i-^' -^ ■•^ fk_:îi.im tv. • --^' ■»-*,... ^■ç ^. s. s-v ¥>V i ■ v '1^. '^ '«»*rx«r* ' v>- -.-^X ^1i*^-,-1 r-. ■v.i ?«=^^ f^. *;^^''^ /^lif^ ■ywlWÎ i^ .^ ■*!: , ^^ •"1 wr •«1 HARVARD UNIVERSITY. HA«[ LIBRARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY. GIFT OF ALEXANDER AGASSIZ. JV^OaX ^^ _ i^^dJU. '^•i.NC^o ^, COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PARIS. — IMI'RIMKIIIK (JAIITIIIEB-VILLAHS, «UAl UES GBANDS-AUGIISTINS, ."iS. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PUBLIÉS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE EN DATE DU 13 JUILLET 1835. PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CENT QUARANTE-SIXIEME. JANVIER — JUIN 1908. PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1908 19(IH PREMIEll SEUIESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADMKES DKS SÉANCES DK L'ACADEMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SBCRËTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVI. iT4 (6 Janvier 1908) ^i^i PAlilS, GAUTHIKR-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 3S. 1908 RÈGLEMENT HELATÏF ALI COMPTES RENDUS ADOrrÉ DANS I.lvS SÉANCES DES 33 fUlN 18G2 ET 2 '| MAI iS"t Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à TAcatlémie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rmdus a '(H pages ou 6 feuilles en moyenne. ->,(') numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article I". — Impression des travaux de r Académie . Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupariinAssociéétrangerderAcadémie comprennent au plus 6 pages |>ar numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de ^o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les "ïo pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le (iou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut dotmer plus de 3-'. pages par année. Les Comptes rendus ne reprodnisenl pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membies qui y ont pris part désirent ([u'il en soit fait inenlion, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bnreau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont Ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au- tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personi : qui ne sont pas Membres on Correspondants de l' Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'im 1 1 - sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so ' tenus de les léduire au nombre de pages recpiis. ,>• Membic qui fait la présentation est toujours nomnii ; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le loiii pour les articles ordinaires de la correspondance olli cielle de l'Académie. Ariicle 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être reiri- à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar>!, le jeudi à 10 heures du malin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans ^ • Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé u Compte rendu suivant et mis à la lin du cahier. Articlk 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planch ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient, autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des un leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports ■ ' les Instructions demandés par le Go ivernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrai fait un Rapport sur la situation des Comptes rendue après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pi sent Règlement. Les Savants étraagers à rAcadémie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Sacrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi aui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance suivain ÉTAT DR L'ACADÉMIE DES SCIENCES Al i" JANVIER 1908. SCIEIVCES MATHEMATIQUES Section I'*. — Géométrie. Messieurs; Jordan (Marie-Ennemond-Cainille) (o. *). PoiNCARÉ (Jules-Henri) (c. *). Picard (Charles-Emile) (o. «). Appell (Paul-Emile) (c. !*). I'ainlevé (Paul) *. HuMBERT (Marie-Georges) *. Section II. — Mécanique. Levy (Maurice) (c. ft). BoussiNESQ (Valen lin-Joseph) (o. *). Deprez (Marcel) (o. «). LÉAUTÉ (Henry) (o. *■). Sebert (Hippolyle) (c. «). Vieille (Paul-Marie-Eugène) (o. ft). Section III. — Astronomie. WoLF (Cliarles-Joseph-Étienne) (0. *). Radau (Jean-Charles-Rodolphp) ft. Deslandres (Henri-Aloxandre) #. Bigourdan (Guillaume) «. N N Section IY. — Géographie et Navigation. Bouquet de la Grye (Jean-Jarrfues-Anatole) (c. ft). Grajvdidier (Alfred) (o. *). Bassot (Jean-Léon-Antoine) (c. *). GUYOU (Emile) (c. *'). Hatt (Philippe-Eugène) (o. *j. Bertin (Louis-Emile) (c. *). ACADEMIE DES SCIENCES. Section V. — Physique générale. Messieurs : Mascart (Éleuthère-F^lie-Nicolas) (g. o. *). LiPPMANN (Gabriel) (c. *). Becquerel (AiUoine-IIenri) (o. «). ViOLLE (Louis-Jules-(iabriel) (o. ft). Amagat (Émile-Hilaire) ft. Gernez (Désiré-Jean-Baptiste) (o. *). SCIENCES PHYSIQUES. Section VI. — Chimie. Troost (Louis-Joseph) (c. *). Gautier (Émile-Justin-Armand) (o. *). Ditte (Alfred) (o. *). Lemoine (Georges) (o. *). Haller (Albin) (o. *). Le Chatelier (Henry-Louis) *. Section YII. — Minéralogie. Gaudry (Jean-Albert) (c. *). Lévy (Auguste-Michel) (o. «). Lacroix (François-Antoine-Alfred) *. Barrois (Charles-Eugène) (o. *). DouviLLÉ (Joseph-Henri-Ferdinand) (o. *). Wallerant (Frédéric). Sectio.v VIII, — Botanique. Van Tieghem (Philippo-Édouard-Léon) (o. *). Bornet (Jean-Baplistc-Kdouard) (o. *). Guignard (Jean-Louis- Léon) (o. *). Bonnier (Gaston-Eugène-Marie) (*). Priijjeux (Édouard-Ernest) (o. *). Zeiller (Charles-René) (o. *). ÉTAT DE l'académie AU l" JANVIER 1908. SectioxN IX. — Économie rurale. Messieurs : SCHLŒSING (Jean-Jacques-ThéopliUe) (c. ^). Chauveau (Jean-Baptiste-Augusle) (g. O. *). MuNTZ (Charles-Achille) (o. «;). Roux (Pierre-Paul-Émile) (c. *). ScHLŒSiNG (Alphonse-Théophile) *. Maquenne (Léon-Gervais-Marie) *. Skciion X. — Analonne el Zoologie. Ranvier (Louis-Antoine) (o. *). Perrier (Jean-Octave-Edmond) (o. *). Chatin (Joannès-Charles-Melchior) «. GlARD (Alfrcd-Malhicu) *. Delage (Marie- Yves) *. Bouvier (Louis-Eugène) *. SiiCTioN XI. — Médecine el Chirurgie. Bouchard (Charles-.Iacques) (g. o. «). GuYON (.fean-Casiniir-Félix) (c. *). Arsonvàl (Arsène d') (C. « ). Lannei.ongue (Odilon-Marc) (c. *). I^AVERAN (Charles-Louis-Alphonse) (o. *). DastrI' (Alhert-Jules-Frank) (o. *). SECRETAIRES PERPETUELS. Darboux (.Tean-Gaston) (c. «), pour les Sciences mathéma- tiques. [^APPARENT ( Alhcrt-Augusle de) («), pour les Sciences phy- siques. ACADEMIE DES SCIENCES. ACADÉMIClEiWS LllîKES. Messieurs : Freycinet (Cliiuk's-I.ouis de Saulses de) (o. «). Hatonde la Goupillière. (Julien-Napoléon) (g. o. «). Cailletet (Louis-Paul) (o. * ). Carnot (Marie-Adolphe) (c. *). ROUCHÉ (Eugène) (o. *). Picard (Alfred-Maurice) (g. c. w). Labbé (Léon) (c. *). BoNAPAUTK (Le prince Roland). Tannery (Jules) (o. *). Carpentier (Jules-Adrien) (c. *;. ASSOCIÉS ÉTRANGERS. Lister ^^Lordj, à Londres. Newcomb (Simon) (c. s), à Washington. SuESS (Edouard), à Vienne. HoOKER (Sir Joseph-Dalton), à Kevv. SCHIAPAHELLI (.(cau-Virginius), à Milan. KoCH (Robert), à Berlin. Agassiz (Alexandre) (o. ^■), à (^anil)ridge ( Vlassacluisetts). N CORRESPONDANTS. SCIENCES MATHÉMATIQUES. Section I'". — Géométrie (lo). SCHWARZ (Hermann-Araandus), à Griinewald, près Berlin. Klein (Félix), à Gœttingue. MérAY (Ilugues-Charlcs-Robert) (o. »), à Dijon. Zeuthen (Hieronymus-Georg), à Copenhague. Mittag-Leffler (Magnus-Guslaf) (o. *), à Stockholm. ÉTAT DE [/académie AU l""' JANVll'K 1()(),S. Messieurs : Dedkkind ('.luliiis-Willielin-Hichard), à Brunswick. NŒTHER(Max), à Erlangeu. Volterra ( Vito), à Rome. GuiCHARD ( (Jaiide), à ( lli'iinonl-l'riiainl. G0RDAN(Paul ), à l".rlai)i;cii. Section II. — Mécanique (lo). Considère (Armand-Gabriel) (o. w), à Quimpr-r. Amsler (Jacolj ), à ScliafTIiouse. Valijkh (Frédéric-Marie-Iùn manuel) (o. * ), à \ crsaiile.- Dwelshauvichs-Dery ( Vicior-Aui^iiste-Ernesl j ït, à Lié^ Bazin (Henry-Emile) (o. *), à Clienôve (Cùl( -d'Or). DuHEM (Pierre), à Bordeaux. Zeuner (Gustav-Anton), à Dresde. HoFF (Jacul)us-Henrieus Van't ) *, à Berlin. VYiTZ (Marie-Joseph-Aimé), à Lille. N Section IIÏ. — Astronomie (i6). Lockyer (Sir Joseph-Norman), à Londres. HUGGINS (Sir William), à Londres. Stephan (Jean-Marie-Edouard) (o. s;), à Marseille. AuWERS (Arthur), à Berlin. Backlund (Oskar), à Poulkova. GlLL (Sir David) (o. *), à Londres. Bakhuyzen (Van de Sande), à Leyde. Christie (William-Henry), à Greenwich (Angleterre). André (Charles-Louis-François) *, à l'Observatoire de I^yon. Baillaud ( Edouard-Benjamin) (o. * ), à l'Observatoire de Toulouse. HiLL (Georges-William), à West-Nyack. Weiss (Edmund ) (o. *), à l'Observatoire de Vienne. PlGKERiNG (Edward-Charles), à Cambridge (Massachusetts). N N N C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N» 1.) 2 lO ACADÉMIE DES SCIENCES. Section IV. — Géographie et Navigation (lo). Messieurs : Teffé (le baron de), à Rio-de-Janeiro. Grimaldi (Alberl-Hoiioré-Charles)(G. c. *), prince souverain de Monaco, à Monaco. Nansen (Fridtjof) (c. *), à Bergen (Norvège). Helmert (Frédéric-Robert), à Polsdam. Colin (le R. P. Édouard-Élie), à Tananarive. Gallieni (Joseph-Simon) (g. o. «), à Saint-Raphaël (Var). Davidson (George), à San-Francisco. Darwin (Sir George), à Cambridge. Brassey (Thomas, Lord) (c. ^), à Londres. N Section V. — Physique générale (lo). Rayleigh (John-William Strutt, Lord) (o. *), à Essex. Blondlot (René-Prosper) *, à Nancy. HiTTORF (Wilhem), à Munster (Prusse). Van der Waals (Johannes-Diderik), à Amsterdam. Michelson (Albert-A.), à Chicago. GouY (Georges-Louis), à Lyon. Benoit (Justin-Miranda-René) *, à Sèvres. Lorentz (Hendrik-Antoon), à Leyde. Crookes (Sir William), à Londres. N SCIENCES PHYSIQUES. Section VI. — Chimie (lo). Lecoq de Boisbaudran (Paul-Émile dit François) *, à Cognac. Baeyer (Adolf von), à Munich. RoscoË (Sir Henry-Enfield) (o. *), à Londres. Cannizzaro (Stanislas) (o. *), à Rome. Ramsay (Sir William) (o. *), à Londres. Fischer (Emil), à Berlin. ÉTAT DE l'académie AU !«'■ JANVIER 1908. n Messieurs : Sabatier (Paul), à Toulouse. FORCRAND (Hippolyte-Kobert de), à Montpellier. Henry (Louis), à Louvain. N Section YII. — Minéralogie (10). Gosselet (Jules-Auguste-Alexandi.') (o. *), à Lille. Geikie (Sir Archibald), à Londres. TscHERMAK (Gustav), à Vienne. Depéret (Charles-Jean-Julien) «, à Lyon. ROSENBUSCH (Harry), à]Heidelberg. Peron (Pierre-Alphonse) (c. *), à Auxerre. OEhlert (Daniel) *, à Laval. Brôgger (Wlademar-Christofer;, à Christiania. Heim (Albert), à Zurich. N Section VIII. — Botanique {10). Clos (Dominique) *, à Toulouse. Grand'Eury (François-Cyrille) *, à Saint-Etienne, Treub (Melchior) *, à Buitenzorg, près Batavia (Java). Schwendener (Simon), à Berlin. Pfeffer (Wilhelm-Friedrich-Philipp), à Leipzig. Sthasburger (Edouard), à Bonn. Warming (Johannes-Eugcnius-Beiiow), à Copenhague. Flahault (Chailes-Henri-Marie) *, à Montpellier. Bertrand (Charles-Eugène) *, à Lille. N Section IX. — Économie rurale (10). Houzeau (Auguste) (o. «), à Rouen. Arloing (Saturnin) (c. it),k Lyon. Pagnoul (Aimé), à Arras. Gayon (Léonard-Ulysse) (o. «), à Bordeaux. Kuehn(JuHus), à Halle. ACADKMIE DES SCIENCES. Messieurs ; WiXOGRADSKi (Serine I. il Sailli- 1 'l'hTsIioii lii. "^'ermoeoff (Alexis) (c. *), à Sainl-l'i''tcrsl)()i]ri;-. Tisserand (Lonis-FAif^Ane) (g. o. s), à Ynurrcsson. Fliche (l^aiil ) *. à \ancv. Heckel (Kdoiiaid-Marie ) (o. w), à Marseille. Sectiox X. — Anatomie et Zoologie (m). FabiîE (.leau-Hciui) *, à Sérignaii (Vaucluse). Sabatier (Armand) (o. *), à Montpellier. Retzius (Giislave), à Stockholm. Bergh (J^iKhvig-Fuidolph-Sopluis), à ( lopeiiluigu''. Lankester (Edwin-Ray), à Londres. I^ORTET (Louis) (o. *), à Lyon. AIaupas (Finile-François), à Alger. ^ AN Beneden (l'^Iouard), à Liège. Metchnikoff (Flie) (o. ft), à Sèvres. W aldi:yer (Heiiri-Guillaume-Godefroi), à lierliii. Seotiox XI. — Médecine el Chirurgie (lo). LÉPlNE (Jacques-Raphaël) (o. s), à Lyon. ICxgeLMANN (Théodor-Wilhehii I, à IJerlin. J^EYDEN (Frnest von), à Berlin. Mosso (Angelo), à Turin. Zambaco (Démélrius-Alexandre) (O. *), à Constantinople. CzERNY (Vincent-Joseph), à Heildelberg. Baccelli (Guido). à Home. Calmette (Lèoii-Chailes-Albert ) (O. «■), à Lille. N ! N COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI (> .lANVIEH 190«. PRÉSIDENCE DK M. Hkmu BECQUEREL. M. A. Chauveau, Président sorlanl, l'ail connaître à rAcadémie l'état où se trouve l'impression des Recueils ([u'cUo publie el les changements survenus parmi les Membres et les Correspondants pendant le cours de l'année 1907. État de l'impression des Recueils de V Académie au i" jamier 1908. Volumes publiés. Comptes irrulus des séances de l' Académie. — Le Tome CXLII (i^'' se- mestre 190G) el le Tome CXLIIl (2'' semestre 1906) ont paru avec leurs Tables. Les numéros de Tannée 1907 ont été mis en distribution, chaque semaine, avec la régularité habituelle. Volumes en cours de publication. Mémoires de l'Académie. — Tome L, Mémoire n° 1. Ce Mémoire, ayant pour titre : Théorie approchée de l'écoulemenl de l'eau sur un déi'ersoir à mince paroi, par M. T. Boussinesq, est terminé. — Mémoire n" 2. Ce Mémoire posthume de M. Marcel Beitraud a pour titre : Mémoire .sur les l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. refoulements qui ont plissé l'écorce terrestre et sur le rôle des déplacements horizontaux ; les vingt premiers placards ont été lires. Mémoires des Savants étrangers. — Tome XXXIII. Les Mémoires n°" 1, 2 et 3 sont imprimés; le Mémoire n" 4, dont le manuscrit est déposé, est un travail, couronné par TAcadcmie, de M. Hadamard, sur la question qui avait été mise au concours pour le prix Vaillant de 1907. Changements survenus parmi les Membres depuis le \" janvier 1907. Membres décédés. Section d'Astronomie : M. Lœwv. le i5 octobre; M. Janssex, le 23 dé- cembre. Section de Chimie : M. Moissan, le 20 février. Section de Minéralogie : M. Mar«;el Beutraxd, le l'i février. Secrétaire perpétuel : M. Berthelot, le 18 mars. Académicien libre : M. Lavs.sedat, le 19 mars. Associé étranger : Lord Kelvix, à Glasgovs', le 17 décembre. Membres élus. Section de Chimie : M. Le Chatelier, le (3 mai, en remplacement de M. Moissan, décédé. Section de Minéralogie : M. Douvillé, le 29 avril, en remplacement de M. Marcel Bertrand, décédé; M. Wallerant, le 11 novembre, en rempla- cement de M. de Lapparenl, élu Secrétaire perpétuel pour les Sciences phy- siques. Secrétaire perpétuel : M. de Lapparent, le t3 mai, en remplacement de M. Berthelot, décédé. Académiciens libres : le Prince Koland Bonaparte, le 4 février, en rempla- cement de M. Bischoffsheim, décédé; M. Jixes Tannery, le 11 mars, en remplacement de M. Brouardel, décédé; M. Carpextier, le i3 mai, en remplacement de M. Laussedal, décédé. Membres à remplacer. Section d'Astronomie : M. Lœwy, décédé; M. Jaxssex, décédé. Associé étranger : Lord Kelvin, décédé. SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. l5 Chans^ements survenus parmi les Correspondants depuis le i" janvier 1907. Correspondants décédés. Section d' Astronomie : M. Trépied, à Alger, le 10 juin; M. Vogel, à Potsdam, le i3 août; M. Asaph Hall, à Annapolis, le 22 novembre. Section de Physique : M. Crova, à Montpellier, le 21 juin. Section de Chimie : M. Mendeleef, à Saint-Pétersbourg, le 2 février. Section de Minéralogie : M. Carl Kleix, à Berlin, le 23 juin. Section de Botanique : M.Maxwell-Tyi.den Masters, à Ealing, le 29 mai. Section de Médecine et Chirurgie : M. Hergott, à Nancy, le 4 mars. Correspondants élus. Section de Mécanique : M. Aimé Witz, à Lille, le- 15 avril, en remplace- ment de M. Boltzmann, décédé. Section d' Astronomie : M. E.-C. Pickering, à Cambridge (Massachusetts), le 29 juillet, en remplacement de M. Rayet, décédé. Section de Géographie et Navigation : Sir Cjeorge Darwin, à Cambridge, le 23 décembre, en remplacement de M. Bienaymê, décédé ; Lord Brassey, à Londres, le 3o décembre, en remplacement de M. Oudemans, décédé. Section d'Économie rurale : M. Heckel, à Marseille, le 11 novembre, en remplacement de M. Laurent, décédé. Correspondants à remplacer. Section de Mécanique : M. Sire, à Besançon, décédé le 12 septembre 1906, Section d'Astronomie : M. Trépied, à Alger, décédé le 10 juin 1907; M. Vogel, à Potsdam, décédé le i3 août 1907; M. Asaph Hall, à Anna- polis, décédé le 22 novembre 1907.' Section de Géographie et Navigation : M. Augustin Normand, au Havre, décédé le 21 décembre 1906. Section de Physique : M. Crova, à Montpellier, décédé le 21 juin 1907. Section de Chimie : M. 3Iendeleef, à Saint-Pétersbourg, décédé le 2 février 1907. Section de Minéralogie : M. Carl Klein, à Berlin, décédé le 23 juin 1907. Section de Botanique : M. Maxwell-Tvlden Masters, à Ealing, le 29 mai 1907. Section de Médecine et Chirurgie : Sir Burdon Sandersosi, à Oxford, décédé en 1900; M. Hergott, à Nancy, décédé le 4 mars 1907. l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. RAPPORTS. Rapport présenté, au nom de la Section de Géographie et Navigation, au sujet d'un vœu émis par la Société de Géographie de Paris, relativement uu-r dépèches inéteorologicpies il' Islande ; par M. IJor«>UET de la Grye. La Commission centrale de la Société de (irographie de Paris a fait transmettre au Président de l'Académie des Sciences un vœu tendant à l'aire assurer par les Pouvoirs publics l'arrivée téléji'rapliiquc ([uolidiennc en France des dépêches météorologiques de l'Islande et des îles Feroe. A l'heure actuelle, .tous les Etats de l'Europe reçoivent ces dépêches moyennant un abonnement annuel (jui est descendu à Gooo'"'. l^a b'rance seule emprunte les chiffres donnant la pression barométrique et la tempé- rature en Islande aux publications anglaises, d'où un retard de 24 heures. Or les météorologistes savent que presque tous les cyclones venant de l'Ouest se sont fait sentir en Islande au moins 24 heures avant de frapper les côtes d'Angleterre et 48 heures avant les nôtres. Si nous avions une correspondance directe avec l'Islande, l'annonce des coups de vent serait signalée plus tôt, nos Bulletins auraient une valeur supérieure et des sinistres pourraient être évités. Cette situation n'a pas échappé aux Directeurs du Bureau central météo- rologique, des demandes pressantes ont été faites et, s'il y avait encore quelque hésitation à assurer ce service, un vœu de l'Académie montrerait l'intérêt «ju'elle prend à tout ce qui peut, pour nos marins, diminuer les dangers de la navigation. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. CORRESPOiVDAIVCE. M. E. Levasseur, Membre de l'Académie des Sciences morales et poli- tiques, Administrateur du Collège de France, fait hommage à l'Académie d'une Notice sur Marcelin Berthelot. SÉANCE DU 6 JANVIER I908. 17 M. le Secrétaire perpétuei. annonce à rAcadémie le décès de M. Asaph Hall, Correspondanl |)our la Section crAslronomie. Lord lÎRAssEY, élu Correspondant pour la Section de (iéographie et Navigation, adresse des remerciments à rAcadémie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Le 27*= Cahier du Skrvice géogh\phique de l'.\rmée : Topographie d'exploration. (Présenté par M. Bou(piet de la Grye.) M. E,-E. Bi.AisE adresse des remerciments à l'Académie pour la distinc- tion dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur les traris formations de la comète 1907 d. Note de iVl. Er.vest Esclavgo.v, présentée par M. Deslandres. J'ai l'honneur de présenter dans cette Note un résumé des observations que j'ai pu faire à l'Observatoire de Bordeaux sur la comète Daniel (1907 d) pendant les mois d'août et septembre. Le ciel s'est montré incomparablemenl beau durant cette période et j'ai pu observer la comète jusqu'au 17 septendjre, alors qu'elle se levait très peu de temps avant 4e Soleil. En dehors des observations de position, j'ai pu faire une étude très atten- tive des variations qui se sont produites dans la forme de la comète à rap- proche du périliélie ( l\ septembre). Ces variations se sont montrées assez caractéristiques, comme on peut le voii' sur les figures ci-contre. Les observations ont été faites par l'œil au grand équatorial de l'Obser- vatoire (o",38) avec un grossissement de i4o fois. Le 3i juillet, on pouvait dislinguer trois éléments principaux dans la forme de la comète: i" le noyau, très Ijiillant, d'un diamètre de 8", avec, à l'avant, du côté du Soleil, un éventail d'aigrettes {fig. i) étalé à go"; 2° la tête, nébulosité sensiblement circulaire, de 5' de diamètre environ, entourant le noyau; 3° la nébulosité générale qui comprend les queues. C. R., 1908, i" Semestre. (T. CXLVl, N« 1.) >' l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. A partir du ao août, des modifications considérables se produisent dans la région de Ki;;. 1. Fii:. ■2. 31 Juillet 20 Août yvx\T^\'!'■^,m\w.'N^ la tête (/?.;'. 2 et 3). La partie en éventail en contact avec le noyau se modifie entiè- rement. Les bords s'ouvrent de plus en plus et fînissentipar se recourber en arrière; Fis. 3. S6Aout Fis. 4. 30Août de la matière nébuleuse semble s'en échapper, comme si les particules composant les aigrettes, maintenues priiiiitiveinent en avant par une force ré])idsive émanée du noyau lui-même, cédaient peu à peu à la force répulsive solaire, qui devient de plus en plus considérable. Le 3o août {/ig. 4), ces transformations s'exagèrent, et le 7 sep- tembre {fig. 3),. 3 jours après le passage au périhélie, on ne distingue plus d'ai- grette. Les transformations de la tète ont atteint leur entier développement, qui n'a Fig. 5. '1 7 •^■'pteno e Fis. 6. •16 ^epf. SlJuilI. 20 ACADEMIE DES SCIENCES. lieu ainsi qu'après le passage au périhélie. La partie qui se présenlail le 3i juillet et encore le 20 août sous forme daigrettes est complèteruent désagrégée; la matière qui la composait semble s'être répandue dans la région des queues, où elle s'étale en bandes minces et brillantes. Le 16 septembre, la tète de la comète conservait encore cet aspect qui apparaît comme très stable. En définitive, il semble que la nébulosité constituant primitivement les aigrettes (et, du reste, pouvant provenir du noyau lui-même) a été progressivement refoulée dans la région des queues par l'accroissement de la répulsion solaire, et ceci explique pourquoi, après le passage au périhélie, la comète n'a point repris ses formes primi- tives. MM. Deslandres et Bernard, à Meudon, 1\L Chrétien, à Nice, ont trouvé que le spectre du noyau difl'érait de celui de la queue. Il serait intéressant de savoir si ce caractère s'est maintenu intégralement après le passage au périhélie. H est clair que, si la matière avoisinant le noyau s'est répandue dans la queue, le spectre de cette dernière a dû être profondément modifié. Les queues, elles aussi, ont subi des luodiUcalions de forme imporLantes. Le 4 aoijt, 7 queues se distinguaient aisémeiil ('). Les queues médianes sont les plus longues. Toutes sont sensiblement rectilignes à rexception de l'une d'elles, la plus longue au centre, qui, primitivement rectiligne, se courbe progressivement et présente même le 12 aoi'it un point d'inflexion à 20' de la tête; sur les plaques photographiques, on peut coivipter jusqu'à II queues le 12 août (-). Le 3i juillet, l'angle des queues extrêmes est de 36° ; le 18 aoiH, il est seu- lement de 23": le faisceau de queues s'est donc resserré. Cela s'explique en admettant que le faisceau de queues était aplati dans le sens du plan de l'orbite de la comète. La Terre est passée dans ce pian le 18 août; le fais- ceau de queues devait donc à ce moment se présenter sous un angle mi- nimum . ÉLECTRICITÉ. — Emploi des flammes comme soupape des courants alternatifs à haute tension . Note de M. André Cathiakd, présentée par M. Lippmann. Si l'on présente à une flamme ne contenant aucun corps conducteur solide en suspension deux électrodes quelconques, l'une de surface très petite par rapport à l'autre (section d"uu lil ou irune lige) et toutes les deux (') Voir ma Note Sur la comète 1907 d [Comptes rendus, 19 août 1907). (") Photographie faite à l'Observatoire de Bordeaux le 12 août, par M. Godard, avec une pose de 45 minutes. SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. 21 reliées à une source alternative à haute tension, on constate le passage d'un courant de même sens, allant à travers la flamme de la grande électrode vers la petite. Le phénomène est très accentué si Ton prend comme petite électrode un conducteur de forme effilée. Dans ces conditions, il se produit dans la (lamme une sorte d'arc très peu lumineux et dont le point de contact sur la grande électrode, qui est positive, est en mouve aient. Les expériences ont porté sur plusieurs sortes d'électrodes et de flammes, hydrogène, alcool, gaz d'éclairage, et en particulier sur cette dernière obtenue par un bec Mecker de 3oo' à l'heure, avec électrodes en charbon graphitique. La petite surface était con- stituée par la seclion cylindrique d'une baguette de charbon de 5""" de diamètre. Ten- sions de 2000 à 10000 volts obtenues par un transformateur. Fréquence : ^o périodes par seconde. Distance entre électrodes variant de 5""" à 10"™, dans le même plan ou dans des plans dillérenls perpendiculaires à la flamme. Si l'on relirait la petite électrode de la flamme, le phénomène restait le même jus- qu'à devenir nul lorsque cette électrode était trop éloignée. L'intensité moyenne du courant, mesurée par un ampèremètre à cadre mobile, n'a jamais dépassé o,o3 ampère. Au-dessus il y avait formation d'arc brillant avec trans- port de carbone solide, et le phénomène cessait. Des relevés oscillographiques n'ont pas encore été effectués, mais disons de suite, à titre de renseignement, que le courant était suffisamment de même sens pour permettre l'obtention de dépôts galvaniques. Enfin, pour une distance d'électrodes donnée, si l'on diminuait la tension, l'intensité du courant diminuait, puis le pliénomène s'inversait. On était alors retombé dans les expériences de Hanckel ('). PHYSIQUE. — Contribution à l étude de la formation de certaines pierres pré- cieuses de la famille des Alumirtides. iNote de M. F. Iîokdas, présentée par M. d'Arsonval. Nous avons signalé dans une de nos précédentes Notes (") que le change- ment de couleur des corindons sous l'inlkicnce du bromure de radium à haute activité ne pouvait être attribué à des phénomènes d'oxydation, puisqtie ces changemcnls de couleur se manifestaient avec au moins autant (') Verdet, Annales de Chimie et de Physique, 1860, etc.; Moreau, Id., igoS; Seme\ov, /(/., 1904. (■-) Comptes rendus, 1907, 11" 20. 2 2 ACADÉMIE DES SCIENCES. de rapidité et d'intensité dans l'azote liquide qu'à la température ordinaire. Il nous a paru intéressant d'étudier l'action du radium sur les corindons à des températures supérieures à loo". L'expérience serait assez délicate à réaliser, car le bromure de radium perd rapidement son activité sous Tinfluence de la chaleur, et, comme il faut que le sel de radium soit en contact avec la pierre, le problème paraît donc diffi- cile à résoudre. Avant de nous aventurer dans cette voie et risquer de détériorer pour un certain temps plusieurs milligrammes de radium à haute activité, nous avons étudié de plus près l'action de la chaleur sur les corindons colorés artificiel- lement par le radium et des corindons jaunes (topaze orientale). Nous n'avions pas constaté de changements notables de coloration lors de nos premières expériences (' ): les pierres n'avaient été soumises à l'action de la chaleur d'une ilamme d'un jjrùleur Mecker que pendant quelques minutes seulement; en sera-l-il de même si l'on prolonge celte action pen- dant plusieurs heures? L'expérience consiste à niainlenir un corindon jaune ;i une température de 3oo° pendant un certain temps; on y arrive très aisément en plaçant la pierre dans un bain d'alliage de plomb et d'étain dont la température est maintenue constante à l'aide d'un régulateur Schlœsinj;. La pierre flotte sur le bain; on la recouvre alors d'un morceau de carton d'amiante, afin de l'isoler complètement en la maintenant à la température voulue. Après 3 heures de chauffage le corindon jaune pâlit, et, au bout de 4 heures, il a re- pris sa transparence et sa coloration primitives. Cette expérience a été refaite avec des topazes d'Orient, et le résultat a été identique. Une température prolongée de 3oo" fait donc disparaître la couleur jaune des corindons jaunes artificiels, ainsi (pic la coloration des corindons jaunes naturels. Cette propriété qu'ont certains corindons colorés de revenir à leur cou- leur |irimitive sous l'inlluence de la chaleur peut être utilisée pour repro- duire certaines pierres précieuses, comme le corindon vert ou émeraude d'Orient. Cette pierre d'une extrême rareté n'est, à notre avis, qu'un corindon bleu ou saphir dont la coloration bleue aurait été exactement neutralisée par du jaune produit par la radioactivité du sol. Cette hypothèse se vérifie par l'expérience. Si l'on snumet un saphir a l'action du (') Complet rendus, t. (jXIV, p. 711 SÉANCE DU b JANVIER 1908 23 radium, il passe peu à peu au vert. Mais, comme il est très difficile de doser exacte- ment la quantité de jaune nécessaire pour faire passer la pierre du bleu au vert, il arrive que le plus souvent on dépasse le but, et la pierre prend alors une teinte vert clion peu agréable. Si l'on utilise la propriété qu'ontjles corindons de revenir à leur couleur initiale sous l'inllueuce d'une élévation de température, on peut, avec un peu de pratique, enlever par la chaleur l'excès de couleur jaune (les saphirs comme les rubis ne sont pas, bien entendu, modifiés par la chaleur) et obtenir des corindons d'un l)eau vert, c'est-à-dire l'émeraude d'Orient. Ces expérience.s semblent donc bien prouver que les topazes d'Orient, par exemple, n'étaient pas colorées au moment de leur formation. Cette coloration jaune a été fort vraisemblablement produite plus tard sous l'in- fluence de la radioactivité du sol. Nous avions montré que, parmi les radiations émises par le radium, les rayons a devaient être laissés de côté, puisqu'ils ne traversent pas l'enve- loppe en verre du tube contenant le radium ; nous avons fait voir que les rayons X, analogues aux rayons y, agissaient sur les corindons; il nous res- tait à étudier l'action des rayons fi, analogues aux rayons cathodiques. Nous avons employé, en le modifiant, l'appareil que nous avons décrit avec M. d'Arsonval (' ) pour produire le vide à l'aide des basses tempé- ratures. Nous avons supprimé l'ampoule de Crookes qui nous servait de manomètre et nous l'avons remplacée par un tube de verre dont l'anticathode horizonlale est fixée au sommet d'un bouchon en verrejrodé soigneusement après le tube. (•) Comptes rendus, t. G\L11I, p. 567. 2 4 ACADÉMIE DES SCIENCES. En se servant d'azote liquide et suivant la technique que nous avons indif|uée, on obtient en peu d'instants un vide suffisant pour produire le bombardement calliodique sur la pierre placée dans la capsule en platine iridié. Mais, comme l'élévation de température pourrait nuire à l'expérience d'après ce que nous venons de dire plus haut, on peut, soit en déviant le pinceau cathodique avec un aimant, soit en interrompant fréquemment le courant de la bobine, obtenir un bombardement efficace sans élévation de température. On peut aussi introduire la pierre dans le tube de telle façon qu'elle soit protégée par la capsule contre le bom- bardement direct. L'expérience a montré que les corindons incolores ne passent pas au jaune comme cela a lieu avec les rayons X, d'autre part, que les corindons jaunes conservent leur couleur. Ces faits démontrent que les rayons catho- diques, analogues aux rayons p du radium, sont sans action sur les corindons. ACOUSTIQUE. — Sur les harmoniques d'un corps vibrant. Note de MM. G. SizES et G. Massol, présentée par M. ,]. YioUe. L'accord de septième mineure harmonique de dominante, celui qui est constitué par les sons 4, 5, 6 et 7 de l'échelle harmonique naturelle, est le plus puissant auxiliaire pour déterminer une tonalité musicale. Cette puis- sance lui vient de la tendance résolutive du son 7 qui oblige la conclusion de cet accord sur celui de tonique. C'est sa découverte auditive et son emploi par Monteverde au début du xvn^ siècle qui révolutionnèrent la musique d'alors et créèrent l'art musical inoderne, lequel est caractéinsé par l'emploi des harmonies résolutives ('). Nous poserons en principe que la fonction résolutive du son 7 n'existe que lorsque celui-ci est associé avec le son fondamental (-) de l'échelle ou l'une de ses octaves avec lesquelles il est dans les rapports - , -> y > • • ■■ (') La démonstration en fut faite par Cornu et Mercadier en iSôg {Comptes ren- dus, t. LXVIII, p. Soi et ^1!^). (^) Comme il pourrait v avoir amphibologie entre le son fondamental de l'échelle (son i) et le son fondamental des physiciens (qui donne sa hauteur au son complexe), nous proposons d'appeler son prédominant le fondamental des physiciens el de réserver le nom de son fondamental au son i de l'échelle, c'est-à-dire à celui dont la hauteur est un sous-mulliple exact de la hauteur de tous les autres sons partiels. SÉANCE DU 6 JANVIER I908. 25 Partant de ce principe et nous reportant à noire précédente Note ('), nous sommes amenés à conclure que les rapports liarmoniqnes de la série des sons donnés par le diapason ulf, étudié ne permettent pas de considérer le son le plus grave trouvé, wi_v, comme son fondamental (ou son 1) de l'échelle générale, Au point de vue purement physique, on peut remarquer i|ue les sons «ulj et/ia^j, en rapport respectivement de tierce mineure liaimonique ^ et de quarte -= avec m<_3, ne peuvent, en ce (|ui concerne leur hauteur, èlie exprimés par un nombre entier à l'aide du son utn. D'autre pari, au point de vue purement musical, nous sommes obligés de consi- dérer mi'_.^ comme étant le son 7 d'une fondanjcntale inconnue dont/a_3 serait une g des octaves supérieures; ces deu\ sons (/fl-3 et mit^) étant dans le rapport -■ Les trois sons /a, ut, mi', ramenés dans une même octave, ne sont autres que trois notes caractéristiques de l'accord de septième mineure harmonique de dominante {fa) du t )n de si^ majeur. D'autre part, la présence de la quinte de mi\ qui est sil,, en fonction aussi de septième harmonique avec ut _i et «/_., ( rapports 2 et y ) , ne peut s'expliquer que quand sjt;, intervient comme vingt et unième h;iimonique d'une échelle dont le son fondamental estya_,. Par suite, nous sommes amenés à 'considérer une loi plus générale et plus simple que celle de Chladni, une loi d'après laquelle les sons de l'échelle harmonique naturelle sont entre eux comme la série des nombres entiers. Tous les sons produits par un corps sonore doivent être des multiples entiers du véritable son fondamcHtal, ou son 1. Dans la léalité les séries de sons produites par les corps sonores ne sont, en général, que des échelles incomplètes. En appliquant cette théoi'ie à la série de sons reproduite ci-après, nous avons dij admettre qu'elle avait comme son 1 la vibration fondamentale hypolhélique/a_,, faisant ^ de vibration double. Dans ce cas ïiil^, (le plus grave qui s'est inscrit) fait fonction de sixième barmonique de l'échelle générale elles autres sons (') se classent naturellement avec leurs rapports exacts. C'est la démonstration de la thèse soutenue par M. Camille Saint-Saëns dans son volume Harmonie et mélodie. (') Voir Comptes rendus, t. CXLV, 1907, p. 872. (-) Du moins ceux que nous avons pu obtenir, l'insuffisance des vitesses de notre enregistreur ne nous ayant pas permis de pousser plus loin l'étude des sons suraigus, dont les fines dentelures des courbes permettent de pressentir l'existence. Les vitesses avec lesquelles ces expériences ont été faites sont de : un tour en i, 10 et 60 secondes. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 1.) 4 a6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Classification des sons de l'échelle partielle donnée par un diapason til„, dans /échelle générale de fa--,. Noms des sons (/«-t) "'-4 "'-^ ^'-3 /«-s £f-3 "l—i /"-s "<-i ^'-i £^-i Nombre de vibra-) lv\ ^„ ^, ^,^ 5,, ^„ g,. ,^vi jgv ^'^. ^8' lions ( \3/ Ordre des harmo- ) niques et rapports ' (1) 6 \y. \!\ 16 21 24 82 48 72 84 à la fondamentale. ] ut^ fa^ solo ut, sol, sol* ut, ré, soif, «'; si, ut, ut\ ij, 32>' 42^1 48^ (u-- \)ir 100" T28> i4o^' 200*- 224'- 240' 256" 266"! 280' 96 128 i44 192 288 3oo 384 420. 600 672 720 768 800 840 soif iitl ré; sol* sii ut-, utt ré^ ré_^ 4oo'' 533'' i 600" 800' 960' 1024'- loGô"! II 20' 2240'' 1200 1600 1800 2400 2880 3072 3200 336o 6720 CHIMIE OKGA.Mni:E. — Nouveaux homologues de l'acide diglycolique. Note de MM. E. Ju\gfi,eisch et M. (ioDr-iioT. T.'étude de l'acide dilactylique nous a conduits à préparer les premiers homologues de l'acide diglycolique. La connaissance de cette série de coin- posés présentant des faits d'intérêt général, nous avons cru devoir examiner quelques homologues plus élevés. 1. Acide 0C-liTHY[,-a,-MÉTinLDIGLYCOI.IQUE COMl - CH{CH^— GH') - O - CH(CIi') - CO^H. (ai • la,! — L'élher diélliylique de cet acide s'obtient [lar l'aclion, en liqueur éthérée, de molécules égales d'a-bromobutyrate d'élhyle et de lactate d'éthyle sodé (Comptes rendus, t. CVI.IV, p. 97*) el I. C\LV, p. 70). L'a-éthjl-cx,-mélhyl//i^^'lycoia/r dié/hyli(/ue est lui liquide à odeur étliérée, inso- lui>le dans l'eau, bouillant à i.iu" (Il =o"',025); sa densité a 16" est 1,0774. Saponifié |)ar la soude alcoolique, Il donne le sel neutre de sodium correspondant, qui se préci- pite cristallisé lorsqu'on ajoute de l'alcool à la liqueur concentrée, (^e sel, traité par un léger excès d'acide sulfurlipie dilué, fournit l'acide libre, que l'on evlrait au moyen de l'éllier. Ce dernier, séché au sulfate de sodium, donne, par évaporalion, un liquide sirupeux qui, dans une almo>j)liére sèche, cristallise en giande partie. Les cristaux SÉANCE DU () JANVIER 1908. 27 essoiés sont 1res snlubles dans l'eau, l'alcool et l'clher. moins solubles clans la benzine froide; dissous dans ce dernier liquide chaud, ils se déposent, par refroidissemenl, en petites aiguilles fusibles à 69°. Les sels sont tirs solubles dans l'eau; le sel acide de magnésium cristallise nettement. Par distillation dans le vide, vers i4o"-i "io", l'acide libre perd de l'eau et se transforme partiellement en anhydride. La même déshydratation est réalisée complèteinent par l'action du chlorure acétique bouillant; on isole, par distillation, Vanhydride •j.-éthyl-'j.^-inélliyldiglycoiique CH^-CH- -GO / \ 0 0 \ / CH^-CH- -GO («i) Celui-ci est un licpiide mobile, à odeur ])iquante, bouillant à i2,5°-i3o'' (H = ()'", 020); sa densité à 16° est i,i.j:')6; traité par l'eau, il régénère l'acide. En soumettant ra-éthyl-a|-méthyldiglycolate diéthylicjue à l'action de l'ammoniaque alcoolicjue, le diamide correspondant , AzH^- GO — CH (CH^- CH') _ O - GH(GH^) - GO - AzH-, se forme peu à peu; il cristallise après évaporation de la liqueur. Il constitue des fines aiguilles, fusibles à \\o'^-i\i°. II. Acide xa-DiMÉ'rHYL-a,-MÉTHyLDiGLvcoLiQUE GO^H _G{GtP)2— O - GIKGH') - GO=H. — Il est isomère du précédent et s'obtient d'une manière analogue, sous forme d'éther, par l'action de l'a-bromo-isobutyrate d'éthyle sur le lactatc d'éthyle sodé. Le rendement est inférieur à celui des réactions fournissant les homologues précédents. L't-tlier neutre ac/.-dimélhyl-o'.^-inéthyldiglYeolique est un liquide mobile, inso- luble dans l'eau, de densité 1,0607 ^ '^"j présentant une odeur élhérée, bouillant entre iSo" et iSô" (H ^o"',025). Il donne, pai- saponification, un sel neutre de sodium qui fournil ensuite l'acide libre. L'acide «a-dimélliyl-a,-méthyldiglycolique n'a pu être obtenu cristallisé. Aban- donné pendant plusieurs mois dans le vide sec, il est resté sirupeux. L'analyse acidi- mélrique du corps desséché, ainsi que l'analyse des sels de sodium ou de zinc, éta- blissent cependant sa composition. 28 ACADÉMIE DES SCIENCES. D'ailleurs, lorsqu'on le dé'-hyclrale par \k clilorure acétique liouillant, on obtient l'anhydride aa-diméthyl-anx-méthyldiglycoliciiie, la ((;ii')^=c - co / \ O O; / CH^— cn-co ia>i celui-ci est un liquide mobile, bouillant à ii2''-ii6" (H^o^iOao), de densité i,i53i à i6". Hydraté par l'eau, il-fournil, en quanlilé tliéoiiciue, l'acide correspondant. Le ïel neutre de SQdium est très soluble dans l'eau, insoluble dans l'alcool ; celui-ci le précipite en fines aiguilles. Le sel de zinc est amorphe, assez soluble dans l'eau, beaucoup moins soluble dans l'alcool. Le dia m ide a. a-dim éthyl-c/.x-ni éthy Idiglyco liq ne. Az H^ —\:0 - C I Cll')^ - O — CH ( L'Ai' ) — CO - AzH^, s'obtient comme son isomère précité, auquel il ressemble. Il cristallise en petites lamelles incolores, fusibles vers ijo", après raïuollissenienl. III. Acide a-lSOPROPYL-a,-MÉTHYLDIGLYCOLIQUE, CO-H - CH[CH = (CH^)^] - O - Cll(CH^) — CO-'H. lal (a,) — L'élher diélhylique de cet acide résulte de l'action de ra-bfoino-isovalé- rianate d'éthyle sur le lactate d'éthyle sodé. Le rendement est ici beaucoup plus faible, par suite de réactions secondaires, donnant l'acide acrylicjue et principalement Facide diméthylacrylique. Cet éther est un liquide de densité 1,0398 à 16"; il est incolore et inso- luble dans l'eau; il bout à 1 37"-i4o° (H =o'",oi'")). IV. Acide LiLAcrvLiyi e, CO'H — ClliCH^) - O - CH(CH') — CO^H. — Nous avons décrit aiilérieiirement cet acù/e ixy. ^-dimrl livlfli glycolique ou acide dimélhyldigly colique symétrique (^Comptes. rendus, t CXLIV, p. 979). Par transforniatiou en sel de brucine, nous l'avons séparé en deux acides actifs cristallisés : le sel de brucine de l'acide droit est beaucoup moins soluble (|ue celui du gauche. Les sels de magnésium de l'acide-^/, de l'acide-/ et dei'acide-(c^-l- /) sont nettement cristallisés; les pouvoirs rotatoires des deux premiers sont relativement considérables; d'ailleurs les deux activités SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. 29 opposées de ces acides sont telles que les pouvoirs rolatoires de leurs sels de brucine diffèrent d'une ([uinzaine de degrés. D'autre part, notre méthode synthétique permet de produire des acides dilactyliques actifs d'un autre genre. Par exemple, l'action de l'a-bromo- propionale d'éthylc racémique sur le laclate d'éthyle droit sodé nous a fourni un éther dilaclylique actif (a,, ^ — '|(>") dont l'acide est cristallisé el forme un sel de sodium lévogyre («1,= — 120°). L'intervention du sodium n'altère donc pas l'activité, dans les conditions adoptées, et la méthode est susceptible de fournir des corps actifs très variés; nous en poursuivons l'application. CHIMIE ORGANIQUE. — Mécanisme des transpositions phénylicjues chez les iodhydrines et les glycols aiomaliques. Note de M. Marc Tikfexeau, pré- sentée par M. Haller. L'étude des diverses transpositions pliényliques m'a conduit antérieure- ment à établir les conclusions suivantes (') : seuls sont susceptibles de fournir des transpositions moléculaires au cours de leur transformation en aldéhydes ou cétones : 1° Les a-glycols, a-chlorhydrines et oxydes d'éthylène tétrasubstitués (^transpositions pinacolif/i/rs) ; 2" Les glycols polysubstitués aromaticpics de formules générales Ai-CH01I-C0H(^|^, el Ar - CHOH - CHOH - Ar', et les haloliydrines aromatiques de formules générales Ar(K) = C(OIi)-CHX — R' et Ar — CHOH - (^X = RR', c'est-à-dire en définitive tous les composés glycols ou haloliydrines aroma- tiques qui, lors de leur tiansformation en aldéhydes ou cétones, conservent au voisinage du CH' leur oxygène oxhydryVique (transpositions p/iëny- /ir/iies). Malgré leur précision, ces conclusions n'ont pas toujoui's été exactement inler[)rétées ; bien que l'expression : seu/s sont susceptibles de fournir des transpositions, etc., ne soif pas équivalente de : fournissent toujours des (') (/(/(. (le Cliim. et (If P/ijfi., S' série, l. \, p. SyS. 3o ACADÉMIE DES SCIENCES. Iranspositions, etc., MM. Houben et Fiihrer liront tout récemment (/>. Chem. Ges.. t. XL, p. 499i^ attribué arliitrairement une règle générale d'après quoi tous les a-glycols et a-chlorhydrines qui, après élimination d'eau ou d'iiydracide, ont conservé leur oxhydryle au voisinage du groupe phényle, doivent nécessairement subir une transposition moléculaire. Je croyais bien cependant avoir assez souvent montré dans quelles mesures les transpositions moléculaires sont conditionnées par la nature du réactif Ç). Ainsi, pour ce qui est des halohydrines telles cpie A r—CHOH — CMX — R, i'ai toujours insisté ( -) sur ce fait (pie certains réactifs les transforment en oxydes d'éthvlène sans migration - HX Âr-CHOH-CHX-CH^ ^ Ar -CH-CH-GHS \/ O et d'autres en aldébydes avec migration — HX /CHO Ar-CHOH-CHX-CH' > Ai— CH^^^j^ . Également, pour ce qui concerne les éthers oxydes correspondants Ar- CH(OR) — GHX-R, i'ai pu signaler les diflérences d'action produites par divers réactifs (') : les uns (réactifs tianspositeurs : HgO, NO' Ag, Ag'O) provoquent la migra- tion du ladical aromatique — HX /Ar Ai— CH(OR)— eux — R > CH(OR) = CH(^j^ , les autres ('K(;)H alcoolique, éthylates alcalins) éliminent une molécule d'hydracide sans transposition, non seulement avec les dérivés de l'ané- tliol ('') comme l'ont réalisé autrefois Wallacb et Pond, -111 OCIP- C''>H'-CH(OR)-CilI — CH' ^ 0CH3-C'^Il*-C(0R) = CII-CtP, (') Je ne crois pas, comme MM. Houben el Fiiiiier, que la natuie du solvant inter- vienne, puisque j'ai pu, en solution alcoolique, transposer par Ag-0 les alkyliodhv- drines du styrolène en phénylacélaldéhyde; de même la nature de l'Iialogène, quoique souvent spi-cifique, peut quelquefois être indiflérente. (•■^) Comptes rendus, 1. CXLIII, p. 685. — Ann. de C/iim. et de Phys., 8" série, t. X, p. 371 et 377. (») Comptes rendus, t. CXLV, p. SgS; Bull. Soc. chini., 4" série, t. I, p. 1212. (') Loc. cit. SÉANCE DU G JANVIER 1908. 3l mais encore avec les dérivés du styrolène ( '), comme récemment l'ont réa- lisé avec la chlorhydrinc correspondante MM. Houben et Fiihrer, -HI CH»— CH(OK)— CH = I > CH*— C(OR) — CH2. C'est grâce à ces diverses réactions, qiif j'ai pu établir le mécanisme des transpositions des iodliydrines aromatiques (par élimination de HI sur un même carbone) et proposer une interprétation (forma lion intermédiaire d'oxydes diéthyléniques) rendant compte de la nécessité des transpositions chez les glycols de formules générales Ar-CHOH-CHOH-Ar' et Ai — CHOH — C(OH )/|^,. Parmi ces derniers un seul glycol, le triphénylglycol, fait encore exception; nous avons constaté, M. Dorlencourt et moi, que, par chauffage avec l'acide sulfurique au quart, ce glycol se transforme non pas en Iriphéuylacétaldéhyde mais en un composé C-"H'"0 fusibleà i:)G", entièrement identique au corps que Biltz (-) considère comme un alcool vinylique stable: l'alcool tripiié- nylvinylique. Si la constitution adoptée par Biltz est exacte, la stabilité de cet alcool vinylique permettrait d'expliquer, dans une certaine mesure, comment les autres glycols peuvent éliminer H'O en fournissant des oxydes diéthyléniques alors que le triphénylglycol éliminerait IPO en passant à l'étal d'alcool vinylique plus stable; toutefois, les recherches que nous avons entreprises pour préciser la constitulion dn composé C-°H"''<) ne sont pas encore terminées. En ce qui concerne l'interprétation des Iransposi lions des glycols par for- mation d'oxydes diéthyléniques, j'avais pensé qu'en traitant un monoélher tel que C«H^ - CH( OCH^) - C(OH)(CH')^ on obtiendrail un composé méllioxystyrolénique sans transposition : C«1F— ClI(OCtP) — C(OH)(CH')- -^11—^ C«H^-G(OCH') = C(CIP)^ Or nous avons constaté, M. Dorlcncoui l et moi, qu'il ne se forme aucu- nement le conqwsé styrolénique, mais qu'il se produit la même transposi- tion en dimélhylphénylacétaldéhyde qu'avec le glycol correspondant (^) : C«H^-CH(OCH')-C(OII)(GH^)-^ ^OPOt^ ^^^^^/C^^H^ (') Comptes rendus, t. CXLV, p. 81 1. C) Biltz, D. cliem. Ges., t. XXXll, p. 600. (') TiFFENBAU et Dorlencourt. Comptes rendus, t. CXLIII, p. 1292. 32 ACADÉMIE DES SCIENCES. En résumé, si le mécanisme des transpositions des iodhvdrincs du type général Ar(R) = C(OH) - CHI - R' paraît définitivement étahli, Tinter- prétalion du mécanisme des transpositions des glycols aroraati(jues par formation d'oxydes diéthyléniques ne doit être considérée que comme pro- visoire. HISTOLOGIE. — Structure de la substance fondamentale du cartilage hyalin. Note de M. Éd. Réitérer, présentée par M. E.-L. Bouvier. La substance fondamentale du cartilage hyalin semble amorphe. Elle résulterait, selon les classiques, soit de la coalescence des capsules, soit de la solidification d'un produit excrété par les cellules cartilagineuses. Par la macération dans certaines solutions altérantes, on y l'ail apparaître des fibrilles qui sont considérées comme de nature conjonctive ou coUagène. Hansen les aurait même colorées sur le cartilage frais ou bien fixé, lors- qu'elles ne sont pas encore masquées par la substance muqueuse propre au cartilage (' ). J'ai étudié le cartilage hyalin du Cobaye, de la Salamandre, de l'Axolotl, delà Grenouille et de la Maie. J'ai commuiiiipié à la Société de Biologie (-) les résultats relatifs à la structure de la cellule : le cytoplasma est composé, à mon avis, de zones alternativement claires et sombres de protoplasma réticulé. Sur le même matériel et à l'aide de la technique détaillée dans cette Note, j'ai examiné la structure de la substance fondamentale. Voici les résultats essentiels de ces recherches. A. Cobaye. — La substance foiuiamentale coiislltue, entre deux, cellules voisines, des travées épaisses, aoS^ environ, si l'on fait abstraction des fines trabéciiles qui existent entre les cellules jeunes. En partant de la zone claire corticale, qui limite le cytoplasma de la cellule cartilagineuse, on distingue les zones suivantes : \° une zone granuleuse, sur laquelle se terminent les filaments radiés du cytoplasma; 2° une zone claire, de 7.V-\ 3° nn^ zone granuleuse, de 21^ ou 3H-, très colorableou cliromophile. Les trois zones précédentes, extérieures au cvto|)hisma, constituent la capsule même de la cellule cartilagineuse. A la capsule fait suite la substance fondamentale proprement dite. Celle-ci se com- pose également de lamelles analogues aux zones précédentes et alternativement ( ') Voir l'historique dans le Journal de i Analoniie. 1900, p. 497. ("-) Comptes rendus de la Société de Biologie, 28 décembre 1907. SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. 33 sombres et claires. Ces lamelles décrivent de même des courbes concentrir(ues, quoique à rayon plus long, autour des cellules correspondantes, de sorte qu'elles sont em- boîtées les unes dans les autres. Vues de face, les lamelles sombres montrent des fila- ments granuleux et cliromopliiles qui se bifurquent et dont les branches de bifurcation continuent à émettre des rauuiscules allant se diviser et se subdiviser pour finalement donner naissance à un fin réticulum chromophile. Ces ramuscules et le réticulum qu ils forment s'étendent dans les lamelles claires, inlerniédiaires au\ lamelles sombres, et y constituent la Iramule dont les mailles contiennent l'hyaloplasma. B. Axolotl, Salamandre cl Grenouille. — La capsule et la substance fondamentale présentent les mêmes zones, les mômes lamelles alternativement sombres et claires. Chez les Batraciens, les filaments granuleux et cliromophiles sont, en raison de leurs dimensions, particulièrement faciles à étudier; ks mailles du réticulum y atteignent une largeur de iV- à 'iV-. C. Raie. — Entre deux groupes isogéniques (J. Renaut) voisins, la substance fon- damentale occupe une étendue de o"="',07 ào""",2. Quant aux zones et aux lamelles concentriques de la substance fondamentale, elles y sont très minces : on compte, en eflel, sur une épaisseur de -jV- de substance foiuhiinenlale, 5 lamelles sombres et 4 la- melles claires. Résultats. — La capsule de la cellule cartilagineuse est composée de deux zones sombres et d'une zone claire intermédiaire. Les lamelles qui leur font suite présentent la même disposition. Ces zones et ces lamelles reproduisent ainsi l'image qu'offre le cytoplasma de la cellule cartilagineuse. Les éléments sombres de ces zones et lamelles sont ligures et affectent, dans la substance fondamentale, comme dans le cytoplasma, la forme de tilaments anastomo- tiques, dont les ramificalions s'étendent dans les zones et lamelles claires pour y constituer un réticulum chromophile. Au point de vue morpholo- gique et structural, la substance fondameiiLale du cartilage hyalin est, en dernière analyse, identique à la substance osseuse ('). Elle ne représente, en somme, que le second stade é-volutif du cytoplasma de la cellule carlda- gineuse. Loin de provenir de la confluence des capsules ou de l'excrétion de produits cellulaires, la substance fondauientale résulte de la transfor- mation même du cytoplasma : tout en changeant de consistance et de com- position chimique, les couches corticales du cytoplasma continuent, à mesure qu'elles s'accroissent et ciu'elles sont repoussées en dehors par le protoplasma périnucléaire, à montrer une succession de zones sombres et claires. Les éléments ligures du cytoplasma, ainsi que l'hyaloplasma, y persistent sous la même forme et affectent, dans les zones et lamelles sombres ou claires de la capsule, les mêmes connexions que dans la substance fondamentale. (') Voir mes dessins et ma description dans le Journal de l' Ànaloniœ, 1900, p. 5;. c, H., lyoS, 1" Semestre. (T. CXLVI, N- 1.) '' 34 ACADÉMIE DES SCIENCES. Cette structure de la substance fondamentale du cartilage hyalin nous rend compte de l'origine du tissu réticulé qui apparaît plus tard dans les stades précurseurs de l'ossification (voir mon travail cité, 1900, p. 5i6). On sait qu'à ce moment la cellule cartilagineuse s'hypertrophie et s'hyperplasie, et qu'il apparaît, entre les cellules, un réticulum chromophile à filaments épais et richement anastomosés entre eux. Ce réticulum hypertrophique n'est donc que l'expression exagérée de la trame réticulée qui existait déjà dans la substance fondamentale du cartilage hyalin. Conclusion. — La substance fondamentale du cartilage hyalin est struc- turée. Elle se compose d'éléments figurés, granuleux et chromophiles, dont les ramifications circonscrivent des mailles qui sont remplies de proto- plasma amorphe. ZOOLOGIE. — Sur le dèveloppeinenl et la structure des spores de- Thelohania Giardi Henneguy. Note (') de M. L. Mercier, présentée par M. Alfred Giard. CauUery et Mesnil (-) uni mis en évidence(iyo5)la valeur cellulaire des valves des spores des Actinomyxidies; depuis, les recherches de Léger ('), Léger et Hesse ('), Schrôder(^) et les miennes (") ont montré que chez les myxosporidies chacune des valves de la spore a également la valeur d'une cellule. Léger et Hesse (_') viennent de reconnaîli'e (|uc chez Glugea bombycis les spores possèdent une structure analogue à celle décrite chez les Myxospo- ridies : « cellules valvaires et cellule capsulogène à noyau très petit, sporo- (') Présentée dans la séance du 28 décembre 1907. (^) Caullery el Mesnil, Rcclierches sur les Actinornydidics. I : Spli*ractinoniy\oii Stolci Caii/hry el Mesnil {Arvh. f. Protislenk., l. VI, igof), p. 272). (') Léger, Sur une nouvelle maladie mvxosporidienne de la Truite indigène {Comptes rendus, l. CXLIl, 190(3. p. 655). (*) Léger et Hesse, Sur ta slrueture de la paroi sporale des Myxosporidies {Comptes rendus, t. CXLII, i()o6, p. 720). {') ScHRÔDFii, licitrage ziir t'ntwicklungsgesc/iie/Ue der myuosporitlien Spliœro- myxa labrazei (Laveran et Alesad) (Arcli.f. Protisle/tk., t. IX, 1907, p. Sôg). C) Mercier, Contribution à l'étude du développement des spores citez Mj\obolus Pfeifleri {Comptes rendus Soc. Jliol., t. LX, 1906, p. 763). (") Léger el Hesse, Sur une nouvelle Myxosporidie parasite de la Sardine {Annales de l' Université de (irenoble, t. XIX, n" 3, 4° li'im- igoj)- SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. 35 plasma tantôt à deux noyaux tang^ents, tantôt avec un noyau unique un peu plus gros ». Je viens de retrouver toutes ces particularités de structure de la spore chez une autre Microsporidio, Thelohania Giardi, parasite de Crangon vulgaris. J|,y X * ■: • •',•■ ■ » S iO .m I ï^- /. SM^ci'ei. T/ie/o/iania Giardi. — Sur coupes : formol |.i(ii'|ue, hématoxyline ferrique, éosine. Figures 1-12 : évolution du sporonte. X 1800. T'Iniires i3-i6 : développement de la spore; ces figures sont denii-scliématiques. Explications selon le. texte. Au point où nous le prendrons de son évolulioii, le sporonte de Thelohania Giardi est un élément cyloplasmique arrondi de Sf- à 7!^- de diamètre limité par une membrane nette; il présente en son milieu un appareil cliromidial volumineux (Jig. i el Jig: 2). Des granulations chromatiques se détachent de la masse centrale et sont rejetées dans le cytoplasme où elles viennent se ramasser sous la membrane d'enveloppe du spo- ronte; là, elles se fusionnent entre elles formant des masses chromatiques qui aug- mentent de volume et donneront finalement les amas caractéristiques décrits dans les sporontes mûrs de Thelohania Giardi (Henneguy et Thélohan) et de Thelohania nuvnadis (Pérez). Le stade représenté par les figures 1 et 2 correspond, comme le montre la suite de l'évolution, à la séparation de la chromatine totale en deux parties dévolues chacune à une fonction différente; les granulations expulsées dans le cyto- plasme constituent un troplio-chromidium, la masse chromidiale centrale donnera les noyaux des sporoblastes. La masse de la chromatine végétative augmente au cours du développement, et cet 36 ACADÉMIE DKS SCIENCES. accroissement est en rapport avec la croissance du sporoiite ifig. i '^^ fig- 12). L'aug- mentation du volume du sporonle a été constatée par Hesse ( ' ) chez Theloliaiiia Legeri, par Pérez (-) chez Thelohania mœnadis. Les sporontes et les pansporoblastes de Thelohania Miïlleri onl, d'après Stempell(^), sensiblement les mêmes dimensions; pourHenneguy et Thelohan (M, il en serait de même chez Thelohania Giardi; or, ce fait ne paraît pas évident si l'on se reporte à la figure 9 de ces auteurs. Après l'émission de la chromaline végèlalive, les granulations de la masse chroma- tique centrale se fusionnent partiellement entre elles; cette masse prend alors l'aspect représenté dans la figure 3; c'est le prélude d'une division qui s'effectue suivant un de ces modes spéciaux aux Pidtoznaires intermédiaires entre la division directe et la mitose (Jig. 4 et 5). La formation des deux noyaux filles {/ig. 6) est liientôt suivie de la division de la presque totalité du cytoplasme, division qui a lieu sous l'enveloppe du sporonte {/îg- ")• Les divisions se continuent, toujours suivant le même mode ijlg. S et 9), alternant avec des stades de repos, jusqu'à la constitution des huit sporoblastes; le spoi-onte est alors de\enu un pansporoblasle {Jig. 10), On trouve dans celui-ci, outre les ébauches des spores, deux grosses masses chromatiques constituées par la chromatine végé- tative. La formation des sporoblastes avait été bien suivie, dans ses grandes lignes, par Henneguy et Tbélolian, et, si j'ai cru devoir reprendre ce point de l'évolution de Thelohania Giardi, c'est dans l'intention de le comparer aux faits acquis par d'autres ailleurs. En effet, si, d'après Stetnpell, l'évo- lution du sporonte de Thelohania j\lidleri est comparable à celle que je viens de dccrii^e, il n'en est plus de même quand nous rapprochons les faits qui la caractérise de ceux décrits par Pérez citez Thelohania tnœnadis. Chez cette Microsporidie, les huit noyaux des sporoblastes se constituent simultané- ment aux dépens d'une sorte d'appareil chromidial, le cytoplasme restant tout d'abord indivis. La formation des noyaux sporoblastiques chez Thelo- hania Legei-iest, d'après Hesse, intermédiaire entre les deux processus pré- cédents ; les noyaux se forment par divisions successives dans la masse cy to- plasmique indivise. Avant la Communication récente de Léger et Hesse, nos connaissances sur (') Hksse, Sur le dcveloppement de Thelohania Legeri (C. /?. Soc. liiol., t. LVII. 1904, p. 571). (-) Pérez, Microsjwridies parasites des Crabes d'Arcachoii (Note préliminaire) {Soc. scient. d'Arcaclion. Station biologique, 8' année, 1904-1900, p. i:>). (3) Ste.mi'ell, Ueber Thelohania Miitleri {L. Pfr. ) {Zool. Jahrb. ibih. Anat., Vol. XVI, 1902, p. 235). {'•) Hrnneguy et Thelohan, Mvxosporidies parasites des muscles chez quelques Cruslaccs^di'capodes {Annales de Micrographie, t. iV, 1S91-1892, p. 617). SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. 87 la struclure des spores des Microsporidies étaient très incomplètes. Tliélohan ( '), indépendamment de la capsule polaire et de la vacuole posté- rieure, avait signalé l'existence, dans la région médiane de la spore, de petits granules colorés. Pour lui, ces éléments représentaient les noyaux de la spore, Hesse (^) chez Theloliania Legcri, Perrin(') chez Plistophora periplanelœ, Stempell (') chez Nose/na anomahim décrivent aussi l'evislence de gianulations chroma- tiques, en nombre variable, dans la spore. Stempell, en particulier, figure quatre noyaux, il en regarde deux comme noyaux de la capsule polaire et les deux autres comme noyaux du germe amiboïde contenu dans la spore. L'élude du développement des spores de Theloliania Giardi m'a permis de vérifier et de généraliser l'interprétation donnée par Léger et Hesse. Les noyaux des sporoblastes après une période de repos deviennent vésiculeux, la chromatine est reportée tout contre la membrane {fig. 10). Bientôt, à la place du noyau unique, on compte plusieurs noyaux dans chacun des spo- roblastes pyramidaux {fig. Il), lorsque l'évolution nucléaire est terminée on trouve finalement trois petits noyaux groupés dans une masse cyto- plasmique plus dense et, vers la base de la pyramide, deux lames cytoplas- miques présentant chacune une masse chromatique {fig. 12); ces deux éléments différenciés constituent les ébauches des valves de la spore. Une vacuole se développe dans l'aire cytoplasmique centrale, entre le groupe des trois noyaux et les valves {fig- i3) en grandissant, cette vacuole comprime les cellules valvaires et les lamine {fig. i4)- L'un des trois noyaux est nettement accolé à la vacuole dans laquelle se développe un filament spiral; la capsule polaire se trouve ainsi constituée. Une seconde vacuole se forme, symélri([ucà la première, en arrière des deux noyaux restants; ceux-ci constituent les noyaux du germe ami- boïde qui vient occuper la région moyenne de- la spore (fig- i5). Par suite du développement considérable de la capsule polaire, celle-ci confine presque à la vacuole postérieure, et la masse cytoplasmique nucléée forme (') Théi.ohan, Recherches sur les Myxosporidies {Bull. Se. France-Belgique, t. XXVI, 1895, p. 100). ('-) Hesse, Theloliania Legeri, Microsporidie nnm'elle, parasite des larves d' Kno- plieles maculipennis {Comptes rendus Soc. BioL. t. LVII, 1904, p. 570). (') Perrin, Observations on the structure and Life history of Pleistophora peri- planetœ, Lulz and Splendore{Quart. Journ. of microsc. Se, l. XLIX, 1906, p. 6i5). (') Stempell, Ueber Nosema anonialuni Mon:. {Arch.f. Prolistenlx., t. IV, 1904, p. ■). 38 ACADÉMIE DES SCIENCES. autour d'elle un véritable manchon. La spore de Thelohania Giardi présente donc une structure analogue à celle de Glugeahombyci, cellules valvaires et cellule capsulogène à noyau très petit, sporoplasnia à deux noyaux. Dans certaines spores (fis;. i6) chacun des deux noyaux du sporoplasnia se divise; on compte alors quatre noyaux qui souvent demeurent reliés deux à deux par im lin tractus chromatique. EMBRYOLOGIE. — Sur l'existence de cinq arcs branchiaux et de six arcs aor- tiques chez l'embryon de Taupe. Note de MM. A. SouuÉ et C. Bo.we, présentée par M. Alfred Giard. I» Arcs branchiau.x. — L'existence d'un cinquième arc brancliial, admise par tous les embryologistes chez les Reptiles, a été fortement contestée chez les Oiseaux et surtout chez les Mammifères. H. Rabl (1907) a pu constater sa présence sur l'embryon de Poulet, en même temps ([ue nous sur l'embryon de Taupe. Ce cinquième arc appa- raît au stade de 4""', 7 et s'observe très nettement sur des embryons de 5™™, de 5"""', 5 et de 6"°'. Il est limité, extérieurement, par deux sillons ectodermiques, étroits et peu profonds, mais qu'il est facile de reconnaître dans le fond du sinus précervical. Les poches endodermiques qui le circonscrivent à l'intérieur de la cavité du pharynx sont essentiellement différentes l'une de l'autre : la quatrième est peu marquée et ses dimensions sont de moitié moindres que celles de la cinquième dont la profondeur dépasse loo^-. La membrane obturante de la quatrième fente branchiale est dider- mique, tandis que celle de la cinquième reste toujours iridermique. L'existence d'un cinquième arc branchial, chez l'embryon de Taupe, montre qu'il existe, chez les Mammifères, non pas, comme on l'a dit, une quatrième poche endodermique pourvue de deux diverticules, l'un dorsal et l'autre ventral, mais bien deux poches distinctes. La quatrième donnera naissance à la glandule thyroïdienne et la cinquième à la thyroïde latérale. Si l'on rapproche ces faits des observations de H. Rabl sur le Poulet, et si l'on tient compte de la présence d'une cinquième et d'une sixième poche endodermique chez l'embryon humain et sur les embryons de quelques Mammifères (F. Tourneux et A. Soulié, Soc. de BioL, juillet 1907), on est amené à conclure que les Mammifères et les Oiseaux possèdent cinq arcs et cinq fentes branchiales comme les Reptiles. Bien plus, on peut retrouver, chez les Mammifèi^es, les traces d'une sixième fente sous la forme d'une sixième poche endodermiijue. Dans ces conditions, il devient facile de rap- procher l'appareil branchial rudimentaire des Amniotes des formations branchiales complètes des Sélaciens, et de confirmer, par l'Embryologie, SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. 