une coloration verte, quand la diastase agit en pré- sence d'une trace de fer (sel au minimum). D'autre part, la présence de l'oxygène est indispensable à la manifestation de la couleur. Aussi des corps capables de lui disputer l'oxygène [matières accompagnantes dans le suc des capsules surrénales (-)] ou bien la saturation par l'hydrogène sulfuré de la solution rougie par la diastase empêchent ou détruisent la couleur rougiî, qui se retrouve quand ces agents sont écartés. » L'exposition dans le vide conduit à un autre résultat. La liqueur rouge se déco- lore avec lenteur. Mais c'est une coloration violette et non plus rouge qui apparaît par la rentrée de l'air. C'est que, dans ces conditions, un nouveau corps a pris nais- (') Sur la tyrosinase (^Comptes rendus, t. CXXX, 1900, p. 1327) et Études sur la tyrosinase {Annales de l'Institut Pasteur, t. X^ , 1901, p. SgS). (•■') Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. 586. SÉANCE DU 21 MARS 1904. 775 sance par réduction du premier et qui n'est pas réversible en celui-ci. II est très oxy- dable et se caractérise par la coloration violette de sa combinaison oxygénée et par la tendance de cette dernière à la précipitation sous forme de poudre noire, le violet n'étant d'ailleurs qu'un aspect de la précipitation au début. Cette réduction s'obtient, même à l'air, par un traitement à la poudre de zinc, déjà à froid et en milieu neutre, encore mieux si l'on acétifie et si l'on chaufTe. L'ébuUition du liquide rou!»e détermine encore plus rapidement sa décoloration, à quoi succède le violet par refroidissement. Enfin, et c'est l'influence qui semble entrer en jeu dans les conditions naturelles du phénomène, certains sel neutres, ajoutés à la solution de lyrosine simultanément avec la tyrosinase, favorisent l'apparition du violet à la suite ou même à l'exclusion du rouge et aboutissent à la décoloration de la liqueur par précipitation du produit noir (mélanine). Nous avons vu plus haut le même effet résulter de l'action des acides et de l'ammoniaque. Ainsi, tous ces modes d'intervention divers, qui affectent si diffé- remment la coloration rouge dans le mélange tyrosinase et tyrosine, ont pour aboutis- sant commun le produit incolore, oxydable et précipitable en noir à l'air. » L'addition d'un acide à la liqueur décolorée par le vide ou l'ébullition la maintient incolore, même à l'air. Par saturation de l'acide, le violet apparaît; les alcalis favori- sent, d'ailleurs, sa production. Le perchlorure de fer donne, avec le nouveau produit, la même coloration verte qu'avec le produit rouge. La liqueur décolorée par le vide ou l'ébullition réduit instantanément à froid l'azotate d'argent ammoniacal. Le chromo- gène qu'elle tient en dissolution est précipité par le sous-acétate de plomb. » L'étude de chacun des corps qui donnent lieu aux réactions colorées dont on vient de parler présente beaucoup de difficultés et demande beau- coup de temps. Le présent travail marque quelques étapes dans la suc- cession des phénomènes. » HISTOLOGIE. — Sur la présence d'un appareil d' accommodation dans les yeiuc composés de certains Insectes. Note de M. Pierre Vigier, présentée par M. Joannes Chatin. « Les yeux composés des Insectes sont formés par la juxtaposition d'un nombre variable d'ommatidies. Chaque ommatidie comprend : n 1° Un appareil dioptrique. formé de parties réfringentes qui modifient la direc- tion des rayous incidents; » 2° Un appareil récepteur, qui reçoit les excitations lumineuses et les transmet aux centres percepteurs par l'intermédiaire des voies optiques; » 3° Un appareil pigmentaire, qui absorbe les vibrations inutilisées, intercepte les rayons obliques et isole les unes des autres les ommalidies. » Cette description est incomplète, du moins en ce qui concerne certains Insectes à vol rapide, tels que les Libellules. Dans les yeux composés 77^ ACADÉMIE DES SCIENCES. d'Aeschna, par exemple, on constate la présence d'un appareil accommoda- leur, dont le fonctionnement permet l'adaptation pour la vision à diverses distances. » Cet appareil interposé entre les ommalidies et confondu jusqu'ici avec l'appareil pigmentaire qui le dissimule, occupe toute la hauteur des organes oculaires, depuis la lame criblée qui les limite dans la profondeur, jusqu'à la cornée qui en revêt la surface. » L'appareil d'accommodation comprend : » 1° Des parties élastiques et extensibles, i" des parties contractiles. » Les premières sont représentées par des trachées à filament spiral ex.trêmement grêle. Elles proviennent de ramifications de l'arbre trachéen, dont les branches volu- mineuses forment un tapis à la face profonde de la lame criblée qui sépare de l'œil proprement dit les éléments nerveux du ganglion rétinien. Par les orifices de cette membrane limitante, des ramuscules trachéens passent dans l'œil avec les fibres ner- veuses. Ces trachées intra-oculaires ont été déjà observées chez certains Insectes et Arachnides par quelques histologistes (Leydig, Grenacher, Hesse) au voisinage de l'extrémité proximale des ommatidies. Elles s'élargissent bientôt et deviennent des vaisseaux à paroi mince, qui s'étendent dans toute la hauteur des ommalidies et qui occupent les vides que l'on constate entre celles-ci sur les coupes transversales. Elles parviennent ainsi au niveau des cônes cristalliniens, entre lesquels elles présentent une extrémité légèrement renflée dont le sommet se prolonge au voisinage de la cornée par des diverticules de petit diamètre. » Les trachées sont enveloppées par des faisceaux de fibrilles, qui descendent lon- gitudinalement jusque dans la région moyenne des ommatidies, et qui d'autre part se terminent par insertion à la face profonde de la cornée. » Ces fibrilles, qui, au premier aspect, peuvent être prises pour des formations chi- tinogènes,sont en réalité des éléments contractiles, des myo fibrilles. Elles apparaissent en eiTet (sur des yeux dépignientés, colorés par l'héniatoxyline ferrique et examinés à un fort grossissement), comme composées de parties hétérogènes, alternativement claires et sombres, plus longues que larges et comparables aux articles successifs des fibrilles musculaires striées. Des fibrilles chitinogènes ne présenteraient (surtout chez des insectes parfaits, qui par conséquent n'élaborent plus activement de chitine) ni l'étendue, ni la structure régulièrement alternante de celles-ci. » La striation des fibrilles cesse d'être visible vers leur extrémité périphérique, qui constitue une sorte de tendon homogène. L'insertion de ces tendons sur la cornée se fait par petits groupes fibrillaires, disposés en couronne autour de la base de chaque cône cristallinien. Les fibrilles n'occupent pas tout l'espace intermédiaire entre les extrémités des ommatidies; elles forment une couche continue sur les faces latérales de celles-ci, au contact immédiat du cône, et l'on peut facilement reconnaître à quelle ommatidie elles appartiennent. » Notons, en passant, l'intérêt que présente la constatation de trachées et d'éléments miisculaiit's dans une partie des organes oculaires considérée comme purement épi- théliale. SÉANCE DU 21 MARS ipo/j. 777 » Au point de vue physiologique, l'appareil que nous venons de décrire remplit un double rôle. )) Par leur contraction, les myofibrilles tendent, en diminuant la cour- bure de la surface de l'œil, à raccourcir l'exlrémité distale des ommatidies, en particulier les cônes cristalliniens , au niveau desquels elles sont plus complètement différenciées. Les trachées, par leur élasticité et par la pres- sion de l'air qu'elles contiennent, tendent au contraire à faire saillir la surface et à comprimer les faces latérales des ommatidies, d'où résulte un allongement de celles-ci. Le ieu combiné des ravofibrilles et des trachées adapte par conséquent l'œil à des distances variables. » La présence d'un appareil d'accommodation nettement différencié dans les veux composés des Libellules semble eu rapport avec les mœurs de ces animaux. Si quelque insecte a besoin d'un tel appareil, n'est-ce pas en effet celui qui, par le développement de ses ailes et l'agiliié de son vol, est particulièrement bien armé pour la poursuite des proies dont il se nourrit ? » La recherche d'un appareil d'accommodation dans les yeux composés des Arthropodes a longtemps préoccupé les histologistes. Il suffit de citer ici les noms de Leydig, Landois, Gegenbaur, qui décrivirent une « muscu- « lature propre des bâtonnets optiques » et de rappeler les discussions qui, plus tard, firent considérer cette musculature comme fort douteuse : les auteurs précédents, en raison de l'msuffisance des moyens d'investi- gation dont ds pouvaient disposer, avaient évidemment attribué à de pré- tendus éléments musculaires la striation transversale du rhabdome. Leur interprétation fut d'ailleurs à tel point contestée ('), qu'on n'en retrouve même plus la trace dans les travaux récents, et que toutes les théories proposées pour expliquer le fonctionnement des yeux composés chez les Arthropodes, présentent ces yeux comme dépourvus d'appareils capables d'en modifier l'accommodation. Les faits relatés dans cette Note sem- blent par conséquentde nature à modifier les notions actuellement admises sur le mécanisme de la vision chez les Insectes. » (') \oir JoA.NNKS Chati.n, Recherches sur le bàlunnet optique, 1876. •jjS ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIOLOGIE. — Étude sur ta loi d' action delà maltase. Influence de la con- centration du maltose. Note de M. E.-F. Terroine, présentée par M. Alfred Giard. « J'ai entrepris sous la direction de M. Victor Henri l'étude de la loi d'action de la maltase, afin d'analyser comment se produit l'hydrolyse du maltose par ce ferment. La première question qui doit être étudiée est l'influence de la concentration en maltose sur la vitesse d'hydrolyse. » Les expériences ont été faites à 40° ; à des volumes égaux de différentes solutionsdemallose(o,5à 10 pour 100) faites dans une solution à 5 pour 1000 de INaF on ajoutait des quantités égales d'une solution bien filtrée de dia- stase Taka. La vitesse d'hydrolyse était suivie par les mesures du pouvoir réducteur avec la liqueur de Fehling et pour quelques séries par des mesures au polarimètre faites avec les précautions nécessaires pour éviter les effets de birotation. » Les nombres suivants indiquent à une constante près les proportions de maltose hydrolyse : 7 mars 1904. Maltose Maltose Maltose Durées. 0,5 pour loo. i pour loo. 5 pour loo. min. 120 o,o84 0,062 0,081 2^0 o,i83 o,i33 o,ii5 36o 0,264 0,182 o,i5o 480 0,343 0,283 660 0,482 0,436 0,247 84o o,5oo 0,600 o,3o6 i44o 0,554 0,654 0,342 1 1 mars. Maltose Durée. 3 pour 100. 10 pour 100. min. go o , 706 0 , o36 240 0,107 0,0-; l 375 o,i53 0,102 480 0,187 0,127 6^0 0,222 0,181 84o o,25o 0,229 i38o o,352 0,327 SÉANCE DU 21 MARS 1904. 779 » L'examen des résultats de ces expériences ainsi que d'autres séries qui seront publiées à un autre endroit montre que la concentration en maltose exerce une influence diflérente suivant qu'il s'agit de solutions diluées ou de solutions concentrées. Nous trouvons, par exemple, pour les expériences du i4 mars que la rotation du plan de polarisation a diminué après le même intervalle de temps min. de 68 pour la solution de maltose à i pour 100 g5 » » 2 » 1 1 4 » » 5 » 107 » » 10 » » L'influence de la concentration du maltose peut donc être résumée par la formule suivante / « i> = K 1 -t- ma qui relie la vitesse d'hydrolyse i> à la concentration a; /cet m sont deux constantes qui dépendent des conditions de l'expérience et du ferment. Cette loi est la même que dans le cas de l'invertine, de l'émulsine, de Famy- lase et de la trypsine (' ). » PHYSIOLOGIE. — Etudes sur l'action delà mallase. Constance du ferment. Note de M"* Cii. Philoche, |)résentée par M. Alfred Giard. « On sait que Cr. Hill a montré que la maltase additionnée à du glucose en solution très concentrée produit du maltose (ou de l'isomaltose). J'ai entrepris l'étude de cette action au point de vue cinétique. Mais avant d'aborder la question de la synthèse produite sous l'influence de la mal- tase, il est nécessaire d'étudier : i" si le ierment reste bien comparable à lui-même pendant toute la durée de l'action ; 2" comment variera la vitesse d'hydrolyse lorsqu'on fera agir la maltase sur une certaine quantité de maltose additionnée de doses croissantes de glucose. » Les expériences, entreprises sous la direction de M. Victor Henri, ont été faites à la température de [\o°; la maltase employée est celle de la diastase Taka. Pour étudier si le ferment reste bien comparable à lui-même deux méthodes peuvent être employées : 1° on fait agir le ferment sur des solutions contenant des quantités différentes de maltose et de glucose, par (') V. Henri, Lois générales de l'action des diastases. Paris, 1908. ■^So ACADÉMIE DES SCIENCES. exemple : maltose 6 pour loo, maltose 4 pour loo ■+- glucose 2 pour 100, maltose 2 pour 100 + glucose 4 pour 100 et l'on compare les vitesses des hydrolyses suivies à des intervalles déterminés; 2° on fait agir une cer- taine quantité de ferment sur le maltose, puis on ajoute à différents mo- ments des quantités déterminées de maltose et l'on suit les vitesses d'hy- drolyse après ces additions. Nous avons employé jusqu'ici seulement lu première méthode. » Voici quelques-uns des résultalsoblenus. Les nombres suivants indiquent les pro- portions de maltose hydrolysées après didérents intervalles de temps. i4 mars igo^- Durées. 3 he ures 5 » 7 » 9 » 12 H 24 » 3i » 48 » 74 » 99 )> I. Maltose 6 p. 100. o,o52 0,107 o,i46 0,207 o,364 0,490 0,546 0,695 o,83o 0,940 II. Maltose 4 P- 'oo lH- Maltose 2 p. 100 -I- glucose 2 p. 100. -T- glucose 4 p- ïoo- 0,193 0,200 0,262 0,327 0,428 o,464 o,5i5 0,574 o,65o 0,770 0,800 0,240 0,400 0,567 0,680 0,74 0,774 0,80 0,86 0,86 » Comparons la deuxième série avec la première. Nous voyons qu'après 3 heures il y a 20 pour loodu maltose hydrolyse, donc pour loo"""' il y a 4 Xo5,20 = o8,8o de maltose hydrolyse; la solution contient donc à ce moment 3?, 20 de maltose et 2s, 8 de glucose, elle est comparable à la série I au moment où la proportion de maltose hydrolyse est éirale à — — = 0,47. Nous voyons que, après 24 heures, on a 0,49; donc l'on doit com- parer la vitesse d'hydrolyse de l après 24 heures à la vitesse du début de la série II. Nous trouvons comme proportions hydrolysées (rapportées dans les deux cas à 68 de maltose pour 100'^"') : Après 24 » 24 » 24 » 24 Première série. h ■ 7- 24. 5o. •75. 0,546 0,695 0,83 0,94 Seconde série. Il Après 7 o , 55 » 24- . . 0,68 " 48 0,77 0,85 74- » On voit que les premiers nombres de ces deux, séries sont presque égaux entre eux, par conséquent la vitesse d'hydrolyse au début de la deuxième série est la même que la vitesse d'hydrolyse de la première série après 24 heures d'action de la maltase. SÉANCE DU 2r MA lis I904. 78 1 » Le même résultat s'observe si l'on compare les variations des rotations du plan de polarisation dans les deux séries : pour la série I on trouve que de la 24" à la 48" heure la rotation a diminué de i°28' et pour la série II pendant les 24 premières heures il a diminué de i°36'; de même dans la série I de la 24° à la 74" heure on trouve une diminution de 3°54' et pour la série II pendant les 48 premières heures une varia- tion de 4°28'. » Conclusion. — Lorsque l'on fait agir la maltase (de la diastase Taka) à l\o°, l'activilé de ce ferment ne change pas pendant les premières 24 heures; le ferment reste donc bien comparable à lui-même. » MÉDECINE. — Sur la durée du traitement de l'hypertension artérielle dans r artériosclérose par la d' Arsonvalisalion. Note de M. A. Moutier, pré- sentée par M. d'Arsonval. « Dans une Note précédente (' ) nous avons montré que chez les hyper- tendus la pression artérielle pouvait être ramenée à la normale par la d'Arsonvalisation; toutes nos observations depuis sont venues confirmer ces résidtats. Mais nous voudrions relater ici quelle est la durée du traite- ment de l'hypertension artérielle en rapport avec l'artériosclérose, celui-ci ayant une durée très variable, suivantles cas. » I^a mesure de la pression artérielle en clinique comporte un coef- ficient d'erreur personnelle; nous dirons donc que, pour nous, la pression artérielle est de id"^™ à 16*^™ de mercure au niveau de la radiale et nous ajouterons que, dans les résultats que nous allons exposer, la mesure de la pression a toujours été faite par nous avec le même appareil et à peu près à la même heure de la journée pour chaque malade. » Les cas que nous avons observés peuvent être rangés en quatre groupes : dans un premier groupe, la pression normale n'est obtenue qu'après la dix-septième séance d'électrisation ; dans un deuxième, elle est obtenue après la treizième; dans im troisième, après la huitième séance, et enfin dans un dernier groupe de malades, la pression a diminué très rapidement et a atteint la normale après la cinquième séance. » Le Tableau suivant nous montre comment l'abaissement de pression s'efïectue dans chacun de ces groupes de malades. (') Comptes rendus, 29 juin rgoS. C. K., iç)o4, ■•' Semestre. (T lAWVlIl. \" 12; 1 02 782 ACADÉMIE DES SCIENCES. Abaissemeiu i" séance. 2" » 3^ » . 4'' )> 5= » . 6" >) . 7° » 10' 12" 15" 17» 18' retardé. moy en. rap ide. très rapide. Pression artérielle après Pression artérielle avant après Pression artérielle Pression avant artérielle avant avant après après la séance. la séance. ■la séance. la séance. la séance. la séance. la séance. la séance 23 20 24 18 23 19 26 20 22 20 22 17,5 20 18 22 18 21 •9 20 '7 '9 17,5 '9 •7 20 18 '9 16,5 18 17 17 16 20 ,7,5 18 17 18 ■ 16,5 16 i5 •9 ■7,5 18 16 '7 16 i5 i5 19 •7 17,5 16 [6,5 i5,5 18, .5 '7 17,5 16 16 i5 18 ■7 '7 16 [5 i5 18 •7 ■7 i5,5 17,5 16,5 16 i5 >7 16 16 i5 '7 16 i5,5 i5 16, .5 i5,.5 i5 i5 16,5 i5 16 i5 16 i5 • i5 i5 » La rapidité de l'abaissement de la pression artérielle ne semble être en rapport ni avec la gravité, ni avec l'ancienneté de l'arLério-scIérose, ni même avec le degré plus ou moins élevé de l'hypertension, elle semble être seulement en rapport avec l'hygiène et Falimenlation du malade. » Dans les cas où nous avons observé une dimiiuition très rapide de la pression artérielle, il s'agissait généralement de malades atteints d'arlério-sclérose de date ancienne, qui avaient suivi toutes les médications usitées, qui observaient un régime sévère, chez lesquels on avait diminué les recettes et augmenté les dépenses par une alimentation appropriée et par un exercice sagement calculé et chez lesquels on n'avait pas pu par tous ces moyens abaisser la pression artérielle. » Les malades chez lesquels nous avons observé un abaissement moyen de la pression au point de vue de la rapidité étaient toujours des malades que l'on devait habituer en même temps au régime alimentaire; chez ceux où l'abaissement était tardif et chez lesquels on observait souvent un arrêt dans l'abaissement, il s'agissait de malades que l'on ne pouvait arriver à astreindre à ces mesures d'hygiène générale ou qui encore pendant le cours du traitement faisaient des écarts de régime. » En somme, quand les malatles se sotimelleiil à lia régime approprié, SÉANCE DU 21 MARS 1904- 783 on obtient fitcilement et très rapidement par la d'Arsonvalisation la dispa- rition de l'hypertension artérielle, on amène la pression artérielle à la normale et cela dans tous les casd'artério-sclérose que nous avons observés, même dans ceux où Ton avait employé auparavant et sans succès tous les autres traitements. » MÉDECINE. — Action des métaux à Vétal colloïdal et des oxydases artificielles sur révolution des maladies infectieuses. Note de MM. Albert Robin et G. Baudet, présentée par M. Arm. Gautier, « Les Communications de M. Trillat el de MM. Lumière et Chevrottier ( ' ) ont appelé de nouveau l'attention sur le rôle que jouent les métaux dans les phénomènes d'oxydation et sur l'action thérapeutique qu'ils peuvent exercer, quand ils sont unis à une matière organique. Cette action oxydante doit être rapprochée de celle des solutions de métaux dissous à l'état col- loidal par la méthode de Bredig. » Nous avons pensé que les métaux colloïdaux et les oxydases artificielles pourraient favoriser les oxydations de l'organisme humain, enrayerainsi les phénomènes d'infection ou d'intoxication morbides, et nous avons, de notre côté, étudié l'action des produits préparés suivant la méthode que M. Trillat a indiquée lui-même (/oc. cit.), en comparant cette action à celle des solutions colloïdales de Bredig, des oxydases végétales et de quelques sérums thérapeutiques. I) Après des essais physiologiques sur l'animal, nous avons poursuivi nos recherches en injectant, à un ou deux jours d'intervalle, à des malades atteints de maladies infec- tieuses, le plus souvent à forme hypertoxique, 5™' de solutions métalliques, 2™' d'oxydases ou lo"""' de sérums thérapeutiques, et en observant les résultats obte- nus sur la nutrition. » a. Solutions métalliques. — Nous avons employé dans 18 cas les solutions à'or, de palladium, A' argent, A& platine, dissous à l'état colloïdal, dans l'eau distillée, par le moyen de l'étincelle électrique (Bredig). La quantité de métal dissous correspondait (') Tniu-AT, Influence aclii pneumonies, i pleurésie, i tuberculose pulmonaire; h," platine, 1 pneu- monie. Quel que ^oil le métal employé, les phénomènes restent les mêmes : le chimisme urinaire ou le chimisme respiratoire (celui-ci quand il a été fait) démontrent une augmentation des échanges organiques, caractérisée surtout par la surproduction d'urée, allant parfois jusqu'à la formation d'un culot de nitrate d'urée dans le verre lorsqu'on ajoute l'acide nitrique, l'augmentation de l'acide urique, parfois énorme, et l'apparition d'une quantité croissante d'indoxyle urinaire. Ces phénomènes sont sur- tout remarquables, par leur intensité et leur constance, dans les états infectieux graves et notamment dans la pneumonie. » b. Oxydases. — Cinq malades (2 pneumonies, 2 tuberculoses pulmonaires, I tuberculose avec pneumonie) ont reçu des injections d'oxydases de levure de bière. Les effets furent les mêmes que précédemment, mais avec une intensité plus faible, dif- férence peut-être attribuable à ce que la dose était moindre. » c. Oxydases artificielles. — Sous ce nom, nous entendons les liquides Trillat {loc. cit.) qui ont été injectés à raison de S'""' à six. malades. {Cuivre, i pneumonie, I fièvre typhoïde. Manganèse, 2 méningites tuberculeuses, 1 fièvre typhoïde, i gra- nulie.) Dans tous ces cas, les phénomènes de métabolisme furent les mêmes que ceux qui ont été indiqués pour l'emjiloi des solutions métalliques colloïdales, mais singuliè- rement plus intenses, surtout avec le manganèse. » En résumé, l'administi-atiou tle préparations susceptibles d'activer les oxydations, à des malades fiévreux ou intoxiqués par les toxines bacté- riennes, a eu pour effet d'augmenter de façon intense et visible les échanges et de les amener à l'oxydation parfaite. » Le phénomène bien connu sous le nom de crise favorable ou de défervescence des maladies infectieuses, nolamment dans la jmeumonie, où il est particulièrement net, s'accompagne toujours de la réapparition de l'urée en grande quantité et de la sur- production d'acide urique, indiquant une poussée leucocytaire importante et une reprise du travail hépatique. C'est bien ce qui s'observe avec les oxydases naturelles ou artificielles et avec les métaux colloïdaux. Ces phénomènes s'accompagnent le plus généralement d'une amélioration plus ou moins durable. Chez les pneumoniques, nous avons souvent constaté une défervescence anticipée et définitive, se produisant dès le cinquième ou le sixième jour. Dans les deux cas de méningite tuberculeuse traités par la solution colloïde de manganèse, les phénomènes de métabolisme furent très accentués et les troubles paralytiques disparurent rapidement, semblant annoncer une améliora- tion notable des phénomènes infectieux; ces deux malades furent guéris des phéno- mènes méningitiques, sans que nous préjugions rien de la lésion tuberculeuse elle-même. » Il faut également remarquer que les phénomènes observés se rapprochent de ceux qu'on peut obtenir par l'usage des divers sérums. » d. Sérums thérapeutiques. — Nous avons utilisé le sérum antidiphtérique dans trois cas de pneumonie et le sérum de cheval dans un cas de tuberculose péritonéale avec SÉANCE DU 21 MARS igo/j. 78^ pneumonie, 1 fièvre typhoïde simple, i fièvre typhoïde avec pneumonie, i pneumonie franche, i pleuropneumonie. Dans tous ces cas, l'analyse urinaire dénote une augmen- tation notable des phénomènes d'oxydation avec une poussée leucocytaire, impor- tante surtout chez les pneumoniques, et une surproduction d'indoxyle. Ces deux der- niers phénomènes, qui sont très constants, indiquent une désintégration cellulaire en rapport avec une active réaction de défense. » Tous ces faits semblent devoir faire atlrihiier une action analogue à toutes les préparations capables de rendre complèles les oxydations orga- niques, et permettre d'assimiler les oxydases artificielles, de quelque nature qu'elles puissent être, aux sérums lliérapeutiques. Ils viennent donc en confirmation de ceux rapportés par MM. Lumière et Chevroltier (/oc. cil.). » PHYSIOLOGIE. — Action de l'acide formique sur te système musculaire. Note de M. E. Clément, présentée par M. E--H. Amagat. « De nombreuses observations sur l'bomme sain et surtout des expé- riences réitérées, faites avec VErgographe dcMosso, nous ont démontré que l'acide formique augmente la force musculaire et accroît la résistance à la fatigue, dans des proportions considérables. » Nous donnerons un exemple bien typique de ces expériences, concer- nant un sujet de 22 ans. Je n'insiste pas sur le dispositif qui est connu. Le travail consistait à soulever avec le médium un poids de 5'*^ jusqu'à épuisement de sa force, puis, après une minute de repos, on recommençait les tractions en séries. Il y avait donc des périodes de travail de durée variable, séparées par des repos tl'une minute. Les élévations étant enre- gistrées sur un cylindre de Marey, on peut les compter, les mesurer et cal- culer ainsi le travail effectué. Voici les données expérimentales recueillies dans ce cas. » Avant V acide formique. — Le sujet fournit 5 périodes de travail, comprenant ensemble iSa élévations, représentant un travail ellectué de 2i kilogrammètres. En voici les détails : Elévations. Kilogrammètres. Première période de travail 56 11,8 Deuxième » 28 8,9 Troisième » 22 2,4 Quatrième » i4 ' 1 3 Cinquième » 12 1,1 i32 20,5 786 ACADÉMIE DES SCIENCES. » A la lecture de ces chiffres, comme sur le p;rapliifjue, on se rend bien compte que ces résultats représentent le maximum d'eflorl dont le sujet était capable, c'est son état normal. » Après V acide for niique. — Nous le soumettons trois jours de suite à l'usage de l'acide formif(ue et nous reprenons de nouveau son tracé ergographique. Mêmes con~ ditions générales de l'expérience. Voici les résultats obtenus : Élc valions. Kilogrammèlres. Première période de travail io3 27,60 Deuxième » 65 i5,26 Troisième » 5i i>j72 Quatrième » ^9 10,61 Cinquième » 48 10, Sa Sixième » [\o 8,56 Septième » 36 6,96 Huitième » 3o 5,^9 iN'euvième » 3o 5,32 Dixième » 27 4- 10 Total 479 106,00 )) Ces chifires sont absolument démonstratifs : on voit que, après l'emploi de l'acide formique, le sujet a fourni 10 périodes de travail au lieu de 5 et 479 élévations au lieu de i32, représentant un travail total de io6''s™ au lieu de 2i''§"; c'est-à-dire qu'il a effectué après l'acide formique un travail cinq fois plus grand qu'avant son usage. » Aucune substance connue jusqu'à présent n'a donné un pareil accroissement d'énergie. » Sous l'influence de l'acide formique, les muscles fatigués récupèrent très vite leur énergie. Il suffit d'augmenter d'une demi-minute le repos intercalaire des périodes de travail pour voir le sujet faire un travail supérieur à la période de travail précé- dente. Si l'on porte à 5 minutes l'intervalle de repos, il récupère la force qu'il avait à la deuxième période de travail. » \J action de V acide formique s'exerce sur tout le système musculaire, aussi bien sur \e.i fibres lisses que sur les fibres striées. i\ous ne pouvons pas démontrer ce der- nier point expérimentalement, mais il résulte de certaines observations que nous avons faites chez l'homme. » Réflexions. — Les doses d'acide formique employées dans les expé- riences précédentes ne dépassent pas 4^ gouttes par jour, neutralisées avec du bicarbonate de soude et prises en deux fois dans un demi-verre d'eau. M Ce ne sont pas assurément les quelques calories contenues dans les 2^ de cet acide hydrocarboné qui rendent compte de cet énorme accroisse- ment de force qui va jusqu'à quintupler l'énergie première. Il semble que son action échappe aux lois de la thermodynamique. SÉANCE DU 21 MARS 1904. 787 » J'ajouterai en terminant que les phénomènes subjectifs éprouvés par les sujets normaux soumis à l'acide formirpie sont en parfaite concordance avec ces données expérimentales. L'acide formique augmente h\ force et il accroît V endurance dans des proportions inattendues. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — De la fusion de la glace par l' électricité et de l' ap- plication de ce principe à la navigation dans les mers glaciales. Note de M. F. RoMAXET DU Caillacd. (Extrait.) « Au Canada, cet hiver, on a employé le courant de l'électricité pour dégeler rapidement les tuyaux des conduites d'eau. » A chaque extrémité du tuyau à dégeler un fil électrique était attaché ; puis un courant à faible voltage était établi, et, en quelques minutes, la glace devenait liquide. » C'est à Ottawa que cette expérience a d'abord été faite et souvent renouvelée par V Ottawa Electric Company. A Sudbury (Ontario), elle a également été tentée avec succès, le 24 février dernier, par l'ingénieur Martindale. Ce pouvoir qu'a l'électricité de fondre la glace peut avoir une conséquence très importante pour la navigation des mers glaciales. » Il est à souhaiter que des expériences soient faites sur cette question en Suède et Norvège, aux États-Unis, au Canada et en Russie. » M. Charbonnier adresse à l'Académie, par l'entremise de M. Berlin, un Mémoire « Sur le sillage des navires en mnrche m. Ce Mémoire est une suite des travaux du même auteur sur les ondes sonores produites par le mouvement des projectiles. M. Alfred Basin adresse une Note « Sur l'exploration de la haute atmosphère ». A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. M. B. 788 . ACADÉMIE DES SCIENCES. EU HA TA. (Séance du 7 mars ipo/j.) Note de M. Etienne Rengade, Action de l'anhydride carbonique sur les métaux-ammoniums : Page 63o, ligne 28, au lieu de avec un petit excès d'ammonium, lisez avec un petit excès d'ammoniac. Page 63i, ligne 29, au lieu de en présence d'un métal-ammonium, lisez en présence d'un métal alcalin. .N^ 12. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 21 mars 1904. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DBS MEMBHES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Camille Jordan. ^ Sur les groupes hypo- abéliens ; l i. 1 M. Henri Moissan. - Nouvelles recherches sur la deusilé du fluor • MM. A. Laveran el F. Mesnil. - Sur un Trvpanosome d'Afrique pathogène pour es Équidés, Tr. dimorphon Dutton el Todd. M P. DUHEM. - Sur quelques formules utiles pour discuter la stabilité d'un milieu 725 728 732 Pai Vitreux ," M. (msand'Eury. — Sur les conditions génc^ idles et l'unité de formation des combus- libles minéraux de tout âge et de toute II PoiNCARE fait hommage à l'Académie ,\c laseconde édition de son Ouvrage ; « La lliéorie de Maxwell et les oscillations hertziennes » M. ;es. 7'|,i 7 1 I NOMINATIONS. M Charles-Eugène Bertrand est élu Cor- respondant pour la Section de Botanique, en remplacement de M. Sirodot. 7/1 'i CORRESPONDANCE. MM FlAHAULT, VOLTERRA, WaRMING, éluS Correspondants, adressent des remerci- ^^ ments à l'Académie • ;•■; ''"'^ Le P Colin adresse ses remercimenls a l'Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière ^^ séance publique ■••■■ ••• '" M le SECRETAIRE PERPETUEL Signale quatie Volumes de 1' « International Catalogue ol Scientihc Literature » • ; '?'''* M le Président présente un Volume ayant pour titre : « Rapport du Comité météo- rologique international, réunion de South- ^^ port, iqo3 ' MF. HooEVAR. - Sur les formes décompo- sables en facteurs linéaires ■••••• 74' MM. P. Curie et J. Danne. - Loi de dispa- rition de l'activité induite par le radium après chauffage des corps activés......... 71* M Ch. Maurain. - Étude de comparaison des procédés de réduction de Thysteresis ^^ magnétique • ' "^ M Alex de Hemptinne. - A propos de l'action du magnétisme sur la phospho- 70-1 rescence ; . ' M. Lucien Bull. - Application de 1 étin- celle électrique à la chronopholographie des mouvements rapides 7'"'' MM. Victor Henri ei André Mayer. — lUudes sur les solutions colloïdales. Appli- . ;iiion de la règle des phases à l'étude de |j précipitation des colloïdes .^ 7^7 M. C. Matignon et F. Bourion. — Trans- formations des oxydes et sels oxygénés , 1 ifio eu chlorures ' M, .1. Cavalier. — Sels d'argent el de plomb des acides monoalcoylphosphoriques. .... 762 M. T. Kloeb. — L'arnistérine, phylostérine de VArnica monlana L •• 7^'' M. E. Fourneau. — Sur quelques aminoal- cools à fonction alcoolique tertiaire 7'^'^ M. Pascal Claverie. - VHyphœne co- /■(•ae«a, palmier textile de Madagascar.... 7h8 M. G. Chauve.\ud. - Sur la persistance de la structure alterne dans les cotylédons du Lamier blanc et de plusieurs autres Labiées -■ :■■•■•■•• -'■" M. Augustin Charpentier. — Actions élec- tives de plusieurs parties du corps sur certains écrans phosphorescents ■ 77- M. G. Gessard. - Sur les réactions colo- rées consécutives à l'action de la tyrosi- 77-1 nase ,, " M. Pierre Vigier. - Sur la présence d un appareil d'accommodation dans les yeux ^^^ composés de certains Insectes 77' W 12. Sd/TK DR LA TABLE DRS ARTICLES. Pag M. E.-F. Tl;RnOI^^E. — Élude sur la loi d'ac- tion de la maUase. Influence de la con- cerrtrntion du mallose M"° Cii. PniLOCiiiî. — Études sur l'aclioii de la maltase. Constance du ferment M. A. MouTiER. — Sur la durée du traite- ment de riiypertension artérielle dans l'ar- tériosclérose par la d'Arsonvalisation. . . . MM. Albert RoniivelG. Bardet. — Action des métaux à l'état colloïdal et des oxy- dascs artilicielles sur l'évolution des ma- ladies infectieuses Errata Pa 778 779 7S. 783 I M. E. Clément. — Action de l'acide formiquc sur le système musculaire M, F. Ro.MANET DU CAiLLAtJD..-^ De la fu- sion de la glace par l'électricité et de l'ap- plication de ce principe à la navigation dans les mers glaciales M. Charbonnier adresse à l'Académie un Mémoire « Sur le sillage des navires en marche » M. Alfred Basin adresse une Note a Sur l'exploration de la haute atmosphère »... ges. 785 787 787 787 •;88 PARIS. - IMPRIMERIE G A UTUI E R - V I L L A R S, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : Gauthier-Villars. i.tsi; 1904 PREMIER SEMESTRE. -'^ COMPTES IlENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. K 13(28 Mars 1904). ^^ PARIS, GAUTHIER- VILLARS, IMPHIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES Dli L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Ai!i,iislin8, 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article i". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académiecomprennent au plus 6 pages par nuiriéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu àe la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séano blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des SavaÀ étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perso qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1 demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ui sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requi Membre qui (ait la présentation est toujours noa mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ex autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rer l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à tei le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compter. actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche, figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sera autorisées, l'espace occupé par ces figures comp pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus aj l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du | sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés d déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivi Àt ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 28 MARS 1904, PRÉSIDENCE DE M. iMASCART. MEMOIKES ET COMMUNICATIOINS DES MEMBRES ET DES GORRESPONDA.NTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce à l'Académie que, en raison des fêtes de Pâques, la séance du lundi 4 avril est remise au mardi 5 avril. M. le Secbétaire perpétuel annonce que le Tome XLVH des Mémoires de l'Académie des Sciences est en distribulion au Secrétariat. M. le Ministre de i/Instkuction pvblkjue et des Beaux-Arts adresse une ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection que l'Académie a faile de M. Alexandre A gassiz pour remplir la place d'Associé étranger devenue vacante par sinte du décès de M. Gabriel Stokes. Il est donné lecture de ce Décret. CHIMIE MINÉRALE. — Sur quelques constantes physiques des fluorures de phosphore. Note de M. Henri Moissan. ,^, Sur un nouveau coips^'azei(.Jc, l'oxyjluorare de pliosphore PF^O {Comptes rendus, t. Cil, 1886, p. i245). (') H. MoissAN, Action de l'anhydride Jluorhydrique sur l'anhydride phospho- rique {Bull. Soc. chim., 3" série, t. V, iSgt, p. 458). (*) H. MoissAN, Nou\>ellc préparation de l'or y fluorure de phosphore {Bull. Soc. chim., 3" série, l. IV, 1890, p. 260). 702 ACADEMIE DES SCIENCES. dans deux tubes à boules refroidis à — 3o". Nous avons obtenu dans le condensateur un solide blanc, d'aspect cristallisé, fondant en un liquide incolore à —68". Ce liquide, qui n'attaque pas le verre, entre en ébullition à la température de — 4o". » En résumé, les points de fusion et d'ébullition des trois fluorures de phosphore, sous pression normale, sont les suivants : Points de fusion. Points d'ébullition. PF^ —160° —95° PF5 — 83° —75" FF^O — 68° — 40" MINÉRALOGIE. — Sur la production de roches quartzifères au cours de l'éruption actuelle de la Montagne Pelée. Note de M. A. Lacroix. (( Le mode de formation des roches éruptives quartzifères constitue l'un des problèmes les plus obscurs de l'histoire des roches. » Parmi les roches volcaniques, les seules dont on puisse voir la mise en place, on connaît un grand nombre de types dont la pâte contient du quartz, mais je ne crois pas qu'aucun observateur ait jamais assisté à la production de l'un quelconque d'entre eux. Ces préliminaires étaient nécessaires pour souligner la portée des résultats de quelques-unes des observations que j'ai pu faire à la Martinique. » L'une des caractéristiques de l'éruption actuelle de la Montagne Pelée réside dans la formation rapide, dans une vieille caldeira, d'un énorme dôme de lave, dont j'ai pu suivre minutieusement les divers stades d'évo- lution. La carapace solide, produite par la solidification superficielle de cet amas de matière fondue, se fissurait continuellement sous la double influence du refroidissement et de la persistance de la poussée interne; la lave visqueuse sous-jacente bourgeonnait alors à l'extérieur, de toutes parts d'abord, de points limités ensuite. D'octobre 1902 à juillet 1903, cet accroissement du dôme s'est fait surtout sous la forme de cette singidière aiguille, dont j'ai décrit antérieurement les vicissitudes; puis celle-ci s'est écroulée définitivement et l'augmentation de masse du dôme s'est effec- tuée dès lors d'une façon moins localisée, par sa partie supérieure, qui a aujourd'hui une forme conique à peu près régulière. » Ce dôme est resté inaccessible, mais il m'a été possible d'étudier une grande quantité d'échantillons des matériaux qui le constituent; ils étaient SÉANCE DU 28 MARS \go^\. -jg?» en effet rejetés à notre portée par les trois modes suivants : 1° par les explosions des éruptions paroxysmales qui, non seulement envoyaient an loin de la cendre et des lapillis, mais encore couvraient les bords du cra- tère de bombes et de blocs solidifiés de tontes dimensions; 2" par les nuées ardentes qui, crevant la carapace du dôme, entraînaient une masse énorme de roches solides sur les flancs sud-ouest et sud de la montagne ; 3" par les écroulements tranquilles du dôme qui se produisaient continuellement et contribuaient au comblement de la haute vallée de la Rivière Blanche. » Ces matériaux solides jjrésentent toutes les formes que peut prendre une andésite : tvpes vitreux à cassure esquilleuse, ponces légères flottant sur l'eau, tvpes semi-ponceux passant par des gradations insensibles à des andésites poreuses, andésites compactes à cassure irrégulière. Ces varia- tions de texture ne corres[)ondent à aucune variation systématique de composition chimique; les différences de composition de deux fragments d'un même bloc sont de l'ordre de celles que j'ai constatées entre les échan- tillons provenant du début de l'éruption, de son milieu ou de la période actuelle; je les discuterai, d'ailleurs, ultérieurement. » Malgré cette diversité d'aspect extérieur, toutes ces roches possèdent un caractère commun; elles sont également riches en phénocristaux, à formes nettes, surtout formés |)ar des plagioclases extrêmement zones, présentant des alternances répétées (et d'ordre variable) de tvpes conte- nant de 5o (dominants) à g5 pour 100 d'anorthite. Ils sont associés d'une façon constante à de rhvperslhène,à fort peu de titanomagnétite et moins encore d'ilménite; quelques autres minéraux (olivine, hornblende, augite) ne constituent que des éléments accessoires, manquant souvent. » Cette constance dans la nature, dans les formes, dans l'abondance des phénocristaux montre que ceux-ci sont de production exclusivement intra- tellurique; ils n'ont pas continué à s'accroître sensiblement quand le magma est arrivé à la surface, puisqu'ils n'ont pas clé influencés par le refroidis- sement, qui, au contraire, a déterminé les variations de composition miné- ralogique et de structure de la pâle, dont il me reste à m'occuper. » Dans les types les plus vitreux, les phénocristaux sont englobés par un verre incolore ou brunâtre en lames minces, presque^ entièrement dé- pourvu d'autres produits cristallisés. Le plus souvent, cependant, on v trouve des cristallites fdiformes d'hypersthène et quelques grains de tita- nomagnétite; c'est le cas des types obsidienniques et de la plupart des ponces. Dans les types semi-ponceux on simplement poreux, les cristallites rjç)^^ ACADEMIE DES SCIENCES. OU les microlites d'hypersthène deviennent extrêmement abondants; dans un stade plus avancé de cristallisation, il se j)rodnit, en outre, des micro- lites (plus rarement des spliérolites) feldspalhiques (acides en moyenne). Dans les masses de roches apportées |)ar les grandes nuées ardentes du début de l'hiver 1902-190.'}, ces microlites étaient englobés par du verre ne renfermant généralement que peu de tridymite; mais peu à peu ce minéral est apparu en plus grande quantité, et, dans des échantillons recueillis en janvier 1904, la tridymite est assez abondante pour se montrer distincte- ment en lumière polarisée parallèle, malgré sa faible biréfringence. Cet accroissement dans la proportion de la tridymite est plus manifeste encore dans le type commun des enclaves homœogènes semi-cristallines de la lave. Dans celles qu'englobe l'andésite riche en tridymite, ce minéral forme des plages continues, de plusieurs millimètres carrés, enveloppant les plagio- clases à la façon du quartz du granité. » Enfin dans des brèches ignées, dont j'ai recueilli des blocs sur les bords du cratère au commencement d'octobre 1902 (projections de l'érup- tion du 3o août) et dans leslapiUis rapportés récemment de la haute vallée de la Rivière Blanche ('), on voit apparaître progressivement da quartz cristallisé. Quand celui-ci est peu abondant, il forme au milieu du verre des cristaux à contours réguliers (souvent polysynthétiques) atteignant o"'",o5; plus fréquemment, il constitue des cristaux beaucoup plus petits, à formes rhomboédriques extrêmement nettes, à arêtes vives; ils sont pressés les uns contre les autres; enfin, il se présente aussi parfois en éponges (quartz globulaire) moulant les microlites feldspatbiques. Dans beaucoup d'échan- tillons, il existe à la fois de la tridymite et du quartz; celui-ci paraît dans certains cas sétre formé aux dépens de la tridymite; la roche renferme fréquemment encore du verre, mais elle est souvent holocristalline. M Tandis que les microlites feldspatbiques contiennent des inclusions vitreuses à bulle, le quartz en est dépourvu; mais, par contre, quelle que soit sa forme, il englobe pœcilitiquement lous les éléments crislallitiques de la [lâte (hypersthène, magnétite) et il renferme en outre des lamelles corrodées, trop petites pour qu'il soit possible desavoir si elles sont consti- tuées par de la tridymite ou par du verre. La cristallisation du quartz est la dernière qui se soit effectuée dans la roche; elle s'est produite quand (') Ces échantillous m'ont été obligeamment envoyés jjar mon ancien collaborateur, M. le capitaine Perney, qui les a recueillis le 29 janvier dernier. SÉANCE DU 28 MARS 1904. 795 celle-ci était presque complètement et probablement même complètement consolidée, mais certainement encore à assez haute lempéraliire, puisque les blocs et les lapillis ont été rejetés à l'état incandescent. » Il résulte donc de ces observations qu'au cours de l'éruption actuelle, il se produit, dans un dôme /orme à la surface, du sol, des roches à pâte quart- zeuse, seuli-cristaliine ou même holocristalline, présentant les divers types de structure connus dans les rhyoliles, les microgranulites et enfin dans les dacites holocristallines des laccolites (Monts Henry, Esterel). )y Dans quelle partie du dôme prennent naissance ces cristallisations quarlzeuses? Celles de ces roches quartzifères qui sont englobées parmi les blocs de brèches ignées, rejetés par l'éruption du 3o août, se sont pro- duites nécessairement dans une région du dôme, où le msgma en voie d'ascension arrivait dans un état de fluidité stfffisant pour lui permettre d'englober des fragments de roche déjà consolidée. On ne peut pas admettre d'ailleurs qu'il s'agisse là de débris de roches volcaniques anciennes, arra- chés au sous-sol; ils sont en effet frais et ne se distinguent de l'andésite vitreuse qui les enveloppe que par la structure de leur pâte quartzeuse. Quant aux lapillis de la haute vallée de la Rivière Blanche, ils ont été recueillis tout à fait à la surface de celle-ri, ils ne peuvent donc provenir qne des écroulements récents du ilôme ou des dernières nuées ardentes (peu importantes depuis la fin de septemi>re igoS) ; il y a, par suite, de très grandes vraisemblances pour qu'à l'inverse àe% précédents, ces frag- ments de roches proviennent d'une partie tout à fait superficielle de la carapace du dôme. » Quel est maintenant le mécanisme de la eristallisalion du quartz? Tandis que la composition globale de l'andésite comporte de 60 à 63 pour 100 de silice, le verre en contient 78 pO'ur 100, d'après des analyses portant exclusivement sur lui. 60 pour 100 de cette silice sont nécessaires pour saturer l'alumine, les alcalis, la chaux, le fer et la magnésie (sous forme de feldspaths et d'hypersthène); près des 4» pour 100 restant ne sont pas combinés. Lorsque la lave se refroidit assez lentement, le verre doit donc donner naissance à ces feldspaths et à cet hypersthène, en lais- sant un résidu essentiellement constitué par de la silice ; c'est à ses dépens que vont se former soit le quartz, soit la triilymite. » Les résultats de l'étude dé l'éruption permettent d'expliquer le mode probable de la cristallisation de ces minéraux. Depuis le paroxysme du 3o août 1902, le tlôme ne présente pas d'ouverture permanente. Les petites explosions répétées, la production des nuées ardentes démontrent cepen- rjgS ACADÉMIE DES SCIENCES. dant qu'une grande quantité de vapeur d'eau continue à se dégager vio- lemment du magma. La carapace solide du dùme et la lave encore vis- queuse qu'elle recouvre sont donc soumises à l'action persistante de cette vapeur, acquérant une tension de plus en grande, jusqu'à ce qu'elle soit suffisante pour s'ouvrir un passage (aussitôt obturé) en entraînant la chute d'une portion de cette carapace. » C'est à l'action de cette vapeur d'eau sous pression qu'il faut attribuer la cristallisation du résidu siliceux de la lave, la production de la tridymite ou celle du quartz devant dépendre de la température à laquelle s'exerce cette action. Nous sommes ainsi ramenés à une variante des ex|)ériences bien connues de Senarmont, Daubrée, Friedel et Sarrasin, mais s'effectuant vraisemblablement à une température plus élevée. » Comme principale conclusion, il est possible, dès à présent, d'affir- mer que nos roches à pâte quarlzeuse se sont formées par la combinaison de deux modes distincts : dans le premier ([jhénocristaux et une partie des microlites), la fusion purement ignée a joué le rôle principal, tandis que dans le second, l'action minéralisatrice de la vapeur d'eau s'est exercée pour faire cristalliser le résidu vitreux à une température inférieure à celle de sa fusion. Je poursuis une série d'expériences destinées à donner une démonstration expérimentale de cette théorie; voici les résultats obtenus jusqu'à présent concernant le premier mode de cristallisation. )i Un fragment de la lave a été complètement fondu, et transformé ainsi en un verre homogène; celui-ci a été recuit (méthode Fouqué et Michel- Lévy) à une température convenable et a fourni en abondance des cristaux d'hypersthène et de plagioclases basiques, distribués dans un résidu vitreux incristallisable. J'ai d'autre part isolé par les liqueurs denses le verre de la lave et je l'ai recuit en variant beaucoup les conditions de l'expérience. Je n'ai pu faire cristalliser ainsi que quelques nucrolites d'hypersthène et de feldspaths. Les propriétés connues du quartz rendaient d'ailleurs évident, a priori, que ce minéral ne se formerait pas par voie purement sèche à la température nécessaire pour maintenir ce verre à l'état pâteux (' ). » En résumé, les observations faisant l'objet de cette Note montrent que (•) Des essais ont été faits par MM. Fouqué et iMichel-Lévy {Comptes rendus, t. CXIII, 1891, p. 283) pour obteniT- le granit par fusion de son verre en présence de l'eau. Malgré les précautions prises, celle-ci s'est échappée rapidement et les seuls produits cristallisés obtenus ont été des feldspaths acides et de petites lamelles de siCANCK i)i; 2^ MARS i<)o/i. 797 la cristallisai ion du quartz dans un magma eruptif n' exige, pas nécessairement une grande profondeur, que les conditions de pression, paraissant indispen- sables pour que la vapeur d' eau puisse jouer son rôle de minèralisateur , peuvent être réalisées près de la surface, comme dniis le dôme de la Montagne Pelée, au milieu d'une masse de roche acide en vole d'épanchement. » Il paraît légitime de généraliser toutes ces conclusions et de prévoir l'explicalion à donner an mode de formation des diverses roches érnp- tives quartzifères en général et par suile du granit, la pins importante de toutes. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Géométrie, en remplacement de M. Lip- schitz. Au premier tour de scrutin, le nombre des volants étant 34, M. Guichard obtient la majorité absolue des suffrages. M. Guichard est élu Correspondant de l'Académie. MEMOIRES PRESENTES. M. Henki Pommay soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « Les germes de la vaccine et de la variole. Nature, culture et inoculation » et une Note « Sur le germe de la clavelée ». (Renvoi à l'examen de M. Chauveau.) CORRESPONDANCE. MM. Ch.-Eug. Rertraxd, Brogger, élus Correspondants, adressent des remercîments à l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Volume ayant pour titre : « Résultats des campagnes scientifiques G. K., n,o4. i"' Semestre. (T. CXXXVIII, N" 13.) I o4 798 ACADÉMIE DES SCIENCES. accomplies sur son \acht par Albert I", Prince sonverain fie Monaco. Fascicnle XXV : Spongiaires des Açores, par M. Emile Topsenl ». 2" Un Ouvrage de MM. ■/. Henncquin et Robert Lœwy, intitulé : « Les fractures des os longs, leur traitement pratique ». (Présenté par M. Lan- nelongue.) 3" Un Ouvrage de M. J. Jacot Guillarmod, intitulé : " Six mois dans l'Himalaya «. (Présenté par M. de Lapparenl.) PHYSIQUE. — Sur la possibilité de montrer, par un phénomène de contraste, l'action objective des rayons N sur le sulfure de calcium luminescent . Note de M. J. Macé de Lépinay. « M. Blondiot a récemment établi (') que l'action des rayons N sur le sulfure de calcium luminescent est inversée lorsqu'on examine la surface de ce dernier dans une direction très oblique, presque rasante. Il m'a paru possible de fonder sur ce fait une expérience de contraste mettant en évi- dence l'action objective des rayons N sur le sulfure de calcium. )> Imaginons que l'on observe sirauitanémenl deux, surfaces himinescenles conliguës ainsi disposées : l'une d'elles esl étroite, o"^"", 2 de laigeiir sur 2'^" de longueur; elle est contenue dans un plan vertical, normal à la direction de visée ; l'autre, de 2"°' de largeur sur 25"" de longueur, est dans un plan hoi-izoïilai, sa plus grande dimension étant parallèle à la direction de visée. Si l'on choisit convenablement cette dernière, cette seconde surface apparaît, en perspective, sous l'aspect d'une bande étroite ayant à peu près le même diamètre apparent que l'autre. Elle est alors vue très obliquement, dans une direction faisant avec la normale un angle de plus de 89°. Pour permettre de dis- tinguer facilement ces deux bandes, je trace la première, celle contenue dans un plan vertical, obliquement; l'ensemble des deux surfaces dessine alors une sorte de 7, dont la brandie oblique est vue sous incidence normale, l'autre dans une direction rasante. Si l'on a soin de rendre la surface horizontale plus luminescente que l'autre, pour compenser l'effet de l'obliquité, les deux branches du 7 apparaissent, à l'état normal, à peu près également brillantes. » 11 sidfit, dans ces conditions, de faire agir des rayons N simultanément sur les deux surf^ices luminescentes (ce que l'on réalise aisément par l'ap- proche d'une source sonore), pour constater que la branche oblique du 7 augmente d'éclat, tandis que l'autre s'assombrit, au point, fréquemment, de disparaître entièrement. Je me suis attaché à faire constater le phéno- (') Comptes rendus, t. CXXXVIIl, février 1904, p. 547- SÉANCE DU 28 MARS If)o/|. 799 mène par un certain nombre d'observateurs, et particulièrement par ceux qui n'avaient pu discerner l'action ordinaire, simple, des rayons N. Quelques-uns seulement sont demeurés insensibles à ce nouveau mode d'observation. » Il est nécessaire de donner quelques détails relatifs aux circonstances qui m'ont paru être les plus favorables. » Il est possible et même, semble-t-il, avantageux d'employer une luminescence notablement plus forte que dans les conditions habituelles. » La surface supérieure doit êlre à grains très fins. Je fixe le sulfure de calcium au moyen de collodion ou d'une dissolution de caoutchouc sur une surface bien plane de cuivre, rendue légèrement rugueuse, pour faciliter l'adhérence, par un faible dépôt galvanoplaslique. On égalise soigneusement, avec le doigt, la couche pulvérulente. » Il semble nécessaire, par suite de pliénoinènes singuliers que je me propose d'étudier, d'éviter tout rayonnement de l'une des surfaces vers l'autre. La barre oblique du 7 est, à cet effet, portée par une lame verti- cale de plomb, servant d'écran. » Il m'a été généralement possible d'observer, dans les mêmes condi- tions, l'action des rayons physiologiques de M. Charpentier, en les ame- nant, par un fd de cuivre, à la lame métallique horizontale. Les effets observés ont été très nets, quoiqu'ils soient moins intenses, puisqu'ils ne peuvent consister qu'en l'affaiblissement de l'une des surfaces, l'intensité de l'autre restant inaltérée. » PHYSIQUE. — Sur les applications du diastoloscope à l'étude des déplacements des objets lamineur. Noie de M. C. Chabriê, présentée par M. P. Appell. « Je vais insister sur l'utilisation des déformations des images que donne le diastoloscope pour mesurer les déplacements des objets lumineux ('). » Supposons qu'il s'agisse d'une ligne DD' lumineuse qui se déplace parallèlement à elle-même en traversant la surface du cercle-objet {/ig. i). » Soit m un point pris sur la dioite DD' parallèle à 0/ à une distance Op = K. » Si le cercle-objet a pour centre O et pour rayon OA := p ; si son image est l'anneau compris entre les deux circonférences de centre O et de rayon 0A'=:/' et 00':=R, l'image du point ni, pris sur la droite DD' et situé à une distance Oni =: a du centre, ( 1 ) Voir C. CnABRlÉ, Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. 260, S^g et 5tio. 8o() ACADÉMIE UKS SCIENCES. se fera en M à une diblaiice / du centre, et l'on aura (1) /^K_^(K_,.). P Cette construction et cette formule résultent des relations déjà établies (Comptes rendus, l. GWWUI. p. 26G, 267 et 35o). )> Kn considérant les triangles Omp et OMP semblables et en appelant jc et y 'es coordonnées de M, on a les relations (2) ^ = - et --^2L_^i. (3) En éliiiiinaiil / et a entre ces trois équations on a, après avoir ellectué les calculs, . _ — - r^ _u y^ qui est léquation de la courbe qui correspond sur l'anneau-iniage à la ligne DD' tracée sur le cercle-objet. » On voit {/ig. 2) les courbes A'B', C \)' . M'N'. P'O' qui correspondent aux droites AB, CD, MN, PQ. )i Si l'on fait k =0, la courbe se réduit à ,r := o et à j--l-y-=^ R-, qui représentent l'axe des )• et la circonférence de rayon R que nous savons être l'image du centre O du cercle-objet. 1) De ces propriétés analytiques nous pouvons conclure que, lorsqu'une raie brillante cheminera depuis l'extrémité L (/ig. 2) du cercle-objet jus- qu'au centre, son image sera représentée par les courbes de plus en plus grandes P'Q', M'N', telles que le point M' se rapprochera de O' et l'atteindra lorsque la droite arrivera au centre O. Puis, pour un déplacement infini- ment petit de la droite continuant à cheminer vers la gauche, la courbe- image passera subitement de la moitié gauche à la moitié droite del'an- neau-image. Il en résultera (|u'oa aura une discontinuité brusque et considé- rable sur l'axe 0.v dans les situations des deiav couj'bes- images pour une varia- tion infiniment petite de la droite passant d'un côté à l'autre du centre de la tiifure. » Il semble que cette propriété trouvera son application dans l'étude des déplacements des raies lumineuses qui servent à mesurer les vitesses des étoiles. Sa vérification expérimentale est facile. On pourra, en exa- minant les raies brillantes d'un spectre, percevoir le cas oi'i deux raies très voisines pourraient être confondues en une seule. Lorsque l'intervalle très j)etit (le ces deux raies passera par le centre de figure, les deux r-aies bril- Fig. 2. Tic. 3. Kig. 4. Fig. 5. 8o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. liintes feront leurs images, l'une dans ];i moitié à droite et l'autre dans la moitié à gauche de l'image. » Si, au lieu d'une droite lumineuse, nous considérons un point liuni- neux se mouvant de l'extrcmilé droite à l'extréinitc gauche d'un diamètre du cercle-ohjet, nous voyons {J!g. 2) que, lorsque l'objet cheminera de L à O, son image, qui sera aussi un poinl, cheminera de L' en O,. » Lorsque le point arrivera en O, son image deviendra le cercle 0,OiO.|0,, ; puis, pour un déplacement infiniment petit du |)oinl vers la gauche de O, son image se fera à l'extrémité droite O3 du diamètre de l'imaee. » Celte projiriélé pourrait être utilisée pour mesurer le passage d'une étoile en un point déterminé de la sphère céleste. » Enfin, les figures 3, 4 et 5 montrf>nt quelles sont les formes des images des surfaces lumineuses formées par le passage d'un cercle lumineux sur le cercle-ohjet supposé obscur; et l'on voit que, lorsque le cercle lumineux dépassera le centre du cercle-ohjet, son image traversera brusquement le diamètre veitical, et fera tout le tour de la plus grande circonférence de l'auMeau-image, On pourra donc noter exactement les passages des deux extrémités d'un diamètre d'un astre et mesurer son diamètre apparent. » PHYSIQUE. — Sur l'osmose. Répomeà M. A. Fonsot. NotedeM. A. Gcillemin, présentée par M. J. VioUe. « M. Ponsot dit que j'ai émis sur l'équilibre osmotique des considéra- tions à peu près identiques aux siennes, et s'encliaînant dans le même ordre, d'où j'ai tiré des conclusions semblables à celles cju'il a rappelées dans sa Note du 8 février, et qui se résument ainsi : )i i" Équilibre de distillation; 2" égalité de tension de vapeur de chaque côté de la parcji. » Sur ces deux points je ne revendique aucune priorité. M. Ponsot y ajoute des considérations sur le rôle de la paroi et sur la façon dont se fait lé passage; il dit que la paroi semi-perméable, tout en étant rigide, a le même rôle qu'un gaz, et il en conclut que l'eau traverse la paroi, non à l'état liquide mais à l'état gazeux. » Mes idées sont tout autres. Si j'avais à formuler une opinion sur la façon dont se fait le passage de l'eau, je ne parlerais ni de distillation, ni de tension de vapeur, et je dirais : SÉANCE DU 28 MARS \Ç)0/\. 8o3 » L'eau traverse la paroi perméable en formant avec elle un composé solide, lin hydrate dissociable, ainsi que cela est confirmé par les faits (l'imbibition; l'hydrate solide se fait d'un côté, se défait de l'antre, et le passage cesse lorsque la tension de dissociation de l'hydrate, égale des denx côtés, est équilibrée par la tension d'expansibilité du liquide [)ur et de la solution ( '). )) Il en est de même dans l'osmose des gaz, et la formation du composé solide est parfois plus nettement indiquée encore. Ainsi l'hydrogène tra- verse une cloison perméable de palladium par l'intermédiaire d'un liydrure de palladium solide; celui-ci se forme d'un côté et se détruit de l'autre, jusqu'à ce que sa tension de dissociation soit égale à la pression, partielle ou totale, de l'hydrogène de chaque côté de la paroi; et cette paroi est non palladium métallique, mais hydrure de palladium. » Je dois dire que, dans ma pensée, on devrait rapprocher une foule de phénomènes de transport, qui résultent d'une différence f—f entre les tensions d'une même vapeur, à des tem|)ératures égales ou inégales. Ces transports peuvent avoir lieu à travers des espaces occupés par des cloisons solides, liquides ou gazeuses, et alors le corps qui passe est de même nature physique que la cloison; celle-ci [jeiit même être réduite à une épaisseur zéro, c'est-à-dire disparaître, et alors le passage a lieu sans changement d'état. Je me propose de faire une publication sur ce sujet. » PHYSIQUE. — Les fadeurs de F équilibre; pression capillaire et pesanteur. Note de M. A. Poxsot, présentée par M. Lippmanu. « Pression capillaire. — On a formé à l'aide de n composants indépen- dants un système de deux phases en équilibre à la température ï. L'une des deux phases, i, de très grand volume est soumise à une pression uni- forme P, ; elle entoure la phase 2, de très petit volume et à laquelle les tensions superficielles existant au contact des deux phases ont donné une forme sphérique. Les deux phases seront définies par deux variables com- munes T et R le rayon de la surface sphérique qui les sépare, et chacune d'elles, par les concentrations, masses dans l'unité de volume, de ses n com- posants indépendants. » L'expérience apprend que les tensions superficielles créent à la sur- face de séparation des deux phases un accroissement brusque '$ de la pres- (') Cf. Dastre, Traité de Physique biologiq ue. 8n/i ACADÉMIE DES SCIENCES. sion sur In phase enveloppée; c'est la pression capillaire, qui dépend de T, R el des concentrations des n composants dans les deux phases; il en est de même des tensions de vapeur ,f de ces composants. » J^es équations d'éqnilibre sont : t Soit 71 + I équations, tandis que les deux phases comportent "y.n -\- i va- riables; la variance = /? -|- i = /2 + 3 — r. » La pression capillaire augmente de i la variance. » Pesanteur. — Soit un svstème de r phases de n composants en équi- libre à la température T et soumis à une pression uniforme. Je suppose que ce système soit placé dans un cliam|) de pesanteur, et alors contenu dans un vase de très large section. Les phases s'y disposent de haut en bas sui- vant les lois de l'Hvdrostatique. Dans cba(]ue phase fluide la concentration de chaque composant est la même dans toute l'étendue d'un plan hori- zontal; elle change tl'un niveau à un autre avec leurs concentrations rela- tives, ainsi que MM. Gouy et Chaperon l'ont montré dans un cas simple. 1) J'étends ici la définition donnée par Gibbs à une phase en admettant qu'une phase com[)reud toute la masse d'un mélange dans lequel les con- centrations peuvent varier d'un point à un autre d'une manière continue, dans toute son étendue. » Ces variations ne se font ici que suivant la direction de la verticale. » Une phase sera défuiie si l'on donne, à son sommet, les concentrations ou masses dans l'unité de volume a, è,c, ... /?, tie ses « composants, T, et g^ l'accèléi'ation de la pesanteur; |)uis son épaisseur z^. » Une deuxième |)hase sera également définie par a.^h.^c.^. . .n.,Tg.,z.,. » a,b,c, . . ." ,TgfZ, déterminent les concentrations dans la phase i à toute haulimr, eu particulier à sa base, c'est-à-dire a\b\c\ . . .n\ et, par suite, les valeurs de P, 5", -?*,.'?% • . ., f',, à cette base. » La detixième phase étant mise par son sommet en contact avec la base de la phase i , on a » Et pour qu'il v ait équilibre entre les deux phases : La variable ^2 n'entre pas dans ces équations de l'équilibre, de telle sorte que, si l'on définit seulement la deuxième phase par lesn concentrations de SÉANCE DU 28 MARS IQol. 8o5 sonsommetTetg.,, il y a entre 2/2 + 4 variables différentes n -f- 2 équations : la variance est donc n + 2. » Si donc, on donne T, f^, et les n concentrations an sommet de la pre- mière phase, les autres variables sont déterminées et en particulier z,, épaisseur de la première phase. L'équilibre entre la deuxième phase et une troisième au-dessous montrerait que z., et les concentrations au sommet de la troisième phase seront déterminées par les n -\- 2 variables au sommet de la deuxième et, par suite, par les // + 2 variables indépendantes au sommet de la première phose; d'où : » Un système de phases soumis à l'action de la pesantettr est entièrement ièfim, à tous les niveaux, par les n + 2 variables indépendantes de son sommet. Sa variance est n + 1 ( ' ). » Remarque. — Un ou plusieurs des « composants indépendants néces- saires pour former un système de phases semblent ne pas exister dans la phase supérieure, et l'on pourrait croire que cette phase formée sans eux serait absolument identique à ce qu'elle est. Cela tient à l'imperfection de nos moyens expérimentaux pour les déceler. » Pour éviter cette difficulté, on énoncera le résultat précédent en le rapportant au sommet de l'une des phases où l'expérience montre, avec certitude, la présence des n composants indépendants. » La démonstration est plus courte si l'on définit la phase supérieure, à son sommet, par T, g, et les valeurs §„. ^'i„ . . . , -''„ de ses n composants. » En effet, la valeur de ^^ croît, lorsqu'on s'éloigne du sommet de cette phase suivant une loi indépendante des composants en présence du corps a; elle dépend seulement de la valeur initiale de S^, T, g et de la distance :; au sommet. Il en est de même pour les autres -^i,, §^, . . . , ?„. Les composants indépendants forment donc, dans le système, des phases dont la com- position à chaque niveau est déterminée par les valeurs de T, g, J„, §1,, . . . , ,T'„ du sommet du système ('-). » Il semble que la règle des phases soit incompatible avec ces conclu- sions : ce n'est pas la réalité. D'abord, la variance a conservé sa signifi- cation : » Les variables indépendantes nécessaires pour définir les phases au (') Exemples d"é<[iiilibres : /{cc/icvc/ies sur la coiigclation des soliilioiis CKjiieiises étendues, 1896, p. 71-73. (-) Voir GiBBS, Équilibre des systèmes c/iii>ii(/ues. Traduction II. Le Chatelier, 1899, p. 145 à i55. C. R., .90:), 1" Semestre. (T. CXXXVIII, N' 13.) lO.^ HoG ACADÉMIE DES SCIENCES. contact l'une de l'autre étant bien déterminées, la variance du système de phases en équilibre est le nombre de ces variables auxquelles il faut donner une valeur pour que l'équilibre soit connu; c'est le nombre maximum de ces variables auxquelles on peut donner des variations élémentaires indé- pendantes, pour passer à d'autres équilibres très voisins. » Ce sont des propriétés dont la pratique a consacré l'importance. » On a conclu précédemment que -. = /,(«,'','■, ■■■'}, Tg,), Si l'on pose z, = o, z.,^= o, . . ., ou voit qu'avec chaque phase ajoutée à la première on introduit une relation entre les variables indépendantes de la première phase; de plus g\ cesse d'être un facteur de l'équilibre; alors, la variance = /? -+- 1 — (> — i ) = n + 2 — /•. » Dans ces conditions limites, on retrouve la règle des phases. « MÉCANIQUE CHIMIQUE. — Sur ks propriétés des courbes figuratives des états indifférents. Note de M. E. Ariès, présentée par M. Mascart. « Dans une précédente Note ('), nous avons montré qu'un système chimique, à q constituants indépendants, et composé de deux phases au moins, était capable, quel que fût son degré de variance (système biva- riant, trivariant, etc.), de prendre une succession d'états indifférents. » Cette succession d'états, pour un système donné, peut être repré- sentée graphiquement au moyen d'une courbe rapportée à deux axes : l'axe des pressions et l'axe des températures. » Toute courbe relative aux états indifférents d'un système à 0 phases peut être considérée comme prenant son origine sur une courbe relative aux étals indifférents d'un système à cp 4- i phases, la première de ces courbes se détachant de la seconde en un point où elles sont tangentes l'une à l'autre. M La courbe relative aux états invariants se réduisant à un ou à plusieurs points isolés, toute courbe relative à un état univariant devra passer, d'après la propriété qui vient d'être énoncée, par ce point, ou par l'un de (') Voir Comptes rendus du 1 "> févrifr IQO^- SÉANCE DU 28 MARS igo/j. 80^ ces points, s'il en existe plusieurs; ou sait, en effet, (pie l'état invariant est caractérisé par un point multiple d'ordre ., des valeurs généralement difFérentes de zéro; ces va- leurs sont déterminées par les égalités "ï+1 Si, §2, .... \^ , étant les déterminants formés des coefficients des a dans les équations! I), quand on supprime successivement dans chacune d'elles le premier, le deuxième, etc., le ((/ -t- i)"""' terme. M Si l'une de ces valeurs, a^+| par exemple, vient à s'annuler, ce qui entraîne S,,, , = o, soit S = o avec la notation employée dans la Note précé- dente, le système nnivariant pourra se transformer à tensions fixes, les masses des 7 premières phases variant, tandis que la masse de la (q -+- i)"""' phase restera constante. On pourra donc supprimer cette dernière, sans troubler pour cela la transformation des autres; c'est qu'alors la pression et la température du système seront définies par un point commun aux deux courbes représentant les états indilïérents et du système univariant et du système bivariant qui en dérive. Ces deux courbes sont, d'ailleurs, tangentes l'une à l'autre en ce point, car les valeurs de ^i données par la formule de Clapeyron ('), sont les mêmes, qu'il s'agisse de l'état nniva- riant ou de l'état bivariant, qui peuvent exister tous les deux. » L'état indifférent d'un système trivariant peut, de même, être consi- déré comme prenant son origine dans un état indifférent d'un système bivariant, pour la suppression de l'une de ses q phases. (') Noir la Ntilc dos Cniiiplcs rendus Au iS iltjcmiiljro kjuj. 8o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Les valeurs 1 relatives à ces y phases obéissent aux équations /.,/«; -hl.,fnr -h...-h\m'l= o (i— 1, 2, ...,q) qui donnent — À, -i-Xo (— O''?-, (\', <>," SJ re[)résentant les mineurs du déterminant i5 quand on y sup- prime les termes de la deuxième ligne arbitrairement choisie et successive- ment ceux de la première, de la deuxième, . . ., de la y"'""" colonne. » Si >y s'annule, la masse de la y'*'™" phase restera constanle dans une transformation à tensions fixes du système bivariant, et alors S'', ^l S^ seront nuls. Les deux équations (2) K = ^' K ar M. Grignani : RMgX + XCI1*0R = MgX- + RCH^ OR. » En fait, l'expérience justifie pleinement les prévisions et donne des résultats satisfaisants. Aussi, à cause de la facile préparation des composes magnésiens, cette réaction, qui -n'était guère que théorique avec les com- posés zinciques, peut devenir, dans plus d'un cas, un moyen très avanta- geux d'obtenir des élhers-oxydes et, par ces éthers, des iodures, des alcools et d'autres dérivés homologues. En outre, cette réaction peut convenir également aux composés magnésiens complexes, qu'on ne pourrait pas toujours, sans les décomposer au moins [lartiellement, chauffer avec du trioxyméthylène Cn vue d'introduire dans la molécule, d'après la méthode de MM. V. GrignanI et L. Tissier(-), un nouvel atome de carbone et la fonction alcool j)rimaire. C'est principalement pour cette dernière raison que je signale à l'attention des chimistes l'action des éthers méthylicpies halogènes sur les composés organo-magnésiens. » Les éthers mcthyliques halogènes ROCH-X se préparent avec la plus grande facilité j)ar la méthode de M. Louis Henry : action d'un hydracide halogène HX sur le mélange équimolèculaire d'alcool et d'aldéhyde for- mique en solution à 40 pour 100. Pour obtenir les éthers bromes ou iodés, je préfère cependant traiter l'éther chloré par l'acide bromhydrique ou par (') Comptes rendus, t. CXIII, p. 368. ("-) Comptes rendus, t. GXXXIV, p. 107. G. R., 190:5, 1" Semestre. (T. CXXXVIU, N" 13.) I06 8l4 ACADÉMIE DES SCIENCES, l'acide iodhydrique gazeux ROCH= Cl -I- HBr = HCl -f- ROCH^Br. M Quand la substitution du brome ou de l'iode au cblore est assez avancée, ce que l'on reconnaît au poids gagné par l'éther mis en expé- rience, une ou deux distillations suffisent pour séparer le produit brome ou iodé de la partie non transformée. » L'action des éthers méthyliques bromes ou iodés sur les dérivés magné- siens'm'a toujours donné des résultats plus satisfaisants que celle des éthers méthyliques cA/o/e5,- mais comme les élhers méthyliques iodés ROCH-I sont assez peu stables, il me semble qu'on devra donner la préférence auK élhers bromes RO CH-Br, quand le composé magnésien halogène sera un peu coûteux à préparer. » J'ai étudié l'action de l'éther diméthylique brome CH'O CH-Br et celle de l'éther amyloxyméthylique brome C'H"OCH^Br (liquide bouillant à '][\°-'](J° sous la jîression de 18""°) sur les dérivés magnésiens du bromure d'éthvle, du bromure de phényle, du chlorure de benzvle et du bromure de quelques élhers-oxydes. » Dans un ballon muni d'un réfrigérant ascendanl, on fait tomber goutte à goulle, sur 1"'°' de composé magnésien préparé à la manière ordinaire, 1™°' de l'éther méllij- lique brome étendu de son volume d'étlier anhydre, en ayant soin d'agiter le mélange et même de le refroidir, si l'action devient trop vive. Pour assurer rachèvement de la réaction on peut ensuite chaufl'er le tout au bain-marie pendant i ou 2 heures. Il se forme deux couches. Quand la couche inférieure n'augmente plus, on traite par l'eau glacée, on décante et, après avoir chassé l'éther-oxyde, on lave avec une solution de bisulfite de sodium l'éther obtenu, ou mieux, on rentraine par un courant de vapeur d'eau, afin de le séparer de la majeure partie des produits plus condensés, qui eut une forte odeur de trioxymélhylène. Les rendements peuvent atteindre 60 à 65 pour 100 de la quantité théorique avec les composés acycliques, mais ils sont beaucoup moins bons avec les composés cycliques. » Par cette méthode nouvelle j'ai préparé : l'éther amyloxypropylique O'W ' O C H' bouillant à 1 3o° ; l'éther henzyloxymèlhyUque C H= CH" O CH' bouillant à 170"; l'éther p/ienylét/iyloxyms'thylù/iie C/R^ClPCli'-O CH^, liquide non encore obtenu, bouillant à iSg^-igo". M Ces expériences n'étaient que les préliminaires de préparations d'éthers plus complexes RO (CH-)" OR obtenus de la même manière et qui feront l'objet d'une prochaine Communication. » SÉANCE DU 28 MARS iqû/j. 81 5 CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les bases phospJw-azotées (lu type (R AzH)' P — AzR. Note de M. P. Lemoult. « J'ai fait connaître, dans une Note antérieure (^Comptes rendus, t. CXXX'VII, p. 1GG6), l'existence d'une nouvelle base phosphorée dérivée de l'aniline, la trianilidophénylphosphimide (CH'AzH)'-? = AzC'H". Je me suis proposé d'étendre ce résullat à quelques aminés homologues de l'aniline, en particulier l'o.-toluidine et l'as.-m.-xylidine : (AzH-i, CH»2, CHM; point d'ébullition, 2i5°). » On aborde la préparation des nouveaux composés par celle des chlorhydrates qui résultent de l'action longtemps prolongée du PCP sur les aminés; la réaction, très vive au début, doit être modérée par un diluant (élher ou benzène anhydres) que l'on élimine ensuite quand elle est calmée; on chauffe alors graduellement de n)anière à atteindre la tem- pérature d'ébullition de l'aminé que l'on maintient facilement pendant 24 à 4'^ heures si l'on a eu soin d'employer un très grand excès d'aminé. Trois des atomes de Cl du PCI' sont facilement remplacés par AzHR, le 4' beaucoup plus difficilement et le 5* ne peut pas être enlevé par ce procédé. Du produit obtenu coulé dans l'eau bouillante acidulée, ou extrait une masse cristalline blanche formée en majeure partie d'un dérivé arylamidé de l'acide orthophosphorique O = P(AzHR)' très soluble dans l'alcool et pour le reste du chlorhydrate de la base étudiée; celui-ci étant extrêmement peu soluble dans l'alcool, la séparation eA très facile. » Les nouvelles bases présentent, dans leurs sels, beaucoup d'analogies avec la base anilidée, mais elles en ditlèrent en ce que leurs sulfates sont solubles dans l'alcool alors que les sulfates acide ou neutre de la base-type y sont d'une insolubilité caractéristique. Quant aux bases elles-mêmes, elles sont beaucoup moins stables que la base anilidée; quand on essaie de les préparer en décomposant leurs sels, on ne trouve que leurs produits de destruction, entre autres l'aminé génératrice ou bien des substances plus complexes, bien cristallisées, à point de fusion très bas (au voisinage de 100") et dont les propriétés seront décrites dans une Communication ultérieure. 8l6 ACADÉM!!' DES SCIENCES. » 1° Produits of.nivÉs D'o.-TOLriDiNE. — a. Chlorhydrate : Cl — P ( AzlI — C« \V- CIIJ )\ Le rendement de l'opération décrite ci-dessus est toujours assez faible : 85s de PCl^ et 6Sos o.-toluidine donnent ySs à (Sos de ce sel, soit 4o pour loo de la lliéorie. Cristal- lisé dans ralcool, ce corps forme des flocons très légers, mais on peut l'obtenir en belles aiguilles de 2'"" à 3™"' de longueur en évaporant i)ar ébuUition une solution alcoolique concentrée à chaud; ces cristaux, actifs sur la lumière polarisée comme d'ailleurs ceiw dos auties sels correspondants, fondent à 254" en se décomposant. C'est le corps signalé par Gilpin (Am. cher». Joui 11., t. \1X, p. 352) à côté de ceux, fpii dérivent des autres loluidines sans que cet auteur ail paru soupçonner leur nature. Très facilement décomposé par la soude alcoolique ou l'étliN late de sodium, il perd inté- gralement son cldore et cède au solvant de l'o.-toluidine. » b. Azotate : AzO^ — P(AzriC''H' — Clljj)*. — Obtenu par double décomposition entre le précédent et lAzO'Ag alcoolique ajouté en quantité théorique, il est beau- coup plus soluble que lui dans l'alcool et sa préparation exige une concentration au cours de laquelle apparaît toujours une certaine quantité d'aminé libre. Forme de très belles aiguilles blanches soyeuses fondant à 25o°, déflagrant à haute température. » c. C/!/orop/i7///i«w de ces ballons sojit additionnés respectivement : A', B', C', de o"^""", 5 d'extrait de malt à 10 pour loo, préalablement bouilli; A", B", C", de o""\5 du même extrait non bouilli; A, B et C ne reçoivent aucune addition. « Tous ces ballons sont abandonnés à eux-mêmes pendant i3 minutes à la tempéra- ture du laboratoire. Dans ces conditions on n'observe le trouble qui indique le com- mencement de la coagulation qu'au bout de 43 minutes à i heure. Au bout de i5 mi- nutes, on saccliariiie à fond le contenu des ballons \. A/, A", en les addilionnanl de lo^'™' 820 ACADÉMIE DES SCIENCES. de l'extrait de malt et les maintenant à 70°. Au même moment, d'une part on porte les ballons B, B', B'' à l'ébullitlon et l'on maintient cette ébullilion pendant 10 minutes; de l'autre, on chauffe les ballons C, C, C" à 120° pendant i5 minutes. » Si l'on examine, au moyen de la réaction colorimétrique que nous avons antérieu- rement indiquée, les ballons A, A', A", saccliarifîés à fond, on n'y trouve que des traces d'amylocellulose. » Les autres ballons sont examinés après avoir été abandonnés à eux-mêmes pendant 24 heures. B" et C" présentent une apparence laiteuse très prononcée, tandis que B, B', C, C ne manifestent aucun changement. On les saccharifie à fond comme ceux de la série A, et l'on ne trouve pour B, B', C, C, que des traces d'amylocellulose encore plus faibles que pour la série A, tandis que dans les ballons B" et C" il y en a des quan- tités considérables. B" en renferme environ deux fois jilus que G". Un ballon identique à C", examiné 24 heures plus lard, renferme autant d'amylocellulose que B". » Ces expériences (léiiionlrent donc que, lorsfju'on a laissé commencer racLion diaslasique, la formalion d'amylocellulose se poursuit, alors même que la diaslase a élé soumise à une lempéraLiire bien supéneure à celle à laquelle elle est délruite dans l'extrait de malt. Dans d'autres expériences nous avons déterminé quantitativement l'amylocellulose formée. » I. Une première expérience a été faite avec de l'amidon à 2 pour 100, exactement comme celle dont nous venons de parler. Chaque ballon renfermait 08,4.5 d'amidon dans 25'^^"''. l'roportiun ccnlésiiiuile de l'iiMiiiluii transfiiriné en amylocellulose au hout de 2/| lieurcà. UjIIoiis eliuuHés Ballons chauiïcs à 100". à 120°. Témoin avec extrait de malt bouilli traces traces Ballon avec extrait de malt non bouilli. . . . 10,4 pour 100 4-44 pour 100 » II. Celte expérience a porté sur de l'amidon à 4,5 pour 100, chaullé pendiuil 2 heures à i3o°. Chaque ballon renfermait 15,120 d'amidon dans 26'^"'°. Trois ballons semblables ont été additionnés chacun de o"^'"', 5 d'extrait de malt à 10 pour 100. Le ballon A a élé saccharilié à fond dès qu'un trouble a commencé à se manifester, c'est- à-dire au bout de 3o minutes. A ce moment le ballon B a été porté à l'ébullilion. Le ballon C a élé abandonné à lui-même. Ces deux derniers ballons ont été saccliari- fîés et étudiés à fond au bout de 18 heures. TroporLion centésimale de l'auiidon transformé en amyloccllulose. A 0,6 pour 100 B 9,!) » ^ 9.9 » )/ IIL 23""° d'amidon à 4,6 pour loo, chaullé pendant 1 heure à i3o", ont été addi- tionnés de o'"'',5 d'extrait de malt. On a employé trois ballons : A a été saccharifie et SÉANCE DU 28 MARS igo']. 821 examiné immédiatement; pour les deux autres, le trouble a commencé à se manifester au bout de i5 minutes; à ce moment on a sacchariflé B à fond, et C a été l)ouilli, puis refroidi, et examiné au bout de 3o minutes. ['roportion centésimale de l'amidon transformé en amylocellulose. A traces B 0,82 pour 100 C 5,83 » » De ces deux dernières expériences la première montre cpie l'ébuUi- tion ne dimintie en rien la proportion d'amylocellulose qui peut se former; la deuxième donne une idée de la rapidité avec laquelle le phénomène peut se produire. » Nous nous sommes d'ailleurs assurés que, ainsi qu'on peut déjà le voir par les résultats de l'expérience II, le fait déporter à l'ébullition un ballon renfermant de l'amylocellulose ne modifie en rien ni la proportion de ce corps, ni sa résistance à la saccharificalion par l'amylase du malt. » Nous avons ainsi réussi à réaliser un phénom.ène qui, à la rapidité près, se rapproche singulièrement de la formation spontanée de l'amylo- cellulose, et il est permis de se demander si cette production spontanée ne procéderait pas d'un mécanisme analogue. Les faits que nous avons rap- portés nous offrent en outre l'exemple remarquable, le premier à notre connaissance, d'une action diastasique qui n'a besoin que d'être a/norce'e pour se continuer ensuite d'elle-même, avec une vitesse et une intensité qui sont en relation étroite avec la quantité de diaslase qui a servi à amor- cer le phénomène. » ZOOLOGIE. — La céphalisalion chez les Annélides et la question du métamèrisme . Note de M. A. Malaquix, présentée par M. Alfred Giard. « La valeur morphologique de la tête des Annélides est l'objet d'inter- prétations et de discussions dont l'importance réside dans ce fait qu'elles touchent à l'essence même du métamèrisme; or, non seulement les Anné- lides, mais aussi les Arthropodes et tous les Vertébrés sont des animaux métamérisés, » L'Annélide étant formée d'une série linéaire de segments, zoonites ou mélamèrcs, le problème posé est de déterminer si les parties constitutives du corps ont même valeur morphologique et, dans ce cas, le ver segmenté serait formé d'une colonie de zoonites provenant de la multiplication d'un c. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N» 13.) I07 822 ACADÉMIE DES SCIENCES. individu initial; ou bien, au conlraire, si la segmentation du corps est due à des causes purement mécaniques ou physiologiques (mouvements ondu- latoires, par exemple) qui ont amené la fragmentation du soma seulement, compris entre la tête et le pygidium. Dans le premier cas, la métamérie a pour origine le grand phénomène de la reproduction par réciprocité et aboutit à la conception polyzoïque des animaux métamérisés (Perrier, Hatschek, Viguier, etc.); dans le second cas, la tête, le pygidium et le soma intercalé entre eux avec ses multiples segments sont les trois parties diversement développées et modifiées d'un seul et même individu, et la métamérie est d'origine monozoïque (E. Meyer, Delage, Racovitza, etc.). » L'un des arguments les plus décisifs en faveur de cette dernière opi- nion, en ce qui regarde les AnnéUdes, est la non-homologie de la tête et d'un segment somatique, et cet argument s'appuie principalement sur la complexité des centres nerveux céphaliques, l'absence dans la tête d'or- ganes génitaux, de néphridies, de parapodes cl de soies. Il est incontestable que de grandes différences existent entre le lobe céphalique et le segment somatique, mais elles apparaissent comme des modifications et altéra- tions exceptionnelles dues à une situation exceptionnelle s'il est démontré que la tête a porté des appendices morphologiquement identiques à ceux d'un segment somatique. » Les Tomoptérides, Annélides pélagiques répandues sur tous les points du globe, fournissent l'argument décisif de l'homologie des appendices céphaliques et somatiques. L'on a cru autrefois que les grands appendices séligères, si caractéristiques des Tomoptères adultes, dépendaient de la tête; E. Meyer a montré qu'il n'en était rien, et l'unique exemple d'appen- dices sétigères céphaliques disparaissait ainsi. Reprenant ensuite l'étude de la morphologie des Tomoptérides, j'ai montré l'existence (chez T. Kefer- sieinii Greeff) d'appendices sétigères réellement céphaliques, mais rudi- mentaires et transitoires (' ). » La constitution de la région antérieure de T. i?o/a« Greeff (-) apporte à celte opinion une preuve plus démonstrative et plus évidente. (') Voiryl/c/(. de Zoologie expérimentale, 1898; depuis, Apstein (1900) a donné une figure démonstrative de ce fait chez T. helgolandica jeune. Une observation ancienne de Claparède et Carpenter (1860) l'indiquait également avec une grande netteté. (^) Ces Tomoptères proviennent d'Amboine et font partie d'une collection d'Anné- lides dont M. Bedol m'a conlié l'étude. SÉANCE DU 28 MARS 1904. 823 » Segment céphahque. — La tête est netlemenl délimitée chez T. Jiolasi jaune; elle est arrondie en avant et porte quatre appendices. Deux sont en forme de rames très développées, à base élargie s'efiilant graduellement; leur insertion est latéro-ven- trale. Chacun de ces appendices est soutenu par une soie aciculaire qui le parcourt depuis la base où se trouve le bulbe sétigère jusqu'à l'extrémité effdée oii la soie est à nu. La situation de ces appendices et leur structure en font des rames séligères ven- trales, caractéristiques et identiques à celles du segment suivant; leur grand dévelop- pement permet de conclure que ces appendices locomoteurs ont dû jouer un rôle important dans les fonctions locomotrices et défensives de ces Annélides. La première ngurc représente la région antérieure ilc 7'. /.'o/rtsi jeune; in seconde se rapporte à T. Kefersieinii : rv', rame sétigère céplialique; cd', appendices ayant la valeur de cirres dorsaux et se transformant en l'appendice bifurqué de la tète du Toiuoptère adulte; nu, organe des sens nucal; iV- et cd-, appendices du deuxième segment; ;■^ appendice du troisième segment. » Plus dorsalement, mais aussi plus en arrière au point de vue morphologique, les deux autres appendices s'insèrent de telle manière que leurs bords internes ne sont séparés que par une faible distance ; leur situation, leur structure et leurs rapports permettent de les homologuer aux appendices correspondants du segment suivant, qui sont des cirres dorsaux. Deux ailerons ciliés, les deux organes des sens nucaux, limitent la tète en arrière et la présence de ces organes ne peut laisser aucun doute, s'il pouvait y en avoir, sur la nature céphalique des appendices qui les précèdent. Enfin la bouche s'ouvre venUalement, entre les deux rames sétigères. » Deuxième segment. — Le segment suivant, qui porte les appendices si considé- rablement développés de l'adulte, présente, chez notre T. Rolasi, ces deux rames au même degré de développemenl que la tète. Il existe en outre un cirre dorsal, destiné à disparaître dans l'extension ultérieure des grandes rames {cirres tentaculaires des auteurs). A ce moment les deux premiers segments sont donc à des stades complète- ment superposables tant par la composition de leurs appendices que par le degré de leur développement. » Conclusions. — 1. Le segment céphalique des Annélides possédait anciennement une fonction locomotrice, comme les segments somaliqnes; 8^4 ACADÉiMIE DES SCIENCES. celle fonction a dispai'u pour laisser place aux fondions plus spécialement sensorielles. » 2. Le segment céphalique peut porter de véritables rames sétigères, ce qui démontre l'identité morphologique des appendices céphaliques et (les appendices parapodiaux. » 3. La céphalisation s'effectue chez les Annélides par la transformation d'un métamère. et d'un seul, qui porte à l'origine l'orifice buccal et consé- quemment la portion initiale du tube digestif. » ZOOLOGIE. — Sur la morphologie c/m Trypanoplasma des Vairons. Note de M. Louis Léger, présentée par M. Alfred Giard. « On trouve assez fréquemment dans le sang des Vairons (Phoxinns /rtVf.y Agass.) du Dauphiné, des Flagellés à membrane ondulante que l'on |)rendrait de jirime abord pour des Trypanosomes, mais qu'après un examen plus attentif on reconnaît appartenir au genre Trypanoplasma Laveran et Mesnil, à cause de la présence d'un fouet à chaque extrémité du corps, lequel est recourbé en arc et bordé à sa partie convexe d'une mem- brane ondulante. » On sait que deux espèces de Trypanoplasma sont actuellement connues : Trypanoplasma Borreli Laveran et Mesnil du Rotengle, qui a servi de type pour la description du genre ('), et Tryplanoplasma cyprini Plehn (-) de la Carpe; ce dernier, à la vérité, bien insuffisamment décrit par Marianne Plehn, mais se distinguant néanmoins du premier par l'iné- galité marquée dans la longueur et la grosseur des fouets. » Par sa forme, sa taille (^lo!^ à 221^) et la longueur à peu près égale de ses fouets {i?>^- à iS^^), le Trypanoplasma du Vairon me paraît jusqu'ici devoir appartenir à l'espèce Trypanoplasma Borreli. » Certains Vairons, en période aiguë d'infection, renferment des Trypa- noplasmes en quantité innombrable, et, dans ce cas, les parasites se rencontrent aussi bien dans le sang que dans la lymphe. Des infections aussi intenses amènent chez le poisson une anémie profonde : décoloré et enflé, il se tient immobile, refuse toute nourriture et finit par mourir. Une (') Laveran et Mesml, Comptes rendus, 29 octobre 1901, et Arcli. fier Protist., I .B., 1902, (-) Maiîianxe Plehn, Trypanoplasma cyprini (Arch. fiir Protist., 3.B., iQoS). SÉANCE DU 28 MARS 1904. 826 maladie semblable a été observée chez les Carpes par Plehn et B. Hofer, sous l'action du Trypanoplasma cyprini, et par Doflein chez des Tanches trypanosomées. » Les nombreux indixidus que j'ai observés dans de telles infections m'ont permis d'étudier la structure de ce parasite d'une façon plus complète qu'on ne l'avait fait jus- qu'ici. La forme du parasite est variée : tantôt les individus sont étroits, très mobiles et sans granulations; tantôt ils sont plus larges, granuleux et peu agiles, tantôt ils sont presque massifs, ne se déplacent que peu ou point et ne présentent que des sortes de mouvements aniœboïdes brusques, toujours accompagnés de vives ondulations de la membrane. Dans les cas d'infection aiguë, les individus qui dominent sont les formes étroites el agiles, tandis que dans les cas clironi([iies à parasites rares on rencontre sur- tout les formes larges ou massives. » Un Trypanoplasma ( /(,a'. i) présente à considérer : le corps plus ou moins incurvé, \a fouets et la memhranr ondulante. )> Pour la commodité de la description, j'appellerai côté ventral le côté concave de l'animal et côté dorsal le côté convexe bordé par hi membrane ondulante. » Le corps est légèrement comprimé latéralement, surtout vers l'extrémité antérieure obtuse ou arrondie que termine, sur le bord ventral, une sorte de rostre court et métabolique (/). Postérieurement, il s'effile en pointe et montre à son extrémité, du côté ventral, un tout petit mucron (s). Contrairement à Laveran et Mesnil, je consi- dère l'extrémité obtuse comme antérieure parce que c'est toujours elle qui se porte en avant dans les mouvements de déplacement; son liomologie avec celle de formes affines n'est d'ailleurs pas douteuse et justifie encore cette interprétation. » Sur le vivant, la zone ventrale du corps parait plus réfringente et plus résistante que la zone dorsale qui se continue avec la membrane ondulante. Xojau et blépharo- plaste ne sont que peu ou point visibles, mais dans les formes larges ou massives, on voit fréquemment des grains de pigment, surtout dans la partie postérieure du corps, ou bien des spliérules plus ou moins nombreuses. On remarque en outre, immédiate- ment au-dessous du rostre, un petit espace clair qui est peut-être une vraie vacuole qu'il ne faut pas confondre avec certaines vacuoles régulièrement circulaires qui se montrent parfois chez des individus souflVants ou agonisants. » En avant, un peu au-dessus du rostre, tantôt pointu, tantôt élargi, jaillit \e fouet antérieur (fa). Ce fouet ne parait que peu ou point actif dans la locomotion. Dans les mouvements de déplacement rapide, il se rejette en arrière en ondulant. Dans les autres cas, il s'étend tantôt en avant, tantôt sur les côtés, et semble fonctionner comme un organe du tact. Tout à côté de lui, naît le fouet bordant de la membrane ondulante qui mérite le nom de fouet postérieur, puisqu'après avoir longé la membrane sur toute sa longueur il se continue ensuite seul pour constituer le fouet postérieur pro- prement dit {//*). » La membrane ondulante (mo), plus ou moins développée, est constituée par l'amincissement ectoplasmique progressif du corps, du côté dorsal. C'est un appareil locomoteur puissant, tandis que la queue libre du fouet postérieur fonctionne peut-être comme un gouvernail. La membrane ondulante n'accompagne pas le corps jusqu'à son extrémité postérieure; elle cesse à une faible distance de celle-ci et le fouet se con- tinue seul à lanière du corps. » 826 ACADÉMIE DES SCIENCES. ZOOLOGIE. — La faune souterraine du Puits de Padirac (Lot). Noie de M. Armand Viré, présentée par M. Edmond Perrier. « La faune des cavernes avait été jusqu'à ces dernières années assez négligée dans notre pays. A part les Coléoptères, très bien étudiés dans les Pyrénées, on ne connaissait presque rien. » Aussi était-ce une opinion bien arrêtée qu'il ne pouvait exister dans les cavités du sol qu'une faune aussi pauvre en espèces qu'en individus. » Depuis déjà dix ans, nous avons entrepris nn peu partout des re- cherches méthodiques pour voir si cette prétendue pauvreté des grottes n'était pas plus apparente que réelle; aussi nous sommes-nous astreint à passer de longs jours, parfois des semaines entières, à explorer la même grotte (Baume-les-Messieurs, Dargilan, Sorrèze, Belharram, Catacombes de Paris, Adelsberg, Saint-Canziour, Rudolphgrotte, etc.). Plus de deux cents cavités ont été ainsi explorées très sérieusement. » Un tel procédé a cet avantage de nous faire pénétrer plus intimement le fond des choses et nous a permis de nous convaincre qu'au fond des cavernes, comme à la surface du sol, la vie pullule sans cesse. » Un exemple nous est fourni par le Puits de Padirac (Lot). » Dans les années 1898 et 1899, nous avons effectué dans ce beau gouffre une série d'aménagements destinés à le rendre accessible aux tou- ristes. Depuis celte époque, soit par nous-même, soit par nos aides, des récolles et des pêches y sont faites à peu près toutes les semaines. Or, l'étude méthodique des récoltes nous a fait constater la présence d'environ 45 espèces animales bien déterminées, sans compter une dizaine encore à l'étude. Une seule caverne bien étudiée a donc pu à elle seule révéler la présence de plus de 5o espèces différentes. » Le nombre des individus d'une même espèce est parfois très considé- rable. C'est ainsi que les Niphargus nous ont donné plus de loooo indi- vidus et que la Bythinelta Padiraci a fourni déjà plus de 5oooo exemplaires, sans que le nombre de ceux qui vivent encore dans la rivière souterraine paraisse avoir sensiblement diminué. (' ) l^lusieiirs des aveux, ou puits nalui-eU que nous avons visités, dépassent 100'" et même. 200™ àa profondeur verticale {as e.n de Corgne, i25'"; Igue de l'Aussiire, 200'"; aven Aimand, 212™, etc.). SÉANCE DU 28 MARS igo/j. » Voici la liste des espèces rencontrées; 827 Crlstacés. Copépodes. Cyclops virUlis Jur. » fimhrialus. Plusieurs espèces encore à délerminer. Amphipodes. Niphargus Plateaui, var, robuslus Clie- vreux. Niphargus Plateaui, var. elongatus Clie- vreux. tsopodes. Stenasellus Virei Dollfus. Asellus aqualicus. » cavaliciis Schrôdte. Trichonixcus rose us. » cas'einicola Bdd L. Porcellis dilalatus. » scaber. Arachnides. ISecticus cellulanus Cierck. Meta Menardi. Ischiiopsalis luteipes Simon. Che/nétides A déterminer Acariens. A déterminer. Myriapodes. Polydesmus inconstans Westro; Polyniicrodon Latzeli gallicum VerhoeflP. Thysanoures. Canipodea staphylinus Westro. » cooAej Packard. Pseudosinella cavernurmn Moulez. Tomocerus trideiitifenis , var. minor Tullb. Heteromiiriis nilidus. » margarilariits Wankel. Coléoptères. Quedius mesomelinus Marth. Trichophya pilicornis. Pteroslichus cristatus, Aba.r a ter. Cryptophagus scutellatiis. » distinguendus. Aleochara mœsia. Atliela sulcifrons. Diptères. Pterichosia splendens W/.. Cliirononiide (larve). Limosina ciliata Rond. Heleromyza atricornls. Plusieurs espèces à déterminer. Mollusques. Hyalinia cellaria MuUer. Helir rotundata. » hispida. Bylhinella Padiraci Locard. Vers. Eiseniella tetraedra Sav. » rosœ Sav. Helodrilus conslrictus. Planaria caçatica. Dina quadristriata. Espèces à déterminer. Mammifères. Pihinolophus ferruni equinum. ]'espertilio mur in us. » Ajoutons que la flore, étudiée par M. Maheu, pour être moins riche que la faune, n'en est pas moins intéressante. 828 ACADÉMIE DES SCIENCES. » La vie de la plupart des plantes est sous la dépendance immédiate de la fonction chlorophyllienne, qui ne peut s'exercer qu'à la lumière. Ce sont donc à peu près uniquement des champignons qui ont pu être récoltés. » Nous citerons : » Coprin us micaceus, Poljporus zonalus, P. versicolor, Licea vermicosa, Peziza elalium, Mycena aciciilo, Stercum /lirsiUum, var. Luteiim, Crepidottis mollis, agaric indéterminable. » Enfin, nos eaux souterraines, bien que remarquablement pures (220 microbes seulement par centimètre cube), renferment huit espèces de bactéries : Baciltus luleus, li. megalherium, U. gy ratas albus. B. aqualilis, Micrococcus auranliacus , M. cremoides, colonies grises, bacilles prenant le gram, colonie blanche en clou, Micrococcus. » BOTANIQUE. — Le champignon endophyte des Orchidées. Note de M. Noël Bernard, présentée par M. Graston Bonnier. « Dans une Note précédente (') j'ai indiqué que j'avais réussi à isoler en culture pure le champignon endophyte d'une Orchidée. Cet hyphomv- cète provenait de plantules hybrides de Caltleya (Cailleya Mossiœ x Lœlia purpurata) cultivées dans les serres de M. Magne à Boulogne-sur-Seine. J'ai montré que des graines, provenant de la fécondation croisée des mêmes plantes, ne germent pas quand elles sont semées aseptiquement ou avec des microorganismes quelconques; tandis qu'au contraire, si l'on contamine un semis aseptique avec l'hyphomycète en question, les graines germent en donnant des plantules semblables à celles qu'on obtient en serre et infestées comme elles. Il n'est donc pas douteux que cet hypho- mycète soit bien l'endophyte normal de celte plante. » L'endophyte ainsi identifié se dévelopjie assez lentement sur la plupart des milieux de culture usuels. Les cultures les plus caractéristiques ont été obtenues sur une dé- coction de salep gélosée : le mycélium rampe à la surface de ce milieu nutritif, sans donner de filaments aériens; puis il s'étend sur les parois du tube de culture, où il forme des chapelets ramifiés de spores incolores, ovoïdes-tronquées, s'isolant impar- faitement, réunies en petits groupes étalés, pulvérulents et blanchâtres. D'après ces caractères, je rapporte ceUe espèce au groupe des iMucédinées Oosporées : une diagnose précise sera donnée ailleurs et complétera celte indication provisoire. (') Comptes rendus, 21 septembre igoS. SÉANCE DU 28 MARS 1904. 829 » Partant de ces faits, j'ai cherché à cultiver les endopliytes d'Orchidées diverses. Pour cela, j'ai simplement recueilli sur place, dans des tubes flambés, les racines d'Orchidées dont des fragments infestés ont été placés ensuite dans des tubes stériles sur du salep gélose. A partir des racines d'un Cypripedium insigne, cultivé dans les serres du Jardin botanique à Caen, j'ai obtenu ainsi, en même temps que d'autres microorganismes, un hypho- mycète morphologiquement identique à celui que j'avais isolé des plan- tules de Caltleya. L'épreuve de la germination des graines a montré que ce champignon était bien l'endophyte normal. » A défaut de graines du Cypripedium insigne lui-même, j'ai ulillsé des graines liybrides (C. Spicerianiiin x C. insigne Sander\ , dans les phénomènes d' inhi- bition. Note de MM. Augusti.vCharpextieu et ÉDou.\nD Meyer, présentée par M. d'Arsonval. « Nous avons montré (') que l'éclat d'un écran phosphorescent (direct ou par conduction) diminue au niveau du cœur arrêté par l'excitation du nerf pneumogastrique; nous avons depuis pu observer quelques faits nou- veaux relatifs à cette réaction : » 1° En prolongeant l'excitation du nerf, de façon à permettre pendant sa durée la reprise des systoles, l'éclat de l'écran mis en rapport avec le cœur reste amoindri, malgré le retour de l'organe «à l'activité. » 2° En excitant le nerf avec un courant très faible, incai>able de modifier sensible- ment le rythme cardiaque, l'écran, au niveau du cœur, brille moins pendant l'irritation du nerf et ne s'illumine davantage qu'à la fin de l'excitation, bien que le rythme n'ait pas varié de façon notable. )) 3° Dans ce dernier cas, malgré la persistance du rythme cardiaque, des phéno- mènes d'activité (émission de rayons N) se produisent cependant dans le nerf. )( En effet, si l'on excite le bout central du nerf gauche, par exemple, et si Ton met un écran en rapport avec le nerf droit intact, cet écran brillera davantage, que cette excitation réflexe soit ou non suffisante pour amener l'arrêt du cœur. » Il résulte de ces diverses observations que la diminution d'éclat de l'écran ne tient pas, au moment de l'excitation du nerf inhibiteur, k l'acti- vité moindre du muscle cardiaque. Les expériences suivantes vont montrer que l'action inhibitrice s'accompagne, au point où elle se manifeste, d'ime (') Comptes rendus, o.i février igo:^. SÉANCE DU 28 MARS 1904. 833 émission de rayons N,, car, au moment de l'inhibition, la luminosité des écrans diminue parrapport à leur étal neutre, et non pas seulement par rap- port à leur éclat déjà exalté par l'activité normale du cœur. » 4» En efTel, au lieu de laisser l'écran en rapport permanent avec ie cœur, on ne rapproche que lorsque, par excitation du nerf, le cœur a déjà été arrêté ou ralenti; on voit alors l'éclat primitif {élat neutre) s'amoindrir très nettement et augmenter, au contraire, à la reprise des battements. » 5° Le même effet s'observe dans les cas de reprise spontanée des pulsations à la suite d'une excitation prolongée ou lorsque celle excitation est trop faible pour modi- fier sensiblement le rythme. » 6° Si, au moment d'une accélération respiratoire, provoquée par l'excilation faible du nerf scialique ou du bout central du vague, on approche un écran du bulbe mis à nu ou de la région bulbaire intacte, l'éclat va s'exalter: par contre, si l'on pro- voque un arrêt respiratoire par excitation du vague, on yerra s'amoindrir la lumino- sité primitive de l'écran, quand on approche ce dernier du bulbe au moment même de la suspension de la respiration. » 7° Ces rayons N, ont, du reste, les mêmes caractères communs que ceux produits en dehors de l'organisme ; nous avons pu notamment tirer parti d'une remarque qui nous a été obligeamment communiquée par M. Julien Meyer, chef des travaux à la Faculté des Sciences de Nancy, et suivant laquelle l'aluminium emmagasine les rayons Ni- Une plaque d'aluminium, approchée du cœur ou du bulbe dans les conditions précédentes, et éloignée ensuite de ces organes, a permis en effet de diminuer la phosphorescence d'un écran placé à dislance. M Nous en concluons que ces phénomènes d'inhibition que nous avons étudiés s'accompagnent bien d'émission de rayons N,. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur l'origine du lactose. Recherches expérimen- tales sur l'ablation des mamelles. Note de M. Cii. Porcher, présentée par M. A. Chauveau. « P. Bert (') et Schvilzen berger ayant démontré que le tissu mammaire ne contenait pas de substance lactogène capable de fournir du lactose par hydrolyse, deux hypothèses restaient en présence pour expliquer l'origine du sucre de lait : » 1° Ou la mamelle reçoit tout préparé du lactose qu'elle n'aura plus, pour ainsi dire, qu'à filtrer; (') Sur l'origine du sucre de lait (Complcs rendus, t. XCVIII, i884, i" sem., P- 7751- 83/j ACADÉMIE DES SCIENCES. » 2° Ou la mamelle reçoit un excès d'un sucre différent, glucose vrai- semlîlablement, qu'elle devra : a, transformer en lactose; [î, éliminer ensuite. » L;i première de ces deux hypothèses ne résiste pas à l'examen, et l'admettre pour un instant comme fondée, c'est supposer du même coup qu'il n'y a pas de relation directe de cause à effet entre la mamelle et le lactose. Dans ces conditions, il deviendrait alors possible d'observer la for- mation de sucre de lait chez un animal dépourvu de mamelles; le but de cette Note est de démontrer qu'il n'en peut pas être ainsi. » La deuxième hypothèse établit au contraire des relations étroites de cause à effet entre la mamelle et le lactose. Là où il y a du parenchyme mammaire en activité, le glucose, sucre normal de l'organisme, qui devra le traverser, sera d'abord transformé en lactose; ensuite, ce dernier, à son tour, sera soit excrété par la glande transformatrice si la mère est traite ou letée, soit résorbé et en partie éliminé par la voie rénale, si la mulsion n'est pas pratiquée. » Pour trancher la question de l'origine du lactose, nous avons recom- mencé l'expérience de P. Bert, qui consistait à extirper les glandes mam- maires chez des chèvres qu'on faisait couvrir ensuite. » Deux chèvres ont été opérées le i5 octobre dernier et couvertes à peu près à celte époque. Le 6 mars au malin, et presque en même temps, elles accouchenl normalement en donnant naissance chacune à un chevreau très vigoureux que l'on nourrit par la suite au biberon. » Pour reconnaître la nature du sucre déversé dans Turine après raccouchement, élucider par conséquent le point important que P. Bert avait laissé de côté, nous avons utilisé la phénylhydrazine qui donne avec le glucose et le lactose desosazones si diffé- rentes. Voici les résultats des recherches faites sur l'urine : » a. Avant l'accouchetneiit : pas trace de sucre dans les urines. » b. Après l'accouchement : Chèvre A. Accouchement : 6 mars à S*" du matin. Ali'' : élimination de quelques centimètres cubes d'urine donnant une réduction négligeable. A midi : .jo'-'"' d'urine (6o8,4o de glucose au litre). gh . 22"="°' d'urine (295,50 . » ). 5h . j5ciii' d'urine (iis,55 » ). minuit : 63''"'' d'urine ( 4°)5o » ). Le 7 à ôi" du matin : 100'™' (3s au litre). Chèvre B. Accouchement : 6 mars à g'^ du matin. A midi : 60™' d'urine (918,68 de glucose au litre). 5'> : 55™' d'urine (786,80 » )• minuit : 85'^"' d'urine (io3,.'jO » )• Le 7 à 6'' du matin : 75'''"' (68,04 au litre). » Il y a donc eu une véritable décharge sucrée urinaire provoquée par l'accouche- SÉANCE DU 28 MARS I904. 835 lueal. La richesse en sucre a baissé très rapidement, car, la mamelle faisant défaut, l'hy- jjerproduction de glucose n'avait plus sa raison d'être; le surlendemain 8 mars, les urines ne réduisaient sensiblement plus. » Le sucre trouvé dans l'urine dans la journée du 6 a été nettement caractérisé comme glucose par son osazone. » Cependant, et c'est là un fait qui nous semble fort intéressant, dans les journées du 7 et du 8, nous avons trouvé dans l'urine des deux chèvres un peu de lactose. L'origine nous en a été expliquée par l'examen que nous avons fait des régions opéra- toires. Chez nos deux animaux, en effet, malgré tout le soin apporté à l'opération, quelques petits noyaux aberrants de la glande axaient été laissés de côté. Ces noyaux, par leur aclivilé physiologique propre, pouvaient suffire à transformer de très faibles quantités de glucose en lactose, mais ils auraient été incapables d'exercer cette trans- formation sur la grande ([uanlité de glucose dont une partie seulement avait été déchargée par la voie urinaire. » Je me crois donc autorisé à conclure que le tissu mammaire en activité est un agent de transformation du glucose, qui lui est amené par la circu- lation, en lactose qui sera ultérieurement excrété. » De cette expérience nous pouvons encore tirer d'autres déductions visant plus particulièrement l'hypothèse de Mûntz (' ), suivant laquelle le lactose pourrait se faire dans l'économie par la conjonction du glucose, sucre normal de l'organisme, et du galactose, sucre qui serait apporté par l'alimentation. » Les deux raisons suivantes nous font rejeter cette hypothèse : » 1° Nous n'avons pas trouvé de galactose à côté du glucose dans les urines émises par les chèvres après le part ; » 2° Si malgré cette première raison, on persiste à vouloir adimeltre que le lactose puisse se former chez les herbivores par union du glucose et du galactose, on se trouve dans l'obligation d'abandonner cette explication lorsqu'on vise la formation du sucre de lait chez la femme et surtout chez les carnivores exclusifs; la nourriture de ceux-ci ne renferme, en effet, que très peu ou pas de gaiaclanes, composés abondants dans les végétaux et susceptibles de fournir, par hydrolyse, du galactose. L'hypothèse de Miintz perdant de sa généralité perd de sa valeur, d'autant plus que l'on sait aujourd'hui que les lactoses des différents laits sont identiques, quelle que (') Sur /'c.ris/ence des clcinenls du sucre de luil dans les pliaUes {Ann. de Chiiii. cL de l'Iiys., 6" série, t. X, p. 566). 83G ACADÉMIE DES SCIENCES. soit l'espèce animale considérée ('): femme, ànesse, jumenl, vache, chèvre, chienne, bnfflesse (-). « PHYSIOLOGIE. — Résistance des rats à /'intoxication arsénicate. Note de M. F. Bordas, présentée par M. d'Arsonval. « Les recherches que nous poursuivons sur les effets physiologiques de l'arsenic (acide arsénieux, arsénites et arséniates) nous ont conduit, après avoir expérimenté sur les principaux animaux utilisés dans les laboratoires, à vérifier la grande résistance du rat à l'intoxication arsenicale ('). » Les rats peuvent en effet supporter des doses d'arsenic trois fois plus élevées que celles qui sont reconnues comme devant amener la mort chez l'iiomme. » Mais, si le rat peut supporter sans dénoter aucun trouble une dose massive d'acide arsénieux, dose six ou sept fois plus élevée que celle qui amène la mortcliez le cobaye, il n'en est plus de même si on lui administre journellement des doses très faibles. Il succombe alors en général avant d'avoir absorbé la moitié de la dose massive à la(|ueUe nous faisons allusion. 11 existe néanmoins des résistances individuelles assez curieuses. Certains de ces animaux peuvent ingérer, et cela sans paraître incommodés, des doses d'arséniate de soude correspondant à 5s par jour pour un homme pesant 6o''S. » Ces animaux deviennent plus sensibles à l'action de faibles doses répétées d'acide arsénieux, en ayant soin de diminuer la talion alimentaire journalière; la toxicité de l'arsenic devient alors deux ou trois fois plus forte. Au contraire, si les rats sont copieusement nourris, ils résistent beaucoup mieux; mais, même dans ces conditions, ils ne peuvent jamais absorber à plusieurs reprises une quantité d'arsenic équiva- lente à la dose massive qu'ils su|)portent sans inconvénients. )) Ces faits sont intéressants à signaler à l'heure où l'on tend à intro- duire, dans les produits alimentaires et le lait en particulier, une foule d'antiseptiques dont quelques-uns sont toxiques, sous le prétexte que les quantités employées comme antiseptiques sont très faibles. » (') Denigès, Identification et dosage des laetoses dans les dij/'érents laits (Jot/rn. de Phys. et de Chim., 'S" série, t. XXVII, p. 4 '3). (^) Cei. PoucHEn, Sur le sucre de lait de bujjlesse {Bull. Soc. chim., 3" série, t. XXIX, p. 828). (') Delépine, Arsenical poisoning, Manchester. SÉANCE DU 28 MARS 1904. 887 PHYSIOLOGIE. — Action de l'acide forini que sur l'organisme. Note de M. L. Garrigue, présentée par M. Alfred Giard. « A propos de la Noie de M. E. Clément : « Action de l'acide formiqiie sur le système musculaire » parue dans les Comptes rendus au 2r mars 1904, p. 785, je me permettrai de rappeler à l'Académie les résultats expérimen- taux que j'ai publiés dans un livre récent (^Maladies microbiennes , 3"^ édi- tion, Paris, igoB). » Après avoir préparé des formiates de soude et de chaux, j'en ai injecté des solu- tions dans les veines, puis dans le tissu cellulaire de lapins. Les doses supportées furent très élevées et le résultat rapide. Les lapins en expérience acquirent de la viva- cité et leur appétit en fut considérablement accru. » Comme les résultats étaient absolument conformes à mes prévisions, je n'hésitai pas à me servir à moi-même de terrain d'expérience et je m'injectai pendant plusieurs jours des doses croissantes de formiate de soude. Le résultat fut rapide, mon appétit fut très rapidement accru, ainsi que mon activité cérébrale et physique. J"ai pu prendre sans inconvénient aux repas 38 de formiate de soude matin et soir. J'en ai pris is par repas pendant un mois {loc. cit., p. 198-199). » Le premier elTet des formiates injectés ou absorbés par l'estomac est de relever la tension artérielle. Le malade se sent rapidement plus solide, les idées plus gaies, les nuits sont meilleures, l'appélit revient vite (il s'af,'it de tuberculeux). Les échanges moléculaires sont considérablement activés, car l'urée augmente dans les urines, et, si la dose administrée est un peu forte, la quantité d'uiée excrétée dans la journée peut augmenter de plus du double; j'ai vu des sujets qui rendaient 195 et 208 d'urée par jour, en rendre, 5 jours après l'administration de formiates, 42? {loc. cit., p. 200-201). » Les sels formiques n'agissent pas par leur masse, mais par l'impulsion qu'ils don- nent au mouvement moléculaire; ils se fixent dans l'organisme, aussi leurs effets non seulement s'accunudent mais se multiplient à l'infini {loc. cit., p. 211). » L'emploi des formiates m'a été suggéré par des idées théoriques «'xposées dans mon livre, mais je n'entends parler ici que du côté expéri- rimental de la question. » M. Emm. Pozzi-Escot adresse une Note ayant pour litre : « Loi de l'ac- tion de la catalase (réductase) de la levure sur le peroxyde d'hydrogène ». M. J. Claudel adresse une Note « Sur la cause des variations de la pesanteur et ses rapports avec l'électricité ». C. K., 1904, 1" Semestre. (T. CVXXVIII, N' 13.) I09 838 ACADÉMIE DES SCIENCES. A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance ul 22 février 1904. Institut de l'iance. Académie des Sciences. Proposition de l'Académie tendant a l'adoption, par l'Association internationale des Académies, d' un vœu présenté par le Congrès géologique de Vienne, dans le but de définir les branches de recherches géologiques pour lesquelles la coopération internationale pourrait s'exercer avec le plus de fruit. IUppowt présenté au nom de la (lommission de Sismologie composée du Président de TAcadémie. du Secrétaire perpétuel pour les Sciences mathématiques et de MM. Bouipiet de la Grye, Fouqué, Janssen, .Maurice Levv, Michel Lévy, Marcel Bertrand; de Lapparent, rapporteur, dans la séance du i5 février igo^, par M. de Lap- PARENT. Piiris, Gauthier-Villars, 190^; i fasc. in-4". Traité de Chimie minérale, publié sous la direction de Henri Moissan, Membre de l'Institut. Tome 1, lasc. 1 : Métalloïdes. Tome III, fasc. 1 : Métaux. Paris, Masson et G'", 1904; 2 vol. in-8". (Hommage de M. H. Moissan. ) Traité théorique et pratique des moteurs à gaz et à pétrole, par AiméWitz; 4° édition, refondue et entièrement remaniée. Tome 11 : Monographie des principaux moteurs à gaz et à pétrole, moteurs à double effet, moteurs Compound; éléments de construction des moteurs; installation, conduite et entretien; applications. Paris, E. Bernard, 1904; i vol. in-4''. (Présenté par M. llalon de la Goupillière. ) Traité d'Anatomie pathologique générale, par («avmo.nd Tripier, avec -.iSg figures en noiret en couleurs. Paris, Masson et CJ'., 1904; iii-8". ( Présenté par M. Bouchard. ) Tumeurs du placenta et tumeurs placentaires { ptacentomes malins), avec ■24 ligures. Paris, G. Naud, 1908; 1 vol. in-8". (Présenté par M. Bouchard.) Annuaire de la Fondation Thiers, \. (Présenté par M. Albert Gaudr}.) Expéditions scientifiques du Travailleur et du Talisman : Cirrhipèdes, par A. Gruvel. Paris, Masson et G'", 1902; i vol. in-4°. (Présenté par M. Edmond Perrier.) Loi générale de la répartition des régions sismi/jues instables à la sur/ace du globe, par le Comte de Montessus de Ballore. Leipzig, Wilhelm Engelmann, 1904; I fasc. in-S". Perfectionnement du système musical par un emploi plus étendu des séries de sons harmoniques, par S. Odier. Auch, Inij.rimerie centrale, 1904; i vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Bévue maritime, publiée par le Ministère de la Marine ; t. CLX, SoS" liviaison, janvier 1904. Paris, R. Chapelot et C'' ; i fasc. in-S". {A suivre.) ERRATA. (Séance du 4 janvier 1904.) Note de M. A. GuUlemin, Sur l'osmose : Page 38, ligne i3, au lieu de 117, lisez 29,8. N" 13. TABLE DES ARTICLES. Séance du 28 mars 1904. MÉMOIRES ET COMMUINICATIONS DES MBMBKKS ET DES COKKESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le PnÉsiDiiNT annonce à l'Acadéinic que, en raison des fêles de Pâques, la séance du lundi 4 avril est remise au mardi 5 avril Jl. le Secrétaire i-eiipktuel annonce que le Tome XLVII des Mémoires de r.\ca- démie des Sciences esl en distribution au Secrétariat M. le Ministre de l'Instruction publique adresse une amplialion du Décret du Pré- vy 789 Pages, sident delà République approuvant l'élec- lion de M. Alexandre Aga.isiz comme Associé étranger 78;) Al. Henri Moiss.\n. — Sur quelques con- fiantes physiques des fluorures de phos- phore 789 M. S., Lacroix. — Sur la production de roches quartziféres au cours de l'éruption actuelle de la Montagne Pelée 792 IVOMIIVATIONS. .M. GuiciiARD esl élu Correspondant pour la Section de Géométrie, en remplacement lie M. Lipscliitz. l'.n MÉMOIRES PRESENTES. .M. Henri Po.mmay adresse un Mémoire ayant pour litre : « Les germes de la vaccine et de la variole. Nature, culture et inocula- lioa » et une clavêlée >'.... Mole « Sur le germe de Ij 7'.)7 CORRESPONDANCE. M.M. Cn.-liuG. Bertrand, Broggeh. élus Cor- respondants, adressent des remcrciments à l'Académie ■ • • ■ 7'J7 M. le Secrétaire perpétuel signale divers Ouvrages de M. Emile TopseiU, de MM. J. llenncquin et Robert Lœtvy, de .M. /. Jacol Guillarmod 797 M. J. Maoe de Lepinav. — Sur la possibilité de montrer, par un phénomène de con- traste, l'action objeclive des rayons N sur le sulfure de calcium luminescent 79'^ M. C. CuABUiE. — Sur les applications du diastoloscope à l'étude des déplacemcnls des objcis lumineux 7',i9 M. A. GuiLLEMiN. — Sur l'osmose. Uéponse à .M. .4. Ponsol **<" AL A.- PoNSOT. — Les facteurs de l'équilibre; pression capillaire et pesanteur Soi ^L É. Ariès. — Sur les propriétés des courbes figuratives des étals indifférents. 8o(j .\I. Jacques Duclaux. —Sur la coagulalion des solutions colloïdales ^'"j il. Paul Nicolardot. — Séparai ion du chrome et du vanadium , 810 M. J. Hamonet. — Préparation des éthcrs- uxydcs au moyen des composés magné- iicns cl des éthers mclhyliques halo- gènes XCH= OR Ni.) M. P. Lemoult. — Sur les bases phospho- azolccs du type ( R Az H )'P = AzR Si 5 M. H. JuFFHiN. — Application du gaz acé- tylène au chauffage des éluves à germi- nation au moyen d'un régulateur aulnma- liquc de température 817 MM. .\. Ferneaci! et ,1. Wolff. — Nouvelles observations sur la formation tliastasique de l'amyloccllulose ''19 M. A. Malaquin. — La céphalisation chez les Annélides et la question du mélamé- risme 821 M. Leurs Léger. — Sur la morphologie du Trypanoplasma des Vairons 82 ') M. Armand Vire. — La faune souterraine du Puits de Padirac ( Lot ) 82!) .M. iNoEL Bernard. — Le champignon endo- |)liyte des Orchidées.. . . 828 N° 13. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. M. F. DE AfONTESSUS DE BALLonE. — Sur > les iremblements de terre de la Roumanie et de la Bessarabie 83o MM. Augustin CiiARrENTiER et Edouard Meyer. — Émission de rayons N, dans les phénomènes d'inhibition 832 M. Cii. Porcher. — Sur l'origine du lactose. Hecbcrches expérimentales sur l'ablation (les mamelles -. 83.3 M. F. Bordas. — Résistance des rats à l'in- toxication arsenicale M. L. Garrigue. — Action de l'aride for- niiqiie sur l'organisme M.Emm. Pozzi-Escot adresse une Note ayant pour titre : « Loi de l'action de la catalase (réductase) de la levure sur le peroxyde d'hydrogène » M. J. Claudel adresse une Note « Sur la cause des variations de la pesanteur et ses rapports avec l'électricité » Bulletin DiBHOGnAPHiouiî Ebrata âges. S36 «7 837 8.37 838 Sio PARIS. — IMPRIMKRIB G A UT H l E R - V I L L A R S, Quai des Grands-Augustins, 55. Lt Cirant : Gauthibr-Villars. 1904 APR 23 1904 PREMIER SE3IESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. N^ 14(5 Avril 1904). - PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie, Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article i", ■ — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu àe la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont Ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aul que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savant étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persor qui ne sont pas Membres ou Correspondants de Vi demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qui fait la présentation est toujours nom mais les Secrétaires ont le droit de réduire cetExl autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être ren l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tan jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à ter le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte ri actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche.' figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sera autorisées, l'espace occupé par ces figures comp pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les RapporI les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administra tiveî un Rapport sur la situation des Comptes rendus ajn l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du r sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, leurs Mémoires par UJU. les Secrétaires perpétuels sont priés avant S**. Autrement la présentation sera remise à la séance suivi' ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU MARDI o AVRIL 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉDECINE. — Sur l'agent pathogène de la trypanosomiase humaine, Tr. gambiense Dutton. Note de M. A. Laveran. « Forde et Dutton ont découvert en Gambie, dans le sang d'un Européen atteint de fièvre irrégulière, un Trypanosome qui a été bien décrit par Dutton sous le nom de Tr. gambiense. Ce Trypanosome a été retrouvé chez un certain nombre d'Européens ou d'indigènes, en Gambie et au Congo, par Dutton et Todd, P. Manson, Broden et Brumpt. » D'autre part, Castellani a signalé l'existence, dans le liquide cérébro- spinal des noirs de l'Ouganda atteints de la maladie du sommeil, d'un Trypa- nosome qu'il a décrit sous le nom de Tr. ugandense comme une espèce dis- tincte de Tr. gambiense. D. Bruce, Nabarro et Greig dans l'Ouganda, Broden et Brumpt au Congo ont vérifié l'existence des Trypanosomes dans le liquide cérébro-spinal des sujets atteints de la maladie du sommeil ; mais ces para- sites ont été trouvés également dans le sang de noirs présentant ou non les symptômes de cette maladie et la question s'est posée de savoir si Tr. ugandense Castellani ne devait pas être identifié à Tr. gambiense Dutton. » Grâce à l'obligeance de MM. les D'' Dutton, Todd et Annett de Liver- pool et de M. le D'' D. Bruce j'ai pu étudier les Trypanosomes de Gambie et de l'Ouganda à l'Institut Pasteur ; je me propose de résumer brièvement, dans cette Note, les principaux résultats de mes recherches. )) 1° Morphologie. — Les caractères différentiels qui ont été signalés par Castellani entre Tr. gambiense et Tr. ugandense n'existent pas, quand on 0. R., :9o4, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N« 14.) 1 lO S4-!. ACADÉMIE DES SCIENCES. compare des préparations des deux Trypanosomes faitei exaclement dans les mêmes conditions. Comme Bruce l'a fait remarquer, Castellani a décrit des Trypanosomes du liquide cérébro-spinal, moins bien fixés que les Try- panosomes du sang; quand les Trypanosomes du liquide cérébro-spinal sont inoculés à des animaux et étudiés ensuite dans le sang, on constate qu'ils présentent tous les caractères morphologiques de Tr. gambiense. Des Trypanosomes qu'il n'est pas possible de distinguer à leurs caractères mor- phologiques peuvent d'ailleurs appartenir à des espèces distinctes, et d'autres preuves de l'identité des Tr. gambiense et Tr. ugandense étaient nécessaires. » 2° Action pathogène sur différentes espèces animales, — J'ai étudié comparativement l'action des deux Trypanosomes chez la souris, chez le rat, chez le cobaye, chez le lapin, chez le chien et chez différentes espèces de singes. Des expériences sur d'autres animaux (mouton, chèvre, cheval, bœuf) ne sont pas encore terminées. » Chez les souris blanches, les deux Trypanosomes ont produit des infec- tions légères qui se terminaient généralement par guérison. Les souris guéries avaient l'immunité. » Chez les rats blancs, les infections produites par l'un et l'autre Try- panosome ont été, en général, beaucoup plus graves que chez les souris. On constate encore des infections légères, mais elles sont rares; la termi- naison mortelle est la règle. La durée moyenne de la maladie a été do 3 mois; quelques rats atteints d'une dermatose sont morts plus rapide- ment. Un rat inoculé de Tr. gambiense (type Dutton) est encore vivant après 170 jours. Chez les souris et chez les rats, l'inoculation intra-périto- néale réussit mieux que l'inoculation sous-cutanée. » L'hypertrophie de la rate est constante et souvent énorme. » Les cobayes et les lapins s'infectent de la même manière avec les deux Trypanosomes. Chez le lajnn la marche de la maladie est lente, insidieuse; les Trypanosomes sont toujours rares ou très rares dans le sang; chez les cobayes, au contraire, j'ai trouvé souvent des parasites assez nombreux ou nombreux. » Chez les chiens, l'évolution des infections produites par les deux Try- panosomes est la même. » Enfin les singes réagissent de la même façon. Les Macaques {M. rhésus et M. cynomolgus) ont montré la même sensibilité au Trypanosome de Gambie et à celui dfe l'Ouganda; au contraire, deux Cynocéphales (Ba- SÉANCE DU 5 AVRIL 1904. 843 bouins) se sont montrés réfractaires aux Trypanosomes de ces deux provenances. » Les deux virus examinés par moi se sont donc comportés de même; les résultats auxquels je suis arrivé ne concordent pas entièrement avec ceux qui ont été obtenus par d'autres observateurs ('), mais c'est aujourd'hui un fait démontré qu'un même Trypanosome peut être plus ou moins virulent pour telle ou telle espèce animale. » 3° Action du sérum humain et de l'acide arsénieux. — Le sérum humain s'est niontré sans action aucune lorsqu'il a été injecté à des rats infectés avec l'un ou l'autre des Trypanosomes; au contraire, l'acide arsénieux a montré la même efficacité dans les deux cas. » 4° Les animaux ayant acquis l'immunité pour Tr. gambiense possèdent l'immunité pour Tr. n^AnàensQ et réciproquement. — Nabarro a constaté que des singes ayant résisté à l'infection produite par ^r. ugandense possédaient l'immunité pour les Trypanosomes du sang des individus n'ayant pas la maladie du sommeil, aussi bien que pour les Trypanosomes provenant du liquide cérébro-spinal de ces derniers (-). » J'ai répété cette expérience en employant les virus qui m'avaient été fournis par MM. Dutton et Todd (Trypanosome de Gambie) et par M. D. Bruce (Trypanosome de l'Ouganda), c'est-à-dire dans des condi- tions qui me paraissent excellentes. » L'expérience a porté sur deux jeunes Macacus cynomolgus. Un des Macaques, inoculé avec le virus de Gambie, a eu une trypanosomiase légère qui lui a conféré l'immunité pour ce virus, ainsi que je m'en suis assuré en pratiquant une deuxième inoculation. Inoculé ensuite avec le virus de l'Ouganda, ce singe ne s'est pas infecté, tandis que l'autre singe, inoculé dans les mêmes conditions, contractait une infection mortelle. » Une conclusion s'impose, ce me semble, c'est que Tr. gambiense Dutton et Tr. ugandense Castellani ne constituent qu'une seule et même espèce ; d'après les régies de la nomenclature, cette espèce doit être désignée sous le nom de Tr. gambiense Dutton, qui a la priorité. (') MM. Briimpl et Wuilz ont obtenu, avec le Trypanosome de la maladie du sommeil, des infections graves chez les souris ; les mêmes observateurs n'ont pas réussi à voir des Trypanosomes dans le sang des lapins et des cobayes infectés {Soc. de Bio- logie, a6 mars 1904). (^) Epidemiological Society ( 77ie irtnce/, 28 janvier igo/i). 8/(4 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Les auteurs anglais qui ont pu faire, dans les meilleures conditions, l'étude comparative des deux Trypanosomes de Gambie et de l'Ouganda, Bruce, Nabarro, Diitton etTodd, sont arrivés à la même conclusion. )) Il paraît démontré aujourd'hui que Tr. gambiense est la cause de la grave endémie africaine connue sous le nom de maladie du sommeil; l'en- semble des faits publiés par Castellani, D. Bruce, Nabarro et Greig, Dutlon et Todd, Patrick Manson, Brumpt et Broden est très probant. » Il résulte également des observations faites en Gambie, dans l'Ou- ganda et au Congo, que les Trypanosomes se rencontrent souvent dans le sang d'individus qui ne présentent aucun des symptômes de la maladie du sommeil et qui peuvent mourir sans en avoir présenté aucun ; il serait donc logique d'abandonner le nom de maladie du sommeil qui ne désigne qu'une des phases terminales de l'infection, pour le nom de trypanosomiase hu- maine qui s'applique à toutes les formes. » MÉCANIQUE. — D'une condition nécessaire pour la stabilité d'un milieu vitreux illimité. Note de M. P. Duhem. « Dans une précédente Communication (' ) nous avons donné quelques formules relatives à quatre expressions que nous avons appelées W, i, P, p. Nous nous proposons aujourd'hui d'étudier la combinaison suivante de ces quatre quantités : (i) U = - W + >J;-P+/?. » En vertu des égalités (8), (9), (m) et (i 1) de notre précédente Com- munication, nous pouvons écrire l ^ = - 4(A 4- i\>. ) TaBAO' du — 4iJ. 2 TacoAcoV/w - 2 ( A + 2 M ) A AO')- ffc - 2 M^ /(Ao/)^ f/ci + . . . , tandis que les égalités (12), (i3), (i4) et (i5) de la même Communication (') Sur ejaelques formules utiles pour discuter la stabilité d'un milieu vitreux {Compter rendus, l. GXXXVIII, séance du 21 mars 1904, p. 737). donnent dL- SÉANCE DU 5 AVRIL 1904. = - 4()- + 2^J.)f(à(i'y du - 4..2 /(Aco')= drs + ^ / (>. + 2a) -j- 4- (A + 2M) -p- 845 (3) à a 2:^-) 7^ + (A + 2 -t- - p 12:/ «m (9A(») M M M <)\ (0 da rfAco' "^ jAw'\3 jrfe » Dans ces égalités (2) et (3), +... désignent des termes qui sont infiniment petits, au moins du troisième ordre, lorsque 'i, r,, '(, ^', n', T et leurs dérivées partielles du premier ordre en a, b, c sont infiniment petits. » Supposons que l'on ait, à la fois, (4) A-l-2[7. — 22 .7-18 2 ■3,7 — 20 l3-24 10 20,0 10—1 1 2 21 ,3 — 17 27- 6 3 3i,9 — 18 89 218 i6o5 21 i36 18 45o — 19'',8 4-i3'> Novembre — 0 00. 2 3,0 +20 3 2 4,'> + i5 \ • 4 2-10 5,4 + •" j 502 2-12 r.,. ) -(-17 / '75 G 8,j 7 2-12 8,6 — 22 121 6-14 '0,9 -24 808 '4 .6,1 — 22 4 14 18,) -1-22 5 17-28 '1,9 — '9 19 23-24 1 25,4 — 20 4 24- 3 4 3o,o — 18 81 4 I 3o,6 -1-21 5 -i8",9 ■18° lïales Nombre Pass. Latitudes tuoyonnes Surfaces exiiôiueâ d'obser- au mêr. ^- -- — .^t^- • moyenne* dubserr. rations. centraL S, N. rcduiles. Décembre. — 0,00. 28- s 4 3,2 + 17 142 ;i- s 3 3,6 — '7 16 •28- 8 3 5, 1 -27 1 1 3 I 6,3 ; 23 ; i 3- 8 3 7,1 — 20 35 3-12 4 7,8 ( — 21 ( 4 3-14 5 8,7 ( — 17 / 88 3- 8 H 9,' ] — 27 83 3 r. 6 9.4 ( — 22 ( 96 8 I 10,2 — 16 5 S- 18 6 i3, 1 -^-l4 ii3 8-18 6 14, 1 -i-20 272 12-18 5 16,5 -23 37 17-24 3 18,7 -t-17 26 17-ls 2 20,7 — 17 7 Ij-24 4 21,6 -1-22 196 17-18 2 22,3 + i3 6 3o 1 27,2 -l-i5 6 3(. I 3o,3 + i3 8 —■20", 9 H-i6"4 Tableau II. — Distribution des taches en latitude. 90°. 40°. 30°. 20°. 10°. 0°. Somme. Somme. 0'. 10°. 20°. 30". io°, 90°. mensuels. Surfaces totales ix-duite». Octobre . . . » ), 2 3 )) Novembre . » » 3 3 I Décembre . » » 4 3 )) Totaux . . » » 9 9 I 19 2 4 8 14 2 » D )i 2 2 U )) 7 I » » C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N° 14 ) 7 1 1 i5 33 I I T î537 1748 ii54 5439 8ÏO ACADEMIE DES SCIENCES. Tableau III. — Distribution des facules en latitude. Suil. Nord. Touux Surfaces totales 1903. 90'. 2 40 30°. 20". 4 10" )) 0-. Somme, 12 Somme. i5 0°. 10 \ 20° . 30' . 40'. , 90'. monsueU. rcdailes. Octobre.. . » 3 9 I 2 18,0 Novembre . » 1) 6 3 I 10 6 » ■i 4 W )) iG 21,1 Décembre . I )) 8 ■i ), II 10 j> fi 4 » » 'Kl 26,9 _ _ — _ — — — — — — Totaux. . 3 1 '9 9 1 33 3i » 1 1 17 I 2 ('-4 66,0 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une classe de transcendantes multiformes. Note de M. Pierre Boutroux, présenlée par M. P. Painlcvc. « Dans une Note présentée le 8 février 1904 à l'Académie des Sciences, M. Remoundos a fait savoir qu'il avaitétiidié certaines transcendantes mul- tiformes représentées par une relation entière entre deux variables x et j. J'ai eu également occasion d'aborder l'étude de transcendantes à une infinité de branches, alors que je cherchais à former des équations diffé- rentielles simples auxqtxelles elles pussent satisfaire. Je me propose d'indi- quer quelques-uns des réstdtats que j'ai obtenus à leur sujet. )> 1. Considérons une fonction u{x) n'ayant, en dehors d'un nombre fini de points, d'autres singtilarités que des pôles ou des points critiques algébriques E,, Hj, . . ., E„, ... et supposons que l'ensemble dérivé de l'en- semble (') ^ des il ne contienne que des points discrets. Soient m, (a-), u„{x), ... les diverses valeurs prises par u pour une valeur, quelconque de X et soit U,(.'r) un point quelconque de l'ensemble dérivé de l'en- semble u{x). Je démontre qu'en tout point qui n'est pas point-lirnite de points E,, toute branche U,(a;) est une fonction analytique et holomorphe de X. La dérivée (-) U' fi?e U est engendrée par l'ensemble dérivé de l'ensemble formé par les déterminations «', ,u.,, ... de la dérivée u' de u. (') Il résulte d'un théorème de M. Poincaré {Rendic. del Cire. mal. di Palermo, 1888) que les ensembles ; et u sont toujours dénorabrables. L'ensemble dérivé de l'en- semble ? contient des points singuliers transcendants de la fonction u\ mais il peut contenir aussi d'autres points, qu'il sera en général très difficile de déterminer. (-) Il résulte de cette proposition que si la fonction (/ satisfait à une équation diffé- rentielle a' = c7(.r, (/), la fonction U satisfait à la même équation. SÉANCE DU 5 AVRIL 1904. ■'^Sl » Appliquons la relation générale, ainsi établie entre la distribution des points critiques et celle des déterminations de la fonction it, au cas où l'en- semble des points ç, n'admet pas d'autre point limite que le point ce. Dans ce cas U est une fonction uni/orme de œ. Si nous effectuons le changement de variable m = U + -; nous voyons que, pour toute valeur de jc, les déter- minations dey convergeront vers le point ce. » Considérons une telle fonction j, et supposons encore qu'il existe un nombre positif p tel que la série ^ ]— T^ ^oit absolument convergente pour toute valeur de x distincte des zéros de y {oc). Si cette condition est satisfaite, je dirai que la fonction j(jc) est de type fini. Le type de j sera égal au plus petit nombre o satisfaisant à la condition énoncée. » Portons spécialement notre attention sur les fonctions y dont les inverses satisfont, elles aussi, à toutes les conditions énoncées et sont de type fini c. Après avoir pris, s'il le faut, pour nouvelles variables, des puis- sances convenablement choisies des variables primitives, nous avons tou- jours le droit de supposer que les nombres 0 et 0 sont inférieurs à t. Soit x un point ordinaire de la fonction jet j,(.r — .r), y..,{x — x), ..., les déterminations de y pour une valeur quelconque de ic — x : j'établis que l'on peut trouver une fonction entière de genre zéro, tô(x ~x), telle que la fonction de a; et y (i) P{x,y)=r^{x-x)JJ y /. ,(a,' — .(•) soit convergente pour toutes valeurs de x et y et soit entière et de genre zéro par rapport à chacune des deux variables x et y prises séparément. La relation (1) représente l'ensemble des branches de la fonction j. » 2. S'il est aisé de conclure de la distribution des points critiques E, à celle des déterminations w,(;r), la déduction inverse n'est en général pas possible et l'on peut former des relations (i) représentant des fonctions/ dont les points critiques convergent vers des points quelconques du plan des X. Il sera donc nécessaire, si l'on veut poursuivre l'étude des fonctions/, de faire des hypothèses particulières sur les relations (1) que nous écrirons » L'hypothèse la plus simple consiste à supposer que les rapports yr, •••. 8Î2 ACADÉMIE DES SCIENCES. • sont tous des fonctions rationnelles de zéros croissants. Soit /„ «(x-6,„)...(.r-i„v)' On en dédnit (si les zéros de la série y'>.„^"'" " " ,"" y" ne coïncident pas avec ceux de sa dérivée) ciue 1rs points critiques dey ne peuvent pas avoir d'autre point limite que le point a; = co. » 3. Faisons plus généralement cette hypothèse qu'au voisinage des zéros àef„ix) de modules arbitrairement grands, les rapports y > Ç-i ■■■• f et y^, •• • conservent tous des valeurs finies [le module de /û(^) oscillant, .'0 dans certaines couronnes, entre e^^ et e'"^]. Je démonfre qu'en ce cas, quelle que soit la constante c, l'exposant de convergence de la suite des zéros dey — c est égal à celui de la suite des zéros de y. » Cette proposition correspond au tliéorèine fondamental de M. Picard relatif aux zéros des fonctions entières dans le cas où l'on peut dire qu'il n'y a pas de valeur exceptionnelle de la constante c. » 4. Il existe au contraire des fonctions y pour lesquelles de telles va- leurs exceptionnelles se présentent. Sans chercher à déterminer le nombre et la nature de ces exceptions, plaçons-nous dans le cas particulièrement intéressant où y ne s'annule jamais. La fonction f^i^) se réduit alors à l'unité, et l'on peut faire de la croissance de la plus petite branche de j une théorie analogue à celle de la croissance des fonctions entières. » Soit p le type de y(^), c'est-à-dire Vordre des fonctions ff(o^), f.{cc), Désignons par y, (a?) la détermination dey(x) dont le module est le plus petit. On a. à partir d'une certaine valeur de x, et, pour des valeurs de x indéfiniment croissantes, quelque petit que soit i. » Les fonctions/ qui ne s'annulent jamais jouissent de cette propriété que l'on peut tracer dans le plan des x autour de l'origine des cercles C de rayons indéfiniment croissants à l'extérieur desquels une infinité de SÉANCE DU 5 AVRIL IQO/j. 853 branches de y sont holomorplies. Ces branches pourront n'avoir dans les cercles C qu un nombre fini de points critiques de plus en plus éloignés, et il existera alors, entre les substitutions correspondant à cet ensemble de points critiques, une relation exprimant que la branche est holomorphe à l'infini, » PHYSIQUE. — Polaristrobométrographe ou polarime'tre enregistreur faisant périodiquement le point par un mouvement alternatif de l'analyseur. Note de M. Gaston Gaillard, présentée par M. J. Violle. « Des études sur l'apparition de quelques précipités (') et leur temps de formation m'ont conduit à chercher une méthode précise pour la mesure du temps des réactions en général. » Les variations qu'éprouvent dans ces conditions certaines propriétés optiques m'ont paru pouvoir être utilisées de préférence à toute autre. Déjà M. Hurion (-) a suivi les modifications de l'intensité de la lumière trans- mise à travers un liquide dans lequel se forme un précipité. Mais les appa- reils ne m'ont pas semblé pouvoir se prêter aisément à l'enregistrement. L'étude des modifications du pouvoir rotatoire m'a paru plus commode à observer, sans impliquer d'ailleurs qne ces modifications correspondent directement à des variations corrélatives de l'état chimique. » Pour enregistrer ces modifications j'ai imaginé un dispositif qui utilise un cinématographe Gaumontet un polarimètre Laurent à pénombre con- venablement modifiés. )i L'appareil ciiiéinatographiqiie et le polarimètre sont placés sur un même banc et reliés par un soulllel. L'oculaire du polarimètre a été supprimé. L'objectif du cinéma- tographe est placé après ce dernier et la lame demi-onde immédiatement avant l'analy- seur d'une manière analogue à celle adoptée par M. Dongier {^) dans son analyseur à pénombres. Cette disposition permet avec un objectif à très court foyer d'avoir une image plus grande avec un recul moindre, ce qui est commode pour les transmissions mécaniques utilisées dans ce dispositif et permet de réduire les dimensions de Tappa- rejl. Ayant besoin d'avoir un assez grand nombre d'images dans des temps relativement courts, j'ai dû, d'après les résultats obtenus par >LM. Chauvin et Ch. Fabre (*) dans (') Sociélfi française de PItotographie, i''' avril 1904. (-) Comptes rendus, 22 juin 1891, p. iii3i. (^) Annales de Physique et de Chimie, 7"= série, t. XIV, p. 448- {'*) Comptes rendus, 16 nov. 1891, p. 691. 854 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'application qu'ils ont faite de la Photographie au polarimètre à pénombre, avoir recours à une lumière monochromalique autre que la lumière jaune et plus aclinique : j'ai choisi la lumière violette et M. Jobin m"a construit une lame demi-onde pour les rayons violets. La lumière violette pourrait être empruntée à un spectre dont on isole- rait la région convenable, mais j'ai trou^ è plus simple d'utiliser une source puissante telle que l'arc électrique ou une lampe Nernsl de 3 ampères dont je filtrais la lumière à travers un écran coloré constitué par des solutions combinées de violet de gentiane ou de mélhyle et d'indigo carmin. » Le mouvement de l'appareil cinématographique qui est actionné par une dynamo est transmis par une vis tangente à un arbre longeant parallèlement le polarimètre. Sur cet arbre est monté une came dont la rotation imprime un mouvement alternatif à un équipage qui entraîne à la fois l'analyseur et la lame demi-onde, si bien que l'éga- lité de teinte des deux plages se trouve automatiquement faite à des intervalles régu- liers, mais ])our des angles dillérents, si cependant le pouvoir rotatoire de la substance a changé. On peut faire varier l'amplitude du mouvement avec l'excentricité de la came, sa période avec le pas de la vis, et la région du déplacement avec la longueur de la tige qui transmet le mouvement de la came à l'équipage. Le déplacement du demi-disque de quartz, par rapport à un fil azimutal, donne sur chaque image la va- riation de l'angle dont l'analyseur a tourné pour faire l'égalité de teinte des deux plages. » On peut ainsi obtenir de 5 à lo images à la seconde et, comme sur ces séries successives d'un même nombre d'images on peut lire, en même temps que la valeur de l'angle pour laquelle a lieu l'égalité de teinte, le retard ou l'avance de ce point à des intervalles qu'on est libre de choisir, il est ensuite aisé de relever les variations ainsi enregistrées. » Sans doute le procédé est limité aux substances qui agissent sur la lu- mière polarisée, mais il offre l'avantage d'enregistrer avec précision les modifications que ces substances subissent dans toutes les conditions qui modifient leurs pouvoirs rotatoires. » SPECTROSCOPIE. — Sur les raies satellites dans le spectre du cadmium. Note de M. Cii. Fabuv, présentée par M. Deslandres. « Dans ses belles études sur les sources de lumière monochromatique, M. Miclielson a découvert qu'un certain nombre de raies émises par des vapeurs métalliques ne sont pas simples, mais accompagnées de raies très voisines, ou satellites. L'existence de ces raies très voisines constitue une particularité curieuse de l'émission et mérite une étude approfondie. L'observation de ces satellites n'est possible que sur des raies fines, comme celles que donnent les vapeurs métalliques à faible pression, illuminées SÉANCE DU 5 AVRIL 1904. 855 par décharge électrique ; elle exige un appareil spectroscopique à très grand pouvoir de définition; la méthode des franges de lames argentées (') se prête bien à cette étude, en employant, comme appareil iiiterférentiel soit l'interféromètre (-) soit des appareils à différence de marche fixe ( étalons d'épaisseur) (''). » Les résultats qui suivent se rapportent surtout à la raie 5o8,6 du cadmium. » Lorsque de la vapeur de ce métal est illuminée par le courant électrique amené par des électrodes d'aluminium (lube de Michelson), cette raie se présente comme un doublet, formé de deux raies très inégales, la plus brillante ayant la plus grande lon- gueur d'onde. » M. Ilamy a observé la même raie avec un tube sans électrode ('), et la trouve composée de trois raies dont les intensités peuvent, dans certains cas, devenir égales. J'ai vérifié la parfaite exactitude des résultats de M. Hamy, et j'ai mesuré les inter- valles qui séparent les trois raies. En les numérotant 1, 2, 3, dans l'ordre des lon- gueurs d'onde croissantes, je trouve que l'intervalle 1-2 est oiJi^,oo24 tandis que l'intervalle 2-3 est ol^I'-,o076; on peut donc dire avec M. Hamy que cette raie se com- pose d'un doublet (raies 1 et 2) et d'une raie isolée (raie 3). » Comparant les radiations émises par le tube sans électrodes et par le tube de Michelson, j'ai trouvé que les raies émises par ce dernier sont identiques avec les raies 1 et 2 du premier. » On est donc en présence du fait suivant : le tube sans électrode donne les raies 1, 2, 3, avec des intensités comparables; le tube avec électrodes donne la raie 2 très intense, la raie 1 faible, tandis que la raie 3 est absente. Dans l'un comme dans l'autre cas, le mode d'alimentation électrique influe peu sur la constitution de la raie. On peut, sans constater aucun changement, illuminer le tube sans électrode par du courant alternatifs haute tension, fourni par un transformateur industriel. Le tube avec électrodes peut être illuminé par la décharge brusque d'un condensateur; les raies s'élargissent, la raie 1 devient peut-être un peu plus brillante, mais reste bien inférieure à la raie 2, et la raie 3 n'apparaît pas. Il ne semble donc pas que la diffé- rence de constitution de la raie soit attribuable à une différence dans les propriétés électriques des deux appareils. » D'autre part, M. Hamy a constaté qu'une trace d'air restant dans un tube sans électrode affaiblit ou fait disparaître les satellites. On vérifie nettement ce fait en examinant le tube pendant qu'il est encore relié à la (') Fabry et Pbrot, Théorie et applications d'une nouvelle méthode de spectro- scopie interférenlielle {Annales de Chimie et de Physique, 7= série, t. XVI). (^) Ibid., 7'= série, t. XXII, 1901. (■') Ibid., 7" série, t. XXV, 1902. (') Hajiï, Comptes rendus, t. CXXX, 1900, p. 700. 856 ACADEMIE DES SCIENCES. trompe avide; au début de l'opération, les raies 1 et .3 sont très faibles; leur éclat aue;mente progressivement à mesure que le vide devient plus parfait, elles trois raies finissent par prendre la même intensité. La moindre rentrée d'air affaiblit de nouveau ou fait disparaître les raies i et 3. » J'ai alors cherché si, comme le pense M. Hamy, l'absence ou la faiblesse des satel- lites dans un tube avec électrodes provient de la difficulté de faire un vide parfait, à cause des gaz dégagés par les électrodes. Pour essayer de vérifier cette hypothèse, j'ai vidé le mieux possible un tube à électrodes d'aluminium; je suis arrivé à obtenir un vide assez parfait pour que la décharge d'une bobine d'induction ne puisse pas tra- verser le tube au-dessous de 200°. Je n'ai ce])endant pas obtenu la raie 3 autrement qu'à l'état de faible trace. 11 faut toutefois remarquer que les électrodes se pulvérisent toujours plus ou moins, et que ce phénomène a pour effet d'introduire dans la masse wazeuse des particules étrangères, et sans doute aussi des gaz occlus dans le métal. » Pour m'affranchir de cette difficulté j'ai construit un tube dans lequel les élec- trodes étaient constituées par du cadmium en fusion. En le vidant dans les meilleures conditions possibles, j'ai pu faire produire à ce lube un rayonnement identique à celui d'un tube sans électrode. En particulier, la raie 5o8 montrait le triplât de M. Hamy, avec des intensités de raies comparables entre elles. L'expérience ne réussit qu'à la condition de continuer à faire le vide pendant qu'on examine le spectre; si le tube est détaché de la trompe, il y a dégagement d'une trace de gaz, à cause sans doute d'une action du cadmium fondu sur le verre, et l'on retrouve le spectre des tubes ordinaires de Michelson; après refroidissement, le passage de la décharge accuse la présence d'un peu d'hydrogène. » La raie bleue (480), émise par un tube sans électrode, présente aussi des satellites très intenses, qui donnent lieu à des phénomènes analogues à ceux qu'on vient de décrire. » En résumé, la condition nécessaire pour l'apparition intense des satel- lites est une pureté absolue du gaz lumineux. )) Il est intéressant de rapprocher ce fait du phénomène si remarquable découvert récemment par M. Bouty en étudiant la rigidité diélectrique de l'argon : celte propriété est complètement modifiée par une trace de gaz étranger, en même temps que le spectre se trouve privé de certaines raies qui ne sont émises que par un gaz rigoureusement pur. » ZOOLOGIE. — Sur la structure et les affinités des Trypanoplasmes. Note de M. Louis Léger, présentée par M. Alfred Giard. « L'élude cytologique du Trypanoplasme des Vairons, d'après des pré- parations colorées par les méthodes de Laveran ou de Giemsa, m'a conduit SÉANCE DU 5 AVRIL igo^. ^^1 à une interprétation différente de celle qui a été donnée jusqu'ici pour les espèces du même genre. „ Le blépharoplaste apparaît sous la forme d'un corps allongé coloré en violet situé du côté concave ou ventral à une faible distance de rexlrémité antérieure {b, fig. 2 à 5). Dans les stades que j'ai observés, sa structure m'a paru homogène. Le blépharoplaste est parfois étiré en une baguette qui s'étend jusqu'au voisinage du noyau. Dans quelques individus on en observe deux ( 6, /^-. 4) et même trois, placés bout à bout comme s'ils provenaient d'une division transversale d'un blépharoplaste allongé. Trypanoplasma du Phoxinus tœvis Agass. 1, dessiné vivant. — 2 à 5, coloré au Giemsa. — fa, fouet antérieur. r, rostre. — S, mucron postérieur. — mo, membrane ondulante. H, noyau. — b, blépharoplaste. fp, fouel postérieur. l, myonéme latéral. » En avant du blépharoplaste se trouve un dijjlosome dont l'un des grains est en relation avec la racine du fouet antérieur {fa) et l'autre avec la racine du fouet postérieur (//?). On peut suivre ce dernier avec la plus grande netteté sur tout son parcours. On le voit d'abord contourner la région dorsale antérieure du corps, longer la membrane ondulante (mo), puis devenir libre à son extrémité (//>, Jîg. 2, 3, 4 et 5). En outre, chez certains individus, de fortes imprégnations montrent de chaque côté du corps un petit filament à peine ondulé, qui prend également son origine au niveau du diplosome et se dirige obliquement d'avant en arrière vers la face ventrale pour se rejoindre dans la région postérieure avec celui du côté opposé (/, fig. 2). Je pense qu'il s'agit là de myonèmes superficiels provoquant les brusques mouvements en arc du Trypanoplasme. » Le noyau coloré en rouge est situé du côté convexe ou dorsal du corps {/t, fig. 2 à 5); souvent, il paraît même en partie placé dans la membrane ondulante. Dans les jndividus allongés et clairs sa forme est étirée comme celle du blépharoplaste ( n, fig. 2); mais dans beaucoup d'autres, il est ovoïde {fig- 4) parfois même à contour circulaire {fig. 5). Dans ces deux derniers cas, il quitte ordinairement sa position marginale C. R., 1904, i« Semestre. (T. CXXXVUI, N» 14.) I ■ 2 858 ACADÉMIE DES SCIENCES. pour devenir central. A son intérieur, la chromaline est souvent répartie en huit chro- mosomes en forme d'haltères (y?j5'. 4), baignant dans un suc clair ou bien en seize grains plus petits. Dans certaines formes massives, les huit chromosomes prennent une dispo- sition radiée autour d'un amas chromatique central {fig. 5). J'ai parfois observé des individus à deux noyaux, mais rarement. » Le cytoplasme est généralement coloré en bleu pâle, surtout dans la région ven- trale, mais chez quelques formes massives il se colore exclusivement en rose pâle. Il s'agit là d'une différence sexuelle, et je reviendrai sur ce point dans un Mémoire détaillé. Certains individus de grande taille renferment de nombreuses sphérules assez grosses vivement colorées en violet {fig. 4)- )) En résumé, la structure du Trypanoplasme des Vairons montre, con- trairement à l'opinion de Laveran et Mesnil, que le corps situé du côté concave n'est pas le noyau, mais le blépliaroplaste qui est ici nettement différencié ; que les deux fouets partent d'un même pôle de cet élément et que l'extrémité qu'ils considèrent comme postérieure est, en réalité, l'an- térieure. Le Trypanoplasma n'est donc pas un Flagellé bipolaire et il ne peut par conséquent constituer le type primitif, le Urhœmojlagellat que Schaudinn (') croyait qu'il réalisait en considérant avec ces auteurs les deux fouets comme naissant respectivement aux deux pôles opposés d'un blépliaroplaste qui est, en réalité, le noyau, et sur lequel il a basé, d'après les recherches de Prowazek (-), une ingénieuse interprétation des Herpe- tomonas. L'hémoflagellé primitif de Schaudinn reste donc à trouver. » Il n'est pas sans intérêt de faire remarquer que le Trypanoplasma tel que je viens de le faire connaître est un organisme semblable morpholo- giquement au Flagellé signalé par Poche dans les Siphonophores et dont Schaudinn vient de nous donner une exacte et rapide esquisse d'après l'étude de Reysselitz. Le Trypanoplasma n'est pas non plus sans présenter une certaine analogie avec le Trichomonas tel que nous l'ont décrit La- veran et Mesnil {Comptes rendus, i5 juillet 1901). On peut le considérer comme un Tricliomonas allongé avec un seul cil antérieur au lieu de trois. D'autre part, la grande ressemblance des Trypanoplasmes et des Trypa- nosomes et l'homologie probable de la membrane ondulante dans ces deux types me porte à considérer ces derniers comme des Trypanoplasmes ayant perdu leur fouet antérieur sensitif. (') Schaudinn, Générations- iind Wirlswec/isel bei Trypanosoma iind Spirochœte {Arb. a. d. Kais. Gesundheitsamte, t. XX, f. 3, 1904). (') Prowazek, Die EnUvicklung von Herpetomonas ( irb. a. d. Kais. Gesund- heitsamte, t. XX, f. 3, 1904). SÉANCE DU 5 AVRIL 1904. ^Sq » Pour terminer, je noterai que d'autres espèces de Trypanoplasmes que j'ai observées dans divers Cyprinicles et que j'étudierai plus tard en détail présentent exactement la même structure fondamentale que celle que je viens de faire connaître. » GÉOLOGIE. — Sur les anomalies de la grcmté et les bradysismes dans la région orientale de l'Etna. Note de M. Gaetano Platania, présentée par M. de Lapparent. « M. de Lapparent, dans .sa Communication « Sur la signification géo- logique des anomalies de la gravité (') », à propos des études de M. le professeur Ricco sur la détermination de la gravité en Sicile, énonce l'hy- pothèse que les anomalies de la gravité sont dues aux dislocations de la croûte terrestre, et il écrit : « Ce n'est donc pas parce qu'on passe du » domaine terrestre au domaine maritime que l'anomalie s'accroit. C'est » parce qu'on se trouve sur une région particulière de dislocation, au con- » tact de deux compartiments, dont l'un s'affaisse et, par conséquent, doit » se comprimer en s'écrasant, tandis que l'autre, ou bien demeure stable, » ou s'élève ». » A l'appui de cette géniale hypothèse, je ferai remarquer que la région orientale de l'Etna, oîi les variations de la gravité sont à la fois les plus brusques et les plus remarquables, n'est pas seulement sujette à des mani- festations sismiques fréquentes, qui sont souvent tout à fait locales, mais qu'elle est aussi sillonnée par de profondes fissures du sol (Macchia, San Leonardello, etc.); et pendant qu'une partie s'élève (Acireale, AcirCastello), l'autre s'affaisse (Torred'Archicafi, Riposto). » Le soulèvement récent de la partie méridionale est démontré par les incrustations calcaires de fraîche date qu'on observe sur la petite île d'Aci-Trezza, sur les îlots basaltiques et sur la côte d'Aci-Castello et d'Acireale, incrustations qui sont à iS"» ou 14"" au-dessus du niveau delà mer{-). De plus, à côté du rocher basaltique d'Aci- Castello, j'ai observé deux grottes formées par la lave de 1169 à son contact avec la mer, et dans ces grottes les incrustations coralligènes, renfermant des coquilles, (') Comptes rendus, 28 novembre igoS. (-) Gu. Lyell, On lavas Consolidated on steep slopes {Philosophical transactions, 1808, p. 70.3). — Gaetano Gemmellaro, Atli dell' Accadeniia Gioenia di Catania, iSSg. 86o ACADÉMIE DES SCIENCES. atleigneiU déjà l'allilude de S^j/Jo. Nous avons donc une émersion historique qui, de l'année 1169 à nos jours, a été, en moyenne, de 0^,'jo par an ('). » La côte, depuis Torre d'Archirafi jusqu'à Riposte, atteste au contraire un aftaisse- nient récent, qui se poursuit encore et qui paraît s'étendre du pied de la falaise d'Acireale jusqu'à toute la plaine alluvionnaire autour de Giarre; il est limité vers l'ouest par les fractures de Macchia près de Giarre, se prolongeant au delà de San Leo- nardello vers Acireale. En elTet, il y a, sur ce rivage, des rochers qui émergeaient et qui maintenant sont noyés; en outre il y a des traces de routes et d'anciens bâtiments ensevelis dans la mer, le long de la côte de Riposte. » On peut encore observer, au milieu des ruines submergées de la tour d'Archirafi (qui fut certainement bâtie au-dessus du niveau de la mer au xiv^ siècle), les traces d'un puits creusé pour puiser de l'eau douce (|ui, dans toutes ces couches alluvionnaires, forme une nappe peu élevée au-dessus du niveau de la mer. » Or, tandis qu'à Acireale (où il v a soulèvement) la gravité présente une anomalie positive de i43 unités décimales du cinquième ordre (la valeur de l'accélération étant donnée en mètres), à Giarre (où il y a affaissement) on descend brusquement à 76 unités. Il y a donc une diffé- rence de Gy unités. Cela me conduit à admettre que le soulèvement d'Acireale et d'Aci-Castello est dû à la compression engendrée par un fort tassement de la croûte terrestre qui se produit au-dessous, tassement qui serait la cause du remarquable accroissement de la gravité. )) L'affaissement de Giarre et Riposto pourrait être attribué à un lent remaniement des matériaux détritiques des alluvions, remaniement sem- blable à celui que les forces endogènes, les eaux, et peut-être même les glaciers ont effectué dans le Val del Bove. » GÉOLOGIE. — Sur la constitution géologique du massif du KhakJiadian (Soudan occidental). NotedeM. H. Arsandaix, présentée par M. A. Lacroix. « Le massif du Khakhadian est situé au centre du Bambouck, région limitée par le haut Sénégal à l'est et par la Falémé à l'ouest. Le milieu de ce massif est constitué par des montagnes abruptes de 700"" à 800™; des (') La côte d'Aci-Castello, comme celle de Pouzzoles, a été sujette à des brady- sismes alternatifs. Cela est attesté par les tombeaux de l'époque Sicule dans l'île d'Aci-Trezza ; ils devaient être en partie submergés en 1169, avant le soulèvement, de .5'",4o [V.-G. Platania, Aci-Castello. ricerche geologicke e vulcanologiche {Memorie délia R. Accademia di Acireale, 1904)]. SÉANCE DU 5 AVRIL If)o4. 86 1 hauteurs de moindre altitude les entourent, affectant la forme de tables, si fréquente dans l'Afrique occidentale; certaines d'entre elles forment de véritables plateaux. Le revêtement superficiel de toutes les hauteurs con- siste en un épais conglomérat rouge brun, très résistant, de roches quarlzeuses, cimentées par une argile ferrugineuse. Le même conglomérat s'observe sur les flancs et se prolonge en diminuant graduellement d'épais- seur jusqu'aux parties basses et planes du pays où elles font place à un limon argileux. » On voit émerger de ce limon de grandes masses de granité et des affleurements limités de roches éruptives et sédimentaires plus ou moins feuilletées, suivant une direction N.-W.-S.-E. La discontinuité de ces affleurements, toujours constitués par un type pétrographique unique, ne permet pas de démêler les relations stratigraphiques de ces différentes roches les unes avec les autres. Elles peuvent être suivies cependant jus- qu'au point où elles disparaissent sous le conglomérat ; parfois, une érosion locale ou un puits indigène d'exploitation aurifère permettent de retrouver sous celui-ci la roche de la plaine avec tous ses caractères structurels, mais dans un complet état de décomposition latéritique. » J'ai particulièrement étudié le voisinage des anciennes mines d'or de Rénieba. Les affleurements s'y groupent en deux séries, placées sur le prolongement l'une de l'autre et entre lesquelles il est possible de relever de remarquables analogies et quelques différences. » La première de ces séries est traversée par le ciiemin du village de Lally (rive droite de la Falénié) à Kénieba ; la seconde se trouve sur remplacement des mines. » Les roches de la série de Lally se succèdent dans l'ordre suivant : i° un quartzite vert clair non fossilifère, qui, à Lally, forme le barrage de la Falémé; 2° une porpby- rite micacée à andésine; 3° une porpbyrite andésilique à amphibole; 4° un tuf andé- sitique; 5° un microgranite; 6° une porphyrite andésitique à amphibole; 7" un micro- granite; 8° un quartzite feldspathisé (métamorphisme de contact du granité). » Les porphyrites ont conservé extérieuremenl leur structure originelle, mais en réalité elles sont profondément altérées ; leurs phénocristaux, malgré la netteté de leurs formes, sont en partie transformés en micas, chlorites, épidotes, amphiboles. Quant à la pâte de second temps, elle est méconnaissable, ne renfermant plus que quelques microlites de plagioclases acides, noyés au milieu de quartz, de biotite, de chlorite et dépidote secondaires. » Le tuf andésitique est une roche rubanée, dans laquelle des fragments d'une andé- site leucocrate (microlitique ou sphérolitique), bien conservée, sont entourés par du quartz et de la sérielle, en traînées étirées. Cette roche, très laminée, renferme de nombreux grands cristaux de plagioclases acides, dont les formes sont si intactes que l'on ne peut douter que leur cristallisation ne soit postérieure aux actions dynamiques. 862 ACADÉMIE DES SCIE^'CES. » Les micrograniles sonl pauvres en éléments colorés; des phénocristaux d'orthose, d'oligoclase et de quartz y sont distribués en quantité variable dans une pâte micro- grenue de quartz et d'orthose; ils passent, d'une part, à des microgranulites et, de l'autre, à des granités à grains fins. » Dans la série de Kénieba, toutes les roches sont plus nettement schisteuses que dans la précédente. Les microgranites se chargent de biotite, de hornblende et de sphène; ces variations de composition minéralogique sont en rapport avec celle du granité de Farabana, situé non loin. De nombreux blocs de ce même granité à amphi- bole se trouvent à la surface du sol à Kénieba, où ils résultent sans doute du déman- tèlement d'un gisement en place. « Sur le prolongement du tuf andésitique de la première série, j'ai observé une roche schisteuse, qui n'en diffère guère par ses caractères extérieurs, mais qui, au micro- scope, se montre dépourvue de débris andésiliques ; elle constitue vraisemblablement l'équivalent complètement métamorphisé de ce tuf. Quant aux roches que l'on ren- contre sur l'alignement des poiphjriles à anipliibole de Lally, ce sonl des schistes amphiboliques. 11 n'est guère douteux qu'il ne faille les considérer comme le terme ultime de la transformation de ces roches; ils sont, en effet, uniquement formés par les minéraux observés dans celles-ci à l'état secondaire, mais avec disparition de la structure originelle et cristallisation à plus larges éléments. L'absence complète de schistes cristallins dans la partie du Bambouck que j'ai parcourue ne permet pas de leur attribuer une autre origine. » Dans les mines de Kénieba, ces roches amphiboliques sont riches en pyrite auri- fère; à leur voisinage, et là seulement, les microgranites en renferment également. » Je n'ai trouvé dans toute l'élendue du massif de Khakhadian que des roches sem- blables à celles qui viennent d'être décrites ; sur le flanc oriental de celui-ci, toutefois, les microgranites sont traversés par des filons de diabases ouralitisées. » En résumé, cette région africaine est constituée par des roches sédi- mentaires d'âge indéterminé mais vraisemblablement ancien, renfermant des intercalations de tnfs andésiliques d'origine volcanique; elles sont traversées par des roches éruptives de nature variée, et en particulier par du granité qui les a métamorphisées. Toutes ces roches, à l'exception du granité, portent l'empreinte de puissantes actions mécaniques, à la suite desquelles certaines d'entre elles, les plus basiques, ont été transformées en schistes amphiboliques offrant l'aspect de schistes cristallins. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur Vorigine du lactose. Recherches urologiques chez la femme enceinte. Note de MM. Cb. Porcher et CoM.MAXDEun, présentée par M. A. Chauveau. « Dans une Note précédente présentée par l'un de nous et visant des recherches entreprises sur des chèvres dont on avait extirpé les glandes SÉANCE DU 5 AVRIL igoZi. 863 mammaires, deux faits ont pu être mis en relief au moment du part chez ces animaux. » 1° L'accouchement détermine cliez les chèvres une glucosurie intense. Celle-ci est due à ce que le glucose, produit en excès, n'a pu être transformé en lactose, le tissu mammaire faisant défaut; par suite, ce sucre a été éliminé par la voie rénale. » 2° L'accouchement, en provoquant la mise en activité de la mamelle, engendre par cela même chez celle-ci la propriété de transformer le glucose en lactose. Il en résulte que si cette glande vient à manquer, la transformation ne peut avoir lieu. » Celte dernière proposition, non directement visée dans la Note pré- cédente, peut en être considérée comme une conséquence a posteriori. » Les deux actes physiologiques qui conduisent à l'obtention du sucre de lait : surproduction de glucose et transformation ultérieure de ce dernier en lactose, bien qu'ayant entre eux une certaine dépendance, peuvent ne pas apparaître simultanément; c'est ainsi que la surproduction de glucose peut précéder le moment de plein fonctionnement de la glande, lequel est déterminé par l'accouchement. » Dans ce cas, la glande n'étant pas encore prête pour transformer en lactose le glucose surabondamment jeté dans la circulation, avant la déli- vrance, ce dernier sucre sera éliminé en partie par les reins, d'où gluco- surie. Nous avons ainsi la clef de certaines observations faites chez la femme enceinte et qu'on a rattachées, à tort selon nous, au diabète sucré. » Avec Rossa ('), nous établirons dans les cas de diabète sucré chez la femme enceinte deux groupes bien distincts : » 1° La grossesse survient chez des femmes déjà diabétiques; c'est là une complica- tion grave, mais rare de la gravidité, la conception étant difficilement réalisable sur un terrain diabétique. On a aflfaire ici au diabète vrai qui se termine par la mort, l'avortement ou l'accouchement prématuré. » 2° Cas légers bénins, n'ayant aucun retentissement sur la grossesse qui suit très régulièrement son cours. Ici symptomatologiqiienient on ne constate que de la gluco- surie dont le taux n'est jamais élevé; pas de polydypsie, pas de polyurie comme dans les cas précédents; les urines ont leur densité normale. » C'est à ce dernier groupe que se rattachent nos huit observations de glucosurie ante partum à laquelle nous nous refusons de donner l'appella- tion de diabète sucré. » Il s'agit là, en effet, d'une glucosurie normale conséquence d'une uti- (') Trauhenzucker, iin Harn und Fruchtwasser {Ccntralh. fi'ir Gyiiàkol.,n'''i^, 20 juin 1896, p. 657). 864 ACADEMIE DES SCIENCES. lisation incomplète d'un excès de glucose déversé dans la circulation par le foie avant l'accouchement, c'est-à-dire avant le moment oîi le sein n'est pas encore entièrement prêt à transformer le glucose en lactose. » Voici un court résumé de nos observations : 29 octobre igoS... 26,75 glucose (aulit.). 30 )> ... Accouchement. 3i » ... 26,40 lactose. 4 mars iQoS 6?, 3o glucose. 17 » Accouchement. 21 » io5,5o lactose. 10 novemb. 1903.. 76,80 glucose. 27 » . . 78, 60 glucose. 5 décemb. igoS.. Accouchement. 19 » . . 36, 25 lactose. 19 décemb. 1903.. 4^,08 glucose. 3 janvier 1904. . . 4^)83 glucose. 9 » ... Accouchement. 12 » ... 36,25 lactose. » Un point nouveau se détache de ce Tableau : c'est la corrélation étroite qui existe entre l'accouchement et le fait de la transformation du glucose en lactose. L'urine, avant la délivrance, renferme du glucose, qui disjiaraît pour faire place au lactose. » S'il était permis d'observer une grande activité de la mamelle avant l'accouchement, ce n'est pas à la glucosurie physiologique dont nous venons de parler qu'on aurait affaire, mais bien à de la lactosurie. » C'est d'ailleurs ce qui se passe chez les vaches qui ont les mamelles encore assez actives, même au moment de mettre bas; aussi n'observe-t-on avec elles que de la lactosurie qui peut atteindre jusqu'à près de 12^ de sucre de lait par litre (' ). » Nous terminerons en faisant remarquer que vers la fin de la grossesse, peu de jours avant l'accouchement, dans l'urine des femmes qui pré- sentent de la glucosurie ante partum, on rencontre toujours, à côté du glu- B. 29 octobre igo3.. i5, 56 glucose (au 20 novemb. igoS. 16, 52 glucose. 21 » Accouchement. 23 » 26,68 lactose. D. 2 mars 1903 . . . 4° glucose. 17 Accouchement. 21 » . . . 126, q5 lactose. F. 9 décemb. igo3. 6e, 84 glucose. 16 » 6s, 81 glucose. 29 » i56,63 glucose. 3o » Accouchement. 3i » 16,86 lactose. H. 2g décemb. 1903. 26, 12 glucose. 8 janvier 1904. . Accouchement. 10 » 26, 3 1 lactose. -es les femmes D, F, G, H, multipares. (') Ch. Porcher et P. Leblanc, De la lactosurie chez les femelles au monien/ du part {Bull, de la Soc. cent, de Méd. vét., 24 juillet 1902). SÉANCE DU 5 AVRIL I<)o'i. 865 cose, des traces de lactose, dont la présence est très régulière. Le sein, à ce moment, en effet, n'est pas complètement inactif et la sécrétion colos- trale est là pour indiquer qu'il y a une fonction qui s'établit. La mamelle peut donc suffire à transformer en lactose un peu de glucose, mais son activité n'est pas telle qu'elle soit capable d'opérer la même transformation sur une grande quantité de glucose; ce n'est qu'après l'accouchement, lorsqu'elle sera en plein fonctionnement, qu'elle pourra pratiquer cette transformation sur tout le glucose qui viendra à traverser le parenchyme mammaire. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur T origine des précipilines. Note de MM. R. Kraus et C Levaditi, présentée par M. Roux. « Cette Note se rapporte à une étude plus complète concernant le rôle des leucocytes dans la défense de l'organisme contre ceux des poisons solubles qui ont une analogie étroite avec les toxines microbiennes. » Suivant la théorie de Metchnikoff, les globules blancs englobent non seulement des corps solides, microbes ou cellules, mais aussi les toxines bactériennes. A l'heure actuelle^ en dehors des constatations de Besredka et Calmette, ayant trait à l'absorption des poisons chimiques par les leu- cocytes (arsenic, atropine), il n'existe pas d'expériences qui démontrent d'une façon rigoureuse l'intervention de ces leucocytes dans la résorption des toxines. Nous nous sommes proposé de combler cette lacune et, pour ce faire, nous nous sommes adressés, non pas aux toxines proprement dites, mais aux principes protéiques d'origine animale. On sait que certains de ces principes, en particulier le sérum sanguin, sont toxiques pour un orga- nisme d'espèce étrangère. Aussi a-t-on admis que, dans la molécule con- stitutive de ces principes, il existe, en dehors des groupements immuni- sants (précipilogènes ou antigènes) des groupes toxophores rigoureusement spécifiques (Kraus et Hernberg). » Comment se comportent les globules blancs à l'égard des matières pro- téiques d'espèce étrangère? Le sort d« ces matières peut être précisé à l'aide de la réaction des précipitines. On peut rechercher, d'une part, si ces leuco- cytes absorbent le groupement précipitogène des substances albuminoïdes, et d'autre part, si les globules blancs engendrent, après celte absorption, des précipitines spécifiques, c. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIU, N" 14.) I l3 866 ACADÉMIE DES SCIENCES. » F^our ce qui concerne le premier point, nous avons observé que l'injection intra- péritonéale de l'albumine d'œuf, du vilellus, ou du sérum de chèvre, pratiquée chez le cobaye, est rapidement suivie d'une leucocytose locale. Sans insister ici sur la mor- phologie de celte leucocytose, nous mentionnerons que peu de temps après l'injecUon les globules blancs de la lymphe péritonéale vont se loger dans Tépiploon, en particu- lier dans les vaisseaux lymphatiques de cette membrane. Cette leucocytose est intime- ment liée à la résorption des matières protéiques injectées ; en effet, l'introduction d'une émulsion de jaune d'œuf dans le péritoine montre que les corpuscules de vitellus sont rapidement englobés parles macrophages, qui assurent d'une façon exclusive la résorption de ces corpuscules. y, D'un autre côté, nous avons recherché si les leucocytes qui assimilent les prin- cipes albuminoïdes sont également capables de fabriquer des précipitines spécifiques. Nous avons injecté, dans la cavité péritonéale des lapins, du sérum de chèvre et de l'albumine d'œuf (20'="") et nous avons mesuré, à des intervalles variables, le pouvoir précipitant du sérum et des extraits d'organes (foie, rein, rate, moelle osseuse, gan- glions lymphatiques, épiploon) (>) : comme l'avaient fait dans des expériences anté- rieures Pfeiffer et Marx, Wassermann, Deulsch ( ambocepteurs bactériolytiques). » Les résultats fournis par cette première série de recherches, n'ont pas été suffisamment démonstratifs, pour le motif que certains extraits d'organes provenant d'animaux neufs, sont précipitants à l'égard des albuminoïdes employées ('). Pour trancher la question, il fallait s'adresser à une matière pfotéique ne possédant pas cette qualité, telle que le sérum de cheval par exemple. Or les expériences entreprises avec ce sérum nous ont montré que, de tous les organes étudiés, seul l' épiploon des organismes immunisés four- nit des extraits capables de précipiter d'une façon intense le sérum de cheval ( » ) , cela à un moment où le sérum de l' animal préparé n'est nullement précipitant. » Si l'on tient compte du fait que l'épiploon est l'endroit où se réfugient les globules blancs qui ont absorbé les albuminoïdes introduites dans le péritoine, on peut conclure que ces globules blancs fabriquent des précipitines et qu'ils sont vraisemblablement une source principale de ces anticorps. « Ces expériences permettent, de plus, d'interpréter d'ime façon ditfé- rente les recherches de Rœmer et de von Dungern, concernant la pro- duction locale des anticorps. » (1) Les organes, finement triturés avec de la poudre de verre, étaient suspendus dans de l'eau salée, maintenus pendant 2 heures à So", et filtrés à travers le papier filtre (i partie d'organe pour 10 parties d'eau physiologique). {-) L'étude de ces précipitines normales fera le sujet d'un autre travail. (3) Cette propriété apparaît très tôt après l'injection (24 heures); elle est très mar- quée, puisque 0,5 d'extrait précipite d'une façon apparente o,5 de sérum de cheval. SÉANCE DU 5 AVRIL 1904. 867 M, F. Bouffé adresse une Note « Sur certaines altérations hépatiques comme cause des psoriasis rebelles ». La séance est levée à 4 heures. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Outrages reçus dans la séance du 29 fétrier 1904. (Suite.) Teoria geomelrica de las lineas alabeadas y de las superficies desarrollables, por Eduardo Torroja y Caballê. Madrid, imp. Fortanet, 1904 ; i vol. in-4°. (Hommage de l'auteur.) Supplément au calcul des hautes colonnes, par Albert Leuscbner; p. a5-a7. Mines de Mizarrella (Espagne); 2 fol.in-12. Annuario délia R. Accademia dei Lincei, 1904, CCGI délia sua fondazione. Rome, V. Salvincci, 1904; • vol. in-i8. Les infections à trypanosomes au Congo c/tez l'homme et les animaux. Communi- cation préliminaire, par A. Broden. (Laboratoire de Bactériologie de la Société d'études coloniales à Léopoldville. État du Congo.) Bruxelles, Imprimerie nouvelle, 1904; I fasc. in-8°. L'État indépendant du Congo. Documents sur le pays et ses habitants : Voies et moyens de communication. (Annexe aux Annales du Musée du Congo. Ethnogra- phie et Anthropologie; série IV, fasc. IV.) Bruxelles, 1904; i fasc. in-f". The Atoll of Funafuti. Borings into a coral reef and the results. Being the Re- port of the Coral reef Committee of the Royal Society. Text and maps. Londres, Ilarrison et fils, 1904; i vol. et un étui à cartes in-4°. U. S. Department of Agriculture. Field opérations of the Bureau of Soils, 1902; fourlh Report; texl and maps. Washington, igoS; 1 vol. et un étui à cartes in-8". Journal of the Royal microscopical Society, containing its transactions and pro- ceedings and a summary of current researches relating to zoologj and botany, mi- croscopy, etc., edited by R.-G. Hebb; 1904, part I. Londres, Williams et Norgate; I fasc. in-8°. The Quarterly Journal of the Geological Society; vol. LX, part 1, 1904- Londres, Longmans, Green et C''; i fasc. in-8°. The University of Colorado studies; vol. I, number 4. Boulder, Colo., 1904; I fasc. in-8°. 868 ACADÉMIE DES SCIENCES. Communicaçoes da Cominissao do Servicio geologico de Portugal: t. V, fasc. 1. Lisbonne, igoS; i vol. in-8". Zeitschrift des Màhrischen Landesmuseums, heiausgegeb. v. der Mâhrisclien Mu- seumsgesellschafl; Bel. IV, Hefl 1. Brunn, Ru.lolf-M. Rolirer, 1904; i fasc. in-8°. ERRATA. (Séance du 28 mars 1904.) Note de M. A. Lacroix, Sur la production des roches qiiarlziféres au cours de l'éruption actuelle de la Montagne Pelée : Page 797, à la suite du mol toutes de la dernière phrase, ajoutez : , qui, lui cepen- dant, s'est certainement consolidé en profondeur. » On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VIT.LARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. »•« l.« rnMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Din,anehe. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4». Doux rpar ordre S™ d?:ïï^^^^^ l'autr'e par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel i" Janvier . ^^ ^^.^ ^^^ l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements : 40 fr. — Union postale ; 44 fr. On souscrit, dans les Départements, ehei lUessieurs : Ferran frères. ÎChaix. Jourdan. Ruff. Courtin-Hecquet. j Germain etGraJtin. i Gaslineau. Jérôme. Régnier. Lorient. Lyon. . Feret. . . . j Laurens. I Muller (G.). .... Renaud. iDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. .... Jouan. .... Perrin. j Henry. ■ ■■ ( Marguerie. 1 Juliot. ( Bouy. / Nourry. ... Ratel. (Rey. 1 Lauverjat. i Degez. ( Brevet. j Gratier el C- (e Foucher. I Bourdignoo, ( Dombre. i Thorez. j Quarré. Nantes chez Messieurs : Baumal. M"' Texier. Bernoux et Cumin Georg. Effantin. Savy. Vilte. Uarseille Ruât- / Valat. Montpellier j coulel el fils. Moulins Martial Place. (Jacques. Grosjean-Maupin. Sidol frères. ( Guisl'liau. Veloppé. Barma. ^'<=« j Appy. niimes Thibaud. Orléans Loddé. i Blanchier. Poitiers j Lévrier. Rennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard (M»"). ( Langlois. Rouen | Leslringant. S'-Étienne Chevalier. 1 Ponleil-Burles. Toulon j Rumèbe. Gimet. Privât. iBoisselier. Péricat. Suppligeon. Giard. Leraaitre. On souscrit, à l'Etranger, A msterdam . Berlin. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et G'-. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. [ Asher et C>'. Dames. Friedlander el fils. Mayer et Muller. Berne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. ILamerlin. MayolezetAudiarte. Lebègue et C". ( Sotchek et C°. Bucharest j y^i^aïay. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, Bell et C». Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otlo Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hosle Gènes Toulouse. Valenciennes.. Genève.. La Haye. Lausanne- Leipzig. Beuf. Cherbuliez. I Georg. [ Stapelmohr. Belinfa'nle frères. ( Benda. i Payol el C''. Barlh. Brockhaus. Kœhler. Lorenlz. Twietmeyer. 1 Desoer. ( Gnusè. chez Messieurs : ( Dulau. Londres j Hachette et G". ' Nuit. Luxembourg .. V. Biick. ( Ruiz et C'-. Madrid RomoyFussel ) Capdeville. ' F. Fé. .... ( Bocca frères iUilan ( Hœpli. Moscou Tastevîn. 1 Marghieri di Gius Naples.. „ ,° ( Pellerano. / Dyrsen el Pfeiffer. New-York j Stechert. ( LemcktelBuechner Odessa Rousseau. Ox/ord Parker et C- Palerme Reber. Porto Magalhaés el Muiij» Prague... Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frére.s. Loesoherel 0°. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm . Nordlsk» B06h«n«^- —■ ' p . 25 fr. Tomes 1=- à 31. - (3 Août i835 ^3^Déce^nbro>85o.) Volume .n-^^^^^^ • ; 25 fr. Tomes 32 à 61. - ( i=; Janvier i8m a 5 1 Dec^emb e ..^ Volume .n_4 , _ J^_ 25 j Tomes 62à 91. — i"' Janvier ib6b a Ji Uduenaûro 1 - > „ , ■ ,.. igoo. Prix ■^^ "^• Tomes 92 à 121. - ( 1" Janvier 1S81 à 3t Docerabre i -j^-) Volume in 4 , J PLÉMENT AUX COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE «^^ f EN':ES j _ ^^^,^C^„„j,,P„, baii !Zo.resurqu.qu.po,u.de,at>.ysio,ogied.sA,gu.^t^ l-Z!^:^T'Si^^'^^'^- --- --^ ^'ï^'-=^- H^:::?d:un;-;épon;e-. laquesUon d^P^x^pr^p»;;; en .35o par PAcadé I M'élire sur les vers inleslinaux, P^^J:^;^^^^^:^^^^^^!^^'^^^^^^^^ '% So°;fu"cc^ive l'simullanée.'' ons qu'éprouvent la digestion des 25 fr. mie des Sciences ilTéients terrains — Reclicrctier la 18G1.... 25 fr. r 14. TABLE DES ARTICLES. (Séance du r, avril 1904.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MRMUURS et des correspondants de L'ACADÉMIE. Pages. M. A. LAVF.nAN. — Sur l'agent palliogcnc de la trypanosomiase humaine, Tr. gam- hiense Du lion 8ii Pages. M. P. DuHEM. — D'une condition nécessaire pour la stabilité d'un milieu vitreux illi- mité 8i|4 CORRESPOiV DANCE . 847 M. Alexandre AoAssiz.élu Associé étranger, adresse ses remerclments à l'Académie.. M. GuiciiARD, élu Correspondant pour la Section de Géométrie, adresse ses rcmcr- ciments à l'Académie 8')^ M. le Secrétaire perpétuel signale un Vo- lume de r a International Catalogue of Scientific Lileraturc « (firstannual issue) ( Zoology) 847 M. J. Guillaume. — Observations du Soleil faites à l'Observatoire de Ljon pendant ■ le quatrième trimestre de igo3 847 M. Pierre Boutroux. — Sur une classe de transcendantes multiformes 85o M. Gaston Gaillard. — Polarislrobométro- graplie ou polariraétre enregistreur faisant périodiquement le point par un mouve- ment alternatif de l'analyseur 853 Bulletin BiBLioGnAniiQUu Errata M. Cn. Fabry. — Sur les raies satellites dans le spectre du cadmium M. Louis Léger. — Sur la structure et les affinités des Trypanoplasmes M. Gaetano Platania. — Sur les anomalies de la gravité et l^s bradysismes dans la région orientale de l'Etna M. Arsandaux. — Sur la constitution géo- logique du massif du Khakliadian ( Sou- dan occidental ) MM. Cii, Porcher et Commandeur. — Sur l'origine du lactose. Recherches urolo- giques chez la femme enceinte MM. P.. Kraus et C. Levaditi. — Sur l'ori- gine des précipitines M. F. Bouffé adresse une Note i< Sur cer- taines allératiojis hépatiques comme cause des psoriasis rebelles » 854 85(i 859 8G0 8G2 8G5 SG7 867 868 i PARIS. - IMPRIMERIE .G A UTIII E R - V IL LARS, Quai des Grands-Augustins, 55. Lt Gérant : Gauthier -Villars 1904 ^ C)X^ PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXYIII. W 15 (H Avril 1904). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDIS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie se composenl des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*% — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits desMémoiresprésentésparun Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu A& la semaine que si elle a été remise le iour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3^ pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préiudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'i que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séan blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sav étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des per qui ne sont pas Membres ou Correspondants d( demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d' sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire tenus de les réduire au nombre de pages req Membre qui fait la présentation est toujours n* mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet autant qu'ils le jugent convenable, comme ils pour les articles ordinaires de la correspondan cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être 1 l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plusl jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compt actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte ren ••" vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plane figures. Dans le cas exceptionnel où des figures s> autorisées, l'espace occupé par ces figures coi pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais ( teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapp les Instructions demandés par le Gouvernemei Article 5. Tous les six mois, la Commission administrât un Rapport sur la situation des Comptes rendus l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution d sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent taire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priil déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S**. Autrement la présentation sera remise k la séance M S ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 11 AVRIL 1904, PRÉSIDENCE DE M. .MASCART. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. PHYSIQUE. — Théorie de la balance azimutale quadrifilaire. Note de M. H. Poixcaré. « On trouvera, clans le même numéro, la description de cette balance. Voici la théorie de son fonctionnement : )) Droites D ei A. — Tous les mouvements que peut prendre le système formé par le fléau, le flotteur qui le supporte et les quatre fils qui le main- tiennent se ramènent à deux rotations autour des deux droites D et A. J'appelle ainsi deux droites qui rencontrent les quatre lils. Ceux-ci ne sont pas tout à fait verticaux, par su ite de la torsion préalable qu'on leur donne ; dans ces conditions, il y a deux dro iles, et deux seulement qui rencontrent les prolongements des quatre fils. Un point quelconque du fléau peut décrire une infinité de trajectoires toutes normales à une droite qui ren- contre D et A. » Dans la position d'équilibre initial, le système admet un plan de sy- métrie par rapport auquel les quatre fils sont deux à deux symétriques. La droite D est perpendiculaire au plan de symétrie; la droite A est dans ce plan. » Centre de gravité effectif. — Le système mobile est soumis aux poids suivants : i° poids du fléau; 2° poussée du mercure; 3° poids du flotteur; 4" poids des plateaux et de ce qu'ils portent. » Toutes ces forces sont verticales; elles ont des valeurs parfaitement déterminées si le flotteur sort de la surface du mercure par une tige T suffi- samment mince; elles auront une résultante unique, verticale, appliquée dans le solide fléau en un point G que j'appelle le centre de gravité effectij, et que nous allons définir plus complètement. C. R., 1904, 1" Semestre. (ï. CXXXVIII, N» 15.) "4 870 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Construction du point G^. — Soit en B (Jig- i) la trace de l'arêLe du couteau autour duquel tourne le fléau; soit H le point d'application de la résultante II de la poussée du flotteur et du poids de ce flotteur. Enfin soit Fig. I. V\-. 2. K le point d'application de la résultante P du poids du fléau et des poids (plateaux compris) qui lui sont appliqués. » Les deux bifilaires sont soumis à une tension verticale \\-V=p. Dans toute rotation du système autour de la droite D, le plan de symétrie (plan de la figure) reste un plan de symétrie; l'arête du couteau et la droite RB restent dans ce plan de symétrie, qui demeure vertical. Donc la droite BH restera dans le prolongement de RB. » Pour calculer le couple qui, sous l'influence d'un excès de poids placé dans l'un des plateaux, provoquera une rotation ^/u, autour de D, on cal- SÉANCE DU II AVRIL igoZj. 871 Cillera donc la position du centre de gravité effectif en appliquant la poussée n en H et les poids — P en K. » Considérons, au contraire, une rotation diù^_ autour de la droite A; l'arête B restera très sensiblement horizontale, et, par suite, la droite BH restera verticale. Mais la droite KB s'incline; elle n'est donc plus dans le prolongement de BH. Il faut, par suite, calculer la position de Go en appli- quant la poussée n non plus en H, mais en B sur l'arête du couteau. » Rotation autour de la droite D. Stabilité du système. — Quand un excès de poids dp est appliqué à l'un des plateaux, le fléau tourne comme il a été expliqué; le centre de gravité effectif prend un mouvement en sens inverse; sa verticale cesse de rencontrer la droite D. » Ce mouvement n'intéresse pas la sensibilité de la balance, qui ne dépend que de la rotation autour de A, rotation qui est la seule observée. » Mais la rotation autour de D intéresse la stabilité du système. Il faut que la résultante des forces appliquées en Go tende à s'opposer au mouve- ment provoqué autour de D par l'excès de poids dp. » Cette condition se trouve réalisée par la façon dont l'appareil est dis- posé. Nous ne nous occuperons donc que de la rotation autour de A. « Rotation autour de la droite A. Sensdnlité. — Évaluons d'abord le mo- ment M de l'excès de poids dp par rapport à A. » Soit / la demi-longueur du fléau. Si A passe très près de G^, ce qui sera le cas ordinaire, / sera notre bras de levier ou, plus exactement, un mini- mum de ce bras de levier. Seulement la composante efficace ne sera pas dp, mais (Z/?sinçp, ?p étant l'angle de A avec la verticale. Donc M = Idpsino. » Soit J + J' la composante verticale de l'accélération du point G„. Le travail de nos forces verticales sera pendant le temps très petit dt qui s'écoule quand le système tourne de l'angle dw.,. » D'autre part, ce même travail est égal à 7. » Il vient donc (r) M = Idp sin 'j» =p ., do>^. S-J2. ACADÉMIE DES SCIENCES, dans lequel tù = —r- dt désigne la vitesse angulaire de rotation autour de A. » La formule (i) sera la formule de sensibilité. M Construction de la droite A. — Soient dans l'espace ao,' et yy' les fils de l'un des bifdaires; aoc' prolongé vient couper le plan de symétrie en un point M ; le fil symétrique p^' passe également en M. De même yy' pro- longé coupe le plan de symétrie en un point N où passe aussi le fil symé- trique (5S'. » La droite MN est la droite A. On voit qu'il est facile de disposer le qua- drifilaire de façon à avoir une droite A à peu près quelconque. » Représentant en ajîyS, a'p'y'S' la trace des quatre fils dans un plan perpendiculaire à celui qui contient la droite A; l'inclinaison de A, et par suite la valeur de cp sera réglée par un choix convenable des longueurs des côtés des deux quadrilatères a|îyS, a'p'y'S' formés par les quatre points d'attache supérieurs et les quatre points dattache inférieurs du quadri- filaire. )) Calcul de J -h J'. — La droite A décrira dans l'espace une certaine sur- face réglée R; pour un observateur invariablement lié au fléau, elle paraî- trait décrire une surface réglée R', et le mouvement du fléau est le même que si R' roulait sur R.Dans la position initiale, A est dans le plan de symé- trie; le plan tangent commun à R et R' est perpendiculaire au plan de symétrie, il est donc le même tout le long de la génératrice. Par suite les éléments des surfaces R et R' sont des éléments de surface développable ; par suite des éléments de cône. i> L'accélération peut donc se calculer comme si le svstème était mobile autour d'un point fixe situé quelque part sur la droite A; d'où cette consé- quence que l'accélération que nous avons à calculer sera la résultante de deux autres : i" de l'accélération centripète J due à la rotation autour de A, qui se calcule d'après la formule ordinaire de la force centrifuge; 2° de l'accélération J' due k l'accélération angulaire. » Cette accélération angulaire sera représentée en grandeur et direction par une droite 0 qui coupe A au point fixe. Four un point Q quelconque, l'accélération J' due à 0 sera représentée par le même vecteur que la vitesse qu'aurait ce môme point dans une rotation représentée par la droite 0. » 0 est dans le plan tangent à R, plan qui est perpendiculaire au plan de symétrie. On peut supposer que 0 est elle-même perpendiculaire au plan SÉANCE DU n AYRTÎ. 1904. SyS (le symétrie; ceci revient à supposer que la vitesse angulaire autour des droites A successives est constante. » Calculée J et J'. — Il nous faut calculer d'abord les composantes de J et J' pour les points d'attache supérieurs des fils du quadrifilaire, dans la direction de ces fils. » Soit V la vitesse du point d'attache supérieur a. du fd aa.' {fg. 2). On aura pour les composantes de l'accélération de a, suivant le fd ax', en dési- gnant par ^ l'angle MaP, J + J = — " J = rpCos']- = ax ^p— r- «M Or le fil étant sensiblement vertical, aM e^t très i,'rand par rapport à ao.': J très petit par rapport à J + J'; de sorte qu'on a très sensiblement ■il. » Calculons maintenant J et J' pour le point Go- C'est la composante verticale qui nous intéresse seule, car, 0^ étant dans le plan de symétrie, le plan G„A est vertical. » Soit co la vitesse angulaire autour de A. La vitesse linéaire c, de G„ sera (/g. 2) v, = toG„P,. D'ailleurs on a G„P, = G„Asino, (2) J = o.^G„P,sin'p. » Pour calculer J' considérons (_/?§-. 2) le trapèze «PyS formé par les quatre points d'attache supérieurs des fils. Supposons d'abord le point G„ dans le plan de ce trapèze, et soit E le point où la droite A perce ce même pian. )) On a G„E= G^Alang'û. Soit \ la longueur commune des fils. » Les composantes verticales de J' seront sensiblement les mêmes pour les points ot, p et tous les points de la droite afi. Pour le point a en parti- culier, on aura 87/) ACADÉMIE DES SCIENCES. » De même pour tous les points de la droite y'^ p^ <*ri particulier pour le point h, on aura sensiblemeat la même valeur .= vE (o'Y M Pour tous les autres points du plan, on n'a qu'à interpoler linéai- rement puisque la droite 0 est horizontale. » Supposons en particulier que le trapèze ■y.'^-(^ dilTère très peu d'un rec- tano;le et que le point E soit très voisin du centre de ce rectangle, G„ très voisin de E. Ce cas correspond, ainsi qu'on le verra, à celui qu'il faut réaliser pour obtenir une grande sensibilité. » Alors on aura très sensiblement aE = vE. » L'accélération sera donc la même tout le long de la droite ah et comme G^ se retrouve sur cette droite, la composante J' de son accé- lération sera par suite (3) j'=^ï!^. » On a alors, en additionnant (2) et (3), Substituant cette valeur dans l'équation (i) on a, pour l'équation de sensibilité, (4) /t^jsinç = ( GflP, sincp H ^ jpdia.,. » Remarquons que, l'axe 9 étant horizontal, la composante verticale de J' sera la même pour tous les points d'une même verticale. J' et par suite la formule (4) resteront donc les mêmes que G„, soit dans le plan de ajîy55 ou en dehors de ce plan. » MÉDECIXE. — Noie sur la mélhode graphique appliquée à la Pathologie humaine; par M. Laxxeloxgue. « Je donne ce nom à une méthode qui a. pour but de permettre aux yeux et à l'esprit d'apprécier, avec beaucoup plus d'exactitude, les modifications SÉANCE DU II AVRIL 1904. ^7^ de forme et les changements de rapports survenus dans les parties du corps humain el pour moyen, d'inscrire sur le sujet vivant, à l'aide du toucher, les déformations, les déplacements, les augmentations de volume, les dif- férences de niveau, etc., c'est-à-dire aussi bien des altérations superficielles et visibles que profondes et invisibles. » Son principe émane d'une comparaison entre la région normale du corps et la région déformée, entre les organes sains et les organes lésés sans que rien puisse faire soupçonner aux yeux l'existence, le mode et même la nature d'altérations organiques profondes. Il repose aussi sur ce fait que Vanalomie de l'homme vivant, c'est-à-dire de ses divers organes en fonction, comprend tout un ordre de considérations dont je n'ai, pour mon propre compte, qu'une très pauvre idée et il y a là, en même temps qu'un ensemble de connaissances à acquérir, une éducation médicale à faire. On est élevé et dressé à fond dans la religion du cadavre envisagé sous tous ses aspects et l'on ne se préoccupe pas de ce qui mériterait d'être appelé Vanalomie biologique, qui est la seule qu'on ne devrait pas ignorer, l'étude du cadavre ne devant servir qu'à la préparer et à la faire mieux concevoir. )) Pénétré depuis bien longtemps de ces idées, je ne manque jamais, lorsqu'une région du corps est affectée d'une manière quelconque, soit pour procéder à un examen comparatif qui s'impose entre le côté sain et le côté malade, soit pour mieux graver dans mon esprit les différences constatées, pour les lire à chaque instant sur le sujet, d'inscrire les reliefs, les formes des saillies, leurs contours, leurs rapports, sur le côté sain d'abord, sur le côté malade ensuite, les deux segments du corps étant placés dans une position déterminée, exactement symétrique. C'est à l'aide du toucher et par l'exploration faite avec les mains qu'on délimite les organes profonds, leurs rapports réciproques, les interlignes articulaires. » L'inscription se fait directement sur la peau, soit avec une plume et de l'encre, soit avec un crayon dermographique, soit, encore, ainsi qu'on me le voit faire tous les jours dans mon service d'hôpital, à l'aide de pin- ceaux fins et d'encres de différentes couleurs, qui font mieux ressortir certaines particularités. M Je^ne prétends en aucune façon à l'invention de la manière d'agir, du procédé en un un mot ; car il y a plus d'un demi-siècle qu'un des médecins les plus illustres d'alors, j'ai nommé Piorry, se servait de crayons dermo- graphiques pour fixer sur le corps humain la place du foie, de la rate, du cœur, à mesure que, à l'aide de son plessiuiètre, il en faisait ressortir les limites. 876 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Mais on n'a guère cherché à étendre les appHcalions du procédé en dehors de certains viscères, et ce n'est que fortuitement ([u'on imprime sur la peau une marque ou un trait en vue d'un détail anatomique qu'on tient à ne pas oublier. On n'a pas eu la pensée d'y voir une méthode d'uivesli- gation avantageuse pour le diagnostic qui en retirera beaucoup j)lus de clarté et de précision, qui pourra même en sortir tout entier. » La méthode graphique trouve des indications et des applications utiles dans toutes les régions du corps humain et il convient de faire connaître sa technique pour bien établir les ressources dont elle dispose. )) L'ayant employée dans toutes sortes d'états morbides autres que les fractures, dans les tumeurs de parties molles, etc., je puis dire qu'elle m'a fait éviter de nombreuses erreurs, permis d'affirmer certains faits, et fait voir surtout ce qui m'eût échappé sans son concours. » Si la méthode graphique trouve son application dans toutes les parties du corps humain, c'est surtout dans les régions articulaires qu'elle fournit les données les plus intéressantes, en particulier au coude, à la hanche, au genou, au cou-de-i)ie(l et au mcdio-tarse. Je déci'irai donc tout d'abord la technique de celte méthode appliquée à une lésion articulaire. Nous verrons ensuite son application aux autres régions du corps, telles que la face, le rachis, la poitrine, l'abdomen. » Lorsqu'on se trouve en présence d'une jointure qui est ou jjaraît malade, le premier soin doit être de placer les deux membres correspon- dants dans la même attitude, et si les deux articulations symétriques sont libres, on les mettra dans ce qu'on peut appeler leur position d'examen; dans le cas contraire, l'articulation saine sera placée dans la môme situa- tion que l'autre. » On commencera par inscrire du côté sain les contours osseux et les points culminants des ditférentes parties constituantes de l'article; on figu- rera par un trait le niveau de l'interligne articulaii'e, dans les régions où ce dernier est accessible. S'il s'agit de trauinas, il sera inutile de chercher à dessiner les contours des synoviales. Celte opération sera au contraire nécessaire dans les ostéo-arthrites tuberculeuses. » On procédera ensuite aux mêmes recherches et inscriptions du coté malade. Il arrivera souvent alors que le diagnostic sera écrit avant qu'on ait cherché à le poser; en tous cas, l'inscription complétée par l'examen mélhodique du membre sain d'abonl, de l'autre ensuite, constituera un élément important de connaissance et d'appréciation. » On pourra se rendre compte des changements survenus, des augmen- SÉANCE DU II AVRIT, T904. 877 talions de volume, des déplacemenls produits. On lira que telle saillie est plus large que celle du côté opposé, qu'elle s'est élevée ou abaissée, ou qu'elle s'est rapprochée d'une voisine et que l'intervalle qui la sépare de celte dernière diffère beaucoup d'un côté à l'autre. L'esprit n'a plus d'effort de mémoire à faire, il n'a plus à chercher des souvenirs anatomiques plus ou moins effacés, il suffit de mesurer de l'œil les nouveaux rapports qui existent entre les parlies et de les comparer avec ceux de l'état sain. » Celte inscription n'empêchera nullement, d'ailleurs, d'examiner l'état des mouvements, leur limitation ou ce qu'ils présentent d'anormal sur les deux membres. Le point essentiel de la méthode consiste, pour ne pas se tromper, à maintenir ou à ramener les deux membres dans la même posi- tion, car les rapporls des saillies osseuses avec les téguments changent considérablement, selon le degré de flexion ou d'extension d'une jointure. « Les dessins ci-joints montrent ce qu'est le condyle interne du fémur dans l'extension et dans la flexion à angle droit. Dans cette dernière atti- tude il remonte et vient proéminer en avant, tandis que les téguments cor- respondants ne se déplacent pas; ses rapports avec eux sont donc changés du tout au tout. La rotule, au contraire, descend dans la flexion et se met en rapport avec une nouvelle section de la peau. A ce titre ces photogra- phies sont intéressantes et instructives. D'autres photographies que je mets sous les yeux de l'Académie montrent que les dessins des extrémités osseuses sur la peau offrent des contours particuliers. C'est qu'en effet ce sont les projections des parties accessibles, c'est-à-dire saillantes, et que le toucher indique facilement, qui sont inscrites sur la peau. Or ce sont ces formes qu'il est utde de connaître pour la clinique de l'homme. Les inter- lignes articulaires deviennent linéaires. » La position la plus favorable à l'examen du coude est la flexion à angle droit de l'avant-bras sur le bras, la main étant dans une position aussi éloignée de la pronation que de la supination. » Mais on comprend que dans certains cas il soit nécessaire de placer les deux membres dans une autre attitude pour pouvoir faire la comparaison; le membre sain sera mis dans l'altitude de l'autre. » Le genou offre comme position naturelle d'examen l'extension de la jambe sur la cuisse. On y dessine facilement le relief de chaque condyle fémoral, de la rotule; l'interligne articulaire estassez délicat à trouver. Mais il est une autre position où l'on examine plus facilement l'interligne articu- laire et le contenu articulaire : c'est la flexion de la jambe à [\o° environ sur la cuisse de manière à ne pas trop tendre le ligament rolulien. C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII.IN" 15.) I l5 878 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Il m'est arrivé récemment de reconnaître une encoche avec fêlure évidente du condyle interne du fémur consécutive à une entorse grave du genou qu'il n'aurait pas été possible de découvrir sans 1 inscription de la forme du condyle sur le sujet. La radiographie en a montré l'exactitude. » Dans une autre circonstance, une bifidité congénitale incomplète de la rotule a été reconnue par cette méthode, alors qu'elle avait échappé à l'examen de plusieurs observateurs. » La position d'examen de la jointure de la hanche est celle où la cuisse est fléchie à angle droit sur le bassin, en même temps que portée dans la rotation en dedans et en légère adduction. On dessine alors la tête fémorale qui soulève les muscles au-dessus du giand troclianler, ainsi que la saillie de cette dernière éminence. » Au cou-de-pied, la position d'examen est la flexion à angle droit. On pourra dessiner toutes les saillies osseuses, lecontour antérieur du tibia, les malléoles, le tendon d'Achille jusqu'à son insertion. En plaçant le pied dans l'extension on obtiendra la saillie de l'astragale en avant et l'on pourra la mieux dessiner dans cette attitude. » Afin de permettre d'apprécier les services que peut rendre la méthode graphique appliquée aux articulations, je vous citerai quelques exemples. » L'inscription du calcanéum, de la tête de l'astragale, de la .saillie du scaphoïde en dedans, du cuboïde en dehors, jointe à celle des épiphyses tibiale et péronéale, m'a permisrécemmentde reconnaître un déplacement certain du scaphoïde en avant et en dedans que je n'aurais pas osé affirmer sans ces diverses inscriptions des os et de leurs interlignes articu- hn'res sur le pied. Il y avait entre les méplats et les saillies de chaque pied, pour une altitude semblable, des différences profondes et étendues que lé dessin mettait en évidence d'une façon" remarquable et qui s'expliquaient par le déplacement scaphoïdien. » Dans les ostéo-arthrites tuberculeuses, la méthode graphique montre les reliefs que forment les fongosités, reliefs qui passent inaperçus pendant longtemps pour certaines jointures. Au coude, par exemple, la découverte de fongosités légères n'est pas aisée, lorsque les culs-de-sac placés entre l'oléciâne et les tubérosités humérales sont à peine tuméfiés. Pareilles difficultés se montrent quelquefois au genou, surtout au cou-de-pied, dans les gouttières interne et externe. On sait quelle est l'importance de la dé- couverte des fongosités dans les phases initiales. Aussi doit-on mettre à profit les enseignements de là méthode graphique, qui aplanit toutes les difficultés et révèle ce que l'œil ne découvrirait pas sans elle. SÉANCE DU ÎX AVRIL 1904. ^79 » Je jRiis ciler encore des exostoses parenchymaleuses épiphysaires ou dia-épiphysaires, maladies d'origine haLituelleraent syphilitique (et il s'agit particulièrement de syphilis héréditaire), qu'on a de la peine à recon- naître, qu'on méconnaît même quand elles sont peu prononcées et que, par contre, la méthode graphique permet d'apprécier immédiatement en montrant inscrit le développement inégal des os, de leurs saillies épi- ou apophysaires, leurs courbures anormales, la saillie de leurs bords ou la convexité de leurs faces comme au tibia, à h clavicule. » J'ai dit plus haut que la méthode graphique était également utile dans l'examen des lésions de la face. Grâce à elle, en effet, on peut reconnaître et montrer des déformations osseuses, l'asymétrie faciale, le niveau dif- férent des arcades orbitaires, de la ligne des yeux, du plan horizontal des oreilles, de certains plis ou rides, toutes choses qui passent si souvent uia- perçues pour ceux qui n'ont pas la grande habitude d'examiner et de com- parer. » Dans un cas, j'ai pu établir par la plume que la branche du maxillaire d'un côté descendait de i"" plus bas que l'autre, que celte branche était hyperostosée ainsi que l'apophyse zygomatique, chez un sujet syphditique présentant en apparence une simple asymétrie faciale. » Au front, au crâne, la méthode graphique rendra plus évidentes des bosses, des hyperostoses qu'on ne cherche |)as, et l'asymélrie si commune du crâne; elle sera encore utile pour dessiner les lambeaux autoplastiques qu'on désire employer. » Du côté du rachis, elle est indispensable si l'on veut mettre bien en relief les courbures de cette partie du squelette, en particulier les scolioses^ au début et leur degré ultérieur. » I.a méthode graphique est également utile dans le mal de F^ott; elle fait voir l'étendue de la gibbosité, la vertèbre la plus saillante et, comme chaque apophyse vertébrale est pointée, on compte facilement le nombre des vertèbres qui forment la courbure anormale; elle indique enfin le sens de la gibbosité. » Il me reste à parler de l'application de la méthode graphique à la poi- trine et à l'abdomen. » En ce qui concerne la poitrine, je me bornerai à rappeler que, il y a longtemps déjà, Piorry et une multitude de médecins, depuis, à son exemple, se sont servis de crayons et de plumes pour tracer la limite des organes normaux ou altérés, et je n'ai rien à y ajouter. » On i)eut inscrire sur l'abdomen un pentagone intéressant par des 88o ACADÉMIE DES SCIENCES. lignes unissant les deux épines iliaques antérieures et supérieures aux rebords saillants des fausses côtes d'une part et à la symphyse pubienne d'autre part. » Le cinquième côté sera constitué par une ligne allant d'un rebord costal à l'autre. Si dans ce pentagone on dirige, en partant de l'ombilic, une ligne sur le milieu d'une autre, allant de l'épine iliaque à la symphyse, on laisse immédiatement en dehors de cette ligne le cœcum et son appen- dice du côté droit; une partie de l'S iliaque, et la fin du gros intestin du côté gauche. » Le losange médian comprend, en plus de quelques anses d'intestin grêle sur le milieu, la vessie, le corps de l'utérus et le rectum chez la femme, la vessie, la prostate, les vésicules séminales et le rectum chez l'homme; de chaque côté sont les annexes utérines. » On peut tracer dans ce pentagone, en partant du côté interne du ca;- cum au niveau de l'origine de l'intestin grêle, la ligne oblique de l'inser- tion du mésentère. Cette insertion va en ligne droite du point précédent à la partie latérale gauche du corps de la seconde vertèbre lombaire qu'il est facile de marquer en arrière du tronc. Cette ligne tracée comme le montre notre dessin, on la divisera en trois segments égaux en partant du cœcum. Or, si l'on dessine une circonférence au compas, en prenant pour centre le point d'union du second et du troisième segment et pour rayon la longueur des deux segments inférieurs, on a la situation approxi- mative de l'intestin grêle dans l'abdomen. Le gros intestin l'encadre. Il va de soi que beaucoup de particularités tenant au développement du ventre .peuvent modifier les rapports précédents. » En résumé, la méthode graphique peut être appliquée avec fruit dans une foule de circonstances différentes où la photographie et la radiographie ne sauraient la remplacer. C'est une leçon de choses qui consiste à inscrire à l'aide du toucher, sur le tableau, c'est-à-dire sur l'homme vivant, à leur vraie place et sans erreur d'interprétation possible, ce qui n'est pas le propre de la radiographie, les particularités superficielles et profondes d'une région du corps, dont l'analyse devient facile par comparaison. » A elle seule elle peut, dans bien des cas, donner immédiatement la clef d'un diagnostic, le rendre plus facile et plus précis, et depuis vingt-cinq ans que je l'emploie et que je l'enseigne elle m'a rendu les plus grands ser- vices : elle appelle l'attention sur des altérations qu'on n'aurait pas décou- vertes sans son aide et elle fournit, par voie de conséquence, des indications utiles à la thérapeutique. Enfin, la méthode est à la portée de tout le monde SÉANCE DU II AVRIL 1904. 881 et j'ai connu des parents qui s'en sont emparés pour apprécier et suivre les modifications opérées dans Télat de leurs enfants par la thérapeutique employée. >» ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Un nouveau théorème général delà théorie des fonctions analytiques; par M. G. Mittag-Leffler. « Considérons l'intégrale / e' OÙ le contour L, qui est parcouru dans le sens direct, sera défini de la ma- nière suivante : » Il est composé de deux droites parallèles à l'axe des z, infinies dans le sens positif de cet axe et situées de côté et d'autre de lui à une distance intermédiaire entre - et — Ces deux droites sont réunies à l'aide d'une 2 2 droite orthogonale à l'axe réel qui coupe cet axe en un point arbitraire. Si l'on suppose que x est situé du même côté de L que les points réels néga- tifs infiniment éloignés, l'intégrale définit une fonction entière de x, soit C{x), et l'égalité C(x) = — .lé a lieu pour tous ces points x. » Considérons X/"^ ' oîi o> sera une quantité réelle positive et x appar- tient à un domaine D qui sera fini, simplement connexe et extérieur à la partie de l'axe réel positif qui se trouve entre le point un et Vinjini. On peut démontrer que l'expression lim -jj^ s'approche de zéro d'une ma- nière uniforme. C (M .>■! )) Il s'ensuit que l'expression lim ^^, , c '^'"' s'approche de zéro uni- ^ ' 0)=" '^K^) formément pour le domaine et qu'elle s'approche encore de zéro unifor- mément pour toute partie finie de l'axe réel positif qui se trouve entre le point un et Vinfini. Pour x = i, elle devient égale à un. » C'est cette expression qui me servira à compléter d'une manière im- portante mes anciennes recherches de 1884, dans le Tome IV des Actania- tliemalica. 882 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Conslruisons de la manière siùvantc une étoile 51 appartenant aux constantes Zp, k^, k.^, ... qui définisseat la branche fonctionnelle FC {x) =k^ + k, X + h., X- -h » On sort (l'un entourage C, du point x = o, tel que la branche fonc- tionnelle FC,(a7) obtenue par le prolongement analytique de FC(a;) dans l'intérieur de C, n'ait qu'un nombre dénombrable de singularités et reste d'ailleurs déterminée et uniforme. On fixe un certain vecteur /issu de l'ori- gine. On regarde dans la suite un entourage C, d'un point de / appartenant à C, où la continuation de la branche FC,(,r), soit FC2(ir), se comporte quant à Co de la même manière que FC,(a') quant à C,. Ce domaine C, pourra sortir de C,. Dans ce cas, on fixe C^ d'une telle manière que cette circonstance arrive, on prend un point à l'intérieur de C, situé sur / et extérieur à C,, et l'on appelle C3 un entourage de ce point muni des mêmes propriétés que C, et C2 auparavant, et ainsi de suite. » On peut avancer de cette manière le long du vecteur / sans être jamais arrêté à distance finie de l'origine. Dans ce cas tout le vecteur /est compté appartenir à l'étoile %. » Mais il se peut aussi bien qu'on trouvera le vecteur / limité à une dis- tance /, qu'on ne pourra pas passer. Celle circonstance aura lieu si le point extrême de /, , sans que la fonction F (a;) cesse d'être uniforme, f;ut partie d'un ensemble parfait de singularités. Elle aura encore lieu si la fonction cesse d'être uniforme dans l'entourage de ce point extrême. La partie /, du vecteur sera comptée comme appartenant à l'étoile %. On obtient l'étoile complète on procédantde la même manière pour tous les vecteurs /. On voit que les points singuliers de Y ^{x) à l'intérieur de\3l forment un ensemble dénombrable. » Entre autres théorèmes généraux, j'ai démontré dans mon Mémoire de l'année 1884 le théorème suivant que j'exprimerai ici sous une forme moderne : » La fonction Y %,{x) pourra toujours être exprimée par une série : ¥^{x)=^V,{x) + Y%(x), v = l où ¥%(x') représente une branche fonctionnelle qui est régulière et uniforme partout à l'inlciieur de %, tandis que la série 2^^ i{^) est uniformément SÉANCE DU II AVRIL igo^i- 883 conver^e.nle pour chaque domaine à l'intérieur de 5t qui n'embrasse aucun point singulier {c est-à-dire à l'inlérieur on sur la frontière de laquelle ne se trouve aucun point singulier) et que les fonctions Y.,{x) sont munies des caractères suivants : » 1° La fonction Fv(.r) est une fonction uniforme de x qui est régulière sauf aux deux points cr, et 6„ dont a„ est un point singulier à l'intérieur de 51 et b^ est un pôle choisi d'une manière spéciale et situé à l'intérieur ou sur la frontière de %. » 2° En désignant par D un continuum quelconque appartenant k % et par a^^, les points singuliers a,, à l'intérieur de ce continuum, la différence Y3i(x) — 2 ^^o("^) ^^'"^ régulière partout à l'intérieur de D. » Pour former les fonctions F^(.r), il faut la connaissance de la manière dont se comporte la fonction F%(x) aux environs de chaque point sin- gulier à l'intérieur de %. En n'ayant pas cette connaissance et en ne sachant de la branche fonctionnelle F%{x) autre chose qu'elle est définie par la formule c'est-à-dire par les constantes /„, k,, k.,, ..., on pourra se demander si elle peut être représentée à l'intérieur du domaine % par une seule et même expression, où il n'entre de la Tonction que ces constantes. C'est en réalité le cas et cette formule est même d'une très grande simplicité formelle. Elle est une conséquence presque immédiate de mon théorème de i884 ensemble avec le théorème sur E(a;). Faisons O \tù X\ M c ( to ) -^J v = » et la formule sera F%(x) = iim \(k„ + k,x+...-h k,x')li,^, (o.), V=0 oi^i l'égalité a lieu pour chaque point régulier de F5l(^). Le second nombre est uniformément convergent pour chaque domaine à l'intérieur de l'étoile principale A des constantes k„, k,,k.„ .... Elle est encore uniformément convergente pour chaque partie d'un vecteur issu de l'origine et apparte- nant au domaine^ qui n'embrasse aucun jioint singulier. On voit que je n'ai fait absolument aucune supposition concernatit la nature de ¥(x). On 88.^( ACADÉMIE DES SCIENCES. n'en connaît rien sauf les constantes k„, X,, X%, Cette circonstance est capitale et fait de ma formule une vraie et nouvelle généralisation de la formule de Taylor. MM. von Roch et Painlevé ont trouvé des expressions analogues à la mienne, mais ils ont dû faire alors sur F (a:) la supposition qu'elle n'a que des pôles à l'intérieur de %. » En faisant sur F(a;) la supposition très générale qu'elle est une fonc- tion uniforme n'ayant qu'un nombre dénombrable de singularités, l'étoile embrassera tout le plan, et l'on obtient pour tous les points, sauf les sin- gularités : Ci) ^= 00 ^^" V =0 » Il reste à examiner la question très difficile : Est-ce que rétoile 21 est une étoile de convergence, ou est-il possible de modifier d'une telle manière le choix de la fonction cÇx) que cette circonstance aura lieu? Une réponse affir- mative me parait devoir être un grand progrès. » RAPPORTS. PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Remarques à propos des Communications de M. A. Charpentier et des revendications de priorité auxquelles elles ont donné lieu; par M. d'Arsonval. « Ainsi que je l'ai déjà dit de vive voix à l'Académie, M. Charpentier n'a jamais eu la prétention d'avoir émis le premier l'idée que, en dehors des radiations calorifiques, il émane du corps humain d'autres radiations de nature plus ou moins inconnue. » Cette idée est, en effet, vieille de plusieurs siècles et se retrouve notam- ment dans les tableaux des peintres mystiques, dans le fluide des magné- tiseurs, dans l'od de Reichenbach, etc., sans parler des contemporains. » M. Charpentier s'est borné à montrer par des expériences nouvelles : ï° qu'il émane du corps humain des radiations, analogues aux rayons N de M. Blondlot, capables d'augmenter la luminescence des corps phospho- rescents; 2° que ces radiations peuvent être transmises le long d'un fil métallique; 3° qu'elles sont renforcées par certaines substances, etc. (voii' ses diflérentes Notes) et 4° qu'enfin ces radiations n'influencent pas la plaque photographique, puisque ce sont des rayons N, en grande partie. SÉANCE DU II AVRIL T904. 885 » Ces Communications ont donné lieu à des revendications de priorité de la part de MM. AudoUent, Baraduc, Darget, Galtier, Kohler, etc. » La plupart de ces auteurs ont employé la photographie pour démon- trer l'existence de ces radiations nouvelles, or les radiations étudiées par M. Charpentier n'influencent pas les plaques photographiques; il s'agit donc d'autre chose. En tout cas, aucun d'eux n'a signalé ce fait que les radiations en question augmentent la luminescence des corps phospho- rescents ou se laissent conduire par des fils métalliques, loin de leur centre d'émission, tout en conservant leurs caractéristiques ])hysiques (longueur d'onde, indice de réfraction, etc.), rayons vonduils de Charpentier, » Les faits signalés par M. Charpentier sont donc nouveaux et comme méthode d'investigation et comme résultats physiques ou biologiques obtenus. » CORRESPONDANCE. M. FouHTAu adresse ses remercîments à l'Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique. GÉOMÉTRIE. — Sur une classe particulière de systèmes conjugues persistants. Note de M. D. Tu. Egorov. « Considérons une surface S et soit i l'une des deux nappes de la déve- loppée de S. Il est bien connu que les lignes de courbure u = const., V = const. de la surface initiale S correspondent à un système conjugué (sur. la surface 2) dont l'une des familles, soit la famille (' = const., est composée de géodésiques. » Admettons que ce système soit un système conjugué persistant, c'est- à-dire un système tel que la surface 2 puisse être déformée d'une manière continue, les deux familles u = const. et v = const. restant conjuguées. Il est à peu près évident que la congruence des tangentes principales de la surface S, qui sont parallèles aux normales de la surface 1, est une con- gruence de Ribaucour ayant pour surface génératrice une surface dont l'une des deux familles de lignes asymptotiques est composée de courbes à torsion constante; la surface S appartient par conséquent à la classe de surfaces signalées par M. Bianchi (Annali di matematica, série II, t. XVIII). » Pour le vérifier par un calcul direct, on pourra procéder de la manière suivante : les conditions nécessaires et suffisantes pour que le système C. R., 1904, 1" Semestre. (T. CXXXVIII, N» 15.) I16 886 ACADEMIE DES SCIENCES. u = const., V = const. soit un système conjugué persistant sur la surface 1 s'expriment par les deux équations (i) ii| = °' 1 2 != i invariants est donné par la formule >, = a)i-i Y=a,-i p = o(.,-i (') BuRNSiDE, T/ieory of groiips of fini le order, 1897, p. 58. A moins que le con- traire ne soit exprimé, l'identité n'est pas comprise dans le terme sous-groupe. Toute- fois, G est regardé comme sous-groupe de lui-même. SÉANCE DU II AVRIL 1904, 889 » Il est clair que le nombre des types des sous-groupes circulaires est a, . Pour déterminer le nombre total des sous-groupes d'un type donné, il suffit de déterminer le nombre de manières de choisir ses générateurs indépendants parmi les opérations de G, el de diviser ce nombre par le nombre de manières de choisir les générateurs indépendants dans le sous- groupe ('). De là, le nombre des sous-groupes de G, dont les invariants sont //.,/>!''', ..., //'(a, = (ii,, ao>Po , yv> [3/) est donné par la formule (-) \P_ '— P ' )--\p 1 — p ' ; où Wa(x = I, ..., l) représente le nombre des invariants de G qui ne sont pas moindres que p^, et «„ a la même signification en ce qui concerne les invariants des sous-groupes requis. En particulier m^ =zn, 11, = L » B. Pour trouver le nombre des sous-groupes caractéristiques deG(^), il faut énoncer explicitement si les invariants sont égaux. Supposons que G ait p, invariants égaux à yo", (3, égaux à p^--, . . ., p„ égaux à />"-. Il y a juste n sous-groupes caractéristiques, lesquels ne contiennent aucune opération dont l'ordre excède p. Le plus petit de ceux-ci est d'ordre jP^ et il est contenu dans chaque sous-groupe caractéristique possible de G. Quand /? >> 2, le nombre des sous-groupes caractéristiques de G est donné par la formule p=" 2(a, - 7.._+\){rj..,- «,-M)...(ap_, — ap4-i)(ap-ap^,). p = i » Cette formule donne aussi le nombre des différents systèmes d'opéra- tions conjuguées sous le groupe des isomorphismes de G. Quand/) = 2, la formule donne encore le nombre des différents systèmes d'opérations con- juguées de G, mais la formule pour le nombre des sous-groupes caracté- ristiques devient un peu plus compliquée. )) Ces résultats peuvent être facilement appliqués aux groupes abéliens (') Ce nombre est Tordre de groupe des isomorphismes de ce sous-groupe, (2) Heffter, Crelle, t. 119, 1898, p. 261. (^) Un sous-groupe caractéristique de G est un sous-groupe qui comprend toutes les conjuguées des opérations du sous groupe sous le groupe des isoiiiorpliismes de G. Sgo ACADÉMIE DES SCIENCES. d'ordre quelconque. En effet, le nombre des sous-groupes d'un tel groupe d'ordre /?"'/?^ .. ./??> (yo,,/?., ...,/?>, étant des nombres premiers différents) est le produit des nombres des sous-groupes dans le groupe d'ordre p"^', pi', . . ., /?"> contenus dans G. Ceci est également vrai pour le nombre des sous-groupes caractéristiques de G. Dans ce paragra|)hG, l'identité et le groupe entier sont compris dans le terme sous-groupe. » Si Sf et s.-, représentent deux opérations non commutatives d'ordre quatre telles que s'] s'i = i , il est facile de voir que » De là Sf,s.-. sont les générateurs d'un groupe dont l'ordre est ou deux fois l'ordre de 5,, Vo ou quatre fois cet ordre. Ce groupe est complètement défini en donnant l'ordre de s,s„ et en faisant connaître si s"^ est une puis- sance de s, $2 ou non. Si s'-^ est une puissance de s^s.,, et si l'ordre de s, s.^ est z/c (/- = 2, 3, . . ., co), G contient un sous-groupe circulaire d'ordre 2 A", et 2./i opérations additionnelles d'ordre quatre qui transforment toutes les opérations de ce gronj)e circulaire en leurs inverses. Ce système comprend tous les groupes non circulaires d'ordre/?'", lesquels contiennent seulement un sous-groupe d'ordre //',o<^5 <[»?('). Siij n'est pas une puissance de s,s.,, les opérations .«, , ,v^, engendrent un système de groupes d'ordre 4^* (A-= 3,/i, .. .,oc) qui se compose du produit direct d'un groupe circulaire d'ordre/' et d'une opération d'ordre 2, plus les 2/,- opérations d'ordre 4 q"i transfonnent toutes les opérations de ce produit direct en leurs inverses. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Su7' les équations delà Géomélrie et ta théorie des substitutions. Note de M. Ed. Maillet, présentée par M. Jordan. « I. On sait (") que si une équation algébrique à coefficients réels possède 2k racines imaginaires exactement, son groupe contient une substi- tution d'ordre 2 à k cycles permutant 2 à 2 les racines imaginaires conju- (') BuRSSiDE, loc. cit., p. 75. (^) Association française pour l'avancement des Sciences, Mémoire du Congrès de Sainl-lilieniie, 1897, p. 190. SÉANCE DU II AVRIL 1904. 891 guées. Ce résultat comjîorte un certain nombre d'applications aux équations de la géométrie. » II. Nous nous aidons du théorème suivant, qui comprend comme cas particuliers plusieurs théorèmes de M. Jordan ('). » Soient les congruences a;-p -f- a^p -+-... -f- x'^^'"^^ o (mod/) (p = I, 2, . . ., y, r, r, donnés, /■, > 2), et r'' lettres caractérisées par les g indices a\,X',..,,Xj (mod/). Soit C un système quelconque de ces /■, lettres, distinctes ou non, dont les indices forment une solution de ces congruences. » Quand r est une puissance exacte d'un nombre premier, l'ensemble des substitutions entre les /-^ lettres qui permutent entre elles toutes ces combinaisons G est le groupe F dérivé du groupe G' des substitutions linéaires homogènes \x,,...,Xy, a\x,-{-...-\-a'liV,j, ..., al^x, -h...-\- af^x^l (mod/) et du groupe G' des substitutions X, Xy, ^1 H- a,, ..., a^y-i- a.,J (modr) oii a,, . ., apprennent (mod/-) toutes les valeurs possibles multiples de-,> B étant le plus grand commun diviseur de /■ et r, . )) Ce théorème est encore exact quand /•, = 3, ç' = 3, /•= 6. » III. Notre propriété I pose la question de la détermination de la classe des substitutions d'ordre 2 ou même delà classe d'un groupe quelconque, en vue des applications à la théorie des équations et à la géométrie. On peut indiquer une méthode générale qui, ajjpliquée à chaque groupe, per- mettra de résoudre la question, ou au moins de trouver des conditions nécessaires auxquelles doivent satisfaire la classe de ces substitutions d'ordre 2. Les substitutions (^d'ordre 2 ounon) du groupe linéaire général non homogène de degré p^"^ à n indices (^mod p^') déplacent nécessairement oi*" ou lettres, avec «„ = o, 1,2, ..., ou 71 — i, i,,i > i^,.-, égaux à o, \, 2, ..,, oun. Ce groupe est de classe p^" — p^"^ ' . » Quand [j. = i et/?> 2, les substitutions d'ordre 2 déplacent/3"~*(p^ — i) lettres (^' = i, 2, ..., ou « — i); il y en a de chacune de ces classes. (') Jordan, Traité des substitutions, Livre III, Chapitre III. 892 ACADÉMIE DES SCIENCES. Quand y. = i et/3 = 2, elles déplacent (Jordan) 2" '(2/: — i) lettres il y en a de chacune de ces classes. » Les substitutions d'ordre 2 du groupe 1° de l'équation aux 27 droites des surfaces du troisième degré déplacent 24, 20 ou 12 lettres; 2° de l'équa- tion aux 28 tangentes doubles des quartiques générales du quatrième ordre, 28, 24, 20 ou 12 lettres; 3° de l'équation aux 27 points, autres que les points d'inflexion, où une cubique générale a avec une conique un contact du cinquième ordre, 27, 26, 24 ou 18 lettres. » lY. Ce qui précède, joint à I et au Chapitre III, Livre III, du Traité des Substitutions de M. Jordan, nous donne un certain nombre d'applications géométriques immédiates. Indépendamment de celles qui sont suffisamment indiquées ci-dessus, mentionnons celles-ci, à titre d'exemple : » Parmi les G3 coniques tangentes en 4 points ( dont un réel choisi arbi- trairement) à une quartique générale réelle, si une est imaginaire, 32, 48 ou 56 sont imaginaires; » Parmi les 16 points singuliers de la surface de Kummer, si un est imaginaire, 8, 12 ou 16 le sont. » V. Incidemment, nous avons obtenu les résultats suivants, relatifs aux groupes de substitutions opérées par un groupe G de degré n entre les combinaisons v à v de ses lettres ( 2 5v < - ) • » 1° Si n — v' ! /; — I (A entier >> o), et si G est transitif entre les combi- naisons V à V de ses lettres, il est transitif entre les combinaisons v' à v' de ses lettres quand v'<^v; il en est de même pour n quelconque quand v' = i ou V < 3. )) 2° n étant quelconque, si G est transitif entre les combinaisons v àv de ses lettres ( vS- j, et si /j est le plus grand nombre premier inférieur à « — 2 et > -> on a v <«—/;. Quand n^4o, v= ^ : quand «<4o, v<8; quand (') i3< «<9.io% v<4 (log d). (') Celte formule a été obtenue à raide des Tables de nombres premiers ^Iq.io'; mentionnons que ces Talsles permettent de trou\erdeu\ nombres premiers dont la dif- férence est 2/(, ()iiel que soit/i;;70. Le logaritlime est un logarithme ordinaire (base 10). SÉANCE DU II AVRIL 1904. SgS » 3° Si G est transitif entre les combinaisons v à v de ses lettres ( 2 £ v < - j , G est primitif. » Il existe des groupes transitifs entre les combinaisons v à v (v = 2 ou 3) de leurs lettres, et qui ne sont pas v fois transitifs. « PHYSIQUE. — Balance azimutale quadrifilairc. Note de M. V. Crémieu, présentée par M. H. Poincaré. « On sait que la sensibilité des balances ordinaires est inversement pro- portionnelle à leur stabilité. Si l'on tient compte des flexions inévitables du fléau, la sensibilité décroît quand les poids en expérience croissent. » Pour opérer à sensibilité constante il faut, à l'aide de pièces spéciales, compenser la flexion du fléau par une élévation convenable de son centre de gravité. Enfin la pratique montre que l'on ne peut dépasser certaines limites de sensibilité sans compromettre la stabilité; les balances de- viennent folles. » Un simple calcul numérique donne la raison de ces inconvénients. Par exemple, une balance du laboratoire d'enseignement de la Physique a un fléau de So''" de longueur, pesant 400^; la balance est construite pour sup- porter au maximum 5oo^ sur chaque plateau. » Pour que, sans cette charge, on ait sur un cadran placé à 25*=" du cou- teau une déviation de i"™ pour une différence de i™5, il faudrait que la distance r/ de l'arête du couteau au centre de gravité du fléau soit de o""", 16; en supposant cette arête et les points d'attache des plateaux en ligne droite. » En réalité il y a des flexions qui sont de l'ordre de d; pour les com- penser on agit sur un écrou pesant lo^. Si l'on suppose alors la même sen- sibilité rétablie, on trouve que la balance deviendrait folle pour un dépla- cement de l'écrou de l'ordre de o°"°,o5. » Le système suivant évite ces inconvénients. Il a une stabilité indépen- dante de sa sensibilité qui peut d'ailleurs être rendue à la fois supérieure à celle d'une balance ordinaire et indépendante de la valeur des poids à évaluer. » Le couteau K d'un fléau AOB, de longueur 2I, repose en O sur un cadre GHIL, solidaire d'un flotteur F plongeant dans du mercure. Ce flotteur est réglé de façon que la poussée qu'il reçoit dépasse d'un poids p la somme des poids du flotteur, du cadre, du fléau et delà charge maximum 2P pour laquelle l'appareil est construit. » ,0n devra opérer à charge constante. C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXAXVIII, N° 15.) I 17 894 ACADÉMIE DES SCIENCES. » L'excès/» do la poussée sur les poids agit sur deux bifilaires CC,, DD,, fixés au lléau en Cj, D, symétriquement par rapport à l'arête du couteau K, et à une distance b de cette arête. Les fils ao, ^^ de chaque bifilaire ont un écartement2« et une lon- gueur 1. \ mw/. kkmmmmm^ H i\\\\^\\\v\\\\\\vv^'\vvmw^\\m\v\\^^^^^^ D ÛTK I i I \i-jy r » En CD ces bifilaires sont attachés à deux pièces mobiles dans un bloc métal- lique MN fixé au socle de l'appareil. On donne à chaque bifilaire, à l'aide des pièces CD, deux torsions m égales et de sens contraires. » On a représenté en aj^vo, a'p'^'o' la trace des quatre fils dans le jjlan de CD et de CiDi. » Solis l'action de poids égaux appliqués en A et B, le fléau demeure horizontal. Les torsions égales et inverses des bifilaires fixent le système fléau-flotteur dans un azimut déterminé. Le couple de torsion W de chaque bifilaire a pour valeur (0 W, = pa' \/'' 4« sin- — 2 » Si l'on ajoute, en A par exemple, un poids dp, le fléau tend à sMncliner du côté A; il en est empêché par la tension des bililaires; mais il s'établit entre ces tensions une différence qui a pour valeur (2)' tidp- SÉANCE DU II AVRIL 1904. SgS » Par suite de cette différence, le couple du bifilaire DD, l'emporte sur celui de ce,. Le système tournera dans le sens de la torsion initiale de DD,. Dans cette rotation la longueur du bifilaire DD, augmente, celle de CC, diminue; en même temps les bifilaires formés par les fils ap et yS intro- duisent un couple antagoniste. L'angle r/w dont tournera le système sera tel qu'il y ait équilibre entre ces différents couples. » Un calcul approximatif permet de voir qu'avec un choix convenable des bifilaires, l'angle clw serait très supérieur à celui décrit par le fléau oscillant librement autour de l'arête o, sous l'action du même dp. » D'autre part, on conçoit que la stabilité du système a pour limite la charge de rupture des fils du quadrifilaire. » Le calcul de la sensibilité de ce système est très compliqué si l'on part de l'expression du couple W. » Mais M. H. Poincaré a bien voulu faire la théorie mécanique qu'on trouvera d'autre part('). I-a discussion de la formule de sensibilité à laquelle cette théorie aboutit fera l'objet d'une prochaine Note. » Une première balance de ce genre, réalisée assez grossièrement, a donné des résultats encourageants. Il est nécessaire d'assurer sur le flot- leur une poussée parfaitement verticale. » On élimine les difficultés pouvant provenir des actions capillaires sur la tige T à sa sortie du mercure en recouvrant celui-ci d'une couche de quelques millimètres d'eau faiblement acidulée. » D'ailleurs il est plus commode d'opérer par une méthode de zéro. La pesée faite au centigramme près, on équilibre l'excès inconnu à l'aide d'une répulsion électrodynamique produite entre une bobine attachée au fléau ou au cadre GTIIL, et une bobine fine. On envoie dans ces deux bobines un courant dont on règle l'intensité, avec une boîte de résistance, jusqu'à ramener l'appareil au zéro. On étalonne une fois pour toutes un excès de poids connu en fonction d'une intensité connue. » Ce procédé, que j'ai décrit à propos de balances sans couteau (*), permet d'opérer à distance, très vite, et d'atteindre une sensibilité bien supérieure à celle que donne l'emploi des cavaliers, ou les méthodes de grossissement optique. » (') Même Compte rendu, p. 869. (■-) Journal de Physique, 4° série, l. I, juillet 1902, p. 44i- 896 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE. — Sur le pouvoir pénétrant des rayons 'N, émis par certaines sources et leur emmagasinement par diverses substances. Note de M. Julien Meyer, présentée par M. Mascart. « M. Blondiot ( ' ) a signalé récemment une nouvelle espèce de rayons N qui diminuent la phosphorescence du sulfure de calcium. Il a constaté que ces rayons, qu'il nomme N,, sont émis par une lampe Nernst en même temps que les rayons N el qu'ils se produisent aussi quand on étire un fd de cuivre, d'argent ou de platine. » J'ai utilisé comme sources de rayons N, un fd de verre ou de cuivre tendu ou un tube de verre fermé, à l'intérieur duquel on a diminué la pression. Le verre du tube soumis à l'état de contrainte résultant de la dif- férence des pressions à l'intérieur el à l'extérieur est une source puissante de rayons N, . » En effet, l'éclat de l'écran à taches de sulfure, introduit sous une cloche de verre reposant sur la platine de la machine pneumatique, diminue quand la machine fonctionne et reprend sa valeur primitive quand on laisse rentrer l'air. Si l'on place l'écran à sulfure en dehors de la cloche, la phosphores- cence diminue également dès le premier coup de piston. » Une ampoule de lampe à incandescence dans laquelle ne passe aucun courant, un tube de Geissler à hydrogène, un tube de Crookes, sans qu'on les actionne par une bobine de Ruhmkorff, émettent d'eux-mêmes des rayons N,. » Tandis que les rayons N, de la lampe Nernst sont arrêtés par une lame de plomb oxydée ou une feuille de papier mouillée, ceux qui proviennent des sources précé- dentes jouissent d'un pouvoir pénétrant considérable : l'action d'une ampoule de lampe à incandescence sur l'écran n'est pas, en effet, sensiblement diminuée si l'on intercale entre l'ampoule et l'écran une planche de 10'="' d'épaisseur ou une feuille de plomb oxydée de i""' d'épaisseur repliée sur elle-même de façon à être traversée huit fois, ou un vase de verre de io'='° d'épaisseur rempli d'eau pure. » Le carton, la paraffine, l'aluminium, le zinc, le fer, le cuivre, l'argent, l'or, le mercure, la main sont aussi transparents pour ces l'adiations. » Je n'ai trouvé, comme corps opaque, que le platine sous une épaisseur de i™™, et le verre dit opale sous une épaisseur de S™"". » En étudiant la réfraction de ces rayons N, à l'aide d'une lentille d'alu- (') Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. 545, 39 février 1904. SÉANCE DU II AVRIL 1904. 897 minium, j'ai eu l'occasion de constater que ce métal les emmagasine en grande quantité et qu'il en émet pendant plus de 24 heures après qu'on l'a éloigné de la source. » Le verre ordinaire, le crown les emmagasinent mais gardent peu de temps la faculté d'en émettre. Le plomb, le cuivre, l'eau pure ne les emmagasinent pas. » L'eau salée, la dissolution d'hyposulfite de soude dans l'eau, soumises à l'action d'une source de rayons Ni deviennent elles-mêmes et restent très longtemps des sources. » La main, après avoir été maintenue pendant quelque temps à une faible dislance d'une source de rayons N,, ou après l'avoir touchée, diminue elle-même la phospho- rescence de l'écran quand on l'en approche. Elle garde celte propriété pendant plu- sieurs minutes. Ce fait paraît dû à l'emmagasineraent desrayonsN; par la sueur, qui se comporte comme l'eau salée. Cette explication semble d'autant plus admissible que, si on lave la main à grande eau, elle cesse d'agir sur l'écran. » Les rayons N, émis par les sources précédentes sont réfractés par des prismes de verre, de cuivre et d'aluminium et sont diffractés par un réseau. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur le tremblement déterre des Balkans, 4 avnl 1904. Note de M. Tu. Moureaux, présentée par M. Mascart. « Les journaux du 5 avril ont publié des dépêches relatives au trem- blement de terre survenu dans les Balkans le 4 avril dernier, entre midi et \^ du soir (temps local). Les secousses, faibles à Belgrade et à Sofia, sont au contraire les plus fortes qu'on ait ressenties à Philippopolis depuis 5o ans. Dans cette dernière ville, le mouvement sismique, dirigé de l'ouest à l'est, était accompagné d'un fort grondement; les habitants, effrayés, sont sortis en hâte de leurs maisons, mais les bâtiments n'ont subi que peu de dégâts. » Les courbes relevées au magnétographe de l'observatoire du Val- Joyeux portent la trace très nette du phénomène. » De io''2i" à 10'' 27™ (temps moyen de Paris), les barreaux du déclinomèlre et du bifilaire subissent une série de mouvements vibratoires se traduisant simplement par un épaississement marqué des courbes, puis, à 10'' 42", les trois aimants sont agités brusquement, le mouvement oscillatoire atteignant au début une amplitude de 4' sur celui du déclinomèlre; cette forte secousse est suivie d'une seconde de même intensité à 5 minutes d'intervalle. » La connaissance de l'heure précise à laquelle les secousses se sont pro- 898 ACADÉMIE DES SCIENCES. duites permettiait de déterminer la vitesse de propagation de l'onde sis- mique. Les coordonnées géographiques de Philippopolis sont : latitude /i2°8'52"N; longitude, 22"2'i'/i5"(i''29™39'')E de Paris. » CHIMIE PHYSIQUE. — Osmose électrique dans l'alcool méthylique. Note de M. A. Baudouin, présentée par M. A. Haller. (( Ainsi que l'a montré une étude précédente [Jean Perrin, Conditions qui déterminent le signe et la grandeur de l'électrisation par contact {Comptes rendus, séances des 8 et 1 1 juin igoS, 5 et 12 octobre igoS)], les phéno- mènes d'osmose électrique ont lieu dans tous les liquides ayant un grand pouvoir inducteur spécifique et, par suite, sont bons ionisants. Il paraît naturel de poursuivre cette étude dans d'autres milieux que l'eau, d'y rechercher l'action des matières dissoutes et de voir comment les lois trouvées pour l'eau se trouveront alors modifiées ou étendues; en parti- culier on pourra rechercher des ions jouant vis-à-vis de chaque solvant le rôle capital qu'exercent les ions H"^ et 0H~ dans l'eau. » J'ai étudié à ce point de vue l'alcool méthylique avec un appareil identique à celui de M. Perrin et suivant une technique analogue. » Voici les premiers résultats de cette étude : •» Dans l'alcool méthylique l'osmose électrique est encore notable mais en moyenne plus faible que dans l'eau, dans les mêmes conditions, aussi est-on obligé d'opérer avec une différence de potentiel de 2 5o'^°'*' à 3oo'^°"^ au lieu de 60™'" à 100"""* que l'on employait dans l'eau : l'osmose est en effet proportionnelle à la différence de potentiel que l'on crée de part et d'autre de la paroi poreuse (résultat vérifié de 3o™'^* à 900"^°"'). » Les premières expériences ont été faites avec de l'alcool méthylique absolu (après distillation sur le sodium); mais la présence d'une petite quantité d'eau, i à 2 pour 100, ne modifiant pas le sens des résultats, les expériences suivantes ont été faites dans de l'alcool méthylique pur à 99°. » Ces expériences nous ont montré que, ainsi que cela se passe dans l'eau, le sens de l'osmose varie avec la nature des cloisons poreuses : pour certaines d'entre elles, CrCl', SO''Pb, MnO^ le liquide remonte le courant électrique, se dirige vers le pôle positif; la paroi s'est donc chargée positivement au contact de l'alcool; pour d'autres, SiO-, S, As^S^ Pbl", l'osmose a lieu en sens inverse, la paroi s'est donc chargée négativement au contact de l'alcool méthylique; il est à remarquer que ces parois donnent une osmose de même sens dans l'eau neutre- SÉANCE DU II AVRIL 1904. 899 » L'osmose est sensible à des traces de matières dissoutes dans l'alcool à condi- tion que ces matières soient des éleclrolyles ; Pour une paroi de silice, une trace de CaCP double le temps nécessaire pour faire passer un même volume de liquide sous une même différence de potentiel, mais sans changer le sens du mouvement; pour une paroi d'iodure de plomb, une trace de nitrate d'aluminium renverse le sens de l'os- mose. » Au contraire, certaines substances telles que la benzine, la naphtaline, le men- thol, le camphre, non décomposables en ions, semblent ne modifier le phénomène en aucune façon; ainsi, il faut sensiblement le même temps (100, loo secondes) pour faire passer le même volume (o"'',i) sous une même différence de potentiel (2:30 volts) pour : » I. De l'alcool méthylique pur à 99°; >) II. De l'alcool contenant 0^,25 de camphre pour 50"^"'; » III. De l'alcool contenant os, 5o de camphre pour So'^"'', ce qui correspond à 1"°°' pour 3o' pour le premier cas, 1"°' pour i5' dans le second, concentration beaucoup plus forte que celle que nous avons employée pour les électrolytes et dont l'action est très marquée pour des concentrations de 1"°' pour 1000' ou i5oo' d'alcool. » Si nous considérons, par analogie avec l'eau, l'alcool méthylique CH^ O comme constitué par les groupements CH;,0 et H analogues aux groupe- ments OH et H de l'eau, le méthylate de sodium CH3O.R devra vis-à-vis de l'alcool jouer le rôle de la potasse OH.K vis-à-vis de l'eau, et charger négativement, comme une solution basique le fait pour l'eau, une paroi positive, c'est-à-dire renverser le sens de l'osmose pour une telle paroi. )) C'est ce que l'expérience vérifie : une paroi de chlorure de chrome, qui se charge positivement au contact de l'alcool méthylique absolu, se charge négativement dans une solution de méthylate approximativement j.^^ nor- male, 1"°' en 4000' donne encore une osmose notable en sens inverse de celle que donnait l'alcool méthylique pur; enfin une molécule en 16000 ne donne plus d'osmose appréciable ni dans un sens ni dans l'autre. » L'action de l'ion H est plus difficile à mettre en évidence, on prévoit que cet ion, comme dans l'eau, imposera son signe à une paroi chargée négativement et retournera le sens de l'osmose pour une telle paroi. » Or dans un premier essai, pour différentes parois [S, ÂgCl, SiO'], l'addition de H Cl déchargeait la paroi sans aller jusqu'à la charger positive- ment. Dans le cas d'une paroi de soufre l'osmose très notable (80 secondes pour faire passer o™', i sous aSo volts) devient à peine appréciable quand on ajoute une trace d'acide azotique. » Ceci peut tenir à ce que la plus grande partie de l'acide ajouté dispa- raît en éthérifiant de l'alcool. En poussant la concentration jusqu'à ce qu'il reste des traces d'acide libre, on change le sens de l'osmose. C'est ce qui goo ACADEMIE DES SCIENCES. arrive en effet pour une paroi de silice lorsque la conductibilité de la liqueur correspond à une concentration grossièrement millinormale en ions libres. » J'indiquerai dans une prochaine Note l'action des ions polyvalents. » THERMO CHIMIE. — Sur le calcul de la chaleur de combustion des composés organiques azotés. Note de M. P. Lemoult. « Dans des publications antérieures (Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 89?, et t. CXXXVII, p. 5i5, 656 et 979, et Annales de Chimie et de Physique, S" série, t. I, p. 553), j'ai indiqué comment on peut calculer la chaleur de combustion z des composés organiques C'WOp, soit en totalisant les appoints des divers groupes, soit en utilisant la formule z = 102a; H Y — -/"■? -+- A. » Les mêmes méthodes adaptées aux composés qui contiennent, en outre, de l'Az au moyen des nouvelles conventions /(c - az) = !,/(c^=az^) = {/{c^^kz) = Si^^i, /(az - H) = 23^^' m'ont donné des résultats satisfaisants, puisque, sur i4o cas examinés, il y en a 17 pour 100 où l'approximation est inférieure à j^, i5 pour 100 où elle est comprise entre 7^ et j^^, et 68 pour 1 00 où elle est supérieure à ~ . » 1° Homologie à l'azote. — D'après ces conventions, la différence entre un com- posé quelconque X — AzH et son homologue à l'azote X — Az — CH' s'élève à lô;*^"' (à savoir aS + 3n- 3 X 53) en faveur de ce dernier; c'est la valeur moyenne qui ré- sulte des déterminations de MM. Matignon {Annales de Chimie et de Physique, 6= série, t. XXVIII, p. 5oo) et Stohmann et Langhein {J.f.prakt. Chem., 189T, p. 386) ; elle devient une conséquence du système de valeurs adopté. » 2° Aminés. — Pour les premiers ternies de la série, le calcul et l'expérience s accordent assez mal; dans les autres cas, l'accord est satisfaisant, par exemple : Mesuré. Calculé. Cal Cal Triétliylamine io38,3 :o4i Amylamine 867,6 864 Mesuré. Calculé. Cal Cal Diéthylaniline i45i,8 i449 Tripliénylamine 2269 2265 on pourrait grouper les résultats dans diverses formules, comme par exemple la sui- vante pour les composés C" 11-"^' Azll-, C=:i57«-f-79, SÉANCE DU II AVRIL igo/). 9°' et en tirer de nombreuses conclusions, mais il vaut mieux les réunir en une seule for- mule qui sera donnée plus loin. » 3° Aniides, imides, phénylamides, etc. Ces corps contiennent le groupe c^—az; j'ai adopté la convention f\ c^-az) = 27C"' qui donne une concordance remarquable (approximation supérieure à 5^ dans 87 pour 100 des cas). Col Cal I36C) 283 848 Propionanilide 1 168 Phtahinilide 2383 Phtalimlde 85o,2 1172 2383 8.5o Formamide i3îi>9 Acétamide 282 ,7 Benzamide 852,3 Méthylamide de l'acide malonique Mesuré, 686^=''; calculé, 688^"'. » A cette série se rattachent l'urée et ses dérivés qui donnent des résultais satisfai- sants quand ces composés ne sont pas par trop complexes : Urée iSif^-SS Dimétliylurée 481''''' ,5oCni 484^»' Phénylurée Tétraphénylurée 880'^'' 3o74'--"',7 882C"! 3078^"' » 4° Composés (i fonctions complexes. — Le calcul se fait en attribuant à chaque fonction son apport habituel, indépendamment des fonctions voisines : Oxamate d'éthyle... 457':"',7(') 452":^' Renzolalanine ii68'' Acide succinanilique. iiôC'^'^S 1168''"' Benzolalanine. Tyrosiiie -,„,(;.,1 ,2 1172'-"' 1067^"' Amides des 3 acides toluiques et de la glycollamine : mes., 1168^"'; cac, 1168'-=' » 5" Nilriles. — L'accord est un peu moins satisfaisant que dans les cas précédents ; piais néanmoins l'approximation dépasse généralement ^gii et souvent le ^-j-j : Acide cyanacétique 299"^» 3oi " Acélylcvanacétatedemétiiyle. 683"=»', 3 ôSe»^"' Nitrile formique i53C'i,6(') 146^"' Nilrile malonique SgS'^"' 394*^'' » 6° Composés à noyaux azotés. — Le calcul donne fréquemment des indications précieuses au sujet des formules de constitution. Voici, par exemple, la comparaison des résultats que donne pour la pyridine et ana!<.-ues le calcul basé soit sur les for- mules habituelles (I), soit sur les formules sans doubles liaisons; cette comparaison est entièrement favorable à ces dernières formules : I. II. Cil Cal Cal Pyridine SG.j.i a Quinaldine 1 2S7 , 25 Hydroquinoléine 1227,8 ,) Citons encore dans d'autres séries, à titre d'exemples, les résultats suivants : Hexaméthylènetéiramine. ioo6«^»i,5 ioo8';"i | Hydrocinnamide. 3455':"', 3 3453^-' » Formule represenlalive générale et ses conséquences. — La chaleur de 680 664 1276 1284 I23l 1227 (') Écart habituel aux premiers termes de séries. C. R., 1904, I" Semestre (T. CXXXVIII, N» 15.) 18 902 ACADÉMIE DES SCIENCES. combustion z d'un composé organique azoté C^IV Az'" doit dépendre de l'appoint 102a; 4- — y de ses atomes de C et de H et de l'appoint de ses atomes d'azote; or on constate que ce dernier varie suivant que l'atome d'azote est saturé par de l'H ou par du C; égal à 16^"', 5 si Az est entiè- rement saturé par du carbone, il n'est plus que de +6^'*', 5 si l'azote est lié à un H et tombe à — 3^"', 5 si l'azote est lié à 2H; ce qui revient à dire qu'il diminue régulièrement de 10*^"' quand la molécule acquiert un groupe az- — H. Mettant en évidence le nombre a d'atomes d'hydrogène fixés sur l'azote, la formule du composé devient C^^H^-"(Âz"'H'') et l'on a 5=/[C^H^-«(Az'"H")] = 102a; + '^y + i6,5m — loa, dont il est facile de vérifier l'exactitude sur les exemples cités plus haut et qui donne un moyen de déterminer, pour une molécule de structure inconnue, le nombre a. )) Si le composé contient de l'oxygène C^H^Az'"0'', il suffit d'introduire le terme correctif Ip tp relatif aux fonctions oxygénées en ajoutant à la liste des valeurs de 9 (Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 981) la valeur o — 55*^"' pour les amides, imides, etc. » Le cas des composés contenant les groupes c'- — c-; — ^'sec'; — az — az; — az- = az'^ ; ..., n'a pu être examiné faute de détermina- tions suffisamment nombreuses. Entre autres conséquences de la formule ci-dessus il convient de signaler les suivantes : i°les atomes d'azote d'un composé organique ne peuvent pas être envisagés comme therraiquement indépendants de leurs voisins C et H puisque le nombre et la nature de leurs liaisons interviennent dans la formule par le facteur a; 2° la chaleur de formation de la molécule d'azote (Az- = 28) à partir de ses atomes en- tièrement saturés par du carbone s'élève à —33^"'; 3° cette chaleur de formation augmente d'autant de fois 10*^''' que les atomes d'azote échan- geaient de liaisons avec l'hydrogène. » CHIMIE. — Sur r application des rayons Dlondlol à la Chimie. Note de M. Albert Colsox. « Les rayons Becquerel ont fourni à M. et à M'"« Curie un procédé d'in- vestigation chimique qui est l'origine de leurs éclatantes découvertes ; il SÉANCE DU II AVRIL 1904. QoS est alors possible que les radiations trouvées par M. Blondlot soient, elles aussi, susceptibles de révéler des phénomènes chimiques d'un ordre parti- culier. Voici quelques faits qui viennent à l'ajjpui de celte supposition : » Pour préparer de l'oxyde de zinc hydraté, il semble qu'il soit indiffé- rent de verser de la potasse étendue dans du sulfate de zinc dissous, ou de verser la solution saline dans la potasse; en d'autres termes, la réaction SO" Zn diss. -h 2 ROH diss. = Zn (OH- ) -I- SO ' K^ diss. ne doit pas dépendre de l'ordre dans lequel les solutions sont mélangées. » Or l'adclition d'une solution de potasse dans le sulfate dissous diminue l'éclat du sulfure pliospliorescent placé à côté du tube où l'on opère le mélange : des rayons «, prennent donc naissance dans ce cas. Ils disparaissent parfois avant que la potasse ne soit en quantité suffisante pour précipiter complélement l'oxyde de zinc, et ils ne réapparaissent plus quand on continue à ajouter de l'alcali. » Au contraire, l'addition du sulfate de zinc dans la potasse ne donne lieu à aucune action sur le sulfure phosphorescent, même si l'on verse un grand excès de sulfate de zinc. » M. Blondlot a bien voulu constater lui-même ces singuliers résultats qui dénotent une différence indéniable entre l'action d'une solution de potasse sur le sulfate de zinc et l'action de ce sel sur une dissolution de potasse. Cherchons donc méthodiquement la cause de cette dissemblance. » A cet efTel, ajoutons lentement de la potasse titrée (normale) dans une solution de sulfate de zinc additionnée de phtaléine, nous constatons que ce réactif rougit avant le déplacement total de l'acide combiné au zinc, et le virage apparaît constam- ment au même point quelle que soit la dilution du sel de zinc. Par exemple, en opé- rant sur des dissolutions renfermant o"'°',4 par l't'e ou sur des dissolutions cinq fois plus étendues, pourvu que la température reste voisine de i5°, la phtaléine vire au moment où la potasse a neutralisé les trois quarts du sulfate dissous, c'est-à-dire quand on a obtenu la réaction /iSO'Zn + 6K0H = SO'K^-h S0'( ^" ~ ^ ~ 7" " ,,„• ^ \Zn — O — Zn — Oli » Un excès d'alcali n'altère qu'avec une extrême lenteur le sel basique qui s'est déposé, à moins que la température ne se rapproclic de 100°. » La thermochimie permet aussi de déceler la différence d'action que révèlent les rayons «1; car, en mélangeant une molécule de potasse normale (IvOII^^i') à un grand excès de sulfate de zinc, la réaction se manifeste par l'apparition du précipité basique et par un dégagement de chaleur qui varie de 5''-''i,3o à 5^=' par molécule de potasse, au lieu des d'^»' que donnerait la précipilation normale de l'oxyde de zinc hydraté Zn(OH)^ » Quand on verse le sulfate de zinc dans un excès de potasse, l'oxyde métallique reste en partie dissous dans l'alcali, mais ce n'est pas à ceue action secondaire qu'il 904 ACADÉMIE DES SCIENCES. convient d'allribuer la disparition des rayons Blondlot; car, en opérant sur le sulfate de cuivre dont l'oxyde est sans action sur la potasse, on retrouve exactement les phé- nomènes que nous venons de décrire, c'est-à-dire : i° apparition de rayons «, quand on ajoute lentement i"°' de potasse dans 0™°', 5 SO' Cu en solution étendue ; 2" absence de rayons Blondlot quand on opère inversement; 3° précipitation dans le premier cas d'un sel basique dont la formule se rapproche de SO'/ ^" - 0 - Cu 0 - \ p ^^ \Cu-0-Cu-0/^"- » li paraîl donc probable que l'apparition des rayons Blondlot est due à la formation de ces sels basiques, comme si celte sorte de condensation moléculaire produisait des eCFets analogues à ceux que l'on obtient par une compression mécanique. Il est peut-être utile de dire que ces sels basiques sont moins denses que les oxydes correspondants. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur un nouveau mode de formalion du carbure de calcium. Note de M. L.-M. Bullier. « A propos de la Note présentée par M. Moissan sur un nouveau mode de formation du carbure de calcium, je rappellerai que, dès 1895, j'ai fait breveter un procédé fondé sur les mêmes principes, avec cette simpile va- riante que, dans mon mode de formation, le chlore qui se dégage pendant la réaction est absorbé par de la chaux. Ce mode de formation des carbures alcalino-terreux est général. » Comme je l'ai dit dans le susdit brevet, il suffit de fondre, dans une cuve ou creuset en charbon, le chlorure de l'oxyde du métal dont on veut obtenir le carbure et de soumettre le mélange à l'électrolyse au moyen d'un courant suffisamment intense. Prenant comme exemple la formation du carbure de calcium, je recommandais d'addi- tionner le bain de chlorure fondu au fur et à mesure des besoins de la réaction, d'une quantité convenable de chaux vive et de charbon. » Sous l'action du courant, le chlorure de calcium se décompose, son chlore se porte sur la chaux pour reformer du chlorure de calcium, tandis que son calcium s'unit au carbone pour former le carbure cherché. » Ce nouveau mode de préparation a été perfectionné par moi à la fin de décembre 1895 ; il a fait également l'objet de la prise d'un second brevet ayant pour titre : « Perfectionnement apporté à la fabrication des carbures des métaux alcalino-terreux », » Ce procédé a pour but d'abaisser autant que possible la température de formation SÉANCE DU II AVRIL I904. 903 du carbure en ajoutant au mélange un fondant susceptible de permettre à la réaction de s'effectuer à une température moins élevée. » Le fondant employé était le fluorure de calcium, et le courant utilisé était du courant continu; j'avais donc, dans ce second procédé, électrolyse comme dans le premier. » Ces deux modes de préparation ne m'ont pas donné de résultais satis- faisants, et j'ai dû abandonner leur application industrielle. » CHIMIE MINÉRALE. — Dosage de l'azote. Note de M. Léox Débourdeaux, présentée par M. Moissan. « Il n'existe qu'un seul procédé général de dosage de l'azote. C'est le dosage en volume de Dumas. Les divers procédés de dosage à l'état d'am- moniaque ne sont pas applicables à uti assez grand nombre de corps, tels que les dérivés nilrés, les cyanures, les hydrazines, etc. Les auteurs de ces procédés n'ont, cà mon avis, pas assez recherché si, dans les cas où ils appliquent leurs méthodes, l'azote de la matière azotée est bien réellement transformé d'une manière complète en ammoniaque. 11 n'en est pas tou- jours ainsi. J'ai constaté, par exemple, que l'ammoniaque est souillée de monomélhylamine dans le dosage de la caféine j)ar le procédé Will et Warentrapp, que dans le procédé Rjeldalh, avec emploi de mercure et de monosulfure de sodium (quel que soit le temps de chauffe, et la liqueur obtenue étant incolore) la monométhylamine et la triméthylamine ne subissent aucun changement, la diméthylamine donne de la monométhyla- mine, tandis que la monoéthylamine et l'aniline donnent tout leur azote à l'état d'ammoniaque; avec la pyridine et la quinoléine la transformation de l'azote en ammoniaque n'est que partielle; la caféine donne un mélange d'ammoniaque et de monométhylamine; les albuminoïdes « caséine de Parmesan » donnent de l'ammoniaque souillée d'un mélange d'aminés. » Les procédés de dosage de l'ammoniaque par pesée, à l'état de chlor- hydrate, par exemple, ne sont donc pas applicables à ces méthodes dans un grand nombre de cas. Il en est de même du procédé volumétrique, vu que les indicateurs colorés ne correspondent pas à des quantités équi- valentes d'ammoniaque ou d'aminés, ou virent d'une manière très indé- cise. Le procédé de dosage de l'azote à l'état d'ammoniaque avec l'emploi d'hypobromite de soude, même dans le cas des urines, est également à 9o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. rejeter, ce réactif ne dégageant pas tout l'azote contenu clans les aminés ('). » Le procédé de dosage de l'azote que je propose donne de l'ammo- niaque pure sans mélange d'aminés et sans être encore d'une application générale , il permet actuellement d'effectuer le dosage des groupes suivants : » 1° Les composés oxygénés de l'azote; 2° l'hydroxylamine ; 3" les dérivés nitrés dans lesquels le noyau nitré porte une fonction phénol ; 4" les nitriles, cyanures et cyanures doubles; 5" les cyanates et sulfocya- nates ; 6° les amides et imides lorsque l'azote n'est pas substitué à nouveau par un radical carboné ; 7° les aminés dans lesquelles le radical contient une fonction acide. » Ce procédé, fondé sur une élude approfondie de l'action des monosulfures alcalins sur les matières azotées en présence de divers sels, notamment des hyposulfites alcalins, consiste en deux distillations successives dans un ballon de fonte communiquant avec un appareil de Schlcesing modifié tout en verre. La première distillation est poussée jusqu'à siccité de la substance à analyser avec 5os d'hyposulfite de potasse cristallisé et 200""' d'une solution de monosulfure de potassium. Cette solution est obtenue en sursaturant d'hydrogène sulfuré un volume déterminé de lessive de potasse à 36° B. exempte de matières azotées et y ajoutant un égal volume de cette même lessive. La seconde distillation, destinée à entraîner les dernières traces d'ammoniaque formée, se fait en ajoutant au résidu 25''°''' de lessive de potasse et 25o'^'"' d'eau et recueillant i5o'^°'' environ de liqueur. » L'ammoniaque étant reçue dans de l'acide clilorhydrique pur en excès peut être dosée très exactement par pesée à l'étal de chlorliydrale. » Dans cette étude les faits suivants ont été constatés : » 1° Les monosulfures de sodium et de potassium seuls ne transforment quantitativement en ammoniaque que l'azote des composés oxygénés de (') Outre ces causes d'erreur, d'autres peuvent èlre dues à l'emploi des appareils de Sclilœsing et d'Aubin et Alla, en partie ou en totalité en étain, qui doivent être rejetés pour toute distillation d'ammoniaque, surtout en présence de sulfures, et remplacées par un appareil deScliIœsing modifié tout en verre, l'attaque de l'étain par les vapeurs d'eau, d'ammoniaque et d'hydrogène sulfuré pouvant donner lieu d'une part à des surcharges, d'autre part à des perles. Le sulfure de mercure très divisé qui passe à la distillation dans le procédé Kjeldalh modifié se dissout dans l'acide chlor- hydrique Jors de son évaporation, et donne lieu à des surcharges. Pour éviter ces dernières, il suffit de reprendre le résidu par de l'eau chargée d'hydrogène sulfuré. L'entraînement de l'ammoniaque par un courant gazeux est également à éviter, et occasionne des pertes. SÉANCE DU I! AVRIL 1904. 907 l'azote, de l'hydroxylamine et des amides dont l'azote n'est pas substitué à nouveau. » 2° Les monosulfures alcalins additioanés de soude ou de potasse caustiques, d'étain, d'antimoine, d'acétate de soude, de formiatede soude, d'oxalate de soude, de chlorure de sodium, de sulfate de soude, ne con- duisent pas à la transformation complète de l'azote de l'acide picrique en ammoniaque. De plus, l'ammoniaque est souillée de produits azotés inter- médiaires. » 3° Le monosulfure de sodium additionné d'hyposulfite de soude trans- forme l'azote de l'acide picrique en ammoniaque pure ; mais la réaction n'est pas quantitative, tandis que le monosulfure de potassium, additionné d'hyposulfite de potasse, conduit à cette transformation totale. » 4° L'addition de jos d'hyposulfite de potasse cristallisé à 200'^"' de la solution de monosulture de potassium employée plus haut est celle qui a para la meilleure dans tous les cas où ce procédé a été utilisé. » Les résultats obtenus par la méthode précédente, quoique limités, permettent d'en entrevoir l'application au dosage général de l'azote, après avoir créé sur les radicaux portant l'azote des fonctions phénol ou acide ou en soudant le groupe azoté à un noyau portant une fonction phénol ou acide. Ce travail montre, en outre, que tous les procédés existants de dosage de l'azote à l'état d'ammoniaque doivent être méthodiquement étudiés à nouveau pour se rendre compte dans quelles conditions ou avec quels groupes de corps ils donnent quantitativement de l'ammoniaque pure, sans mélansre d'aminés. » 0 CHIMIE ANALYTIQUE. — Influence de V acide iodhydrique sur l' oxydation de l'acide sulfureux. Note de M. A. Berg, présentée par M, H. Moissan. « Dans un travail antérieur (') j'avais eu l'occasion de constater que l'oxydation de l'acide sulfureux au contact de l'air était fortement accélérée par la présence d'acide iodhydrique dans la solution. » J'ai repris cette étude en opérant de la façon suivante : i> Je prépare des ampoules scellées conlenanl 10'^^"'' de la solution d'acide sulfureux et je les introduis dans des llacons carrés identiques pleins d'air, soit avec 10"'"' d'eau, soit avec 10'^'"' d'une solution de titre connu d'acide iodhydrique. Je casse les ampoules (') Uidl. Soc. vhiin., 3" série, t. XXVII, p. 1077. goS ACADÉMIE DES SCIENCES. par agitation, après avoir bouché les flacons, qui sont ensuite coucliés côte à côte sur une de leurs faces dans un endroit où la température varie peu. Le volume total des solutions était toujours de 20""' et la surface exposée à l'air, ainsi que la profondeur du liquide, était la même pour tous les flacons. Les conditions de la réaction étaient ren- dues ainsi aussi comparables que possible. » Au bout d"un certain temps (24 heures généralement), je dosais l'acide sulfurique formé après avoir chassé l'anhydride sulfureux par un courant d'acide carbonique pidé de la chaleur. » On constate ainsi que, sous l'influence d'une dose assez élevée d'acide iodhydrique, la rapidité d'oxydation de l'acide sulfureux se trouve augmen- tée dans des proportions très notables. )i Voici quelques chifl'res ayant rapport à des solutions contenant environ 4 pour 100 d'acide sulfureux. so= HI S0= HI pour 100. po iur 100. 0 absorbe. pour 100. pour 100. 0 absorbé. 4,35 0 4,2 4 0 8,1 » 3,6 8,1 » 10,9 47>7 » 7,3 45,2 » 21,8 61,5 » » » )) 36,, 5 89,5 » On voit que, dans le même laps de temps, la quantité d'oxygène absorbé en pré- sence d'une quantité d'acide iodhydrique supérieure à 3,3 pour 100 peut être dix fois plus considérable que celle qu'absorbe l'acide sulfureux seul. )) Avec des solutions d'acide sulfureux plus faibles, l'action est encore plus marquée. Ainsi, avec 2,9 pour 100 d'acide sulfureux et 36,5 pour 100 d'acide iodhydrique, il y a eu 35,9 fois plus d'oxygène absorbé que par la solution sulfureuse seule, » Or l'acide iodhydrique s'o.xyde à l'air, pour son propre compte, avec formation d'iode libre capable d'agir sur l'acide sulfureux pour le transformer en acide sulfu- rique en repassant à l'état d'acide iodhydrique. L'action de l'acide iodhydrique sem- blerait donc n'avoir rien de surprenant. Mais ce qui est intéressant, c'est que la quan- tité d'oxygène absorbée par le mélange est de beaucoup supérieure à la somme des quantités du même corps absorbées séparément par les solutions de même titre en acides iodhydrique et sulfureux. C'est ce que montrent les nombres suivants : S0= pour 100. m pour 100. G absorbé. SO- pour 100. HI pour 100. 0 absorbé. me mg 2,9 o '=9 0 l4,4 2,2 o 36,5 4,4 2,9 i4,4 3o,2 •2,9 36,5 69,3 » Cette accélération de l'o.xydalion de l'acide sulfureux est peut-être due à la dite plus grande de la combinaison jaune formée. 3,2 0 3,8 0 7,3 0,6 0 21,9 3,9 3,2 7,3 '4,8 3,2 21,9 49,6 SÉANCE DU II AVRIL 1904. 909 » Lorsqu'on diminue la proporlion d'acide iodliydrique, on obtient des résultats inattendus : il y a ralentissement de l'oxydation, ainsi que cela ressort des chiffres suivants : SO- pour 100. Hl : pour 100. 0 absorbé. so- pour 100. HI pour 100. 0 absorbé. 4,35 0 m s 5,1 4 0 mg 8,0 » 0,73 0,6 » o,36 1,0 » 1,45 0,9 » 0,73 2,2 » 2,9 4,0 )> 2,2 2,8 » En résumé l'acide iodhydrique, suivant sa proportion, retarde ou accé- lère l'oxydation de l'acide sulfureux. Pour chaque solution de ce dernier, il semble exister une dose d'acide iodhydrique telle qu'elle n'influence pas l'oxydation. Pour les solutions à 4 pour 100, cette dose est voisine de 3 pour 100, ce qui correspond à peu près à i""' d'acide iodhydrique pour 3™"' d'acide sulfuretix. » L'acide iodhydrique n'est pas le seul corps pouvant accélérer l'oxyda- tion de l'acide sulfureux. Il en est de même du chlorure manganeux et du chlorure ferreux, ce qui s'accorde avec l'action oxydante de ces sels sur les matières organiques. Les iodures mclalliques solubles agissent de même. » Par contre le chlorure et le bromure de potassium n'ont pas d'action. Enfin l'acide chlorhydrique retarde l'oxydation et peut même l'annuler à forte dose. » CHIMIE ORGANIQUE. — Chloruration du carbonate de phényle en présence de l'iode. Note de M. Et. Barral, présentée par M. Arm. Gautier. « Dans une Note antérieure (') j'ai indiqué : 1° la préparation d'un carbonate neutre de phényle bichloré CO(OC''H*Cl)^ par chloruration du carbonate de phényle en présence de l'iode; 2° la formation du carbonate neutre de peiitachlorophényle CO(OC'Cl')- par réaction de l'oxychlorure de carbone naissant sur le penlachlorophénol ; 3° la possibilité d'obtenir tous les dérivés chlorés du carbonate de phényle, soit par chloruration directe en présence de chlorurants énergiques, soit par synthèse au moyen de l'oxychlorare de carbone et des phénols chlorés. » Par chloruration en présence de l'iode, du chlorure d'aluminium ou du (') Comptes rendus, t. GXXVI. C. R., 1904, 1" Semestre. (T. CXXXVIIl, N° 15.) I '9 ()IO ACAPÉMIE DES SCIENCES. pentachlorure d'antimoine et en faisant varier les conditions opératoires, j'ai réussi à ol)tenir tons les degrés de cliloriiration du carbonate de phé- nyle. J'ai aussi constaté, sans l'étudier spécialement, que la cliloruration du carbonate de phényle peut être obtenue en présence du chlorure ferrique anhydre. » 1. En faisant passer nn courant de chlore dans une solution de carbonate de phé- nyle additionnée d'iode (environ 5 pour loo du carbonate de phényle) dans le tétra- chlorure de carbone, jusqu'à ce que le chlore ne soit plus absorbé, j"ai obtenu du carbonate neutre de paramonochlorophényle (paramonoclilorobenzénol), C0(0C«H'C1,_4)=, cristallisé en aiguilles blanches, soyeuses et nacrées, insolubles dans l'eau, peu solubles dans l'éther de pétrole froid, le benzène, l'éther éthylique et l'alcool absolu froids, assez solubles à chaud dans l'éther de pétrole, très solubles dans le benzène cl l'alcool absolu chauds, fusible à i44°-i45° après plusieurs purifications. )) Ce carbonate neutre de paramonochlorophényle a aussi été obtenu synlhéti- quemenl par M. Morel et par moi (') : i" en faisant réagir l'osychiorure de carbone sur une solution concentrée de paramonochlorophénale de ]>otassiuin; 2° dans la décomposition du chlorocarbonate de paramonochlorophényle. » A une solution de carbonate de phényle et d'iode dans CCI', j'ai fait absorber 2"' de chlore pour i™"' de carbonate de phényle, afin d'obtenir co ( oc 11^ )^ + cr- = GO<^Q J:„ j^, ^.| -t- H Cl . B Le produit de la réaction contient un mélange de carbonate de phényle non trans- formé, de carbonate neutre de paramonochlorophényle et de carbonate mixte de phé- /OC^ H' nyle et de paramonochlorophényle, CO<^qj^ç jj, ^| (environ i du mélange). Ce corps, fusible à gS^-gô", cristallise en aiguilles blanches, soyeuses et nacrées, et pré- sente à peu près tous les caractères de solubilité du précédent; il est cependant plus soluble dans l'éther de pétrole. » La synthèse de ce carbonate mixte a été faite par M. Morel (-) en faisant réagir le paramonochlorophénale de potassium en solution aqueuse concentrée sur une dis- solution de chlorocarbonate de phényle dans l'éther. » II. Pour obtenir des dérivés plus chlorés, j'ai fait passer un courant de chlore dans du carbonate de phényle additionné de 5 pour 100 d'iode et maintenu en fusion à une température variant de 90° à iSS". » A la température de 90°, j'ai obtenu d'abord et successivement le carbonate mixte de phényle et de paramonochlorophényle, puis le carbonate neutre de paramonochlo- rophényle, déjà décrits. (>) Bulletin de la Société chimique, 1899. (-) Thèse de Paris, 1900. SÉANCE DU II AYRir, igo/j. QI I » Pour que le chlore soit de nouveau absorbé par ce dernier corps, il faut chauffer ù i.'io". A cette température, il se produit d'abord un peu de carbonate mixte de para- /OCIPCl monoclilorophényle et de dichlorophényle (probablement 1-2-4), ^IO-^q^j jjj^^, *, en petites aiguilles blanches nacrées, fusibles à ii5>, ainsi qu'une très petite quantité d'un isomère fusible au-dessous de ioo°. « En continuant la chloruralion à iz+o", il se forme très lentement un mélange de deux carbonates neutres de dichlorophényle CO{OC'*H'CP), en petites aiguilles blanches nacrées, difllcilement séparaWes : a, fusible à 122°-! 23°, probablement CO(OC<'IPCi;_,_,,)-; p, fusible à SS^-Sg», probablement CO(OC«H-^Glt,-,.,)-. Par cliloruration ultérieure, ce corps se transforme en carbonate de trichloro- phénol G0(0C=ÏPC1J_,-4-g)'- » Pour que le chlore soit absorbé de nouveau, il faut chauffer à i5o°-i53° et con- linuer le courant de chlore pendant près d'un mois pour obtenir les produits suivants : » a. Un carbonate mixte de dichlorophénlle et de trichlorophényle, /OC'H^Cl-^ \OC«H'Clî_, „,_,,' en fines aiguilles blanches, fusibles à 94°- » b. Le carbonate neutre de trichlorophényle, GO (0G« IF Gli'_2_i_e)S en petites aiguilles dures, groupées en choux-fleurs, fusibles à i53''-i54°, moins solubles que les corps précédents. J'ai aussi obtenu ce carbonate : i" en faisant passer un courant de chlore dans une solution de carbonate de phényle dans CGI* additionné de chlorure d'aluminium anhydre; 2° par chloruration du carbonate de phényle en présence du chlorure d'antimoine; 3° synthétiquement par action de l'oxychlorure de carbone sur une solution alcaline de trichlorophénoli_,_4_r,. M. Morel l'a également obtenu par celle dernière méthode et par décomposition du chlorocarbonate de trichloro- phél]Ol,_2_4_c. » En présence de l'iode, la chloruration ne dépasse pas ce dernier terme. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — De Vaclion des oxydants sur ta pureté des Jer- menlalions industrielles. Note île MM. Henui Aixioï el Gilbert Gimel. (Extrait.) « Les microbes nuisibles dont nous avons à nous préoccuper dans nos ermentations industrielles appartiennent aux deux grands groupes des aérobies et des anaérobies. Les premiers ne nous préoccupent guère, puisque la durée nécessaire à leur développement est hors de proportion gi2 ACADEMIE DES SCIENCES. avec la rapidîLé de noire travail (fermentations terminées souvent en 3o heures!). Nous avons pensé qu'il serait intéressant de nous attaquer aux fonctions essentielles des bactéries vivant sans oxygène, et c'est ainsi que nous avons été amenés à faire l'étude de l'action des oxydants sur le développement des ferments butyriques et lactiques et, par suite, nous fai- sions, du même coup, l'étude de cette action sur la pureté des fermentations alcooliques. » Dans des ballons Pasteur, de 2^, nous avons fait, en moût d'orge acidulé à os,51I-SO' par litre, des cultures avec la série d'agents oxydants suivants : » Hypochlorite de soude ClONa, hypochlorite de chaux CaCPOS perchlorure de fer Fe^Cl", chlorate de potasse ClO^K, perclilorale de potasse C10*K, bichromate de potasse Cr^O'K.^ bioxyde de manganèse MnO% eau oxygénée H-0-. » Nous avons ajouté, dans chaque ballon, io'°>' de culture pure de bactéries, et la température a été tenue à 82° pendant la durée de l'expérience. Les doses de produits ajoutées ont été de ce, 2 d'abord, dans un premier essai, puis os,5 et is par litre. La fermentation bactérienne a été suivie au microscope et par dosages acidimélriques. » Voici, à titre d'exemple, le résultat (moyenne de deux analyses) pour un essai de fermentation butyrique, avec addition de is par litre de substance oxydante dans chacun des ballons Pasteur. Acidité en H^SO* par litre Désignation — —•—. -^ — — .^ des après 2 jours après 4 jours ballons. de fermentation. de fermentation. e g N°0 (témoin) i,85 2,7 » 1 (ClONa) 1,3 1,9 )) 2 (Cl^O'^Ca) 1,2 1,8 ,> 3 (Fe-Cl'') 1,7 2,5 » h (ClO^K) 1,5 2,i5 » 5 (CIO'K) 1,35 2 >, 6 (Cr^O'K^) 1,8 2,6 » 7 (MnO-) 1,25 1,8 » 8 (IPO'-) 1,2 1,7 » Il résulte de nos expériences que l'eau oxygénée tient la tète au point de vue bactéricide, mais pratiquement c'est à CaCl-0' et à MnO- que notre choix doit s'arrêter. » Il y a lieu de considérer en outre que, indépendamment de leur action nocive à l'égard des microbes pathogènes, les oxydants favorisent puissam- ment la prolifération de la levure, ce qui évidemment pourrait porter atteinte à leur pouvoir ferment (Duclaux) et par suite au rendement alcoo- lique, si les oxvdants devaient être utilisés dans toute la cuverie, mais ce ne peut être que d'un grand secours dans la confection des levains où l'on SÉANCE DU II AVRIL I904. QlS a besoin de former rapidement beaucoup de cellules de levures et d'éviter l'implantation des bactéries. » Nous ne préconiserons donc l'emploi des oxydants que dans les levains seulement, pour lancer la fermentation, en raison des trois avantages sui- vants qui résument toute la question : » 1° Action bactéricide; 2° accélération de la multiplication des cellules de levure ; 3° et éventuellement disparition de SO" contenu dans les moûts, à l'état libre ou sous forme de SO^RH. » BOTANIQUE. — Sur le Randia Lujae De Wild. nov. sp., plante mynnécophy le et acarophyte nouvelle de la famille des Rubiacées. Note de M. E. de Wil- DEMAN, présentée par M. Guignard. « Parmi les plantes reçues récemment du Congo, nous avons à signaler une espèce remarquable au point de vue biologique. L'étude des acaro- pliytes et des myrmécophytes a depuis peu réattiré l'attention des bota- nistes; ces deux groupes de plantes, que l'on croyait mal représentés dans la flore de l'Afrique tropicale, s'y rencontrent, au contraire, en assez grand nombre; nous ne recevons guère, à Bruxelles, de matériaux congolais, sans y trouver quelque plante à acarodomaties ou à myrmécodomaties. ■» Le nombre de végétaux possédant en même temps des acarodomaties et des myrmécodomaties nous paraît réduit. Le Randia Lujae possède à la fois des acarodomaties bien définies occupant les angles des nervures et des myrmécodomaties localisées dans les tiges. Les tiges du Randia Lujae ne sont pas creuses d'un nœud à l'autre, comme cela est fréquent chez beaucoup de myrmécopliytes, une portion seulement de l'entrenceud est creusée et sert d'habitation aux fourmis. La plupart des entrenœuds des rameaux de cet arbre sont fusiformes, leur plus grand diamètre situé à 2*^"" ou S*^™ au-dessus du nœud; au niveau de cet épaississement se trouvent une ou deux ouvertures donnant accès dans une cavité plus ou moins allongée, mais n'atteignant jamais le nœud supérieur. Dans les tiges rela- tivement âgées et lignifiées, l'ouverture de la myrmécodomatie, de circu- laire qu'elle était au début, s'est allongée et peut atteindre 3'='" de long; dans l'échantillon où nous avons observé cette dimension, la tiere est percée de deux côtés opposés. » Quant aux acarodomaties, elles se trouvent localisées à la face infé- rieure du limbe foliaire et appartiennent au type de domaties creusées 9ï4 ACADÉMIE DES SCIENCES. dans les tissus et s'ouvrantà l'extérieur par un pore circulaire. Elles sont creusées dans le tissu des nervures, et non dans le limbe proprement dit, et occupent l'angle formé i)ar la divergence des nervures médiane et laté- rales; elles se trouvent donc dans l'épatement que forme la nervure laté- rale en se séparant de la nervure centrale. On rencontre des acarodo- maties non seulement le long de la nervure médiane de la feuille du li. Liijae, mais encore en différents endroits le long des autres nervures, mais toujours au niveau de la naissance de ramifications. Les pochettes à acariens dont on devine déjà la présence en examinant la face inférieure d'une feuille ne se développent donc que là où le tissu fibro-vasculaire est plus ou moins développé et aussi assez distendu. » On reconnaît aux acariens foliicoles la fonction de nettoyer les feuilles; mais dans le cas présent il existait, sur la face supérieure et même sur la face inférieure de ces feuilles, un assez grand nombre de parasites végétaux ; leur présence était-elle due au voisinage des fourmis qui pou- vaient entraver, dans une certaine mesure, la fonction normale des aca- riens? Nous donnons ci-dessous une courte description de l'espèce nouvelle dédiée à son collecteur M. Ed. Luja, chef de culture aux « Plantations » Lacourt » (Kasai, État indépendant du Congo). » Randia Lujae De Wiltl. nov. sp. — Grand aibre à rameaux glabres, à entre- nœuds souvent épaissis vers la base et percés de un ou deux trous donnant accès dans une cavité habitée par des fourmis. Feuilles obovales, acuminées, rétrécies à la base en un pétiole court et assez épais, à limbe assez coriace, plus foncé au-dessus qu'en dessous, de 20'"™-'25'=" de long et 5'^"'- 12™ de large, glabre sur les deux faces, à acumcn de i5""" de long; nervures latérales au nombre de neuf environ de chaque côté de la nervure médiane, anastomosées en arc avant d'atteindre le bord, peu ou pas proémi- nentes au-dessus, proéminentes en dessous, présenlanl dans l'angle formé à la nais- sance de nervures latérales des acarodomaties plongées dans le tissu de la nervure et s'ouvranl par un pore à la face inférieure du limbe, plus ou moins visibles sur la face supérieure où elles apparaissent sous forme de légers renflements. Fleurs par deux, dressées, sessiles ou subsessiles, de 23'^'" environ de long; calice de i^"»"» environ de long, glabre, à cinq côtes, terminé par cinq dents tubulées, irrégulières; corolle à tube allongé-linéaire, glabre, s'élargiisant assez brusc|uemeut en entonnoir vers le sommet, à partie élargie de 22™™ environ de long, se terminant en quatres lobes ovales-lan- céolés, aigus, de 3''" environ de long, glabres extérieurement, éparsement velus inté- rieurement. Etamines en partie exsertes, dépassant de 1 1™" environ l'entonnoir élargi de la corolle. Fruit globuleux, volumineux, atteignant j)ki3 de i5'^'" de diamètre. » Hab. — Dans les forêts du Sankuru, décembre igoS, Ed. -Luja. » Cette espèce est, comme on pourra s'en convaincre, voisine du R.maculataDC Nous n'insisterons pas ici sur les caractères différentiels. » SÉANCE DU II AVRIL 190/4. 9l5 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Sur le sens de rolation des tourbillons d'eaux courantes dans l'Europe centrale. Note de M. Jeax Bruxhes, présentée par M. de Lapparent. « A la suite d'observations poursuivies depuis plusieurs années dans un assez grand nombre de vallées des Alpes, du Massif central français et des Pyrénées, j'ai cru pouvoir affirmer que la majorité des tourbillons des cours d'eau tournent en sens inverse des aiguilles d'une montre, c'est-à-dire qu'ils sont (pour nous servir d'une expression que nous prenons comme synonyme de la précédente) sinùlrorsiim Ç). Toutefois, cette affirmation se heurte à l'opinion très généralement arlmise que les tourbillons des cours d'eau, à la différence des tourbillons atmosphériques, tournent indifféremment de droite à gauche ou de gauche à droite (-). » J'ai recueilli de nombreuses photographies stéréoscopiques à l'appui de mes observations ; mais les photographies ne représentent que des faits épars, et quelque probantes qu'elles soient, elles n'entraînent pas suffi- samment une conviction concernant la généralité du phénomène. » Reprenant donc mon enquête entièrement à nouveau, j'ai essayé de dresser des Tableaux statistiques qui me permissent à la fois de comparer des cas très divers et de porter un jugement précis sur l'ensemble des faits. Je voudrais brièvement indiquer ici la méthode suivie, quelques-uns des résultats acquis et la conclusion qui s'en dégage. » Elanl donnée la difficulté de bien observer les phénomènes tourbillonnaires, je ne retiens pour mes éludes comparatives que les rapides dans lesquels les tourbillons déterminent à la surface des crêtes d'écume. Il y a bien d'autres tourbillons en pro- fondeur que les tourbillons auxquels correspond cette écume superficielle; mais ceux- là sont les seuls dont nous puissions en vérité discerner le sens de rotation. » Il convient d'autre part de ne point faire entrer en ligne de compte les tourbillons qui sont produits par des faits artificiels, totalement étrangers à l'écoulement nor- mal des cours d'eau; c'est ainsi que la pile d'un pont bouleverse l'écoulement régulier et crée en aval une petite zone plus ou moins calme, côtoyée de part et d'autre par les eaux plus rapides qui sont passées libremenl sous les arches : de part et d'autre il se produit des tourbillons qui \ont toujours de la bande du courant à grande vitesse (') Bf.hnard Bkiînhes et Jean Brunhes, Les analogies des tourbillons atmosphé- riques et des tourbillons des cours d'eau et la question de la déviation des rivières vers la droite, in Annales de Géographie, l. XII, 1904, p. 1-20. (■-) Voir notamment E. DucLAUX, Cours de Physique et de Météorologie, Paris, Hermann, 1891, p. 270-271. 9l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. vers la zone qui échappe au courant; ils sont sur la droite sinisliorsum et sur la gauche de.vtrorsiim; les uns et les autres se correspondent symétriquement, et numé- riquement se compensent. » L'observation m'a démontré que nous devions exactement assimiler à la pile d'un pont toute pierre qui dans un rapide dépasse le niveau des eaux; cette pierre qui dépasse est dans la règle enveloppée vers l'aval de tourbillons qui, sur la droite, tournent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre et sur la gauche dans le même sens que les aiguilles d'une montre. Tout en notant ces tourbillons dans nos Tableaux, nous les avons éliminés du total à interpréter, car ils fournissent globalement à peu près autant de tourbillons sinistrorsum que dextrorsum. » Une fois ces groupes de lourbillons mis de côté, il reste un grand nombre de faits tourbillonnaires, qu'on pourrait appeler les faits tourbil- lonnaires naturels ou normaux, et pour lesquels il s'agit de savoir si le sens de rotation est indifférent. » Je choisis parmi mes observations quelques rapides, très distants les uns des autres et situés en des points où il est facile de renouveler de semblables constatations : » I. Petit rapide de la Sarine près de Fribourg (Suisse), entre le barrage de la Maigrange et le confluent du grand ravin; longueur, i5o" environ. 19 mars 1904, eaux assez hautes. Outre 3 complexes tourbillonnaires dont le sens de rotation est indéter- minable, nous comptons, sur 27 tourbillons ou complexes tourbillonnaires distincts et observables : aS tournant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre (soit 92,6 pour 100) et 2 seulement dans l'autre sens. » II. l'elils rapides du Neckar, un peu en amont de Heidelberg, sur le chenal droit du fleuve; première série de lourbillons, en face de Ziegelhaiiser, Landstrasse, n° /j3, sur une même bande du chenal, longue de 5™ à 6"; deuxième série, un peu en aval, en face des n"* 3i, 29 et 27, sur une longueur de 33'". 26 janvier 1904. Outre deux ensembles indéterminables, nous comptons, sur 26 tourbillons ou complexes tourbil- lonnaires : 23 tournant en sens inverse des aiguilles d'une montre (soit 96,2 pour 100) et I seulement dans l'autre sens. » III. Petit rapide en aval de Traunfall (Tirol autrichien), dont la fin est à 20" en amont de l'usine Traiiiifall-Eleklricitâts Werk; lit obstrué de blocs de Schotter; sur les bords, apparaît le Schlier compact. 10 février 1904, eaux très basses. Outre trois tourbillons à sens indéterminables, on compte, sur un total de 3i tourbillons ou complexes tourbillonnaires : 3o qui tournent en sens inverse des aiguilles d'une montre (soit 96,7 pour 100) et i qui tourne dans l'autre sens. » IV. Petits rapides de la Salzach; en face de Kuchl et 200™ en amont du pont du Kuchl^ de forts bancs calcaires affleurent dans le lit vers l'amont et déterminent trois groupes de tourbillons, sur une longueur totale d'à peu près 75™. 10 février 1904; les eaux sont très basses; le niveau esta i",20 au-dessous du zéro du limnomètre du pont de Golling. Outre 5 tourbillons indéterminables, on observe, sur un total de Sg tourbillons ou comjîlexes tourbillonnaires : 55 qui tournent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre (soit 93,2 pour 100) et 4 seulement tournant dans le sens des aiguilles d'une montre. » V. l'élit rapide de l'Adige, immédiatement en aval du pont de Mori : ce pont de SEANCE DU II AVRIL iÇ)o'\. 917 fer n'a pas de pile au milieu du fleuve ; les tourbillons sont donc indépendants du pont. De part et d'autre de la bande centrale des eaux, il se rencontre deux petites zones de tourbillons se manifestant par des jets d'écume, intermittents comme des feux, follets : c'est pourquoi l'observation en est assez malaisée. Le groupe des tourbillons de droite est beaucoup plus important que celui de gauche. — 21 février igo'i, eaux moyennes, plutôt basses. — Outre 2 complexes tourbillonnaires dont le sens de rotation est indis- cernable, nous comptons, sur un total de 17 tourbillons : 16 qui tournent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre (soit 94,2 pour 100) et i seulement dans l'autre sens. » Nous nous proposons de communiquer tout l'ensemble de nos observa- tions, d'une manière plus complète et plus ample, au Congrès international de Géogra- phie qui se réunira au mois de septembre prochain à Washington. Nous dirons, à cette occasion, pourquoi les rapides qui se prêtent à l'observation ne sont ni les rapides trop profonds, ni les rapides trop \iolenls. » En .somme, clans tous les petits rapides de l'Europe centrale dont je viens de résumer les observations, il y a toujours plus de 90 pour \ 00 des tourbd- lons qui tournent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. » Nousavons essayé, mon frère et moi, d'interpréter ce fait en lerattachant à l'influence de la force centrifuge composée, et en rappelant notamment la curieuse expérience, trop oubliée, que Perrot présenta à l'Académie des Sciences en iSSg ('). Nous avons de plus exprimé le désir que, pour véri- fier la vérité de cette interprétation, des observations et expériences tour- billonnaires fussent entreprises dans l'hémisphère austral. Toutefois, même à supposer que l'interprétation qui nous parait aujourd'hui très rationnelle dût être plus tard rejetée, le fait d'observation que je communique aujour- d'hui n'en resterait pas moins intéressant et vrai, c'est-à-dire la forte pré- dominance, dans les cours d'eau de l'Europe centrale, des tourbillons sinistrorsum sur les tourbillons dextrorsuin. » PHYSIOLOGIE. — Nouvelles recherches sur le travail statique du muscle. Note de M. Charles Henry. « Dans une Note (Comptes rendus, 5 janvier iQoS) j'ai essayé de fonder sur l'assimilation du muscle à un ressort spécial une méthode de calcul de la dépense énergétique du travail statique. (') B. et J. Brunhes, toc. cit. — Voir aussi Beh\akd Bbunhes, Sur une ejupérience de Perrot, et sur la comparaison directe de ta rotation terrestre et du champ ma- gnétique terrestre (Société météorologique de France, séance du 6 avril igo^). Cette question fera l'objet d'une prochaine Communication à l'Académie. G. R., 1904, 1" Semestre. (T. C\.\.XVin, N° 15.) 120 91 8 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Depuis, l'expérience (' ) a établi une donnée nouvelle : la proportion- nalité du travail statique 6^ au travail W énergétiquement équivalent si W est compté en kilogrammètres, G^ en kilogs-seconde, on trouve p := ^^^ ; P a les dimensions d'une vitesse. » Il n'est pas possible de retrouver ce résultat avec le principe du ressort : on peut, au contraire, le déduire de la conception de M. Ernest Solvay, d'après laquelle la dépense du muscle, lors de la mise en jeu de la tonicité musculaire et, par conséquent, lors du soutien d'une charge, peut être assimilée à la dépense d'énergie du jet d'eau soutenant un poids (-). Il ne s'agit ici évidemment que d'une image : mais on sait, par des exemples classiques, combien, à tléfaut de données réelles, l'interpré- tation mathématique d'une image précise peut être profitable. » Cherchons donc la dépense d'énergie d'un lliix de particules matérielles exerçant par le choc une pression moj'enne 'i' sur une masse [j.. » Considérons les particules qui frappent la masse [t. dans l'instant dt; l'équation du mouvement de la masse [j. est (') '^-^=-* + -'^' q étant la force du choc de chaque particule. » Multipliant par dt et intégrant pour un temps quelconque de o à i, on a Pour qu'il y ait à peu près équilibre (équilibre statistique de Maxwell), il faut que {'t — l'o soit très petit; pour un temps notable t, on a donc 0 )i Imaginons que le choc d'une particule de masse m, exerçant la pression q, coni- (') Sur une relation entre le travail et le travail dit statique énergétiquement équivalents à l'ergographe : par M. Ch. Henry et M"'' Jolevko {Comptes rendus, 28 décembre igoS). (-) Ernest Solvay, Du rôle de l'Électricité dans les phénomènes de la vie ani- male, Bruxelles i8g4, p. 21. SÉANCE DU II AVRIL 1904. 9>y mence au temps 0 el dure le teoips x; pour celle molécule, on a qdt=j qdl, car les inlégrales / c/ dt el 1 ^^^ sont rigoureusement nulles, y élanl nul, puisque la molécule m n'a pas encore choqué [j. ou a déjà rebondi. » Pendant ce temps -, la force qu'exerce m sur (j. est égale et de signe contraire à celle que ;j. exerce sur m; si c est la vitesse de m, on a •• dv m et, intégrant pendant le temps t, "'dï=~'^^ ,0 + T — t'o ) = — / 9 «'^ ; puisque m a rebondi; on a donc d'après (3) f q dt = ■ d'où » Si toutes les molécules onl la même vitesse c, or "S^ m représente la quantité de matière M = Nc^; il vient donc ^^^ ï I et, comme W= X" "'*''= -Me', on a, puisque {?j=:<, (4) W = 3F,. >> c. Q. F. D. PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Renforcement spécifique de la phosphorescence par les exlrails d'organes, dans C exploration physiologique. Note de M. Augustin Charpextier, présentée par M. d'Arsonval. « J'ai établi dans une Note récente (21 mars 1904) que l'interposition de certaines substances entre un écran phosphorescent et le corps aug- mentait la phosphorescence vis-à-vis des organes ayant une affinité physio- ()20 ACADÉMIE DES SCIENCES. logique spéciale pour ces substances. J'ai encore vérifié le fait pour de nouveaux alcaloïdes ou principes toxiques, curare, ergotine, ihéobromine, caféine, spartéine, chloralose, etc. (Les substances qui, comme la cocaïne, agissent sur tout protoplasma en général, produisent un renforcement de l'écran sans spécialisation appréciable.) » Il y avait lieu de se demander si cette loi ne devait pas être étendue, et si par exemple les principes actifs d'un organe, interposés entre l'écran et un organe similaire sur le vivant, ne j)roduiraienl pas de renforcement spécifique analogue. J'ai obtenu des résultats positifs en m'adressant à trois extraits dont la fabrication est courante: la thyroïdine, l'ovarine et l'extrait testiculaire; un écbantillon de ce dernier, préparé par M. d'Arsonval en 1893 et resté dès lors en ma possession, ne semble pas moins actif que les deux autres corps de préparation récente. » Il est important de remarquer que les animaux qui fournissent la sub- stance active (employée ici à l'état de poudre sèche pour les deux premiers extraits, en dissolution glycérinée pour le troisième) peuvent être des mammifères d'une espèce différente de ceux sur lesquels on fait cette recherche, ce qui la rend applicable à l'homme. » D'après les données qui précèdent ou qui pourront résulter d'une étude généralisée, il sera facile d'établir différents écrans dont chacun sera spécialement adapté à l'exploration d'un organe en particulier. » PHYSIOLOGIE. — Obsenations biologiques faites à Chainonix et au mont Blanc, en août et septembre igoS. Note de M. Raoul Baveux, présentée par M. Janssen. « Voulant expérimenter l'action des hautes altitudes sur les combustions organiques, je me suis adressé à M. Janssen, qui a mis obligeamment à ma disposition les deux observatoires qu'il a fondés sur le mont Blanc : l'un aux Grands-Mulets (3o20™), l'autre au sommet de cette montagne (4810™), pour y séjourner; M. Janssen a bien voulu, de plus, m'aider dans mes recherches au moyen des ressources de la Société du mont Blanc. )) J'ai pu ainsi remplir la première partie de mon programme en août et septembre igoS ; cette première partie a consisté à étudier : 1° la quantité d'oxyhémoglobine du sang normal; 2° la vitesse de sa réduction; 3" la fré- quence du i)ouls; 4" la fréquence de la respiration; 5° la pression arté- rielle; 6° la température du corps, entre les altitudes de Paris et du som- SÉANCE DU ir AVRIL 1904. 921 met du mont Blanc, avec stations intermédiaires à Chamonix, au Brévent, au Monta n vers et aux Grands-Midets. » Pour doser l'oxyhémoglobine, j'ai employé le spectroscope à vision directe de Janssen et la plaque hématoscojMque de Hénocque; les résultats en ont été comparés à ceux de l'analyseur chromatique de Hénocque et je les ai trouvés concordants ; la vitesse de réduction de roxyhémoglobine a été établie par l'examen spectroscopique de l'ongle du pouce; la quantité d'oxyhémoglobine et l'activité de réduction ont été calculées d'a[)rcs les Tables et les formules de Hénocque. » Ces premières recherches complèlenl les observations que la mort a empêché Hénocque de continuer. » La pression artérielle a été étudiée au moyen du sphygmomanomètre de Potain. Les prises de sang et les diverses expériences de mes observations ont été effectuées sur moi-môme et sur M""" Jeanne Bayeux qui m'a accompagné dans toutes mes ascen- sions et aidé dans mes recherches. Je me suis assuré qu'aucun état morbide n'avait troublé les résultats obtenus pendant tout le cours de notre expédition. » Chacune des données numériques contenues dans le Tableau suivant représente la moyenne de trois expériences à chacune des stations d'altitude : le nombre total de ces expériences s'est élevé à près de cinq cents. Ilules. 1903. Tableau des observations faites à Chanionix et au mont Blanc. Quantité Durée Activité Fréquence Fréquence d'oxy- de la de du de la béiuofjlobine. réduction. réduction. pouls. respiration. Phénuménes des deux bandes. Pression du san? artériel. Température du corps. 6 aotU. 19 » 20 » 23 » 2J » 25 » 29 » 3i » .3i » I" sept. 6 août. 19 )' 20 » 23 » 24 >. 29 3i 3i sept. Paris Chamonix, io5o M... Brévent, aSaS Chamonix Montanvers, 1924.... Chamonix Grands Mulets, 3o20. Bosses, 43fi5 Mont Blanc, 4810. . . . Grands-Mulets Chamonix Brévent Paris Paris Chamonix Brévent Chamonix Montanvers Chamonix Grands-Mulets ■ Bosses Mont Blanc Grands-Mulets Cliamonix Brévent Paris 19 18 10 i3 i.S •4 ■4 12 12 12 18 1.5 •4 i3 M. Raoul Bayeux. pour 100 10 43 n 60 i4 85 12 60 i3 8! 12 64 i5 92 17 140 120 ■7 I I ,3 i4 16 t3 -4 14 16 16 16 1 1 i3 i4 i5 I ,iG 0,9' 0,82 1 ,00 0,92 0,93 0,81 0,60 0,70 0,82 0,91 1,58 M°" Jeanne Bayel'x. 02 67 85 68 io5 i35 120 60 66 79 5- 1,10 0.97 0,80 0,95 0,89 0,95 0,76 0,54 0,66 0,91 0,98 0,88 1 ,3i 52 63 84 66 80 68 92 123 94 56 68 72 IIO ^'7 79 112 i4o l32 98 72 95 70 23 12 ;r 28 40 34 38 16 21 ■4 16 19 26 ■4 23 i3 3o 43 36 40 20 24 •4 i5 20 23 20 22 22 '9 22 25 22 21 20 23 18 '9 36,8 36,4 36, o 36,4 36,1 36,3 35,4 35,0 35,2 36,9 36,2 37,1 36,7 36,5 16 36,2 '7 36,6 20 36,0 •9 36,4 25 36,, 21 35,2 20 35,4 22 37,8 '9.5 37,0 36,3 20 '7 37,3 92-i ACADÉMIE DES SCIENCES. » L'étnde de ce Tableau indique que la quantiié d' oxy hémoglobine augmente dans le sang normal, à mesure que l'altitude s'accroît et que, conséquemment, la pression barométrique diminue; lorsque cette pression augmente de nouveau par la diminution de l'altitude, la quantité d'oxyhé- moglobine devieiit moindre. » Par contre, la vitesse de la réduction de l' oxyhém,oglohine diminue à mesure que l'altitude augmente, et augmente quand l'altitude diminue. L'activité des échanges entre le sang et les organes est donc entravée par la dépression barométrique. Les variations de la vitesse de réduction sont même jjIus sensibles à la dépression barométrique que ne le sont celles de l'oxyliémoglobine. » Mon Tableau comporte une exception à celte règle : l'activité de nos échanges s'est trouvée moindre à l'altitude des Bosses qu'à celle, plus con- sidérable, du sommet du mont Blanc. Mais j'ai constaté que nous présen- tions, aux Bosses, des symptômi-s assez accusés de mal de montagne, qui n'existaient plus au sommet ; et cette remarque m'a paru comporter des conclusions que j'exposerai ailleurs sur la pathogénie du mal de montagne. » Considérant la température du corps, en regard de l'activité des échanges, j'ai remarqué que cette température a diminué en même temps que diminuait l'activité organique. Ces deux facteurs biologiques concor- dent donc et se confirment l'un l'autre. » La cure d'altitude donne, comme résultat définitif, une augmentation durable de l'activité des échanges, ainsi que le prouvent les chiffres obtenus à Paris, avant notre départ et après notre retour. » La fréquence du pouls et la fréquence de la respiration augmentent à mesure que l'on atteint une altitude plus élevée, et cela sans que la fatigue m'ait paru intervenir. » La pression artérielle suit une loi moins fixe; toutefois, en général, elle a plutôt augmenté avec l'altitude, fait qui concorde avec les premiers ré- sultats obtenus par Potain à des altitudes beaucoup moins élevées. » Les expériences de certains auteurs ont signalé la diminution de l'acide carbonique dans le sang aux hautes altitudes, résultat qui confirme les présentes recherches. D'autres auteurs ont obtenu des résultats contraires. J'ai l'intention de vérifier et je pense pouvoir ex[)liquer ultérieurement ces discordances, dont un grand nombre sont plus apparentes que réelles. » SÉANCE DU II AVRIL IQO/j. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Richesse en catalase des différents tissus ani- maux. Note de M. F. Battelli et M"'' L. Stern, présentée par M. A. Chauveau. « Plusieurs auteurs ont déjà étudié ia propriété que possèdent les tissus animaux et végétaux de décomposer le peroxyde d'hydrogène. Lœw a attribué cette propriété à une enzyme spéciale qu'il a appelée catalase. » Le pouvoir de décomposerH^O^ a été recherché quantitativement, pour les différents organes animaux par Spilzer (1897), par Abelous (1899) et par Lépinois (1899). Les résultats de ces auteurs ne sont pas concordants. En outre, il est facile de constater que Spitzer et Lépinois ont employé, dans leurs expériences, de trop grandes quantités de substances, ce qui les a empêchés de saisir les très grandes différences qui existent entre les tissus au point de vue de leur richesse en catalase. Abelous ne donne pas de chiffres. Nous avons fait, dans le laboratoire de Physiologie de l'Université de Genève, une série d'expériences pour rechercher la richesse en catalase des tissus d'un animal à sang froid, la grenouille, et d'un animal à sang chaud, le cobaye. » L'organe à étudier était pris immédiatement après la mort de l'animal et broyé finement avec du sable; on ajoutait de l'eau distillée, de manière à obtenir une émul- sion et un volume donné de cette émulsion était mis en présence d'une solution de H^O- à 1 pour loo. Le H-0'' était toujours en excès, c'est-à-dire que la quantité d'éraulsion ajoutée ne pouvait décomposer qu'une partie de H'^O^ La richesse d'un organe en catalase était dosée par la quantité d'oxygène dégagé, comme il avait été déjà fait par plusieurs autres auteurs. » Nous rapportons dans le Tableau suiv;iut les résultats principaux de nos expériences. » Les valeurs données représentent des moyennes. Les diiOres se rapportant à l'oxy- gène indiquent la quantité de ce gaz dégagée dans les 5 premières minutes par oS,oi de substance. Organes. Espèces animak-s. G dégagé. cm* Foie Grenouille 293 » Cobaye 3o5 Rein Grenouille 35 » Cobaye l\5 Sang Grenouille 7,5 B Cobaye 02,5 Cœur Grenouille 5 9^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Organes. Espèces animales. O dégagé. me' f^œur Cobaye 33 Poumon Grenouille 5 " Cobaye 25 "^^^^ Grenouille lo " Cobaye 24 Muscles striés Grenouille 0,6 " Cobaye 3,2 Cerveau Grenouille ,,2 " Cobaye 1,6 » Ces chiffres montrent l'énorme différence qui existe entre k au point de vue de leur richesse en catalase. » A poids égal le foie du cobaye décompose i5o fois plus de H^Ov'que le cerveau et 100 fois plus que le muscle strié. On constate en outre que la grenouille et le co- baye présentent dans les glandes (foie, rein) et dans le cerveau des quantités de cata- lase assez voisines; tandis que dans les autres tissus (cœur, muscles, poumon, sang) la grenouille a une quantité de catalase 5 fois environ inférieure à celle de cobaye. )> Ces données porteraient à admettre d'un côté que la catalase est sur- tout en rapport avec des phénomènes métaboliques spéciaux, ayant leur siège principal dans des organes à fonction chimique spécialisée. En effet : 1° des tissus à métabolisme très actif tels que les muscles et le cerveau possèdent peu de catalase; 2° aucun organe n'est comparable au foie quant à sa richesse en catalase, et nous savons que certaines réactions chimiques ont leur siège pnncipal dans le foie; 3° les organes à fonction chimique spécialisée tels que le foie et le rein possèdent chez la grenouille des quan- tités de catalase voisines de celles qu'on trouve chez le cobaye. Mais d'un autre côté la catalase paraît aussi être en rapport avec l'intensité des phé- nomènes du métabolisme général, car les tissus de la grenouille (cœur, muscles, poumons, sang) possèdent une quantité de catalase notablement inférieure à celle existant dans les mêmes tissus des animaux à sanff chaud. » '& CHIMIE PATHOLOGIQUE. - Sur l'origine du lactose. Recherches iirologiques dans r affection dénommée « fièvre vitulaire >> chez la vache. Note de M. Cu. Porcher, présentée par M. A. Chauveau. « A la suite de recherches expérimentales entreprises sur des chèvres chez lesquelles l'ablation des mamelles avait été pratiquée (*) et d'obser- (') Comptes rendus, séance du 28 mars 1904. SÉANCE DU II AVRIL IQoZj. 923 valions d'urologie physiologique faites sur la femme enceinte (') nous croyons pouvoir conclure : » 1° Le lactose est un sucre élaboré par la mamelle; » 2° Il résulte de la transformation qu'exerce cette glande sur le glucose amené par le courant sanguin ; il ne dérive pas d'une substance lactogène qui serait pour lui ce qu'est le glycogène pour le glucose; » 3" Pour suffire à la formation du lactose, il est vraisemblable que c'est le foie qui déverse dans la circulation l'excès de glucose nécessaire et qui, par là, assure la continuité de cette formation; » 4° Lorsque la lactation est établie, le lactose résulte donc de la super- position de deux phénomènes physiologiques : surproduction de glucose et transformation de celui-ci en sucre de lait. » Il en résulte que: » A. Si le glucose est déversé en excès dans la circulation avant que l'aptitude à le transformer soit développée dans le tissu mammaire, il sera éliminé tel par le rein. C'est le cas dans la glucosurie ante parturn chez la femme enceinte. » B. Si le fonctionnement d'une mamelle active vient à fléchir rapide- ment, la glande se trouvera dans l'impossibilité de transformer tout le glucose qui traverserait son parenchyme. Certaines observations de la maladie dénommée chez la vache /FeVre vitulaire sont la justification de cette dernière proposition. » ha fièvre vitulaire est, une maladie /lo^i parluni à évolulion rapide, caractérisée symptomatologiquement : \° contrairement à ce qu'indique son nom, par de l'hypo- thermie; 2° par des troujjles nerveux, excitation i,'énérale d'aljortl, paralysie de cer- tains organes ensuite, et 3" par la présence de sucre dans l'urine. » Au point de vue urologique, on distingue trois types dans la fièvre vitulaire; » A. Type à faible lactosurie. — Dans les cas qui s'y rattachent, la sécrétion mam- maire est presque arrêtée; la vache n'étant pas traite, le peu de lactose élaboré par sa mamelle est résorbé et ensuite éliminé par la voie rénale. » B. Type à glucosurie intensive. — Il semble, après l'examen raisonné des symptômes et l'étude anatomo-palliologique fournie par certains cas, qu'on doive envi- sager cette glucosurie comme étant d'origine bulbaire, par suite analogue à celle que détermine la piqûre du plancher du quatrième ventricule. Elle survient rapidement, peut atteindre en quelques heures ^58 à 5o5, dure peu et disparaît très vite. Mais cette glucosurie s'observe seulement lorsque la glande mammaire est en quelque sorte éteinte; dans ce cas, celle-ci se trouve dans rinipossibilité d'agir sur la grande quan- tité de glucose que lui apporte le sang artériel. {') Comptes rendus, séance du 9 avril igo^- G. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVHl, N* 15.) 12 1 q26 ACADÉMIE DES SCIENCES. » C. Type à lactosurie intensive. — Celle fois, la mamelle fonctionne assez acti- vement {7' à 8' de lait). La diminution du lail est bien un syniptôme assez constant dans la fièvre \ itulaiie, mais il y a cependant des cas où elle est peu prononcée et ce sont justement avec ceux-là qu'il est possible d'observer la lactosurie du troisième type actuel. » L'excitation bulbaire, examinée dans le type précédent et qui provoque de la glucosurie, s'est également manifestée ici; mais le glucose, traversant cette fois une glande active, a pu être transformé en lactose; lequel, ensuite, a été éliminé par la voie rénale. Cette lactosurie (40*= et plus de sucie de lait par litre), comme la glucosurie du deuxième type, suit l'allure en général si rapide de la maladie; elle survient assez brusquement et disparaît de même. » Ainsi donc, les considérations d'or. lie expérimental, d'observation physiologiqne ou de nature pathologique, faisant l'objet de cette Note et des deux précédentes sur le même sujel, convergent toutes pour étayer solidement le rôle de la mamelle dans la formation du sucre de lait aux dépens du glucose apporté par le sang. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Agglutination et hémolyse des globules san- guins par des précipités chimiques. Note de M. Gexgou, présentée par M. Roux. « Bordet et Gengou (') ont observé que certains précipités chimiques, insolubles ou presque insolubles, tels que le sulfate et le carbonate de barvum, l'oxalate et le fluorure de calcium, absorbent le fibrinferment et même, dans certains cas, le fibriuogène. » Nous nous sommes proposé d'étudier l'action île ces précipités sur d'autres éléments, notamment sur les globules rouges, le sérum; nous aA^ons employé CaFl^ et BaSO\ Une fois obtenus, ces précipités sont lavés dans une solution de NaCl à 6 pour 1000, jusqu'à ce que l'on ne puisse plus déceler l'un ou l'autre des sels constituants (BaCl- et Na-SO' pour BaSO*; CaCl- etNaFl |)our CiiFl") dans l'eau de lavage; on les conserve dans une solution de NaCl à 6 j)our 1000. « Nous avons constaté que ces précipités agglutinent et hémolysent les globules lavés de lapin, de bœuf et de poule ("); ces derniers présentent même une sensibilité (') BoiiDET et Gengou, Annales de l'Instilul Pasteur, 1904, n" 1. (-) Faits en discordance, tout au moins apparente, avec ceux qu'ont observés Laud- sleiner ut Jagié sur l'action de l'acide siliciqiie colloïdal sur les globules de lapin {Wien. klin. Wochenschr., 1904, n° 3). SÉANCE DU II AVRIL igO/^i- 927 extrême, vis-à-vis de CaFI=' tout au moins. Si l'on centrifuge les précipités employés dans ces recherches, les liquides limpides surnageants que l'on obtient de la sorte sont absolument Inactifs sur les globules. Toutefois, en ce qui concerne la cenlrifu- galion de CaFP, elle doit être très prolongée; sinon on peut obtenir un liquide surna- geant absolument limpide, inactif sur les globales de lapin et de bœuf, mais agissant encore sur les globules de poule, très sensibles; il est évident que, dans ce cas, le liquide limpide contient encore un peu de Ca FI- en suspension, puisqu'on peut lui enlever toute activité par une centrifugation plus prolongée. » De même que les liquides dans lesquels flottent les précipités que nous avons employés sont inactifs sur les globules, de même les solutions initiales des sels consti- tuants (CaCl%NaFl d'une part, BaCISNa=SO' de l'autre) qui ont servi a faire ces précipités, sont sans influence; il n'est donc pas douteux, que l'agglutination et l'hémo- lyse des globules rouges, lavés par des émulsions de CaFP et de BaSO*, ne soient dues à la présence de ces précipités. » Les doses actives minimales de ces poudres agglutinent les globules lavés, mais sans les hémolyser nettement; l'hémolyse n'est bien appiéclable qu'avec des doses un peu plus fortes. » Les propriétés de CaFl- et de BaSO* se constatent tout aussi bien à froid (-1-1" C). » CaFl- agglutine également les slromas des globules dissous par l'eau distillée. » Nous avons aussi observé que de faibles doses de sérum de lapin, de cheval, de chien agglutinent très bien CaFl'; le blanc d'œuf, même très dilué, agit de même. Contrairement à CaFl-, BaSO* a une tendance à se déposer spontanément quand il est assez fortement dilué dans de l'eau physiologique (dans nos expériences, t à 5 gouttes de notre émulsion mère, additionnées de 20 gouttes de NaCI à 6 pour looo, se déposent en une dizaine de minutes). BaSO* est très fortement agglutiné par le blanc d'œuf dilué même à Yih^: tandis que le sérum a la propriété de )e maintenir en suspension très fine, qui ne se dépose que très lentement (plusieurs heures au lieu de lo minutes). » Ces propriétés du sérum, agglutinante pour (laFP, émulsionnante pour BaSO*, ne sont pas abolies par un chaufl'age à 70° pendant 3o minutes. » Le sérum protège les globules contre l'action agglutinante et hémolytique de CaFl- et de BaSO*. On observe ce fait en ajoutant, à 18 gouttes d'eau physiologique, I goutte de sérum, i goutte de globules lavés et enliti 2 gouttes de CaFl- ou 5 gouttes de BaSO*. Tandis que BaSO' finit par se séparer et que CaFP, agglutiné par le sérum, tombe, les globules, dans les deux cas, restent intacts et non agglutinés. » Ces propriétés du sérum s'exercent aussi Ijien à froid qu'à la température ordinaire et se retrouvent dans le sérum oxalaté à i pour 1000, comme dans le sérum chaufi'é à 56°. » Si l'on traite une petite quantité de sérum par des doses répétées de CaFP ou de BaSO*, on lui enlève toutes ses propriétés : il n'agglutine plus CaFl-, il n'émulsionne plus BaSO* et ne protège plus les globules contre ces deux précipités. » Saturons une certaine quantité de CaFP de sérum de cheval renouvelé à plusieurs reprises, puis lavons ce CaFl- dans l'eau physiologique, ju-;qu'à ce que l'eau de lavage n'ait plus aucune action quelconque imputable à un reste de sérum; puis remettons ce CaFl- en suspension dans un volume connu d'eau physiologique. Cette émulsion est beaucoup plus opaque qu'une émulsion témoin de la même quantité de CaFl- neuf dans 9^8 ACADÉMIE DES SCIENCES. le même volume d'eau physiologique. De plus, ce CaFP saturé de sérum est absolument sans action sur des globules lavés. » Au lieu de le saturer de sérum, on peut saturer CaFP de globules d'espèce A (lapin), n'est-à-dire en mettre tant qu'il ne puisse les dissoudre tous; on constate qu'il a alors également perdu toute action sur des globules d'espèce B ( même très sensibles, comme ceux, de poules). On peut montrer que cet arrêt est dû à l'épuisement du CaFi'^ lui-même et non à la teneur du liquide en hémoglobine ou autres substances globu- laires dissoutes. » Notons enfin que CaFl-, employé à certaines doses, maintient en suspension le BaSOS qui, normalement, se dépose rapidement. » Nous espérons pouvoir donner plus tard les détails de ces expériences et continuer nos recherches. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Sur la maladie de la lâche jaune des chênes -lièges. Note de M. F. Bord.is, présentée par M. d'Arsonval. « L'industrie du liège est depuis longtemps aux prises avec un problème qu'elle n'a pu résoudre d'une façon satisfaisante et qui lui occasionne des pertes sérieuses. » Certains lièges]|fournissent des bouchons qui ont la propriété de com- muniquer aux liquides ce goût si désagréable qu'on appelle le goùl de bou- chon. Nous avons étudié la question et nous avons constaté que le bouchon communique le"goût de bouchon aux liquides lorsqu'il est issu de planches piquées ou atteintes de la lâche jaune. » Ce point acquis, nous avons recherché les causes de cette maladie de la piqûre et nous avons trouvé qu'elle était due au développement de plu- sieurs moisissures et, en particulier, de V Aspergillus niger. » Si l'on ensemence, soit sur milieu solide ou sur le liquide de Raulin, des frag- ments de lièges prélevés sur ces taches jaunes qui garnissent les planches des lièges atteints de la piqûre, on obtient soit des cultures presque pures à\-Lspergillus niger ou associé avec du Penicilliiini glaucitm. » L'expérience nous a montré que l'on peut facilement communiquer le goût de bouchon (qu'il ne faudrait pas confondre avec le goût de moisi) aux liquides en bouchant des bouteilles avec des bouchons piqués. » Le goût de bouchon se développe plus rapidement dans les bouteilles contenant de l'eau que dans celles qui sont remplies de vin. Même parmi les eaux, il y a des dif- férences très notables suivant la nature de l'eau. On obtient d'excellents résultats en employant des eaux très faiblement minéralisées. SÉANCE DU TI AVRIL igo/i- 9^9 » Les eaux à faible degré hydrotimélrique, comme les eaux issues de terrains gra- nitiques, prennent en quelques jours le goût de bouchon. » Si l'on examine les planches de liège piqué en pratiquant des coupes très fines et en faisant ensuite des cultures, on remarque que les mycéhums qui ont envahi le liège du côté de la croûte s'étendent souvent très loin dans la masse cellulaire. » Ce fait explique comment il se peut qu'un boucbon, en apparence très sain, très souple, puisse, malgré cela, donner ultérieurement le goCit de boucbon. » On conçoit combien il est difficile de se prononcer a priori sur la valeur de tel ou tel bouchon et de dire s'il ne donnera pas aux liquides le goût de bouchon. » Cette maladie de la tache jaune est malheureusement assez répandue; si l'on examine les arbres qui en sont atteints, on remarque que, d'une façon générale, le liège est touché d'un seul côté de l'arbre, du côté exposé aux pluies; en effet, le chêne mâle contient, dans les infractuosilés de l'écorce, des moisissures nombreuses; les spores sont entraînées par l'eau et contaminent le chêne femelle. » C'est le moyen de contamination le plus général; il y a aussi celui provoqué par les insectes et surtout les fourmis. On a cherché à détruire les insectes; on a même empiriquement, dans certaines régions, essayé la bouillie bordelaise, mais sans succès. » Il serait préférable, à notre avis, de pratiquer à la base du liège mâle, dans le liège môme, une rigole circulaire légèrement inclinée avec déver- sement, afin d'éviter le ruissellement de l'eau ayant lavé les parties supé- rieures de l'arbre sur le chêne femelle situé au-dessous. » Nous pensons que des essais dans ce sens mériteraient d'être tentés surtout dans certaines de nos forêts d'Algérie qui sont plus particulièrement éprouvées par cette maladie. » M. DussAUD adresse une Note « Sur un nouvel appareil de projection ». A 4 heures et demie l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. M. B. 93o ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN RIBLIO<;KAI>iiIQUE. Outrages reçus dans la séance du 7 mai:s ico^. Publications de la Commission internationale pour l'/Vrcostalion scientifique. Ob- servations des ascensions interna lionales simultanées et des stations de montagne et de nuages; t. I-II, décembre 1900-décembre 1901 ; janvier-mai igoS. Slrasboura;, igoS; 2 vol. et 5 fasc. in-4°. (Présenté par M. Bou([uet de la Grye.l Sur le lavage antiseptique de l'intestin, par A. Gaducheau ; I-IV. Bordeaux, Haï- phong, Hanoï, 1908-1904 ; 4 fasc. in-S". Précis d'électricité médicale, par Ch. Chardin. Paris, A. Maloine, igo'j ; i vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Statistique sanitaire des villes de France pendant l'année 1902 et Tableaux ré- capitulatifs des années 1886 à 190a; Melun, inip. administrative, igoS; i vol. in-S". (Pub. par le Ministère de l'Intérieur; direction de l'Assistance et de l'Hygiène publiques; Bureau de l'Hygiène publique.) Annales d'hydrologie et de climatologie médicales, revue mensuelle publiée par la Société d'hydrologie médicale de Paris ; Directeur, Albert Robl^ ; t. IX, n° 1, jan- vier igo4- Paris, C. Naud; i fasc. in-8°. Mémoires et compte rendu des travaux de la Société des Ingénieurs civils de France; bj" année, 6" série, Bulletin n" 1, janvier igo^. Paris, Hôtel de la Société ; I fasc. in-8". Annales de l'École nationale d'Agriculture de Montpellier ; nouvelle série, t. III, fasc. III; janvier igo-'J. Montpellier, Goulet et fils; i fasc. in-S". The cartouches of Mars, by Percival Lowell. (Extr. des Proceedings american philosophical Society , vol. XLII, n° 174.) Boston, igoS; i fasc. in-8°. Ueber Klangjiguren gespanter Membranen und starrer Platt'en, v. Karl Anto- LiK. Pozsony [Hongrie], C.-F. Wigand, 1904; i fasc. in-S» ; 25 exemplaires. (Hom- mage de l'auteur.) Ein System von Mitteln ziir Verhïitung schâdlicher Hochnâsser, v. Lko Andbr- LiND. Leipzig et Breslau , Karl Scholtz, 1904; i fasc. in-8". (Hommage de l'auteur.) Résumé météorologique de l'année 1902 pour Genève et le grand Saint-Bernard, par R. Gautier, Genève, igoS; i fasc. in-8°. Observations météorologiques faites aux fortifications de Saint-Maurice pendant l'année 1902 .• Résumé, par R. Gautier et H. Duaiiie. Genève, igoS; i fasc. in-8°. Climatology of California, by Alexander-G. Me Adie. (U. S. Department of Agri- culture. Weather Bureau; Bul. I.) Washington, igo3; i vol. in-4". Ergebnisse einer Untersuchung ïiber Verànderungen von Hôhenunterschieden auf dem Telegraphenberge bel Polsdam, v. D'' R. Sciiuiia\n. {Verôffentlichung des konigl. preussisch. gcodàtischen Inslitutes, neue Folge, n" 14.) Berlin P. Slankie- wicz, 1904; I fasc. in-S". SÉANCE DU n AVRIL igo4. 9^1 Verôffentlichungen der erdmagnelischen Obsercatoriums bei der kôniglichen Slernwarte in M Une /te n. MliiucIi, 1904; 1 fasc. in-4°. Meniorias de la Real Acadeinia de Ciencias exaclas, fisicas y naturales de Madrid; t. XIV. Obras malacologicas de J.-G. Hidalgo; parte I : E studios prelimi- nares sobre la fauna malacologiea de las islas Fili/iinas. Allas, laminas I-CL. Madrid, Don Louis Aguado, 1891-igoi ; 1 étui in-4", contenant i5l pi. en couleurs. (Hommage de l'Acadéaiie des Sciences de Madrid.) Faune entomologique de l'Afrique tropicale. Rhynchota œthiopica, auctore II. ScHOUTKDEN. 1. Scutellerinœ et Graphosonialinœ; l. I, fasc. 1. (Annales du Musée du Congo : Zoologie, série III.) Brux-eiles, igoS; i fasc. in-f". OUVRAGKS RliÇUS DANS LA SÉANCE DU l4 MAllS I904. Institut de France. Académie des Sciences morales et politiques. Mémoire sur la condition ci'.'ile des étrangers en France, par E. Glasson, Membre de l'Institut, Doyen de la Faculté de Droit de l'Université de Paris; destiné à être soumis à la deuxième Assemblée générale de l'Association internationale des Académies, à Londres, en mai 1904. Paris, Alphonse Picard et fils, 1904; i fasc. in-8°. (lo exemplaires.) Nouvelles Tables astronomiques et hydrographiques, par V. Bagay ; édition sté- réotype. Paris, Firmin-Didot père et lîls, 1^29; i vol. in-4°. (i5 exemplaires de la réimpression, souscrits par l'Académie. ) • Leçons sur l'intégration et la recherche des fonctions primitives, professées au Collège de France par Henri Lebesgue. Paris, Gauthier-Villars ; 1904; i vol in-S". (Présenté par M. Emile Picard.) Le Noyer noir d' Amérique, arbre d'avenue à Toulouse, par le D"' D. Clos, Correspondant de l'Institut, s.l.n.d.; i fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Révision des Cirrhipèdes appartenant à la collection du Muséum d'LIistoire na- turelle, par A. Gruvel; i" C. Pédoncules, partie systématique; 3° C. Operculés, partie systématique. ( Extr. des Nouvelles Archives du Muséum d'/Jist. nat., 4' série : Mém., t. IV, p. 2i5-3i2; t. V, p. 96-170.) Paris, Masson et C''=, s. d. ; 2 fasc. in-4°. (Présenté par M. Bouvier.) Les expériences de tir contre la grêle, par M. Alfred Angot. (Extr. du Mémorial des Poudres et Salpêtres, t. XII.) Paris, Gauthier-Villars, s. d. ; i fasc. in-S". (Pré- senté par M. Mascart.) Annales du Bureau central météorologique de France, pub. par M. E. Mascart, Directeur. Année 1900, II. Observations. Année 1901, I. Mémoires; II. Observations, i^'fasc.; III. Pluies en France. Paris, Gauthier-Villars, 1908; 4 vol. in-4°. (Présenté par M. Mascart.) Annuaire de la Marine pour 1904. Paris, Imprimerie nationale. Octave Doin, éditeur, 1904; i vol. in-8". (Envoi de M. le Ministre delà Marine.) Faculté de Médecine de l'Université de Montpellier. Pria: Sviécicki : Règlement. (Extr. du Montpellier médical, t. XVII, 1908.) Montpellier; i fasc, 4 p. in-8°. Spokil, langue internationale; graminaire, exercices, les deux dictionnaires, par le D"' Ad. Nicolas. La Bourboule, chez l'auteur, 1904; i vol. in-8°. 9^2 . ACADÉMIE DES SCIENCES. Comptes rendus des séances de la deuxième Conférence sismologique internatio- nale réunie à Strasbourg du 24 au 2^ juillet )go3, rédigés par le Secrétaire de la Conférence, Prof. D'' Emil Rudolph. Leipzig, Willielm Engelmann, 1904; i vol. in-S". (Envoi de M. le Ministre de l'Instruction publique.) Pacific coral /-ee/i, by âlhxander Agassiz ; l-III, text and plates. {Mem. 0/ the Muséum 0/ comparative Zool. al Han-ard Collège, vol. X\ VIII. ) Cambridge (États- Unis), 1903 ; 4 vol. in-8°. ( Présenté par M. Edmond Perrier. ) The coral reefs of tlie Maldii-es, by Alexander Agassiz; text and plates. {Mem. 0/ the Muséum of comparative Zoôl. at Harvard Collège, vol. XXIX.) Cambridge (États-Unis), igoS; 2 vol. in-4''. (Présenté par M. Edmond Perrier.) Delerminazione délia gravita relativa in 43 luoghi délia Sicilia orientale, délie Eolie e délie Calabrie, par A. Ricco. Catane, C. Galatola, igoS; i fasc. in-4°. (Hom- mage de l'auteur. Présenté par M. de Lapparent.) ERRATA. (Séance dii i4 mars 1904.) Note de M. L. Beulaygue, Méthode de dosage des matières protéiques végétales : La formule inscrite à la page 7o3 doit être ainsi complétée : Pepsine extractive en paillettes (titre ■—) is Acide chlorbydrique pur (D = 1,171) is (21 gouttes) Eau distillée 100""° On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. i835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes iQ-4". De;' l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent cliaque volume, l'abonnement est anmc Le prix de Vabonnemen; est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements : 40 fr. — Union postale : M fr. On souscrit, dans les Départements fe.. chez Messieurs : Ferran frères. 1 Chaix. I Jourdan. iRuff. Courtin-Hecquet. j Germain et Grassin i Gastineau. Jérôme, n Régnier. / Feret. IX Laurens. ( Muller (G.), t Renaud. IDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. Jouau. ;/y Perrin. Henry. Marguerie. Juliot. Bouy. Nourry. Ratel. Rey. Lauverjat. Degez. Drevet. Gratier ei C'v Foucher. Bourdignon. Dombre. Thorez. Quarré. Lorient. ■^rg nt-Fei T.. IV an tes le.... ■helle re . . chez Messieurs : ( Baumal. \ M»- Texier. Bernoux et Cumin Georg. Lyon /Effantin. Savy. Vitte. lUaneille Ruât. ( Vatat Montpellier j Coulet et Hls. Moulins Martial Place. ! Jacques. Grosjean-MaupiQ Sidot frères. Guist'liau. Veloppé. Barma. Appy- Kimes Thibaud. Orléans Loddé. ( Blanchier. ( Lévrier. Rennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard (M»") 1 Langlois. floiten j Lestringant. S'-É tienne Chevalier. ( Ponleil-Burles ( Rumèbe. ( Gimet. ( Privât. / Boisselier. Tours Pérical. ( Suppligeon \ Giard. ( Lemattre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Berlin. Nice. . . Poitiers.. Bucharest . Toulon... Toulouse.. Valenciennes. chez Messieurs : j Feikema Caarelsen i et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. A-sher et G'*. Dames. Friedlander et fils. ( Mayer et Muller. Berne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. ( Lamertin. Bruxelles MayolezetAudiarte. ( Lebègue et C". Sotchek et C°. Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et G». Christiania Cammermeyer. Constantinople. ■ Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf . / Cherbuliez. Georg. Stapelmohr. Belinfante frères. Benda. Payot et C". Barth. Brockhaus. Leipzig JKœhler. Lorentz. Twietmeyer. chez Messieurs i Dulau. Londres Hachette et C" Luxembourg . Nutt. V. Buck. Ruiz et C'v Madrid R"™» y P"*'^' Milan . Genève. . La Haye. Lausanne j Capdeville. ' F. Fé. ( Bocca frères ■ I Hœpli. Moscou Tastevin. ,, , ( Marehieri di Giu» Naples 1 " ( Pellerano. I Dyrsen et Pfeiffer. New-York i Stechert. ( Lemcktel Buecln er Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Reber. Porto Magalhaés el Mmin Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescber el C". Rotterdam Kramers et fils Stockholm Nordisk» BoeluncJel I Zinserling. j Wolfî. Rome . S'-félersbourg Liège. I Desoer. [ Gnusé. Bocca frérca Brero. Clausen. ( RosenbergciSciiici. Varsovie Gebethner et Wolll. Vérone Drucker. Frick. Gerold et C". Meyer et Zeller. Turin. Vienne . ■ Ziirich. . BLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes l" à 31 - (3 Août i835 à 3i Décembre iS5o.) Volume in-4°; i853. Prix ^^ r- Tomes 32 a 61 - (i" Janvier iS3. à 3, Décembre .865.) Vo u.ne .n-4;; 1870. Prix 25 r. Tomes 62a9i - (1=' Janvier .866 à 3. Dccembio .880.) Volmne m-4 ; iS^y. Pm ^& 'r- Tomes 92 à 121. i (1" Janvier 188. à 3i Décembre 1895.) Volume uH'; 1900. Prix 25 fr. .OPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE ^ ^^^"^^^"^^^^^ ^Mem.resur le Calcl des Perturbations qu'éprouvent :^er î^'^t^s^r^"^^"e ^:;œS^':f :uf 11 ^èïî ^t^^^t^d. phénomènes digestifs, P^rticuliéi..ent d.ns la digestion^ des •s gr'asses, par M. Claude Bernard. Volume in-4", avec o. plancU.. lao ,;•••■■;•-•••• j^ „\;;,Vi;;,; j^ Prix proposée en .85o par l'Académie des Sciences e II. -Mémoire sur les vers inlestmaax, par M^P.-J Van BENEDE..-Es^^^^^^ ^P ^^P.^,^ j^^^,^^ ^^ ,^, ^,^, , .. concours de ,853 et puis remise pour celu, de '«^«'/J'™ ^^ "^^[i",'^ 'je leu àppa^^^ de leur disparition successive ou s.mukanee. " R«<^I'"'=^|^J=' îe^d^err^ppo-rs^^S elit^-tVaTre l'é?:t^actÙ^rSu ;^i^rg:^!qrg'é^ats anté^^urs ■„ par M. le Professeur Bro... In-4", avec , planches , .86. . . . . 25 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Acadén.. des Scien^^T^ les Mé.cires présentés par divers Savants à l'Acadén>ie des Sci«>ces N" 15. TABLE DES ARTICLES. (Séance du M avril 1904.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DBS MEMBKKS ET DES CORRESPONDANTS DB L'ACADÉMIE. Pages. M. II. PoixcABi:. — Théorie rlc la balance aziimilale qiiadrifilairc 8G() M. Lanniîlonquf.. — Note sur la méthode graphique appliquée à la Pathologie liu- Pages. maine 8-4 M. G. Miruc-LEFFLEn. — Un nouveau ihéo- . réme général de la théorie des fonctions analytiques 881 RAPPORTS. M. D'\nS0NVAL. — P.eniar(iuûs à propos des Conununicalions de M. .i. C/iarpentier. et des revendications de priorité au,\quelles elles cnt donné lieu 884 CORRESPONDANCE . M. FoURtAU adresse ses remerciments à l'Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique jM. L). Th. Eoorov. — Sur une classe parti- culière de systèmes conjugués persistants. M. G. -A. MiLLEli. — Sur les groupes d'opé- rations M. Ed. Maillkt. — Sur les équations de la Géoniétrie et la théorie des substitutions. .M. V. Cr.ÉMiEU. — Balance aziniutalc qua- drifilaire .M. Julien Mever. — Sur le pouvoir péné- Iranl des rayons N, émis par certaines sources et leur emmagasinement par di- verses substances M. Tii. Mouueaux. — Sur le tremblement de terre des Balkans, 4 avril 1904 i\I. A. Baudouin. — Osmose électrique dans I alcool méthylique AI. P. Lemoult. — Sur le calcul de la cha- leur de combustion des composés orga- niques azotés M. ALiiERT CoLSON. — Sur l'application des rayons Blondiot à la Cliimie M. L.-M. BuLLiER. — Sur un nouveau mode de formation du carbure de calcium M. LiîoN Dt:BOURDEAUX. — Dosage de l'azote. M. A. liERG. — Inllueucc de l'acide iodhy- drique sur l'oxydation de l'acide sulfu- reux ,M. Ivr. Barral. — Ghloruration du carbo- nate de pliényle en présence de l'iode.... liLLLETlN BIBLIOGnAPIIIQllE: lîltBATA , 885 885 S88 S90 89.3 8()G 897 S98 goo !,o:! (JO.'l 'l"9 M.M. Henri Alliot et Gilrert Gimel. — De l'action des oxydants sur la pureté des fermentations industrielles M. E. DE WiLDEMAN. — Sur le ftandia Liijae De ^ViId. nov. sp., plante myrmécophyte et acarophyte nouvelle de la famille des Rubiacées M. Jean Bhumies. — Sur le sens de rotation des tourbillons d'eaux courantes dans l'Eu- rope centrale M. Charles Heni.y. — Nouvelles recherches sur le Irairiil statique du muscle M. Augustin CiiARrENTiEn. — Kenforce- ment spécifique de la phosphorescence par les extraits d'organes, dans l'exploration physiologique M. Raoul Bayeux. — Observations biolo- giques faites à Chamonix et au mont Blanc, en août et septembre igoS M. F. Battelli et M"« L. Stern. — Kichesse en catalase des différents tissus animaux. M. Cii. Porcher. — Sur l'origine du lactose. Recherches urologiqucs dans l'affection dénommée « fièvre vitulairc » chez la vache M. Gengou. — Agglutination et hémolyse des globules sanguins par des précipités chimiques M. F. Bordas. — Sur la maladie de la tache jaune des chènes-lièges M. Du.ssAUD adresse une Note « Sur un nouvel appareil de projection » 9" 913 9'7 919 920 923 93O 958 929 t)3() PARIS. - IMPRIMERIE G A UT 11 I E R - V 1 1. L A R S. yuai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant . Gauthier -Villahs l^bX' d904 PREMIER SEMESTRE. ■1 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. W 16 (J 8 Avril 1904). - PARIS, GAUTHIER- VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-A' gustins, 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des exlrails des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". ■ — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu àe, la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont Us donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auh que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance 1 blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savant étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persora qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'.i demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'uni sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires :| tenus de les réduire au nombre de pages requis! Membre qui fait la présentation est toujours nom é mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ex li autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le 0 pour les articles ordinaires de la correspondance G cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rer l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plustar jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis aie) le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compter actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche figures. Dans le cas exceptionnel où des figures ser; autorisées, l'espace occupé par ces figures comj pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais de; teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5. Tous les six mois, la Commission administratif un Rapport sur la situation des Comptes rendus a'é l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, leurs Mémoires par UM. les Secrétaires perpétuels sont prié* avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance ini ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 18 AVRIL 1904-, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MÉMOIRES ET COMMUMCATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMLE. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur la métJinde horistique de Gylden. Note de M. H. Poixcaré. « Dans un Ouvrage intitulé Nouvelles recherches sur les séries employées dans les théories des planètes (Stockholm, imprimerie centrale, 1892), Gykién a exposé deux méthodes qu'il appelle horistiqucs ; la première de ces méthodes soulève d'assez graves objections; M. Backlund et moi, nous avons montré qu'elle conduisait, dans certains cas, à des résultats inadmis- sibles et qu'on ne devait l'employer qu'avec circonspection (Cf. Coinptes rendus, t. CXXXII, p. 5o et 291 ; Bulletin astronomique, t. XIX, p. 433). J'ai pensé, en conséquence, qu'd y avait lieu d'examiner de plus près la seconde de ces méthodes et de la soumettre à la discussion. Rappelons d'abord en quelques mots en quoi elle consiste. » Gyldén considère {loc. cit.. p. 227 et suiv.) l'équation suivante : (0 ^ + = -P=' = x. » Le coefficient de z que Gyldén appelle Z est une constante, du moins dans la partie de l'Ouvrage que je cite (p. 227 ^à 234); je puis donc prendre les unités de façon à le réduire à i. » Nous avons X=-2a„cosG„, G„=2>.„(' + B„; les A„, B„, \„ ont des valeurs constantes données et 2>.„ est voisin de i. C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N" 16.) 122 934 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Gvldén pose . / ' I 4- 'i 2 d'h dy 2 y fd'iy I + 'l di' f/r (i H- '})- de façon que '\i et y sont définies par les équations (3) g'+(I_v=;y=(I + .|)x^ •» Nous appelons v- une constante choisie de telle sorte que J; soit une série Irigonométrique; et nous devons intégrer (2) et (3) en faisant d'abord i]; = o dans les seconds membres, puis à la deuxième approxi- mation, en remplaçant, dans ces seconds membres, '} par la valeur trouvée en première approximation, et ainsi de suite. » On trouve ainsi : oC ., (4) y =^:v„coiG„,, -»— ^x'^-i et ensuite (5) ^=\^-h ^-i:4(>jt:;'i,..cos(G„±G,). » La seconde équation (4) et la première équation (5) permettent de calculer les x et v- et donnent pour ces quantités des valeurs limitées. » Il est évident qu'on n'a le droit d'opérer ainsi qu'à la condition que les termes négligés dans les seconds membres de (2) et (3) soient plus petits que ceux dont on tient compte. Or, nous avons, dans le second membre de (2), un terme pour lequel il peut y avoir doute et qu'il convient de discuter; c'est le terme dv dv ' on trouve (6) ^^:^=2lâ7fÇ^(^'±^.)^"^-(G,±G,±G„). » Nous ne retiendrons que les termes critiques, c'est-à-dire ceux oii le coefficient de v est voisin de 1 . Il suffit pour cela de prendre G, ^- Gj -G„ ou G, - G, + G„ . SÉANCE DU l8 AVIUL tpo/h 935 » Soient x une quantité de l'ordre de A„, et „ — I. )) Deux cas sont à distinguer : ou bien -7' est grand par rapport à fij-.-, et alors X est de l'ordre - et v- de celui de ~_-, et le terme général de (6) est, au plus, de l'ordre de généralement petit par rapport à x et mèm(% dans certains cas, par rapport à a; dans ces cas, la méthode horistique est applicable, mais alors elle est inulile, puisque le terme Aïi horistique v- est très petit par rapport à 4^;; — i- » Ou bien c^ est petit par rapport à "y-, ou est du même ordre; alors x est de l'ordre de v/|; le terme général de ((3) est alors (si l'on prend a, 4-7.y, Gi+ Gj — G„) de l'ordre de )) Il est donc de même ordre que X, c'est-à-dire que les termes dont on tient compte. » Si nous supposons que X se réduit à un seul terme —A cosG, et que nous supposions a négligeable devant v- ; il vient : 2 A o 3 , v = X cosG, X = -7. — ;j V- = - X- , • pj;- 2 dy . , d'\j ;x^ ■1/ = -i-T— cos 2 G , -f-^ — j7sinG, -y^ = — ^ — sinaG. ■i-f-'-~- = fix'^ sinaG sinG = A(cos3G — cosG). » Il n'y a pas à retenir le terme en cos3G qui n'est pas critique; mais le terme — AcosG est critique et l'on n'a pas le droit de le négliger, puis- qu'il est juste égal au terme conservé X. » Dans le cas où X se réduit à un seul terme, la méthode horistique convenablement modifiée est légitime, non pas pour la recherche Je la solution générale de l'équation (i). mais pour celle d'une solution particulière qui est celle que j'appelle solution périodique. Cette méthode correcte nent appli- quée donne y = + W-V,, cosG, 9'36 ACADÉMIE DES SCIENCES, tandis que la formule de Gyldén donne 3 /a A ^ y= i/^cosG. )) L'erreur de Gyldén est d'autant plus singulière qu'il a lui-même traité le cas où X se réduit à un seul terme, par des formules qui deviennent exactes quand on veut se borner à la solution périodique. » Ce n'est pas méconnaître les services éminents que Gyldén a rendus à la Science, que de signaler les erreurs ([u'il a pu commeLlre et qui pour- raient tromper ses successeurs; je crois que c'est, au contraire, rendre service à sa mémoire; aussi ne crains-je pas de formuler nettement ma conclusion. » Ceux qui voudront appliquer la méthode horistique risquent d'arriver à des résultais fantastiques; il y a des cas oii elle peut être inoffensive; il n'y en a pas où elle peut être utile. » On voit, a Jvrliuri, combien est vaine l'illusion des personnes qui es- pèrent tirer de la méthode horistique des développements uniformément convergents au sens géométrique du mot. H Quant à la conclusion finale de l'Ouvrage, à savoir que les termes d'ordre élevé de la fonction perturbatrice ne peuvent jamais produire de libration, elle est manifestement fausse. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la présence de l'argon dans les gaz des Jumerulles de la Guadeloupe. Note de M. H. Moissa.x. « Noire confrère, M. A. Lacroix, ayant eu l'obligeance de recueillir à notre intention quelques échantillons de gaz des fumerolles de la Guade- loupe, nous en donnons aujourd'hui l'analyse. » Ces échantillons présentent un certain intérêt, en particulier le pre- mier, qui a été recueilli par déplacement au fond d'une dépression de ter- rain qui formait cuvette et qui était remplie d'eau à qC)". Les gaz ainsi obtenus ne peuvent donc pas être souillés d'air atmosphérique. Les flacons ont été fermes dans l'eau chaude acide, au milieu de laquelle barbotaient les bulles gazeuses. Lorsque nous avons ouvert ces flacons sur la cuve à mercure, une forte dépression nous a inditiué que nos a|)pareils avaient bien conservé le vide partiel qui résultait de l'augmentation de température des gaz au moment où ils avaient été recueillis. SÉANCE DU l8 AVRIL 1904. 9^'] » Une analyse quantitative nous a démontré que ces gaz étaient très différents de ceux des fumerolles de la Martinique. Jls ne renferment ni méthane, ni hydrogène, ni oxyde de carbone. » Guadeloupe. Fumerolle du Nord. — Le gaz, contenu dans un Ilacon de i', était, bien entendu, saturé de vapeur d'eau. Il noircissait légèrement le mercure dès qu'il était à son contact et renfermait des traces de gaz acide chlorhydrique. » Comme gaz absorbablc par la potasse, il ne contenait que de l'acide carbonique et de l'hydrogène sulfuré. Ce dernier composé a été séparé par une solution de sulfate de cuivre. L'oxygène, qui s'y trouvait en petite quantité, a été analysé parle pyrogallate de potassium. Le résidu inabsor- bable ne donnait pas de vapeur d'eau et d'acide carbonique par détona- tion avec l'oxygène ('). Il ne diminuait pas de volume au contact du brome et du sous-chlorure de cuivre en solution acide. Enfin, nous avons pu doser, dans le gaz restant, l'argon au moyen du calcium métallique ('). Nous avons obtenu ainsi les chiffres suivants : Eau Gaz saturé Acide chlorli^ilrique Traces Vapeur de soulVe Traces Hydrogène sulfuré 2"'"', 7 Acide carbonique 5-2,8 Oxygène 7,5 Azote 36,07 Argon 0,70 Carbures d'hydrogène Néant Oxyde de carbone Néant » La petite quantité de liquide qui était restée dans le flacon au moment où l'on a recueilli les gaz présentait une réaction acide, contenait de l'hy- drogène sulfuré, un peu d'acide chlorhydrique, des traces de fer et de chaux, et du soufre en suspension. Ce liquide ne renfermait pas d'acide sulfurique. » Guadeloupe. Fumerolle Napoléon. — Les mêmes procédés, appliqués (') Nous avons vérifié par la réaction de Slockes que ce gaz ne renfermait pas trace d'oxyde de carbone. (-) IL MoissAN, Sur le dosage de Vargon dans l'air at.mosphéri(iue {ConiiHes rendus, t. CXXWII, 1908, p. 600). ^38 ACADÉMIE DES SCIENCES. aux gaz de la fumerolle Napoléon, nous onL donné les résultats ci-dessous: Eau Gaz salure Acide chlorhydrique Néant Vapeur de soufre Traces Hydrogène sulfuré ^''™\5 Acide carbonique 69,0 Oxygène -.t.,- AzOle 22,32 Argon 0,68 Hydrogène Néanl Carbure d'hydrogène Néant Oxyde de carbone Néant )) Le liquide qui restait dans le flacon était très acide, saturé d'acide carbonique; il ne contenait pas d'acide chlorhydrique, mais renfermait une notable quantité d'acide sulfurique. On y trouvait, en suspension, un dépôt contenant du soufre et une petite quantité de sels de chaux et de sesqui- oxyde de fer. » Ce dernier échantillon est plus curieux que le précédent à cause de sa faible teneuren oxygène. La quantité d'argon, bien qu'un peu plus faible que dans la fumerolle du Nord, s'élève encore à o,G8 et nous reconnaissons que cet élément s'est rencontre dans tous les gaz des fumerolles que nous avons analysés jusqu'ici ('). » En résumé, ces deux échantillons de la Guadeloupe paraissent appar- tenir à ces dégagements de gaz volcaniques dans lesquels les produits carbonés sont complètement brûlés, par suite d'un appel d'air, ainsi que Fouqué l'a démontré pour les éruptions de Santorin. La petite quantité d'hydrogène sulfuré qui, dans les deux cas, reste dans ces gaz a pu échapper à la combustion par suite de l'excès de va()eur d'eau dans laquelle elle était noyée, ou bien elle peut provenir de réactions secondaires qui se sont pro- duites à température élevée en présence de la vapeur d'eau. » (') H. MoissAK, Stir lu préxencc de l'argon, de ro.rycle de carbone cl des carbures d' hydrogène dans les gaz des fiiincrolles du tnont Pelé à lu Marliniquc {ConijUes rendus, l. CXXXV, 1902, p. lobi"»). SÉANCE DU l8 AVRIL igo/j. g^g CHIMIE xMINÉRALE. — Action (lu Silicium sur l'eau à une température voisine (le loo". Note de MM. H. Moissax et F. Siemens. « On a regardé jusqu'ici le silicium pur comme n'attaquant pas l'eau à la température de ioo°. Cependant, si l'on place du silicium amorphe bien pur ou du silicium cristallisé, réduit en poudre fine, dans un petit tube de verre contenant de l'eau distillée à la température de gS", on reconnaît qu'après 6 heures à 12 heures de contact, il y a décomposition de cette eau, et production de silice hydratée. En effet, si l'on emploie des cristaux très minces de silicium qui se laissent traverser par la lumière en prenant une coloration jaune, comme M. Vigouroux l'a démontré ('), on voit, au microscope, qu'à la fin de l'expérience chaque cristal est entouré d'une gaine transparente de silice hydratée. L'expérience a été répétée un grand nombre de fois avec différents échantillons de silicium et les résultats ont toujours été identiques. Il faut avoir soin seulement de ne pas trop agiter le silicium dans l'eau. » Nous avons pu du reste mettre en évidence cette décomposition de l'eau par le silicium d'une autre façon. )) Nous avons placé le silicium en poudre au fond d'un tube à essai d'un diamètre assez grand et rempli d'eau distillée. Au-dessus de ce silicium, se trouvait un petit entonnoir renversé cpii supportait un tube fermé à l'une de ses extrémités et rempli d'eau afin de pouvoir recueillir les gaz s'il s'en dégageait. Tout le système est disposé dans un bain-marie maintenu à une température de g5° à g8" et abandonné à lui-même. Après plusieurs heures, on voit nettement se former de petites bulles à la surface du silicium, petites bulles qui finissent par se détacher et se réunir dans le tube retourné et plein d'eau. » Le gaz, ainsi retueilli, est formé d'une petite quantité d'air et, en grande partie, d'hydrogène que nous avons fait détoner dans l'eudiométre. » D'autre part, si l'on maintient l'appareil à une température voisine de 100° pendant un temps assez long, on peut recueillir le composé d'appa- rence hyaline qui se forme lentement dans cette réaction. Si l'on fait l'analyse de ce composé, on reconnaît qu'il répond à la formule de la silice hydratée. (') Vigouroux, Le siliciitm et les siliciures mélalUijues {A/iii. de Phys. et de Chim., 7° série, t. XII, 1S97, p. (34). 94<î ACADÉMIE DES SCIENCES. » Nous avons fait cette expérience avec le silicium amorphe pur, avec le silicium cristallisé de Deville, avec celui de Wohler, et nous avons toujours trouve le même résultat. Mais, comme il nous paraissait difficile d'admettre la décomposition de l'eau par le silicium à une température aussi basse, nous avons répété ces expériences en opérant dans du platine et en employant une eau distillée préparée dans un alanibic de même métal. Dans ces nouvelles conditions, la décomposition de l'eau ne se produit plus, même si l'on prolonge l'expérience pendant 12 ou 24 heures. Chaque mince cristal de silicium reste complètement brillant, ne s'entoure pas de silice et ne détermine aucun dégagement gazeux. » Il en est de même si l'on opère encore dans le verre, mais en ayant soin d'ajouter, à l'eau, une trace d'acide, par exemple d'acide fluorhy- drique. Au contraire, la décomposition va se produire même dans le pla- tine, si nous additionnons l'eau distillée d'une goutte de soude, de potasse et même d'ammoniaque. » Enfin, nous allons exagérer cette réaction, si nous répétons cette expérience dans du verre, en présence d'une trace d'ammoniaque. » A la suite de ces dernières expériences, l'interprétation de la réaction devient, dés lors, très simple. La petite quantité d'alcali, cédée par le verre à l'eau, permet à la réaction de s'amorcer et de se poursuivre. Nous sommes en présence de l'action d'une solution alcaline étendue sur le silicium et la décomposition lente, mais continue, que nous venons d'indiquer s'explique aisément. » Il se produit tout d'abord, même en solution très étendue, du silicate de potassium et de l'hydrogène, en vertu de la réaction bien connue Si + 2NaOH + H-0 = SiO=Na- + 2H-, puis la petite quantité de silicate alcalin proiluite est dissociée par l'eau, il se forme de la silice hydratée et l'alcali, mis en liberté, attaque une nouvelle quantité de silicium. » De sorte qu'une quantité très faible d'alcali peut servir à transformer une quantité relativement grande de silicium en silice hydratée avec déga- gement d'hydrogène. » Pour plus de certitude, nous avons tenu à répéter cette expérience dans un vase de silice fondue préparé par la maison Hœreus de Hanau. Dans ces conditions, l'eau distillée, ayant été préparée dans un alambic de platine, n'attaquait pas le silicium, parce qu'elle ne contenait pas trace d'alcali. SÉANCE DU l8 AVRIL 1904. 94 1 » Ces expériences sur l'influence que peut exercer, sur une décomposi- tion, une trace d'alcali fournie par le verre, viennent donc à l'appui des considérations émises par la Commission internationale des poids ato- miques sur le danger d'employer des appareils de verre pour certaines analyses particulièrement délicates. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Une nouvelle fonction entière. Note de M. G. Mittag-Leffler. « Dans ma Note du 12 octobre de l'année dernière, j'ai introduit une nouvelle fonction entière possédant la propriété de s'approcher indéfini- ment de zéro quand la variable indépendante va vers l'infmi le long d'un vecteur déterminé quelconque. » Cette fonction a le défaut d'être assez compliquée et il est difficile de se rendre compte, par des formules approximatives, de sa valeur dans dif- férentes parties du plan, » Mais, d'un autre côté, une fonction de cette nature, comme je le montrerai dans la suite par un certain exemple, peut servir utilement dans des recherches assez subtiles. C'est donc un problème qui n'est pas dé- pourvu d'intérêt que de trouver une nouvelle fonction n'ayant plus l'incon- vénient de celle que j'ai introduite la première. )) On obtient une telle fonction par l'intermédiaire de l'intégrale e e ^ oîi le contour L, qui doit être parcouru dans le sens direct, est le même que le contour d'intégration de l'intégrale que j'ai considérée dans ma Note du 1 1 avril dernier; c'est-à-dire que ce contour est composé en partie de deux droites parallèles à l'axe des z, infi- nies dans le sens positif de cet axe et situées de côté et d'autre de lui à une T. Z~ ■ 1 • ' ■ distance intermédiaire entre - et ^— et en partie par une droite reunissant ces parallèles, orthogonale à l'axe réel et coupant cet axe en un point arbitraire. En supposant x situé du même côté de L que les points réels G. K., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N° 16.) 123 f)42 ACADÉMIE DES SCIENCES. négatifs infiniment distants, cette nouvelle intégrale définit une fonction entière de.r, soit E{x), et l'égalité E(a-) = — . /e-=e-"-^ a lieu pour tous ces points or. » On démontre sans difficulté que la fonction E(.t^) a le caractère demandé. Je n'entrerai pas ici dans une étude plus approfondie de la fonction. Je ferai seulement la remarque suivante : » Faisons EÛT) -2,^v(«)^. ;(o) v = o chacune des constantes K.,(oj) est une fonction entière de w. » Nous pouvons substituer les Rv(w) aux II.,(oj) qui figuraient dans ma Note du 1 1 avril et qui étaient d'une nature beaucoup plus compliquée. » On obtient alors, en donnant à 51 et à F^(j;) la même signification que dans cette Note, la formule Y^(x) = lim y(koH-k,x-h...-{-k.,x')K.,,,((,i) V = Il où l'égalité a lieu pour chaque point régulier de F%(^x) et où le second membre converge de la même manière que l'expression Lim ^(^-„ + k,x +...-h t,x'')U.,+, (w) (0 = ôô v = o dans ma Note du ii avril. » MÉCANIQUE. — Modifications permanentes. — Sur les propriétés des systèmes affectés à la fois d'hystérésis et de viscosité. Note de M. P. Duhem. « M. Marcel Brillouin a donné autrefois (') une théorie des modifica- tions permanentes; en cette théorie, il a émis l'hypothèse suivante : Un grand nombre de modifications, en apparence spontanées, qui- semblent (') Marcel Brillouin, Journal de Physique, 2" série, t. VII, i888. SÉANCE DU l8 AVRIL 1904. 943 se produire à température constante et sous action extérieure constante, sont dues, en réalité, à une accumulation de changements permanents pro- duits par des oscillations très petites et très nombreuses de la température et des actions extérieures. » La théorie de l'hystérésis que, depuis plusieurs années, nous nous efforçons de construire nous a amené à reprendre (' ) et à développer l'hy- pothèse de M. M. Brillouin. Les belles recherches expérimentales de M. L. Marchis (-) sur le déplacement du zéro du thermomètre à mercure et de M. H. Clievallier (^) sur la variation de résistance électrique de l'al- liage platine-argent ont apporté, d'ailleurs, à l'hypothèse de M. Brillouin, d'importantes confirmations ; elles ont mis en évidence le rôle essentiel que les oscillations de la température jouent en ces altérations. » D'autres physiciens ont institué, au sujet d'autres modifications, spon- tanées en apparence, des expériences analogues; mais ces expériences n'ont manifesté aucune influence exercée par les petites oscillations des actions extérieures ou n'ont manifesté qu'une influence négligeable. Il y a, entre leurs observations et celles de M. Marchis et de M. Chevallier, une contradiction apparente qui vaut la peine d'être dissipée. » On y parvient aisément en faisant usage des lois générales de la Dyna- mique des systèmes affectés d'hystérésis, telles que nous les avons récem- ment développées ( "). Lord Ivelvin, P. -G. Tait, Lord Rayleigh et H. von Helmholtz ont montré l'intérêt qu'il y avait à compléter le principe de d'Alembert par l'introduction des actions de viscosité. Selon ces auteurs, on tire des équations de l'équilibre d'un système les équations du mouvement de ce même système en ajoutant à chaque action extérieure l'action d' inertie et l'action de viscosité qui correspondent à la même variable. Cette forme géné- ralisée du Principe de d'Alembert est celle dont nous avons fait un conti- ( ' ) Sur tes déformalions permanentes et l'hystérésis. Premier Mémoire {Mémoires de l'Académie de Belgique, t. LIV). — Septième Mémoire {Ibid., t. LXII). (^) L. Marchis, Les modifications permanentes du verre et le déplacement du zéro des thermomètres {Mémoires de la Soc. des Se. phys. et nat. de Bordeaux, 5= série, t. IV, 1S98, p. 67). (') H. Ghevallieb, Sur les variations permanentes de résistance électrique des fils d'alliage platine-argent soumis à des variations de température {Mémoires de lu Soc. des Se. phys. et nat. de Bordeaux, 5° série, t. V, 1901, p. 385). (*) Sur les déformations permanentes et l'hystérésis. Septième Mémoire : Hysté- résis et viscosité {Mémoires de l' Académie de Belgique, t. LXil, 1902).* 944 ACADÉMIE DES SCIENCES. nuel usage dans l'étude des systèmes dénués d'hystérésis; c'est aussi celle que nous avons étendue aux systèmes affectés d'hystérésis. » Considérons un système défini, hors la température T, par une seule variable normale x et soit X l'action extérieure correspondante. Désignons par J {"action d'inertie et par V l'action de viscosité. On passera des équa- tions statiques de l'hystérésis aux équations dynamiques en substituant à l'action extérieure X l'action totale Z = X + J + V. » Dans un grand nombre de cas, la valeur des actions X et J est donnée par les conditions de l'expérience, tandis que l'action de viscosité V demeure inconnue; aussi désignerons-nous la somme Y=:X-4-J = Z — V comme étant l'action observable. Le point (Y, x) est un point du tracé observable, tandis que le point (Z, x) est un point du tracé complet. Le tracé complet se compose d'ascendantes et île descendantes associées selon les règles de la statique des systèmes à hystérésis; le tracé observable peut avoir une forme extrêmement différente. La comparaison de ces deux tracés nous a déjà fourni plusieurs propositions essentielles pour l'étude dynamique des systèmes affectés d'hystérésis; c'est elle encore qui nous servira à résoudre le problème qui nous occupe. » Pour plus de simplicité, nous supposerons que le variable x soit une variable sans inertie; cette supposition est rigoureusement exacte pour le cas où X est une aipiantation ou une variable chimique; elle est à peu près exacte lorsque x représente la longueur d'un fil tendu. Dès lors, J sera nul ; on aura Y = X = Z — V, » Nous supposerons également, comme on le fait presque toujours, que dx l'action de viscosité V est proportionnelle à la vitesse -j- = x', en sorte que V == — v(x,T)x'; le coefficient de viscosité v est nécessairement positif. » Supposons que la valeur de l'action observable X oscille entre deux limites voisines A„, A,. Selon une discussion précédemment donnée ('), il peut arriver, pendant un certain temps, que, malgré les continuels changements de signe de X' = -yr > x' garde un signe invariable; puis, (') Sur tes dé/ormalions pernianenles et l'hystérésis. Septième Mémoire : Hysté- résis et viscosité, Chapitre III, § 9 (Mémoires de l'Accitiémie de Belgique, t. LXII, 1902). SÉANCE DU l8 AVRIL I904. 945 pendant un autre temps, que x' subisse autant de changements de signe que X' en éprouve. » Bornons-nous, aujourd'hui, à considérer le premier cas et supposons, pour fixer les idées, x constamment positif. * » A l'instant /o ; x, X, x' ont des valeurs déterminées x^, X», .t?'o; "ous nous proposons de comparer la variation de x lorsque X oscille con- stamment entre A„ et A, à la variation que subirait a; si X gardait con- stamment la valeur a7„. » x' étant, par hypothèse, constamment positif durant le temps consi- déré, le, tracé complétée, réduit, dans les deux cas, à une ascendante unique; et, dans les deux cas, cette ascendante est la même, car le point de départ (X„, Xn) est le même. » Par conséquent, à une valeur donnée de x correspond, dans les deux cas, une même action totale. Soient a;' la vitesse dans le premier cas et 7' dans le second. Pour chaque valeur de x, nous devons avoir X — v{x)x' =^ Xo — (•(^)y, ou bien ('(^)(^'- V')=:X-Xo. Mais (X — Xo) est. en valeur absolue, au |)lus égal à (Ao— A,); si donc (A„ — A,) est petit par rapport au coefficient de viscosité v, {x' —y') est petit. Lorsque le système passe par une valeur donnée de.r, il y passe, dans les deux cas, sensiblement avec la même vitesse ; il subit donc, dans un même temps, sensiblement la même transformation. » Ainsi, tant que la vitesse de transformation x' garde un signe invariable, de petites oscillations éprouvées par l'action observable au voisinage d'une valeur moyenne constante exercent seulement une faible influence sur les modi- fications d'un système affecté d'hystérésis et de viscosité, pourvu que le coeffi- cient de viscosité soit grand par rapport à l'oscillation que peut éprouver la valeur de l'action observable, m MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Influence des pressions latérales sur la résistance des solides à l'écrasement. Note de M. Considère. « Rappel de faits connus. — Le 2,5 août et le 8 septembre 1902, j'ai fait à l'Académie des Sciences des Communications dont les conclusions peuvent être résumées ainsi : 946 ACADÉMIE DES SCIENCES. » L'écrasement des solides ne peut pas se produire sans gonflemeat trans- versal. On combat donc l'ccrasemenl en combattant le gonflement. L'u:i des moyens qu'on peut employer pour obtenir ce résultat consiste à fretter les corps solides. )) De nombreuses expériences ont été faites sur des prismes de mortier ou de béton dans lesquels on avait noyé, près de la surface, des hélices de métal dont les spires successives étaient assez rapprochées les unes des autres pour exercer des pressions sur toute la surface du noyau fretté lorsqu'il tendait à se gonfler. Les résultats obtenus sont les suivants : » Si l'on représente par C la résistance naturelle à l'écrasement du mortier employé et par P la pressiou par unité de surface latérale que le frettage exerce, à un moment donné, sur le noyau qu'il entoure, la résistance par unité de surface que le prisme fretté offre à l'écrasement est égale à i,5C 4-4,8P. » 4)8 p est la résistance à l'écrasement d'un prisme de mêmes dimensions qui serait formé de grains du même mortier n'ayant entre eux aucune cohésion. Cette résistance ne peut donc avoir d'autre cause que le frottement. » Le premier terme i,5 C, d'autant plus important que le solide a une plus grande résistance propre, a pour cause la coliésion que le rapprochement des molécules exalte ou manifeste plus complètement. » Ces résultats ont pour l'art des constructions une importance qui a été mise en lumière dans des publications techniques ; ils présentent aussi de l'intérêt au point de vue des propriétés générales des corps solides. Il a paru d'autant plus important de les vérifier par un autre mode d'expérimentation que les essais de prismes freltésont été faits dans des limites peu étendues de pression. » Grâce au concours obligeant de M. Mesnager et avec l'aide de M. Mer- cier, j'ai pu faire de nouvelles expériences en mesurant la résistance à l'écrasement de prismes de mortier plongés dans un liquide en pression. » Prismes imperméables immergés dans l'eau en pression. — Les solides soumis aux expériences étaientformés de mortier renfermant 3oo''s ou 600''^ de ciment par mètre cube de sable et âgés de 10 à 126 jours. » On leur a donné la forme du cylindre dans le but d'éviter, autant que possible, les angles vifs qui augmentent les difficultés d'exécution et les chances d'insuccès. Avec le diamètre de 3o™"', on a adopté la longueur rela- tivement grande de 80"^™, afin que la résistance des cylindres au milieu de leur longueur fût indépendante du frottement variable des bases sur les sommiers qui les comprimaient. SÉANCE DU l8 AVriTL 1904. ^\-] » Pour que la pression du liquide ambiant produisît l'effet d'un frettage, il fallait qu'elle ne pénétrât pas à l'intérieur du mortier. Dans le but d'obtenir ce résultat, on a lissé les surfaces rugueuses des cylindres en v appliquant de très minces enduits déciment pur et on les .1 ensuite recouvertes à chaud de couches de cire de i™'",^ à 2""" d'épaisseur. )) Ciiaqne cylindre ainsi préparé a été placé sur le fond d'un pot de presse elle piston pénétrant par un joint à cuir embouti a été mis en contact avec sa face supérieure. On a comprimé l'eau renfermée dans le pot de presse à la pression qu'on voulait expérimenter et ensuite on a exercé sur le piston une pression croissant jusqu'à l'écrasement du mortier. » Au cours de quelques expériences, la pression de l'eau a subi un brusque abaissement résultant de sa pénétration dans le mortier à travers l'enduit de cire. On a éliminé ces essais. On a retenu les 65 autres et l'on a consigné les résultats obtenus dans le Tableau suivant en groupant ensemble les chiffres relatifs à des mortiers de même dosage ayant sensiblement la même résistance propre et en indiquant les moyennes. » Les pressions et les résistances sont exprimées par centimètre carré. Poids Résistance du mortier de ciment Age immergé dans l'eau comprimée à par mètre cube du — _a^ _^ de sable. mortier. 0''». '^0' ". W'«. 100'». 15Û''='. kg jours kg kï l Les chilTres de ce tableau sont représentés dans l'épure ci-après. On a pris pour abscisses les pressions de l'eau renfermée dans le pot de presse et pour ordonnées les résistances à l'écrasement correspondantes. » Les quatre séries d'expériences sont représentées par quatre courbes A, B, C, D, tracées en traits pleins. L'ordonnée de chacune qui correspond à l'abscisse zéro, est la résistance propre du mortier essayé sans compression latérale. » La ligne droite pointillée OE indique les valeurs du terme 4»8P. c'est-à-dire les résistances que des cylindres formés de grains de mortier n'ayant entre eux aucune cohésion auraient données en vertu du seul frotte- ment. » Les parties d'ordonnées comprises entre la droite OE et les courbes A, 948 ACADÉMIE DES SCIENCES. B, C, D donnent donc les valeurs des augmentations de résistance pro- duites par la cohésion. X Les courbes A, B et, à un degré un peu moindre, la courbe C concordent bien avec la formule indiquée en 1902, sous cette réserve naturelle que l'augmentation de 5o pour 100 de la résistance du béton ne se produit que - ^_,_^^ 93*^? 7 A.,--;:;:;:^^-^^^^^^ 70*'>'t 61SC2 565l>0 . — "T. . ^ • 50 100 150 1' progressivement à mesure que la pression latérale augmente. Elle atteint sa valeur maximum, ou peu s'en faut, dès que la pression s'élève à 4°''^ ou 5o''s. » La courbe D présente une anomalie et indique une progression moins rapide de la résistance. Mais le point extrême, le seul qui ne concorde pas sensiblement avec l'allure des autres courbes, représente la moyenne des résultats donnés par trois cylindres seulement, dans lesquels il a pu se produire des rentrées d'eau trop faibles pour appeler l'attention, mais suf- fisantes cependant pour diminuer notablement la résistance. Cette éven- tualité paraîtra assez vraisemblable si l'on remarque que, pour ces trois cylindres, la pression de l'eau était maximum et que la porosité l'était aussi par suite de la proportion exceptionnellement faible du ciment employé, proportion bien inférieure à celles que présentent les 'mortiers utilisés dans les maçonneries. » Sauf cette anomalie, les expériences dont il vient d'être rendu compte et qui ont porté sur 65 cylindres, confirment la règle formulée en 1902, à la condition de la modifier légèrement ainsi : » La résistance à l' écrasement, d'un prisme formé d'un mortier avant une résistance propre C qu'on soumet à une pression P sur toute sa surface latérale, est égale À AC + 4. 8 P. Le coefficient A est égala l'unité quand la pression P est nulle; il augmente avec elle et atteint, sous la pression de [\o^^ à So"*?, la valeur i,5 qu'il conserve sous les pressions plus élevées . SÉANCE DU 18 AVRIL 1904. 949 » Toutes les expériences ont porté sur des mortiers on béions. Elles ont confirmé, pour ces matériaux, les considérations théoriques déve- loppées dans les Communications précitées; d'où résulte cet énoncé plus général : )) La résistance à l'écrasement d'un solide ayant une résistance propre C et un angle de frottement f est égale à AC H -, pr- lorsqu'on exerce une pression P sur sa surface latérale. A est, au moins, égala l unité. » Ce résultat concorde avec celui de l'analyse mathématique que M. Aug. Pourcel a communiquée le 1 1 janvier 190 'j à l'Académie des Sciences. » Il importe d'ajouter que la ductilité des mortiers et bétons est environ vingt fois plus forte quand on les écrase dans l'eau en pression que lors- qu'ils sont à l'état naturel. » Prismes pénétres par l'eau en pression. — J'ai fait des expériences diffé- rant des précédentes en ce seul point que le mortier n'était pas enduit de cire. Pour les cylindres formés de mortier maigre que l'eau en pression pénétrait complètement, l'augmentation de résistance a été égale à la pression du liquide. Tout s'est donc passé comme si le liquide entourait complètement les molécules et les comprim;iit dans tous les sens. Le prin- cipe d'Archiméde est, par suite, applicable aux molécules des corps poreux aussi bien qu'à l'ensemble et aux fragments quelconques de ces corps. » On a essayé aussi des cubes de pâte de ciment pur. L'augmentation de leur résistance a été intermédiaire entre celles qu'on a constatées pour les cylindres enduits de cire et pour les mortiers très perméables. Ce résultat est expliqué par les expériences de M. LeChatelier qui ont montré combien lentement le ciment pur est pénétré par l'eau. » On démontrera ailleurs que les faits énoncés plus haut permettront de réduire de beaucoup les dimensions adoptées pour les massifs de fon- da tion pénétrant profondément dans l'eau ou le sol. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Albert Xodox demande l'ouverture d'un pli cacheté déposé par lui le 12 juin 1893 et dont le dépôt a été accepté. Ce pli, ouvert en séance par M. le Président, renferme une « Note sur la Cliromostéréoscopie ». Cette Note est renvoyée à l'examen de M. Lippmann. c. R., .90:;, 1" Semestre. (T. CXXXVIII. N" 16 ) 1^4 9^0 ACADEMIE DES SCIENCES. CORRESPONDANCE. M. le SixRÉTAiRE PERPÉTUEi, signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Le premier Bulletin de l'OEuvre des colonies scolaires de vacances, fondée sous le patron;ige de M. Brouardel. M. AxDOYER prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section d'Astronomie, par le décès de M. Callandreau. (Renvoi à la Section d'Astronomie.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur certaines équations différentielles ordinaires du second ordre. Note de M. S. Berxsteiv, présentée par M. E. Picard. « Nous nous proposons d'indiquer dans cette Note quelques proposi- tions relatives à la détermination d'une carrtc/em/Zyae (courbe intégrale) d'une équation différentielle du second ordre assujettie à passer par deux points réels fixes. La méthode des approximations successives de M. Picard nous sert naturellement de base, mais le point essentiel pour nous consiste dans l'introduction d'un paramètre arbitraire qui permet de réduire le problème en question à celui du prolongement analytique. » Voici d'abord une proposition fondamentale qui peut d'ailleurs être aussi transportée mutatis mutandis aux équations aux dérivées partielles : » Théorème I. — Soit y =^ ?(^) "'''^ caractéristique régulière depuis dr = o Jusqu'à X = b(b'^ o) de l'équation (0 j"==/(-^.7./)' f étant analytique et continue pour toute valeur réelle finie de x, y, y' et vérifiant f inégalité (») %>"■ Il est possible de fixer un nonhre % de module assez petit, tel (juil existe une SÉANCE DU l8 AVRIL 1904. 9^1 autre caractéristique régulière Y = étant analytique par rapport à S et satisfaisant aux- conditions ^(o, S) = 9(0) et $(/>, S) — '^(à) = S. » Du théorème I on peut déduire d'une façon générale : » Théorème II. — Si l'équation (i) [la condition (2) étant remplie^ admet deux caractéristiques régulières passant l'une par les points 0(o, o) et \\{b, a,) et l'autre par 0(o, o) et V„{b, o.^), elle admet une caractéristique régulière passant par les points 0(o, o) et V(b, oc), oc étant compris entre a, et a^ ; » Et ensuite : Théorème III. — Soit (i bis) y" = A (■r,y)y" + B (x, y)y' + C{x, y) =/(x, y, y'), r inégalité (2) étant vérifiée. Si l'équation ( i bis) admet une caractéristique régulière pour toute valeur finie de x, on pourra toujours en faire passer une par deux points quelconques du plan. Ainsi, par exemple, si C {x, y) contient y en facteur, il passera une caraclérislique par deux points quelconques, puisque j' = o est une caractéristique régulière. » On démontre les théorèmes II et III en remarquant que les rayons de convergence par rapport au paramètre arbitraire ne peuvent tendre vers zéro. Une conséquence du théorème HT est que toutes les solutions réelles de l'équation (i bis) sont des Jonctions uniformes de x. Cette dernière proposition peut d'ailleurs être obtenue directement. Si l'on fait de plus C {x, y) = o, X devient à son tour une fonction uniforme de y, et en général : » Théorème IV. — Soit y" =■ f(x, y, y), / étant une fonction analy- tique pour toute valeur réelle finie x, y et y. Pour que toutes ses caractéristiques définissent une correspondance biuniforme entre x et y il faut et il suffit que j tende vers zéro avec y' et que pour y' infini elle croisse moins vite que y'\ » On ne peut pourtant pas affirmer que dans ces conditions il passe nécessairement une caractéristique et une seule par deux points quel- conques. Pour qu'il en soit ainsi il suffit que la condition (a) soit remplie. On est ainsi conduit à des équations dont les caractéristiques présentent une analogie remarquable avec les lignes droites. Pour être complet il fau- drait faire l'étude de ces caractéristiques au point de vue du postulatum d'Euclide. » 952 ACADÉMIE DES SCIEXCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une série analogue aux fonctions modulaires. Note de M. Lercii, présentée par M. E. Picard. « La série suivante dépendant du paramétre réel oj, (0 ^(-)==i; C0tvC07 (2V-)-"'- est dépourvue de sens, si w est un nombre rationnel; elle est convergente pour m^i, si oj est racine d'une équation quadratique aux coefficients en- tiers, et plus généralement, pour toute quantité irrationnelle algébrique donnée oj, dès que m surpasse une certaine limite. » Si la série /(c-i) est convergente pour une quantité w, algébrique ou transcendante, elle le sera aussi pour toute quantité o/, équivalente à w dans le sens de Lagrange, et la quantité /(o/) s'exprime linéairement par J {<■•>) et rationnellement par oj. )) Désignons par (— i)"'o( oj) le coefficient de x'-'" dans le développe- ment, suivant les puissances de la variable x, de la fonction I (e^— i)(e"' — I)' alors on a la relation (2) /■(<„) +oj-/\ij=?(«) qui, jointe aux relations évidentes : /(- oj) = -/(oj), /(oj ± 0 =/(oj). fournit l'expression cherchée de /(lo' ). » Soit t -h 1/ Jd 0) = 2 une unité quadratique, c'est-à-dire que les entiers/, a satisfont à l'équation de Fermât t'- — du'- = 4^. £ — - ± i; alors l'équation ( 2) donne et cette formule permet de conclure que le produit / (oj)y/^est un nombre rationnel. Par exemple, faisant w = — —^-i on aura V -^ 2d (2V7T)' ^ ~ TTT: ■ 1 SÉANCE DU l8 AVRIL 1904. qSS » Plus généralement, si w est une irrationnelle quadratique, /(w) est une quantité du même genre. On le vérifie d'abord sur les irrationnelles dites réduites; pour une telle quantité, l'algorithme des fractions continues I I I (0 ^ (2 -|- — ) co , = fl! , + — ) il)., = (In -\ ; • • • oj, ' ' w, - ■' Uj fournit une quantité to^égal à w. La formule suivante, qui est générale, r-^\ f( N-V (-■r"'?('-'v) , (-0'7(^-) \^) J^^'' ~ ^d(w, (0, ... 0,,)^'" ^ (w^to, ... Wr)"-'"' v = l devient une équation linéaire pour l'inconnue /(w), si l'on y fait ov= w. » Si oj n'est pas réduit, un des quotients complets w,, coo, CO3, ... sera comme on sait une irrationnelle réduite, et en le désignant par co^, la for- mule (3) donne /(o)) sous la forme annoncée. » Ici s'impose la question concernant la distribution en classes des quantités /(w) provenant des différentes valeurs de l'entier m. » La formule (2) conserve un sens pour o) irrationnel quelconque, si on l'écrit cot — (4) (,.)-..,(.) ^2?^-^ +-'"2; n^' le second membre étant considéré non plus comme la somme de deux séries, mais comme un couple de séries, notion que j'avais précisée dans un Mémoire de l'Académie de Prague, en 1899. Dans une telle expression, on range en couples les indices v et [j. tels que la quantité vw — y, = ^ soit en valeur absolue plus petite qu'une fraction choisie à volonté, puis on com- plète les valeurs des indices par des valeurs libres, de manière à obtenir la totalité des entiers positifs v et a. » Les indices libres engendrent des séries absolument convergentes et il ne s'agit que des indices rangés en couples. Pour voj — a = E, on a COlvco- ^ COll-, COt^— = — cot — > I,) (u et les termes du même couple ont pour somme y çir y col J COtÇTt W (0 ■/ quantité qui, pour ^ très petit, est sensiblement égale à 2m -I- I 9-')/» ACADÉMIE DES SCIEXCES. » En faisant tendre w vers une limite rationnelle -, le passaee à la limite s'effectue aisément; on obtient de la sorte certaines réciprocités algébriques dont la plus simple est celle (]c m = \ : 1 y cot^^" col^^ coséc^^ + i V cotP^ cof^ coséc= '^ = (p^-rr-3p^ç^ + ^_ P -^ P P p q ^^ q ,j q 40^^ p=i P=' » On peut se servir de la formule (4) même pour des valeurs ra- tionnelles co := -« en bornant chacune des deux séries à un nombre restreint des termes, pourvu que les deux entiers p ni q soient d'une certaine grandeur. Ce procédé d'approximation présente même des avan- tages sur l'emploi de la formule finie m , . _ B„, + ,(.o^"'+^+l) I ^ /-2W + 2\ ,^__ V=:l dès que 77i surpasse une certaine limite. » La série (i), que je désigne désormais par /i,„^, (lo), paraît avoir quelque importance dans l'arithmétique approximative. Considérons en effet les polynômes bernoulliens, modifiés par la présence du terme constant lorsque n est impair, n \ B, a V — I / 2 V en désignant par u et to deux quantités réelles, la seconde étant irration- nelle, choisissons l'entier positif/' tel que le plus petit reste absolu S rw /'O) soit très petit, et posons a:,, ^ (/ + vu — [?/ -f- vojj, de sorte que o <^x^<^i; alors la somme r-l (5) S„=T'>' (/i--= 1,2, ...,«) x=/,- un tel système, et soit (2) (7,/.-) (i,^- = 1,2, ...,«) un système fondamental de solutions {inalrice intégrale) se réduisant à la matrice unité (S,vi) pour une valeur régulière a?(, de x. Nous poserons (j/0 = I(«m) et (a,,) = (• r,A)-' (^) = D(j',,). M Supposons que les a,;; soient des fonctions rationnelles et cjue les solu- tions de (i) n'aient pas de points d'indétermination. Soient a,, ..., a^ et se les points singuliers essentiels du système (i) qui pourra posséder encore un nombre quelconque de points à apparence singulière (^ausser- wesentlich), et joignons les «,, ..., a, au point 30 par des coupures /, , ..., 4. Si la variable a franchit la coupure /,, la matrice intégrale (j/a) se change eu (A',';')(/,a). où (a,/) est une matrice constante à déterminant différent de zéro. Nous dirons que deux matrices {yin), (^,a) appartiennent à la même classe si leurs éléments ont les mômes points singuliers essentiels et 956 ACADÉMIE DES SCIENCES. si (j/a) et (ô,7,) subissent les mêmes substitutions (A/^!) lorsque x franchit les coupures /.;. On aura alors où les r,j sont des fonctions rationnelles. Dans un Mémoire qui paraîtra prochainement, et clans lequel nous traçons d'une manière nouvelle les fondements de la théorie des systèmes d'équations linéaires, nous démon- trons le théorème suivant : » On peut déterminer les r,/, de façon que (',/,) et ( V/t) appartiennent à la même classe, que (',a) n'ait pas de point à apparence singulière, que (z-ik) •^c réduise à la matrice unité (S^) pour x = x„ et que les éléments de la ma- trice D( z-i^) n aient aux points a,, . . . , cr,, -x que des pôles du premier ordre. Le système différentiel, dont les (s/;,) constituent une matrice intégrale a donc la forme o) ê=2:-'>.ij^, <'=''^- ")• es Byl étant des constantes, et la matrice {:-ij,)se trouve déterminée d'une manière unique, aussi bien que le système (3), par les exposants relatifs aux points singuliers, c ' est-à-dire var les racines des équations déterminantes (4) |b;;:-§,,-/-i = o (v = i, 2, ..., ^), (t, k= I, li, ..., n). » Les éléments des matrices(A|I ) sont, d'après un théorème de M. l'oin- caré (^Acta math., t. lY, p. 212) des fonctions entières des coefficients BJ]^'. Si l'on suppose d'ailleurs que les K"^ soient indépendantes des affixes des points singuliers a,, .... o,, les théorèmes que j'ai démontrés dans mon Mémoire du Tome 124 du Journal de Crelle (p. 292 et suiv.) déterminent immédiatement la manière dont la matrice (:;,7,) se comporte, quand on fait décrire par les points a,, ....«<; des chemins fermés quelconques. Mais le rôle fondamental qu'il faut attribuer au théorème que je viens d'énoncer consiste en ce qu'en vertu de ce théorème on réussit à démontrer l'exis- tence des fonctions satisfaisant au problème de Riemann (voir Comptes rendus, 7 mars 1898), sans qu'il soit nécessaire d'imposer aux substitu- tions (Ai];.') données les restrictions que j'ai nommées les conditions de conver- gence. » SÉANCE DU l8 AVRIL 1904. 957 OPTIQUE. — Sur la compensation des interférences et la mesure des petites épaisseurs. Note de M. Georges Mesux, présentée par M. Mascart. « Dans une Note publiée ici même (' ), il y a quelques années, j'ai montré qu'en projetant l'une sur l'autre deux lames minces, et qu'en les examinant à l'aide du faisceau lumineux qui s'est successivement réfléchi sur chacune d'elles, on voyait apparaître des franges d'interférences en lumière blanche, alors que chacune des lames était impropre à les mani- fester isolément. » C'est là un cas particulier d'un phénomène plus général que l'on peut appeler la compensation des interférences et nous dirons, pour abréger, que dans l'expérience précédente on a compensé, à l'aide d'une interférence de lame mince par réflexion, une autre interférence de lame mince par réflexion, » Mais on peut aussi, par une légère modification du dispositif, faire en sorte qu'une des lames ou même que les deux lames soient examinées par réfraction; la compensation se fait encore et les franges apparaissent à l'endroit où les épaisseurs jirojetées l'une sur l'autre sont égales ; elles se manifestent aussi dans les régions pour lesquelles ces épaisseurs sont entre elles dans un rapport simple. C'est là le phénomène signalé par MM. Fabry et Perot sous le nom àe franges de superposition, phénomène dont ces phy- siciens ont fait une étude complète dans le cas où la transmission se fait à travers des lames demi-argentées, et dont ils ont lire de si remarquables applications dans leur appareil inlerférentiel destiné à la comparaison des petites épaisseurs ou à la structure des raies spectrales (spectroscope inter- férentiel). » J'ai montré ailleurs (-), en 1899, que l'on pouvait pousser plus loin celte compensation et qu'il était possible d'équilibrer en quelque sorte une interférence de lame mince isotrope par une interférence de lame cristal- lime en lumière polarisée, en compensant le retard provenant de la pre- mière lame par le retard dû à la double réfraction dans le cristal. » Le dispositif expérimental est facile à imaginer : le faisceau lumineux qui a passé (^ ' ) Comptes rendus, t. CX1\, p. ■ii!\. (2) Sur la mesure des petites épaisseurs et sur la radiation efficace du spectre {Mémoires de l'Académie de Montpellier, 1899). C. R., 1904, I" Semestre. (T. GXXXVllI, N» 16.) 123 gSS ACADÉMIE DES SCIENCES. par la lame mince L (réflexion ou réfraction) esl polarisé, reçu sur la lame cristalline C (quarlz parallèle à Taxe) puis analysé; une première lentille donne l'image de L surC, une deuxième lentille, qui n'est point indispensable, permet de viser alors simultané- ment L et C. )> Ce procédé peut être appliqué à la mesure des petites épaisseurs, comme je l'ai montré à la même époque et comme M. Mesnager l'a indiqué récemment (') ; j'ai mesuré de petites lamelles en les équilibrant à l'aide de lames de quartz taillées paral- lèlement à l'axe, dont les épaisseurs étaient i"""', 2™"', 5""", ... et dont je disposais comme d'une boîte de poids, en achevant enfin l'équilibre à l'aide d'un compensateur de Babinet; l'avantage de ce procédé est de nécessiter l'emploi d'une lame cristalline qui, dans le cas du quartz, a une épaisseur 200 fois plus grande environ que celle de la lame mince. Il est vrai qu'il s'introduit alors des complications dues à l'eKistence de la frange achromatique et j'ai fait voir que la mesure directe des deux épaisseurs en question pouvait servir à déterminer la longueur d'onde de la radiation pour laquelle, dans une source déterminée, était réalisé l'achromatisme visible. )) En continuant ces études, j'ai été amené à obtenir une autre compen- sation et à équilibrer une interférence de lame isotrope par une interfé- rence due à la polarisation rolaloire, en intercalant cette fois un quartz Q perpendiculaire à l'axe ; mais alors la compensation ne se fait que si le rap- port des épaisseurs est voisin de i5ooo : une lamelle d'air de un centième (le millimètre se mesure à l'aide d'un canon de quartz de plusieurs centi- mètres. « 11 est facile d'imaginer tout le parti qu'on peut tirer d'une pareille amplification; l'inconvénient proviendrait même des longueurs de quartz qu'il faudrait employer pour des lames minces voisines de 1"™ d'épaisseur; mais on peut tourner la difficulté en constituant la lame Q, d'abord par un quartz parallèle à l'axe qui équilibre la ma- jeure partie du retard de la lame mince, puis on complète la compensation avec un quartz perpendiculaire et on l'achève enfin, s'il est nécessaire, à l'aide d'un compensa- teur de Soleil; c'est donc là une combinaison plus complexe encore d'interférences. » En tenant compte des complications nouvelles introduites par la frange achromatique, cette méthode est éminemment propre à mettre en évidence de très faibles variations d'épaisseurs, puisque l'introduction de i*^'" de quartz produira un déplacement correspondant à une variation inférieure à 1^ pour la lame mince. » C'est là une grande sensibilité que je compte utiliser pour la détermi- nation des propriétés des corps cristallisés que l'on a seulement sous forme de lamelles minces. (') Comptes /■e!idus,'sèance du 11 janvier 1904, t. CXXXYIII, p. 76. SÉANCE DU 18 AVRIL 1904. gSg » Celte expérience me parait enfin fournir une explication de certains phénomènes qui auraient été signalés par Arago (') et par Fresnel (-), et dont ce dernier physicien avait donné une interprétation différenle. Ils observaient un appareil à anneaux de Newton au travers d'un milieu doué de pouvoir rotatoire (plaque de quartz, tube rempli d'essence de térében- thine) et constataient l'apparition d'anneaux supplémentaires qui se mani- festent seulement en lumière polarisée et qui peuvent être considérés comme provenant d'une compensation d'interférences. Arago les a égale- ment produits en intercalant des lames de mica ou de sulfate de chaux, ce qui correspond au cas signalé précédemment. » SPECTROSCOPIE. — Sur le spectre du zinc. Note de M. 3Iaijrice Hamy, présentée par M. Lœwy. « J'ai fait connaître, dans une série de Communications antérieures, les particularités des radiations émises par le cadmium, vaporisé dans un tube à vide, et notamment celles que présente la radiation \ 5o8 qui offre cette singularité de changer de constitution suivant que le tube est excité élec- triquement par l'intermédiaire d'électrodes intérieures à l'enveloppe ou de gaines extérieures (•'). » Prenant pour point de départ la longueur d'onde de la raie rouge du cadmium, mesurée par MM. Michelson et Benoit, j'ai déterminé les lon- gueurs d'ondes des radiations fournies par les tubes à gaines, en spécifiant que le nombre relatif au triplet \ 5o8, émis par ces tubes, correspondait à la compoïante la moins réfrangible du groupe et ne pouvait être employé, avec un appareil dispersif, tel qu'un réseau, qui ne peut résoudre la raie com[)lexe en ses éléments, qu'à la condition de faire usage de mon sépa- rateur d'ondes lumineuses. Or il arrive que la radiation \ 5o8, émise par les tubes à électrodes intérieures, est double seulement et que sa compo- sante principale, utilisée par M. Michelson dans ses recherches, diffère de la composante que j'ai choisie dans le triplet émis par les tubes à gaines. 11 Si je reviens sur les explications données à ce sujet antérieui-ement, c'est qu'elles (') Arago, OEuvres complètes, t. X, p. gS. ('■') FRES^EL, Œuvres complètes, t. I, p. 655. ( ^) Voir à ce sujet la Note de M. Fabry, dans le dernier numéro des Comptes rendus. 960 ACADÉMIE DES SCIENCES. paraissent avoir été insuffisamineiU comprises. M. Louis Bell ('), notamment, clans un article récent, se fondant sur la dillerence nolal)le des nombres obtenus, pour la ra- diation X 5o8, par MM. Michelson et Benoît d'une part, et par moi d'autre part, a cru pouvoir en tirer un argument propre à mettre en doute l'exactitude des résultats de MM. Perot et Fabry, dans leurs recherches métrologiques, reclierches dont l'exactitude est subordonnée à celle de la longueur d'onde de la radiation >. 5o8 émise par les tubes munis d'électrodes intérieures. » Ces considérations m'engagent à publier mes résultats concernant les longueurs d'onde des radiations du zinc, émises par les tubes à gaines (sans étranglement central), parce qu'ils sont de nature à dissiper tout malen- tendu. Ces résultats, que je possède déjà depuis un certain temps et que je me réservais de faire connaître dans un travail d'ensemble sur mes déter- minations de points de repère dans le spectre, ont été obtenus avec mes appareils inlerférentiels, par comparaison avec la raie rouge du cadmium; ils sont donc à l'abri des critiques auxquelles je viens de faire allusion, » Dans le Tableau suivant, j'ai rapproché mes nombres de ceux que MM. Perot et Fabry ont donnés antérieuremenlpour le même métal (^), en employant leur trembleur à étincelles dans le vide. Longueurs d'ondes des raies du zinc dans i'air à i5" eL à 760'""'. Numéros. Hamy. Perot cl Fabry. 1 0^6362346 0^6362345 2 0,5181984 » 3 o,/)8io533 o,48io535 4 » 0,4722164 S o,468oi38 o,468oi38 G 0,4639810 » » L'accord des divers observateurs est parfait, bien que, dans le cas actuel, la source lumineuse employée par MM. Perot et Fabry ait été très dill'érente de celle dont j'ai fait usage. On ne peut donc nier que le système des points de repère, établi par ces physiciens, ne soit absolument conforme au mien. Leur coïncidence fournit une preuve certaine de l'exactitude du nombre dont ils sont partis et met, une fois de plus, en évidence la valeur des méthodes interférentielles pour la détermination précise des longueurs d'ondes (^). (') Astrophysical journal, Vol. XVIIL (^) Journal de Physique^ 1900. (^) Les nombres correspondant aux raies n»' 1, 2, G reposent sur des mesures faites avec des différences de marche de 8™; les radiations no'^SetS n'ont été observées que SÉANCE DU l8 AVRIL IQO/j- 9^1 » La raie n° 4, >.472, est fournie avec éclat par mes tubes; elle est simple, mais sa longueur d'onde est mal définie, l'expérience montrant qu'elle varie un peu avec la différence de marche employée. Un pareil fait s'explique en admettant que la répartition de la lumière dans la radia- tion est dissymétrique et cette supposition est confirmée par l'examen des phénomènes qui se produisent quand, au lieu de tubes sans étranglement, on fait usage de tubes avec étranglement de 6°"". Il arrive alors que les radiations, émises par la vapeur métallique, sont plus fines dans la partie large des tubes que dans l'étranglement, où la température déterminée par le passage du courant est maxima. Il se produit, dans ces conditions, pour trois des radiations (n"' ;}, 4 et 5), des effets de renversement partiel qui transforment en doulalets les radiations émises par la vapeur incan- descente dans l'étranglement. Ces doublets sont symétriques pour les raies n"* 3 et 5 ; il y a au contraire dissymétrie pour la raie n" 4. On ne voit pas comment un pareil résultat pourrait se concilier avec une hypothèse autre que celle de la dissymétrie de la radiation. Si j'insiste sur ce fait, c'est pour montrer quel soin il convient d'apporter dans le choix des radiations, si l'on veut constituer un système de points de repère tout à fait irrépro- chable dans le spectre. » OPTIQUE. — Sur quelques corps impressionnant la plaque photographique. Note de M. Edmo\d vax Aubel, présentée par M. Lippmann. « Sur une plaque de verre, on dépose de la colophane cassée en petits morceaux jusqu'à la recouvrir sur une grande partie. Au-dessus de cette couche de colophane, un peu aplanie à la surface, on place une large bande de cuivre rouge mince. Enfin, on couvre le tout avec une plaque photogra- phique bien enveloppée dans du papier noir, de façon que le côté sensible regarde le colophane. » Le système ainsi réahsé est placé dans une boîte en zinc fermant très bien, pour empêcher complètement l'entrée des rayons lumineux de l'exté- rieur. Cette caisse en zinc est mise dans une autre également étanche pour la lumière, par surcroît de précautions. Dans ces conditions, on constate pour des dilTérences de marche ne dépassant pas 4''". D'ailleurs les mesures ne sont pas en nombre suffisant pour pouvoir garantir l'exactitude de la dernière décimale, à une unité près. 962 ACADÉMIE DES SCIENCES. après 2 jours que la piaque photographique est impressionnée par les radiations (') émises par In poudre de colophane. Ces radiations ont tra- versé le pajMcr noir, mais la feuille mince de cuivre leur est opaque. » L'acide abiétique (Abietinsaure C"H-'0-), la résine copal, la résine mastic don- nent les mêmes résultats, mais à des degrés différents. En fondant une quantité conve- nable de colophane ou de baume de Canada sur une plaque de verre, on obtient une couche qui, en se solidifiant, se fendille dans toute la masse. J'ai substitué cette couche fendillée aux petits tas de colophane de l'expérience primitive et j'ai constaté que la plaque photographique était impressionnée également après 2 jours, quoique plus faiblement que si l'on avait employé la même substance en petits morceaux. En outre, la plaque photographique est beaucoup plus fortement impressionnée aux endroits correspondant aux craquelures (|ui existent dans la couche solide de colophane ou de baume de Canada. On remarquera que, suivant ces craquelures, la tension moléculaire a dû être la plus forte pendant le refroidissement de la masse, bien que je ne veuille point affirmer que telle soit la cause du phénomène observé. » Si, pour la réalisition de ces couches solides, on chauffe trop la colophane ou le baume de Canada (dans le but de chasser les bulles d'air, par exemple), la plaque photographique n'est plus impressionnée dans la suite, probablement parce que le corps actif a été chassé ou détruit par la chaleur, comme nous le verrons en terminant. En mélangeant un peu de cire à la colophane, on évite les craquelures dans les couches à étudier, mais la plaijue photographique est beaucoup moins impressionnée après le même temps. » On remarquera la parenté des substances étudiées jusqu'ici avec les terpènes (") et que ces corps, à l'état solide, impressionnent la plaque pho- tographique à travers le papier noir. » J'ai l'intention d'examiner ultérieurement si la conductibilité élec- trique du sélénium est modifiée, en présence des mêmes substances ('). » J'ai aussi réalisé l'expérience suivante qui se rattache à la même caté- gorie de phénomènes. » Dans une petite cuvette en porcelaine, on verse une solution presque saturée de phénol dans l'alcool absolu et, à une distance de i"^"" environ du niveau du liquide, on place une croix formée de deux bandes de cuivre rouge disposées dans un plan paral- (') Les résultats obtenus sont les mêmes que s'il s'agissait de radiations, mais nous ne voulons pas prétendre actuellement que l'on ait, eu réalité, ici des phénomènes de radioactivité proprement dite. (-) Voir Beilstein, Handhuch der organisclien Chemie, 3"= édition, 1897, Vol. III, p. 554, 56o et 062, ainsi que W.-J. Russell, dans Proccedings of t/ie Royal Society, London, Vol. LXIV, 1899, p. 412. (^) Voir mon travail publié dans les Comptes rendus, i4 avril 1908. SÉANCE DU l8 AVRIL 1904. 963 lèle à celui de la surface liquide. Sur celle croix repose une plaque photographique bien enveloppée dans du papier noir, avec la couche sensible tournée vers la cuvette. Tout le système est placé dans la plus grande obscurité, ;i l'intérieur d'une caisse conve- nable. Au boul de a4 heures, on constate que la plaque photographique est impres- sionnée et que les bandes de cuivre se sont comportées comme un corps opaciue pour les radiations (') émises par la solution phéniquée. 11 convient de faire remarquer que le phénol agité avec de l'eau, en présence de l'air, paraît donner de l'eau oxygénée, sous l'influence de la lumière solaire (-). » liBS expériences préliminaires décrites dans cette Note auraient donc des analogies avec celles de W.-J. Russell et L. Graetz sur le peroxyde d'hydrogène et l'essence de térébenthine. Elles seront poursuivies ulté- rieurement dans mon laboratoire. » ÉLECTRICITÉ. — Action des oscillations hertziennes sur des sources de lumière peu intenses. Note de M. C. Guttox, présentée par M. Poincaré. « Les forces éleclromotrices d'induction, dues aux variations d'un champ magnétique, rendent plus visible un écran parsemé de taches de sulfure de calcium phosphorescent (■'). Un oscillateur de Hertz produisant autour de lui des forces électromotrices très intenses, on peut penser que les ondes électromagnétiques émises par cet oscillateur agissent sur un écran phosphorescent. » Pour le vérifier, j'ai reproduit les expériences de Hertz sur les rayons de force électrique, en employant, au lieu du résonnateur, un écran phosphorescent. » Les oscillations électriques étaient produites par un petit oscillateur de M. Blon- dlot, ayant 2'^™ de diamètre, noyé dans l'huile de vaseline; elles étaient conduites par deux fds de 9™ de long à deux petites antennes de ^"^ de longueur, disposées suivant la ligne focale d'un miroir de zinc en forme de cylindre parabolique. Ce miroir avait 4"", 8 de distance focale, 4o''" d'ouverture et i3<^'",5 de hauteur. Le faisceau de rayons de force électrique réfléchi était reçu par un second miroir identique et concentré sur un écran phosphorescent disposé suivant la ligne focale. La distance des foyers (') Voir l'observation faite au commencement de la présente Noie. (-) H. MorssAX, Traité de Chimie minérale, t. I. 1904, fasc. I, p. 266. Voir aussi WiRTz, Dictionnaire de Chimie, i""' Supplément, p. 1 167, article P/jerto/.' «Le phénol s'oxyde lentement à l'air; il paraît alors se former de la phénoquinone. » (') Comptes rendus, t. CXXXVllI, 1904, p. 547- 964 ACADÉMIE DES SCIENCES. des deux miroirs était de i™. L'oscillateur et les miroirs étaient dans deux cliambres séparées; on évitait ainsi toute action du bruit (') de l'étincelle oscillante sur l'écran phosphorescent. Les fils qui conduisent les ondes de l'oscillateur au miroir étaient recouverts de gutta et très voisins l'un de l'autre; le champ hertzien qu'ils produisent, étant concentré entre les fils, ne pouvait agir sur l'écran phosphorescent. Une machine de Holtz servait à produire les étincelles oscillantes (-); les armatures internes de deux bouteilles de Leyde de faible capacité étaient reliées aux pôles de la machine et les armatures externes à l'oscillateur; celles-ci étaient réunies par un tube de verre plein d'eau pour leur permettre de se charger. On faisait éclater des étincelles dans l'air entre les armatures internes, et la décharge brusque des armatures externes était envoyée à l'oscillateur. Je n'ai pas employé de bobine de Ruhmkorff, car le champ magnétique variable de la bobine agissait sur l'écran phosphorescent malgré la dis- tance qui les séparait. )) Dès qu'on envoie des ondes électriques aux antennes du miroir trans- metteur, le sulfure de calcium placé au foyer du lîiiroir récepteur devient plus visible. Cette augmentation d'éclat est même plus grande que dans les expériences sur l'action du champ magnétique, décrites dans des Notes précédentes. » Les antennes, à chaque arrivée d'ondes, se chargent et s'attirent. Ces attractions sont très faibles, mais on peut craindre qu'elles ne suffisent pour faire vibrer les antennes. Il en résulterait des vibrations de l'air qui, concentrées sur l'écran phospho- rescent, pourraient être la cause de l'augmentation d'éclat. En répétant diverses expé- riences de Hertz, on constate qu'il n'en est rien et que ce sont bien les radiations hertziennes qui agissent. Ainsi, un écran métallique interposé entre les miroirs em- pêche toute action sur le sulfure phosphorescent, tandis qu'un écran en carton est sans effet. )) L'expérience de Hertz sur la polarisation des ondes électriques est particulièrement propre à montrer que ce sont bien elles qui rendent la phosphorescence plus visible. Un réseau de fils de cuivre tendus parallèle- ment à i*^"' de distance est placé enlre les miroirs; en le faisant tourner dans son plan, on voit l'éclat du sulfure phosphorescent devenir minimum quand les fils sont parallèles à la direction de la force électrique et maxi- mum quand ils sont perpendiculaires. L'orientation pour laquelle l'éclat est maximum se détermine à quelques degrés près. (') Macé de Lépinay, Comptes rendus, t. CXXXVIII, 1904, p. 77. (-) On ne peut faire jaillir des étincelles dans l'huile en reliant directement l'oscil- lateur à une machine de Holtz. Les premières étincelles qui passent décomposent l'huile et les parcelles de charbon provenant de cette décomposition sont attirées entre les boules du micromètre à étincelles elles réunissent. SÉANCE DU 18 AVRIL 1904. 9^5 » La réflexion des ondes électriques sur un miroir plan peut s'observer plus facilement qu'avec un résonnatenr. Les axes des miroirs paraboliques faisant entre eux un angle de go", le faisceau de rayons de force électrique ne tombe plus sur le miroir récepteur; on peut l'y renvoyer à l'aide d'un châssis tendu de toile et recouvert de papier d'élain. On constate, en effet, que, en faisant tourner le châssis devant le miroir récepteur, on trouve une orientation pour laquelle le sulfure phosphorescent devient plus visible; cette orientation correspond bien à des angles d'incidence et de réflexion égaux. » Les rayons N augmentent l'éclat de la phosphorescence quand on observe l'écran normalement, mais le diminuent lorsqu'on observe tangen- liellement (' ). » Il en est de même des ondes hertziennes; il importe donc, pour ob- server une augmentation d'éclat, de se placer en face de l'écran. » Les expériences précédentes peuvent se faire en employant, au lieu du sulfure phosphorescent, un corps faiblement éclairé. Ainsi, une bande de verre dépoli éclairée par une très petite flamme de gaz, brûlant à l'extré- mité d'un tube de verre effilé, devient plus visible quand elle reçoit des ondes hertziennes. La bande de verre dépoli, placée au foyer du miroir récepteur, était éclairée à travers un trou percé au sommet du miroir. » Le résonnateur de Hertz peut être modifié de manière à se servir d'un écran phosphorescent au lieu de l'étincelle qui jaillit à la coupure, A cet effet, on soude aux extrémités du résonnateur, départ et d'autre delà cou- pure, deux morceaux de toile métallique parallèles; le champ électro- magnétique entre ces toiles métalliques est très intense, on y place un petit écran ])hosphorescent et on l'observe à travers les mailles de la toile. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur un système d'amortisseur barbelé. Note de MM. Favé et Carpentier, présentée par M. Guyou. « Dans un grand nombre des instruments qui comportent l'emploi d'un équipage mobile, les observations sont rendues lentes, peu précises, péni- bles et parfois impossibles par la difficulté d'amortir le mouvement de l'organe qui sert aux mesures. On voit souvent les oscillations d'un index matériel, ou d'un rayon lumineux en tenant lieu, se prolonger indéfiniment (') R. Blonblot, Comptes rendus, t. CXXXVIII, 1904, p. 547- G. R., igo'i, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N» 16.) 126 966 ACADÉMIE DES SCIENCES. enlretenues soil par les irrégularités , i et nos expériences ont embrassé une série de diamètres compris entre 3""" et o™"',oi8. » La formule à laquelle nous sommes arrivés est la suivante : (p — o,ooi35) (D + o,oo283) —0,0007765. » Dans cette formule p représente le coefficient (exprimés en dynes) de résistance par centimètre carré de la section transversale pour une vitesse de f™ par seconde; D représente le diamètre du fil. Cette formule, traduite 8raplii(|uement, cor- respond à une iivperbole équilatére dont les asymptotes sont parallèles aux axes de coordonnées. » La nature de la surface des fils paraît ne jouer aucun rôle. A surface transversale égale ou a le plus grand intérêt, au point.de vue de l'amortissement, à ce que le moment d'inertie de l'organe amortisseur soit le plus petit possible. Cette condition se trouve très heureusement réalisée par l'emploi de poils naturels ou de fils de verre creux. Bien qu'il paraisse évident que la multiplicité des fils soit favorable à l'efficacité d'un amortisseur, on commettrait une erreur en rapprochant ces fil» exagérément; leur rapprochement provoque un eplraînement de la masse d'air aml)iante qui nuit beaucoup à l'elTet cherché. Cet entraînement se fait sentir alors que les fils sont entre eux à des distances relativement grandes. C'est ce que nous avons constaté en disposant plusieurs fils parallèlement dans un plan vertical et en les faisant osciller horizontalement. Plus les fils sont rapprochés et moins l'amortissement est grand. Pour des fils de o"\o3, l'inlluence du voisinage est encore très accusée quand les intervalles séparatifs sont de 3'"", soit 100 fois le diamètre. » Bien que no.s expériences, faites intentionnellement dans des condi- tions se rapprochant de la pratique, n'aient pas un caractère de haute précision, les conclusions très nettes auxquelles elles nous ont conduits, à savoir : forme liyperbolique de la relation entre la résistance du milieu et le diamètre des fils et X influence du voisinage sur l'entraînement de l'air, apporteront certainement une utile contribution aux notions que l'on pos- sède déjà sur la viscosité des gaz. » Nous avons appliqué nos amortisseurs à des boussoles de topographie, à des boussoles marines et à un instrument nouveau destiné à la mesure rapide des hauteurs angulaires des astres ou d'objets quelconques au- dessus de l'horizon. Nous avons l'honneur de présenter ces instruments à l'Académie. » 968 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur la diminution apparente d'énergie d'un acide faible en présence d'un sel neutre de cet acide. Noie de M. G. Chesneau, présentée par M. Ad. Carnot. n Dans son ouvrage classique sur les Principes scienlifiques de la Chimie analytique, W. Osiwald s'appuie exclusivement sur la théorie de la disso- ciation électrolytique pour expliquer les principales méthodes usitées en analyse. Parmi les nombreux travaux suscités par l'hypothèse d'Arrhénius, plusieurs études récentes, notamment celles de L. Kalilenberg, professeur à l'Université du Wisconsin, imposent une certaine réserve dans l'appli- cation de cette théorie, et l'on peut se demander si, dans bien des cas, il ne suffit pas d'invoquer l'existence d'équilibres chimiques proprement dits, mis en évidence, comme les phénomènes d'hydrolyse, par le calori- mètre ou par des réactions manifestes. » C'est en me plaçant à ce point de vue que j'examinerai dans cette Note s'il est nécessaire de recourir à la théorie des ions pour expliquer la règle bien connue, consistant à ajouter un excès d'acétate de soude pour favoriser la précipitation de certains métaux par l'hydrogène sulfuré en liqueur acétique, formulée ainsi par W. Ostwald (p. 63 de la troisième édi- tion allemande) : Des acides moyennement forts ou faibles agissent en pré- sence de leurs sels neutres beaucoup moins activement qu'à l'état pur, à concen- tration égale et à même titre d'acidité. D'après W. Osiwald, l'énergie d'un acide dépend de la concentration des cations H libérés par la dissociation partielle de l'acide, les concentrations a el b des ions et c de l'électrolvle non dissocié obéissant à la loi générale de l'équilibre : ab = kc. L'acide acétique, étant peu ionisé, est faible; l'addition d'acétate de soude qui, lui, est très ionisé, et dont les anions libres C-H'O- tendent à se combiner aux cations H libres de l'acide, doit donc diminuer encore l'énergie de celui-ci. W. Ostwald fait observer qu'en effet l'acétate de soude ralentit le déga- gement*d'hy(lrogène dans l'action de l'acide acétique sur le zinc. » Les expériences résumées ci-après m'ont conduit à proposer une autre explication de la règle précitée. » x" Dégagement d' liydrogène par le zinc et V acide acétique. — Une lame de zinc pur de i-''°''de surface a été attaquée par de l'acide acétique à 4o°, étendu soit de 4'"' d'eau, soit de 4™' de solutions normales d'acétates divers, dans un tube à essai, plongé dans un courant d'eau froide et muni d'un tube à dégagement capillaire. La SÉANCE DU l8 AVRIL igo/i- 969 vitesse de dégagement de riivdrogène était estimée d'après le nombre de bulles par minute (i bulle = o'^'°','o36 ). Les solutions étaient additionnées, par 100'"'', de 5 gouttes d'acétate de cuivre, et la lame de zinc nettoyée après chaque essai. Le dégagement, de 9 à 10 bulles avec la solution aqueuse, n'a plus été que de 4 avec l'acétate de soude, mais j'ai constaté qu'il était aussi ralenti par l'acétate de manganèse (4 à 5) et bien plus par l'acétate de zinc (0,7), tous deux moins ionisés que l'acétate de soude; 5o pour 100 d'acétone, d'ionisation nulle, ont donné seulement 0,9. Il paraît donc difficile d'établir une corrélation entre les rôles que joue l'acide acétique dans l'attaque du zinc et dans la précipitation des sulfures. » 2" Influence de l'acétate de soude sur la précipitation des métaux du groupe du fer par H-S en liqueur acétique. — Les essais ont été faits à la température du laboratoire ( i5„ environ) avec des acétates de zinc, de manganèse et de nickel ; l'acé- tate ferreux n'a pas été étudié à cause de son oxvdntion inévitable pendant les mani- pulations. 10'"'' d'une solution soit normale, soit décinorraale, étaient placés dans une fiole conique de joo'""', additionnés de volumes déterminés d'acide acétique à 40°, et le cas échéant d'acétate de soude normal, et purtés à 2^0"°' avec de l'eau pure; puis on introduisait 200'''"' d'une solution fraîche de H-S saturée, et l'on bouchait aussitôt le flacon à la paraffine. » L'acétate de zinc (10™' N) ayant complètement précipité en 24 heures en liqueur très acétique (jusqu'à 2.5'''"') sans addition d'acétate de soude, j'ai jugé inutile d'étudier l'influence de celui-ci. Avec l'acétate de manganèse (10""' N) l'infiuence de l'acétate de soude n'a été bien nette qu'en opérant sans addition d'acide acétique libre. » C'est avec l'acétate de nickel que l'alTaiblissement d'énergie de l'acide acétique par l'acétate de sonde se constate le mieux, surtout en employant io™° seulement d'une solution — En solution simplement aqueuse, H-S donne une coloration noire 10 immédiate, mais NiS reste indéfiniment en solution colloïdale. L'addition de 5""' d'acide acétique donne un précipité très faible de NiS et, avec 25'^°'°, il ne se produit plus de précipité. L'addition de 75™' d'acétate de soude en liqueur acétique a donné un préci- pité complet en ajoutant jusqu'à 5o™' d'acide, partiel avec 76™'; la formation du précipité est d'autant plus lente qu'il y a plus d'acide acétique libre. » L'acétone n'affaiblit nullement l'action de l'acide acétique. » 3° Action de H-S sur une solution acétique d'acétate de soude. — Il résulte de ces essais que i"""' d'acétate de soude paralyse l'effet antagoniste sur la formation du sulfure de nickel d'environ 5™°' d'acide acétique : on ne peut donc songer à attribuer l'affai- blissement incontestable de celui-ci à la formation de triacétate alcalin. J'ai été alors amené à rechercher si H^S ne réagit pas sur l'acétate de soude, même en présence d'acide acétique libre, malgré la grande différence des chaleurs de formation de l'acé- tate (iS'^'.S) et du sulfure (7''''',8), pour donner un peu de sulfure alcalin susceptible de précipiter le nickel : c'est en effet ce que j'ai constaté. Dans les mélanges d'acétate de soude et de H-S, le nitroprussiate de sodium a donné instantanément la coloration caractéristique des sulfures alcalins, le pourpre tournant seulement au bleu à cause du grand excès de H-Spar rapport au sulfure de sodium produit. La coloration est relardée, mais non supprimée, quand on verse le nitroprussiate dans des solutions de H-S et d'acétate de soude additionnées de proportions croissantes d'acide acétique : elle se produit encore] nettement au bout de 3o minutes avec 100""' d'acétate de soude, 970 ACADEMIE DES SCIENCES. i5o""' cFacide acétique et 260""' d'eau saturée de II- S. J"ai vérifié que les mélanges d'acide acétique et U-S, ou d'acide acétique et d'acétate de soude ne donnent aucune coloration bleue avec le nitroprussiate : celle-ci est donc bien due à la formation de faillies quantités de Na^S. » En résumé, c'est la produclion de sulfure alcalin par action de H^S sur l'acétate de soude, même en présence d'acide acétique libre, qui est la cause de l'affaiblissement apparent de celui-ci et de la précipitation plus ou moins complète des acétates métalliques, qui ne précipiteraient pas en présence de l'acide acétique, pris à la même concentration, et il n'est pas nécessaire de faire appel à la théorie de la dissociation éleclrolytique pour interpréter ces phénomènes, » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur V élhc.r mélhylique de. l'acélol, H^C— CO — CH-(OCH«). Note de M. Louis Henry, présentée par M. Troost. « J'ai trouvé dans la réaction de l'alcool mélhylique sur \e formiale pyru- vique H'C — CO — CII-(CHO-) une inélhode, aussi intéressante au point de vue doctrinal qu'avantageuse au point de vtie pratique, de préparation àel'acétolWC — CO — CH = (OH), composé alcoolique que l'on n'obtient qu'avec difficulté par les méthodes ordinaires de saponification de ses éthers-sels. » Dans cette réaction, il se forme, en quantité notable pour un produit accessoire, un corps solide, cristallin, fondant à i3i° et bouillant à 196' sous la pression ordinaire. » Je l'avais regardé comme étant l'éther simple ou V anhydride de l'acétol H^C-CO - CH^X WC -CO - CW/ » Dans diverses circonstances, en eftet, où il se produit des alcools à l'état de liberté, il se forme en même temps leurs anhydrides. En outre, les relations de tola- Ulé de pe composé avec ses congénères G'— 0-r-C^, moins oxygénés, légitimaient, dans une certaine mesure, cette supposition : FPC-CH-^-CH2-0-CH^-CH--CII' Éb. : 91° ) .,„ H3C-C0 -CH'^ O — CtP-CtP-CH^ (') Éb. : 145° j !'*„ H^C-CO -CH^-0-CH^-CO —GIF Éb. : 196° j '" " (•) Produit de l'iiydratation de l'étlier propyl-allylique GUI" — O — G'H^ normal par IlgBr' dans l'eau. 0 SÉANCE DU 18 AVRIL I904. 971 » C'était, en fin de compte, à l'analyse, autant qu'à l'étutle des pro- priétés chimiques de ce corps, à résoudre définitivement la question. » A la demande de M. A. Kling qui s'occupe avec autant de succès que d'habileté de recherches sur les alcools céloniques, dont Vacétol H'C-CO -CH^OH) est le premier terme et le plus simple, j'ai renoncé à l'étude de ce composé cristallin accessoire. Or, voici que M. Rling vient de me faire connaître que ce composé a une composition qui répond à celle de l'éther méthylique de l'acétol et il le considère comme étant ce produit. » Je ne suis pas de cet avis et voici pourquoi : » J'ai fait autrefois, en 18S1 ('), lors de mes élmles sur l'hydratation des composés propargyliques à l'aide de HgBr- (méthode de Kulscheroff), le véritable éther méthy- lique de Vacélol ll^C - CO - CIP(OH). » J'en possède en ce moment encore un échantillon. C'est un liquide en tout sem- blable au composé éthylique que j'ai décrit autrefois. Sa densité à 30" est égale à 0,9570. Sa densité de vapeur a été trouvée égale à 3,o; la formule demande 3,o4. H bout à 118" sous la pression ordinaire et réduit intensément la liqueur de Fehling. » On }' a trouvé pour 100 : I. a. Calculé. G 55, o3 54,74 54,54 H 9,17 9>22 9,09 » Son isomère, le niéthyl,^'lfvide H'^G — CH — CtP(OCII'), produit de l'action \/ O des alcalis sur la clilorhydrine glycériqiie méthyloxylée CqF-GI-(OH)-(OCIl') (-), a le même point d'ébuUilion, mais s'en différencie totalement, au point de vue chi- mique, tant par l'action des hydracldes halogènes qui s'y ajoutent vivement en le transformant en (GH'O) H^C — GH(OH ) — GH-X que par son inertie à peu près absolue sur la liqueur de Fehling. » Quant au composé cristallin qui se forme dans la saponification méthy- lique du formiate acétolique, il représente, à mon sens, un polyincre an véri- table éther mélhylacétolique H'C — CO — CH'(OGH') que je viens de faire connaître, comme le confirment les déterminations cryoscopiques dont M. Kling a eu l'obligeance de me communiquer les résultats. (') Voir ma Note dans les Comptes rendus, t. XGUI, 1881, p. 421. (•-) Éb. 178"; produit de l'addition de (HO)CI à CH== GH - GH=(OGH'). ç^'j-2. ACADEMIE DES SCIENCES. » Que l'acélol se transforme en son dérivé méthylique, au moment où il apparaît à l'état libre au sein de l'alcool méthylique, rien d'étonnant à cela. Si l'on se rappelle que le voisinage du chaînon >C0 affaiblit l'inten- sité du caractère alcool dans le composant voisin — CH-(OH) et lui com- munique, en une certaine mesure, le caractère acide de son isomère IPC — CH^— CO(OH) ou V acide propionique lui-même. » Il n'y a rien d'étonnant non plus à ce que .cet éther méthylique de l'acétol apparaisse dans un état polymérisé, si l'on tient compte que la molécule de l'acétone elle-même à l'état liquide est déjà constituée, selon des déterminations récentes, de deux molécules gazeuses C'H°0. » Ce polvmère me paraît d'autant plus intéressant qu'il est, je crois, le premier que l'on ait signalé pour un composé acétonique dans le groupe aliphatique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acétolatede mèthyle.^olQ Ac'M., X.'soK.É^hi^fi, présentée par M. Troost. « Dans l'élégante méthode préconisée par M. Louis Henry pour la pré- paration de l'acétol par action de l'alcool méthylique sur le formiateacéto- lique il se fait une quantité importante d'un composé cristallin mentionné par l'auteur dans son Mémoire original (') et dont il voulut bien m'aban- donner l'élude complète. C'est donc grâce à la bienveillance de M. Henry que j'ai pu m'occuper de ce composé. J'ai l'honneur de présenter aujour- d'hui les résultats de mon travail qui m'amènent à considérer ce corps comme le dimère de l'acélolate de raéthyle (C'H'O — O — CH'). » Ce dérivé de l'acétol se forme, non seulement dans l'action de CH'OH sec sur le formiate d'acélol (^), mais aussi par réaction directe des deux alcools l'un sur l'autre. Il suffit de chauffera 140", durant 8 à 9 heures, une partie de l'acétol et deux parties d'alcool méthylique pur et sec pour obtenir, par simple évaporalion, le produit cristallisé. » Préparé par l'une ou l'autre méthode il est complètement purifié par deux cristallisations dans le chloroforme bouillant. (') L. Henry, Bullelin de r Académie royale de Belgique, 1902, p. 445. (') 65os de formiate + 1120s d'alcool mélhylique chauirés durant 12 heures à 100° ont fourni 70? d'acélolale de métli^le. SÉANCE DU l8 AVRIL 1904. 973 Calculé pour Analyse. Trouvé. (C'H'O')'. G 54,20 54, 5o H 9,16 9,10 >» La grandeur moléculaire en a été déterminée par la cryoscopie. On a obtenu : Dans H^O employée comme solvant 1 » C*H« » » 172 > Moyenne : 171. » C^H^Br» » » 184 ) Calculé pour (C^H^O^)^ 176 » Propriétés physiques. — Le dimère de racétolate de mélhyle est un beau corps cristallisé qui, chauffé, commence à se sublimer en longues aiguilles d'un blanc mat, puis fond à iSi» et entre enfin en ébullition, ainsi que l'a déjà indiqué M. Henry. » Assez peu soluble dans l'eau (i pour 100 environ), dans l'alcool méthylique (4 pour 100 environ), la benzine, il l'est beaucoup plus dans le chloroforme (20 pour 100 environ à iS"). Sa solution chloroformique est inactive vis-à-vis de la lumière polarisée. » 11 cristallise dans le système clinorhombique, ainsi que me l'a indiqué M. Wyrou- boff, à l'obligeance duquel je dois des déterminations de constantes cristallogra- phiques que je publierai par ailleurs. \) Propriétés chimiques. — Le dimère de l'acétolate de méthyle est dissocié* à^ la température d'ébullition de la naphtaline; sa densité de vapeur, déterminée dans ces conditions, est, en effet, de 2,642, conduisant à un poids moléculaire de 76, qui cor- respond au monomère C*H'0'(PM = 88) libéré et déjà en partie altéré. » La liqueur de Fehling à l'ébuUition est sur lui sans action, à condition qu'on l'em- ploie fortement alcaline. Les alcalis bouillants ne le décomposent pas. » L'acétate de phénylhydrazine, en solution aqueuse froide, ne réagit pas sur cet acétolate; à chaud, au contraire, une réaction se déclare assez rapidement et donne naissance à l'osazone de l'acétol fondant à i45°. » Le chlorure d'acétyle, à froid, ne réagit qu'à la longue; à chaud, l'acétolate s'y dissout abondamment et recristallise inaltéré par refroidissement de la solution ; puis, au bout de quelque temps, les deux corps entrent en réaction, le chlorure d'acide agissant de la même façon que les anhydrides d'acides. Ces derniers transforment, à chaud, l'acétolate de méthyle en éthers-sels de l'acétol et de l'alcool méthylique. L'acide chlorhydrique gazeux, vers i3o°, donne avec lui de l'alcool méthylique et des produits goudronneux. L'eau de brome n'est pas décolorée par la solution aqueuse d'acétolate, sauf au bout de plusieurs jours. » Les acides dilués hydrolysent très rapidement l'acétolate de méthyle en régéné- rant l'acétol; la solution hydrolysée réagit alors sur la liqueur de Fehling et l'on a pu C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIIl, N' 16.) 127 974 ACADÉMIE DES SCIENCES. en extraire l'acétol à l'état d'oxime ou d'hvdrazone par les réactifs appropriés. Les solutions alcooliques des acides agissent comme leurs solutions aqueuses. Les détails de ces hjdroljses seront publiés dans une prochaine Note. » Les diastases hj'drolysantes (invertines, maltine, émulsine, salive) sont sans action. L'eau seule paraît, à la longue, liydrolyser légèrement l'aeétolate qui, somme toute, possède la plupart des réactions des méthvlglucosides de M. Fischer, » Comme j'avais, d'autre part, obtenu des sels métalliques de l'acétol attestant de la part de cet alcool un caractère acide s'accordant bien avec la OH I formule CH^C — CH^ que j'ai proposé de lui attribuer, j'avais tout d'abord \/ O O — CH' considéré l'aeétolate de méthyle comme l'isomère CH'.C — CH^ de l'oxyde \/ O CH'CO — CH^ — O — CH' décrit par M. Henry. La cryoscopie nous ayant montré, à M. Henry et à moi, que l'aeétolate de méthyle était un dimère, je considère aujourd'hui qu'il faut lui attribuer la formule 0 — CAV (I) ^ 6 6 — CH3 et non la formule (II) (CH^CO.CU=— O — CH^)'^. )) En effet, l'absence de réaction de l'acétate de phénylhydrazine à froid sur l'aeétolate exclut l'hypothèse de groupements CO, de plus la disparition de ces groupements CO entre 2 molécules telles que CH'CO -CH=^-0-CH' ne pourrait s'effectuer qu'en donnant naissance à une double liaison qui n'existe pas, ainsi que le prouve l'inactivité de l'eau de brome sur le dimère. Ce dimère résulte donc de la combinaison de deux variétés énanthéo- SÉANCE DU l8 AVRIL 1904. 975 O - CH' morphes de l'oxyde CH'.C — CH* d'après le schéma suivant : \/ O O — CH' CH^ - i - CH- O — CtP O - CIP X/ CH= - 6 CH= CH= - à, — GH'- O 1 ; Il M.-... N= O O ou 00 ^ Cil'- G Cil- èH-^-G-Gm CII<— G — CH- (!) — CH!' 6-GU' O - GIF » La basicité de l'alcool éthylique, beaucoup plus faible que celle de l'alcool méthylique, n'a pas permis jusqu'ici d'obtenir le composé étliy- lique correspondant. « CHIMIE ORGANIQUE. — ÉÛiers oxydes halogènes B.O{C)i-yX; leurs composes magnésiens RO(CH-)"MgX; nouvelles synthèses dans la série du tétramé- thyléne. Note de M. J. Hamoxet, présentée par M. G. Lemoine. « Parmi les éthers oxydes halogènes bi primaires RO(CH^)"X on n'a su préparer jusqu'ici que ceux dans lesquels n égale r,2 et 3, comme ROCIi-X, ROCH-CH'X, ROCH-CH^CII-X. J'ai pu obtenir quelques-uns de leurs homologues supérieurs par une méthode qui semble susceptible de généralisation. » Si Ton fait passer de Tacide chlorhydrique gazeux dans la diamyline de bulane- diol G^M'iOCH-CH^CH^CH-OG'^H", par exemple, la réaction est à peu près nulle. Au contraire l'acide iodhydrique vivement absorbé agit à la fols sur les deux groupes éthers et les transforme presque totalement en fonctions iodées G°H"I et I(GH^)*I. L'acide bromliydrique se comporte tout autrement; il est encore très facilement absorbé même à froid; mais, si Ton a soin d'éviter l'élévation de la température et de ne laisser absorber que a"'"' d'acide par molécule de diamyline, la réaction a lieu, en majeure partie du moins, sur une seule fonction élher et l'on obtient un èther oxyde brome suivant l'équation G^H"O(CH-^)*0C^H"+2HBr = 11^0 + G»H"Br + G5H"O(CH«)*Br, » Traitée de la même façon, la diamyline du pentanediol C'll"0(GIi-)^OG=II", dont j'exposerai prochainement la préparation, a donné l'amyloxypentanebrome (i .5), G5 1i"0(GH'')»Br; sur mes conseils un de mes amis, M. Baudoin, a appliqué avec 976 ACADÉMIE DES SCIENCES, succès la même réaction à la diamyline de rhexanediol.2.5. CH'CH(OC^H«')CH^CH'CH(OC»H")CH'. » On peut donc espérer qu'elle pourra être employée avec la plupart des corps analogues. » Il n'est aucun chimiste qui ne voie tout le parti qu'on pourra tirer de semblables composés dissymétriques pour obtenir des acides alcools et leurs lactones, des alcools cyanés ou aminés en y. S. s... complètement inconnus jusqu'ici. Et, si j'ajoute que ces nouveaux éthers bromes sont capables de donner des dérivés magnésiens RO(CH*)"MgBr, on comprendra mieux encore la grande extension de leur aptitude réaclionnelle. n La bromoamyline télraméthylénique C'H"0(CH')'Br est un liquide incolore d'une odeur très agréable de fruits. Refroidie par le mélange de neige carbonique et d'éther, elle devient visqueuse, mais ne cristallise pas. Elle bout à ii4°-ii5° sous la pression de 16""°. Densité à 18° : i,i4. L'analyse a donné 35,98 pour 100, la théorie demande 35,87 pour 100. » L'iodoamyline correspondante G°H"0(CH-)*I a été préparée par l'action de la bromoamyline sur l'iodure de sodium en solution alcoolique. C'est un liquide faible- ment coloré, bouillante I28°-129° sous la pression de lô""". Densité à 18" : i,523. L'analyse a donné I, 46, 3i pour 100; calculé : 47!o3 pour 100. » Action du magnésium sur les éthers oxydes halogènes. — Jusqu'ici les composés magnésiens à fonction mixte sont assez peu connus; il n'en a été signalé, je crois, aucun de la forme RO(CH-)'' MgX. En traitant par le magnésium les éthers oxydes halogènes biprimaires RO(CH^)"X, étendus de 3^0' à 4^°' d'oxyde d'éthyle, j'ai obtenu CH'0(CH-)'MgI avec l'iodo- méthyline trimélhylénique, C*H"0(CH^)'MgI avec l'iodoamyline trimè- thylénique, C^H" 0(CH")'MgB^ avec la bromoamyline tétraméthylé- nique, C^H" 0(CH^)'MgBr avec la hrovcioamyXine pentamélhylénique. » Parmi les nombreuses réactions auxquelles peuvent se prêter ces nou- veaux dérivés magnésiens, je n'ai essayé jusqu'ici que celle des éthers méthyliques halogènes XCH'OR, dont j'ai déjà expliqué l'emploi dans une Note précédente ('). Cela m'a permis de réaliser de nouvelles synthèses dans la série des glycols biprimaires, synthèses qui permettent de remonter d'un terme de la série à son homologue supérieur. » Nouvelle préparation des éthers oxydes du butanediol i . 4. — Ainsi par réaction de la bromoamyline mélhylénique sur le dérivé magnésien de l'iodoamyline trimé- (') Comptes rendus, t. CXXXVllI, p. 8i3. SÉANCE DU l8 AVRIL 1904. 977 thylénique j'ai obtenu la diamyline de butanediol, identique à celle que m'a fournie précédemment l'éleclrolyse du B. amyloxypropionate de sodium (') C^H"'0(CH2)3MgI -+- BrCH'OC^H" = MgBiI -+- C=n"0(CH'-)*OG^H>'. L'étlier métliylique brome réagissant sur le composé magnésien de l'iodométhyline trimétliylénique a donné l'élher diméthylique du même glycol CH'0(CH')'MgI + BrCH20CH'=MgIBr+CH30(CH-)*OCH'. » Voilà donc un second moyen d'atteindre la série si longtemps inabor- dable du glycol létraméthylénique. Ce nouvel élher diméthylique du butanediol 1.4. est un liquide très mobile bouillant à i32°-i33° sous la pression de 760"™. Densité à 18" : o.SSg. L'analyse a donné C pour 100, 6i,o5, calculé 61,01 ; H pour 100, 1 1,67, calculé 11,86. )) Synthèse dans la série pentomethylénique. — Enfin par l'action de la bromoamyline méthylénique BzCH-OC'H" sur le dérivé magnésien de la bromoamyline tétraméthylénique C^H"0(CH-)^MgBr, j'ai pu remontera la diamyline du pentanediol i.5. dont j'espère pouvoir bientôt exposer ici les propriétés. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une nouvelle réaction générale des aldéhydes. Note de MM. L.-J. Simon et A. Coxduché, présentée par M. Henri Moissan. « L'action de l'éther acétylacétique sur les aldéhydes en présence d'am- moniaque a conduit Hantzsch à une méthode élégante de synthèse dans la série pyridique. Tout récemment Guareschi a entrepris sur l'élher cyana- cétique des recherches parallèles, et il a été conduit à des dérivés de Timide glutaconique. » L L'éther oxalacétique se condense également avec les aldéhydes en présence d'ammoniaque et conduit à des dérivés de substitution d'une céto- pyrrolidone. Ce sont les premiers résultats obtenus dans cette voie que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie. Le mode opératoire est fort simple : » On dilue dans l'alcool l'éther oxalacétique (i""') et l'on y mélange l'aldéhyde (i™"') (l'aldéhyde benzylique par exemple), puis on ajoute un poids d'ammoniaque aqueuse concentrée égal au poids d'éther employé. Il se produit un vif échauflfement qu'on mo- (') Comptes rendus, t. CXXXII, p. 269. 97^ ACADÉMIE DES SCIENCES. dère par des affusions d'eau. On abandonne ensuite à soi-même; au bout de quelques •heures on peut recueillir un dépôt abondant d'une substance cristalline à peine colorée qu'on lave à l'alcool froid. Cette substnnce est un sel ammoniacal. L'acide correspon- dant en résulte sans dilTicullé. La réaction s'interprète par les équations suivantes : CO^C^H'*— CW-— CO - C02C'H=+ C«IP— COH + 2 NIP = C-H=(OH) + H^O + C"H"NO*NH\ C"II'^NO'NH»+ HCl = NH'GI 4- C^H'^NO'. » Le corps ainsi obtenu est un solirlc blanc, peu sokible dans l'alcool froid et encore moins dans l'eau ; on peut le faire cristalliser par refroidis- sement de ses solutions chaudes. Il se décompose sans fondre vers i85°. » Les acides concentrés et froids le dissolvent sans l'altérer et l'eau le reprécipite de ses solutions acides. Chauffé avec l'acide sulfurique glacial il lui communique une coloration bleue et ne reprécipite plus alors par di- lution. » Ce corps se comporte coirime un acide faible ; sans action sur l'hélian- tine, mais acide vis-à-vis de la phtaléine, il peut être titré alcalimétrique- ment, en présence de cet indicateur, comme l'élher oxalacélique dont il provient. Il est soluble dans les solutions alcalines diluées et dans les solu- tions de carbonates alcalins à l'ébulltion ; de ces solutions, il est de nouveau précipité par les acides étendus. » Nous avons préparé et analysé ses sels de potassium, d'ammonium, d'argent et de cuivre : » Le sel de potassium C'II'^NO'K s'obtient en précipitant parla potasse alcoolique la solution alcoolique de là substance acide; il est, en somme, peu soluble dans l'eau froide et cristallise par refroidissement de sa solution dans l'eau bouillante; il ne se décompose pas au-dessous de 265''-2^o''. On peut le titrer acidimétriquement en pré- sence d'hélianline. » Le sel d'ammonium C"H'2N0*NH*,qui s'obtient directement dans la préparation, est très peu soluble dans l'alcool froid et même peu soluble dans l'eau froide (i pour 100 environ), il se décompose aux environs de 175". » Le sel d'argent G'^H'-NO'Ag, insoluble dans l'eau, s'obtient en petits cristaux en mélangeant des solutions très diluées (i pour 1000) de sel alcalin et de nitrate d'argent. Il se décompose aux environs de 200° et est stable à la lumière. » Le sel de cuivre (G"H'-NO')*Cu -+- 2C-1I'0-, obtenu par dilution de sa solution acétique au mo_)en d'eau, cristallise avec 2™°' d'acide acétique, qu'il abandonne com- plètement vers iSo"; il est inaltérable au-dessous de 200°, Ce sel se présente en petits cristaux verts caractéristiques; il est Insoluble dans l'eau, mais soluble dans l'ammo- niaque, l'acide azotique et l'acide acétique concentré. n Enfin, la substance acide et ses sels solubles colorent en rouge le chlorure ferrique en solution alcoolique ou aqueuse. SÉANCE DU t8 AVRIL 1904. 979 » Les propriétés acides de l'éther oxalacétique se retrouvent donc dans la nouvelle combinaison; les caractères de la fonction cétonique n'ont pas non plus disparu. » La phénjlhydrazone s'obtient en dissolvant la substance dans une solution alcoolique chaude de phénylhydrazine : elle fond à i72''-i73° et communique à l'acide sulfurique concentré et froid une coloration bleue qui se modifie rapidement et se fixe en rose. » L'oxirae s'obtient en dissolvant de même la substance dans une solution alcoolique d'hydroxylamine libre : elle est très soluble dans l'alcool et cristallise avec de l'eau de cristallisation. Hydratée elle fond vers 100"; après dessiccation elle ne fond plus qu'à iSo". » II. La réaction que nous venons de décrire à propos de l'aldéhyde ben- zylique s'applique sans modification au furfiirol et aux aldéhydes aroma- tiques; on obtient avec la même facilité et le même succès des composés analogues, par leur composition et leurs caractères, avec la combinaison benzylique. Nous en avons préparé et analysé un certain nombre. Nous donnons, à titre d'indication, les températures approximatives de décom- position des substances obtenues (I) et de leurs combinaisons ammonia- cales (II) : I. II. .0 o Aldéhyde benzylique i85 176 1) méta-nitrobenzylique. 178 i66 » salicylique 175 190 » anisique 160 176 Vanilline 180 175 Pipéronal i55 i85 )) m. On peut remplacer, dans cette réaction, l'ammoniaque par une base primaire (méthylamine ou aniline) ; par contre, les aminés secondaires (méthylaniline ou diphénylamine) ne donnent rien de semblable. On ne peut pas davantage remplacer sans modification l'éther oxalacétique par l'un de ses dérivés de substitution , l'élher méthyloxalacétique , par exemple. M On nous permettra de conclure provisoirement, d'après tous les faits indiqués, à la constitution des produits obtenus. Nous admettons, en parti- culier pour les dérivés de l'aldéhyde benzylique, les formules suivantes : la formule I est relative à l'intervention de l'ammoniaque; la formule II 9B0 ACADÉMIE DES SCIENCES, se rapporte à l'intervention de l'aniline : CO — CH-CO^C^H^ CO-CH — C0=OH= (1) I I 11 (II) CO GH-C^H'i GO Cil — C'H'^ \ / \ / NH N.C^H^ M D'après cela, nous aurions affaire à des dérivés de l'a-cétopyrrolidone. Nous poursuivons les recherches destinées à fournir la démonstration de cette manière de voir. » CHIMIE ORGANIQUE. — Chloniration du carbonate de pliényle en présence du chlorure d'antimoine. Note de M. Et. Barral, présentée par M. Armand Gautier. « En présence de l'iode (' ), la chloruration atteint péniblement, comme dernier terme, le carbonate neutre de trichlorophénvle. Aussi, je me suis adressé à des chlorurants plus énergiques : le chlorure d'aluminium anhydre et le pentachlorure d'antimoine. » Le chlore traversant une dissolution de carbonate de phényle dans le tétrachlorure de carbone, additionné de chlorure d'aluminium anhydre, s'absorbe très lentement à froid, un peu plus rapidement à chaud, pendant que le liquide devient noirâtre. Dans ces conditions, j'ai obtenu les corps déjà préparés en présence de l'iode; la chloruration s'arrête au carbonate de trichlorophényle. » Avec le carbonate de phényle maintenu en fusion après addition de chlorure d'aluminium anhydre, on obtient des corps mélangés à des pro- duits de décomposition noirâtres, goudronneux, qui rendent les sépara- tions fort difficiles. » En présence du chlorure d'antimoine, on obtient aussi des produits noirâtres; mais la séparation des dérivés chlorés du carbonate de phényle est moins difficile. » Pour préparer successivement les dérivés ciilorés du carbonate de phényle par l'intermédiaire du chlorure d'antimoine, un poids connu de carbonate de phényle a été mis dans une cornue avec 5 pour 100 de son poids de trichlorure d'antimoine (') Voir ma Note précédente. SÉANCE DU l8 AVRIL igo4. 98 1 ( transformé ensuite en pentachlorure par le chlore). Dans le mélange fondu et chaufTé dans une cornue à une température d'autant plus élevée que la chloruration est plus avancée, on fait passer un courant de clilore sec qu'on dirige à la sortie de la cornue dans des flacons contenant de l'eau pour absorber l'acide chlorhydrique formé. De temps en temps, la coinue et les flacons, tarés au préalable, étaient pesés pour se rendre compte de la marche de la chloruration. » Dans les diverses préparations, le courant de chlore était interrompu lorsque l'augmentation du poids de la cornue et celle de l'acide chlorhydrique formé corres- pondaient à peu près à la formation du dérivé chloré que je me proposais d'obtenir. Malgré cela, j'ai presque toujours obtenu un mélaiiîçe de deux ou trois carbonates de chlorophényle dont la séparation est fort laborieuse, leur solubilité étant peu diffé- rente dans les divers dissolvants neutres. » 11 se forme ainsi, surtout quand la chloruration dépasse le carbonate de trichloro- phényle, des chlorophénols plus chlorés que le carbonate obtenu, par exemple du pentachlorophénol, en même temps que le carbonate de trichlorophényle; de la qui- none tétrachlorée lorsque le chlore n'est pas suffisamment sec; du chlorure de Julin CCF lorsqu'on arrive au carbonate de pentaclilorophényle. « A des températtires variables de 90" à 200°, d'autant plus élevées que la chloruration est plus avancée, j'ai réussi à préparer et ;i isoler : » D'abord tous les dérivés chlorés obtenus dans la chloruration du carbonate de phényle en présence de l'iode. En outre, j'ai retiré une petite quantité d'un carbonate /OC^H^CI- mixte de di- et de trichlorophényle CO \r)(-Br-i:('|:)' ®" petites aiguilles blanches fusi- bles vers iSo", corps isomère de celui «pie j'ai obtenu dans la chloruration du carbonate de phényle en présence de l'iode. » Après le carbonate de trichlorophényle CO (OC''H2Clf_2_^_5 )-, fusible à loS", il /OG^HCP se forme du carbonate mixte de tri- et de télrachloniphényle CO^ „ „,, riapii ~ ' ' en petites aiguilles blanches nacrées fusibles à ij^'-iyô"; puis du carbonate de tétra- chlorophényle CO(OC«HCl*_2_3_4_e)S cristallisé en petites aiguilles nacrées, géné- ralement réunies sous forme de choux-fleurs, fusibles à 1 55"- 156°. » Saponifié par la potasse alcoolique, ce carbonate de tétrachlorophényle donne le tétrachlorophénol C°HCI*OH,_,_3_4_„, fusible à 67°, que M. Hugounenq a obtenu en partant de l'anisol tétrachloré, et que j'ai préparé par chloruration du phénol eu présence soit de l'iode, soit du perchlorure de fer ou du perchlorure d'antimoine. » J'ai obtenu synlhétiquement ce carbonate de tétrachlorophényle en faisant réagir une solution toluénique d'oxychlorure de carbone sur une dissolution aqueuse con- centrée de tétrachlorophénate de potassium. » Il se forme ensuite, vers iSc-igo", une petite quantité de carbonate mixte de /OC' H CI' tétra- et de pentachlorophényle C0(^^^„.. '^'"^ *~S en fines aiguilles blanches nacrées, fusibles à lôSo-iôg". » Enfin, j'ai obtenu le dernier terme de la série, le carbonate de pentachlorophé- C. R., 1904, 1" Semestre. (T. CXXXVUl, N° 16.) 128 982 ACADÉMIE DES SCIENCES. nyle ^(OC^CF)^ cristallisé en petits prismes translucides blancs, fusibles à aSS", presf[ue insoluble dans les dissolvants neutres, liés peu solnble dans le benzène froid, un peu plus à l'ébuUition, ce qui permet de le séparer facilement des autres carbonates de chlorophénols. La potasse alcoolique le transforme en pentachlorophénol. J'en ai fait la synthèse par J'oxychlorure de carbone et le pentachlorophénale de potassium. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du soufre et du sélénium sur les combinaisons organomagnésicnnes des hydrocarbures aromatiques mono- et dihalogéncs dans le noyau. Note de M. F. Tabourv, présentée par JM. A. H;iller. « li'action de l'oxygène sur les composés organomagnésiens des hydrocarbures aromatiques monobromés et dihalogénés dans le noyau ayant fourni à M. Bodroux {Bull. Soc. chim., 3" série, t. XXXI, p. 24) un certain nombre de phénols, je me suis proposé de voir si l'on obtient des réactions de même genre avec les autres métalloïdes de la même famille, ce qui devait me conduire à l'obtention de thio-, séléno-, tellurophénols. Mes essais ont porté sur le soufre et le sélénium, et dans ces deux cas l'expérience a confirmé mes prévisions. Mais il se forme en même temps que les thio- et sélénophénols une quantité plus ou moins grande de disul- fure ou de diséléniure provenant de l'oxydation des composés qui prennent naissance dans la réaction. » Voici les résultats obtenus : I. — Action du soufre. Dérivés halogènes Points Points primitifs. Thiophénols. de fusion. Disulfures. de fusion. C=H=Br OH^SH . liquide (C»H=)=S'' Sgo-ec (;'«H'Bra C'H'SH . " liquide (C"'H-)2S' 85° OH*Br°- CH^BrSlI .. . 70°-7 1 " (C«H'Br)2S^ ... 930 OH'ClBr C^ H' Cl SU... . 54° (C=H'C1)''S-.... 7o»-7i° G'«H«Br« C'»H<=BrSH.. . sso-se» (C"'HsBr)2S^.. . iSjo-iSa» C'HsClBr C'HsClSH.. . 430-44° (G"'H«C1)='S^.. I1l°-\'Î2" II. Dérivés halogènes primitifs. Sélénophénols. C«IPBr CIPSeH... C">H'Br„ C'»H'SeH.. Action du sélénium. Points de fusion. liquide liquide Points de fusion. Diséléniures. (C«H^)^Se'- 62" (C'»H")'Se^ Sjo-SS» SÉANCE DU l8 AVRIL IpO^- 983 Le mécanisme de la réaction paraît être le suivant : ^"■-. ch. G., t. XXXIV, p. 479 et 485; t. XXXV, p. iSgS et 1602). )> L'isocyanate de phényle a rendu dans cet ordre d'idées beaucoup de services; il a permis à A.-W. Hofmann et à ses élèves, et à beaucoup d'autres ensuite; de caracté- riser de nombreux alcools. Toutefois, son emjjloi échoue souvent, quand les phényl- urélhanes ainsi préparées sont liquides ou trop solubles dans les divers dissolvants organiques. » MiM. H. et E. Erdmann et P. Huth (Journ.f. prakt. Ch., t. LVI, p. i, 6 et 27) remplacent l'isocyanate de phényle par le chlorure de diphénjlurée et ses homologues supérieurs; ils obtiennent des uréthanes disubstituées qui ont rendu service dans SÉANCE DU l8 AVRIL igo/j. 98!» quelques cas spéciaux, mais qui présentent toujours, quoique à un degré moindre, les mêmes défauts que les phényluréthanes. » Je suis arrivé à obtenir des dérivés cristallisés de tous les alcools sur lesquels j'ai fait porter mes essais, chaque fois que j'ai pu en préparer les éthers pyruviques. « Tous ces pvruv^ates se combinent avec éneigie à la semicarbazide en donnant des semicarbazones crislallisées et inaltérables qui sont chacune caractéristique de l'alcool correspondant. Ces semicarbazones de pyruvales CH^ — C — CO — 0P> Az — AzH-CO- AzH- sont insolubles dans l'eau, très peu solubles dans l'éther de pétrole, médiocrement solubles dans les autres dissolvants organiques, cristallisent très aisément et permet- tront des séparations d'alcools. Il suffit d'ailleurs de les traiter par la potasse alcoolique pour régénérer l'alcool correspondant; il se fait en même temps le sel de potassium de l'acide semicarbazone-pvruvique. » Le problème est donc ramené à la préparation des pyruvales des divers alcools. Avec les alcools primaires et secondaires, il suffit d'opérer, comme l'a indiqué M. Simon {Bull., 3* série, t. IX, p. i36), c'est-à-dire de maintenir quelques heures à i4o''-i5o° le mélange d'alcool et d'acide et de distiller ensuite. La méthode étant intéressante surtout pour les alcools à molécule lourde, j'effectue dans le vide la distillation du pyruvate. J'ai constaté que certains alcools non saturés donnent des réactions anormales : en particulier, le géraniol est complètement décomposé. » Quant aux alcools tertiaires, tous ceux que j'ai eus entre les mains ont été intégralement décomposés par l'acide pyruvique en eau et hydrocar- bures éthyléniqnes. Ce dédoublement constitue un excellent mode de pré- paration de ces derniers. Je continue d'ailleurs mes essais relatifs à la préparation des pyruvates des alcools tertiaires. » La semicarbazone de pyruvate de l'alcool triméthyléthylique (22 di- méthylpropanol) fonda 168", celle de l'alcool capryliquede l'huile de ricin (octanol 2) à Ii8°-ii9'', celle de l'alcool benzylique à 176°, celle de l'al- cool phénylpropyliqiieà 143", celle de l'alcool hexahydrobenzylique à 182", celle du 26-diméthyloctanol à 124°. '> CHIMIE ORGANIQUE. — Sur deux acides ^^-méthylcinnamiques isomères. JNote de M. M. Tiffeseau, présentée par M. Haller. « Dans une précédente Note {Comptes rendus, t. CXXXV, p. i348), j'ai signalé la formation de deux acides p-méthylcinnamiques dans l'action 986 ACADÉMIE DES SCIENCES. de CO^ sur le dérivé magnésien de ra-méthyl-u-bromostyrolène et je me proposais d'étudier spécialement ces deux acides; une Note récente de M. Schroeler(^er/c/i/e, t. XXXVII, p. 1091) m'oblige à publier dès main- tenant mes résultats. » Je suis parvenu à séparer ces deux acides grâce à leur différence de solubilité soit dans l'éther de pétrole, soit dans le sulfure de carbone; en répétant les cristallisations, j'ai obtenu finalement deux acides à point de fusion toujours identique, l'un fusible à 129", l'autre fusible à 97°-98°. » On pourrait considérer ces acides comme des isomères de position et admettre que l'un est un acide phénylcrotonique CH'- C(C'H') = CH - CO=H tandis que l'autre serait un acide phénylisocrotonique CH^= C(C'H=) - CH= - CO^H; il serait possible, en effet, ({ue l'u-bromomélhylstyrolène obtenu par l'action de la potasse sur le dibromométhylstyrolène CH' — CBr(CH') — CH-'Br puisse contenir à la fois le phényl-2-bromo-i-propylène-i CH'C(-C''H^) = CHBr et le phényl-2-bromo-3-propylène-i CH-Br — C(C''H*) = CU-. » Toutefois, étant donnée la facilité avec laquelle ces acides s'hydro- gènent en l'acide saturé correspondant, on doit plutôt les envisager comme des acides élhyléniqiies oc et les considérer comme deux acides p-méthyl- cinnamiques stéréoisomères. » Acide fusible à i2g°. — Cet acide distille entièrement sans décomposition vers 1700-172'' sous i4""; chauffé avec de la baryte caustique, il fournit du métlijlstyrolène caractérisé par la formation de phénylacétone dans l'action de AzO*Ag surl'iodhydrine correspondante. Il est facilement hydrogéné par l'acide iodhydrique en présence de phosphore. » Acide fusible à 97°-98°. — Je suis parvenu à réaliser la formation de cet acide par une voie toute différente, ainsi que l'a fait également M. Schroeter {loc, cit.). » Cette méthode consiste à condenser l'acétophénone (') et l'éther iodacétique en présence de magnésium, puis à soumettre l'éther de Tacide-alcool ainsi obtenu à plu- (') J'ai également réussi à condenser la paraméthylacétophénone avec l'éther ioda- cétique et j'ai ainsi obtenu un acide paraniéthyl-3-méthylcinnamique CIP— C«II»- C(CH') = CH - CO'H, fusible à i36°. SÉANCE DU l8 AVRIL I9o4- 9^7 sieurs distillations à la pression ordinaire; le mélliylcinnamate d'éthyle ainsi préparé bout vers 270"; il est soumis à la saponification et fournit avec d'assez bons rende- ments un acide brut fusible à gS"; après plusieurs cristallisations dans l'alcool méthy- lique ou dans le sulfure de carbone, cet acide fond nettement à 97''-98"et distille sans décomposition sensible vers i']i°-\'j[^° sous iS""". » Véther inélhyliqiie bout à 259<'-26o''; il cristallise dans l'alcool à 80° en four- nissant des feuillets fusibles à 28°, (^2s= ' ,o55. » Uéther élhylique bout à 269°-27 1°, NMgBr+G'HS ^CO^ ^C.^W ^ G < I \OMgBr /COv (B') C'WK )NMgBr /COv \Cc: +ir-0 = C''H< >N + MgBr2+Mg(0H)^ I \OMgBr \ G -^ C=H= ou G-'HK )NH ^GH - GH' » En appelant isoindolone le corps C"H\ /^N, les corps suivants (') Comptes rendus, t. CXXXVIt, p. 675. 988 ACADÉMIE DES SCIENCES. obtenus par action de l'éthylbromure, de l'isobutylbromure etdel'isoamyl- bromnre de magnésium sur la phtalimide seraient appelés : /COx /COx C/'W^ >i\ ou C«1I'<' j)MI » 1. Éthylisoindolone: { ^ C ^ G ^ ]■ — Cristaux •^ ' I ^CH — CIP' fondant à 210°. » 2. Isobutylisoindolonc : .COx I /CIP /C0\ CH^-CH( ou eH< )NH \ CH — C'H' - Cristaux fondant à 180°. » 3. Isoamylisoiiidolone : /COx \ C^ I /CH' /COx CH--CH'--CH< ou C^H-C )NH ^GH-C'IP , — Cristaux fondant à ii5°. 1) Tous ces corps sont presque insolubles dans Teau et solubles dans les solvants organiques usuels, surtout l'acide acétique cristallisahle. » On peut pourtant se demander si les corps que je considère comme isoindolones ne sont pas en réalité des nitriles-cétones ( C^HV \ et si l'isoindolinone \ C*H''(' "^NCH* 1 ne serait pas plutôt une phé- C nylamide-cétone ( C" H'' \ p^, r^u^ )" ^^ ^^ serait difficile d'admettre les secondes formules pour les raisons suivantes : » 1° Les corps C'H*y _ ^N ne m'ont donné ni seniicarbazone, ni pliényllijdra- I R zone, ni de réactions colorées des cétones; SÉANCE DU l8 AVRIL 190ZÎ. 989 » 2» Le sodium n'a pas réduit la solution alcoolique du cnrps ^ " \ G -^'^ et le zinc n'a pas réduit non plus la solution acétii|ue du corps C^II'v \^ x,N. G'-IP » 3° En faisant bouillir le corps C»II»(^ „ ^N avec une solution /GIF Cll=-CIP-Cll\ç,,p concentrée de potasse dans l'alcool, je n'ai pas constaté la formation de l'acide /GOOH \CO-G'H"" » V On sait f[ue les nitriles fondent ordinairement plu^ bas que les acides corres- /GN pondants. En suivant cette règle, un nitrile comme C^Ps^ „ _ „,jj^ devait fondre plus bas que l'acide C'H'^ „' _ TMI^" *^' '' " "^'^ '^^^ ^^^ *'"^'' ^'^^ ^'^^'^'^ préparé par MM. Gabriel et Micliael (') fond en elTet vers 91", tandis que le corps que j'ai obtenu fond vers 210". J'ai préparé d'ailleurs également rtl acide par une méthode dilTérente en cliaulTanl pendant quelques heures au bain-njarie le corps en question avec l'acide clilorliydrique concentré. Mais celte réaction ne prouve nullement qu'il s'agisse d'un nitrile, parce (ju'elle peut être aussi bien expliquée par une formule d'isoindolone. co, ). Ouanl à l'isoindolinone C'Il''^ "NCMJ% je l'admeLs cotnme telle, I ^OH el non pas comme une phénylamiJocéLone, parce qti'elle ne m'a donné ni phénylliydrazone, ni semicarbazone, ni de réactions colorées des cétones. En outre, le bromure d'acétyle réagit sur elle en donnant un corps dans lequel un — OH est remplacé par un Br. Ce remplacement ne s'explique guère avec la formule phénylamidocélone, tandis qu'il est facilement explicable, si l'on admet la formule d'une isoindolinone qui, sous l'influence du bromure d'acétyle, subit une déshydratation avec addition subséquente d'acidebromhydrique. » (') Derichle, t. XI, p. ici 4. C. R., 1904, I" Semestre. (T. CX.XXVI11, N» 16.) I291 990 ACADEMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les hydrates d'alcool mèlhylique et d'acétone. Note de E. Varenne et L. Godefrov, présentée par M. Troost. « Nous avons appliqué à l'étude des hydrates d'alcool méthylique et d'acétone la méthode du chronoslilliscope L. Varenne qui nous a déjà permis d'obtenir les hydrates d'alcool éthylique {Comptes rendus, 7 décembre 1908 et 1 1 janvier 1904). « Hydrates d'alcool méthylique. — On a opéré sur les mélanges successifs de gS d'al- cool pour 5 d'eau, 90 d'alcool pour 10 d'eau, etc. La température était constante de 12°. Le tube capillaire avait une longueur de ioo™"> et un diamètre de o""",64. Nous avons ainsi établi vingt et une constantes avec lesquelles nous avons construit une courbe dans laquelle les temps écoulés sont pris pour ordonnées et les richesses en alcool pour abscisses. » Cette courbe représente nettement les variations de T et, par conséquent, celles de sa fonction inverse K (coefficient de dépense), laquelle est caractéristique de chaque mélange. Elle présente un profil absolument analogue à celui de l'alcool éthy- lique, mais les variations des ordonnées sont beaucoup plus importantes puisqu'elles vont de 269 à 780 unités au lieu de 228 à 5o2. » Les hydrates d'alcool méthylique sont au nombre de six. Le plus important situé au sommet de la courbe (abscisse 4o) correspond presque rigoureusement à l'hydrate GH^OH + 3H-0, c'est l'analogue de l'hydrate éthylique déjà signalé. » Un second est situé au voisinage de l'abscisse 70 et représente exactement l'hy- , drate CH'OH -h H-0. Un troisième se trouve sur l'abscisse 5o et répond à la formule CH'OH + 2 11^0. » La partie descendante de la courbe devient presque régulière, mais présente cepen- dant à l'abscisse 3o l'hydrate CH^ OH + 5 H^ O ; à l'abscisse 20, l'hydrate CH'OH-i-SH^O et à l'abscisse 10, l'hydrate CH'OH + 20H-O. » En résumé on obtient donc avec l'alcool méthylique les six hydrates suivants : C1P0H+,H2,0 ) branche ascendante: branche descendante. » Hydrates d'acétone. — Nous avons appliqué la même méthode que pour les alcools éthylique et méthylique. C1I^0H + ,H^0 ClI^ OH + 2H^0 CH=iOH-H 3H^0 CH'0H + 5H=0 CH^OH-H 8H20 CH3 0H + 20 H-0 SÉANCE DU l8 AVRIL igo4. gqi » La courbe construite à l'aide de 21 constantes (comme les précédentes) est carac- téristique et diffère assez des courbes analogues concernant les alcools éthylique et métbylique. » La courbe acétone -+- eau s'élève rapidement et presque en ligne droite jusqu'à l'ordonnée 1060, et qui semble indiquer que jusqu'à ce point il n'existe pas de combi- naisons définies. A partir de l'ordonnée 1060 jusqu'à l'ordonnée io58, elle forme un plateau assez étendu. Ce plateau présente un point culminant à l'abscisse 5o, lequel correspond exactement à l'hydrate d'acétone CIP— CO — CH^-1- 4H'-0. ^ "■-.. î I - Ai: II' ' y rf n />' l:-rfry^^-:i rm^^^^m'-W^k^^i.^^:: _t.' ïr Î-- .'^ » L'origine du plateau (abscisse 55) représente l'hydrate CH^ — CO — CH'-h 3H*0. » La fin du plateau (abscisse 35) répond exactement à l'hydrate CH^-CO-CtP+SH^O. » A partir de ce point, la courbe redescend rapidement, presque en ligne droite et se termine par une partie curviligne presque horizontale. Vers cette partie doivent exister quelques hydrates peu stables renfermant un grand nombre de molécules d'eau (environ 34). 992 ACADÉMIE DES SCIENCES. » L'acétone donne donc avec l'eau au moins trois hydrates définis : C1I<-C0-CIP+3H=0, CI1'-C0-C{P+4IF0, Cll^-C0-CtF+8H^0, et probablement CH^-CO-CH^-4-3/,H=0. » Ajoutons enfin que les mélanges d'alcool éthylique et d'alcool méthy- lique ne semblent pas donner de combinaison . » Les courbes ci-dessus résument ces observations. » ZOOLOGIE. — Sur la perception des radiations lumineuses chez les Papillons nocturnes et Pemptoi des lampes-pièges. Note tle M. Joseph Pf.ruaud, présentée par M. Alfred Giard. « La lumière exerce sur beaucoup d'animaux uneattraction remarquable et, de tout temps, semble-t-il, on a su utiliser cette propriété pour capturer certains insectes nuisible?. Mais, jusqu'à ce jour, aucun auteur ne s'est préoccupé de déterminer, par des expériences comparatives, les conditions les plus favorables pour l'emploi des pièges lumineux : nous allons exposer les résultats des recherches que nous avons faites dans ce but. » On peut admettre, a priori, que certains animaux, très éloignés de nous par leur constitution, ne voient pas les rayons du spectre que nous percevons et envoient d'autres que nous ne percevons pas. On peut sup- poser aussi que tous les rayons du spectre n'impressionnent pas de la même façon l'œil de tous les animaux. » La solution de ces questions présente un grand intérêt tant au point de vue des conséquences pratiques qu'à celui de la |)hilosophie générale. » Paul Bert a le premier démontré que certains Crustacés, les Daphnia vulex, savaient apprécier les différences d'éclairage et distinguer les cou- leurs. Les recherches de Raphaël Dubois, de Lubbock, deGraber, d'Exner ne laissent aucun doute sur l'existence d'un sens chromatique chez les Invertébrés. Nous avons constaté le fait pour plusieurs Lépidoptères noc- turnes : Pyrale de la Vigne (Tortrix pilleriana). Cochylis {Torlrix ambi- guella), Pyrale du Pommici- {Carpocapsa pomonella). 1) I-ln faisant tomber les rayons du spectre dans une chambre obscure où sont SÉANCE DU 18 AVPK. 190'^. ggS enfermés des papillons de Pyrales ou de Coclivlis, on observe un groupement curieux de ces inspctes : la majorité se trouve dans le jaune, le vert, l'orangé, une assez grande quantité dans le rouge, un petit nomlire dans le bl'-'u et quelques-uns seulement dans le violet. » lïn remplaçant les radiations spectrales par autant de lumières, représentant les mêmes couleurs et de la valeur initiale d'une bougie, nous avons constaté une dis- tribution semblable dans le déplacement des papillons. En ajoutant à la série une lumière blancbe, de source identique, et en adaptant un piège à chacun des foyers, la capture des insectes s'est opérée dans les proportions indiquées ci-après : Ijumière blanche 33,3 pour 100. )i jaune 21, 3 » » verte i3,8 » » orangée . 1 3 « » rouge 11,5 » 1) bleue 4i9 » » violette 2,2 » » L'expérience, répétée plusieurs fois dans les vignes, nous a donné des résultats absolument comparables. » La puissance captivante de la lumière vis-à-vis des papillons nocturnes, sur une surface donnée, n'est pas proportionnelle à son intensité comme l'indiquent les chiffres suivants fournis par douze chasses : Noiiilire (le papillons captures ( moyenne par nuit ). Intensité -~ ^ -'^ -^^ (les Liimpes Lampes lampes-picges. avec manchon, sans manchon. I bougie décimale 4 » » T » » » Le ravon d'attraction d'un foyer n'est pas davantage en rapport avec son intensité lumineuse : de 12" à 14™ pour une lampe d'une bougie, on peut le fixer de 16™ à 18"" pour une lampe de sept bougies. » Ces constatations peuvent paraître paradoxales;- elles trouvent leur raison dans les aptitudes de ces papillons dont le vol est très court et l'organe visuel incapable de percevoir à de grandes distances. » Ces mêmes insectes paraissent s'accommoder mieux d'une lumière diffuse que d'une lumière éclatante; nos prises, relatées dans le Tableau ci-dessus, ont été, en effet, plus abondantes avec des lampes munies de manchons diffuseurs. » La hauteur des lampes-pièges au-dessus du sol n'est pas indifférente; elles devront être placées dans la zone où les papillons évoluent habituellement : pour la Pyrale de la Vi^ne et la Cochylis, de 4o"^'" à 5o'^'" dans les vignes basses sans support et, dans le« 569 4i> 5i8 390 545 409 994 ACADÉMIE DES SCIENCES. autres, à un niveau juste suffisant pour que les pampres n'emprisonnent pas trop les rayons lumineux; pour la Pyrale du Pommier, à la hauteur des arbres. » Les observations rapporlées précédemment nous autorisent à formu- ler les conclusions suivantes : » Les Lépidoptères nocturnes soumis à cette étude perçoivent les diverses radiations lumineuses du spectre et sont par elles diftéremment impressionnés. La lumière blanche est celle qui exerce la plus grande attraction sur ces papillons. » La lumière diffuse est plus captivante que la lumière vive. Il y a donc avantage, pour l'emploi des lampes-pièges, à diminuer l'éclat intrinsèque de la durée lumineuse et, pour lui conserver la même intensité totale, à augmenter la surface éclairante en utilisant les diffuseurs. On captera, au moyen d'un écran blanc, disposé en manchon, le flux de lumière le plus grand possible. Le pouvoir éclairant sera diminué par l'absorption, mais certains rayons émis au-dessus du plan horizontal seront ramenés dans celte direction à leur sortie de l'écran diffusant et pourront avoir un effet utile alors que, dispersés, ils n'auraient pu être aperçus par l'insecte qui évolue près du sol. )) La chasse aux papillons la plus efficace est obtenue avec des lampes- pièges dont l'intensité lumineuse est d'une bougie décimale, munies de manchons diffuseurs et placées à 25™ environ les unes des autres. » ZOOLOGIE. — Sur le pédoncule de quelques Vorlicelles. Note de M. Esimaxuel Fauré, présentée par M. Edmond Perrier. « La structure du pédoncule des Vorticellidœ est bien connue, surtout depuis le travail de Gesa Entz sur le système contractile des Vorlicelles; mais, en reprenant cette étude à l'aide de colorations précises, j'ai pu faire quelques observations nouvelles; je vais décrire le pédoncule de la Vorfi- cella convallaria L. que j'ai particulièrement étudiée. » Constitulion. — Le pédoncule de la Vorticclla convallaria se compose de deux parties : une interne contractile, une externe élastii/ue. » La partie contractile constitue le cordon central du pédoncule. Ce cordon com- prend : le spasmonème, le cordon plasmalique et une gaine enveloppante. » Le spasmonème est la partie active du système : c'est une fibre contractile formée par la réunion des myonèmes de la Vorticelle, qui sont bien, suivant l'expression de M. Fabre-Domergue, du « liyaloplasma longitudinaleraent condensé ». SÉANCE DU l8 AVRIL 1904. 995 » Ces myonèmes convergent vers la base du corps delà Vorticelle; ils s'épaississent alors, et se relient à l'ecloplasma de l'infusoire par de forts tractus hyaloplasniiques; puis ils se réunissent en un faisceau tabulaire qui est le spasmoneine. Celui-ci plonge dans le pédoncule en décrivant une hélice très allongée. » Le spasrnonème se colore très peu pendant la vie : le bleu de Nil et le Brilliantkre- sylblau le colorent en lilas clair, les parties contractées étant plus fortement teintées en violet (réac-tion acide). Après fixation il se colore fortement par un grand nombre de colorants. Aucune de ces méthodes ne laisse voir clairement la structure de cet organe. Un heureux hasard de préparation m'a montré, sur un spasrnonème traité par l'hématoxyline au fer, la décornpoaition discoïde, affirmant ainsi une structure entre- vue par Ed. Everts chez la V. nebulifera (1870). D'après cette préparation, le spas- monème est constitué par un sarcolemme contenant une pile de disques alternative- ment minces et épais; le sarcolemme présente un léger étranglement au niveau de chaque disque mince, indiquant peut-être que ceux-ci servent à relier les fibrilles du spasrnonème; l'homologie avec un faisceau musculaire strié serait complète en ce cas. » Le cordon plasmatiqiie est constitué par une lile de granulations mesurant ol^,3, reliées sans doute par un fin réseau liyaloplasmique. 11 décrit une hélice parallèle à celle du spasmonème. Les colorants vitaux ont sur cet élément une action à peu près nulle. Après fixation par la chaleur et coloration par le vert malachite, il se colore plus fortement que le spasmonème, apparaissant ainsi d'une façon très évidente. » La gaine du cordon central n'est autre chose que le tégument de la Vorticelle, c'est-à-dire son ecloplasma transformé en un long tube; sa partie supérieure, région de transition, est encore striée transversalement comme le tégument et se teinte aussi par les colorants du protojjlasraa. Le Brilliantkresylblau et le bleu de Nil font apparaître à la surface interne de la gaine des granulations particulières qui se colorent en bleu vif. Elles sont très nombreuses et de petite taille (±01^,3) dans la région supérieure du cordon central, plus espacées et plus grosses (± il^) sur toute la longueur de celui-ci. Le rouge neutre les colore facilement, bien qu'elles ne soient pas réellement neutro- philes, car le triacide d'Erlich est sans action sur elles. J'ajouterai que le cytoplasma de la Vorticelle contient de nombreuses granulations ayant les mêmes relations colo- rantes. » Le cordon central se plasmolyse facilement; traité par une solution de NaCl, la gaine s'aplatit contre le spasmonème. Il est baigné par un liquide homogène à réaction alcaline. » La partie élastique du pédoncule est la paroi ou gaine externe de celui-ci. Cette gaine se distingue du reste de la Vorticelle par sa colorabilité; le Brilliantkresyblau et le bleu de Nil colorent Fectoplasma et le cordon central et non la gaine élastique; le rouge Congo, au contraire, est sans action sur l'infusoire à l'état vivant et colore mani- festement cette gaine. » La colorabilité do la gaine élastique ne varie pas après la mort ou la fixation. Tout ceci montre qu'elle est bien distincte de l'ecloplasma de la Vorticelle, qu'elle ne vit pas et n'est sans doute qu'un produit d'élaboration. Il y aurait lieu dans ce cas d'homo- loguer le cordon central à la partie inférieure du corps d'une Cothurnia, considéra- 996 ACADÉMIE DES SCIENCES. blement amincie pendant Textension, el la gaino externe à la coque protectrice de ces infiisoires. » Chez la V. microsLoma, qui supporte très bien le rouge Congo, on peut constater sur les parties du pédoncule qui ont crû dans une solution de ce colorant que la gaine externe est tiès fortement teintée et ne possède plus aucune élasticité. Une de ces Vorticellcs, qui ayant abandonné son premier pédoncule en a produit un second, petit, rigide et fortement coloré, devrait être rangée, par un observateur non prévenu, dans le genre Rhahdoslyla. » La gaine élastique est formée de deux parties : une mince membrane interne, dif- ficile à mettre en évidence, qui se colore bien par le rouge Congo, et une membrane externe, plus épaisse, plus résistante et moins colorable; sa structure n'est pas homogène; le rouge Congo fait apparaître une bande épaissie el plus fortement teintée qui décrit une hélice allongée autour de la gaine élastique sur toute la hauteur du pédoncule; la ressemblance de cette diflérenciation avec un ressort à boudin, dont elle joue elTecti- vement le rôle, frappe au premier abord. La largeur de ce ressort varie, selon les espèces, de cl'-, 8 à 2H-, la longueur des spires varie de aSf^ à 5ol^, la colorabilité est variable selon les espèces et les variétés. Celte bande hélicoïdale est dextre chez V. convallavia, pulrina et microstoma; sénestre chez V. nehidifcra. Enfin, ce ressort est longitudinalement strié chez les V. coiwallavia et nebulifera . » Fonctionnement . — Le fonctionnement mécanique semble être celtii-ci : sous l'influence d'une excitation, les fibrilles de la Fo/7/ce//e se contractent; mais la contraction est plus forte sur l'une des faces du spasmonème, ce qui tend à enrouler cet élément sur lui-même ien accentuant sa disposition hélicoïdale; il entraîne dans ce mouvement la gaine élastique dont il bande le ressort; lorsque la contraction cesse, celui-ci se détend et suffit à ramener le pédoncule à la station rectiligne. » Au point de vue physiologique, le fonctionnement de toutes les parties du cordon central est encore fort obscur; peut-être le cordon plasmatique joue-t-il un rôle dans la contraction inégale du spasmonème. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. —' Stir la présence d*iin nouveau genre amé- ricain (Abronia) dans la flore tertiaire d'Europe. Note de M. L. Laurent, présentée par M. Zeiller. « Les fruits, relativement rares dans les coucbes géologiques, possèdent des caractères taxonomiques incontestables, et leur détermination est d'une exactitude incomparablement plus grande que celle basée unique- ment sur les feuilles. Cette détermination, d'autant plus précise que les empreintes sont plus nombreuses et d'une conservation irréprochable, ne SÉANCE DU l8 AVRIL 1904. 997 laisse que bien peu de place au doule, et celui-ci est en pareil cas une rai- son suffisante pour faire suspecter la justesse de l'interprétation. » Notre attention fut attirée, en étudiant les empreintes des Cinérites du Cantal (Mongudo, Saint-Vincent, la Sabie), sur un fruit ailé connu depuis longtemps et déjà signalé dans un grand nombre de flores fossiles sous le nom de Zygophyllum (Ulmus. Ung.) Bronnii, Sap. L'étude minutieuse de nombreux échantillons et les opinions contradictoires des auteurs qui l'avaient signalé nous avaient amené à penser, ou que cette espèce tertiaire avait disparu sans laisser de descendants directs dans la nature actuelle, ou que les interprétations qu'on en avait données ne correspondaient pas à la réalité. » D'abord rapporté au genre Ulmus par Unger('), ce fruit fut admis comme tel notamment par Sismonda, Ettingshausen, Gandin, et tout d'abord par Schimper {'') avec beaucoup de doute; plus tard celui-ci se rangea à l'opinion émise par de Saporta, qui le rapporta au genre Zygophyllum ('). Dans ses Dernières Adjonctions à la Flore fossile d'ALc-en-Proi'ence, cet auteur fait une critique magistrale de ces prétendues samares A'Ulmus et considère ce fruit comme analogue, par la structure et la nerva- tion (dont il ne donne du reste aucune analyse), à ceux de divers Zygophyllum asia- tiques et des Rœpera d'Australie. Ses descriptions tendent, en fait, bien plus à l'éloigner des Ulmus qu'à consolider l'attribution aux Zygopliyllacées. » Schenk, d'autre part, n'adoptant l'interprétation ni d'Unger ni de Saporta, mais sans émettre d'avis ferme à leur sujet, doute qu'il faille rapporter ces empreintes soit aux Ulmus, soit aux Zygophyllacées, et n'admet pas que l'existence de cette dernière famille pendant la période tertiaire en Europe puisse être établie avec certitude par ces fruits. » Grâce aux nombreux échantillons des collections du Muséum de Paris mis très obligeamment à notre disposition par M. le Professeur Bureau, nous avons pu examiner ces fossiles sur toutes leurs faces. Certains blocs en montrent la coupe, d'autres permettent d'étudier la nervation dans tous ses détails. Nous n'en donnerons pas une description détaillée, qui trou- vera sa phice dans un prochain travail; nous analyserons seulement les caractères essentiels destinés à établir sur des bases solides les véritables rapports de ce fruit avec ceux de la nature actuelle. » Le fossile possède une loge séminale centrale et unique, le long de laquelle sont fixées quatre expansions aliformes, ovales légèrement allongées à la base, rigides et (') Unger, Chloris protogœa, PL W.\l,fig. 2, 3. (2) ScBiMPER, Traité de Paléontologie végétale, t. II, p. 719; t. III, p. 298. ( = ) De Saporta, Bull. Soc. Géol. de France, Z' série, t. I, 1878, p. ara. C. R., 1904, 1" Semestre (T. CXXXVIII, N» 16.) IJO g o , oo4o ) 0,0026 ) o , 0080 i) 0,0025 ) o , 0090 dans 0,011 de corps thyroïde dans 0,012 de parathyroïde dans 0,012 de corps thyroïde dans 0,025 de parathyroïde dans 0,025 de corps thyroïde dans o,o33 de parathyroïde dans o,o33 de corps thyroïde dans o,o32 de parathyroïde dans o,o32 de corps thyroïde (') Gley, Comptes rendus, 1900. C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N° 16.) i3i ioo6 ACADEMIE DES SCIENCES. Poids Lapins. d» corps des deux Age. Poids. lliji'oïde frais. paratliyroïdes fraîches. i4 mois. . . . 3,2 0,^2 58 0,018 10 mois. . . . 2,5 0,176 0,011 i4 mois. . . . 3,1 O,205 O,0l4 Teneur de l'iode en milligrammes. dans 0,018 de paralhyroïde moins de 0,0025 dans 0,018 de corps thyroïde dans 0,011 de paralhyroïde dans 0,011 de corps thyroïde dans 0,01/4 de paralhyroïde dans o,oi4 de corps thyroïde B 0, oo3o » 0, ,0025 U 0 ,0025 » 0 ,0025 » 0 ,0025 Poids Poulets. du corps des deux — thyroïde para thyroïdes Age. Poids. frais. fraîches. Coq d'un an . . 2''S,3 o5, i85 06, 019 Coq d'un an . . 21^6,6 os, 216 05,026 Teneur de l'iode en milligrammes. g dans 0,019 ^^ paralhyroïde moins de o,oo25 dans 0,019 de corps thyroïde » 0,0110 dans 0,026 de paralhyroïde » o,oo25 dans 0,026 de corps thyroïde » o,oi4o » La quantité d'iode renfermée dans les deux paratliyroïdes externes de nos animaux est donc inférieure à o"*!,oo25; elle est plus faible que la quantité d'iode renfermée dans le même poids de corps thyroïde. » Justification. — 1° Ce sont bien les glandules parathyroïdes que nous avons éludiées. » En effet, ces organes ont été pris sons la direction de M. Doyon, et nous nous sommes assurés par une élude histologique que les tissus étudiés étaient bien para- thyroïdiens. » 1° Notre méthode de dosage était suffisamment précise. » Nous avons effectué de nouveaux dosages par la méthode recommandée par M. Gley comme préférable à celle de Baumann; en voici un exemple : Poids Chien de chasse.. du corps des deux thyroïde parathyroïdes Poids. frais. fraîches. 23''?, 5 36,5o6 06,023 Teneur de l'iode en milligrammes, dans os, 023 de paralhyroïde moins de o,0O25 dans os, 023 de thyroïde » o,oo3o » 3° Nous avons pu établir quelle est la véritable teneur en iode des parathyroïdes externes chez le Chien. » Nous avons groupé les parathyroïdes de onze cliiens et nous y avons dosé l'iode ainsi que dans le même poids des thyroïdes des mêmes animaux. SÉANCE DU l8 AVRIL ïgo4. 1007 Poids total Poids total finies. des corps des des corps des thyroïdes parathyroïdes tliyroïdes parathyroïdes frais. fraîches. secs. sèches. Teneur de l'iode en milligram 1 Dans os,o38 de paralhyroïde sèche, soil i dans 03, i33 de paralhyroïde sèche. I Dans os,o38 de corps thyroïde sec, soit 195,982 os, i33 4s,365 o8,o38 dans os, 1739 de corps thyroïde 0,0070 O , O.iOO rais. Dans les réactifs (poids employé au do- ) ^ ^^^^ ssse) moins de 1 r )) Donc, iS de parathyroïdes externes contient environ o"e,o563 d'iode à l'état frais. Ce résultat précise la localisation de l'iode dont le professeur Armand Gautier et son distingué chef de laboratoire, le docteur Bourcet, ont montré toute l'importance. En effet, il indique que si les parathyroïdes contiennent de l'iode comme tous les organes, ce métalloïde n'y est pas accumulé comme dans le corps thyroïde où il joue le rôle particulièrement net découvert par Baumann. » Conclusion. — L'analyse chimique, comme l'expérience physiologique, permet de différencier le corps thyroïde des parathyroïdes externes : celles-ci contenant beaucoup moins d'iode (environ 4 fois moins chez le chien). Elle montre que les fonctions des parathyroïdes doivent mettre en jeu autre chose que l'iodothyrine et que le rôle de cette substance doit être limité aux fonctions du corps thyroïde, moins indispensables que les pre- mières. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — E_fet de l'ablation du foie sur la coagula- bilité du sang. Note de MM. Doyon et K. Kareff, présentée par M. A. Chauveau. « Si l'on enlève le foie et si l'on fait couanuniquer la veine-porte avec une veine sus-hépatique, le sang devient incoagulable d'une façon défi- nitive. » Expérience. - Chien de i2''s environ, à jeun depuis ia veille. On prélève dans une carotide un premieF échantillon de sang, puis on pose une ligature de caoutchouc à la base de chaque lobe du foie et Ton enlève les fragments isolés. On pratique la respiration artificielle. On fait ensuite communiquer, au moyen de deux canules et d'un tube de caoutchouc, la veine-porte avec une veine sus-hépatique, puis on prélève IOo8 ACADÉMIE DES SCIENCES. de nouveaux échanlillons de sang artériel. Le Tableau suivant résume les résultats obtenus : Moment des prises de sang. de la coagulation. h 10.29 h 10. 32 L'ablation du foie est terminée à 10.44 10.47 II. 7 Ligature du hile du foie et de la veine-porte 10. 5o Etablissement de la communication 1 1 . 1 I..4 I1.I2(') II. 8 II. 18 incoagulable » Le chien meurt à u'^^o. A l'autopsie, pas de sang ni de caillots dans le cœur; petit caillot mince et mou dans le tube qui faisait communiquer la veine-porte avec la veine sus-hépatique; toutefois, ce caillot ne pouvait nullement empêcher le passage du sang. Les intestins, d'abord congestionnés, sétaient peu à peu anémiés. On s'est assuré que les canules étaient bien en place. Le foie pesait iS^e; iSs étaient restés en dehors des ligatures. » Remarque. — On peut rapprocher les effets de l'ablation du foie des faits cliniques observés dans les cas de maladies du foie. On sait que certaines maladies du foie s'accompagnent d'une tendance très caractérisée aux hémorragies. E. Dufourt a observé un malade atteint d'insuffisance hépa- tique dont le sang était devenu à peu près incoagulable; les hémorragies provoquées par l'ablation d'une dent, par exemple, étaient extrêmement difficiles à arrêter. On peut aussi rapprocher les effets de l'ablation du foie de l'action de l'atropine. L'atropine est un poison des nerfs excito-sécré- teurs; elle agit vraisemblablement par l'intermédiaire du système nerveux hépatique. » HYGIÈNE. — Contribution à l'étude des filtres à sable. Filtres ouverts. Note de M. Marboutix. « Les filtres à sable, comme tous les êtres vivants, se nourrissent; ils empruntent à l'eau leurs aliments et lui rendent en échange une certaine quantité de matières sous des formes diverses. « L'oxygène, les matières organiques et l'acide carbonique dissous ou en (') Le caillot mou se redissout peu à peu. SÉANCE DU l8 AVRIL 1904. roog combinaison dans l'eau, paraissent être les substances qui jouent le prin- cipal rôle dans l'alimentation des filtres. Nous étudierons successivement leurs transformations. La présente Note a pour but de donner les premiers résultats de nos recherches sur la teneur en oxygène de l'eau issue d'un filtre à sable. » Cette teneur en oxygène dépend des phénomènes chlorophylliens qui tendent à l'accroître et des phénomènes de respiration et d'oxydation qui tendent, au contraire, à la faire décroître. Il y a donc lieu de présumer que la teneur en oxygène dissous éprouve des variations journalières, nous les avons mises en évidence en dosant l'oxygène dissous dans l'eau issue d'un même filtre pendant une période de 24 heures. » Les résultats obtenus pour les filtres n° 1 et n° 2 sont reproduits dans le Tableau ci-dessous, ils montrent que : » 1° La teneur en oxygène dissous dans l'eau issue d'un fillre éprouve des variations journalières importantes, dont l'amplitude peut atteindre 6™s par litre et même les dépasser. Oxygène dissous par litre. „., „ i i3™8,2 le 12 avril à 6'' du soir. Filtre n° 8 • ( &"'",% le i3 avril à (y^ du matin. » 2° Le filtre vit pendant la journée aux dépens de l'oxygène dégagé par les algues et pendant la nuit aux dépens de l'oxygène dissous dans l'eau d'alimentation. Teneur en oxygène dissous par litre d'eau issue d'un filtre. II avril. Heures des prélévemenls. 6''soir. 8''. 10''. 2''matin. C". 9''. Midi. 3''soir. 6'". S"". rug ras mg mg mg nig mg Filtre n° 1 ... . i3,4 i',9 11,2 10,2 10,3 10, 4 11. 6 12,0 12,2 11,7 Filtre n° 2. . . . 12,0 i3,i 12,2 9,3 8,8 7,6 10,9 12, 5 i3,2 » » La fonction qui représente la teneur en oxygène est de forme sinusoï- dale; le maximum se produit le soir après le coucher du Soleil, le minimum se manifeste le matin après le lever du Soleil. Le décalage est de 2 à 3 heures, il paraît être en relation directe avec la durée du passage de Teau au travers de la couche filtrante. » Si l'on compare les résultats obtenus pour des filtres d'âge différent, dans une période de marche où ils n'ont jamais laissé passer de Bacillus coli communis, on constate que : » 1° L'amplitude de la variation journalière est très faible pendant la période de mûrissement du filtre. lOIO ACADÉMIE DES SCIENCES. )) 2" La teneur minimum en oxygène dissous dans l'eau issue du fillre est d'autant plus voisine de la teneur de l'eau brute que le filtre est plus jeune. » 3° La valeur du minimum décroît d'une manière régulière avec l'âge du filtre et la perte de charge pendant les périodes de bon fonclionnement. » 4° La teneur maximum peut prendre une valeur supérieure à la teneur de l'eau brute et peut même dépasser le point de saturation. Teneur en oxygène dissous dans l'eau issue des Jiltres. Mars. .VTril. Filiros. Î9. SO. 31. I. 2. 9. 11). II. 1!. 13. ms mg me ms m;- nie mg ms m% m% mB dib Matin » i",7 ii,5 ii,3 10,7 10,7 10,1 10,8 » 10,4 9,7 9,J 12,9 12,2 10, .'1 12,2 11,9 >' cm cm cm cm cm cm i"i cm cm cm cm ( iVlclLlU ■' '"'5/ ' * t^ * i yj '"W •"'/ jyj, j ) Soir 12. I 12,1 12,3 12,4 '2, s 12,3 J cm cia cm cm cm cm ( Perle de charge. 1 2 3 3 4 9 >o 12 14 i5 17 '7 niK niE rai: m:,- 111, m;: m? in^- mg m; mï i..~ Matin » 11,0 '",- 10,0 10, :i 9.9 9,2 9,1 » 9ii °.4 71-» N m g Soir 12, r> 12,8 12,6 i3,2 » 12,8 11,7 12,0 12, c i3,2 12,8 cm cm cm cm cm cm cm cm cm i\" { Perle de charge.. 8 8 l'i 18 25 {i'i 73 73 77 79 b» 97 mg mg mg mg mg mg mg mç mg I Matin ] / ii,â 10,5 ii,5 9,9 8,7 8,8 » 8,8 » li,S Soir Mise en j ,,^8 ,,3 ,,5 ,2,3 ,1,1 ,2,2 » i3,i i3.2 » niarclie . ( cm cm cm cm cm cm cm cm cm ^ Perle de charge.. ' \ „ 3 3 10 S 8 9 9 10 10 mg me irig mg mg mg mg mg mg . -, , Matin » II. o 10,7 9,7 9,8 9,b 8,7 8,3 » 8,7 Arrêt I Soir 12,3 12,9 12,8 i3,4 i3,S 12,5 11,6 12,3 » 12,8 S du filtre. '^ '"• j iijj j,^ ^^ f^ jm cni cm cm cm cm cm ( Perle de charge.. i5 17 23 25 4i '.«o '."6 i,i4 '.'9 '.^S i,»^ » j,,.. mg mg mg mg mg mg mg mg mg mg Kau l Matin " " » n,» » ia,3 i2,3 I2,3 12, 3 » 12,0 » 11, 0 brute, i Soir 12,1 12,1 12,3 12, 3 » 12,0 12, 5 12, 3 » 12,0 11,6 N° 1. — Mis en marclie le 24 mars. N" 2. — Mis en marche le i5 février. N" 8. — Mis en marche le 3o mars. N° 10. — Mis en marche le 8 mars. » Nous ne croyons pas pouvoir formuler des conclusions au point de vue de la conduite des filtres ou de leur surveillance, mais nous croyons devoir faire remarquer que : » 1° Le mûrissement d'un filtre paraît indiqué par la valeur de l'ampli- tude des variations journalières (o^^, 5 au minimum) et la décroissance du minimum journalier de la teneur en oxygène dissous. » 2° Les plus hautes teneurs en oxygène dissous se manifestant dans la journée et principalement au moment du coucher du soleil ou quelques heures après, il importe que la charge d'eau sur la pellicule filtrante n'éprouve aucune variation décroissante pendant cette période pour éviter les dégagements gazeux qui peuvent entraîner des lambeaux de pellicules filtrantes et mettre à nu le sable qui constitue son support. » SÉANCE DU l8 AVRIL I904. lOU M. Wladimir de rVicoLAÏEW adrcsse un Mémoire « Sur le rôle principal de la conductibilité électrique dans le domaine de l'Électrostatique », M. BisKE adresse un Mémoire ayant pour titre : « Réflexion de la lumière sur l'eau ébranlée ». A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. COMITÉ SECRET. La Section d'Astronomie présente la liste suivante de candidats, à la place devenue vacante par le décès de M. Callandreau : En première ligne M. Bigourdajt. [ MM. Andoyer. En seconde ligne, par ordre alphabé- Maurice Hamv. '^?"^ ( PlERliE PuiSEUX. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i4 mars 1904. (Suite.) L'eruzione deW Etna nel 1892. Vol. 1. Storia e descrizione, per A. Ricco eS. Ar- CIDIACONO. Catane, C. Galatola, 1904 ; i vol. in-4°- (Hommage de l'auteur. Présenté par M. de Lapparent.) Atlante délia Marina militare italiana, dal Comm. Prof. Francesco CoRAZzmi; parte 2= : La Marina dal secolo IV al ATI A'. Florence, pub. par le R. Istituto geogra- phico militari, igoS; i vol. in-4» oblong. (Transmis par M. le Secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscriplions. Présenté par M. Berlin. Hommage de l'auteur.) IOI2 ACADEMIE DES SCIENCES. Atlas géologique de la Macédoineet de la vieille Serbie, par J. Zwijitch. Belgrade, igoS; I fasc. in-f". [En serbe.] JSole sur une opération analytique et son application aux /onctions de Bessel, par M. C. Cahxer. {Mérn. de la Soc. de phys. et d'hist. nat. de Genève ; vol. XXXIV, fasc. h.) Genève, Genrg et C'«; Paris, G. Fischbacher, 1904 ; i fasc. in-4°. Beobachtungen der internationalen Polhôhensterne ani Repsold' schen Meri- diankreise der Bonner Sternwarte, ausgefuhrl und bearbeitet v. C. MônnicHaSTBR. Bonn, F. Cohen, 1904; i fasc. in-4''. Ueber den wahrsclieinlichslen Werlli der Verbreitungsgescliwindigkeit der Slôrungen im Aelher nach den bisherigen ' Bestinimungen, v. Boris Weinbieg; Theil II. Odessa, igoS; i vol. in-8". [En langue russe.] Die Wttterkràfte der Planetenatmosphàren, v. C. Marti. Osnabruck, A. Liesecke, 1902 ; I fasc. in-S". Formation de la glace au fond des rivières, par L.-L. Wladimirof. Saint-Péters- bourg, 1904; I fasc. in-S». [En langue russe.] Anales del Institulo y Observalorio de Marina de San Fernando, pub. por el Director Do.-* Tomas de Azcarati, seccion 2' : Observaciones meteorologicas, magne- ticas y seismicas, ano 1902. San-Fernando, igoS; i vol. in-4''. Report of the Commissioner of Education, for the year 190a ,• vol. II. Washing- ton, igoS ; I vol. in-S". Proceedings of the Royal Society of Edinburgh, s,&s,&\on 1903-1904; vol. XXV, n» 1. Edimbourg, Robert Grant et fils; i fasc. in-S". Archiva bibliographico da Bibliotheca da Universidade de Coimbra; vol. IV, n" 1. Coïmbre, 1904; ' fasc. in-4''. ERRATA. (Séance du 11 avril 1904.) Note de M. Ed. Maillet, Sur les équations de la Géométrie et la théorie des substitutions : Page 8gi, ligne 12, au lieu de G', lisez G". Page 892, ligne i, au lieu de (2 A' — i), lisez (2'< — i). Même page, ligne g, supprimez 27. Même page, ligne 22, au lieu de v', làez v. Même page, ligne 28, au lieu ^/e v := r- j lisez v <; — . Même page, ligne 29, au lieu de (logf/), lisez (log«)'. Page 8g3, ligne i, au lieu de d, lisez n. N^ 16. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 18 avril 1904.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBKES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. i\l. H. PoiNOARK. - Sur la méthode horis- lique de Gyldén V'i'.'" M H. MoissAN. — Sur la présence de 1 ar- son dans les gaz des fumerolles de la Gua- deloupe ;", "" MM H. MoissAN et F. Siemens. — AcUon du silicium sur l'eau à une température voisine de 100° 9.33 36 9^9 94' Pages. M. G. Mittag-Lefflef. — Une nouvelle l'onction entière :\I. P. DUHEM. — Modifications permanentes. Sur les propriétés des systèmes affectés à la fois d'hystérésis et de viscosité M Considère. — Influence des pressions latérales sur la résistance des solides a l'écrasement 912 943 MÉMOIRES PRÉSENTES. M A NODON. — Ouverture d'un pli cacheté renfermant une « Note sur la Chromosté- réoscopie 949 CORRESPONDANCE M le SEcnÉTAiRE pERrÉTUEL signale le pre- ^ miev Bulletin del'Œin're des coloniessco- laire (le vacances, fondée sous le patro- ^ nage de M. Brouardel 9^° M. Andoyer prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section d'Astronomie, par le décès de M. Callan- dreau '. ' " M. S. Bernstein. - Sur certaines équations différentielles ordinaires du second ordre. M. Lercu. — Sur une série analogue aux fonctions modulaires ■ • • L. SciiLESiNGER. - Sur la théorie des goo gSo g52 M. systèmes d'équations différenlielles liné- M Georoes Meslin. — Sur la compensa- interférences et la mesure des — Sur lo spectre du lion des 1 petites épaisseurs. M. Maurice Hamy. M^Edmond'van Aubel. - Sur quelques corps impressionnant la plaque photo- graphique ■.,■,''•"' M G GuTTON. - Action des oscillations hertziennes sur des sources de lumière peu i ntenses MM. Favé et Garpentier. — Sur un sys- tème d'amortisseur barbelé M G. C11ESNEAU. — Sur la diminution appa- rente d'énergie d'un acide faible en pré- sence d'un sel neutre de cet acide. ..... . M. Louis Henry. - Sur l'éther méthy ique del'acétol,H3C-CO-CHnOCH3).... M. André Kling. - Sur l'acétolate de me- u'I HAMONETÏ-Éthers oxydes halogènes R0(CI1=)"X; leurs composés magnésiens B 0 ( CH^ )" Mg X ; nouvelles synthèses dans g55 957 959 96, 963 96J 968 97'^ 97- la série du tètraméthylène 97^ MM. L.-J. Simon et A. Conduché. — Sur une nouvelle réaction générale des aldé- hydes ; ■ •" M. Et. Barral. — Chloruration du carbo- nate de phényle en présence du chlorure d'antimoine ' ■ M. F. Tacocry. — Action du soufre et du sélénium sur les combinaisons organoma- gnésiennes des hydrocarbures aromatiques mono- et dihalogénés dans le noyau 9»^ ■M. L. Bouveault. — Purification et carac- térisation des alcools • • • • M. TiFFENEAU. — Sur deux acides p méthyl- cinnamiques isomères M. Constantin Bf.is. — Actions des com- mixtes sur la 977 980 984 985 posés organomagnesiens phtalimide et la phénylphtalimide MM. E. Varenne et L. Godefroy. — Sur les hydrates d'alcool méthylique et d'acé- tone ; ■ ■ M. Joseph Perraud. — Sur la perception des radiations lumineuses chez les Papil- lons nocturnes et l'emploi des lampes- pièges ; ■ • M. Emmanuel Fauré. — Sur le pédoncule de quelques Vorticelles M. L. Laurent. - Sur la présence d un nouveau genre américain (Abronia) dans la flore tertiaire d'Europe M. E.-A. Martel. — Sur la source sulfu- reuse de Matsesta (Transcaucasie) et la relation des cavernes avec les sources Ihermo-minérales ■ ■ ■ • M. Marcel Baudouin.— Histologie et bac- tériologie des boues extraites à lo'" de profondeur d'un puits funéraire gallo- romain à la Nécropole du Bernard (Vendée) 987 990 992 99 '1 99'' 999 N" 16. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. M. P. Petit. — Influence de l'acidité sur les enzymes ioo3 MM. Jean Chenu et Albert Mohel. — Hecherches chimiques sur l'appareil thy- roïdien 1004 MM. DoïON etN. Kaheff. — Effet de l'abla- tion du foie sur la coagulabilité du sang. M. Mardoutin. — Contribution à l'étude des roo7 Pages, filtres à sable. Filtres ouverts looS M. Wladimir de Nicolaiew adresse un Mé- moire «' Sur le rôle principal de la con- ductibilité électrique dans le domaine de l'Électrostatique > imi M. BiSKE adresse un Mémoire ayant pour titre : " MM. Andoyer, Hamy, Pidseux. ion Bulletin bibliograpiiiquk un i Errata .• 1012 PARIS. — IMPRIMERIE G A UTll I lî K - V I L LA RS, Quai des Grands-Augustios, 56. Le Gérant Gautuibr-Villars. 1904 liCi'^^ PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME cxxxvni K 17 (25 Avril 1904). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1876 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"^. ~- Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoii es présentés par un Membre ou par un associêélranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro, Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu àe, la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont Ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auti que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance | blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savantt étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires & tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qui fait la présentation est toujours nomu mais les Secrétaires ont le droit de réduire cetExti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le i pour les articles ordinaires de la correspondance f cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à teir le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rei actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu i vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, figures. Dans le cas exceptionnel où des figures serai autorisées, l'espace occupé par ces figures compt pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus ap l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter déposer au Secrétariat an plus tard le Samedi qui précède la séance, leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de avant S"". Autrement la présentation sera remise à la séance suiva » ':':AY PA 1904 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 25 AVRIL 1904, PRÉSIDENCE DE M. MÂSCART. RAPPORTS. GÉODÉSIE. — Rapport présente au nom de la Commission chargée du contrôle scientifique des opérations géodésiques de l'Equateur. (Commissaires : MM. les Membres du Bureau; MM. Lœwy, Bouquet de la Grye, Bassot, Hatl; H. Poincaré, rapporteur.) « La Commission chargée par l'Académie du contrôle scientifique des opérations géodésiques de l'Equateur s'est réunie le 8 mars dernier pour entendre le Rapport de M. le commandant Bourgeois sur les travaux effec- tués pendant l'année igoS. » Il résulte de ce Rapport que les circonstances météorologiques, qui avaient été si préjudiciables aux travaux de la mission pendant l'année précédente, ne se sont malheureusement pas améliorées, et que les opé- rations ne se sont pas poursuivies avec la rapidité sur laquelle on avait com|)té. » Dans notre Rapport précédent, nous avons fait connaître le programme proposé par M. Bourgeois, chef de la mission, programme auquel vous aviez donné votre approbation. M L'année 1903 devait être consacrée : » i" A l'achèvement des opérations du tronçon nord ; M 2° Aux observations géodésiques delà section Riobamba-Cuenca ; » 3° Aux travaux astronomiques à Cuenca ; » 4° Aux observations magnétiques ; » 5° Au commencement du nivellement de précision. » Ce programme n'a pu être entièrement rempli; les opérations du tronçon nord n'ont été terminées qu'au i5 février 1904. On n'a pu faire, C. R., 1904, 1" Semestre. (T. CXXXVIII, N» 17.) l32 loi 4 ACADÉMIE DES SCIENCES. dans le siid, que quelques stations en t()o3, et les traVàiix astronomiques de Guenca vont seulement commencer. » Nous allons expliquer maintenant quelles ont été les causes de ces retards et montrer que la valeur scientifique des résultats n'en est nulle- ment atteinte. » Des changements ont eu lieu dans le personnel. M. le capitaine Lacombe s'e:t embarqué pour la France le i6 avril igoS, et a été rem- placé par M. le capitaine Peyronael qui est arrivé à Guavaquil le 20 janvier dernier. M. le médecin aide-major Rivet est venu en congé en France, mais il doit retourner à l'Equateur le 26 avril prochain. » Opérations du nord. — Au i" janvier igoS, trois brigades opéraient simultanément dans le nord; celle de M. Maurain au Corazon, à la hauteur de Quito, celle de M. Lacombe entre Quito et Riobamba, celle de M. Perrier dans le voisinage de la baie de Tulcan. » Quand M. Lacombe pArtilpotii' la France, après avoir terminé la partie du tronçoli qui liii était attribuée, on conslitùa, avec son personnel, une nouvelle brigade, placée sous les ordres de M. le capitaine Lallemand, et destinée à dpërer entre les deux autres brigades, afm de marcher au-devant de M. Pérk^ier et dte raltrdper iiile partie du temps perdu. î) M. le bapitàiné MâUriain, après l'achèvement de sa section, se rendit le 9 août à Alausi, pour préparer les opérations du iroiiÇoti sud. Au mois de septembre, M. lé capitaine Lallemand, ayant à son tour terminé sa tâche, paitâit poiir Rlobâtilba, pour reprendre, dans leS Stations qui entourent cette baie, les ôbservjitibrts de lalittide à la seconde ronde, conformément au vœu de l'Académie. » M. le lieutenant Perrier avait, de son côté, presque mené à bonne fin lés opérations dans la région si difficile où il travaillait, quand diverses cir- constances l'obligèrent à reprendre jîlusieurs staliôûâ où il devait ren- contrer des conditions aussi défavorables que pendant son premiei* séjour. Il y retrouva ces brouillards qui, rendant les signaux invisibles, le for- cèrent de nouveau à de longues semaines d'attente à de grandes altitudes. Ce n'esti comme nous l'avons dit, ique le ï3 févrie»' 1904* qu'il put enfin quitter ces régions inhospitalièi'es. » Les causes de ces retards sont celles qui ont été signalées dans les pré- cédents Rapports, et en particulier les circonstances météorologiques. Les Stations sont toutes à de foi'tes altitudes ; elles sont souvent battues par des tempêtes dé neige ou enveloppées de nuages. Nousàvoris expliqué, l'année SÉANCE DU 2 5 AVRIL 1904. lOl5 dernière, les souffrances que notre personnel avait à supporter dans ces conditions. Celte situation n'a pas changé. » Le Tableau suivant fera d'ailleurs mieux ressortir la nature des diffi- cultés rencontrées : Nombre de stations distinctes ^'|3 Nombre de stations redoublées 12 Nombre total de stations 55 Altitude moyenne 8700™ Nombre total de couples mesurés 2891 Durée totale du séjour dans les stations, dépla- cements non compris 1 187 jours » Dans 3 stations on a dû séjourner plus de 80 jours, dans 11 plus de 3o jours, toujours par suite des circonstauces météorologirpies. » La seconde cause de retard a été la destruction des signaux ; deux signaux ont été détruits 2 fois et un 3 fois; 18 incidents de cette nature ont obligé les opérateurs à revenir à 12 stations et à reprendre la mesure de 36o couples. Sans le zèle éclairé du Gouvernement équatorien, sans l'appui constant et bienveillant de M. le Président de la République, ces destructions auraient été beaucoup plus fréquentes. On ne saurait trop louer les efforts persévérants des autorités équatoriennes pour assurer la conservation de nos signaux. " » Les opérations du nord étant aujourd'hui terminées, on peut dès maintenant se faire une idée de leur précision. M. Maurain a calculé provisoirement l'enchaînement entre les deux bases de Riobamba et de Tulcan. Au sujet de ce calcul, nous devons observer : » 1° Qu'il a été fait avant les dernières mesures du Chiles qui viennent seulement d'être achevées, et que par conséquent M. Maurain a dû con- clure un angle en Chiles ; » 2° Qu'il a admis, pour ce calcul provisoire, que les deux bases sont au même niveau. » Dans ces conditions, M. Maurain est arrivé au résultat suivant : Base du nord mesurée 66o4™,77 Base du nord calculée 66o4"', 88 » La concordance est bien supérieure a ce qu'on pouvait attendre, étant données les conditions dans lesquelles on a opéré, et il ne faudrait pas s'étonner que les calculs définitifs ne l'améliorent pas; il n'en est pas ,Oi6 ACADÉMIE DES SCIENCES. moins certain, tlès à présent, que celle qu'ils feront ressortir sera tout à fait satisfaisante. Nous sommes donc assurés de la très grande précision de cette partie de la triangulation. « Opérations du sud. — Nous avons dit que M. Maurain, après avoir ter- miné ses travaux du tronçon nord, s'est rendu à Alausi le 9 août igoS; il a procédé aussitôt à la reconnaissance du tronçon sud jusqu'au massif de Yh^aay, à la construction des signaux jusqu'à Cuenca et il a achevé dans le courant de igoS les stations de Pagroun, Lalanguzo, Sinigallay etDanas. » La reconnaissance entreprise avait en partie pour but la recherche de l'emplacement d'une station astronomique secondaire entre Riobamba et Cuenca dans le voisinage d'Alausi. L'examen du terrain a prouvé qu'il était impossible de trouver un emplacement convenable, susceptible d'être rat- taché à la triangulation, même avec une station géodésique supplémen- taire. Dans ces conditions, il a paru préférable de renoncer à ce projet, que la résolution de mesurer les latitudes à la seconde ronde en chaque station rendait d'ailleurs beaucoup moins intéressant. » M. Maurain est en ce moment à Cuenca où, après avoir aménagé la station astronomique, il a commencé les observations de latitude; il s'oc- cupera ensuite de la détermination de la différence de longitude Guenca- Quito. » Le réseau primitivement prévu sera reporté plus à l'ouest en s'écar- tant de la direction nord-sud; quand on l'avait établi en 1899, il n'était pas encore question de pousser l'arc jusqu'à Payta, mais seulement jusqu'à la région Ayabaca, le complément à 6" étant donné par le prolongement sur le territoire colombien. Ce prolongement étant devenu impossible par suite des événements politiques, on résolut de continuer l'enchaînement vers le sud sur le territoire péruvien jusqu'à Payta sur la côte du Pacifique de façon à lui conserver une étendue totale de G°. Cet emplacement de Payta était d'ailleurs particulièrement favorable pour les mesures de bases. Mais comme" cette localité est notablement à l'ouest du prolongement de l'arc d'abord projeté, il y a lieu de déplacer toute la chaîne. Les observations en seront d'ailleurs grandement facilitées. » L'expérience a prouvé en effet que les difficultés climatériques qui ont causé tant de retards augmentent rapidement avec l'altitude. Or la Cor- dillère orientale est élevée, humide, malsaine et presque toujours couverte de nuages. A l'ouest, au contraire, on rencontrera des massifs montagneux d'altitude moindre, oi:i les vues sont généralement libres, par suite du voi- SÉANCE DU 25 AVRIL 1904. 1017 sinae;e du désert sablonneux de Tumbez. On aboutira enfin à la plaine au bortl de la mer dont le climat est très sec. En arrivant aux premières sta- tions de cette plaine, les altitudes varieront très rapidement; il conviendra donc d'apporter un grand soin à l'observation des distances zénithales et autant que possible d'obtenir des mesures réciproques et simultanées. » Tous les officiers vont se trouver réiuiis dans le sud, MM. Lallemand et Perrier ayant achevé leurs travaux dans le nord et M. Peyronnel étant arrivé à l'équateur. On pourra doncconstituer deux brigades qui opéreront parallèlement; on peut espérer qu'avec cette façon d'opérer les destruc- tions de signaux seront moins à craindre et eu tous cas auront moins d'in- convénients. » M. Maurain estime que dans ces conditions on peut compter sur une vitesse d'avancement d'une station par brigade et par mois, de sorte que les travaux essentiels de triangulation pourraient être achevés jusqu'à Payla vers la fin de 1904. M Latitudes de troisième ordre. — Dès le début des opérations, on avait leconnu la nécessité de procéder aussi souvent que possible à des détermi- nations de latitude. Mais ne pouvant utiliser pour ces mesures les théodo- lites à microscopes dont ils étaient pourvus, les officiers de la mission durent y renoncer dans les premières stations qu'ils firent autour de Rio- bamba. Depuis ils ont reçu des accessoires qui permettent l'emploi du théodolite pour les observations de latitude, et à partir de ce moment ils ont déterminé la latitude à la seconde ronde dans toutes les stations, con- formément au vœu exprimé par l'Académie et par l'Association internatio- nale géodésique. » Mais les premières stations étaient restées en souffrance; M. le capi- taine Lallemand a donc dû s'y rendre de nouveau. Les déterminations y sont aujourd'hui terminées et les résultats de ces observations ont été envoyés à Paris afin d'y être réduits. » Les latitudes ont donc été mesurées dans toutes les stations du tronçon nord. En ce qui concerne le tronçon sud, la mission va disposer d'un instrument nouveau. M. le capitaine Peyronnel a apporté en effet une astrolabe à prisme du système Claude-Driencourt. M. Maurain a reconnu un emplacement près d'Alausi où les officiers pourront apprendre à la manier. » ISivellement. — Les travaux du nivellement de précision sont confiés à une brigade spéciale commandée par M. l'adjudant Lallemand; elle a lOrS ACADÉMIE DES SCIENCES, commencé ses opérations en clécembre igoS et a atteint vers le milieu de février la station d'Alaiisi; on se rappelle que la ligne à niveler s'étend !(i lone; du Iracé du chemin de fer, qu'elle court nord-sud depuis Riobamba jusqu'à Alausi, puis est-ouest depuis Alausi jusqu'à Guayaquil et doit être ensuite prolongée de ce dernier point jusqu'au médimarémètre. » C'est donc la première section nord-sud qui est aujourd'hui terminée ; les résultats, d'après le rapport de M. Maurain, sont excellents, et l'on n'a eu à reprendre que très peu de nivelées. » On rencontrera une difficulté au passage du Guayas, un peu avant Guayaquil. Cette rivière est trop large pour qu'on puisse employer les procédés ordinaires de nivellement. Il faudra opérer géodésiquement par distances zénithales réciproques et simultanées. Une bonne vérification consisterait à se rattacher par un nivellement de précision à des points situés sur les deux rives du Guayas. En choisissant le moment où les cou- rants de marée s'annulent, on pourra admettre en effet que le niveau de l'eau est sensiblement le même sur les deux rives. » A la suite d'une reconnaissance faite avant son départ par M. le capi- taine Lacombe, un emplacement a été choisi pour le médimarémètre à Salinas, sur la côte du Pacifique, en un point situé en dehors des courants. M. Peyronnel a apporté deux médimarémètres, dont l'un sera sans doute installé à Salinas et l'autre à Payta. » Pendule. — Cette partie du programme est toujours restée en souf- france. L'Académie ne saurait trop insister sur son importance; et comme il semble que cette situation doive se prolonger jusqu'au retour de M. le commandant Bourgeois en Equateur, nous devons émettre le vœu que ce retour soit aussi prompt que possible. » Il y a cependant un résultat intéressant à signaler : la station de Rio- bamba a été réduite, et l'on a pu constater que les résultats concordent avec la formule de Bouguer, tandis que les mesures faites dans les massifs des Alpes et de l'Himalaya ne s'accordent pas avec cette formule et se rap- prochent plutôt de celle de Faye. Ainsi se trouvent confirmées les prévi- sions de M. de Lapparent, fondées sur la différence des conditions tecto- niques des Andes et de l'Himalaya. Il y a lieu d'ailleurs de rappeler que c'est à la suite d'une observation faite au Pichincha que Bouguer avait adopté cette formule. » Rattachement de Guayaqidl. — Ce résultat fait prévoir un relèvement assez considérable du géoïde, il devient donc de plus en plus intéressant SÉANCE OU 2.5 AVRIL 1904. 1019 d'apprécier l'importance de ce relèvement en mesurant la différence des longitudes géodésique et astronomique de Guayaquil. Il faut pour cola rattacher géodésiquement cette station à la triangulation; à cet effet, on a proposé de se servir de l'île de Puna, située dans le golfe de Guayaquil. Le chef intérimaire de la mission n'a pas perdu de vue cette importante question j et il a étudié une autre solution qui consisterait à prendre comme base la ligne géodésique calculée Sinacalman-Minas; en visant des deux extrémités de cette ligne lé sommet du Cerro dé Santa Anna, tout proche de Guayaquil. On économiserait ainsi deux stations, ce qui serait fort important, étant donné le retard des opérations, et l'on ne perdrait pas beaucoup en précision. Il reste à savoir si cela est possible; les côtés du triangle auraient de loo""" à 120'"°; M. Maurain estime que cette distance pourrait être franchie; c'est ce qu'une reconnaissance ultérieure nous pourra seule apprendre. » Divers. — Les observations magnétiques ont été poursuivies. )) M. le D'' Rivet est rentré en France en rapportant pour le Muséum de nombreuses caisses de collections; ces collections intéressent toutes les parties de l'Histoire naturelle, mais principalement l'Anthropologie. )) Programme et résumé. — Nous avons dit plus haut qu'on pouvait pré- voir l'achèvement des opérations du tronçon S pour la fin de 1904- La la- titude de Cuenca est actuellement mesurée. Il est probable que l'on aura terminé à la même époque : » 1° Les différences de longitude Cuenca-Quito et Payta-Quito; )) 2" Le nivellement de précision. » Il resterait doilc pour igoS : » i" La base de Payta; » 2° Le rattachement de Guayaquil et la différence de longitude Guaya- quil-Quito; » 3" Les observations pendulaires. » Il y a lieu une fois de plus de féliciter nos officiers des résultats qu'ils ont obtenus et dont la valeur scientifique est très grande, de rendre hommage à leur zèle et à leur constance dans les circonstances difficiles oii ils ont opéré depuis trois ans. » Nous devons remercier également les officiers équatoriens dont le concours nous a été très utile, et surtout le Gouvernement équatorien qui n'a cessé de nous venir en aide, non seulement par ses subsides, mais par son intervention constante auprès des populations. » I020 ACADEMIE DES SCIENCES. i\OMIÎ\ AXIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre de la Section d'Astronomie, pour remplir la place laissée va- cante par le décès de M. Callandreau . Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 53, M. Bigourdan obtient 45 suffrages M. Hamy » 5 » M. Puiseux » 2 » Il y a un bulletin blanc. M. BiGouRDAX, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant, pour la Section de Géométrie, en remplacement de M. G. Salmon . Au premier tour de scrutin, M. Gordan obtient la majorité absolue des suffrages. M. GoRDAx est élu Correspondant de l'Académie. MÉMOIRES PRÉSEIVTÉS. M. D. ScuLLY communique à l'Académie un travail « Sur la démonstra- tion du dernier théorème de Fermât ». (Renvoi à la Section de Géométrie.) SÉANCE DU 25 AVRIL iQo/j. io2I CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétufx signale parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° La traduction allemande d'une brochure de M. H. Moisson sur la « Classification des corps simples ». 2° La seizième année du Bulletin de la Société d'Histoire naturelle d' Autun . (Présentée par M. Albert' Gaudry.) 3° Le Tome V du Traité général de Viticulture de MM. P. Viala et V. Vermorel. (Présenté par M. Guignard.) 4" La 2^ édition du « Traité de Balistique extérieure », de M. P. Charbon- nier. (Présenté par le général Sebert.) M. le Ministre de l'Instruction publique communique à l'Académie les renseignements suivants qui lui ont été transmis par M. le Ministre des Affaires étrangères et qui ont été recueillis par le Consul de France à Roustchouk, en Bulgarie : « Deux fortes secousses de tremblement de terre ont été ressenties à Roustchouk, le 4 avril, à midi 28 minutes. Elles ont été suivies, pendant les deux journées du 4 et du 5, de secousses moins violentes. La direction semblait être nord-est-sud-ouest. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète 1904» (Brooks) faites à l'Obser- vatoire de Besançon, avec iéquatorial coudé. Note de M. P. Chofardet, communiquée par M. Lœwy. Temps moyen Nombre Dates. fie de 1904. Étoiles. Besançon. A.K. AP. comparaisons. h m s iTi s ! ir Avril 19 a iS.o.ii —1.9, 16 — 7.51,9 9:6 19 a 13.42. i3 —1.1:1,27 . —8.56,5 9:6 21 b 9.36.87 +1.10,54 —3.21,5 9:6 Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1904,0. Ascension Réduction Distance Réduction droite au polaire au ittoiles. Catalogues. moyenne. jour. moyenne. jour. Il m s s 0,1, ^r a.. An. rapp. à AG. Bonn 10810 16. 5i. 40,26 +i,65 44- 5.33,4 +6,9 h.. AG.Bonn 10728 16.43.39,89 +1,78 42.54.35,4 +6,5 C. R., 1904, I" demeure. (T. CXXXVIII, N" 17.) ^^^ T022 ACADEMIE DES SCIENCES. Positions apparentes de la comète. Ascension Distance Dates. droite Log. fact. polaire Log. fact. 1004. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. h m s o ] ,[ Avril 19 16.50.32,7.5 Î.461,, 43.57.48,4 1,870'! 19 16.50.27,64 Î.280,, 43.56.43,8 î,6oo„ 21 16.44.57,16 T. 778,, 42.01. 20, 4 0,535,, « Le 19 avril, la comète, de 9" grandeur, présente une tête ronde de i' de diamètre, avec un noyau central assez vif. Une légère queue de 2' à 3' d'étendue se soupçonne vers le sud-ouest. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète 1904 « (Brooks), faites à l'Ob- servatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Est). Note de M. S.vlkt, communiquée par M. Lœwy. Temps moyen Nombre Dates. de de 1904. Étoiles. Paris. Mn. A(D. comparaisons. h m s m s r tt Avril iS I 9.57.27 -ro. 2,97 + 6.32,1 6:6 18 î lo.Si.K — o. 3,01 4-7. 55, 7 6:6 20 2 g. 3.21 -H 1.38, 86 -f- 9.22,3 8:6 20 3 • 11.29. 9 -1-0.27,55 — 12.47,9 8:6 23 4 8.43.52 -1-0.24,17 -1-6.12,4 10:6 23 4 9.36.18 -1-0.16,88 -t- 7.27,4 10:6 Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1904,0. Ascension Réduction Réduction droite au Déclinaison au Étoiles. Gr. Catalogues. moyenne. jour. moyenne. jour. h m s s o / „ I... 9,0 AG.Bonnio836 16.53.39,98 -l-i,6i ^-45. 13.17,9 —7,2 2... 8,8 » 10755 16.46.21,40 -1-1,69 -1-46.22.49,8 —6,7 3...' 6,9 » 10765 i6.47.i4>36 -t-1,69 -1-46.48.40,7 —6,6 4... 8,2 » 10676 16. 38. i3, 06 -(-i,8i -(-48.11.57,0 —6,0 Positions apparentes de la comète. Dates. Log. fact. Log. fact. 1904. iR apparente. parallaxe. (Ô apparente. parallaxe, h m s o / « Avril I S 16.53.44,56 ï,733„ -^45. 19.42,8 0,576 18 16.53.38,58 1,697,, -1-45.21. 6,4 0,470 20 16.48. 1,95 J,752„ -h46.32. 5,4 0,644 SÉANCE DU 2") AVIUL 1904. I023 UaLts. Log. fact. Log. facl. l'.lOi. M apparenle. parallaxe. (X> apparente. parallaxe. Il m s o / n Avril 20 16.47.43,60 î,644„ +46.35.46,2 0,276 23 16.38.39,04 1,767,, +48.18.3,4 0,624 23 16. 38. 31,75 î,75o„ +48.19.18,4 o,.5o7 « Grandeur ; 9,0 environ. » ASTRONOMIE. — Éléments promoires de la comète Brooks (1904, avril 16). Note de M. G. Fayet, présentée par M. Lœwy. « Ce calcul a été effectué en utilisant une observation faite à Kiel le 17 avril et, d'autre part, les observations obtenues par M. Bigourdan, ii l'Observatoire de Paris, les 18 et 19 avril. » Les éléments conclus sonl les suivants : T -= 1904 avril 3,0077, tS'Hp* moyen de Paris. S =277. 47'. 49" j {■ == 125. 44 .23 ', 1904,0, TS= 63. 6.54 ) logg = 0,43902. , i cospfA = + i",i, Représentation du lieu moyen : O — C. ! ^ I o'P=: + o",5. » De ces éléments on a déduit l'éphéméride suivante, pour la'', temps moyen de Paris : Ascension Dates. droite Déclinaison 1904. apparente. apparente. log/-. log A. Eclat, h m s o , Avril 22 16.41 -23 +47.48 o,44o2 o,35o8 1,00 » 26 16.27.43 +5o. 3 0,4407 o,35j5 1,00 » 3o 16.12.28 +52. 6 o,44'3 0,3537 °'99 Mai 4 1 5. 55. 46 +53.53 0,4421 o,3573 0,97 » 8 10.37.51 +55.22 0,4429 0,3623 0,94 » 12 15.19. 2 +56.33 o,4438 o,3685 0,91 » 16 14.59.47 +57.25 0,4448 0,3758 0,88 » L'éclat du 17 avril est pris comme unité; à coUe date, la comète était estimée de grandeur 8,5. » I024 ACADÉMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. — Les Léonides en iqoB, et détermination de leur hauteur par des observations simultanées. Note de MM. Maurice Farman, Em. ToucHET et H. Chrétien, préseatée par M. H. Deslandres. « L'étude systématique des Léonides a été entreprise cette année à l'Observatoire de Chevreuse. Le but était surtout de déterminer, avec le plus de précision possible, la position réelle des trajectoires de ces étoiles filantes. Pour cela, les observations ont été faites simultanément dans deux stations, distantes d'environ So""", distance qui semble être suffisante pour que les erreurs d'observation soient petites relativement aux déplacements parallactiques et qui, d'un autre côté, est assez faible pour permettre une identification certaine des météores observés en double. » On sait d'ailleurs que les erreurs d'observation des points extrêmes des trajectoires d'étoiles filantes ont surtout lieu dans le sens même de cette trajectoire, tandis que sa direction est, en général, assez bien observée. On doit donc choisir les postes d'observation de telle sorte que le déplacement parallactique se fasse perpendiculairement à cette direc- tion, c'est-à-dire que la ligne qui les joint doit être dans un azimut rectan- gulaire avec l'azimut moyen du radiant au cours des observations. » La première station était l'Observatoire de Chevreuse, dont les coordonnées sont : Longitude ouest o" 19' 6" Latitude nord 48°42'33" Altitude lôS" » La deuxième station, qui fut déterminée par les considérations précédentes, était située dans la Beauce, à Autkon-la-Plaiiie, près d'Auneau (Eure-et-Loir). Longitude ouest 0° 28' 1" Latitude nord 48° 27' 16" Altitude i45" » La distance rectiligne de ces deux points est de aSi^^i-oo, et l'azimut du second par rapport au premier est de -1- 10°. » Comme à cette époque de l'année le temps n'est généralement pas j)ropice pour ce genre d'observation, afin d'éviter les dérangements inu- Ides, la deuxième station fut constituée par une voiture automobile qui permettait d'aller en moins de i heure se poster à l'endroit convenu si le diants : Coordonnées. . . . .. /R = i37'' D = -f- 23' » .... 75 + 45 )> .... 1 10 -+- 32 » .... 67 + 17 SÉANCE DU 25 AVRIL 1904. I025 ciel semblait devoir être clair. Cette rapide mobilité était d'autant plus à apprécier que le radiant des Léonides ne se levant que très tard, les obser- vations se font principalement dans la seconde partie de la nuit. Cet emploi de l'automobile permet de constituer, avec une seule station centrale, des stations auxiliaires appropriées à l'étude des différents essaims. •» Les observations ont eu lieu durant les nuits du i3-i4 et du i4-i5 no- vembre, de i*" à 5^ du matin; elles étaient enregistrées sur des cartes spé- ciales fournies par la Commission des Étoiles filantes de la Société astrono- mique de France. L'heure était connue au moyen de chronomètres que les observateurs comparaient avant de se séparer et au retour des observations. » Les météores enregistrés, au nombre de 83, semblent provenir prin- cipalement de quatre radiants principaux. Léonides (/) 28 météores; Cocher (c) 17 » ; Gémeaux (^'') i3 » ; Taureau {l) 11 » ; Sporadiques (.ç). . . . i4 » » La détermination des hauteurs fut basée sur la combinaison des obser- vations faites à Chevreuse avec celles faites à Authon-la-Plaine. » Les météores observés simultanément furent d'abord identifiés par la coïncidence des heures d'observations. La coïncidence est presque certaine lorsque les météores sont situés dans la même région et que la différence des temps d'observation affecte une allure systématique d'un météore à l'autre. » Soient maintenant a,, o, les coordonnées du point d'apparition du météore vu de la première station S,; <, S', celles du point de disparition ; les mêmes lettres affectées de l'indice 2 désigneront les éléments correspondants vus de la station Sj. » Les quatre quantités ai, 3,; a^, 8, d'un même point de la trajectoire ne sont pas indépendantes, car si A„ D, sont les coordonnées du point de la sphère céleste qui, à l'instant considéré, coïncide avec la projection de Sj vu de S,, on doit avoir tangS, sin(a2 - A,) -V- tangSj sin( Ai— a^) + tangDi sin(ai — a^) = o, relation qui exprime que les droites qui joignent l'œil des observateurs au point visé se coupent dans l'espace. » Cette condition n'est, en général, jamais satisfaite; il faut rendre les observations compatibles, et c'est l'importance de la correction qu'elles doivent subir pour cela qui est le critérium définitif de leur utilité. 1026 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Sur vingt-deux coïncidences, douze ont présenté toutes les garanties suffisantes pour être soumises au calcul des hauteurs. La méthode employée est celle de Klinkerfues combinée avec des constructions graphiques. Les résultats ont été les suivants : Radiants Part illaxes. Hauteurs. .Apparition. Disparition. Météores Apparition. Disparition. Longueur. 0 ' 0 ' Km km kl» A. s. l3. 2 22. 4 "9)3 71 ,0 55,2 B. 10 17 i3.n i38,5 109,8 62,2 G. 18. 9 17.48 7^,5 73,7 i3,o D. 6.19 5.57 i34,o i3i,6 26,8 E. 18.48 18. .^2 56, 1 43,5 22,9 F. i4.5o 18.21 82,0 61,6 33,0 G. 14.37 16.35 78,0 69,' 20,6 H. 10. 28 9.53 133,4 io5,7 36,4 L 8. 7 9-29 i3G,3 99.4 44,8 K. II. 8 14. 36 lOJjO 60,0 47,0 L. 21 . 4 32.58 53,9 33,4 3o,g M. 7.3i 7-43 i.3o,4 90.4 29,3 » La moyenne des hauteurs d'apparition est de io3''™,6; celle des hau- teurs de disparition est de 75'~'",8; la longueur moyenne des trajectoires est de SS""™, ?.. » ANALYSE MATHÉMATIQU.I-:. — Sur les singularités des fonctions analytiques. Note de M. L. Zoretti, présentée par M. Painlevé. « Je voudrais indiquer quelques applications du théorème que j'ai énoncé dans une Note récente sur les fonctions uniformes qui ont un ensGmhXe. partout discontinu de points singuliers. M I. Ce théorème s'étend hien siinplement aux fonctions qui ont un nombre limité de branches. Il permet, on outre, de démontrer les deux propositions suivantes : )i Si une fonction ainsi que sa fonction inverse possèdent un nombre limité de branches, les seules singularités non algébriques de ces deux fonctions sont des coupures. » Étant donnée une fonction dépourvue de coupures et à un nombre limité de branches, quel que soit donné V entier n on peut trouver une quantité com- plexe A telle que V équation /(^)-A-o (Ut plus de n racines. SÉANCE DU 2? AVRIL igo/i. IO27 » II. Considérons une fonction analytique à une infinité de branches. Je dirai qu'une ligne AB est une coupure de cette fonction, s'il existe un ensemble continu linéaire 1 ayant AD pour ensemble limite et le long duquel on puisse toujours effectuer le prolongement analytique d'une branche de la fonction et si pour chaque position de 1 on peut déterminer un nombre a tendant vers zéro quand 1 tend vers AB, tel que. dans tout cercle de rayon e ayant son centre sur X, il y ait un point singulier de la branche considérée. » Considérons un point singulier a d'une fonction analytique, et sup- posons, ce qui n'a pas toujours lieu, qu'il existe un chemin aboutissant en a sur lequel on puisse prolonger une branche de la fonction jusqu'au point a mais pas au delà. Je dirai que a est un point-coupure de la fonction si, quelque petit que soit un cercle de centre a, le prolongement de la branche précédente dans le cercle ne permet pas d'atteindre tous les points du cercle. M Ces définitions admises, on peut énoncer les théorèmes suivants : » Si le domaine d'existence d' une fonction analytique est borné, elle admet nécessairement des coupures. » Dans un cercle quelconque entourant un point-coupure d'une fonction analytique, celte fonction aduiet nécessairement des coupures. » III. Enfin, le même théorème permet d'énoncer le théorème suivant sur les équations algébriques du premier ordre : » Considérons une équation différentielle du premier ordre algébrique en y y et x, dont chaque intégrale y{x) est une fonction à un nombre fini de branches, nombre inférieur à un entier donné v : l'intégrale générale acquiert autour des points critiques mobiles un nombre fini de déterminations qui est le même quelle que soit l'intégrale particulière considérée, sauf pour un nombre fini de valeurs de la constante. De plus, l'intégrale dépend algébri- quement de la constante. » GÉODÉSIE. — Essai d'une détermination de différence de longitude par transport de l'heure. Note de M. Paul Ditisheim, présentée par M, Lœwy. « Les progrès réalisés récemment dans la construction des chronomètres rendaient intéressante une nouvelle étude de la question de la détermina- tion des longitudes par transport de l'heure. » Jusqu'ici, de telles déterminations étaient faites à l'aide de chrono- mètres de marine avec échappement à détente; mais cet organe qui, au I028 ACADÉMIE DES SCIENCES. repos, fonctionne d'une façon parfaite, est très sensible aux secousses, et laisse parfois échapper une oscillation, entraînant ainsi un retard d'une demi-seconde dans la marche de la pièce. L'échappement à ancre, au con- traire, considéré comme moins précis, n'est pas soumis à ce défaut, et con- stitue l'échappement par excellence des pièces destinées à être transportées et soumises à d'inévitables trépidations. » L'essai dont je vais rendre compte a été effectué à l'aide de 5 chro- nomètres de bord de 49""">6 de diamètre (type 22 lignes), du format très portatif en usage sur les bâtiments de faible tonnage. » Ces chronomètres d'une construction très soignée, dont la marche avait été suivie journellement pendant près d'une année, à l'observatoire de Neuchàtel et à d'autres altitudes, étaient munis du balancier compen- sateur acier-nickel et laiton imaginé par M. Ch.