3g les homologies établies par les données un peu hypothétiques de l'Anatomie comparée. 2" Arcs aorliques. — Malgré quelques faits signalés par Tandler (1902), par Lehniann et par Locy (1906-1907), l'existence de six arcs aortiques, chez les Vertébrés supérieurs, était tellement controversée que Lewis pou- vait écrire tout récemment encore : « L'acceptation générale du nouveau cinquième arc, chez les Mammifères, semble plutôt due aux considérations qui ont amené Boas à prédire son existence qu'à celles résultant de l'étude même des embryons. » Durant la période au cours de laquelle l'appareil branchial delà Taupe atteint son plus complet développement et comprend cinq arcs et cinq fentes, on constate la pré- sence de quatre ou de cinq arcs aortiques, suivant le degré, plus ou moins marqué, d'atrophie du deuxième arc (le premier arc a déjà disparu sur les embryons de 4""")- Sur les embryons de 0""" et de 5™°', 5, on observe un deuxième arc partiellement atro- phié, et les troisième, ([ualrième, cinquième et sixième arcs aortiques Isien développés de chiique côté. Le quatrième arc est le plus volumineux; le cinquième a une origine distincte, au niveau du bulbe artériel, et un abouchement spécial dans l'aorte descen- dante (embryon de à™"', 5), ou bien (embryons de 5°"" et de 6"™) son origine et son abouchement sont fusionnés avec les portions similaires du sixième arc. Les cinq pre- miers arcs, logés à l'intérieur de l'arc branchial de même ordre, reposent directement sur la poche endodermique correspondante; quant au sixième arc ou arc de l'artère pulmonaire, H est placé en dedans de la cinquième poche et suit un trajet à peu près rectillgiie ;ni voisinage du bourrelet aryténoïdien. La constitution du système artériel défutitif s'annonce, entre les stades de 6""" et de 7""", par la disparition des deuxièmes et cinquièmes paires d'arcs, et par la prédominance des arcs persistants (troisième, quatrième et sixième) du côté gauche sur ceux du côté droit. Les artères sous-clavières, comme l'a montré Hochstelter, sont des artères segmentaires du tronc, naissant de l'aorte thoracique en regard des bourgeons des membres anté- rieurs; elles ne contractent que des relations secondaires avec les parties persistantes des arcs aortiques. Le schéma de Boas, faisant provenir la sous-clavière du cinquième arc, ne répond pas plus à la réalité que l'ancien schéma de Rathke. Toutefois, si le cinquième arc ne fournit pas la sous-clavière, son exis- tence parait constante au cours du développement ontogénique des Verté- brés, et il atteint une autonomie parfaite chez l'embryon de Taupe. Dès lors, les observations de Tandler, de Lehmann, etc., qui ont décrit des forma- tions vasculaires incomplètes ou inconstantes, prennent une grande valeur, puisque ces formations figurent des vestiges phylogéniques du cinquième 4o ACADÉMIE DES SCIENCES. arc. Toutefois, l'existence de cet arc' est éphémère par suite de la rapidité de son évolution, puisqu'il apparaît le dernier, alors que les autres arcs transitoires ont déjà commencé à s'atrophier. Il est donc permis de conclure que la présence d'un cinquième arc aortique chez les Vertébrés supérieurs, au cours de l'ontogenèse, est très importante, parce qu'elle permet d'établir, d'une manière précise, la for- mule générale des arcs aortiques, et qu'elle facilite l'homologation de la disposition de ces arcs chez les Sélaciens cl chez les Amniotes. Le cinquième arc aortique, comme la plupart des autres, est uniquement un souvenir phylogénique, plus accusé chez quelques types de la série, d'une disposition ancestrale de longue durée dans l'évolution des Vertébrés. EMBRYOLOGIE. — La fécondation et le développement des œufs chez un Ortho- neclide (lUiopalura ophiocomœ). Xote de MM. Maurice Caullerv et Alphoxsk Lavallék, présentée par M. Alfred Giard. Les ovules des Orthonectides se développent, à l'intérieur de l'organisme maternel, pendant sa phase de vie libre, en larves ciliées, qui, devenues libres à leur tour, sont les agents de propagation de ces parasites chez de nouveaux hôtes. C'est ce qu'ont établi les recherches faites par l'un de nous avec F. Mesnil ('). La connaissance détaillée de ce développement, en par- ticulier des phénomènes de fécondation qui doivent le commencer, est un desideratum important dans l'étude de ce groupe d'organismes inférieurs. Nous avons essayé, depuis plusieurs saisons (-), de le combler et avons réussi cet été, au laboratoire de \Vimereux, à rassembler, à cet effet, des matériaux très complets, dont nous venons d'achever l'étude. .Nous avons opéré sur Rhopalura ophiocomœ, l'espèce parasite iV Amjj/iiura squamata. Étude in vivo. — Pour obtenir le développement des ovules, nous mé- langeons, dans un petit cristallisoir rempli d'eau de mer très pure, au mo- ment même où nous les extrayons des Ophiures, des mâles et des femelles de lihopalura parfaitement mûrs [ils doivent nager immédiatement avec rapidité et le noyau des ovules ne doit plus renfermer de nucléole (voir», i)]. (') Caullerï et iMiiSNiL, Comptes rendus, l. CXXXIII, 1901, p. 092; Arch. d'Anat. microsc, t. IV, 1901 ; C. R. Soc. BioL, t. LIX, p. 428. (2) Caullerv et Lavallée, C. R. Soc. BioL, l. LIX, 1905, p. 265. SÉANCE L»U 6 JANVIER 1908. 4l Au bout de lO à i5 minutes environ, on vnll, ;ni microscope liinoculaire, que la plu- part 'les femelles remorquent un ou clen\ nuiies accrochés à leurs cils et, à un fort grossissement, on constate qu'à ce moment les mâles émettent leurs spermatozoïdes. Ceux-ci pénétrent dans la cavité du corps de la femefle, très probablement par l'ori- fice signalé par l'un de nous {Arcli. d'Anat. microsc, t. IV, PL A', fi^. 1). Le contact de la femelle et du mâle ne dure que quelqtie> minutes. Aussitôt après, la vésicule ger- minative disparaît et, 1 heure 3o minutes environ après le mélange des sex.es, la pre- mière division de l'œuf est terminée. La segmeniation est totale, inégale d«s le stade 2, d'aspect épiboliqne; après 5-6 heures, on a une morula; les larves ciliées {fig. 9) sont émises au dehors au bout de 18-24 heures. Pendant tout ce temps, les femelles nagent 10 u Ct=1500. avec agilité; après 2^ heures, on en trouve fréquemment, dans les cultures, qui sont complètement vidées de leurs embryons. Le nombre de ceux-ci doit être de 600 à 800 par individu. L'ovule et la larve sensiblement sphérique mesurent 12!^ à i5!^ de diamètre. Le développement de tous les œufs d'une même femelle est parfaitement synchrone. Élude cylologique. — Elle ne peut être faite que sur des coupes d'abon- dants matériaux fixés et colorés. L'obtention des préparations est délicate, à cause de la difficulté d'effectuer les manipulations d'inclusion dans la paraffine, sur un grand nombre de ces femelles, dont la longueur ne dépasse guère 2301^. Nous y avons parfaitement réussi, grâce à une technique spé- ciale, que nous décrirons dans notre Mémoire détaillé. Chaque stade a été étudié sur des lots de 20 à 3o individus, prélevés dans les cultures, après des temps gradués : 20, 3o, 4o minutes, i heure, i''i5"', i''3o™, i''45'", C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N° 1.) t) 42 ACADÉMIE DES SCIENCES. 2 heures, a'vBo", 4 heures, elc., et fixés au liquide de Bouin. L'âge coiuui d'une façon précise est un guide sûr pour la sériation des stades. Des lois fixés 20 minutes après le mélange montrent déjà la fécondation accomplie. On trouve d'ailleurs encore de nombreux spermatozoïdes libres entre les ovules : ceux-ci olIVenl la karyokinèse de formation du premier globule polaire {fig- 2); peut- être ce processus commence- t-il un peu avant la pénétration même du spermatozoïde dans l'ovule. L'expulsion du gloltule est facile à constater sur le* coupes, sous forme d'un petit cône effilé, vers le sonitnel duquel se trouve une masse chromatique com- pacte gp^ {fig. 3). La figure k aryokinétique présente trois chromosomes très nels ^fig-^)- Dans les jiréparations fixée-- :iprès 3o ou 40 minute-, on assiste à l'expulsion du deuxième globule polaire ( fig. \). Les figures sont assez semlslables à celles du jjre- mier, mais les masses chrom;Ui([ues sont plus faibles. Entre les ovules, on a|)erçoil de nombreux corps chromatiques, (|ui soiU les premiers globules polaires piécédemment r. ■jetés et qu'on retrouve ainsi, libres, pendant le reste du développement. Ils se dis- tinguent des spermatozoïdes par leur taille plus considérable. Ajjrès l'expul-ion des globules polaires, le spermalozoïile fécondant, qui jusque-là était resté à la périphérie de l'ovule (sp. fig. 2-4), sous forme d'un grain chromatique compact, se transforme en une vésicule qui croît, en se déplaçant vers le centre de l'ovule. On a alors des stades à deux pronuclei vésiculeux (âge : environ i heure) {Jig. 5) de taille variable. Dans chacun de ces pronuclei s'individualisent 3 chromo- somes, qui deviennent libres dans le cytoplasme, par disparition de la membrane. On compte alors très nettement 6 chromosomes, qui se disj)Osent (vers 1'' io™-i'' lô™) suivant la plaque équatoriale d'une belle figure karyokinétique {fig. 6). Ils se divisent et 6 éléments chromatiques se dirigent vers chaque pôle du fuseau de division {fig. 7) (âge: i"" i.5"'-i''3o"'). La première division de l'œuf est ainsi achevée vers i''3o". Le stade 2 se compose d'une grande cellule A et d'une petite B. La grosse cellule A se redivise immédiatement {fig. 8) et le stade 3 est atteint vers i''45™. La cellule B se divise à son tour, puis les deux cellules issues de A. Dans ces premiers stades, il est possible de suivre la filiation des divers éléments, qui est très régulière. A 2''3o", on est arrivé à des embryons comprenant 6-8 cellules. Après 6 heures, on a une morula, comme on l'a vu in viço. Enfin, la larve ciliée, prête à éclore, offre une couche périphérique de cellules aplaties, assez nettement disposées en rangées parallèles à l'axe antéro-postérieur, et une masse interne de cellules parais- sant indifférenciées {fig. 10). Le détail précis des [)hénoinènes précédents sera exposé dans notre Mémoire. La description et les figures ci-dessus suffisent à monlrer que les processus de fécondation s'opèrent avec une parfaite régularité et suivant le type classicjue des Métazoaires. Le nombre restreint des chromosomes (■2n — 6) permet, malgré la petitesse des éléments, de bien suivre la réduc- tion chromatique. L'œuf évolue en un embi-yon à cellules parfaitement individualisées, SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. 43 n'ayant en rien la struclure plasmodiale des stades parasitaires ultérieurs. La larve ciliée n'offre pas l'appareil antérieur différencié de celle de Rhnpa- lura Pehcneeri {'), sans doute en raison des conditions différentes de péné- tration dans l'hôte. PHYSIOLOGIE. — Sur l'aneslhésie proloriiypc par les mélanges d'oxy frêne et de chlorure d'élhyle. Noie (-) de M.Vl. PiiMtitt: Rose.vtiiai, et Albert Iîer- TIIELOT. Depuis longtemps déjà le chlorure d'éthyle est employé comme anesthé- sique général, mais son application a toujours été limitée aux interventions de courte durée. Cependant Wiessner, puis Malherbe et Laval prolongèrent la narcose juscju'à 5o minutes, mais il leur fallut |ioui' cela donner au sujet des doses successives l'exposant ainsi à des demi-réveils et au danger plusieurs fois répété de l'inhalaliou de doses massives. Nous avons pensé qu'on pourrait peut-être prolonger indéfiniment la durée de la narcose primitive en employant un mélange gazeux d'oxygène et de chlorure d'élhyle au lieu du chlorure d'éthyle seul. De nombreuses expériences sur les aniuiaux ont pleinement confirmé cette hypothèse; nous avons obtenu, grâce à notre procédé, des anesthésics d'une heure, toujours exemptes d'accidents et pendant lesquelles on a pu pra- tiquer les interventions chirurgicales les plus variées. La phase d'anesthésie vraie était toujours.^obtenue très rapidement, la nar- cose était tranquille et le réveil très prompt. En présence de ces résultats, nous espérons pouvoir ap[)liquer notre mé- thode à la chirurgie humaine; elle présenterait en effet, dans les opérations graves et de longue durée, l'extrême avantage de ne pas surajouter au sliock opératoire les inconvénients souvent très grands de l'éther ou du chloro- forme. (') Cauli.euy et Mesnil, C. fi. Soc. biol., l. LI\, rgo5, p. 429, figures. (^) Conlenud'un pli cacheté déposé le 27 novemhie 1907, sous le 11° 7270, el ouvert en séance par M. le Président, le 6 janvier 1908. 44 ACADÉMIE DES SCIENCES. MÉDECINE. — Action tardive des dérivés bacillaires chlores. Note de MM. Moussu et Goupil, présentée par M. d'Arsonval. Avant indiqué, dans des recherches antérieures, quels étaient Faction du chlore sur le bacille tuberculeux et les effets physiologiques immédiats de ces dérivés chlorés sur des animaux d'expérience (' ), nous nous sommes proposé d'en établir les effets éloignés. Lorsque tout d'abord on renouvelle ou multiplii' à intervalles rapprochés (5 à 7 jours de distance) les injections sous-culanées ou inlra-veineuses de bacilles chlorés, on ne tarde pas à remarquer de l'accoutumance chez les organismes mis en expérience. La réaction thermique diminue d'intensité, parfois malgré raugmenlation des doses injectées, et il arrive un moment où cette réaction thermique se montre insignifiante (quelques dixièmes de degré); la réaction générale devient nulle; chez le chien, par exemple, il n'y a plus ni vomissements, ni tristesse, ni perte d'appétit. Si des animaux ainsi arrivés à l'accoutumance, à la suite d'injections sous-cutanées ou d'in- jections inlra-veineuses de bacilles chlorés, sont sacrifiés, on ne constate jamais de lésions tuberculeuses en aucun point. 11 était dès lors indiqué de rechercher quelle pourrait être l'influence de ces injections de dérivés chlorés sur l'évolution de la tuberculose expéri- mentale. A cet effet, nous avons depuis un an soumis à des inoculations variées de dérivés bacillaires chlorés des séries de Cobayes, Lapins et Chiens, dans le but, après des temps variables, de leur inoculer comparati- vement, avec des témoins, des doses déterminées de tuberculose virulente. Dans leur ensemble, les résultats obtenus ont été les suivants : 1° Lorsque des sujets ont été soumis à une ou plusieurs inoculations de bacilles chlorés, et qu'ils sont aussitôt après (c'est-à-dire dans les 8 jours, i5 jours, 3 semaines qui suivent) soumis à une inoculation de tuberculose virulente, ces animaux, se mon- treril très nellenienl sensibilisés. Dans tous les cas, les animaux (Cobayes, Lapins et Chiens) soumis à ces épreuves, comparativement avec des témoins, avec des doses identiques de tuberculose virulente pour des poids égaux, ont succombé plus vite que les témoins, ou présenté à l'autopsie des lésions plus graves, plus étendues et plus avancées. 2° Si par contre on laisse s'écouler, entre les dernières inoculations de bacilles chlorés et l'inoculation virulente, un temps relativement long (2 mois et plus dans nos expériences), des résultats inverses sont enregistrés. Les témoins meurent plus vile, avec des lésions et des altérations viscérales dont l'évolution régulière est connue, (') Complus rendus, t. CXLV, 1907, p. i2-)i et i3Jy. SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. 45 alors que les inoculés se mainliennenl en bon élal, et ne présentent à l'autopsie que des altérations qui semblent avoir été arrêtées dans leur évolution. Dans quelques cas, car pour des recherches de cette nature on ne peut opérer que par essais successifs, nous avons eu des augmentations de résis- tance qui pourraient faire croire à une vaccination véritable, mais il serait prématuré d'employer cette expression. Néanmoins, il nous a paru utile de signaler ces faits, car ici l'augmentation de résistance des sujets en expé- rience a été obtenue par une méthode différente des méthodes classiques, au moyen de dérivés microbiens, et non plus avec des produits solubles ou des microbes atténués. PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la valeur des éléments magnélù/ues à l'Observa- toire du Val-Joyeux au l'^'jarmer 1908. Note de M. Th. Moureaux, présentée par M. Mascart. Les observations magnétiques organisées en 1901 à l'Observatoire du Val-Joyeux ont été continuées en 1907, par M. J. Itié, avec les mêmes ap- pareils et réduites d'après les mêmes méthodes que les années précédentes. Les valeurs des éléments magnétiques au i" janvier 1908 résultent de la moyenne des valeurs horaires relevées au magnétographe le 3i décembre et le i'"' janvier, rapportées à des mesures absolues faites le 27 décembre 1907. La variation séculaire des différents éléments est déduite de la compa- raison entre les valeurs actuelles et celles qui ont été données pour le i**" janvier 1907 (' ). Valeurs absolues et variation séculaire des éléinenls inagnéLiques à l'Observatoire du Val-Joyeux. Valeurs absolues Variation Éléments. au 1" janvier 1908. séculaire. Déclinaison occidentale i4''42',9o — 5', 81 Inclinaison (j.'(<'44',6 — 2', 3 Composante horizontale o, 197^4 -+- 0,00009 Composante verticale o,4i85o — o,ooo55 Composante nord 0,19096 +0,00017 Composante ouest o,o5oi5 — o,ooo3o Force totale 0,46274 — o,ooo46 La station magnétique du Val-Joyeux est située à Villepreux (Seine-et- Oise), par o°i9'23" de longitude ouest et [\'^° l\(^' i&' de latitude. (') Comptes rendus, t. CXLIV, 1907, p. 5i. 46 ACADÉMIE DES SCIENCES. OCÉANOGRAPHIE. — Élude d' une série d'échantillons fV eau de mer récoltés dans la Manche. Noie (') de M. A. Chevallier. Les échantillons ont été recueillis à la surface par M. le capitaine Letalle à l'aide d'instruments mis à sa disposition, grâce à la générosité anonyme de M. Diatomea, entre Dieppe et Newhaven et tant à l'aller qu'au retour. Ils ont été analysés au laboratoire d'Océanographie de la Faculté des Sciences de l'Université de Nancy. A chaque prise d'essai, la température de l'eau de mer avait été soigneusement relevée. Pour chaque éclianlillon, on a mesuré la densité à o°, clans la glace fondante, an moyen du pvcnomélre. Le poids d'halogènes par kiloj;ramme d'eau de mer a été dosé selon la méthode ordinaire, précipitation par une liqueur titrée d'azotate d'argent avec le chroma te de potasse comme réactif indicateur ; la liqueur d'argent avait été contrôlée sui' de l'eau normale envoyée |iar le laboratoire central de Christiania. Enfin l'acide sulfurique a été dosé j)ar précipilalion par le chlorure de baryum. La densité normale à o° a été ramenée à la température in situ 0, d'après le gra- phique des dilatations de M. Thoulet et les Hydrograpliisclie Tabellen; les deux méthodes ont donné des chiflVes identiques. On a calculé aussi, d'après les Tables de Knudsen, la chloruration en partant de la densité à o". Les divers résultats iont indiqués dans le Tableau suivant : Numéro Densité CI de TemiJératiire à o", Densité à 6» Halo- d'après l'écliant. L>ale. /« s//« 6. SJ. S^. S0\ gènes. Hyd.Tabel. Il III » 1 23 oct. 19070 3.37 I^,(j » » » » » 2 » 4.37 i-VS 1,03808 1,02601 2,r48 19,3s 19,34 3 » .j.3'i i5,o . » '» » » » 4. » 6.3o i.j.o 2839 2615 168 45 48 5 „ 7.35 i4,8 2837 2627 180 53 54 (5 ,) 8.40 i4,6 2833 2628 170 00 5i 7 » 9.2") i3.4 283o 265i 168 43 49 8 24 » I I .i.S i3,i >' » " " >> 9 25 » 0.17 14,7 2828 2625 171 43 48 10 » 1.18 i4,S » » » » " 11 )> 2.18 14,9 2821 2610 i64 38 43 12 » 2.58 i4,7 '^812 2607 i55 35 87 i;( „ 3.42 i4,6 2811 2607 i5o 33 36 14. , . . . » 4-'^L) (4,4 '• " " " " 15 » 4.46 i3,9 2770 2583 ii5 o4 08 (') Présentée dans la séance du 23 décembre 1907. («) Les expériences ont eu Heu le matin, sauf le 24 octobre où l'on a opéré le soir, à ii''i8°. SÉANCE DU 6 JANVIER 1908. 4^ L'examen du Tableau conduit aux conclusions suivantes : L'eau est plus froide près des côtes qu'en pleine mer. M. Letalle a de plus constaté que la décroissance de températin^e est très rapide en approcliant de terre. A égale distance des côtes l'eau est plus froide près de l'Angle- terre que près de la France. La densité à o" ou normale augmente légèrement de la côte d'Angleterre jusqu'au quart environ de la distance entre Nevvhaven et Dieppe; elle passe cependant par une valeur un peu plus faible vers l'Est. La densité à 0° diminue ensuite franchement et régulièrement jusqu'à la côte française. L'écart entre les chiffres extrêmes correspond à la différence très sensible de os, 83 de sel dissous par kilogramme d'eau de mer. La densité in situ S^ diminue d'une façon continuelle mais irrégulière de Newhaven à Dieppe. Cette diminution dans la densité à 0° comme dans la densité à 9" ne peut être expliquée que par ra|)port d'eau douci- de la Seine qui, à son embou- chure, au lieu de s'épanouir dans toutes les directions, est entrahiée par les courants dans la direction du Nord-Est et longe la côte française. Le graphique ci-dessous obtenu en comptant, sur les perpendiculaires au plan passant par le plus faible chiffre, des longueurs proportionnelles aux résultats trouvés pour chaque station, montre mieux les variations de la densité in silu. La différence de niveau de deux localités marines étant en raison inverse l\le\vbavErr^ 7 6 3 5 eppe des densités respectives de l'eau en ces deux localités, le graphique donne donc le profil véritable de la Manche entre Dieppe et Newhaven. L'eau douce de la Seine ferait surtout sentir son influence du point A au point B. Sa diflusion, contrebalancée par l'apport de l'eau allantique plus dense, s'exercerait jusqu'en C. Enfin le relèvement de la densité dans la région CD serait dû à l'eau de l'Océan et aussi à l'absence de cours d'eau importants sur la côte sud d'Angleterre. Les poids des halogènes diminuent aussi régulièrement de la côte d'An- ^8 ACADÉMIE DES SCIENCES. o-leterre à la côte de France. Il y a cependant lieu de remarquer que, tandis que pour tous les échantillons, sauf le n" 2, le chilTie trouvé pour les halo- gènes est inférieur, en moyenne de o.o3, au chiffre du Cl tiré de la densité à qo au moyen des Tables de Knudsen, pour cet échantillon n" 2 il est au contraire supérieur de o, o^- L'eau de mer, à la station 2, aurait donc, à den- sité égale, une teneur en halogènes légèrement supérieure à celle des eaux avoisinantes, c'est-à-dire une composition chimique un peu différente. Ce fait ne serait-il pas dû à ce que la station 2 se trouve précisément, comme le montre le graphique, à l'endroit où l'eau de mer diminue brusquement de densité et change de nature ? Les variations de l'acide sulfurique sont exactement les mêmes que celles des autres données. La relation entre la densité à o" et SO^ n'ayant pas jusqu'ici été suffisamment étudiée, on ne peut tirer aucune conclusion des chiffres trouvés. A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. A. L. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-AUgustins, n° 55. Depuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrecnent le Dimanche. Ils forment, à la Qn de l'année, deux volumes in-4°. DeuK ables, l'une par ordre alphabéti'iis. ' Mu lier (ij. ) jurges Kenaud. Oerrien. * F. Kobert. .Le Borgne. Uzel frères. len Jouan. hambery Dardel et Bouvier. I Henry. ' Marguerie. I Delaunay. I Bouy. hei bout g 'erniont- Ferr . ijon. iGroffier. Ratel. Rey. \ Lauverjat. / Degez. renoble J Drevei. Gratier et C" % ftochelle Foucher. Bourdignon. ; Havre ■lie .... Dombre. Tallandier. Giard. chez Messieurs : I Haiimal. / Y(=.. Texier. . Cutnin et Massoo. \ Georg. Lyon < Phiiy. j Maloinc. ' Vilte. A/arseille Ruât. \ Valat. Montpellier | Coulet et fils. Moulins Martial Place. / Riivignier. Kancy ' Grosjean-Maiipin. ' Wagner et Lainberl, Nantes . Nice !Dugas. Veloppé. !Rarma. Appy. Ni mes Debroas Duplan. Orléans. Loddé. Poitiers. liouen . Rlanchier. Lévrier. Rennes Pliiion et Hommais, Hoche fort Girard f M"" ). Langlôis. Leslrlngant. S'-É tienne Chevalier. ( Fisard. '( ^Ité. Toulon . . . Toulouse . ^ Giiiiot. \ Privai. 1 Boisselicr. Tours ' Péricat. ' Bousrez. chez .Messieurs : i™..„ j ( Feikcma Caarel- Amsteraam .. . . ' I sen et C>*. ■4thènes Beck. barcelone Veidaguer. ( \sher et G''. ) Priediander et 51s. ^«'■''« JK..hl. ( Mayer et Muller. Berne Franckc. Bologne Zanichelli. I LaiiiL'i-tin. Bruxelles J Miiyolez et .Aiiiliarte. ' LçbpsuP et C". , Sotcliek et C°. liucarest J Alcalay. Budapest Kilian. Cambriilge DeightOQ, Bell et C". Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague liôsl et fils. Florence Seeber. Gand lloste. Cènes Reuf. 1 Esgiraaiin. Genève j Georg. ' Biirckhardl. La Haye Belinfanle frères. I Pavot et C'V Rouge. Sack. j Barth. 1 Brockhaiis. Leipzig ' Loreotz. I TwietMioyer. CI Valenciennes \ Giaril. / Lenialtre. Liège . V. , Desoer. Gnusé. Londres Luxembourg . . . Madrid. Milan . . Moscou . Naples . New- Vork . Odessa Oxford Palernte .... Porto Prague Hio-Janeiro Borne. liolterUam.. Stockholm . S'-Pétersbourg . Turin Varsovie. Vérone . . Vienne . Zurich . ez .Messieurs : / Dulau. ) Hachette et C- ' Nutt. V. Buck. / Ruiz et C*. 1 Itoiiio. i Oossat. ' F. Fé. Bocca frères. Hcepli. Taslevin. \ Marghieri di Giu«. / Pellerano. Dyrsea et Pfeiirei. Slechert. I.emcke et Buechaer Rousseau. Parker et C". Reber. Magalhaes et Moiiiz Rivnac. Garnier. Bocca frères. Loescher et C". Kramcrs et fils. Nordiska Boghacdel Zinserling. Wolir. Bocca frères. Brero. RInck. RosenbergetSalller, Gebethner et Wolff. Drucker. Frick Gerold et G»«. Rasclier. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" l\ 31. — (3 Août i835 n ii Décembre iSio. ) Volume lii-4°; i8Jj. Prix.. 25 IV. Tomes 32 à 61. —( i" Janvier iSôi a 3i Docembro 1 865.) Volume in-ii"; 1870. Prix 25 Ir. Tomes 62 à 91. — ( i" Janvier i8fi6 à 3i Décembre r88o.) Volume iii-4°: 1889. Prix 25 tr. Tomes 92 à 121. — ( i" Janvier 1S81 à 3i Déceiiibro i8i)j.) Volume in-'i"; 1900. Prix 25 Ir. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: ome I. — Mémoire surquelques points de la Physiologiedes .\lgues, par MM. A. UERBBset A.-J.-J.Solibr. — .Mémolresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent Comètes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pnncréatique tians les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des 25 fr. Tome ] s Co atières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-'j", avec 32 planches; iSjiJ Tome 1. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benrdkn. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Acarlémie des Sciences )ur le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir: «Etudier les lois lie la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédimenlaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de li-ur apparition .m de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organiqueetsesèt.its antérieurs», par M. le Professeur Bronn. In-i", avec 7 planches; i8bi. . . 25 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par dirers Savants à l'Académie des Sciences. TAHIi: DES AnnCl.RSlBean «ce ( \u 6 .lanvier 19080 ÉTAT ACTUEL DE L'ACAUÉMIE Pages.: Élat de lAcadémie au ." janvier .908.. . • . 5 M A. Chauveau, Président sortant, lait connaître à l'Académie l'état où se trouve l'impression des Recueils qu'elle pubhe et les changements survenus parmi les Membres et les Correspondants pendant le cours de l'année 1907 Pages. i3 RAPPORTS M BotJaUET DE LA Grye. - Rappml pré- senté, au nom de la Section de Géogra- phie et Navigation, au sujet d un vœu émis par la Société de Géographie de Paris, relativement aux dépêches météo- rologiques d'Islande CORRESPONI>ANCE. M E Levasbeur fait hommage à l'Aca- démie d'une Notice sur Marcelin Ber- tkelot ■, M le Secrétaire perpétuel annonce S l'Académie le décès de M. Asaph Hall, Correspondant pour la Section d Astro- nomie • ■. " Lord Brassey, élu Correspondant pour la Section de Géographie et Navigation, adresse des remerciments à l'Académie.. M. le Secrétaire perpétuel signale le 27" Cahier du Service géographique de l'Armée : « Topographie d'exploration ». M. E.-E. Blaise adresse des remerciments à l'Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique M. Ernest Esclangon. — Sur les trans- formations de la comète 1907 d M. André Cathiard. — Emploi des flammes comme soupape des courants alternatifs à haute tension \"\' M F. Bordas. - Contribution à l'étude de la formation de certaines pierres pré- cieuses de la famille des aluminides MM. G. SiZES et G. Massol. — Sur les har- moniques d'un corps vibrant MM E. JuNGFLEiscH et M. GoDCHOT. — Nou- veaux homologues de l'acide diglyco- >7 des ■7 M. Mabo Tiffeneau. - Mécanisme transpositions phényliques chez les lodhy- drines et les glycols aromatiques. ...... M Ed. Retterer. — Structure de la sub- stance fondamentale du cartilage hyalin.. M L Mercier. - Sur le développement et la structure des spores de Thelohania Giardi Henneguy à ' ' 'n' "* " MM. A. SoULiÉ et C. Bonne. — Sur I exis- tence de cinq arcs branchiaux et de six arcs aorliques chez l'embryon de Taupe.. MM. Maurice Caullery et Alphonse La- vallée. - La fécondation et le dévelop- pement des œufs chez un Orthonectide ( Bhopalura ophiocomœ) • MM Pierre Rosenthal et Albert Berthe- LOT — Sur l'anesthésie prolongée parles mélanges d'oxygène et de chlorure d'éthyle : * ' ' * MM. Moussu et Goupil. - Action tardive des dérivés bacillaires chlores y M Th. Moureaux. - Sur la valeur des 'éléments magnétiques à l'Observatoire du Val-.Ioyeux au 1" janvier 1908....... M A. Chevallier. - Etude d'une série d'échantillons d'eau de mer récoltés dans la Manche 2G 29 32 34 38 40 43 4^ 45 ^,6 PARIS. - IMPRIMERIE GAUTH lER-VILLA RS, Quai des Grands-Augustins, 53. v...»«. Le Gérant : Gautbie»-Vill*»». 1008 PBEMIER SUHIKNTKE. COMPTES KENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DK L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVI. M' 2 (13 Janvier 1908). 'PAHIS, GAUTHIER- VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE OES COMPTES RENDUS DES SÉANCES UE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai ries Grands-Au.L;ustins, 55. 1908 RpdLEMENT REL4TIF m COMPTES KENDIJS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES ^3 -UIN 1H62 ET a', j iii a T a - Les Comn^^s re«rf«s hebdomadaires des séances de r Académie. e composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à P Académie^ Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a ',8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 7.6 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Artici.k l". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associéétrangerdel'Académie comprennent au plus ^ pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de 1 Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que s, elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les "io pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le (jou- vernemenl sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiques par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3-x pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qm y ont pus Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au- tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Savants élransers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le lonl pour les articles ordinaires de la correspondance otti- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre ddit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à .0 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article '\. - Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux trais des au- aé„,.; cepen„„, si '« ^^ - ^^^ ^^JZ .^J^^ a ile.ce,,.»,, ,ue pou. ,es Kappo.. et ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préiudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par 1 Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. uni lllipii""^^ i ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 15 JANVIER 1908. PRÉSIDENCE DE M. Hemu BECQUEREL. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Note sur la densité du graphite, par MM. H. Le Ciiatelier et S. W<»I.OGDl.VE. Le développement des études de Chimie organique a eu une répercussion parfois regrettable sur les travaux de Chimie minérale. On s'est trop sou- vent laissé aller à admettre, sans preuves expérimentales suffisantes, la variabilité indéfinie des proportions suivant lesquelles les combinaisons chimiques se produisent, ou encore une multiplicité exagérée des polymé- risations successives d'un même corps. Il nous a semblé intéressant de sou- mettre à un examen critique quelques-uns des faits admis dans cet ordre d'idées. Nous nous sommes adressés d'abord à un corps simple, le carbone, dont les polymérisations multiples sont acceptées aujourd'hui presque sans discussion. La seule base expérimentale de cette opinion générale repose sur les variations de densité considérables signalées entre les différents échantillons d'une même variété de carbone, soit du carbone amorphe, soit du graphite, soit du diamant. On trouve par exemple, dans les Ouvrages de Chimie, des densités variant pour le carboui- amorphe de i à i,6, pour le graphite de i,8 à 2,6 et pour le diamant de ^ à 3,5. De nouvelles déterminations de la densité du carbone nous ont semblé pouvoir présenter quelque utilité pour les deux raisons suivantes : d'une part, la constance du pouvoir calorifique de chacune des trois variétés du carbone n'a jamais été mise en doute; celle constance semble cependant difficilement compatil^le avec les variations de densité admises; d'autre part, la détermination des densités des coips poreux présente des difficultés C. !{., 190S, I" Semestre. (T. CXLVl, X' 2.) 7 5o ACADÉMIE DES SCIENCES. expérimentales sérieuses et il peut subsister quelques doutes sur certaines des mesures publiées. Des trois variétés de carbone, nous avons cru devoir choisir le graphite. Le carbone dit amorphe n\?sl pas une matière définie; la présence de l'hy- drogène y est constante et son état de combinaison inconnu. Pour le diamant, par contre, des expériences déjà très nombreuses donnent des densités comprises entre 3,5o et 3,5i, c'est-à-dire pratiquement identiques. On est en droit de négliger les quelques mesures discordantes. Le gra- phite, au contraire, parait constituer une espèce chimique bien déterminée et les mesures de densité ont été aussi nombreuses que discordantes. Nos expériences ont porté sur des échantillons de provenances très différentes : i" Graphite Acheson. — Grapliile artificiel exlrèmeinenl pur, préparé au four électrique en partant d'antliracile très impur. Les parties triées renferment jusqu'à 99,9 pour 100 de carbone, toutes les matières minérales des cendres de l'anthracite ayant disparu par volatilisation pendant la fabrication, f^ar places cependant, on trouve dans de petites cavités quelques cristaux de carborundum. Il faut, bien entendu, les éliminer avant toute mesure. La légèreté de ce graphite est extrême, il flotte sur Teau avec une densité apparente de 0,8. a° Graphite de Ceylan. — Graphite provenant d'un des gisements les plus impor- tants de ce corps. Il se présente en lamelles cristallines et foisonne après attaque à l'acide nitrique fumant. L'échantillon étudié renfermait 3,5 pour 100 de cendres. 3° Graphite de l'Australie méridionale. — xMatiére noirâtre sans apparence cris- talline, très impure. 4" Graphite de Mtigraa {Bohême). — Masse compacte terne assez molle, montre de petits cristaux, proportion de cendres notable. 5° Graphite de Scharzbach {Bohême). — Même aspect que le précédent, très tendre et très impur. 6° Graphite du commerce. — Masse compacte obtenue industriellement par com- pression après addition d'une matière grasse; plus dur et plus brillant que les deux précédents; cendres très al u mineuses. 7° Graphite d'Oinenask (Groenland). — Lamelleux, très dur, brillant, cendres très alumineuses. 8° Graphite de la fonte {provenance inconnue). — Contient beaucoup de fer et un peu de silicium. La méthode employée pour la détermination de ces densités repose sur l'emploi des liquides lourds. On s'est servi de mélanges de bromure d'acé- tylène et d'élher. Le premier de ces liquides était dilué avec le second jus- qu'au moment où l'échantillon de graphite étudié tomiiail au fond du mélange, On faisait alors le vide au-dessus du liquide, de façon à chasser SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 5l d'abord l'air contenu dans les pores de la matière solide et ensuite à éva- porer l'excès d'éther de façon à ramener la densité du liquide à être égale à celle du graphite. On rétablissait de temps en temps la pression atmosphé- rique et l'on observait si le graphite flottai l indifféremment à toute hauteur dans le liquide. Une fois ce résultat atteint, on laissait encore le graphite immergé pendant quelques heures, puis on procédait à la mesure de la densité du liquide, égale à celle du graphite. On se servait, pour cette mesure, d'un flotteur en verre, dont le volume était déterminé par des pesées parallèles faites dans l'eau distillée. I^es densités données ci-dessous ont ét('' obtenues entre les températures de il\° et 18". Elles sont rapportées au poids d'un même volume d'eau mesurée à 4°- Dans une première série d'expériences, les différents échantillons de gra- phite avaient été simplement desséchés à l'étuve à 120° avant d'être immer- gés dans le liquide et soumis à l'action du vide. Voici les résultats : Acheson i ,6s Ceylan 3,a5 Australie 3 , 66 Mugrau 2,44 Sciiarzbach 2 , 36 (Jmenask 3,06 Commerce 2,87 Fonte 2,2.5 Les écarts entre ces différentes densités sont de l'ordre de grandeur de ceux qui avaient été signalés dans les expériences antérieures. Les chiffres les plus forts se rattachent, comme on le voit, à l'aspect des cendres, à la présence de matières ferrugineuses. Dans une seconde série d'expériences, on fil subir au préalable aux diffé- rents graphites une purification par attaque à l'acide nitrique fumant. Ensuite, suivant les cas, on se contenta simplement de dessécher le graphite après lavage; d'autres fois, on le chauiTa au rouge sombre, température suffisante pour amener le foisonnement di; certaines variétés. Les écarts entre les nouvelles densités ont été plus grands encore qu'avant traitement. Les graphites foisonnes ont présenté des densités relativement faibles, descendant jusqu'à i, 10 pour le graphite de la fonte. Le foisonnement paraît tenir à une simple exfoliation du graphite. Ce corps est constitué le plus souvent par des lamelles extraordinairement fines, comme celles de l'argile plastique, c'est-à-dire indiscernables au microscope et ayant par suite dans leur plus grande dimension moins de f^i^ de millimètre. La séparation de ces lamelles par le dégagement de très petites quantités de matières gazeuses interposées entre elles 52 ACADEMIE DES SCIENCES. suffit pour produire un oonflemeni apparent énorme. Cette finesse des lamelles du graphile est encore démontrée par une expérience d'Acheson, qui obtient la suspension indéfinie de ce corps dans Feau, comme M. Schlœ- sing l'avait fait pour le kaolin, au moyen d'une addition de certaines matières solubles, le tanin par exemple. Une troisième série d'expériences a été faite en employant la méthode de purification indiquée par Moissan, c'est-à-dire une fusion à la potasse suivie de lavages répétés aux acides. Les résultats n'ont pas été plus concordants. llesl facile, au cours des expériences, de se reiidie compte de TinexacliUide ceilaine des mesures ainsi faites. Toutes les fois qu'on recommence le vide, on voit de nou- velles bulles de gaz se dégager et la densité augmenter un peu sans que rien n'indique la proximité d'une valeur limite ; il reste certainement de l'air emprisonné dans les pores du graphite. Un raisonnement très simple d'ailleurs montre l'inefficacité du vide pour enlever l'air d'un corps à pores très lins immergé dans un liquide. Dans le cas du graphite, ces pores doivent être du même ordre de grandeur que les lamelles elles- mêmes, c'est-à-dire inférieurs à j^ de millimètre; pour faire sortir une bulle de gaz d'un tube de ce diamètre plongeant dans un liquide, il tant une dillérence de pres- sion de plus de lo"™. Le vide seul est donc absolument sans elTet. S'il convient pour les poudres usuelles, c'est que les vides y sont généralement de l'ordre de grandeur Ju _L de millimètre et que l'absence de cohésion permi-t aux diiïérents grains de se déplacer les uns par rapport aii\ autres. Les expériences de Graham sur la transpira- tion des gaz à travers les phupies de graphite donnent d'ailleurs la preuve directe de l'existence de ces pores et de leur finesse extrême. Nous avons alors essayé d'expulser l'air par compression dans un cylindre d'acier. Nous avons employé des pressions variant de aoooi^B à 1 1 ooo''e: par centimètre carré. Après la première compression, il reste souvent à l'intérieur de la matière de petites cavités où une partie de l'air chassé des pores est emprisonnée; on s'en aperçoit au dégagement des bulles de gaz produit par le vide après immersion dans le liquide lourd. Mais, en écrasant la matière et recommençant la compression, on arrive à obte- nir, après quelques opérations, une masse absolument compacte ne dégageant plus de gaz dans le vide. Les mesures définitives de densité ont été faites sur des échantillons purifiés et comprimés dans les conditions suivantes : Après une première attaque à chaud par l'acide azotique fumant, la matière lavée et séchée est fondue avec de la potasse au creuset d'argent, la température rouge sombre est maintenue 3o minutes. Après refroidissement, le contenu du creuset est repris par l'eau, puis attaqué par de l'acide chlorhydrique bouillant de densité i,i9.. Finalement, le graphite est lavé, séché et calciné au rouge sombre. On s'est assuré que. par ce traitement, on obtenait l'élimination de la totalité de la silice, sans avoir besoin de recourir à l'acide tluorhydrique. Enfin, le graphite était comprimé à plu- sieurs reprises à 5ooo''8 par centimètre carré. SÉANCE DU l3 JANVIER Î908. 53 Le Tableau suivant donne le résultat des mesures successives faites et montre l'identité absolue de la densité de toutes les variétés de graphite, lorsqu'ils sont convenablement débarrassés de cendres et d'air interposés : Éla.depuriMca.ion. Acheson. Ceyian. OD,»„ask. Fo,„e. Australie. Mugra.. Schar.bach. Commerce Naturel, séché à .20° ,,62-2,0.5 2,2.5 2,06 2,246 2,66 24^, ,36 ,3^5 chauffé au rouge sombre „ 2,25 2,18-2,19 2,22 2,66 ,, ,'3, Ô's- Attaqué par aciflo azotique, séché ,,87 2,263 2,16 2,26 2.6,5 044 ^\y^ ~^'^^ foi'^"""'-^---- » • 2,2.3 „ ,,,0 « '„ -'„ "',''" Naturel, comprime 2, in/i 2 25 » » recomprimé 2,21g 2,25 2,22 » „ „ „ Attaqué par acide azotique, comprimé... 2,258-2,25r 2,25.5-2,206 >, 2262 „ Purifié KOH, comprimé 2,265 2.255 2,255 ',7 2,255 2.256 2,255 2,264 Le graphite de Scharzbach avait donné, après la première purification à la potasse, une densité de 2,29, mais sa combustion dans l'oxygène laissa une proportion notable de cendres, accusant ainsi une purification incom- plète ; après une seconde purification, on obtint le chiffre donné au Tableau. Un second échantillon de graphite d'Australie, traité de la même façon que celui porté au Tableau, a donné une densité finale de 2,252, à peine diff"érente de la première. La densité la plus élevée trouvée pour le graphite du commerce doit être attribuée à une purification incomplète. C'est un mélange artificiel assez complexe pour lequel le procédé de purification reconnu convenable pour les graphites naturels n'est peut-être pas suffisant. Conclusions. — x" Tous les graphites naturels et artificiels donnent, après purification complète, une densité identique de 2,255 (eau à 4°), le graphite étant pris en moyenne à la température de i5°. 2° Le graphite foisonnant présente, avant ou après foisonnement, la même densité que le graphite ordinaire. MICROBIOLOGIE. — Sur l' utilisation de la tourbe poui l'épuration des eaux d'ègout. Note de MM. A. Muntz et E. Lai.\é. Au cours de nos travaux sur la nitrification intensive ('), la tourbe nous était apparue comme un support extrêmement favorable au développement des organismes nitrifiants et nous avons appliqué cette aptitude à l'épura- tion des eaux d'égout. Cette épuration, en eff'et, est un phénomène d'oxy- (') Comptes rendus, t. GXLII, p. 1241. 54 ACADÉMIE DES SCIENCES. dation, en grande partie attiibualjle aux bactéries qui transforment l'ammo- niaque en nitrates. Dans une Note précédente ( ' ), nous avons exposé les premiers résultats de nos expériences sur l'obtention de lits bactériens d'une extraordinaire énergie. Notre dispositif expérimental consistait en une colonne épuratrice de fragments de tourjje, sur une épaisseur de o'",5o, entre lesquels l'air pou- vait circuler librement. Malgré la faible épaisseur de ce lit oxydant, l'épuration de l'eau d'égout a été presque complète, avec une vitesse de passage de i"'" de liquide par mètre carré de surface et par il\ heures. En augmentant la hauteur de la colonne de tourbe, nous pouvions espérer une épuration encore plus complète et plus rapide, par unité de surface du lit bactérien. Nous avons donné une hauteur de i "", 60 à la couche de tourbe, nous rapprochant ainsi, comme dispositif, de ce qui se pratique dans les lits à percolation. La tourbe que nous avons employée était celle qu'on extrait pour le chauffage. Elle était assez compacte, de texture fibreuse, et provenait des couches supérieures des tourbières de la Somme. Se présen- tant en briquettes, elle a été divisée en fragments anguleux de la grosseur approximative d'un œuf, puis trempée dans un lait de craie en poudre, destinée à saturer son acidité et additionnée de terreau de jardinier pour l'ensemencer de ferments nitrificateurs actifs. L'eau d'égout, prélevée cliaque jour dans le collecteur de la rue Censier, était placée dans une bâcbc et traversait ensuite, d'une façon continue, des récipients formant fosses septiques. Les matières grossières en suspension s'y déposaient avant d'arriver à la colonne de tourbe. La régularité du débit des liquides était assurée à l'aide d'un robinet à flotteur fixé sur la bâche, et l'on pouvait, à volonté, faire varier ce débit pour des périodes déterminées. L'arrosage était intermittent. Nous avons en elfel reconnu que, lorsqu'on effectuait un arrosage continu, il se formait, à la surface des fragments de tourbe, des amas glaireux de zooglées et de soufre précipité, qui dimi- nuaient la perméabilité et pouvaient s'opposer à l'aération. Au moyen d'un siphon s'amorçant et s'arrètant automatiquement, on réalisait la répartition des liquides à la surface du ht bactérien par intermittences de 3 à 5 minutes. On a ainsi évité cet inconvénient. Cette installation a fonctionné sans interruption depuis le commencement (') Comptes rendus, t. CXL1\', p. 466. SÉANCE DU l3 JANVIER I908. 55 du mois de mai jusqu'au i5 décembre. A cette dernière date, l'activité épuratrice était encore aussi grande qu'au début. Dans une première série d'essais, nous ncnis sommes attacbés à déterminer la dose maxima d'eau résiduaire qui pouvait être traitée par unité de surface du lit épurateur. Nous avons progressivement augmenté la vitesse de passage jusqu'à ce que l'apparition de l'aniinoniaquc et l'augmentation des matières organiques dans l'eau épurée aient fixi- la limite à laquelle on devait s'arrêter. Jusqu'à une dose dépassant 3o(>o' par nièite carré et par 24 heures, cette épuration a été parfaite, comme le montrent les chiffres suivants, qui donnent les résultats des dosages effectués sur l'eau sortant des fosses sep- tiques, c'est-à-dire avant l'épuration, et sur la même eau après le passage sur la colonne de tourbe : '27 mai. "28 mai. 30 mai. Volume épuré par mélre carré et par iff lieures... 3ooo' 0200' 3200' Par litre ■ avant, après. avant, après. avant, après. iiiK mg ing nig mg mg Azote ammoniacal •20,0 o 28,0 o '7)9 o » organique 8,0 1,7 7,8 1,6 10,8 i,4 » nitrique o 8,2 o 12,8 o g, 6 Oxjdabilité par le permanganate en milieu acide 8.5 10,2 98 10,8 7.5 8.0 Oxydabilité par le permanganate en milieu alcalin 68 8,6 7g 9,0 j'i 8,0 Les eaux sur lesquelles nous opérions avaient une composition voisine de la moyenne des eaux résiduaires de la ville de Paris; elles étaient un peu plus riches cependant en matières organiques, chargées des résidus de nom- breuses tanneries et contenant des matières tinctoriales. Malgré ces conditions plutôt défavorables, ranimoniacjue a complètement disparu ; l'azote organique a été éliminé dans la proportion de près de 85 pour 100 et la matière organique totale, exprimée par l'oxygène qu'elle emprunte au permanganate de potasse, a diminué de 91 pour 100. L'eau épurée était parfaitement limpide et inodore et se conservait avec sa lim- pidité aussi bien en vase clos ({u'au conlacl de l'air; par conséquent, elle était imputrescible. La numération des organismes pouvant se développer sur la gélatine a donné par centimètre cube d'eau : A la sortie des fosses septiques 0000000 A la sortie de la colonne épuratrice ... 363 56 ACADEMIE DES SCIENCES. Au poinl de vue de la composition chimique, avec un régime de plus de 3"' par mètre carré de surface et pai- jour, r(''puration sur le lit bactérien de tourbe a été plus parfaite que celle qu'on obtient sur des lits d'autres matériaux, comme les escarbilles, avec des débits qui ne dépassent pas o"'',4"o à o'"',5oo par le système des bassins de contact eto"'', 730 à i"' par le système des lits à percolation. Au point de vue bactériologique, l'épu- ration a été comparable à celle qu'on obtient sur les champs 'd'épandage, qui ne peuvenl traiter que 10' à i5' d'eau d'égout par mètre carré et par jour. Quoique le débit que nous avons pu donner à notre lit épurateur fût extrêmement élevé, nous avons cherché à l'élever encore, jusqu'à la limite extrême à laquelle l'épuration devient incomplète. Il est en effet de grande importance, dans la pratique, de pouvoir traiter les plus grands volumes d'eau d'égout sur les surfaces les plus restreintes. Voici quelques-uns des résultats ol)tenus : Sjuin. 7juin. Sjuin. 13 juin. 17 ju n. N'olume ppuré par moire carré et par jour, V'oul 4.4 '■() 12,0 'i^ 9,8 2,u 10, .j 4.7 ",i <<,' .) nitrique 0 12,8 0 8,3 o 8.2 0 7,2 o .i,i Oxydabililé par le permanganate en milieu aciile i32 10,8 86 11,0 92 11,2 84 i4'0 ^°^ -^'^ Oxydabilité par le permanganate en milieu alcalin io3 8,2 78 .i,fi 68 9,6 71 11,8 87 Avec un débit voisin de 4""° pf»' mètre carré de surface, l'épuration a encore été très satisfaisante, analogue à celle que donnent les champs oxydants formés d'escarbilles, avec une marche de i™' d'eau par jour. L'eau épurée est tout à fait limpide, inodore et imputrescible. Des pois- sons y vivent sans être incommodés et sans venir jamais respirer à la sur- face, ce qui indiciuerail une mauvaise aération. Mais, lorsque le débit journalier a atteint le cliiH're énorme de 5"°' par mètre carré, l'épuration s'csl montrée trop incomplète pour être regardée comme satisfaisante. Les proportions d'ammoniaque restante étaient no- tables, ainsi que celles de l'azote organique et des matières carbonées. Cette eau, d'ailleurs inodore, était louche, et le louche s'accentuait lorqu'on la conservait à l'abri de l'air. Los poissons y vivaient encore, mais ils venaient fréquemment près de la siiilacc : elle était donc peu aérée. La numération des bactéries dans ces eaux en a donné .5tS,')2() par centimètre cube. 20,0 SÉANCE DU l3 JANVIER 1908 5n En résumé, dans les conditions de nos expériences, pour des eaux d'égout de composition ordinaire, le débit convenable a été de 3°' à 4""' par mètre carré et par jour. Après les arrosages excessifs à raison de plus de 5""', le lit bactérien de tourbe a de nouveau été mis au régime normal et, immédiatement, l'épu- ration est redevenue satisfaisante. Dans la pratique, le volume des eaux d'égout à épurer est loin d'être constant. Après des orages, par exemple, il augmente dans des proportions considérables. Cette faculté des lits bacté- riens de tourbe de pouvoir recevoir momentanément des arrosages très copieux, sans que la marche ultérieure de l'épuration soit compromise, con- stitue un avantage sérieux. La concentration des eaux qui ont servi à nos essais est rarement dépassée dans les eaux résiduaires des villes qui possèdent le système d'égouts unitaires, dans lequel les eaux de |iluie et les eaux de lavage des rues sont réunies aux eaux ménagères, aux eaux vannes et aux eaux industrielles. Avec le système sépara lif, où les eaux vannes et les matières de vidange sont à épurer seules, leur concentration est notablement plus grande, mais leur volume est plus faible, et l'intensité de l'arrosage peut être réduite. Nos recherches antérieures sur la nitrilication (') nous ont montré qu'il était possible de faire nitrifier sur des lits de tourbe des solutions ammonia- cales d'une concentration que n'atteignent en aucun cas les eaux d'égout. Cependant, nous avons essayé l'épuration d'eaux très chargées et, dans ce but, nous avons enrichi artificiellement les eaux d'égout ordinaires avec du purin provenant d'étables de vaches. Les chiffres suivants montrent les résultats obtenus : 20 aoùl. 27 août. Eau d'égout Eau d'égout additionnée additionnée de 5 pour 100 de 10 pour 100 de purin. de purin. Volume épuré par mètre carré et par jour 25oo' 2000' Par litre : avant. après. avant. après. Azote ammoniacal 42,4 o 88,5 4,i n organique i5,2 3,2 16, 4 5,0 " nitrique o 32,5 o 66,5 Oxjdabililé par le permanganate en milieu acide. . iô6 i5,i 208 19,5 » )> u alcalin. i4o t2,l igS 18,1 (') Comptes rendus, l. CXLil, p. 1240. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 2.) 58 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les effluents étaient limpides, inodores et imputrescibles, bien que la proportion de matière organique résiduelle fût encore assez élevée. Cepen- dant, les débits étaient encore considérables. On peut espérer que des eaux encore plus chargées pourraient être épurées si l'on réduisait l'intensité des arrosages ('). Dans tous les cas observés au cours de nos études, une partie seulement de l'azote ammoniacal et organique qui disparaît se retrouve à l'état ni- trique. Les actions oxydantes ne sont donc pas seulement dues aux bactéries nitrifiantes. D'autres organismes interviennent, qui brûlent, en même temps que la matière carbonée, les combinaisons azotées, en déversant l'azote à l'état gazeux dans l'atmosphère. Cette élimination de l'azote est d'autant plus considérable que la matière carbonée est plus abondante. Dans ce cas, les ferments nitrificateurs, qui opèrent une transformation intégrale de l'ammoniaque en nitrates lorsque la matière organique est absente, se trouvent en concurrence avec les bacté- ries banales de la combustion, qui peuvent prendre la prédominance et éli- miner de notables quantités d'azote à l'état libre. L'ammoniaque elle-même n'échappe pas à leur action. Ce fait est mis en évidence par les chiffres suivants, dans lesquels les rapports de l'azote ammoniacal à la matière organique totale varient nota- blement : I. II. III. Rapport de l'azote ammoniacal à la matière organique. . jjâ TeT» ïhi Pour 100 d'azote ammoniacal \ Azote nitrifié 35,8 ^9,7 ^Q'^ et organique disparu \ Azote dégagé 64,2 4o,3 3o,6 L'épuration des eaux d'égout est donc un phénomène biologique d'une extrême complexité et dont l'allure est variable avec la composition, elle- même si changeante, du milieu, donnant la prédominance tantôt à telles espèces bactériennes, tantôt à telles autres. Mais, dans toutes les conditions réalisées dans nos expériences, le support de tourbe a montré son efficacité comme lit bactérien destiné à l'épuration des eaux résiduaires. M. Mascart fait hommage à l'Académie des Procès-verbaux des séances du Comité international des Poids et Mesures, Session de 1907. (') M. Poitevin, en confirmant nos premiers résultats, avait déjà obtenu l'épuration d'eaux artificiellement enrichies {Comptes rendus, t. CXLIV, p. 768). SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 5g CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, l'Ouvrage suivant : Atlas météorologique pour l'année 1906, d'après vingt-deux stations jran- çaises, par G. Eiffel. (Présenté par M. Mascart.) ASTRONOMIE. — Observation du passage de Mercure sur le Soleil à l'Observatoire de Rio de Janeiro. Note de M. Morize. Le passage de Mercure sur le Soleil du i4 novembre dernier a pu être observé à Rio en d'assez bonnes conditions. A l'heure prévue pour les pre- miers contacts, le ciel était découvert et le vent faible; mais vers lo*" du matin une couche de cirrus, qui allait s'épaississant, a rendu difficile l'ob- servation. L'instrument employé a été l'équatorial de 24*^", avec objectif de MM. Henry frères, muni d'un oculaire divergent qui projetait sur un écran une image de 25*^™ de diamètre. L'image de la planète a paru circulaire, très noire, bien plus que le noyau d'une superbe taclie qui était au méridien central. On n'a pas aperçu de trace du ligament noir ni de tache lumineuse centrale. Après I o*" l'état du ciel a empêché les observations physiques, et l'on a dû se contenter de déterminer les heures des deux derniers contacts, qui sont : Temps moyen civil de Rio de Janeiro, h m s Premier contact externe 7.33. 10,6 (?) Premier » interne 7-34. 9,6 Deuxième » interne 10. D^. 21, 6 Deuxième » externe io.56. 18,8 (?) ASTRONOMIE. — Observation du passage de Mercure des \')-i \ novembre 1907, àSchio (Italie). Note de M. Fr. Faccin. (Extrait.) Le bord solaire était très ondulant et il a été impossible d'apercevoir Mercure hors du Soleil; l'observation du premier contact extérieur a été impossible et celle du premier contact intérieur a été difficile ; dans un 6o ACADÉMIE DES SCIENCES. instant de calme relatif, on a entrevu la goutte noire. Sur le Soleil, le disque de la planète a paru parfaitement rond, uniformément noir et beaucoup plus noir que les noyaux des taches qui formaient alors un groupe visible à l'œil nu; jamais il n'a été possible d'apercevoir ni auréole, ni point brillant. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la sommabiUté des séries de Foitrier. Note de M. A. Buhl. Dans les Comptes rendus ( \'\ octobre 1907 ) et dans le Bulletin de M. Dar- boux (décembre 1907) j'ai donné une formule de sonimabilité concernant la série de Laurent. Or on montre, dans tous les Traités d'Analyse, qu'une substitution de la forme = = e'" permet de passer de la série de Laurent à celle de Fourier. On peut donc, de la formule de sommabilité concernant la première série, déduire une formule concernant la seconde. Je me borne à rappeler ce fait intuitif et vais ici établir directement, dans le champ réel, une formule de sommabilité très générale concernant les séries de Fourier. Soient les deux développements (1) F(e)=— / F(0^? + -V/ ¥{l)cosn{l-B)dl (2) f(r)^^J A^)dK+^_yf /(Ç)cos«(Ç--)r/;. Soient s„ la somme des (n-hi) premiers termes de (i) et c„ le (n -+- 1)'™<= terme de (2). Par des transformations élémentaires, on trouve que l'expres- sion (3) .^i^; est la somme de deux intégrales doubles qui, si Ton pose 1 = 9 ■+ 2U, Ç=:T+ 21', deviennent T /' ■/' ^ F ( e + 2 ,0 -^^ \+ ' " ^ ''" "'"-'•'-"■ I " + ( " + ' ) ' " - '■ )] ,/,, dv. /(-) Sin(M — l'J SÉANCE DU l3 JANVIER 190S. 61 Admettons que /(t) présente pour t = a un infini ne détruisant ni la continuité, ni la formule (2); je spécifie même que le rapport de/(a — 0) à /(a + 0 ) tend vers i quand 0 tend vers zéro. Étudions l'expression (3) où nous ferons tendre /( vers l'infini et t vers a. Les intégrations en v ne sont à considérer qu'entre — s et -h e; les autres parties sont finies et donnent des résultats nuls quand on les divise par/(a). Changeant r en — i> de — £ à zéro, il ne reste que des intégrales on c de zéro à £ contenant le rapport de/(T ± 2c') &/('). Si l'on intègre de £'<£ à £, on peut supprimer ledit rapport sous les intégrales en écrivant au dehors celui de/(T ± 2r, ) à /'(t ), y] étant compris entre i' et t. Quand £' tend vers zéro, il en est de même de y] et, comme d'autre part t tend vers a, le rapport précédent diffère de i d'aussi peu c[u'on le veut. En résumé, et ceci est pour moi un premier théorème fondamental, l'ex- pression (4) li"' ;^ '7^ ne défiend pas de f. Il n'est pas impossible de déterminer complètement (4) en étudiant les intégrales doubles qui précèdent et qui généralisent l'intégrale simple de Dirichlet. Mais on peut aussi tourner la difficulté en profilant de l'invariance de (4) par rapport à/et calculer cette expression dans le cas d'une fonction sommatrice particulièrement simple. Je prendrai sin ( 2 /« -h I ) — 1 2 /(t) := 1 =: 1 + COST -|- . . . + COS/iT, 2 . T 2S1II - 2 l'entier n croissant indéfiniment. La série ainsi obtenue, considérée d'ordi- naire comme indéterminée, n'est cependant infinie que pour t égal à zéro ou à 27Ï. De plus, ces deux infinis peuvent être assimilés à un seul en roulant le plan réel de façon à en faire un cylindre où les ordonnées d'abscisses zéro et 2ir seraient confondues. L'expression (4) devient alors «0 -t- •?! COS T -I- .52 COS 2 T + . . . , ■ S„ + S^ -\- . . . + S„ . ^ hm — = nm — T = 0 I + COST + C0S2T Or, dans les Malhematische Annalen, t. I^VIII, iQ^i, M. Fejér a établi que cette dernière limite était égale à ^\0). 62 ACADÉMIE DES SCIENCES. Comme autre application élégante on peut partir de I , / . t\' COST C0S2T /{T) = --Iog(^2sin-j =— - + ^— - ce qui donne F(&): 12^3 I I I - H h 5 ■ I 2 à En résumé, si Ton considère une suite de nombres a„ tendant vers a quand n croît indéfiniment et si Ton pose _ Co(a„).;o + c,(ot„).ti + . ■ .-t-c„(a„)5,i on peut écrire F(e) = s„-+-(S,-So) + (S,-s,)+..., série trigonométriquedont l'indétermination /orwe//e est considérable et qui jouit cependant de propriétés analogues à celles de la série de Fourier. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le choix de r exposant de convergence pour les fonctions entières de genre infini. iNote de M. A. De.vjoy, présentée par M. H. Poincaré. Étant donnée une suite de zéros a^^a.^., . . ., a,, .. ., rangés par ordre de modules non décroissants avec a, ^ o, lorsque la série j — p: diverge quel que soit X', parmi toutes les fonctions entières de la forme n I gli. Pn Vin/ a„ OÙ pn est un entier fonction de son indice, comment faut-il choisir la fonc- tion p„, pour que la fonction entière F(:;) correspondante rende dans les applications des services analogues aux produits canoniques de genre fini? i" Nous exigerons que l'exposant canonique p„ ne dépende que de la suite /•,, Tjj • ■ •) fni • ■ • des modules des zéros. Supposons donc donnée seulement cette dernière suite. Si M(/-) désigne le maximum du module de ¥{z) pour | z| = r, -M(r) dépendra évidemment SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 63 des arguments des zéros dont les modules seuls nous sont donnés. Ces ar- guments variant de toutes les façons possibles, M(r) possède, pour charpie valeur de /•, une certaine limite supérieure P(r), qui ne dépend que de la fonction /j„ choisie et de la suite r„. L'exposant canonique sera déterminé par cette condition que cette limite soit la plus petite possible. Soient h défini par r^^r<^ r,,+f , , P,(r) et I\(r) respectivement les limites supérieures de |F,(s)| et de I ¥.i{z)\ sur un cercle de rayon r, en sorte que P = P, Po. L'ordre de gran- deur de P est le plus grand des ordres de P, et de P^. Or, partant d'une fonction p„ arbitraire, si l'on augmente />„, il se trouve que P, augmente et que P2 diminue; si l'on diminue/?,,, P, diminue et P.^ s'accroît. 