-Éd. Guillaume et assurant, dans une montre bien réglée, une conservation très parfaite des marches, en même temps qu'une compensation complète à toutes les températures. » Pour une telle détermination, j'ai choisi la différence Paris-Neuchàtel qui, en plus des questions de convenance personnelle, se recommandait par deux circonstances spéciales : la première est le voyage accidenté qu'elle nécessite et qui oblige à une dénivellation de 1000" environ, ce qui soumet les chronomètres à un traitement particulièrement dur; la seconde résulte du fait que cette différence de longitude, d'après les com- pensations de l'ensemble des résultats européens, est l'une des plus mal connues, de telle sorte qu'un contrôle des déterminations chronométriques ne sera possible que plus tard, et qu'aucune idée préconçue ne pouvait entraîner un choix arbitraire des observations. » Cet essai a reçu les meilleurs encouragements de M. Bigourdan, astronome titulaire à l'Observatoire de Paris, et de M. le D'' Arndt, directeur de l'observatoire de Neuchàtel, qui ont bien voulu s'associer à ce travail et effectuer en même temps, avec le concours de M. Strœle, astronome-adjoint à l'observatoire de Neuchàtel, les comparaisons des chronomètres que j'avais transportés d'un observatoire à l'autre avec tous les soins possibles. » Les chronomètres étaient placés dans des boîtes doubles, capitonnées, que l'on suspendait pendant le voyage à des tuyaux de caoutchouc attachés au filet du wagon, de façon à amortir autant que possible les secousses de faible durée et de faible am- plitude, tandis que les mouvements de plus grande amplitude étaient annulés par un léger contact des boîtes avec la banquette placée au-dessous. » Dans tous les voyages, on a emporté un baromètre et un thermo-chronomètre totalisant la température moyenne de la salle d'observation dans les mesures faites à Paris et à Neuchàtel. SÉANCE DU 20 AVRIL 1904. 102(> » Les valeurs des marches ont été corrigées au moyen des formules antérieurement déterminées par Fexamen des marches à l'observatoire de Neuchàtei pour l'intervalle (de i5 heures environ) des observations faites à Paris et à Neuchàlei; on a admis comme marches diurnes, pendant les voyages, les moyennes des marches trouvées dans les quelques jours (5 à 7) qui ont précédé ou suivi immédiatement le transport. » Il est une seule circonstance qu'on a omis d'inscrire dans le journal d'observations : c'est l'heure du remontage des pièces avant et après chaque voyage; il en résulte une très légère incertitude dans les marches qui vont suivre, en raison du défaut d'iso- chronisme faible, mais cependant appréciable, dans la plupart des pièces transportées. Dans une prochaine expérience du même genre, il y aurait lieu d'en tenir compte. » I^es pièces, au Domhre de cinq, ont élé portées une première fois à Paris le i5 décembre, et rapportées à Neuchatel le 24 décembre 1902; dans un deuxième voyage, les cinq pièces ont élé portées à Paris le i3 février 1903, mais trois seulement sont revenues à Neuchàtei le 19 février; les deux autres ayant été conservées à Paris poiu" en observer la marche; ces deux dernières, n"^ 20310 et 20312, ont élé rapportées à Neuchàtei le 28 juin 1903. » Voici le Tableau des résultats obtenus par ces observations : Î0308. 20309. 20310. 20311. ms m s ms ms Premier voyage : Aller 18.28,71 18.28,82 18.28,60 18.28,82 » Retour.... 18.29,18 18.28,84 18.29,06 18.29,32 Deuxième voyage : Aller 18.28,37 18.28,81 18.28,72 18.28,86 » Retour.... 18.28,54 18.28,6,8 18.28,49 18.28,75 Moyenne 18.28,70 18.28,79 18.28,69 18.28,94 20312. Moyenne, m s m s Premier voyage : Aller 1 S. 28,84 18.28,74 » Retour 18.28,94 18.29,07 Deuxième voyage : Aller iX.29,37 18.28, 83 » Retour 18.28,35 18.28,56 Moyenne 18.28,87 18.28,80 » La différence de longitude entre Paris et Neuchàtei, résultant de la moyenne de toutes les mesures, est donc de i8"'28'*, 80. Or, la détermina- tion directe, faite en 187'j, a donné 18"^ 28*, 53, alors que le calcul de com- pensation d'un réseau constitué par ^3 mesures relatives à la plupart des observatoires d'Europe (') a donné 18" 28*, 86 avec l'erreur résiduelle relativement considérable de o%33. (') Voiv Astronoincsche J\ac/tfichte/i, i8jiiillei i885. C. K., uju\. I" Semestre. (1'. CWWIII, N" 17.) 1-^4 Io3o ACADÉMIE DES SCIENCES. » Un calcul de compensation ('), entre iSy stations, effectué plus tard par M. Van de Sande Backhuysen, donne en longitude est de Greenvviçh : ISeucbâtel, Cercle méridien 37 • 49 > §97 Paris, Méridien de Ca^sini 9.20,980 Différence Paris-Neuchâtel 18.28,967 Détermination directe (1877) 18. 28, 53 Erreur résiduelle 0)437 » L'erreur vraie de la détermination dont il vient d'être rendu compte ne sera connue qu'après la nouvelle détermination télégraphique dont l'exécution a été décidée (-). Toutefois, la bonne concordance des déter- minations chronométriques permet de penser que l'erreur de la moyenne n'est pas supérieure à o','i. » HYDROLOGIE. — Sur les décrues des rivières. Note de M. Edmond Maillet, présentée par M. Jordan. « Considérons une crue en un point P d'un cours d'eau, le bnssin ver- sant n'étant pas trop grand. Admettons que les pluies viennent à cesser : peu de temps après, la décrue se produit; elle est assez lente si le bassin comprend suffisamment de terrains perméables, l'influence des terrains imperméables cessant, au contraire, très vile, pour fixer les idées, au temps /„< f^ù la hauteur est h„. » On peut alors se demander si une formule ('') (i) ^-'o = correction consiste à ajouter à la moyenne arithmétique, en grandeur et en signe, la quantité x = —, les lettres ^3 et i, représentant respectivement les sommes algébriques des cubes et des carrés des écarts par rapport à la moyenne arithmétique. (') E.-W. MouLEY, Sniithso/iian Contributions to Knowledge (iSgS). Traduction allemande : Zeitschrift f. phys. Chem., t. XX, j). 68, 242 et 417 (voir aussi t. XVII, p. 87), Nos calculs se rapportent aux données d'expériences consignées dans ce dernier Recueil. Io36 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le poids du litre normal d'hydrogène a été déterminé par cinq séries de mesures dont M. Morley n'a conservé que les trois dernières; en voici la écapitulation : • Nombre • Moyennes, d'expériences. Moyennes. corrigées. Troisième série 8 0,089886 0,089883 Quatrième série 4 0,089880 0,089872 Cinquième série 11 0,089866 0,089872 Moyennes arithmétiques v.. 0,089877 0,089876 Corrections r = — 0,000001 Moyennes corrigées des moyennes corrigées 0,089876 » Pour déterminer le rapport en volumes 1 -+■ y, suivant lequel l'hydro- gène et l'oxygène se combinent pour former de l'eau, il faut connaître le poids du litre normal du gaz tonnant ivi- ^ ^ OM préparé par électrolyse de l'eau. Une série de dix expériences conduit à la valeur moyenne de 0,5355 10. Mais ce gaz contient un léger excès d'hydrogène; soit v cet excès par rapport au volume total de gaz tonnant; la valeur moyenne de v, déduite des dix expériences, est o, 000293 ; la correction j; = — 0,000011, d'où l'on déduit la moyenne corrigée v = 0,000282. » Utilisant alors les relations employées par M. Morley : 0'+2H'— 3,ooi67M' o , .._ 2O' y= ,,000 389 M' -H' ^^ ®^ '-'-(2 4-j)H'' où O', H', M' représentent les poids du litre normal d'oxygène, d'hydro- gène et de gaz tonnant, on en déduit : a. Avec les moyennes arithmétiques des moyennes non corrigées : 2 + y == 2,00257 et 0 = 15,8784; b. Avec les moyennes corrigées des moyennes corrigées : 2 + y = 2,00249 ^^ 0=^15,8786. )) Récapitulation. — Comparant les résultats obtenus, on a : Poids atomique de l'oxygène. Moyennes Moyennes M. Morley. arithmétiques. corrigées. I'» méthode (rapport de poids O : H°-) 13,8792 15,8791 13,8789 2» méthode (rapport de poids H-'0:H''').... 13,8786 16,8785 13,8786 S" méthode (densités et rapport en volume). 15,879 '3,8784 15,8786 Écarts extrêmes absolus 0,0006 0,0007 o,ooo3 Écarts extrêmes relatifs îTiToo -23000 saooo SÉANCE DU 23 AVRIL 190/). lo37 » La concordance des méthodes peut être considérée comme mesurée par la valeur inverse de Vécart extrême entre les deux résultats les plus différents. A cet égard, les nombres obtenus par les moyennes corrigées sont donc deux fois plus concordants que ceux donnés par M. Morley ou calculés par les simples moyennes arithmétiques ('). Ce résultat paraît donc justifier ce nouveau mode de calcul pour fixer la valeur probable d'un rapport atomique. » En résumé, la valeur finale est 0= 15,8787 pour H = r, ou bien H — 1,00764 pourO = 16 (avec écart de ^^^ seulement sur la plus dis- cordante des moyennes corrigées); elle se trouve ainsi reliée d'une façon remarquablement concordante aux poids du litre normal d'oxygène (1^,42886) et d'hydrogène (0^,089875), ainsi qu'au rapport en volume (2,00249). » THERMOCHIMIE. — Recherches expérimentales relatives à quelques aminés cycliques. Note de M. P. Lemoult. « Quand on calcule, par la formule que j'ai donnée récemment (Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. 902), la chaleur de combustion à pression con- stante des ammes prises en leur état actuel et qu'on compare avec les résultats expérimentaux, on trouve un certain nombre d'écarts importants; les valeurs calculées sont en effet inférieures aux autres de 22^"' pour l'ammoniaque et les inéthylamines, de 17*^^"' pour la monoéthylamine et l'aniline, de lo*^*' pour la benzylamine et de 6*^"' pour les méthylanilines; pour les di- et triéthylamines, amylaniline, diéthylaniline, diphénylamine, toluidines, etc., l'accord est satisfaisant. Dans certains cas, les écarts peuvent être attribués à la méthode expérimentale employée (A. Muller, Bull. Soc. chim., 2*^ série, t. XLIII, p. 21 3) et nécessiteraient de nouvelles mesures; mais, dans d'autres cas, ils paraissent inexplicables. Comme il ne saurait être question de changer les valeurs numériques adoptées qui servent de base au calcul, puisqu'elles donnent satisfaction dans presque tous les cas, il m'a paru utile de faire quckpies nouvelles déterminations à l'aide de la bombe calorimétrique et des méthodes de M. Berthelot, et ( ' ) Les faibles écarts entre ces deux valeurs sont dus à de petites corrections d'appré- ciation pour lesquelles nous renvoyons au Mémoire original; tous nos calculs sont strictement basés sur les moyennes arithmétiques. C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXWIII, .\° 17.) '35 Io38 ACADÉMIE DES SCIENCES. cela d'autant plus que la liste des valeurs mesurées présente des lacunes importantes, comme les xylidines, n;iphlylamines, anisidines, etc. » Ayiidine. — N'ayant point en vue de comparer les divers isomères, je me suis adressé à un seul d'entre eux, le i-amido-2-4-xylène bouillant à aiS", fourni pur par la maison Kahlbaum et rectifié au moment de la combustion; le liquide a été enfermé dans un flacon en verre à parois minces, selon la méthode de MM. Berthelot et Delé- pine {Ann. de Chim. et. de Phys., 7= série, t. XXI, p. 291) : cal ^^^ o^858o de xylidine ont donné. . . 7872,27 soit par gramme gi?^,! i,oi3 » ... 93'5,i4 » 9'95,6 Moyenne 9185, 3 » D'où : Cal Chaleur de combustion moléculaire à vol. const. . . i 1 1 1 , 42 „ » à press. const. 1112,70 Calculé : 1 1 15^=' Chaleur de formation à partir des éléments -1-21,2 » Monoéthylaniline. — Produit bouillant à 206°, absolument exempt d'aniline et de diéthylanillne, comme je l'ai constaté par l'analyse élémentaire et par le dosage à l'anhydride acétique. Traité comme la xylidine, a donné : Pour 08,9697. . . 90i7':"i,o4 soit par gramme 9298='', 8 1 _ g3o2"i,5. » 08,5733... 5325c=',9 » 9306'^''', 2 i D'où l'on déduit: Chaleur de combustion moléculaire à volume constant. . ii25,6o \ „ àpression constante. 1126,88 l Calculé: 112.5"^"'. Chaleur de formation à partir des éléments -f-7 ,02 I » p. Anisidine. — Corps solide fondant à 56°, brûlé sous forme de pastilles : os, 9380 donnent 7073-1,26 soit par gramme 754o"',7 j ^^^ . 7539»!, 00. iB,oi5o » 7650="!, 37 » 7537'^"i,3 \ Et, par conséquent: '^ Cal I Chaleurde combustion moléculaire à volume constant. . 927,29 i « àpressionconstanle. 928 / Calculé : gaS*^"'. Chaleur de formation à partir des éléments H-42 , 6 ) » a-Naphtylamine. — Fourni très pur par la maison Kahlbaum, corps blanc fon- dant à 50" et donnant à l'analyse 9,73 pour 100 d'azote (théorie : 9,78 pour 100); brûle avec la plus grande facilité : os,8o65 ont donné 7i52--<',36 soit par gramme.... 8868-^»', 89 / . §87 2^1 58 08,8173 .. 7255"' .. •.-. 8876-1.78 \ ^-' SÉANCE DU 25 AVRIL 1904. Io3g D'où Ton défluil : Cal \ Chaleur de combustion moléculaire à volume constant. . 1268,78 J B àpressionconslante. 1269,78 / Calculé: I264'^»'. Chaleur de formation à partir des éléments — 16,28 ) » ^-Napthylamine. — Échantillon très pur, de même provenance que le précédent, fond à lia" et contient 9,99 pour 100 d'azote (tliéorie: 9,78); trois déterminations. g cal ««' j 0,7820 ont donné 6485,55 soit par gramme 8860,0 | 0,8485 » 7506,68 » ■... 8847,0 Moy.: 8856"', 66. 0,7680 » 6806,78 » 8863,0] Il en résulte: Cal Chaleur de combustion moléculaire à volume constant.. 1266,6 i » à pression constante. 1267,5 I Calculé : 1264*^"'- Chaleur de formation à partir des éléments — 14 ) Les deux variétés a et (3 ont la même chaleur de combustion, à deuv unités près, écart qui ne dépasse pas la limite de précision de la méthode employée. » Comtne on le voit, les résultats calculés concordent aussi exactement que possible avec les résultats mesurés; l'approximation atteint toujours et dépasse souvent le ^. Sans expliquer les écarts signalés au début de cette "Note, ces expériences ne paraissent donc laisser aucun doute sur l'exactitude au -^ de la formule qu'il s'agissait de vérifiefi » Remarque. — Les mesures relatives à la xylidine et à la />-anisidine ont été faites à l'aide d'un échantillon d'oxygène de provenance éleCtrolytique ; comme l'ont déjà signalé MM. Berthelot et Schmidlin {Comptes rendus, l. CXXX, p. i56o), il arrive souvent que cet oxygène contienne de l'hydrogène qui participe à la combustion et dont il faut tenir compte. Dans le cas actuel, la correction a été évaluée de deux ma- nières dilTérentes : à deux reprises, M. Landrieux, préparateur dés Hautes Etudes au Collège de France, a recueilli et pesé l'eau provenant de la combustion de l'hydrogène contenu dans la bombe remplie d'oxygène à 25""" et calculé que la quantité formée correspondait à un dégagement de 4-124""' p»'' opération; d'autre part, j'ai brûlé dans la même pression initiale du camphre pur (9287°"', 6 par gramme) et trouvé 126"^"' en trop; la moyenne, 125"', a été adoptée comme valeur de la correction pour l'oxygène en question. Les autres déterminations, remontant à quelques mois déjà, avaient été faites avec de l'oxygène ne contenant pas d'hydrogène en quantité mesurable avec certitude; la correction correspondante était nulle. » Io4o ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE. — t'onnation de. l' hydrogène silicie Si H' par synthèse directe à partir des éléments. Note de M. A. Dlfour, présentée par M. J. VioUe. « L'hydrogène silicié SiH'' est complètement décomposé en ses éléments, d'après Ogier ('), quand on le cliaufFe au ronge sombre; soumis à de très fortes étincelles électriques, il est rapidement détruit et la totalité de l'hy- drogène est mise en liberté. Friedel (-) a essayé, sans succès, de faire combiner directement le silicium et l'hyrirogène : un arc électrique jaillis- sant entre deux électrodes de silicium dans une atmosphère d'hydrogène ne lui a point donné d'hydrure de silicium. » L'observation de certains phénomènes présentés par des tubes de Geissler remplis d'hydrogène silicié m'a conduit à émettre l'hypothèse de l'existence de l'hvdrogène silicié à une température inférieure à celle de l'arc et de l'étincelle, mais supérieure à celle du point de fusion du sili- cium. Je ne décrirai dans cette Note que les expériences faites pour vérifier l'exactitude de cette hypothèse. Je signale dès maintenant que la pro- portion d'hvdrure de silicium obtenu par l'union directe du silicium et de l'hydrogène est extrêmement faible, de sorte que j'ai dû employer une technique spéciale pour montrer son existence. « Matières premières. ■ — Il est important d'emplojer de l'hydrogène très pur. On le prépare en éleclroljsanl une dissolution de soude ou de baryte dans de l'eau dis- tillée; les électrodes du voltamètre sont en platine; un tube rempli de perles et de coton de verre arrête le brouillard alcalin en suspension dans le gaz. La plus grande partie de la vapeur d'eau entraînée est absorbée dans une éprouvette à anliydride phosphorique. Pour détruire les faibles traces d'oxygène à craindre par suite d'une diffusion possible dans le voltamètre, on a placé, à la suite de l'éprouvette desséchante, un petit tube de silice fondue, maintenu constamment au rouge, et dans lequel l'hy- drogène circule. Enfin la dessiccation complète du gaz est obtenue en le refroidissant à la température de l'air liquide sous la pression atmosphérique; un tampon de coton hydrophile placé dans la partie refroidie arrête les petits cristaux de glace qui peuvent se trouver en suspension dans le gaz. L'intensité du courant dans le voltamètre était de lo à i5 ampères. » Je me suis servi de silicium cristallisé, fondu au préalable, au chalumeau oxhy- drique, dans un tube à essais en silice fondue ou de silicium fondu au four électrique. (') Annales de Chimie et de Physique, 5" série, t. XX, 1880, p. 36 et 82. {-) Ibid., p. 33. SÉANCE DU 23 AVPIL ipo/j- Io4l » Procédés de chauffage. — On a chauffé le silicium dans le courant d'hydro- gène, avec l'arc électrique à haut voltage ou la flamme du chalumeau oxhydrique : » 1° Deux baguettes de silicium portées par des pinces de platine sont reliées au secondaire d'un transformateur (3 kilowatts); un arc alternatif à haut voltage et d'une intensité de 2 à 3 dixièmes d'ampère, jaillit entre les pointes des baguettes et porte leurs extrémités à une température supérieure à celle de leur point de fusion. Le cou- rant d'hydrogène arrive par un tube effilé, de manière à souffler sur l'arc. » 2° Dans l'autre procédé, le silicium est placé à l'intérieur d'un tube de silice chauffé extérieurement par la flamme du chalumeau. » Dans les deux cas, l'appareil doit être construit de manière que l'hydrogène qui vient de passer sur le silicium fondu soit refroidi le plus rapidement possible pour éviter la décomposition totale des traces d'hydrogène silicié formé. Pour arrêter la poussière de silicium qui pourrait être entraînée par le gaz, celui-ci passe au travers d'un tube rempli de coton hydrophile sur une longueur de i". » Recherche de l'hydrogène silicié. — La présence de l'hydrogène silicié, dans le gaz sortant du tube, se caractérise ainsi : » 1° Une solution aqueuse d'azotate d'argent est précipitée en noir; c'est le réactif le plus sensible; une solution de sulfate de cuivre donne un très léger précipité rouge brun. L'acétate de plomb et le chlorure de platine ne sont pas précipités. » 2° On place à la suite du tube à coton un tube à essais contenant de l'eau distillée destinée à saturer le gaz de vapeur d'eau; celui-ci arrive par un tube effdé sur une petite lame de platine maintenue au rouge par un courant électrique. Au bout de I heure, par exemple, la lame est recouverte de poils blancs. Ces poils sont insolubles dans les acides chlorhydrique et azotique; traités par un mélange de fluorure d'ammo- nium sublimé et d'acide chlorhydrique, ils se dissolvent; si l'on ajoute à cette disso- lution une goutte d'une dissolution de chlorure de sodium, on voit, au microscope, se former des cristaux et des étoiles hexagonales de fluosilicate de sodium ('). Il faut, évidemment, opérer sur une lamelle recouverte de baume de Canada, si la lamelle est en verre. Ces poils sont donc de la silice capillaire. » Si l'on fait une expérience à blanc, sans chaufl'er le silicium, on n'a ni précipités, ni dépôt de silice capillaire. » 3° Pour identifier l'hydrure obtenu avec Si 11*, il fallait l'isoler du reste de l'hydrogène. » En refroidissant le gaz par de l'air liquide, je n'ai eu aucun résultat, même en employant le second mode de chauffage, qui donne le meilleur rendement en hydrure de silicium. )) Il a fallu le comprimer dans des conditions de pureté certaine, à l'aide d'un appareil fait spécialement dans ce but, à la pression de 20 atmosphères et le refroidir par de l'air liquide. On obtient alors à la pointe du tube à compression une petite goutte liquide, limpide. Cette goutte étant trop faible pour pouvoir être soumise à l'analyse chimique, le seul procédé d'identification possible consiste à utiliser des constantes physiques. Mais comme le corps est liquide dans l'air liquide, il ne reste plus d'uti- (') M. Th. -H. Behrens, Analyse quallLaUve niicrociiiniicjue, p. 66. Io42 ACADÉMIE DES SCIENCES. lisable que le point d'ébullition. A l'aide d'une petite pince thermo-électrique trem- pant dans celte goutte, j'ai trouvé — ii4° comme point d'ébullition sous la pression de 76''™ de mercure. )> J'ai alors cherché dans les publications scientifiques quel était le point d'ébulli- tion de l'hydrogène silicié ordinaire sous la pression atmosphérique et ne l'ai point trouvé. Il m'a fallu le déterminer. A cet effet, j'ai préparé ce gaz par l'action de l'acide chlorhydrique sur du siliciure de magnésium (') et l'ai purifié par distil- lation fractionnée à — go". SiH* se présente sous la forme d'un corps liquide à la température de l'air liquide ; son point d'ébullition a été trouvé compris entre — 1 15" et — 116° sous la pression de ^S'^™ de mercure. » La concordance des points d'ébullition du liquide obtenu plus haut et de l'hydro- gène silicié ordinaire est donc bonne. » En résumé, l'hydrogène et le silicium s'unissent directement et en très faible proportion à une température supérieure à celle de la fusion du sili- cium, en donnant de l'hvdrogène silicié SiH*. Ce résultat est en accord avec la formation endothermique de l'hydrogène silicié (■). » CHIMIE. — Sur les alliages plomb-aluminium. Note de M. H. Pécheus, présentée par M. J. VioUe. (( La recherche d'alliages de haute résistivité m'a conduit à essayer de réaliser la combinaison du plomb avec l'aluminium. » Je me suis imposé le but suivant : obtenir, si possible, plusieurs alliages plomb-aluminium, à teneur variable (^), dont j'étudierais ensuite la résistivité et la thermo-électricité, comme je me propose de le faire pour un certain nombre d'alliages de l'aluminium. )) J'ai donc préparé, à l'avance, des poids déterminés de plomb raffiné et d'alumi- nium (en plaque); j'ai fondu, au creuset de terre réfractaire, l'aluminium d'abord (il fond à 65o°), j'y ai projeté ensuite le plomb (il fond à 33o°); en agitant le mélange des deux métaux fondus, j'ai pu les mélanger malgré leur grande difi'érence de densités [celle du plomb, presque pur, vaut 11, 23, celle de l'aluminium (à 2 pour 100 de fer et traces de carbone et de silicium) vaut 2,67]; j'ai coulé le mélange daus une lingotière en sable gras d'étuve et j'ai obtenu les résultats suivants : » 1° Tous les mélanges à moins de 90 pour 100 d'aluminium (j'en ai (') MorsAN et Smiles, Ann. de Ckim. et de Phys., 7» série, t. XXVIl, 1902, p. 5. (^) Behthelot, Thannochiinie, t. I, p. 77. (2) Dans sa Thèse sur les alliages d'aluminium (Sorbonne, 1902), M. L. Guillet écrit qu'il n'a pu obtenir d'alliage Pb-AI. SÉANCE DU 25 AVRIL 1904. Io43 essayé plusieurs à 5 pour 100, 10 pour 100, 40 pour 100, 60 pour 100 d'alu- minium) m'ont fourni, au moule, trois line^ots superposés et bien séparés par liquation : en bas, du plomb; au-dessus, un alliage de plomb et d'alu- minium ; en haut, de l'aluminium : les trois métaux s'étant placés par ordre de densités décroissantes. » L'anaivse cliimique du lingot intermédiaire m'a donné, suivant la vitesse de refroidissement du lingot coulé ou suivant l'état liygrométrique du moule, une teneur en aluminium variant de 90 pour 100 à 97 pour 100. » 11 me paraissait donc inutile d'essayer des alliages à moins de 90 pour 100 en alu- minium. » 1" J'ai essayé alors trois alliages à 98 pour 100, 95 pour 100, 98 pour 100 d'aluminium; avec une aussi faible teneur en plomb, le mélange se fait mieux entre les deux métaux liquides dans le creuset; j'ai pu réussir, sans liquation cette fois, ces trois alliages. Le fer de l'aluminium, entraîné par une petite quantité de plomb, à l'état de scories (au fond du creuset), ne demeurait plus qu'à l'état de traces dans les trois alliages analysés ensuite (le plomb faciliterait donc le départ du fer allié à l'aluminium). » Les densités respectives de ces trois alliages sont : 2,745 pour l'alliage à 9.3 pour 100 2,674 » 9'5 » 2 , 600 » 98 » » Elles décroissent naturellement en même temps que la teneur en plomb. La densité de l'aluminium, débarrassé du fer, serait 2,5o. Les points de fusion, très voisins de celui de l'aluminium, s'élèvent de l'alliage à gS pour 100 à l'alliage à 98 pour 100. Leur couleur est voisine de celle de l'aluminium, mais ils ont moins d'éclat. Ces alliages s'aplatissent au marteau, se coupent bien au burin, et présentent une tranche d'un beau blanc d'argent; ils sont déjà moins durs que l'aluminium, se plient aisément; sur une cassure, on distingue une structure à gros grains, assez serrés. Chaque alliage n'est sans doute qu'une simple juxtaposition des molécules des deux métaux; car, en les refondant et en les coulant en baguettes de 2°"'°; 7 de diamètre seulement (les pre- miers lingots avaient 1'^™ de diamètre), j'ai obtenu trois alliages à ; 92 pour 100 (avec le lingot à 98 pour 100), ayant pour densité . . . 2,766 94 » » 9.5 » » ... 2 , 69 1 96 » » 98 » » ... 2 , 67 1 » Ils s'étaient enrichis en plomb. » Cette modification, dans la teneur, indiquant une tendance à la liquation, oblige à refroidir brusquement l'alliage coulé. » Ces alliages sont inoxydables ii l'air humide et à la température de la 10/^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. coulée. Ils sont attaqués, à la température de i3", par V acide chlorhydrique (raluminiiim seul est attaqué) et par l'acide sulfurique concentré (sulfate double) avec dégagement d'hydrogène; à chaud, l'acide sulfurique les attaque en dégageant du gaz sulfureux; ïacide azotique concentré les attaque vivement à chaud (bioxyde d'azote); il les attaque à peine à froid; l'acide étendu les attaque très peu, même à chaud. La potasse caustique en solution concentrée les attaque aussi à froid, ainsi que l'eau régale (attaques très vives; la de;ixième fournit un chlorure double); le gaz sulfhydrique noircit légèrement les alliages à 92 pour 100 ou 98 pour 100. Ces alliages n'attaquent pas Veau distillée, ni à froid, ni à 100°. » CHIMIE. — Sur l'or colloïdal. Note de M. Haxriot, présentée par M. Armand Gautier. « Lorsqu'on traite une solution alcaline d'or par divers réducteurs, on obtient des solutions fortement colorées en bleu ou en rouge que l'on suppose renfermer de l'or colloïdal soluble. Ayant précédemment montré que les diverses variétés d'argent colloïdal constituent autant d'espèces chimiques distinctes, de propriétés et de compositions différentes, j'ai recherché si, dans ces solutions colloïdales, l'or ne serait pas sous forme de composé complexe. » Henrich a décrit, sous le nom à' or colloïdal, des solutions qu'il obtient en traitant le chlorure d'or par divers phénols réducteurs tels que la pyro- catéchine et l'hydroquinone. J'ai préparé l'une de ces solutions de la façon suivante : » On dissout dans 1' d'eau distillée is de chlorure d'or (renfermant 5o pour 100 d'or); on fait bouillir et l'on ajoute du carbonate de sodium jusqu'à réaction légère- ment alcaline, puis on verse dans Soo"^"' d'une solution froide de pyrocatéchine à 116 par litre. Il se produit une coloration rouge, qui vire aussitôt au violet. On réunit dix opérations semblables, et l'on ajoute alors goutte à goutte SO'H^ étendu et jusqu'à très légère acidité. La liqueur vire au bleu et dépose au bout d'un temps plus ou moins long une poudre bleue, qu'on lave avec une petite quantité d'eau, puis avec de l'alcool à 70°. Celui-ci enlève une matière rougeâtre provenant de l'oxydation de la pyroca- téchine. Enfin, on dissout la poudre dans l'ammoniaque étendue, et l'on précipite à nouveau par l'acide sulfurique, en évitant un excès. » Ce composé se présente alors sous forme d'une poudre tl'un bleu violacé, légèrement soluble dans l'eau pure, mais insoluble dans un léger SÉANCE DU 25 AVRIL I904. lo45 excès d'acide sulfurique ou azotique, ainsi que dans leurs sels alcalins. Il se dissoul au contraire aisément dans les alcalis, surtout dans l'ammo- niaque; il est également soluble dans le carbonate de sodium. On peut chasser l'excès d'ammoniaque par l'ébullition sans précipiter l'or. Les acides énergiques le précipitent de ces dissolutions, mais les sels alcalins précipitent à peine les solutions alcalines. » Le précipité formé par les acides est hydraté et l'eau fait partie de sa constitution. Aussi, quand on le dessèche à 100°, il perd définitivement sa solubilité dans les alcalis. Quand il a été séché au-dessous de 40" il perd également cette solubilité, mais peut la reprendre partiellement par un long contact avec l'eau. » L'analyse du corps séché à 4o° m'a donné : Eau chassée à 100° 2,o4 Perte au rouge 6,3i Or (dosage direct) 9' > 53 SO' 0,89 » C'est le composé le plus riche en or, soluble dans les alcalis, que j'aie pu obtenir. » Il n'est que très lentement altéré par les acides. En solution dans un alcali, il ne tarde pas à déposer de l'or métallique, tandis que la solution se colore en brun, renfermant une matière organique dont je n'ai pas eu assez pour faire l'analyse. » Un grand nombre de sels de métaux lourds précipitent ces solutions, comme l'a vu Henrich, mais le précipité n'est pas de l'or métallique, comme il le supposait, et le groupement complexe qui caractérise l'or colloïdal n'est pas détruit. Ainsi, si au sel ammoniacal on ajoute une solution d'un sel de cuivre, on obtient un précipité inso- luble dans l'eau et la potasse, mais soluble dans AzH^. Desséché à ^0° dans le vide, il devient insoluble dans AzH'. Si dans cet état on le traite par l'acide chlorhydrique, il lui cède du cuivre, et le résidu reprend en partie les solubilités de l'or colloïdal. » Le nitrate d'argent colore en brun la solution d'or colloïdal sans le précipiter. L'addition de nitrate d'ammoniaque à cette solution argentique donne un précipité rougeàtre, soluble dans l'eau pure et qui, lavé à refus avec la solution de nitrate d'ammoniaque, contient environ 2 pour loo d'argent. » L'acétate de plomb donne avec l'or colloïdal un précipité insoluble dans l'ammo- niaque, tandis que le chlorure mercurique ne procipite pas la même solution. » L'or colloïdal ne se dissout pas dans le me/ cure. » Lorsqu'on calcine dans le vide l'or colloïdal, il se dégage des gaz; pour les extraire en totalité, il faut chauffer longtemps au chalumeau. J'ai dû employer pour cette opération un tube de quartz, is d'or colloïdal m'a donné : GÔ^ 5,2 CO 5,4 H-" 7.6 C. K., iyo4, I" Semestre. (1. CXXXVIll, N- 17.) l36 I046 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Dans les mêmes conditions, l'argent colloïdal ne donnait que de Pacide carbonique et de l'hydrogène. » Nous voyons donc que l'or colloïdal, préparé par la méthode de Henrich, peut être précipité de ses solutions par les acides, rester insoluble à cet état, mais se redissoudre "dès qu'on ajoute un alcali. Il n'est donc pas possible d'admettre que les solutions soient formées de fines parti- cules d'or non agglomérées, puisque ce corps garde sa solubilité, même après être passé à l'état solide. Il manifeste en outre des propriétés acides, faisant avec les divers métaux lourds des sels, tantôt solubles et aptes aux doubles décompositions, tantôt insolubles, c'est-à-dire ayant chacun leur individualité propre. » CHIMIE ANALYTKjUE. — Un nouvel indicateur. Son emploi pour la recherche de l'acide borique en général, et dans les substances alimentaires en parti- culier. Note de M. Lucien Robin, présentée par M. Carnot. « On peut extraire des fleurs du mimosa une matière colorante pouvant être utilisée comme indicateur pour ralcHlimétrie ou l'acidimétrie, ainsi que je l'ai déjà fait connaître ('), et pouvant aussi servir à la recherche de l'acide borique, même à l'état de traces impondérables. » L'indicateur se prépare de la façon suivante : lo^ de fleurs sont placés dîjns une capsule avec 200""' d'eau distillée; on chauffe jusqu'à commen- cement d'ébullition, en ayant soin d'agiter souvent; après refroidissement, on introduit 5o™' d'alcool bien neutre, à gS"; après un repos d'une heure, on filtre et conserve dans un flacon en verre brun. » La teinture ainsi préparée est de couleur jaune paille; si l'on en ajoute une goutte à 10'"' environ d'eau distillée, celle-ci n'offre aucune teinte per- ceptible ; mais, si l'on verse une seule goutte de solution décinorniale de potasse, il se développe immédiatement une couleur jaune d'or intense, laquelle disparaît si l'on neutralise ensuite par une goutte de solution déci- normale d'acide sulfurique, chlorhydrique ou oxalique. » En résumé, cet indicateur se comjjorte absolument comme la phtaléine du phénol : si, par exemple, ontit^eà froid un carbonate alcalin, il faudra, pour décolorer la liqueur, employer exactement la moitié de l'acide néces- (') L. Robin, Annales de Chimie analytique, i5 avril 1904. SÉANCE DU 25 AVRIL I904. 1047 Sàire à la décomposition absolue de ce carbonate. Cet indicateur peut être utilisé pour les titrages avec l'ammoniaque. » Recherche de l'acide borique. — La teinture, préparée corarne ci-dessus, peut aussi selvir à rechercher la présence de l'acide borique; niais^ si l'on ne doit recher- cher que des traces infinitésimales, on emploiera de préférence le papiet- au mimosa, préparé comme suit : » On place une feuille de papier Berzélius suédois au fond d'une cuvette à photo- graphie et on l'arrose avec la teinture de mimosa, étendue au préalable d'un quart d'eau distillée. On soulève ensuite le papier de façon à le laisser égoutter durant quelques secondes, et on le dépose sur une lame de verre, pour faire sécher à l'étuve. Il faudra ensuite le conserver à l'abri de la lumière. » Le papier doit être à peine teinté, pour que les réactions donnent le maximum de sensibilité. » Recherche dans un mélange de sels. — Généralement on pourra suivre la marche suivante : la solution est rendue légèrement alcaline par le carbonate de soude, puis portée à ébullition et filtrée. » Quelques gouttes du liquide filtré sont mises dans une petitecapsulé,avec une goutté de teinture de mimosa; on ajoute de l'acide clilorhydrique, jusqu'à disparition de la teinte jaune, et l'on évapore au bain-marie, jusqu'à sec. On constatera alors, s'il y avait de l'acide borique dans le mélange de sels, que le résidu est coloré en jaune et que l'addition de quelques gouttes de carbonate dé soude à 10 pour 100 fera virer ce jaune au rouge. » Si, ail contraire, il n'y avait pas d'acide borique, le résidu aura une teinte grisâtre et virera au jaune par le carbonate. » Pour retrouver des traces très faibles d'acide borique, il vaudra mieux opérer ainsi : on concentre la liqueur filtrée et acidifiée, pour l'amener à un très petit volume, et l'on introduit une bande de papier léactif de i="',5 environ de largeur, sur 2'°^ ou 3"^" de longueur, de façon qu'elle s'imprègne bien du liquide concentré; après l'avoir déposée au fond d'une petite capsule plate, on sèche complètement au bain-marie; le papier sera alors teinté en jaune s'il y a de l'acide borique, et l'addition de carbo- nate le fera virer au rouge brique. » Dans le cas contraire, le papier offrira une couleur grisâtre qui passera au jaune par l'addition de carbonate de soude. » Recherche dans les vins, cidres, etc. — lo""' de liquide à examiner sont neutra- lisés par le carbonate de soude; on évapore et calcine, puis on reprend par une ving- taine de gouttes d'eau distillée bouillante et l'on décante sur un tout petit filtre humecté préalablement d'eau distillée, en recueillant la liqueur dans un petit verre à expérience. Après avoir acidifié très légèrement par de l'acide chlorhydrique, on humecte une petite bande de papier réactif, pour opérer comme ci-dessus. » Cette méthode m'a permis de déceler très nettement l'acide borique provenant de l'addition de 3"'s de borax à 1' de vin; et cela, en opérant sur lo""'' de vin. » Recherche dans le lait. — Pour retrouver des traces très faibles d'acide borique dans un lait, il est convenable de s'y prendre de la façon suivante : lo'™" à 20™' de lait sont coagulés par 2 à 3 gouttes d'acide acétique et, après filtralion, on neutralise avec Io48 ACADÉMIE DES SCIENCES. la solution de carbonate de soude, en employant comme indicateur la phtaléine ou la teinture de mimosa. On porte ensuite à i'ébullilion et l'on filtre. » Le liquide filtré est évaporé et calciné, pour opérer comme avec les vins. i> Afin d'avoir un terme de comparaison, dans les recherches très délicates, on fait simultanément une seconde opération à blanc avec un papier réactif imbibé d'eau distillée que l'on aura aiguisée légèrement d'acide chlorhydrique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du magnésium et des combinaisons organo- magnèsiennes sur le bromophénélol. Note de M. V. Grigxard, jjrésentée par M. H. Moissan. « Avant de connaître les recherches de M. Hamonet (') sur les dérivés halogènes de certains élhers-oxydes de la série grasse et sur leurs combi- naisons magnésiennes, j'avais entrepris d'étudier l'action du magnésium sur le bromophénétol dans l'espoir d'obtenir le magnésien normal C^H'OCH-CH-MgBr, qui aurait permis de réaliser assez facilement, par copulation avec des aldéhvdes ou des cétones, des synthèses d'a-glycols et même, avec les éthers-sels, des .synthèses de glycérines. Ces prévisions ne se sont pas réa- lisées, mais j'ai cependant obtenu quelques résultats que je crois devoir signaler. » Le magnésium en poudre réagit complètement, à chaud, sur le bromophénétol, en présence d'éther anhvdre, en donnant à peu prés exclusivement de l'élhylène et un composé cristallin dont l'hydrolyse fournit du phénol. Ce résultat s'explique aisément en admettant qu'il se fait d'abord le magnésien normal, puisque la fonction organo- raélallique réagit immédiatement sur le groupement éther-oxyde de phénol de la manière suivante : BrMg i z^C'H^OMgBr + CH^^CH^ » Il se fait en même temps une petite quantité de dij)hényline du butanediol C" H' O ( CH^ )' O C"' H'^ qui cristallise aisément dans l'éther en lamelles fusibles à 98° et dont la formation est due à la réaction connue qui détermine, dans la plupart des cas, la duplication partielle du radical halogène sur lequel on opère. » Dans l'espoir de corroborer l'explication donnée plus haut, j'ai fait ( ' ) Bull. Soc. chim., igoS, p. i 108. — Complci rendus, t. CXXXVIll, 1904, p. 8i3. SÉANCE DU 25 AVRIL 1904. Io49 réagir sur le broniophénétol diverses combinaisons organomagnésiennes. Il semblait que la réaction dût être la suivante. : CH^O CH^^CH-Br + R MgX = C«H=0 MgX + RCH-CH=Br. » En fait, il n'en est pas ainsi et la réaction est difTérente suivant le composé magnésien auquel on s'adresse. C^H"MgBr réagit, après élimination de l'éther, en donnant quantitativement du phénol, mais pas de bromure d'isoheptile, pas plus que du dodécane qui aurait pu résulter de l'action de ce bromure sur le C'H"MgBr en excès; à côté du phénol, le produit principal est de l'alcool amylique. Le mécanisme de cette réaction n'est pas encore élucidé. » C H' Mg Br réagit régulièrement, après élimination de l'éther, à la température d'environ i^S", en donnant, à côté d'un peu de phénol, la réaction suivante (83 pour 100) : CH'OCH^CH'Br -HBrMgC'H5=MgBr=+C«H5 0CH2CH2C:«H=. )) La phénvline de l'alcool phényléthylique ainsi obtenue est un liquide assez fluide, bouillant à 166" sous 14"". Chauffée en autoclave, à 120°, pendant 4 heures, avec une solution acétique saturée d'acide bromhy- drique, elle se transforme en bromure phényléthylique primaire C^H'CH-CH=Br, peu connu jusqu'à présent, bouillant à 92°, sous 1 1"", et à 2,i'j°-'2i8°, sous 734™™, en se décomposant légèrement. Ce bromure se transforme aisé- ment en dérivé magnésien en donnant accessoirement une petite quantité de styrolène et de diphénylbutane. » La combinaison magnésienne, traitée par CO-, a fourni l'acide phénylpropionique, fusible à 48° (5o pour 100); oxydée par un courant d'oxygène, elle a donné l'alcool phényléthylique primaire (60 pour loo), bouillant à 102°, sous i3™™, et à 220°, sous 750""" (M- » Enfin CtPGH^MgCl donne lieu, à 100", à une réaction intermédiaire entre les deux précédentes; on obtient du phénol, de l'alcool benzylique et une petite quantité de phényline phénylpropylique, CH^OCH-CH-CH-CH', qui bout à 1710-172° sous 1 1"™. Ce composé a été transformé comme précédemment en bromure phénylpropylique primaire bouillant vers 110° sous 12"™, dont la constitution a été établie par l'action de CO^ sur son dérivé magnésien qui a conduit à l'acide phénylbutyrique C'H^CH'CH^CH^CO^H, fusible à 47°-48°. (') L'alcool obtenu par l'action du trioxyméthylène sur C'H^CH"''Mg Cl n'est pas l'alcool piiényléthylique, mais bien l'alcool ortliotoluylique, comme l'ont montré MM. Tilleneau et Delange. Io5o ACADÉMIE DES SCIENCES. » En résume : i° Dans les conditions habituelles, le dérivé magnésien du bromophénélol n'est pas stable et il en est probablement de même pour les composés magnésiens analogues dérivés d'éthers-oxydes de phénols arylaliphalicpies. » 2° On peut espérer que la copulation des composés organo-magnésiens aromatiques et surtout phénoliques (Mg_ soudé au noyau) avec le bromo- phénétol ou avec des composés du même type, comme le phénoxybromo- propane-i-3, par exemple, permettra de réaliser la synthèse de composés arylaliphatiques halogènes primaires dont la préparation est restée jusqu'à présent à peu près impossible lorsque la chaîne latérale considérée possède plus d'un atome de carbone. J'étudie actuellement celte généralisation. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la lactone oxycrotonique et les acides crotoniques ^{ substitués. Note de M. Lespieau, présentée par M. Haller. « En fixant deux atomes de chlore ou de brome sur l'acide vinylacé- tiqueCH- = CH — CH" —GO" H on obtient des acides butyriques substitués en ^ et en y, à l'aide desquels il est facile de préparer les acides croto- niques y substitués. » Le départ de i""' d'hydracide, nécessaire pour arriver à ce résultat, se fait sous l'mfluence de la chaleur; on le |)roduit aussi à froid par addition, en présence d'alcool, d'une solution normale de potasse. Avec les amides et nitriles correspondant aux acides en question on observe le même genre de réaction. » Les composés non saturés ainsi obtenus fixent les hydracides déjà à la température ordinaire, et l'on revient aux corps d'où l'on était parti. >» Darti; le cas des àëides, la chaleur, par sUite dé reXistericé d'utt halo- gène en y, peut provoquer en outre le départ «l'une secondé molécule d'hydracide avec production d'une lactone oxycroltfnique. » Voici quelques-uns des faits observés dans cet ordre de réactions : » L'amide CH-Br — CHBr — CH- — CON H% que j'ai obtenue en dissolvant le ni- trile correspondant dans l'acide btomhydrique fumant, fond à 86°. Dissoute dans un mélange d'eau et d'alcool elle réagit sur la potasse diluée en donnant line amide CH^Br — CHz^ CH — CONII- fondant à iio°. Ces substances cristallisent bien par refroidissement de leurs solutions cliloroformiques bouillantes. » Le nitrile Gli-Br — CHBr — CH^— ON, prépai-é comme je l'ai indiqué précé- demment {Comptes rendus, t. CXXXVI, p. i265), perd, sous l'action de la chaleur, SÉANCE DU 25 AVRIL 1904. Io5l une molécule d'acide bromhydrique, en donnant un nouveau nitrile, le corps CH-Br — CH = CH-CN, composé extrêmement vésicant, bouillant à 84° sous 12™™ et fondant à — 14"- La sapo- nification de ce nitrile par les hydracides conduit à des acides saturés : l'acide brom- hydrique fournit l'acide CFPBr — CHBr — CÏP — CO-H; la saponification a donc été accompagnée d'une libation d'acide bromhydrique ; en utilisant l'acide chlorhydrique on pouvait s'attendre de même à la production du corps CtPBr — CHCl - CH= - CO^H ; en réalité on obtient l'acide dichloré CH*C1 — CHCl — CIP— CO'-H. L'acide chlor- hydrique a donc ici un triple rôle : il sature la double liaison, il saponifie le nitrile et il substitue Cl à Br. Cette dernière action tient certainement à la position en y de l'atome de brome, car le nitrile CH^BrCHBr — ("11- — CN, soumis à l'action de l'acide chlorhydrique fumant, donne l'acide CH- Cl — CHBr — CH^ — CO^H ; l'atome de brome en p n'est pas touché. » Ces particularités s'expliquent aisément si l'on admet la formation transitoire de lactones. n On peut, en effet, isoler un produit de ce genre en opérant comme il suit : n On maintient, 3o minutes durant, 1 5s d'acide CH-Cl — CHCl^CH- — CO-H à une température comprise entre 200° et 2i5° dans un ballon relié à un réfrigérant as- cendant et traversé par un courant d'air lent; on distille ensuite, et on lave le produit avec une solution de carbonate de potassium. On obtient ainsi 4° de la lactone oxybu- tyrique. » La lactone CH'^ — CH = GH — CO est un liquide un peu épais, bouillant à oS^-qô" I— 6 sous iS""" et fondant à -H 4°- Soluble dans l'eau elle se sépare quand on ajoute du car- bonate de potassium; elle réduit l'azotate d'argent ammoniacal avec formation d'un miroir, elle ne décolore que très lentement le brome et donne, sous l'action de l'acide bromhydrique concentré, l'acide CH-Br — CHBr — CH* — CO-H. » Nous devons mentionner que MM. Hill etCornelison (,4weA-. /., t. XVI, p. 284), ayant réduit la lactone CH" — CBr=:CBr — CO, ont obtenu un I I I Q corps qui pourrait Lien être identique à celui que nous venons de décrire; mais ils ne l'ont pas étudié, car ils n'ont pu l'avoir que sous forme de solu- tion aqueuse au millième environ. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur la série dinaphlopyranique. Note de M. R. Fosse, présentée par M. A, Haller. « Nous nous sommes proposé : 1° De préparer, par la méthode des élhers diphénylcarboniques, indiquée par nous, la dinaphtopyrone qui loSa ACADÉMIE DES SCIENCES, correspond au dinaphtopyrane de constitution : » 2° De transformer cette pyrone successivement en pyranol, sels de pyryle et pyrane, pour vérifier les relations qui existent entre ces corps. » On connaît plusieurs dinaphtopyrones ou dinaphtoxanthones. Celle qui corres- pond au dinaphtopyrane de formule (i) ne peut dériver que du naphlol p. Four ce phénol, tandis que la théorie ne prévoit l'existence que de deux dinaphtopyrones, la littérature chimique en décrit trois. » II est aisé de voir que le naphlol |3 ne peut donner que deux pyrones; le groupe- ment CO se trouve en a dans l'une et en (5 dans l'autre. o » En prenant comme point de départ l'acide 6(3'-naphtolcarbonique, M. de Kosta- necki a obtenu une dinaphtopyrone qui ne peut répondre qu'à III. Elle fond à 2^1°. » Les deux autres dinaphtopyrones dérivent toutes deux du naphtol p, elles diffèrent sensiblement par leurs propriétés physiques de la dinaphtopyrone fusible à 24i° de M. de Koslanecki. Elles devraient donc correspondre à la formule II et ne représenter qu'un seul et même corps; or elles diffèrent nettement. » L'une, la ^-dinaphtoxanlhone, fond à 149°, elle dérive par oxydation chroraique de l'éthylidène di-^-naphtylène oxyde CH'— CHy ^O, obtenu lui-même en condensant l'aldéhyde acétique et le naphtol |3. Ce corps a pour constitution : » Si l'oxydation a réussi à brûlerie groupement CH^ pour donner une pyrone (?) celle-ci ne peut avoir que la constitution (II). » L'autre dinaphtopyrone ou dinaphtoxanthone fond à 194°, elle a été obtenue par Bender en calcinant l'orthocarbonate d'éthyle et de (3-naphtyle; par de Ivostanecki en SÉANCE DU 9.5 AVRIL 190/). Io53 prenant pour origine l'acide a|3-oxynaphtoïque : CO^H et par nous en faisant réagir les carbonates alcalins sur l'éther p-dinaphtylcarbonique. » Tandis que la p-dinaphtoxanthone fond à 149°, donne un produit de réduction fusible à i65°, considéré comme un dinapluopyrane, la dinaphtoxanthone de Bender et Koslanecki fond à 194°, se transforme par réduction, ainsi que nous l'établissons, en dinaphtopyrane fusible à 201°, dont la constitution est représentée par (I). » Il en résulte que la p-dinaphtoxanthone ne paraît pas être une pyrone ou xanthone. » Transformalion du carbonate de ^^-naphtyle en dinaphtopyrone . — Cet éther, traité comme les carbonates de phényle, par un carbonate alcalin, donne de l'anhydride carbonique, du naphtol-p et de la dinaphtopyrone fondant à 194"; s'il se comportait comme le carbonate de phényle, sa transformation serait représentée par l'égalité suivante : (IV) 2Co(^;^.„|J, = cœ + c-h'oh + c-h«(^^^;^.„jj, » Mais le naphtyloxynaphtoate de naphtyle, par suite de son instabilité, perd 1™°' de naphtol pour donner la dinaphtopyrone : (V) C"'H«<^^^^-^[:|[||'=C"'H'OH + C'»H«(^^^^C"'H«. » L'équation de la réaction finale est la somme de (IV) et de (V) : » Transformations de la dinaphtopyrone. — Par l'hydrogène naissant nous avons pu passer de la pyrone au pyranol fondant à \l\i° : ^ "\ o /^ "' identique au pyranol obtenu par nous, dans l'action du chloroforme sur le naphtol-p, et des alcalis sur les dérivés monohalogénés du dinaphtopyrane. » Ce corps, traité par l'acide acétique, donne une solution rouge, qui se décolore par addition d'alcool, dégage de l'éthanal et dépose du dinaphtopyrane fusible à 201°. » Le pyranol, traité par les hydracides chauds, produit des solutions colorées d'où se déposent, par refroidissement, de beaux cristaux rouges de chlorure ou de bromure de dinaphtopyryle. Ceux-ci, en présence de l'alcool, se transforment en dinaphtopy- rane, hydracide, éthanal. C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N° 17.) ÏJ'] Io54 ACADÉMIE DES SCIENCES, » En résumé : i° Le produit de l'oxydation chromiqiie de réthylidène- di-p-naphlylèiic oxvde ne paraît pas être une dinaphtopyrone. » 2° Au contact des carbonates alcalins, le carbonate di-p-naphtylique se décompose en C0% naphtol-p, dinaphtopyrane d'après » ?>'' En partant du carbonate de [3-naphtyle GO'(C'"H^)-, on peut obtenir la série de transformations suivante : » Dinaphtopyrone (F. fgA"); dinaphtopyranol (F. 145")- » Sels de dinaphtopyryie : dinaphtopyrane (F. 201°). /CH\ /CH^\ \ o / \ O / \ X » Tons ces corps, possédant dans leur molécule la structure suivante : Ô BOTANIQUE. '— Remarques sur quelques particularités de la flore de Long Island. Note de M. Ph. Eberhardt, présentée par M. Gaston Bonnier. « Dans des Notes antérieures et plus récemment dans un Mémoire étendu ('), j'ai signalé l'influence des milieux sec et humide sur la végé- tation et la structure des végétaux. » En ce qui concerne l'air humide, mes expériences n'ont amené à constater que son influence entrauiait une augmentation de la croissance en hauteur de la plante, avec ime diminution de sa résistance et de sa rigi- (') Influence de l'air sec et humide sur la forme et sur la structure des végétaux {Annales des Sciences naturelles. Botanique, %'' série, t. XVllI, igoa, p. 6(). SÉANCE DU 25 AVRIL igo4. Io55 dite, en même temps qu'un plus grand développement de la surface foliaire, des stipules, etc. » J'ai eu récemment l'occasion d'observer dans le Long Island, sur la côte est de l'Amérique du Nord (entre 74° et 76° de longitude ouest et par 4 1 °, 5 de latitude nord ), la réalisation, dans la nature, des modifications que j'avais obtenues expérimentalement. » L'atmosphère de celte île est en effet saturée de vapeur d'eau ; l'évaporation marine, très active en été où la température atteint et dépasse même 38° C, entretient au- dessus'd'elle un état hygrométrique voisin de l'unité; de plus, la nature marécageuse du sol ne peut que contribuer à maintenir riimiiidité atmosphérique. » L'été dernier j'ai assisté à des tornades qui ont déraciné une grande quantité d'arbres, ce qui m'a permis de constater sur eux. un des caractères essentiels que j'avais observés sur les plantes qui, dans mes expériences, avaient développé leur appa- reil aérien dans un milieu humide, à savoir une grande réduction de l'appareil radi- culaire et une absence presque totale de chevelu. Les racines courent à la surface du sol et ne s'enfoncent guère, quelle que soit l'espèce considérée, à plus de trois pieds de profondeur, alors que rien, cependant, dans le sol perméable, n'empêche une péné- tration plus profonde. » C'est même là ce qui explique le peu de résistance des plus grands arbres à l'action du vent et la facilité avec laquelle ils sont déracinés. D'autre part, conformément à mes expériences, la végétation de Long Island présente un développement en hauteur tout à fait caractéristique, et ce développement est particulièrement sensible si l'on com- pare les espèces européennes qui y végètent à celles qui vivent sous nos climats; leur hauteur est beaucoup plus grande, leurs feuilles et leurs stipules plus larges. » De plus les feuilles ont une tendance marquée à découper plus profondément leur limbe, mais je réserve pour le moment cette question sur laquelle je compte revenir plus tard afin d'en donner l'explication complète. » L'influence d'un excès d'humidité est donc ici bien nettement établie, mais un autre fait intéressant à signaler, c'est que, étant données les condi- tions ciimatologiques de la région, ces caractères ne sont pas évidents à première vue, car ils sont accompagnés de caractères inverses qui semble- raient au premier abord devoir être attribués à l'influence du facteur sécheresse. » En elîet, ces mêmes végétaux, qui par tant de caractères paraissent avoir si for- tement subi l'influence de l'air humide, ont acquis en même temps un appareil pro- tecteur d'une grande puissance et tout à fait comparable à celui des végétaux ayant grandi dans une atmosphère sèche. Le fait est particulièrement marqué chez les cerisiers qui développent à leur surface des couches de suber tellement épaisses qu'on les pren- drait volontiers pour des ormes âgés. » Mais la contradiction n'est qu'apparente et elle tient aux conditions ciimatologiques qui sont ici très spéciales. 11 n'y a, en eifet, dans ces régions ni printemps ni automne: Io56 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'été extrêmement chaud succède presque sans transition à un hiver très rigoureux. En été, dans cette atmosphère humide et chaude, les plantes se développent avec une rapidité excessive et prennent tous les caractères dus à l'inlluence de l'humidité. Mais, dès les premiers symptômes de l'hiver, ces mêmes plantes s'arment contre le froid intense qu'elles vont avoir à subir, multiplient leurs moyens de défense et prennent par conséquent des caractères nouveaux qui paraissent être en opposition avec ceux qu'elles ont acquis pendant l'été. » Un examen microscopique, même succinct, montre qu'à ce moment les assises géné- ratrices subérophellodermiques fonctionnent avec une très grande activité, entraînant un épaississemenl rapide de l'écorce et du suber, avec production d'un grand nombre de lenticelles. » Notons pour terminer que, si le développement des végétaux est beaucoup plus hâtif et plus rapide sur le Long Island que dans nos climats, leur longévité est aussi beaucoup moindre. Il semble que la hâte de leur développement épuise rapidement toute leur énergie vitale. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Recherches sur la brunissure de la Vigne. Note de M. L. Ravaz, présentée par M. Prillieux. « La brunissure a été attribuée aux causes les plus variées. L'année der- nière, j'ai montré que cette afïection était due à un excès de production. Cette année, j'ai entrepris les expériences de contrôle suivantes : » a. Dans le vignoble de l'Ecole d'agriculture de Montpellier, j'ai choisi une parcelle d'Aramon greffé sur Ri paria, d'un quart d'hectare environ d'étendue. Je l'ai divisée en trois parties. La première a été soumise à une taille très courte, la seconde a été taillée comme d'ordinaire, et dans la troi- sième j'ai laissé à chaque souche un grand nombre de coursons à quatre yeux. Les souches taillées très court ont produit, en moyenne, 3"^^ par pied : elles n'ont pas présenté trace de brunissure, leur feuillage était encore d'un beau vert longtemps après les vendanges. » Les souches soumises à une taille modérée ont produit 5^^,'joo par pied. La brunissure n'a atteint que quelques ceps très chargés de fruits. )) Les souches soumises à une taille généreuse ont produit en moyenne 6''^, 890. La plupart ont été fortement endommagées par la brunissure. » Enfin, parmi ces dernières, un rang entier a été dépouillé de toutes ses grappes de la floraison : les souches n' ont pas porté trace de brunissure. » Chez les vignes normales, à Vautomne, les chloroleucites se gonflent, deviennent réticulés et discoïdes. Ouand ils se touchent, ils forment dans chaque cellule, contre SÉANCE DU 25 AVRIL 1904. ioS"] ses parois, des plaques réticulées étendues. Les mailles du réseau sont relativement grandes, elles se déchirentet se dissolvent peu à peu; et c'est ainsi que disparaissent les chloroleucites dans les feuilles saines. Dans les feuilles brunies, les choses se passent de la même manière. On y trouve tous les termes de passage entre le chloro- leucite normal et la plaque réticulée. Celle-ci représente le Plasmodiopliora Vilis de quelques auteurs. » Chez les vignes saines, les produits de la dissolution des plaques réticulées dispa- raissent au fur et à mesure de leur formation. Cliez les feuilles brunies, la rapidité avec laquelle lecontenu cellulaire s'altère, par suite de sa déminéralisation, en empêche la migration; ils restent donc, dans les cellules, partie provisoirement en dissolution, partie déjà transformés en granulations amorphes très serrées ou en globules. Réunies en masses très finement granuleuses, ils constituent la forme plasmodique du Pseudo- commis Vitis, et en petits globules, jaunes ou bruns, la forme céroïde du même pseudo-champignon. Le Plasmodiopliora Vitis, le Pseudocommis Vitis sont donc issus du grain chlorophyllien et du contenu cellulaire. » Les altérations les plus caractéristiques de la brunissure apparaissent surtout à la face supérieure des feuilles ; elles ne se montrent exclusivement à la face inférieure que si la feuille est retournée; et c'est ce fait qui a amené M. Ducomet à attribuer la brunissure aux variations brusques des conditions météoriques, » Il est de toute évidence que les conditions météoriques jouent un rôle dans la manifestation des symptômes visibles de la maladie. Pour le connaître, j'ai disposé les expériences suivantes : » Quatre souches chargées de fruits ont été maintenues couvertes /^ar moitié avec une planche de largeur suffisante. La moitié du feuillage et des fruits de chacune d'elles n'a donc pas reçu, depuis le i5 juillet jusqu'après les vendanges, la lumière directe du soleil : feuilles et grappes se sont développées à l'ombre. L'autre moitié du feuillage et des grappes est restée à l'air libre. » Le feuillage ombragé de deux de ces souches a été arrosé chaque soir, afin de produire une sorte de rosée artificielle et d'apprécier le rôle de l'humidité. Le feuillage ombragé des deux autres souches n'a pas été arrosé. » La brunissure s^esl déclarée seulement sur les rameaux placés à Pair libre; à l'ombre, les feuilles sont restées d'un beau vert. » J'ai fait analyser comparativement les rameaux développés à l'ombre et ceux qui sont demeurés à l'air libre. Voici les résultats de ces analyses exprimés en pour loo des matières sèches : Rameaux développés Rameaux développés à l'air libre à l'ombre et brunis. et verts. Sarments. Feuilles. Sarments. Feuilles. Azote 0,57 i,5i o,56 1,54 Acide phosphorique. . 0,27 0,26 o,25 0,26 Potasse 0,57 o,38 0,67 o,3i Chaux 1,94 5,81 1,83 5,60 Magnésie 0,28 0,79 o,34 0,94 Io58 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ces chiffres montrent qu'il n'y a pas de différence de composition appréciable entre les uns et les autres. En conséquence, l'insolation ne semble pas favoriser d'une manière notable la migration des substances minérales etj d'autre part, les lésions superficielles du feuillage qui caractérisent la bruiiissure sont dues à l'action des rayons solaires sur les tissus des feuilles appauvris par la production. )) En résumé, la brunissiire est un cas particulier de l'appauvrissement tle la plante amené par la production. Elle est d'autant plus intense que la production est plus considérable par rapport à la masse totale delà souche. Il est donc facile d'éviter cette affection, soit en diminuant la production, soit en augmentant la végétation, soit en faisant usage de fumures riches en potasse. Il résulte aussi de cette étude que la brunissure est une affec- tion des vignes jeunes, qu'elle s'atténue à mesure que la souche se déve-' loppe; et c'est sans doute pour cette raison qu'elle n'a pas été signalée avant la reconstitution des vignobles détruits par le phylloxéra. » GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Sur l'évolution du relief du Plateau de Mehedinti (^Roumanie). Note de M. E. de Marïoxne, présentée par M. de Lapparent. « La plus grande partie du district de Mehedinti et une partie du district de Gorju (Roumanie) sont formées par un plateau de Soo™ d'altitude moyenne, très mal connu encore au point de vue géographique, bien qu'il ait éveillé déjà l'attention des géologues par ses richesses minières et la variété des terrains qu'on y rencontre (Draghiceanu, Sabba Stefanescu, Mrazec). » Dominée à l'ouest par les sommets dès HailléS Karpates qui forment la froûtierd entre la Roumanie et la Hongrie, limitée à l'est par les collines tertiaires, au sud par la vallée du Danube et au hord par celle du Matru sec, cette région est constituée en majeure partie par des terrains cristallopliylliens fortement plissés, avec plusieurs traînées de calcaires jurassiques orientées du nôrd-nord^est au sud-slid-ouest et accom- pagnées d'un complexe de couches sehisto-gréseilses avec quelques bancs de calcaire bleu d'âge secondaire (crétacé d'après les géologues roumains, plus probablement liàsiqué comme les formations analogues du Banat). Tous ces terrains sont affectés de plis aigus déjetés vers l'est, passant à des plis-failles avec chevauchement constant. De ces dislocations, la topographie actuelle n'offre plus aucune trace. L'aspect de la région est celui d'un plateau nivelant uniformément tous les terrains, et entaillé par de pro- fondes vallées en gorge. C'est une pénéplaine typique. Des sommets isolés, générale- ment mais non toujours calcaires, s'élèvent çà et là. Ils sont connus dans le pays sous le nom commun de cornets. Alignés dans la direction des anciens plissements, qui est encore celle des vallées principales, ils ne correspondent ni à une dislocation tecto- SÉANCE DU 25 AVRIL 1904. lODQ nique spéciale, ni à un affleurement local, mais sont des témoins d'une ancienne période d'érosion. Les cornets roumains seraient réi(uivalent des inonadaocks améri- cains. La rivière Bahna, qui ne draine actuellement qu'une faible partie du plateau, en a probablement été jadis l'artère maîtresse; le détournement d'une partie des eaux, vers l'est au profit de la Topolnila et de la Cosustea est l'œuvre d'une période d'érosion récente et est peut-être dû à l'extension des formations calcaires. » Nous croyons pouvoir esquisser ainsi l'histoire du plateau de Mehe- dinti. Pendant le Miocène inférieur et jusqu'au Tortonien, la région était, ainsi qu'une bonne partie du massif ancien qui forme actuellement les Alpes de Transylvanie et dont le plissement était déjà depuis longtemps un fait accompli, une pénéplaine, dont les points les plus bas sont recou- verts de sédiments détritiques marquant un rivage, surtout à l'est (conglo- mérats tortoniens). Le Sarmatien marque un soulèvement d'ensemble du massif ancien, comme j'aurai l'occasion de le montrer prochainement. A ce mouvement, le plateau de Mehedinti ne prend que faiblement part. Une faille encore bien marquée dans la topographie le sépare des Hautes Karpates. L'allure des conglomérats tortoniens prouve cependant qu'il a été alors soulevé. A Dàlbocita, ils sont inclinés de i5° à 20° vers l'est, la surface de contact avec le cristallin offrant une pente de 3o° à 35°. Entre Severinu et Gura Vâi, ils montrent une flexure correspondant sans doute à une faille orientée nord-sud, affectant en profondeur le soubassement cristallin avec affaissement vers la région valaque. Le Pontien repose partout en discordance sur le Tortonien. » Un autre fait nouveau très important est que les conglomérats sont nivelés par la même surface topographique, à peine inclinée de quelques degrés vers l'est, que la pénéplaine cristalline. Il faut donc admettre que la période d'érosion qui s'étend pen- dant la fin du Miocène a fait disparaître en partie la pénéplaine paléogène, au moins dans la partie orientale du plateau. C'est alors qu'il faut placer sans doute la capture de la Bahna par la Tapolnita à la faveur d'influences de Karst (soutirement des sources par érosion souterraine). Cette capture était d'autant plus aisée que la Bahna n'avait pas alors le niveau de base très déprimé que lui assure le creusement des Portes de Fer. » Enfin, pour expliquer le relief actuel, il faut admettre un nouveau mouvement d'exhaussement en masse avec le Pliocène (Plaisancien). A ce mouvement aurait participé presque toute la Valachie occidentale (Ol- ténie), tandis que, ainsi que je l'ai montré {Comptes rendus, 6 mai 1901), la Valachie orientale (Munténie) était et est restée encore plutôt une aire d'affaissement. Il est nécessaire d'admettre ce mouvement d'eKhaussement Io6o ACADEMIE DES SCIENCES. de rolténie pour expliquer la localisation du Plaisancien en Munténie et Moldavie méridionale. La nouvelle période d'érosion ainsi déterminée a amené le creusement en gorge des vallées qui entament le plateau, ce qui en fait, malgré sa faible élévation, une des régions les plus sauvages de la Roumanie. Les communications sont très difficiles, la population très ré- duite. Les habitations et cultures sont à peu près limitées aux traînées calcaires jurassiques. Le cristallin et les schistes liasiques (?) sont couverts de maigres bois ou de landes. » Il est permis de croire que les faits mis en lumière par l'étude du pla- teau de Mehedinti pourront servir à éclaircir certains problèmes de la structure des Karpates méridionales. Dès à présentée puis signaler que le plateau de Meheilinti semble avoir sa continuation au nord de Baïa de Arama sous la forme d'un plateau très raviné d'une altitude moyenne de 700", qui constitue le soubassement sur lequel s'élève la crête de Piatra Closanilor. Ce sommet, dont on est porté à s'exagérer l'importance à cause de son isolement, n'est qu'uncornet plus élevé. » GÉOLOGIE. — Sur les failles et les ondulations des couches secondaires et ter- tiaires dans la vallée inférieure du Loir. Note de M. Jules Welscii, pré- sentée par M. Michel Lévy. « Les études géologiques que j'ai poursuivies, pendant ces dernières années, pour le Service de la Carte géologique, sur la partie nord de la feuille d'Angers et sur différents points voisins des feuilles de La Flèche, du Mans et de Tours, m'ont donné quelques résultats intéressants sur la tectonique de cette partie sud-ouest du Bassin parisien. » Les dislocations des couches sont très difficiles à suivre, à cause des assises sableuses qui constituent la majeure partie du pays. Ces assises sont des sables verts du Cénomanien, des sables calcaires jaunes et des sables verts du Turonien supérieur, des sables jaunes ou blancs du Sénonien, un terrain de transport des plateaux formé surtout de sables empruntés aux formations précédentes, enfin le terrain de transport des vallées. Ces di- verses couches sableuses sont souvent éboulées, ce qui rend pénible la recherche des ondulations des assises, d'autant plus que ces ondulations sont quelquefois peu prononcées. )) 11 y a deux systèmes principaux de dislocations : l'un est dirigé ouest- nord-ouest, à peu près suivant la direction sud-armoricaine; l'autre est dirigé du sud-ouest au nord-est. SÉANCE DU 2.5 AVRIL 1904. 1061 » I. Direction sud-armokicaine : 1° Synclinal de Matheflon à Marcé, Jarzé et sud de Baugé {Lantifert). — La tranchée de la gare de Seiches monlre une ondulation synclinale du tuflfeau turonien ; les couches se relèvent au sud-sud-ouest où Ton voit le Cénomanien. Ce dernier repose plus au sud sur les terrains primaires. Le synclinal passe au nord de Montreuil-sur-Loir et au nord de Tiercé; sur la rive gauche de la Sarthe, on voit les assises cénomaniennes plonger de Briollay vers Tiercé. » Au sud, il y a l'indication d'un léger pli anticlinal que je considère comme passant à Bourgueil, dans le coin nord-est de la feuille de Saumur. » 2" Faille anticlinale de Bassetais. — Au nord de Seiches, les couches sont hori- zontales, puis se relèvent dans la grande tranchée de Bourgneuf; on voit le Céno- manien à Brignac. Ce relèvement se traduit dans le relief par la ligne des coteaux, de la Chapelle-Saint-Laud. Il y a une faille importante en relation avec cette ondulation anticlinale, c'est celle de Bassetais, très visible sur la rive droite du Loir, entre Huillé et Baracé. L'eflondremenl est au sud, où les calcaires à Oslrea biauriculata butent contre les schistes argileux primaires, avec une dénivellation de 100™ au moins. » 3° Synclinal de Durtal. — La vallée du Loir montre ensuite le plongement au nord-nord-est du Lias et du Bajocien jusqu'à Durtal et Gouis. » Ce synclinal se prolonge vers l'est-sud-esl, où il renferme des calcaires lacustres éocènes de Baugé à Broc et des faluns miocènes à Noyant; il se poursuit vers le sud de Tours. » 4° Anticlinal du Sud de La Flèche et de Dissé-sous-le-Lude. — A 31"° au sud de La Flèche, entre Cré-sur-Loir et Le Mélinais, les sables cénomaniens sont épais et atteignent l'altitude 75 à 80, tandis que le Cénomanien supérieur se retrouve à une altitude inférieure au nord et au sud. Près de Dissé-sous-le-Lude, cet anticlinal amène un relèvement brusque des couches lacustres éocènes contre les sables sénoniens qui les bordent au nord. L'axe passe plus loin au nord du château de Maulne et se continue par la boutonnière de Souvigné, sur la feuille de Tours, où l'Oxfordien apparaît. » 5° Synclinal du Lude. — La craie turonienne forme ensuite un synclinal que suit la vallée du Loir, depuis la Chapelle-aux-Choux jusqu'à Luché. Cette ondulation concave renferme l'îlot lacustre de Couesmes, sur la feuille de Tours. » 6° Faille anticlinale d' Aubig-né {SsiTlhe) . — Les couches sénoniennes, turoniennes, cénomaniennes se relèvent ensuite régulièrement au, nord-nord-est et laissent appa- raître le substratum oxfordien, au sud-ouest d'Aubigné. C'est l'indication d'un anti- clinal qui est rompu par une faille parallèle à l'axe. Cette faille abaisse brusquement les sables cénomaniens au nord-nord-est de l'Oxfordien ; elle passe immédiatement au sud de la gare d'Aubigné, entre le village de La Loute et l'ancienne carrière des fours, aux Blanclielières, etc. Cet accident se prolonge dans la direction du nord de Bousse. » II. Failles et ondulations de direction sud-ouest-nord-est. — Ce deuxième système n'est pas perpendictilaire sur le précédent, il paraît plutôt grossièrement parallèle à la bordure du massif ancien, de Sablé à la forêt de Perseigne. C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N° 17.) l'JO U)62 ACADÉMIE DES SCIENCES. » PU anticlinal faille de Clefa (Maine-et-Loire). — Les assises crétacées plongent au sud-est dans les environs de Clefs, entre La Flèche et Baugé; le Turonien supérieur se montre entre la vallée des Cartes et il n'affleure pas au nord-ouest, à partir de Clefs. La faille passe à l'ouest du bourg et elle est dirigée nord-est. » Ce pli faille est en rapport avec l'abaissement du Tuiieau turonien entre La Flèche et Lufhé, sur la rive droite du Loir. Son influence se traduit dans la 2)artie sud-est de la faille de La Flèche par certains alignements dans le relief. Plus au nord-est, cet axe faille doit se continuer par la faille de la Roche de Tloché dans le Belin et doit être en relation avec les failles de l'Huisne et de Nogent-le-Rolrou, connues depuis longtemps. » Au sud-ouest, la faille de Clefs se retrouve dans le relief, passe à la Haute-Brosse d'Echemiré où le Bajocien affleure, puis à Sermaise, où il en est de même. C'est donc un accident remarquable dont la longueur dépasse loo''™. » Faille de Lardièrc. — Au nord du Loir, entre Durtal et Châteauneuf-sur-Sarlhe, la vallée du Rodiveau montre une faille (jui fait buter le Cénomanien contre les schistes argileux, siluriens. Je ne lai point suivie. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur une albumine extraite des œufs de poissons; chimie comparée des productions sexuelles dans la même espèce. Note de M. L. HuGOUNENQ, présentée par M. Armand Gautier. « Les matières albuminoïdes des œufs de poissons présentent un double intérêt : elles diffèrent des albumines contenues dans l'œuf des oiseaux, ensuite leur élude permet des comparaisons instructives entre les pro- ductions sexuelles de la même espèce, la composition chimique du sperme de certains poissons et particulièrement la constitution des protamines étant aujourd'hui connues. C'est là ce qui m'a conduit à entreprendre sur l'œuf du hareng (Clupea harengus) une série de recherches qui, plus tard, seront sans doute de quelque intérêt pour la chimie, encore si obscure, de la fécondation. )) J'ai mis en œuvre 200 ovaires de harengs salés (environ 3''s de matière), dont l'analyse immédiate m'a fourni les résultats suivants rapportés à la substance sèche el débarrassée des sels (eau el sels représentant ensemble 65 pour loo du poids total des ovaires) : Lécithines (calculées en lécithines distéariques).. . 6,53 pour 100 Graisses i o , 33 » Kératine 2 > 27 » Corps proléique 81,47 » SÉANCE DU 25 AVRIL I904. Io63 » L'albumine a été isolée en épuisant la malièit; par les divers dissolvants; le résidu a été dissous dans la soude très diluée et rej^récipité par l'acide chlorhjdrique. Ce traitement a été renouvelé plusieurs fois; finalement, la mature a été purifiée par dialyse et par précipitation à l'aide de l'alcool. » Le produit principal, l'albumine, que je désignerai sous le nom de clupéovine, présente toutes les réactions générales des matières protéiques et est précipité par leurs agents habituels de précipitation. » Il est insoluble dans l'eau, très soluble dans les alcalis étendus; l'acide chlor- hydrique en petite quantité donne une solution opaline, immédiatement précipitée par un léger excès d'acide. La clupéovine en solution alcaline est lévogyre {'Jr,=^ — ^1 A) (pour des solutions au centième). Je n'ai pas réussi à l'obtenir cristallisée, » La moyenne d'un grand nombre d'analyses assigne à cette substance la composi- tion élémentaire suivante : G 53,68 pour 100 H 7,38 » Az i4)64 » S o,4o » 0 23,90 )> » La substance contient, en outre, avant dialyse, de très petites quantités de phos- phore et de fer. La pepsine chloriiydrique pepLonise lentement cette matière. » Lorsqu'on décompose la clupéovine par l'acide sulfurique à 3o pour 100 à l'ébul- lition pendant 16 heures, on peut extraire des produits de dédoublement de nombreux dérivés : Arginine C*lI''*Az*0^ 2,7 pour 100 Lysine CH'^Az^O^ 2,0 » Histidine CH'Az'O^ o,4 » Tyrosine C'H"AzO' 1,0 « ■Leucine C'H'^AzO- 21,2 » Acides amidés divers (') 5o,7 » Produits huraiques 22,0 » » Quelques observations me semblent justifiées par l'examen des résul- tats qui précèdent. » C'est ainsi que l'analyse accuse une composition élémentaire sensi- blement différente entre l'albumine de l'œuf du hareng et la vitelline de l'œuf de poule. Pour ce dernier corps, Dumas et Cahours ont trouvé : (') Les acides amidés ont été calculés en leucine; le résultat, comme le cliillre des matières luimiques, n'est qu'approximatif. Io64 ACADÉMIE DES SCIENCES. C = 5i,8 i)oiir loo; H = 7,1 pour 100; Az = i5,o pour 100. La teneur en carbone difFère donc de 1,8 pour 100. On constate aussi un écart sensible (un centième environ) dans la teneur en azote de la clupéovine du hareng et de l'iclithuliiie des œufs de carpe. Les espèces animales ne diffèrent pas seulement par la morpliologie; les matières premières de leurs tissus, les albumines, sont également spécifiques, comme l'enseigne depuis long- temps M. A. Gautier, ce qui permet de prévoir un nombre immense de substances protéiques distinctes. » Un second point mérite également d'attirer l'attention. Si l'on étudie parallèlement la composition de l'œuf du hareng et celle du sperme de la même espèce, on constate que l'œuf renferme une matière albuminoide faiblement acide, de composition complexe, capable de fournir de nom- breux acides amidés, dont je poursuis actuellement l'étude. Mais, parmi ces acides amidés, les diamines, ou bases hexoniques, composés fortement basiques, ne représentent guère que 5 pour 100 du poids total. » Le sj)erme du hareng fournit, au contraire, comme l'a établi Kossel, une protamine, la clupéine, de constitution relativement simple, ce com- posé se résolvant, par hydrolyse, en arginine (82,2 pour 100), en serine et en acide aminovalérique. Or, on sait que l'arginine, élément prédomi- nant de la clupéine, est une base énergique. » Si donc l'on voulait comparer les produits sexuels, mâle et femelle, du hareng, on trouverait : 1° des éléments communs (lécithines, graisses, sels minéraux), et 2° des composés distincts: pour le sperme, nucléoal- bumine et protamine, cette dernière où prédomine pour plus des quatre cinquièmes l'arginine, forte base alcaline; pour l'œuf, une albumine com- plexe, faiblement acide, voisine des vitellines du jaune d'œuf des oiseaux. » Qu'elle provienne du dédoublement de l'albumine de l'œuf ou de la protamine du sperme, l'arginine présente un pouvoir rotatoire de même sens : elle est dextrogyre dans les deux cas. La leucine est lévogyre. » MÉDECINE. — L'aulolyse des tissus de l'organisme animal et la genèse des phénomènes morbides. Note de M. A. Charrin, présentée par M. d'Arsonval. « Au cours de différentes maladies, surtout quand il s'agit de formes chroniques, au moment où la mort survient, fréquemment divers organes sont plus ou moins altérés; parfois, dans un viscère donné, seuls quelques SÉANCE DU 2:') AVRIL 1904. Io65 éléments anatomiqiies apparaissent suffisamment conservés pour jouer le rôle physiologique qui leur est dévolu. » J^aissant en partie de côté les troubles alTérents à la fonction domi- nante d'un appareil déterminé, il est intéressant de rechercher si, d'une part, entre ces lésions à début souvent ancien ou les modifications qui les accompagnent et, d'autre part, les désordres morbides observés, il n'existe pas quelques relations. » Faisant abstraction des processus microbiens en raison des complexités (actions directes, réactions, etc.) inhérentes aux bactéries ou à leurs toxines, nous avon-s conservé, sous une épaisse couche de toluène ou d'huile stéri- lisée, dans des solutions aqueuses minéralisées i\ titre isotonique, des organes (reins, foie) asepliquemeat recueillis à l'instant mémo de la mort des animaux (chiens, lapins). Dans ces conditions, tous les H ou 8 jours, on examinait la structure des tissus, leur teneur en produits spéciaux (dias- tases, etc.), la toxicité de leurs extraits, etc. ('). Le rein, plus commo- dément sLérilisable extérieurement que la glande biliaire plus volumineuse, à surface moins lisse, a fait l'objet de la plupart de ces recherches. » En opérant de celle façon, au boul de 2 ou 3 semaines environ, on voit ordinai- rement diminuer puis disparaître un principe coagulant existant liabiluellement dans le rein du chien. Quand, en ell'et, on introduit dans les veines d'un la|)iu les matériaux cédés à l'eau salée par ce rein, on tue proniptement l'animal |jar tlnombose; il est même à craindre que des accidents mortels, considérés par plusieurs auteurs étudiant le pouvoir nocif des tissus comme ]niremenl toviqnes, aient celte orijjine mécanique. )) Déjà, de par celle donnée on comprenil comment, au point de vue de leur genèse et par suite de leurs manifestations, les troubles pathologiques subissent l'influence des modifications successives imprimées aux. tissus; dans ce cas particulier, celle influence s'exerce avec d'autant plus de netteté que souvent certaines substances dérivées de ces viscères en voie de dégénérescence, d'autolyse, retardent la coagula- tion du sang. D'ailleurs, les changements enregistrés dans les propriétés nuisibles des éléments qui constituent ces organes de plus en plus altérés reconnaissent d'autres causes. > » Normalement le rein renferme une foule de corps, entre autres des diastases (su- crase, oxydases, amylase, etc.). Or, dans une première série d'expériences, après i5 à 18 jours de conservation, cette sucrase a fait défaut; dans une seconde série de recherches, c'est tout d'abord celle oxydase qui a disparu. (*) Comme beaucoup d'autres, ces expériences offrent, avec les processus intra-orga- niques, nombre de différences; aussi avons-nous quelquefois, pour ainsi dire, contrôlé leurs résultats en examinant des organes empruntés à des sujets atteints d'affections chroniques à diverses périodes de leur évolution. lo66 ACADÉMIE DES SCIENCES. » A cette période, les contours des cellules manquent de précision ; leur protoplnsnia est granuleux; des nojaux se colorent imparfaitement, etc. La rapidité ou la lenteur de ces modifications histologiques, liées à nombre de conditions (température, com- position du liquide de conservation, état de l'animal à linstant où l'on a emprunté la glande, etc.) exercent, on le conçoit, une action marquée sur les dates des dispari- tions de ces ferments, dates, du reste, assez variables; tels de ces ferments, par exemple les agents protéoljtiques du foie en cours d'autolyse graisseuse, résistent très longtemps (Duccesclii). Cependant, en général, à mesure que les lésions cellulaires s'accentuent, ces composés deviennent de plus en plus rares. Par contre, comme nous l'avons constaté avec Rosenfeld, des acides, surtout des acides gras, naissent ou aug- mentent; des corps amidés (leucine, tyrosine, etc.), des peptones, etc. se développent ; des cylo-toxines correspondant à l'organe eti régression apparaissent ('); eu outre, si l'on poursuit plus avant cette analyse, avec Kutscher et Lohmann, on décèle de la ly- sine, de l'arginine, de l'histidine, de la choline (autolyse du pancréas), provenant vrai- semblablement des lécithines disloquées. » Faciles à étendre, ces recherches suffisent à montrer comment ces changements successifs, liés aux processus autolyliqiies des tissus, sont aptes à engendrer des phénomènes morbides et à dégager la complexité du mécanisme de ces phénomènes (oscillations thermiques, etc.). Avant tout, les anomalies de la fonction dominante de l'appareil intéressé (pour le rein, les troubles de la sécrétion urinaire et leurs conséquences) sont naturellement, du moins en partie, sous la dépendance de ces efFets de l'autolyse. — En second lieu, apportées par le sang et, à l'exemple de la papaïne fixée par la fibrine, retenues par les cellules ou bien, comme tend à l'établir la persistance de quelques-unes d'entre elles à une époque où les éléments hématiques ne subsistent plus, engendrées sur place, les diasiases décelées suivant leur nature accomplissent telle ou telle opéra- tion (dédoublement, hydratation, peptonisation, réduction, oxydation, synthèse, etc.) propre à activer l'élaboration de la matière; leur disparition entrave les processus physiologiques et conduit aux accidents patholo- giques. — En troisième lieu, par eux-mêmes ou indirectement (formation de sels détournant certaines bases, principalement des bases minérales, de leurs importantes fonctions), les acides développés sous l'influence de (') Expérimentalement, avec Delamare et Levaditi, j'ai reconnu que les sucs, les molécules, les parcelles, parfois des cellules entières d'un viscère altéré, en autolyse, passent dans la circulation; ces sortes d'auto-injeclions provoquent des réactions géné- ratrices de ces cyto-toxines, cyto-toxines qui, dans ce cas (l'animal fournisseur du produit qui pénètre étant celui qui réagit), se révèlent à la vérité peu actives. SÉANCE DU 25 AVRIL I904. I067 l'autolyse sont nuisibles; en dehors de ces acides, d'autres composés éga- lement en rapport avec celte dégénérescence (corps amidés, cytotoxines surtout offensives dans le cas d'organes pairs, etc.) déterminent une série de désordres. » En somme, l'autolyse d'un viscère engendre des troubles morbides par des procédés multiples : atteintes portées à la fonction capitale de ce viscère, disparition de principes utiles (diastases) à des actes physiolo- giques, genèse ou augmentation de composés nuisibles. Ces processus se développent à mesure que l'organe s'altère, autrement dit que le mal évo- lue; on conçoit comment sous cette influence tel symptôme disparaît, tandis que tel autre apparaît. » THÉRAPEUTIQUE. — État colloïdal des métaux dans les eaux minérales; oxydases naturelles, leur action thérapeutique. Note de M. F. Garkigou, présentée par M. Armand Gautier. (- Dès 1873 (Analyse de la Source vieille des Eaux-Bonnes) (') j'aVais signalé l'existence, dans les eaux minérales, de deux matières organiques, complètement différentes : l'une, cristalloïde, traversait le dialyseur; l'autre, colloïde, à laquelle j'avais conservé ce nom, et qui ne traversait pas. « En étudiant séparément chacune de ces substances, j'avais constaté que la plupart des métaux lourds contenus dans les eaux minérales se maintenaient du côté de la matière colloïde et ne se révélaient à l'analyse qu'après destruction de celte matière organique par le feu. » Depuis, j'ai toujours fait précéder la recherche des métaux propre- ment dits de la destruction de la matière organique par calcination. On opère sur de grandes masses de résidus d'eaux minérales et, pour ne pas perdre de métaux volatils, ces résidus, après avoir été séchés à iSo", sont mélangés d'acide oxalique sec et distillés au rouge, dans le vide, dans une cornue de porcelaine. Les parties volatiles sont entraînées dans un gros tube de verre et un flacon vide, et le résidu fixe de la cornue est ensuite traité séparément pour la recherche des métaux. Bien souvent c'est seule- ment après celte opération que l'on peut déceler dans les eaux minérales des métaux qui échapperaient sans ces précautions. ( ' ) Journal des Eaux-Bonnes. lo68 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Les matières colloïdes spéciales, très certainement combinées à ces métaux, constituent de véritables oxydases naturelles, dont les propriétés sont celles des oxydases préparées par MM. ïrillat. Lumière, Cornevin, examinées au point de vue clinique par MM. Albert Robin et Bordet, et que ces savants ont décrites dans leurs Notes aux Comptes rendus. » Il y a là, au point de vue de la thérapeutique thermale et de l'analyse complète des eaux minérales, une précieuse indication pratique que ma longue expérience me permet de mettre en relief (' ). » Lorsqu'on se trouve en présence de malades ayant subi des affections infectieuses débilitantes, anémiantes, affections ayant beaucoup diminué le pouvoir oxydant de leurs tissus, l'on doit, après examen métalloscopique et constatation de l'état de pauvreté de leurs urines en produits azotés oxvgénés, les envoyer à ces eaux riches en métaux et en matières orga- niques colloïdales. Il se produit souvent chez eux, par leur usage, de véri- tables débâcles d'acide urique et d'urée qui sont le point de départ de guérisons quelquefois inespérées. » Tel est le mécanisme par lequel les oxydases naturelles d'un grand nombre de sources minérales paraissent guérir des affections multiples, faits hier encore inexplicables et à l'exagération desquels il était permis de croire. Les découvertes des savants ci-dessus nommés et les résultats de mes recherches chimiques les expliquent aujourd'hui d'une manière tout à fait satisfaisante. » MÉDECINE. — Sur un appareil mécanique permettant la trépanation et le massage vibratoire. Note de M. Bercut, présentée par M. d'Arsonval. « Le présent appareil est un perfectionnement de celui que j'ai pré- senté le 27 octobre 1903 par l'intermédiaire de M. Lannelongue. ). Il repose sur les mêmes principes : un ressort d'horlogerie comme moteur, restituant l'énergie accumulée parle remontage, dans un volant en mouvement, sous forme de force vive. )> Cet appareil est muni d'un flexible qui permet d'opérer à distance avec les appareils les plus divers : trépan, scie circulaire ou alternative, fraises de différentes formes, appareils vibratoires, etc.). (') Voir Synthèse hydrotogique, l. H, p- 336. Kuefi, éditeur; 1896. SÉANCE DU 25 AVRIL 1904. I069 » Les perfectionnements apportés sont les suivants : » 1° Le remontage ne se fait plus au mojen d'une clef, mais, plus aisément, à Faide d'une poulie à gorge qui tourne folle et sur laquelle est une corde métallique capable d'être mue de l'extérieur de la boîte qui renferme l'appareil. Dans le moj'eu de cette poulie est un ressort spiral qui la rappelle cori>ianiraent dans la même position après que l'on a exercé une traction sur la corde. B 2° La mise en marche et l'arrêt de l'appareil se faisaient primitivement au moyen d'une vis qui était fixée sur la boîte et faisait pression sur le volant. Avec ce système l'opérateur était obligé d'interrompre son travail pour l'arrêter ou le remettre en mouvement. J'ai obvié à cet inconvénient en mettant un frein qui appuie cons- tamment sur le volant et qui est sollicité par un ressort à boudin. Ce frein maintient normalement le mouvement au repos. L'extrémité du levier qui constitue le frein vient appuyer contre une poche à air reliée par un tube extérieur en caoutchouc à une poire; cette poire est posée sur le sol à proximité du pied de l'opérateur qui fait pression sur la balle pour mettre l'appareil en mouvement et retire le pied pour l'arrêter. » L'appareil actuel est beaucoup plus fort quoique peu volumineux. Il est capable, en quelques secondes, de faire la trépanation, toutes les perfo- rations osseuses; de faire manœuvrer des scies circulaires et rectilignes; en un mot toutes les opérations pour lesquelles jusqu'à ce jour on employait des moteurs électriques nécessitant une installation spéciale. •> M. René de Saussure adresse un Mémoire « Sur le mouvement le plus général d'un corps solide qui possède deux degrés de liberté ». A4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Outrages beçus dans la séance du 21 mars igoij- Rapport du Comité météorologique international : Réunion de Southport, igoS, publié par le Bureau central météorologique de France. Paris, Gauthier-Villars, 1904; I fasc. in-8°. (Présenté par M. Mascart.) C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXAXVUI, N° 17.) iSq 1070 ACADEMIE DES SCIENCES. La théorie de Maxwell et les oscillations hertziennes; la télégraphie sans fil, par H. PoiNCARÉ. 1' édition. Paris, C. Naud, 1904; i fasc. in-S». (Hommage de Fauteur.) Congrès d'Horticulture de 1904, à Paris : Règlement. Paris, imp. L. Marelheiix; I fasc. iii-8°. Annales de la Faculté des Sciences de Marseille; t. XIII. Paris, Masson et C'°, 1908; I vol. in-4°. Annales des Ponts et Chaussées; 74° année, 8' série, t. IV, 1"' cahier : 2' partie, janvier 1904. Paris, E. Bernard; i fasc. in-S". La Revue (ancienne Revue des Revues); n° 1, i^' mars 1904- Paris ; i fasc. in-8°. International Catalogue of scientific Literature, published for the International Council bythe Royal Society ofLondon; second annual issue : B. Mechanics; C. Phy- sics; E. Astronomy; R. Bacteriology. Londres, Harrison et fils, igoS; 4 vol. in-8°. The cartouches of Mars, by Percival Lowell. (Exlr. des Proceedings american philosophical Society ; vol. XLII, n" 174.) Boston, 1908; 1 fasc. in-8°. Les Ficus de la flore de l'État indépendant du Congo, par O. Warburg et En. de Wildeman; fasc. I, p. i à 36, pi. I-XXVII. {Annales du Musée du Congo : Botanique, série VI.) Bruxelles, Spineux et G'% 1904; 1 fasc. in-f". The bread/ruit, by Henry-E. Baum, togelher wilh a biographical sketch of the author, by W.-E. Safford. W^ashington; H.-L. Me Queen, 1904; i fasc. in-8°. The available energy of tiniothy hay, by Henry Prejïtiss Armsrt and J.-August Pries. (U. S. Department of Agriculture. Bureau of animal industry; buU. n" 31.) Washington, igoS; i fasc. 10-8°. Les essais de filtrage à Alexandrie (Egypte). Rapport sur l'efficacité du fiiltre Jewell, par le D'' H. Bitter, avec un Historique résumé de la Compagnie des Eaux à Alexandrie, par H.-R.-C. Blagden. New- York, Jewell export filler Company, 1908; I fasc. in-S". Informes presentados a la Secretaria de Fomenlo par el Director del Observa- torio astronomico nacional sobre los trabajos del establecimento, desde 1° de enero de igo2 a 3ojuno de igoS. Mexico, 1908; 1 fasc. in-8''. Parergonesdel Insliluto geologico de Mexico; t. I, n" 1 : Los temblores de Zana- tepec, Oxaca, a fines de sepliembre de 1902. — Eslado actual delvolcan de Tacana, Chiapas, por EuiLio Bôse. Mexico, 1908. Index-catalogue of médical and veterinary Zoology ; part. 6 [Authors : F. to Fynney], by Cn. Wardell Stiles and Albert Hassall. Washington, 1904. Bergens Muséums a Arbog, 1908; III. Bergen, i vol. in-S". Bolletino tecnico délia coltivasione dei tabacchi, pub. per cura del R. Istituto spe- rimentale di Scafati (Salerno); anno III, n" i, gennaio-febbraio 1904. Portici, 1904; I fasc. in-4°. Odvragks reçds dahs la séarcï dd 28 MARS 1904. Mémoires de l'Académie des Sciences de l'Institut de France; Tome XLVII. Paris, Firmin-Didot et C'", 1904 ; i vol. in-4°. SÉANCE DU VtS AVRIL 1904. IO71 Anlràge, Berichie und Vorschldge der Kôniglichen Akademie der Wissen- schaften [sw Berlin\, die der Generalversammlii ng der internationalen Association der Akademien in London i<^o\ vorgelegt i.verden. i fasc. in-Zt"; 10 exemplaires. (Envoi de l'Académie royale des Sciences de Berlin.) M. A. Michel Lévy fait hommage des trois Opuscules suivants : Contribution à l'étude des magmas chimiques dans les principales séries volca- niques françaises : Application de la nouvelle classification quantitative améri- caine. — Paramètres magnétiques, par M. Michkl Lévt, Membre de l'Institut. Paris, Ch. Déranger, igoS; 2 fasc. in-S". Étude sur la détermination des feldspaths dans les plaques minces; 3' fascicule : La zone de symétrie de la macle de Valbite dans les plagioclases, par A. Michel Lévy, Membre de l'Institut; avec 4 planches. Paris, Ch. Béranger, 1904; i fasc. in-8°. Six mois dans l' Himalaya : Le KaraLorum et l'Hindu-Kush, voyages et explo- rations aux plus hautes montagnes du Monde, par le D' J. Jacot Guillaubod. Paris, Fischbacher; Neuchâtel, W. Sandoz, s. d.; i vol. in-S". (Présenté par M. de Lap- parent.) Le Service géographique de l'Armée adresse dix feuilles de Cartes nouvellement éditées : Tunisie, au 5oooo% n" 11; au 100000% n"' 34, 36, 41, 46, 48, 50, 53. — Al- gérie, au 200000*, n°' 23, 33. Grand Atlas universel de Marcks, commencé par feu le professeur Pétri, continué et achevé par M. Jules de Schokalsky, adjoint au Président de la Section de Géogra- phie physique à la Société de Géographie russe ; fasc. 3. Saint-Pétersbourg, A. -F. Marcks, 190^; i fasc. in-f". (Présenté par M. Grandidier. ) Les fractures des os longs, leur traitement pratique, par les D" J. Hennequin et Robert LcEWY. Paris, Masson et G'', 1904; i vol. in-8°. (Présenté par M. Lannelongue.) L'eau de mer milieu organique : Constance du milieu marin originel, comme milieu vital des cellules, à travers la série animale, par René Quintox. Paris, Masson et C'', 1904; I vol. in-S". (Présenté par M. Edmond Perrier. ) Résultats des Campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert I", Prince souverain de Monaco, publiés sous sa direction avec le concours de M. Jules RiCHARU ; fasc. XXV : Spongiaires des Açores, par Emile Topsent, avec 18 planches. Imprimerie de Monaco, i9o4; 1 vol. in-f°. (Hommage de S. A. S. le Prince Albert de Monaco.) Les progrèsde l' Océanographie, par S. A. S. le Prince Albert de Monaco. Monaco, au Musée océanographique, 1904; i fasc. in-S°. Sur la Carte générale bathymétrique des Océans, Note de MM. J. Thoulet et Ch. Sauerwein. Monaco, au Musée océanographique, 1904; i fasc. in-8°. Revision des Méduses appartenant aux familles Cna^tnlhiàv^ et des vEginidae et groupement nouveau des genres, par M. leD' O. Maas. Monaco, au Musée océano- graphique, 1904; I fasc. in-S». L'assassinat médical, étude critique par Fu. Guermonprez. Paris, J. Rousset, 1904; I fasc. in-8°. Bulletin mensuel du Bureau central météorologique de France, pub. par M. E. Mascart. Membre de l'Institut; année i9o4j n" 1, janvier 1904. Paris, Gauthier- Villars; I fasc. in-4°. 1072 ACADEMIE DES SCIENCES. Bulletin météorologique du département de l'Hérault, pub. sous les auspices du Conseil général; année igoS. Montpellier, 1904; i vol. in-4°- Bulletin de la Société d' Anthropologie de Lyon; t. XXII, igoS. Lyon-Paris, igo^; I vol. in-8°. Bulletin de la Société zoologique de France; t. XXVIII, igo3. Paris ; i vol. in-S». Le caoutchouc et la gutta-percha, organe mensuel du caoutcliouc, de la gulla- percha et des industries qui s'y rattachent; i" année, n° 1, i5 mars 1904. Paris; i fasc. in-4''. Lensgreve Johan-Caspar-Herman Wedel Jarlsherg, 1779-1840, af D' Yngtar Nielsen; t. I-III. Christiania, H. Aschehoug et C'', 1901-1902; 3 vol. in-4°. Den norske sindssygeloigivning; forelœsninger af D' Baul Wingk. Christiania, A.-W. Brôgger, 1901; i vol. in-8°. Garnie Personnavne inorske Stedsnavne ; af O. Rygh. Christiania, 1901; i vol. in-S°. M. Antonio Cabreira, à Lisbonne, fait hommage de treize Opuscules sur diverses questions mathématiques. ERRATA. (Séance du 18 avril 1904.) Note de MM. Favé et Carpentier, Sur un système d'amortisseur barbelé : Page 965, ligne 27, au lieu de barbelé, lisez barbelé. Page 967, lignes 9 et suivantes, au lieu de la phrase commençant par : Dans cette formule et finissant à : diamètre du fil, lisez : Dans cette formule D représente le diamètre du fil, p la résistance par unité de surface de la section normale au mouvement et par unité de vitesse; les unités adop- tées étant celles du système C. G. S. r 17. TABLE DES ARTICLES. Séance du 2âi avril 1904. RAPPORTS. Pages. M. H. PoiNCARÉ. — Kapport présenté au nom de la Commission chargée du contrùle Pîlges. scientifique des opérations géodésiques de l'Equateur ioi3 NOMINATIONS. M. BiooL'RDAN est élu Membre de la Section d'Astronomie, à la place laissée vacante par le décès de M. Caltandreau 1020 iM. GoRDAN est élu Correspondant pour la Section de Géométrie, en remplacement de M. G. Salmon ic MEMOIRES PRESENTES. M. D. ScuLLY communique à l'Académie un travail " Sur la démonslration du dernier théorème de Format CORRESPONDANCE . M. le SEcnÉTAiRE rERPÉTUEl. signale divers Ouvrages de K. Moissan, de MM. P. Viala et V, ]'ermorel, de M. P. Charbonnier, et la seizième année du « Bulletin de la Société d'Histoire naturelle d'Autun».... ion M. le- MiNrsTKE de l'Instruction publique communique à l'Académie des renseigne- ments au sujet d'un tremblement de terre à Roustcliouk (Bulgarie) loat .M. P. Ciioi'AUDET. — Observations de la co- mèle 1904 a (Brooks) faites à l'Observa- toire de Besançon, avec l'équatorial coudé. 1021 M. Salet. — Observations de la comète 1904 a (Brooks), faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Est), m'i M. G. Fayet. — Éléments provisoires de la comète Brooks ( iyo4, avril 16) lojj MM. Maurice Farman, Ém. Touciiet et H. Chrétien. — Les Léonides en jgoS, et détermination de leur hauteur par des observations simultanées 1024 M. L. Zoretti. — Sur les singularités des fonctions analytiques 1026 M. Paul Ditisueim. — Essai d'une déter- mination de diOérence de longitude par transport de l'heure 102'- M. Edmond Maillet. — Sur les décrues des rivières 10.^0 MM. Adrien Jacquerod et F. -Louis Perrot. — Sur le point de fusion de l'or et la di- latation de quelques gaz entre 0° et 1000°. 10^2 iMM. Pu. -A. GuYE et Ed. Mallet. — Sur les poids atomiques de l'oxygcne et de l'hydrogène et sur la valeur probable d'un rapport atomique >o34 M. P. Lemoult. — Recherches expérimen- tales relatives à quelques aminés cycliques. 1037 M. A. DuFotTR. — Formation de l'hydro- gène silicié Si H* par synthèse directe à partir des éléments io4o M. H. Pecheux. — Sur les alliages plomb- aluminium 1042 M, IIaniuot. — Sur l'or colloïdal io44 M. Lucien Robin. — Un nouvel indicateur; son emploi pour la recherche de l'acide biwiquc en général, et dans les substances alimentaires en particulier iu46 M. V. Grignard. — Action du magnésium et des combinaisons organomagnésiennes sur le bromophénétol iû48 .M. Lespieau. — Sur la laclone oxycroto- nique et les acides crotoniques y substi- tués io5o M. R. Fosse. — Recherches sur la série di- naphtopyranique io5i M. Pli. Ederiiardt. — Remarques sur quelques particularités de la llore de Long Island 1054 M. L. Ravaz. — Recherches sur la brunis- sure de la Vigne io56 ^^ E. DE Martonne. — Sur l'évolulion du relief du Plateau de Mehedinti (Roumanie). io58 M. Jules Welsch. — Sur les failles et les ondulations des couches secondaires et tertiaires dans la vallée inférieure du Loir 1060 M. L. HuGOUNENQ. — Sur une albumine extraite des oeufs de poissons et sur la chimie comparée des productions sexuelles dans la même espèce 1062 M. A. Ghahrin. — L'autolyse des tissus de l'organisme animal et la genèse des phé- nomènes morbides 1064 M. F. Garrigou. — Etat colloïdal des mé- K 17. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. Pages, taux dans les eaux minérales; oxydases M. Hené de S.4USSuiiE adresse un Mémoire naturelles, leur action thérapeutique .... 1067 « Sur le mouvement le plus général d'un IM. Bercl'T. — Sur un appareil mécanique corps solide qui possède deux degrés de permettant là trépanation et le massage liberté» 1069 vibratoire 1068 Bulletin bibliographique 10G9 Errata '072 PAKIS. - IMPRIMERIE G AUTIU E R- V IL L A RS, Quai des Grands-Augustins, 5à. Lt Gérant : GAUTaiER>ViLLAns. 1904 :\\ -^^ 1904- PREMIER SE3IESTKE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. N° 18 (2 Mai 1904). Jt PARIS, GAUTHIER- VILLARS, IMFRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l'"^. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémtires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu A& la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont Us donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membi'es de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autanl que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aci demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel oîi des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter déposer 9n Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de lei avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivant». :9u4 ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2 MAI iOOi, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Action du magnétisme terrestre sur une tige d'aciermvav destinée à un pendule géodésique. Note de M. G. Lipp-maniV. « On sait que l'acier an nickel dit invar possède la propriété découverte par M. Ch.-E. Guillaume de se dilater par l'action de la chaleur presque vingt fois moins que le laiton. On a donc pensé à employer l'invar pour la construction du pendule géodésique. Mais d'autre part tout acier est ma- gnétique; le magnétisme terrestre doit donc exercer une action directrice sur une tige d'acier, action dont il est difficile de tenir compte, et qui vien- drait s'ajouter à l'effet de la pesanteur que l'on veut mesurer. » L'action du magnétisme terrestre est-elle négligeable devant celle de la pesanteur? Pour résoudre cette question, j'ai exécuté quelques expé- riences sur une tige d'invar que je dois à l'obligeance de M. Bigourdan. » Cette tige possède une aimantation notable : ses extrémités repoussent les pôles de même nom d'une aiguille de boussole. Suspendue à un f;\isceau de fils de soie sans torsion, à la façon d'une aiguille de déclinaison, la tige d'invar se dirige dans le plan du méridien magnétique. Si on l'écarté de sa position d'équilibre, la tige oscille lentement, la durée d'une oscillation double étant ^ == 4™ 1 1'^ 25I^ » On peut déduire de cette durée d'oscillation la valeur du moment magnétique de la tige oscillante. » On a en effet '^v/ira- K, moment d'inertie de la tige, se calcule en fonction de ses dimensions C. R., 190/i, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N" 18.) l4o lon/j ACADEMIE DES SCIENCES. et (le sa densité. La longueur de la tige est de i™, son diamètre de S"-", sa densilé voisine de 8. L'intensité horizontale H du magnétisme terrestre est égale à 0,2; / = 25 r\ On tire de là M= loSoC.G.S. M Telle est la valeur du moment magnétique de la tige. » l^orsque celle-ci e-^t verticale, le magnétisme terrestre n'agit que par sa composante verticale V. A Paris V = o,3(). Le couple directeur dû au ma- gnétisme devient MV= io5o X 0,39 = 420C.G.S. » Quelle erreur relative commettrait-on en négligeant l'effet du magné- tisme terrestre devant celui de la jjesanteur? Supposons que la masse de la lentille soit voisine de 2'^e. Le couple du à la pesanteur est égal à 2000X981x100 ou, en nombres ronds, à 2X10". L'erreur relative commise en négligeant l'action magnétique est donc égale à /jao : 2 X io% ou sensiblement à iji^^Tu- » Cette erreur équivaut à une inexactitude de 2^^ sur la longueur du pen- dule à seconde ; elle est donc négligeable. En effet, abstraction faite des actions de la température et du magnétisme terrestre, la mesure de lu lon- gueur du pendule à secondes comporte diverses causes d'incertitude qui dépassent 2"^. » Une incertitude de i" sur la température d'un pendule en laiton im- plique une incertitude de uSi^, et l'on ne peut répondre du degré. Il y a donc avantage à substituer l'invar au laiton. » Le moment magnétique de la tige d'invar change quelque jieu d'un jour à l'autre. Avant d'exécuter les mesures citées plus haut, j'avais eu soin de placer la tige verticalement pôle nord en bas et de la faire vibrer énergiquement dans le sens longitudinal à coups de marteau, afin de lui faire acquérir la plus forte aimantation possible sous l'action de la Terre; les mesures ont été faites le lendemain de cette opération, » Si le moment magnétique M varie avec le temps, la composante ver- ticale V du magnétisme terrestre varie avec la latitude. Le produit MV n'est donc pas constant, mais l'erreur commise eu négligeant le magné- tisme terrestre demeure négligeable. )) Il en est de même, à plus forte raison, si, au lieu d'un pendule à un seul couteau, on considère le pendule à réversion, employé d'ordinaire ])our la mesure absolue de g. Lorsque l'on fait osciller le pendule à réver- sion autour de ses deux couteaux successivement, on opère un retourne- SÉANCE DU 2 MAI IQ^I. '<>7^ ment, lequel a pour effet d'éliminer la pelile erreur due an magnétisme ter- restre. Pendant que l'oscillation se fiu't autour du premier couteau, l'action magnétique est accélératrice; ou la com|)enserait en cloiguaut le couteau du centre de gravité d'une quantité i; pendant que l'oscillation se fait autour du second couteau, l'action perturbatrice a changé de signe; on la compenserait en rapprochant le couteau du centre de gravité de la même quantité £. » La distance entre couteaux est donc indépendante de l'effet magné- tique, et c'est cette distance seule que l'on a à mesurer. » En résumé, je pense qu'il serait avantageux de substituer le métal invar au laiton, tant [)onr le pendule à un couteau que pour le pendule à réversion. » MÉCANIQUE. — Eljfel (les petites oscillations de l' action extérieure sur les systèmes affectes d' hystérésis et de viscosité. Note de M. P. Dliiem. « Nous avons déjà étudié, dans une Note précédente ('), l'effet produit par de semblables oscillations; mais nous notis sommes borné à étudier le cas oii les continuels changements de signe de X' laissent à x' un signe invariable. Nous nous proposons d'examiner maintenant ce qui advient lorsque les continuels changements de signe de X' entraînent de continuels changements de siene de.x'. » Dans ce cas, le tracé complet se compose de segments d'af^cendantes alternant avec des segments de descendantes; chacun de ces segments a pour origine et pour extrémité deux |)oints où x' s'annule; en ces points, l'action totale (X — vx') est identique à l'action observable X; ces points ont donc leurs abscisses com|)rises entre A,, et A, ; il en est de même de tous les points du tracé complet. » (X — ca?') est donc constamment compris entre A,, et A,; comme X oscille également entre Ao et A,, on voit que vx' ne peut, f n valeur absolue, surpasser (Au — A,). Si donc l' amplitude (A,, ^ A, ) de l'ose liât ion de l'action extérieure est petite par rapport au coefficient de viscosité v, la vitesse de trans- formation x' ne peut éprouver de continuels changements de signe, pro laits par les changements dans le sens de variation de l'action extérieure, à moins que cette vitesse de transformation ne demeure sans cesse très voisine de zéro. (') Sur les propriétés des sysièiiies affectés éi la pas d' hj siérésii cl de eiscosilé (Comptes rendus, l. CXXXVlll, p. 942, séance r . MANDROSOA ENVIRONS DE TANANARIVE STATIONS MAGNETIQUES ECHELLE i:aOO 000 10- AMSOASAflY a • ^ 1 i C s > ( , .. K.I 10 ..s 10 is- 10' |l5' » La Carte ci-dessus et le Tableau ci-après indiquent les points précis des stations ainsi que les résultats obtenus. i',o. 1078 ACADEMIE DES SCIENCES. iT; if) -— bcS '^% f U T. J= ^ te i. t' 0 m ic 0 '_! ci" 0 te 3 tn 3 i u. .t: .2, '- U 0 '^ cr p'.: CJ 0 C — tn tD 0 C 0 « 3 C -- C' 0 . t* c/: '-^ vî a; o; — '^3 o ^ :r. tj, ir tr^ eu C — : Jii " o O) :3 .-J L_ Z . Z ?■ 4: i: ^ Si ■/= <" m c = 0 ^ 0 /■ ra f- £- 5- 0 (« 0 _3 _s J3 te o; Cï m OJ « te 1 . 0 "? u CJ a. £ CJ r" K or -5 fe' • 8 T •^ K* cr cr ^ — ^: ■î Z z s s ? 5 3 (TO • -0 0 UT) V!î- co --^-r ^^ •ie méthode de contrôle permet de vérifier très exactement l'activité des sérums antivenimeux sans avoir recours à l'expérimentation sur les animaux. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix chargées déjuger les concours de l'année 1904. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Mathématiques : Grand prix des Sciences malhématiques ; prix Bordin, VaUlant, Francœur, Poncelet. — MM. Jordan, Poincaré, Emile Picard, Appell, Painlevé, Humbert, Membres de la Section de Géométrie; et MM. Maurice Levy, Darboux, Boussinesq. Mécanique : Prix Montyon. — MM. Maurice Levy, Boussinesq, Deprez, Sarrau, Léauté, Membres de la Section de Mécanique; et MM. Sebert, HaLon de la Goupillière, Poincaré. Astronomie : Prix Pierre Guzman, Lalande, Valz, Janssen. — MM. Jans- sen, Lœwy, Wolf, Radau, Deslandres, Bigourtlan, Membres de la Section d'Astronomie; et MM. Poincaré, Lippmann, Darboux. GÉoGUAPHiE : Prix Binoux, Gay, Tchihalchef, Delalande-Guérineau. — MM. Bouquet de la Grye, Grandidier, Bassot, Guyou, Hatt, Bertin, Membres de la Section de Géographie et Navigation ; et MM. de Lapparent, Perrier, Van Tieghem. Navigation : Prix extraordinaire de six mille francs; prix Plumey. — MM. Maurice Levy, Boussinesq, Deprez, Sarrau, Léauté, Sebert, Membres de la Section de Mécanique; et MM. Bouquet de la Grye, Grandidier, Bassot, Guyou, Hatt, Bertin, Membres de la Section de Géographie et Navigation. Physique : Prix Hébert, Hughes, Kastner-Boursault. — MM. Mascart, Lippmann, Becquerel, Potier, VioUe, Amagat, Membres de la Section de Physique; et ls\^\. Berthelot, Poincaré, Maurice Levy. SÉANCE DU :: MAI 1904. Io83 CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE. — Observation de la comcle lirooks {\ç)o\a) faite à l'équa- torial coudé de r Observatoire de Lyon, par M. «I. Guillaume. Note pré- sentée p;ir M. Lœwy. Temps siiléral »<;. — *. Nombre Dates. de — . — -^ — — de 1904. Étoile. Lyon. âa. A3. comparaisons, h m s ni $ / // Avril 22.... a i5.i3.i4 — o.3o,8o -1-6. 3,3 12:12 Positions moyennes des étoiles pour 1904,0. Ascension Réduction Réduction droite au Déclinaison au Étoiles. G'. moyenne. jour. moyenne. jour. .autorités. h m s s li , „ -, rt Anonyme 9,8 16.41 .47.33 -1-1,77 -1-47-43.35,4 —6,2 Rapporlée à 6. Z* BD — 47,238i.... 7,8 16.43.41,53 » -*-47.42.5i,3 » AGBonni0729. Position apparente de lit comète. Temps moyen Ascension Dates. de droite Los. fiict. Déclinaison Log. fact. 1904. Paris. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. h Ul s II III â f> t ,f Avril 23... i3. 0.53 i6.4i.i8,3o 9,36o„ -i-47 ■ 49-32 ,5 8,368„ « L'observation a été faite dans une éclaircie di; peu de durée, par un ciel peu trans- parent. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur un nouvel appareil destine à la mesure de la puissance des moteurs. Note île M. Cii. Kk.vard, présentée par M. Mau- rice Lévv- u Nous employons depuis plusieurs années pour la mesure de la puis- sance des moteurs à mouvements rapides (dynamos, moteurs d'automo- bile, etc.) un appareil fondé sur les lois de la résistance de l'air et auquel nous avons donné le nom àe moulinet dynaiiiométrique. Cet appareil ( fig. 1) consiste simplement eu une barre rectangulaire en frêne sur laquelle on boulonne deux plans carrés d'aluminium symétriques par rapport à l'axe x\A autour duquel tloit tourner la barre et parallèles à cet axe. » Ces plans peuvent prendre différentes positions iiidif(uées par des chiffres qu'on voit sur la figure. T^e chiffre cpii définit la position des plans est celui qui tombe en face de la ligne de loi FF passant par le centre du io8' ACADEMIE DES SCIENCES. plan. L'appareil peut être calé directement sur l'arbre du moteur (/7g-. 2) ou sur un arbre auxiliaire placé sur son prolot)gement et relié au moteur par une bielle de cardan. l'iK. I. Fis- 2. -^4 » L'expérience montre que pour une position donnée des plans le mo- ment moteur est proportionnel au poids spécifique de l'air (que peut donner un abaque) et au carré de la vitesse angulaire. » Si a est le poids spécifique de l'air en kilogrammes par mètre cube; M le moment moteur en kilogrammètres; N le nombre de (ours du mou- linet par minute et Km un coefficient appelé coejficieni de mument et déter- miné par l'expérience, on a (i) m = aKm(~ » On en déduit facilement, en désignant par T la puissance en kilogram- mètres et par KMm coefficient dit coefficient de puissance. {■^) T = «K/ ( N 'V 1000 » Les coefficients Kz et Km sont d'ailleurs reliés par l'équation O) wl = -^—Kin = io'|,72 Km. » Les valeurs de Km ont été déterminées avec précision pour les diverses SÉANCE DU 2. MAI igo/j- lO^^ positions des plans au moyen de noire balance dynamométrique que nous nous réservons de décrire |ikis tard. On en déduit les valeurs de Kl. » On voit qu'il suffit de compter les tours du moulinet |)our avoir immé- diatement la puissance motrice ou le moment moteur. En employant un lachymètre enregistreur à graduation spéciale, on peut enregistrer direc- tement la puissance puisqu'elle est une fonction de la vitesse seule. M L'appareil ne s'échauffe pas parce que l'énergie du moteur est absorbée par des masses d'air sans cesse renouvelées. On peut donc prolonger indé- finiment les exjiériences cl étudier avec la plus grande facilité les variations (le puissance d'un moteur, car elles se Ltaduisent simplement par des variations de vitesse faciles à enregistrer. ). Enfin, des appareUs de dimensions restreintes permettent d'essayer des moteurs de grande puissance. Le j^etit moulinet de la figure 2 (moulinet n° 2,5) est monté sur un moteur de 8*^^''^. Il pèse moins de a'-s et sa puis- sance maxima est supérieure à 20'='"'. Fig. 1. — Moulinet n° (j,00. Diagramme d'emploi. 120 p MO 600 7011 «00 mrnim 1210 isoo mm A, B, C Limite d'emploi à ne jamais dépasser dans aucun cas. N. S. — Les numéros inscrits sur les courbes sont ceux des divisions de la barre en regard desquelles tombe la ligne médiane tracée sur les plans. )) Pour rendre la méthode tout à fait pratique, nous avons construit une série de moulinets géométriquement semblables dont la grandeur est définie par un chiffre qui s'appelle /c mudiile. Ce module est l'écarlement des trous Io86 ACADÉMIE DES SCIENCES. delà barre en centimètres. La longueur de la barre est égale à 2/| modules, la position des plans exprime leur distance à l'axe en modules, etc. » Chaque module a un diagramme d'emploi {fig- 3) sur lequel on a tracé les paraboles cubiques qui donnent la puissance en chevaux D en fonction de N pour les différentes positions des plans. » Ce diagramme est limité par un polvgone ABCDE, le côté BC corres- pond à la vitesse limite à l'extrémité de la barre; cette vitesse est fixée à loo"* par seconde. Le côté AB est la courbe iVèga'e tension de la barre. Cette tension miixima est égale à loo'^s par centimètre carré. AE est hi parabole cubique corresjiondant à la position extrême des grands plans (chaque moulinet a deux séries de plans, les grands et les petits) et DC la parabole cubique correspondant à la barre seule. » Toute combinaison de N et de D qui donne un point situé à l'intérieur du polvgone d'emploi ABCDE correspond à une expérience réalisable avec le moulinet considéré. Les courbes du diagramme sont tracées en prenant pour a la valeur moyenne 1,20. Une table donne ensuite la correction pour 100 additive ou soustractive à faire subir à la puissance en fonction de la température et de la pression (température à 1° prés, pression à 2""" près). » La loi suivante permet de déduire tous les coefficients ^m et K^ de leur valeur y. et p pour le moulinet de module I : » Pour deux moulinets semblables, les coefficients K/n et Kt sont propor- tionnels à la cinquième puissance du module. » Si y. est le module, on a donc » Cette nouvelle méthode a la sanction de plusieurs années d'expé- riences. Elle tend à se généraliser pour les moteurs d'automobiles dont les essais avec les freins ordinaires sont si difficiles. Elle a déjà pu être em- ployée jusqu'ici pour des puissances variant de i''' à i5o'^'"'. Il sera facile d'aller beaucoup plus loin. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Le pont Adolphe à Luxembourg (1899-1903). Note de M. Séjoiuné, présentée par M. Alfred Picard. <( On a construit à Luxembourg, en 1899-1903, un pont en maçonnerie dont la portée, S/i^.Gî, dépasse sensiblement celles atteintes juscpi'ici. » Viennent ensuite : le pont de 70"' sur l'Adda à Morbegno (Haute- Italie), décintré en igoS; puis le pont-aqueduc de G7'", 10 exécuté en 1860- SÉANCE DU 2 MAI igo/j. 1087 1862 sur la vallée de Cabin John en Virginie (États-Unis). Il n'existe encore aujoiircriiui que dix voûtes de |)ius de 60". » Le pont de Luxembourg présente cette disposition nouvelle que sa largeur totale iG'" (celle du pont des Invalides) est obtenue, non comme aux Invalides par une voûte unique ayant cette largeur de 16°=, mais en établissant à chaque tète un pont de 5'", 20 de largeur et recouvrant d'un plancher en belon armé l'intervalle entre ces deux ponts. » Celte di.-,position est très économique. Dans les grands ponts en pierre, en effet, c'est la voûte qui coûte parce que les matériaux et le cintre en sont chers. A Luxembourg, on a réduit de plus de ^ la maçonnerie de voûte et l'on a fait un pont de 16" de largeur sur un seul cintre de 5"", 25, transporté à l'emplacement de la deuxième voûte après décintrement de la première. M Un pont est fait pour supporter des véhicules d'un poids donné. Or, dans un grand pont de pierre, ils comptent très peu dans le travail total des matériaux. C'est ainsi qu'au pontde Lavaur (lignedeMontauban à Castres), arcdeôi™, 5o déportée, les pressions moyennes par centimètre carré n'aug- mentent, au passade des trains, que de -^ à la clef, de -^ sur le sol de ' f t:s ' ^ j(jo 100 fondation. » Une grande voûte ne travaille guère qu'à se porter elle-même : la maçonnerie en est mal utilisée. On était donc bien sûr de faire une grosse économie (et cela sans augmenter sensiblement les efforts dans les maçon- neries) en concentrant par un plancher léger les surcharges roulantes sur des anneaux de voûte de largeur réduite. » Ce système s'applique très bien aux ponts larges, c'est-à-dire aux grands ponts de villes auxquels, trop souvent, on donne une largeur insuffisante. » Le cinlre de l^iixemboiirg reposait sur deux jjiles provisoires en maçonnerie, dis- tantes de 60™. 1) Il se composait de cinq fermes dont toutes les pièces tendues étaient des câbles en fils d'acier, dispositif appliqué avec succès à deux cintres de aS" et 35"° de la ligne de Paray-le-Monial à Givors. Ce cintre, qui avait 8u"' d'ouverture et 3o™ de hauteur et qui pesait 3oo', a été ripé de 11"', aô en 25 heures, par glissement sur ses deux piles provisoires. » La voûte n'a pas été construite d'un seul coup sur toute son épaisseur, mais par trois rouleaux superposés. On étale ainsi la charge |)arcouchessuccessives sur lecinlre, calculé seulement pour la moitié du poids de la voûte. La tension des câbles, mesurée à chaque instant par leurs lléches, a montré que le cintre portail entièrement le premier rouleau, en partie seulement le second, el pas du tout le troisième. )) Dans chaque rouleau on a ménagé des vides aux abouls de chaque vau. Celle méthode a deux avanlages : Io88 ACADÉMIE DES SCIENCES. » D'abord, elle permet d'allaquer la voùle en plusieurs points (à Luxembourg, il y a eu ainsi dix attaques par rouleau, et chaque grande voûte a été faite en 3o jours). » Et surtout, elle localise et permet de bien remplir les fissures qui se produisent inévitablement pendant la construction des voûtes sur des cintres toujours plus flexibles que la maçonnerie. » La voûte achevée, on remplit les vides en y matant, au refus absolu, du mortier pulvérulent. Les expériences, récemment faites par l'École des Ponts et Chaussées, ont montré que l'on pouvait ainsi introduire des pressions normales au lit dépassant le"*? par centimètre carré, c'est-à-dire que, par les niatages, le constructeur devient presque maître de la courbe de pression dans une voûte. » La première grande voûte a été clavéc le 24 juillet 1901 et décintrée le 26 octobre. La deuxième grande voûte, clavée en juin 1902, a été décin- trée le i3 septembre. Le tassement au décintrement a été, aux deux voûtes, de o™,oo6. » Il eût été fort instructif de se rendre compte des efforts développés à chaque instant, en chaque point des grandes voûtes. Comme on les déduit d'allongements ou de raccourcissements, il eût donc fallu pouvoir mesurer, à un instant quelconque, la distance entre deux points. Malheureusement, on n'a pas encore d'instrument pour faire cette mesure avec la précision nécessaire, et l'on doit se borner à ne mesurer ces déformations que pen- dant un temps très court, par exemple au décintrement ou au passage d'une charge roulante. » On avait, au dernier décintrement, réuni sur la voûte 119 appareils pour mesurer les déformations et les flèches. On a simplement constaté qu'il ne s'était produit aucun déplacement horizontal des cidées; que le supplément de travail produit par le décintrement n'avait, nulle part, dépassé lo''^ par centimètre carré et que dans cette voûte, comme dans la première exécutée, il ne s'était produit ni fissure, ni écrasement. » OPTIQUE. — Sur la comparahilUé des déterminations spectrophotornélriques. Note de M. P. Taillant, présentée par M. J. Violle. « Lorsqu'on applique le spectrophotomètre à l'étude quantitative des solutions colorées, la comparaison photométrique porte, non sur un \ déterminé, mais sur une certaine étendue du spectre dont le minimum, qui est atteint dans les instruments du genre Gouy, est d'environ 2'"'^ à 2>^^. On peut se demander si, dans ces conditions, le coefficient mesuré dépend des circonstances de l'expérience et dans quelle mesure il en dépend. » Soit 2AX l'étendue de la région spectrale sur laquelle porte la mesure; le coeffi- SÉANCE DU 2 MAI I904.I I089 cient d'absorption correspondant à la radiation À sera pratiquement défini par la relation , / r'- + ^'' />'+-^^- a\ = — ( log / \dl — log I i d\ "' \ A -A), A-AX /, épaisseur de liquide traversé; n, concentration de la solution par rapport à l'élément coloré; / Ii^Àet / id\, quantités de lumière avant et après la traversée de la solution. » De celle relation on conclut que, si l'absorption du corps coloré dis- sous n'est pas constante dans l'intervalle "a ~ AX à >. -+- A\ : » 1° A concentration constante, le coefficient mesuré a\ diminue quand l'épaisseur de liquide traversé augmente; » 2° A épaisseur constante, il croît avec la dilulion ; » 3° Ce coefficient dépend de la répartition des intensités I. dans le spectre d'émis- sion de la source. Si, par suite de l'emploi de sources différentes ou d'un spectropho- tomètre diflerenl, cette répartilion se modifie dans le sens de l'absorption du corps coloré, a\ augmente; il diminue, au contraire, si le rapport des intensités I se modifie en sens inverse de l'absorption. » Ces variations sont évidemment d'autant plus grandes, toutes choses égales d'ailleurs, que l'absorption du corps coloré varie plus rapidement dans l'intervalle 2A>. considéré et, pour une même vitesse de variation, que cet intervalle est plus considérable. » On a pris comme exemple le paranitrophinol, dont le coefficient d'absorption double sensiblement (de 4oo à 800) lorsque X varie de 52oI^t'- à 5ioi^l'- (passage du vert au bleu). Or, tandis que dans cet intervalle, 1 reste à peu prés constant dans la lumière qu'émet l'arc électrique, il tombe de 2 à i pour un bec de gaz ordinaire. Dès lors, si l'on imagine qu'on emploie successivement ces deux sources, on trouve, sui- vant les valeurs de AÀ et de ni, pour le coefficient d'absorption du |)aranitrophénol correspondant à X ^SiSf'l'-, la série des valeurs suivantes (on admet que l'absorption du paranitrophénol \arie linéairement dans l'intervalle Saof-I^-Siol'-!^, ainsi que l'inten- sité de la source ; en outre, on suppose que l'intensité correspondant à la radiation 5i5f-!'- sur laquelle porte la mesure, reste constante et égale à 100) : Arc Gaz 2AX= -xr/-. i,'^■^■. loW. /i/^o,oo2 âgftiS 577,8 5i8,6 «/ = 0,0002 399» 6 ^971 9 590» 8 /i/^o,oo2 592,4 555,5 45'i4 «/=: 0,0002 595,6 572,9 493,5 » Ces quelques chiffres suffisent à expliquer les écarts parfois considé- rables qu'on observe entre des résultats numériques obtenus avec des G. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N" 18.) l4l lOgO ACADÉMIE DES SCIENCES. instruments différents et des sources différentes. Ils montrent, en outre, que ces écarts croissent avec M d'autant plus vile que 11 est déjà plus grand. Complètement négligeables pour des valeurs de aâA inférieures à a^^ on ?>^^, ils sont de l'ordre des erreurs photométriques pour 2A>i = ^^^, et peuvent dépasser j pour 2 Al = 10'^'^. « PHYSIQUE. — Sensibilité de la balance azimutale. Note de V. Crémieu, présentée par M. H. Poincaré. « Dans une précédente Note, M. H. Poincaré (') a établi, pour la ba- lance azimutale que j'ai publiée (-), la formule de sensibilité suivante : . . j dp / sin c. f GqPi sinœ X » On arrive à cette expression, en supposant que les fils des bifilaires sont sensiblement verticaux et que le trapèze formé par leurs points d'attache supérieurs est très voisin d'un quadrilatère. Si ces approximations ne peuvent être faites, ce qui sera le cas dans la pratique, il faut, ainsi que le montre un complément de la théorie de M. Poincaré (complément qui sera publié ultérieurement), modifier la formule qui devient j dp / si n u A(e,-1-£2) ) Dans cette formule, s, et s, sont les angles des plans Mx^ et NyS avec la verticale {fg' i)- » Le coefficient de sensibilité se compose de deux termes. L'un d'eus est essentiellement positif et correspond à la torsion des bifilaires. L'autre, GoP, sinç, est positif ou négatif suivant que le centre de gravité effectif Gg se trouve au-dessous ou au-dessus de la droite A. » C'est dans la seconde de ces conditions qu'il faut évidemment se placer pour que le coefficient de sensibilité soit très petit et, par suite, la sensibilité très grande. On réalise sans difficulté cette condition en dispo- sant convenablement les points d'attache supérieurs et inférieurs des bifi- laires, comme cela a été schématisé sur la figure ci-contre. » Pour pouvoir discuter analytiquement la sensibilité d'une balance azi- (') Comptes rendus, l. CXXXVlll, «90^, p. 869. (2) Ibid., p. 893. SÉANCE DU 2 MAI 1904. IO91 mutale, il faudrait exprimer le coefficient de sensibilité en fonction des pa- ramètres dont on dispose arbitrairement. Ceux-ci sont au nombre de six : KB r= 0? distance du point d'application de la résultante des poids P à l'arête du p couteau; G^B ^ f = d x. — distance de G^ à la même arête; 2a et 26 écartement des points d'attache des fils des bifilaires; 2c distance entre les axes des deux bifi- laires; X longueur des fils; 10 torsion initiale donnée aux. bifilaires. » Il résulte de ce grand nombre de paramètres qu'on ne peut obtenir que des formules extrêmement compliquées, qui ne se prêtent à aucune discussion. La méthode graphique peut donner des résultats; encore faut-il simplifier les données. Pour cela il est logique et commode de se baser sur les facilités de la construction de l'appareil. » On est ainsi amené à placer les fils symétriques de chaque bifilaire dans des plans parallèles verticaux; à rendre fixes six des points d'attache a, fi, a', P', y et S (/ig. i); enfin à réduire à un seul les deux points d'at- tache ap. Ce point d'attache unique vient alors en C et se confond avec M F 092 ACADÉMIE DES SCIENCES. et E. Le réglage de la sensibilité se trouve ainsi ramené à celui de l'écar- tement des deux points d'attache mobiles y' et S'. » D'ailleurs, la formule (2) se simplifie beaucoup : kE est nul. yE = ib et l'on a, en posant ". = k. dw.^ = — dp l dp \sin G„p, ) ^ [-. G„Asin«) » Lorsqu'on agira sur l'écartement des points y et ^ , on fera varier à la fois 2C et o). Il en résulte une variation simultanée de G;, A et de «p. » Pour le cas qui nous intéresse, cp variera depuis le maximum corres- k pondant au cas où A passe par G„, jusqu'à zéro. Donc ^-^ croîtra d'une manière continue. Quand A passe par G„, Go A est nul. Le produit G„ A sincp partira donc de zéro |)Our être nul de nouveau avec rp. Dans l'intervalle, il présentera, par suite, un maximum. La méthode graphique montre que, pour un choix convenable de la position de Go, la différence (5 = —. G„A sincp sinœ ' passera par un minimum fini, quand on fera varier rp; et l'on est maître de la valeur de ce minimum. En effet, la position du point Go au-dessus de p l'arête B est donnée par G, B =/= d x -■ » Or. d, distance du centre de gravité du fléau à Farète B, peut être rendu aussi petit qu'on le veut sans que la balance devienne folle, par suite P de la présence des bifilaires. D'ailleurs, le rapport — est tout à fait arbi- traire. Par suite, on peut donner à/n'importe quelle valeur. » Ainsi, la sensibilité de la balance azimutale ne devient pas infinie. Elle passe par un maximum fini, et qui peut, d'ailleurs, être rendu aussi grand qu'on le désire. » Nous ferons remarquer, de plus, que le réglage de cette sensibilité se fait en agissant sur l'écartement des deux points d attache y'^'. Or, une variation de l'ordre du millimètre sur cet écartement ne donne qu'une va- riation faible de l'angle (p. Par conséquent, le réglage est ficile et peut se faire sur des organes robustes. » Comme exemple, le fléau de la balance prise comme type dans ma précédente Note, a été monté en balance azimutale, avec les valeurs suivantes des constantes : rf^O'^jOa, p — 4'", 2a=:2,2, 2C = I, À = 25, (0 = 15°. SÉANCE DU 2 MAI 190/4. IO93 » Le maximum de sensibilité correspond alors à 0 = 8° 42', G,, A = 2""", 5. » Dans ces conditions on a, à 25'=™, une déviation azimutale de 2""°, 48 pour i'"S; le fléau, monté à la façon ordinaire, donne i™™ pour i^s à 25'= -.cm MÉTÉOROLOGIE. — Sur le rôle de la force centrifuge composée dans la détermination du sens de rotation des cyclones et tourbillons. Note de j\l. Bernard Brcxhf.s, présentée par M. Mascart. « Dans tout mouvement tourbillonnaire à Vétat de régime permanent on peut dire, à la condition de négliger les frottements, qu'il y a, en chaque point, équilibre entre la dérivée de la pression ou gradient, d'une part, et, d'autre part, les forces fictives provenant du mouvement du fluide : force centrifuge proprement dite et force centrifuge composée due à la rotation terrestre. » M. Hann écrit cette équation (M, dans le cas des tourbillons atmosphériques : ^/ . en aB sina =r 1076 ( 2tor sintp -\ U où aB est le gradient en millimètres de mercure par degré de i 1 1'"", a l'angle du vent et de la normale à l'isobare, oj la vitesse angulaire de rotation de la terre, c la vitesse du vent, o la latitude et r la distance du point considéré au centre de la dépression ('). » L'importance relative des deux termes du second membre varie beaucoup avec le caractère du mouvement cyclonique. M. Hann rite deux exemples numériques em- pruntés, l"un à une bourrasque de nos régions, l'autre à un cyclone tropical. Dans le premier (dépression du 27 janvier 1874, dont le rentre est sur Saint-Pétersbourg), le gradient à Vienne est d'environ 3'""'. Le terme awi'sino y contribue pour 2"", 67, le terme— seulement pour o""", 35. Dans le second exemple (cyclone tropical), le pre- r mier ternie concourt au gradient pour 2™"', 09, le second terme pour 10»", 21. Pour les tornades et trombes des régions tempérées, l'importance relative du premier terme serait plus faible encore. » La considération du rapport de ces deux termes nous paraît capitale pour les tourbillons qui se produisent, soit dans l'air, soit dans l'eau. » Pour les vastes mouvements tournants de nos régions qui intéressent l'Europe entière, la force centrifuge proprement dite est toujours inférieure, en valeur absolue, à la force centrifuge composée. Celle-ci, dont le signe dépend du sens de la rotation, donne donc son signe au gradient. Si la rotation est sinistrorsum, le gradient est positif vers l'extérieur et le centre (') F. Hann, Lehrbuch der Météorologie. Leipzig, 1901, p. 571-675. i4i. log'» ACADÉMIE DES SCIENCES. (lu monvemenl tournant est occupé par une dépression. Si la rotation est dextrorsum, le gradient change de signe et l'on a un anticyclone. » Si le terme — 7 relatif à la force centrifuge proprement dite et qui est toujours positif, devient le plus grand des deux en valeur absolue, ce qui arrive quand la vitesse du vent s'exagère ou que le rayon du cyclone diminue, le gradient garde un signe constant et, quel que soit le sens de la rotation, on a toujours une dépression au cenlre. Mais il est clair que si les deux termes du second membre sont de même signe et s'ajoutent, le gradient sera plus fort et la dépression plus caractérisée et plus stable que si les deux termes sont de sens contraire et se retranchent. Le terme relatif à la force centrifuge composée, lors même qu'il est réduit à n'être qu'un terme complémentaire, intervient donc pour favoriser la production de cyclones sinistrorsum (dans l'hémisphère nord). » CeUe force centrifuge composée doit jouer surtout son rôle au moment où se produit le vide central qui entraîne l'appel d'air vers le centre ; et l'étude du seul rég;irae permanent ne saurait renseigner complètement sur le mécanisme de son action. Néan- moins la connaissance du rapport des deux termes qui mesurent, en régime permanent, la force centrifuge composée et la force centrifuge proprement dite, pourra nous ren- seigner sur la probabilité qu'il y a pour que le cj'clone soit sinislrorsum. La prépon- dérance des cyclones sinislrorsum doit décroître quand ce rapport décroit, et dispa- raître quand ce rapport descend au-dessous d'une certaine valeur limite que, seule, l'expérience pourra indiquer. )) Or on peut mettre ce rapport sous une forme qui ne fasse intervenir ni la vitesse absolue des particules matérielles, ni les dimensions du tourbillon. Il peut s'écrire 2(osinto 2u)sintp aT'sin-i /• en posant prrico'r, ai' étant la vitesse angulaire de rotation des particules matérielles autour du centre de la dépression, ou encore T' étant la durée d'un tour complet de ces particules, tandis que T est la durée de la rotation terrestre. » On ne peut parier d'une durée de rotation définie pour un tourbillon pris dans son ensemble que si le fluide y tourne à la façon d'une meule solide, ce qui parait être le cas de certaines tornades, mais n'est certainement le cas ni des cyclones tropicaux, ni des trombes. On peut tout au luoins parler de l'ordre de grandeur de la durée mi- nimum de rotation, en portant alors son attention sur les couclies qui, à quelque dis- tance de l'axe du tourbillon, sont animées de la vitesse maximum. » Celte réserve faite, on voit (jue le rapport qui détermine la probabilité pour q II un cyclone de l'hémisphère nord soit sinislrorsum, ne contient, outre la latitude, qu'une seule variable : la durée de rotation du tourbillon. SÉANCE DU 2 MAI 1904. lOgS » Cela posé, les observations relatives aux sens des cyclones et tor- nades, y compris les intéressantes remarques de M. Lancaster sur les tour- billons aériens de 25™ à 3o™ de diamètre qui, en Belgique, tordent des arbres de .'^o"" à 40*^"" de diamètre, peuvent se résumer ainsi : » Toutes les fois que l'ordre de grandeur de la durée de rotation d'un tourbillon aérien atteint ou dépasse 5 à 10 secondes, il y a, pour les tourbillons de ce type, prédominance de la rotation sinistrorsum dans l' hémisphère nord. Pour des durées de rotation 1res petites, notablement au-dessous d'une seconde, le' sens de rotation devient indijjérent. » Tout ce qui précède est applicable, sans modification, aux tourbillons d'eaux courantes. Ces tourbillons ont des dimensions beaucoup plus petites; mais dans le rapport de la force centrifuge composée à la force centrifuge proprement dite n'interviennent pas les dimensions absolues. On doit donc s'attendre à rencontrer, dans notre hémisphère, une prédominance de la VG\a.\.\o\\ sinistrorsum, à?ini> les tourbillons d'eaux courantes, dont la durée de rotation atteint ou dépasse 5 à 10 secondes. Et si cette prédominance est constatée par l'observiition ('), il est aussi légitime de l'attribuer à la rotation terrestre que de lui attribuer la prédominance des trombes et tour- billons aériens sinistrorsum. A égale durée de rotation, la légitimité de l'ex- plication est la même dans les deux cas. » Il est vrai que, dans le cas des tourbillons d"eau\ courantes, la valeur absolue de la force centrifuge composée peut paraître trop faible pour produire un effet appré- ciable, et du même ordre de grandeur que celui des influences perturbatrices acciden- telles. Pour lever l'objection, il suffira de montrer qu'on peut équilibrer cette force centrifuge composée ou produire, en dehors d'elle, les mêmes effets, à l'aide d'une force physique égale, variable à volonté et mesurable, telle qu'une force électroma- gnétique. » ÉLECïROCHlMlE. — Sur la dissolution éleclrolytique du platine. Nouveau procédé de préparation des platinocyanures. Note de MM. A\dhé Brochet et Joseph Petit, présentée par M. H. Moissan. « Les acides sont sans action sur le platine. Seule l'eau régale le dissout; encore cette attaque, due à la formation du chlore, est-elle relativement lente si le métal a été fondu ou laminé. (') Jean Brunhes, Sur le sens des tourbillons d'eaux courantes dans l'Europe centrale {Comptes rendus, t. CXXVIII, p. 916-917; 11 avril igo^). 1096 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le platine, utilisé comme anode, est inattaquable dans la plupart des cas; l'électrolyse de l'acide chlorhydrique et des chlorures a cependant une action qui est loin d'être nulle. La transformation des chlorates en perchlo- rates est accom|)agnée d'un transport de l'anode à la cathode. )) De la Rive (') a signalé que, si l'on fait passer du courant alternatif dans un voltamètre à acide sulfurique, les électrodes sont rapidement altérées; il n'y a pas dissolution, mais simplement formation de noir de platine. Drechsel (-), Gerdes ( = ), Margules(*), Ruer(*) ont observé la dissolution du platine, à la faveur du courant alternatif. » A la suite de nos recherches antérieures (''), nous avons été amenés à étudier la dissolution du platine dans les cyanures, qui est de beaucoup plus importante que celle indiquée par les auteurs précités. » CYanure de potassium. — Le platine est rigoureiisement inattaquable dans le cyanure de potassium lorsqu'il sert d'anode. C'est précisément une lame de ce métal que l'on utilise dans la dorure à chaud; en la plongeant plus ou moins l'ouvrier règle ainsi l'intensité du courant suivant l'effet qu'il désire obtenir. L'électrode employée sert indéfiniment. » La dissolution par le courant alternatif (fréquence '41) s'effectue très bien. Nos essais ont été faits avec des lames de i x 5 = 5™', et une solution à 4""'i-5 par litre. Pour une densité de courant variant de 20 à 80 ampères par décimètre carré, celte dissolution s'élève de o«,4 àoB, 6 par ampère-heure, c'est-à-dire correspond à un rendement de 10 à iSpour 100; ce rendement étant établi, à titre de simple indication, comme le rapport du poids de métal dissous au poids calculé d'après la quantité d'électricité fournie à l'appareil. Cette attaque du platine est donc très importante puisque l'on peut dissoudre une lame de ^ô de millimèlre d'épaisseur en 26 minutes avec une densité de courant de 80 ampères par décimètre carré. » Avec l'acide chlorhydrique concentré, toutes conditions égales, la perte de platine (') De la Rive, Comptes rendus, t. IV, 1887, p. 835 et 909. ( = ) Drechsel, Journal fiir praktisclie C hernie, 2" série, t. XX, 1879, p. 878; t. XXII, 1880, p. 476. (3) Gerdes, Journal fiir praktisclie Chemie, 2= série, l. XXVI, 1882, p. 267. Danneel {ZeitschriJÏ fiir Eleklrochemie, t. VI, 1899, p. 27.5) signale un travail iden- tique. Nous n'avons pu retrouver le .Mémoire, et pensons que ce travail, attribué par erreur à Erdmann, n'est autre que celui de Gerdes. (') Margules, ^/i««/e« der Pliysik and Chemie, 2^ série, t. LXV, 1898, p. 629; t. LXVI, 1898, p. 540. (') Ruer, Zeitschrift fiir Eleklrochemie, t. IX, 1903, p. 235. (') André Brochet ei .Ioskph Petit, Comptes rendus, t. GX.WVIII, 1904, p. 359 et 419. SÉANCE DU 2 MAI 1904. 1097 est de os,o4 par ampère-heure, ce qui corresp(jnd à un rendement de i pour loo en- viron. » Cyanure de baryum. — Il se comporte de la même façon mais le rendement est moindre. Il est seulement de 7,5 à 11 pour 100 avec une densité de courant de i5 à 60 ampères par décimètre carré, soit 0°, 25 à o», !\o par ampère-heure, la solution étant à 2'"°' s environ par litre. La réaction est la suivante : Pt + 2Ba(CN)2+ 2H'-0 = Pl(CN)'Ba -h Ba(OH)-+ H^ » A côté de cette réaction il y a production d'un peu d'anhydride carbonique et d'ammoniaque provenant de la destruction du cyanure, il y a formation également de traces d'acide nitrique que l'on retrouve à l'état de nitrate de baryum dans les derniers résidus. Nos recherches nous ont conduit à l'étude d'un procédé de fabrication des platino- cyanures, notamment celui de baryum, sur lequel nous reviendrons ultérieurement. Faisons simplement remarquer que dans la préparation actuelle il faut obtenir suc- cessivement les chlorures plaliniques et platineux, les plalinocyanures de potassium et de cuivre. Finalement ce dernier sel est traité par l'eau de baryte. Les opérations sont longues et pénibles en raison des impuretés à éliminer. Par notre procédé, le platine est dissous directement dans le cyanure de baryum (ou autre) ; il suffit de filtrer et de faire cristalliser. La dépense d'énergie électrique est très faible, elle correspond à peu près à 8 kilowattheures par kilogramme de platinocyanure de baryum. » Action comparative du fer et du cobalt. — Nous avons signalé précédemment que le fer et le cobalt se comportent d'une façon identique au platine mais le rende- ment est plus important. Pour le fer, comme pour le platine, il varie très peu avec la densité de courant. Un ampère-heure dissout environ 00, 3o de fer dans les limites très étendues de 5 à 100 ampères par décimètre carré. Le cobalt, au contraire, se dissout d'autant mieux que la densité de courant est plus forte. Pour une variation de celle-ci de 5 à 25 ampères par décimètre carré la dissolution s'est élevée de 08, 25 à o?,75 par ampère-heure. » L'action de la température est très marquée dans le cas du fer, la quantité de ce métal dissous par ampére-heure variant de os, 35 à o»,65 pour une élévation de température de 23° à 100°. » Conclusions. — Le jjlatine se comporle comme le fer et le cobalt vis- à-vi.s du courant alternatif et se dissout avec la plus grande facilité dans les cyanures. Ce point est d'autant plus intéressant que ce métal offre une résistance toute spéciale aux agents chimic|ues. La raison d'être de cette dissolution que rien ne pouvait faire supposer, nous paraît très intéressante au point de vue théorique. Nous en poursuivons l'étude ('). » (') L'étude de la variation de la fréquence en utilisant, comme l'ont fait Le Blanc et Schick, une série de courants alternativement positifs ou négatifs donnera vraisembla- blement des résultats tout diliérenls de ceux obtenus avec le cuivre. Si le platine, le fer lOgS ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE. — Sur l'origine des rayons Blondlot dégagés pendant les réactions chimiques. Noie de M. Albert Colson, présentée par M. H. Becquerel. « Les radiations de M. Blondlot m'ont permis de constater (') que les sels formés par des bases condensées telles que Zn-O'H^ se comportent chi- miquement d'une autre manière que les sels issus des bases normales ZnO ou Zn(OH)'. Je me propose actuellement de rechercher si les différences des radiations qui m'ont révélé ces f.iils sont exclusivement dues à la diffé- rence des actions chimiques, ou si elles proviennent d'actions physiques telles que l'inégale contraction des précipités ou des liquides, etc. » Remarquons d'ailleurs que, les phénomènes chimiques étant en rapport avec ces changements physiques, les rayons Blondlot restent en tout cas de précieux auxiliaires pour le chimiste. » Je vais d'abord établir que la formation de précipités physiques, et j'entends par là les corps sortant de leur dissolution, peut agir sur la luminosité du sulfure de calcium. Par exemple, une dissolution de sulfate d'alumine mélangée avec une disso- lution saturée de sulfate de potisse, à la température ordinaire, ne donne aucune radiation N ouNi; mais en faisant cesser la sursaturation de l'iilun dont les éléments se trouvent en dissolution, j'ai constaté une apparition de rayons N,. De même, le sulfate de soude en solution sursaturée dégage des rayons Ni quand on fait cesser sa sursaturation par addition d'un cristal, et les radiations cessent quand le sulfate est déposé. » Dans ces expériences conseillées par M. Potier la température s'élève. Or, d'après M. Blondlot, l'eau chaude produit des rayons N et non des rayons N,. Donc, les effets constatés ne proviennent pas de l'échaufTement de l'eau, mais du dépôt du sel ou de la contraction qui en résulte. » J'ai cherché à éliminer le phénomène de précipitation en étudiant des modifica- tions chimiques faites au sein de l'eau, tous les corps restant dissous. Je me suis adressé aux sels de sesquioxyde de chrome, dont Berzélius, Lœvel, Schulzenberger, etc. ont signalé l'altération par la chaleur, altération que M. Recoura a remarquablement précisée : » De Valitn de chrome en poudre, projeté dans l'eau froide, augmente l'éclat du sulfure de calcium, pendant que se fait la solution violette. Au contraire, si l'on se sert d'eau bouillante, et si la dissolution est rapide, l'émission de rayons N, est telle et le cobalt se dissolvent, il est probable que la dissolution tendra vers zéro aussi bien avec une fréquence élevée qu'avec une fréquence basse, de sorte que cette dissolution passera par un maximum pour une valeur déterminée de la fréquence. (•) Comptes rendus, t. GXXXVIII, p. 903 (11 avril igo^). SÉANCE DU 2 MAI 1904. lOQO que la phosphorescence du sulfure que l'eau chaude activait disparaît presque totale- ment. Or, dans ce dernier cas, la solution devient verte, attestant ainsi la transforma- tion cliinii([ue du sel violet. J'ai d'ailleurs constaté directement, à l'aide de la méthode thermochimique de M. Recoure, qu'en solution bouillante 2"°' d'alun de chrome abandonnent 1™°' d'acide sulfurique SO'H''. Donc la dissolution de l'alun de chrome émet des rayons N, tandis que sa décomposition par l'eau émet des rayons N,. Cela ne prouve cependant pas que ces rayons N, soient dus au dédoublement chimique du sel car, la dissolution de l'alun de chrome absorbant de la chaleur, ainsi que la décompo- sition par l'eau de ce sel dissous, le refroidissement brusque produit par ces deux actions pivysiques pourrait être la cause des rayons N,. De fait, j'ai constaté qu'un refroidissement brusque du liquide, en dehors d'une action chimique, provoque une abondante émission de rayons N,, tandis que M. Blondlot a montré que réchauffement de l'eau produit des rayons N : il m'a suffi de verser de l'eau froide dans de l'eau bouillante pour obtenir ces rayons N,. Comme, en outre, d'autres sels, indécomposables par l'eau, produisent des effets analogues à ceux de l'alun de chrome, il me paraît certain que le rapide abaissement de température qui se fait dans la région où le corps entre en dissolution, et d'où partent les radiations, n'est pas étrangère à l'émission des rayons N,. » En résumé, les actions chimiques qui émettent des rayons Blondlot sont toiijours^accompagnées d'actions physiques (contraction, refroidisse- ment, etc.) qui agissent dans le même sens. Et comme certaines réactions vives (précipitation de sels, d'oxydes, etc.) n'émettent aucune radiation N ou N, , c'est qu'il n'existe pas de proportionnalité entrel'intensité des réac- tions chimiques et l'émission de ces rayons. C'est précisément ce manque de proportion qui rend utile au chimiste l'emploi des rayons Blondlot, en permettant de déceler des réactions secondaires ou délicates, souvent masquées par des réactions vives. J'ai déjà cité des exemples (^Comptes rendus, p. 902); j'en signalerai d'autres. « CHIMIE PHYSIQUE. — Sur l'acide cacodylique et les corps amphotères. Note de MM. P. -Tu. Muller et Ed. Bauek, présentée par M. A, Haller. « Dans une étude physico-chimique récente de l'acide cacodylique M. J. V. Zawidzki (') établit que cet acide est amphotère, c'est-à-dire qu'il jouit en même temps de propriétés basiques, du reste assez peu pronon- cées. Il crut déinontrer aussi que l'acide cacodylique présente une pro- priété caractéristique des pseudo-acides, c'est-à-dire de ces corps dont (') Zawidzki, Ber., t. XXXVI, igoS, p. 3325. IlOO ACADÉMIE DES SCIENCES. l'action possède une autre constitution que la molécule complète, non ionisée, et qui subissent partant une transposition en passant à l'état de sel. .) A la suite de celte publication M. Hantzsch (') fil observer que certaines conclu- sions de Zawidzki sont erronées et que l'hydroivse du sel de soude de l'acide cacody- liqne répond à sa constante d'affinité A" = 4,2 X lo"', à 2.5°, en d'autres termes l'acide cacodylique, en tant qu'acide monobasique (CH^)=AsO=H, est un acide normal. » Nous étions arrivés de notre côté à faire la même remarque en nous appuyant sur notre méthode optique difTérenlielle de diagnose des pseudo-acides (-). Nous indi- quons d'autant plus volontiers nos résultats qu'aucun des procédés d'investigation concernant les pseudo-acides n'est à l'abri de toute critique, pas même le procédé électrochimique de M. Hantzsch dont la base théorique vient d'être ébranlée par les calculs de M. H. Kauffmann (^). » Nous avons trouvé pour la réfraction moléculaire (raie D) de l'acide cacodylique le nombre 23,95: le sel de sodium a donné 25,53; dans les deux cas on a opéré en solution aqueuse sensiblement quart-normale et à la même température (ao"). La dif- férence 1,58 est celle qui caractérise les acides faibles carboxylés. L'optique, très .sen- sible aux changements de constitution, ne décèle donc aucune transposition. » Cette conclusion, qui est d'accord avec celle de Hantzsch, est encore confirmée par une conséquence que l'on peut tirer de la chaleur de neutralisation de l'acide cacody- lique par la soude. M. Imberl (') a trouvé ce système homogène dissous, i4'^''',ii. La chaleur d'ionisation de l'acide cacodylique est donc égale à environ -+-oC''',4, comme pour l'acide acétique (mais de signe contraire); il en résulte que la variation relative du coefficient d'affinité K. sous l'action de la température f g ^ )' est celle des acides ordinaires. L'acide cacodylique n'a pas le coefficient de température anormal que lui suppose Zawidzki ( = ) à la suite d'une critique de ses propres expériences. » En résumé, les divers procédés physico-chimiques concordent pour attribuer à l'acide cacodylique et à son sel de soude la méipe constitution: il en suit qu'un corps amphotère n'est pas nécessairement un pseudo- acide. » (•) Hantzsch, Ber., t. XXXVII, 1904, p. 1076. C^) P. -Th. Miller, Comptes rendus, t. CXXXIV, 1902, p. 664. — P--Th. Muller, Journ. de Chim. phys., t. I, igoS, p. 2o3. (3) Kauffmann, Zeit.f. physik. Ch., t. XLVII, 1904, p. 618. (') Imbert, Comptes rendus, t. CXXIX, 1899, p. 1245. (^) Zawidzki, Ber., t. XXXVII, 1904, p. i54. Avec les nombres de Zawidzki on calcule une chaleur d'ionisation égale à — o'^'',i25. SÉANCE DU 2 MAI 1904. HOI CHIMIE. — Réduction de la silice par l'hydrogène. Note de M. A. Dufour, présentée par M. J. Violle. (i I. La silice est réduite par l'hydrogène à une température supérieure à celle du point de fusion du silicium. » Voici quelques expériences qui montrent cette réduction : 1. I» Un tube en silice fondue, horizontal, par exemple, est parcouru par un cou- rant d'hydrogène pur et sec. On chaulFe jusqu'au ramollissement la paroi inférieure du tube, avec la flamme du chalumeau oxhydrique; on voit immédiatement se faire un dépôt brun à l'inlérieur, au-dessus de l'endroit chauffé, là où la température est encore assez élevée, quoique bien inférieure à celle du point le plus chaud. » Ce dépôt paraît être un mélange de silicium et de silice : l'acide fluorhydrique du commerce le détache de la paroi sans le dissoudre en apparence; après lavage à l'eau, une goutte de potasse donne un dégagement de bulles en certains points, puis l'attaque s'arrête; on traite à nouveau par l'acide fluorhydrique, la potasse donne ensuite le même résultat que ci-dessus. L'eau régale fluorhydrique dissout le tout. )> 2" Parfois le dépôt est formé uniquement de silice en certains points et il peut olTrir des apparences curieuses. » Un tube de silice, rempli de coton de même substance, est chauflé au chalumeau oxhydrique pendant que le courant d'hydrogène le traverse. Après un temps suffisant, le coton, qui était soyeux au début de l'expérience, prend un aspect laiteux; sous le microscope, on voit que chaque fil de silice est recouvert d'un grand nombre de filaments très ténus qui semblent émerger de la paroi du fil. Ces filaments présentent les caractères de la silice capillaire : ils sont insolubles dans les acides sauf l'acide fluorhydrique et ne semblent pas biréfringents. » 3° Une baguette de silice chauffée jusqu'à fusion dans la flamme du chalumeau oxhydrique perd sensiblement de son poids : une baguette pesant 97o"'e a perdu 5oo"'8 en i5 minutes. On peut d'ailleurs voir des fumées de silice s'échapper dans le haut de la flamme. » Ces phénomènes peuvent s'expliquer de la manière suivante : aux points où la température est la plus élevée, la silice est réduite par l'hy- drogène avec formation d'hydrogène silicié (') et de vapeur d'eau. Aux endroits où la température est un peu moins élevée, la réaction inverse s-e produit : il se reforme de la silice et de l'hydrogène; quand cette réaction inverse n'est pas complète, comme dans le cas de la première expérience, la partie de l'hydrogène silicié non oxydée se décompose, par (') A. Dufour, Comptes rendus, séance du aâ avril 1904. ri02 ACADÉMIE DES SCIENCES. suite de l'abaissement de température, en silicium et hydrogène, d'où la formation du dépôt mélange de silice et de silicium. » II. On pourrait être tenté d'expliquer les phénomènes décrits ci-dessus par une volatilisation de la silice, et même d'attribuer la présence de sili- cium dans le dépôt fourni par les tubes à un commencement de dissocia- tion de la silice à cette température élevée. Je vais montrer que, dans mes expériences, aucune de ces deux hypothèses n'est admissible. » i" La volatilisation de la silice est insensible aux températures atteintes dans mes expériences, bien qu'il soit certain que, à la température notablement plus élevée du four électrique, la silice se volatilise très nettement ('). » En effet, si les dépôts qui se forment à chaud dans les tubes de silice parcourus par un courant d'hydrogène étaient dus à une volatilisation de la paroi, on devrait aussi les obtenir quand on fait circuler dans ces tubes un gaz quelconque. Trois tubes de silice identiques ont été chauffés dans les mêmes conditions : même vitesse du cou- rant gazeux, égale durée de la chauffe, égalité de température, autant que possible. Le premier tube parcouru par un courant d'hydrogène a donné le dépôt, déjà décrit, sur la paroi intérieure; dans le second, où passait un courant d'oxygène, aucun dépôt n'est apparu; il en fut de même pour le troisième traversé par un courant d'oxyde de car- bone. » L'expérience suivante montre que le phénomène est d'autant plus net que le gaz est plus riche en hydrogène : une même baguette fut chauffée à la même température et pendant le même temps par la flamme du chalumeau alimenté soit par de l'oxyde de carbone et de l'oxygène, soit par du gaz d'éclairage et de l'oxygène, soit enfin par de l'hydrogène et de l'oxygène. Les robinets d'admission des gaz furent réglés de manière que, dans les trois cas, l'éclat de la silice fût sensiblement le même. Après avoir été chaufiée par le chalumeau à oxyde de carbone, elle a perdu o"?, 5 ; sous l'action de la seconde flamme, son poids a diminué de 24'"8; enfin la troisième flamme lui a enlevé » 2" Si, à cette haute température, la silice subit un commencement de dissociation, cette disssociation sera facilitée en faisant passer dans le tube un courant d'azote; on devra voir sur les parties les plus froides du tube un dépôt quelconque. L'expérience montre que, dans ces conditions, aucun dépôt ne se produit dans le tube. 1, En résumé, la silice est réduite à haute température par l'hydrogène; il .se fait de l'hydrogène silicié et de l'eau; la réaclion inverse est possible. » Cette réduction explique le phénomène de la dévitrification apparente des tubes de silice quand on les travadle au chalumeau (-). Elle permet de donner aussi une explication satisfaisante des expériences de Boussin- (1) MoissAN, Comptes rendus, t. CXVI, iSgS, p. 1222. (") A. DuFOUR, Journal de Physique, 4" série, t. Il, igoS, p. 5o5. SÉANCE DU 2 MAI 1904. Ho3 gault (') et de Schiitzen berger (-) sur la siliciuration, à distance, du pla- tine par la silice, dans une atmosphère d'hydrogène. » CHIMIE. — Sur les alliages zinc-aluminium. Note de M. Hector Pécheux, présentée par M. J. VioUe. « .T'ai essayé d'allier le zinc et l'aluminium dans toutes les proportions, et j'ai réussi à obtenir neuf alliages bien définis ('), répondant auTÇ formules suivantes : Zn'Al, Zn-Al, ZnÀl, ZnAl% ZnAl% ZnA!% ZnAl», ZnAl'", ZnAi'-. Je les ai coules en lingots cylindriques de i<='" de diamètre et en baguettes de 2°"", 70 de diamètre. » La fusion de ces alliages présente une particularité intéressante, qu'explique la grande chaleur de fusion du zinc, 28, i3 : quand on pro- jette, dans l'aluminium fondu (65o°), le zinc solide, à la température ordinaire, ce dernier fond légèrement au contact de l'aluminium, puis tout l'aluminium se solidifie; il faut alors donner un coup de feu, pour obtenir la fusion des deux métaux, qui se mélangent ensuite intimement. » La coulée de ces alliages se fait sans liqualion. On obtient un lingot très homogène, brillant, dur, inaltérable à l'air humide, présentant, sur une cassure, un grain serré; les points de fusion de ces alliages s'échelonnent, de Zn^Al à ZnAI'"^ entre ceux du zinc et de l'aluminium. Les densités respectives des neuf alliages, de Zn' Al à ZnAl'^ sont (à 16°) : 5,7»4; 5,488; 4,689; 3,685; 3,638; o,4oo; 3,i4o; 3,o84; 3,o4o. » Us sont tous cassants; les plus durs (Zn'AI, Zn-Al), comme les plus mous (ZnAl'', ZnAl'», ZnAl'-). Les alliages Zn'Al, Zn-Al présentent, sur une cassure, quelques cris- taux emprisonnés dans une pâte grenue; les sept autres alliages ne présentent pas de cristaux. Les trois premiers sont peu sonores; les six derniers présentent une belle sonorité, qui croît de ZnAl- à ZnAl'-. » La coulée de ces alliages, assez facile pour les cinq premiers, devient de plus en plus difficile a partir de ZnAl* : la masse fondue étant pâteuse. » Le plus riche en zinc (Zn'Al) a une tendance à s'enflammer à la température de sa fusion : il faut le couler sans l'agiter; ce fait ne se produit pas avec les suivants, » L'acide chlorliyclrique, concentré ou étendu, attaque très vivement, à froid, tous (') BoussiNGAULT, Ann. de Chiin. et de Phys., 5" série, t. VIII, 1876, p. i45. (-) ScHUTZENBEBGER, Comptes rendus, t. CXVI, '893, p. i23o. {') y: Encyclopédie de Frémy (le seul Ouvrage, à ma connaissance, qui en parle) ne cite que les deux alliages à 97 pour joo (malléable) et à 3o pour 100 d'aluminium ( crislalliii «t cassant). Iin4 ACADÉMIE DES SCIENCES. ces alliages. Vacide azotique concentré n'attaque, à froid, que Zn^Al, Zn^Al, Zii Al en dégageant du protoxyde d'azote; l'attaque des autres alliages est très faible. L'acide étendu attaque faiblement, à froid, les cinq premiers. A chaud, ils sont tous attaqués par Tacide azotique, concentré ou étendu, avec dégagement de bioxyde d'azote, l^acide sulfurique concentré les attaque tous, assez vivement. La potasse caustique, concentrée et froide, attaque vivement Zn'Al, ZnAI, ZnAP, ZnAF, ZnAI*; les alliages ZnkV, Zn\l'», ZnAl'2 sont très faiblement attaqués, ainsi que le premier Zn^-VI ; à chaud, tous sont vivement attaqués; la potasse étendue et froide attaque très vivement Zn AF, ZnAI*, ZnAP; dans toutes ces attaques, il se forme un zincate et un aluminate de potassium. Le gaz sulfhydrique ne les attaque pas à froid. Enfin, Veau distillée ne les attaque ni à froid, ni à loo". » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du chlorure de diazobenzène sur la diphe- nylamine. Note de MM. Léo Vigno.\ et \. Simonet, présentée par M. A. Haller. « Le composé diazoaminé correspondant à l'action du chlorure de diazobenzène sur la diphény lamine n'a pas été obtenu. » Nous avons préparé ce corps à l'état de pureté, par une méthode qui semble susceptible de généralisation et que nous avons l'mlention d'étendre aux prodtiils de copulation de la diphénylamine et des bases analogues. » Préparation du phényldiazoamidobeiizène. — A une solution alcoolique conte- nant 1"°' de chlorhydrate d'aniline et un peu moins de i'""' de diphénylamine, on ajoute i"""' de nitrite de sodium en solution aqueuse, la température du mélange devant être de 18° à 20°; après un quart d'heure, on précipite le corps formé par de l'eau glacée. » Les proportions suivantes nous ont donné les meilleurs résultats : jos aniline, 9™', 5 HCl à 22°, 176,5 diphénylamine, 35o""' alcool à 98°, 76,4 AzO^Na dissous dans 5o'='"' d'eau à i8<'-20<'; réaction, i5 minutes; précipitation par 5oo""° d'eau à 0°. » Le précipité, recueilli par filtration à la trompe, lavé à l'eau glacée, séché sur brique en plâtre, pèse 3os environ; il est constitué par un corps jaune cristallisé en paillettes, très soluble dans l'alcool. On le purifie facilement par dissolution dans l'al- cool et précipitation fractionnée par l'eau; en ell'ectuant trois fois le traitement (disso- lution de 3oS de produit brut dans iSo"^"'' d'alcool à gS», précipitation par 5o<^'"' eau et en rejetant chaque fois le produit dissous), on obtient finalement un produit pur qui, étant séché sur brique poreuse, pèse environ 20? et renferme 12,6 pour 100 d'eau. >i Ce corps, desséché à la température ordinaire dans le vide au-dessus de l'acide sulfurique, est en paillettes cristallines jaune clair. » Analyses. — Nous avons dosé le carbone, l'hydrogène, l'azote total; l'azote SÉANCE DU 2 MAI £904. IIo5 diazoïque a été dosé en chaufTant un poids donné de substance avec de l'acide siilfu- rique à 5o pour 100 d'eau et en mesurant l'azote dégagé. Voici les résultats : Calculé pour C«I1\\7.2(C«H')=. Trouvé. Carbone 79>'2 78,68 Hydrogène 5 , 49 6,29 Azote total i5,38 10,71 99.99 100, 58 Azote diazoïque 10,26 8,60 » Propriétés. — Corps peu stable, se décompose lentement »- l'air, à la tempéra- ture ordinaire en noircissant; chaufFé, il commence à se décomposer assez rapidement à 100°; de i75°à 180°, il décrépite en produisant de petites détonations. » Point de fusion, 47°; insoluble dans l'eau, légèrement soluble en rose dans l'eau contenant 10 pour 100 H Cl; la solution dégage de l'azote par élévation de tempéra- ture, presque insoluble dans les dissolutions alcalines, très soluble dans l'alcool, l'étlier et la benzine. » Le corps a une réaction faiblement basique : ou peut former un chlorhydrate par un courant de HCl sec passant dans sa solution benzénique. Ce chlorhydrate est violet, il est peu stable, il se décompose à l'air, se dissocie par addition d'eau et fond en se décomposant vers i35°. » Le chlorure de platine donne une combinaison qui s'obtient facilement en ajou- tant à une solution alcoolique de a'""' de pliényldiazoamidobenzène une solution aqueuse renfermant 1™°' PtCl' et 2"'»' HCl : on obtient un corps jaune rougeàtre, se décomposant sans fondre vers ioo''-io5°, dégageant de l'azote par les acides étendus. » L'action des acides met hors de doute la constitution du corps préparé. Les acides étendus à 10 pour 100 le décomposent à 5o"-6o°. Les acides à 5o pour 100 donnent une décomposition déjà sensible à 26°. Ces produits de décomposition sont constitués par de l'azote, de la diphénylamine et du phénol suivant : C'H^Az =r Az.(C«H^)=H- II-O = CIP.OH -f- (C«H^)2AzH -t- Az^ » Ce phényldiazoamidobenzène se transforme presque complètement en dérivé ami- doazoïque, suivant la migration connue quand on le chauffe à 70° pendant 48 heures, en observant les conditions de concentration et de temps favorables (20™°' de diphé- nylamine, 0°'°', 2 de chlorhydrate de diphénylamine, 1""' de phényldiamidobenzène). » En résumé, le corps obtenu est bien constitué par du phényldiazo- amidobenzène C«H^Az = Az.Az(C"H=)^ » La méthode employée pour le préparer paraît s'appliquer à la prépa- ration de toute une série de corps diazoamidés nouveaux, dérivés de la diphénylamine et des bases analogues. » C. R., 190/1, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N° 18.) l42 Io6 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les allyl- et propcnyl-alcoylcétones . Noie de M. E.-E. Dlaisé, présentée par M. A. Haller. « De mes recherches antérieures sur ce sujet il résulte que, sous des influences diverses, même très faibles, la liaison éthylénique des allylal- coylcétones émigré de la position Py à la position ocp. Cette conclusion com- porte, cependant, une objection. On pourrait, en efTet, supposer que les cétones, considérées comme isomères par la position de la liaison éthylé- nique, constituent, en réalité, des isomères stéréochimiques, fumarique et maléique, tous deux de nature propénylique. L'éthylpropénylcétone, par exemple, peut exister sous les deux formes suivantes : C'H» - C0\^ _ ^/CW CMP -C0\ _ /H H/ \H ' H/^^~^\CH'- » Cette hypothèse est, a priori, peu vraisemblable, car elle suppose que, dans la condensation même du nitriie avec l'iodured'allyle, il y a eu trans- position intégrale de la liaison éthylénique. J'ai montré, en effet, que, lorsque l'on opère avec les précautions voulues, on n'obtient qu'un seul isomère. Néanmoins, pour détruire tout doute à ce sujet, j'ai cherché à appuyer la constitution des allyl- et propényl-alcoylcétones sur des vérifi- cations expérimentales directes. Ces recherches sont très délicates, par suite de l'extrême sensibdité des cétones allyléesaux réactifs chimiques un tant soit peu énergiques. J'indiquerai immédiatement que les recherches par oxydation ne m'ont conduit à aucun résultat précis, ce qui tient évi- demment à ce qu'il est impossible d'effectuer une oxydation en milieu rigou- reusement neutre. Ce milieu est toujours plus ou moins acide ou alcalin et détermine, par suite, la transformation, au moins partielle, des cétones allylées en cétones propénylées. J'ai cependant atteint le but poursuivi par l'étude de l'action de l'hydroxylamine, de la semicarbazide et du brome sur les cétones allylées et propénylées. « La différenciation, dans les deux premiers cas, est basée sur ce fait connu que la liaison éthylénique en position a.^ jouit de propriétés additives beaucoup plus marquées que la même liaison en position l^y. » Lorsqu'on traite deux, cétones, l'une alhlée et l'autre propénylée, isomères, par une molécule de chlorhydrate dhydroxylamine neutralisée exactement par la quantité correspondante de carbonate de potassium à froid, on obtient simplement deux SÉANCE DU 2 MAI 1904. IIO7 monoximes qui sont difTérentes entre elles. Mais si l'on emploie deux molécules d'hj- droxylamiiie par molécule de célone, dans les nièiucs conditions que précédemment, on constate qu'une cétone allylée se comporte difleremment de son isomère propé- njlée. En edel, la cétone allylée donne presque exclusivement une monoxime iden- tique à celle qui se forme par action d'une seule molécule d'hydroxylaniine; au con- traire, la cétone propénylée donne une liydroxylaminooxime, soluble dans l'eau et fournissant un dérivé dibenzoylé. Il est à remar(|ncr que, pour constater cette action difTérenlielle de l'hydroxylamine, il est indispensidjle que la liqueur ne renferme pas la moindre trace de carbonate alcalin libre et que la température ne soit pas supé- rieure à la température ordinaire. Faute d'observer ces précautions, la cétone allylée se transpose toujours, au moins partiellement, et l'on obtient des quantités plus ou moins considérables de Ih^'droxylaminooxime correspondant à la cétone propénylée isomère. » L'action de la semicarbazide est également très caractéristique. Avec deux molé- cules de semicarbazide en milieu acétique, une cétone allylée donne presque instan- tanément un abondant précipité de monosemicarbazone qui ne subit pas de modilica- tion consécutive, au bout de quelques heures. Une cétone propénylée, au contraire, ne fournit, par agitation prolongée, qu'un précipité presque insignifiant et qui se redis- sout en grande partie. Si l'on filtre à ce moment la liqueur et si on l'abandonne à elle- même, elle dépose peu à peu un précipité abondant de semicarbazosemicarbazide. » Cette fixation de l'hydroxylamine et de la semicarbazide sur la liaison éthylénique des propénylcélones est en accord avec les travaux de Harries et de Rupc. » Enfin, l'action du brome permet encore de caractériser, quoique moins facilement, la position de la liaison éthylénique. Elle conduit, dans le cas des cétones propénylées, à une réaction intéressante. Les cétones allylées et propénylées fixent le brome avec une extrême énergie, mais, dans le cas des cétones allylées, il se forme toujours, dans les conditions ordinaires, une certaine quantité d'acide bromhydrii[ue (|ui détermine une transposition partielle. Il est de toute nécessité d'effectuer la fixation de l'halogène à une température qui ne dépasse pas — 60° à — 80". Les bromures obtenus avec les cétones allylées ou propénylées sont des liquides très altérables et non distillables dans le vide, lis ne sont donc pas caractéristiques par eux-mêmes, mais ils donnent, par action des carbonates alcalins, en solution aqueuse et à l'ébullition, une réaction dif- férentielle très nette. Avec les bromures correspondant aux allylcétones, le li(|uide qui se condense dans le réfrigérant est parfaitement incolore; avec les bromures des cétones propénylées, au contraire, il prend une coloration jaune verdàtre très intense. Si l'on isole le produit qui se forme dans ce dernier cas, on constate qu'il est constitué par une a-dicétone qu'on caractéiise aisément par transformation en osazone. C'est une réaction intéressante qui permet de passer d'une cétone non saturée a(5 à une x-dicétone. Elle repose évidemment sur le mécanisme suivant : R_CO-CHBr-CHBr-ClF-.-R-CO — Clîr = CH-CIP->R-CO-C(OH) = CH - CIP -> R - CO - CO - C!i^ - CII^ » Les résultats exposés ci-desstis ne peuvent laisser aucun doute sur la llo8 ACADÉMIE DES SCIENCES. constitution des cétones non saturées isomères qui sont bien, les unes, propénylées, el les autres, allylées. » Par suite, l'extrême facilité avec laquelle les cétones allylées se trans- forment en cétones propénylées est elle-même un fait acquis. » CHIMIE ORGANIQUE. — Application de la réaclion de Grignard aux élhers halogènes des alcools tertiaires. Note de M. L. Bouveault, présentée par M. A. Haller. « La réaclion de Grignard ne s'applique, d'après son auteur, qu'aux éthers halogènes des alcools primaires et secondaires. J'ai réussi à la pro- duire dans le cas des chlorures de bulyle et d'amyle tertiaires, mais j'ai constaté que les dérivés organomagnésiens ainsi obtenus n'obéissent que partiellement aux règles posées par M. Grignard. La condensation avec le magnésium se fait à la manière ordinaire, mais il faut maintenir le mélange entre o° et lo". A une température plus élevée devient prépondérante une réaction secondaire inévitable qui est la suivante : 2C''H"C1 + Mg = Mg Cl- + CMI'° + C^H*. » L'acide carbonique sec est absorbé, quoique assez lentement, par la solution magnésienne, et l'on obtient sans difficulté l'acide correspondant. Le chlorure de bulyle fournit de l'acide pivalique pur et cristallisé avec un rendement de 3o pour loo; lé chlorure d'amyle, l'aciiie éthyldiméthyl- aritique avec un rendement de Go pour loo. Les deux dérivés magnésiens se comportent donc normalement vis-à-vis de l'acide carbonique. B A la lempéralure ordinaire, le formiale d'éllijle se condense avec 2™°' de réactif de Grignard en donnant un alcool secondaire R-Mg — Cl R H_CO-OC^H^ = "^ëXOG^H^ -^ Il_G_0-MgCl R — MgCl R mais M. Galtermann a fait voir qu'en opérant aux environs de — 5o° on pouvait obtenir aussi la réaction monomoléculaire H - GO — OG^H=+ R — MgCl = R _ GO — H -1- Mg(^Qç,,jj. , qui donne naissance à une aldéhyde. » J'ai fait tomber du formiate de niétiiyle dissous dans l'étlier absolu dans le dérivé magnésien de chlorure de butyle tertiaire maintenu entre —10° et — 15° par un bon CH^ CH» G — CH» CH» — C — CH» CH— 0- C — CH» -xMgCl ^ CH^— 0 - CH==C-CH» - MgCl CH» CH^ SÉANCE DU 2 MAI 1904. l'og mélange réfrigérant. En reprenant par l'acide chlorhydrique étendu, j'ai constaté que l'élher ne gardait en solution qu'une assez faible portion de produit organique bouillant de ioo° à iiS". Pour en extraire l'alcool qui y était contenu, j'ai traité pendant 4 à 5 heures ce mélange par de l'acide pyruvique à iSc-i^o", puis j'ai distillé. Il passe d'abord de l'eau mélangée à une huile d'odeur aldéhydique et de iSo" à 180°, le mé- lange de pyruvate et d'acide pyruvique en excès que j'ai saponifié aussitôt et dont j'ai retiré sans difficulté un alcool bouillant à iiS", d'odeur de bornéol et cristallisant aussitôt. Après recristallisation dans l'éther de pétrole il fond à 48°. Il est donc iden- tique à l'alcool triméthyléthylique préparé pour la première fois par M. Tissier. » Quant au liquide aldéhydique, je l'ai traité par la semicarbazide et j'ai obtenu une semicarbazone très bien cristallisée, qui fond à 192° en se sublimant et constitue la semicarbazone de l'aldéhyde triméthyléthylique, comme mon analyse l'a établi. >) La condensation nous a donc fourni une petite quantité d'aldéhyde, une notable quantité d'alcool primaire et pas du tout d'alcool secondaire. Il est extrêmement vrai- semblable que le dérivé magnésien qui devait donner naissance à ce dernier se dédouble suivant l'équation CH» GIF » Ainsi se trouve expliqué le processus inattendu d'hydrogénation que divers savants russes ont déjà noté à propos des dérivés organométalliques du zinc (Garza- rolli-Thurnlach, Schtscherbatovv, MarkownikofT, G. Wagner) et dont j'ai trouvé moi- même un autre exemple très frappant. » Le dimélliylformiamide réagit comme je l'ai montré récemment (Comptes rendus, t. LXXXVII, p. 987) sur les réactifs organomagnésiens en fournissant des aldéhydes; dans le cas du chlorure de butyle tertiaire j'ai obtenu en efiet une très petite quantité d'aldéhyde que je n'ai pu que caractériser par sa semicarbazone fondant à 192°. » Le diéthylformiamide réagissant sur le dérivé magnésien du chlorure d'amyle tertiaire ne m'a guère fourni que du triméthyléthylène et une substance basique bouillant à i65°-i66° ou 52° sous 10™" et dont la composition répond à la formule C'»H"Az. » Le diéthylformiamide a réagi sur deux molécules de dérivé magnésien G=H5 CH^-C-CIP CUP ^Mg — Cl CH^-G-CIP + /C^H^ 1 /G- H» H - GO - Az<^J^^JJ^ = MgO -h MgGr-+ H - C - Az<^^,j^., ^ .MgCl GIP-C-CH^ ch2— c — ch^ cht' g^'h» 142- IIIO ACADÉMIE DES SCIENCES. » Mais celte aminé terùaire compliquée se détruit en prenant naissance et fournit les produits que j'ai recueillis, amylène et aminé G'"]I"Az. CH2 _ G _ CIP Cil- - G - GH2 CH^— G — CIP CH cm cil' GH' CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'oxyde de méthy'e bichloré syrnéirique. Note (le M. Maucel Descudé, présentée par M. A. Haller. « L'oxyde de méthyle bichloré symétrique peut s'obtenir par l'action du chlore soit sur l'oxyde de méthyle (Regnault), soit sur l'oxyde de méthyle monochloré (De Sonay) ("■). Moi-même j'ai montré {Comptes rendus, 1901 et 1902) qu'il prend naissance, comiîie produit secondaire, dans l'action générale des chlorures d'acides sur le polyoxyméthylène, en présence du chlorure de zinc. Mais on ne connaissait jusqu'ici que des modes de formation et non un véritable procédé de préparation de cet important composé. )) En étendant aux chlorures négatifs, en général, les réactions si nettes observées avec les chlorures d'acides vis-à-vis du méthanal polymérisé, j'ai constaté que l'oxyde de méthyle bichloré prenait encore naissance et devenait le produit principal de la réaction, produit dont l'isolement est particulièrement cotTimode. Je n'examinerai ici que l'action du trichlorure de phosphore. » Trichlorure de pliosphore et (CH-0)". — Lesdeux corps ne réagissent bien qu'en présence d'un peu de chlorure de zinc fondu. Mélangés dans les proportions de i""-' du premier pour 3"°' du second, la masse pâteuse obtenue s'échauffe rapidement, se liquéfie peu à peu el ne larde pas à entrer en ébullition. Si l'on a adapté un réfrigé- rant à reflux, on constate, lorsque la réaction s'est calmée, que l'oxyde de méthylène a complètement disparu. D'autre part, il n'y a eu aucune perte de poids. Après refroi- dissement on a un liquide sirupeux, très peu coloré, que l'on dislille sous pression réduite, en refroidissant énergiquemenl le ballon réfrigérant. On recueille ainsi un liquide incolore, mobile, constitué par de l'oxyde de uulliylo bichloré symétrique (<) Bull. Acad. Roy. Belg., 3° série, t. XXVI, p. 646. SÉANCE DU 2 MAI igo4. II II pur; redistillé, sous la pression ordinaire, il passe en entier entre i6i° et io5°. Comme rendement, on obtient un poids de produit environ égal à celui d'oxyde de métlijlène employé. )) M. Louis Henry a fait connaître, il y a quelques années ('), un pro- cédé très commode et très avantageux jdoup préparer le dérivé brome cor- respondant et qui consiste à faire passer du gaz acide bromliydrique sec sur de l'oxyde de méthylène 2 CH-0 4- 2HB1 = H=0 -H BrCH= - O - CH^Br. » L'acide chlorhydrique ne se comporte pas de même, et, quel que soit le moyen employé, je n'ai pas pu faire réagir HCl sur (CH-'O)" sec. Parmi les divers modes opératoires essayés, le suivant a l'avantage de montrer que le trichlorure de phosphore se comporte exactement, dans le cas pré- sent, comme les chlorures d'acides organiques : » Dans le but de réaliser la réaction /OU PCF+ eCH^O -+- 3HC1 = P— OH + 3 (CICH^- O - CH^Cl), \on j'ai fait passer HCl sec dans un mélange (3) de PCF (i-^"') et de (CH-O)" (ô'"»"'). Le gaz n'est pas absorbé, et il n'y a même pas de réaction sensible. En ajoutant du chlo- rure de zinc, cri observe presque aussitôt les mêmes particularités que précédemment. Lorsque la réaction est terminée, on ne constate ni perte ni augmentation de poids; en outre une notable proportion de méthanal reste inattaqué et disparaît à son tour par addition d'une nouvelle molécule de trichlorure de phosphore. HCl n'est donc pas in- tervenu et, de plus, i""' PCI" n'agit que sur 3°"' de CH^O. » Il semble donc vraisemblable d'admettre la formation, au moins passa- gère, d'un éther méthylique chloré de l'acide phosphoreux [P(OGHCl)'], ce dernier donnant naissance par une décomposition ultérieure à (ClCH^-0-CrPCl) ainsi qu'à d'autres dérivés méthyléniques complexes, ne distillant pas sans décomposition. » PCI' el solution aqueuse de méthanal. — Lorsqu'on ajoute peu à peu, en refroi- dissant, du trichlorure de phosphore à une solution de formaldéhyde à 4o pour 100, l'acide chlorhydrique mis en liberté réagit sur CIl^O et, lorsqu'on ajoute 1™°' de PCI' (') Bull. Acad. Roy. de Belgique, i" série, t. XXVI, n" 12. II 12 ACADEMIE DES SCIENCES. pour 3(CH-0), il se forme deux couclies. La couche supérieure n'est autre que le produit obtenu par divers auteurs en saturant de II Cl une solution de méllianal à son uiaximum de concentration. Ces auteurs, notamment Losekanti ('), G. -II. Coops (-), Litterscheid ('), ne sont nullement d'accord sur la composition et la constitution de ce produit que j'ai examiné à nouveau. De l'étude que j'en ai faite il résulte que l'on se trouve en présence d'un mélange de combinaisons moléculaires de la forme yo(CH-O) -)- 7 (HCl), analogues au chlorhydrate d'oxyde de méthyle de Friedel, et, comme dans ce dernier cas, l'oxygène doit y jouer le rôle d'élément tétravalent. Le corps 4{CH-0) -+- 3 HCl qui répond à la composition du produit brut peut ainsi être représenté de la façon suivante : H Cl p H Cl \ I /^\ I / H=C( \CH=. \c/l\ H^ Cl H » Je montrerai, clans un Mémoire spécial, certaines erreurs de raisonne- ment commises par M. Coops, ainsi que l'impossibilité d'admettre la for- mule générale HO-CFP-0-CH= — 0...0 - CH^Cl, la présence d'un hydroxyle dans la molécule n'étant révélée par aucune des réactions qui permettent de mettre ce groupement en évidence. » CHIMIE VÉGÉTALE . —Sur lin procédé d'isolement des substances cytoplasmiques . Note de M. Maurice Nicloux, présentée par M. Guignard. « Ce procédé s'adresse jusqu'ici aux cellules végétales; il s'applique particulèrement bien aux cellides de l'albumen des graines contenant comme substances de réserve : de l'aleurone, de l'huile, de l'amidon. » Je prendrai comme exemple la semence de ricin dans laquelle l'albu- men est constitué par de grandes cellules pohcdriques gorgées de grains d'aleurone accompagnés de l'huile et d'un cytoplasma finement granuleux. » Pour arriver à dissocier ces différentes parties constitutives de la cellule, nous (') Chem. Zeitung, t. XIV, p. i4o8. (') Rec. des Tvav. chim. des Pays-Bas, t. XX, 1901. (') Annales de Liebig, t. CCGXVI, p. 157. SÉANCE DU 2 MAI 1904. IIl3 avons opéré ainsi : la graine de ricin, de préférence décortiquée, est brovée; on ajoute à la masse de Thuile de ricin, ou mieux, de l'iiuile de coton plus fluide, ce qui facilite les manipulations. T.e mélange, rendu bien homogène, est filtré d'abord sur un tissu à mailles lâches, puis sur une toile fine. » A cette première opération correspond déjà une séparation grossière; sur le tissu se trouvent en eflet réunis la plus grande partie des téguments, des parois cellulaires, des grains d'aleurone et une certaine quantité de cytoplasma avec ses noyaux. » L'huile filtrée qui s'écoule est trouble; elle contient en suspension un mélange de grains d'aleuro.ne et de cytoplasma, avec quelques fins débris des membranes cellu- laires. » Reste à séparer ces composants de la cellule. Voici une méthode qui permet d'atteindre ce but. » On centrifuge l'huile additionnée ou non d'un dissolvant au moyen d'un appareil de grande puissance, et l'on obtient dans les tubes du centrifugeur, après un certain temps variable avec la fluidité du mélange et la vitesse de l'appareil, deux couches bien distinctes. L'examen microscopique de celles-ci permet de faire les constatations suivantes : la couche inférieure blanchâtre est constituée par les grains d'aleurone accompagnés par quelques débris de membranes cellulaires; la couche supérieure grisâtre n'en renferme plus ou à peu près, la vitesse de l'appareil et la différence de densité ayant eu pour eflet de réunir au fond du tube les grains d'aleurone petits ou gros. Cette couche supérieure est alors presque uniquement constituée par le cyto- plasma, un certain nombre des noyaux, fort petits dans le cas actuel ('), et quelques- uns des grains d'aleurone ayant pu échapper à la iillration et à la centrifugation. » On peut débarrasser le cytoplasma ainsi préparé de l'huile qu'il contient encore en forte proportion en ayant recours à un solvant ; en centrifugeant à nouveau on l'obtient alors à l'état sec. » Ainsi se trouvent réalisées par un procédé très simple, purement méca- nique, qui n'altère nullement les substances mises en expérience : i" la séparation des grains d'aleurone pratiquement exempts de cytoplasma; 2° la séparation des substances cytoplasmiques. » En partant de grains d'orge décortiqués (orge perlé) je suis arrivé aux mêmes résultats; l'amidon tient lieu et place de l'aleurone, la différencia- tion des deux couches est extrêmement nette. » Tels sont les résultats obtenus par cette méthode qui peut, je crois, présenter un certain intérêt, d'une part, au point de Vue chimique, en four- nissant pour la première fois, comme matériel d'étude, les substances pro- (') La grosseur des noyaux, uniques dans chaque cellule, est bien inférieure à celle de la plupart des grains d'aleurone, et si petite par rapport aux dimensions de la cellule qu'il n'y a, pour ainsi dire, pas lieu d'en tenir compte dans le cas actuel. Ill4 ACADÉMIE DES SCIENCES. loplasmiques de la cellule à peu près pures; d'autre part, au point de vue physiologique, en donnant la possibilité d'observer in vitro certains phéno- mènes dont le cytoplasma est le siège pendant la vie. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Nouvelles recherches sur Vaucuhinei Note de MM. Em. Bourquelot et H. Hérissey. « Dans une Note précédente (') nous avons donné le procédé qui nous a permis de retirer de la graine à' Aucuba japonica L. un glucoside nouveau : Vaucubine et nous avons indiqué quelques-unes de ses pro])riétés. Il nous reste à décrire les autres propriétés de ce composé et à exposer les recherches que nous avons faites dans le but d'établir sa composition. » Propriétés physiques. — L'aucubine est soluble dans l'eau, l'alcool ordinaire et l'alcool méthylique. Pour loo parties de dissolvant et à la température de 20° à 22°, l'eau en dissout 35,6 parties; l'alcool à gS», 1,1 partie; l'alcool à 85°, 7,7 parties et l'alcool méthylique exempt d'acétone, i3,8 parties. Elle est insoluble dans l'étheretle chloroforme. » L'aucubine cristallisée renferme de l'eâu de cristallisation qui ne disparaît com- plètement que si l'on chauffe assez longtemps à ii5°-i20°, le produit be colorant légèrement. Dans nos déterminations, nous avons trouvé, pour la proportion de cette eau en centièmes, les chiffres suivants : 5,36, 5,57, 5,56, 5,90, ce qui correspond, comme on le verra plus loin, à une molécule. » Propriétés chimiques : \° Dédoublement de l'aucubine par les acides. — L'aucubine est très stable : elle ne s'effleurit pas à l'air. Ses solutions aqueuses peuvent se conserver longtemps sans altération. Mais les acides minéraux et certains acides organiques la dédoublent même à froid et en solution très diluée. Ainsi en est-il de l'acide sulfurique à i pour 1000 et de l'acide lartrique également à i pour 1000, ce qui montre combien il est nécessaire, dans la préparation du glucoside, de maintenir la neutralité des liquides. » A froid, et d'autant plus lentement que l'acide est plus dilué, on voit d'abord le liquide prendre une teihte jaune vefdâtre; il se fait ensuite un précipité brun; finale- ment, on a un liquide incolore, tenant en suspension ce produit brun, floconneux. » A chaud, on observe les mêmes faits, sauf qu'on perçoit une odeur aromatique provenant, comme nous nous en sommes assurés, de l'action secondaire de l'acide sur le précipité. » Dans tous les cas, il se forme, en outre, un sucre réducteur. Ce sucre est du dextrose qui reste en solution, et dont la proportion, rapportée à l'aucubine cristallisée, a été trouvée égale à 54 et même à 55 pour loo. ( ' ) Sur un glucoside nouveau, l 'aucubine, retiré des graines d Aucuba japonica L. {^Comptes rendus, t. CXXXIV, 1902, p. i440- SÉA^CE DU 2 MAI [904. IIl5 » 2° Analyse élémentaire et essai cryoscopir/ue. — La dessiccalion de l'aucubine à n5°-i20° déterminant un eommcncemeiH de décomposition, l'analyse a été faite sur le produit hydraté (en tube ouvert). Elle a donné les chiffres suivants en centièmes : I. II. . m. C 48,22 48,48 48,85 H 6,22 6,46 6,/i7 » Des essais cryoscopiques effectués sur l'aucubine en solution aqueuse ont donné comme poids moléculaire du produit anhydre : 3o4 et 3o6. » En rapprochant ces résultats on arrive, pour l'aucubine cristallisée, à la formule C'MP'O», ou mieux C"H'»0' -t- tPO. Poids moléculaire : 3o3 + 18. Composition en centièmes : C = 48,59 et H = 6,54; Eau = 5,6. » Il suit lie là que l'aucubine ne peut renfermer qu'une seule molécule de dextrose et que l'énualicii de son dédoublement doit être C'=l!"0M-n-0=C''li' = 0«H-C'li50'. A ce dernier produit, complémentaire du dextrose dans le dédoublement, nous propo- sons de donner le nom à'aucubigénine. » Propiiclés biochimiques. — Comme nous l'avons déjà publié, l'émulsine dédouble l'aucubine. L'action du ferment est la même que celle des acides dilués. Toutefois, la formation du précipité est lente à se produire et la réaction s'arrête avant la fin, même en solution étendue (o,5 pour 100). » L'aucubine ne paraît pas toxique. On' a pu en injecter sous la peau, à un cobaye de 33o", O", 4o en solution aqueuse sans provoquer d'accident. Il en a été de même en injectant la solution après addition d'émulsine, ce cjui permet de penser que le com- posé .qui se formfi en même temps que le glucose dans le dédoublement de l'aucubine est, lui aussi, sans toxicité. » Recherche de l'émulsine et de l'aucubine dans les différents organes de Z'Aucuba. — On sait que, en général, lorsqu'un glucoside existe dans un organe végétal, cet organe ou tout autre organe de la plante renferme, au moins à certains moments de la végétation, un ferment susceptible d'hydrolyser ce glucoside. h'Aucubd ne fait pas exception à la règle. Nous avons pu préparer, avec les feuilles de ce végé- tal, un produit fermentaire dédoublant l'aucubine. Comme d'ailleurs ce même produit dédouble l'amygdaline, et que, d'autre part, l'émulsine des amandes dédouble l'aucu- bine, on doit en conclure que le ferment des feuilles d'Auciiba est de l'émulsine. » L'aucubine sur laquelle ont été faites nos recherches a été retirée de la graine d'Aucuba. Les feuilles, la tige et la racine en renferment égale- ment et en notable proportion. Il nous a été possible, en effet, d'en extraire de ces organes et de lu caractériser par ses diverses propriétés, notamment par son pouvoir rotatoire. Dans tous les cas, elle est accompa- gnée de sucre ilc canne. IIl6 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Enfin on la retrouve encore dans les feuilles desséchées à i'étuve à 3o-33°, d'où elle a pu être retirée à l'état cristallisé. » EMBRYOGÉNIE. — Hybridations anormales. Note de M. C. Viguier, présentée par M. Edmond Perrier. « Sauf les segmentations obtenues par Morgan, et attribuées depuis, sans doute avec raison, à la parthénogenèse, on ne connaît pas de croise- ment Astérie 9, Oursin d*. J'ai rappelé ailleurs (Jnn. Se. nal., igoS) l'état de la question. )) Pour le croisement Oursin 9 -Astérie cf, on ne connaissait jusqu'ici que les segmentations produites chez le Psammechinus millaris Ç par X Asle- rias glacialis C? ; et Giard, qui les observa (^Comptes rendus de la Société biologique, 12 mai 1900), ne les regardait pas comme provenant d'une véritable hybridation, et comparait l'action des spermatozoïdes d'Astérie à celle des solutions salines employées par Lœb dans ses études sur la parthénogenèse artificielle. » Il est regrettable que Giard n'ait point noté l'existence ou l'absence d'une membrane vitelline. C'était, il est vrai, en 1900, une faute vénielle, bien qu'on me l'ait vivement reprochée à cette époque, mais cette lacune ne permet pas de savoir si son observation, demeurée unique, est exacte- ment comparable à celle plus récente de Lœb. Ce dernier auteur a constaté en effet l'hybridation naturelle du Strongylocentrotus purpuratus 9 par Y As- terias ochracea cf (^Univ. of Cal. Phys., igoS, p. 5oi, et Arch. de PJlilger, 1903, p. 335). » Les conditions qui permettent cette hybridation se rencontrent rare- ment. Elles sont encore indéterminées. Car il est évident qu'elles ne sont pas exclusivement dues à de légères variations dans la composition de l'eau. Et, puisque, dans les cas les plus favorables, un œuf seulement sur dix mille était fécondé, l'état des œufs y était bien pour quelque chose., Ceux du S^r. franciscanus , avec lesquels Lœb n'a fait que quelques expé- riences, se sont montrés réfractaires; tandis que, par l'emploi de solutions artificielles, il obtenait de 5o à 80 pour 100 de fécondés. Le fait de l'hybri- dation naturelle n'en est pas moins à retenir. Une autre observation impor- tante de Lœb est que, traités par les liquides qui permettent l'hybridation avec l'Aslérie, les œufs de ses Oursins sont devenus insensibles au sperme de leur propre espèce ; tandis que, en rétablissant les conditions normales, le phénomène inverse se produit. SÉANCE DU 2 MAI 1904. III7 » Le liquide d'expérience détermine évidemment une altération de l'œuf, altération qui disparaît quand on rétablit les conditions normales. Je crois devoir signaler que, sans aucune intervention expérimentale, des œufs peuvent réagir avec le sperme d'une autre espèce, tandis qu'ils ne sont que peu ou pas influencés par celui de la leur. » L'observation que voici, portant sur des croisements entre Oursins qui s'hybrident réciproquement, n'en est que plus démonstrative; car les hybrides eux-mêmes furent loin d'atteindre le développement ordinaire. » Le 19 février dernier, les œufs mélangés de six. Str. lividus furent traités par des quantités égales de'spernie, intimement mélangé : i" de trois cf de leur propre espèce; 2" de trois cf de Sphœrechinus granularis: 3» de deux ç^ A^Aslerias glacialis. )' Simultanément, les œufs d'une grosse Q de .S'/jA. gr. furent soumis aux. mêmes influences, exactement dans les mêmes conditions. » Les œufs témoins des cultures ne montrèrent aucune trace de division. Ceux traités par les Astéries ne donnèrent rien. » Les cultures croisées Str. Q Sph. cf et Sph. Q Str. cf montrèrent toutes deux le lendemain de nombreuses blastulas immobiles, régulières; et, la seconde, un certain nombre d'œufs arrêtés en segmenlalion, et sur lesquels se voyait fort bien la membrane vitelline. Toutes deux avaient beaucoup d'œufs intacts, et d'autres en fausse segmen- tation comme, du reste, les cultures normales. » Mais, de celles-ci, Str. 9 cf n'avait que de très rares blastulas immobiles, et semblant toutes irrégulières, et, quant à Sp/i.Q cf, elle ne montrait aucune trace de développement. » Les blastulas ne continuèrent pas à évoluet et commencèrent presque aussitôt à se désagréger. » Entre décembre et mars, la parthénogenèse n'apparut que deux fois dans les 5//'., une dans les Sph., et une seule aussi dansVArbacia pustulosa. Elles'arvèla h la première division, déjà souvent Irrégulière, la seconde l'étant toujours. Le croisement St/\Q- Sph.cS a toujours réussi, au moins au début : les formes d'arrêt étant, suivant les cultures, des blastulas, des gastrulas, ou de grands pluteus netleineiit hybrides. Le croisement Sph. Q -Str. cf échoua fréquemment, mais donna aussi des développements avec, comme formes d'arrêt, des blastulas immobiles, des blastulas nageantes, ou des gastrulas. » Que des œufs puissent être plus influencés par le speniie d'une autre espèce que par celui de la leur, c'est ce qu'avait déjà signalé Vernon (Phil. Tr., 1898) pour Zic/iZ/iu^ ^ -Str. d',Ech. 9 (f, et cela dans des cultures complexes comme celles c[ue j'emploie. Je l'ai revu pour Str. '^-Sph.d', Str. 9 d' ; mais ce qui fait tout l'intérêt de l'observation ci-dessus, c'est la réciprocité des croiseinents, açec les mêmes progéniteurs : cette réciprocité nous prouvant que des œufs, évidemment anormaux, peuvent être encore plus réfractaires au sperme de leur propre espèce qu'à celui d'une autre. IIl8 ACADÉMIE DES SCIENCES. » En somme, dans les expériences sur l'hybridalion artificielle, de même que dans celles sur la parthénogenèse aitificielle, on arrive à déterminer, par des traitements dont on connaît la na(ure, mais dont le mode d'action ne saurait, sans présomption, être considéré comme entièrement élucidé, des phénomènes qui, parfois, se produisent sans aucune intervention expérimentale. » Il y a lieu de bien noter ceci; car une théorie générale, et c'est k cela que l'on tend avec raison, mais où, trop tôt, l'on semble se croire arrivé, doit expliquer lous les cas. Or, en l'état actuel de la Science, il n'est point permis d'affirmer, comme certains ne craignent jias de le faire, que les con- ditions dans lesquelles les œufs sont placés par les traitements expérimen- taux se trouvent réalisées dans tous les cas spontanés. » On ne connaît pas encore suffisamment le déterminisme de ceux-ci. Pour les autres, on connaît la composition chimique du milieu actif, ou la nature de l'agent physique. C'est beaucoup; mais, comme on ignore bien plus encore que l'on ne connaît, il est un peu tôt pour écrire des formules. » Chez les Oursins, les œuis ont, au moment de la ponte, achevé leur évolution préparatoire. Ils sont, en apparence, tous au même état. Cepen- dant, soumis aux mêmes conditions expérimentales, ils réagissent diverse- ment. En fécondation normale, ou même croisée, on pourrait, en allant sans doute au delà de la vérité, attribuera l'insuffisance des spermatozoïdes le fait qu'il reste presque toujours un nombre variable d'œufs non fécondés. Mais, pour les développements parthénogénétiques, soit naturels, soit pro- voqués, si les conditions extérieures étaient tout, lous les œufs devraient évoluer de même. Il en est fort rarement ainsi. C'est qu'en réalité l'état des œufs n'est pas le même, sans que l'on puisse encore savoir exactement en quoi consistent ces différences et qu'aucune théorie ne puisse, dans un sujet encore aussi complexe, remplacer des observations précises, rigoureuses et approfondies sur les phénomènes qui se passent à l'intérieur des œufs et les rendent aptes ou inaptes à la fécondation. » BOTANIQUE. — Sur la biologie du Sterigmatocystis versicolor. Note de MM. Hexiu Covpix et Jea\ Fkiedel, présentée par M. Gaston Bonnier. « Le StcriginatocysUs versicolor, récemment décrit par M. Vuillemin, présente un intérêt particulier en raison de son polymorphisme et de la SÉANCE DU 2 MAI 1904. Ilig variété des pigments qu'il peut fabriquer. M"^ Mirsky ( ' ) a étudié plusieurs questions concernant la biologie de ce Sterigmalocystr's; nous nous sommes proposé de chercher à mettre en lumière quelques points qui restaient encore à élucider. )> Nous avons employé comme milieux de culture des liquides de com- position chimique bien définie, en l'espèce, du liquide Riuilin privé de Zn, de Fe et de Si, dont l'un de nous (-) a montré l'inutdité pour le Si. nigra, et, suivant les cas, dépourvu ou augmenté de l'un ou l'autre de ses éléments constitutifs. Nous nous contentons de reproduire les conclusions auxquelles nous avons été amenés à la suite de nombreuses expériences faites en milieu stérilisé. » Des pesées de mycélium desséché ont montré, ce qui était d'ailleurs à prévoir, que le St. versicolor a les mêmes besoins nutritifs que le St. nigra, si bien étudié par Raulin ; c'est-à-dire qu'il a besoin de C, de Az, de P, de S, de K, de Mg. L'absence de l'un quelconque de ces éléments le fait diminuer et, généralement, dans des pro- portions considérables. » Mais, tandis que le St. nigra ne se développe bien que dans un milieu acide, l'acidité est, au contraire, une très mauvaise condition d'existence pour le St. versi- color qui en est morphologiquement très voisin. Dans le liquide Raulin intégral, par exemple, la présence de l'acide tartrique le fait pousser avec une extrême lenteur et de plus, l'empêche de sporuler, alors que, dans le liquide Raulin sans acide tartrique il se développe normalement. » En outre, dans les divers liquides Raulin privés seulement de l'un ou l'autre de leurs éléments minéraux, il ne se développe pas du tout, tandis que dans les mêmes milieux dépourvus à la fois de l'élément nutritif et de l'acide tartrique, il acquiert quelque développement. » Le mycélium du St. versicolor présente une couleur rouille très marquée et, de plus, sécrète dans le milieu de culture un pigment qui s'y dissout et peut varier du jaune le plus clair jusqu'au carmin le plus intense. Les teintes sont constantes dans le même milieu nutritif, avec cette différence qu'elles foncent de plus en plus à mesure que le mycélium se développe. Il est facile de résumer les cas dans lesquels ces diverses teintes se produisent; dans un milieu légèrement acide, le pigment sécrété est jaune; en milieu neutre, il est orangé et, dans un milieu rendu franchement alcalin par radditioji d'un excès de carbonate de potassium, il est rouge, et d'autant plus que l'alcalinité est plus forte. » Ce pigment est soluble dans l'alcool, et sa teinte peut être changée très facilement; il devient jaune sous l'influence des acides, et rouge sous l'influence des alcalis. Sa (') D'' BojANA MiRSKY. Sur quelques causes d'erreur dans la détermination des Aspergillées parasites de l'Iiomme ( Thèse de médecine, Nancy, jgoS). (^) H. CoupiN, Sur la nutrition du Sterigmatocystis nigra {Comptes rendus, xgoS, p. 392). II20 ACADÉMIE DES SCIENCES. sensibilité à ce point de vue est très grande et pourrait le faire employer comme succédané de la teinture de tournesol. ■» Notons encore qu'en liquide Raulln privé de magnésium, les spores sont d'un rose ■Grisâtre, ainsi que cela se produit assez souvent dans les cultures sur carotte ou sur pomme de terre, tandis que, normalement, elles sont d'un beau vert. Enfin, en liquide Raulin, privé de potassium, la culture aflecle une allure caractéristique : elle est formée de petits godets à bords relevés, flottant à la surface du liquide. » BOTANIQUE. — Une moelle alimentaire de palmier de Madagascar. Note de M. R. Galleuand, présentée par M. Gaston Bonnier. « Les Sakalaves consomment dans l'Ambongo la moelle d'un palmier qu'ils nomment le Sairanabe, et qui semble être, d'après M. Perrier de la Bathie, le Medemia nohilis, voisin des Ilyphœne. » Le Sairanabe couvre dans l'Ambongo de vastes espaces, au bord de la mer et dans le voisinage des cours d'eau. Après avoir abattu le tronc, qui contient en moyenne 2''^ à 5^e de moelle, les Sakalaves extraient cette moelle, la font sécher, la pulvérisent et la tamisent. Une certaine quantité de cette farine ayant été envoyée à M. Jumelle par M. Perrier de la Bathie, nous en avons fait l'analyse au laboratoire de Chimie industrielle de la Faculté des Sciences de Marseille. „ C'est une fine poudre jaunâtre qui, lorsqu'elle est toute fraîche, est, paraît-il, un peu sucrée. Elle avait cependant perdu cette saveur au moment où nous l'avons reçue, et nous n'avons pas trouvé, au cours de nos dosages, la moindre trace de sucre. » La solution, en effet, ne réduit pas la liqueur cupro-polassique et ne dévie pas le plan de polarisation de la lumière. Agitée avec l'eau, la farine se gonfle, ell'on obtient un liquide jaune clair, ayant l'odeur de la bière, dans lequel il s'est dissous 17 pour 100 du poids de la moelle. » Le produit contenait i3,3 pour 100 d'eau au moment où nous l'avons reçu. » Après dessiccation complète, il avait la composition générale suivante : Amidon 66,833 Cellulose 12 ,939 Matières albuminoïdes 10, 538 Matières grasses i , 037 Sels minéraux 8 > 2 99.537 » Parmi les substances minérales, celles qui prédominent sont le sulfate de potasse (i5,362), le chlorure de sodium (5,189), le phosphate de chaux (4,940- » Nous avons trouvé, en outre, de la magnésie (5,424) et du protoxyde de fer SEANCE DU 2 MAI 1904. I12I (0,697), ^'"si qu'une grande proportion de silice insoluble dans les acides (55,53 pour 100). « Mais ce qu'il y a principalement à retenir, c'est la richesse relative de cette farine en substances albuminoides. A cet égard, la moelle de Safra- nabe serait supérieure à la pomme de terre, au manioc, à la patate douce et à l'igname, puisque, n^spectivement, ces tubercules contiennent, en moyenne, 6, 23, 3, 3o, 3,88 et 7, 24 pour 100 de ces substances azotées. » Quant à la fécule, elle est en quantité un peu supérieure à celle de la patate, mais inférieure à celle que contiennent les trois autres tubercules. » MINÉRALOGIE. — Sur la présence de l'ètain dans le département de la Lozère. Note de M. Marcel Guédras. (i Dans le département de la Lozère, si riche en gîtes métallifères, l'étain n'avait pas encore été signalé. Je l'ai trouvé dans ces temps derniers, à proximité d'un important gîte de barytine que j'exploite. » Lejilon stannij'l-re se trouve sur les flancs d'un pli synclinal, près de la grande faille dite du J/o««.s'i('e/- (schistes-calcaires) et presque au départ de cette faille, sur la commune de Barjac. » Le filon est orienté sud-est-nord-ouest. La gangue est formée par du quartz et de la barytine, le quartz est aux épontes et la barytine au centre. La puissance aux. affleurements est de 2"",3o dont o'",4o pour BaSO*. Inclinaison 60". La roclie encais- sante est formée par des micaschistes. » Entre la baryte et le quartz se trouve un petit filon de 1=" à 2"^" de cassitérite mélangée avec de la pyrolusite et du wolfram. » Il y a lieu de faire remarquer qu'à proximité de ce gîte d'étain nous avons trouvé le wolfram qui, à l'analyse, donne 65 pour 100 TiiO' avec traces d'or. » Nous venons de reconnaître un nouveau fdon stannifère qui vient couper le premier. « PHYSiQUii; BIOLOGIQUE. — Oscillations nerveuses étudiées à l'aide des rayons N émis par le nerf. Note de M. Augustin Charpe.\tier, présentée par M. d'Arsonval. « J'ai montré précédemment qu'un nerf excité d'une façon quelconque manileste son état d'activité par une augmentation dans son émission de C. K., 19*14, 1" Semestre. (T. CXXXVIII, N° 18.) ll\'^ H22 ACADEMIE DES SCIENCES. rayons N, et que, d'autre part, ces ravons pouvant être transmis à un écran phosphorescent par un fil déplaçable le long ilu nerf, on pouvait apprécier successivement et comparer l'état d'activité de ses différents points. Or l'augmentation de phosphorescence est constant et se manifeste sur un point quelconque du nerf plus ou moins distant du lieu excité. » Mais cette augmentation, tout en paraissant continue, pourrait être due en réalité à une série d'impulsions périodiques trop fréquentes pour que l'œil puisse les percevoir isolément et apparaissant comme fusionnées dans la sensation. » La question a d'autant plus d'intérêt que, dans plusieurs séries de Communiciilions i^Comptes rendus, lajuin, 26jnin, 3juillet iSqq; iSfévrier, II, i8, 23 mars, 29 avril 1901; Société de Biologie, i3 juin iQoS), j'ai montré que toute excitation électrique brève donnait lieu, dans le nerf, à des oscillations d'une fréquence de 750 à 800 par seconde et d'une lon- gueur d'onde de 35""" à 36"^™, avec une vitesse de transmission semblable à celle de l'influx nerveux. » Un moyen de résoudre cette question consistait à interroger à la fois, à l'aide de deux fils d'égale longueur et reliés à un même écran phospho- rescent, deux points différents du nerf soumis à une excitation. Si l'on pra- tique l'expérience sur un nerf sciatique de grenouille, on trouve que l'augmentation de luminosité de l'écran n'est pas constante comme dans le cas de la transmission des rayons N par un seul fil, et que, pour certains intervalles bien déterminés des deux points du nerf interrogés et mis en contact avec les fils transmetteurs, il n'y a plus d'augmentation d'éclat appréciable au moment de l'excitation; cependant, même dans ce cas, chacun des fils pris isolément transmet une augmention à l'écran. La chose se comprend si l'émission de rayons N par l'excitation du nerf est pério- dique et si dans le cas particulier les deux séries d'oscillations transmises par les fils arrivent à l'écran avec des phases contraires, en d'autres termes h'il y a retard ou avance de l'une des séries sur l'autre d'une demi-longeur d'onde. « L'excitation du nerf se fait à sa partie supérieure. Plus bas sont les points de contact (que nous appellerons A et B) des fils reliés à l'écran, et qui peuvent être en cuivre, en argent, etc. » L'excitation peut être électrique, unipolaire ou bipolaire, instantanée ou pério- dique; elle peut être aussi mécanique avec les mêmes résultats, mais, comme on ne peut opérer alors que par écrasement, l'expérience est plus longue et plus difficile à réaliser, car il faut disposer d'un assez grand nombre de nerfs pour renouveler suffi- samment les points excités. La seule condition que doive remplir rexcilation, c'est d'être limitée à un point localisé du nerf. SÉANCE DU -2 MAI 1904. " II 23 n Dans ces conditions, si les points de contact A et B sont contigiis ou très voisins, la clarté de l'écran augmente à son maximum sous l'influence des excitations; Taug- mentation devient plus faible à mesure que l'on éloigne B de A progressivement, puis elle semble s'annuler à un moment donné, pour réapparaître plus loin et augmenter de nouveau. » Or, l'intervalle AB, pour lequel l'excitation ne donne pas lieu à une augmentation de clarté sur l'écran, est très voisin de 16""". Ce chiffre est justement égal à la moitié fie la longueur d'onde que j'ai trouvée précédem- ment pour les oscillations nerveuses. » Il confirme donc entièrement la réalité de ces oscillations, et l'extinc- tion s'explique très bien par l'interférence des deux phénomènes pério- diques créés en Aet Bà la suite de la propagation successive de l'excitation à ces deux points, et transmis ensuite à l'écran avec un retard d'une demi- longueur d'onde de B sur A. L'émission de nouveaux rayons N pendant l'excitation serait liée au processus oscillatoire et cesserait avec lui. » On constate, comme je l'avais signalé antérieurement, l'existence de certains harmoniques de l'oscillation précédente, c'est-à-dire qu'en éloi- gnant B de A on passe par des minima incomplets et correspondant à des intervalles sons-multiples du précédent. Nous aurons à revenir sur ce fait. » Quand le nerf est coupé à sa partie supérieure, l'expérience donne encore des résultats analogues. » Le nerf normal et à l'abri de toute excitation spéciale est déjà dans un certain état d'activité faible qui se manifeste par le tonus musculaire, et il reçoit des centres nerveux une impulsion permanente. Il y avait lieu d'exa- miner si cette impulsion est elle-même de nature oscillatoire, auquel cas les phénomènes d'interférence observés ci-dessus devaient se montrer encore d'une façon plus ou moins nette. En effet, j'ai constaté sur le nerl intact et non excité les mêmes minima que tout à l'heure. Ils diffèrent seulement des précédents en ce qu'ils sont moins accusés, et surtout en ce qu'ils ne se produisent plus sur le nerf séparé de la moelle. Le tonus nerveux que celle-ci transmet aux nerfs est donc également de nature oscillatoire. » PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Modifications subies par l'appareil digestif sous Cinfluence du régime alimentaire. Note de M. Camille Spiess, présentée par M. Yves Delage. « Nous connaissons déjà un nombre imposant de faits, qui nous ont appris que l'appareil digestif peut subir des modifications dans sa consti- 112^1 ACADÉMIE DES SCIENCES. tution anatornique et dans sa structure, sous l'influence du régime alimen- taire et de l'activité plus ou moins grande de la nutrition (' ). )i Des recherches entreprises sur l'appareil digestif de plusieurs Hiru- dinées nous ont permis d'en constater de nouveaux exemples. On sait que l'appareil digestif de la Sangsue (Hirudo medicinalis Lin.), par suite de son pseudo-parasitisme, s'est adapté à absorber, d'une seule fois, la plus grande quantité de nourriture, qui consiste exclusivement dans le sang sucé par l'animal. Si nous le comparons avec l'appareil digestif d un pré- dateur, comme l'Aulastome (Aulastoma gulo Moq.-Tand.), qui se nourrit de Vers et de Mollusques, nous constatons qu'il présente de grandes diffé- rences, dues à son régime alimentaire particulier. )) Les modifications subies par l'appareil digestif de la Sangsue, sous l'influence de son régime alimentaire, et qu'il faut envisager comme autant d'adaptations aux condi- tions biologiques particulières dans lesquelles elle vit, sont d'ordre anatornique, hislo- logique et physiologique. 1) Les parois pharyngiennes renferment des muscles spéciaux, qui lui permettent d"exéculer ses mouvements de succion, et en même temps d'utiliser le produit de sécrétion de ses glandes péripharyngiennes, dont elle imprègne le sang sucé et qui intervient dans les phénomènes de la digestion. » L'absence de ces muscles, dans l'œsophage de TÂulastome, ne lui permet pas de sucer du sang; il en résulte que le produit de sécrétion des mêmes glandes ne peut exercer aucune action digestive sur les proies dont il se nourrit. Aussi, son épithélium intestinal s'est-il différencié en glandes, dans le but spécial de sécréter des ferments digestifs, et qui n'existent pas chez la Sangsue. L'Aulastome possède un véritable esto- mac, jc"est-à-dire une région moyenne du tube digestif nettement distincte, au point de vue histologique, des autres parties du tractus. Nous avons montré qu'on ne pou- vait faire une telle distinction chez la Sangsue, dont l'épithélium intestinal présente, dans toutes ses parties, une répartition uniforme de ses éléments. » La présence de glandes unicellulaires, dans la muqueuse intestinale de l'Aulastome, présente un intérêt au point de vue de l'évolution pliylogénétique des formations glan- dulaires de l'épithélium intestinal; elles forment le passage entre les cellules épithé- liales glandulaires et les glandes pluricellulaires de la muqueuse intestinale des Vertébrés. » Grâce à son régime alimentaire Carnivore, et à sa voracité bien connue, les différenciations épithéliales du tube digestif de l'Aulastome sont poussées très loin, et présentent de grandes différences avec celles du tube digestif de la Sangsue. Elles nous fournissent un exemple des modifi- cations que peut subir l'appareil digestif sous l'influence du régime alimen- taire. » (') ftev. suisse de ZooL, t. XI, igoS. SÉANCE DU 2 MAI 1904. 1123 M. Gyula Ullmann adresse une ( Note relative à l'influence de l'hydrate de cliloral sur le virus variolique ». (Renvoi à la Section de Médecine. ) A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. r,a SccLion de Minéralogie présente la liste suivante de candidats, pour la place hiissée vacante par le décès de M. Foiiqué : En preinière ligne M. Barrois. En deuxième ligne M. Douviixk. MM. lÎERGEKON. Boule. En troisième ligne, par ordre alphabè- I Haug. tique 1 De Launav. I Termier. ( Wallerant. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 4 heures et demie. ^\. B BCLI.ETIN RIBLIOGRAPHIQUE. Outrages reçus dans la séance du 5 avril igo^- Société d'encouragemenl pour l' Indus/ rie nationale. Annuaire pour l'année 1904. Paris, Pli. Renouard; i vol. in-i8. Société des Ingénieurs civils de France. Annuaire de igo^. Paris, Hôtel de la Société; i vol. in-S". Le guide pratique des cultivateurs, emploi raisonné des engrais chimiques, par La Couture. Le Marr;, imp. CI). Blanchel, 1899; i vol. in-12. tI26 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'Anthropologie. Rédacleuis en chef : MM. Bolle. A'erseau; Tome XV, n° 1, janvier-février igo^. Paris, Masson et C'', i fasc. in-S". Antrag der von der intcrnationalen Association der Akademien niedergesetzten Centralkoinniission fiir Gehiniforschung, der Generalversammlung der Associa- don in London ziim 25 mai 1904 vorgelegt. Leipzig, B.-G. Teubner, 1904; ' fasc. in-S"; 10 exemplaires. (Envoi de la Société royale des Sciences de Saxe, à Leipzig.) ProlokoU der von der intcrnationalen Association der Akademien niederge- setzten Centralkommission fiir Gehirnforschung, von \V. His. (Extr. des Berichten der mathematisch-physischen Klasse der Kônigl. Sachs. Gesellschaft der Wissen- schaften su Leipzig: séance du 11 janvier igol- ) i fasc. in-8°; 5 exemplaires. (Envoi de la Société royale des Sciences de Saxe, à Leipzig.) The naiitical Almanac and astronomical ephenieris for the y car 1907, for thc meridian of the royal Obser^-alory at Greenwich, pub. by order of the Lords Corn- missionners of the Admiralty. Edimbourg, iVeill et C'" ; i vol. in-S". International catalogue of scienlific literalure, first annual issue; vol. XIL N, Zoology. Part I : Authors' catalogue; part II : Subject catalogue. Londres, Harrison et fils, 1904 ; 2 vol. in-8°. Sunspot variation in latitude i86i-\go2, by William J.-S. Lockyer. (Extr. des Proceedings of the Royal Society, vol. LXXIIL) i fasc. in-8°. Rapport sur les traïaux du Bureau central de l'Association géodésique interna- tionale en igoS et programme des travaux pour l'exercice de 1904. Leide, E.-J. Brill, 1904 ; I fasc. in-4". Memoirs of the British astronomical Association; vol. XIII, part I. Twelfth Report of the section for the observation of meteors. Londres, 1904; i fasc. in-S". Remarks on the meteorological results at Toronto for the year igoS; Department of Marine and Fisheries, Canada; 1 fasc. in-S". Jahrbuch des norwegischen meteorologischen Instituts fur 1900-1902, lieraus- gegeb. V. D'' H. Modn. Christiania, Grôndahl et fils, igoi-igoS; 3 fasc. in-4''. On tlie fructification of Neuropteris heteropliylla Brongniarl, by Robert Kin- STON. (Extr. de Phil. Trans., B, vol. CXCVII, 1904, p. i-5.) Londres; 1 fasc. in-4°. On the origin of parasitism in Fungi, by George Massée. ( Extr. de Phil. Trans., B, vol. CXCVII, 1904, p. 7-24.) Londres, i fasc. in-4''. Reports on bovine tuberculosis and public health, b\- D.-E. Salmox. (U. S. De- partment of Agriculture, Bureau of animal industry. Bull. n° 53.) W^ashington, 1904; I fasc. in-S". Studios upon the keeping quality of butter. I. Canned butter, by Lore-A. Rogers. (U. S. Department of Agriculture. Bureau of animal industry. Bull, n" o7.) Washing- ton, 1904; I fasc. in-S". Importacion y exportacion de la Republica mexicana, ano de 1902. Mexico, 1908 ; 1 fasc. in-4''. Anuario estadistico de la Republica mexicana, 1902. Mexico, 1908; i vol. in-4''. Académie royale de Belgique. Classe des Sciences. Concours pour les années 1904 et 1905 et prix perpétuels, s. 1. n. d. ; i fasc, in-S". SÉANCE DU 2 MAI igoA- " ^7 Bulletin de l'Académie royale de Médecine de Belgique: IV" série, l. XVUI, n" 1. séance du 3o janvier 1904. Bruxelles; i fasc. in-8". Archives italiennes de Biologie, revues, résumés, reproduction des travaux scien- tifiques italiens, sous la direction de A. Mosso; traducteur : A. Bouchard; t. XLI, fasc. 1. Turin, Hennan Lœscher, 190^; 1 fasc. in-S". Boletin de la Real Sociedad espanoln de hislorin natural; t. IV, n"' 1,2. Madrid, 1904; 2 fasc. in-S". Bulletin de l'Académie royale des Sciences et des Lettres de Danemark. 1904, n" 1. Copenhague, Bianco Lunos; i fasc. in-S". Ouvrages reçus dans la séance du 11 avril 1904. Proposition présentée par l' Académie des Sciences et V Académie des Sciences morales et politiques de l'Institut de France, conjointement avec l'Académie royale des Sciences de Berlin, au sujet de la préparation d'une édition internationale des OEuvres de Leibniz et Rapport, présentés à l'Assemblée générale de l'Association internationale des Académies qui doit se tenir à Londres en 1904. Paris, Gauthier- Villars; i fasc. in-4°. Journal de Mathématiques pures et appliquées: 5° série, pub. par Camille Jordan, Membre de llnslitul, t. X, année 1904, fasc. 1. Paris, Gaulhier-Villars; 1 fasc. in-4°. Procès-verbaux des séances de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux; année 1902-1903. Paris-Bordeaux, igoS; i vol. in-S". Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux : 6" série, l. III et Appendice. Paris- Bordeaux, 1908; i vol. et 1 fasc. in-8". Bulletin trimestriel de la Société d'Industrie minérale; 4' série, t. 111, i" livrai- son, 1904; texte et atlas de 5 planches. Saint-Étienne ; 1 vol. in-8" et i fasc. in-4°. Einfuhrung in die Théorie der Differentialgleichungen mit einer unabhàn- gigen Variabeln, von D'' Ludwig Schleisinger ; 2'= revidierte Auflage. Leipzig, G.-J. Gôschen, 1904; i vol. in-8". (Hommage de l'auteur.) / calcoli di riduzionc délie fotografie stellari per la zona di Catania ( -H 46" e -H 55°) ed il catalogo di stelle fondamentali per la stessa zona, per D.-Francesco Faccix. Pavie, 1904; i fasc in-8°. (Hommage de l'auteur.) Einige Bemerkungen ïtber die Erklàrung der Kometenformen, v. R.-Jaegkr- MANN. (Bul. de l'Académie imp. des Sciences de Saint-Pétersbourg; t. XIX, n°' i et .5, nov.-déc. igoS.) i fasc. in-8". La Géologie et la reconnaissance du terrain houiller du nord de la Belgique, par Max Lohest, A. Habets et H. Forir. Liège, 1904; 1 fasc. in-8°. Results of t'ne magnetical and meteorological observations made al the Royal Alfred Observatory, Mauritius, in the year 1900, under the direction of T.-F. Claxton. Londres, 1908; 1 fasc. in-4". Rendiconti del Circolo mateniatico di Palcrnw; t. XVIII, fasc. 1, H et III, 1904. Palerme; 1 vol. in-8°. .^: II 28 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ouvrages reçus dans la séance du i8 avril igo^- Notice sur les travaux scientifiques û?e M. II. A.ndoyer. Paris, G. i\aud, 1904; I fasc. in-4°. Sur le lavage antiseptique de l'intestin, par A. Gauducheau; V. Hanoï, F. -H. Schneider, 1904; i fasc. in-8°. Le rôle du tissu nerveux, Mémoire schématique présenté à Madrid aux savants du X1V° Congrès international do Médecine, par IN icola Alberto Barbieri; II' Commu- nication internationale. Paris, Lahure, 1904; i fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur. ) Le carré magique de 3, solution générale du problème, par Prosper de Lafitte. Agen, 1904; I fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) OEuvre des Colonies scolaires de vacances. Bulletin : Lettre de M. le Professeur Brouardel; but et objet de l'OEuvre, Conseil d'administration. Statuts et Règlement. Paris; i fasc. in-8°. Annales du Commerce extérieur, publiées par le Ministère du Commerce, de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes; Direction du Commerce et de l'Industrie. Année 1904, i"', 2° et 3" fascicules. Paris, Imprimerie nationale; i vol.in-8°. Archives de Médecine navale, recueil publié par ordre du Ministre de la Marine; t. LXXXI, n°* 1, 2, janvier-février 1904. Paris, Imprimerie nationale; 2 fasc. in-S". Bulletin de la Société mathématique de France; t. XXXII, fasc. 1. Paris, au siège de la Société, 1904; i fasc. in-S". (.4 suivre.) ERRA TA. (Séance du 18 avril 1904.) Note de M. Edmond Van Auhel. Sur quelques corps impressionnant la plaque photographiqiic : Page 961, ligne 27, au lieu de le colophane, lisez la colophane. r 18. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 2 mai 1904.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS ORS MRMBRHS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. G. LiPPMANN. — Action du magnétisme terrestre sur une tige d'acier invar des- tinée à un pendule géudésique io-3 M. P. DtJHEM. — Ellct des petites oscilla- tions de l'action extérieure sur les sys- tèmes alfectés d'iiystérésis et de viscosité. 1070 Pages. Le P. Colin, — Travaux géodésiques et magnétiques aux environs de Tananarive. 1076 M. A. Calmktte. — Les sérums antiveni- meux polyvalents. Mesure de leur acti- vité 107g NOMINATIONS. Commission chargée de juger les concours du grand prix des Sciences mathéma- tiques; des prix Bordin, Vaillant, Fran- cœur, Poncelet pour 1904 : MM. Jordan. Poincaré, Emile Picard, Appell, Pain- levé, Humbert, Maurice Levy. Darboux, Boussinesq 1082 Commission chargée de juger le concours du prix Montyon (Mécanique) pour igo^ : MM. Maurice Lcvy, Boussinesq, Deprez, Sarrau. Léaulé. Sebert, Haton de la Coupillière, Poincaré 1082 Commission chargée de juger les concours du prix extraordinaire de six millefrancs, et du prix Plumey pour içjo4 : MM. Mau- rice Levy, Boussinesq, Deprez, Sarrau, Léauté, Sebert, Bouquet de la Grye, Grandidier , Basset, Guyou , Hait, Berlin 1082 Commission chargée de juger le concoui's des prix Pierre Guzmann, Lalande, Valz, .lansscD pour 1904 : MM. Janssen, Lœwy, Wolf, Radau, Deslandres, Bigourdan, l'oincaré, Lippntann, Darboux 1082 Commission chargée de juger le concours (les prix Binoux, Gay, Tchihatchcf, Dela- lande-Guérineau pour 1904 : MM. Boa- quel de la Grye, Grandidier, Bassot. Guyou, Hait, Berlin, de Lapparent, Pcrrier, Van Ticgiiem 1 oSj Commission chargée de juger le concours des prix Hébert, Hughes, Kastner-Bour- >aull pour 1904 : MM. Mascart, Lipp- mann, Becquerel, Potier, Violle, Ania- gat, Bertlielot, Poincaré, Maurice Levy. loSa CORRESPONDANCE. M. J. GuiLLAU.ME. — Observation de la co- mète Brooks (1904 a) faite à l'équatorial coudé de l'Observatoire de Lyon ioS3 M. Cn. Renard. — Sur un nouvel appareil destiné à la mesure de la puissance des moteurs io83 M. SÉJOURNÉ. — Le pont Adolphe à Luxem- bourg (iSgg-igoS) 10S6 M. P. Vaillant. — Sur la comparabilité des déterminations spectrophotômétriques. . . 1088 M. V. Crémieu. — Sensibilité de la balance azimutale 1090 M. Bernard Brunhes. — , Sur le rôle de la force centrifuge composée dans la déter- mination du sens de rotation des cyclones et tourbillons logS MM. Andrk Brochet et Joseph Petit. — Sur la dissolution électrolytique du pla- tine. Nouveau procédé de préparation des platinocyanures 109J iM. Albert Colson. — Sur l'origine des rayous Blondiot dégagés pendant les réac- tions chimiques '09*^ -M.\l. P.-Tii. MuLLER et Ed. Bauer. — Sur l'acide cacodylique et les corps anipho- tércs 1 099 M. A. DuFOUR. — Réduction de la silice par l'hydrogène 1 loi M. Hector Pécheux. — Sur les alliages zinc- aluminium I io3 MM. LÉO ViGNON et A. Simonet. — Action du chlorure de diazobcnzéne sur la diplié- iiylamine 1 104 M. L.-E. Blaise. — Surlesall)l-el propényl- alcoylcétones i io(3 .M. L. Bouveault. — Application de la réac- tion de Grignardaux éthers halogènes des alcools tertiaires iioS M. Marcel Descudé. — Sur l'oxyde de inéthyle bichloré symétrique 1 1 10 M. .Maurice Nioloux. — Sur un procédé it'isolemenl des substances cyloplasmiques. un .\I\I. Em. Bourquelot et H. Herissey. — Nouvelles recherches sur laucubine 11:4 .M. C. VluuiER. — Hybridations anormales.. luij M\l. Henri Coupin et Jean Friedel, — Sur N° 18. • .-^ SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES, Pages, la biologie du Sterigmatocystis veni- rolor 1118 M. R. Gallerand. — Une moelle alimen- taire de palmier de Madagascar 1120 M. Marcel Guédras. — Sur la présence de l'étain dans le département de la Lozère. 1121 M. Augustin Chaupentier. Oscillations nerveuses étudiées à l'aide des rayons \ Pages, émis par le nerf 1 i3i M. Camille Spiïss. — '. Modifications subies par l'appiireil digestif sous l'influence du régime alimentaire 11 ■; M. Gyula L'lmaxn adresse une u iVote rela- tive à l'inlluence de l'hydrate de chloral sur le virus variolique » i i-iô COMITE SECRET. Liste de candidats présentée par la Section de Minéralogie, pour la place vacante par le décès de M. Fougue : 1" M. Barrais: Bulletin bibliographique Errata 2° M. HauL Dou^-illi- : .i"MM. Bergeron. Boule, , Br Launay, Termier, Walleranl. Il)) Il 'S PARIS. — IMPRIMEKIE G A UTH I B R - V ILL ARS, Quai des Grands-Auguslins, bb. Lt Gérant : Gautuier-Villaus. 1904 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. K 19 (9 Mai 4904). ^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDDS DES SÉANGIÎS DE L'AGADÉMIK DES SCIENCES, yuai lies Grands-.Auguslins, 55 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET a/j MAI 187$ - Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. ("haque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article i". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre K Autrement la présentaUon sera remise à la séance suivant». 1 WAY ^(^ 1904 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 9 MAI 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'AGAl ÉMIE. M. le PnÉsiDENT, en annonçant à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Duclaux, Membre de la Section d'Economie rurale, s'exprime comme il suit : « Depuis la dernière séance un nouveau deuil a frappé l'Académie des Sciences. Notre confrère M. Duclaux, dont la santé ne s'était pas rétablie k la suite d'un accident survenu il y a deux ans, s'est éteint après quelques heures d'agonie, dans la matinée de mardi. Des liens de famille ne me per- mettent pas de parler ici en toute liberté. Je rappellerai seulement que, pendant de longues années, M. Duclaux fut le collaborateur assidu et pré- féré de Pasteur, à l'époque surtout où les doctrines du maître soulevaient des critiques et des objections que l'on voudrait pouvoir effacer dans l'histoire. » Il prit la part la plus active à l'organisation de l'Institut Pasteur, qu'il eut ensuite à diriger. Il y accueillait largement les travailleurs de toute ori- gine, les guidant de ses précieux conseils dans le laboratoii'e ou ilans sa chaire d'enseignement. C'est là qu'il réunit les documents qui ont servi à la rédaction de son grand traité de Microbiologie, monument par malheur inachevé, qui restera comme source tlurable à l'origine d'une science au- jourd'hui si vaste. » 1, 'étendue de ses connaissances permit à M. Duclaux d'aborder les problèmes les plus variés de Physique, de Chimie et de Biologie. Une élo- culion facile et élégante, un sens aigu de la critique, de rares qualités d'écrivain justifiaient le succès de sa parole et de ses publications. » Il défendit avec ardeur, parfois avec un réel courage, ce qui lui parut C. K., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N° 19.) t44 Il3o ACADÉMIE DES SCIENCES. la vérilc dans les questions de science, d'hygiène publique ou de justice sociale. Il laissera la mémoire d'un esprit élevé, d'un grand caractère, et d'un savant qui a bien rempli sa tâche. » M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts adresse nne ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve la nomination de M. Bigourdan, comme Membre de la Section d'Astronomie, en remplacement de M. Callandreaii. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Rigourdax prend place parmi ses Confrères. ÉLECTROCHIMIE. — Remarques sur l'emploi des courants ahernanf s en Chimie et sur la théorie des réactions qu'ils déterminent; par M. Berthelot. « 1. L'emploi des courants alternatifs en Chimie ayant été étudié à diffé- rentes époques et repris dans ces derniers temps par plusieurs observateurs, je demande la permission de rappeler quelques expériences que j'ai faites à cet égard et leur inlerprélation; celle-ci me semblant présenter un ca- ractère général, api)licable à une multitude de phénomènes, non seulement en électrolyse, mais aussi dans les réactions provoquées par l'effluve élec- trique. » 2. Mes observations, publiées en 1879 (Annal'-s de Chimie et de Phy- sique, 5" série, t. XVI, p. 45()), étaient relatives à la transformation du sucre en alcool. » Voici la disposition des appareils, d'après le texte qu'il paraît conve- nable de reproduire ici : « J'ai disposé une pile de 6à 8élémentsBunsen,dontles deux pôles étaient » en relation avec un commutateur oscillant, de façon à rendre tour à tour « positifs et négatifs, 12 à it fois par seconde, deux cylindres de mousse » de platine jouant le rôle d'électrodes. Cet appareil, plongé dans de l'eau » acidulée, développe, à chacun des deux pôles, tour à tour de l'hydro- » gène et de l'oxygène. En réglant convenablement l'appareil, aucun gaz » ne se dégage, l'eau se reformant incessamment aussitôt après sa découi- SÉANCE DU 9 MAI [904. Il3l » position. C'est cet appareil, ainsi réglé, que j'ai plongé dans des dissolii- » tions de glucose, tantôt neutres, tantôt légèrement acides ou alcalines. « » Ces expériences avaient pour but d'examiner les effets, sur le sucre, d'une oxydation et d'une réduction simultanées, développées par l'électro- lyse de l'eau, dans la pensée que l'oxydation produisait l'acide carbonique, et la réduction, l'alcool. » I.e mécanisme de la fermentation alcf)olique se réduirait ainsi à un phénomène comparable à l'éleclrolvse, accompagné de dédoublement m.oléculaire; le tout offrant un caractère exothermique. J'ai obtenu en effet de l'alcool dans ces conditions. » 3. Cette théorie relative au rôle chimique du courant alternatif est générale; car elle s'applique à toute réaction dans laquelle un corps est susceptible d'acquérir deux rôles électrochimiques opposés au cours de ses transformations; ce double rôle représentant, dans le langage ancien, des affinités complexes, que l'on traduirait dans le langage actuellement en faveur par la formation d'ions simples ou complexes de rôle contraire. Mais il s'agir de savoir l'origine des énergies nécessaires pour l'accomplis- sement des réactions : soit en ce qui touche le travail atomique, consommé dans la réalisation des réactions endotlicrmiques; soit en ce qui concerne le travail préliminaire, indispensable ])oin' écarter les inerties qui s'op- posent souvent à la mise en train des réactions, même exothermiques ( '^. » Pour mieux faire entendre la théorie de ces phénomènes, envisageons d'abord des réactions accomplies avec le concours de l'oxygène libre, et sans l'intermédiaire d'énergies étrangères aux corps mis en expérience. » 4. Soit, par exemple, l'altération d'un composé aldéhydique en pré- sence de l'air et d'une dissolution alcaline : l'oxygène, jouant le rôle électronégatif, s'unit à l'aldéhyde électropositif, avec dégagement de cha- leur, et le change en acide; puis (ou plutôt simultanément) l'acide, jouant en sens contraire le rôle électronégatif, se combine à l'alcali électropositif, pour former un sel, également avec dégagement de chaleur. Aldéhyde + U =- Acide j Acide -+- Alcali = Sel ( » U y a donc alternance entre le rôle électrique de l'aldéhyde et le rôle de l'acide qui en dérive. J,') hssai fie Mécaiiiijuc chiiii((ji(c, t. Il, p. <> à i3. ''^2 ACADÉMIE DES SCIENCES. » (>e sont la îles phénomènes que l'on expliquait autrefois par le mot *^ ufJinUc prédisposante et dont j'ai donné l'interprétation, en montrant comment leur accomplissement est effectué dans ces conditions par le seul concours des énergies des corps mis en présence, et réglé dès lors par les principes de la Thermochimie. » Or on conçoit aisément que, si l'on fait intervenir les énergies du coulant électrique, on puisse réaliser par voie électrolytique une multi- tude de réactions de cet ordre, alors même qu'elles exigeraient l'emploi auxdiaire d énergies étrangères an système des corps mis en expérience. » o. Soit encore, pour préciser davantage, l'altération des métaux sous I influence des chlorures alcalins et spécialement celle des métaux qui ne décomposent pas l'eau avec dégagement d'hydrogène. L'argent, j)ar exemple, maintenu au contact de l'oxygène de l'air et du chlorure de sodium dissous, ou même de ce sel solide placé dans un air humide dont il attire la vapeur d'eau, est attaqué peu à peu et changé en un chlo- rure double d'argent et de sodium cristallisable; cette transformation ayant lieu avec mise eu liberté de soude libre. L'action observée est la somme des suivantes : I Ag-+ O + H-0 = Ag-0 4- IIMJ, ! Ag-O 4- H-0 + aXaCl ^ iAgCI -l- 'iNaOH, ( AgCI -)-«NaCi = AgCl,//NaCl, actions accomplies simultanément, en vertu de la somme des énergies chimiques mises en jeu. Ce sont là des faits d'expériences et même d'observation courante dans l'étude delà plupart des métaux. » An cours de ces réactions l'argent libre joue d'abord le rôle d'ion [lositil \is-à-vis de l'oxygène négatif; l'oxvde d'argent joue aussi le rôle j)ositif, en déplaçant la soude dans le chlorure de soLlium. Le chlorure d'argent, au contraire, est négatif, dans la formation du sel double qu'il constitue en s'unissant au chlorure de sodium. » 6. Les phénomènes que je viens de rap|)eler sont accomplis par le seul jeu des affinités chimiques et des énergies mises en jeu dans les con- ditions ordinaires. Or, ce sont précisément les mêmes enchaînements de réactions qui ont été observés dans les expériences récentes et très inté- ressantes de MM. Brochet et l'etit sur l'attaque du platine par le cyanure de potassium, avec formation de cyanure double, sous l'iuHuence des cou- rants alternatifs; ceux-ci produisant la polarisation électrique (disposition SÉANCE DU 9 MAI 190'i. I T 33 en ions), et par suite rénero;ie qui (léteriiiino les phénomènes. En effet, sous rinfliience du courant, l'eau est éleclrolvsée; l'hvdroîjène se dégage, tandis que l'oxygène (négatif) tend à s'unir an platine (positif), en for- mant un oxvde, lequel échange à mesure son oxygène contre une partie équivalente du cyanogène du cyanure de potassium, pour former du cyanure de platine; ce dernier corps se combine an même moment, en jouant un rôle négatif, à l'excès du cyanure de potassium, qui joue le rôle positif, de façon à constituer un cyanure double. La réaction observée est donc la somme virtuelle des actions suivantes : fPO=!i=+0, 0-f-Pt = PtO, PlO -h H-O + 2RCv = PtCy- + 2KOH." PlCy= + nKC.y = PtCy=,/(RCy. » Toutes ces réactions apparaissent comme accomplies à la fois, suivant une progression qui part du plaline pour aboutir au sel double. )) Le platine y joue d'abord le rùle d'ion positif vis-;i-\'is de l'oxygène négatif. L'oxyde de plaline est également positif, ou plus exactement l'ion complexe qui en dérive sous l'influence du courant; de façon h déter- miner la mise en liberté de la potasse aux dépens du cyanure de potassium. Il constitue ainsi un cyanure de platine, négatif vis-à-vis de l'excès dé cva- nure de potassium, auquel il demeure combiné. » Cette série de réactions est, on le voit, parallèle à l'attaque de l'argent par l'oxygène libre et le chlorure de sodium ; mais avec cette différence essentielle que l'attaque de l'argentalieu sans le concours d'énergies étran- gères au système des corps mis en expérience; tandis que les énergies mises en jeu dans l'attaque électrolytique du platine sont susceptibles d'être fournies par le courant électrolytique, et cela suivant deux sens contraires par le courant alternatif. Voilà ce qui fait l'originalité de la réaction et sa signification générale. )) Rappelons d'ailleurs que les énergies développées sons l'influence du courant, ou sous celle de l'effluve, sont comparables : les unes et les autres étant susceptibles à la fois d'effectuer les travaux préliminaires qui déter- minent les réactions exothermiques, ainsi qu'on l'observe dans l'oxydation desmétau'xet leur attaque par les acides; et les travaux mis en jeu dans les réactions endothermiques, comme le montrent la synthèse de l'acide per- sutfurique et les formations secondaires d'ozone et d'eau oxygénée. » 1,34 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Pouvoir rcfroidissanl d'un courant fluide, faiblement conducteur, sur un cylindre wdc/ini de secUon droite quelconque et dont l'axe est normal au courant. Note de M. .1. Bovssixesq. ,( T. Quand un solide, maintenu immobile et à des lempératures ()„ inva- riables snr toute sa surface, se trouve immergé dans un courant fluide permanent, à zéro, de densité constante, latéralement indéfini et dont, loin du corps, la vitesse générale V a des cosinus directeurs donnés /, w, n, les filets fluides qui contournent ce corps prennent, à son contact, les tempé- ratures 0„ et les communiquent partiellement à leurs voisins, de proche en proche. Les températures 9 du fluide, permanentes en chaque point (a;, y, z) de l'espace, sont régies, en effet, par l'équation indéfinie C0' = KA2^, où K est la conductibilité intérieure du fluide, C la chaleur spécifique de son unité de volume, enfin, 6' la dérivée de 0 par rapport au temps prise en suivant sur son filet la particule qui passe actuellement au point {x,y, z), c'est-à-dire en multipliant, par les vitesses u, c, d' du fluide suivant les .r, y, z, les trois dérivées de 0 en x, y, z et faisant la somme. D'ailleurs, ces vitesses u, c, u-, censées assez grandes pour n'être pas sensiblement influencées par réchauffement 0, sont les trois dérivées en x,y, z d'un potentiel Vp des vitesses, puisque les rotations moyennes de chaque parti- cule, nulles assez loin en amont du corps où u, r, ir ont les valeurs constantes V/, Ym, Yn, restent nulles autour d'elle et, dès lors, partout, à raison du théorème classique de Lagrange-Cauchy. Vu, en outre, la con- servation des volumes fluides, les deux équations indéfinies en {i et 0, respectivement, seront (,) A,fi=o, -- + -^- + ----^A,H. » On y joindra les conditions évidentes, relatives aux limites, (2) (à la surface du corps) a'^. -f- y.j^ '^''1/1= °' '' = '^oi^'X' ^)' (3 ) (pour ^x- -h y- -^ ;- infini) d{x,'r,z) = ^^' '"' "^' ^ ^ °' où >, [J; V désignent les trois cosinus directeurs de la normale au corps, menée dans le fluide. SÉANCE DU () MAI l()o4. I l35 » n. Pour nous débarrasser d'abord de la troisième variable, z, choisis- sons conlme solide un cylindre de longueur indéfinie, à température 0^ uniforme le long de chaque généiatrice, et dont l'axe, pris pour celui des 2, soit normal au courant; de sorte que l'on ait p, 0 indépendants de z, etv, n nuls. Le potentiel V p ties vitesses étant supposé obtenu dans toute la partie du \Aan des xy extérieure au cylindre, les lignes d'égal potentiel, fi=:const., seront, loin du cylindre, des droites normales au courant général et équidistantes de r/fi, même celles qui, prenant les plus fortes courbures près du cylindre, s'y interrompent ou y aboutissent : ce qu'elles font en étant perpendiculaires aux filets fluides et, par suite, au contour même du cylindre où glisse l'un d'eux. » Ces lignes fi^const. interceptées par la section du cylindre ont, évi- demment, leur paramètre p compris entre un minimum p^ cl un maxi- mum p, définissant respectivement la première et la dernière d'entre elles, savoir : les deux chez lesquelles les points d'interruption se rejoignent, à l'avant du corps, pour l'une, à l'arrière, pour l'autre, et deviennent, sur leurs courbes respectives, un point de rebroussement. Les filets fluides constituant partout les trajectoires orthogonales aux lignes d'égal poten- tiel, celui d'entre eux qui arrive, de l'amont, au premier point de rebrous- sement (situé sur la ligne p„), est le seul qui puisse atteindre la section du cylindre et, par une déviation géométriquement brus([ue, mais dyna- miquement continue (grâce à un ralentissement momentané), contourner cette section : il s'y bifurque donc en deux branches qui, laissant entre elles le cylindre, se rejoignent au second point de rebroussement (où P^Pi), le seul où elles puissent quitter le cylindre, pour continuer ensemble leur course à l'aval du corps. » Nous l'appellerons le filet axial ou ce/il/ al : les autres, bien continus, se disposeront de part et d'autre de celui-là, et leur équation sera x = const., si a, est la fonction de x- et de j définie par l'intégrale de différentielle totale exacte (4) .=f(^^;da;-^c/j)+consL, la constante arbitraire s'y déterminant de manière à annuler a sur le filet central. Les valeurs de x positives définiront les filets situés du côté du filet central où icgrandità partir de ce filel, là où il est dirigé suivant les j posi- tifs et où, par suite, la dérivée de p eu x est nulle, mais la dérivée de P en y positive; ce qui, d'après (4), donne bien dv. de môme signe que dx. It3() ACADÉMIE DES SCIENCES. Au contraire, a recevra ses valeurs négalives pour les filets situés de l'autre côté (lu filet central ou conligus à sa seconde branche. » III. Cela posé, adoptons a, p comme coordonnées curvilignes, h la place des rectilignes ce, y. D'après (/j), Aj'/ s'annulera comme A,li et les paramètres différentiels du premier ordre A, a. A, (î auront une valeur com- mune h. Or il résulte de là que le premier membre de l'équation (i) en 0, et le facteur variable A.O du second membre deviendront les deux produits respectifs de /r par la dérivée première de 0 en p et par la somme des deux dérivées secondes directes de 6 en a et en [i. L'équation indéfinie en 0 sera donc Et comme, d'autre part, si/(p) et/, (p) sont les deux expressions, en fi, des températures 0^ données respectivement le long des deux branches du filet central, la condition 0 = 0„ relative à la surface du cylindre devient (6) (poura = o et ? compris entre po et fi,) 0 - soit/( [5), soit/,(p), le problème de calcul inlégral auquel on est ramené se trouve le même pour taules les formes du cylindre, ou identique à ce qu'il serait dans l'hypothèse simple rj. — x, p = JK, c'est-à-dire quand il s^tf^^il d'un plateau mince disposé longitudinalement dans le courant et ne le troublant pas. » IV. Dans la |)lMpart des fluides, l'extrême petitesse de la conductibi- lité K maintient l'annulation de 9, à très peu près, le long des filets un peu distants du corps ou dont le paramètre a n'est pas voisin de zéro. Seul, le filet a = o se chauffe par contact : ce qu'il fait dans l'intervalle de [i = p„ à p = p, ; et il ne communique que lentement sa chaleur à ses voisins. Donc les valeurs notables de 6 n'existent, pour ces fluides, que dans un champ étroit, de part et d'autre de a = o, et pour [i croissant depuis p„, environ, jusqu'à l'infini. Elles sont même, au voisinage de [i = lio. c'est-à-dire à l'avant du corps, là oi^i varie vite la température du filet central, incompa- rablement plus localisées, de part et d'autre de oc = o, que sur lescùlcs du corps, ou surtout à son arrière et en aval, où augmente peu à peu d'épais- seur la mince couche des filets chauffés. )) Dès lors, dans ce champ étroit auquel on peut se borner, 6 varie très vite avec a, mais graduellement avec p. Donc le troisième ou dernier terme de (5) s'efface devant le second, laissant à cette équation (5) la forme Linome de celle de Fourier pour réchauffement d'un mur. D'ailleurs, si SÉANCE DU 9 MAI 190/4. II 37 l'on appelle/(p) les valeurs de 0 pour a = 0, ces valeurs, nulles de p = — co à p peu infèi-ieur à p„, ne seront inconnues que dans une étendue très res- treinte, à ra|)proche de la limite p„, au-dessus de laquelle elles deviennent 0„, c'est-à-dire la fonction/( [î) ou/,(p) de (6), suivant qu'il s'agit de con- sidérer les filets correspondant à a. positif ou à a. négatif. Enfin, pour |i > [i,, /(P), dont on n'aura guère à s'occuper dans ces régions, gardera longtemps la valeur /(p,), la petitesse de K rendant très lent le refroidis- sement du filet central, une fois ce filet détaché du corps. » L'expression des valeurs sensibles de 0 sera donc, aux notations près, celle que j'ai donnée pour le cas d'un plateau mince (' )• Et l'on aura, en y joignant l'expression corrélative de la dérivée de 9 en a, prise pour a. = o et, par exemple, du côté des 00 positifs : (,) ,=^/||7(.-^^).-î*, (;;»)=-Yi|>(, -»=)*,. » V. Le flux de chaleur, Fds, qu'émet, dans l'unité de temps et par unité de longueur du cylindre, la surface de celui-ci projetée suivant un élément ds du contour, aura l'expression — Ky^](\,y.)ds, égale à _ K^^] (A,{i)ds, ou, enfin, à — ^("j;] 4^'- et la somme des flux ainsi emportés par toute la branche des filets bifurques venue du côté des a. po- sitifs en sera l'mtégrale, prise de p = |io à ^ = p,. Sa formule est donc (8) I = 2y/^^^"[/([i, - or) -/(p„ - or)J do » Or /([i,, — W-) n'est sensible que pour les valeurs extrêmement petites lie to, et /(p, — 0J-) ne l'est que pour les valeurs de ?>, — ^o- supérieures ou à peine inférieures à p„. On peut donc supprimer sous le signe / le terme — /(po — or) et réduire à \/i^, — pu 'a limite supérieure d'inté- gration. Le second membre de (8), accru de l'expression analogue cor- respondant à la seconde branche des filets a = o, donne donc pour le (') Théorie analytique de la chaleur, mise en harmonie avec la Thermodyna- iniijue cl avec la théorie mécanique de la lumière, t. 11, p. 191 et 192. II 38 ACADÉMIE DES SCIENCES. pom'oir rc/roidissa/il du courant, chaleur totale que ce courant enlève au cylindre par unités de temps et de longueur, la formule (9) i • /Kcv r^'^'~''''' \ Pouvoir refroidissant = ai / / 17 (Pi ~ "•>') + /t (Pi — *■■>')} 'l^ où le dernier men)bre est obtenu dans l'hypothèse d'un excès 0„ = /\jîi) de température constant sur tout le cylindre. Ainsi le pouvoir refioidissanl est prupoiiionnct aux racines carrées de la roiiductibilité inlérieure K du cou- rant, de sa capacité calorifique C, de sa vitesse Y, et aux excès ()„ de tempéra- ture du cylindre, ainsi quà la racine carrée de l'espacement [i, — fi„, loin du cylindre, des deux surfaces extrêmes d'égal potentiel Vfi entre lesquelles le cylindre se trouve compris. » VI. Quand la section du cylindre est une ellipse, et qu'on |)rend ses axes 2a, ib pour ceux des x et des/, l'intégration des équations (i), (2), (3) en fi donne assez facilement, à une constante près. / \ u '■'■ / 7 /6^+ >'^ »"' f , /a-- j;- 1 désignant la fonction de x et dey définie par l'équation ," + -—- — ^ = i , fonction croissante, de zéro à l'infini, quand on passe de l'ellipse proposée à ses homofocales extérieures. Sur le cylindre, où 1 s'annule, cette expres- sion admet successivement, vu la relation /■ + m^ == i , les formes (>0 :(« + ^)(/jH-«.f) = ±:(«+^)^(/^+.r)(5+|î)-(/| b a , .,(^a+b)^i-l^m^-{j^^- y mb » La dernière montre que le minimum [i„ et le maximum jï-, se réalisent en deux points opposés, pour a=;zp/a, y — zj-mh, et qu'ils valent q= (a + /^). Ainsi Y espacement [3, — ^„ égale la somme des axes 2a, ib de la section elliptique. » Donc, quand le cylindre a pour section droite une ellipse, le pouvoir re- froidissant est indépendant de la direction du courant dans le plan des deux axes et proportionnel à la racine carrée de leur somme . » SÉANCE DU 9 MAI 1904. nSg CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un nouveau mode de préparation des de'rù-és alcoylés et alcoylidéniques des cétones cycliques. Application à la préparation des alcoylmenthones . Note de M. A. Haller. « Quand on traite certaines cétones cycliques par du sodium (camphre, menthone, cyclohexanones, etc.), il se forme tout à la fois un dérivé sodé de la cétone et de l'alcool correspondant. C'est ainsi qu'une dissolution de cam|ihre dans les carbures ou dans l'éther donne naissance à du camphre sodé et à du bornéol sodé quand on le soumet à l'action du sodium (Bau- bigny). Il en est de même de la menthone. La présence de l'alcool sodé correspondant à la cétone sodée sur laquelle on se propose d'opérer la substitution donne toujours lieu à la formation de divers produits secon- daires, dont la séparation d'avec le dérivé de la cétone est, suivant les cas, plus ou moins laborieuse. Aussi avons-nous cherché à préparer les cétones sodées exemples d'alcools sodés en nous servant, au lieu du métal alcalin lui-même, d'amidure de sodium ('). La réaction entre la cétone et l'ami- dure s'effectue de la façon suivante ('-) : /CW /CH'Na R< 1 +NaNH- = R\ ' +NH% \co \co de sorte que, lorsqu'on fait agir sur le dérivé sodé les aldéhydes ou les iodures alcooliques, on obtient directement le produit de condensation ou de substitution cherché. Il n'est généralement mélangé que d'un excès de la cétone. » Nous devons, en eflét, faire remarquer que, dans les conditions où nous avons opéré, il n'est pas possible de transformer toute la cétone mise en œuvre en dérivé sodé; il en reste toujours une certaine quantité hors de l'atteinte du métal alcalin. (') Nous devons ramidure de sodium qui nous a servi à ces recherches à l'obligeance du' directeur des Farbwerke de Hœchst. M. le professeur Laubenheimer, auquel nous adressons nos sincères remercîments. (^) M. le professeur Briihl a déjà employé l'anildure de sodium, au lieu et place du métal, pour préparer l'acide campho-carbonique dans le but d'augmenter le rendement de cet acide {Der., t. XXXVI, p. i3o6). Il4o ACADÉMIE DES SCIENCES. /CH.R » Prèparalion des alcoyltnenlhones : CH"'' , . — A une flissoinflon (le menllione sèclie clans lo^ d'éther absolu, on ajoute iS^ d'amidure de sodium finement pulvérisé dans un mortier chaud, en présence d'éther sec, et l'on chaufTe le mélange dans un liallon muni d'un appareil à rcflu^c jusqu'à ce que l'on ne perçoive presque plus l'odeur de l'ammoniaque. On ajoute ensuite à la solution un peu plus que la quantité théorique d iodure ou de bromure alcoolique et l'on continue à chauffer, en ayant soin de remuer de temps à autre le ballon. On arrête l'opéralion quand on constate que l'iodure ou le bromure alcalin qui se dépose n'augmenle plus de vo- lume. Le liquide est traité |)ar l'eau et les deux couches sont séparées au moyen d'un entonnoir à robinet. Le liquide éthéré, après plusieurs lavages à l'eau, est desséché sur du sulfate de magnésie anhydre et soumis à la distillation pour éliminer l'éther. L'huile restante est finalement fractionnée dans le vide; » On obtient ainsi des liquides huileux, incolores, qui, à part le dérivé méthylé, possèdent tous une odeur de moisi et de menthone. Ils sont inso- lubles dans l'eau et les solutions alcalines, mais solubles dans tous les dis- solvants organiques. » Leurs principales constantes physiques sont les suivantes : Di'viation an roiiUs dV-liiiIlllion. pour /= ton""", m m o Mcili\lmenilione (' ) 9'''-;)7 *ous i3 -;- 20.18 rCtlivIinenllinne roi-ioa sous i3 -i- 38 Piopvimenllione i'>.S-i32 sons 19 -|- 39.20 Isobutylmenlhone 121-128 sous 10 -+- 4-5 Isoamvlnienthone i3S-i43 sous 10 )- 31.48 Allylmenlhone iS^-iS; sous 20 H- 2.5.42 » La menthone qui a servi à nos expériences déviait à gauche et possé- dait le pouvoir rotaloire a^ = — 26''i8' pour une colonne de 100""". » Comme le montre ce Tableau, la plu|)art de ces corps distillent dans un intervalle de 3° à 5", à la pression sous laquelle on opère. » Quant aux pouvoirs rotatoires, ils sont de signe contraire à celui de la menthone, et ne suivent une progression ascendante que jusqu'à l'iso- butvlmenthone. (') Métliyi- et élliylmenlhones ont été préparées pnr M. Maitiue. (lui en fera l'élude dans un travail qui sera publié prnchainemenl. SÉANCE DU f) MAI iqo4- Il4l » Le pouvoir rotaloire de l'aUjImenthone est même inférieur à celui de la propylmenthone, alors qu'on aurait pu s'attendre à ce qu'il lui fût supé- rieur, par suite de la double liaison qui renferme la chaîne allylique. Il est vrai que cette allylmenthone a été soumise à des rectifications réitérées et beaucoup plus considérables que celles dont fut l'objet la propylmenthone. » Toutes ces anomalies ne sont peut-être qu'apparentes et peuvent trouver leur explication dans ce fait que la menthone est très sensible à l'action des alcalis, qui abaissent son pouvoir rotatoire et le font même passer de gauche à droite. C'est ainsi que notre menthone y.^, = — 26°! 8', chauffée avec l'amidure de sodium, dans des conditions analogues à celles qui ont conduit aux dérivés alcoylés, déviait à droite de -4- 4" 44'. alors qu'on l'eût régénérée par l'eau glacée de sa combinaison sodée. )) D'autre part, depuis la synthèse qu'eu a faite M. G. Léser, il est hors de doute que la menthone possèile la formule (1) et renferme 2''' de carbone asymétrique. Ce fait permet de la concevoir sous quatre formes isomc- riques. C1I« CH' I 1 Cil CH H-^C/\CII- 11-G/\C11- 1; (1) ii^cijco ii^cMco (10 cil CH I I CH' OIV » L'introduction de radicaux alcooliques R dans sa molécule a pour effet de provoquer l'asymétrie d'un nouvel atome de carbone, de sorte que le nombre d'isomères possibles répondant à la formule (II) et ayant par conséquent S'"' de carbone asymétriques peut s'élever à huil. Or, on sait que deux, au moins, de ces stéréoisomères se pioiluisent quand, dans une molécule, on fait naître l'asymétrie d'un atome de carbone; mais étant donnée la mobilité de la molécule de menthone, rien n'empêche qu'il ne s'en forme davantage aux dépens des carbones asymétriques préexistant dans cette cétone. » Tous ces faits expliquent suffisamment les anomalies constatées dans les pouvoirs rotatoires et les difficultés rencontrées dans l'obtention de produits bouillant à une tem|)érature constante. » Comme le camphre sodé, la menthone sodée se prête à des condensa- tions avec les aldéhydes aromatiques, et les alcoylidènementhones obtenues possèdent les mêmes propriétés générales que celles préparées par d'autres jl42 ACADÉMIE DES SCIENCES. voies. M. Martine a réussi à préparer ainsi de la beiizylidène- et de l'anisy- lidènementhone (expériences inédites). » Nous nous proposons de continuer l'étude de ces produits de substitu- tion de la menthone, et de chercher à préparer des dérivés cristallisés, dans le but de séparer les divers isomères qui ne peuvent manquer de se former dans ces réactions. » Nous avons également l'intention d'appliquer le nouveau procédé à la préparation de dérivés alcoylés du camphre, de la pulégone, de la mélhyl- cyclohexanone, de la thuyone et en général à la plupart des cétones cycliques facilement accessibles. » PHYSIQUE. — Dispositif permettant de rendre identiques les tubes à rayons X. Noie de M. d'Absoxval. « Il étaitjusqu'ici très difficile, pour ne pas dire impossible, de se rendre compte rapidement et pratiquement de la qualité et de la quantité des rayons X émis par un tube, et surtout de répéter, même à i5 minutes d'intervalle, une expérience dans des conditions identiques. » Parmi les appareils de comparaison employés, seul le radiochromo- mètre de Benoist donne des renseignements utilisables sur la qualité de pénétration des rayons, en partant d'une unité arbitraire. « Pour comparer entre elles les quantités de rayons émis, M. Gailfe a pensé que le procédé le plus simple était de mesurer l'intensité du courant circulant dans le tube. » lia donc construit spécialement un milliampèremètre, type d'Arsonval, très sensible, et s'en est servi pour les expériences que je vais décrire ci- dessous et dont le résultat est visible sur quatre clichés contenant chacun plusieurs radiographies. Je fais remarquer dès maintenant que chaque groupe a été fait sur une seule plaque pour éliminer les différences pou- vant provenir soit de l'émulsion, soit du développement. » Afin de faciliter les essais et de se mettre dans les meilleures conditions expérimentales au point de vue de la production des courants, M. Gailfe a employé un transformateur à cotn-ant alternatif 1 10-60000 volts, avec rhéostat de réglage et voltmètre sur le primaire pour permettre de con- naître les volts efficaces au secondaire, branché sur le secteur alternatif de la rive gauche, ce qui rendait constant le nombre d'émissions parseconde. Le reste de l'installation est conforme à celle employée par M. Villard SÉANCE DU 9 MAI I904. I I /{3 comportant capacités limitant le débit, soupapes en dérivation sur le tube, etc.; le milliampèremètre spécial étant chaque fois placé en circuit avec le tube à ravons X seul. » Le cliché n" 1 représente quatre radiographies faites avec le même tube, le même temps de pose, les mêmes constantes électriques, à des intervalles de temps assez considérables. N° 1. N" 2. N" 3. S N» 4. ;__j » Entre chaque radiographie le tube a servi à des usages quelconques et son degré de vide a été modifié dans de grandes proportions. » Ces qu:itre radiogr.iphies sont CKaclement semblables comme intensité d'image et degré de pénétration. » Elles montrent que: 1" la quantité et la qualité des rayons X émis II 44 ACADÉMIE DES SCIENCES. étaient les mêmes; 2" pour un appareillage donné on pent toujours ramener un tube clans des conditions de fonctionnement déterminées; 3° il découle de cela qu'on peut maintenir un tube dans le même état de fontionnement aussi longtemps qu'd est nécessaire. » L'emploi du milliampèremètre permet encore de faire fonctionner un tubes à différents régimes sans que son degré de vide change. Pour cela il suffit, étant donné un tube à un régime déterminé, de faire varier brusque- ment les volts du primaire du transformateur, de lire l'intensité immédiate qui résulte de ce changement et %43, T = 4i'; 2° I =; !■»% T — 20'; 3« 1= i">%25, T = i.j%5. » Enfin, il était intéressant de comparer différents tubes. On a fait une première expérience sur des tubes Chabaud-Villard, un grand modèle, un petit modèle et un petit modèle à anticalhode conique; une deuxième sur un tube Chabaud et un tube de provenance étrangère très différents comme construction, comme matériaux et comme volume. Dans chaque expérience, les tubes ont été amenés au même régime, déterminé comme il a été dit ci-dessus, les temps de pose étant égaux. Les clichés qui repré- sentent ces expériences montrent des radiographies presque absolument semblables. » Il résulte des essais décrits ci-dessus qu'on peut toujours, en employant des appareils de mesure électriques disposés comme il est dit plus haut, se remettre dans des conditions déterminées de fonctionnement d'un tube. » Mais il en résulte aussi, chose des plus importantes, que les qualités d'un tube sont suffisamment déterminées par la mesure de l'intensité moyenne de courant qui le traverse, et par son degré de pénétration, et SÉANCE DU y MAI 1904. " 1 l45 que tout radiographe |ieut réj)éter, d'une faron absolument certaine, une expérience ainsi caractérisée. » I\0MII\AT101\S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre, dans la Section de Minéralogie, pour remplir la place laissée vacante par le décès de M. Fouquè. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 5o, M. Barrois obtient 89 suffrages M. Wallerant « 6 « M. Dûuvillé >< 5 » M. Barrois, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la République. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix chargées déjuger les concours de l'année 1904. Le dépouillement du scrutin donne les résultais suivants : Chimie : Prix Jecker, Cahours, Muntyon (A/'ts insalubres^. — MM. Troost, Gautier, Moissan, Dilte, Lemoine, Haller, Membres de la Section de Chimie; et MM. Berthelot, Schlœsing, Carnot. Botanique : Prix Desmaziéres , Montagne, de la Fons-Melicocq. — MM. Van Tieghem, Bornet, Guignard, Bonnier, Prillieux, Zeiller, Membres de la Section de Botanique; et MM. Giard, Chalin, Perrier. Zoologie : Prix Savigny, Thore.— MM. Ranvier, Perrier, Chatin, Giard, Delage, Bouvier, Membres de la Section d'Analomie et Zoologie; et MM. Grandidier, Laveran, Lanrielongue. MÉDECINE : Prix Monlyon (^Médecine et Chirurgie^, Barbier, Bréanl, Go- dard, du baron Larrey, Bellion, Mége. — M\L Marey, Bouchard, Guyon, d'Arsonval, Lannelongue, Laveran, Membres de la Section de Médecine et Chirurgie; et MM. Roux, Brouardel, Labbé, Chauveau, Delage. C. R., 1904, 1" Semestre. (T. CXVXVllI, N' 19.) '45 Il4<3 ACADÉMIE DES SCIENCES. Physiologie : Prix Monlyon {Physiologie expérimentale), Pluli peaux, Lal- Aemand, Pourat, Marlin-Dainourelle. — MM. d'Arsonval, Marey, Bouchard, Chauveaii, I.averaii, Giard, Roux. Cette Commission est également chargée de présenter une question de prix Pourat (Physiologie) pour l'année 190G. ME3IOIRES PRESEIVTES. M. E.iiii.E AxcEAUx soumet au jugement de l'Académie un Mémoire « Sur la corrélation des taches et des marées du Soleil ». (Renvoi à l'examen de MM. Maurice Levy et Poincaré.) M. Delaurier adresse une Note relative à l'emploi en Aéronauti({ue d'un moteur hase sur le princi|)e de l'éolipyle. (Renvoi à la Commission de l'Aéronaulique.) CORRESPOND AI\ CE . M. le Sëcuétairi: peupétuel |)résente à l'Académie, de la part du Mi- nistre de Suisse en France, plusieurs Mémoires du D' E. Fischer, de Zurich, relatifs à la transmission héréditaire des caractères acquis par rinfluence du milieu sur l'organisme et à la transformation d'une espèce en wna autre. M. le SECKÉrAiRE perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Coirespondance : i" l^c premier Voliune d'ini Ouvrage intitulé : « Obras sobre Matheniatica do F. Gomes Teireira » . 2" Un Ouvrage de M. George Davidson ayant pour titre : « The Alaska Boundary ». 3" Le premier fascicule des « Avis sismiques de Roumanie », par M. St.-C- Hepites. SÉANCE UU 9 MAI 1904. '4? ASTRONOMIE. — Observations de la corncle Druoks (a igo4) /ailes à l'obser- vatoiie d' Alger, à V équatorial coudé de o"',3i8, par MM. Rambaud et Sy ; présentées par M. Lœwy. Dates. 1904. Temps innycEl d'Alger. ■>«- -* iXoiiibrc (Je Étoiles. djR. A(0. comparaisons h III :t m s / " vril 22 . . a 10.16. 1 — 2. 2,ÛJ -+- 2.38,8 12:10 22. . a lO.OO. ■>. — 2. 6,1 4 4- 3.29,7 13:12 28.. b 8.47. 0 + 0.2.5,43 -H 2.58,7 12:13 28.. b 9. 4.29 -+- 0. 22 ,63 -+- 3.20,2 12:13 29.. c 8.59.49 + .. 4,43 — 2.37,1 13:12 29 •■ c 9.19. II 4- 1 . 1,18 — 2. 1?. ,i I > : I ! 3o.. d 9.38.46 + 2. 3,97 + 0 . 3 1 ,7 12:1 '.! 3o . . d 10. 6 . I 3 -+- 1 . 5y , 2 I -h I. 3,9 1 2 : 1 2 Ktoiles. a . . b.. c . . d. . Ascension droile inoyennc. Il UI ."l 16.43.4' ,53 16.20.35,22 16.16. 5,76 Positions des étoiles de eomparaison. lîédiiolion Réduction au jour. Déclinaison .Ttoycnne. jour. Autorités. -t-1,76 +47-42. 5i, 3 + 1,99 H-5o.57.48,7 4-2, o3 +5i.33.44,S -6,3 -4,3 -4,0 A. G., Bonn, n'M0729. A.G. , Cambridge, US, n" 4989. A.G., Cambridge, US,n"WGO. 16.10. 7,07 4-2,06 4-53. 0.26,3 — 3,5 A.G., Cambridge, US, n°4942. Positions apparentes de la comète. Dates. Ascension droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1904. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. •Vvril 22. Il m s .. 16.41.41,36 ï,8o8„ +47°''i5.23,8 0, i46 22 . 16.4 I .37 , i5 ï , 77-''« +47-46.14,7 T,856 28. 16.21. 2 , 64 T,865„ i-5i . 0.43, 1 0,320 38. 16.20.59,84 î,S56„ +5i. I. 4,6 0,330 29. 16. 17. 12,21 T , 859,, -i-5i.3i. 3,7 0,194 2y. .. 16.17. 8,96 T,845„ 4-5 1 . 3 1 . 38 , 5 0,049 3o. 16. 12 . i3, 10 T,823„ 4-52. 0.54,5 T,65o 3o. 16. 12. 8,34 ï,788,. 4-52. i.-<6,7 T ,o65„ ll/iH ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le connexe linéaire dans l'espace ù n — i dimensions. Note de M. Liêon Autoxne, présentée pai- M. Jordan. « J'ai consacré au connexe linéaire dans l'espace à trois dimensions (rt = 4) les quatre premiers Chapitres de la seconde Partie, dans mon Travail Sur les formes (/uaternaii-es à deux séries de variables (inséré aux Mémoires couronnés tl Mémoires des savants étrangers, publiés par l'Aca- tlémie de Belgique, t. LIX, 1901). Je passe au cas général n — \, o\x n est quelconque. » [Venons (terminologie de Frobenius, aujourd'hui classique) la matrice «-aire A = [«a;-i]' '^«P ^^ const., j x, p =; i , 2, . . . , «{ et le connexe linéaire X ayant pour équation k{x\u) =^a^^u^x^^ o. Nommons a, b, c, ... les racines distinctes de l'équation caractéristique; soit ^{r)^{r- af'>(r-ay'...(r- af^-'ir - by«. . . = U{r - If (a„>a,>...Sa,_,;p„>. ..>...); i)v = z„ 4- . . . «A_, + Po -^ • • • = ■^^ ; la fonction caractéristique, décomposée en ses Elementarlheiler (Weier- strass). » Un choix approprié de coordonnées met en évidence les propriétés' suivantes : » Au facteur (/• — If de A(r) correspondent : 1" une matrice A >.-aire composante; 1" ■2\ variables Zj et Wj jy = 1,2, . . ., a{, choisies parmi les 2« variables x et u. On a A(5; 11') = /isd- -I- ir, s. + ...+ (?•),_, :;>, et A(a7; ?/) = iA(x; ir), où la sommation s'étend à toutes les composantes A. Les diverses A, où / est égal à une même racine a , formeront V hjpcrsystéme (u ). Dans chaque A, on nommera paramétre fondamental la variable s, et la variable »'>. » Il y a ce*"' points fondamentaux E„, fournis |)ar la racine a. On les obtient par la règle suivante : 1" dans chaque A, ([ui n'appartient pas à (a), SÉANCE DU 9 MAI igo/j. Il/jp annuler toutes les variables :;; 2" dans chaque A de (a), annuler toutes les -, excepté le paramètre fondamental; 3" prendre arbitrairement les k para- mètres fondamentaux. Même règle pour les plans fondamentaux r,„ et les variables (c. '^ » Pour un point fondamental E,; donné, nommons K l'ordre minimum des composantes A, où le paramètre fondamental n'est pas zéro. Il existe nne courbe C, unicursale et de degré K — i, issue de E^, possédant, en E„, K points fondamentaux confondus. La portion de C afférente à une com- posante A sera ts^ = Z5^~'/(R —y), où i" Z est le paramètre fondamental, 2" le symbole /(C) est i, si C = o, et zéro pour ^<; o; 3° le facteur t, le même pour toutes les composantes, se définit avec la valeur absolue des coordonnées homogènes x. Pour un plan fondamental /)«. existent des propriétés analogues par dualité. » Les courbes de coïncidence principale, introduites par Clebsch pour le connexe plan, se généralisent en deux sortes de figures -X- et o, qui se cor- respondent dualistiquement. La portion de la courbe .\- afférente à A est 2, on ne possède encore rien de systématique dans l'oidre d'idées de Weierstrass. » 145. Il5o ACADÉMIE DES SCIENCES. RADIOACTIVITÉ. — Sur la radioacùvilc des gaz qui se dégagent de l'eau des sources thermales. Note'de MM. P. Cvrie et A. Laborde, transmise par M. Potier. « MM. Elster et Geitel ont montré que les gaz de l'atmosphère et ceux extraits du sol possèdent une certaine conductibilité électrique et provo- quent la radioactivité induite. Plus tard on trouva que les gaz extraits des eaux de source présentent aussi ces propriétés, mais d'une façon beaucoup plus sensible. Enfio des recherches récentes ont montré que ces effets proviennent de la présence dans les gaz d'une émanation analogue à celle que dégage le radium. La radioactivité des gaz conservés en vase clos diminue en effet de moitié en quatre jours. » Nous avons principalement étudié la radioactivité des gaz qui se déga- gent spontanément au griffon d'un grand nombre de sources, et nous avons essayé de faire des déterminations quantitatives : ce n'est, en effet, qu'en donnant des valeurs numériques que l' Nous avons fait figurer dans le Tableau ci-joint le nombre de minutes (n) pen- dant lequel il faudrait laisser séjourner i"S de bromure de radium pur dans i' d'air pour obtenir le même courant dans notre appareil qu'avec les gaz étudiés. i'io'. n. Badgastein (^) (Autriche). Source Gralenbiicker. 36o 19,7 / Source Vauquelin .. , ^7 2,5 Plombières ' « n° 3 29 i , 53 (Vosges) j )) n" o 28 1,48 ' Trou des Capucines 21 t , [G Bains-les-Uains (Vosges) i6 0,89 Luxeuil l Bain des Dames 5,7 0,29 (H'o-Saône) | Grand Bain 3,3 0,12 Vichy (Allier). Source Choinel 4,6 o,25 Néris (Allier) 4,2 o,23 Bagnoles-de-l'Orne 3,3 o, Salins-Mou tiers (Savoie) 3,o 0,16 (') On peut calculer la quantité d'émanation qui existe à chaque instant dans un flacon fermé contenant une solution de sel de radium en supposant : d'une part, que la production d'émanation est proportionnelle au temps; et, d'autre part, que ri;ma- nation produite disparaît spontanément suivant la loi exponentielle connue. C) Les gaz de Badgastein ont été étudiés 12 jours environ après le moment où ils ont été recueillis. On avait alors « x 10'=: 94. Le courant diminuait ensuite de moitié en 4 jours. On a calculé par extrapolation, en adiuetlant cette loi, le nombre qui figure dans le Tableau. ,l52 ACADÉMIE DES SCIENCES. ;io^ n. Gaulerets (Basses-Pyrénées) 'i fie 0,6 o,o34 Eaux-rionnes ( » ) : ^ ■' Lamalou (Héraiill) ) 3 0,16 / tic (),G o,o34 Monl-Dnre (Piiv-de-Dôiiie 1 . •> ^ [ 3 0,16 Rojat ( » ) j Cliàlel-Guyon ( >. ) I o o Met (Aude) ) » Si nous avions éludic les gaz immédiatement au sortir de la source, il est à peu près certain qu'ils auraient été 2 fois plus radioactifs. » Nous avons constaté que l'on impressionne une plaque photogra- phique en la laissant quelques heures sous une cloche remplie avec les gaz de Plombières. » Nous avons encore étudié les gaz dissous dans les eaux minérales. Nous faisons bouillir l'eau i ou 2 jours après sa sortie de la source et nous recueillons les gaz dégagés; ces gaz sont ensuite étudiés dans le condensa- teur cylindrique précédemment décrit. La quantité d'émanation extraite ainsi de 10' d'eau est, pour certaines sources (Plombières: sources du Cru- cifix, des Capucins-Luxeuil, Bain des Dames), de l'ordre de grandeur de la quantité d'émanation dégagée par i"? de bromure de radium pur en I minute. )) Si l'on étudie les mêmes eaux par le même procédé 2 mois environ après leur arrivée de la source, la quantité d'émanation que l'on en extrait est beaucoup plus faible; l'on peut conclure de ce fait que la plus grande partie de la radioactivité des gaz provient d'une action lointaine et n'est pas créée par un sel de radium dissous dans l'eau elle-même. » Il ne nous appartient pas de tirer une conclusion au point de vue du rôle possible que jouerait la radioactivité dans les actions physiologiques des eaux minérales. Nous ferons seulement remarquer que la quantité d'émanation du radium trouvée est excessivement faible; si on laissait séjourner constamment en vase clos du bromure de radium avec i' d'air, il suffirait de o°p,oo3 de ce sel pour lui donner la radioactivité indiquée dans le Tableau ci-joint au sujet des gaz de Plombières source Vauquelin. Nous nous sommes trouvés souvent dans une atmosphère considérablement plus chargée en émanations sans éprouver aucune sensation spéciale. Toutefois nous ferons remarquer que dans le Tableau ci-joint les gaz pro- venant de Badgastein (Autriche) et ceux provenant de Plombières et de la SÉANCE DU 9 MAI 1904. I'53 région des Vosges sont les plus actifs : ces sources sont d'autre part clas- sées dans la catégorie des sources indéterminées parce que leur composi- tiott chimique ne permet pas de prévoir qu'elles puissent avoir une action sur l'organisme; et l'on peut se demander si l'action spéciale attribuée à ces eaux n'est pas due à leur radioactivité. )) Enfin la perte d'activité avec le temps est en accord avec l'affirmation souvent faite que certaines eaux minérales perdent avec le temps leurs propriétés. « PHYSIQUE. — Sur le point de fusion de l'or. Note de M. Damel Rerthelot, présentée par M. Becquerel. « L'importance de la connaissance exacte du point de fusion de l'or tient à ce que, n'étant pas influencé par la nature des gaz ambiants (azote, air ou anhydride carbonique, par exemple), il permet une graduation facile et précise des couples thermo-électriques parla méthode de rupture des fils. » Il y a peu d'années, les nombres indiqués présentaient encore des divergences considérables. C'est ainsi cjue, en 1881 et 1891, deux physiciens connus pour leurs belles recherches en pyrométrie, M. Violle et M. Barus, avaient trouvé, le premier, io45° et, le second, 1091°. » En 1895, MM. Holborn et Wien indiquaient 1072°. » Une étude des expériences antérieures m'amena à penser que les principales causes d'erreur étaient l'irrégularité du chauffage et l'insuffi- sance de la porcelaine comme matière du réservoir thermométrique. » Je remédiai à la première en chauffant électriquement, au moyen de fils de platine, des tubes de porcelaine ou de terre réfractaire de 85"^^™ de long, et je montrai qu'on obtient ainsi, jusque vers 1200°, une constance de température qui impose pour ainsi dire ce mode de chauffage pour les recherches métrologiques, où il n'avait pas encore été employé. )> Pour éviter l'emploi de la porcelaine, j'évaluai la variation de den- sité de l'air par une méthode optique fondée sur le déplacement des franges d'interférence et indépendante de la iornie et des dimensions de l'enve- loppe thermométrique. » .Te trouvai ainsi pour la fusion de loi-, avec lui thermomètre à air à pression constante, le nombre 1064°, 2 (Comptes rendus, t. CXXVT, 1898, p. 4" J et Annales de Chitnie. t. XXVI, 1902, p. 58). » Depuis cette époque, MM. Holborn et Day, dans leurs recherches II 54 ACADÉMIE DES SCIENCES. poursuivies à la Physikalische Reichsanslalt, ont renoncé au chaiiiFage au gaz qu'ils employaient encore en 1H9J et adopté le chauffage électrique par fil de platine; ils ont également abandonné les réservoirs de porcelaine pour ceux de platine utilisés jadis avec succès par Pouillet et Becquerel, et qui deviennent bien, au rouge, perméables à Thydrogène, comme l'a montré Sainte-Claire Deville, mais non à l'air ou à l'azote, comme on l'avait cru. Ils ont trouvé ainsi avec un thermomètre à azote à volume constant le nombre io64'\o presque identique au mien (Annalcn derPliysik. t. LXVIII, 1899, p. 817 et t. II, 1900, p. 5oj). » Tout récemment (Comptes rendus. 2.5 avril 1904) MM. Tacquerod et Perrot, dans des mesures pyromélriques très intéressantes sur cinq gaz différents, ont obtenu des nombres voisins de 10G7". Ils ont eu recours au chauffage électrique par fils de platine, et ont employé un réservoir iher- mométrique en silice fondue, ce qui, en raison de la faible dilatation et de l'homogénéité de ce corps, constitue un progrès des plus notables. » La concordance de ces divers résultats est assez grande pour qu'il y ait intérêt à ramener les nombres précédents à l'échelle absolue. J'ai établi ailleurs (') les formules théoriques et les ai vérifiées au moyen des expé- riences d'une admirable précision de M. Chappuis. )i Si l'on appelle t la température centigrade donnée par un thermomètre à gaz à pression constante fonctionnant sous la pression atmosphérique normale, T la température absolue correspondante, T„ la température absolue de fusion de la glace (qui est égale à 273", 08, comme on le déduit des nombres de M. Chappuis), a la constante d'attraction moléculaire de Van der 'Waals, on a, l'unité de pression étant la pression atmosphérique normale et l'unité du volume le volume du gaz à o" sous cette pression : T-T„=/ 273 646 373 273 4- < V 073 273 -H t Si la pression était égale à p centimètres de mercure, le terme cor- rectif!)^ (c'est-à-dire la différence entre T — T„ et /) indiqué par ce calcul devrait être multiplié par ^• (') Sur les thermomètres à gaz et sur In réduction de leurs indications à l'échelle absolue des températures (pxli'iiil du Tome XllI des Travaux et Mémoires (lu Bureau internalioiiul des Poids et Mesures, 1903 ). SÉANCE DU 9 :\iAi 1904. Jl55 w La formule analogue relative au thermomètre à volume constant est T-T„ = /(t-3^-^-^^-^^). Si la pression initiale était p, le terme correctif obtenu devrait être mul- 6" tiplié par ^ » Le terme a est donné en fonction de la pression critique pc, de la température cri- tique absolue T^ du gaz et de la constante R caractéristique de l'état gazeux parfait (égale à -^^ — avec les unités de volume et de pressioji adoptées ici], par l'expression 9,7 T' 64 /v » Le Tableau suivant donne, pour les divers gaz tliermoniélriques, les valeurs des constantes critiques et de a : a lui u Anhydride carbonique. 72,9 3i,3(Araagat) 2,188 Oxygène 5o,o — ti8 (Wrcblewski) o,4aa Air 39,0 — i4o (Olszewski) o,343 Oxyde de carbone 35,9 — 14' (Wroblewski ) o,363 Azote 33,6 — 146 (Wrcblewski) o,343 Hydrogène i3 . — a/jo (Wroblewski) 0,016 » Mes expériences pyrométriques ayant été faites avec le thermomètre à air, sous une pression constante voisine fie la pression atmosphérique normale, il faut ajouter au nombre trouvé (5i=:i",36 pour le ramènera l'échelle absolue; 0°, 27 à celui de MM. Ilolborn et Day (thermomètre à azote à volume constant; pression initiale de o.g'"^); o",2i pour ceux de MM. Perrot et Jacquerod avec les thermomètres à air, azote, oxygène et oxyde de carbone, à volume constant sous des pressions initiales voisines de 23*^^'"; i°,oi et i°,^2. pour leurs expériences avec le thermomètre à anhydride carbonique sous des pressions initiales de 1 7"^™ et 24"™. » En résumé, les observations les plus récentes pour la détermination de l'excès du point de fusion de l'or sur le |)oinl de fusion de la glace, dans l'échelle absolue, donnent : D. Uertholol Ilolborn et Day Jacquerod el Pcnol 1898. 1900. 1904. Fusion de l'or loGS^G io64°3 io67<'4 » Quand je publiai ma mesure, j'estimai qu'elle était exacte à d= 2" près. ri56 ACADÉMIE DES SCIENCES. On remarquera que les deux déterminations faites depuis et qui s'écartent de la mienne en sens contraires ne dépassent pas cette difféience. » Il suffit de comparer ces nombres avec ceux qui sont cités au début de celte Note, pour voir combien, grâce au chauffage électrique et à l'aban- don de la porcelaine comme corps thermomélrique, les mesures pyromé- Iriques ont gagné en précision depuis quelques années. » SPECTROSCOPIE. — Sur la //.vi/é des raies solaires. Note de M. Maurice Hamy, présentée par M. Ijcewy. « Une Communication récente de M. Ch. Fabry (') a rappelé l'attention sur la raie>,Do8du cadmium qui fournit un exemple, comme je l'ai signalé au- trefois, d'une radiation changeant de constitution avec le mode d'excitation mis en œuvre pour illuminer la vapeur métallique où elle prend naissance. » Composée de deux radiations simples d'éclats dilTérents, dont les longueurs d'ondes sont espacées de 24^^ X io~', lorsqu'elle est émise par des tubes munis d'élec- trodes d'aluminium, pénétrant à l'intérieur de l'enveloppe, cette raie possède une com- posante de plus, nettement séparée des premières, quand on la produit avec des tubes à gaines, sans électrodes intérieures. On peut dire qu'elle est alors la réunion d'une raie simple et d'un doublet plus réfrangible, séparés par un intervalle de 78!^ X 10-', dans l'échelle des longueurs d'ondes. » L'extrême proximité des radiations qui forment la raie dont il s'agit est telle que les appareils dispersifs les plus puissants ne peuvent la résoudre en ses éléments. Aussi sa position dans le spectre dépend-elle d'une longueur d'onde mojenne, dont la valeur est fonction à la fois de l'éclat relatif des composantes et de leurs distances mutuelles. Une question se pose d'elle-même : cette longueur d'onde moyenne est-elle constante ou est-elle affectée par le changement de constitution? I^'examen de ce qui se jiasse avec les tubes à gaines suffit pour se faire une opinion à cet égard. L'expérience montre que lorsque l'éluve dans laquelle on place les tubes à vide, pour vaporiser le métal, est à la température de 29.5°, la raie simple et le doublet ont exactement Je même éclat. Par contre, si l'on porte l'éluve à Sio", le doublet devient à peu près deux fois plus brillant que la radiation simple. Il s'ensuit que lorsque la température de l'étuve passe de agS" à Sio", et variepar conséquent de i5 degrés seulement, la longueur d'onde moyenne de la raie ). ."ioS diminue d'une quantité de l'ordre de la différence des longueurs d'ondes des radiations simples composant le groupe, c'est-à-dire d'une ou plusieurs unités de la sixième décimale significali\e. » En généralisant le f;ut expérimental qui vient d'être cilé, ou voit que (') Comptes rendus, t. CWXVIII, p. 854. SÉANCE DU (j MAI 1904. I 1 57 la longueur d'onde moyenne d'une raie complexe n'est définie qu'à la con- dition de se placer dans des conditions physiques toujours strictement identiques. L'exemple de la raie ). 5o8 du cadmium confirme les idées émises antérieurement, sous ce rapport, par MM. Pcrot et Fabry et par moi-même. Au surplus, si l'on observe que la plupart des raies métalliques sont la résultante d'un certain nombre de radiations simples, on est porté à admettre que les variations dont il est question sont la règle et non l'excep- tion. C'est un point qui intéresse les recherches concernant la position des raies solaires, car il est hors de doute que, durant une période d'activité, les conditions physiques, dans lesquelles se trouvent les vapeurs qui enve- loppent la photosphère, se modifient notablement. Comme ces vapeurs émettent les raies que nous observons, on peut se demander, après ce qui vient d'être dit, si toutes ces raies occupent une position absolument fixe dans l'échelle des longueurs d'ondes. La réponse à une pareille question est évidemment du domaine exclusif de l'expérience et l'intérêt du sujet est de nature à susciter les recherches des physiciens qui s'occupent du spectre solaire. » ÉLECTRICITÉ. — Constatation d'une radioactivité induite sur tous les corps par r émanation des fils métalliques incandescents. Note de M. Th. To.>i- MAsixA, présentée par M. Becquerel. « De nouvelles recherches que je viens d'exécuter sur la déperdition électrique unipolaire, produite par un fil métallique chaulfé au rouge par le courant et placé, soit parallèlement au disque unique et vertical d'un électroscope, soit entre les deux plateaux d'un condensateur, l'un relié au sol, l'autre à l'électroscope, soit même, selon le cas, d'une façon quelconque hors des plateaux et à la distance de plusieurs décimètres, m'ont permis d'établir les résultats que voici : » L L'action de décharge qu'on axait cru unilatérale ne l'est jamais d'une manière absolue; au contraire, même aux. plus basses températures actives, tous les métaux agissent sur les deux éleclrisations, mais la dillcrence entre les deux actions est géné- ralement très grande. » 2. Cette différence d'action, qui dépend du signe de la charge, augmente avec la durée du passage du courant pour les métaux qui produisent une déperdition plus rapide de l'électrisation négative, comme c'est le cas du fer et du cuivre, tandis que cette différence diminue pour les métaux, tels que l'argent et le zinc, dont l'activité maxima est de signe contraire. II 58 ACADÉMIE DES SCIENCES. » 3. Un fil de fer zingué produit, pendant quelque temps, une déperdition plus rapide de la charge positive, puis la dift'érence a\ec la déperdition Jiégative diminue, s'annule, augmente dans l'autre sens et devient identique à celle du fer pur, ce qui est dû, évidemment, à la disparition de tout le zinc. Le laiton et le maillechort n'agis- sent point de cette façon, leur action semble être toujours du même signe que celle du zinc. » k. Si l'on fait croître l'intensité du courant, la dlIFérence, caractéristique pour chaque métal, entre les deux déperditions tend à disparaître. En efTet, lorsqu'on arrive à l'incandescence très vive ou à la fusion partielle du fil, les deux déperditions sont sensiblement égales, pendant que la radioactivité acquiert une valeur maxima. Si Ion coupe le fil avant l'action, la décharge disruptive qui a lieu ensuite dans la coupure produit une déperdition égale quel que soit le signe de la charge de l'électroscope et quel que soit le métal du fil. Ceci montre que ces résultats ne sont point attribuables aux ravons ultraviolets, lesquels, d'ailleurs, comme lou sait, ne provoquent directe- ment que la décharge des métaux polis et électrisés négati\ ement. » o. La radioactivité d'un Jll métallique quelconque chauffé au rouge par le courant diminue immédiatement, selon une courbe asymptotique, mais il suffit de frotter légèrement le fil entre deux doigts, ou de le laisser en repos pendant quelque temps pour qu'il manifeste de nouveau sa radioactivité maxima . Ainsi, par exenqDle, a\ec un fil d'argent, l'on a Déperdition positive. Déperdition négative. Pendant les premières lo secondes 36o divisions 38 divisions » les to secondes suivantes 33 » lo » » » )) .5 » 3 » » 1) Il !» 1,5 » » Le platine, dont la déperdition maxima est la négative, manifeste aussi une même chute de radioactivité, mais seulement de la déperdition positive, tandis que la néga- tive semble rester sensiblement constante. » 6. Lorsque la radioactivité du Jil est devenue très faible, si l'on interrompt le courant on constate que le fil reste longtemps radioactif; si on le frotte il perd presque complètcntent celte propriété, qui disparaît d'ailleurs d'elle-même, après un temps qui varie selon la nature du fil et selon la durée et l 'in tensité du couran t utilisé précédemment. » En entourant le fil d'un manchon en verre ou en aluminium, ce dernier isolé ou relié au sol, le manchon acquiert un pouvoir radioactif propre, pouvoir qui est acquis aussi par des écrans de substances quelconques. » Ces phénomènes ne pouvant être allribtiables qu'à une radioactivité induite par l'émanation des fils incandescents, j'ai étudié la nature de cette dernière pour reconnaître l'existence des trois émissions typiques oo, [3 et y de cette pyroradioactivité . » Le fil de platine a été spécialement utilisé pour celte série de re- cherches qui ont donné les résultats aflirmatifs suivants : » L'émission a est arrèti e même par les écrans plus minces de nature SÉANCE DU 9 MAI igo4. 11^9 quelconque, mais dans l'air libre elle semble se diffuser avec une tendance très marquée à suivre les lignes de force électrique et transporte toujours une charge positive. » L'émission p traverse des écrans très minces en papier ou en alu- minium, lesquels en absorbent une grande partie et prennent une électri- sation négative. )) Les pyrorayons y ionisent fortement l'air, produisent la même décharge de l'électroscope quel que soit le signe de sa charge, et peuvent traverser un récipient en carton hermétiquement fermé, mais avec un fort amor- tissement. Ils produisent la fluorescence induite des écrans au platino-cya- nure de baryum, laquelle cependant est très faible. Ces rayons sont émis en plus grande quantité par le fil de platine incandescent et |)ar les tlé- cliarges disruptives entre fils métalliques quelconques. » PHYSIQUE. — Action des anesthésùjues sur les sources de rayons N. Note de M. Jeax Becquerel. <( M. Edouard Meyer a montré récemment (') que les végétaux soumis à l'action du chloroforme perdent en grande partie la propriété d'émettre des rayons N, propriété qui semble fonction de l'activité nutritive des végé- taux ou de leur évolution. » J'ai été conduit à penser que cet effet des anesthésiques était peut-èlre plus général et pouvait se manifester non seulement sur les corps orga- nisés, mais même sur les corps inorganiques. » Les expériences suivantes montrent qu'effectivement diverses sources de rayons N (sulfure de calcium, sable insolé) ont leur émission suspendue par l'action des anesthésiques (chloroforme, éther, protoxyde d'azote). » On place un écran de sulfure de calcium dans un flacon à deux tubulures, au Ira- vers duquel on peut faire circuler un courant d'air venant d'une soufflerie, soit direc- tement, soit après s'être chargé de vapeurs de chloroforme; un robinet à trois voies permet d'obtenir facilement ce résultat. Ce courant d'air traverse un long serpentin plongé dans l'eau, dé façon à arriver dans le flacon à une température toujours cons- tante. Dans ces conditions, on constate, au moment où l'on fait arriver les vapeurs de chloroforme, une diminution très notable de luminosité du sulfure de calcium et la netteté des contours des taches phosphorescentes disparaît. La luminosité revient aussi- tôt qu'on enlève les vapeurs de chloroforme. (') Comptes rendus, t. CXXXVIll, 11 janvier 1904, p. loi. Il Go ACADEMIE DES SCIENCES. » Pour étudier ce phénomène avec plus de précision, on peut employer un dispo- sitif plus avantageux, qui permet de remplacer le sulfure de calcium par d'autres sources de rayons N. Au lieu d'examiner l'aspect du sulfure de calcium, source de rayons N, placé à l'intérieur du flacon, on conduit les radiations en dehors de ce flacon; afin d'augmenter lelTet par une concentration des rayons N, on les conduit, non par un simple fil, mais par un tronc de cône en cuivre dont la large base {28°"" de diamètre), couverte de sulfure de calcium ou de tout autre corps émettant des rayons IN, est placée à Tintérieur du flacon et tlont la petite base (5"™, 5 de diamètre) vient soi'tir au travers du bouchon ('). » Les radiations conduites se concentrent ainsi sur la petite base du tronc de cône, où l'on constate une émission intense. Comme dans la première expérience, on fait passer dans un serpentin le courant d'air chargé de vapeur de chloroforme : il im- porte, en efl'et, bien que l'écran détecteur des rayons N soit en dehors du flacon, de maintenir cependant constante la température du corps source de rayons N. J'ai en eilet constaté que, sous l'influence des variations de température, l'émission de rayons N subit des variations semblables à celles de la lumière émise par phosphores- cence, c'est-à-dire qu'un refroidissement du courant d'air traversant le flacon dimi- nuerait le dégagement de rayons N, de même qu'une augmentation de température l'augmenterait pendant quelques instants avant de le faire disparaître. » Les sources de rayons N employées ont été soit du sulfure de calcium, soit du sable de quartz, stérilisé par calcination, ces corps ayant été préalablement insolés. » Au moyen de ce dispositif on conslale les faits suivants : » 1° Le chloroforme n'émet pas par hti-même de rayons N ou de rayons N|, ou du moins l'émission serait trop faible i)Our que j'aie j)u la constater ; en tout cas, si elle existe, elle n'est pas en rapport avec le phénomène intense observé quand les sources de rayons N sont soumises à l'action du chloroforme ; » 2° Au moment où les vapeurs de chloroforme pénètrent dans le flacon, on observe une période très courte (une ou deux secondes) d'excitation pendant laquelle le dégagement de rayons N est un peu |jhis intense (') ; M 3" L'excitation est suivie d'une diminution progressive des rayons N jusqu'à disparition presque totale. En déplaçant l'écran sensible au voisi- nage du sommet du cône, j'ai constaté que l'émission des rayons N n'est pas complètement nulle ; il se pourrait d'ailleurs qu'une partie sinon la ( ') Ce tronc de cône joue ici le même rôle que le tronc de cône poli employé pour concentrer les radiations sui les piles thermo-électriques. (^) Ce phénomène d'excitation a été observé en commun avec jNL le D' André Broca, qui a eu l'amabilité de contrôler la jilupai t des expériences faisant l'objet de la pré- sente Note. SÉANCE DU 9 MAI 1904. Il^il totalité du rayonnement persistant soit due à nn emmagasinement de rayons N à la lumière ])ar l'appareil lui-même. » 4° A. mesure qu'un courant d'air chasse les vapeurs de chloroforme, la luminosité et la netteté de l'écran délecteur reparaissent progressivement, montrant que le dégagement de rayons N a été simplement suspendu parla présence de l'anesthésique et le rayonnement reprend sensiblement la même intensité qu'au début de l'expérience. )) 5° Si l'on remplace le chloroforme par de l'éther ou par du protoxyde d'azote, on obtient sur les sources de rayon N des effets semblables, quoi- qu'un peu moins intenses. L'éther impur à 65" ne donne qu'un léger affai- blissement. » Le rapprochement entre les effets observés avec la matière inerte et la matière vivante montre l'importance qu'il y aurait à rechercher si le rôle des anesthésiques dans les organismes vivants, végétaux et animaux, se borne uniquement à modifier l'émission des rayons N; et si cela était démontré, il résulterait des effets d'anesthésie que le ravonnement N constitue l'un des phénomènes primordiaux de l'activité vitale. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Quelques points de technique pour V examen des organes au moyen des rayons N. Premiers résultats relatifs à l'étude du cerveau. Note de M. Axdré Broca, présentée par M. d'Arsonval. « Ayant depuis plusieurs mois pris l'habitude de l'observation des rayons N, je veux indiquer tout d'abord quelques points importants de technique qui peuvent en faciliter considérablement l'usage pour ceux qui n'en ont pas l'habitude. » Je me placerai dans le cas le plus utile au point de vue de l'explora- tion médicale, celui où l'on cherche à localiser nettement la position d'un centre d'émission de rayons N. B Dans ce cas, le mieux est d'employer le procédé de Charpentier; un écran phos- phorescent placé au bout d'un petit tube de plomb de 5""" à 6""° de diamètre intérieur, dont on promène le boni creux sur le point à étudier. Il y a le plus grand avantage à employer, à cet effet, des couches de sulfure phosphorescent infiniment minces, qui, pour cette raison, présentent les phénomènes de variation d'éclat avec un retard très faible ; on peut aisément construire de ces écrans qui ont un retard pratiquement inap- préciable de la façon suivante : » On ajuste, au boutd'un petit tube de plomb de S^"" à ô"^"' de long, un petit bou- chon de bois dur. Sur celui-ci on trace avec une petite lime d'horloger une petite G. R., n,o4, I" Semestre. (T. CXXXVIIl, N" 19.) l46 Il62 ACADEMIE DES SCIENCES. croix très peu profonde, ou une figure en forme de dièze. On trempe cette extrémité dans du collodion très étendu. Celui-ci étant sec, on verse sur l'extrémité un peu de sulfure de calcium en poudre, et l'on enlève avec le doigt tout ce qui est en dehors des rainures. On verse ensuite une goutte de collodion très étendu pour maintenir le sulfure. Celui-ci se trouve ainsi compris entre deux couches de collodion qui le pro- tègent pendant plusieurs semaines contre l'oxydation |)ar l'air. >) Un écran ainsi constitué est d'une observation relativement aisée, pourdeux causes, qui ont été indiquées par M. Blondlot. La première est son faible retard, qui rend bien plus précise la mémoire de son état antérieur. La seconde est que les traits de sulfure semblent comme enveloppés de nébulosité quand ils ne sont pas soumis aux rayons N; au contraire, quand les rayons N les frappent, ils deviennent non seulement beaucoup plus lumineux, mais beaucoup plus tins et beaucoup plus coupés, comme disent les photographes, pour l'observateur qui les regarde normalement. » Ces écrans ne donnent pas toujours des résultats également bons ; il faut leur donner la phosphorescence convenable. Le mieux est la lumière dift'use du jour; quand on les expose au soleil direct, leur phosphorescence est moins bonne; il en est de même quand on les excite au moyen de lumières artificielles ordinaires, lampes à pé- trole ou lampes à incandescence. La meilleure lumière artificielle que j'ai trouvée est celle du bec Auer sans verre, mais les phénomènes sont beaucoup moins nets dans ce cas que quand on excite les écrans avec la lumière diffuse du jour. )) Dans ces conditions, on peut aisément se livrer, avec un peu d'habitude, à l'élude des centres nerveux, qui sont la source la plus puissante de rayons N et aussi la source qui semble actuellement la plus intéressante à étudier. » Je veux aujourd'hui indiquer les grands traits de l'étude du cerveau normal. » Le premier point qui frappe quand on promène un de ces tubes sur la boîte crânienne est qu'il prend des éclats constamment variables. Il n'est pas difficile de se rendre compte que les points sombres se répartissent suivant des lignes et que ces lignes dessinent la projection sur le crâne des scissures cérébrales. Ou peut ainsi localiser la scissure interliémisphérique, la scissure de Syhius et le sillon de Rolando chez l'homme. Chez le chien, on localise aisément la scissure interhémisphérique et la scissure cruciale. » Cela se comprend, car, aux scissures, les circonvolutions actives sont plus loin de la boîte crânienne que dans le reste de la surface cérébrale. » Ces expériences, faciles à répéter, peuvent aisément servir d'exercice à ceux qui désirent se faire l'œil aux rayons N. Il faut à ce point de vue mettre les commençants en garde contre une leudunce qu'ils ont souvent, celle de chercher à se donner le change, sous prétexte d'éviter la suggestion. Pour ma part je me trompe régulièrement quand je ne manœuvre pas moi- même le tube. Cela tient à deux causes : la première est que, quand on ne sait pas quand vont se produire les déplacements auxquels sont dues les SÉANCE DU 9 MAI 1904. Il63 différences d'éclat, on tend l'attention d'une manière continue, et cela seul amène des fluctuations de sensibilité qui produisent des variations d'éclat plus grandes que ce que l'on cherche à voir. Ces sensations inter- mittentes sont bien connues de tous ceux qui ont fait des recherches sur les minima perceptibles. La seconde cause d'erreur est que, au moment où se produisent les légères variations d'éclat, on n'ose pas les annoncer. Quand au contraire on manœuvre soi-même le tube, on s'assure par la répétition des mouvements de l'existence des variations d'éclat et l'on arrive à la con- viction, même dans les débuts, par la précision des localisations trouvées. » Arago disait que, « pour voir les étoiles vraiment difficiles, il ne faut pas les regarder ». Cela tient à deux causes : la sensibilité plus grande du pourtour de la fovea, et les fluctuations de la sensibilité dans l'effort d'atten- tion. Pour observer les rayons N il faut suivre à la lettre la prescription d'Arago. » En suivant ces conseils, la plupart des veux arriveront à s'exercera ces observations, qui peuvent donner aux médecins quelques points de repère sérieux. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Sur le mode de propagation des oscillations nerveuses. Note de M. Augustix Charpentier, présentée par M. d'Arsonval. « La recherche des interférences nerveuses à l'aide des rayons N m'a fourni un nouveau résultat intéressant qui nous permet de faire un pas de plus dans la connaissance de ce phénomène. » Dans l'expérience décrite précédemment (Note du 2 mai 1904), une excitation produite en un point du nerf était recueillie en deux points plus éloignés, mais situés du même côté, généralement plus bas que l'excitation. Il n'y a pas évidemment à se préoccuper dans ce cas d'une différence de phase à l'origine. On peut au contraire se demander ce qui se produit lorsqu'on interroge par le même procédé deux points situés l'un plus haut et l'autre plus bas que l'excitation, c'est-à-dire suivant des sens de trans- mission différents. « L'excitation étant appliquée en un point C du sciatique de la grenouille, on met en contact les extrémités libres des deux fils utilisés précédemment, l'une avec un point supérieur A, l'autre avec un point inférieur lî du même nerf, les distances CA et CB pouvant être variées. On constate alors qu'il y a interférence, c'est-à-dire non augmentation de clarté sur l'écran phosphorescent auquel aboutissent les fils, quand irb'i ACADEMIE DES SCIENCES. ces deux distances GA et CB sontégales, en d'autres termes quand les points explorés A et B sont également éloignés du lieu d'excitation. Le résultat est indépendant de la valeur absolue de celte distance commune (dans les limites de l'expérience). On peut donc traduire le fait en disant que, lorsque l'excitation transmet une phase positive dans une direction, elle transmet une phase négative dans la direction opposée, et inversement, de sorte que deux points du nerf symétrique par rapport à l'excitation sont toujours à des phases contraires et donnent lieu à un effet résultant nul. )) On prévoit qu'il en sera de même lorsque CA différera de CB d'une longueur d'onde entière (ou d'un nombre entier de longueurs d'onde, ce que je n'ai pu vérifier à cause de la brièveté du nerf) : en eft'et, l'interférence se produit lorsque la différence CB — CA ou CA — CB est voisine de 35""» à 36""°. » On rencontre comme dans la méthode précédente des interférences moins com- plètes pour des sous-multiples de cette valeur, ce qui montre encore une fois l'existence d'harmoniques dans l'oscillation nerveuse ('); on peut ainsi observer les deux ou trois premiers de la série. » Les faits précédenls peuvent s'interpréter en admettant que dans les très minces filets nerveux qui constituent les cylindres-axes d'un nerf, l'oscillation se produit et se propage longitudinalement, d'une manière ana- logue (toute réserve faite sur la nature du phénomène) à ce qui se passe dans une corde métallique que l'on soumet à une friction longitudinale ailleurs qu'à ses extrémités. La production d'une onde condensante trans- mise dans une direction donnée à partir du point mis en vibration ne se comprend alors que s'il se transmet dans l'autre sens une onde dilatante, et réciproquement. » C'est du reste ce que prouve l'expérience, car on peut reproduire sur des cordes, à l'aide de la même méthode des deux fils reliés à l'écran à rayons N, les interférences ayant pour origine deux points symétriques par rapport au lieu d'excitation, lorsque cette corde est mise en vibration lon- gitudinale par une friction extérieure peu étendue. » Nous avons donc retrouvé par cette nouvelle méthode les mêmes oscillations nerveuses que précédemment et montré de plus que ces oscil- lations sont longitudinales. » (•) On a aussi souvent un silence relatif pour une \aleur voisine de 24""", ce qui serait un harmonique non de la vibration indiquée comme fondamentale, mais d'une vibration deux fois plus lente. J'ai déjà signalé ce phénomène dans de précédentes expériences siu- l'excitation unipolaire ( ig avril igoi). SÉANCE DU 9 MAI I904. I 1 65 CHIMIE PHYSIQUE. — Osmose électrique dans l'alcool mélhylique. Noie de M. A. Baudouisî, présentée par M. A. Haller. « J'ai montré, dans une Noteprécédenlc (6b//z/7ie5 rendus, 11 avril 1904), que, de même que dans l'eau, on peut éliilier au moyen de l'osmose élec- trique le signe et la grandeur de la charge que prend une paroi par contact avec de l'alcool méthylique, et j'ai montré l'influence de certains ions monovalents [H"*", CH^O~] sur cette charge. » J'ai étudié par la même méthode l'action des ions polyvalents suivants : » Positifs divalents : Mg, Ca, Ni des nitrates et des chlorures; négatif divalent SO' de l'acide ; » Trivalent positif Al du nitrate; » Tétravalent négatif FeCy^ des ferrocyanures. » Comme parois négatives : SiO-, S, PbP, As-S^ qui se chargent négativement au contact de l'alcool méthylique. » Comme parois positives : CrCP, Al-Q-', MnO-. » L'action de l'ion polyvalent est particulièrement intéressante en ce sens qu'elle est difTéiente suivant que la paroi prend une charge positive ou négative au contact de l'alcool. » Ainsi, pour une paroi de CrCI' qui se charge positivement au contact de l'alcool méthylique, il n'y a pas de modification sensible si l'on remplace l'alcool par une so- lution de nitrate d'alumine (ion polyvalent positif, solution à concentration corres- pondant à 1™°' de Al pour 700'). n Au contraire, pour une paroi de soufre qui se charge négativement, il n'y a plus d'osmose appréciable avec une solution de nitrate d'alumine à la même concentration et il ne s'agit pas là d'une modification de la paroi (par une précipitation d'alumine colloïdal), puisqu'un simple lavage redonne jiour l'alcool le nombre précédemment trouvé. » De même, une paroi de sulfure d'arsenic négative dans Talcool devient très fai- blement positive dans une solution alcoolique de nitrate d'alumine. » Pour une paroi de silice (paroi négative) l'osmose devient excessivement faible dans une solution alcoolique de CaCI-, NiCl-; elle est excessivement faible et négative pour une solution de nitrate d'alumine renfermant i™"' pour i5oo'; elle est également excessivement faible, mais positive pour une solution contenant 1™"' pour 760'. » Un ion polyvalent négatif ne modifie pas sensiblement l'osmose électrique pour une paroi négative : pour une paroi de Pb 1- (négative) l'osmose n'est pas modifiée quand on ajoute de l'alcool saturé de ferrocyanure de potassium (l'osmose change de signe pour un ion polyvalent positif); il en est de même pour une paroi de silice ou de soufre. Sur une paroi positive CrCF, en prenant une solution renfermant i*""' d'une 146. Il 66 ACADÉMIE DES SCIENCES. solution saturée de ferrocyanure de potassium dans 75*^"', on double le temps néces- saire pour le passage de 0'^°'', i sous une différence de potentiel de 280 volts, pour 3""' de ferroc^'anure la paroi devient faiblement négative, un lavage à l'alcool redonne une paroi positive. » En résumé, comme dans l'eau, l'action des ions polyvalents est la sui- vante : » Un ion polyvalent positif: I. A peu ou pas d'action sur la charge d'une paroi chargée positivement; II. Diminue et dans certains cas ren- verse la charge d'une paroi chargée négativement. » Un if)n |)olyvalent négatif: I. A peu ou pas d'influence sur la charge d'une paroi chargée négativement; II. Diminue et dans certains cas reu- verse la charge d'une paroi chargée positivement. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la préparation de la samarine et le poids atomique du samarium. Note de MM. G. Urbain et H. Lacombe, présentée par M. H. Moissan. « Demarçav a préparé et décrit la samarine pure {Comptes rendus, t. CXXX, 1900, p. Il 85). Il a pu établir qu'il n'existait pas, du moins en proportion sensible, d'élément intermédiaire entre le néodyme et le sama- rium. Il a montré, en outre, que le samarium pur ne présentait pas de variations spectrales tant à l'étincelle qu'à rabsor|)tion. » Sa méthode exige cependant 8 à 10 fractions entre le samarium et l'europium, et il lui était impossible d'aflirmer qu'il n'existait aucune terre inconnue entre ces deux éléments, les caracLéres mêmes de l'euro- pium étant de nature à le faire considérer comme complexe. » La méthode dont nous avons indiqué le principe dans des Commu- nications précéilentes (^Comptes rendus, t. CXXXVII, igoS, p. 792; t. CXXXVIII, 1904, p. 84) nous a permis de résoudre la question d'une manière complète, car nous pouvons actuellement séparer, à quelques centièmes près, d'un mélange de terres rares, l'oxyde de samarium pur. » Nous avons obtenu, dans différents traitements semblables, environ i5o6 d'oxyde de samarium rigoureusement pur. Nous avons vérifié que les différentes fractions obtenues présentaient absolument les mêmes caractères spectraux. Il nous a paru, en outre, nécessaire de rechercher si le poids atomique du samarium demeurait cons- tant d'un bout à l'autre de ces fractionnements. SÉANCE DU f) MAI 190/1. I 167 Saiiiariiiiii extrait de terres riches Samarium extrait de notre Samarium extrait de la padoliaile. en yltria (sables monozitcsl. matière première d'europium. Têtes. Cœur. (Jueiies. Tètes. Cœur. Queues. Tètes. Cœur. Queues. Sulfate hydraté <,o499 1,2898 i,365o ',7992 i,8636 0,8407 2,5107 3,1171 2,9420 Sulfate anliydre o,8435 i,o362 1,0969 i,4'p3 1.4977 ",''749 2,0172 ■,>,5o45 2,3635 Oxyde 0,4996 0,6137 0,6497 o,S.';57 0,8873 0,4001 i,i948 " ,4^4o i,4oo4 H-0 pour 100 19,659 19,661 19,641 '9,66i) 19,634 '9,721 19,655 19,602 19,677 SO^ pour 100 32,755 32,757 32,761 32,770 32,753 32,687 32,755 32,738 32,730 Sa-0' pour 100 47j^85 47,58i 47,^97 47,â'îo 47, 612 47,59i 47,588 47,608 47,692 Poids atomique déduit de la transformation de ; (SO'j^Sa=-+-8H20en(SO*)'Sa'. i5o,24 i5o,i9 i5o,58 i5o,o4 1.50,71 i49,o8 i5o,3o i5o,36 149,91 (SO')'Sa^en Sa^O^ i5o,o3 i5o,3o i5o,34 i5o,i6 i5o,44 160,72 i5o,34 i5o,5o i5o,49 (SO' )'Sa-+ 8 H-O en Sa^O-'. i5o,3i i5o,28 i5o,39 i5o,i3 i5o,5o jjo,35 i5o,33 i5o,47 i5o,36 » Ces déterminations sont les premières qui aient été effectuées sur du samarium rigoureusement exempt d'europium et de gadolinium. » Nos nombres, très voisins de ceux de Clève, sont de deux unités plus élevés que ceux que Demarçay avait obtenus par la synthèse du sulfate, méthode à laquelle il reconnaissait des inconvénients graves. » Dans celte méthode, la plupart des causes d'erreur tendent, en eflet, à diminuer le poids atomique. » D'autre part, la diftérence entre les poids atomiques du samarium et de l'euro- pium est si faible qu'elle ne saurait expliquer l'écart entre les nombres de Clève (i5o) et de Demarçay (i48), car, dans ce cas, la samarine de Clève aurait renfermé plus des deux, tiers de son poids d'oxyde d'europium, ce qui est impossible, vu l'extrême rareté de cet élément. Bien plus, si nos nombres sont légèrement inférieurs à ceux de Clève, cela tient encore à l'insuffisance de la méthode de synthèse des sulfates employée également par le chimiste suédois. » La méthode que nous préconisons prête peu à l'erreur; nous l'avons décrite en principe dans notre précédente communication sur l'europium. En particulier, nous n'avons pas à redouter la présence d'acide sulfurique libre dans nos sulfates que nous avons précipités et lavés par l'alcool avant de les faire cristalliser dans l'eau et dont la dissolution aqueuse est neutre au tournesol. » D'autre part, les dosages consécutifs d'eau, puis d'acide sulfurique se contrôlent mutuellement; et, si les cristaux ne renferment que les octohydrates, on peut obtenir entre les poids atomiques calculés, soit par le dosage de l'eau, soit parle dosage de l'anhydride sulfurique, une concordance remartjiuiijle, ainsi que le montrent bien les mesures suivantes : Premières Deuxièmes Troisièmes mesures. mesures. mesures. Moy. Sulfate hydraté 3,6107 3, 2200 2,8882 » Sulfate anhydre 3,0173 2,5872 2,2804 " Oxyde 1,1948 1,5324 i,35o8 » H-'O pour 100 19,655 19,652 ig,653 » SO' pour 100 32,755 32,757 32,753 » Il 68 ACADÉMIE DES SCIENCES. Premières Deuxièmes Troisièmes mesures. mesures. mesures. Moy. Sa-O^ pour 100 47,588 47,59° 47,593 « Poids atomiques déduits de la transforma- lion de (SO')^Sa'i 4-8 HMl en (S0')3Sa^ ,5o,3o i.5o,37 i.5o,35 i5o,34o (SO')^Sa'- en Sa^O' i5o,34 i5o,33 160,37 i5o,346 (SO')'Sa2-t-8H20 en Sa^O' i.5o,33 i5o,34 160,37 i5o,346 » Nous concluons de ces mesures qu'en admettant 0 = i6 lu poids atomique du samariiim ne peut différer sensiblement du noniljre i5o,34- " CHIMIE MINÉRALE. — Formation de l'hydrogène silicic par synthèse directe à partir des éléments. Note de M. E.m. Vigouroux. « A propos de la Communication de M. A. Dufour, présentée le 25 avril iqo/i par M. Violle : « Formation de l'hydrogène silicié SiH" par synthèse » directe à partir des éléments », je rappellerai que, dès 1901, j'ai signalé ce l'ait de combuslion du silicium dans l'hydrogène, dans une Note uisérée dans les Procès-verbaux des séances de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux, 18 juillet 1901, Note dans laquelle était résumée mon étude de l'action du silicium sur quelques métaux très fortement chauffés dans un courant d'hydrogène. On jieut y lire ce qui suit : » ... Au cours d'expériences effectuées aux plus hautes températures des fours à réverbère, il s'est dégagé du siliciure d'hydrogène, fait que j'ai constaté depuis long- temps dans beaucoup de circonstances, en particulier, toutes les fois que l'hydrogène libre s'est trouvé en présence du silicium «. )) Je me suis aperçu de cette formation d'hydrogène silicié un jour où une légère fuite s'étant déclarée a la sortie de mon tube de porcelaine chauHé dans im four à réverbère alimenté par du coke de cornue, j'ai été amené à forcer le courant d'hydrogène de façon à maintenir la nacelle, renfermant le silicium et le métal, dans une atmosphère d'hydrogène ton- jours pur. A ce moment, le gaz qui s'échappait de la fuite est devenu spon- tanément inflammable; il prenait feu par intermittences; sa combustion spontanée était accompagnée d'un bruit sec et de l'apparition de fumées blanches de silice. (>e phénomène a été reproduit souvent, dans mon labo- ratoire, aussi bien avec du silicium amorphe qu'avec du silicium cristallisé. » SÉANCE DU 9 MAI 1904. l 169 CHIMIE. — Volatilisation apparente du silicium dans l'hydrogène. Note de M. A. DuFouR, présentée par M. J. Violle. « I. Dans une Noie précédente ('), j'ai montré que l'hydrogène silicié pouvait exister à une température élevée. Ce résultat va permettre d'expli- quer le phénomène de la volatilisation apparente du silicium dans les tubes de Geissler remplis d'Iiydrogène silicié, quand on les illumine à l'aide d'une bobine d'induction. » Tubes à hydrogène silicié. — Par Faction de l'acide chloihydrique sur le sili- ciure de magnésium, on a préparé un mélange d'hydrogène, d'hydrogène silicié Si H' et d'une trace de l'autre hydrure Si'H^ {^). Les tubes ont été remplis sous une pres- sion de 1""° à 2""° de mercure avec ce gaz préalablement desséché au contact d'anhy- dride phosphorique. Les précautions ordinaii-es en pareil cas ont été prises pour assurer la propreté du remplissage. Pendant ce remplissage, on a eu soin de chaufTer au rouge sombre, à l'aide d'un bec Bunsen, la partie capillaire d'un de ces tubes; il s'est déposé une couche de silicium sur la paroi interne du verre. » Le tube étant séparé de la trompe, on l'illumine à l'aide d'une bobine d'induction; le passage de la décharge provoque immédiatement un dépôt brun sur les parois et les électrodes (^). En faisant fonctionner ce tube iiendant un tempi suffisant (i demi- heure à I heure), le dépôt formé par la première décharge sur les parois et les élec- trodes, ainsi que le dépôt de silicium obtenu par la chauffe extérieure pendant le rem- plissage, ont disparu des endroits où ils se trouvaient et sont venus se réunir en entier sur la portion de paroi baignée par l'espace obscur de Faraday. Si, dans ce même tube, on change le sens de la décharge, l'espace obscur de Faraday change de place; le dépôt quitte peu à peu la place qu'il occupait et vient se localiser de nouveau en face de l'es- pace obscur actuel, sans que rien se soit déposé à aucun moment dans les autres par- ties du tube. » On peut constater, en brisant le tube, que le dépôt présente les caractères du silicium : les acides dissous, l'eau régale ne l'attaquent point; une goutte d'acide iliior- hydrique du commerce ne l'altère pas aux endroits qu'elle recouvre, mais le dépôt disparaît tout autour de la goutte; la potasse le dissout immédiatement avec dégage- ment de bulles gazeuses. 'I Comment expliquer ce déplacement du silicium? » Sous l'influence de la température élevée produite dans le gaz parla (') A. DiFOUR, Comptes rendus, aô avril 1904, p- io4o. (-) MoissAN et Smiles, Ann. de Chini. et de Phys., 7» série, t. X.VVIl, 1902, p. 5. (') Ce dépôt, très adhèrent, est formé de silicium et peut-être d'hydrures de sili- cium solides. Iiyo ACADEMIE DES SCIENCES. décharge, il se forme, aux dépens du silicium déposé sur les parois, de l'hydrogène silicié qui vient se décomposer:dans l'espace obscur de Fara- day, peut-être parce que les corpuscules lancés par la cathode brisent les molécules d'hydrure qu'ils rencontrent. » II. Une autre ititerprétalion, qui se présente immédiatement à l'esprit, consisterait à dire que le déplacement du silicium est dû à une distdlation pure et simple de cet élément des endroits chauds du tube vers l'endroit le plus froid, c'est-à-dire vers l'espace obscur de Faraday. » L'expérience suivante va permettre d'écarter cette interprétation : » On prend un tube de Geissier à hydrogène silicié, ayant déjà fonctionné un certain temjw, de manière que le dépôt du métalloïde soit localisé à la place qu'occupait l'es- pace obscur de Faraday. » On refroidit la partie moyenne de ce tube avec un mélange de neige carbonique et d'alcool donnant une température de —70° à —80". On règle le sens du courant de manière que l'espace obscur de Faraday se trouve de l'autre côté du dépôt par rapport à la partie refroidie. Après 3o minutes à i heure de fonctionnement, en ayant soin de maintenir la partie moyenne du tube constamment refroidie, tout le silicium est venu se localiser à l'espace obscur actuel; rien ne s'est déposé sur la paroi refroidie. » TiiOes à hydrogène arsénié. — Ces tubes présentent, au contraire, le phénomène de la distillation du métalloïde des endroits chauds vers l'endroit le plus froid. L'ar- senic déposé sur les parois par la première décharge disparaît peu à peu, quand on fait fonctionner le tube, et vient, comme le silicium, se localiser à l'espace obscur de Faraday. Ce déplacement est dû à une distillation : en effet, si l'on répète avec ces tubes l'expérience précédente, on constate que la presque totalité de l'arsenic vient se fixer sur l'endroit de la paroi refroidie par la neige carbonique. » En résumé, dans les tubes de Geissier à hydrogène arsénié, l'arsenic déposé par la décharge se déplace par distillation pure et simple des en- droits chauds vers l'endroit le plus froid, quand on fait fonctionner ces tubes avec la bobine d'induction. » Dans les tubes à hydrogène silicié, le déplacement du silicium dans les mêmes conditions s'explique par la formation d'hydrogène silicié dans les parties chaudes du tube et sa décomposition à l'espace obscur de Fara- dav. La volatilisation du silicium y est donc seulement apparente. » CHIMIE. — Suj- une propriété des alliages étain-aluminium. Note de M. Hector PÉcu eux, présentée par M. J. ^ iolle. « En plongeant dans l'eau distillée froide ( à i3°) une baguette d'alliage d'étain-aluminium dont on vient de limer la surface pour lut donner plus SÉANCE DU 9 MAI 1904. If^l de poli, cette baguette ayant été coulée, auparavant, dans une lingotière en sable gras d'étnve, on obtient un abondant dégagement de gaz autour de la partie limée de la baguette. Le dégagement dure d'autant plus longtemps que l'usure à la lime a été plus longue; il s'arrête au bout de 2 à 3 minutes. » Ce phénomène est obtenu avec l'un ou l'autre des quatre alliages non crislalli- sables : Sn^Al, Sn3Al,Sn=Al,Sn AP. » L'analyse des gaz recueillis montre qu'ils sont formés d'oxygène et d'hydrogène dans la proportion du mélange détonant. » Une baguette de l'un des métaux composants ne donne lieu à aucun phénomène de ce genre apiès qu'on l'a ou chauffée ou limée. » Une baguette d'alliage non limée et chauffée à une température voisine de celle que produit le limage est sans action. » Considérant que la surface des baguettes, par suite du refroidissement brusque dans les moules légèrement humides, a dû être soumise à la trempe, qui a pu produire une véritable combinaison de l'étain et de l'aluminium, je conclus que : » Les alliages étain-aluminium ne doivent être formés, sauf à la surface trempée, que par la juxtaposition des molécules des deux métaux; l'im- mersion d'une baguette limée, dans l'eau froide, doit mettre, au contact de celte eau, comme une série de p(-tils éléments thermo-électriques étain-aluminium, qui la décomposent immédiatement; car les molécules d'étain et celles d'aluminium, en raison de leur difiérence très sensible de chaleurs spécifiques (aluminium : o'^''',2i8; étain : o<^«',o562), ne sont pas à la même température (ces molécules étant chauflees par le frottement de la lime) ; d'où naissance d'une force électromotrice qui s'annule quand les températures des deux sortes de molécules s'égalisent par le contact prolongé avec l'eau froide. « L'eau distillée, à l'ébullition, est décomposée par une baguette d'étain-aluminium non usée à la lime, comme si le recuit qui se produit détruisait la combinaison des métaux à la surface. » Si l'on plonge une baguette limée dans la solution légèrement acidulée de sulfate de cuivre, il se dégage des bulles d'oxygène, et le cuivre se dépose sur la baguette; une baguette non limée d'étain ou d'aluminium précipite le cuivre du sulfate, mais il ne se dégage pas de gaz, » Le sulfate de zinc, de formation plus exothermique, se comporte de même que le sulfate de cuivre, le dégagement d'oxygène étant moins actif. » 1 172 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Diffèrencialion des alcools primaires, secondaires et tertiaires de la série grasse. Noie de MM. AxnRÉ Kling et Marcel Viard, présentée par M. Troost. « Les procédés de différenciation des alcools primaires, secondaires et tertiaires sont assez nombreux, mais d'une application souvent difficile ou d'une insuffisante généralisntion. ). Nous avons cherché s'il n'existerait pas une méthode sim|)le et rapide permettant de conclure immédialementàquelleclasse appartient un alcool et nous avons pensé à utiliser dans ce but l'inégale résistance des alcools vis-à-vis de la chaleur. „ Les alcools tertiaires, si facilement déshydratés avec formation de carbures non saturés, sont déjà décomposés en •2"^°' à la température d'ébuilition de la naphtaline (2i8''),\andis que les alcools primaires et secondaires restent intacts. Mais si l'on élève la température à 36o", point d'ébuilition de l'anthracène, les alcools primaires seuls résistent, les secondaires et les tertiaires étant décomposés. ;, Si donc on prend, par la méthode Meyer, la densité de vapeur d'un alcool, d'abord dans la vapeur de naphtaline puis dans la vapeur d'anlhracène, on pourra, suivant que la densité sera normale ou moitié de la densité théorique, conclure que l'alcool est pri- maire, secondaire ou tertiaire. Nous avons constaté que la méthode est applicable jus- qu'aux termes en C^ pour les alcools primaires, en G> pour les secondaires, en C'^ pour les tertiaires. Au delà de ces termes, ou bien les alcools ne sont plus suffisamment vaporisés, ou bien se décomposent irrégulièrement. ,, Une partie des alcools qui nous ont servi pour ces déterminations nous ont été très aimablement fournis par MM. Grignard et Masson auxquels nous sommes heureux d'adresser nos remercîments. ). Les résultats de plus de aSo déterminations sont résumés Tableau ci-dessous : Tableau I. Alcools primaires dans Alcools. Alcool méthylique Alcool étliylique Alcool propyliqiie Alcool butyliquc normal . . Alcool isobuLylique Alcool isoamylique iuaclir Alcool isoamylique actif.. Alcool isohexylique Alcool allylique Formules. H — CH^OH CH'— CH=OH C=H=- CH-— OH C=H=-CH=— CH^OH CH3\ CH^/ GH3\ CH C-W— CH — CH=OH CH -CH^OH :CH-CH=— CH^OH CH' ^"3)CH-(CH=)^-CHM)H CH== en -CH-OH K--5Î. li=r D »i 1)< D, l»3 Ihcoriiiuc. tlaplilaliiic. naphtaline. aiilliracène. aiilhrarciic I ,10 1,16 0,948 I , 10 1,000 'i^g 1,58 1.006 1,59 1,000 2,07 2,02 1,024 2,o5 1,009 2,56 2,5t 1,019 2,42 1,057 2,5(i 2,40 1,040 2,43 1,059 3,04 2,85 1.066 2,94 1,034 3,04 2,89 1,051 2,1)5 1,030 3,.î3 3,62 0,975 3, .9 1,106 2,00 1 ,90 1.052 1,76 1,136 SÉANCE DU 9 MAI 1904. Il 73 Alcools secondaires. K-iî. K- '- D II, 11, ri. II, Alcools. Formules. {héoriquc. ti.TiiliUiline. iiaphlaline. arilliracênc. anilirai riio. Alcool isopyopylique (CH')==CH— OH 2,07 2,00 1,035 i.'ij ■ 1.664 DiLtl.ylcarbinol (C=H»)== CH.OH 3,o4 2,97 1.023 i,.5i 2.C'i3 McUiylhexylcarbinol ( CHM — T(>H=ÏÏ7^" "" ' '" ^'^° ^'^^ ^'"^^ ^'^"^ ^'^^^ Diisobutylcarbiiiol 1,^3^014 - CHM = CH. OH 4,98 4,33 1,150 3,61 1.608 Alcools tertiaires. i> 11, """ïï; 11, '' = 17; Alcools. Forniiilcs. tlicorique. najihtaline, riaplitaliiie. anlhracènc. anlhran-in'. Tiimcthylcarbinol (CHi)'=C-OH 2,56 1,64 1.564 1,42 1,8C2 Diniéthyléthylcarbi.Kil (CIP)^ C^H^) s C — 011 3,o4 1,68 1.832 1,64 1,553 Tiiéthylcarbinol (C-H=)3= C — OH 4, 01 2,27 1,766 2,i(i 1,S53 Diméthylhexylcarbinol [CH'— (CH'^''] ( CHS)^ =C-OII 4,98 3, 01 1.654 3,.';7 1.937 Diélhylisobutylcarbinol r^jj^j'^CH — CH=1 (C=H')= = C — OH 4,98 2,5o 1,992 2,,^)o 1,992 Diéthylhexylcarbinol [CH' - (CH=)^] ( C'-H5)= esC-OH 5,96 3,62 1,643 3,o4 1,957 l^jj,^(CH=)M (CH=) =C-0H 6,45 3,y6 1,628 3,.Vj 1,816 l)ii-U,yloctylcarbiuol [CH»— ( CH- )■ ] ( C=H-^ )- sC — OH 6,92 3,5.5 1.949 3,4.') 2.005 l)iméthyl,i-décaniinc,„-ol, [CH== CH-(CIP)"] (CH^)-=C — OH 6,85 3, 80 1.802 3,4i 2,008 » On remarqiieia que, pour les températures choisies, la décomposition du premier terme d'une série d'alcools dissociables est encore incomplète; ce n'est qu'à partir du second terme que la densité devient sensiblement égale à la demi-densité théorique. » Les alcools à radicaux phényliques échappent à l'application de cette méthode (' ). » Par contre, en ce qui concerne l'alcool allylique, on voit que la coexistence dans sa molécule de la fonction éthylénique et de la fonction alcool ne modifie guère sa résistance puisqu'il se place à côté des primaires de la série saturée. » Nous avons également vérifié que les glycols paraissent se ranger à côté des alcools dont ils possèdent la fonction la moins résistante. Exemples : Tableau II. Glycol bipriiiiidre. D II, U, Uî Dj Formule. Ibéorique. naplilaliiif. uapUlalino. aiilliraci^ne. antliracènc. CH=— CH= Elliylglycol | | 2,14 2,68 0,798 2,04 1.049 OH OH ( ') Nous nous proposons de recliercher des lenijiératures convenables qui nous per- meltenl d'applii|uer notre procédé aux alcools de la série aromatique. 11-74 ACADÉMIE DES SCIENCES. Gl y cols possédant une fonction alcool secondaire. j> n, •'^d; I), "'=0; Formules. Ihcoriquo, naplilalinc. naphtaline. anthracène. anMir ir<.;i»», CH3— CH — CH= Pronvlehrol piim. sec I I 2,63 3,46 1,069 i,43 1,813 '■'''■' OH OH CH'— CH2— CH — CH2 Butvlglvcol luim. sec I I 3,ii 2,72 1,143 1,0.-) 2,006 ■ " ■ OH OH CH'— CH — CH — CH' Butylglycol bisec I I 3," ^^1^ 1-139 ^> 2.046 •^ OH OH Glycol possédant une fonction alcool tertiaire. Formule. ttiéorique. naplitaiine. naphtaline, anthracène. anlliracr-ne. Amyiglycol ptim. lert c"h'>*^\OH '^^ ^'^" ''®' ^'^^^ ''"'' ^^^^ CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la formation des chloroaniUnes. Note de i\I. Eyvind Bœdtkkr. (ExLrail.) « En faisant préparer l'aniline par les élèves de mon laboratoire, j'ai quelquefois observé que le produit de réduction du nitrobenzène par l'étain et l'acide chlorhydrique n'était pas uniquement constitué par l'ani- line. Or, ce corps était accompagné par d'autres, bouillant à une tempéra- ture supérieure à i83°. Deux fois, il est même arrivé que les produits de réduction étaient tout à fait exempts d'aniline. » En distillant le produit par la vapeur d'eau, de grands cristaux se sont déposés dans le réfrigérant en même temps qu'une huile. » Les cristaux, recristallisés par l'alcool, possédaient le point de fusion 70°, 5 et distillaient à 232°, 3 (température corrigée). » L'analyse de ce corps a donné (: = 56,73; H = 5,i5;Az= 1 1,2 : CI = 26,83. » La chloraniline (variété para) CH'ClAzH^ exige C = 56, /19; H = 4.75; Az = 11,01; Cl = 27,7.5. • î) La réaction peut être exprimée par l'équation suivante : C»H'AzO= -+- HCl + 2H^ = C«H^ (^} 4- 2H^0. \AzH- SÉANCE DU 9 MAI 1904. II75 » Celte réaction est étrange dans un système où l'hytirogène se déges deux expériences suivantes peu- vent en donner une idée : » Le cytoplasma considéré à l'état sec ('), mis en suspension dans 5o fois son poids (>) K. Braun et E. Behrendt, Beitrag zur fermenlaliven Feltspaltang (Berichle der deutschen ch. Ges., t. XXXVI, 1908, p. ii42-ii45 et, même Tome, p. 1900-191 1. {-) Je donnerai dans un Mémoire plus étendu tous les détails techniques. ( = ) En réalité, étant donné les difficultés que l'on a pour remettre en suspension dans l'huile le cytoplasma amené à l'état sec, mieux vaut toujours s'adresser au produit SÉANCE DU 9 MAI I904. I'?? d'huile de coton el en présente d'acide acétique très dilué (acide acétique à 6 pour 1000 : 4 parties pour 10 parties d'huile) saponifie cette huile dans la proportion de 80 pour 100 environ en 3o minutes, et ceci à la température de 20°. En répétant la même expé- rience en prenant 5oo fois le poids d'huile de coton, le même résultat est obtenu en i5 heures. » Conclusion. — La substance active douée de propriétés lipolytiques contenue dans la semence du Ricin est le cytoplasma à l'exclusion de tous les autres éléments de la graine. » Ce cytoplasma est-il doué de propriétés spécifiques, ou peut-on le con- sidérer comme le support d'un ferment soluble, d'une diastase? Quelles sont ses propriétés, comment agit-il? Ceci fera l'objet d'une prochaine Communication. « ZOOLOGIE. — Sur la structure du cœur chez les Céphalopodes. Note de M. F. Marceau, présentée par M. Edra. Perrier. « Les données que nous possédons actuellement sur la structure du cœur des Mollusques et en particulier sur celui des Céphalopodes sont contradictoires. » D'après Lebert (i85o), le cœur des Céphalopodes est formé de fibres groupées en faisceaux qui eux-mêmes forment, en s'entrecroisant dans tous les sens, des réseaux serrés. Les fibres renferment beaucoup de sramiles moléculaires, ce qui donne aux faisceaux un aspect fibrogranuleux. » Weissmanx (1S61) a constaté que le canir des Mollusques est formé d'éléments musculaires arborescents, non décomposables en cellules (méthode d'isolement par la solution de potasse caustique à 35 pour 100). » Leydig (1S66) a observé des fibres striées en travers dans les cœurs branchiaux des Céphalopodes. H. Mixler et Keferstein ont constaté le même fait, tandis que Fol (1888) affirme que les prétendues fibres striées ne sont que des fibres lisses dont les fibrilles sont enroulées en spirale d'un très faible pas. )> Enfin, d'après Bergii (1S98), le cœur, ainsi que les grosses artères et veines, sont dépourvus d'endothéliuni et riiéniolymphe arrive au contact des fibres musculaires. )) Mes recherches n'ont porté jusqu'à présent que sur le Poulpe (Oclopus vulgaris). Chez ce Mollusque, le cœur offre l'aspect d'une oreillette du qui, dans la préparation décrite (même Tome, p. ma), provient de la centrifugation et renferme encore une certaine proportion d'huile. C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N" 19.) ï47 1178 ACADÉMIE DES SCIENCES. cœur d'un Vertébré, c'esl-à-dire que sa pnroi est mince et que sa face interne présente des cordons musculaires enchevêtrés dans tous les sens et formant de très légères saillies. » La dissociation de fragments traités pendant quelques jours par la solution étendue d'acide azotique (20 pour 100) m'a montré très nettement que les cordons ou travées musculaires sont formés par des fibres striées anastomosées en réseaux à mailles très allongées et ne présentant que de très rares extrémités libres effilées régu- lièrement. Ce réseau rappelle celui des travées musculaires cardiaques des Tortues et des Crocodiles par la rareté de ses branches libres, non anastomosées. » Les coupes de fragments du cœur fixé en diastole à l'aide du liquide de Zenker et colorées à l'hémaloxyline ferrique-éosine révèlent les particularités suivantes pour la structure des fibres. Ces éléments, de forme cjlindroïde plus ou moins régulière et dont le diamètre oscille entre 51^ et i5l^, sont constitués par une écorce de fibrilles entourant une colonne sarcoplasmique très finement granuleuse et très développée renfermant les nojaux qui y sont disposés assez irrégulièrement. » Les noyaux ont la forme d'ellipsoïdes à grand axe plus ou moins allongé, munis de granulations chromatiques irrégulières et fortement colorées en noir. Leurs dimen- sions sont les suivantes : jMaximuiM. Moyenne. Miniimnii. Longueur i-v- \:)V- loi^ Diamètre 8H- S!-- 3!^ H En coupes transversales, les fibres apparaissent en général très mal limitées comme chez certains Vertébrés inférieurs : on voit seulement autour d'espaces clairs (colonnes sarcoplasmiques) dans lesquels sont parfois compris des noyaux, de petits paquets de fibrilles de grosseur irrégulière et assez irrégulièrement placés. Ces paquets de fibrilles sont parfois de petites colonnettes musculaires creuses et il est souvent difficile de dire s"ils appartiennent à telles ou telles fibres contiguès. En quelques points des prépara- tions, on réussit cependant à observer quelques fibres assez bien limitées. Je n'ai pu observer aucune trace de sarcolemme autour de ces fibres, ce qui explique la'fréquence de leur fragmentation irrégulière sous l'inlluence de la rétraction provoquée par les fixateurs. » Entre les faisceaux de fibres on observe des cellules conjonctives à noyaux arron- dis et quelques capillaires remplis de petits globules colorés en noir intense. » Les Bbrilles striées constituant l'écorce des fibres présentent quelques particularités dignes de remarque : » 1° Elles paraissent un peu plus grosses que celles des fibres cardiaques des Vertébrés. » 2° Elles ont une affinité générale plus grande pour la laque ferrique et leurs diverses parties se laissent souvent mal différencier. Par exemple, les SÉANCE DU 9 MAI 1904. I 1 79 bandes claires et surtout les stries de Hensen ne se laissent que difficile- ment décolorer. ') 3" Les disques minces sont très épais et ont pour la laque ferrique une affinité presque aussi grande que les disques épais terminaux. » 4" Les éléments musculaires des fibrilles sont plus de deux fois plus longs que ceux des fibrilles correspondantes des Vertébrés, ainsi que cela ressort du Tableau suivant : Fibrilles du cœur Fibrilles du cœur des Vertébrés. A'Octopus vulgaris. Disque épais (De) ou (Q) 1(^,2 2''-, 5 Disque mince + deu\ bandes claires (Dw) + 2(Bc) ou (Z) + 2(J) oi'-,8 2l'-,5 Total 2l^-,o 51'-, o » Disons enfin pour terminer que !e cœur du Poulpe est tapissé par un endocarde très mince i"^' à 2!^) constitué par un endothéliumà noyaux très petits et très aplatis au-dessous duquel se trouvent des cellules conjonc- tives situées à des distances assez grandes les unes des autres. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Résislance de certaines graines à l'action de l'alcool absolu. Note de M. Paul Becquerel, présentée par M. Gaston Bonnier. « Dans un travail relatif à la résislance de certaines graines à l'action de divers agents chimiques, Giglioli ( ') avait remarqué que des graines de luzerne et de trèfle artificiellement desséchées conservaient leur pouvoir germinatif, même après un séjour de iG années dans l'alcool absolu et dans des solutions alcooliques anhydres de bichlorurede mercure. Létaux des germinations obtenues était encore de G6 pour 100. Ce savant attri- buait la légère baisse du pouvoir germinatif à une dessiccation imparfaite, car il pensait que des graines rigoureusement desséchées conserveraient indéfiniment leur aptitude à germer. » Ces faits nous ayant un peu surpris, nous nous sommes demandé si dans ces expériences l'alcool avait bien pénétré dans la graine, si la plan- (') Nature, 3 octobre iSgS. Il8o ACADÉMIE DES SCIENCES, tule n'avait pas été protégée par son tégument que la dessiccation aurait |)eut-ètre rendu imperméable à ce liquide. » Nous avons donc repris les expériences de Giglioli, mais en les modi- fiant. Les graines dont nous nous sommes servis furent le blé, le pois, le haricot, le trèfle et la luzerne. )i De toutes ces graines nous fîmes qualie lois ainsi constitués : » Le premier comprenait des graines imparfaitement desséchées comme celles que les grainetiers nous livrent pour semer, dont le tégument était intact; le second, des graines à dessiccation identique, mais dont le tégument était perforé; le troisième, des graines dont les téguments ont été amollis par un séjour de deux heures dans de l'eau distillée; enfin un quatrième lot était formé de graines témoins. » Les trois premiers lots furent plongés dans l'alcool absolu pendant 8 jours. » Au bout de ce temps nous retirâmes de ce milieu les graines de chaque loi, puis, les ayant exposées à l'air pendant quelques minutes et mises à gonfler dans l'eau pen- dant quelques heures, nous les plaçâmes sur de la ouate humide dans une éluve à germination à la température de 28°. » Quatre jours après nous constations les résultats suivants : toutes les graines de pois, de blé de Bordeaux, de luzerne et de trèfle dont les téguments avaient été laissés intacts et desséchés germèrent. Toutes les autres, dont le tégument avait été perforé ou qui avait été plongé dans l'eau, perdirent leur pouvoir germinatif. Cependant il faut signaler une exception. Aucun des haricots de n'importe quel lot qui avait baigné dans l'alcool ne manifesta son aptitude à germer. « Cette exception confirme les résultats des autres expériences. En eflet, le haricot possède un hile qui, laissant passer les gaz et les liquides, joue le même rôle qu'une perforation artificielle sur les autres graines. » Désirant savoir si l'alcool avait bien attaqué la plantule, nous avons décortiqué des graines de pois que nous avions laissés dans ce liquide. » Nous avons alors constaté que toutes les radicules des graines à tégument blessé ou humide étaient jaunies et gaufrées, tandis que toutes les autres, dont le tégument desséché avait été intact, étaient blanches et non gaufrées. )i En pratiquant des coiipes dans les radicules jaunies cl en les examinant au mi- croscope dans le réactif iodoformé, à la température de 60°, nous avons pu déceler directement la présence de l'alcool dans les cellules de l'épiderme et de l'écorce. » Par contre, pour les coupes des radicules blanches soumises au même réactif, nous n'avons pu obtenir le même résultat. » Ainsi donc, l'élude macroscopique et microscopique confirme les résultats de nos expériences. » Elles établissent, d'une manière indiscutable, que même pour des graines à l'étal de dessiccation naturelle, par conséquent imparfaitement desséchées, le tégument a pour l'alcool absolu une imperméabilité suffisante pour protéger la plantule contre son action destructive. Dans ces conditions, il ne nous paraît plus du tout étonnant que Giglioli ail pu conserver pendant 16 ans, dans de l'alcool absolu ou dans des solutions alcoo- SÉANCE DU 9 MAI 1904. H^' liques anhydres de bichloiure de mercure, des graines de trèfle et de luzerne parfaite- ment desséchées. » D'un côté, l'alcool protégeait la graine contre toute absorption d'eau qui aurait activé ses échanges respiratoires; de l'autre, en desséchant continuellement le tégument, il se le rendait impénétrable et s'interdisait toute action fixatrice sur la plantule. » Maintenant le déclin du pouvoir germinatif des graines de trèfle et de luzerne, que Giglioli avait attribué à une imparfaite dessiccation artificielle, s'explique selon nous tout autrement, puisque celte imparfaite dessiccation n'a pas du tout nui à nos expé- riences. Userait dû soit aux blessures légères des téguments de ces graines produites par les opérations qu'exige leur récolte, ces blessures ayant permis la pénétration de l'alcool, soit encore à une autre cause fort probable, celle de la vie ralentie de la graine, qui a pu dépenser pendant ces 16 années consécutives toutes ses réserves d'aliment et d'énergie. » En résumé, de toutes nos expériences nous concluons que le tégument de la graine humide permettant l'osmose est perméable à l'alcool absolu, tandis que desséché à un certain degré, les phénomènes d'osmose ne pou- vant plus se produire, il est complètement imperméable à ce liquide anhydre. Par conséqueut, dans cet état, s'il y a étanchéité parfaite du tégu- ment, tous les poisons anhydres, bichlorure de mercure et autres toxiques qu'on pourra ajouter à l'alcool absolu, resteront sans effet sur le pouvoir germinatif. » M. Spyros Athanasopoulos adresse une Note relative à « la découverte d'un sérum antirabique et à l'immunité de l'organisme dans la rage ». A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. I,a séance est levée à 4 heures et demie. G. D. BULLETIN BIBLIOGHAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 18 avril 1904. (Suite.) La moderna teoria dei fenomeni fisici : radioaUivita, ioni, eleltroni, per Augusto RiGHi; 2^' edizione, con numerose aggiunle. Bologne, Nicola Zanichelli, 1904; i vol. in-8°. II 82 ACADÉMIE DES SCIENCES. Una nuovaforza hiologica che agisce meccanicamente a distanza, per Parisino Pettinelli. Savone, D. Bertololto et O", igoS; i fasc. in-12. Saggio di una teoria générale dei fenomeni naturali : CosliUizione délia male- ria; fenomeni fisico-chimici; fenomeni hiologici, per Parisino Pettinelli. Savone, D. Bertololto et C'% 1904; i fasc. in-S». Sondeur à drague, par M. Léger. (Bull, du Musée océanographique de Monaco, n^S, 10 avril 1904.) Monaco; 1 fasc. in-8». L'Étal indépendant du Congo. Documents sur le pays et ses habitants : Protec- tion et moralisation des indigènes. (Annexe aux Annales du Musée du Congo : Ethnographie et Anthropologie ; série IV, fasc. 3.) Bruxelles, 190/I; i fasc. In-f". The virulence of hunian and bovine tubercle bacilli for guinea pigs and rabbits, by Marion Dorset. (U. S. Department of Agriculture : Bur. of animal induslry. Bull, w" 52, part 1.) Washington, 1904; 1 fasc. in-8">. The culture of the niulberry silkworm, by Hexrietta Aiken Kelly. (U.S. Departm. of Agric. : Division of Entoraology. Bull. n° 39, uew séries.) Washington, igoS. Proceedings of the fifteenlh annual meeting of the Association of économie entomologists. (U. S. Départ, of Agric. : Division of Entomology ; Bull, n" 40, new séries.) Washington, igoS. Report of the South African Association for the advancenient of Science; first meeting. Cape Town, 1908. Cape Town ; i vol. in-8°. Heale Istituto lombardo di Scienze e Lettere : Rendiconti: série II, vol. XXXVII, fasc. i-3. Milan, Ulrico Hoepli, 1904; 3 fasc. in-S". Annales de la Société géologique de Belgique; t. XXX, ■}.' livraison; t. XXXI, r" livraison. Liège, 1904; 2 fasc. in-8°. Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles, rédigées par J. Bosscha; série II, t. IX, i" et 2'' livraison. La Haye, 1904 ; i vol. in-8". Revue des Questions scientifiques, pub. par la Soc. scientifique de Bruxelles ; 3' série, t. V, 20 janvier 1904; Table analytique des cinquante premiers Volumes, 1877-igoi. Louvain, 1904; 2 vol. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du aS aviul 1904. Einteilung der Eleniente, von Henri Moissan, Milglied der Akademie, Professer an der Universital Paris; autorisirte deiitsche Ausgabe, von D"' Th. Zettel. Berlin, M. Krayn, 1904; i fasc. in-8"'. Traité de Balistique extérieure, par le commandant P. Charbonnier, Ouvrage couronné par l'Académie des Sciences, 2° édition. Paris, Ch. Béranger, 1904; i vol. in-8°. (Présenté par M. le général Sebert.) Traité général de Viticulture. Ampélographie, pub. sous la direction de P. Viala et V. Vermorel, peintures de A. Kreïder et J. Tuoncy; Tome V. Paris, Masson et C'% 1904; I vol. in-4". (Présenté par M. Guignard. Hommage de M. P. Viala.) Mécanisme et dynamisme cardiaques, loi fonctionnelle de la Création, parLouis- Charles-Émile Viai. Paris, chez l'auteur, 1904; i fasc. in-8°. Mystères de Cérès et de Bacchus, par II. Lizkray. Paris, Vigot frères, 1904; i vol. in-12. SÉANCE DU 9 MAI I904. II 83 Société d'Histoire naturelle d'Atitiin; seizième Bulletin. Autun, Dejussieii père et fils, igoS; I vol. in-S". (Présenté par M. Albert Gaudry.) Bulletin de la Société française de Minéralogie; t. XXVII, n°^ 1 et 2, janvier-fé- vrier 1904. Paris, Ch. Béranger; i fasc. in-8". Propriétés d'un arc de cercle concentriijue et d'une section d'angle, par Ch. Klimentof. Karkof, 1904; 1 fasc. in-8°. (En langue russe.) Bicerche biolerniiclie, del Dott. Adolfo Momtuohi. Naples, Francesco Giannini et fils, 1904; 1 vol. in-8°. La Babia, Ascochyta pisi (Oud.), j la Mosca de los garbanzales, Agromyza ciceri (Nav.), por Leandho Navahro. Madrid, G. Hernandez fils, igoS; i vol. in-S". A Dictionary of the plant names of tlie Philippine Islands, by Elmeu D. Merrill. (Department of tlie Interior. Bur. of Government Laboratories, igoS, n'>8.) Manille, igoS ; 1 fasc. in-8°. The gutta percha and rubber of the Philippine Islands, by Penoyer L. Sherman. (Départ, of the Interior. Bur. of Gov. Laboratories, igo3, n° 7.) Manille, igo3; i fasc. in-S". Beport on sonie pulmonary lésions produced by the bacillus of hemorrhagic septicœmia of carabaos, by Pall-G. Wooley. (Départ, of the Interior. Bur. of Gov Laboratories, igo3, n° 12.) Manille, igo4; i fasc. in-S". Beport of the ninth meeting of tlie Auslralasian Association for tlie Advance ment of Science, held at Hobart, Tasmania, 1902, edit. by Alex. Morton. Hobart John Vail, 1908; i vol. in-8°. Carta geologica d'italia, al 100000, delllstituto geografico militare; f. 201-204 213-215, 223. Rome, Service de la Carte géologi((ue d'Italie, 1904 ; 8 feuilles in-plano Atti del Beale Islituto veneto di Scienze, Lettere ed Arti; t. LXI, d" 10; t. LXII d" 1-10. Venise, igoi-igoS; 11 fasc. in-8°. Memorie del Beale Istituto veneto di Scienze, Lettere ed Arti. Vol. XXVIl, n" 1 Dati somatometrici relativi alla formola proposta per la constatazione délia indi- vidualità fisio-patologica, per Pra Pietro; n''2 : Giulio Pace da Beriga e la giuris- prudenza dei suoi tenipi, per Franceschini Antonio. Venise, igoa-igoS; a fasc. in-4°. Bepublica mexicana : Estadistica induslrial, formada por la Direccion gênerai de Estadistica, a cargo del D'' Antonio Penafiel, igoa. Mexico, igo3; i vol. in-4°. Censo y division territorial del Estado de Guanajuato, verificados en 1900. Mexico, 1903 ; i vol. in-4°. Gôteborgs Kungl. Vetenskaps- ocli Vitterhets-Samhâlles Handlingar. Fjârde foljdeii V-VI. Gceteborg, igo3; i vol. in-8". Ouvrages reçus dans la séance du 3 mai 1904- Antoine Deparcieux (1703-1768); Notice biographique : Sa vie, ses travaux, sa famille, par Ernest Durand. Alais, J. Brabo, igo4; i vol. in-S". (Hommage de l'auteur. ) II 84 ACADÉMIE DES SCIENCES. Sur la végétation de quelques sources d'eau douce sous-marines de la Seine-In- férieure, par M. Maurice Go.mont. (K\tr. du Bull, de la Soc. bot. de France, t. II, séance du 22 janvier igo^-) Paris, Molleroz; i fasc. in-S". Théorie de la fonction ventriculaire du système cérébro-spinal, par He.nri Védie. Paris, A. Maloine, 190^; i fasc. in-S". Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen. Liste générale des Membres : 1° de 1744 à 1798; 1° de i8o3-i8o4 « "900-1901, dressée par A. Héron. Rouen, imp. Léon Gy, 1908; i fasc. in-S". Précis analytique des travaux de i Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, pendant l'année 1902-1903. Rouen, imp. Léon Gy ; Paris, A. Picard, i9o3; I voL in-8°. Compte rendu des séances du Conseil d'hygiène publique et de salubrité du dé- partement de la Seine, 10" année, n°« 1-10, 1-2. Paris, imp. Chaix, 190/i; 11 fasc. in-8°. Grand Atlas universel de Marks [te\le en russe], publié par E. Pétri et J.-M. Sho- KOLSKi; livraison k. Saint-Pélersbourg, 190/4; i fasc. in-f". (Présenté par M. A. Gran- didier.) Binary familles in a triply connected région, (vit h cspecial référence lo hyper- geometric familles, by D.-R. Curtiss. {Memoirs of the American Academy of Arts and Sciences; \o\. XllI, n° 1.) Cambridge, Mass., John Wiison et fils, janvier 1904 ; I fasc. in-4°. Mathematica théorie duchodujistych a pujcek annuitnich, napsal Jan Kolousek. {sbornik jednoty ceskych mathematiku v /"/■«;?,• cislo VIII.) Prague, 1904; i vol. in-S". [A suivre.) N"19. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 9 mai 1904.) MEMOIRES ET COMMUIXICATIOIVS DKS MBMBIIES BT DES COKHKhPONDANTS DB L'ACADÉMIE. ■'Il . Pages. M. le Pré.sident annonce à l'Académie la mon de M. Duclaux, Membre de la Sec- tion d'Economie rurale M. le iMiNisTiiK UK l'Insthuction publique adresse une ampliatlon du Décret du Pré- sident de la Képuljliiiiio approuvant la nomination de M. Bigouidan, comme Memljrc de la Section d'Astronomie, en remplacement de M. Callandreau ii.3o M. BKUTHKLor. — Remarques sur 1 emploi des courants allei'natifs en Cliimie et sur la théorie des réactions qu'ils déterminent, ii.iu Pages. M. J. BoussiNKSQ. — Pouvoir refroidissant d'un courant lluide, faiblement conduc- tcur^ sur un cylindre indéfini de section droite quelconque et dont l'axe est normal au courant ,,3^ M. A. Halleii. — Sur un nouveau mode de préparation des dérivés alcoylés et alcoyli- déniques des cétones cycliques. Applica- tion à la préparation des alcoylmen- lliones ,i3ij M. d'Absonv.vi.. — Dispositif pernietlanl de rendre identiques les tubes à rayons X.. 1143 NOMIIVATIOIVS. M. B.iiuiois est élu Membre, ilans la Section de Minéralogie, à la place vacante par l6 décès de M . Foitqué Commissicjn chargée de juger les concours des prix Jecker, Cahours. Montyon (Arts insalubres) pour 1904 ■ MM. Tiooxt, Gau- tier, Moissan, Ditte, Letjioine, Haller, Beithelot, Schlœsing, Carnot Commission chargée de juger les concoui'S des prix liesmazièi'és. Montagne, de la Fons-Mclicocq pour 1904 : MM. Van Tieghem, Borne t, Guignard, Bonnier, Prillieux, Zeiller, Giard, Clialin, Per- rier Commission chargée de juger les concours des prix Savigny, Thore pour 1904 MM. Han\ier, Perrier, Cltalin, Giard, ii.|,> I 1 '( . j Detage, Bom'ier, Giandidier, Luveraii, Lannelongue 1,4;, Commission chargée de juger les concours des prix Montyon (Médecine et Chirurgie), Barbier, Bréant, Godard, du baron Larrey, Bellion, Mége pour 1904 : MM. Marey, Bouchard, Guy on, d'Arsonval, Lanne- longue, Laveran, Boux, Brouardel, Labbé, Cliaw.'eau, Delage 1 145 Commission chargée de juger les concours des prix Montyon (Physiologie expéri- mentale), Philipeaux, Lallemand, Pourat, Martin-Uamourette pour 1904, et de pré- senter une question de prix Pourat ( Phy- siologie) pour l'année 1906 : MM. d'Ar- xonml, Marey, Bouchard, Chau^eau, La'i'eran, Giard, Roux 1 14e MEMOIRES PRESENTES. .M. Emilk Anceaux soumet au jugement de l'Académie un Mémoire « Sur la corréla- tion des taches et des marées du Soleil ». M. Delauriek adresse une Note relative à l'emploi en ,\éronautique d'un moteur basé sur le principe de l'éolipyle 1146 CORRESPONDANCE. M. le Sechetaire perpétuel présente à r,\cadémie plusieurs Mémoires du D' E. Fischer, de Zurich i i4'J M. le Secrétaire perpétuel signale divers Ouvrages de M. F. Gomes Teixeira, de M. George Davidson et de M. St.-C. Hepilcs 1 1 46 MM. Ha.iibaud et Sy. — Observations de la comète Brooks (a 1904) faites à l'obser- vatoire d'Alger, à l'équatorial coudé ^e o",3i8 M. Léon Autonne. — Sur le connexe liné- aire dans l'espace à « — i dimensions .MM. P. Curie et A. Larorde. — Sur la ra- dioactivité des gaz qui se dégagent de l'eau des sources thermales M. Daniel Rerthelot. — Sur le point de fusion de l'or M. Maurice Hamv. — Sur la fixité des raies solaires "47 ii48 I i5o ii53 hd6 W 19. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. M. Th. Tommasina. — Constalation d'une radioactivité induite sur tous les ccitps par l'émanation des fils métalliques in- candescents 1157 M. Jf.an Becquerel. — Action des anesthé- siques sur les sources de rayons N iiôg M. André Broca. — Quelques points de technique pour l'examen des organes au moyen des rayons N. Premiers résultats relatifs à l'étude du cerveau i ifii M. .\uousTiN Charpentier. — Sur le mode de propagation des oscillations nerveuses. ii63 M. A. Baudouin. — Osmose électrique dans l'alcool méthylique ii65 MM. G. Urbain et H. Lacombe. — Sur la préparation de la samarine et le poids atomi([ue du saniarium 1166 M. Ém. Vigouroux. — Formation de l'hydro- gène silicié par synthèse directe à partir des éléments 1 168 Bulletin bibliocraphiqvk : i.Si Pages. M. A. DuFoUR. — Volatilisation apparente du silicium dans l'hydrogène 1169 M. Hectoh Pkcheux. — Sur une propriété des alliages étain-aluminium 1 170 MM. André Klinq et Marcel Viard. — Différenciation des alcools primaires, se- condaires et tertiaires de la série grasse. 1179 M. Eyvind FiŒDTKER. — Sur la formation des chloroanilines 'ï74 M. Maurice Nicloux. — Sur le pouvoir sapo- nifiant de la graine de ricin 1175 M. F. Marceau. — Sur la structure du cœur chez les Céphalopodes 1 177 M. Paul Becquerel. — Résistance de cer- taines graines à l'action de l'alcool absolu. 1 179 M. SpYRos Athanasopoulos adresse une Note relative à a la découverte d'un sérum antirabique et à l'immunité de l'orga- nisme dans la rage )> 11 Si PARIS. — IMPRIMERIE G A UTH I E R - V IL LA RS. Quai des Grands-Augustias. 55. Lt Gérant Gautbibr-Villars. -.oîL°\ 1904 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIHES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. N° 20 (16 Mai 1904). u'T PARIS, GAUTHIER- VILLARS, IMPHIMKUH-LIBKAIRE DES COMPTES RENDDS DES SEANCES DE L'AGADÈMIB DES SCIENCES, Quai des Grands-Au^iiëlins. 55. 1904 RÈGLKMENT RELATIF AUX COMPTES RENDIS ADOPTÉ DANS LES SEANCES DES 23 JUIN 1 862 ET 2/j MAI 1876 l,es Comptes rendus hebdomadaires des séances de I. 'Académie se composent des exirails des travaux ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse on d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui lait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrail autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspon = 40„ v-I^^^^Pl SÉANCE DU l6 MAI 1904. II91 » Le pouvoir refroidissant est donc proporlionnel aux racines carrées de la conductibilité K du courant, de sa chaleur spécifique C par unité de volume, de sa vitesse V, et proportionnel aussi à r excès 0„ de température du corps, en même temps quà la racine carrée de l'intégrale ^\, laquelle, pour tous les corps de même forme, orientés de même dans le courant, est en raison directe de leur l'olume. » IV. Quand le corps, de révolulion, a pour surface un ellipsoïde, les relations (i), (2), (3) on p de ma préccdeiUe Note donnent assez facile- ment, à une constante près, (=),.,[,..^_ "^ (^^+A)^ avec -— r -t- -,-f^ = I , el- les, demi-axes suivant r et j étant a, l>, et la constante ;j. ayant les trois valeurs respectives (^') I' ^ • ._, Sja'-~lf- a- - arc tans:- — r \> o— suivant que l'ellipsoïde est aplati, sphéricptc ou allongé. A la surface, \ s'an- nule et l'ex|)ression (5) de p devient proportionnelle à y; de sorte que / r-dip ou i Or, en chaque endroit, les couches du faisceau parallèles à celte sur- face ont, chacune, une certaine température 0, rapidement variable d'une couche à l'autre, ou suivant une même normale n prolongée ; et A, 6 est sensi- blement la dérivée seconde de 9 en n, dérivée que l'on pourra, si l'on veut, prendre, sans faire varier non seulement p, mais même y, c'est-à-dire le long de l'intersection de la surface ^ par la face y = const. du faisceau (pouvant être devenue oblique au corps), pourvu que dn désigne toujours la distance noimale des couches. Dès lors, le numérateur rf=0 étant une différentielle partielle en a seul, dans cette dérivée seconde de 6, on pourra écrire celle-ci — f — V et v remplacer la dérivée de a en n par sa valeur dri} \ dn I - ' tirée de la formule donnée ci-dessus pour n. On aura donc A,0 = (A,fi)= n VI. Telle sera la valeur approchée de A,0, à substiluer dans l'équa- tion (i) en 0 de ma Note précédente. D'autre part, le pr>Miiier membre de SÉANCE DU l6 MAI 1904. IIQ^ la même équation est le produit, j3ar la vitesse A, (3 (au facteur V près), de la dérivée de 0 suivant le filet (a, y) lui-même, ou prise, sans faire varier ni a, ni y, le long d'un chemin, ds, quotient de c?13 par A, ji. Ainsi, ce pre- mier membre s'écrit (A,?)--^; et il suffit de poser p'= / (^j d^ (en intégrant à partir de p,,, ce qui donne une fonction p' de p et de y, à cal- ctder au préalable d'après la forme des filets), pour que l'équation obtenue en 9 devienne exactement la même que ci-dessus, c'est-à-dire (2 bis). » On aura, par suite, les formules, analogues à (3), où y"((3', y) désigne les températures 0 du filet central, c'est-à-dire les valeurs 6,,. censées connues en p' et y, entre les limites o et (3', (correspon- dant à p„ et p,) où le filet est épanoui, mais des valeurs nulles en dehors de ces limites. » Enfin, le flux de chaleur par unité de temps, à travers un élément plan sds de la bande du corps couverte par le faisceau considéré, sera le produit de cet élément par — K-j- ou — R(-t-) -j^t' produit égal à — R (-r) (-^] di^dy ou à — K (^) r/pV/y. Pour toute la bande, ce sera l'intégrale en (3' de cette expression, entre les limites o, p', , dont la seconde sera une fonction déterminée de y. Et il faudra intégrer enfin le résultat, par rapport à y, de y ^ o à v = 2:7, pour avoir la chaleur totale enlevée au corps par le fluide dans l'unité de temps. A raison de la valeur (7) de la dérivée de 0 en a, il viendra donc, si l'on suppose finalement 0„ uni- forme : v/p; (8) Pouvoir refroidissant = 21/ -^^^ 1 dy j /(?>', — "j". y) «^< , /'Kcv r''^ ,^ , » C'est, finalement, la formule (4). à cela près que le facteur \/py s'y trouve remplacé par la moyenne de ses valeurs relatives aux divers filets fluides ruisselant sur le corps. Il est clair que, pour tous les corps de même forme et orientés de la même manière dans le courant, cette moyenne est en raison directe de la racine carrée du volume. 1194 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Donc, les lois de proportionnalité énoncées après la formule (4), pour les corps de révolution, s'appliquent à un corps quelconque (' ). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'élertmlyse du chlorure de calcium. Noie (le M. Hexui 3Ioissax. « Dans une Note ]>récédente ('-) nous avons indiqué que, par l'électro- lyse d'un mélange de chlorure et de fluorure de calcium fondus au moyen (') Dans le cas d'un ellipsoïde à trois axes inégaux ia, ih, ic suivant les x, y, z, les équations (i), (2), (3) en p de ma précédente Note conduisent à prendre 0 , f ^ dl\ ( ^ H\\ l 1 d\ ;> avec . , r d\ ou I~ / , . . .. ,^, 2 1 d r' d\ et ) (/- + À b"- ^' '■ ' ''~ abc "^ («. /', c) d(a,b,c)J ^f{^. l){b'--i-l){c'+\) A la surface, À := o et il vient 1 (Ix my nz expression linéaire en .r, j', z\ de sorte que, si l'on suppose l'ellipsoïde convenable- ment placé, les courbes d'égal potentiel y sont les lignes de niveau et, j)ar suite, les filets fluides, celles de plus grande pente. Mais bornons-nous à l'hypothèse d'un courant dirigé suivant un axe, celui des z, par exemple ; ce qui donne p proportionnel à z et, pour lignes de pente, les courbes j>'r^ va-*, avec V comme paramètre et A" égal au quotient de «' par b-. L'écart s des deux lignes à paramètres v, 1 -1- ov sera ; et comme, d autre part, r/3, proportionnel V'.r^-I- /,'■■■ v^a^-* à dz, s'exprime aisément en x et dx, le calcul de 8', ou, ce qui revient au même, celui de / £-. Nous ne connaissions pas les travaux de M. Bullier, sans quoi nous les aunons Cites, mais nous tenons à faire remarquer que nos explriences sont très différentes de celles de M. Bullier; nous avoL dén.ont'ré qu'Tne se caTcinr'et' Ï" '"' "'""""' ^"'"""^ '''' '"^'^^ ^^'^""^« ^' '-^ure de calcumi et, b,en qu en opérant avec une électrode en charbon, une cer- Talcmuro"' '^,?'^'"."\'^^^'^ -- - '■'-'•té. Nous avons pu séparer ce devenu ,ite T' T, " ""'" ''^^^'"'^^^' '^ ™^^^' alcalino-terreux, devenu hbre. devait donner naissance à un sous-chlorure. C'est, eu effet ron^faltriri '"; """ ^T T' ^'''"^"^ '''^^' P^-demment, lorsque on fa.t reag.r le calcum sur le chlorure ou sur l'iodure de calcium fondu l) aio'utfrr 'Tr '""',' "'"^''' ^'"^^^"^ expériences d'électrolyse, en s ro ;; •' '"'"r '^ "'""™' "" ^^''^"-^ ^^'^^^^^^^ ^^ ^^ «'-^'^^ ^'-s de calcium, i5. de chaux et 8^^ de coke de pétrole en poudre Hne et après .on nous avons électroiysé ce mélange pendant', heures 3o mi ' remen eu' ; ^'^"'^ "°^"- ^-'-^-^v- ---he très irrégu- erement et la résistance opposée par le bain présente de grandes vana- TcLlonT ", - ^" '' ^'^-P-^^-- ^« 740°; il reste pâteux, puis charbon nage bientôt à la surface et la chaux tombe au fond mise en nrÏ ^'f'^f'''"^'^^' '« P^'^^ '"^-i^-e de la masse solidifiée, mise en présence de l'eau, ne donne que de l'hydrogène. Parfois cet hy- II96 ACADÉMIE DES SCIENCES. (Irogène contient des traces d'acétylène absorbables par le sous-chloruro de cuivre ammoniacal. La combustion eudiométrique indique aussi que le gaz obtenu ne renfermait pas de carbure d'hydrogène. 4''' de celte substance ont donné 4?™° de gaz. » La partie supérieure du culot de chlorure de calcium nous a donné, pour 8^ de matière, 4o'"'' de gaz, renfermant de 3o à 87 pour 100 d'acéty- lène. Le gaz restant était de l'hydrogène. » Cette expérience, répétée plusieurs fois, nous a toujours donné des ré- sultats comparables. Ij'addition de la chaux au chlorure de calcium diminue notablement son point do fusion et sa conductibilité. Elle paraît jouer ici, dans ce bain fondu, dans lequel elle ne se dissout pas complète- ment, un rôle analogue à celui qu'elle fournit avec l'argile, dont elle diminue beaucoup la plasticité. » En somme, nos expériences diffèrent de celles de M. Bullier : 1° parce que nous avons un bain liquide facilement électrolysable; 2° parce qu'il se produit, même en présence du charbon, plus de calcium que de carbure. » Dans nos premières expériences nous avons électrolysé un mélange de chlorure et de fluorure de calcium et nous ferons remarquer en termi- nant que M. Bullier ne paraît pas avoir utilisé un semblable bain, puisque l'addition du 28 décembre 1893 (brevet 232808) et por-tant pour titre : Perfectionnement apporté à la fabrication des métaux alcalino-terreux et terreux, s'adresse au procédé de préparation qui consiste à chauffer, sous l'action de l'arc électrique, un mélange de chaux et de charbon et non pas à son brevet 248670 du 4 juillet 1895 et portant pour litre : Procédé de pré - varation électrolytique des carbures des métaux alcalins et alcalino-terreux. » MÉCANIQUE. — Effet des petites oscillations de la température sur un système affecté d' hystérésis et de viscosité. Noie de M. 1*. Dithem. « Nous avons étudié précédemment (') l'effet exercé par de petites oscillations de l'action extérieure sur un système affecté à la fois d'hysté- résis et de viscosité; mais nous avions supposé que la température fût (') Sur les propriétés des systèmes affectés à la fois d' hystérésis et de viscosité {Comptes rendus, l. CXXXVIU, séance du 18 avril igo^, p. g^a)- — Effet des petites oscillations de l'action e.rtérieiire sur les systèmes affectés d'hystérésis et de visco- silé {Comjiles rendus. I. CWXVIII, séance du 1 mni igo^, p- io-j5). SÉANCE DU l6 MAI 1904. ÏI97 maintenue rigoureusement constante. Cette circonstance nous permettait de donner à nos raisonnements une forme géométrique et, aussi, une cer- titude dont ils ne sont plus susceptibles lorsque la température ï subit de petites variations au voisinage d'une valeur invariable T^. Dans ce cas, les raisonnements doivent prendre une forme algébrique. » L'action totale étant (i) Z = X — v(x,T)x', les transformations du système dépendent de l'équation f/Z d ().i(x,T) ^, ,, „. d.v dt=dt ô. +/(^''Z'T) Ht d'X Celte relation donne, pour c(a;, T)-^^, une valeur qui est déterminée lorsque l'on connaît -j--, -^; -j-i et qui est du même ordre de grandeur que d-x ces quantités. Si ces quantités sont finies, —j-^ est fini, pourvu que le coef- ficient de viscosité v{x, T) ne soit pas très petit. » Supposons, dès lors, que X, T subissent, au voisinage de valeurs constantes X„,T„, des variations très petites et très nombreuses, de telle sorte que -j-^ -r- demeurent finis; peut-il arriver que x' change de signe à des intervalles de temps très rapprochés? a;' variant d'une manière continue avec /, cette quantité devrait s'annuler à des intervalles de temps très rap- prochés; et, comme -j-r ne peut être très grand, x' resterait toujours très voisin de o. » Ainsi, pour que la vitesse de transfurination x' puisse prendre une valeur finie, il faut qu'elle garde pendant un temps fini un signe invariable. » Considérons un tel temps et supposons que le signe invariable de x soit le signe +. L'équation (2) donne alors (3) dZ = d~+f{x,T,Z)dx. » Posons (4) l = -L-^§{x,T), (5) ç(x',T,(:)=/(r,T,Z). II98 ACADÉMIE DES SCIENCES. » L'équation (3) deviendra ((■)) ^/'C^çCa-.T, "Of/^ on bien ( 7 ) J'C = 9 {x, T„ , 0 f/'3^ + '- d'^y i étant une quantité extrêmement petite de l'ordre de (ï — T,, ). )i En vertu de cette égalité (7), nous admrllrons, sans qiiil nous soit possible de le démontrer rigoureusement, que la valeur de "C relative à un tracé complet déterminé est toujours infiniment voisine d'une certaine intégrale z{x, T„) de l'équation différentielle (8) dz =o{x,l„,z)dx. » Comparons diverses transformations du même système; en toutes, le système est supposé partir du même état initial avec la même valeur initiale de a;'; mais de l'une à l'autre, on fait varier la loi selon laquelle X, T oscillent autour de X^, T„; à chacune de ces transformations corres- pond, dans l'espace des {x, T, Z), un tracé complet différent; mais tous ces tracés sont issus du même point et, pour tous, la valeur initiale des X. est la même. Dès lors, à une valeur donnée de i- correspond, sur tous ces tracés, une même valeur de z. » Or, t est toujours infiniment voisin de ^ et, selon sa définition {.\), "C ne diffère que par des termes de l'ordre de (T — T„) et de (X — X„) de Cette dernière quantité prend donc sensiblement la même valeur sur nos divers tracés complets lorsque x y prend la même valeur. » D'ailleurs, X„ ' ^''.' '■ ne dépend que de x. Si donc ('(a',T„) n'est pas très petit, à une même valeur de x correspond, sur tous nos tracés complets, sensiblement la même valeur de a;'. Notre système se transforme avec une vitesse qui demeure sensiblement la même, quelle que soit la loi suivant laquelle la température et l'action extérieure oscillent au voisinage des valeurs fixes 1\, X„; en particulier, il se transforme sensiblement avec la même vitesse que si la température et l'action extérieure demeuraient invariables. » En réunissant ce résultat à celui que nous avons établi au commen- cement de cette Note, nous obtenons la proposition suivante : Les vetites SÉANCE DU l6 MAI igo^- HPO oscillations de l' action extérieure et de la température n'ont aucune influence appréciable sur les transformations d'un syslèmc lorsque le coefficient de vis- cosité de ce système est grand par rapport aux amplitudes de ces oscillations. )) Cette projDosition s'ap])lique immédiatement aux recherches de M. L. Marchis sur le déplacement du point o" du thermomètre à mercure et de M. H. Chevallier sur les variations de la résistance électrique de l'alliage platine-argent; ces auteurs ont pu mettre eu évidence l'isifluence que de petites oscillations de la température exercent sur la vitesse de transforma- tion de ces systèmes; c'est donc que Taclion de viscosité joue, en ces systèmes, un rôle négligeable; comme, d'ailleurs, il en est de même de l'action d'inertie, on peut appliquer aux déplacements du point o° du ther- momètre à mercure et aux variations de résistance électrique de l'alliage platine-argent toutes les lois de la Statique des systèmes affectés d'hysté- résis. On sait que ces lois ont permis à M. L. Marchis (') de donner une analyse très détaillée des effets si compliqués que les variations de la tem- pérature exercent sur le volume du réservoir thermométrique. )) Les expériences dont nous parlons montrent que le coefficient de viscosité est très petit, au sein des systèmes étudiés, à partir d' une certaine température; en général, ce coefficient diminue lorsque la température s'élève; il pourrait donc se faire que, dans les systèmes étudiés par M. Marchis et par M. Chevallier, le coefficient de viscosité ne fût pas négligeable à basse température et que les effets observés à basse tempé- rature en dépendissent. M En outre, ces systèmes dépendent non d'une seule variable affectée d'hystérésis, mais de deux telles variables au moins; de là, des complica- tions qui nécessiteront un nouvel examen. « NOMINATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix chargées déjuger les concours de l'année 1904. I^e dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Prix Jérôme Ponti. Trémont. Gegner. Lannelongue. — MM. Mascart, Troost, Darboux, Berlhelot, Maurice Levy, Bornet. (') L. Marchis, Les modifications permanentes du verre et te déplacement du zéro des thermomètres {Mémoires de la Soc. des Se. phys. et uni. de Bordeaux, 5" série, l. IV, i8g8, p. 67). 1200 ACADÉMIE DES SCIENCES. Prix Wilde. — MM. Maurice Levy, de Lajjparent, Mascart, Berthelot, Darboux, Troosl, Lœwy. Prix Houllevigue. ~ MM. Mascart, Berthelot, Darboux, Troost, Poin- caré, Maurice Levy, Emile Picard. Prix Sainluur. — MM. Berlhelot, Mascart, Darboux, Troost, Poincaré, Moissan, Gaudry. Prix Montyon (Stiïtisti//ue). — MM. Halon de la Goupillière, Laussedat, de Freycinet, Alfred Picard, Brouardel, Rouché, Carnot. PrixJ.-J. Berger. — MM. Alfred Picard, Berthelot, Brouardel, Maurice Levy, Darboux, Mascart, Troost. L'Académie jDrocéde, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui devra cire présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique, pour une place d'Astronome titulaire vacante à l'Observatoire. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier candi- dat, le nombre des votants étant 46, M. Hamy obtient 4o suffrages M. Boquet « 3 » M. Renan » 3 » Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat, le nombre des votants étant 39, M. Renan obtient 28 suffrages M. Boquet » ' i » En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique comprendra : En première ligne M. Hamv En seconde ligne M. Rexan "o CORRESPOND A]\ CE . M. le Secuétaike perpétuel présente une brochure ayant pour titre : « Instruction sur les Paratonnerres adoptée par l'Académie des Sciences. Instructions ou Rapports de 1784, 1823, i8j4, iSG-; et 1903 ». SÉANCE DU l6 MAI 1904. I20I MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Recherches relatives à la résistance de l'air au moyen d'un nouvel appareil appelé balance dynamométrique. Note de M. Cu. Rexard, présentée par M. Maurice Levy. « Les balances dynamomélriques sont des machines employées depuis plusieurs années à l'Etablissement de Clialais pour l'exécution de mesures précises relatives à la résistance de l'air. Elles peuvent être simples ou doubles. » La balance simple permet seulement de déterminer la valeur du mo- ment résistant d'un appareil tournant dans l'air autour d'un axe de symé- trie. La balance double permet de mesurer simultanément le moment résis- tant d'une hélice ou d'un groupe symétrique de surfaces obliq>:es et la poussée de ce système, c'est-à-dire l'effort exercé dans la direction de Taxe de rotation. Cet appareil a été surtout employé pour l'étude des hélices dont nous avons communiqué les principaux résultats à l'Académie des Sciences (^Comptes rendus, 23 novembre et 7 décembre iqoS). » Balance dynamométrique simple. — La (igure i représente le schéma d'une balance dynamométrique simple montée pour mesurer la résistance d'un groupe de sphères et la figure 2 la photographie d'une balance de 1 kilowatt sur laquelle est monté un moulinet dynamométrique {Comptes rendus, 2 mai 1904). » L'appareil est une véritable bdance dont la sensibilité peut être réglée par le déplacement du poids Q {Jig. i). Les oscillations sont amorties au moyen d'un plan P oscillant dans une cuve à eau ou à huile C. » Sur le Iléau de la balance est monté tout un ((luipage mécanique oscillant avec lui. Cet équipage comprend un moteur électrique recevant son courant par fleux fils plon- geant dans deux godets de mercure. Ce moteui- actionne, par des engrenages qu'on peut changer suivant les besoins, le système svmétrif|ue tournant dans Tair dont on veut déterminer la résistance. Une aiguille a mobile sur un cadran j)eruiet de ramener l'ap- pareil au zéro d'une graduation soit an repos, soit pendant l'expérience. » Une résistance R, en forme d'anneau Gramme et sensiblement continue, permet de faire varier l'inleiisilé du couranl. » S'il s'agit de mesurer un moment résistant, on équilibre l'appareil au repos eu amenant l'aiguille à zéro au moyen de poids ou de grenaille placés dans l'un des pla- teaux p,p'- On lionne ensuite le courant, le moleur lance le système résistant qui piend bienl(H un mouvement uniforme de rotation. L'équilibre de la balance est dé- C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N" 20.) l49 1202 ACADEMIE DES SCIENCES. liiiil cl tout renseiiible ne peut èlre niiiiiileiiu dans s:i po^ilioii initiale que si on lui aj)plique un moinenl égal el conlraire au muinenl do rcaclion de l'air sur l'appareil mobile. » On obtient ce résultai en jjlaçant des poids dans l'un des plateaux de la balance {p, jiar e.\.eniple), de façon à i-aniener l'aiguille a au /.éio. Balanee d^/iû/^iû/m/nyu&^ù/yile » Le nionienl de ce poids par rapporl à l'axe d'oscillalion, dont le bras de levier est connu, est égal nécessairement au niomeut résistant qu'il s'agit de mesurer. SÉANCE DU 16 MAI 1904. ioqS » On remarquera que cette méthode élimine tous les frottements inté- neursdu mecan.sme et qu'on établ,t une égalité ngoureuse dans les l.mites de M ec,s,ondela balance entre le moment à mesurer et le moment du poids place sur le plateau. » Aussi les résultats obtenus avec cet appareil sont-Us d'une régularité re ultals idenUques en ramenant, bien entendu, ces résultats à une même valeur du poids spécifique de l'air. FiL'. 2. Fis. 3. OilîLjJ " En pratique, on place d'avance un poids dans le plateau « et l'on fait varier le courant au moyen de la résalance continue usqu'à ce qu'il so juste soulevé. L'opération est ainsi plus facile et plus'préUe ' débraplT' "^"^"" "' '"""" "' ""^'" ''"" ^-^^P^^"'- '!« ^-- trioues'tl ''' r^"""^ V "°" ' ^"™" ^' ''''' ^'' "^«"''"^^^ dynamomé- trique . Il a ete aussi utd.sé pour des mesures comparatives de résistances de carènes aériennes simples de diverses tonnes (plans minces, ".Xe 1204 ACADÉMIE DES SCIENCES. carènes fiisiformes, cylindres transversaux, etc.). Nous ferons connaître prochainement les résultats numériques de ces mesures. » Balance dynamomélruiue double. — La balance double comprend un équipage idenlique à celui de la lialance simple, mais cet équipage est suspendu à la cardan au- tour de deux a'ves perpendiculaires, le premier est parallèle à l'axe de rotation, le second lui est perpendiculaire. Tous deux sont horizontaux, deux cadrans et deux aiguilles permettent le retour au zéro dans les deux sens. La balance double a été sur- tout employée à l'élude des liéiires, elle permet la mesure simultanée de leur moment résistant et de leur poussée à point jixe. C'est au moyen de cet appareil que nous avons déterminé les coefficients numériques que nous avons fait connaître à l'Académie. » La figure 3 est une vue de la balance dynamnnK'trique double du laijoratoire de Clialais, équipée pour l'élude dune hélice de i™ de diamètre. » Moyennant des modifications de détail les appareils que nous venons de décrire pourraient être appliqués aux recherches relatives à la résistance de l'eau (carènes, hélices, etc.). » PHYSIQUE. — Sur le rôle des rayons N dans les changements de visibilité des surfaces faiblement éclairées. Note de M. Je.ix Becquerel. « On sait que lorsque les rayons N tombent sur une surface faiblement éclairée que l'on regarde normalement, les contours de cette surface ou d'un objet opaque interposé devant elle se précisent et, en même temps, la luminosité paraît augmenter. » D'autre |)art, ce même aspect, caractérisé surtout par une netteté plus grande des contours, s'observe encore quand on fait agir les rayons N, non plus sur la surface éclairée, mais directement sur la rétine ou sur certains centres nerveux. » Cette identité entre les phénomènes observés lorsque les rayons N agissent, soit sur une source lumineuse, soit sur le sens de la vision m'a conduit à penser que le mode d'action des rayons N était peut-être le même dans tous les cas : le rôle des rayons N serait alors non pas d'aug- menter réellement la quantité de lumière émise normalement par la source lumineuse, mais d'accroître la sensibilité de la vision. )) Cette manière de voir a conduit à faire l'expérience suivante : » Entre les yeux et l'écran détecteur des rayons N, formé par exemple d'une croix de sulfure de calcium phosphorescent, on interpose une cuve SÉANCE DU t6 mai 1904. 120") à faces parallèles remplie d'eau distillée. Dans ces conditions, les lignes lumineuses formant la croix cessent de paraître sensibles à l'action des rayons N, an point qu'il devient impossible de discerner si l'écran est ou n'est pas soumis à ces rayons. Ainsi, en examinant les centres nerveux, qui sont une source intense de rayons, on ne peut plus retrouver sur la boite crânienne les scissures cérébrales, ni localiser aucun centre actif. » Au contraire, si l'on remplace l'eau distillée par de l'eau salée qui est, comme on le sait, transparente pour les rayons N et qui de plus les emma- gasine, les variations de netteté et de luminosité de la croix phosphores- cente s'observent au travers de la cuve, et même, bien que l'éclat du sulfiu'e soit moindre après interposition de la couche liquiile, ces variations sont très légèrement renforcées par l'eau salée. » Cette expérience permet d'interpréter delà façon suivante le rôle joué par les rayons N dans ces [)hénomènes. » Les rayons N ne produiraient pas de changement dans l'intensité des rayons lumineux émis par le sulfure de calcium. La substance phos- phorescente absorbe certains rayons N et restitue des rayons N, qui ont peut-être d'ailleurs une longueur d'onde un peu plus grande que celle des rayons absorbés, conformément à la loi deStokes. Ces rayons N émanés de l'écran de sulfure de calcium, susceptibles d'être arrêtés par l'eau distillée et non par l'eau salée, accompagneraient les rayons lumineux jusque sur la rétine sur laquelle ils se concentreraient avec eux, provoquant ainsi sur la partie où se forme l'image de la tache bmiineuse, et peut-être même dans les parties voisines, un accroissement local de sensibilité de la vision. L'im- pression résultante serait une augmentation de netteté des contours plus encore qu'une augmentation de luminosité. On s'expliquerait ainsi pour- quoi l'écran sensible prend le même aspect que dans le cas où la source de rayons N elle-même est approchée de l'œil; dans ce dernier cas tous les objets sont vus plus nettement parce que la rétine tout entière est excitée par les rayons N. » Il semble probable que ce mode d'action observé sur le sulfâre de calcium est général, et que toute surface faiblement éclairée, telle qu'une feuille de papier, une aiguille d'acier ou une plaque métallique réfléchis- sant la lumière, emmagasine des rayons N qui viennent agir sur la rétine. » On sait que tous ces phénomènes d'emmagasinement par le sulfure de calcium d'une part, d'action sur l'œil d'autre part, ne se produisent pas instantanément; et, dans l'expérience qui vient d'être décrite, l'on observe, en interposant et en enlevant brusquement l'écran d'eau distillée ou d'eau i49- I2o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. salée, divers phénomènes de retard dont le détail ne saurait trouver place dans la présente Note. » Tous ces phénomènes peuvent, je crois, expliquer pourquoi certains dispositifs n'ont pas permis d'observer les rayons N. Tout d'abord on doit remarquer que, si la vue de l'observateur ne lui permet pas de regarder l'écran lumineux sans faire usage de verres ou d'appareils d'optique, il ne^ faudrait cependant pas interposer une trop grande épaisseur de verre, et il importe surtout que les verres ne soient pas humides. » Les expériences photométriques destinées à comparer la luminosité de deux surfaces voisines, dont l'une est soumise à l'action des rayons N, sont nécessairement très difficiles à réaliser. En effet, les images des deux surfaces se faisant toutes deux dans une même région de la rétine impres- sionnée par les rayons N émanés de l'une d'elles, il devient presque impos- sible de voir une différence entre les doux surfaces lumineuses, tant au point de vue de la luminosité que delà netteté des contours. » Il résulte de ces expériences et de ces considérations que le change- ment de netteté et de luminosité des surfaces faiblement éclairées sou- mises à l'action des rayons N est vraisemblablement attribuable au moins en majeure partie à une variation de sensibilité de la vision provenant des ravons N directement envoyés par ces surfaces, et non à une variation appréciable de la lumière émise. » ÉLECTRICITÉ. — ExpUcalion des colorations diverses que présente un même tube à qaz raréfié. Note de M. H. Pellat, présentée par M. Lippmann. « Dans une précédente Communication ('), j'ai montré par une expé- rience décisive que la luminescence du gaz dans un tube de Geissler était due, même pour la colonne anodique, aux chocs des corpuscules négatifs et non à ceux des ions positifs, conformément, du reste, à l'hypothèse de J.-J. Thomson. En partant de ce fait, on peut expliquer facilement les divers aspects que prend la décharge dans un tube à gaz raréfié et, en particulier, les strates. C'est à J.-J. Thomson qu'est due cette explica- tion (-); elle paraît tout à faitsatisfiiisante dans ses grandes lignes; pourtant elle me semble devoir être modifiée et complétée en quelques points ('). (') Comptes rendus, 22 février igo/l- {-) J.-J. Thomson, Conduction of electriciiy llirow^h gascs, igoS, p. 479-492- (') En particulier, je crois que l'explication donnée par Thomson de l'espace obscur SÉANCE DU l6 MAI 1904. 1207 J.-J. Thomson insiste, après d'autres, sur la simililiirle d'aspect de la gaine cathodique et des strates. La gaine cathodique ne diffère guère des strates qu'en deux points : le premier est sa plus grande longueur, ce qui est parfaitement expliqué par Thomson ; le second est la couleur parfois très différente; ce point a été laissé de côté par le savant anglais. C'est l'explication de cette différence dans la coloration qui fera l'objet de cette Note, et qui me forcera à modifier un peu sa théorie. » La coloration difl'érenle de la gaine cathodique et de la colonne anodique, si tranchée parfois, comme dans les tubes à azote, ne lient pas à un spectre entièrement dilTérenl, mais simplement à un changement dans la valeur relative des intensités de certaines raies ou de certaines bandes; on peut, en effet, passer graduellement d'un spectre à l'autre par des procédés que nous indiquons plus loin. » C'est un fait d'expérience que, toutes les fois que les corpuscules sont, au moment du choc avec une molécule du gaz, animés d'une très grande vitesse, la couleur de la luminescence est celle de la gaine cathodique, caractérisée dans le cas de l'azote par un grand éclat de certaines radiations violettes, tandis que, pour une vitesse relati- vement faible des corpuscubs au moment du choc, mais suffisante toutefois pour pro- duire la luminescence, la couleur est celle de la colonne anodiqne. On peut le voir par les expériences suivantes : » Si la portion du tube qui contient la colonne anodique présente une partie étroite, le champ électrique y acquiert une valeur plus grande que dans les parties larges du tube, d'où une plus grande vitesse possédée par un assez grand nombre de corpuscules au moment du choc, et la couleur se rapproche de celle de la gaine catho- dique, au point qu'on a dit qu'un étranglement dans un tube produisait l'effet d'une cathode. » Lorsqu'on dévie par un champ magnétique disposé perpendiculairement au tube le faisceau anodique, celui-ci se resserre en un mince filet le long de la paroi du verre, si le champ est assez faible pour que les phénomènes de magnétofriction ne se pro- duisent pas; on obtieut ainsi l'équivalent du rétrécissement du tube, le champ élec- trique devient intense dans ce filet et celui-ci prend la couleur de la gaine cathodique. En faisant varier l'intensité du champ magnétique depuis zéro jusqu'à la valeur qui donne un filet très étroit, on voit graduellement le spectre se modifier, par variation d'intensité des raies, depuis celui fourni par la colonne anodique ordinaire jusqu a celui fourni par la gaine cathodique, ou à peu près. » Ceci posé, j'admets que, lorsqu'un corpuscule a frappé une molécule gazeuse, il perd la force vive dont il est animé, et devient incapable de provoquer la luminescence en rencontrant une autre molécule avant d'avoir repris, sous l'influence du champ électrique, une vitesse mini- de Crookes doit être complètement modifiée. C'est un point sur lequel je compte revenir prochainement. t2oS ACADEMIE DES SCIENCES. muni (à partir de laquelle son choc peut déterminer la luminescence du gaz. Dp même, les corpuscules {secondaires) mis en liberté par l'ionisation de la molécule gazeuse au moment où elle est frappée, comme l'admet Thomson, naissent sans vitesse notable et doivent, sous l'influence du champ, acquérir au moins la vitesse (' pour être capables d'exciter la lumi- nescence par leur choc sur une molécule de gaz. » Ce point adiiiis, la couleur diiïérenle de la gaine calhodiijue el de la colonne ano- dique s'explique facilement. Les corpuscules /)/7'/«rt//c.î ((ui naissent sur la cathode ou dans le voisinage immédiat de celle-ci sont soumis au champ électri(jue extrêmement intense qui, comme le montre l'expérience, règne à une faible distance de la cathode. Sous l'indaence de ce champ, ils prennent, avant de rencontrer une molécule gazeuse, une vitesse considérable \ , bien supérieure à c. Les molécules gazeuses qui sont ren- contrées par ces cor])uscules doués de grande vitesse donnent naissance à une lumi- nescence de la couleur caractéristique des chocs intenses; celle-ci constitue la gaine cathodique. Forte du côté de la cathode, lintensité lumineuse va en s'ailaiblissant à mesure qu'on s'en éloigne, car le nombre des corpuscules qui n"a encore rencontré aucune molécule \a en diminuant de plus en plus, et la gaine cesse quand il n'en reste ])lus. Aussi cesse-t-elle d'autani plus vile que le gaz esl jjlus dense. Mais on voit que la couleur de la gaine doit être la même ])artout à son intérieur, puis(|ue la vitesse des corpuscules est partout du même ordre de grandeur V; tandis que, dans lexplica- tion de J.-J. Thomson, on ne comprend pas qu'il puisse en être ainsi, car il attribue la luminosité de la gaine au choc des corpuscides secondaires. Sous l'iniluence du champ électrique, très faible dans la gaine et (|ui ne reprend de valeur notable qu'au delà de son extrémité, en général, les corpuscules primaires ou secondaires prennent une certaine vitesse qui, dès qu'elle atteint la valeur c, leur permet de produire par leur choc la luminescence du gaz. Mais celle-ci, résultant d'un choc à une vitesse rela- tivement faible, a la couleur coriespondante : c'est le commencement de la coloiuie anodique. Tout le reste de la colonne s'expli(iue de même; les chocs ayant lieu avec des vitesses qui dépassent peu c, la luminescence a partout la même couleur, qui peut être très dillerente de celle de la gaine calhoilique, ([ui correspond à une vitesse \. y Les autres particularités de l'aspect des tubes (strates plus ou moins rapprochées, plus ou moins nettement séparées, gaine cathodique parfois noyée par son extrémité dans la colonne anodique, etc.) s'expliquent très aisément, comme je me propose de le montrer dans un Mémoire d'ensemble sur ce sujet. » ÉLECTRICITÉ. — Sur l' état microscopique des pôles et les spectres des décharges. Note de M. B. Egisitis, présentée par M. J. Violle. n {. Quand les étincelles jaillissent, l'aspect microscopique des pôles n'est pas le même pour tous les métaux. Ainsi, l'état des pôles de manga- SÉANCE DU l6 MAI 1904. 1 209 nèse, de fer, de platine, de nickel est très différent de celui des pôles de plomb, d'aluminium, d'étain, etc. « Les bouts fies pôles, conslitués fie métaux de la première catégorie, sont ornés de points brillants, qui se ramassent surtout sur les arêtes ou les sommets des pôles. Ainsi, avec des pôles prismatifjues à base carrée, les pfiints biillants forment des lignes droites tout le long des arêtes qui sont en même temjis liées jiar des courbes régulières ffirmées aussi fie points brillants. » Les métaux de l'autre série ne présentent pas de points pareils et les étincelles, dans ce cas, paraissent jaillir d'un point unique ou d'une partie restreinte des pôles. » Avec quelques métaux de la deuxième série (plomb, élain, etc.) on voit appa- raître des gouttes, qui proviennent de la fusion du métal et qui disparaissent subite- ment, si les étincelles jaillissent sur elles. Dans le cas du plomb (pôles prismatiques à base plane rectangulaire, disposés horizontalement) nous avons remarqué une fois le phénomène suivant : Pendant la décharge, queli[ues gouttes s'étaient formées à la partie inférieure de la base. Ces gouttes, après avoir atteint un diamètre de Si'- environ, s'étaient mises en mouvement ascendant, l'aspect qu'elles présentaient pendant cette ascension étant exactement semblable à celui des gouttes d'eau descendant le long d'un mur. Elles disparurent enfin avec un bruit très aigu, quand elles arrivèrent là où les étincelles jaillissaient. » 2. Les photographies des pôles, prises .avec un très fort grossissement, incitent à penser que chacun des points brillants est im centre d'émission de vapeurs incandescentes. On dirait que ces points sont de véritables cratères microscopiques, disséminés sur une longueur qui varie avec la nature des pôles, leur forme, leur distance, la self-induction du circuit, etc. » lîn augmentant la self-induction du circuit de tlécliarge, le nombre des points brillants augmente jusqu'à une certaine limite, pour diminuer ensuite très vite. Cepeuflant, l'intensité du spectre diminue au commencement, tandis que la tempéra- ture des pôles augmente. Quand l'un des pôles est plus chauffé que l'autre, c'est lui qui s'orne de quelques-uns de ces cratères, tandis que sur l'autre on n'en flistingue pas. » La plupart des métaux dont le spectre est plus ou moins renforcé par l'augmenta- tion de la self-induction présentent ce phénomène des points brillants, la température des pôles de ces métaux augmentant énormément avec les petites valeurs de la self- induction. » 3. Les A'ariations de l'état des pôles que l'on distingue au microscope, quand la self-induction augmente, peuvent être provoquées par d'autres moyens. )) Quand on élève artificiellement la température des pôles, le nombre des points brillants augmente de plus en plus, comme si l'on avait augmenté la self-induction du circuit de décharge. En même temps, les phénomènes lumineux des étincelles subissent I2TO ACADEMIE DES SCIENCES. les variations qui correspondent aux ]iremiùres variations de la self-induction. Au contraire, le refroidissement des pôles est accompagné de pliénomènes inverses. Il est donc probable que l'augmentation du nombre des points est due à l'élévation de la température des pôles qui provient de l'augmentation de la self-induction du circuit. )) Quand les bobines de self-induction sont munies de noyaux métalliques l'état des pôles subit des variations semblables à celles des phénomènes lumineux et calorifiques des étincelles ( ' ). » PHYSICO-CHIMIE. — Sur la densilé des solutions salines aqueuses considérée comme propriété additivc des ions et sur l' existence de quelques ions hydratés. Note de M. P. Vaillant, présentée par M. T. Yiolle. « Soient, à t°, s„ la densité de l'eau^ s celle d'une solution aqueuse con- tenant par litre n éq.-gr. d'un corps d'équivalent E. Soient k le nombre d'équivalents d'eau fixés sur chaque équivalent du corps dissous, ç le volume par éq.-gr. de l'hydrate dans la solution, N le nombre d'équivalents d'eau par litre de solution. On a looof iV (i) ^ — 0 = ^ = A. )) /-, o et A sont fonctions de t et de n. Toutefois, l'expérience montre qu'eu ce qui concerne les solutions aqueuses des électrolytes, A varie rela- tivement peu (^ de sa valeur environ) dans les limites où la densité de ces solutions est connue. )) Le but de la présente Note est de montrer qu'on peut, au moins approximativement, considérer A, dans le cas des solutions électrolytiques, comme la somme de deux modules caractéristiques de chacun des deux ions. » Les A ont été calculés sur des valeurs de n voisines de l'unité, des valeurs de t comprises entre i5°et 20°, d'après les Tableaux de Kremers, Gerlach, Kohirausch, etc. 11 Comme les densités sont généralement mal connues, les A sont nécessairement assez grossièrement approchés et l'on reste en deçà des limites d'erreur en substituant à la formule (i) la suivante : ç ç (2) E-h/.XQ — (5 = 1 000 '■ — = A. (') L'influence d'un noyau de cuivre est plus grande que celle d'un noyau semblable de laiton. SÉANCE DU l6 MAI 1904. ,0,1 >. N.-col avait déjà observé que les différences A,,, - A„c„ A,,,, A,,,, sont sensiblement indépendantes du raelal alcabn M. Cette loi s'appliq„e également aux autres sels halo- gènes, ainsi qu'il ressort des quelques chiffres suivants : ';^:r j; '-■ ^'- ""■ ^-^^^ '- ^^^- ^M. icd. ,z„.J::::i A ..... 36,0 36,8 36,5 >, 3.,5 35,3 37,4 35,6 3^,3 3-,. 35,8 (^A)„.... ,,,S ;.,6 :3,3 74,9 73,7 7.,5 7, ,9 .3,8 -,,9 -2,6 73,9 « Si l'on forme les quotients des AA moyens par les aE correspondants (AE diffé- rence des eq,-gr.) on trouve : ÏÈJa-"'^"^' UeO ='^'798, ce qui conduit naturellement à l'hypothèse que les A caractéristiques des ions Cl B,-, I sont proportionnels à leurs équivalents, le rapport de proportionnalité étant 0,0 environ. » Cette hypothèse est presque justifiée par le fait suivant : si l'on calcule la valeur ^Br dans une solution de brome à 1,95 pour 100 on trouve Ab, = 64,6 et par de Afir dan suite A\ ëL =«'8°8- '. En partant de celte hypothèse, on calcule pour Ac, la valeur : Ac, — 0,8 X 35,5 = 28,4, de laquelle on peut déduire les A correspondant A Fanion R ou au cathion M pi, les relations : ' ^* Ar = (aA)«+28,4, A„ = Amci —28,4. .. Le calcul, effectué sur les différents sels dont la densité en solution aqueuse est connue, donne pour un ion déterminé des valeurs de A toujours assez voisines ma qui s écartent d autant plus de la valeur moyenne que le sel considéré est plu hydrate, ainsi qu il ressort des quelques exemples suivants : Cathions. K. Na. Li. Am. Bai Sr=. Ca". mJ Cd'. Zn^ Mn^ Ni^ Co^ r ^ .J ,c - A„,.,... «,, ,3,, _ ._ «„ ,„, ,3., ,M 45.5 45.6 «,, „■ 43 , 4?., 4M 7> 4Ts ^7.2 '- ^M.8,;3o,. ., 2„6 / .. ., „ „ ,. ; ; : -;: ; :^- « Dans le Tableau suivant, on a rassemblé les valeurs moyennes de A relatives aux différents ions et l'on en a rapproché les équivalents E correspondants : Anions. OH. F. Cy. Cl. Br. I. A.O». Ciœ. CWO=. (SOT- (CrO')^ (C03,i S^ ,r^nn^ ,r.mna.^ • A.. ^M .8.2 13,428,464.3 10.445,8 59,, 31,2 47. 56, 4^ 'i-; ^ - TJ" ^^^T ^•- '. .9 26 3a,.. 80 ,26,962 83,4 59,0 48 58 3o ,6 Af ! ÎV A '^ - "- ""'— ^ ..u,yu-. 0.5,409,0 4« 38 3o ,6 44 -;4 53 '97 0,73 0,94 E-- ''Sa 1,48 0,53 0,80 0,80 0,800,740,7, o,. 53 0,98 0,98 ,,38,,64o,< ^2t2 ACADÉMIE DES SCIENCES. n Vm K Na. A,. B»^. S,^. Cal Msi Cd'. .ni Fci Mnl ^^. Coi CuJ. Pbl Snl Ali ...i P.^ : ;■ , ^!o .8 5 .. 3 96,4 6-,o 3„8 ,G.3 ,08 .So,o 33,3 .3,: .4,3 3.,. 3.,, 3.,3 98,3 4^,, ,3,6 88,, 45,9 t:::: "] is J! ^^^ ,07:9 63,, 43:8 ,o .,,356 3^,7 .« 3,,5 .9,4 =9,4 3.,8 ,03,5 59,5 ,3,5:00 48,7 a" ' ,^63 _o,56 o,5o o.53 0,89 0.95 0,90 0,8. 0,88 0.89 ",9R ^',«3 0,88 ,.o4 ,,07 ,,o, 0,95 0,75 0,84 0,88 0,94 E „ Pour rhydrogè,ie, on a pour A deux séries de valeurs suivant qu'il s'agll d'acides minéraux ou organiques : ri l'r I AzO'. ^SO' Mov.nno, CII'CO^ (C^0')=. (C'H'0«)i Moyenne. X: -->« -^^3 -.0,5 -.0,6 -1,0,7 -0,4 — ,6 -..,4 — ,6 -3„. » Les résultats qui précèdent s'interprètent commodément dans les hypothèses suivantes : '„ 1° Dans la formation d'un éleclrolyle, l'union des deux ions se fait sans contraction appréciable; » 2" Eli général les ions sont anhydres ( k = o). Les ions plurivalents ont un volume E - A très petit et une densité j^^ très grande; les anions monovalents ont une densité voisine de 5, les calhions monovalents une densité voisine de 2. Toutefois H, Li et Am font exception et ont une den- sité inférieure à l'unité, environ ^ pour le premier, | pour Li et Am. „ S" Pour certains anions OH, F, S% (C0^)% E - A est manifestement négatif. Comme l'hypothèse d'un volume négatif ne peut être admise, on est conduit à supposer, pour ces ions particuliers, k 7^ o. >, Le Tableau suivant montre que cette hypothèse permet d'ailleurs de ramener le cas particulier au cas général : Anion. : OH. V. S=. (Cœ)'. A 2 2 1 , ' - 0,82 0,76 i,o5 1,06 » On peut expliquer l'hydratation des ions considérés en remarquant .[ue 0 et S ont, en dehors de 2 valences énergiques, 2 valences faibles qui peuvent intervenir dans la formation des hydrates, conformément aux schémas : H>0.0<». > = S<. »>0 = 0 = C<0: et que F monovalent peut également jouer le rôle irivalent dans la chaîne : H>0 = P-. » Au sui-plus, dans l'hypothèse faite, OH aurait pour volume 6,2; d'autre part, SÉANCE DU 16 MAI 1904. I2l3 dans les acides minéraux, H a pour volume ii,/l. La somme 17,6 correspond bien, dans l'ordre des erreurs, au volume moléculaire de l'eau 18. » CfllMlE PHYSIQUE. — Nouvelle mélhode pour la délermination exacte du poids moléculaire des gaz pernianenls ; poils atomiques de l'hydrogène, du carbone et de l'azote. Noie de M. Ph.-A. (iuvE. « Ail cours crétudes numériques sur l'équation des fluides ('), M. Fri- derich et moi avons établi que l'équation de M. Van der Waals conduit à la relation (0 V,„(i + fl)(i-Z>j=R, dans laquelle V,„ représente lé volume d'une molécnle-gramme à o" et sous i"'"', a eib les deux constantes de l'équation des fluides rapportée au volume-unité, et R la constante des gaz parfaits dont nous avons fixé la valeur à 22410'''"' (système centimètre cube-atmosphère), et pour laquelle j'adopte aujourd'hui le nombre 22410,4. » Nous avions montré qu'en fait les valeurs de R fournies par le premier membre d-e la relation (i) ne se confondent pas rigoureusement avec le nombre 22410,4, mais oscillent entre 22412 et 22420 pour les gaz H.,,N.,, O^, CO. Nous avions attribué les écarts aux imperfections 'de l'équation de M. Van der Waals; on sait en effet que les coefficients a ei b déduits des éléments critiques ne sont pas rigoureusement constants dans toute l'éten- due de l'état gazeux. » En cherchant quelle correction on peut apporter à la relation (i) pour l'utiliser en vue de la détermination exacte du poids moléculaire déduit d'une densité gazeuse, j'ai constaté que pour les gaz dits permanents (dont la température critique est au-dessous de zéro) il suffit de la remplacer par la suivante (2) V,„(i+a)(i-Z;)=R + /?7T, pour satisfaire rigoureusement aux valeurs des poids moléculaires tels qu'ils sont déduits des poids atomiques établis avec le plus de certitude. Le coefficient TO a une valeur unique égale à 0,08473 ; la correction wT^. étant toujours très petite, on peut généralement prendre m = o,o85. (') Ph.-A. Guye et L. Frideri^ch, Arch. Se. ph. et nat. de Genève, 4" série, t. IX, p. 5o5, et t. XIII, p. 559. I2l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Cela revient à dire que la relation (i) ne serait satisfaite que par un gaz dont la température critique se confondrait avec le zéro absolu. » Pour la détermination des poids moléculaires déduits des densités gazeuses, l'expression (2) peut s'écrire (3) M = A_ _iiJl^iIf_ ^ ' 1 000 ( I 4- rt ) ( I — b) qui peut être remplacée avec une exactitude suffisante par (4) M=^-î^-*^:t--^;. ^ ^ -' 1 000 I -f- rt — b » M est le poids moléculaire cherché; L le poids en grammes d'un litre normal de gaz (ào° sous 1""", au niveau de la mer, latitude de 45°). Les éléments a et b se déduisent des valeurs T,. et pc par la méthode de calcul indiquée dans le Mémoire en collaboration avec M. l'^riderich (/oc. cil., j). Siy). R=: 22410, 4 et /«=:o,o8473 ou o, 08.5. » On trouvera dans le Tableau I ci-après les données relatives à la vérifi- cation de la formule (4). Les poids L sont ceux trouvés par M. Morley pour Ho et O^. (valeurs recalculées, Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. io34), par lord Rayleigb pour Az^ et CO. » Les éléments critiques servant au calcul de a eL de // sont : Giiz. T,,. ji^. uttll. Hydrogène 82 19,4 (Dewar) Oxygène i54,2 ôo,S (Olzewski) Azote 128 3o,6 (Wrohlewski, i885) Oxyde de carbone i33,5 35,5 (OIzewski) » Les poids moléculaires sont donnés dans le système O = iG. Tableau 1. Gaz H,. 0,. N,. CO. L 0,089875 1,42880 i,25o5 i,25o4 H + wtT, 224i3,i 22428,5 22421,2 22421,6 rtXlO» 28,8 2G6 284 284 bxio' 73,7 189 177 166 M 2,oi53 32,000 28,008 28,008 )) On déduit de ces chiffres les valeurs des poids atomiques des éléments H, O, N, G, consignées au Tableau II en même «temps que les valeurs anlé- SÉANCE DU l6 MAI I904. 121 5 rieures, notamment celles de M. Leduc (') (états correspondants), de M. D. Berthelot (-) et de lord Rayleigh ( '; (densités limites). Tableai: h. Poids atomiques. Valeurs antérieures. H = 1 ,0076.^ . . . 1,0070 (D.B.) 1 ,00764 (Morley, valeur recalculée, loc. cit.). O ;= 16,000. . . . base. N =: i4,oo4. . . . i4,oo5(L.) i4,oooà 14,007 (D. B.) i4,oo5 (G.eiF.) i4,oo9(K.) C := i2,oo3. . . . 12,000 à 12,007 ("-*• ^■) 12,006 (R.) » On remarquera la concordance des résultats obtenus par les méthodes physico-chimiques, notamment pour le poids atomique de l'azote qui est cependant en désaccord absolu avec la valeur fixée par Stas pour cet élé- ment (14,057). » Afin de préciser la limite des écarts possibles, on a encore calculé le poids atomique de l'azote en prenant la valeur de L déduite des expériences de M. Leduc (i,25o3 corr.), et les éléments critiques déterminés par M. Olzewski (T^. = 127, p^. = 33, a x 10^ = 276, b x 10^ = l'ji^), ce qui conduit au système suivant de valeurs : Tableau III. N = i4!004 à parlh- de L (Rayleigli) et a, h (W. ) I\=i4,o03 )i » L (Leduc) elw, ^(W.) lN_;i4,oo5 n » L (Rayleigh) et a, 6 (O.) N=:i4,oo3 i> 1) L (Leduc) et a, 6(0.) La moyenne est N rr i4 ,004. » Cette moyenne confirme la valeur i4,ooj précétlemment adoptée par M. Friderich et moi. Dans les limites de précision qui caractérisent la détermination de la densité de l'azote, le poids atomique de cet élément, déduit des méthodes physico-chimiques, ne semble donc pas dépasser 14,01. Diverses recherches entreprises dans mon laboratoire, qui seront prochainement publiées, justifient celte conclusion. » (') A. Leulc, Comptes rendus, t. CXXV, 1897, p. 299; Anii. de Chiin. el Pliys., -]" série, t. XV, p. 54. (*) D. Beutuelot, Journal de Physique, 3° série, t. VIII, 189g, p. 272. (') Lord RAYLEiciii, Royal Society, 11 février 1904; voir Revue générale des Sciences, t. XV, 1904, p. 42 '• I2l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE MINÉRALE. — Sur la préparation et les propriétés de f acide hypopliosphoreiix . Note de M. C. Makir, présentée par M. H. Moissan. « La préparation indiquée par Thomsen (Ber., t. VII, 1874, p- 994) présente un certain nombre d'inconvénients qui m'ont amené à la modi- fier de la manière suivante : » Première mélliode. — On pnrl de l'iiypophospliite de baiviim purifié par préci- pilation de sa solution aqueuse au mo\en de j'alcool. Pour aôos de sel dissous dans i' d'eau bouillante, il faut environ 1200™" d'alcool, et l'on précipite ainsi 70 pour 100 de l'hypopliosphite employé. La poudre cristalline obtenue et séchée à l'air est dissoute dans l'eau bouillante (3oos pour 2') et additionnée d'un lé^jer excès d'acide sulfurique étendu et ])ouillant. Le sulfate de baryte se dépose rapidement; on le sépare et l'on termine la précipitation exacte de la liqueur en se servant de deux solutions étendues et équivalentes d'acide et de sel de baryum. La limite est atteinte quand deux prises d'essai du liquide clair précipitent également par un excès de l'un ou de l'autre réactif. On concentre alors rapidement à l'ébullition, jusqu'à ce que la dissolution contienne environ 26 pour 100 d'acide. A ce moment, on filtre pour séparer une petite quantité de sulfate de baryte qui était restée dissoute et s'est reprécipilée pendant la concen- tration. On termine alors dans le vide à 8o°-90'', en remplaçant la rentrée d'air usuelle par une rentrée de CO". On arrête la concentration quand le produit ne varie plus sensiblement de poids. L'acide ainsi préparé se prend facilement en masse dans un mélange réfrigérant. Il fond de 12° à i5°. » Deii.rième méthode. — On peut également partir, pour préparer cet acide, de riivpophospliite de soude qui est son sel le plus usuel. Pour cela, on le pulvérise finement et on le sèche soigneusement à 100°; on l'introduit alors dans un ballon sec, puis, en refroidissant, on verse lentement la f[uaiuité théorique d'acide sulfurique aussi concentré que possible. Quand tout l'acide est ajouté on abandonne le produit à lui-même pendant 2 jours; le mélange se liquéfie presque complètement. Au bout de ce temps, on traite par un excès d'alcool absolu (environ a' pour 3oo8 de sel), on agite et l'on filtre le sulfate de soude à la trompe. La solution alcoolhpie olUi-uue ne contient pas d'acide sulfurique quand on a opéré avec soin; elle ne contient comme impureté nue TTTTTT ou ^-- de sodium calculé en chlorure. Par concentration, d'abord à la près- sion ordinaire, puis dans le vide, elle fournil également lacido cristallisable. » PiiOPRiÉTÉs DE l'acide hypophosphoreux. — «. Point de fusion. — Ayant eu à préparer de grandes quantités de cet acide, j'ai pu le purifier par cristallisation fractionnée et même, profilant de journées froides, filtrer à la trompe les cristaux et les laisser sécher plusieurs jours sur l'anhydride phosphorique. J'ai pu ainsi faire monter le point de fusion graduellement jusqu'à 2G",5; ce point de fusion était pris en opérant sur SÉANCE DU iH MAI igo'). ,217 toute la masse du produit. J'ai vérifié, par l'analyse qualitative et quanti- tative, que 1 acde a.ns, purifié ne contenait qu'une trace de PO'H' >. b. Décomposition par la chaleur.- Celle décomposiUoi^esi représentée dans tous les traités classiques par l'équation 2P0-H== PO'H'+PH'. « Diverses remarques m'ayant fait douter de l'exactitude de cette réac- .on j ai re,,ris l'étude de cette décomposition et j'ai observé qu'elle s eltectuait en réalité en deux |)hases. ve:s?3o" ZT-T r'""' ': ^r-P-^^--- -^^ dès ,00», s'efrectue rapidement nv ' „ 2 ' n ■'"" " '^"' "'''' '' '' P''"^' '1- ^^'-"^ «lo- '8 pour .00 enviion, correspond par suite sensiblement à l'équation 3P0=H'= aPO^fP^ PH3 ^„ . -i-un+iH (perle 17,17 pour 100), alors que la réaction classique exigerait 25 St l'ai -I'oMIo ••/- • - cette énnaiion .n , f » ^, ^^ ' ^^- J 3"^ a'I'eurs vérifie quantitativement do ant ?. PN "-«"ff^-"-"^ l'acide phosphoreux en phosphite de plomb et en dosant I riP par entraînement dans une colonne à brome et précipitation ultér eu " a 1 état de phosphate ammoniaco-magnésien t^ P on uueueuie ta;;on;s.:::ïo3Hn,':e:z:d':^'; '- ^^7' 7-'--' ' '^ ^"^^^^■- e«et . tube -séchant piL^ri:::;:- -t^—p^r^^'^'^' - ac;a^H:;:i:-!r;:M;::;:-;;:^:- ^^ - --- a son tour en CHIMIE MINÉRALE. - Sur un tarlrate chromeux cristallisé. Note de M. G. Baugé, présentée par M. Henri Moissan. .. Dans le but d'obtenir une combinaison d'acide tartrique et de pro- loxyde de chrome nous avons fait réagir les tartrates de potassiJnfou d ammonium en solution concentrée sur l'acétate de protoxyde de ch^ me prépare par la méthode de M. H. Moissan (-) et encore humide. D n T conditions, .1 ne se produit à froid aucune réaction. En portant le mTan! a 1 ebnlht.on. on obtient une solution bleu céleste se détruisant rapidement avec dégagement gazeux et oxydation. ^ "ement C R., igo^, ,.. Semestre. (T. CXX.VVin, iN- 20.) l5o 121 8 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Dans cet appareil rempli d'acide carbonique, l'acétate chroineux lavé et encore humide est mis en conlacl avec une solution bouillie froide de |- d'acide tartrique. L'acétate chronieux disparaît rapidement et le liquide prend une belle teinte bleue. La fiole conique est alors placée dans une solution bouillante saturée de chlorure de sodium : il ne larde pas à se déposer une poudre bleue en même temps qu'il distille un mélange d'acide acétique et de vapeur d'eau (' ). Quand le précipité n'augmente plus, l'appareil est abandonné au refroidissement puis relié au tube filtrant. Dès que ce dernier est plein de gaz carbonique, on retire la baguette de verre puis, par le jeu des tubes de la fiole, on y fait passer, en agitant, le précipité ainsi que ses eaux mères. La baguette de verre est ensuite remise en place, le courant gazeux adapté directement sur le tube filtrant et la trompe mise en action. Dans ces conditions, la filtration est accélérée par la pression du gaz et l'aspiration. Aussitôt que les eaux, mères sont entiè- rement filtrées, on arrête Taspiralion, on enlève la baguette de verre et, à l'aide d'un entonnoir à douille longue et d'un diamètre inférieur à celui de la baguette, on intro- duit de l'eau bouillie froide saturée d'acide carb()nii|ue ; l'appareil est refermé et l'aspi- ration rétablie. Il faut, en renouvelant les mêmes manœuvres, laver le précipité jusqu'à ce que le tampon de coton soit redevenu bien blanc; il suffit ensuite, après le dernier lavage, de sécher le sel ; pour cela, on remplit deux fois l'appareil d'alcool à 90°, deux fois d'alcool absolu et enfin deux fois d'étlier anhydre. Après l'écoulement de l'élher, on supprime l'aspiration et l'on place l'appareil toujours traversé par un courant d'acide carbonique au-dessus d'un récipient contenant de l'eau en ébullition, jusqu'à parfaite disparition de vapeur d'éther. Il suffit ensuite de placer ce composé froid dans des tubes pleins de gaz carbonique. » Propriétés. — Ce sel est une potidre de couleur bleu pâle; au micro- scope il se présente sous la forme de cristaux |)ris:iiatiques. Sa densité à 1 5° C. est 2,33. Il est insoluble dans l'eau bouillie froide ou bouillante, de même que dans l'eau sattirée.de gaz carbonique. » Placé dans l'air à la température ordinaire, il s'oxyde peu à peu en devenant vert. Abandonné au sein de l'eau aérée, il s'oxyde lentement en fournissant une liqueur limpide et violette. Le chlore sec, sans action sui- lui à froid, le décompose en ses- quioxyde et charbon par la plus petite élévation de température. » L'hydrogène sulfuré sec ne l'attaque qu'au voisinage du rouge sombre, avec for- mation de sulfure noir et dégagement d'hydrogène. Dans les gaz hydrogène, chlorhy- drique, sulfureux, ammoniacal et carbonique secs, il se détruit vers le rouge sombre avec formation de sesquioxyde vert. » Les acides chlorhydrique, sulfurique ou pliospliorique, concentrés ou étendus, sont sans action sur lui à froid; à chaud ils le dissolvent en donnant des solutions bleues. Les acides tartrique, acétique concentré, ou acétique étendu, ne l'attaquent pas à froid; à l'ébullition, on obtient une solution bleue avec l'acide tartrique, et une (') Cet entraînement d'acide acétique a déjà été utilisé par M. H. Moissan pour préparer l'oxalale chromeux {.inii. de Chim. et de l'hys., 5« série, t. XXV, 1882). SÉANCE DU l6 MAI 1904. I2iq solution rouge ou un précipité d'acétate chrômeux aveô l'acide acétique étendu ce dernier acide, concentré, étant sans action da^s les mêmes conditions. » La potasse aqueuse donne un précipité brun. L'ammoniaque liquide le dissout ap,den.ent a fro.d avec production d'une liqueur bleue se décomposant de suite en donnant un dépôt de sesqu.oxyde de chrome. Si l'on fait bouillir le sesquio.vde se dissout avec production de liqueur verte limpide 1 . ae se >. La baryte et la chaux en suspension dans l'eau n'ont d'action ni à froid ni à amltuilcTl ' ''r,"'" "'';' -Pidement à froid la solution d'azotate d'arge.u lz:::::::Lt "'^""^ "'"' '^-^ -'- '-''^'^^'^'^ ^^-™^-^ ^- '---p lion LVc'en'ée T"T ™"/ '''"' '' '"'''''"'' '' '''' «" «^""'-'^ -- -- -''- piZen If r '^ de potassium, de sodium ou d'ammonium, se convertit norte r , M f" "" '"'"''""'''^ '^""^^^ '^« P'°'°Vde de chrome (•). Si l'on eu,, .ep.end sa couleur pr.mu.ve par le retroid.ssement et reste inaltéré- il ne se r-^é r.rrta t^": '=-/7^"''°-' ^^'-^-^e saHn de chrome ( = ). Nous ni loZ!: ve o la L d T «'-!'- -péchaient la décomposition des carbonates doubles te.mant une forte proportion de carbonate alcalin par rapport au tartrate mis en 1":::;°;:°""" '''"y"'''' "■■■" '' ^°™^ '■^^'•--"^ «' ^^^ '« réacti t; a : tuafve. Nous avons ut.hsé cette propriété pourdéterminer la composition du tartrate. « Analyse du tartrate chromeuœ. - Nott.s avons .léccmposé le tartrate chror^eux par une solution bouillante de carbonate de polasstut^ et le carbot^ate double formé se décompose bientôt en donnant un précipité oxyde sahn qui, par calcination, fournit du sesquioxyde de chrome. » Les résultats obtenus sont les suivants : Théorie n ' '■ l'I- pour 100. c'H^b^ 5''^ ^^'9'? 25,92 26 ^ 74,90 74,9b 75,10 75 -' D'autre part, nous avons chaufTé dans un courant d'oxvffène le tartr.te nl.P ^ A sulfurique etTôot 1 " '" T'^ '"'"""'"^ '"'""^^ '^«"^ '^^ ^"^-^ à ponce luuque et a po asse, le sesqu.oxyde de chrome restant dans la nacelle » iNous avons obtenu : r. ^ 23,n.3 H •^i' 2.5,98 Théorie II. m. pour lOQ. a.',, 10 24,05 24 '>97 2,02 2 20,91 26,06 26 ( ' ) G. Baugé, Sur quelques carbonates doubles du protoxvde de rhrr,,». , saUn de chrome (Anu. de C/drn. et de Pkrs.. .e série.^ t7 t:'"'""' °'''"'''' (-) Loc. cit. C/urn. et de Pliys., 7" série, t. XL\, p. i58). I220 ACADEMIE DES SCIENCES. » En résumé, l'aciHe tartrique forme, avec le protoxyde de chrome, un composé anhvilre cristallisé, de couleur bleue, et auquel l'analyse assigne la formule C'^H^CrO». » CHIMIE ORGANIQUE. — Colorants du triphénylméthane , solides aux alcalis. Noie (le M. Charles Lautii, présentée par M. A. Haller. « Il est souvent utile, pour faciliter ou modifier certaines réactions chi- mique^, de rem|>lacer l'hydrogène d'un groupe AzH' dans les aminés aro- matiques |iar divers substituants. » J'ai cherché à appliquer cette réaction générale à ces leucobases du Iriphénvlinéth me qui, après hydroxvlalion, sulfonation et oxydation, donnent naissance à des matières colorantes très riches possédant la pré- cieuse propriété d'être solides aux alcalis; en particulier, j'ai tenté ces substitutions dans les leucodérivés qu'on obtient |)ar la réduction des pro- duits de condensation de l'essence d'amandes amères métanitrée sur la diméthvl- ou la diéthylaniline; j'ai fait réagir sur ces leucobases une série d'agents de substitution et les produits ainsi obtenus ont été étudiés au point de vue de la nature des colorants qu'ils sont susceptibles de fournir. )) Les résultats les plus intéressants ont été donnés par les dérivés pro- venant du chlorure d'acétyle ou de l'anhydride acétique et du chlorure de l'acide benzène-sulfonique, G" H' . SO" Cl. » Le premier de ces corps a été préparé en cliauflfant, à ioo°, 5os de leucobase avec lâo''"'' d'anhydride acétique; après dissolution on ajoute quelques gouttes d'acide sulfurique à 66° B. et l'on continue à chaufler pendant nue journée; puis on dissout le produit dans HCl et on le précipite par i'amniouia(|ue. (La préparation réussit également avec l'acide acétique cristallisable.) » Le dérivé benzène-sulfamide a été obtenu par l'acliou à cliaud de los de chlorure benzène-sulfonique sur 20' de leucobase dissoute dans iSo^""' de benzène; après 6 heures de chaufTage on distille C'H', on dissout dans HCl et l'on précipite par l'ammoniaque. » Les produits ainsi obtenus sont traités par SO'H^ renfermant 10 pour 100 de SO' (5 parties d'acide pour i partie de produit); la dissolution est abandonnée à la température ordinaire jusqu'à ce que l'ammoniaque n'y détermine plus de préci- pité. Les dérivés disulfonés obtenus sont transformés en colorants par les procédés habituels, saturation de l'acide et oxydation au moyen de PbO-. » On obtient ainsi des matières colorantes bleues, analogues au bleu patenté et possédant les mêmes qualités de résistance aux alcalis et de pu- reté de nuance. Avec le dérivé aminé non substitué on obtient non des bleus, mais des verts. SÉANCE DU l6 MAI 190/4. I22I M II est admis en général que le bleu patenté est un dérivé disulfoné dans lequel l'un des sulfoxyles se fixe en ortho par rapport au carbone central, c'est-à-dire en para par rapport à l'oxhydryle phénolique, et c'est à cette position ortho qu'on attribue la solidité de ce colorant, grâce, pro- bablement, à une anhydrisation interne entre le OH du carbinol et le SO^H voisin. » Dans la préparation du bleu patenté, l'orientation de^ce groupe SO'H est déterminée par l'hydroxylequi a remplacé le AzH' de l'aminé (par dia- zotalion et hydroxylation ultérieure) ; dans les expériences que je viens de relaler, le même rôle doit être attribué au AzH" substitué; l'acide sulfu- rique, dans ces conditions, forme un dérivé disulfoné dans lequel l'un des sulfoxyles est fixé en ortho par rapport au carbone central. » CHIMIE ORGANIQUE. — Préparation des éthers c/.-<^-dicétoniques. Note de MM. L. Boijve\ult et A. Waiii,, présentée par M. A. Haller. « Dans une Noie antérieure (^Comptes rendus, t. CXXXVK, p. 196), nous avons indiqué une méthode relativement commode pour transformer les éthers maloniques en éthers mésoxaliques correspondants. Le procédé consiste à décomposer les éthers isonilrosomaloniqiies par le peroxyde d'azote. » Depuis cette époque nous avons cherché à appliquer cette réaction à un certain nombre d'élhers isonitrosés et, en particulier, aux éthers isoni- trosoHcétiques et isonitrosoacétvlacétirpies. Le travail relatif aux premiers éthers sera publié incessamment dans le liulletin de la Société chimique. » Nos recherches concernant l'éther acctylacétique ne sont encore pas complètement terminées, et si nous deuiamlons à l'Académie la permission de lui communiquer dès mainlenant cerlains résullal^., c'est à seule {in de nous en assurer la piiorité. Dans un travail tout récent, M.\L Wieland et Bluch (0. ch. G., t. XXXVII, p. i525) ont, en effet, commencé l'étude de l'action des gaz niireux sur les [3-dicelones, sujet très vi)isiii du tiùtre. » I^orsqiie l'on fail passer un courant de peroxyde d'azote sur de risonitrosoacétvl- acétate d'étliyle solide, il se liquéfie et se colore; peu à peu lu température s'élève et il se dégage des bidles gazeuses. Si, après avoir laissé en contact pendant 3 ou 4 lieiu-es. on distille dans le vide, il passe d'abord de l'acide acétique. Vers 5o° à 60" on couslale une assez forte déconipo-ilion. puis il distille quelques gouttes d'un li(|uide jaune très mobile. Finalement, la température s'éle\aiit, il jiasse un mélange de l'oxime inaltérée et de bisaiihydronitroacétate d'étliyle caractéiibable par son aniide fondant à 253". 1222 ACADÉMIE DES SCIENCES- » Le composé jaune se rencontre chaque fois que Ton fait agir le peroxyde d'azote ou les vapeurs nitreuses sur l'isonitrosoacétjlacétate d'étliyle ou sur Féther acétjlacé- tiqu.e lui-même, mais il ne s'en forme en général que de petites quantités. » Ce n'est qu'en nous plaçant dans des conditions tout à fait spéciales, trouvées à la suite d'un grand nombre d'essais, que nous sommes arrivés à nous le procurer faci- lement. Pour cela, nous faisons passer un courant de vapeurs nitreuses dans l'éther acétvlacétique dissous dans l'anhydride acétique, et. lorsque la réaction est terminée, nous soumettons à une distillation fractionnée dans le vide, à la colonne. » On obtient ainsi, avec un rendement variable de 40 a 5o pour 100 du poids de l'éther acétvlacétique employé, un liquide mobile jaune orangé, bouillant à 70°, sous iS"»", et possédant une odeur éthérée des dicétones. C'est le dicétobutyrate d'éthvle Cfl'— CO — CO — COOC°-IP, premier terme d'une classe encore inconnue d'éthers cétoniques. » Le (licétobnlvrate (l'éthyle e'-texlrêmement avide d'eau avec laquelle il se combine en s'èchauffant énergiquemenl el en se décolorant instan- tanément. Il donne ainsi un hydrate solide qm', recristallisé dans l'éther anhydre, forme de belles aiguilles blanches fondant vers 120° et répondant à la composition CfP- CO-CO-COOC=H'^-iH=0. » MM. Sachs et Wolff (£). ch. G., t. XXXVI, p. SaS/,). en condensant la nitrosodiméthylaniline avec l'éther acétylacétique et saponifiant le com- posé iminé ainsi formé, ont obtenu des cristaux blancs fondant à 88" et présentant exactement la même composition que l'hydrate précédent. Ils ont considéré sous toutes réserves ce produit comme étant le glyoxylate d'éthyle. Il n'est pas douteux, d'après son mode de formation et malgré l'écart de point de fusion, que ce composé est identique avec l'hydrate du dicétobutyrate d'éthyle. » Nous avons préparé par le même procédé et avec la même facilité le dicétobutyrate d'isobutyle, qui est un liquide jaune orangé bouillant à g6"-ioo° sous 18™", se combinant également à l'eau en donnant Vhydrate cristallisé blanc C'H"0' + iII-0 à 96°. Ces éthers, grâce à leurs deux fonctions cétoniques, sont susceptibles de se prêter à un grand nombre de réactions; ainsi, ils se combinent à la semicarbazide, à l'hydrazine, à la phénylhydrazine, etc. » La di-semicarbazone du dicétobutyrate d'isobiUyle forme des grains cristallins blancs fondant à 2â4"-255°, à peu près insolubles dans tous les réactifs. La semicarba- zone du dérivé élhjlé se dissout dans l'apide formique étendu et bouillant, mais en s'altérant; La phénylhydrazine à froid en milie\i acétique étendu donne des mono- phénylliydrazones. Celle de l'éther éthylique forme de beaux prismes jaune clair SÉANCE DU l6 MAI 1904. 1223 fondant à lo^^-ioS" et celle du dérivé bulyllf(iie des tabletles rhomboédriques jaunes fondant à 98''-99°. )) Nous sommes occupés à déterminer la constitution de ces phényl- hydrazones et à chercher les rapports qu'elles présentent avec les composés isomères résultant de l'action du chlorure de diazobenzène sur l'élher acé- tylacétique. Enfin, nous nous proposons de généraliser cette réaction pour arriver à préparer les éthers a.p-dicétoniques R - CO - CO - COOC^H^ en nous adressant aux homologues supérieurs de l'éther acétylacétique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du PCI" sur quelques aminés primaires cycliques à l'ébullition ; réduction du PCP avec formation de phosphore. Note de M. P. Lejiollt. « Les résultats que j'ai obtenus en étudiant les produits de l'action de PCI' sur les aminés cycliques primaires {Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 1666 et t. CXXXVIII, p. 8i5) m'ont engagé à examiner l'action dans les mêmes conditions du PCP, d'autant |)liis que cette action, déjà étudiée par MM. Jackson et Mencke {Am. chem. Journ., t. VI, p. 89, année 1884) ne paraît pas leur avoir donné de résultats bien nets. Ces auteurs ont signalé la formation : t" d'un gnz phosphore, probablement PH"; 1° d'un corps rouge orangé insoluble dans les solvants minéraux ou organiques, contenant 81,78 pour 100 de phosphore rpi'ils considèrent comme étant soit du P amorjihe, soit son oxyde rouge, soit son hydrure solide; 3° de composés divers, obtenus après action de l'eau, parmi lesquels : a, l'ani- lide phosphoreux; b, un cor|js fondant à 208° bien cristallisé, dont la com- position se rapproche des deux formules (C«H=AzH)«P''OH=' ou (C''H'AzH)'P'0-H-; c, une substance (point de fusion égal à loo") contenant 12, 83 pour 100 de Cl et 9,70 pour 100 de P (pas de formule) et parfois une autre sub- stance à point de fusion élevé qui est seulement mentionnée. D'autre part, O. Hiiizberg {lier., t. XX VII, p. 2178) opérant avec une diamine, la m.-/3.-loluylènediamine, a observé la (urmation d'iui corps orangé qu'i] considère comme du P amorphe, d'un gaz phosphore PH\ dont l'odeur 122^ ACADÉMIE DES SCIENCES. a été perçue et par action ultérieure de l'eau, celle du composé : C,i--C:.„ Titrage de la formaldéhyde dans les divers polymères. — Nous avons dosé la quantité de (CH-0) que renferment les divers polymères précédents en utilisant notre méthode de dosage ('). Les poljmères dissous dans un excès de solution aqueuse de sulfite de soude à 20 pour loo sont additionnés, en présence de phénrdphlaléine, d'acide sulfurique titré jusqu'à décoloration de la phénolphtaléine. » Avec tous les nouveaux polymères ainsi qu'avec la paraformaldéhyde, nous avons trouvé une teneur égale à gi pour 100 de (CH^O) soit sensiblement la même que celle obtenue avec le trioxyméthylène sec. » La formule donnée par I>osekann potir la paraformaldéhyde (CH=0)''H=0 est confirmée par Delépine qui considère ce corps comme un glycol OH - CH= - O - CH- - O - CH'- - O— CH- - O - CH^ _ O - GH- - OH correspondant à une teneur de go-gS pour 100 de (CH-O). » Il est donc possible que tous ces polymères, le trioxynjéthylène y compris, puissent avoir une formule brute correspondant à celle indiquée par Lôsekann pour la paraformaldéhyde. » (') Bulletin de la Société chimique, 20 avril 1904. 1228 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Action de la paraformaldéhyde sur les sesquiterpènes. Noie de M. P. Ge.wresse. « M. Laflenburg {Berichte, t. XXXI, p. 289) et M. Kriewilz {loc. cit., t. XXXII, p. 67) ont fiiiL réagir en tubes scellés la paraformaldéhyde sur quelques terpènes, et ils ont obtenu des produits d'addition possédant la fonction alcool. )) Nous avons trouvé que les sesquiterpènes se comportent de même avec le trioxymélhyléne, toutefois un peu plus difficilement, et avec des rende- ments un |)eu inférieurs. Nous espérions, en commençant le travail, peut- être utiliser les alcools obtenus soit comme parfums, soit comme succé- danés du santalol, au point de vue thérapeutique. » Nous avons opéré sur le caryophyilène, sur le clovène et sur le cadi- nène. Nous avons retiré le cadinène de l'essence de Cedrelatdu Nicaragua mise gracieusement à notre disposition par M. Schimmtl. » Combinaison moléculaire de lafoimaldéhyde avec le caryophyilène G" H^' 0. — On obtient ce corps en chaufl'ant au tube de Pfungsl pendant dix heures, à une tempé- rature de j8o° à 200", une molécule de caryophyilène pour une de trioxyméthylène; on entraîne ensuite par la vapeur d'eau la paraformaldéhyde et le sesquiterpène qui n'ont pas réagi; l'alcool reste dans l'appareil à entraînement; nous l'en extrayons par l'éther; le dissolvant chassé, nous distillons sous pression réduite. Après trois rectifi- cations, nous obtenons un produit liquide qui bout de 177° à 178° sous une pression de iS"""'. Plusieurs analyses nous ont conduit à admettre pour ce corps la formule » 11 se présente sous la forme d'un liquide jaune d'or un peu visqueux; il n'a au- cune odeur; il est soluble dans l'alcool, l'éther, l'acide acétique, etc.; sa densité à 0° est 0,997; ^°" pouvoir rotatoire 1x0 = — 7"4o' en solution chloroformique à 4-93 pour 100 à la température de 21°; son indice de réfraction «i, = i ,5o8. Ce corps pos- sède une double liaison dans sa molécule; en eft'et, une molécule absorbe une molécule de brome ; nous avons trouvé dans ce cas le nombre 1 , 4o ; la théorie exigeait i , 23 ; sa réfraction moléculaire est 69,964; en la calculant avec les nombies de M. Briihl, on trouverait le nombre 70,08, en admettant l'existence d'une double liaison. » Traité par l'acide sulfurique et l'acide chromique il ne donne rien de bien net. )> Élher acétique. C"I1-^0C0CH'. — Nous avons préparé ce corps à la manière ordinaire, c'est-à-dire en traitant l'alcool précédent par- l'anhydride acétique et l'acé- tate de sodium fondu ; on chauffe pendant 6 heures au réfrigérant à reflux ; on eirtraîrie ensuite 'parja vapeirr d'eau et l'on distille sous pression réduite; le produit obtenir correspond d'après son analyse à la formule C"1P^0C0GH\ SÉANCE DU l6 MAI 1904. '229 » Il est plus fluide que l'alcool qui lui a donné naissance ; il est soluble dans l'élher, l'alcool, le chloroforme; il bout à iSo" sous une pression de iS""", sa densité à 0° est 0,9969, son pouvoir rolatolreai, = -l- 20° 33' en solution chlore forniique à i 1 ,7 pour 100 à la température de 18°; son indice de réfraction est 1,490. » Il possède une double liaison; en elTet, i""' du corps absorbe i""' de brome; nous avons trouvé le nombre 2,r>!\ig; la théorie exigerait 2,44- Sa réfraction moléculaire est 8o,o36; le nombre théorique, en admettant l'existence d'une double liaison, est 79,46. » Combinaison de la formaldéhyde avec le clovène (C"H^°0). — Nous avons obtenu ce composé en suivant absolument la même marche que précédemment; il bout à 170" sous une pression de 12"'™ ; son indice de réfraction est i ,5io5, sa densité à 0° est 1,001; son pouvoir rotatoire a£,=: — 7° 12' en solution chloroformique à 6,o3 pour loo à la température de 20°. Il contient, comme son isomère précédent, une double liaison dans sa molécule; en effet, il absorbe i"""' de brome; nous avons trouvé le nombre 1,99; la théorie exigerait 1,97. Sa réfraction moléculaire est 66,444; la théorie pour une double liaison demanderait le nombre 70,08. » Combinaison de la formaldéhyde avec le cadinène C"^H-*0. — On obtient encore ce coips con)me les deux isomères précédents. Il bout à 180° sous la pression de i5™™; il est jaune d'or; il ne sent rien comme les deux précédents. Son indice de réfraction est i ,52i ; sa densité à 0° est 0,993. Son pouvoir rotatoire «d^ — '7° 54' en solution chloroformique à 7,6 pour 100 à la température de 20°. Ce corps, comme le cadinène, possède deux doubles liaisons; en effet, il absorbe 2™"' de brome; nous avons trouvé le nombre 3,187; la théorie exigerait 3,19. Sa réfraction moléculaire est 7i,8i3; la réfraction moléculaire théorique est, en admettant l'existence de deux doubles liaisons, 71,86. » En résumé, nous avons montré que le caryophyllène, le clovène et le cadinène se combinent molécule à molécule avec l'aldéhvde formique. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches sur le mécanisme de la circulalion des composés odorants chez la plante. Noie de MM. Eue. Ch.\rabot et G. Laloue, présentée parM. Haller. « En précisant et généralisant nos résultats antérieurs (^Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 1467 et t. CXXXVII, p. 996) relatifs à la distribution de quelques substances organiques chez les plantes, nous avons envisagé le problème de la circulation des composés terpéniques qui prennent nais- sance nolaiTiment dans les organes verts (Chara.bot et Hébert, Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. 38o). Pour contribuer à la solution de ce problème, nous avons étendu nos recherches au cas de l'oranger (Cilrus bigaradia) dont les feuilles et les tiges renferment une huile essentielle à composition laSo ACACrÉMIE DES SCIENCES. suffisamment complexe pour offrir un vaste champ d'étiule et formée cependant de principes dont la parenté étroite permet de saisir les liens d'origine. » Les jeunes pousses ont été soigneusement séparées des rameaux vieux prélevés sur les mêmes arbres le 23 juin igoS. » Eau et matière sèche. — Le dosage de Teau et de la matière sèche a conduit à ces conclusions que la tige est un peu moins riclie en eau que la feuille et que, au furet à mesure delà végétation, riiydralation diminue cliez la feuille et surtout cliez la tige. » Acidité volatile.— L'étude de la répartition des acides volatils a fourni des résul- tats analogues à ceux que nous avons obtenus avec d'autres plantes et à ceux de MM. Berthelot et André (') relatifs à l'acide oxalique. » Composés terpéniijucs. — Nous avons séparé dans les deux lots de rameaux d'oranger, à des degrés diflérents de développement, les feuilles d'avec les tiges pour en efl'ectuer isolément la distillation en vue de l'extraction de l'essence. Les huiles essentielles provenant de l'épuisement des eaux distillées ont été réunies aux huiles essentielles qui se séparent spontanément de ces eaux, de façon à reconstituer quanti- tativement l'ensemble des produits odorants de la plante. En ce qui concerne la for- mation de ces produits, nous arrivons aux mêmes résultats que dans le cas du man- darinier : c'est au début de la végétation que r huile essentielle prend naissance as'cc le plus d'activité. » Chez la feuille jeune, l'essence est moins riche en élhers, moins riche en alcool total que chez la tige jeune. Le rapport entre l'alcool combiné et l'alcool total est, dans la première, plus faible que dans la seconde. A la fin de la végétation, l'essence de feuilles est moins riche en éthers que l'essence des tiges, la dilTérence est même beau- coup plus sensible qu'au début. La proportion d'alcool total est plus notable, la pro- portion de géraniol est moindre, et la proportion de linalol plus élevée, dans 1 essence de feuilles vieilles que dans l'essence de tiges correspondantes. )i Dans l'intervalle compris entre les deux stades considérés, il s'est produit dans l'essence de feuilles une faible augmentation de la proportion d'éthers, de la valeur du rapport de l'alcool combiné à l'alcool total et de la proportion de géraniol total; par contre on observe une diminution de la proportion de linalol total; la composition du mélange d'éthers ne varie pas sensiblement, tandis que le mélange alcoolique s'enri- chit en géraniol. Les transformations subies par l'essence de tiges pendant le déve- loppement de ces organes consistent dans une augmentation notable de la proportion d'éthers et dans une diminution sensible de la propoition d'alcool total. » Comme dans le cas du mandarinier, les analyses ont permis de conclure qu'il existe entre l'essence de feuilles et l'essence de tiges des dillérences de composition de même nature qu'entre l'essence qui reste en dissolution dans l'eau de distillation et celle qui s'en sépare. En d'autres termes, l'essence de tiges est moins soluble que fessencc de feuilles. (') Beuthelot, Chimie végétale et agricole, t. 111. SÉANCE DU l6 MAI 1 904. 123l » Conclusions. — Des recherches antérieures tendent à montrer que les huiles essentielles trouvent leur origine notamment dans les organes verts, et en particulier dans la feuille. Celles dont nous venons de résumer les résultats font ressortir le mécanisme qui préside à la circulation des com- posés odorants chez la plante. Une partie de l'huile essentielle est dissoute par les liquides qui circulent dans le végétal. Or les transformations chi- miques subies parles composés odorants sont telles que l'essence contenue dans la tige devient moins soluble que celle contenue dans- la feuille. La difFérence, faible au début, croît au furet à mesure de la végétation. lien résulte que le nombre de molécules de composés terpéniques en solution dans la tige devient inférieur, et cela de plus en plus, au nombre de molé- cules de ces mêmes composés dissous dans la feuille. En d'autres termes, la pression osmotique tend à diminuer constamment dans la tige, si bien qu'une certaine quantité d'essence quitte la feuille pour s'y rendre, appelée par les lois de la diffusion. Et alors, les substances plus solubles arrivées dans la tige chassent de la solution (si celle-ci était saturée) une partie des substances moins solubles. » En résumé, nous sommes conduits à admettre, en plus des faits établis dans cette Note, qy\ une partie des composés odorants se transporte de la feuille vers la tige, c'est-à-dire du point où ces composés se forment le plus acti-i vement vers un point où leur solubilité devient moindre. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Action de la chaleur et de V acidité sur V amylase. Note de M. P. Petit. « Une infusion de malt dans l'eau alcalinisée par la soude fournit un liquide fdtré à réaction faiblement alcaline, et dont l'activité saccharifiante et liquéfiante peut être augmentée par l'addition de très faibles doses d'acide lactique par exemple. Si l'on ajoute l'acide avec précaution, on voit se former, à partir tl'une certaine dose, un louche qui augmente d'abord avec l'acidité, puis à partir d'une autre acidité, le précipité se redissout et l'on peut arriver à le faire complètement disparaître. » Le précipité obtenu, au cours de ce traitement, étant recueilli et lavé avec de l'eau acidulée légèrement, est séché dans le vide; il brunit forte- ment, et une fois sec ne se redissout plus qu'en partie, soit dans les alcalis, soit dans les acides étendus. » Ces solutions filtrées donnentla réaction de Schœnbein; elles liquéfient 1232 ACADÉMIE DES SCIENCES. et saccharifient l'empois d'amidon. Si l'oa effectue la dissolution avec de la soude ^ par exemple, en présence d'une trace de phénolphlaléine, on constate que la coloration rouge initiale disparaît rapidement, et il faut ajouter de nouvelles doses de soude à mesure que la matière se dissout. Tout se passe donc comme si la soude déplaçait l'amylase d'une combi- naison lactique insoluble. » D'autre part, les infusions de mail alcalines s'acidifient peu à peu par développement bactérien. Si l'on chauffe lo minutes au bain-marie bouil- lant 20"'' d'une infusion avec de l'eau alcalinisée, on constate qu'aucun louche ne se produit; à mesure que Tacidilé augmente, le louche se pro- nonce, quand l'acidité devient assez forte, une coagulation a lieu, comme avec l'infusion dans l'eau pure. « On pari d'une infusion très faiblement acide dont .>.o"°' sont neutralisés exacle- N ... ment par i""',g de soude —, et l'on lait varier l'acidité par des addUions croissantes d'acide lactique i-- Chaque échantillon est placé 10 minutes dans un bain-marie N bouillant, refroidi, et l'on litre son acidité avec la soude r- en présence de phénol- phlaléine. . N » Les acidités sont exprimées en centimètres cubes soude p- : Après Variiilion Numéros. Acidité initiale. chauffe. d'acidité. Observations. cm' eni^ cm' ^ 1 G (neutralisé) o,35 -4-o,35 clair 2 1,9 i,5o — o,4o clair 3 3,1 2,5 —0,60 clair ^, /J /J 3,4 — 1,00 légèrement louche 5 4,9 3,7 —1,20 louche 6 .5,7 4,' —'.6 trouble 7 Qn 5,1 —1,8 très trouble 8 8,2 5,8 —2,4 coagulation 9 9,6 7,0 —2,6 coagulation » Si l'on prend les acidités initiales comme ao et les variations d'acidité comme /, les nombres précédents peuvent être représentés par une droite y = 0,4 — .0,337. r. » Il résulte de là que ce phénomène est continu; en licpiide acide, il disparait une dose d'acide croissant avec l'acidité initiale. Comme s'il se formait une combinaison, celle-ci reste dissoute à faible dose, puis le liquide étant plus que saturé, une portion SÉANCE DU l6 MAI 190^1. 1233 de celte combinaison se précipite, et la coagulation n'a lieu que pour une acidité suf- fisamment forte, /io"'S pour 100'=°'' en SO'H^ dans notre essai. )) La coagulation dépend donc uniquement de l'acidité et si on l'observe toujours dans les infusions de malt avec l'eau pure, c'est que ces infusions sont toujours plus acides qu'il n'est nécessaire On remarquera que, dans l'essai n° 7, où l'acidité est de 33"s,8 en SO*H- pour 100'°'', il n'y a pas coagulation, tandis qu'elle a lieu pour l'essai n" 8 avec une acidité de 4o™5, 2. » Il est à noter aussi que, dans une infusion neutralisée exactement, le cliaufl'age provoque une création d'acidité, mais encore suivant la formule ci-dessus, comme s'il se produisait une décomposition de combinaison existante, avec mise en liberté de corps à réaction acide. » En partant d'une infusion de malt dans l'eau pure, oji peut réduire son acidité par des additions successives de soude, de façon que, non seulement, elle cesse de se coa- guler, mais même qu'elle ne loucliisse pas par la ciialeur. » Le chaulTage des infusions de malt donne lieu à un dégagement gazeux considé- rable, beaucoup plus grand qu'avec une infusion bouillie, refroidie et saturée d'air par agitation; nous nous occupons de déterminer. la nature ,de ces gaz. » Zoologie. — Organisation et morphogènie des ^Elhéiies. Note de M. R. Axtho.w, présentée par M. Edmond Perrier. « (inconsidéré ajuste raison \gs /Ethenidœ comme voisins des Unionidœ. Ils comprennent trois genres : i /Elheria (fleuves africains : Sénégal, Nil, Niger); Djuivaires ...„,., barllelUa . n. • • 1 c ■ x ,, . ,, 1, ■ ,,, \ (neuves de 1 Amérique du sud). Monomyaires : Miilleria {^) ) » L'anatomie du g. .Elheria est peu connue (un seul Mémoire, d'ailleurs insuffisant, de Rang et Caillaud; i834). » Les Aîllheria sont fixées à la façon des Huîtres par l'une de leurs valves, le plus souvent la gauche, et leur organisation tout entière résulte de cette condition spéciale d'existence, \a fixation pleurothètique. » Par le fait de la fixation, ces animaux, n'étant pas soumis aux mêmes causes qui déterminent rallongement chez la plupart des autres Acéphales, aifectent la forme arrondie et, par le faildupleuroll)étisme(un côté latéral devenu inférieur)ilsprésentent une légère tendance à substituer à leur symétrie primitive une symétrie nouvelle en rapport avec leur orientation. La forme arrondie s'acquiert chez la jeune Elhérie de o""",5 à peu près, déjà fixée, mais encore de forme anodonloïde, par le recourbement vers la ligne dorsale de la région antérieure ; il en résuite un reploiement du ligament, (') Smilh et Woodward ont récemment décrit une Mulleria vivant en Asie. G. R., 1904, I" Semestre. (T. CX.XXVllI, N° 20) I T I 1234 ACADEMIE DES SCIENCES. lequel foi-me une sotie de prolongement en j)ointe qu'on aperçoit sur hi face interne delà valve dirigée vers son centre. Fig. I. — Coupe inétliane sagittale passant entre les deux valves d'.E/heria plumbea (Keruss.)- 1, pointe ligamentaire; î, cœur: 3, bouche; 4, ganglion viscéral; 5, circonvolutions du tube digestif; 6, lame intcrbranchiale. (Demi-schématique.) -^ i~-^ -l — a ç:?a Kig. 2. — Valve fixée A'.-Etheria Caillaudi (Feruss.). 1, pointe ligamentaire; 2, ligament; 3, impression de l'adducteur anlé- lieui-; 4, impression de l'adducteur postérieur. » Le muscle adducteur antérieur, au lieu d'être situé, comme chez les autres Acéphales, au-dessus de la Ijouche, se trouve en dessous comme chez les Chames (phénomène de convergence). En effet, dans le déplacement de l'extrémité antérieure ce muscle se rapproche de la charnière; si la chose se produit sur un animal à muscle antérieur déjà peu développé dans la direction ventrale, ce muscle, se trouvant tout entier considérablement rapproché de la charnière et n'a3ant que peu d'action dans l'acte de la fermeture en raison de la brièveté de son bras de levier, ne doit pas tarder à disparaître (mode probable de constitution du g. Mulleria); mais si la chose se produit chez certains individus à muscle antérieur plus développé ventralement, la partie la plus ventrale de ce muscle peut se conserver en raison de l'efficacité de son action, se développer même par l'usage (mode probable de constitution du g. jElheria). SÉANCE DU l6 MAI 1904. 1235 » Chez les jEthéries, comme chez les Huîtres, le cœur n''est pas traversé par le rec- tum mais se trouve situé eu dessous de lui, position due à son déplacement vers la région ventrale pendant l'arrondissement de l'animal. Le rectum, retenu le long de la ligne dorsale par ses connexions avec l'adducteur postérieur, n'a pu suivre le cœur dans son déplacement. » Les plissements de branchies (planes chez les Unionidœ), la disparition de la large co'mmti'mcatioii (|ui ex.i?te chez l'Anodonte entre la cavité palléale et la cavité bran- chiale, la soudure des bords dorsaux des palpes labiaux au manteau me semblent aussi des résultats du reploiement de l'animal. Le pied et le rudiment de siphon inspi- rateur des Anodontes ont disparu faille d'usage. )i Les autres caractères, circonvolution du tul)o digestif, constitution de la bran- chie, nacre, existence fluviatile indiquent la parenté des .'Êtheridœ avec les Unio/iidce. 11 Dans la plupart des cas, la valve fixée des iEthéries e'sf d'épaisseur rrioyenné irré- gulière et gauche, épousant dans une certaine mesure la fôfriie du snbstratum'. Chez certains autres exemplaires {^-Etheria Caillaadi Feruss.) la valve fixée est très allongée, formant une sorte de talon cylindrique à cloisons transversales suivant une généra- trice duquel s'étend le ligament; la valve non fixée est réduite à une sorte d'opercule orienté obliquement. Cette forme rappelle, à s'y méprendre, les Rudistes, autres Acéphales fixés en position pleurothétique, et plus particulièrement certains d'entre eux (opercule, cloisons transversales, arête ligamentaire). Comme les TElhéries, en effet, les Rudistes étaient des Acéphales dimyaires fixés, pleurolhéliques, et arrondis suivant un piocessus vraisemblablement analogue. » En résumé, on peut concevoir que, parmi des Unionidœ qui auraient été soumis à des condiLions d'exislence s])éci;ile (rapides des fleuves afri- cains), un certain nombre d'individus aient présenté l'attitude la plus avan- tageuse à ce nouveau genre de vie (fixation pleurothétique). Ils se seraient naturellement séleclionnés, et les causes mécaniques entrant eii' ligne de compte, la forme iEthérie aurait été constituée. Certains individus, proba- blement parce que s'élnnt trouvés transportés dans des eaux vaseuses et plus tranquilles, auraient actjiiis secondairement la forme .Elhena Caillaudi, avantageuse en ce qu'elle leur permet de s'élever au-dessus du niveau de la vase ait sein de laquelle ils périraient. » BOTANIQUE. — OhservaUuns sur les Gyrnnoascées et les Aspergillacées. Note de M. P. -A. D.wgeaud, présentée par M. Guignard. « La famille des Gvmnoascées a été établie par Baranetzki et elle ne renfermait au début qu'une seule espèce, le Gymnoascus Reessii; depuis elle s'est enrichie de plusieurs genres et d'assez nombreuses espèces. » Baranetzki avait constaté que, chez le Gymnoascus Reessii, le périthèce 1236 ACADÉMIE DES SCIENCES. débule par deux rameaux accolés, comme chez les Erjst'phe ; toutefois, dans cette es|)èce, le rameau central reste stérile, tandis que le second, s'enrou- lant autour du premier, devient l'ascogone : les rôles sont ainsi renversés. Dans sa description, l'auteur a bien soin d'insister sur l'absence de commu- nication directe entre les deux organes : s'il se range parmi les partisans de la théorie de de Bary, c'est parce qu'au moment où il écrivait, on admettait encore une fécondation par simple osmose. » Les résultats obtenus récemment par miss E. Dale (') sont en contra- diction avec ceux de Baranetzki : la paroi se détruirait entre deux cellules sur une portion considérable; les noyaux et les cytoplasmes se trouveraient mélangés; aucune fusion nucléaire, cependant, n'a été observée. » Nous avons dû, pour ne laisser aucun point obscur dans l'histoire de la sexualité des champignons supérieurs, accorder une attention particu- lière aux Gymnoascées et Aspergil lacées, deux familles difficiles à séparer; nos observations ont porté sur trois espèces appartenant respectivement aux genres Ctcnoniyces, Gymnoascus et Aphanoascits . » Dans le Ctenomyces serratus, si bien éliulié par Eidam, le mycélium est com- posé d'articles à plusieurs noyaux; il donne naissance à des conidies de deux sortes, les unes unicellulaires, les autres cloisonnées; parfois les conidies, au lieu d'être portées par des conidiopliores libies, sont enfermées dans des conceptacles analogues aux péritlièces. Le périllièce débute par deux rameaux qui proviennent ordinairement de deux filaments dill'érents ; leur analogie avec les conidiopliores est évidente comme chez les Erysiphe. L'un des rameaux est une grosse cellule cylindrique plurinucléée qui s'isole du filanienl par une cloison ; d'autres cloisons s'ajoutent parfois à la pre- mière, délimitant plusieurs cellules basilaires. Le second lameau, de diamètre plus faible, s'enroule autour du premier, sans jamais présenter avec lui d'anastomoses. Nous avons compté trois noyaux au premier tour de spire; leur nombre augmente par la suite. L'ascogone, au moment où il va se cloisonnei', comprend sept ou huit tours de spire; son cytoplasme renferme une vinglaine de noyaux ou davantage; il se divise alors, comme chez Y Aspergillus, en articles ayant de quatre à six éléments rmcléaires ; le second cloisonnement produit des cellules isodiamétriques; un certain nombre de celles-ci, possédant deux noyaux, bourgeonnent les liyphes ascogènes qui se con- tournent en spirale, se ramifient en buissons serrés et finalement donnent des diplo- gamètes; la structure binucléée semble se conserver à travers les nombreux cloisonnemeuls de l'ascogone jusqu'aux diplogamètes. Nous avons vu fréquemment que plusieurs tours de spire ne sont pas utilisés dans la formation des hyphes asco- gènes. » L'Aphaiioasciis cinnabariniis, quoique rangé dans les AspergiUacées, forme ses périthèces comme les Gymnoascus elles Ctenomyces; mais les deux rameaux accolés (') ObservaLions on Gyninoascaceac {Annals of Bolany, \o\. X\1I, 1900 j. SÉANCE DU l6 MAI 1904. laS; possèdent des dimensions qui facilitent singulièrement l'observation : ainsi la cellule stérile, qui devient parfaitement sphérique, atteint i5oH- et 200!^- : elle se forme avec quatre ou cinq noyaux et elle en renferme finalement une quarantaine. L'ascogone augmente le nombre de ses noyaux dans la même proportion : au premier tour de spire, il en possède de trente à cinquante, il donne alors naissance à cinq ou six ra- meaux qui s'enroulent autour de la cellule centrale; celle-ci ne montre encore aucune trace de dégénérescence dans son contenu, alors que les nombreuses ramifications de l'ascogone sont déjà divisées en une centaine de cellules isodiamétriques. Non seule- ment, il n'existe jamais la moindre anastomose entre les deux organes : mais il y a impossibilité matéiielie d'une fécondation nucléaire à ce stade du développement. » Totis les exemples d'Ascomycètes que nous avons étudiés, el ils sont nombreux, fournissent des données concordantes. » Les diverses théories qui tendaient, il y a un siècle, à placer l'acte sexuel à la formation des spores sur la baside et dans l'asque ne sont tom- bées en. défaveur que par suite de l'impossibilité où elles étaient d'alléguer la moindre trace de copulation ou de fécondation. On ne peut toutefois s'v tromper : les mycologues d'alors, parmi les plus illustres, avaient montré une préférence marquée pour les idées de Bulliard. Si quelqu'un avait pu soupçonnera ce moment que la formation des spores est toujours précédée dans l'asque et la baside d'un phénomène qui caractérise essentiellement la fécondation des animaux et des végétaux, c'est-à-dire d'une fusion entre éléments nucléaires de parenté éloignée, nous pouvons juger de l'accueil favorable qui aurait été réservé à cette découverte. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Quelques remarques sur les Cryptogames anciennes el les sols fossiles de végétation. Note de M. B. Kenaclt, pré- sentée par M. Ed. Bornet. « Les dernières recherches de M. Grand'Eury ont élargi le champ des investigations des paléobotanistes; ce ne sont plus des fragments de plantes que l'on peut espérer rencontrer à l'état fossile, c'est le sol même qui a porté, vu pousser ces plantes que l'on peut recueillir. Dans une série de Noies importantes insérées dans les Comptes rendus, en iSqS-iSn^, le savant paléontologiste a démontré que les sols mêmes de végétation ont été conservés à l'état fossile, présentant ainsi des plantes enracinées in situ, tantôt transformées en houille par l'action encore mystérieuse des bacté- riacées, tantôt minéralisées par des infiltrations d'eaux siliceuses ou calcaires. lOI. 1238 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Les travaux exécutes pour les recherches d'anthracite dans le Roannais ont ren- contré des l)ancs siliceux très étendus contenant de ponibreux débris de végétaux du Culni (^). Les environsde Grand-Croix, Rive-de-Gier, etc., peuvent fournir également des sols fossiles de végétation, en partie fragmentés par les travaux dus à la culture et aux constriiclions. Brongiiiart les a comparés à une sorte de terreau minéralisé par la silice. Je ne doute pas «jue le chemin de fei- n'ait traversé à LJracy-Saint-Loup, près Autun, u)j sol de végétation fossile, là où j'ai rencontré des Stigmaria et Sigillaria Brardi, quelques-uns des fragments étaient transformés en houille, les autres sili- cifiés. Les collections du Muséum possèdent un échantillon de Psaronius espargeol- /c/isis Irouvé par la Société géologique de France, long de 4", 70. C'est aussi dans ce champ que j'ai rencontré des fi uctifîeations de Macroslachya, des tiges de Colpoxylon aeduensc. de Medullosa elegansai de nombreux fragments de Psaronius. C'est dans le champ de la Justice, voisin de celui des EspargeoUes que Ms"' Landriot a découvert le Sigillaria clegans (Sigillaria Menardi), étudié et décrit magistralement par Brongniart. Je pense que ces deux champs représentent les restes argilo-silicieux d'un sol de végétation fossile occupé jadis par des Fougères et des Sigillaires. Les forêts de l'éjioque houillère étaient donc formées surtout de Cryptogames arborescentes. D'autre part, on peut reconnaître que les sols de végétation fossile minéralisés comme ceux d'Autun peuvent former des sortes d'îlots où se sont conceîitrés certains genres de vé- gétaux. Nous pouvons citer entre autres le champ des Borgis, situé près du domaine de Ménincourt à Autun, connu depuis longtemps comme la patrie des Calamités sili- cifiées arborescentes, décrites par Brongniart sous les noms de Calamodend ron , d' \r- Ihropilus, etc. Ces Cryptogames munies d'un cambium (-) ayant produit un bois secondaire, développé, homogène, comparé par de nombreux botanistes à celui des Gymnospermes (*). M Les sols (le végétation fossile permettront, par une étude patiente et a|)profondie, de résoudre un certain nombre de problèmes de Botanique. » C'est ainsi que le gisement des Borgis, par la présence simultanée des tiges de Colpoxylon aeduense. et de Medullosa elegans (Stenzelia), permet d'admettre que ces derniers fossiles sont des fragments de pétioles de Colpoxylon, tige de Fougère arborescente munie de bois rayonnant secondaire rappelant la disposition sinueuse du bois de certaines Cvcadées. Les troncs de Fougères arborescentes du champ des EspargeoUes ont permis de vérifier que les Pecopteris arborescentes appartenaient aux Maratliacées. Les sei-vices qu'ils rendront seront encore plus grands, car outre les racines ou rhizomes enfouis, il y a les pélioles des tiges tombées pendant sa for- mation, les graines ensevelies en même temps, rapportées avec exactitude aux jdantes avec lesquelles on les rencontre, feront disparaître les divergences qui existent entre la délimitation des plantes cryptogames et des plantes phanérogames. (') Lettre à M. Dumas à la suite d'une mission dans le Roannais confiée par l'Ins- titut à M. Renault, 1S77, t. LWX, p. 1467- (^) Brongxiart, Goeppekt, Renault, Zittel, Paléophylologie. (^) Bro.ng.mast, GcEPPEur, Renault, Zittel, Paléophylologie. SÉANCE DU l6 MAI 1904. 1289 » L'examen des sols fossiles de végétation nous a permis de constater (') que beaucoup de Cryptogames étaient iiétérosporées. Avec les tiges de Calanioclendron, à'ArthropUtis et leurs rameaux, nous avons rencontré des petites graines cylindriques longues de quelques m'û\\mè\.rei{Stephanospermur7i); le voisinage des graines et des rameaux peut laisser supposer quelque parenté. » Ces graines curieuses ont toutes une chambre pollinique remplie de grains de pollen divisé. Le nucelle est muni de deux arcliégones placés symétriquement dans le plan principal marqué par deux faisceaux partant de la chalaze et s'élevant pour passer entre la chambre pollinique et les archégones du nucelle. » Conclusion. — Des faits rappelés ci-tlessiis il semble résulter que les Cryptogames peuvent avoir eu plusieurs points de contact avec les Phané- rogames : les Colpoxylon rappelant les Cycadées et les Fougères; les Arlhropitus faisant songer aux Eqiiisétacées et aux Conifères; enfin, les graines de Gnetopsis, à celles des Gnétacées {^). » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Élude de la moelle épinière au moyen des rayons^. Note de MM. Andh!'; Iîroc.a et A. Zim.meh.\. « On sait que les rayons N .sont émis par les divers organes surtout pen- dant leur fonctionnement et que ces rayons se manifestent par l'augmen- tation de l'éclat du sulfure de calcium phosphorescent. Nous avons alors pensé que l'étude au moyen de l'écran phosphorescent devait donner des résultats précieux dans l'étude des fonctions de la moelle épinière. On a, en effet, décrit dans celle-ci certnins centres qui président à des fonctions organiques bien déterminées, conmie le centre cilio-spinal, les centres vaso- moteurs, le centre génito-spinal, le centre vésico-spinal. On est assez mal fixé sur la situation de beaucoup de ces centres, qui sont regardés comme diffus, s'élendant sur des segments assez étendus de la moelle. » L'étude de la moelle au moyen des rayons N qu'elle émet nous a montré l'existence dans celle-ci de foyers d'activité bien limités tout à fait constants. Nous n'avons pu encore les itientifier tous, mais nous avons pu du moins, pour deux d'entre eux, le centre génito-spinal et le centre vésico- spinai, avoir quelques données assez précises. » Nous laissons de côté pour aujourd'hui la région cervicale qui est assez compliquée, et nous allons donner les résultats de l'étude de la moelle (') B. Renault, Comptes rendus, mars 1902. ('-) Notice xtir les trnvaiur scientifiques Ae H. I^knal'i.t, 1896, p. 146. I24o ACADEMIE DES SCIENCES. dorsale, lombaire et sacrée. L'élude a élé faite au moyen du tube de plomb à localisation, indiqué par Charpentier, el dont l'un de nous a décrit un modèle pratique dans la séance du rj mai. » iSous avons commencé par marqner snr le dos de nos sujets les vertèbres dorsales et lombaires, en partant, comme il est classique de le faire, de la septième cervicale ou proéminente. Le sujet était conché sur le ventre pour amener autant que possible la résolution musculaire, el éviter ainsi l'émission des ravons i\ qui se produisent quand des ordres venus des centres supérieurs se projiagent le long de la moelle. » Dans ces conditions, nous avons pu, cl.ez les sujets normaux, localiser les points suivants d'émission maxima des rayons N : Deuxième dorsale, cin([uième dorsale, onzième dorsale, deuxième lombaire, milieu du sacrum. Ces points ont élé retrouvés en examinant des hoinmes, des fetnnies, des chiens et des cobayes. » Il est aisé de constater l'utilité qu'il y avait à étudier le sujet couclié. Nous avons eu en eflet. dans ce cas, des résultats toujours concordants el relativement aisés à éta- blir; nous avons pu aussi vérifier que les mouvements des membres inférieurs mas- quaient complètement les jjhénomènes. Quand le sujet couché fait des mouvemenls énergiques des membres inférieurs el du bassin, toute la région lombaire et sacrée de la moelle émet des rayons l\ en grande quantité, el l'on ne peut plus distinguer aucune différence. Environ 3o secondes après la cessation des mouvemenls, tout revient à l'état normal et l'on peut recommencera observer. » Le point maximum de la deuxième dorsale correspond, selon toute probabilité, au centre cilio-s|)inal des auteurs. Le maximum de la deuxième lombaire correspond à la région dans laquelle se trouvent les centres génital, vésical, et de la défécation, d'après les auteurs classiques. Nous avons pu vérifier le fait pour les centres génital et vésical. » Sur les sujets âgés, tous les foyers en général sont moins actifs, moins aisés à voir que sur les sujets jeunes; mais la dilîérence est surtout grande pour le centre qui correspond à la deuxième lombaire. Celui-ci, au lieu d'être le plus brillant de tous, devient moins brillant que celui de la onzième dorsale. C'est Là bien probablement le centre génito-spinal et ce dernier fait vient à l'appui de celle croyance. » Nous l'avons vérifié sur des femmes qui avaient subi diverses opérations. » Dans un premier cas, le sujel avail été opéré 25 jours auparavant; on avait pra- tiqué l'hysléreclomie abdominale totale. La malade a\ ait donc ses o\ aires, qui n"avalent pu entrer encore en régression; elle donnait une émission normale de rayons iN. SÉANCE DU ifi MAI igo'i- 12I1 )> Dans un second cas, le sujet avait été ovariotoniisé depuis plusieurs années, et il a donné lieu à une observation extrêmement intéressante que nous donnons en détail. » A un premier examen 1>. trouve le centre de la deuxième lombaire peu marqué, l'uis, Z., reprenant l'examen, trouve le centre lombaire nettement marqué. B. recom- mençant vérifie cette dernière observation. Un doute s'élevant, les deux observateurs sortent de la chambre noire pour conférer sur ce fait qu'ils ne comprennent pas. La maiafle en profite ])Our uriner, et elle urine abondamment. L'examen repris immédia- tement montre aux deux observateurs la suppression complète de toute illumination par la moelle lombaire. » Cette femme, sans ovaires depuis plusieurs années, a donc sa moelle lombaire complètement inactive quand elle n'éprouve pas le besoin d'uriner et, au contraire, lorsque le besoin d'uriner se fait sentir, la moelle lombaire est le siège d'un fonction- nement d'autant plus intense que le besoin est plus impérieux. Des examens ultérieurs pourront peut-être permettre des localisations plus précises, et la distinction exacte des deux centres dont nous venons de parler. La localisation tout à fait précise n'avait pas été faite, en effet, dans la chambre noire, l'observation ayant été fortuite; nous ne pouvons donc affirmer la place exacte du centre observé chez, cette femme. Nous pou\ons seulement dire qu'il est très voisin du point où nous observons en général le centre génito-spinal, ce i[ul est admis par les auteurs. » Nous conclurons des observations pi-éliminaires précédentes que l'examen de la moelle au moyen des rayons N permet de contrôler sur l'homme vivant l'existence des centres médullaires, et même d'avoir une notion précieuse sur leur degré d'activité. » HISTOLOGIE. — Sur la présence de noyaux géminés dans les cellules de divers tissus chez le cobaye. Note de M.4i:rice Pacaut, présentée par M. Joannes Chatiu. « On considère généralement la cellule animale comme pourvue d'un seul noyau. Quelques exceptions ont pourtant été relevées; une des pre- mières fut signalée par Schwalbe ( 186H) dans les fibres lisses de la vessie du chien. Peu a)jrès suivent les observations de Stricker (1871) portant sur la présence de 2 noyaux dans les cellules des ganglions sympathiques; Severin (1886) décrit dans la langue et la muqueuse palatine du lapin de nombreuses divisions directes à la suite desquelles les deux novaux restent dans le cytoplasme sans que celui-ci se divise. Van Gehuchten (1898) et Sano (1901) signalent chacun tni cas de cellule nerveuse binucléée dans un ganglion spinal, le premier chez le lapin (normal), le second chez l'homme (pathologique). Il faut rapprocher de ces faits l'observation de 1242 ACADÉMIE DES SCIENCES. cellules nerveuses binncléées chez le cobave adulte, par Perrin de la Touche el Dide ( 190 1 ). Enfin, des cellules bi- ou polynncléées sont depuis longtemps connues dans un certain nombre de glandes, dans la rate, la moelle des os, etc. Mais, sauf ces derniers cas, la présence ;. Société de Biologie, 28 avril 1904, p. 663, et 7 et 14 mai igoi- (^) Boux, Comptes rendus, 27 avril igoS. SÉANCE DU 16 MAI 1904. 1245 au 8'' jour il y a au conlraiie uue augmentation assez considérable de croissance (effet tardif). » 5° Les nianifcstatioits tardi\es d'une augmentation d'éclairenient consistent en un dépérissement de la larve, ijuand celle-ci n'a pas d'aliment à sa disposition. » Les têtards ([ui proviennent d'œufs insolés meurent rapidement de l'inanition, surtout à la lumière; ceux qui sont issus d'œufs élevés à l'obscurité résistent, surtout à l'obscurité; dans ce dernier cas, les têtards de Crapaud subissent de curieuses trans- formations : le corps continue à s'accroître aux dépens de la queue. » Influence de l'alimenï.4TI0N sur la métamorphose ('). ^ — En diminuant ou en augmentant la quantité du seul aliment assimilable par l'embryon (coques des œufs), on accélère ou Ton retarde la métamorphose en têtard. Par une alimentation abondante, on obtient de gros embryons de 12 jours, qui viennent déjà respirer l'air en nature, bien qu'ils possèdent encore des liouppes bianchiales; mais celles-ci disparaissent en quelques heures si l'on supprime l'aliment, et non si l'on remplace Teaii pure par de l'eau impure. D'après Power, on peut de même transformer des Axolotls en Ambly- stomes en cessant de les nourrii-, et non en essayant la dessiccation et l'asphyxie. » Curieuse influence des algues vertes associées a l'embryon (-). — L'a'uf peut être envahi par des algues vertes unicellulaires qui viennent se grouper sur deux sphères concentriques, l'une contre la surface interne de la coque, l'autre au milieu de la coque. Pendant l'insolation, les œufs viennent llolter à la surface grâce aux bulles d'oxygène qui se dégagent à l'extérieur; l'embryon est soumis à l'action de l'oxygène qui se dégage à l'intérieur de la coque et est soustrait par le double écran de chloro- phylle à l'action de nombreuses radiations solaires. Dans ces conditions : 1° les bran- chies se développent peu (pas de houppes); 2" l'êclosion est plus ou moins tardive (la mêtamorpliose en têtard peut s'accomplir dans la coque de l'oîuf ) ; 3" la croissance, à partir de la métamorphose, est fortement ralentie; le pigment se développe peu. » RÉSUMÉ. — Cette Note fait connaître : i" certaines lois de l'action de la lumière sur le développement des Amphibiens; 2° les curieuses mani- festations tardives de cette action, comparables à celles observées dans l'action du radium; 3° une nouvelle théorie de la métamorphose, inanition (Power), et non asphyxie; l^° un curieux cas de pœcilogonie (Giard) qui trouve son explication dans une symbiose. » HYGIÈNE . — Sur un mode d* épuration bactérienne des eaux de source et de rivière au moyen des sables fins. Note de MM. P. 3Iiquel et H. Mouchet, présentée par M. Roux. « Le procédé que nous allons décrire diffère essentiellement de ceux qui sont actuellement employés dans de nombreuses villes d'Europe et (') Voir BoHN, Société de Biologie, 20 avril igo4, p. 661. ('-) Voir BoHN, Société de Biologie, 7 mai 1904. 1246 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'Amérique pour l'épuration des eaux de lacs et Je rivières que l'on veut rendre pro[)res à l'alimentation. » Ce procédé s'applique aussi bien à l'épuration des eaux de source qu'à la filtration des eaux circulant à découvert et qui peuvent, durant leur trajet, devenir l'objet de puissantes contaminations; il rappelle le mode d'épuration par le sol des eaux usées et celui qui a été préconisé par M. Janel, Ingénieur des mines, pour [)urifier les eaux dans les régions où une forte couche de sable recouvre des terni iiis imperméables. » Notre procédé consiste à diriger les eaux suspectes ou impures au- dessus d'une masse homogène de sable très fin, de i" d'épaisseur environ, so'iïtenue par une couche de gravier convenablement drainée. » L'eau distribuée aussi uniformémenl que j)ossible à la surface du filtre disparaît rapidement et abandonne dans les premièies couches de sable les bactéries et les par- ticules solides qu'elle charrie. Après avoir cheminé lentement sous l'action de la pesanteur dans le sable fin, elle s'échappe librement de la liase du filtre, parfaitement clarifiée et épurée au point de vue bactériologique. » Nos essais ont porté avec un égal succès sur les eaux de source déjà claires, mais chargées d'espèces suspectes, et sur des eaux très impures, comme celle du canal de rOurcq, qui renferme à peu près loooo bacilles du côlon par litre. Nous devons déclarer que jamais ces bactéries n'ont été retrouvées dans les eaux ainsi traitées. » Ces sortes de bassins épuraleurs, d'une construction simple et aisée, nous parais- sent pouvoir être établis sur les échelles les plus diverses. Ils n'ont, pour ainsi dire, besoin d'aucune surveillance; ils n'offrent aucune fragilité et leurbon fonctionnement est assuré quand la quantité d'eau que l'on distribue uniformément à leur surface ne dépasse pas un volume que nous considérons actuellement comme voisin de 400^"'' par mètre carré et par minute, ce qui correspond à une tranche d'eau de Syô""" pai* 24 heures. » Nous estimons que le procédé d'épuration qui vient d'èlre brièvement décrit peut être utilisé avec profit pour obtenir facilement des eaux d'ali- mentation dépourvues de toute nocuitéau point de vue microbien. » M. F. Marceau adresse une Note « Stir la structure des muscles adduc- teurs des Lamellibranches ». M. Cii. Seuffert adresse un Mémoire ayant pour titre : « De la possi- bilité d'un auto-moteur magnétique ou tourniquet magnétique ». Ce Mémoire est renvoyé à l'examen de M. Violle. La séance est levée à 4 heures un quart. M. B. SÉANCE UU 16 MAI 1904. 12^7 BULLETIN BIBLIOGHAPHIQUE. Ouvrages reçus dajns la séance du 2 mai 1904. (Suite.) Annuafio drl Circolo nialematlco di Palermo, 1904, anno XXI' délia sua fonda- zione. Paleinie; i fasc. in-8°. Furllicr researches ou Ihe température classification of stars, by Sir Norman LocKYER. (Extr. des Proceedins;s of the Royal Society, vol. LXXIII.) 1 fasc. iii-8°. Sur les i,' rondes valeurs de la force répuhiie du Soleil, paiTii. Buédikiiine. (Bull, de l'Acad. i/iip. des Sciences de Saint-Pétersbourg; t. XX, n° 1, janvier igo^-) i fasc. in-zi". Beobaclitungen und Photogramme des neuen Sterns (.^ JVoi'a Persei « (S.igoi), zweile Miltheilung von Karl Boulin; mit i Tafel. [Astronomiska iakttagelser och undersôkningar a Stockholms observatoriu/n : Bd. VIII, n° 1.) Slockliolni, 1908; 1 fasc. in-4". Observations météorologiques suédoises, publiées par l'Académie royale des Sciences de Suède; vol. XLIII, 1901. Stockholm, igoS; i fasc. in-4°. Bulletin mensuel de l'Observatoire météorologique de l'Université d'Upsal; vol. XXXV, année igoS, par H. Hildebrand Hildebrandsson. Upsal, 1908-1904; i fasc. in-4°. Publications of the United States naval Observatory ; second séries, vol. V. Was- hington, igo3; 1 vol. in-4°. Monthly weather Review, vo4. XXXII, n' 1, january 1904. Washington; i fasc. in-4°. Publications of the earthquake investigation Commitlee, in foreign languages; n° 15. Tokio, 1904; I fasc. in-S". Arkiv for Botanik, utgifvet of K. Svenska Vetenskaps-Akademien; Band. I, Hafte 4. Stockholm, 1904; i fasc. in-S". Memoirs of the geological Survey of India. Palœonlologia Indien: seiies XV. Himalayan fossils : Vol. I, part 0 : Permian fossils of the central Himalayas, plates I-X, by Carl Diener. Vol. IV, llie fauna of the Spiti shales, p. i-iSa and plates I-XVIII, by Victor Uhlig. Calcutta, igoS; 2 vol. in-f°. Mémoires couronnés et autres Mémoires publiés par l'Académie royale de Méde- cine de Belgique; t. XVI. Bruxelles, 1904; i vol. in-S". Casopis pro pestovani mathematiky a fysiky ; Roc. XXXIII, cislo 1-3. Prague, igoS; 3 fasc. in -S". 1248 ACADÉMIE DES SCIENCES. E RUAT A. (Séance du 21 mars 1904.) Note (le M. F. Hoceçar, Sur les formes décomposables en facteurs linéaires : Page 7^5, ligne 8, au lieu de F{j",, x.^, . . . , .î",j), fisez /(-v,, .c^, . . . , .r,j). Même page, ligne 20, au lieu de p racines, lisez in racines. (Séance du 2 mai kjo'j.) Note de M\T. P. -Th. Muller et Ed. Bauer. Sur l'acide cacodylique et les corps amphotères : Page iioo, ligne i, au lieu de l'action, lisez l'anion. Même page, ligne 20, au lieu de ce système, lisez en système. Même i)age, ligne 28, au lieu de il en suit, lisez il s'ensuit N" 20. TABLE DES ARTICLES. (Sé«nce du Ifi mai 1904.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBKES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Président annonce à l'Académie la morl de M. Sarrau, Membre de la Sec- tion de Mécanique, el la morl de M. Ma- rey. Membre de la Section de Médecine el Chirurgie nSS M. le Président annonce à l'Académie le décès de M. WilUamson, Correspondant pour la Section de Chimie i iSS M. Berthelot ajoute quelques mots au sujet des travaux de M, Willicimson ii8S M. le Ministre dk l'Instruction publique adresse amplialion du Décret du Président de la République approuvant l'élection de Pages. M. Barrais, dans la Section de Minéra- logie, en remplacement de M. Foiiqué. . . 1188 M. le Président annonce à l'Académie que, en raison des fêtes de Ja Pentecôte, la séance du lundi 23 est remise au mardi 24. 1 189 i\l. J. BoussiNESQ. — Pouvoir refroidissant d'un courant fluide, faiblement conduc- teur, sur un corps limité en lous sens... 1189 M. H.MoissAN. — Sur l'électrolyse du chlo- rure de calcium 119^ M. P. DuHEM. — Effet des petites oscillations de la température sur un système affecté d'hystérésis et de viscosité 1 196 NOMINATIONS. Commission chargée de juger les concours des prix Jérôme Ponti, Trémont, Gegner, Lannelongue pour 1904 •■ MM. Mascart, Troosl, Darboux, Berlhelot, Maurice Levy, Bornet 1 ' 9'i Commission chargée de juger le concours du prix Wilde pour 1904 : MM. Maurice Levy, de Lapparenl, Mascart, Berthelot, Darboux, Troost, Lœwy i ion Commission chargée de juger le concours du prix Houllevigue pour 1904 : MM. Mas- cart, Berthelot. Darboux, Troost, Poiii- caré. Maurice Lev)-. Emile Picard 1200 Commission chargée de juger le concours du prix Saintour pour 1904 : MM. Ber- thelot, Mascart, Darboux, Troosl, Poiit- caré, Moissan , Haudry 1 200 Commission chargée de juger le concours du prix Montyon ( Statistique ) pour 1904 ; MM. Halon de In Goupillière, Laussedal, de Freycinet, Alfred Picard, Brouardel, Bouché, Carnot 1200 Commission chargée de juger le concours du prix J.-J.Herger pour 1904 : MM, Alfred Picard, Berthelot, Brouardel, Maurice Levy, Darboux, Mascart, Troost :2oo Liste de candidats présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique, pour une place d'Astronome titulaire vacante à l'Observa- toire : 1° M. Hamy, 2° M. Benan 1200 CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire ptiiPÉTUEL présente une brochure ayant pour titre ; « Instructions sur les paratonnerres adoptée par l'Aca- démie des Sciences. Instructions ou Rap- ports de 1784, 1823, 18Ô4, 1S67 et 1903».. M. Ch. Renard. — Recherches relatives à la résistance de l'air au moyen d'un nouvel appareil appelé éa/o «ce (/jnamome'ïr/'/ue. M. Jean Becquerel. — Sur le rôle des rayons N-dans les changements de visibi- lité des surfaces faiblement éclairées M. H. Pellat. — Explication des colora- tions diverses que présente un même tube à gaz raréfié M. B. Éginitis. — Sur l'état microscopique des pôles et les spectres des décharges... M. P. \'aillant. — Sur la densité des solu- tions salines aqueuses considérée comme propriété additive des ions et sur l'exis- tence de quelques ions hydratés 120^ J 2ûU 12 0 S M. Pu. -A. GuYE. — Nouvelle méthode pour la détermination exacte du poids molécu- laire des gaz permanents ; poids atomiques de l'hydrogène, du carbone et de l'azote. 12 13 M. C. Marie. — Sur la préparation et les propriétés de l'acide hypophosphoreux. . . 1216 M. G. Bauqé. — Sur un tartrale chromeux cristallisé 1217 M. Charles Lauth. — Colorants du triphé- nylméthane, solides aux alcalis 1220 MM. L. Bouveault et A. Wahl. — Prépa- ration des étiiers ï-|i-dicétoniques i'22i M. P. Lemoult. — Action du PCP sur quelques aminés primaires cycliques à l'ébullition ; réduction du PCP avec for- mation de phosphore 1223 .MM. A. Sevewetz et Gibello. — Sur de nouveaux polymères de la formaldéhyde. 1223 M. P. Genvresse. — Action de la parafor- maldéhyde sur les sesquiterpènes 1228 N" 20. SUITE DR LA TABLE DES ARTICLES. Pages. MM. EuG. Charabot et G. Laloue. — Re- cherches sur le mécanisme de la circula- tion des composés odorants chez la plante. 1229 M. P. Petit. — Action de la chaleur et de l'acidité sur l'amylase '23i M. R. Anthony. — Organisation et morpho- génie des ^théries '233 M. P. -A. Danueakd. — Observations sur les Gymnoascées et les Aspergillacées i235 M. B. Renault. — Quelques remarques sur les Cryptogames anciennes elles sols fos- siles de végétation ,. 1237 MM. André Broca et A. Zimmern. — Etude de la moelle épiuière au moyen des rayons N M. Maurice Pacaut. — Sur la présence de noyaux géminés dans les cellules de divers BULLKTIN BIBLÎOCRAPHIOUK Err*t» 1239 tissus chez le cobaye M. Georges Hohn. — De la lumière, de l'aliment et de la chlorophylle, comme facteurs nioilificaleurs du développement des A m pli i biens MM. P. MmiEL et H. MouCHET. — Sur un mode d'épuration bactérienne des eaux de source et de rivière au moyen des sables fins M. F. Marceau adresse une Mole « Sur la structure des muscles adducteurs des La- mellibranches » — • M. Ch. Seuffert adresse un Mémoire ayant pour titre : « De la possibilité d'un auto- moteur magnétitiue ou tourniquet magné- tique » âges. 124 1 I2.'|4 1 2 4-5 1346 1240 104- r.,4X PARIS. — IMPRIMERIE G A UT H I E R - V IL L A R S. Quai des Grands- Augustins. Sh. Le Gérant (jrAUTHrBR-ViLLARS. . . 1904 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. N° 2i (24 Mai 1904). ^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPHIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES \)E L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Aut^ustins, 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SEANCES DES 23 JUIN 1862 ET ll[ MAI 1876 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de i 'Académie se composeiil des exlrails des travaux de ses Membres el de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Ahticle i". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note u anuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu àe la' semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pi'ges par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit iait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ds donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatils aux prix décernés ne le sont qu'autc que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance \ hlique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personi qui ne sont pas Membres ou Correspondants df l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse oti d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui lait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le 1 pour les articles ordinaires de la correspondance i cielle de l'Académie. Article 3. Le bon a tirer de chaque Membre doit être reir l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tan jeudi à 10 heures du matin; taute d'être remis à ter le titre seul du Mémoire est insérédans le Compte n actuel, et l'extraii est renvoyé au Compte rendu vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches el tirage à fiurt. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche; figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sert autorisées, l'espace occupé par ces figures comf pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais de; teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Clommission adininistralivi un Rapport sur la situation des Comptes rendus a l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du Sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent (aire présenter déposer an Sscrétariat au plus tard le Samedi crui précède la séance. leurs Mémoires par MM les Secrétaires perpétuels sont priés avant 5*. Autrement la présentation sera remiss à la séance gui 1 '^ .'5 1904' ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU MARDI 2i MAI 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MÉMOIRES ET C0MMl]IVICAT10J\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSICO-CHIMIE. - Sur les limites de sensibilité des odeurs et des émanations; par M. Berthelot. « 1. Les découvertes qui se multiplient chaque jour dans l'étude des émanations soulèvent une question capitale, celle de l'ordre de grandeur des quantités de matière manifestées par cet ordre de phénomènes. Quel- ques personnes qui s'occupent de ces intéressants problèmes ont pensé qu'il pourrait être utile de comparer ces quantités de matière avec celles qui sont manifestées par les odeurs, et avec les limites de sensibilité établies à cet égard par les expériences précises que j'ai publiées eniqoi dans les Annales de Chimie el de Physique, 7" série, Tome XXII, p. 460. » 2. Je rappellerai que ces expériences ont été exécutées en examinant 1 odeur acquise par l'air contenu dans une jauge de un centimètre cube isolée de tout autre vase; c'est-à-dire sur un volume parfaitement défini de gaz mis en contact avec les organes olfactifs, et contenant lui-même un poids exactement connu de matière odorante. Il est indispensable pour ce genre d'essais de définir rigoureusement les deux données de volume et de poids dans les expériences. » 3. Si l'on veut rendre ces données comparables à celles des études sur les émanations, il convient de tenir compte du poids initial de matière à émanation et du volume gazeux dans lequel cette émanation se trouve repartie au bout d'un temps donné; ce volume étant complètement renou- velé lors de chaque opération d'extraction de l'émanation, lorsqu'on cherche a épuiser celle-ci par voie de distillation à travers des tubes el robi- G. R., 1904, 1" Semestre. (T. CXXXVIII, N' 21.) l52 1 2DO ACADEMIE DES SCIENCES. nets convenablement disposes, c'esl-à-dire en agissant dans les conditions ordinaires de ce genre d'opérations. » 4. Ceci étant admis, prenons un exemple précisé par mes expériences, celui de l'iodcforme, dont chacun connaît l'odeur tenace et pénétrante, ainsi que la faible volatilité. )> D'après les mesures exactes relatées dans mon Mémoire, la limite de sensibilité de l'organe olfactif de l'opérateur était voisine d'un centième de billionième de gramme, contenu dans la jauge d'un centimètre d'air. Il fallait plusieurs heures pour que l'odeur, introduite au centre d'un vase, parvînt à l'extrémité du tube plus étroit, au fond duquel était déposée la jauge exploratrice. La circulation de l'air avait lieu d'ailleurs librement entre le vase, le tube et la jauge. M 5. Supposons maintenant une expérience exécutée avec l'iodoforme, dans des conditions analogues à celles de la distillation d'un corps à éma- nation : im gramme de matière, par exemple, étant dé|)osé dans une petite capacité, conmiuniquaut par un tube dislillatoire pourvu de robinet avec un récipient d'une capacité de loo centimètres cubes, où la matière vola- tilisée est recueillie. Admettons, pour préciser les idées, qu'il faille i heure pour que cet espace renferme une dose de matière odorante, susceptible d'être manifestée avec la jauge d'un centimètre cube; le récipient étant enlevé au bout de ce temps et remplacé par un récipient semblable, sur lequel on exécute une seconde opération, et ainsi de suite. » Dans les conditions ainsi définies, un gramme d'iodoforme perdrait un billionième de gramme eu une heure. Eu répétant les opérations pendant une année entière, d'une façon continue, il perdra 365 x ^'j ^(S-yGo biUio- nièmes de gramme, soit une quantité un peu inférieure à un centième de milligramme. Il faudrait dès lors cent années pour que le gramme de matière eût perdu un milligi-ainme. M Si l'on avait opéré avec le musc, les poids perdus seraient beaucoup plus petits : mille fois peut-être, d'après certaines estimations, non accom- pagnées d'ailleurs de pesées aussi précises que les précédentes. » Je donne ces chiffres uniquement à titre comparatif et pour montrer combien il serait délicat de conclure à la décomposition d'un élément chimique, d'après l'apparition de certaines propriétés d'un autre élément, telles que les caractères spectroscopiques. Quelle que soit d'ailleurs la certitude de ce genre de mesures, leur sensibilité est de l'ordre de celle des caractères olfactifs. Des traces extrêmement minimes de coi-^is étrangers contenus dans une masse principale constituée par un élément, bien delini SÉANCE DU 24 -MAI 1904. I25l d'ailleurs, peuvent être constatées de celte façon, sans qu'il soit facile ou même praticable d'en épuiser cette masse principale; même si elle ne ren- fermait qu'un poids inférieur à un milliciue de ces corps étrangers. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le y-dip/tenylan/hracèneet le tlihydrure de y-d/p/ic- nylanthracêne symétriques . Note de MM. A. Haller et A. (jIuyot. « Dans notre dernière Communication ('), nous avons montre les con- ditions dans lesquelles il faut se placer pour obtenir du dihydrure d'an- thracène y-dihydroxylé-y-diphénylé symétrique ("), et nous avons émis l'hypothèse que la formation de ce dérivé pouvait être précédée de celle du phényloxanthranol. En effet, si l'on fait tomber goutte à goutte d'un enton- noir à robinet une solution éthérée de bromure de pbénylmagnésiuni dans de l'éther anhydre tenant en suspension un léger excès d'anthraquinone, qu'on chauffe pendant quelque temps et qu'on traite finalement par de l'acide chlorhydriqiie très étendu, on obtient après fiitralion, pour séparer l'excès d'anthraquinone, et évaporalion île l'éther une abondante cristalli- sation de phényloxanthranol presque pur qui a été identifié avec le phényl- oxanthranol de M. Baeyer (-). » Il en possède le point de fusion (207, non corr.) et la composition. » Ce phényloxanthranol soumis à son tour à l'action du bromure de phénylmagnésium fournit, avec un rendement de 5o pour 100 seulement, le f/io/ symétrique avec toutes les propriétés décrites antérieurement. Nous attribuons ce mauvais rendement à l'influence pertm'batrice exercée par le OU carbinolique du phényloxanthranol, cet hydroxyle agissant lui- même sur le bromure de j)hénylmagnésiuni. En effet, lorsqu'on remplace dans cette préparation le phényloxanthranol par un élher mélhylique(') CIFÛ C"lt' \/ C cqii-/\cMi' co (') A. Ualler et A. Guyot, Comptes rendus, t. GXXXVIII, p. Sa^. (-) C'est par erreur que, clans notre dernière Communication, nous avons attribué aux. solutions de ce diol une forte fluorescence bleu violacé. Le produit pur n'est pas fluorescent, mais il le devient rapidement par réduction au contact d'un grand nombre de substances organiques. (') A. Haller et A. Guyot, Hall. Soc. chlin.. J" série, t. XVll, 1897, P- ^11- 1252 ACADÉMIE DES SCIENCES. on ohlicnl, ;ivoc un rondement j^rcsqne ihcoriqne, Vct/icr munoinéthylique (lu dihydnirc d 'anlhraccne -(-dihydroxylc, ■■-dipln'nylé symétrique CH'O. ,(7I1' HOC. Ce com])osc se présente sous la forme de beaux cristaux incolores, fondant à 274" (non corr.), cgalemont solubles en bleu indigo dans l'acide sulfu- rique concentré, et possédant la plupart des réactions du diol lui-même. CIC » luèlher dichlorhydrique dudiol C^W'^ ^C'Ii' se précipite en feuillets C nacrés, fondant vers 178", en se décomposant, lorsqu'on traite par l'alcool chlorliydrique une solution du diol dans l'acide acétique cristallisable et bouillant. On |)eut remplacer, dans cette préparation, le ;!iol par son éther mononiéthylique, mais le rendement est moins satisfaisant. Il se dissout également en bleu dans l'acide sulfurique avec dégagement de H Cl et possède une tendance très prononcée à se transformer en diphénylan- thracène par perte de 2^' de chlore : CK .C«H5 .OW Cil'/ \c«H*=Cl^-f-C''n'*(^| \c«H». Cl/ \c«H5 \c«H^ C'est donc un agent oxydant et chlorurant énergique qui réagit vivement sur la plupart des aminés et des phénols, qui oxyde et transforme la dimé- ihylaniline en colorants violets. Nous avons pu isoler, dans presque toutes ces réactions, du ■•i-diphenylanthracène symétrique : ^C= H' \c<^ C41*/ ~^C«M'. Ce carbure s'obtient beaucoup plus facilement, et très pur du premier jet, lorsqu'on traite une solution acétique et bouillante du diol par du zinc en SÉANCE DU 2^1 MAI ipo/f. 1253 pondre, ou par de l'iodure de polassium. Dans ce dernier cas, il v a mise en liberté d'iode CHI' CH^ HOCn^ C\ G" H- G» II' » Il prend encore naissance par réduction de l'éther monométhylique du diol, par simple fusion de l'éther dichlorhydrique décrit plus haut, par l'oxydation à l'air du dihydrure correspondant. Enfin, nous avons éijale- ment observé sa formation en quantité considérable, par ébidlition pro- longée d'une solution de diol dans la nitrobenzine commerciale. » Le produit pur cristallise dans le sulfure de carbone en volumineux cristaux d'un jaune ambré ressemblant aux octaèdres du soufre; il fond à 240° (non corrigé) et se sublime sans décomposition vers 270°. Il ne donne plus de coloration avec l'acide sulfurique, mais se sulfone facile- ment. La benzine et ses homologues le dissolvent, tandis qu'il est très peu soluble dans l'acide acétique glacial et l'alcool. Toutes ses solutions (à l'exception de celles dans le sulfure de carbone) ainsi que les solutions aqueuses de ses dérivés sulfonés possèdent une fluorescence bleu violacé de toute beauté. On sait que l'anthracène et le phénylanthracène mani- festent également en solution une fluorescence bleu violacé. Il régénère le diol primitif lorsqu'on le traite par le bicliromate de potasse en solution acétique. » Dihydrure d'anthracêne diphènylé SYnutnqiic : CH^C^ /G''' H'. — Ce composé résulte de l'action prolongée de l'amalgame tle sodium sur le carbure précédent mis en suspension dans l'alcool. L'opération est ternu- née lorsque la fluorescence de la liqueur a disparu. » Pour l'obtenir cristallisé on le dissout dans le toluène bouillant et l'on ajoute de l'alcool à la dissolution. Il se dépose alors sous la forme de fines aiguilles qui ne jouissent plus de la fluorescence quand elles sont fraîche- ment préparées, mais dont les solutions ne tardent pas à redevenir fluo- rescentes, phénomène qui doit être attribué à une oxydation de l'hydrure du diphénylantliracène. Ce dernier carbure semble donc être le terme l52. 1254 ACADÉMIE DES SCIENCES. stable vers lequel tendent tous les composés que nous venons rrétndier. » Comme la plupart des hvdrures appartenant à cette classe de composés, le dihydrure de diphénylanthraccne perd de l'hydrogène quand on le chauffe à une température élevée. Aussi n'avons-nous pas réussi à déter- miner avec certitude le j)oint de fusion de ce corps. Cette constante, pi ise sur un échantillon fraîchement préparé, bien cristallisé et séché dans le vide à l'abri de la lumière, est de 218°. )) Notre produit ne semble donc pas être identique au dihydrure de diphénylanlhracène symétrique, fondant à i6.'i",2, obtenu par Linebarger dans l'action du chlorui-e fie benzylidène sur le triphénylméthane en pré- sence du chlorure d'aluminium ('). » PHYSIQUE. — Sur quelques faits nom'eau.r observés au moyen d'un écran phosphorescent. Note de M. E. Bichat. « L'observation des effets produits sur un écran à sulfure de calcium phosphorescent par l'ozone ou par le gaz de l'air liquide m'engagea à re- chercher si d'autres gaz ne produiraient pas un effet analogue. Ces corps, préparés sans prendre de précautions spéciales pour leur dessiccation, étaient renfermés dans des tubes en verre mince scellés à la lampe ; les tubes, tenus à la main, étaient approchés de l'écran à sulfure; ils produi- sirent tous un effet plus ou moins énergique et il me sembla que les gaz composés, formés sans condensation comme l'acide chlorhydrique et l'oxvde de carbone, produisaient une action beaucou[) plus faible que les gaz formés avec condensation, comme le proloxyde d'azote et l'ammoniaque. )> Mais les effets que l'on observe changent complètement si l'on modifie le mode d'observation. Au lieu de tenir le tube à la main, on le place sur un support isolant, un support en bois sec par exemple, puis on place l'écran à sulfure phosphorescent sur un autre support. Dans ces condi- tions, l'effet, sur l'écran, du gaz renfermé dans le tube se manifeste par un changement périodique de l'éclat du sulfure : cet éclat augmente, puis diminue, puis augmente de nouveau, et ainsi de suite; ou observe de véri- tables oscillations de sa luminosité. » Pour faire l'observation dans de bonnes conditions et, surtout, pour empêcher l'action des autres corps placés dans le voisinage, il convient (') LiNEBARGEit, Am. c/iein. Journ., t. XIII, p. 556. SÉANCE DU 24 MAT 1904. 1255 d'opérer de la façon suivante : dans un panneau en bols peint à la céruse on pratique une petite ouverture que l'on forme avec une plaque de plomb oxydé munie, au niveau de l'ouverture, d'une fente de 4"" à 5'"' de hau- teur et de 2°"" de largeur. Derrière cette fente on met le tube et on l'observe avec un écran à sulfure placé à i"" de distance environ. Cet écran est con- stitué par un morceau de papier noir sur lequel on a déposé quelques petites taches circulaires de sulfure de calcium suivant uue ligne verticale ou, mieux, par un carton percé d'une fente étroite dans laquelle on a tassé du sulfure pulvérulent. » Dans ces conditions, on observe avec la plus grande facilité les varia- tions périodiques d'éclat décrites plus haut. Ce ne sont pas d'ailleurs des oscillations rétiniennes, car elles cessent dès qu'on supprime la source ou si Ton interpose un écran en plomb oxvdé. Leur période varie avec la nature du gaz et avec la température, dans des conditions qui restent à déterminer. » Les gaz renfermes dans des tubes ne sont pas les seuls corps qui produisent ce phénomène. Si, derrière la fente, on place un tube droit de 4™"' à 5""" de diamètre, ouvert aux deux; bouts, il suffit de faire passer nn courant d'air dans ce tube, soit avec un soufflet, soit avec une trompe, pour que l'écran phosphorescent, placé de l'autre côté, manifeste des variations d'éclat. On les observe même en agitant simplement l'air derrière la fente, avec la main. On les observe encore si, derrière la fente, et au- dessous d'elle on place une lame métallique horizontale que l'on chauffe légèrement. Si on laisse refroidir cette lame, on constate que la période d'oscillation augmente avec le temps; les variations d'éclat de l'écran ne cessent que quand la lame est revenue à la température du laboratoire. » Certains corps, comme le bois peint à la céruse et le cuivre, sont opaques pour ces sortes de radiations; d'autres, au contraire, comme le zinc, sont transparents. » Je me suis demandé si l'action des tubes contenant des gaz ne tiendrait pas à ce que les différents points du tube ne sont pas à la même tempéra- ture. Pour uniformiser la température j'ai renfermé le tube à gaz entouré de ouate dans un tube de cuivre épais fermé à ses deux extrémités et portant une petite ouverture fermée par une lame de zinc soudée au tube de cuivre. L'appareil ayant été abandonné à lui-même dans le laboratoire n'a pas cessé de produire les variations d'éclat du sulfure. On peut admettre cependant que, dans ces conditions, la température est bien uniforme le long du tube. » Les gaz ne sont pas d'ailleurs les seuls corps qui produisent cette 1256 ACADÉMIE DES SCIENCES. action : le pliénomène est beaucoup plus général ; on peut dire que la ))lupart des corps solides, liquides ou gazeux observés dans les conditions précédemment indiquées manifestent leur présence en |)roduisant les variations périodiques d'éclat du sulfure de calcium phosphorescent. Un flacon contenant un produit chimique quelconque placé derrière la fente agit comme les gaz. Il y a ce|)enciant quelques rares exceptions : je n'ai rien observé, par exemple, avec un flacon contenant de l'amiante et les ellfets sont presque nuls avec des flacons contenant de la potasse caustique ou de la baryte caustique bien sèches. Du chlorure de sodium bien sec ne donne à peu près rien; l'iodure de sodium ou de potassium est très actif. » Un être humain placé sur un tabouret isolant, un cobaye placé dans un bocal en verre produisent des oscillations analogues de la luminosité de récran phosphorescent au moyen duquel on les observe. )) Voici encore un fait fort curieux à observer : derrière la fente, on place un tube à essai contenant de l'eau pure: l'éclat du sulfure reste sen- siblement constant; vient-on à laisser tomber dans l'eau une parcelle de chlorure de sodium, on voit aussitôt les variations d'éclat du sulfure se produire. Les oscillations, d'abord très rapides au moment où la disso- lution commence, deviennent ensuite, peu à peu. plus lentes, pour dispa- raître quand la dissolution et la diffusion sont complètement terminées. Au bout de 2\ heures, l'eau salée ne produit plus aucune variation appré- ciable de l'éclat du sulfure. » Si, enfin, derrière la fente, on met un tube contenant une dissolution très étendue d'acide chlorhydrique, on voit des oscillations assez lentes de l'éclat de l'écrau; si l'on approche du tube un flacon débouché, contenant de l'ammoniaque, les oscillations deviennent extrêmement rapides. » Tous ces faits montrent que les variations d'éclat d'im écran phospho- rescent manifestent avec une grande délicatesse tous les changements qui se produisent dans un corps sous les influences les plus diverses d'ordre physique, chimique ou physiologique. » Il était intéressant de chercher l'influence que peuvent avoir sur ce phénomène les anesthésiques dont l'action, d'après les expériences de M. Edouard Meyer et de M. Jean Becquerel, paraît si efficace sur l'émis- sion des rayons N par les plantes ou par les corps inertes, comme le sul- fure de calcium phosphorescent ou le sable insolé. » Pour résoudre cette question, le corps à étudier était renfermé dans un flacon en verre fermé par un bouchon muni de deux tubes à déga- gement. Au moyen d'une trompe, on pouvait, à volonté, faire passer dans SÉANCE DU 24 MAI igo/j. 1237 le flacon de l'Mir pur ou de l'air chargé de vapeurs de chloroforme. Dans tous les cas, les variations d'éclat de l'écran cessent dès que les vapeurs de chloroforme pénètrent dans le flacon; elles se produisent de nouveau si l'on remplace ces vapeurs par de l'air pur. Il suffit d'ailleurs de traces de chloroforme. Si l'on fait l'expérience avec un cobaye, les variations d'éclat cessent avant que l'animal paraisse incommodé par la petite quantité de chloroforme mélangé à l'air qu'il a respiré momentanément. » Pour répéter ces expériences, il est nécessaire d'avoir séjourné, aupa- ravant, pendant un certain temps, un quart d'heure par exemple, dans l'obscurité; c'est alors, seulement, que l'œil peut bien apprécier les va- riations d'éclat de l'écran phosphorescent. » CHIMIE ORGANIQUE. — Hydrogénation directe des homologues de Vaniline. Note de MM. Paul Sabatier et J.-B. Senderexs. « Dans une récente Communication (Co/«/?/É'.y?r/?r/;/y, t. CX\XV[1I, 190'!, p. 457) nous avons indiqué que l'hydrogénation directe de l'aniline, pra- tiquée selon notre méthode générale en présence de nickel réduit, permet delà transformer en cyclohexylamine NH-CH"; mais, par suite d'une action dissociante secondaire qu'exerce le métal, lacyclohexvlamine donne naissance, en proportions importantes, à des aminés qui n'avaient jjas encore été décrites : la dicyclohexylamine et la cyclohexylaniline. » Il était permis de prévoir que les aminés homologues de l'aniline se comporteraient d'une manière semblable et pourraient fixer dans les mêmes conditions G'''^ d'hydrogène. Ces homologues sont de deux sortes: les unes dérivent de l'aniline par des substitutions forméniques dans le groupe amiilé; dans les autres, les substitutions ont lieu dans le novau aromatique : ce sont les toluidines, xylidines, etc. » 1" Pour les aminés du premier groupe (méthyl- ou éthylanilines), l'hydrogénation par 1& nickel entre 160" et 180" peut avoir lieu réguliè- rement. » La production d'aminés condensées dues à une formation d'ammo- niaque, qui avait lieu dans le cas de l'aniline, était ici impossible pour les aminés tertiaires, où il ne reste plus d'hviirogéne fixé à l'azote, peu vrai- semblable poiM' les aminés secondaires où la réaction ne pourrait inter- venir qu'aux dépens de 3'""' d'aminé. On trouve, en effet, qu'il se forme un produit unique, du à la fixation de ô"" tl'hydrogène : c'est toujours une 1:^58 ACADÉMIE DES SCIENCES. aminé énergique, incolore, et ne se colorant pas avec le temps, qni bleuit le tournesol et se combine énergiquement aux acides; les chlorhydrates et les chloroplatinates sont très solubles. » La seule réaction accessoire, d'ailleurs très faible, est la production d'un peu d'aminé forménique et de benzène, transformé lui-même en cvclohexane; mais, si le métal est à une température trop haute, il peut y avoir élimination de carbure forménique avec production d'aniline, ou bien, selon une réaction bien connue, formation d'aminé substituée dans le noyau; cette dernière ou l'aniline pouvant alors donner les produits plus ou moins compliqués de leur hvdrogénation piopre. « 'i^'èlliylaniline C'Il'.Nn.C-H'' (qui bout à 2o4°) fournit facilement la cyclohexylélhylamine CH' ' . NH.C=H% qui bout à 104" (corr.), < = 0,868 ; elle a une odeur de marée qui rappelle celle de l'éthylamine. Avec l'iso- cyanate de phényle, elle fournit l'urée composée : /NH.CMl' \N.C=H'.C'H" qui cristallise aisément de l'alcool chaud en belles lames rhombiqnes inco- lores qui fondent à i'-i5° (corr.). « En partant de même de l'isosulfocyanate de phényle, on obtient l'urée sulfurée correspondante en petits cristaux blancs associés en masses ver- miculées, fondant à 126°. » La dief/ivlani/ine C''H\N(C^H'')- (qui bout à 2 13") fournit aisément la cyclohexyldiélhylamine C''H".N(C^H')-, qui bout à igS" (corr.), (Hodeur un peu végétale. «?" = 0,872. » La diméthylaniline r/'IP.N(CH')- est facilement hydrogénée, et fournit la cyclohexyldiméthylaniline C•''H".N(CH')^ d'odeur de marée, qui bout à i65" ( corr.). d^ = 0,876. » L'hydrogénation s'est montrée beaucoup moins aisée avec la méthyl- oniline CH'.NH.CH' : nous avons péniblement préparé la cyclohexyl- ]nctliylat)iline C'''H".NH.CH% liquide d'odeur intense de méthylamine, bouillant vers i45". » Peut-être la méthylaniliue qui nous a servi renfermait-elle des traces de substances capables de paralyser et même de détruire l'activité cataly- sante du nickel. Nous poursuivons l'élude de ces aminés. » 2° Les complications rencontrées dans l'hydrogénation de l'aniline devaient sans doute se retrouver dans celle des anilines substituées dans le noyau, telles que Its toluidines. C'est, en effet, ce qui a Heu. En opérant SÉANCE DU 2'| MAI igo/J. laSp au-dessous de 200° sur In mèlntnluidine. nous avons pu isoler trois produits distincts : l'un, bouillant vers i5o° sous la pression normale, est l'hexaliv- dromctatoluidine, ou méthocyclohexylamine CIP.C''H'".NII- ; les autres distillent sous 20'"™ à \[\5° et 17.5°, et sont sans doute la diméthocyclo- hexylamine et la méthocvclohexylaniline. » Malheureusement, l'hydrogénation de la métatoluidine se fait péni- blement, quelle que soit la température du métal : l'activité du nickel, d'abord grande, ne tarde pas à s'affaiblir, pour devenir complètement nulle, et la nécessité de renouveler constamment le catalyseur ne nous a pas permis, jusqu'à présent, d'obtenir ces nouvelles aminés en quantités suffisantes pour en préciser les caractères. La cause de cet insuccès est probablement dans la faible volatilité des produits supérieurs formés, qui s'accumulent sur la surface du métal, et en suppriment le contact avec l'hydrogène et la substance hydrogénable : car ces mêmes difficultés se retrouvent pour les antres toluidines et les xylidines. » MEMOIRES PRESENTES. MÉCANIQUE. — Détonation sous l'eau des substances explosives. Mémoire de M. .Iacob, présenté par M. I^éauté. (Extrait par l'Auteur.) (Renvoi au concours du Prix extraordinaire de six mille francs.) « Quand une charge de matière explosive se décompose au sein d'une masse liquide indéfinie, elle y détermine des pressions très considérables. » Nous nous sommes posé le problème de rechercher comment se développaient au sein du liquide les pressions dont nous venons de parler, lorsque la substance explosive y détone. » Il est inutile d'insister sur l'intérêt de cette question au j)oint de vue de l'effet des torpilles, et des moyens de les atténuer. » Il résulte de ce qui précède que la compressibilité du fluide joue un rôle important dans cette étude. Cette compressibilité n'a été étudiée que jusqu'à des pressions voisines de 3ooo''s par centimètre carré et dans ces limites le coefficient de compressibilité a été trouvé nettement décroissant. » La rapidité de décomposition des explosifs est telle que, si l'on suppo- sait le coefficient de compressibilité constant, le volume du liquide se trou- verait théoriquement réduit à zéro et deviendrait même négatif. » Nous avons donc été conduit à adopter une loi de compressibilité qui l'jfio ACADÉMIE DES SCIENCES. reproduise les propriétés les plus essentielles que ce phénomène doit présenter et qui, aux pressions inférieures à Sooo"''", donne pour le coeffi- cient de compressibilité des valeurs sensiblement égaies à celles qui ont été trouvées directement. » L'équation du mouvement du fluide a été établie pour le cas d'une charge sphérique. Cette équation avait été indiquée déjÈi par Hugoniot. » Elle ne paraît pas devoir se laisser intégrer simplement dans le cas général, mais on peut obtenir des solutions dans le cas où le déplacement d'une couche est |)etit par rapport au rayon de celte couche. » Avec les explosifs très vifs, tirés à forte densité de chargement dans les torpilles, cette condition est suffisamment réalisée jusqu'au delà du maximum de pression. Dans le cas où le coefficient de compressibilité est supposé constant, l'équation réduite s'intègre complètement; on ne peut l'intégrer que par approximation si ce coefficient n'est pas constant. » L'équation à la surface, qui permet de déterminer la seule fonction arbitraire restante lorsque le mouvement se propage dans le repos, est celle que l'on considère en balistique intérieure. Dans cette équation intervient la loi de décomposition de la charge explosive, au sujet de laquelle des hvpothèses sont nécessaires. )) Le point essentiel et sur lequel nous avons insisté est la propriété qu'a la fonction représentative de la quantité d'explosif décomposé d'avoir une dérivée finie dès le début de la détonation. » Les phénomènes de propagation du n)ouveinent sont complètement différents dans le cas où le coefficient de compressibilité est supposé con- stant et dans le cas où ce coefficient est variable. Dans le premier cas, la vitesse de propagation des mouvements est constante; dans le second, elle augmente avec la pression. )) Il suit de là que les mouvements qui [)rennent naissance entre le début du phénomène et la fin de la décomposition de l'explosif se pro- pagent de plus en plus vile, se superposent et donnent lieu à une disconti- nuité qui se propage ensuite dans le fluide. Un obstacle sera donc en général abordé par une pression finie. » Cette discontinuité se forme très près de la sphère d'explosion ; elle ne se forme sur cette sphère que lorsque la densité de chargement est égale à la densité même de l'explosif. Ce cas limite, qui ne se rencontre pas en pratique, est très intéressant au point de vue analytique, parce que les conditions initiales ne peuvent être imposées au mouvement si l'on n'admet pas la production il'une discontinuité dès le début. La consi- SÉANCE DU 24 MAI 1904. 1261 déralioli de la formule des pressions eu vase clos permet de voir cpie celle discontinuilé doit effectivement se produire. » Nous donnons des formules relativement simples qui permettent de calculer la pression dans le fluide en fonction des données du problème. )) Nouspassons ensuite au calcul de la pression exercée sur un obstacle. La question peut être résolue approximativement d'une façon assez simple lorsque l'obstacle est de grande dimension, mais il n'en est pas de même pour des obstacles de petites dimensions comme les appareils enregistreurs. » Le fonctionnement de ces appareils se fait d'après des lois toutes dif- férentes de celles qui se présentent dans les bouches à feu, les résultats qu'ils fournissent et qui font l'objet d'études en cours ne permettent pas de conclure immédiatement à la valeur de la pression maxima qui s'est développée dans le fluide aux environs de l'appareil. » CORRESPONDANCE. M. Marcel Brillouin prie l'Académie de le comprendre parmi les can- didats à la place laissée vacante, dans la Section de Mécanique, par le décès de M. Sarrau. (Renvoi à la Section de Mécanique.) MÉCAiN'IQUE. — Sur l'énergie en jeu dans les actions dites statiques, sa rela- tion avec la quantité de mouvement et sa différenciation du travail. Note de M. Ernest Solvay. « Le poids d'un corps, P =^ M^, peut être considéré, cinétiquement parlant, comme représentant la quantité de mouvement que le corps prendrait après i seconde de chute; il représente donc ce que l'on peut appeler une quantité de mouvement potentielle unitaire et cette définition permet d'éclairer jusque dans ses détails le problème du soi-disant travail statique des physiologistes. » Lorsque, en effet, considérant la suslentalion d'une masse par un jet vertical, on multiplie le poids du corps sustenté par le temps de sustenta- tion /, ce qui donne ce soi-disant travail statique, on ne fait ainsi que con- stituer purement et simplement une quantité de mouvement potentielle multiple de la précédente, égale à la quantité de mouvement réelle que 1262 ACADÉMIE DES SCIENCES. le corps prendrait après un temps de chute égal à ^ et par conséquent égale aussi à celle que le jet sustentaleur engendre lui-même pendant ce temps ^ : car il est clair qu'il faut nécessairement de la quantité de mouvement réelle pour équilibrer de la quantité de mouvement potentielle, c'est-à-dire pour empêcher cette dernière de devenir elle-même réelle. On voit déjà par là que l'expression travail slalique est défectueuse, de nature à fausser les idées, et l'inlérêt qu'il y aurait à la remplacer par le terme exact : quanùlè de mom>emenl potentielle. Mais, de plus, nous allons voir qu'd n'y a, en principe, aucun rapport entre l'énergie en jeu et ce soi-disant travail statique. M On sait, en effet, que, lorsqu'on sustente un corps par l'action, sup- posée intégrale, d'un jet fluide vertical déviant à angle droit, trois éléments kont exactement équivalents, pouvant s'exprimer l'un par l'autre : le poids du corps M^, la pression vive ishdg exercée par le jet et la quantité de mouvement mt' du jet, d représentant la densité du fluide, s la section du jet cl A la hauteur de charge correspondant à la vitesse v. Or, l'énergie ^w^^ du jet est, au contraire, essentiellement variable par rapport à ces trois éléments, puisque, pour une infinité de valeurs de v, on peut, à condition de faire varier convenablement m en modiliant la section du jet, engendrer une quantité de mouvement inv = sdv- ^= islidg, toujours la même, tandis que l'énergie ;^/?n'-= ^,sdv^ s'en déduit en la multipliant par le fac- teur variable Iv. » Cetteabsencederapport purement numérique entre l'énergie dépensée par le jet et le soi-disant travail statique correspondant a|)paraît de façon plus frappante encore si l'on envisage un tube serpentin à axe horizontal, comprenant un nombre indéfini de spires et parcouru par un courant de fluide à l'état de régime et à vitesse constante; car, en rendant mobiles, sans nuire à l'étanchéité, toutes les demi-spires supérieures et en les char- geant d'un poids égal à la pression vive imv exercée sur chacune d'elles, on constate que l'on peut théoriquement, abstraction faite de toutes les résistances, sustenter un poids indéfini, bien que la dépense de fluide, et par conséquent l'énergie en jeu, reste toujours la même dans ce véritable paradoxe hydrodynamique . » Ce n'est pas tout et l'on est, au surplus, conduit aux conclusions pré- cédentes si, dans l'étude du phénomène de la sustentation, on substitue à l'action du jet celle d'un électro-aimant. En effet, la force portante totale d'un électro-aimant de surface donnée ne dépendant que de l'intensité du courant qui l'actionne, une même force portante, et par suite une même SÉANCE DU 24 MAI 1904. 1263 sustentation, peut être obtenue en fiiisant varier à l'infini les conditions (lu courant, c'est-à-dire la force électromotrice et la résistance du circuit, tandis que l'énergie mise en jeu dépend non seulement de l'intensité mais de la résistance et varie donc, comme cela avait lieu pour le jet, suivant les cas. Et, d'autre part, une sustentation indéfinie peut théoriquement s'ob- tenir à l'aide d'un courant déterminé passant à l'état de régime permanent dans un système d'électro-aimants successifs qui donnerait lieu à un véri- table paradoxe électrodynamique analogue au paradoxe hydrodynamique précédent. » Quel que soit le point de vue auquel on se place on arrive donc aux mêmes résultats. Néanmoins, alors que, d'une manière générale, il résulte de ce qui précède l'impossibilité de rattacher par un rapport numérique la quantité de mouvement potentielle ou soi-disant travail statique des phy- siologistes à l'énergie qui est dépensée pendant l'acte de la sustentation par le jet ou par l'électro-aimant, il n'en est pas de même si l'on opère avec un jet ou un courant électrique bien déterminé et fonctionnant dans des conditions invariables : dans ce cas il y a évidemment rapport numérique, et c'est ainsi que des recherches expérimentales de M. Charles Henry et M"* Joteyko (^Comptes rendus, 26 décembre igoS) ayant conduit à une valeur numérique constante y.,- pour le rapport des travaux dynamiques aux soi-disant travaux statiques énergétiquement équivalents développés par des sujets très différents; on doit logiquement en conclure que le muscle est, pour les dilférents sujets, un appareil identique; appareil dont le fonclionm-nient est bien comparable à l'action d'un jet sustentateur comme le signale M. Charles Reavy (Comptes rendus , ii avril 1904), mais à condition toutefois, cela est maintenant évident, d'avoir la même vitesse de jet dans tous les cas. Bien plus vraisemblablement d'ailleurs le muscle doit être assimilé à un appareil produisant de la sustentation ou de la com- pression et actionné par un courant électrique fonctionnant dans des conditions bien définies, ce que les recherches de M. d'Arsonval sur son muscle artificiel et bien d'autres considérations tendent à établir. » Enfin si, dans un autre ordre d'idées, on considère plus spécialement l'énergie même qui est mise en jeu par le jet, par l'électro-aimant ou par le muscle, il est indispensable de remarquer que si cette énergie se dépense nécessairement pour obtenir l'effet de la sustentation, de la pression vive ou de la compression, théoriquement elle ne se consomme pas; car avec le jet et le courant électrique elle demeure toujours intégralement disponible pour effectuer un travail quelconque dans un utilisateur introduit dans le 1264 ACADÉMIE DES SCIENCES. circuit, el dans le muscle si elle se transforme nécessairement en cliaieur ce n'est qu'en raison de l'impossibilité qu'il y a d'infrodiiire nn utilisateur dans son circuit. C'est donc énergie de sustentation, de pression vive qu'il y a dans les cas envisagés ci-dessus et non travail de sitstenlalion, de pression vive, et dans un muscle qui élève lentement un poids il y a à lu fois énergie de sustentation et travail d'élévation de poids. On voit que ce cas tout particulier mène à attacher aux mots travail et ènerf^ie des acceptions bien distinctes, alors qu'on les confond généralement. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Résistance de l'air. Comparaison des résistances directes de diverses carènes aériennes. Résultais numériques. Note de M. Ch. Renard, présentée par M. Maurice Lé\ y. « La comparaison des résistances directes de diverses carènes aériennes simples (plan, sphère, cônes, corps fusiformes, etc.) s'effectue facilement au moyen de la balance dynamométrique que nous avons décrite (Comptes rendus, iG mai iQo'j). » Le coefficient de résistance p, d'une carène de forme donnée est le quotient de la résistance de celte carène en kilogrammes à la vitesse de i'" par seconde par la surface transversale de la carène (maître-couple) en mètres carrés. L'unité à laquelle on com- pare tous ces coefficients p, est la résistance d'un plan mince de i'"' se déplaçant ortlio- gonalement et rectilignemenl dans Vair normal à la vitesse de i'" par seconde (l'air normal pèse i''?,25o par mètre cube). C'est le coef fiaient fondamental '^^.^ très difficile à mesurer exactement et qui doit, d'ailleurs, dépendre de la forme du contour du plan (Le Dantec) et peut-être un peu de sa grandeur absolue. » Le rapport — u^ i est le coefficient de réduction de la carène. 'fi » Si l'on connaissait o, et tous les coefficients de réduction i, on connailrail toutes les résistances directes p,. » La balance dj^nainométrique ne permet pas de mesurer exactement p,, parce qu'elle emploie le mouvement circulaire. Les coefficients de résistance dans ce cas sont toujours supérieurs à p,. » Mais cet instrument permet de.déterminer une série de valeurs p qui sont à peu près proportionnelles à pi si l'on a soin d'opérer avec le même rayon de gyration et avec des corps de même étendue dans le sens transversal. )> Dès lors on peut oluenir de Ijonnes valeurs de t et il ne man()Lie plus pour com- |iléter les bases numériques du problème des résistances directes que la déteriniiialinn du chillre fondamental ç,. » l'oui- le moment, suivant les expérimentateurs (Piobert et Moriii, Langley, laboratoire de Clialais, Canovelti, Le Dantec, etc.) ce cliillVe oscille entre 0,070 et SÉANCE DU 2/, MAI ipo/j. I^Gfï 0,090 et nous serions tentés de considérer que 0,080 est assez voisin de la vérité. Jus- qu'à ces derniers temps, nous avons adopté 0, = o,oS5, nombre qui se rapproche beau- coup de celui qu'on déduit des expériences de Langiey et de celles beaucoup plus anciennes de Piobert et Morin. C'est celui que nous adopterons encore aujourd'liui. » Dans le Tableau numérique suivant on a fait connaître pour quelques carènes simples les valeurs de cr et aussi celles de t', jajiports de la résistance à celle de la sphère. Dans une tinisième colonne on a donné -[ en admettant quo 'i,=ro,o85. » La loi du carre de la vitesse s est remarquablement vérifiée et, si l'on appelle R la résistance d'une carène de maître couple S animée d'une vitesse V dans de l'air de poids spécifique a, on aura très exactement (0 I ,'?.) SV- = o,8o,rt^SV- (R en kilogrammes, a en kilogrammes par mètre cube, S en mètres carrés, V en mètres par seconde). » Nos expériences ont élé poussées jusqu'à des vitesses supérieures à 5o™ par seconde sans que la loi du carré de la vitesse semble fléchir le moins du monde. 1) La figure montre une balance disposée jiour mesurer la résistance d'un coiq)le de plans circulaires de o'",ioo de diamètre sur un cercle de 2'",3o. Ce sont ce? plans qui ont été pris comme termes de comparaison. G. R., 1904, 1" Semestre. (T. CXXXVUT, N- 21.) l53 1206 ACADÉMIE DES SCIENCES. » La méthode de délerminalion de , est trop simple pour que nous croyions néces- saire de la décrire ici. Il faut naturellement éliminer la résistance du manège seul pour comparer les carènes entre elles. , „„^onf ,, Si n n' et n" sont les tours par seconde correspondant a un même moment moteur pour le plan, la carène et le manège, on a, sauf la correction relative aux variations de la densité de l'air : (2) 7 =; I 7?^ Tahlenu des coeffïcienis de réduetion Nalure de la i-airnc. "■- " ■ 1. PUin niinro orthogonal 'iO"0 ''•3' 2. Sphère "•'■'«^ '•""" 3. Demi-sphère creuse (concavité en j ^ ^^^^ ^^^^^ avant) ' 4. Demi-sphère creuse (concavité en ) _ .^^^ ^j^_ arriére ) ' 5. Cylindre transversal O'SgG 3,70 Carènes de ballons dirigeables. !o,o-j33 I soit ( I 0,403 Î3765 ] t l -2 -J io.oSai \ soit ( ^ , ~ ^ > 0,20j 7 de diverses carènes simples. p.. o,n85 0,235 0,109 o,o333 o ,o5o" 0,00623 Corps fusiforme, ailongemenl 2 (mar- che transversale) 0,433 2,73 0.0308 Oli^enalions. Le coefficient de la résistance p d'un plan de o"',20o de diamètre tournant sur un cercle moyen de 2",3o de diamètre a été trouvée égale à o,io3, chiffre nota- blement supérieur à o,o85, ce qui montre l'inlluence du mouvement circulaire. Le coefficient de réduction de la sphère est notablement plus faible jt-^,- qu'on ne le croyait jusqu'ici. Les coefficients des corps fusiformcs deviennent rapidement très faibles, un fuseau d'allongement 3 ne résiste plus que comme la trente et unième partie du plan mince de même section trans- versale. Tous les corps essayés étaient parfai- tement polis. Les chiffres de ce Tableau peuvent déjà rendre des services, mais il fau- drait continuer ces essais pour d'autres formes et les réitérer le plus possible. Le temps nous a manqué pour ce tra- vail qui se poursuit néanmoins toujours, mais trop lentement à notre gré. MECANIQUE APPLIQUÉE. - Sur un insln.rnent destiné à -f^f^;.^'^^^ ^^" ,ourà /?/././. Note de M. Mœhlexbuvck, présentée par M. Lfppmann. « Cet it^strumeat permet de résoudre rapidemetit un problème qui se présente fréquemment dans la pratique industrielle. SÉANCE DU 24 MAI igo/î- 1 267 » Soil un lonr à fileler dont la vis ait iiu pas donné en pouces anglais : on veut l'employer à construire une vis dont le pas est donné en milli- mètres. Il faut intercaler entre l'axe du tour et la vis un couple de roues d'engrenages ayant des nombres de deuLs a et h convenablement choisis, de manière à réduire la vitesse de Taxe dans un rapport /?. Comment trouver les nombres « et i? Le mécanicien dispose d'un jeu de trente ou quarante roues dentées : il lui faut calculer les raj^ports que fournissent ces roues prises deux à deux jusqu'à ce qu'il ait trouvé par lâtonnement la combi- naison convenable. Ce tâtonnement est parfois très long; il constitue un sérieux obstacle à l'emploi du système métrique dans les pays où d'autres mesures ont servi de bases à la construction du tour à fileter. 12G8 ACADÉMIE DES SCIENCES. » L'inslrumenlqiie i'iii riionnciirde piésenter à T Académie do nue méca- niquement la solution. C'est une sorte de rètjle à calculer circulaire. » Au centre d'une circonférence divisée se trouvent deux aiguilles mobiles. On donne à ces deux aiguilles un écartement égal au rapport n à réaliser ou, pour mieux dire, au logarithme de n\ cette opération s'exécute à l'aide d'une division circulaire tracée sur l'instrument. Cela fait, on laisse l'écarlement des aiguilles invariable et on les fait tourner ensemble, jusqu'à ce que leurs pointes coïncident simultanément avec deux nombres entiers marqués sur une seconde division circulaire : ces entiers sont les nombres de dents des roues à employer. Il peut y avoir plusieurs solutions. Pour l'une et l'autre division, les longueurs portées sur la circonférence sont les logarithmes des nombres inscrits. L'instiiimenl n'est donc qu'une variante de la règle à calcul. » PHYSICO-CHIMIE. — Sur l'' ionisation tJiermiqiie des vapeurs salines. Note de M. G. MonEvr, présentée par M. Mascart. « Quand on chauffe à une température élevée, looo" par exemple, une vapeur saline, celle-ci est rendue conductrice et reste conductrice jusqu'à la température ordinaire. La conductibilité dépend de la nature du sel et de sa constitution chimique. » J'ai étudié le phénomène avec l'appareil suivant : » Le courant d'air d'une trompe à eau traverse une solution aqueuse d'un sel A, un tube de porcelaine chaude à 1000° sur une longueur de iC'", un condensateur cylin- drique B disposé pour mesurer la charge électrique du courant gazeux. .