1,^ exposant canonique sera donc évidemment celui qui donne aux deux produits P, e/ P, le même ordre de grandeur. Les auteurs qui se sont occupés des fonctions de genre infini ont, en géné- ral, eu pour principal souci de réduire le reste Pj de façon à le rendre aisément limitable (cela, en augmentant la convergence de la série, c'est- à-dire />„) ; mais la valeur de P, rend alors trop fort l'ordre de ¥{z). Il ne paraît pas possible, sans autre hypothèse sur /•„ que sa non-décrois- sance, de fixer /)„ en toute généralité; r„ étant quelconque, nous considére- rons une fonction cp(r) croissante, telle ipie !p(/-„)>n (le signe = pourra être pris pour une infinité de valeurs de n), et telle que "j^ "^^ ^ ^ = ^(r) ne soit jamais décroissante. Ces hypothèses sont les plus générales qui aient été faites dans les divers travaux sur les fonctions de genre infini. Avec celle seule hypothèse, on peut dire que, sensiblement, D'une façon précise, si p„ est la partie entière de (i ■+■ cc)y(n) (a fixe, arbitrairement petit), les limites supérieures sont £cp(r)'"^°' pour logP, et ^- — pour logPj (h fini, i infiniment petit^. P, est d'ordre supérieur à P^. Si pn est la partie entière de /.('"n) + °') ^^ produit Pj est convergent, et 6/| ACADÉMIE DES SCIENCES. loaP, <^ -rof r)- — ?f^ (ici une hypothèse supplémentaire est nécessaire si Ton ne veut excepter une inlinité de couronnes d'épaisseur totale finie). La limite su[)érieure de logP, est £— cp(/-). Celte fois (en supposant le genre infini), P., est d'ordre supérieur à P,. Si 'Hr) = ?(0, log-ç>(/-). • • log-.-, ?(>) [Iog.?(r)]'- est tel que '-^^^^ d\o avec plus voisines de '^(r). Quel que soitr,,, rex[)Osant log/* logo« logx_, «(loS'x")'^^ '^*^'- '™P f'^'"^' elilest possible de choisir /•„ assez lentement croissant pour que log/; . . . \og;/i ne soit pas assez élevé. On a, en tous cas, pour limite supérieure du produit canonique , 1.1 11 n • d\osn forme avec les zéros de modules r,,r.,, . . ., r„, 1 expression n^^^^^ ■ Les considérations précédentes donneraient, dans le cas des fonctions de genre fini non entier, tous les résultats de M\L Lindelof et Boutroux, et certains même plus généraux. GÉODÉSIE. — Sur la mesure des mouvements généraux du sol au moyen de nivellements répétés à de longs intervalles. Note (') de M. Ch. Lalle- MAXD, présentée par M. Bouquet de la Grye. Depuis les âges primitifs, l'écorce terrestre est sujette à de lentes défor- (') Piéseiitée dans la séance du G janvier 1908. SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 65 malions, dont la Géologie offre d'abondantes preuves, mais dont on possède peu ou point de mesures précises. Dès 18G7, pour combler cette lacune, l'Association géodésique européenne montrait, dans la répétition des nivellements à de longs intervalles, un moyen de mesurer les alTaissements ou les exhaussements du sol ; et le Congrès international géographique de 188 1 réclamait partout cette répétition. Adoptant un vœu émis par le Congrès géologique de Vienne, en 1908, l'Association des Académies, en 1904, a saisi à nouveau de cette question l'Association géodésique internationale. La présente Note est un résumé du Rapport dont, à cette occasion, j'ai eu l'honneur d'être chargé. I. Essais anti-rieurs. — A la suite du grand tremblement de terre d'Agram, en 1880, le Gouvernement autrichien fit réitérer les nivellements traversant la zone dévastée: Fig. Echelle J^himohij ,|i;\ Hacliimuii y -A OTSIJ j!^ '-' ' *^V\ .'^'kusalsu Zon^' de maximum d'mtensité r-^-~^ Hilconf.§Ç^iS^r*^é^!^^y^ ^? «S'^'^'^fàml du tremblement de ferrp \''/^y>/\ Zone d'affaissement I I Zone de soulèvement I ■ ■ ■ I Courbes déamétriçues , -Ù-'IS^t. j d'égal affaissement ooU ( 1 .'' ^./ exhaussement du sol ) .S,^ \ ^ ■' . Lignes nivelées ._-— ~._. «3\TSli Kuwana' maV: ^okkaichi^-' v / Nariiini ^. NOGOYA Oka: ^ ■■— 0---- Mouvcmenls du sol constatés à la suite du tremblement de terre de 1891, dans la région de Nù-Bi (Japon). mais ce fut sans résultat, les variations d'altitude'^ n'ayant nulle part excédé l'erreur propre des opérations. En France, le nouveau réseau fondamental, nivelé de 1884 à 1892, semblait, par sa comparaison avec celui de Bourdalouë, plus ancien de 3o années, devoir fournir, à ce sujet, de précieuses indications; une discordance progressive, croissant du Sud au Nord et atteignant près de 1™ à Lille et à Brest, avait même été constatée; mais je pus bientôt montrer que cette discordance provenait de l'accumulation de petites C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, iN" 2.) 66 ACADÉMIE DES SCIENCES. erreurs systématiques, jusque-là ignorées, dans ropéralion |)rimillve ('). On n'en put rien déduire quant aux mouvements possi))les du sol dans Finlervalle. A cet égard, la seule constatation vraiment nette a été faite au Japon, et encore s'agissait-il, non de mouvements lents, mais de brusques dénivellations survenues à la suite d'un grand tremblement de terre, celui de Nù-Bi, en 1891. La réitération des nivellements antérieurs traversant la région révéla des changements de beaucoup supé- rieurs à l'erreur possible des écarts trouvés entre les deux opérations (-). La représen- tation graplii(iue que j'en ai faite {fig. 1) accuse, en elTet, l'existence de dépressions atteignant o"",.'!, autour d'une zone triangulaire de 25'"" de cAlé, elle-même surélevée de o™,6 à G'", 8 (■'). L'erreur possible de ces écarts n'excédant nulle pari ±o'",o3, leur réalité n'est donc pas douteuse. Le rapide essor, depuis un demi-siècle, des nivellements de précision dans tous les pays permet d'entrevoir, pour l'avenir, des résultats plus probants. Mais dans quelle mesure? C'est ce qu'il importe de rechercher. II. Conditions à réaliser. — Pour que l'écart entre deux nivellements d'un même itinéraire, exécutés à des époques distinctes, puisse être attribué à des mouvements du sol dans l'inlervalle, il faut, outre une parfaite iden- tité des points cominuns aux deux opérations : 1° Une suffisante stabilité de la surface de comparaison, généralement le niveau moyen d'une mer, choisie pour commune origine des deux nivelle- ments; condition rarement réalisée à moins de o",! près. Ainsi, par exemple, le niveau moyen annuel de la Méditerranée à Marseille, de i885 à 1906 {fig. -2), a oscillé entre deux limites extrêmes distantes de près de G'", I . ■2" Entre les altitudes ancienne et nouvelle des repères communs, les écarts doivent être notablement supérieurs à leur incertitude propre, c'est- à-dire à la somme de leurs erreurs possibles, qui sont : a. Les erreurs accidente/les des deux q;)érations (erreurs proportionnelles à la racine cariY'e de la longueur des sections nivelées ) ; h. Les erreurs systématiques d'opérations (proportionnelles à la longueur des mêmes sections): c. Les erreurs d'étalonnage des mires ( pro[)ortionnelles aux dénivella- tions franchies). (') Ch. Lallemand, Comptes rendus. i(j juin 1890. (-) M. SuGiYAMA, Comptes rendus de l'Association géodésique internationale (Conférence de Copenhague, 1908). (') Chose curieuse, le maximum d'intensité des secousses a eu lieu, non dans la zone soulevée, mais tout autour, dans la région déprimée. SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 67 En adineltanl, pour Cfs erreurs, Jos coelTicifiils moyens les plus bas jusqu'alors obtenus dans les grands nivellemenls européens, -inoir : G""", 8 par kilomètre, pour Terreur accidentelle probable, 0""',i5 par kilomètre, pour l'erreur systématique probable, o""",oi5 par mètre, pour l'erreur probable d'étalonnage des mires, et en supposant _les opérations efl'ectuèes par sections homogènes (') de 100'"" de lon- gueur moyenne, on calcule aisément que, pour un col situé, par exemple, à 2000" de hauteur et à 600'"" de l'origine des nivellements, l'écart entre les deux altitudes an- cienne et nouvelle pourrait être erroné de ± 24"" ou de ± 17™, selon que ce col serait relié à l'origine par un ou par deiiv itinéraires distincts. Rn supposant même réduite à loo''"' la distance à la mer et à 100'" l'altitude du col, l'erreur à craindre, dans les mêmes conditions, serait encore de ±10"" ou de ±7""", suivant le cas. l'is. 2. Alliludi ( Zcro iBourdalouf' Zéro normal ANNEES 188. ) Zéro ^1 normal 1B'.»0 lOIIO 190C Vaiialiuiis lin niveau moyen annuel (ie la Métiiliir.iiiée à Marseille, de iSSô à itjuG par rapport au zéro normal ilu Nivellenienl général de la Krancc. Tout cotuplc fait, malgré leur rciuarquahle précision, les nivellements actuels paraissent impuissants à déceler des mouveaionts du sol inférieurs à i'*'" ou 2''"". Pour descendre au-dessous de ces limites, il faudrait accroître encore la précision des nivellemenls, chose quasi impossible, les erreurs qui subsistent ayant leur source dans ratmosphère même, bien plutôt que dans les opéra- (') C'est-à-dire nivelées à peu près dans les mêmes conditions, notamment par les mêmes opérateurs et avec les mêmes instrument^. fis ACADÉMIE DES SCIENCES. leurs, les mélliodes ou les instrumenls ; ou bieu il faudrait réitérer un grand nombre de fois, dans des conditions variées, les opérations, solu- tion ruineuse et d'ailleurs sans grand intérêt pratique, vu l'impossibilité d'améliorer après coup les anciens nivellements à comparer avec les nou- veaux ('). Co?ic/usrons {-). — « i" Vu le degré d'exactitude pratiquement suscep- tible d'être atteint par les nivellements, leur répétition ne permet guère, sauf exceptions, de déceler avec certitude l'existence de mouvements géné- raux d'affaissement ou d'exhaussement du sol inférieurs à i''™. » 2° Pour pouvoir fixer le degré de stabilité de son sol, chaque pays devrait, deux ou trois fois par siècle, réitérer son nivellement fondamental, ou tout au moins le nivellement d'un groupe de lignes choisies, reliant entre elles les mers voisines et franchissant les principales montagnes de son territoire ( '). » MÉCANIQUE. — Sur la statique de la surface déformahle et la dynamique de la ligne dèformable. Note (') de \1M. Eukè.ne et François Cosserat. La définition de la surface déforniablc que nous avons adoptée est parli- culièrement intéressante dans l'état actuel de la théorie des surfaces géomé- triques, tel que M. Darboux le présente dans ses Leçons. Cette définition conduit aisément à des développements que les premiers chercheurs, Sophie Germain et Poisson, n'auraient pu réaliser à leur époque qu'avec beaucoup de difficulté. Si p,- ( j ^ 1 , 2) sont les paramètres de deux systèmes de lignes tracées sur la surface non déformée, et (^,, yj,-, "(,), (/?,, y,, r, ) les vitesses géométriques de translation et de rotation du trièdre M.x'y' z' adjoint à chaque point M dans l'étal déformé, la densité de l'action de déformation est une fonction W (') Les nou\eaux nivellements, par exemple, étant supposés deux fois plus précis que les anciens, les erreurs i'i craindre, ci-dessus calculées, se trouveraient réduites de 20 pour 100 tout au plus, gnin tout à fait insuffisant. (-) Ces conclusions ont été votées à l'unanimité par l'Association géodésique inter- nationale (Conférence de Budapest, 1906) et ensuite adoptées par l'Association des Académies (Session de X'ienne, 1907). (^) Pour les lignes à foites dénivellations, un contrôle fréquent de la longueur des mires, au cours même des opérations, serait en outre indispensable. (*) Présentée dans la séance du 6 janvier 1908. SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 69 de ces quantités, qui est invariante clans le groupe euclidien. La variation de l'action, pour une portion de la surface, introduit, relativement au trièdre Mx'v'z', les efforts et les moments de déformation qui s'exercent au point M sur les éléments des courbes coordonnées (p,), et qui s'expriment au moyen des dérivées -r^, -r-—, -—, -, — , -—-, -7— • bile conduit en outre -' dKi drii dQi dp, ikji dii à définir la force et le moment extérieurs par des équations embrassant à titre de cas particuliers toutes celles que l'on a obtenues jusqu'ici avec le principe de solidification, où l'on considère les efforts et les moments de déformation comme de simples vecteurs, indépendamment de leurs valeurs calculées au moyen de W. La notion d'énergie de déformation résulte encore ici de celle du travail. On peut rapporter les efforts et les moments de déformation en un point M à un trièdre mobile avec M et dont un des axes reste normal à la surface (M) ; on introduit ainsi des composantes de ces efforts et moments qui con- duisent, comme pour la ligne, aux notions d'efforts de tension ou de cisail- lement et de moments de fiexion ou de torsion, et qui présentent cet intérêt particulier d'être rapportées seulement à la surface géométrique supportant en quelque sorte l'ensemble continu de trièdres de la sur- face déformable considérée. Les équations connues sont précisément relatives à ces composantes, dont l'élude très intéressante peut se faire en ayant égard aux divers éléments géométriques de la surface dessinée par les sommets des trièdres. Le principe de solidification est d'ailleurs toujours exprimé en écrivant que la variation de l'action est nulle pour tout déplacement euclidien. Les notions de Iriùdre caché et fie W caché jouent le même rôle que dans la théorie de la ligne déformable; elles s'interprètent encore par la considération des déformées particulières, ou par une conception analogue à celle que Lord Kel\ in et Tait ont pro- posée pour les liaisons dans la Mécanique classique, ou enfin par la méthode de La- grange; elles permettent de rassembler sous un même point de \ue i;énéral les diverses théories que Ton a établies jusqu'ici pour la surf.ice déformable et d'expliquer les dif- férences que peuvent présenter ces théories. On esi conduit à la membrane élastique que Poisson et Lamé ont étudiée dans le cas de la déformation infiniment petite, quand W ne dépend pas de /j,, «y,, /•, et ne dépend, en outre, de £,, n,, ?,- que par les coefficients de l'élément linéaire, l'efiorl étant alors dans le plan taiij;ent à la surface; si l'on particularise davantage W, on a la surface de M. Daniele, puis la surface fluide de Lagrange, considérée aussi par Poisson et, plus récemmanlj par W. Duliem; quand enfin W est complètement caché, on oblieul la tiiéorie de la surface llexible et inex- Icnsilile des géomètres sous les divers aspects qu'on peut lui donner, iiainii lesquels se trouvent ceux qui ont été adoptés par M. Lecornu et par Beltrami. .^O ACADÉMIE DES SCIENCES. Considérons encore le cas où l'on inlroduit les conditions d = o, Ço = o, l'axe M=' du trièdre M.r'r'z' étant alors constamment normal à la sur- face (M) : /;/ //leoric prend nue forme loiile j)arlicidière, en raison de l'exis- tence dex reladoiis aiiv(]itelles M. Durboiuv a éicnrlu la dénomination d'équa- tions de Codazzl ( ' '). Soil tn l'angle que M,r' fail avec la courbe ( p^) de (M); la valeur W, prise par \\ pnur "C, = o, 'Ç, — o s'exprime en fonction des dérivées des deux premiers ordres de.r, >-, c- par ra[)porl à p,, p^, de m et de ses dérivées premières, par riutermédiaire de /ic///' arguments, parmi les- quels figurent les six expressions de Ciauss E, V, (!, D, D', D", qui domi- nent la théorie des surfaces ("-). Si Ton ne veul envisager cpie W ,, on est conduit à ce résultat imporlanl (pie le nouveau système d'équalions que l'on obtient a son origine dans le calcul des rariations. Le i-as où les six arguments E, F, (j, D, D', D" tigurent seuls est particulièrement digue de remarque; dans cette hypothèse, si Fou porte l'atlenliou uniquement sur la surface déformée, on peut, en particularisant la forme de W, et les données, retrouver la surface ('-lastique considén'c par Sophie Germain, Lagrange et Poisson. Sous la même hypothèse générale, et en passant à la déformation infiniment petite, on retrouve la surface de Eord Kelvin et Tait. La dynamique de la ligne déformahle se rattache à Texposiliou précé- dente, où il suffit de regarder l'un des paramètres, p. par exemple, comme le temps/; on a alors une action simultanée de déformation et de mouve- ment. Sous l'influence du Irièdre, la vitesse d'un point de la ligne défor- mahle entre dans W par les trois arguments ^,, "/jo, L,, et l'on se trouve en présence de la notion (Wmisotropie cinétique déjà envisagée par Rankine, et qui s'est introduite depuis dans plusieurs théories de la Physique. Même si W est indépendant des rotations et conduit à des moments extérieurs nuls, l'argument de pure déformation ^; -1- y]; ^- "C' et l'argument pm-einent ciné- tique Il + -qi -h 'Ç: sont généralement accompagnés de l'argument mixte un tel i-enre d'argument n'est pas non plus nouveau dans la Mécanique et apparaU notamment dans la théorie de la force à distance de Weber. Quand W ne contient pas l'argument mixte ^,L-I- yi,y]o-I- 'C,'C.,, il faut, en (') G. Darbolx, Li-roiis sur lu throric géitérale des surfaces, Livre V, Glia- pilres I el II. (2) G. Daiiboux, Leçons sur la lliénrie générale des surfaces, Livre VII, Clia- pitre m. SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 7I général, considérer l'état de défornialion i-l de inouvemenl infiniment voisin de l'état naturel, pour se trouver dans le cas de la Mécanicjue classique, où l'action de déformation se sépare complètement de l'action cinétique. On obtient alors le principe de d'Aleinhert en supposant la force et le moment extérieurs nuls, c'est-à-dire en exprimant que la ligne déformable n'est soumise à aucune action du monde extérieur et en introduisant par suite la notion fondamentale de système isolé, dont M. Duliem a fait voir la nécessité pour la construction rationnelle di- la Mécanique. La relation qui se trouve ainsi établie entre [a force cinétique qX. \a force statique montre que la théorie que nous exposons n'est pas seulement nominaliste, et comment, par la considération d'une action de plus ru plus complexe, on peut arriver à écarter l'objection que M. E. Picard a dirigée contre la définition con- structive des différentes espèces de forces. CHIMIE l^HYSiyUE. — Sur la tratisformation des ilissotittions de phosphore blanc en phosphore rouge. Note de M. Ai.biîrt Coi,so.v, présentée par M. Cf. Lemoine. Ayant été conduit à comparer l'effet des dissolvants sur les variétés allo- tropiques du phosphore, j'ai en même temps observé les conditions de trans- formation en phosphore rouge des dissolutions de phos[)iiorc ordinaire. On sait qu'à l'état libre le phosphore blanc se change intégralement en phos- phore rouge au-dessous de 280", parce que la tension de transformation esta peu près nulle, d'après les recherches de ÎNI. Lemoine et celles de MM. Troost et Hautefeuille. Le phénomène est alors réglé par la vitesse de la trausfoi-- mation qui dépend de la teui])(''rature et, comme M. Lemoine l'a montré, de la quantité de phosphore dont on part, e'est-à-dire de la pression delà vapeur. De sorte que, finalement, la limite et l'allure du phénomène sont fonction de tensions gazeuses. Or, dans le cas des dissolutions, il ne peut plus être question de tensions gazeuses; je le montrerai d'ailleurs directement; c'est la pression osniotique ou, si l'on préfère, la concentration moléculaire qui intervient. Grâce à celle notion, le parallélisme de la transformation est complet entre phosphore libre et corps dissous. En voici les preuves. D'abord, toutes choses égales, la transformation est plus rapide quand la température est plus élevée. En effet, l'essence de térébenthine saturée à i5° et renfermant oJi^ de phosphore par litre, d'après mes déterminations, m'a fourni un abondant dépôt de phosphore rouge après^S à 10 heures de chauf- 72 ACADÉMIE DES SCIENCES. fag'c à 285''-29o'\ laiidis quVlle est resiée limpide au bout de ">'>. licures à 23o"-235". Voilà un preuiier poinL commun avec la transformation du phosphore Hbre. Je vais maintenant étabhr que la tension du phosphore vaporisé, même jointe à la très grande pression déterminée par le surchauffage du solvant, n'active pas la transformation du phosphore, dissous ou non. Afin d'éviter des objections relatives à des inégalités de température j'ai employé le dis- positif suivant, (pii m'a é[é suggéré par M. Lemoine : Au sein d'une dissolution de phosphore à 23s par litre, j'ai placé deux tubes où j'avais fait le vide après avoir mis du pliosphore dans l'un, et dn térébenthène avec un excès de phosphore dans l'autre. Après avoir chaufTé 4 heures entre 225°-23o'', j'ai constaté que le phosphore isolé, seul, avait rougi sur toute sa surface, sous la pres- sion p de sa vapeur; tandis qu'il était resté parfaitement blanc au contact de la téré- benthine, malgré la grande pression cr de celle-ci qui s'ajoutait ii la pression p du phosphore en excès. En prolongeant pendant quelques heures l'action de la tempéra- ture à 23o°, le phosphore non dissous commence à rougir sur les points qui sont en contact avec le tube, et finalement dans toute sa masse, tandis que les solutions léré- benlhiniques ne s'altèrent pas. C'est dire que les dissolutions restent insensibles non seulement à la tension p du phosphore vaporisé, mais encore à la pression p-\-w exercée sur la dissolution. Ejfet de la concentration. — J'ai mis au sein d'une dissolution térébenthinique à 200 par litre un tube scellé contenant une dissolution à go» par litre de phosphore dans le sulfure de carbone, et un autre tube scellé renfermant une solution térébenthi- nique à 20''' par litre. Aucun tube u'a présenté trace d'altération après i5 heures de chauflage à 23o°. J'ai élevé la température à 260°. Au bout île 4 heures je n'ai constaté aucun résultat; mais au bout de i5 heures, à sôo'-aG.j", la solution sulfocarboniqae a donné un dépôt jaune oiangé, indice de transformation, tandis qu'après '\0 heures les solutions térébenlhini(]ues élaient restées transparentes. Ce ne fut qu'au bout de 55 heures à cette temjjérature qu'un dépôt jaune apparut dans la solution à 20" par litre, et un dépôt rouge plus abondant dans la solution à 256. Dans les mêmes conditions, des dissolutions térébentliinitjues à los et à (2S parliire sont restées limpides; elles n'ont donné un dépôt de phosphore rouge qu'en élevant la températuie et en la maintenant pendant 10 heures vers 285". Ur, on vient de voir que 10 heures à 285° agissent comme une température de 260" prolongée pendant 55 heures. De sorte que le temps nécessaire pour atteindie le commencement de la transformalion est à peu près inversement proportionnel à la concentration de la disso- lution loisqu'on opère à une température donnée. Pour contrôler cette intluence de la concentration, j'ai institué pilusieurs séries d'expériences dont les résultats ont toujours concordé, quelle c|u'ait été la nature du solvant. Par exemple, dans un tube scellé contenant de l'eau poui- contrebalancer la pression SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 78 (lu sulfure de carbone, j'avais placé Irois Uiijes clos : l'un renfermait i5o« de phosphore dans looK de sulfure de carbone; l'autre laSs de phosphore dans 100'-', et le troisième lO»-' dans loot-'. Après 4 heures de chauffage à a^ô^-aSo", le premier tulie avait déposé une quantité appréciable de phosphore rouge; le second s'était recouvert d'une pelli- cule jaune orangé, et le troisième était encore limpide après avoir été maintenu à îSo" pendant i5 heures. Dans ces solutions sulfocarboniques, la transformation apparaît donc encore d'autant plus vite que les solutions sont plus concentrées. J'ajoute qu'une fois commencée, la transformation marche plus rapidement dans les solutions forles que dans les solutions étendues, sans qu'un germe de phosphore ronge ail d'action sen- sible. En résumé, il suffit de substituer la notion de concentration à celle de tension de vapeur pour que la transformation des dissolutions soit rigoureu- sement semblable à celle des vapeurs. Il me reste à prouver qu'elle n'est pas identique. En effet, en chauffant à 220°-22')" un ballon de iSi""'' renfermant 3°, » de phosphore blanc, le phosphore rouge n'apparaît sur les parois qu'au bout de 17 heures environ; cependant, le phosphore est loin d'être totale- ment volatilisé. Comme il se pourrait que la transformation se soit produite sur des gouttelettes déposées sur les parois par suite de faibles variations de température, j'ai chauffé progressivement jusqu'à 260° un ballon de iSj'"'' contenant 2^ de phosphore, à côté d'un tube vertical identiquement chargé. I^'opération a duré 2 heures (dont une entre i4o"-iGo°), les parois du ballon étaient couvertes de phosphore rouge, et cette variété s'élevait dans le tube en quantités croissantes du bas au milieu, c'est-à-dire en raison du courant de chaleur. Aucune dissolution ayant la faible concentration de ces vapeurs n'eiit été altérée. La présence d'un solvant ralentit donc la transformation . Ajoutons que, dans tous les cas, le phosphore rouge déposé est amorphe, comme il arrive aux corps insolubles, tels que le sulfate de baryte, quand ils sortent de liquides renfermant les éléments propres à leur formation. Enfin l'essence de térébenthine satui'ée à 25° et maintenue à 260° dépose vers o" l'excès de phosphore sous forme de cristaux blancs de neige, dont la nature est probablement identique à la variété décrite comme amorphe par M. Christomanos ('). Ce dépôt prouve que le phosphore ne réagit pas no- tablement sur le solvant à 260°. (') Congrès de Cliiinie appliquée de Home, l. I, p. 675. C. K., 190S, 1" Semestre. (T. CXLVI, N" 2.) . lO ^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE MINÉRALE. — Sur la constitution des fontes au vmnganése. Noie de M. L. GuiLLET, présentée par M. H. Le Chatelier. Dans la Noie cpie j'ai eu l'honneur de présenter à TAcadémie, le 23 sep- tembre dernier, sur la constitution des fontes spéciales, je disais qu'aucune des fontes au manganèse que j'avais examinées ne renfermait de fer y, an contraire des résultats que j'avais obtenus avec le nickel. En effet les fontes à basse teneur de manganèse que j'avais microgra- phiées présentaient de la sorbite et du carbure, tandis que celles à haute teneur étaient constituées par du carbure abondant, entouré d'un eutec- tique que j'avais pris pour reutecloïde ferrite-cémentite. Le nickel et le manganèse abaissant tous deux les points de transforma- tion, il nous a paru que cette anomalie méritait une étude plus approfondie. Les résultats que nous présentons aujourd'hui et qui portent sur des gammes de fontes à teneur croissante en manganèse montrent nettement l'erreur que nous avons commise dans nos premières observations : les fontes à haute teneur de manganèse ne renferment pas d'eutectoïde ferrite-cémen- tite, mais bien l'eutectique cristaux mixtes-cémentite. Les Tableaux suivants résument les principales observations faites : Tableau I. — Fonte initiale blanehe. Composition. G total. Gnipliite. Mn. Si. S. Pb. Micrographie. Plein il re sciie. 2,266 Néant 0,86 0,0.5 Traces o,o3 Sorhite et carbure. 2,309 » 1,72 0,1 3 " Traces Id. 2,178 » 3,26 0,07 » » Id. 1,989 » i4,i8 0,07 » o,o4 Fer y et carbure. 2,1^8 .) i4,65 o,i3 » o,o4 Id. Deuxième série. 3,160 Néant 10, 58 0,09 Traces 0,02 Carbure, fer y et eutectique fer y-carbure. 3,209 » 14,69 0,1 3 )> Traces Id. 3,273 » 40,59 0,27 » » Id. Troisième série, 3,793 Néant 4,20 o,i4 Traces 0,02 Carbure, fer y et euteclique fer y-carbure. 3,584 » i5,io 0,35 » Traces Kutectique carbure-fer y sensiblement pur. 3,678 » 15,95 0,21 » o,o4 Id. 3,833 » 31,27 0,28 » Traces Eutectique avec carbure. SÉANCE DU l3 JANVIER I908. 76 Composition. C lolal. Graphite. Wn. Si. S. Pb. Micrograpliie. Quatrième série. 4,270 Néant 1,72 0,22 » 0,02 Soibile el carijtire. 4,44o » 5,45 0,14 » o,o3 Eutectique carbure-fer y el carbure libre. 4,746 » 29,46 o,3i » Traces Id. 4,843 I) 42,22 o,3o » 0,09 Id. Tableau II. — Fonte initiale grise. 1,848 0,373 2,82 1,43 » o,i4 Ferlile, sorbite, carbure el graphite. 2,87.5 1,65.5 6,33 2,o5 » o,34 Carbure, fer -/ et grapiiile. 2,024 Néant i2,3i 1,46 » 0,27 Carbure et fer y. De ces observations on peut tirer les conclusions suivantes : i" Les fontes au manganèse comme les fontes au nickel renferment du fer Y lorsque le pourcentage en manganèse ou en nickel est suffisamment important. 2° Mais, dans les fontes au manganèse, on observe un carbure qui est d'autant plus important, toutes choses égales d'ailleurs, que la teneur en manganèse est plus élevée. 3° Le manganèse déplace le point eulectique, qui se produit pour les teneurs en carbone plus basses que dans les alliages fer-carbone : en effet, la fonte renfermant 3,6 pour 100 de carbone et i5 pour 100 de manga- nèse est formée d'eutectique sensiblement pur, bien qu'elle ait été exami- née après refroidissement lent. 4° Dans certaines fontes, on observe du fer y et du carbure sans eutec- tique; ce carbure doit provenir d'une ségrégation après solidification. j° L'addition de manganèse à une foute grise produit du fer y avant de faire disparaître le graphite. Nous continuons cette étude des fontes spéciales par les fontes au vana- dium, au tungstène et au molybdène. CHIMIE MIXÉRALE. — Sur le sulfate cuivreu-v amtyinniacal. Note de M. IJouzat, présentée par M. H. Le Chatelier. On ne coimait (ju'un petit nombre de sels cuivreux d'acides oxygénés; mais les dérivés ammoniacaux de ces sels paraissent plus stables; quelques ^6 ACADÉMIE DES SCIENCES. dùrivés ammoniacaux de sels inconnus ont été préparés par M. Joannis (') et par M. Pcchard (^). Je me suis proposé de les obtenir en déplaçanl l'am- moniaque des sels ammoniacaux par l'oxyde cuivreux ammoniacal en solu- tion dans l'ammoniaque aqueuse. J'ai d'abord appliqué la méthode au sulfate, d(-jà préparé à l'aide d'une méthode différente par M. Péchard et retrouvé depuis par F. Fœrster et F. Blankenberg ('). Le procédé en lui-même esl liés simple. On met dans de l'ammoniaque aqueuse de l'ovjde cuivreux et du sulfate d'ammoniaque qui passent en solution. En ajoutant de l'alcool à la solution, on obtient un précipité : c'est le sulfate cuivreux ammoniacal cherché. La plus grande difficulté réside dans l'obligation d'éviter toute trace d'oxygène. Toutes les opérations : dissolution, précipitation, filtration, lavage, ont été faites dans l'hydrogène pur. L'hydrogène était préparé par voie électrolytique au moyen d'un appareil semblable à celui de MM. Vèzes et Labatut (*). L'alcool employé pour la pré- cipitation avait été privé d'air par l'ébullition. Malgré les précautions prises pour purger l'appareil de toute trace d'air, la solution de sulfate cuivreux ammoniacal a toujours présenté une légère coloration verte. Mais le précipité de sulfate cuivreux ammoniacal a été obtenu sous forme d'une poudre cristalline parfaitement blanche. La précipitation a été faite à la température d'environ 50". Après avoir filtré le pro- duit sur de l'amiante, on l'a lavé d'abord avec de l'alcool bouilli, puis avec de l'éther distillé sur du sodium et bouilli : l'alcool et l'éther qui ne viennent pas d'être bouillis communiquent au composé une teinte brune. On chasse l'éther en faisant le vide. Le corps ainsi séché à la température ordinaire perd encore environ I pour loo de son poids quand on le porte à la température de Go" à 80". II présente ensuite la composition S0''Cu-.4JNH'. Trouvé. Calculé. SO» 32,70 .32, 5i 32,96 Cu 43,32 42,78 43,65 NIP '^3,17 » 20,38 (') Jo.^NMS, Compter rendus, t. CXXV, p. 948; t, CXXXVl, p. 6f5; t. CXXXVIII, p. 1498. {-) Féchard, Comptes rendus, t. CXXXVl, p. 5o4. {') F. FoERSTERetF. Blanke>berg, Berichtederdeutschen chemischen Geselhchaft, t. xxxix, p. 4428. (*) VtzES et Labatlt, Zcilschrifl fiir anorifanische Chemie, t. XXXII, p. 464- SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 77 Bien sec, il peut être aisément manié. Mais lorqu'il contient encore de petites quantités d'eau mère, il s'oxyde à l'air instantanément en verdissant et en s'échauirant fortement. Il est décomposé par l'eau avec formation d'un précipité d'oxyde cuivreux. Il réduit l'acide azotique avec un abon- dant dégagement de vapeurs rutilantes. Traité par l'acide sulfurique étendu, il fournit un précipité de cuivre et une solution de sulfate cuivrique et de sulfate d'ammoniaque. .le me propose d'appliquer cette méthode à l'obtention d'autres sels cuivreux ammoniacaux. En étudiant autrefois l'oxyde cuivrique ammo- niacal ('), j'ai établi que ce corps constitue une base forte déplaçant à peu près intégralement l'ammoniaque de ses sels. La préparation qui vient d'être décrite montre que l'oxyde cuivreux ammoniacal en solution dans l'ammoniaque aqueuse déplace de même l'ammoniaque de son sulfate. CHIMIE ORGANIQUE. — Synl/iéses dans le groupe du camphre. Synthèse totale de la '^'Campholénc-lactone. Note de M. G. Iîla.\«j, présentée par M. A. Haller. Pour réaliser la synthèse de cet important dérivé du camphre, j'ai suivi la même marche que dans mon précédent travail (-), lequel n'avait du reste d'autre but que d'étudier une série de réactions d'enchaînement sur une matière première facilement abordable. La marclie à suivre étant indiquée, je suis parti de l'éther aa-dimétliyladipique obtenu par étliérification de Facide syntliétique. Cet élher est un liquide incolore, d'odeur faible, bouillant à i48° sous 18™°'. Traité par le sodium dans le toluène, il donne rapidement un dérivé sodé qui, sous l'action du bromacétate d'étiiyle, est converti en éther diméthyl-Z.Z-cyclopenlanone- i-carbonique-\-acétique-\. Le rendement est à peu près intégral. Le produit obtenu est un liquide huileux, incolore, bouillant à i65° sous 12"""; il donne, en solution alcooliqur avec le perchlorure de fer, une (') BouzAT, Comptes rendus, t. CXXXIV, p. i3io et i5oa. (^) Comptes rendus, t. CXLIII, p. 980. 78 coloration brune inlense : Cil' CH^ ACADEMIE DES SCIENCES. \/ C CH'- CH^- ■\ CO^C^H» -CH= — CO^C^H^ CH'- CH- co CNa.CO^C^r' \/ C cip/\co -t-BrCir^C0-^Cni5— Nalir eu- ^^C-CO-C-H' CII--C0'-C-11- Saponifié par l'acide chlorhydriqne à l'ébuUilion, il est Irausfornic quan- tilativemenl en acide dijnéthyl-'i.'i-CYclnpentanone-i-aréliqiie-i : CH' CIP CH /\co CH- CIl.CIP.COUI. Cet acide cristallise dans l'acide forniique étendu en belles aiguilles lusibles a 85°. Il est identique à celui que j'ai obtenu autrefois ('), en petite quantité, par un autre procédé. Sa seinicarbazone ionà à qiC. Son oxime se présente en beaux prismes fusibles à i66°, avec décomposition. L'oxyacide correspondant CH'^O' {dimélhyl-'i.'5-cYclopcntanol-i-acc- tique-i) s'obtient par la réduction de l'acide cétonique, au moyen du sodium et de l'alcool absolu; il est en fines aiguilles, peu solubles dans l'eau, très solublcs dans l'élher, fusibles à io9"-iio°; il se fait en même temps une petite quantité de la lactone correspondante C-'H"0- {apocampholaclone)^ dont le déinvé hydraziniquc C«H'MJ-(NH-)- fond à i37'^-i38". Cet oxyacide est très stable vis-à-vis de l'acide sulfuriquc à 2:3 pour 100 bouillant et ne montre pas de tendance à donner de lactone; c'est donc vraisemblablement un acide traits. C) Bull. Soc. chiin., 3'- série, t. XXXill, p. 896. SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 79 L'acide diniélhjl-3.3-cyclopentanone-2-acétique-i s'élhérifie aisément. Son éllier mélhvlique bont à 120° sous 1^""°; son éther élhylique bout à 129° sous i3""". Lorsqu'on traile ce dernier par l'iodnre de mélhylniagnésium en milieti éthéré, il se déclare une vive réaction. Le produit, acidifié par l'acide sul- furique étendu, laisse, par évaporation de l'éther, un ri'sidu sirupeux qui est saponifié directement par la potasse alcoolique. L'éther enlève à cette solution une substance neutre qui est le glycol bitertiaire prévu. En acidu- lant ensuite fortement la solution alcaline et extrayant de nouveau à l'éther, on obtient un mélange de lactone et d'acide y-cétonique non entré en réac- tion, et on les sépare par l'action du bicarbonate de potasse : CH3 CH^ \/ G CH^/ CH^*-- CH3 CH^ CH^ co CH CH^ CH^-CO^C^H^ C C /CH' OH ./ CH^ CH-CH^G— OH \CH3 CH ' CH' C cip/\ p/CH3 \0H CH- CH-CH-- -co-= ^ CH= CH' C CH^ /\ CH- CH — CH"- ^co Le glycol bitertiaire est un liquide oléagineux, d'une odeur faible, bouillant à i3o°sous i5""". La lactone bout après fractionnement à i5o°-i:r2'' sous 3o""". On la facilement identifiée avec la '^-campholène-lactone dérivée du camphre na- turel par la comparaison des dérivés hydraziniques. Tous deux fondent à i55" et le mélange fond également à celte température. CHIMIE ORGANIQUE. — Constitutions des a et '^-méthylspartéines et de l'iso- spartéine. Note de MM. Charles Mouueu et Amaxd Valeur, jjrésentée par M. A. Haller. Nous avons proposé il y a deux ans {Comptes rendus, t. CXLI, k^oS, p. II;) une formule de constitution de la spartéine. Contre la symétrie de cette formule s'élevait un travail important de MM. Schlotz et Pawlicki 8o ACADÉMIE DES SCIENCES. (Arch. Pharm., t. CCXLTI, 1904, p. 5i3). Ces savants avaient préparé, au niovcn de la sparléine, plusieurs séries de diiodoalcoylates mixtes. Chaque sérfe élait obtenue par deux réactions métamériques distinctes, les deux iodures alcooliques étant opposés à la spartéine, successivement dans un cer- tain ordre, puis dans Tordre inverso. Les produits ainsi obtenus a^ant tou- jours été trouvés diflérents, la non-équivalence des deux atomes d'azote de la spartéine paraissait établie. Ayant répété les expériences de MM. Schlotz et Pawlicki avec une seule paire d'iodures alcooliques (iodures de méthyle et d'éthyle), nous avions trouvé des résultats entièrement différents {Comptes rendus, t. CLXI, 1903, p. 239), M. Schlotz dans un Mémoire récent {Arch. Pharm., t. CCXLIV, p. 172) a repris cette étude; de ses nouvelles recherches, il conclut, comme nous, à la non-existence des séries de dialcoy- lates mixtes isomériques dont il s'agit. Cette objection contre la symétrie de la formule de la spartéine disparait du même coup. Les résultats que nous avons publiés récemment s'interprètent aisément avec cette formule. La décomposition de l'hydrate d'a-méthylspartéïnium peut donner théoriquement deux méthylspartéines distinctes par rupture de deux chaînes pipéridiques différentes : CIP CH- CH Cll- I l.H' en cir <./ \ en / \ N /\ CW OH Uycliatf d'a-iiicillivlspai léïniuin . CH \ CII li cil- N — CH cn- 1 C.ll- CII-C»H''N CH^ CIP Cil _C»H'*N CH- (0 (2) N — CH^ Méthylspartéines isomériques. Cette déduction est confirmée par l'expérience; mais il ne semble pas actuellement possible d'aller plus loin et d'indiquer pour chaque isomère la constitution qui lui convient. L'isomérisalion des sels de l'a-méthylspartéine en dérivés de l'isospar- léine s'interprète facilement avec l'une ou l'autre de ces formules. yVttri- SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 81 buons, par exemple, le schéma (i) à ra-mélhylspartéine. Dans l'action de Teau à 123° sur le diiod hydrate de cette hase, il y a vraisemblablement disgociatioi;! du sel, fixation partielle d'acide iodhydrique sur la double liaison, l'atome d'iode allant au carbone tertiaire; il se forme ainsi l'iodliy- drate d'une base iodée, que l'action de la potasse convertit en iodométhylate d'isospartéine. (Test vraisemblablement à une action du même ordre qu'il faut attribuer la formation de ce sel dans la simple décomposition par les alcalis du diiodhydrale d'oç-méthylspartéine. Dans l'isomérisation du sulfate d'a-méthylspartéine C'»H"N=(CtP)SOAH2 il y aurait, de même, fixation de l'acide sulfurique sur la double liaison, avec formation d'un éther sulfurique, portant le reste SO'H sur l'atome de car- bone tertiaire. Cet éther instable se couvertirait en sulfométhylate d'iso- spartéine : CH :ii- /' '\ CH II Cll= ":h» ^ \ \/ CH 3_ I> i CH \ CH-C*H"N CH^ / CH» CH CH \ CH»-CH SO.97) dans la fu- sion (le l'acide caraphoiique avec la potasse caustique (acide dihydiocajnpliorique). et dans l'oxydation raanganique de la benzylidène-menthone (Martine, Bull. Soc. cliini., t. XXVH, p. 420 et 1243; G. Blanc, Bull. Soc. chim., t. XXXHI, p. goô). Le second H/, ACADÉMIE DES SCIENCES. mode d'obtention a eu l'avantage de fixer la constitution de l'acide dihydrocampho- rique. L'acide a-mélhyl-x'-isopropyladipique possédant 2'" de carbone asymé- triques peut exister sous deux formes racémiques stéréoisomères ; nous avons cherché à les obtenir l'une et l'autre en préparant l'acide synthé- tique par deux voies dilTérentes. Dans une [iremière série d'expériences, nous avons préparé l'acide a-méthyladi- piiiue, nous avons cyclisé son élher, isopropylé l'éther cyclisé, puis ouvert C€ dernier et obtenu l'éther, puis l'acide a-méthyl-a'-isopropyladipique. Dans une seconde série d'expériences, nous avons préparé l'acide a-isopropyladi- pi,|ue, nous avons cyclisé son éther, métliylé l'éther cyclisé, puis ouvert ce dernier et obtenu l'éther, puis l'acide a-isopropyl-a'-méthyladipique. Nous sommes arrivés, dans les deux cas. au même résultat final, c'est- à-dire à un acide cristallisé fondant à i io°-i i t°, mélangé à un acide liquide de même composition, constituant sans doute un mélange eutectique des deux stéréoisomères. M. Blanc, qui, en même temps que nous et par des voies tout à fait dil- férentes {Bull. Soc. chim., t. XXXIII, p. 910), est arrivé à la synthèse du même acide, a entièrement confirmé nos recherches. Au courant de ce travail, nous avons eu l'occasion d'obtenir synthélique- ment l'a-mélhYl-a'-isopropylcyclopcntanone; nous avons trouvé cette cétone identique au produit fourni par l'hydrogénation et l'oxydation successive de la phorone de l'acide camphorique. Nous avons employé dans cette recherche la phorone synthétique préparée par l'un de nous(L. Bouve.vult, Comptes rendus, t. CXXK, p. 4 '5). PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur l'innervation des muscles sterno-mas- toidien, cÀèido-mastoïdien ei trapèze. Note de MM. F.-X. Lesbre et V . M AiGxox, présentée par M. A. Chauveau. On admet généralement que ces muscles reçoivent deux innervations motrices : l'une de la brandie externe du spinal, l'autre des nerfs rachidiens. Pour Cl. Bernât d, la première serait une innervation volontaire, suspen- sive des mouvements respiratoires et intervenant seulement dans la phona- tion et l'elTort; la seconde exercerait son influence dans les conditions ordi- naires de l'automatisme respiratoire. SÉANCE DU l'i JANVIER 1908. 85 Cependant M. Chauveau, en expérimentant sur le slerno-maxillaire ou sterno-mastoïdien des Solipèdes, a constaté que, des deux branches ner- veuses reçues par ce muscle, seule est motrice celle qui émane de la branche externe du spinal; l'autre, fournie par la dcuxièmepaire cervicale, est pure- ment sensitive Il y a donc là infraction à la théorie précitée de la dualité d'innervation motrice. Ce point nous a suggéré l'idée de vérifier cette théorie pour tous les muscles du domaine de la branche externe du spinal. A cet ellét, nous avons eu recours à des expériences de section et d'excitation des différents nerfs reçus par ces muscles, ainsi qu'à l'étude des dégénérescences muscu- laires consécutives à la résection soit de la branche externe du spinal, soit des rameaux cervicaux de même destination. Et nous avons constaté que les muscles sterno-mastoïdien, cléido-mastoïdien et trapèze ou leurs équi- valents, chez les Mammifères à clavicule absente ou rudimentaire, se contrac- tent par l'excitation de la branche externe du spinal, sont paralysés et dégénèrent à la longue après la section de ce nerf, tandis que ces muscles ne se contractent pas quand on excite le bout périphéricjue de leurs nerfs rachidiens, ne sont point paralysés et ne dégénèrent pas après la section de ces mêmes nerfs. Ces constatations ont été faites chez le chien, le cheval et le bœuf. Par conséquent, il n'y a pas dualité d'innervation motrice pour ces muscles, non plus que pour ceux du larynx : la branche externe du spinal est leur nerf moteur, les rameaux rachidiens, leurs nerfs sensitifs. Le nombre et le volume de ceux-ci u'onl pas lieu de surprendre quand on connaît l'importance de l'innervation sensitive des muscles, démontrée par M. Chauveau. On remarquera que la branche externe du spinal procède du même seg-- ment médullaire qtie les paires rachidiennes donnant naissance aux muscles sterno-mastoïdien, cléido-mastoïdien et trapèze. Tandis qrie les fibres ner- veuses sensitives de ces muscles se métaniérisent dans des paires succes- sives, leurs fibres hierVeuses motrices se rassemblent sur le flanc du névraxe en un seul et même nerf qui vient sortir derrière le pneumogastrique. C'est peut-être là qu'il faudrait chercher l'explication du mode d'origine si particuUer et si exceptionnel, qui a valu son nom au nerf de la onzième paire. 86 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIOLOGIE. — Action de la noix de kola fraîche sur le travail. Note de MM. J. CiiEVAi.iER et Alquier, présentée par M. Armand Gautier. Si, comme Ta énoncé Mosso, on peut attribuer à la caféine qu'elle con- tient la presque totalité de l'action pluirnuicodynamique de la noix de kola sèche, l'état de combinaison sous lequel se trouve cette caféine dans la noix fraîche (glucotannoïde caféique de Vigne et Chevrottier ou kolatine-caféine de Goris) permet d'interpréter rationnellement les difTérences marquées d'activité qui existent entre la caféine et la noix de kola fraîche à la suite de leur ingestion. Ces différences d'action sont très nettes, surtout en ce qui concerne les modifications circulatoires et respiratoires : l'absence de con- tracture myocardique sous l'influence des fortes doses, la brusquerie moins accentuée et la prolongation de l'action touimusculaire en constituent les principales caractéristiques. De plus, Tassociation dans la noix de kola fraîche de la caféine combinée, et de l'amidon et du glucose qui s'y ren- contrent en assez forte proportion, permet à cette base xanthique d'exercer dans les meilleures conditions son action d'épargne vis-à-vis des albumi- noïdes de l'économie, phénomène déjà mis en évidence par Uibaut dans sa thèse, et assure au muscle un rendement énergétique d'autant plus intéres- sant à considérer qu'avec la noix de kola fraîche, contrairement à ce qui se passe avec la caféine, la période primitive de dépression nerveuse ne se fait pas sentir. Des observations empiriques avaient permis de constater que, chez le cheval à l'entraînement, on pouvait sous l'influence de la noix de kola fraîche augmenter sensiblement le rendement de l'animal et obtenir à la fois une accélération de la vitesse et une augmentation de la résistance à la fatigue et à l'essoufflement. Nous avons repris ces essais et pu constater que sous l'influence de loo^ à aoo^ de farine de noix de kola fraîche (préparée par le procédé de Vigne et Chevrottier) soit seule, soit additionnée d'une certaine quantité de sucre, on obtenait une accélération de la vitesse et par conséquent une augmentation du travail fourni dans l'unité de temps sans voir se produire une augmentation proportionnelle des mouvements respiratoires et des battements cardiaques. Chez un cheval nivernais, demi-sang, bon liolteur, attelé, à l'état normal on note au repos par minute 87 pulsations, 10 respirations et une température de 87°, 8. Après une course de 4""° en i3 minutes (soit SSS" à la minute, 20'"" à l'heure) on note SÉANCE DU t3 janvier 1908. gn à l'arrivée 87 pulsations, 02 respirations et une température de 89°, 2 ; 5 minutes après, 70 pulsations et 4o respirations. Deux jours après, le même parcours fut efl'ectué après addition de i.5osde farine de kola à sa ration alimentaire. Les 4'<°> furent couverts en n minutes (soit 36o"' à la minute, 2ikn.,5oo à l'heure). On note à l'arrivée 80 pulsations, 46 respirations et une température de 390,4; 5 minutes après, 60 pulsations, 35 respirations. Voulant nous rendre compte nettement de l'augmentation du travail et des conditions dans lesquelles elle s'obtient sous l'influence de cet aliment nous avons opéré sur des chevaux de trait léger, notablement déprimés, qui exécutaient régulièrement, tous les jours, un travail auxquels ils étaient habitués de longue date. Ils traînaient une certaine charge, au trot, sans que le conducteur intervint pour exciter leur allure, toujours sur la même piste, et pendant exactement i6'"",5oo, avec un arrêt de 3 heures environ à la moitié du parcours. Ils reçurent durant les essais un mélange alimentaire homogène dont ils consom- maient ce qu'ils voulaient et auquel on ajouta à certaines périodes par 24 heures tantôt loos, tantôt 200s de farine de noix de kola fraîche (2,57 pour 100 de caféine, 48,20 pour loo d'amidon et de glucose). Ces doses distribuées par moitié au cours de chacun des repas précédant les deux séances quotidiennes de travail ont toujours été intégralement absorbées. Nos observations ont spécialement porté sur le poids des animaux régulièrement pesés le matin à jeun, puis sur les rations consommées et l'eau de la boisson. La valeur en kilogrammétres du travail, valeur variable malgré la fixité du parcours, était donnée par un dynamomètre enregistreur. Nous avons également noté les pertes de poids vif (non compris les excréta solides et liquides), les élévations de température rectale constatées à la fin du travail et enfin la durée exacte de ce travail. Le Tableau suivant réunit, pour la comparaison des régimes avec ou sans kola, soit les résultats moyens fournis directement par l'expérience, soit les déductions intéres- santes tirées par le calcul des chiffres moyens enregistrés au cours des essais : ^'■'"°' "•'■ ^_ Cheval n- 2. " !!""• » l!""-»- '« J;^"'- 19 jours. ô jm,R. 10 Jours. 4 jours. ' Poids de la ration consommée (kola ^""'"'"'' "'"'"'"• ""'''"'"• ^""""'"- '*"'"'■• ''"«^k»"'- «-^"ola. Pmds de lean de boisson .6^35o , 5^^,640 ig^ugo ■6^.,76o ,4^870 ^o^lso ÀhZ Travail journalier produit, (en kilo- -i , / .0 ,(,00 ifi 5.720 gra,nn.ètres).. ... .... ,493^4 270.4. .77403 2640.3 270996 278063 oGoqoo Poids vif moyen de la période à jeun ^/uuuj -"99^9 Différence de poids le matin entre ^^^ ^^7 le début et la fin de la période (.premiers et 2 derniers jours).. -5^8o -4^96 _4^.^,,-, +2^ 35 -,'.,75 -2'M5 -0^.20 Kilogrammétres pour une consom '' '^ o»,2o mation de i'k du mélange alimen- '""■^ ^7798 .9419 33099 33353 35685 348,54 37509 Rapportés à une production de 230 00.1 kilogrammétres. Durée du travail jUg^, peu ri.,^^' ,'. j ; S's.ioo 7i'ï,6oo 6''K,ooo ôi-s.ooo S»» 5oo l'sino iii» 000 Elévation de température rectale " ' 7», 000 occasionnée par le travail ,» 2 ,,. c ,„ c ^ ' ■* ' 'O ' >3 1°, I i",5 i°,5 1°, 2 Perte de poids vif "penda'nt" 'le "t^al '" "'^'" ''''" '^9° ^' '" '^^5" ^"4 R8 académie des sciences. Conclusions . — Sous la seule influence de la noix de kola fraîche le travail produit dans l'unité de temps par le cheval, fatigué ou non, augmente, mais ce surcroît de travail se produit aux dépens des réserves de l'org-anisme (') (abaissement du poids vif et perte de poids plus élevée pendant le travail lors du régime à la kola). Cet aliment n'a aucune influence sur la dimi- nution classique d'appétit des organismes fatig;ués chez lesquels l'apport alimentaire pris volontairement couvre rarement les dépenses nécessitées par le travail produit; par contre, il augmente la tonicité intestinale. Les moteurs animés soumis au régime delà kola travaillent en outre d'une façon moins économique. Chez eux, l'accomplissement d'nn travail déterminé s'accompagne d'une plus forte production de chaleur etd'une augmentation de l'évaporation d'eau cutanée et pulmonaire (accroissement de la quantité d'eau de boisson); par consécjuent, l'énergie disponible de la ration alimen- taire se transforme en^travail mécanique utile dans une plus faible propor- tion, et, pour obtenir des résultats réellement utiles, la noix de kola fraîche ne doit être employée que sur les sujets ingérant une ration appropriée et proportionnée au travail ([u'ils efl'ectuent et seulement pendant les périodes courtes de travail forcé. HISTOLOGIE. — Sur la biréfringence apparente des cils vibratiles. Note de M. Fred Vlès, présentée par M. Wallerant. Les auteurs qui se sont occupés de la biréfringence des corps organisés (fibres musculaires, cils, etc.), ont considéré comme biréfringent tout ce cjui s'éclaire entre niçois croisés; cette opinion est peu admissible au point de vue physique, par le fait qu'elle ne tient pas compte de divers phéno- mènes (polarisation et dépolarisation par réflexion ou réfraction, éclaire- ment latéral par diffusion) qui peuvent dans certains cas simuler de la biré- fringence. Nous avons essayé de mettre en évidence ces [ihénomènes dans les corps organisés et nous avons fait un certain nombre d'observations paraissant montrer que l'éclairement des cils vibratiles entre niçois croisés est un simple phénomène de dépolarisation. Nos expériences ont porté sur des cils de branchie de moule. (' ) C'est ce qu'avait dit AI. A. Gautier pour expliquer le-. elFels des excitants nerveux. SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. 89 i' La teinte de polarisation du cil ne parait pas varier avec son épaisseur. — Si, dans des préparations de cils ralentis ou immobilisés, on cherche des cils dont l'axe soil recliligne sur une grande longueur, on peut constater que la teinte, obtenue par interposition d'un quartz parallèle, ne varie pas sur toute la longueur de la portion rectiligne, quoique le diamètre transversal de celle-ci varie souvent du simple au double. 2° L'éclaireinent du cil est fonction de l'indice de réfraction du milieu extérieur. — Si l'on monte les cils dans une série de liquides d'indice croissant, on constate que l'éclairemenl de ces organes diminue, puis s'annule sensiblement dans un liquide d'in- dice voisin de i,5i, puis réapparaît légèrement dans un liquide d'indice supérieur. Ce phénomène et le précédent sont, comme on le sait, incompatibles avec l'existence de la biréfringence. Ils ne se présentent pas dans le cas des fibres musculaires, qui sont réellement biréfringentes. 3° Sous l'action de divers réactifs physiques ou chimiques, la biréfringence des fibres musculaires et l'éclairement des cils ont des variations très dissemblables. — Je citerai à titre d'exemples l'action de la dessiccation et celle de la chaleur. La dessic- cation prolongée, même dans le vide, ne modifie pas l'éclairement de la fibre muscu- laire, tandis qu'une dessiccation de quelques minutes à l'air libre suffit pour détruire l'éclairement des cils. La variation de la biréfringence musculaire avec la température présente une allure très caractéristique, fonction de la température seule ('); la varia- lion de l'éclairement des cils paraît dépendie, sans aucune régularité, de la vitesse de variation de la température, en tant que celle-ci accélère la dessiccation. Il y a par conséquent des différences essentielles dans la nature des éclairemenls de ces deux corps. Si donc on peut pai'ler à juste lilie de l)iréfringencc musculaire, il faut êlre 1res réservé au sujet de la biréfringence des cils, dont tout semble con- tredire l'existence et qui pourrait bien n'être qu'une dépolarisalion parlielle var réfracUon ou réflexion. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Action de la choline sur la pression artérielle. Note de MM. A. Desgrez et J. Chevaliek, présentée par M. d'Arsonval. On sait que la choline est une base très répandue dans l'économie ani- male où elle se rencontre à l'état libre ou sous forme de combinaisons com- plexes. Doit-on seulement considérer cette base comme un déchet dont la destruction importe à l'économie ou peut-on l'envisager comme utile, par elle-même ou par ses dérivés, au fonctionnemenl normal de l'organisme? (') F. Vlès, Sur la biréfringence muscubiire (Archives de Zoologie expérimen- tale) {en cours de publication). C. H., iyu8, I" Semestre. {,T. CXLVI, ,N" 2.) 12 qo ACADEMIE DES SCIENCES. L'un de nous a déjà présenté à FAcadémie (M une première Note établis- sant l'influence favoraljle exercée par la choline sur les sécrétions salivaire, pancréatique et rénale. A la suite d'observations faites par M. J. Cheva- lier sur l'abondance relative delà cliolinedans les capsules surrénales, nous avons cru devoir rechercher également rinflnence exercée par cette base sur la pression artérielle. Nos expériences ont été eftecluées sur un grand nombre de chiens auxquels nous avons injecté, par voie intraveineuse, des quantités de clioiine, l)ase libre ou clilorhy- drale, variant entre 4"'" à S""? par kilf);;ramme d'animal. Ces animaux avaient été préalablement endormis par injection de cliloralose à la dose de os, lo par kilogramme. Aussi bien avec la liase libre qu'avec son chlorhydrate, on observe immédiatement une cliute rapide de la pression sanguine, alleignanl '("'" à 5'^" de mercure et durant de I minute à i minute et demie. Ce fléchissement de la pression artérielle s'accom- pagne d'une accélération des ballemenls du conir ([iii diminuent d'amplitude. I^a pression sanguine remonte ensuite, progressivement, sans revenir cependant, dans les quelques heures qui suivent, jusqu'à sa valeur initiale. Ultérieurement, en ellet, on constate un abaissement prolongé de la pression qui se maintient à 2"='", environ au-dessous de la normale. Pendant celle période, les ballemenls du cœur sont ralentis et leur amplitude augmente en proportion même de leur ralentissement. Nous avons pu nous rendre compte que, si certains auteurs ont signalé une élévation de la pression sanguine sous rinfluence de la clioiine, c'est parce qu'ils ont opéré avec une base impure ou qu'ils ont administré des doses qui déterminaient une hyperexeitabilité du système nerveux central se traduisant par des phénomènes convulsifs. Si l'on injecte, en elTet, des doses doubles des précédentes, iu"s par kilogramme, il se produit, à la suite d'une chule immédiate et 1res courte de la pression, un relève- ment de la courbe, s'accompagnant de l'accélération des battements cardiaques qui diminuent d'énergie et de l'accélération des mouvements respiratoires qui deviennent spasmodiques et accompagnent les convulsions toniques. Ce qui démontre qu'avec des doses éle\ées de choline les convulsions sont dues à une hyperexeitabilité du système nerveux bulbo-médullaire, c'est qu'elles cessent rapidement sous l'influence des dépres- seurs de cet organe. Antagonisme de la choline el de l'adrénaline. — Arrivés à ce point de nos recherches, nous devions nous demander quelle serait l'influence de l'adré- naline et de la choline injectées simultanément dans l'économie. Nous avons pu observer que, par injection de chlorhydrates de choline et d'adrénaline (') Comptes rendus, t. CWW, p. SÉANCE DU i3 JANVIER igo.S. qi associées à doses convenables, \ de inilligriimnie d'adi/iialine el io*-'« de clio- line pour un chien de i a''^, on n'obtient aucun cliang-enient marqué de la |)res- sion artérielle, mais seulement des modifications du ryllime et de Ténersie cardiaques. Kn augmentant la dose de clioline, on peut même obtenir une prédominance de son aclion propre, c'est-à-dire un abaissement de la ten- sion artérielle. Cet antagonisme parait s'étendre à l'influence de la cholinc sur les sécrétions et à sa toxicité. Il m- se manifeste pas sensiblement vis- à-vis de l'action excitante bulbo-méduUairc exercée par des doses élevées de choline : les phénomènes convulsifs sont aussi fréquents, aussi énergiques. Conclusions. - i" Injectée au chien, par voie intraveineuse, à la dose de 5""^' par kilogramme, la choline produit un abaissement de la pression arté- rielle qui peut atteindre 5™ de mercure. A cette modification, de courte durée, succède un abaissement plus faible, i>"" de mercure environ, qui se maintient pendant quelques heures. 2" La choline se comporte comme un antagoniste de l'adrénaline. On peut, en effet, associer ces deux substances en quantités telles que leur ell'et propre se trouve neutralisé vis-à-vis de la i)ression artérielle. La choline constitue, à notre connaissance, le premier exemple d'une sub- stance physiologique, de constitution chimicjue définie, produisant un abais- sement manjué de la pression artérielle. BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Oursins hexanières. _\ote de M. Edouard DE RiBAucouRT, présentée par M. Alfred Giard. Dans son intéressante Communication à l'Académie des Sciences du 23 septembre 1907 (La pari hénogenèse sans oxygène), M. Yves Delagedit à la page 54(J : .( J'ai l'Iionneur de présenter à l'Académie un des individus montés : c'est une pièce unique. 11 présente une particularité extrêmement curieuse, un fait de variation sans précédent. Il a, en ellet, une symétrie hexamère : six dents à la lanterne, six tenta- cules terminaux, six paires d'ambulacres. Tout cela se voit fort bien sur la préparation. Or, tandis que les variations du nombre des anlimères sont fréquentes chez les Astéries elles sont, pour autant que je sache, sans exemple chez les Oursins. Je n'en connais, aucun cas publié; aucune des personnes que j'ai consultées n'en a vu; parmi les mil- liers d'Oursins que j'ai ouverts pour prendre les a-ufs, pas une fois je n'en ai rencontré. Les autres individus parthénogénétiques que j'ai obtenus ne paraissent pas présenter cette particidarité. en sorte qu'on ne peut dire qu'elle soit une conséqueuce forcée de q2 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'origine chimique. Il n'en resle pas moins que celte oriicine chimique paraît respon- sable d'un cas de variation sans précédent. » Or nous avons aussi constaté un cas d'Oursin à symétrie hexamère. Chaque année les six cents étudiants du P. C. N. dissèquent à l'Annexe de la Faculté des Sciences de nombreux animaux, de sorte qu'il nous est facile de constater les variétés de forme ou les cas anormaux d'anatomie. Parmi eux nous avons remarqué de nombreux cas d'anomalies concernant les valvules mitrale et tricuspide du cœur de Mouton, les organes génitaux de Grenouille, les orifices génitaux des Ecrevisses, etc., etc. Or nous avons trouvé il y a six ans et conservé un Oursin adulte (To.ro- pneustes Imdiis) à symétrie nettement hexamère : six dents à la lanterne, six paires d'ambulacres buccaux, six zones ambulacraires, six plaques géni- tales, six plaques radiales, etc. Je n'ai pas mentionné cet Oursin hexamère, parce que j'ai pensé que cette anomalie était de peu d'importance parmi les cas nombreux de variabilité de forme ou d'anatomie constatés depuis douze ans dans mon service. Je ne suis pas, du reste, le seul qui ait trouvé pareille monstruosité; M. Daupliin m'a montré, en décembre passé, un Oursin hexamère dans son service au P. C. N. Le fait est donc loin d'être unique. Du reste cette monstruosité avait été déjà signalée en i885 par Haacke (^\ •)('), chez un Oursin du genre (latérites (G. albogalei-iis?) et chez un Amblypneustes et ensuite par Baleson ( W.) en 1894 (')• Les cas d'hexamérie chez les Oursins sont donc relativement nombreux. Le très intéressant travail de M. Yves Delage, attribuant à une origine exclit- su'ement chimique ce cas de variation, m'a décidé à faire aussi mention d'Oursins d'espèces variées, hexamères, ayant fort probablement une ori- gine dilTérente. MICROBIOLOGIE. — Sur la graisse des vins. Note de MM. E. Kayser et E. Maxceau, présentée par M. Miintz. En poursuivant les recherches qui ont fait l'objet de nos deux Notes du 19 mars et du 23 juillet 1906, nous avons reconnu l'existence de deux . groupes de ferments de la graisse. C) Haacke (W.), Zool. An:., i885, p. 5o.j. (2) Bateson (W.), Materials for study of variation, cliap. XVII, p. 445 : Case 0/ total variation to a 6-ra red form of Echinoidea. London, iSg/j. SÉANCE DU 1,3 JANVIER 1908, ç)3 Les germes du premier groupe y ont ('•t('' décrits. Ils se présentent en cluiines presque rectilignes, se multii)lieut tiès facilement dans notre milieu artificiel sucré et peptoné, et résistent à des acidités assez élevées, variables suivant les milieux. La lévulose est attaquée plus rapidement que les autres sucres. Les microorganismes du second groupe, tout en offrant, comme les pre- miers, la forme élémentaire de bacilles courts, sont assemblés en chaînes très longues et contournées. Le liquide p.'ptoné ne leur convient pas. Ils sont beaucoup plus sensibles à l'acidité. Ils opèrent plus activement avec le glucose. M. Laborde avait déjà signalé deux ferments delà graisse, dont l'un pré- férait la lévulose et l'autre le glucose ('). Pour les germes des deux groupes, les produits de la fermentation sont ceux que nous avons fait connaître et les rapports entre les poids de ces produits varient dans le même sens avec la composition des milieux. Nous avons encore connu que certains microorganismes aréobies jouent un rôle très important dans la maladie des vins fdants, non seulement parce qu'ils déterminent ou facilitent la multiplication des germes anaérobies de la graisse, en les protégeant contre l'action de l'air, mais aussi parce qu'ils forment avec ces germes de véritables associations, dont nous avons observé le développement dans des conditions et dans des milieux où la multiplica- tion de l'un, au moins, des germes associés, ensemencé seul, ne pourrait s'efTectuer. Les germes étrangers peuvent modifier la préférence des ferments de la graisse pour certains sucres; ainsi les ferments du premier groupe attaquent plus rapidement tantôt la lévulose et tantôt le glucose, suivant les aérobies qui les accompagnent. Au nombre de ces microorganismes, nous avons trouvé des levures, des mycodermes et quatre aérobies déjà signalés par l'un de nous comme causes du hlei/ des vins de Champagne (^). Ces quatre derniers germes, dont nous avons constaté l'existence dans des vins d'origines très diverses, comprennent un bacille, deux Coccus et une sarcine. Ils n'ont pas encore été décrits comme germes d'altération des vins, à l'exception, cependant, d'un Cocci/s très petit que nous pourrons proba- (') Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux, 1904. (^) E. Manceau, Sur le Coccus anomalus et la maladie du bleu des vins de Cham- pagne {Comptes rendus, îg juillet 1907). 94 ACADÉMIE DES SCIENCES. I)lement identifier avec un Coccus désij^né par MM. Mazé et Pacoltet sous le nom de Coccus anomalus (' ). Nous avons pu rendre filants des vins ensemencés avec une culture pure des ferments de la graisse, aussi bien par les ferments du premier groupe que par ceux du second groupe, mais nous n'avons pas encore observé cette fermentation pure, ni mt'me à peu près pure, dans les nombreux vins acci- dentellement filants que nous avons examinés. La graisse des vins est ordinairement une altération complexe, causée par le développement d'un certain nombre de germes, dont les uns, qui dominent dans le vin, ont pour rôle de permettre et de faciliter la multiplication des ferments spécifiques de la graisse, multiplication qui serait bien souvent impossible pour le ferment pur. OCÉANOGRAPHIE. — Diminution de salure de l'eau de mer fillrée à travers du sable. Note de M. J. Thoulet. Les hydrographes et océanographes du xvti* et du xviii^ siècle (le P. Fourrier, Hydrographie, 1613, p. 474) admettaient qu'un vase de terre vide bouché avec de la cire, immergé dans la mer, était remonté rempli d'eau douce. Marsigli, le fondateur de l'Océanographie {Histoire physique de la mer. 1723, p. 33), après avoir fait passer de l'eau de mer à travers de la terre de jardin ou du sable, préalablement lavés, dans une série de i5 vases ouverts et disposés en cascade, a cru constater, par l'aréo- mètre et par pesées de volumes égaux, une diminution de la densité et du goût salé. J'ai entendu fréquemment des pêcheurs et des marins affirmer la réalité du phénomène. J'ai repris l'expérience de la façon suivante : Un tube en verre cylindrique de SS""" de diamètre, liant de i™, maintenu vertical et mis en communication à sa partie inférieure avec un petit ballon, a été rempli sur une hauteur de 40"^"' avec âaus de sable quarlzeux provenant des dunes d'Arcaclion, préalablement passé à l'acide, lavé et calciné. On a alors achevé de remplir le tube avec de l'eau de mer. Les 117 premiers cenliinélres cubes d'eau liitrée ont été recueillis, puis les iiS""" (') P. Mazé et P. Vacojtf.t, Sur tes fer/iicfils des maladies (/es vins et spécialement sur le Coccus anomalus et ta maladie du bleu des vi/is de Champagne {Comptes rendus, 8 juillet 1907). SÉANCE DU l3 JANVIER 1908. gS passés ensuite; les 546''™' suivants ont été rejetés et enfin les derniers 99"™' recueillis. La filtration s'est elVectuée naturellement. L'eau de mer primitive et les trois prises d'essai ont eu leur densité mesurée au pycnomètre à la température de 0°; on y a ensuite dosé les halogènes par une solution titrée d'azotate d'argent et le poids pour 1000 d'acide sulfurique par précipitation avec du clilorure de baryum. Densilù Halogènes Acide sulfurique à o". pour 1000. pour 1000. Eau initiale i ,02842 i9>57 2, 186 I" prise d'essai 1,02823 19, 43 2,190 2= prise d'essai 1,02886 i9>5' 2,179 3" prise d'essai 1,02842 19, 58 2,189 La densité a donc diminué dès le début de la filtration pour revenir aus- sitôt à sa valeur primitive; il en a été de même des halogènes. Les varia- tions de l'acide sulfurique ont été insensibles, car les différences constatées sont dans les limites de l'erreur expérimentale, évaluée à 0,01 pour ce genre de dosage. La diminution de salure de l'eau de mer, 1res faible en soi, se borne par conséquent aux toutes premières portions filtrées et se réduit au phéno- mène de la fixation par attraction moléculaire des sels dissous dans un li- quide au contact d'un corps solide quelconque chimiquement inerte. Ces phénomènes ont été étudiés par moi depuis longtemps déjà, à l'aide d'autres méthodes {Comptes rendus, i885 et 1894). On connaît des exemples d'équipages naufragés sur certains atolls du Pacifique, dé- serts, dénués de végétation et élevés à peine de quelques décimètres au-dessus des flots, qui ont trouvé de l'eau suffisamment douce pour être potable en creusant quelques trous très peu profonds à travers le sable coraiiler. L'expérience montre que cette eau douce ne provient pas, comme on le pensait, de l'eau de mer environnante des- salée par son passage à travers le sable, mais des pluies qui, tombant parfois sur ces îlots, ont imbibé le sable et ont été protégées par lui contre l'évaporalion et contre le mélange avec l'eau de mer. Les petits puits des atolls présentent donc de grandes ana- logies avec les puits à marées de nos contrées. M. Fra\cisco-José Di'ARTE adresse un Mémoire contenant le Calcul de - avec 200 chiffres, par la formule de Machin. A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. G. D. q6 académie des sciences. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 3o décembre 1907. Comptes rendue des séances de la quatrième Conférence générale des Poids et Mesures, réunie à Paris en octobre 1907. Paris, Gautliier-Villars, 1907; i fasc. in-i». (Hommage de M. Becquerel.) Les récents progrès du Système métrique. Rapport présenté à la quatrième Confé- rence générale des Poids el Mesures, réuni» à Paris en octobre 1907, par Ch.-Ed. Guillaume. Paris, Gauthier-Villars, 1907; i fasc. in-/i°. (Présenté en hommage par M. Becquerel.) R. Osservalorio di Catania. Catalogo astrofolografico 1900,0 : Zona di Catania fra le declinazioni + 46° e -hoo"; Vol. V, parte i'' : Declinazione +50° a 5-2°; ascensione relia 0^ a 3''. Calane, 1907; i fasc. in-/i°. (Présenté par M. Bigourdan.) Les progrès de la Paléobotanique de l'ère des Gymnospermes, par M. Zeiller, Membre de l'Institut. (E\lr. de Progressus rei botanicce, publié par V Association internationale des Botanistes, t. II, p. 171-226.) léna, Gustav Fischer, 1907. (Hommage de l'auteur.) Exposition coloniale de Marseille, 1906. Les ressources agricoles et forestières des colonies françaises, par Henri Jumelle. Marseille, Barlatier, 1907; i vol. in-4°. (Pré- senté par M. Gaston Bonnier.) S. A. S. le Prince de Monaco présente les deux. Cartes suivantes : Carte des gisements de coquilles comestibles de la côte comprise entre l embouchure de la Loire et le goulet de Fromenline, dressée par Joseph Guérin-Ganivet ; la Carte représente l'état des gisements en août 1906. Paris, imp. Erhard frères; i feuille in-plano. Carte des gisements de coquilles comestibles de la côte de la Vendée comprise entre le goulet de Fromentine et la baie de V Aiguillon, dressée par Joseph Guérin- Ganivet; la Carte représente l'état des gisements en août 1906. Paris, imp. Erhard frères; i feuille in-plano. Annales de l'Observatoire d'Astronomie physique de Paris, sis Parc de Meudon (Seine-et-Oise), publiées par J. Janssen, Membre de l'Institut; t. 111, fasc. 2. Paris, Gauthier-Villars, 1907; i fasc. in-4°. Mémoires de la Société géologique de France. Paléontologie; t. XV, fasc. 1, feuilles 1 à (i, planches I à VI. Paris, 1907; 1 fasc. in-4''. On souscrit à Paris, chez GAUTHIEK-VILLARS, Quai des Grands-Au^uslins, ii° 55. s isr> les COMPTES RENDUS hab.lonaadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4'' Deu» "une par ordre alpiiabét.que des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel lu i" Janvier. Prix de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. ^ Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : 1 Cliaix. 'Rua.' . Courtin-Hecqiiei. 1 Gormaiii et rrrassin ' .Siraudeau. . Jérôme. . Marion. , Feret. x Lauri-ns. ' Mu lier (G. ) Uerrien. ) F. Robert. 1 Le Borgne. Uzel frères. . Jouan. r . Darde! et Bonviei , Henry. ' iUarguerie. i- Ferr . i Delaunay. 1 Bouy. ( Groffier. RqI(i| Key. _ \ Lauverjat. ) Degez. \ Drevet. 1 Gralier et C" ille Foucher. 1 Bourdignon. i Dombre. ) Tallandier. I Giard. chez Messieurs : Loriene jBaumal. I M— Texier. I Cumia et .Massoo. 1 Georg. Lyon \ Pliily. Maloine. Vitte. Marseille Ruai. \ Valal. ^""'Z'*"'"'' jcouletetnis. Moulins Martial Place. ÎBuvignier. Grosjean-Maupin. Willîiier et I.amljL'i"!. Nantes . Nice !Dugas. Veloppé. iBarina. App.v. Ntmes Debroas Duplan. . Orléans Loddé. \ Blanchier. Poitiers. \ Blanchiei ( Lévrier. Rennes Plihon et nommais Roche/ort Girard ( M"" ). Rouen | Langinis. ( Lestringant. S'-É tienne Chevalier. Toulon (Figard. ( Allé. Toulouse . ( Gimet. I Privât. iBoisselier. Péricat. Bousrez. Valenciennes . . . . ) / Leiiiaitre. On souscrit à l'étranger. Ain^ipi-dam . chez Messieurs : ) Feikcm.i Caaiel- ' seii el, r.i> At/ii'nes lîeck. Barcelone ..... . Verda^uer. Berlin . { A.slier et C'°. ) KriedUnder et fils. j KnhI. ( Maver el Mùller. Berni- Francke. Bologne Zanichelli. / Laniertin. Bruxelles ' Mayoloz ot Aiidiarte. ' Lehf'gue el C'°. . .Solchck et C°. Bucarest . . . i Alcalay. Budapest Kiliau. Cambridge Dnightoa, Hell et r.". C/iristiania Caniinernieyff. Constantinople . . Otlo Keil. Copenhague liôst et fils. Florence Seeber. Gand liosle. Gènes Beuf. . Eggiinann. Genève ) Georg. ' Biirckhardl. La Haye Rclinfanle frèrei. Payol et G'". Lausanne Rouge. Sack. Barth. Brockhaiis. Leipzig < Lorentz. I Twielrneyer. ' VOBS. i Desoer. ^'<=S<' Gnusé. Chez Messieurs : / Dulau Londres ) Haclielte et C" ' Null. Luxembourg . Madrid. Milan . . Moscou . Naples . V. Buck. / Ruiz et C". \ Itnrni). I li...ssal. ' V. Fé. Bocca frèi'es, Hœpli. Taslevin. \ Margliieri di (jiu«. ] l>i-llei-ano. I )yr3eii et l'foitfei, New- Vork ' Slecherl. LeTiicke et iiiiecititer Ode.isa Rousseau. Oxford Parker el C'v Païenne lîeber. Porto... Magalhaes et Muiiiz. Prague Rivnac. Rio-Jane.iro . . .. Garnier. \ Bocca frères. ^""'^ (Loescheret C". Rotterdam Kramcrs et fils. Stockholm Nordiska Boghandel Zinserling. S'-l'étersbourg .. \ WolIT. Bocca frères. Brero. Rinck. f Rosenberg et Sellier, Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Orucker. V Frick •''«'"'^ JGerold elC^'. Zurivli Rascher. Turin ILES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i8i.3. Prix 25 n. lomes 32 à 61. — ( i" Janvier iS5i à 3i Décembre i865.) Volume in-4"; "870. Prix 25 Ir. fouies 62 à 91. — (i" Janvier i8fi6à3i Décembre r88o.) Volume iii-4°: 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — d" Janvier 1881 à 3i Décembre [89-5. i Volume in-i"; 1900. l'riv 25 fr. 'PLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: . — Mémoire surquelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DerbescI A.-J.-J.Solibr. — Mémoiresur le Calcul des Perturbations ou'cprouven es, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomèiies digestifs, parti ulicremenl dans la digestion de; grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-^", avec 3^ planches; i856 '. 25 fr. 1.— Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Ac-idcmiedes Sciences encours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : «Etudier les lois de la dislribulion des corps organisés fossiles dans les dilférents terrains ntaires, suivant l'ordre de leur superposition. —Discuter la question de leur apparilion ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la des rapports qui existenlenlre l'étal actuel du régneorganiqueelsesélals anléiieurs». par \I. le Professeur Bhonn. In-'i", avec 7 planches ; i86i. . . 25 fr. même Librairie les riémoires de l'Académie des Sciences, el les Mémoires présentés par dirais Savants à l'Académie des Sciences t des IN^' 2. TAHr.E DES ARTICLES (Séance (lu 15 Janvier 1908.) xMEMOIllES KT COMMUIVICATlOrMS DES MEMRUKS ET DES CORKESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MM. H. Lk Chatelier et, S. Wologdin'E. — Note sur la densité du graphite MM. A. MUNTZ et E. Laine. — Sur l'utili- sation de la tourbe pour l'épuration des ciiux d'égout Pages. 53 Pages. M Mascart lait hommage à l'Académie des « Procès-verbaux des séances du Co- mité international des Poids et Mesures. Session de 1907 " j8 COKliKSPOrVDAlXCE. M. le Secrétaire perpétuel signale l'Ou- vrage suivant : « Atlas météorologique pour l'année 1906, d'après vingt-deux sta- tions françaises », par G. Eijfel Sg M. MORIZE. — Observation du passage de Mercure sur le Soleil à l'Observatoire de Rio de Janeiro.... Sg M. Fr. Faocin. — Observation du passage de Mercure des i3-i4 novembre 1907, à Schio (Italie) Sg AL A. BuHL. — Sur la sommabilité des sé- ries de Fourier Co M. A. Denjoy. — Sur le choix de l'expo- sant de convergence pour les fonctions entières de genre infini 62 M. Ch. Lallemand. — Sur la mesure des mouvements généraux du sol au moyen de nivellements répétés à de longs inter- valles 64 MM. EuoÈNK et François Cossekat. — Sur la statique de la surface déformable et la dynamique de la ligne déformable 68 M. Albert Colson. — Sur la transforma- tion des dissolutions de phosphore blanc en phosphore rouge 71 M. L. GuiLLET. — Sur la constitution des fontes au manganèse 74 M. BouzAT. — Sur le sulfate cuivTCux ammo- BuLLETiN bibliographique , bl. M. G. Blanc. — Synthèses dans le groupe du camphre. Synthèse totale de la p-cam- pholène-lactone MM. Chaules Moureu et Amand Valeur. — Constitutions des ot et p-méthylspar- téines et de l'isospartéine MM. L. Bouveault et R. LocQUiN. — Syn- thèse de l'acide dihydrocainphorique ra- cémique MM. F.-.\. Lesbre et F. Maionon. — Sur l'innervation des muscles slerno-mastoï- dien, cléido-niastoïdien et trapèze MM. J. Chevalier et Alquier. — Action de la noix de kola fraîche sur le travail M. Fred Vli'.s. — Sur la biréfringence appa- rente des cils vibratiles MM. A. Desgrez et J. Chevalier. — Action de la choline sur la pression artérielle... M. Edouard de Kibaucourt. — Oursins hexamères MM. E. Kayser et E. Manceau. — Sur la graisse des vins M. j. Thoulet. — Diminution de salure de l'eau de mer filtrée à travers du sable... M. Frammsco-José Duarte adresse un Mé- moire contenant le « Calcul de 1: avec 200 cliilïres », par la formule de Machin. 77 79 82 84 86 88 89 9' ya 94 93 96 PARIS. - lAlPRIM.ERIE G AUTH 1ER- VILL A RS , Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : Gautbieb-Villars. 1908 PltEMIEK SEilli:STRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DK L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVI. iT3 (20 Janvier i908 ^pi »AKIS, GAUTHIER- VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIKNCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1908 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDIS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 ^ Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a '(8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*''. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associéétrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:i pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Com,ptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savait étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l' Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so tenus de les réduire au nombre de pages requis. 1 Membre qui fait la présentation est toujours nomm mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extr; autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo pour les articles ordinaires de la correspondance of cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être reni à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé ; Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraiei autorisées, l'espace occupé par ces figures compte pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des a leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrati' fait un Rapport sur la situation des Comptes rendi après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pr sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétnalt sont priés de )| déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précéda la séance, avant 5''. Autrement la présentation lera ramii» ila sétnot luivaa ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 JANVIER 1908. PRÉSIDENCE DE M. Henki BECQUEREL. MÉMOIRES ET COM3IUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. SISMOLOGIE. — Su?- les principaux centres de tremblements de terre du solde la France, et sur le réseau des stations sismiques qu il conviendrait d'établir. Note de M. G. Bigourdan. La statistique des tremblements de terre sensibles (macrosismes) obser- vés en France (') montre d'abord deux régions centrales principales d'où partent ces mouvements : les Alpes et les Pyrénées; puis trois autres d'im- portance inégale : la Bretagne, le Jura et les Vosges, et enfin la région de Douai. En outre, au delà de notre frontière Nord-Est, la vallée du Rhin est une région sismique active dont l'action a dû souvent se faire sentir sur notre territoire. Au point de vue de l'étude locale de nos tremblements de terre, cela indique assez clairement les points où il conviendrait d'établir des stations sismiques. D'ailleurs il est nécessaire de tenir compte des installations déjà faites (Grenoble, Paris, Pic du Midi), de celles qui sont en cours d'établis- sement (Besançon, Clermont-Ferrand) et enfin des ressources offertes par des établissements scientifiques déjà existants, tant au point de vue du per- sonnel que de l'emplacement, de la détermination de l'heure, etc. (') Les tremblements de terre observés en France jusque vers i885 ont été relevés sous une forme commode par J.-P. O'Reily dans son Alpliabeticat Catalogue of Earthquakes recorded as having occurred in Europa and adjacent Countries, arranged to serve as a basis for an Earthquakc Map of Europa {Transactions ofthe R. Insh Acad., i. XXVIII, n" 22, p. 489-708). C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N° 3.) l3 98 ACADÉMIE DES SCIENCES. Pour les Pyrénées il existe qéjà une station sismiqiie au Pic du Midi; il serait utile d'en établir deux ^utres aux extrémités de la chaîne : pour rextrémité Ouest, l'observatoirb astronomique d'Abbadia est tout indiqué; pour rextrémité Est, des ressources analogues seraient peut-être ofTertespar la station météorologique de l'erpignan. Au pied des Alpes existe déjà la station de Grenoble. Une autre paraît indispensable à Mce ou aux environs, et une troisième serait utile à Marseille, où sont d'ailleurs réunies bien des ressources. La station de l'Observatoire astronomique de Besançon complétera les stations de la région alpine et en même temps indiquera les mouvements ipii naissent dans le Jura, dans les Vosges et dans la vallée du Rhin. Pour la Bretagne, la situation centrale de Rennes parait désigner cette ville pour être remplacement d'une station sismique indiquant les mou- vements du sol qui se produisent de Cherbourg et Brest à Nantes et Angers. Enfin une station établie à Lille renseignerait sur les mouvements de la région de Douai et sur ceux qui viendraient du bassin du Rhin, tout en se reliant aux stations belges el particulièrement à celles qui ont plus spécia- lement en vue l'étude des mistpœff'ers ( ' ). Indépendamment de l'étude locale des Iremblemenls de terre, ([ui n'exige que des instruments de moyenne sensibilité, on doit se préoccuper de la sismologie générale, qui demande des appareils variés et aussi sensibles que possible. Cette dernièfe élude semble momentanément réservée à un petit nombre de stations plus fortement organisées, et dont l'une doit évidem- ment se trouver à Paris ou aux environs. Déjà depuis 1906 et grâce à la générosité de l'Institut, l'Observatoire de Paris possède un double sismo- graphe de Milne, sans amortissement, qui a enregistré les grands tremble- ments de terre les plus éloignés; mais on sait qu'en général ce genre d'appareils ne donne pas complètement les vibrations préliminaires. (') Il importe aussi de ne pas négliger les tremblements fie terre qui agitent assez souvent le sol de l'Algérie et qui doivent avoir leur origine dans l'Atlas. 11 serait utile d'avoir au moins une station de cliaque côté de cette chaîne : du côté nord, l'Observa- toire d'Alger paraît tout indiqué, et sans doute on pourrait aisément trouver le moyen d'installer une seconde station à Tunis. SÉANCE DU 20 JANVIER I908. gg ZOOLOGIE. — A propos d'ime dent décoin erte par MM. Maurice de Rolhschild et H. Neuville. Note de M. Albert Gaudrv. En faisant hommage à l'Académie du Mémoire Sur une dent d'origine énigniatique, que viennent de publier MM. M. de Rolhschild et H. Neu- ville, et pour lequel j'ai écrit une Introduction, j'ai l'honneur de rappeler que j'ai présenté, il y a trois ans, une Note de M. Maurice de Rothschild sur l'exploration (pi'il a entreprise dans l'Afrique orientale avec MM. Henri Neuville, Roger et Victor ChoUet. Parmi tant de pièces intéressantes rap- portées de cette exploration, on renuuxjuail une défense, dans un excellent état de conservation, trouvée à Addis-Abeba, qui ne ressemble à aucune dent d'animal fossile ou vivant, connu jusqu'à présent. Je l'ai montrée à l'Académie. Si on l'eût trouvée à l'état fossile, personne n'aurait hésité à la considérer comme appartenant à une espèce nouvelle. Mais elle indique un grand animal et il a paru étrange qu'une créature, ayant eu une si forle dé- fense, ait échappé à l'attention des voyageurs. Il est vrai cju'on a découvert l'Okapi, qui, tout en étant sans doute parent du Palœotragus de Pikermi, représente un genre à part. Il est vrai aussi que le Mylodon de la Cueva Eberhard, qu'on croyait un type cjuaternaire, a été rencontré dans des conditions telles qu'il ne peut avoir cessé de vivre depuis longtemps. Cepen- dant on conçoit que le premier sentiment ait été d'avoir des doutes sur la découverte d'un grand animal d'espèce nouvelle. Depuis trois ans, MM. de Rothschild et Neuville se sont livrés aux re- cherches les plus variées et les plus approfondies pour arriver à la vérité. M. Neuville n'est pas seulement un de nos plus habiles zoologistes du Mu- séum : c'est un histologiste expérimenté. Il a donné plusieurs vues histolo- gicjues de la défense d'Addis-Abeba, et il a visité les différents musées de France et de l'étranger où il supposait pouvoir trouver des faits tératolo- gicjues qui pourraient se rapprocher plus ou moins de la défense probléma- tique. MM. de Rothschild et Neuville ont photographié très soigneusement toutes les pièces qu'ils ont décrites, de sorte qu'on contrôle facilement leurs observations. Leur étude représente un effort considérable de travail. En résumé, ils se croient en droit de conclure que la défense d'Addis- Abeba appartient à un grand Mammifère africain inconnu, existant encore ou récemment éteint ; ce Mammifère serait étroitement allié aux Probos- cidiens. Dans l'état actuel de nos connaissances, cette supposition me parait la plus vraisemblable. lOO ACADÉMIE DES SCIb. ^S. I BACTÉRIOLOGIE. — Variations morphologiques du bacille de la tuberculose de l'Homme et des Mammifères, obtemies artificiellement. Note de M. S. Arloing. Outre les légères variations morpliologiques décrites dans tous les Ou- vrages classiques, le bacille de la tuberculose présente parfois dans l'orga- nisme vivant et dans ses cultures des variations beaucoup plus étendues sur lesquelles je désire appeler l'attention. Je laisserai de côté les formes acti- nomycosiques. Je parlerai seulement des formes fdamenteuses simples ou ramifiées, d'un diamètre uniforme ou renflées aux extrémités. Ces formes exceptionnelles, signalées d'abord par Roux et Nocard, par Metchnikoff, par Klein et par Maffuci, ont paru, à beaucoup d'observateurs, l'apanage probablement exclusif du bacille de la tuberculose dos Oiseaux vieillissant dans ses cultures ou végétant à une température élevée. Un peu plus tard, Fischel, travaillant sous la direction de Hueppe, et Bruns, travaillant dans le laboratoire de Lévy, observèrent des formes ana- logues dans des cultures du bacille des Mammifères. Fischel les a rencon- trées dans des cultures relativement jeunes, poursuivies dans des milieux particuliers (œuf et agar-agar borique) et à des températures supérieures à Voptima. Bruns fit ses constatations sur des cultures de tuberculose humaine, ayant végété à la surface de l'agar glycérine ordinaire, à la température de 37°, 5, mais vieilles de 5 mois environ. Nous avons fait, nous aussi, des observations du même genre sur deux bacilles de Mammifère, un bacille humain et un bacille bovin, dans des conditions particulières qui nous engagent à les faire connaître. I. Un bacille humain el un bacille bovin que nous cultivions depuis plusieurs années dans la profondeur du bouillon glycérine furent amenés graduellement et avec beaucoup de ménagements à végétera la température de 44°, 5 à 45°, 5- Les cultures se succédaient de 20 en 20 jours environ. A partir de la 16= génération, on vit apparaître des formes anormales. Le nombre de ces formes augmenta beaucoup dans les générations subséquentes jusqu'à la vingtième, après laquelle l'expérience a pris fin. La majorité des bacilles dépassait les dimensions normales; quelques-uns étaient particulièrement allongés, mais d'un diamèlre uniforme; d'autres, étirés dans leur portion moyenne, se renflaient en massue aux extrémités. Plusieurs offraient des ra- mifications latérales ou terminales également renflées ou brusquement cassées sur leur longueur, les renflements flottant séparément dans les préparations. SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. lOl Après l'action de la fuchsine phéniquée, si l'on insistait sur la décoloration par un acide, on constatait que le protoplasme de certains bacilles allongés et bi-renflés était continu d'un bout à l'autre ou interrompu par des incisures nettes comme s'il s'agissait d'individus pluri-articulés, ou formé de grains alignés dont le diamètre était en rapport avec celui de la portion des bacilles qui les contenait; que les renflements en massue étaient remplis d'une masse protoplasmique unique ou de grains inégaux; enfin que la substance acido-résistante pouvait manquer au niveau de l'étranglement des bacilles ou être réduite à l'état d'une fine poussière esquissant un long individu par une sorte de pointillé. La figure 1 montre des spécimens de la plupart de ces formes anormales. Fia. I. liiicilks luimains modifiés par une suite de cultures à 4^°, 5-4'° (Grossissement, 2^00 diamètres.) Sur des préparations traitées par la méthode de Gram ou les méthodes destinées à colorer les spores, les bacilles présentaient des granulations colorées, dépourvues tou- tefois de la réfringence spéciale des spores proprement dites. Si l'on conservait ces cultures modifiées pendant plusieurs mois à la température ambiante, les bacilles se résolvaient en grains, boules ou cônes protoplasmiques acide- résistants. Semés dans du bouillon neuf maintenu à Sy'-Sg", ces corpuscules variés reproduisaient des bacilles ordinaires et beaucoup d'individus longs, renflés en massue à une extrémité ou aux deux extrémités. I02 ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans certaines séries de cultures à 44"- 'p", •'"s variations se bornaient à rallonge- ment ou à l'élongation Jes bacilles; elles n'allaient pas jusqu'aux, ramifications et à la dilatation en massue. H. Je suis encore parvenu à modifier la forme des bacilles sus-indiqués dans des cultures en séries faites à la température ordinaire de 'i']°-'i8°, mais sous une pression de 2"'", 5. Les cultures faites dans ces conditions, renouvelées tous les 20 jours, se signalaient par une végétation très abondante. Les bacilles foisonnaient dans la profondeur du bouillon et formaient à la surface un voile épais et visqueux. Dans la culture de 18'" génération, les bacilles de la partie profonde étaient presque tous allongés, mais quelques-uns seulement étaient véritablement très longs et d'aspect polyarticulé. La majorité commençaient;') s'étirer dans la partie moyenne et à se renller vers les extrémités. Fie. 2. Bacilles humains iiiudilié!. par une suile de cuUurcs faites à la pression de a*"" pris dans la profondeur du bouillon. (Grossissement, j4oo diamètres.) Dans le voile, la plupart des bacilles étaient allongés et comme effilés aux extrémités; leur partie moyenne élargie contenait un ou plusieurs grains retenant fortement la fuchsine pbéniquée et d'autant plus visibles que le bacille lui-même était peu coloré. Ces bacilles se devinent dans le fond de la figure 3. Parmi ces individus pâles et fusiformes, se détachaient çà et là de longs bacilles, SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. [o3 bien colorés, pourvus de i;rains ou de segments proloplasmiques plus foncés, et de ramifications, rendes en massue à l'extrémité. I>a figure 3 olïre au premier plan un Fie. 3. Bacilles luiiii;iins muililiés par une suite ilc cultures faites à la preïsiuii de j""",5, pris sous le voile à la surface des cultures. (Grossissemeiil, 1'^'l^> diamètres.) type de ces bacilles fortement modifiés. On remarquera que cet individu type res- semble beaucoup aux plus gros Isacilles anormniix de la figure i. qui unt apparu, on le sait, sous l'influence d'une température élevée. III. Les formes géantes, raniifiées et renllées, du bacille de Kocli ne sont donc pas particulières au bacille des Oiseaux, ni l'apanage des vieilles cul- tures des bacilles des Mammifères. Elles peuvent se rencontrer dans des cultures de ces derniers régulière- ment renouvelées sous l'influence de deux facteurs au moins ayant fait l'objet de nos études, savoir : L'élévation de la température de l'étuve et l'augmentation de la pression à 2"''°, 5 dans l'enceinte qui renferme les cultures. Dans ces conditions, les bacilles des Mammifères revêtent quelc{Ucs-uns des aspects des bacilles aviaires et des bacilles des animaux à sang froid. Io4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Notre étude contribue donc à abaisser la barrière que certains bactério- logistes avaient dressée entre les bacilles qui sévissent sur les trois groupes principaux de Vertébrés. M. R. Zeiller fait hommage à l'Académie d'un Mémoire de M. Lan- tenois, intitulé : Bésitltats de la Mission géologique et minière du Yunnan mé- ridional (septembre lyoj-janvier 1904), auquel il a collaboré, ainsi que MM. Counillon, Mansuy et Laurent. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Commis- sions de prix chargées de juger les concours de l'année 1908. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Mathématiques : Grand prix des Sciences mathématiques, prix Francœur, Poncelet. — MM. Jordan, Poincaré, Emile Picard, Appell, Painlevé, Humbert, ^L^urice Levy, Darboux, Boussinesq. Mécanique : Prix Montyon, Fourneyron. — MM. Maurice Levy, Boussi- nesq, Deprez, Léauté, Sebert, Vieille, Schlœsing, Haton de la Goupillière, Poincaré. Navigation : Prix extraordinaire, Plumey. — MM. Maurice Levy, Bou- quet de la Grye, Grandidier, Boussinesq, Deprez, Léauté, Bassot, Guyou, Sebert, Hatt, Bertin, Vieille. Astronomie : Prix Pierre Guzman, Lalande, Valz, Damoiseau, Janssen. — MM. Wolf, Radau, Deslandres, Bigourdan, Darboux, Lippmann, Poin- caré. Géographie : Prix Guy. Tchihatchef, liinoux, Delalande-Guérineau. — MM. Bouquet de la Grye, Grandidier, Bassot, Guyou, Hatt, Bertin, Van Tieghem, Perrier, de Lapparent. Cette Commission est également chargée de présenter une question de Prix Gay pour l'année 191 1. Physique : Prix Hébert, Hughes.— MM. Mascart, Lippmann, Becquerel, Violle, Amagal, Gernez, Maurice Levy, Poincaré, Caillelet. SÉANCE UU 20 JANVIER 1908. Io5 Chimie : Prix Jecker, Cahours, Montyon (Arts insalubres), Berthelot. — MM. Troost, Gautier, Dillc, Lemoine, Ilaller, Le (Jliatelicr, Schlœsini;', Carnot, Maquenne. Minéralogie et Géologie : Prix Fonlannes, Bordin (Sciences physiques). — MjVL Gaudry, Michel Lévy, Lacroix, Barrois, Douvillé, Wallerant, Perrier, Zeiiler, de Lapparent. Botanique : Prix Desmasières, Montagne, de Coincy. — MM.. Van Tieghem, Bornet, Guignard, Bonnier, Prillieiix, Zeiiler, Perrier, Chalin, Giard. CORUESPONDAiVCE. Sir Archibald Geikie, Président de la Société géologirpie de Londres, adresse des remercîments à l'Académie pour l'adresse présentée à la Société à l'occasion de son centenaire, à la célébration duquel a assisté M. Charles liarrois. Il fait hommage à l'Acaclémie d'une Histoire delà Société géologique, écrite par Sir Horace-B. Woodward, F. 11. S. M. le MixisTiîE DE I, Ii\sriiuCTiox PUBi.iouE El' DES Beaux-Akts iiivitc l'Académie à désigner un de ses Membres pour faire partie de la deuxième Section de la Commission technique de la Caisse des recherches scienti- fiques, en remplacement de M. Janssen, décédé. M. Maurice Levv, doyen de la Section de Mécanique, est désigné par l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : 1° Internationale Assoziation der Akademien, 29 Mai bis 2 .Jutii 1907. Drilte Versainmlung in Wien. ■^" Essai d'une description géologique de la Tunisie, par Philippe Tho- mas. (Présenté par M. Albert (îaudry.) 3° Système silurien du centre de la Bohême, par Joachim Barrande. I"^ Par- lie : Becherches paléontologiques . Continuation éditée par le Musée bohème. Volume IV : Gastéropodes, parle D"" Jaroslav Perner. (Hommage du Musée bohème, conformément au désir exprimé par Joachim Barrande dans son testament.) G. R., 190S, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 3.) ï 1 lOb ACADEMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un SYSlème différentiel du second degré. Note de M. L. Schlesingeu, présentée par M. H. Poiiicaré. Soit ( r,7() la matrice intégrale du système différentiel linéaire et cano- nique /) = I V = 1 (A -iT^ — z^ypi^ — -^ /, = i,2, ...,/o (jui, pour j- = iC(,, se réduit à la matrice unité (o,^.), et supposons que les substitutions fondamentales (c^^'), cori'espondant aux coupures (a.,, ^) = 4, soient indépendantes des affixes des points singuliers a,, . . . , a^, considérés comme paramètres variables. Il s'agit d'étudier les y,vt et les A^.^' en tant que fonctions des a,,\ c'est ce que je nommerai le problème de Fuchs. Les- dites fonctions pourront être définies comme il suit : si l'on fait décrire aux a,, . . . , a, des chemins arbitraires, tels que jamais deux de ces points ne se rencontrent, et qu'aucun d'eux ne coïncide avec x^ ou avec x, et si l'on suppose que, durant la variation des «.;, les coupures 4 se déforment comme si elles étaient des fils flexibles et extensibles, alors, pour chaque situation des a,, et des /v, les Vm- subiront les substitutions constantes {à-'f.') lorsque la variable x franchit les coupures 4, et ils vont constituer une matrice intégrale d'un système différentiel de la forme (A), aux résidus A^jJ.', et pour lequel les racines r^' des équations déterminantes sont fixes. Soit x = x\ a.,=^a'^ un système de valeurs finies et dilTérant entre elles pour lequel aucun cas des a'^ ne coïncide avec x„ ; les fonctions j^ seront holo- morphes au voisinage de x = x\ a., = a[,, et les fonctions A^^.' seront holomorphes au voisinage de a^=a[, (v = i, 2, . . . , ci). Chaque système de chemins fermés décrit par les a^, c'est-à-dire chaque système de che- mins pour lequel les points extrêmes sont les mêmes que les points de dépari, peut être composé des chemins qui font changer leur place à deux points voisins tels que av, av+, ('). Si, après un tel changement, on rétablit les coupures primitives, on aura, auprès des coupures /^, 4+,, ou les substitutions {c%-^'^), respective- ment (cr')> (^m)> «r")"\ ou les substitutions (4;,')"\«r'). {^>^)' ''^^- pectivement (c-'^^J). On peut donc assigner, pour chaque système de chemins (') ^'oil•, par exemple, Hurwitz, Mathem. Anna/en, l. XXXIX SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. 107 fermés des «,, ..., a„, les substitutions qui correspondent aux coupures primitives; et comme, d'après le problème de Riemann, on sait construire toujours un système différentiel (A) pour lequel la matrice intégrale, se réduisant à (0,/,/) pour a; = a?(,, subit des substitutions données auprès des coupures /,,..., /ç,, et pour lequel les racines des équations déterminantes sont fixées, nous savons indiquer, pour cliaque système de chemins fermés des a,, . .., a,, le changement correspondant des y,/, et des A^';^!. J'ai démontré (Journal de Crelle, t. I29j rjue les y,/,, comme fonctions de la variable ai, satisfont au système différentiel ï=ly"(J^^^^ (^='- ")' da où les B^'^. sont indépendants de x. Soit «> " une valeur finie de a-^, différente des a^^h ^ A) et de x^,, les B^J^ seront holoniorphes au voisinage de a>,= a^"' ; il existe donc une matrice intégrale («,7,) du système différentiel da-,. ^ <" !'''■ ,, = 1 se réduisant à (0,,,) pour «>, = «>"'. Posons les Zi^. vont satisfaire aux systèmes différentiels simultanés "• ' dx ^ '' ^ j- — «^ ,. = 1 V = 1 ^> dax-Zi-"a,-j^ /' = ' et aux conditions initiales :;/a = ^ik pour .r = a7„, a-j, = ai\ Des conditions d'intégrabilité on tire le système différentiel du second degré dO/)l ^ y / )^, Y Cm _ V ^^''> G"" \ da;, ^1 "'jimiai — a., .^ ai— a,, '"' /■ = 1 \ V ^ ), V ^ >. / 5^ = V (G/,; -S^ - -^^Ù (V ?^ >.)• dai >md\ " a,, — «X «-/—«A / /, = i (3) { '• = '' ^^'- [o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ce système remarquable admet les équations intégrales algébriques sui- vantes : v = l I o;;;— ô,,,/- |=(r-/-i;")---('- — ''ï')(->)" ('• />- = ^2, ...,/0, où Y,A, '7' sont des constantes d'intégration, r étant un paramètre arbi- traire. Les équations intégrales générales du système (3) pourront être mises sous la forme „ivi_p.v.(C'i) C"^') //,A=i,2, ...,/A OÙ les é]l sont des constantes d'intégration et où les EJl désignent des fonc- tions méroniorplies des C-^. dont les coefficients dépendent de la variable a^. Les fonctions C]l de a,, provenant du problème de Fuchs, donnent ces solutions du système (3) pour lesquelles les constantes d'intégration é]^ sont les éléments des substitutions fondamentales et les constantes d'inté- gration if les racines des équations déterminantes. Comme selon le pro- blème de Riemann les d]'l peuvent être choisis arbitrairement, pourvu que les déterminants \c%\ soient différents de zéro, nous pouvons dire que te problème de Fuchs fournit l'intégration générale du système différentiel Ci). Les Zi,,, correspondant à la solution particulière C7;=const. du sys- tème (3), se mettent sous la forme (s/a) =(«(a)(^'/a), où les i/,^, ^m satisfont respectivement aux systèmes diflérentiels " " c ■ .^l ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les solutions périodiques de certaines ' équations fonctionnelles. Note de M. Erncst Esclaxgo.v, présentée par M. Painlevé. Dans l'étude des équations différentielles linéaires dont les coefficients dépendent d'un nombre quelconque de fonctions périodiques ('), telles (iiiasi- (') Plus généralemenl encore lorsque les coeflicienls sont des fondions périodiques (Esclangon, /.es fonctions quasi-périodiiiues, p. 282 et suiv., Fans, Gauthier-Viilars, 1904). SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. I09 qu'on en rencontre en Mécanique céleste, on est amené, lorsqu'on veut étudier certaines propriétés des intégrales, à considérer des équations fonc- tionnelles de la forme (0 ^{x -+- lia) + A,9[a.-+ {« — i)a] kJ{x) = o{x); G est la fonction inconnue, A,, Ao, ..., A„ et cp des fonctions périodiques données de période b (b incommensurable avec a). Je me propose d'indiquer dans cette \ote quelques propriétés de ces équations au point de vue de la périodicité des solutions. Je rappellerai brièvement quelques résultats généraux connus et d'ail- leurs faciles à établir. Soit d'abord (2) 6{x -h na) -h A.i9[x -h{n — i)ti]+...-{- A,:0(x) = o une équation homogène à coefficients quelconques, fixes ou variables, pério- diques ou non; en appelant système de solutions indépendantes un système 0,, Oo, . . ., 0„, pour lequel on a e,(x) On[x+ a) 7=0. 5,[j- + (« — i)«] ... ô„| ;j- + (,i_i)rt] la solution la plus générale de (2) est donnée par la formule (3) 9^^,S, + },,62-h...4-X„Ô„, dans laquelle A,, A^, ..., X,, sont des fonctions périodiques arbitraires de période a. Si l'équation possède un second membre comme l'équation (i), on peut adopter pour la solution générale ^{x) la même forme (3), X,, À,, . . ., A„ étant des fonctions non plus périodiques mais assujetties à véri- fier les équations [>i, (x + a) — >., ( j;) ] 61 ( j: + pa) -h . . . -j- [/,„ ( x + a) — /„ (x)] 6»,, (.r +/)«) = o [p=zi,-2, ...,/i — i), iMx -+- a) --l.,{x)'\Q^{x -^ na) + . . . -^ [l„(x ^ ci) -}.„(x)]Û„{x -^ „a) = o{x), c'est-à-dire 'ki(x-ha) — li{x) =i|;,(.r) les (j; étant ainsi des fonctions connues. («■ = 1, 2, ...,//), 110 ACADÉMIE DES SCIENCES. Soit maintenant (4) 9(.r + /i«) + «1 6i[.r-j- (/i — !)«] -1-. . . + r/„ 9(.r) = o une cqualion homogène à coefficients constants. En désignanl par p,, 0.,, . . ., 0^ les racines distinctes de Téquation caractéristique (5) F(p)=:p"+ a,p"-' + .. .+ a„—o et a,, a.,, . . ., «/, leurs degrés de multiplicité, la solution générale est de la forme e ( .r ) = p, i'\'- -+- p., /'V -H . . . + P,, Z'-»-^, P,, 1\, ..., P/, élaut des polynômes entiers en x de degrés a, — i, a^ — i, .... a./, — I dont les coefficients sont des fonctions périodiques arbitraires de pé- riode a. Nous nous plaçons, dans la suite, dans l'hypothèse où l'équation carac- téristique (5) n'admet aucune racine de module égal à l'unité. Dans ce cas, on établit sans peine que l'équation (4 ) n'admet aucune solution G(.j;-) pério- dique de période b {^ ). Ceci posé, considérons l'équation (6) B{x + na) + ay 9[,r + (« — i )"] + • • .+ a„0{x) = ,{x4-rO-X,(.r)= '. 9(.r)/-'-.^ ((• = !, 2, ..., n). pi'- \Pi} (') CeUe propriété est du reste plus générale : si l'équalion caractéristique (5) n'admet aucune racine de la forme p = ces 2 A t: j H- ' sin 2 />■ t: -T > l'équation fonctionnelle (4) n'admet encore aucune solution périodique de période b. SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. III Pour que 0(.r) soit périodique, les À doivent, en outre, satisfaire aux équations À,(xH-6)/''/'— Â,(a-)=o (( = 1, 3, ..., n), de sorte qu'en posant >„= p,(.r )/-'■,- les [j., seront des fonctions périodiques de périodes b assujetties à vérifier les relations p.i{x-i-a)—piiJ.i{x-)= frr^y équations faciles à résoudre lorsque | p, | ^ i . En posant F(p)=P(p)Q(p), P(p) = o représentant les racines a,, a^, ..., a^. de module inférieur à t, Q(p) = o les racines [3,, [3^, . . ., [i/ de module supérieur à i, on aura llnale- ment, pour l'expression de la solution périodique 0(a;), A- /. 9(j.-) = o{.v — a)y\ !,,,s +9(-^ — 2«)V— - 1 1 /, / I 1 le second membre étant ainsi la somme de deux séries absolument et uni- formément convergentes pour l'ensemble de toutes les valeurs réelles de .r. Ces séries restent convergentes lorsque plusieurs racines de l'équation caractéristique viennent se confondre et représentent encore la solution périodique de l'équation (6). Cette deimière ne peut avoir d'ailleurs d'autre solution périodique de période b, car l'équation sans second membre ne peut en admettre aucune. 112 ACADEMIE DES SCIEXCES. AÉRONAUTIQUE. — Essais mélhodiques d'un aéroplane cellidaire. Note de M. H. Farjiax, présentée par M. Deslanclres. L'année dernière, j'ai fait construire et essayé méthodiquement un aéro- plane cellulaire qui a pu récemment franchir une distance horizontale de iDoo™ sans toucher terre. L'appareil se compose : d'une cellule principale de lo'" d'envergure sur 2'" de large, formée de deux plans superposés mesurant 40"' ; d'une cellule plus petite à l'arrière, de S"" d'envergure sur 1™ de large et dont la surface est de i-j""'; d'un équilibreur placé à l'avant, formé d'un plan unique articulé per- tnettant de varier son inclinaison et, par ce mouvement, de faire monter ou descendre l'appareil. Le moteur est au centre de la cellule principale, dans une sorte de nacelle bien fuselée, dans laquelle prend place le pilote; à l'ar- rière se trouve le gouvernail vertical articulé permettant de faire virer l'aéroplane à droite ou à gauche. L'appareil complet est porté par un châssis en tube d'acier muni de deux roues pneumatiques orientables. Les essais, qui furent couronnés de succès, ont été très méthodiques. Le premier mois, j'ai en vain essayé de quitter le sol; puis, grâce à des modilicalions successives, je suis arrivé à parcourir dans l'air 3o™, 40™ et So". Pendant un autre mois et demi, je n'ai pu qu'allonger ces vols jusqu'à 100™ et 120™, après de longs et sérieux essais; puis j'ai soudainement compris la conduite de l'appareil, quelques particu- larités du moteur, la meilleure inclinaison à donner à la cellule, et, le 2G oc- tobre dernier, je suis parvenu à parcourir une distance de 770"" en ligne droite, c'est-à-dire la longueur entière du terrain d'Issy-les-Moulineaux où je fais mes essais. Depuis cette date, j'ai travaillé et étudié la question des virages, et ce n'est que le 11 janvier 1908, soit 4 mois après la première sortie de l'appareil, que je suis arrivé à faire deux boucles parfaites, en res- ant I minute 45 secondes dans l'air, ce qui représente, d'après la vitesse de l'appareil, i 800™. Le i3 janvier 1908, sous le contrôle de la Commission d'aviation, j'ai parcouru i'^" en circuit fermé, virant derrière un poteau désigné à l'avance et placé à Soo" du point de départ, gagnant ainsi le prix Deutsch- Archdeacon. Le parcours total représente, avec le cercle, environ lôoo"". J'ai choisi la forme cellulaire ou bii)lane pour mon appareil, parce que je considère cette forme comme la plus étudiée et celle qui assure le mieux la stabiUté; je l'ai choisie aussi en raison de sa construction facile et de sa SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. Il3 solidité. Je crois que ma réussite est due surtout, no» à la forme générale (le l'appareil, mais aux nombreux essais méthodiques et aux modifications successives inspirées par l'expérience. Les frères Voisin, qui ont construit mon appareil, ont certainement droit à une grande part de mon succès, car c'est grâce à leur compétence dans lii matière, à leur activité et à leur intelligence que je suis arrivé au résultat. Mes essais m'ont démontré que le poids a moins d'importance que la résistance à la pénétration, c'est-à-dire qu'une pièce quelconque un peu plus lourde mais plus fuselée est préférable à une pièce légère, mais résis- tante à la pénétration. Je suis arrivé à effectuer de longs vols en recouvrant avec de la toile certaines pièces exposées aux courants d'air, ce qui a permis de diminuer leur résistance de beaucoup. J'ai aussi réussi à obtenir de meilleurs rendements avec mes dernières hélices; il est certain que ce sera la partie la plus importante dans les a[)pareils futurs, car, pour le moment, on ne connaît pas très exactement en quelle matière les construire, ni la forme absolue à leur donner, attendu qu'elles se déforment par la force centrifuge, qui est énorme à la vitesse de 1200 à i5oo tours par minute. AÉRONAUTIQUE. — Sur le rendement des hélices de propulsion dans l'air. Note de M. Louis liREcusT, présentée par M. Deslandres. J'applique à une hélice aérienne des considérations analogues à celles déjà publiées par M. Drzewiecki sur le même sujet ( ' ). Soient /( ie nombre de tours par seconde de celte hélice; X la distance d'un élément M d'une aile au centre de rotation. La vitesse langentielle de rotation de cet élément dans le plan perpendiculaire à l'axe de l'hélice sera V z= iT.nx. L'hélice est supposée avancer, suivant son axe, à la vitesse constante c. (') J'ai eu connaissance au dernier moment des travaux, antérieurs de M. Drzewiecki, présentés d'ailleurs sous une forme dilTérente. J'ai conservé mes propres formules qui permettent de présenter simplement les résultats de mes expériences. C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N° 3.) l5 ii4 ACADEMIE DES SCIENCES, A un instant donné on pourra construire, pour réiément de plan M, le diagramme des vecteurs ci-dessus, où l'on a : Y\' axe d'avancement, V vitesse tangentielle de rotation, (' vitesse d'avancement, \' vitesse résultante de l'élément M, AD =^ R réaction aérodynamique sur M, AE composante de celte réaction R suivant l'avancement, AF composante de cette réaction R suivant la direction de la vitesse V, XX' axe perpendiculaire à R, ZZ' axe perpendiculaire à V, a angle de X\' avec V et aussi de ZZ' avec R, [3 angle de XX' avec V. Nous appelons rendement de l'élément M le rapport entre la puissance utile produite et la puissance réellement dépensée pour mouvoir cet élément. On voit facilement que ce rendement est donné par l'expression sui- vante (' ) : ' taui:,i (') En effet, la puissance dépensée pour mouvoir suivant AB l'élément de plan I\I est • W =/) tan g (3 V. La puissance utile nécessaire à l'avancement est P„ = /> X r; SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. Il5 dont le rendement maxiniuni sera obtenu quand „ sin^c -t- I (2) tangP = cosj: La valeur de ce rendement maN.inium est alors cos-a (3) (sina + i)2 Il est visible que ce maximum est d'autant pins grand que « est plus petit. Il résulte de la définition de l'angle a (cet angle étant celui que fait la réaction R avec la perpendiculaire zz' à V) que si Ton décompose R en deux composantes : l'une normale à ^", l'autre suivant la direction de V, on a composante de H suivant \ ' (4) tanga- ' composante de 11 normale à \ ' Ceci étant posé, il est facile, au moyen d'une balance aérodynamique, de déterminer expérimentalement, au point fixe, pour chaque inclinaison donnée aux ailes de l'hélice expérimentée, les valeurs des deux compo- santes en question, et l'on reconnaît que pour une certaine valeur de cette inclinaison, que M. Drzewiecki appelle V incidence optimum, tanga passe par un minimum. Pour les surfaces ayant la forme la plus propice que nous avons su réaliser l'expérience nous a donné, pour l'ensemble des éléments des ailes, des valeurs minima de tanga, dépendant du rapport de la surface alaire à la surface du cercle balayé. C'est ainsi que suivant ces rapports nous avons trouvé, pour des hélices essayées sur notre balance, des valeurs de a comprises entre 7 grades et 1 1 grades (' ). mais on a (' = Vtang((3 — Cf.), Pk^/'V tang(a — a). Le rendement de l'élément est donc bien tang( 3 — c.) taiJi (') Ces angles sont notablement plus grands (|ue ceu^ proposés par M. Drzewiecki, qui avait espéré, en partant des formules empiriques du colonel Ducliemin et du pro- fesseur Langley sur les surfaces planant rectilignemenl, qu'on pourrait obtenir pmir des liélices des valeurs de tanga ou y. égales à o,o44- Il6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Quand pour un type d'hélice essayé on aura mesuré, au point fixe, l'angle a minimum, il sera facile de calculer le pas à lui donner pour en faire une hélice de propulsion à rendement maximum et ce rendement pourra être prédéterminé avec une grande précision. Pour les hélices qui donnent au point fixe un angle a minimum de 7 grades, on trouve que, si la condition du rendement maximum est réalisée pour le centre d'action des ailes, le rendement global, c'est-à-dire linti'- grale des rendements de chaque élément, est p = 0,795. Pour les hélices qui donnent a,,,,,, = 8 grades, p = 0,770. Pour les hélices qui donnent a„i„ — 9 grades, p = 0,75. Pour les hélices qui donnent a„i„= 10 grades, p = 0,72. Ces chiffres sont très bons, mais pour les obtenir on est conduit à établir des hélices de très grand diamètre et tournant à très faible vitesse, dans certains cas irréalisables. Nous avons reconnu que, sans s'éloigner trop de la condition dumaximinii de rendement, on peut faire de bonnes héhces de propulsion applicables sur nos aéroplanes et dont les rendements resteront supérieurs à o,65. Ces conclusions ont un intérêt pratique, car, en appliquant aux hélices des aéroplanes qui ont vole la méthode de calcul indiquée dans cette Aole, on trouve que ces hélices étaient très loin de remplir la condition du maxi- mum de rendement et qu'en failles rendements réalisés étaient loin d'appni- cher les chiffres que nous indiquons. 11 est donc permis d'espérer que les appareils de l'avenir, sans compter l'amélioration certaine des qualités sustentatrices, voleront plus écono- miquement que les appareils actuellement expérimentés avec succès. PHYSIQUE. — Étude sur le radioplomh . \ole de M. B. Szilard, présentée par M. A. Haller. Comme on le sait, on désigne sous le nom de radioplomh une substance dont on a pu séparer les radiumsD, E et F. Le but de ce travail a été d'étu- dier la manière dont ces éléments se séparent lorsqu'on soumet le radio- plomb à certaines réactions chimiques. Les résultats ont montré qu'il est très facile de concentrer le poloniuiu (radium F) et que la même opération était beaucoup plus difficile pour le radium D. SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. )\-j A. Les études de recristallisalion ont montré que : 1° La recristallisalion d'azotate dans une solution neutre sépare peu à peu le polo- nium qui reste dans l'eau mère, mais u'inlluence sensiblement ni le radium D, ni le radium E qui restent dans les cristaux. La même opération, dans une solution acide, aurait pour résultat de laisser le radium E en dissolution. 2° Le même procédé, utilisé pour le chlorure de plomb dans une solution foilemenl acide, donne une séparation bonne et rapide dans le même sens que l'opération pré- cédente. B. Le sulfovinate de soude purifié, ajouté aune dissolution d'un sel de plomb actif, donne, au bout d'un certain temps, un léger précipité, qui con- tient la plus grande partie des radiums E et F contenus dans la liqueur, mais ne renferme que des traces de radium D. C. On a essayé de faire dissoudre le carbonate de plomb radioactif dans l'acide sulfurique concentré, et l'on a évaporé à sec la liqueur liltréc. Dans ce résidu, la quantité de radium D était plus grande que celle qui corres- pondrait à l'équilibre radioactif des radiums E et F présents. Cependant le produit n'était que peu enricbi en radium D. D. L'urée commerciale donne un précipité rosâtre dans les dissolutions. L'urée recrislallisée n'a pas cette propriété, par conséquent la matière qui cause la précipitation n'est qu'une impureté. En outre, le précipité contient une grande partie des radiums E et F de la liqueur, mais extrêmement peu de radium D. E. Le carbonate d'ammoniaque donne un précipité blanc qui, au point de vue de son activité, est semblable à celui obtenu dans le cas précédent; il est cependant moins actif. Cette réaction semble être une véritable réaction chimique et non un entraînement. On a pu constater que le précipité recueilli immédiatement après la réaction a une activité à peu près égale à celle d'un autre précipité obtenu de la même façon, mais qui a été séparé seulement après plusieurs jours. On ne peut autrement interpréter le pliénoraène qu'en admettant (pie \r pn'-cipité qui s'est formé, et qui contient les radiums D, E et F et uneqiiantit/' relativement grande de plomb, se décompose de la même façon que s'il avait été séparé; mais, par celle décomposition de la matière solide et par la for- mation de la même matière dans le liquide, l'équilibre devient peu à peu incomplet et alors le carbonate de plomb du précipité se redissout, en repré- ci]iilant les radiums E et F qui se sont créés pendant ce temps dans le li(piidr. 1(8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Par conséquent, pour les observations, l'iiclivité du précipilé restera rela- tivement constante. F. Le sel double d'hyposulfite de soude et de plomb actif, dans sa décom- position spontanée, donne un précipité dont les premières fractions sont plus actives que les suivantes (ce fait a été constaté par Hofmann et Zer- ban). On a étudié la marcbe de cette réaction et Ton a pu constater que : 1° L'opération de la fillialioii du liquide et aussi une forte lumière inlluencenl avantageusement la formation du précipité, mais les produits chimiques de la réaction sont différents de ceux qui se forment dans les circonstances normales; la couleur du produit obtenu est rougeàlre en présence d'une forte lumière. 2° La première fraction esi la plus afti\-c : elle contient aussi le radium \) en ijuantilé de cinq à sept fois plus grande. 3° Les autres fractions ont une activité à peu près égale entre elles, mais elles ne contiennent que très peu de radium D. Malgré cela, la liqueur contient encore la plus grande partie du radium D. 4° En transformant à nouveau la première fraction en azotate, on peut répéter la jirécipitation avec un meilleur rendement. 5° On a observé dans quelques cas que la lumière influençait avantageusement la réaction au point de vue de la séparation des substances actives. G. Le polonium peut être entraîné par beaucoup de réactions cbimiques. L'enlrainement se fait déjà un peu plus difficilement pour le radium E, et, pour le radium D, il n'a été observé dans aucun cas. Pour effectuer un en- traîneirient des radiums E et F il est, dans certains cas, suffisant de mêler aux solutions une matière en suspension. H. La constante de temps du radium E correspond dans certains cas à celle du radium E, , mais quelquefois à^ceile du radium Eo ; plusieurs fois on a pu observer des nombres compris entre les deux précédents. PHYSIQUE. — Sur un cas exceptionnel du phénomène de Zeeman. Note de M. A. Dufour, présentée par M. J. Yiolle. Lorsqu'on observe le pbéuomène de Zeeman parallèlement aux ligues de force, on voit, comme on sait, une raie se décomposer, sous Finfluence du champ, en deux raies correspondant à des vibrations çircidaires inverses, qui obéissent à la règle suivante : la vijjration circulaire dont la longueur d'onde est plus courte que celle de la raie primitive est décrite dans le sens du courant qui crée le champ. SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. II.j On sait aussi que M. Jean Becquerel a trouvé des exceptions à cette règle en étudiant les bandes d'absorption des seis de certains métaux rares con- tenus dans des cristaux ( ') ou des dissolutions (-). Mais on n'a pas encore sig:nalé de source lumineuse formée d'une vapeur ou d'un gaz incandescent qui, placée dans un champ magnétique, émette des vibrations circulaires tournant dans un sens contraire au sens fixé par la règle précédente. J'ai pu réaliser une telle source en volatilisant, dans une flamme très chaude, du fluorure de calcium pur. Le spectre de ce composé, en dehors du cliainp magnétique, a été étudié en détail par M. Fabry {/'), qui prenait comme source un arc à flamme. Je m'occuperai surtout des radiations orangées qu'il désigne sous les svini)oles D, D' et D". Ciiaque symbole correspond à un groupe de tètes de bandes non dissociables; j'ai déterminé directement leurs longueurs d'onde dans l'air; à litre d'indication, voici celle de la tête la plus intense de chaque groupe : pou.i- D, /, = 6o36,96; J),  = 6o5o,8i ; D", >. = 6o64,49. Je désignerai par C, comme M. Fabry, les radiations voisines de ?. == 584o, dont l'étude est moins facile. Modifications du spectre dues au champ magnétique. — La flamme est placée au centre d'un électro-aimant Weiss. Le spectre de la lumière qu'elle émet esl obtenu à l'aide d'un réseau concave de Rowland, monté comme il a été indiqué autre part ('). On observe, puis on photographie dans le spectre du troisième ordre. Je donnerai ailleurs les détails expérimentaux. Contrairement à ce que pouvaient faire prévoir les observations faites jusqu'ici sur les spectres de bandes, toutes les tètes de bandes sont modifiées, et toutes les tètes d'un même groupe se comportent de la même manière. 1° Observation de la lumière émise dans la direction des lignes de force. — Le groupe D" seul présente le phénomène normal conforme à la règle donnée plus haut (^); l'écart des composantes circulaires obtenues, ramené à un champ de loooo gauss, est d'environ o,'î UA. Le groupe D donne le phénomène anomal : le sens des viiiralions est inter- verti, l'écart des composantes étant le même que précédemment. Il faut remarquer, toutefois, que la polarisation circulaire de chaque composante (') Comptes rendus, 1906-1907. — Le Radium, 1907. (^) Comptes rendus, t. CXLV, 1907, p. ii5o et i4i2. (^) Comptes rendus, t. CXXXVIII, 1904, p. lôSi, et t. CXI^, 190.5, p. 578. (*) Ann. de Cliim.et de Phrs., 8" série, t. IX, 1907. (•') Les raies D,, D., du sodium de la flamme se trouvent sur la plaque photogra- phique en même temps que les bandes étudiées. Les modifications bien connues de ces raies sous l'inlluence du champ servent de repères. l'AO ACADEMIE DES SCIENCES. n'est pas tout à fait complète. Les groupes D' et C se comportent comme D, mais l'observation en est plus difficile. ■2° Etude de la lumière émise perpendica/airemen/ aux /ignés de force. — Toutes les têtes de bandes du groupe D" donnent un quadruplet inverse de celui qu'on constate pour la raie D, du sodium, par exemple : l'écart des composantes qui vibrent dans la direction des lignes de force est plus grand que celui des deux autres composantes qui > ibrent dans une direction rec- tangulaire. De pareils cas sont rares, n'ont pas été observés dans des séries entières de raies et méritent d'être cités. Les écarts des doublets sont res- pectivement de o, 4 et 0,3 UA dans un clianq:) de loooo unités. Le groupe D' se comporte comme D". Au contraire, le groupe D donne, pour les deux directions de vibrations, un même doublet dont l'écart est de o,3 UA pour la même valeur du champ. Le groupe (> semble subir les mêmes modifications que D. Les valeurs numériques données ici sont provisoires; des mesures plus précises seront faites ultérieurement dans des champs plus intenses. Les mêmes phénomènes s'observent sur le spectre d'absorption de la vapeur. Ceci me permettra d'étudier les variations de l'indice au voisinage de ces radiations. En résumé, le résultat le plus important de ce travail est le suivant : il existe au moins une source lumineuse donnant un spectre qu'on attribue à un composé et non à un corps simple, et qui, placée dans un champ magné- tique, émet des vibrations circulaires dont le sens s'accorde avec l'hypo- thèse de l'existence d'électrons positifs. CHIMIE PHYSIQUE. — Méthode calorimétrique appliquée à l'étude des réactions lentes. Note de M. Jacques Duclaux, présentée par M. D. Gernez. Le calorimètre, sous sa foi'me ordinaire, se prête mal à l'étude ther- mique des réactions lentes. Les corrections à faire subir aux nombres obser- vés, pour tenir compte des pertes de chaleur dues au rayonnement, ou à la (') L'écart trouvé sur les mêmes clichés entre les couiposanles de la raie Di du sodium, et ramené à un champ de loooo gauss, conduit à un nombre très voisin de la valeur o,43 LIA qui, d'après les déterminations les plus récentes, paraît être la plus probable relativement à un pareil champ. SÉANCE DU 20 JANVIER I908. 121 convection, ou à Févaporation des liquides, deviennent, en effet, à la fois plus longues et plus incertaines lorsque la durée de l'expérience augmente. On peut en diminuer l'importance en fermant le calorimètre à sa partie su- périeure pour éviter l'évaporation ('), ou en faisant varier la température de la masse d'eau qui l'entoure, de telle sorte qu'elle reste constamment égale à celle du liquide sur lequel on opère (-), ou encore, en employant comme vase calorimétrique un tube de Dcwar ('). Mais ces procédés sont insuffisants encore et l'incertitude des corrections ne permet pas d'aborder l'étude de réactions poyrsuivies pendant plusieurs heures. On a, au contraire, de très bons l'ésultats en immergeant complètement le tube de Dewar, bouché à sa partie supérieure, dans l'eau d'un thermostat, et faisant en sorte que, au début de l'expérience, le tube lui-même et les liquides sur lesquels on opère soient à la température de ce thermostat, ce qui est facilement et rapidement réalisable. Les corrections sont alors très faibles. Celle qui correspond à la perte de chaleur par rayonnement et convection est naturellement proportionnelle à l'excès intérieur de température, ré- sultant de l'échaufl'ement dû à la réaction, et à la durée de l'expérience; avec un tube contenant 35""' de liquide seulement, pour une durée de I minute et un excès de 1°, elle n'est que de o°,oo2. En outre, l'étude du procédé montre (et en ceci consiste le plus grand avantage de cette mé- thode) que cette correction peut être déterminée, une fois pour toutes, avec une approximation qui est au moins de ■^^. Ainsi, lorsque la durée d'une observation a été de i heure, avec un excès final de 1°, la correction sera deo°,i2 et l'erreur maxima, de ce fait, o",oo6 ou o,0 pour 100 de la quan- tité à mesurer. Il n'y a, par ailleurs, pas à tenir compte de l'évaporation, le volume de l'air au-dessus du liquide n'étant que de quelques centimètres cubes. Enfin, la montée du thermomètre étant très lente, l'erreur due au retard de ce thermomètre est insensible. La seule difficulté qu'on rencontre, si l'on se propose de déterminer les quantités absolues de chaleur dégagées, consiste dans la détermination de la valeur en eau du tube caloriniétrif|ue, qui est ici une fraction notable de l'ensemble, pouvant atteindre i. On peut déterminer cette valeur soit d'après les dimensions géométriques du tube, soit par des expériences de comparaison eft'ectuées avec des substances dégageant une quantité de chaleur connue. Par exemple, on décomposera, dans le tube, un certain (') GuGLiKLMO, Rend. cl. Lincei, t. V, 11, 1902, p. 298. (■■') GuiNCHAM, Comptes rendus, l. CXLV, p. 020. — Rubner, Archh\ fiir Hygiène, t. XLVIII, 1903, p. 260. (') Richards, Henderson et Forbes, Zeit. pliysii;. Cli., t. LU, 190.5, p. 55i. C. R., 190S, I" Semestre. (T. CXLVI, N- 3.) lO 122 ACADÉMIE DES SCIENCES. volume d'eau oxygénée et l'on mesurera l'élévalion de température du système, ce qui en donnera la capacité calorifique totale avec une erreur moindre que 2 pour 100, même ])Our un tuljf> de 35'^'"'. ,1e citerai; à titre d'exemple, les nombres relatifs à une expérience ayant consisté à saponifier, par un excès de potasse, de l'acétate d'élhyle. Température du ihermostal : 11°. Durée de l'expériettce : 5o iiiinuCes.' Quantité d'acétate décomposée o,85. 