\ cet efTet, son armature centrale G est à un potentiel variable à volonté et son armature exté- rieure en communicalion avec une capacité connue et l'un des couples de quadrants d'un éleclromèlre Curie dont l'autre couple est au sol et l'aiguille au potentiel constant de 8") volls. C étant |50sitif ou négatif, on note la charge reçue par l'éleclromèlre en une seconde, d'où le courant d'électricité / qui traverse le courant gazeux chargé de vapeur saline. La température à la sortie du condensateur est 100° environ. J'ai obtenu les résultais suivants : ' » I. Pour une solution de concentration fixe d'un sel A, le courant i, d'abord proportionnel au voltage du condensateur, tend vers une valeur limite I quand celui-ci croît. » II. Pour le même sel, le courant limite I est proportionnel à la con- centration de la solution si celle-ci est très diluée (i^ pour 1000), varie ensuite plus lentement et tend vers une valeur limite J, d autant plus vite atteinte que la vapeur est moins conductrice. » lll. De tous les sels étudiés, ceux de potassium sont beaucoup plus SÉANCE DU 24 MAI 1904. 1 269 conducteurs que les autres et leur conductihililé limite I dépend du radi- cal acide. Les sels Kl, KCl, RBr, RAzO^ sont trois à quatre fois plus con- ducteurs que les autres sels de potassium. La loi de Faraday n'est pas vérifiée. » IV. Pour le même sel A, la conductibilité n'apparaît que si le tube de porcelaine est incandescent et croît rapidement avec la température. » On peut démontrer que la vapeur a été ionisée par l'expérience sui- vante : » A la sortie du tube de porcelaine, le courant gazeux traverse successivement deuv condensateurs cylindriques P et Q. L'armature intérieure est commune et portée au potentiel V, positif ou négatif. I^'armature externe de P est au sol et celle de Q reliée à l'électromèlre. Si l'on fait croître V, le courant (' reçu par Q croît, atteint un maxi- mum pour V=: Vo, décroît et s'annule. En admettant l'existence d'ions, les trajectoires de ceux-ci, d'abord parallèles à l'axe du condensateur, s'inflécliissent vers les arma- tures externes, rencontrent celle de Q suivant une surface décroissante et, finalement, touchent seulement P si le potentiel V est assez élevé. » L'ionisation des sels de potassium quej'ai observée n'est pas analogue à celle qu'ils acquièrent dans une flamme (') où l'influence du radical acide est très faible. Je montrerai prochainement que les mobilités des ions sont aussi très différentes. » CHIMIE PHYSIQUE. — Élude cryoscopique des dissolutions dans le sulfure d'antimoine. Noie de MM. Guinchant et Ciiiiétien, présentée par M. Haller. « Dans une Note récente M. Pclabon dit n'avoir pas obtenu de dissolu- tions d'antimoine dans le sulfure d'antimoine répondant à la coinposition du sous-sulfure de I^araday, SbS. A la suite d'expériences que nous expo- serons dans une prochaine Noie, nous avons jugé utile d'étudier ces disso- lutions par la cryoscopie. » La cryoscopie à très haute température n'avait pas été appliquée jus- qu'ici; nous avons reconnu qu'elle ne présente aucune difficulté spéciale quand on est abi»lument maître de la tt-mpératurede l'enceinte, condition que réalise parfaitement l'emploi du four électrique à incandescence. Les couples thermo-électriques permettent, d'autre part, d'évaluer la tempé- rature à un degré jirès, approximation sulfisante, étant donnée la valeur (') MoiiEAU, Annales du Chimie et de Physique, septembie 1900. i53. 1270 ACADÉMIE DES SCIENCES. élevée que prennenL les couslantes cryoscopiques pour les corps fondant à haute température. » JXous avons utilisé le four électrique à fil de nickel déjà décril j)ar l'un de nous. Le sulfure d'anlinioine était préparé par synthèse en combinant ranlimoine pur et le soufre, et analysé. A la tempéiature de fusion le sulfure d'antimoine peut, en effet : 1° se dissocier en perdant du soufre; 2° dissoudre de l'anlinioine ; 3° dissoudre du soufre qui ne s'échappe que partiellement au niouieul de la solidification en produi- sant un rochage. Le produit pur obtenu par synthèse directe, comme le sulfure pré- cij)ilé, fondent nettement à 54o° ('). *» Coiistanle cryoscopKjue. — Le four électrique étant traversé par un courant de CO'- sec nous fondions un mélange en poudre fine de sulfui'e d'antimoine et ducorps à dissoudre. Le couple thermo-électrique, protégé par un tube de Bohème dur, servait d'agitateur. Le refroidissement du four était réglé de façon à observer une surfusion d'en\iron 5" et un maximum tlurantS à G minutes. » Nous avons trouvé les Aaleurs suivantes, P désignant le |ioids de corps dissous dans loo» de suiftire d'antimoine et C les abaissements du point de solidification : 1 \' 4,936 10,34 i5,i 20,6 Sulfure d'argent ) C 18° 35" 53" 78" M = 248 j C „ p û,64 j,38 3,01 3,79 » On en déduit pour l'abaissement à l'origine y^A = 3,2, ce qui donne pour la constante cryoscopique k^ = 3,2 x 2/18 = 793,0. / 1^ 5,iS 8,57 j5,i 20,33 Sulfure de plomb j C 18" 28" 5o° 70" ^' = ^'9 je 3,_„ 3^^g 3,, 35^ » Ces nombres donnent à l'origine ( -^ j ^ 3,3; d'où k., = 788,7. » Ces deux valeurs k^ et k., concordent à 0,6 pour 100; nous prendrons, comme constante cryoscopique expérimentale, /{ = 790. » Vérificalion de la constanle expérimentale par la formule de Van t'Hoff. — Ce nombre porté dans la formule de Van t'Hoff: /• = -^-j^ — , en donnant à T la valeur 5/10 + 273, fournit la chaleur de fusion L = iG*-"', 7. Nous avons déterminé directement cette chaleur de fusion par des mesures calo- rimétriques. (') ^()us n'avons jamais obtenu de sulfure fondant à 555" comme l'indique M. I^é- labon. SÉANCE DU 2/} MAI 1904. 1271 » Le sulfure d'antimoine était placé clans une nrnpoule en verre de Bohême dur, enfermée elle-même dans une enveloppe cylindri(pie en tôle de nickel. Le chauffage se faisait dans un four électrique à tube vertical, et la température était maintenue constante pendant i heure ; au moment de faire la mesure, le calorimètre était glissé sous le four, et l'enveloppe y était rapidement descendue. » Des expériences préliminaires nous ont fait connaître : » L° La chaleur spécifique moyenne du nickel, entre 20" et 600", C = 0,1294 {'); » 2° La chaleur spécifique moyenne du verre employé, entre 2*0° et 600°, C'= o,238. » Nous avons déterminé les quantités de chaleur cédées par !« de sulfure d'anti- moine, entre 20» et 1°, apiès et avant la tempéralure de fusion. Dans ce dernier cas, nous avons dû rester à So" au moins au-desscju'^ du point de fusion, car nous avons constaté qu'au-dessus de .5io° le sulfure d'antimoine s'agglomère. Comme il se dissocie, même avant la fusion, il est possible que les produits de la dissociation déterminent lentement un abaissement du point de fusion, d'où une li((uéfaction partielle qui augmente beaucoup la quantité de chaleur trouvée. » L'expérience nous a fourni les nombres suivants, chacun d'eux étant la moyenne de deux expériences concordantes à 1 pour 100 : Q«3r = 83, 2, Qr = 72,9, rj^- = li2,i gi»r=39,i 7«r = 33,6. ^J2?=3o,79. » Ces valeurs fournissent par extrapolation Q;;J?"=: 67,0, '/!,'?'= ^9, 5, d'où la cha- leur latente de fusion Qj*?'— ql^°=i-y,5. L = ,-,5. » Cette valeur est supérieure au nombre 16,7 déduit de la formule de Van t'Hoff. Cependant, nous estimons que l'accord est très satisfaisant, étant donné qu'une erreur de i pour 100 sur les quantités de chaleur peut produire une variation de plus de i*^-''' sur la chaleur de fusion. » Les quantités de chaleur précédemment mesurées fournissent encore pour le sulfure d'antimoine les constantes thermiques suivantes : Chaleur spécifique moyenne de 20° à ôoo° (état solide). . . 0,0816 » vraie à 5oo° (état solide). . . 0,220 » vraie à 582° (état liquide) . . 0,263 ( ' ) Ce nombre est un |)eu inférieur à celui qu'a trouvé M. Pionchon. On sait que les températures employées par Al. Pionchon sont notablement trop basses : les chaleurs spécifiques moyennes qu'il en a déiluites sont donc trop élevées. 1272 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Application à la dissolution d'antimoine ilaiis le siilj'arc d'antimoine. — Nous avons déterminé les points de congélation des dissolutions d'antimoine dans le sulfure d'antimoine : 1'... 2,697 ^'^-i 10,18 i3 (solution saturée) C... 15° 24° 35" 4o" (abaissement maximum) ç p... 5,52 4:49 3,43 3,07 » Ces nombies donnent à l'origine ( — | =r 7,0. lui adoptant la constante cryosco- jjique k = 790, on eu déduit lAr\\ = f^ := 1 13. 0 / i' M = ii3. » Ce nombre est voisin de 120, poids atomiijue de l'antimoine. w Ainsi, en admellant que le corps dissous dans le sulfure est bien de l'antimoine, on voit que ce métal se trouve à l'état monoalomique, comme dans le cadmium, d'après Heycock et Neville. Ce calcul suppose que le corps dissous est de l'antimoine; en admettant qu'il y a réaction suivant la C formule Sb+Sb-S-'= Sb'S\lesPet y^ [ircnnent des valeurs différentes. On trouve alors ( 5 j =1,8 et M =439- Ce nombre correspond cryoscopi- q'uementau poids moléculaire Sb'S' = 45G. La cryoscopiene permet donc pas une conclusion formelle ; il faut avoir recours à d'autres méthodes. » CHIMIE AXALYTIQUE. — Dosage de la formaldéhyde aUnosphériqiie. Note de M. H. Hexriet, [)résentée par M. Haller. « Dans une précédente Note (') j'ai démontré l'existence de la formal- dclivde dans l'air atmosphérique et j'ai indiqué qu'elle variait dans la pro- l'O'-t-ion de y,niW à j^^, du poids de l'air. » La méthode que j'ai employée pour le dosage est la suivante : » L'air, filtré au préalable sur du coton de verre, passe d'abord dans un tube en U de 3^"° de diamètre, rempli de fragments de coton de verre mélangés à de l'oxjde rouge de mercure, ce tube étant placé dans une étuve maintenue à 25o°. Il traverse ensuite des barboleurs à potasse qui absorbent à la fois l'acide cnrbonique libre de l'air et celui qui provient de ^o\^(lation de lu l'oiinaldéliyde. En coinj)aranl les résul- (') Comptes rendus, t. CXXXVilI, p. 208. CH-0 -0 calculé. CII-0 introduit. poui- looin' d'air 67"'s7 68">s,o '>^,8 7/1-g,^ 7J'«s,6 95"">7 SÉANCE DU 2] MAI 1904. 11^73 lats obtenus ainsi à ceux que fournit un autre appareil identique, mais dépourvu de tube à oxyde de mercure, on trouve dans le premier cas un excédent d'acide carbonique correspondant exactement à la quantité d'aldélude formique contenue dans l'air ('). » La vérification du procédé a été faite comme suit : » On dispose, après le filtre qui amène l'air exlirieur, un premier tube à oxyde de mercure qui transforme en acide carljonique la formaldéliyde atmosphérique ; à la suite, une colonne de baiyte humide débarrasse l'iiir de tout l'acide carbonique qu'il contient. On le fait alors passer dans un petit tube en U muni d'une petite ampoule à la partie inférieure et plongeant dans un bain-niarie maintenu à ,5o°-55°; celte am- poule reçoit un poids déterminé de trioxyméthylène qui, en se dépolymérisant, charge l'air circulant de vapeurs d'aldéhyde formique. Le mélange gazeux ainsi formé tra- verse un second tube à oxyde mercurique où la forraaldéhyde passe à l'état d'acide carbonique qu'on recueille dans des barboteurs à potasse placés à la suite. L'air cir- cule à raison de i',5 à l'heure et est mis en mouvement au moyen d'un aspirateur. » Voici les résultats de deux expériences : Volume d'iiir Expériences. employé. CO' recueilli. 1 124' 5o'^™',2 n 79' yy""A » De ces chiffres il résulte que la transformation de l'aldéhyde en acide carbonique est complète à .7:^ près dans le premier cas, et à ^ dans le second. Cette approximation est très suffisante, d'autant plus qu'on n'est pas certain d'avoir du trioxyméthylène parfaitement pur. » On peut objecter que, dans les expériences ci-dessus, la dilution de la formaldéhyde est 10 À 10 fois moins grande que dans l'air atmosphérique. (Cela provient d'ailleurs de la difficulté qu'il y a à régler la dépolymérisatioii du trioxyméthylène pendant le pas- sage de l'air.) Mais on peut affirmer, cependant, que l'action est complète même dans le cas de l'air atmosphérique. J'ai constaté, en elïet, qu'après plusieurs mois de passage de l'air à travers un tube à oxyde mercurique, celui-ci présente deux zones extrêmement nettes: l'une de r'°' de longueur à peine, parfaitement blanche, formée de coton de verre entièrement dépourvu d'oxyde, et l'autre, qui succède sans transition à la pre- mière, constituée par de l'oxyde rouge non décomposé. L'action de la formaldéhyde est donc limitée tout entière aux premières portions du tube. )) M. Armand Gautier estime que l'air des villes, indépendamment du formène, doit contenir des carbures benzéniques. Or, le formène dilué dans l'air étant d'une combuslion très (lifficile, j'ai recherché si le benzène (') U est indispensable, avant d'ell'ectuer des analyses avec un tube de IlgO, de le faire fonctionner pendant un mois, afin de le puryer complètement des impuretés que contient toujours le coton de verre. 12^4 ACADEMIE UES SCIENCES. était susceptible de réagir sur l'oxyde de mercure à aïo". A cet effet, j'ai placé dans l'ampoule du petit tube en L, maintenu dans l'eau froide, loo'"''' de benzène. Après le passage de 4"'; Vétlier décy- l'ujue, à iGoo-iyo" sous 25""" et enfin Véther niyrislùjiie C"H'-0^ bout de 224° à 226" sous 26""" et fond à 42°. » Les seinicarbazone'i correspondantes s'obtiennent avec la plus grande facilité en traitant l'éther cétonique par la semicarbazide en solution acétique. Elles donnent toutes d'excellents chifl'res à l'analyse. Voici quelles sont les propriétés de certaines d'entre elles : » 1° Semicarbazone de l'éther acétique : cristallise dans l'alcool méthylique en aigiiilles assez solubles dans l'eau et fondant à i47°-i48° (i49°-iJa" corr. ) ; » 2" Semicarbazone de l'éther butyrique : très soluble dans la plupart des dissol- vants organiques ce dérivé se dépose de l'éther en aiguilles fondant à 8i''-82<' (82°-83" corr.) ; » 3° Semicarbazone de l'éther capro'iquu : fond à 90" (91" corr. ) après cristalli- sation dans la benzine additionnée de pétrole ou dans l'alcool étendu; » 4" Semicarbazone de l'éther décyliqiie : soluble dans la benzine bouillante, fond à io3"-io4° (io4°-io5" corr.); » 5" Semicarbazone de l'éther nnrisliqiic : paillettes fondant à iio"-iio'\5 (iii''-H2" corr.) après cristallisation dans l'alcdnl méthylique bouillant. » Cette méthode de caractérisation des acides est plus avantageuse que le procédé indiqué précédemment par M. Bouveault (Comptes rendus, t. CXXIX, 1899, p. 53) et basé sur l'emploi des chlorures d'acides et de la tétrachlorohydroquinone. En eOel, un certain nombre d'acides, surtout dans la série non saturée, ne peuvent êlre transformés en chlorures sans modification dans leur constitution. Leur transformation en sels de sodium par le procédé que nous avons indiqué ne présente au contraire aucun mconvénient. 1276 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Les seinicarbazones caractérisliques peuvent en outre être obtenues avec des quantités de substance extrêmement faibles : S^' d'acide sulfisent amplement dans tous les cas. » Enfin, la régénération des acides purs en partant de ces semicarba- zones se fait avec une extrême facilité en traitant ces dernières par la po- tasse alcoolique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Transformation des azoïques à fonction alcool ortho- siibslituce en dérivés indazyliques. Note de INI. P. Fkeundler, présentée par M. H. Moissan. « On sait que le groupement fonctionnel azoïque résiste aux réactifs les plus énergiques à l'exception des réducteurs ; cette stabilité offre un con- traste frappant avec la facilité avec laquelle certains azoïques se trans- forment en indazols. » J'ai montré, en effet ( ' ), que l'alcool benzène-azo-o-benzylique fournit du |)hénylindazol lorsqu'on cherche à le distiller ou qu'on le chauffe à 100° avec de l'acide sulfurique dilué. Cette réaction est absolument générale et elle s'effectue chaque fois que le groupement azoïque est situé en position orlho j)ar rapport à une fonction CH"OH : /AznzAz.R /x /Az s -[ T ^Az.H + Ii'O. » Ainsi, Valcool p-toliiùne-azo-o-benzyliijue (ai^^uilles rouges fusibles à gS"), se transforme en />-loljlindazol OH'C^ 1 ^Az.C'H'.CII^ (4) lorsciu'oii le cliaulle avec un acide minéral. » Les deux alcools azoïques précédents sont relativement stables à froid et même à 100" en solution alcaline, neutre ou acétique. Il n'en est pas de même des azoïques disubstitués suivants : (') Comptes rendus, t. CXXWI, p. ii36. SÉANCE DU 24 MAT 1904. 1277 « Eo effet, l'alcool-acide (T) est déshydraté par la soude alcoolique froide; quant à l'alcool o-azobenzyliqiie (II), il est tellement instable qu'il se transforme spontanément à froid, en solution acétonique ou alcoolique, en alcool indazyl-o-henzylique (IV) : (III) çon\ (IV) CH^OH » Acide-alcool o-azobenzyli(j lie. — La condensation de l'o-nitrosobenzoate de mé- thyle et de l'alcool o-aminobenzylique en solution acétique, a fourni entre autres pro- duits de Vélher-alcool benzène-azobenzoïqiie (3)CH»0H.C«H*.Az = Az.C«H'.C0^CH^ (2'); ce dernier se présente sous la forme d'une masse cristalline rouge très soluble dans les liquides organiques, sauf dans l'éther de pétrole ('). Cet éllier-alcool a été traité à froid par de la soude alcoolique; au bout de 12 heures, la saponification était totale, mais elle avait donné naissance, non pas à l'acide-azoïque correspondant, mais bien à Vacide o-indazylbenzoïque, déjà décrit, fusible à 2o4°-2o5° (III). » Alcool o-azobenzyliqite. — Cet alcool n'ayant pu être obtenu par réduction alca- line de l'alcool o-nitrobenzylique, j'ai essayé de le préparer en partant de l'alcool o-azo\ybenzylique (^). Ce dernier a été d'abord transformé en hydrazoïqne par la poudre de zinc et la soude alcoolique; puis la solution renfermant l'IivdrazoVque a été additionnée d'oxyde de mercure à froid. Ce traitement a provoqué immédiatement l'apparition de la coloration rouge caractéristique des azoïques, mais au bout de quelque temps la liqueur s'est décolorée de nouveau et l'on n'a pu en retirer que de l'alcool indazyl-o-benzylique en quantité sensiblement théorique. » L'alcool indazyl-o-benzylique se présente généralement sons la forme d'une résine jaune presque solide, qui distille sans décomposition vers 25o° sous 20"""-25'"'"; on peut toutefois l'obtenir à l'état cristallisé (prismes fusibles vers 56°-57") en sapcj- nifiant son dérii-é benzoylé (aiguilles fusibles à 87", 5). Il est soluble dans les acides moyennement concentrés et forme un chloioptalinate très bien cristallisé. » Il résulte de ce qui précède que la présence dans le second noyau d'un groupement CO-H ou CII-OM ortho- substitué, facilite la transformation des azoïques-alcools en dérivés indazyliques au point de rendre ceux-ci absolument instables. Je montrerai, dans une prochaine Note, que l'étude (') La condensation de l'alcool o-aminobenzyllque et de l'acide o-nitrosobenzoïque qui devait donner naissance à l'acide-alcool azoujue ou à l'acide o-indazvlbenzoïque, ne s'est pas effectuée dans le sens voulu. Le seul produit acide défini ([ui a pris naissance est l'acide o-azoxybenzoïque fusible à 232''-253'' (déc). (^) Bambergf.r, ficriclile, t. XXXV'I, p. 836. 137» ACADEMIE DES SCIENCES. de ces deux dernières réactions m'a permis d'éclaircir complètement le mécanisme de la réduction alcaline de l'alcool o-nitrobenzylique. » CHIMIE. ORGANIQUE. — Limite de copulation du diaz-obenzène et du phénol. Note de M. Léo Yigno\, présentée par M. H. Moissan. « On sait que les dérivés diazoïques se copulent avec les phénols en donnant des composés azoïques; certains de ces composés peuvent être copules à leur tour avec les dérivés diazoïques en donnant des disazo. » J'ai étudié ce phénomène et cherché la limite de ces copulations suc- cessives en prenant comme point de départ le diazobenzène et le phénol. » Paraojyljenzène : C*H^.N^.C°H*.011/>. — La préparation de ce corps a été réalisée par Mazzara {Gaz. cliiin. ital., t. I\, p. 4'24)- Kn étudiant les conditions de formation de ce composé, j'ai amélioré sa préjjaration en quadruplant le rendement. » On emploie /40S aniline, 34? NO'Na, 120'°'' Il Cl 22°, eau et glace 2008; le diazo formé est copule à o", avec une solution de 42s CH'.OH, 20s KOH, 200''°'" eau; il se forme par agitation un précipité jaune clair qu'on filtre, essore et purifie par cristal- lisations dans l'alcool. On obtient finalement 6às de produit pur fusible à i48° ( rende- ment théorique 85s; rendement par la méthode Mazzara i.'is, fusible à i42°). » Phénolbidiazobenzène. — Ce corps s'obtient par simple mélange, en milieu alcalin, d'une solution aqueuse de C'H»iV-Cl avec C'H\IN-.C"H'.OH p. (aniline 20-, NO^Na 17S, HCl 22"-6o™', eau et glace 200'="% donnent CH'N^Cl, qu'on mélange à 43s /).-o\vazobenzèue dissous dans 200'^'"' eau et i5ï KOH à 0°). On obtient un abondant précipité rouge brun qui est recueilli, purllié par cristallisations dans l'alcool; on a finalement i5s de produit pur fusible à I23"'-I24° (lliéorie 6os); une certaine quantité de /7.-oxyazobenzène échappe à la réaction. » Le phénolbidiazobenzène peut s'obtenir dans de bien meilleures conditions par copulation de 2"'<>i C«H^N=CI, sur i"">' C'H^.OH. En partant de losC'H^N-.Cl dans i5os eau et glace, phénol 5s, KOH S?, eau et glace 100", on obtient i3s produit pur fondant à 1 23°-! 2 '1° ( théorie i6s). » Le phénolbidiazobenzène est cristallisé en paillettes rouge brun, insoluble dans l'eau, très soluble dans l'élher et la benzine, un peu soluble dans l'alcool à gS", davantage dans l'alcool absolu, très soluble dans les solutions alcalines. Il répond à la formule (C''H']N-)-.C*H'OH. » Ce corps a déjà été obtenu par Griess en faisant agir le carbonate de potassium sur le chlorure de diazobenzène. J'ai constaté qu'il se formait également par l'action de la potasse caustique sur le même corps; ces réactions décomposent, en ellet, le chlorure de diazobenzène en donnant du phénol qui s'unit au fur et à mesure de sa formation avec le chlorure de diazobenzène non décomposé. SÉANCE DU ?'( MAI 190/4. 1 579 i> Le nitrate de diazobenzène réagissant sur le paraowazobenzène en solution potas- sique, le chlorure de diazobenzène agissant sur l'acide paraoxybenzoïque donnent naissance au même composé; mais le mode de formation le plus avantageux consiste, d'après nos expériences, à faire agir 2™°' C'H'.N-Cl sur i"""' C^H'.OH + 2KOII. » Ce phénolbidiazobenzène a la constitution suivante : OH lN = N — C«H= N = N — €/■ H' » En comparant les points de ftision du corps obtenu par Griess, on par les deux méthodes que j'ai employées, on trouve des différences (Griess avait indiqué i3i) que j'ai cherché à éclaircir. En réalité ces différences proviennent de purifications insuffisantes. En effet, le phénolbidiazo- benzène, obtenu par une quelconque des trois méthodes, quand il est complètement purifié par un grand nombre de cristallisations dans l'alcool, fond à 123°. Ce point de fusion ne varie pas par un chauffage de 3 heures à 80", ni par dissolution dans ROH et précipitation par HCl. » Formalion (lu phénollridiazobenzène. — Pour obtenir ce corps j'ai fait réagir successivement : 1° C«H»N^CI + (Cni5N2)-=C«H3 0K, 2° 2(C«H=N2CI) -I- CH^N^C^H'OK + KOH, 3" 3(C«H5iN^CI) + G^H'OK-i-2K011. « Les résultats ont été nuls et, en variant les conditions de la réaction, on n'a obtenu aucune trace de phénoltridiazobenzène. » Les analyses ont prouvé qu'il se formait : soit du />.-oxvazobenzène C'H5N'-.C«H'0H fondant à i48°; soit du phénolbidiazobenzène (C»H=N"-)'.C«1P.0H fondant à 123". » On a trouvé pour le dosage de l'azote dans les produits provenant de : N Calculé Calculé pour 100. pouibidiazo. pourtridiazo.. (3C«H5N^Cl-t-C«H^OII) 18, 65 18,54 20,60 [G«H5N2CI-i-(C'=H'N2)=.CqF.OH].. 18, S3 >, ,, » En résumé, par action directe de i'""' de chlorure de diazobenzène sur jinoi ^1,, phénol on obtient du paraoxyazobenzène; 2"°' de chlorure de dia- I28o ACADÉMIE DES SCIENCES. zobenzènc forment avec i™"' de phénol du phénolbidiazobenzène en quantité sensiblement théorique. La formation de ce corps représente la limite de la copulation; le phénollridiazo n'a pu être obtenu dans aucun cas. 1) PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Modificatinns de la radiation des centres nerveux sous Faction des aneslhésiques. Note de MM. Jean Becoi'erei. et André Broca, présentée par M. Becquerel. « On sait que les végétaux soumis à l'action du chloroforme n'émettent plus de rayons N (Edouard Meyer, i i janvier 1904) et que cette action s'étend aux sources inorganiques telles que le sulfure de calcium et le sable préalablement insolés (.Jean Becquerel, 9 mai 1904). L'émission de ces corps est presque totalement suspendue pendant l'action des vapeurs d'anesthésiques (chloroforme, élher, protoxyde d'azote). Il était intéres- sant de voir ce que devient, sous l'action de ces mêmes anesthésiques, le rayonnement des centres nerveux. » Nous avons soumis des chiens à l'action des vapeurs d'éther ou de chloroforme, et de la solution de chloral-morphine habituelle en injection intrapérilonéale par la méthode de Richet. Nous avons alors observé des phénomènes variables suivant la période de la narcose et qui ont été en gros les mêmes avec tous les anesthésiques; nous avons cependant constaté quelques différences sur lesquelles nous insisterons. » Comme on doit s'y attendre, c'est la substance cérébrale qui est essen- tiellement touchée par les aneslhésiques. » Dans la période d'excitation du début de l'anesthésie, le cerveau émet des rayons N en quantité énorme. L'observation se fait très aisément par la diminution d'éclat du sulfure de calcium, placé à l'extrémité d'un tube de plomb, lorsque ce tube passe au-dessus d'une scissure cérébrale (André Broca, 9 mai igo^). Ce phénomène d'excitation existe, comme on le sait, dans l'action des vapeurs anesthésiques sur les matières inorganiques (Jean Becquerel, hc. cit.). » Quand l'anesthésie devient plus profonde, les phénomènes changent. D'abord le cerveau n'émet plus de rayons N d'une manière sensible; on ne distingue plus les scissures quand on promène le tube sur le crâne. Ensuite, on voit apparaître des rayons N,. Dans ce cas, on voit la luminosité augmenter quand on passe sur une scissure, et aussi quand on éloigne le SÉANCE DU 24 MAI igo^. 1281 Uibe flu cerveau. Nous allons inrliquer niainlenant les dilférences que présentent à ee point rie vue les divers anesihésiques. )) Avec Vét/ier, l'émission des rayons N, ne se ])roduil qu'au moment où la vie de l'animal est en danger. La première fois que nous les avons vus, nous avons été obligés de faire une énergique respiration artificielle pour riimener l'animal à la vie. La seconde fois, huit jours plus tard, l'animal est mort malgré tous nos ellorts. » Avec le chloroforme l'émission des rayons N, se prolonge pendant tout le temps de la narcose profonde, même dans les cas où l'animal se réveille de lui-même. Mais cette émission ne se fait pas d'une manière continue, elle présente d'abord des oscil- lations irrégulières. Les rayons N apparaissent souvent à la place des rayons N,, ou inversement, sous l'œil même de l'observateiu-. Ces oscillations ont, en général, une durée de l'ordre de la minute. Au bout d'un certain temps, le régime permanent des rayons N, s'établit et se maintient, sans oscillations, jusqu'au moment où. l'animal se réveillant, les rayons N reparaissent. » Avec le c/iloral nous avons observé les mêmes faits, avec de petites variantes. Les rayons N, ont apparu excessivement vite, le régime permanent a duré 3o minutes, et nous avons observé pendant le réveil du chien des oscillations entre rayons N et rayons i\| analogues à celles du début de l'action du chloroforme. » Nous avons perdu deux animaux par l'anesthésie pendant ces expériences, l'un par l'éther et l'autre par le chloroforme. Dans les deux cas, nous avons observé une émis- sion de rayons N par le cerveau après l'arrêt du cœur et de la respiration. Cette émission dans le cas de l'éther a duré 10 minutes. L'excitation électrique a fait réap- paraître des rayons N, puis des rayons N,. Enlîn, l'excitabilité électrique disparais- sant, le rayonnement a définitivement cessé. » La moelle épinière subit des variations beaucoup moins grandes que le cerveau. Son observation est très facile grâce à l'existence des centres d'activité décrits précédemment (André Broca et A. Zimmern, 16 mai 1904). » On ne trouve aucune modification ap[)réciable pour les rayons émis par la moelle dans la première période d'excitation. Les centres conti- nuent à se distinguer des parties voisines comme précédemment et ne semblent pas rayonner davantage. » Avec ïél/ier, au moment de l'émission des rayons N; par le cerveau, la moelle a une émission très diminuée, peut-être même par instants supprimée, de rayons N ; nous n'avons pas, dans ce cas, observé de rayons iN,. » Avec le chloroforme et le chloral, nous avons observé, par instants très fugaces, la production de ra^'onsN, par la moelle. Il n'y a aucun synchronisme entre l'émission des rayons N, par le cerveau et par la moelle. Ceux-ci n'apparaissent jamais que long- temps après ceux du cerveau et disparaissent longtemps avant eux; ils semblent caractériser une période de narcose très profonde. » Après cessation de la respiration et arrêt du cœur, on observe encore des rayons N normaux sur la moelle pendant un temps de l'onlie d'une demi-heure. G. R., igo^i, I" Semestre. (T. CXXWIII, N' 31.) I 54 1282 ACADÉMIE DES SCIENCES. )) Nous tirerons de ces expériences tout d'ahortl des conclusions pra- tiques : » (" Quand, dans l'anesthésie, on voit apparaître des rayons N, sur la moelle, ou seulement qu'on ne peut plus distinguer sur celle-ci ses centres d'activité, l'animal est en danger. » 2" La cessation de tout rayonnement des centres nerveux prolongée pendant quelques minutes est un signe de mort certaine. » Au point de vue théorique, il est probable que les aneslhésiques agissent directement sur l'émission des rayons N, comme dans le cas des sources inorganiques et des végétaux, mais cette action est insuffisante pour expliquer l'apparition des rayons N,. Pour rendre compte de ceux-ci, on peut se poser la question suivante : N'y a-t-il pas, pendant le fonction- nement normal du cerveau, superposition de rayons N et N,? Les anesthé- siques atteindraient exclusivement les centres de production de rayons N. Mais il est intéressant aussi de rapprocher ces faits de ceux qui ont été observés dans les phénomènes d'inhibition par MM. Charpentier et Edouard Meyer (28 mars 1904). Ces auteurs ont en effet vu, sur le cœur, que l'excitation inhibitrice était accompagnée de rayons N,. Si nous admettons la généralité de cette action, nous sommes conduits à nous poser cette question : les phénomènes d'anesthésie ne sont-ils pas dus à l'excitation active parle poison de certains centres inhibiteurs, qui suppriment par inhibition active les sensations? » Nous nous proposons d'étudier expérimentalement la valeur de ces h vpo thèses. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE . — Sur une preuve physique de l'adaptation entre les agents naturels et leurs organes percepteurs. Note de M. Augustin Chakpexïif.r, jM-ésentée par M. d'Arsonval. « Nous avons déjà constaté, d'une part pour les substances toxiques, d'autre part pour plusieurs extraits d'organes, qu'il y avait une sorte de résonance, se traduisant par un renforcement spécifique dans l'émission de rayons N, quand ces substances étaient approchées des organes ayant pour elles une affinité physiologique particulière ou présentant avec elles une analogie de nature (*). On peut aller plus loin dans cette voie et se (') Voir Comptes rendus, 21 mars et 11 avril 1904. SÉANCE DU 24 MAI igolf. 1283 demander si un renforcement spécifique .malogue ne se produit pas quand on met, en présence d'un organe sensoriel on des centres nerveux corres- pondants, l'excitant physique capable (Vagir sur eux. » Dans l'ordre de Volfactioii. par exemple, on peut faire un écran pliosphorescenl ayant pour base une substance odorante (larpielle, nous l'avons montré, émet par elle- même des rayons N); on peut prendre soit une tablette de camphre recouverte d'une tache de sulfure sur une de ses faces, soit un petit flacon plat renfermant une essence et sur une paroi duquel est disposée pareillement une tache phosphorescente. Or un tel écran voit sa luminosité augmenter vis-à-vis des centres nerveux, principalement de certains d'entre eux, mais les points qui l'inlhiencent le plus sont ceux que nous pouvons nomme^v points olfactifs, dont nous avons précédemment signalé la propriété de renforcer l'odorat quand ils sont excités par des rayons N : partie supérieure du nez, glabelle, partie médiane du crâne, voisine de la suture fronto-pariétale ('). » Recherchons le même effet sur les organes de la vision. Nous formerons un écran renforçateur à base lumineuse en prenant une petite lampe à incandescence de faible intensité et sous-voltée, de manière que, tout en éclairant un peu, elle ne donne qu'une augmentation de chaleur extrêmement lente et incapable de gêner l'expérience ; cette lampe sera recouverte d'un papier noir et opaque muni extérieurement d'une tache phosphorescente. Or, cet écran brillera, comme tout à l'heure, vis-à-vis de cer- taines parties du système nerveux, mais notablement plus fort vis-à-vis des points visuels, c'est-à-dire des points reconnus pour influencer la vision sous l'action des rayons N, et manifestant, d'ailleurs, une activité spéciale à la suite des excitations vi- suelles : œil, partie moyenne de l'intervalle compris entre les bosses pariétales et le sommet de l'occipital, partie postérieure de la suture sagittale. » A s'en tenir pour le moment aux deux sens précédents, pour lesquels les localisations nerveuses sont les plus nettes, on peut tirer de ces faits plu- sieurs conclusions intéressantes : la première, c'est que les centres nerveux sensoriels sont spécifiquement différents les uns des autres sous certains rap- ports, puisqu'ils ne réagissent pas physiquement de la même façon dans des circonstances semblables; la seconde, c'est qu'il y a une certaine adaj)tation, non seulement entre les agents physiques et les agents senso- riels destinés à les recevoir, mais entre ces agents et les centres nerveux qui les perçoivent après réception de l'organe sensoriel; la troisième, et peut- être la plus importante, c'est qu'il y a certaines propriétés communes, impli- quant quelque analogie de nature, entre les excitants sensoriels et les organes nerveux périphériques ou centraux affectés à leur perception, puisqu'ils font preuve, par suite de celte sorte de résonance spécifique, de propriétés émissives analogues. » (') Voir Comptes rendus, 29 février 1904. 1284 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Action fies rayons N sur des phénomènes biolo- giques. Note de MM. M. Lambkut ol Ed. Meyeii, présentée par M. d'Arsonval. « Nous avons recherché de|)uis quelque temps l'action sur les végétaux et les ferments des rayons N, dont rinfluence sur les phénomènes vitaux, signalée déjà par M. Charpentier, a été étudiée aussi par M. Ch. Richet. » On ensemence diins une série d'éprouvelles semblaliles, sur du co^on liumide, des graines de cresson alénois. La moitié de ces éprouvelles est jilacée dans un bocal renfermant de l'eau pure, l'aulre moitié dans un bocal semblable contenant de l'eau salée. Les deux l)ocaux, placés côte à côte, se trouvent soumis aux infiuences iden- tiques de la chaleur, de la lumière, etc. Les germinations s'accomplissent donc dans des conditions aussi semblables que possible, sauf, pour les premières, la soustraction, dans la limite du possible, aux rayons N extérieurs. Au début, on ue perçoit pas de dill'érence bien sensible, mais, lorsque les liges sont un peu levées, celles soustraites aux rayons N (eau pure) sont plus grêles et plus élancées que celles soumises à l'action de ces rayons. Les feuilles présentent une teinte un peu plus foncée. En somme, à l'intensité près, car il s'agit de différences très légères, les rayons N paraissent agir sur l'activité protoplasmique comme les rayons lumineux, c'est-à-dire qu'ils dimi- nuent son intensité. Il est toutefois remarquable que ces phénomènes sont fugitifs et ne s'observent qu'à un certain stade de la croissance. » Pensant qu'il y avait là un phénomène général, nous avons cherché à en obtenir une appréciation numérique eu nous adressant à la fermen- tation alcoolique, mais la difficulté de maintenir, malgré des conditions en ai)parence aussi semblables que possible, deux fermentations rigoureuse- ment identiques pendant toute leur durée, ne nous a pas permis d'obtenir jusqu'ici des conclusions bien précises. Les ferments solubles nous ont donné des résultats mieux déterminés. Nos expériences ont été exécutées avec de l'aiiiylase, de la salive et de l'invertine. Pour les fermentations à l'étuve.le dispositif précédent s'est montré inulilisable, l'accès des rayons N étant empêché sur cinq parois. Au contraire, des digestions de fécule par la salive (tubes de Glinski-Walter), opérées dans le laboratoire, décèlent l'action ralentissante des rayons N. Eu plaçant à l'éluve, à 42°, des ballons où s'accomplissaient les fermentations dans des vases renfermant des sources de rayons N (ressorts d'acier), vases eux-mêmes complètement entourés d'eau pure afin d'éliminer les i-ayons extérieurs, nous avons constaté des différences à l'avantage des ballons témoins non soumis à de semblables rayons. SÉANCE DU 2/1 .MAI 190/1. 1285 » Expérience. — Huit ballons sont placés pendant i lieure à l'étnve à 42°. Ils ren- ferment ciiacun 40°""' de solution d'amidon soliible à i pour 100 et (""' de salive mixte fraîche filtrée. Denx reçoivent la lumière du jour et les rayons N éventuels (ballons dans l'eau salée), deux la lumière sans rayons l\ (ballons dans l'eau pure), deux sont à l'obscurité, deux sont à la lumière sans rayons N éventuels, mais placés sur des res- sorts d'acier émettant des rayons i\. Les six premiers ballons renfermaient à la fin de l'expérience une quantité de sucre réducteur correspondant à o, i63 de glucose, les deux derniers à o, i5g. » Celte expérience maintes fois répétée nous a donné des résidtals sem- blables. Les rayons N ont donc sur l'activité des ferments solubles comme sur la végétation une influence ralentissante mais extrêmement faible. » Quoi qu'il en soit, ces faits sont à rapprocher de ceux signalés il y a longtemps par M. Duclaux. Ce dernier, en effet, avait remarqué, en même temps cpie l'action ralentissante de la lumière, l'emmagasinement de cette action dans des vases insolés. Ces importantes observations étaient restées sans interprétation. On peut se demander si l'effet de la lumière et surtout les phénomènes (l'emmagasinement ne seraient pas précisément dus, eu partie tout au moins, aux nouvelles radiations. Nous avons été toutefois frappés de ce fait que les différences observées par M. Duclaux étaient beaucoup plus fortes que celles de nos expériences. Peut-être pourrait-on invoquer la part prépondérante exercée par la lumière même dans cette action ralentissante (oxydation du ferment?). Des tentatives dans cette direction, sur lesquelles il y aura lieu de revenir, semblent plaider en faveur de cette manière de voir. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Sur des cas d' expulsion rapide de calculs par la d' arsonvalisalion. Note de M. A. MouTimt, présentée par M. d'Arsouval. « Dans un travail antérieur ( ' ) nous avons montré, le premier, combien les courants de haute fréquence pouvaient avoir une heureuse influence dans le traitement des lithiases; depuis les électro-thérapeutes, qui se sont occupés de cette question, sont venus confirmer que ce mode d'électrisa- tion semblait devoir constituer un excellent traitement de ces affections et qu'il pouvait même arriver à les guérir, mais ils firent des réserves sur les (') A. MoLTiEli, Essai sur le traitement des lithiases, à L'aide des coura/tls de liante fré(jue/ice {Soc. franc. d'Electrotliérapie, 1898). iS/j. 1286 ACADÉMIE DES SCIENCES. cas d'expulsion immédiate de calculs, après quelques séances de haute fréquence, et ils n'auraient jamais observé celte action expulsive, dont nous avions rapporté des exemples dans notre premier travail. » Or, depuis, nous avons observé quelques faits qui sembleraient établir qu'il ne s'agit pas d'une simple coïncidence, mais que les courants de haute fréquence auraient une action expulsive, au moins dans certains cas. » En effet, d'une part nous avons assez souvent constaté chez des arté- rioscléreux, que nous sonmcltions exclusivement à l'auloconduclion pour abaisser leur pression artérielle, une émission de graviers et quelquefois de petits calculs urinaires, à la suite des premières séances de d'arsonva- lisation. » D'autre part, nous avons soigné deux malades, chez lesquels l'expul- sion des calculs suivit presque immédiatement la première application électrique, ainsi que vont le montrer deux observations. » I. En igoi, M. W., âgé de 52 ans, s'esl présenté ;\ nous avec des douleurs 1res vives dans la région loinlîaire et présentant tous les caractères des douleurs que Ton rencontre dans la colique nép|ireti(jue; mais le malade se plaignait en même temps de douleurs telles dans la région vébicale que l'on devait craindre la présence d'un calcul dans la vessie. Dans ces conditions, nous avons envoyé notre malade chez un de nos confrères, spécialiste, pour que celui-ci fasse un examen de la vessie. Le malade revint le lendemain, notre confrère ayant constaté que la \essie ne contenait aucun calcul; nous fîmes immédiatement une séance d'électricité, qui se composa d'une séance de d'arsonvalisalion et d'une application de courant de liaute fréquence et de haute tension dans la région de la colonne vertébrale, en insistant particulièrement sur la partie lombaire, ceci pour calmer les douleurs et relever la pression artérielle qui était abaissée. Le malade nous quitta ne soullVant plus et rentra chez lui. Mais, dans le trajet de chez nous à chez lui, il ressentit une vive envie d'uriner qui le força à s'ar- rêter pour satisfaire ce besoin, la première partie de la miction se passa sans incident, mais bientôt il ressentit une douleur très vive dans l'urètre et la miction s'arrêta; rentré chez lui il constata à l'extrémité de l'urètre la présence d'un calcul qu'il ne rendit que le lendemain, calcul d'acide urique de la grosseur d'un petit haricot. Ayant fait encore quelques séances d'éleclrisalion, le malade ne rendit plus de calculs; il n'a suivi depuis aucun traitement et n'a jamais eu de nouvelle colique néphréti<[ue. » IL Au mois de janvier 1904, M- Z., âgé de 55 ans, se présentait à nous dans des conditions absolument semblables à celles du malade précédent; nous lui avons de suite appliqué le même traitement et, le soir, le malade rendit deux calculs également d'acide urique et de la grosseur d'un petit pois; il rendit encore du gravier le lende- main matin. » Il semble vraisemblablement qu'il ne s'agit pas là de simples coïnci- SÉANCE DU 24 MAI igol- 1287 clences mais que, clans certains cas, tout au moins, les courants de haute fréquence auraient une action expulsive. « PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Delà slérilisation du liège. Note de M. F. Bordai, présentée par M. d'Arsonval. « Le développement de certaines muscédinées, telles que V Aspergillus niger, le Penicilliani gtaiicum, dans les iiifractuosités du liège Femelle, et l'envahissement plus ou moins profond du tissu cellulaire par les filaments mycéliensdeces moisissures provoquent dans les bouchons issus de planches ainsi contaminées la formation de principes volatils qui se communiquent aux liquides en contact avec ces bouchons. » Lorsque les bouclions sont traversés par de nombreux canaux médullaires dans lesquels se sont développés les filaments myckWawid&V Aspergillus niger on peut, avec un peu d'habitude, reconnaître à l'odorat les bouchons qui donneront ultérieurement le goût de bouchon aux. liquides. » Mais il n'en est plus de même lorsque le liège est sain d'aspect et que les fila- ments mycéliens ont pénétré dans l'intimité du tissu cellulaire. » On conçoit qu'il suffise de quelques spores pour que, lorsque les conditions favo- rables au développement des moisissures se trouveront réalisées, ces champignons envahissent tout le liège et communiquent aux liquides le goût désagréable bien connu. » Tous les procédés actuels pour assainir et blanchir le liège, tels que ébuUition en présence d'hypochlorites, de chlore gazeux, d'acide sulfu- reux, elc, sont sans action sur les moisissures contenues dans les canaux médullaires du liège et a fortiori sur les filaments mycéliens intracel- lulaires. Il faut détruire tous les germes des moisissures, et cela dans toute la masse du liège, et faire disparaître en outre les principes odo- rants déjà formés qui préexistent dans les lièges malades. » On y arr'ive en stérilisant le liège dans le vide. On place les bouchons dans une enceinte chauffée à 120° pendant 10 minutes environ; on fait ensuite le vide, puis on rétablit la pression en laissant pénétrer de la vapeiu- d'eau, que l'on porte ensuite à la température de i3o° pendant 10 minutes. » Les bouchons ainsi traités sont toujours stériles et ne donnent plus de mauvais iioiit. « 1288 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Elude de l' ad ion lipolyliqne du cyloplasma de la graine de ricin. Note de M, ]>Iaiiiuce ]\i<:i.oux, présentée par M, A. Hallcr. « J'ai montré précédemment (') que la dissociation, obtenue par des moyens mécaniques, des éléments cellulaires de l'albumen de la graine de ricin permet de localiser sur le cytoplasina l'action saponifiante si remar- quable de la graine entière. » Cette action lipolytique qui s'effectue, d'une part, en présentant un maximum d'activité à la température de 35° environ et qui, d'autre part, ne met en jeu que de petites quantités de cytoplasma vis-à-vis de lu (piaii- tité de substance à transformer, fait penser à une action diastasique. » Dès lors il était intéressant de se demander si les propriétés générales des diastases, si les lois qui régissent leiu- action, telles que nous les ont fait connaître les travaux de Duclaux, Tanimann, Brown, Victor Henri, s;^ vérifieraient en ce qui concerne l'hydrolyse des substances grasses par le cyloplasma. C'est cette étude que j'ai entreprise et. dont je donne aujour- d'hui les premiers résultats. » l. Action de la température. — Deux cas peuvent se présenter : » a. Le cytoplasma seul en suspension dans l'huile subit l'action d'une température croissante. On constate, dans ces conditions, une résistance très marquée à l'action de la chaleur; l'activité du cytoplasma n'est nulle- ment modifiée entre /jo" et loo", et même pour la température de loo" maintenue pendant 20 heures. » Pour les températures supérieures à 100°, en représentant, par exemple, par 10 l'activité initiale, on trouve, après un séjour de : ij niiiiules à i3o" 1,8 i5 minutes à lôo" 1 ,o5 i5 minutes à 1 10° 10 i5 minutes à 120" 6,85 M /;. Le cvtoplasma en suspension dans l'huile, puis additionné d'eau acidifiée (acide acétique), c'est-à-dire effectuant une saponitication, subit l'action d'une température régulièrement croissante. Ou reconnaît alors f|ue l'élévation de température favorise l'action saponifiante jusqu'aux (') Sur un procédé d'isoleinenl des substances cytoplasmùjues et Sur le puu\ùir saponifiant de la ^'raine de ricin {Comptes rendus, même Tome, p. i 1 12 et 1 175 ). SÉANCE DU 24 MAI Hjo'i- I 289 environs de 35°; à partir de celle-ci, l'action est retardée. La température de 55", maiiileiuie 10 minutes, arrête la saponification. » Ces résultais correspondent à ce (|iie nous savons des diastases chaulïées, soit à l'état sec, soit en cours d'action. » 2. ÉruriE DE LA VITESSE DE sAi'OMucAïioN. — 1° Le cyioplcisma reste comparable à lui-rnêinc pendant toute la durée de la saponification. Voici le type d'expérience qui le démontre. » On preiul 25s d'Iiuile de colon, oi-',a de cyto|)iasina (considéré à l'étal sec, mais, en réalité, en suspension dans l'Iiuile), lo""'' d'acide acélifjue à G poui- jooo; on trouve : » Après une demi-heure, proportion saponiliée pour 100 : A :=3o,5j. » On partage la masse en deu\, on ajoute à lune d'elles i2i>', 5 d'Iiuile, rV"' d'acide acéli(]ue à 6 pour 1000, et on laisse continuer la saponification; la quantité de cyto- plasma qui agit n'est plus alors que de os, c ; on trouve : » Après une demi-heure, proportion saponifiée pour 100 : B — 3r,35. « D'autre part, on prend ajs d'huile, oiî, i ch^ cvtoplasma, 10'"'' d'acide acétique à 6 pour 1000; on trouve : » Après une demi-heure, proportion saponifiée pour 100 : 0 = 17,05. » Si le cytoplasma reste comparable à lui-même, on doit avoir » C'est ce que l'expérience vérifie avec une approximation suffisante. » 2° Action des produits de la réaction sur la vitesse de saponification. — Toutes choses égales d'ailleurs, la glyccruie et les acides gras exercent une action retardatrice. » 3° Influence de la quantité de cytoplasma sur la vitesse de saponification. — Pour de petites quantités de cytoplasma agissant en un temps très court, la quantité d'huile saponifiée en un temps donné est proportionnelle à la quantité de cytoplasma. » 4" Loi exprimant la viiesse de saponification. — D'après Victor Henri, si a représente la quantité de substance à transformer au début de l'expé- rience, X la quantité transformée au temps l, m et n deux constantes caractéristiques de la substance diastasique, la valeur de la constante de vitesse K est donnée par l'équation t (m ~ n)'~ -+- nL i a — .r dans le cas oii ni = n, on a K =: - r I -I- ma ) L t^ ^ a —X 1290 ACADÉMIE DES SCIENCES. et, toutes conditions expérimentales restant les mêmes, K, = ilog^i-, formule qui correspond, comme on le sait, à l'action hydrolysante des acides, à condition de laisser constantes, au cours d'une expérience, les proportions relatives d'huile et d'eau. )) Voici les résultats d'une expérience faite à la température de 18" : Proportion Valeur d'Iiuile saponifiée (:!;) de Durée. pour loo (a). K, x lo-. 3o minutes 28,6 o,388 45 " 33, 1 0,387 60 )> 4o,4 0,375 90 » 54,8 0,382 127 » 67,0 0,392 1 5o » -3,2 0 , 38 1 210 » 85,5 0,399 45o » 94)4 0,278 » La valeur de K, est donc remarquablement constante dans le cas d'iuie saponifi- cation rapide atteignant 90 pour 100 environ en 7 heures 3o minutes. » Pour des saponifications durant 24 heures, la valeur de Kj baisse sensiblement en fonction du temps. » Conclusions. — Ainsi donc, l'action de la température, la constance d'action du cytoplasma, l'action des produits de la réaction, la propor- tionnalité entre la quantité de cytoplasma et la quantité d'huile saponifiée, la loi qui exprime la vitesse de saponification (') montrent qu'il y a paral- lélisme complet entre le cytoplasma et les diastases (invertine, émulsine, amylase, trvpsine, maltase) (-). » Nous montrerons prochainement qu'une propriété inattendue (action de l'eau) dislingue le cytoplasma de toutes les diastases connues. » (') On pourrait ajouter à ces cinq caractères déjà si nets un sixième, à savoir : le chloroforme, l'arsénite de soude sont sans action ou à peu près sur le pouvoir saponi- fiant du cytoplasma. (^) On trouvera la bibliographie dans les Coniplux rendus de la Société de Biologie, t. LVI, mai 1904. SÉANCE DU 24 MAI 1904. '^9' CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur les propriétés hydrolysantes de la graine de ricin. Note de MM. Ed. Urbain et L. Saiigox, présentée par M. A. Haller. « En répétant, pour les confirmer, les expériences de MM. VV. Conn- fttein, E. Hoyer et H. Wartenberg d'une part, et de M. Nicloux (' ) d'autre |)art, nous avons été amenés à rechercher si la graine de ricin n'avait pas une action hydrolysante plus générale, et nos essais nous ont conduits aux résultats suivants : i" la graine de ricin, à l'état de repos, saccharifie l'amidon; 2° elle intervertit le saccharose; 3° les deux propriétés appar- tiennent au cytoplasma. i> A. Sacchari/icalion de l'aniidon. — On a fait les expériences suivantes : » a. los de graines de ricin sont broyés avec 1 008 d'eau acidulée par 0'="'', 3 d'acide acétique cristallisable; après 34 lieures, le liquide ne réduit pas la liqueur de Fehiing. 1) b. loos d'empois d'amidon avec o""', 3 d'acide acétique ne donnent, après 24 heures, aucune réduction de la liqueur de Feliling. » c. loS de graines de ricin sont broyés avec ioo5 d'empois et o<^'"\ 3 d'acide acétique cristallisable. On a constaté, avec la liqueur de Fehiing, après 24 heures, la fornaation de os,6d de sucre. Or, par un dosage préliminaire, on savait que 100=™' d'empois, saccharifiés avec de l'acide sulfurique dilué, donnaient 5?,. 5o de sucre. Il en résulte que la graine de ricin a saccharifie 10,9 pour 100 de l'empois; les expériences « et ^ excluent une action de l'acide acétique. )> Ces expériences, répétées avec une quantité de cytoplasma égaie à celle contenue daps la graine employée, ont donné des résultats identiques. » B. Interversion du saccharose. — Les expériences a et b ont été répétées comme pour l'amidon, en substituant à l'empois 4",75 de saccharose. Dans une troi- sième expérience, on a dissous l\",'jv> de saccharose dans i5os d'eau, on y a ajouté los de graines de ricin et o'^™°,3 d'acide acétique. Après 24 heures de contact, on a con- staté la formation de 1^,58 de sucre réducteur : 33 pour 100 du saccharose ont donc été intervertis par la graine de ricin, les expériences a et b excluant l'action de l'acide acétique. )> Ces expériences, répétées avec le cytoplasma, ont fourni des résultats identiques. » Dans les dernières expériences que nous relatons, nous allons mon- trer que l'action de la graine ou du cytoplasma est capable de s'exercer simultanément sur les différentes matières hydrolysabjes étudiées : huile, amidon, sucre. (') Voir, pour la bibliographie de la question, la Communication de M. Nicloux, dans les Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. 117J. f29"i ACADÉMIE DES SCIENCES. » a. los de graines sont brovés avec loo^' d'Iniile, 5os d'eau et o'"'', 3 d'acide acé- tique. Après 24 heures de contact, il y a formation de 90,8 pour 100 d'acides gras. » /'. los de graines sont bi'oyés avec i.ôok d'eau conteiiaiu 4=! 73 de sucre et o*^^'"', 3 d'acide acétique. Après 24 lieures de contact, on a liilciv erti i s, 58 de saccharose, c'est-à-dire 33 pour 100. I) C-. los de graines sont broyés avec loos d'huile et 5o6 d'eau contenant 4^/5 de sucre et o"^'"',3 d'acide acétique. Après 24 lieures, le mélange contient 8;,5o pour 100 d'acides gras et os, 38 de sucre réducteur. )j Des ex|jériences iilentiques, f;nle.s .ivec l'iiuile et l'empois, donnent des résultats compandiles. Le cytoplasnia de la graine de ricin donne éga- lement les mêmes résultats. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur les modijicalions des eonslarites er go graphiques dans diverses conditions expérimentales (^alcool, sucre, anémie du bras, caféine, main droite cl main gauche). Note de JM"*^ I. loTKYKO. (i 11 a été montré dans une Noie précédente (' ) que l'équation générale des eroogrammes de IVIosso est une relation du troisième deeré 7) = H — «/'+ bl- — et, ■f] étant la hauteur de la contraction prise à cliac[uc instant, Il la hauteur delà contraction maxima (en millimètres), ^ le temps (unité = 2 secondes, les contractions se faisant d'habitude à ce rythme). M Cette loi maihémalique s'exprime ainsi qu'il suit dans le langage physio- logique: la courbe ergogra|jhiquese trouve à chatpie instantsous l'influence de Irqis paramètres (les constantes) agissant pour leur propre compte. » Ces trois constantes ou paramètres correspondent à des processus physiologiques et chimiques. La courbe lie futigue de Kronecker, qui est une droite, ne possède qu'une seule constante, et cette dernière mesure la fatigabilité prise dans un sens très général. » La courbe ergographicpie, qui est parabolupie, possède trois con- stantes, et elles correspondent à trois processus différents s'accomplissant pendant la fatigue. (') Cil. IIf.miy et I. loïKYKO, Sur l'équation ^l'iiéralc des cnurbex de fatigue {Comptes rendus, 24 août i0o3). SÉANCE DU 24 MAI 1904. 1 298 » Déjà un premier examen avait permis de rattacher la constante posi- tive b -d l'action des centres nerveux, qui luttent contre la |>nralysie enva- liissantle mnscle, et les denx constantes ncs;atives a et c aux pertes de puissance musculaire; la constante c correspondrait à la consommation des hvdratesde carbone, et la constante a à l'intoxication par les poisons mus- culaires issus (]es matières albuminoïdes. )> Il y avait donc lieu d'instituer toute une série d'expériences ergogra- phiques, afin que l'expérience vînt confirmer ou contredire l'interpréta- tion j^hvsiologique donnée au\ paramètres. Si elle se vérifie, la méthode acquiert une haute importance comme méthode de recherche. Les expé- riences ont été faites sur mes élèves, étudiants à l'Université de Bruxelles, bien entraînés au préalable à rergogra|)he. » Valcool à petite dose, dans la période d'excltalion initiale, auginente le para- mètre b et diminue le pararnèti-e a. L'augmentation de h vient confirmer la supposi- tion que ce paramètre correspond à l'excitation des centres nerveux. (^)uant à la diminution de a, elle serait la preuve d'une intoxication moins forte qu'à l'état normal. Celte constatation (vérifiée par les expériences suivantes) montre que l'alcool se com- porte dans l'organisme comme nu aliment, qui épargne les albuminoïdes et permet de fournir un supplément de travail, grâce au matériel de combustion qu'il représente. I^es albuminoïdes étant décomposés en quantité moindre, les toxines diminuent. » Le sucre est un aliment par excellence, et il n'est pas un excitant. 11 doit donc diminuer a ( toxines) sans augmenter A (action des centres). En donnant du sucre à une personne à jeun on constate un résultat presque schématique. Le paramétre b diminue par rapport à l'état d'inanition (laquelle s'accompagne d'habitude d'excitation cérébrale), le paramètre a (toxines) diminue aussi considérablement après l'ingestion de sucre, et le paramètre c (consommation des hvdrates) diminue aussi. Pour inter- préter c il faut mentionner que dans l'ergogramme-sucre le paramètre H (hauteur maxima) augmente; la diminution de c montre donc que la perte de puissance due à la consommation des hydrates de carbone diminue, c'est-à-dire qu'à chaque instant le glucose disponible augmente : ce qui devait être, » Dans Vancmie du bras nous produisons des ellels physiologiques inverses de ceux que l'on obtient dans l'expérience précédente : la circulation étant arrêtée, il n'y a plus d'apport de nouvelles quantités de glucose par le sang, et les substances toxiques pro- duites par le travail musculaire restent sur place. Elles gardent tout leur pouvoir toxique, la réserve d'oxygène s'épuisant rapidement. Les ergogrammes-anémie très réduits comme grandeur, et présentant une modification accentuée dans la forme delà courbe, possèdent des paramètres changés dans le sens prévu par le raisonnement. Dans l'ané- mie locale, le paramètre a (toxines) est considérablement augmenté par rapport à l'état normal; b est augmenté (les centres envoient des excitations plus fortes pour vaincre la résistance opposée par les muscles); et c aussi est considérablement augmenté. H diminue, ce (|ui veut dire que la AOTaiBR-Vll.LABS. PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIKES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. N" 22 (30 Mai 1904). "paris, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1904 REGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1876 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l 'Académie se composent des exliails des travaux de ses Membres et de l'analjse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro ^es Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associéétrangerdel'Académiecomprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 p*Jges par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont Us donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes on Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatits aux prix décernés ne le sont qu'autan que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique tie font pas partie «les Comptes rendus. Abticle 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Acs demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sot tenus de les réduire au nombre de pages requis, l Membre qui fait la présentation est toujours nommt mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le toi pour les articles ordinaires de la correspondance of cielle de l'Académie. Article 3. Le hon à tirer ûe chaque Membre doit être remis l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à 1 o heures du matin ; faute d'être remis à tenij le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rem actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu si vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraie autorisées, l'espace occupé par ces figures compte pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des a teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. ■ Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative h un Rapport sur la situation des Comptes rendus apr l'impression de chaque volume. 1 Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pr' sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent taire présenter déposer an Secrétariat au pins tard le Samedi qui précède la séance. leurs Mémoires par UU les Secrétaires perpétuels sont priés de ' avant B'. Autrement la présentation sera remise à la séance suiv»D ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 50 MAI 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. ME3IOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. — Effets chimiques de la lumière: Action de V acide chlorhydrique sur le platine et sur l'or; par M. Berthelot. « Les métaux se partagent en deux classes fondamentales suivant qu'ils sont attaqués par les acides dénués de propriétés oxydantes, tels que l'acide chlorhydrique, avec dégagement d'hydrogène (métaux alcalins ou alcalino-terreux, fer, zinc, etc.), ou bien qu'ils résistent à ces acides (ar- gent, mercure, or, platine, etc.). Ces derniers métaux se distinguent à leur tour, lorsqu'on opère en présence de l'oxygène libre : les uns absorbent lentement ce gaz, avec formation de sels (chlorure de cuivre, d'argent, etc.); d'autres demeurent inaltérables dans ces conditions (or, platine, etc.). » J'ai reconnu que l'inaltérabiHlé de l'or et du platine par l'acide . chlorhydrique cesse lorsqu'on opère en présence de la lumière et à la tem- pérature ordinaire, surtout en ajoutant dans les liqueurs une trace d'un sel peroxydable à l'air, tel que le chlorure manganeux. Il convient d'opérer avec l'acide fumant, c'est-à-dire renfermant une certaine dose d'hydracide libre, non combiné à l'eau, et possédant une tension de vapeur propre et notable. » Ces réactions, d'ailleurs, n'ont pas lieu dans une obscurité complète. » Voici les expériences, qui ont duré du i5 février 1904 au 26 mai 190^, c'est-à-dire 4 mois : » 1. Or pur, en lame brillante : 28,6394; 200™' d'acide chlorhydrique fumant, d'une densité égale à 1,178 (36 pour 100). Le tout a été introduit dans un flacon de 2', rempli d'air, et le flacon a été conservé dans une obscurité complète. Au bout de ce temps, la lame d'or pesait 26,6397; elle C. R., 1904, 1" Semestre. (T. CXXXVIII, N» 22.) l55 1298 ACADÉMIE DES SCIENCES. était inaltérée. L'acide ne contenait aucune trace d'un métal précipilable par l'hydrogène sulfuré, dans une liqueur acide ou alcaline. » 2. Or pur, 0^,71 i/j. — Mêmes épreuves, en ajoutant à la liqueur i^ de chlorure inanganeux j)ur. Obscurité complète. Poids final : o^,']io'i. » Ces expériences confirment l'inaltérabilité de l'or pur, par l'iiydracide concentré, dans l'obscurité; même en présence de l'air et d'un chlorure peroxydable par l'oxygène libre, tel que le chlorure manganeux. ■» 3. Or pur : 0^,1 233. Mêmes épreuves avec l'iiydracide pur. Le flacon était placé à l'air libre, sur une terrasse exposée à la lumière de tous côtés, pendant quatre mois. )> Poids final : 0,1 io3. Perte : o,oi3. » La liqueur renferme du chlorure d'or, manifesté par l'hydrogène sulfuré en liqueur acide, fournissant du pourpre de Cassius, etc. )) 4. Or pur : 0^,7292. Mêmes épreuves, avec addition d'un gramme de chlorure manganeux. Le flacon exposé à la lumière pendant quatre mois, à côté du précédent. » Poids final : 0,7132. Perte : 0,026. » La lame d'or est dépolie à sa" lace supérieure. Sa face inférieure dé- posée à plat sur le fond du flacon est restée en grande partie brillante. Celte perte est j)lus forte que la précédente ; mais le poids de l'or était plus considérable. M II résulte de ces expériences que, sous l'influence de la lumière et de l'oxygène, l'or est lentement attaqué par l'acide chlorhydrique fumant. » Cette attaque a lieu aisément en présence du chlorure manganeux : ce qui s'explique, d'après les expériences par lesquelles j'ai montré que la présence d'une trace de chlorure manganeux, dans l'acide chlorhydrique fumant, détermine la formation d'une certaine dose de chlore libre, sous les influences combinées de l'air et de la lumière ('); tandis que cet acide ])arfaitement pur demeure inattaqué, sans fournir de chlore, dans les mêmes conditions. » Mais il n'en est pas de même en présence de l'or; ce métal donnant lieu à une certaine dose de chlorure d'or, même avec l'acide chlorhydrique pur et fumant, exempt de sel de manganèse ou de fer, sous l'influence prolongée de la lumière. » 5. Vlaline en lumc brillante : o''',3G2i. 200™' acide fumant. Flacon de 2' rempli d'air. (') Annules de Chimie eL de Physique, 6° sùrie, t. XIX, p. îa-. SÉANCE DU 3o MAI igo/|. ,299 » Mêmes conditions que plus haut, dans l'obscurité complète, 4 mois. « Poids final : o«,36i3. » Aucune trace de métal dissous. » 6. P/aline en lame : os,3o^i{i. Ohscmilè. )' Mêmes conditions, avec addition de i^ de chlorure mauganeux! » Poids final : os,3o3G. » Il résulte de ces expériences que le platine en lames n'est pas attaque par l'acide chlorhydrique fumant, dans l'obscurité, avec ou sans sel man- ganeux. » 7. Platine en lame : o8;,48o3. Lumière. » Mêmes conditions que ci-dessus, avec l'hydracide seul. « Au bout de 4 mois, poids final : os./jySS. Perte : oS,oo5. » La liqueur renferme du chlorure pialinique dissous. .. 8. Plaline en lame : 0,4369. Lumière. Mêmes conditions, avec addition d un gramme de chlorure manganeux. Flacon placé à côté des trois pré- cédents. Après quatre mois, poids final : o,4o5o. Perte : 0,0119. » Il resuite de ces expériences que le platine pur a été lentement attaque par 1 acide chlorhydrique fumant sous l'infiuence de la lumière » L attaque, en présence du chlorure manganeux, sur des poids compa- rables a ete à peu près double de l'attaque en l'ab.ence de ce sel : ce qui en établit l'influence accélératrice. Mais sa présence n'est pas indispen- sable. ' ' « La lumière agit, dans ces expériences, pour déterminer l'attaque des métaux, de même que dans les oxydations accomplies par l'air atmosphé- rique sur les composés organiques; elle provoque une fixation d'oxygène libre, qui déplace le chlore de l'acide chlorhydrique. Envisagée à ce point de vue, de détermine des effets comparables à ceux de l'oxygène électro- lytique ('), » •'^ CHIMIE MINÉRALE. - Élude de la solubUué'.du silicium dans l'argent Sur une variété de silicium cristallisé soluble dans l'acide Jluorhydnque. Note de MM. H. MoissAN et F. Sie.uens. « Nous avons utilisé, pour étudier la solubilité du silicium dans l'argent le dispositif que nous avons décrit précédemment (-). (V) -Unalcs_de Chimie c-t de Physùjue, 5» série, t. XVIII, p. 3û6. vlonMr "" "' ^- ^""'''' ^"'' '^ ^°^"^'''''^' '^^ «■'''^'"'" '^«'" i^ ^inc et dans le plomb ( Complus rendus, t. CXXXVJIl, p. 658). l3oo ACADÉMIE DES SCIENCES. )) L'argent employé avait été préparé par nous et était bien exempt d'autres métaux. » Dès nos expériences préliminaires, nous avons reconnu que l'argent fondu dissolvait beaucoup plus de silicium que le plomb et le zinc; que, de plus, il dissolvait ce métalloïde dès son point de fusion fixé par M. D. Berlhelot à 962" ('). Mais ce qui nous a semblé beaucoup plus curieux, c'est qu'une partie du silicium qui est entré ainsi en solution dans l'argent et qui s'est séparé à l'état cristallisé avant la solidification du métal, pos- sède une propriété qui n'appartient pas au silicium amorphe ou cristallisé, préparé par les procédés de Devillie et Caron, de Wohieret de Vigoureux. Une portion de ce silicium est, en effet, soluble dans l'acide fluorhvdrique. » On sait qu'autrefois Berzélius avait iniliqué l'existence d'une variété allotroj)ique amorphe de silicium soluble dans l'acide fluorhvdrique (-). Mais on sait aussi que, au fur et à mesure des progrès de l'analyse, un certain nombre de ces variétés allotropiques des corps simples ont disparu, surtout lorsqu'elles étaient amorphes. Nous rappellerons que le silicium a de Berzélius renfermait de l'hydrogène et fournissait de l'eau par sa com- bustion dans le gaz oxygène ('). » Nous indiquerons, tout d'abord, quelle est la solubilité du silicium dans l'argent fondu. » En saturant l'argent de silicium à des températures différentes, nous avons obtenu une solubilité de ce corps simple qui a augmenté nettement avec la température. De plus le silicium cristallisé recueilli dans chacune de ces expériences a été soumis à l'action de l'acide fluorhvdrique pur dans une capsule de platine, et nous avons reconnu bientôt qu'une certaine quan- tité de ce corps simple entrait rapidement en dissolution. Nous avons obtenu ainsi les résultats suivants : Pour 100 d'argent. Soluble. Insoluble. o à 970 Si total 9,22 dont 5,35 3,87 à ii5o » » 14,89 » 4) 02 10,87 à laSo » » 19,26 » 3,C6 i5,6o à 1^70 » » 41,46 >i 6,63 34,83 » D'après ces expériences la quantité de silicium soluble dans l'acide (') D. Bertdelot, Sur les points de fusion de l'argent et de l'or {Comptes rendus, t. CXXVl, 1898, p. 473). (-) Berzélus, Traité de Chimie, 2° édition (Vançaïse, t. I, 184.), p. 3o8. (') Voir à ce sujet l'étude de M. Vigoureux sur Ja préparation du silicium amorphe (Annales de Chim. et de Pliys., 7= série, l. XII, 1897, p. 9). SÉANCE DU 3o MAI igo^. i3oi fluorhydrique diminue donc au fur et à mesure que la teneur en silicium augmente. » En effet, d'après nos expériences précédentes, lorsque l'argent dis- sout, pour loo : 9,22 de Si 58,02 pour loo sont solubles 14,89 » 27,66 » » 19,26 » 19,00 » » 4 • , 46 >i 16,00 » » » Au moyen de ces chiffres nous avons pu établir les courbes que nous donnons ci-dessous : «4 *l 40 38 36 r JOO df 4g .,«, 4 ^4 32 30 / Si l'on chauffe ce silicium à 1200°, dans l'hydrogène ou dans l'azote, sa solubilité, dans l'acide fluorhydrique, n'est en rien changée. » Analyse du silicium soluble dans V acide fluorhydrique . — Cette variété, chauffée dans le vide à la température de 1200°, a conservé toutes ses pro- priétés et n'a fourni aucun dégagement de gaz. Il ne contient donc pas d'hydrure. Ces cristaux, traités par l'acide sulfurique, n'ont pas donné traces de vapeurs nitriques reconnaissables par la brucine; ils ne ren- SÉANCE DU 3n MAI rgo/i. l3o3 ferment donc pas d'acide azotique ou d'azntate basique. Nous nous sommes assuré aussi, par des réactions microchimiques, qu'ils ne renfermaient ni potasse, ni soude, ni argent. La seule impureté que nous ayons pu caracté- riser est une petite quantité de fer et quelques fragments microscopiques de siliciure de carbone. » Un poids déterminé de ce silicium a été attaqué par une solution de potasse à lo pour roo, puis pesé à l'élat de silice. Nous avons obtenu ainsi les chiffres suivants : Si pour 100. Si dont 53 pour loo élaienl solnbles.. . ., 99167 » ■' 99 » 98,97 » » 92 » 100, r 2 98 » 100,23 1) )i » Nous avons pris comme poids atomique du silicium le chiffre 28,4 pour O =16. De plus nous devons faire remarquer que, dans la prépara- tion, l'argent en fusion doit être saturé de silicium dans une atmosphère d'oxyde de carbone bien exempte d'oxygène, sans quoi l'argent dissout ce dernier gaz et donne de la silice qui reste mélangée au silicium après traitement par l'acide azotique. M Conclusions. — En résumé, le silicium est beaucoup plus soluble dans l'argent que dans le plomb et dans le zinc. Mais le silicium cristallisé, qui se rencontre dans le métal solidifié, renferme une certaine quantité d'une variété allotropique de silicium soluble dans l'acide fluorhydriqiic. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la formctlion dans la nature des minerais de vanadium. Note de M. A. Ditte. « Le vanadate de plomb est à peu près le seul minerai de vanadium que la nature offre avec quelque abondance, tantôt simple, tanlùt combiné et constituant le chlorovanadate de plomb. On trouve, il est vrai, d'autres matières vanadifères, quelques vanadates assez rares de chaux, de cuivre, de bismuth, d'urane, mais ce sont là des minéraux plutôt que des minerais et on ne les rencontre qu'en faible quantité, insuffisante pour les utiliser à l'extraction de l'acide vanadique; c'est .surtout sous la forme de vanadate ou de chlorovanadate de plomb, plus ou moins impurs ou mélano^és, comme les minerais de Zimapan, de Wanlockhead (Ecosse), de San Luis de Potosi (Mexique), de Santa Marlha (Espagne), que le vanadium se l3o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. rencontre dans ces minerais et il est intéressant de savoir comment le vanadate de plomb a pu prendre naissance. » Or, la dilTusion du vanadium est très £;rande dans l'écorce terrestre; ce métal existe, mais en proportion infime, dans une foule de minerais; la plupart des mines de fer, argileuses, pisolilhiques, ooiithiques, l'hématite en renferment, ce qui explique sa présence dans les fontes, les scories d'affinage et les laitiers des hauts-fourneaux. Des substances autres que la mine de fer, telles que les grès schisteux triasiqties du Cheshire, les mine- rais uranifères de Joachimsthal en contiennent; H. Sainte-Claire Deville a reconnu sa présence dans la cérite de Bastnass, le rutile, la bauxite; les argiles de Gentilly, de Forges-les-Eaux, de Dreux contiennent de 0,02 à 0,07 pour 100 d'acide vanadique, qui existe également dans les basaltes, dans les Trapps, dans certaines houilles, etc. Bref, quantité des minéraux, des minerais et des roches qui constituent la croûte terrestre renferment du vanadium à l'état de dissémination et les résidus des traitements industriels de ces substances permellent d'y retrouver des quantités appréciables de ce métal. Il est difficile de savoir sous quelle forme le vana- diiun est ainsi disséminé dans les masses rocheuses du globe; mais, sous quelque état qu'il s'y trouve, il est accessible à l'eau. Les eaux météoriques en traversant l'atmosphère lui empruntent ses éléments, elles pénètrent plus ou moins profondément dans le sol, s'infiltrent rapidement dans les terrains perméables ou fissurés, plus difficilement dans les autres, en exerçant dans leur parcours des actions dissolvantes d'intensité variable. Si, dans les roches au contact desquelles arrive de l'eau aérée, le vanadium se trouve à l'un quelconque dt- ses degrés inférieurs d'oxydation, celui-ci se transforme graduellement en acide vanadique et c'est peut-être ainsi que s'est formée la l'anadine, minéral d'ailleurs fort rare, qu'on trouve eu enduit terreux, jaune sur certains cuivres natifs du Lac Supérieur. Sans se déposer en enduits de cette espèce, l'acide vanailique peut être entraîné par l'eau qui le dissout, non pas vraisemblablement sous sa forme soluble dont i' d'eau retient 8^ à froid, mais sous la forme ocreuse, soluble à raison de o*-', 5 par litre, ou sous celle d'acide fondu qui cède encore à l'eau o^,o5o de son poids. Cet acide dissous qui, à froid, décompose le carbonate d'ammoniaque en se changeant en vanadate. peut aussi se trouver en pré- sence de gaz carbonique, d'alcalis, de sels alcalins, provenant tle l'altéra- tion lente des roches granitiques, par exemple, puis, avec les carbonates, donner lieu à la formation de vanadates acides ou neutres, selon la quan- tité d'acide qu'ds renferment et plus ou moins solubles dans l'eau. Les SÉANCE DU 3o MAI [904. l3o5 solutions faibles d'acide vanadique, qui rencontrent dans le sol peu de carbonate d'ammoniaque, y trouvent du nitrate sans action sur elles, mais qui, surtout à chaud, étant partiellement dissocié dans ses solutions éten- dues, peut former du vanadate d'ammoniaque dilué. D'autre part, les eaux chargées de faibles quantités de vanadatessolubles et d'autres sels peuvent, comme on le sait, enlever du cuivre, par exemple, aux roches primitives cpii en sont imprégnées dans toute leur épaisseur, du zinc qui existe dans toutes les roches anciennes (porphyres, granités, gneiss, schistes, houilles et autres), et cela d'autant mieux qu'elles sont chargées de sel marin ou de corps analogues qui contribuent à facihter la dissolution des sulfures et autres substances insobibles dans l'eau pure. En réalité, les matières vana- difères du sol se désagrègent peu à peu en même temps que les roches qui les contiennent, elles passent transitoirenient dans les eaux qui les dissolvent, les transportent et les amènent en contact avec d'autres substances, en particulier avec des minerais de plomb. Ces eaux, capables d'agir sur les sulfures de cuivre, de zinc, etc., le sont également sur le sulfure de plomb; ce corps est susceptible d'ailleurs de se transformer au contact de l'eau aérée : du sulfure de plomb abandonné sous l'eau, dans un flacon bouché au liège, s'oxyde lentement à la température ordinaire; au bout de 5 ou 6 ans il est partiellement changé en petits cristaux transi>arei)ts, brillants, qui se déposent sur les parois du vase et au milieu môme du précipité; c'est de Vanglésite qui accompagne souvent la galène dans les filons et qui s'est formée à la faveur des échanges gazeux lents, qui se sont produits à travers le bouchon et ont permis la rentrée de l'oxygène atmosphérique. Ce sulfate n'est pas complètement insoluble dans l'eau, car les sels de plomb ne précipitent jamais entièrement l'acide sulfurique qu'une liqueur renferme, il est plus soluble dans les sels ammoniacaux, tels que le nitrate qui se trouve dans les eaux pluviales et dans le sol, et l'on comprend que des eaux, même très faiblement chargées d'acide vana- dique ou de vanadates peu solubles, quand elles viennent à rencontrer des solutions faibles de sulfate de plomb provenantde l'oxydation de la galène, puissent donner naissance à des vanadates de plomb qui, suivant les cir- constances, peuvent avoir la composition 3PbO, V-0^ des mines de Wan- lockead et de Beresow, ou celle 2PbO, V^O' de la Descloizile ; en présence d'eaux chlorurées il peut se former de la vanadinite 3(3PbOV-0'), PbC" reproduite par Roscoë et par HautefeuiUc, en chauffant des mélanges de chlorure de plomb, d'oxyde de plomb et d'acide vanadique, qui donnent des cristaux de vanadinite identiques au produit naturel. l3o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Il n'est pas nécessaire Hii reste que le sulfate de plomb soit entièrement dissous pour se transformer. Ce sulfate solide et cristallisé, tel qu'on l'obtient en précipitant une solution de nitrate de plomb par l'acide sul- furique et lavant le dépôt, peut être attaqué et subir une décomposition, quand on le met en contact avec des solutions de vanadates alcalins. Une dissolution de vanadate d'ammoniaque, saturée à froid, afin de la rendre plus active, décompose peu à peu le sulfate de plomb; elle se colore en jaune et change le sulfate en une masse volumineuse jaune orangé, devenant rouge sombre à la longue, et brillante au soleil à la suite de la formation de petits cristaux rhombiques de Irivanadate ammoniacal peu soluble, tandis que du sulfate d'ammoniaque se dissout dans la liqueur. Une solution, même étendue, du même vanadate se colore en jaune au bout de 24 à 36 heures quand on la met en contact avec du sulfate de plomb qui jaunit et, si l'on fait intervenir la chaleur, le sulfate ne tarde pas à se recouvTir de petits cristaux de trivanadate d'ammoniaque que l'eau bouillante ou un faible excès d'ammoniaque font disparaître en laissant un précipité jaune orangé clair renfermant PbO,V-0% H-0. Dans certaines conditions le sul- fate de plomb devient d'abord jaune clair, puis gris jaunâtre quand on le chauffe dans la dissolution; il est alors formé d'aiguilles groupées en X sur lesquelles sont implantées d'autres aiguilles plus petites qui paraissent former avec les branches de l'X le même angle que celles-ci offrent entre elles; ces aiguilles contiennent 3PbO, 2 V-0', H^O et souvent la décompo- sition du sulfate de plomb demeure incomplète. )) Il en est de même quand au vanadate d'ammoniaque on substitue les vanadates neutres de potasse ou de soude. A froid et au bout de 24 a 48 heures les solutions étendues au centième deviennent jaunes à mesure que le sul- fate de plomb s'altère, celui-ci devient adhérent aux parois du vase et la liqueur se charge de sulfate alcalin. Quand on élève la température l'action devient plus facile, il se forme des petits cristaux moins solubles, que l'addi- tion d'une très faible proportion de carbonate alcalin fait disparaître et qui accompagnent la transformation du sulfate de plomb en un vanadate ba- sique; la décomposition du sulfate n'est du reste complète qu'au boutd'un temps prolongé et quand on renouvelle les liqueurs. Si l'on met, en effet, du vanadate de plomb précipité, au conlact d'une solution faible d'un sulfate alcalin, il ne tarde pas à s'établir un équilibre entre le vanadate de plomb et le sulfate d'une part, le sulfate de plomb et le vanadate alcalin de l'autre, et ce n'est que grâce à la circulation des eaux naturelles et à leur renou- vellement que le sulfate alcalin se trouve éliminé et que, l'équilibre étant SÉANCE DU 3o MAI J904. iSoy rompu de ce fait, In transformation du sulfate en vanarJate de plomb peut être rendue complète. » Les vanadates de plomb peuvent donc se former dans l'action d'eaux vanadiées mises en rapport avec de l'anglcsite; le vanadate formé peutètre amorphe et hydraté, comme cela a lieu quand on précipite le nitrate de l'acétate de plomb par un vanadate alcalin; le précipité qui se produit dans une hqueur faiblement acétique cristallise quand on le fait bouillir et j'ai reproduit ainsi les cristaux du vanadate V= 0^ 2 PbO. J'ai cherché à éliminer tout acide et à me rapi)rocher des circonslances habituelles de la nature : lorsqu'on décompose tin sel de plomb par un vanadate alcalin, le précipité formé, lavé, donne naissance à une eau de lavage colorée en jaune, ce qui prouve qu'elle en dissout un peu, qu'on ail affaire au vanadate neutre ou à un sel basique, tel que 3PbO, 2V-O'. Or ce précipité hydraté amorphe abandonné dans l'eau s'y transforme et cristallise, mais avec une lenteur extrême; un échantillon conservé pendant i4 ans est devenu brun en se déshydratant et s'est attaché aux parois du vase. Beaucoup de ses points sont formés de petites masses radiées, ayant au centre un novau plus clair, formé de petits cristaux autour desquels la matière s'est contractée et, en certains points, se sont produites des petites géodes remplies de cristaux parfaitement nets et brillants qui, en diminuant de volume, ont donné lieu à des vides creusés au sein de la matière primitive hydratée; la transformation continue encore dans cet espace limité. Sur d'antres échantillons conservés depuis II ans dans des flacons bouchés à l'émeriil s'est formé, au voisinao^e de la surface terminale du liquide, un anneau brun de 3°"" à 4"™ de laro'e, mélangé de petites masses mamelonnées cristallines, hérissées de petites pointes d'aiguilles accolées ensemble; au-dessous de cet anneau la cristal- lisation lente a donné lieu à la formation d'un second anneau de 12'°" à iS"" de hauteur et des cristaux du même genre se trouvent répartis dans la masse encore hydratée qui cristallise lentement quoique le vase n'ait subi d'autres variations de chaleur que celles de la température ambiante. » Le vanadate de plomb amorphe et hydraté peut donc se déshydrater partiellement et cristalliser à la température ordinaire; il est, du reste, légèrement solnble dans l'eau, surtout chargée d'acide carbonique ou d'un peu de nitrate d'ammoniaque et, dans ces dissolutions, il cristallise en petits mamelons formés d'aiguilles accolées, soit à la température ordi- naire, soit lorsqu'on le maintient dans la liqueur chaude; en cet état il est facilement fusible en une matière jaune rougeàtre, et ce fait explique comment il se dépose sous la forme d'enduits, amorphes ou cristallisés, se l3o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. produisant sur les matériaux siliceux ou calcaires des filons; si, en même temps que les eaux vanadifères agissent sur du sulfate de plomb, elles ren- contrent des liquides renfermant du cuivre, du zinc, etc., il en résulte la production déminerais calcaires, cuprifères, zincifères, que l'on rencontre terreux ou cristallisés, légèrement solubles dans l'eau. J'ai reproduit autrefois les éléments de ces mélanges, vanadates de chaux, de cuivre, de zinc, etc., soit hydratés, soit anhydres (^Aiin. de Cliiin. et de Phys., 6® série, t. XKl, 1888, p. 190). Les vanadates de plomb impurs peuvent rester pulvérulents ou terreux; ils peuvent aussi, sous l'influence de la pression et d'une température insuffisante pour altérer la silice ou le calcaire, fondre et se déposer sur les parois des filons, qu'il recouvrent parfois en se mou- lant à leur surface, quand ils cristallisent lors d'un refroidissement ultérieur. » On trouve aussi certains minerais vanadifères tels que celui de la mine de Santa-Martha, mêlés de rérimlc associée avec le vanadate de plomb, au-dessus de galène. Ce carbonate n'est que faiblement soluble dans les dissolutions chargées d'acide carbonique, mais, avec l'aide de la pression et d'une température plus ou moins haute, les eaux minérales vanadifères ont pu agir sur la cérusite et donner lieu à du vanadate de plomb pulvé- rulent, terreux ou cristallisé, comme celui de la mine précitée. Il suffit, du reste, on le sait, de soumettre le carbonate de plomb à une température voisine de 400°, pour qu'il se transforme en massicot un peu soluble dans l'eau et capable d'agir, même après son refroidissement, sur les eaux vana- difères qu'il rencontre. » On peut, on le voit, comprendre sans difficulté comment la formation des minerais vanadifères a pu avoir lieu, ceux à base de plomb en parti- culier, qui sont les plus importants, en considérant l'action des eaux natu- relles qui, circulant froides ou chaudes, sous une pression plus ou moins grande, dans les profondeurs du sol, y prennent du vanadium en agissant sur les diverses roches de l'écorce terrestre qu'elles désagrègent et se chargent d'acide vanadique ou de vanadates plus ou moins solubles dans l'eau. Ces eaux vanadifères sont ensuite arrivées en contact avec les prin- cipaux minerais (galène, anglésite, céruse) de plomb que l'on rencontre dans la nature, et les ont transformés partiellement en vanadate de plomb qui constitue les différents minéraux dans lesquels le vanadium, primitive- ment disséminé dans les roches, est venu se concentrer. » SÉANCE DU 3o MAI igo^. iSog TOPOGRAPHIE. — Sur l'emploi cP images sh'-réoscopiqiies dans la construction des plans topo graphiques. Noie de M. A. Laussedat. « Le procédé graphique habiluellement employé pour construire le plan d'un terrain représenté par des vues photoijraphiées est dérivé de celui qui est si connu des topographes sous le nom de méthode des intersections. Les vues que l'on combine deux à deux doivent être prises alors de stations suffisamment espacées pour que les rayons visuels, aboutissant aux images d'un même point et projetés sur le plan, se coupent sous des angles qui ne soient pas trop aigus. » On a objecté que les vues prises ainsi de stations éloignées les unes des autres, modifiant sensiblement l'aspect du paysage, il devient difficile d'identifier les deux images d'un même ()oinl et qu'il [)eut en résulter des incertitudes et même des erreurs. On a répondu à celte objection en indi- quant un moyen rigoureux de vérification. Mais les opérateurs exercés, ayant l'aptitude nécessaire, en ont rarement besoin. )) Toutefois, les formes plastiques du terrain se trouvant pour ainsi dire ■écrasées sur chacune des vues isolées et dilférentes en apparence, quand on passe de l'une à l'autre, on avait songé, depuis assez longtemps, à re- courir à la sléréoscopie pour tracer plus sûrement les courbes de niveau qui représentent ces formes. » A la vérité, il fallait pour cela s'assujettir à doubler le nombre des vues à prendre et ce n'est que très exceptionnellement qu'on s'y était décidé. « Aujourd'hui la sléréoscopie tend à s'introduire sérieusement dans la phototopographie, en substituant une nouvelle méthode, celle des paral- laxes, à la méthode des intersections. Seulement ce n'est plus, à propre- ment parler, la sléréoscopie ordinaire que l on emploie, mais une stéréo- scopie exagérée qui donne au paysage un relief saisissant se prêtant à des mesures de dislances et de hauteurs, éléments de construction des plans. » Pour' obtenir l'effet habituellement recherché de l'illusion physiolo- gique de la vision binoculaire, les deux vues doivent être prises de points écartés l'un de l'autre comme les deux yeux, c'est-à-dire de o",o6à o™,o7. » En espaçant davantage les stations, mais en rapprochant ensuite les deux images obtenues, dans un stéréoscope, l'illusion du paysage naturel est remplacée par une autre que l'on peut comparer à la vue d'un modèle en relief analogue à ceux des places fortes ou des ports de mer qui se trouvent aux Invalides et au Musée naval. l3lO ACADÉMIE DES SCIENCES. » On démontre aisément que ce plan-relief tnrtuel est une réduction du relief naturel dans le rapport de l'intervalle des yeux à l'écartement des deux stations. Ainsi, deux vues prises de stations espacées de 6™, 5o ou de cent fois l'intervalle moyen des deux veux, juxtaposées dans un stéréo- scope, donnent la sensation d'un modèle en relief à l'échelle de -^. » Je mets sous les yeux de l'Académie deux spécimens de ces couples de vues, l'un correspondant à une base de ig'°,5o et l'autre à une base de 58", 90. La première donne le modèle en relief du village de Royat, à l'échelle de —, et la seconde un modèle d'une région des Alpes dolomi- tiques d'Autriche, à l'échelle de^ environ. » La profondeur à laquelle on peut encore appliquer au paysage l'exprès sion de modèle en relief est d'autant plus grande que l'échelle est plus petite. Dans la pratique dont il va s'agir, on se tient d'ailleurs nécessaire- ment dans des limites beaucoup plus étroites. » Avant d'aller plus loin, jecrois devoir rappeler que les premiers essais de stéréoscopie exagérée out été faits en Suisse, autour de la Jungfrau, dès i858, par Braun, de Dornach, et que les résultats obtenus par cet ha- bile et ingénieux photographe avaient beaucoup frappé Helmholtz qui, de son côté, avait cherché à en obtenir d'analogues, à l'aide de son téléslè- réoscope qu'il dirigeait immédiatement sur le paysage et dont la base était nécessairement assez petite. » On s'est avisé, dans ces derniers temps seulement, d'utiliser les effets de cette stéréoscopie exagérée pour la construction des cartes topo- graphiques. En recourant, par exemple, à l'instrument de haute précision du D' Pulfrich, d'Iéna, désigné sous le nom de stéréocomparaleur. dont j'ai déjà eu l'occasion d'entretenir l'Académie à propos de ses applications à l'Astronomie, on parvient, par la méthode des parallaxes, à rapporter, sur un plan et à une échelle déterminée, les positions relatives d'autant de points que l'on peut en avoir besoin pour tracer la projection horizontale des divisions du terrain et des courbes de niveau des parties du paysage qui conservent un relief suffisant. » Le principe des opérations à effectuer par la méthode en question est d'ailleurs on ne peut plus simple, quel que soit l'appareil de mesure que l'on emploie. » Pour abréger les explications, nous supposerons que les deux stations sont au niênie niveau et il doit être entendu d'ailleurs que, dans tous les cas, les images sont situées dans un même plan vertical passant par ces deux stations. Celles-ci ayant été mises en place sur le papier ainsi que la SÉANCE DU 3o MAI igo4. l3ll direction, c'est-à-dire l'orientation de l'axe optique de l'objectif de l'appareil pour l'une des stations, et d'un autre cÔLc tous les points de chacune des images pouvant être rapportés à la ligne principale et à la ligne d'horizon comme axes coordonnes, la différence des abscisses d'un môme point mesure la parallaxe du point correspondant de l'espace dans le plan hori- zontal et l'on voit facilement que, la distance focale de l'objectif et l'écar- tement des deux stations étant connus, la projection horizontale de la distance du point considéré en résulte ainsi que sa direction rapportée à celle de l'axe optique de l'objectif tracée sur le papier. Les différences de niveau se déterminent d'ailleurs comme dans la méthode ordinaire. » Le stéréocomparatem' dont j'ai fait exposer un dessin sert d'abord à voir stéréoscopiquement l'ensemble des deux vues à l'aide de lentilles offrant un champ suffisant, puis, quand on a remplacé ces lentilles par le système de microscopes représenté sur la figure, à mesurer mécanique- ment les abscisses et les ordonnées des différents points considérés. C'est à l'extrême précision des vis micrométriques de cet appareil qui donnent le centième de millimètre qu'est due l'exactitude des résultats que j'ai cru devoir signaler à l'Académie. Quant à la marche systématique à adopter pour relever rapidement les détails du plan ouïes points des différentes courbes de niveau, je ne saurais les indiquer ici pas plus que les procédés graphiques expéditifs destinés à simplifier les constructions. » Il me suffira de donner un aperçu de l'expérience fiiile dans le courant de l'été dernier, aux environs d'Iéna, sous les auspices du général major Schulze, chef de la Section topographique, par M. Paul Seliger, topographe royal, avec la coopération du D' Pulfrich. » On voit sur le plan exjjosé (qui est à une échelle triple de l'original), les différentes parties de la montagne du Kernberge, étagées les unes ilerrière les autres comme sur les photographies, jusqu'à une distance de Sooo™. L'échelle du plan original était de j—-^, ce qui permettait d'éva- luer sur ce plan les distances à i'" près, et ce degré de précision est aussi celui sur lequel on peut compter jusqu'à cette limite de 25oo" à Sogo"" avec la base de loo'". » x\vec une base plus grande ou plus petite, cette limite varie naturelle ment et la question de l'échelle que l'on emploie doit être également prise en considération pour la fixer; mais je no veux pas entrer dans cette discussion. Ce qui me semble surtout digne de la plus grande attention, c'est que l'un des expérimentateurs, très familier avec la méthode du lever à la planchette, laquelle se pratique nécessairement et toujours pénible- l3l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. ment sur le terrain et qui l'a comparée avec celle de la stéréomélropho- to£;raphie, laquelle, une fois les photographies obtenues, s'emploie par tous les temps dans le cabinet, a déclaré qu'elles conduisaient aux mêmes résultats. » Le stéréocomparateur du D'' Pulfrich, dont on peut voir un modèle au Conservatoire des Arts et Métiers, est un appareU admirablement construit, mais d'un prix élevé et d'un maniement délicat. » Un autre inventeur, M. Fourcade, attaché au Service forestier du Cap de Bonne-Espérance, en a imaginé indépendamment un tout à fait ana- logue avec lequel il semblerait que les mesures facilitées par l'emploi d'un réseau de Gautier seraient exécutées plus rapidement. M. Fourcade doit avoir entrepris, de son côté, des expériences dont nous ne connaissons pas encore les résultats. » Il convient de faire remarquer, avant de terminer, qu'avec l'un comme avec l'autre de ces instruments, ce n'est que par voie indirecte, et non par la vue simultanée de l'ensemble des couples d'images, que l'on met a profit leurs propriétés. )> Maison a aussi cherché à utiliser celles de la sléréoscopie proprement dite, ce qui constitue une troisième méthode distincte de celle des inter- sections et de celle des parallaxes, en opérant directement sur les modèles en relief virtuels. Je ne désespère pas de pouvoir faire connaître assez pro- chainement à l'Académie les résultats d'essais poursuivis en Allemagne et chez nous pour réaliser la conception due au savant Arpenteur général du Canada, M. E. Deville, d'un instrument déjà désigné par anticipation sous le nom de sleréoplani graphe, dont je dois me contenter aujourd'hui de montrer l'organe principal. Cet organe, comme on le verra en s'en appro- chant, permet de disposer le modèle en relief du paysage de manière à en pouvoir suivre les différents accidents avec un point de mire mobile, porté par une armature dont les mouvements sont communiqués à un crayon qui en laisse la trace sur le papier. » Mais comme Téchelle du modèle en relief est généralement très grande et que le point de mire et son armature seraient entraînés trop loin de l'opé- rateur, il a fallu chercher des moyens optiques ou mécaniques de réduire les figures déduites du modèle et c'est cette seconde partie du stéréopla- nigraphe qui est encore à l'étude. » SÉANCE DU 3o MAI 1904. ï3l3 MECANIQUE. — Effets des petites oscillations des conditions extérieures SUT un système dépendant de deux variables. Note de M. P. Duiiem. « Nous nous proposons de recherclior jusqu'à quel point on |)eut étendre aux systèmes affectés d hystérésis et de viscosité, et définis par deux variables privilégiées, a, [î, hors la température T, les résultats que nous avons obtenus (') pour les systèmes définis par une seule variable. » Nous désignerons par A, B, les deuK actions extérieures; la fonction dissipative D sera donnée par l'éi^alité (1) 2D = La,= 4- 2Ma^ -l-NB', où L, M, N sont des fonctions de a, [i, T, qui vérifient les conditions (2) . LN-M->o, L><., N>o. » Les deux actions de viscosité seront » Les variables a, p étant supposées sans inertie, les équations du mouvement du système sont (4) < Il est clair que ces équations peuvent se mettre sous la forme (5) La"-HM[i"==P, M(7."-hNp"=Q, P, Q ayant des valeurs finies et déterminées lorsque l'on connaît les va- leurs de a, [i, T, A, B et leurs dérivées du premier ordre par rapport à t. {') Sur tes propriétés des systèmes affectés à la fois d'hystérésis et de viscosité (^Comptes rendus, l. CXXXVIII, séance du 18 avril 1904, p. 9+2 ). — Effets des petites oscillations de l'action extérieure sur- les systèmes affectés d' hystérésis et de visco- sité {Comptes rendus, t. CXXXVIII, séance du 2 mai igo^, p. loyS). — J'^ffet des petites oscillations de la température sur un système affecté d'hystérésis et de visco- sité {Comptes rendus, t. CXXXVill, séance du iti mai 1904, p. 1196). C. K., iyn4, I" Semestre. (T. CXXXVIII, IM" 22.) I 56 ,3t4 académie des sciences. C'est ce qui aura lieu lors même que T, A, B éprouveraient, autour d'une valeur moyenne constante, des variations extrêmement fréquentes, mais extrêmement petites. « Peut-il arriver que a', ou P', ou ces deux gran. Écartons l'bypolhèseoù l'une des variables a, ^ serait presque exempte de viscosité. Nous aurons trois cas à distinguer : >, lo i,, deicx vitesses a, ^' éprouvent des changements de signe extrême- ment fréquents. Dans ce cas, a. p ue changent de valeur qu avec une extrême lenteur, . >, 2° L'une des deux vitesses, soit ?', éprouve des changements de signe extrêmement fréquents ; l'auJre vitesse, .', garde le même , igné pendant an ie,nm/m. Nous supposerons que ce soit le signe -+-. «Posons ji„ = A + U, ^fe = B 4- V. Supposons d'abord que M ne soit pas très petit et considérons alors la seconde équ,ation (4); P' étant sans cesse très voisin de O, cette équation donne C étant une quantité dont la valeur est presque mdépendante du temps et dont la détermination initiale dépend des valeurs données initialement a a B T A B, oc', ?>'. D'ailleurs, comme p, T gardent des valeurs à peu près côn;tantes p„, ï„, on voit que la valeur de ,, qui correspond à une valeur donnée de x est sensiblement la même que si l'on avait .constamment ^ = p„, ï ^ T„, les données initiales restant les mêmes. SÉANCP DU 3o MAI 1904. i3l5 » D'autre part, on a lA, = B — M(a., fl, T)a' — N(a, fi, T)^'. Comme ^' est sans cesse très voisin de o et B de Bo, nn a sensiblement aPo = B„ — ]Vr(a. [i„,T„)a'. Par hypothèse. M n'est pas très petit. Donc la valeur de «' qui correspond à une vaJeu.r donnée de a est sensiblement la même que si A, B, T gardaient les valeurs rigoureusement invariables A„, B,, T„, les données initiales restant les mêmes. » Imaginons maintenant que M soit très petit; dans ce cas, comme P' est toujours très voisin de o et B de B„, ni, sera toujours très voisin de Bj. Recourons à la première équation (4) que le signe attribué à a! transforme en (6) d.K ^ d^ +/(''- §- T. -jU, tf..)f/a. Posons [ _ , ai (7) ^" I J'ai vérifié d'ailleurs directement ce résultat par un autre procédé. La lame soumise à l'action d'un rayon N d'indice déterminé est utilisée comme source pour produire un faisceau dispersé par un prisme en aluminium; l'un des ravons sortant du prisme tombait ensuite sur un réseau et l'on mesu- rait directement sa longueur tl'onde. La longueur d'onde du rayon pri- maire étant 0^^,0146, celle du rayon secondaire fut trouvée égale à 01^,0 160; (') Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. i25. i56. j3,y ACADÉMIE DES SCIENCES. dans une autre expérience, la longueur d'onde du rayon i^rîmaire étant 6(^,oi83, celle du rayon secondaire était 0*^,0195. ,, J'ai étudié ainsi les rayons secondaires donnés par le cuivre, par le zinc et par le verre. Je n'ai observé aucun rayon secondaire avec des lames deplatme, d'argent ou d'aluminium. Il n'y a aucune relation entre cette propriété qu'ont certains corps d'émettre des rayons secondaires et la transparence de ces corps pour lés rayons N : le platine, en effet, eSt opaque tandis que l'argent et l'aluminium sont transparents. " MAGNÉTISME TERRESTRE. - Observations magnétiques à Tanananve; par le P. Coli.v. « Du mois de mai 1908 au mois d'avril 1904, j'ai continué à observer toutes les semaines les trois éléments magnétiques, à l'observatou-e de Tananarive. Les résultats que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie sont contenus dans les trois Tableaux suivants : Dates. Mai Juin Juin. Août Mesures absolues de la déb linaiso n, en 1903 et i 904. Heures. Déclinaison NW. Dates Heures. Déclinaison NW. b m ri m 0 / ,! 6. . . h m 11 .3o h m à II .45 10. 8.49" Sept. 2. . . 12. 5 à 12 .20 'lo'r'' •■ So 6.52 9-49 ' 10. 3o 1 . . 8. . . 1 1 . i5 11 .20 10. 9. 4 , j^ -■ 14..; i3.35 i3.52 10. • • =5- ; 0 i3.. . l3.20 i3.3o 10. 6.3o i 0 ô 20. . . 27... 7-48 12, 5 8. 0 12.20 10. 10. 2 0 26... . 15.45 16. 0 io. 2.3o ) 28... 8.10 8.25 10. 10. 0 , Oct. 3... i3.io l3.20 9-59-37 j 4... II... 12 . . . 12. 10 12.3o 10. 8.3o 10. . . l4.20 i4.4o 9.58. 7( 8. 0 . 12.38 8.20 12.52 10. 10. 8.i5 1 '• GO *^ -, 0 r^ 17... 24.:. . i5.i5 . i4; 0 i5.25 ,4. 10 io. 2 . 26 g.57.34i 0 Oï os 17. . . . 11-49 12. 10 10. 8.i5 ^ 0 «5 0 3i.: . . t5.3o ,5.44 9.38. 0 26... . i4-4o 14.55 10. 5. 7 Nov. 7 • • . i4-3o 14.40 9.58.34 =^ I . . . 10. . . . 11.35 11.55 1 l .00 12. 7 10. 10 7-19 8.37 S: 14... 21 . . 8.20 . 11.45 8.35. 12. 0 lô. 6.26 10. 1.23 i5... 22 . . . 11.40 11 .40 1 1 . 5o 11.55 10 10 8. 7 8. 0 0 C^ 28... 1 1 .25 11.38 10. 4- i5 10. 3.22 10. 4-22 9.59.55 9.59.45 10. 6.41 29... 4... 12 . . . 18... 25... . 16. 8 11.10 1 1 .45 . 11.40 11.0 16.20 I 1 . 20 12. 0 1 1 . 55 11.16 10. 10 10 10 10 4.56 8.4g 9.30 8.56 9.. 5 Dec. 9... 9-- 19.. 23.. 3o.. il. 25 11.20 . 12.45 12.14 8.i5 11.38 ii.35 12.55 1 2 .25 8.29 SÉANCE DU 3o MAI» 1904. Dates. Janv. 8 i5 22 2g Pévr. 5 12 '9 27 Heures. Il 1 I . 12 . I I . 12 . I I . 1 I . I I . m II 20 à II. o 12. 52 12. O 13 . 10 35 45 35 1 1 1 1 7 i5 25 46 58 5o Déclinaison N\V 10. 4-56 9.59.11 9.57.52 9.57.15 10. 0.22 9.58. 52 10. 0.23 1 . 22 I 9-39- N\ V. 00 ^3- >-i 0 ~Oi § ira 0 Ci V — '-^ >-> 0 "O) 'sr^ 10 «S 0 0 Dalcs, Mars 4- 1 1 . 25. 29- 8. i5. 22. 29. Heures. Il m 11 m I 1 .52 ri. 39 1 1 .3o I I . 40 a I I . 25 1 1 . i5 1 1 .3o 11.27 1 1 .5o 11.45 1 1 .22 II .22 11.49 1 1 .40 12. o II .55 14. 3o 11 .40 Déclinaison NW. 9. 58'. 49 10. O..02 9.59.37 9.58.52 10. I .52 lO. 0.22 9-59- 7 10. 0.37 10. 0.41 . o s o Mesures absolues de l'inclinaison, en 1903 et 1904. Heures. h m h m g. 20 à 10. O 1 I .40 12.10 I I .3o 12. O 1 I .40 12.10 1 I .45 12. l5 6.3o 7-5 8. 5 8.3o 1 1 . 1 5 1 1 . 4o 1 1 .35 12.10 11.14 1 1 .5o 11.52 12.25 1 1 .45 12.12 8.3o 9-0 11.25 II. 55 I I .3o 12. o I I .3o 12.5 11.35 12. o 11.25 11.55 Il .35 12. 5 1 1 . i5 1 1 .45 1 1 .3o 12.0 Dal ;s. Heui es. Inclinaison. Dates. Mai 9... h Jll i3.5o à Il m .4.15 54°. 5'.3l" 1 .• Nov. 7 16... 1 1 . 10 II 48 54. 12. 14 f ;ir 14..-. 23... 3o... 1 1 . 20 1 1 .45 1 1 .55 12. 10 54. 4.57 .54. 4-32 ■* va- in 20 ... . 27.... Juin 6... 1 1 . 3o 12. 0 53.59.32 Dec. 4 i3... 20. . . II .45 1 1 .45 12. l3 12.20 54. 8.22 54. 3. 6 9.... 19.... 27... . 11.40 12. l5 54. 5. 8 lO 3o.... Juin. 4... 1 1 . 5o 12.20 54. 7.23 Janv. 9. . . . II . . . 1 3 . 20 14. 7 54. 2. 3 16.... 17... . 11.45 12. 25 54. 6.21 0 «î 23 ... . 25... 1 1 .25 12. 5 54. 3.34 s .5r 3o.... 3o... I I .25 12. 0 53.58. i3 in Févr. 6.... Aoûi 5... . 11.42 12.20 54. 3. I i3.... 14... 19... 26... Il .22 Il . l5 I I .25 12. 3 12 . 0 12. 5 53.54.14 53,56.3i 1 54. 7.35 ira 20... . 27.... Mais 5 Sept. 4... . 11.40 12.20 54.11. 6 12i . . . II... 11.55 12.35 54- 1.22 •• 0 19.... 14... 1 1 . 4o 12.18 54.13.47 0 [^ 26..,. 26... . i3.35 14. i3 54. 4.26 in 3o.... Oct. 3... i5.4o i6.3o 54. 5.3o Avril 9. . . . 10. . . i3. 0 i3.35 54. 9- 6 .. 5o 16.... 17... 12. 0 I2.3o 54.10.38 0' - 23.... 24... 1 5 . 3o 16. 0 .54.21. .1 S 0 v-r 3o.... 3i... . 17. 0 17.30 .54.44.26 ira Inclinaison. 54.10.16] ^. 54.11. &\ '^^ 54.I0.46 l'r 53.59.35) S" 54. 2.29 1 _^- 54 . 7 . 26 f ;^ co 54. 6-36(1 f 54. 5.33 1 ira 54. 4.53 , 54. 6.33 54. 54. 5.16 11.4. 0 "^ in 54- 10. 3 ==• 54. 54. 54. 7.22 ' 9.58 7.45 • rv 0 00 in 54. 12.46 54. i5 .33 I •. o 54.... 47' ^-c 53.58.33 i S 53.59.21 I .3o 12. 5 54- 10. 3i fc * 1 .33 12. 3 54. 3.42 I .3o 12. 0 54. 6. 7 0 to 8 i5 8.45 54- 5.26 ira l320 ACADÉMIE DES SCIENCES. Mesures absolues de la composante horizontale, en 1908 et 1904- Dates. Mai 8. i5. 20. 27. Juin [\. 13. 19- 26. Juin. 1. 10. i5. 22. 29. Août 4- 12. 18. 25. Sept. 2. i3. 26. 3. 10. 17- Oct. 24. 3i. Heures. 12.20 a i3.5i 8. 5 12.28 12 .3o 11-49 i5. 2 1 1 . .5 1 12. 7 12. o 1 1 .56 16.26 11.21 12. 3 11.59 11.18 12 .27 11.35 i3.46 lô. 1 13.27 14.40 15.27 i3.i3 i5.44 h TE 12.58 8.4o i3. 3 i3. 7 14.40 12.21 i5.4o 12.29 12.47 12 .34 12.36 16.59 12 , o 12.82 12.35 1 1 .52 i3. I 12. 9 14.19 16.34 i3.55 i5.53 15.59 13.45 16. i5 Composante horizontale. O, 25665 \ 00 ■- „ / ■■ ^* O,200Q9 ! ^ O 0,25674 (| "_ 0,25657 ) ° o, 25644 j __ ^ o, 25649 1 '13, 0,25677 0,26687 0,25638 o, 25659 o,256o5 o,256i 1 o,2556o o, 25665 0,25584 0,25653 [ g o, 25639 ] o, 25626 0,25666 o, 25626 0,25622 0,2.5674 0,25698 0,25782 0.25698 0,25 184 •• cri "* c a-' Dates. Nov. Dec. Féi i4.... 21 ... . 28.... 5. . . . 9 19.... 28 ... 3o.... . 8.... i5... 22 . . . 29 .. . 5 . . . 12... 19... 26... 4- Mars II.... 18..., 25. . . . 29.... Avril 8. . . i5. . . 22 . . . 29... Heures. 14.41 8.87 12. O 11.38 11.38 1 1 . 56 12 .26 8.29 11.34 12. i4 12. 8 12. i5 1 1 .27 11.4; 11.58 Il .5o 11.53 11.39 1 1 .80 11.49 11.41 12. I 1 1 .57 1 1 .3i II .40 à i5. 10 9- 9 12. 3i 12. 12 12. 8 12.12 12.27 12.57 9- I 12 . 6 12.49 12.41 12.46 11.59 12.20 12.27 12.20 12.25 12. 8 12. I 12.20 12.12 12. 3l 12.27 12. I 12. 9 Composante horizontale. 0,25709 0,25625 0,25602 0,25672 o ,25620 0,25588 0,256 18 ■ 0,25625 [ 0,25687 ] 0,25529 \ 0.25609 f 0,25591 o.2565i 0,25664 0,25655 0,25689 I 0,25623 ] 0,25545 o, 25683 0,25595 o,2568i 0,25592 o,2556o \ 0,25609 f o,2556i 0,25477 C5 •• in pin "^ o un ^ O I " "* o o ., Dans la moyenne du mois d'octobre ne figure pas la valeur anormale obtenue le 3i , journée de forte perturbation. » De cet ensemble d'observations il résulte qu'à Tananarive, depuis le mois de mai 1903 jusqu'en avril 1904 : 1° la déclinaison a diminué de 9'; elle a un maximum en août et deux minimums, l'un au mois d'octobre, l'autre en janvier et février; 2° l'inclinaison n'a diminué que de 22"; elle a éprouvé un maximum en octobre, un minimum accentué au mois d'août et un deuxième plus faible en décembre; 3" la composante horizontale a SKANCR DU 3o MAI igo/J. l32I diminué rie 0,00097. un maximum s'est produit en octobre, un premier et faible minimum en juillet, un second en janvier et un troisième, pUis con- sidérable que les deux autres, au mois d'avril. » CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse d'une série d'alcools tertiaires issus du cycloliexanol. Note de MM. Paul Sabatieb et Alph. Mailhe. « L'un de nous a indiqué récemment, nvecM. Senderens, comment on peut arriver très facilement du phénol à la cyclohexanone. I/application de ce procédé nous ayant |)ermis de préparer ce corps en grande quantité, nous avons songé à l'utiliser pour la synllièse d'alcools tertiaires issus du cyclohexanol, en faisant réagir la cyclohexanone sur les composés organo- magnésiens issus de l'action du magnésiimi sur les dérivés halogènes gras ou aromatiques, selon la méthode si técoiniede M. GrignarJ. » La cyclohexanone réagit énergiquement et, si l'on décompose par l'eau glacée la masse solide cristalline obtenue, on prépare, avec un rende- ment plus ou moins considérable, l'alcool : /CH=-CH^\ R étant le résidu aromatique ou gras qui a servi à constituer le composé organomaonésien. « Le mèlhylcyclohexanol^^, C^H'" = COH— CH^ avait déjà été obtenu par Markownikoif et Tscherdynzew ('), en traitant par l'acide azoteux le dérivé aminé formé par la rédaction du produit nitré tertiaire du méthyl- cyclohexane du Caucase. Notre procédé le fournit identique, à partir de l'iodure de méthyle, avec un excellent rendement : c'est un corps d'odeur camphrée intense, qui fond à 12", bout, à 68" sous 20°"°, à i55° sous 760™", d\ ^ 0,953 (liquide). » L'iodure d'éLhyle fournit de même avec un bon rendement VèthvlcY- clohe.ranol,,, G^H"'= COH — C-fP, beaux prismes brillants de forte odeur caiMjihrée qui fondent à 33°. Il bout à 76° sous 20°"°, et sous 760°"" à 166° en se décomposant un peu. » Le rendement est mauvais, à cause de la formation de beaucoup de produits condensés, à jiartir de l'iodure de propvle. Le propylcyclo- (') Journ. riiss. Pliys. Cliini., t. XXXII, 1900, p. 3o2. [322 ACADÉMIE DES SCIENCES. hexanol^^, C^H'" = COH.C'H', est un liquide visqueux d'odeur camphrée, que nous n'avons pu solidifier à — 5o". Il bouta 85*^ sous 20'"'", et sous 760°"" à 180° en se détruisant asscii fortement; d.l= 0,945. » Le rendement est encore plus médiocre avec le bromure d'isobutyle : il y a, dans l'action de l'eau sur le composé bromomagnésien, dislocation prépondérante avec séparation de glycohexanol et d'isobutylène gazeux. On n'obtient qu'une petite quantité de Visoljutylcyclohcxanol,f CMi'''^: COH - CH- - CH(CH=)-, qui bout à 102° sous 20""". M Nous avons eu de bien meilleurs résultats avec l'iodure et surtout le bromure d'isoamyle. h'ùoa/nyicyclohexanol,,, C*H"*= COH — C*H", est un liquide visqueux, d'odeur à la fois camphrée et végétale non désagréable. qui bout à 1 15° sous 20™" : d^ —0,917. » Le bromure de phényle fournit facilement, avec un rendement presque total, le phenylcyclohexanol^^, C^H*" = C(J H — C°H^. Ce sont de gros cristaux épais constitués par des prismes obliques pyramides qui fondent à 6t°. Le liquide bout sous 20""° à i53° en se décomposant un peu. Il pos- sède une odeur aromatique assez agréable. » De même le parabromotoluène fournit aisément le paracrésylcyclo- hexanol,,, C^H"'=COH — C^H'' — CH\ liquide d'odeur aromatique qui bout à iSi" sous 20'^'" dl = 0,995. Il se solidifie dans un mélange réfrigé- rant en cristaux incolores qui fondent au voisinage de 0°. » Le chlorure de benzyle donne, avec un rendement assez satisfaisant, le benzylcyclohexanolf^, C^H"' = COH — CH^ — C 11% en beaux cristaux incolores allongés qui fondent à 33" : il bouta 160° sous 20""°. Il est tou- jours accompagné d'une certaine dose de dibenz\ le C* H%CH-.CH^.C°H% fondant à 5i°. M Enfin nous avons fait réagir le cyclohexanone sur le dérivé magnésien issu du cblorocyclohexane (bouillant à 142") préparé par l'action directe du chlore sur le cyclohexane obtenu par la méthode Sabatier et Senderens. Le rendement est médiocre : il y a production de beaucoup de cyclohexèue bouillant à 83°. On arrive au cyclohexylcyclohexanol^ , : CH^ GH- CH' CH^ GH^< >COH - GH< >CH^ CH- GH^ CH^ GH- » Ce sont de belles lames blanches nacrées cassantes qui fondent sÉA^îCE bu 3o MAI 1904. ï323 à 5i° : Ife liquide bout soils 20""";! t^S" en se décomposant assez fortement. » Sauf le premier, tous ces alcools n'avaiëfit jamJjis été isolés. Ils sont tous insolubles dans l'eau; facilement solubles dans l'alcool ou l'élher. Ils sont tertiaires et, par suite, ils n'ont qu'une stabilité très médiocre et tendent à se détruire en eau et carbures élhyléniques correspondants. Nous avons préparé ces derniers en traitant par le chlorure de zinc anhydre les divers alcools vers 160". On arrive ainsi à des carbures, tons liquides mobiles, d'odeur aromatique non cam[)hrée, sQr la constitution desquels nous ne sommes pas encore fixés, l'élimination de l'hydrogène entraîné par l'oxhydrile pouvant avoir lieu aux dépeiis du noyau cyclohexanique qui portait l'oxhydrile, ou bien du résidu R voisin. Nous aurons l'occasion de revenir sur ce point. » Voici les données physiques qui caractérisent ces carbures : Carbure issu du ï sous 760"". rfj. 0 Métliyicyclohexanol 108 0,827 Ethylcyclohexanol. ...;.....•.; i34 » Propylcyclohexanol i54 » Isoamylcyclohexanol 194 0.856 Carbure issu du ï sous 20"". rfj. o Phéiiylcyclohexahol 1 i33 i ,oo4 Paracrésylcyclohexanol i42 0,981 Benzylcyclohexanol : ; i38 t))983 Cyclolievylcyclotiexanol i ...... . 124 0,923 » Le carbure issu du phénylcyclohexanol est un peu plus lourd qile l'eaU à 0°, niais il est plus léger à la température ordinaire. » Cette tendance à donner le carbure cthylénique se manifeste quand on essaie de former les éthers acétiques par l'aétion directe sur l'alcool à chaud de l'anhydride acétique. Nous avons pu néanmoins obtenir ces éthers pour le méthylcyclohexanol, , et pour l'éthylcyclohexanoln : ce sont des liquides d'odeur de pomme cuite, bouillant respectivement sous 760""" à 176° et 190°. Leur formation est toujours accompagnée d'une séparation importante de carbure élliylénique. C'est ce dernier qlli prend naissance à peu près exclusivement quand on chauffe les autres alcools avec de l'anhydride acétique : il est généralement accompagné de carbures très condensés. » Le même effet a lieu quand on tente de préparer Xn^ phènylurélhanes de ces divers alcools par l'action directe de doses équivalentes d'isocyanate l324 ACADÉMIE DES SCIENCES. de phényle, agissant à température modérée. Nous avons pu arriver au dérivé du méthylcyclohexanol 050'"= C-O-CO — TNHCH' CH' qui se présente en aiguilles brillantes fondant à ]o5°, et, de même, au phényluréthane de l'éthylcyclohexanol, qui est en aiguilles fondant à 83°. ,, bans tous les autres cas, il y a dédoublement en carbure élhylénique et eau qui réagit sur l'isocvanate de phényle pour donner de la diphényl- urée, cristaux fondant à 236°. ,. L'application des méthodes de M. Grignard au chlorocyclohexane nous a permis d'obtenir d'autres séries d'alcools nouveaux qui feront l'objet de prochaines Communications. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de diverses Commissions. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Commission chargée de présenter une question de Grand Pnx des Sciences mathématiques (Pnx du Budget) pour l'année .906. - MM. Pomcare. ÉmHe Picard, Appel!, Jordan, Darboux, Painlevé, Humbert. Commission chargée de présenter une question de prix Bordin {Sciences ma- thématiques) pour l'année 1906. - MM. Poincaré, Enule Picard, Darboux, Jordan, Appell, Painlevé, Humbert. Commission chargée de présenter une question de prix Gay {Géographie physique) pour l'année 1906. - MM. Grandulier, Bouquet de la Grye, de Lapparent, Hatt, C.uyou, Bassot, Bertm. Commission chargée de présenter une question de prix Vaillant {Prix géné- ral) pour l'année 1906. - MM. Berthelot, Gaudry, Mascart, Darboux, Troost, Poincaré, Moissan. SÉANCE DU 3o MAI 1904. l325 MEMOIRES PRÉSENTÉS. HYDROGRAPHIE. — Les missions hydrographiques des cotes de France, de igoi à 1903. Mémoire de M. Laporte, présenté par M. Bouquet de la Grve. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi au concours du prix extraordinaire de la Marine.) « Les trois campagnes hydrographicpies que nous avons été chargé de diriger en 1901-1902-1903 nous ont amené à refaire entièrement la trian- gulation des côtes de Bretagne, de Brest à la Loire. » Triangulation.— La triangulation antérieure due à Daussy et commen- cée avant les grands travaux de l'État-Major de la Guerre s'appuyait sur une base erronée. La plupart des sommets de cette triangulation avaient disparu ; et il était très difficile, parfois même, comme dans la région des Glénans, impossible d'y rattacher les nombreux et importants amers con- struits depuis lors, en particulier les phares qui, presque tous, sont posté- rieurs à la grande reconnaissance hydrographique de Beautemps-Beaiipré. » Vers i865, MM. Bouquet de la Grye, à l'embouchure de la Loire, Estignard, aux abords de Brest, ont adopté, pour les revisions dont ils étaient chargés, des bases nouvelles rattachées rigoureusement aux côtés de la triangulation de l'État-Major ; ces bases ont servi à l'établissement des nouvelles cartes de ces régions, tandis que les cartes intermédiaires conti- nuaient à dépendre de la base de Daussy. » Nous avons conservé les deux bases ainsi adoptées pour les abords de Brest et pour la Loire et nous avons établi, en partant de ces bases, deux grandes chaînes de triangles qui se raccordent dans la région de Lorient. Nous verrons plus loin comment s'est effectué le raccord. n Toutes les stations ont été faites avec le cercle azimutal de Brunner construit sur les indications de M. Bouquet de la Grye et muni d'un double fil mobile pour les pointés des signaux. » Le nombre des réitérations en chaque station a varié de 8 à i6. Chaque série comprenait cinq pointés au fil mobile. Chaque lecture de microscopes se composait de deux pointés sur le trait de gauche et de deux sur le trait de droite. On alternait les positions de la lunette de deux en deux séries. » On a tenu compte de la tare des microscopes, déterminée pour chaque campagne par des observations du limbe. Pour le calcul des angles définitifs qui entrent dans la ,32^ ACADÉMIE DES SCIENCES. formation de chaque Iriansle, on s'est servi uniquenaent des moyennes brutes; on n'a donné des poids aux observations que pour le calcul des compensations. „ Le résultat a été le suivant: De Brest à la Loire nous avons 3o triangles principanx : 27 c!e ces triangles ont des erreurs de fermeture infeneures a 3",o. Trois seulement ont des erreurs dépassant légèrement cette hmite. De Brest à Lorient l'erreur moyenne de fermeture est de o",7. „ Elle est de i",8 de Lorient'à la Loire. L'erreur moyenne de hrm^lure pour l'ensemble ()a réseau est de i",4. , n \ » Les deux chaînes se raccordent sur le côté : Lorient (tour du Port) - S' d'Enfer (Groix). Ts^ous avons calculé ce côté avec chaciiae des deux bases de départ. Nous avons trouvé : Gisements sur l'horizon Longueurs. .^ &flz».o. En venant de Brest j5 i02'",46 209°4o 40 . En venant de la Loire . . ,5,02-,38 2090^042,0 Différence ••• «"'O» ''9 ,. Points secondaires. - En dehors des sommets de la chaîne principale des triangles nous avons déterminé, par les recoupements des stations principales ou par des stations au théodolite à microscopes, un très grand nombre d'amers de toutes sortes, phares, clochers, balises, etc. « Sondes. - Les travaux hydrographiques qui s'appuient sur cette trian- gulation comprennent : „ ,0 Le levé du Raz de Sein, commencé en .900 par M. Renaud avec les passes et moui lages de l'île de Sein, les passes de la pointe du Raz, la passe ' ^r-Men, etc , 00 Ls abords de la chaussée de Sein jusqu'au delà de la hgne des fonds de 100-, „ 30 Des sondes d'atterrissage au iarge de l'Iroise, complément des soudes faUes en ''frirlaXrécédent sont destinés à .ss.rer l'entrée de Brest, e. temps de brume au moven de la sonde combinée avec l'examen des natures de fond, ;T Le levé détaillé de la partie sud de la baie de Douarnerez. du port de ce nom ' l! tTe itvé'^déuWé de l'archipei des Glénans devenu un des centres d^ cromère J.S bIus fréquentés des défenses mobiles de Lorient et de Brest; ,,,-,, ^ "eo Le levé de. mouillages de Loct^dy e, de Benod.et ei de leurs abords depu.s la nninte de Leseonil iusqu'à celle de Mousterhn ; 't ; tc^nLissaice'détaiilée de la chaussée du rocher de Mousterhn en vue du pas- "VtZfcoZplet de l'e«iboucW« de ^^ Loire en vue des travaux projetés pour assurer i'accès de Nantes aux navires de S-^ de tuant d eau. SÉANCE DU 3o MAI 1904. iSsy » Roches. — Oulre ces levés généraux, on a procédé partout aux recherches méthodiques de roches. Nous avons exploré à nouveau la plupart des roches anciennement connues pour mieux préciser leurs posi- tions et leurs brassiages, et nous nous sommes livré à des explorations analogues partout où les sondes générales nous indiquaient des ressauts de fonds. Grâce à ces recherches mélhtMliques, nous avons découvert, en particulier au Raz de S<^in et aux Glénans, plus d'une centaine de r* ches nouvelles, dont beaucoup étaient inconnues ménie des pêcheurs et des pi- lotes, et dont plusieurs étaient situées dans des passes fréquentées, comme celle des plus dangereuses que nous avons Irouvée dans la passe d'Ar-Men, juste sur la route définie par les écoles de pilotage. Toutes ces roches ont été signalées aussitôt à l'autorité maritime par des Avis aux navigateurs. » M. Henri Micheels adresse une réclamation de priorité à propos d'une Note de M. C.-L. Gatin, du 29 février 190I, « Sur les phénomènes mor- phologiques de la germination et sur la structure de la plantule chez les Palmiers ». Cette réclamation e;St accompagnée d'un Mémoire de M, Micheels, inli- tulé : « Recherches sur les jeunes Palmiers », qui a été publié, en 1889, par l'Académie royale de Belgique, dans le Tome LI du Recueil de ses Mémoires couronnés et Mémoires des Savants étrangers. (Renvoi à l'examen de M. Gaston Bonnier.) M. A.-I. Stodoi.riewitz soumet au jugement de l'Acaiicinie un Mémoire ayant pour titre : « Elémients de ca Iculs exponeniiels et de calculs inverses », (Commissaires : MM. Potncaré, Appell.) CORRESPONDANCE . M. Yves Dei^ace présente à l'Académie deux Ouvrages ayant pour titres : 1° « Traité de Zoologie concrète, par MM. Yves Delage et Edgard Uerouard. Leçons professées à la Sorbonne. Tome III : LesÉchinodermes, avec 53 planches en couleur et 565 figures dans le texte ». 2° « L'année biologique. Comptes rendus annuels des travaux de Bio- logie générale^ publiés sous la direction de M. Yves Delage, y^année, JQ02 ». iSaS ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fondements d'une théorie systématique des fonctions sphériques. Note de M. Niels IVielsen, présentée par M. Emile Picard. « L'introduction historique des fonctions s|)hériques de la première espèce comme les coefficients d'une cert;iine série infinie est peu naturelle, parce qu'il faut introduire en outre les fonctions de seconde espèce pour pouvoir donner une théorie complète des fonctions en question. » Or, il est possible de développer une théorie systématique des fonc- tions sphériques en suivant une méthode analogue à celle que j'ai appliquée dans mon Traité des fonctions cylindriques ( '). A cet égard nous définissons la fonction sphérique R^'"(ic) de l'argument x, d(" l'indice n et du para- mètre V comme la solution la plus générale de ces deux équations fonc- tionnelles (r) (r - .r^)D^K'''"(a^)=:(« + 2v).rK-''"('.'r) — (^ + i)K^'"-^'(a;), (2) 2(«-hv)it:K"'«(a;) =(«-+-i)K"''"+'(a;) + (« — i + ^v) K"''"~'(i£^); nous supposons toujours que n soit un entier non négatif; mais il est évident que la résolution suivante des deux équations susdites est appli- cable pour une valeur quelconque de n. » Ajoutons les équations (i) et (2), nous aurons évidemment (3) (1 — £P')D^K"'"(^) = -«^K'''"(a;)-H(« - i 4- 2v)K'''"-'(,ï;), équation qui peut remplacer chacune des équations originelles (i) et (2). » Pour déterminer ensuite la fonction sphérique la plus générale, consi- dérons tout d'abord le cas particulier où R'''" (or) est supposée nnalvlique quand on la regarde comme fonction de x, hypothèse qui nous permet de différentier par rapport à x l'équation (j), ce qui nous conduira, en vertu de (3), à ce cas particulier de l'équation de Gauss (4) (i — x-)li]^ R^-'^a:) - (i + 2v)a;D,, R'''"(.r) + n(n + 2v) K'^"{x) = o ; c'est-à-dire que notre cas particulier des fonctions sphériques n'a, dans toute l'étendue du plan des x, que ces trois points singuliers : ir = + i, a;= I et 07 ^ cG. (') Handbuch der Théorie der Cylindcrfiinluioncn; Leipzig, 1904. SÉANCE DU 3o MAI igo/j. 1 329 » Supposons «l'abord |a-|<^i, nous fiblenons ces deux inlép;rales parti- culières de (4) : ) • ' V 2 2 ^ ^ i „/!-«/,+ , 3 f y., = .'r.F . l-v, -, .T où F(a, p, y, ar) désigne la série hypergéométriqiie ordinaire. » Supposons ensuite |a;|>i, nous aurons, en vertu de (4), pour la fonction :; = K'''"( — )> cette équation différentielle : (4 te) !V-(l — a;') 3'-' -I- (l — 2V — 2.C-),rs''>— Aî(rt + 2v)3=:0, équation qui admet comme intégrales particulières ces deux séries hyper- géométriques : (5 te) ;^ = x"^-^'.Y[ '^ "*" ' -4- V, - -+- V. ( + « + V, .-r- ) . » Cela posé, il nous reste encore à déterminer, à l'aide de ces inté- grales particulières, la fonction sphérique susdite qui est fonction analy- tique de X. Dans le premier cas, où |,r| <^ i, il faut évidemment considérer une combinaison linéaire des deux intégrales particulières y, et Vo, savoir A(v, n)y^ + B(v, n)y^\ un simple calcul montrera que cette fonction satisfait à (i) et (3) à la fois, pourvu que nous posions ^(''")=^, (o.(v,n), B(v,.0 = : V ' ,x ^^o>(v,^ + r), r - -hi r' où (o(v,/i) désigne une fonction qui est assujettie à satisfaire à cette con- dition de périodicité : u(v, 77 -I- 2) = — w(v, n), mais étant du reste complètement arbitraire. » Cela posé, il est évident que nous obtenons ces deux fonctions sphé- C. R., iqo4, 1" Semestre. (T. CWXVIII, N° 22.) I Sy l33o ACADÉMIE DES SCIENCES, riques très simples et indépendantes entre elles : ('>) i „ / " \ n- / n -h I \ . «r Il h V 1 cos — 2.r( h-' ) >in — > (^) = ^ À v-y^ + — ^ ^7^:7^ — .^'^' r(v)r -+, r(.) 2=V-r( hvlsin — 2-'-^'v'T.r( hvlcos — Q;"(.r) = p ( L y, H ■ V '_^ . ^ y,. n •4-1 ■^) » Dans le second cas, où | .a? ] > i , nous aurons de la même manière ces deux fonctions sphériqnes particulières : (6 his) ^ ^ /i ! r ( V ) V '• ^ -^ ,^v ,, / \ \/it . r (/« 4- 2 v) . X-"---'' ,, / n +1 n I nous montrons en effet qne les deux définitions données pour P^'"(a7) coïncident, pourvu que n soit un entier non négatif. » A|)rès avoir déterminé ces fonctions sphériqnes particulières, il reste à résoudre complètement les deux équations fonctionnelles (i) et (2) et à donner ensuite pour la fonction Q''''(x) une expression analytique qui est applicable dans toute l'étendue du plan des x à l'exception des trois points singuliers x^-\-i,x=z — i et a: =co. Quant à P^'"(ip), elle est un poly- nôme entier du degré n de œ et, par conséquent, complètement définie. » MÉCANIQUE. — Sur le rendement du joint universel. Note de M. L. Lecor\u, présentée par M. Léauté. « La théorie cinématique du joint universel, appelé aussi j'orne de Car- dan, est connue depuis longtemps; mais je ne ci'ois pas qu'on ait cherché à évaluer son rendement. La question présente cependant un certain inté- rêt, en raison des applications récentes de cet appareil dans l'automobi- lisme et dans le train Renard. Je me bornerai ici an cas où les ravons r des tourillons sont très petits par rapport à leur distance R au centre du joint et je supposerai les mouvements assez lents pour que l'influence des forces d'inertie soit négligeable. » Prenons provisoirement R comme unité de longueur et soit A l'angle SÉANCE DU 3o MAI 1904. i33l aigu des deux arbre-;. On sait que le monvemenl se ramène à celui du côté BG d'un triangle sphérique ABC, dans lequel l'angle A est formé par deux grands cercles fixes et BC = -• En réalité, des petits cercles de rayon r, avant leurs centres en B et C et figurant les tourillons, glissent dans des coussinets dont chacun est relié invariablement à l'un des arbres. Il va même quatre tourillons, situés aux quatre extrémités du croisillon qui constitue le joint; mais tout se passe comme si, le centre du joint étant maintenu fixe, chaque bras portait un seul tourillon. » Au contact d'un tourillon avec son cotissinet se développe une force F, tangente à la sphère et formant avec la normale à la surface cvlinrlrique de contact un angle égal à l'angle de frottement '^. Si l'on considère les forces F, F' appliquées aux deux tourillons B et C, elles doivent avoir, par rapport au centre, des moments égaux et contriires, ce qui exige qu'elles soient égales et tangentes à un même grand cercle (peu différent de BC). Les glissements relatifs aux deux points de conlact étant rr/B et /■d?C, le travail élémentaire absorbé par le frottement est T^= Frsin(p(rfB -j- dC). )) Supposons que l'arbre sur lequel s'exerce la résistance soit celui qui porte le coussinet B et que le moment M de cette résistance soit constant par rapport à l'axe de l'arbre. En tenant compte de la première puissance de r, on obtient la relation M = F cos(B — rsincp). Comme l'expression de T/- renferme déjà r en facteur, on peut, en négligeant r", y remplacer F M ,, , T, iM^sino, , ,„. par fridou !/•= fT--(aB -I- «C ). ■ cosH ■' cosB ^ ■' « D'ailleurs, le triangle rectangle supplémentaire de ABC fournit la relation cosBcosC = — cosA, d'où -, . / d^ cosCrfC\ J ' \cosB cosA y » Intégrons [)onr un quart de tour, pendant lequel B varie de o à A et C de 77 — A à 77. La valeur correspondante du travail utile est T„= -M. For- mons le rapport ^^- et rétablissons en outre tt à la place de r. Il vient T, 2/'siD« r^ , , . f-ïï. A — — — faner A _i_ o" tan'^ ( — i- — On voit que ce rapport augmente indéfiniment quand A tend vers -• )) Pour le quart de tour suivant, on peut substituer au point B le point j332 académie des sciences. diamétralement opposé sur la sphère, de manière à conserver l'angle aigu A. Alors l'angle B varie de ^ - A à t. et l'angle C de o à A. La valeur absolue de T^ n'est pas changée. Après le demi-lour ains. effectue, on se retrouve dans les conditions initiales. Finalement, on voit que la valeur précédente de ^ subsiste pour un tour complet. „ Comme le travail moteur est T„+ T^, le rendement p est T,. T, îvTr;-' T„+T, On peut donc, tant que T^ est petit vis-à-vis de T„. ce qui arrive pour les faibles valeurs de A, admettre que la valeur de p est i - ^» d'où p = I i^[tangA + logtang(;+:^)]. „ Le résultat se simpbfie quand A est assez petit pour qu'on puisse né-liger les puissances de cet angle supérieures à la seconde. Si l'on déve- loppe, dans ces conditions, la quantité entre parenthèses, elle se réduit a 2 A et l'on a par suite 4A/-sintp ? = ' ;^R^' avec une erreur de l'ordre de A'. » PHYSIQUE. — Sur l'émission simultanée des rayons N e/ N,. Note de M. Jeax Iîecquerel, présenlée par M. H. Becquerel. « Dans une Note récente (') j'ai montré que les changements de visi- bilité d'une petite surface phosphorescente, sous l'action des rayons N, sont dus à une émission secondaire par cette surface d'un rayonnement qui accompagne les rayons lumineux jusque sur la rétine et y prodmt une variation de sensibilité de la vision. J'ai d'adleurs reconnu depuis que l'augmentation de visibilité d'une petite flamme placée dans un faisceau de ravons N est due au même phénomène. „ On sait également que, lorsqu'on soumet aux rayons N une surface phosphorescente, la visibilité de cette surface augmente si on la regarde (1) Complcs rendus, 16 mai 1904- SÉANCE DU 3o MAI içjo/j. l333 normalement, mais diminue si on Tobserve langentiellemenl.. Ces v.irialions d'aspect n'élant pas dues à un (hangeiu.'uL dans l'émission des rayons lumineux émis, on pouvait en conclure que, sous l'action de rayons N, la surface phosphorescente émettait normalement des rayons N et langentiel- lemenl des rayons N,. M. Blondlot m'a suggéré l'idée que ce phénomène pouvait être plus général et l'expérience a entièrement confirmé cette manière de voir. » Si l'on expose au soleil ou à une autre source de rayons N une brique, une lame de quartz ou tout antre corps susceptible d'emmagasiner des rayons N, on constate que la face insolée émet normalement des rayons N et obliquement des rayons N, : en effet, un écran détecteur formé d'une tache on d'une croix de sulfure de calcium regardé normalement devient plus visible au-dessus de la surface insolée et diminue de netteté lorsqu'on le place dans le prolongement de cette surface, en ayant soin de le protéger contre le rayonnement des autres faces. Si l'écran est regardé obliquement il présente les aspects inverses. Lorsque la surface radiante a été exposée à une source de rayons N,, on constate de la même façon qu'elle émet nor- malement des rayons N, et tangentiellement des rayons N. Les sources primaires et les sources secondaires telles que l'écran détecteur se com- portent donc de même au point de vue du rayonnement. » Il est important de rapprocher de ces observations les faits suivants. Il résulte de toutes les expériences que les corps comprimés émettent des rayons N et les corps étirés des rayons N, ; or, si l'on comprime un prisme ou un cylindre dans le sens des arêtes, il se produit un étirement dans le sens perpendiculaire; il n'est donc pas surprenant, ainsi que je l'ai constaté, de voir apparaître normalement aux bases des rayons N qui se produisent dans la compression, et tangentiellement des rayons lN , qui prennent naissance dans l'étirement. Nous résumerons alors de la façon suivante les actions produites par les rayons N et N, : » Les rayons issus de la compression d'un eorps {rayons N) jouissent de la propriété d' augmenter la sensibilité de la visiu/i et produisent, sur une surface susceptible de les emmagasiner, le même effet, au point de vue du rayonne- ment, qu'une compression normale à celle surface. » Les rayons issus de l'étirement d'un corps {rayons N,) jouissent de la propriété de diminuer la sensibilité de la vision et produisent sur une surface susceptible de les emmagasiner le même effet qu'un elireinenl normal à cette surface. n II semble possible de chercher l'origiue des rayons N et N, dans les l334 ACADÉMIE DES SCIENCES. mouvements moléculaires qui se produisent dans tous les corps en elal de déformation ou de Lransformalion moléculaire. Ces rayons seraient dus à des mouvements vibratoires des molécules cherchant à atteindre une nou- velle position d'équilibre. Dans les parties comprimées il se produirait des rayons N et les rayons N, prendraient naissance dans les parties étirées. » Ces considérations m'ont conduit à examiner si les longueurs d'onde, mesurées par M. Blondlot dans le faisceau émis par une lampe Nernst et dispersé par un prisme d'aluminium, ne présenteraient pas entre elles des rapports simples, comme les longueurs d'onde des mouvements produits par les corps vibrants. » Les Tableaux suivants, qui comprennent la lolalàé des faisceaux ob- servés par M. Blondlot, montrent que les longueurs d'onde peuvent se grouper en deux séries : « Dans la première série en prenant 2'^'^,9 au lieu de S"^*^, pour la lon- ueur d'onde du premier faisceau, on constate qu'en multipliant 2''''-, 9 par les six premiers nombres entiers on retrouve, aux erreurs d'expérience près, les longueurs d'onde des autres rayons : o Longueurs d'on de mesu irées par M. Blondlol. iiiul tiples de s!*!*,!). V-V- V-V- 3 (N,) 2>9 5,6 (N.) 5,8 8,3 8,7 n>7 Il ,6 i4,6 .4,5 17,6 17,4 0 Dans la seconde série, en prenant 4'^''', 9 au lieu de [\^-^,'6 et multipliant par les rapports simples \, \, | et 2, on obtient les autres longueurs d'onde : Longueurs d'omlr mesurées |i,ii' M. Blot idiot. calcuU-es. 4,8 4>9 «,7 6,5 7.4 (N.) 7,35 8,i5 8,16 9.9 9.8 » Peut-être même les deux séries se réunissent-elles, car le premier SÉANCE DU 3o MAI ipo/j. l335 chiffre de la seconde (4.8) est sensiblement le tiers du cinquième chiffre (i4,5) (le la première série. » Les considérations qui précèdent montrent que les rayons N et les rayons N, qui, une fois sortis de leur source, semblent être de même na- ture au point de vue des propriétés optiques (réflexion, réfraction, diffrac- tion), mais qui proviennent, les premiers d'une compression, les seconds d'une dilatation, peuvent garder en quelque sorte le souvenir de leur origine pour produire des effets inverses sur les surfaces qui les emma- gasinent, ou sur la sensibilité de nos sens. Il semble que l'effet mécanique qui a tlonné naissance à l'émission de la source se transmette avec le rayon- nement sur la surface qui le reçoit. » PHYSIQUE. — Action des anesthésiques sur les sources de rayons N, . Note de M. Julien Meyek, présentée par M. Mascart. « M. Jean Becquerel (') a découvert qu'une source de rayons N sou- mise à l'action de vapeurs de chloroforme ou d'éther cesse d'émettre de tels rayons. Or l'éther et le chloroforme émettent des rayons N,, leur vapeur en émet également quoique à un degré beaucoup plus faible. Celte émis- sion de rayons N, par la vapeur de chloroforme produisant sur un écran à sulfure un efïet de même sens que celui que provoque la disparition des rayons N, peut masquer, dans une certaine mesure, son effet anesthé- sique. En fait, M. Jean Becquerel a constaté que, dans les conditions expé- rimentales où il s'est placé, cette émission de rayons N, par la vapeur de chloroforme est négligeable. » Il y a toutefois un cas où cette émission propre à la vapeur ne peut gêner en rien l'observation de son effet anesthésique : c'est celui où la source que l'on soumet à son action est une source de rayons N , et non de rayons N. » Si en effet l'on constate qu'une telle source mise en contact avec la vapeur de chloroforme cesse d'émettre des rayons N,, on ne peut attribuer ce fait qu'à un effet anesthésique, puisque la vapeur de chloroforme agis- sant comme source de rayons N, produirait une action de sens contraire. » Pour réaliser l'expérience, jai employé le dispositif suivant : un manchon de veire de 2^"^ de longueur, de 5'™ de diamètre, est fermé à ses deux, extrémités par des (') Comptes rendus, t. CXXXVlll, 9 mai 190^, p. 1159. l336 ACADÉMIE DES SCIENCES. bouchons lra\ ersés par deux tubes de verre qui permellenl de faire passer à Tinlé- rieur du nuuichon un courant d'air chargé de vapeur de clilorolorme. B Un fil fin de cuivre lixé par sa partie supérieure traverse le manchon suivant son axe et peut être tendu. » Le manchon est placé devant une fente de 5"" de hauteur et de 2""™ de largeur pra- tiquée dans un écran de plomb oxydé. Une fente très étroite percée dans un morceau de carton et remplie de sidfure de calcium est employée comme écran sensible, on la place en regard de la fente précédente à environ i'" de distance. » i" A l'aide d'une Irompe, on fait passer dans le manchon un couranL d'air pur. Quand on tend le fil, on voit la phosphorescence de l'écran diminuer. Le fil émet donc bien dans ces conditions des rayons N, comme M. Blondlot(') l'a signalé. » 2" On fait passer dans le manchon de l'air chargé de vapeurs de chlo- roforme. L;i phosphorescence diminue légèrement par suite de l'effet des rayons N, émis par ces vapeurs elles-mêmes. Si l'on tend alors le fil de cuivre, on ne voit plus aucune diminution d'éclat de l'écran. Le fil tendu, qui émettait des rayons N, dans l'air pur, n'en émet donc plus dans l'air chargé de vapeurs de chloroforme. » Il suffit d'ailleurs, pour produire le phénomène, de faire passer dans le manchon quelques bulles d'air ayant barboté dans du chloroforme. » 3° Si l'on chasse les vapeurs du chloroforme par un courant d'air, on voit l'éclat de l'écran augmenter légèrement et l'on constate que le fil tendu émet de nouveau des rayons N,. » J'ai signalé récemment (') une autre source très puissante de rayons N, constituée par une ampoule de lampe à incandescence. Pour soumettre cette source à l'action des vapeurs de chloroforme, je l'ai sus- pendue au centre d'un flacon à large goulot, fermé par un bouchon. » Si l'on fait passer dans le flacon un courant d'air pur, l'ampoule émet des rayons N,. Si le courant d'air est chargé de vapeurs de chloroforme cette émission cesse. » J'ai fait la même expérience avec des rayons N,, obtenus en étirant le doigt, mais qui ne paraissent pas toutefois d'origine physiologique. L'écran à taches de sulfure, enfermé dans un flacon de verre, est ainsi soustrait à l'action directe des vapeurs de chloroforme. Un doigt étiré diminue la phosphorescence de l'écran. Si l'on place le doigt au-dessus de la partie supérieure d'un vase, au fond du(]uel on a versé quelques gouttes de cliiorohirme, il n'agit plus aucunement ^ur l'écran quand on l'étiré. L'expé- (') Comptes rendus, t. CXWVDI, 29 février 1904, p. 545. (■■') Comptes rendus, t. CXXXVIII, 11 avril 1904, p. 896. SÉANCE DU 3o MAI 1904. l'i^n rience réussit pourvu que le vase contienne suflisaiiinient de vapeur de chlorofoirae pour qu'on en perçoive l'odeur. » Ces expériences montrent bien que. comme les sources de rayons N, les sources de rayons N, subissent l'aclioii des aneslhésiques. » Le dispositif utilisé dans la première expérience permet de répéter très simplement l'expérience de M. Jean Becquerel relative à l'efFet des anesthésiques sur l'émission des rayons N. Il suffit de remplacer le fd de cuivre par une tige d'acier trempé qui est une source de rayons N. » Quand on fait passer un courant d'air pur à l'intérieur du manchon, l'éclat de l'écran demeure invariable; il diminue dès qu'on y fait arriver un courant d'air chargé de vapeurs de chloroforme. » PHOTOGRAPHIE. — Sur une nouvelle méthode cV obtention de photographies en couleurs. Note de MM. Auguste et Louis Lumière, présentée par M. Mascart. « La méthode qui fait l'objet de la présente Communication est basée sur l'emploi de particules colorées déposées en couche unique sur une lame de verre, puis recouvertes d'un vernis convenable et enfin d'une couche d'émulsion sensible. On expose par le dos la plaque ainsi pré- parée, on développe et l'on inverse l'image qui présente alors, par trans- parence, les couleurs de l'original photographié. » Les difficultés que nous avons rencontrées dans l'étude de cette méthode sont nombreuses, mais les résultats qui accompagnent cette Note prouvent qu'elles ne sont pas insurmontables. » Les détails de la préparation sont les suivants : » On sépare de la fécule de pomme de terre les particules ayant de quinze à vin^t millièmes de millimètre, puis on forme troi= lots de ces particules que l'on teint respectivement en rouge orangé, vert et violet. » Les poudres colorées ainsi obtenues sont mélangées après dessiccation complète, en proportions convenables, puis on étale ce mélange, à l'aide d'un blaireau, sur une lame de verre préalablement recouverte d'un enduit poisseux. En opérant avec soin, on arrive à constituer une surface très uniforme ne présentant qu'une seule couche de grains se louchant tous sans aucune superposition. On obture ensuite, parle même procédé de saupoudrage, les interstices qui laisseraient passer de la lumière blanche, à l'aide d'une poudre noire très fine, du charbon de bois pulvérisé, par exemple. » On a ainsi constitué un écran coloré dans lequel chaque millimètre carré de surface représente deux à trois mille petits écrans élémentaires, orangés, verts et l338 ACADÉMIE DES SCIENCES. violets. On recouvre la surface ainsi obtenue d'une couche d'un vernis aussi mince et aussi imperméable que possible et possédant, en outre, un indice de réfraction voisin de celui des grains de fécule, puis on coule finalement sur ce vernis une couche mince d'émulsion sensible panchromatique au gélalinobroniure d'argent. » On expose la plaque, à la manière ordinaire, dans un appareil photo- graphique en prenant, toutefois, la précaution de la retourner de façon que les faisceaux lumineux venant de l'objectif traversent les particules colorées avant d'atteindre la couche sensible. » Le développement s'effectue comme s'il s'agissait d'un phototype ordinaire; mais, si l'on se contente de fixer la plaque à l'hvposulfite de soude, on obtient un négatif présentant, par transparence, les couleurs complémentaires de celles de l'objet photographié. Pour rétablir l'ordre des couleurs, il suffit, après développement, d'inverser l'image en dissol- vant l'argent réduit par cette opération, puis, sans fixer, de développer ensuite le bromiu-e d'argent non influencé par la lumière lors de l'exposi- tion dans la chambre noire. » On obtient ainsi, par des manipulations à peine plus compliquées que les manipulations usuelles, des représentations colorées des sujets photo- graphiés, et l'examen direct aussi bien que microscopique des images qui accompagnent cette Note montre, croyons-nous, que cette méthode peut conduire, par la suite, à des résultats pratiques. » PHYSIQUE. — Su/- un nouveau régulateur du vide des ampoules de Crookes. Note de M. Krouchkoll, présentée par M. Lippmann. « Bunsen a étudié, dans plusieurs séries d'expériences ('), l'attraction capillaire que la surface du verre exerce sur les gaz et il a montré que l'on pouvait augmenter l'étendue de la surface absorbante d'un récipient en verre en y introduisant des filaments de verre, comme ceux qui sont employés pour le tissage des étoffes en verre. J'ai eu l'idée d'appliquer ce fait au réglage du vide des tubes de Crookes. » On soude à l'amjjOLile un tube corainuniijuanl avec elle et contenant une certaine quantité de coton de verre, et lorsque, par suite du fonctionnement de l'ampoule, celle-ci devient dure, il suffit de chauffer le tube contenant le coton de verre pour diminuer le vide de l'ampoule et la rendre moins résistante. Le tube, avec le coton de verre, constitue ainsi un réservoir de gaz à côté de l'ampoule vide. (') Voir Wiedemann's Annalen, t. XX, i883, p. 545, el t. XXIV, i885, p. Sai. SÉANCE DU 3o MAI 190/1. iSSq » Ce régulateur présente l'avantage d'être d'une construction très facile; il fournit, en outre, un réglage pour ainsi dire automatique. Lorsque l'anticathode s'échauffe, la chaleur dégagée dans l'ampoule suffit à faire dégager un peu de gaz du coton de verre et à maintenir l'état du tube invariable pendant une durée très grande. » CHIMIE ORGANIQUE. — Aldéhydes acétyléniques. Nouvelle méthode de pré- paration; action de V hydroxylamine. Note de MM. Ch. Moukeu et R. Delasge, présentée par M. H. Moissan. « 1. Nous avons fait connaître dernièrement un procédé de synthèse d'aldéhydes à fonction acétylénique R- C^C — CHO, qui consiste à traiter les carbures acétyléniques sodés K — C^iCNa par les éthers for- miques, et à décomposer par l'eau le jîroduit de condensation ainsi formé (' ). La réaction revient, en dernière analyse, à l'élimination de x'""' d'alcool entre l'hydrocarbure et l'éther formique : H + OC- H' - C.( = R - C^C - C,<^^ + C^'H^OH. \^o \-o Foriuirt e d'élhyle. Alcléliyde acétyléniqiU-. Alcool. Hydrocarbure. » Celle mélhode, inléressanle au poiul de s ue lliéorique, donne d'assez faibles ren- dements, ne dépassant jamais 20 pour 100 du poids du carbure mis eu œuvre. En prenant la précaution d'ajouter au mélange réagissant de l'acide acétique avant le traitement par l'eau, MM. Charon et Dugoujoii ont toutefois préparé l'aldéhyde phénylpropiolique avec un rendement d'environ 5o pour 100 (^). Mais ce cas particu- lier, où le carbure employé est le phénylacétyléne, paraît être le plus favorable; et nous avons constaté que la proportion d'aldéhyde qui se forme était très sensible- ment abaissée avec les hydrocarbures de la série grasse. » 2. M. lotsitch (^) substitue, dans notre méthode, les carbures halo- géno-organomagnésiens R — C^CMgX, récemment découverts par lui, aux carbures sodés. Nos essais effectués avec ces intéressants composés ont été jusqu'ici peu encourageants. Nous devons mentionner néanmoins qu'en faisant réagir, à la température de — 5o^, le formiate d'éthyle sur des car- (') Comptes rendus, 1901. ('-) Ibid., 1908. (^) Journ. Soc. pliys. chiin. lusse, 1904. l34o ACADÉMIE DES SCIENCES. bures halogéno-organomagnésiens ordinaires (non acétyléniques) RMgX, MM. L. Gallermann et F. Maffezzoli ont pu obtenir de notables quantités d'aldéhydes R-CHO('). » 3. M. F. Bodroux (-), d'une part, et M. Tschitschibabin ('), de l'autre, viennent de montrer que l'éther orthoformique HC(OC-H*)' agissait sur les carbures halogéno-organomagnésiens ordinaires (non acé- tyléniques) RMgX, en donnant des acétals. Ici, comme avec le formiale d'éthyle, c'est encore, en définitive, une molécule d'alcool qui s'élimine entre l'éther et le carbure, et la réaction est analogue, au fond, à la pré- cédente : RH + OC-H^CH(OC^H')-= C7H»01I + R - CH(OC-H^;^ Hydro- Orlhoformiate d'ethyle. Alcool. Acétal d'aldéhyde, carbiire. » 4. Nous avons reconnu que cette réaction s'appliquait de la façon la plus heureuse à la préparation d'acétals acétyléniques R-C = C-CH(OC-H^)'-'. Voici, brièvement exposé, notre mode opératoire : » On cliaufTe à reflux, en solution étliéiée, un mélange de bromure d'élhylmagné- sium ou d'ioduie de niélhylmagnésium (i™°') avec l'Iiydrocarbure acétylénique (i "'"'). Après 24 heures d'ébullition, le dégagement gazeux (étliane ou méthane) ajant com- plètement cessé, on ajoute un léger excès d'éther orthoformique, et l'on chaufle de nouveau à reflux pendant 24 heures. Finalement, on traite le mélange refroidi par l'eau glacée; l'acétal passe dans la couche éthérée, d'où on le relire par distillatiou. » Les rendements moyens sont voisins de 70 pour 100. » L'acétal amylpropioliijueC^H" — C^C — CH(OC-H^)-, ainsi obtenu, distille à 1 10" sons 1 1'"'"; /<„ — i,438à iS"; Dj' = 0,881. » L'acétal hexylpropiolique CMl" — C e^ G — CH(OC-H''/ bouta 127" sous 12"""; //„= i,44i à 12"; D^'= 0,879. » L'acétal phényipropionique distille à 1 44"- 1 45° sous i4"""; «u = i,52i à i4"; D|/= 0,995. Ce composé a déjà été obtenu par M. L. Claisen en partant de l'acétal cinnamique (*). (') BericlUc, t. XXXVl, p. 4i Ja. C) Comptes rendus, igo4. ( = ) Berichte, l. XXXVII, p. 186-188. (*) BericlUe, l. XXIX, p. 2983 et t. XXXI, p. ioi5-io2i. SÉANCE DU 3o MAI igo/j. l34l » o. L'acide sulfuiique dilué transforme facilement, par hydrolyse, ces acétals en aldéhydes correspondants avec des rendements voisins de 70 pour 100. Les aldéhydes obtenus sont naturellement identiques à ceux f[ue nous préparons directement en fai- sant réagir les éthers formiques sur les caibures sodés. » Les aldéhydes amylpropiolique et pliénylpropioiique ont déjà été décrits par nous ('). Ce dernier l'a été, en outre, par M. 1^. Claisen, qui l'a préparé par déshydro- génation régulière de l'aldéhyde cinnami([ue ('-). » l^'aldéhyde hexylpropiolique CH'^— C =; C — CHO était auparavant inconnu. 11 distille à gC-gi" sous i3™™; D|) = 0,909. » Ces aldéhydes se combinent immédiatement au bisulfite de soude. Nous avons préparé leurs semi-carbazones qui fondent respectivement, au bloc Maquenne, à 90" (amyl), à 78°-79<' (hexyl) et à i37°-i38° (phényl). 9 y> 6. L'action flerhvdroxylamine (chlorhydrate d'hydroxylamine-t-acétale de soude en sokition hvdroalcooliqtie à l'ébiillition) sur ces aldéhydes ne nous a point donné les oximes correspondantes, R — C^C — CH = AzOH, mais, comme dans le cas des acétones acétyléniques ('), leurs isomères les isoxazols, qui prennent évidemment naissance par transformation iso- mérique des oximes initialement formées : R _ G iE^ C — CH CH ,CH ii Az -V R — G jlAz / \/ HO O Oxime acélylénique. Isoxazol. » L'amylisoxazol distille à 87''-87°, "> sous i4"""; D^ = 0,954. » L'hexylisoxazol distille à io3'^'-io4" sous iS"""; D" = o, 943. » Lephénylisoxazol fond à i8°-22"; il distilleà i3i" sous i7""",età 254°- 256" (corrigé) sous la pression normale. Selon M. L. Claisen ce composé se forme immédiatement quand on traite l'oxime correspondante, en suspension dans l'eau, par une goutte d'alcali (''). » (') Comptes rend lis, 1901. ('■') Loc. cit. (^) Ch. Moureu et M. Brachin, Comptes rendus, igoS. {'' ) Bericlile, igoS. l342 ACADÉMIE DES SCIENCES. ZOOLOGIE. — Des différences de structure liisinlogique et de sécrétion entre le rein antérieur et le rein postérieur chez les Èlasmohranehes mâles. Noie de M. I. BoRCEA, présentée par M. Yves Delage. « Les différentes régions, qui ont été décrites par les auteurs dans le rein des Elasmobranches, n'ont rien d'absolu. Le rein occupe primilivcment toute la longueur du fond de la cavité du corps, étant composé d'un nombre de segments distincts, égal à celui des segments du corps. » Chez la femelle il entre en régression, de la partie antérieure vers la partie posté- rieure où il se coneentre et se développe davantajre. Ainsi, nous trouvons le même nombre de segments du rein qu'il y a de segments du > Tyrosine C'H'iAzO^ i,o3 » LeucineC«H"AzO- i3,2o » Acides amidés divers et produits humiques .... 73,28 » » Par analogie avec la clupéovine i-elirée des œufs de hareng par M. L. Hugounenq, j'appelle celte albumine retirée des œufs de grenouille rano- çine. n Comme on peut le voir, les résultats obtenus, tout en étant assez rap- prochés de ceux donnés pour la clupéovine, diffèrent : 1° par la teneur en azote; 2° parla teneur en acides diamidés; avec la ranovine, j'ai obtenu i,i4 pour 100 d'histidiiie, tandis que la clupéovine n'en donne que o,4 pour 100. » Je crois qu'd est inutile d'insister sur ce fait que les albumines des œuls sont différentes, suivant les espèces : la ranovine est une albumine complexe, faiblement acide, particulière à la grenouille et voisine de la cl'ïipéovine de l'œuf de hareng et des vitellines des œufs d'oiseaux. » l356 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur l'état (le l'amidon dans le pain rassis. Note de M. E. Roux, présentée par M. Armand Gautier. « Les récents travaux de M. Maquenne ont montré qu'un empois de fécule fait à 120° n'est entièrement sa ccha ri fiable que s'il est immédiate- ment traité par le malt; peu à peu, l'amidon rétrograde et se transforme en amylocellulose inattaquable par l'amylase, ne bleuissant plus par l'iode. » L'amylocellulose constituant une forme de la matière amylacée dont la valeur alimentaire pour l'homme est vraisemblablement inférieure à celle de l'amidon, il m'a paru intéressant de rechercher sa présence dans le pain, assimilé à un empois très épais de farine de blé, et de voir si sa production n'était pas l'une des causes qui fait que le pain frais devient pain rassis. )) Préalablement il était nécessaire de suivre, sur des empois d'amidon et de farine de blé, le phénomène de la rétrogradation qui n'a encore été étudié que sur la fécule. » Amidon el farine de blé. — L'expérience suivante montre que la rétro- gradation se produit dans les empois d'amidon et de farine de blé comme dans ceux de fécule : » La matière soluble a été dosée après saccharificalion par le malt à 56°, dans des empois, à 5 pour 100, fraîchement préparés ou conservés plusieurs jours à la tempéra- ture de 10°. Ces empois avaient été gélifiés à 120° pendant i5 minutes, lors de leur préparation. Empois d'amidon ' Empois de farine Matière Amylo- soluble. cellulose. frais . 87,21 G 1 conservé 3 jours. . . 80,72 6,49 pour 100 d'amidon conservé 5 jours. . • 79'8o 7,4i \ frais . 78,08 0 ] conservé 3 jours. . • 73=17 4,9' pour 100 de farine conservé 5 jours. . . 7'- 83 5,25 ) » On voit que la présence des matières salines et des substances azotées, qui accompagnent l'amidon dans la farine, ne s'oppose pas à sa rétro- gradation. L'expérience nous a montré que l'addition à la farine de i pour 100 de sel, dose à laquelle on le trouve dans le pain, est également sans influence. » Méthode de dosage de V amylocellulose . — M. Maquenne a montré que SÉANCE DU 3o MAI 1904. iSSy l'amylocellulose se dissout à froid dans la potasse et que la saturation de la solution par un acide précipite cette substance sous la forme d'amidon bleuissant par l'iode. Celte réaction est extrêmement sensible, mais nous avons reconnu qu'elle était seulement qualitative. » Le procédé auquel on s'est arièlé pour doser l'amylocellulose consiste à traiter la matière par l'eau à 100°, en tube scellé, pendant 3o minutes. Dans ces conditions l'amylocellulose, qui résiste en partie à la température de 120°, est entièrement dissoute. Il suffit donc d'opérer comparativement la saccliarification sur deux échantillons, l'un porté à i5o°, l'autre non surcliaufl'é, pour avoir l'amylocellulose par difTérence. Les matières azotées qui sont solubilisées ne produisent aucune perturbation dans le dosage final du sucre. » Recherches sur le pain. — Après avoir constaté que l'empois de farine rétrograde, même en présence des diastases du blé et du chlorure de sodium, il ne restait plus qu'à rechercher si la rétrogradation se produit également dans le pain, en appliquant la méthode précédente. » Voici les résultats obtenus en délayant au mortier 2? de mie de pain dans 1)0"°' d'eau, puis cliaulTant le mélange, soit à i5o° pendant 3o minutes, soit à 120» pendant i5 minutes, avant de saccharifier à fond par le malt à jG". Ils montrent que l'amidon du pain ne rétrograde que d'une façon insensible. Les différences entre le résultat des dosages effectués sur un même échantillon sont faibles. De plus elles sont incertaines, à cause du peu d'iiomogénéité que présente la matière. La présence d'amylocellulose n'a été nettement mise en évidence que grâce à sa réaction qualitative par la potasse. Le pain chaud n'en contient pas, mais on la voit apparaître dans le pain de quelques heures et augmenter avec le temps. M Le pain ne se comporte donc pas comme un empois de farine. Tour 100 de pain sen Pain chaulFé à 120". chaufTé à i5o». défourné -^ — _ — ~m^^-^ _^^,,— — ^ depuis Humidité. Extrait. Amidon. Extrait. Amidon. 4 heures 45,26 92,07 77,93 96,86 78,^2 33 » 45,15 9;, 52 76,60 96,35 76,46 58 » 44,95 92,64 79,45 97,0g 80,76 » On sait, par les recherches de M. Maquenne, que l'amylocellulose n'est pas une substance définie. Elle représente des états successifs de conden- sation de l'amidon, diversement résistants à la chaleur et à l'action de l'amylase. Les expériences précédentes avaient pour objet de rechercher l'amylocellulose sous sa forme la moins attaquable : on en a trouvé une quantité négligeable. Des recherches en cours permettront de savoir s'il se l358 ACADÉMIE DES SCIENCES. forme, quand le pain devient rassis, une autre amylocellulose moins résis- tante que la précédente. » Quoi qu'il en soit, les résultats acquis ne permettent pas, à notre avis, de dire que la matière amylacée du pain rassis possède une valeur alimen- taire différente de celle du pain frais; contrairement à ce que la rétrograda- tion observée sur les empois de farine pouvait faire supposer. » En terminant, nous ferons remarquer qu'il est nécessaire de chauffer à iSo" les matières dans lesquelles on se propose de doser l'amidon, afin de solubiliser l'amylocellulose qui, sans cette précaution, échapperait au dosage. )> PHYSIOLOGIE. — Action motrice du pneumogastrique sur la vésicule biliaire. Note de MM. D. Courtade et J.-F. Guyon, présentée par M. d'Ar- sonval. « L'action motrice du grand sympathique sur les voies biliaires, admise par Heidenhain, établie d'une manière précise par M. Doyon, est aujour- d'hui hors de conteste. Il n'en est pas de même de celle du pneumogas- trique, négligée ou niée par la plupart des auteurs. On peut se demander, cependant, si la sphère d'influence de ce dernier nerf est réellement limitée au tube digestif seul, à l'exclusion des organes qui en dépendent immédiate- ment, comme la vésicule biliaire. Telle est la question que nous nous sommes efforcés de résoudre, en étudiant les réactions motrices de cet organe, lorsqu'on excite le pneumogastrique. » Pour éviter les causes d'erreur provenant des mouvements concomitants de l'estomac, il convient d'ouvrir l'abdomen de l'animal (chien) aussi largement que pos- sible. Dans ce but, on mène une incision le long de la ligne blanche et, après avoir sectionné les muscles droits, entre deux ligatures, on fait, perpendiculairement à la première, une seconde incision qui, à travers le diaphragme fendu dans toute sa moitié gauche, pénètre dans le huitième espace intercostal du même côté. Ce dernier a été ouvert au préalable pour mettre à nu les deux pneumogastriques thoraciques au niveau où, après s'être anastomosés réciproquement, ils se placent, l'un en avant, l'autre en arrière de l'œsophage. On a ainsi un large champ opératoire qui permet de relever complètement le foie et d'empêcher tout contact entre la vésicule biliaire et l'estomac. 11 est utile, en outre, d'évacuer la bile conlenue dans le cholédoque, en introduisant dans l'ampoule de Valer une canule qui maintient béante la partie inférieure du canal. » Nous avons enregistré les Contractions de la vésicule par un procédé analogue à celui de M. Doyon : ampoule en caoutchouc très mince, introduite par le bas-fond de SÉANCE DU 3o MAI 1904. iSSg l'organe et communiquant, par l'intermédiaire d'un manomètre à eau, avec un tube en U, à l'extrémité libre duquel un flotleur transmet à un Ie\ ier amplificateur les diverses impulsions qu'il reçoit de l'ampoule. Celle-ci est modérément gonflée avec de l'eau tiède, de manière à faire équilibre à une colonne d'eau de 10''" à 12"^™ de haut. Notons enfin que, presque toujours, nous opérions sur des chiens à bulbe sectionné. » Dans ces conditions, en excitant avec un courant suffisamment intense (+ 20 ou -+- 3o bobine Gaiffe) le bout périphérique de l'un ou de l'autre pneumogastrique thoracique sectionné, on obtient une élévation très nette de la colonne manométrique. Celle-ci se traduit par une courbe plus ou moins accentuée, dont le début brusque coïncide avec la contraction du pylore, et dont la durée n'excède pas 10 ou 20 secondes en général. Elle ne peut être attribuée, croyons-nous, qu'à une contraction de la vésicule biliaire (contraction suivie, dans certains cas, d'une dilatation secondaire). )) L'expérience suivante achève d'ailleurs la démonstration : » Si l'on supprime l'influence des nerfs qui se distribuent à la vésicule, en injectant quelques gouttes de cocaïne (solution à 2 pour 100) dans le canal cystique, une nou- velle excitation du pneumogastrique ne donne plus lieu à la moindre élévation mano- métrique. Si l'on recommence l'excitation au bout de 20 à 3o minutes, c'est-à-dire après élimination du poison, la vésicule se contracte comme avant la cocaïnisation. » Ces faits indiquent nettement que, contrairement à l'opinion admise jusqu'ici, le pneumogastrique envoie des filets moteurs à la vésicule biliaire. » Quel trajet suivent-ils? En sectionnant les rameaux gastriques des deux vagues le long de la petite courbure de l'estomac, on constate que l'excitation des pneumogas- triques thoraciques n'agit plus sur la vésicule. Au contraire, en excitant l'extrémité périphérique de ces rameaux, on provoque, dans la vésicule, les mêmes contractions que tout à l'heure. Les filets vésiculo-moteurs passent donc par les branches stoma- cales du pneumogastrique. A vrai dire, celles-ci semblent se terminer à quelques cen- timètres en deçà du pylore, et la simple dissection ne permet pas de les suivre plus loin. Mais, lorsqu'on examine la région comprise entre le pylore et l'embouchure du cholédoque, on découvre, à la surface de l'épiploon hépatico-duodénal, des filets ner- veux qui émergent du duodénum et se dirigent à angle aigu vers le cholédoque, auquel ils ne tardent pas à s'accoler. » Ces filets nerveux, dont l'excitation fait contracter énergiquement la vésicule biliaire, sont en connexion avec les rameaux gastriques du vague. 11 suffit, en efi"et, de les sectionner ou de les lier pour que l'excitation des rameaux gastriques perde toute action vésiculo-molrice. On obtient le même résultat en liant le cholédoque lui-même vers le milieu de son trajet, c'est-à-dire au delà du point où les filets venus l36o ACADÉMIE DES SCIENCES. de la paroi du duodénum s'accolent à lui. La conliuuité du circuit nerveux entre ces derniers et les rameaux gastritjues du vague nous semble donc expérimentalement démontrée. » Cet ensemble de faits n'est nullement en contradiction avec ceux qui ont établi l'influence motrice du sympathique sur la vésicule biliaire. Il conduit simplement à étendre à celle-ci les notions que nous possédions déjà sur l'innervation du tube digestif proprement dit. Nous avons montré, en effet, il y a quelques années, que l'excitation du sympathique donne lieu, comme celle du pneumogastrique, à la contraction de la couche cir- culaire de l'estomac et de l'intestin. Mais tandis que, lorsqu'on excite le sympathique, la contraction est lente et correspond à une simple augmen- tation de la tonicité musculaire, elle est brusque, accentuée et relative- ment brève lorsqu'on excite le pneumogastrique. Les expériences que nous apportons aujourd'hui établissent, pensons-nous, que l'excitation du pneu- mogastrique provoque la contraction de la vésicule biliaire, contrairement à ce qu'on admettait jusqu'ici. Elles montrent, de plus, que cette contrac- tion, au lieu d'être progressive et soutenue comme celle que produit l'exci- tation du sympathique (Doyon), survient d'une façon brusque et se traduit par une courbe bien marquée dont l'ascension et la descente sont égale- ment rapides. Ces résultats concordent donc avec ceux que nous avons observés naguère sur l'estomac et sur l'intestin et nous autorisent à con- clure que, nerf moteur du tube digestif, le pneumogastrique est aussi nerf moteur de la vésicule biliaire. » PHYSIOLOGIE. — Sur la toxicité du chlorhydrate d'amyléine. Note de MM. L. Laixoy et F. Billon, présentée par M. Edmond Perrier. « La recherche de produits chimiques jouissant de propriétés anes- thésiques fait actuellement l'objet de nombreux travaux. Il y a quelque temps, Pototzky (') publiait le résultat de ses observations relatives à l'action anesthésique et à la toxicité comparée de certains dérivés de l'acide oxybenzoïque et de l'acide amido-benzoïque. Plus récemment, M. Fourneau annonçait qu'il venait d'obtenir une série de corps, dont l'un (') Pototzky, Ueber einige Versuchc sur Aujjinditng neiier Lokalanàstlwlica {Arc/i. int. de Fharmacod., igoS, p. 129-152). SÉANCE DU 3o MAI 1904. • l36l d'eux, le chlorhydrate du a-dimélhylamino-^-benzoylpentanol, possédait un pouvoir aneslhésique {in loco) marqué ('). Depuis lors, les essais pra- tiqués en chirurgie générale (-) ont démontré le bien fondé de cette asser- tion; en même temps, l'expérimentation physiologique permettait à l'un de nous de conclure à la faible toxicité du chlorhydrate d'amyléine (stovaïue); dans cette étude spéciale la toxicité du chlorhydrate de cocaïne était prise comme terme de comparaison. 1) Etant donnée la grande importance de ce point particulier, nous avons repris en collaboration la détermination de la dose toxique du chlorhydrate d'amyléine, chez les animaux de laboratoire. Nous consignons dans cette Note les résultais obtenus chez le cobaye. » Les expériences ont été toutes effectuées au moyen d'une solution à I pour 100 de chlorhydrate d'amyléine dans l'eau physiologique à 8,5 pour 1000 de NaCl. Les chiffres que nous donnons ici représentent la moyenne de plus de soixante observations, faites chez des animaux à jeun de 24 heures ou normalement alimentés. » Dose lélhale du chlorhydrale d'amyléine pour le cobaye. — En injection sous- culanée, pratiquée eu une seule fois, à la dose de oS, 18 à os, 20 par kilogramme, chez des animaux, dont le poids varie entre 65os et Soos, le chlorhydrate d'amyléine détermine la mort en 6 à 8 heures. Chez des animaux dont le poids est de 55oS à 65os, la dose léthale est de os, i3 à 08,1 5 pour looos. » Symptômes de U intoxication. — Après l'injection d'une dose toxique forte, les traits principaux de l'action stovaïnique sont au nombre de quatre: agitation, analgésie plus ou moins complète et plus ou moins durable, vaso-dilatation culanée temporaire, chute graduelle de la température centrale. Comme la cocaïne, la stovaïne est un poi- son convulsivant. A dose léthale, la crise débute 7 à 10 minutes après l'injection; elle commence par du irismus, de l'inquiétude, de la photophobie; ces premiers symptômes sont suivis d'une phase d'agitation extrême, avec impulsions motrices et hallucinations. La seconde phase s'établit par de la parésie du train postérieur, puis l'animal tombe sur le côté droit et l'on assiste à toutes les manifestations de l'in- toxication cocaïniqne et strychnique ; les yeux sont largement ouverts, les membres en extension, la nuque rejetée en arrière. Celte phase tonique avec opistliotonos dure le plus généralement 2 à 3 minutes, une phase clonique avec soubresauts convulsifs, mouvements de natation des membres, quelquefois crise épileptiforme unilatérale, lui fait suite. A la phase clonique succède un état clonico-lonique permanent. La (') Fourneau, Comptes rendus, février igo4. (-) Ces essais ont été pratiqués par MM. Reclus et Chaput {Comptes rendus de la Soc. biol., mai igo/J) pour la Chirurgie générale; par M. de Lapersonne {Presse médi- cale, avril 1904) en Chirurgie oculaire, et par M. Sauvez, en Chirurgie dentaire. G. R., 1904, 1" Semestre. (T. CX.XXVIII, N« 22.) l5q [302 ACADEMIE DES SCIE^'CES. période tonique du débul peut êlre de longue durée et l'animal paraît en étal cata- leptique; cet étal cesse d'ailleurs jiar la plus petite excitation périphérique. » On note pendant la crise : de la salivation, du larmoiement (faible), des mictions fréquentes, sans /léniatiirie. Au Ce ri>ginie se composait excliisiveinenl des éléments suivants : pain, lentilles, haricots, pommes de terre, carottes, marrons, endives, pommes, oranges, confitures, beurre, sucre, chocolat, vin. Lorsque les chiilVes très restreints d'azote à ingérer ne permirent plus au sujet d'absorber une alimentation végétale naturelle, l'ensemble des éléments précédents fut remplacé par une gali-lle fabriquée ad hoc, composée de fécule en grande proportion, d'un peu de farine et de levure de bière. Quels qu'aient été les abaissements de l'albumine ingérée, la disponibilité des calories nécessaires à l'enlietien de la cliaienr et de l'énergie vitale (en moyenne 2400'"' à '.4800"' ) fut largement assurée au sujet par un apport convenable de graisses et de fécultnls. i366 ACADEMIE DES SCIENCES. » Dans l'expérience qui a présenlé la durée inusitée de 38 jours, les chiffres extrêmes d'albumine journalière utilisée ont été de 88^,5 pour le premier jour et ô^jG pour le dernier. La décroissance n'était pas régulière; le même taux d'albumine étant conservé queiciues jours pour permettre ;i l'équilibre azoté de s'établir. Les résultats sont exprimés dans le Tableau ci-dessous : Urée Poids Urée Poids Azote A/.ole par du Azote Azote par du Dates. iDgéré. éliiniriL-. 3/l Leuri'S. corps. D dtes. ingéré. éliminé. 2^ licures. corps. 2 evr . 14,10 i3, 120 23,07 64,97-5 21 'évi' . . 4, «5 4,680 7,49 64,900 3 )) . . 14,12 ,3,i47 23,63 65,025 22 » . . 4,12 4,o52 4,79 64,960 4 » . . 14,17 I 2 , 667 22,60 65,o5o 23 » . . 3,56 4,210 4,59 64,200 5 » . . 14,33 10,269 i8,4o 65,375 24 » . . 3,45 3,65o 5,74 64, i5o 6 » . . 11,69 10,620 18,62 65,425 25 » . . 3,46 3,750 5,29 64,4oo 7 » . . 11, ;2 10,536 18,11 65,55o 26 » . . 2,80 4,088 4,90 64,35o 8 )) . . 11,59 10,01 I .8,14 65,700 2~ « . . 2,36 3, 120 3,74 64,000 9 » . . 9,67 8,722 16,40 65,3oo 28 » . . 2 , 36 3 , 370 3,o3 63 , 900 10 )t . . 8,86 9,266 17,47 65,275 29 ,> . . 2,36 2,660 2,29 64,o5o 1 1 i> . . 8,89 8,750 17,64 65,200 1 mars.. ''Il 2 , 58o 4,07 64 , 000 12 » . . 7,25 7,900 i4, 22 65,3oo 2 >' 1 ,55 2 ,690 2,5l 64,o5o i3 » . . 7,25 8,320 i5,74 64,950 3 » 1,61 2,55o 0,96 64,o5o I4 » . . 7,25 7,520 13,70 65 , 000 4 » 1 ,06 2,190 0,46 64,025 i5 » . . 5,92 7,120 i3, 1 1 64,65o 5 » . . 6,12 3,900 3,68 i6 » . . 5,98 6,oq8 9,66 64,725 6 )) 7,53 6,5io 7,o4 63,200 '7 )} . . 5,99 6,435 10,09 64,85o 7 )> . . 1 1 , 35 6,680 10,69 63,200 iS » . . 5 ,20 5,889 10,22 64,85o 8 )) 10, S8 9,4oo 17,07 63, 000 ■9 )> . . 4,77 5,980 9,50 64 ,85o 9 » 10,71 9,260 16, 16 20 » . . 4,22 4,880 0 ■"» 64,700 10 » . . 1 3 , 2 j I ! ,460 20,79 » L'azote ingéré a été évalué d'après la composition iiio>enne des matériaux alimen- taires donnée parles Tables et les divers auteurs (sauf pour les haricots et lentilles qui ont été dosés directement). » L'azote excrété a été dosé tous les jours par la méthode de Kjeldahl dans le liquide urinaire. L'urée a été dosée quotidiennement par la méthode de Morner et Sôquoisl. Le poids évalué tous les jours est resté très sensiblement constant pendant la durée de l'expérience. Les variations ne semblent dues qu'à des éliminations on des rétentions irrégulières d'eau. » Les oscillations minimes produites par ces décharges aqueuses ne sont pas en rapport avec les variations possibles de l'équilibre azoté du sujet. Durant l'expérimen- tation, 2678,37 d'azote ont été ingérés, et 257B, o5o éliminés par l'émoncloire urinaire. En calculant le coefficient d'assimilation des éléments albuminoïdes pour l'ensemble de cette période, on le trouve égal à 97,1 pour 100. Le coefficient d'élimination par les matières fécales ou de rétention atteint 3,7 pour 100, chillre sensiblement inférieur à celui des régimes usuels. ,re séance 2 = » S'' » 4= » SÉANCE DU io MAI 1904. 1367 )' Dans celte expérience où, pour l'ensemble, l'équilibre azoté du sujet a été conservé, on constate qu'on a pu faire impunément descendre l'in- gestion albuminoïde. L'excrétion azotée urinaire qui, d'après les données classiques, aurait dû conserver une valeiu- constante correspondant à la désassimilation azotée journalière et nécessaire du sujet, n'a jamais, en réalité, dépassé l'ingestion. Les minimes excès de l'excrétion azotée sur l'absorption azotée n'ont pas été supérieurs aux erreurs que l'on peut faire sur la composition des matériaux alimentaires employés. Le besoin d'azote de l'organisme du sujet a toujours été couvert par les ingestions d'azote, même les plus minimes. » La formation de l'urée et son élimination ont d'ailleurs suivi une marcbe parallèle à celle de l'azote total. Le sujet resté en parfaite santé, au bout d'une période de 36 jours d'alimentation albuminoïde végétale, régulièrement décroissante, qu'il aurait pu prolonger sans inconvénients, éliminait une quantité journalière d'urée inférieure à o^, .5. » MÉDECINE. — Sur dix cas d'hypertension artérielle traités par la d'arsonvalisation. Note de M. A. Moutier, présentée par M. d'Arsonval. « Nous venons d'avoir à traiter dernièrement dix malades atteints d'artério-sclérose, qui viennent confirmer les résultats que nous exposions dans une Noie précédente ('). » Tous ces malades étaienl depuis très longlemps atteints d'artério-sclérose, la plupart avaient suivi tous les traitements usités, tous continuaient à suivre le régime approprié au point de vue de l'iiygiène et de l'alimentation sans avoir pu obtenir l'abaissement de leur pression artérielle. Or, chez sept de ces malades, la pression artérielle est revenue à la normale d'une façon très rapide; il a suffi, pour cela, de quatre séances de d'arsonvalisation dans deux cas; de cinq séances dans deux autres cas; de si.v séances cliez deux autres malades, et enfin de sept séances pour le dernier, ainsi que le montre le Tableau suivant : Pression arLvrielle avant et après les séances. 23 -19 19 -I- 19 -17 2/ -19 21 -19 20-18 20 -17,5 18,5-16,5 17 -16 18 -i5,5 18 -17 19,5-18 18-16 18 -17 17 -16 i6,5-i5,5 i7,5-i5 17 -16 18 -17 17-16 18 -16, 5 16 -i5 17 -i5 i6,5-i5 16 -i5 17,5-16,5 i6-i5,5 i7,5-i5,5 (') Comptes rendus, séance du 21 mars 1904. l368 ACADÉMIE DES SCIENCES. S*" séance.... i5 i5 -lô i6 -i.') i'>,:)-ib 17 -16 i6-i5 16 -i5 6° )) .... I ô I .") - 1 .5 1 6 - 1 5 17-15 1 .5 , 5- 1 "1 r - ■■ 1 5, 5-1 5 ' 1 o - 1 .0 » Pour des causes particulières, chez trois autres malades, l'abaissement fui plus tardif, puisqu'il ne fut obtenu qu'après onze, douze et quinze séances. Pressio/i artérielle cn'ant cl après les séances. i'= séance J4 -'OiS 28 ~7.!\ 28 -24 '2" » 19,5-17,5 s'i -20 24 -22 3'' )> .... 19 -17 21 -19 22 -20 4"^ )) 18 -16,5 19 -18,5 21 -19,5 S» » 17,5-16 19 -17 20 -18 6* » 17 -i5,5 18 -17 21 -19,5 ■j" » i6,5-i5,5 17 -i5 i8,5-i6,5 8" 0 16 -i5 17 -16,5 i6,5-i5,5 9'= » i5,5-i5 16 -16 i7,5-i5 10" » i5,5-i5 i6,5-i5 17 -16 11'= » 16 - 1 5 16 - 1 5 17 - 1 5 , 5 12" » 1 5 - 1 5 1 6 - 1 5 1 6 - 1 5 iS" » i5 -i5 1 5, 5-1 5 14" 11 16 -1 5 i5^ » 1 5, 5-1 5, 5 16" » i5 -i5 » Chez tous ces malades, comme du reste dans tous les cas que nous avons observés jusqu'ici, la pression artérielle a été ramenée à la normale. En même temps, chez certains de ces malades, on a vu disparaître la plu- part des symptômes de l'artério-sclérose, tandis que, chez d'autres, on a observé un état slationnaire ; souvent, après la cure électrique, comme après les cures thermales, on observe un peu de fatigue et l'amélioration ne se produit qu'ultérieurement. » De tout ceci on peut conclure que la d'arsonvalisation constitue actuel- lement un traitement très efficace de l'hypertension arlérielle et aussi un traitement prophylactique de l'hémorragie cérébrale. » M. Stockhammer adresse un Complément à son Ouvrage sur la Stéréo- scopie. La séance est levée à 5 heures. G. D. N" 22. TABLE DES ARTICLES. Séance du 30 mai 1904.) MEMOIRES ET COMMl]]\lCATIOI\S DES MEMBRES ET DES COKKRSPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Page^. M. Berthklot. — Effets cliiiiiiques de la lumière. Action de l'acide clilorliydrique sur le platine et sur l'or MM. 11. Moiss.iN et F. SiKMENS. — Élude de la solubilité du silicium dans l'argent. Sur une variété de silicium cristallisé solulile dans l'acide lluorliydrique M. A. IJiTTi;. — Sur la formation dans la nature des minerais de vanadium M. A. Lausskdat. — Sur l'emploi d'images stéréoscopiques dans la construction des , plans lopograpliiques ■^^(:, Pages. M. P. DuHEM. — Effets des petites oscilla- lions des conditions extérieures sur un système dépendant de deux variables i3jli. M. E. BiCHAT. — Sur un phénomène ana- logue à la phosphorescence, produit par les rayons N i3ili. Le P. Colin. — Observations magnétiques à Tananarive i3i8 MM. Paul Sabatikr et Alpii. Mailue. — Synthèse d'une série d'alcools tertiaires issus du cyclohexaiujj i32i NOMIA.V FIONS. Commission chargée de présenter une ques- tion de Grand Prix des Sciences ma- Ihéiriatiques (Prix du Budget) pour l'année igofj : MM. Poinraré, Emile Pi- card, Appell, Jordan, Darboux, Pain- le^'e, llumbert i3.^ i Commission chargée de présenter une ques- tion de prix Bordin (Sciences mathéma- tiques) pour 19116 : MM. l'oincaré, Emile Picard, Darboux, Jordan, Appell, Pain- le\'e, Humbert 1 3 ■ i riommission chargée de présenter une ques- tion de prix Gay (Géographie physique) pour 1906 : \1M. Grandidier, Bouquet de la Grye, de Lapparent, Hait, Guyou, Bassol, Berlin Commission chargée de présenter une ques- tion de prix Vaillant ( Prix général) pour l'année 1906 : M.M. Berthelot, Gaudry, Mascart. Darboux, Troosl, Poincaré, Moissan . .3>4 |33 MEMOIRES PRESENTES. M. Lai'Oiîte. — Les missions hydrogra- phiques des cotes de France, de 1901 à i9"3 M. Henui Micheels adresse une réclamation de priorité à propos d'une Noie de M. C.-L. Gatin, « Sur les phénomènes morpholo- giques de la germination et sur la struc- ture de la plantule chez les Palmiers » .. 1327 M. A.-L Stodolkiewitz soumet au juge- ment de l'Académie un Mémoire ayant pour litre : « Eléments de calculs expo- nentiels el de calculs inverses » 1327 CORRESPONDANCE. M. Yves Delaoe présente .1 l'.Xcadémie le Tome III du '« Traité de Zoologie concrète, par MM. Yves Delage el Edgard He- rouard a, et la 7' année de " L'année bio- logique » M. NiKLs Nielsen. — Sur les fondements d'une théorie systématique des fonctions sphériques M. L. Lkcounu. — Sur le rendement du joint universel M. Jean Becquerel. — Sur l'émission simul- tanée des rayons N et N, M. Julien Meyer. — Action des aneslhé- siques sur les sources de rayons N, i335 MM. AuGu.STE et Louis Lumière. — Sur une nouvelle méthode d'obtention de pho- tographies en couleurs i337 M. Krouchkoll. — Sur un nouveau régu- lateur du vide des ampoules de Crookes. i33S MM. Ch. Moubeu et R. Delanoë. — Aldé- hydes acéiyléniques. Nouvelle méthode de préparation; action de l'hydroxylamine. . iSSg M. I. BonccA. — Des drftérences de struc- ture liislulogique et de sécrétion entre le N° 22. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages, rein antérieur et le rein postérieur chez les Élasmobranches mâles 1842 M. F. Mahceau. — Sur les fonctions res- pectives des deux parties des muscles adducteurs chez les Lamcllibranclies I34-' M. WiESNER. — Sur l'adaptation dé la plante à l'inlensité de la lumière iSjfi M. Pai'L Becquerel. — Sur la perméabi- lité aux gaz de l'atmosphère, du tégument de certaines graines desséchées 13^7 M. Paul Vuillemin. — Sur les variations spontanées du Sterigmatocystis versi- color 1 35o M. Augustin Charpentier. — Cas d'émis- sion de rayons N après la mort i.^5i M. Maurice Nicloux. — La propriété lipo- lytique du cyloplasma de la graine de ricin n'est pas due à un ferment soluble. . i352 M. J. Galimard. — Sur une albumine Pages, extraite des œufs de grenouille 1.354 M. E. Roux. — Sur l'état de l'amidon dans le pain rassis 13.50 iMM. D. CouRTAPE et J.-F. GUYON. — Vriion motrice du pneumogastrique sur la vési- cule biliaire i358 iMM. Launoy et F. Billon. — Sur la toxicité du chlorhvdrate d'amyléine i36o MM. G. Patein et Cii. Michel. -^ Contri- bution à l'étude de l'albumosurie de Bence-Jones ' 363 M.M H. Labbê et Morchoisne. — Grandeur du besoin d'albumine dans le régime ali- mentaire humain 13(15 M. A. MouTiFB. — Sur dix casd'hypertension artérielle traités par la d'arsonvalisalion . 136^ M. Stockhammef adresse un Complément à son Ouvrage sur la Stéréoscopie i368 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIE R - V ILL ARS. Quai des Grands-Augustins, 55. L* Gérant : (tAUTBIBr-VillARS. PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS TOME CXXXVIII. W 23 (6 Juin 1904). A ^PARiS, [îk/ju: GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. i904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDIS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET ik MAI 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de • l'Académie se composent des extraits des travaux de jes Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compterendude la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 piiges par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit tait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont Ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autanl que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne» qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent elre l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui lait la présentation est toujours nommé, mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le loni pour les articles ordinaires de la correspondance offi cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au ,)lustard. jeudi à 10 heures du matin; laute d'être remis à leni| le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte ren. actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sn, vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, n figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraien autorisées, l'espace occupé par ces figures compter» pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la <:ommission administrative ta un Rapport sur la situation des Comptes rendus âpre l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pr< sent Règlement. Les Savants étrangers â l'Académie qui désirent faire présenter déposer mi Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés d« J avant 5". Autrement la préseutaUon sera remise à la séance gui»«n JU'^' ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 6 JUIN 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MÉMOIRES ET COMMUNICATIOIXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. - Sur la parallaxe du Soleil. Note de M. Bouquet de la Grye. « L'Académie des Sciences m'avait chargé en 1886 de tirer parti des données recueillies par les membres des missions françaises du passage de Vénus de 1882 et en particulier de mesurer les clichés obtenus "dans diverses stations. Il s'agissait de déterminer avec l'approximation la plus grande possible la parallaxe solaire base du système astronomique et de vérifier, ce qui paraissait douteux, si l'on pouvait conserver le chiffre adopté par Le Verrier, 8", 86, quoiqu'il ait paru être confirmé par les obser- vations françaises du passage de 1874. » Plusieurs procédés pouvaient être employés pour arriver au résultat cherché; le premier, le plus ancien, basé sur la méthode de Halley, avait semblé récemment inefficient au savant M. Puiseux, qui, il est vrai, n'avait pu introduire dans les formules usuelles que les premières données des observations françaises de 1882. Elles étaient contenues dans les rapports préliminaires, qui depuis ont reçu des corrections importantes, notamment en ce qui concerne les positions des stations en longitude. C'est à ce pro- cédé que j'ai eu d'abord recours en m'aidant des Notes contenues dans les cahiers originaux et en appliquant au besoin aux observations les correc- tions données par M. André dans son Mémoire sur les contacts apparents et géométriques. » Les équations qui doivent donner la correction d'une parallaxe adop- tée (et dans le cas présent elle était de 8", 86) s'appuient sur les différences entre les heures des contacts calculées et observées. C. R., 1904, i« Semestre. (T. CXXXVIII, N» 23.) l6o l370 ACADEMIE DES SCIENCES. » Pour avoir los premières M. Piiiseux, clans la Connaissance, des Temps <1p i8-5, a donné une formiile permettant d'obtenir les valeurs des distances des ccnlres dn Soleil et de Vénus correspondant à des heures déterminées; puis, dans l;i Connaissance des Temps de 1878, une formule plus compli- quée mais plus exacte. » Les deux formules s'appuient sur les coordonnées dos deux astres; mais, au lieu d'adopter purement et simplement celles tabulaires de Vénus, nous leur avons apporté les corrections qui résultaient le jour du phéno- mène des passages des deux astres aux lunettes méridiennes des grands observatoires et des stations des diverses missions. On réduisait ainsi 1 er- reur en X et en Y du centre dç Vénus dans les éqnfitions finales. )> En employant les deux formules, nous avons calculé de minute en miiuUe, de 2'' à 8''2o'", temps moyen de Paris, les distances des deux astres pour les onze stations françaises en même temps que les coeffi- cients S, qui interviennent dans les équations, et les sinus et cosinus de l'ancle formé par la ligne des centres avec le parallèle. Ceci fait, nous avons pu écrire 88 équations, entre lesquelles on a choisi celles similaires qui, groupées, en ajoutant ensemble les équations des contacts extérieurs ou des contacts intérieurs, puis en retranchant les résultats obtenus au sud de l'équateur de ceux du nord, faisaient apparaître des valeurs de la cor- rection de la parallaxe. Cette correction, avec l'ensemble des résultats et l'application de la première formgle, a été trouvée de — o,oG5 et, avec la seconde formule, de — o,o53. Dans les deux cas l'approximation apparente est de un centième de seconde. Nous estimons donc que l'on peut adopter la parallaxe d I^orsqu'une racine de Cala Hum (C. hicninr par exemple) se trouve avoir été assez profomlément blessée non loin de son extrémité, le cylindre central, en s'organisant après la lésion, sera déformé dans la région atteinte présentant eu section la forme d'un croissant; mais peu à peu, au-dessous, Fragment d'une coupe transversale d'une racine de Cnladium bicolor, dans une région située au- dessoqs d'unp blessure : b^ bois primaire; é„ èj métaxylèpoe ou bois primaire de seconde foriTia- lion; l liber primaire; ml métapliloéme ou liber primaire ^e seconde formation; te tjssu cortical; end endoderme; p péricycle; c, c', c' parties de l'a-^sisc génératrice se formant par des cloisonne- ments, ce dedans du liber cl enlre le bois et le liber; cp' , cp parties de l'assise génératrice se for- mant par des cloisonncmenls du péricycle en dehors du bois primaire. à mesure que la racine continue à s'allonger, le cylindre central reprend sa formia normale, à seçtiop transversale cirçuUire. l384 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Or, dans la région blessée et indéfiniment au-dessous de celle région, il se produit iiiie réaction dans les tissus du cylindre central. Cette réaction se manifeste par d'actifs cloisonnements, d'abord en dedans et sur les flancs du liber, puis dans le péricycle en dehors du bois, ainsi que le montre la figure ci-dessus. » On voit alors se dessiner dans cette racine de Monocotylédone une assise génératrice identique à l'assise génératrice normale qui prend nais- sance dans les racines de Dicotylédones à formations secondaires. » Il se produit, en effet, des cloisonnements réguliers c, c' , c" qui s'éta- blissent en dedans et sur les côtés du liber, formant autour et en dedans de chaque faisceau libérien un arc dont la concavité est tournée vers l'extérieur. Peu après, ces mêmes cloisonnements, rejoints entre eux par les cloisonnements cp, cp du péricycle en dehors du bois primaire, forment autour et en dehors de chaque faisceau du bois un arc dont la concavité est tournée vers l'intérieur. Ces arcs, inverses et alternes, étant réunis entre eux deux à deux, constituent une assise génératrice sinueuse (c", cp , c , cp, c) identique à celle qui s'organise au début des formations secondaires dans une racine de Dicotylcdone. Cette assise, on le voit, laisse, en effet, tout le liber (/, ml) vers l'extérieur et tout le bois (^1, b.,, b^) vers l'intérieur. » J'ai observé les mêmes effets du traumatisme chez les racines de Caladium odorum et de Musa sapientium. » En résumé, une blessure peut provoquer dans la structure de cer- taines racines de Monocolylédones un début de formations secondaires, s'organisant de la même manière que dans une racine de Dicotylédone. » L'effet de cette réaction des lissus du cylindre central de la racine contre une action extérieure réalise donc le schéma général de la marche de la différenciation des éléments de la racine. On saisit ainsi d'une ma- nière frappante les transitions insensibles qui s'observent entre les forma- tions àïtes primaires et les formations dites secondaires. » PHYSIOLOGIE. — Action physiologique de l'émanation du radium ('). Note de MM. Ch. Boucuaru, P. Ccrie et V. Baltiiazard. « Nous étudions depuis le mois de février l'action physiologique des émanations du radium sur les souris et sur les cobayes. Le procédé expé- (') Au cours de ces expériences, London a publié les résultats qu'il a obtenus sur SÉANCE DU 6 JUIN igo/,. ,335 rimental que nous avons adopté consiste à faire respirer les annaux d.ns un espace clos chargé d'émanations, en régénérant l'air confiné s ns ou" y ait déperdition d'émanations. • '^onnne sans qu il potassique en grl f -ag e ^ o' i! ^liT e "T' '" '""^ '' '' '^"""^ '^ P°"- sou-.^. peu. eo.a,e:se .o^:;:;;!: u;:.r :;zs::;r;:z" "--■' nique qui est abso.-bé pa'- la poS e il s 1 " V"' ^^'"^ '-^ ''''"'''^ ^^'■'- dans le Hacon qui se réi.err,,., 1 l ' P'7"'' '''°'"^ ""« diminution de pression passenUlubaHorials 7^^^^^ ^'°-' .^' ^'-'^1"- ^"''- d'o\vgéne <1« I. pression initiale soi. .éiaWie °°"^° ''"" '= '•■"°" J«"I" » =« heures, les animaux manifestent des symptômes respira.o,res. U esp! ration prend u. type saccadé, l'expirat,o„ devient très brève, et la pause respira ton^e s allonge. En même temps l'animal se met en Loule "^es e .mmobde et son poil se hénsse. Plus tard, l'ania.al tombe dans n'e " peur profonde et se refroulù; les mouvements respiratoires garden leur parmmute.Bienquelesammaux restent absolument immobiles et a/Taissés '1 n y a pas, a proprement parler, de paralysies, car les irritations vio- la^ grenouille avec les émanations provenant de lo". de radium; la mort survient C. R., 1904, 1" Semestre. (T. CXXXVIII, N" 23.) iQj .^gg ACADÉMIE DES SCIENCES. ^nles amènent loniours des nionvements réflexes: il existe mén.e i.n cer- ta n degrTde contrictnre des membres avec parfois quelques eonvuls.ons. , . j \- no.-,,n dp 2' et Ton inlrodiut « Expérience.. - i" Une sour.s est placée dans le 1-' " '^ J^,.^^ ^n réalité, lesé.anationssontdiluéesdansun espacede ^:'^^^2t£^^ ^^.^^ '^ ''-'-^ el celui de la ponce sulfurique. La souris qu. sert de temo,n flacon au bout de .4 heures sans avoir éprouvé -;-" ~;^^ d'éu.anaUons; „ 2" Une souris esl placée dans le flacon .enferuiaul 28 gra.nmes U „.ort survient en 6 heures 3o minutes Elle --"-P --/ ;r f ue les él- n,eurt en 8 heures ; cette survie un peu plus grande .en 1 que pa e I ^.^^^^.^^^ ^^ nations ont un peu diffusé hors du llacon au moment ou 1 on a la seconde souris à la première. ^ ^^^ lacée » 30 50 grammes-heure d'émanations sont in roduits ^^ >« ' « ' „„e souris?celle-ci meurt en 4 heures. La ^^^^^ ^^^X^:::^Z.Ùo.s , il suc- » 4- Un cobaye est placé dans le flacon avec '^ ^^^^^^ ^ ,^„, ,,,„,,e flacon. combe en 9 heures. Le témoin surv.t api.s .4 ^^_^ d'émanations. U meurt ,, 5» Un cobaye est soumis à 1 action de M g.ammes heure en 7 heures. . On voit d'après ces expériences que, toutes cond.tions «'f'»'''"' '^ mort des animal., snnient d'autan, plus rapidement que la tens.on des émanations dans le flacon est plus grande. n„ nnnrrait nenser que la mort est causée par I action toxique ue Po o°e • ToZ es émanaûon, sont conservées en vase clos eu présence drioxvg ne'il se forme eu effet de grandes quantités d o.one Dan e flLon qui s rt aux expériences, le même pl.éuoméne se produit, m B :rii\M>^-ncede'laponcepota.,ueceto.one.^^^ Sird":nrsr:!:',:dl::t;or:^^^ prouve que la teneur en ozone ne dépasse pas , pour >»»«• «^ ' «P^^ recherches sur l'action de l'émanation. ,,,u.™,.,,,e.,,..,,-.,.,,,i.a.„a,,.û...u.™.™;.»™^^^^ nations émises pendant i heure par une solution SÉANCE DU H JUIX 1904. j^i^n "/"'T "'"''.'''f' ""' ''' «-•'"«"■'■• - La lésion dominante consiste en une con- gest,on_puln,onan-e .ntense. A lœil nu, les poumons apparaissent à leur face evterne ponc ues de taches rouges séparées par des espaces rosés. Au microscope, on observe nne dda.at.on c^ons.derable des vaisseaux et des capillaires et quelques petits vésicules d emp,,-seme Toutefois, il n'existe pas d'hémorragies interstliells o'u alvéola res 1 epitheluim des alvéoles et des bronches est intact .. Le sang subit des modifications qui portent surtout sur les leucocvtes, dont le nombre est très d.m.nué ; toutefois le pourcentage des diverses variétés de leucocytes njst guère modifie. Ces leucocytes détruits se retrouvent dans les macrophages de la » Il n'existe pas d'altérations microscopiques grossières au niveau du foie, des reins et du cerveau, en dehors d'une congestion assez marquée sylàl. '''"''^''' '^«'^«^érique débute au moment même de la mort, et le cœur est en « nadioaclimé de, tissus de l'organisme. - Les animaux qtti ont suc- combe a 1 action des émanations ont des tissus radioactifs. Le corps d'un cobaye, placé sur une plaque photographique entourée de papier noir a donne une image sur laquelle les potls sont indiqués avec une grande' netteté. '^ >> Nous avons recherché, 3 heures après la mort, par la méthode photo- graphique, la radioactivité des divers tissus de l'organisme; tous sont radio- actifs mais a des degrés variables. La radioactivité atteint son maximum avec les poils; la peau rasée est peu radioactive, l'œil également. L'inten- si e est a peu près égale pour le rein, le cœur, le foie, la rate et le cerveau • oie est, chose curieuse, beaucoup|plus grande pour les capsu les surrénales.' et surtout pour le poumon. >. Celte action radiographique dépend de deux causes, la radioactivité induite des tissus et la présence d'émanations dissoutes dans les humeurs- Il sera intéressant de les dissocier. » En résumé, en éhminant les causes d'erreur dues au confinement de 1 atmosphère et a la production d'ozone, nous avons établi la réalité d'une action toxique des émanations du radium introduites parla voie respira- toire et agissant sur le revêtement cutané. Ajoutons qu'il ne nous a pas été possible d obtenir d'effets nocifs en injectant les émanations avec des ^az dans le péritoine de cobayes ou de lapins. .. ogg ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE MINÉRALE. - ÉnmnaUon du raduun (Exradio), scspropnétés et ses changements. Note de sir William Ramsay ( ). „ Pour caractériser une matière quelconque, on recherche quelles sont ses propriétés particulières, quelle est l'action de la pesanteur sur cette substance, quelle place elle occupe dans l'espace, enfin s. e le chang mat. Si de substance est gazeuse, on la 1'^";^- P^/f °;;^;XT";; si elle est liquide ou solide, on la vapor.se en l'échauffant. De plus, on cherche à la caractériser par son spectre. „ Les dénominafons à^effla.e et X émanaUon appliquées aux pheno „,ènes de la radioactivité possèdent, U faut le --""-'^«'^"^^^^J^" ! d'mtangd,le et de mystérieux. Autrefois, on attribuait, a 1 air atmosphe ni e les effluves; on a parlé aussi d'émanations terrestres magnétiques o? ::;ites. termes qui l'appliquaient a des S^^-^^^^^^^Z paraissaient immatériels. Les expériences que nous -«- l-^^^ "i M Soddy et avec M. CoUie nous ont convaincus que 1 en anation, qm ^îéchappe du radium, possède les propriétés d'un gaz ventab e qui su t a loi deBoyle-Mariotte, d'uu corps pesant que l'on peut condenser a tres^basse température, et qui possède une tension de vapeur, même a la tempera ture d'ébullition de l'air atmosphérique. ..,^,.^,1,1 ,. Nous avons pu mesurer la quantité d'émanation qui ^^^^^J^ bromure de radium dans un temps connu et nous avons pu dete.m.ner la posln de ses raies spectrales les plus lumineuses. Nous pi^sentons ujourd'hui, à l'Académie, le résultat de ces premières -P-^^" 'de .o- ; En collaboration avec M. Soddy, nous avons fait une solution de 70 de bromure de radium dans l'eau distillée, que nons avons placée dans trois peTites ampoules de verre soudées au tube d'une pompe a mercure. Le bromure de radium décompose lentement l'eau de telle sorte que, chaque semaine, nous obtenions, en faisant le vide, environ 8 a 10 d'un mélange d'oxvgène et d'hydrogène formant un mélange tonnant, qui renfermait toujours, cependant, un excès d'hydrogène. >. Cette circonstance est encore inexpliquée pour nous mais elle pose une question à laquelle nous espérons répondre plus tard. Une certaine (.) L'Acadénùe décide que celle Communicalion, bien que dépassant les limiles réglementaires, sera insérée en entier. SÉANCE DU 6 JUIN 1904. • ,33 quantité d'émanation se tronvaiten même temps mélangée à ce.az tonn.nt Nous avons tout d'abord cherché à en mesurer le volume. Au moven " "a siphon renversé, nous avons „.trodnit le mélange gazeux dan'un ëudio ^etre auquel eta.t scellé un petit tube vertical à\,nhydride pli ho 0 " Ce tube se divisa.t en deux branches : Tune était fermée pa un ohmet ei comm,3,t avec une pompe à mercure; l'autre se prolongea t ver ca ementet eta.t terminée par un tube capillaire jaugé. Entre cettriaZe et le tube qu, renfermait l'anhydride pholphoric^e le trouvait ne n p u e que 1 on pouva.t refroidir à volonté au moyen d'air liquide ' » Pour réussir cette expérience, il est indispensable d'éviter dans r.n ared de verre dont les d.fférentes pièces sont Ludées les un s ^ux, tri ..J7 V eud>ométr,que. nous avons lavé les appareils ■ec de 1 oxygène pur, et nous avons la,t jailhr l'étincelle entre eTéle fodesdeplatme pendant plusieurs minutes afin de br.Mer les ^lières" n,oyend\Tl ",!?"• . """''' '"'""'^ ' ''' ^"-'^^ -f-'^ie au pomne no ^ ■ ' '? ^"'™'"' ^' '""^'"«^ ^'^ communication avec la de telle ortfane : v'?? '"^" '^ "^^''^ ^P'^^'''^'' -"^ -P'"---' tubeslr ^ , '''"'" ''" 1 ^™PO"le était bien supérieure à celle des tubes y compns cela, qui renfermait l'anhydride phosphorique a :J:::::T^'''' '^ -^-'^ ^--^'^-^^^ ^^- l^mponle q ; dès lors ou::; " o-re-t^ii^et^: 1'""' r '-'' ''--' -«— - ^^ à mercure on Hnl ' rlT '""P""'" '" «°™"^""ication avec la pompe Hescen nt del " Y'''"^^'"' J"^^"'^" '"«-«"^ °" le chapelet gazeux condensé d s .: -PP-longer cette évaporation, car l'émanation, notable !^ ^^"' "' P°''^^^'" '^"^«'-'^ ""« tension de vapeur bas de l'appa e. d m " """°''''' °" '"^^« •^"^-■' P-" '« i appareil, du mercure qui traverse l'anhydride phosphorique et 161. o ACADÉMIE DES SCIENCES, nui emprisonne l'émanation. On enlève ens.nle l'air liquide l'appareil ? Zk et l'émanation prend l'e.at gazeux. On çontmue a dever^ réservoir aQn .le comprimer l'émanat.on dans l^ ^nbe capd ne l es facile ensuite de mesurer les volumes à des pressions diverses. ^ oru les chiffres obtenus : 1 . I Voliimi' en l'ression en Longueur du tube .,;°'."""' "" . millimètres Volume X pression en millimèlres. nulliinetres cubes. m.ll.maies. 65,8 '/ !■ O û5 0,0216 j^~,~ '9 00 a" <5 18,6 0,0288 «4-1 lO 1 ,20 1 ,55 3,3o 2,55 0,0872 5i8,i '9.3 o,o562 333,4 '^.4 0.0612 309,2 '«.9 „ Le volume à la pression normale déduit de la moyenne de ces chiffres ''I^D'a^rès^cflt expérience, l'émanation parait se comporter comme un ^TNous'rvons répété deux fois celte expérience. La première fois nous avons remarqué que, de jour en jour, le gaz diminuait ^e vo mue Nou^ Voyions nettement que, à un moment donné, la longueur du tube remph d'Lauation, à une pression constante, ne tardait pas a ^-u^uer av . e - larité en conservant sa luminosité. Après trois semaines, 1 ne restait hna lement qu'un dixième de millimètre qui émettait autant de lumière qu au début de l'expérience. A cette époque la colonne de gaz n était qu un pomt lumineux; lorsque l'expérience dure un mois, toute lumière a ^-paru En abaissant ensuiîe le mercure, afin de faire le vide dans appareil et en l'échauffant légèrement, nous avons obtenu une quantité de gaz qui repré- sentait, à peu près, quatre fois le volume originel de l émanation et qui donnait le spectre de l'hélium. .•,.„•. ,, L'émanation ressemble aux gaz de la famille de 1 argon; elle résiste a tous les agents chimiques. Il est vraisemblable que sa molécule est mono- atomique et que, en conséquence, son poids atomique est le double de sa densité (H = i). Nous ne connaissons pas sa densité exactement, mais des expériences poursuivies de divers côtés indiquentune valeur voisine <--le„. ces deux surles„!f„ap,:à hore« . ,: '" «"■'";-'»' -S-f-' » =gi«a„. .e ,j. e. .r cnia„. ,:ï^i^'rr,z i ::: 'irit^r-™-» 'a- alors „„ e',tnè «"„::: T '"^'°°''''■' "■''''•^''°''''= '« ''"'S'»' masque cel,u<,ue Pou v/u' 'ZZ. "PP^""^» "" -<™ P^^o-èue q„. les corps élecTris s j ,"" , J ""'""'"'' " «gat.vemeul a Paulre. Or éclat s'L sou ci. s s ", "" '"'""• r'-^P'-o'-esceut a„g„,e„.eu, sou né-ativemeûl stn^ 1""'"'"""="' «' '"= diminuent s'.ls sont électrisés ou une ausLma ton de riT."" t"""'"' °" '''''"■™ ""» ''""'""'i»" naître le sClrr, 'jeltnllt ^"'""- ^^ ^'"'' "^ «"^ ^^^"- -- ave'c l?corr::,:;:?,::',r n°"r ''' '■.•■"'"°^''' "» ^-^ •>- '•- -oserve émet des ravis Ndn' ^""'""'^f-'^ <'<= ™'l» fo«e M. Tiioulet a fait aussi une intéressante application du miroir à 45° immergé à faible profondeur et observé verticalement pour juger la colo- ration de la mer. Des expériences nombreuses ont montré l'excellence de ce procédé, sur lequel M. Thoulet s'appuie pour construire une échelle colorimétrique. SÉANCE DU 6 jum 1904. ,3^ Pt ,<:„" n , ' G.i>cogne, à des profondeiirs de 5o-, ,„„» et ,M Dans u-ms circonstances les mêmes séries veH.cnles ™i Hé nZ ":,t 1::"',:, °°"^"^r" ,''■"'■"■ '■■™»'^-''« ceséch„n.r„ : i He;tfirr"„:!-;rin:':r;:';::;ir;:r""'r'"''^'"-=-" s,;,;r ?::;:t':.r r;;:::^"sr - ---- - » Onze coups de chalut à plnteaox dont un à Son™ a,,,,,. , . */?'«« et un Spatangue. nissoana, liathynectes longi- « QuaLre descentes de nasses, opérées entre 1414™ et /rSo™ ■ . 'ourn. Synaphohran,,,s pinruaus .L des amph'o^les 1!%' '"' " Sryllus), et des .opodes ^LUoneca)^ enfin .^« ^llî.^^.^^^^- ACADÉMIE DES SCIENCES. i; les petites nasses .nténeure. rappo.a.ent des Copépodes, des M,- sidés, des Ostracodes et des Cumaces. ^^^ ^^^^. ,. Neuf descentes de l.gnes atnorcees, ^^^12^.;^,^^^^^ Aphanopus carbo. Cenlrophorus, Centroscymnus, Eclunorhrn f nurus melarioslomus, et d'autres animaux codifié, dans « Une opération avec le iilet -^ypelagu,^ G 1 c^^ -^^^^^ ^^^^^^ une profondeur de 1700- sur un fond de 436o qu a ^^ ^^^ violacées (^/.//a i^a-^O- une méduse très -- = jf ' - «ombreux copépodes, mysidés, ^^^f^^Xt^^ne épuisette mais „ La descente d'un ^'et n co^n.tru. su. ^^^^^^ l^^ ^,„, ..o- ayant une ouverture carrée de 3 7 /i''/.So- et qui a recueilli le long ciale du D' Richard. nmnagne, S. M. le „ 11 est intéressant de mentionner que, ^^J^^^^^,, opéra- la Pnncesse-Altce, dans le golfe de Gascogne. » NOMINATIONS. L'AcadémieJprocède, par la voie du scrulin^ à ^a J^^^^^^;;^;^ ^ Commission de deux Membres qui sera chaînée comptes de l'année précédente. MM. É,n.K P.C.HO et Mo.ss.. réunissent la majorité des suffrages. SÉANCE DU 6 JUIN 1904. l/jOl CORRESPONDANCE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les expressions formées de radicaux superposés. Note de M. Pail Wier\sberger, présentée par M. Appell. « I. Développements infinis pour le sinus et le cosinus. — Dans uae précé- dente Note (') j'ai considéré des expressions de la forme (l) V^+ £. \/^ + s. v/2 = I , et j'ai prouvé leur convergence, dans le cas où les s^ ^^ reproduisent pério- diquement. Depuis lors, j'ai réussi à établir une relation simj)le entre cer- taines séries numériques et les expressions (i), avec ou sans périodicité, conduisant à des développements infinis pour le sinus et le cosinus qui sont, je crois, entièrement nouveaux. » 1. Si o'S.x'Si, on peut toujours mettre le nombre a: sous la forme d'une série absolument convergente (2) ^= ^ +-1,;^ +''i2:^ -+----+-^/,-.:A H-..., Vr,h\-i- » Ce développement est unique, à moins que x soit une fraction irré- ductible dont le dénominateur est une puissance de 2; alors il y a deux développements différents. Les signes se reproduisent périodiquement, à partir du premier, si x est une fraction irréductible dont le dénominateur est impair; ils ne se reproduisent périodiquement qu'après un certain rang si ce dénominateur est pair. Enfin il n'y a aucune périodicité si x est incommensurable. On peut d'ailleurs détermirser les signes en remarquant que r,/^ est égal à -f- 1 ou à — i selon que le numérateur de la valeur approchée de x, à -^près par défaut, est impair ou pair. Il est aussi facile d'établir une certaine corrélation entre ces développements et le système binaire de numération. (') Comptes rendus, 28 décembre igoS. C. R., 1904, I" Semestre. (ï. CXXWUl, N« 83 ) 1 D2 l/joa ACADÉMIE DES SCIENCES. » 2. Le nombre a: étant défini par la série (2), on a (3) en posant SlII -X =-' - 2 2 V 1 -hi,\'i +...-+- £av'2 / cos^'a; = -y 2 — £, V2 -t-. . .-H sav'2 -H- Yly,= e,£2...£A (A= I, 2,3, ...). » En limitant les formules (3) aux h premiers radicaux, l'erreur com- mise esl moindre que 2 sin -^£^- On a aussi sin7:a;= -y ^ — ^aV^ ^AV2 cos-a; ^£,V 2 + t.,\-2 +...-h £aV-' +•••• » Ces développements sont uniques pour toutes les valeurs de x qui ne sont pas des fractions irréductibles ayant pour dénominateur une puis- sance de 2. » IL Convergence. — En cherchant à généraliser les résultats auxquels j'étais parvenu relativement à la convergence des expressions (i), je me suis demandé s'il n'existe pas de conditions de convergence pour les expressions de la forme où n est un entier ^ 2 et où les «a signifienL îles nombres positifs tels que les expressions placées sous chacun des radicaux soient positives, ces radi- caux étant d'ailleurs |.ris avec leur valeur arithmétique. Voici les princi- paux résultats aiix({uels je suis parvenu. » 1. Si tous les t^ sont positifs, la condition nécessaire et suffisante pour que l'expression (1) soit convergente est que les nombres a/, satisfassent tous à l'inégalité (5) a"" 2, ou a /> <^ a. » 2. La question est plus compliquée si les t,, ne sont pas tous positifs. En se bornant au cas des radicaux carrés et en désignant par z^i l'expression limitée = V^i + s, \a, -+-... -h 6A-. v/«/i. ^A= V^, + s, V «,+ ... + 6^_,\/«A, h/c|=I (^=1,2 h-l), on trouve I ^/i+j) ~ --/il <> (2a)A en supposant que, pour toute valeur de A, on puisse faire correspondre à chaque entier /j un nombre fini N tel que et qu'il existe aussi un nombre positif a. satisfaisant aux conditions a < V a/, - y a,,^, -f- V «/,-+2 -+-... + s/«A+A- -H . • • (^= I, 2,3, ...;>(•'= I, 2,3, ...). » Pour que la condition de convergence, lim|;/,+^— -2^] = o, soit satis- faite, il suffit alors que l'on ait (6) a>l. » 3. Dans le cas particulier où a, = a, = • • = «a = • • • = «, on peut mettre la condition (6) sous la forme «>7(5 + -v'5) ou a>2,368o 4 » Cette condition suffisante n'est pas nécessaire; la convergence a lieu en effet pour 0=2, comme le montrent les formules (3). » l4n4 ACADÉMIE DES SCIENCES. CINÉMATIQUE. — Sur les mouvements de solides aux trajectoires sphériques. Note de M. Jules Axdrade, présentée par M. Poincaré. « Soit [I. un mouvement de solide aux trajectoires sphériques, soit A le le centre de la sphère qui porte la trajectoire de M. Les deux seuls cas où le mouvement y. ne se réduit pas au type immédiatement banal d'une rota- tion, ou d'une rotation fixe, sont ceux où l'ensemble (A) est de multipli- cité 3 ou de 2, ce seront les mouvements jj.' et \j.-. Nous pouvons d'ailleurs classer les mouvements p, en deux groupes : les mouvements [j., où quelque point privilégié décrit une trajectoire circulaire dont le centre est à dislance finie et les autres 7 et d qui corr'espondent an cas où l'axe de révolution est normal au courant d'air. » 1° Si l'on cherche à maintenir le ballon dans une position intermé- diaire {fig. 2) (axe (le révohition incliné de a sur le courant d'air), on ne le peut qu'en introduisant un couple redresseur, fonction de a et propor- tionnel au carré de la vitesse de l'air. Ce phénomène met donc en évidence l'existence d'un couple perturbateur C de la forme KV^/(a). » La fonclion /(a) s'annule pour a =: o et a ^100'' et passe par un maxinauin, pour une valeur de a voisine de 50*^^. » Nous donnons (Jlg. 3) la forme graphique de cette fonction entre a = o et arrSo*^ pour une carène du type France un peu raccourci {Jîg- 4) et une vitesse de l'air voi- sine de i4"' par seconde. Zffo Too Fig. 3. Fig. 4. I 3(>o' pour une vitesse de 1:4", i4 P^r seconde. Inclinaisons en t; rades » Si l'on se borne aux petits angles (jusqu'à 20*^), le couple pertur- bateur C est donné par la formule approchée (i) C ^ o,i45 siny.rtrP V-, dans laquelle C est en kilogrannmètres, a est le poids du mètre cube d'air en kilo- grammes, d le diamètre du ballon en mètres et V la vitesse relative en mètres par seconde. » D'autre part, le couple stabilisateur C dti au poids suspendu au ballon est, dans ce type et en ne tenant pas compte des déformations du ballon et de la suspension, sensiblement représenté par la formule (2) C = 1 ,73 siiiartr/''. ' Posons i,73« ^ = 3,454 y/^. » Pour des ballons semblables, elle croît comme la racine carrée du diamètre. » Le Tableau suivant donne, pour les trois ballons qui ont été effectivement dirigés, les valeurs de la vitesse critique 4», de la puissance critique A, de la puissance qu'ils pourraient emporter D, étant donnée la légèreté actuelle des moteurs, et de la vitesse V,„ qu'ils pourraient atteindre si le ballon conservait sa stabilité à toutes les allures : Désignation du ballon. d. m France 8 , 4o Santos n° 6. . . . 6,00 Lebatidy 9><^o » En pratique, le ballon devient ingouvernable bien au-dessous de la vi- tesse critique i]/. » Après avoir signalé le mal, il faut évidemment indiquer le remèile. C'est ce que nous nous proposons de faire prochainement. » ÉLECTRICITÉ. — Sur les rayons cathodiques . Note de M. P. Villard, présentée par M. Mascart. « En i858 Plûcker avait observé que dans une ampoule à gaz raréfié placée dans un champ magnétique intense la lumière négative se dispose suivant un tube de force ayant pour base la cathode. Récemment M. A. Broca (') a nettement établi que dans un champ puissant il se produit (') Comptes rendus, t. CYXVI, 189S, p. 736 et 828. Puissance Vitesse critique critique. en chevaux. >!'• A. D. v^- Dates. m 10,00 chx 24,2 dix 60 m i3,5o 1884 et i885 8,5o 7,5 22 12, 10 I90I 10,80 41,3 95 l4,20 1902 et 1908 SÉANCE DU 6 JUIN rpo^. l/^op simiiltîinément des rayons cathodiques ordinaires s'enroulant autour du champ suivant les lois connues, et une seconde espèce de rayons qui suivent les lignes de force. Ces phénomènes ont également été étudiés par M. Pellat qui les a interprétés en admettant l'existence d'un frottement anisotrope des particules cathodiques dans le champ magnéti(]ue ('). » L'existence de deux espèces de ravons peut être facilement vérifiée par des (hspositifs analogues à ceux de M. Broca ; on peut également em- ployer une ampoule cylindrique étroite placée obliquement dans un champ uniforme ou mieux convergent: on voit alors simultanément le faisceau dirigé suivant les lignes de force et la trace fluorescente produite sur la paroi par les rayons ordinaires déviés et tlisposés suivant une nappe héli- coïdale (-). » Le procédé le plus simple consiste à observer les rayons dans l'oxv- gène pur qu'ils illuminent brillamment en jaune. On distingue alors très nettement, et sans ti'oubler le phénomène, le faisceau hélicoïdal et le faisceau en tube de force. Ces aspects peuvent être photographiés. » Ces rayons de seconde espèce, que j'appellerai rnagnélo-cathodiques , pour rappeler leur mode de formation, se produisent, toutes choses égales d'ailleurs, avec une différence de potentiel moindre que les rayons ordi- naires; leur apparition détermine une chute de tension aux électrodes et, par siute, un affaiblissement notable, ou même une suppression complète des rayons cathodiques proprement dits (^). » Les propriétés principales des deux espèces de rayons sont essentiel- lement différentes. Pour les rayons magnéto-cathodiques, le champ est non seulement directeur, mais aussi moteur. Si, en effet, l'on gêne l'émis- sion (plus exactement l'alimentation) en plaçant près de la cathode un diaphragme à petite ouverture, on constate qu'en faisant croître suffisam- ment le champ on peut obtenir une émission au travers de cette ouverture; (') Comptes rendus, l. GXXXIV, 1902, p. 35?. et 697. (-) Quand on fait croître le champ, on observe d'abord une tache fluorescente unique de plus en plus déviée qui s'allonge eu arc d'hélice; quand le rayon de cour- bure des rayons les plus déviés est devenu assez petit, ceux-ci passent sans loucher le verre, décrivent une spire de plus et font brus(|uement apparaître sur la paroi une deuxième tache fluorescente semblable à la première, puis, de même, une troisième et une quatrième, de plus en plus faibles. (') Dans certains cas, en particulier avec des ampoules très résistantes, on observe au contraire une élévatio;i de la tension qui paraît due à l'électrisation négative des parois par les rayons déviés ramenés près de la caliiode. l/flO ACADÉMIE DES SCIENCES. de même la fluorescence excitée sur le verre et surtout la luminescence du gaz traversé par les ravons augmentent d'intensité avec le champ. y Les rayons magnéto-calhodiqiies ne sont pas éleclrisés : » L'ombre d'un fil ne s'élargit pas quand on cliaige ce fil négativemenl [expérience de M. Periin (')]. On peut même relier ce fil à la cathode sans obtenir, soit un élar- gissement de l'ombre, soit la suppression des rayons passant près du fil. » La méthode du cylindre de Faraday, devenue classique depuis les travaux de M. Perrin, permet de vérifier directement cette absence d'éleclrisation : il convient seulement d'éviter le mélange des rayons en plaçant, en avant de la cathode, un dia- phragme à petite ouverture, et il est commode de ne pas mettre en ligne droite la cathode, le diaphragme et l'ouverture de l'enceinte protégeant le cylindre. Dans ces conditions, en l'absence du champ aucun rayon n'arrive au cylindre, et, si l'appareil est électriquement étanche, l'électroscope n'accuse aucune charge. On peut ensuite, à volonté, diriger dans le cylindre soit les rayons ordinaires, au moyen d'un aimant faible, soit les rayons magnéto-cathodiques en orientant convenablement l'ampoule dans un champ puissant. Une poudre fluorescente, déposée sur l'enceinte du cylindre, facilite le réglage de l'expérience. Or, l'arrivée des rayons ordinaires dans le cylindre produit instantanément une divergence des feuilles d'or correspondant à plusieurs centaines de volts; la divergence est, au contraire, absolument nulle avec les rayons magnéto-cathodiques. » Letir charge, si elle existe, est donc incomparablement moindre que celles des premiers. Il est fort probable que celle charge est nulle et que ces rayons sont autre chose qu'électrisés. » En effet, si l'on fait passer un mince faisceau de rayons magnéto-cathodiques dans un champ électrique (longueur des plateaux 4o""° à So""™, écartement 8°"" à 10"™, différence de potentiel aSo à 5oo volts) on observe une déviation, mais, con- trairement à ce qui a lieu en pareil cas pour les rayons de Hittorf, celte déviatioii se produit perpendiculairement aux lignes de force électrique. Le sens de la déviation change avec celui du champ électrique ou magnétique : ce dernier étant dirigé de droite à gauche, un observateur regardant dans la direction de la force électrique verra les rayons s'enrouler dans le sens du mouvement des aiguilles d'une montre. La grandeur de la déviation électrique est d'autant plus grande que le champ magné- tique générateur est plus faible; c'est l'analogue de ce qui se passe pour la déviation magnétique des rayons cathodiques ordinaires. » Ainsi les propriétés des rayons magnéto-cathodiques sont inverses de celles des rayons de Hiltorf : le champ électrique agit sur les premiers comme le champ magnétique sur les seconds, et réciproquement; c'est, je (') Annales de Cliimie et de Physique, 7' séfié, t. Xl, /§97, p. 007. SÉANCE DU 6 JUIN I904. l4ll crois, le premier exemple réalisé d'une action laplacienne de la force électrique. » ÉLECTRICITÉ. — Sur une méthode propre à mesurer les coefficients de self ~ induction. Note de M. Iliovici, présentée par M. Mascarl. « La bobine dont on veut mesurer le coefficient de self-induction L se trouve dans un bras ab, de résistance r^, d'un pont de Wheatstone, dont les trois autres bras sont formés par des résistances non inductives et sans capacités, ad = r.^, bc = r^, de =^ r^. La source d'électricité se trouve dans la diagonale ac^ l'appareil de zéro dans la diagonale bd. Enfin entre le pointe et un point e variable sur la résistance r,^ est bianché un conden- sateur de capacité C. » La méthode consiste à régler d'abord l'équilibre en régime permanent en agissant surtout sur la résistance r, ; ensuite en régime variable en déplaçant le pointe sur la résistance r„ (la résistance r.^ peut être formée par deux boîtes de résistances jumelles; le point e reste aloi-s fixe et l'on agit sur les résistances ae =^ x et ed = y de façon que x -\- y ^ r^ reste constant). ... ->-^-^->-> » Soient (,, <2, <3, «4, «2 — y les courants dans les résistances ab, ae, bc, de, ed, pendant le régime variable; / le courant dans la branche ec du condensateur. » Si l'équilibre existe à chaque instant du régime variable, on a , di, . . .' h = h, '2— y = '4, ''ih—r^ii, /-j^i + L-^ =xj2-(-y(i,— y), d'où l'on déduit la relation (') (''l'^— '■2'';i)''4+ [L/-4— Ci-/-3(7 + /-4]--^ =0. » Le courant /., ayant comme valeur initiale zéro et ne pouvant pas être identique- ment nul, l'équation (i) nous donne (2) r,/-4— /•.,/•,= O, qui est la condition d'équilibre en régime permanent, et (3) L^^^il^S^^^Cr.^fi+y ri \ r. l/«I2 ACADÉMIE DES SCIENCES. » On sait que le prototype des méthodes de comparaison, au pont de Wheatstone, d'un coefficient de self-induction à ime capacité, c'est la mé- thode de Pirani, dans laquelle la bobine dont on veut mesurer la self- induction L, en série avec une résistance R, aux exirémités de laquelle on branche une capacité C, forme l'un des bras du pont. » On a alors la formule L=:CR-. C étant habituellement petit, pour la mesure des coefficients de self- induction, R devra être grand; le courant qui traverse la bobine de self- induction sera donc forcément petit et la méthode peu sensible. » Dans notre cas, au contraire, la formule qui donne L est très élas- tique : on peut s'arranger pour que le courant qui traverse la self-induction soit aussi grand que peut le supporter le fil, el l'on peut agir aussi sur les autres éléments de façon à obtenir une grande sensibilité. » Il existe des variantes de la méthode de Pirani qui ont à peu près la même sensibilité que la notre; mais notre méthode a surtout deux avan- tages sur toutes celles dans lesquelles on compare un coefficient de self- induction à une capacité : » I" Elle permet l'emploi d'un galvanomètre quelconque, balistique ou non; » 2° On peut employer en toute rigueur el avec n'importe quelle vitesse de rotation, le commutateur tournant (sécohmmètre) de MM. Ayrton et Perry, qui augmente énormément la sensibilité de la méthode. » Ces deux avantages tiennent à ce qu'on s'arrange de façon que le cou- rant dans l'appareil de zéro soit nul à chaque instant, tandis que dans les méthodes genre Pirani, c'est seulement la quantité d'électricité qui traverse le balistique pendant une décharge complète qu'on peut rendre nulle. » On peut aussi employer le courant alternatif, l'appareil de zéro pourra alors être un téléphone. » Application : On a mesuré le même coefficient de self-induclion avec et sans sé- cohmmètre et l'on a trouvé : » 1° Sans sécohmmètre : 7-3^ o"^, 28, C = 7, 5 microt'., («i) rég. perm. =: 4°™p, J7 = 780" à 20'" près, /■y=io38o"; /^^ 15490", d'où L^ 0,00 255 henry à 3 pour luo près. SÉANCE DU 6 JUIN 1904. l4l3 » 2" Avec secohmmétre : X ^= 745" à !"■ près en plus ou en moins, d'où L =: 0,002 600 henry à moins de o, 2 pour 100 près. » PHYSIQUE. — Des phénomènes qui accompagnent la coniemplalion à la chambre noire de surfaces faiblement éclairées par certaines lumières spé- ciales. Cas des taches de sulfure phosphorescent. Effet des anesthésiques . Note de M. F. -P. Le Roux, présentée par M. Becquerel. « En répétant certaines expériences relatives aux effets divK.^ des rayons N , j'ai été amené à reconnaître que clans des cas déterminés la contemplation d'une surface douée d'une illumination sensiblement constante peut la faire apparaître comme douée d'une illumination variable, sans qu'on puisse invoquer d'autre cause de cette apparence que le fonctionnement même de l'organe et de ses annexes qui sont ici les parties du cerveau affectées aux perceptions visuelles. Ce sont donc là des phénomènes pure- ment subjectifs; leur élude intéresse la théorie des perceptions visuelles et, au point de vue pratique, elle doit mettre les observateurs en garde, contre des interprétations erronées. Voici les expériences que j'ai réalisées. » Dans la partie centrale d'un écran noir, on fait, avec une bouillie de sulfure phos- phorescent et de coUodion, une tache de 2'='^ ou 3™ de diamètre. Il est bon que les bords soient irréguliers et l'épaisseur de la couche très inégale. On s'assied devant une table en s'y accoudant de manière à pouvoir conserver une position fixe; devant soi on place sur la table l'écran maintenu sensiblement vertical, à une bonne distance de vision distincte, de manière à le regarder à peu près normalement. » Les choses étant ainsi disposées dans la chambre noire et la tache ayant été excitée par la lumière diffuse du jour, on la contemple avec un seul œil, en masquant l'œil inactif avec la main ou autrement, mais sans exercer sur lui aucune pression. » Le plus souvent, avant la fin de la première demi-minute de contemplation, l'illumination de la tache commence à diminuer; généralement, la diminution va en s'accélérant jusqu'à un état à peu près stationuaire variable avec l'observateur. » Le plus souvent, il arrive un moment où des nuages obscurs semblent passer sur la tache, surtout là où la matière phosphorescente a une moindre épaisseur. Pour d'autres observateurs, la diminution d'illumination devient oscillante, en passant quelquefois par l'extinction. En même temps, les contours de la tache sont devenus flous, et son diamètre apparent a diminué. » Or, à quelque période du phénomène que l'on se trouve, on peut faire réappa- raître presque instantanément l'aspect initial. » Il suffit pour cela de rendre, pendant un instant, à l'œil qui observe ou même i4t4 académie des sciences. seulement à l'autre, le contact de la Jumièie blanche, même très atténuée. Il peut suf- fire de la sensation de la lumière blanche subjective, telle que celle des phosphènes ou de l'illumination qui résulte de pressions, chocs ou mouvements plus ou moins brusques du globe de l'œil; en toussant ou émettant des sons plus ou moins violents, on peut réaliser plus ou moins complètement le même elTet. » Ces phénomènes se ramènent à des principes généraux relatifs aux sensations et à leurs perceptions. Une partie de leur mécanisme est de nature psychique. L'illusion sur le diamètre apparent est identique au même effet observé à propos de la Lune. » De la contemplation monoculaire on passe à la contemplation bino- culaire, avec cette circonstance que les modifications physiques qui peuvent être subies par chaque œil restent individuelles, tandis que les perceptions se composent psvchiquement. C'est ain>i qu'à quelque période de l'excita- tion que se fasse la superposition des effets monoculaires, la résultante est une illumination qui paraît bien plus grande que la somme des illumina- tions perçues par chaque œil fonctionnant isolément. C'est un effet ana- logue à celui que j'ai signalé autrefois à l'occasion des sensations binauri- culaires ('). » Effets des anesthésiques. — L'installation décrite ci-dessus permet de faire à ce sujet quelques constatations intéressantes. » On remarquera tout d'abord que si l'on prend une tache constituée par une pâte toute fraîche de sulfure et de collodion, avec excès de collodion, quoique celui-ci con- tienne une forte proportion d'élher, celte tache paraît bien sensiblement s'illuminer, surtout lorsqu'elle est sèche, 1) Mais Vexpérience capitale est celle-ci : on regarde une tache phosphorescente avec un seul œil et tenant un flacon de collodion bouché avec le doigt on l'approche de la narine située du côté de l'œil qui observe; si, soulevant alors un instant le doigt, on fait une seule inhalation de la vapeur qui s'échappe du flacon, on voit instantané- ment l'illumination, très fortement amoindrie. Dans les mêmes conditions, le chloro- forme peut procurer rexlinclion totale. » Tl est évident a priori que dans cette circonstance l'effet de l'anesthé- sique n'a pas été de faire varier l'émission de lumière par la tache; mais on peut le vérifier, car si l'on ferme l'œil anesthésié et qu'on regarde la tache avec celui qui ne l'est pas on retrouve l'illumination initiale. » Dans les mêmes circonstances, l'inhalation de menthol ne m'a pas.paru avoir d'effet. » L'alcool a une action conlraire à celle du chloroforme ou de l'éther. (') Sur les perceptions binauriculaires {Comptes rendus, l. LXXX, 1875, p. 1078). SÉANCE DU Cl JUIN I904. l4l5 » A cause de sa moindre tension de vapeur il faut procéder un peu autrement à l'inhalation : on mouille d'alcool le bout du doigt et on l'introduit dans la narine située du côté de l'œil utilisé pour la contemplation. » L'effet d'augmentation m'a paru être presque aussi fort que celui qui résulterait de l'emploi des deux yeux. » La recherche du mécanisme de ces effets demanderait une longue étude. Une observation sommaire m'a montré que la variabilité d'ouver- ture de la pupille peut avoir une part dans l'effet, mais qu'elle est loin d'être prépondérante. » Les effets des agents précités ne se dissipeiit que petit à petit. Ils sont souvent encore sensibles au bout de 3o ininutes. » Enfin, les effets peuvent ne pas se produire avec la même intensité sur les deux yeux. Pour moi, l'œil gauche j>araît y être un peu moins sen- sible; il est vrai que j'ai toujours la narine de ce côté plus ou moins obstruée. » PHYSIQUE. — Sur l'anesthésie des métaux. Note de M. Jean Becqurrei., présentée par M. Henri Becquerel. « J'ai montré, dans une Note récente ('), qu'il était vraisemblable d'at- tribuer l'origine des ravous Blondlot à des vibrations moléculaires qui se produiraient lorsque les molécules des corps seraient déplacées d'une position de stabilité. Dans im même corps, les molécules donneraient naissance soit à des rayons N. soit à des rayons N,, suivant qu'elles seraient soumises à une cornpression ou à une extension. De plus, j'ai été conduit à cette conclusion que les rayons N et N, se comportent comme s'ils pos- sédaient la propriété de transmettre, siu' ime surface susceptible de les emmagasiner, l'effet mécanique qui leur a donné naissance. » Les rayons Blondlot paraissent ainsi jouir de propriétés inconnues jusqu'à présent pour tout autre rayonnement, et j'ai été amené à recher- cher si leur transmission par certains corps n'était pas souvent plus com- plexe que celle de la lumière par les corps transparents. En particulier, je me suis proposé d'examiner si les substances transparentes pour les rayons N et N, ne prenaient pas elles-mêmes, dans un grand nombre de cas, sous l'action du rayonnement, un mouvement vibratoire les transfor- (') Comptes rendus, 3o mai 1904. l4l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. mant en sources secondaires et si cet emmagasinpinent n'était pas néces- saire pour que la propagation des rayons s'effectuât à l'intérieur de ces corps : j'ai pensé que l'action des anesthésiques qui, comme on le sait, suspendent l'émission des sources de rayons Blondlot, pourrait donner des résultats intéressants pour l'étude de cette question. » Au sujet de l'action des anesthésiques, on peut rappeler que M. J. C. Bose a montre que certains poisons, et en particulier les anesthésiques, diminuent la « réponse électrique de la matière », c'est-à-dire le retour à l'équilibre après une excitation et, suivant l'expression de ce physicien, les poisons pourraient « ou bien augmenter la viscosité, ou diminuer l'élasti- » cité (') ». S'il en est ainsi, on conçoit que la matière ne puisse plus prendre les mouvements vibratoires extrêmement rapides qui donneraient naissance aux rayons N. » Quelle que soit la part de vérité contenue dans les hypothèses que je viens de développer, ces idées m'ont conduit à établir que, lorsque la sur- face d'un métal traversé par les rayons N ou N, est soumise à l'action du chloroforme^ou de l'éther, dont les vapeurs sont transparentes pour le rayon- nement, ces rayons ne peuvent plus m péuétrer, ni sortir par la face anes- thésiée, tout au moins sans perdre leur propriété si singulière d'agir différemment suivant la nature de l'effet mécanique qui leur a donné nais- sance. » Je me suis servi du dispositif employé dans les premières expériences relatives à l'action des anesthésiques sur les sources de rayons N (^). Une substance radiante était placée dans un flacon au-dessous de la base d'un cône en aluminium ou en cuivre traversant le bouchon, destiné à concentrer les rayons à son sommet. Un courant d'air chargé ou non de vapeurs de chloroforme ou d'éther pouvait être envoyé dans le flacon. » Dans les expériences précitées j'avais eu soin de protéger le cône métallique contre une action possible de l'anesthésique par une couche de colhidion, et, afin que la source de rayons N soit bien entièrement pénétrée par les vapeurs, on l'employait pulvérisée et Ton attendait que le coUodion soit presque sec pour déposer la substance sur la base du cône. » Si maintenant on laisse les vapeurs de l'anesthésique atteindre la base du cône métallique, on constate que, quelle que soit l'enveloppe transparente pour les rayons (') Jagadis Schunder Bose, De la généralité des phénomènes moléculaires produits par l'électricité sur la matière inorganique et sur la matière vivante. {Rapports présentés au Congrès international de Physique de Paris en 1900, t. 111, p. 585. — Journ. de Phys., 4" série, t. I, p. [fii.) (^) Jean Hecqukrel, Comptes rendus, 9 mai 1904. SÉANCE DU 6 JUIN 1904. 1417 au moyen de laquelle on protège la source contre l'action de Tanesthésique, un écran détecteur de sulfure de calcium ne révèle plus les rayons Blondlot (N ou N,) à la pointe du cône, Mais, si l'on protège la hase du cône par une lame de verre mince, l'action sur le sulfure persiste malgré le chloroforme lorsque la source est enfermée dans une boUe de verre, de bois, de carton ; au contraire cette action cesse lorsque la source est protégée par une enveloppe métallique en aluminium ou en cuivre. M On doit conclure de ces expériences que l'aluminium et le cuivre perdent leur transparence pour les rayons N quand la surface qui reçoit le rayonnement (base du cône) ou quand la surfïtce de sortie des rayons (boîte métallique protégeant la source) est soumise à l'action de l'anesthé- sique; le quartz paraît jouir de la même propriété. Au contraire, le verre, le bois, le carton laissent toujours passer le rayonnement. » Dès lors, un métal émettant des r;iyons dans toute sa masse, tel que l'acier, le cuivre comprimé ou étiré, le plomb longuement insolé, a son rayonnement suspendu par l'action de l'anesthésique agissant seulement sur sa surface, tandis que le bois comprimé, les larmes bataviques ne semblent pas sensibles à l'action du chloroforme et de l'éther parce que l'anesthésie de la surface ne pourrait arrêter que les rayons émis par la surface, et non ceux qui ont pris naissance au sein de la substance. Tous ces faits s'ob- servent aisément à condition de protéger la base du cône métallique par une enveloppe de verre mince ou de carton. » Ces résultats mettent en évidence la complexité du phénomène de la transmission des rayons Blondlot par les métaux. Les analogies, très grandes il est vrai, entre la transparence des métaux pour les rayons N et celle de la lumière pour le verre (réfraction, transmission par fils) ne semblent pas rendre compte de tous les phénomènes, en particulier des retards observés dans la transmission par les métaux et des phénomènes qui font l'objet de la présente Note. » Pour expliquer ces faits, on pourrait envisager dans les rayons N deux éléments : un mouvement ondulatoire semblable aux ondes lumineuses, qui se propagerait dans l'aluminium avec une vitesse comparable à celle de la lumière dans le verre, puisque les indices de réfraction sont du même ordre de grandeur; et un autre mode d'énergie, ne se propageant que len- tement, et dont la transmission serait arrêtée à la surface des métaux anesthésiés. Je poursuis actuellement des expériences analogues à celles que je viens de décrire, en employant comme détecteur une étincelle élec- trique, et les expériences faites jusqu'à présent me donnent quelques rai- sons de penser que, peut-être dans les métaux anesthésiés, la perturbation C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVllI, N» 23.) l63 l4l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. de l'élher se propagerait toujours, mais alors elle ne serait plus capable de produire un rayonnement secondaire et de se caractériser comme rayon N ou comme rayon N, suivant son origine et, par conséquent, le mode habi- tuel d'observation au moyen du sulfure ne la révélerait plus. » ÉLECTROCHIMIE. — Méthode pour i enregistrement continu de l'état d'ioni- sation des gaz. lonographe. Note de M. Ch. Nordmaxn, présentée par M. Lœwy. « Les divers procédés employés jusqu'à ce jour pour l'étude de l'ionisa- tion et de la radioactivité comportent des modes opératoires assez longs et compliqués qu'il faut renouveler à chaque nouvelle mesure et qui néces- sitent chaque fois l'intervention de l'opérateur; ils ne se prêtent pas à un enregistrement et les mesures, outre que chacune d'elles prend un certain temps, sont forcément discontinues ('). » La méthode que je vais décrire paraît éviter ces inconvénients ; elle réalise, en quelque sorte, automatiquement les mesures, et se prête à la fois à l'enregistrement photographique et continu, et à des lectures directes et immédiates à un moment quelconque, et sans l'intervention d'aucun mode opératoire, l'appareil une fois réglé. « L Le gaz étudié se trouve entre les armatures d'un condensateur; l'une a est portée à un potentiel suffisant pour produire entre les armatures le courant de saturation ; l'autre è est reliée d'une part à l'électromètre, d'autre part à la terre par l'intermédiaire d'une résistance très grande R (dont la valeur sera déterminée ci-dessous); sous l'influence du champ produit dans le gaz entre les armatures, b recueille par seconde une quan- tité d'électricité Q, caractéristique du nombre n des ions produits par seconde au sein de ce gaz. Soient C la capacité et E le potentiel de b et de ses connexions électrométriques ; les quadrants de l'électromètre étant séparés au temps zéro, la charge CE de b au bout du temps t sera évidem- ment égale à Ç)t moins la quantité d'électricité perdue au sol à travers la résistance R. On peut donc écrire CE Q<-/|; (') Seul le quartz piézoélectrique de M. Curie permettait d'échapper jusqu'ici à cette discontinuité dans les mesures; mais il evige l'intervention constante de l'opéra- teur et ne se prête pas à l'enregistrement automatique. :, SÉANCE DU 6 JUIN 1904. I/II9 l'intégralion de cette éqUatiofi conduit à l'expreâsioii (i) E = QR(i-r^). » Si alors le nombre n des ions produits au Seitl du gaz devient /i', la quantité d'électricité recueillie par b devenant Q', il est facile de voir qu'on aura au bout d'un nouveau temps l » On peut par un choix convenable des constantes de l'appareil (nous en verrons ci-dessous un exemple) rendre très petite la partie exponentielle des expressions (1) et (2), de sorte que, pratiquement, au bout d'un temps inappréciable, E et E' peuvent être considérés comme égaux respectivement àQRetQ'R. M Autrement dit, à chaque instant la lecture de l'électromètre (que l'on peut soit suivre sur une échelle divisée, soit recueillir sur un papier sen- sible entraîne uniformément par un mouvement d'horlogerie) est un nombre proportionnel au nombre des ions produits dans le gaz étudié. La connaissance de la constante R permettra tle graduer la feuille de l'enre- gistreur en « nombre d'ions par centimètres cubes » ( ' ). » II. Il est facile d'interpréter objectiveineiU la formule E =; QR (qui correspond à une valeur de t rendant négligeable e '"^^ ; il est évident en efîet que le potentiel de b, supposé par exemple nul au début, doit augmenter par suite de l'apport continuel des ions jusqu'au moment où il reste stationnaire, la quantité Q apportée par les ions en 1 seconde étant alors égale à l'intensité du courant qui va du sol à travers la résistance R; E on aurd alorsp ti Q du E = QR, ce qui est bieii l'éipression ci-deSsus. )> III. La sensibilité de l'appareil est, comme il t-fissôft des expt-essitiris ci-dessus» pfo()oftiGifttiélle à R, podf ilne Valeut* donnée de l'iofiisation. Maisy d'autre part, on ne peut pas ti-op augmenter R, Car là pattie expoilen- tielle de E et E' croit rapidement avec R et avec elle le léger retard des indicatiotis de l'appareil sur le phénomène; ce retard doit être tiégligeable (') Il est naturellement indispensable d'employer un électrométre à zéro fixe; il sera bon de vérifier de temps en temps la position de ce zéro. 1/^20 ACADÉMIE DES SCIENCES. à côté de la vitesse avec laquelle varie la quantité Q. Il sera d'ailleurs d'autant plus petit pour une sensibilité donnée que Q sera plus grand. » Il convient donc de déterminer la valeur la plus convenable des constantes R et C selon la nature des phénomènes étudiés et l'objet parti- culier de chaque expérience. » Je vais en donner un exemple ; » Application aux ionisations intenses telles que celtes produites par le radium et les rayons X. — Pour les ionisations très intenses et avec les appareils de dimensions moyennes utilisés ordinairement pour leur étude, Q est de l'ordre lo* coulomb par seconde, c'est-à-dire lo^* ampère. » Supposons que l'électromètre employé donne 5oo divisions pour i volt et qu'on veuille apprécier des variations de -j-L; comme on peut estimer facilement la demi- division, on déduit de la formule (i) qu'il faudra prendre R ï lo' ohms. » Supposons qu'on prenne R = lo' ohms; le temps l au bout duquel E =; QR à ^Ij , t ^ logioo près est donne par =-7-, i — j ^ ^ RC loge » Ce temps sera donc plus petit que \ seconde par exemple à condition de prendre C inférieur à lO'^ microfarad environ, ce qui est parfaitement réalisable dans la pratique. Les capacités auxquelles on a affaire ordinairement dans les expériences de radio- activité étant bien inférieures à 10-' microfarad, il s'ensuit que ce temps t sera inférieur d'autant à i seconde; on voit qu'ainsi l'appareil enregistre d'une manière pour ainsi dire immédiate les états d'ionisation variables du gaz étudié. » Quant à R = 10' ohms, je rappelle qu'on construit facilement des résistances très constantes de cet ordre, comme l'ont montré successivement Hittorf, M. Warburg et M. MaxReich, en employant une solution d'iodure de cadmium dans l'alcool amylique dans un tube à électrodes de cadmium. » Cette méthode paraît de nature à être utilisée pour les recherches les plus variées relatives à l'ionisation et à la radioactivité; et peut-être, en raison des avantages énumérés au début de cette Note, pourra-t-elle y rendre quelques services. » Il sera, je crois, commode de donner aux appareils construits suivant le principe que je viens d'exposer le nom d'Iono graphes, qui caractérise, semble-t-il, clairement leur objet. » Dans une prochaine Communication j'étudierai plus particulièrement l'application de celte méthode à l'enregistrement continu de l'ionisation atmosphérique. » SÉANCE DU 6 JUIN I90/4. ll^21 ÉLECTROCHIMIE. — Influence de la fréquence dans l'électrolyse par courant alternalif. Note de MM. Axdré Brochet et Joseph Petit, présentée par M. Henri Moissan. « De la Rive, qui fit les premières recherches sur l'électrolyse par cou- rant alternatif, observa que la quantité de produits formés aux électrodes diminuait rapidement lorsque l'on augmentait la fréquence. Ce point fut confirmé depuis par tous ceux qui se sont occupés de celte question. » Au cours de l'étude que nous avons entreprise sur ce même sujet nous avons observé un certain nombre de faits qui nous ont engagés à étudier l'action de la fréquence dans quelques cas particuliers. » Dans une Note précédente, nous avons fait remarquer que le fer et le platine (nous avons ajouté par erreur le cobalt), pratiquement insolubles comme anodes en présence de cyanure de potassium, devaient, s'ils en- traient en solution sous l'iufluence d'une série de courants alternativement positifs et négatifs, présenter un maximum de dissolution pour une fré- quence déterminée. » Nous avons constaté l'exactitude de cette hypothèse dans le cas du courant sinusoïdal. » Nous nous sommes servis, pour effectuer la présente série de recherches, d'une commutatrice à excitation séparée dont nous faisions varier la vitesse en agissant sur la tension aux. bornes de l'induit. Nous avons pu disposer ainsi de courants dont la fréquence était comprise entre sept et cent périodes par seconde. » Ces expériences furent faites dans des conditions identiques, en utilisant des tiges de différents métaux, avec une intensité de i ampère correspondant à une densité de courant de 20 ampères par décimètre carré environ. » Pour la comparaison facile des résultats, nous les avons réunis sur les courbes ci-après. Les ordonnées représentent le rapport du poids de métal dissous pendant l'unité de temps à son équivalent électrochimique; les abscisses donnent la fréquence en périodes par seconde. » La courbe relative au cuivre montre que ce métal se dissout d'autant moins, dans une solution de cyanure de potassium, à quatre molécules-grammes par litre, que la fréquence est plus élevée. » Cette réaction correspond donc à ce que l'on avait observé jusqu'à présent. Mais tous les métaux n'agissent pas de la même façon. » Le fer donne une courbe présentant un maximum très net. 1Ô3. T/j22 ACADEMIE DES SCIENCES, « Le platine fournit également des résultats intéressants. Sa soluliililé spontanée dans le cyanure de potassium fut indiquée par Siiinte-Claire Deviile et Debray. Elle est insignifiante avec le métal en lame et ne se produit en tous cas qu'à la tempéra- ture de Tébullition. La solubilité sous l'influence du courant alternatif que nous avons étudiée récemment est au contraire très importante. Le fait avait été signalé antérieu- rement par Huer ('). ]0 ?0 gO 100 périodes p seconde Dissolution de certains métaux dans le cyanure de potassium, sous l'action du courant alternatif. Effet de la fréquence. )i La courbe relative au platine montre que, dans la limite de nos expériences, la dissolution de ce métal augmente d'une façon régulière au fur et à mesure que l'on élève la fréquence. » Les courbes du nickel et du cobalt passent par un maximum très net. » Nous avons étudié comparativement l'action de l'qcide sulfurique sur le ploinb; dans les conditions de pos expériences l'eflel de la fréquence est à peu près insensible. » Conclusions. — Il était adiiiis jusqu'à présent que, clans l'électrolyse parcourant alternatif, la fiéquence avait une action capitale sur les réac- tions mises en jeu et que la quantité de produits formés aux électrodes (') Z.pitys. Chem., t. XLIV, p, 8l. SÉANCE DU 6 JUIN I904. l423 décroissait rapidement au fur et à mesure que cette fréquence s'élevait. » Nous établissons par la présente série de recherches que cette remarque n'est pas générale et que, fait assez inattendu, la fréquence n'a qu'une action faible dans le cas, précisément, de réactions particulières au cou- rant alternatif, telles que la dissolution du fer et du platine dans le cya- nure de potassium et celle du plomb dans l'acide sulfurique. » Avec le nickel et le cobalt la fréquence agit d'une façon toute parti- culière en contradiction avec ce que l'on avait admis jusqu'ici. » Il résulte enfin de nos observations que le courant alternatif paraît jouir de propriétés électrolytiques spéciales toutes différentes de celles du courant continu. » PHYSICO-CHIMIE. — Sur l'emploi des rayons N en Chimie. Note de M. Albert Colson, présentée par M. H. Becquerel. n Au point de vue des radiations Blondlot, l'action des alcalis sur les sulfates métalliques diffère de l'action des sulfates sur les alcalis, et aux deux modes d'émission correspondent deux ordres de phénomènes chi- miques (Comptes rendus, 1904, p. 902). » S'il existe réellement une corrélation de ce genre entre la Physique et la Chimie, les radiations doivent s'identifier quand les phénomènes chi- miques se confondent. Pour obtenir l'identification des réactions chi- miques j'ai tenté de décomposer le sulfate de zinc par une base plus éner- gique que la potasse : la baryte, capable de décomposer totalement les sul- fates dissous, m'a paru d'autant mieux indiquée que, en dissolution, elle sature la molécule sulfurique avec un dégagement de 36'^^»', 8, tandis que la potasse, pour produire le même effet, ne dégage que 3r'^'',4. » J'ai donc examiné les radiations formées en saturant de l'eau de baryte par du sulfate de zinc. En mélangeant à l'agitateur, j'ai constaté l'appari- tion de rayons N dans une série d'expériences, tandis qu'en saturant le sel métallique par de l'eau de baryte, dans des conditions identiques, je n'ai généralement rien constaté. L'examen physique semble donc en désaccord avec les prévisions de la Chimie. Cependant il parait probable qu'à des manifestations physiques différentes, ou simplement irrégulières, doivent correspondre des réactions chimiques variables. » En effet, quand on verse progressivement de l'eau de baryte dans une dissolution connue de sulfate de zinc, on constate que les réactifs colorés ï424 ACADÉMIE DES SCIENCES. (tournesol ou phtaléine) virent au moment précis où l'on a ajouté les trois quarts de la baryte nécessaire à la précipitation totale de l'acide ren- fermé dans le sulfate, quelle que soit la dilution des liqueurs. Non seule- ment ce résultat est identique à celui que m'a fourni l'action de la potasse sur le même sel, mais il est beaucoup plus net, surtout quand la tempéra- ture dépasse 25°. Cela tient sans doute à la grande résistance du précipité envers la baryte en excès; cette propriété explique encore les irrégularités constatées dans l'émission des rayons N. » L'analyse pondérale confirme les résultais des liirages alcalimélriques; elle montre, en outre, que la composition du précipité est constante du commencement à la fin de la précipitation, pourvu que le sel métallique soit en excès. Par exemple, i4^, 3 de sulfate de zinc cristallisé [^ équiv.) formant une solution aqueuse de 4oo'''"' ont été traités par le quart d'eau de baryte, nécessaire au déplacement total de l'acide sulfu- rique; ils ont donné un précipité qui, lavé et séché à laS", pesait 3s,5o2. Le liquide filtré, joint aux eaux de lavages, a reçu une nouvelle dose de baryte égale à la pre- mière; il a fourni_un précipité qui, lavé et séché à 125°, pesait encore 3g, 3oo; enfin, une troisième dose égale de baryte a enlevé le reste du zinc dissous. Le précipité correspondant n'a pas été pesé; mais, comme il renfermait la même quantité de baryte que chacun des deux premiers, et comme il possédait une composition identique, son poids était certainement encore 3s, 5oo. » Les mesures thermochimiques concordent aussi avec ces résultats. Rapporté à une molécule de baryte, le premier précipité a dégagé iS*^"', le deuxième 17'^"', 6 et le troisième 17*^°', 85. Dans ces trois expériences, l'élévation de température a été assez faible; elle a varié de o^jS! à o°,45; de sorte que, en tenant compte des erreurs de lectures, les dégagements de chaleur peuvent être considérés comme identiques. » Remarquons que le déplacement normal de l'oxyde de zinc par le baryte, conforme à l'équation SO'Zn + Ba(OH)* = SO'Ba + Zn(OH)% dégagerait 13*^*', 4 et non pas ty'^^\S, comme ci-dessus. » Donc les corrélations entre la Physique et la Chimie subsistent : la thermochimie, Comme le dosage voluniétrique, comme l'analyse pondérale, indique qu'il ne se forme pas d'oxyde de zinc quand on ajoute de l'eail de baryte aux dissolutions de sulfate de zinc, et que le précipité formé possède line composition constante qui, d'après l'analyse du corps séché à 125°, correspond aux proportions 4ZnS0'+ 3Ba(0H)-. » Si l'on admet que toute la baryte se dépose à l'état de sulfate, la réaction s'exprime par l'équation 4ZnS0^+ 3Ba(0H)-^= 3S0*Ba + SO, ., p-naphtylamine HCO - AzH — G'^H' ^ Acétate d'éthyle aniline CH'— GO - AzH — C^H^ paratoluidine GH'- GO - AzH - C^H'- CH' (i .4) » P-naphtylamine GH^- GO — AzH - G'i'H' p Propionate d'éthyle aniline GH^- Gli^- GO — AzH - G^H' orthololuidine GH^- GH^ - GO - AzH - G=H' - GH^i ■■^) » paratoluidine GH=- GIP- GO - AzH - G'H* - GH' (i .4) SÉANCE DU 6 JUIX 1904. 1429 Composes primitifs. Ethers-sels. Aminés. Anilides obtenues. Benzoate d'éthjle aniline C^H'— CO — AzH — C^H» » orlhotoluidine CMi^ - CO — Azii — G«H*— CH^ (i .2) /OH Saiicylate de niélhvle aniline C^Il' ,,^ . ,, ^ ,. paratoluidine C»H'(^H_ ^^^^ _ ^^^^_ ^^^ ^^ ^^ » Le rendement en aniiide est sensiblement théorique. » CHIMIE AGRICOLE, — Sur les engrais humiques complets. Note de J, Dcmont, présentée par M. Miintz. « La préparation rationnelle des engrais humiques complets, à base de tourbe, repose essentiellement sur la production des humâtes et des humo- phosphates solubles qui sont les composants actifs de la matière noire du fumier de ferme. Pour vaincre la passivité de l'humus tourbeux, l'inertie de l'azote, et pour rendre possible en même temps la formation des com- posés phospho-humiques, on peut utiliser avec succès l'action dissolvante qu'exercent les carbonates alcalins sur les matières organiques naturelles du sol, et le pouvoir absorbant que l'humus possède à l'égard de l'acide phosphorique ou des phosphates préalablement dissous. » Conformément à ces données générales, l'engrais que j'ai expérimenté l'an der- nier à la station agronomique deGrignon avait été préparé en traitant une terre noire très humifère (contenant 2 pour 100 d'azote) par une solution concentrée de potasse perlasse où j'avais fait dissoudre du phosphate d'alumine. Après dessiccation àl'étuve, il dosait pour 100 : Matières solubles (humâtes) 5o,4 Matières insolubles diverses 49)6 Azote organique total 1,6 Acide phosphorique total (en P-0^) 2,9 Potasse totale (en K^O) 5,5 )i La partie soluble contenait toute la potasse, les trois cinquièmes de l'azote (0,98) et les quarante-six centièmes de l'acide phosphorique (i,34). On voit que la richesse de l'engrais est incomparablement supérieure à celle des meilleurs fumiers: les prin- cipes fertilisants y revêtent-ils la même forme active? L'acide phosphorique est-il combiné aux composés organiques, en partie du moins, comme dans la matière noire? Pour le savoir, j'avais précipité les substances humiques : soit à l'état libre, par l'ac- tion des acides citrique et chlorhydrique, soit à l'état d'humates insolubles, par l43o ACADÉMIE DES SCIENCES. double décomposition avec le sulfate d'alumine ou les chlorures de fer et de calcium. Après fîllration et lavage, j'ai dosé l'acide phosphorique dans les difiérents précipités et dans les eaux résiduaires. Voici les résultats obtenus pour chacun des réactifs employés : Acide pliospliorique (en P'O^) : entraîné restant par les dans les divers précipités, eaux résiduaires. Acide citrique OjSj/ o,463 Acide chlorhydrique o,885 0,455 Chlorure ferrique i>2i^ 0,121 Sulfate d'aluminium Ij297 o,o43 Chlorure de calcium i,338 0,002 » Ces résultats sontparticulièrements instructifs; ils nous montrent que l'acide phosphorique suit l'humus comme s'il était combiné avec lui. Ainsi, le précipité d'acide humique en entraîne les deux tiers, même quand il se forme dans un milieu où les phosphates devraient rester dissous : c'est une preuve péremptoire de l'existence des composés phopho-hurniques. Avec les réactifs salins, la séparation est encore plus complète : tout le phosphate est entraîné par l'humate de calcium ; les humâtes de fer et d'aluminium ont une action moindre, en raison, vraisemblablement, de leur plus grand degré d'acidité. » A d'autres points de vue, l'engrais humique complet possède encore les qualités essentielles du fumier. Sous le rapport de la capacité nitrifiante , les essais comparatifs faits en sol argilo-calcaire et en sol granitique nous ont montré que l'azote de la partie soluble nitrifie aussi rapidement que celui du sang. Enfin, les expériences culturales donnent la preuve évidente de son efficacité, de sa grande puissance de fertilisation. Malgré l'époque tardive de l'épandage ("23 mai), les résultats obtenus furent très satis- faisants; les voici d'ailleurs, rapportés à l'hectare, pour les principales cultures : Rendements et excédents à l'hectare. Rendements. Excédents. I Sans engrais 4700 *» 1 Ërigrais chimiques (*)... . S24Q 549 a< /.MvSe/vie (foin sec) ....... . / . , . _ , ^, Engrais humique (6oo''s).. 5t)4o 940 Engrais humique (goo''?).. 6208 i5o8 (') L'engrais chimique consistait en nitrate de soude (200'e) et supei-pbos- phateCSooi'e). Betleraces à sucre . SÉANCE DU 6 JUIN 1904. l43ï Rendements et excédents à l'hectare. Rendemeuts. Excédents. j bans engrais 18700 » ( Engrais humique(iooo^s). 225oo 38oo r, j . i Sans engrais 26000 » c. Pommes de terre I Engrais huraique(iooo''s). 3i8oo 6S00 iSans engrais 2800 » Engrais cliimiques 265o 35o Engrais huniique(75o''6).. 2750 45o » Un autre essai a été fait sur des betteraves fourragères. J'ai obtenu les rendements suivants par hectare : Poids Rapport des des racines racines. Excédents. aux feuilles. Témoin (sans engrais) 88100'' y,^' 3,00 Engrais humique (4oo''s) 43760 465o 3,28 Engrais humique(5oo''8) 44ooo 6900 3,43 Engrais hiimique (looo"-;:) 4658o 8480 3,47 )) Ici, les suppléments de récolte varient de 11 à 22 pour 100. L'analyse des betteraves fumées et non fumées est intéressante : Composition des betteraves Eau Matière sèche. Cendres Sucre Non sucre . . . avec engrais. sans engrais. 