10 "' mol. Elévation de température o", 286 j ^^^^, . ^„ ,^ , ^ Correction 0°, ooo ) Valeur en eau du calorimètre 4'" Quantité de chaleur dégagée : 4i X o,>. 'u 10'^'' Soit par molécule-gramme i2'^-'' ( ' ) Dans celte expérience, la correction de température a été particulièrement faible : en général, elle est d'autant de dixièmes de l'élévation totale que l'expérience a duré d'heures. ]\n dehors de son emploi pour les mesures thermochimiquesj cette mé- thode trouve une application beaucoup plus importante dans l'étude des réactions diastasiques de toute natui^e. Elle permet en eil'et de suivre la marche de la réaction, la quantité de matière transformée étant, dans des solutions étendues, proportionnelle à l'élévation de la température, toutes les fois qu'il ne s'introduit pas de complication due à une réaction secon- daire. 11 suffira donc de suivre la marche de cette température avec le temps pour en déduire, par le calcul, les quantités de matière transformées et la loi de la transformalion . J'ai principalement appliqué cette méthode à l'élude de la catalyse de l'eau oxygénée par des soiulions d'hydrate ferrique; je me suis assuré qu'elle était applicable à l'inver- sion du sucre et aux saponifications d'éthers (acétates d'élhyle et d'amyle). Pour l'éther acétique, par exemple, qui se déduit suivant la formule (a — x)b {b — a:)a log)-^ ±i:^ = k(„~b)t (^- étant la quantité d'élher décomposée au temps (, h cette quantité au temps o, a la (') Ce nombre concorde, à \ Calorie près, avec celui qu'on peut déduire des nombres donnés par les Tables de Berthelol. Mais, dans ce dernier cas, il est obtenu comme somme et différence de quatre nombres dix fois plus grands. L'erreur pos- sible est donc quarante fois plus considérable. SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. 123 quantité de potasse, /. un nombre qui doit lesler constant) les valeurs trouvées pour />, à différents moments, ont été : t. k. 5,6 0.01 185 11,6 ' '96 18,6 1182 33,6 ■ 1 167 4i ,6 1 120 02,6 1 026 le dernier nombre étant incertain à cause de la faible quantité d'étlier restant non décomposée. La constance du nombre /. est, au début du moins, très satisfaisante. (^elle mélhodc calofiiiiélrique est, si l'on observe les leinpéraluics au moyen d'un thermomètre à mercure (divisé en jj) du type ordinaire, de deux à quatre fois moins sensible que les méthodes titrimélriques ordinaires (pour l'eau oxygénée et les éthers) ou polarimétriques (inversion du sucre ). (>ellc précision pourrait être facilement augmentée, aux dépens de la simplicité de l'appareil, par l'emploi des mesures élecliMques, car elle n'est limitée que par les imperfections du thermomètre à mercure. Elle est, d'ailleurs, suffisante pour la pratique. Pour obtenir une élévation de tempé- rature de o'',2 ou 0°,:^), permettant de très bonnes mesures, il suffit en effet d'employer : mol L'eau oxygénée à la concentration de 0,01 ou o'"',! L'éther acétique » o,o3 Le saccharose » 0,10 ou 3 pour joo Quand bien même d'ailleurs cette méthode serait plus inférieure encore, en sensibilité, à celles qu'on a employées jusqu'ici, elle ne s'en imposerait pas moins dans nombre de cas; car elle présente l'avantage de pouvoir être appliquée, sans aucune complication, à toutes les températures au-dessous de 100", à des liquides quelconques, colorés ou troubles, volatils ou alté-. râbles à l'air, contenant ou non des substances étrangères à la réaction, c'est-à-dire tels que l'emploi des méthodes habituelles soit pratiquement impossible; sous la seule condition que le phénomène observé dégage ou absorbe une quantité de chaleur appréciable, ce qui est de beaucoup le cas le plus général. 124 ACADÉMIE DES SCIENCES, CHIMIE MINÉRALE. — Sur la synthèse de l' ammoniaque. Note de M. Woltereck. (Extrait.) A l'occasion d'une publication de MM. Léon Brunel et Paul Woog ('), je demande à l'Académie la permission de rappeler mes expériences qui datent de plusieurs années (-) : Lorsqu'on fait passer un mélange sec de i™' d'azote et de 3™' d'hydro- gène sur du fer réduit réparti en couches minces sur des fibres d'amianle vers 5jo°, il se forme de petites quantités d'ammoniaque. En substituant le sesquioxyde de fer au métal, les quantités d'ammoniaque fournies sont un peu plus considérables, mais dans les deux cas la réaction s'arrête au bout d'un certain temps. On obtient des résultats analogues avec les oxydes de nickel, de cobalt, de cuivre, de cadmium, d'argent, de plomb, de bis- muth, de chrome et de fer, mais ce sont les trois derniers qui fournissent les rendements les plus élevés. En remplaçant l'azote par de l'air, on rend la réaction continue; de plus, l'introduction de vapeur d'eau dans le mélange gazeux améhore les résul- tats, et l'hydrogène peut être remplacé par du gaz de houille débarrassé de produits azotés. On fait passer un mélange de i partie d'hydrogène et de 78 parties d'air chargé de vapeur d'eau par barbotage dans de l'eau maintenue à 80°, sur de la toile de fer oxydée et puis réduite, avant l'expérience, dans un courant d'oxyde de carbone. Une série d'expériences destinées à déterminer l'efFcl de la température a donné les résultats suivants, avec un passage de 100' d'air en 4 heures 3o minutes : Températures. Ammoniaque formée, o o 25o-3oo C. 3oo-35o 3.5o-4oo 4oo-45o 45o-55o o5o-65o 23,6 La température la plus favorable à la réaction est donc comprise entre 3oo" et Sào". (') Comptes rendus, t. CXI^V, p. 922. (2) Brevets français n»^ 3284.1S et 332591 (i9o3). 80' mg ,3 204, ,0 "9 ,0 i3 ,4 4i ) ' SÉANCE DU 20 JANVIER 1908, 125 En prolongeant le contact avec le fer, les rendements sont moindres. La décomposition de l'ammoniaque par le contact intime du fer eliaiiffe commence au-dessus de Soo". Il faut toujours faire la réduclion du fer au commencement d'une expérience, car la réaction est moins rapide avec le fer oxydé; j'ai cherché une autre matière à oxyder qu'il n'y aurait pas lieu de chercher à récupérer. Le coke et le charbon de bois ont donné de bons résultats : 8os de coke brûlés eu 47 heures à 4oo°, par 868' d'air saturé de vapeur d'eau à 80°, ont donné SSy'^s d'ammoniaque de synthèse (déduction faite de l'azole contenu dans le coke). De meilleurs résultais furent obtenus avec la tourbe. J'ai opéré sur de la tourbe contenant i,54 pour 100 d'azote à l'état sec, que j'ai brûlée dans un tube de fer par un courant d'air saturé de vapeur d'eau à 80°. Dans une série de cinq expériences, 44 1'') 2 de tourbe sèche ont fourni 1 1 s d'ammoniaque dont 2^,75 sont en excès sur l'ammoniaque attribuable à l'azote de la tourbe et représentent l'ammoniaque de synthèse. Une nouvelle série d'expériences a été effectuée avec du charbon exempt d'azote, préparé par la calcination du sucre de cannes. Voici les résultats obtenus : 1. 2. 3. 4. 5. 6. Température 700<'-72o<' 6oo"-6io° 55o° 383" 450° 45o° Air par heure 3o' 5o' 5o' 5o' 4o' '8' Durée de l'expérience 4''3o"' 4''3o"' 4''3o'" 4''3o'" 6'' 6'" Carbone brûlé en grammes. .. . 39,0 34, o 29,0 6,0 11, 5 8,0 Ammoniaqueen milligrammes. i5,5 18,0 27,5 4o,o 103, 5 18, 5o Pour 100 de carbone brûlé .. . o,o4 o,o5 0,09 0,66 0,9 o,23 De petites quantités d'ammoniaque prennent donc naissance dans les oxydations en présence de vapeur d'eau, si la température ne dépasse pas 700". CHIMIE. — Si/r le pouvoir catalyseur de la silice cl de l'alumine. Note de M. J.-B. Se\dere\s, présentée par M. G. Lemoine. Dans une précédente Communication (' ) j'avais annoncé que la silice, selon qu'elle est à l'état de quartz cristallisé réduit en fine poussière, ou qu'on l'a obtenue à l'état amorphe en précipitant le silicate de sodium par l'acide chlorhydrique, réagit catalytiquement sur les alcools d'une façon (•) Comptes rendus, l. CXLIV, 21 mai 1907, p. iiii. 126 ACADÉMIE DES SCIENCES. didV'rente. En étudiant de plus près le phénomène je suis arrivé à constater riiilkience qu'exercent sur celte diversité d'action catalytique la tempé- ralure à laquelle a été préalablement calcinée la silice et la durée de cette calcination. T. I^a silice précipitée du silicate de sodium, soigneusement lavée jus- qu'à ce que les eaux de lavage ne se troublent plus par le nitrate d'argent, desséchée ensuite et déshydratée conq^lètemcnt par une calcination mo- dérée, est un catalyseur des alcools, qui donne exclusivement des carbures éthyléniques. C'est ainsi qu'elle déshydrate l'alcool élhylique dès la leni- pérature de 280° en donnant 99, ") pour 100 d'éthylènc. Celle même silice, calcinée 1 lieiiie, au rouge vif, dans un creusel de idaliue, ne commence à réagir sur l'éllianol que vers 340", el elle fouinil 5,3 pour 100 d liydio- gène, le resle élanl de l'élli^lène. Endn en calcinant celle silice, duranl 6 heures, au rouge blanc, dans un fourneau à moufle, la décomposilion de l'éllianol se pioduil seulemenl dès 390°, avec 17,1 pour 100 d'iiydrogène. • Le quarlz hjalin, finement pulvérisé, ne commence à agir sur Talcool élliylique que vers 460° avec production d'élhylène el de 52 pour 100 d'hydrogène. Mais si l'on calcine ce quartz duranl 6 heures, au rouge blanc, dans un ff>urneau à moufle, il ne décom- pose plus l'éllianol que vers 4<^o" en fournissant 95,2 pour 100 d'hydrogène. II. L'alumine présenlc, au point de vue, de la catalyse des alcools, des particularités semblables à celles de la silice. Préparée par une calcinalion modérée de l'alun ammoniacal ou du sulfate d'alumine, ou bien obtenue en précipitant un sel d'alumine et calcinant légèrement le précipité soigneusement lavé el desséché, l'alumine esl exclusivement un catalyseur déshydra- tant des alcools. C'est ainsi qu'elle déshydrale l'alcool élhylique dès la température de 275°, en donnant 99,5 pour 100 d'élhylène. Les choses changent lorsqu'on fait intervenir une calcinatiou prolongée. En calcinant en effet Falnmine précédente durant 6 heures, au rouge blanc, dans un fourneau à moufle, elle n'a commencé à décomposer l'éllianol que \ ers 420°, en donnanl 12 pour 100 d'iivdrogène, le reste élanl de l'éthylène. III. On est donc amené à cette conclusion : que la silice précipitée du silicate de sodium et l'alumine, modérément calcinées, sont vis-à-vis des alcools des catalyseurs déshydratants, donnant des carbures éthyléniques purs. Mais si l'on calcine forteinenl el longuement l'une et l'autre, leur pouvoir catalytique, outre cju'il esl atténué, tend à changer de sens et devient déshydrogénant. Ceci expliquerait le désaccord des chimistes relativemenl à l'aclion de SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. 127 la silice el de l'alumine sur les alcools : les uns prétendant que ce sont des déshydratants; les autres, des déshydrogénants; d'autres, enfin, des corps inactifs. Cette divergence d'opinions tiendrait non pas précisément aux traces d'impuretés dont l'influence, comme je m'en suis assuré, est à peu près nulle, mais à la calcination différente de la silice et de l'alumine employées. CHIMIE MINÉRALE. — Sur qaek/iies composas du terhium cl du dysprosium. Note de MM. G. Urbain et G. jANTstii, présentée par M. Haller. Nous avons entrepris l'étude des composés des éléments du groupe ytlritjue récemment isolés par l'un de nous dans le but de rechercher quelles relations existent entre les difl'érents termes de la série et quelles diffé- rences il conviendrait de mettre à profit pour édifier des proci'dés de sépara- tion de ces corps moins pénibles que ceux ipii ont été employés pour les obtenir. Il nous a semblé nécessaire d'aborder celli' étude en commençant joar les combinaisons les plus simples : oxydes, chlorures, nitrates et sulfates. Nous nous bornerons à décrire dans cette Note les principaux résultats de nos premières recherches sur le terhium et le dysprosium. Peroxyde de terhium Tb^O'. — Le peroxyde de terhium, qui pieiid nais- sance par la calcination des sels de terhium dont l'acide peut être éliminé par la chaleur, répond exactement à la formule Th'O', si l'on a eu soin d'é\ iler une température trop élevée. A la chaleur blanche, l'oxyde Tb'O' perd de roxysène, qu'il ne réabsorbe pas inté- gralement pendant le refroidissement. C'est ain-^i ipie l'oxyde qui résulte de la calcina- tion du sulfate vers 1600" présente une composition assez variable; les dosages d'oxygène donnent des nombres généralement inlérieurs à ceux qu'exige la fur- mule Tb*0". Si l'on se borne à calciner au moufle l'oxaiale ou l'hydroxyde de terbium, on obtient un peroxyde pour lequel les dosages d'oxygène conduisent exactement à la formule précédente. Nous nous en sommes assurés en dosant l'oxygène de peroxydation par une méthode qui prête moins à l'erreur que la réduction par l'hydrogène au rouge ou la méthode iodométrique précédemment employées. Cette méthode consiste à dissoudre le per- oxyde de terbium en le traitant à chaud par une solution titrée de sulfate ferreux ammoniacal contenant de l'acide sulfurique libre et en se mettant à l'abri de l'oxygène de l'air en opérant dans une atmosphère de gaz d'éclairage. L'excès de sel de Mohr 128 ACADEMIE DES SCIENCES. est ensuite titré par le permanganate de potasse. Les nombres trouvés par celte mé- thode coïncident avec le nombre théorique 2, i3 pour 100 à yoô O" Toô P''ès. L'établissement de cette formule présente une grande importance pour l'analyse des composés du terbium : le terbium peut être dosé sous forme de peroxyde Tb^'O', si l'on a soin de se placer dans les conditions qui viennent d'être précisées. {Nitralé de teibium Tb(A'0')^6 H^O. — Le peroxyde de terbium est diffici- lement soluble à froid dans l'acide nitrique. Il s'y dissout à chaud avec dégagement d'oxygène. En évaporant la solution au bain-marie, on n'obtient qu'un sirop qui par le refroidissement se prend en une masse blanche radiée. Dans l'acide nitrique addi- tionné de \ de son volume d'eau et employé sans excès, on obtient le nitrate Tb(N0')S6H^0 sous forme d'aiguilles cristallines monocliniques incolores. Ce sel est soluble dans l'alcool. Sa solution aqueuse est neutre au tournesol. En tube scellé, ce nitrate fond dans son eau de cristallisation à 89°, 3. Sulfate de terbium Tb-(SO')S 811-0. — La préparation, l'analyse et les pro- priétés de ce sel, utilisé pour la détermination du poids atomique du terbium, ont été décrites antérieurement (G. Uhbain, Comptes rendus, t. CXLI, igoS, p. Sai). C'est le même hydrate qui prend naissance quand on précipite par l'alcool une solu- tion aqueuse contenant du terbium et de l'acide sulfurique. Il se présente alors sous la forme d'une poudre cristalline composée de lamelles micacées, insolubles dans l'al- cool et difficilement solubles dans l'eau. Chlorure de terbium TbCP,6ir^0. — Le peroxyde de terbium se dissout à chaud dans l'acide chiorhydrique avec dégagement de chlore. La solution étant con- centrée jusqu'à ce qu'elle renferme de [\o à 43 de sel anhydre pour 100 parties de dis- solvant, on y ajoute environ une fois et demie son volume d'acide chiorhydrique et l'on abandonne la dissolution dans un exsiccateur à acide sulfurique. Le chlorure de terbium donne volontiers des solutions sursaturées; il est bon de provoquer la cris- tallisation en frottant avec une baguette de verre les parois du cristallisoir. Le sel qui prend alors naissance répond à la formule TbCl^ 6H'-0. Il se présente sous la forme de cristaux prismatiques incolores et transparents. Ce sel est extrêmement hygroscopique. Il est soluble dans l'alcool. Sa solution aqueuse est neutre au tournesol. Le dysprosium ne donne pas de peroxyde. Son oxyde Dy'O' ne change pas de poids lorsqu'on le chauffe soit dans une atmosphère oxydante, soit dans une atmosphère réductrice. Ses sels ont une légère coloration jaune vert. Nitrate de dysprosium Dy(NO'), jH-0. — Dans les conditions 011 l'on obtient le nitrate de terbium à G"""' d'eau, nous avons constamment obtenu un nitrate de dysprosium pentahydraté. SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. 129 Ce nitrate ressemble de tout point au nitrate correspondant de bismuth, à la couleur près. Il perd de l'eau dans une atmosphère sèche et devient rapidement opaque. 1! est soluble dans l'alcool, très soluble dans l'eau, moins soluble dans l'eau chargée d'acide nitrique que dans l'eau pure. Sa solution aqueuse est neutre au louinesol. 11 fond dans son eau de cristallisation à 88°, 6. Sulfate de dysprosiiim Dy-(S0*)',8H-0. — Ce sel, qui a servi à la détermination du poids atomique du dysprosium, a été décrit antérieurement (G. Urbain et Deme- NITROUX, Comptes rendus, t. CXLIU, p. SgS). Il est aussi semblable que possible au composé correspondant du terbiuni. Chlorure de dysprosium DyGP,6H-0. — Ce composé se prépare comme le chlo- rure correspondant du terbium, dont il partage la plupart des propriétés. Il est cependant moins hygroscopique. Sa solution aqueuse est également neutre au tour- nesol. CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur les chaleursHe (Hssolution des métawr alcalins. H sur les chaleurs de formation de leurs protoxydrs. Noie (') de M. E. Re.xgade, présentée par M. H. Le Chatelier. J'ai montré précédemment (-) l'intérêt qu'il y aurait à reprendre systé- matiquement la détermination des chaleurs de dissolution des métaux alca- lins, ces mesures n'ayant jamais été faites par un même expérimentateur pour la série entière de ces métaux. L'ingénieux dispositif employé par M. Joannis {'^) pour le potassium et le sodium ne peut être utilisé pour le rubidium et le cœsium, qui, en réagissant sur l'eau, pro- duisent une véritable explosion rendant toute mesure impossible. (^)uant à l'artifice utilisé par Beketoff, consistant à enfermer ces métaux dans un tube capillaire qu'on projette dans l'eau du calorimètre, il ne permet ni la pesée précise de l'échantillon, ni une attaque suffisamment régulière. J'ai préféré produire la réaction en vase clos, c'est-à-dire dans un obus calorimétrique genre Mahler, modifié pour la circonstance : au lieu du dispositif habituel d'inflammation électrique, le couvercle est muni, suivant l'axe, d'un presse-étoupe traversé par une tige d'acier que termine à sa partie infé- rieure un disque d servant à écraser l'ampoule vide d'air a contenant le métal alcalin. Celle-ci, préalablement pesée, est maintenue au fond de l'obus, attachée à une petite plaque d'acier servant de lest. L'obus est presque complètement rempli d'eau, sauf un espace d'environ 4o""' où Ton a fait préalablement le vide et où ira se comprimer l'hydrogèue. (') Présentée à la séance du 1 3 janvier 190S. (-) E. Reng.vde, Comptes rendus, t. CXLV, lyu;, p. ri36. (^) Joannis, Ann. de Chim. et de Phys.. i¥ série, 1. MI, iSS;. p. 3-;S. C. 11., Hj.iS. I" Srnicstre. (T. C\l.\l. N- 3.) 1'^ i3() ACADÉMIE DES SCIENCES. La difficulté consiste à a-iler convenablement le liquide intérieur. On y parvient de la manière suivante : l'obus ne repose pas sur le fond du calorimètre; il est suspendu àù ihojen d'un cordon attaché à unie pBtence et d'une règle de bois t fixée par la gou- pille ^ à rextrémité de la tige de l'écraseur. En outre, Une baguette de verre h est placée dans l'obus, inclinée à 45°. On imprime à l'obus, à l'aide de la règle, un rapide mouvemenl de rotation alternativement à droite et à gauche. L'eau, qui tend à rester immobile en vertu de son inertie, frotte contre les parois de la bombe et contre la ba- guette de verre, et l'agitation se trouve ainsi assurée d'une manière parfaite. Après avoir observé la marche du thermomètre pendant la période préliminaire, ou décroche rapidement le cordon de la potence de manière à faire leposer i obus sur le fond du calorimètre, on brise l'ampoule en enfonçant l'écraseur, on rétablit la suspension et l'on recommence l'agitation. La température s'élève rapidement et atteint son maximum en 4 à 6 minutes. On peut ensuite, en dévissant le robinet à pointeau /•, recueillir sur le mercure l'hydrogène dégagé, mesurer son \olume et vérifier sa pureté. Ce dispositif m'a donné pour ces expériences les meilleurs résultats. 11 pourrait être utilisé avantageusement toutes les fois qu'on aura à étudier thermiquement une réac- tion produite en présence d'un liquide et pouvant donner lieu à des projections ou à un dégagement rapide de gaz. La réaction se faisant à volume constant, il faudra, si l'on veut la ramener à pression constante, retrancher du nombre trouvé la chaleur correspondant au travail VU (t -\-c.t) du gaz dégagé, soit ici par alome-gramme de métal, en employant la formule donnée par M. Berttielot, 1(0,5424 + 0,002 /) Calories. Le cœsium el le rubidium employés dans celte étude avaient été préparés, à partir des chlorures purs, avec les précautions indiquées anlérietlfemenl. Le potassium industriel avait été redistillé dans le vide à 3oo", éc qui l'avait presque rigoureusement débarrassé de sodium, moins volatil. Le sodium SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. l3l employé contenait moins de -^ de potassium. L'hydrogène dégagé était complètement inodore, exempt d'acétylène et d'oxyde de carbone. Voici les moyennes d'expériences très concordantes dont les résultats dé- taillés seront publiés dans un autre recueil : (1) (Na,Aq) = 44,i; (K,Aq) = 46,4; (Kb,Aq)rr47,25; (Cs,Aq) = 48,45. On voit (jue le rubidium et le caesium conduisent, en particulier, à des valeurs moins élevées que celles données par Beketoff (4H,2 et 5i,6), et différant beaucoup moins entre elles. Le sodium et le potassium donnent, au contraire, des nombres un peu plus forts que ceux de M. Joannis ; la diilërence tient évidemment à la diversité des méthodes employées. Il en résulte que les valeurs que j'avais calculées antérieurement pour les chaleurs de formation des protoxydes doivent être moditiées. J'ai été conduit, d'ailleurs, à reprendre les déterminations des chaleurs de disso- lution des oxydes de caesium et de rubidium, les nombres que j'avais obte- nus précédemment pour ces deux oxydes étant la moyenne d'un petit nombre d'expériences effectuées sur de faibles quantités de matière, et, de plus, les expériences avec Rb-0 ayant été faites avec des échantillons pré- parés depuis plusieurs semaines. Or, j'ai reconnu depuis que ce protoxyde, ainsi, du reste, que ceux de sodium et de potassium, se décompose peu à peu à la lumière avec mise en liberté de métal, tandis que celui de Cîcsium reste inaltéré. Je reviendrai, d'ailleurs, sur cette curieuse propriété. Voici en définitive les valeurs moyennes de mes expériences : (2) (Na20,Aq) = 56,5; (K'-O, Aq)i=75,o; (HbM3, Aq):=8o,o; (Cs"-0, Aq) = 83,2. En comparant la série (2) à la série (1), on trouve comme chaleurs d'oxydation : (3) (NaSO) =100,7; (KSO) = 86,8; (KbSO) = 83,5; (Cs%0) = 82,7. On voit que les séries (1), (2) et (3) accusent une variation parfaitement régulière dans les propriétés thermiques des alcalins rangés par ordre de poids atomiques croissants. On ne retrouve plus l'anomalie singulière que j'avais cru rencontrer dans le ctesium en me fiant aux expériences de Bekelofl' sur la dissolution du métal. On voit de plus que, contrairement à ce qu'on croyait jusqu'ici, l'affinité pour l'oxygène diminue quand le poids atomique augmente, ce qui est d'ailleurs la règle générale dans les familles naturelles de métaux. ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE AîN'Al.YTlQiE. — Dosage du sulfure de carbone dans les benzols. Note de M. Isidore Bay. Le sulfure de carbone existe en petites quantités dans les benzols retirés des goudrons de bouille. On le décèle facilement par la réaction de Lieber- mann et Seyewetz, qui consiste, comme on le sait, à le précipiter par la pbénylbydrazine. Il était intéressant de chercher si cette réaction qualitative ne pouvait pas être également quantitative. Cest le résultat de ce travail que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie. La ptiénjlliydrazine donne, avec le sulfure de carbone, un précipité blanc cristallisé de phénylsulfocarbazinate de phénylhydrazine, de formule CS^C^H»— AzH— AzH-)-. Ce corps, très instable en solution, l'est bien un peu à l'état sec, mais pas au point d'empêcher un dosage eflectué en une journée. La précipitation est complète en 2 ou 3 heures. On filtre sur doubles filtres tarés, on lave soigneusement avec du benzène pur jusqu'à disparition complète de la phénylhydrazine et l'on sèche le précipité dans le vide sec. Nous avons eflfeclué par ce procédé des dosages de sulfure de carbone dans du benzène et nous avons obtenu les résultats consignés dans le Tableau suivant, qui sont systématiquement un peu forts, ce que nous attribuons à la difficulté qu'il y a a laver parfaitement le précipité : Poids de CS- pour 100 en grammes introduit trouvé iSunuTos d'oicirc. dans du lionzi'nc pur. par noire procédé de dosage. 1 1 , 263 1 , 269 2 2,526 2,53.5 ;) 6,3i5 6,3i8 V 12, 600 1 2 , 640 5 25,260 20,273 CHIMIE ORGANIQUE. — Transformation des oxyacides a en aldéhydes par ébultition de la solution aqueuse de leurs sels mercuriques ; application à la préparation de l'arabinose gauche au moyen du gluconate mercunque. Note (') de M. .Marcel Guerret, présentée par M. A. Haller. .l'ai montré antérieurement {Bulletin de la Société chimique de Pans, (') Présentée dans la séance du 1 3 janvier 1908. SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. l33 3* série, l. XXVII, p. 8o3) que le laclate mercurique, en solution aqueuse, se décompose en lactale mercureux, acide lactique, aldéhyde et anhydride carbonique. A froid, la réaction est lente : le lactate mercureux formé reste tout d'abord dissous; puis, sa proportion augmentant, une partie s'en précipite. A chaud, la réaction est beaucoup plus rapide et, après quelques heures d'ébuHition, presque tout le mercure est précipité à l'état de lactate mercureux. Mais, dans ce cas, la réaction se complique de raltéra- tion du laclate mercureux formé, qui se dédouble très lentement en lactate mercurique et mercure donnant au mélange une teinte grisâtre. Si l'on pro- longe assez longtemps l'ébuUition, une partie du mercure se sépare sous forme de gouttelettes brillantes. Même dans ce cas, il ne se forrtie pas d'acide acétique. Pour expliquer la transformation du lactale mercurique en lactate mer- cureux, acide lactique, aldéhyde et anhydride carbonique, j'avais émis l'hypothèse de la réaction 2(C'H5 0')"-Hg=:(C='H-^0')2Hg2-i-G'H«0'-i-C2H*0-t-CO=. Afin de vérifier si cette équation représente bien les faits, j'ai déterminé les proportions de lactate mercureux, acide hictique, aldéhyde résultant de la décomposition d'un poids connu d'acide lactique préalablement trans- formé en sel mercurique. 3o5 d'acide lactique, étendus de 100'^"'° d'eau, ont été additionnés d'un excès d'oxyde jaune de mercure récemment précipité. Après un quart d'heure d'agitation, on a filtré. La solution, qui possède déjà l'odeur d'aldéhyde, a été reçue dans un ballon, qu'on a mis en relation avec un tube Lebel-Henninger muni d'un thermomètre et suivi d'un serpentin refroidi par de la glace, puis de deux flacons laveurs contenant de l'eau glacée. On porte la liqueur à l'ébullilion et l'on règle le feu pour que le thermomètre indique une température de 60°. L'aldéhyde, qui prend naissance, est retenu par les flacons laveurs, tandis que l'anhydride carbonique formé se dégage. Après 6 heures d'ébul- lition, le dégagement gazeux cesse à peu près complètement et l'on met fin à l'expé- rience. La réaction est terminée, car presque tout le mercure s'est précipité à l'état de lactale mercureux et la liqueur ne renferme plus, avec l'acide lactique mis en liberté, que des traces de lactate mercurique et un peu de lactale mercureux. On détermine le poids du lactate mercureux formé : on en trouve 55s, 40. On dose l'acide lactique libre que renferme la liqueur : il y en a ris,/lo. Enfin, on détermine, par la méthode de MM. Seyewetz et Bardin {Bail, de la Soc. cliiin. de Paris, 3= série, t. XXXIII, p. 1000), l'aldéhyde condensée et l'on en trouve 3b, go. Or, d'après l'équa- tion formulée plus haut, il eût dû se former (f d'acide lactique, 4^, 4o d'aldéhyde et 678,80 de lactale mercureux. Cette équation représente donc les faits d'une manière assez satisfaisante. j34 académie des sciences. Cette réaction n'est pas particulière à l'acide lactique; elle est commune à tous les acides ayant un oxhydryle en position a. C'est ainsi que le sel mercurique de l'acide glyeolique se décompose, lorsqu'on fait bouillir sa solution aqueuse, en donnant du glycolatemercureux, de l'acide glyeolique, de l'aldéhyde formique et de l'anhydride carbonique; mais la réaction est plus lente qu'avec le lactale mcrcm-irpie. Le tarlrate mercurique subit la niènie transformation et donne du tar- trate mercureux, de l'acide tartrique, de l'anhydride carbonicpic et du o-lyoxal, ses deux fonctions oxyacides étant touchées par la réaction. Mais celle-ci est très lente, à cause sans doute de la faible solubilité du lartrate mercurique, et il faut une trentaine d'heures d'ébullition pour transformer ce sel en larlrale mercureux. La réaction réussit encore avec le sel mercurique de l'acide gluco- nique CIPOH — (Cil (^11 )' — CO^II, cpii produit ainsi l'aiabinose gauche CIPOII — (CHOU)' - ciio. Apidicationà laprépuralion de raïahinose gauche. — D'après la formule de réaction, démontrée pour l'acide laelique, sur 4'""' d'oxyariile mises en expérience, une seule |)iend pail à la formalion de l'aldéhyde. Aussi ne peut-on se servit' avantageusement de cette réaction )jourla préparation des aldéhydes. 11 en est autrement avec l'acide gluconique, qui peut fournir l'araljinose gauche avec un rendement suffisant. Le gtuconale mercuii(]iie, en effet, se décompose d'aljord, suivant la réaction i;énérale, en donnant du gluconale mercureux, de l'acide i;luconique, de l'aral:)iiiose cl de l'an- hydride carbonique. De plus, la réaction de dédoublement du sel mercureux. en mer- cure et sel mercurique, qui était très lente avec les oxyacides considérés plus haut, est au contraire très ra|)ide pour le gluconate mercureux, à cause sans doute de sa plus grande solubilité. Le glucoiiate mercuritiue qu'il engendre subit à son tour la transfor- mation en arahinose, de so! le que la moitié de l'acide gluconique mis en réaction tend à prendre part à la formation de ce sucre. Pour préparer l'arabinose par la réaction indiquée, on dissout icos de gluconale de chaux dans 200''°'* d'eau; on précipite la chaux par la quantité théorique d'acide oxa- lique et l'on additionne la solution fdtrée d'un excès d'oxyde jaune de mercure. On ciiaufle légèrement pour en faciliter la dissolution et l'on en sépare l'evcès par fillrallon. Enfin, on fait bouillir la liqueur à rellux pendant 4 heures. On filtre, ou précipite par riiydrogène sulfuré le peu de mercure encore dissous. Après une nouvelle liltration, on chasse l'hydrogène sulfuré par ébullition et l'on salure par du carbonate de chaux l'acide gluconique ([ue renferme la liqueur. On filtre encore une fois et l'on évapore dans le vide jusqu'à consistance de sirop épais. Pour réparer l'aiabinose du gluconale de chaux, on triture le sirop obtenu avec 200'"'' d'alcool à 95° jusqu'à obtenir une ma- tière pulvérulente qu'on agile longuement et à plusieurs reprises avec de l'alcool SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. l35 à 90". F.es liqueurs alcooliques réunies sont distillées jusqu'à 100™' environ, et l'on achève révapoiation à température ordinaire. L'arabinose cristallise peu à peu en fines aiguilles. En reprenant les eaux mères par l'alcool absolu bouillant, on en sépare une nouvelle quantité et Ton obtient en tout de i6s à iSs d'arabinose brute; on achève de la purifier en la faisant cristalliser dans Teau. Le gluconàle de chaux, séparé de l'arabinose, peut être récupéré en le reprenant par l'eau et faisant cristalliser. On retrouve ainsi de ;'io" l'i 44^ de gluconate de chaux, sur lequel on peut renouveler la série des réactions précédentes. lin opérant ainsi, j'ai obtenu encore 6s d'arabinose et iSe de gluconate de chaux. Ces deux traitements suc- cessifs donnent donc de 22s à il^i d'arabinose pour loos de gluconate de chaux, soit un rendement un peu supérieur à celui qu'on obtient par les autres procédés déjà décrits. CHIMIE ORGANIQUE. — Divers cas de productùm simultanée des dimé- ihylanlhracènes 1.6 el 2.7. Note de M. James Lavaux, présenlée par M. Ha lier. J'ai décrit dans des Notes précédentes (') deux cas de formation simul- tanée des diméthylanthracènes 1.6 et 2.7 par l'action de Al Cl' et du toluène, soit sur Cil- Cl-, soit sur C-H-Br'. Depuis, j'ai rencontré cette association des deux mêmes carbures dans divers autres produits décrits comme des diméthylanthracènes définis. Us fondent, le premier à 240", l'autre à [244", 5 el forment un mélange singulier, fusible nettement vers 22j°.Ce point est sensiblement le plus bas que j'aie rencontré pour des mélanges variés des deux corps; il change peu el ne remonte que pour un excès notable de l'un ou l'autre des constituants. Ce doit donc être à peu près le point de fusion de leur cutectique. ('cci explique la netteté de la fusion, car, à ce point de vue, un euteclique simule bien un corps défini. Ce caractère n'est pas le seul qui ait abusé les chimistes sur la nature de ce produit complexe. D'après ce qui précède, reutectiquc, mélange à point de fusion minimum, inséparable par fusion fractionnée, doit avoir une com- position assez voisine de celles des produits naturels que fourni.ssent les réactions chimiciues; mais ce qui est curieux et rare, c'est qu'il ne diffère pas non plus beaucoup des produits obtenus, comme limites de fractionne- ment, par sublimation ou par cristallisation dans les divers dissolvants utili- sables, toluène, benzène, seuls ou mélangés d'alcool, acide acétique. Même ces derniers sont entre eux tellement voisins, qu'on ne gagne rien à changer (') Voir Coinples rendus, t. CXXXIX, p. 976; t. GXL, p. 44; i. CXI.I, p. 2o4 et p. 354; l. GXLIIl, p. 687. l36 ACADÉMIE DES SCIENCES. de dissolvant, dans Tespoir de pousser plus loin la séparation. Tous les pro- duits obtenus dans ces diverses conditions fondent à 22.5°. Cristallise-t-on le produit naturel dans le toluène par exemple, il fond à 223°, ainsi que la por- tion dissoute et les cristaux. Il en sera de même si l'on recommence deux ou trois fois l'opération ; mais, en continuant assez, pour que la partie cristallisée ne soit plus qu'une faible fraction de la portion restée dissoute dans l'en- semble du traitement, on voit enfin peu à peu s'élever le point de fusion de ce résidu, tandis que celui de la partie dissoute reste toujours 226". On isole ainsi une assez petite quantité de carbure 1.6, variable d'ailleurs avec l'origine du produit. C'est que les divers mélangçs naturels en contiennent toujours un peu plus que ne comporte la limite de fractionnement dans le toluène. Cet excès séparable de carbure 1.6, toujours faible et difficile à mettre en évidence, existe pourtant dans tous les produits naturels que j'ai étudiés. S'il venait à manquer dans l'un d'eux, rien, au point de vue physique, ne permettrait de distinguer ce mélange d'un corps défini. Toutes les méthodes physiques, combinées entre elles, n'arriveraient pas à le résoudre. C'est précisément ce qui arrive pour la majeure partie du pro- duit, qui est restée dissoute dans le toluène, quand on a séparé l'excès de carbure 1.6. J'achève la séparation en combinant des méthodes physiques et chimiques. J'oxyde le mélange inséparable de carbures en quinones qui, épuisées par l'alcool, laissent de la quinone 2.^, tandis que le produit dissous est riche en quinone 1.6 avec un peu de 2. 7. Ce mélange réduit en anthracène sera épuisé au toluène; il restera beaucoup de carbure i.(), et ainsi de suite. Cette réduction amène de grandes pertes. Mais, outre les difficultés que je viens de décrire, d'autres causes sont venues égarer les chimistes et ne leur ont pas permis de toujours reconnaître ce même pro- duit. Ce sont : 1° L'élévation accidentelle du point de fusion de certaines fractions, qui, au hasard des cristallisations, ont pu s'enrichir en dérivé i .6. C'est arrivé à Friedel et à Crafts, qui ont indiqué pour le même produit, dans deux Mémoires, les points de fusion ?,?,5" puis 232°. Cela m'est aussi arrivé au début. a" I^'abaissement du point de fusion par des corps étrangers sest aussi produit. Par e.\enij)le, abaissement de 10" pour Elbs et Wittich, qui n'ont pas reconnu le produit, souillé, comme je l'ai constaté, de f3-mélliylanthracène. 3° Enfin il y a l'incertitude du point de fusion de la quinone, qui fond très mal. El cependant, malgré son état de mélange, ce produit, quand il est bien exempt de corps étrangers, présente des caractéristiques assez nettes pour être reconnu, tel l'ancien didjme, mélange lui aussi, très difficile à séparer en néodyme et praséodvme et capable de simuler un corps simple. J'estime, aujourd'hui, que tout diniélli\ lanlhracéne fusible vers îa:)", dont la qui- SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. l3n none fond entre iSS" et i65°, particulièrement vers 162°, est vraisemblablement ce mélange. Les diflerenls produits que j'ai ainsi essayés se sont tous laissé dédoubler en diméthylanlliracène 1.6 et 2.7. Après ce qui précède, on comprendra pourquoi un certain nombre de chimistes, et non des moindres, ont pu tenir ce composé entre leurs mains, sans le reconnaître parfois et sans jamais soupçonner son caractère de mé- lange. C'est ainsi que Friedel et Crafts l'ont décrit avec le point de fu- sion 225°, puis 282°, ailleurs 225<'-227<' ; Anschiitz 226°, puis ailleurs Anschutz et Immendorir225''; Elbs et Witlich 2i5°-2iG°; Zincke et Wa- schendorlT 225°. Il avait été décrit jusqu'ici i5 cas de piYnluction dedimrthylanthracènes. Lesquels?... Leur constitution était généralement indéterminée; dans 4 cas seulement on l'avait envisagée, c'était pour les isomères 1.3-2.3 et 2.6. Encore a-t-on donné comme dérivé i.3 deux corps fort diffé- rents. C'était, en somme, un fatras incohérent oi'i j'ai tâché d'apporter quelque lumière. D'abord, j'ai pu établir la constitution de l'un de ces car- bures, découvert par Anschutz : c'est le 2.7-diméthylanthracène, que j'ai ensuite retrouvé, dans 7 des cas décrits, associé à son isomère i.G, in- connu jusque-là. De sorte que sur les i5 produits décrits comme diméthyl- anthracènes, dont 11 tout à fait indéterminés, 8 nouveaux sont mainte- nant connus, n'en laissant plus dans l'ombre que 3. Pour le carbure auquel j'attribue, comme étant la plus probable, la constitution 1.6, je dirai que sa quinone fond à iGcf. Louise a décrit un diméthylanthracène (') dont la quinone est fusible à 170°. Une identité n'était pas impossible, malgré une notable différence de point de fusion des carbures, car celui de Louise pouvait être souillé et sa quinone pure. Pour m'en assurer, j'ai mélangé les deux quinones, par parties égales, et pris le point de fusion du mélange, qui se trouve abaissé d'environ i5°. Ces corps sont donc distincts. Voici les diverses réactions et les divers produits où j'ai i^econnu le mé- lange des diui(''tliylanthracènes 1.6 et 2.7. Ce sont : I. Action de CIl-Cl"' sur le toluène en présence de AlCP (Friedel et Crafts). II. » CHCl^ » » (Elbs et Witlicli). III. « C^H-^Br* .. » (AnsclaUz). IV. » AIGF sur le toluène (Anschutz et Immendorff). V. » C«H^— GH^Gl sur le toluène en présence de AlCF (Friedel et Crafts). VI. u AlCP sur le chlorure de xylyle (F'riedel et Crafts). VII. Diméthylanthracène du goudron de houille (Zincke et WaschendorfF). (') Voir Louise, Ann. Cluni. Phys., 6° série, t. VI, p. 187. C- R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 3.) '8 l38 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèses au n/oye/i des adipates de méthyle et d'éthyle. Note de MM. L. Bouveaui>t et II. Locquix, présentée par M. A. Haller. L'amidure de sodium transforme radl[)ate de méthyle, dissous dans Tétlier anhydre ou le benzène, en cyclopenlunone-carbonate de méthyle sodé. L'éther correspondant constitue un liipiidc incolore d'odeur douceâtre, bouillant à 10")° sous ic)"""; d\ = i,i4j. Sa semicarbazone est en lins cris- taux incolores fondant à ii\'j°. Son dérivé sodé, traité à froid par Tiodure de méthyle, est transformé intégralement en méthylcyclopentanone-carbonate de méthyle. Il faut éviter dans cette préparation toute éleA'ation de température sous peine d'ob- tenir de VoL-méihyladipale de méthyle. Le nouvel étlier bout à loa^-ioG" sous i5"™; dl = 1,1 o3. Il est insoluble dans les alcalis et ne donne pas de dérivé cuprique. La semicarbazone forme des paillettes brillantes fusibles à 187". \ja-méthyladipate de méthyle, qui en dérive par fixation de i™"' d'alcool méthylique, bout à ii2°-ii4" sous io°"°, d'^ = i,o54; il se transfoi'me à froid, au contact de l'ammoniaque aqueuse, en a-méthyladipodiajnide, petits cristaux blancs peu solubles, fusibles à 186°, 5. La cyclisation de cet éther par AzII- Na fournit le ^(-méthylcyclopentanone- carbonate demélhyle qui bout à i i3°-i i4" sous 19'""" et dont la semicarbazone fond à 118". L'isopropylation de cet éther se fait incomplètement, avec ou- verture partielle de la chaîne fermée. Nous avons pu répéter cette opération avec de meilleurs résultats en nous adressant aux dérivés de l'adipate d'éthyle qui sont moins sensibles à l'alcoolyse. La préparation du cyclopentanone-carbonate d'éthyle et de son dérivé a-méthylé a déjà été décrite par l'un de nous (Bouveault, Hull. Soc. chim., t. XXI, p. ioK)); ce dernier se transforme aisément par chauifage avec l'élhylate de sodium en a-méthyladipale d'éthyle bouillant à i32<'-i34° sous i.j"""; d'i = 1,010. La cyclisation de cet élher au moyen de AzH- Na conduit au -^(-méthylcyclopentanone-carbonate d'éthyle, liquide incolore, bouillant à loS" sous 12""°, c/,* = 1,057, ^^^'^^ ^^ semicarbazone est incristallisable. Son isopropylation fournit le ••(-méthyl-x-isopropylcyclopentanone-carbonate d'éthyle bouillant à i23°-i24° sous 10'"'". Cet éther, chauffé avec la potasse alcoolique, est décomposé en carbonate de potassium, alcool et méthyhso- pr opylcy dopent anone, liquide d'odeur camphrée, bouillant à 181° et dont la SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. ) 89 semicarbazone fond à 210°. Son oxime est liquide et bout à 127° sous 22""". Cette cétone s'est trouvée identique à la diliydrophorone. Chauffé au contraire à l'autoclave à i "10° avec 1"°' d'alcoolate de sodium en dissolution dans l'alcool absolu, l'éther ci-dessus décrit se transforme en y.-7nélhyl-aL'-isopropyladipat.e d'èthyle qui bouta i44°-i4.-mé- thoxybenzoylacrylique ; n'en ayant préparé qu'une très petite quantité, je n'ai pu jusqu'ici vérifier cette formule. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sw quelques sels tniiiéraux qui peuvent jouer le rôle de peroxydases. Note de M. J. Wolff, présentée par M. Roux. J'ai constaté que certains sels minéraux, à l'état de traces, peuvent pro- duire des actions très voisines de celles qu'on observe avec les peroxydases. L'exemple le plus remarquable est fourni par le sulfate ferreux, lorsqu'on ajoute à sa solution très diluée de la teinture de gaïac, partiellement per- oxydée par vieillissement. On observe une coloration bleue 1res intense avec des solutions de sel à ioo'"8 par litre; mais la coloration est encore sensible avec une dilution à , „ „ 0 0 0 0 "^I"' repré- sente la limite de sensibilité de la réaction des sels ferreux avec le ferricvanure. Si l'on emploie de la teinture de gaïac fraiclie, on n'obtient aucune coloration, à moins d'ajouter une trace d'eau oxygénée, et, dans ce cas, la réaction est encore intense dans une dilution de sulfate ferreux inférieure à j-jy^iTs-j. Cette réaction ressemble donc beaucoup à celle qu'on obtient si l'on emploie un extrait végétal renfermant une peroxydase, tel que la macéra- tion de mail, d'orge, de son, de froment, etc. Elle prend \m intérêt parli- (') Ann. de Chim. et de l'hys., 7'' série, t. XXV, 1902, p. 483 à 57.). SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. l43 culier du fail que les sels de fer, comme les peroxydases, sont très répandus chez les êtres vivants. Pour faire disparaître celte propriété du sulfate ferreux, il suffit de chauffer sa solu- tion diluée avec une trace d'eau oxygénée, c'est-à-dire de le transformer en sulfate ferrique, facilement décomposabie à rébuliilion; ce sel, qui colore la teinture fraîche de gaïac en bleu, n'agit ni sur le gaïac frais, ni sur le gaïac vieilli, lorsqu'il a été soumis à l'ébullilion. Des doses très faibles d'acides minéraux suffisent pour empêcher la réaction produite par le sulfate ferreux, comme celle des peroxydases; la dose active d'acide est du même ortire de grandeur que celle du sulfate ferreux. J'ai eu l'occasion d'observer un certain nombre de phénomènes dont le mécanisme se rapproche beaucoup de l'action du sulfate ferreux sur la teinture de ga'iac peroxydée. Ainsi, de faibles doses de sulfate ferreux et d'autres sels, tels que les sulfates ferrique et cuivrique, sont capables, en présence de traces d'eau oxygénée, d'oxyder les matières colorantes. Parmi les dérivés de la houille, j'ai essayé en solution diluée le métliylorange, le bleu de méthylène, la fuchsine, qui sont décolorés à la teinpérature ordi- naire par le sulfate feri^eux, à 5o° par le sulfate ferrique, à l'ébullition par le sulfate cuivrique. Le sulfate manganeux n'a pas d'action sensible. Le sul- fate ferreux agit à la dose de i"'** à 2™*-' de sel anhydre dans 10™'' et les autres sels ont été employés à des doses équi moléculaires. Ces phénomènes, qui se passent sans dégagement d'oxygène moléculaire, ne peuvent être mis sur le compte d'une action catalytique, car on ne les observe pas avec la mousse de platine et l'eau oxygénée agissant sur ces mêmes matières colorantes. Les mêmes sels, à l'état de traces, peuvent exercer une action oxydante et liquéfiante rapide sur l'empois d'amidon, en présence de très faibles doses d'eau oxygénée, qui, seules, n'agissent qu'au bout d'un teiïips très long. L'activité spécifique de ces sels sur l'empois est autre que vis-à-vis des matières colorantes, le sulfate cuivrique se plaçant au premier rang. Par exemple, pour liquéfier en 2.5 minutes, à 70°, dans les conditions de réaction optima, So'''"' d'empois d'amidon à 5 pour 100, il suffit de l'additionner de 3™8 de sul- fate ferreux et d'une quantité d'eau oxygénée contenant 3™s,8 d'oxygène actif. A dose équimoléculaire, le sulfate cuivrique a une activité double de celle du sulfate ferreux. Le noir de platine et l'eau oxygénée n'ont pas plus d'eflet sur l'empois d'amidon que sur les matières colorantes. Comme dans le cas de la saccharillcation par l'amylase, étudié par l44 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. Fernbach et de la liquéfa.clion diastasique de l'empois, que j'ai étudiée avec lui, c'c^sl le voisinaffc de la neutralité à l'orangé qui représente la réac- tion optima pour cette liquéfaction par les sels de fer. ZOOLOGIE. — Sur un type nouveau cl' Annélide polychéle. Note de M. Ch. Gravier, présentée par M. Edmond Perrier. Au cours de sa Mission scientifujuc à Madagascar en igoS, M. F. (leay a recueilli, dans les récifs de Sarodrano (province de Tuléar), un type nou- veau d' Annélide polychète tubicole, de caractères primitifs, qui doit être rangé dans la famille des Sabellariens Saint-Joseph {Hermelliens Quatre- fages). L'extrémité antérieure du corps présente deux lobes latéraux épais creusés en avant d'une gouttière marginale peu profonde et séparés l'un de l'autre par deux échancrures dont les bords sont symétriques par rapport au plan médian; celle de la face ventrale est beaucoup plus grande que celle de la face opposée. Au fond de l'incision dorsale il existe une simple languette couverte de bandes transversales de pigment; c'est la partie libre du prostoniium ou lobe céphabque fusionnée en arrière avec les parties laté- rales. De part et d'autre de ce dernier se montrent deux puissants crochets limbes asymétriques; extérieurement à ceux-ci et sensililement sur le même plan, on voit par transparence deux grosses soies ou palées à appendices latéraux disposés suivant le mode penné; au-dessous des précédents, de chaque côté, est une rangée de cinq palées aciculaires incurvées vers la face ventrale et dont on n'aperçoit que les pointes. En arrière, ou discerne, à travers la paroi du corps, les extrémités de deux autres crochets se regar- dant par leurs pointes recourbées l'une vers l'autre : ce sont des crochets de remplacement. Sur la face ventrale, le i)rostomium porte en avant un court tentacule impair. On remarque sur les bords de l'échancrure de petites languettes très espacées, grêles, aux- quelles correspondent autant de bourrelets transversaux sur la face interne des lobes. Ceux-ci, après s'être mis au contact sur la ligne médiane, s'écartent à nouveau l'un de l'autre pour circonscrire l'orifice buccal. Le premier faisceau ventral est situé au niveau où les lobes, après s'être allVontés, se séparent de nouveau pour former le bourrelet encadrant la bouche. Un peu en arrière du sillon qui délimite dorsalement les lobes antérieurs, est un bouquet très ténu de soies extrêmement fines; ce premier faisceau dorsal correspond au second sétigère ventral et non au premier qui, en apparence au moins, n'a pas son équivalent sur la face dorsale. Les soies de ces trois premières SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. 1^5 paires de faisceaux sonl très délicates; elles portent latéralement de longues et fines barbules. En arrière du premier faisceau dorsal il y a trois autres faisceaux composés chacun d'un mamelon sétigère bien développé surmonté d'une branchie cirriforme étroite et relativement courte. Le faisceau sétigère est compact et constitué par des soies de denx sortes : les plus grandes sont élargies en spatule à leur extrémité; le bord libre de cette partie dilatée est un peu déchiqneté de part et d'autre de la pointe terminale médiane; les autres sont plus étroites, un peu incurvées dans leur région dislale qui est garnie d'appendices courts et durs offrant une disposition pennée. Les faisceaux ventraux correspondant aux précédents sont composés de soies des mêmes types que les dorsales, mais de taille réduite. Ces cinq premiers segments forment la première partie du corps ou thorax; l;i seconde ou abdomen, qui compte vingt-trois sétigères, est assez profondément excavée sur la face ventrale. Chacnn des parapodes abdominaux comprend une branchie cirri- forme. une pinnule et un faisceau ventral. Les branchies, un peu plus grandes que celles du thorax, conservent cependant des dimensions médiocres. Les pinnules, qui deviennent très saillantes dans la partie postérieure de l'abdomen, portent sur leur bord libre des plaques onciales étroites dont le prolil denté, légèrement convexe, pos- sède sept dents recourbées se recouvrant partiellement l'une l'autre. Les faisceaux ven- traux ne se composent chacun que de quelques soies arquées terminées en une longue pointe acérée et garnies latéralement de sortes d'écaillés qui ne s'insèrent pas exacte- uienl au même niveau des deux côtés. La partie postérieure ou région caudale, coudée sur la précédente, n'ofl're ni appen- dice, ni indice de segmentation; l'extrémité dislale où débouche l'anus est divisée en lobes séparés les uns des autres par de légers sillons. Bien que l'Aniiélide décril ci-dessus soil dépourvu de la couronne oper- culaire si caractéristique des Sabellariens, il se place néanmoins dans cette famille. La grande palée barbelée et les deux crochets saillants corres- pondent à la rangée externe de palées de l'opercule des Sabellariens nor- maux, qui se trouve réduite ici à sa plus simple expression; les autres jjalécs représentent la rangée interne, d'ordinaire beaucoup plus développée. Il y a par conséquent ici l'indication d'une double langée de palées dont l'externe possède des crochets. C'est donc du genre Pallasia Quatrcfages cjue le Poly- chète en question s'éloigne le moins. Ce Sabellarien, qui diffère beaucoup plus des autres genres de la même famille que ceux-ci ne diffèrent entre eux, doit être considéré comme le type d'un nouveau genre pour lequel je propose, en raison de ce que l'oper- cule rudimenlaire est caché par les lobes (|ui le portent, le nom de Cryplo- pomatus (du xpîJuTW, cacher, ■nùy.y., a-oç, opercule). Le mode d'existence de ce Sabellarien de Madagascar est semblable à celui des autres types de la même famille; aucun indice ne permet de supposer qu'il a subi ime rc- C. R., 190S, 1" Semestre. (T. CXLVI, N» 3.) ^9 l46 ACADÉMIE DES SCIENCES. gression. Il offre un intérêt spécial, parce qu'avec ses caractères primitifs il vient jeter quelque lumière sur l'évolution et sur la morphologie si singu- lière et si controversée de la partie antérieure paléigère des types de la même famille. MÉDECINE. — Oculo-reaction ei non-accoutumance à la tuberculine. Note de M. H. Vallée, présentée par M. Roux. Depuis le jour oii j'ai montré que la réaction de Wollf-Eisner est appli- cable au diagnostic de la tuberculose bovine, divers travaux ont été publiés, qui établissent le réel intérêt pratique de cette méthode. Et déjà nous avons acquis la certitude qu'en ce qui concerne le diagnostic de la tuberculose bovine, le procédé de l'oculo-réaction ne possède point la valeur si complète de la méthode de tuberculinisation par voie sous-cutanée. Irr et Claude, Morel, ont en effet établi que certains animaux (jui réagissent à l'injection hypodermique de tuberculine ne donnent pas d'oculo-réaction. Le parallélisme entre les résultats des deux systèmes d'utilisation de la tubercuhne n'est d'ailleurs point absolu. Si, le plus souvent, les sujets qui réagissent violemment à la tuberculine administrée par voie hypodermique fournissent de vives oculo-réactions, celles-ci peuvent faire défaut chez des animaux dans les mêmes conditions; ni les doses fortes, ni le procédé indiqué plus loin ne suffisent à surmonter cette indifférence à l'oculo- réaction. Enfin, on voit des animaux de diverses espèces, qui ont fait l'ofjjet de tentatives d'immunisation contre hi tuljerculose, ne point réagir à la tuberculine par voie sous-cutanée tandis (ju'ils donnent de belles oculo- réactions. Bref, les choses se passent comme si les causes intimes qui permettent l'oculo-réaction n'étaient point identiques à celles qui déterminent la réaction thermique dans le cas d'injection sous-cutanée de tuberculine. J'ai d'ailleurs indiqué, fait confirmé depuis par divers observateurs, que l'oculo-réaction ne fournit pas de réaction thermique. Il m'a paru intéressant de considérer l'oculo-réaction dans ses rapports avec l'inoculation sous-cutanée de tuberculine. A ce point de vue les faits suivants concernant la tuberculose bovine sont établis : il n'y a point impos- sibilité à associer la recherche de la réaction oculaire et l'utilisation de la tuberculine par injection hypodermique (Vallée); l'inoculation hypoder- SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. I47 inique de la tuberculine, dans les jours qui suivent la recherclie d'une oculo-réaction, provoque la reviviscence de celle-ci (Guérin, Morel). .l'ai recherché tout d'abord s'il se fait chez un même animal de Taccoutu- inance, ou au contraire une sensibilisation, au cours des oculo-réactions successives dont il est l'objet. Disposant de liiiit Bovidés afl'eclés de tuberculose, qui n'avaient jamais subi aucune tentative d'oculo-réaction ou de tuberculinisallon par voie sous-culanée, j'ai pro- cédé sur eux à quatre oculo-réactions en série dans l'espace de 19 jours. Chez tous ces animaux la réaction a été recherchée par instillation d'une goutte de tuberculine brute dans un même œil pour les trois premières opérations : chez tous et dans toutes les recherches, la réaction a été positive et progiessive en intensité. La dernière instil- lation ellectuée, qui représentait ~ de goutte de luberculine brute, a fourni une réac- tion d'intensité au moins égale à la précédente el d'une netteté infiniment supérieure à celle qu'on obtient d'emblée par l'instillation de cette dose chez un sujet neuf. 11 se fait donc, au cours de ces instillations successives, une véritable sensibilisation de l'œil sollicité. A la fin de la série des épreu\es l'œil non réactionné a conservé la sensibilité première à l'oculo-réaction. La sensibilisation de l'œil ne s'effectue nullement chez des sujets indemnes de tuber- culose, car j'ai pu soumettre six veaux très jeunes et autant de lapins à des instillations en série d'une grosse goutte de tuberculine brute sans jamais relever chez ces animaux la plus légère réaction oculaire. La sensibilisation par le procédé sus-indiqué reste, semble-t-il, impuis- sante à provoquer l'apparilion de la réaction chez des sujets tuberculeux qui ne fournissent pas d'emblée l'oculo-réaction alors qti'ils réagissent à la tuberculine injectée sous la peau. Je possède ainsi deux Bovidés qui réagissent vivement à la tuberculine et ne m'ont jamais donné d'ophtalmo- diagnostic positif. TJne longue expérience nous a montré que chez les Bovidés tuberculeux les injections sous-cutanées de tuberculine, pratiquées dans un but do dia- gnostic, ne donnent, lorsqu'on les effectue selon la même technique, de résultats positifs chez un même animal qu'autant qu'un bon mois sépare deux injections successives. .l'ai indiqué qu'en effectuant les tuberculinisa- tions secondes à dose double et qu'en relevant les températures dès l'injec- tion on peut cependant répéter, à quelques jours d'intervalle et avec un plein succès, les épreuves de tuberculine. Le procédé a l'intérêt de per- mettre de déjouer la fraude qui consiste à présenter à la vente, ou aux postes sanitaires à la frontière, des Bovidés tuberculeux tout récemment tuberculinisés dans le but d'enrayer la constatation de la maladie lors d'une l48 ACADÉMIE DES SCIENCES. nouvelle tuherculinisation effectuée pour le compte de l'acheteur, ou par le vétérinaire inspecteur. L'ophtalnio-diaiinostic s'offre à nous comme un moyen nouveau de démas- quer ces fraudes. La réaction oculaire est, en effet, toujours obtenue chez les animaux qui se montrent aptes à fournir roculo-réaclion, malgré les injections hypoder- miques préalables de tuberculine. A 48 heures d'intervalle, j'ai obtenu chez dix Bovidés, tous tuberculeux, des réactions typiques à la tuberculine inoculée sous la peau, puis des oculo-réactions parfaites. Mieux encore que le procédé de l'inoculation d'une dose double de tuber- culine suivi du relevé hâtif des températures, l'oculo-réaction paraît apte à déjouer la fraude dans lès ventes ou les importations d'animaux tuberculeux et il importe d'étudier, dès aujourd'hui, largement la valeur de la nouvelle méthode à ce point de vue spécial, l'ophtalmo-diagnostic étant utilisé seul ou de concert avec l'injection hypodermique de tuberculine. BACTÉRIOLOGIE. — Sur une piroplasmose hacilUforme observée sw les bovms des environs d'Alger. Note de MM. H. Sodi.ié et G. Roig, présentée par M. Laver an. En étudiant les maladies des bovins des environs d'Alger, nous avons trouvé une piroplasmose se rapprochant de celle que plusieurs auteurs ont récemment décrite et que M. Laveran a désignée sous le nom de piroplas- mose hac.illiforme . Nous aurons en vue, dans cette Note, l'étude du parasite. Le nombre d'hématies parasitées est des plus variables ; chez certains sujets, on rencontre un globule parasité sur quatre ou cinq, tandis que chez d'autres il est nécessaire de prolonger longuement l'examen avant de décou- vrir unpiroplasme. L'abondance des parasites n'est pas toujours en rapport avec la gravité de l'affection; il n'est pas rare de rencontrer des cas se ter- minant par la mort avec une très faible proportion d'hématies parasitées. Lorsque la maladie passe à l'état chronique, les piroplasmes persistent dans le sang circulant; nous avons constaté leur présence pendant plus de sept mois chez une vache encore en cours d'observation. Les hématies parasitées ne sont pas hypertrophiées; leur protoplasme se colore exactement comme celui des hématies voisines. Certains sujets présentent des granulations SÉA^'CE DU 20 JANVIER I()o8. 149 basophiles sphcriques, volumineuses, au nombre de 10 à i5 par globule rouge; en général, les globules montrant ces granulations ne sont pas para- silés. Les leucocytes ne contiennent pas de pigment niélanique. Il n'existe d'ordinaire qu'un parasite par globule rouge. Cependant, certains en renferment deux, trois et même quatre; nous n'avons jamais observé un chiffre supérieur. Chez un bœuf kabyle, riche en parasites, nous avons compté sur 1 00 globules rouges envahis : 1 seul piroplasme par globule 66 fois 2 piroplasmes » 3 1 » 3 » » 3 » 4 » » lu Au point de vue de leur structure, les parasites présentent une partie chromatique prenant une teinte rouge violet, une partie protoplasmique se colorant en bleu, et une vacuole tantôt volumineuse occupant une position intermédiaire, entre la chromatine et le protoplasme, tantôt de dimensions restreintes, complètement entourée par la chromatine, absente dans cer- tains cas. Les parasites sont polymorphes. Nous pouvons ramener les modalités qu'ils revêtent à trois types : piriforme, bacilliforme, annulaire. Le type piriforme ressemble au Piroplasma bigeininum; il s'en différencie par sa taille beaucoup plus petite ainsi que par la présence presque constante d'un seul indi- vidu par globule. Les plus gros spécimens ont de 2V- à 3!^ de long, soit un peu moins du rayon du globule-hôte; leur plus grande largeur ne dépasse pas iV-,^. La chromatine occupe généralement la grosse extrémité; elle prend la forme d'un fer à cheval dont la concavité sert à loger la lacune; quelquefois elle occupe l'extré- mité pointue. Le protoplasme prend difficilement une coloration bleu pale. Entre la chromatine et le protoplasme, la lacune incolore est rarement absente. On rencontre aussi des formes ressemblant à un clou dont la tête sphérique constituée par de la chromatine se colore fortement en rouge violet tandis que la pointe beaucoup ])lus longue, tantôt rectiligne et cylindrique, tantôt llexueuse et effilée, composée de proto- plasme, prend une belle coloration bleue. 11 arrive que la tète ne se colore pas uni- formément en rouge violet. La chromatine est réduite à un mince filet en forme d'an- neau entourant une vacuole claire, tandis que le protoplasme se prolonge sous forme de bâtonnet. Les dimensions de ces éléments en clou ou en épingle sont des plus variables; les plus gros spécimens atteignent 3!^ de long; certains de ces parasites res- semblent au bacille tétanique sporulé. Le type bacilliforme a l'aspect d'un mince bâtonnet de dimensions variables. Tantôt le diamètre est uniforme d'un bout à l'autre ; tantôt on trouve une extrémité légèrement renflée, l'autre extrémité effilée. La longueur dépasse celle du type en poire et peut atteindre 4'^' à St'-; la largeur est inférieure et voisine de i!'-. La chromatine occupe l5o ACADÉMIE DES SCIENCES. environ la moitié de la longueur, l'autre moitié étant occupée par le protoplasme. Généralement la coloralion de la cliromatine est uniforme; on observe pourtant parfois une lacune allongée, incolore, bordée par un mince filet clironiatique. Chez quelques individus la cliromatine s'est condensée à l'extrémité; le protoplasme s'incurve et le parasite premi l'aspect d'une mince virgule. Généralement, le parasite est droit; il n'est pas rare de trouver des individus coudés, l'une des branches étant colorée en rose violet, l'autre branche en bleu. Le type annulaire est circulaire ou cunéiforme. Celle dernière disposition peut s'accentuer et passer par des transitions insensibles à la forme en poire. Les dimen- sions sont des plus variables. Les plus gros échantillons ont un diamètre égal à la plus grande largeur des types piriformes; chez les plus petits il est inférieur à il^; dans ce dernier cas l'aspect est celui d'un microcoque constitué par une boule de chromatine accompagnée d'une mince zone de protoplasme souvent très difficile à apercevoir. La disposition la plus commune prise par la chromatine est celle d'un gros croissant à extrémités mousses. Le protoplasme continue l'arc chromatique pour circonscrire d'une façon complète ou incomplète une lacune spliérique centrale. Nous avons observé quelque rares parasiles à différents stades de division longitudinale. A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. A. L. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçis dans la séance du 6 janvier 1908. Collège de France. Marcelin Berlhelol, 1827-1907, par E. Levasseur, Administrateur du Collège de France. (Extrait de V Annuaire du Collège de France.) Paris, Ernest Leroux, 1907 ; 1 fasc. in-S". (Présenté par M. Darboux. Hommage de l'auteur. ) Cahiers du Service géographique de l'Armée, n'>27. Topographie d'exploration, parle général Berthaut. Paris, Imprimerie du Service géographique de l'Armée, 1907; I fasc. in-8°. Elude sur le climat el sur les habitants du midi de l'Europe et du nord de l'Afrique, I, par Jules Maistre. Clermont-rilérault, 1901; i fasc. in-S'^. SÉANCE DU 20 JANVIER 1908. l5r Le climat du bassin occidental de la Méditerranée et la,vie moderne à la ville et à la campagne, par Jules Maisïre. Clerraont-rilérault, 190?; i fasc. in-8°. Mœurs et coutumes kabyles [par Jules Maisthi;]. Montpellier, igoS; i fasc. in- 12. UEurnpc et le Sahara, par Jules Maistre. Moulpeliier, 1907; 1 fasc. in-12. Rapport sur les travaux du Conseil départemental d'' Hygiène et de Salubrité de la Loire-Inférieure pendant l'année 1906. Nantes, 1907; i vol. in-8°. Eclipse total de Sol del 3o de agosto de igoS. Observaciones por la Section astro- nomica del Obscrvatorio de Carluja {Granada), dirigido por Padres de la Conipania de Jésus. Grenade, 1906; i vol. in-8°. Le nuove vedute suW intima slruttura délia niateria, per âugusto Righi. Bologne, 1907; I fasc. in-8°. Sludien iiber Fornialdehyd. II. Mitteiliing. Die festen Polymeren des Formal- dehyds, von Friedrich Auerbach und Hermann Barschall. Berlin, Julius Springer, J907; I fasc. in-4". (Hommage des aiiteuis.) Die Lôsung der Geschlechtsràtsel im Bienenstaat, von Ferd. Dieckel. Darmstadt, s. d.; 1 fasc. in-8°. Procédé de momification intégrale des cadavres, par Giovanni Ghiarella. Rome, 1907 ; I fasc. in-S°. Frammento epislolare di Giacinto Cestoni sull' animalità del Corallo, pub. per G.-B. DE ToNi. Padoue, 1907; i fasc. in-S". Ouvrages reçus dans la séance du i3 janvier igo8. Comité international des Poids et Mesures. Procès-verbaux des séances; 1" série, l. IV, Session de 1907. Paris, Gautliier-Viilars, 1907; i vol. iii-S". (Présenté par M. Mascart.) Atlas météorologique pour l'année 1906, d'après vingt-deux stations françaises, par G. Eiffel. Paris, L. Maretlieux, 1907; i vol. in-f". ( Présenté par M. Mascart. Hom- mage de l'auteur.) Statistique générale de la France. Salaires et durée du travail, coût de la vie, pour certaines catégories d'ouvriers en 1906. Paris, Imprimerie nationale, 1907; i fasc. in-8°. (Offert par M. le Minisire du Travail et de la Prévoyance sociale.) Tables numériques et logarithmiques à l'usage des chimistes, parD.-E. Tsakalotos et Eric MiîTTLiiR. Paris, Gauthier-Villars, 1907; i fasc. in-i2. (Hommage des auteurs.) I^a Radiologie, physiciens et médecins, par Maxime Ménard, Paris, 1907; i fasc. in-8°. Archives de Médecine et de Pharmacie militaires, t, L. Paris, les fils Rozier, 1907; i vol. in-8°. Bulletin de la Société zoologique de France; t. XXXI. Paris, 1906; i vol. in-S". Mémoires de la Société zoologique de France, année 1906; t. XIX. Paris, 1906; 1 vol. in-8°- Mémoires de la Société d' Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du département de la Marne; 2= série, t. IX, 1906-1906. Châlons-sur-Marne, 1907; i vol. in-8°. 1 52 ACADÉMIE DES SCIENCES. The microscopy of technical products, by T. -F. Hanalsek, revised by tlie aullior and translated by Andrew L. Winton, with the collaboration ofKATE G. Barber, with 276illiis- Iralions, first edilion, first ihousand. New- York, John Wiley et fils; Londres, Chajjinaii et Hall, 1907; I vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Ergebnisse der Arbeiten des kôniglicli-preussisclien aeronaulischen Obxervato- riiims bel Lindenberg, im Jahre 1906; Bd. 11, mit drei Tafeln und vier Textfiguren, lierausgegeb. v. D'' Richard âssmann. Brunswick, Friedrich Vieweg et fils, 1907; i vol. in-.)". Untersiichungen iibcr die almosphârischen radioaktiven Induktionen. von H. Gerdien, mit 4 Tafeln. Berlin, \\'eidmann, 1907 ; i fasc. in-4°. Ergebnisse der Oslafrikanischeii Pendel-Expedition der kônigl. Geselhchaft der Wissenschaflen zu Gôttingen in deu Jahren 1899 und 1900, ausgefulirl \on Hans Glaimng und Ernst Kohlschutter, bearbeilet von D'" Ernst Kohlschuiter ; Bd. l: Verlaiif und Ausriislung der ExpediLion. Hôhenniessungen; mit 16 Tafeln und 8 Figuren im Text. Berlin, Weidmann, 1907; i vol. \n-L\° . Benjamin Franklin and the first baltoons, by Abbott Lawrence Rotch. ^^'orceste^, Massachusetts,, 1907; 1 fasc, in-8°. Did Benjamin Franklin fir his electrical kite bejorc lie invented the lighlning rod? by Abbotï Lawrenci; Rotch. Worcester, Mass., 1907 ; i fasc. in-8". Chemistry of fiesh further studies on the application of folin's creatin and crea- tinin method to méats and méat exlracls, by A.-D. Emmet and 11, -S. Gri.\dli;v. Balti- more, 1907; I fasc. in-8°. Organiczna preparatyka chennczna, przez Bromslaw Pawlewski. Lemberg, 1908; I vol. in-8°. ERRATA. (Séance du 2:) décembre 1907.) Note de MM. L. Pelet-Julwet et A'. Andersen, Sur rinlluence des acides et des bases sur la fixation de colorants acides et basiques par la laine : Page 1840, dernière ligne, au lieu de laine séchée à 110°, lisez laine séchée à 80°. N^ 3. TAIU.E DES ARTICLES (Séance du 20 Janvier 1908.) MEMOIIIES ET COMMUIVICATIONS DES MEMimES ET DES CORItESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pases. M. G. BiooUBDAN. — Sur les principaux centres de tremblenienls de Icire du sol de la France, et sur le réseau des stations sismiques qu'il conviendrait d'établir.... M. Aliikrt Gaudry. — A propos d'une dent découverte par MM. Maurice de Roth- schild et H. Neuville M. S. Arloing. — Variations morpholo- 9!* giques du bacille de la lubcrculose de l'Homme et des Mammifères, obtenues artificiellement M. R. Zeiller fait hommage à rVcadémie d'un Mémoire de M. Lantenois, intitulé : « Résultats de la Mission géologique et minière du Yunnan méridional (sep- tembre if)o3 à janvier 1904) « Pages. 104 IVOMIIXATIONS. Commission chargée de juger les concours du Grand prix des Sciences mathématiques, des prix Francœur, Poncolet pour l'année 1908 ; MM. Jordan, Poincare, Emile Pi- card, Appell, Painlevë, Humbert, Mau- rice Levy, Darboux, Boiissinesi/ Commission chargée de juger les concours des prix Montyon, Fourneyron pour l'année 190S : MM. Maurice Lei'y, Bous- sinesr/, Deprez, Léauté, Sebert, Vieille, Schlœsiitg, Haton de ta Goupillière, Poincare Comn)ission chargée de juger les concours du Prix extraordinaire de la Marine et du prix Plumey pour l'année 1908 : MM. Mau- rice Lei.'y, Bouquet de la Grye, Gran- didier, Boussinesq, Deprez. Léauté, Bas- sot, Guyou, Sebert, Ilatt, Bertin, Vieille. Commission chargée de juger les concours des prix Pierre Guzman, Lalande, Valz, Damoiseau, Janssen pour l'année kjoS : MM. IVolf, liadau, Deslandres, Bigour- dan, Darboux. Lippmann. Poincare... , Commission chargée de juger les concours des prix Gay, Tchihatchef, Binoux, Dela- landc-Guériiieau pour l'année 1908 : MM. Bouquet de la Grye, Grandidier, 10 1 10, 104 Bassot, Guyou, Malt. Bertin, Van Tie- ghem, Perrier, de Lapparent. Cette Commission est égalen>ent chargée de présenter ujie question de Prix Gay pour l'année 191 1 Commission chargée de juger les concours des prix Hébert, Hughes pour l'année 1908 : MM. Mascart, Lippmann, Bec- querel, Violle, Amagat, Cernez. Mau- rice Levy, Poincare, Cailletet (Commission chargée de juger les concours des prix Jccker, Cahours, Montyon (Ans insalubres), Bertholot pour l'année 1908: MM. Troost, Gautier, Ditte, Lemoine, Haller, Le Chatelier, Schlcesing, Carnot, Maquenne i o5 Commission chargée de juger les concours des prix l'ontannes, Bordin (Sciences physiques) pour l'année 190S ; .MM. Gau- dry, Michel Levy, Lacroix, Barrois, Douvillé, Wallerant, Perrier, Zeiller, de Lapparent io5 Commission ihargée déjuger les concours des prix Desmazières, Montagne, de Coincy pour l'année 1908 : MM. Van Tie- ghem, Bornet, Guignard, Bonnier. Pril- lieux, Zeiller, Perrier, Chatin, Giard. io5 COUUESPOrVDAIVCE. sir Arciiibald Gkikie adresse des remerci- menls à l'Académie pour l'ailresse pré- sentée à la Société géologique de Londres, à l'occasion de son centenaire et fail hom- mage à l'Académie d'une « Histoire de la Société géologique « M. Il' Ministre he l'Instruction ruBLiQtE invile l'Académie à désigner un de sls Membres pour l'aii'c partie de la deuxième Section de la Commission technique de la Caisse des recherches scientifiques, en io5 remplacement de M. Janssen, décédé io5 M. Maurice Levy est désigné par l'Acadé- mie, pour faire partie de ladite Commis- sion io5 \l. le Secrétaire perpétuel signale une publication de l'Association internatio- nale des Académies et divers Ouvrages de M. Philippe Thomas et de MM. Joa- chim Barrande et Jaroslav Perner o5 \l. L. ScHLEsiNGER. — Sur un système diffé- rentiel du second degré '06 N° 3. SVITE DE LA TABLE DES ARTJCLKS. M. Ernest Esclangon. — Sur les solutions périodiques de certaines équations fonc- tionnelles M. H. Karman. — Essais méthodiques d'un aéroplane cellulaire M. Louis Biieguei. — Sur le rendement des hélices de propulsion dans l'air M. B. SziLARi). — Etude sur le radioplonib. ^\. A. Dui'oiT.. — Sur un cas exceptionnel du phénomène de Zeeman M. .Iacqles Muclaux. — Méthode calorimé- trique appliquée à l'élude des réactions lentes IM. \\'0LTEiiiicK. — Sur la synthèse de l'a]M- moniaque M. J.-B. Sendeiîens. — Sur le pouvoir cata- lyseur de la silice et de l'alumine MM. G. Lrbain et G. Jantscm. — Sur quehiues composés du tcrliium et du dj'sprosium M. E. lÎENoADE. — Sur les chaleurs de dis- solution des métaux alcalins, et sur les chaleurs de formation de leurs pro- tuxydes M. Isidore Bay. — iJusagc du sulfure de carbone dans les benzols M. Marcel GuERBET. —Transformation des Bulletin DiBLiooRAruiouE Errata ii3 1)6 o.xyacides a en aldéhydes par ébullition de la solution aqueuse de leurs sels mer- curi(|uc>; apjilication à la préparation de l'arabinosc gauche au moyeu du gluconate mercurique M. JaïiesLwaux. — Divcrscasdcproduction simultanée des dimèlhyl.iiilhraccnes 1.6 et u.; MM. L. BuuvEAULT et R. Locquin. — Syn- thèses au moyen des adipates de méthyle et d'éthylc M. J. BoEoAULT. — Action de l'aiide hypo- iodeux naissant (iode et carbonate de so- dium ) SRI' quelques acides de formule i;é- nérale i!-cii = cii -cir--ci>-ii (H étant C'IP plus ou moins substilué). M. J. \\ OLFE. — Sur quelques sels minéraux qui peuvent jouer le rôle de peroxydascs. M. Cii. Gravier. — Sur un type nouveau d'Annélide polychète M. II. Vallée. — nculo-réactioii et non- accoutumance à la tubcrculine MM. H. SiiuLiE et G. Hoio. — Sur uue piro- plasmose bacilliforiue observée sur les bovins des environs d'VIeer i:|o ■ri l'|0 r'io 1J2 PARIS. - IMPRIM.ERIE GAUTH lER-VlLL A RS , Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : Gauthier- Villars. 1908 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVI. lY 4 (27 Janvier 1908 PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES .SCIENCES. Quai des Grands-Augustins, 55. 1908 RÈGLEMENT REimP AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et ■ ni|->or-nr-g»a- 24 MAI 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article \". — Impression des travaux de r Académie . Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparunAssociéétrangerderAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au- tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat an plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise àla séance suivante. ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 27 JANVIER 11)08. PRÉSIDENCE DE M. Hemu IJECQUEREL. MEMOIRES ET (:OM3I[J\ICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel, en pi-éseiilaiil le Tome VI des Ohservatioiis faites au cercle méridien en 1906 à i Observatoire d' Abbadia, publiées par l'abbé Verschaffel, s'exprime en ces termes : Ce sixième Volume renferme 10497 observations méridiennes complètes, c'est-à-dire portant sur les deux coordonnées, faites en 1906. Les observations sont suivies de deux Catalog-ues qui donnent la moyenne des observations faites sur chaque étoile. Le premier Catalogue contient les étoiles de repère de la zone photogra- phique de Paris; le second, les étoiles de repère de la zone photographique d'Alger. PHYSIQUE. — Sur les spectres d'émission des fluorines . Note de M. He\ri Iîecquerel. Dans la dernière séance, M. A. Dufour (') a présenté une Note très inté- ressante sur la manifestation du phénomène de Zeeman avec le spectre du fluorure de calcium. Ce travail met en évidence deux faits importants : 1° La manifestation dans un spectre d'émission des deux phénomènes inverses qui ne se produisent pas dans les spectres des vapeurs métalHques, mais qu'on rencontre fréquemment avec les spectres d'absorption des (') A. Dufour, Comptes rendus, t. GXLVI, p. 118. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 4.) 20 l54 ACADÉMIE DES SCIENCES. terres rares contenues dans certains cristaux ( ' ), où rinlhicnce d'un champ magnétique accélère dans certaines bandes et ralentit dans d'autres la période de mouvements vibratoires circulaires de même sens. Cet effet peut s'ex- pliquer en admettant la présence simultanée d'électrons chargés d'élec- tricité soit positive, soit négative. 2° La modification, sous l'action d'un champ magnétique, de certaines bandes qui présentent la constitution propre aux spectres de bandes de divers gaz, spectres qui, d'après nos ol)servations avec M. Deslandres (^), ne manifestent pas le phénomène de Zceman dans les limites d'intensité des champs magnétiques employés jusqu'ici. Les particularités observées par M. A. Dufour jue semblent corres- pondre à la présence de terres rares dans la source incandescente. Si l'on examine avec un spectroscope la flamme d'un brûleur à gaz dans laquelle on introduit, au bout d'un fil de jtlatine, un petit fragment de fluo- rine, on observe un spectre de bandes analogue à ceux qu'émettent par phosphorescence les fluorines, soit dans le phosphoroscope, sous l'influence de la lumière, soit lorsqu'on les échauffe (^), soit lorsqu'on les excite par des rayons cathodiipies. En juxtaposant dans le spectroscope l'un de ces derniers spectres avec le spectre de la flamme en question, on observe la coïncidence de plusieurs groupes de bandes, et l'absence de certaines autres dans le spectre de la llamme. On sait({ue, suivant les conditions de l'excitation de la phosphorescence des fluorines, les groupes dont se composent les spectres se résolvent en bandes plus ou moins fines, et l'inégale durée de la persistance des diverses bandes, de même que leur présence ou leur absence dans certains échan- tillons, révèle la diversité des éléments qui donnent naissance à ces bandes. M. (j. Urbain (') a identifié un grand nombre des bandes de ces spectres avec celles que donnent diverses terres rares qu'il a obtenues dans un état fie grande pureté. En se reportant à cette identification on reconnaît que les groupes prin- cipaux qui constituent presque exclusivement le spectre émis par la flamme d'un brûleur, alimenté par une soufflerie, et dans lacpielle est placé un (') JiiAN Becquerel, Comptes rendus, t. CXLII, 1906, p. 874- (-) Henri Becquerel et fl. Deslandres, Comptes rendus, t. CXXVII, 1898, p. 18. C) Hemu Becquerel, Comptes rendus, t. CXII, 1891, p. 557. {'' ) G. Urbain, Comptes rendus, t. CXl^llI, 1906, p. 82-5. SÉANCE DU 27 JANVIER I908. l55 fragment de fluorine, correspondent auv groupes f[ui appartiennent aux éléments suivants : Un groupe rouge (A. (JiîiS''-M)i8'^'^) et deux groupes verts(À. 555'^i^-553'^'^, 5 et 552i^i^,5-55if^i^,2) auterbium; un groupe orangé(À.6o7i^'^-6o2'^'^)ausama- rium. Quand l'expérience se prolonge quelques minutes le dernier groupe s'afl"aiblit considérablement au point de disparaître, et les groupes du ter- biuni restent seuls très lumineux. Quand la température de la llamme est assez élevée on voit faiblement un groupe jaune (X. 'jQ'j^^-jS^^^) qui corres- pond à des bandes du dysprosiura. On trouve encore, dans le même spectre, une bande rouge Çk. (JLicf^-6^3^^) et une bande vert bleuâtre (X. 536'*'^-53oi^!^), très intense au commencement de l'expérience, mais qui disparait rapidement. Ces bandes, qu'on ren- contre dans les spectres de phosphorescence de plusieurs fluorines, n'ont pas été identifiées. Lorsqu'on fond la fluorine dans l'arc électrique, le spectre présente avec beaucoup d'éclat les bandes précédentes. M. Ch. Fabry (')les a étudiées et a montré que les bandes fines dont elles se composent se succèdent suivant la loi établie par M. Deslandres. Enfin on reconnaît que de très nombreuses bandes des spectres de phos- phorescence des fluorines manquent dans le .spectre de la flamme. Ces coïncidences entre les bandes des divers spectres, les inégalités dans leur apparition suivant la température permettent de penser que le spectre de la fluorine dans la flamme est un spectre de terres rares. D'autre pai^t, la matière, au bout de quelques instants de calcination, brille de cette incan- descence particulière caractéristique du manchon d'un bec Auer et présente parfois des parties d'un vert très vif. Ainsi, en chauiTant les fluorines, la présence de certaines terres rares qu'elles renferment se manifeste dans la flamme à des températures inéga- lement élevées, et ce procédé peut être appliqué à l'analyse spectrale et à la recherche des éléments de ces terres. Enfin on doit rappeler que Bœhr et Bunsen (-) ont montré que l'erbinc etledidyme, c'est-à-dire les mélanges des terres rares en question, émettent par incandescence un spectre de bandes semblable à leur spectre d'ab- sorption. Sans insister plus longuement sur les déductions qu'on peut tirer de (') Ch. Fabky, Comptes rendus, t. CXXXVIII, 1904, p. i58i. (^) Anna/es de Chimie et de Physique, 4° série, t. IX, 1866, p. 484. l56 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'idciUilé des spectres émis dans les dilTérentes conditions que nous venons de mentionner, il paraît en résulter que le groupe orangé sur lequel a cxpê- rimenlé M. Dufour appartient à un spectre de terres rares, et cette consta- tation rend compte de la similitude entre les phénomènes cju'il a observés et ceux que présentent les spectres d'absorption des mêmes éléments. Il con- vient en outre de rappeler que la grandeur du phénomène de Zeeman, dans les spectres d'absorption que présentent ces terres dans les cristaux, est indépendante de la température ( ' ). L'expérience de M. A. Dufour montre en outre que la cause qui l'égit la loi de succession des bandes dans les spectres de certains gaz n'est pas celle qui s'oppose à la manifestation du pliénomène de Zeeman, puisque les bandes de terres rares se succédant suivant la même loi sont sensibles au champ magnétique. L'explication de l'insensibilité de certains spectres de bandes gazeux doit donc être recherchée dans une autre propriété de la molécule HISTOIRE DES SCIENCES. — Sur un fnig/nent, inconnu jusqu'ici, de /'Opus tertium de Roger Bacon. Note de M. P. Duiiem. Je demande à l'Académie la permission de lui signaler un document, fort important pour l'histoire des Sciences au xiii'' siècle, cjui parait avoir échappé jusqu'ici à rallention des érudits. Le beau manuscrit conservé à la Bibliothèque Nationale sous le n" 10264 (fonds latin) provient de la biblioliièque de Louis XIN'. Il contient une série de pièces sur diverses Sciences, toutes copiées à Naples. en la seconde moitié du xv° siècle, par Arnaud de Bruxelles. Lune de ces pièces a été transcrite par le copiste, comme il nous l'apprend lui-même, d'après un manuscrit en mauvais étal et dont la fin manquait. Terminée le 1/4 dé- cembre 1476, cette copie s'étend du fol. 186, recto, au fol. 226, recto; elle occupe donc 81 grandes pages. L'Ouvrage qu'elle reproduit porte ce titre : Liber lertius Alpetragii. In quo tractât de perspecliva: De comparalione scienlie ad sapienliam. De molibus corporum celés tium secundwn plolomeum. De opinione Alpetragii contra opi- nionem ptolomei et aliorutn. De scientia experimentorum naturalium. De scientia rnorali. De articulis fidei. De Alkunia. (') Jean Becquerel, Comptes rendus, t. CXLIV, 1907, p. i336. SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. l5n Ce titre, qui est en même temps un sommaire, est fort exact, sauf en ce qui concerne le nom de l'auteur. L'écrit en question n'est nullement de l'astronome arabe Al Bilrogi (Alpetragius) ; une bonne partie de cet écrit est consacrée à une comparaison entre le système astronomique d'Al Bitrogi et le système de Ptolémée. Une lecture, même superficielle, de l'Ouvrage révèle aussitôt qu'il est de Roger Bacon; les indications que l'auteur donne lui-même, à maintes reprises, nous apprennent en outre qu'il est un frag- ment de ÏOpus tertittm. Ce fragment n'a aucune partie comnmnc avec le fragment considérable de VOpus leiiium que J.-S. Brewer a puijlié à Londres, en 1839, dans le Volume inlilulé : Fr. Ilogeri Bacon Opéra qiuedam hactenus inedita. Dans l'Ouvrage conqjlet, il prenait place, médiatement ou immédiatement, après le fragment publié par Brewer, auquel il renvoie à plusieurs reprises. Il ne nous semble pas que le fragment dont nous venons de parler ait été signalé par aucun des érudits qui ont entrepris l'étude des écrits de Bacon; son attribution à Alpetragius le leur a dissimulé. Nous ne saurions indicjuer ici tous les renseignements que l'on peut tirer de ce document nouveau, soit pour l'histoire de la Physique au xiii* siècle, soit pour la mise en ordre des écrits déjà connus de Roger Bacon. Nous joindrons quelques-uns de ces renseignements à la publication, que nous comptons faire bientôt, de ce Liber lerlius Mpelragii. Il est une seule remarque que nous demandons à l'Académie la permis- sion de lui soumettre. La pièce nouvelle fixe la réponse à une question sou- vent débattue : Bacon connaissait-il la composition de la poudre à canon? Dans ÏOpm majus, il parlait d'une poudre explosive qui se formait au moyen du salpêtre. Dans le De mirahili polestate arlis et nalurœ, publié en i542, à Paris, par Oronce Fince, parmi d'autres énigmes alchimiques, il enseigne en ces termes (fol. 02) un moyen d'imiter le tonnerre et les éclairs : « Salis petrœ luru vo po vir can utriet sulphuris »; ce qui veut dire, parait-il, salispetrœ carbonum pulvere el sulphuris ('); mais le Livre édité par Oronce Finée n'est qu'une reproduction très fautive de la lettre : De secretis operibus artis et naturœ, el de nullilale magiœ, dont Brewer a publié le texte dans l'Ouvrage déjà mentionné; or ce texte correct parle bien (p. 536) de la poudre explosive, mais n'indique nullement, même sous (') Emile Charles, /?o^e/- Z;rtco/i, sa vie, ses ouvrages, ses doctrines, Paris, i86i, P- 299- l58 ACADÉMIE DES SCIENCES. forme d'énis^me, ([uelle en est la coniposilion; il esl donc permis de sus- pecter l'aulhenticité de la formule donnée du De mirahili polestate . Au contraire, le texte que nous avons étudié ne nous permet plus de douter que Bacon n'ait connu la poudre à canon. Au recto du folio 213, sous ce titre : De la poudre des Lombards, il reproduit ce qu'il a dit en VOpus majas des propriétés explosives de cette poudre; mais il nous apprend en outre qu'elle est connue dans les diverses parties du monde, et qu'elle se compose de salpêtre, de soufre et de charbon de saule : « Exeinphun esl puérile de sono et igné qui Jiunt in mundi partilms diversis per pukerem salis petrœ, et sulphuris. et carhonitm salicis. » Le rapprochement des termes doni IJacon se sert pour décrire les elTets de la poudre explosive en la lettre De secretis operibus nalurœ, en VOpus nmjus et en VOpus lertium montre <|u'il saisit bien, dans ces trois écrits, de la même poudre. Or la lettre De secretis operibus nalurœ paraît avoir été écrite à Guillaume d'Auvergne, évêque de Paris, qui mourut en 1248 ou en I 249. 11 semble donc que les propriétés explosives de la poudre noire fussent connues, en France et en Angleterre, avant le milieu du xui*' siècle; en tous cas, en 1267, VOpus lertium en faisait connaître la composition. PALÉONTOLOGIE. — L'histoire géologique et la phylogènie des Anthracothéridés. Note de M. Charles Depéret. J'ai exposé antérieurement (^Comptes rendus, 5 juin et > juillet iQoS) les lois qui régissent l'évolution des Mammifères tertiaires et les principes direc- teurs dans l'étude méthodique de cette évolution. Je me propose aujour- d'hui d'appliquer ces principes à l'hisloire et à la phylogènie de l'importante famille des Anthracothéridés. Celte famille éteinte de Paridigités SuiUiens, à dentition intermédiaire entre les types bunodonte et sélénodonte, est surtout répandue dans l'Eo- cène, l'Oligocène et le JNliocène d'Europe; on en trouve (juelques rares re- présentants dans l'Inde et l'Amérique du Nord. On peut la diviser en deux groupes, d'après la tendance bunodonte ou, au contraire, sélénodonte des molaires. 1° Groupe Bunodonte, dont le type est le grand genre Anlhracotherium à dentition à la fois brachyodonte et bunodonte. J'y distinguerai cimj ra- meaux phylétiques parallèles. Premier rameau. — Genre Anthracotherium Cuv. (s. stricto). Rameau k SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. l5f) évolution rapide, dont les mutations. AUi:;men{ent de taille graduellement. Il débute brusquement par une l'orme de taille moyenne (m' sup. =i9""°-24™"\), r.4. dalmatinum v. Meyer, de FEocène supérieur de Monte Promina (Dal- matie). Les caractères sur lesquels Teller sépare le genre Prominatherium des Anlhrar'otherium : crâne plus effilé, museau non dilaté, arcades zygoma- tiques moins épaisses et moins écartées, direction oblique et non perpendi- culaire de la cavité glénoïde, me paraissent répondre à une adaptation à un régime de plus en plus omnivore et n'empêchent pas de voir dans le Promi- natherium la forme ancestrale probable dos vrais Anthracotherium . Le ra- meau continue dans le Sannoisien par une espèce un peu plus forte (?«^ super. = 32'"'"), VA. alsaticuni Cuv. de Lobsann et des Hempstead beds, qui se retrouve dans les phosphorites, associée à des molaires de taille plus faible, comblant l'intervalle entre les A. dalmatinum et alsaticum. Plus haut se montrent les formes de grande taille, 1'^. magnum Cuv. (m' super. = 43"""-55'"'^) de Cadibona, qui se retrouve à tous les niveaux du Stampien, en France, en Allemagne, en Italie, aux Baléares, et dont r.l. 27/vr(ca/« Teller de Trifail (Styrie) n'est sans doute qu'une race régio- nale. Enlin le rameau se termine par l'/t. laldense Kow. de l'Aquitanien inférieur de Rochette rVaud), forme géanle (»?' super. = 55'"'"-58"""), ca- ractérisée par un talon supplémentaire de m^ inférieure, une denture anté- rieure très puissante, et qui forme l'ultime mutation, très spécialisée, d'un rameau qui s'éteint ensuite sans descendance. Deuxième rameau. — Microbunodon n. g. ; type Anthracotherium Lahai-jjei Renevier. Ce rameau, encore mal suivi dans son évolution, comprend de petites formes à dentition brachybunodonte . comme celles du premier ra- meau. L'espèce type de Rochette, connue seulement par ses molaires supé- rieures («î-' = 20"""^) portait de longues canines aplaties, traguliformes, qui distinguent bien les Micfobumidon de tous les autres Anthracothéridés. Il est possible que VA. Sandbergeri \ . Meyer, des lignites aquitaniens de Gustern- hain (Westerwald ), connu seulement par ses molaires inférieures, appar- tienne à la même espèce ou à une mutation du même rameau. Troisième rameau. ~ Microselenodon n. g.; type Anthracotherium mini- mum Cuvier. Rameau foi-mé également de petites espèces, remarquables par le type brachysèlènodonte des M, surtout aux denticules internes des M supérieures et aux denticules externes des inférieures. Ces caractères sont probablement corrélatifs de différences im|)ortantes du crâne et du sque- lette. Leur ligne d'évolution est peu connue : le M. minimum ne débute que dans le Stampien, et se continue sans changement notable dans VA. l6o ACADÉMIE DES SCIENCES. hreviceps Troschel de l'Aquitanien de Rott {m^ infér. = 20"'" dans le pre- mier, qS™"" dans le second). A côté du type, on trouve dans le Stampien une espèce un peu plus forte, VA. {Microsplejiodon) minus Cuv. de Cadibona (nr' infér. = 82""" ), qui existe aussi à Roclietle, dans le Vicentin, et à Real (Tarn), ^^('Slehlin. Les ancêtres de ces petits Anthracolhéridés sélénodontes sont inconnus au delà du Stampien supérieur. Quatrième rameau. — Rhagatherium Pictet. W ne comprend que deux très petites espèces, allant du Ludien au Sannoisien. Le type R. Valdense, du Sidérolithique de Mauremont, est un petit animal (m' super. = 8"") caractérisé par ses M supérieures transverses à cinq pointes, deux externes coniques, deux internes en V et un petit denticule intermédiaire en avant; par sa/?' à deux denticules externes, caractère très anormal dans la famille; parjo' comprimée à une seule pointe et isolée par une barre. Une deuxième espèce, R. Fronsteltense, du Sidérolithique sannoisien de Fronstetten (Souabe) diffère du type par ses M plus trans verses et surtout par/>* supérieure à cinq denticules au lieu de trois. Kowalevsky a déjà sug- géré la nécessité d'une coupure générique que Ton peut nommer Ampliirha- gatherium n. g. Le rameau Rhagatherium, bien distinct par p* supérieure à deux denti- cules externes et Tisolement dep' aux deux màclioires, s'éteint après TOli- gocène inférieur sans laisser de descendants. Cinquième rameau. — Lophiohunodon n. g.; type L. minervoisensis n. sp. Rameau de petites formes exclusivement éocènes. Le type, du Rartonien inférieur du Minervois, est un tout petit animal, de la taille d'un Lapin, avec sept molaires supérieures en série continue. Les M, transverses, ont deux pointes externes coniques, une pointe postéro-interne crescentoïde et une pointe an téro-in terne comprimée, se soudant avec un petit denticule intermédiaire en une arête transverse lophodonte; p' triangulaire n'a rpi un denticule externe et un interne; p^ est de même structure, plus allongée; /?- el/j' plus étroites ont une pointe principale et un fort talon poslèro-interne. Les M inférieures ont quatre denticules élancés, les internes coniques, les externes crescentoïdes. Cette espèce est précédée dans le Lutécien supérieur de I^issieu par une espèce un peu plus petite, mais fort semblable, le L. rho- danicuni n. sp., qui est le plus ancien représentant connu du groupe des Anthracothéridés bunodonles. Je suis porté à rattacher au Lophiohunodon, comme descendant direct, un animal de taille presque double, de l'Kocène supérieur d'Hordwell, Vllvopo- SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 161 tamus Picteli de Lydekker. Les M ont de remarquables analogies avec le Lophiobunodon, mais il n'y a en haut (jue trois P; /;* et />■' sont aussi de njème structure, mais/?- diffère par Faiiseiice de talon interne et/?' manque. Il V a donc rédnclion et siniplijîcation des prémolaires, ce qui permet de penser que l'animal d'HordwelI ne s'est continué dans aucun rameau des Anthracotliéridés. 11 semble nécessaire de créer pour lui un nouveau genre et de le nommer Ilaplobu/iodo/i Picteti sj). Lyd. 2° Groupe Sélénodonte ayant pour type le genre A/icoi/iis. Sixièrtie rameau. — Ancodus Pomel ( Ilyopotamus Owen), à denticules des M très élancés ou hypsosélénodontes . Ce rameau, limité au Sannoi^ien supérieur, ne comprend que les Ancodus de Rouzon, des Hempstead beds et de Calaf (Catalogne), types très spécia- lisés, au museau très long, au crâne surbaissé, dépourvu de gouttière orbito-nasale, aux M de forme transverse, aux P antérieures espacées. Ils doivent dériver de quelque espèce de ///-«cAyoé/iM plus hypsodonte que la moyenne du genre et ils se sont éteints sans descendants. \^Q?, Ancodus ont émigré d'Europe aux Etats-Unis, où ils sont représentés par VHyopotamus americanus Leidy, de \^'hite-River, un peu moins hypso- donte que les formes européennes. Septième rameau. — lirachyodus Depéret, aux molaires brachysélénodonles , type B. onoideus Gerv. L'évolution de ce rameau est la plus longue de toute la famille. Il débute brusquement , sans ancêtres connus, dès lEocène moyen, par des formes minuscules, distinctes des vrais Brachyodus par des prémolaires plus allongées, en série continue, et des M encore plus basses ; elles méritent d'être séparées sous le nom de Catodontherium n. g. (Catodus Dep.). L'es- pèce la plus ancienne est le C. Rutimeycri Dep. du Lutécien de Lissieu, auquel fait suite, dans le Bartonien de Mauremont et de Robiac, une espèce plus forte, le C. robiacensisDep. L'espèce mal connue de l'Eocène supérieur de Gergas, VHyopotamus crispus Gerv., est déjà peut-être un Brachyodus. A partir du Sannoisien, les Brachyodus forment une série continue à taille progressive : 1° B. porcinus G. du Sannoisien de l'île de Wight et du Stampien de Céreste et de Digoin; 2° B. borbonicus G. du Stampien supé- rieur de Saint-Pourçain et de Marseille; 3° fi. hippoideus sp. Rutim. de l'Aquitanien d'Aarwangen; 4° B. onoideus G. du Burdigalien de l'Orléa- nais; 5° H. giganteus Lyd. des Sivvaliks, forme géante par laquelle s'éteint le groupe. Le rameau s'étend donc sans interruption du Lutécien supérieur c. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N° 4.) 2 1 iGli ACADÉMIE DES SCIENCES. au milieu du Miocène; il a émigré momentanément en Amérique avec VHyopo/nmiis brachyrliyncus Marsh, du ^^hite-Rivcr supérieur. Huitième, rameau. — Section Runohrachyodas , à tendances bunodonles; type Brachyodus Cluai. A côté des vrais Brachyodus évolue dans rOligocène un rameau parallèle, où les denlicules des M supérieures, surtout les externes, sont moins cres- centoïdes et ont une côte médiane plus saillante sur la muraille. Ce rameau comprend: i" B. CluaiDep. du Sannoisicn supérieur deTarrega (Catalogne); 2° B. Gorringei Andr., forme plus grande, de TOligocène du Fayoum. Ce rameau se retrouve en Amérique a\ecïAnf/iracotheriumcur/um Marsh, du ^\ iiite-River moyen. Eu résumé, les Anlhracothéridés évoluent en huit rameaux parallèles. Ils apparaissent par migration d"origine inconnue dès le Lutécien supérieur, où se montrent simultanément les deux groupes bunodonte (Lop/iiobunodon) et sélénodonte (Catadontherium). Ces derniers se continuent directement par les Brachyodus jusqu ru milieu du Miocène et donnent sur leur long trajet les rameaux divergents des Ancodus et des Bunobrachyodus. Le groupe bunodonte a une évolution plus complexe : le rameau Lophiohunodon s'éteint dès le Sannoisien; il en est de même du rameau Bhagalhenum apparu brus- quement dans le Ludien. Une autre émigration amène en Europe avec la fin de l'Éocène le grand rameau Anihracotherium qui évolue presque jusqu'à la fin de l'Oligocène. Enfin, dans le Stampien supérieur, le groupe s'en- richit, sans doute par migration, de deux autres petits rameaux, les Micro- bunodon et les Microselenodon, qui s'éteignent aussi avant la fin de l'Oli- gocène. M. DE Lapparent fait hommage à F Académie de la quatrième édition de son Cours de Minéralogie. M. A. Lacroix fait hommage à l'Académie d'une brochure in-8" avec i4 planches, intitulée : « The éruptions of Yesuvius in april 190G. Smith- sonian Report for 190G. Washington, 1907. » C'est la traduction d'articles (^u'il a publiés, en octobre et novembre 1906, dans la Bévue générale des Sciences. SÉANCE DU 27 JANVIER 1908, iGS PRESENTATIONS. L'Académie procède, par la vciie du scrulin, à la formation d'une liste de trois candidats pour la chaire de Métallurgie et Travail des métaux, vacante au Conservatoire national des Arts et Métiers par le décès de M. Le Verrier. Au premier tour de scrulin, destiné à la désignation du candidat de pre- mière ligne, le nombre des votants étant 5i>, M. Léon Guillel oblienl /i4 suffrages M. Hollard » 4 » M. Mesnager » 3 » M. Matignon » i » Au deuxième tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de deuxième ligne, le nombre des votants étant 445 M. Mesnager olitienl 3q suffrages M. Hollard » 4 » \ M. Vigouroux » i )> Au troisième tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de troisième ligne, le nombre des votants étant 37, M. Hollard obtient 36 suiîrages Il y a I bulletin blanc. Lu conséquence, la liste présentée à M. le Ministre du Cominercc comprendra : En première ligne M. Léo.\ Guili,et En deuxième ligne M. Mesxageu En troisième ligne j\L Hollard l64 ACADÉMIE DES SCIENCES. NOMIIVATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Commis- sions de prix chargées de juger les concours de Tannée 1908. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Zoologie : Prix Savigny, Thore. — MM. Ranvier, Perrier, Cliatin, Giai'd, Delage, Bouvier, Grandidier, Lannelongue, le prince Roland Bonapaile. Médecine et Chirurgie : Prix Monfyon. Barbier, liréant, Godard, du Baron Larrey, Bellion, Mége, Serres. — MM. Bouchard, Guyon, d'Arsonval, Lannelongue, Laveran, Dastre, Chauveau, Perrier, Roux, Giard, Lalihé. Physiologie : Prix Monlyon, Philipeaux, LaUemand, Martin-Dam(>iii:'ilt\ finirai. — MM. Chauveau, Bouchard, d'Arsonval, Roux, Giard, Laveraii, Dastre. Cette Commission est également chargée de présenter une question de Prix Pourat pour Tannée 191 1 . • Prix Monlyon {Statistique). — MM. de Freycinet, Haton de la Goiipil- lière, Carnot, Rouché, Alfred Picard, le prince Roland Bonaparte, l.ni- nery. Médaille Arago, Médaille Lavoisier. Médaille Berlhelol . — MM. Becquerel, lîouchard, Darlioux, de Lapparent. Prix Trémont, Gegner, Lannelongue. — MM. Becquerel, Bouchard, Dar- boux, de Lapparent, Maurice Levy, Bornet. Prix Wilde. — MM. Maurice Levy, Darboux, Troost, Mascart, Poincaré, Emile Picard, de Lapparent. Prix Victor Baulin.— MM. (iaudry, Michel Lévy, de Lapparent, Lacroix, Barrois, Douvillé, Wallerant. Prix Saintour. — MM. Darboux, Poincaré, de Lapparent, Giard, Zeillor, Lacroix, Douvillé. SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. lG5 CORRESPOIVDAIVCE. M. le Ministre de l'Ixstructiox publique invite l'Académie à lui pré- senter une liste de deux candidats à la chaire de Chimie minérale, vacante au Collège de France par suite de la démission de M. H. Le Chatelier. (Renvoi à la Section de Chimie.) M. le 3IiivisTRE DE l'Instructiox publique invite l'Académie à lui pré- senter une liste de deux candidats à la chaire de Biologie générale du Collège de France. (Renvoi à une Commission composée des Sections de Botanique, d'Ana- tomie et Zoologie et de Médecine et Chirurgie.) M. J. DE Morgan adresse des remercîments à l'Académie pour la distinc- tion dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique. GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur une classe de surfaces. Note de M. Tzitzéica. 1. Les surfaces S que je considère sont définies par la propriété uié- rr trique suivante : le rapport — entre la courbure totale et la qualricme puis- sance de la distance d'un point fixe au plan tangent reste invariable en tout point de la surface (Comptes rendus, 10 juin 1907). J'ai montré, à l'aide des lignes llecnodales, comment, dans le cas des surfaces S réglées, cette défi- nition métrique peut être remplacée par une définition projective liée au plan de l'infini, ou, comme disent les géomètres allemands, par une déliiil- tion affine. Je me suis proposé de traiter la même question pour les sur- faces S générales. J'ai été obligé à cet effet de considérer une nouvelle classe de surfaces réglées, à savoir celles dont la développable asymptotique se réduit à un cône. Je dirai d'tine telle surface que c'est wne surf ace réglée à centre et j'ap- pellerai centre de la surface le sommet du cône précédent. Les surfaces réglées à centre peuvent être définies aussi par une propriété métritjue l6!> ACADÉMIE DES SCIENClîS. simple, à savoir : h rapport — entre la courJxtre totale et la quatrième puis- sance (le la dislance du centre au plan tangent ne change pas le long d'une génératrice quelconque de la surface. Cela étant, considérons une surface quelconque 1 et attachons à chacune de ses lignes asymploviques la surface réglée engendrée en menant par cha- cun de ses points la tangente à l'autre ligne asjauptotique qui y passe. Dans le cas où tontes ces surfaces réglées sont à centre commun, et seulement dans ce cas-là, la surface i considérée est une surface S. C'est Là la définition affine que je voulais obtenir. J'ajoute que dans ce cas les surfaces réglées à centre sont elles-mêmes aussi des surfaces S. 2. Je me propose maintenant de compléter le résultat précédent, en fai- sant voir qu'une surface S ne peut pas avoir de point flecnodal à distance finie. Considérons en effet un point Oecnodal M de la surface. La tan^^ente fiecnodale est tangente à une de ses asymptotiques qui passent en M, par conséquent elle est tangente llecnodale pour la surface réglée attachée à cette asymptotique. Or nous avons démontré que cette dernière surlace réglée est une surface S et que par suite elle n'a pas de point flecnodal à distance finie (Comptes rendus, 9 déceuibrc 1907); donc le point M ne peut pas se trouver à distance finie. 3. Il est intéressant de voir que, en prenant pour lignes coordonnées u^ const., t' = const., les lignes asymptotiques d'une surface, ses lignes flecnodales s'o!)tiennent d'une manière remarquablement simple. Les coor- données X, y, z d'un point de la surface vérifient les équations du"- " à9 ^ fj--, je -4' Les deux lignes flecnodales sont alors déterminées par les deux relations 6 = 0, o" = o. Dans le cas où la surface est simplement réglée, on a b^o oua"^o et alors une des lignes flecnodales disparait. Dans le cas où la surface est dou- blement réglée, c'est-à-dire une quadrirpie, on a b=sa"^^o et les deux lignes flecnodales deviennent indéterminées, ce qui était d'ailleurs évi- dent. SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 1 67 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'équation -j^, -i = o. Note de M. Eugexio-Elia Levi, présentée par M. lùiiile Picard. Dans une récente Communication, M. Holmgren(') donne un certain nombre de résultais sur l'équation de la chaleur y4 ~ T" — 'S dont une partie ont une grande ressemblance ( même pour la méthode de démonstra- tion que M. Holmgren parait avoir suivie) avec ceux que j'ai obtenus de mon côté et que j'ai publiés, trois mois avant la Communication de M. Holmgren, dans les Rendiconli delta R. Accademia dei Lincei ('-). C'est pourquoi je demande la permission de rappeler ici les principaux de mes résultats. •J'ai démontré qu'étant donnée une courbe ouverte 5, dont les deux bouts A et B se trouvent sur une même droite caractéristique AU, et qui renferme avec AB une aire g située au-dessous de celle-ci, il est toujours possible de déterminer en a une fonction (et une seule) satisfaisant à l'équa- tion -r-^ y =0 et prenant sur s des valeurs assignées à l'avance. Je réduis le problème à la résolution d'une équation intégrale de M. Fredholm et je fais remarquer qu'elle jouit de propriétés tout à fait analogues à celles de M. Yolterra ('). .J'ai aussi donné, pour résoudre ce problème, une autre méthode, qui se rattache à la méthode des images. Va j'ai montré qu'on a des résultats sem- blables pour l'équation y^^ — -r^ =y(.r, >-), et que, lorsqu'on suppose tjue la fonction f{x,y) est analytique par rapport à la variable x, toute solu- (') E. tloLMGBEN, Sur r équation -— ^ = -^ (Coinntes rendus, t. CXLV, 3o dé- ô-i'' Oy cembre 1907). (^) E.-E. Levi, SuW ei/uazione del colore {Rendiconti delta R, Accademia de Lincei, VoL X\I, fasc. 7) (Communicalions parvenues à l'Académie avant le 6 oc- tobre 1907). Un Mémoire plus étendu paraîtra prochainement; dans ce Mémoire, j'ai même introduit quelque simplification dans les formules. (') Dans une Note qui était déjà rédigée lorsque jai eu connaissance de la Com- munication de M. Holmgren, et qui paraîtra prochainement, je montre comment ma méthode s'appli(iue aisément au cas où les données sur la courbe s sont des types que M. Holmgren indique avec 1° et 3°. l68 ACADÉMIE DES SCIENCES, lion ^-(ccy) de cette dernière équation est nécessairement fonction analy- tique de X. On remarquera que ce résultat donne une généralisation de celui que M. Holmgren a donné dans une Note de VArkiv for Matematik et pour 3 = 0 seront des fonctions de x, y et de h. Le but poursuivi par Poisson et Cauchy, dans leurs recherches sur les plaques minces, se présente alors de la manière suivante : ils se proposaient de déterminer les premiers termes des développements (qu'ils supposaient possibles), suivant les puissances entières et positives de h et de z, des fonctions u, v, n- et de leurs dérivées premières, et en particulier les premiers termes des développements de Ug, c„, Wa suivant les puissances entières et positives de h:, ils admettaient d'ail- leurs qu'il devait suffire, pour cette détermination, de tenir compte des données d'une manière partielle; Poisson se servait des résultantes sur la surface latérale, Cauchy des valeurs le long de la section moyenne. Désignons avec Kirchhoff par ix„, y» les coordonnées d'un point du contour des bases du cylindre précédent, x^, Yo étant liés par une relation déterminée; tout problème de la théorie de l'élasticité ayant une solution unique conduira à des fonctions u, i>, w de a--, y, z et du paramètre t, pour lesquelles on peut répéter ce qui précède, le paramètre z renqjlaçant /;; on arrive ainsi à la considération des tiges minces. C. l\., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 4.) 22 r^o ACADEMIE UES SCIENCES. Représenloiis eiilin par £.r„, iy„, tz^ les coordonnées cFun point de la frontière d'un corps, .r,,, ■»'(,, z,, étant liés par une relation déterminée; a, V, n- seront des fonctions du paramètre i el Ton pourra se proposer rétuilc de ces fonctions dans le voisinage de t = o. La principale difficulté de la théorie des corps minces réside, comme nous l'avons déjà indicjué, dans la nature du point A = o ou du point t = o. Dans la solution (jue Poisson a donnée du problème du mouvement vibra- toire d"unc sphère, la valeur zéro du ra}on de la sphère supposé variable apparail comme un point singuUer essentiel. Il est possible ijue ce fait ait été remarqué par Poisson et l'ait conduit à l'observation qui se trouve à la page 447i n°34, de son célèbre Mémoire de 1828. Cette observation con- tient, selon nous, la véritable explication des obstacles rencontrés depuis par Saint-Venant ( ' j et Ivirchholf. Poisson, cependant, n'en a tenu aucun compte dans la suite de ses recherches, pas plus que Cauchy; il est impor- tant, par suite, de se demander ce qui peut subsister de leurs résultats. C'est ce que nous allons indiquer, au moins en ce qui concerne le problème statique, car il nous a paru impossible, au sujet du problème dynamique, de donner un sens aux considérations de' Poisson et de Cauchy, et il senible qu'il y ait une sorte de coup de pouce inconscient dans le procédé qu'ils nt employé pour retrouver l'équation de Lagrange et de Sophie Germain. Considérons en premier lieu la placjue, et bornons-nous au cas considéré par Poisson et Cauchy, où les efforts sont imposés sur les bases, les données pouvant être variées sur le bord latéral; en cherchant d'abord avec eux des fonctions //, t', w admettant h = o comme poini ordinaire et vérifiant les équations indéfinies (i) ainsi que les données sur les bases, apparaissent des conditions restrictives que nous avons pu écarter en substituant dans le rai- sonnement A- ?/, /rc, A-H'à u, v, (r; en procédant ensuite comme l'ont fait Poisson et Cauchy, et en poursimant la (lèterndnalion commencée par eux des coefficients des développements, nous sommes arrivés à ce résultat remar- quable que les valeurs de //, c, ir peuvent en quelque sorte se sommer par rapport à h et se présentent sous la forme suivante : (2) u ~ ll^+ u.,, »•=: fi-T- f,, 11' =: II', -I- WA2, où u.2-1 Co, (r^ sont déterminés explicitement au moyen des eiforts sur les bases el des composantes X, \ , Z, s'annulent pour ; = o, et aussi quand les efforts (') \ oir eu particulier p. 1189, § IV du travail inséré par Saint-\enanl en i843 au Tome XVII des Comptes rendus. O SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 17I m sur les bases cl les composantesX, Y, Z s'annulent; enfin u, , v, , (f', s'expriment explicitement au moyen de ii„, v^,, Wo et de leurs dérivées et sont, par rap- port à z, des polynômes du troisième degré pour u,, c, et du deuxième deg7"é p6ur (v, ; les fonctions ?/„, f„, ,5. L'étincelle équivalente est main- tenue, pendant toute la durée de l'expérience, entre 7"", 5 et 8'^'" [elle éclate entre un disque de cuivre de i'™, 8 de diamètre et une pointe olivaire à la Hemsalecli (')]. L'intensité du rayonnement \ est telle (|u'une pastille de plalinocyanure de baiyum, reposant sur dn fer à lo*^™ de l'anlicatliode de l'ampoule radiogène, atteint, après 12 minutes environ, la teinte B du radiocliromomèlre X Sabourand et Noire. La plaque sensible est à 10''"' environ de l'anticatliode. Gela étant ainsi disposé, on commence l'irradiation et manœuvre l'écran prolecteur de telle façon que, sur la même plaque sensible, on ait des bandes successivement impressionnées pendant des temps croissant de quelques minutes à o,5, i ou plusieurs heures. La plaque développée au diamidophénol, fixée à l'hyposulfite de soude, lavée, séchée, est ensuite examinée par transparence au moyen d'un arc éleclrii[ue. RiJsuLTATS. — Les principaux résultats obtenus à ce jour sont les sui- vants : (') Hemsalech, Thèse de (/odorat. Pavh, '901. SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 173 i" L'opacité du cliché radiographique ne croît pas continuellement avec la durée de l'irradiation. Elle paraît subir des variations, des oscillations que des mesures en cours préciseront. 2° La comparaison des zones du cliché : zone [ij recevant l'irradiation totale, zone [2] correspondant au rayonnementy?/ire par la lamelle d'acier, est particulièrement curieuse. a. Pour une irradiation de courte durée, inférieure à 2 minutes, la zone \>\ est plus claire que [i] ; c'est ce qu'on attendait a priori. b. Si la pose plus longue est suffisante, l'opacité de [2] égale l'opacité de[i]. c. Pour une plus longue pose (10 minutes dans un essai) la zone [2], qui reçoit le rayonnement minimum, est plus opaque que la zone [ 1 ], recevant le rayonnement total; la pose croissant toujours, cette apparence persiste pour le sens, mais la différence d'opacité diminue. d. A certain moment les deux zones paraissent également opaques. e. Enfin, pour des durées d'impression encore plus longues ( i heure 3o mi- nutes, 2 heures dans certains essais), la zone [2] redevient moins opaque que la zone | ij. Remahques. — SI l'on remarque que les faisceaux de rayons X donnant les zones [1], [2] (indépendamment de leur différence qualitative résultani du radiochroïsme de la lame filtrante utilisée) diffèrent surtout quantitati- vement, on ne peut s'empêcher de rapprocher les faits énoncés ci-dessus des résultats remarquables obtenus pour la première fois en France par M. .1. Janssen(') dans la photographie du Soleil sur les plaques au gélatino- bromure. Quand un objet présente des régions à éclal différent (en l'espèce le disque solaire et sa couronne), une prolongation de l'action lumineuse amène des changements divers et en particulier le renversement des images photogra- phiques. a. Une courte pose (fraction de millième de seconde) donne un négatif ordinaire (sur le cliché le disque solaire est plus noir que la couronne). b. Une pose plus longue donne un gris uniforme : c'est le premier état neutre. c. La pose croissant encore, le cliché du Soleil présente une couronne j)lus opaque que le disque : le négatif est devenu un positif. (') Comptes rendus, 1880, t. XC, p. i/|47i et l. XCI, p. 199. I^'i ACADÉMIE DES SCIENCES. (I. En posant davantage, on retrouve un nouvel état neutre : le deuxième étal neutre. e. Plus tard, enfin, on obtient à nouvean le rapport normal des opacités : on a un négatif, mais un négatif du deuxième ordre. Ce parallélisme des aspects successifs présentés pour des irradiations croissantes par des clichés radiographiques et photographiques est inté- ressant. Il laisse supposer une similitude dans la forme des courbes de noir- cissement des plaques au gélatinobromure d'argent en fonction du temps, sous l'action respective des rayons lumineux et des rayons de Rontgen. Il peut être invoque comme un argument de plus en faveur de la nature lumi- neuse (vibrations de l'éther) des rayons \. PHYSICOCHIMlE. — Mobilité anormale des ions de quelques terres rares. Note de M. Ji'les Roux, présentée par M. J. VioUe. Les ions monovalents ont des mobilités du même ordre de grandeur (Cl : 63; Br : (iy ; Rb : 68), sauf l'ion Ii(3i8) et l'ion OH(i74). Les ions divalents ont des mobilités un peu inférieures (Zn : 46; Mg : 46; Cu : 47; Cd : 47; Ca : 5i). Les ions trivalents négatifs ont des mobilités un peu supérieures : ^[Fe(CN/J: 82; ^[Cr(CN)''J : 90. .hisqu'ici, on n'a pas pu mesurer la mobilité des ions trivalents positifs classiques (Fe, Cr, ...), à cause de la trop grande hydrolyse de leurs sels. Seuls, parmi les ions trivalents positifs, ceux des terres rares donnent des sels parfaitement neutres. J'ai cherché à déterminer les mobilités de quelques-uns de ces ions (La, Yt, Ce, Gd, Sm) par des mesures de conductibilité. J'ai opéré sur le nitrate de lanthane el sur les bromures de La, \t. Ce, Gd, Sm, aux concentrations j^, —, 7^ normales. Voici les résultats obtenus à 18°, rapportés au mercure à o" : Mobilité de l'ion positif déduite de la conduclibililé. I I I 100 200 lOOOO i(NO')^La III 112 iBr'La m 11 2, 5 ii6 J-Br^Yl iiô 116,5 ABHCe 112 iBr'Gd 91 i Bi' Sm 66 SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 1^5 On voit que ces molnlilés sont bien plus grandes que celles des ions mono- et divalents, ainsi que des ions trivalenls négatifs, sauf pour l'ion Sm, dont la mobilité est de l'ordre de grandeur de celle des ions monovalents. Ceci est très im[)ortant; ou sait en effet que les terres rares sont excessi- vement difficiles à séparer : on conçoit, d'après cette grande différence de mobilité, la possibilité de faire cette séparation soit pai- diOusion, soit par électrolyse. J'ai étudié, sur le nitrate de lanthane à -~ normal, quelle était l'influence de la température sur la mobilité de Tion f^a. A 18°, la mobilité est m; à 25" elle est i ii; elle varie donc de ~ environ par degré. Les terres rares que j'ai utilisées m'ont été obligeamment prêtées par M. G. Urbain, que je liens à remercier ici. Les bromures ont été préparés par la méthode générale de M. Bourion (Comptes rendus, t. CXLV, p. 248). RADIOACTIVITÉ. — Sur la radioactivilé des eaux de Plombières. Note de M. Axdkê Brochet, présentée par M. A. Haller. La radioactivité des eaux minérales françaises n'a fait jusqu'à présent l'objet que d'un nombre très restreint de travaux. Les plus importants sont dus à Curie et Laborde, dont les recherches ont porté principalement sur les gaz dégagés spontanément des sources; cependant quelques valeurs relatives aux eaux ont été données dans leur dernier Mémoire. Dans un autre oi'dre d'idées, MM. Moureu et Biquard ont dosé les élé- ments nobles dans les gaz spontanés d'un grand nombre de sources. Les déterminations de Curie el Laborde provenant de mesures faites quatre jours après le prélèvement des échantillons, la radioactivité réelle de ces divers échantillons devait correspondre au double environ de la valeur publiée. En effet cette radioactivité suit, comme l'émanation du radium, la loi de perte de moitié en quatre jours. 11 était donc intéressant de reprendre ces recherches aux sources pour connaître la radioactivité au moment même de l'utilisation de ces eaux véritablement vivantes. Parmi les eaux françaises, celles de Plombières paraissent, d'après les recherches précitées, les plus intéressantes par la valeur de. la radioactivité des gaz qui se dégagent. Elles le sont également par le nombre et l'impor- tance des sources. C'est à elles que nous nous sommes adressé. Nous nous sommes servi d'un électroscope Curie à feuille d'aluminium 1-75 ACADÉMIE DES SCIENCES. et micromètre, adapté par MM. Chéneveau et Labordc soit à un condensa- teur à plateau, soit à un condensateur cylindrique ( ' ). Solides. — Nos essais ont porté sur des niinérau\ (fluorine et halloysite), des sédi- ments, des matériaux divers (JDrique romaine, lames métalliques), etc. Tous ces échan- tillons présentaient une radioactivité presque nulle ou de l'ordre de grandeur de la sensibilité de l'appareil. Qdz. — Chaque gaz était recueilli au grillon de la source dans une éprouvetle gra- duée de 150'""', munie à la partie supérieure d'un robinet à trois voies. Après la mesure du volume il était séché sur de la potasse caustique et introduit dans le récipient de l'appareil dans lequel un vide partiel avait été fait. Le robinet à trois voies permettait de faire le remplissage avec de l'air sec servant au balayage du tube à polas>e. La radioactivité était déterminée par la mesure du courant produit à l'intérieur du condensateur cylindrique formé d'une part du récipient en laiton et d'autre part d'une sonde reliée directement au support de la feuille d'aluminium, les deux parties étant réunies par un bouchon d'ambre. Chaque détermination était faite d'après la mesure de la vitesse de chute de la feuille d'aluminium correspondant au courant maximum produilS heures après l'intro- duction du gaz dans l'appareil. Celui-ci avait été au préalable étalonné d'une façon identique avec de ICmanation du radium. Les résultats que nous donnons sont exprimés, comme l'avaient fait Curie et Laborde, en milligrammes-minutes pour lo' de gaz. Nous avons obtenu les résultats suivants : Tempe- Curie rature. Trouvé. et Labordc. fi nig : m uilî : m Source Vauquelin 69 i4>9 ^ -1 Source n° 3 (galerie du Thalweg). ..... . 62 i3,6 3,2 Source n° 2 (galerie des Savonneuses) .. . 28 6,1 » Eauj;. — Chaque eau était recueillie également à même le griffon de la source, dans un récipient en verre de ii5o™', muni d'un robinet à la partie supérieure et qu'on remplissait exactement à moitié. L'appareil était rapidement ramené à la tempé- rature ordinaire et vivement agité à plusieurs reprises pendant un quart d'heure. L eau cédait à l'air une partie de sa radioactivité et, d'après les expériences d'Hofmann, en retenait 10 pour 100 à la température de 20", à laquelle nous opérions. L'air ainsi radioactive était traité comme un gaz. Nous avons obtenu les résultats suivants : ,, . Tempe- Curie rulurc. Trouve. et Labordc. u m'é ; m nis - ni Source Vauquelin 69 o,84 0,22 Source du Robinet romain 70 o,[\o » Source des Capucins 46 2,o3 o,46 Source n° 1 (galerie des Savonneuses). . 22 0,70 » Source n° 2 (galerie des Savonneuses). . 28 1,29 » (') Ces appareils seront décrits d'autre part; nous donnerons également la biblio- graphie et quelques renseignements complémentaires sur nos recherches dans un autre Mémoire. SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. I-t Nous avons en outre constaté, par trois mesures successives, que l'éma- nation extraite de l'eau de la source des Capucins subit bien, comme l'éma- nation du radium, la perte de l'activité de moitié en 4 jours. Ajoutons eniin que l'eau des sources non minérales et l'eau de la ville sont assez for- tement radioactives. Nous avons également fait la remarque que, tandis que les sources chaudes de la galerie du Thalweg ont conservé la même température que celle indiquée par Jutier ('), la température des sources tempérées de la galerie des Savonneuses s'est élevée de quelques degrés. Les analyses de Lefort ('), en ce qui concerne les eaux de Plombières, ont établi qu'il existe une relation entre la température de chaque source, le degré de minéralisation de l'eau et la composition des gaz spontanés. D'après les valeurs que nous publions, la radioactivité fait exception tout au moins en ce qui concerne les eaux elles-mêmes. Une étude plus com- plète permettrait probablement de tirer des conclusions intéi^essantes à ce sujet. Nos recherches confirment donc ce point déjà établi que, contrairement à l'opinion souvent émise, il n'y a aucune relation entre la radioactivité des eaux et leur température. CHIMIE MINÉRALE. — Dissociation par l'eau des chlorures doubles de dimer- curiammoniuni el d' ammonium. Note de M. H. Gaudechox, présentée par M. A. Ditte. Les deux conqaosés étudiés sont l'ancien chloramidure de mercure AglI'HgCl d'Hoffmann et Marburg, que Rammelsberg et Pesci consi- dèrent comme un sel double AzHg-CI . Azir'Cl, et l'ancien précipit.' blanc fusible IlgCP . 2 AzH' formulé par Rammelsberg AzHg- Cl . 3 AzH' Cl. De nombreux auteurs se sont occupés de la constitution de ces deux corps. En dehors de toute hypothèse, je rapporterai les faits observés dans Faction de l'eau sur ces composés. Action de l'eau au voisinage de la température ordinaire : i" Sur AzHg-CI. AzH'CI. — André a montré qu'un lavage prolongé de ce com- posé par l'eau élimine AzH'CI et conduit à l'hydrate y\zHg-ClH-0. Pour (') Jltikk et Lkfoht, Etudes sur les eaux mincrales et tliennales de Ploinbii'-res, 1862. Paris, J.-B. Bailiière. C. n., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N° 4.) 23 178 ACADÉMIE DES SCIENCES. préciser ce mode de décomposition, j'ai examiné si léquation (i) AzHg-^CIAzH'Clsol.4-ir-O^AzHs^CI,IIM3sol.+AzH-Cldiss. est limitée, pour une température donnée, par une concentration constante de la solution de AzH^ Cl. On a, en effet, trois composants répartis en quatre phases, ce qui con- stitue un système univariant. En fait, ou constate que la phase liquide con- stituée par AzHH_]l dissous a une concentration constante pour une tempé- rature donnée, tant que cette phase demeure en présence d'une petite (|uaiitité de la phase solide AzHg-Cl . AzH'Cl. A i5" la concentration de la pliase liquide eu équilibre correspond à o^o^oii de AzIi^'Cl pour 100"°' H-0; à 27" la concentration de la phase liquide en équilibre correspond à o""',02o de AzH* Cl pour 100™°' H^O. Dans un tel système condensé c'est cette unique concentration qui déter- mine la constante d'équilibre de l'expression générale ï]«Log(] = R. La décomposition plus avancée qui résulte de l'élévation de température est en accord avec la loi du déplacement de l'équilibre par variation de tem- pérature. J'ai en effet constaté que la fixation de AzH^CI sur AzlIg-CHI-(_) se fait avec un dégagement de chaleur notable. 2" AzHg-^Cl. 3AzH'Cl. — Ce composé constitue également avec l'eau un système univariant; on constate ([ue sa décomposition est limitée par la concentration en AzII'Cl de la solution pour une température déterminée conformément à l'équation d'équilibre (2) AzHg-C1.3AzIl'Gisol. ?i AzH;;M:i.Azri'Clsol.-f-2AzII'GI(liss. (_)n trouve : A l'i", conceiilralion de la phase liquide a l'équilibre, o^^'iôS pour loo"'"' de II- O; A 27° » » o™°',84 pour 100'"°' de II- O. Cette concentration est notable, elle varie également avec la température conformément à la loi du déplacement de l'équilibre. Ces dernières détermiiKitions ont été faites avec des compositions moyennes des deux phases solides réunies comprises entre AzHg^Cli.2AzH'Ci el AzHg2Cl2.8AzH*CI. La concentration constante pour une température donnée ainsi obtenue démontre la non-existence du composé AzHg- Cl. 2 AzH'Cl signalé par certains auteurs et qu'on peut considérer comme un mélange des deux phases SÉANCE UU 27 JANVIER 1908. 17g solides du système (2). Celle vérificalion n'était pas inutile, étant donnée la nature amorphe de ces composés. 