87,12 87,74 12,88 12,26 0,92 0,53 9.45 6,63 2,.5l 5, to » Ainsi, par le seul emploi des engrais luimiques, nous augmentons la richesse en sucre dans le rapport de 3o pour 100. L'engrais a-t-il aoi par l'ensemble de ses principes fertilisants çu bien est-ce l'acide phosphorique seul qui intervient plus activement à cause de son état spécial. On ne sau- rait le dire présentement. Quoi qu'il en soit, ces premières recherches font ressortir, d'une façon manifeste, le rôle que peuvent jouer des engrais ana- logues au fumier de ferme, c'est-à-dire riches à la fois en humâtes alcalins et en composés phospho-humiques. » l432 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Étude de la réaction provocjuée par un ferment oxydant indirect ( anaéroxydaseY Note de MM, E. Bourqcelot et L, Marchadier, « Dans un essai de classement des substances oxydantes que l'on peut rencontrer chez les êtres vivants, l'un de nous en a fait quatre groupes : ozone, ozonides (Schœnbein), oxydases proprement dites et oxydases ï/zes, etc.), ou dont certaines n'étaient guère connues que par des spécimens recueillis dans l'estomac de Germons {Hyperioidcs longipes, Bra- cliyscelus cniaciiliim). » A ces Crustacés il faut ajouter 2 PlivUosomes et un Eryonciciis, genre très rare. » Le filet a donné encore : des Méduses violettes balhypéiagiques (Atolla Bairdi, d'après M. Maas) ; de grandes Sagitta; de nombreux Ptéropodes {Ilyalœa injlexa, selon M. Vayssière); enfin des Poissons, dont de très nombreux Syngnathes jeunes, mesurant jusqu'à lo""" de longueur; 6 exemplaires d'un Cyclotlione de 35""" à 40™™ et d'autres espèces de petits poissons noirs; i Scopélidé {Myctophuin) de 5o""" de long et qui paraît à moitié dévoré, sans doute par les petits Crustacés. » Les résultats obtenus par les deux seuls essais faits jusqu'ici avec le filet à grande ouverture sont donc très encouraoeanls et je crois qu'il 3' a lieu de les poursuivre. » Pour terminer, je crois bon de signaler les résultats heureux donnes par une autre espèce de filet fin destiné à recueillir le plankton de surface sans ralentir la vitesse du navire et qui peut être employé par une personne seule. Il s'agit d'un simple filet fin de 5o^''" de long et de 6'^'" d'ouverture. Le fond est simplement fermé avec une ficelle. On file de la ligne (lestée près du filet), suivant la vitesse, de façon que le filet reste immergé. Beaucoup de yachtsmen pourraient faire ainsi de précieuses collections de plankton avec facilité et une dépense excessivement réduite. Ce filet a fréquemment été employé à bord de la Princesse Alice à une vitesse supé- rieure à iS'""" à l'heure. » BIOLOGIE. — Sur les Accirophyles. Note de M. de Wilde.ma.v, présentée par M. Guignard. « Dans ses études fondamentales sur les Acarophytes, M. A. N. Lund- stroeui classait ces derniers en quatre groupes, tout en reconnaissant l'exis- 164. l438 ACADÉMIE DES SCIENCES. lence de formes intermédiaires, parfois 1res difficiles à réparlir dans une de ces quatre subdivisions. Récemment, MM. Penziget Chiabrera, se basant sur la même classification, ont public une liste de tous les Acarophytes connus jusqu'au moment de leurs recherches. H résulte de ces données que les Acarophytes sont plus nombreux qu'on ne le croyait et que des recherches attentives ont jjermis de reconnaître la présence d'acarodo- malies dans des groupes de plantes chez lesquelles on ne les soupçonnait guère. En parcourant la liste de MJM. Penzig et Chiabrera on remarque que l'Amérique et en particulier le Brésil sont riches en Acarophytes, tandis que l'Afrique ne possède que peu d'espèces à acarodomaties défi- nies. Sur ce dernier continent les Acarophytes sont cependant beaucoup plus répandus qu'on ne le croit et l'étude de matériaux d'herbier, quoique peu favorables k ce genre de recherches, permet d'ajouter de nombreux noms à la liste tles végétaux de ce groupe. » En Afrique tropicale, connne d'ailleurs dans les autres régions du globe, les acarodomaties sont répandues surtout chez lesRubiacées, où l'on rencontre tous les types et de très nombreuses formes intermédiaires. » Parmi les Rubiacées, les Caféiers mérilenl d'atliicr ralleiilioii, car dans la forme de leurs acarodomaties réside peut-être Un caractère distinctif capable de diflférencier certains groupes de formes de ce genre si polymorphe. En ell'el, cliez le CoJ/ca libérien type, les acarodomaties appartiennent au groupe « fossettes»; elles sont tolalenienl glabres ou munies seulement de quelques poils au bord de l'ouverture circulaire par laquelle ces fossettes s'ouvrent vers l'extérieur; elles sont logées dans le tissu de la nervure latérale, près de la base et s'ouvrent dans la nervure même. Chez le C. ara- bica, les acarodomaties du type « fossettes « seul loi;rcs dans le tissu de la lame foliaire, elles s'ouvrent en dehors de la nervure, mais toujours assez près du sommet de l'angle formé par la naissance de la nervure latérale. Chez le C. congensis var. Froehner i V itrra, a\\ contraire, l'acarodomatie appartient au groupe » touffe de poils » et est située à l'aisselle des nervures; vers la base de la feuille, cette forme d'acaro- domalie passe graduellement l'acarodomatie en « pochette », une sorte de membrane reliant la nervuie principale à la nervure secondaire, et l'ouverture du réduit ainsi formé est garantie ])ar une bordure de poils. » Quant au C. congensis type, il présente des fossettes très accusées logées dans le lissu de la feuille, tout contre les nervures; ces fossettes sont très velues. » La plupart des formes du C. canephora se rapprochent du type libcrica, mais ou observe chez plusieurs d'entre elles des transitions entre la fossette bien délimitée, à ouverture relativement réduite, et la poche largement ouverte; dans certains cas, l'ou- verture de la fossette devient vaguement triangulaire; elle est terminée dans sa partie antérieure par un rebord peu saillant encore en rapport direct avecla nervure centrale et la nervure latérale. )) Dans le genre Coffea, on observe donc les trois premiers types d'acarodomalies ; SÉANCE DU 6 JUIN igo/f. i439 louffes fie poils et pochettes n'élaiU, à notre a\ is. (lu'une légère modification d'un seul et même type. » Les variations si considérables dans la forme des acarodomaties des Caféiers ne seraient-elles pas dues à l'hybridilé? Les divers Coffca que l'on trouve actuellement à l'état indigène en Afrique tropicale nous paraissent devoir être considérés comme des hybrides naturels provenant, soit de pieds vraiment indigènes, soit de pieds introduits dans la culture il y a de nombreuses années et retournés à l'état indigène. » Un fail qui tend à faire admettre cette opinion est celui que l'on remarque dans les semis de graines provenant de Caféiers de l'Afrifjue tropicale. Les plants issus de ces graines dilfèrent parfois tellement d'aspect que l'on serait porté à croire à un mélange de graines. Il y aurait lieu de vérifier, dans de telles plantules, comment se compor- tent les acarodomaties, afin de connaître si les caractères tirés de ces organes sont stables ou s'ils varient. » Nous sommes d'autant plus amené à considérer ces divers Caféiers comme des hy- brides que, chez les Funlumia, dont l'acarophytisme a été mis en lumière par M. le D'' Stapf, les acarodomaties varient tout autant. En elTel, d'après M. le D' Stapf, les acarodomaties du Funlumia claslica, non signalé dans la liste de MM. Penzig et Chiabrera, sont des fossettes localisées dans le limbe de la feuille, dans l'axe de l'angle formé par la nervure médiane et les nervures latérales; elles s'ouvrent par une fente longitudinale assez étendue et sont munies de poils épars sur les bords de cette fente. Chez le Funlanua af ricana, par contre, l'acarodomatie est du premier type, consti- tuée simplement par des poils plus ou moins nombreux situés à l'aisselle des nervures. Entre ces deux formes extrêmes, à coup sûr très tranchées, il existe des intermé- diaires. Ces intermédiaires appartiennent à des plantes qui, formes de passage au point de vue de leur caractère botanique, sont, au point de vue du rendement et de la valeur du produit, inférieures au tvpique Funtu/iiici e/astica, supérieures au typique Fun- lumia a/ricana. Leurs acarodomaties sont toujours en fossettes, mais fossettes à ouverture très élargie, occupant parfois toute la largeur de l'angle formé par lés ner- vures et à bord supérieur parfois presque nul. Au point de vue de l'aspect, elles sont donc plus ou moins comparables à celles de certains Caféiers, bien que chez [es Funlu- mia les acarodomaties soient toujours logées dans le tissu du limbe foliaire. » Celte question a une grande importance au point de vue écono- mique. Il y a, nous semble-L-il, lieu de supprimer dans les plantations toutes les formes intermédiaires, en même temps que les mauvaises espèces, car les graines obtenues de ces hybrides pourront avoir ultérieurement une influence néfaste sur le rendement des plantations effectuées à grands frais dans les colonies tropicales. » Sans nous appesantir sur l'acarophytisme des plantes africaines, nous citerons ici trois espèces qui manquent à la liste de MM. Penzig et Chia- l44o ACADÉMIE DES SCIENCES. brera, que nous aurons l'occasion de complclcr prochainement, ce sont : Malouctia lleudelolii Baill., Tricalysia petiolala De Wild. , Psychotria Gilletii De Wild. » MINÉ P.ALOGIE. — Sui' le suljale de ba/yle de la Lozère. Note de M. Guédras. « l.es différents gîtes français de sulfate de baryte sont entièrement constitués par de la barytine que l'on trouve sous ses différents modes de cristallisation. » Les cristaux de baryte les plus nets qii<» l'on trouve dans la Lozère, qne j'explore depuis un an au point de vue minéralogique, se trouvent aux Rochettes Inférieures, près d'Altier (arrondissement de Mende). La barvtine, à cet endroit, est 1res riche en cuivre (l'analyse ayant indiqué jusqu'à lo pour loo de cuivre) et renferme une forte proportion d'élain. Ce fdon a une faible puissance, 4'="' à 5"" et une orientation SE-NO; il est semblable à celui décrit précédemment et situé à Barjac. » La commune de Villefort renferme un fdon de baryte chargé en galène, celte barytine affecte la forme crétacée (barytine crétacée), son orienta- tion est 6° NE et son pendage de 70". Dans la direction SO, elle est peu riche en galène et affecte là une forme bien définie, le clivage p el m est parfait et a un éclat vitreux nacré, alors que les autres barytes de ce dépar- tement n'ont pas cet aspect nacré qui, au point de vue industriel, lui donne une valeur incontestable. » Dans la région d'Altier et celle de Villefort, la roche encaissante est formée par des schistes sériciteux tachés de malachite au contact du gîte bary tique. » GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Sur la plale-jornie des haiils sommets des Alpes de Transylvanie. Note de M. E. de Martonse, présentée par M. de Lapparent. « I^a région connue sous le nom (V Alpes de Transylvanie est la partie la plus élevée comme altitude moyenne de toute la chaîne carpathique. Elle com|ite de nombreux sommets dépassant a^oo™, ot de brusques dénivella- tions y abaissent souvent le sol de 1000"' sur un espace de quelques kilo- mètres. Néanmoins, les sommets n'y présentent pas d'habitude les formes SÉANCE DU 6 JUIN 1904. l44l caractéristiques de la haute montagne; ce sont généralement de larges croupes herbeuses, et les contrastes de relief sont limités aux cirques gla- ciaires. » Une bonne partie du Paringu forme ainsi une sorte de plate-forme ondulée voi- sine de 2000"". Plus à l'ouest, la plate-forme devient plus nette. Dans le Boresco, le sol, sur plusieurs kilomètres carrés, ondule entre 2o5o" et 2150"'. Ce plateau se suit dans le Retvezat méridional, le Tarco et le massif du Godeanu, entaillé de plus de 1000" par quelques vallées étroites. En m'aidant de nombreuses photographies et dessins panoramiques à la chambre claire, j'ai pu le retrouver dans les monts du Vulcan, dans les monts dllermannstadt, enfin dans les monts de Fogarash eux-mêmes entre la crête principale et la chaîne du Cozia. » Cette plate-forme, non encore reconnue, est évidemment un trait fon- damental de la structure des Carpathes méridionales ; je propose de lui donner le nom de Plate-forme des hauts sommets ou Plate-forme Boresco (du nom du massif où elle est le mieux marquée). Je viens de vérifier qu'elle n'est nullement en rapport avec la nature des roches. Elle s'étend sur le granité comme sur toutes les variétés de schistes cristallins. Elle nivelle dans le Tarco des conglomérats paléozoïques, des grès et schistes liasiques, et des calcschistes jurassiques, le tout vigoureusement plissé. Elle s'étend même sur les calcaires crétacés du Stenuletye. » Il est évident qu'elle représente une surface d'abrasion. Son irrégu- larité ne semble pas s'accorder avec l'hypothèse d'un nivellement par l'éro- sion marine. Aucun dépôt transgressif n'apparaît d'ailleurs à sa surface. Elle est dominée parfois par des reliefs plus élevés, généralement de forme déchiquetée (crête principale des Fogarash, du Retyezat). On doit la con- sidérer comme une ancienne pénéplaine ou, plus exactement, comme une surface d'érosion continentale ayant dépassé la maturité. Son origine serait donc la même que celle du plateau de Mehedinti (Comptes rendus, 25 avril 1904) et l'histoire des Alpes de Transylvanie serait comme l'amplification de celle de cette petite région. » Il est important de remarquer que \a platc-J'onne Boresco a son principal déve- loppement à l'ouest et ne s'étend pas au delà du Bucegiu. A l'est commence une région d'histoire difl'érente. C'est la véritable région carpathique, formée de flysch et dont le relief est dû à des plissements datant du Miocène (principalement sarmatique). Les Alpes de Transylvanie sont au contraire un massif cristallin ancien avec lambeaux secondaires qui, d'après les travaux de M^M. Inkey, Schafarzik et Mrazec, a subi deux périodes de plissement à la fin du primaire et à la fin du secondaire. » On peut donc localiser la période d'érosion qui a amené la formation de la plate- forme Boresco à^ns les temps paléogènes et le commencement du néogêne. Le déman- l44"-i ACADÉMIE DES SCIENCES. tèlemenl de la cliaîrie élevée explique d'ailleurs l'abondance des sédiments détritiques du fljscli carpatliique. A la fin du Miocène, toute trace de l'ancienne tectonique avait disparu, sauf dans l'orientation des vallées et de quelques saillies dues à des matériaux, plus résistants. Le soulèvement décelé par le plateau de Meliedinti, et survenu lors du Sarmatien, se fit sentir dans tout l'ensemble des Alpes de Transylvanie. C'était sans doute le contre-coup du plissement de la région du flvsch. Ce mouvement n'eut pas lieu sans gauchissement de la plate-forme, très inclinée dans les monts du Vulcati et les Fogarash, brisée même en certains points. Le creusement en gorge des vallées principales fut la conséquence de cette surrection du massif ancien. » La conservation si parfaite de la plali'-fonm'. Horcscn, en certains points, peut faire douter que le soulèvement sarmatien l'ait déjà portée à son altitude actuelle. En outre, on observe dans certaines vallées (monts du Vulcan) et dans les bassins sédimentaires récents situés à l'intérieur du massif ancien (bassin de Brezoiu), une plate-forme inférieure qu'on pourrait appeler plate-forme des I allées. Ainsi, dans l'axe de certaines vallées, particulièrement dans les régions de couclies détritiques peu résistantes, le cycle d'érosion post-sarmalien avait pu élargir les dépressions et niveler une partie du relief. Cette plate-forme étant portée à 700'" et 800™, il faut admettre qu'un nouveau mouvement du sol a suivi, probablement, comme pour le plateau de Meliedinti, à la fin du Pliocène. )) L'exhaussement total de la plale-fonne des hauts surtimels, accompli ainsi par saccades, aurait été de igoo'" à 2000™. Le contre-coup de ce sou- lèvement s'est traduit par l'afTaissement de deux compartiments voisins de l'écorce terrestre, la plaine hongroise et la plaine valaque. » La glaciation des Carpathes méridionales est due en partie au soulève- ment pliocène. Les petits glaciers du cirque se sont nichés dans les enton- noirs d'érosion des torrents. Ils ont été nourris par les champs de neige ({ui s'étalaient sur la plate-forme des hauts sottuiiels. » Mais les cirques ne sont pas toujours entaillés dans la plate-forme. Quand celle-ci est dominée par une saillie irnportante, c'est de ces hauteurs que descendaient les glaciers, et c'est alors qu'on trouve ces crêtes déchi- quetées, rongées des deux côtés par les cirques glaciaires (Fogarash, Retyezat). » On peut clas.ser tous les naa.ssifs des Haiites-Garpathes en les rappor- tant à ces deux types : le type Boresco, où la plate-forme des hauts sommets forme les points les plus élevés, éventrée par les cirques comme par de gigantesques carrières; le Ivpe Foga/'ash, oit la plate-foVme des hauts som- mets est dominée par une crête, ancien monadiwch du cycle d'érosion paléogène, déchiquetée par les cirques glaciaires qui lui ont donné une apparence vraiment alpine. » SÉANCE DU G Jll.N' I904. l/\4'S GÉOLOGIE. — Sur les conditions générales de la sismicilé des pays barba- resfjncs. N'oie de M. F. de Moxtessus de Balloke, présentée par M. de Lapparenl. '< Les pays barbaresques présentent un type classique de régions sis- raiquement instables. n Quoique des observations systématiques fassent encore défaut en Algérie, les documents sont assez nombreux pour qu'on puisse, dès main- tenant, se faire une idée très satisfaisante de là répartition de l'instabilité à sa surface. » A peu de distance de la cote du nord-ouest de l'Afrique court parallèlement à elle risohallie de '(ooo™, vraisemblablement ligne de fracture le long de laquelle s'est efTondié le bassin méditerranéen occidental et en arrière de laquelle a suigi, récem- ment aussi, l'Atlas tellien. Cette ride plissée et disloquée de haut relief, secondaire et tertiaire, est précédée par deux traînées parallèles, l'une de polntements éruptifs d'Ages divers, dont plusieurs très modernes, l'autre de lambeaux arcliéens et primaires, ruines d'une ancienne chaîne démantelée. Or l'observation montre qlie la présence si- multanée de tels éléments, ainsi disposés, amène presqiie toujours l'instabilité sis- mique. On va maintenant donner quelques détails succincts. » 11 est très remarquable que la vallée de la Moulouya, probablement très stable, et la côte nord de la Tunisie, elle certainement très stable, encadrent précisément et l'Algérie fort instable et en même temps l'isobathe de 4000", qui se retourne vers le nord aux deux extrémités de la colonie. M Quelques séismes algériens graves et à aire étendue ont manifestement eu leurs éj)icentres en mer, tels ceux du 31 août i85<3 et du 2 janvier 1887. Oti rte saurait èlre aussi affirmalif pour ceux fréquents de moindre importance, observés dans les ports de ce pavs. L'idée que de Bône à Melilla, c'esl-à-ilire en correspondance exacte avec l'isobathe de 4ooo", ils pourraient résulter d'un reste de mobilité de la fracture immergée, est ilécidément à rejeter, car les secousses sous-marines sont à peu près inconnues dans ce bassin méditerranéen. Le cas de la côte ouest du Japon le long de la fosse du Tuscarora ne se présente donc pas ici. Du reste les autres fractures, liniilant le bassin à l'est et à l'ouest, sont aussi fort stables, puisque les séismes sont à peu près inconnus en Sardaigne et aux Baléares où les dispositions géopliysiques restent presque semblables. On ne saurait non plus tirer argument des vagues sismiques qui ont plu- sieurs fois désolé la côte jusqu'au détroit de Gibraltai"; elles sont dues aux séismes andalous. Si, d'ailleurs, l'efFondremenl du compartiment méditerranéen résulte d'une poussée dans le sens des méridiens, concomitante des mouvements alpins de la lin du tertiaire, il est explicable que les zones relevées en même temps ne soient sismique- ment mobiles que dans le sens perpendiculaire à l'eft'ort, Provence et Ligurie d'une part, Algérie d'autre part (à l'exclusion des zones latérales : Baléares et Sardaigne, l/|/(4 ACADÉMIE DES SCIENCES. et de son fond). (^)iioi qu'il en soil, il f^iul cliercher les causes d'instabililé dn littoral algérien dans les dislocations locales dues à la surrection de l'Atlas lellien, en parti- culier dans les lobes semi-circulaires taillés comme à remjiorle-piéce dans la côte, le plus souvent en terrains anciens, observation dès longtemps appliquée par Suess à beaucoup de littoraux instables. » On peut distinguer en Algérie plusieurs di>lricts sismiques parfaitement indépen- dants. Celui d'Oran, peut-être le plus nettenjeiit diiïérencié de ses \oisins, n'empiète pas sur la région volcanique de la basse Tafna. La vallée du ChélilT est un obstacle presque infranchissable à la propagation des secousses de l'est et de l'ouest de la colonie. Le point le plus instable de l'Atlas tellien est certainement le bord sud de la Mitidja. On serait tenté d'en rendre responsables les efforts tectoniques qui ont donné lieu aux faits assez récents de recouvrement et de plis couchés signalés dans ces parages et dus à une poussée méridienne. » Le massif ancien de la Kabylie se conforme à la règle générale des districts très disloqués : épicentres nombreux, séismes plus fré(|uents que graves. » Le flanc sud de l'Atlas tellien est, à l'est de Chélifl', aussi instable que le flanc nord. Les bords des bassins lacustres pliocènes et miocènes (Sétif, Bordj-bou-Arré- ridj, Mansourah) sont particulièrement exposés. » La région de l'Alfa entre les deux Atlas est très stable, sauf à l'est où la dépression du Hodna est un centre sismique d'importance: M'Silali. 11 y a là une suite de hautes plaines très anciennement plissées où aucune dislocation récente n'aflecte les larges rides des terrains secondaires. » L'Atlas saharien est très stable à l'ouest jusqu'à liou-Saada, où commence la région sismique assez remarquable de l'Aurès et du Nemencha. Lambessa a subi au moins un désastre dans l'antiquité. » Les plissements algériens N 58° E sont manifestement éteints, sismiquement par- lant, puisqu'ils afî'ectent iiiillITéremraenl des régions stables et instables, tandis qu'il n'en est peut-être pas de même pour les systèmes >îio3°E et W-E, limités respecti- vement à des territoires instables, Kabjlie et Hodna d'une part, Atlas tellien à l'est du Chèliir d'autre part. » En résumé, un rôle sisiiiogénique semble dévolu en Algérie, non à reffondrement inéditerranéen et à la fracliire correspondante, mais bien aux dislocations résultant de la surrectton de l'Atlas tellien, peut-être même aussi à quelques-uns de ses plissements. » Reste à donner quelques explications succinctes sur les autres pays barbaresques. 1) La Tripolitaine est absolument stable, comme la Cyrénaïque et le Sahara. On connaît quelques séismes sporadiques à Ghadamès et à Mourzouk. » La Tunisie possède un centre d'ébranlement de Gabès à Tozeur, c'est-à-dire le long de la ligne des chotts. Celui de Sfax, Mahdia et El Djein est peut-être en rela- tion avec les efforts tectoniques qui ont immergé là un lehm d'origine terrestie. Il est \ raiseinblalde que le foyer sismique de Tunis et de ses environs, sérieusement éprouvé SÉANCE DU 6 JUIX 1904. l445 à Utique dans rantiquilé, est en relation avec le système des failles du Za^houan. La stabilité relative de la Régence par rapport à l'Algérie correspond à la dispaVition des grands fonds et du haut relief. » Du Maroc on ne sait presque rien. On doit soupçonner une région sismique très importante autour de Fez et Mequinez, plaine du Sébou, souvent très éprouvée. On ne peut s'empêcher de rappeler qu'il s'agit là de la voie suivie parla mer miocène pour pénétrer dans l'Oranie, symétriquement au golfe du Guadalquivir, très instable lui aussi. Les colonnes d'Hercule ne sont pas très stables de part et d'autre, à Tanger et à Ceuta, comme à Gibraltar. » Il est très important de signaler que les emplacements de la plupart des villes d'Algérie sont généralement aussi mal choisis que possible quant à la propagation des vibrations sismiques, et, de ce fait, les dommages en sont très notablement aggravés. » GÉOLOGIE. — Sur une éruption rokani(/ue qui a eu lieu en Araliie, près de la ville de Médine, le 'io juin i256. Note de M. Houdas. « Cette éruption est signalée dans le Manuscrit arabe n" 5832 de la Collection Schefer dans les termes suivants (') : » Première lettre. — Le mardi soir, 27 juin, un a entendu à Médine un bruit sourd suivi bientôt d'un violent tremblement de terre. D'autres secousses sismiques se sont ensuite fait sentir à diverses' reprises, ébranlant fortement les murs, les plafonds et les portes; elles ont duré jusqu'au vendredi 3o juin. Ce jour-là, on a vu un feu immense jaillir de la llarra, au voisinage de la tribu des Benou-GoraVzha. De l'intérieur des maisons de Médine, on a vu nettement trois foyers distincts doCi s'échappaient des flammes. Des torrents de feu se sont rais ensuite à découler de cet endroit, envahissant le lit de l'oued Cheta et se répandant avec la rapidité de l'eau. » Nous sortîmes tous pour contempler ce spcclacle et nous vîmes une montagne de feu qui s'étalait en travers de la llarra, dans la direction du chemin des pèlerins de rirâq. I^e foyer arrivait jusqu'à la Harra elle-même, mais il s'arrêtait là et s'étendait du côté de rOrienl. Des flots de lave sortaient du volcan et rongeaient les rochers sur leur passage. » La lettre se terminait ainsi : « Je vous écris ceci le 29 juillet. Le feu ne cesse » d'augmenter et aujourd'hui il atteint la Harra des Benou-Goraïzha, à l'endroit où » passe le chemin des pèlerins de l'Iraq. L'apparence générale est celle d'une montagne » de feu rouge et le point d'où sort la lave est chez les Benou-Goraïzha. On ne sait » comment cela finira et le spectacle est indescriptible ». » Deuxième lettre. — Le premier vendredi du mois de djomada II de l'année 65.'; (3o juin 1256), on a vu à l'est de Médine un feu immense situé à une demi-journée de (') Lettres envoyées de Médine à Damas : Extrait d'une Chronique de Abou-Chàma, intitulée Ed-dzeil. l446 ACADÉMIE DES SCIENCES. marclie do cette ville. Après s'être entr'ouverle, la terre a laissé échapper des flots de lave qui arrivent jusqu'en face le mont Oliod. Un instant le feu s'est arrêté, puis il a repris de nouveau toute son intensité. Nous ne savons coiument tout cela se terminera. Les habitants font des prières à Dieu et au Prophète croyant bien que c'est un des signes précurseurs du jour du Jugement dernier. » Troisième lettre. — Le lundi, i"'' du mois de djomada II de l'année 654 (26 juin 1256), on a entendu un Ijruit semblable à un lointain grondement du tonnerre, et ce bruit s'est reproduit à diverses reprises pendant 2 jours. Le mardi, dans la nuit, des secousses sisraiques ont suivi ces bruits. Le même phénomène s'est reproduit durant 3 jours et l'on a comjité jusqu'à \!\ secousses en 24 heures. » Le vendredi, on a vu sortir de la Harra un feu immense aussi grand en apparence que la mosquée du Prophète à Mèdine. De la ville on le distinguait très nettement et, de son sein, on voyait jaillir des étincelles, grosses comme des châteaux, suivant l'ex- pression employée par le Coran (S. LXXVII, v. 82). Le foyer se trouvait à l'endroit appelé Adj'lên. » Un torrent de lave se mit à couler, long de 4 parasanges, large de 4 milles et pro- fond d'une brasse et demie (environ 2'", 70). En roulant sur le sol, la masse présentait au milieu de sa surface plane des boursouflures produites par des roches en fusion et avait l'apparence de létain. Selon les uns, en se refroidissant, cette matière avait une couleur noire; suivant d'autres, elle était de couleur rouge. . . . » Quatriènie lettre. — (Elle a été écrite par le cadi de Médine, Chems-ed-din Siuan bei Abdelouahhàb bei Ghîla El Hosaïnj. ) » Le uiardi soir, 2 du mois de djomada II (2- juin 1206), pendant le dernier tiers de la nuit, il y eut une violente secousse de tremblement de terre. Cette première secousse fut suivie de beaucoup d'autres qui se reproduisirent une: dizaine de fois par 24 heures. La chaire de la mosquée du Prophète fut ébranlée et fit entendre un craquement, et les lustres furent vivement secoués. La violence des commotions alla en croissant jusque dans la matinée du vendredi et chacune d'elles était accompagnée d'un bruit semblable à celui d'un violent coup de tonnerre. » Le vendredi, sur le chemin de la Harra, au sommet du mont Adjlên, on aperçut le soir un feu qui paraissait aussi grand que la ville de Médine. EflVajé, je me rendis chez l'émir et lui dis que le jour du Jugement dernier allait venir, qu'il fallait revenir à Dieu. Aussitôt il afiranchit ses esclaves et rendit à chacun les biens qui lui appar- tenaient. Cela fait, nous partîmes ensemble pour le tombeau du Prophète et, arrivés là, nous nous mîmes à prier toute la nuit, entourés de tous les fidèles, v compris les femmes et les enfants. » De la Mecque et de nombreux points du désert ce feu était visible. Un flot de laves commença bientôt à couler dans la vallée d' Adjlên ; il traversa le chemin des pèlerins et, poursuivant sa marche, il franchit l'Oued Cheta dont le lit desséché a trois brasses et un tiers de profondeur (environ 6"', 25). Toute la ville était dans la conster- nation, car on craignait (]ue la lave, qui avait déjà barré le chemin des pèlerins, n'ar- rivât jusqu'à Médine. » Fort heureusement, le torrent s'arrêta; mais le volcan est encore maintenant en activité; il lance des blocs incandescents de la grosseur d'un chameau et fait un tel bruit qu'il est impossible de doiiuir. Personne ue mange jjIus, ni ne boit plus. Impos- sible de décrire ce spectacle ni de dire la terreur qu'il inspire. Le feu se voit de la ville SÉANCE DU 6 JlIX 1904. 1447 de Yaiiijo. Depuis que le j)liénomène a commencé, la clarté du Soleil et c'ile de la Lune sont très obscurcies. » Ciiujtiièmc lettre. — On nous a appris qu"il y avait eu de grandes inondations à Bagdad. Nous aussi nous avons été éprouvés par un cruel événement. Mardi soir, 2 de djomada II {■>,- juin 1256), et même la veille, on avait entendu de temps à autre un bruit semblable au roulement du tonnerre, bien qu'aucun nuage ne se montrât dans le ciel. Bientôt ces bruits prirent plus d'intensité et la terre fut ébranlée. Chaque secousse était précédée d'un grondement pareil à celui du tonnerre. » Aussitôt les habitants effrayés se réfugièrent dans la mosquée et s'y mirent en prières. L'agitation du sol persista jusqu'au matin et continua durant les journées et les nuits du mercredi et du jeudi. Le vendredi matin une violente secousse ébranla les jjiliers de la mosquée et le plafond fit entendre un fort craquement. Un peu avant midi les secousses cessèrent et l'on vit dans le Harra, derrière les Benou-Goraïzha, sur le chemin des pèlerins de l'Iràg, à une demi-jonrnée de marche de Médine, un feu qui jaillit du sol, ce qui effraya vivement la population de la ville. )> Peu après un grand panache de fumée s'éleva dans le ciel et forma un immense nuage blanc qui demeura en place jusqu'au coucher du Soleil. La nuit venue, des langues de feu, couleur de sang, s'élevèrent dans les airs. Hommes, femmes, epfanls, tout le monde se précipita alors vers la mosquée. Une grancje lumière rouge envahit le ciel et produisit une clarté aussi grande que celle de la Lune. » Cette couleur rouge du ciel fit croire à tous que le moment du Jugement dernier allait arrîvei'. Les muftis et les cadis se rendirent auprès de l'émir et celui-ci abolit toutes les taxes, affranchit tous ses esclaves blancs et noirs et restitua à chacun ce qui lui appartenait. » Le volcan lançait sans cesse des flammes; il formait une grande montagne d'une largeur égale à celle de la ville de Médine. Il en sortait des pierres qui, après s'être élevées dans les airs, retombaient sur le sol. De temps à autre de grandes masses de feu sortaient en produisant un bruit \iolcnt. Quelques jours après le début de l'éruption, un torrent de laves se mit à couler dans la vallée d'AdjIên; il descendit ensuite dans la vallée de l'Oued Cliela et vint aboutir tout près delà llarra des Benou- Goraïzha. Puis, après une accalmie, le volcan lança de nouveau des roches en avant et en arrière et forma ainsi deux montagnes. » Aujourd'hui encore le feu est toujours très violent et l'on entend sans cesse de sourds grondements. Il m'est impossible de décrire ce spectacle d'une manière complète. La clarté de la Lune et celle du Soleil sont obscurcies. Voici un mois que cela dure. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la Jlurc fossile des régions antarcliques. Noie de M. A. -G. ÏVatuoust, piésenlée parM. Zeiller. « L'un des résultats les plus importants, au jjoint de vue géologique, de l'expédition antarctique suédoise dirigée par M. O. Nordenskjôld est cer- 1/448 ACADÉMIE DES SCIENCES. tainement la découverte, dans ces régions, de plantes fossiles jurassiques et tertiaires. » A la mention de ces découvertes il faut ajouter celle de la récolle, faite par M. J.-G. Andersson aux îles Malouines, de quelques plantes fossiles assez fragmentaires, il est vrai, mais parmi lesquelles on peut reconnaître des restes assez nets d'un Asierocalamilcs. paraissant indiquer l'existence dans ces îles de dépôts appartenant au Dé\onien supérieur ou au Culm. » La plus intéressante de ces flores fossiles est la ilore jurassique décou- verte par M. J.-G. Andersson à la baie de l'Espérance (Hoppe/s vik) sur la Terre Louis-Philippe, par 63° i5' latitude sud et 57° longitude ouest de Greenwich. Les plantes fossiles s'y rencontrent dans un schiste noir qui, faisant partie d'une ancienne chaîne de montagnes, a été légèrement com- jirimé et dont la puissance, d'après M. Andersson, s'élève à environ Goo"'. Au Mont Flora, où les empreintes ont été recueillies, les couches forment nu pli synclinal faiblement accentué. » La flore fossile extraite de ce gisement par M. Andersson, dans des conditions particulièrement difficiles et dangereuses, est très riche en espèces et les feuilles sont bien conservées quant à leur forme extérieure, tandis que la nervation, par suite de la pression, est parfois oblitérée. Un examen préliminaire de cette riche collection a donné les résultats sui- vants, qui me semblent assez importants pour mériter d'être communiqués à l'Académie, la description définitive n'en pouvant être publiée que dans un assez long délai. » Les Equisétinées sont représentées par une espèce assez voisine de VEquiseli/m {Equiseliles) coliirnnnrc Brongn. ; on en a même trouvé des disques diapliragmaliques. » Les Ilydropléridfs sont représentées par un Sagenopteris allié de près ou peut- être même identique au .5. Phillipsi Brongn. » Les Fougères sont abondantes et appartiennent à une niullitude de genres : les Cladoplilc'bis du type C. denticulala-neblieiisis-wlùtbycnsis sont représentés par plusieurs espèces assez difficiles à déterminer; le Cladophlehis {Dicksonia) lobifoUa Phiil. (sp.) paraît s'y rencontrer également; Todile.t II illiamsoni Brongn. (sp.) s'y Irouve avec des feuilles stériles et fertiles. Le genre Sclcropleris compte des repré- sentants assez nombreux, et Stachypteris semble aussi être représenté. Parmi les autres Fougères il faut mentionner Thiniifeldia indica Feislm. (salicifolia 0\A\i. sp.) et un Pachypleris. Les Sphénoptéridées, appartenant auv types des Sph. hynieno- pkylloides et Spli. Willia/nsonis, ne manquent pas non plus, et parmi les Fougères de ce groupe il faut signaler particulièrement une espèce, assez rare, il est vrai, dont les feuilles très minces rappellent vivement celles du Trichomnnes speciosuin Willd. de la flore actuelle. En outre de ces formes il s'en trouve encore plusieurs autres, mais celles qui viennent d'être citées sont les plus importantes. SÉANCE DU 6 JUIN 190/1. l449 » Parmi les Cycadophytes, le genre Olozamiteseil représenté par plusieurs espèces dont les feuilles sont ordinairement assez petites, comme chez la plupart de leurs con- génères de la flore du Gondwana supérieur de l'Inde (Jabalpur, Kacli). Le William- sonia pecten Pliill. (sp.) se rencontre également, et il y a en outre un petit fruit dont les dimensions sont les mêmes que chez W. Forchhammeri Nath. de Bornholm ('). On remarque aussi de grandes frondes qui semblent se rattacher à Nilssonia teiiui- nervis Nath., type difficile à distinguer pourtant de certaines espèces d^Oleand/idium lorsque la nervation n'est pas suffisamment nette. Notons aussi la présence d'un magni- fique Pterophyllum du même type que le Pi. Morrisianuin Oldh. de l'Inde, ainsi que quelques fragments indiquant encore une ou deux espèces du même genre.- » Parmi les restes de Conifères les plus intéressants sont des écailles de cônes isolées à' A rail COI i tes ciitchcnsis Feistm., appartenant ainsi à un autre type que les Araucaria de la flore sud-américaine actuelle. Des rameaux, feuilles de Conifères, appartenant à différents types, sont assez communs : il y a lieu d'en mentionner avec des feuilles distiques rappelant le « Taxites » /('/(e///»; «.s Feistm. et le « Clieirolepis » gracilis Au même auteur, tandis que d'autres se rapprochent du Bracliyphyllum nia- millare F eislm. ( wo/i Lindley ) ; enfin on observe encore d'autres types rappelant les Palissya et les Etat ides. » Dans son ensemble, celte flore jurassique de la Terre Louis-Philippe se rattache d'un côté à la flore jurassique de l'Europe et de l'autre à la flore du Gondwana supérieur de l'Inde (Jabalpur, Rach). Au point de vue cli- matologique on ne peut constater aucune différence avec l'une ou l'autre d'entre elles, et à cet égard la collection de la Terre Louis-Philippe pourrait tout aussi bien avoir été recueillie sur la côte du Yorkshire, car l'absence des Olozamiles de grande taille peut être regardée comme acci- dentelle. Par sa richesse en espèces la flore de la baie de l'Espérance sur- passe de beaucoup toutes les flores jurassiques jusqu'ici connues de l'Amé- rique du Sud. » Les plantes fossiles tertiaires ont été trouvées à l'île Seymour par environ 64"! 5' lat. sud. M. le Capitaine C.-A. Larseny avaitdéjà, en 1893, recueilli des échantillons de bois fossile, que les géologues anglais avaient reconnu pour un bois de Conifère ; mais dans les collections données par M. Larsen au musée de Stockholm j'avais en outre pu constater la pré- sence d'une Angiosperme. De cette même localité MM. O. Nordenskjoltl (') Je profite de l'occasion pour dire que je suis maintenant d'accord avec M. Li- gnier pour reconnaître, dans les inflorescences de \V . anguslifolia décrites par moi comme fleurs mâles, des restes de fleurs femelles. C. B., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N° 23.) l65 l45o ACADÉMIE DES SCIENCES. et J.-G. Arulerssoii ont aussi rapporté des empreintes de feuilles : ces empreintes se trouvent dans un tiif volcanique marin et sont malheureu- sement assez fragmentaires, et ordinairement mal conservées. » Les Fougères y sont assez communes et appartiennent à plusieurs espèces diffé- 1-entes, mais les débris sont de petites dimensions et difficiles à déterminer. Une Conifère à feuilles distiques rappelle assez, à première vue, l'aspect d'un Séquoia, mais un examen attentif semble indiquer qu'il s'agit d'un autre genre. Une seule feuille isolée semble appartenir à tin Araucaria, assez voisin de l'Ar. brasilieiisis. Les feuilles de Dicotylédones sont généralement petites et présentent le même faciès que celles de certaines flores tertiaires de l'Europe méiidionale. Comme fait intéressant il y a lieu de signaler quelques feuilles de Fagus ; ce genre a donc existé dans l'Amé- ricjue du Sud, ou les régions antarctiques avoisinantes, depuis le commencement de la période tel-tiaire, MM. Sharman et Newton ayant exprimé l'opinion que les dépôts en question, d'après les coquilles fossiles qu'ils renferment, appartiennent au Tertiaire ihférieur. )) Le fait que les plantes fossiles de cette localité ont été trouvées dans un dépôt marin interdit d'en tirer tles conclusions quant au climat qui régnait alors dans la région en question, car les dragages de M. Agassiz ont prouvé qu'une quantité de feuilles, de bois et de fruits peuvent se trouver au fond de la mer même à une distance de plus de i ooo'"" de la terre la plus prochaine. Il est donc fort possible que les plantes fossiles de l'île Seyraoui' y aient été amenées de tfès loin. » HISTOLOGIE. — Sur les forindlions ergasioplasmiques des cellules nèphri- diales de sdngsue (Hirudo medicinalis). Note de M. Louis Fage, pré- sentée par M. Edmond Perrier. « Le protoplasme des cellules glandulaires des néphridies de sangsue se laisse facilement décomposer en un spongioplasme nettement réticulé entre les mailles duquel se trouve utl hyaloplasme abondant. A la partie périphérique la structure est plus dehse, offrant une disposition radiaire caractéristique déjà signalée par BourHe (' ) sous le nom de zone corticale; Bolsius (-) constate que la zone corticale possède une réfringence particu- lière probablement due à « une substance brillante qui l'imprègne ». (') Qualerly jourh. of micr. Se, t. XX, 1880. ('-) La Cellule, t. V, 1S89. SÉANCE DU G JUIN 1904. l45l Graf (') considère cette formation comme ayant des caractères spécifiques propres et lui donne un rôle dans le cytoplasme analogue à celui de l'ar- choplasme des cellules en division. » Il nous a paru intéressant d'étudier les cellules néphridiales chez des sangsues prises dans des états physiologiques différents, correspondant à une plus ou moins grande activité de la fonction excrétrice. » J" Une sangsue, au jjréalablegorgéede sang, etqui par conséquent se trouvait en pleine digestion, était ouverte sur la ligne médiane dorsale et plongée dans le liquide de Merkel ; les néphridies étaient alors isolées pour faciliter la pénétration du fixateur. » Dans ces conditions, l'examen des coupes, pratiquées dans la portion glandulaire de l'organe, fournit les résultais suivants : » A la périphérie des cellules la zone corticale est parfaitement développée. Elle est formée de petits bâtonnets très courts, serrés les uns contre les autres et se continuant en lilauients sinueux qui disparaissent peu à peu au milieu du réticuluni protoplas- raique. Ltàlonnets et filaments ont une affinité particulière pour les colorants basiques; notamment après la double coloration liématoxjline ferrique-orange, ils se détachent en noir sur un fond jaune représentant le reste du cytoplasme. » Les noyaux sont volumineux (io!^-i3i'), légèrement ovales, le réseau de linine et les karyosomes visibles mais peu apparents. En revanche ils possèdent un nucléole énorme, pouvant atteindre 4''' et 5V-. La pauvreté du noyau en chroraatine semble, d'une manière générale, être en relation directe avec l'accroissement du nucléole. Celui-ci se colore nettement en rouge par la fuchsine acide-vert de méthyle; le bleu poljchrome deUnna lui donne une teinte métachromatique rouge violacé, Ihématoxyline ferrique le rend noir opaque; nous n'avons pu y déceler aucune structure. » Il occupe, par rapport au noyau, des positions assez variables; le plus souvent excentiique, nous l'avons vu fréquemment accolé contre la membrane nucléaire, déterminant une hernie de celle-ci; parfois, la membrane paraît se rompre, comme cédant à la pression du nucléole, et se refermer derrière lui (-). Ouoi qu'il en soit, nous avons vu le nucléole en dehors du noyau, au sein du cytoplasme. » Il peut y avoir division du nucléole avant l'expulsion, ce qui explique que l'on pujsse trouver des cellules possédant à la fois un nucléole dans le noyau et un autre en dehors de lui. » 2° Une sangsue, ayant jeûné pendant trois mois environ, était sou- (') /Vota Acta Acad. Lcop. Car., Bd. LXXII, t. 1899. (') Un processus analogue a été signalé par divers auteurs chez d'autres glandes excrétrices, et particulièrement par Vigier pour l'expulsion des pyrénosomes des cel- lules de la glande digestive de l'écrevisse. l452 ACADÉMIE DES SCIENCES. mise à la même technique que la précédente. Bien qu'il y eût encore du sang dans le tube digestif, on peut considérer que la fonction excrétrice de l'animal se trouvait notablement affaiblie, en tout cas bien moins intense qu'après une nourriture abond.mte. » Nous voyons alors que les formations basophiles, ci-dessus décrites, sont beau- coup plus rares, le cytoplasme offre un aspect plus homogène. Les noyaux, de même taille, ont un nucléole plus petit ne dépassant pas 2^ à 31^. Enfin nous n'avons observé ni la division du nucléole, ni son exode dans le cytoplasme. » De ces faits nous sommes amené à tirer les conclusions suivantes : » 1° La cellule néphridiale de sangsue, en activité, est le siège de for- mations ayant tous les caractères de l'ergastoplasme et localisées à la partie basale de la cellule; » 2° Le noyau paraît jouer un rôle important en rapport avec cet erga- stoplasme; le nucléole servant probablement d'intermédiaire entre la chro- raatineet le cytoplasme, ou du moins entrant en contact direct avec lui. » PHYSIOLOGIE. — Rapport entre l'intensité des réflexes et l'organisation nerveuse. Note de MM. Ed. Toulouse et Cl. Vurpas, présentée par M. Bouchard. « Nous désirons exposer dans cette Note quelques conditions générales auxquelles sont soumises diverses modalités des réflexes étudiés comparati- vement chez le sujet adulte et sain, chez le malade et chez le nouveau-né. )) Nous avons recherché chez le nouveau-iié certains réflexes décrits en Pathologie mais non encore étudiés chez lui. » Nous avons ainsi relevé l'existence du réflexe tendineux ilu poignet. A peine apparent chez le sujet adulte normal, il est bien manifeste chez le nouveau-né. » Nous avons étudié le phénomène du jambier antérieur (de Strumpell) et nous l'avons constaté. Lorsque l'on chatouille la paroi abdominale ou la racine de la cuisse d'un nouveau-né, on remarque un mouvement de flexion de la jambe sur la cuisse. Si dans ces conditions on observe la position du pied, on voit qu'il est en adduction, que le bord interne est devenu supérieur, le bord externe inférieur et que la plante du pied regarde en dedans. » Nous avons encore observé chez le nouveau-né le phénomène de l'abduction des orteils consécutivement à la piqûre ou à l'excitation mécanique de la plante du pied. Ces deux derniers signes sont généralement considérés en Pathologie comme syaipto- matiques de lésions du faisceau pyramidal. SÉANCE DU 6 JUIX 1904. 1/(53 » L'examen des téguments nous a montré un état de vaso-dilatation généralisée, surtout marqué les premières heures après l'accouchement. » Il est bon de rapprocher de nos observations le fait observé par Lérl (') de l'exis- tence du réflexe plantaire de Babinski chez le nourrisson. » En résumé, chez le nouveau-né, les réflexes sont plus intenses que chez l'adulte, et certains mêmes n'existent que chez lui. )) L'examen de certains malades atteints de diverses affections de la moelle et du cerveau, principalement des paralytiques généraux, montre que chez eux on constate dans l'état des réflexes les mêmes caractères que chez le nouveau-né. La réapparition de certains réflexes, surtout les réflexes fonctionnels (-) propres au jeune âge et n'existant plus chez l'adulte, a été notée par nous dans divers cas pathologiques. » Ainsi en est-il du réflexe buccal, que nous avons trouvé dans plusieurs désordres mentaux (') (surtout dans l'affaiblissement intellectuel), qui tous pouvaient être légi- timement rattachés à des troubles dans le fonctionnement de l'écorce cérébrale. Chez une paralyti(jue générale à la dernière période nous avons même observé que, en introdui- sant l'extrémité du doigt entre les lèvres, nous déterminions de véritables mouvements de succion, tels qu'on les observe chez le nouveau-né. » D'autre part, les réflexes examinés chez l'homme adulte normal sont d'autant plus faibles que l'on remonte du membre inférieur à la face, c'est- à-dire, en somme, des muscles et des centres musculaires les plus fonction- nellement simples aux plus complexes. » Les mouvements du membre inférieur, demandant surtout de la force mais rela- tivement peu d'adresse, les réflexes tendineux peisislent à leur niveau; ils ne sont presque plus apparents au membre supérieur, qui exige surtout de la précision et de l'habileté. Les réflexes, qui étaient devenus une gène réelle pour la fonction, ont disparu. » Ces réflexes existent au contraire chez le nouveau-né et dans divers états patholo- giques, soit que les lésions portent sur le cerveau ou tout le myélencéphale, soit que l'organisme ait été profondément altéré, comme dans les états d'épuisement nerveux. Il semble ainsi que, lorsque le système nerveux est frappé dans son fonctionnement, (') Léri, Le réflexe des orteils chez les enfants {Revue neurologique, 3o juil- let igoS, p. 689-692). (-) Nous appelons 7-é/Ze.z-ei /o/;c//o«rte/i ceux qui constituent des actes plus nette- ment appropriés à un but défini (réflexe buccal). (') Toulouse et Vurpas, Le réflexe buccal {Comptes rendus de la Société de Bio- logie, 1903, p. 962). i65. l/i5'| ACADÉMIE DES SCIENCES. principalement lorsque les lésions portent snr le cortex et troublent son action, on observe une décliéance physiologique qui est une véritable régression vers un stade primitif et un retour à un état plus simple; les réflexes se comportent alors comme chez le nouveau-né. » Ces quelques données pourraient, croyons-nous, s'exprimer en deux propositions svnihctiqiies, qui seraient deux lois nouvelles des réflexes et expliqueraient l'apparente disparition de certains réflexes chez l'homme au cours de l'évolution biologique. Normalement, ils seraient masqués par l'inhibition exercée sur eux par des centres supérieurs coordinateurs et réiïulateurs et n'auraient pas l'intensité suffisante pour devenir apparents; mais ils n'en existeraient pas moins à l'état latent et seraient toujours prêts à apparaître lorsque la synthèse est troublée, — ainsi qu'il arrive dans les lésions graves du système nerveux et particulièrement de l'encéphale. » I. Loi de l'intensité. — L'intensité des réflexes est en rapport inverse avec la complexité fonctionnelle du système nerveux. » II. Loi de régression. — Lorsque le système nerveux de l'adulte est gravement altéré dans son fonctionnement et que les lésions touchent l'en- céphale, les réflexes tendent à prendre les caractères et les modalités phy- ' siologiques de ceux du nouveau-né. « PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — La respiration dans une atmosphère dont l'oxygène est considériblement raréfié n'est accompagnée d'aucune modifi- cation des combustions intraorganiques évaluées d'après les échanges respi- ratoires. Note de M. J. Tissot, présentée par M. Chauveau. « Les expériences faites par Schumburg, Zuntz et Lœwy au sommet du mont Rose, puis par Schrœtter et Zuntz dans deux ascensions en ballon indiquent une augmentation des combustions intraorganiques aux hautes altitudes. Les recherches que j'ai effectuées en ballon ont démontré que, jusqu'à l'altitude de 43oo", les combustions respiratoires restent inva- riables. » D'autre part, les expériences faites par Lœwy, puis par moi-même, dans les atmosphères décomprimées, c'est-à-dire dans les conditions qui se rapprochent le plus de la vie aux grandes altitudes, ont montré que les combustions intraorganiques ne subissent pas de variation jusqu'à un degré de décompression très considérable. SÉANCE DU 6 JUI\ 1904. 1455 » Ce travail a pour but, en éliminant l'influence de la dépression baro- métrique, d'étudier l'action de la diminution de tension de l'oxygène atmo- siihérique sur l'organisme. » Dispositif expérimental. — Le? expériences ont consisté dans la détermination des coefficients respiratoires de rhonime au repos respirant soit de l'air atmosphérique ordinaire, soit de l'air dans lequel la proportion d'oxygène était diminuée. » ^Cette diminution a varié entre 20,9 pour 100 (proportion normale) et 9, 5 pour 100, c'est-à-dire dans les limites considérables. Cette djminutiop a été obtenue en mélan- geant à de l'air atmosphérique ordinaire une quantité déterminée d'azote. L'azote était d'abord introduit dans un gazomètre; l'on y ajoutait ensuite l'air ordinaire qui y était amené sous un courant violent déterminé par une soufflerie. » Le mélange était ainsi parfaitement homogène, ce qui du reste a été vérifié par des analyses multiples. I) Le sujet en expérience respirait à l'aide de l'appareil respiratoire à séparation des courants d'air inspiré et expiré déjà décrit ('). Cet appareil étant fixé solidement et adapté aux parines du sujet était relié d'une part au gazomètre contenant le mélange gazeux destiné à la respiration, d'autre part à un spiromètre à compensation automa- tique destiné à recueillir les gaz expirés. » Les expériences ont été effectuées sur deux sujets difl"érents que j'appellerai sujet n» 1 et sujet n" 2. » Le sujet n° 1 a 26 ans, une taille de i",59 et pèse 56''e. Le sujet n" 2 a 4o ans, une taille de i'^,'ji e.t pès!e94''8. Dans toutes les expériences les deux sujets étaient à jeun. Dans le Tableau qui suit on a pris la moyenne de deux déterminations des coefficients respiratoires faites pendant l'inhalation et de deux autres déterminations effectuées avant et après l'inhalation. On a en outre indiqué, à côté de la composition de chaque mélange gazeux inhalé, l'altitude à laquelle la tension de l'oxvgène est la même que dans ce mélange et la pression barométrique correspondant à cette altitude. » Le Tableau suivant indique les résultats obtenus : Durco Inlcnsitn do des combustions Compo silion Numoros NahiiT rinh.ilation ilii Dcliil rrspiratoiri respiraloirps. du mclanso inhalé l p. fazeux l'K. p.). Pression baro- métriquo lies du mél.nnpo Drbil, B CO' 0' Qiiolient Allitudp pxprrienccs. {r.!?. înspiiT. çazcux. rc spiraloirc. à (."- ;fii,"". oxhaié. absorlié. rfispiratoirc. -~ -' - cyuivalontc. (•(luivalente. 1. ( Air ordinahe min fi, 46 5,878 Sujet n" i igj.o 219,5 0,888 )) » m 0 mm 760 ( Mélange gazeux. 34 G. 36 5,787 2o3 , 5 2lG,7 0,94 12,25 87,75 4383 445 2. ( Air ordinaire.. . . » G, 2.5 5,687 .84,5 220,5 0,837 » » 0 760 ( Mélange gazeux. 3a G, 72 6, ITÔ 216,0 ■"0^7 0,94 10,95 89 , o5 5300 398 3. ( Air ordinaire » f.,27 5,743 189,5 227,0 0,836 n » 0 760 ( Mélange gazeux. 32 6,93 G, 347 222,5 224,5 0,99' 10,23 89.77 5868 371,6 4. Air ordinaire » G, 06 5,55t iSi,o 222,0 o,8i5 „ )1 0 760 Mélange gazeux. 3i 7 • ■' ' G,G',i M7,5 235. 0 0,926 9,GG 0^,^4 6.', 1,5 35i (') D'Arsonval, Ciiauveau, Traité de Physique biologique, etc., t. I, p. 7.54. i456 ACADÉMIE DES SCIENCES. Durée Intensité de des combustions Composi fion du Pression l'inlialation du mélannc gazeux. Débil respiratoires. mélange gazeux baro- Numéros des Nature du gaz inspiré. tlél)it rcspiraloire. respiratoire à o--76o"". CO' exhale. O"- absorljé. Quotient respiratoire. inlialé (p. ino y.) Altitude équivalente. métrique, équivalente, expériences. Suj 'et II' 2. m mm 5. 6. ( Air ordinaire.. . . j Mélange gazeux. ( Air ordinaire.. . . ( Mélange gazeux. min » 34 » 6,l3 6,4l 6,l3 61I9 5,5i7 5,769 5,571 5,517 208.5 216,0 214,5 2l4,5 255.5 238.5 259 , 5 237.5 0,816 0,906 0.827 0 . <:)o3 16.46 )) 14.4 » 83,54 85,86 0 1900 ' 0 3ii6 760 598 760 5,4 760 386,8 760 346,5 7. Air ordinaire Mélange gazeux. » 22 7,26 10, 087 6,657 9,204 259,5 3iS,5 3i2,5 334,0 0,83 0,954 10,64 » 89,36 0 54S4 8. ( Air ordinaire j Mélange gazeux. 21 0,84 1 0 , 600 6,272 9,73 245,5 3og,5 298,5 3ii,û 0,823 0,995 9,53 0 65i7 « Signalons d'abord que les deux sujets n'ont éprouvé qu'une gêne respiratoire insignifiante avec une céphalée frontale à peine perceptible pendant l'inhalation des mélanges gazeux les plus ))auvres en oxygène. » Les conclusions suivantes découlent de ces résultais : ,, I» La ventilation pulmonaire ne commence à subir d'augmentation qu'à partir du moment où la proportion d'oxygène dans l'air inspiré tombe au-dessous de II pour 100 (altitude équivalente Dooo'"). « 2° Les combustions intraorganiques, mesurées par la quantité d'oxygène absorbée ne sont pas influencées par des variations considérables dans la pro- portion d'oxygène de l'air inspiré. Li, quantité d'oxygène absorbée n'a subi que des variations insignifiantes dues à l'augmentation de la ventilation pulmonaire, lorsque la proportion d'oxygène de l'air inspiré est tombée a 9 5 pour 100 (altitude équivalente OSog""). » 3« La quantité d'acide carbonique exhalée reste sensiblement invariable tant que la proportion de l'oxvgène de l'air inspiré ne s'abaisse pas jusqu'à II pour 100. Si elle s'abaisse au-dessous de ce chiffre, la quantité d'acide carbonique exhalée subit une augmentation notable qui est due à l'accroisse- ment de la ventilation pulmonaire. » 40 Le quotient respiratoire commence à s'accroître lorsque la propor- tion d'oxvgène s'abaisse au-dessous de 1 1 pour 100 dans l'air inspiré. Cette augmentation du quotient respiratoire provient de l'accroissement de la ventilation pulmonaire dont l'action s'exerce inégalement sur la quantité d'acide carbonique exhalée et sur la quantité d'oxygène absorbée. Cette action qui est insignifiante sur l'oxygène absorbé est très marquée sur la quantité d'acide carbonique exhalée. » SÉANCE DU C) JUIN 1904. 1457 PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Des injections de phloridzine chez la mche laitière. Noie de M. Ch. Porcher, |)résentée par M. A. Chaiiveaii. « A notre connaissance, nous ne possédons que deux travaux visant l'étude des conséquences des injections sous-cutanées de phloridzine chez la vache laitière, ceux de Cornevin et de Cremer. » Cornevin (') signale, après les injections de phloridzine, une augmen- tation notable de la quantité du sucre dans le lait qui « peut dépasser le double de la quantité primitive », mais il ne s'occupe, ni de connaître la nature de cet excès de sucre, ni de rechercher si le sucre urinaire éliminé simultanément est du glucose ou du lactose. Il y avait également de l'inté- rêt à étudier les variations du sucre du sang. » Le déterminisme de son expérience est d'ailleurs fort critiquable. Il fallait, comme l'a fait Cremer et comme nous l'avons fait nous-même, recueillir tout le lait sécrété et en doser la lactose avant, pendant et après l'expérience. Cornevin, pour ne pas avoir pris cette précaution indispen- sable, s'enlevait à lui-même toute base sérieuse d'appréciation de l'in- fluence des injections de phloridzine sur la sécrétion lactée. De plus, il y a lieu de s'étonner avec Cremer du chiffre de 33^ de lactose au litre que Cor- nevin dit avoir trouvé immédiatement avant l'injection; jamais un chiffre aussi bas n'a été signalé par les nombreux auteurs qui se sont occupés du dosage du lactose dans le lait de vache. » Cremer, dans son Mémoire (^), apporte des conclusions absolument contraires à celles de Cornevin, mais, pas plus que ce dernier, il n'a fait de recherches concomitantes sur le sucre de l'urine et celui du sang. » Dans nos expériences, à côté de l'examen minutieux des variations du sucre du lait chez la vache phloridzinée, nous avons en outre tenu à con- naître : 1° la nature du sucre urinaire éliminé chez cet animal ; 2° les varia- tions du sucre du sang au même moment. » Nous résumons dans les Tableaux ci-après les résultats obtenus : » Première expérience. — Injection de 5s de phloridzine dissous dans 26""' d'alcool à 90°, le 3i mars à 6''3o™ du matin. (') Comptes rendus, t. CXVI, p. 263. (-) Zeilschriftfiir Biologie, t. XXXVII, 1899, p. 59. l4»f^ ACADÉMIE DES SCIENCES. Jnir 28 mars. 29 mars. 30 mars. 31 mars. 1" avril. 2 avril. 3 avril. Momonl Ile la traite S |6i>). .M (»M. S I6i>i. M (ehi. s ishi. M i6>>i. S 161-!. M (6ii|, S I6>i|. M (6ii). S !6ii|. M !6iil. Lait (le chaque traite 3.'|no 4920 3J.ïo 4800 3625 4676 436o 3670 3730 4270 4000 435o Lait total 8320 8200 83oo 7976 8oo5 835o Lactose au liti-e .',6,57 48,97 4^,90 43,97 46,57 48,61 48,22 48,97 49,33 47,57 48,26 48,97 Laclose total .. 'iOn,->.H 896,85 395. .S6 390,20 387,36 401,16 » Dosage du sucre du sang (jugulaire) : Avant l'injection O", 4o (glucose) au litre 5 heures après o?, Sa . » » Deuxième expérience. — Première injection de 20s de phloridzine en solution alcoolique, le 18 avril à 9'' du matin; deu\it''ine injection de 20", le 19 à 9'' du malin. .lour 16 avril. 17 avril, 18 avril. la avril. 20 avril. 21 avril. 22 avril. 23 avril. Mnmptit (le I.T traite S (61il. M (6h|. S (6hl. M (r>h|. S (BM. M (6l>). S (6hl. M inhl. S (6h). M (6li|. S (61>I. M (6h|. S (6k|. M (Shl. Lait (le chaque traite. .. . 38io t^îSo 3525 4'l75 342o 4'2o 2940 4""'' 307D 345o 32oo 4"75 366o 3973 Lait total 8160 8000 7540 6940 6525 7275 7635 Lactose au litre 47)9^ 4826 47-9- 47'92 48,61 49-33 5o,83 5o,83 00,07 5o,P7 4^,97 48,36 4*^161 46,90 Lacto.se total ^92, 58 383,84 370,46 302,76 826,70 353,35 864,27 Jour. 23 avril. 21 avril. 2-5 avril. 26 avril. 2T avril. 28 avril. 29 avril. 30 avril Moment (le la traite S (6I11. M (Gh). s iSH). M leh). S (sh). M (Oli|. S (6h). M (6h:. S I6h). M (6h). S I6I1.. M (eh). S (Sh). M leh) Lait de chaque traite.... 354o 3525 3o5o 4^^" 33oo 36oo 345o 3375 3ooo 8S5o 355o 8575 34oo 8675 Lait total 7065 7800 6900 6825 68jo 7125 7075 Lactose au litre 5o,45 5o,S3 47.^3 46,90 47.-57 43, 81 49,33 49,7" ^0,07 47,57 5o,45 4^,61 48,97 48,97 Lactose total 357,76 843,87 3i5,79 387,9; 334,36 352,97 346,45 » Dosage du sucre du sang (jugulaire) : 18 au malin (avant la f'^ inject.). .. o?, 38 (glucose) au litre 19 après-midi à 3''3o™ 0°, 19 » (hypoglycémie notable) » En examinant maintenant la sécrétion iirinajre, nous avons trouvé, dans la pre- mière expérience, que réijminalion du sucre par cette voie n'avait duré que 3 jours environ; dans la deuxième, elle ne s'était éteinte que le 3o avril, c'est-à-dire 12 jours après la première injection, mais dans les deux cas le sucre rencontré a été le glucose. Le sucre urinaire est donc ici identique à celui (^ue donne normalement la phloridzine chez tout autre animal d'expérience. Le rein laissant filtrer facilement le sucre du sang, c'esi le glucose qui passe dans Turine et il ne saurait donc s'agir, même chez les femelles laitières, de laclosine ])liloridzique ainsi qu'on l'a écrit. » Après un examen attentif des Tnbleaux précédents, on constate que si le lait renferme au litre |ilus de lactose après riiijection qu'avant, ce n'est certes pas dans les proportions indiquées par Cornevin. Jj'augmen- SÉANCE DU G JUIN 1904. l459 tation constatée n'est jamais considérable et elle ne devient très nette que si les injections de phloridzine sont fortes ou répétées (Expérience II); de pins, remarquons qu'elle est contrebalancée par une forte diminution dans la sécrétion mammaire, diminution qui est une conséquence obligaloire de la diurèse toujours observable chez les animaux phloridzinés. Si donc le lait est un peu plus concentré, il est surtout moins abondant et, tous comptes faits, il en résulte une diminution parfois très notable dans l'éli- mination totale du lactose. » En coniribuant'à rendre le rein plus perméable au glucose, c'est là la théorie de von Mering que nos expériences viennent appuyer, la phlo- ridzine engendre consécutivement de l'hvpoglvcémie; partant le tissu mam- maire, recevant moins de glucose, prolnira moins de lactose. >) L'action que semble avoir la phloridzine sur la sécrétion mammaire n'est dqnc, en réalité, que très indirecte; elle est la conséquence immé- diate d'un trouble rénal qui provoque à son tour hvpoglycémie et diurèse. » Nous examinerons ultérieurement les conséquences de l'hypoglycémie chez les femelles en état de lactation. « PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Recherches sur les causes de l'immunité naturelle des vipères et des couleuvres. Note de M. C. Phisalix, présentée par M. A. Chauveau. « Dans une précédente Communication (') j'ai montré que l'immunité naturelle des vipères etdes couleuvres, quoique très élevée, n'est pas absolue et qu'elle varie considérablement suivant que le venin est introduit dans le péritoine ou dans la cavité crânienne. Dans le premier cas, il faut loo™*^ à 120"^ de venin pour déterminer la mort, tandis que dans le second cas 2ing ^ /^mg suffisent. La plus grande partie du poison n'arrive donc pas aux centres nerveux. Que devient-il? Les expériences qui font l'objet de cette Note ont pour but de répondre à cette question. n Voici comment elles ont été exécutées : Une forte close de venin de vipère (iS^s à 20™ï) était dissoute dans a'"'"' d'eau salée et inoculée dans le péritoine ou sous la peau d'une vipère ou d'une couleuvre. Au bout d'un temps variable de i à i5 heures, on sacrifiait le reptile et l'on reclierchait par la niélliode physiologique (inoculation au (') Comptes rendue, 27 juillet igoS. l45 M. Cii. Ren'abii. — Sur la vitesse critique des ballons dirigeables i^oô M. P. ViLLABD. — Sur les rayons catho- diques i4o8 M. Iliovici. — Sur une méthode propre à mesurer les coeflicients de self-induction. i4ii M. F. -P. Le Roux. — Des phénomènes qui accompagnent la contemplation à la chambre noire de surfaces faiblement éclairées par certaines lumières spéciales. Cas des taches de sulfure phosphorescent. EtTeL des anesthésiques i4'3 M. Jean Becquerel. — Sur l'anesthésie des métaux i4'5 M. Ch. iNoRDMANN. — Méthode pour l'enre- gistrement continu de l'état d'ionisation des gaz. lonographe i4i8 MM. André Brochet et JosEru Petit. — Influence de la fréquence dans l'électro- lyse par courant alternatif 1421 M. .\lbert Colson. — Sur l'emploi des rayons N en Chimie l'i-^ M. P. Freundler. — Sur la réduction de l'alcool o-nitrobenzylique. Remarque- générales sur la formation des dérivés in- ilazyliques 1425 M. F. BoDBoux. — Nouvelle méthode de préparation des anilides i4-'7 M. J. DuMONT. — Sur les engrais humiques comi>lets i4-9 MM. F. BoURQUELOT et L. Marchadier. — Etude de la réaction provoquée par un ferment oxydant indirect (anaéroxydase). i432 M. J. DE LoVERDO. — L'étoullage des cocons par le froid artificiel 1434 M. J. Richard. — Sur deux lilets destinés à la récolte du plankton i43G M. DE WiLDEMAN. — ^ur les Acarophytes. 1437 M. GuEDRAs. — Sur le sulfafe de baryte de la Lozère i4'i'^ ,M. !•;, DE Martonne. — Sur la plate-forme des hauts sommets des .\lpes de Transyl- vanie 1450 .\l. F'. DE Montessus de Ballore. — Sur les conditions générales de la sismicité des pays barbaresques i443 M. HûUDAS. — Sur une éruption volcanique qui a eu lieu en Arabie, près de la ville de Médine, le 3o juin 1206 i44-'' M. A. -G. Natuobst. — Sur la flore fossile des régions antarctiques i447 M. Louis Fage. — Sur les formations ergas- toplasmiques des cellules néphridiales de sangsue (Ilirudo niediciitalis) i45o W 23. SUITF. DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. MM. Ed. TouLousii et Cl. Vurpas. — Rap- port entre l'intensité des réflexes el l'or- ganisation nerveuse....! 14^2 M. J. TissoT. — La respiration dans une atmosphère dont l'oxygène est consiiléra- blemenl raréfié n'est accompagnée d'au- cune modification des combustions inlra- organiques évaluées d'après les échange.^ respiratoires M. Ch. Porcheb. — Des injections de phlo- bulletin bibliographique Errata .454 Pages, ridzine chez la vache laitière 14J7 M. C. Pms.M.ix. — Recherches sur les causes de l'immunité naturelle des vipères et des couleuvres 1459 M"" Gihard-Mangin et M. Victor Henri. — .\gglutinatian des globules rouges par l'hydrate ferrique colloïdal, le chlorure de sodium et différents sérums 1461 M. VÉDiE adresse une Note « Sur la radio- activité inductrice et induite » i/l 463 i463 i464 PARIS. — IMPRIMERIE G.\ UTHIË R - V IL LA KS. Quai des Grands-Augustins, 5b. Le Gérant ; (tAUTHIBR*VillaRS. 1904 ^Càpl PREMIER SEJIESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. N° 24 (13 Juin 1904). " PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composenl des extrails des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits desMémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger d$ l'Académie comprennent au plus 6 pages par miméro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu à^i la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés ])ar le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont Ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. . Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personti qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A( demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un i sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s( tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomn mais les Secrétaires ont le droit de réduire cetExti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f< pour les articles ordinaires de la correspondance c cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à tem le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte n> actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche»' figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sera autorisées, l'espace occupé par ces figures compi pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus a) l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi çui précède la séance; leurs Mémoires par MM. les Secrétaires pi avant B^ Autrement la présentation sera re. sont priés ■ I séance ii>>< •JLl ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 13 JUIN 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ÉNERGÉTIQUE BIOLOGIQUE. — La conUaclion musculaire appliquée ail Soutien des charges sans déplacement (trai'ail statique du muscle). Confrontation de ce travail intérieur avec la dépense énergétique qui l'engendre. Influence de la valeur de la charge. Note de M. A. Chauveau. « Je commence, dans la présente Note, l'exposition résumée des résultats donnés par les expériences que j'ai exécutées sur les muscles de l'avant-bras avec un outillage nouveau, pour établir, d'après la valeur des échanges respiratoires, les lois de la dépense énergétique liée à l'exécution delà contraction musculaire, c'est-à-dire à la production du travail phy- siologique ou travail intérieur des muscles. » Il s'agissait de déterminer et de comparer cette dépense dans les trois formes de contraction musculaire : » 1° La contraction statique ou fixe, employée à l'équilibration des résis- tances ou au soutien simple des charges sans déplacement (/racai/^/a/Z^i/e); » 2° La contraction dynamique avec raccourcissement graduellement crois- sant du muscle s'employant au soulèvement d'une chargée (travail moteur ou positif) ; » 3" La contraction dynamique avec raccourcissement graduellement décroissant du muscle s'employant au refrènement de la descente d'une charge (travail résistant ou négatif). » Dans la première de ces formes (contraction statique) le travail phy- siologique ou l'effort du muscle est continu. » Dans les deux autres formes (contraction dynamique avec raccourcisse- ment graduellement croissant ou décroissant), le travail physiologique est C. K., 1904, I"' Semestre. (T. CXXXVIII, N" 24.) l66 l466 ACADÉMIE DES SCIENCES. nécessairement en discontinuité, puisqu'il ne peut se prolonger que par répétition. C'est un inconvénient. J'ai réussi à le pallier dans une certaine mesure. Grîice à mon nouvel outillage, on fait converger la contraction alternative des fléchisseurs et des extenseurs de l'avant-bras vers le même but : l'exécution à peu près continue d'un même travail mécanique moteur ou résistant. La continuité n'est pas parfaite parce qu'elle est nécessaire- ment suspendue un court instant au moment où la commutation fait passer la charge d'un système de muscles sur l'autre. » Mais le dispositif instrumental permet d'opérer la même commutation alternative dans le cas de contraction statique. D'où uniformité parfaite des conditions du travail physiologique du muscle dans ses trois formes. On peut ainsi arriver à des comparaisons rigoureusement exactes dans l'étude de la dépense qu'entraîne ce travail intérieur. » Cette dépense propre du travail musculaire, déterminée d'après les échanges respiratoires, tout particulièrement par la différence des valeurs moyennes de O^ absorbé à la minute pendant chaque état d'activité des muscles et pendant leur état de repos, a été successivement étudiée dans les trois formes de la contraction, d'une manière rigoureusement symé- trique. Que l'effet de la contraction aboutît à un simple effort statique ou équilibrant, ou à du travail mécanique, moteur ou résistant, il y a eu, dans toutes les expériences : » 1° Même durée du travail intérieur de la contraction : 3 minutes; » 2° Même valeur des charges soutenues ou déplacées, soit i'''^,5, 3'"'', » 3° Même nombre des alternances musculaires : i3, aG, 39 ou 52; » 4" Même état physiologique du sujet (' ) : à jeun depuis 16 heures; » 5" Même choix du moment de l'expérience : le matin avant midi; » 6° Même marche générale des expériences. Chacune d'elles compre- nait uniformément 1 2 temps : 4 pour la dépense-repère de l'état de repos, 2 pour chacune des valeurs du travail; tous ces temps répartis constamment dans le même ordre au cours de l'expérience. w Dans la contraction statique, dont nous nous occupons tout d'abord, il se rencontre que la force élastique en puissance, comnuiniquée au muscle , èquikbre à la fois la cliarge extérieure soutenue et la résistance intérieure que le muscle, tendu par cette charge, oppose à son raccourcissement . Celte force de tension (') M. Bocquillon, professeur de gymnastique et étudiant en médecine, qui m'a prèle son concours avec un zèle et une complaisance dont je lui suis reconnaissant. SÉANCE DU l3 JUIN 1904. 14^7 donne donc la mesure proportionnelle de l'aclwité ou de la valeur du travail physiologique du muscle. El alors, si le raccourcissement de celui-ci est constant, le travail musculaire croit nécessairement comme les charges équilibrées . Donc la dépense énergétique inhérente au travail de soutien des muscles doit croître de la même manière et se montrer proportionnelle aux charges. » C'est particulièrement à la vérification de ce parallélisme, déjà établi pour le cas de la contraction continue du biceps, que je me suis attaché dans ma nouvelle Étude de la dépense qu'entraîne la contraction statique. Il importe de savoir si cette dépense n'est pas modifiée par l'intervention des conditions particulières qu'on est obligé d'introduire dans le dispositif expérimental, pour réaliser la symétrie qu'impose la comparaison néces- saire de la dépense de la contraction statique et de la contraction dyna- mique. » Deux séries d' expériences ont été consacrées à cette étude de la dépense de la contraction statique appliquée à l'équilibration des charges soutenues par les muscles moteurs de l' avant-bras fléchi à angle droit sur le bras. » a. Dans la première série , symétrique, j'en préviens à l'avance, à celle du travail moteur variant en fonction de la valeur de la charge, le parcours de celle-ci et la vitesse avec laquelle il est effectué restant constants, on a étudié la dépense du travail statique que les muscles moteurs de l'avant- bras effectuent en soutenant les charges i""^, 5, 3''s, 4''^>5, &^ pendant 3 minutes, avec le nombre fixe d'alternances musculaires qui seront uti- lisées dans le travail moteur corres^îondant, c'est-à-dire i3 par minute. » h. Dans la deuxième série, symétrique à celle du ira^'ai/mo/ewr variant en fonction de la longueur du chemin parcouru dans l'unité de temps, la charge déplacée restant constante, on a étudié la dépense du soutien fixe de cette charge avec le nombre variable d'alternances musculaires utilisées dans le travail moteur lui-même, c'est-à-dire i3, 26, Sg, 52 à la minute. PREMIÈRE SÉRIE D'EXPÉRIENCES. - Influence de la valeur m. la charge SOUTENUE SUR LA DÉPENSE DE LA CONTRACTION STATIQUE. » Cette série comprend deux groupes distincts d'expériences. » PREMIER GROUPE. — 11 se compose de six. expériences exécutées pour la plu- part dans d'excellentes conditions, avec charge variable (i''s, 5, 3''s, 4''",5, 6''?) et nombre constant d'alternances (i3). Les résultats sont exposés dans les Tableaux ci-après. l468 ACADÉMIE DES SCIENCES. Tableau A. — Exemple détaillé d'une expérience. c. Coefficients respiratoires. a. Conditions des b. Débit - — -~ — " muscles. respiratoire. CO^ exhalé. 0' absorbé. I cm' cm' I. Repos 6,570 233 242 II. Soutien de I •'5,5 7,552 272 293 III. » 3''s 8,719 3i5 33o IV. » 4''^5.... 9,885 349 363 V. Repos 6,201 2i5 245 VI. Soutien de ei'B 11,420 4o8 4i6 VII. » &"' ",390 396 435 VIII. » 6H' 9,670 35o 38i IX. Repos 6,355 223 244 X. Soutien de S^s 8,289 280 3i4 XI. » ikg,5.... 6,907 229 268 XII. Repos 6,447 220 207 Tableau B. — Résumé de l'expérience précède nU-, donnant les résultais moyens, d'où l'on tire la valeur de la dépense afférente à l'exécution du travail muscu- laire, d'après la diff'érence des quantités de O^ absorbé pendant l'état de repos et l'état d'activité des muscles étudiés. e. Dépense du c. Coe fficients travail ■ a. Conditions respiratoires. musculaire des b. Débit — — ■ d. . Quotient en muscles. TL-spiratoire. CO ' exhalé. 0- absorbé. respiratoire. 0 ■ absorbé. 1 cm' cm' cm' A. Repos 6,393 223 247 0,902 » B. Soutien de i''s,5. 7,229 25l 281 0,893 Zk C. 3''s . . . 8,5o4 297 322 0,922 75 D. 4^*^,5. 9,777 349 372 0,938 125 E. 6"^... I I ,4o5 402 425 0,946 178 Tableau C. — Valeur de la dépense du travail musculaire d'après la moyenne du débit et des échanges respiratoires, dans l'ensemble des 72 épreuves des 6 expé- riences de la série. e. Dépense du c. Coefficients travail a. Conditions respiratoires. musculaire des 6. Débit — — — — — — — ■ rf. Quotient en muscles, respiratoire. CO- exhalé. O- absorbé. respiratoire. 0- absorbé. 1 cm' cm' cm' A. Repos 6,026 227 267 o,85o » B. Soutien de I ••;■', 5. 6,708 264 307 o,852 W C. » Z^-i... 7,735 Soi 346 0,870 79 D. » 4i's,5. 9,3i7 358 4oo 0,895 133 E. » e^s... 11,109 426 404 ",918 197 SÉANCE DU l3 JUIN 1904. 1469 » Ce dernier Tableau montre avec la plus grande netteté les rapports de l'activité des échanges respiratoires et de la dépense qu'ils expriment avec la valeur du travail de soutien, c'est-à-dire celle des charges que ce travail équilibre ou neutralise. Il suffit de comparer la valeur des charges, repré- sentative de celle du travail musculaire (première colonne du Tableau : a. Conditions des muscles) avec la valeur de la dépense corrélative du tra- vail (sixième colonne du Tableau : e. Dépense propre du iravail musculaire, estimée en O- absorbé) pour constater que la marche ascendante de ces deux valeurs s'effectue à peu près parallèlement. » Mais la constatation de ce parallélisme, qui se manifeste également dans les expériences de contraction continue des fléchisseurs de l'avant- bras, ne veut pas dire que les choses se passent de la même manière dans les deux cas. Avant de se prononcer, il était nécessaire de faire de nouvelles constatations, qu'on s'est procurées dans les conditions suivantes : » DEUXIÈME GROUPE D'EXPÉRIENCES. - C'est la répétiùon de celles dont il vient d'être rendu compte. Seulement les muscles fléchisseurs et extenseurs n'entrent en alternance qu'une seule fois par minute, pour soutenir les charges i''6,5, 3''s, 4''°, 5, 6''e. La durée des soutiens alternatifs est donc d'une demi-minute, au lieu d'un trei- zième de minute. On se rapproche ainsi de la continuité du soutien étudiée dans mes anciennes expériences. Tableau A. — Une expérience détaillée, comme exemple, c. Coefficients respiratoires. a. Conditions des b. Débit . muscles. respiratoire. CO^ exhalé. O- absorhé. I cm' cm' I- Repos 6,763 287 280 II. Soutien de i''?, .5 7,262 267 3o.5 III. » s^g 8,262 299 345 IV. » 4^8,5 9,731 36o 395 V. Repos .5 , 783 209 263 VI. Soutien de 61*5 12,026 434 442 VII. » 6''s 11,903 4i3 421 VIII. » 4i93o 355 387 0.917 112 E. » 6^^.. . 11,964 423 432 0,979 157 Tableau C. — Valeur de la dépense du travail musculaire, d'après les moyennes du débit et des échanges respiratoires, dans l'ensemble des 24 épreuves des deux expériences de la série. c. Coefficients e. Dépense rcs]) iratoires. du travail a. Conditions des b. Débit --^ — — — -- d. Quotient musculaire muscles. respiratoire. CO-exhal. é. 0= absorbé. respiratoire. en 0' absorbé. A. Repos 1 6,477 cni3 242 cm' 288 o,84o cm" » B. Soutien de l'^s, 5 . 7,36i 271 324 0,836 36 C, 3') Par conséquent, si l'on met en évidence l'influence que de petites oscillations de la température ou des actions extérieures exercent sur un système défini par deux variables à hystérésis, comme l'ontfaitM. L.Marchis et M. H. Chevallier, on ne prouve pas par là que la viscosité est entièrement négligeable dans le système étudié ; on démontre seulement que l'une des deux variables correspond à une action de viscosité très petite ; l'action de viscosité correspondant à l'autre variable peut subsister et se manifester [)ar divers effets. » PHYSIQUE. — Sur la propriété que possèdent un grand nombre de corps de projeter spontanément et continuellement une émission pesante. Note de M. R. Blo\dlot. Il En considérant qu'une source lumineuse faible, telle qu'un écran phosphorescent, peut servir de réactif à des agents physiques divers, je fus amené à penser que ce même réactif pourrait peut-être servir à déceler des phénomènes relatifs à la pesanteur restés jusqu'ici inaperçus. Des recherches entreprises dans cette direction m'ont conduit à constater les faits suivants. » Première expérience. — Sur une bande de carton on a fixé, avec du collodion, un peu de sulfure de calcium formant une tache A de quelques millimètres de diamètre (ou mieux une croix à branches très déliées), que l'on a ensuite rendue phosphorescente en l'insolant; le carton est assujetti horizontalement, de façon que l'espace soit libre au-dessus et au-dessous de la tache phosphorescente. Si, au-dessus de la tache A, on vient à placer un disque métallique, par exemple une pièce de deux francs, la tache devient aussitôt plus visible (') et cette augmentation persiste, quelle que soit la hauteur à laquelle B est élevée au-dessus de A, même quand cette hau- teur est portée à plusieurs mètres, à condition que la pièce B soit exacte- ment au-dessus de A et que son plan soit horizontal ; si l'on écarte tant soit peu la pièce de la verticale de A, ou si on l'incline, l'action cesse. (') Avoir soin d'observer la tache aussi normalement que possible. l474 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Deuxième expérience . — Plaçons maintenanl la pièce B au-dessous de la tache phosphorescente; si la 'distance de B à A surpasse environ 6""", on n'aperçoit aucun effet, mais, si l'on rapproche B davantage, on constate une action, comme quand B est au-dessus. » Les deux expériences précédentes donnent, du reste, des résultats identiques quand le carton est retourné de façon que la tache de sulfure se trouve sur sa face inférieure. » La dissymétrie de l'action exercée par la pièce sur le sulfure, selon qu'elle est placée au-dessus ou au-dessous de lui, prouve que \a. pesanteur intervient dans celte action. » Au lieu de la pièce d'argent, on peut employer du cuivre, du zinc, dn plomb, du carton mouillé, etc.; d'autres substances, au contraire, ne pro- duisent aucune action : par exemple l'or, le |)laliiie, le verre, le carton sec, etc. Je reviendrai ultérieurement sur les propriétés des différentes substances relativement à ces actions. » Troisième expérience. — Assujettissons la pièce B de manière que son plan soit vertical (en la collant parla tranche à l'extrémité d'un brin de paille fixé horizontalement), puis, explorant l'espace à l'aide du sulfure phos[)ho- rescent, cherchons les points où la phosphorescence est renforcée : on trouve que ces points sont situés sur deux courbes analogues à celles que formeraient deux jets liquides qui sortiraient avec une faible vitesse des deux faces verticales de la pièce; ces courbes ne semblent toutefois pas être des paraboles, mais plutôt avoir chacune une asymptote verticale. » Il est visible que tous les phénomènes que je viens de décrire s'expli- quent si l'on admet que la pièce d'argent projette par toute sa surface une émission pesante qui, lorsqu'elle atteint le sulfure, le rend plus visible : suivant cette hypothèse, en effet, dans la première expérience, la face infé- rieure de la pièce projette de haut en bas une émission matérielle, laquelle, la pesanteur aidant, continue indéfiniment son chemin ; dans la seconde expérience, c'est la matière projetée de bas en haut par la face supérieure de la pièce qui vient exciter le sulfure, mais l'action de la pesanteur étant, cette fois, de sens contraire à la vitesse initiale, la matière projetée ne peut s'élever qu'à une hauteur limitée, comme cela a lieu dans le cas d'un jet d'eau. La troisième expérience est l'analogue d'un jet sortant d'un ajutage horizontal ; comme la pièce émet aussi par la tranche, on doit s'attendre à trouver une région d'action dans le plan vertical qui la contient: c'est ce que l'on reconnaît en effet. » Ainsi, l'hypothèse d'une projection de matière rend bien compte des SÉANCE DU l3 JUIN 1904. ^^7^ expériences précédentes, mais, de plus, celle hypothèse m'a suggéré beau- coup d'aiilres expériences, qui loules ont donné les résultats prévus : je vais en décrire quelques-unes. » Quatrième expérience. — Fixons la pièce B de façon que son i>lan soit incliné. L'exploration à l'aide du sulfure indique alors l'existence de deux jets issus normalement des deux faces de la pièce et retombant ensuite comme dans la troisième expérience; on constate aussi l'émission par la tranche. » Cinquième expérience. — Le sulfure clant fixé en un point A, et la pièce de monnaie étant placée en un point B, éloigné de A de quelques décimètres, cherchons à orienter le plan de la pièce de manière que le jet lancé par sa foce supérieure vienne atteindre le sulfure : on constate d'abord que, pour que l'on puisse y parvenir, il faut que la perpendiculaire au plan de la pièce soit contenue dans le plan vertical qui passe par A et B, puis- que, lorsque celte condition est remplie, le sulfure est atteint pour deux valeurs de l'angle que cette perpendiculaire fait avec le plan horizontal : c'est, comme on sait, ce que l'on observe avec un jet d'eau et dans le mou- vement des projectiles. » Sixième expérience. — Disposons une première pièce B, verticale- ment, de façon que le jet qui sort de l'une de ses faces passe au-dessus de A : le sulfure n'en reçoit ainsi aucune action. Enlevons B,, puis dispo- sons une seconde pièce B^ dans une position symétrique de celle qu'occu- pait B,, par rapport au plan vertical mené par A parallèlement au plan dans lequel se trouvait B, : le sulfure ne reçoit non plus alors aucune action venant de B^. Maintenant, plaçons simultanément B, et B, dans les positions indiquées : aussitôt le sulfure devient beaucoup plus visible. L'explication est évidente : la rencontre des deux jets produit une colonne de matière tombant verticalement sur A. » L'émission pesante traverse une feuille de papier ou de carton, et même une planche de 2"" d'épaisseur; elle est au contraire arrêtée presque totalement par une lame de verre, contre laquelle elle rejaillit à la façon d'un jet d'eau. Si un tube de verre long d'environ i"" el ayant i'" ou 2"''" de diamètre intérieur est disposé dans une direction inclinée, lorsque de l'orifice supérieur de ce tube on approche une pièce de monnaie, l'écran phosphorescent placé devant l'orifice inférieur indique que l'émission de la pièce s'écoule par le tube. » Toutes ces expériences, et de nombreuses variantes dont la descrip- tion ne peut trouver place ici, prouvent surabondamment, à mon sens, l47*J ACADÉMIE DES SCIENCES. l'cxislencc d'une émission pesante. J'ai l'intention de faire connaître pro- chainement plusieurs propriétés intéressantes de cette émission. » M. Berthei.ot, en faisant hommage à l'Académie du second Volume de la quatrième édition du Traité de Chimie organique qu'il publie en collabo- ration avec M. Jungfleisch, s'exprime comme il suit : '( J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie le second Volume de la quatrième édition du Traité de Chimie organique que nous avons publié M. Jungfleisch et moi. Les grands développements pris par la Chimie organique ont conduit, dans l'intervalle de temps écoulé depuis la troisième édition, à la découverte de composés pour ainsi dire innombrables et dont les applica- tions pour la théorie et pour la pratique se multiplient tous les jours. Nous nous sommes efforcés de signaler ces nouvelles découvertes dans le cadre restreint d'un Traité élémentaire dont l'étendue a été portée à plus de 2000 pages. Nous espérons que ce Résumé méthodique pourra être de quelque utilité non seulement pour les jeunes gens, mais même pour les savants qui cherchent à se tenir au courant de la marche de la Science moderne. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission qui sera chargée de décerner le prix Leconte. Cette Commission devra se composer de sept Membres élus au scrutin, auxquels s'adjoindront les quatre Membres qui forment le Bureau. MM. Maurice Levy, Poincaré, Bouchard, Becquerel, Moissan, Janssen, de Lapparent réunissent la majorité des suffrages. En conséquence, la Commission se composera de MM. 3Iascart, Troost, Darbodx, Berthelot, Maurice Levy, Poincaré, Bouchard, Bec- querel, Moissan, Janssen, de Lapparent. SÉANCE DU l3 JUfX 1904. 1477 CORRESPONDAIS CE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Étude photographique du spectre de la planète Jupiter. Note de M. Millochau, présentée par M. J. Janssen. « La planète Jupiter se trouvant dans une position favorable, pendant les derniers mois de l'année passée, j'ai réussi k en obtenir, par la photo- graphie, plusieurs spectres. » Ces spectres, qui s'étendent de la raie F à la raie C, ont été obtenus en employant l'objectif visuel delà grande lunette de l'observatoire de Meudon (84''" de diamètre pour 16™ de distance focale) et un spectrographe composé : d'un collimateur à lentille achromatique de So"^™ de distance focale, d'un prisme taillé sous l'angle de 60" et d'une chambre photographique comportant un objectif achromatique de 292™'" de foyer. » Des essais préalables m'ont conduit à employer des plaques panchromatiques de la maison Lumière, qui m'ont donné des résultats bien supérieurs à ceux obtenus avec les autres plaques essayées. » Le dispositif adopté pour le spectrograpiie m'a permis d'employer une fente assez large (environ 0""",O75) permettant cependant d'obtenir, dans le spectre de Jupiter, les raies solaires relativement fines, avec une pose de 90 minutes. » Par suite de l'état du ciel, je n'ai pu obtenir d'épreuves utilisables que les 29 dé- cembre 1908, 2, 16, 26 et 29 janvier igo^. )) Je n'ai pu faire f[u'une épreuve de comparaison du spectre lunaire, le 26 janvier 1904. » Le spectrographe employé était fixé à une monture permettant d'orien- ter la fente dans toutes les directions et notamment dans trois positions : » 1° Parallèlement à la ligne des pôles de Jupiter, afin de comparer le spectre des bandes à celui du reste du disque ; M 2° Parallèlement à l'équateur de la planète afin de distinguer les raies planétaires des raies tell uriques par l'inclinaison des premières par rapport aux secondes en raison de la rotation de Jupiter; » 3° Suivant une direction faisant un angle de 45° avec ces deux pre- mières positions, afin de faire en même temps les deux comparaisons. » J'ai agrandi quatre fois les épreuves obtenues, en employant un procédé que j'ai imaginé et qui permet, au moyen de reproductions successives, de faire varier l'inten- sité relative des diverses parties d'un cliché photographique et de mettre en relief des détails trop faibles pour être facilement visibles sur le négatif original. » Les spectres obtenus montrent nettement cinq bandes d'absorption spéciales à l'atmosphère de Jupi-ter; ces bandes se trouvent près des 1478 ACADÉMIE DES SCIENCES. "k 618, 607, 600, 578 et 5i5, et correspondent à des bandes signalées dans le spectre d'Uranus, par Keeler. )) De plus, les bandes correspondant au spectre de la vapeur d'eau et la bande y. sont fortement renforcées. )) Toutes les bandes d'absorption sont relativement beaucoup plus intenses dans la partie du spectre provenant de la bande équatoriale sud de Jupiter, qui est la seule, cette année, qui soit large et intense. » La bande de la vapeur d'eau située près de D est bien parallèle à cette raie dans les épreuves des 2 et 16 janvier 1904, la raie D est d'ailleurs net- tement inclinée par rapport au spectre de comparaison. » En résumé, je ferai remarquer que ces résultats confirment par des documents photographiques les observations oculaires faites par les astro- nomes qui se sont occupés des spectres planétaires et les conclusions qui ont été déduites de ces observations. » Ils confirment complètement les travaux de M. Janssen qui, à la suite de sa découverte, en 1866, du spectre de la vapeur d'eau et des gaz de notre atmosphère, rechercha et signala la présence de ce spectre dans les principales planètes du système solaire, et émit l'opinion que les atmo- sphères de ces planètes sont semblables dans les grandes lignes et contien- nent les mêmes éléments principaux que celle de la Terre. » Les bandes nouvelles faibles signalées dans le spectre ilc Jupiter et l'existence de la bande >.6i8, trouvée depuis longtemps dans le spectre des planètes supérieures, indiquent qu'il y a en plus dans les atmosphères de ces mondes un gaz n'existant pas dans celles des planètes inférieures, ou n'y existant qu'en faibles proportions. C'est entre les planètes supé- rieures un point de ressemblance de plus à ajouter à ceux déjà constatés. » J'ai l'intention de continuer ces études à l'observatoire du Mont-Blanc, en utilisant la grande lunette qui y est installée, la situation de cet obser- vatoire étant particulièrement favorable à ce genre de travaux, rendus si difficiles en raison de la présence de l'atmosphère terrestre. » J'ajouterai que c'est d'après les indications de M. Janssen et grâce à ses conseils que j'ai entrepris ces travaux et je tiens à l'en remercier ici. » Remarques sur la Communication précédente, par M. J. Jaxssex. « L'étude des spectres des planètes a une importance considérable. C'est par elle, en effet, que nous pouvons arriver à connaître la composi- SÉANCE DU l3 JUIN 1904. l479 tion de leurs almosphères et par là prononcer sur les similitudes ou les différences que ces astres peuvent présenter, à ce point de vue, avec notre Terre. » Dès l'année 1862 j'ai cherché à jeter les bases de cette étude par mes recherches sur les raies tellaricjues du spectre solaire, c'est-à-dire des raies qui, dans ce spectre, sont dues à l'action de l'atmosphère terrestre. H La découverte du spectre de la vapeur d'eau faite en 1866 a étendu encore le cercle de ces études en permettant la recherche de ce corps si important, qui joue un si grand rôle dans les phénomènes de la végétation et de la vie, dans les atmosphères planétaires et même dans celles des étoiles, ce qui a permis de classer ces dernières et de leur assigner un âge relatif. (Voir à cet égard la lecture faite à la séance des cinq Académies du 2.5 octobre 1887 5w l'âge des étoiles.) " Ces considérations montrent tout l'intérêt que présente le travail de M. MiUochau que j'ai été heureux de provoquer et d'encourager. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une dassc cV èqiialions diffèrenlielles à inlc'grales multiformes. Note de M. Pierre Boutkoux. « Parmi les équations dont les intégrales possèdent un nombre infini de branches, les plus simples sont les équations de la forme _y' = A + Bj' + C r^ + Dj^ que l'on peut ramener aux équations suivantes : (,) y=c/- + Dj% (2) ^'=v^L(a;) + P(^). -^^y-\ » Soit/? le degré de L, m le degré de P. Je me suis placé dans le cas où /; <; (en supposant m>>i), et je me suis proposé de rechercher comment se comportaient l'ensemble des points critiques x^ et l'ensemble des déterminations S/(a;) d'une intégrale quelconque z(^.x). Dans ce but, j'ai cherché à étudier l'intégrale z{^x) au voisinage du point critique trans- cendant X = ce. » Élude d'une branche d'intégrale. — Soit S un cercle ayant son centic lliSo ACADÉMIE DES SCIENCES. à l'origine, pour rayon | X„ |, et lel qu'à l'extérieur de ce cercle on ait : V(x) = [(m-hi)b-h i]x"', I^K^, ('y^ nombre donné X, étant un point critique quelconque, on peuL calculer une valeur appro- chée de l'une quelconque z des deux branches qui s'annulent en a-,. Traçons un cercle 1 de centre O et de rayon «.a:, (■/ << ^). On a : à l'extérieur de 2 :; = (6 + i)(x"'^' - x"'^')-+- i,^' à l'intérieur de 1 | :; | > X] a: /«+t \m-hi I £ I et I £, 1 étant inférieurs à -r-^-> h et 1 restant fixes, lorsque 1 .t, I croît. » Il résulte de là que z ne saurait s'annuler qu'au voisinage des racines (^fn _j_ jyfmes (|g x'"^'. Soit a une telle racine, y et y' denx nombres arbitrai- rement petits. J'ai vérifié qu'à partir d'une certaine valeur de|a;, |, la branche d'intégrale z s'annule, d'une part, dans le cercle de centre a et de rayon | a j^ et ne saurait, d'autre part, s'annuler deux fois dans le cercle de rayon \7.\'~'''. En d'autres termes, si nous partons d'un point a?„ intérieur à 1 avec une même détermination \/s„, et si nous balayons le plan en faisant tourner autour de x„ une droite x„x, nous ne rencontrons ainsi que m -h T points critiques, respectivement voisins des zéros de x'"'^' — x'"'^' . Si, par chacun de ces m -+- i points critiques, nous menons une coupure recti- Ugne allant à F infini, l'intégrale qui admet la valeur initiale \Jz„ devient une fonction uniforme de x dans tout le plan. » Nous appellerons branche d'intégrcde la fonction ainsi définie, x,, . . ., oc,„^^ ses points critiques. Lorsqu'on tourne autour d'un nombre fini de points critiques, on obtient une nouvelle branche ayant ses points critiques respectivement voisins de x^, .. ., a:,„^_,, en sorte que l'on peut, sans ambi- guïté, les affecter respectivement des mêmes indices i, .... m -h i ■ « Quasi-périodes. — Lorsqu'on décrit un contour fermé issu de x„ et entourant un point critique d'indice i, puis un point critique d'indice 2, z augmente de o>. On peut vérifier que, si l'on décrit n fois de suite un tel contour, z augmente de (i + i)nio, ([ j | étant arbitrairement petit si l'on prend \x^\ assez grand). L'accroissement to constitue un type de quasi- période pouvant être ajoutée ou retranchée. Il y aura, en général, pour les intégrales de (3), m types différents de quasi-périodes, le plus souvent non comniutables (ce qui veut dire que la valeur d'une somme algébrique de SÉANCE DU l3 JUIN igo^. l/|8l quasi-périodes dépendra de l'ordre dans lequel ces périodes seront ajou- tées on retranchées). Je puis en déduire qu'une aire quelconque (exté- rieure au cercle S) conlient en général une infinité de délerminations :;,(a:„) de z(a;-„). quel que soit j;'„. » Pour qu'il n'en soit pas ainsi, il faut qu'une infinitéde ces détermi- nations viennent à coïncider. Or cela exige : » 1° Que les quasi-périodes soient réductibles à deux; » 2° Qu'il existe une relation entre les quasi-périodes, c'est-à-dire une combinaison d'un nombre fini de quasi-périodes qui soit identiquement nulle quels que soient x„ et la valeur initiale \/z„. » Soit, en particulier, m ^ 3. Le degré p de L sera, d'après nos hypo- thèses, o ou T . Je me suis proposé de rechercher s'il existe alors des équa- tions (2) dont les intégrales possèdent deux quasi-périodes commutables. Bans le premier cas (jo = o), cette recherche conduit aux résultats suivants : On reconnaît que la condition nécessaire et suffisante pour qu'il y ait commutabilité des périodes est que l'infini soit un pôle pour une branche quelconque d'intégrale, ce qui n'a lieu que lorsque l'équation (3) admet pour intégrales particulières deux polynômes. En ce cas, on peut construire dans tout le plan, et sans ambiguïté aucune, un réseau de parallélogrammes curvilignes des quasi-périodes dont les sommets sont tous les points cri- tiques d'une même intégrale, ^ensemble des points critiques, comme Ven- semble des ^(^), n a d'autre point limite que V infini. Mais ces intégrales se trouvent être immédiatement réductibles à des fonctions connues. Au moyen d'un changement de variable linéaire, on les ramène à la forme (3) -=V^4-V x^~^. 9 » Posant >Jz ^= x(t, -+- ~), i\x = /(6ri -t- i), on obtient dr. nit- — I 13 1- 2/-r^ =-0^ ^ dl 'i — 36i- I — 36<- » Lorsque p = o, toutes les équations pour lesquelles les quasi-périodes sont commutables se ramènent donc à une équation linéaire. » MÉCANIQUE. — Energie en jeu dans les actions statiques. Note de M. Eugèxe Lebert, présentée par M. Maurice Levy. « Dans une Communication (^Comptes remlus du 24 mai 1904), M. Ernest Solvay, à l'occasion des expériences de M. le professeur Chauveau sur C. K., 1904. I»' Semestre. (T. CXXXVUI, N" 24 ) 167 Î^Sa ACADÉMIE DES SCIENCES. l'énergie miisciilaire, montre clairement qu'il n'y a, en général, aucune relation simple entre l'énergie mise en jeu dans les actions statiques et ces actions. Mais il peut se présenter aussi des cas oîi l'effort est exactement proportionnel à l'énergie, et il semble que ce sont précisément ces cas que M. Chaiivcau a cherché à réaliser. Assurément, un effort ou un poids ne peut ê(re équilibré que par une force ayant les mômes dimensions MLT~-; il n'y a aucune raison pour donner à Cette réaction un nom spécial énergie de sustentation vu dépression vive. Cette réaction dérive de l'énergife comme )â force électrique dérive dil potentiel élecli ique. )- Si W est le travail ou l'énergie ML'-T-% le vecteur -^ sera une force. ■» Si P est une puissance, ML^T~^ et V, une vitesse, le vecteur ^ sera aussi une force. » Les évaluations et leurs conséquences sont faciles dans quelques cas pai ticuUers : » 1° Une lige de longueur L, de seclion S, supporte, avec un allongemenl /, un poids -k jDiacé sans choc; le travail du poids partant de la valeur o pour atteindre là valeur t. est \t.I\ le travail des forces élastiques (qui n'est pas le travail élastique ;t) expression vicieuse facile à éviter en disant effort par unité de surface\ est DU en tire d\N _ ES/ dl ~ L ~ "■ » La réaction verticale e^l proportionnelle à / quand le travail est proportionnel à /- ; mais sous cette autre forme W = -r.L =^, / est proportionnel à ir qiiand W est pro- portionnel à i:^ Si l'on s'impose la condition / constant en faisant varier S de façon ([ue 4 soit constant, on voit que l'allongement comme le travail des forces élastiques est simplement proportionnel à -. » 2° Dans un jet de (luide vertical, la puissance à l'orifice est P|,=:o qv/H, le débit ./ = SoV„, si So est la section de l'orifice et ¥„= ^/^é' H; '^ vitesse correspondant à la charge H; cela donne Po^riSSoVJ. A une hauteur où la vitesse se réduit à V corres- pondant à "une charge h, la section du jet élanl devenue S, la puissance est réduite à P= i3SV^ avec la condition S(|V„ rrSV; la puissance n'est en somme fonction que du carré de la vitesse et doit s'écrire I-* =^ JoS^o^ ". r/P » Alors 4r, =oSV.V=rSSV^=2 4'oS/(. r/V SÉANCE DU l3 JUIN igo/j. l483 » C'est cette réaction dérivant de la puissance qui fait équilibre au poids M^' dans la section du jet où l'on a M = 20S /;. )) 11 y a un cas où le poids soutenu est proportionnel à la puissance; c'est quand, h étant constant, la puissance comme le poids varient seulement avec la section du je!. » Ces exemples prouvent, qu'a» moins dans certains cas, l'énergie ou la puissance peut être proportionnelle aux actionsstaliques qui en tlérivent('). M. Chauveau a eu raison de se mettre dans un de ces cas particuliers en comparant des allongements identiques de muscles. Si l'énergie muscu- laire, comme celle d'une tige métallique, pouvait se représenter par W^ -77/i jgg, comnieLelS sont sensiblement constants, il suffirait, pour que la proportionnalité cherchée se réalisât, que ~ fût constant, c'est-à-dire que la tonicité ou élasticité du muscle provoquée par le poids fiit proportion- nelle à ce poids et à l'énergie mettant le muscle en action (énergie mesurée par la quantité de chalem- dégagée pendant la durée de l'action). Or, c'est ce qui paraît bien résulter de l'expérience. » L'essentiel, semble-t-il, est de bien vérifier si les expériences sont con- duites d'après ces principes, et de bien définir les conditions de l'expé- rience; car un sujet, même exercé, devra mettre en jeu beaucoup plus d'énergie quand l'effort sera très oblique par rapport à la direction du muscle, la dérivée de celte énergie étant maximum dans la direction des fibres musculaires. » OPTIQUE. — Sur l' indice de réfraction des solutions . Note de M. C Ché.ve veau, présentée par M. Potier. « J'ai étudié les indices des dissolutions aqueuses de trente-cinq corps différents (acides, bases, sels minéraux) pour diverses concentrations. Parallèlement, j'ai déterminé la densité de ces solutions. La mesure des {') Cela a lieu aussi dans les cas envisagés par M. Ernest Solvay. Dans le serpentin, la masse d'eau en mouvement et, par suite, l'énergie, sont proportionnelles au nombre despires. Dans la série d'électroaimants identiques, pour que l'intensité du courant reste la même, il faut que la force éleclromotrice et, par suite, la puissance, soient pro- portionnelles au nombre des électro-aimants, la résistance du circuit étant proportion- nelle à ce nombre. On constate donc, même dans ces exemples, que les actions statiques envisagées sont proportionnelles aux puissances dont elles dérivent. l/i84 ACADÉMIE DES SCIENCES. indices était faite au réfractomètre Féry, celle des densités avec la balance de Mohr. » D'après les résultats obtenus, on peut construire les courbes donnant l'indice en fonction du pourcentage en poids du sel dissous. » En général, on n'obtient pas ainsi des droites. Il n'y a donc pas géné- ralement proportionnalité entre la variation d'indice et la variation de poids du corps dissous (contrairement à la loi de Walter). ■» Grâce à la connaissance de la densité, on peut aussi construire les courbes donnant les indices en fonction de la concentration (teneur en grammes par litre). Dans ce cas également, il n'y a pas proportionnalité. )) J'ai cherché à séparer l'action du sel sur l'indice n de la dissolution en admettant (') que (n — i) est la somme de deux termes, l'un, n, — i, pro- venant du sel dissous, l'autre, /?«—!, provenant de l'eau de la dissolution et en admettant de plus que l'on peut calculer l'indice actuel de l'eau dans la dissolution d'après le volume qu'elle occupe, en supposant vraie la loi de Gladstone ou la loi de Lorenlz pour les variations de l'indice avec le V, 1 me. » Si l'on admet la loi de Gladstone = const., on trouve pour l'in- d o de l'eau dans la dissolution ^ _ , , (n,— i)(ioo — p)]) Il g — 1 -1 j 100 ]• '.ont la densité de la dissolution, p le poids de sel dissous dans loos de la solution, /. 1 indice ordinaire de l'eau. » Si l'on admet la loi de Lorentz — ; = const., on obtient /?--t-3 a i / loo n\ + i ▼ 100 n\ + 2 » Les valeurs calculées par ces deux méthodes différent peu d'ailleurs. » D'après l'hypothèse que j'ai faite, la quantité A ^ « — 7?^= /?^ — i représente la part due au corps dissous. Si l'on construit des courbes en portant A en ordonnées et la concentration G en abscisses, on obtient en général une droite, c'est-à-dire un résultat plus simple que celui obtenu en portant l'indice n en ordonnées. (') Comme il résulte de la loi de Gladstone. 93,38 89,87 83,88 " ^"î // '^•^ 70,15 61,69 52,36 4', 99 3o,i4 16,18 SÉANCE DU l3 JUIN igo/î. M A titre d'exemple, je donnerai les résultats avec SO■'H^ i/,85 c. 1751 ,56 1629,43 •479,73 1307,57 I 122 ,39 932,88 741,67 554,53 367,71 180,00 lin- D. A. 4317 1,8364 o,4o34 ,4379 i,8i3r 0,3766 ,4377 ,43l2 ,4216 ,4io4 ,3981 ,3853 ,3706 ,3532 1,7641 0,3428 1,6909 o,3o34 1,6037 0,2612 i,5i22 0,2172 i,4i65 0,1731 i,32o3 0,1299 I ,2200 0,0864 1,1125 0,0432 c' 0,000 23o3 2311 2317 2320 2329 2328 2338 2342 235o 2344 à i5" D. 39,68 360,17 27,20 324,78 24,60 2r,92 19, 10 16, 26 i3,26 I o , 1 5 6,q3 3,4i 1,3698 1,21 35 o,o852 1,3667 1,1944 0,0767 ,85 1,3636 1,1742 o,o683 252,91 i,36o2 i,i538 0,0598 216,89 1,3568 i,i326 o,o5i4 180,66 1,353! i,iiii 0,0428 1,3494 1,0899 o,o343 1,3456 i,o68[ 0,0255 1,3418 i,o458 0,0172 1,3375 1,0221 o,oo83 .44,53 108,41 72,47 34,85 „ On voit que K=^ est à très peu près constant : il varie de 0,000 238 à 0,000 33o lorsque le pourcentage d'acide varie de 3 à 95 pour 100. Ce résultat est d'autant plus remarquable que la courbe de n en fonction de C passe par un maximum. Toutes ces conclusions sont d'ailleurs résumées dans la courbe ci-dessous. 100 zoo 5ao ^00 5oo 600 100 10 20 ào *o Qoo 1000 1100 izoo i3oo lion iSoo éooijoo jSoo igoo C. ^ 5o 60 ^a 80 3° P- „ Oivrelrouve la même constance pour K, quelle que soit la concentration pour les 34 autres corps dissous que j'ai étudiés. ,) Le Tableau suivant donne la valeur moyenne de K pour ces diverses substances ( ' '). (1) Je donnerai dans un Mémoire détaille les résultats pour chaque corps, comme je l'ai fait pour l'acide sulfurique. A g' 0,000 2365 236i 2364 2364 2369 2369 2366 2352 2373 238 1 1186 ACADÉMIE DES SCIENCES. HCI 0,0003942 AzCB 0,0002790 SO'Li^ 0,0002228 LiCl 3^97 AzO^Li 2609 SO'Mg 1941 MgCP 3o5o (Az05)Mg... 2447 S0'{AzH')2.. 3^,^ Azll'CI 4220 AzO'AzH'... 3209 SO'.Xa^ i845 NaCl 2688 AzO'Na 2233 SO*Cu 1785 CuCI^ 2466 (AzO')'G«... 2.14 S0»K2 ,899 KCI 2536 AzO^K 2207 SO'Th» 1144 SrCP 2201 AzO^Ag ,62.5 SO^Na^ 2259 BaCP 18.59 (AzO')apb... ,604 S'O'Na^ 2679 HgCP i4ai AzO^K 225i NaOH 2874 KBr 2i35 CIOq< 0.1,2 KOH 2295 AzH'OH 433i » J'ni opéré sur des solutions relativement concentrées. M. Dijken (') a fait, an contraire, des mesures d'indice et de densité, pour des solutions très diluées. En calculant R, d'après les expériences de M. Dijken, on trouve des valeurs très voisines de celles que j'ai trouvées pour les 18 corps que nous avons tous deux étudiés. Pour les solutions de RCl, par exemple, j'ai trouvé R = 0,0002545 pour un pourcentage p de 24,26, R — 0,0002483 pour/) =2,77. D'après M. Dijken, R = o,ooo2538 pour p = 2>,']i et R = 0,0002601 pour p = o,o58. » D'après ces résultats, on voit que l'influence du corps dissous sur la marche des rayons lumineux semble être une propriété atomique additive. Elle est indépendante de l'état d'ionisation du corps dissous. Elle ne dépend pas non plus des hydrates qui ont pu se former. » PHYSIQUE. — Contributions à F étude des rayons N e/ N,. Note de M. .Teax Becquerel, présentée par M. Henri Becquerel. « I. Emission de rayons N et N, accompagnant les contractions et dilatations produites par les changements de température. — Dans une Note du 9 mai dernier (-) j'ai signalé le fait suivant: lorsqu'un corps a emmagasiné les rayonsN, (sulfure de calcium, quartz) une élévation de température de ce {') PiJKEN, Zcil. /. phys. Ch., l. XXIV, 1897, p. 81. Anlêrieuremenl, AI. Douiira (Thèse, 1892), M. Bary (Comptes rendus, t. CXVIIl, 1S94, p. 71) el M. Haluvachs (Wied. Ann., t. LUI, i8g4, p. i) ont publié des mesures se rapportant à des solu- l ons étendues. (') Comptes rendnx, t. CXXX\II. p. 1 160. SÉANCE DU l3 JUIN igo'}. 14^7 corps produit une augmentation du rayonnement avant de le faire dispa- raître, et j'ai comparé ce phénomène à celui qu'on observe en chauffant une substance phosphorescente. « A côté de ce phénomène les variations de température donnent lieu à un effet tout différent dû aux changements de volume des corps : réchauf- fement amenant une dilatationest accompagnéd'une émission de rayonsN, et le refroidissement produisant une contraction donne naissance à des rayons N. « Ces faits peuventêtre mis en évidence par l'expérience suivante: » Un cône de cuivre, susceptible de concentrer à son sommet un grand nombre de radiations, est chauffé du côté delà base, par exemple en le plongeant dans l'eau bouillante. On voit aussitôt des rayons N, apparaître au sommet; le rayonnement cesse lorsque le cône s'est échauffé dans toute sa masse. Si maintenant on laisse le cône se refroidir, on constate un dé'^a'ïement de rayons N pendant tout le temps du refroidissement jusqu'à ce que l'équilibre de température soit attemt, » L'expérience peut encore être faite de la manière suivante. Le cône avant été plongé seulement en partie dans l'eau bouillante, on plonge dans l'eau froide la partie chauffée avant que la chaleur n'ait eu le temps de se propager jusqu'au sommet du cône. La visibilité de l'écran détecteur approché du sommet présente alors une série d'oscillations et, au bout de quelques instants, on voit apparaître les rayons N d'une façon permanente. Ces oscillations s'expliquent aisément : au moment où la base du cône a été plongée dans l'eau froide, la chaleur continuant à se propager vers le sommet donne toujours naissance à des rayons N,, mais d'autre part le refroidissement de la base produit des rayons N. Ces deux phénomènes contraires donnent lieu a des oscillations jusqu'au moment où, le cône tout entier se refroidissant, il ne se produit plus que des rayons N dont le déga- gement cesse bientôt, le métal étant revenu à la température ambiante. )i Ces faits sont conformes aux hypothèses développées dans plusieurs Notes précédentes et relatives à l'origine des rayons de Blondlot ('). ). n. Dêgngemenf simultané de rayons'^ et N, par les larmes bataviques. - On sait que les corps soumis à un effet mécanique ne produisent pas les mêmes rayons dans toutes les directions, lorsque les forces élastiques ne sont pas les mêmes dans tous les sens (-). (') Jean Becquerel, Comptes rendus, t. CXXXVllI, p. iSSa et i4i5. (_'2) Jean Becquerel, Comptes rendus, ibici.. p. i332. • l4^^ ACADÉMIE DES SCIENCES. » Une expérience fort simple vient confirmer les faits précédemment observés à ce sujet. » Les larmes bataviques sont des corps étirés dans le sens de leur lon- gueur et contractés normalement à leur surface. Au moyen d'un écran détecteur placé à l'extrémité d'un petit tube de plomb oxydé, on peut isoler les rayons émis dans les diverses directions et l'on constate que, lorsque le tube est [)lacé de façon à recueillir les rayons émis très oblique- ment dans le sens de la longueur de la larme batavique, la visibilité du sulfure de calcium diminue; elle augmente au contraire lorsque le tube est normal à la surface; les larmes bataviques, qui sont une source puissante de rayons N, émettent donc aussi des rayons N, dans le sens de leur longueur, c'est-à-dire dans le sens de l'étirement. La pointe, en particulier, est une source abondante de rayons N,. » IIL Action des vapeurs d'alcool sur les sources de rayons Blondlot et sur les métaux. — On sait que les anesthésiques (chloroforme, éther, protoxyde d'azote) suspendent l'émission des rayons Blondlot et rendent opaques les métaux qui transmettent ces rayons ('); les expériences suivantes montrent que l'alcool possède la même propriété, tout en agissant avec moins d'énergie que le chloroforme. » Les rayons N sont concentrés au moyen d'un cône en aluminium dont la base pénètre dans un flacon traversé par un courant d'air chargé ou non de vapeurs d'alcool. On protège la base du cône recevant le rayonnemenl par une lame de verre mince qui empêche les vapeurs d'alcool d'atteindre la surface du métal. Au-dessous du cône ainsi protégé, on place comme source de rayons N du sulfure de calcium insolé. » 1° Dès que les vapeurs d'alcool pénètrent dans le flacon, on constate que la luminosité d'un écran détecteur augmente sensiblement à la pointe du cône, révélant ainsi un phénomène d'excitation de la source déjà observé avec les anesthésiques; le phénomène est aussi intense avec l'alcool qu'avec le chloroforme mais se produit beaucoup moins vite et dure plus longtemps. » 2° La proportion d'alcool augmentant, l'émission de ravonsN diminue sans cependant s'annuler totalement. » 3° Dès que l'on chasse les vapeurs d'alcool, le rayonnement augmente et reprend sensiblement la même valeur qu'au début de l'expérience. » 4" Si l'on recueille par le cône d'aluminium les ravons N, , émis tan- (') Jean Becquerel, Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. iiSq. SÉANCE DU l3 JUIN 1904. 1/189 genliellement par un écran de sulfure de calcium, on constate que les vapeurs d'alcool diminuent également l'émission de ces rayons N,. » Les métaux se sont montrés beaucoup plus sensibles que le sulfure de calcium à l'action des vapears d'alcool. Si l'on néglige de proléger le cône d'aluminium par une laine de verre, ou si l'on enferme la source dans une enveloppe en aluminium ou en cuivre, on constate que le métal devient opaque aussitôt que l'alcool pénètre dans le flacon. » I.'acier est également anesthésié dès que les vapeurs d'alcool atteignent sa surface et je n'ai pas observé de phénomène d'excitation présenté par- le sulfure de calcium. L'acier ne paraissant pas émettre de rayons N,, ce fait m'a conduit à penser que l'excitation du sulfure de calcium pourrait être due à la suppression de rayons N, émis normalement en même temps que les rayons N. Ces rayons N, disparaîtraient alors plus vite que les rayons N, une très fiiible proportion d'alcool ne supprimant pas ces derniers. J'étudie en ce moment la valeur de celte hypothèse. » ÉLECTRICITÉ. — Sur les formes de l'éclairage de haute fréquence entre fils de platine de faible diamètre. Note de MM. Anuké Bkoca et TuRciiixi, pré- sentée par M. Becquerel. « M. Eginitis ayant décrit il y a quelque temps {Comptes rendus, 16 mai 1904) quelques phénomènes relatifs à la décharge électrique de haute fréquence quand on ajoute des self-inductions notables sur le cir- cuit des condensateurs, nous nous permettons d'appeler l'attention sur quelques phénomènes du même onlre que nous avons observés il y a deux ans en cherchant à étudier l'amortissement dans les circuits de haute fré- quence. Nous avons essayé de faire agir des décharges amorties sur un gal- vanomètre composé d'iui seul tour de fil agissant sur un équipage à aiguilles aimantées verticales avec point conséquent (André Broca., Comptes rendus, i3 juillet 1896), le tout enveloppé dans un conducteur creux mis en com- munication par un seul point avec le circuit, pour éviter toutes les pertur- bations électrostatiques. » En excitant la décharge d'un circuit de condensateurs comprenant cet instrument au moyen d'un courant continu interrompu, nous espérions, ayant des trains d'onde commençant toujours dans le même sens, pouvoir obtenir, en joignant cet instrument à d'autres, une mesure aisée de l'amor- tissement. Nous avons été très surpris de voir le galvanomètre donner des l490 ACADÉMIE DES SCIENCES. élongations lantût flans un sens et tîinlôt dans l'autre, on même temjis que le bruit de rétiiicellechangeail nolablement, aussitôt que, pour allonger la période propre du système, nous adjoignions à nos 12 bouteilles de Leyde ayant 4^ niillièmes de microfarad de capacité environ, une self-induction notable (77 spiris de fi\ de o'"'",^ de diamètre enroulées sur uq cadre rec- tangulaire de i6'^"'sur iS*""). Nous avons regardé les boules de décharge en laiton et nous avons vu s'y produire des phénomènes analogues à ceux dé- crits par iVl. Eginitis. Nous avons alors cherché à régulariser le phénomène par tous les moyens possibles et, entre autres, en employant des pointes de décharge en platine. Nous avons pu mettre en évidence, avec du fdde pla- tine de o""",5 de diamètre, l'existence de trois régimes de décharge très différents, caractérisés par leurs effets sur le galvanomètre décrit (instru- ment à courant continu) et sur un milliarnpèremètre à courant alternatif mis en série dans le même circuit; cela, quel que soit le procédé employé pour exciter les phénomènes, même quand on les rend aussi symétriques que possible en employant le courant alternatif pour exciter la bobine. IVous allons maintenant décrire ce qu'on a dans ce cas. » Grâce aux. grandes capacités utilisées, on peut obtenir d'aiiord, sans soufilage, l'étincelle active de haute fréquence ordinaire, c'est la décharge de première espèce. Le miliiampèremètre alternatif donne 4° milliampères efficaces, le galvanomètre ne donne rien. Si maintenant on chaiilTe légèrement un des fils en les écartant l'un de l'autre, on voit une gaine bleuâtre se former sur lui, et si les écrans sont convenable- uienl réglés, on peut obtenir le long de ce fil une gaine bleuâtre de 2'''" ou 3"" de long enveloppant tout le fîl, large près de l'intervalle d'éclatement, et s'effilant le long du fil ; c'est la décharge de deuxième espèce. La température est peu élevée, le fil n'est pas à l'incandescence, on ne voit pas nettement au spectroscope dans la gaine les raies du platine. Le miliiampèremètre alternatif tombe aux envirojis de 10 milliampères, autant qu'on peut le dire, les mesures étant mauvaises au début de la graduation, et le galvanomètre donne la même indication, montrant que la décharge est uniquement dans un sens, la gaine décrite étant la callioile. Le phénomène amorcé, on peut éloi- gner les (ils de 4™" ou o™", alors que l'intervalle d'éclatement au début est d'une frac- tion de millimètre. L'anode semble peu attaquée, quoiqu'elle s'use un peu. Le fil, sous la gaine cathodiiiue, se dépolit, se couvrant de petits cratères, et à la partie extrême de la gaine il se forme un dépôt noir bleuâtre insoluble dans les acides, qui semble être du platine. » Quand on chanlle un peu plus, le phénomène change d'aspect, le fil qui porte la gaine est à l'incandescence, et l'on vqit le galvanomètre d'abord revenir au zéro, puis changer de sens, indiquant que maintenant la gaine est anodique. C'est la décharge de troisième espèce. Le spectroscope y révèle toutes les lignes du platine. Le fîl sans gaine s'use énormément, et en même temps il se couvre d'une couche noire roussâtre, de 2"^"' de long, soluble dans HCI pur, et donnant après évaporation et reprise par l'eau les SÉANCE DU l3 JUIN 1904. l/igi réactions du platine (ces réactions ont été faites il y a 2 ans par M. Bourcet, chef de laboratoire de iM. A. Gautier, et refaites cette année par son successeur iM. Maillard). II semble que ce soit de l'oxyde de platine. » Quand on recueille ces dépôts en interposant une lame de verre dans la décharge, on voit que celle-ci se couvre d'un dépôt noirâtre mat, qui semble être de l'oxyde de platine, dans les parties périphériques froides de la décharge. Au centre il y a du pla^ tine brillant, insoluble dans HCl pur. » 11 semble donc que le dépôt formé sur le fil négatif est dû à des ions oxvgène venus de l'arc gazeux, et qui, grâce à leur étal d'ionisation, oxydent les ions platine. Nous donnons d'ailleurs cette hvpothèse sous toute réserve. » Le milliampèremètre alternatif étant trop peu sensible pour analyser le phéno- mène, nous avons mis la décharge dans le champ magnétique et nous avons vu que, dans la décharge de seconde espèce, les ions sont tous déviés dans le même sens, mais très peu ; ce sont probablement des ions très lourds. Dans la décharge de troisième espèce il y a des ions déviés dans les deu\ sens, indiquant la complexité du phéno- mène. Les lames de verre placées en travers de la décharge sont rodées d'une manière très énergique sur la tranche par le passage des ions. Il faut avoir soin de ne pas toucher au fil de platine avec la lame de verre, sans cela au point touché jaillit une gerbe d'ions sodium qui rend le phénomène tout à fait instable, et impossible pendant longtemps à régulariser. » Quand on chauffe avec un bec Bunsen la gaine dans la décharge de troisième espèce, on voit la (lamme se colorer nettement en vert. La lumière très faible ne nous a pas permis de voir nettement ce qu'il y avait dedans au point de vue spectral. )! Nous conclurons de ce qui précède que la nature des phénomènes de décharge dans l'air peut être extrêmement variable et apporter des pertiir-^ bâtions profondes dans les propriétés électriques des circuits de haute fré- quence. 1) PHYSIQUE. — Action des sources de rayons N sur l'eau pure. Note de M. Juliex Meyer, présentée par M. Mascart. « On sait que les rayons N issus de l'acier trempé ne sont pas arrêtés par le papier mouillé. Dans le but de rechercher si ces rayons traversent de l'eau pure sous une grande épaisseur, j'ai fait l'expérience suivante : )) Un cristallisoir d'environ So'''" de diamètre contient de l'eau jusqu'à une hauteur de 8""^; un écran à sulfure de calcium était maintenu au-dessus de la surface de l'eau. D'autre part, si, une lime étant placée à iC"' au-dessous du cristallisoir, on vient à l'en rapprocher, on voit la phosphorescence diminuer. » Si l'on enlève l'eau du cristallisoir, on voit au contraire l'effet ordinaire des sources de rayons N. 1492 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Par conséquent, cette expérience montre que, quand on approche une lime, source de rayons N, d'une masse d'eau, cette eau devient une source de rayons N,. » J'ai reconnu ensuite que la même expérience réussit avec une épaisseur d'eau beaucoup plus faible, i""' environ. L'eau pure émet également des rayons M, quand on y plonge complètement la source de rayons N. Un llacon de verre rempli d'eau distillée n'a pas d'action sensible sur l'écran. Si l'on y introduit une lime, il diminue la plios- pliorescence. Le même phénomène se produit en employant, comme source de rayons N, un lube fermé contenant de l'air comprimé, ou bien en utilisant des sources dont les rayons N sont anêtés par le papier mouillé, telles que du sulfure de calcium insolé, le soleil, un bec Auer ou une lampe Nernst. » De même, une grenouille placée dans une éprouvelte de verre maintenue à Tinté- rieur d'une éprouvette de plus grand diamètre émet des rayons N, comme on le con- state à l'aide d'un écian à sulfure placé au-dessus de la première éprouvette. » Si l'on verse de l'eau dans l'espace annulaire compris entre les deux éprouvettes, on voit la pliospliorescence de l'écran diminuer. Plus simplement, un vase rempli d'eau et contenant une grenouille est une source de rayons Nj. Il en est de même si ce vase contient des parties vertes d'une plante. Si l'on ajoute à l'eau quelques gouttes de chloroforme, l'effet propre de l'eau disparaît, les sources de raj'ons N affectent l'écran phosphorescent comme si l'eau n'existait pas. » Avec les sources de rayons N,, on n'observe pas d'effet analogue : par exemple, quand on approche de l'écran une ampoule de lampe à incandescence qui émet des ra3ons N,, on voit la luminosité diminuer, même si l'ampoule est séparée de l'écran par une épaisseur d'eau de plus de lo"^™. L'addition de chloroforme à l'eau ne modifie en rien l'action de l'ampoule sur l'écran. )) En résumé, les expériences précédentes permettent de conclure que l'eau pure soumise à l'action d'une source de rayons N devient elle-même une sotuce de rayons N,. » pnysiQVE . — Sur la mesure (le /a rnubililé des ions dans les gaz par une méthode de zéro. Note de M. Eugè.\e Iîloch, présentée par M. Mascart. « La métlioile dite des courants gazeux, imaginée par Mac Clelland (^Phil. Mag., t. XLVI, 1898, p. 29) pour l'étude des gaz de la flamme, et perfectionnée par Zeleny (Phil. Trans., t. CXCV, 1901, p. 193), qui l'a appliquée au cas des rayons de Rontgen, permet, dans des cas étendus, de mesurer la mobilité des ions dans les gaz. Je l'ai utilisée moi-même dans l'étude de l'émanation du phosphore (^Comptes rendus, décembre 1902). Le but de la présente Note est de montrer qu'on peut la transformer en une méthode de zéro, ce qui étend beaucoup le champ de ses applications. SÉANCE DU i3 JUIN 1904. l^gS » Supposons que l'on envoie un gaz uniformément ionisé dans un tube cylindrique C dans l'axe duquel se trouvent placées l'une à la suite de l'autre deux électrodes cylindriques de même diamètre A et B, dont la seconde est plus longue que la première. Si le potentiel initi;il de ces deux électrodes est zéro, et si l'on applique au tube C des voltages croissants, il est facile de montrer que le potentiel de l'électrode B s'élèvera d'abord plus vite que celui île l'électrode A. Pour un certain voltage critique V du tube C, ces accroissements de potentiels s'égaliseront, puis le potentiel de B s'élèvera moins vite que celui de A. Si l'on détermine le débit total U du gaz au moment j)récis où les deux électrodes subiront des accrois- sements de potentiel égaux, on pourra calculer la mobilité K des ions par la formule \} ^ b C, K-= — ^I ■2tU\ a C1+C2 /désignant la longueur de l'électrode A, a et b les rayons de l'électrode et du tube extérieur, Ci et C., les capacités des deux électrodes et des systèmes de conducteurs qui leur sont respectivement reliés. » Une discussion approfondie de la méthode (Langevin, Cours du Collège de France, janvier 1904) montre d'ailleurs que son exactitude est d'autant plus grande que la mobilité des ions étudiés est plus faible. )) Pour constater que les électrodes A et B subissent des accroissements de potentiel égaux dans le même temps, on les réunit respectivement aux deux paires de quadrants d'un éleclromèlre sensible dont l'aiguille est chargée. On isole simultanément les deux paires de quadrants et l'électro- mètre doit rester au zéro. Si l'équilibre n'était pas atteint, l'électromètre dévierait dans un sens ou dans l'autre. » Pour mesurer le débit du gaz au moment précis où l'équilibre est atteint à l'électromètre, j'emploie la méthode suivante, fondée sur la viscosité du gaz étudié. Le gaz passe, à la suile du tube C, dans un tube de verre de 3'""" de diamètre et de 10'"°^ de long; entre les extrémités du tube est établie une dérivation en verre de môme diamètre, qui est destinée à servir de manomètre et qui est disposée comme un manomètre du type Topler à bulle de xylol. Quand le gaz passe dans le tube principal, il s'éta- blit, en vertu de sa viscosité, une différence de pression entre les extré- mités du tube, que l'on peut évaluer aisément en mesurant le déplacement de la bulle de xylol contenue dans la dérivation, au moyen d'un viseur porté par le chariot d'une machine à diviser. Cette différence de pression '494 ACADÉMIE DES SCIENCES. est proportionnelle an débit du gaz et permet de le connaître à chaque instant en valeur absolue, si l'on a fait un étalonnage convenable. » Celte méthode, appliquée au cas du phosphore, a confirmé les résul- tats que j'avais obtenus antérieurement par le dispositif de Mac Clelland. Son avantage essentiel est de permettre de faire une mesure de mobilité en une seule fois, par la simple constatation d'un équilibre. On peut donc l'utiliser dans l'étude des ionisations rapidement variables, comme celles que l'on rencontre dans les gaz récemment préj)arés. T.es résultats que j'ai obtenus seront contenus dans une prochaine Communication. » CHIMIE PHYSIQUE. — Poids atomique de l'azote : Analyse par pesée du pro- toxyde d'azote. Note de MM. Ph.-A. Gcve et St. Bogdax. « Le poids atomique de l'azote, tel qu'il résulte des expériences de Stas (i4 ,o4 à i4,o5 suivant le mode de calcul) est en désaccord avec la valeur détiuile des méthodes phvsicochimiques (f4,oo4) (')• Jusqu'à présent la Commission internationale des poids atomiques n'a pas tenu compte de ces méthodes; la Table pour 1904 indique toujours la valeur Az = 14,04. » Il nous a donc |niru utile d'entreprendre de nouvelles déterminations complètement indépendantes des poids atomiques des éléments Az, Cl, K, Na, Li, C, les moindres erreurs commises sur les valeurs de ces derniers s'accumulant sur le poids atomique de l'azote. » La méthode que nous avons choisie est générale; elle est en même temps directe, en ce sens qu'elle permet de relier le poids atomique de cet élément à celui de l'oxygène, sans passer par aucune valeur intermédiaire. Elle consiste à peser un oxyde d'azote dans im récipient fermé par un robinet étanche, à diriger ensuite cet oxyde dans un appareil fermé aussi par des robinets étanches et contenant une spirale de fil de fer, qui peut être portée à l'incandescence par un courant électrique; au contact du fer incandescent tout l'oxygène se fixe sur le fer. La pesée de l'appareil à oxyde d'azote et celle de l'appareil contenant la spirale de fer avant et après l'expérience, donnent le poids d'oxyde d'azote consommé et le poids d'oxy- gène qu'il contient, d'où l'on déduit le poids atomique de l'azote dans le système O = 16. Au débiit de nos recherches nous nous sommes projtosé de peser encore l'azote sous forme d'azolure métallique, ce qui aurait (') GuYE, Comptes rendus, \. CXX.VMIl, 1904. p. 1210. SÉANCE DU l3 JUIN 1904. 149^ fourni une valeur de conlrôle importante. Jusqu'à présent nous ne sommes pas ])arvenus à réaliser cette pesée avec une exactitude nous donnant complète satisfaction ; notre intention est donc de chercher à perfectionner encore cette partie de la méthode. » Ces expériences, particulièrement délicates, ont comporté jusqu'à présent un grand nombre d'essais préliminaires; nous les avons commencées il y a deux ans environ et nous prévoyons qu'elles seront de longue durée. Aussi croyons-nous bien faire de ne pas larder à publier sommairement les premiers résultats précis qu'elles nous ont fournis avec le protoxyde d'azote. » L'appareil que nous avons employé sera décrit avec tous les détails dans une publication complète, qui nous donnera aussi l'occasion de discuter les causes d'erreur de la méthode. Nous nous bornerons à indiquer seulement ici le mode de faire adopté pour la préparation et la pesée du protoxyde d'azote. » Ce gaz a été obtenu parla décomposition, en solution aqueuse, du sulfate ou du chlorhydrate d'hydroxylamine par le nitrite de sodium ('); nous avons tout lieu de croire que ce gaz, préalablement lavé dans une dissolution de potasse et desséché sur l'acide suU'urique et l'anhydride phosphorique, est très pur. » Pour le peser sous un petit volume, le tube dans lequel il était recueilli avait été rempli de charbon soigneusement lavé, purifié et desséché, dans lequel ce gaz se con- dense à froid en assez grande quantité et dont il se dégage facilement sous l'action d'une chaleur modérée. On évite ainsi les causes d'erreur provenant delà pesée si déli- cate des gaz dans les grands ballons de verre. » Toutes les pesées ont été faites avec des contrepoids ayant très approximativeinent les mêmes volumes que les appareils, ce qui dispense de ramener au vide; l'appareil contenant la spirale de fer était toujours pesé, après y avoir fait le vide. » La conduite d'une expérience dans des conditions parfaitement con- cluantes est certainement difficile à réaliser; nous en avons effectué un assez grand nombre avant de le faire d'une façon satisfaisante. » Voici les résultats obtenus jusqu'à présent, qui nous paraissent mériter le plus de confiance : Protoxyde d'azote. 1,1670 0,9498 o,8652 1,2247 1 ,420a La moyenne 14,007 ne doit pas être considérée comme définitive. Gepen- Poids atomique Jxygciie. de l'azote. 0,4242 14,009 0,3453 j4,Oo5 0 , 3 1 45 i4,oo8 «,4453 1-3,992 o,5i5y l4,023 (') V. Mever, Liehig's Aiin., t. CLXW, p. i4i 149^ ACADÉMIE DES SCIENCES. (lanU vu sa concordance, à 7;^^ près, avec les données des méthodes phy- sico-chimiques (14,004) nous en concluons que la valeur acLuellement admise, pour le poids alomique de l'azole doit certainement être revisée dans un sens la ra|)prochant beaucoup de i4, 01. » La suite de ces recherches aura pour but d'apporter, si possible, de nouvelles données à l'appui de cette conclusion. » CHIMIE MINÉRALt:. — Sur la décomposition sous l'action de la chaleur et du vide d'un mélange de carbonate de calcium et d'un carbonate alcalin. Note de M. P. Lebeau, présentée par M. Heiu'i Moissan. K Nous avons montré que les carbonates alcalins pouvaient être com- plètement dissociés sous l'action de la chaleur et du viele en anhydride carbonique et protoxyde alcalin ('). Cette dissociation très sensible à 800° se produit assez rapidement, vers iioo" à 1200°, pour que l'on puisse l'uti- liser pratiquement à l'étude des propriétés chimiques des proloxydes alcalins. » A cet effet, nous avons effectué, au moyen du dispositif antérieu- rement décrit, la décomposition du carbonate alcalin en présence de la substance dont nous voulions étudier l'action (-). Pour observer les réac- tions qui se produisent avec les oxydes métalliques, nous avons pris tantôt les oxydes eux-mêmes, tantôt des carbonates métalliques susceptdsles de nous donner facilement l'oxyde sous l'action de la chaleur. Nous ferons connaître aujourd'hui les résultats de nos observations concernant l'action des carbonates alcalins sur l'oxyde de calcium. » Nous sommes partis de mélanges de compositions bien déterminées, d e carbonate de calcium et d'un carbonate alcalin. Les proportions étaient choisies de manière à mettre en présence au moins une molécule de car- bonate alcalin pour une molécule de carbonate de calcium. » 1° Carbonate de calcium et carbonate de ca;sium. — Le mélange initial présen- tait la conaposilion correspondant à la formule CO^Ca, i,3G0'Cs-. On a chauffé jusqu'à 1200° en faisant le vide d'une façon continue. Après cessation de tout dégagement gazeux l'expérience a été arrêtée. Le volume gazeux recueilli était formé de gaz car- (') P. LEBKiu, Comptes rendus, t. CXXXVl, p. i2.56 et t. CXXXVIL igoS.p. i255. (-) Les mélanges étaient placés dans des nacelles de platine, aucun des protoxydes alcalins n'attaquant ce métal en l'absence d'oxjgèue et d'humidité. SÉANCE DU l3 JTIX 1904. , l497 bonique piir et était é^al au volume théorique calculé pour les poids de carbonates employés. Le résidu est constitué par des fragments irréguliers transparents, sans action sur la lumière polarisée. Ces fragments sont de forme allongée et paraissent résulter de la décomposition de cristaux prismatiques. Leur poids est précisément éo^al à celui de la chaux du carbonate de calcium employé. L'analyse montre qu'ils ne renferment, en effet, que de la chaux. » Dans un essai nous avons, avant de recueillir les gaz, relevé les tensions de dis- sociation de ce mélange. La décomposition commence vers S^o". Les tensions sont toujours supérieures à celles observées avec le carbonate de cœsium seul, mais n'at- teignent jamais, pour une même température, celles qui ont été déterminées par le car- bonate de calcium. A 1020° la tension est de 490"""; celle du carbonate de chaux serait supérieure à une atmosphère. » 2° Carbonate de calcium et île rubidium. — Le produit initial avait une composi- tion exprimée par CO'Ca, i ,GCO^Rb=. On a chaullé jusqu'à i25o°. Le gaz recueilli formé d'anhydride carbonique pur avait un volume égal à celui du gaz carbonique contenu dans les carbonates employés. Le résidu était transparent, sans action sur la lumière polarisée, et possédait, comme le précédent, des formes allongées, sorte de squelettes de cristaux prismatiques. Son poids correspondait au poids de la cliauN. du carbonate de calciuru mis en expérience. » La tension de dissociation de ce mélange devient sensible vers 670". A Sio» elle atteint lo^"""- » a" Carbonate de calciumct carbonate de potassium. —Le mélange des deux, car- bonates a été fait dans le rapport représenté par la formule CO^Ca, i,48CO^Iv'-. La tem- pérature du four s'est élevée à i23o". Le résidu parfaitement transparent, sans action sur la lumière polarisée, est constitué par des lamelles u contour irrégulier. L'analyse de cette matière montre qu'elle est formée de chaux pure et son poids est égal à celui de la chaux du carbonate. La dissociation commence vers 7^0°; vers 1000°, elle est voisine de 3oo""". » 4° Carbonate de calcium et carbonate de sodium. —Trois expériences ont été faites avec des mélanges de compositions diflerentes. Pour l'une d'elles la température a été maintenue à 1000° et pour les deux autres à 1200". P/-e/«/è/'e e,tyje'We«ce. — Composition du mélange: GO^Ca, i,9C0'Na-. . (looo"). Deuxième expérience. — Composition du mélange : CO^Ca, 4,6CO'Na^ . . (i23o°). Troisième expérience. — Composition du mélange : CO^Ca, 5,8 CO^Na-. . . (i25o"). » Les résidus étaient tous identiques. Us étaient transparents, sans action sur la lumière polarisée, lamellaires comme dans le cas du carbonate de potassium. Leurs poids étaient respectivement égaux aux poids do cljaux, résultant de la décomposition des poids de carbonate de calcium employés dans les dillereats essais. La dissociation est sensible vers 700". A 900° la tension est environ de 200™'". » Conclusions. — La décomposition, sous l'action de la chaleur et du vide, de mélanges de carbonate de calcium avec les carbonates de cœsium, de rubidium, de potassium et de sodium, peut être obtenue d'une façon complète à des températures voisines de 1000°. C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N" 24.) l6^ l^gS ACADÉMIE DES SCIENCES. « » Celle décom|)osilioii se protluil moins facilement que celle du carbonate de caU ciutn seul, et dès le déhul de la dissociation la tension est nolablement inférieure à celle de ce composé pour une même tempéralure. ("e fiiil serait en accord avec l'exis- tence de carbonates doubles de calcium et de mêlai alcalin possédant des tensions de dissociation dillérentes. » Après décomposition totale, tous les résidus sont constitués par de la cliaux pure. Ces résidus sont formés de fragments transparents, sans action sur la lumière pola- risée, mais à contour très irrégulier, de forme allongée dans le cas du rubidium et du cœsium, et de foriue lamellaire pour le potassium et le sodium. La chaux ainsi pro- duite possède, comme la chaux cristallisée ou fondue, obtenue au four électrique par M. Moissan, la propriété d'être beaucouj) moins attaquable par les réactifs que la chaux provenant de la simple calcination du carbonate. Elle conserve longtemps dans Teau sa transparence parfaite et ne s'hydrate superficiellement qu'après quelques heures de contact. )) Les essais que nous avons faits avec les mélanges de carbonate de calcium et de carbonate de litbiumnous ont donné des résultats différents, les produits de la décomposition renfermant toujours de la lithine et de la chaux. L'étude de ces corps fera l'objet de notre prochaine Communica- tion. )) CHIMIE MINÉRALE. — Su/' quelques sels cuivreux. Noie de M. A. JoanxMs. « J'ai montré (^Comptes rendus, t. CXXV, p. g'iS, et t. CXXXVL p. C)i5) que l'on pouvait obtenir divers sels cuivreux en combinaison avec l'oxyde de carbone ou avec l'ammoniac. C'est ainsi que j'ai préparé le sulfate SO''Cu-,2CO,H-0. » Depuis ce temps j'ai réussi à obtenir des composés analogues par une autre méthode qui n'exige plus que l'on évapore, dans une atmosphère d'oxyde de carbone, des liquides très altérables à l'air. Cette méthode consiste à dissoudre un sel d'ammonium dans du gaz ammoniac liquéfié et à faire réagir cette dissolution sur du sous-oxyde rouge de cuivre; il y a déplacement de l'ammoniac par l'oxydule de cuivre; on a, A désignant un radical acide : 2(A.Azri' ) -t- Cu-0 = A-Cu^' + 2AzH='+ H-0. » L'eau et l'ammoniac ainsi mis en liberté, et l'ammoniac en excès, peuvent se combiner ou non au sel formé. Si l'on se contentait de laisser SÉANCE DU l'] inx I9o'|. l/|99 partir l'excès d'nmmoniac et si l'on analysait le produit, on trouverait un sel ammoniacal, contenant i""'' d'eau, comme je l'ai vérilié par exemple avec le benzoate cuivreux, mais rien ne prouverait que le corps obtenu fût défini; il pourrait être imprégné de l'eau dégagée dans la réaction et non combinée avec lui. Pour être certain d'obtenir un composé défini, j'ai lavé chaque fois les cristaux obtenus avec do l'ammoniac liquide, à plusieurs reprises, ce qui permet d'enlever toute l'eau libre; je m'en suis assuré. » J'ai appliqué cette méthode à divers sels minéraux et organiques. En modifiant un peu ce procédé, on peut aussi l'appliquer aux sels ammonia- caux qui sont insolubles dans l'ammoniac liquéfié. )) Dans cette Note j'étudierai le formiate et le benzoate cuivreux. » Formiale cunieux. — Le fonniale ciiivieii\ peut être obtenu de la l'açon sui- vante, en employant un appareil en verre formé île plusieurs tubes soudés ensemble el dans lesquels on envoie de l'ammoniac pur et absolument sec, obtenu comme je l'ai indiqué autrefois (^Coniples rendus, t. CIX, p. 900). On met dans l'un des tubes un poids approximativement connu de formiale d'ammonium et, dans un autre, un poids d'oxydule rouge de cuivre, en excès (i"°i d'oxydiile, par exemple, pour 1"»°' de for- miate d'ammonium). On envoie alors du gaz ammoniac sec sous pression, en refroi- dissant les deux parties où se trouvent le formiate et l'oxydule, de façon à y liquéfier de l'ammoniac. Quand ce résultat est obtenu, on laisse l'appareil se réchaulTer un peu el l'on profile de l'ébullilion de cet ammoniac liquéfié pour chasser tout l'air de l'ap- pareil et, en particulier, celui que contient la poudre d'oxydule. Ce résultat ulitenn, on scelle l'appareil et l'on y fait arriver de nouveau de l'ammoniac sous pression, (hiand la ([uantilé de gaz liquéfié est jugée plus que suffisante pour dissoudre tout le formiate d'ammonium, on refroidit l'appareil vers —35°, de façon à navoii' pas d'excès de pression sensible à l'intérieur et l'on ferme à lu lampe le tube do verre par où arrivait l'ammoniac. On a alors, dans un appareil enlièremeut clos, exempt d'air, d'une part de l'oxydule de cuivre, en suspension dans de lammonjac liquéfié, de l'autre une so- lution de formiale d'ammonium dans le même liquide. En inclinant l'appareil conve- nablement, on fait couler peu à peu cette solulion sur l'oxydule de cuivre, ou inver- sement, el, de temps à autre, on refroidit pour éviter une trop forte pression. Celte opération une fois terminée, on laisse reposer l'appareil, pour permettre le dépôt de l'excès de Toxydule de cuivre : on décante la solution dans une autre partie de l'appa- reil et, en refroidissant fortement ( — 78°), on détermine la cristallisation de la majeure partie de la matière. Si la cristallisation ne se produit pas, c'est qu'il y a tiop de dis- solvant, Irop d'ammoniac. En laissant récliaulTcr l'appareil, de façon que l'ammoniac ait une tension un peu supérieure à l'atmosphère et en ouvrant le tube, on laisse partir du gaz; puis on ferme le tube à la lampe et l'on refroidit de nouveau. Lors- qu'on a réussi à faire cristalliser la matière, on décante la partie resiée li([uide, qui baigne les cristaux, dans une autre partie du tube. En refroidissant alors ceux-ci et ré- chaullant le liquide dècanlé, on fait distiller île l'ammoniac sur ces cristaux; on laisse ensuite la température s'élever, les crislauv se dissolvent dans raiumoniac liquélié el l5oo ACADÉMIE DES SCIENCES. lui abandonnent l'eau non combinée qui pouvait les imprégner. On détermine une nouvelle cristallisation par un refroidissement convenable, on décante la partie restée liquide qui entraîne la majeure partie de l'eau et l'on recommence ainsi à plusieurs reprises. Dans une autre partie de l'appareil se trouvent des tubes fermés à un bout et étranglés à l'autre; on peut, en inclinant convenablement l'appareil, faire arriver dans ces tubes le sel cuivreux dissous dans l'ammoniac liquéfié, soit aussitôt après sa formation, soit après un certain nombre de lavages à l'ammoniac. En analysant ensuite le contenu de ces tubes, on pourra vérifier que les lavages ont été suffisants, en obser- vant que la composition est restée la nièine après un certain nombre de lavages. (Il suffisait en général d'en faire cinq ou si\. ) » Le produit ojjtenu dans ces conditions répond à la formule (u .cooy-Cu\\Azu\iiPO. » Le formiate cuivreux est un corps d'un bleu 1res pâle, qui devient d'tin bleu intense au contact de l'air humide, d'un brun noir au contact de l'air sec; projeté dans un acide étendu, il donne aussitôt un précipité jaune d'oxydule de cuivre. )) Benzoate cuivreux. — Ce corps a été obtenu comme le précédent. Sa composition est représentée par la formule (C''IP.C00)-Cu%5AzH», établie en dosant le cuivre et l'ammoniac dans un échantillon, puis en déterminant le rapport du cuivre au carbone, dans un autre échantillon que l'on avait laissé exposé à l'air, en présence d'acide sulfurique : il per- dait, dans ces conditions, une certaine quantité d'ammoniac et s'oxydait, mais le rapport du carbone au cuivre ne changeait pas et l'on pouvait ensuite manier j)lus facilement le produit, pour y doser le carbone par coiubustion et le cuivre par électrolvse. » Le benzoate cuivreux est un corps cristallisé, d'un blanc bleuâtre, très altérable à l'air. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur un phosphite ferrique basique. Note de M. E. Bergek, présentée par M. G. Lemoine. « Le sesquioxyde de fer hydraté récemment précipité se dissout dans un excès d'acide phosphoreux. Cette solution est complètement précipitée par l'eau en excès en donnant un précipité blanc ('). Ce précipité non lavé et (') Grltzner, Arch. der'Pharm., t. CCXXXV, p. 698. SÉANCE DU t3 juin 1904. l5oi flébarrassé le mieux possible du liquide qui l'imprègne a une composition variable et intermédiaire entre celles du phosphite acide et du phosphite neutre. » Lorsqu'on lave ce précipité à l'eau froide, il abandonne pendant très longtemps de l'acide phosphoreux et il est nécessaire de prolonger les lavages 4 ou 5 heures pour avoir un liquide neutre. Le résidu du lavage, séché d'abord sur des plaques poreuses, puis plusieurs jours dans le vide sur l'acide sulfurique, constitue une poudre blanche de composition abso- lument fixe. Ce sel ne perd plus d'eau dans le vide sec et à l'air il est hygroscopique. » Le phosphore a été dosé à Télat de pyrophosphate de magnésie en oxydant d'abord par l'eau régale chaude pendant plusieurs heures, évaporant à plusieurs reprises avec l'acide nitrique pour chasser l'acide chlorhydrique et précipitant par le molybdate d'ammoniaque à la façon ordinaire. Le fer a été dosé : 1° en précipitant par 1 ammo- niaque en e\cès la liqueur filtrée du phospho-molybdate; 2° par fusion au creuset d'argent du phosphite avec un excès de carbonate alcalin. Un dosage d'hydrogène a été fait par combustion avec l'oxyde de cuivre. j> Les résultats d'analyse concordants indiquent un rapport de 6" de phosphore pour 5'' de fer et permettent de conclure à l'une des deux formules : (PO'H)'Fe^, (P03H)'Fe',8H'0 phosphite ferroso-ferrique ou (P0'H)«FeSFe(0H)',5H-0 phos- phite ferrique basique. Ces deux formules ne diflërent en effet que par 3"' d'hy- drogène sur un poids moléculaire de plus de 900. La couleur blanche du sel et l'absence d'acide phosphorique en quantité notable dans les eaux, de lavage, acide qui aurait dû prendre naissance par réduction partielle du sel ferrique, rendaient la pre- mière formule peu probable. Pour décider complètement, j'ai mesuré le pouvoir réducteur total qui devrait être plus grand du quart dans la première hypothèse. Pour cela un poids donné du sel dissous dans l'acide sulfurique dilué a été oxydé par le permanganate de potasse titré suivant la méthode indiquée par Amal ('). Du chiffre trouvé on déduit l'exactitude de la seconde formule ( P05H)=Fe*,Fe (OH)', 511-0. » Le sel dont il s'agit est donc bien un phosphite ferrique basique. » CHIMIE. — Sur les alliages de l'aluminium avec le bismuth et le magnésium. Note de M. Hector Péciieux, présentée par M. J. VioUe. « 1° Bismuth-aluminium. — Poursuivant mes recherches d'alliages de haute résistivité, j'ai essayé d'allier le bismuth et l'aluminium en fondant ces deux métaux ensemble au creuset de terre réfractaire : l'aluminium (') Amat, Comptes rendus, t. CXI, 1890, p. 676. 168. i502 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'aboi-fl (fondant à (>5o"), dans lequel j'ai projeté le bismulh (fondant à 260"). » Tous les alliages essayés au-dessous de la teneur 70 pour 100 en aluminium ont donné, au moule (en sable gras d'étuve), trois lingots superi^osés, séparés par liqua- tion : au bas, un lingot hétérogène retenant du bismuth en excès; au milieu, un alliage à environ 70 pour 100 d'aluminium) au-dessus^ un alliage hotnogèrlë à 90 pour 100 environ d'aluminium; La teneur 70 |)Our 100 en aluminium me parais- sant Ja limite inférieure de ces alliages, j'ai fait porter mes essais sur plusieurs teneurs supérieures à 70 pour 100, et j'ai obtenu quatre alliages bien homogènes : à 70 pour 100 (densité prise à 20°: 2,857); ^^ P'O"'" 'oo (densité: 2,79); 88 pour 100 (densité: 2,776); et 94 pour 100 (densité : 2,74). Ils sont sonores ; cassants (les deux plus riches eu aluminium se plient d'abord assez bien, mais cassent ensuite); à grain homogène (rappelant celui des élain-aluminiura), d'un beau blanc d'argent (surtout les 75 pour 100 et 85 pour 100); leurs points de fusion sont intermédiaires entre ceux des métaux composants, plus rapprochés de celui de raluniinium. » Ils sont inoxydables à l'air, sec ou humide, à la température de la coulée; ils sont attaqués vivement par les acides : azotique concentré à chaud, et azotique étendu à froid; chlorhydrique concentré ou étendu, à froid ou à chaud (l'aluminium seul est attaqué); sulfurique concentré à froid ou à chaud; sulfurique étendu, à froid ou à chaud (moins vivement) et par la potasse caustique, concentrée ou non, à froid. w J'ai constaté le même phénomène de décomposition, à froid, de l'eau distillée, qu'avec les alliages élain-aluminium ('): une baguette d'alliage, limée, décompose (à 18") l'eau distillée en oxygène et hydrogène (gaz tonnant); j'attribue cette décom- position à une action thermoélecLrique des deux métaux, non combinés, que le frot- tement de la lime échauffe inégalement (la chaleur spécifique du bismuth est o<^''',o3o8, plus faible encore que celle de l'étam); le dégagement est plus abondant, et dure plus longtemps qu'avec les étain-aluminium (il 3- a une légère oxydation du bismulh). L'eau à go" est aussi décomposée par ces alliages. » 2" Magnésinm-aluininiwn. — J'ai constaté que l'aluminium et le magnésium peuvent s'allier à partir de la teneur 65 pour 100 en alumi- nium. Il faut projeter et maintenir, à l'aide d'une baguette de fer, le magnésium (fondant à 45o°) au milieu de l'aluminium, sa grande chaleur spécifique (o'''',245) ne lui permettant pas de fondre rapidement; une teneur en aluminium inférieure à 65 pour loo donne, au-dessus du bain d'alliage un excès de magnésium qui passe à l'état d'épongé grisâtre, im- possible à fondre. » J'ai pu oblenir 5 alliages bien définis: à ()(j pour 100 (densité à 21°: 2,244); à 68 pour 100 (densité : 2,276); à 78 pour 100 (densité : 2,824); à 77 P""'" 'O''^ (den- sité : 2,878); et à 85 pour 100 (densité: 2,/474)- Us sont tous cassants, à gros grains, (') Cantjitcs rendus, n" 10, 9 mai 190^, p- 1170. SÉANCE DU l'^ JUIN 1904. l5o3 d'un beau blanc d'argent, se limenl bien, et prennent un beau poil; leurs points de fusion sont plus rapprocliés de celui de raluminium. » La consistance vitreuse des alliages à chaud les rend difficiles à couler, j'ai cejjcn- danl pu obtenir des lingots de 8'"™ et 9™™ de diamètre. Comme ils s'endamment facile- ment au rouge blanc, il faut jeter tout de suite du poussier de charbon sur la coulée. Si Ton coule lentement ou si on laisse refroidir la niasse dans le creuset, on obtient une sorte d'épongé grisâtre que l'on ne peut plus refondre. » Ces alliages sont inoxydables à l'air, à la température ordinaire. Ils sont attaqués très vivement par les acides : chlorhjdrique concentré, à froid (production d'étincelles, indiquant un dégagement de chaleur considérable); azotique concentré, à froid; sul- furique concentré à froid. Les mêmes acides, étendus, les attaquent encore assez vive- ment (sauf l'acide sulfurique, pour les alliages à 85, 77 et 78 pour 100). La potasse caustique, concentrée et froide, les attaque d'autant plus vivement qu'ils sont plus riches en aluminium (ce métal est seul attaqué). L'eau oxjgénéc est décomjiosée par les cinq alliages : il y a oxydation du magnésium. Enfin, ils décomposent l'eau distillée froide (comme le magnésium), et encore mieux l'eau chaude; réchaulfement dû à la lime accélère celte décomposition. La mousse d'alliage possède les mêmes propriétés chimiques que les lingots. » CHIMIE ORGANIQUE. — Composes iodés obtenus avec la mélanitraniline. Note de M. P. Brenaxs, préscaLée par M. A. Haller. « Dans des Communications antérieures (') j'ni fait connaître deux séries de corps iodés que j'ai préparés en partant de Vorlho et de la para'- nitraniline. Je me propose de décrire ici les dérivés analogues obtenus avec la métanilranUine. » L NiTRANiLixES lonÉES. — En versant, peu à peu une solution acétique tiède de 7.38, 12 de chlorure d'iode dans une dissolution maintenue vers 80" de 208,7 de méla- nitraniline dans 200°"' environ d'acide acétique, de l'acide chlorhydrique se dégage et finalement un précipité se dépose. Après avoir chauffé le mélange au bain-marie pendant 2 heures, on le verse dans l'eau bouillaiile. On entraîne par la vapeur d'eau une partie de l'acide acétique et l'iode qui n'a pas réagi, puis oji laisse refroidir. Trois composés se forment ensemble dans la réaction. » Pour les séparer, on dissout le produit brut dans l'alcuol chaud et l'on maintient la solution à l'ébullition avec du noir animal. La liqueur filtrée dépose en refroidissant un premier corps qu'on obtient à l'élal de pur<'lé après plusieurs cristallisations dans l'alcool; c'est la nitraniline monoiodée y\zH- — C\V\ — AzO^ 1.6. 3 ainsi queje l'éta- blirai plus loin. (•) Comptes rendus, t. GXXX:iI, p. S3i; t. CXXXIV, p. 357; t. C.VXW, p. 177; t. CXXXVI, p. 236 et 1077; t. GXXXVU, p. io65. l5r)4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il Les eatix mères distillées en partie fournissenl une iiilraniiine diioilée qu'on purifie comme le corps précédent; elle possède la constitution Azll-— C'II-I- — AzO' 1.2.6.3 et son étude fera l'objet d'une procliaine Noie. » La solution alcoo]if[ue concentrée davantage abandonne une autre nilraniline diiodée qu'on obtient à l'état pur par des cristallisations dans un mélange de cliioroforrae et de ligroïne; c'est l'isomère AzIP — C^'ll-I- — Az 0- i.2..'î.3 jiour les raisons que j'indiquerai tout à l'Iieure. » IL NiTRANiLiNE MONOIODÊE Az IP — G" H ' [ — AzO" 1.6.3. •— Cette nitroiodoani- luie cristallise en aiguilles jaunes, fusibles à i6o°,5 (corr. ), solubles surtout à chaud dans les solvants organiques usuels, la ligroïne exceptée. » J'ai établi sa constitution ci-dessus en la transformant en nitrohenzène iodé ki.O"- — C'H'' — I 1.4. Pour cela, on dissout 5" de cette base dans i5'"'' d'acide sulfurique et l'on ajoute à la solution refroidie vers o°, en agitant, iP,85 de nitrite de soude par portions de oS,i5. La diazotation effectuée, on verse le mélange dans 8o™° d'alcool absolu bouillant. Après la fin de la réaction, on distille une partie de la liqueur et l'on verse le résidu dans l'eau. Le précipité obtenu est dissous dans l'alcool chaud et la solution maintenue bouillante avec du noir animal. La liqueur fdtrée dépose un corps forme d'aiguilles fusibles à 171", 5 et possédant la composition d'un nilrohenzcne monoiodé. » J'ai comparé ce composé à l'isomère AzO"— CH" — I 1.4 que j'ai préparé en substituant l'iode au groupe AzII'- dans la paranitraniline AzH^ — CH'— AzO" 1.4 et j'ai constaté que les corps des deux origines sont identiques. « IIL NiTRANiLiNE DIIODÉE Az H^ — CHT— AzO" I. ■2.4.3. — Gros prismes, jaunes, fusibles à 125" (corr.), très solubles dans les solvants, sauf la ligroïne. » J'ai établi la constitution de cet isomère en opérant les transformations suivantes ce corps a été changé en un niliobcnzènc diiodé AzO- — ^'11'=: I- 1.2.6. La réduc- tion de ce nilrodiiodobenzène m'a fourni Vanilinc diiodcc AzH^ — G'^LP=P 1.2.6, puis cette base a été transformée en phénol diiodé OU — G'IP^l- 1.2.6 que j'ai décrit antérieurement [lac. cit.). La constitution de ce diiodophénol fixe donc celle des corps nou\eaux précédents. » Pour changer cette nilraniline diiodée en nitrohenzène diiodé, on ajoute à une solution refroidie de los de ce corps dans I205 d'alcool absolu, additionnée de 100 d'acide sulfurique, un excès de nitrite d'amyle; du sulfate diazoïque se sépare. Après un con- tact de /î8 lieures, on porte peu à peu le mélange à l'ébullition; vers 5o°, de l'azote se dégage et le dépôt se dissout. La réaction terminée, on distille une partie de l'alcool et l'on verse le résidu dans l'eau. On dissout dans l'alcool le précipité obtenu et l'on fait bouillir la solution avec du noir animal. La liqueur filtrée abandonne un corps cristallisé en aiguilles incolores. On l'obtient pur en le faisant recristalliser dans un mélange de chloroforme et de ligroïne. Il a la composition d'un nitrohenzène diiodé. e SÉANCE DU l3 JUIN 1904. I 3o5 u 11 esl en aiguilles ou en gros prismes, fusibles à ii4° (corr.), solubles dans les solvants usuels, la ligroïne exceptée; c'est l'isomère AzO- — CH-'z^ P i .a. G. » Ce nitrobenzène diiodé a été transformé en aniline diiodéc au moyen de l'oxyde ferreux. Une solution de aSs de sulfate ferreux dans loo'^"' d'eau a été additionnée de 65,75 du dérivé nitré, puis d'un excès d'ammoniaque et le mélange a été maintenu au bain-marie \i heures. Après refroidissement, le précipité recueilli et desséché a été traité par l'éther. La solution éthérée saturée d'acide chlorhydrique a laissé dé- poser le chlorhydrate de diiodoaniline et ce sel séparé de la liqueur a été décompos par l'ammoniaque. La base mise en liberté a été reprise avec l'éllier et le résidu de la distillation de ce solvant purlllé par des cristallisations dans l'alcool. » La base diiodée aiosi obtenue est en aiguilles incolores, fusibles à 122" (corr.), solubles dans les dissolvants organiques; c'est l'isomère AzH- — CH'^l- I.2.G. » Uarnide acétique secondaire (CH-^CO)- = Az — C fl^ = 1" 1.2 .G cris- tallise en aiguilles incolores, fusibles à 147° (corr.). » Pour changer Vaniline diiodée précédente en phénol diiodé. on dissout 5s de cette base dans 35""' d'acide sulfurique et l'on verse la solution dans loo"^"" d'eau glacée. On ajoute au mélange refroidi vers o", en agitant, une dissolution de 18,10 de nitrite de soude dans ao""' d'eau. La diazotation terminée, on transvase la liqueur dans un ballon et on la porte peu à peu à l'ébullllion. A ce moment on traite le mé- lange par la vapeur d'eau ; le phénol diiodé formé distille en aiguilles incolores, fu- sibles à 68". » Ce corps esl identique par ses propriétés au diiodophènol découvert par Schaal (') et dont j'ai établi {loc. cit.) la constitution d'une façon certaine. » Son éther acétique C-irO" — G" H^ = P i .2.6 cristallise en prismes, fusibles à 107°; il est identique à Vélher acétique du diiodophènol de Schaal. »_ CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un produit d' altération spontanée de l'éther oxalacétique. Note de M. L.-J. Sisio.v, présentée par M. H. Moissan. « I. L'éther oxalacétique GO-C-H^ - CH^ - GO - GO^C-Jl^ conservé depuis quelque temps présente la réaction suivante : » Un échantillon dissc^us ou mis au contact d'une solution alcaline lui communique (1) Deatsch. c/iem. Gesell., l. XVI, p. 1899. j5o6 académie des sciences. à froid une coloration violette. Celte coloration met un certain temps à se développer, persiste, puis disj^aïaîl peu à peu. Il faut éviter d'employer un excès d'alcali et de chauil'er à l'ébullition. La même observation peut être faite plus commodément avec les sels alcalins d'acides faibles. Avec ceux-ci la coloration peut s'obtenir immédia- tement en portant à Véhidlilion, sans craindre au même degré l'excès du réactif employé : la réaction est e\lrèmement sûre avec le borate ou le formiale de sodium. On peut utiliser les sels à acides faibles de toutes les bases fortes; les sels ammoniacaux se prêtent également à la réaction; mais l'ammoniaque fait disparaître la coloration; celle-ci reparaît par acidification. Un grand excès d'acide la fait dl.^paraître également. » 1° Cette réaction n'appartient pas à rélher oxalacétique par régénéré » III. Quant au corps coloré lui-même, qui résulte de l'action sur ce dernier des agents alcalins, j'ai fait, sans grand succès, quelques tentatives pour l'isoler. » On aljainlonnc peiulanl plusieurs jours la substance précédenle au coiUact d'al- cali dilué; la série de colorations se produit comme il a été dit. Ou acidifie alors jus- qu'à alténuer fortement la coloration, ce qui exige un très grand excès d'acide. On extrait ensuite à l'éther qui s'empare d'une partie de la substance active. Cet extrait éthéré est très peu coloré mais se colore fortement en bleu violacé au contact de l'eau. Par évaporalion de l'éther, il reste une substance huileuse qui se colore en bleu non seulement au contact des agents alcalins mais inème simplement de l'eau ou de l'al- cool. Je n'ai pu réussir à isoler celte substance à un état de pureté suffisant pour l'analyser. On la rencontre encore en soumettant au même traitement l'éther oxalacé- tique fconservé depuis quelque temps; dans ce cas, elle est accompagnée d'un corps cristallisable qui n'est autre que l'éther oxalaeélitiue acide CO'C-H''— CH'-— CO— CO^H provenant de l'action de l'alcali dilué sur l'éther oxalacétique. » Si l'on admet la formule indiquée plus haut pour le produit d'altéra- l5o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. lion de l'éther oxalacétique, on est conduit à considérer la substance ac- tuelle comme provenant de la répétition de la même réaction et, par suite, comme pouvant être une dioxyquinone substituée CO^ C- 11^ — CH — CO — CO CO — CO — CM — CO^C^H» ou CO^C^H=-C =:C(OII)-CO I I CO — C(OII) = C - CO^C^H= Cette manière de voir serait d'accord avec les propriétés que l'on connaît de ce groupe de composés. )) En résumé : l'éther oxalacétique subit spontanément une altération qui se manifeste parla coloration violette qu'il prend au contact des agents alcalins; cette altération peut être rendue immédiate et servir à le caracté- riser; elle est vraisemblablement due à un dérivé dioxyquinonique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Les sels polyacides des rosaniiines. Note de M. Jules Schmidlix. « Il y a dix ans que la constitution des sels des rosaniiines a donné lieu à de longues discussions à propos de deux formules données par MM. E. et O. Fischer et par M. RosenstiehI. Les fuchsines sont-elles des éthers du Iriamidotriphénylcarbinol ou faut-il admettre qu'un des trois groupes amidés joue un rôle différent des autres en formant un groupe imidéqui est lié à la fois au phényle et au méthane? Telle était la question. La seconde interprétation donnée par MM. Fischer met ces sels sur la même ligne que les quinones. M. Nietzki a apporté une modification à cette formule confor- mément aux conceptions modernes qui considèrent les quinones comme des dicétones: (AzfP.C''H')\C.Cl. (AzfP.C/H^)-.C:C''H^:AzH.HCl. Formule proposée par M. P.osenstiehl. Formule proposée par MM. Fischcr-iVieUki. » La formule considérant les fuchsines comme des élliers clilorhvdiiques repose sur les données expérimentales suivantes: ni la base imidée anhydre, ni son trichlorliy- drate n'existent; le seul polychlorhydrate qui est en même temps la limite de saturation par l'acide chlorhydrique, est le tétrachlorhjdrate. » Quoique la formule quinonique soit aujourd'hui la plus répandue, ce sont préci- sément ses partisans qui s'efforcent parde nombreux travaux tout récents de jeter plus SÉANCE DU l3 JUIN 1904. 1 5o9 de lumière sur ces dérivés en visant en même temps le but plus général de trouver la vraie cause de la coloration. C'est surtout cette base imidée anhydre, qui est restée hypothétique jusqu'ici, qu'on a tenté d'isoler, et MM. Baeyer et Villi^'er viennent d'annoncer un polymère de ce corps à l'état cristallisé. » Mes propres recherches ont eti pour but surtout d'établir quelles sont les sels polyacides des rosanilines. J'indiquerai brièvement les résultats et je renvoie pour tous les renseignements précis au Mémoire détaillé. » A.-W. Hofmann admettait déjà l'existence de sels triacides, mais d'une façon incertaine et sans appui analytique suffisant, ce qui a conduit M. Rosensliehl à mettre en doute l'existence de sels triacides et à admettre (|ue le seul polychlorhydrate soit le télraclilorhydrate. M. Hautzsch a décrit le premier représentant de la série triacide sous forme d'un tribrorahydrate de l'hexaméthvlpararosaniline. Cependant l'instabilité de ce brorahydrate n'a pas fourni des résultats analytiques bien concluants, ainsi l'analyse fournissait i pour 100 du brome de trop et, 10 jours après, on trouvait déjà 3 pour 100 de moins qu'exige la formule. » Les chlorhydrates que j'ai obtenus présentent une grande stabilité et leur préparation se base sur le fait que les corps bruns décrits par Hofmann retiennent de l'acide à l'état de dissolution, ce que j'expliquerai plus tard. Il suffît de placer ces corps pendant un mois dans le vide en pré- sence de la Isolasse pour etdever complètement cet excès d'acide; la masse cristallisée brune devient complètement noire et inodore. Pour 100 Pour 100 de clilore. de chlore-. Trichlorhydrale de rosaniline : cristaux noirs 25,35 au lieu de 25,94 Trichlorhfdrate de pararosaniline (i) .• cristaux noirs... 26,78 » 36,86 Trtchlorhydrate de pararosaniline hexamétliyhk' : pré- parée à voie sèche, poudre noire violacée 21 ,91 » 22 , 16 » Je ferai constater que dans presque tous les Traités de Chimie le phénomène de dé- coloration que subissent des solutions des sels monoacides des rosanilines est attribué à la formation des sels di- et triacides. Ainsi, on admet pour le violet cristallisé l'existence d'un sel diacide de couleur verte et d'un sel triacide de couleur rouge. Celte hypo- thèse est inexacte, car tous ces sels que j'ai préparés se dissolvent dans l'eau et l'alcool avec la même couleur que les sels monoacides et les propriétés colorantes ne se trouvent point diminuées par la saturation de toutes les fonctions basiques existantes dans la molécule. Je vais au-devant il'une objection qui pourrait invoquer une dissociation en constatant que la solution dans l'alcool absolu dépose les cristaux inaltérés du trichlorhydrate. » Polychlorhydrates de pararosaniline ( ' ). — La façon dont M. Rosenstiehl a obtenu (') Toutes ces expériences furent faites avec de la pararosaniline synthétique pure l5lO ACADÉMIE DES SCIENCES. un létrachloiliydrale en saturant d'abord la fuchsine par ie gaz chlorhydrique et çn faisant enlever l'excès d'acide par un courant d'air sec ne prouve pas que nous ajoii;i ici des composés bien définis, car j'ai constaté que la quantité d'acide qui est enlevén par le coiuant d'air va en diminuant dans une très forte proporlioii, mais ne s'arrête point au tclrachlorliydrale, corps qui dégage encore du gaz chlorhydrique à l'air. Quant à la saturation dans les conditions de température et pression atmosphérique ordinaires, on obtient toujours un corps rouge qui dépasse la composition d'un penta- chlorhydrate. Mais dès que l'on abaisse la température, le produit rouge absorbe encore beaucoup du gaz chloihydrique et devient orangé et à — 70° la couleuj' devient d'un jaune de paille; la c[uantilé fixée répond à un intermédiaire entre un hexa- et un heplaclilorhydrale. Cette décoloration de\ient complète à très basse température, En eflfet, si l'on plonge un tube, chargé de penlaclilorhydrale rougo et qui est en commu- nication avec un appareil producteur du gaz chlorhydrique, dans l'air liquide, ou observe une absorption du gaz extrêmement rapide, la substance rouge pâlit immé- diatement et devient paifaitement blanche. » Dans une Note suivante je donnerai l'explication de ces phénomènes, qui déterminent la dégradation de la couleur. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur h's variai ions que présente la composition des graines pendant leur maturation. Note de M. G. Axdré. H La graine, pendant sa maturation, subit des modifications graduelles qui portent sur sa teneur en eau et sur la nature et les proportions des substances salines, azotées et hvdrocarbonées qu'elle renferme. » I. J'ai suivi quelques-unes de ces modifications sur des graines volu- mineuses (lupin blanc, haricot d'Espagne, mais), depuis le moment où leur récolte commence à être praticable ( ') jusqu'à celui où elles peuvent être considérées comme étant arrivées à peu près à maturité : ce qu'il est d'ailleurs facile d'apprécier, car leur composition, rapportée à 100 parties de matière sèche, se rapproche beaucoup de celle des graines ayantdonné naissance aux plantes de l'expérience. » On peut dire, en principe, que la maturation d'une graine est caracté- risée entre autres choses par la transformation progressive des hydrates de carbone solubles dans l'eau, très abondants chez elle au début, en hydrates que les établissements Farbwerke vorm. Meister Lucius u. Bruning, à Hoecl^^t, ont mise gracieusement à ma disposition. (') A la première prise d'essai, 100 graines sèches pesaient : lupin =: is, 5o, haricot = 26,87, ma'is ;= is, 67. SÉANCE DU l3 JUIN I904. l5ll de carbone insolubles, saccharifiables par les acides étendus. C'est ce qui arrive, du reste, chez tous les organes d'une plante à mesure que ces organes avancent en âge et, dans le cas de la graine, c'est l'inverse de ce qui se produit pendant la germination. » L'azote total, rapporté à 100 unités sèches, augmente évidemment pendant toute la période de la maturation, mais sa proportion centésimale est plus élevée chez les graines très jeunes que chez celles qui approchent de leur maturité. En ce qui concerne le haricot d'Espagne et le mais, cette proportion de l'azote est plus faible d'un tiers chez la graine voisine de sa maturité que chez la graine très jeune. Le lupin ne m'a pas fourni de dif- férences sensibles à cet égard : la teneur centésimale en azote des graines les plus jeunes que j'ai examinées était voisine de celle des graines mûres, avec un minimum entre les deux époques. La proportion centésimale des cendres totales est plus élevée chez la graine très jeune que chez celle qui approche de la maturité et dans des limites variables avec la nature de la graine elle-même. L'écart est de -j^ pour le lupin, de —- pour le haricot, de ■— pour le maïs. i> IL II est utile d'examiner parallèlement la composition des graines et celle des gousses qui les renferment ou des axes sur lesquels elles sont implantées. » Aussi, ai-je d'abord compare à cet effet les variations successives de la teneur en eau des gousses ou des axes avec celle des graines. Cliez le lupin, la teneur centési- male en eau des gousses reste toujours très élevée. Entre la première et la dernière expérience (4 juillet, 22 août 1908), cette teneur a oscillé entre 87 et 90 pour 100 du poids de la matière totale; cliez le haricot, eutre le 19 août et le 2 octobre, elle oscille entre 91 et 83 pour 100, puis elle s'abaisse beaucoup et atteint 63,94 pour 100 le 16 oc- tobre. Les axes du maïs subissent au contraiie une déshydratation graduelle : leur teneur en eau est de 85,33 le v" septembre et de ()7 , 44 le 26 octobre. » Quant à la proportion de l'eau contenue dans les graines, elle va sans cesse en di- minuant. On sait d'ailleurs qu'une graine réputée mûre possède encore une dose d'eau 1res élevée au moment de sa récolte : la déshydratation continue ultérieurement jus- qu'à un certain terme (8 à i5 pour 100), lequel demeure à peu près fixe pendant long- temps, ses oscillations dépendant, entre autres facteurs, de l'état hygrométrique de l'alraosphère. » Chez les graines de lupin et de haricot, la proportion centésimale de l'eau est toujours moins élevée que celle des gousses. Chez la graine de maïs, l'écart entre la teneur en eau de la graine et celle de l'axe est faible au début, puis la graine se déshy- drate plus vite que l'axe. eau des çonsses (ou axes) , • . 1 1 . • ■ „ „ » Le rapport ^^ ^ est le suivant chez les trois espèces exa- ' '^ eau des graines l5l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. minées à différentes périodes : 1. 2. 3. ',. 5. G. 7. 4 VII i9(i3. II VII. 17 VII. 2>VII. 3o VII. 10 VIII. 22 VIII. Lupin I ,o3 t,02 i,o5 i,ii 1,16 1,24 i,33 19 VllI 1903. 27 VIII. /| IX. II IX. ai IX. 2 X. lO \. Haricot i ,08 ' j '7 i ,20 \ ,11 i ,3o ' j^o i ,5o I IX 1903. 8 IX. 17 IX. 28 IX. 10 X. 26 X. Maïs 0,95 0,94 0,95 1,10 1,28 1,77 » On voit, d'après ces chiffres, que, pendant la première période de la maturation, les quantités d'eau contenues dans les gousses ou a.ves et les graines sont très voisines; les écarts s'accentuent pendant la seconde période. » ni. A ces cliUerences entre l'hydratation de la gousse et de la graine, dans la deuxième période, correspond un mouvement de migration très marqué chez la graine. En eflet, tandis que le j)oids de la matière sèche de 100 gousses de lupin, maximum à la quatrième prise d'échan- tillon (10/1^,26) diminue de la quatrième à la sixième de 5^, 12 en 18 jours, soit 0*=', 285 par jour (perte due à la respiration et au départ de matières organiques et minérales), pendant le même temps le poids de la matière sèche des graines qui y sont contenues augmente de 47^527, soit 2^, 626 par jour. Donc la graine n'a dû bénéficier que d'une quantité assez faible des matières nutritives qui ont abandonné la gousse. Mais entre la sixième et la septième prise, la perte de matière sèche de too gousses est devenue considérable, soit 28K,g4 en 12 jours ou 2^,41 par jour. L'augmentation correspondante de la matière sèche des graines a été faible: 3^,23 ou 0^,27 par jour. » Il en est de même chez le haricot d'Espagne. Le poids de la matière sèche de 100 gousses est maximum à la cinquième prise (116^,39), la dimi- nution du poids de cette matière, de la cinquième à la septième prise est de 12^,90 pour 20 jours, soit 0^,5x6 par jour, et l'augmentation correspon- dante des graines qui v sont contenues est de i4i^. 25, soit 5fe',65o parjour. L'augmentation de poids des graines est donc, chez ces deux plantes, dix fois plus considérable que la perte de poids des gousses, en 18 jours dans un cas, en 2.5 dans l'autre. » J'étudierai prochainement les variations de la matière minérale chez les gousses et les graines. » SÉANCE DU l3 JUIN 1904. l5l3 CHIMIE VÉGÉTALE. — Distribution de quelques substances organiques dans la fleur d'oranger. Note de MM. Eue. Charabot et G. Laloue, présentée par M. Haller. « En vue de pousser plus loin nos recherches sur la formation et la distribution des substances odorantes dans les plantes, nous avons effectué sur la fleur d'oranger (^Citrus bigaradia^ une étude analogue à celles dont les résultats ont été publiés précédemment. » Nous avons examiné comparativemenl des boutons (lorauN. et des (leurs épanouies provenant des naêmes arbres. Au début de la lloiaison (9 mai igoS) nous avons, dans un même lot, fait séparer soigneusement les boulons d'avec les fleurs épanouies. A la fin de la récolte (5 juin) nous avons fait une nouvelle étude identique à la pré- cédente en vue du contrôle des résultats. Avec les fleurs épanouies, les expériences ont porté chaque fois sur ao^' de matière végétale et les pétales ont été soigneu- sement séparés des autres pièces florales. Pour réaliser rapidement celte séparation, de façon à éviter tout échange sensible de produits odorants entre les divers organes postérieurement à la cueillette, nous avons eu recours à un nombre assez considérable d'ouvriers. Dans ces conditions, l'opération n'a jamais duré plus de trois heures. » Eau et matière sèche. — La fleur s'enrichit en eau pendant son épanouissement. Les pétales sont plus hydratés que l'ensemble des autres organes floraux, et la fleur tout entière est sensiblement plus riche en eau que la feuille et que la tige. » Acidité volatile. — En valeur absolue, l'acidité volatile augmente dans une fleur pendant l'épanouissement de celle-ci ; elle est répartie en quantités à peu près égales entre les pétales et l'ensemble des autres pièces florales. » L'acidité volatile rapportée à loo parties de substance diminue dans la matière fraîche et dans la matière sèche pendant le développement de la fleur. Elle est plus grande dans la matière sèche des pétales que dans celle de l'ensemble des autres parties de la fleur. » Composés odorants. — L'extraction des composés odorants a été effectuée par distillation, séparation de l'essence qui se décante spontanément des eaux recueillies et épuisement de ces eaux au moyen de l'élher de pétrole. » En faisant la moyenne des résultats fournis par deux séries d'opérations, nous sommes arrivés aux nombres suivants: [Proportion d'iiuile essentielle contenue dans 100 parties de matière Poids d'essence - — -~a^ -— — -^ — ^ correspondant IVaiche. sèche. à une fleur. m£ Bouton floral 0,0726 o,34i 0,178 I Pétales 0,0997 0,697 o,3o8 ) Organes floraux autres Fleurepanouie .^^.^ les pétales 0,0626 0,282 o,245 [ Fleur entière 0,0788 0,428 o,553 C. R., 1904, 1" Semestre. (T. CXXWIII, N' 24 J Ï^'J l5l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. » On voit que les pétales renferment la majeure partie de l'huile essentielle de la fleur d'oranf^er; ils en contiennent également la plus grande proportion centésimale. » Pendant la floraison, le poids d'/ndle essentielle augmente sensiblement dans unejleur; sa proportion augmente dans la matière fraîche et surtout dans la matière sèche. Il résulte de ce dernier point que, contrairement à ce qui se passe dans la feuille et dans la ligje, la formation ou l'accumulation des produits odorants dans la fleur est plus active lorsque l'organe est en plein dé- veloppement art des expériences, je m'en suis lenu à la section axiale du champ, formée sur une plaque. 1324 ACADÉMIE DES SCIENCES. » J'ai pu ainsi obtenir trois variantes des spectres bipolaires classiques, qu'on n'avait pas encore figurées, bien qu'elles fussent |îour ainsi dire obligatoires, et faciles à déduire des lois du magnétisme. Elles rapprochent d'ailleurs le spectre magnétique du spectre cellulaire. w On sait que dans le champ de force magnétique les parcelles de limaille se rassemblent en lignes courbes suivant les lignes de force théo- riques : leur présence modifie cependant ces dernières comme l'avait com- pris Faraday. Grâce à la perméabilité du fer au magnétisme et à sa sen- sibilité à l'induction, les lignes matérielles renferment plus de lignes de force que les espaces intermédiaires. Pour distinguer ces lignes matérielles, je les appellerai des chaînes de force : les parcelles constituantes seront donc (les chaînons de force. Lorsqu'on fait dévier ces chaînes par les ma- nipulations, les courants ou la pesanteur, elles emportent dans leur posi- tion déviée la plus grande partie de leurs lignes de force, car la prolon- gation de leur trajet dévié est d'un ordre minime en comparaison de la différence de leur conductance au magnétisme et de celle du milieu qui les sépare. » Première variante. — En déplaçant la plaque sur les pôles on obtient des figures tordues, comme celles en spirale étudiées par Mark sur les embryons de la Limace : si le milieu est de baume ou de gelée fondue, le refroidissement en donne une prépara- tion permanente. » Deuxième variante. — Si l'on produit ces chaînes en un milieu liquide et dans un champ assez fort pour vaincre la viscosité du milieu, elles tendent à se placer là où l'intensité du champ est le plus forte. Aussi voit-on les chaînes se déplacer latérale- ment vers l'axe, se raccourcir, et se rassembler en fuseau 1res serré, laissant de chaque côlé un espace vide de limaille. Le spectre se différencie de cette façon en un fuseau central et en deux asters polaires, de même que le spectre cellulaire, où l'espace clair a reçu le nom A'espace de Biitscldi {K\\\imh\eT). Le spectre magnétique, sur papier, tel qu'il figure dans les Traités de Physique (d'où il a été extrait par les biologistes), n'offre jamais cette différenciation : celle-ci est cependant facile à produire en prolon- geant ou en accentuant l'agitation du papier : mais les causes de la transformation ne sont pas aussi évidentes que dans le liquide, et les expérimentateurs qui ont obtenu ces dessins ont dû les rejeter comme manques. » Troisième variante. — Les lignes de force dans un champ déterminé (je parle toujours de deux pôles dissemblables) sont toutes concaves vers l'axe interpolaire et convexes vers ses deux prolongements : en limitant notre champ par un ovale de fer doux (en forme de masque à vignettes) et placé de sorte que son grand axe coïncide avec celui des pôles, on verra les rayons des asters se réfléchir et devenir droits ou même concaves vers le prolongement de l'axe. » C'est à peu près ce que l'on voit dans le spectre cellulaire où les rayons, cepen- dant, sont plus nettement droits. On peut en conclure que le Hautschiclit du cyto- SÉANCE DU l3 JUIX 1904. ï^^S plasme est perméable à la force qui produit le champ, et que la direction droite des rayons est due à la grande imperméabilité ou réluctance à cette force du milieu cel- lulaire non différencié, de façon à agir en écran à l'influence du pôle éloigné. La matière du cytoplasme qui possède cette grande perméabilité est assurément identique au kinoplasme de Slrasburger. » Grâce aux propriétés spéciales des chaînes de force dans un milieu visqueux, j'obtiens souvent des anastomoses obliques à mailles en losange et des enchevêtrements où les chaînes se croisent à des niveaux différents. Des croisements semblables se voient sur bien des dessins publiés du spectre magnétique. Pour le moment, je n'arrive pas à trouver une repré- sentation suffisante des champs à pôles en nombre impair. » On a appelé karyocinétique la force qui produit le champ cellulaire : ce terme ne lui convient guère, car les éléments du nucléus, bien que per- méables et sensibles à cette force, n'y sont soumis que lorsque le nucléus a déjà perdu sa paroi. Si l'on veut appeler /oAce* karyocinéliques {au pluriel) toutes les forces qui se combinent pour aboutir à la création des deux nucléus jeunes, il faut en distinguer au moins trois : 1° les mouvements usuels du cytoplasme déterminent la répulsion des pôles et l'élongaliondu fuseau, aidés peut-être par l'osmose, car on y voit souvent toutes les appa- rences de la turgidité; 2° la force qui détermine la répulsion mutuelle des chromosomes, active déjà dans le nucléus intact, est peut-être, selon les idées de Ral[)h Lillie, l'électricité statique; 3° la force sise dans le kino- plasme et qui produit les chaînes de force que j'appellerai mitocinélisme à cause de ses analogies avec le magnétisme. Dans toutes les explications cinétiques des structures cellulaires en mitose, il faut tenir compte de la distinction des lignes de force idéales et des chaînes de force matérielles. » BOTANIQUE. — Sur la morphologie de la racine des plantes à embryon mutilé. Note de M. P. Ledoux, présentée par M. Gaston Bonnier. « Dans deux Notes présentées à l'Académie des Sciences (9 mars- 23 mai 1903) j'ai étudié l'effet des sectionnements de la gemmule sur le développement des feuilles. J'ai repris la question récemment en muti- lant la radicule. » J'ai enlevé, avant le semis, le point végétatif de la radicule, soit com- plètement par une section transversale faite à 2'"'" environ du sommet, soit incomplètement par une section oblique. En aucun cas, je n'ai obtenu 1326 ACADÉMIE BES SCIENCES. la régénération de l'organe lésé. Celui-ci a été simplement remplacé par (les radicelles différant des radicelles des témoins par la morphologie et l'anatomie. Je me bornerai aujourd'hui à l'examen des résultats d'ordre morphologique : » 1° Ramification. — Le nombre des rangées de radicelles de remplacemenl était, soit inférieur au nombre des rangées de radicelles existant normalement chez les témoins {Soja hispida, Helianthus annuiis, Ciiciirbita maxiina), soit égal à ce même nombre {Faba vulgaris, S inapis alla, Pisum salii-i/ni). Chez le Lupinus allias, le nombre des rangées précitées est normalement de deux. Pourtant, il naît assez rarement sur Thypocotyle quelques racines advenlives grêles; elles sont alors insérées non plus sur deux, mais sur quatre génératrices. Or, le sectionnement de la radicule a toujours eu pour résultat de provoquer la naissance de radicelles supplémen- taires relativement nombreuses, constamment insérées sur quatre génératrices de Taxe principal et infiniment plus développées que chez les témoins. » 2° Croissance. — Quand le point végétatif a été enlevé, la croissance subtermi- nale de la racine a été remplacée par une croissance intercalaire et ce phénomène de remplacement est bien net, surtout quand la section du sommet de la radicule a été faite obliquement. Il suffit, pour s'en rendre compte, de considérer, quelque temps après le semis, l'étendue du liège cicatriciel consécutif à la blessure. Alors qu'une simple lésion faite sur l'axe principal d'un témoin, bien au-dessus du point végétatif, se traduit, après six semaines de végétation, par une trace de liège de quelques milli- mètres de longueur, une lésion de même taille pratiquée sur la radicule mutilée déter- mine, au bout d'un même laps de temps, une traînée de liège ayant Se™" à 40""" de longueur. » Néanmoins, celte croissance Intercalaire de l'ave principal est toujours restée plus faible que l'accroissement sublermiaal de l'organe non lésé. Aussi le côté resté intact s'accroît-il beaucoup plus rapidement que le côté lésé. Il s'ensuit que la racine princi- pale se développe en formant un arc de cercle dont la partie concave est située du côté entamé. Très souvent même, la croissance du côté non lésé est tellement accen- tuée que la racine se développe en s'enroulant en spirale et le nombre des tours com- plets de spire, très serrés d'ailleurs, peut être de deux ou trois. » 3° Géotropisme. — Pendant un court laps de temps, après le semis, la radicule de l'embryon lésé conserve dans le sol la position qu'on lui a attriliuée en plaçant la graine dans le sol. Si cette radicule est placée verticalement, les radicelles de rempla- cement naissent normalement à la surface de la section et elles sont douées immédia- tement d'un géotropisme positif très net. En même temps, la tige se dresse verticale- ment. Si la radicule se trouve placée horizontalement, elle se développe tout d'abord avec un géotropisme nul; mais, dés que les radicelles de remplacement apparaissent, les phénomènes de géotropisme commencent à se manifester. Alors la racine principale d'une part, la lige d'autre part, s'orientent verticalement en sens contraire en faisant avec la partie de l'axe princijial déjà développée un angle très net de 90". En résumé, le géotropisme de la tige ne devient négatif (|ue lorsque le géotropisme du système radiculaire est nettement positif. SÉANCE DU l3 JUIN 1904. '327 » Il est donc possible, par la mutilation de la radicule, d'exercer une influence sur le développement ultérieur de la racine. » GÉOLOGIE. — Découverte de gîles fosdUfères dans le Djoua, à l'est de Timassâ- nine {Sahara). Note de M. F. Fourfau, présentée par M. de Lapparent. « Cette Note a pour but de signaler un des résultats de mes recherches géologiqties dans le Sahara. » Dans la région située immédiatement à l'est de Timassânine s'étend le Djoua ou ouad Ohanet, long thalweg orienté à peu près est-ouest, et dont la pente se dirige vers l'ouest. » Le soi de ce thalweg est, en général, composé degypse concrétionnéet de gypse transparent, fdiieux, en petites couches roses (gypses remaniés), reposant sur un substratum d'argile. Il est parsemé d'une multitude de buttes d'argile, ou d'argile mélangée de gypse et de buttes de grès friable, en certains points. » Le Djoua est limité au nord, sur une très grande étendue, par un escarpement cénomanien de 80™ à 100™ de hauteur, irrégulièrement _ V2«- Echelle ! ooooo t \o ■ '"i.^.y.. Chabet a:- TaguentouftfX :;; f^ «0 ï ilL hHA l'ê ^ Tnndss..iiuiir ■l ^é^O^«^ .'«S'; ente l ei" de A ^^5 , -\e Tvorà l veTb ^'^ . ■ 1 Desei'ù^UaFaureautsponadif/ucs V VeplÀbres de-Séladais en.'plai» ■y" ., ; !• xpopodùjiies CARTEbes GISEMENTSdeDWERS fossiles ^ „,„^ ,1^ ccrai^duj e,Lplaa DANS LEST DE TIMASSÂNINE d'is saouan spopei/fifjiti'S d Dents de GigmitîchSys en place z Pliju)U£S dupmlques sporadiijuAi b MoJTwIons diirgU£ et^pseï G Gypse fxbraix' (/■iinslucûic --ï 30 . découpé d'échancrures plus ou moins j)rofondes suivant les caprices des érosions anciennes; cet escarpement cénomanien se superpose à des bancs degypse et à d'épais bancs d'argiles colorées, striées de veines cL de vei- l528 ACADÉMIE DES SCIENCES. nules de gypse en cristaux. Le plateau rocheux qu'il termine au sud est en pente vers le nord. » Au sud, ce thalweg est limité par la ligue, très capricieuse et très den- telée, des éperons de l'important massif de l'erg d'Issaouan ou dunes d'issaouan, éperons qui s'avancent sur le sol du Djoua, à des distances plus ou moins longues, mais très variables, du pied sud de l'escarpement céno- manien. » La pente de l'erg d'Issaouan est sensiblement du sud vers le nord. » Dans les intervalles de ces éperons arénacés, et même aussi à demi recouverts par leur manteau de sable, se dressent, comme je l'ai indiqué, de nombreux mauielons très peu élevés : i° d'argiles colorées mêlées de gypse; 2° ou d'argiles colorées mêlées de bancs de grès très friable; 3° ou enfin d'argiles colorées couronnées de petits bancs de calcaire zone rempli de sable siliceux. » J'ai découvert et recueilli dans celle région, sur la surface d'un rec- tangle limité par le méridien 4°i7' et 4"45' de longitude est, et par les parallèles aS^oS' et 28°i.y de latitude nord, pour la première fois les 29 et 3o décembre iSgS, et ensuite les 22 et 23 novembre 1898, les divers fossiles suivants : » A. A l'étal sporadique et gisant sur le sol : 1° coquilles de Deseitella Fou- reaui (Munier-Chalmas, in collectione) changées en hématite, points II de la carte (pour ces Lamellibranches seulement, l'un des gisements se trouve dans un petit thalweg sans berges, ce qui pourrait faire supposer qu'ils ont été amenés d'amont); 2° vertèbres de Sélaciens, points v\>' de la carte; 3° dents de Ceratodus, points c' c' de la carte; 4° plaques dermiques de poissons, points ::; de la carte. » B. En place et dans un grès très friable, ou dans une argile rouge. Mame- lon ou Gour M : 1° les mêmes vertèbres de Sélaciens, point c de la carte; 2° dents de Ceratodus. point c de la carte; 3" dents de Gigantiehthys, point d de la carte. » Pour fixer les idées, il est bon d'indiquer qu'en partant du gisement de ces divers fossiles, on rencontre les premiers affleurements : » 1° De Carboniférien, au sud-est et à une soixantaine de kilomètres; » 2° De grès (très probablement dévoniens), à l'est et au sud-ouest, à une cinquan- taine de kilomètres; » 3° De grès dé\'onien caractérisé, au sud-{-sud-ouest, à 60'"". » Il est fort possible, au surplus, que \e Dévonien soit en réalité beaucoup plus rapproché, du côté du sud, mais en des points non touchés par des voyageurs ou même recouverts par les dunes. » D'autre part la présence, antérieurement signalée par moi, de bancs SÉANCE DU l3 JUIN 190/1. l529 d'argiles beaucoup plus au nord que ceux des buttes et de l'escarpement duDjoua, m'amène à supposer qu'il va, très vraisemblablement, connexité entre les bancs d'argiles colorées et striées de veinules de 2;ypse des mame- Ions du Djoua, et les bancs d'argiles identiques dont j'ai constaté l'existence dans les berces de l'ouad In-Aramas, sous des bancs de calcaire sénonien, à une altitude qui serait à peu prés celle du Djoua au point où s'élèvent les buttes d'argile, témoins d'érosion d'un banc autrefois uniforme et inin- terrompu. Il y aurait donc continuité de ces bancs argileux, au moins entre ces deux régions, au-dessous de l'escarpement cénomanien. » Enfin, le dévonien, qui plus au sud a sa pente vers le nord, devrait aussi très probablement se poursuivre sous le Djoua à une assez faible profondeur. » GÉOLOGIE. — Sur la faune des couches à Ceratodus crétacées du Djoua, prés Timassânine (Sahara). Note de M. Emile Haug, présentée par M. de Lapparent. « Les fossiles qui font l'objet de la présente Note ont été recueillis par M. F. Foureau en iSgS et 1H98 dans la dépression du Djoua, à l'est de Timassânine, dans le Sahara. Leur étude avait été commencée |)ar Munier- Chalmas, mais mon regretté maître n'a laissé, pour la plupart d'entre eux, aucune indication manuscrite m'autorisant à supposer qu'il était arrivé à des déterminations précises. » Tous les échantillons ramassés en place proviennent d'une couche de grès blanc ou coloré en rouge, très friable, intercalée dans une argile rouge, associée à des gvpses. Les fossiles trou\és à l'état sporadique sont mani- festement originaires des mêmes couches, à l'exception des Lamelli- branches dont il sera question plus loin, car ils appartiennent aux mêmes espèces et leur mode de fossilisation est le même. Ce sont, dans les deux cas, exclusivement des restes de Vertébrés : dents, vertèbres, plaques dermiques de Poissons et ossements de Reptiles. Voici les déterminations auxquelles leur étude m'a conduit. » Dents palatines et inandibulaires de 6'(>/Y?/o(^/(« africanus n. sp., difTérant des dents de Ceratodus triasiques par l'existence de crénelures sur les cotes antérieures et par la présence de 6 côtes au lieu de 5, caraclèie qui les rapproche du Ceratodus (Epice- ralodus) Forsteri de Tasmanie et d'une espèce crétacée d'Amérique, décrite mais non figurée par Cope. C. K., 190',, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N- 24.) 170 l53o ACADÉMIE DES SCIENCES. » Fragments de dents de SauTocephahis (?). » Nombreuses dents que j'ai pu rapprocher de celles sur lesquelles Dames a établi son genre Gigantichthys, du Sénonien d'Egypte, mais qui eu diffèrent par la forme simplement décurrente de la limite inférieure de la surface recouverte d'émail et par la hauteur moindre de cette limite au-dessus de la base de la racine. » Vertèbres A'Otodus (type aclinospondyle Jaekel), présentant en section trans- vei'sale des lames d'ossification rayonnantes, disposées à peu près comme dans une espèce de l'Eocène de Claiborne (Alabama) figurée par liasse {Das nalurliche System der Elasmobranchier, pi. XX\"II, fig. 37). » Vertèbres très courtes, d'un tvpe voisin de Prislis (la Scie), présentant le double cône central et un anneau de calcification externe, mais dépourvues des anneaux concentriques internes qui caractérisent le type teclospondyle de Hasse. C'est de beaucoup l'espèce la plus abondante; M. Foureau m'en a remis plusieurs centaines de vertèbres isolées, dont quelques-unes d'une admirable conservation. 1) Vertèbres de Téléostéens, appartenant à deux types ilifl'érents. Il Fragments de plaques dermiques indéterminables. 1) Ichthyodorulithes, deux types distincts. )i Ossements de Reptiles très fragmentés, parmi lesquels je crois pouvoir recon- naître toutefois une vertèbre et un humérus de Cliélonien, » La composition de cette faune ne fournit aucun renseignement sur son âge jjrécis. Cependant la présence de dents de Téléostéens géants, ana- logues à ceux de la Craie d'Egypte et du Ransas, me porte à l'envisager comme crétacée. Celte détermination est confirmée par le fait que les dents de Ceratodus se rapprochent davantage du type actuel que des formes triasiques. Le degré d'évolution des vertèbres de Sélaciens est également en harmonie avec cette manière de voir et exclut complètement l'attribu- tion au Trias des grès à Poissons. » Les données stratigraphiques conduisent au même résultat, car il ne semble pas y avoir de discordance ni de lacune entre les grès à Poissons et argiles rouges avec gypse de la dépression du Djoua et les calcaires et marnes de l'escarpement, qui renferment Hemiasler sp., Oslrea flabellata Goldf. , 0. columba Defr., 0. olisiponensis Sharpe (déterminations de Munier-Chalmas) et sont, par conséquent, cénomaniens. Il n'y a donc pas lieu d'admettre que les couches à vertèbres et dents de Poissons sont sen- siblement plus anciennes que le Crétacé moyen. » Quant aux Lamellibranches auxquels Munier-Chalmas a donné le nom manuscrit de Deserlella Fuureaui, ils appartiennent à un tvpe entièrement nouveau, qui ne permet aucune détermination d'âge. La belle conservation de leur charnière m'a permis de les comparer avec certaines Myophories et de constater de grandes analogies dans la forme des dents cardinales. Les SÉANCE DU l3 JUIN r9o4- «SSi ressemblances sont particulièrement frappantes, aussi bien dans la forme extérieure que dans la charnière, avec Myophoria truncata Goldi. du Dé- vonien moyen de Paffralh, figuré par L. Beushausen. Mais la disposition des dents est inverse, la charnière de la valve droite de l'une des espèces correspondant à celle de la valve gauche de l'autre et vice versa. On est conduit alors à rapprocher Desertella des Unionidés, dont la charnière est inverse de celle des Trigonidés. » Devant des données aussi contradictoires et comme ces Lamelli- branches n'ont pas été ramassés en place, on peut hésiter entre deux con- clusions : » i" Ou bien Desertella Foureaui provient de la falaise crétacée, où se trouvent éeralement des Plicalules transformées en hématite; M 2" Ou bien ce Lamellibranche est originaire de couches sous-jacentes dévoniennes, où ce mode de conservation est fréquent; et, en effet, M. Foii- reau a rencontré le Dévonien au sud du Djoua, à une distance relativement peu considérable. » PALÉONTOLOGIE. — Sur la Jaune des lydiennes du grès vosgien. Note de M. C. Noël, présentée par M. Albert Gaudry. « Dans une Note présentée à l'Académie ('), en 1898, le D"' Bleicher avait signalé, dans les galets du grès vosgien, la présence de plusieurs fossiles; il y avait ajouté, en 1900 et 1901 (-), quelques détails nouveaux. Les formes qu'il y avait signalées sont des Monograplus Bcckii Barr. et Diplograplus palmeus Barr. dans des galets de lydienne, des empreintes bivalves, un Spiri/erel un Orthis dans des quartzites. » J'ai repris, depuis 1902, l'étude de cette question, en raison de l'intérêt qu'elle jjouvait présenter au sujet de l'histoire des terrains pri- maires. Les principaux résultats qu'elle m'a fournis sont les suivants : » Les environs d'Épinal, en quelques points, principalement à la base de la forma- tion, au voisinage du socle de granulite, m'ont offert des lydiennes qui renferment : Climacograpius scalaris His. en grand nombre; Diplograplus palmeus Barr., d'autres Diplograplus à rapprocher des espèces prislis His. et sinuatus Nich.; Monograplus Bohemicus Barr., Monograplus du groupe de Beckii, Monograplus (') Comptes rendus, séance du 26 décembre 1898. (^) Bull, de la Soc. des Se. de Nancy, 1900 et 1901. l532 ACADÉMIE DES SCIENCES. cf. inlermediiis Carr. et vomerinus Nich. Les conglomérats supérieurs ne m'ont fourni que Climacograptus scalaris His., des Diplograptus sur lydienne et des empreintes de bivalves sur quarlzite. » Les alluvions anciennes de la Moselle n'ont jusqu'ici fourni que des lydiennes très fortement injectées et stériles. Le plateau des monts Faucilles n'a livré jusqu'à présent qu'un Diplograptus indéterminable. » La vallée de la Moselle, au-dessus d'Epinal, n'a donné que Climacograplux sca- laris His., aux environs d'Arches et MonograpLiis cf. Beckii Barr. des environs de Remiremont dans des lydiennes et une empreinte de Lingnle? dans un quartzite noir. » Quant aux. îlots de grès vosgiens disséminés sur les Vosges cristallines, ils se sont jusqu'ici montrés stériles. » La vallée de la Vologne a donné une empreinte scalariforme de Cli/iiacograptu^ scalaris et Diplograptus sinuatus \ich., Monograptus commitnis Lapw., colonus Barr., vomerinus Nich., et de nombreux restes indéterminables. » Le plateau qui domine la rive gauche de la Meurlhe à l'ouest de Raon-l'Etapo, m'a offert un Monograptus et Raslrites cf. Linnœi Barr. ; » Enfin, la région désormais classique de Raon-l'Elape, outre les formes déjà signa- lées par Bleicher: un bilobite? dans un quartzite blanchâtre; puis Climacograptus scalaris. Diplograptus pristis His., palme us, sinuatus; Monograptus n. sp., Mono- graptus Beckii, Monograptus vomerinus, dans des lydiennes. » Le plateau étendu entre la vallée de Celles et la haute vallée de la Vezouze n'a encore fourni aucun galet fossilifère; par contre, les alluvions anciennes qui couvrent dévastes espaces au nord de ce plateau et dont les éléments en proviennent presque tous ont donné Climacograptus scalaris, Diplograptus Sp., Monograptus priodon. Mon. dextrorsus Linnars., Retiolites Geinitzi? Barr. » Il n'est pas jusqu'aux alluvions modernes de laMeurthe qui ne se soient montrées fossilifères, contrairement à celles de la Moselle. Elles ont donné: Monograptus cf. Hisingeri Carruth., Monograptus lobiferus M. Coy, Mon. Beckii, Mon. cf. dubius Suess sur lydienne, et un petit fragment d'Orlhis dans un quartzite gris à grains très fin passant à la lydienne. » Malgré le nombre encore restreint des matériaux et la difficulté des recherches, il est possible d'affirmer dès maintenant que les galets du grès vosgien renferment des quartzites du silurien et du dévonien, et des lydiennes appartenant toutes au silurien supérieur, au moins celles qui sont fossilifères. )) Il semble même possible de distinguer dans ces lydiennes les deux zones discernables en Bohème an moyen des graptolithes (' ) : la zone inférieure avec prédominance des Diplograptus et Climacograptus avec seu- lement (\yie\qn&?, Monograptus (du groupe de Beckii, par exemple), la zone supérieure ne renfermant plus que des Monograptus. (') Pkrner, Etudes sur Jes graptolithes deVa Bohême, Vrague, 1895. SÉANCE DU i3 juix igoli- i533 » Les galets de la zone inférieure existent presque seuls anx environs tl'Épinal, dans les monts Faucilles et la haute vallée de la Moselle. Les deux zones sont déjà représentées dans les environs de Bruyères; mais surtout àRaon-l'Étape et dans les alluvions anciennes de la haute Vezouze, le long de la frontière où elles présentent des fossiles d'un état remarquable de conservation. » ANTHROPOLOGIE. — De la survivance d'un type négroïde dans les populations modernes de l'Europe. Note de M. Eugèxe Pittard, présentée par M. Albert Gaudry. « En 1902, M. Verneau a étudié les squelettes découverts dans la grotte (les Enfants à Baoussé-Roussé ('), fouillée par les soins du Prince de Monaco. » Les caractères crâniens des deux sujets décrits par M. Verneau ont permis de qualifier de négroïdes ces têtes humaines paléolithiques. L'examen de leur dentition, fait par M. Albert Gaudry (^), a montré la grande diffé- rence qui existait entre les dents de ces Paléolithiques et celles des Blancs actuels. » L'année dernière, M. G. Hervé (') a signalé deux crânes provenant de la presqu'île de Quiberon et qui présentaient à un haut degré les carac- tères négroules relevés par MM. Gaudry et Verneau sur les crânes de Baoussé-Roussé. (les crânes de Bretagne datent, l'un de la période néoli- thique, l'autre probablement de la période gauloise. » J'ai retrouvé dans une série de crânes valaisans (en très grande majo- rité biachycéphales) de la vallée du Rhône, datant des Xlll', xiv'= siècles, au commencement du XIX^ siècle, plusieurs de ces crânes à faciès négroïde, entre autres deux, où ces caractères sont nettement accusés. » Ces crânes sont tous les deux féminins. Ils sont d'une belle venue. Ils sont doli- chocéphales. En norme verticale, ils montrent un ovoïde régulier sans plagiocé- phalie. Vus de face, l'avancement de la partie inférieure de la face est déjà remar- (') R. Verneau, Les fouilles du Prince de Monaco aux Baoussé-Roussé. Un nou- veau type humain {L'Anthropologie, Paris, 1902 et Comptes rendus, avril 1902). (-) Albert Gaudry, Contribution à Vhistoire des hommes fossiles {L' Anthropo- logie, igoS). (') G. Hervé, Crânes néolithiques armoricains de type négroïde {Bull, et Mém. Soc. d'Anthrop., Paris, igoS). 170. r534 ACADÉMIE DES SCIENCES. quable. Mais ce prognnlisme s'accentue lorsque le crâne est vu de profil. Les sutures sont uorinales, sans interposition d'os wormiens, sauf un seul (petit) dans la suture lambdoïde du n° 2. Le plancher des fosses nasales se termine par un Jjord mousse, ce qui est une caractéristique de la région nasale chez les Nègres. 11 n'y a pas le rebord tranchant qu'on trouve habituellement chez les Blancs. Le crâne n° 2 possède ce bord mousse, surtout dans la partie gauche du plancher nasal. 1) Le prognathisme est facial et maxillaire, non dentaire. Une perpendiculaire abaissée du point nasal sur le plan alvéolo-condjlien touche en avant de la première molaire vraie. L'indice du prognathisme obtenu selon le procédé de Flower fournit respective- ment io6,86 et 102,78. Le premier de ces chiffres est tout à fait remarquable. Beau- coup de crânes de Nègres ne l'atteignent pas. Ces deux indices dépassent de beaucoup les indices moyens ou individuels de la série d'où ils ont été sortis. Les crânes de Qui- beron de M. Hervé avaient, comme indices, 102 et 100. L'indice nasal des deux crânes négroïdes valaisans indique la plalyrliinie chez l'un et chez l'autre; comme celui des deux crânes bretons de M. Hervé. » La dentition de ces crânes valaisans est régulière. L'arrangement et la forme des alvéoles nous renseignent suffisamment sur la régularité de leur implantation. L'exa- men des cuspides est intéressant. Les mâchoires de l'Homme fossile de Baoussé-Roussé étudiées par M. Gaudry ont montré des denticules beaucoup plus nets et plus séparés que ceux qui existent dans les mâchoires de Blancs. Les caractères signalés par M. Gaudry se retrouvent dans les dents des crânes valaisans négroïdes (denticule bien marqué de la seconde arrière-molaire; sa séparation jusqu'au bord externe de la dent, émail plus ridé que d'habitude, plis des cuspides plus profonds). » En résumé. \\ est possible de dire que: par leur forme crânienne géné- rale et leur indice céphalique, y)ar leur prognathisme qui est bien réelle- ment maxillaire, par les détails de leur dentition, par leur platyrhinie et par l'ensemble des caractères que nous avons décrits plus haut, ces crânes valaisans de la vallée du Rhône sont négroïdes d'une manière bien mar- quée. Ils indiquent une survivance due soit à une simple continuité, soit à un atavisme. » HISTOLOGIE. — Slritcture clrs fibres musculaires du cœur chez les Mollusques. Note de M. Pierre Vigiër, présentée par M. Joannes Chatin. « Le myocarde ne paraît pas avoir, chez tous les Mollusques, une struc- ture uniforme. M Dans le cœur de plusieurs Mollusques de classes dificrentes, j'ai observé des fibres musculaires présentant tantôt une simple apparence striée, tantôt une véritable striation. » L'existence de fibres striées chez les Mollusques a déjà été notée pai' un certain SÉANCE DU l3 JUIN J904, l535 nombre d'histologisles, soit dans les muscles adducteurs des valves des Lamellibranches {Pecten, Anodonla, etc.), soit dans les muscles radulaires des Amphineures iCIiilon) et des Gastropodes {Turbo, Aplysia, Paludina, Trochus, Neritina, Acmaea, Hélix), soit même dans le cœur des Gastropodes {Paludina, Patella) et des Céphalopodes. Mais les descriptions ont été souvent trop incomplètes pour qu'il soit permis d'affirmer, dans tous ces cas, la structure véritablement striée de ces muscles, k. la suite des dis- cussions qui se sont élevées sur ce sujet, H. Fol (1896) a même cru pouvoir conclure que les descriptions précédentes étaient dues à des erreurs d'interprétation, etqu'il s'agissait le plus souvent de fibres lisses à double strialion oblique, sauf en ce qui concerne le muscle occluseur du Pecten, dont une partie est réellement striée. Il en serait de même, d'après M. Heidenliain (1901), pour les muscles des nageoires de certains Ptéropodcs et Hétéropodes. » La question a été reprise par Prenant (1901, 1908) et tout récemment par Mar- ceau (1904). Prenant, dans le muscle adducteur des valves du Pecten, et Marceau, dans le ventricule du Poulpe, ont retrouvé tous les détails de la slriation qui caracté- risent la fibre striée du type composé, telle qu'on l'observe chez les Arthropodes et les Vertébrés. Prenant a constaté d'autre part, dans le cœur de l'Escargot, des fibres striées du tjpe simple, c'est-à-dire dépourvues de disques minces (membranes Z) et telles qu'on les observe chez quelques autres Invertébrés {Salpa, Sagitta). » C'est également à celte dernière conclusion que je suis arrivé, en ce qui concerne le cœur de certains Lamellibranches (Anodonta anatma, My- tiliis edulis). » Les fibres du cœur à\inodonla ont la forme d'un long fuseau effilé à ses extré- mités et souvent ramifié. Elles comprennent une colonne de sarcopiasme granuleux non différencié, qui contient généralement plusieurs nojau.x disposés suivant son axe, et qui est enveloppée par un manchon de fibrilles longitudinales placées sur une seule rangée. Une section transversale de la fibre montre nettement cette disposition : les fibrilles apparaissent comme une couronne de points autour d'une masse granuleuse centrale. Les fibrilles sont parfois assez nombreuses pour former par leur juxtaposition une gaine continue; mais, le plus souvent, elles sont indépendantes les unes des autres. » Le plus grand diamètre de la fibre en coupe transversale atteint i8!-^; ordinaire- ment il ne mesure que iSt'- environ. L'écorce fibrijlaire est extrêmement mince par rapport au diamètre de la masse sarcoplasmique. La fibre doit donc être considérée comme peu difTérenciée. Elle l'appelle l'aspect de la fibre cardiaque de certains Pois- sons, Batraciens et Reptiles, chez lesquels les myofibrilles se disposent également sur une assise unique à la périphérie de la fibre, ainsi que l'a montré Marceau (1903). » Examinées en sections longitudinales, les fibres du myocarde de l'Anodonte pa- raissent, à un fort grossissement, formées de fibrilles striées transversalement. Il ne s'agit pas ici d'une fausse striatiou due à l'enroulement spiral des fibrilles autour de la fibre. La striatiou est très fine. Elle est due à une structure liétérogène des niyofi- brilles. Celles-ci sont formées par une série linéaire d'articles ou de grains allon s, très chromophiles, reliés par une substance à peine colorable : elles offrent donc une l536 ACADÉMIE DES SCIENCES. allernance de parties hétérogènes correspondant à des disques sombres et à des bandes claires. Ces segments, plus longs que larges, ne présentent pas toujours des intervalles absolument égaux. La longueur totale, obtenue en mesurant ensemble un disque sombre et une bande claire, est en moyenne de iM-,5. » Dans le milieu des bandes claires, il est impossible de distinguer, même avec les meilleurs objectifs, des disques minces ou membranes Z qui, comme on le sait, cons- tituent des réseaux, transversaux. Mais, si le rôle qu'on attribue à ceux-ci dans l'asse^mblage des fibrilles en faisceau est exact, il serait vraisemblable de supposer leur existence. Car, dans les cas, peu fréquents il est vrai, où les fibrilles sont intimement juxtaposées, on observe parfois la concordance et le parallélisme à peu près parfait des disques sombres pour tout un faisceau de fibrilles. » Néanmoins, par leurs caractères objectifs, les fibres du cœur de l'Anodonte rentrent dans la catégorie des fibres striées du type simple, telles que les ont définies Haswell et Prenant. » Chez Mytilus, la structure est à peu près la même. Mais les fibres cardiaques anastomosées sont plus grêles. Leur diamètre transversal n'atteint guère que 8l^. Les myofibrilles striées sont, plus souvent que chez ^«oc^o/ito, juxtaposées à la périphérie du sarcoplasme, en petits faisceaux plats, dans lesquels la concordance des disques sombres est régulière, bien qu'on n'y distingue pas de disques minces. Les myofibrilles semblent parfois s'entrecroiser dans tous les sens au sein d'une masse protoplasmique granuleuse, parsemée de noyaux et non divisée en fibres distinctes. » M. Fred Vies, au cours de recherches qu'il poursuit actuellement sur les Lamellibranches, a observé une striation transversale analogue dans les muscles du cœur de Uryphœa angulata. » En somme, les fibres du cœur des Lamellibranches représentent un stade imparfait de l'évolution de la substance musculaire, si on les compare aux fibres plus différenciées des Arthropodes et des Vertébrés; mais elles marquent un perfectionnement considérable de la fibre lisse, évidemment en rapport avec le mode de leur contraction, qui est à la fois brusque et rythmique. » Par la disposition de leurs fibrilles en une assise unique à la péri- phérie, comme |)ar les détails de leur striation, elles se rapprochent des fibres cardiaques embryonnaires des Vertébrés inférieurs. Le disque mince, qui leur fait défaut, est en effet une pièce de perfectionnement, qui n'appa- raît que secondairement, pendant la différenciation des fil)res cardiaques et qui peut même rester imperceptible chez certains Poissons adultes. La description que Marceau a récemment donnée des fibres cardiaques du Poulpe, où il a observé la présence de disques minces nettement diffé- renciés, montre que, i)ar ce caractère, comme par tant d'autres, les Cépha- SÉANCE DU l3 JUIN I904. iSSy lopodes sont, au point de vue du perfectionnement histologique des organes, sinon au point de vue phylogénétique, supérieurs aux Mollusques des autres classes HIST0[.0GIE. — Sur les fibres musculaires du cœur chez la Nasse. Note de M. Madek, présentée par M. Joannes Chatin. « Le myocarde chez certains Mollusques gastéropodes et, en particulier, chez un Prosobranche, tel que la Nasse {Nassa reliculata), semble avoir une structure nettement striée. Cependant il n'en est rien : » Si l'on considère la fibre dans sa partie moyenne, on voit des lignes plus sombres disposées parfois à des inlervalles assez réguliers, ce qui permettrait de supposer une strialion transversale, représentée uniquement par des disques sombres. Mais si l'on examine la fibre vers ses extrémités, on voit alors que ces stries ont une direction plus ou moins oblique, suivant l'étal de contraction de cette fibre. » C'est, en efTet, ((ue la contraction n'a pas lieu par l'intermédiaire de disques, mais par le jeu de filaments spiraux qui entourent les fibres à la manière de ressorts. » Ces filaments ne présentent pas la même épaisseur d'un bout à l'autre; ceci est dû sans doute à leur état de contraction. )) Certaines fibres sembleraient présenter des filaments spiraux croisés, les spires des uns étant antagonistes des spires des autres. » Cette disposition est peut-être à rapprocher de celle qui a été signalée chez la Lime, sous le nom de strialion en chevrons. Mais, chez la Nasse, ce n'est qu'une apparence due à des superpositions de plans. » On peut donc conclure que, chez ce Gastcropode, la fibre musculaire du cœur a une constitution histologique différente de celle que présente la fibre cardiaque, réellement striée, de certains autres Mollusques. Son mode de fonctionnement, bien que très différent, aboutit au même résultat qui est de donner une contraction rythmique régulière. » Elle représente un état inférieur de la différenciation de la fibre mus- culaire, intermédiaire entre la fibre lisse et la fibre à strialion simple que M. Vigier décrit chez l'Anodonte, et qui est elle-même une forme de tran- sition vers la fibre striée du type composé, telle qu'on l'observe chez les Arthropodes et les Vertébrés. » l538 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIOLOGIE. — Effets du chromatisme de l'œil dans la vision des couleurs. Note de M. A. Polack, présentée par M. Becquerel. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un fait très simple et facile à observer. Il consiste dans les modifications apportées à la vision des cou- leurs complexes par les divers états dioptriques de l'œil. » Pour s'en rendre compte, il suffit d'examiner à distance les différentes couleurs d'une échelle chromométrique ordinaire ('), en faisant varier la réfraction de l'œil soit par l'accommodation, si l'on en est maître, soit au moyen de verres. » En adoptant pour terme de comparaison les sensations de son œil emmétrope ou rendu tel par la correction, un observateur un peu sensible constatera avec des couleurs blanchâtres, " Plantes d'agrément. — Ce parasiticide, insufllé sur les branches jeunes et sur les boutons de roses, avec quelque persistance, détruit en quelques heures également les pucerons si vulgaires des rosiers. Les roses restent intactes. » Une condition est nécessaire pour que le sulfure de calcium ail toute son activité : c'est que le temps soit humide ou que l'on humecte légère- ment la poudre après qu'on l'a insufflée. Dans ces conditions, l'acide suif- hydrique se dégage et c'est lui principalement qui tue les parasites, soit animaux, soit végétaux. » M. Augustin Coret demande l'ouverture d'un pli cacheté déposé par lui, le 12 septembre i8g3, et dont le dépôt a été accepté. Ce pli, inscrit sous le n" 4949, est ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel. Il renferme une Note ayant pour titre : « Projet d'une horloge dont le pendule conique fonctionnerait dans le vide et permettrait de rendre sensibles les effets mécaniques provoqués par de très faibles radia- tions ». (Renvoi à l'examen de M. Lippmann.) A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. G. D. SÉANCE DU l3 JUIN 1904. I^Sl BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 24 mai 1904. (Suite.) M. le D'' Basuford l'ail Ijonnnage des quatre Opuscules suivants : The problems of cancer, by E.-F. Bashford. (Exlr. de Bridsh médical Journal. 18 juillet igoS.) 1 fasc. in-8°. Scientiftc Reports on the investigations of the cancer research fiind. under tlie direction of the Royal Collège of Physicians of London and llie Royal Collège of Surgeons ofEngland, n° 1. Tlie zoological distribution, the limitations in the trans- missibilily, and the comparative histological and cytological characters of mali- gnant new growths. Londres, Taylor et Francis, 1904; i fasc. in-S". The signifance of the zoological distribution, the nature of the mitoses, and the transmissibility of cancer, hy E.-F. Bashford and J.-A. Muhay. (Extr. des P/ocee- dings of the Royal Society, vol. LXXIII, 1904.) 1 fasc. in-S". Conjugation of resting nucleiin an epithelioma of the mouse, by E.-F. Bashford. (Extr. des Proceedings of the Royal Society, vol. LXXIII, 1904.) i feuille in-8°. A simple key to the changes of the weather, by D.-A.-N. Grover. Acoma publisliing Compagny, Ivansas City, Mo.; i fasc.in-12. Report of Committee on southern and solar observatories. pub. by tlie Carnegie Institution, deceiiiber igo3. Washington, i fasc. in-S". New melhodfor determining compressibility, by Théodore William Richards and WiLFRED Newsome Stull ; pub. by the Carnegie Institution, deceinber 1908. Washing- ton, I fasc. in-8<'. Désert botanical laboratory of the Carnegie Institution, by F. Vernon Cgville and D. Trembly Macdougal. Washington, igoS; 1 fasc. in-8°. Carnegie Institution of Washington. Vear Book, 11° 2, igoS. Washington, 1904; 1 vol. in-8°. Regenwaarnemingen in Nederlandsch-Indië, vier en twinligste jaargang, 1902. Batavia, igoS; i vol. in-4''. Comptes rendus des séances de la quatorzième Conférence générale de l'yissocia- tion géodésique internationale, réunie à Copenhague du 4 au i3 août igoS, rédigés par le Secrétaire perpétuel II. -G. Van de Sande Bakhuyzen. Vol. I : Procès-verbaux et rapports des Délégués sur les travaux géodésiques accomplis dans leurs pays; avec 10 cartes et planches. Berlin, Georg Reinier, 1904; i vol. in-4''. Bestimmung der Làngendijferenz Potsdam-Greenwich im Jahre 1900. {Verôf- fenllichung des kônigl. preuss. geodàtischen Institutes, neue Folge, n° 15.) Berlin, 1904 ; I fasc. in-4''. l552 ACADÉMIE DES SCIENCES. Nachrichlen von der kônigl. Gesellscliafl der Wissenschaflen zii Gollingeii. Mntlieinadxch-physikalisclie Klasse. 190^, Heft 1. Gœttingue; 1 fasc. in-S". SitzungsbericlUe der malliemalisch-pliysikalisclien Klasse der k. b. Académie der Wissenschaften zii Miinchen; 1904, Ueli 1. Munich; 1 fasc. in-8°. Bulletin international de l'Académie des Sciences de Cracovie, classe des Sciences mathématiques et naturelles; n'"^ 1-3, janvier-mars 1904. Cracovie; 3 fasc. in-S». Unis'ersidad central de Espana. Memoria del curso de 1901 a 1902 y anuario del de 1902 a igo3 de su distrito uni^-ersitario. Madrid, 1908; 1 vol. in-4°. Proceedings of the sixteenth annual meeting of ttte Association of Economie Enlomologists, deceraber 1908. Washington, 1904; i \o\. in-S". Bulletin of the Universitj of Kansas. Science Bulletin ; m)I. H, n"' 1-0, noveinber 1903. Lawrence; 2 vol. in-8°. ERRATA. (Séance du G juin 1904.) Note de M. Guédras, Sur le sulfate de baryte de la Lozère Page i440) ligne 16. au lieu de crétacée, lisez crétée. Note de M. Ch. Po?-c/ier, Des injections de phloridzine chez la vache lai- tière : Page 1438, ligne 4 en remontant, au lieu de lactosine phloridzicjae, lisez laclosurie phloriJzique. Page 1459, ligne 16, au lieu de hypoglycémie, lisez hyperglycémie. N^ 24. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 15 juin 1904.) aiÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MKMBHKS ET DES CORRESPONDANTS DB L'ACADÉMIE. Pages. M. A. Chauveau. — La conlraclion muscu- laire appliquée au soutien des charges sans déplacement (travail statique du muscle). Confrontation de ce travail inté- rieur avec la dépense énergétique qui l'engendre. Influence de la valeur de la charge '^''-^ M. P. lluiiEM. — Influence exercée par de petites variations des actions extérieures sur un système que délinisscnl deux va- Pages. riables affectées d'hystérésis M. U. BioNDLOT. — Sur la propriété que possèdent un grand nombre de corps de projeter spontanément et continuellement une émission pesante ■47-' M. Berthelot fait hommage à l'Académie du second Volume de la quatrième édition du Traité de Chimie organique publié en collaboration avec M. Jungjleiscli i^^ti NOMINATIONS. Commission chargée de décerner le prix Leconte : M. M. Mascart, Troosl, Darboux, Berthelot, Maurice Levj-, Poincarë, Bou- chard, Becquerel, lUoissan, Janssen, de Lapparent 'Al'^ CORRESPONDANCE. M. MiLLOCiiAU. — Étude photographique du spectre de la planète Jupiter ii:7 M. J. Janssicn. — Remarques sur la Commu- nication précédente M7'^ M. Pierre Boutroux. — Sur une classe d'équations différentielles à intégrales mul- tiformes '^7'.) M. EuGiiNE Leeert. —Énergie en jeu dans les actions statiques 'i^' M. C. Cheneveau. — Sur l'indice de réfrac- tion des solutions '4'^3 M. Jean Becquerel. — Contributions à l'étude des rayons N et N, l'iS*"' MM. .André Broca et Turchini. — Sur les formes de l'éclairai;e de haute fréquence entre fils de platine de faible diamètre.. i'i«9 M. Julien Meyer. — Action des sources de rayons N sur l'eau pure MD' M. Eugène Bloch. — Sur la mesure de la mobilité des ions dans les gaz par une méthode de zéro N9 ' MM. Pu. -A. GUYE et St. Bogdan. — Poids atomique de l'azote : Analyse par pesée du protoxyde d'azote NÇH M. P. Lebeau. — Sur la décomposition sous l'action de la chaleur et du vide d'un mé- lange de carbonate Je calcium et d'un carbonate alcalin • 'iy'^ M. A. Joannis. — Sur quelques sels cui- vreux '^S- M. E. Berger. — Sur un phosphite ferrique basique 5oo M. Hector Pécheux. — Sur les alliages de l'aluminium avec le bismuth et le magné- sium '^o' .M. P. Brenan.s. — Composés iodés obtenus avec la métanitraniline i5o3 M. L.-J. Simon. — Sur un produit d'altéra- tion spontanée de l'élher oxalacélique i5o5 M. Jules Schmidlin. — Les sels polyacides des rosanilines i5û8 M. G. Anuré. — Sur les variations que pré- sente la composition des graines pendant leur maturation i5io .MM. Euo. Charabot et G. Laloue. — Dis- tribution de quelques substances orga- ni(|ues dans la fleur d'oranger i Ji3 M. P. Maze. — Sur la zymase et la fermen- tation alcoolique '^i i M. Léon Vaillant. — Sur le Mitsukurina Oivstoni Jordan i"7 ■M. .\rmand Kremi'F. — Sur une Iransfor- mation de l'appareil tenlaculaire chez cer- taines espèces de Madrepora i5i8 M. G. CouTAGNE. — Des caractères poly- taxiques chez les espèces à l'état sauvage. i52i M. M. IlARTOG. — Des chaînes de force et d'un nouveau modèle magnétique des mi- toses cellulaires '523 M. P. Ledoux. — Sur la morphologie de la racine des plantes à embryon mutilé i52d M. K. EouREAU. — Découverte de gttes fos- silifères dans le Djoua, à l'est de Timas- sânine (Sahara) ^^-1 K 24. SU/TE DE LA TAliLE DES ARTICLES. M. Emile Hauo. — Sur la faune des couches à Ceratodus crétacées du Djoua, près Timassànine ( Sahara ) jôsg M. C. Noël. — Sur la faune des lydiennes du grés vosgien i53i M. Eugène Pittard. — De la survivance d'un type négroïde dan.s les populations modernes de l'Europe i.ï33 M. Pierre Vioier. — Structure des fibres musculaires du cœur cliez les Mollusques. 1534 M. Mader. — Sur les fibres musculaires du cœur chez la Nasse 153; M. A. PoLACK. — Effets du chromatisme de l'œil dans la vision des couleurs i53S M. Augustin Charpen. er. — Nouvel exemple d'adaptation pi.ysique entre un excitant naturel (vibration sonore) et l'organe percepteur central i54o MM. Paul-L. Mercanton et Casimir Rad^i- KOWSKi. — Action des rayons N sur le tronc nerveux isolé i54i MM. C.-J. Salomonsfn et G. Dreyer. — Bulletin bibliographique Errata Pages. Kecherchcs sur les effets physiologiques du radium l'iSjJ f- M. J. TissoT. — Les combustions intra- organiques sont indépendantes de la pro- portion d'oxygène contenue dans le sang artériel; la respiration dans une atmo- sphère à oxygène fortement raréfié pro- voque un abaissement considérable du taux de l'oxygène dans le sang artériel mais ne modifie pas la valeur des échanges respiratoires iS^ô M. E. Gley. — Kecherches sur le sang des Sélaciens. Action toxique du sérum de Torpille ( Torpédo mannorata ) il>'\- M. F. Garrigou. — Le sulfure de calcium contre la cuscute et autres parasites nui- sibles à l'agriculture i.î'|f) M. Augustin Goret. — Ouverture d'un pli cacheté contenant une Note relative à un projet d'horloge à pendule conique fonc- tionnant dans le vide .' iô5o 1331 1 ■i5> PARIS. — IMPRIMERIE G A UTHIE R - V IL L A RS. Quai des Grands-Augustins, 65. Lt Gérant : Gadthibr-Villars. 1904 ^^"^ PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. K 25 (20 Juin 1904). PARIS, GAUTHIER-VILLARS , IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie se composenl des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article i". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés j)ar un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut doimer aux Comptes rendus plus de 5o pages jiar année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne j)ourra paraître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 p*iges par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Les Comptes rendus ne iej)roduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. * Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analvse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. i Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs mémoires par Hli. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 6^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. Jbu G 1904 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 20 JUIN 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MÉMOIRES ET GOMMUIXICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. — Émanations et radiations, par M. Berthelot. « L'origine et la constitution des émanations, observées dans tant de circonstances par les physiciens modernes, soulèvent différentes hypothèses relatives à la nature de la matière et à l'existence de corps simples ou composés, dont certains inaperçus jusqu'ici en raison de leur huble proportion : ces études réclament évidemment des éclaircissements nou- veaux, poursuivis avec toute l'attention de chimistes exercés. » Peut-être convient-il de ne pas écarter les explications qui rapporte- raient quelques-unes de ces émanations aux traces des substances volatiles multiples contenues dans l'atmosphère terrestre et condensables à la sur- face des corps qui s'y trouvent placés; ou bien encore aux traces des sub- stances amenées a leur surface par le contact direct de ces corps avec les matières organiques et les poussières de toute espèce provenant des êtres vivants. Certaines de ces substances sont fixées telles quelles; d'autres provoquent des phénomènes d'hydratation, d'oxydation, de chloruration, démontrables dans le cas des métaux et alliages mis en contact avec les vapeurs de l'alcool, de l'éther, du chloroforme, etc. » On lésa rapportées quelquefois aux métaux eux-mêmes, supposés vo- latils; mais elles paraissent aussi, et de préférence, atlribuables à des com- binaisons de l'ordre des alcalis, hydrures et radicaux organiques, et même de certains sels, dérivées des métaux, zinc, plomb, mercure, cuivre, etc. ; combinaisons beaucoup plus volatiles qu'eux. En fait, il n'e.t presque aucun corps, métallique ou autre, qui ne manifeste, surtout par friction, des odeurs propres, engendrées par des traces de matière presque infini- C. R., ici"4, I" Semestre. (T. CVXXVIU, N" 25.) '7'-^ l55/| ACADÉMIE DES SCIENCES. lésimales. Cerlaines de ces émanations peuvent être vénéneuses, à la façon des arsines. émanées des papiers de tenture renfermant des préparations arsenicales; arsines dont le poids émis par une surface de papier de quelques centimètres carrés, ou contenu dans nn volume de quelques dizaines de centimètres cubes d'air, est assurément du même ordre de petitesse que celui des émanations nouvelles. » Sans une longue pratique de la Chimie et particulièrement des gaz et des réactions pyrogénées, on ne peut guère soupçonner à quel point les gaz sont susceptibles de tenir en suspension des particules solides et liquides, im- palpables, si ténues qu'elles en sont invisibles et presque incoercibles : il suffit de rappeler à cet égard les expériences de Tyndall. Ces particules rendent la purification absolue de certains gaz presque impraticable, même en leur faisant traverser des séries de liquides doués d'affinités éner- giques et des tubes remplis de pierre poncp, Ces faces de poussières et de composés volatils sont susceptibles d'accompagner les radiations catho- diques et elles sont parliculièremerit sensible^ aux action^ éle,çtriqties, magnétiques, phosphorescentes .et analogues. » En j)articulier, les réactions physicochimiques qu'elles provoquent peuvent déterminer à la surface (jes corps la formation de couches extrê- mement minces de composés, capables les uns d'activer, les autres d'en- traver la production des radiations et émanations; le flux des particules pondérales semble d'ailleurs souvent dirigé par des influences électriques, qui lui communiquent des vitesses plus ou moins considérables. » Une émn nation elle-même n'est pas nécessairernent simple; elle repr ferme le plus souvent des corps très divers. Ainsi l'émanation du phosphore, l'une des mieux connues aujourd'hui, contient à la fois la vapeur du phos- phore, la vapeur de phisieurs de ses oxydes, l'ozone, la vapeur d'eau et celle de l'acide azotique; les effets de corps aussi différents ne sauraient être assimilés à ceux d'une substance unique. L'analyse exacte et détaillée des effets de toute émanation est donc indispensable, comme le montrent d'ailleurs les remarquables expériences de M. Ramsay. » Malheureusement l'existé' nce de semblables condensations, altérations superficielles et émanations est due à des poids de matière si petits qu'ils échappent à toutes nos mesures pondérales. Elle n'en est pas moins rendue incontestable par des phénomènes dont la sensibilité est incomparablement plus grande que celle de ces mesures, c'est-à-dire par des perceptions spec- troscopiques, phosphorescentes, magnétiques, électriques, et physiolo- giques diverses. SÉANCE DU 20 JUIN IQO/i- '^^^ » Pour nous borner à des observations bien connues, il suffira de rappeler comment une lame de plomb, de zinc, de cuivre, .d'étain, fraîchement coupée, se ternit à l'instant même sous les yeux de l'opérateur, et comment une surface d'argent et môme d'or, récemment décapée, perd rapidement une portion de son éclat; comment une lanje de platine ne possède toute son activité pour provoquer les phénomènes dits de contact que lors- qu'elle vient d'être purifiée en la portant à la température rouge. Et cependant tous ces changements de propriétés peuvent ne pas affecter le poids des métaux indiqués d'une façon appréciable. ). Citons encore In polarisation des électrodes, si souvent étudiée par les physiciens et analysée tout récemment avec tant de précision par M. Rothé. Parlerai-je de la force électromotrice développée au contact du zinc et du cuivre, qui a donné lieu à tant de discussions? Malgré les précautions les plus minutieuses des opérateurs les plus habiles, on n'a jamais pu démon- trer qu'elle ne soit pas atlribuable à la différence des chaleurs d'oxyda- tion de ces deux métaux; comme semble l'indiquer l'évaluation numé- rique de cette force, ainsi que l'impossibilité d'exclure la présence des dernières traces d'air adhérentes à la surface des métaux: si considérable est l'écart qui existe entre la délicatesse de nos mesures pondérales et celle des mesures électriques! » Certes, les belles découvertes qui se succèdent chaque jour excitent à juste titre l'admiration universelle. Mais plus elles sont importantes et inattendues, plus il est essentiel de n'introduire dans leur discussion que des observations irréprochables, et surtout de distinguer entre la certitude des faits (sur plus d'un point, reconnaissons-le, insuffisamment constatés) et les interprétations mystiques ou singulières que l'amour du merveilleux tendrait à confondre avec les faits eux-mêmes. » MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Sur la Stabilité de. i équilibre. Note de M. Paul Paixlevé. « Une position d'équilibre (régulière) d'un système matériel est sûre- ment stable si la fonction de forces est maxima pour cette position. Mais la réciproque de ce théorème, dû à Lejeune-Dirichlet, est-elle vraie? Autre- ment dit, toute position d'équilibre {régulière) pour laquelle la fonction de forces n est pas maxima est-elle instable? C'est là une question qui a donné l556 ACADÉMIE DES SCIENCES. lieu, dans ces dernières années, à de nombreux travaux. Il nie semble intéressant de montrer que la réciproque énoncée (si elle est vraie dans des cas fort étendus) n'est pas toujours vraie. J'indiquerai en effet dans celte Note un exemple fort simple où une posi/ion régulière d'équilibre est stable, bien que la fonction de forées prenne dans le voisinage de celle position des valeurs de signes contraires. » Considérons un point matériel M de masse m, soumis à une force X, Y, Z dérivant du potentiel U(a;,j, =). Les équations du mouvement sont : ^ ^ at^ dx dt^ dy dl- d: » Une position régulière du système est, par définition, une position (a„,jKo,5„) ou M„ de M, telle que les fonctions X, Y, Z et leurs dérivées ÔX OX (JZ . ^ . . • u;r .. J premières ^> -r-» • • • » y: soient continues quand le point M coïncide avec le point Mo ou s'en écarte très peu. Les conditions initiales x — x„, j=j„, z ^ z„, x' = x'^, y^y^, z' =: z[^ pour ^ = /„ définissent un mouvement et un seul, quand la position (x, v„, z„) est régulière. c .. .,. , V' I 11 àV OV àV » 30it a; =r y ^ ; =: o une position régulière pour laquelle -t-^j -c— > -y- sont nuls. C'est une position d'équilibre du point M; il est loisible de sup- poser que U s'annule pour x = y =^ z = o. Je vais former un exemple où U prend (dans le voisinage de l'origine) des valeurs île signes contraires, bien que l'origine soit position d'équilibre stable. » Considéroi>s d'abord un point M mobile sur Oj;' et soumis à la force X= y-' où U = — a;' sin - • La position j; = o est une position régulière, car U, U^, U^, restent continus quand a; varie de — £ à + e et s'annulent pour x =: o. De plus, Ll(a') est une fonction paire, positive si 2X- <:^ , — : <^ (-i/,- -h 1)77, I ^ \ négative si (2X: -+- 1)- <; p^ <;( 2/: + 2)- (X- entier ^o). La fonction U est donc positive et négative pour des valeurs de a; aussi petites que l'on veut. » D'autre part, la position x = o est une position d'équilibre stable du point M. En effet, l'intégrale des forces vives donne ici ( 2 ) J7 - = X^ Slll - -h X ' — X„ Slll — = X SI 11 --(-//. \ / ,. Il II ,. ,. SÉANCE DU 20 JUIN 1904. l557 » Posons cii,^= Pt marquons sur l'axe des x les points (il; +\)r.-\-- Xj, = (7/,, .r_ 1^=^ — 0)^ (k entier positif arbitraire). Pour ,r = ± a^, le second membre de l'équation (2) se réduit à (h — a'). D'après cela, si h est né- gatif ou nul, X ne peut sortir de l'intervalle x^. x^^^, (ou x_f^, x_(/t^.,)) qui comprend a:,,. Si h est positif, choisissons a^ supérieur à la fois à .r„ et à A^ : le pointa; ne peut sortir de l'intervalle X/,, x_,^. y> On voit donc que x, dans tous les cas, restera compris dans un inter- valle qui tend à se réduire à l'origine quand h tend vers zéro. Autrement dit, i étant pris d'avance positif et aussi petit qu'on veut, x et x' (dans le mouvement) resteront compris entre +£ et — s, dès que|a;|,| et |j:;^| seront suffisamment petits. L'équilibre est stable. C. Q. F. D. » Soit maintenant M mobile dans l'espace et soumis à la force • m (3)- u='f(^a.»sin-i-j=- = les équations du mouvement sont : (4) j?" = - ( Sx" sin r'cos - 2 \ X X y = —y' z"= — z. » L'origine est évidemment une positicjii il'équilibre stable, car on peut intégrer séparément chacune des équations (4), et a;, x\ y, y' , z, z' restent compris entre -1- e et — s, dès que \x„\, \x'^\, \ya\, |X |. |^o |' 1 ^'o I '^onX. suf- fisamment petits. D'autre part, cette position est une position régulière pour laquelle U s'annule, et dans le voisinage de laquelle U est tantôt positif, tantôt négatif. » Un point libre soumis à une force dérivant du potentiel U donné par réquation (^'i) fournit donc un exemple de position (^régulière) d'équilibre stable pour laquelle la fonction de forces U n'est pas maxima. » Remarquons que, dans cet exemple, il existe une infinité de positions d'équilibre voisines de la position d'équilibre considérée x = y = 3 = o. » 172. l558 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE MINÉRALE. — Sur un nouveau carbure de molybdène MoC. Note (le MM. H. Moissan et K. Hoffmann. « Nous ne connaissons, jusqu'ici, que deux ou trois métaux qui four- nissent plusieurs combinaisons avec lis carbone. Comme l'un de nous le faisait remar(|uer, au début de ses recherches siir le four électrique, il semble que l'on n'obtient, le plus souvent, à haute température, qu'un petit nombre de cdnriposés. Cependant, au fur et à mesure que l'étude de ces questioris nouvelles était poursuivie, on indiqua l'existence de plusieurs carbures de chrome (') et de plusieurs carbures de tungstène {^). )) Un carbure de molybdène de formule Mo-C a déjà été (Jhéparé en partant du bioxyde de molybdène et du chdrbon, chauffés, pendant lo minutes, avec un courant de 800 ampères sous 5o volts ('). » En abordant l'étude de différents alliages de molybdène, nous avons eu l'occasion de préparer un nouveau carbure de ce métal répondant à la formule MoC. )) Préparation. — Pour obtenir ce composé nous chauffons, au four électrique, dans un creuset de charbon, un mélange de 26^ de fonte de molybdène grossièrement pulvérisée, de 25^ d'aluminium, en petits frag- ments, et de os, 2 de coke de pétrole. Avec un courant de 5oo ampères sous 100 volts, la durée de la chauffe ne doit pas dépasser 3 minutes. Du reste, pour bien réussir cette opération, il est bon de couvrir le creuset d'un disque de charbon afin d'éviter une trop grande élévation de tempé- rature qui amènerait la distillation plus ou moins complète de l'aluminium. En réalité, cette expérience se produit à la température d'ébullition de l'aluminium, en présence d'une notable quantité de carbure -d'aluminium qui s'est rapidement formée. » Après refroidissement, on retire, du creuset, un culot d'apparence (') H. Moissan, Le four électrique, p. 208. Paris, G. Steinheil, 1897. ('') H. Moissan, Recherches sur le tungstène {Comptes rendus, t. CXXIII, 1896, ]j. i3), et P. Williams, Sur la préparation et les propriétés d'un nouveau carbure de tungstène {Comptes rendus, l. CXXVl, 1898, p. 1722). {*) H. Moissan, Préparation et propriétés du molybdène pur fondu {Comptes rendus, t. CXX, 1895, p. i32o). SÉANCE DU ^b JLIN it)o4. J SSq mëtàlliqtie, bîèh fdrtilU, qui préserite, dans sa cassure, des cristaux de cou- leur foncée, noyés dans un excès de cristaux lamellaires jaunes de carbure d'aluminium. M Le métal est réduit en poudre grossière, puis traité d'abord à froid par linë solution àqneîise saturée de soude ou de potasse en parties égales. Vh dégài^eméiit dfe gaz se produit, et le traitement est ensuite poursuivi pen(Jant 3 à /| jours, au bain-marie, en lenôuvelant, de temps en temps, la liqueur alcaline. L'altaqUe est arrêtée ati môrtierit dû tout dégagement d'hydrogène a cessé. » Il reste alors une poudre noire, cristalline, mélange complexe, que l'on traite par l'alcide sulfuriqtib étendu, au bain-u)arie, pendant une vingtaine d'heures. Puui^ cette deuxième attaque on emploie trois parties d'acide sulfurique concentré et une partie d'eUU. Il faut renouveler plusieurs fois cette attaque, laver avec de l'acide chlorhydrique concentré et frt)id et enfin avec de l'eau distillée. Le résidu est séché i( ioo°. On obtient ainsi iln mélange de graphite et d'une poudre grise cristalline beaucoup plus dense. La majeure partie dû ghaphite est éliminée par un tamisage sur uiie gaze fine; on séparé les derniers petits cristaux de cette substance au moyen dd brdmoforrtle. » Propriélés physiques. — Le carbure de inolybdène MdC se présente sous la forme d'tme poudre de couleur grise. Examiné au microscope, ce composé est formé de cristàiix prismatiques, très brillants. Sa densité, à + 20°, est de H,4o. Il raye facilement le verre et le quartz et ne raye pas le rubis. Sa dureté est comprise entre 7 et 8. » Propriétés chimiques. — Le carbure de molybdène, chauffé au rouge dans un couraiit d'hydrogène pur et sec, n'est pas dltéré. » Projeté dans un flacon rem|)li de fluor, il brûle avec uUe lumière éblouissante ëh prdduisarit du tétratluorure de carbone et un fluorure blanc anhydre de molydène. Il est attaqué, au rouge, par le chlore, en donnant dés chlorures molybdiqiies et un résidu de carbone amorphe. Le brome le décompose à une température plus élevée à laquelle l'actidti de l'iode ne produit qu'une combinaison superficielle. Un mélange de gaz, acide chlorhydrique et dé vapeurs de brome l'attaque avec plus de facilité. » Ce carbure de molybdène, chauffé en présence de l'air et tie l'oxygène, s'oxyde, en fournissant de l'acide molybdique et de l'acide carbonique. » Projeté sur du chlorate où de l'azotate de potassium en fusion, d brûle avec facilité. l56o ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le carbure cie molvbdène n'attaque pas l'eau à la température ordi naire ni la vapeur d'eau entre 5oo° et 600°. » Ce carbure est à peine altéré par une solution bouillante d'acide chlorhvdrique. La réaction est encore très lente avec l'acide fluorhydrique concentré qui finit cependant par l'attaquer complètement. L'acide sulfu- rique, concentré et bouillant, peut, de même, le décomposer, mais il est détruit très facilement par l'acide nitrique, même à froid. )) Lorsqu'il est bien exempt d'aluminium, les solutions alcalines de soude ou de potasse n'ont aucune action sur ce composé. » Analyse. — Pour doser le molybdène, on chauffe avec précaution, dans un creuset de porcelaine, un poids déterminé de carbure, en présence d'acide nitrique. L'attaque doit être conduite très lentement et l'on pèse ensuite l'acide molybdique formé. » Lorsque le carbure contient encore une petite quantité d'aluminium, ce dernier métal est dissous par l'acide nitrique, en même temps que le molybdène. On précipite ensuite l'aluminium par l'ammoniaque et l'on filtre. On verse ensuite du sulfhvdrate d'ammoniaque, puis on acidulé avec de l'acide sulfurique étendu. Le sulfure de molybdène est ensuite séparé par filtration et faiblement calciné. On dose alors le métal sous forme de trioxyde. Dans quelques préparations oij le traitement par les alcalis n'avait pas été suffisamment poursuivi, nous avons trouvé les teneurs en aluminium de 2,24; 1.91; 0,69. Les échantillons purs n'en renfermaient que des traces. » Le dosage du carbone a été effectué de la façon suivante : » Le carbure, placé dans une nacelle, est attaqué, vers 600°, par un mélange de gaz acide chlorhydrique et de vapeurs de brome, bien exempt d'oxvgène. Tout le molvbdène est entraîné à l'état de composé volatil et le carbone qui reste dans la nacelle est ensuite chauffé dans un courant d'hydrogène pur et sec. Enfin, le carbone est brûlé dans un courant d'oxvgène et l'acide carbonique produit est pesé. Nous avons obtenu les chiffres suivants : Calculé I . '2. :î. 4. 5. pour MoC. Molbydène 87,96 89,02 89,89 89,68 88,02 88,88 Carbone 12,02 11, 55 » » » ii.ii » Conclusions. — Eu chauffant au four électrique un mélange de fonte de molybdène, de charbon et d'aluminium en excès, on obtient un car- SÉANCE DU 20 JUIN Tqo4. l5<'' bure de molvbdène de formule MoC. C'est un corps dur, qui s'altaqne difficilement par les arides, sauf par l'acide nitrique, et qui n'est pas dé- composable par l'eau froide ou par la vapeur d'eau à 600°. Ce carbure est analogue au carbure de tungstène de M. Williams, ce qui ne doit pas nous surj'irendre, le molybdène et le tungstène étant des métaux voisins. Il est vraisemblable que, sous forme de carbure double, ce composé peut inter- venir dans les aciers au molybdène. Par sa préparation nous voyons qu'à la température d'ébullition de l'aluminium, on obtient un composé du molybdène qui renferme deux fois plus de carbone que si la carburation se produit à la température la plus élevée que puisse donner le four élec- trique. » ÉNERGÉTIQUE BIOLOGIQUE. — Influence de la discontinuité du travail du muscle sur la dépense d'énergie qu entraîne la contraction statique appliquée à l'équilibration simple d'une résistance. Note de M. A. Chauveau. « Des expériences signalées dans ma précédente Note (i3 juin 1904) il résulte que la dépense de la contraction statique, sous raccourcissement constant, de muscles qui concourent en alternance à l'équilibration de charges de plus en plus lourdes, croît avec ces charges et à peu près comme elles quoique avec un peu plus de vitesse. En somme, on retrouve, dans les condi- tions nouvelles où je me suis placé, la conclusion fondamentale à laquelle m'avaient amené mes expériences sur la contraction continue des fléchis- seurs de l'avant-bras, à savoir que : dans la contraction statique, la dépense du travail muscidaire équilibrant est proportionnelle aux résistances équi- librées. » Sur les graphiques I et II, cette proportionnalité de la dépense et du travail musculaire, se manifeste d'une manière saisissante. » La croissance de la dépense avec la valeur du travail de soutien se montre aussi avec la même netteté dans les deux courbes A et B du gra- phique 111. De plus, ces deux courbes A et B permettent de saisir d'un seul coup d'œil l'influence avantageuse que la réduction du nombre des alternances exerce sur la dépense. » On sera mieux renseigné sur ce dernier point, qui est important, par les expériences nouvelles qu'il reste à faire connaître. Graphique I. Cha>-gis croissantes. — Alternances : i3. iSo 60 *,5 Graphique II. Charges croissantes. —Alternances i,8o 60 io zo ioo 80 60 l^o io 3oo 80 60 i'o ■■ "I T ' T" -, "■ ""T :: ;: m Ht 1 ;::i:: ■■■4 T :: :: m ■" i "î . . . J_L ■Ûi . . . ^ + .... g tpA ::::± ' 1 = /■"■ ■:::f - -H- -1- -\\% 1! î :|::: Miv- W\ :!i = : 1; :: h :±:: :i y. ■i: ■J ■ 1 :i::: .|..., .1... PWtt h'- :: g::: M/f?h ■ +4- •t-T ■6*^- -M- ::|:.:. ! ■VI ■ 1 \ A, n, Marche^de l'accroissenieiil des éclianges respiratoires (à partir de leur valeur pendant le repos) en fonction de l'accroissement de la charge équilibrée par le travail intérieur des muscles; A, courbej^de l'absorption de 0-; B, courbe de l'exhalaison de C0-. Graphique III. Graphique IV. 80 60 ^o 20 JOO 80 60 So ^■■i±r^ TTT rrr; *T { 1 1 i '"S :::::-,!: f 2::: ,>i: ¥-■-■■ 'A .^-- :: : 0 Kfi. 1. 3 i h ,5 6 2CO t_ 60 30 JOO 80 âo ta 20 i-n I I i I I I I I I I I I I I 'I M M ' I 1 I i I I M I ITLJ-i. OAlt. 26 Ces graphiques représentent, en O- absorbé, la valeur de l'énergie qui est ajoutée à la dépense de l'état de repos, par le travail intérieur de la contraction statique, pendant qilë les extenseurs et les fléchisseurs de l'avant-bras s'emploient alternativement au soutien fixe de la charge ou des charges étudiées. Graphique III. — Charges croissantes. Alternances constantes, soit iH par minute (courbe .\ ), soit ■2 par minute (courbe M). Graphique IV. — Alternances croissantes. Charge constante, soit i''f,.î (courbe A), soit 4''^, 5 (courbe B). SÉANCE DU 20 JUIN 1904. l563 CEtjXIÊMË SÉRIE D'EXPÉRtÈlStCES SUR LA CONTRACTION STATtQUE EMPLOYÉE A L'ÉQUILIBRATION DES CHARGES. — Influence exercée suk la DÉPENSE ÉNERGÉTIQUE PAK LA MULTIPLICATION DES EXCITATIONS DE LA MISE EX TRAIN DE LA CbNTRACTION. » Dans chacun des deux groii|)es d'expériences de la précédente série, le nombre des alternances musculaires na pas varié. Mais l'action des muscles s'est exercée sur des charges régulièrement croissantes. C'est l'inverse dans les expériences dont il va être question. La charge soutenue reste constante. Seul, le nombre des allenuinces musculaires change; il passe par les valeurs i3, 26, Sg, 52, c'est-à-dire qu'il varie comme i, 2, 3, 4. la charge ayant la valeur uniforme de i'*s,5 dans une première partie des expériences et celle de l\^^, 5 dans une seconde partie. » PREMIKR GROUPE. ^ Ce groupe comprend six expériences (charge : i''s,5), identiques à celle dont les résultats détaillés sont donnés dans le Tableau A ci-après : Tableau A. — Une expérience détaillée comme exemple. c. Coefficients respiratoires. b. Débit ■~^~ — — —^— a: Conditions des muscles. respiratoire. CD' exhalé. G^ absorbé. I cm^ cm* 1. Repos 6,25i 246 274 IL Travail avec i3 allern 6,885 285 828 llL » 26 » 7,3o8 286 327 iV. » 39 » 8,123 3i4 345 V. Repos 5,859 229 266 VI. Travail avec 52 altern *^i577 3i5 36o Vli. » 52 » 7,852 296 356 VIII. » 39 » 7i429 283 335 IX. Repos 5,557 289 291 X. Travail avec 26 alteni 6,855 270 3i4 XI. » i3 « 5,768 243 296 XII. Repos 5,i34 228 267 Tableau B. — Résultats jnuyens de l'expérience ci-dessus détaillée. c. Coefficients respiratoires. e. Dépense b. Débit ' — -^ d. Quotient du trav. musc. a. Conditions des muscles. respiratoire. CO" exbalé. O- absorbé. respiratoire, en O- absorbé. 1 cm^ cm* cm* A. Repos 5,700 234 274 o,854 » B. Travail avec i3 allern. 6,326 264 3o9 o,854 35 C. )i 26 )> . 7,o8i 276 320 0,860 i6 D. « 39 ». 7 1776 298 3/io 0,876 06 E. » 52 » . 8,2i5 3io 358 0.866 82 i56/, ACADEMIE DES SCIENCES. Taiileaii C. — /ic'siif/nts iitoyem; de l'ensemble des épreuves des sir expériences. c. Coeflicienls respiratoire?. b. Débit a. Conditions ries muscles. respiratoire. A. Repos 6,334 B. Travail avec i3 altern. 6,989 C. » 26 » 7,675 D. >' 39 » 8,4.4 E. » 52 » o,683 CO' exhalé. O- absorbé. 236 271 286 3o5 322 276 3l2 320 339 352 e. Dépense d. Quotient du trav. musc, respiratoire, en 0^ absorbé. o,855 11 0,868 36 0,894 !tk o , 900 63 0,915 76 » DEUXIÈME GROUPE. — Il comprend seulement quatre expériences, identiques à celles du premier groupe, sauf en un point : la charge soutenue par les muscles de l'avant-bras pesait 4"'°» 5 au lieu de i''8,5. Tableau A. — Une expérience délaillée, comme exemple. c. Coefficients respiratoires. b. Débit resp iratoire, 1 7 ,o83 10 ,2.4 10. ,822 1 1 ,3o8 a. Conditions des muscles. I. Repos II. Travail avec i3 allern III. » 26 » IV. » 39 » V. Repos 6,384 VI. Travail avec 52 altern 12,798 VII. » 52 » 1 1 . 187 \\\\. j) 39 » 10,549 l.\. Repris 6,232 X. Travail avec 26 altern 9j758 XI. » i3 )) 8,421 XII. Repos 5,776 ■ exhalé. 0- absoi 260 282" 373 388 372 232 407 435 257 46 1 407 363 222 482 446 409 2.58 355 3i8. 396 384 217 260 Tableau B. — Résultats moyens de l'expérience détaillée ci-dessus c. Coefficients respiratoires. a. Conditions des muscles. *. Débit respiratoire. 1 A. Repos 6 , 369 B. Travail avec 1 3 altern 9, 3 17 C. » 26 » 10,290 D. » 39 » 10,928 E. » 52 » II ,992 CO^ exhalé. 0- absorbé, cm» 233 cm' 266 345 386 363 4oi 38i 422 434 466 e. Dépense d. Quotient du trav. musc, respiratoire, en O- absorbé. 0,876 0,893 0,905 o,9o3 0,931 120 135 156 200 SÉANCE DU 20 JUIN igoA- 13 565 Tableau C. — Résultais moyens de l'ensemble des éprem'cs des quatre expériences. c. Coeflicitnts respiratoix-es. e. Dépense 6. Débit »^ ■ d. Quolient du Irav. musc. a. Conditions des muscles. respiratoire. CO' exhalé. O- absorbé. respiratoire, en 0= absorbé. I cm" cm' A. Repos. 6,607 287 277 o,85d » B. Travail avec 1 3 altern 9,347 34i 875 0,909 98 C. » 26 » 10,016 366 4o2 0,910 125 D. » 39 » 11,019 404 440 0,918 163 E. » 52 )> i3,2i2 45i 464 0,972 187 )) La comparaison des deux graphiques V et VI et celle des deux courbes A et B du graphique IV montrent encore mieux que nos Tableaux Graphique V. Aternances croissanles. Charge constante : l'e^â. Graphique VI. Alternances croissantes. Charge constante : 4'^, 5- pAlt, A, B, marche de l'accroissement des échanges respiratoires (à partir de leur valeur pendant le repos), en fonction de l'accroissement du nombre des alternances, la charge restant constante {d'après les deux Tableaux C qui résument les résultats des deux groupes d'expériences de la deuxième série); A, courbe de l'absorption de G- ; B, courbe de l'exhalaison de C0-. l'accroissement de la dépense liée à l'accroissement du nombre des alter*- !u»nces, la charge restant la même, et l'énorme influence que la valeur de celle-ci exerce sur cet accroisbcment de dépense énergétique. '566 ACADÉMIP DES SCIENCES. )> Ces coiirbfïs résument, en efTet. d'une manière très claire les ensei- gnements à tirer des deux groupes d'expériences de cette nouvelle sérip. On y voit se manifester encore et, cette fois, avec une frappante netteté, dans la dépense du travail statique, les effets de l'intervention du facteur additionnel dont l'existence se décelait déjà dans les expériences de ma première Communication. Ce facteur, c'est la mise en train du travail du muscle par l'excitation qui provoque la naissance de l'état de contraction. ,§on rôle doit donc être introduit dans les conclusions que nous avons à présenter sur la marche de la dépense énergétique de la contraction sta- tique dans les conditions particulières où elle vient d'être étudiée : » ï" La 4èpense de la cojitraction statique, aljernatwement provoquée dans les fléchisseurs et les eaptensenrs dfi l'ayanl-hras pour le soutien fixe d'une charge, suit la marche générale qui a été établie dans les expériences antérieures sur les fléchisseurs de i avant-bras, engagés seuls en contraction continue pour équdibrer des charges. » 2° Ainsi, le raccourcissement de ces muscles fléchisseurs et extenseurs étant constant, leur dépense croît avec leur travail intérieur ou physiologique, c'est- à-dire avec la valeur des charges que ce travail équilibre ou neutralise. )) I)onc, dans les muscles en contraction alternante pour le soutien fixe d'une charge, l'énergie dépensée est proportionnelle à la valeur de ce travail équi- librant. » 3" Mais la dépense baisse sensiblement quand les alternances musculaires sont réduites à un minimum, qui équivaut presque à leur suppression, dans tes expériences relatives à l'influence de la valeur des charges sarcelle de l'énergie consommée. » 4° D'autre part la dépense de soutien d'une charge constante s'accroît d'autant plus que les commutations alternantes, qui font passer cette même charge d'un système de muscles sur l'autre, se multiplient davantage. » 5° Ces deux derniers ordres de faits démontrent qu'à la dépense fonda- mentale provoquée par le travail propre d équilibration des charges, il s'ajoute celle qui est nécessaire à la mise en train de l'activité des muscles alternants. » 6° Celte dépense de mise en train ou d'excitation de la contraction est proportionne/le à la charge soutenue, c'est-à-dire au travail intérieur du muscle lui-même. » 7° Elle est aussi proportionnelle au nombre des excitations qui provoquent la mise en train de ce travail intérieur du muscle. » 8° Il en résulte que le soutien d'une charge ou, d'iine manière très géné- rale, V équilibration d' une résistar^çe par un muscle eft contraction statique. SÉANCE DU 20 JUIN 1904. '^67 s'effectue avec une dépense d'autant moindre qu'il intervient' moins d' eofeitalions de la mise en train de l'état de contraolion. » q" Pratiquement, on n'a guère d'occasions de profiter de cette source d'économie dans l'application du travail intérieur des muscles à la simple équi- libration des résistances, mais on verra bientôt qu'il en est tout autrement quand le travail intérieur des muscles s emploie au déplacement des résistances, c'est-à-dire à l'exécution d' un travail mécanique. » NOMIIVATIONS. L'Académie procède, par la vote du scrutin, à la nomination d'un Cpr- resppndant, dans la Section d'Économie rurale, en remplacement de Sir Joseph Gilbert. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 44» M. Eugène Tisserand obtient la majorité absolue des suffrages. M. EuGÈxE TissERAsiD cst proclamé élu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination fl'un Cor- respondait dans la Section d'Anatprpie et Zoologie, en remplacement de M- Kowalevski. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 47. M. Metchnikolf obtient la majorité absolue des suffrages. M. Metchivikoff est proclamé élu. L'Académie désigne le Doyen de la Section de Médecine et Chirurgie pour faire partie de la première Section de la Commission technique de la Caisse des recherches scientifjques. MEMOIRES PRESENTES. M. S. Odier soumet au jugement de l'Académie un Mémoire intitulé : « Expérience sur l'appréciation par l'oreille des petites différences de hau- teur des sons. Accordages ». (Renvoi à l'examen de M. Violle.) l568 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. Pierre Hachet-Souplet adresse une Note ayant pour titre : « Des erreurs chez les animaux par suite d'associations étroites des sensations ». (Renvoi à la Section de Zoologie.) M. Jules V^illard adresse une Note « A propos d'une prétendue chloro- phylle de la soie ». (Renvoi à la Section de Zoologie.) M. Jea.v Key demande l'ouverture d'un pli cacheté qu'il a déposé le 23 novembre 1908 et dont le dépôt a été accepté. Ce pli, inscrit sous le n° 6749, est ouvert en séance par M. le Président. Il renferme un Mémoire « Sur la combustion parfaite des pétroles ». (Renvoi à la Section de Chimie.) COiaiESPONDAI^CE. Le Comité des kkciiekcues solaires de la IVatioxal Academy of Sciexces (Etats-Unis) propose d'établir un plan de coopération internationale entre les Institutions et les personnalités individuelles engagées dans les recherches solaires. (Renvoi à la Section d'Astronomie.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un Ouvrage ayant pour tilre : « Leçons sur la propagation des ondes et les équations de la Thermodynamique, par M. Jacques Hadamard ». (Pré- senté par M. Maurice Levy.) M. François-Fraxcr prie l'Académie de le comprendre parmi les candi- dats à la place laissée vacante, dans la Section de Médecine et Chirurgie, par le décès de M. Marey. (Renvoi à la Section de Médecine.) SÉANCE DU 20 JUIN igo/j. 1069 M. L. LixoET prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place devenue vacante, dans la Section d'Économie rurale, par suite du décès de M. Duclaux. (Renvoi à la Section d'Economie rurale.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la théorie générale des fondions fonda- mentales. Note de M. W. Stekloff, présentée par M. Emile Picard. « Soit (D) un domaine limité par une surface fermée (S); soit (D') le domaine extérieur à (S). Désignons par m et m^ deux points x, y, z et i, •0, Z, pris arbitrairement dans l'espace, par /• la distance mm,. Soit li{m, m,) une fonction quelconque de deux points m elm,, symétrique par rapport aux ^■ariables x, y, z el c, -/i, "C et continue avec ses dérivées de deux pre- miers orilres dans le domaine (D). » Désignons par \J(fn, m,) la fonction vérifiant les conditions -r—r -+- -c-^ + -T— r ^ AU = 0 al extérieur de ( S ), d.i' ày^ Oz- "^ . U(«2, TO, ) = fl(w, m, ) sur (S). » La définition de U(//i, In^) se ramène au problème extérieur de Dirichlet qui est complètement résolu à présent pour toute surface fermée (S) satisfaisant à certaines conditions très générales. » Désignons ensuite par G(ni, /;i,) la fonction tléfinie par les conditions suivantes : 1 G(/», m, ) = II(/«, OT|) -t- - îi l'intérieur de (S ), / G(m,rn,) = \](m, 1/1,) -+- - a l'extérieur de (S), Y- désignant une constante. » Il est aisé de s'assurer que (2) rG-(w,m,)r/x'<Â-, /\A[l(w,/«,;J-r/T' Trouver une fonction V(m) vé-ifianl V équation fonclionnelle ( ' ) (3) V(/n) = lJp(m,)G(m, m,) \(m,) d-'+f{m), OUI est im paramétre, /(^m) une fonction donnée continue, p(m) une autre fonction donnée, continue, positive et ne s' annulant pas dans (D). » Cherchons Y {m) sous !a forme de la série (4) Y {m) = v,{m) + >.r, (m) + \-v,{m) -.>-,.. -f- 'iS'k{m) 4- . . . où, en verUi de (3), (5) v„{m)=f{,n), i',{m)=- fG(m,m,)p(m,)i',^^^dT'. » Les fonctions c, (/?• = i , 2, 3, . . . ) ,,{,„; .j^,^ i^iirs dérivées du premier ordre restent continues dans l'espace toul enlier; elles satisfont auK équa- tions (^) A(v= o à l'extérieur de (S) et se comportent à l'infini comme un potentiel newtonien. T» _ _ _ _ • Posons W, =/,„,' A. .,=/2(è)'.<'T, la dernière de ces intégrales étant étendue à l'espace tout entier, la pre- mière au domaine (D). li est aisé d'établir, en tenant compte de (1), (2). (5) et (G), les inégalités suivantes : ^'^ JIJIX I()o/|. 1571 que des pôles simples, réels cl posùi/s a, , ).,,..., "a/j, . . ., indéftnunenl croissant avec l'indice k. » II. Tout domaine (D), limité par une surface (S), pour laquelle on peut résoudre le problème de Dirichlet, donne lieu à une infinité de fonctions fon- damentales V,, Vo, . . ., V^, . . ., continues et vérifiant les équations ^'k(m) = >-A- JG(m, m,) p(m,)V ,fm,) d-', fp(m)Yi(m)dz = i, (p{m)\Jm)\,{m)di = o, si n^l. Les fonctions V* sont proportionnelles aux résidas de la fonction Y (m) corres- pondant aux pôles >/( (k = i , 2, '^, . . . ). » Par la même mélliode, légèrcmeiif mnclifiée, on peut démontrer l'existence d'une infinité de fondions fondamentales d'une antie caté- gorie satisfaisant aux conditions Yk=l,fG{m,m,)p(m,)Y,(m,)ds (/!: = r, 2, 3, . . .)- l'intégrale étant étendue à la surface (S). » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la théorie des fonctions sphénques. Note de M. Niels 1\ielse.\, présentée par M. Emile Picard. « Dans une Note récente {Comptes rendus, 3o mai igo/() j'ai donné des solutions particulières des deux équations fonctionnelles que j'ai prises comme définition des fonctions spliériques; pour déterminer maintenant la fonction sphérique la plus générale désignons par FY'{x) et F.;''(.r) les fonctions définies à l'aide des formules (G) ou (6 bis), pins remarquons que l'équation fonctionnelle (2) est une équation aux différences finies du second ordre, nous verrons tout d'abord (juc la fonction splièrique la plus générale K'-'^x) doit ae présenter sous celle forme (7) KV'(^) ^ A^'-'C*-) F;"(^') + B"'"(,r) YY{x), où les coefficients A et B doivent .satisfaire à celte condition de périoclicilé {-j bis) AV'+'^a;) = AV'(a;), B'' «-'(.r) = B^"(a;); c'est-à-dire que nous avons à déterminer ces deux fonctions A el B telles que ^''."(a;) satisfera ausM à l'équation fouctionneUe (i). Jb-J'2 ACADÉMIE DES SCIENCES. » A cel égard, inlroduisoiis dans (i) l'expression (7), nous aurons cette condition nécessaire cl snffisanle à la fois («) F',"{a;)D^V^"{x)-i-FY(x)D^W^"(x) ^ o. )) Sujiposons maintenant que A et B ne soient pas indépendants de x tous les deux, nous aurons, en outre de (8), (8 bis) F';"(.r) D^B"."(-r) DxA"."