11 est à noter que, dans la phase liquide du système (i), il n'y a qu'une trace de mer- cure dissous, ce qui tient à la quasi-insolubilil(- du composé A/,[lg-CI dans la solution diluée de AzH'Cl. Dans le système (y) au contraire, on trouve une petite quantité de mercure en solution, ce qui est atlribuable à une léyère solubilité du corps AzIIg-Cl ou de ses composés a\'ec AzII'Cl dans la solution de AzH'CI; de sorte qu'en réalité la phase liquide contient environ 1-, 2 de AzUg-CI par litre à i5", quantité relative- ment faible, mais non négligeable. J'ajouterai que dans les mêmes conditions de température (i5'>), le composé AzHg-Cl.SAzH'CI ne se combine plus à AzII'Cl. Mis en contact avec des solutions de plus en plus concentrées de AzH'CI, ce corps ne change plus de composition. Tant que n'apparaît pas la phase Azll'Cl solide, on reste en présence d'une seule phase solide et le système est bivariant; on constate simplement une solubilité croissante de AzUg-CI à mesure que la concentration du sel ammoniacal croît. Les données précédentes donnent une indication sur les concentrations à réaliser pour la préparation de ces deux corps. Action de l'eau à 100". — Si l'on opère au voisinage de 100" le mode de décomposition des corps étudiés change de domaine. C'est la réaction inverse de celle de leur formation qui intervient alors suivant l'équation : (3) AzHg'-Cl-i-3AzH''CI = '!HgC12-i-4AzH^ En réalité, le phénomène est plus complexe (|ue ne l'indique cette équation. Pour constater cette décomposition, il est nécessaire de dissoudre les composés AzHg-^CIAzlI*CI ou \zl!g=CP.3AzH>CI dans une solution de Azll'Cl (normale par exemple); on constate alors qu'à l'ébulli- tion il se dégage 4Azir* et l'on trouve en solution le mercure à l'état de HgCl- qu'on peut séparer sous forme de chlorure double de mercure et d'ammonium, ancien sel Alembroth des alchimistes. Ce mode de décomposition est réversible. La concentration en Azll' qui limite la réaction est faible et difficile à préciser. Le même fait s'observe avec le composé AzHg^ClH-0 en jirésence du Azll'Cl à l'ébullition. Mais, si l'on opère avec le composé AzHg-ClllM) seul, on constate avec le dégagement d'ammoniaque, la production simultanée de chlorure mercurique et d'oxyde de mercure. Suivant l'équation (4) 2AzHg'Clll-^0 + 2H20=:2AzlF-1-llgCl-H-3HgO.. De telle sorte que, dans l'action de l'eau à l'ébullition sur les composés AzHg^CI. Azll'Cl et A/,llf;'-C1.3Azll»CI, ce sont les deux réactions (3) et (4) qui interviennent. l8o ACADÉMIE DES SCIENCES. De cet ensemble de faits il résulte : i" Que les composés A7.1lg-CI.A/JI*Cl AzIIg^Cl.SAzH^Cl en présence de Feau à la température ordinaire se comportent comme de véritables sels doubles, ce qui autorise Thypothèse faite sur leur constitution par Rammelsberg etPesci, sous la réserve que les données tliermochimiques relatives au composé AzHg-Cl . AzHM 11 en particulier indiquent que le groupement AzH'Cl est uni au groupement AzHg-Cl avec mise en jeu d'une quantité d'énergie plus forte que celle qu'on observe habituellement dans la formation des sels doubles : ce qui permet de supposer l'existence de radicaux complexes au sein de cette molécule. Il est d'ailleurs à noter que cette décomposition est limitée dans ce composé AzHg- CI. Azt!"* Cl par une concentration très faible de la solution en cldorure d'ammonium. 2" Qu'en présence de l'eau à l'ébuUition le radical AzHg- tend à se dis- loquer en donnant ses composés générateurs : AzH% IlgCP et HgO ; comme je l'ai observé dans le cas de la base de Millon, ce qui tend à généraliser cette notion de l'instabilité du radical hypothétique AzHg- dans ces condi- tions. CHIMIE ORGANIQUE. — Établissement de la formule de constitution de la fénone. iSote de MM. L. Bouveailt et Levallois, présentée par M. A. Haller. Un grand nombre de travaux ont été publiés sur la fénone C'E^'^O, acétone cyclique extraite de l'essence de fenouil, et sur ses d(''rivés: malgré cela, sa constitution n'a jamais été établie. Deux formules se partagent la faveur des chimistes : CtP I G /|\ • Cil- ' \co Cli^ G H CH GH^ = / GO GlI - GH' Gll Cil SÉANCE DU 27 JANVIER 1908 181 la première est due à M. Seinmler, la seconde, la plus ancienne en date, à M. Wallach. Récemment, M. Semmler {D. ch. Ges., t. XXXIX, p. 2377; ^"''- ''^"^• c/n'm., 4* série, t. Il, p. 1 127) a montré que Tamidure de sodium se fixe sur la fénone dissoute dans le benzène en donnant un dérivé sodé que l'eau décompose en soude et une amide nouvelle qu'il a appelée dihydrofencholèn- amide. Sans faire aucune hypothèse, on peut représenter ces deux réac- tions successives par les équations \AzH^ C»H'«gC^'^„.,-+- H-0 = NaOH + C'H'"- CO - \z\\\ \AzH- La fénone est une acétone saturée se rattachant à un carbure (Jl'MI", par conséquent bicyclique; le nouveau produit est l'amide d'un acide C'H" — CO-H qui est également saturé, se rattachant à l'hydrocarbure G" H"* qui ne peut être que monocyclique; il faut donc que la fixation d'ammoniaque, qui a donné naissance à la nouvelle amide, ait eu pour résultat de rompre l'une des deux chaînes continues dans la molécule de la fénone. Nous avons Irailé celle amide par le brome et la soude (méthode d'IIofmann) dans le but d'obtenir Famine C'H"AzH2 que nous appelons Vaminoapofénane ou apo- fénylamine. On obtient, dans ces conditions, au lieu de l'aminé attendue, l'urée symétrique qui en dérive, la diapofényliirée /AzH — cni" \AzH — CH"' composé très bien cristallisé, peu soluble dans l'alcool, fondant à i6S"-i69°. Cette urée, chaulTée avec de l'acide sulfurique à 5o pour 100 bouillant, se décom- pose intégralement suivant l'équation CO(AzHC'H")2+SO*I12=C02-l-Sn'(AzH*)2-+-2G"H"\ L'hydrocarbure G'I1"^-hH = 0, Vapofénène. est un liquide à odeur terpénique, bouillant à i43° à la pression ordinaire r/J = 0,812, ai,= 62°, c'onnant, avec le gnz chlorhydrique en solution alcoolique, un chlorhydrate bouillant à 60° sous 8""", Cette formation d'hydrocarbure luontre que l'aminoapofénane est dé- composée par l'acide sulfurique bouillant avec arrachement d'ammoniaque, l82 ACADEMIE DES SCIENCES. ce qui rend 1res probable que le groupement AzH- y était allaché à uu atome de carbone tertiaire. Nous avons o>cydé à froid l'apofénène au moyen du permanganate de potassium neutre. Du mélange acide ainsi obtenu nous avons isolé, par le moyen de sa semi- carbazone, un acide cétoni(|ue répondant à la formule G'-'II'MJ^. Celle seniicarbazone, fondant à 1750-177'', est peu soluble dans l'alcool; on en régénère facilement l'acide correspondant par Irailenient à l'acide chlorliydrique bouillant. Cet acide cétonique contient le groupement COCH^; traité par le brome et la soude, il se transforme inté- oraleraenl en bromofornie et en acide bibasique qui a pu être identifié avec Vacide ^-isopropylglntari(]i(e et qui fond à 100". L'acide bibasicjue étant de formule symétrique, l'acide acétonique CH'H)' ne peut avoir pour constitution que CIF— CO-Cir--CIl — CH^— COMI. I CH /\ CH' CIP Celle de l'apofénène s'en déduit immédiatement, l'oxydation de cet hydro- carbure pouvant être représentée par l'équation CH» CH' \/ CH I CH CH2/\,CH= CH CH' CH» ■ \/ CH I Cil CH^/ C\\- •0^: =!C ~ CH» Apoféncne. CO^H CO - CH^ L'aminoapofénane, ne différant de l'apofénène que par AzH' en plus et possédant son groupe AzH-. lié à un atome de carbone tertiaire, aura pour constitution CH' CH' \/ CH I CH CH^/ CH^ CH' AzH^ xClF SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. l83 ce (jui impose pour la dihydrofenchènamide de Seinmler la formule CH 1 CH CH^/\CH2 CJI-- ,/GO — AzH^ '\C1P Cette formule est précisément celle que Semmler a donnée à ce corps et qu'il a déduite de ses formules de la fénonc : les deux formules CH' CH' \/ G |\ CH \ CH-2./\CH-^\cO CH' I C et CH^^ CH^ CH' C — CH' \ / CH co ,/CH' '\CH-' sont, en effet, identiques. Cette série d'expériences élimine définitivement la formule de Wallach et donne à celle de Semmler une très grande vraisemblance. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'essence de Magnolia Kobus D. C. Note de MM. Eue. Charabot et G. Laloue, présentée par M. Hallei-. Celte essence a été obtenue par distillation des rameaux d'un arbre du Japon. En 1903, un examen sommaire en a été fait qui a conduit à celle conclusion, que l'odeur fait présumer une teneur élevée en safrol et que, de plus, le produit renferme de faibles quantités de citral (Schimmel, Bull., octobre iç)o3, p. 82). L'essence que nous avons étudiée possédait les caractères suivants : Pouvoir rotaloire (pour une épaisseur de ico""'") .... — i°2o' Densité à 1 5° o , 1)432 Soluble dans P°' d'alcooi à 90°, opalescence par addition de 3~"' d'alcool. lS4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Nous avons opéré sur loos, en vue de l'extraction du cilral (agitation pendant 6 lieures avec une solution de 35os de sulfite neutre de sodium et de i5os de Isicarbo- nale de sodium dans 35oo""' d'eau). Nous avons obtenu les résultats suivants : Poids de la portion non combinée 85», o (titrai calculé par différence i4")5 Proportion de citral dans l'essence 1^,5 p. loo Aldéhyde régénérée 6", i Ce dernier composé est complètemenl inactif et s'identifie d'une façon parfaite avec le cilral, ce qui confirme les résultats indiqués plus haut. I^e résidu de l'extraction du citral possède une odeur anisée et une saveur sucrée. Nous en avons soumis 5o~ à la distillation fractionnée et obtenu dans une première opération : I. De 190° à 2o5° : 19^', 5; o(d = — 2° 10'. II. De 2o5° à 222° : 178; y.i, = — i°44'- III. De 222° à 23.5° : 17-. IV'. Résidu. Sur une autre portion de l'essence privée d'aldéhydes, nous avons dosé les étiiers ainsi que l'alcool total, et trouvé : Pour 100. Teneur en éther de la portion non aUléliydique de l'essence (en CH^— COOG>''H'") 0,8 Teneur en éther de l'essence primitive 0,7 Teneur en alcool (exprimée en C"'H'*0) de la portion non aldé- hydique de l'essence 6-6 Teneur en alcool de l'essence primitive 5,6 Des fractions 111 et IV ou a isolé, par de nouvelles rectifications, une partie bouil- lant à 23o°-232°. Celle-ci possède nettement l'odeur el la saveur sucrée de l'anélliol ; elle se solidifie par refroidissement, mais il a été impossible d'élever son point de fusion jusqu'à -1-22°, probablement à cause de la présence d'un peu d'estragol, |iiin- cipe qui paraît exister surtout dans la fraction II (on observe, en effet, un arrèl aux e.ivirons de 2 i5°). y pO ( 'H ( H '' ( \ ) L'idenlilication avec l'anéthol, CH''^ ., „~, ' ' ;,(,ducom- \OL.n-' (-\) posé solide bouillant à 2'3o°-232° a éli' effectuée de la façon suivante : 1. On a oxydé 5? du produit au moyen d'une solution portée à la température de 5o° et renfermant 25» de bichromate de potassium et 5o*-' d'acide sulfurique pour 100^ d'eau. On a agité, laissé refroidir, décanté, lavé à l'eau le dépôt solide, enfin purifié celui-ci par deux cristallisations dans Tenu bouillante. La saturation de o?,i79 de SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. l85 l'acide ainsi isolé a exigé a''™', 35 de potasse demi-normale; on en déduit, pour le coef- ficient de saturation (nombre de milligrammes de KOH nécessaires pour saturer 18 d'acide), le nombre 867,6. La théorie indique 368,4 pour l'acide anisique C»H*0'. Ces deux nombres sont aussi concordants que possible. Le point de fusion de l'acide en question est bien 184", c'est-à-dire celui de l'acide anisique, CHK ' ' \OGH' (4)' 2. En ajoutant du brome en solution chloroformique au produit à identifier, dissous lui-même dans le chloroforme et refroidi, on a obtenu, après évaporation spontanée du chloroforme, une huile brune qui, par addition d'un peu d'éther de pétrole, s'est prise en masse. On a fait cristalliser ce produit dans l'éther de pétrole et obtenu ainsi des aiguilles blanches, fusibles à 660-67°, dedibromure d'anélhol, „j „ , /CH Br - CH Br - CH' ^ " \OCH^ Vanéthol se trouve donc dans l'essence de Magnolia Kohiis D. C. (Kobushi), dont il est le principal constituant. En résumé, l'essence de Kobushi renferme notamment du aVra/ (environ i5 pour 100) et de Vanéthol. MINÉRALOGIE. — Sur le Volcan du Siroua {And- Atlas marocain) ( ' ). Note de M. Louis Gentil, transmise par M. A. Michel Lévy. Le Djebel Siroua forme un massif puissant situé au sud du Haut-Atlas marocain et qu'il faut considérer comme la naissance d'une chaîne moins importante, l'Anti-Atlas. 11 a été contourné à grande distance, en 1862, par l'explorateur allemand Rohlfs, et c'est en 1871 que le voyageur anglais Hooker vit de très loin, du Djebel ïiza, sommet élevé du Haut-Atlas, la chaîne méridionale à laquelle il a donné le nom d'Anti-Atlas et, dans l'Est, le Siroua. Von Fritsch (1872) aperçut du Tizi n Tar'rat « une haute crête montagneuse couverte de neige ». Mais c'est au vicomte de Foucauld que revient l'honneur d'avoir donné sur ce massif les renseignements les plus intéressants et de l'avoir désigné sous son vrai nom. L'illustre explorateur français a, en i883, vu le Djebel Siroua à des distances de 60''™ à 100'"". J'ai eu la bonne fortune, en 1903, lors de ma collaboration à la Mission du Comité du Maroc (Mission de Segonzac), de pouvoir explorer ce massif qui constitue un nœud orographique de premier ordre. Indépendamment (') J'exprime ici ma vive gratitude à M. A. Michel Lévy, qui m'a facilité, avec la plus grande bienveillance, l'étude chimique des roches qui font l'objet de cette Note. C. R., 190S, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 4.) l[\ l86 ACADÉMIE DES SCIENCES. de la jonction qu'il établit entre le Haut-Atlas et l'Anti-Atlas, en effet, il sépare les sources de l'Oued Sous de celles de l'Oued Draa, et son point culminant, dont j'ai pu mesurer approximativement l'altitude, s'élève à 33oo™ environ. Je me propose, dans cette Note, d'4ludier la composition et la structure géologique de cette imposante montagne. Le Djebel Siroua forme un vaste volcan sur l'âge duquel je ne saurais me prononcer, à cause de l'absence de terrains tertiaires au contact, mais que je considérerais volontiers comme néogène en me l'eportant à sa forme et à son état de conservation. D'épaisses coulées de laves et des tufs de projec- tion, traversés par des dykes, forment l'appareil externe du volcan qui repose sur un socle cristallin, vaste pénéplaine dont j'étudierai prochaine- ment la composition lithologique. Les déjections du Siroua se succèdent sur une puissance totale de plus de looo'"; elles recouvrent une vaste super- ficie que mes constructions cartographiques me permettent d'inscrire dans une circonférence d'au moins 20'"" de rayon, et leur composition minéralo- gique parait, dans l'ensemble, assez homogène. Les roches du Siroua peuvent se grouper en deux séries, l'une trachytique, l'autre phonolitique. Les types trachyliques sont assez variés. Le plus fréquent d'entre eux est un Ira- chyte à biotiie rappelant, par son aspect, les irachytes du Puy de Sancy, dans le massif du Mont-Dore. 11 montre, au microscope, des phénocristaux d'apatite et de sphène, rarement de zircon, de la magnétite, de la biolile en voie de résorption, de la sanidine; la pâle est constituée par une association de microliles de magnétite et de saitidine englobés dans un peu de matière amorphe. J'ai recueilli, en outre, un tracliyle à biotite et aiigile, un Irachyle augilique à biotiie et pyroxène, un tra- chyle à biotite et haiiyne, un tracliyte essentiellemeiU feldspatliique, sans éléments ferrugineux. Il convient encore parmi toutes ces roches, caractérisées par leurs silicates ferrugi- neux ou par la présence de riiaiiyne, de séparer toutes celles qui renferment, à côté de la sanidine, un feldspath triclinique représenté par de Vanorlhose, plus rarement par de Voiigoctase ou par ces deux feldspatlis réunis. Enfin, à côté de ces roches tracliytiques franchement cristallines, je puis citer de belles obsidiennes à phénocristaux de sanidine, de biotite, à'aiigite dont le verre brun montre de belles cassures perlitiques, des brèches trachyliques, des lufs résul- tant de l'agglomération de cendres très vitreuses, etc. L'analyse chimique du Irachyle à biotite a donné les résultats suivants : o,83 TiO-; 64,96 SiO-; 17,80 Al-O^ 2,69 Fe^O'^; 1,22 FeO; 1,08 CaO; 1,09 MgO; 4,90 K-O; 5,65 Na'O; 0,22 P-0\ Total, 100, 43. Perte' au feu, 0,62. Les paramètres magnétiques, calculés suivant la méthode de M. Michel Lévy, iiidicpent un magma sycnitique, méso-potassique, méga- alumineux, ferromagnésien et micro-calcique. SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 187 Le type phonolitique est uniformément constitué par une roche très compacte, foncée, offrant des phénocristaux ne dépassant guère i"" à 2"°'", dans une pâte abon- dante. A.U microscope on observe, au premier temps, de rares baguettes A^tpalile, de grands cristaux à^ liaiiyne, de la sanidine maclée (loi de Carisbad), enfin, de grands cristaux assez rares à^œgyrine et à^augite œgyrinique. La pâle du second temps ren- ferme les mêmes éléments minéralogiques accompagnés àe néphéline et d'une quantité variable, mais relativement faible, de matière vitreuse. Les pyroxènes ont leurs bords di'cliiquelés et, à létat microlitique, ils forment souvent une auréole autour de l'haiiyne et de la sanidine en grands cristaux. La structure est entrecroisée dans le cas des échantillons compacts, tandis qu'elle ofl're une fluidalité très marquée dans les types fissiles, rappelant les plus beaux phonolites connus. L'haiiyne et la néphéline, qui abondent dans la pâte, sont disséminées ou groupées autour des phénocristaux de pyroxène. L'analyse chimique du phonolile à haûyne et œgyrine du puits d'Anou n Daousderm indique (') : o,iS TiO' ; 59,20 SiO- ; 20,40 Al'O^; 2,o3Fe-0^'; 1,09 FcO; 0,82 CaO; i,4o]VIg"0; 5, 02 K^O; 8,22Na-0; 0,20 Cl; traces de P-0'; perte au feu, a, 06. Total, 100,68. Cette composition correspond à un magma éléolitique, méso-potassique, méga-alumineux, magnésien-ferreux et micro-calcique. La composition chimique des deux types extrêmes que j'ai soumis à l'a- nalyse, liés entre eux par le trachyte à hiotite et haiiyne, montre qu'on se trouve en présence d'une même province pétrographique, caractérisée par des roches riches en alcalis. CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches sur la pulpe dite farine de Nette. Note de MM. A. (joris et L. Crétk, présentée par M. Guignard. La farine de Nette (ou Nété ou Néré), produite par le fruit du Parkia biglobosa lienth. (Légumineuses, Mimosées-Parkiées), a été signalée par tous les explorateurs comme une nourriture très appréciée des indigènes de l'Afrique tropicale; c'est d'ailleurs à tort qu'elle porte ce nom de farine, car elle ne contient pas d'amidon; il faut la considérer comme une pulpe qui se forme au fur et à mesure de la maturation de la gousse, et dans laquelle sont noyées les semences; d'autres genres de la même famille, les genres Cassia et Tamarindus par exemple, fournissent des fruits de même apparence : mais, alors que dans ces deiMiiers la pulpe est compacte et (') Les deux analyses ci-dessus ont été faites par M. Pisani. l88 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'uric consistance d'extrait, elle est au contraire chez le Parkia, sèche et friable à la maturité. Composition. — L'analyse de cette pulpe, telle qu'elle nous est parvenue récemment d'un envoi de M. Caille, collaborateur de M. Aug. Chevalier, nous a donné la compo- sition centésimale suivante : Pour 100. Eau 4,90 Cendres 4 . 96 Phosphates o,383 (en P^O») Az total 0,624 Substances soiubles dans CS- 1 ,3o » dans l'alcool. . 66,67 » dans l'eau. ... 72,00 Les substances soiubles dans les dissolvants des corps gras, le sulfure de carbone par exemple, se présentent sous l'aspect d'une masse jaune rougeâtre, de consistance butyreuse, d'une odeur rappelant celle de la pulpe, mais de façon beaucoup plus intense, et parsemée de cristallisations aiguillées. Saponifiée par la soude alcoolique, la solution alcoolique de savon obtenue, privée de tout excès de soude par un courant d'anhydride carbonique, fut desséchée puis épuisée à l'élher, pour isoler le savon, insoluble dans ce solvant. La solution éthérée, évaporée à sec, reprise par l'alcool absolu bouillant, abandonne par refroidissement un résidu qui, après purification, se présente sous la forme d'un produit cristallisé, blanc, fusible à iSS", fournissant les réactions de Snlkowski et de SchifTet qui est, par consé- quent, une cholestérine, dont le pouvoir lotatoire au = — 26° en solution chlorofor- mique. Les acides gras séparés, provenant de la décomposition du savon, n'ont pu encore être étudiés, par suite de la trop petite quantité de matière isolée. Les matières soiubles dans l'eau se répartissent en deux groupes, suivant leur solu- bilité dans l'alcool. Nous allons les étudier, en commençant par celles qui sont inso- lubles dans ce dernier véhicule. Si l'on traite une macération de pulpe par 2'°' ou 3*"' d'alcool, on en précipite une matière gélatineuse transparente, qui, lavée à l'alcool-éther, puis séchée, présente, en solution, tous les caractères des pectines. Elle précipite (ou donne une gelée transpa- rente, suivant le réactif employé) avec l'eau de chaux, l'eau de baryte, la pectase (suc de carottes), les acétate et sous-acétate de plomb, les sulfates d'ammoniaque et de magnésie, le perchlorure de fer, la soude diluée, suivie d'une addition d'acide chlorhy- drique pur. Son pouvoir rotatoire, cendres déduites, est dextrogyre et 1res élevé, 4-226°. Traitée par l'acide azotique de densité i,i5, elle fournit de l'acide mucique; le liquide distillé provenant de son traitement par l'acide chlorhydrique de den- sité 1,06 renferme du furfuroi en abondance. Elle ne diilere donc en rien des pectines déjà étudiées. Il reste à déterminer la nature du deuxième groupe, comprenant les substancesjso- lubles dans l'eau et dans l'alcool. SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 189 La poudre, déjà épuisée au sulfure de carbone, est lixiviée au moyen de l'alcool à 90°. Ce véhicule est susceptible d'entraîner en solution 668,70 pour 100 de substance. Cet extrait alcoolique est à peu près uniquement constitué par un mélange de sucres. Heckel et SchlagdenhaufTen ont déjà mentionné ce fait, et avaient indiqué que la farine de Nelté renfermait 33, 02 de glucose et 7,87 de sucre interverti. Nous sommes arrivés à des résultats bien différents. En effet, en reprenant notre extrait sirupeux par l'alcool à 85° bouillant, et aban- donnant le liquide à lui-même, nous avons pu obtenir une grande quantité décris- taux, qui, séparés du liquide, séchés et purifiés par une nouvelle cristallisalioii, possèdent les caractéristiques suivantes : Si l'on prend is de ces cristaux séchés à 100° et qu'on les dissolve dans loo"'"' d'eau, on obtient un liquide, ne réduisant pas la liqueur de Fehling, et donnant une dévia- tion polarimétrique à droite de + i°i8'. Cette solution intervertie réduit une liqueur de Fehling titrée à o,o5 de sucre interverti pour 10™', dans la proportion de 5"'"',^ de liqueur sucrée pour lo'^'de Fehling. Elle donne, de plus, une déviation de — o''24' au polanmètre. Une solution de saccharose pur, soumise au même examen, donne- rait : avant interversion H- i<>3o', après interversion —o°2r>',2; elle réduirait la liqueur de Fehling dans la proportion de à"^' pour 10'=™° de Fehling. On peut donc déduire de ces essais que le corps ainsi retiré à l'état cristallisé est du saccharose. L'étude du liquide alcoolique d'où proviennent ces cristaux nous a amenés à conclure à la présence de trois sucres, saccharose, glucose et lévulose, dans les proportions de : saccharose 25 pour 100 environ, glucose et lévulose 20, 5o. Il semblerait qu'avec le temps la proportion de saccharose diminue dans la pulpe, car des échantillons anciens nous ont donné des poids bien plus faibles de saccharose. Il est très probable que Heckel et Schlagdenhauifen ont analysé une farine ancienne dont le saccharose aurait été complètement interverti. Notre examen portait sur une pulpe vieille à peine de deux mois; il y a lieu de supposer que l'analyse d'une farine faite sur place aussitôt la cueillette donnerait une quantité de saccharose encore plus grande. Quoi qu'il en soil, le fait important de cette étude est d'affirmer la véri- table valeur alimentaire de cette pulpe assez riche en matières grasses, en phosphates, et surtout en sucres. Nous devons même attirer l'attention sur ce fait, digne de remarque, que cette matière première est la plus riche en saccharose que nous connaissions : la pulpe de betterave ne reuferme que 18 à 20 pour 100 au maximum de saccharose, la canne à sucre un pour- centage, en moyenne, égal, tandis cp'ici ce chiffre s'élève à plus de 25 pour 100 et qu'il est peut-être beaucoup plus élevé dans la farine fraîche- ment récoltée. Si la farine ou pulpe de Nette peut être produite en quantité considérable en Afrique occidentale, ce produit est susceptible de nom- breux usages industriels. igo ACADEMIE DES SCIENCES. PHYSIOLOGIE. — Sur le rôle érythrolytique de la rate chez les Poissons. Note de M. Richard Blumenthal, présentée par M. Yves Delage. L'étude, faite au mois d'août dernier ('), à la station biologique de Roscoff, des rates de Poissons adultes (-) des espèces indiquées ci-dessous, a permis de mettre en lumière les faits suivants : Espèces étudiées. — A. Sélaciens : Raja, Scyllium. — B. Téléostéens : Conger, Solea, Cottus, Zeus, Motella, Tachyrus, Ammodyles. Apteryna. Résultats. — A. Chez les Sélaciens, la rate présente l'aspect d'un feu- trage de cellules distribuées à travers la trame délicate de l'organe sans ordre apparent bien manifeste. L'organe donne l'impression d'un tissu em- bryonnaire. Il y a des foyers uniquement constitués de globules blancs; il ne s'en trouve pas formés par des globules rouges. Les mitoses sont rares. Par places, on constate une dégénérescence pigmentaire des globules rouges, jusqu'à leur réduction en pigment ferrique. Les débris sont phagocytés par des macrophages. Nulle part il n'existe de conglomérats d'érythrocytes détruits. B. (]hez les Téléostéens, une structure plus spécialisée s'affirme au niveau de la rate. La charpente fibreuse y est plus apparente; les territoires pulpaires, sanguins, s'y délimitent déjà de traînées leucoblastiques qui s'organisent. L'aspect embryonnaire s'efface. Indistinctement, chez toutes les espèces étudiées, se trouvent des noyaux volumineux de destruction des globules rouges. Leur dimension est analogue à celle des corpuscules de Malpighi de la rate des Mammifères. Les débris de pigment hématique sont disloqués, englobés et détruits par les cellules macrophages. Il est à remarquer que souvent la dégénérescence des érythro- cytes débute dans les vaisseaux spléniques. Les mitoses font défaut. Conclusions. — Quel que puisse être le rôle de la rate chez les Poissons (') La rédaction de celle Note préliminaire s'est trouvée retardée par suite de circonstances indépendantes de notre volonté. Les faits constatés et les conclusions auxquelles nous avons abouti ont été exposés devant M. le professeur Delage le 27 août 1907. (2) Nous insisterons dans le travail in extenso sur les précautions prises et la tech- nique employée. SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 19I au point de vue de la formation des globules blancs (question qui nous occupe en ce moment), nous croyons pouvoir affirmer que, loin de former des globules rouges, la rate des Poissons est normalement le lieu de leur destruction. PHYSIOLOGIK. — Modifications du sang provoquées par l'injection d'atropine ou (le peplone par le canal cholédoque. Note de MM. Doyo.v et Cl. Gauiii'R, présentée par M. Dastre. I. Certaines substances déterminent l'incoagulabilité de sang lorsqu'on les fait pénétrer dans l'économie; in vitro, elles sont sans action. Nous avons observé que la méthode la plus sûre pour déterminer l'incoagulabilité est d'injecter le poison dans le canal cholédoque. II. Doyon et Karelï'ont démontré que ra/ro/>/«e( sulfate neutre) produit, chez le chien, l'incoagulabihté du sang, la baisse de la pression artérielle et la narcose, lorsque le poison est injecté dans une veine mésaraïque à la dose de 0,01 par kilogramme d'animal. Le sang des veines sus-hépatiques devient incoagulable avant le sang artériel. Injectée dans une veine de la circulation générale ou additionnée au sang in vitro, l'atropine est sans action, même à des doses très supérieures. Même injectée dans une mésaraïque, l'atropine n'agit cependant pas d'une façon constante. Nous avons constaté que le poison détermine par contre régulièrement l'incoagulabilité du sang et la baisse de la pression artérielle (et la narcose) lorsqu'il est injecté dans le canal cholédoque à la dose de 0,01 par kilogramme d'animal. Dans une veine de la circulation générale l'atropine n'agit qu'à de très hautes doses (0,1 par kilogramme d'animal). III. On enseigne que, pour déterminer l'incoagulabilité du sang, la baisse de la pression artérielle et la narcose, la peplone doit être injectée dans les veines. Nous avons constaté que la peptone (de Witte) détermine ces phé- nomènes même à la dose de 0^,01; os,oo8 par kilogramme d'animal si la substance est injectée dans le canal cholédoque. Avec une dose de oê,oo5 on détermine déjà pendant un court moment une baisse de pression et un retard dans la coagulation. IV. Les faits que nous publions viennent à l'appui de l'intervention du foie dans les modifications du sang provoquées soit par l'atropine, soit par la peptone. rga académie des sciences. PATHOLOGIE. — Piroplasmose bacilli forme bovine observée dans les environs d' Alger. Noie de MM. H. Soulié et G. Uoig, présentée par M. La- veran. Si Ton en juge par la similitude des symptômes, cetle maladie est très répandue en Algérie, où elle cause de très grandes pertes. Elle affecte toutes les races bovines, aussi bien les races délicates importées que les races rus- tiques indigènes. Elle fait son apparition discrètement au mois de mai, aug- mente graduellement d'intensité pendant l'été, diminue peu à peu en automne et disparaît au cours de l'hiver. Elle sévit particulièrement dans la plaine de la Métidja; elle est rare ou absente sur les coteaux du Sahel. Elle affecte trois formes cliniques : suraiguë, aiguë, chronique. Dans la /orme 5M/'«j^wë, le début esl jjiusque; la fièvre devient rapidement très élevée, atteignant t\i°\ l'animal perd l'appétit, a une soif ardente; l'intérieur des oreilles prend une coloration jaune safran ; la conjonctive et la muqueuse buccale ont souvent une coloration ictérique; la constipation est la règle; l'urine se trouble et devient foncée, quelquefois rouge sang; dans ce dernier cas, elle contient de l'hémo- globine. La mort est la terminaison fatale; elle arrive généralement du quatrième au cinquième jour. Les débuts de Va forme aiguë passent presque toujours inaperçus. Une fois caracté- risée, la maladie se traduit par les signes suivants : l'appétit diminue, le poil se pique, l'animal maigrit, la rumination cesse. L'urine se trouble, mais ne prend pas une teinte foncée. Dans les cas observés, elle ne contenait pas d'albumine, de bile, ni d'hémoglo- bine. La fièvre oscille entre Sg" et ko°. L'intérieur des oreilles est jaune safran; les muqueuses conjonctivale et buccale sont pAles. Les forces diminuent rapidement et la mort sur\ ienl au bout de 8 à lO jours. Les deux tiers environ des animaux aUeints succombent; chez les autres, la fièvre diminue graduellement. Les animaux sont anémiés, amaigris, et leur convalescence est extrêmement longue. La forme chronique s'observe surtout au mois de septembre. Elle succède à la forme aiguë ou à une atteinte légère passée inaperçue. Elle s'accompagne d'une fièvre modérée, d'une coloration jaune de l'intérieur des oreilles et d'une grande pâleur des muqueuses. Cependant, la déglobulisalion est modérée. Chez une vache, profondé- ment cachectisée, la numération des globules effectuée après 6 mois de maladie nous a donné les chiffres suivants : globules rouges = 47'2O0o; globules blancs = i5o94. La diminution de l'appétit est rapidement suivie de la perte des forces; les animaux pré- sentent une parésie du train postérieur; leur démarche est vacillante; l'amaigrisse- ment devient extrême; chez les vaches laitières, le lait disparaît. Le retour à l'état normal ne s'effectue qu'après plusieurs mois; quelquefois, les animaux finissent par succomber à la cachexie. SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. igS Les lésions sont variables. Lorsque la mort est rapide, on trouve une coloration jaune des tissus, surtout de la graisse, sans amaigrissement, qui se manifeste avec d'autant plus d'intensité que la maladie a été plus longue. Le tube digestif contient peu d'aliments; il ne présente pas de lésions apparentes. Les organes les plus altérés sont Je foie et la rate. Le foie est toujours très hyper- trophié; son poids s'est élevé jusqu'à 9''B,5oo chez un bovin indigène; le tissu est friable; à la coupe, il a une coloration jaune, d'intensité variable; la vésicule biliaire, très distendue, renferme souvent plus de i' de bile, tenant en suspension des grumeaux plus foncés. La rate est énorme; son tissu est friable, quelquefois tellement diffluente qu'il est difficile de l'enlever. Chez un laurassin de i an, son poids a alleiiit 4''''', 200; chez un bœuf kabyle, le poids était de 4'''~',55o. Les poumons et les ganglions lymphatiques ne présentent pas de lésions appréciables. Les cavités péricardique et pleurale ne renferment pas de liquide; le péricarde et l'endocarde portent souvent de petites taches hémorragiques. L'atmosphère graisseuse du rein est jaune ; l'organe par- ticipe lui aussi à cette teinte; il n'est pas hypertrophié et n'ollre d'autres lésions macroscopiques que quelques taches hémorragiques, non constantes, de la grosseur d'une tête d'épingle. Cette maladie parait être la même que celle que Theiler, Stockmann, R. Koch et d'autres auteurs ont étudiée en Rhodésia, dans l'Est africain, dans le Dar es-Saiam. Dschunkowsky et Luh's ont signalé sa présence en Transcaucasie, et Ducloux en Tunisie. La piroplasmose Ijacilliforme représente-t-elle une forme anormale de la fièvre du Texas, ou bien constitue-t-elle une entité morbide distincte? Nous avons procédé à un certain nombre d'inoculations dont les résultats nous permettront sans doute de résoudre ce problème. PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Essai sur la greffe des tissus articulaires. Note de M. Henri .Iudet, présentée par M. Dastre. Dans une série d'expériences sur le lapin, le chien, le chat, nous nous sommes proposé d'étudier l'aptitude à la i^reffe des cartilages articulaires, de la synoviale et des ligaments. Expérience I {20 juillet 1906.) — Sur un lapin de 6 mois, nous faisons une arthrolomie du genou. Avec une scie de bijoutier nous réséquons la liochlée caililaglneuse doublée d'une très mince couche d'os. Le (ragmenl réséqué a 19""" à 20™"' de long sur 9'"" à lo""' de large et 2°"" d'épaisseur. Il est déposé dans une compre-se stérilisée pendant 3o minutes. Il est ensuite remis en place et suturé par 3 points au crin de Florence. Fermeture de l'articulation. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 4.) 2J 194 ACADÉMIE DES SCIENCES. Suites opératoires : aseptiques. — Dans la suite, le membre opéré fonctionne aussi bien que celui du côté opposé; pas de boiteri<'. L'animal est sacrifié le 29 janvier 1907; l'expérience a duré 6 mois 9 jours, exacte- ment 198 jours. Autopsie du genou gauche opéré. — I^'articulation est saine au point de vue ma- croscopique. La trochlée est intimement soudée à l'os sous-jacent, les lignes de suture sont à peine visibles. Le cartilage trochléen est d'aspect absolument normal et remplit son rôle physiologique d'organe de glissement pour la rotule. Examen histologique. — Le cartilage réimplanté présente très sensible- ment la même structure que le cartilage du côté non opéré. Il est dépourvu de vaisseaux, pas de phénomènes de résorption : il y a greffe histologique. Nous avons tout lieu de croire que cette greffe, vieille de ig'î jours, persis- terait indéfiniment. En eflet (Expérience V), lorsque le cartilage est seule- ment en état de tolérance aseptique les phénomènes de résorption sont déjà manifestes au bout de 2 mois et demi. Au bout de 5 mois, ils sont très marqués (Expérience II). Mous nous sommes demandé si la greffe était possible lorsqu'on réim- plantait la couche cartilagineuse seule. Expérience II (3 juillet 1906, lapin de 6 mois). — Résection de la trochlée cartilagi- neuse non doublée d'os. Reposition immédiate et suture. 28 juillet. Arlhrotomie exploratrice; le fiagraent cartilagineux est intimement adhé- rent à l'os et sa surface possède un aspect normal. Nous refermons l'articulation. i5 décembre 1906. Au bout de 5 mois et 12 jours (166 jours) l'animal est sacrifié. A Tautopsie le cartilage réimplanté apparaît rugueux, irrégulier et creusé dans la plus grande partie de sa surface comme à coups d'épingle; les phé- nomènes de résorption sont manifestes. Histologiquement, tout le cartilage est nécrosé, sa surface est recouverte par une nappe de tissu conjonctivo- vasculaire. iNous ne pouvons affirmer que le cartilage articulaire pur ne puisse se réimplanter, mais nous croyons que son aptitude à la greffe est moindre que celle du cartilage doublé d'une mince couche d'os. Quoi qu'il en soit, dans les expériences qui suivent, nous avons expérimenté sur du cartilage doublé d'une mince couche d'os. Expérience III. — Résection complète de la trochlée cartilagineuse d'un lapin. Adap- tation et suture sur la plaie osseuse d'une trochlée cartilagineuse (doublée d'une mince couche d'os) provenant d'un autre lapin de même portée. L'animal est sacrifié au bout, de 5 mois. La greffe réussit en pareil cas tout comme dans l'expérience I. SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. igS Expérience IV. — Echange de la trochlée cartilagineuse entre deux animaux de même espèce, mais d'âge très différent. 21 juin 1907. Suture de la trochlée d'un lapin de 5 semaines à la place de la trochlée d'un lapin de 6 mois et vice versa (expérience croisée). Les deux animaux sont sacrifiés au bout de 2 mois. La greffe existe au point de vue macroscopique et au point de vue histo- logique. Le cartilage jeune et le cartilage adulte semblent donc être inter- changeables. ExpÉHiENCE V. — Greffe de cartilages articulaires séparés de l'os depuis un laps de temps variable. iVous avons pu greffer avec succès du cartilage ayant séjourné i heure 3o minutes, 9. heures même dans une compresse aseptique sèche ou imbibée de sérum de Hayem stérilisé. Dans ce même ordre d'idées, nous avons remplacé la trochlée cartilagineuse du genou d'un chien par la trochlée d'un second chien, déposée de suite après résection dans de l'eau salée isoionique stérilisée et laissée 6 jours durant dans ce liquide conserva- teur à 0°. L'expérience a duré 2 mois et demi. La greffe n'a pas eu lieu; le cartilage articulaire conservé s'est comporté comme un corps étranger aseptique résorbable (suppression de la cavité articulaire au niveau du transplant, prolifération de la synoviale par des prolongements pénétrant dans le corps étranger). Nous avons pu greffer, dans les conditions de notre première expérience, des étendues plus considérables de cartilage. Expérience VI. — Résection temporaire de toute la surface cartilagineuse du fémur. Reposilion immédiate sur le même animal. L'expérience a duré du 28 juillet au 26 octobre 1906 (g^ jours). Le cartilage est greffé sur toute son étendue, sauf au niveau de la partie supérieure de la trochlée, où il s'est ossifié sur une hauteur de 2™'". Expérience VIL — Résection temporaire de la totalité des cartilages du genou chez le lapin. Reposition immédiate et fixation de manière à reconstituer les surfaces arti- culaires. L'expérience a été faite le 24 juillet. L'animal meurt naturellement le 2 octobre igo(). Le cartilage est greffe partout, sauf au niveau de la tro- chlée où il a complètement disparu pour faire place à du tissu osseux. Le plateau tibial, les condyles fémoraux persistent à l'état cartilagineux. iNous avons essayé à 3 reprises diflerenles de répéter cette expérience : nous avons eu I fois de la suppuration, 2 fois l'expulsion mécanique des fragments iq6 ACADÉMIE DES SCIENCES. quelques heures après ropération par les mouvements violents de l'animal à son réveil. Nous n'avons pu réussir jusqu'à aujourd'hui à transplanter la totalité des surfaces articulaires du genou d'un animal (lapin, chien) à la place des surfaces homologues d'un autre animal, mais nous croyons que cette impossibilité est d'ordre matériel et tient à ce qu'il est très difficile d'immobiliser les membres opérés et de maintenir les pansements asep- tiques. En résumé, de cette première série d'expériences nous concluons : A. Le cartilage articulaire, complètement séparé de l'organisme qui le supporte, est susceptible de se greffer, si on le réimplante à son lieu d'ori- gine (Expériences I, VI et VII). B. Il est possible de réparer une perte de substance du cartilage articu- laire par une opération plastique faite avec un fragment de cartilage (doublé d'une mince couche d'os) et provenant d'un animal de même espèce (Expé- riences III et IV)(*). Nous avons tenté des expériences sur la réparation des pertes de sub- stance des cartilages articulaires par la transplantation de fragments prove- nant soit des cartilages costaux du même animal, soit des cartilages articu- laires d'un animal d'espèce très voisine. Nous avons également essayé d'obtenir la greffe simultanée de cartilages et de leur synoviale. ZOOLOGIE. — Que sont les Urnes des Siponcles? Note de M. J. Kunstler, présentée par M. Alfred Giard. Des Mémoires successifs ont été consacrés aux Urnes et aux pavillons ci- liés des Siponcles depuis quelques années. Aucune solution claire et défini- tive du problème si délicat de la parenté présumée et de la véritable nature de ces singulières formations ne parait encore avoir été bien établie. Cepen- dant les auteurs récents semblent l)ien d'accord pour conclure qu'elles ne sont que de curieux bourgeons cellulaires sessiles ou détachés de la paroi péritonéale. Ils ne parlent pas d'autre chose. Je citerai plus spécialement le travail de Salensky (Zool. Am., nov. 1907) qui mé- (') 11 y a là un fait analogue aux grelTes cutanées d'Oliier-Thiersch. Le cartilage (tissu avasculaire) doublé d'une mince couche d'os (tissu vasculaire) se comporte comme l'épidémie doublé d'une couche de derme. Fis Fig. 2. Fig. 3. Fig. 4. SÉANCE DU 27 JANVIER 1908. 199 connaît délibérément toute l'évolution des Urnes libres. Il donne des schémas fort clairs du développement de ces corps énigmatiques par un processus analogue à celui qu'avaient déjà affirmé MélalnikolT et d'autres, avec cette dillerence que là où celui-ci avait vu une constitution bicelliilaire il reconnaît un état pluricellulaire. Dans cette Note, je reproduis certaines figures parues de longues années avant son travail, ainsi que des microphotographies que je fais exécuter par mon di^tingué pré- parateur M. Gineste. Elles suffiront à établir que les Urnes présentent, dans la cavité générale, un développement qui ne saurait être intercalé entre l'étal de pavillons ses- siles et celui de formes libres. Il en est d'une simplicité élémentaire et d'une petitesse incomparable; il en est d'autres d'une complexité extraordinaire et de dimensions énormes. Certaines de ces figures établissent aussi que la pluricellularité des pavillons ciliés, incontestable en fait, a été bien vue avant Salensky. La figure i représente un entonnoir cilié pluriielliilaire. La figure 2 est la re|)ro- duction directe d'un cliché photographique d'une formation analogue. La figure 3 re- présente un certain nombre de jeunes Urnes encore amiboïdes, fort petites, puisque l'élément sanguin central présente à peu prés les mêmes dimensions. La figure 4 montre le fond du disque d'une grande Urne. PARAsrrOLOGiE. — Sur le Bacillus endolhrix, nouvelle bactérie para- site du cheveu. Note de M. Fernand Guéguen, présentée par M. Guignai'd. En examinant les cheveux d'une malade atteinte d'une affection pela- doïde du cuir chevelu, j'ai isolé à deux reprises (janvier 1906 et juin 1907) un microorganisme nouveau à la fois par sa localisation et ses caractères biologiques. La chute des cheveux parasités se produit dès qu'ils ont atteint en moyenne 2^" à 3'"'; leurs caractères extérieurs sont ceux des poils pela- diques. L'intérieur en est marqué de nombreuses et fines stries longitudi- nale* discontinues, régnant de la base à la pointe de l'organe, mais abon- dantes surtout dans la partie moyenne plus pigmentée. L'emploi d'un colorant approprié (violet dahlia avec dillérenciation par l'alcool ou le Gram) montre que ces stries sont formées de courts bacilles (i'^, 5 à 2^ sur i^ à i^^ii) paraissant quelquefois cocciformes par étranglement, pour- vus d'une fine aréole hyaline, et envahissant toute la substance du cheveu sauf l'épidermicule. Dans la moelle existent parfois des amas de bactéries disposés sans ordre apparent; dans l'écorce les organismes sont, au con- traire, ahgnés parallèlement à l'axe du cheveu. L'étude des coupes trans- versales montre les bacilles répandus dans tout le cortex, de plus en plus 200 ACADEMIE DES SCIENCES. abondants en allant vers l'extérieur, et formant sous l'épidermicule de petits amas dont les éléments demeurent bien distincts. La bactérie semble se tenir dans le ciment intercellulaire. En déposant verticalement, sur de la i;'élatine nutritive mise à +22", de petits tronçons de ces poils, on obtient vers le quatrième jour, à chaque point d'implantation, une colonie bactérienne d'un jaune de chrome. Le bacille croît aisément sur la plupart des milieux usuels, où son aspect et ses dimensions sont analogues à ceux qu'il possède in situ. Les cultures jeunes sont formées de courts bâtonnets immoljiles, arrondis aux extrémités, dépourvus de cils et munis d'une fine capsule; il ne paraît pas y avoir de spores. Le contenu est homogène au repos; mais, lors de la division, il existe une bande claire, d'où un aspect rappelant celui du morocoque de Unna (Coccus butyricus de Sabouraud). Lepourtour des cultures sur gélatine renferme souvent des forme.s longues, dont le contenu se rassemble çà et là en masses ovoïdes de la taille d'un liacille normal, et qui pourraient en imposer pour des spores. Dans les vieilles cultures et aussi sur les milieux peu favorables, on observe des formes d'involution en rein, en courts cha- pelets à grains inégaux, plus rarement en massue. La bactérie se colore très bien par les violets (violet de gentiane ou mieux dahlia), assez mal par les bleus et surtout par la fuchsine, même à chaud et après mordançage; elle reste colorée par la méthode de Gram. Sur hotiillon peploné apparaît vers le troisième jour un trouble qui s'accompagne bientôt d'un sédiment jaunâtre légèrement visqueux.; pas de voile, mais quelquefois un très faible anneau lactescent. Sur ^'e/i7///;e e/t /;. Icônes Mycologicœ, par Boudier; 4' série, Iivr. 17. Paris, Paul Klincksieck, 1908; I fasc. in-4°. Les Ammonites pyriteuses des Marnes valangiennes du sud-est de la France, par Gustave Savn. {Mém. de la Soc. géol. de France : Paléontologie, t. XV, fasc. 2, feuilles 7311, pi. Vlll à X; Mémoire n" 23 (suite), p. 29 à 68.) Paris, 1907; i fasc. in-4". Lecture et interprétation des radiographies : L'épaule en radiographie, par Maxime Ménard. (Extr. de la Revue d'Orthopédie.) Paris, Masson et C'', s. d. ; i fasc. in-8». La loi des petits nombres. Recherches sur le sens de l'écart probable dans les chances simples à la roulette, au trente-et-quarante, etc., en général dans les phéno- mènes dépendant de causes purement accidentelles^ par M. Charles Henry. Paris, labo- ratoire d'énergétique d'Ernest Solvay, 1908; I fasc. in-8''. Antonio Cabreira, Noticia succinta da sua vida e obras, pelo prof. Emilio Augusto Vecchi. Lisbonne, 1907; i fasc. in-8"'. N" 4. TABLE DES ARTICLES (Séance du 27 Janvier 1908.) MEMOIKES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel présente le Tome VI des « Observations faites au cercle méridien en igolj à l'Observatoire dWbbadia », publiées par l'abbé Ver- schaffel M. Henri Becquerel. — Sur les spectres d'émission des fluorines M. P. DuuEM. — Sur un fragment, inconnu jusqu'ici, de VOpus lerUum de Roger Bacon Pages. i53 l52 i56 Pages. M. Charles Depéret. — L'histoire géolo- gique et la phylogénie des Antbracothé- ridés ,58 M. DE Lapparent fait hommage à l'Acadé- mie de la quatrième édition de son « Cours de Minéralogie » ,... 162 M. A. Lacroix fait hommage à l'Académie d'une brochure intitulée : n The éruptions of Vosuvius in april 1906 » 162 PRESENTATIOIVS. Liste de candidats présentée à M. le Mi- nistre du Commerce, pour la chaire de Métallurgie et Travail des métaux, va- cante au Conservatoire national des Arts et Métiers par le décès de M. Le Verrier : 1° M, Léon Guillet, 2" M. Mesnager, 3° M. Hollard i63 IVOMIIXATIOIVS. Commission chargée de juger les concours des prix Savigny, Thore pour l'année igo8 : MM. liaiwier, Perrier, Chatin, Giard, Delage, liow.'ier, Granclidier, Lannelongue, le prince Roland liona- pavte i6'| Commission chargée de juger les c^mcours des prix Montyon, Barbier, Bréanl, Go- dard, du Baron Larrey, Bel lion, Mège, Serres pour l'année 190S : MM. Bou- chard, Guyon, d'Arsonval, Lanne- longue, Laveran, Dastre, Cliaiiveau, Perrier, Baux, Giard, Labbé. ifi'l Commission chargée de juger les concours des prix Montyon, Philipeaux, Lallemaud, Martiu-Ilamouretlc, Pourat pour l'année 190S : MM. Cliauveau, Bouchard, d'Arsonval, Roux, Giard, Laveran, Dastre. Cette Commission est également chargée de présenter une question de prix Pourat pour l'année 1911 164 Commission chargée de juger les concours du prix Montyon (Statistique) pour l'année 1908 : MM. de Freycinet, llaton de la Goupillière, Carnot, Bouché, M M Alfred Picard, le prince Roland Bona- parlr. Tannery Commission chargée de juger les concours des méilailles Arago, Lavoisier, Berlhelot pour r.innée 1908 : MM. Becquerel, Bou- chard, Darboux, de Lapparent Conmiission chargée de juger les concours des prix Trémont, Gegner, Lannelongue pour l'année 1908 : MM. Becquerel, Bou- chard. Darboux, de Lapparent. Mau- rice Lovy, Bornet Commission chargée de juger les concours du prix Wilde pour l'année 1908 : MM. Maurice Levy, Darboux, froost, :\fascarl, Poincaré, Emile Picard, de Lapparent Commission chargée de juger les concours du \ns\ Victor Kauliu pour l'année ii|o8 : MM. Gaudry, Micliel Lévy, de Lappa- rent, Lacroix, Barrois, Douvillé, Wal- lerant 164 Commission chargée déjuger les concours du prix Saintour pour l'année 1908 : MM. Darboux, Poincaré. de Lapparent, Giard, Zeiller, Lacroix, Douvillé 1G4 ifii COUUESI>0]\l>ANCE. M. le Ministre de l'Instruction publique invite l'Académie à lui présenter une liste de deux candidats à la chaire de Chi- mie minérale, vacante au Collège de France par suite de la démission de M. H. Le Chatclier M. le Ministre de l'Instruction publique 165 invite l'Académie à lui présenter une liste de deux candidats à la chaire de Biolo^^ie générale du Collège de l<"rance.. i65 M. J. de Moruan adresse des remercirnents à l'Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique i65 W 4. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. M TziTZÉioA. - Sur une classe de surfaces. M. EuGEN.o-EuA LEVi. - Sur 1 equa- d^s ()2 _,, tion Sur la définition de dx^ ày M. E. Cartan. l'aire d'une portion de surface courbe.... MM. Eugène et François Cosserat. - Sur la théorie des corps minces ■ M. M. Chanoz. - Action des rayons X sur la plaque pliotograpliique ■■■•■• M. JULES Koux. - Mobilité anormale des ions de quelques terres rares • • • • M. Andre'brochet. - Sur la rad.oaclmle des eaux de Plombières........ ; • ■ ■ H Gaudechon. - Dissociation par 1 eau des' chlorures doubles de dimercuriammo- nium et d'ammonium M L Bouveault et Levallois blissement de la formule de constitution delà fénone ■ • ■ ■ M EuG. Chararot et G. Laloue ^ l'essence de fltagnolia Kobus B. G . ^. . . Louis Gentil. - Sur le Volcan de Si- roua (Anti-Atlas marocain) MM. A. GoRis et L. Crète - sur la pulpe dite /a/-(ne de Aette M. Richard Blumenthal. - Sur érythrolytique de la rate chez les Pois- MM."doyoV ■ et "cl.' Gautier. - Modiûca- Bulletin biblioqraphiqub M MM. bli de MM. 1 M. — Eta- ition Sur ; Si- Recherches Sur le rôle i65 iiiS ■69 172 173 177 180 i83 i85 ,87 IC|0 lions du sang provoquées par l'injection d'atropine ou de peptone par le canal cholédoque ."■■,■ MM. H. SouLiÉ et G. Roio. - Piroplasmose bacilliforme bovine observée dans les environs d'Alger '„:"." M. Henri Judet. - Essai sur la greffe des tissus articulaires ■ M. J. Kunstler. - Que sont les Urnes des Siponcles'? ." ' ' " ",',' ' M Fernand Gueguen. - Sur le Bacllus endothrix. nouvelle bactérie parasite du cheveu. . ■ • ' ' ' MM ÉnouARD Chatton et François Pi- card. - Sur une Laboulbénaciée : Tre- nomvces histophtorus n. g., n. sp., endJparasite des Poux (Menoponpalh- duni Nitzsch et Goniocotes abdomi- nalis P.) de la Poule domestique. M J. Dareste de la Cravanne. — découverte d'un lambeau de Lias moyen dans le bassin de la Seybouse (Algérie).. M Paul Combes fils. - Sur un neotype de Pinus (Pseudostrobus) Defrancei Ad. Brong. du Lutétien du Trocadéro ( Pans ). M Paul Bertrand. - Caractéristiques de la trace foliaire dans les genres Gyrop- teris et Tubicaulis M. GuiLBAUD adresse une ■ maire sur un aéroplane ». Sur la Notice som- iy3 ,96 '99 206 20S 210 210 PARIS. - IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS, Ouai des Grands-Augustins, 55. ^ L« Gérant : Oautbiei-Villabb. 3 0 aq . 1908 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVI. N 5 (3 Février 1908). -" PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE OES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1908 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 ruiN 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de t' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou (> feuilles eu moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"^. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associéétrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3ri pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les % Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont q tant quo l'Académie l'aura décidé. il Les Notices ou Discours prononcés en séanlj blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des S> étrangers à L'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persl qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1' demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'u sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire: tenus de les réduire au nombre de pages req Membre qui fait la présentation est toujours non mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet e: autant qu'ils le jugent convenable, comme ils Ii pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être re temps, le titre seul du Mémoire est inséré di Compte rendu actuel, et l'extrait est renvo' Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier Article 4. — Planches et tirage à par Les Comptes rendus ne contiennent ni plai ni figures. tl Dans le cas exceptionnel où des figures sei autorisées, l'espace occupé par ces figures con: pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais d teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapp^ ( les Instructions demandés par le Gouvernemen Article 5. | Tous les six mois, la Commission administ fait un Rapport sur la situation des Comptes r après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution d sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont prié déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5°. Autrement la présentation sera remise à la séance si » I 'il A il 5 1908 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 5 FÉVRIER 1908: PRÉSIDENCE DE M. A. CILVUVEAU. 3IEMOIRES ET COM3IUIVICATIOI\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MINÉRALOGIE. — Sur i c.ristence du fluorure de sodium cristallisé comme élément des syéniles néphëliniques des des de Los. Note de M. A. Lacroix. J'ai eu déjà Foccasion d'appeler rattenliou de l'Acadéiaie sur les îles de Los, situées sur la côte de Guiuée, vis-à-vis de Conakry. Leur constitution minéralogique, en effet, est remarquable; leur sol est uniquement formé par des syéniles néphéliniques Ae types variés. Dans l'une de ces îles (Ruma), la roche éruptive est caractérisée par l'existence, comme éléments nor- maux, de deux minéraux, fort rares ailleurs : la Ûivénite et Vaslrophyllite. De plus, toutes ces syénites présentent de nombreuses variétés, à grains fins ou pegmatoïdes, dont quelques-unes sonl riches en eudialyle. M. Villiaume, qui m'a fourni une partie importante des matériaux que j'ai antérieurement étudiés, a bien voulu profiter d'un récent voyage en (ùiinée pour retom-ner à Ruma, afin d'y recueillir une collection nouvelle, ayant spécialement pour but de me permel Ire l'étude des syénites pegma- toïdes et de leurs relations avec les types à grains fins. \\ a rapporté au Muséum environ une demi-tonne de gros blocs provenant de la côte nord de File. Ces échantillons ont été extraits à l'aide d'explosifs, ce qui a rendu possible l'élimination des portions eu contact avec l'air et l'obtention de matériaux d'une fraîcheur exceptionnelle, (jui seule a permis la découverte qui fait l'olqet de celle Noie. R m'est possible aujourd'liui d'insisler, plus que je ne l'ai fait antérieure- ment, sur ce fait que ces pegmatites ne se trouvent pas en liions distincts C. K., KjuS, 1" Semestre. (T. CXLVI, N» 5.) 28 ai4 ACADÉMIE DES SCIENCES. des roches à élr-menls fins; elles en consliluenL de simples faciès de varia- tion, affectant la forme de traînées ou de taches et présentant fréquemment avec elles des passages ménagés; par contre, ces roches possèdent souvent une composition minéralogique quelque peu différente. Certaines d'entre elles en particulier sont formées par des éléments de 4''"" à o*""' de plus grande dimension ('). Ceux-ci sont surtout constitués par une micro- perthite de microcline (ne présentant (jue la luacle de Talhite) et d'albite, par de la néphéline et parfois de la sodalite d'un bleu vif; les minéraux colorés : œgyrine, arfvedsouite, astrophyllite, plus rarement biotite, sont toujours peu abondants; la fluorine n'est pas rare. Enfin, il y a lieu de signaler Vanalcime en grandes masses limpides, atteignant la grosseur du poing, (pii doit être considérée au moins en partie, non comme un minéral secondaire, mais comme un élément normal de la roche^; elle englobe des cristaux intacts de néphéline et des él(''nieiils colorés, mais, dans les géodes, ces derniers sont aussi implantés sur elle; l'étude des syénites uéphéliniques de Madagascar m'a déjà conduit à l;i niéine ciuiclusiou au sujet de la pos- sibilité de l'origine primaire de raiiiilclme. Panni les roches recueillies par M. \ illiaume, se Irouxe un petit nombre d'échantillons d'une syénite à grains très fins, dont la masse grise est par- semée de taches d'un carmin clair, ijui font penser tout d'alioid à l'existence d'eudialyte; la même substance se retrouve, mais bien individuahsée, en plages de i""" à ')""", dans une autre roche à grains moyens; sa couleur est alors beaucoup plus foncée : c'est le violet sombre de certains cristaux d'érythrine de Schneeberg. Ce minéral n'appartient à aucune espèce coiinuc; il est pseudo-cubique et vraisemblablement (piadiatique ; il [lossède trois clivages rectangulaires, dont un excessivement facile {p)\ les lames fournies par celui-ci, examinées au microscope, sont d'une magnifique couleur carmin, non pléochroïques, inonoréfringenles; elles ne donnent aucune image en lumière polarisée convergente. Les lames parallèles aux deux autres clivages (/(') offrent un pléochroïsme fort intense, dans les teintes carmin suivant la trace du cli- vage le plus facile, et jaune d'or parallèlement à la trace de l'axe vertical. Quand les lames ont quchpies dixièmes d'épaisseur, elles montrent une biréfringence très faible; n^, parait coïncider avec l'axe vertical. (') Ces pegraaliles lenfernieiU des cavités ifrcguliiTes la|iissées de produils ferru- gineux, qui paiaissent résulter de la dispaiition par altération de ces ségrégations, riches en eudialyle, calapléitc, ^gyrine, (|ue j'ai décrites dans une précédente iVote. SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 2l5 Aucun minéral connu n'a une réfringence aussi faible; une mesure effec- tuée par la réflexion totale a fourni pour la lumière de sodium n = 1,328, c'est-à-dire une valeur inférieure à celle de l'indice de réfraction de l'eau. Le minéral est fragile et se laisse rayer par la calcite. Sa densité est de 2,-9. Chaude dans le tube, il ne s'altère pas, mais au rouge naissant il se décolore en devenant parfaitement hyalin. Au rouge blanc, il fond brusquement en un liquide très fluide, incolore et transparent, devenant blanc et opaque par refroidissement. Il se dissout dans l'eau, surtout à chaud, et recrislallise par refroidissement en four- nissant des cristaux monoréfringents qui sont des cubes ou des octaèdres. La quantité de matière isolée jusqu'à présent n'a pas été suffisante (') pour en per- mettre une analyse quantitative complète, mais les essais qualitatifs montrent que le minéral est essentiellement constitué par du fluorure de sodium (-). Les teintes de pléochroïsme sont tellement analogues à celles de la piémontite et de la tliulite, qu'il est vraisemblable que la coloration est due à des traces de manganèse, mais je n'ai pu mettre ce corps en évidence; étant donnée la petite quantité de matière soumise à l'essai, les conclusions à cet égard ne sont pas définitives. Le fluorure de sodium est connu dans la nature sous forme de lluorures doubles alumineux. anhydres (^) (cryolite, cryolithionile, chiolite) ou hydratés (pachnolite, thomsénolite, ralstonite), de propriétés différentes de celles de notre minéral; il n'a pas été trouvé jusqu'ici à l'état isolé. Je propose de désigner ce nouveau minéral sous le noin de rilliaumile . en l'honneur de l'explorateur auquel je dois tant d'intéressants matériaux d'étude recueillis en Guinée ou à Madagascar. Le traitement de i''s de roche par l'eau distillée bouillante permet d'en extraire environ S^^, 5 de sels solubles, en grande partie constitués par du NaF, qui cristallise de la dissolution en octaèdres portantde petites faces du cube, et possédant des clivages cubiques. Il existe aussi un peu de NaCl. La villiaumite constitue une forme différente du fluorure cubique, qui possède une densité un peu plus faible (2, 76) et un indice de réfraction très voisin : n = 1,327 (sel cristallisé par fusion). Quelle est maintenant l'origine de ce singulier élément de roche éruptive, qui est sohible dans l'eau '.' est-elle primaire ou secondaire ? (') L'isolemenl du minéral, d'ailleurs peu abondant et généralement en cristaux très petits, se heurte à de nombreuses difficultés, dues à son peu de duieté, à sa solu- bilité, etc. (*) Il existe des traces de potassium, de calcium et d'un corps précipitable par l'ammoniaque (zircone?). {") Tous ont une léfringence 1res faible, mais supérieure à celle de la villiaumite. L'indice de réfraction de la cryolithionite est sensiblement égal à celui de l'eau. 2l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'existence d'un nouveau fluorure dans celle syénitc népliélinique n'a rien qui doive surprendre, puisqu'il s'y trouve déjà de la fluorine et plu- sieurs silicates fluorés; la lâvénite en particulier est, en efi'et, un silicofluo- zirconale. Dans cette roche, dont les éléments sont remarquablement frais, la vil- liaumite joue le rôle d'un élément essentiel; elle est groupée ophitiquement avec les feldspatlis, à la façon de l'astrophyllite et de l'arfvedsonite ; elle est fréquemment associée à ce dernier minéral, ainsi qu'à la lâvénite, qui ne présente pas traces d'altération. Dans l'iiypollièse d'une origine secon- daire, il faudrait donc admettre que la nouvelle espèce occupe la place d'une substance inconnue, ayant entièrement disparu. 