(-i-)^ c'est-à-dire cpie le premier membre de (Suis) doit être une fonction pério- dique de n, en ayant la périotle additive -+- 1. Or, je dis qu'une telle pério- dicité est impossible. » En effet, cherchons le déterminant fonctionnel (!)) F]'"{x) i)^f;"(^) nue formule très connue montrera que A n'est pas généralement égal à zéro, tandis que la formule (1) donnera immédiatement (9 ^''") A= — n H- I V!,"(x) ¥'!,"^'(x) » Développons maintenant le déterminant figurant au second membre de (9 bis), puis divisons par F^,"(a7) et F!' "^'(j;) les deux membres de l'équation ainsi obtenue, nous aurons immédiatement Fl^x) F';''+'(^) (i— x2)A F-^"{^) Fl-"+'(x) (/^ -M)F-^'"(^)F'$-"+'(a:)' c'est-à-dire que l'équition (8 bis) est impossible, de sorte que nous avons démontré ce théorème fondamental dans la théorie des fonctions sphc- riques : )) Désignons par F'\''(^x) et F''.;"(^x) les fondions sphëriques parliculières définies à l'aide des deux groupes de formules (6) et (G bis), la fonction sphérique la plus générale K'''"(a') se présente sous cette forme (10) R^'«(a:-) = A(v, n)F\''{x) -+- B(v, n)F-'.,''{x), où k et F> sont des fonctions arbitraires de v et n assujetties à satisfaire seule- ment à cette condition de périodicité (10 bis) A(v, /î -I- i) = A('v, //), B(v, « 4- 1) = B(v, n); SÉANCE DU 20 JUIN igo/j. l573 c'est-à-dire que K'''"(x) est toujours une fonction analytique Je son ar^ni- ment x. » Le polynôme entier P'''"(a') du degré n de x qne nous désignons comme la fonction splicriqiie de première espèce est défini dans toute l'étendue du plan des x\ quant à Q^'"(j.) qne nous désignons comme la fonction sphérique de seconde espèce, la définition (6 his^ n'est valable que si |cr| > i. Or, une formule bien connue, due à Euler, donnera après un calcul simple, pour la fonction sphérique de seconde espèce, cette expression intégrale (11) Q'''«(ar) = 2--'^"-T(«+v+^)x-''+' / {ex- — \) '{i-iyjt, "1 où le chemin d'intégration est la partie correspondante de l'axe des nombres positifs. La formule (11) nous donne évidemment le prolonge- ment analytique de Q'''"(a:;), parce que l'intégrale définie susdite est con- vergente pour une valeur finie quelconque Ae x, x = ± i excepté. )) Appliquons maintenant la formule générale (10), nous aiu-ons, pour la fonction Q, "(^) définie dans (G), une expression de cette forme Q;''(^) =: A(v, n) V'^\x) + R(v, n) q'^"{x). » Or, ap()liquons cette formule intégrale (12) Qr (^0 = 2-^"'^' r(v + ly- r (' - i'^')~"''(à, puis remarquons que le déterminant A se présente sous celte forme A = C(i — x'-) -, où C est indépendant de x, nous aurons, pour QY'(x), une expression de celte forme (.3) QYix) = E2=V^r(v) l-."(.r) - e~^"'"^^"'q'^"(x), où nous avons posé z = ± i. » Posons particulièrement v = -; nous retrouvons une suite de résultais bien connus, mais déduits d'une autre manière. On peut développer main- tenant, de ce point de vue, une théorie nouvelle des fonctions sphériques. » 173. '574 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le cas d'exception de M. Picard cl h s fonctions multiformes. Note de M. (i. Remoundos, présentée par I\l. P. Painlevé. (1 1. Diins un travail, qui a paru récemment dans les Arkiv for mate- matik, astronomi of fysik ulgifvcl af k. svenska velcnskapsakadcmien (igol, Band 1), ]M.Wiman, utilisant les résultats de IM. I.iiidelof, a mis en lumière les condilions dans lesquelles se présente le cas où les inégalités établies par MM. BoiUroux et Lindelof entre l'ordre de grandeur du module maxi- muiïi cl la distribution des ^éros ne sont plus véi ifiées. C'est un cas d'excep- tiun de M. Acarf/ généralisé ('). )' I\l. Winian a montré que, lorsque ce cas se présente, la fonction entière I' (v) se décompose comme il suit : ]v{z.) = V,{z)e ^'"""^ avec P-p-i, F(.)=--F.(=)e ^r-'V avec P = p, /<, étant un nombre entier déterminé par les inégalités ^. <''<'■"■+■' le deuxième facteur, qui croît comme une exponentielle, ayant un ordre de grandeur supéiieur à celui de F,(:;), » 2. A l'aide des formules (i), nous pouvons étendre au cas d'exception ainsi généralisé tous les résultats que j'ai communiqués autrefois à l'Aca- démie (-), à l'égard des fonctions multiformes (à un nombre fini ou infini de branches). » Celte extension est d'autant plus intéressante que le théorème de M. Borel, qui y sert de base, prend une forme singulière, pour ainsi dire. (') Voir A.WiMAN, Sur le genre de la dérivée d'une fonction enlicrc cl sur le cas d'exception de M. Picard (Comptes rendus, séance du 1 8 janvier 1904). (■') \oir Comptes rendus, séances du 20 avril i()o3 cl S février 1904. — JSullelin de la Société mathématiijue, 1904, fascicule I. SÉANCE DU 20 JUIN IQO^. ^^T^ » Nous aurons, en effet, à dcmonlrer rimpossibililé d'ni.e ilenlilé telle que : (2) 0,(z:)c^''-^+Q,{z)e'''-^ + . . .+ (Uz)e''''-'=^q(z.), où P(-) ne sont plus des fonctions analytiques, comme diins les identités ordinaires de M. Borel, car les 1^,(2) ont la forme suivante : qi n'étant pas une constante ni une fonction analytique de z\ en effet, les formules (r) montrent que les y,- ne dépendent que de r= | ; |. » Les Q,(s) croissant moins vite que e''"''«''''-"°'^ï'^" et les !',(:;) croissant plus vite que /^(log/-)?.. . .(iog'J)P'+« (a, étant un nombre positif), nous démontrons, en suivant le procédé même di- AI. Bore!, l'impossibilité de l'identité (2). Il est vrai que nous aurons à ajtpliquer le théorème de M. Hadamard (sur le module minimum) à des fonctions non analytiques, mais tonte difticulté sera écartée si l'on tient compte des résultats de M. Wiman. Il a, dans son travail plus haut cité, établi le théorème de M. Hadamaid pour la fonction F, (s) du paragraphe précédent, fonction qui n'est pas non plus analytique. Nous n'avons qu'à appliquer ce résultat de M. Wiman pour achever aisément la déirionstration. » 3. J.e fait que F, (s) obéit aux inégalités de MM. Boutroux et Lindeiof me conduit aussi au théorème suivant : » F(3) étant une fo.'.cùon entière d'ordre ^ cl à croissance régulière, si on la multiplie par une autre fonction entière (è){~-) quelconque d'ordre au plus égal à p (' ), le produit, lorsque son ordre est égal à p, est toujours à crois- sance légulière. » Dans cet énoncé, il faut su|)poser que F(s) n'est pas exceptionnelle au sens de M. Wiman. Nous sommes affranchis de cette realriction dans le cas où G(s) est aussi une fosiction à croissance rcgulière. » (') D'une fuçon pins précise, fuidre de G(;) ne duil pas dépasser celui de F(c), des ordres étant pris daus le sens large du mot, conformément à la définition de M. Ernst Lindeiof (,lc/a Socielalis scivnliaru/n Fcnnkœ, t. XXXI, n" 1, 1902). 1576 ACADÉMIE DES SCIENCES. NAVIGATION AÉRIENNE . — Sur l' empennage des carènes des ballons dirigeables . Noie de M. Ch. Rexard, présenlée par M. Maurice Levy. « Nous avons fait connaître (Co/7i/?ie^ rendus, G juin 1904) l'existence d'une vitesse critique ^ que les ballons dirigeables actuels ne peuvent dépasser. Elle correspond au cas où le couple jjerturbateur C proportion- nel à V° agissant sur la carène devient égal au couple redresseur statique C qui est indépendant de la vitesse. )) Mais, bien avant d'atleindrecettevitessecrilique, le ballon est dans un état d'équilibre précaire. Ce gros pendule à grand moment d'inertie, à faible couple de rappel et à faible amortissement, tend à prendre des mouvements de tangage dont l'amplitude peut s'exagérer, et ces mouvements de tangage se compliquent de variations sinusoïdales d'altitude dues à la composante transversale de la résultante de translation des forces provenant de la ré- sistance de l'air. » Sans insister j)our le moment sur ces phénomènes complexes, il ré- sulte de nos recherches que si l'on ne modifie pas radicalement les condi- tions de stabilité de route des carènes des ballons dirigeables, les nou- velles expériences que l'on pourra tenter n'aboutiront qu'à des déceptions. » Les vitesses pratiques resteront limitées à 8" ou g™ par seconde en dépit des progrès des moteurs, tandis qu'il faudrait i4" ou lo"" pour que le problème puisse être considéré comme résolu. » Il faut donc ou renoncer aux ballons dirigeables ou construire des carènes stables. )) Le type d'une carène stable est la flèche empennée. Les surfaces d'em- pennage (plans passant par l'axe longitudinal) placées très en arrière du centre de gravité donnent à la flèche la propriété de marcher constam- ment suivant la tangente à sa trajectoire. » Ici le couple perturbateur est remplacé |iar un cou|)le redresseur pro- portionnel à sinus a et à V". Ce couple est proiwrlionnel, en outre, au moment superficiel des pennes par rapport au centre de gravité. C'est à ce moment superficiel que nous proposons de donner le nom èCempennage. Il s'exprime en mètres cubes. » Le couple redresseur dû à un plan horizontal dont l'empennage est E peut se calculer a priori. SÉANCE DU 20 JUIN I9o4- 1-^77 » Soient N la composante normale de la résistance de l'air sur la penne, C" le couple redresseur, et L la distance du point d'application de N au centre de gravité du ballon. On a évidemment C":;:=NL. L.__i Fie. T. SZ". Fig. 2. [G- -ffi: 1 Deux dispositifs d'empennage strict. Ballon type France raccourci (vues en plan). A'. B. — Les essais dans le tunnel ont été faits sur un modèle au y^. » D'autre part, en admettant la formule de Duciiemin pour les petits angles et en introduisant nos notations habituelles, on a facilement N=:i,6ao,sinaSVS d'oii C" = i,6«'f , sina V-SL, mais SL=:i E par définition, donc enfin C" = 1 , 6 rt cj , EV- si n oc = A" sin a V^ » D'autre part le couple perturbateur naturel de la carène peut s'écrire : G'=A'sino;V^ » Le couple perturbateur ae^ue/ devient donc : C, = G'-C"=(A'- A")sinaV^ » Si A" A' (empennage surabondant) le ballon aura vraiment les propriétés d'une flèche empennée et son coefficient de stabilité longitudinale augmentera avec la vitesse. » Quelle doit être la valeur E* de l'empennage strict? « Elle est donnée par la relation l,6«'f.iSino(V-Ei = C'=K'asinacPV- d'où Ejt = i,6les rendus, t. CXXXVIII, p. i483. (^) A e^t la dlUérence de l'indice « delà dissolution et de l'indice n^ de l'eau calculé en tenant compte de son état de dilution. SÉANCE DU 20 JUIN 1904. ^^79 » Ou peut alors appeler poin'oir réfringent moléculaire du corps dissous le pro- duit K x M = Km (K = p; M, poids moléculaire j qui, comme K, est très sensiblement constant quelle que soit la dilution; et pouvoir réfringent équivalent K^ le quotient du pouvoir réfringent moléculaire par la valence ■; qui unit les deux ions dans la mo- lécule ionisable A M » J'ai rassemblé, dans le Tableau suivant, les valeurs des pouvoirs réfriii- gnils équivalents que j'ai obtenus pour un certain nombre de substances. » Les cliifTres gras sont déduits des expériences de Dijkcn sur les solutions très étendues ( ' ). Tableau '. Cl. A/.()'. |S0'. 0!!. H o,oi44 0,0176 o,ou6 0,0060 145 176 115 Li o,oi49 0,0180 o,oi23 147 187 122 Azil' 0,0226 0,0257 0,0199 o,oi5i 225 238 199 Na 0,0157 0,0190 o,oi3i 0,0095 138 188 132 K 0,0189 0,0223 o,oi65 0,0129 191 222 163 i Mg 0,0145 0,0181 0,0117 148 180 121 1 Cu o,oi65 0,0198 0,0143 \ Sr 0,0174 I Ba 0,0193 iPb 0,0265 Ag 0,0276 Tli 0,0288 » Ces résultats s'accordent, en général, assez bien avec ceuK que l'on peut tirer des déterminations des nombreux auteurs qui se sont occupés de cette question. Ils permettent de mettre en évidence des relations additives assez nettes et d'énoncer sous une forme générale les lois approchées sui- vantes (-) : (') Le Tableau est à double entrée. La valeur de Ky relative à AzO^'Na, par exemple, se trouve dans la colonne au-dessous de AzO' et sur la rangée à droite de Na. ('■') Comina l'avait, déjà annoncé Gladstone,, mais avec un nombre d'expériences peut- l58o ACADÉMIE DES SCIENCES. » 1° La différence des pouvoirs réfringents équivalents de deux sels de hases B et B' avec un même acide est un nondire indépendant de la nature de l'acide. )) On peut le constater d'après le Tableau II où l'on li'on\e la ilifTérence ties valeurs de K,. d'un sel et du sel d'ammonium correspondant, et cela pour divers acides : Tableal II. Cl. ■ iSO>. AzO\ AzIP — II 0,0082 o,oo83 0,0081 ÂzH'— Li 0,0077 0,0077 0,0077 AzH*— Na 0,0069 0,0067 0,0067 AzIP — K. 0,00.37 o,oo3/( o,oo34 M " AzH* 5 o,oo8i 0,0082 0,0076 AzH' 0,0061 0,0007 0,0059 » 2° La différence des pouvoirs réfringents équivalents de deux sels de groupes acides A et A' avec une même base est un nombre indépendant de la nature de la base. » On peut le vérifier à l'aide du Tableau 111 : Tableau 111. AzO= — Cl. Cl— iSO'. AzO'— ISO*. H 0,0082 0,0028 0,0060 Li o,oo3i 0,0027 0,0057 AzH' o,oo3i 0,0027 o,oo58 Na o,oo33 0,0026 o,oo59 K o,oo34 0,0024 o,oo58 J Mg o,oo36 0,0028 0,0064 ^Cu o,oo33 0,0023 o,oo56 » 3° Le pouvoir réfringent moléculaire R,i ne varie pas proportionnel- lement au poids moléculaire: le quotient -^diminue quand M augmente ('). » Parmi les expressions qui relient ces deux grandeurs entre elles, celle être insuffisant pour entraîner la conviction; comme il résulte également des expé- riences de Dijken sur les solutions très étendues. (') Les sels ammoniacaux, se classent d'ailleurs en dehors des autres sels. SÉANCE DU 20 JUIN 1904. l58l qui paraîL donner le moins de divergence pour les corps que j'ai étudiés esL le quotient a = --J- (' ). » On peut en juger par le. Tableau suivant qui ) SPECTROSCOPIE. — Sur le spectre dujluorure de calcium dans l'arc électrique. Note de M. Ch. Fabry, présentée par M. Deslandres. « La plupart des sels introduits dans l'arc électrique ne donnent d'autre spectre que celui du métal correspondant. J'ai découvert qu'il en est aiitre- ment pour les fluorures de calcium, de strontium et de baryum. En ana- lysant la lumière d'un arc électrique jaillissant entre charbons creux remplis de l'un de ces sels on obtient, outre le spectre du métal corres- pondant, un très brillant spectre de bandes; on doit donc admettre l'exislenLe de vapeurs de ces fluorures, uicomplètement dissociés, à la (') Gladstone {Proc. of the Royal Soc, t. LX, p. i4o) a considéré pour les élé- ments la quantité équivalente K y/M . (^) Valeurs de a obtenues en calculant Ivm ira|)rès les Tables d'indices de Dufet et les Tables de densités de Laudolt et Bornsleiu. l582 ACADÉMIE DES SCIENCES. température de l'arc électrique. Ces speclres, dont la constitution est rel.s- tivemenl simple, m'ont paru mériter une élude attentive. » Les longueurs d'onde oui été mesurées, par coniparaison avec les raies du fer, au moyen du speclroscope à prismes que M. Jobin et moi avons récemment décrit ('). La présente Note sera consacrée au spectre . du fluorure de calcium. Le spectre de ce corps se compose d'un certain nombre de bandes qui appartiennent ii deux types tlifférents, mais qui ont des caractères communs. » Considérons l'une de ces bandes, et représentons chaque raie parla frc/jiience du mouvement vibratoire (ou plus exactement par lin^erse de la longueur d'onde dans le vide). A mesure que l'on avance vers le rouge, la distance de chaque raie à la suivante va progressivement en croissant; la série de ces intervalles forme une pro- gression arithmétique. C'est l'une des lois les plus générales des spectres de bandes, établie par M. Deslandres (^); elle se vérifie, dans le cas actuel, avec une précision égale à celle des mesures, c'est-à-dire au cent-millième en valeur relative. Il en résulte que les fréquences des raies successives peuvent être exprimées par une fonc- tion du second degré d'un nombre entier m, qui sera le numéro d'ordre de la raie. Par e.temple, pour l'une des bandes située dans le jaune, les fréquences sont exacte- ment représentées par l'équation (^) : N := 17146,0 — O, 1771 77)-. » La bande comprend toutes les raies qui correspondent aux valeurs de m comprises entre o et 17; elle ne se prolonge pas au delà. » Plusieurs autres bandes, situées dans le rouge orangé, ont une constitution iden- tique. Elles sont représentées par les équations D du Tableau donné plus loin. Elles cessent brusquement pour la raie 17, et c'est cette dernière raie qui est la plus brillante; les intensités vont en décroissant si rapidement lorsqu'on passe aux raies précédentes qu'on ne peut en mesurer que 6 ou 7 dans chaque bande, bien que la bande paraisse se prolonger jusqu'à la valeur m = o, comme pour la bande jaune. » Di^^ux aulics bandes, dans le vert (désignées dans le Tableau sui\aiit par les (') Journal de Physicjiic, 4" série, t. 111, igo4, p. 202. (^) Comptes rendus, t. CIII, p. 875 et t. CIV, p. 972. Voir aussi t. C.\;X\\I1I, 8 février 1904, p. 217. (^) La relation générale du second degré entre N et l'entier 77( ()eul s'écrire dans laquelle on peut toujours choisir la constante a entre o et i par un numérotage convenable des raies. Si l'on cherche à représenter les séries qui nous occupent ici, et dont le nombre de raies mesurables ne dépasse pas une vingtaine, on trouve que la constante a est très mal déterminée. En fait, l'équation à deux constantes N :::= B — A m- rejjrésente les fréquences avec une précision égale à celle des mesures SÉANCE DU 12 O JUIN 190/1. l583 leltros A L't B) pré^enleiil un aspecl clifrciLiil. mnis en réalilc une roni-lltiilion ana- logue. Si l'on parcourt le speclre clans le sens des longueurs d'onde croissantes, on voit la hande commencer brusquement par les raies les plus intenses; les raies sui- vantes ont des intensités lentement décroissantes, en même temps que la distance des raies consécutives va lentement en croissant, l^lles sont encore représentées par des équations de la forme (i) N = B — A.«î°-. . . 7)1 étant un nombre entier, mais, au lieu de commencer avec m =0, la bande ne com- mence que pour une valeur assez élevée de m. Cliacune de ces bandes est d'ailleurs composée de doublets, ou, si l'on veut, de deux bandes distinctes régies par des équa- tions dont les coefficients sont peu dillerents. » En rc.snmé, loiilcs les ijandes sont représentées par des érpiations de i;i forme (1); dans l'js unes, m doit être snp'érieur à une certaine limite, pour laquelle la bande cowmf/?cf brusquement ; les inlcnsités vont en dimi- nuant lor.sqiie m augmente; pour les ;mlres, m doit rester inférieur à une certaine limite, et l'intensité diminue lorsque m diminue à partir de celte limite. Le Tableau suivant donne les équations qui représentent les diverses bandes ( ' j : i A, N = 2o45S,2 — G, 14252 X /7i- j A, N=:2o4.53,5— o,i4238 X m- ( B, N = 19924, ■') — o, io3o X /«- I B.2 N = 19911 ,4 — o, 1023 X w- G >'= 17140,0 — o, 1771 X m- 1' D iM =r 1 6609 , 3 — CI , 1 73 X ni- D' N = 1 6069 , 2 — o , 1 67 X m"- fJ" N ^ i6533,2 — o, 1G9 x ni"- D" N= 16469,2- 0,160 xm'- ml 8.5 ni L 8.5 m î 100 '« = roo '" = •7 m ù '7 m \- '7 ni 1 /' m> '7 » L'aspect île ces bandes présente une particularité curieuse, nette sur- tout sur le groupe B. Chaque raie de cegroupe se présente comme une ligne très déliée, nettement limitée du côté du violet, mais se prolongeant vers le rouge par un speclre continu, qui va rapidement en s'affaiblissant. Lors- cpi'on arrive à des raies un peu éloignées du commencement de la bande, ces divers spectres continus, issus en quelque sorte de chaque raie, se confondent en partie, et chaque raie se détache sur un fond notablement éclaii'é. Les autres bandes ont un aspect aiuilogue, mais le spectre continu se détache toujours du cc)té où les raies vont en s'affaiblissant, c'est-à- lire (') Il existe d'autres bandes faibles que je n'ai pas mesurées. l584 ACADÉMIE DES SCIENCES. vers les grandes longueurs d'oncle pour les raies des bandes A et B, et vers les faibles pour les autres. Certaines régions de ces spectres continus mon- trent des indices de résolution en raies très serrées. On peut se demander si, en réalité, chacpie raie n'est pas la tête d'inie bande à raies extrêmement serrées, donnant l'aspect d'un spectre continu dégradé, comme fait un spectre de bandes ordinaire dans un spectroscope à très faible dispersion. » PHYSIQUE. — Etude directe du transport dans le courant des particules ultra- microscopiques. Note de MM. A. Cotton et H. Mouton, présentée par M. J. Violle. « Nous avons décrit dans une Note précédente (') un appareil destiné aux recherches sur les objets ullra-microscopiques. Cet appareil, légère- ment modifié, nous a servi depuis à des études dont les unes se rap|iortent aux particules en suspension dans les liquides, et surtout aux granules des colloïdes; dont les autres ont trait à la structure de certains dépôts, surtout de dépôts métalliques. Nous nous occuperons d'abord des premières. » On sait comment on observe d'habitude le transport électrique des col- loïdes. Un tube rempli d'eau contenant une colonne de colloïile est tra- versé par un courant. On observe à l'œil nu le déplacement des extrémités du colloïde. Nous nous sommes proposé de rechercher si le déplacement, dans ces conditions, des particules très petites que renferme ce liquide peut rendre compte du phénomène qu'on observe à l'œil nu, et, d'une façon générale, d'étudier ce déplacement. » Pour cette étude, nous faisons à la manière ordinaire une préparation du liquide à observer. Deux bandes de platine de quelques microns d'épaisseur placées sur la lame porte-objet servent d'électrodes. On observe, avec im grossissement modéré, les points brillants correspotidant aux gra- nules du colloïde; on les voit se déplacer et se diriger vers l'une on l'autre des électrodes dès qu'on établit le courant, s'arrêter quand on le supprime et changer de sens quand on l'inverse. On peut facilement mesurer leur vitesse en comptant le nombre de secondes qui s'écoulent pendant qu'une particule déterminée traverse le champ suivant un diamètre. » Pour décrire les phénomènes observés, nous prendrons comme tvpe {') Coinples rendus, t. CXXXVI, 29 juin igoS, p. 1657; Rev. gén. des Se. i5 dé- cembre 1903. SÉANCE DU 20 JCIX igo/j. l585 une solution colloïdale d'argent préparée par le procédé de Bredig(') dont les grains très lumineux sont particulièrement commodes pour cette étude. Nous admettrons qu'on a fait une préparation un peu épaisse : à cet effet, des cales formées de mica sont interposées latéralement entre le support et le couvre-objet. Si nous pointons alors à égale distance des deux élec- trodes et au milieu de l'épaisseur du liquide, nous voyons les particules se diriger vers l'anode : c'est le sens que donne l'examen à l'œil nu. Si alors on enfonce peu à peu le tube du microscope, le phénomène n'est d'abord pas modifié, les particules continuent à remonter le courant. Mais, en s'ap- prochant des parties inférieures du liquide, on voit bientôt des particules se mouvoir en sens inverse, et, tout près de la paroi, ce mouvement est général : les particules descendent alors le courant. Les mêmes phéno- mènes s'observent au voisinage de la surface supérieure du liquide. » L'épaisseur de ces couches où le mouvement des particules est inverse est, dans le cas d'une paroi de verre et de l'argent de Bredig, d'environ 25"^. Cette épaisseur dépend de la nature des parois : plus faible au voi- sinage d'une paroi de quartz, elle est nulle près d'une paroi de gypse. Elle ne paraît pas varier quand on augmente même beaucoup l'épaisseur de la préparation. Quand on diminue celle-ci, la partie centrale du liquide s'amincit de plus en plus, les couches inverses se rejoignent, et tous les grains vont vers la cathode. Quincke, qui avait étudié le transport de par- ticules beaucoup plus grosses (grains d'amidon) (°), avait déjà signalé des mouvements inverses des particules près et loin des parois. Mais les dia- mètres relativement grands de ses tubes ne lui avaient pas permis de voir le mouvement unique vers la cathode qu'on observe si facilement dans les préparations très minces de liquides renfermant des particules ultra- microscopiques. » Dans les couches du liquide où le déplacement est inverse, comme dans la couche centrale, le mouvement s'établit aussitôt avec le courant. Cela nous a conduit à essayer l'emploi d'un courant alternatif en utilisant d'abord le courant d'un secteur de l\i périodes par seconde. On voit alors immédiatement chaque point lumineux se transformer en une petite droite plus brillante à ses deux extrémités. Si l'on imprime à la préparation, à l'aide d'une des vis de la platine, un mouvement rapide perpendiculaire à cette petite droite, elle se transforme en une courbe ondulée, visible grâce à la persistance des imJDressions lumineuses. (') Solution préparée depuis 4 ans et qui n'avait pas déposé. (') Quincke, Pogg. innalen, 1861. C. R., 1904, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N" 25.) 174 l586 ACADÉMIE DES SCIENCES. I) Avec le courant alternatif comme avec le courant continu, les pointés successifs, faits à différentes hauteurs dans une préparation épaisse, révèlent l'existence de couches superposées. Le mouvement vibratoire a sa plus grande amplitude dans la partie centrale du liquide : celte amplitude décroît quand on s'approche de l'une ou de l'autre paroi. Pour une certaine mise au point, les mouvements paraissent s'an- nuler, puis renaissent au voisinage de la paroi. » Nous nous sommes assurés que la période des vibrations des parti- cules ainsi mises en évidence est bien la période même du secteur. Il sera intéressant de voir jusqu'à quel point ces mouvements peuvent renseigner sur le courant oscillatoire qui les provoque. Mais il est certain, en tous cas, que des oscillations plus rapides peuvent être mises en évidence. Nous avons, en effet, remplacé le courant précédent par un courant d'en- viron i3oo |)ériodes par seconde (courant obtenu dans une bobine à fil fin placée près d'une bobine à gros fil faisant partie du circuit de résonance d'un arc chantant). Nous avons observé, dans ce cas encore, que la ligne lumineuse, visible lors du déplacement, présente des dentelures plus petites et beaucoup plus nombreuses. » Au lieu de soumettre les particules à rinduence d un rouranl allern;itif, on peut, nalurellement, les faire obéir à une action plus complexe. Si Ton fait, par exemple, une préparation munie de trois électrodes dont les extrémités forment les sommets d'un triangle équilatéral, qu'on observe une particule prés du centre du triangle et qu'on relie les trois électrodes aux bornes d'un générateur triphasé, on voit celle particule décrire une trajectoire presque circulaire, mettant ainsi en évidence les relations qui existent entre les intensités et les phases des trois courants. » Dans une prochaine Communication nous montrerons que ces obser- vations peuvent être étendues à beaucoup d'autres corps et reliées à d'autres faits déjà coiuius. » PHI'SIQUE. — Jction du champ magnétique sur les rayons N ^/ N, . Note de M. Jean Bkcquekei. ('). présentée par M. Henri Becquerel. « Dans plusieurs Communications présentées récemment à l'Aca- démie (*) j'ai mis en évidence un certain nombre de propriétés que pos- (') Dans les Comptes rendus de la séance du i3 juin, Noie de M. Jean Becquerel, p. i/(86, dernière ligne, au lieu de N,, lire N, et p. 14S9, ligne 9, au lieu de observé de phénomène, lire observé le phénomène. (') Jean Becqikrel, Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. i332 (3o mai i()o4), p. i4'5 (6 juin 1904). SÉANCE DU 20 JUK\ igo^. l587 sèdent les rayons'N et N, et dont il semble difficile de rendre compte en supposant ces radiations uniquement constituées par des mouvements on- dulatoires ne différant des ondes lumineuses que par leur période. » Dans l'hypothèse que j'ai été conduit à émettre ( '), les molécules des corps sources de rayons Blondiot prendraient un mouvement vibratoire, origine de rayons N ou de rayons N, suivant que ces molécules seraient soumises à une compression ou à une dilatation. Ce mouvement donnerait lieu à une perturbation de l'éther analogue à la lumière : M. Blondiot, en effet, après avoir montré que ce mouvement se propage dans l'air avec la vitesse de la lumière, qu'il se réfléchit, se réfracte, se polarise, a mesuré les longueurs d'onde des radiations produites par une lampe Nernst. » Mais i'ai été amené à supposer que ce mouvement ondulatoire ne serait pas le seul élément constituant les rayons de Blondiot. Je me suis proposé de rechercher si le mouvement ondulatoire ne serait pas suivi, sur tout son parcours, par un rayonnement matériel qui serait sinon en- tièrement provoqué, du moins facilité par ce mouvement. Ces idées, que les faits actuellement connus ne m'ont pas encore permis de préciser, m'ont conduite examiner si un champ magnétique aurait une action sur un faisceau de rayons de Blondiot. » J'ai pu constater que l'action des rayons N ou N, sur le sulfure de calcium ne se produit plus lorsque le faisceau traverse un champ magné- tique, même peu intense (i3o environ), dans la direction normale aux lignes de force. Au contraire, l'action se transmet sans altération apparente parallèlement au champ. » Entre les pôles d'un éleclro-aiinant Weiss, on dispose un lube de verre perpendi- culairement aux lignes de force du champ magnélique. On examine à une extrémité de ce tube le rayonnement émané d'une source placée à l'autre extrémité, distante de 45™. Afin de protéger l'écran de sulfure de calcium détecteur des rayons contre l'efTeldu champ magnétique, on recouvre entièrement l'éleclro-aimant d'une plaque de tôle percée de deux petites ouvertures pour laisser passer le tube de verre. On vérifie d'abord que, dans ces conditions, le champ magnétique n'a pas d'action appré- ciable sur l'écran de sulfure de calcium. >) Tant que l'électro-aimant n'est pas excité, on constate qu'en approchant d'une extrémité du tube de verre une source de rayons N, ou de rayons N,, le rayonnement est transmis à l'autre extrémité et reste même à peu près ausssi intense qu'au voisi- nage de la source, sans doute à cause des réflexions successives qui se produisent dans le tube de verre. (') Jean Becquerel, Ibid., p. i/i>7 (6 juin 1904)- r588 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Dès que 1 on produit un champ magnétique suffisant, il devient impossible de reconnaître si une source de ravons N ou N, est approcliée de rextrémité du tube de veire. » En erapiovant comme source de rayon \ des larmes balaviques j'ai observé que dans les conditions de i'evpérience, c'esl-à-dire le tube de verre ayant une longueur de ^5'='", un diamètre intérieur de 6""", et traversant un champ magnétique uniforme sur une longueur de 7=™, il était nécessaire que le champ eût une valeur minimum d'environ 126 pour faire cesser l'action sur le sulfure de calcium. 1) En faisant passer le tube de verre à l'intérieur d'armatures percées de manière à le disposer parallèlement aux lignes de force, les ravons continuent à agir sur le sul- fure, que l'électro-aimant soit excité ou ne le soit pas. » Les sources de rayons employées ont été de l'acier trempé, du sulfure de calcium insolé, des larmes bataviques (qui peuvent servir de sources de rayons N, si Ton uti- lise la pointe) ('), enfin des rayons émanés du cerveau. » En introduisant dans le tube de verre un fd de cuivre pour conliiire les rayons dans le métal, oti .sim|)lement en remplaçant ce tube par le fd |dacé perpendiculaire aux lignes de force, lorsque l'électro-aimant est excité l'on ne constate plus à l'extrémité du fd aucune action sur le sulfure de calcium quand une source de rayons est approchée de l'autre extrémité; cette action redevient visible dès que l'on supprime le champ magnétique. Elle reste visible dans tous les cas lorsque le fil est disposé parallèlement au champ. » Si l'on approche d'un écran de sulfure de calcium une substance radioactive, d'activité très grande, comme du bromure de radium contenu dans un tube de verre, ou d'activité très faible, comme un sel d'uranium, on constate que sous l'action du rayonnement l'écran prend le même aspect que lorsqu'il est soumis aux rayons N. En regardant l'écran au tra- vers d'une cuve d'eau distillée, on constate, comme dans le cas des rayons N, que le changement d'a.spect disparaît en grande partie, montrant qu'il n'est pas dii uniquement à une variation de la quantité de lumière émise; les changements de visibilité s'observent au contraire très bien au travers de l'eau salée. En reprenant le dispositif que nous avons décrit dans la présente Note, si l'on approche la substance radioactive de l'extrémité du tube de verre, on constate l'augmentation de visibilité de l'écran placé à l'autre extrémité tant que l'électro-aimant n'est pas excité; mais cette action cesse dès que les rayons p sont déviés par le champ. » ('>e rapprochement entre les effets produits par les sources de rayons N et par les substances radioactives présente un grand intérêt. (') Jkan Becqlerkl, Comptes rendus, t. CXXXVIII, i3 juin 1904, p. 1487. SÉANCE DU 20 JUIN 1904. iSSg » Il importe également de rapprocher la coexistence des phénomènes décrits dans la présente Note et des mouvements vibratoires dont M. Blon- dlot a mesuré la longueur d'onde, de la production des rayons cathodiques observés par M. I-énard sous l'action des rayons ultra-violets. Dans une Communication prochaine je décrirai diverses expériences relatives à l'action du champ magnétique sur les rayons N et N,. » PHYSIQUE. — Essai d' une méthode photographique pour étudier i action des rayons N sur la phosphorescence. Note de M. E. Rotiié, présentée par M. A. Potier. « J'ai l'honneur de présentera l'Académie une méthode photographique permettant de suivre la décroissance de la phosphorescence et ses varia- tions sous l'influence des rayons N. Dans leurs recherches sur ces ravons, un grand nombre de physiciens utilisent les variations d'éclat qu'offre un écran au sulfure fie calcium; ils ont déjà tiré île leur études tles consé- quences si inattendues et si importantes, au point de vue de la constitution de la matière, d'autre part, d'excellents expérimentateurs éprouvent de telles difficultés pour percevoir ces changements d'éclat, qu'il devient de plus en plus nécessaire d'obtenir des résultats objectifs; c'est seulement alors qu'on pourra tirer îles conclusions en toute certitude. » C'est dans ce but que j'ai essayé, il y a plusieurs mois, d'appliquer au sulfure une méthode analogue à celle par laquelle M. Bloiullot a démontré d'une façon indiscutable que les rayons N augmentent l'éclat d'une petite étincelle. Le cas du sulfure est beaucoup plus compliqué parce que sa phosphorescence diminue avec le temps et la méthode des expériences croisées ne m'a pas fourni de résultats satisfaisants. » Renonçant à éliminer cette diminution d'éclat, je me suis au contraire attaché à étudier la décroissance de la phosphorescence et à mettre en évidence, |)ar un artifice, les variations introduites par des causes exté- rieures. Si la méthode que j'ai imaginée n'est pas encore susceptible d'une très grande précision, elle est du moins la seule, je crois, qui paisse actuel- lement fournir des indications certaines sur l'effet des rayons N. » Elle consiste à placer à une faible distance d'une plaque photogra- phique (5™" environ) un petit écran circulaire de sulfure de calcium phos- phorescent : après une pose de 5 secondes, le négatif révèle une impres- 174. iSgo ACADÉMIE DES SCIENCES. sion, tache circulaire, très noire au centre, dégradée, accompagnée d'une pénombre. La plios|)horescence diminue avec le temps et, après un inter- valle de 20 secondes par exemple, une deuxième impression donne une tache moins noire et moins large. En produisant ainsi des impressions, correspondant à des poses égales, au bout d'intervalles de temps égaux, on obtient sur le négatif une série de taches noires dont le diamètre s'af- faiblit à mesure que la phosphorescence décroît. Représentons graphique- ment cette diminution d'éclat du sulfure en portant en abscisses les inter- valles de temps qui séparent les poses successives, et en ordonnées les diamètres des taches obtenues. Dans les cas les moins favorables, où la pénombre se détache mal sur le fond clair de la plaque, on peut encore mesurer le diamètre à o™™, 5 près. » Les courbes obtenues parce procédé (n° I) sont très régulières et ne présentent nulle part de discontinuité. Mais si, au lieu de laisser la phospho- rescence décroître spontanément, on introduit périodiquement une cause quelconque de perturbations tendant à augmenter ou à diminuer l'éclat du sulfure (radiations calorifiques, rayons N ou N,), la courbe cesse d'être régulière et les perturbations sont accusées par des discontinuités. » Par exemple, on fait tomber sur l'écran un faisceau de rajons IN pendant 20 secondes et l'on produit une impression 1 avec 5 secondes de pose; on enlève la plaque, on supprime la source des rayons N et, après un nouvel intervalle de 20 secondes, on produit, avec la même pose, une impression 2. On répèle cinq fois ces deux expériences et l'on produit lo taches sur une même plaque photographique 9 x 12. J'ai construit à cet effet un appareil spécial formé de deux, glissières verticales. Dans la première se meut un châssis-chariot dans lequel la plaque peut aussi se déplacer horizontalement. Dans la seconde un aide abaisse et soulève alternativement toutes les 25 secondes un écran de plomb oxydé recouvert de papier mouillé. Afin d'éviter les erreurs personnelles, je cherche à réaliser, automatiquement, les déclenchements à l'aide d'électro-aimants et de relais polarisés. » Il est visible, au premier coup d'œil, sans qu'il soit besoin de faire aucune mesure, que, dans les plaques obtenues, en laissant décroître la phosphorescence sans faire intervenir aucune cause perturbatrice, les dia- mètres des taches décroissent d'une façon progressive et continue. Dans le cas contraire, la continuité disparaît et, de deux en deux, les taches ont à peu près le même diamètre et le même aspect. » On verra aisément en construisant les courbes à l'aide des données numériques ci-dessous, qu'elles s'inclinent vers l'axe des temp.s par paliers successifs et non plus d'une façon continue. SÉANCE DU 20 JUIN I904. iSqi Dianièlrts i^ii inilliinèlres. » N"' des taches :123i5678i» 10. )i N" I. Décroissance sans causes perlmbaliice^ : 20,5 17,5 17 itt lô 14.5 i4 i3,5 i3 12,5. » N" II. Rayons N pioduits par une lampe \ernst et concentrés à ÔC^'" de dislance par une lentille d'aluminium; taclies impaires avec rayons N : 18,5 17 16,70 i5 i4j75 13,70 13,75 12 12 12. » N" III. Même source; écran à 3o"" de la source : 17,5 17 16,25 i5 1.5 114,5 10 i3,25 i3 11,25. » N" IV. Paquet de limes placées derrière l'écran : 2 1,5 19,5 18 1 S 16,5 1 5 , 5 1 5 1 5 1 4 1 3 , 5 . » L'ensemble de mes résultats (une quarantaine d'essais) semble dé- montrer l'existence d'une action des rayons N sur le sulfure même. Pour les intervalles de temps que j'ai utilisés (25 secondes) les rayons N parais- sent sinon augmenter l'éclat du sulfure, du moins diminuer la vitesse awc laquelle la phosphorescence décroîl. Cet effet est faible et il m'a fallu employer l'artifice décrit ci-dessus pour [parvenir à le mettre en évidence. » J'espère rendre la méthode plus sensible et diminuer le temps de pose et l'intervalle séparant deux expériences successives, ce qui me permettra sans doute de résoudre plus complètement le problème et de préciser la nature de l'action des rayons N. On peut expliquer ainsi le résidu d'effet que M. Blondlot a signalé récemment et qui subsiste même après l'inter- position d'une cuve d'eau qui, comme on le sait, supprime l'augmentation d'acuité visuelle. J'espère, en tout cas, pouvoir me servir de celte méthode pour distinguer nettement les effets des rayons N de ceux des radiations calorifiques qui les accompagnent toujours lorsqu'on cherche à les pro- duire par des phénomènes de compression, de détente, de dissolution ou lorsqu'on met au contact des composés de nature chimique. Ces radiations calorifiques ont sur le sulfure une action beaucoup plus importante qu'on ne serait tenté de le croire au premier abord ; peut-être même ont-elles une part dans les perturbations que je signale aujourd'hui, bien que j'aie tou- jours cherché à m'en affranchir. » iSga ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE. — Influence de la couleur des sources lumineuses sur leur sensibilité aux rayons N. Noie de M. C. Guttox, présentée par M. Poincaré. « Les sources lumineuses peu intenses qui se prêtent le mieux à l'ob- servation (les rayons N sont celles qui émettent surtout de la lumière vio- letie et bleue. M. Blondlot a, en effet, découvert les rayons N en observant leur action sur une petite étincelle électrique; il s'est servi ensuite d'un verre dépoli éclairé par une petite flamme de gaz bleue, puis du sulfure de calcium à phosphorescence violette. Les sources de lumière blanche, comme du papier blanc ou le cadran d'une horloge faiblement éclairés, sont aussi rendus plus visibles par les rayons N, mais leur sensibilité semble moindre. D'autre part, M. Charpentier (') a signalé que, dans les recherches physiologiques, il était avantageux d'observer les écrans phos- phorescents à travers une combinaison de verres ne laissant passer que le bleu et le violet. » Pour rechercher jusqu'à quel point la couleur de la source lumineuse influe sur sa sensibilité aux rayons N, j'ai réalisé des écrans lumineux de couleur simple et bien définie, en projetant sur du papier blanc ou du verre dépoli les différentes couleurs du spectre d'une lampe Nernst. » La lampe est enfermée dans une boîte dont une paroi est percée d'une fente. Le faisceau de lumière qui sort traverse une cuve pleine d'eau qui absorbe les rayons N, puis une fente pratiquée dans un grand écran en carton mouillé, cet écran étant des- tiné à arrêter les rayons N, émis par la lampe Nernst, qui passent à côté de la cuve d'eau. A l'aide d'une lentille et d'un prisme, on projette un spectre sur la porte d'une chambre complètement obscure. Une fente percée dans cette porte laisse pénétrer dans la chambre obscure un faisceau de lumière colorée. Ce faisceau est reçu sur un écran en verre dépoli ou en papier et y produit une tache lumineuse. » Quand on approche une source de rayons N de l'écran éclairé par de la lumière violette ou bleue, la tache lumineuse devient plus visible. On peut obtenir une tache très sensible en faisant tomber de la lumière violette sur plusieurs épaisseurs de papier de soie qui la diffusent fortement. Si (') A. Charpentier, Sur les rayons N da/ts l'organisme {Archives d'électricité médicale, 23 janvier 1904). SÉANCE DU 20 JUIN ipo^. l593 l'on emploie de la lumière verte, la sensibilité aux rayons N est beaucoup moindre. Pour le jaune, l'orangé et le rouge, elle est nulle. » Si, au lieu d'approcher la source de rayons N de l'écran éclairé, on l'approche de l'œil, l'influence de la couleur reste la même; les rayons N augmentent donc la sensibilité de l'œil pour le violet et non pour le rouge. M Si, dans une ch;imbre obscure, on projette sur un écran la partie la plus réfrangible d'un spectre, l'action des rayons N allonge le spectre visible vers l'ultra-violet; ce qui précède permettait de s'y attendie. » La sensibilité des substances phosphorescentes aux rayons N est très variable avec leur couleur. Le sulfure de calcium à phosphorescence vio- lette est le plus sensible; les sulfures alcalino-terreux et le sulfure de zinc phosphorescents en vert le sont moins; sur les sulfures alcalino-terreux et le sulfure de zinc orangés je n'ai observé aucune action des rayons N. » ÉELCTRICITÉ. — Remarque au sujet d'une Noie de M. P. Villard sur les rayons magné tocathodiques. Note de M. H. Pei.lat, présentée par M. Lippmann. « Dans le numéro des Comptes rendus du 16 juin dernier, M. Villard a fait paraître une Note très remarquable sur les propriétés d'une espèce de rayons cathodiques découverte par M. Broca, et à laquelle M. Villard a donné le nom de rayons magnétocathodiques . Une phrase de cette Note : « Ces phénomènes ont également été étudiés par M. Pellat qui les a inter- M prêtés en admettant l'existence d'un frottement anisotrope des particules » cathodiques dans un champ magnétique « pourrait faire croire que les phénomènes que j'ai désignés sous le nom de magnélofriction s'appliquent aux rayons magnétocathodiques. Il n'en est rien : ces phénomènes s'ap- pliquent aux rayons cathodiques ordinaires, ceux qui sont déviés perpen- diculairement aux lignes de forces d'un champ magnétique faible. La magnétofriction consiste, je le rappelle, en ce que la composante de la vitesse des rayons cathodiques perpendiculaire aux lignes de forces du champ magnétique subit une diminution plus rapide que la composante suivant les lignes de forces. Il en résulte que, tout en s'enroulant autour de la ligne de forces, le rayon cathodique forme avec elle un angle de plus en plus aigu; la surface sur laquelle s'enroulent ces rayons se rapproche rapidement de la ligne de forces elle-même, bien plus rapidement que si les lois de l'électromagnétisme intervenaient seules. Aussi, dans les champs magnétiques intenses, la trajectoire des rayons cathodiques ordinaires se ^^94 ACADÉMIE DES SCIENCES. confond-elle avec la ligne de lorces et, par conséquent, avec la trajectoire des rayons magnétocaihodiques. Il faut excepter, bien entendu, le cas où les rayons cathodiques partent de la cathode perpendiculairement aux lignes de forces : la composante suivant ces lignes étant nulle, les rayons restent forcément dans un plan perpendiculaire aux lignes de forces. » J'ai suivi ces phénomènes depuis les champs les plus faibles jusqu'aux plus intenses : la continuité ne laisse aucun doute sur le genre de rayons. » lies. PHYSIQUE. — Sur la déviation éieclroslalique des rayons magnelocathodiq Note de M. Ch. Fortim, présentée par M. J. Violle. « Quand on place un tube de Crookes en activité dans un champ magné- tique progressivement croissant, on voit d'abord les rayons cathodiques s'enrouler en hélice autour du champ magnétique, suivant les lois connues, puis brusquement, pour une certaine valeur du champ, on voit apparaître des rayons qui dessinent le tube de force magnétique issu de la cathode. M. Villard (') a montré que ces rayons, auxquels il a donné le nom de rayons magnétocathodiques, ne paraissent pas transporter de charges élec- triques, et que, dans un champ éieclroslalique perpendiculaire à leurdireclion. ilssonl déviés perpendiculairement à ce champ éleclrique. « L'interprétation de ces faits est difficile; mais, quelle que soit la nature vraie des rayons magnétocathodiques, on peut montrer qu'ils se comportent vis-à-vis du champ électrostatique comme le feraient des rayons cathodiques ordinaires enroulés autour des lignes de force magnétique en hélice de rayon très petit. >. Sgit, en eflet, une particule catliodique de masse m et de charge ~e, passant à l'ong,ne des coordonnées au temps zéro, avec une vitesse u,, ^,„ iv,. Supposons-la placée a la fois dans un champ magnétique uniforme H dirigé suivant O^ et dans un champ électrostatique uniforme F dirigé suivant O^. Elle subit une force électrosta- tique parallèle à O^, de projections - Fe, O, O et une force électromagnétique per- pendiculaire à O^ de projections He|^, -H..^|, O. Les équations difTéreutielles de son mouvement sont donc d^^- _]ie dy dt^ ~ m dt Fe m d-f _ Me du: dl^ ~ m di ' d^z df' (') Comptes rendus, t. CXXXVIII, 1904, p. 1408. SÉANCE DU 20 JUIN 1904. iSqS » L'intégration fournit les équations de la trajectoire : m I 7F V • /He \ m m Y avec F lang(p=: "0 )) Cette trajectoire est tracée sur un cylindre circulaire oblique. Dans le plan xOy la base est un cercle dont le centre a pour coordonnées : m m F m Les génératrices sont perpendiculaires au champ électrique Ox et font, avec le champ magnétique O;, un angle fl défini par (!) '^"S«="h77^- » Or, s'il n'y avait pas eu de champ électrostatique, la trajectoire aurait été tracée sur un cylindre circulaire droit, de génératrices parallèles à Oz, la base dans le plan xOj étant un cercle dont le centre aurait eu pour coordonnées : 01 m » Le rayon, sensiblement confondu avec l'axe du cylindre, reste donc recliligne. Le champ électrostatique lui fait subir une translation parallèle au champ rr m F et une rotation 6 dans un plan perpendiculaire à ce champ. )) La formule (i) montre que la rotation est proportionnelle au champ électrosta- tique, en raison inverse du champ magnétique, et qu'elle change de sens en même temps que chacun d'eux. Tout cela est d'accord avec les observations de M. Villard sur les rayons magnétocathodiques. Le sens de la déviation est aussi conforme à la règle trouvée expérimentalement. » Enfin la concordance subsiste également pour l'ordre de grandeur des phéno- mènes. En adoptant les données suivantes : F =: 1000 volts par centimètre, H = aoo gau§s, iSgÔ ACADÉMIE DES SCIENCES. on trouve T=i-», tange=:TV. Ces nombres sont bien de la grandeur indiquée par ^expérience. » Il faut remarquer que, dans cet ordre d'idées, il n'y aurait pas identité complète entre la déviation magnétique d'un rayon cathodique ordinaire et la déviation électro- statique d'un rayon magnétocalliodique. En efl'et, un rayon cathodique rectiligne placé dans un champ magnétique uniforme perpendiculaire à sa direction se recourbe en arc de cercle. Au contraire, un rayon cathodique spiral placé dans un champ électro- statique perpendiculaire à sa direction ne subirait qu'une espèce de réfraction à son entrée dans le champ électrique, accompagnée d'une petite translation parallèle au champ, et il continuerait ensuite à s'y propager en ligne droite. » Des considérations analogues peuvent être développées relativement à la forma- tion même des rayons magnétocathodiques. Je me réserve de revenir ultérieurement sur ce sujet. » RADIOACTIVITÉ. — Enregistrtment continu de. l' ionisation gazeuse et de la radioactivité par les méthodes de déperdition. NoLe de M. Cii.4RLES NoRDMANN, présentée par M. Lœwv. « Les méthodes électriques pour l'étude des |)hénomènes de radioacti- vité et d'ionisation peuvent se diviser en deux catégories : » 1° Celle qui utilise la charge progressive |)rise par une armature d'un condensateur, sous l'influence du gaz interposé, l'autre armature étant portée à un potentiel élevé ; j'ai montré dans ma dernière communication comment il est possible d'adapter ce procédé à l'enregistrement continu ('); » 2" Celle qui utilise au contraire la décharge d'un électroscope chargé à un haut potentiel, par les ions du gaz étudié. Cette méthode a été em- ployée notamment par M. H. Becquerel pour l'élude du rayonnement de l'uranium, puis par M. et M"* Ctirie au début de leurs recherches ; elle ne se prêtait qu'à des mesures discontinues exigeant l'intervention constante de l'opérateur, et de plus elle présentait d'assez graves inconvénients si- (') Depuis ma Communication sur ce sujet, j'ai appris que M. Gehidin a récemment décrit, sans que j'en aie connaissance, dans les Sitz(tn:,'sberic/Uen de l'Académie de Bavière, un dispositif destiné à l'enregistrement intermittent de l'électricité pluviale et dont le principe a quelque analogie avec celui de VIonogranhe électrométrique que j'ai décrit (p. 14 18 de ce Volume). Celui-ci est d'ailleurs en essai à l'Observatoire de- puis le mois d'octobre igoS. SÉANCE DU 20 JUIX 1904. 1^97 gnalés par M. Becquerel ('), et résultant de ce que la capacité de l'élec- froscope varie beaucoup avec l'écartement des {eiiilles. » Je me propose de décrire aujourd'hui un procédé qui échappe, semble- t-il, à ces défauts, et permet d'enregistrer d'une manière continue la déper- dition d'un électroscope chargé sous l'influence d'un gaz ionisé, ou de la connaître à chaque instant par une simple lecture et sans aucune inter- vention opératoire. » A. L'électroscope est relié d'une manière permanente à l'un des pôles d'une pile de charge de voilage élevé E„ plus que suffisant pour produire le courant de saturation, et dont l'autre pôle est à la Terre ; la connexion de l'électroscope à la pile est faite par l'intermédiaire d'une résistance élevée R ; sous l'influence des ions du gaz qui l'entoure, l'électroscope tend à se décharger d'une quantité Q par seconde qui est caractéristique du nombre de ces ions ; si G est la capacité du svstème électroscopique, et que celui-ci soit initialement au polenliel £„, et au bout d'un tem|)s^au potentiel E,, on peut écrire que sa charge CE,, au bout de ce temps, est égale à sa charge initiale CE„, diminuée de la décharge Qt par les ions, le tout augmenté de la quantité d'électricité venue pendant ce temps de la pile de charge à travers la résistance R » On a donc l'équation CE,-CE„-Q/-+-/!^^^ dont l'intégration fournit l'expression (i) E„-E. = QR(i-e"^0- » Si Q devient alors Q', on voit facilement que l'on aura, au bout d'un nouveau temps t' , un potentiel E^ donné par (2) E„-E', = Q'R I Q'-Q. CK Q' e » Un choix convenable des constantes C et R permet de rendre négli- geable pour un temps t très court la partie exponentielle de ces expressions, de sorte que la diflerence entre le potentiel de la pile de charge et celui de l'électroscope est proportionnelle au nombre des ions du gaz étudié, et (') Comptes rendus, l. CXXIV, p. 443. 1598 ACADÉMIE DES SCIENCES. peut être, soit enregistrée photographiquement, soit connue à chaque instant par une simple lecture. » B. Objectivement il est facile de voir la signification des expressions ci-dessus : il est évident que l'appareil (') tend vers un potentiel d'équi- libre correspondant au moment où l'afflux des ions, Q, qui tend à le décharger, est égal à la quantité d'électricité -^ — - qui lui vient de la pile de charge; on a à ce moment Q = " "',ce qui set bien l'expression ci- dessus qui correspond à une valeur de ( rendant négligeable e '" . » C. Les conditions de sensibilité de l'appareil se disculent comme pour l'Ionographe électroraélrique décrit dans ma dernière Communication. » L'image des feuilles d'un éieclroscope d'Exner projetée à a" de distance permet, lorsque l'électroscope est chargé à environ 200^"''% d'apprécier facilement -^ de volt, ce qui constitue une sensibilité environ 10 fois moins grande que celle d'un électro- mètre sensible; il faudra donc pour apprécier des variations d'ionisation aussi faibles qu'avec l'Ionographe éieclromélrique, prendre ici R environ 10 fois plus grand; mais, comme la capacité des étectroscopes est en général plus de 10 fois plus faible que celle des électromètres, il s'ensuit que la partie exponentielle e '-" des expressions ci-dessqs sera, toutes choses égales d'ailleurs, aussi faible avec VIonogiaplie à déperdition qu'avec VIonographe électroinélrique. Somme toute, l'emploi du premier de ces ap- pareils se présente comme aussi avantageux que celui de l'autre sans parler de la ma- niabilité plus facile de l'électroscope et d'autres raisons sur lesquelles je me propose de revenir. » 11 ressort d'autre part des expressions ci-dessus que la capacité de l'électroscope n'intervient pas dans les indications de l'appareil, c'est-à-dire que deux lonographes à déperdition, de capacités très différentes, indiqueront, au bout d'un temps très court et qui peut être rendu pratiquement négligeable, la même valeur de Ej — E, pour une valeur donnée de l'ionisation; la méthode échappe ainsi à l'inconvénient qui résultait jusqu'ici de la variation de capacité produite par le rapprochement des feuilles de l'électroscope. » D. Pratiquement on connaît Eq, potentiel de la pile de charge, et il suffirait de liie ou d'enregistrer E, pour en déduire la \aleur de l'ionisation; mais il paraît préfé- rable d'adopter le dispositif suivant qui donne directement la différence E, — E, : sur le support isolant de l'électroscope sont fixées parallèlement deux feuilles d'or iden- tiques mais distinctes et indépendantes; l'une est reliée métalliquement à la pile de charge et elle indique à chaque instant Ej,; l'autre est reliée à la pile par l'intermé- (') J'appellerai cet appareil lonographe à déperdition pour le distinguer de l'Io- nographe électrométrique. SÉANCE DU 20 JUIN 190/1. I §99 diaire de la résistance R, el donne Ei ; on peut donc enregistrer directement E„ — E,. De cette manière, on élimine complètement les causes d'erreur pouvant provenir de variations accidentelles de E, ('), et qui sans l'emploi de ce dispositif pourraient être attribuées faussement à des variations de l'ionisation étudiée. » Un appareil de ce type, destiné à l'enregislrement continu de l'ionisa- tion et de la radioactivité atmosphériques, est dès maintenant en essai à l'Observatoire. » PHYSIQUE. — Sur les gaz récemment prépares. Note de M. Eugèxe Blocii, présentée par M. Mascart. « La plupart des gaz récemment préparés par voie chimique sont con- ducteurs de rélectricité et renferment des charges électriques des deux signes en quantités généralement inégales. Ces faits, dont la connaissance remonte à Lavoisier et Laplace, ont été étudiés surtout par Enright (Phil. Mag., t. XXIX, 1890, p. 56) et Townsend {Proceed. of Cambridge, Vol. IX, Pt 5). Mais aucun de ces physiciens n'a fait de véritables mesures. ,T'ai repris celte étude et obtenu à ce sujet les résultats suivants. » I. Tous les gaz récemment préparés qui sont conducteurs de l'électricité ren- ferment, en même temps que des centres chargés, un nuage très ténu formé de pous- sières solides ou liquides, dont la présence est intimement liée à celle de la conducti- bilité. On peut démontrer rigoureusement, à l'aide de la cuve à trois plateaux parallèles qui m'a déjà servi pour l'émanation du phosphore {Comptes rendus, décembre 1902), que les poussières et les centres chargés sont confondus. Les charges électriques, au moment de leur mise en liberté, se sont entourées d'une masse importante de matière solide ou liquide qui les alourdit et les transforme en poussières visibles. » 2. Quand on fait barboter les gaz conducteurs précédents dans l'eau, ils se chargent le plus souvent d'un nuage épais formé de gouttelettes d'eau ; ces gouttelettes, comme il est aisé de le démontrer, se forment sur les centres chargés précédents fonctionnant comme centres de condensation. Et la condensation se produit ici, comme dans le cas du phosphore ou des gaz de l'électrolyse, en présence de vapeur d'eau simplement satiiranle. On s'explique ainsi la formation de nuages épais dans les flacons laveurs à eau distillée où l'on fait barboter beaucoup des gaz préparés en Chimie. » 3. Malgré la variabilité et la complication des phénomènes de conductibilité (') Ces variations apparentes de E, peuvent être produites soit par les changements de la température et de l'isolement, soit parce que l'appareil a été incomplètement soustrait au champ électrique de l'atmosphère, soit par suite de la polarisation des piles de charge si l'on emploie le tjpe ordinaire. l6oo ACADÉMIE DES SCIENCES. électrique présentés par les gaz précédents, on peut mesurer la mobilité fies ions qui y sont contenus par la méthode de zéro qui a fait l'objet d'une précédente Noie {Comptes rendus. i3 juin 1904), et qui s'adapte tout spécialement aux cas actuels. Le résultat poui' les gaz étudiés jusqu'ici ( JI, O et CO- préparés dans des conditions variées) a été le suivant : les mobilités sont de l'crdie de j\-^ de millimètre par seconde dans un champ de i volt par centimètre. Ces mobilités n'augmentent pas beaucoup par le passage à travers un desséchant. » Les ions qui donnent leur conduclil)ilité aux gaz récemment préparés ressemblent donc, par toutes leurs propriétés (mobilité et condensation), à ceux de l'émanation du phosphore et à ceux des gaz de l'électrolyse. Ils forment une catégorie nouvelle qui semble distincte des ions ordinaires. » Des raisons théoriques et expérimentales permettent de penser : » 1° Que le mécanisme de la condensation de la vapeur d'eau sur les ions précédents est indépendant de leur charge électrique, et que les deux pro- priétés de condensation et de faible mobilité, bien que réunies sur le même centre, sont en réalité dues à des causes différentes; » 2" Que la catégorie des ions à faible mobilité est nettement séparée de celle des ions ordinaires, et que les ions à faible mobilité sont assimilables aux gouttes que la condensation de la vapeur d'eau sursaturante provoque autour des ions ordinaires. » Les détails relatifs à ces expériences et à celles de mes Notes sur le phosphore paraîtront au-x.' Annales de Chimie et de Physique. » CHIMIE MINÉRALE. — A'oiivel/es recherches sur In cémentation des aciers au carbone et des aciers spéciaux. Note de M. Léo\ Guillet, présentée par M. A. Ditte. « Dans la Note que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie le 2 juin K)o3, j'ai montré l'action cémentante d'un mélange de charbon de bois et de carbonate de potassium, qui donne une vitesse de pénétration beaucoup plus constante que le charbon de bois seuL C'est à l'épuisement des sels de potassium contenus dans le charbon de bois ordinaire que j'attribuais la diminution dans la vitesse de cémentation que l'on note au bout d'un certain temps. » Des expériences nouvelles'me permettent de préciser ce point. Lorsqu'on trace la courbe de cémentation en portant sur l'axe des'x les temps, et sur l'axe des y les pénétrations, la température étant constante, on obtient le même résultat avec le mé- lange charbon de bois -f- 5 pour 100 CO^K' en présence d'air ou en présence d'azote. SÉANCE DU 20 JUIN 1904. 1601 Ce n'est donc pas à répuisement de l'azote de l'air contenu dans la boîte de cémenta- tion qu'il faut attribuer la diminution de la vitesse de pénétration, mais bien à la vola- tilisation des sels alcalins. » D'ailleurs ce phénoméoe ne se remarque plus avec le mélange C -+- CO'-H Ba; ce cément, qui agit d'une façon analogue aux mélanges charbon et carbonate de potassium, ne s'épuise pas, ainsi que l'avait remarqué Caron. )) D'autre part, j'ai poursuivi l'étude de l'influence de différents cémenls sur la vitesse de pénétration du carbone. Voici les résultats auxquels je suis arrivé, toutes choses (temps, cément, température) égales d'ailleurs : tous ces aciers renfermaient environ 0,1 So pour 100 de carbone. Acier priur 100. au Carbone (o,i5o). . Ni — 2 Pénélralion en dixièmes de millimélre. 9 7 5 II 12 10 II 9 Aricr pour lou w = I.. w = 2 . . Mo — I . . Mo = 2 . . Ti = I . . Ti =2.. Sn = I . . Sn ^ 2 . . Pé en mi nélration dixièmes de llimèlre- 9 12 9 1 1 8 7 8 6 Acier pour loii. Si = 0,5. Si = I... Si = 2... Si = 5... Si= j... Si =: 10. . . Al= I... Al= 3... Al= 7... Pé en rr nélration dixièmes do lillimèlre. 6 5 Ni — 5 . . . 4 Mn :^ 0,5. Mn — r . . . I 0 Cr — I . . . 0 Cr — 2 4 W —0,5 2 0 )) On voit que le manganèse, le chrome, le tungstène et le molybdène avancent la cémentation. Ce sont justement les aciers qui, d'après de nom- breux travaux et notamment ceux de MM. Carnot et Goûtai, se substituent en partie au fer de la cémentite. » D'autre part, le nickel, le titane, le silicium, l'aluminium et l'étain retardent la cémentation ; ce sont les corps qui existent en solution dans le fer. Les aciers contenant plus de 5 pour 100 de silicium ne se cémentent pas; ce sont ceux dont le carbone est entièrement précipité à l'état de gra- phite. Il en est de même pour des raisons d'un autre ordre que je publierai prochainement pour les aciers à l'aluminium renfermant plus de 7 pour 100 de ce métal. » Dans ma première Note, j'ai signalé le phénomène de cérnenlalion à basse tempé- rature des aciers à fer f. De nouvelles expériences ont été entreprises, elles sont venues confirmer les premières. J'ai cémenté à 1200° des barres rondes, de 20'"" de diamètre, d'aciers à fer -;, aciers à haute teneur en nickel et manganèse; après cette opération, qui avait duré 8 heures, j'ai analysé la couche superficielle du métal et trouvé que son pourcentage en carbone s'élevait à i,35; les aciers ont été abandonnés pendant C. R., rgo/l, 1" Semestre. (T. CXXXVIII, N^^B.) ^7^ l6o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. 6 mois et il a élé prélevé à la surface des copeaux dont on a fait l'analyse. La même opération a été faite après une nouvelle période de 6 mois; j'ai trouvé : Teneur en carbone. Premier Deuxième échantillon. échantillon. Après cémentation i , 35 i , 22 Après 6 mois i ,0.5 0,96 Après I an o,8.5 0,82 » Il .semble donc bien y avoir dissolution du carbone par le fer y, même à la température ordinaire, et l'on peut penser que, au bout d'un certain temps, on obtiendra une masse homogène. » En résumé, ces nouvelles recherches sur la cémentation montrent que : » 1° L'azote, contenu dans la boite de cémentation et qui intervient dans l'utilisation de certains céments en formant un cyanure, ne s'épuise pas; au contraire, les céments renfermant les sels de potassium ont une vitesse de pénétration non constante; » 2" Les éléments dissous dans le fer retardent la cémentation, tandis que ceux qui, d'après de nombreuses recherches, paraissent être à l'état de carbure double avancent la cémentation ; » 3" Le fer y dissout bien le carbone à la température ordinaire. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la production de mélanges isomorphes de chaux et de lithine. Note de M. P. Lebeau, présentée par M. H. Moissan. « La décomposition d'un mélange de carbonate de calcium et d'un car- bonate alcalin sous l'action de la chaleur et du vide nous a toujours donné de la chaux pure, en fragments transparents, à contour irrégulier ('), sauf dans le cas du carbonate de lithium qui, additionné de carbonate de cal- cium, nous a fourni des résultats différents. Le produit de la décomposition renferme toujours de la lithine, ainsi qu'il nous a élé permis de le constater dans les expériences que nous réunissons dans le Tableau ci-après. » Pour rendre plus facile la comparaison des résultats, nous avons représenté de la même manière la composition du mélange initial et du mélange final, par le rapport moléculaire des deux oxydes en présence. <') Lebeau, Comptes rendus, t. GXXXVIII, 1904, p. 149G. SÉANCE DU 20 JUIN 1904. l6o3 Nous indiquons en outre la température la plus élevée à laquelle ont été soumis les carbonates et la durée de la chauffe. Composition Température Durée Composition du mélange initial. de la chauffe. de la chauffe. du produit final. o h CaO:2,46Li20 1200 7 CaO:o,24Li'0 CaO:a,36Li20 iioo 6 CaO:o,53Li'0 CaO:3,35Li^O i35o 4 CaO:o,i6Li-0 CaO : r,6i Li'^0 1200 3 CaO:o,76Li^O » La chaux retient donc la lithine, et la proportion de cet oxyde, ainsi fixé, est essentiellement variable avec la température et la durée de la chauffe. On serait tenté d'admettre que la lithine et la chaux forment une ou plusieurs combinaisons relative- ment stables, susceptibles toutefois de se dissocier lentement dans le vide au-dessus de 1000°. Mais l'examen de ces divers produits ne permet guère de conserver une telle hypothèse. Us sont en effet tous idenli(iues, parfaitement cristallisés et sans action sur la lumière polarisée. Les cristaux, d'apparence cubique, sont très bien formés. On y distingue des octaèdres réguliers, d'une transparence et d'une limpidité parfaites. Il nous a paru plus vraisemblable de considérer ces cristaux comme des mélanges isomorphes de chaux et de lithine. Leur formation peut s'expliquer par la solubilité des oxydes dans les carbonates fondus, d'où ils se déposent pendant la dis- sociation lente de ces derniers. L'oxyde de lithium pouvant toutefois disparaître partiel- lement par volatilisation, il en résulte que les cristaux doivent présenter, ainsi que le montrent nos essais, une composition variant avec le régime de la chauffe. Cette pro- duction de cristaux mixtes d'oxyde de calcium et d'oxyde de lithium nous fournit une importante indication sur la forme cristalline de l'oxyde de lithium sur laquelle nous né possédions aucune donnée. » La mesure des tensions de dissociation des carbonates alcalins additionnés de car- bonates de chaux nous avait conduit à admettre la formation dans le mélange fondu de carbonates doubles possédant une tension de dissociation propre. Pour les mélanges de carbonate de lithium et de carbonate de calcium, les résultats sont comparables. Nous donnerons les tensions de dissociation d'un mélange présentant la composition exprimée par la formule CO^Ca .2C0^Li-, ainsi que celle du carbonate de lithium et du carbonate de calcium ('). Tension Tension Tension de de de dissociation dissociation dissociation de CO^Ca de de d'après Températures. CO'Li-. Températures. CO'Ca,CO'Li^ Températures. M. LcChatelier. 0 iniii 0 Illlll 0 iinii 610. .. I 420. . . l 547... 27 620... 3 63o... 5,4 610... 46 (') Lorsque le mélange renferme, pour 1"'°' de carbonate de lithium, plus de i"<>'de carbonate de calcium, les tensions se rapprochent de celles du carbonate de calcium. A 8go°, la tension est supérieure à une atmosphère. i6o4 Tension de ACADÉMIE DES SCIENCES. Tension de Tension de dissociation dissociation dissocialion de CO=Ca de de d'après Temp(!raUires. CO=Li=. Températures. CO' 'Ca,C03Li-. Ternpériiluics. M. Le Cliatelier. o ni III 0 mm 0 mm 710... 16 690... I I 6-25. . . 56 740... •9 730... 4o 74o... 255 770... 23 760. . . 56 745... 289 800. . . 29 790... 70 810. .. 678 860... 4i 860... 128 812.. . 763 890. . . 5i 870... 1-3 865... i333 980. . . 61 940... 33i 1000.. . 9' 1010. . . )o4o. . . 6o3 698 » IVoiis a\ons tenic d'isoler le carbouale double de lithium el de calcium. A cet efl'et, nous avons fondu dans une nacelle de platine, placée dans un tube de verre tra- versé par un courant de gaz carbonique sec, un mélange formé de i™"' de carbonate de calcium pour 3"°' de carbonate de lithium. Il se produit un liquide parfaitement limpide qui se solidifie en une masse blanche très cristalline. » Par digestion à froid avec de l'eau distillée, la matière devient friable et se résout en une poussière formée de petits cristaux aciculaires renfermant du calcium et du lithium, mais qu'un excès d'eau décompose rapidement en laissant du carbonate de calcium ne retenant plus que des traces de lithium. » Conclusions. — Par la fusion d'un mélange de carbonate de calcium et de carbonate de blhiimi, dans un courant de gaz carbonique, on obtient un produit fondu limpide, .se solidifiant en une masse blanche cristalline. Par digestion avec une petite quantité d'eau distillée, il se produit une désagré- gation et l'on constate au microscope que le résidu est formé de petits cristaux aciculaires bien différents de ceux des carbonates de calcium et de lithium. Un excès d'eau les décomposant, ils n'ont pu être analysés. « Sous l'action de la chaleur et du vide, le carbonate double se dissocie. Les tensions de dissociation sont intermédiaires pour une même tempéra- ture entre celles du carbonate de lithium et du carbonate de calcium. » Après dissociation totale, les produits restant, parfidtement cristallisés en octaèdres réguliers, sont des mélanges isomorphes de chaux et de lithiue, de composition variable avec la température et la durée de la chauffe. Nous ajouterons que ces cristaux se comportent vis-à-vis de l'eau comiue la chaux pure obtenue dans nos essais précédents. Ils restent transparents après plusieurs heures et ne s'hydratent que 1res lentement. » Enfin, la formation de ces cristaux mixtes de chaux et de lithine rend probable une forme cubique pour ce dernier corps. » SÉANCE DU 2() JUIN I904. 160 5 CHIMIR ANALYTIQUE. — Séparation éleclrolyliqite du nickel et du zinc. Note de MM. Hollard el Iîertiaux, présentée par M. Gautier. « Nous avons démontré précédemment (') que la séparation électroly- tique du nickel et du zinc est impossible par les procédés ordinaires de l'éleclrolyse, étant données les valeurs très rapprochées de leurs tensions de polarisation. Nous avons déjà indiqué un moyen de réaliser, néanmoins, cette séparation : il consiste à supprimer le dégagement de l'oxygène à l'anode par l'emploi d'une anode soluble (^) ou par l'addition d'un réduc- teur ('). La résistance électrique du bain est alors suffisamment réduite pour que la séparation puisse se faire. » Dans la présente Note nous indiquons une troisième méthode de séparation qui consiste à faire passer le zinc à l'état de nitrite de zinc et d'ammoniaque. Nous avons, en effet, observé que ce sel ne s'électrolyse pas; il ne donne donc pas d'ions Zn; c'est un sel complexe. Le mode opé- ratoire est le suivant : » Le nickel et le zinc, à l'étal de sulfates, sont additionnés successivement de oS de sulfate de magnésie, de aS'™' d'ammoniaque à 22° W, d'acide sulfurique étendu jusqu'à ce que le bain devienne acide, de i2S, 5 de nitrate d'ammoniaque, enfin de 25™" d'une solution saturée de SO'. On fait bouillir jusqu'à ce que l'odeur de SO- ait disparu; on étend d'eau et l'on ajoute 25'^"'' d'ammoniaque à 22° B". Le liquide étendu à Soc'""'' est traversé par un courant de i ampère, à la température de 85" environ. Nos électrodes ont été décrites {Bull. soc. chim., t. XXIX, 1908, p. 107/I). Le nickel se dépose en quelques heures au plus. Ni. Zn. Ni. Zn. Ni. Zn. Résultais expérimentaux. Quantités pesées. s 0,2662 0,2600 0,2052 I ,00 o,255a Ni déposé. 0,2047 o,253o 0,2536 o , 0000 Ni. Zn. Ni. Zn. Quantités pesées. o, 3552 0,2600 0,2552 16 Ni déposé. 0,2544 0,2547 (') Hollard et Bertiaux, Bull. Société chimique, t. XXXI, 1904, p. 102. («) Hollard, Loc. cit., t. XXIX, igoS, p. 116. (') Hollard et Bertiaux, Bull. Société chimique, t. XXXI, 1904, p. loa. 175. l6o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE. — Sur les alliages de l'aluminium avec le magnésium cl l'antimoine. Note de M. Hectok Péchelx, présentée par M. J. VioUe. « Alliages aluiinnidiii-inagnéautni. — J'ai, dans une précédente Noie, indiqué la possibilité d'obtenir des alliages magnésium-aluminium, à partir de la teneur 65 pour 100 en aluminium, par mélange direct, au creuset de terre réfractaire, des deux métaux, fondus. M. Boudouard, en 1901 ('), a obtenu les alliages suivants : MgAl' (à 81 pour roo d'aluminium, qui paraît être le plus stable, et celui qui se con- serve le mieux à l'air); puis, après divers essais, MgAl (54 pour 100 d'Al); MgÂP (70 pour 100 d'Al); mais ces deux derniers étaient retirés à l'état de cristaux des culots obtenus en fondant les deux métaux à l'abri de l'air dans un tube scellé : dans ces conditions, le magnésium ne se séparait pas, ce qui m'a paru impossible à réaliser dans le mélange direct des deux métaux au creuset. Je ne connaissais pas, au moment de mes expériences, ces résultats antérieurs. Mais, par la fusion au creuset, il n'est pas possible d'obtenir un alliage demeurant stable en présence de l'air, au-dessous delà teneur 65 pour 100 en aluminium. » Alliages aluminium-andfnoine. — M. M. von Aubel (iSgS) a obtenu l'alliage Sb-AI, fondant à 1080° C; M. L. Guillet- ( 1902) a pu préparer les alliages : Sb-Al, Sb-Al^, Sb-Al*, et l'alliage Sb-Al'" qui, à la longue, tombent en poussière, sous forme d'une poudre noire. M. Gautier (1901) a étudié les points de fusion des alliages à toutes teneurs, sans obtenir, d'ailleurs, d'alliages définis. » Tenant compte des points de fusion qti'il a relevés, j'ai essayé, récemment, d'obtenir des alliages fondant au-dessous de 800°, par mélange direct, au creuset déterre réfractaire, de l'aluminium (densité : 2,67, point de fusion : 65o°), et de l'antimoine (densité : 6, 85 1 , point de fusion : 4Go°) ; j'ai pu obtenir, par celte méthode, quatre alliages bien définis : Sb-AP" (densité à 23" : 2, 736) ; Sb-Al" (densité : 2, 700) ; Sb-Al=' (densité : 2,662) et Sb-AP" (densité : 2,098), fondant de 760° à 730° (points de fusion ob- tentjs par la méthode calorimétrique : calorimètre à mercure, et spirale de platine exposée dans l'alliage au moment de sa solidification); ces alliages se dilatent en se solidifiant. » Ces alliages ont été coulés en lingots de 6'"" de diamètre, dans une lingotière ^n sable gras d'étuve. Ils sont quelque peu sonores, présentent sur une cassure un grain assez gros, à structure caverneuse ; se travaillent assez difficilement à la lime, mais sont peu cassants, et se plient assez bien. » Ils sont inaltérables à l'air, à la température de la coulée; leur couleur est gris (') Comples rendus, t. CXWIl, 1901, p. 1000, SÉANCE DU 20 JUIN 1904. 1607 bleuâtre; ils ne décomposent pas l'eau distillée à froid, même après le limage; l'eau distillée, à 100", est décomposée assez vivement par Sb-Al'". Ils attaquent: l'acide sul- furique concentré à chaud, avec dégagement d'anhydride sulfureux et d'hydrogène (qui réagissent l'un sur l'autre, et donnent un dépôt de soufre); l'acide sulfurique étendu, à froid; l'acide azotique concentré, à froid, en donnant du protoxyde d'azote; l'acide étendu, à chaud, en donnant du bioxyde d'azote; l'acide chiorhydrique con- centré, à froid (l'aluminium seul est attaqué); l'eau régale, à froid, quand elle est concentrée (les deux métaux constituants sont attaqués); la potasse caustique con- centrée et froide attaque l'aluminium seul. » La résistance spécifique de l'anlimoine (Matthiessen) étant égale à o,3i34 (supérieure à celle du plomb), je pense que lesdits alliages présen- teront une grande résistivité : ce que je propose de déterminer bientôt. Enfin, une certaine malléabilité les rend d'une application pratique inté- ressante. » CHIMIE ORGANIQUE. — Formation de dimélhylisopropytcarbinol dans l'hydruration de l'acétone. Note de M. G. Denigès. « L'hydruration de l'acétone à l'aide du sodium libre ou amalgamé con- duit, comme on sait, à la production d'alcool isopropylique et d'un giycol bitertiaire, la pinacone. » Je me suis demandé si, dans cette action de l'hydrogène, il ne se for- mait pas un troisième terme de réduction, intermédiaire en quelque sorte aux deux substances précédentes et ayant la constitution d'un alcool mono- tertiaire en C% le diméthylisopropylcarbinol. Ce corps prendrait naissance par la condensation de deux résidus cétoniques, suivant la réaction totale : CH' G M' = CH-C.O'H H-H-0. » Les recherches que j'ai effectuées dans ce sens ont confirmé ma sup- position. » Pour l'obtention de ce produit d'hydrogénation, on peut opérer en projetant du sodium dans un récipient entouré de glace et renfermant de l'eau surmontée d'une solution d'acétone à 5 pour 100, en volume, dans l'éther ou le benzène. Après réduc- tion, on décante la couche surnageante, on l'agile avec de l'eau, on la décante encore, on la filtre, et on l'évaporé à une douce température. Sur le résidu on peut constater l6o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'odeur à la fois camphrée et raenlhée des alcools tertiaires et les réactions qui seront indiquées plus loin. » Afin de préparer une quantité de substance suffisante à une identification com- plète, j'ai préféré eiiïplover une technique un peu difi'érenle et très semblable à celle que Friedel et Silva ont conseillée pour préparer la piiiacone. 1) On met, dans un vase à saturation, une solution de carbonate neutre de potassium, préparée avec loos de ce sel et 200'^'"° d'eau. On verse au-dessus de ce liquide 35^"'' à ^Qcm' d'acétone de façon que ce dernier produit occupe une hauteur d'environ i"^"" à i-^^iS. » Le récipient étant entouré d'eau maintenue constamment au voisinage de 0°, on projette dans son contenu, par fragments aplatis ne dépassant pas le poids de ib, du sodiuiTi bien décapé. On est obligé d'agiter de temps en temps, de façon à faire tomber dans le liquide inférieur les produits solides blanchâtres qui prennent naissance dans la couche acétonique. X Quand on a ainsi employé 8s à 90 de sodium, on décante 1« liijuide surnageant qu'on additionne de cinq à six fois son volume d'eau. On agite le tout avec un volume un peu supérieur d'oxyde d'éthyle afin d'éviter toute émulsion; on sépare, on filtre cet éther et ou l'évaporé au bain-marie à un tout petit volume (i'^™' au plus). » On renouvelle un assez grand nombre de fois celte opération et l'on réunit tous les résidus qu'on soumet à la distillation fractionnée en recueillant, d'abord, les por- tions qui passent entre ii5° et 12.5". » Finalement on obtient un liquide qui présente tous les caractères, tant physiques que chimiques, du dimélhylisopropylcarbinol et que j'ai identifié avec cet alcool préparé soit par la méthode de Grignard, en faisant agir l'acétone sur le bromure d'isopropyl- magnésium, puis l'eau glacée sur la combinaison obtenue ; soit par celle de Boullerow avec le zinc méthyle et le chlorure d'isobutyryle. » Parmi ces caractères, les pkis faciles à mettre en évidence sont ceux qui résultent de l'action à chaud des sulfate et azotate mercuriques, réactifs à la fois généraux et spécifiques des alcools tertiaires, ainsi que- je l'ai antérieurement établi (' ). » L'hydrocarbure éthénique en C résultant de la déshydratation du di- méthylisopropylcarbinol, fournit ainsi, avec le premier de ces réactifs (-), un précipité orange répondant à la formule du même type que celle des composés jaunes, insolubles, obtenus dans les (') Afin, de Cliim. et de Phys., 7» série, t. XVIII, 1899. (-) HgO, 5«, SO'I-P, 20™'; eau loo'^"'. SÉANCE DU 20 JUIN 1904. 1609 mêmes conditions avec les alcools bulylique et amylique tertiaires et leurs dérivés de déshydratation ('). )) Avec l'azotate mercurique (") il donne un précipité rougeàtre qui, desséché à froid, détone par une suffisante élévation de température ou par le choc et dont la formule correspond à celle du produit de même nature fourni par le triméthylcarbinol et le butylène qui s'y rattache ('). )) Il suffit, d'ailleurs, de quelques gouttes de cet liexylol tertiaire, du résidu même d'une seule opération de réduction qu'on chauffe avec quelques cenlimèlres cubes des réactifs mercuriques indiqués pour mettre ces carac- tères en évidence. » Les essais que j'ai tentés sur d'autres acétones de la série grasse m'autorisent à penser que la formation d'un alcool monotertiaire, dans leur hydruration, est générale et qu'aux lois qui régissent cette dernière et d'après lesquelles il se forme toujours dans cette actioa chimique : i" l'alcool secondaire de même condensation que l'acétone mise en œuvre; 2° unglycol bitertiaire de condensation double, il faut ajouter la suivante : il se pro- duit, en plus, un alcool monotertiaire, deux fois plus condensé que l'acé- tone génératrice. M Les rendements sont d'ailleurs très faibles et, dans le cas de la propa- none, ils ne dépassent pas, en produit brut, 3 à 4 pour 100 du poids du so- dium employé. » Il est extrêmement vraisemblable que l'hydrogénation des aldéhydes doit, par analogie (outre la production connue d'un alcool primaire et d'un glycol bisecondaire), conduire à la formation d'un alcool mono- secondaire, deux fois plus riche en carbone que l'aldéhyde qui lui a donné naissance. » C'est ce que je me propose de vérifier. » CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèses dans la série pentamélhylénique : diamy ~ Une du pentanediol C^ R" 0(GH-)'OC'H"; dibromopentane et diiodopen- tane-i-5. Note de M. J. Hamoxet, présentée par M. G. Lemoine. « Dans une Note précédente ('), j'ai montré que par l'action d'uu éther méthylique brome BrCH-OR, sur un dérivé magnésien d'un éther halogène (') Loc. cit. (^) HgO, 5e; ÂzO'H (D^i.Sg), lo'''""; eau, i25'"''. (') Loc. cit. (') Comptes rendus, t. GXXXVIII, p. 975. l6îO ACADÉMIE DES SCIENCES. BrMg(CH-)"OR, on peut passer d'un glycol à son homologue supérieur. Cette nouvelle méthode, je l'ai appliquée à la synthèse du glycol penlamé- thylénique et île ses dérivés; c'était même, je puis bien le riire, en vue de cette synthèse qu'avaient été entreprises ces premières recherches. » M. Gustavson et surtout M. Demjanow ont beaucoup écrit sur le glycol pentaméthylénique ('); ils pensent l'avoir obtenu par l'action de l'acide azoteux sur la cadavérine ou pentaméthylènediamine H^N(CH=)'NH^ J'ai cru cependant qu'il était bon de revenir sur ce sujet, ne fût-ce que pour montrer une fois de plus que cette réaction de l'acide azoteux sur les aminés biprimaires donne le plus souvent tout autre chose que ce qu'on lui demande. Les points d'ébullition que MM. Gustavson et Demjanow attribuent au dibromopentane-i-5 (2o5°-2o6", puis 2o8"-2i4'') sont mani- festement trop bas; ceux du glycol correspondant (260" à la pression ordi- naire et 162° sous la pression de 3i°"") sont certainement trop hauts, puisque le glycol hexaméthylénique bout à 25o° (corrigé) sous la pression de 765°"" et à i65° sous celle de 3i""". L'argument quedonne M. Demjanow de la constitution biprimaire de son dibromopentane, savoir la produc- tion d'acide azélaïque CO- H(CH2)'CO=H par l'action de ce dibromure sur le malonate d'élhyle, ne prouve qu'une chose : que le composé biprimaire n'était pas totalement absent du mélange fourni par NO^H sur H N — (CH-)^ — NH-, mais non que le dibromure et ie glycol pentamé- thyléniques aient été isolés, et qu'ils possèdent les constantes physiques qui leur sont attribuées. Je vais en donner la preuve. » Préparation de la diamy//ne pe/itamcl'iylénique OW^OiCU-Y'OC'W^. — Quand on fait réagir la bromoamyline métliyléniqiie C°H"0 (CH^)Br sur le dérivé magnésien de la bromoamyline télraméthylénique BrMg(CH-)'OG»H", il se forme, avec des produits très condensés, un peu d'élher butjlamjlique C'H'OC'H" (^) dont la naissance s'explique facilement [action de l'eau sur GHI" 0(CH-)'MgBr non atteint par la réaction de BrCH^jOC^H"], et environ 60 pour 100 de diamyline pentaméthy- lénique C»H"0(CH2)'MgBr+Br(CH2)OC^Hi'=:MgBr2+C^Hi'0(GH-)=OC^H". » GeCte diamyline est un liquide mobile bouillant à iSg^-iBo" sous la (') Journ. fur prak. Cliem., 2" série, t. XXXIX, p. 542. — Journ. Soc. Pliys. Cliim. russe, t. XXII, p. 388; t. XXV, p. 674. (-) Pour caraclérisercet éther j'en ai fait la synthèse par la méthode que j'ai donnée précédemment {CompLcs rendus, t. CXXXVIII, p. 8i3): action de BrCII^OC^H" sur IMgC'H'. C'est un liquide bouillant à i57° sous la pression de 706""". SÉANCE DU 2C) JUIN 1904. 1611 pression de 20""'" et ii 2.']6°-2']-j° sous la pression de 759"""; D,^ = o,844- L'analyse a donné C pour 100 : 73,27 au lieu de 78,77; H pour 100: i3,o3 au lieu de i3,i i . » Bromoamyline pentaméthylcnique C'H" 0(CH')" Br. — Sur la diamyline précé- dente on a fait réagir avec ménagement l'acide bromhydrique gazeux, qui est faci- lement absorbé à froid avec dégagement de chaleur; par distillation fractionnée on a isolé un liquide bouillant à iSo^-tSi" sous la pression de 20™"". A l'analyse, ce corps a donné Br pour 100: 34, So au lieu de 33,75 que demande C° H" 0( CH-)'^Br. L'excès de brome s'explique facilement par la présence d'un peu de dibromopentane Br(CH^)'Br, qu'il n'a pas été possible d'enlever à cause du peu de matière employée. » La bromoamyline penlaméthylénique est un liquide faiblement odo- rant. Elle ne cristallise pas dans le mélange de neige carbonique et d'éther. Elle donne aussi un dérivé magnésien C= H" 0(CH-)^MgBr, qui pourra, lui aussi, servir à de nouvelles synthèses. » Dibromopentane Br(CH-)'Br. — Ce corps a été obtenu par raclion de l'acide bromhvdrique gazeux, sur la diamyline penlaméthylénique additionnée de son volume d'acide acétique, et chaufl'ée au Jjain-marie en tube scellé. » Liquide à la température ordinaire, il cristallise dans le mélange de neige carbonique et d'éther; les cristaux fondent à —34° —35°. 0,8 = 1,706. L'analyse a donné Br pour 100 : 69,60 au lieu de 69, Sg. Le dibromopentane bout à 11 i°-i 12° sous la pression de 20"" et sous la pres- sion de 763°"" à 221° et non à 2o8°-2i4°, comme l'indique M. Demjanow. Celte différence nous explique tout natiu-ellement pourquoi le prétendu pentaméthylène préparé par MM. Gustavson et Demjanow au moyen de leur dibromopentane a un point d'ébuUition (4- 35°) si éloigné de celui du pentaméthvlène, que MM. J. Wislicenuset Hentzschel {Ann. 275,327) ont obtenu en réduisant l'iodocyclopentane. Ce dernier bout à 5o°,4- » Diiodopentano\{C\\-f\. — L'acide iodliydrique gazeux agit vivement avec grand dégagement de chaleur sur la diamyline pentaméthylénique G° H"0(CH-)50C'H". Pour achever sûrement la réaction, on a ciiaufFé au bain-marie pendant a heures en tube scellé le mélange d'acide et de diamyline. Après lavage, on a séparé par distilla- tion.ripduned?amyle et le diiodopentane. » Ce dernier est un liquide légèrement coloré, quand il vient d'être dis- tillé. On l'obtient à peu près incolore en le faisant cristalliser dans un mélange de glace et de sel et en essorant les cristaux formés tout d'abord. Ces cristaux blancs fondent à 4-9°, par conséquent à 3° au-dessus de ceux du diiodobutane. C'est une anomalie, qu'il convient de faire remarquer en l6l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. passant. Le diiodoperitane bout à 149° sous la pression de •30""". D,8= 2,194. L'analyse a donné I pour 100 : 78,36; calculé 78,39. » Je montrerai prochainement que le dibromopenlane elle diiodopeii- tane ainsi obtenus sont bien des composés biprimaires et donnent nais- sance au vrai glycol pentaméthvlénique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Condensation des phénols et des aminés aromatiques avec la benzylidène aniline. Note de M. Charles Mayer, présentée par M. A. Haller. « La condensation au moyen des acides, des phénols et des aminés aro- matiques avec la benzylidène aniline, présente de nombreuses particularités et ne paraît pas donner lieu à une réaction générale, sauf la réaction indi- quée par les Farbwerke vorm. Meister Lucius etBruning {Centr. lil., t. [, 1900, p. 740) qui conduit à des dérivés de la diphénvlméthylamine. » Condensation de la benzylidène aniline avec Ix-nap/itylamine. — Ayant dissous dans l'acide acétique cristallisable un mélange de benzylidène aniline et d'a-naphlyia- mine, il s'est déposé au bout de quelques jours des cristaux prismatiques jaunes qui fondent à 223°. Ce corps n'est pas modifié par l'ébullition avec les acides ou les lessives alcalines et il ne donne pas de dérivé benzoylé. L'analyse conduit à la formule Des deux formules qui représentent le mieux ces faits : C«H5-C = C — C«H» C — C«H'' / \ / % C'oH'— N N — C'»H' G'»H« C — C«H= \ / \ / C^H^^— C=C — C«H5 N (!)■ (II). j'écarte la formule (II) qui prévolt l'existence d'un dérivé benzoylé. Il se serait donc formé de la tétraphényldinaphtyldihydroparadiazine. » En remplaçant l'a-naphtylamine par le dérivé ^ ou par la paranitraniline, je n'ai rien obtenu, alors que Riihling (B. XXVII, p. 067), en condensant par l'acide chlor- hydriqueles aldéhydes avec les aminés parasubstituées, avait obtenu des dérivés de la glyoxalidine. » Condensation de la benzylidène aniline auec l'a-naphtol. — Eu substituant à l'a-naphtylamine, l'a-naphtol, j'ai obtenu des cristaux orangés qui fondent à 158°. Ils répondent à la formule G^»H"ON et ne donnent pas de dérivé benzoylé. Ce corps parait identique à celui obtenu par Betti en condensant un mélange d'a-naphtol, de SÉANCE DU 20 JUIN 1904. 161? benzaldélnde et d'aniline (Gasz. ch . il., 2= série, t. XXXI, p. 21). C'est donc de la Iriphényldihydronaphtométoxazine. Ce corps n'est pas modifié par ébuUition avec une solution de potasse à 5o pour 100, mais avec une solution à 70 pour 100 il se trans- forme en un corps vert, qui fond mal vers 280" et qui, par les acides, donne un corps jaune orangé. » Chauffé vers iSo" avec de l'aniline, on a une masse brune qui, reprise par le ben- zène, laisse un résidu de petits cristaux blancs prismatiques (ils fondent au-dessus de 320° après être devenus bruns et ils ne renferment pas d'azote) et donne une solu- tion brune qui, par l'acide picrique, donne des paillettes jaunes fondant à iSSo-iGo". » Il se dissout dans l'acide sulfurique à i5 pour 100 danhydride en donnant une belle coloration rouge qui disparaît par addition d'eau. En employant SO'H- ordi- naire, puis précipitant par l'eau, il se forme un précipité jaune fondant vers igo'-aoo". » Condensation de la benzylidène aniline arec la résorcine. — Un mélange de benzylidéne aniline et de résorcine, dissous dans l'acide acétique, ou dissous' dans l'alcool et additionné d'acide chlorhydrique, donne des cristaux blancs, qui ne fondent pas; mais à partir de 120° ils se transforment en un corps rouge-brique, puis au delà de 3oo° en un corps vert foncé. Le corps blanc est soluble dans l'alcool et insoluble dans l'éther et le benzène. » Chauffé avec H Cl il donne une poudre rouge-brique et avec l'ammoniaque un corps rose, qui ne fond pas, mais devient jaune brun quand on le chauffe ; par les acides il est décoloré. » Tous ces corps ne renferment pas d'azote, m CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la présence normale de l'aldéhyde formique dans les produits de combustion et les fumées. Noie de M. A. Trillat, présentée par M. A. Haller. « J'ai cherché à établir si la formation de la formaldéhyde, dont la pré- sence a été signalée déjà dans la combustion incomplète de quelques corps, était un phénomène d'ordre général se produisant dans les com- bustions courantes. » L'intérêt de ces recherches réside en ce que celte formation normale de l'aldéhvde formique dans les fumées pourrait être une des causes de la présence de ce corps dans l'atmosphère et viendrait confirmer les inté- ressantes expériences faites au laboratoire de Montsouris par MM. Albert Lévy et Henriet ('). )i Dans cette étude, je me suis rapproché le plus possible des condi- tions usuelles dans lesquelles se font les combustions et, dans ce but, (') Comptes rendus, 1908, p. 2o3, e< J904, p. 1272. l6l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. adressé aux substances qui sont journellement brûlées aussi bien clans les ménages que dans l'industrie. » Ces substances : bois, charbon, papier, etc. étaient placées flans un tube liori- zonlal en verre faisant fonction de foyer; on les y faisait brûler en présence d'un courant d'air purifié et soigneusement débarrassé de toute trace éventuelle d'aldéhyde formique. Les produits de la combustion à l'état de vapeurs et de fumées étaient condensés dans une série de récipients et finalement analysés. La présence de l'aldéhyde formique a été caractérisée par toutes ses réactions, mais j'ai donné la préférence à la réaction obtenue en combinant la formaldéhyde avec la diméthylaniline ; j'ai indiqué maintes fois les conditions dans lesquelles on devait se placer pour effectuer cette recherche ( ' ). A propos des présentes expériences, j'ai pu perfectionner la méthode à tel point que la formaldéhyde peut être décelée avec certitude à la dose de , „„'„ „ „ et évaluée colori- métriquement. A cette dose, les autres procédés de recherche donnent des résultats moins certains, soit parce qu'ils peuvent être fournis par d'autres aldéhydes, soit parce que les colorations obtenues ne correspondent pas à des corps connus. » Les substances expérimentées ont été les suivantes : charbon, tourbe, diverses essences de bois (noyer, chêne, sapin, etc.), papiers apprêtés ou non, cellulose pure, liège, caoutchouc, tissus divers et tabac {^). Dans tous les cas, sans exception, la présence de la formaldéhyde a été caractérisée et évaluée à une dose variant de , ^ ^ „ ^ du poids de la substance brûlée à , „ j,',^, „ : les doses maxima sont données par la combustion du bois et des matières cellulosiques. Les divers essais de contrôle institués à l'occasion de ces expériences n'ont rien donné. » Les résultats obtenus par la combustion des hydrocarbures ont, en outre, dé- montré que le benzène lui-même fournissait des traces de formaldéhyde dont le poids augmentait avec la complexité des homologues. Exemple : le benzène, dans un essai, a donné i^o'ooo ^^ ^'^^ poids d'aldéhyde formique, le toluène -j-jpVûô") '^ xylène xirVôT- Si l'on rapproche ces résultats de ceux que j'ai déjà donnés en opérant avec des corps bien définis, tels que les alcools, éthers, cétones (') et qui ont tous fourni, en fin de compte, de l'aldéhyde formique, on est en droit de conclure que cette aldéhyde doit se former dans toutes les combustions. » Les influences qui peuvent faciliter la formation de l'aldéhyde formique dans les produits de combustion sont, cela était à prévoir, les mêmes que celles que j'ai si- gnalées à propos de l'action catalytique des vapeurs d'alcool (*). En premier lieu, la nature des parois du foyer joue un rôle considérable. En voici la démonstration : on fait passer un courant d'air chargé de vapeurs de benzène dans deux tubes de verre (') Comptes rendus, 1893, p. 891, et 1898, p. 292. — liulletin de la Société chi- mique, 1898, p. 684. (-) Cette production de formaldéhyde dans la fumée de tabac fait l'objet d'une étude spéciale. (') Comptes rendus, igoS, janvier, n° 1, et Bulletin de la Société chimique, t. XXIX, 1893, p. 35. (*) Bulletin de la Société chimique, t. XXIX, 1893, p. 939. SÉANCE DU 20 JUIN 1904. l6l5 identiques, de mêmes dimensions et chaiiU'és à une même température d'environ 400". L'un de ces tubes contient des débris de porcelaine, et l'autre, de la tournure de cuivre en plus. Pour la même quantité de benzène employée (la"""'), l'aldéhyde formique a été seulement de 0^,0007 dans le premier cas et de 0^,078 dans le second, soit environ cent fois plus. » Ces essais de laboratoire démontrent donc que, dans toute combus- tion, même dans celle des hydrocarbures, il peut se former de la formal- déhyde, et l'intérêt de celte Note réside plus dans cette simple consta- tation que dans celle d'évaluations forcément variables. » Dans la pratique, et pour interpréter ces mêmes essais, on peut admettre que les doses de formaldéhyde existant dans les fumées des villes industrielles peuvent être beaucoup plus considérables que celles que j'ai eues. En effet, les produits de combustion, avant de se dégager dans l'air, sont presque toujours en contact avec des parois métalliques chaudes dont l'influence favorable sur la formation cataly tique de la formaldéhyde ne peut être mise en doute, comme le démontre déjà suffisamment l'expé- rience bien simple que je viens d'exposer. » CHIMIE ORGANIQUE. — Composés additionnels chlorhydriques des sels des rosanilines ; leur dissociation, thermochimie et constitution. Note de M. Jules Schmidlix. « Les rosanilines étant des corps triamidés donnent, en dehors des sels monoacides, des sels triacides que j'ai décrits dans ma dernière Note (' ). Mais ces sels normaux triacides qui ont conservé complètement leur carac- tère colorant peuvent absorber du gaz chlorhydrique et se décolorent par suite de cette absorption. J'ai montré qu'à très basse température dans l'air liquide on obtient un corps parfaitement blanc et je le regarde comme un heptachlorhydrate de pararosaniline. Enfermé dans un tube scellé à tempé- rature ordinaire, cependant le produit ne se maintient |)as blanc ; par suite d'un commencement de fusion la teinte devient jaune. En faisant échapper le gaz chlorhydrique on voit réapparaître les couleurs jaune, orangé, rouge, brun et finalement la couleur noire du trichlorhydrate. En chauffant ce dernier on reproduit intégralement le sel monoacide qui se dissout dans l'eau sans résidu. Cette transformation est donc complètement réversible. (') Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. i5o8. l6l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Dissociation. — J'espérais pouvoir caractériser les espèces cliimiques qui pren- nent naissance dans ces expériences par leur tension de dissociation. Dans l'apparei) de dissociation même, le monociilorhydrate de pararosaniline sec est saturé |iar du gaz chlorliydrique à — 70°. Le corps de couleur jaune en contient 6,2 molécules. Pour rechercher les composés délinis qui possèdent une tension de dissociation fixe on a enlevé à température constante par la trompe à mercure de petites quantités du gaz chlorhvdrique et l'on a observé chaque fois la pression. Mais toujours j'observais une forte variation de la pression avec la composition et aucune discontinuité de la courbe ne se présente avant le moment où le sel a atteint la composition triacide : alors la courbe s'inlléchit brusquement et l'abaissement de la pression, en enlevant du gaz, ne devient pas nul mais beaucoup plus petit. Le triclilorhydrate est alors le seul corps qui présente une tension de dissociation fixe. Courbe de dissociation du trichloihydrale de pararosaniline. Pression du mercure. mm Température du toluène bouillant : 110° 66,3 » de l'eau bouillante : 100° 4o^4 » delà benzine bouillante : 80°.... 21,0 » de l'acétone bouillant : 53" 4>2 » de l'éther bouillant : 35° o,5 » Bien que ces expériences de dissociation n'aient révélé en dehors du trichlorhy- drate aucun composé défini, il faut se demander si la tension de dissociation fixe n'est pas cachée par un phénomène secondaire de dissolution du gaz chlorhydrique. En elTel, le phénomène de dissociation à tension fixe suppose un système monovariant comprenant n corps constituants et « + i phases, savoir les deux corps : trichlorhy- drate de rosaniline et gaz chlorhydrique et les trois phases : trichlorhydrate et tétra- clilorhydrate de losaniline et gaz chlorhydrique. Mais, dès qu'un phénomène de dissolution intervient, nous avons une phase de plus : la dissolution solide du gaz chlorhydrique dans le tiichlorhydrate, le système cesse d'être monovariant, il devient divariantoù la pression est fonction de la température et de la composition. » C'est une projijriélé assez fréquente que celle de l'absorption du gaz chlorhydrique par des matières organiques, comme par exemple le charbon de bois et aussi les sels de leucaniline. Une telle dissolution augmente de tension avec la concentration et, d'après les lois de la Thermodynamique, les quantités de chaleur développées par la fixation des quantités successives du gaz chlorhydrique doivent aller en diminuant. » Mais, dans les expériences calorimétriques faites avec mes corps, on trouve que l'effet de la première molécule n'est que la moitié de l'ell'et de la seconde. Ceci pro- vient de ce qu'en premier lieu il y a simple dissolution et ce n'est que lorsque la solu- tion a atteint une certaine concentration que la molécule se trouve attaquée dans ses positions instables et endothermiques. SÉANCE DU 20 JUIN 1904. 1617 Trichlorhydrate dt- jxirarosainline solide. Delà première molécule H Cl gaz. De la deuxième » De la troisième « Triihlorhydrale d'hexaniélhyl [la ra rosa u LU ne so tidc . Quantités Quantités de chaleur de chaleur dégagées dégagées ■ l'absorption. I )ar l'absorption 4- 4>' De la première molécii e H Cl gaz. + 7>7 -1-11,9 De la deuxième )) -M4,6 » De la troisième » -t-i3,7 De la quatrième )) + 12,5 » Ces faits démontrent qu'une partie du gaz chlorhydrique est absorbée sous forme d'une dissolution et qu'une autre partie se fixe dans la molécule; c'est pour cette raison que le phénomène de la dissociation ne s'observe pas. » J'ai constaté que les corps blancs obtenus correspondaient à l'absorption de 8HCI pour la pararosaniline; de même avec la pararosaniline hexaméthylée le maximum de décoloration correspond à l'absorption de 811 Cl. On peut admettre que i-""' environ est à l'étal de dissolution; le corps blanc correspond donc à un heptarldorliydrate. » Constitution. — Dans la formule qui envisage les sels comme des élhers on ne saurait faire entrer les sept molécules de H Cl sans admettre une destruction des noyaux benzéniques. Tout au contraire la torinule quinonique présente un ensemble de quatre doubles liaisons qui se défont facilement et qui exigent exactement 4"''' ^'^^ H Cl pour fournir un hepta- chlorhydrate incolore, dérivé de l'hexahydrobenzène que je pourrais api^eler : trichlorhydrate du tétrachlorcyclohexane-rosaniline. AzIPCl HAzH-liCI H H / \ H H 4HCI: H- H \ ' Cl • H H' -H HCIH^AzC'lI' \/ il -C- /Cl Clx^ \ Cl / \l/ 11 C«H'AzH=HCI HClAzH^C^H* — C— C^H'AzH^HCl Trichlorhydrate de rosaniline. Trichlorhydrate de tétrachlorcy- clohex a ne- rosaniline. C. h., iyo4. 1»' Seineuie. (T. CXWVlll, .N° 2& ) 176 l6l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur les colorants azoïques dérivés du 1-1- dinaphtol. Note de M. M.-Emm. Pozzi-Escot. « La nuance (l'un dérivé azoïqiie étant généralement fonction du |)oi(ls de sa molécule, j'ai pensé que les dérivés du p-jï-dinaphtol surpasseraient peut-être en éclat et en variété de nuance ceux du p-naphtol; d'autre part, il est généralement admis que la liaison des deux noyaux naphtoliques dans le [i-p-dinaphtol a lieu en i-i; toutes considérations qui m'ont engagé à poursuivre quelques recherches sur ce sujet. » Le p-^-dinaphloI, obtenu par oxydation du p-naphtol, cristallise dans le toliiéue en feuillets brillants, fondant à 216°, solubles dans les alcalis caustiques. Il se copule facilement avec les dérivés diazoïques en donnant lieu à deux sortes de dérivés, suivant que la copulation a lieu avec une ou avec i\euii. molécules tie diazûïque; les dérivés obtenus sont de formule générale : N = N— N = N- -N = N / OH {W\ r^Y^— OH oH- et » J'ai obtenu toute une série de dérivés de ces deux types, j'en citerai seulement quelques-uns : (I) 3-3-dinaphlol-2-2-diazo-p-naphlylamine C'"ir— N^ — C^'H'^O-— N^— C'»H'. » S'obtient par copulation de deux molécules de p-naphlylaniliie diazotée avec une molécule de p-P-dinaplilol. Colorant rouge assez vif; insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool en donnant une solution d'une belle nuance carmin; soluble en bleu dans l'acide sulfurique. (II) 3-o-dinaphtol-2-2-azo-p-napht\ lamine S'ol)tient par copulation de i™"' de ji-naphthj lamine diazotée avec i™"' de ^-jii-dinaph- lol. Colorant violacé, insoluble dans l'eau, soluble en violet dans l'acide sulfurique. Son dérivé sulfuné, soluble dans l'eau, teint la laine en brun rouge. III. 3-3-dinaplilol-2-2-azo-/j-nitraniline, Q-.0H13O»— N-— C'H*— NO^ SÉANCE DU 20 JUIN igo^- 1619 Golorani rouge très légèrement solubie dans Tean, s'obtient par copulation de i"'"' de /j-nitraniline diazotée et de 1"°' de p-p-dinaplitol. Solubie en brun rouge dans l'acide sulfurique. IV. 3-3-dinaplitol-2-2-dia7,(>-/;-iiitraniline, NO-^—OH'— N-— C^oH'^02— N"— C'H*— NO^ S'obtient par copulation de 2™"' de /^-nitraniline et de i"°'de ^-p-dinaphtol. Colorant orangé, très faiblement solubie dans l'eau, mais assez pour teindre la laine en oraiigé vif; solubie en brun dans l'acide sulfuriqne. V. 3-3-dinaphtol-2-2-diazobenzidine, S'obtient par copulation de 1'""' de benzidine diazotée dans ses deux aniidogènes et d'une molécule de p-^-dinaplitol. Colorant brun rouge, insoluble dans l'eau; solubie; en gris vert dans l'acide sulfurique. 3-3-dinaplitol-a-2-azo-anisidine. S'obtient par copulation de 1'"°' d'anisidine diazotée par une demi-molécule de nitrite de soude, avec 1™°' de p-p-dinaphlol. Colorant brun, insoluble dans l'eau, solubie dans l'acide azotique. M Remarque. — L'existence de dérivés aznïqnes du p-fi-naphtol établit une forte présomption en faveur de la liaison des deux noyaux naphto- liques en 3-3 et non pas en i-i comme on l'avait admis jusqu'ici. D'autre part, les colorants azoïques obtenus, quoique teignant la laine en bain acide et en nuances plus ou moins rouges, n'offrent pas d'intérêt pratique. » CHIMIE VÉGÉTALE — Sur l'existence d une diastase oxydorèductnce chez tes végétaux. Conditions de son action. Note de M. J.-E. Abelous, pré- sentée par M. Gautier. « J'ai démontré, avec la collaboration de M. J. Aloy, l'existence, dans l'organisme animal, d'une diastase oxydo-réductrice. Ce ferment emprunte l'oxygène qui lui est nécessaire à des combinaisons oxygénées qu'il réduit, et l'oxygène, ainsi libéré à l'état naissant, est capable d'oxyder l'aldéhyde salicylique. La diastase oxydo-réductrice diffère des oxydases proprement dites non seulement en ce qu'elle n'uLilise que l'oxygène combiné, mais lG20 ACADÉMIE DES SCIENCES. encore en ce que la présence d'une atmosphère d'oxygène pur enlnive son action. u J'ai recherché l'existence de ce ferment chez les végétaux, dans la pomme de terre en particulier (' ). Comme les extraits d'organes animaux, le suc de pomme déterre réduit énergiquement les nitrates, mais, contrai- rement à ce qui a lieu pour les premiers, le suc végétal en nature est incapable d'oxyder l'aldéhvde salicvlique. » Pour qu'il l'oxyde, il suffit d'ajouter au suc une petite quantité de chlorate de potassium. Le chlorate est réduit au moins partiellement, et l'oxygène libéré oxyde l'aldéhyde. » Le suc bouilli, additionné de chlorate, est absolument inactif. » Donc le suc de pomme de terre renferme bien une diaslase oxydo-réductrice, mais il faut ajouter au suc une combinaison oxygénée inorganique pour que le ferment agisse. Pourquoi cette différence avec les extraits d'organes animaux? >i La pomme de terre renferme des oxydases proprement dites (laccase, tyrosinase). C'est à elles qu'est dû le noircissement du suc au contact de l'air. Ce noircissemenl n'impliquerait-il pas justement une transformation des combinaisons oxygénées qui existent dans le suc, et qui, de dissociables qu'elles étaient, cessent de l'être quand les oxydases ont agi sur elles en présence de l'air? » A l'appui de cette hypothèse, je rappellerai qu'il suffit de faire agir, en présence de l'air, des oxydases végétales ou animales, sur de l'extrait de foie de cheval, pour que le pouvoir oxydant de celui-ci soit considérablement allaibli. 1! se manifeste à nouveau par addition de chlorate de potassium. Mais je puis présenter des expériences directement démonstratives. » Au lieu d'employer du suc, on épluche une grosse pomme de terre ; on la débite en tranches très minces, qu'on introduit dans un ballon contenant 200°"' d'eau distillée bouillie; on alcalinise légèrement par Go'K-; on fait le vide le plus complet possible et l'on ajoute i'^™' d'aldéhyde salicylique. Après 24 heures de séjour à 4o°, on peut extraire, sous forme de cristaux très purs, 3o'"s ci acide salicylique. » Ainsi, la pomme de terre peut oxyder l'aldéhyde salicylique, mais à condition que les oxydases proprement dites qu'elle renferme ne puissent agir, en présence de l'air, sur les combinaisons oxygénées qui doivent être réduites par la diastase oxydo-réductrice. Cette condition est réalisée quand les cellules végétales ne sont pas détruites par la pression, et quand on opère à l'abri de l'air. » (') Cumptci rendus, l. CWWIll, a" 6, 8 fé\'i'ier 190^, ]>. 382. SÉANCE DU 20 JUIN ipo'). i6ai ZOOLOGIE. — Sur la place des Antipathaires dans la systématique, et la classification des Anthozoaires. Note de M. Loiis Roule, présentée par M. Erimond l^rrii r. « Depuis quelques années un revirement complet s'eflectue sur ce sujet clans l'esprit des naturalistes qui s'occupent des Crelenlérés. Autrefois, on considérait volontiers les Antipathaires comme des Anthozoaires dégradé*; on attribuait à une simplification de cette sorte le petit nombre de leurs cloisons et de leurs tentacules. Aujourd'hui on incline plutôt à les prendre pour des formes primitives d'Aiithozoaires. G. Brook, le premier, dans son étude des Antipathaires de Challenger (^Report of... Challenger, vol. XXXII, 1889), souligne les ressemblances de ces êtres avec les Cérianthaires. Mais c'est surtout à Ed. Van Beneden que cette opinion doit d'être pré- cisée et complétée (^Les Anthozoaires de la Plankton-Erpèdition 1897). Suivant cet auteur, les Antipathaires offrent de nombreuses concordances avec les jeunes larves des Cérianthaires; celles-ci, par surcroît, montrent avec les Scyphoméduses des affinités indiscutables. Le savant belge résume ses recherches et son opinion, sous une forme svstématique, en divisant en trois le groupe des Scyphozoaires (les Cténophores étant mis à part) et faisant d'eux trois classes : les Scyphactiniaires, les Octactiniaires, les Zoan- thactiniaires. La première classe se subdivise à son tour en trois ordres : les Rugueux, les Scyphoméduses, les Cériantipalhaires. Ceux-ci, de leur côté, comprennent deux tribus : les Cérianthaires et les Antipathaires. » Mes études sur la collection des Antipathaires recueillis par le Prince de Monaco m'ont permis de corroborer, à certains égards, l'opinion émise par Ed. Van Beneden. J'ai pu, notamment, élucider quelques dispositions morphologi(^ues des représentants du genre Stichopathes, l'un des |)lus simples parmi les Antipathaires. Mes recherches ont porté sur une espèce nouvelle, Stichopathes Richardi. ressem La paroi de la colonne, remarquable par la grande épaisseur de la mésoglée, ;mble de façon complète à celle d'une jeune larve de Cérianthe, prise au moment „„ la musculature célodermique n'a pas encore fait son apparition. L'identité est telle que l'on n'éprouve aucune dilïicuUé a accepter l'avis d'Ed. Van Beneden et à considérer les Antipathaires comme liés de près aux Cérianthes. Seulement, les premiers con- servent leurs six. cloisons principales et leurs six tentacules, alors que les seconds augmentent dans des proportions considérables, suivant une disposition qui leur appartient, le nombre de ces éléments. Des différences assez grandes s'établissent par 176. t622 académie des sciences. là, entre les deux groupes, moindres que celles ([ui séparent les Antipatliaires des autres Anlhozoaires, mais réelles pourtant. A mon sens, non seulement les Antipa- thaires représentent, dans la nature actuelle et à l'état persistant, les formes ances- trales des Cérianthaires, mais ils représentent aussi celles de tous les Antliozoaires. Je résume mon opinion dans les conclusions qui suivent. » La classe des Anlhozoaires doit se conserver, et se séparer de celle des Scyplioméduses. Le fait, pour ces derniers, de ne porter jamais que quatre cloisons alors que les premiers en ont toujours davantage, crée entre eux une dissemblance suffisante pour motiver une telle scission. » Les Anli|)athaires constituent, parmi les Anlhozoaires, le groupe leplus simple d'après l'organisation. Celte simplicité est primitive. Ils représentent, dans la nature actuelle, les forrnes archaïques des Anlhozoaires, apparentées de près aux Scyphoméduses. La plupart de ces formes ont disparu sans laisser des vestiges. Seuls, les Antipathaires ont persisté, grâce sans doute à la faculté de bourgeonner el de produire des colonies fixées. L'évolu- tion, chez eux, s'est portée sur la colonie elle-même, non sur l'individu, qui a conservé tels quels ses caractères anciens. Les conditions d'existence, entraînées |)ar l'état colonial, ont permis aux Antipathaires de durer, alors que les autres formes correspondantes, simples et libres, ne se sont point propagées jusqu'à l'époque actuelle. » Deux séries d'êtres se sont détachées de ces formes ancestrales, bornées aujourd'hui aux seuls Antipathaires. L'une conduit aux Cérianthaires, et sans doute aux Rugueux fossiles. Les cloisons augmentent en nombre, mais elles conservent leur organisation primitive, et manquent de musculature propre, ou n'en ont qu'une fort restreinte. La musculature principale dépend de l'ectoderme de la colonne ; la mésoglée garde ses qualités strictes de substance conjonctive fondamentale, souvent privée d'éléments figurés. Ce défaut de différenciation histologique de Cérianthaires les rapproche plus des Antipathaires que les autres Anlhozoaires. On pourrait, par suite, les grouper avec les Rugueux et les Antipathaires dans une sous-classe, dite les Prolanthozoaires . Les autres Antliozoaires, Octactiniaires et Zoan- ihacliniaires (Ed. van Beneden), parviennent à une structure histologique plus complexe, notamment en ce qui concerne la musculature des cloisons et celle de la colonne. Aussi leur ensemble, tout en se rattachant aux formes ancestrales voisines des Antipathaires, s'oppose-t-il par là à ces derniers et aux Cérianthaires. On peut, en consé^juence, lui ilonner la valeur d'une sous-classe, diie àes Métanthozoaires. » SÉANCE DU 20 JUIN iqo^. lÔaS ZOOLOGIE. — Les Lépidoptères Limacodides et leurs Diptères parasites, Bom- hylides du genre Svstropus. Adaptation parallèle de l'hôte et du parasite aux mêmes conditions d'existence. Note de M. J. Kuxckel d'Uercui.ais, piéseiitce par M. Edmond Perrier. H Au cours de la mission que j'ai remplie dans ia République argentitie (1898-1900), je me suis trouvé à même d'observer de singulières simili- tudes orijanirpies existant entre l'hôle Lépidoptère et son parasite Diptère, et de reconnaître les conséquences physiologiques qu'avaient ces simili- tudes dans les actes de même nature que tons deux doivent accomplir. n Afin de faire ressortir Toriginalité des pliénomènes biologiques dont j'ai été témoin, il convient de faire un court historique. C'est Benj.-D. Walsh qui le premier (i864) découvrit aux Etats-Unis que certains Diptères de la famille des Bombylides, Systroptts, étaient parasites des Lipidoptères des Limacodides. Celte observatiort superficielle n'en est pas moins inléiessanle éta[U donné qu'on considérait alors les Bombylides comme des parasites ev'lusifs des llyménoptèies; on sait aujourd'hui qu'ils ont un champ d'action beaucoup plus vaste. Westwood ( 1876), recevant de Natal des cocons de Limacodides d'où 'tait sorti un Systropiis. put vérifier l'exacti- tude de l'observation précédente et ia compléter à l'aide de figures; il remarque que la tète de la nvmphe porte n une saillie frontale forte et conique au moyen de laquelle » elle est sans doute capai)le de repousser lopercule de l'extréniilé du cocon du Lépi- doptère » ; ayant sous les yeux des insectes desséchés, il ne pouvait soupçonner le procédé ingénieux qu'elle emploie pour quitter sa prison. Carlos Berg mentionne simplement (1878) que des Syslropus sortent souvent des cocons d'un Lépidoptère Limacodide {Sihine nec Streljlola de Berg) bonaërensis Berg. Enfin, le D"' T. -A. Chapman (1902), ayant reçu de La Plata des cocons d'un Limacodide j«co/inM accom- pagné de di pouilles de nymphes d'un Syslropus également inconnu, supposa, d'après l'examen de la tête de la chrysalide du Lépidoptère et de celle de la nymphe dil Diptère parasite et d'après la comparaison avec les figures données par Westwood^ que tous deux étaient capables, non pas, comme le supposait l'auteur anglais, de sou- lever un couvercle préexistant, mais de pratiquer eux-noêmes l'ouverture par laquelle les insectes adultes s'échappent. 11 n'y a là que des conjectures; des observations sur le vivant pouvaient seules permettre de savoir si elles étaient fondées. M Ceci posé, voici quelles sont nos observations. A l'automne, c'est- à-dire au mois de juin, les cocons de la Sibine bonaërensis ne sont pas rares sur les arbres fruitiers, notamment les poiriers, dans les quintas des envi- rons de Buenos-Ayres ; si, pendant les mois d'hiver, on ouvre ces cocons, deux cas se présentent : dans le premier, on trouve la chenille du Lépidop- lôa') ACADÉMIE DES SCIENCES. tère, contractée, immobile; elle restera ainsi jusqn'à l;i belle saison, époque où elle se transformera brusquement en chrysalide, le papillon éclosant 8 à lo jours a|)i-ès; dans le second cas, on rencontre à sa place la larve du Diptère parasite, elle aussi contractée, immobile; elle demeurera ainsi jusqu'à la saison chaude, époque oîi elle se changera en nymphe pour devenir adulte quelques jours après. Les larves de l'hôte et du parasite sont donc toutes deux dans cet état de somnolence que nous avons appelé Yhypnodie: par contre, la chrysalide du premier, la nymphe du second sont l'une et l'autre actives et capables de développer une énergie sans pareille pour sortir de leur prison. » Nous ferons d'abord observer que les chenilles du Sibine bonaërensis, comme celles (les autres Limacodides, ainsi que l'examen de leurs cocons nous l'a appris, ne préparent aucune opercule pour faciliter la sortie du papillon; ces cocons sont des coques dont le tissu parcheminé est homo- gène. Il laut donc que les insectes, hôte ou parasite, aient un moyen parti- culier pour s'ouvrir une issue. A cet effet, chrysalide et nymphe sont mu- nies à la région frontale d'une pointe conique fortement chitiuisée, absolu- ment similaire; toutes deux portent à l'extrémité de leur abdomen des pointes; hôte et parasite, ainsi armés, s'arcboutent, puis impriment à leurs corps de violents et rapides mouvements de giration en appuyant la pointe frontale sur l'extrémité antérieure du cocon ; elles v découpent ainsi très habilement une calotte hémisphérique aux bords nettement tranchés, de dimension proportionnelle à leur taille. Il v a là un phénomène de con- vergence dynamique que nous croyons devoir désigner sous le nom (V Iwméopraxje (o[7.oioç, semblable; r.Çi^^v;, action). )> L'observation nous apprend quel est le mécanisme physiologique qui permet aux prisonniers de déployer le maximum d'énergie et les trans- forme en vilebrequins vivants. La nymphe de Systropus et l'insecte adulte lui-même sortant de la nymphe ont un volume tel qu'ils ont l'apparence des Anthrax et des Bombyles ; ce n'est qu'après l'éclosion que le Systropus adulte prend une forme svelte et se montre sous l'apparence trompeuse d'un Conops. En effet, la nymphe a la faculté de remplir son tube digestif d'air, ce qui lui donne le moyen, sous l'action des muscles, de comprimer la niasse î^anginne remplissant sa cavité générale; (die dispose donc d'une pompe à air, comme beaucoup d'autres insectes, qui, ainsi que nous l'avons montré chez les Orthoptères acridiens ('), joue un rôle si important lors (') CoinpLes rendus, l. C\, 1S90, p. S07, el l. Xl\, 1894, p- 244- SÉANCE DU 20 JUIX ipo'i. ifia') de l'éclosion, de la mélamorphose et de la ponte; riuigmentnlion de volume que les insectes adultes offrent au moment de l'éclosion tient au gon- flement du tube digestif par l'air et non pas à la dilalalion des trachées tubulaires ou ampuliformes ('). » BOTANIQUE. — Sur les étals Jeunes de quelques Palmiers. Noie de M. C.-L. Gatin, présentée par M. Gaston Bonnier. « Dans une récente Note, publiée ici même (-), j'ai établi que la plan- tule des Palmiers n'est pas toujours droite, comme celle du Dattier, mais présente fréquemment, au contraire, une courbure qui, dans certains cas (^Areca Catechu), peut être très accentuée, et que cette courbure (pour les onze espèces étudiées) est en rapport avec les phénomènes morpholo- giques de la germination. )) Au cours de cette Note j'ai été amené à faire remarquer que la distinc- tion faite par Martius (') de deux modes de germination était insuffisante. Cette remarque avait été faite antérieurement dans un travail de M. H. Micheels ('), qui m'avait échappé à l'époque de la publication de ma Note, et que je n'ai pu citer pour cette raison. » J'ai désigné sous le nom de ligule la « région embrassante » du cotylédon des espèces du type Sabal et du type Dictyosperma de M. Mi- cheels (^), et j'ai donné quelques détails sur le développement de ces divers types de germination. (') he Systropus parasite du Sibine honaërensis Berg, espèce spéciale qui devra poiler le nom de Systropus conopoïdes Kunckel, difTère du S. fœnoïdes Weslwood du Mexique, par des caractères jjropres : 1° les deux lâches latérales du scutum méta- llioracique sont réunies et d'un jaune paille; 2° l'abdomen a le renflement de l'extré- niité entièrement noir et les flancs de la portion amincie marqués de taches noires allongées formant une bande latérale discontinue; 3° le deuxième article des tarses antérieurs et intermédiaires est entièrement noir. ('^) G.-L. Gatin, Sur les phénomènes morphologiques de la germination, et sur la structure de la plantule chez les Palmiers {Comptes rendus, t. CXXXVIII, n° 9, p. 594-596). (^) Martr:s, Hist. nat. Pabnarium. (') H. Micheels, Recherclies sur les jeunes Palmiers {Mémoires couronnés et Mémoires des Sai.-anls étrangers, t. Ll ; Liège, 1889). (^) H. Micheels, Inc. cit.. p. 17 et 18, 1626 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Poursuivant l'étude anatomique et morpholoi^ique des états jeunes d'un certain nombre de Palmiers, j'ai obtenu quelques résultats nouveaux : » i" Le Jtibœa spectabilis et VArchontophœnix Alexandrœ, dont les germinations sont ligulées, possèdent des plantules courbes. » 2° Etudiant la formation de la première racine, j'ai observé qu'il n'y a pas, à ce point de vue, de dillérences fondamentales entre les espèces germant suivant les divers modes. La radicule est mal différenciée et ne possède pas d'assise pilifère('). Au moment de la germination, la racine ne prend les caractères d'tuie racine adulte que lorsque la croissance externe du cotylédon est terminée. » Pour tous les types étudiés, cette différenciation a été plus rapide chez les espèces adinolUa {Archonlophœnix Ciinidtighamiana, Arthonloijhœiiix Alexandrœ) que chez les espèces rcmolùa ligulées {Salai umbracidifcra, Jubœa spectabilis), et plus rapide chez celles-ci que chez les espèces remoli^a non ligulées {Phœnix dacty- lifcra, Phœnix canariensis). » 3° Certaines espèces ne possèdent pas de racines adventives (2). J'ai obser\é que, chez les espèces qui en possèdent, ces racines sont de deux sortes : » Les premières apparaissent à la base de la première racine, dont elles atteiijnent parfois le diamètre; grêles et courtes, elles ne semlileiil jouer aucun rôle important. » D'autres racines adventives ayant un diamètre aussi grand et, en général, deux fois environ plus grand que celui de la première racine, se forment à des époques va- riables. En général, une seule de ces racines apparaît à la fois. » Chez V Archontopliœnix Alexandrœ, V Archonlophœnix Cunninghamiana, le Diclyosperma alba, une semblable racine se forme de très bonne heure dans le pro- longement de l'axe de la gemmule et semble susceptible déjouer, pendant un certain temps, le rôle de racine principale. » Le même phénomène se reproduit dans le Brahea filainenlosa et le Washing- tonia robusCa, qui germent suivant le mode remotiva ligule, mais beaucoup plus tar- divement. La racine adventive se développe parallèlement à la racine principale. )) Enfin, chez quelques types remotiva non ligules {Phœnix canariensis, Phœnix silvestris), j'ai pu observer également la formation de semblables racines, d'un dia- mètre égal à celui de la racine principale. » L'apparition de cette racine adventive marque le début des phénomènes d'enraci- nement dont Karsten (^) a signalé toute l'importance. » En résumé, les trois modes de gerinination des Patmiers distingués par M. Micheels, et précisés par moi ici même, ne présentent entre eux que (') Flah.vllt, Accrnissemenl terminal de la racine {Annales des Sciences natu- relles, 187S). — C. L. Gaïis, Observations sur la germination et la formation de la première racine de ijtielijues Palmiers {Revue générale de Botanique, i5 m;ii ii-)o4). ("1 II. MiciiEKi.s, loc. cit., p. 108. {'■') IVAiiSTK.x, Ueher die Bewurzelung dcr Palnien {Linniea, Malle. i856). SÉANCE DU 20 JUIN 1904. ^^27 des différences toutes superficielles, dues à la forme de leurs plantules et surtout à un développement plus ou moins rapide. » GÉOLOGIE. — Sur les nappes de recouvrement des eni'irons de Barcelone {Espagne). Nott^ de MM. Jaihe Almf.ra et Jules Bergero.v, présentée par M. de Lapparenl. )i Le massif montagneux du Tibidabo qui s'étend au nord de Barcelone, entre les vallées du Rio Besos et du Llobregat, est constitué par des terrains anciens dont l'un de nous a établi la succession ('). Mais parfois la super- position des assises est anormale; nous avons reconnu qu'il en était ainsi par suite de l'existence de nappes de recouvrement. Voici les faits qui nous ont amenés à admettre cette interprétation. » Sur le versant septentrional, dans la partie sutl-ouest du massif, non loin du village de Papiol, affleure, sous la métairie d'Âmigonet, une masse de calcaires dans laquelle se retrouvent les divers étages dévoniens, reconnaissables à leurs fossiles ou à leur faciès ; on y observe de nombreuses traces de laminages, d'éliremenls. Cet ensemble repose sur des schistes ordoviciens très froissés et il est recouvert par des lydiennes appartenant au carbonifère inférieur. Far places, il y a, sur le Dévonien comme sur le Carbonifère, des placages de schistes ordoviciens, à la base desquels se reconnaît, à sa faune, l'étage de Trémadoc. Toute cette série plonge vers le ravin de Font Amigonet, puis remonte sous la métairie de Puig; mais elle diminue progressi- vement d'épaisseur; les calcaires s'étirent et disparaissent. Finalement, il ne reste plus que les lydiennes carbonifères qui reposent sur les schistes ordoviciens et qui sont recouvertes par des schistes identiques, dont la partie inférieure appartient parfois au niveau de Trémador. M De ces faits on peut conclure que, sur la série paléozoïque d'Amigonet, repose une nappe de recouvrement; quant à la série même, elle se com- porte comme ferait une nappe dont les assises calcaires se plisseraient et disparaîtraient finalement par le frottement, à mesure qu'elles seraient refoulées plus loin. Il y aurait ainsi, du côté de Papiol, deux nappes super- posées. » L'ensemble des deux nappes constitué, comme au-dessous de la mé- tairie de Puig, occupe une très grande surface, mais on ne le voit que grâce aux profondes vallées qui sillonnent le versant nord du massif. Les éléments (') Jaime Almera, Notice sur la feuille n" l de ta Carte géologique de la pro^'ince de Barcelone, 1900. 162S ACADÉMIE DES SCIENCES. rie la nappe supérieure autres que les schistes ordoviciens forment des lambeaux isolés. « L'un des plus intéressants est celui rie Santa-Creu de Olorde. Sur les lydiennes de la nappe inférieure, il est resté un paquet de grauwacke carbonifère; dessus jiaraît la nappe supérieure comprenant, outre l'Ordovicien, le Gothiandien et le Dévonien. » A Textréniité nord-est du massif, sur la rive droite du Rio Besos, au-dessus du village de Montcada, les deux nappes précédentes se recojinaissent encore, mais affec- tées de plis dont beaucoup d'éléments ont disparu par érosion. De plus, dans les syn- clinaux de la nappe supérieure, il y a des lambeauvde schistes gothlandiens dont l'un enveloppe une sorte de noyau de calcaire dévonien; ce sont les restes d'une troisième nappe. Peut-être s'est-elie étendue sur tout le massif; elle aurait disparu par érosions. » Sur le versant méridional du Tibidabo, nous avons retrouvé les deux premières nappes, celles décrites à Santa-Creu, mais à une altitude bien inférieure, par suite de l'elTondrement de toute la partie orientale de la chaîne paléozoïque catalane. y> Ces charria£;es se sont produits postérieurement au dépôt du Tour- naisien puisque les Ivdiennes et grauwMckes de cet étage ont été entraînées dans les nappes. D'autre part, ils sont antérieurs, ainsi que l'effondrement du versant oriental, au dépôt du Trias dont des lambeaux reposent en dis- cordance de stratification sur les nappes en question. Il est bien vraisem- blable que ces accidents datent de la même é[)oque que ceux signalés par l'un de nous dans la montagne Noire et les Cévennes, c'est-à-dire d'une période comprise entre le Tournaisien et le Stéphanieii ('). )) Par la fadle qui a amené l'effoiulrement du versant oriental, est venu le granité qui pointe entre le Tibidabo et le faubourg de Vallcarca. Il a métamorphisé, sans les gneissifier, les scbistes ordoviciens à son contact ou même à son voisinage. Couime il a agi sur les éléments des nappes, sa venue est donc postérieure à leur formation. Il v a lieu de croire qu'il est de même âge que celui des Cévennes et d'une partie des Pyrénées. » De pareilles nappes auraient recouvert également le versant septen- trional des massifs anciens situés dans le prolongement du Tibidabo, au nord du Rio Bezos comme au sud du Llobregat. » Le sens du mouvement de charriage est donné, d'une part, par l'allure des sédiments qui se laminent du nord au sud avec refoulement des couches vers le sud et, d'autre part, par la nature des sédiments dont les similaires se trouvent au nord, dans les Pvrénées et dans la MontHgne Noire. Les nappes de recouvrement seraient donc venues du nord, c'est- (') J. Bergerox, Comptes rendus, séance du 8 février 1904. SÉANCE DU 20 JUIN 1904. 1629 à-dire d'une région qui, durant une grande partie du primaire, a été occupée par la mer et qui l'était encore à l'époque du Trias; la nappe serait donc venue d'une dépression. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Le terrain houiller dans le nord de l' Afrique. Note de M. Eu. Bureau, présentée par M. Zeiller. « A plusieurs reprises des végétaux fossiles de l'époque houillère ont été signalés dans le nord de l'Afrique. Overweg, compagnon de Barth, décou- vrit, paraît-il, des empreintes de Sigillaria dans les grès du Djebel Amsak. Je tiens de Balansa que, dans son voyage au Maroc, il trouva des végétaux fossiles houillers au Djebel Okris, et ces végétaux ont été mentionnés par Pomel, an Congrès d'Alger, en 188 1. M. le D"' Bonnet, en 1888, a vu, à environ 80'^"' au nord-est de Figuig, non loui de Djenien bon Rezq, au pied du Mir ed Djebel, des végétaux fossiles qui lui ont paru être des Equisé- tacées (yowr/i. de Bol., t. II, 1888, p. 289). » Enfin M. Foureau a signalé, dans le Tassdi des Azdjer (territoire sur le prolongement sud de la province de Constantine), des grès rouges avec amas charbonneux et Lepidodcndron. Grâce à l'obligeance de M. Haug, j'ai pu voir ces échantillons. Sauf un, non encore déterminé, ils appartiennent au Lepidodcndron Vellheimianum Sternb., espèce habituelle de l'étage houiller inférieur. » Si, en raison de la découverte de M. Foureau, nous ilevons admettre la présence de dépôts houillers d'eau douce dans l'extrême sud-est de l'Algérie, toute preuve matérielle manquait pour la partie occidentale du Maroc et pour le sud-oranais. En ce qui concerne la dernière région cette preuve est maintenant sous nos yeux. Elle résulte des recherches faites par M. le lieutenant l'oirmeur, du i"' régiment étranger, dans un périmètre assez vaste autour de Bechar. » Dans chacun des deux envois qu'il vient de faire au Muséum se trouvait une plante fossile; ces deux plantes sont très différentes l'une de l'autre et représentées chacune par un seul spécimen. M Le premier échantillon provient « de la vallée de l'Oued Bou Gharraf, » affluent de l'Oued Bou Dib, et, par suite, sous-affluent du Guir. H a été » trouvé à fleur de terre, dans un îlot formé par un affleurement rocheux, » dans l'Erg (dunes) qui constitue le lit de l'Oued ». (Étiquette de M. Poirmeur.) l63o ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ce fossile est le Stigmaria ficoides Ad. Brongn. ; c'est même un beau spécimen de celte espèce. » Il appartient à la forme typique, et non pas à une des nombreuses variétés qui ont été décrites. On sait aujourd'hui que les Stigmaria sont des rhizomes de Sigil- laria et aussi de Lépidodendrées. Cet échantillon est moulé en grès rougeàtre ; il est cylindrique, fort peu comprimé ; son diamètre atteint o™,09, sa longueur 0^,37 ; mais il est limité à chaque bout par une cassure, et devait être beaucoup plus long. » Le Stigmaria Jicokles peut se présenter sous trois aspects : 1° en place, dans l'endroit même où il a vécu, et entouré de ses racines, qui en partent à peu près à angle droit et divergent autour de lui ; a" conservé par enfouissement, après avoir flotté assez peu de temps pour que ses racines ne soient pas toutes arrachées ou décom- posées ; 3" absolument privé de ses racines. C'est le second aspect que présente le Stigmaria trouvé par M. le lieutenant Poirmeur. Sur les parties les mieux^ conservées on voit les racines partant chacune de la cavité où se fait son insertion, mais appli- quées sur le rhizome, sur lequel elles se sont imprimées, rampant en tous les sens à sa surface, sinueuses et flasques; les unes moulées en rolief, les autres décelées par un simple sillon. Il est clair que ce rhizome, bien que n'étant plus in loco itatali. n'a pas subi un transport violent ou à longue dislance. Sur les deux cassures on voit la trace du cj'lindie axiie, mais très déplacé et devenu tout à fait excentrique. » Le second fossile végétal est ainsi étiqueté par M. Poirmeur : « Empreinte fossile du carboniférien trouvée au Gueb el Aouda, pitou » rocheux, débris d'un anticlinal érosé qui domine l'Oued Bechar, à aS"*"" » au sud du Ksar. A mi-hauteur ('^20™ environ) versant sud-est ". » Il est plus fruste que le précédent, bien que dans un grès ferrugineux très ana- logue. C'est une tige de Lepidodendron, et, malgré l'étal de l'échantillon, la saillie et la forme des coussinets foliaires, le sillon profond cjui les sépare et qui, sur un moulage, se présente comme un bourrelet, le rendent tellement semblable à des échantillons de la Basse-Loire que je ne puis douter que ce soit le Lepidodendron Veltheimia num Sternb. » A quelle époque de la période carboniférienne ont vécu ces végétaux? )i Le calcaire carbonifère, déjà connu dans cette région, s'y trouve très répandu. M. Thévenin, assistant au Muséum, m'a donné la liste suivante des fossiles animaux de ce niveau envoyés par M. Poirmeur. Je l'en remercie beaucoup, ainsi que des renseignements bibliographiques qu'il v a joints. » Ce sont : Archimcdes Wortheni, Feneslella , plusieurs espèces, Alvéolites, Heliolithes, Zaphrentis cf. patiila, cyathophyllum. cf. Stuchburgi, Lithoslrolion irregulare, L. junceum, Aiilophyllum sp.; nombreuses tiges de Grinoïdes [Poterio- crinus, Actinocrinus ou liatocrinus), Prodiiclus voisin de semireliculatus, Pro- ducttis cora, Spirifer slrialtts. « Au demeurant, » ajoute-t-il, « ces assises du carbonifère marin sont à SÉANCE DU 20 JUIN 1904. l63l » peu près contemporaines du calcaire carbonifère d'Angleterre et de » Tournav ». » Reste à savoir quelle est la |)Osition des couches à végétaux. M. Poir- meur les a vues recouvertes par des couches marines. Il n'y a pas trouvé de fossiles marins; mais la rareté des végétaux lui paraît peu en rapport avec l'exubérance de la végétation carboniférienne. Cette exubérance n'existait pas au début de la période houillère et la rareté des fossiles végétaux est ordinaire dans les dépôts houillers les plus anciens. » S'il n'y a pas eu de renversement, et si les couches à végétaux sont réellement rfcouverles par le calcaire carbonifère ou intercalées dans ce calcaire, ce sera une forte raison de les considérer comme aj^parlenant à l'ctaiie Dinantien ou Cidm, comme représentant le faciès terrestre des for- mations inférieures du système carboniférien et résultant d'un dé|iôt d'eau douce. Non seulement le petit noml)re des plantes fossiles, maisleurmode de conservation, la nature et l'aspect du grès qui les a moulées, et surtout la présence du Lepidodcnclron Veltheimianum (trouvé aussi par M. Foureau à une distance considérable dans l'est), tout concourt à appuyer cetle opi- nion. Sur la Carte géologique future, il sera indispensable de distinguer ces grès des calcaires. A un niveau aussi bas, les chances de rencontrer du charbon sont, il est vrai, moins grandes: cependant, il n'est pas rare de trouver, prés des dépôts de Culm, des couches houillères plus récentes et plus riches, et l'importance que peut prendre un bassin houiller situé sur le trajet même. d'un chemin de fer allant d'Oran à Tombouctou doit, il me semble, engager à poursuivre les recherches si heureusement commencées par M. le lieutenant Poirmeur. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Les poids moléculaires du glyco gène. Note de M"* Z. Gati\-<^jiruzewska, présentée par M. A. Haller. « Le poids moléculaire du glycogèue a été déterminé par Sabanejew ( ' ) au moyen de la méthode de Raoult. L'auteur se sert d'une solution de 4 à 8 pour 100 d'un glvcogène préalablement desséché dans le vide sulfu- rique. Les résultats obtenus de ces deux expériences, i545 et 1626, corres- (') Sabanejew, Bestimmuiig des Moleculàrgei.vichls von Colloïdeii nack der Haoultschen Méthode (■/. d. ritss. phys. cftem. GeselL, 1889, p. SiS-ô-iS; Rep. cltcin. Cenlrbl., Bd. 1, 1891, p. 10; Zcilscli. J. plijs. Ch., Bd, V, p. 192). l632 ACADÉMIE DES SCIENCES. pondent assez bien à la formule (C''H"'0')io donnant comme poids molé- culaire théorique 1620. C'est le chiliTre que Sabanejew a donné comme poids moléculaire du glycogène et qui a été introduit dans les meilleurs manuels de Chimie biologique. )) J'ai fait mes déterminations cryoscopiques avec du glycogène pur, extrait du foie du chien, que j'ai eu l'occasion, en vue d'un autre travail, dé préparer an laboratoire de M. le Professeur Pflùger, à Bonn. » La méthode dont je me suis servi pour préparer et purifier la sub- stance ainsi que ses diverses propriétés et, en particulier, ses degrés de pureté ont été décrits dans une récente publication (' ). » Le glycogène a élé desbéclié dans le vide sur du chlurure de calcium. Les déter- minations cryoscopiques ont été faites par la méthode et au nio^en de l';ippareil de Nernsl-Abegg ('). Le mélange réfrigérant était tenu constant à une température de — o°,5 à — 00,6 G. et les liquides à analyser portés en surfusion de — 1'',2 à — 1°,5 C. » Le point de congélation de 100''"'° H-0 avait élé déterminé au préalable. Les solu- tions à étudier ont été ensuite introduites à l'aide de pipettes spéciales de lo'^"' ou de 20'="'°. Le mélangeur était très régulièrement agité à la main 60 fois par minute. La lecture du niveau du thermomètre était faite au moyen d'une loupe spéciale munie de parallaxes et permettant d'apprécier le millième de degré. » Des expériences de contrôle ont été faites avec du sucre candi. 11 Soient : ff point de congélation; e concentration des solutions employées en grammes pour 100'^""; M poids moléculaire. St/c/e candi. KxpL-rience. e. 8- M. o',i8i8 0 calculé 0,0098 342 1 0,1818 obtenu 0,009 37 5 •2 0,1818 » 0 , 009 375 3 0,1818 Gly. » 0 , 009 cogène. 375 ICxpérii-iicc. e. S- M. 1 r,93o 0 » 2 4,450 0 » (') M""^ Gatin-Gruzewska, Bas rei'iie Glykogen (Arc/i. f. d. gesam. PhysioL, Kd. Cil, 1904, p. 569-091). (-) Nebnst-Abegg, Ueber den Gefrierjuinkl vert/ii/i/i/cr Lôsungen {Berlsch. /. pliysik. Cliem.. lui. X^■, 1894, p. 68 1-693). SÉANCE DU 20 JUIN igo/i- 1^33 » Le point de congélation calculé d'après le poids moléculaire donné par Sabaiwjuw, est 4b,45o o^jOoi 1620 » Pour avoir une précision plus grande j'ai fait une deuxième série d'expériences avec un appareil plus délicat de Nernst-Abegg. On opère avec 200'^^'"' de solution. L'échelle du thermomètre de Beckmann représentant les divisions d'un seul degré thermique, on pouvait lire le millième de degré et apprécier le dix.-mdlième. Sucre candi. Expérience. e. g- M. o,i8iS calculé 0,0098 342 1 0,1818 obtenu 0,0092 367 2 o, 1818 » 0,0096 352 3 o, 1818 » 0,0094 359 Glycogènc. Expérience. e. , g- '"■ 1 1 , 590 O » 2 3,85o 0.0001 7(6100 Il Si, en se basant sur l'exactitude des déterminations faites avec le sucre candi, qui en moyenne donnent un point de congélation de o°,ooo4 plus petit que le point théorique, on voulait conclure au poids moléculaire du glycogène, on trouverait pour ce dernier un chiffre plus élevé que i4oooo. » Il est donc évident que le poids moléctilaire du glycogène (1620) donné par Sabanejew est faux et que les abaissements du point de congéla- tion observés par cet auteur ne sont dus qu'aux impuretés qui accompa- gnaient la substance. Dans un travail sur le glycogène (' ), j'ai essayé d'expliquer pourquoi Sabanejew obtient des abaissements du point de congélation plus grands quand il sèche le même glycogène à ii5°C. » Je crois que ces expériences rendent incertains les chiffres obtenus par la même méthode et donnés comme poids moléculaires pour d'autres colloïdes. La purification de l'amidon et des albuminoïdes présente des difficultés de même ordre que celle du glycogène. » Les résultats de mes expériences peuvent être interprétés de deux façons : 1° ou bien le glycogène est très peu soluble dans l'eau et son (') M'»° Gatin-Gruzewska, Das réunie Glykogeii {Arch. /. d. Gesani. phys., Bd. Cil, 1904, p- 069-591. C. K., 1904, I" Semestre. (T. C.X.XXVIII, N" 25.) '77 l63/j ACADÉMIE DES SCIENCES. poids moléculaire est infinimenl grand; 2" on Ijicu il est insoluble dans l'eau cl alors son poids moléculaire reste indéterminé. » PHYSIOLOGIE. — Etudes sur l'action de la mallase. Constance du ferment. Influence des produits de la réaction. Note de M"" Ch. Piiilociie, présentée par M. Alfred Giard. « Dans une précédente Note (Comptes rendus. 21 mars), j'ai montré que la mallase reste comparable à elle-même pendant 24 lieures d'action. J'ai obtenu, par une seconde méthode dont le principe était déjà indiqué, des preuves nouvelles de la constance du ferment. Pour cela je fais agir la mal- lase sur du maltose; lorsque l'hydrolyse paraît s'arrêter, j'ajoute une nou- velle quantité de maltose et je suis la marche de la réaction. )] 4 séries d'expériences; les solutions conliennenl : B Première série. . . . Mallose : 4 pour 100. Deuxième série . . . Mallose : 4 " + Glucose : 2 pour 100. Troisième série . . . Mallose : 2 » + Glucose : 4 » Quatrième série. . . Maltose: 2 » » Dans chaque série j'ajoute la maltase (tliastase Taka) à raison de !« pour 100. Les solutions sont faites dans l'eau distillée contenant du 11 norure de sodium à 5^ pour 1000; riiydrolyse suivie au polarimètre, l'action de la diastase ayant été arrêtée dans chaque prise par une faible alcalinisation. » J'observe la réaction pendant t5 heures consécutives à la température de Sg" et je laisse les solutions à la même température pendant 28 heures encore, après les- quelles j'ajoute de nouvelles quantités de maltose. Le ferment est donc resié pendant 38 heures dans les solutions. J'ai alors les séries suivantes: 2 Ihs . Maltose : 4 p'^nr 100 + Glucose : 2 pour 100. 'i bis Maltose : 4 » -+- Glucose : 2 n k bis Maltose : 4 » -t- Glucose : t » )> Par suite de la dilution, la diastase se trouve aux concentrations de 2 0/3 el 3 bis jg pour 3oo™' 4 bis is pour 200''"° » Si le ferment a conservé pendant 38 lieui-es sou activité primitive, la vitesse d'hv- drolyse des séries 2 bis et 3 bis sera 3 fois plus faible que celle de la série 2 et la vitesse d'hydrolyse de 4 bis, 2 fois moindre que celle de 1. Des expériences que je publierai ultérieurement montrent qu'il y a proportionnalité entre la quantité de ferment et la vitesse d'hydrolyse. SÉANCE DU 20 JUIN 1904. l635 » Voici les résultats obtenus. Je donne ici les variations du pouvoir rotatoire, c'esl-à-dire les nombres proportionnels à la quantité de maltose hydrolysée (une variation de i" correspond environ à 0^,67 de maltose transformé en glucose). / Mallose I Maltose [ Maltose ] ^ pour 100, \ 2 pour 100. A 1 pour 100. \ 1 '2 1 3 < I Glucose " j Glucose ' Glucose i. Maltose Durée. ' 1 pour 100. [ ,'| pour ido. [ 4 pour 100. 2 pour 100. h o o o n ^ I.... 0,80 o,63 o,5o 0,67 2.. . . 1 ,47 ' i4o 1 ,00 1 ,l3 3 1,93 1,80 i,5o 1,73 4.... 2,57 2,5o 2,00 2,23 6|.. 3,87 3,83 2,5o 2,73 8.... 4,53 4,47 ^.87 2,67 lo... » 4.83 2,87 2,67 12 f » 4,93 2,83 2,67 i5. . . .5, i3 » » » .addition de maltose ( Maltose / JMiiHose. I Maltose après 3S heures. ) 4 Pour 100. \ 4 PO»ir loo. \ \ pour 100. ". bis. { l,. Mus. <[ ^, 4//rs. < I pour 100. Liurée après addition ' ) Glucose j Glucose j Glucose de maltose. ' n pour 100. ( 2 pour 100. [ 1 pour loc h 12° 2°, 63 2", 53 ,3% 37 18'' 4°,07 3", 97 » » On voit que la vite.sse d'hydrolyse dans les séries 2 bis et 3 bis est bien 3 fois plus lente que dans la série 2 et dans la série 4. Elle est 2 fois plus lente que dans la série 1. Le ferment donc conserve son activité initiale pendant 38 heures en présence de produits de réaction. » Action du glucose. — Si l'on examine les nombres précédents, on voit que l'hydrolyse est plus lente dans la deuxième série que dans la pre- mière et dans la troisième que dans la quatrième. Mais il est intéressant de noter que la différence est très faible. » Des expériences avec des doses plus fortes de glucose (10 et 20 p. 100) montrent que, dans ces cas, le ralentissement est plus considérable. i> Exemple. — Après 3o heures, séries conlenaiit : Variation du pouvoir rotatoire. I" Mirltose (4 pour 100) 4, '2 2° Maltose (4 pour 100) + glucose (lo pour 100) 2,92 3'' » (4 |>i L'ordonnance générale de l'expérience a été déjà décrite dans une précédente Com- munication ('). Pour déterminer le régime de Télimination uréique, il s'agit de com- parer l'urée formée avec l'albumine ingérée, ce qui revient à déterminer les valeurs du rapport J^^ll^ifiL. La movenne de ce rapport donne pour chaque plage d'in- "" Az (ingéré) gestion isoalbumineuse une mesure de capacité de l'ensemble de l'organisme du sujet à former l'urée à partir des matières albumino'i'des fournies. Ce rapport uréo- plastique a l'avantage de ne préjuger en rien les modes variés d'obtention de l'urée que peut utiliser l'organisme. » On a trouvé intéressant de déterminer par comparaison la fraction de l'azote total urinaire éliminée à l'état d'azote uréique. Ce rapport, déjà étudié par divers auteurs, n'exprime pas la faculté de formation de l'urée par l'organisme, mais la proportion re- lative d'urée relativement aux autres corps azotés auxquels la dégradation albumino'ide intra-organique peut donner naissance. Le Tableau suivant résume les chinVes trouvés pour l'ensemble de l'expérience. Ouanlilés Com- Ingestion Formation Rapport d'azote poses movenne moyenne uTéoplas- Rapport complémen- xantlio- Dates. d'albumine. d'urée. tique. azoturique. taire. uriques. 2 février au 5 février. . 89' 93 19' .06 72,3 83,24 2,02 0,49 6 1) 8 >' . • 72,87 18,33 73,. 82,06 1,85 0,23 g 11 II». • 57' 12 '7>'7 87,8 89, 9'' 0,93 0,24 (') Comptes rendus, t. CXXXVllI, p. i.365. 177. lf>38 ACADÉMII- DES SCIENCES. Quanlitcs Com- Iiigestion Kurination Happort d'azole posés moyenne moyenne uréoplas- Happort complémen- xanllio- Dales. d'albumine. d'urée. tiiiue. azoturique. taire. uriques- J2 « i4 » .. /p'ai 14,57 93,1 85,34 1,16 0,22 i5 » 18 » .. 36, 06 10,77 87,3 78,53 1,35 0,02 19 » 22 )> .. 26,80 7,62 81,8 72,39 1,33 0,02 23 » 2.5 » .. 21,81 5,20 69,4 63,32 1,44 Oi'J' ■26 » 29 » .. 15,43 3,49 64,8 5 1,28 1,68 0,007 f'' mars au 4 mai'S . . . 9,25 2,00 55, 10 48,52 1,60 0,02 ...» I 1) » » » 8 » 10 » . . . 72,06 18, o5 72,00 83,58 1,67 0,53 » On voit que la qiiaiilité d'albumine ingérée dans un organisme sain en équilibre azolé influe : » 1° Sur la quantité absolue d'urée formée. La décroissance est régu- lière et sans exception : l'urée, dans ces conditions, a eu une origine exclusivement alimentaire (^2^ k 3^ d'urée provenant de la désassimilation des tissus aurait suffi pour donner au coefficient une valeur anoimale). » 2" Sur la proportion d'urée. La variation s'effectue lentement, par plages isoalbuminoïdes; le rapport uréoplastique d'une valeur moyenne très fixe de 72,5 pour des ingestions d'albumine correspondant aux rations types actuelles croît très sensiblement (valeur moyenne 87,5) pour des quantités d'albumine oscillant entre 58^ et 27^, Ces grandeurs ont été oplima pour la formation d'urée. Au contraire, pour une ingestion albumi- noïde comprise entre 21^ et 10^', le rapport uréopla.^tique prend une valeur moyenne sensiblement plus basse, 63, i : c'est lorsque l'organisme à eu à dégrader une quantité d'albumine minima que la formation d'urée a été le plus faible. Ces variations sont loin de se retrouver avec la même netteté dans le rapport azoturique : celui-ci, d'une valeur moyenne de 82,5 pour des ingestions usuelles d'albumine, reste sensiblement constant (en moyenne 81, 55) pour des quantités d'albumine allant de 58^3 27^. Il ne vient à baisser (en moyenne 54,71) que pour des quantités très faibles d'al- bumine ingéré, soit de 2 . s à lo^. » Il convient de remarquer que les quantités de l'azote urinaire dit complémenlaire [Az (toi.) — Az (ur.)] sont restées sensiblement constantes pendant la durée de l'expérience, quelle que soit l'énorme décroissance qu'on ait fait subir aux ingestions albuminoïdes. Ce fait peut servir à pré- ciser le régime de ces corps azotés comj)lémentaires. Il est aisé, dans le Tableau ci-dessus, de remarquer que les composés xanlho-uriques jouent, SÉANCE DU 20 JUIN igo/]. l63() au début, un rôle quantitatif très faible ([ui devient bientôt tout à fait nul dans ces corps azotés complémentaires. Il semble qu'on en puisse déduire, suivant une hypothèse tout au moins plausible, que ces corps, que, jusqu'à plus ample informé, on ne peut faire varier ou disparaître dans l'urine, par le régime alimentaire, soient vraiment la base de l'élimination azotée urinaire humaine et, à ce titre, lorsqu'ils seront mieux connus, appelés à jouer un rôle fondamental dans lu séméiologie de l'émonctoire urinaire. » PHYSIOLOGIE. — Sur l'action du sang rendu hépatotoxique par injections intrapéritonéales de nucléoproléides du foie. Note de MM. H. Bierry et A.\i>nÉ ^ÎAYiiu, présentée par M. Alfred Giard. (c Nous avons préparé des hépatotoxines, en suivant lu technique déjà indiquée par l'un de nous pour la [^réparation des néphrotoxines ('). I) A des lapins vigouieux, on a fait, à courls intervalles (2 fois par semaine) une fiuinzaine d'injections de nucléoproléides du foie. Les nucléoprotéides ont été injectées dans la cavité péritonéale, soit solides, en suspension dans l'eau physio- logique, soit solubilisées dans une solution très légère de carbonate de soude. Ces der- nières ont toujours été portées cinq minules à l'ébullition. » Le sang des lapins ayant reçu les injections a élé_recueilli asepliquement, déli- briné et centrifugé. On et] a fait trois parts, cofnposées : 1° de sérum; 2" de globules (obtenus par cenlrifugation et décantation); 3" de globules en suspension dans le sérum. » A des chiens jeunes, de ii^s à iS''?, préalablement mis en observation, on a fait des injections intrapéritonéales de sérum, ou de globules, ou du mélange des deu\. Dans la présente communication nous n'envisagerons que les efl'ets produits par l'in- jection Cm faibles doses, 10""' à ij""' de ces dillérents produits. » L'action des injections se traduit par l'apparition de lésions histolo- giques dont l'examen a été publié par M. Auguste PeKil et l'un de nous. Ces lésions consistent en dégénérescences, graisseuse, vacuolaire et granu- . leuse du cytoplasma des cellules hépatiques. Les autres organes (rein, pancréas) ne sont pas lésés. En même temps apparaissent divers troubles. » Immédiatement après l'injection, l'animal présente un abattement cjui peut durer plusieurs jours, et maigrit. Mais progressivement la santé générale semble se rétablir, et il revient à son poids primitif eii deux nioia environ. (') Cf. H. BiEiuiY, Comptes rendus de la Sue lé té de Biologie, iguS, p. !\~()-i^~~. — BiERUY et .\rG. Pettit, Ibid., 1904, p. 238-240. l64o ACADÉMIE DES SCIENCES. » Les animaux ne présentent pas d'albuminurie. Dans deux cas seulement nous avons observé une albuminurie légère et transitoire, nullement comparable à celle que produisent les injections de néphrotoxines. » Quand les animaux sont à jeun depuis 48 heures, ou nourris seulement de \iande depuis plusieurs jours, on peut observer le passage dans les urines de pigments bi- liaires, d'acide lactique, d'acide liomogentisique. Elles présentent parfois un pouvoir réducteur marqué. L'élude chimique a montré qu'il n'était pas dû à la présence de glucose. » Quand on fait prendre à ces animaux (à n'importe ([uel moment, même lorsqu'ils sont à jeun) une dose, même faible, d'un sucre (par exemple lo» de saccharose), on observe un phénomène analogue à la glycosurie alimentaire. Mais la nature et la quantité du sucre qui passe dans les urines sont très différentes suivant le sucre ingéré. Nous avons étudié à ce point de vue les hexoses et les bioses, en examinant corapai-a- tivement leur éliminalion chez les animaux normaux. Nous nous proposons de revenir sur ce sujet. » Ces différents symptômes ont été également accusés chez les animaux ayant reçu du sang hépatoloxique chauffé à ao" pendant 20 minutes. Ils ont été plus marqués chez ceux qui ont reçu des injections de globules que chez ceux qui ont reçu des injections de sérum. » En résumé, les troubles physiologiques, comme les lésions histolo- giques que présentent les chiens avant reçu des injections de sang hépa- totoxique, permettent d'affirmer la spécificité de son action. Après les injections de doses faibles, on constate, d'une part, des lésions indiquant la dégénérescence du foie, et du foie seulement, et, d'autre part, un phé- nomène analogue à la glycosurie alimentaire. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur la maturation progressive ries fromages. Note de MM. LixDET et Louis Am.^ianx, avec la collaboration de M. Houdet, pré- sentée par M. Schlœsing. « Nous nous sommes proposé dans le travail dont nous avons l'honneur de présenter un résumé à l'Académie, de suivre et de préciser par l'analyse les phénomènes chimiques qui caractérisent la maturation des fromages. Nous avons choisi comme types le camembert, le port-salut et le gruyère, dont les échantillons ont été spécialement préparés par M. Houdet, direc- teur de l'École nationale de laiterie de Mamirolle; nous lui exprimons ici toute notre gratitude. » Le Mémoire qui renferme les méthodes d'analyse employées, ainsi que les résultats SÉANCE DU 20 JUIN I9o4- l(i'|I numériques complets, paraîtra prorhainemeul dans \t% Annalea de l' Inslilul. national agronomique. M I. Dans les trois fromages élucliés, la transformatioa de la caséine en matières azotées soUibles, et la transformation de celles-ci en ammoniaque et ammoniaques composées, phénomènes que M. Duclaux a si bien carac- térisés, suivent une marche progressive. Ces transformations atteignent" un niveau très élevé dans le camembert, beaucoup moins élevé dans le port-salut et le gruyère, ainsi que l'indique le Tableau suivant : Camembert l'ort-salut Gruyère .\zolc Azote Pour loc de from igc liumide. soluble ammoniacal azote pour 100 lie l'azote total. pour 100 de l'azole soluble. total. soluble, ammoniacal. 23 mars. 2, 22 o,iS traces 8,. » i"' avril . 2 , 3.5 0,49 0,022 20,8 1.^' 21 avril. ^.,37 1,84 0,286 77.6 12,8 27 avril. 2,32 2 ,00 0,284 86,1 l4,2 23 mars. 3,8.5 0,23 traces 5,9 » !'■'■ avi'il . 3,87 0,09 0,009 1.5,3 .,5 27 avril . 4,2. 0,68 o,oia .6,1 i>7 Il mai.. 4,.. o,83 0,019 20,2 2,3 23 mars. 4,08 0, i5 traces 3>7 » 1'"'' avril . '\ , o5 0,33 o,oo5 8,1 1 ,5 1 1 mai . . 4,38 0.62 0,012 i4,. '><) 18 juin.. 4,38 0,66 0,024 1 5 , 1 3,6 » IT. La solubilisation de la caséine est fonction de la quantité d'eau con- tenue dans la pâte; les couches intérieures sont toujours plus humilies que les extérieures et c'est Là que la caséine est le plus solubilisée : Camembert. Gruyère. Eau. \ Couches extérieures 48,7 I Couche intérieure 53,3 \ Couches exiérieures 3o, i I Couche intérieure 37,4 Azote soluble pour 100 de l'azote total. 68,7 88,0 21,2 25,8 » III. La solubilisation de la caséine est plus rapide dans les pâtes am- moniacales (camembert) que dans les pâtes acides (tjruvère); un gruyère, l64> ACADÉMIE DES SCIENCES. injeclé tl'aminoniHqiie aussitôt après sa fabrication, a fourni en effet une pâle dans laquelle la maturation a été plus active. » IV. Dans un fromage mûr de camembert, dont les parties sont inéga- lement hydratées, la caséine solubilisée se répartit proportionnellement à la quantité d'eau, et forme, en se dilï'usant dans toutes les parties, une so- lution de même concentration, de même que deux solutions sucrées ou salines, mises en contact, parviennent à un équilibre de composition; le centre, contenant à la fois plus d'eau et plus de caséine que la périphérie, renferme moins de beurre pour loo de pâte. » V. L'état fdanl que prend la pâte de gruyère quand on la met dans l'eau chaude à 45°-5o° ne vient pas d'une modification spéciale de la caséine, subie au cours de la maturation, mais de ce qu'elle est imprégnée d'acide; elle cesse d'être filante quand on ajoute à l'eau un peu d'ammoniaque, de même que la pâte du camembert, qui est alcaline, devient fdante quand on l'additionne d'acide lactique. » VI. La production d'ammoniaque aux déjjens de la caséine solubilisée n'est pas proportionnelle à celte solubilisalion, ain.^i que l'indique la der- nière colonne du premier Tableau; elle est beaucou[> plus grande ihuis le camembert que dans les deux autres fromages. » Celte production est toujours l'indice d'un état de dégradation avancée de la caséine; plus la pâle renferme d'ammoniaque, moins la caséine soluhle précipite par la chaleur ou les réactifs faibles (acides ou alcalis étendus); la caséine du nanierabert précipite à peine par l'addition d'un acide, tandis que celle du gruyère donne, dans les mêmes conditions, de volumineux flocons; de même les couches extérieures d'un camembert, qui sont les plus ammoniacales, sont celles qui fournissent les solutions où les réactifs faibles donnent le moindre précipité. » VII. Le fromage de camembert ne renferme pas d'acide lactique, même au début, mais de l'acide butyrique, provenant de la transformation rapide du lactose; cet acide n'est |)as brûlé par les moisissures et reste constant pendant la inaltiralion (de 0,09 à 0,0^ poiu' 100 du fromage). » VIII. La maturation du gruyère donne naissance à des quantités régulièrement croissantes d'acides volatils (de 0,08 à 0,64 pour 100 du fromage); nous avons, par leurs sels de zinc, caractérisé l'acide acétique, l'acide propionique et l'acide lactique; celui-ci passait pour fixe; nous montrons qu'il peut être entraîné par la vapeur d'eau. » IX. La formation des acides volatils dans le gruyère marche parai- SÉANCE DU 20 JlIN lf)0'|, lG43 lèlemeiit à la piHxluctioi» de raium()iiia(|ué, c'esl-à- lire à la dégradation de la caséine. » X. La malière grasse ne prend pas part à la maturation; le beurn; n'est pas, comme on le croyait, saponifié par l'ammoniaque produite; les acides gras volatils ne proviennent pas de sa transformation : car un fro- mage de Gruyère, fait avec du lait complètement écrémé, donne autant d'acides gras \olatils (pTun fromage témoin. » OCÉANOGRAPHIE. — Océanographie de la région des Açores. Note de M. Thollet. « Les nombreuses données recueillies par le Prince de Monaco |)endant ses diverses campagnes autour des Açores, tant à bord de V Hirondelle que de la Princesse- Alice, données dont il a bien voulu me confier lélaboration, permettent d'obtenir dès à présent une notion de diverses conditions océa- nographiques de cette remarquable région volcanique. En un nombre considérable de stations on a déterminé la profondeur, mesuré les tem- pératures, récollé des échantillons il'eanx et de fonds qui ont été analysés dans mon laboratoire de Nancy. On y a joint les renseignements provenant, dans certains cas, d'autres bâtiments, notamment le Challenger, les navires télégraphistes anglais et la canonnière portugaise VAçor. » Les résultats ont été représentés graphiquement sous forme de cartes, chacune se rapportant à une seule donnée particulière et teintée de façon à mettie en lumière le groupement des observations, quelle que lût leur espèce, ainsi que la conclusion à en tirer. Toutes les stations étant mar- quées, chaque document porte en quelque sorte avec lui l'indication de son tiegré de précision. » 1. Carie baihyinélrvfue. — Les courbes isobathes, à l'échelle du ^0^,^5-00, ont éié tracées à 200'", ôoo"', 1000°' et ensuite, de 000™ en 5oo'", jusqu'à 3joo"'. Les sept îles orientales de rartliij)el appaïuissenl comme les sommets d'un immense cratèie en demi-cercle dont l'ouverlure est tournée vers le sud. Le sol sous-marin est hérissé de pics aux flancs abrujjts et tie laldeiras, vérilables cratères advenlils au.v pentes rapides. Si Ton supprime par la pensée l'eau qui recouvre le lit niaiia, on verra que celui-ci possède une ressemblance frappante avec un paysage luiiaiie ou, pour prendre une image moins lointaine, avec les Champs Phlégréens, près de iXaples. » 2. Carte de la dislribiUion du calcaire sur le fond. — Le carbonate de chuii\ des èchanlilioiis du fond a été évalué par dosage en poids de l'acide carbonique; lG44 ACADÉMIE DES SCIENCES. G" analyses ont élé exécutées. Sur la carte balhymétrique servant toujours de canevas, on a délimité et rendu plus visibles par des teintes plates colorées, de plus en plus intenses, cinq aires d'égale teneur en calcaire, de o à 5, de 5 à aS, de aS à 5o, de 5o à 7.5 et de 76 à 100 pour 100 de carbonate de chauv. D'une façon générale, la teneur en calcaire augmente avec la profondeur. Cette étude, qui touche à la genèse des roches sédimentaires anciennes, est d'un notable intérêt pour la Géologie. » 3. Carte de la distribution de la température au fond. — On a reporté, sur la carte bathvmétrique, trente-sept mesures thermométriques. On les a réparties en neuf aires isothermes. Ce document, outre son intérêt théorique, est d'une utilité spé- ciale pour la télégraphie sous-marine. » k. Carte de la distribution de la tewpi-ralurc à 1000™ de profondeur . — Celte feuille, très insuffisamment documentée aujourd'liui, permettra, lorsqu'elle aura été complétée par des mesures ultérieures, de se rendre compte de la marche des courants à cette profondeur de 1000"', limite entre les eaux abyssales caractérisées par leur immobilité et la zone superficielle essentiellemeril mobile des eaux improfondes. » 5. Carte de la distribution de l'ammoniaque totale contenue dans les fonds. — On admet que la matière organique contenue dans les fonds réagit par son ammoniaque sur le sulfate de chaux en dissolution dans les eaux marines pour donner naissance, par précipitation, à du caibonate de chaux. Peut-être ce précipité contribue-t-il à cimenter entre eux les débris incohérents des foraminiféres calcaires tombés de la sur- face et amoncelés sur le fond. Ainsi se formerait le calcaire compact tel que nous le voyons dans les couches géologiques, autrefois fonds de mer et maintenant exondées. Quatre catégories ont été indiquées pour les diverses teneurs des fonds en ammoniaque. Celles-ci manifestent une extrême diversité de sorte que la loi de répartition, pour avoir chance d'être établie, exige l'étude d'un nombre d'échantillons plus considérable peimettant de dégager l'inlluence locale. Il semble cependant que la richesse en ammo- niaque soit plus grande près des côtes qu'au large et dans les fonds peu profonds que dans les fonds profonds. )' Le nombre de ces cartes, toutes exécutées sur le même canevas bathj- mélrique, d'une région maritime dont la superficie est sensiblement égale à celle de la France, sera certainement augmenté et peut l'être indéfi- niment, chacune d'elles étant destinée à mettre en lumière un f;iit parti- culier unique. Cartes anciennes et cartes nouvelles, pour être de plus en plus perfectionnées, n'auront qu'à mettre en œuvre, d'une façon iden- tique, tous les sondages qui seront faits ultérieurement dans la région. » A 4 heures trois quarts l'Académie se forme en Comité secret. SÉANCE DU 20 JUIN 190/j. 1645 COMITE SECRET. La Section d'Économie rurale présente la liste suivante de candidats, la place devenue vacante par le décès de M. Duclaux : En première ligne M. Maqiîenxe. / MM. AXDRÉ. I Bertrand (Gabriel). En seconde ligne, par ordre alphabétique. ' Kuxckel d'Herculais. I LlXDET. ( V1AI.A. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à j heures un quart. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séakck uu 3o mai 1904. Association internationale des Académies. Instruction générale pour les quatre rédacteurs du Catalogue des OEuvres de Leibniz, rédigée par P. Ritter et A. Rivaud. Paris, imp. Gauthier-Villars, s. d. [190/i]; i fasc. in-4". Association internationale des Académies. Instruction relative à la copie des manuscrits de Leibniz. Paris, imp. Gautliier-Villars, s. d. [1904]; 2 feuilles in-4°. Ivaiserliclie Akademie der Wissenschaflen [von Wien]. Bericht iiber den gegen- ivàrtigen Stand der Verhandlungen, betreffend die internationale Handschriften- Verleihung (abgeschlossen am i. Mai 1904), von V. Kauabacek, Secretar der philo- sopliisch-liistorisclien Klasse der kais. Akademie der Wissenschaften. Vienne, imp. Adolf Holzhausen ; 1 fasc. in-4''. (10 exemplaires.) Traité de Zoologie concrète, par MM. Yves Delage, Membre de l'Institut, etEDGARD Hérouard; Leçons professées à la Sorbonne. Tome III : Les Échinodernies; avec l6/j6 ACADÉMIE DES SCIENCES. 53 planches en couleurs et 565 figures dans le texte. Paris, Schleicher frères et C'", igoS ; I vol. in-S". (Hommage des auteurs.) L'année biologique. Comptes rendus annuels des travaux de Biologie générale, publiés sous la direction de M. Yves Delage, Menilire de l'Inslilut; 7" année, 1902. Paris, Schleicher frères et C'', 1908; 1 vol. in-S". (Hommage de M. Y. Delage.) Brèche osseuse près de Villefranche-de-Rouergue {Aveyron), par M. Hippolyte Marlot, S..1. n. d. [1903]; I fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Théorie de la Jonction ventriculaire du système cérébro-spinal, par Henri Védie. Paris, A. Maloine, igo^; 1 fasc. in-S". Compagnie des Chemins de fer du Midi. Assemblée générale des Actionnaires du 26 airil 190/4, présidence de M. Léon Aucoc. Rapport du Conseil d'administra- tion, résolutions de l' Assemblée. Paris, imp. Buttner-Thierry et C'"^, 1904; i fasc. in-4°. Annales de la Société d'Agriculture, Industrie, Sciences. Arts et Belles-Lettres du département de la Loire; 1' série, t. XXIV, année 1904, i''' livraison, janvier- mars. Saint-Etienne, imp. J. Thomas et G''"; i fasc. in-S". Recherches sur les jeunes Palmiers, par Hemii Miciieels. (Extr. du Tome LI des Mémoires couronnés et Mémoires des savants étrangers, pub. par l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arls de Belgi((ue, 1889.) Liège, Marcel i\ier- slrasz, 1889; I fasc. in-4''. (Adressé en hommage par l'auteur, à l'appui d'une réclama- tion de priorité.) Recherches d'anatoniie comparée sur les axes fructifères des Palmiers, par Henri Miciieels. Bruxelles, A. Manceaux; Paris, G. Masson, 1893; 1 fasc. in-4''. (Hommage de l'auteur.) Fondation Teyler. Catalogue de la Bibliothèque, par G. -G. -W. Bohnensieg; t. III : Sciences mathématiques et naturelles, iSSS-igoS. Harlem, Héritieis Loosjes, igo4; I vol. in-4''. Report made to the Solar physics Commitlee, by Sir Norman Lockyer, upon the work donc in the Solar physics Observatory, South Kensington, from i^' january to 3i^' december, 1908; i fasc. in-8°. R. Istituto tccnico superiore di Milano. Programma, anno 1908-1904. Milan, 1904; I fasc. in-4''. Impérial University of Tokyo. The ca le nda r 2a63-256/i ( 1903-1904)- Tokio, Z.-P. Maruya, 1904; i vol. in-S". The Institution of mechanical Engineers. List of Members 16''' march 1904,. articles and by-laivs. Londres, (904; i vol. in-S". Report of the J\ew York meteorological Observatory of the departmentof Parks, for the year 1904, january-march, Daniel Draper, Director. New-York, 1904; i fasc. in-4°- Anales del Instituto y Observatorio de Marina de San Fernando, pub. por el Director Don Tomas de Azcarate; seccia 2° : Observaeiones meteorologicas, magne- ticas y seismicas, ano 1908. San-Fernando, 1904; i fasc. in-4''. SÉANCE DU 20 JUIN iqo4. '6'47 Ouvrages reçus dans la séance du 6 juin igo^. Etude sur les résonances dans les reseaux de distribution par courants alterna- tifs, par G. CiiEVRlER. Paris, édité par VEclairage électrique, s. d.; i faso. iii-S". Des animaux nuisibles et des dijj'ércnls moyens de les détruire radicalement. Paris, Cil. Noblet el (Us, igo^ ; i vol. in-12. Radium, radioactive substances and aluminium witli expérimental research of tlie same , by Myron Metzenbaum. (Exlr. de The Cleveland médical Journal, mai 1904.) I fasc. in-8°. The spécifie heals of mêlais and the relation nf spécifie hcat to atomic weiffkt : part III, hy W.-A. Tilden. (Extr. de Phil. Trans., A, vol. CCIII, 1904, p. iSg-i^Q-) I fasc. in-4°. Cultural experiments with « Biologie forms » of the « Erysiphaceœ », by Ernest-S. Salmon. (Extr. de PInl. Trans., B, vol. CXCVII, 1904, p. 107-122.) i fasc. in-4°. Expérimental researclies on vegetable assimilation and respiration. III. On the ejfecl of température on carbon-dioxide assimilation, b}' Gabrielle-L. CMatthaet. (Extr. de Phil. Trans., B, vol. CXCVII, 1904, p. 47-10.5.) i fasc. 111-4°. Éphémérides sismi/jues el volcaniques, par F. de Montessus de Balloiie; n" 12, novembre 1908. (Extr. delà Revue Ciel et Terre, 24" année.) Bruxelles, igoS; i fasc. in-8°. Oi'er de omzetting van zivavel in ijzer, dor M.-E. Schuyten. Anvers, J.-E. Buscli- mann, 1904; i fasc. in-S". Le illusioni ottiche, nelle figure planiuielriclie, per A. Pegrassi. Turin, Fratelli Bocca, 1904; I vol. in-8°. The inner ligltt, by A. Justin Townsexd. Lynn, Mass., 1904; i fasc. 111-8°. Republica de Chile. La Cordillera de los Andes entra las latitudes 3o°4o' «35° S/ trabajos i estudios de la segunda sub-comision cliilena de limites con la Bepiiblica Argentina, Luis Riso Patron, injeniero-jefe ; con graficos, mapas i fotograbados. Santiago du Chili, 1908; i vqJ. in-4°. Sitzungsberichte der Aônigl. preussisch. Akademie der Wissenschaflen, I-XXIV, 7 januar-28 april 1904. Berlin. i4 fasc. in-4°. Abhandlungen der kônigl. preussisch. Akademie der Wissenschaften, ans dem Jahre 1908; mit 5 Tafeln. Berlin, 1908; i vol. in-4°. Ouvrages reçus dans la séance du i3 juin 1904- Traité élémentaire de Chimie organique, par M. Berthelot, Membre de l'inslitul, et E. Jungfleisch; 4" édition, avec de nombreuses figures; revue el considérablement augmentée. Tome II. Paris, V"Cli. Dunod, 1904 ; i vol. in-8°. (Hommage des Auteurs.) I MM. Hollard et Bertiaux. — Séparation électrolytique du nickel et du zinc iGuJ M. Hector Pécheux. — Sur les alliages de l'aluminium avec le magnésium et l'antimoine igu5 M. G. Denigès. — Formation de diméthyli- sopropylcarbino! dans l'hydruration de l'acétone igo-, M. J. Hamonet. — Synthèses dans la série , pentaméthylénique : diamyline du pcn- tanediol C^H" 0(CH=)^OC=H" dibromo- pentane et diiodopentane i-5 16111) M. Charles Mayeu. — Condensation des phénols et des aminés aromatiques avec la benzylidéne aniline :(ji2 M. A. Trillat. — Sur la présence normale de l'aldéhyde formique dans les produits de combustion et les fumées i(ii3 M. Jules Schmidlin. — Composés addition- nels chlorhydriqucs des sels des rosani- lines; leur dissociation, thermochimie et Pages. constitution 16,5 M. M.-Em.m. Pozzi-Escot. — Recherches sur les colorants azoïqucs dérivés du 2-2- dinaphtol / i6i,s M. J.-E. Abelous. — Sur l'existence d'une diastaseoxydoréductrice chezles végétaux ; les conditions de ^on action iGlci M. Louis Roule. — Sur la place des Anti- pathaires dans la systématique, et la clas- sificalion des Anthozoaires 162 1 M. J. Kunckel ij'Herculais. — Les Lépi- doptères Limarodidcs et leurs Diptères parasites, Bonibylides du genre Systropus. Adaptation parallèle de l'hùte et du para- site aux mêmes conditions d'existence... jf)23 iM. C-L. Gatin. — Sur les états jeunes de quelques Palmiers 1620 MM. Jaime Almera et Jules Bergeron. — Sur les nappes de recouvrement des envi- rons de Barcelone ( Espagne) 163- M. Ed. Bureau. — Le terrain houilier dans le nord de l'Afrique 1620 M"' Z. C,.\tin-Gruzewska. — Les poids mo- léculaires du glycogène i6,Si ■M'" Cil. Philoche. — Études sur l'action de la nialtase. Constance du ferment. In- tlucnce des produits de la réaction ilio'i MM. H. Labbé et Morchoisne. —Contribu- tion à l'étude de la formation et de l'éli- niinatiou de l'urée dans le régime alimen- taire humain ifi'iii .\1M. H. Bierrv et André Mayer. — Sur l'action du sang rendu hépatotoxique par injections intrapéritonéales de nucléopro- téides du foie i%in MM. Lindet, Louis Ammann et Houdet. — Sur la maturation progressive des fro- magi's iHjjo M. TiiolLET. — Oceanographie.de la régii>n des Açorcs ,Hy COMITE SECRET. Liste de candidats présentée pour la place vacante dans la Section d'Économie rurale, par le décès de M. Duc/aux : 1° M. Ma- quenne: t° M.\l. André, Bcrlraiid {Ga- briel}, Kunckel d'Hercalais, Lindel, ViaUi 1 6,1 .3 Bulletin biblioghaphiquk jg/- Errata ,. ,., 164ÎS PARIS. - IMPRIMERIE G A UTH I E R - V IL L ARS, Quai des Grands-Augustins, 56. Le Gérant : Gauthier-Villars. ^ '^ '^ti'X' 1904 PREMIER SEMESTRE. ^ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVIII. K 26 (27 Juin 1904). -" PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1904 REGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des aS JUIN 1862 ET 2/| MAI 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de I ,w.r.c i ,< ■ . l'Académie se composent Ces extraits des trav^ t Z^^^Ï::::^!^ vT'' "^ '^ ^"" ^"'^"' ses Membres el de l'analyse .les Mémoires ou Notes '''""'" présentés par des savants étrangers à l'Académie. C:l)aqne cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de (Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparunassociéétrangerderAcadémiecomprennenl au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note nnanuscrile d'un Membre de l'Académie ou d une personne étrangère ne pourra paraître dans e Compte rendu i\^ la semaine que si elle a étéremise le |our même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même l>m,te que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre Les rapports el Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. I^^« extraits des Mémoires lus ou communinuéspar les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages i)ar numéro. Un Correspon.lanl de l'Académie ne peut donner t lus de 61 pages par année. Les Comptes rendus ne repro.luisenl pas les dis ussions verbales qui s'élèvent dans le seu, de l'Aca- em.e; cependant, si les Membres qui y ont pris al cles.rent qu'il en so,t lait mention, L doivent c.hger, séance tenante, des Notes somn.aires, dont s donnent lecture à l'Académie avant de les re ellre au Bureau. L'impression de ces Notes ne rejUMce en r.en aux droits qu'ont ces Membres de re. dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- oires sur l'objet de leur discussion Les Progran.mes des prix proposés par PAcadém.e "l mipnmes dans les Comptes rendus, mais les Rap- Les Notices ou Discours prononcés en séance 1 blique ne font pas partie «les Comptes rendus. ' Article 2. _ Impression des travaux des Savann étrangers à /'Académie. Les Mémoires lu.s ou présentes p;,r des pors<„„ qui ne sont p.is Membres ou Correspnn.hn.ls d^ l'A demie peuvent être l'objet d'une a.i.dyse o.. d'un 1 sumé qui ne dépasse pas 3 paires. . Les Membres q.ii présentent ces Mémoires « tenus de les réduire au nombre de pages re.pus. Membre qur lait h, présentation est toujours nomir mais les Secrétaues ont le droit de réduire cet Lxtr autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le (0 pour les articles ordinaires de la correspon.lance ol cielle de l'Académie. Article 3. ^ Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à 10 heures du matin ; laule d'être remis à lemp le titre seul du Mémoire est inséiédar.s le Comptèrent actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu su vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, t figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraien autorisées, l'espace occupé par ces figures compter pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5, Tous les six mois, la Commission aduimislralive fail un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'mipression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. P c de 1. séance, avant 5^ Antroment la présentation ser. -émise à la séance snivan.e. 1904 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 27 JUIN 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. - Recherches sur le cyanogène : solabiUlés et polyméHsatioa; par M. Berthelot. « En poursuivant l'élude des analogies du cyanogène avec les éléments halo<^ènes, j'ai été conduit à faire des observations qui jettent un jour nou- veau sur les condensations et polymérisations de ce corps intéressant, susceptible d'être envisagé soit comme un radical composé, soit comme un nilrile, c'est-à-dire, à l'un et l'autre point de vue, comme un corps incom- plet, non saturé, apte à se combiner par addition soit avec d autres corps soit avec lui-même (polymérisation), et à fixer les éléments de l eau de l'alcool, de divers sels, etc., en formant des composes ou le carbone est de plus en plus condensé; tous ces phénomènes étant corrélatifs de la reserve d'énergie emmagasinée par le radical et de son aptitude a dégager de la chaleur dans une multitude de transformations. Telle est. comme je 1 ai montré, la clef thermochimique qui règle le mécanisme des phénomènes confondus sous les noms vagues et mal définis de catalyse ou actions de présence, phénomènes que le cyanogène manifeste, comme je vais le mon- trer, au plus haut degré. . ,. Commençons par l'étude de l'action des dissolvants, ou corps reputes tels, sur le cyanogène. . j i^;. hl^n „ La solubilité des gaz dans les dissolvants est régie par des lois bien connues, qui la ramènent soit à des conditions purement physiques (pres- sion, température, coefficient de solubilité); soit à ces conditions join es avec l'étude des combinaisons définies entre le ga^ et le dissolvant, les G. R., Hju/„ i" Semeure. (T. CXXXVIII, N' 26.) '7 '^5o ACADÉMIE DES SCIENCES. unes stables à la température ordinaire, les autres plus ou moins facilement dissociables par 1 effet des variations de pression et de température » Toutes les expériences qui suivent ont été exécutées avec le mercure sans le contact de l'air. Le mercure n'a pas été attaqué. " 1. Eau. - En examinant la solubilité du cyanogène dans l'eau, j'ai rencontre des anomalies singulières. » Au début, le cyanogène pur étant agité avec l'eau (^""'.o) à une tem- pérature voisine de 200, la solubilité croît d'abord peu à peu avec le temps. Au bout de 2 heures, i-i d'eau en avait dissous à saturation 3->,5o. valeur inférieure à l'ancien chiffre 4^°', 5 donné dans les Manuels. » On a poursuivi en ajoutant de temps à autre du cyanogène, afin qu'il veut un excès de ce gaz non dissous, au moins dans les premiers moments » Au bout de 24 heures, avec agitation intermittente, la solubilité s élève a 4™ ,67, le liquide commençant à se teinter en jaune. Après 8 heures ;.™' Apres 72 lieures g ^^ Après 96 heures » On a cessé alors d'ajouter du cyanogène. « L'expérience ayant été poursuivie ensuite jusqu'à l'absorption presque complète de ce gaz (77™'), le résidu n'en renfermait plus qu'une trace- mais il contenait 7^,6 d'acide carbonique et o-\4 d'azote, ce dernier préexistant dans le gaz et l'eau employés. « Pour vérifier la proportion de cyanogène dans un gaz de ce genre, on mesure a unilz ^^ r" '^'"^^'''" ^"^'^ ''-'^ p^^^^^ (cy + œ.); puis on : dan elVon rl'.'r^^" ""'' carbonique, puis l'oxygène, qui doit être excé- dant, et 1 on calcule la dzflférence entre les deux dosages d'acide carbonique. « Il résulte des constatations que la liqueur aqueuse, au bout de quelque temps, ne saurait plus être regardée comme renfermant une dose notable de cyanogène dissous simplement; car l'atmosphère gazeuse superposée aurait du contenir alors ce gaz en proportion considérable « Ces observations sont conformes aux faits connus, relativement à la décomposition lente des dissolutions aqueuses de cyanogène. Ils montrent que cette décomposition commence à s'opérer dès le début et devient ra- pidement complète, ou à peu près. Elle ne résulte pas dès lors d'une simple SÉANCE DU 27 JUIN 190/4. l65l hydratation, comme l'altesle la transformation d'un vingtième environ du carbone du gaz en acide carbonique. La décomposition se poursuivrait sur des proportions indéfinies de cvanogène successivement ajouté, comme le montrent les expériences que je vais maintenant exposer. En tout cas, on ne saurait définir ainsi une solubilité normale et purement physique du cyanogène dans l'eau pure. » 2. Alcool absolu. — On opère sur 4""', 6 d'alcool, vers la température de 20°. » La dissolution de cyanogène dans l'alcool a été d'abord immédiate, jusque vers le moment où un volume d'alcool en avait dissous 26 volumes. Au cours des additions successives, elle s'est poursuivie dans l'espace de 4 heures jusque vers 89 volumes; en même temps la liqueur se colore en brun de plus en plus. » Après 48 heures et des additions successives, 89 volumes, sans absor- ption complète tout d'abord. Après 4 jours, 225 volumes. Un peu plus d'un litre de cyanogène avait été absorbé et il restait seulement 2'°'' d'azote. La liqueur ne contenait plus de cyanogène libre. )) .l'ai arrêté l'expérience, qui semblait susceptible d'être poursuivie indéfiniment. Il s'était formé un précipité brun et un liquide doué d'une odeur forte et repoussante, analogue à celle des carbylamines et des éthers cyanhydriques. » Par l'action de l'eau, on a séparé la matière insoluble et la matière soluble. Toutes deux renfermaient des produits odorants et volatils en proportion notable. En outre, la matière insoluble, séchée à l'étuveà no°, |)erd continuellement de son poids (un quart environ en a'^So"); par suite d'une dissociation, qui élimine peu à peu une portion volatile. » Le poids restant représentait à peu près les deux tiers de celui du cya- nogène mis en œuvre. » Voici l'analyse des deux produits fixes, qui subsistaient a()rès passage à l'étuve : Soluble Insoluble. Composition Rapports centésimale. atomii|ues. C 40,8 5 H 4,6 6,7 Az 43,0 4,4 0 11,6 I » On voit que les deux produits ont fixé les éléments de l'eau. Le rap- Composition Rapports centésimale. atomiques 43,4 3,7 4,9 2,9 36,1 2,6 i5,6 I l652 ACADÉMIE DES SCIENCES. port du carbone à l'azote étant supérieur à l'unité montre qu'il y a eu éga- lement fixation d'une certaine dose de cet élément empruntée à l'alcool. Ces fixations accompagnent im phénomène de polymérisation, ouplutôtde condensation moléculaire provoquée par la présence de l'alcool et simul- tanée avec la fixation de ce composé. » En tous cas, le cyanogène étant détruit continuellement et, en appa- rence, d'une façon indéfinie, il ne saurait à aucun moment s'agir d'une solu- bilité proprement dite, à coefficient bien déterminé. 3. Acide acétique cristallisable : CH^O^. — La dissolution du cyanogène dans l'acide acétique a donné lieu à des observations d'un caractère mixte. Absorption immédiate, 42™' de gaz pour r'"' de liquide; puis 49""' et 5o™',5 après 3 jours. Elle est alors demeurée à peu près stationnaire, sauf de légères oscillations, attribuables aux variations de pression et de tempéra- ture. Le liquide est incolore et renferme de grandes quantités de cyano- gène libre, déplaçable par une diminution de pression, ou par l'agitation avec de l'azote pur. Mais il contient aussi une certaine dose, faible d'ail- leurs, de matière polymérisée, fixe et carbonisable par la chaleur. )) 4. Le chloroforme a dissous d'abord 19™' (pour i™' de liquide) environ de cyanogène; mais, avec le temps, cette proportion s'est élevée vers 29''°' à 3o™' et est restée stationnaire. Le liquide contenait du cyano- gène libre. » 5. La èe«sj>2e s'est comportée d'une façon analogue, l'écart entre l'ab- sorption initiale et l'absorption finale (28™' pour i''"' de liquide) étant peut-être explicable par la lenteur de la saturation. Peut-être aussi se forme-t-il peu à peu quelque combinaison peu stable, analogue aux hy- drates des gaz (?) » 6. Avec le léréhertthéne (rectifié d'une façon extemporanée) l'écart (9™' et 10™' pour i""' de liquide) ne surpasse pas les variations attribuables aux changements de température et de pression. » Toutes ces expériences ont été faites sur la cuve à mercure, ce métal n'ayant pas été attaqué. » D'après leurs résultats, on voit qu'avec les deux derniers liquides, et même avec le térébenthène, on se rapproche des lois normales d'une so- lubilité physique; tandis qu'avec l'eau et l'alcool on a affaire à une poly- mérisation, qui détruit à mesure plus ou moins vite le corps dissous. » Nous allons retrouver des effets analogues et mieux caractérisés en présence du cyanure de potassium. » SÉANCE DU 27 JUTX 1904. l65.'-} CHIMIE. — Recherches sur le cyanogène el sur sa réaction à /égard du cyanure de potassium, par M. Bekthelot. « On connaît la réaction que les éléments halogènes, l'iode et le brome notamment, exercent sur les sels alcalins et alcalino-terreux dérivés de leur première combinaison avec les métaux correspondants; réaction d'au- tant plus nette que la première chaleur de combinaison de l'élément halo- gène a été plus faible : R-t-Brgaz: -h99C='i,3; K -h l gaz : -h H-j^^\ o : K + Cygaz = -i-67C»',i. » Les triiodures, notamment, sont des composés bien définis. De là la pensée de rechercher l'existence des polycyanures. Je ne les ai pas obtenus; mais l'aptitude du cyanogène à former des combinaisons plus condensées s'est manifestée d'une manière frappante par des phénomènes de polymérisation, corrélatifs de la grande réserve d'énergie accumulée dans la formation, par ses éléments, de ce radical endothermique. M Voici les faits : » J'ai opéré avec le cyanure de potassium à diverses concentrations, dissous dans l'eau et dans l'alcool; avec ce même cyanure déjà combiné à l'état de cyanure double (cyanoferrure), ou bien encore décomposé en majeure partie avec équilibre et partage par l'action d'un acide faible. Toutes les expériences ont été faites sur le mercure, sans le contact de l'air; le mercure n'est pas attaqué. » 1. Cyanure de potassium : 9^,3 = i'. — J'ai opéré sur le mercure, par addition successive de cyanogène pur. L'absorption de ce gaz est rapide, vers 20°. Il est détruit rapidement, et en même temps que la liqueur se colore fortement, avec production d'un précipité brun. » Le premier jour la liqueur en avait absorbé 19 fois son volume; au bout de 9 jours: 77 volumes. En poids, pour KCy, il a été absorbé 47 Cy: RCy -)- 47 Cy, et l'action n'était pas épuisée. » Le cyanure de potassium possède donc la propriété de polymériser une quantité indéfinie de cyanogène. Mais il disparaît lui-même simultané- ment, comme je le montrerai tout à l'heure. Au cours de cette expérience, comme dans les condensations en présence de l'eau, il s'est formé une pro- portion notable d'acide carbonique, 178. '^^^* ACADÉMIE DES SCIENCES. : ^•^^^^;!7 ^Z'^'™ concenlre: 542. = i'. - En . jours la liqueur a nbsorbe x5b f.„s soa volume, à la suite d'ad.litions successives. L'action es lo,n d être e.nusee : mais la liqueur est changée en une masse pâteuse, qu. se prête u.a a la poursuite de l'expérience. A ce moment, ,-> d^ cyanure a absorbé ,,46Cy, soitKCy -^ ,,46Cy en présence de 4.7 H^O sans que la limite soit atteinte. -^ r 4.y i ^j, « On a séparé par des lavages la matière sohd.Ie dans l'eau de la ma- fere .nsoluble, toutes deux brunes et amorphes; la matière msoluble. peu abondante, n a pas été recueillie. ' >. La matière soluble, séchée à r ro», pesait ,^o3q. po.ds supérieur à la somme du cyanure de potassium, o,54. et du cvanire absorbé o 3, en tout o, 59. Il y a donc eu fixation de o.,8o-^., . étant 1 'ma't. ^ mon.s i,3H O pour KCy employé. La polymérisation du cy nogène est donc accompagnée par la fixation des éléments de l'eau; j'LutCa, sa^combma.son avec le cyanure de potass.um qu. d.sparaû; Tir h';^! >' 3. Cja/^^/r.<^e ^o^a.«„^, (-de concentration moyenne, '03^6 = , h _ La hqueur absorbe m.méd,atement 79 fois son volume de cyanogène Par additions successives, en i jour, 100-. Au bout de ,3 jouri, .34" Pm absorption se ralentit de plus en plus, mais rien n'eu fais it prév'oiV le ern^e lorsque l'on a mis fin à l'expérience. A ce moment, le r p o entre le cyanure mitial et le cyanogène fixé était KCyH-.4Cv II sTa forme environ o.. 040 de CO^ gaz pour o.,ro,6 de KCy mis en œuvre c qui ferait environ ^CO^ par KCy; mais ce gaz peut provenir en glde partie du cyanogène. Aucun autre gaz ne s'est manifesté. )' En résumé : Matière finale Produits fixes, solubles dans l'eau o^553 Produits insolubles ' ' / „ o , 4qq Perles par volatilité ou défaut de récolle . ^ I,o52 Matière initiale. l'^Cy o°ioS Cj 0,618 0,726 ). Accroissemenl de poids : sur l'ensemblp • ns '^ioft ^ 1 posée de cyanure alcalin : o.,445 ' °'''^^'-^"' ^"'- '^ i-'''- ««'"l^'e co " Rapports calculés pour la fixation d'eau : KCy-f-i4(Jv -I- 1 iHH). m- SÉANCE DTJ 27 JUIN iyo4. '655 » La matière soliihie fournit une liqueur orangée, dont l'évaporation laisse déposer continuellement des flocons. Il reste une substance saline, jaune, amorphe, ne contenant ni cyanures, ni mercure, et renfermant environ les 90 centièmes du potassium. Analyse des produits sèches à 1 10°. Matii're insoluble. En centièmes. Rapports atomiques. C 3i ,0 3 H 3,2 3, .5 Az 35,6 3 0 28,2 2 Cendres. . . 2,0 Matière soluble. En centièmes. Rapports atomiques. G 25,2 2, I 16 H 4,1 4,' 3o Az 25,7 1,84 i4 0 32, 1 2,0 i5 K^O 12, 9(') '.37 » Les rapports pour la matière insoluble seraient voisins de 3Cy + 2H^0. » Pour la matière soluble, on trouverait environ les rapports empi- riques i6(Cy + H-0) + (R-0 — H"0), avec un déficit d'un huitième sur l'azote (élimination d'ammoniaque et corps volatils). )) Le rapport atomique du carbone à l'alcali minéral est à peu près dodécuple dans la matière insoluble, ce qui correspondrait à une conden- sation beaucoup plus grande du cyanogène; conformément à ce que l'on observe pour les composés humiques insolubles comparés à leurs molé- cules génératrices. » Quoi qu'il en soit, il résulte de ces chiffres que plusieurs molécules de cyanogène se sont associées à une molécule de cyanure de potassium; de façon à constituer des sels complexes, probablement multiples, mais dont la condensation rappelle en tout cas celle des rhodizonates et croconates dérivés de l'oxyde de carbone. » 4. Ferrocyanure de potassium: i"°'(FeCy-4K-Cy) = 2'". — On opère sur le mercure. Cette liqueur absorbe lentement le cyanogène et se colore peu à |)eu en brun. Au bout de 3 jours, on y voit apparaître un précipité brun. Après 9 jours, la liqueur a absorbé 85 volumes de cyanogène. A ce moment, le résidu gazeux est formé de cyanogène et d'acide carbonique, à volumes à peu près égaux. Mais, après 21 jours, tout le cyanogène a disparu, avec production d'une nouvelle dose d'acide carbonique. En tout o*"', 020 de CO- environ pour i centimètre cube de liqueur initiale. (' ) Cendres : 18,9; GO-'K^, d'après une analyse spéciale. l656 ACADÉMIE DES SCIENCES. » I molécule du sel (renfermant 4 KCy) a absorbé ainsi i4Cy. L'action n'était pas épuisée. » Ces phénomènes correspondent à la réaction du cvanure alcalin, atténuée par sa combinaison avec le cyanure de ter, et répondante une certaine dissociation du sel double. » 5 . Cyanure de potassium et acide acétique étendus suivant les rapports KCy H- C-H^O". — I litre renfermait 3is, aRCv. La liqueur absorbe du cyanogène et brunit peu à peu. En 5 jours, l'absorption s'élève seulement à RCy-+-2,5Cy. Après 2 semaines, disparition totale du cyanogène et formation d'un peu d'acide carbonique. » 6. Cyanure de potassium dissous dans l'alcool à 85 degrés : ios,y KCy = I litre. Absorption très rapide de cyanogène, avec coloration en brun et précipité. Au bout de i heure et demie, la liqueur a absorbé i85 fois son volume de cyanogène. En 7 jours (additions successives), 356 volumes. » Rapports KCy 4- 181 Cy. Ce rapport est comparable à celui de l'alcali au cyanogène générateur, dans la matière insoluble, obtenu plus haut avec le cyanure de potassium et l'eau. La réaction se poursuit d'ailleurs indefi - niment. » Matières employées : KCy 06,026 Cyanogène 1^,892 18,918 » Dans cette expérience, comme dans la réaction du cyanogène sur l'alcool seul, il s'est formé des composés volatils assez abondants, dérivés complexes de la molécule alcoolique. » Je n'ai pas cru utile de pousser plus loin ces essais, en raison du pro- blème spécial auquel je m'étais attaché. En effet, ils concourent à mettre en évidence l'extrême aptitude du cyanogène à former des produits poly- mérisés et condensés, dont la progression est indéfinie, et qui résultent de son association avec les corps réputés propres à le dissoudre; tels que l'eau, l'alcool, le cyanure de potassium. » Cette aptitude correspond, je le répète, au caractère incomplet et / SÉANCE DU 27 JUIN 1904. \65'] endolliermique ( ') de la molécule de ce nilrile jouant le rôle de radical composé. Les produits polymérisés sont susceptibles ensuite de réactions secondaires, qui engendrent les corps multiples, observées autrefois dans les dissolutions aqueuses de cyanogène et d'acide cyanhydrique. » Ces propriétés sont analogues à celles de l'acétylène, générateur direct des carbures pyrogénés, par polymérisations et combinaisons successives. » Le rôle même des agents qui déterminent les transformations du cyanogène peut, comme il arrive dans la plupart des actions de présence, être comparé soit à celui des déterminants des tranformations de l'eau oxygénée, soit des agents d'hydratation des glucosides, des glycérides, des éthers, des amides(-) et être assimilé à celui des ferments, rôle indépendant des actions vitales, comme je le faisais observer il y a un demi-siècle ('). » L'eau, l'alcool, le cyanure de potassium surtout déterminent ainsi la destruction d'un nombre indéfini de molécules de cyanogène, en concou- rant d'ailleurs eux-mêmes à la formation de produits nouveaux, dont l'évolution complexe rappelle celle des digestions physiologiques et des putréfactions. Il n'est pas jusqu'au cyanogène, mis en présence des dissol- vants, qui ne joue en quelque sorte le rôle de son propre ferment. L'un des principaux caractères de tous ces phénomènes résulte de leur méca- nisme ihermochimique (*); en effet, les systèmes moléculaires envisagés ici se modifient en vertu de leurs énergies internes, qui fournissent les ressources nécessaires pour accomplir les travaux chimiques de leurs métamorphoses. » CHRONOGRAPHIE. — Sur la distribution de l'heure à distance, au moyen de la télégraphie électrique sans fil. Note de M. G. Bigoukda.v. « Plusieurs villes ont fait installer des appareils qui distribuent la même heure dans tous les quartiers. A Paris, par exemple, quinze horloges, reliées Cal ('j C^-t-Az- =:C^Az- gaz absorbe — 78,9 C--f-H2 — C^H^gaz .. —58,1 C -H H -H Az = CHAz gaz » — 3o,5 ('-) Chimie organique Jondée sur la synthèse, l- 11, p. SSg et suiv. (') Chimie organique fondée sur la synthèse, t. Il, p. 534 et suiv.; action de contact, p. 571 et suiv.; fermentations, p. 617, etc. (') Essai de Mécanique chimique, t. II, p. 28 et suiv.; p. 453 et suiv. l658 ACADÉMIE DES SCIENCES. à l'Observatoire par des flis électriques, sont disséminées dans les divers arrondissements et donnent partout l'heure de notre premier méridien. » En raison même des circuits qu'il a été nécessaire d'établir, ce svstème est coûleux et d'un usage limité. Ces inconvénients peuvent être beaucoup atténués aujourd'hui par la télégraphie électrique sans fil, dont l'emploi permet de simplifier considérablement l'envoi de l'heure à distance : j'ai fait dans cette voie quelques essais (*) que je me propose de faire connaître. » Une horloge tlirectrice, ouvrant un contact électrique à chaque .seconde, commande un relais qui, à son tour, lance un courant dans le circuit primaire d'une bobine d'induction munie d'un oscillateur; le circuit induit de cette bobine fournit ainsi une décharge oscillante de durée très courte qui éclate régulièrement à chaque seconde. M Les deux pôles du fil fin de la bobine sont reliés, l'un à la terre, l'autre à une antenne de quelques mètres : j)ar le moyen de cette antenne les étincelles commandent à distance des récepteurs d'ondes électriques, et ainsi tous ces récepteurs battent, à un intervalle constant près, chaque seconde de la pendule directrice. » J'ai essayé deux récepteurs différents; le plus simple est un radio- téléphone du système Popoff-Ducretet : on v entend très nettement chaque seconde battue par la pendule directrice. Le second, qui est inscripteur, se compose d'un poste récepteur ordinaire de télégraphie sans fil; pour avoir des signaux plus nets j'y ai parfois remplacé le récepteur Morse par un chronographe à bande et à plume : avec ce chronographe, qui débite environ 1*="" de bande par seconde, les signaux obtenus sont bien nets, et l'heure de chacun d'eux peut être relevée à -^ ou ~ de seconde près. » Quoique les moyens employés dans ces essais fussent bien modestes, on obtenait une très bonne transmission dans une station éloignée de 2*"°; et certainement on aurait pu aller à une distance notablement plus grande s'il avait été facile d'y installer des appareils de réception. Aussi nous paraît-il hors de doute qu'avec des moyens peu coûteux on pourrait distri- buer ainsi l'heure dans tous les points de Paris et même de la banlieue. » Pour numéroter les minutes et secondes, ou conviendrait de com- mencer les émissions à la seconde zéro de telle minute et de faire des inter- ruptions, par exemple de lo en lo secondes. D'ailleurs, pour la miiuite il (') J'ai pu faire ces essais grâce à l'obligeance d'un constructeur bien connu, M. Ducrelet, qui m'a prêté une bonne partie des appaa-eils nécessaires; je suis heureux de lui oilVir tous mes remercîments, ainsi qu'à M. Roger, son ingénieur. SÉANCE DU 27 JUIN 1904. lÔSp ne saurait y avoir d'erreur, car lorsqu'on a besoin de l'heure exacte on dispose généralement de a;arde-lemps qui ne laissent aucune incertitude de plus de quelques secondes. » Il est inutile d'insister sur les avantages que présenterait cette distri- bution de l'heure, non seulement pour les usages de la vie courante, mais surtout au point de vue scientifique et industriel : par ce moyen, les labo- ratoires, les établissements scientifiques en général, les horlogers, les constructeurs d'instruments de précision, etc., pourraient, sans déplace- ment, avoir l'heure avec la plus grande exactitude. » Parmi les opérations scientifiques appelées à bénéficier immédiate- ment de ce mode de transmission de l'heure, on peut citer les détermina- tions de l'intensité de la pesanteur avec le pendule et même les détermi- nations de longitudes, surtout quand la |)ortée de la télégraphie sans fil aura été augmentée. » Pour les usages courants, la précision demandée ne dépasse pas o',3 à o%4 et, comme il est relativement facile de maintenir au-dessous de cette quantité la correction d'une pendule, celle-ci servirait à distribuer l'heure qui serait dite sans correction. Mais, quand on voudrait la plus haute préci- sion, on ferait distribuer l'heure par l'horloge même sur laquelle on observe les passages des étoiles : alors on pourrait donner immédiatement la correction approchée de cette horloge et l'on ferait connaître plus tard sa correction exacte, quand on aurait réduit les observations astrono- miques destinées à donner cette correction avec précision. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la distillation d'un mélange de deux métaux. Note de MM. Uenki Moissan et O'Faukelley. « L'emploi facile du four électrique dans le laboratoire nous a permis d'étendre un grand nombre de nos expériences entre des hmites de tem- pérature beaucoup plus éloignées que par le passé. L'un de nous a déjà obtenu la volatilisation, au four électrique, de tous les corps regardés jusqu'ici comme réfraclaires ('); il s'est servi aussi de la constance que fournit le point d'ébullition d'un métal pour régler la température dans différentes préparations. (') H. Moissan, Etude de quelques phénomènes nouveaux de fusion et de volati- lisation produits au moyen de la chaleur de l'arc électrique {Comptes rendus, t. GXVI, 1898, p. 1429, et le Four électrique, 1897, p. 4i)- l66o ACADÉMIE DES SCIENCES. M Nous avons pensé à appliquer celte méthode nouvelle, à l'étude de la distillation de deux métaux dont les points d'ébullition étaient assez différents. Pour simplifier les premières expériences, nous avons choisi des métaux qui ne fournissent pas de carbures, à la température du four électrique, tels que le cuivre, le zinc, le cadmium, le plomb et l'étain. )) Au début de nos recherches, nous avons commencé par chauffer gra- duellement, pendant des temps différents, des poids déterminés de l'alliage dans des nacelles placées dans un tube de charbon. Nous avons utilisé le four à tube décrit par l'un de nous ('). Plus tard, nous avons simplement chauffé l'alliage dans un creuset ordinaire, et nous avons prélevé, après des temps mesurés, des échantillons qui ont été soumis à l'analyse. Enfin, pour nous rendre compte de la variation de la composition d'après la quan- tité de matière distillée, nous avons chauffé des poids déterminés d'alliages connus dans un creuset échancré, muni de son couvercle et nous avons pesé et analysé le résidu. » Comme ces expériences ne portent que sur des poids de métaux peu élevés, nous avons toujours opéré avec un courant peu intense de 450"""^ à Soo^^P sous iio™"^. » 1° Cuivre et zinc. — Nous avons chauffé [\0^ d'un alliage qui contenait 60 pour 100 de cuivre dans quatre nacelles chauffées avec un courant de ^^Qamp sous iio™"*. Pour obtenir un régime comparable, le temps était mesuré à partir du moment où le métal entrait en fusion. La première nacelle a été chauffée i minute, la deuxième 2 minutes et demie, la troi- sième 5 minutes, et la quatrième 8 minutes. Toutes les nacelles ne renfer- maient plus après l'expérience que du cuivre exempt de zinc. » 2° Cuivre et cadmium. — 76^ de cuivre et 26^ de cadmium ont été chauffés au creuset avec un courant de 4fo'""i' sous iïo™'^. Nous avons prélevé un échantillon de 8^, après i minutes, et un échantillon de 45^, après 6 minutes. Ces deux échantillons ne renfermaient plus qu'une trace de cadmium. La séparation est à peu près complète. » 3" Cuivre et plomb . — a. So^ de cuivre et 20^ de plomb ont été chauffés dans un creuset avec un courant de 5oo^™p sous 1 10^°"*. Nous avons recueilli un échantillon de 20*^ après 2 minutes; il ne renfermait que 14,7 pour 100 de plomb. Un échantillon de So^, pris après 5 minutes, ne contenait plus (') H. MoissAN, Sur an nouveau modèle de four éleclrujue à réverbère et à élec- trodes mobiles {Comptes rendus, t. CXVII, 1898, p. 679). SÉANCE DU 27 JUIN 1904. . 1661 que 5,2 pour 100. Enfin un échantillon de S^, prélevé après 8 minutes, ne renfermait que 0*=, 8 de plomb pour 100. » b. Celte expérience a été répétée avec un mélange de parties égales de cuivre et de plomb, jS^ de l'un et de l'autre, et après une distillation énergique produite par un courant de 6oo^"P sous 110'°"% un échan- tillon recueilli, après 3 minutes, renfermait moins de o, i pour 100 de plomb. )) c. Dans un autre essai, 97^ de cuivre et 60^ de plomb ont été chauffés dans un creuset pendant 6 minutes, avec un courant de 45o*°'P sous iio''''"'. Le résidu pesait 45^ et ne contenait plus de plomb. » d. Enfin, nous avons chauffé 6o« de cuivre et 4o^ de plomb dans différents creusets pendant des temps variables, avec un courant de 45o*"'P sous no"!»*. (i) Chaufle de 4 Distilla lion 0 45 Rési du '78 Plomb 26,6 poi LU' 100. (2) i> 3.3o » I .3o )) 67,5 » i3,i .) ( 3 ) » 3 n 1 » 64,5 )) i3,9 )> (3a) Résidu de (3) » 2 » 60,5 » 9^1 » (3è) » (3a) » 2 )) i4 )} 0,0 » » 4° Cum-e et èlain. — a. Nous avons chauffé 40" d'un alliage qui renfermait 48 pour 100 d'étain dans une nacelle du four électrique à tubes (courant : 45o^"p, iio'^""^). Après une ébuUition d'une minute, le résidu renfermait 52,8 pour 100 d'étain et 47 pour 100 de cuivre. » h. On a chauffé 3ob d'un alliage à 26 pour 100 d'étain dans trois nacelles différentes, et, après une ébuUition de 20 minutes en deux fois, l'alliage de la première nacelle contenait 46,7 pour 100 d'étain. L'alliage de la deuxième nacelle a été chauffé 5 minutes avec un courant de 6oo="°p. Il contenait ensuite 3o,5 d'étain. L'alliage de la troisième nacelle a été chauffé 10 minutes avec un courant de 6oo*"P. Le métal restant contenait 3o pour 100 d'étain. » c'. i4o8 de cuivre et Go? d'étain ont été chauffés dans un creuset avec un courani de 5oo''"'f. Un échantillon, prélevé après 3 minutes, contenait 29,9 pour loo d'étain, après 6 minutes 29,7 et après 9 minutes 33,7 pour 100. » c^. 3o8 de cuivre et 70^ d'étain ont été chauffés dans un petit creuset en emplovant un grand four, de façon à modérer l'action de la température de l'arc (courant 5oo*"''\ 1 10^"'";. Après 3 minutes l'alliage contenait l662 ACADÉMIE DES SCIENCES. 69,4 pour 100 d'étain, après 6 minutes 69, 5, après 9 minutes 65,5, après 12 minutes G2,3. » d. 3is de cuivre et 47*"' d'étain ont été chauffés dans un petit four avec un courant de 5oo*"'"' sous 110''°'". Après une ébuUilion de 3 minutes, un échantillon de 16^ renfermait 60,1 pour 100 d'étain; après 6 minutes un échantillon de 20^ en renfermait 59,7 et après 9 minutes un échantillon de 9S en renfermait 60,4 pour 100. » Nous étions donc arrivés, dans cette expérience, à un mélange d'étain et de cuivre qui, chauffé plus ou moins longtemps, distillait dans la même proportion. » e'. 60S de cuivre et 4o^ d'étain ont été chauffés dans un creuset échancré à couvercle, avec un courant de 4oo''"p sous 70™"'. Première chauffe 4- di Istillation 2 résidu i 96,5 ren [fermant 4o,4 » reprise 5 » 2.3o » 95 » )> 5 » 2.3o » 85,4 » 4i,8 Deuxième chauffe 5 » 2.3o )) 89 » 40,4 » reprise 5.3o » 3 )) 71,5 )) 43,2 » » 4 • 3o )> 2.3o » 44 » 46,1 « 1) 5 » » 3i .5 » 5o , 6 » é-. 20S de cuivre et 40^ d'étain ont été chauffés dans les mêmes con- ditions. Pendant 4- o distillation 2 résidu 92 renfermant 79,9 pour 100 Sn » 7.3o » 5 » 82 » 78,2 » » 6.3o » 3 )i 62,5 » 77)7 " « 4-3o » 5i ,5 » 76)3 » » é\ 3o8 de cuivre et 70^ d'étain ©nt été chaufFés dans les mêmes con- ditions, et après 3 minutes d'ébullilion le résidu de 65^ ne renfermait plus que 65,3 d'étain pour 100. » 5" Étain et plomb. — a'. So^^ d'étain et So^ de plomb ont été chauffés dans un creuset avec un courant de 400°"'' sous iio™'". Après 2 minutes un échantillon de 8^ ne renfermait plus que 4.8 pour 100 de plomb. Et, après 5 minutes, un échantillon de 20^ n'en contenait plus que i,5. » a^ 55s d'étain et 5^ de plomb, chauffés dans les mêmes conditions, ne renfermaient plus après i minute que 5,8 de plomb pour 100 et après 5 minutes que 0,28. SÉANCE DU 27 JUIN 190ZI. l663 » Enfin 60e d'étain et 4os de plomb ont été chauffés de même avec un courant de 45o™^ 1. Chauffe... i.3o Distillation.. o.3o Résidu... 61, D Etain... 83,i pour 100 2. 2 0.45 59,5 87,8 )) 3. 3 i.3o 5o 96,6 » 3. Repris 2.3o i.i5 4i 99-7 » » Si nous comparons le résultat de toutes ces expériences, nous voyons que l'ébullition d'un mélange de deux métaux se conduit exactement comme une distillation fractionnée et que la composition varie d'après le temps de la distillation ou plutôt d'après la quantité de matière qui a été distillée. Par exemple : Cuivre + plomb au début 100 renfermaient Pb /jo pour 100 » distillé G"". 45".. 78 » 26,6 » » « i".3o».. 67,5 » i3,i » » » 3" 60, 5 " 9 . ' » Cuivre + étain au début l'alliage renfermait Sn 70 pour toc » chauffé S"" » 69,4 " ,) » 9™ » 65 , 5 » » » 12" » 62,3 » 5 Élain H- plomb au début 100 renfermaient Sn 60 pour 100 » distillé o^.So".. 61,5 » 83,1 » » » o'".45'.. 59,5 » 87,8 » » » i". 3o».. 5o » 96,6 » » ). 2». 45'.. 4i " 99>7 " » Lorsque nous chauffons un mélange de cuivre et de zinc, de cuivre et de cadmium ou de cuivre et de plomb, la quantité pour 100 de cuivre qui reste dans le résidu croît d'une façon régulière jusqu'à ce que l'on arrive au cuivre pur. La séparation est complète. Le phénomène est semblable avec l'étain et le plomb. Nous obtenons dans le creuset de l'étain à peu près pur. » Quant à l'alliage de cuivre et d'étain, la quantité d'étain pour 100 augmente dans le résidu, lorsque le cuivre se trouve en excès. Au contraire, l664 ACADÉMIE DES SCIENCES. lorsque l'étain va se trouver en grand excès, la quantité d'étain pour loo va décroître pendant la volatilisation. Alliage à 25 pour loo Sn chauffé ao"" renferme l\- pour loo Sn. » /40 » «10 » 5o , 6 » » 55 » « 5 )> 56,8 » » 80 1) » 10 » '^6,3 » » 70 I) » 12 » 62,3 « » 60 , 2 » » 9 » 60 , 4 » » Ces résultats nous amènent à penser qu'il existe un mélange de cuivre et d'étain dont la composition ne varie pas pendant l'ébuUition. Ce mélange correspond sensiblement à l'alliage défini et cristallisé SnCu, signalé par Stead('). » Un autre fait important, qui résulte de ces expériences, est la diffi- culté, assez grande, que présente la volatilisation de l'étain comparée à celle du cuivre. » Si nous remarquons que le point de fusion de l'étain est de 226°, et que le point de fusion du cuivre est de loSô", nous voyons que l'étain reste liquide dans une étendue très grande de température, puisqu'il ressort de nos expériences que son point d'ébullition est plus élevé que celui du cuivre. » Dans ces expériences d'ébullition des métaux, nous avons rencontré des exemples qui correspondent aux trois types de la distillation d'un mé- lange de deux liquides. Le cuivre et le plomb se comportent, quand on les distille, comme un mélange de liquides partiellement miscibles, tel un mé- lange d'eau et d'éther. Au contraire, l'étain et le plomb se conduisent comme une dissolution d'eau et d'alcool. Quant au cuivre et à l'étain, ils ressemblent à une dissolution d'eau et d'acide forraique, et il existe pour eux une température constante, bien que très élevée, à laquelle les deux corps possèdent la même tension de vapeur. » Les lois qui président au fractionnement de deux liquides par distil- lation s'appliquent donc à l'ébuUition des métaux à très haute tempéra- ture. » (') ,1. Steau. Miciosli iiclure of alloys (Joii/n. cheni. IndiisLry, l. WIl. p. 3). SÉANCE DU 27 JUL\ 190/j. l665 CHIMIE ORGANIQUE. — Influence qu'exerce sur le pouvoir rotatoire de certaines molécules, leur combinaison avec des radicaux non saturés. Ethers ally- liques du hornéoL du menthol, du '^-mélhylcyclohexanol et du linalool. NoLe fie MM. A. Hali.f.k et F. Marcii. « Comme suite à nos dernières recherches sur les pouvoirs rota- loires ('), il nous a paru intéressant de voir dans quelle mesure aug- mentait la rotation spécifique de quelques alcools actifs du fait de leur combinaison, ^ous la forme d'éther oxyde R — O CH- — Cil = CH-, avec une molécule non saturée comme l'alcool allylique. » Ces sortes d'éthers oxydes d'alcools terpéniques n'étant pas connus nous avons dû les préparer. >) Éther bornylallylique C'°I1"0 - CH^ - CH = CH". - On a chauffé au bain d'huile à l'ébuUitiondans un ballon muni d'un réfrigérant à reflux 5o» de bornéol gauche de N'gai et 8» de sodium en solution dans 120^ de xylène pendant 16 heures environ. L'excès de sodium a ensuite été séparé et le dérivé sodé chauffé avec So» d'iodure d'allyle jusqu'à réaction neutre. L'excès d'iodure d'allyle éliminé par distillation, ou a ajouté au liquide f\o^ d'anhydride phtalique dans le but d'éthérifier le bornéol non transformé. Après avoir été chauffée j)endant 5 heures au bain d'huile, la masse a été distillée pour séparer le xylène, et le résidu a été traité par de la soude étendue dans le but de dissoudre la phtalate acide de bornéol. La partie insoluble a été épuisée par de l'élher et la soltition, après fil- tration, fut soumise à la distillation. On recueillit une portion passant de 98" à q9" sous i5"""ttqui fut soumise à un nouveau traitement par l'an- hydride phtalique. » On obtint finalement un liquide bouillant de io5°-i07" sous 17""" et dont la composition répondit bien à celle de l'éther cherché. » Densité, D" = 0,9376, DJ' = 0,9221 ; réfraction moléculaire, 59,10; calculé, 59,025. » Pouvoir rotatoire (oc);, = — 59°6' ; pouvoir rotatoire du bornéol employé (aj,, = — 35°4o'- » Ét/ier ment/iylallylique C'^W' O C^W^ . — Cet éther a été préparé de (,'j Coniples tendus, t. CXVIII, p. 1870; t. CWXVI, p. 788, f222, i6i3. G. K., 19..4, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N» 26.) ' 79 l666 ACADÉMIE DES SCIENCES. la même façon que l'éther bornylique. Comme pour le hornéol les ren- dements sont peu satisfaisants : avec oo^ de menthol et 80*-' d'iodure d'allyle, on a obtenu à peine los d'éther oxyde pur. Un second traitement à l'anhydride phlalique a encore été nécessaire pour séparer tout le menthol. » L'éther menthylallylique bout à io3°-io4" sous i3™'°. (l'est un liquide incolore, d'odeur spéciale et ne rappelant aucunement celle du menthol. DJ o,883o D!' 0,8763 Réfraction moléculaire. . . 61, oi Calculée 61,127 Pouvoir rotatoire (a),, ^ — gS^So' Pouvoir rolaloire du nieiuhol employé (a)D =^ — 49° -i' » Élher Pj-mélhyl-cyclohexanolallylique C'H"O.C'H'. — Le fi-mélhvl- cyclohexanol employé a été préparé par réduction de la [i-méthylcyclo- hexanone au moyen du sodium en [irésence d'éther et d'eau. Cette cétone obtenue en partant de la pulégone j)ossédait le pouvoir rotatoire (a)B = ^-ii"88' qui concorde avec celui indiqué par Ronlakow et Schindelmeiser(') pour un produit d'une origine semblable. Le ^-méthvlcvclohexanol dérivé de l'hexanone employée dans notre préparation contenait encore un peu de cétone et possédait le pouvoir rotatoire (a)„ = + i°3o' au lieu de (a)„ =^ — 4°7' accusé par les auteurs précédents. » L'éther allvlique de cet alcool a été obtenu de la façon suivante : 23^^ de jî-méthylcyclohexanol sont dissous dans So^ de toluène et chauffés au bain d'huile avec 5^ de sodium. Le dérivé sodé, débarrassé du toluène par distillation ainsi que de l'excès de métal, est chauffé très longtemps avec un excès de bromure d'allyle en présence il'éther. Lorsqu'une prise d'essai étendue d'eau se montre à peu près neutre au papier de tournesol, on traite par l'eau, on épuise avec de l'éther et l'on distille pour chasser l'éther et l'excès de bromure d'allyle. Le résidu est ensuite chauffé avec de l'anhydride phtalique à i'|0° pendant 2 heures, etla préparation se termine comme pour les autres éthers oxydes décrits plus haut. )) L'éther ji-méthylcyclohexaiiolallylique constitue un liquide bouillant à 79-81° sous iS'"-", dont la densité D" — 0,8837 etD!' = 0,8738. {') Joarn. f. pr. Chein., 2° série, I. lAI, \t. 477- SÉANCE DU 27 JUIX 1904. 1667 » La réfraction moléculaire trouvée = 47.58. Réfrarlion moléculaire calculée = 47.31. 1) Son pouvoir rotafoire (a\, = — i4"2o'. » ÉlherlinalYlallyli(]ueC"'WOCJ\\K — Cet isomère de l'éther bornyl- allylique a été préparé dans les mêmes conditions que ce dernier. Après plusieurs fractionnements, on arrive à isoler un liquide incolore, bouillant à io3"-io5" sous i5™'" et dont la densité D" = 0,8722 et D!/' = o.SljGI. La réfraction moléculaire trouvée est égale à Gi,45 alf^''s que la réfraction moléculaire calculée est égale à 62,43. Le pouvoir rotatoire observé (oc)„ = + 2"2' tandis que le pouvoir rotatoire du linalool employé (y.),, = -6020'. » Dans le Tableau ci-dessous, nous réunissons les différentes constantes observées avec nos éthers-oxydes : 1'. réfringent P. r. ( a )„ r. r. ( a )„ nioléculaire (le l'alcool de l'étlier V. n'-fringenl ralculé Éthers oxydes. employé. oxyde. Densité D". riiolénulaire. RM = -r; x-j-- Ailylliornyliqiie — 35.4o — J9.06 0,9076 59,i5 .59,02 Ml\lraeritliylif|ue —49-4 —98.30 o,8S3o ()i,o5 61,12 .Mljlmi-lliylcjcloliexanollque. . . + i.3o — 14.20 0,883; 47,58 47,3i Allyllinalylique — 6.20 -t- 2.02 0,8722 (5i,45 62,43 « Eu considérant les nombres inscrits dans ce Tableau, on remarque que, sauf l'éther allyllinalylique, tous ces éthers oxydes possèdent un pou- voir rotatoire plus élevé que celui des alcools actifs mis en expérience. » De plus, à part encore l'éther allyllinalylique ('), dont la réfraction moléculaire est inférieure d'une unité à celle calculée, tous ces éthers oxvdes possèdent im pouvoir réfringent moléculaire concordant avec celui que donne le calcul. La combinaison d'iui radical non saturé avec i'""' active saturée ne semble donc pas exalter le pouvoir réfringent, comme le fait arrive avec nos dérivés du camphre avec les akléliydes. » Quant au pouvoir rotatoire de ces éthers, pour être en droit de tirer (') Les écarts conslalcs dans la réfraction moléculaire de cet étliei- tiennent, peut- être, à ce que ce composé renferme encore de petites quantités de linalool, le point d'élndlition de cet alcool étant voisin de celui de l'étlier oxyde, l'étant donné les condi- tions dans lesquelles on a préparé le dérivé sodé de l'alcool, il se pourrait aussi qu'il ait subi une hydrogénation partielle, ce qui aurait j)Our effet de diminuer sou pouvoir réfringent. l668 ACADÉMIE DES SCIENCES. des conclusions sur l'influence que peut exercer sur lui la présence du radical non saturé allylé, il faudrait qu'on |nit comparer ce pouAoir rota- toire avec celui des molécules saturées correspondantes, c'est-à-dire des éthers oxydes bornyl, menlhyl, mélhylcyclohexanyl et linalyl-propyliques. Nous avons fait des tentatives nombreuses et variées pour préparer ces éthers et avons jusqu'à présent complètement échoué. )) Quand on traite les dérivés sodés du menthol, du bornéol, etc., au sein du toluène ou du xylène par de l'iodure de propyle, c'est à peine si une minime quantité de l'éther halogène entre en réaction. Dans tous les cas, il n'a jamais été possible d'isoler un produit à point d'ébullition constant et répondant par l'analyse à l'éther oxyde cherché. )) Si l'on opère sous pression, en tubes scellés, à une température de i3o°-i/io'' pendant 8 heures, on observe à l'ouverture des tubes un abon- dant dégagement de propylène, et l'on ne réussit pas davantage à isoler l'éther oxyde dont on a en vue la préparation. » Cette différence d'aptitude réactionnelle que nous venons de constater enlre l'iodure d'allvle et l'iodure de propyle, vis-à-vis de nos alcools sodés, a d'ailleurs été observée depuis longtemps par J. Wislicenus sur d'autres dérivés sodés, notamment sur les éthers malonique et acétoacétique sodés ('). )) Nous l'avons nous-même observée à l'occasion de nos études sur les éthers alcoylcamphocarboniques (-) et sur les alcoylmenthones ('). » MM. Hecht, Conrad et Brùckner (*) ont, de leur côté, mis en évidence les écarts considérables observés dans les vitesses et les limites d'alcoyla- tion, à différentes températures, des méthylate, éthylate et propylate de sodium par les iodures de méthyle, éthyle, propyle, isopropyle, heptyle et octyle. » L'insuccès de nos essais de propylation, au moyen de l'iodure de pro- pyle, nous a conduit à tenter cette propylation au moven du paratoluènc- sulfonate de propyle CH'.CII' — SO'C'H" qu'on obtient aisément eu traitant le chlorure de l'acide /J.toluènesulfonique par du propylate de sodium. (') .1. Wislicenus, Annalen fier Chimie, l. CGXII,'i882, p. 209. (") A. Haller, Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 788. (^) A. Hallek, Comptes rendus, t. CXXX\ 11, p. iiStj. (') Hecht, Conrad el Bruccner, Zeilschrifl fiir physikalische Cliemie.X. IV, 1889, p. 2-3. SÉANCE DU 27 JUI\ IQO/j. 1G69 » 5os de menthol ont été sodés comme précédemment au sein du to- luène. A la solution, on a ajouté 80^ de paratolnèncsulfonate de propyie (par petites l'raclions, car le mélange s'échaulï'e fortement). La réaction reste cependant alcaline au tournesol, même après avoir chauffé le mé- lange longuement à l'ébullition, au bain d'huile. Après distillation du dis- solvant, traitement par l'eau du résidu et rectification sur du sodium de l'huile surnageante, nous avons obtenu deux fractions, l'une passant de I i2°-ii4°. sous 19""", et possédant le pouvoir rotatoire a, = — 43° 4"'. et l'autre moins abondante, distillant de 1 14° à 116° sous 19'"™. » La première de ces fractions avait une composition se rapprochant de celle du propylmenthol (C, 78,12 pour 100, H, 12,87 po^i" 'oo; calculé pour C'^IP^O : C, 78,8 pour 100, et H, i3,i pour 100), tandis que la seconde a donné des chiffres s'écartant davantage de la théorie. )> Des tentatives faites pour préparer par ce procédé les éthers bornyl- et [i-méthylcyclohexanvle-propyliques n'ont pas abouti à des résultats phis nets. Aussi avons-nous renoncé à obtenir par cette voie ces éthers oxydes. Nous nous proposons de tenter cette préparation dans d'autres condi- tions. » ÉXERGÉTIQUE BIOLOGIQUE. — Le travail musculaire el sa dépense energé- lique dans la contraction dynamique, avec raccourcissement graduellement croissant des muscles s' employant au soulèvement des charges (^travail moteur). Note de M. A. Chauveau. « Cette étude a été entreprise avec la méthode et l'outillnge qui ont servi dans l'étude précédente sur la contraction statique ('). On l'a pour- (') Ces moyens d'étude exigent une descriptidn sommaire qui sera faite ultérieu- rement avec figures à l'appui. L'outillage ne comprend pas seulement le système commutateur signalé dans ma première Note et qui a pour objet de faire passer les charges alternativement sur les fléchisseurs et les extenseurs de l'avant-bras. On y trouve encore : 1° Une plate-forme pivotante qui supporte l'avant-bras et la main et qui en annihile le poids; ■2." Un appareil transmetteur qui communique, en les réduisant, les mouvements alternatils de l'avant-bras à un treuil sur lequel s'enroulent les fils suspenseurs des charges à soutenir, à soulever ou à retenir à la descente. C'est avec cet appareil transmetteur qu'est conjugué le système commutateur; 3" Lu appareil des plus importants remplissant le rôle de guide automatique des 179- 1670 ACADÉMIE DES SCIENCES. suivie au point tle vue de la |)hysiologio pure, sans préoccupation de la partie mécanique du sujet traité. Ceci ne veut pas dire que celte partie mécanique n'ait pas à bénéficier des résultats obtenus des présentes recherches. Mais il y a inlérct à se renfermer pour le moment exclusive- ment dans la question des rapports de l'énergie dépensée par la contraction dynamique avec le travail intérieur ou biologique du muscle qui est nus en activité pour produire un trarail extérieur moteur ou positif . » Il est évident que la contraction dynamique qui effectue le soulèvement des charges est soumise à des variations dans ses modes, suivant les con- ditions du travail extérieur. Celui-ci, considéré avi^c une valeur donnée V/i, j)eut croître de deux manières distinctes : i" par accroissement de la valeur de la charge P; 1" par accroissement de la hauteur h, du soulèvement de cette charge dans l'unité de temps. Quelle est l'influence que l'adaptation de la contraction dynamique à ces deux modes, entièrement différents, d'ac- croître le travail extérieur exerce sur la dépense affectée à l'exécution du travail intérieur du muscle, c'est-à-dire sur ce travail intérieur lui-même? Il est extrêmement important de le savoir, tant au point de vue de la Science pure qu'à celui des applications pratiques. » Aux contributions que j'ai déjà fournies sur ce point, j'ajoute celle que j'ai obtenue avec mon nouveau dispositif expérimental, en étudiant la dépense qu'entraîne le travail intérieur des muscles moteurs de l'avant- bras dans les deux cas suivants : » Premier cas. — La valeur du travail mécanique varie en fonction de la valeur de la charge, la hauteur et la vitesse de son soulèvement restant con- tantes. M Deuxième cas. — La valeur du travail mécanique varie en fonction de la hauteur et de la vitesse du soulèvement de la charge, celle-ci restant constante. » Ces deux cas ont fait l'objet de deux séries d'expériences. PREMIÈRE SÉRIE D'EXPÉRIENCES. — Dépense de la comr action dyxamiqii; quand LA VALEUR DU TRAVAIL EXTÉRIEUR QU'eLLE EXÉCUTE CROIT EN FONCTION DE LA VALEUR DE LA CHARGE SOULEVÉE, LA HAUTEUR ET LA VITESSE DE SON SOULÈVEMENT RESTANT CONSTANTES. » Les expériences ont été an nombre de quatre, dans lesquelles la charge étudiée a eu les valeurs i''",j, 'ii^^, 4''*^)^) ^'"^'> le nombre des alternances des fléchisseurs et des extenseurs de l'avant-bras restant constamment fixé mouvemenls de l'avanl-Lras, guide sur lequel le sujet se règle pour le nombre et l'amplitude des oscillations i|ii'il doit imprimer au transmetteur dans l'unité de temps. SÉANCE DU 27 JUIX 1904. 1G7I à i3. L'angle droit, qu'en position moyenne l'avant-bras formait avec le bras, se fermait ou s'ouvrait de 20° environ à chaque oscillation ou alter- nance. Il en résultait que le point d'application de la résistance entraînée dans le déplacement de l'avant-bras effectuait des parcours partiels d'en- viron o™,34 chacun. Comme il y en avait i3 à la minute, le parcours total atteignait la valeur de 4'"» 4-- C'est ce parcours uniforme de 4'".42 que les muscles de l'avant-bras étaient appelés à effectuer avec chacune des charges i''g,5, 3"s, 4i'B,5,G'^s. » Les résultats obtenus sont consignés dans les Tableaux suivants : Tableau A. • — Une expérience délai liée, comme exemple. c. Coel'ficienls respiratoires II. Débil a. Conditions îles muscles. I. Repos n. Travail avec i''b, 5 III. » .. S^s IV. » » t\^i,^ V. Repos VI. Travail avec ô*-» Vil. » » 6i5... 14,920 49'' 5o5 0,974 -SI E. » » 6''" 17,960 60.!) 592 1,022 318 Tableau G. — Hé.snllats moyens de V ensemble des épieuvcs des quatre expériences. e. Dépense c. c ocflicienls res ;piratoircs. du travail b. Débit ^— . ■ ^ d . Quotient des muselés a. Conditions des muscles. respiratoire. CO - exhalé. 0- absorbé. re; spiraloire. en 0' absorbe, ks 1 cm» cm' çm^ A. Repos : 0,439 202 249 0,811 )) 15. Travail avec i ,5. . . 8,417 3l6 348 0,908 99 C. » 3 10,629 383 407 o,9-'|i 1.Ï8 D. « ' 4,5 i3,837 48.-, 490 0,989 2U E. » 6 17,811) 598 5-3 1 , 043 •i-rv 167-2 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Les résultais essentiels inscrits clans ce Tableau C, c'est-;i-f!ire ceux qui concernent les coefficients respiratoires, sont figurés dans le graphique Yll. Ils seront mis tout à GitAPniQVE VII. Charges croissantes. — Parcours : ii"',42. Graphique VIII. Parcours croissants. — Charge : i''s,5. 8,8V 13,26 17,08 Dans le graphique VII. le travail intérieur et sa dépense sont appliqués à la production d'un tra- vail extérieur qui croit avec et comme la charge déplacée. Dans le graphique VIII, le travail intérieur et sa dépense sont appliqués à la production d'un tra- vail extérieur, de même valeur que le précédent, mais croissant avec et comme la longueur du chemin parcouru par la charge dans l'unité de temps. .K. marche de la consommation de 0-, prise pour mesure de la dépense énergétique. B, marche de t'exhalaisoit de C0-. l'heure en parallèle avec ceux des expériences de la 2'' série. La signification n'en res- sortira que mieux. SÉANCE DU 27 JUIN 1904. '673 DEUXIÈME SÉRIE D'EXPÉRIENCES. — Dépense de la co.ntractio.\ uyxamique QUAND LA VALEUR DU TRAVAIL MOTEUR QU'ELLE EXÉCUTE CROIT EN FONCTION DE LA HAUTEUR ET DE LA VITESSE DU SOULÈVEMENT DE LA CHARGE, CELLE-CI RESTANT CONSTANTE. » Les expériences ont été au nombre de deux seulement ('), dans les- quelles Tavant-bras, oscillant autour de la position de flexion à angle droit sur le bras, a fait exactement le même travail, graduellement croissant, que dans la série précédente, maispardes procédés différents. La charge constante, i''b,5, effectuait le parcours partiel de o''',34 d'abord i3 fois, puis 26, 29, 52 fois par minute. Ladite charge de i"", S était donc sou- levée dans cette unité de temps d'abord à 4™. '12, puis à 8'", 34, 13"", 26, i7'°,68. » Les résultats des expériences sont consignés dans les Tableaux ci- après : Tableau A. — Une expérience ilélaillée comme exemple. c. Coefficients respiratoires. b. Débit a. Coiulitions dos muscles. I. Repos II. Travail avec i:j alteiii III. I) 2() » IV. Il 39 » V. Repos \'I. Travail avec 5'j allern VII. » :,■>. » VIII. » 39 » IX. Repos X. Travail avec 26 altei n XI. » i3 » XII. Repos ( ' ) Ce chilTre de 2 expériences est bien faible. J'en dirai presque autant du cliifTre 4 atteint dans la première série. La variabilité des conditions du milieu physiologique exigerait un plus grand nombre d'épreuves, qui donneraient de meilleures moyennes. Mais ce sont là des travaux de laboratoire très durs, très absorbants, qui nécessite- raient un plus nombreux personnel que celui dont je dispose. Je n'ai, en effet, qu'un seul préparateur pour m'assister dans ces longues et laborieuses recherches. Grâce à l'assiduité, au zèle, à la collaboration compétente de M. J. Tissot, j'ai pu les mener à bien et en préparer la suite. Mais j'ai dû lui demander souvent de durs et pénibles elTorts. b. Débit - — ^ respiratoire. CO- exhalé. 0- absorbi 1 cm^ cm- 4 , 789 180 227 8,5o4 320 35o 1 0 , 1 3 1 392 -109 13,907 485 44^ .5,280 •79 228 18,328 5:4 5 06 1.5,780 473 448 12,925 38i 39.5 iw89 ,67 234 I 0 , 960 366 38o 8,811 3oo 334 ■^,984 2 12 287 1674 ACADÉMIE DES SCIENCES. Tableau B. — Résiillals moyens de, l'c rpérience déldUlér ci-r/cssus. c, Cocfricii-rits icspiratoii'cs. c. Dépense b. Drliit — -1 — ^ — "Il ■ (/. Quolicnt du trav. musc. «. Conditions des iiuiscles. respiratoiie. C0= exhalé. O- absorlx-. respiratoire. en 0- absorbé. 1 (111^ cm^ rm^ A. Repos 5, 188 iS.'i 244 B. Travail avec 1 .-> altern. 8,657 •'''2 3(2 C » '>.() » . 10,. 5/1.5 879 394 D. » 39 )) . i3,4i6 433 419 V.. » '>i » . 17,054 5^3 477 Tadleau g. — Bésuhats moyens de l'enscniblc des épreuves des deux expériences. 0,758 )) 0,883 98 0,962 150 i,o33 17.5 1 ,096 233 b. Dél)it c. C joefficirnls respiratoires. d. Quolicnt respiratoire. e. Dépense du trav. musc en 0- absorbe a. Conditions des nuiscles. respiratoire. CO - c\bab-. 0- absorbé. 1 cm^ cm' f m^ A. licpos 5,913 8,'!8i :\ô\ 249 340 0 , 8 0 ~ )) B- Travail avec 10 allerii. 3o8 0,906 •Il C. )) '.'.'• i » Il ,159 393 400 0,982 I.)l D. » 39 « . 13,953 45, 448 1,007 199 E. » ')■>, » '7.391 539 492 1 ,095 2i3 » On trouvera ilans le graphique Mil la fii,Miration des résultats essentiels, ceux (|ui sont donnés par les coefficients respiratoires. » L'enseignement à tirer des denx séries d'expériences qtii viennent d'être présentées sur la dépense énergélique engagée dans le travail intérieur du muscle qui se met en conlraction dynamique, pour effectuer un travail extérieur moteur, est particulièrement donné par les deux courbes A des graphiques VII et VIII. D'une manière générale, ces deux courbes, représentatives de la consommation de O-, c'est-à-dire de l'é- nergie dépensée, montrent que la dépense croît avec le travail extérieur, mais non pas de la même manière, dans les deux modes d'accroissement dudit travail. » Sur le graphique VII, où l'on voit ce travail extérieur s'accroître en fonction tie la valeiu* de la charge soulevée, V accroissement de la dépense consacrée au travail intérieur des muscles suit 1res sensibleme/il l'accroissement de la charge. » Sur le graphique VIII, où le travail extérieur s'accroît en fonction de la hauteur du soulèvement du mobile, dans l'iniité de temps, Varcrois- seincnt de la dépense occasionnée par le Iravad intérieur des muscles marche SÉANCE DU 27 JUIIV IQO^i. l(j75 /fioifis l'Ile que relui du II avait extérieur, dont la valeur est représentée sur l'abscisse, par la longueur du parcours de la charge. » L'emploi de l'énergie qui met le muscle en contraction dynamique est donc plus avantageux dans le cas où le travail extérieur qu'elle produit tire sa valeur de la longueur du parcours que la charge effectue dans l'unité de temps. » On voit ainsi qu'il v a bénéfice à diviser les grosses charges et à en soulever rapidement chaque fraction, plutôt que de les porter lentement d'un seul coup à la hauteur voulue. C'est ainsi, par exemple, que la charge niaxima de 6'^''', utilisée dans nos expériences, au lieu d'être élevée en tota- lité à 4™, 42 de hauteur en 60 secondes, gagnerait, au point de vue de la dépense, à être divisée en quatre parts de i'"S,5, dont chacune serait portée en i5 secondes à la même hauteur, soit 4'", 42. Le résultat mécanique serait le même. ÏNlais la dépense en O" absorbé atteindrait 325""' dans le premier cas et 243'°'" seulement dans le second. D'où un gain d'environ 25 pour loo. C'est une économie considérable dont il v aura lieu de reparler. « PHYSIQUE. — Perfectionnernents apportés au procédé photographique pour enregistrer l' action des rayons N sur une petite étincelle électrique. Note de M. R. Bloxdlot. « J'ai décrit précédemment (') une méthode pour enregistrer par la photographie le renforcement que l'éclat d'une petite étincelle éprouve ])ar l'action des l'ayons N. Je vais indiquer quelques perfectionnements qui facilitent notablement l'exécution de ces opérations délicates. )> En premier lieu, il est très avantageux de concentrer les rayons N sur l'étincelle à l'aide d'une lentille d'aluminium : à l'aide de celte lentille, placée entre la lanterne qui contient la lampe Nernst et la caisse où sont disposées l'étincelle et la plaque photographique, on forme sur l'étincelle un foyer conjugué du filament de la lampe, en se guidant pour ce réglage sur l'éclat de l'étincelle obserAée à travers un verre dépoli. Je n'ai pas constaté qu'il y eût lieu de choisir l'un plutôt que l'autre des foyers dus aux radiations d'indices différents émises par la lampe Nernst. » Les pointes de platine entre lesquelles jaillit l'étincelle, examinées au microscope, doivent présenter une convexité bien régulière et être (') Voir Cmiiptes rendus, l. CXXXVIll, |). 1227. 1676 ACADÉMIE DES SCIENCES. exactement en regard l'iino de Tiiutre. Pour obtenir une étincelle sensible, je commence par rapprocher les pointes jusqu'au contact, puis je les écarte très lentement jusqu'à ce que l'ctincelle, a|)rès avoir augmenté d'éclat, commence à diminuer: c'est vers ce maximum d'éclat que l'étincelle possède aussi son maximum de sensibilité; on s'assurera avec soin que l'étincelle éprouve un renforcement bien visible par^l'action des rayonsN. Il est utile, tant pour la photographie que pour l'examen de l'étincelle, de couvrir le verre dépoli d'un papier noir percé seulement d'un trou de 18"'™ de diamètre vis-à-vis de l'étincelle : par ce moyen, l'impression photographique est mieux limitée et plus nette. )) Une dernière amélioration consiste à employer, pour le développe- ment, un bain agissant très lentement. Grâce à ce moyen, on peut réussir à arrêter le développement avant que celle des deux images -qui a été produite sans l'action des rayons N ait commencé à apparaître, bien que l'autre ait déjà une intensité notable; si l'on préfère prolonger le dévelop- pement, on obtient toujours des images inégales dans le sens prévu. Comme contrôle du bon fonctionnement de l'appareil, on peut, soit sup- primer les rayons N pendant la photographie, soit les faire agir en enlevant le papier moviillé ou en le mouillant avec de l'eau salée : les deux images apparaissent alors simultanément au développement et demeurent égales en intensité. Toutes ces expériences ont été répétées un grand nombre de fois, sans un seul insuccès, en présence, ou pour mieux dire avec la coopé- ration de savants éminents qui, à différentes reprises, m'ont fait l'honneur de venir voir mes expériences. » PHYSIQUE. — Actions des forces magnétique et électrique sur l'émission pesante; entraînement de celte émission par l'air en momement. Note de M. R. BLONDr.oT. « L'expérience très simple que voici montre que les forces magnétiques dévient l'émission pesante. Une pièce de 5*^'' étant assujettie horizontale- ment, et un écran à sulfure de calcium phosphorescent étant placé à So*^"" au-dessous, chaque fois que cet écran est amené dans la verticale de la pièce, il devient plus visible que dans les positions voisines : suivant l'ex- plication que j'ai donnée et qui, à ce que je crois, s'impose, la pièce pro- jette vers le bas une émission pesante qui, tombant sur l'écran, avive la phosphorescence. Si maintenant, de la colonne formée par celte émission. SÉANCE DU 27 JUIX 1904. 1677 on approche un aimant, on voit l'éclat de la phosphorescence diminuer; dès que l'on écarte l'aimant, cet écUit reprend sa première intensité. Pour que l'expérience réussisse, il fautl^ue l'aimant soil placé de telle sorte que ses lignes de force rencontrent les trajectoires verticales de l'émission sous un angle notable; l'action de l'aimant est, au contraire, nulle quand ses lignes de force sont presque verticales dans la région située entre la pièce et l'écran. Tout cela fait entrevoir que l'émission pesante doit se comporter dans le champ magnétique comme un courant électrique ('). » Il est essentiel de remarquer que les changements d'éclat que l'on observe dans les expériences précédentes ne peuvent être dus à l'action propre de l'aimant, car, comme on sait, cette action est toujours une augmentation. » Afin d'étudier ces phénomènes d'une manière plus rigoureuse et plus précise, j'ai installé l'appareil suivant. Sur une table sont placés deux bar- reaux aimantés identiques NS, N'S' à section carrée (longueur 5o"", côté de la section 4'^^")> parallèlement l'un à l'autre, de façon que leurs pôles de noms contraires, N et S' d'une part, S et N' d'autre part, soient en regard l'un de l'autre, et laissent entre eux un intervalle de 6"". Les aimants sont assujettis en porte-à-(aux sur le bord de la table de telle façon que le champ compris entre N et S' se trouve en dehors de la table, et qu'ainsi l'espace soit libre au-dessus et au-dessous. Chacun des aimants est enveloppé complètement dans une feuille de plomb et enfermé dans un vase en verre, afin d'éliminer les actions qu'il pourrait exercer survie sul- fure, soit par des rayons N, soit par son émission jiesante; on vérifie du reste que le sulfure promené tout autour des aimants, à quelques centimètres de distance, n'en éprouve aucune action appréciable. » Une pièce de 5*^'' est assujettie un peu au-dessus du champ NS' et, de cette façon, la colonne d'émission pesante qui tombe de la pièce traverse ce champ. » L'exploration de l'espace à l'aide d'un écran phosphorescent fournit alors les résultats suivants : on trouve encore, comme en l'absence du ( ') C'est seulement après l'en\ oi de la présente JNote à l'Académie que j'ai eu connais- sance du travail de M. Jean Becquerel concernant l'action du champ magnétique sur les rayons N et N, {Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. i586). L'analogie est frappante entre les propriétés de l'émission pesante et celles des rayons issus des sources qu'a étudiées INL Jean Becquerel. Le rapprochement (ju'il indique avec les rajons catho- diques est encore rendu plus intéressant par cette analogie. ifi-S ACADÉMIE DES SCIENCES. cliiimp magnéliquc, une colonne d'émission tomljnnt Aerticalement de la pièce, mais, en outre, on en Irouve deux autres, descendant aussi de la pièce, mais déviés de part et d'autre de la précédente dans le plan vertical mené parallèlement aux barreaux aimantés à égale distance de ceux-ci; la déviation, mesurée à 64^^'" au-dessous de la pièce, est d'environ ii''™ de part et d'autre. Le champ magnétique NS' était très faible, inférieur à loo unités G. G. S. » On voit immédiatement que ces faits s'expliquent si l'on admet que la pièce émet trois sortes de particules : i° des particules non électrisées; 2° des particules électrisées positivement; >" des particules électrisées né- gativement. Chacun des trains de particules électrisées forme en effet un courant de convection, lequel, d'après la célèbre expérience de Rowland, est dévié par un champ magnétique comme un courant de conduction de même sens et de même débit. )) Cette hypothèse de l'électrisation des particules se prête à une vérifi- calion immédiate : chacune des deux colonnes déviées doit être attirée ou repoussée par un corps électrisé; c'est ce qu'il est en effet aiséde constater : un bâton de résine frotté, approché de l'une de ces colonnes, la repousse, comme on le reconnaît en la suivant dans son déplacement à l'aide de l'écran phosphorescent; l'autre colonne est, au contraire, attirée. Un bâton de verre frotté produit des effets inverses. )) Quant à la colonne qui h'est pas déviée par le champ magnétique, elle n'éjjrouve non |)lus aucune action de la part de ces corps élcctrisés. » On peut aller plus loin : considérons l'une ou l'autre des deux colonnes déviées, par exemple celle qui est repoussée par fa résine frottée : cette répulsion montre qu'elle est formée de particules électrisées négativement, et, comme ces particules se meuvent de haut en bas, elles forment un cou- rant de convection assimilable à un courant de conduction ascendant ; on peut donc prévoir le sens de la déviation par le champ magnétique. Le sens ainsi prévu concorde avec celui que montre l'expérience. » Au cours de toutes ces expériences, j'ai eu l'occasion de constater quelques perturbations, peu marquées toutefois et ne masquant en rien les phénomènes; je ne lardai pas^à reconnaître qu'elles étaient dues à des courants d'air. En dirigeant un^courant d'air, même faible, sur l'émission pesante, on en dévie le cours; un éventail agité à la distance de 2™ pro- duit déjà un effet notable. Ainsi, l'air entraîne partiellement l'émission dans ses déplacements. Inversement, l'émission en mouvement doit en- traîner l'air el, par suite, éprouver de ce chef une certaine résistance. SÉANCE nu o.- JUIN [904. 1679 C'est sans cloute pour cette raison que les Irajecloires de l'émission pesante ne sont pas exactement des paraboles, mais bien des courbes y)araissant avoir une asymptote verticale, comme dans le ras d'un projectile lancé dans un milieu résistant. » Je consignerai ici le fait important suivant, bien qu'il n'ait pas de liaison immédiate avec ce qui précède: l'émission pesante agit sur une petite étincelle électrique comme les rayons N, et cette action peut être aisément enregistrée par la photograpliie. » M. AiniAXD Gautier, en présentant la 2'' édition de son Ouvrage sur « l'Alimentation et les régimes », s'exprime comme il suit : « J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie des Sciences la 2* édition de mon Ouvrage : L' Alimentation et les régiiues chez l'homme sairt et chez les ma- lades ('). » Quoique ne paraissant que quelques mois après la jiremière, cette seconde édition s'est enrichie de nombreux documents et Chapitres nou- veaux. On citera |iarticulièrement ceux qui sont relatifs aux mécanismes de l'assimilation et de l'action des ferments; aux coefficients d'utilisation des aliments; au rôle des sels dans l'économie; à la fixation des régimes suivant les climats, le poids, la taille, les états pathologiques. On y trou- vera un résumé des beaux travaux d'Alwater sur la nutrition. » NOMINATIONS. Jj'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre, dans la Section d'Economie rurale, pour remplir la place laissée vacante par le décès de M. Duclaux. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 32, M. Maquenne obtient 4^ suffrages M. Viala » \ » M. Kûnckel d'flerculais >' ...... 1 » Il y a un bulletin blanc. M. Maquewe, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est pro- (') Paris, juin igo4. Maison, éditeur. l68o ACADÉMIE DES SCIENCES. clamé élu. Sa nomination sera soumise à ra|)probation du Président de la République. L'Académie procède, par la voie du scnilin, à la nomination d'un Cor- respondant dans la Section d'Anatomie et Zoologie, en remplacement de M. Alexandre Agassiz, élu Associé étranejer. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant l\'], M. Waldeyer obtient la majorité absolue des suffrages. M. Waldeyer est élu Correspondant de l'Académie. MÉMOIRES LUS. M. YiDAL donne lecture d'un compte rendu, signé par le colonel et des officiers du 22*" régiment d'infanterie coloniale, concernant une obser- vation relative à l'aclion des engins paragrêles sur les phénomènes orageux : « Le 2 avril 1904, vers 8''3o'" du matin, une violente bourrasque de neige, \enant de l'est est tombée sur tout le territoire d'Hyères. Les ilocons en étaient serrés et, par nionienls, plus larges qu'une pièce de cin(j francs. » Au bout de quelques iriiiiutes, nous avons entendu M. le D'' Yidaj, dont la propriété est voisine de la caserne du 12" Colonial, tirer ([uatre ou cinq de ses j)étards paragrêles. » L'effet en a été pour ainsi dire instantané; la neige a cessé de tomber sur nous ainsi que sur la propriété du D'' Vidal, tandis qu'elle continuait à tomber, pendant plus de i5 minutes, sur les propriétés jslus éloignées, formant ainsi les parois d'un immense jniits de .joo™ à ^00'" de diamètre, dont le poste de tir était incontestable- ment le centre. » Cette intéressante et très concluante expérience a eu pour témoins une grande partie des officiers du 22" Colonial et le reste du personnel de notre régiment. » MEMOIRES PRESENTES. M. Alfred Rritst soumet au jugement de TAcadémie un « Nouveau barème automatique pour calculs d'intérêts •». (Renvoi à l'examen de MM. Maurice Levy.) SÉANCE DU 27 JUIN I904. 1681 M. AuGUSTi\ CoRET cleiiiattcle l'ouverture d'un pli cacheté qu'il a déposé le 1 3 août 189/1 ^^ dont le dépôt a été accepté. Ce pli, inscrit sous le n" 5039, est ouvert en séance par M. le Président. Il renferme une Note, accompagnée d'un dessin, sur un « Instrument de mesures électriques pour courants continus et pour courants alternatifs ». (Renvoi à l'examen de M. Lippmann.) CORRESPONDANCE. M. Wallon, Président du Comité de souscription pour le monument élevé à Pasteur, à Paris, place de Breteuil, invite l'Académie à se faire représenter à l'inauguration de ce monument qui aura lieu le samedi iG juillet, à 9 heures troi^ quarts, en présence du Président de la Répu- blique. L'Académie charge son Président de la représenter à cette cérémonie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Ouvrage de M. Félix Henné guy, intitulé : « Les Insectes; Mor- phologie, Reproduction, Embryogénie ». (Présenté par M. Giard.) 1° Un Volume ayant pour titre : « Travaux de la Station franco-scan- (linave de sondages aériens, àHald ;i 902-1 908 «.(Présenté par M. Mascart.) M. Elg. Tisserand, élu Correspondant dans la Section d'Économie rurale, adresse ses remercîments à l'Académie, GÉOMÉTRIE. — Sur certaines classes de surfaces isothenniques. Note de M. L. Raffy. (( Il n'existe, à ma connaissance du moins, que deux classes distinctes de surfaces isotliermiques (ou surfaces à lignes de courbure isothermes) dont on ait pu exprimer les coordonnées d'une manière entièrement expli- cite au moyen de deux fonctions arbitraires; ce sont : 1° les surfaces minima et leurs inverses, 2° les surfaces de M. Thybaut et leurs inverses. C. R., 1904. ." Semestre. (T. CXXXVIII, N° 26.) I 80 l682 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Pour les unes comme pour les autres, les arguments des fonctions arbitniires sont les iiaramèlres des lignes de longueur nulle. Mais cette propriété n'est pas la seule qui leur soit commune; en effet, si l'on mul- liplie l'élémenl linéaire de l'une de ces surfaces par le carré de la demi-diffé- rence g de ses courbures principales, on obtient r élément linéaire d'une sphère de rayon i. Pour le vérifier, rappelons d'abord que si l'on désigne par ± R les rayons principaux d'une surface minima, par ds- son élément linéaire, par c?(7- celui de sa représentation sphérique, on a les relations bien connues ds^=K-d/,- a-, )^, -/>,/,] ( — p,[(v. -h i)j-,/^ - (ar, -\-h i)q, +;, — a",] = o. On peut également à l'aide de la transformation a;, = e ■ , y, = a; — X y, ^,+a.-,7 = o, /?, — y, + a;,7,(/? + aj:;)=n:o passer de l'équation (3) à l'équation I + /'. [(='■ - 0-^< z»! - "-y^ y. + =. ] = o- » Les transformations que nous avons indiquées sont des transforma- tions (B2), mais ce ne sont pas les seules transformations que l'on puisse employer pour remplacer par des équations linéaires les équations obtenues, sans parler naturellement des transformations que l'on déduirait des précédentes en effectuant une transformation de contact. Il existe en particulier une infinité de transformations (B3) permettant de remplacer les équations (2), (4), (5) par des équations linéaires déduites de (i) ou de (3) à l'aide de transformations de M. Lucien Lévy. » HYDRODYNAMIQUE. — Remarques sur la propagation des percussions dans les gaz. Note de M. E. Jouguet, présentée par M. Jordan. « 1. Dans un fluide visqueux, si les quantités v^, v^., v^, t^., t^., Tj sont infinies avec les dérivées partielles y-» •••> -77) il ne peut se propager 180. 1^)86 ACADÉMIE DES SCIENCES. aucune onde de choc : ce théorème a été démontré par M. Duheni, auquel nous empruntons ici ses notations ('). C'est ce qui arrive, en particulier, quand v,., . . ., t. ont la forme classique ^ f du ()i- t^ir \ Ou » Mais supposons le fluide très peu visqueux, comme le sont les gaz naturels, c'est-à-dire X et (x, très petits. On y pourra alors observer des quasi- onrles de choc dont l'épaisseur sera de l'ordre de grandeur de 1 et (x. Dans le mouvement d'un tel fluide, la viscosité sera négligeable /partoM/ ailleurs qu'à la traversée de la quasi-onde {-). Si l'épaisseur de la quasi-onde est assez petite pour qu'une longueur très grande par rapport à cette épaisseur puisse encore être considérée comme infiniment petite, les lois de sa pro- pagation seront données par les formules de Riemann et Hugoniot. En particulier, pour les gaz parfaits, le mouvement étant supposé adiaba- tique, la loi de Poisson sera remplacée par la loi àdiabatique dynamique d'Hugoniot. » 2. A la traversée de la quasi-onde, le travail de la viscosité doit être négatif, et, par suite, le phénomène étant àdiabatique, l'entropie spécifique doit croître. Or, considérons un mouvement i se propageant dans un mou- vement I. La loi d'Hugoniot est (p densité, p pression, U énergie interne spécifique, E équivalent méca- nique de la chaleur). S'il s'agit de gaz parfaits, elle s'écrit (m rapport des chaleurs spécifiques). » Il est facile de voir, en tenant compte de (i)', que la différence d'en- tropie ^2 — ^1 a le signe de p, — P). L'existence, dans un gaz parfait peu visqueux, d'une quasi-onde de choc propageant une dilatation suivant la loi d'Hugoniot serait donc contraire au principe de Clausius. Ce résultat est à rapprocher de ce qu'a dit Hugoniot sur la stabilité des discontinuités. (') DiiHEiM, Recherches sur l'Hydrodynamique, i" série, p. 89. {-) Lu particulier, on pourra parler de la pression en un point du fluide jxnir (ont j)oiiit extérieur à la ((nasi-oude. SÉANCE DU 27 JUIN 1904. 1687 )i Dans ce qui suit, nous parlerons à'ondes de choc; il doit être entendu qu'il s'agira de quasi-ondes. » 3. Plaçons-nous dans le cas des ondes planes. Le fluide est supposé enfermé dans un tuyau rectiligne, indéfini d'un côté, fermé de l'autre par un piston H. Soient a l'abscisse, r la densité d'une tranche dans l'état ini- tial, X et ^ les mêmes quantités pour la même tranche au temps /. La vitesse D, par rapport au champ des variables a, r de Lagrange, d'une onde de choc séparant deux mouvements 1 et 2 est donnée par (2) D = Pi?2 Pi^Ih I- » Les mouvements 1 et 2 sont adiabatiques., Dans l'un comme dans l'autre, la pression est fonction de la densité seule. Soient H, et Hj les vitesses du son dans l'un et dans l'autre, (3) H;=£i(|). „;=£i(f » Imaginons que le gaz soit d'abord immobile, ■^\ = a. Pi = r. Brusquement, le piston n prend la vitesse V de manière à comprimer le gaz. Hugoniot a montré qu'un mouvement x., = Ma + Yl^? prend naissance et se propage dans i avec la vitesse D. Au bout d'un cer- tain temps, supposons que la vitesse du piston n, restée uniforme et égale à V jusque-là, varie d'une manière continue. Il naît alors un mouvement 3 a-,, = f(a, l) dans lequel la pression et la densité sont liées par la même loi que dans le mouvement 2 et qui se propage dans 2 avec la vitesse Ho. Le point repré- sentalit x..^, a, t du mouvement décrit une surface développable; nous admettrons qu'd ne traverse pas l'arête de rebroussementde cette surface. Le temps écoulé entre la prise, par le piston, de la vitesse V et la naissance du mouvement 3 peut être aussi petit qu'on veut : on a alors une onde de choc séparant i et 3. Il est évident que, pour que cette onde propage le mouvement 3 dans le mouvement i sans altération, il faut que les vitesses D et H, soient égales. l688 ACADÉMIE DES SCIENCES. » 4. Or, prenons comme exemple les gaz parfaits pour lesquels /•' Il est facile de vérifier que D — H, et H„ — D ont le signe de p^— ?,. Comme p.> p, en vertu de l'article 2, on voit que (4) TI, ( /^ + 4 ) H- ~ > tout à fait analogue à celles qui conviennent aux divers gaz que j'ai anté- rieurement étudiés. M D'après cette formule, la cohésion de la vapeur de mercure est 354, c'est-à-dire seulement les o,85 de celle de l'air. Eu égard à la densité considérable de la vapeur de mercure, celte cohésion diélectrique est 1692 ACADÉMIE DES SCIENCES. remarquablement petite. C'est un premier rapprochement entre le mercure et 1 argon. » 2. Grâce au dispositif indiqué ci-dessus, on peut d'abord introduire dans le ballon un gaz quelconque sous une pression connue, puis y vapo- riser du mercure, de manière à obtenir des mélanges où la va|)eiir de mercure est en proportion continûment croissante avec la température. » Dans la vapeur de mercure pure, les effluves sont éblouissantes. Vient-on à introduire une petite quantité d'acide carbonique ou d'hydro- gène, la lumière devient plus bleue et beaucoup moins vive. La cohésion diélectrique des mélanges formés est sensiblement supérieure à celle que l'on calculerait par la règle des moyennes, mais les écarts, de même signe que pour les mélanges d'argon, sont incomparablement moins importants dans le cas du mercure. » 3. Il m'a semblé curieux d'étudier aussi ce qui se passe quand l'argon et le mercure, tous deux monoatomiques, se trouvent mêlés. Dans ce cas, le mercure se comporte comme les gaz polyatomiques que j'avais précé- demment mêlés à l'argon. La cohésion diélectrique est énormément supé- rieure à celle que l'on calculerait par la règle des moyennes. » PHYSIQUE. — Transport dans le courant des particules ultra-microscopiques. Note de MM. A. Cottox et H. Mouton, présentée par M. J. VioUe. « L Nous avons décrit dans une Note précédente (')Ie phénomène qu'on observe lorsqu'on soumet, sous le microscope, l'argent colloïdal de Bredig à l'action d'un courant électrique. Ces phénomènes présentent une grande généralité. Nous les avons observés, non seulementavec les autres colloïdes négatifs que nous avons étudiés, mais avec des suspensions très fines (émulsion de mastic) ou même formées de grains microscopiques beaucoup plus gros. » Nous avons fait, en même temps, des mesures de vitesse dont nous ne préciserons pas ici les résultats, parce que la vitesse dépend, en particulier, des dimensions de la cuve électrolytique et des électrodes elles-mêmes. Mais si l'on calcule la mobilité (vitesse pour une chute de potentiel de I volt par centimètre) se rapportant à la couche médiane du liquide, les résultats se simplifient. Les mobilités trouvées sont sensiblement constantes (') Comptes rendus. 20 juin 1904. SÉANCE DU 27 JUIN 1904. IÔqS pour un même colloïde, et voisines de celles qu'on a déduites d'observa- tions faites sans microscope. Il est curieux de noter que, avec tous les liquides étudiés, qui étaient peu conducteurs (/), les mobilités sont du même ordre de grandeur : toutes cellesque nous avons calculées étaient comprises entre 1^ et 4'^ par seconde (-). « Cette remarque que nous croyons nouvelle aurait déjà pu être faite; les mobilités trouvées pour les colloïdes sont en elTel très voisines de celles que l'on peut calculer d'après les résultats expérimentaux de Quiiicke pour des grains considérablement plus gros (grains de lycopode). On est d'ailleurs conduit à faire cette remarque, sans efl'ectuer de mesures, lorsqu'on examine un liquide dans lequel se trouvent simultané- ment des particules de grosseurs très difTérentes. Si l'on obseive dans la couclie cen- trale, toutes ces particules semblent se mouvoir avec des vitesses très voisines, et l'impression est celle d'un glissement général du champ. » II. On peut obtenir, comme l'on s;\it, des liquides colloïdaiix positifs, dans lesquels le déplaceinent sous l'influence du courant se fait vers la cathode, tandis que le sens le |)lus frétjuent est un déplacement vers l'anode. Nous nous sommes servis, par exemple, de l'hydroxyde de fer colloïdal, et aussi des liquides qu'on obtient en « renversant » des colloïdes ncgatils, par exemple en ajoutant à l'albumine diluée et chauffée une certaine quantité d'acide (Hardy), ou à une émulsion de mastic une pro- portion convenable d'une couleur basique d'aniline (rouge neutre) (Neisscr et Friedemann). » Dans ces trois cas, nous avons observé que les granules allaient dans la couche médiane du liquide vers la cathode, et l'on voit ainsi qu'en observant dans celte région une préparation épaisse on est renseigné exactement sur le signe du colloïde. Mais, dans ces trois cas aussi, il existe près des parois des couches inverses, parfois très minces (albumine), où les grains vont vers l'anode, de sorte que l'inversion du mouvement se pro- duit à la fois pour la couche centrale et pour les couches i^oisines de la paroi. » III. Quelle est maintenant l'explication des faits observés? L'expé- rience citée plus haut, oi^i l'on voit des particules diverses animées de (') Avec les liquides plus conducteurs, les observations sont souvent rendues impossibles par la présence des produits de l'électrolyse et parcelle des bulles de gaz. Même avec des liquides peu conducteurs, nous avons fait les observations le plus loin possible des électrodes, et nous les avons prolongées le moins possible. (^) Il est intéressant de noter, comme vient de le faire M. Jacques Duclaux (Thèse de Doctorat, Paris, 22 juin), que ces mobilités se rapprochent de celles qu'on attri- bue à la majorité des ions. 1^94 ACADÉMIE DES SCIENCES. mouvements pareils, pourrait faire supposer que le liquide lui-même est en mouvement, et entraîne les particules comme des masses inertes : cette hypothèse est contredite par les faits. » Une préparalion est disposée de manière à ce (ju^on puisse voir le sens global du déplacement du liquide, qui se fait vers l'anode. On examine alors, dans l'étendue d'une même section de liquide normale aux lignes de courant, les vitesses des parti- cules : on trouve que les couches voisines des parois, où les grains vont vers la ca- thode, sont plus minces que les parties centrales et que les mouvements y sont plus lents. Les particules se meuvent donc par rapport au liquide qui les entoure. » Nous vérifions ainsi que, conformément aux idées que Quincke émet- tait déjà à propos de ses expériences, on a affaire à deux phénomènes superposés : i<» le mouvement de déplacement des particules dans le liquide; 2" le mouvement du liquide lui-même au voisinage des parois solides (osmose électrique). Le premier prédomine dans les couches centrales d'une préparation épaisse, le second prend de plus en plus d'importance quand on se rapproche des parois; la superposition des deux mouvements explique tous les phénomènes. » Le fait signalé plus haut de l'interversion simultanée du mouvement des particules et du liquide est d'accord avec la remarque faite par M. Perrin : on sait que, d'après lui, la nature du liquide joue un rôle pré- pondérant dans les phénomènes de transport. » Les mesures faites en courant continu fournissent des renseignements sur les charges hypothétiques que l'on invoque pour expliquer ces phé- nomènes. La comparaison des résultats obtenus en courant continu et encourant alternatif permettra de les préciser davantage : on voit facile- ment qu'on peut en déduire une valeur théorique du rapport de la charge à la masse. » PHOTOGRAPHIE. — Sur lin nouveau procédé de photographie trichrome. Note de M. R.-W. Wood, présentée par M. Lippmann. « L'analyse des couleurs de l'objet à reproduire se fait comme d'ordi- naire en photographiant cet objet trois fois, à travers des verres de cou- leur. Les trois négatifs obtenus a, b, c servent à produire trois clichés positifs a', b' , c . Il reste à superposer ces positifs et à les colorer, afin de refaire la synthèse des couleurs. C'est ici que ma méthode diffère de celle en usage. SÉANCE DU 27 JUIN 1904. i6g5 » Pour superposer les trois positifs, je les copie à la chambre noire en projetant leurs images successivement sur une même plaque sensible D, en ayant soin que le repérage soit exact. La plaque sensible D est une lame de verre portant une mince couche de gélatine bichromatée. D'autre part, il faut avoir fabriqué d'avance trois réseaux de diffraction sur verre a, [i, y convenablement calculés. On applique ces trois réseaux successivement contre la lame D pendant que l'on copie les trois positifs; ils s'impriment donc successivement sur la surface de D partout où les positifs a', h' , c' présentent des parties transparentes. » L'épreuve triple D étant développée à l'eau chaude puisséchée, il faut l'observer en lumière parallèle; car elle est invisible à la lumière diffuse. On la regarde par transparence, dans une chambre obscure, en l'éclairant par un bec de gaz éloigné; en même temps on applique à sa surface une lentille convergente; il faut avoir soin de mettre l'œil au foyer de cette lentille marqué par un œilleton. On déplace peu à peu tout l'appareil jusqu'à ce que l'on observe les couleurs. Les trois réseaux a, fJ et y ont été tracés de telle manière que le rouge, le vert et le bleu soient déviés dans la même direction par les trois réseaux. » L'avantage de ce procédé est qu'une fois le positif D obtenu on peut en obtenir aisément des reproductions en le copiant sur une couche de gélatine bichromatée. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les deux variétés jaune el rouge d'iodure ihalleux et la détermination du point normal de leurs transformations réciproques. Note de M. D. Gerxez, présentée par M. Troost. « On sait que l'iodure thalleux préparé par l'addition d'un iodure soluble à une solution aqueuse d'un sel thalleux est, à la température ordinaire, une poudre jaune qui lavée et séchée se transforme par l'action de la chaleur en une poudre rouge de même composition et susceptible de reprendre, par refroidissement, la forme jaune initiale. » Ces deux variétés peuvent conserver l'une et l'autre leur individualité propre, aux mêmes températures, dans une étendue considérable de l'échelle thermométrique, depuis la température d'ébullition sous la pres- sion atmosphérique de l'air liquéfié (vers — ^92°), jusque vers +200°. En effet : l'iodure thalleux stable à la température ordinaire est de couleur jaune serin; chauffé gi-aduellement jusqu'à la température de transforma- 1696 ACADÉMIE DES SCIENCES. lions il passe par des nuances virant graduellement jusqu'à l'orangé et, si on le refroidit au contraire jusqu'à la température d'ébullition de l'air liquide, sa couleur jaune devient de plus en plus pâle. D'autre part, la couleur de l'iodure rouge rubis, à la température de la transformation, devient de plus en plus foncée lorsqu'on le chauffe jusqu'au point de fusion et, lorsqu'on en abaisse au contraire la température, elle pâlit de plus en plus, tout en restant rouge, même lorsque l'iodure est plongé dans l'air liquide. » On peut observer ces vaiialioiis de nuances dans un Uibe mince, fermé à une de ses extrémités dont la surface intérieure est couverte de grains de poussière d'iodure jaune. On chauffe une partie de cette poussièie pour la transformer en iodure rouge, puis on immerge le tube successi\ enient dans l'eau glacée, le cliloriire de métliyle, l'acétone carbonique et enfin l'air liquide. Fendant ces étapes de rcfiuidlssement, cha- cune des régions jaune et rouge du tube passe par des nuances de plus en plus jiàles mais tout à fait différentes; puis, lorsque, par des immersions dans les mêmes bains mais en sens inverse, on ramène le tube à la température ordinaire, on observe que chacune des deux variétés revient, par des nu.ances qui sont identiques auK mêmes températures, aux couleurs jaune et rouge primitives. » La variété jaune peut donc persister avec sa couleur jaune à l'état de faux équilibre, que j'ai jadis désigné sous le nom de surchauffe cristalline ou au delà du point normal de transformation. Li variété rouge, cristallisée dans le système régulier, peut conserver sa forme et sa couleur lorsqu'on la refroidit depuis les températures supérieures à celle de la transformation jusqu'à celle de l'ébullition de l'air liquéfié; elle est alors à l'état de faux équilibre, nommé par Mallard surfusion crislalline. » Les retards à la transformation dans un sens et dans l'autre peuvent persister très longtemps, si les grains d'iodure qui recouvrent la face intert;c du tube sont isolés, ou si on les a déposés sur la paroi par sublimation lente de la matière fondue, surtout s'ils sont soustraits au contact de parcelles de la fortne stable à la température de l'expérience : je conseive depuis 6 mois des cubes rouges non transformés à des températures qui ont varié de 12° à 25°, c'est-à-dire inférieures de plus de i5o° à la température normale de transformation. Cette température a été fixée par Hebberling(') à 190°. On observe, en effet, que, si l'on chauffe la poudre jaune d'iodure thalleux, on peut en élever la température jusqu'à 190° et même au delà sans ob- server la transformation en iodure rouge; elle subit la surchauffe crislal- line, mais la transformation est possible à une température notamment in- (') Aiirialen iler Clicnite and Pliartiiacie, l. CX.WIV', i865, p. 18. SÉANCE DU 27 JUIN 1904. 1697 férieure et, pour en déterminer le point normal de transformation, voici comment on peut opérer : » Dans un tube étroit et mince, on fond l'iodure en une couche adhérente à la paroi contre laquelle elle se solidifie et redevient jaune après refroidissement. On chauflfe le tube dans un bain dont on élève graduellement la température, avec une extrême lenteur quand elle est voisine du point à déterminer; on touche alors un des points de la couche jaune avec une parcelle d'iodure rouge. Tant que la température est infé- rieure au point normal de transformation, la masse jaune ne change pas et même peut transformer en jaune la parcelle rouge ; si la température du bain est, au contraire, su- périeure au point cherché, la parcelle rouge envahit la région jaune. Si cet effet se produit, on laisse très lentement le bain se refroidir et c'est la région jaune qui envahit à son tour les cristaux rouges. » On arrive ainsi à nne détermination sûre qui n'a qu'un inconvénient, celui d'exercer la patience de l'observateur. La vitesse d'accroissement des cristaux de l'une et l'autre espèce est en effet de moins en moins grande à mesure que la température est plus voisine du point normal de transfor- mation, auquel cas elle est nulle. L'exjîérience indique que cette tempé- rature est voisine de 168", c'esl-à-dire 22° inférieure au nombre indiqué par Hebberling et reproduit par tous les Traités, probablement sans avoir été contrôlé. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le nilrale et le nitrile ihalleux. Note de M. TJ. ThOxMas, présentée par M. H. Moissan. « La place du thalliiim dans ime classification naturelle ne paraît pas encore bien établie. Dans les sels thalleux, le métal, dans un grand nombre de réactions tout au moins, se comporte à la façon des métaux alcalins. Dans les sels tlialliques, il se rapproche au contraire des métaux triva- lents comme l'or et le bismuth. Quant aux caractères, qui ont permis à certains auteurs de placer le ihallium à côté du plomb, ils nous paraissent d'ordre secondaire et ne méritent pas, à notre avis, d'attirer l'attention. » Un des caractères assez nets des métaux du groupe des alcalins est la décomposition sous l'action de la chaleur des nitrates en nifrites et oxv- gène. Il nous a semblé intéressant d'étudier la façon dont se comporte, dans les mêmes conditions, le nitrate thalleux. » Les quelques données qu'on a à ce sujet sont contradictoires et fort incomplètes. ChaufTé, le nitrate fond à 2o5° avec séparation de sesqui- C. R., 1904, T" Semestre. (T. CXXXVIIT, N" 26 ) I^tl 1698 ACADÉMIE DES SCIENCES. oxyde, suivant certains auteurs, sans décomposition suivant d'autres. Chauffé plus fortement, il se décomposerait, suivant Carstanjen ('), avec formation de sesquioxyde, de nitrite etd'un composé volatil du thallium. » Le nitrale de tliallium a été chauffé dans un petit tube de platine placé au milieu d'un bain de limaille de fer. La" fusion s'effectue à 205°, sans trace de décomposition. Celle-ci ne se produit qu'aux environs de 3oo°, avec dégagement de vapeurs nitreuses et formation de sesquioxyde. Même à cette température, la décomposition est très lente. Elle se produit très rapidement à une température voisine de la température de fusion de l'antimoine. » Les produits provenant de la décomposition ont été entraînés à travers de l'acide sulfurique concentré et froid au moyen d'un courant de gaz carbonique, et les gaz non absorbés ont été recueillis sur la cuve à mercure. » Résidus de la décomposition. — Ce résidu consiste en petits cristaux très nets de sesquioxyde, plus ou moins mélangé avec du nitrate non décomposé et des traces extrêmement faibles de nitrite. » Vu au microscope, l'oxyde thallique T1=0' se présente en petits prismes rhomboïdaux ou en petits hexagones. Certains rhomboèdres présentent des modifi- cations rappelant tout à fait l'oligiste naturel. Les cristaux sont rhomboédriques. Divers essais effectués dans le but d'obtenir des cristaux mixtes d'oxyde de fer et de thallium ont conduite des résultats négatifs. » La densité de l'oxyde cristallisé est très voisine de 10. Des déterminations faites avec différentes préparations m'ont donné les chiffres ^ 9>95 9.97 9>99 » Cette densité est différente de celle donnée par Lepierre et Lachaud 5,56 ('). Le chiffre donné par ces chimistes me parait tout à fait inexplicable. » Produits solubles dans l'acide sulfurique. — L'analyse de la solution sulfurique montre nettement que le gaz absorbé est constitué entièrement par de l'anhvdride azoteux, si bien que la réaction de décomposition peut être exprimée par l'équation aAzO' Tl = Az^QS-f- Tf^O'. » Gaz non absorbablcs par l'acide sulfurique. — La quantité de gaz non absor- bable est faible. Les gaz consistent en un mélange d'oxygène et d'azote, riche en oxy- gène. Pour Sî^de nitrate, on recueille de 20'='"' à aS"'' de gaz. » L'oxygène dégagé provient vraisemblablement en partie d'une réaction secon- daire, la décomposition du nitrate en nitrite et oxygène. Une autre partie provient sans doute, comme l'azote, de la décomposition ultérieure du nitrite formé transitoi- rement : aAzO^Tl = TI-0 + Az-+ O'. (') Carstanjen, ./. prakl. Cliem., t. Cil, 1867, p. i33. (M Lepierre et Lu;hald, Comptes rendus, t. CXIII, 1891, p. 196. SÉANCE DU 27 JUIN 1904. 1699 » On peut, en effet, vérifier que le résidu de la décomposition communique à l'eau une réaction alcaline. » Toutefois, en elTectuant la décomposition directe du nitrite, on peut constater qu'une faible partie seulement se décompose suivant l'équation précédente. La majeure partie se dédouble suivant l'équation : •% 2Â20^Tl = A7.= 03 + TP0. » En opérant la décomposition dans un courant d'acide carbonique, le résidu est formé de petites lamelles chatoyantes de carbonate de thallium. » Cliaque fois que l'on chaufTe de l'azotate thalleux à température convenable, on peut facilement observer la formation d'un composé volatil du thallium. Celui-ci se produit déjà vers 3oo°. » Avec un dispositif approprié, on peut recueillir des quantités notables de pro- duit. En condensant les vapeurs sur une paroi froide, on obtient une substance neigeuse bien cristallisée qui peut être mélangée, si l'on a élevé par trop la tempé- rature, de petits cristauK noirs de sesquioxyde. )) La substance volatile, à l'état de pureté, fond à 2o5° et fournit à l'analyse des chiffres qui ne laissent aucun doute sur sa nature : c'est de l'azotate thalleux AzO'Tl, qui s'est volatilisé inaltéré. » Eli résumé. l;i décomposition du nitfate ihidleux vers 45o° fournit de l'anhydride azoteux et du sesquioxyde bien cristallisé, sans formation appréciable de nitrite. Le nitrite se décompose lui-même d'une façon ana- logue, en donnant principalement de l'anhydride azoteux et du protoxyde de thallium. Il semble par suite que la stabilité de ce nitrite soit notable- ment inférieure à la stabilité du nitrite dé potasse. « Enfin, et c'est là un point intéressant à noter, le nitrate thalleux peut être en partie volatilisé sans subir de décomposition. » CHLMIE ORGANIQUE. — Synthèse totale du rhudinol, alcool caractéristique de l'essence de roses. Note de MM. L. Bouveault et Gourma.vo, présentée par M. A. Haller. « L'un de nous a montré en 1896, en collaboration avec M. Barbier (Comptes rendus, t. CXXII, p. 529), que la majeure partie des deux essences de roses et de Pelargonium odoratissimum est formée du mélange de deux alcools, le géraniol et le rhodinol. Le premier, qui possède une odeur assez agréable mais faiblement rosée, se rencontre clans une foule d'autres essences, tandis que le second n'a été rencontré jusqu'ici que dans ces deux essences, possède une forte odeur de roses et mérite d'être considéré 1 'joo ACADEMIE DES SCIENCES. comme l'alcool caractéristique de l'essence de roses, ce qui lui a fait donner le nom de rhodinol. » MM. Tieraann et Schmidt ont prétendu (Deul. chem. Ge.'selL, t. XXIX, p. 92a et t. XXX, p. 33) que le rhodinol constituait simplement l'inverse optique du citronneiloi, alcool préparé par Dodge. Ces affirmations ont été réfutées par M. Bouveaull [Bull. Soc. chim. (3), t. XXI, p. 4'9 et 423], qui a fait voir que l'isomérie entre ces deux alcools était d'ordre chimique et tient à la position respective des deux doubles liai- sons CH3_ C = CH — CH''— CH'— CH — CH^— CH'OH, in' CH» Rhodinol. CH«=C — CH*— CH»-CH'— CH — GH^— CH^OH. ^H» en» Citronneiloi. » Cette réfutation a reçu une confirmation éclatante d'expériences postérieures de MM. Harries et Schauwecker {Deul. chem. Gesell., t. XXXIV, p. 2981). » Nous apportons une preuve de plus de la constitution du rhodinol : c'est sa synthèse totale. » L'un de nous a donné récemment, en collaboration avec M. Blanc (^Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 1676), une méthode permettant de trans- former les étliers-sels en les alcools primaires correspondants. Ils ont con- staté que l'application de cette méthode aux éthers des acides ajî non saturés provoque non .seulement la transformation du groupement éther en le groupement caractéristique des alcools primaires, mais aussi la dispa- rition (le la double liaison piir fixation de deux atomes d'hydrogène {Comptes rendus , t. CXXXVII, p. 328). Cette méthode appliquée au géra- niate d'éthyle CH'— C = CH-CH=-CH--C = CH -CO-C^H* CH' CH' dont la synthèse totale a été réalisée par MM. Barbier etBouveault(Co/n/j/é'* rendus, t. CXXIl, p. SgS et p. i/j22) devait nous conduire au rhodinol. » En traitant le géraniate d'éthyle par le sodium et l'alcool absolu nous avons obtenu un mélange de deux alcools : l'un était le rhodinol et l'autre, de for- mule CH'^O, n'a. pu en être séparé. » Nous nous sommes alors adressés à l'acide rhodinique qui a été préparé par M. Tiemann {Deut. chem. Ges., t. XXXII, p. 2901) en réduisant l'acide géranique au moyen du sodium et de l'alcool amylique. Nous avons suivi ses indications, mais au SÉANCE DU 27 JUIN 190/j. 1701 lieu d'employer de l'acide géranique de l'oxydation de citral, nous nous sommes servis d'acide géranique synthétique. Ce dernier a été soumis à l'hydrogénation à deux reprises, pour avoir une transformation aussi complète que possible. L'acide ainsi obtenu est alors soumis à la distillation à la pression ordinaire, qui décompose l'acide géranique restant en anhydride carbonique et géraniolène, tandis que l'acide rhodi- nique demeure inaltéré. Ce dernier, débarra-isé des corps neutres par transformation en sel de soude, est ensuite distillé dans le vide. Il passe à i46° sous 10"'°. » Nous l'avons transformé en rhodinate d'éthyle en le traitant par le bromure d'éthyle en présence de i"""' d'éthylate de sodium. On chauffe le mélange à l'auto- clave à 1 10° pendant 6 heures. » Le rhodinate d'éthyle ainsi obtenu forcne un liquide incolore d'odeur fruitée, bouillant à 1 15° sous lo"". » Nous l'avons traité, à son tour, par le sodium et l'alcool absolu, et nous avons obtenu sans difficulté un alcool de composition C"'H*''0 qui constitue le rhodinol racémique. Il bout à 110° sous 10™™, d^ =0,877. » Cet alcool possède une forte odeur de roses et, sauf le pouvoir rota- toire dont il est dénué, possède toutes les propriétés du rhodinol, extrait de l'essence de roses ou de l'essence de pélargonium. » Afin de le caractériser au moyen d'un dérivé cristallisé, nous avons, suivant une méthode récemment décrite par l'un de nous (Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. 984), préparé son pynivate, élher huileux incolore et d'odeur spéciale, bouillant à i43° sous lo"""", se combinant à lasemicarbazide en donnant une semicarbazone cristallisée peu soluble dans l'éther, assez soluble dans l'alcool uiéthylique, d'où elle se dépose en fins cristaux fon- dant à 1 12°. » Le même dérivé, préparé au moyen du rhodinol naturel, a présenté des solubilités de même ordre et un point de fusion identique. Le mélange du corps racémique synthétique et du corps actif conserve le même point de fusion. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur deux homologues de la pyrocatéuhine. Noie de M. R. Delaxge, présentée par M. Haller. « J'ai préparé deux homologues de la pyrocatéchine : l'élhylpyrocaté- chine et l'isopropylpyrocatéchine, par des méthodes analogues à celles qui m'ont déjà })ermis d'obtenir la propylpyrocaléchine (^Comptes rendus, t. CXXX, p. 639). » I. Ethylpyrocatéchine. — J'ai obtenu ce diphénol en partant de l'éthylmélhy- lènepyrocatéchine, composé qui a été déjà préparé par M. Klages {Berichte der l8l. 1702 ACADÉMIE DES SCIENCES. deutsch. ctiem. GeselL, t. XXXVI, p. 35g5) en réduisant la vinylinéthylènepyrocaté- chine CH==CH — C«H'/^\gH2. \0/ » Le perchlorure de phosphore réagit sur ce dernier corps à la température de i4o''-i5o°, en donnant un dérivé dichloré instable, le dichlorométhylènedioxy- éthylbenzène C^ H^ — C^ H^/^^CI-P + 2 PCl^ = C^ PP - C H'('*-*^C 01= + 2 H Cl + 2 P CF. Etliylmélliylcnepyroca- Dicliloromctliylcnedioxy- téchine. élhylbenzéne. )> Celui-ci bout de i33° à i35° sous 20""™. Quand on le traite par l'eau glacée addi- tionnée de cai'bonate de chaux, il y a départ d'acide chlorliydrique et formation de carbonate d'éthylpyrocatéchine C-'H'— C''H'/^\cCPh-H'0 = C^H5-C«H'/^^CO-i-2HC1. » Ce carbonate de diphénol est un liquide incolore, très mobile, qui bout de i35° à 137° sous 12'"™. » Le dichloromélhy lèiiedioxvéthylbenzène donne naissance au diphénol lui-même et non au carbonate, quand on le soumet directement à l'action de l'eau à l'ébuUition : C*H»-C«H'^^^CC1- + 2H^0 = C^H^-C''H''^^^ 4-C0=-^2HCI. \0/ \OH » L'éthylpyrocatécliine ainsi formée bout de iS^" à 160° sous 19'"'°, et cristallise par refroidissement en masses blanches compactes. » L'étlnlpyrocaléchine est très soluble dans l'eau, elle l'est aussi dans tous les dissolvants organiques; seule la ligroïne légère (So^-ôo") m'a permis d'obtenir quelques fines aiguilles fondant à "icf. » IL IsopropYlpyrocatéchine . — La préparation de l'isopropylpyrocalé- chine s'effectue par deux méthodes distinctes : » La première consiste à démélhyler l'isopropylvératrol récemment décrit par MM. Béhal et Tiil'eneau {Dut. Soc. cliim., t. XXIX, p. 1108). » Dans la seconde, on traite Je dihydropseudosafrol des mêmes auteurs par le per- chlorure de phosphore, et le dichloromélhylène dioxyisopropylbenzène ainsi formé est décomposé par l'eau. » a. Lorsqu'on chaufle l'isopropylvératrol dans un ballon à distillation, avec une solution d'acide iodhydrique contenant un peu plus de 2'""' de gaz dissous, il passe à la distillation la quantité sensiblement théorique d'iodure de médiyle, et il reste dans SÉANCE DU 27 JUIN r9o4. 1708 le ballon de l'isojjropylpyrocatéchine, facile à purifier : » L'isojjropylpyrocatéchine bout de 167° à 169° sons 26™" et de 270° à 272° à la pression ordinaire; elle se solidifie par refroidissement et fournit par cristallisation dans la ligroïne légère (3o°-6o°) des lamelles qui fondent à 78°. Elle donne lieu, comme le diphénol précédent, aux réactions carac- téristiques des diphénols orlho. b. Quand on Iraile à chaud i"'"' d'isoprop\lmélhyJènep} rocalécliine par 2'""' de perchlorure de phosphore, on obtient le dichlcrométhylènedioxyiaopropylbenzène, conformément à l'équation suivante : j:;;;>cH-en3<^>cH-^+.Pci^ » Ce composé bout de i3i" à 134" sous 12"""; c'est un liquide incolore, qui dégage à l'air îles fumées d'acide chlorliydrique. » Traité avec précaution par l'eau glacée mélangée de carbonate de chaux en excès, il se convertit en carbonate d'isopropylpyrocatéchine CH'X /0\ yCH — C*H\ .CO ; ce nouveau composé bout à i35»-i37° sous i3"", et cristallise par refroidissement en un feutrage d'aiguilles très solubles dans les dissolvants organiques, et qui fondent à 41". )) L'eau, à l'ébullilion, décompose le dicldorométhvlènedioxyisopro- pylbenzène avec formation du diphénol correspondant, lequel est iden- tique en tous points à celui qui provient de la déméthylation de l'isopro- pylvératrol ^»:>CH-C.H<0)cCl.+ .H-0 CH'\ /DH CHIMIE ORGANIQUE. — Sur Une nouvelle classe cl' éthers -oxydes . Nute de Marcel Descidé, présentée par M. A. Haller. (c Dans un récent Mémoire ('), M. G. -H. Coops, étudiant l'action de l'acide chlorliydrique sur la solution aqueuse de méthanal, et traitant par (') Recueil des Trav. cliiin. des Pays-Bas, t. XX, 1901, p. 284. I7'M ACADÉMIE DES SCIENCES. l'alcool le produit de celte action, conclut notamment à la formation du composé suivant : (i) C-H»— O- CH^-O-CH^-O -C-H». » En réalité, du moins si l'alcool est employé en excès, on constate exclusivement la formation d'un mélange de chlorure d'éthvie et de diéthvl- o J j formai; en aucun cas on n'obtient le composé (i) que l'auteur appelle élher dioxy-éthylifjue-dimélhylique, boudlant à io2°'io6°, et de |)oids spé- cifique 0,864. I^e corps qui répond à cette formule bout à 140", et la façon dont je l'ai préparé ne laisse aucun doute sur ^.a constitution. » Action de l'éthylate de sodium sur l'oxyde de inélhyle hichloré symétrique. — J'ai mis à profit la préparation facile, que je signalais récemmenl ('), de l'oxyde de méllijle bichloré, sur le((uel l'élhjlate de sodium réagit très énergiquemenl. Le mélange ne doit être effectué que peu à peu et en refroidissant. On a : /CH^Cl ^XCH^Cl -1- ^(C^H^ONa) = aNaCl + G^H»- O - GH'^- O - GH^ - O — G»H». » Après avoir séparé le chlorure de sodium par la trompe, on rectifie le liquide filtré. Ge dernier renferme, outre un grand excès d'alcool, du diélhjlformal (ébulli- lion : 85") et un liquide bouillant à i^o". Après deux rectifications on obtient celui-ci à un grand état de pureté. (Rendement : aS pour 100 de la théorie). » Vanalyse, la densité de vapeur, ainsi que la cryoscopie dans la benzine et dans l'eau, s'accordent parfaitement avec la formule G° H** O''. » Propriétés. — C'est un liquide incolore, mobile, d'une odeur éthérée très agréable, 'soluble dans les divers dissolvants organiques. Il se dissout dans environ dix fois son poids d'eau, mais il s'en sépare par addition d'un alcali caustique ou carbonate. Il est plus léger que l'eau; sa densité à 20", par rapport à l'eau à L\° et ramenée au vide, est D., = 0,90781. » Ses propriétés chimiques, comme d'ailleurs ses propriétés physiques, le rapprochent des acétals, et plus spécialement des formais. Comme eux, il_^donne naissance à du méthanal et de l'alcool, lorsqu'on le traite par les acides minéraux étendus, et il n'est pas attaqué, même à chaud, par les solutions aqueuses de soude ou de potasse. » D'après cela, et surtout étant donné son mode de formation, il ne semble pas dou- teux que ce produit soit bien le composé (i ) auquel je donnerai le nom d'ét/ier dioxy- éthyli(jue-dimélhylénifjuc. Sa constitution est encore confirmée par la détermination (') Coinplex rendus, '.'.mai 1904. SÉANCE DU 27 JUIN £904. ^7^0 rie la réfraclion iiioléculaire pour la raie D du sodium et la raie a de l'hydrogène. D. n I, 38551 1,38782 M trouvé 34,632 34,777 M calculé 34,597 34,769 Différences.... o,o35 0,008 » L'action des autres alcoolates, sur l'oxyde raélhylique bichloré, est tout aussi énergique, mais, depuis l'alcool en C^ il se produit, à la distillation, une décomposition très avancée et l'on obtient presque exclusivement le formai correspondant. » Déru'é méthylique. — Avec l'alcool mélhylique, au contraire, il n'y a pas formation de méthylal. Il se produit uniquement X'éther dioxymélhy- lique-diméthyUnicjue qui bout à loô^-ioy", et a pour densité : D^= 0,959. Ce corps, à l'état de vapeur, forme avec l'oxygène un mélange qui détone très énergiquement à la température du rouge. Le même phéno- mène a lieu avec le dérivé éthylique, mais avec une intensité moindre. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le mélhylarsenic. Note de M. V. Auger, présentée par M. H. Moissan. « On connaît, dans la série aromatique, un produit arsénié dont la for- mule est analogue à celle de l'azobenzène, et qu'on a nommé ïarsénoben- zène ('). On ne connaissait pas jusqu'ici d'analogues dans la série grasse. J. Bougault {-), en faisant réagir une solution chlorhydrique d'acide hypo- phosphoreux sur l'acide méthylarsinique et l'acide cacodylique, obtint des précipités brun noir qu'il crut être de l'arsenic. L'étude de ces produits a montré qu'ils ne contenaient que fort peu de ce métalloïde : l'acide caco- dylique, dans ces conditions, fournit du cacodyle qui, à l'air, s'oxyde en donnant de l'érythrasine de Bunzen, probablement mélangée d'arsenic. L'acide méthylarsinique fournit un précipité brun noir qui, nous le verrons plus loin, est presque entièrement formé de méthylarsenic polymérisé. » Méthylarsenic (CH'.As)*. — Si l'on chaufle au bain-marie une solution com- posée de 275s de méthylarsinate de sodium, 3oos d'hypophosphite de sodium et 3oos (') MiCHAELis et ScuuLTE, Ber. deutsch. chein. GeselL, t. XIV, p. 912 et t. XV, p. 1952. {'-) J. Bougault, Journ. l'ttarin. Chiin., 6" série, t. XVii, p. iqoo. 1706 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'acide sulfurique additionné d'eau, de façon à former au total 1' environ de solution, on voit se former lapidement un tiouble jaunâtre, puis une huile jaune se dépose au fond du vase et la liqueur devient claire. Cette huile, du poids de 87e environ (théorie : 90S), représente le mélhylarsenic impur, formé d'après 2PIPO=+CH'AsO'H«=2PH30=+CH^\s + H20. Par suite d'une réaction secondaire, provoquée peut-être par Taciditédu liquide, il se forme en même temps, par suite du détachement d'une partie du CH', une certaine quantité d'arsenic qui reste en solution dans la liqueur. Le produit brut est formé d'environ 90 pour 100 de AsCH' et 10 pour loo de As soluble. On a déterminé ces chill'res par oxydation du méthylarsenic brut à Tair en solution benzénique. i',984 de raéthylarsenic a formé os, 2.54 de As'O', correspondant à 9,76 pour 100 de As. » On ne parvient à l'avoir pur qu'en le distillant dans le vide, et recueillant les premières portions. Il bout à 190° sous i5""". En analysant les dillerentes fractions, on a trouvé : Pour lOo. Première fraction : As métallique dissous 0,09 Deuxième fraction : As » » 6, i5 Troisième fraction : As » » 8,06 » Propriétés. — Le tnéthylarsenic est une huile jaune |)àle, très dense, non miscible à l'eau, d'une forte odeur alliacée, peu soluble dans l'alcool, assez soluble dans l'acide acétique bouillant, très soluble dans le benzène. Il n'est pas attaqué par les alcalis; l'acide sulfurique concentré le dissout à chaud en fournissant du gaz sulfureux et de l'oxyde de méthylarsine. Il s'oxyde lentement à l'air, rapidement en solution benzénique. Une trace de gaz chlorhydrique le transforme presque instantanément en son poly- mère ; l'acide azotique agit d'abord de même, puis l'oxyde vivement, en acide méthylarsinique. Les halogènes agissent violemment en fournissant les dérivés halogènes correspondants CH'AsX^. Les iodures alcoylés l'at- taquent plus ou moins rapidement : ainsi ICH' fournit, à froid, la réaction suivante : 2CH'As-h3ICH='=CHUsP + (CH')^As1. On sépare les deux produits formés par le benzène qui ne dissout que l'io- dure de méthylarsine. )' L'analyse du méthylarsenic a fourni Théorie. Trouvé. G pour 100 i3,3 i3,i7 H pour 100 5,33 3,22 As pour loo 8,33 8,25 SÉANCE DU 27 JUIN 1904. I707 » La cryoscopie, en solution benzénique, en présence du gaz carbo- nique, pour éviter l'oxvdjition, a fourni des chiffres variant entre 3oo et 340. Calcnlé pour (CH'As)* : 36o. » Celle étude crvoscopique devra êlre reprise, car on a constaté que la présence de l'acide carbonique avait une action considérable sur le point de fusion du benzène. Ce phénomène est à l'étude actuellement. » Méthylarsenic polymère. — Si l'on effectue la réduction de l'acide métbylarsi- nique en employant l'acide chlorhydrique au lieu d'acide sulfurique, on obtient, comme J. Bougaull Fa montré, une poudre brun noir qu'on peut facilement confondre avec l'arsenic. Une seule bulle de gaz chlorlixilrique introduite dans le rnotbylarsenic liquide suffit à le polymériser en quelques instants, avec échauflement notable, sans aucune variation de poids. » Ce polymère est totalement insoluble dans les solvants usuels; il s'oxyde facilement, sous l'influence de l'acide azotique, en fournissant de l'acide méthviarsinique et une quantité plus ou moins forte d'acide arsé- nique, suivant son état de pureté. L'iodure de méthyle l'attaque vers 160° et agit comme avec l'isomère liquide, l'ar distillation sèche, dans un cou- rant d'hydrogène, il fournit quantitativement de l'arsenic et de la trimé- thylarsine suivant SCH^" As = As(Cir' )' -t- As^ » 5^ du produit ont fourni à la distillation : 2^,6âs, calculé i^,-)-], et 2s,3As(CH')% calculé 28,28. » L'acide élhylarsinique fournit, de même que l'acide méthylarsinique, l'éthylarsenic, huile jaune qui se polymérise bien plus difficilement que le méthylarsenic. Cette étude sera continuée. » CHIMIE ORGANIQUE. — SuT quelques acides phosphores mixtes dérivés de l'acide hypophosphoreux . Note de M. C. Marie, présentée par M. H. Moissan. « Les recherches que j'ai poursuivies depuis quelques années concer- nant l'action des acétones et des aldéhydes sur l'acide hypophosphoreux cristallisable m'ont amené à constater que, si les aldéhydes donnent facile- ment des acides du type [RCH(OH)j-PO-H, il n'en étaitpas demème des acétones en général et que seule l'acétone ordinaire CHH'OCH^ était susceptible de fournir un acide dicétonique du type [RC(OH)R']PO^H, 1708 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'acide dioxyisopropylhypophosphoreux (dirnéthylcarbinolhypophospho- reux) [(CH^)^COH]-p6'H. » Ces résultats m'ont amené à penser que, s'il était impossible de prépa- rer des acides dicétoniques, il n'en serait peut-être pas de même d'acides mixtes contenant à la fois une molécule de célone et une d'aldéhyde et surtout d'acides contenant deux molécules différentes d'aldéhydes. C'est, en effet, ce qui a lieu et j'ai pu ainsi obtenir toute une série nouvelle d'acides phosphores en faisant réagir soit les aldéhydes sur les acides monocéto- niques EC(OH)R'PO^H-, soit inversement les acétones sur les acides mo- noaldéhydiques RCH(OH)PO-H-, soitencore les aldéhydes sur ces mêmes acides monoaldéhydiques, ce qui donne alors des'acides dialdéhydiques mixtes répondant à la formule générale RCH(OH)R'CH(OH)PO=H. » J'indiquerai simplement dans cette Note les acides que j'ai ainsi obtenus et leurs principales propriétés. » l. Acides mixtes acétones aldéhydiques : a. Acide (CH3)2C(OH)C«H5CH(OH)PO=H. — Cet acide s'obtient indifTéi-emment par l'action de (CH3)2CO sur i'acide Gni5CH(OH)PO=H2 ou par Faction de C^H^GHO sur l'acide (CHy C(OH)PO'H'. Il est soluble dans l'eau, l'alcool, l'acétone, insoluble dans le chloroforme et le benzène. Il fond à 182°. .. b. Acide (CH3)-^C(0H)C»H"CH(0H)P0'^H.- On traite l'acide (CH')=C(0H)P0=iH2 par l'aldéhyde œnanthylique. Le produit cristallise en paillettes brillantes, légères, fusibles à i3i°, solubles dans l'alcool et l'acétone, presque insolubles dans l'eau froide et dans l'élher. » c. Acide CH'C(OH)C-H5C=H'3CH(OH)PO^H. - Ce corps s'obtient comme le précédent et a les mêmes propriétés. 11 fond à 147°. ). d. Acide CH=C(0H)C«H5CH^CH(0H)P0'H. — On traite l'acide CH'G(OH)C«H5P02H^ par l'aldéhyde GH'GHG. Cet acide fond à 192"; il est très soluble dans les alcools mé- thylique et éthylique, très peu dans l'acétone et est presque insoluble dans le benzène et le chloroforme. » e. Acide {C2H=)='G(OH)G«H5GH(OH)POîH. — L'acide (G='H=)^COHP02H2 est traité par l'aldéhyde à 80°. Cet acide est peu soluble dans l'eau même chaude, et dans l'acétone même à l'ébullition; il est soluble dans les alcools méthylique et éthylique, insoluble dans l'éther, le chloroforme et le benzène. Il fond à 192°. » /. Acide CH3C(OH)G=H-'G«H5CH(OH)PO-H. - On fait réagir l'acide C=H'CH(OH)PO=H'- surla cétone. L'acide fond à 170"; il est soluble dans les alcools méthylique ou éthy- lique, insoluble dans l'éihei', le benzène ou le chloroforme. SÉANCE DU 27 JUIN [904. 1 709 » ^. Acide (CH')^G0HCH3CH(0H) POMl. — Oq traite Tacide (CH^)-C(0H)P02H-^ par l'aldéliyde. Ce corps fond à iSa"; il a les nièrnes solubilités que l'acide précédent. « II. Acû/es mûries diaic/éhydiques : a. Acide CH-(OH) C^H'CH (OH) PO^H. - On traite i'acide GH'-(Oli) PO-H-, dont j'indiquerai plus tard la préparation, par l'aldéhvde benzoïque. L'acide mixte fond à i54"; il est soluble dans l'eau, les alcools méthylique et éthylique, insoluble dans l'éllier, le benzène ou le ciiloroforine. » b. Acide C«H=CH(OH)C*H'CH(OH)PO-H. — On traite l'acide C8H5CH(OH)PO'H* par l'aldéhyde isovalérique. L'acide purifié fond à 2o3°-2o5°; il est soluble dans l'eau bouillante, peu soluble à froid, soluble dans les alcools méthylique ou éthylique et dans l'acétone, peu soluble dans l'éther. » Tous ces acides sont des acides monobasiqiies forts, semblables par leurs propriétés générales à l'acide [(CFF)C-OH]-PO"H et aux acides dioxyaldéhydiques comme l'acide dioxybenzvlhypophosphoreux (C"H^CH(OH)]-PO-H. ). CHIMIE ORGANIQUE. — Composés additionnels ammoniacaux des rosanilines. Note de M. Jules Sch^iidlix. « Les sels normaux Iriacides des rosanilines absorbent, d'après mes expériences ('), à température ordinaire et pression atmosphérique, 2™°' du gaz chlorhvdrique et se transforment en une poudre rouge. Il est intéres- sant de constater que, d'après les expériences de MM. Prud'homme et Rabaut (^), les sels des rosanilines fîxetit dans les mêmes conditions 2™°' d'ammoniaque avec formation d'un corps rouge carminé. Je me suis demandé si ce parallélisme se poursuit aussi à basse températin-eet produit des phénomènes de décoloration analogues à ceux que j'ai décrits pour le gaz chlorhydrique oit la fixiiLioii de 4™"' ioiirnit des corp-, blancs. » En effet, le inonochlorhydrale de pararosaniline, maintenu à — i5°, devient presque blanc par suite d'une absorption qui correspond à 3™°', 9 d'ammoniaque. De même, le sel de l'hexaraéthylpararosaniline saturé à — 28° devient blanc et la quan- r (') Comptes rendus, t. GXXXVIII, 1904, P- i5o8 et i6i5. (^) Bulletin de la Société chimique, t. IX, 1898, p. -j\o. i^io ACADEMIE DES SCIENCES. tité crammoniaque fixée correspond à 4™»' environ. Les conditions d'expérience seront précisées davantage dans un Mémoire détaillé. » Ce qui est essentiel, c'est que Taction de l'ammoniaque n'est qu'une simple addi- tion et qu'il n'y a aucun déplacement d'une base. MM. Prud'homme et Rabaut l'ont déjà démontré pour le composé rouge qui renferme 2"'". J'ai pu le constater aussi pour le corps blanc qui contient 4"'<'i d'ammoniaque : en effet, dans le vide toute ammoniaque est enlevée et l'on obtient le sel primitif inaltéré. » L'action de l'ammoniaque sur des dissolutions des sels des rosanilines produit aussi une décoloration, par suite de la formation de ces composés additionnels, pourvu que la dissolution ne renferme pas d'eau. MM. Baeyer et Villiger ('), qui ont constaté les premiers cette décoloration dans des dissolutions de pyridine, ont observé des cri- staux blancs, qu'ils regardent comme du chlorure d'ammonium. J'ai constaté que la pyri- dine ordinaire dépose de petites quantités de sel d'ammoniaque. Mais si l'on emploie de la pyridine absolument sèche, récemment distillée sur la barvte, le liquide se décolore, mais il reste clair sans aucun précipité. Il suffit de chauffer et de chasser l'ammoniaque pour que la solution reprenne sa couleur primitive. Évaporé à sec, le liquide dépose les cristaux du chlorhydrate de pararosaniline inaltérés. » Remarque. — MM. Altschul et Schneider ont indiqué (-) que la pyridine ne se solidifie pas encore à — 100°, je ferai constater que la pyridine, fraîchement distillée sur la baryte, cristallise dans un mélange de neige carbonique et d'acétone à — 60° environ en belles aiguilles. Il suffit d'ajouter une goutte d'eau pour priver la pyridine de cette propriété. » L'action de l'ammoniaque sur les sels des rosanilines, presque analogue à celle du gaz chlorhydrique, diffère cependant sur un point. J'ai démontré que la fixation de la première molécule du gaz chlorhvdrique ne dégage que la moitié de chaleur de la seconde et j'ai attribué ce fait à un phénomène de dissolution solide. Par suite les absorptions correspondant à la décoloration complète sont toujours supérieures de cette quantité dissoute à la quantité fixée chimi- quement. Pour l'ammoniaque le phénomène de dissolution n'intervient presque pas, la première molécule dégage un peu plus de chaleur que la seconde, de façon que l'on peut considérer la quantité d'ammoniaque fixée comme en état de combinaison chimique. En ce cas les sels donnent avec 4"""' d'ammoniaque des composés incolores. Monochlorhydrale de pararosaniline solide. Quantités de chaleur dégagées par l'absorption : De la première molécule Az H' gaz. -t-5'-='',6 De la deuxième -+-4' Cal Monochlorhydrate d'Iiexaniélhyl- pararosaniline solide. Quantités de chaleur dégagées par l'absorption : De la première molécule Az H' gaz . -f-S'-"' , 4 De la deuxième » -(--''"',0 (') Berichle der deulschen cheni. Ges., t. XXXVI, 1904, p. 2796. (*) Zeitsehrift fiir physikal. Chenue, l. XVI, iSgS. p. 24. SÉANCE DU 27 JUIN 1904. '7'^ » Nous avons entre ces composés additionnels chlorhydriqiies et ammo- niacaux un parallélisme parfait et je n'hésite pas à attribuer à ce corps blanc tétraammonié la même constitution qu'à celui obtenu pur la fixation de 4™°' de gaz chlorhydrique. » Conformément à la tétracblorcyclohexanerosaniline nous avons ici le monochlorhvdrate de la tétraaminocvclohexanerosaniline (' ) : AzH' Cl AzH-CI /\ h/ \h H \ / H 4 AzH': AzH'.C«H' — G — C'H'.AzH^ Monochlorhydrate de pararosaniline. H / AzH- \ / \ \H H/ AzH"- AzH- H H / \1h \ / \ AzH^ / 1 AzH^C»H'-C-C^H'.AzH' 1 1 H Monochlorhydrale de tctraaminocy- clohexanerosaniline. » La conclusion générale que l'on peut tirer de ces expériences est que les sels des rosanilines représentent des molécules non saturées. Les fonc- tions non saturées qu'elles contiennent sont chimiquement indifférentes et peuvent être saturées soit par des bases soit par des acides. On est conduit à admettre en ce cas que l'élément non saturé doit être un élément indilfé- rent qui en l'espèce ne peut être que le carbone. La limite de saturation semble satisfaite avec 4""°' de gaz chlorhydrique ou 4™"' d'ammoniaque, soit huit radicaux monovalents. Une Note suivante établira par des faits précis cette limite de saturation. » (') La formule donnée dans ma dernière Note renferme une erreur : un des groupes amidés contient i»« d'hydrogène de trop, cet atome d'hydrogène est à déplacer et à fi\er au carbone méthanique. Cette rectification rend l'azote pentavalent et le carbone létravalent. 1712 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE VÉGÉTALE. — Etude de la rarialion des matières minérales pendant la maturation des graines. INote de M. G. André. « J'ai montré récemment {Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. i5io) quelles étaient les variations dans la quantité d'eau d(\s gousses et des graines à différentes époques de la maturation des fruits du lupin blanc et du haricot d'Espagne. Je vais examiner maintenant ce que deviennent les matières fixes. » 1. Cendres totales des gousses et des graines. — Le Tableau ci-dessous indique que, chez le lupm et le haricot, le poids des cendres totales de loo gousses sèches augmente jusqu'à une certaine limite, puis diminue. Cette diminution est plus forte chez les gousses du lupin que chez celles du haricot; elle ne semble donc pas être en rapport avec la perte d'eau que subissent ces gousses, perte beaucoup plus marquée chez celles du haricot que chez celles du lupin, ainsi que je l'ai déjà lait voir. Lupin. 4VII1903. iiVII. 17VII. 2.3 VII. 3o VII. loVIII. 22 VIII. Poids de 100 gousses sèches.. 48, 01 82,11 84,29 104,26 94,32 99,14 70,20 Cendres totales 1,992 3,226 3,363 3,888 4,461 5,690 4,738 Poids des graines sèches con- tenues dans ces gousses. . . 6,900 i7,5io 33,890 61, 48 84,28 108,75 112,00 Cendres totales o,33i 0,702 1,226 3,207 3, 160 4,099 4,o65 Haricot. KjVItligoS. 27Vni. 4 IX. iiI.V. 21 IX. 2 X. 16 X. Poids de 100 gousses sèches.. 08,938 86,139 98)^928 ii5,o4 116,39 109,60 103^49 Gendres totales 4, 119 5,848 6,954 8,087 10,184 9,633 8,848 Poids des graines sèches con- tenues dans ces gousses.. . 8,898 35,435 78,795 110,98 196,11 298,76 337,36 Cendres totales o,655 2,157 4,436 6,t8i 9,393 13,294 i5,3i6 » Cependant la diminution de poids des cendres totales des gousses n'est pas pro- portionnelle à celle du poids de la matière sèche : car la |)roportion centésimale des cendres, rapportée à la matière sèche, accuse une augmentation à ])artir de la cinquième prise d'échantillon chez le lupin et le haricot. Les écarts extrêmes sont les suivants : lupin, 4,i5pour 100 de cendres à la première prise et 6,75 à la dernière; haricot, 6,99 pour 100 à la première et 8,55 à la dernière prise. Ainsi que nous le verrons, cette augmentation est due exclusivement à la potasse. » Chez le maïs, l'accroissement des cendres, calculé pour 100 axes, a lieu jusqu'à SÉANCE DU 27 JUIN 1904. I7l3 la lin; mais il con\ienl de faire remarquer que, au moment île la dernière expérience (26 octobre), l'épi n'était pas encore arrivé à maturité complète. M 11. La quantité des matières salines des graines, contenues dans roo gousses, augmente jusqu'à la fin. Cette augmentation cesse de se pro- duire chez le lupin, entre les deux dernières prises d'échantillon, alors que, chez le haricot, elle est encore notable. » A l'inverse de ce qui se passe chez les gousses, la proportion centési- male des matières salines contenues dans les graines diminue depuis le début jusqu'à la fin de la maturation; la matière organique des graines augmente donc plus vite que la matière minérale. » III. Variations des matières minérales en particulier : A. Chaux et ma- gnésie. — La quantité de ces bases contenue dans 100 gousses sèches de lui)in et de haricot augmente progressivement d'abord, puis diminue vers la fin de la maturation. La chaux diminue du quart environ de la valeur qu'elle avait au moment de son maximum; la diminution de la magnésie est beaucoup plus forte. Dans les axes du maïs, il y a augmentation de la chaux et de la magnésie jusqu'à la fin. » Si l'on compare ces variations à celles qu'éprouvent les graines enfermées dans les gousses ou insérées sur les axes, on observe que la chaux augmente continuellement dans la graine ainsi que la magnésie. La proportion centésimale de la cliaux ne varie guère du début à la lin de la maturation chez la graine de lupin; celle de la magnésie éprouve une légère diminution. Chez le haricot, la proportion centésimale de la chaux s'abaisse au contraire de moitié, tandis que celle de la magnésie reste stationnaire dans le même laps de temps. » Il n'y a donc pas parallélisme absolu entre la façon dont se coinportent ces deux bases chez le lupin et le haricot. » Chez les graines du maïs, la chaux et la magnésie augmentent aussi d'une façon continue et la richesse en magnésie de ces graines est beaucoup plus considérable que leur richesse en chaux. » B. Potasse. — C'est le seul principe fixe qui augmente progressive- ment du début à la fin de la maturation, aussi bien dans les gousses ou axes (pour 100 unités sèches) que dans les graines. Dans les gousses, sa proportion centésimale augmente d'une façon continue, alors que, dans les graines, elle décroît au contraire. » C. Acide phosphorique. — Les quantités de cet élément contenues dans 100 gousses sèches el dans les graines renfermées dans ces gousses fournissent les nombres suivants, aux époques du Tableau précédent : c. K., igo.'i, I" Semestre. (T. CXXXVIII, N' 26.) 182 17 '4 ACADÉMIE DES SCIENCES. 1. 2. 3. 't. 5. 6. 7. C K C & j^^^j^l gousses PO' H'' 0,523 0,829 o>8'j2 0,802 o.SSg 0,67/1 0,519 ( graines PO* H-^ 0,128 0,280 0,569 0,997 i,38a 1,881 2,o38 j^ ^. j gousses PO* H-' 0,489 0,728 o,85o 0,889 o,65i o,4i6 0,269 ( graines PO* II'' 0,282 0,694 1,244 i,B'|î! 3, 000 4,332 4,891 » L'acide phosphorique augmente donc chez les gousses jusqu'à une certaine limite au delà de laquelle il diminue. Mais son émigration, si elle a lieu vers la graine, ne fournit à celle-ci qu'un faible apport. Cette émi- gration de l'acide phosphorique des gousses ressemble beaucouj) à celle que l'on observe chez les feuilles en général, à mesure que celles-ci avancent en âge. Les axes et les graines du maïs se conduisent de même. M 11 me reste à présenter les variations de la matière organique, ainsi que les conclusions que l'on peut tirer des faits que je viens de signaler. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches sur Vacirlilê végétale. Note de MM. Eue. Charabot et Alex. Hébert, présentée par M. A. Ilallcr. « L'étude de l'acidité volatile des divers organes d'une plante aux diffé- rentes phases de la vie présente l'intérêt de contribuer à faire connaître le milieu dans lequel se métamorphose la matière végétale. En outre, en fai- sant la part des acides à faibles poids moléculaires (acides volatils) dans l'ensemble des acides organiquesdu végétal, il est possiblede se renseigner sur l'état de dégradation de ces substances dans tel ou tel organe, à con- dition de déterininer comme le recommandent MM. Berthelot et André ('), non pas seulement les acides libres, mais surtout les acides combinés. Telles sont les considérations qui ont provoqué ce travail. » 1. En opérant sur la menthe poivrée et rapportant toujours les résultats à 100 parties de matière sèche, nous avons constaté que l'acidité due aux acides vola- tils liltrcs est constamment maxima dans la feuille, l'organe d'assimilation par excel- lence où s'élaborent les hydrates de carbone. » L'acidité volatile varie dans le même sens dans les divers organes; elle décroît au moment de la formation des inflorescences, notamment dans la feuille, elle croît à l'époque de l'épanouissement des fleurs, pour diminuer finalement. Ces variations sont de même sens que celles (|ue subit l'assimilation de l'oxygène par les tissus. » Avec le géranium, le basilic, les organes verts du mandarinier et de l'oranger à fruits amers, les résultats ont été analogues. Chez l'oranger, toutefois, l'acidité volatile (') RiiitTiiELOT et André, CoiniHesjendus, t. CXXXIU, p. 5o2. SÉANCE DU 27 JUIN 1904. l?!^ de la fleur esl supérieure à celle de la tige; il en est de même en ce qui concerne les acides volatils saturés par les bases minérales. Il est probable que ce fait doit être attribué à quelque chose d'analogue à ce qui se passe chez les plantes grasses : la fleur d'oranger est elle-même très grasse, ses tissus opposeraient une certaine résistance à la pénétration de l'oxygène, de sorte que la fixation de cet élément, tout en demeurant suffisante pour la formation des acides organiques, ne suffirait pas pour brûler com- plètement ceux dont la destruction doit avoir lieu en premier, les acides à faibles poids moléculaires qui sont aussi des acides volatils. « Chez la plante cultivée à l'ombre on constate ce fait singulier que l'acidité volatile de la racine est supérieure à celle de la feuille. D'ailleurs les nombres qui mesurent les acides volatils libres chez la plante étiolée sont respectivement supérieurs aux nombres correspondants relatifs à la plante témoin. » La suppression des inflorescences augmente l'acidité volatile de la feuille au détriment des autres organes. » 2. Nous avons dosé les acides volatils combinés aux bases en opérant séparément sur la matière sèche soluble et sur la matière sèche insoluble provenant des divers organes du basilic, des tiges et des feuilles du mandarinier, des tiges, des feuilles et des fleurs de l'oranger à fruits amers. » Comparant la feuille à la tige, nous avons constaté que la première est toujours plus riche en acide volatil total que la seconde. La fleur d'oranger en renferme des proportions notables. Le rapport entre les acides volatils saturés et le total des acides volatils, rapport qui indique l'état de saturation de ces acides, croît dans chacun des organes pendant leur développement; il est plus élevé dans la tige que dans la feuille, ce qui vient à l'appui des idées de MM. Berthelot et André ( •), au sujet de la saturation des acides de la plante par les substances minérales du sol. » 3. Nous avons déterminé : 1° avec la menthe poivrée, l'alcalinité des cendres solu- bles et celle des cendres insolubles ; 2° avec d'autres végétaux, l'alcalinité des cendres de la matière sèche soluble et celle des cendres de la matière sèche insoluble. » Comme MM. Berthelot et André (2), nous avons observé que : 1° dans la tige surtout s'accumulent les sels provenant de la combinaison d'acides organiques avec des bases dont les carbonates sont solubles (sels de potassium notamment) ; 2° la pro- portion de ces sels est au contraire minima dans les inflorescences ; ?>° dans la feuille, il y a accumulation des sels des bases dont les carbonates sont insolubles (sels de cal- cium et de magnésium). » L'alcalinité des cendres est maxima dans la feuille. A l'abri de la lumière, la proportion des acides organiques combinés s'accroît sensiblement et l'accroissement porte surtout sur les cendres insolubles. Au contraire, la suppression des inflores- cences réduit la proportion des acides organiques combinés. Ce dernier fait mérite d'être rapproché du suivant, observé par MM. Bertiielot et André : chez les plantes à inflorescences supprimées, les hydrates de carbone solubles disparaissent partiel- lement pour se transformer en ligneux. (') Berthelot, \Chimie végétale et agricole. {■') Ibid. JJl6 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Enfin, la délerrninalioii du rapport des acides volatils saturés aux acides orga- niques saturés, tant fixes ((ue volatils, tend à montrer que le mélange des acides organiques est d'autant plus riche en produits à faibles poids moléculaires que l'organe considéré fixe plus énergiquemcnt l'oxygène dans ses tissus. » Celle dernière conclusion apporte un argument nouveau en faveur de l'hypothèse faisant envisager les acides organiques comme des produits d'oxydation de certains principes immédiats, probablement les hydrates de carbone. L'ensemble des faits établis dans celte Note est d'ailleurs d'accord avec cette manière de voir. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Action de la chaleur et de l'acidité sur r ainylase dissoute. Note de M. P. Petit. « On emploie une infusion de malt sec à lo pour loo d;ins l'eau, à une température de 22° et avec agitation mécanique continue pendant 2 heures; le liquide filtré est recueilli dans un récipient enlouré de glace. Ces con- ditions sont nécessaires pour obtenir des résultats constants et pour éviter que l'acidité augmente dans le liquide filtré au cours des essais. » On prend des échanlillons de 20™' de Tinfusion et l'on fait varier l'acidité par . N . . des additions de soude ou d'acide H Cl — ; le liciuide est placé 10 minutes au bain- 20 ' marie bouillant, et apiés refroidissement on dose de nouveau l'acidité en notant l'aspect du liquide. On constate que la coagulation coninieuce pour une acidité initiale fixe; puis, avec les acidités croissantes, on arrive à ne plus avoir qu'un trouble sans coagulation, enfin pour les acidités encore plus grandes, l'infusion reste limpide. On a opéré avec deux malts d'origine différente, n" 7 (orge du Puy) et n° 13 (orge de N 1 Aube) et l'on trouve comme acidités en centimètres cubes de soude ^— par loo"^"' d'in- 10 fusion, les chiffres suivants pour les divers états : N» 7. N» 13. Commencement de coagulation 8,7 7,2 Trouble sans coagulation 16,2 i3,7 Limpidité 25,2 20,7 Acidité initiale dij l'infusion nature 10, 5 9,0 )) En prenant ])oiir unité lacidité répondant au commencement de coagulation, ces nombres deviendront : n"" I 1,86 2,89 11° 1 3 I I , 90 2,87 c'est-à-dire très voisins des rapports i, 2, 3 réjKindant à des combinaisons avec i'""', 2™°i, S""' d'acide 11 Cl. SÉANCE DU 27 JUIN I904. 1717 )i Si l'on emploie l'acide lactique, les doses répondant au trouble sans coagulation et à la limpidité sont beaucoup plus fortes, et l'on obtient dans les conditions précé- dentes pour le maltn" 13 : H Cl. Acide lactique. Coagulation 7>2 7'^ Trouble sans coagulation i3,7 21,2 Limpidité ' 20,7 42,2 et les rapports sont respectivement : HCI I ',90 2,^7 Acide lactique 1 2,94 5,86 » On peut donc en conclure que les combinaisons formées avec l'acide lactique sont beaucoup plus dissociées et qu'en admettant une combinaison intégrale pour HCl, il y aura respectivement 35 et ig pour 100 de l'acide lactique à l'état libre, pour le trouble sans coagulation et la limpidité. » En suivant les variations d'acidité fournies par le chauffage, on constate comme pour les infusions sodiques une augmentation d'acidité, au début, puis, à partir du moment où la coagulation se produit, la variation d'acide devient constante; les variations d'acidité par chauffage sont représentées, en fonction de l'acidité initiale, par une droite, inclinée sur les axes, jusqu'à la coagulation, ensuite par une parallèle à l'un des axes de coor- données. » On constate, d'ailleurs, dans le cas où le chauffage détermine une augmentation d'acidité, un dégagement d'AzH% en distillant l'infusion telle quelle, dans le vide à 35°, ce dégagement d'AzH' est observé, pour le malt n° 7 par exemple, même pour de très fortes acidités initiales. » Le fait que l'acidité de certaines infusions augmente par chaulïage et qu'il y a dégagement d'AzH' semble indiquer que l'acidité est fournie, au moins pour une partie, par des composés autres que les phosphates acides, alcalins ou alcalino-terreux. » Le pouvoir diastasique des infusions de malt, déterminé suivant Lintner, dépend, d'ailleurs, de l'acidité, et il atteint son maximum pour l'acidité qui répond au com- mencement de coagulation dans les conditions précédentes : on trouve, en elTel, dans plusieurs essais sur le malt n" 7, infusé 2 heures à 22», avec agitation continue : Acidité initiale : locm' N fuuvoir en cm» soude-. diastasiq.u-. I 45 2,5 58 4,5 (coagulation) 80 5,2 (nature) 69 6,5 58 8,2 45 10,7 3o 182. lyiS ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le pouvoir diastasique d'un malt peut donc être augmenté en amenant l'acidité de l'infusion au point qui répond à la coagulation par la chaleur, ce qui peut être obtenu le plus souvent par une addition de soude. » EMBRYOGÉNIE. — Développements anormaux indépendants du milieu. Note de M. C. Viguier, présentée par M. Edmond Perrier. « J'ai, dans une précédente Note (Comptes rendus, 2 mai 1904), insisté sur ce point essentiel : que les variations du milieu dans lequel se déve- loppent des œufs ne sauraient suffire à expliquer toutes celles que l'on peut observer dans leur développement. Il semblerait que ce fût bien inutile; et que les biologistes ne dussent jamais oublier que « l'œuf vivant n'est pas » une simple cellule artificielle de Pfeffer », comme M. Bataillon vient de le rappeler fort à propos (Arch. f. Entw.-mech., 1904, p. i83). » Mais, si l'œuf vivant est encore loin de nous être connu, tant au point de vue chimique qu'au point de vue de sa structure intime, si les recherches en ce sens sont difficiles et aléatoires, il est relativement facile de connaître les conditions du milieu extérieur et de les faire varier. Et cela donne toujours immédiatement un résultat quelconque, positif ou négatif. » Aussi de nombreux chercheurs se sont-ils engagés dans celte voie; et les résultats qu'ils obtiennent sont évidemment dignes de la plus grande attention. Le seul tort de quelques-uns est de vouloir trop tôt conclure que les phénomènes naturels sont tou- jours conformes à ce qu'ils croient pouvoir déduire de leurs expériences et d'édifier sur celles-ci des théories qu'ils défendent avec ardeur et généralisent à l'extrême, jusqu'à ce qu'ils les abandonnent pour d'autres : quitte à les reprendre ensuite quelque- fois; au point qu'il soit difficile desavoir à laquelle ils sont momentanément attachés. » Il y a plus de 20 ans, me souvenant de ma courte expérience d'explorateur, j'écri- vais, dans la Res'ue philosophique, qu'une théorie scientifique doit être seulement regardée « comme la carte provisoire d'un pays peu connu ». Je pense toujours que, sur cette carte, devant guider d'autres recherches, on ne doit point marquer en traits fermes, comme ac(|uisilion définitive, ce qui mérite, au plus, un pointillé discret. Et, dans la question ici considérée, lorsque les résultats fournis par les variations expéri- mentales du milieu extérieur apparaissent aussi sans variation du milieu, on n'est nullement eu droit d'affirmer que les conditions expérimentales ont dû se trouver réa- lisées à l'insu d'un observateur inhabile. » Pour ne parler que des œufs d'Oursins, on est arrivé, par des varia- tions du milieu : i" à rendre parlhénogénétiques des œufs d'animaux sup- posés non parlhénogénétiques naturels; 2° à rendre réfractaires à la fécondation normale et accessibles à une hvbridation ordinairement SÉANCE DU 27 JUIN 1904. I7'9 impossible, des œufs que l'on pouvait ensuite ramener à leur condition normale; 3° à produire des monstruosités bien définies et semblant exclu- sivement dues à l'intervention expérimentale. » I. J'ai, depuis 4 ans, observé la parthénogenèse naturelle de certains Oursins. Après l'avoir d'abord obstinément niée, on dit maintenant que je me suis mis, sans m'en douter, dans les conditions de la i)arthénogenèse artificielle; mais on néglige, et pour cause, d'en faire la démonstration. D'autres que moi finiront du reste bien par la voir, comme Lœb a dû se résoudre enfin à ne plus douter de celle des Astéries (Pfluger's Arch., 1903, p. 326). Bataillon vient aussi d'observer {Comptes rendus de la Société biologique, 7 mai) que les œufs immatures de Bufo vulgaris peuvent subir, sans élévation de la température, les segmentations que l'on déterminait expérimentalement ainsi. » II. Dans ma Note du 2 mai j'ai annoncé que les œufs de deux Oursins qui s'hybrident ordinairement il est vrai, mais qui, naturellement, répondent au moins aussi bien à la fécondation normale par les C? de leur propre espèce, peuvent devenir réfractaires à cette fécondation normale, tout en restant accessibles à l'hybridation. L'influence des variations du milieu ne saurait être invoquée ici, non plus que dans mes observations sur la parthénogenèse naturelle. Elle ne saurait l'être davantage dans les observations que voici, sur des monstruosités bien connues. » III. La forme anormale connue sous le nom A'exogastnda fut obtenue par Herbst au moyen de produits chimiques. Mais il note expressément {Mitth. de Naples, Vol. XI, p. 212), que l'action des réactifs est fort inégale sur les œufs d'une seule et même 9 . Driesch, qui obtint cette même forme en portant des gastrulas de iS" à 3o", note de même l'inégalité d'action {lac. cit., p. 222). Celle-ci se constate aussi dans les expériences sur la parthénogenèse et sur l'hybridation artificielles. Elle suffirait, à elle seule, à montrer que les variations du milieu ne sont pas tout. )) S'il est inutile de répéter ce que je disais dans ma dernière Note, il me semble intéressant de faire savoir (les observations de tératogenèse expérimeiUale que je viens de citer n'ayant porté que sur des œufs fécondés) que la même malformation peut être attribuable soit à Fœut, soit au sperme, indcpendaniDient de toute varia- tion de milieu. Aussi bien, quand il s'agit d'animaux supérieurs, on ne peut songer à attribuer les développements tératologiques exclusivement aux variations du milieu, ou aux conditions particulières où se peut trouver l'embryon. Il faut, dans la plupart des cas, remonter jusqu'aux éléments sexuels; et l'hérédité de certaines malformations prouve qu'elles peuvent dépendre soit du cf, soit de la g. 1^20 ACADEMIE DES SCIENCES. )) Pour en revenir aux œufs d'oursins, j';ii signalé la forme exogastrula dans nombre des tableaux de cultures publiés dans mon Mémoire : Varia- tions, etc. (^Ann. Se. zool., 190,3). Comme on y trouve (p. Gi et 63) qu'elle apparaît dans des cidlures parthénogénéliques, où la plupart dos larves sont parfaitement normales, et atteignent l'état de pluteus à grands bras (cuit. Arimcia J et L), il est évident qu'elles ne sont pas dues à un état |)articulier du milieu, mais à la nature même des œufs; et que les cf n'y sont, en ce cas, pour rien. D'autre ]:)art, dans de nombreuses séries que j'ai foites cette année, à une époque où la partbénogenèse ne troublait pas les expériences, avant de mêler les œufs, je prélevais une partie de ceux de chaque Ç ; et, avant de mêler les spermes, je prélevais aussi une partie de chacun. Un lot d'œufs mélangés était fécondé par le mélange des spermes; d'autres, également mélangés, l'étaient par chacun des (f en particulier; enfin, chacune des Ç en particulier, par le mélange des spermes. Bien entendu, les mélanges étaient faits en proportions égales, de même que les fécondations. » Le résultat le plus net me fut donné par une culture d'Arbacia (8 Ç , 4 cf ). Dans toutes les cuvettes, il y avait des exogastrulas; mais, dans une d'œufs mélangés, fécondés par un seul cf , on avait une cahure pure d'exo- gastrulas, où pas une larve n'était normale. J'en ai fait une préparation le huitième jour; elles étaient encore actives le seizième, sans trace de sque- lette. Un résultat tout à fait semblable fut donné par une culture de Sphœrechinus {f\ 9 , 5 cf), dont les larves demeurèrent à l'état de hlaslida hydropique, pendant 14 jours, et sans trace de squelette. Cette monstruosité, due très nettement, comme dans le cas précédent, à un d* défectueux, se présente aussi chez les parthénogenèses de Spliœrechinus (voir cuit. Sph.l, loc. cil. p. 35). Elle peut passer à la forme exogastrula, avec laquelle on la trouve souvent mélangée; et peut être produite, comme elle, par une altération chimique du milieu (voir Herbst, loc. cit., pi. IX, Jig. 4). » ZOOLOGIlî. — Sur u/i animal inconnu rencontré en haie d' Along ; Communi- cation de M. L'EosT, commandant la canonnière Décidée, présentée par M. Giard. (lixtrait d'un Rapport à l'amiral de Jonquières.) « Dans l'après-midi du 23 février 1904, faisant route pour sortir de la baie d'Along, la Décidée a rencontré, à la hauteur du rocher la Noix, un animal étrange paraissant être de la même espèce que ceux observés dans SÉANCE DU 27 JUIN rgo^j. 1721 les mêmes parages en 1897 et 1898 par M. le lieutenant de vaisseau Lagré- siiie, à bord de Y Avalanche (observations publiées au Bulletin de la Société zoologique de France. 1902). » ... Je vis émerger successivement, par une série d'ondulations verticales, toutes les parties du corps d'un animal, ayant l'apparence d'un serpent aplati, dont j'estimai la longueur à une trentaine de mètres et la plus grande largeur à 1" ou 5". » ... Le diamètre qu'indiquent les témoins pour la partie la plus large de la tète varie de 4o'^'" à So'"'. Ce diamètre était légèrement supérieur à celui du cou. La tète soufflait deux jets d'eau vaporisée. L'animal s'avançait avec une vitesse propre estimée à 8". La longueur du corps fut jugée par deux témoins supérieure à lo"'. Le corps leur a paru à peu près d'égale dimension dans toute sa longueur. Cette appréciation^ rapprochée de l'estimation à mon avis beaucoup trop faible de la longueur de l'ani- mal, me fait croire que ces témoins n'ont vu qu'une partie du corps. )- La peau était lisse. Personne n'a vn de nageoires. Les détails de la tète n'ont pas été observés. » PHYSIOLOGIE "VÉGÉTALE. — De T extraction complète de l'eau et des gaz de la graine à l'état de vieralentie. Note de M. Paul Becquekel, présentée par M. Gaston Bonnier. « Connaissant son action sur le ralentissement de la vie et sur la con- servation du pouvoir germiuatif, beaucoup de savants se sont déjà occupés de la dessiccation de la graine. M. Jodin ('), notamment, établit que, avec le vide et l'acide sulfurique, après un temps très long, on pouvait dessé- cher des graines jusqu'à ce que leur poids soit invariable. Quelques années plus tard, reprenant cette étude, M. Maquenne (-) réalisa le premier, avec le vide de Hittorf, la chaleur et la baryte caustique, l'extraction la plus parfaite que l'on ait pu obtenir de l'eau et des gaz de plusieurs espèces de graines. Le travail que je présente ici s'applique à une question que ces auteurs n'ont pas directement traitée. C'est celle de savoir si, en se basant uniquement sur l'examen de la perméabilité des diverses parties de la graine, il peut être démontré que ion puisse retirer la totalité de l'eau et des gaz. Ce problème est d'une extrême importance pour la biologie végétale, car, s'il est établi d'une manière indiscutable qu'une graine peut être parfaite- ment privée d'eau et de gaz et que, dans cet état, elle conserve indéfini- (') Comptes rendus, t. CXXII, année 1896. (■-) Complex rendiix. 26 juin et 21 juillet 1902. 1722 ACADEMIE DES SCIENCES. ment son pouvoir germinatif, on aura alors trouvé le moyen de suspendre la vie chez la graine et l'on pourra peut-être placer à l'abri de l'évolution la plupart des espèces qui s'y prêteraient. » Pour résoudre celte question, m'appuyant sur les résultats que j'ai exposés dans ma dernière Note, j'ai imaginé le dispositif suivant : » Avec un mastic imperméable composé de cire blanche el de colophane, je fixais la partie de la graine dont je voulais connaître la pernié;ibilité : tégument ou cotylédon ; à l'extrémité d'un petit tube de verre qui plongeait dans uq ballon de verre herméti- quement clos où se trouvait le mélange gazeux et l'eau à extraire. Ce tube de verre se rendait, après deux coudures à angle droit, dans un autre ballon, oii je pouvais réa- liser le vide le plus parfait avec une trompe à mercure. » Les deux ballons de cet appareil, d'une capacité de 100"^'"', possédaient chacun un petit manomètre à mercure qui me rendait compte des pressions de leur atmosphère interne et m'indiquait ainsi le passage des gaz à travers la membrane végétale d'un ballon dans l'autre. » Pour opérer plus rapidement, je faisais le vide dans le premier ballon avec une machine pneumatique et je l'achevais avec une trompe à mercure. Quand j'avais obtenu dans les deux branches du premier manomètre la plirs grande égalité possible des niveaux des deux colonnes de mercure, je fermais hermétiqueuient le robinet que je lutais avec de la cire Golaz, puis je détachais l'ajjpareil de la trompe et je le mettais en observation. » J'ai préparé de cette manière quatre petits appareils avec lesquels j'ai réalisé les expériences suivantes, d'abord à la température normale du laboratoire, ensuite aux températures plus élevées d'un bain-marie où était plongé le ballon qui renfermait le mélange gazeux : i" avec air sec et tégument de pois sec; 2° avec air humide et tégument de pois sec; 3" avec air sec et cotylédon sec; If avec air humide et cotylédon sec. » Voici quels furent les résultats. Avec le premier appareil qui a été mis en obser- vation pendant S jours, nous avons constaté, comme nos premières expériences publiées nous le faisaient prévoir, que le tégument desséché était imperméable aux gaz secs; en ellet, le manomètre du ballon, où nous avions fait le vide le jjIus complet, nous indiquait que ce vide n'avait pas varié. Le ballon qui contenait le gaz ayant été mis dans UQ bain-marie, nous avons vu que ce n'était que vers 5o° que le tégument des- séché devenait subitement poreux et laissait passer le gaz; si à ce moment l'on refroi- dissait, le tégument pouvait reprendre son imperméabilité; mais, si l'on dépassait la température de 60", il la perdait complètement. » Pour l'air humide, à la température normale du laboratoire, les gaz ont passé dans le premier ballon. Au bout de 2 jours, les manomètres des deux ballons mar- quaient une pression identique qui n'a pas varié. En faisant tous les jours le vide, on aurait obtenu dans les deux ballons un vide parfait, el, par conséiii". " étant le temps au bout duquel la déformation maxinia est aUeiiile, A^ étant le coefficient d'élasticité ('■'). » Si l'on considère l'action d'un champ magnétique produit par un solénoïde, de section S, traversé par un courant d'intensité i sur une masse magnétique |j. placée au centre d'une de ses faces, le moment magnétique du solénoïde est M = S«J=::M', (') Cf. Comptes rendus, ir aviil 1904, P-9'9- C') J'avais été conduit {Comptes rendus, j janvier igoS) à une relation diflérenle par une détermination approchée de 6 en fonction de la vitesse de déformation. J'ai déduit de cette détermination une relation entre le travail statique et la dépense, qui n'est pas plus vérifiée pour le muscle que l'expression rigoureuse ci-dessus, et des conséquences, dont la concordance avec certains résultats de M. Chauveau ne peut donc être (lu'une coïncidence fortuite. 1^32 ACADÉMIE DES SCIENCES. n clanl le nombre de spires, [j. ^ K/; la dépense d'énergie pendant dl est (/^^ =x Ri" dt = K'F- dl; d'où W = 'K' / ¥- dt et o'jnr / S' dt. Il n'y a proportionnalité entre W et c?,. que si F est constant; autrement, la relation dépend évidemment de F=:/(<) et, pour la déterminer, il faut connaître F z= f(t). » Je cite ces quelques exemples, car ils démontrent bien le caractère topique, remarquable en l'espèce, de la conception du jet de M. Ernest Solvay et aussi parce qu'il ne nous semble pas que l'énoncé du problème du travail statique soit toujours bien compris. Ainsi, M. E. Lebert (^Comptes rendus, i3 juin 1904, p. i48i), en vue d'éclairer les recherches de M. Chauveau, cherche des relations de proportionnalité entre le travail et la puissance, d'une part, et la force, d'autre part; mais la force (MLT"-) n'a pas les dimensions du travail statique, qui a les dimensions d'une quantité de mouvement, et c'est bien le travail statique que M. Chauveau considère, en mesurant des dépenses d'énergie dans le cas de charges soutenues par l'avant-bras pendant des temps déterininés. » Il n'y a pas, d'ailleurs, de relation de proportionnalité entre les dé- penses et les charges soutenues pendant un même temps, ainsi que l'écrit cet illustre phvsiol()gi.sle(Com/>/e.wr/!fl'//f, i3 juin, p. 1467)0 et ainsi qu'il est indiqué dans divers ouvrages classiques de Physiologie (Laulanié, p. ti i ; Morat et Doyon, t. I, p. 327). Si l'on porte en ordonnées les dépenses mesurées par les volumes de O^ absorbés (à la température des expé- riences), en abscisses, les poids, d'après les Tableaux des moyennes des deux groupes d'expériences de M. Chauveau (Comptes rendus, i3 juin, p. 1468 et p. 1470). o'i obtient deux paraboles ayant respectivement pour équations : (i) y = 4. 5o a?- 4- 30,7a- + 266,6, (2) y = 3,35 a-- -I- 24,5. r + 290,7. » Les grandeurs relatives des coefficients des termes en .r- et en .r ne laissent aucun doute sur la nature parabolique de ces fonctions. » Il n'est pas davantage possible de tirer actuellement des belles re- cherches de M. Chauveau aucune relation entre le travail statique et l'énergie mise enjeu. La dépense CD est une fonction de deux variables, la (') M. Chauveau (Comptes rendus, ao juin, p. i56i) remarque que la dépense croît à peu près comme les charges, quoi(]ue avec un peu plus de vitesse. SÉANCE DU 27 JUIN IQO^. 17^'^ charge et le temps; on peut la représenter par une surface; c'est cette surface cO =/(/), /) qu'il faudrait déterminer. Or les expériences de M, Chauveau ne permettent guère de déterminer que la section de cette surface par le plan parallèle au plan des p passant par t = 3 minutes. Cette section est une parabole; il faudrait avoir un grand nombre de ces sections pour des valeurs de t croissantes. » Autre difficulté : M. Chauveau considère en réalité des différences de dépense en fonction de différences décharges; les mesures des charges ne sont pas absolues; il faudrait ajouter à chacune d'elles le poids de l'avaut- bras (o"«, 8 environ), rien ne démontrant a priori que (D n'est pas une fonction de la valeur absolue de O'- et des charges. )) M. Chauveau a énoncé avec réserves la proportionnalilé de réchauf- fement au raccourcissement pour une charge donnée. Cette proportion- nalité ressort très mal, en effet, des observations brutes; mais elle devient presque parfaite si, admettant la loi parabolique ci-dessus de variation de réchauffement en fonction de la charge, on compte, comme il est correct, les angles à partir du bas et non à partir de l'horizon, et si l'on ramène les variations de températures à ce qu'elles seraient si le moment du poids par rapport à l'articulation de l'avant-bras sur le bras restait constant. » Réciproquement, M. Chauveau énonce une loi de proportionnalité de réchauffement au travail W, loi qui semble vérifiée par l'expérience, si l'on tient compte uniquement des poids soulevés; mais cette proportion- nalité s'évanouit si, remarquant que le travail est donné par la formule W = / sin ïi^^ cos ^^^^^ r 2 P + p) [/ étant la longueur de l'avant-bras (o",275 environ), a, et «„ les angles extrêmes que fait l'avant-bras avec la verticale, P la charge soulevée, p le poids de l'avant-bras : o'^k,84], on calcule les rapports '^ ° et ' p % 0, — 0„ étant la variation de température : 0-e, 6-e„ p. o-e„. p ■ w ■ 1 o,o52 o,o52 1,36 3 0,147 0,049 ''■^9 5 0,238 o,o48 1,63 » Le rapport " ne saurait être assimilé à une constante. » Ces exemples, qu'il serait possible de multiplier, montrent combien il 1^34 ACADÉMIE DES SCIENCES. est imprudent d'échafauder des calculs théoriques sur les données cou- rantes de l'énergétique musculaire. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur l' action toxique des Vers intestinaux . Note de MM. L. .Iammes et H. Mandoil, présentée par M. Giard. « Différents auteurs (Chanson, Von Linstow, Tauchon, Schauinann et Talquist, Nuttal, Messinco et C.alamida, elc.) ont attribué, dans ces der- nières années, une partie des troubles que provoquent, sur leurs hôtes, les Vers intestinaux à l'action de substances toxiques sécrétées par ces derniers. Les expériences sur lesquelles se basent ces auteurs n'ont pas donné, toutefois, des résultats entraînant la certitude et récemment, Cao, Jammes, Bézy, Ricardo Lynch, etc. ont déclaré, en se basant sur les faits cliiuques ou sur rexpérimenlalion, n'avoir pu constater les effets toxiques signalés par leurs devanciers. » Nous avons institué de nouvelles recherches en vue de préciser cette question si controversée des toxines helminthiques. Nos résultats sont fournis par l'observation de nombreux sujets parasités et par des éludes expérimentales. » Ohsen'alions. — Ces dernières portenl sur l'ensemble tles enfants traités au dis - pensaire de Toulouse depuis sa création (décembre 1890) et sur de nombreux animaux. Les observations faites au dispensaire montrent que, malgré la quantité relativement élevée des enfants hébergeant des Vers intestinaux, les u-oubles qui peuvent être rapportés à Faction de ces derniers sont très rares (environ 2 pour 1 00 des enfants parasités). De même l'examen des animaux (chevaux, bœufs, veaux, moutons présentés à l'abattoir, chiens) montre que la présence très fréquente de Vers dans leur intestin n'altère en rien leur santé. Une action toxique des Vers intestinaux est difficilement conciliable avec ces données. » Expériences. — Nos expériences se composent d'inoculations faites avec des sucs de parasites sur divers animaux et d'auto-ingestions pratiquées par l'un des auteurs. » a. Les sucs injectés proviennent de la trituration des corps des Tœnia inerinis, expansa et serrata, des Ascaris vituli et megalocephala. Certains de ces helminthes ont été broyés au sortir de l'intestin de l'hôte, alors qu'ils étaient encore en pleine vitalité et sous l'infliienee des conditions de vie normale; les autres ont été soumis, au préalable, en prévision du cas où leur toxicité se manifesterait, surtout dans des con- ditions anormales, à l'action plus ou moins prolongée de divers agents : sérum artili- ciel,eau distillée à des températures variables, irritation des téguments par des agents thermiques. Les sucs n'ont été que peu ou point dilués et stérilisés par filtration sur bougie ou, afin d'éviter les inconvénients ciuoUVe ce premier mode opératoire (réten- tion dans le filtre de certaines toxalbnmines). par la pasteurisation (52°). Les injer- SÉANCE DU 27 JUIN 1904. '7-^5 lions ont élé pialiquées sur des cliiens, des cobayes, des lapins et des pigeons. Enfin, les voies sous-cutanée, inlra-périlonéale, inlra-veineuse, intra-rachidienne et intra-crànienne ont été utilisées. Des ensemencements témoins sur bouillon ont été faits chaque fois. Nous n'avons pu, au cours de ces expériences, dont le nombre total s'élève à quarante-trois, pour des raisons d'ordre matériel, injecter, chaque fois, les sucs des parasites sur des sujets de la même espèce que les hôtes naturels de ceu\.-ci (cheval, bœuf, veau, mouton). Cela n'a été possible que pour le chien. » En aucune circonstance nous n'avons pu observer le moindre signe d'intoxication. » b. Afin de rechercher encore les troubles que l'observation directe des hôtes et l'expérimentation sur les animaux n'ont pu mettre en évidence, l'un de nous, M. Jammes, a absorbé, à plusieurs reprises, des œufs d'helminthes vivant dans le tube digestif de l'homme {Ascaris himbricoïdes et Oxyurus vermicularis). Six inges- tions ont abouti au développement d'adultes de ces deux espèces, mais, à nul moment, des phénomènes attribuables à une action toxique n'ont pu être observés. » De ces recherches, que nous nous proposons d'exposer en détail dans un prochain Mémoire, découlent les conclusions suivantes : » 1° La production exceptionnelle de troubles chez les hôtes de Vers intestinaux vulgaires et l'innocuité des liquides extraits du corps de ces derniers tendent à démontrer que les manifestations morbides observées sur les hôtes ne peuvent être rapportées à des propriétés toxiques, habi- tuelles, des Vers qu'ils hébergent. » 2° Il semble plus rationnel de rattacher les troubles à des actions d'ordre essentiellement mécanique. Celles-ci sont suffisantes pour expli- quer les phénomènes observés. Les irritations causées par les Vers sur la muqueuse intestinale peuvent être, en effet, le point de départ de désordres nombreux; la s\mptoinatologie de ces derniers ne différant d'ailleurs en rien de celle des troubles digestifs ordinaires. L'aspect des accidents revêt les formes les i)lus variées et se présente avec des intensités très différentes en lapport, d'une part, avec l'action du parasite : nombre, siège, mode de nutrition, déplacements, etc., d'autre part, avec la nature du terrain : degré de sensibilité des hôtes. » A ces causes mécaniques essentielles peut s'ajouter, pour les Ascaris, l'action de la substance volatile, irritante dont les effets sur les muqueuses (conjonctive, pituitaire) ont été souvent signalés. Cette substance agit, peut-être, aussi, sur la muqueuse intestinale; mais, s'il en est ainsi, elle a un rôle qui reste inappréciable dans la grande majorité des cas et son action est très localisée. » Les Vers intestinaux doivent, en somme, être considérés non comme la cause efficiente des troubles qui coïncident parfois avec leur présence, mais comme des agents provocateurs, à rôle indirect, pouvant devenir. I^SÔ ACADÉMIE DES SCIENCES. flans certaines conditions, la cause occasionnelle de manifestations mor- bides variées. « MÉTÉOROLOGIE. — Observations de la station franco-scandinave de sondages aériens à Hald. Note de M. L. Teisserexc de Bokt, présentée par M. E. Mascart. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie la publication contenant l'ensemble des observations recueillies à Hald, près Viborg (Danemark), par notre mission franco-scandinave de sondages aériens. » Ces observations, prises dans l'air libre, à l'aide de cerfs-volants, de ballons-sondes, s'étendent de fin juillet 1902 à mai 1908 ('). » Pendant d'assez longues périodes, on a maintenu les ceifs-volanls en l'air d'une façon continue. La plus longue série a été de 26 heures 3o minutes, les 5 et 6 mars. » Le choix des environs de Viborg a été déterminé par celte raison qu'un grand nombre de dépressions se croisent sur Je Julland danois, ainsi (jue les caries dressées à cet effet par l'Institut météorologique de Copenhague l'ont fait voir, » La station était installée au milieu d'un vaste terrain de bruyères parfaitement découvert qu'un grand propriétaire, M. Jagdemeister Krabbe, a bien voulu mettre à notre disposition. Un abri pouvant s'orienter dans toutes les directions, et analogue à celui de Trappes, renfermait le treuil électrique des cerfs- volants, et portait à son sommet un anémomètre enregistreur. » Outre les observations météorologiques proprement dites, des séries de détermination de l'intensité de l'insolation ont été faites au moyen du pyrhéliomètre d'Augstrom, par MM. Holin et Jansson, nos collaborateurs suédois. Le maximum d'insolation, i p. c. 3i4, a été observé en juillet. » Sans entrer ici dans la discussion des observations météorologiques recueillies, je signalerai quelques points particuliers. » Les dépressions barométriques, de faible rayon, qui passent sur le Jutland s'annoncent ordinairement par un retour du vent inférieur au sud, ce mouvement se produisant sans que les courants supérieurs en soient afFectés. La rotation du vent commence ainsi par en bas pour se montrer ensuite dans la région des cumulus et des alto-cumulus. (') Notre mission a reçu d'importants subsides de la Suéde et du Danemark, et MM. Hildebrandsson, directeur de l'observatoire météorologique de l'Université d'Upsal, et Paulsen, directeur de Flnstitut météorologique danois, nous onl prêté le concours le plus dévoué dont nous ne saurions trop les remercier. SÉANCE DU 27 JUIN tgo/(. 1737 » Les températures indiquées par les ballons-sondes ne sont pas nota- blement plus basses dans la mauvaise saison que celles que l'on observe dans les environs de Paris; mais nous devons signaler la décroissance de température très grande (0,9 pour 100™) indiquée par le ballon du i5 mars igo3 qui, à une altitude de 4400"", trouvait une température de — 38° alors qu'un ballon, lancé le même jour des environs de Paris, indiquait seulement — 17". L'avanl-veille, à la même hauteur, la tempéra- ture était voisine de — iG° à Paris et à Hald. Les températures au sol n'ont varié entre ces deux jours que de 2° pendant qu'elles se sont abaissées de plus de •11° dans l'atmosphère. C'est un exemple frappant de ce fait reconnu depuis peu que la variabilité du climat est plus grande à une certaine hau- teur dans l'atmosphère que près du sol. » Les observations par cerfs-volants ont permis de constater que, dans un grand nombre de cas, même avec des pressions assez basses, les vents de sud-ouest à nord-ouest diminuent de vitesse à une certaine altitude au- dessus du sol ; tantôt l'affaiblissement a été graduel à mesure que l'altitude augmentait, tantôt le vent restait assez fort, s'accroissait même dans cer- taines zones, surtout au voisinage de la couche de nuages, pour diminuer brusquement au-dessus, au point que les cerfs-volants dans leur mouve- ment ascensionnel étaient arrêtés par une couche de vent faible comme par un plafond invisible. 1) En observant la variation de la vitesse dans le temps, on a pu constater àj'plusieurs reprises qu'à un accroissement de vent notable menaçant de rompre la ligne de retenue des cerfs-volants succède une accalmie assez marquée pour que les cerfs-volants ne puissent plus se soutenir et tombent sur le sol, avec toute la ligne, d'une hauteur de plus de 1000'". M Ces faits, et d'autres, observés par nous, à Trappes et sur la Médi- terranée, prouvent combien il serait illusoire de raisonner sur les phéno- mènes de l'atmosphère comme s'ils étaient continus dans le temps et dans l'espace; les cas qui se rapprochent d'un régime permanent sont au con- traire rares et limités à certaines situations atmosphériques. « A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. G. D. C. R., 1904, i" Semestre. (T. CXXXVIII, N° 26.) 184 173-* ACADÉMIE DES SCIENCES. RCM.RTIN BIKI.Ior.ltAPIlIQUR. OuVUAIÏES ItEÇUS DANS LA SÉANCE BU l3 Jl IN I go^ . (Suite.) /{elazioNe Ira le facote e le protuberanze solari: Nota i' del Dolloi- E. TniNGALr. (E\lr. de Mcmorie délia Sociela degli Spetlroscopisti ilalia/ii, \o\. XXXI, année igo2.) Catane, s. ri.; 1 fasc. 10-4". Cala logo di [\\i sielle fra 49°52' e 5.j°5i' (1900,0) csservale al cerchio meridiano salinoiraghi e ridelle a 1900.0. per E. Millosevich e E. Tkingali. Catane, 1904 ; 1 fasc. in-4". Sui danni prodoUi aile piaule dal ghiacciato dei giorni 19 e 20 aprile igoS; brève Nota di N. Passeiiini. (Extr. de liullelino délia Sociela botanica ilaliana.) I fasc. iu-8°. Sulla produllivila del grann a dijjlereiili lalttudini. per Xapoi.eone Passerini. Florence, 1904; 1 fasc. in-8°. Analisi di campione di guano di pesci di Norvegia, per N. Passerini. Florence, j9o4; I fasc. in-8". Influenza délia irrigazione orlii-a sulla composizione del niosto e sopra la pioduzione délie vili, per N. Passerini. Florence, 1904; i fasc. in-8°. A gênerai vietv of the genus Pinus, by Maxwell T. Masters. (Extr. de Linnean Sociely's Journal Bolaiiy. Vol. XXXV.) i fasc. in-S". The Me/ioiniuee iron-bearing disLrict. of Michigan, by William Suikley Bayley. (United States geoloyir-al Sur\ey : Monograplis, XLVI. ) Washington, 1904; i vol. in \". Ol vr, U".l;S KFÇIS DANS I.A '•KANCK 1)1' M) .UIN l()04- Leçons sur la propagation des ondes el les èifualions de l Hydrodynamique, |)ar Jacques Hadamarb. Paris, A. Herinann, 1900; i vol. in-8". (Présenté par M. Maui-ice Lc'vv.) Ponts et Chaussées. Service h\(lr()niétrique du Bassin de la Seine. Observations sur les cours d'eau el la jiluie, centralisées pendant l'année 1902, sons la direction de M. Salva, Inspecteur général, par IMM. F. Lalnay, Ingénieur en chef et E. .Maillet, Ingénieui' ordinaire, i fosc. in-{'°. La grotte de iMeyrannes {Gard), époque néolitlii<]ue et époque du Bionze, \y,\v F. JlAZAiiRic.. G. Mi.NUAiD et L. Vebel. Nîmes, 1904; 1 fasc. in-8°. (Hommage des auteurs. ) Acide cltlorophyllique, p;ir A. Guillemark; i" l'asciiidc (-.uiic d iln 1. |îii\e, nup. Iioche. )<)o4; I fasc. in'i". ( Hommage de rnul-ur. ) SÉANCE DU 27 JUIN igol[. I ySf) S oc ié lé de Médecine légale de France. Biillelin: T. XVII. Cleimonl (Oise), ipor- 1902 ; I vol. in-8°. Nature inlimede l'Électricité, du Magnétisme et des Radiations, par A. Behydkl. Bruxelles-Paris, igo4; i fasc. in-8°. ( Hommage de l'auteur. ) Sulle varie ipolesi intese a spiegare l'ejfello Pouillet, par Tito MARTiNt. Venise, 1904; I fasc. in-S". (Hommage de lauleur.) Geological literature added to the Geological Society' s Library during theyear ended decemher Si*", igoS. Londres, 190^; i vol. in-8". Subject list of Works on Electricity, Magnettsm. and Electro-technics, in the Library of the Patent Office. Patent Office Library séries, n" li. Bibliographical séries, n" 11. Londres, 1904; 1 vol. in-ia. Vearbook of the United States deparlmeril of Agriculture. igoS. Washington, 1904; I vol. in-S". Tripang en tripangvisscheriji in Nederlandsch-Indie, door J.-C. KoNi.NGSBF.iiGEit, met 9 platen. {Medeelingeii 'Sla/ids l'Ianlentuin, LXXI. ) Batavia, 1904; i fasc. in-8°. Memoirs of the Collège of Science and Engi/ieering Kyoto Impérial Unii'ersity; Vol. I, D" i. Kyoto, igoS; 4 fasc. in-S". Anales del Museo nacional de Montevideo; série H, entrega 1. Nueva conlribucion para el conocimiento de la ftora del Uruguay, por el Prof. J. Arechavaleta : Ocho especies nitevas del orden de las Compuestas. Montevideo, 1904; 1 fasc. in-8°. American chemical Journal, edited by Iiia Remsen, Président of the « Johns Hopkins University»; Vol. XXIX, n" 3-6; Vol. XXX, n°' 1-5. Baltimore, i9o3;9fasc. in-8''. The Technology quarterly and proceedings of the Society of Arts, edited by RoBEnr-P. BiGELOw; Vol. XVII, n" 1, mardi igo4. Boston, «Massachusetts Instilute of Technology « ; i fasc. in-4°. Observations publiées par l'I/islitnt /uéléorulogique central de la Société des Sciences de Finlande; Vol. XVI, XVII : Observations météorologiques faites à Helsingfors en iSgy, x8g8. — Etat des glaces et des neiges en Finlande pendant l'hiver 1892-1898, exposé par Axel Heinrichs. Helsingfors, 1904; 3 fasc. in-f". Bulletins du Comité géologique: Vol. XXII, n"' 1-4-, igoS. Saint-Pétersbourg; 1 fasc. in-8". Mémoires du Comité géologique; Vol. XIII, n" i; Vol. XV, n° 1; Vol. XIX, n" 2. Nouvelle série : livraisons 5-9, 12. Saint-Pétersbourg, Leipzig, Paris, igoS; 9 fasc. in-4". I'74'3 ACADÉMIE DES SCIENCES. E RUAT A. (Séance du 20 juin 1904.) Noie de M. Lèojt Guillet, Nouvelles recherches sur la cémentation des aciers au carbone et des aciers spéciaux : Page 1601, ligne 4, au lieu de C + C0^4- Ba, lisez C + CO^Ba. Même page, ligne 2 après le Tableau, au lieu de Ce sont justement les aciers, lisez Ce sont justement les corps. Note de M"* Ch. Philoche, Études sur l'action de la maltase. Constance du ferment. Influence des produits de la réaction : Page i635, dans la première série, au lieu de ( Maltose 4 pour 100, ,. ,. , , ) _,, ' lisez Maltose 4 pour 100. ( Glucose 2 pour 100, Dans la deuxième série, au lieu de Maltose 2 pour 100, .. l Maltose 4 pour 100. Glucose 4 pour 100, "^ ( Glucose 2 pour 100. FIN DU TOME CENT TRENTE-HUITIEME. N" 26. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 27 juin 1904.) MÉMOIRES ET COMMUi\ICATIOi\S DKS MRMHUKS ET DES COKHRSPONOANTS DE L'ACADÉMIK. 1' M. Berthki.ot. — Iteclieiclies sur le cyaiio- Si'iie : solubilités cl polymérisation M. Bkiitiielot. — Itecliei'ches sur le cyano- gène et sur sa i-éaclion à l'égard du cya- nure de potassium M. G. lîiGOURDAN. — Sur la distribution de l'Iicnrc à distance, au moyen de la télé- f;rapliie élcLlrii|ue sans lil MM. Henri Muissan et O'Farrelley. — Sur la distillation d'un mélange de deux mé- taux MM. A. Ualleh et F. .Marcii. — Influence qu'exerce, sur le pouvoir rolaloirc de cer- taines molécules, leur combinaison avec des radicaux non saturés. Etliers ally- liques du bornéol, du menlliol, du ^-mé- tliylcyclohexanol et ilu linalool iges. iii.j'; Pajjes. ir,6.î M. \. CUALVEAU. — Le travail musculaire et sa dépense cncrgélique dans la con- Iraclion dynamique, avec raccourcisse- ment graduellement croissant des muscles s'employant au soulèvement des cliarges (travail moteur) .M. H. Blondlot. — l'erfeclionnements appor- tés au procédé pliolograpliique pour enre- gistrer l'action des rayons N sur une petite étincelle électrique M. K. Blondlot. — Actions des forces ma- gnétique et électrique sur l'émission pe- sante; enlrainement de celte émission par l'air en mouvement .... M. Armand Gai;tii'.ii présente la 2'' édition de son Ouvrage sur» l' Minienlation cl les régimes » Whi ifi-S ili;.. IVOMirVATIOIVS. M. Maquf.nne est élu Membre de la Section d'Kconomie rurale, à la place vacante par le décès de M. DucUnix i''' M. \\aldeyer est élu Correspondant de la Section d'.Vnatomie et Zoologie, en rem- placement de M. A/exiiiic/re Agassiz, élu Associé étranger iliSo MEUlOIliES LUS. M. Vidal donne lecture d'une Note concer- nant une observation relative à l'action des engins paragiéles sur les pliénoménes orageuv iliSu MÉMOIRES PRESENTES M. Alfred Brust soumet au jugement de l'Académie un « Nouveau barème auto- matique pour calculs d'intérèls •■ l'iS" M. Augustin Coret. — Ouverture d'un pli cacheté relatit à un o liislrumciit dr mesures' électriques pour courants con- tinus cl pour courants allornatifs < i'jSi COR U KSPOIN D ANGE . M. Wallon iu\ite rxcadémic à se laire représenter à l'inauguration du monu- ment élevé à Pasiciir. à Paris, le ill juil- let 190'j • • ■ M. le Secuetaiiuî PERriCTUEi. signale un Ou- vrage de M. Fe'li.r Henncguy, sur les « Insectes ■> et un Volume sur les >i Tra- vaux de la Station l'ranro-scandinave de sondages aériens. ;'i llabl; u(iii-iiy)'î »... M. l'^uo. TissEUAXt), élu Correspondant dans la Section d'Kconomic rurale, adresse ses lemercîments ix i'.Xcadémic M. Ij. IIaefy. — Sur certaines classes de surfaces isollicrmiqiies M. ,1. C.LAiiiiN. — Siu une liasse d'équations ,Hi\ dérivées parliellr- du scconil ordre.. N' 26. E DR LA TABLE DES ARTICLES. l'ages. M. Joi'ui-'ET. — Ki'niiirqucs sur V,\ |irci|):igii- lion des pcroussions clans les gar. lOSô MM. H. HiiiiVi; cl H. de La Vaii.x. — Sur une nouvelle hélice aérienne ■ ■ ■ if>88 M. E. BouTY. — Cohésion (liélecUique de la vapeur saturée de mercure et de ses mélanges ifigi MM. A. CoTTON el 11. Mouton. — Transport clans le coiiianl des particules ulli-anii- croscopiqucs 1692 JL H.-W. WoOD. — Sur un nouveau [>ro- cédé de pliolographie trichrome 1694 M. D. CiEnNKZ. — Sur les deux variétés jaune el rouge d'iodure thalleux et la délermi- nalion du point normal de leurs trans- formations réciproques il)y5 M. U. Thomas. — Sur le nilralecl le uitrilo thalleux- 1697 MM. L. BouvEAUi.T et Gouii.ma.nu. — Syn- thèse totale du rhodinol, alcool caracté- ristique de l'essciice de roses 1699 M. fi. Uelakgk. — Sur deux homologues de la pyi'ocatéchiue t70i M. Marcel Descede. — Sur une nouvelle classe d'éthers-oxydes 1 700 M. V. AuGEn. — Sur le méthylarsunic 1705 M. C. Marie. — Sur quelques acides phos- phores mixtes dérivés de l'acide hypo- phosphoreux i. . . 1707 M. Jules Schmidlin. — Composés addition- nels ammoniacaux des rosanilincs 1709 M. G. André. — lîtiide de la variation des BULl.KTIN BIBLlOMlAIMllOUi; Errata Pages. matière-, miiii'rales pendant la jiialural des graines \~\'\ i\LVI. Eue. CiiARAROT et Alex. Hébert. — Hccherchcs sur l'acidité végétale 1714 M. I'. Petit. — Action de la chaleur et de l'acidité sur l'aniylase dissoute 171(1 M. C. ViGUiER. — Développements anor- maux indépendants du milieu 1718 M. L'EosT. — .Sur un animal inconnu ren- contré en baie d'Along 1730 M. Paul Becquerel. — De l'extraction complète de l'eau et des gaz de la graine à l'étal de vie ralentie 1721 M. Augustin CnARri:NTiEii. — Méthode de résonance pour la déterminalion de la frJi|uencc des oscillations nerveuses 1723 MM. Cii. PoticitEu el Ch. Hervieux. — Sur le chromogène urinaire dû aux injections sous cutanées de scatol 1726 M. N.-C. Paulksco. — Action des sels des métaux alcalins sur la suhstance vivante. 1728 AL Ernest Solvay. — Sur le problème du travail dit statique : paradoxes hydro- dynamique et éleclrcjdynamique 1730 M. Cn. Henry. — Sur les lois des travaux dits xlatiqiies du muscle 1731 MM. L. Jammes et A. Mamdoul. — Sur l'ac- tion loxiquc des Vers intestinaux '7^4 M. L. Teisserenc de Bort. — observations de la Station franco-scandina\e de son- dages aériens à llahl 1736 1-38 PAKIS. — IMPRU lE GAUTHIER-VILLARS, Quai des Çirandy-Augustins, 55. I^- Le Gérant : GAUTHltR-VlLLARs. 05 ri^ FABLES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES L'ACADÉMIE DES SCIENCES PREMIER SEMESTRE 1904. TOME CXXXVIII. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABETIQUES JANVIER — JUIN 1904. TABLE DES MATIERES DU TOME CXXXVIII. Pages, Académie. — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome CXXXVI des Comptes rendus est en distribution au Secrétariat: i t8 Voir Commissions. — i\l. le Secrétaire perpétuel annonce ([ue le Tome XLVII des Mémoires de l 'Aca- démie des Scie/iees esl en distribution au Secrétariat 789 AcAROPHVTES. — Sur les Acarophytes: par M. £ . de PVildeman 14 j" — Sur la K/imlia Liijae De Wild., nov. sp. , plante myrmécophyte et acarophyte nouvelle de la famille des Rubiacées; par M. E. de Wildeman y 1 3 Acides. — Procédés de caractérisation des acides gras; par M. René Locqidn. . . . 1274 — Sur la synthèse des acides aa-diinéthyl- glutarique etaa-diméthyladipique; par M. G. Blanc 571J — Sur les acides ^-méthyladipiques ot-subs- titués;parM. Marcel Desfontaines . . 209 C. R., 1904, \" Semestre. (T. CXXXVIII Pages. — Sur la lactoneoxycrotoniqueet les acides crotoniques Y-subslilnés; par .M. Les- pieau I o.'io — Acides et carbures éthyléniques oxyal- coylés; par M. C Itarles Moureu 28G — Sur deux acides jï-méthylcinnamiques isomères ; par M . Tiffeneau y85 — Sur quelques dérivés de l'acide a-cam- pl'.olytique et de l'acide «-campliolé- nique racémiques; par MM. G. Blanc et Desfnntaines 696 — Ethylidène-camphre. Acide éthylhomo- camphorique; par M. J. Minguin. . . . 577 Voir Chimie organique. AciEBS. — Les transformations allotro- piques des aciers au nickel; par M. O. Boudouard ,570 — Action du magnétisme terrestre s\ir une lige d'acier invar destinée à un pen- dule géodésique ; par M. G. Lippmann. 1073 — Sur la constitution et les propriétés des aciers au vanadium; par M. Léon .) i«5 iy42 TABLE DES Pages. Gidtlft 36; — Nouvelles rerherchessiir la cêmenialion des aciers au carbone et des aciers spé- ciaux ; par IM. Léon Gtiillrl iGoo — Errata se rapportant à cette Communi- cation I ;4o Agriciltiiik. — Sur la répartition de la potasse dans la terre arable; par JM. J . Diimnnl 2i5 — Sur les entrais humiques complets; par M. J . Dumont 1429 — Le sulfure de calcium contre la cuscute et autres parasites nuisibles à l'agricul- ture ; par M. F. GarrigDU 1549 Voir aussi Chimie végétalr, Fiticullure. Ai.cooLS. -- Purification et caractérisation des alcools; par M. L. Bnuvenult . . . . 984 — Différenciation ries alcools primaires, secondaires et tertiaires de la série grasse; par MM. André Kling et Mar- cel Fiard 1 1 72 — Pré|)aration des alcools primaires au moyen des aniides correspondantes; par MM. G. Bln/ir el L. Bom>eaiitt . . 148 — Nouveau procédé de synthèse d'alcools tertiaires au moyen des combinaisons organomagnésiennes; par M. V. Gii- gnanl 1 52 — Sur les hydrates d'alcool méthylique et d'acétone; par MM. L. Gndefroy etE. Varenne 990 — Sur l'alcool isopropylique trichloré CI'C — CH(OH) - CH-i: par ^^ Louis Henry 2o5 — Sur quelques amino-alcools à fonction al- coolique tertiaire ; par M . E. Fourneau. 766 — Synthèse totale du rhodinol, alcool ca- ractéristique de l'essence de roses; par MNL L. BoKi'eaidt el Gourmand 1699 — Sur la réduction de l'alcool o-nitroben- zylique. Remarques générales sur la formation des dérivés indazyliques; par M. P. Freiimtler i425 — Sur un isomère du bornéol, l'alcool cam- pholénique et quelques dérivés cam- pholéniques; par M. Béhal 260 — Synthèse d'une série d'alcools tertiaires issus du cyclohexanol : par M.\L Al/di. Maillie et Paul Sabalier i32i — Sur la condensation des éthers acétylé- niques avec les alcools (II); par W. Charles Moureu 206 Voir Cliimie orgunirfur. MATIÈRES. Pages. Aldéhydes. — Sur une méthode de syn- llièse des aldéhydes; par MM. Béhnl eX Sommelet 8q — Méthode de préparation des aldéhydes et de dégradation méthodique des acides; par M. E-E. Biaise 697 — Synthèse d'aldéhydes aromatiques; par M. F. Dinlroux 92 — Sur une méthode générale de synthèse des aldéhydes; par .\L F. Bodroux.. 700 — Aldéhydes acétyléniques, nouvelle mé- thode de préparation; action de l'hy- droxylamine; par MM. R. Delange et Ch . Moureu 1 389 — Sur une nouvelle réaction générale des aldéhydes; par MM. •/. Cnnâuché et L.-J . Simon 977 Voir Chimie organique. Aldéhyde fobmique. — Sur la présence normale de l'aldéhyde formique dans les produits de combustion et les fumées; par M. ^. Trillat i6i3 — Action de la formaldéhyde sur le lait; par M. .4. Trillat 720 — Sur la présence de l'aldéhyde formique dans l'air atmosphérique; par M. //. Henriet 203 — Dosage de la formaldéhyde atmosphé- rique; par M. //. Henriet 1272 — Sur de nouveaux polymères de la formal- déhyde; par MM. Gibello et À. Seye- ivetz 1 225 — Action de la paraformaldéhyde sur les sesquiterpènes; par M. P. Geni'resse . 1228 Alliages. — Sur les alliages plomb-alumi- nium ; par M. Hector Pcclieu.i: 1042 — Sur les alliages zinc-aluminium; par M. Hector Péclieux 1 1 o3 — Sur une pro|)riété desalliagesétam-alu- miniuni ; par M. Htciur Pécheux 1 1 70 — Sur les alliages de l'aluuiinium avec le bismuth et lemagnésium ; par W.Hec- tor Pécheux I jo I — Sur les alliages de l'aluminium avec le magné.-ium et l'antimoine; par M. Hec- tor Péclieiix 1 606 Voir .Iciers. Amides. -- (Voir Alcools). Amido.n. — Uétrogradatiou et coagulation de l'amidon; par MM. A. Fernbach. L. Mar/uenne eX J. Wolff 49 — Sur lafurmation el la saccharification de l'amidon rétrogradé; par M. L. Ma- « quenne 211 TABLE DES MATIÈRES. Pages. — Sur la nature de la fécule crue; par M. L. Maqnenne 375 — Sur l'état (le l'amidon dans le pain rassis; par M. E. Roux • i356 — Quelques observations sur la composi- tion de l'amidon de pommes de terre; par M. A. Fernbacli 4'i8 Aminés. — Hydiogénation directe de l'ani- line; synthèse de la cyclohexylamine et de deux autres aminés nouvelles; par MM. Paul Sabnder 4 Argon. — Sur la présence de l'argon dans les gaz des fumerolles de la Guadeloupe ; par M. Henri Moisson 93fi — Cohésion diélectrique de l'argon et de ses mélanges; par M. E. Bout y Gili Voir Électricité. Arsonvalis.vtion (d'). — Sur la durée du traitement de l'hypertension artérielle dans l'artérioscléiose par la d'Arson- valisation; par M. A. Moutier 781 Sur des cas d'expulsion rapide de cal- culs par la d'Arsonvalisation ; par M. A. Moutier 1 28J Sur dix cas d'hypertension artérielle traités par la d'Arsonvalisation, par .M. A. Moutier 1 3G7 ASTRONOMIE. — Étude photographique du spectre de la planète Jupiter; par M. Millochau . . . i477 — Remarques sur la Communication de M. Millochau; par M. /. Janssen 1478 — Les Léonidcsen igoj, et détermination de leur hauteur par des observations simultanées; par MM. H. Chrétien, Maurice Farman et Eni. Touehet.. . . 1024 ~- Sur les premiers fascicules du Catalogue pliotographique du Ciel publiés par M. Trépied; par M. Loeivy i23 — Observation d'une occultation d'étoile faite le 24 février 1904 à l'Observatoire de Toulouse; par L. Moutangerand.. 5"^! — Essai d'une détermination de différence de longitude par transport de l'heure; par M. Paid Ditisheiin 1027 Voir Comètes, Géodésie. '744 TABLE DES MATIERES. Pages. A/nïQiEs. — Recherches sur les azoïques. Héduclion des acétals et des acides nitrobenzoïques; par M. P. Freiind- ler -289 — Transformation des azoïques à fonction alcool orthosiibslituée en dérivés intia- zyliqiies; par M. P. Freundler \x-iS — Sur la réduction de ralcool o-nitroben- zylique. Uemarques générales sur la formation des dérivés indazyliqiies; par i\I. P. Freundler 1 4i5 Voir Cliimic organique. Pages. Azote. — Voir Chimie analytique, l'oid^ utonnqiies . AzoTiTE DE soDiiM. — Aclion de l'acide carbonique sur les solutions d'azotite de sodium; par MM. C. Marie et /?. Marquis 36- — Action de l'acide carbonique sur les solutions d'azotite de sodium, par M. Louis Meunier 5o2 — Action de l'acide carbonique sur les solutions d'azotite de sodium ; par MM. C. Marie cl R. Marquis C94 B BACTÉRIOLOGIE. - Production del'acétylméthylcarbinol par les bactéries du groupe du Bacillus niesentericus;\t'AvW. Henri Desmnts. 58 1 ■ Contribution à l'élude des filtres à sable. Filtres ouverts; par M. Marbnutin. . . ino8 - Sur un mode d'épuration bactérienne des eaux de source et de livière au moyen des sables fins; par M.\I. P. Miquel et H. Mouchel r.>4 J Voir Botanique. - Histologie et bactériologie des boues e.xtraites d'un puits funéraire gallo- romain à la nécropole du Bernard (Vendée); par M. Marcel Baudouin. looi B.\LANCE AziMUTALE. — Théorie de la ba- lance azimutale quadrifilaire ; par M. H. Poincaré 86<) — Balance azimutale quadrifilaire; par M. J'. Crémieu 893 — Sensibilité de la balance azimutale; par M . y. Crémieu 1 090 Ballons dirigeables. — Sur la vitesse critique des ballons dirigeables; par M. Cil. Renard 1 4o5 — Sur l'empennage des carènes des bal- lons dirigeables; par M. Cli. Renard. 1576 — Sur une nouvelle hélice aérienne; par MM. H. Hervé et H. de la Vaul.r. . . . 16SS BIOLOGIE. Étude analytique du (ihénomène de la vie oscillante; par M. Joseph Des- champs 235 - Observations biologiques faites à Cha- mounix et au mont Blanc, en août et septembre 1903 ; par M.Raoul Bat eu.r. 910 - Des chaînes de force et d'un nouveau modèle magnétique des mitoses cellu- laires ; par M. Hartog 1 ja3 - Sur l'adaptation de la plante à l'intensité de la lumière ; par M. Wiesner j 346 - Sur la croissance en poids des végétaux : par M"" M. Stefanowska 3o4 Voir Physiologie, Embryogénie, Ener- gétique , Développement, Sélection, Travail du muscle. BOTANIQUE. Sur le double appareil sécréteur des Dipterjx [Zo\imd.ro\\x\A)\ par iMM. H. Jacobdf Cordemiiy Ql Edouard Hccket. ô~ Production accidentelle d'une assise gé- nératrice intralibérienne dans des ra- cines de Monocolylédones; par M. Gas- ton Bonnier i38i Sur la morphologie de la racine des plantes à embryon mutilé; par M. P. Ledoux 1 32 3 Expériences de pollinisation sur le Sar- rasin ; par M. Pierre-Paul Richer. . . . 3o2 Sur le développement des Cryptogames vasculaires; par M. G. Chauveaud.. . 5ii Caractères morphologiques des Acrocé- cidies cauliiiaires; par M. C.Houard. 10-2 Observations sur les Gyranoascées et les .Aspergiilacées; par M. A. Dangeard. i235 Nécessité d'instituer un ordre des Sipho- mycètes et un ordre des Microsipho- TABLE DES MATIERES 1745 Pages. 219 nées, parallèles à l'ordre des Hypo mycètes; par M. Paul Vuillemin Recherches sur la transpiration des feuilles 1!^ Eucalyinus ; par M. Ed. Griffon '57 Sur la végétation de quelques sources d'eau douce sous-marines de la Seine- Inférieure; par M. Maurice Gomoiit.. Mycélium et forme conidienne de la Morille; par M. 3Inrin Molliard Sur le développement du périthèce des Ascobolées; par M. P. A. Dangeard. Sur le développement du périthèce chez les Ascomycètes; par M. P. -A. Dan- geard ('42 Sur la persistance de la structure alterne dans les cotylédons du Lamier blanc et de plusieurs autres Labiées; par M. G. Chauveaud 770 22 1 5i6 223 - Sur une fonction spéciale des myco- rhizes des racines latérales delà Vanille ; par M. H. -Jacob de Cordemoj - Sur la lignification des organes souter- rains chez quelques plantes des hautes régions; par W. André Dauphinc . . . - Sur deux filets destinés à la récolte du plankton ; par M. /. Richard - Remarques sur quelques particularités de la tlore de Long-Island; par M. Ph. Eberhardt Voir Acarophytes, Agriculture, Endo- phytes. Palmiers. 'âges. 391 592 ,436 io54 Bulletin BIBLIOGRAPHIQUE. — 238, 3i 5, 399, 534, 598, 655, 723, 838, 867,930, loii, io6g, 1125, 1181, 1247, i294i i463, i55i, 1645, 1738. c Calcium.— Sur la production de mélanges isomorphes de chaux et de lithine ; par M . P. Leheau 1 602 — Sur la décomposition sous l'action de la chaleur et du vide d'un mélange de carbonate de calcium et d'un carbonate alcalin; par M. P. Leheau i49*J — Action du carbone sur la chaux vive à la température de fusion du platine; par M. Henri Moissan 243 — Sur l'électrolyse du chlorure de cal- cium; par M. Henri Moissan 1194 Candidatures. — Liste de candidats pré- sentés pour la place laissée vacante, par le décès de M. Munier-Cludmas, dans la Section de Minéralogie : i» MM. Barroif, Lacroix-; 2° M. Dou- villé; 3° MM. Bergeron, Boule, Haug, de Launay, Termier, Wallerant 64 — Liste de candidats présentés pour la place laissée vacante, par le décès de AL Callandreaa, dans la Section d'Astronomie ; 1" M. Bigonrdan; 2° MM. Andojer, Henry, Puiseiu... 101 1 — Liste de candidats présentés pour la place laissée vacante, par le décès de M. Fouqué, dans la Section de Miné- ralogie : 1° M. Barrois: 2" M. Dou- villé; 3° MM. Bergeron, Boule, Haug, de Launay, Termier. Wallerant.... 11 25 — Liste de candidats présentés pour la place laissée vacante, par le décès de M. Duclau.r, dans la Section d'Éco- nomie rurale : 1" M. Maquenne; ■X" MM. André, Bertrand (Gabriel), Kunckel d'Herculais, Lindet, Viala. i645 Caiibures métalliques. — Sur un nou- veau mode de formation du carbure de calcium; par M. L.-M. Bullier. . . 904 — Sur un nouveau mode de formation du carbure de calcium; par M. Henri Moissan 66 1 — Sur un nouveau carbure de molybdène MoC; par MM. A. Hoffmann &l H. Moissan i558 CÉTONES. — Sur les alcoyl-allylcétones; par M. E.E. Biaise 284 — Sur lesallyl-et propényl-alcoylcétones; par M. E.-E. Biaise 036 et 1 106 — Sur un nouveau mode de préparation des dérivés alcoylés et alcoylidéniques descétones cycliques Application à la préparation des alcovlmenlhoues; par M. A. Haller ii39 Chaleur. — Voir Thermomélrie, Refroi- dissement. — Application du gaz acétylène au chauf- fage des étuves à germination au moyen d'un régulateur automatique de tem- pérature; par M. //. Joffrin S17 i74<^ CHIMIE ANAl.YTlOri:. TABLE OKS Papos lu nouvel indieatPiir. Son pmploi pour la rochorcho do l'acido boriquo on pt^- ni'ral et dans los substancos alinien- laire-: en parliculier; par M. Linifti Hol'hi Roai'lions ooloroos do l'acido vanadique ol do l'otlionol ; par M. Camilli- .Va- tii;/io'i Ut'aolions ooloroos do Tacide niolyb- diqiio; par M. M.-J'nim. /'i>:zi-Ear M. L. AV(//iri;^'(/f Sur l'emploi du bismiilli comme aijoni de S(^paralion dans la sorio dos terres rares; par MM. H. JUiconibe et <■. Urhiiin Si^pa ration du chrome et du vanadium; par M. P'iiit yiii'liinfnt .\lOtluKie de séparation do l'alumiiu^ et du l'or par l'emploi do l'acide t'or- raique; par M. .■/. Lrclrn- Séparation électrolylique du nickel ol du zinc: par MM. Bertiaiiv et //•>/- lani Nouveau pi-ociVdéde dosage desiMi^ments halogènes dans les corps organiques. Cas du chlore et du bromo; par M. //. Jiaiilii^riy ol fi. C/iiiitgei•. Ar. Voir .-irgon. - As, Sur le mèlhylarsenie; par M. ''. .^li»l•r 1 70.S - Au. Sur l'or collo'idal : par M, llanriot. 10 J4 Al. Voir .•l;>ff. Az'tiic ilc soiliiim. - Ua. Sur lo sulfale de baryte do la Lozère; par M. MiijTi't Giititnix ijjo - ErniM se rapportant a celle Communi- cation i55j Bi. Voir .4lliagits. t.. Voir Criino^ne. CaUiiiiii. Ciiil)iin;.i. MATIERES. Pages. — Action de l'anhydride carbonique sur les métaux-ammoniums; par M. Etienne Reni^iulr (viç) - Frmto se rapportant à celte Commu- nication 788 Cd. Sur un arsèniure de cadmium; p,ir M. Albert Cranter i- j Cl. Voir C/i/i>re, Halugènes. - Cr. Sur un tartralecln-omeux cristallisé; par M . G. />aii!;g 1117 ■ Cu. Sur quelques sels cuivreux; par M. .y. Jitit/inis 1 198 • Eu. Sur l'ouropium; par MM. //. l.a- riimbe et G. l rluiin Iv.i- - FI. Nouvelles recherches sur la densilo du fluor; par M. Henri Moisfan 718 — Sur quelques constantes physiques des fluorures de phosphore; par M. Henri Mitissiin 78;) — Li. Sur la production do mélanges iso- morphes de chaui et de lithine; par M. /'. /.ehenn iti.^S iMg. Voir .^tli///i 5oo — Mo. Réactions colorées lie l'acide molyb- diquo; par M. h'rnm. Pozzi-Envt.. . . ioo Pb. Voir .Hli\ Pli. Sur un phosphito t'orrique basique ; par M. A". Jierger Kioo Voir P/iosp/iore et ses composes. — S. Influence de l'acide iodhydrique sur l'oxydation de l'acide sulfureux; par .M. ./. Jien; 1)07 .\ction du soufre et du sélénium sur les combinaisons organomagnésionnes des hydrocarbures aromatiques mono- 01 dihalogonés dans le noyau; par M. /". Tdbinin ;)8ji - Sa. Sur la préparation de la samarine el lo poids alomi(|uo du samarium; par MM. //. Loaunbe vl G. l'Hxiin ntîii - Sb. Sur les mélanges do trisulfure d'an- timoine et d'antimoine; par M. //. /V- liibon u~7 Sn. Sur 1,1 présence de l'olaiii dans lo dé- partement lie la Lozère; par M. Marcel Guédnit I r.> i Voir aussi .-(l/ltijies. ïl. Sur le nitrate et le nitrile Ihalleux: par M. r. Thomas 169- TAl',1,1' I)I-,S Vil. Vdir Cliiiiiir tiii/iljliiiiii\ Miiirin- - Zn. Siii- Icsporoxydesde/.inc; parM.^/'- l'iirvriiiul ' "J - Errata se rapportiinl à cotle CDiimiu- nicalion ^''' Voii' aussi ^Uiiiges, Chimie armljliqiir, Clniiiir iiliysii/ue. - .Sur la (iiriiinulion apparente d'énergie (l'un ariik! faillie en pr(''»enco d'un sel neutres -4^ Sur le Ydipliénylantliraceiie (.'t le di- liydrure de -c-dipliénylantlii'aeéiie sy- métriques; par MM. Guynt et J. Hui- ler I '"'I Action do la paraformaldéliyde sur les .sesquitcrpencs; par ,\1. P. Gfui'resse. 12/8 Sur l'oxyde de ini'tijyle hichloré symé- trique; par M Marcel Drsiiiilv 1 1 10 Foniiiition d(! dimétlivlisopropyloarhi- iiol deriiydruraliondansl'acétoiK!; par M. G. Déniées l 'ioy ■ Sur quelques dérivé.s du tétrainé- Ihyldiamimipliényloxanlliraruil ; par MM. Giiyol et Stœhlin'^ 'i-W ■ Action du hroniuio de phénylmagné- sium sur l'antliraquinone. Uihydrure d'aiitliracéne Y-dihydroxylé-Y-di()li6- nylé symétrique; par M.\l. Guy»t ol //. Iliillcr 'i>->-] - Limit(! de copulation du diazohen/.ène et du phénol ; par M. Lc'n fig/wii IA78 - Action du chlorure de dia/.ohen/.i-ne sur ladipliénylaniine; parMM. ^. Sininrift et Léo Vi^non 1 1 o i - Les poids moléculaires du glycogèno; par M'"° Z. Galin-Gruzcwska lO'Ji - Sur le difhloromélhènedioxypropylhen- zène et le carhonate do propylpyro- MAlIKItl'.S. 17^17 iMtéchine; par M. /?. DrUxtij^e f't — Sur deux honioloj,'U(^s (h- la pyrocalé- r hine; par M. /(. Delan^' 1701 Cliloruration du carhon.ile de phényle en présence d(^ l'iode; par M. Et. narrai 0<'9 — Chloruralion du carhonat(! - (Jliservations au sujet de la Note précé- dente; [)ar M. Hcrthrlnt /IS — An ion du nickel l'éduit en présence d'hvdrogéne sur les dérivés halogènes de ia série grasse; par MM. Maillic et l'anl Sahatier I»? Voir aussi Acides, Alcools, Aldéhydes, Amides, Amidon, Amincs , Aniline, Azoïtjiies, Célones, Chimie ptiysiolo- tiiqiie, Cliiniie vr^c'tale, Colorants, Cyanoj^ène, Piastases, Dinaphtopyro- nnjtie {série), Éthers, Fermentation. Lactose, Maltase , Nickel, Orgario- aiétallif/W'S , O.r.ydascs , Phosphore, l'rotéiqiics (matières). Sucres, To- .ii(jia's, IJréides. CHIMIE l'IlVSIOLUGIQUE. Sur le pigment des capsule.s surrénales; par M. C. Gessard 58Ci Itiehesse en catalase des différents tissus animaux; par M. /'. JiatcUi et M"' L. .Stem V'^ Oxydation de l'acide lormique par les extraits de tissus animaux en présence de peroxyde d'hydrogène; par M. F. [iiittelli '■' '" Sur les relations du chromogène surré- nal avec la tyrosino; par M. Gah. Ilcr- trand •' i '.» Sur le chromo'^èntî urinaire dû aux in- jections sous-cutanées de scalol ; par M.M. Ch. IlervieitxvX Ch. l'orcher... lyr'i Sur l'origine des précipilincs; par MM. Ji. Kraus et C. Lcmdiil i8(J". Aciioii des sels des métaux alcalins sur la substance vivante; par M. N.-C. l'y/jS TABLE DES Pages. Paulescn 1 728 — Recherches chimiques sur l'appareil thyroïdien; par MM. Jean Chenu et Albert Morel i"f>4 — CoiUribution à l'étude de la formation et de l'élimination de l'urée dans le régime alimentaire humain; par MM. H. Labbé et Morclioisne ifii6 — Agglutination et hémoly.se des globules sanguins perdes précipités chimiques: par M. Gengou g'.'t) — Action de l'acide formique sur l'orga- nisme; par M. L. Garrigue 837 — Sur la formation d'acide glycuronique dans le sang; par MM. Boulud et R. Léphie t'io — Action de l'acide formique sur le sys- tème musculaire; par M. E. Clément. 783 — Recherches sur les causes de l'immunité naturelle des vipères et des couleuvres; par M. C. Phimlix 1 4^9 Voir Physiologie, Pathologie, Régime alimentaire. Fermentations, Pro- téiques. CHLMIE PHYSIQUE- - Sur la densité des solutions salines aqueuses considérée comme propriété additive des ions et sur l'existence de quelques ions hydratés; par M. P. Vaillant l'iio - Sur l'indice de réfraction des solutions; par M. C. Chéneveau i483 - Sur les pouvoirs réfringents des corps dissous. Lois approchées; par M. C. Cliéneveau 1 ^78 - Études réfractométriques relatives à la constitution de quelques acides raéthi- niques cvanés; par MM. A. Haller et P.-Th. Muller ' 44" - Influence qu'exerce, sur le pouvoir ro- tatoire de certaines molécules, leur combinaison avec des radicaux non salures. Ethers allyliques du bornéol, du menthol, du [i-méthylcyclohexanol et du llnalool; par MM. A. Haller et F. March i GfJ5 Voir Rayons N, Coagulation, Cryoscopie, Emanations, T/iermoil) namique. - Sur le calcul de la chaleur de combus- tion des composés organiques azotés; par M. F . Lemoult 900 MATIERES. Pages. — Sur les deux variétés jaune et rouge d'iodure thalleux et la détermination du point normal de leurs transforma- tions réciproques; par M. D. Cernez. 1693 — Recherches expérimentales sur la distil- lation; par MM. Eug. Charabot et J . Rorherolles 497 — Sur la distillation d'un mélange de deux métaux; par MM. Henri Moissan et O'Farrelley 1669 — Etude théorique de la dissociation de l'oxyhémoglobine. Actions de la con- centration et de la température; par M. Victor Henri 672 — Effets chimiques de la lumière. Action de l'acide chlorhydrique sur le platine et sur l'or; par M. Berthelot 1297 — Sur la potentialisation spécifique et la concentration de l'énergie; par M. Er- nest .Solvay 495 — Démonstration élémentaire de la règle des phases; par M. C.Raveau 621 — Démonstrations simples de la règle des phases ; par M . -4 . Ponsot 690 — Les facteurs de l'équilibre, pression ca- pillaire et pesanteur; par M. A. Pon- sot 8o3 CHIMIE VÉGÉTALE. Recherches sur l'émission de la vapeur d'eau par les plantes et sur leur des- siccation spontanée; par M. Bertlielot. 16 Recherches sur les échanges gazeux entre l'atmosphère et les plantes sépa- rées de leurs racines et maintenues dans l'obscurité; par M. Berthelot . . . 602 Sur le développement des plantes grasses annuelles. Etude de l'azote et des ma- tières ternaires; par M. G. André. . . 689 Influence sur la végétation de l'acide carbonique émis par le sol; par M. E. Demoussy 291 Sur l'essence d'ArCemisia herha alba d'Algérie; par M. Emilien Grimai.. . 722 L'arnislérine, phytostérine de VArnica montana L.; par M. /. Klobh 76} Nouvelles recherches sur l'aucubine; par MM. Em. Bourquelot et H. Hé- rissey 1 1 1 4 Sur un procédé d'isolement des sub- stances cytoplasmiques; par M. Mau- rice Niclou.c 1112 TABLE DES MATIERES. Pai;es. - Formation des composés terpéniques dans les organes chlorophylliens: par MM. Eii^. ClianibotBl Alex. Hébert. 3 80 - Recherches sur le méranismede la cir- culation ries composés odorants chez la plante; par MM. Eug. Charabnt et C. Laloae 1229 - Distribution de quelques substances or- ganiques dans la lleur d'oranger; par MM. Eug. Chnrabot et G. Lnloue . . . i5i3 - Recherches sur l'acidité végétale; par MM. Eug. Charnbot et Ale.r. Hébert. 171 4 - Sur des cultures de diverses plantes supérieures en présence d'un mélange d'algues et de bacti'ries ; par MM. Bou/'l- hac et Giustininni 293 - Sur une résine de copal et sur un kino nouveaux fournis, la première par les fruits et le second par l'écorre de Dip- teryjc odorala Willd ; par MM. Edouard Heckel et Fr. Schlagdenhiiuffen 43o Voir Graine, Agriculture. Botanique. 64 '749 P.iges. Chirurgie. — Emploi général du crin deFlo- rence en Chirurgie ; par M. WassUieff. — Sur un appareil mécanique permettant la trépanation et le massMge vibratoire ; par M . Bernât 1 06S Chlore. Halogènes en général. — Elec- trolyse de l'acide chlorique et des chlo- rates; par M. .André Brochet 200 — Méthode générale de préparation des chlorures anhydres; par MM . F. Bnu- rion et C- Matignon 63 1 — Transformations des oxydes ei sels oxy- génés en chlorures; par MM. F. Bou- rion et C Matignon 760 — Sur les fluochlorures, les fluobromures, les lluoiodures d' s métaux alcalino-ter- reux ; par M. Ed. Dejacqz 197 Voir' Chimie nnalyliquc. Chbonométrie. — Nouveau type perfec- tionné de chronographe; par MM. Ro- bert-Liidwig Moud et Meyer IVilder- mnnn 4y4 Voir aussi Aciers, Télégraphie sans fil, Astronomie. Chronophotographie. — .4pplication de l'étincelle électrique à la chronophoto- graphie des mouvements rapides: par M. Lucien Bull 7 j5 Coelentérés. — Sur un Cérianihaire nou- veau ; par M. Louis Roule 708 i" Semestre. (T. CXXXVIl C. K. «904. — Sur une transformation de l'appareil ten- taculaire chez certaines espèces de Madrepora; par M. Armand Krempf . i5i8 Voir aussi Zoologie. Colloïdal (État). — Sur l'entraînement par coagulation ; par M. Jacques Du- claux 171 — Sur la coagulation des solutions col- loïdales; par M. Jac — Les sels polyacides des rosanilines; par M . Jules Schmidlin i5o8 — Cotnposés additionnels ammoniacaux des rosanilines; parM. Jules Schmidlin .. . 1709 — Keclierches sur les colorants azoïques du 2-2-dinaDhtol ; par M. Emm. Pozzi- Escot 1 6 1 8 Comètes. —Observations de la comète 1904 a (Brooks) faites à l'Observatoire de Besançon, avec l'équaturial coudé; par M . P. Chofardet 1 02 1 — Observations de la comète 1904 a (Brooks), faites à l'Ubservatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Est); par M. S(det 1022 — Eléments provisoires de la comète Brooks (1904, avril 16); par M. G. Fnjet I023 — Observation de lacomète Broc)ks(i9o4a) faite à l'équatorial coudé de l'Observa- toire de Lyon; par M. /. Guillaume. io83 — Observations de la comète Brooks (« 1904) faites à l'Observatoire d'Alger, à l'équaturial coudé de o"',3i8; par MM. Ranibaud et Sy 1 147 Voir Mécanique célrsle. CO.MMISSIONS. — MM. Darboux, Grandidier, Bouquet de la Grye, Giaidry, Perrier, Berthelot sont nommés membres d'une Commission chargée de présenter uno t., 18O I^ao TABLE DES Pages, liste de candidats pour la place d'As- socié étranger, laissée vacante par le décès de Sir Georgc-Gahrid Stokcs. 334 — Commission chargée de juger les con- cours des prix Jecker, Cahours, Mon- lyon (Arts insalubres), pour 1904 : ftlM. Troost, Gautier, Maissan, Dit te, LeiniiinC) Huiler, Berlhelul, Sclilœsi/ig, Ciirnot 1145 — Des prix Desmazières, Montagne, de la Fons-Mélicocq, pour 1904 : MM. Fan Tiei^hem, Bornet, Gui^nanl, Bonitier, Prillietix, Zciller, Giard, Chntirif Perrier 1 145 — Des prix Savigny, Thore, pour 1904 : MM. Rani'ier, Perrier, C/iatin, Giard, Delage, Bouvier, Grnndidier, Lcit>e- ran, L'innetongue 1 1 4 â — Des prix Montyon (Médecine et Ctiiiur- gie), Barbier, Bréant, Godard, du baron Larrey, Bellion, Mège pour 1904 : MM. Marcy, Bouchard, Guynn, d'Arsoni'al, Lariiielongtie, Laverait, Roux, Brouardel, Labbe', Chauveau, Delage 1 1 45 — Des prix Montyon (l'Iiysiologie expéri- mentale), Philipeaux, Lallemand, Pou- rat, Martin-Damouretle, pour 1904, et de présenter une question de prix Poural (Physiologie), pour l'année 1906 : MM. d'Arsonval, Marey, Bou- chard, Chauveau, Laveran, Giard, Roux 1 1 46 — Des prix Jérôme Ponti,Trémont,Gegner, Lannelongue pour 1904 : MM. Mascart, Troost, Darboux, Berthetot, Maurice Levy, Bnrnet 1 199 — Du prix Wilde pour 1904 : MM. Mau- rice Levy, de Lappareiit, Mascart, Bertlietoc, Darboux, Troost, Lœwy. 1200 — Du prix Houllevigue pour 1904 : MM. Mascart, Berthelot, Darboux, Troost, Poincare', Maurice Levy, Emile Picard 1 200 ' — Du prix Sainlour pour 1904 : MM. Ber- thelot, Mascart, Darboux, Troost, Potncaré, Moisson, Gatulry 1200 — Du prix Montyon (Statistique) pour i9oi : M.M. Haton de la Goupillière, Luussedat, de Freyciiiet, Alfred Pi- card, Brouardel, Rouché, Cnrnot, , . . 1200 MATIERES. Pages. — Du prix J.-J. Berger pour 1904 : MM. Alfred Picard, Berthelot, Brou- ardel, Maurice Levy, Darboux, Mas- cart, Troost 1 200 — Commission chargée de présenter une question de Grand prix des Sciences mathématiques (prix du Budget) pour l'année 1906 : MM. Poincare, Emile Picard, Appeit, Jordan, Darboux, Painleve', Humbert 1824 — Commission chargée de présenter une question de prix Bordiii (Sciences mathématiques) pour 1906 : MM. Poin- care, Emile l'icard, Darboux, Jor- dan, Appell, Painleve, Humbert 1824 — Commission chargée de présenter une question de prix Gay (Géographie physique) pour 1906: MM. Grandi- ilier, Boiapiet de la Grye, de Lappa- rent. Hait, Guyou, Bassnt, Berlin... 1824 — Commission chargée de présenter une question de prix Vaillant (Prix géné- ral) pour 1906 ." MM. Bertlielot, Giui- dry , Mascart, Darboux, Troost, Poin- care, Moissan 1 824 — Commission chargée de décerner le prix Leconte : MM. Mascart, Troost, Dar- boux, Berthelot, Maurice Levy, Poin- care, Bouchard, Becquerel, Moissan, Janssen, de Lapparent 1476 — Commission chargée do la vérification des comptes de l'année 1908 : MM. Emile Picard et Henri Moissan i4oo — Commission technique de la Caisse des recherches scient iûques : .M. le Doyen de la .Section de Médecine et Chirur- gie est désigné pour faire partie de la première Section 1 267 CoNSïBUCTioN. — Le pont Adolphe à Luxem- bourg (1899-1908); par M. Séjourné.. 1086 CniST.\LLOGRAPiiiE. — Voir Minéralogie, Magnétisme, Rayons N. Chtoscopie. — Etude cryoscopique des dis- solutions dans le sulfure d'antimoine; par MM. Chrétien et Guinchant laCig Cyanogène. — Becherches. sur le cyano- gène : solubilités et polymérisation; par M . Berthelot 1 f>49 — Recherches sur le cyanogène et sur sa réaction à l'égard du cyanure de po- tassium; par M. Bertlielot i658 TABLE DES MATIERES. 1751 D Pages. DÉCÈS DE Membres et dr Correspondants. — M. ]e Secrétaire //f/pelitpl Aimonce à l'Académie la mort de M. Knrl von Ziilel, Correspondant de la Section de Minéralogie 67 — M. lo Président annonce la mort de : M. Cnllandrcnu, Membre de la Sec- tion d'A.stronomie 4oi M. Emile Laurent, Correspondant pour la Section d'Économie rurale 537 M. Fnu 1 3» — Iiifliienre de la fréquence dans l'élec- trolyse par courant alternatif; par MM. André Brochet elJosrph Petit. . i4îi — Sur la dissolution électrolytique du pla- tine. Nouveau procédé de préparation des platinocyaniires; par M^]. André Brochet et Joseph Petit log') — Influence de la nature physique de l'anode sur la constitution du peroxyde de plomb électrolytique. Application à l'analyse ; par M. A. Hnllanl i i'>. — Séparation électrolytique du nickel et du zinc; par MM. Bertiaux et Hol- Inrd i6o5 — Sur l'élertrolyse du chlorure de cal- cium ; par M . Henri Mnissan 1 1 g i ~ Sur une loi expérimentale du transport électrique des sels dissous; par M. A. Pnnsot "92 Émanations. — Sur les limites de sensibi- lité des odeurs et des émanations; par M. Berthelot 1249 — Émanations et radiations; par M. Ber- thelot i553 — Sur l'émanation de l'actinium ;'par M.^. Debierne 4 " — Émanation du radium (Exradio), ses propriétés et ses changements; par Sir (Fillinm Ramxnj i388 Voir Radium, Rayons N- E.MBRYOGÉNiE. — Hybridations anormales; par M . C. Figuier 1 1 1 6 Émission pesante. — Sur la propriété que possèdent un grand nombre de corps de projeter spontanément et continuel- lement une émission pesante; par .M. R. Blondlot 147^ — Action des forces magnétique et élec- trique sur l'émission pesante; entraî- nement de celte émission par l'air en mouvement; par M. R. Blondlot 1676 Énergétioue biologique. — Sur les modi- Pages. fications des constantes ergographiques dans diverses conditions expérimen- tales (alcool, sucre, anémie du bras, caféine, main droite et main gauche); par M'" J. loteyho 1292 Voir Trm'ail du muscle. EiNDOPHYTES. — De la place systématique des enrtophy tes des Orchidées ; par M . y. Gallaud. .'. •• 5i3 — Le champignon endophyte des Orchi- dées ; par M. Noël Bernard 828 Enzymes. — Voir Diastases. Épaisseurs. — Sur un procédé pour la com- paraison des épaisseurs; par M. Mes- ringer 7^ — Sur la mesure optique de la différence de deux épaisseurs; parMM. C/(. faùrr et A. Perot 67S — Sur la compensation des interférences et la mesure des petites épaisseurs; par M. Georges MesUn 967 Équations différentielles. — Sur cer- taines solutions doublement périodiques de quelques équations aux dérivées partielles; par M. Emile Picard 181 — Sur une classe d'équations différentielles à intégrales multiformes; par ^L Pierre Boutroux 1479 — Sur la théorie des systèmes d'équations différentielles linéaires; par M. X. Schlœsinger 9^ 5 — Un théorème sur les systèmes complè- tement intégrables d'équations aux différentielles totales d'ordre supérieur; par M. Ernest Pascal i34 — Sur un groupe de problèmes de Géo- métrie; par M. C. Guichard 466 — Sur certaines équations différentielles ordinaires du second ordre; par M. S. Bernstein 9^° — Remarques sur les équations différen- tielles dont l'intégrale générale est une fonction entière; par M. Emile Borel. 33? — Sur une classe d'équations aux dérivées partielles du second ordre; par M. /. Clairin 1 684 Errata. — 116, 180, 240, 3i6, 400, 436, 536, 656, 724, 788, 840, 868, 932, 1012, 1072, 1128, 1248. i464, i552, 1G48, 1740. Éthers. — Sur l'éther Y-chloroacétylacé- tique ; par M. Lespirau 421 — Sur la condensation des éthers acétylé- niques avec les alcools (II); par I'^54 TABLE DES Papes. M. Charles Mourfu 206 — Influence qu'exerre sviv le pouvoir rota- toire (le certaines molc^rules leur com- binaison avec des radicaux non saturés. Étiiers allyliques du bornéol, du men- thol, du méthylcyclohexanol et du linalool; par MM. A. Hnller et F. Mardi 1 665 — Préparations des éthers a-p-dicéto- niques; par MM. Z. Bouveault et A. jVahl I29.I — Sur l'élher méthylique de l'acétol H3C— CO — CH^OCH'); par M- Lniiif: Henry- 970 — Sur l'acélolate de méthyle; par M. An- dré Kling 972 — Sur les éthers phos|)horiques de la gly- cérine; par M. P. Carré kl MATIERES. Pages. — Sur les éthers phosphoriques du glycol ; par M. P. Carré 374 — Sur un produit d'altération spontanée de l'éther oxalacétique; par M. L.-J . Simon 1 5o5 Éthers-oxides. — Sur une nouvelle classe d'élhers-oxydes ; par M. Marcel Des- cudé 1 703 — Préparation des éthers-oxydes au moyen des composés magnésiens et des éthers méthyliques halogènes XCH'^OR; par M. /.' Hamonet 8;3 — Éthers-oxydes halogènes R0(CH2)'»X; leurs composés magnésiens R0(CH2)"MgX; nouvelles synthèses dans la série du tétraraéthylène; par .M. /. Hamonet. 975 Explosifs. — Détonation sous l'eau des substances explosives; parM. /«roô.. 1269 Faune souterraine. - Sur quelques expé- riences effectuées au Laboratoire des Catacombes du Muséum d'Histoire na- turelle ; par M. Armand Tiré 706 — La faune souterraine du Puits de Padi- rac (Lot); par M. Armand Viré 826 Fermentations. — Sur le ferment de la maladie des vins poussés ou tournés; par M. /. Laborde 228 — De l'action des oxydants sur la pureté des fermentations industrielles; par MM. Henri Jtliot et Grlhert Gimel. .. 911 — De l'action des rayons dégagés par le sulfure de calcium phosphorescent sur la fermentation lactique ; parM. Charles Richet 58S Voir Diastases, Maltase, Oxydases, Ricin. Foie. — Action de diverses substances sur le glycogène du foie; par MM. Dnyon et 'N. Kareff. 170 — Effets de l'ablation du foie sur la coagu- labilité du sang; par MM. Doyon et N. Kareff. 1007 — Sur l'action du sang rendu hépalotoxique par injections intrapérilonéates de nu- cléoprotéides du foie; par MM. H. Bierry el André Mayer 1639 Fonctions. — Sur la représentation des fonctions par des suites de fractions rationnelles; par M. /?. de Montessus de Ballnre 4" ' Sur quelques points de la théorie des fonctions algébriques de deux variables et de leurs intégrales; par M. Emile Picard 437 Sur les suites de fonctions analytiques; par M. P. Mnnicl 469 Un nouveau théorème général de ia théorie des fonctions analytiques; par M. G. Mittna-Leffler 88 1 Une nouvelle fonction entière; par M. G. Mmag-LeJJler 94 • Sur les singularités des fonctions ana- lytiques : par M . Zoretli 1 026 Sur le genre de la dérivéo d'une fonc- tion eulière et sur le cas d'exception de M. /"'W/rf/; par M. -V. Wiman.... 187 Sur les fonctions entières; par M. A. Pellet 2G1 Sur l'élude asymptotique dos fonctions méromorphes; par M. Ennte Boret.. . 68 Sur la théorie générale des fonctions fondamentales; par M. If. SteAloff.. . 1669 Sur une série analogue aux fonctions modulaires; par M. Lereh 952 Sur les fondions monodromes et les nombres transcendants: par M. Ed- monrl Maillet 262 Sur les zéros d'une classe? de transcen- TABLE DES MATIERES. Pages. danles multiples; par M. Georges Re- moundos 3^4 Sur une classe de transcendanti-s mul- tiformes; par M. P. Êoutrnux 85o Sur le cas d'exception de M. Picard et les fonctions multiformes ; par M. Georges Remniindos 1374 Sur les fondements d'une théorie systé- matique des fonctions sphériques; par M. Nieh Nielsen 1 328 Sur la théorie des fonctions sphériques; par M. Nieh Niehen 1 57 1 Sur certaines fonctions thêta et sur 1755 Pages. quelques-unes des surfaces hyperellip- tiques auxquelles elles conduisent ; par M. Traynard SSg — Sur les ensembles parfaits et les fonc- tions uniformes; par M. Zaretti 674 Formes. — Sur les formes quadratiques invariantes par une substitution liné- aire donnée (mod/^); par M. Camille Jordan 537 — Sur les formes décomposables en fac- teurs linéaires; par M. F. Hocemr. . . 745 Errata se rapportanl à cette Communica- tion 1 24 8 GÉODÉSIE. — Rapport présenté au nom de la Commission chargée du contrôle scientifique des opérations géodésiques de l'Equateur; M. H. Poincaré ioi3 Voir aussi Magnétisme terrestre, Aciers. GÉOLOGIE. Failles et plis: par M. Doavillé 64 i Sur la source sulfureuse de Matsesta (Transcaucasie) et la relation des ca- vernes avec les sources tliermo-miné- rales ; par M. E.-A. Martel 1199 Sur la constitution géologique du massif du Khakhadian (Soudan occidental); par M. H. Arsandaux 860 - Le terrain houiller dans le nord de l'Afrique; par Ed. Bureau 1629 ■ Errata se rapportant à une Note de M. A. Delehecque, sur les lacs de la Haute-Engadine 180 - Sur le gouffre-tunnel d'Oupliz-ïsiké (Transcaucasie); ^àr^l. E.-A .Martel. 3 18 - Sur les failles et les ondulations des couches secondaires et tertiaires dans la vallée inférieure du Loir ; par M. Jules Welsch 1060 - Contribution à la connaissance des for- mations lutéciennes au Sénégal; par M. Stanislas Meunier 6 > - Sur la puissance de la formation num- mulitique à Saint-Louis du Sénégal; par M. Stanislas Meunier 227 - Sur la présence de l'Oligocène à Mada- gascar ; par M. Paul Lemoine 3 1 1 - Observations géologiques aux environs de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie); par M. H. Dou.rami BgS — Sur le caractère paludéen des plantes qui ont formé les combustibles fossiles de tout âge; par M. Grand' Eurr . . . . 666 — Sur les conditions générales et l'unité de formation des combustibles miné- raux de tout âge et de toute espèce; par M . Grand'Eary 740 — Sur l'évolution du relief du plateau de iMehedinti (Roumanie); par M. E. de Martonne io58 Voir Anthropologie, Paléontologie, Nappes de charriage, Se'isines. GÉOMÉTRIE. — Sur le connexe linéaire dans l'espace â « — i dimensions; par M. Léon Autonne 1148 — Sur une propriété caractéristique des familles de Lamé; par M. Alphonse Dcmoulin 1 33 — Sur les mouvements de solides aux tra- jectoires sphériques; par iU. /. An- drade 1 4o4 — Sur les systèmes de deux surfaces dont les lignes de courbure se projettent sur unplansuivant les mêmes courbes; par M. C. Gidchard 258 — Sur la déformation continue des sur- faces ; par M. G. Tzitzéica 553 — Sur une classe particulière de systèmes conjugués persistants; par M. D.-Th. Egorov 885 — Sur un groupe de problèmes de Géomé- trie ; par M. C. Guichard 466 — Sur certaines classes de surfaces iso- 17.56 TABLE DES MATIERES. Pages. thermiques; par M. L. Rnffy 1681 Graines. — Résistance de certaines graines à l'action de l'alcool absolu ; par M . Paul Becquerel n 79 — Sur la perméabilité aux gaz de l'atmo- sphère du tégument de certaines graines desséchées; par M. Paul Bec- querel 1 347 — De l'extraction complète de l'eau et des gaz de la graine à l'état de vie ralentie ; Pages . par M. Paul Becquerel 1721 — Sur les variations que présente la com- position des graines pendant leur ma- turation ; par M. G. André i 5io — Éludf de la variation des matières miné- rales pendant la maturation des graines; par M. G. André 1712 Voir Chimie végétale. Ricin. Glande interstitielle. — Voir Repro- duction. H Haitk fréquence. — Nouveau dispositif électrique permettant de souffler l'arc dehautefréquence; \.ti — Sur la stérilisation du liège; par M. F. Bordas 1 287 M Magnétisme. — La notion de travail appli- quée à l'aimantation des cristaux; par M. Pierre Weiss 35 — Sur la relation qui existe entre les va- riations brusques de la réiuctance d'un barreau d'acier aimanté soumis à la traction et la formation des lignes de Liiders ; par M. L. Fraichet 355 — Action des champs magnétiques sur des sources lumineuses peu intenses; par M.' C. Gutlon 268 — Sur l'action des champs magnétiques sur les substances phosphorescentes; par M. C. Gulton 588 — A propos de l'action du magnétisme sur la phosphorescence ; par M. Alex. de Hemptinne 7J4 — Sur l'effet magnétique des courants de conveclion; par M. C. Gutlon 3J2 Voir Émission pesante. — Étude de comparaison des procédés de réduction de l'hystérésis magnétique; par M. Ch. Minuain 75i Magnétisme terrestre. — Sur la valeur absolue des éléments magnétiques au I" janvier 1904; par M. Th. Mou- reaux 40 — Travaux géodésiques et magnétiques aux environs de Tananarive; par le R. P. Colin 1076 — Observations magnétiques à Tananarive ; C. R., 1904, 1" Semestre. (T. GXXXVIII.) par le R. P. Colin i3i8 - Sur la stabilité de la direction d'aiman- tation dans quelques roches volca- niques ; par M. Pierre David j i Voir aussi Aciers. [altase. — Étude sur la loi d'action de la mallase. Influence de la concentration du maltose; par M. E.-F. Terromé.. 778 - Études sur l'action de la maltase. Cons- tance du ferment; par M"° Ch. Phi- loche 779 - Études sur l'action de la maltase. Constance du ferment. Influence des produits delà réaction; par M"° Ch. Philoche 1 634 - Errata se rapportant à cette Commu- cation 1740 Voir Fermentations. MATHÉMATIQUES. Sur la résolution nomographique des triangles sphériques; par M. M. d'O- crigne 70 Errata se rapportant à cette Commu- nication 180 Sur les groupes hypo-abéliens; par M. Camille Jordan 725 Sur les groupes d'opérations; par M. G.-J. Miller 868 187 17.58 TABLE DES Pages. — Sur les ensembles parfails et les func- lions uniformes; par M. Zorciti (174 — Sur les expressions formées de radicaux . superposés; par M. Paul ff'icrrubcr- i(er I 'ioi — Sur les nombres quasi-rationnels et les fractions aritliméliqucs ordinaires ou continues quasi-périodiques; parM.iV/- iiio/id MdlUrl 10 — Sur les séries entières à coefficients en- tiers; par M. Fatoii 342 — Sur les équations de la Géométrie et la théorie des substitutions; par M. Etl- mund Miiillet 890 — Errata se rapportant à cette Commu- nication loi 1 — Tliéorie des fonctions algébriques de deux variables; Ouvrage de M. Picard, l'yi. — Sur un instrument destiné à faciliter l'emploi du tour à fileter; par M. Mœhlenbruck i aGG Voir Eifualions diffère ntielle s, Fonc- tions, Formes, Géométrie . MÉCANIQUE. — Sur la stabilité de l'équilibre; par Paul l'inntecé 1 555 — Sur le frottement de pivotement; par M. L. Lecoriiu 554 — Sur le rendement du joint universel; par M. L. Lecornu 1 33o — Sur une variante du joint universel; par M. L. Leconai 1 4o5 — Sur un cinémomètre dill'érentiel enre- gistreur; par M. y. Richard 140 — Méthode pour l'étude expérimentale des mouvements secondaires sur les véhi- cules en marche; par M. Sabnurct... 55; — Sur un nouvel appareil destiné à la mesure de la puissance des moteurs: par M. Cit. Renard io83 — Sur l'énergie en jeu dans les actions dites statiques, sa relation avec la quantité de mouvement et sa différen- ciation du Iravail: pai' M. Ernest Soh'ay \iij\ — Énergie en jeu dans les aciions sta- tiques; par M. Eugène Lebert 1481 Voir Elasticité, Pressions, Résistance de l'air. Energétique biologique, Trn- vidl statique du muscle. -MÉCA.MOUE CÉLESTE. — Sur la méthode MATIERES. Pages, horislique doGyldén; par M. H.Poin- curé g3 3 — Sur la véritable valeur du grand axe d'une orbite cométaire lorsque l'astre est très éloigné du Soleil, et le carac- tère su|iposé liyperbolique de la co- mète 1890 11; par M. Loids Fabrj . . . 335 MÉDECINE. — Voir Radiations, D'Arson- valisalion, Chirurgie, Oxyda se s . Métaux. — Sur la fragilité des métaux; par MM. Henri Michel Léry et J. Perot 474 — Sur ranesthésiedesmétaux;par M. /(-«// Becquerel 1 4 1 5 MÉTÉOROLOGIE. — Sur la décroissance de température avec la hauteur dans la région de Paris, d'après 5 années d'observations; par M. Teisserenc de Bort 4'^ — Objervations de la station franco-scan- diuave de sondages aériens à Ilald; par M. L. Teisserenc de Bort 1736 — Sur les ballons-sondes; par M. Bouquet de la Gr) e G 1 5 — Le cercle de Bishop de 1902-1904 ; par M. F.-A. Forel CS8 — Action des engins paragrêles sur les phénomènes orageux ; par M. Vidal.. 1C80 Voir Electricité atmosphérique. MINÉRALOGIK, PÉTROGRAPHIE, CRISTALLOGRAPHIE. Sur la composition chimique des as- sises cristallophyiliennes île la chaîne de Belledonne (Alpes occidentales); parM.M. A. Leclère6\. Pierre Termier. G46 Sur la présence de l'étain dans le dé- part^'ment de la Lozère; par M. ^[ar- cel Guédras 1121 Sur le sulfate de baryte de la Lozère; par M. Marcel Guédras i44o Errata se rapportant à cette Communi- cation 1 55-2 Sur la constitution géologique du mas- sif du Khakliadian (Soudan occiden- tal ) ; par M. H. Arsandau.r S60 Sur un Irachyle à noséane du Soudan français; par M. H. Arsandaux i63 Errata se rapportant à cette Connuu- nication 24» TABLE DES MATIERES. 1759 Sur la formation dans la nature des minerais de vanadium; par M. A. Ditte Sur l'association géologique du fer et du phosphore ei la déphosplioration des minerais do fer en mélalhirgie na- turelle; par M. L. île Lounny Sur le rôle du phosphore dans les gites minéraux; par M. L. de Lounny Sur la répartition des éléments chimi- ques dans la terre et sa relation pos- sible avec leurs poids atomiques; par M. L. de Lnunay Sur une nouvelle variété d'orthose; par M. L. Dupnrc Sur la production de roches quarlzi- fères au cours de l'éruption actuelle de la montagne Pelée ; par M. Lncrnix. ■ Errata se rapportant à cette Communi- cation - Sur les transformationspolymorphiques; par M. Wallcrant l'.Tjes. 3oS 714 7;i'' 808 ■>'.) ^foLLUSQUES. — Structure des fibres mus- culaires du cœur chez les Mollusques; par M. Pierre Figier - Sur la glande nidamentaire de l'ovi- ducte des Elasmobranches; par M. /. Bnrcea - Des différences de structure histologique et de sécrétion entre le rein antérieur et le rein postérieur chez les Elasmo- branches mâles; par M. /. Borcea.. — Sur les fonctions respectives des deux parties des muscles adducteurs chez les Lamellibranches; par M. F Marceau. ■ Organisation et morphogénie des Tri- dacnidés ; par .M. li. Anthony - Organisation et morphogénie des Aethé- ries; par M. K. Anthony - Sur les fibres musculaires du cœur chez la Nasse ; par M. Nader - Sur la structure du cœur chez les Cé- phalopodes; par M. F. Marceau Voir aussi Perles. Mouvement. — Voir Mécanique, Chro- nnphotographic . Cages. rV3î 296 1233 1337 1177 Muscle. — Voir Tramil. N Nappes de charriage. — Sur les racines des nappes de charriage dans la chaîne des Alpes; par M. Emile Haug — Sur les nappes de recouvrement du ver- sant méridional delà montagne Noire; par M. Bergeron — Sur les nappes de recouvrement des environs de Barcelone (Espagne); par JLM. Jaiine Aimera et Jides Berge- ron Navigation. — Sur la détermination du déplacement d'un bâtiment de combat; par M. J.-A. Normand — Errata se rapportant à cette Communi- cation — Sur un Atlas de la marine italienne; par M. Bcrtin Voir aussi Electricité. Nickel. — Réduction directe des dérivés halogènes aromatiques par le nickel divisé et l'hydrogène; par MM. .-llph. Mailhe et Paul Habatier — Errata se rapportant à cette Communi- cation — Observations relatives à la Note précé- Gu 1G27 33 1 43(1 6(ii) _1J(S dente ; par M. Bertheht 248 — Action du nickel réduit en présence d'hydrogène, sur les dérivés halogè- nes de la série grasse ; par MM. Mailhe et Paul Sabatier • 4o7 y on Aciers, Éleclrolyse, Aminés, Chimie organique. No.MiN.vriONS. — M. Lacroix est élu Membre de la Section de Minéralogie, en remplacement de M. Munier-Chal- nuis, décédé *'7 - M. Calniette est élu Correspondant pour la Section de Médecine et de Chirurgie, en remplacement de M. La- veran, élu Membre titulaire dans la même Section ' ^^7 M. Agassiz est élu Associé étranger, en remplacement de Sir George-Ga- briel Stokes, décédé 6 ■ 5 ■ M. Wanning est élu Correspondant pour la Section de Botanique, en remplacement de M. Agardh 6i5 • M. Volterra est élu Correspondant pour la Section de Géométrie, en remplacement de M. Cremona , O73 1760 TABLE DES Pages. — M. 5rog-^er est élu Correspondant pour la Section de Minéralogie, en rempla- cement de M. Karl von Zitlet C74 — M. FlahauU est élu Correspondant, pour la Section de Botanique, en remplace- ment de M. Millardet 0-4 — M. Charles-Eugène Bertrand est élu Correspondant pour la Section de Bo- tanique, en remplacement de M. Si- rodni y44 — M. Guiclinrd est élu Correspondant, pour la Section do Géométrie, en remplacement de M. Lipsc/iit: 797 — M. Bigourdan est élu Membre do la Section d'Astronomie, en remplace- ment de M. Callandreau, décédé.. .. 1020 — M. Gordan est élu Correspondant pour la Section de Géométrie, en remplace- M ATI ERES. ment de M. G. Salninn loao — M. Barrais est élu Membre de la Sec- tion de Minéralogie, en remplacement de M. Fouque, décédé 1 l'p — M. Eugène Tisserand est élu Corres- pondant pour la Section d'Économie rurale, en remplacement de M. Joseph Gilhcrl I .'i('>7 — M. Metchnikoff est élu Correspondant pour la Section d'Anatomie et Zoolo- gie, en remplacement de M. Koctr/hvsAi 1 307 — M. AJtiijuenne est élu Membre de la Section d'Économie rurale, en renipla- ment de M . Duclaux, décédé 1 ^79 — M. IValdrjer est élu correspondant pour la Section d'Anatomie et Zoolo- gie, en remplacement de M. Alexandre Agassiz, élu Associé étranger 1G80 o Observatoiriî de P.vnis. — Liste de candi- dats présentés à M. le Ministre de l'Instruction publique pour une place d'Astronome titulaire: i" M. Hamy; 2" M. Renan 1200 Océanographie. — Sur la Carte générale balhymétriquedes océans ; par MM. Ch. Sauerwein et J . Thoulet 10g — Méthode physique et chimique de re- connaissance et de mesure des cou- rants sous-marins profonds; par M. /. Tlioulct 5-27 — Océanographie de la région des Açores; par M. /. Thoulet 1 643 — Sur la cinquième campagne scientifique de la Princesse- Alice II ; par S. A. S. le Prince Albert de Monaco 1 398 Voir Hydrographie. Optique. — Voir Diastoloscope, Epais- seurs, Propagation anomale. Photo- graphie, Spectroscopie. Organométalliques (Composés). - Nou- veau procédé de synthèse d'alcools ter- tiaires au moyen des combinaisons or- ganomagnésiennes; par M. F. Gri- gnard i )2 — Action du magnésium et des combinai- sons organomagnésiennes sur le bro- mophénélol; pur M. /'. Griguard.... 1048 — Synthèse d'aldéhydes aromatiques; par .M. F. Bodroiix 9?. — Sur une méthode générale de synthèse des aldéhydes; par M. F. Bodmnx.. . Nouvelle méthode de préparation des anilides ; par M. F. Bodronx Actions des composés organomagnésiens mixtes sur la phtalimide et la phc- nylphtalimide ; par M. Constantin Béis Action du bromure de phénylmagné- sium sur l'anthraquinone. Dihydrure d'anthracène -/-dihydrosyl- y-diphé- nylé symétrique; par MM. A. Haller et A. Guyut Préparation des éthers oxydes au moyen des composés magnésiens et des éthersméthyliques halogènes XCH'- OR; par M. /. Hamonet Action du soufre et.du sélénium sur les combinaisons organomagnésiennes des hydrov-'arbures aromatiques mono- et dihalogénés dans le noyau; par M. F. Taboury Action du magnésium et des combi- naisons organomagnésiennes sur le bromophénétol; par M. F. Grignard. Application de la réaction de Grignard aux éthers halogènes des alcools ter- tiaires ; par M. L. Bouveaull Synthèses dans la série pentaméthylé- nique : diamyline du penlanediol C^ H" 0 (CH2)50C5 H'i dibromopentane et diiodopentane i — 5 ; par M. ./. Ha- monet 1 1:47 "j'^: :527 81:3 9S-. 10(8 1 loS 1609 TABLE DES Pages. Oscillations nerveuses. — Sur le mode de propagation des oscillations ner- veuses; partil.^-iiigits/i/i Cliarpcnlier. iiGj — Méthode de résonance pour la détermi- nation de la fréquence des oscillations nerveuses; par M. Augustin Charpen- tier 1723 Voir Rayons N. Osmose. — Voir Electricité, Chimie phy- sique, Tliermodynamique . OxYDASES. — Sur le rôle que peuvent jouer les sels manganeux d'oxydases en pré- sence d'un colloïde; ])ar M. A. Trillctt 274 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 436 MATIÈRES. 1761 Pages. — Action des métaux à l'état colloïdal et des oxydases artificielles sur l'évolu- tion des maladies infectieuses; par MM. B. Bardct et Albert Robin 78 — Action des oxydases artificielles sur la toxine tétanique; par MM. Aug, et L. Lumière et /. Chevrottier (t'n — Etat colloïdal des métaux dans les eaux minérales naturelles, leur action thé- rapeutique; par M. F. Garrigou 1067 — Étude de la réaction provoquée par un ferment oxydant indirect (anaéi'oxy- dase); par MM. E. Bourt/ucloi et L. Marchadier i i32 Voir Fermentation. Paléontologie. — Sur les sols de végéta- tion fossiles des Sigillaires et des Lé- pidodendrons; par M. Gr(7«frir«/;>-. . . 460 — Sur les rhizomes et les racines des fou- gères fossiles et des Cycadofilices; par M. Grand'Eury 607 — Sur le caractère paludéen des plantes qui ont formé les combustibles fossiles de tout âge; par M. Grand'Eury.. . . 666 — Observations au sujet du mode de fruc- tification des Cycadofîlicinées ; par M. B. Zeiller 663 — Quelques remarquessur les cryptogames anciennes et les sols fossiles de végé- tation ; par M. B. Renault 1 237 — Sur la présence d'un nouveau genre amé- ricain [Abronia) dans la flore tertiaire d'Europe ; par M. L. Laurent 996 — Découverte de gîtes fossilifères dans le Djoua à l'est de Timassânine (Sahara); par M. F. Fourcau 1 V27 — Sur la flore fossile des régions artarc- tiques ; par M. Ag. Nathorst i (47 — Palœobtattina Douvillci, considéré d'a- bord comme un insecte, est une pointe génale de Trilobite; par M. Agnus.. . 398 — Sur la faune des lydiennes du grès vosgien; par M. C . Noël 1 331 — Sur la faune des couches à Ccrntodus crétacées du Djoua près Timassânine (Sahara); par M. Emile Haug 1529 Voir aussi Anthropologie. Palmiers. — Sur les phénomènes morpho- logiques de la germination et sur la structure de la plantule chez les pal- miers; par M. C.-L. Gatin 594 — VHyphœne coriacen. Palmier textile de Madagascar; par M. Pascal Cla- verie 768 — Sur les états jeunes de quelques pal- miers; par M. C.-L. Gatin 1623 ~ Une moelle alimentaire de palmier de Madagascar; par M. R. Gallerand. . . 1 rao Parvsites. — Voir Agriculture, Zoologie. Aiinélides. Pathologie. — Variétés d'origine, de nature et de propriétés des produits solubles actifs dévejoppés au cours d'une infection ; par M. .4. Charrin . j33 — L'autolyse des tissus de l'organisme animal et la genèse des phénomènes morbides; par M. A. Charrin io6| — Note sur la mélhode graphique ap- pliquée à la Pathologie humaine; par M. Lannelongue .S74 — Contribution à l'étude de l'albumosurie de Bence-Jones; par MM. G. Patein et Ch. Michel 1 363 Yo'ir Lactose, Chi/nie physiologique, Oxy- dases, Rayons N. Perles. — Application des rayons X à la recherche des perles fines; par M. Ra- phaël Dubois 3o 1 — Sur les perles de nacre; par M. Raphaël Dubois 383 — Sur le mécanisme sécrétoire producteur des perles; par M. Raphaël Dubois. . 710 Pétrographie. — Voir Minéralogie. Pages. Phosphobe. — Observations relativesà l'ac- tion de la chaleur et de l,i lumière sur les mélansres de sesquisulfure de phos- phore et de soufre en solution dans le sulfure de carbone; par M. E. Dervin. 365 — Production à froid des sulfures de phos- phore; par M. /{. Bnulouch 363 — Sur la préparalion et les propriétés de l'acide hypophosphoreux ; par M. C. Marie i a 1 6 — Sur quelques acides phosphores mixtes dérivés de l'acide .hypophosphoreux; par M. C. Marie 1707 — Sur un phosphile ferrique basique; par M. E. Berf^er 1 5oo — Action du PCI' sur quelques aminés primaires cycliques à l'ébullition, ré- duction du PCI' avec formation de phosphore; par M. P. Lemonlt i2v>3 — Sels d'argent et de plomb des acides mo- noalcoylphosphoriques; par M. /. Ca- valier 762 Phospiiohescence. — De l'action des rayons dégagés par le sulfure de cal- cium phosphorescent sur la fermenta- tion lactique; par M. Charles Richet. 588 — Action de certains phénomènes chi- miques et osmotiques sur la phospho- rescence ; par M . Lambert 626 — Actions électives de plusieurs parties du corps sur certains écrans phospho- rescents ; par M. Anguslin Char- pentier 772 — Renforcement spécifique de la phospho- rescence par les extraits d'organes, dans l'exploration physiologique ; par M. Augustin Charpentier y 19 — Sur quelques faits nouveaux observés au moyen d'un écran phosphorescent ; par M. E. Bichat 1254 — Sur un phénomène analogue à la phos- phorescence produit par les rayons N ; par M. E. Bichat " i3i6 — Des phénomènes qui accompagnent la contemplation à la chambre noire de surfaces faiblement éclairées par cer- taines lumières spéciales. Cas des taches de sulfure phosphorescent. Ef- fet des anesthésiques; par M. F.-P. Le Roux 1 4 1 3 Photographie. — Essai de représentation de la loi du développement photogra- phique en fonction de sa durée; par M. Adrien Guébhard 49' TABLE DES MATIERES. Pages. — Sur un nouveau procédé de photogra- phie trichrome; par M. 7?.-//'. Wnod. 169) — Sur une nouvelle méthode d'obtention de photographies en couleurs; par MM. Aug. Lumière eX. Louis Lumière . i337 — Sur quelques corps impressionnant la plaque photographique; }^7yrW. Edmond Van Auhel 96 " Errata se rapportant à cette Commu- nication 112 PHYSIOLOGIE. - Ablation des parathyroïdes chez l'oiseau; par W.M. Doyen et A. Jnuty 53 - Action motrice du pneumogastrique sur la vésicule biliaire; par MM. D. Cour- tade et J.-F. Gujnn 1 358 - Rapport entre l'intensité des réflexes et l'oro-anisation nerveuse; par MAI. Ed. Toulouse et Cl. Vidpus 1 452 - Des injections de phloridzine chez la vache laitière; par M. Ch. Porcher.. 1457 - Détermination de la valeur des com- bustions intraorganiques dans la glande parotidienne du bœuf pendant l'état de repos et l'état d'activité; par MM. G. Moussu et /. Tissot 171 - Coopération, hiérarchisation, intégration des sensations chez les Artiozoaiies; par M. Georges Bohn 112 Voir Biologie, Foie, Décharges, Histo- logie, Oscillations rierreuses , Rayons N, P/ijsii/ue physiologique. Respiration. PHYSIQUE. Sur un appareil destiné à régulariser le fonctionnement des trompes à vide; par M. /. Meunier 093 Sur les applications du chronosliliscope E. Varenne; par MM. L. Godefroy ei E. Varenne 79 Relation entre la diffusion et la visco- sité; par M. /. T'/iocert |8( Sur un système d'amortisseur barbelé; par MM. Carpentier et Fai'e' 965 Errata se rapportant à cette Commu- nication 1072 Sur l'effet magnétique des courants de convection; par M. C. Gutton 352 Polaristrobométrographe ou polarimètre TABLE UKS enregistreur faisani périodiquemenl le poiiil par un iiiuuveiuenl alternatif de l'analyseur; par M. Giistoii Gadlnid.. Voir CIninic jtliysiiiiw, Clironninéliie, Cliiniiiipliolii^rciplde, Chaleur, Elec- tricité, Miigiiétisme, Optique, Pres- sions, Rayons N, Tliermodyiiami(]ue . Pliysicjuc pliysiologique. Pages. S 33 PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur le sens de rotation des tourbillons d'eaux courantes dans l'Europe cen- trale ; par M. Jean Briiuhes 91 i — Sur le rôle de la force centrifii.u'e com- posée dans la détermination du sens de rotation des cyclones et tourbil- lons; par M. Bernard Brunlies 1098 Physique physiologique. — Contribution à l'étude de l'audition ; par M. Marnge. — Ett'ets du chromatisme de l'œil sur la vision des couleurs; par M. A. Polack. — Essai de détermination expérimentale du vêtement rationnel ; par 11. /. Ber- gonié Poids ato.miqles. — Sur les poids ato- miques de l'oxygène et de l'hydrogène, et sur la valeur probable d'un rapport atomique; par M.M. Ph. A. Guye et Ed. Mallel — Nouvelle méthode pour la détermina- lion exacte du poids moléculaire des gaz permanents. Poids atomiques de l'hydrogène, du carbone et de l'azote; par M. Pli.-A. Guje — Poids atomique de l'azote. Analyse par 4*52 .538 ■.73 o34 :2i3 MATIÈRES. 1763 Pages. pesée du protoxyde d'azote; par M. A. Bogdan et Ph.~A. Guye 149! — Sur la préparation de la samarine et le poids atomique du samarium; par MM. H. Lacumbe et G. Urbain 1 16G Poids moléculaires. — Les poids molécu- laires du glycogène ; par M"" Z. Gatin- Gruzewska 1 63 1 Pressions. — Sur un appareil enregistreur permettant de mesurer, à travers une paroi solide supportant des pressions relativement élevées, des différences de pression aussi faibles que l'on veut; par M. A. Mesnnger 73 Propagation anomale de la lumière. — Lois de la propagation anomale de la lumière dans les instruments d'op- tique; par M. G. Sagnac 479 — Vérifications expérimentales des lois de la propagation anomale de la lumière le long de l'axe d'un instrument d'op- tique; par M. G. Sagnac 619 — Nouvelles lois relatives à la propagation anomale dans les instruments d'op- tique; par M. G. .Sagnac 678 Protéiques (Matières). — Méthode de do- sage des matières protéiques végé- tales; par M. L. Beidaygue 701 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 9j'2 — Inlliience activante d'une matière albu- niinoïde sur l'oxydation provoquée par le manganèse; par M. A. TriUat .... 94 — Sui- une albumine extraite des œufs de Poissons et sur la Chimie comparée des productions sexuelles dans la même espèce ; par M. L. Hagounenq 1062 — Sur une albumine extraite des œufs de Grenouille; par M. /. Galimard i354 R Radiations. — Voir Eninnitiions. — (Caractères différentiels des radiations physiologiques suivant leur origine musculaire ou nerveuse; par M. Au- giisdn Charpentier Voir aussi Hayons N, Plinsphurcscence, CoUoidal. — Actions des radiations du radium sur les colloïdes, l'hémoglobine, les fer- ments et les globules rouges; par MM. Fictor Henri et André Mayer. . 4* — Inlluence des rayons du radium sur le développement et la croissance des Champignons inférieurs; par M. J. Dauphin 1 54 — Inlluence des radiations du radium sur la toxicité du venin de Vipère; par M. C. Phisalix Sati — Acti jU physiologique de l'émanation du radium; par M.M. Ch. Bouchard, P. Curie et F. Bnltlinzard 1 384 — Recherches sur les effets physiologiques 1764 TABLE DES Pa|;es. du radium; par MM. G. Dreyer et C- J. Salomonsen i543 — La radiothérapie. Moyen de diagnostic et de thérapeutique de certains fi- bromes; par M. FdvedU de Courmelle. 1 14 llADioACTiviTÉ. — Sur la disparition de la radioactivité induite par le radium sur les corps solides; par MM. Curie et J . Donne 683 — Loi de disparition de l'activité induite par le radium après chauffage des corps activés; par MM. P. Curie et /. Danne 748 — Sur la radioactivité des gaz qui se dé- gagent de l'eau des sources thermales; par MM. P. Curie et J, Laborde. ... 1 1 jo — Constatation d'une radioactivité induite sur tous les corps par l'émanation de fils métalliques incandescents; par M. Th. Tommasina 1 167 — Examen des gaz occlus ou dégagés par le bromure de radium ; par MM. Dcwar et Curie 190 Voir Électricité. Rayons cathodiques. — Sur les rayons cathodiques; par M. P. J'illard 1406 — Remarque au sujet d'une Note de M. P. Vilhird sur les rayons niagnétocatho- diques; par M. H. Pellai ligS — Sur la déviation électrostatique des rayonsmagnétocathodiques; parM. Ch. Fortin 1 394 Rayons N. — Sur la dispersion des rayons N et sur leur longueur d'onde; par M. R. Blondlnt 1 25 — Enregistrement, au moyen de la Photo- graphie, de l'action produite par les rayons N sur une petite étincelle élec- trique ; par M. R. Blondlot 453 — Sur une nouvelle espèce de rayons N; par M. R. Blondlot 545 — Particularités que présente l'action exercée par les rayons N sur une sur- face faiblement éclairée ; par M. R. Blondlot 547 — Actions comparées de la chaleur et des rayons N sur la phosphorescence ; par M. R. Blondlot G65 — De l'action que les rayons N exercent sur l'intensité de la lumière émise par une petite étincelle électrique et par quelques autres sources lumineuses faibles; par M. R. Blondlot 1894 — Perrecliounements apportés au procédé MATIERES. « Pages, photographique pour enregistrer l'ac- tion des rayons N sur une petite étin- celle électrique: par M. R. Blondlot. . \i\-;'\ — Sur le mécanisme de la transmission des rayons N par des fils de différenles substances; par M. E. Bichnt 3'>.<) — Sur la transparence de certains corps pour les rayons N ; par M. E. Bicliat. 54*^ — Cas particuliers d'émission de rayons N ; par M. E. Bichnt 55o — Sur un phénomène analogue à la phos- phorescence produit par les rayons N : par M. E. Bichnt 1 ! iCi -- Sur l'émission suivant la normale de rayons N et de rayons Ni ; par M. F,. Bicliat I 3()5 -- Sur l'émission des rayons N et Ni par les corps cristallisés : parM. E.Bichat. 1 hiiI — Sur certains phénomènes provenant do sources physiologiques ou autres et pouvant être transmis le long de fils formés de différentes substances; par M. Augustin Charpentier 194 — Sur l'action physiologique des rayons N et des « radiations conduites » ; par M. .éugu.ttin Charpentier 270 — Phénomènes divers de transmission des rayons N et applications ; par M. Au- gustin Charpentier 4 ' i — Action des sources de rayons N sur dif- férents ordres de sensibilité, notam- ment sur l'olfaclion, et émission de rayons N par les substances odo- rantes; \)dx ^\. Augustin Charpentier. 584 — Action des rayons N sur la sensibilité auditive; par M. Augustin Charpen- tier 648 — Actions physiologiques des rayons Nj de Blondlot; par M. Augustin Char- pentier G48 — Généralisation, parles voies nerveuses, de l'action des rayons N appliqués sur un point de l'organisme; par M. Au- gustin Charpentier 7i5 — Remarques à propos des Comnmnica- tions de M. A. Charpentier et des revendications de priorité auxquelles elles ont donné lieu; par M. d'Arson- val 884 — Oscillations nerveuses étudiées à l'aide des rayons N émis par le nerf; par M. Augustin Charpentier liai Voir Oscillations ner\'euses. — Sur une preuve physique de l'adaptation TABLE DES Pages. entre les agents naturels et leurs or- !;anrs percepteurs: par M. Augustin Charpcnlier 1282 - Nouvel exemple d'adaptation physique entre un excitant naturel (vibration sonore) et l'orj^ane percepteur central ; par M. Auf^iistin Charpentier i54o - Cas d'émission de rayons N après la mort; par M. Augii.slin Cliarpcnticr.. \'i'>\ - Heclierclies sur l'émission de rayons N danscerlains phéuduiènes d'inhibition ; par MM. Augustin Cliiirpi-ntier eX Ed. ISIcjer 520 - Émission de rayons Ni dans les phéno- mènes d'inhibition; par MM. Aiigiisiiit Chnrpcnlii-r et Edouard Mi-jer 8^2 - Émission de rayons N par les Végétaux; par M. Eiloiiiird Meyer 101 - Émission de rayons N par les Végétaux maintenus à l'obscurité; par M. F^d. Meyar 272 - Action des rayons N sur des phéno- mènes biologiques; par MM. Lambert et Ed. Meyer 1284 Voir Diastases. - Sur les rayons N émis par un courant éleclrique passant dans un fil; par M . G. Jé^oii 4g I - Sur la production des rayons N par les vibrations sonores; par M. J. Macé de l.cpinny 77 - Sur la possibilité de montrer, par un phénomène de contraste, l'action objec- tive des rayons N sur le sulfure de cal- cium luminescent; par M. J . Mncc de Lépinay 79S - De l'émission de rayons N dans quelques cas pathologiques (myopathies, névri- tes, poliomyélites de l'enfance, para- plégie spasmodique, hémiplégies par lésions cérébrales, paralysies hysté- riques) ; par M. Gilbert Ballet 524 - Sur la rotation magnétique du plan do polarisation des rayons N; par M. H. Btioard J6:) - Sur le pouvoir rotatoire naturel de rer- lainscorpspouf lesrayonsN ; par i\l. H. Bas,ard 086 - Sur le [louvoir pénétrant des rayons N, émis par cerlames sources et leur em- magjsinemenl par diverses substances; par .M. Julien Meyer 89(1 - Action des ancstliésiques sur les sources de rayons Ni ; par M. Julien Meyer . . i3JJ C. R., 1904, 1" Semestre (T. CAWVl MATIERES. I yG5 Pages. — Action des sources de rayons N sur l'eau pure; par M. Julien Me\ er . . . . 1491 — Essai d'une méthode pliotograpliique pour étudier l'action des rayons N sur la plios|)horescence; par M. E. Rotlié. l'iSg — Action des anesthésiques sur les sources de rayons N; par M. Jean Becipierel. iiôg — Sur le rôle des rayons Ndans les chan- gements de visibilité des surfaces fai- blement éclairées; par M. Jean Bee- ipiciel 1 204 — Sur l'émission simultanée des rayons N et N| ; par M. Jeun Bertpierel i3Î2 — Contributions à l'étude des rayons N et Ni ; par M. Jean Becquerel i486 — Action du champ magnétique sur les rayons N et Ni ; par M. Jean Bee- (jucrel . i586 — Quelques points de technique pour l'examen des organes au moyen des rayons N. Premiers résultats relatifs à l'étude du cerveau; par M. André Brnca 1 1 6 1 — Étude de la moelle épinière au moyen des ravons N ; par .MM. André Brora et A . Zinimerii '2 <9 — Action des rayons N sur le tronc ner- veux isolé; par .M. Paul-L. Mcrcanton et Casinur lindzikow.iki i54 1 — Sur l'application des rayons de Blondlot à la Chimie; par M. Albert Colsnn. . . 902 — Sur l'origine des rayons Blondlot dé- gagés pendant les réactions chimiques; par M . Albert Cols — Pouvoir I efroidissant d'un rourant fluide, faiblement conducteur, sur un cylindre iniléfini de section droite quelcontpie et dont l'axe est normal au courant; par IM. /. Boiixsiiiescj 1 1 3.'i — Pouvoir refroidissant d'un courant fluide, faiblement conducteur, ^ur un corps limité en tous sens; par M. J. Bous- sinesq 1 1 Sij BÉGiME ALIMENTAIRE. — Modifications su- bies par l'appareil digestif sous l'in- fluence du régime alimentaire; par M. CniniUc S/jie^s. .■ i r./i — Grandeur du besoin d'albumine dans le régimealimentairehumain ; parM.M. A?. Labbé et Morclioisne l 'JGJ — Contribution à l'étude de la formation et de l'élimination de l'urée dans le régime alimentaire humain ; par MM.//. Liibbé et Morchoisne i63('i — Sur l'alimentation et les ré.nimes; Ou- vrage de M. Arninnd Gaiidtr \'ii REPBODUcnoN. — Influence de la tempéra- ture sur la durée des phases de la di- vision indirecte; par M. J . Jully 887 — Sur la formation des tétrades et les di- visions maturatives dans le testicule du Homard; par M. J/plionsi' Labbé. . . . C)(j — Sur la glande nidamenlaire de l'oviducle des Elasmobranches; par M. /. Borcea. 91» — La glande mterslitielle a seule, dans le testicule, une action générale sur l'or- ganisme. Démonstration expérimen- tale; |)ar MM. F. Ancel et P. Borna. . 1 lu — L'apparition des caractères sexuels se- condaires est sous la dépendance de la glande interstitielle du testicule; par MM. l'. Jnccl et P. Boiiin iHS ~ L'infantilisme et la glande interstitielle du testicule; par MM. P. Anccl et P. Botiin 23 1 Voir Lticlnse, Prnléicjucs. RÉSISTANCE DE l'air. — Recherches rela- MATIÈRES. Pages . tives à la résistance de l'air au moyen d'un nouvel appareil appelé bnlnnce (tr/iamoniflricjiic; par M. Cli. Rimnrd. 17.01 — Comparaison des résistances directes de diverses carènes aériennes. Résultats numériques; par M. Cli. Renard . ... 1264 — Errata se rapportant à cette communi- cation i.|64 Voir aussi Ballons dirigeables , Méca- nique. Rksistance des matériaux. — Influence des pressions latérales sur la résistance des solides à l'écrasement; par M. Con- sidère f)45 — Sur les propriétés du bélon fretté; par M. Aiig. Poiircel 73 liESi'iRATiON. -^ La respiration dans une atmosphère dont l'oxygène est consi- dérablement raréfié n'est accompagnée d'aucune modification des combustions intra-urganiques évaluées d'après les échanges respiratoires; par M. /. Tis- snt 1454 — Les combustions intra-organiques sont indépendantes de la proportion d'oxv- gène contenue dans le sang artériel; la respiration dans une atmosphère à oxy- gène fortement raréfié provoque un abaissement considérable du taux de l'oxygène d.ins le sang artériel, mais ne modifie |)as la valeur des échanges respiratoires; par M. /. Tissol i545 Ricin. — Sur le pouvoir saponifiant de la graine de Ricin; par M. Maurice Ni- cldiix 1175 — Élude de l'aition lipolytique du cyto- plasme de la graine de Ricin; par iM. Maurice Nicloux 1288 — La propriété lipolytique du cytoplasma de la graine de Ricin n'est pas due à un ferment solubie; par M. Maurice Nirloii.r l352 - Sur les propriétés hydrolysanles de la graine de Ricin; parjMM. L. Saumon et Ed. Urbain iv)i — Recherches sur la ricinine; par .\l.M. L. Mai/ueiine et L. Philippe 5o6 SÉiSMEs. — Sur les séismes ressentis en Portugal en igo3 ; [lar M. Paul Clioffat. Sic — Télégramme de M. Kilian — Sur les anomalies de la gravité et les TABLE DES Pages. bradysismes dans la région orientale de l'Elna; par M. Gaelann Plalnnia. . .. Sjg — Sur le tremblenienl de terre des Balkans (4 avril 1904); par M. TJi. Mourcaux. 897 — Sur les tremblements de terre des Andes méridionales; par M. F. de Montrssns de Bnllnre ro6 — Sur les tremblements de terre de la Roumanie et de la Bessarabie; par M. F. lie M'intessus de Bnllnre 83o — Sur les conditions générales de la sis- micité des pays barbaresques; par M. F. de Mii.-iiessii.f de Ballorc i!\\'i — Sur un tremblement de terre à Rout- schouk, en Bulgarie 1021 SÉLECTION. — De la sélection des petites différences que présentent les carac- tères à variations continues ; par AI. Georges Cniilngne 5a — De la corrélation des caractères sus- ceptibles de sélection naturelle; par M. Georges Coiitngne 282 — De la séTection des caractères poly- taxiques dans le cas des croisements mendéliens; parM. Georges Couingne. 298 — Des caractères polylaxiques chez les espèces à l'état sauvage; par M. Georges Coiitngne 1321 Silicium. — Action du silicium sur l'eau à une température voisine de ico"; par MM. Henri Moissnn el F. Siemens.. . 939 — Sur la solubilité du silicium dans le zinc et dans le plomb; par MM. Henri Moissan et F. Siemens 637 — Formation de l'hydrogène silicié Si H* par synthèse directe à partir des élé- ments; par M. .4. Dufour io4o — Réduction de la silice par l'hydrogène; par M. J. Dufour i ici — Volatilisation apparente du silicium dans l'hydrogène; par M. A. Dufour 1 169 — Formation de l'hydrog'ène silicié par synthèse directe à partir des éléments; par M. Km. Figouroujc 1 168 Soleil. — Observations du Soleil faites à l'Observatoire de Lyon pendant le quatrième trimestre de igoS; par M. ./. Guillaume 84" — Observations du Soleil laites à l'Obser- - valoire de Lyon (équatorial de o^.iG) pendant le troisième trimestre de 1903; par M. /. Guillaume 254 — Sur la diminution de l'intensité du rayonnement solaire en 19026! igoS; MATIÈRES. 1767 Pages, par M. Ladislas Gorozynski 255 — Sur la fixité des raies solaires; par M. Maurice Hamy 1 156 — Sur la parallaxe du Soleil; par M. Bou- quet de la Grye i BBg — Présentation de l'Atlas de photographies solaires exécutées à l'Observatoire de Meudon; par M. Janssen 241 — Sur la photographie des diverses couches superposées qui composent l'atmo- sphère solaire; par M. H. Deslandres. 1875 — Le Comité des Recherches solaires de la National Acadetny of .Sciences (États-Unis) propose d'établir un plan (le coopération internationale entre les institutions et les personnalités indi- viduelles engagées dans les recherches solaires 1 568 Solutions. — Voir Chimie plt/sique, Col- loïilnl, Cryoscnpie. Solennités scientikiques. — M. Wallon invite l'Académie à se faire représenter à l'inauguration du monument élevé à Pnsteur,à. Paris, le 16 juillet 1904... 1681 Spectiioscopie. — Loi générale de distri- bution des raies dans les spectres de bandes. Vérification précise avec le deuxième groupe de bandes de l'azote ; par M. //. Deslandres 817 — Sur les spectres de fiammes des métaux alcalins; par M. C. de IVntteville. . . 346 — Sur le spectre de l'arc; par M. C. de Watteville 485 — Sur les raies satellites dans le spectre du cadmium; par .M. Ch. Fabrr 854 — Sur le spectre du fluorure de calcium dans l'arc électrique; par M. Ch. Fabry 1 58 1 — Sur le spectre du zinc; par M. Maurice Hamf 959 — Sur l'état microscopique des pôles et lesspectrts des décharges; par M. B. Eginitis 1 208 — Sur la comparabilité des déterminations spectrophotométriques ; par M. P. F aillant 1088 Stehigmatocystis. — Sur l'assimilation (les alcools et des aldéhydes par le Sierigmalucfstis nigra: par S\. Henri Coupin 389 — Sur la biologie du Sterigmaiocvstis ■versicolor ; par MM. Henri Coupin et Jean Friedel 1 1 1 8 — Sur les variations spontanées du Sierig- I76H inalocYslis versicolor : par M. Paul Vidllciniii i3Jo SucBES. — Sur les phényluréthanes des sucres; par MM. Goodivin et L. Ma- quenne 633 — Synthèse de sucres à partir du trioxy- ÏABLE DES MATIERES. Pages Pa[je8 méthylène et du sulfite de soude; par MM. Ribello et A. Seyewetz 1 5o - Sur l'inversion du sucre; par M. L. Liiidet JoS ■ Combinaison du saccharoseavecquelques sels métalliques; par M. D. Gauthier. G38 TEcaNoi.oGiE. — Sur la maturation pro- gressive des fromages; par M. Liridet. 1640 Télégraphie sans fil. — Nouveau récep- teur pour la télégraphie sans fil; par M. iV . FnsUfsco Karpeii 489 — Sur la valeur de l'énergie mise en jeu dans une antenne réceptrice à diffé- rentes distances; par M. C. Thsot.. 680 — Sur la distribution de l'heure à dis- tance, au moyen de la télégraphie sans fil; par M. G. Bv^ourdan 1657 TÉRATOLOGIE. — Sur Certaines anomalies congénitales de la tète, déterminant une transformation symétrique des quatre extrémités (acrométagenèse); par M. V. Babès 1 75 TiiERMOCHEMiE. — Voir Chliidc pliynquc. Thermodynamique. — Sur l'osmose; par M. J . Guilleniin 3t> — Errata se ra|)portant à cette Commu- nicalion 840 — Remanjues au sujet d'une Note Sur l'osmose, de M. A. Guillemin; par M. A. Ponsot 3 iG — Sur l'osmose, liéponse è'i M. ./. Poiisol; par M. A. Guillemin 802 — Sur les conditions de l'étal indilférent: par iM. E. Ariès .• . 416 — Sur les pi'opriôtés des courbes figura- tives des étals indifférents; par M. E. Ariès 806 Voir Cliimie pliysique. Thermo.métrik. — Sur le point de fusion de l'or; par ^M. Daniel Bcrthelot. .. . ii53 — Sur le point de fusion de l'or et la dila- tation de quelques gaz entre 0° et 1000"; par MM. Adrien Jacqiierud el F. -Louis Ferrât 1 o32 Topographie. ■ — Sur l'emploi d'images siéréoscopiques dans la construction des plans topogiaphiqucs; parM. Lmix- srdat I 3or) ToMoi'ES (Actions) uiversiîs. — Sur la toxicité du chlorhydrate d'amyléine; par MM. Launny et F. Billon Voir Jnne'lides, Déi'eloppenicnl , Immu- nité, Foie. Chimie physiologique. Travaii, du MUSCLE. — Nouvelles recher- sur le travail statique du muscle; par M . Charles Henry — Sur les lois des travaux dits statiques du muscle; par M. Charles Henry. . . — La contraction musculaire appliquée au soutien des charges, sans déplacement ( travail statique du muscle). Confron- tation de ce travail intérieur avec.Ja dépense énergétique qui l'engendre, influence de la valeur de la charge; |iar .\l. ,y. Cliaufetiu Inllueuce de la discontinuité du travail du muscle sur la dépense d'énergie qu'enir.une la contraclion statique ap- pliquée à l'équilibration simple d'une résistance; [)ar M. A. Chauveau — Le travail musculaire et sa dépense énergétique dans la contraction dyna- mique, avec raccourcissement graduel- lement croissant des muscles s'em- ployant au soulèvement des charges I travail moteur); par ^\.A. Chauveau. Trïpanosomes. — Action du sérum humain sur quelques Trypanosomes patho- gènes, action de l'acide arsénieux sur Tr. ganibiense ; par iM. A. Lh Penaud 992 - Sur deux nouvelles formes larvaires de Thromhidium (Acar. ) parasites de l'homme; par MM. F. Heim et ,^. Ou- dentans - Recherches sur le sang des Sélaciens. Action toxique du sérum de Torpille (Torpédo inarmorala)\ par M. E. Gley - Sur les mains scapulaires et pelviennes des Poissons holocéphales et chez les Dipneustes; par M. Annaïul Sabatier. - M. E. Perrier présente à l'Académie un crâne d'Okapi . - Sur la place des Anlipathaires dans la systémalique, et la classification des Anlliozoaires; par M. Louis Roule.. . . - Sur un animal inconnu rencontré en baie d'Along; par M. L'Eost Voir Annélldes, Cœlentérés, Amphibies, Mollusiiues , Plifsiolngir , Trypano- plasmes. Faune des cavernes. 1547 2-16 334 1621 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. ABELOUS (J.-E.).— Sur l'existence d'une diasiase oxydo-rédiictrice cliez les végétaux. (En commun avec M. /. Jtoy.) 3S2 — Sur l'existence d'une diasiase oxydo- réduclrice chez les végétaux; les con- ditions de son action lOji) ACADÉMIES de Gœtlingiie, Leipzig, Mu- nich et Vienne (les) envoient un plan d'expériences relatives à l'Électricité atmosphérique i3'3 AGASSIZ (ALEXANnRE) est élu associé étranger en remplacement de Sir Georges-Gabriel Stokes C r 5 — Adressedesremercîments à l'Académie. 847 — Fait hommage à l'Académie de deux Ou- vrages qu'il vient de publier sous les litres : « The coral reefs of the tro- pical Pacific » et « The coral reefs of the Maldives » 673 AGNUS. — Pdlœnhlalliiia Doiivillei, con- sidéré d'aijoid comme un Insecte, est une poinle i^énale de Trdobile 898 ALBEKT UE MONACO (S. A. S. le l'rince). — Sur la 5' campagne scientifique de la Princesse Alice II 1 SgS ALLIOT (Henri). — De l'action des oxy- dants sur la pureté des fermentations industrielles. (En commun avec M. Gil- bert Giiiiel.) 911 ALMERA ( Jaime ). — Sur les nappes de re- couvrement des environs de Barcelone (Espagne). (En commun avec M. Jules Bergernn.) i(Ji7 ALOY (J.). — Sur l'existence d'une dias- iase oxydo-réductiice chez les végé- taux. (En commun avec M. J.-E. Abeloiis.) 38'2 AMAGAT est élu membre de la Commis- MM. Pages sion chargée de juger le concours des prix Hébert, Hughes, Kaslner-Bour- sault pour 1904 1082 AMMANN (Louis). — Sur la maturation progressive des fromages. (En com- mun avec MM. Linilet et Hmidet.). . . i64o ANCEAUX (Emile) soumet an jugement de l'Académie un Mémoire « Sur la cor- rélation (les taches et des marées du Soled )i "46 ANCEL (P.) — La glande interstitielle a seule, dans le testicule, une action générale sur l'organisme. Démonstra- tion expérimentale. (En commun avec M. P. Bouiii.) iio — L'apparition des caractères sexuels se- condaires est sous la dépendance de la glande interstilielle du testicule. (En commun avec M. P. Bniii/i.) 168 — L'infantilisme et la glande interstitielle du testicule. (En cuumiun avec M. P. Boiiiii.) 23i ANDOYER prie l'Académie de vouloir bien le com|irendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Sec- tion d'Astronomie, par le décès de M. Cnllnndremi 95o — Est porté sur la liste de candidats pré- sentée par la Section d'Astronomie... loii ANDllADE (J.). — Sur les mouvements de solides aux trajectoires sphériques. i4o4 . ANDRÉ (G.). — Sur le développemenl dos plantes grasses annuelles; étude de l'azote et des matières ternaires. . . ; . PSg — Sur les variations que présente la com- position des graines pendant leur ma- Inriilion l5io — Étude de la variation des matières mi- nérales pendant la maturation des fJ-JI TABLE MM. I graines — Rst porté sur ia liste de caiididals pré- sentée pour la place vacante, dans la Section d'Économie riindc, par le décès de ,\l. Dnclnux ANGLAS (.IiLES). — liapporls du dévelop- pement de l'appareil trachéen et des mclanior|ihnscs chez les Insectes. .. . ANTHONY (11.). — OrganisHlioi\ et mor- phogénie des Tridacnidé~ — Organisation et morphugénie desjEthé- ries APPELL est élu membre de la Commis- sion chargée déjuger les concouis du grand prix des Sciences miilhéma- li(|ues; des prix Bordin, Vaillant, Francœiir, Poncelet [)0ur 1904 — Est élu membre de la Commibsion chargée de présenter une question de grand prix des Sciences mathéma- tiques (prix du Budget! pour l'an- née 1906 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Bordin (Sciences mathématiques) pour igo6. ARl'NBERG (le Prince d'). — Sur une ex- périence faite par la Compagnie de Suez pour la suppression du [laludisme par la destruction des moustiques. . . . ARIÈS (E.). — Sur les conditions de l'état indifférent — Sur les propriétés des courbes figura- tives des états indifférents ARSANr)AUX(H.). — Sur un traehyte à noséane du Soudan français — Errata se rapportant à celte Commu- nication — Sur la constitution géologique du mas- sif de Khakhadian (Soudan occidental). ARSONVAL (D"). - Nouveau dispositif DES AUTEURS. 1712 1645 3oo •.>96 iï33 io8> i324 i324 670 416 8o(5 i63 240 Sfio MM. Pagfls. électrique permettant de souffler l'arc de haute fréquence 39.3 — Dispositifs de protection pour sources électriques alimentant les générateurs de haute fréquence. (En commun avec M. Gaiffe.) 325 — Remarques à propos des Communica- tions de Al. A. Charpentier, et des revendications de priorité auxquelles elles ont donné lieu 884 — Dispositif [lermettant de rendre iden- tiques les tubes à rayons X 1 142 — Est élu membre de la Commission chargée de juger les concours des prix Muni \ on I Médecine et Chirurgie). Bar- bier, Bréaiit, Godard, du baron Liir- rey, Bellion, .Mège pour 1904 1 1 ii - Et de la Commission des prix Montyon (Physiologie expérimentale), Philip- peaux, Lallemant, Pourat, Martin- Damourette pour 1904 1 1 15 — Et de la Commi.'jsion chargée de pré- senter une question de prix Pourat (Physiologie ) pour l'année 1906 1145 ATHANASOP()ULOS (Spyros) adresse une Note relative « à la découverte d'un sérum antirabique et à l'immunité de l'organisme dans la rage » i iSi AUBEL (Edmond Van). — Sur quelques cor|)s impressionnant la [ilaque photo- graphique g6i — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1 128 AUGER (V.). — Sur les mangani-manga- nates alcalino-terreux. (En commun avec .M. M. Bitly.) 5o6 — Sur le méthylarsenic i-o5 AUTONNE (Léon). — Sur le connexe li- néaire dans l'espace à n — \ dimen- sions II 48 B BABÈS (V.). — Sur certaines anomalies congénitales de la léte, déterminant une transformation symétrique des ipiatre extrémités (acromélagenèse). . BAGARD (H.). — Sur la rotation magné- tique du plan de polarisation des ra yons N — Sur le pouvoir rolaloire naturel de cer- tains corps pour les rayons \ BALLAND adresse une Note « Sur le blé jG5 686 et l'orge de .Madagascar n -22 BALLET («ilbert). — De Témi.'^sion des rayons N dans quelques cas patholo- giques (myopathies, névrites, polio- myéliles de l'enfance, para|)légie spas- modiqiie, hémiplégies par lésions céré- brales, paralysies hvsiériipies) 52) BALTHAZARD (V.). -'Action physiolo- gique de l'émanation du radium. (En commun avec MM. Ch. Boucliard et TABLE DES AUTEURS. [773 MM. Pages. P. Curie.) i384 BARADUC f H.). — Ouverture d'un pli ca- cheté relatif à « des recherches photo- graphiques sur des irradialions do la vitalité humaine » 34 BARDET (G.). — Action des métaux à l'état colloïdal et des oxydases artifi- cielles sur l'évolution de maladies in- fectieuses. (En commun avec M. -//6p/y Robin) 783 BARRAL (Et.). — Chloruration du carbo- nate de phényle en présence de l'iode. 909 — Chloruration du carbonate de phényle en présence du chlorure d'antimoine.. 980 BARROIS est porté sur la liste de candidats présentés, par la Section de Minéralo- gie, pour la place laissée vacante par le décès de M. Munier-Clinlnuis 64 — Est porté sur la liste de candidats pré- sentés, par la Section de Minéralogie, pour la place vacante par le décès de M. Foiiijiw 11-23 — Est élu Membre, dans la Section de iMinéralogie, à la place vacante par le décès de M . Foiiqiit^ BASIN (Ai.FKED) adresse une Note » Sur l'exploration de la haute atmos|)hère. . BASSOT est élu membre de la Commission chargée do juger les concours du prix extraordinaire de 6ooo'''' et du prix Plu- mey pour 1904 — Et de la Commission des prix Binoux, Gay.Tchihatchef, Delalande-Guériueau pour 190:1 108 i — Et de la Commission chargée de pré- senter une ciuestion de prix Gay (Géographie physique) pour 1906... i'i?J\ BATTELLI (F.). — Oxydation de l'acide formique par les extraits de tissus ani- maux en présence de peroxyde d'hy- drogène 6Ji — Richesse en catalase des différents tissus animaux. (En commun avec M"' L. Ster/i .) 923 BAUBIGNV (H.). — Nouveau procédé de dosage des éléments halogènes dans les corps organiques : cas du chlore et du brome. (En commun avec M. G. Cliavnnric. ) 8i BAUDOUIN (A.).— Osmose électrique dans l'alcool métliylique 1 105 — Osmose électrique dans l'alcool méthy- lique 898 BAUDOUIN (Marcel). — Histologie et bac- C. R., 1904, I" Semestre. (T. CX..XXVIII II, j -8- io8a 1082 MM. Pages. tériologie des boues extraites à lo™ de profondeur d'un puits funéraire gallo- romain à la Nécropole du Bernard (Vendée) looi BAUER (En.). — Sur l'acide cacodylique et les corps amphotèrcs. (En commun avec M. P.-Th. Millier.) 1099 Errntii se rapportant à cette Communica- tion ''^48 BAUGÉ (G.). — Sur un lartrate chromeux cristallisé '2'" HAYEUX (R.\oul). — Observations biolo- giques faites à Chamonix et au mont JBlanc, en août et septembre 1903 920 BECQUEREL (Henri). — Sur la lumière émise spontanément par certains sels d'uranium i84 — Est élu membre de la Commission char- gée de juger le concours des prix Hé- bert, Hughes, Kastner-Boursault pour "904 — Et de la Commission chargée de décer- ner le prix Leconte 1476 BliCOUEREL (Je.\n). — Action des anes- thésiques sur les sources de rayons N. n5g — Sur le rôle des rayons N dans les chan- gements de visibilité des surfaces fai- blement éclairées 1204 — Modifications de la radiation des centres nerveux sous l'action des anesthé- siques. (En commun avec .M. André Broca.) 1280 - Sur l'émission simultanée des rayons N et Ni i332 — Sur l'anesthésie des métaux i4i5 — Coniributions à l'élude des rayons N et Ni i486 — Action du champ magnétique sur les rayons N et Nj 1 586 BECQUEREL ( P.vui.).— Résistance de cer- taines graines à l'action de l'alcool absolu I 179 - Sur la perméabilité aux gaz de l'atmo- sphère du tégument de certaines graines desséchées i347 — De l'extraction complète de l'eau et des gaz de la graine à l'état de vie ralentie. 17U BÈHAL. — Sur une méthode de synthèse des aldéhydes. (En commun avec M. Somiiielcl.) S9 — Sur un isomère du bornéol, l'alcool cam- pholénique et quelques dérivés cam- pholéniques 2B0 BlilS (, Constantin). — Aciions des cora- ) '«9 l'j'jt^ TABLE DES MM. Pages, posés organomagnésiens mixtes sur la phialimirle pt la phénylphlalimide. . . . 9S7 BERCUT. — Sur un appareil mécanique liermcitant la trépanation et le massage vibratoire 10G8 BERG (A.). - Influence de l'acide iodhy- drique sur l'oxydation de l'acide sulfu- reux 907 BERGER (E.I.— Sur un phosfiliiteferrique basique 1 5oo BERGERON. — Sur les nappes de recou- vrement du versant méridional de la montagne Noire 3 AUTEURS. MM. Pages. — Émanations et radiations ro3 — Recherches sur le cyanogène : solubili- tés et polymérisation iGi9 — Recherches sur le cyanogène et sur sa réaction à l'égard du cyanure de po- tassium 1 653 — Est élu membre d'une Commission chargée de présenter une liste de can- didats pour la place d'associé étran- ger, laissée vacante par le décès de Sir Geiirgn-Gtihriel Stnhrs 334 — El de la Commission chargée de juger le concours des prix Hébert, Hughes, Kastner-Boursault, pour 190.'! 1082 - Et de la Commission des prix Jérôme l'onti, Trémont, Gegner, Lannelongue, pour 1904 1 199 — Et de la Commission du prix Wilde pou r 1 904 1 200 — Etde la Commission du prix Houllevigue pour 1904 1200 — Et de la Commission du prix Sainlonr pour 1904 1200 — Et de la Commission du prix J.-J. Ber- ger pour 1 904 1 200 — Et de la Commission chargée de décer- nc^r le prix Leconte 1476 — .M. le Secrétaire peri>éliiel annonce la mort de M. Karl mn Ziltel, Corres- pondant pour la Section de Minéralogie 67 — i'rt'senle une brochure ayant pour litre : « Instruction sur les paratonnerres adoptée par l'Académie des Sciences. Instructions ou rapports de 1784, 1828, 1854, 1867 et 1903 » 1200 — Signale divers Ouvrages de M. Foitrcaii, de MM. E. Sarliriux et M. AlUimet, 190. — De M. Sven Hcdin et de M. Ja- roslav Perner, 334- — De M. .-limé JVitz et de M. Hermann Mocdebeck, (66. — Quatre Volumes de 1' ■< Inter- national Catalogue ol' Scientific Litera- lure 11, 744- — Un Ouvrage ayant pour titre : « Leçons sur la propagation des ondes et les équations de la Thermo- dynamique, par M. Jacques Hada- miird » 1 568 BERTIAUX. — Séparation électrolytique du nickel et du zinc. (En commun avec M. HollarJ) 1 6o5 BERTIN. — Note accompagnant la présen- tationd'un Atlas de la Marine italienne, publié par M. Corazzini 669 — Est élu membre de la Commission char- TABLE DES MM. Pages, gée rie juger les concours des prix ex- traordinaires de Ciooo'' eldii prix Plu- mey pour ignj io8) — El de la Comniis. BEULAYGUE (L.). — Le monosulfure de sodium, comme réactif indicateur, dans le dosage du glucose par la liqueur do Eehliug il — Errata se riipjiorlarit ii ccttA' Commu- nication iuu — Méthode de dosage des matières pro- léiques végétales 701 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 9 Ji BICiï.\T (E.). — Sur le mécanisme de la transmission des rayons N p.ir des fils de différentes substances 329 — Sur la Iransparenco de certains corps pour les rayons N 54s — Cas particuliers d'émission de rayons N 55o — Sur quelques faits nouveaux observés au moyen d'un écran phosphorescent. i-2'J4 — Sur un phénomène analogue à la phos- phorescence, produit par les rayons N iji6 — Sur l'émission suivant la normale de rayons N et de rayons Ni iSg'i — Sur l'émission des rayons N et Ni par les corps cristallisés 1890 BIERRY ( H. ;. — Sur l'action du sang rendu hépatotoxique par injections iiitrapéri- tonéales de nucléoproléides du foie. (En commun avec M. ladre May er.) 1609 AUTEURS. 1775 MM. Pages. BIGOURDAN (G.). — Sur la distribution de l'heure à distance, au moyen de la télégraphie électrique sans fil 1617 — Est porté sur la liste de candidat,-, pré- sentés par la Section d'Astronomie, à la place vacante par le décès de M. Cal- laailreau i o 1 1 — Est élu membre de la Section d'Astro- nomie, à la place laissée vacante par le décès de M. Callandreau lov.o — El de la Commission chargée de juger le concours des (u'ix Pierre Guzmann, Laiande, Valz, Janssen pour 1904. . . . 1082 BILLON (F.). — Sur la toxicité du chlor- hydrate d'amyléine. (En commun avec M. Laiumy. ) ,360 BIl.LY (M.). — Sur les mangani-manga- nates alcalino-terreux. (En commun avec M. K. Juger.) -500 BISKE adresse un Mémoire ayant pour titre ; « Réflexion de la lumière sur l'eau ébranlée « mi 1 BLAISE (E.-E.). — Sur les alcoyl-allylcé- tones 284 — Sur les allyl- et propénylalcoylcétones. 036 — Sur les allyl- et propénylalcoylcétones. rio6 — Méthode de préparation des aldéhydes et de dégradation méthodique des acides 697 BL4NC (G.). — Préparation des alcools [irimaires au moyen des aniides cor- respondantes. ( En commun avec M. L. BoLWfuult. ) 148 — Sur la synthèse des acides aa-dimétliyl- gliitarique et aa-diméthyladipique.. . . J79 — Sur (|uelques dérivés de l'acide a-cam- pholytique et de l'aciile a-cainpholé- ni(iue racémiques. (En commun avec M. Desfontaincs. } 696 liLOCH (Eugène). — Sur la mesure de la mobilité des ions dans les gaz par une méthode de zéro 1492 — Sur les gaz récemment préparés 1699 BLÙNDLOT (R.). — Sur la dispersion des rayons « et sur leur longueur d'onde. i25 Enregistrement, au moyen delà photo- graphie, de l'action produite par les rayons N sur une petite étincelle élec- trique 453 — Sur une nouvelle espèce de rayons N.. 545 — Particularités que présente l'action exer- ci'e par les rayons N sur une surface faiblement éclairée 5ii7 — Actions comparées de la chaleur et des 1776 MM. Pages, rayons N sur la phosphorescence. . . . 66j — De l'action que les rayons N exercent sur l'inlen^-ité de la lumière émise par une pelile étincelle électrique et par queli|ui'S autres sources lumineuses faibles 1 39 1 — Sur la propriété que possèdent un grand nombre de corps de projeter sponta- nément et continuellemeni une émis- sion pesante i J7) — Perfectionnements apportés au procédé photographique pour enregistrer l'ac- tion des rayons N sur une petite étin- celle électrique i(i;i — Actions des forces magnétique et élec- trique sur l'émission pesante; entraî- nement de cette émission par l'air en mouvement 167(3 BODROUX ( F.). - Synthèse d'aldéhydes aromatiques g,* — Sur une méthode générale de synthèse des aldéhydes - 00 — Nouvelle méthode de préparation des anilides i4'27 BCEDTKEK (Eyvindt). - Sur la formation TABLE DES AUTEURS. des chloroaniline ''7i BOGDAN (St.). — Poids atomique de l'azote: Analyse par pesée du protoxyde d'azote. (En commun avec i\l. Fli.-A. G"ye-) 149 i BOIIN (Geobges). — Coopération, hiérar- chisation, intégration des sensations chez les Arliozoaires n,). — De la lumière, de l'aliment et de la chlorophylle, comme fadeurs modifi- cateurs du développement des Araphi- biens 1244 BONNIER. — Production accidentelled'une assise génératrice intralibérienne dans des racines de Monocotylédones i '^H 1 — Est élu membre de la Commission char- gée de juger les concours des |)rix Desmazières, Montagne, de la Fons- Melicocq pour 1904 114.") BORCFA (I.). — Sur la glande nidamen- taire de l'oviducte des Élasmobranches 99 — Des différences de structure histolo- logique et de sécrétion entre le rein antérieur et le rein postérieur chez les Élasmobranches mâles \l,ix BORDAS ( F.). — Résistance des rats à l'in- toxication arsenicale 83(i — Sur la maladie de la tache jaune des chênes-lièges 928 MM. PaRes. — De la stérilisation du liège 1287 BOREL (Emile;. — Sur l'élude asym|)to- tique des fonctions méromorphes. . . . K8 — Remarques sur les équations difféien- tielies dont l'intégrale générale est une fon' tion entière 337 BORNET est élu membre de la Commission chargée de juger les concours de prix Desmazières, Montagne, de la Fons- Melicocq pour 1904 1 14 j — Et de la Commission des prix Jérôme Punti, Trémont, Gegnor, Lannolongue pour 1904 1199 BOUCHARD (Ch.). — Action physiologique de l'émanation du radium. (En com- mun avec MM. P. Curiiel I'. Ballha- zard.) i384 — Est élu membre de la Commission char- gée de juger les concours des prix Montyon (Médecine et Chirurgie), Barbier, Bréant, Godard, du baron Larrey, Bellion. Mège pour 1904 1145 — Et de la Commission des prix Montyon (Physiologie expérimentale), Phili- |ieaux, Lallemand, Pourat, .\Iarlin-Da- mourette pour 1904 1 1 4 j — Et de la Commission chargée de présen- ter une question de prix Pourat (Phy- siologie) pour l'aimée 1906 1143 — Et de la Commission chargée de décer- ner le prix Leconle 14-6 DOYEN DE LA SECTION DE MÉDECINE ET DE CHIRURGIE (Le) est désigné pour faire partie de la première Sec- tion de la Commission technique de la Caisse des recherches scientifiques. . . 15G7 BOUDOUARD (0.). — Les transformations allotropiques des aciers au nickel. . . . 370 liOUFFE (F.) adresse une Note « Sur cer- taines altérations hépatiques comme cause des psoriasis rebelles » 867 IKJUILHAC. — Sur des cultures de diverses plantes supérieures en présence d'un mélange d'algues et de bactéries. (En commun avec M. Giustinioni.) 293 BOUIN (P.). — La glande interstitielle a seule, dans le testicule, une action générale sur l'organisme. Démonstra- tion expérimentale. ( En commun avec M. /'. Jticel.) 1,0 — L'apparition des caractères sexuels se- condaires est sous la dé|)endance delà glande interstitielle du testicule. (En commun avec M. P. Ancel.) 168 TABLE DES AUTEURS. MM. Panes. — L'infantilisme et la glande interstitielle du testicule. (En commun avee M. P. Jnccl.) 23 1 BOULE (AUrcellix). — Chronologie de la grotte du Prince, près de Menton. ... lo i — Sur l'âge des squelettes humains des grottes de Menton 'Ji; — Est porté sur la liste de candidats pré- sentés par la Section de Minéralogie pour la place vacante par le décès de M. Mufiicr-Chalmas 64 — Est porté sur la liste de candidats pré- sentés par la Section de Minéralogie pour la place vacante par le di'cès de M. FolKjUC 1123 BOULOUCH (R.). — Production à froid des sulfures de phosphore îCiS BOULUD. — Action des rayons X sur les tissus animaux. (En commun avec M. R. Lépine.) 65 — Sur la formation d'acide glycuroniqiie dans le sang. (En commun avec M. H. Lépine .) 6 1 o BOUQUET DE LA GRYE présente à l'Aca- démie une publication « Sur les ballons- sondes » 6 r 5 — Sur la parallaxe du Soleil 1 36'j — Est élu membre d'une Commission chargée de présenter une liste de can- didats pour la place d'Associé étran- ger, laissée vacante par le décès de sir George-Gnbriel Stokei 334 — Et de la Commission chargée de juger les concours du prix extraordinaire de Gooof'' et du prix Plumey pour 1904.. loSa — El de la Commission des prix Binoux, Gay, Tchihalchef, Delalande-Guéri- neau pour [go4 \i\^-i — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Gay (Géo- graphie physique ) pour 1906 i3),4 BOURION (F.). — Méthode générale de préparation des chlorures anhydres. (En commun avec M. C. Mali^non.) . 63 1 — Transformations des oxydes et sels oxy- génés en chlorures. (En commun avec M. C. Mntignori.) 760 BOURQUELOT (Em.). — Nouvelles re- cherches sur l'aucubine. (En com- mun avec M. H. Hérisscy.) 1 1 ij — Étude de la réaction provoquée par un ferment oxydant indirect (anaéroxy- dase). (En commun avec M. L. Mar- chadier.), . , l^'ii [777 Pages . MM. BOUSSINESQ (J.). — Rationalité d'une loi expéiimentale de M. Ptirciiiy, pour l'écoulement des gaz par les orifices. . 29 — Application de la théorie générale de l'écoulement des nappes aqueuses in- filtrées dans le sol aux fortes sources des terrains perméables, et, en parti- culier, à plusieurs de celles qui ali- mentent Paris 117 — Sur l'unicité de la solution simple fun- damenlale et de l'expression asynipto- tique des températures, dans le pro- blème du refroidissement 4o'.i — Pouvoir refroidissant d'un courant fluide faiblement conducteur, sur un cylindre indéfini de section droite quelconque et dont l'axe est normal au courant. . 1 134 — Pouvoirrefroidissantd'uncourantfiuide, faiblement conducteur, sur un corps limité en tous sens 1 1 Scj — Est élu membre de la Commission char- gée de juger les concours du grand prix des Sciences maihémaliques; des prix Bordin, VaillanI, l'rancœur, Pon- celet pour 1904 1082 — Et de la Commission du prix Montyon (Mécanique) pour 190'i 1082 — Et de la Commission du prix extraordi- naire de 6000'', et du prix Plumey pour 1904 ' 10.S2 IJOUTROUX (Pierre). — Sur une classe de transcendantes multiformes 85o — Sur une classe d'équations dilTérenlielles à intégrales multiformes 1479 BOUTY (E.). — Cohésion diélectrique de l'argon et de ses mélanges C16 — Cohésion diélectrique de la vapeur sa- turée de mercure et de ses mélanges. 1C91 rOUVEAULT (L.). — Préparation des al- cools primaires au moyen des amides corrcS[)on(lants. (En commun avec M. C. Blanc.)... 148 - Purification et caraclérisation des al- cools 9«'l — Application de la réaction de Grignard aux éthers halogènes des alcools ter- tiaires 1 108 — Préparation des éllicrs x-!i-dicétoniques. (En commun avec M. J. IFnId.)... \ii\ — Synthèse totale du rhodinol, alcool carac- téristique de l'essenre de roses. (En commun avec M. Gourmand.) 1699 BOUVIER (E.-L.). — Sur le genre Ort- /««««i'aRathb elles mutations de cer- 177^ TABLE DES MM. Pa(;es. tains Alyidés ; jfi — Est nommé membre de la Commission chargée déjuger les concours des prix Savigny, Thore pour 1904 1 1 /, '. BRENANS (P.). — Composés iodés ob- tenus avec la métanitratiiline 1 io'! BUILLOUIN (Marcel) prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Mécanique, par le décès de M. Snr- rnu I -2G I BROCA (Akdué). — Quelques points de technique pour l'examen des organes au moyen des rayons N. Premiers ré- sultats relatifs à l'élude du cerveau. . ii(ii — Étude de la moelle épinière au moyen des rayons N. (Encommunavec M. A. Ziiiirncni.) 1209 — -Modifications de la radiation des centres nerveux sous l'action des anesthési- ques. (En commun avec- M. Jean Bec- ijueicl.) I >So — Sur les formes de l'éclairage de haute fréquence entre fils de platine de faible diamètre. (En commun avec M. Turchini.) 1 489 — Errata se rapportant à cette Communi- cation 164s BllOCHET (André). - Électrolyse de l'acide chlorique et des chlorates v.oo — Sur l'emploi du courant alternatif en électrolyse. (En commun avec M. /o- se])h Petit.) ; "nj — Sur l'influence des ions complexes dans l'électrolyse par courant alternatif. (En commun avec M. Joseph Petit.). li.j — Sur la dissolution électrolyiique du pla- tine. Nouveau procédé de préparation des platinocyanures.(En commun avec AUTEURS. MM. Pages. .M. Josejjh Petit.) logâ — Influence de la fréquence dans l'électro- lyse par courant alternatif. (En com- mun avec M. Juscpli Peti:. 1 1 4>.i BKOGGER est élu Correspondant, pour la Section de Minéralogie, en remplace- ment de -M. Cnrl vnn Zittel 67 '1 — Adresse des remercîments à l'Acadé- mie 797 BROUARDEL est (■lu membre de la Com- mission chargée de juger les concours des prix Montyon (Médecirie et Chi- rurgie), Barbier, Bréant, Godard, du barroii Larrey, Bellion, Mège pour igo'i "45 — Et de la Commission du prix Montyon (Statistique) pour igoj luod — Et de la Commission du prix .l.-J. Ber- ger pour 1 904 I v.oo BRUNHES ( Bernard). — Sur le rôle de la force centrifuge composée dans la dé- termination de sens de rotation des cyclones et tourbillons 1093 BRUNHES (Jean). - Sur le sens de rota- tion dos tourbillons d'eaux courantes dans l'Europe centrale 91 J BRUST (Ali'red ) soumet au jugement de l'Académie un 0 Nouveau barème au- tomatique pour calculs d'intérêts »... 1G80 BULL (Lucien). — Mécanisme du mouve- ment de l'aile des insectes ."jgo — Application de l'étincelle électrique à la chronopliotographie des mouvemenls rapides 753 BL'LLIER ( L.-.M.). — Sur un nouveau mode de fornialion du carbure de calciuin. . 904 BUREAU (Ed.). — Le teirain liouiller dans le nord de l'Afrique 1 629 c CALLANDRE.\U. — Sa mort est annoncée à l'AcadémiL' CALMETTE(A.). — Les sérums anliveni- meux polyvalents. Mesure de leur ac- tivité — Est nommé Correspondant pour la Sec- tion de Médecine et de Chirurgie, en remplacement de M. Lm'eran, élu membre tilc.Iaire dans la même Sec- tion — Adresse des remerci monts à l'Académie. 1S9 CALVET(L.). — La distribution géogra- phique des Bryozoaires marins et la théorie de la bipolarilé 3S4 CANTIN (G.). — Sur la destruction de l'œuf d'hiver du Phylloxéra par le ly- sol 178 C.4PELLE (Ed.) adresse ^es remerciments à l'Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la der- nière séance publique 334 CARNOT 6*1 élu membre de la Commission TABLE DES AUTEURS. ■779 MM. _ Pars, chargée de juger les concours des prix .lecker, Cahoiirs, Montyon r Aris insa- lubres) pour igo4 " 'i ' — Et de la Commission du prix Monlyon (Statistique) pour 1904 i-'oo CARPENTIIÎR. —Sur un système d'amor- tisseur barbelé. (En commun avec M. Fni'é.) i)'»'' — Errata se rapportant à celle Commu- nication '07-' CAliRK (P.). — Sur les éthers phospho- riques de la glycérine 47 — Sur les éthers phosphoriques du glycol. S-j CAULLERY. — Sur un organisme nouveau ( Peliiiatosphœra pofycirri, n. g., n. sp.), parasite d'une Annélide (Polycir- riis hœinatodf.s Clap.)et voisin des Or- thonectides. (Encommunavec M. Félix Mesnil . ) ai; CAVALIER (J.). — Sels d'argent et de plomb des acides monoalcoylphospho- riques 7(1/ CHARRIÉ (C). — Sur le principe de la construction d'un appareil d'optique destiné à obtenir de Vces- forts grossis- .sements 265 — Sur la fonction qui représente le gros- sissement des objets vus à travers un cône de cristal 31;) — Sur le diastoloscope elles résultais qu'il a permis d'obtenir 56ci — Enata se rapportant à cette Communi- cation ()5Ci — Sur les applications du diasloloscope à l'étude des déplacements des objets lu- mineux 7()(j CILVPE.U' (L.). — Différents régimes de l'étincelle fractionnée par soufflage. I Bn commun avec M. /. Lemoine.).. . (i^T — Errata se rapporlant à cette C.ominuni- calion •; ). i CIIAUABOT ( EvG.j. Formation des com- posés terpéniques dans lesorganes chlo- rophylliens. (En commun avec M. Alex. Hébert.) 38o — Recherches expérimentales sur la dis- tillation. (En commun avec M. J. Ho- rherolle.s. ) iyj — Recherches sur le mécanisme de la cir- culation des composés odorants chez la plante. (En commun avec M. G. La- Iniir.) 19.21) — Distribution de quelques substances or- ganiques dans la fleur d'oranger. (En MM. Pages. commun avec M. G. Lalnue.) i5i3 — Recherches sur l'acidité végétale. (En commun avec M. Jle.c. Hébert.) 1714 CIIARHONNIER adresse à l'Académie un Mémoire « Sur le sillage des navires en marche » 787 CHARPENTIER (Augistin). — Caractères différentiels des radiations physiolo- giques suivant leur origine musculaire ou nerveuse 45 — Sur certains phénomènes provenant de sources physiologiques ou autres, et pouvant être transmis le long de fils formés de différentes substances 194 — Sur l'action physiologique des rayons N et ■' des radiations conduites » 270 — Phénomènes divers de transmission de rayons N et applications 4 '4 — Kecherches sur l'émission de rayons N dans certains phénomènes d'inhibition. ( En commun avec M. Ed. Mcyer). . . 520 — Action des sources de rayons N sur dif- férents ordres de sensibilité, notam- ment sur l'olfaction, et émission de ravons N par les substances odorantes. 584 — Action des rayons N sur la sensibilité auditive 648 — Actions physiologiques des rayons Ni de Blondiot 048 — Généralisation, par les voies nerveuses, de l'action des rayons N appliqués sur un point de l'organisme 7i5 — Actions électives de plusieurs parties du corps sur certains écrans phospho- rescents 77* — Émission de rayons Ni dans les phéno- mènes d'inhibition. (En commun avec M. Edouard Mejer.) 832 — Renforcement spécifique de la phospho- rescence par les extraits d'organes dans l'exploration physiologique 919 I Oscillations nerveuses étudiées à l'aide des rayons X émis par le nerf 1 121 Sur le mode de propagation des oscilla- tions nerveuses i iS3 ^ Sur une preuve physique de l'adapta- tion entre les agents naturels et leurs organes percepteurs 1282 — Cas d'émission de rayons N après la mort 1 35 1 — Nouvel exemple d'adaptation physique entre un excitant naturel (vibration sonore) et l'organe percepteur cen- tral ■ i54o — Méthode de résonance pour la délermi- 1780 TABLE DES AUTEURS. MM. P.iges. nation de la fréquence ries oscillations nerveuses i ja'i CIIARRIN (A.). — Variétés d'origine, de nature et de propriétés, des produits solubles actifs développés au cours d'une infection 433 — L'autolyse des tissus de l'organisme animal et la genèse des phénomènes morbides i o(J i — Insuffisance de développement d'origine toxique (origine intestinale). ("En com- mun avec M. Le Play.) 717 Cll.ATIX. — Est élu membre de la Com- mission chargée de juger les concours des prix Desmazières, Montagne, de la Fons-Melicocq pour 190I iij") — Et de la Commission des prix Savigny. Thore pour 1901 1 1 j j CHAUVEAU (A.).'— La conlrjclion mus- culaire appliquée au soutien des charges sans dé[ilacemenl (travail statique du muscle). Confrontation de ce travail intérieur avec la dépense énergétique qui l'engendre. Influence do la valeur delà charge — Influence de la discontinuité du travail du muscle sur la dépense d'énergie qu'entraîne la contraction statique ap- pliquée à l'équilibration simple d'une résistance — Le travail musculaire et sa dépense énergétique dans la contraction dyna- mique, avec raccourcissement graduel- lement croissant des muscles s'em- ployant au soulèvement des charges ( travail moteur) 1GG9 — Est élu membre delà Commission char- gée de juger les concours des prix Montyon (Médecine et Chirurgie), Bar- bier, Bréant, Godard, du baron Larrey, Bellion, Mège pour 1904 1 14 J — Et de la Commission des prix Montyon (Physiologie expérimentale). Phili- peaux, Lallemand, Pourat, Martin - Damouretle pour 1904 1 145 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Pourat (Physiologie) pour l'année 190G 11 45 CIIAUVEAUd'VG.). — Sur le développe- ment des Cryptogames vasculaires.. . . Si 1 — Sur la persistance de la structure al- terne dans les cotylédons du Lamier blanc et de plusieurs autres Labiées. . 770 CHAVANiNE (G.j. — Nouveau procédé de I iG,: I )Gi MM. Pages. dosage des éléments halogènes dans les corps organiques : cas du chlore et du brome. (En commun avec M. H. Bnnbiany.) 85 CHÉNEVEAU (C). — Sur l'indice de ré- fraction des solutions i.l83 — Sur les pouvoirs réfringents des corps dissous. Lois approchées 1 578 CHENU (JE\Ni. — Recherches chimiques sur l'appareil thyruïilien. ( En commun avec M. Albert Mord.) 1004 IIIIESXRAU (G.). — Sur la diminution ap- parente d'énergie d'un acide faible en présence d'un sel neutre de cet acide. 9G8 ClIEVROTTIER (J.). - Action des oxy- dases artificielles sur la toxine téta- nique (En commun avec MM. Aiip;. Lumière et L. Lumière.) G5-2 CMOFARDET (P.). — Observations de la comète 1904» (Brooks) faites à l'Ob- servatoire de Besançon, avec l'équato- rial coudé 10 > 1 CHOFFAT (P.vui.). — Sur les séismes res- sentis en Portugal en igo3 3i3 CHRÉTIEN. — Etude cryoscopique des dissolutions dans le sulfure d'anti- moine. (En commun a\ec M. Guiii- chant.) 1 oGg CHRÉTIEN ( H.). — Les Léonides en igoB, et détermination de leur hauteur par des observations simultanées. (En com- mun avec M .M. Maurice Farina n et Em. Touchet) iop.4 CLAIRIN (J.). — Sur une classe d'équa- tions aux dérivées partielles du second ordre 1684 CLAUDEL (J.). — Adresse une Note « Sur la cause des variations de la pesanteur et ses rapports avec l'éleclricilé >>.... 837 Cb.WERIE (P.\sc.VLj. — VHrpliœne co- riacea, palmier textile de .Madagascar. 7GS CLÉMENT ( E.). — Action de l'acide for- mique sur le système musculaire 785 CLUZET. — Sur l'e.xcitation des nerfs par décharges de condensateurs 1 73 COLIN ( Li; R. P.).— Adresse ses remerci- mentsà l'.Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique 744 — Travaux géodésiques et magnétiques aux environs de Tananarive 1076 — Observations magnétiques à Tananarive. i3i8 COLSON (Albert). — Sur l'application des rayons Blondlot à la Chimie 902 TABLE DES AUTEURS. 1781 MM. PaRes. — Sur l'origine des rayons Blondiol déga- gés pendant les réactions chimiques. . 1098 — Sur l'emploi des rayons N en Chimie., x^-ïi COMMANDEUR. — Sur l'origine du lac- tose. Recherches urologiques chez la femme enceinte. (En commun avec M. Ch. Porcher.) 8O2 CONDUCHÉ (A.). — Sur une nouvelle ré- action générale des aldéhydes. ( En commun avec M. L.-J. Siiiimi.) si'l CONRAD DE LIEBHABEft soumet au ju- gement de l'Académie un Mémoire avant pour titre : « Guérison et pré- vention de la phtisie pulmonaire par l'almothérapie » 1Î2 CONSIDÈRE. — Influence des pressions latérales sur la résistance des solides à l'écrasement O'I ' CONTE (A.). — Utilisation des Champi- gnons enlomo[)hytes pour la destruc- tion des larves d'Allises. (En commun avec M. C. Faner.) 1 5^ CORDEMOY (H. Jacob de). — S-ir le double appareil sécréteur des DipU- ryx (Couiiiarouna). (En commun avec M. Edouard Herkcl.) j; — Sur une fonction spéciale des mycorhizes des racines latérales de la Vanille. . . . J91 CORET (Augustin). — Ouverture d'un pli cacheté contenant une Note relative à un projet d'horldge à pendule conique fonctionnant dans le vide ... l 'lâo — Ouverture d'un pli cachi-té lelatif à un « Instrument de mesures électriques pour courants continus et pour cou- rants alternatifs » iTiRi COTTON (A.). — Étude directe du tran- sport dans le courant des particules ultra-microscopiques. (En commun avec M . H. Mouto'i .) 1 ")S j — Transport dans le courant des particules ultramicroscopiques. (En commun avec M . H. jMoiitoii . ) 1 09>. CUUCHET (Ch.). — Sur des phénonicnes de réduction produits par l'action de MM. Pages. courants alternatifs. (En commun avec M. F. Pearce.) 36i COUPIN (Hrîvbi). — Sur l'as^similation des alcools et des aldéhydes par le Sterlg- Diatocystis nigrn 38g — Sur la biologie du Stcriamatoryslis vcr- sicolnr. (En commun avec M. Jean Fricdcl) II 18 COURTADE (D.). — Action motrice du pneumogastrique sur la vésicule bi- liaire. (En commun avec M. J.-F. Ci/rmi.) 1 358 COUTACNE (Georges). — De la sélection des petites différences que présentent les caractères à variations continues. . 54 — De la corrélation des caractères suscep- tibles de sélection naturelle 232 — De la sélection des caractères poly- taxiques dans le cas des croisements mendéliens 298 — Des caractères polytaxiqiies chez les es- pèces à l'éiat sauvage i52i CBÉMIEU (V.). — Stato-voltmèlre. Appa- reil mesurant de 2 à {0000 volts en équilibre stable 563 — Balance azimutale quadrifilaire 893 — Sensibilité de la balance azimulale 1090 CURIE (P.) — Examen des gaz occlus ou dégagés par le bromure de radium. (En commun avec M. Detvar.) igo — Erriitii se rapportant à celle Commu- nication jlio — Sur la disparition de la radioactivité in- duite par le radium sur les corps so- lides. (En commun avec W.J.Diinne.). 683 — Loi de disparition de l'activité induite par le radium après chauffage des corps activés. (En commun avec JL /. Diinnc.) 748 — Sur la radioactivité des gaz (pii se dé- gagent de l'eau des sources thermales. (En commun avec M. A. Laborde.). 11 5o — Aclioii physiologique de l'énuination du radium. (En commun avec MM. Cli. /l„iir/iard e[. T. Ballhaznrd. ) 138/1 I) D.4NGEABD ( A.). — Sur le développement du périthèce des Ascobolées 223 — Sur le développement du périthèce chez les Ascomycètes 642 — Observations chez les Gyimioascées et C. R., 1904. I" Semestre. (T. CXXWIU.) les Aspergillacées i235 DANIEL (Lucien). — Sur les ull'ets du greffage do la Vigne. (En commun avec M . Ch . Laiav/il .) 332 DANNE (J.). — Sur la dispantion de la 190 I 782 TABLE DES MM. Ha(;es. radioactivité induite par le radium sur les corps solides. (En commun avec M. P. Curie.) CSS ^ Loi de disparition de l'activité induite par le radium après chauffage des corps activés. (En commun avec M. /'. Curie.) •^'\H DAIUiUUX (Gaston) est élu membre d'une Commission chargée de présenter une liste de candidrits pour la place d'asso- cié étranger laissée vacante par le décès de Sir Ccorge-Cahriel Stn/ic.t. . 334 '- Est élu membre de la Commission chargée de juger les concours despri.K Jérôme Ponti, Trémont, Ge^ner, Lan- nelongue pour 1904 i ic)y — Et de la Commission du prix Wilde pour 1904 I -ioo — Et de la Commission du prix Houllevigue pour 1904 I ioo — El de la Commission du prix Saintour pour 1904 1200 — Et de la Commission du prix.I.-J. Berger ])our igo4 I ioo — Est nommé membre de la Commission chargée de présenter une question de grand prix des Sciences mathématiques (prix du Budget) pour l'année igoG. . 1824 — Et de la Commission chargée de pré- senter ime (piestion de prix Bordin (Sciences mathématiques) pour 1906.. riai — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Vaillant (prix général) poiir l'année ujoO lij.^ — Et de la Commission chargée déjuger les concours du grand prix des Sciences mathématiques; des prix Boidin, Vail- lant, Francœur, Poncelet pour 1904.. loS' — Et de la Commission des prix Pierre Guzmann, Lalande, Valz, Janssen pour 1904 1082 — Et de la Commission chargée de décer- ner le prix Leconle 147G M. le Secrétaire perpétiel présente à l'Académie plusieurs Mémoires du D'' £. Fischer, de Zurich i 1 l(i — Signale le Tome IX des « Œuvres de Gauss » ; un Volume de MM. Imbcaux, Hoc, Van Hinl et l'eter, 34. — Divers Ouvrages de M. Marcel Brillmiin et de M. F.-.4. Le Double, iBa. — Divers Ouvrages de M. Raymond Durand- Fardel, de M. /.. Lecornu et de M. Muiiinerqaé, 253. — Un Ouvrage AUTEURS. *1M. Pages, de M. Cossinanii ayant pour titre : « Essais de Paléocunchyologie compa- rée », 55 1. — Divers Ouvrages de M. H. Lebesgiie, de M. Mascart, de M. Alfred Jngnt, de M. J. Ricco, de MM. /. Ricco et .V. ^Jrcidiaconoelde M. -/. Crui'el. C74. — Divers Ouvrages de M. ICinile Top.sent, de MM. J . Hett- ne 1784 TABLE MM. P DOYEN DE LA SECTION DE MÉDECINE ET CHIRURGIE (le) est désigné pour faire partie de Id première Section de la Commission leciinique de la Caisse des recherches scienlifiques DOYON. — Ablation des parathyroïijes chez l'Oiseau. (En commun avec M. ./. Jonty.) — Action de diverses substances sur le glvcos^éne du foie. (En commun avec U. Kareff.) — Eli'et do l'ablation du foie sur la coagu- labiliK' du sang. (En commun avec M. N.Kiirejf.) DKEYER (G.). — Recherches .sur les effels physiologiques du radium. (En com- mun avec .M. C.-J. Salomimscn.). . . . DUBOIS (Raphaël). — A()plications des rayons X à la recherche des perles fines — Sur les perles de nacre — Sur le mécanisme pécrétoire producteur des perles DIJCLAUX (P.). - Sa mort esl annoncée à l'Académie DUCLAUX (Jacques). — Nature chimique des solutions colloïdales — Sur l'entraînement par coagulation. . . . — Sur la coagulation des solutions collo'i- dales DUFOUR (A.). — Formation de l'hydro- gène silicié Si H' par synihèse direcle à partir des éléments DES "AUTEURS. iges I JG; 15^3 3oi 583 I I TJ 57. 8.. 9 lO-iO MM. P — Réduction de la silice par l'hydrogène. — Volatilisation apparente du silicium dans l'hydrogène DUHEM (P.). — D'une condition nécessaire |)Our la stabilité initiale d'un milieu élastique quelconque — Sur quelques formules utiles pour dis- cuter la stabilité d'un milieu vitreux. — D'une condition nécessaire pour la sta- bilité d'un milieu vitreux illimité — ^Modifications permanentes. Sur les pro- priétés des systèmes afTeclés à la fois d'hystérésis et de viscosité — Effet des petites oscillations de l'action extérieure sur les syslijmes affectés d'hystérésis et de viscosité — Effet des petites oscillations de la tem- pérature sur un système affecté d'hys- térésis et de viscosité — Effet des petites oscillations des condi- tions extérieures sui- un système dé- pendant de deux variables - Influence exercée par de petites varia- tions des actions extérieures sur un système que définissent deux variables affectées d'hystérésis DUMONT (J.). — Sur la répartition de la potasse dans la terre arable — Sur les engrais hu'miques complets. . . . DUPARC (L.). — Sur une nouvelle variété d'orthose DUSSAUD adresse une Not(^ « Sur un nouvel appareil de projection " âges. 1101 Il 1)9 ^4' 844 942 1196 ■ 171 2l5 "429 714 929 li EBERHARDT (Pu.). - Remarques sur quelques piirticularités de la flore de Long Island 10") 1 EGLNITIS (B.). — Sur l'état microscopique des pôles et les spectres des décharges. 1208 (•iGOROV (D.-Th.). — Sur une classe par- ticulière de systèmes conjugués per- sistants 885 FABRY (Cii.i. — Sur la mesure optique de la différence de deux épaisseurs. {En commun avec iM. J. Pcmt.) G7G — Sur les raies satellites dans le spectre du cadmium 81 j — Sur le spectre du fluorure de calcium dans l'arc électrique i5Si FABRV ( Louis). — Sur la véritable valeur du grand axe d'une orbite cométaire lorsque l'astre est très éloigné du So- leil, et le caractère supposé hyperbo- lique de la comète 1890 II 335 F.AGE (Louis). — Sur les formations er- gastoplasmiques des cellules néphri- diales de sangsue ( Hirmln medicimilis) 1 4 jo FAR.\L\N (AUmucE). — Les Léonides en 1903, et détermination de leur hau- teur par des observations simultanées. TABLE DES AUTEURS. 178,5 MM. Pages (En commun avec MM. Em. Touch/rt el //. Chrétip/i.) i<>'- i i F.\TOU. — Sur les séries entières à coefli- cienls entiers 3 i ' FAURÉ (Emmanuel). — Snr le pédoncule rie quelques Vorticelles ()!)' KAVÉ. -- Sur un système d'amortisseur barbelé. (En commun avec M. Cnr- pentier. 1 9'' ' Errata se rapporlant à celle Communica- tion '<>7' FA VET (G.I. — Élrmenis provisoires delà comète Brooks (1904, avril 16) loii FEUNBACH (A.). —Rétrogradation el coa- gulation de l'amidon. (En commun avec MM. L. Maqiœnne el /. IVolff) il!) — Quelques observations sur la composi- tion de l'amidon de pommes de terre, i '8 — Nouvelles observations sur la formation diastasique de l'amylocellulose. ( Kn commun avec M. /. fFi>l(f.) S 1 (i FERRUS. — Augmentation du travail utile des attelages par l'eiuploi des appareils élastiques de traction. (En commun avec M. Machart lOi FLAHAULT est élu Correspondant, pour la Section de Botanique, en reiuplace- munl de M. Millardct 1171 — Adresse des remercUnents à l'Acadcmie -\'\ FLEURENT. — Errata se rapportant à une Communication du 28 décembre igoS, .'iur « La relation qui existe entre la proportion de gluten contenu dans les différents blés et la proportion des ma- tières azotées totales » 1 1(1 FORCRAM) (DE). — Sur les peroxydes de zinc 1 '9 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 3iG F(3REL ( F. -A.). — Le cercle de Bishop de 1902-1904 088 FORTIN (Cil.). — Sur la déviation électro- statique des rayons magnétocatho- diques 1 59 i FOSSE (R.). — Nouveaux phénols dinaph- topyraniques «S-.* MM. Pages. — Copulation des sels de dinaphtopyryle avec les aminés aromatiques di-alcoy- lées 575 — Recherches sur la série dinaphtopyra- iiique 10 Ji FOUQUÉ. — Sa mort est annoncée à l'Aca- riéniie (3o i F0URE.4U ( F.). — Découverte de gîtes fossilifères dans le Djoua, à l'est rie Timassânine ( Sahara ) i âa- FOURNEAU (E.). — Sur quelques amiiu)- alcoolsà fonction alcoolique tertiaire. 766 FOURTAU adresse ses remercîments à l'Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique 8S5 FOVEAU DE COURMELLE. - La Radiothé- rapie, moyen de diagnostic et de thé- rapeutique de certains fibromes ii4 FRAICHET (L.). — Sur la relation qui existe entre les variations brusques de la réluctance d'un barreau d'acier ai- manté soumis à la traction et la for- mation des liffncs de Lû'lm 355 FliANÇOIS-FRANCIv prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place vacante, dans la Section de Mé- decine et Chirurgie, par Ir décès de M. Marey 1 568 FUEUNDLER ( P.). — Recherches sur les azoïques. Réduction des acélals et des acides nitrobenzoïques -.'.Hg — Transformation des azo'iques à fonction alcool orthosubslituée en dérivés inda- zyliques 1276 — Sur la réduction de l'alcool o-nitroben- zyli(iue. Remarques générales sur la formation des dérivés indazyliques. . . i4i5 FRLYCINET (de) est élu membre de la Commission chargée de juger le con- cours du prix Morilyoïi i Slatisticpic) pour 1904 l'-oo FHIEDEL (.Iean). —Sur la biologie du ^/c- rigmatocystis versirolur. . En coiumun a \ ce M . Henri C nu pin .) i r 1 S GÂGNIÈRE adresse une Note sur « L'exis- tence d'une gaine gazeuse autour rie la tige de platine de l'interrupteur électrolytique quand le phénomène lumineux a disparu » 4 ' o — Aspect des étincelles données avec un interrupteur VVehnell par le secon- daire de la bobine à la fermeture et à 1786 TABLE DES i\lM. Pa|;es. romorlure du coorant priiniiiro SfiQ GAIFFIÎ. — Dispositifs dp proloction pour sources iMi^ctriques alimentant les <.'é- nérateurs de haute fréquence. ( En commun avec M. iV ArsoruHil ) Saj GAILLARD (Gxston). — Polaristrohoaié- Irographe ou polarimèlre enregistreur faisant périodiquement le point par un mouvement alternatif de l'analyseur.. 853 GALIMARD (J.). — Sur une albumine ex- traite des œufs de grenouille 1 35 i GALLAUD (J.). — De la place systéma- tique des endophvtes d'Orrliidées.. . . m ! GALLEHAND (R.). — Une moelle alimen- taire de palmier de Madagascar wio GALTIER (Cl soumet au jugement de l'Aca- démie un Mémoire et des photogra- phies 0 Sur les radiations humaines ». 1 1 '. GARRIGOU (F.). — État colloïdal des mé- taux dans les eaux minérales : oxydases naturelles, leur action thérapeutique, icii»; — Le sulfure de calcium contre la cuscute et autres parasites nuisibles à l'agri- culture 1 ')49 GARRIGUE (L.). — Action do l'acide for- mique sur l'organisme 83/ GATIN (C-L.). Sur les phénomènes mor- phologiques de la germination et sur la structure de la plantule chez les Palmiers 5ç)4 — Sur les états jeunes de quelques Pal- miers 1625 GATIN-GRUZEWSKA (M"" Z.). — Les poids moléculaires du glycogène i(>3i GAUDR'i' (Ai.BEUT). — Président sortant, fait connaître à l'Académie l'état où se trouve l'impression des Recueils qu'elle publie, et les changements survenus parmi les meEiibres et les correspon- dants pendant le cours de l'année U)o3 i3 — Est élu membre d'une Commission chargée de présenter une liste de can- didats pour la place d'Associé étran- ger, laissée vacante par le décès de Sir Gcorge-Gnhricl Stnhcf. 334 — Et de la Commission du prix Saintour pour 1904 ijoo — Et de la Commission chargée de iiré- senter une question de prix Vaillant (Prix général) pour l'année kjoO.... i32( GAUTHIER (D.). — Combinaison du sac- charose avec quelques sels métal- liques 'Î38 GAUTIER (Armand) présente son Ouvrage AUTEURS. MM. Pages, sur n l'Alimentation et les régimes » . . i i t — Présente la a' édition de son Ouvrage sur n l'Alimentation et les régimes >> . . i(')7() — Est élu membre delà Commission char- gée de juger les concours des prix Jec- ker.CahourSjMontyon (Arts insalubres) pour 19C14 1 145 GELLIT (Jules 1 soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : 0 Invention nouvelle; le point d'arrêt dans l'air » 4*'6 GENGOU. — Agglutination et hémolyse des globules sanguins par des préci- pités chimiques 99.(1 GENVRESSE (P.). — Action de la para- formaldéhyde sur les sesquiterpènes. . 1228 GERNEZ (D.)! — Sur les deux variétés jaune et rouge d'iodure thalleux et la détermination du point normal de leurs transformations réciproques i\ — Est nommé membre de la Commission chargée de juger les concours du prix extraordinaire de 6000'''' et du prix Plumey pour 1904 108 >. — Et de la Commission des prix Binoux, Gay, Tchihatchef, Delalande-Guéri- AUTEURS. 1 787 M M . Pages . neau pour 1904 1082 — Et de la Commission chargée de juger les concours des prix Savigny, Thore pour 1904 1 1 I J — Est nommé membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Gay (Géographie physique) pour I go6 1 )24 GRANDJEAN adresse des remerciments à l'Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance public|ue 35 GRANGER (Albert). —Sur un arséniure de cadmium 574 GRIFFON (Ed.). — Recherches sur la transpiration des feuilles d'Eucalyptus, i Hy riRIGNARD (V.). — Nouveau procédé de synthèse d'alcools tertiaires au moyen des combinaisons organomagnésiennes. 122 — Action du magnésium et des combinai- sons organomagnésiennes sur le bro- mophénétol ic (S (llil.MAL (Emilien). — Sur l'essence d'--/r- thendsia lierba nlba d'Algérie 722 GUIÎBHARD (Adrien). — Essai de repré- sentation de la loi du développement photographique en raison de sa durée. 491 lil'IîDRAS (Marcel). — Sur la présence de l'étaiu dans le département de la Lozère 1 1 2 1 — Sur le sulfate de baryte de la Lozère. . i44o — Errnia se rapportant à cette Commu- nication l6'J2 GUICHARD (C). — Sur les systèmes do deux surfaces dont les lignes de cour- bure se projettent sur un plan suivant les mêmes courbes 2â8 — Sur un groupe de problèmes de Géo- métrie 466 — Est élu Correspondant pour la Section de Géométrie, en remplacement de .M . Lipscliitz 797 — Adresse des remerciments à l'Académie. 847 GUIGNARD est élu membre de la Commis- sion chargée de juger les concours des prix Desmazières, Montagne, do la Fons-Melicocq pour 1904 1 1 45 GUILLAUME (J.). — Observations du So- leil faites à l'Observatoire de Lyon ( équatorial de o"',i6) pendant le troi- sième trimestre de igo'! 254 — Observations du Soleil faites à l'Obser- vatoire de Lyon pendant le cpiatrième trimestre de 190 ; 847 1788 MM. TABLE DES Pages. — Observa lion delà comète Brooksd 904 «) faite à rcqiinlori:il coudé de l'Observa- toire de Lvon io83 GUlLLEiMIN (Â.). — Sur l'osmose 3S — Errata se rapporlant à celte Commu- nication S^'d — Sur l'osmose. Uéponse à M. A. Ponsot. 802 GUILLET (Léon). —Sur la constitution et les propriétés des aciers au vanadium. oG; — Nouvelles recherches sur la cémentation des aciers au carbone et des aciers spéciaux iCoo — Errata se rapporlant à cette Communi- cation 1740 GUINGHANT. — Élude cryoscopi(|Ho dis dissolutions dans le sulfure d'anti- moine. ( En commun avec M. Chrétien.) lalWj GUTTON ( C). — Action des champs ma- gnétiques sur des sources lumineuses peu intenses '^tiS — Sur l'effet magnétique des courants de conveclion 3 r2 — Sur l'action des champs magnétiques sur les substances phosphorescentes.. 508 — Action des oscillations hertziennes sur des sources de lumière peu intenses. . 903 — Influence de la couleur des sources lu- mineuses sur leur sensibilité aux rayorrs N r '>\)i GUVE (Ph.-A.) — Sur ks poids atomiques de l'oxygène cl de l'hydrogène et sur la valeur probable d'un rapport ato- mique. (Eu commun avec M. Ed. Mallel.) ro> i — Nouvelle inétlrodu pour la dt/lerraina- tion exacte du poids moléculaire des AUTEURS. MM. Pages, gaz permanents; poids atomiques de l'hydrogène, drr carbone et de l'azote. 121 '5 — Poids atomique de l'azote : Analyse par pesée du pr'oloxyde d'azote. (En com- mun avec M. St. Bngrhin.) r494 GUYON (L) est élu membre de la Com- mission chargée de juger les concours des prix Montyoïi (Médecine et Chi- rurgie), Barbier, Bréant, Godard, du baron Larrey, Bellion, Mègepour r9c)4. r j '|5 GUVON (J.-F.). — Action motrice dupneu- mogastrique sur la vésicule biliaire. (En commun avec M. D. Cimrtade.). l'yi^ GUVOT. — Sur quelques dérivés du lélra- mélhyldiaminophényloxanthranol. (En commun avec iM. Stœ/iliag.) ■< r r — Action du bromure de phénylmagné- sium sur l'anlliraquinone. Dihyiirure d'anihracène Y-dihydroxylé-Y-diphé- uylé symétrique. (En commun avec M. A. Haller.) îij — Sur le Y-diphénylanlhracène el le dilry- rlrure de Y-diphénylanlhracène symé- triques. ( En commun avec M. J. Haller.) r >.5r OLiYOU (E.) est élu membre do la Commis- sion chargée de juger les concours du prix extraordinaire de fiooof'', et drr prix Plumey pour 1904 roSi — Et de la Commission des prix Binoux, Gay, Tchihalchef, Delalande-Guérineau pour 1904 I o8'2 — Et de la Commission chargée de pré- senter une quesiion de pris Gay (Géo- graphie physique) pour rgoG 1 3->4 II H.AClIET-SOUi'LET (René) adresse une Noie ayant pour titre ". « Des erreurs chez les animaux par suite d'associa- tions étroites des sensations >- i5GS HALLER ik.]. — Action du broirrure de phénvlmagnésium sur l'anthraquinone. I)ihydrure d'anihracène Y-dihydioxylé- Y-diphénylô symétrique. (En commun avec M. .4. Guynt. \ 827 — Éludes réfractométriques relalr\cs à la constitution de quelques acides mé- thiniques cyanés. (En commun avec M. P.-Th. Mtdlcr.) 4 i" — Sur un nou>eau nrodc de pri'paralion des dérivés aicoyiés el alcoylidéniques des cétones cycliques. Application à la préparation des alcnyimenthones 1 r Sg Sur le Y-diphénvIanthracène el ledihy- drure de Y-diphénylarrthracène symé- triques. (En commun avec M. A. Guyot.) ri5 r Induence qu'exerce, sur le pouvoir ro- tatoire de certaines molécules, leur combinaison avec des radicaux non saturés. Éther-s allyliques du bornéol, du menthol, du S-méthyicyclohexanol etdu linalool. (En commun avec .M. F. Mardi.) i6()5 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. — Est élu membre de la Commission char- gée (le juger les concours des prix Joc- ker, Caliours, Montyon (Arts insa- lubres) pour 1904 1 1 45 HAMONET (J.)- — Préparation des éthers- oxydes au moyen des composés ma- gnésiens et des étliers méthvliques halogènes KCH'^OR ". Si3 — Éthers oxydes halogènes R0(CH2)«X; leurs composés magnésiens RO(CH^j''i!dgX; nouvelles synthèses dans la série du tétraméthylène 97 '1 — Synthèses dans la série pentaméthylé- nique : diamyline du pentanediol C'n'iO(CH^)^OC5Hii 1G09 dibromopentane et diiodopentane i-5. HAMY (Maurice). — Sur le spectre du zinc 9^9 — Sur la fixité des raies solaires r iJC — Est porté sur la liste de candidats pré- sentés par la Section d'Astronomie, à la place vacante par le décès de M. Callandreau.) loi i — Et sur la liste de candidats présentée à M. le Ministre de l'Instruction pu- blique pour une place d'astronome ti- tulaire vacante à l'Observatoire do Paris 1200 HANRIOT. — Sur l'or colloïdal 1044 HARTOG (M.). — Des chaînes de force et d'un nouveau modèle magnétique des mitoses cellulaires HATÛN DE LA GOUPILLIÈRE est élu membre de la Commission char- gée déjuger le concours du prix Mon- tyon (Mécanique) pour 1904 — Et de la Commission du prix Montyon (Statistique) pour 1904 iïoo HATT est élu membre de la Commission chargée de juger les concours du prix extraordinaire de 6000^'', et du prix Plumey pour 1904 1082 — Et de la Commission des prix Binoux, Gay, Tchihatchef, Delalande-Guéri- neau pour 1904 1082 — El de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Gay (Géo- graphie physique) pour 1906 1824 HAUG (Emile). — Sur les racines des nappes de charriage dans la chaîne des Alpes 60 I J23 1082 1789 MM. Pages . — Sur la faune des couches à Cemtodus crétacées du Djoua, près Timassânine (Sahara) iiî. — VX de la Commission des prix Hébert, Hughes, Kastner-Boursaultpour 1904. 108?, — Et de la Commission des prix Jérôme Ponti, Trémont, Gégner, Lannelongue pour 1904 1 199 Et de la Commission du prix Wilde pour 1 904 > 200 — El de la Commission du prix HouUe- vigue pour 1904 1200 — Et de la Commission du prix J.-J. Ber- ger pour 1904 1200 — Et de la Commission chargée de décer- ner le prix Lecoute 147O LÉVV (Auguste Michel ) communique à l'Académie un télégramme de ^l.Iùlian, relatif à une secousse sismiquc 55 1 LÉVY (Henri Michel). — Sur la fragilité des métaux. (En commun avec M. J. Pérot.) 474 LINDET (L.;. — Sur l'inversion du sucre. Jo8 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. - Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place vacante dans la Section d Économie rurale, par le décès de ^L Uiichmx i 569 - Sur la maturation progressive des fro- mages. (En commun avec MM. Louis Ammann et Hnuilet) 164O - Est porté sur la liste de candidats pré- sentée pour la place vacante dans la Section d'Économie rurale, par le décès de M. Duclaux 1645 LIPPMANN (G.) présente à l'Académie le Volume de la Connaissance des Temps pour l'an 190(1, publiée par le Bureau des Longitudes 55i - Action du magnétisme terrestre sur une tige d'acier invar destinée à un pen- dule géodésique 1073 — Est élu membre de la Commission char- gée déjuger le concours des prix Pierre Guzmann, Lalande, Valz, Janssen pour iyo4 1082 — Et de la Commission des prix Héberl, Hughes, Kastner-Boursaultpour 1904. 1082 LOCQUIN (René). — Procédé de caracté- risa tion des acides gras 1274 LŒWY. — Sur les premiers fascicules du « Catalogue photographique du Ciel « publiés par M. Trépied laS — Est élu membre de la Commission char- gée déjuger le concours des prix Pierre Guzmann, Lalande, Valz, Janssen pour 1904 1082 — Et de la Commission du prix Wilde pour 1904 120O LOUITON (AiG.) adresse un Mémoire accompagné de plans, ayant pour titre : (1 Aviateur, tables aériennes >j 1 1 5 LOVERDO (J. DE).— L'étouffage des cocons par le froid artificiel 1434 LUMIÈRE (AuG.). — Action des oxydases artiûcielles sur la toxine tétanique. (En commun avec MM. L. Lumière et /. ClieiTotticr.) 652 — Sur une nouvelle méthode d'obtention de photographies en couleurs, t En commun avec M. L. Lumière.) 1337 LU.MIÈRE (L.). — Action des oxydases artificielles sur la toxine tétanique. (En commun avec MM. Aiig. Lumière et /. Chevroltier.') 652 — Sur une nouvelle méthode d'obtention de photographies en couleurs. (En commun avec M. Aug. Lumière). . . . 1837 TABLE DES AUTEURS. 795 M MM. Pages. MACÉ DE LÉPINAY (.).). — Sur la prodac- tion des rayons N par les vibrations sonores 77 — Sur la possibilité de montrer, par un phénomène de contraste, l'action ob- jective des rayons N sur le sulfure de calcium luminescent 798 MACHART. — Augmentation du travail utile des attelages par l'emploi des appareils élastiques de traction. (En commun avec M. Ferriis.) i65 MADER. — Sur les fibres musculaires du cœur chez la Nasse i5i- MAILHE (Alph.). — Réduction directe des dérivés halogènes aromatiques par le nickel divisé et l'hydrogène. (En com- mun avec M . Pniil Sabnlier.) 245 — Erriita se rapportant à celte Commu- nication 436 — Action du nickel réduit en présence d'hydrogène, sur les dérivés halogènes de la série grasse. (En commun avec M. Paul Sabnlier.) 407 — Synthèse d'une série d'alcools tertiaires issus du cyclohexanol. (En commun avec M. Pnut Sribatier.) i32i MAILLET (Ed.mond). — Sur les fonctions monodromes et les nombres transcen- dants 262 — Sur les nombres quasi-rationnels et les fractions arithmétiques ordinaires ou continues quasi-périodiques 4 10 — Sur les équations de la Géométrie et la théorie des substitutions 890 — Errata se rapportant à cette Commu- nication • ion — Sur les décrues des rivières io3o MALAQUIN (A.). — La céphalisalion chez les Annélides et la question du méla- mérisme 821 MALLET (Ed.). — Sur les poids atomiques de l'oxygène et de l'hydrogène et sur la valeur probable d'un rapport ato- mique. (En commun avec M. Pli.-.l. Ciiye.) io34 MANDOUL (A.). — Sur l'action toxique des Vers intestinaux. (En commun avec M. L. Jammex.) 1734 MANGIN (L.). — Nouvelles observations sur la phthiriose de la 'Vigne. (En MM. Pages. commun avec M. P. Viala.) 629 MAQUENNE (L.). — Rétrogradation et coagulation de l'amidon. (En commun avec MM. J. Fernbacli et /. JFnlg.). 49 — Sur la formation et la saccharificalion de l'amidon rétrogradé 21 3 — Sur la nature de la fécule crue 873 — Recherches sur la ricinine. (En com- mun avec M. L. Pliilippc) 5oG — Sur les phényluréthanes des sucres. (En commun avec .M. Gondivin.) 633 — Est porté sur la liste de candidats pré- sentée pour la place vacante dans la Section d'Économie rurale, par le décès de M . DtLcIaiij: i645 — Est élu Membre de la Section d'Écono- mie rurale, à la place vacante par le décès de M Duclaux 1679 MARAGE. — Contribution à l'étude rie l'audition 428 MARBOUTLN. —Contribution à l'étude des filtres à sable. Filtres ouverts 1008 MARCEAU (F.;. — Sur la structure du cœur chez les Céphalopodes 1 177 — Adrt'jise une Note « Sur la structure des muscles adducteurs des Lamelli- branches » 1 246 — Sur les fonctions respectives des deux parties des muscles adducteurs chez les Lamellibranches ra43 MARCH (F.). — Influence qu'exerce, sur le pouvoir rotatuire de certaines jnolé- cules, leur combinaison avec des radi- caux non saturés. Élhers allyliques du bornéol, du menthol, du jî-méthylcy- clohexanol et du linalool. (En commun avec M. J. Huiler.) i(')65 MARCHADIER ( L.). — Étude de la réaction provoquée par un ferment oxydant in- direct (anaéroxydase). (En commun avec M. E. Bounjuelot.) 1 432 MAREY. — Remarques au sujet de la Note précédente 1 1>7 — Est élu membre de la Commission char- gée de juger les concours des prix Montyon (Médecine et Chirurgie), Barbier, Bréant, Godard, du baron Larrey, Bellion, Mège pour 1904 ii45 — Et de la Commission des prix Mon- tyon (Physiologie expérimentale), Phi- 1796 TABLE DES MM. Pafrps. lipeaux, Lallemand, l'ourat, Martin- Damourette pour 1904 r i JS — El de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Pourat (Physiologie) pour l'année 1906 1 145 — Sa morl est annoncée à l'Académie... . 11 85 MARIE (C). — Action de l'acide carbo- nique sur les solutions d'azolite de sodium. (En commun avec M. R. Mar- quis.) 307 — Action de l'acide carbonique sur les so- lutions d'azotite de sodium. (En com- mun avec M. R. Marquis.) Gg4 — Sur la préparation et les propriétés de l'acide hypophosphoreux 1216 — Sur quelques acides phosphores mixtes dérivés de l'acide hypophosphoreux . . 1707 MARQUIS (R.) adresse des remercîmentsà l'Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la der- nière séance publique 33 — Action de l'acide carbonique sur les so- lutions d'azotite de sodium. (En com- mun avec M. C. Marie.) 3O7 — Action de l'acide carbonique sur les so- lutions d'azotite de sodium. ( En com- mun avec M. C. Marie.) 6g4 MARTEL (E.-A.;. - Sur le gouffre-tunnel d'Oupliz-Tsiké (Transcaucasie 1 ii8 — Sur la source sulfureuse de Malsesta (Transcaucasie) et la relation des ca- vernes avec les sources thermo-miné- rales 999 MARTONNE (E. de). - Sur l'évolution du relief du Plateau de Mehedinli (Rou- manie) io58 — Sur la plate-forme des hauts sommets des Alpes de Transylvanie 1440 MASCÂRT est élu membre de la Commis- sion chargée de juger les concours des prix Jérôme Ponti, Trémont, Gegner, Lannelongue pour 1904 1 1 99 — - Et de la Commission du prix Wilde pour 1904 1200 — Et de la Commission du prix Houlle- vigue pour 1904 r.îoo — Et de la Commission du prix Saintour pour 1 904 1 200 — Et de la Commission du prix J.-J. Ber- ger pour 1904 1200 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Vaillant (prix général) pour l'année 1906 1824 — El de la Commission chargée de décerner AUTEURS. MM. Pages. le prix Leconte 1476 — Et de la Commission chargée de juger le concours des prix Hébert, Hughes, Kastner-Boursault pour 1904 1082 — M. le Président annonce à l'Académie la mort de : — M. Cnllandreau. Membre de la Section d'Astronomie 4oi — M. Emile Laurent, Correspondant pour la Section d'Économie rurale 537 — M. Fnuqué, Doyen de la Section de Mi- néralogie 60 ( — M. Perrotin, Directeur de l'Observatoire de Nice, Correspondant pour la Section d'Astronomie 60a — M. Duclim.v. Membre de la Section d'Éco- nomie rurale 1129 — M. Sarrau, Membre de la Section de Mé- canique 1 185 — M. Marey, Membre de la Section de Mé- decine et Chirurgie ii85 — M. Williamsnii, Correspondant pour la Section de Chimie 1 188 — Présente un Volume ayant pour titre ; « Rapport du Comité météorologique international, réunion de Soulhporl. 1903 » 744 — Annonce à l'Académie que, en raison des fêtes de Pâques, la séance du lundi 4 avril est remise au mardi 5 avril.. . 7S9 — Annonce à l'Académie que, en raison des fêtes de la Pentecôte, la séance du lundi 23 est remise au mardi 24 1 189 -MATIGNON (Camille). — Réactions colo- rées de l'acide vanadique et de l'éthé- nol 82 — Méthode générale de préparation des chlorures anhydres. (En commun avec M. F. Bourion.) 63i — Transformation des oxydes et sels oxy- génés en chlorures. (En commun avec M. F. Bourion.) 760 .MAURAIN (Cm.). — Étude de comparaison des procédés de réduction de l'hysté- résis magnétique 7Î i MAYER (André). — Action des radiations du radium sur les colloïdes, l'hémo- globine, les ferments et les globules rouges. (En commun avec M. Victor Henri.) 521 — Études sur les solutions colloïdales. Application de la règle des phases à l'étude de la précipitation des colloïdes. (En commun avec M. Victor Henri.). 757 TABLE DES AUTEURS. '797 MM. Pages. — Sur l'action du sang rendu hépatotoxique par injections intrapéritonéales -ri). — Action du carbone sur la chaux vive à la température de fusion du platine 243 — Présente à l'Académie les premiers fas- cicules des Tomes I et III de son « Traité de Chimie minérale » 4^3 — Sur la solubilité du silicium dans le zinc et dans le plomb. (En commun avec M. F. Siemens. ) 65- — Sur un nouveau mode de formation du carbure de calcium — Nouvelles recherches sur la densité du fluor — Sur quelques constantes physiques des fluorures de phos|ihore 78g — Sur la présence de l'argon dans les gaz des fumerolles de la Guadeloupe 906 — Action du silicium sur l'eau à une tem- pérature voisine de loo". (En commun avec M. F. Sicinetis .) 939 — Sur l'électrolyse du chlorure de cal- cium — Étude sur la solubilité du silicium dans l'argent. Sur une variété de silicium cristallisé soluble dans l'acide fluorhy- driqiie. (En commun avec M. F. Sie- mens.) 1299 — Sur un nouveau carbure de molybdène MoC. (En commun avec M. K. Hoff- mann.), 1 558 — Sur la distillation d'un mélange de TABLE DES AUTEURS. MM. 661 728 1194 1145 i324 Pages. deux métaux. (En commiin avec M. O'Fcirrclley) 1659 — Est élu Membre d'une Commission chargée de la vérification des comptes de l'année 1903 i4oo — Est élu membie de la Commission char- gée do juger les concours des prix Jecker, Cahours, Monlyon (arts insa- lubres) pour 1904 — Et de la Commission du prix Sainlour pour 1904 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de prix 'Viiillant (Prix général) pour l'année 190G.... — Et de la Com.mission chargée de décer- ner le prix Leconte 1476 MOLLI.AnD( Marin ).— Mycélium et forme conidienne de la Morille 5i6 MOND (RoBKHT-LuDWiG). — Nouveau type perfectionné de clironographe. (En commun avec M. Mvytr Wlldcr- mnnn. ) MONTANGERAND (L.). — Observation d'une occultation d'éioile faite le 24 fé- vrier igo4 à l'Observatoire de Tou- louse MONTEIL (P.). — Sur les suites de fonc- tions analytiques ' 469 MONTESSUS l)E BALLORE (F. de).— Sur les tremblements de terre des Andes méridionales. — Sur les tremblements de terre do la Roumanie et de la Bessarabie — Sur les conditions générales de la sismi- cité des pavs barb.iresques MONTESSUS DE BELLORE (R. du).— Sur la représentation des fonctions par des suites de Irartions rationnelles 47' MORCHOISNE. — Grandeur du besoin d'albumine dans le régime alimentaire humain. (En commun avec M. H. Lnbbé.) 1 365 — Contribution à l'étude de la formation et de Télimination de l'urée dans le ré- gime alimentaire humain. (En com- mun avec M. H. Lnbbé.) i636 MOREAU (G.). — Sur l'ionisation ther- mique ries vapeurs salines 1268 MOREL (Albiîrt). - Recherches chimi- ques sur l'appareil tliyro'i'dipn. (En commun avec M. Jean Chenu) 1004 MOUCHET (II.).— Sur un mode d'épura- tion bactérienne des eaux de source et de rivière au moyen des sables fins. 494 55i 106 83o 1443 TABLE DES MM. PQi;e!.. (En commun avec M. P. Miguel.). . . i245 MOUKEAUX (Th.). — Sur la valeur abso- lue des élémeats magnétiques au i"^ janvier 1904 4o — Sur le tremblement de terre des Bal- kans, 4 avril igo4 S97 MOUREU (CiivRiEs). — Sur la conden- sation des étliers acétyléniques avec les alcools ( H ) 206 — Acides et carbures éthyléniques oxyal- coylés 286 — Aldéhydes acétyléniques. Nouvelle mé- thode de préparation; aciion de l'hy- droxylamine. (En commun avec M. R. Dcl'iiiae ) i33g MOUSSU (G.). — Détermination de la va- leur des combustions inlra-organiques dans la glande parolidienne du bœuf pendant l'état de repos et l'état d'acti- vité. ( En commun avec M. J. Tis.wt. ) 171 MODTIER (A.) — Sur la durée du traite- ment de l'hypertension artérielle dans AUTEURS, 1799 MM. Pages, l'artériosclérose par la d'arsonvalisa- tion 781 — Sur des cas d'expulsion rapide de calculs par la d'arsonvalisation 12S5 — Sur dix cas d'hypertension artérielle traités par la d'arsonvalisation 1367 MOUTON (H.). — Étude directe du trans- port dans le courant des particules ultra-microscopiques. (En commun avec M. A. Collon.) i584 — Transport dans le courant des particules ultramicroscopiques. (En commun avec M. A. Cotton.) 1692 MULLER (P.-Tii.)— Études réfractomé- triques relatives à la constitution de quelques acides méthiniques cyanés. (En commun avec M. ^. Hallcr.)... 44° — Sur l'acide cacodylique et les corps am- photères. (En commun avec M. Ed. Batirr) 1099 — Errata se rapportant à cette Communi- cation iî48 N NATHORST (A.-G. ). — Sur la flore fossile des régions nnlarcliques i447 NATION.AL AC.4DEMY OF SCIENCES (États-Unis) (Le Comité des recher- ches SOLAIRES DE LA). — PrOpOSB d'établir un plan de coopération inter- nationale entre les Institutions et les persoimalités individuelles engagées dans les recherches solaires i568 NICLOUX (Maurice). — Sur un procédé d'isolement des substances cytoplas- miques ma — Sur le pouvoir saponifiant de la graine de ricin 1 176 — Étude de l'iiction lypolytique du cylo- plasma de la graine de ricin 1288 — La propriété lypolytique du cytoplasma do la griiine de ricin n'est pas due à un ferment soluble i352 NICOLAIEW (Wladishu de) adresse un Mémoire « Sur le rôle principal de la conductibilité électrique dans le do- maine de l'Électrostatique » ion NICOLARDOT (Paul). — Séparation du chrome et du vanadium 810 NIELSEN (NiELs). — Sur les fondements d'une théorie systématique des fonc- tions sphériques i328 — Sur la itiéorie d?s fonctions sphériques. i57i NODON (A.). —Ouverture d'un pli ca- cheté renfermant une a Note sur la Chromostéréuacopie ». , . 949 NOËL (C.) — Sur la faune des lydiennes du grès vosgien i53i N0RDM.4NN (Ch.).— Méthode pour l'en- registiement continu de l'état d'ioni- sation des gaz. lonographe i4i8 — Enregistrement continu de l'ionisation gazeuse et d'une radioactivité par les méthodes de déperdition 1696 NORMAND (J.-A.). — Sur la détermina- tion du déplacement d'un bâtiment de combat 33i — Errata se rapportant à cette Commu- nication 435 I Son TABT,F, DES AUTEURS. o MM. l'aRPs. OCAGNE f iM. d'). — Sur la résolution no- mographique des triangles s|)hériques. 70 — Errnin se rapportant à celle Commu- nication 181) ODIER (S.) soumet au jugement de l'Aca- démie un Mémoire intitulé : « Expé- rience sur l'appréciation par Toreille des petites ditîérences de hauteur des sons. Accordages » 1 5(17 O'FARRELLEY. — Sur la distillation d'un, mélange de deux métaux. (En commun MM. Paftes. avec M. Henri Moisson. ) 1659 ORTHEB (G. I soumet au jugement de l'Aca- démie un Mémoire « Sur la présence de la lécithine dans les pépins de rai- sins et dans les vins». (En commun avec M . /. Weirich.) 1 3a OUDEMANS (A.). — Sur deux nouvelles formes larvaires de Thmmbidium (Acar. ) parasites de l'Homme. (En commun avec M. /". Heim. ) 704 PACAUT (Maurick). — Sur la présence de noyaux géminés dans les cellules de divers tissus chez le cobave i24' PACOTTET ( P. ). — Sur les 'rermes des feuilles delà Vigne. (En commun avec M. P. Viola.) 161 — Sur la culture du Black rot. (En com- mun avec M. P. f'inla.) 3o6 PAILLOT (R. ). — Action du bromure de radium sur la résistance électrique du bismuth iSg — Errata se rapportant à celte Communi- cation 240 PAINLEVÉ (Paul). — Sur la stabilité de l'équilibre 1 555 — Est élu membre de la Commission char- gée de juger les concours du grand prix des Sciences mathématiques; des prix Biirdin, Vaillant, Francœur, Pon- celet pour 1904 1082 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de Grand Prix des Sciences mathématiques (Prix du Bud- get) pour l'année 1906 i324 — Et de la Commission chargée de présen- ter une question de prix Bordiri (Sciences mathématiques) pour 1906. i37,4 PASCAL (Er.nst). — Un théorème sur les systèmes complèiement mlé.^rables d'équations aux différentielles totales d'ordre supérieur 1 34 PATEIN (G. ). — Contribution à l'étude de l'albumosurie de Bence-Jones. (En commun avec M. Cli. Micliel.) 1 ;(;3 PAULESCO (N.-C.). — Action des sels des métaux alcalins sur la substance vi- vante i7?S PE.ARCE (F. ). — Sur des phénomènes de réduction produits par l'action de cou- rants alternatifs. (Eu commun avec M. Ch. Coiirliet. ) 36i PÉCHEUX (Hector). — Sur les alliages plomb-aluminium 1042 — Sur les alliages zinc-aluminium 1 io3 — Sur une propriété des alliages étain- aluminiuin 1 170 — Sur les alliages de l'aluminium avec le bismuth et le magnésium i5oi -- Sur les alliages de l'aluminium avec le magnésium et l'antimoine t6o6 PÉLÂBON (H.). — Sur les mélanges de tri- sulfure d'antimoine et d'antimoine . . . 277 PELLâT(H.). — Du rôle des corpuscules dans la formation de la colonne ano- dique des tubes à gaz raréfiés 476 — Loi générale de la magnétofriclion. ... 618 — Explication des colorations diverses que présente un même tube à gaz raréfié. iîo6 — Reinarque au sujet d'une Note de M. P. Villard sur les rayons magnétocatho- diques 1693 PELLET (A.). — Sur les fonctions entières. 261 PERUT (A.). — Sur la fragilité des mé- taux. (En commun avec M. Henri Michel Lévy.) 474 — Sur la mesure optique de la diflerence de deux épaisseurs. (En commun avec M. Ch. Fnbry.) 676 PERRAUD (Joseph). — Sur la perception des radiations lumineuses chez les Papillons nocturnes et l'emploi des lampes-pièges 992 TABLE MM. P PERRIRR (E.) présente à l'Académie un crâne d'Okapi — Est élu membre d'une Commission chargée de présenter une liste de can- didats pour la pince d'associé étranger, laissée vacante par le décès de Sir George-Gabriel Stnke.i — Et de la Commission cliargée de juger le concours des prix Binoux, Gay, Tchihatchef, Delalande-Guérineau pour 1904 — Et de la Commission des prix Desma- zières, Montagne, de la Fons-Melicocq pour 1904 — Et de la Commission des prix Savigny, Thore pour 1904 PERROT (F.-Louis). — Sur le point de fusion de l'or et la dilatation de quel- ques gaz entre 0° et 1000°. (En com- mun avec iM. Jdrien Jar/uerod ) PERItOTIN (Joseph ).— Sa mort est annon- cée à l'Académie PETIT (Joseph). — Sur l'emploi du courant allernatif en électrolyse. (En commun avec M. André Brochet.) — Sur l'influence des ions complexes dans l'électrolyse par courant alternatif. (En commun avec M. André Brochet.). . . — Sur la dissolution électrolytique du pla- tine. Nouveau procédé de préparation des platinocyanures. (En commun avec M. André Brochet.) — Influence de la fréquence dans l'électro- lyse par courant alternatif. (En com- mun avec M. André Brochet.) PETIT (P.). — Influence de l'acidité sur les enzymes — Action de la chaleur et de l'acidité sur l'amylase — Action de la chaleur et de l'acidité sur l'amvlase dissoute PHILIPPE (L.). - Recherches sur la rici- nine. (En commun avec M. L. Ma- quenne. ) PHILOCHE (M"" Ch.). — Études sur l'action de la maltase. Constance du ferujent.. — Études sur l'aclion de la maltase. (Jon- stance du ferment. Influence des pro- duits de la réaction — Errata se l'apportant à cette Communi- cation PHISALIX (C). — liiiluence des radiations du radium sur la toxicité du venin de vipère DES AUTEURS. 1801 463 334 1082 I145 I r45 io32 602 359 419 1095 1421 looi I23l I7IG 5o6 779 1634 1740 526 MM. Pages. — Recherches sur les causes de l'immunité naturelle des vipères et des couleuvres. 1439 PICARD (Alfred) est élu membre de la Commission chargée de juger le con- cours du prix Montyon (Statistique) pour 1904 1200 — Et de la Commission du prix J.-J. Berger pou r 1 904 1 200 PICARD (É.mile). — Sur certaines solutions doublement périodiques de quelques équations aux dérivées partielles 18 1 — Présente le second fascicule du Tome II de sa « Théorie des fonctions algé- briques de deux variables « l'n — Sur quelques points de la théorie des fonctions algébriques de deux variables et de leurs intégrales 4^7 — Est élu membre de la Commission char- gée de juger les concours du grand prix des Sciences mathématiques; des prix Burdin, Vaillant. Francœur, Pon- celet pour 1904 [082 — Et de la commission du prix Houllevigue pour 1904 1200 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de grand prix des Sciences mathématiques (prix du Bud- get ) pour l'année 1906 [324 -- Et de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Bordin ( Sciences mathématiques) pour 190O . i324 — Est élu membre d'une fjommission char- gée de la vérification des comptes de l'année igoS 1400 PICARD (P.) adresse des remercîments à l'Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique 35 PITTARD (EuGÈNK). — De la survivance d'un type négro'i'de dans les popula- tions modernes de l'Europe i533 PLATANIA (Gaetano). — Sur les anoma- lies de la gravité et les bradysismes dans la région orientale de l'Etna .... 819 POINCARÉ (H.) fait hommage à l'Académie de la seconde édition de son Ouvrage : « La théorie de Maxwell et les oscilla- tions hertziennes » 744 — Théorie de la balance azimutale quadri- filaire 8(19 — Sur la méthode horistique de Gyidén . . 933 — Ra[iport présenté au nom de la Com- mission chargée du contrôle scienti- fique des opérations géodésiques de i8o2 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. l'Equateur ioi3 — Est olu membre de la Commission char- gée de juger les concours du ginnd prix des Sciences malliéniiitiques; des prix Bordin, Vaillant, Francceur, Pon- celet pour 1904 1082 — Et de la Commission du prix Muntyon (Mécanique) pour 1904 1082 — Et de la Commission des prix Pierre Guzmunn, Lalande, Valz, Janssen pour 190} 1082 — El de la Commission des prix Hébert. Hughes, Kastner-Buursaull pour 1904. 1082 -^ El de la Commission du prix Houlle- vigiie pour 1904 1200 — Et de la Commission du prix Saintour pour 1904 lioo — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de grimd prix des Sciences mathématiques ( prix du Bud- get) pour l'année 1906 1824 -^ Et de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Bordin (Sciences mathématiques) pour 1906. i324 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Vaillant (prix général ) pour l'année 1900 1824 ■^ El de la Commission chargée de décerner le prix Leconte 1476 POLACK (A.). — Effets du chromatisme de l'œil dans la vision des couleurs i538 POMMAY (Henri) adresse un Mémoire ayant pour litre : « Les germes de la vaccine et de la variole. Nature, cul- ture et inoculation » et une Note « Sur le germe de la clavelée » 797 PONSOT (A.). — Sur une loi expérimen- tale du transport électrique des sels disjous 192 — Reniari|ues au sujet d'une Noie « Sur l'osmose » de M. /i. Guillcntin 356 — Démonstrations simples de la règle des phases 690 ^ Les facteurs de l'équilibre; pression ca- pillaire el pesanteur 8o3 PORCHER (Ch.). — Sur l'origine du lactose. Recherches expérimentales sur l'abla- tion des mamelles 833 — Sur l'origine du lactose. Recherches urulogiques chez la femme enceinte. (En commun avec M. Coiimnndeiir.). 862 — Sur l'origine du lactose. Recherches urologiques dans l'alTection dénommée « fièvre viiulaire » chez la vache .... 924 MM. P — Des injections de phloridzine chez la vache laitière — Errata se rapportant à cette Communi- cation — Sur le chromogène urinaire du aux injections sous-cutanées du scalol. (En commun avec M. Ch. Hervicux.) .... POTIER est élu membre de la Commission chargée de juger le concours des prix Hébert, Hughes, Kastner-Boursault pour 1904 POTTEVIN ( Henri ). — Synthèse biochi- mique de l'oléine et de quelques élhers. POURCIÎL (AuG,). — Sur les propriétés du bélon fretté POZZI-ESCOT (Emm.) adresse un Mémoire avant pour litre : « Reiriarques sur le dosage de l'alcool par la méthode de Niclouxdans les solutions dduées»... — Réactions colorées de l'acide molyb- dique — Adresse une Noie intitulée : « Procédé général de préparation des protochlo- rures el sur les propriétés chlorurantes d'un mélange d'acide chlorhydrique el d'oxygène naissant » — Errata se rapporlanl à cette Communi- cation — Sur l'existence simultanée dans les cel- lules vivantes de diastases à la fois oxydantes el réductrices et sur le pouvoir oxydant dos réduclases. Ré- clamation de priorité — Adresse une Note ayant pour titre, : c( Applications du métogallol au déve- loppement de l'image latente en Pho- tographie » -- Adresse une Noie ayant pour titre ; « Loi de l'action de la calalase (ré- duclase) de la levure sur le peroxyde d'hydrogène » — Recherches sur les colorants azoïques dérivés du 2-2-dinaphtol PRAFULLA CHANDRA RAY soumet au ju- gement de l'Académie un Mémoire « Sur le nitrite mercureux » PRILLIEUX est élu membre de la Cominis- sion chargée de juger les concours des prix Desmazières, Montagne, de la Funs-Melicocq pour 1904 PD1SEUX est porlé sur la liste des can- didats présentés, par la Section d'Astro- nomie, à la place vacante par le décès de M. Callandreau âges. 1457 i552 172'j 1082 37S 180 435 536 5ii 655 837 1618 189 1145 TABLE DES AUTEURS. i8o3 R MM. Pages. RADAU est élu membre de la Commission ciiargi'e de juger le concours des prix Pien e Guzmann, Lalande, Valz, Janssen pour 1904 i°82 RADZIKOWSKI (Casimir). — Aclion des rayons N sur le tronc nerveux isolé. (En commun avec M. Paul-L. Mer- cnntnn.) i54i RAFFY (L.). — Sur certaines classes de surfaces isolliermiques 1681 RAMBAUD. — Observations de la comète Brooks (a 1904) faites à l'Observatoire d'Alger, à l'équatorial coudé de o"',3i8. (En commun avec M. Sy.) Ii47 RAMSAY (SiR William). — Émanation du radium {Exrodh), ses propriétés et ses cliangements 1 388 RANVIER est élu membre de la Commis- sion chargée de juger les concours des prix Savigny, Thore pour 1904 114^ RAVAZ (L.). — Recherches sur la brunis- sure de la Vigne io56 RAVEAU (C). — Démonstration élémen- taire de la règle des phases 621 REGNAULT adresse des remerciments à l'Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique 35 REMOUNDOS (Georges). — Sur les zéros d'une classe de transcendantes multi- formes 344 — Sur le cas d'exception de M. Picard et les fonctions multiformes '. . ■ l574 RENAN est porté sur la liste de candidats présentée à M. le Ministre de l'Instruc- tion publique, pour une place d'astro- nome titulaire vacante à l'Observatoire de Pa ris 1 200 RENARD (Ch.). — Sur un nouvel appareil destiné à la mesure de la puissance des moteurs io83 — Recherches relatives à la résistance de l'air au moyen d'un nouvel appareil appelé bdldiicc. dyimmninélr'KjUc 1201 — Résistance de l'air. Comparaison des résistances directes de diverses carènes aériennes. Résultats numériques 1264 — Errata se rapportant à cette Communi- cation.. 1464 — Sur la vitesse critique des ballons diri- MM. Pages. geables 1405 — Sur l'empennage des carènes des ballons dirigeables Ô76 RENAULT ( B.). — Quelques remarques sur les Cryptogames anciennes et les sols fossiles de végétation 1237 RENGADE ( Etienne). — Action de l'anhy- dride carbonique sur les métaux-am- moniums 629 — Errnin se rapportant à cette Communi- cation 7S8 REY (Jean). — Ouverture d'un pli cacheté renfermant un Mémoire « Sur la com- bustion parfaite des pétroles >' i568 RICHARD (J.). — Sur un cinémomètre dif- férentiel enregistreur Mo — Sur deux filets destinés à la réculte du plankton 1 436 RICIIEK (Pii:rre-Pai:l). — Expériences de pollinisation sur le Sarrasin 3o2 RICHET (Charles). — De l'action des rayons dégagés par le sulfure de cal- cium phosphorescent sur la fermenta- tion lactique ^88 RIGAUX (E.) adresse une Note intitulée : « Des effets de la potasse comme en- grais :: 534 ROBIN (Albert). — Action des métaux à l'état collo'idal et des oxydases artifi- cielles sur l'évolution des maladies in- fectieuses. (En commun avec iM. G. Bardrt.) 78-* ROBIN (Lucien). — Un nouvel indicateur; son emploi pour la recherche de l'acide borique en général, et dans les sub- stances alimentaires en particulier . . . 1046 ROCHEKOLLES (J.). — Recherches expé- rimentales sur la distilliflion. (En commun avec M. Eii^. Cliarabot.) . . . 497 ROiMANET DU CAILLAUD (F.). — De la fusion de la glace par l'électricité et de l'application de ce principe à la navi- g.ition dans les mers glaciales 787 ROTJIÉ (li.). — Essai d'une méthode pho- tographique pour étudier l'action des rayons N sur la phosphorescence .... 1 589 ROUCHÉ est élu membre de la Commission chargée de juger le concours du prix Montyon (statistique) pour 1904 .... 1200 ROULE (Louis). — Sur un Cérianlhaire i8o4 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages, nouveau 708 — Sur la place des Antipatlifiires flans la sysléniatique, et la classification des Anihozoaires 1621 ROUX est élu membre de la Commission chargée de juger les concours des prix Montyon ( Médecine et Chirurgie ), Bar- bier, Bréant, Godard, du baron Larrey, Bellion, Mège pour 1904 1 145 — Et de la Commission des prix Montyon MM. Pages. (Physiologie e.xpérimentale), Phili- peaux, Lallemand, Pourat, .Martin- Damourelte pour 1904 1 145 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Pourat (Physiologie) pour l'année 1906 ii45 ROUX (E.). — Sur la mannamiiie, nou- velle base dérivée du mannose 5o3 — Sur l'état de l'aniidun dans le pain rassis i356 SABATIER (Armand). — Sur les mains scapulaires et pelviennes des Poissons holécéphales et chez les Difineusles . . 249 SABATIER (Paiii,). — Réduction directe des dérivés halogènes aromatiques par le nickel divisé et l'hydrogène. (En commun avec M. .-llpli. Maillte.). . . . 245 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 436 — Action du nickel réduit en présence d'hydrogène, sur les dérivés halogènes de la série grasse. ( En commun avec M. Alph. Mailhe.) 407 — Hydrogénation directe de l'aniline; syn- thèse de la cyelohexylamine et de deux autres aminés nouvelles. (En commun avec M. J.-B. Sraderens.) 457 — Hydrogénation directe des homologues de l'aniline. (En commun avec M./.- B. Senderens.) iaÔ7 — Synthèse d'une série d'alcools tertiaires issus du cycloliexanol. (En commun avec M. Jlph. Mailhe.) iBai SABOURET. — Méthode pour l'étude expé- rimentale des mouvements secondaires sur les véhicules en marche 557 S.4GNAC (G.). — Lois de la propagation anomale de la lumière dans les instru- ments d'optique 4/9 — Vérifications expérimentales des lois de la propagation anomale de la lumière le long de l'axe d'un instrument d'op- tique 619 ■ — Nouvelles lois relatives à la propagation anomale de la lumière dans les instru- ments d'optique 67S SALET. — Observations de la comète 1904 a (Brooks), laites à l'Observa- toire de Paris (équatorial de la tour de l'Est) 1022 SALOMONSEN (C.-J.). — Recherches sur les effets physiologiques du radium. ( En commun avec M. G. Drryer.). . . i543 SARRAU est élu membre de la Commission chargée de juger le concours du prix Montyon (Mécanique) pour 1904 1082 — Et de la Commission du prix extraor- dinaire de 6000'' et du prix Plumey pour 1904 1082 — Sa mort est annoncée à l'Académie ... 1 185 SAUERWEIN (Ch.). — Sur la Carte géné- rale bathymétrique des océans. ( En commun avec M. J. Thoulel.) 109 SAUGOK (L.). — Sur les propriétés hydro- lysanles de la graine de ricin. (En commun avec M. E