11 est plus simple peut-être d'adnieltie l'hypothèse d'une origine pri- maire; la villiaumite serait, dans ce cas, le dernier témoin des minéralisa- teurs énergiques, qui ont incontestablement joué un rôle important dans la genèse de cette roche exceptionnelle (celle-ci, en outre des minéraux dont j'ai parlé juscju'ici, renferme plusieurs espèces que je n'ai pu encore identi- fier). ]1 n'est pas sans intérêt d'ailleurs, à ce point de vue, de rappeler que les divers fluorures doubles que j'ai cit(''s plus haut, la cryolile et ses satel- lites, sont, aussi bien au Groenland qu'au Colorado, intimement liés à des roches granitiques ( ' ). Quelle que soit la solution à donner à cette question théorique de l'ori- gine de la villiaumite, dont je poursuis l'étude, il est incontestable qu'en raison de sa solubilité dans l'eau, ce minéral est instable au voisinage de ■ l'atmosphère, surtout dans une région tropicale; aussi n'existe-t-il plus aux affleurements ou à leur proximité. C'est à sa disparition qu'il y a lieu certai- nement d'attribuer certaines des cavités miarolitiques, qui s'observent dans beaucoup d'échantillons de syénites de Ruma et qui sont identiques à celles dont on détermine la production en traitant, par l'eau bouillante, la roche contenant la villiaumite. (') Le granité de Pilve"s-Peak (Colorado) renf'ermanl la cryolile est un granile alcalin à rieheckite. SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 21 7 THERMOCHIMIE. — Chaleur de formation des oxydes anhydres de strontium et de haiyum. ÎN'ote de M. de Forcrand. En reprenant les expériences de préparation et de dissolution du protoxyde anhydre de lilhium,j'ai indiqué récemmeiil (' ) que lachaleur de dissolution de Li-0 (préparé à 800° par la décomposition de ses hydrates ou de son carbonate) était de +31*^"', 2, sa chaleur de formation de 4- 143*^"', 32 et que, par suite, le passage de Li- O à Li-Q- dégageait -t- 9^*', 33. J'ai essayé de préciser de la même manière les données correspondantes relatives au strontium et au baryum. Bien que la possibilité de déshydrater et de décarbonater complètement les hydrates et carbonates de slrontiane et de baryte par la seule action de la chaleur ail été signalée à plusieurs reprises, on continue à préparer SrO et BaO par l'ancien procédé de la décomposition des azotates, méthode qui ne peut donner que des produits très impnis. C'est sans doute pour cette raison que les nombres publiés par les maîtres de la Thermochimie, Berthelot et Thomsen, pour la dissolution dans l'eau de ces oxydes, sont peu concordants et inexacts. D'après Berthelot, on au- rait, pour la chaleur de dissolution de SrO et de BaO : -1-27^=', 200 el +28''='', 100 et, d'après Thomsen : -t-29C''i,34o el ^-34'''''',52o. Au lieu de ces masses grises et caverneuses que les fabricants livrent aux chimistes sous le nom de sirontianc ou de haryle pures, on obtient aisément des corps pulvérulents, absolument blancs, ressemblant à de la neige car- bonique, en maintenant vers 800° pendant plusieurs heures les hydrates de ces deux bases dans un courant d'hydrogène sec. L'expérience est conduite comme pour la préparation de Li-0. Le dépari des dernières Iraces d'eau est cependanl plus lent que pour la lilhine. Même après plusieurs heures à 800°, les deux oxydes retiennent encore de o,25 à 0,1 pour 100 d'eau; mais en insistant davantage, ou bien en portant la température vers 85o", les oxydes obtenus, SrO et BaO, soiii lout à fait anhydres et purs. La na- celle de platine n'est pas attaquée. (') Compte.i rendus, t. CXLIV, rgo;, p. i4o2, et t. CXLV, 1907, p. 702. 2i8 ACADÉMIE DES SCIENCES. La dissolution dans l'eau demandant un temps trop long, je l'ai efTectuée dans l'acide chlorhydrique étendu, ce qui n'exige que :>.o à 3o minutes pour quelques grammes de matière. On retranche ensuite du nombre obtenu la chaleur de neutralisation. J'ai trouve ainsi, vers +15°, pour la dissolution de Sr() dans 20' d'eau, et de BaO dans 12' : SrO -h3o'-',8oo BaO +35'-"i,64o (') Le premier de ces deux nombres se confond sensiblement avec celui que donne Li^O : +3i^^',2oo. Si on les combine avec les chaleurs de dissolution des métaux (M. Guntz), soit : +99^"', 40 et +92*^*', 5o, on ob lient le Tableau suivant : Cal Ca +0 = CaO +i5i,9o Li^ + O = Li^O +143,32 Sr -+-0 = SrO +137,60 Ba +0 = Ba0 +i25,86 Ici encore, c'est pour Li- et Sr que les deux résultats sont les plus voi- sins. Passons maintenant aux bioxydes : CaO% LiMJ-, SrO-, BaO'. Leur chaleur de formation à partir des éléments, étant calculée d'après leur cha- leur de dissolution chlorhydrique, est indépendante de la chaleur de disso- lution du protoxyde. Elle est résumée dans le Tableau suivant : Cal Ca +02=:GaO'- +15;, 33 U^ + 0^=U-0- +102, 65 Sr +0^r=Sr02 +l52,lo Ba + 0==BaO^ -l-i45,7i nombres qui diffèrent moins que ceux de la série précédente, ce qui montre immédiatement que, si l'addition de i"' d'oxygène au métal dégage de moins en moins de chaleur lorsqu'on passe de Ca à Ba, la fixation du second atome d'oxygène sur le protoxyde donne une progression inverse. (>) Ces nombres sont plus élevés même que ceux de Thomsen : +29'"', 34 et +34':»', 02. La différence est évidemment due aux impuretés contenues dans les échan- tillons préparés par le procédé classique. Un de ces produits (SrO), livré comme pur (Kahibaum), contenait prés de 5 pour 100 d'impuretés: eau, silice, silicates inso- lubles; il m'a donné seulement +28'"'»',25 comme chaleur de dissolution, au lieu de +30^"', 80. SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 219 On remarquera en outre que l'analogie si souvent constatée entre Li^ et Sr devient de plus en plus frappante (152^"', 65 et 152^"', 10). Enfin, par différence entre les nombres correspondants de chaque série, on trouve : CaO +0=CaO- -H 5^43 Li^O + Or=Li-0- +9,33 SrO + O = SrO^ +i4.5o BaO +0=rBa02 -t-i9,85 Ces trois derniers nombres diffèrent beaucoup de ceux donnés jusqu'ici. Il serait imprudent d'aller plus loin en cherchant une confirmation de ce dernier résultat (+ i9,85) dans ce que l'on sait au sujet de la dissociation du bioxyde de baryum. Un peroxyde tel que BaO", qui dégage i"'' d'oxygène avec une absorption de chaleur de 19*^^', 85 (soit ^9,70 pour O") devrait bouillir à -f- loSo" C. Or M. Le Chatelier(') a trouvé + 800" environ. Mais il a fait remarquer combien ce phénomène est compliqué : tensions variables, présence de vapeur d'eau, état liquide de la masse, etc. De sorte qu'on ne peut vraiment faire de comparaison entre les deux résultats. Il est permis seulement de dire que les données que j'apporte expliquent que seul le protoxyde.BaO/>OMrraU se peroxyder au rouge, et céder ensuite cet oxygène au rouge vif. Ainsi SrO ne peut pas fixer i-'' d'oxygène au rouge, car, d'après sa chaleur de formation, SrO^ boni à 680" environ. ]">nfin peut-on avoir une idée de la chaleur de fixation de l'eau sur les protoxydes anhydres ? A première vue, le calcul est simple. ( )n a en effet : CaO -+-H201iq. = Ca (OH)^.. + iS, i— 3, o =+i5',''"i Li20 + lP0lic|. = T.i2(0H)^. . +3i, 2- 8,93 = + 22,27 SrO +H''Oli(i. = Sr (OH)-... -f-3o, 8- 11, 64 ('):=+ 19,16 ou + 3o, 8 — 10, i(-) = + 20,70' BaO -+- 11-^0 liq.^Ba (OJI)'. .. + 35,64 — 12,26 (') = 4- 23,38 ou -h 35,64 — io,3o(-) r= -(- 25,34 Tableau qui rapproche une fois de plus le lithium du strontium. Toutefois je montrerai bientôtque les données relatives auxbasesLi-(OH)^, Sr(()n)- et Ba(OH)- sont très incci'taincs. ( ' ) Thomsen. (-) Herllielot, 220 ACADEMIE DES SCIENCES. Lorsqu'on suit méthodiquement la déshydratation progressive de leurs hydrates, on rencontre des complications qui, sans 'enlever au rapproche- ment qui précède sa valeur, nous conduisent à considérer la plupart de ces bases comme des produits polymérisés et qui demandenl une étude spéciale. De tous ces faits résulte, de plus en plus frappante à mesure que Ton examine les détails, l'analogie des deux séries Li- et Sr. Déjà, en 1896, M. Wyrouboff ( ' ) , se basant sur l'isomorpiiisme des silicotungstates, avait insisté sur le lien de parenté qui semble unir le li- thium avec le calcium et les métaux alcalino-terreux; avant lui. M. Troost avait rapproché le lithium du magnésium. On voit, par tout ce qui pré- cède, que c'est plutôt le strontium (pil est le plus [)roche voisin du li- thium. M. A. DE Lapi'arext fait honunage à l'Académie d'une .Notice intitulée : Les deuils de la Science française, Janssen. i\OMI]\ATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Commis- sions de prix chargées déjuger les concours de l'année 1908. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : . Prix Jérôme Ponli. — MM. Maurice Levy, Darboux, Bornet, Chauveau, Poincaré, de Lapparent, Bouvier. Prix Houllevigue. — MM. Maurice Levy, Darboux, Mascart, J'oincaré, Emile l'icard, de Lapparent, (iiard. Prix Estrade-Delcros. — MM. (iaudry, Darboux, Mascart, Poincaré, Becquerel, de Lapparent, Deslandres. L'Académie procède également à la nomination des Commissions sui- vantes : (') Bull. Soc.J'i. de Minéralogie, t. XiX. 1S96, n" 7, p. 44- SÉANCE DU 3 FÉVRIER l()o8, 2P, 1 Commission chargée de présenter une question de Giarrd Prie des Sciences physiques pour l'année iç)ii . — \IM. l'cnier, Giiigiiiird, o à » 1 7 ' 8 Septembre 2,7 » 18,2 9 de latitude 6 » 7 )) 7 n D'autre part, le Soleil n'a été vu sans taches en aucun des jours d'observation. Régions d'activité. — Malgré un nomlire de groupes plus élevé (99 au lieu de 93), la surface totale des facules continue de décroître (108, 3 millièmes au lieu de 121 ,1). On a noté Sp groupes au lieu de 5i au sud de l'équateur et 4o au lieu de !^'2 au nord. Tableau L Taches. Dates Nuuibre l'ass. Latitudes moyennes Surtace^ exlri^mes d obser- au mér. ^* — ^ i — - moyennes d'obser?. salions, central. S. N. rcduitcs. J tiillcl I 9"7- - — 0 00. Juillet (suite). 3 1 1,0 -Hl' 1,1 1 1 I 18, S — 1 1 5 (7- r 3 1,3 -+- 4 1 J 20-2) 4 19, î — 20 28 > I ■.,0 -hl j J 23-2(i 2 ^1,9 -1-12 2J 1-12 9 7''J + 3 235 20-31 8 2C, I — 8 214 3- J 3 8,0 — 7 1 1 2(i 1 v.6,4 + 18 ■>, ii-i5 4 11,1 -H S v> ■*9 1 ■'9,*"> -i3 ) ij-iC) 2 12,7 -t- 1 2 17 2(5- 3 7 ^9^9 -V- 7 7> 20-2 [ 2 '12 12 i5,9 17,0 17,8 — 17 •9 6 22 ■ 3jo 702 3i- I 2 '5o,9 — ICI r. 1 0-22 1 1-23 23j. -i3",3 -Mo",l Dates Nomlire l'ass. Latitudes moyennes Surfaces exirêuies d'obser- au mér. - "^^ - . — - moyennes d'obÉerf. Talions. cenlraL S. N. réduites. SÉANCE DU 3 FÉVRIER I908. >23 Tablkau I (suite.) — Taches. Dates Nombre Pass- Latitudes moyennes Surfaces extrêmes tl'oliser- au mér. — -^^ — *- — -■■' — -- moyennes d'obserï valions, centrât. S. N. rciluiiea. ■K- 7 Si- 9 Août. 0,00. 29- 8 9 2.7 29- 8 9 3,0 — 9 29- 6 / 4/i — 10 ) I 5,4 — 10 5-1 3 7 7:1 12-14 3 11,0 5- 9 ) 11,3 -■i 7- "9 !) i3,,S 'O 1 ■'.- 1 7 1 '4,0 — H) 9-22 H) 1 (') , 0 I3-.1 10 20, 1 — 2i I6--.G 9 2 1,9 — 9 28-29 ■> 2 1,0 — 17 IQ-So 1 1 25,3 — il I 1 27, '5 — iG 3o 1 29 , 1 -18 •l) J. — I ,J ,() -\- \ l'pLi.inljfc. ^ o,uo. I)al(■^ Nombre Pass. I.alltudes moyennes Surfaces enirèujfs d'obser- au mér. '*^ — — ^^' ^ moyennes il'i)|iserv. valions, central. S. N. réduites. Septembre (suite) (55 ;i- 9 1 5,2 — 12 + 7 8 57 i-i 1 7 7,4 — ^- 7 «9 21 i-lo 3 7i5 — 13 9 3 9-11 3 7,7 +26 i3o 104 10-11 2 8,6 — 9 10 12 5-1(1 5 10,0 — 12 7 1 10 Cl- 1 7 8 '1,7 — 7 3 10 129 7-1 1 4 1 2 , 0 + i<'i 3o S 9-1: 6 i3,9 + 1 0 7 «9 1 1 -■' 1 7 17,0 — ïi iCS ■...6 1 i-ii 8 18,2 + 7 J7i 97 19 -.1,1 3 20 , 3 + 1 1 5 i î 17-'>S 8 23,2 — IS 22 1 liS 1 7-'.s S 23,2 + 7 i53 3G 2 1-29 1 2|,' + 8 702 7 i9->9 8 24,2 — 1 5 '75 2S- 2 i 27,0 + G IllO 21-28 3 27,4 — 12 9 1 — ■-'. 2 28,5 — 13 25 1 - î 2 '9J- 29,9 + 10 + 10",: 5 (il 2 -i3",7 7-i Juillet Août Septembre. Totaux . . TABLE.iU 11. — DislribuUoii des taches en laUiude. 30°. IV. 10°. 0». Somme. S '9 1 1 1 1 Nurd. Somme. 0'. 10". 20". 30". 40". 90" 9 4 5 "Il 11 S 2 1 4 10 Surface! Totaux lolatcs mensuels. réduite* i8 i7G7 i6 I 123 22 3123 56 Goi3 Juillet Août Septembre. Totaux . . Taoleau III. — Distribulion des facules en latitude. 40". 30°. 20". 10". 0°. Somme. J lo 4 4 9 4 Il 6 i4 7 2 5 17. '9 '7 3 39 1 j i3 23 49 20°. 30°. 40". 00". 6 7 11 3 9 11 il _5. î 23 25 4 Surfaces luiaux totales Qionsuels. réduites. 32 3o,u 3o 34,6 37 13,7 99 108,3 22/| ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le développement d' une fonction arbitraire suivant les fonctions de Laplace. Note de M. Lè(>poi,d Fe.ii';i!, présentée par M. lunile l'icard. Soit II,, -t- «,+ «2 + . . . + II,, + • • ■ une série quelcon(pie. .le désigne par •Sn ■Vi, .«,, . • • , *■„ , ■ ■ •' *■',! ■■•■'. .*'-> •*'/; I O 3 ' /( + 1 K s„ I ' " {n + ')(" -i--^)' ! . 9. les suites de Cesàro (modifiées par M. Knopp) de la série considérée, en posant s,,— "i, + «1+ • • •-!- lin \ s'„ = S„ ■+- .?, + ...+ .s„ . ( /( = O, 1 , .2, . . . , =C. Dan^les ('<)/n/)les rc/idus âii lo déceinijre 1900 j"ai démonlié le tliéorènie (jue, pour la série de Fourier d'une fonction /(o), satisfaisant à certaines conditions 1res irétiérales. la limite liai ' " existe et représente lu valeur f(%>)- Dans les lignes suivantes je veux montrer que, pour la série [cosy = coi'j cos6'' 4- !>iii 'j si 1161' cos('j' — 9)], procédant suivant les fonctions de Laplace. la Iwnle „^„ (a + !)(// 4- 2) existe et représente la ra/eur /{(), o ), si la fonction y(0, -p) satisfait à cer-. t aines conditions très générales. \Par exemple, lorsque f((i, o) est bornée et intégrahle sur la spliére. cl continue au point 0, o. | SÉANCE DU 3 FÉVRIER I908. 225 La démonstration repose sur certaines propriétés de la série divergente (A) Po(cosy) M- 3P,(cosy) -h. . .-f (2/i + i)P„(cos-/) -+■..., procédant suivant les polynômes de Legendre, et qui joue ici un rôle ana- logue, comme la série i -I- cosy + . . . + cos /( y -i- . . . dans la théorie de la série de Fourier. Remarquons d'abord que o(/-) = «0+ "1'' +■ • ■+ "„/•"+. . . étant convergente pour | /"l <^ i , on a 1-/--^" ' {,-ry-2d'"' ■ (,-ry"2d'"' «-0 «=o n^o Mais en rappelant Féqualion bien connue V ( 2 /( + I ) V„ ( cos y ) r" = !-^— ^ 5 = „=o (1 — 2 rcosy + /■■-)- on a, ("H Miullipliaiil les deux membres pa 2 /■ cos y H- /•'- 1/ , y 1 — 2 /• cos y -H /•■ ( I — /•)■' 2'-y)/-+. . . -h P„(cosy )/■" h- . . ., (2) ff(r) = (3) /,(/■) (1 — /')- I — 2/' cos y -h T=-l sin(« + I) si II - ■/ (o^y ^27:), ' ' V^' — 2 /■ cos y + /■- sin(« -t- i) • dl si n - ^2 ( cos y — cos t ) ' r" (oer genre étant uniforme dans l'intervalle ( £, ~) quelle que soi/ la petite quantité positive t. r>n appliquant ces deux théorèmes, on déduit très facilement que lim „ = „ («4-1) (« -I- 2) -iTT ', iît -^'''^ — /(&', o')s\ne'de'd'f'z=f(e, o). la fonctiony(0, ^) satisfaisant certaines conditions très générales. Je rap- SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 227 pelle encore seulement la formule -^ y" r '•'}'^^ .l.e'dB'd.'=. /n = o,,,.,...,ccA_ '\- j j (M + t)(/t + 2) ■ \ 5, 9 arbitraires / Nous donnerons les détails de la démonstration et des applications aux développements analogues dans un Mémoire plus étendu. ÉLECTRICITÉ. — Sur un nouveau four électrique à arc. applicable auœ recherches de laboratoire. Note de MM. Louis Clerc et Adolphe Mi.\eï. Dans le cours de ses études sur la Lampe Soleil el sur les fours électriques qui eu dérivent ('), l'un de nous avait constaté que la longueur d'un arc jaillissant dans une cavité ménagée au centre d'une masse réfractaire (chaux ou magnésie) atteint plusieurs centimètres pouf des constantes électriques moyennes : !\o ampères, 5o volts, notamment. En reprenant ces expériences, nous avons fait les deux ojjservations sui- vantes : 1° Pour une force électromolrice constante (.'Jo à 60 volts par exemple), on peut donner à l'arc une longueur quelconque, à condition de faire varier la section trans- versale de la cavité proportionnellement à une certaine puissance (plus grande que l'unité) de la longueur de l'arc, et, en même temps, l'intensité du courant proportion- nellement à une autre puissance (plus petite que l'unité) de cette section. Les valeurs de ces puissances correspondent à une température de l'arc sensiblement constante. 2" L'arc étant bien établi, on peut y introduire un creuset en substance réfiaclaire conductrice (charbon), ou non conductrice (cliaux ou magnésie), sans que l'arc s'éteigne, ni que ses constantes électriques se modifient sensiblement. Nous avons établi, en outre, un four électrique (-) sur ces bases. Ce four est représenté, en coupe verticale, par les figures i, 2 et 3, avec trois posi- tions différentes du creuset. Il se compose de deux corps principaux AA et F, de forme parallélépipédique, con- stitués d'une substance réfractaire (chaux ou magnésie). (') Louis Clerc, brevet belge, juillet 1881. (^) La construction du four Clerc-Minet est confiée à la Maison Wiesnegg-f^equeux, de Paris. 228 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le corps VA est percé, suivant son axe \ertical, de deux trous cylindriques : l'un, B, constitue l'enceinte proprement dite, avec, comme dimensions : diamètre 3'" ; hau- teur 6''"'; l'autre, d'un diamètre de 2"^'", en prolongement du premier, livre passage au creuset C, ou chambre de réaction, dont la capncité est de 2""' enviion. Le creuset est maintenu et dirigé dans l'axe par un support S, l'ait d'une substance réfractaire non conductrice (chaux ou magnésie) qui s'appuie sur un bras terminé par une glissière G, à vis d'arrêt, pouvant coulisser le long d'un des pieds I' de l'ap- pareil. Le creuset peut, de la sorte, subir un mouvement ascensionnel et occuper une po- sition quelconque dans l'enceinte B, suivant l'écartement des électrodes EE, qui sont en charbon. Obsenations. — i° En employant des puissances électriques de i à 2 ki- Kie. 2. Fis. 3. 3E E\ <^I3e l'our éli'rtiii)iie Clerc-Minet. iowatls, on peut elîectuer, au moyen de ce tour, les recherches par voie sèche, à toutes températures, depuis le rou^e sombre, le creuset et les électrodes occupant les positions (//i;. i) jusqu'à la températiuv de l'are (fg- 3). 2° La capacité du creuset est suffisante dans tous les cas, puisque, sui- vant la densité des matières traitées, on peut opérer sur 2^ à ^o^ de ces matières. 3° Avec des intensités de 3o à /|0 ampères, l'arc se maintient malgré l'usure des charbons; on peut, du reste, écarter les électrodes jusqu'à SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 220 rextrèiuc limite sans qu'il s'olcigiie, cL loisqlir, après avoir retiré complè- tement une électrode de l'appareil, on l'y introduit rapidement, l'arc se rallume à dislance. If Le courant dérivé par les parois du massif portées à la température de fusion de la magnésie est insensible. ÉLECTRICITÉ. — Emploi des flammes cotumc soupape des courarUs alternatifs à haute tension. Note de M. A\drë Cathiard, présentée par M. Lipp- mann. Nous avons vu(') qu'au moyen d'une Mamrae, il était possible de ne laisser passer qu'une onde sur deux par période, et pour de faibles intensités, d'un courant alternatif à haute tension. Ce résultat est conforme à ce qu'in- dique l'oscillographe. L'analyse du phénomène montre qu'il se produit, en ce cas, une véritable désagrégation de la cathode. Sur cette cathode, on aperçoit un point très brillant, avec arrachement de matière, tandis que sur l'anode il n'y a qu'une houppe violacée, étalée. La flamme favorise cet étalement, mais elle a aussi une action désagré- geante manifeste, car si l'on dispose parallèlement et dans un même plan perpendiculaire à la ilanime deux éleclrodes identiques (cylindriques par exemple), et qu'on immerge l'une d'elles dans la flamme (il s'agit toujours d'une flamme ne contenant aucun corps conducteur solide en suspension), l'électrode immergée est toujours cathode. Si l'on transporte la flamme sous l'autre électrode, celle-ci, qui se trouvait anode, devient immédiatement cathode. Les expériences peuvent être facilemcnl réalisées avec des éleclrodes cy- lindriques en charbon, bien homogènes et à grain serré, surtout pour l'anode. PHYSIQUE. — Modifications anomales, dans le champ magnétique, des spectres de bandes de divers composés. Note de M. A. Dufour, présentée par M. J. Violle. Dans une Note précédente (") j'ai montré l'existence du changement ma- (') Comptes rendus, igoS, 11" I, p. lo. (^) Co/nples rendus, l. CXLVl, 1908, p. iiS. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVK N' 5.) 3o 23o ACADÉMIE DES SCIENCES. gnétique de certaines bandes à\i fluorure de calcium, et signalé en particulier que quelques-unes d'entre elles, quand on observe parallèlement aux lignes de force, se déplacent dans le sens qui correspondrait à des électrons positifs. Le même phénomène se retrouve flans les spectres des autres fluorures et chlorures alcali no-terreu.v que j'ai étudiés. Outre les trois fluorures dont M. Fabry (' ) avait décrit le spectre en deliors du champ, j'ai étudié les trois chlorures correspondants : chlorure de calcium, chloriu-ede slrontiuui, chlorure de baryum. J'ai employé la même technique que dans l'étude du fluorure de calcium; les produits utilisés sont aussi des corps chimiquement purs du commerce. On constale ici encore que toutes les arêtes d'un même groupe se com- portent de la même manière. Je donnerai les longueurs d'onde approxima- tives de l'arête la plus intense de chaque groupe de bandes intéressant. La lettre N, dans le Tabl(>au suivant, indique que chaque arête du groupe pré- sente, parallèlement aux lignes de force, le phénomène habituel. La lettre A signifie que les xihralions circulaires accélérées ont le sens anormal, inverse de celui des courants d'Ampère : Ca F- Goo A 6uà A ()o6 N SrF- 65 1 A (iS.T A 6(io ( ?) N Ba F- 49^ '^ i99 ^ âoo N CaCI= 6i8A 619 A 621 N SrCl^ 63.5 A 636 A 661 A 674N BaCl^ 5i4 A M. Henri IJeccjuerel (-^ attribue les liandes du fluorure de calciuiu (jue j'ai étudiées dans ma dernière Note à la présence d'impuretés, que l'on coustate en effet dans la fluorine. Cette interprétation paraît difficilement applicable aux nouvelles expériences dont je donne aujourdhui les n''- sultats. Depuis Mitscherlich ( ^) les spectroscopistes admettent (') (jue ces bandes spéciales, ijue donnent les couibinaisons des difl'érenls métaux alcalino-teri'euv avec les halogènes, représentent les spectres de ces com- posés eux-mêmes, qui ne seraii'nt pas conqilèlement dissociés dans les con- ditions des expériences. (') Comptes rc/ulds. l. C\L, 1905, p. .57S. (^) Comptes rendus, t. CXLVI, igix?, p. i53. (^) Annales de Pi>i;i;endnrjf. t. I, 186/4, p. 459- (, ' ) Kayseh, llandiiitcli der Spectros/^opie. l. II, p. 219 el 232. SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 23l Or, clans les recherches faites jusqu'ici siir le phénomène de Zeenian, à part, bien entendu, celles de M. Jean .Becquerel, on a étudié surtout des spectres de corps si//iples, des raies par exemple qu'on retrouve à la même place en étudiant les dirt'érents sels d'un même métal. C'est peut-être parce (ju'il s'agit maintenant de spectres de composés, que les changements magné- tiques présentent des caractères différents de ceux que nous sommes habi- tués à constater. S'il en est ainsi, ces résultats pourront être généralisés encore et la recherche des bandes sensibles au champ pourra contribuer au dé\eloppement de nos connaissances sur ces spectres de composés dont l'étude est encore peu avancée aujourd'hui. Je dois dire, en terminant, que je suis redevable d'une part de ces remarques à M. A. Cotton. ÉI^ECTROCHIMIE. — Sur la réduclion de l'indigo par voie électrolyticjue. Note de M. H. Chaumat, présentée par M. A. Haller. Dans une Note parue dans les Comptes rendus du So décembre 1907, j'ai décrit un procédé nouveau pour la réduction électroly tique de l'indigo. J'ai cité comme antériorité le procédé de iVIeister Lucius et Bruning, de 1902. J'ai appris depuis que Goppelsrôder avait déjà réalisé, dès 1882, la réduction de l'indigo par voie électrolytique, par un procédé à la fois diir(''rent de celui de Meister Lucius et du mien. Les expériences de Gop- pelsrôder ont été publiées dans le Hullelin de la Société industrielle de Mul- house de 1884. CHIMIE MINÉRALE. — Sur cpiehpies sels complexes du fer où le fer est masqué. Note de M. P. Pascal, présentée par M. Gernez. On sait que, lorsqu'on ajoute du chlorure ferrique à une solution de pyrophosphate de sodium, le précipité de pyrophosphate ferrique, qui se l'orme au début, se redissout dans l'excès de sel alcalin, jusqu'à ce que les sels contenus dans la solution soient dans le rapport En ajoutant du pyrophosphate ferrique récemment précipité à une solu- tion de pyrophosphate de sodium, j'ai constaté que la solubilité du sel ferrique était indépendante de la température et de la concentration du sel 232 ACADÉMIE DES SCIENCES. de sodium. Quand la solulion est saturée, ses constituants sont dans le rapport \. -.,„,., , : elle a alors une leuite laune verdàtre. ^ ^ a ]^ - O ' 1\ a ' '' Persoz (Ann. Cli. Ph., S"" série, t. XX, 18/17) et Milke (./r///m9^<., t- XVIII, 1 865, p. 263) avaient constaté déjà que des solutions obtenues avec le chlorure ferrique et le pyrophosphate de sodium ne présentaient pas les caractères ordinaires du fer. Avec les solutions pures de pyropliospliate de fer dans le sel de sodium, et correspondant au rapport précédent, j'ai retrouvé les mêmes résultats, quoique le fer n'y soit pas masqué vis-à-vis des réactifs réducteurs, tels que l'acide oxalique, le sulfhydrate d'ammoniaque. J'ai pensé interpréter ces résultats en admettant l'existence dans la solution d'un nouveau sel complexe ; ce qui suit va justifier ces prévisions. Le sel complexe desodium, qui a la com[)Ogition (P-O')'Fe' -+- 3P-0'Xa'', pourra s'écrire Fe- (P- O')^ Xa" , ce (|ui le rapproche du ferricyanure Fe- (C Az)'^ Na'''. .le propose de lui réserver le nom àe ferripyrophosphale qu'on a donné quelquefois à d'autres pyrophosphates complexes, en parti- culier au sel aP-O'Xa'', (^P-C)')' Fe' -<- aoIFO, dont la formule n'est pas comparable à celle des ferricyanures. Voici quelques-uns des résultats obtenus dans mes essais de préparation des ferripyrophosphates et de l'acide ferripyrophosphorique. Sel de sodiiun. — En saturant de pyrophosphate ferrique une solution de pyrophosj)hate de sodium à i5 pour 100 portée à 3o° au plus, on obtient, au bout de quekpies jours, un précipité mi.crocristallin, qui prend à sec une couleur violet pâle et a, à 1")°, une composition correspondant à la formule Il perd, en effet, 17,89 pour 100 d'eau (théorie : 17, 3()) et le résidu anhydre contient i '1, 7 pour 100 de fer (théorie : i 4? j). Le rendement est faible, car bientôt apparaissent les produits de décom- position de la liqueur mère concentrée, sur lesquels je reviendrai bientôt. l']n ajoutant un peu de sel marin et d'acide acétique, j'ai obtenu un bon i-endement, mais le précipité est légèrement impur; il contient o, 5 pour 100 de fer en excès. Sels des métaux non alcalins. — Je les prépare par double déconiposilion ; celle mélhode s'applique aussi aux sels d'aminés. La couleur, l'iiydralation des précipilés obtenus les dislinguenl de suite des mélanges de pyrophospliales ayant même compo- sition. Je citerai eiUre autres : Sel d'argent. — l^récipité jaune verdàlre, devenant jaune à 100° sans se transformer en phosphate; sa composition est alors Fe-(P2 0')^\g«-t-;4H^O; SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 233 on trouve 5,5 pour 100 d'eau ( tlicorie : 5,3 1) et daçs le résidu anhydre 8,7 pour 100 de fei- (théorie : 8,7.3), 5i,i pour 100 d'argent (théorie : 5o,5). Sel de cuivre. — Précipité vert bleu, devenant vert d'eau à sec. A 5o°, sa formule est Fe2(P^0')'Cu'+ loH^O, car il contient 20,81 pour 100 d'eau (théorie : ?.o,79) et dans le résidu anhydre i3,5 pour 100 de fer (tliéorie : i3,6) avec 23,5 pour 100 de Cu (théorie : 22,96). Acide complexe. — L'acide acétique, en excès modéré, coagule la solution de ferri- pyrophosphate de sodium. Le coagulum, lavé, a tous les caractères d'un acide, mais contient encore 3 ou 4 pour 100 de sodium, qu'il est impossible d'en retirer. En ciiaulTanl à So" pendant 12 heures du pyrophosphale ferrique avec les f de son poids d'acide pyrophosplioriqne sirupeux dissous dans l'acétone, on obtient après lavages un coips blanc qui a la composition Fe-(P^0-)MI«,7ll-^0, qui au rouge se transforme en eiïel en métaphosphate de fer, avec perle de 23,7 pour 100 d'eau (théorie : 23,5). Ce corps donne avec l'eau une solution extrêmement étendue, ne présentant que fai- blement les caractères des sels de fer, tant qu'on n'v ajoute pas un acide minéral rini détruit le radical complexe. Les bases, les carbonates alcalins dilués dissolvent l'acide sans le décomposer avec formation d'un ferrip\ ropiiosjihate. J'indique ici, pour prendre date, que, par la même technique, j'ai obtenu le ferropyropliosphale Fe-'(P-(3' )'Na*, et que, en remplaçant l'acide pyro- par l'acide métaplio.sphorique,on obtient encore les ferro- et ferrimétaplios- phales Fe(PO')"Na", Fe(PO'')*Na% en lous points comparables aux ferro- et ferricyanures. On peut même remplacer dans ces sels le fer par le cobalt, le chrome, le nickel. Les caractères complexes des sels obtenus vont en s'atténnant cjuand on passe du dérivé pyrophospiioiique au dérivé métaphosphorique; la stabilité est inaxima pour les sels dérivés du fer, minima pour ceux qui contiennent du cobalt et du nickel. CHLMIE ORGANIQUE. — Nouveaux dérivés de la camphénylone ; sa constitution. Note de MM. L. IIouveaui.t et (i. Iîi.anc, présentée par M. A. Haller. La camphénylone C°H'''0 a été découverte dans le laboratoire de G. Wagner (J. Maiewski et E. Wagner, Journ. russe, t. XXVIII, p. 9o3; Bull. Soc. c/iim., t. XVIII, p. 722) au nombre des produits d'oxydation du 2'34 ACADÉMIE DES SCIENCES. camphène. Nous avons fait voir, il y a qucl([iies années {Comptes rendus, t. CXL. p. f)3), qu'elle peut être transformée en camphène et en camphre. Wagner lui a donné une formule de constitution déduite de celle qu'il a proposée pour le camphène ( Jotun. russe, t. XXXI, p. G8o; Bull. Soc. chini.. t. XXIV, p. Go3) : C\\- GH' ,/ GH \ \GH^ GH \ / / GH Caiiiplièiie G = GH^ Gir GH- g: \ GH^ G!P / GO GH C.uupliéiiylone. tandis que Bredt et Jagelki (Z). ch. G., t. XXXII, p. 1498; liull. Soc. rhim.. t. XXII, p. 8/|o) la représentent par le schétua GH''/ c GH" C\\ ii'-r.-c:n. ^GO / \ \ G I GH^ MM. Biaise et G. Blanc ont adopté la formule de Wagner et ont montré qu'elle expliquait d'une manière satisfaisante les expériences de Jagelki {loc. cit.) et les leurs propres (Bull. Soc. chim., t. XXIII, p. iG4)- M. Semmler a montré récemment (Z). ch. G., t. XXXIX, p. 2577; fiull. Soc. chim., 4* série, t. II, p. 1127) que la camphénylone, de même que la fénone (L. Bouveault et Levallois, Comptes rendus, t. CXLVI, p. 180), fixe l'amidure de soJium en solution benzénique en donnant une substance que l'eau décompose en soude et une amidede formule brute C'H'^O + AzH' qu'il appelle di hydrocampholènamide . Quand on traite cette amide par l'hypobromite de sodium en solution alcaline on n'obtient que des produits résineux; mais si, employant une méthode décrite par M"'' Elizabeth JelTreys {Amer. Chem. Journ., t. XXII, p. i4; liull. Soc. chim., 3" série, t. XXII, p. 981), on traite par le brome une solution de l'amide et de méthylalcoolate de sodium dans l'alcool SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 235 méthylique, on transforme intégralement cette amide en un uréthane bouillant à i4B" sous i'^""": C»H'^— CO— AzH»+Br^+2CH'0Na = C»H''— AzH— COOCH'+CH^O + aNaBr. Cet uréthane constitue un liquide incolore, se concrétant à la longue en beaux cristaux incolores fondant à 26°, et assez difficilement saponifiable. En le chauffant à 120° en vase clos, avec de la potasse alcoolique en excès, on le dédouble cependant en carbonate et une aminé CH'^—AzH^ que nous nommons apocamp lié ny lamine ou amino-apocamphénylane. Cette aminé constitue un liquide incolore, d'odeur spé- ciale, bouillant à 149° et absorbant, avec une extrême rapidité, l'acide carbonique de l'air, en donnant un dérivé cristallisé. Son chlorhydrate, chauffé avec le cyanate de potasse, donne naissance à une urée bien cristallisée fondant à 163°. Ce même chlorhydrate, traité par le nitrite de sodium, se décompose, avec une extrême régularité, en azote et en alcool, Vapocauiphénylol C'H'^AzHSHCI + AzO^Na = NaCI -h Az=+ C'H'^OH + HMJ. Le nouvel alcool est liquide, bout à 8i''-82° sous 17"" et est owdé intégralement par le mélange chromique en donnant une cétone, Vapocamphénylone. bouillant à 78°-79<' sous 17"'", f/J = 0,921, possédant une odeur très caractéristique. iNous avons caractérisé cette. acétone au moyen delà seinicarbazone, qui fond à 198". et de son dérké dibenzylidé.nique, qui forme de beaux cristaux jaunes fondant il i/iS". Ces dérivés cristallisés ont permis de démontrer son identité avec la ^-isopropylcyclopentanone CH' CIP CH- CH I Cil CH- \<'r co qui a été obtenue dans la décomposition de l'anhydride [3-isopropyladi- pique. L'acide [ii-isopropyladipique, employé comme matière première de cette synthèse, a été préparé par la méthode imaginée par l'un de nous (G. Blanc, Communication particulière). Il suit de là que \ apocamphénylol n'est autre que le ^^-isopropylcydopen- lanol. Vapocamp/iéfiylamine queldi ^-isopropytcyclopentylaîninc, et la dihydro- 236 ACADÉMIE DES SCIENCES. camphulénamicle que Vamide de Vacide [i-isopropylcvclopenlane carbonique \/ CH cri CIP- CII- CH — GOAzH^ La formation de cette amide, à partir de la camphénjlone et de ramidure de sodium, s'explique parfaitement si cette acétone possède la constitution que propose Wagner : CH CH — CH CH^/ CH- / \ -C /CH^ \CH' / A/. H' / CO CH CH- \CH» CH CH-CO-AzH- Elle sérail, au contraire, incompnMiensible avec le schéma de MM. Bredt et Jagelki. CHIMIE ORGANIQUE. — 5.'//" l'ordre d' addition de l'ammoniaque aux CL-oxydes organiques de structure asymétrique. iNolc f ') de M. K. Krassouskï, pré- sentée par M. A. llallcr. L'action de l'ammoniaque sur l'oxyde d'éthylène a été élucidée grâce aux travaux de M. A. Wurtz (.-) et de M. L. Knorr ('). • « La question n'a pas été étudiée jusqu'ici de savoir si cette réaction est applicable aux a-oxydes en général, et comment se répartissent les élé- ments de l'ammoniaque lors de la combinaison de ce corps avec les a-oxydes asymétriques. (') Présentée dans la séance du 27 janvier 1908. (-) Annales de Chimie et de Physique, 3^ série, t. LXIX, p. 38i. (^) BericJUe der dciittchen chemischen Gesellsciiafi . I. \\\, p. 909. SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 237 o o Les oxydes de propylène CIP - CH - Clf-, d'isobutylène (CH^)^ C- CH^ O cl de triméthyléthylène (CH^ VC — (]TI — CH' peuvent servir de type d'ovydes à slructure asymétrique primaire-secondaire, priinaire-terliaire et secondaire-tertiaire. J'ai étudié jusqu'à présent la combinaison de l'ammoniaque avec les oxydes de triméthyléthylène et d'isobutylène. L'ovyde de trimélhylétlij'lène bouillant à ~^"--^i° n'entre point en réaction avec l'ammoniac anliydre. Avec la solution af|ueuse à 33 pour 100. la réaction (5'""' de Ml') e^t lente à la température ambiante; à 100", en tube scellé, elle se termine en quelques heures, et l'oxyde se dissout ilans le li(|uide. En satinant la solution avec de la potasse caustique il surnai;e un liquide à caractère d'aniine. liéshydralé et soumis à la distillation, ce liquide fournit deux, fractions, bouillant l'une à iSj^-iôS", sous 7/13"'™ et l'autre à aSo" environ. L'analyse de l'aminoalcool à point d'ébullilion 1.57"-! 58" conduisit à la formule C'H''ON. Cl'est un liquide épais à odeur aminée, se dissolvant très facilement dans l'eau, l'al- cool et l'éther. Il cristallise lentement et fond à ii)". 0^^0,9291 à lâ" et o,C)'>.5i à 20°. Sa combinaison avec les acides est accompagnée d'un fort dégagement de clialeur et conduit à la formation de sels cristallins très hygroscopiques. Le cliloroplalinate cristallise en ^ros prismes rouge orangé. Dans le but de déterminer la conslilution de cet aminoalcool j'ai effectué sa synthèse à partir de l'éther éthylique de l'alanine CH»— CHNH-^— CODC-lls et de l'iodure de inéthylmagnésium. L'ammoélhyldimé/hY/carlnnol CH' - CilNH' - H()C(CH')- obtenu se trouve être identique à l'alcool aminé, bouillant à i.t^"-! îiS". D = o,9?,8i à i5" et 0,9245 à 20°. La constitution de notre aminoalcool (éb. iS^^-iSH"), qui se forme dans la proportion de plus de 55 pour 100, est la suivante : CH»— CHNH-— HOCiCH^)^ et sa formation peut se traduire : () NH2 OH /"\. /rn' ! I /CHS CH»- CH - CQIJ, + NH»^ CH»- G - cQj],. C. K., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N» 5.) 3 F 238 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le même aminoéthyldiniéthylcarliinol se forme dans la proportion de 58 pour loo du rendement théor[(pie lorsqu'on fait réagir G'""' dammo- niaque avec i^^'de monochlorhydrine de triméthvlélhylène. Dans cette réaction, il se produit tout d'ahord de l'oxyde de Irimélhyl- éthylène, lequel donne ensuite avec l'ammoniaque l'aminoalcool. La réaction de formation de l'aminoélhyldiméthylcarbinol s'exprime par les équations O /\ (CH^)^- COH - CHCl — CH'H- NH'= (CIP)^— C - CH - CH^-h NH^CI. O {CH'y-—C — CHCH3 4- NH'= (CH^)'-— COH.CHNFr— CH^ Ceci conduit à la conclusion suivante : en déterminant la constitution des aminoalcools préparés à partir des chlorhydrines, on ne doit pas se baser sur la position du chlore dans les chlorhydrines initiales, car il se forme dans cette réaction, comme produit intermédiaire, de l'oxvde, et la structure de l'aminoalcool obtenu est déterminée par l'ordre d'addition de l'ammoniaque ou de l'aminé à l'oxyde. En agitant l'oxyde d'isobutylène avec la solution aqueuse d'ammoniaque à 33 pour lOo, la réaction (5"°' de NH^), accompagnée d'un léger dégagement de chaleur, est achevée en quelques heures. La couche d'ovyde se dissout dans le liquide hvdro- ammoniacal, d'où l'on sépare les produits de réaction en chassant l'eau par distillation sous pression réduite. En fractioiuiant sous So""™, les alcools aminés obtenus se répartissent en deux por- tions, l'une bouillant à 70° environ et l'autre à une température supérieure à i3o°. La première fi action, après déshydratations et distillations répétées, bout à i5o°,5-rôi°, 5 sous 762""". l^ar ses propriétés, cette substance, dont la formule est C*H"ON, rappelle l'alcool aminé, obtenu à partir de l'oxyde de triméthyléthylène; Dr:= 0,9000 à o" et 0,9389 à i4°. Le chloroplatinate au sein de l'eau cristallise en aiguilles prismatiques, rouges. L'alcool aminé de synthèse, obtenu à partir de l'éther éthylique du glycocolle CH-NH^ — GOOC-H^ et de l'iodure de métbylmagnésium, se trouve posséder la plus grande ressemblance avec l'alcool aminé dérivé dé l'oxyde d'isobutylène. Il bout à i5o°-i5i'',5 sous 762°"" : D := 0,9.508 à o" et 0,9893 à I14". Etant donné que dans la synthèse, à partir de l'éther composé de glyco- colle, il doit se iovmer dcVaminolrimct/ivlcarbino/ CH'-NH'- — }îOC{ClVy- , il faut attribuer la même formule à l'alcool aminé dérivé de l'oxyde d'iso- butylène. La réaction d'addition de l'ammoniaque à l'oxyde d'isobutylène SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. a^^g doit être exprimée par l'équation O NH^ OH Les faits consignés ci-dessus permettent de conclure que, dans la combi- naison de l'ammoniaque avec les OL-oxvdes de structure asymétrique, le groupe hydro.xylè se place de préférence auprès de l atome de carbone le moins hy- drogéné. Les fractions supérieures (ju'on obtient dans la réaction de l'ammoniaque avec les oxydes de triméthyléthylène et d'isobutylène renferment princi- palement les oxyamines secondaires (C'II"0)-NH et (C^H'Oj'NH mélangées dans le second cas d'oxyamine lertiaire. L'oxyde d'isobutylène fournit beaucoup plus d'oxyamine secondaire que l'oxyde de triméthyléthy- lène, ce (|ui explique le moindre rendcmciil d'oxyamine primaire dans le premier cas. Je poursuis l'élude de la constitution des oxyamines secondaires, et j'ai entrepris des recherches analogues sur les oxydes de propylène etdediéthyl- éthylène asymétriques. MIINÉliALOGIE. — Sur la genèse de certains minerais d'alumine et de fer. Décomposition latéritique. Note (') de MM. Jea\ CH.vurARO et Paui. Lemoijje, transmise par M. Michel Lévy. La bauxite, principal minerai d'alumiuuim, et la lal(!'ritc, souvent ex- ploitée comme minerai de fer, ont une extrême analogie de constitution due à la présence d'hydrates d'alumine e( mise en évidence par Max Bauer. Dans les pays tempérés, le produit de décomposition des roches silico- alumineuses est une argile (silicate d'alumine); dans les pays tropicaux, il est constitué par de la silice libre et de l'hydrate d'alumine. Ce mode de formation restait obscur et M. A. Lacroix appelait récemment l'attention sur l'intérêt qu'il y aurait à l'étudier. Nous avons entrepris à ce sujet une série de recherches. Nous avons d'abord essayé de saisir les modifications que subit upe roche en se latéritisant : l'un de nous a recueilli en Guinée des roches et leurs (') Keçiie dans la séance du ':>.'] janvier 1908. 2|0 ACADÉMIE DES SCIENCES. produits iiiiniédials de décomposition ; nous avons donc pu, pour la première fois, faire tailler en plaques minces et faire analyser simultanémenl la laté- rite et sa roche-mère. Ces roches sont surtout des diabases. Les granités de la région sont, en elFet, à grains grossiers; leurs produits de décomposition s'eiTritent et sont entraînés rapidement; ceu\ des diabases restent en place et forment des croûtes faciles à recueillir avec la roche-mèi'e. CoDiposi/ioii (■« poids ( '). Iliubasc. Opililr. l'hjlla.lc. m. I:S6.. I ns. K'J. 180. 181 . i, 11 - 1?>. 185.. 194, l»:i I. li 1 1 I Jt~ .'t..')i) 1.')'» -^.M |..')o .'>.(»- .^.ij'i i).i>-i ■ ■ I*' 1''^' I . -> > 1 '^7 SiO- l7-'>'> î'^^-Jf» .'tl .So l'.».(Jn II, Si r.!.*((j '(>».. '>i )-■'>'. .Vj,Su 1*2, 3j (J4.J'> IJi.oo Vl-O' ilj.jo iS.ljo ij,S3 ii.').7i 33, 10 .)3..")ii i'i.i>- -iî-ui iî,0<> '^3,40 i(i,5o i!|."><) l-e-C .'),a5 Hj.i.) >' ■!>.7X ■!4!47 "-'l'i '-'i" '7-'' " ?4.'^" "-i-^ 'l--'^ FeC* 5.76 ■!.7*i !l:'^" i.»(j (».(ji 1.17 io.-»"> 1 . 'f) ni.-.î.') i .J^o ■'>,o4 i.3.'î Ca G (i.i.) o.'(3 ii.:»i 0.6Î i.~'i " ^.00 » in.ij.) o.tij '^'w7 " .MgO (>,4i 1.02 7.'^'* '►. i'> I.T2 i.S.'j l).f»j (t.(.î.j 7v^^ i-ï' -'A-' '.fr- K-<) ^,^" o.tS 0.6s o.;i:> i).3.) o.of) .îJt> <^-4'J -?94 o.Gu >ia-(> i.of) ').'?i '.i- o.i'i » j.-i 4-"'' o.-»3 I-!)*' o,i'> '^'97 o-'^-* Perte au l'eu . 11. ne» i.'i.Sn fp,')i. lî.i-n j3,iij :>'[.3() 't.u .r».-')o o,-j."ï ■.n,3u ■.!.9'> 'i. l'i ()i).(ji) ntn.Su (j<)..3o <)().34 100,90 ioi.o() 100.71 100,7.! ioo.f)9 99, 5l 99?*^'^ F*-0^ » '> o.oG )> » )• o.i3 » » » traces SiO- » .S,oN P. d. lo.^d 6.40 n>.o )) » » » » Ces analyses montrent nettement le départ d'éléments de la roche primi- tive, chaux, magnésie, soude, potasse, disparus presque complètement. Seules les proportions relatives d'alumine, de fer et de titane ont aug- menté: le titane paraît réiémenl le plus stable de cette décomposition: on peut donc, dans une première approximation, admettre que le titane est resté inaltéré et comparer un poids de la latérite à un poids de la roche- mère, tel que la proportion de titane soit la même. Ainsi, on comprend mieux le processus de la latéritisation. Une faillie partie de Valiiniine disparaît ,tii cours de la latérili.^ation ; mais le résultai final est d'augmenter la teneur dans des proportions très notables (de i3 pour 100 à 48 pour 100, teneur mesurée sur les éclianlillons déslivdralés) : de plus, ces |3 pour 100 (') Ces recherches ont été faites en 1907 pour le compte du Gouvernement général de l'Afrique occidentale française. Les analyses sont dues à M. Pisani. Les matériaux sont déposés au laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle. L'astérisque (*) désigne la latérite qui correspond à la roche-mère; les deu\ asté- risques (**) désignent une roche dont la latéritisation n'est pas complète. SÉANCE DU ^ FÉVRIER 1908. 241 iralumine de Li laléiite sont presque entièrement k l^élat libre, consliliianl de l'iiy- draigillite ( AI^O', 3H'-0 ) ; au microscope, elle se décèle comme de petits cristaux enchevêtrés, épigénisant les J'eldspallis. Le /iiv se comporte sensiblement comme l'alumine; une faible partie est entraînée; aussi la teneui- augmente ; de plus, ce fer est presque entièrement à l'état de sesquioxvde libi'e; il y est partiellement liydraté. La silice est ]jresf|ue complètement rendue libre; les 5 environ ont été entrainés; le reste, qui auiail piobablement disparu si la latérilisalion avait été complète, ne joue (|u'un rôle insij;iiillant et est, en majeure partie, à l'état de silice libre ('). Schéma fies pioiiurlions relaliws des eléiiirtits dans la diabase et sa latérite. Na^O HJ '^i^ àJl-~. o.éJ-i'.ïi; 6.05-o.es DiiiLiasi; ( roclii'-inùrc ). Liitérilc- ramenée à la U'iieiir cm hliiiii' de la ilialjase. Iviéineiils perdus par la diabasr uurs delà lalérilisalimi . La latéritisalion se r-éstiiiie donc au |)oiiit de vue chimique, en dehors du dépari d'un certain nombre d"ciéiiients, dans un phénomène d'oxydation et d'hydratation; faits très compatibles avec un processus biologique. Au point (le vue pratique, il a pour n'sidtat tui enrichissement notable en fer et en alumine. Lorsijue cet enrichissement est poussé jusqu'au bout, quand il est augmente encore par des lavages naturels, on obtient de véri- tables minerais, soit de fer, soit d'alumine; ainsi s'explicjue, simplement, la grnèse de la latérite et de la bauxite. (') IJ'après les recherches de M. Th. Schlœsin;; et de M. Georges Lemoine sur les leires et les roches de iMad:igascar, l'alumine et la silice, solubles dans les acides, y soni |iarllculièrement abondantes. , 242 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ce procédé d'enrichissement s'est également exercé sur des roches con- tenant certains minéraux rares; il permet d'expliquer, comme nous le mon- trerons, la genèse de toute une catégorie de giles de minerais précieux. MINÉRALOGIE. — Sur la présence de gneiss à scapolite et de cipolins an Dahomey. Note de M. Henry Hubert, présentée par M. A. Lacroix. J'ai indiqué récemment (") qu'au nord du septièn^e parallèle, la plus grande parlie de la colonie du Dahomey est constituée par une pénéplaine caractérisée par la présence de schistes cristallins, orientés Nord-Sud au. sud du dixième parallèle. Leur variation de composition minéralogitpie, remarquable lorsqu'on se déplace normalement aux plissements, apparaît avec une grande netteté entre Savalou et Djaloucou (3o''"'). Ainsi, on observe successivement entre ces deux localités des gneiss à pyroxène (Savalou), des associations de gneiss passant aux leptynites (R. Bado), des gneiss à amphibole (W. Azocan), des gneiss gi'anitoïdes ( U. Poté), dos gneiss passant aux quarizites (H. Poté à Djaloucou), des gneiss à scapolite ( R. Zompa), des schistes ampliiboliques et micacés (il. Zou), des cipolins et des quartzites à diopside (il. Zon), enlin des granités ( R. Kiaoua-Kiaoua et Djaloucou). Je ne m'occu[)erai ici que de (juel(|ues-unes de ces roches, qui présentent un intérêt minéralogique particulier. Gneiss à scapolite. — Roclie compacte, foncée, forraanl des bancs rectilignes assez étroits. On n'y distingue à l'œil nu que ram|)hihole et quelques niinérauv blancs. Les minéraux constituants, disposés suivant des plans parallèles, sont : l'apatite, la magnétile, le zircon, l'amphibole, la scapolite, la biotile, l'oligoclase AbaAn,, le labrador AbjAn, et le quartz. Jusqu'à présent, on n'a signalé en Afrique que deux gisements de gneiss à scapolite: pays des Herreros, pays de Massaï. La roche du Dahomey, très voisine de celle du pays de Massaï, car elle contient à la fois de l'oligoclase et du labrador, est à rajjpro- cher du type du Waldviertel (Basse-Autriche). Cipolins. — A environ 1200'" de la rive droite du Zou, les eaux du Zon ont mis à nu un gisement de cipolin de forme elliptique (100™ de long sur 45'" de large) allongé parallèlement à la direction du ruisseau. La roche est compacte, d'un blanc jaunâtre; des zones sinueuses y sont marquées soit par des colorations difl'érentes, soit par la mise en relief d'éléments silicates résis- tant mieux aux actions atmosphériques. Ceux-ci sont entièrement dépourvus de fer (') Comptes rendus, t. C-\LV, 1907. p. 692-69.5. SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 243 el ne se disliiigiienl pas à jiiemière vue de la calcite; ils consislent en effet en diopsidf d'un l)lanc laiteux, souvent même com|ilrtemenl Incolore, et en forslcrite. éi;alement de couleur très claire. Le calcaire a été souvent déhili' par les af;ents almosphéiiques en rognons; dans ce cas, les minéraux de la roche sont notablement altérés. Le diopside et la forstérite sont alors transformés en autit;orite offrant la structure maillée; quelquefois aussi le py- roxène se décompose en donnant naissance à du carbonate, moins Cristallin que celui qui constitue normalement la roche. Quarlziles à diopside. — Roche formant un banc peu épais qui limite au sud le gisement précédent. Elle est compacte, d'un gris foncé, traversée de filonnets quart- zeux. Au microscope, elle apparaît formée de grains de quartz extrêmement laminés avec des cristaux isolés de diopside généralemeiU altérés. On remarque encore dans ces quartzites des veines de calcaire à diopside qui sont identiques aucipolin précédent, mais avec en plus de l'épidote. La composition niinéralogique exceptionnelle de cette roche montre qu'on se trouve en présence d'un ancien calcaire siliceux métamorphisé. Toutes les roches qui viennent d'être décrites, ainsi que les schistes cris- tallins qui les englobent, présentent ce caractèi'e commun d'avoir subi des actions mécaniques puissantes, dont les diverses étapes peuvent être suivies depuis le développement des macles secondaires dans le diopside et la cal- cite, le fendillement des silicates, l'apparition de la structure cataclastique, jusqu'à la production de roches rubanées à éléments tellement fins que leur nature ne peut être décelée qu'au microscope. L'étude de ces roches vient apporter une nouvelle vérification de l'asso- ciation si fréquente, signalée dans de nombreuses régions par M. A. Lacroix, des roches à scapolite à des calcaires ou à d'autres roches sihcatées issues de calcaires. Elle présente en outre un intérêt local, en démontrant l'exis- tence de bancs calcaires au milieu de schistes cristallins au Dahomey, alors quejusqu'ici aucune association de ce genre n'avait été signalée en Afrique occidentale. Enfin ces cipolins peuvent offrir éventuellement un intérêt économique dans une région oîi le calcaire a toujours été considéré comme introuvable. AGRONOMIE. — De l'origine des terres fertiles du Maroc occidental. Note de M. Louis Ge.\til, présentée par M. Miintz. Il existe au Maroc, dans la zone litloiale atlantique, des terres noires ou rouges dont la grande fertilité est bien comme des voyageurs. Mais la répu- tation des tirs et des haniri a été consacrée dans le monde savant par les 244 ACADÉMIE DES SCIENCES. reiuaiquables travaux de l'érainent géographe allemaiifl Théoljald Fischer; après lui MM. Weisgerber, von Pfeii, Brives, DouUé, etc., ont également discuté sur ces terres et sur leur origine. Les tirs, communément appelés terres noires [mais qu'on devrait plutôt désigner sous le nom de terres fortes ( Doutté)|, et les harnri, ou terres rous;es, ont toujours été distingués et ces derniers considérés comme résidtant le plus souvent de la diVomposition de grès et dr poiidingues tertiaires. Par contre les tirs ont été attribués par M. Fischei' à raccumulation de sables éoliens; tandis (pie M. Brives y voit des dépôts de fonds de marais et réfute rintcrprélalion de son devancier. Il soutient que les tirs sont toujours en relation avec les schistes primaires et il op[)ose à la théorie éolienne de l'ex- plorateur allemand le fait que les grains de quartz contenus dans les terres fertiles ne présentent pas les stries caractéristiques des sables éoliens. Mes recherches m'ont amené à une conception différente. Une série d'ob- servations entre Mazagan et Marrakech, dans les Doukkala, les Rehamna, les Abda, aux environs de Casablanca, dans les Chaouïa, et aux aljords de Rabat, m'ont conduit à cette conclusion que les tirs et les harnri ont une origine commune et résultent de la décalcification de grés calcariféres néo- génes. .Tout le long de la côte allanticjue s'étalent des grès, datés par des faunes plaisanciennes; ils reposent le plus g(''uéralemenl sur un snl)stratum pri- maire sédimentaire ou cristallin et, à ce contact, il existe partout un niveau d'eau très important. La composition de ces grès néogènes est très uniforme sur une étendue de plus de (loo''"". Ils oUreiit pai'toul tles éléments délritiques ciiiieiilés jiai' la ralrlle. Aux environs de Casablanca les minéraux élastiques sont repii'sentés parilu quartz roulé prédominant, accompagné de feldspatlis orlhose, oligoclase, andéaine et, plus rarement, par des fragments de pyrnxèiie, des lamelles de hiotite. Ces minéraux peuvent constituer, en poids, J^, de la roche, mais l'élément détritli[ue jirédominant consiste en débris roules de lests de mnllusi/ues. Le ciment est forini' par de la calcile finement grenue ou cristallisée en giandes plages qui empiètent sur les fragments de coquilles, dont l'aragonite a ainsi été épigénisée. I^es grès pliocènes, à Casablanca et paitont ailleurs où je les ai vus, offrent un i-elief assez curieux; àes dépressions fermées^iy monWQWl fréquem- ment, au fond desquelles sourdent parfois des émergences de la nappe sou- terraine, dont les eaux se réintiltrent dans la même nappe. Le fond de ces dépressions est le plus souvent occupé par des terres argileuses, chai\gées de détritus végétaux de couleur foncée, souvent noire; ce sont les tirs. Et ces SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 245 tîrs reposent fréquemment dans les Chaouia, par exemple, sur les schistes et grès primaires du soubassement, mis à nu par la disparition des grès plio- cênes. Les mamelonnementssont formés soit de pointements rocheux de ces grès néogènes, soit de terres sablonneuses quelquefois noires et constituant alors de vrais lîrs et des mlîrsa (variétés de lîrs), mais, le plus souvent, de teries rouges : les hamri. Je me suis expliqué ces faits, sur le terrain, par une décalcification des grès pliocènes, décalcification aidée par les racines des végétaux herbacés dont le développement est favorisé par un climat suffisamment humide. Ces végétaux augmenlenl la porosité de la roche et par suite la pénétration des eaux pluviales; et le carbonate de calcium est constamment entraîné dans la nappe souterraine, dont le déversoir habituel est l'océan Atlantique. Ainsi auraient pu s'accumuler sur place les produits argileux et alcalins (décomposition des feldspaths), les phosphales moins solubles, ainsi que les minéraux élastiques non décomposés, où domine le quartz, en même temps que les produits humiques et azotés provenant des plantes vivant continuel- lement à la surface. Et l'accumulation assez fréquente mais non exclusive des terres noires dans les dépressions s'expliquerait très aisément par l'en- traînement, dans ces dépressions, des éléments fins du grès décalcifié, sous rinfluence continuelle du ruissellement. Des éludes miciograpliiques el chimiques conlliinent neltement celte manière de voir-. Deux exemples me paraissent suffire à celle démonslralion. Le champ de la bataille de Taddert, non loin de Casablanca, est constitué par une petite plaine de tirs ou de mlîrsa, entourée de toutes parts par des mamelonnements de grès pliocènes ou de hamri. Or, les terres fortes de la plaine ainsi que les terres rouges sablonneuses des hauteurs renferment exclusivement tous les minéraux élas- tiques que j'ai signalés plus haut dans les grès pliocènes avoisinanls, el la terre forte diffère de la terre rouge par une plus grande quantité de produits fins arj;ileu\. Des analyses que je dois à l'obligeance de M. Miinlz indiquent par kilogramme de terre noire : 1,^6 Az; 2,47 Fh-0'; 4i58 K-0; i3,8o CO^Ca; el par kilogramme de terre rouge : 2 Az; o,83 Ph^O^; 2,10 K-0; 17,85 GO^Ga. Quoique montrant une con- centration plus grande de l'acide phosphorique el de la potasse dans la terre forte, ces résultats sont tout à fait comparables. Plus au Sud, aux environs de Saffi, les mêmes relations de composition des grès et des terres de décalcification existent, avec cette circonstance heureuse que les grès ne renferment pas de silicates ferromagnésiens, parmi les minéraux élastiques, pas plus que les terres noires avoisinanles. Il résulte des faits qui précèdent que la genèse des tîrs et des hamri est subordonnée à des précipitations atmosphériques suffisantes. De fait, la C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N» 5.) 32 246 ACADÉMIE DES SCIENCES. zone d'extension de ces terres est à peu près limitée, au Sud, à l'oued Tensift; tandis qu'elle s'étend au Nord à toute la côte occidentale. Or, cette extension correspond précisément à une zone climatérique bien déli- mitée. J'ajouterai encore que les analyses chimiques de ces terres n'expliquent pas, d'une façon suffisante, leur grande fertilité, et j'estime que c'est à des pluies abondantes et assez fréquentes qu'elles doivent en partie leur extrême richesse. Je pense aussi que la composition physique des tirs et des harnri et la présence constanle d'un niveau d'eau en profondeur contribuent à entretenir l'humidité du sol, qui joue un si grand rôle en Agrologie. Enfin, il me paraît inutile d'insister sur la portée pratique des observa- tions précédentes, car il suffira de relever la Carte géologique des grès néogènes pour délimiter, du même coup, la zone d'extension des terres fer- tiles du Maroc occidental. BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Qu'est-ce qu'une solution de saccharose isotonique pour les œufs de Strongylocentrotus? Note de M. Jacques Loeb. La présente Note montrera, je l'espère, d'une façon décisive que les résultats expérimentaux de M. Delage sont en plus parfait accord qu'il ne le pense avec mes expériences personnelles. I. M. Delage enqjloie, comme solution opliina, un mélange de 70""' d'une solution de saccharose |M. et de So""' d'eau de mer, auquel il ajoute une petite quantité d'acide tannique et six fois son équivalent d'un alcali faible (NH''OH). Il considère cette solution comme isotonique pour les œufs d'Oursin et il voit dans cette isotonie une diflérence éclatante entre sa méthode et la mienne. « Avec le tannate d'ammoniaque, dit-il, l'isotonie devient le procédé de choix; le traitement hypertonique est rejeté. Je n'em- ploie plus que des solutions isotoniques. Or c'est là une grande nouveauté » {Comptes rendus, t. CXLV, p. 1119). Comme je l'ai étabh dans des Notes antérieures, une solution jM. de saccharose est isotonique pour les œufs de Strongylocentrotus el\si solution |M. qu'emploie M. Delage, quoique peut- être isosmotique avec son eau de mer, est fortement déshydratante et hyper- tonique pour les œufs de Strongylocentrotus. Dans un prochain Mémoire je prouverai que l'effet désliydratant d'une solution |M. de saccharose sur les œufs de Strongylocentrotus est à peu près égal à celui d'un mélange de So""' SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 2/47 d'eau de mer plus 12"'"' d'une solution 2iN de NaCl. La solution hyperto- nique dont je ine s*ers ordinairement pour déterminer la parthénogenèse arlilicielle est beaucoup plus faible : c'est un mélange de 5o""' d'eau de mer et de 8"°' 2iN de iNaCl. Quand les œufs, après la formation artificielle de la membrane, sont placés de 4° à 5o minutes dans cette solution, pratique- ment tous donnent des larves. Si, au lieu de ce mélange, on emploie une solution grammoléculaire de sucre de canne, 80 à 90 pour 100 d'œufs seu- lement se développent en larves. II. Si, comme je le démontrerai dans un Mémoire plus étendu, une solu- tion jM. est réellement hypertonique, c'est-à-dire déshydratante pour les œufs de Strongylocentrotus , cette solution n'agira que si elle contient de l'oxygène lilire, carj'ai fait voir, dans mes précédentes publications, que les solutions hypertoniques ne déterminent la parthénogenèse que lorsqu'elles contiennent de l'oxygène libre. J'ai répété ces expériences avec la solution hypertonique "M. de saccharose et j'ai pu confirmer mes résultats anté- rieurs. M. Delage déclare {Comptes rendus, t. CXLV, p. 542) que dans des expériences similaires il a obtenu une diminution considérable du nombre des larves, mais non une inhibition complète de l'effet parthénogénétiquede la solution de saccharose. Pour moi j'ai obtenu une inhibition incomplète de l'ellet parthénogénétique d'une solution grammoléculaire de saccharose seulement dans les cas où je pouvais prouver que l'oxygène n'avait pas été complètement chassé. M. Delage dit {loc. cit.) : « Naturellement, pendant l'introduction de AzH' et des œufs, les liquides se trouvaient à l'air libre pendant i à 2 minutes. » Cela suffit pour expliquer la défectuosité du résultat. III. J'ai rappelé dans ma précédente Communication cjue j'avais déjà publié en 1900 le fait qu'un traitement par une solution pure ^ M. de sac- charose peut amener le développement des œufs d'Arbacia en Blastidcv. M. Delage écrit : « Or, je mets M. Loeb au défi de faire développer des œufs de Strongylocentrotus par le moyen de la solution sucrée qui lui a réussi avec Arbacia » {Comptes rendus, t. CXLV, p. 1121.) J'ai fait les mêmes expériences avec les œufs de Strongylocentrotus et j'ai trouvé qu'en plaçant ces œufs pendant i heure 3o minutes à 2 heures à une température de i5° C. dans une solution pure |-j M. de saccharose, un grand nombre d'entre eux se segmentent et quelques-uns se développent en Blastuke. Il n'y a pas la plus petite différence à cet égard entre les œufs àWrbacia et ceux de Strongylocentrotus . J'ai montré, il y a un an environ, que ma première méthode, purement a/jS ACADÉMIE DES SCIENCES. osmotiquc ou déshydratante, consiste en la combinaison de deux facteurs: la déshydratation par la solution hypertonique et l'action des ions hydroxyle à une certaine concentration. Si l'on emploie une solution hypertonique neutre, on obtient seulement des débuts de segmentation et peut-être quelques lilastiilœ; si la solution est rendue alcaline les œufs se développent en Plutei. Je me suis convaincu que, si à 5o""'' de saccharose | M. on ajoute s N ^ o'"" ,3 — NaOH, les œufs de Strons^vlocoilrotiis placés de 60 à 80 minutes '10 "• i dans cette solution donnent des Plutei. Ov la solution de saccharose et de tannate d'annnonium employée par M. Delage n'est essentiellement qu'une solution hypertonique et hyperalcaline telle (|uc celle dont j'usais dans mes premières expériences. IV. Page II 19 {Comptes rendus, t. CXLV), M. Delage remarque : « Si vraiment la pression osmotique intervient seule dans les solutions liyperto- niques, comme l'assure M. Loeb, je le prierai d'expliquer pourquoi il dilue ses solutions concentrées deNaCl, de KCl, de MgCP, pour obtenir la pres- sion osmotique voulue, non avec de l'eau distillée mais avec de l'eau de mer. Pour prouver que la nature des sels déterminant la pression osmotique voulue est indifférente, il est indiqué d'employer des solutions pures des divers sels et de comparer leurs efTets, et non pas de prendre pour véhicule de l'eau de mer où il y a de tout. Si donc M. Loeb n'emploie pas des solu- tions pures, on est autorisé à l'attribuer, jusqu'à preuve du contraire, à ce qu'avec sa méthode elles sont inefficaces. » En fait, j'ai acquis la conviction dès 1900 que des solutions hyperloniques pures de NaCl, KCl et MgCP peuvent être employées pour la production de la parthénogenèse expéri- mentale ; mais, comme il s'agissait alors seulement de décider entre les effets spécifiques des ions auxquels, dans ma première Commui>icalion prélimi- naire, j'avais attribué la parthénogenèse artificielle et les effets de déshy- dratation que M. Giard a le premier signalés comme cause de ces dévelop- pements parthénogénétiques, il m'a paru suffisant d'indiquer que les larves peuvent être produites par une solution hypertonique pure de saccharose; et, chose assez curieuse, j'employais justement la solution que M. Delage appelle aujourd'hui isotonique. La raison pour laquelle j'usais autant que possible d'eau de mer plutôt que de solutions pures de sels ou de non-con- ducteurs est très simple. Mes solutions artificielles sont préparées avec les produits chimiques purs de Kahlbaum et de l'eau deux fois distillée dans le verre, ce qui est assez coûteux, tandis que l'eau de mer arrive sans qu'il en coûte rien en temps ou en argent au laboratoire. En outre, l'eau de mer SÉANCE J)U 3 FÉVRIER I908. 2^9 présente cet avantage qu'elle est indubitablement une solution isotonique pour les œufs de Strongytocentrotits et qu'on est ainsi à l'abri de toutes les erreurs possibles dans la détermination du point de congélation ou dans la préparation des solutions. Ce caractère isotonique de l'eau de mer est si marqué que c'est grand dommage que M. Delage ne l'ait pas trouvé satisfaisant pour ses expériences avec le lannate d'ammonium, dans les([uelles il s'efforçait de prouver qu'il employait seulement des solutions isotoniques. Pour enlever à M. Delage toute incertitude en ce qui concerne l'efficacité des solutions de sels purs dans ma méthode, j'ai déterminé les puissances d'activité relative d'un certain nombre de solutions hypertoniques de sels purs et de non-conducteurs. La concentration optima des diverses solutions hypertoniques et le pourcentage moyen des larves obtenues sont donnés dans le Tableau suivant : Pourcentage Nature des tics solutions hypertoniques. larves. 5o M . Saccliarose environ 80 • .5o f M . Na Cl » 90 5o fM.KCI >i 90 5o |M. LiCI 80 5o i M . Ca Cl » 80 5o I M. MgCI » 85 5o f M. SrCI » 80 5o I M. HaCI ). I 5o eau de mer + 8™',2| N.NaCI » 98 Kn terminant, je dois remarquer cjue le progrès des Sciences exactes dé- pend de l'harmonie des résultats obtenus par les différents observateurs. Mes efforts pour montrer que les divergences apparentes entre les résultats de M. Delage et les miens n'existent pas en réalité sont inspirés par le seul intérêt de la Science, et je constate avec reconnaissance le caractère éga- lement courtois et scientifique de la réponse que M. Delage a faite à ma première Note. 25o ACADÉMIE DES SCIENCES. ZOOLOGIE. — Sur la morphologie ei l'évolution des Sabellariens de Saint- Joseph {Hermelliens de Quatrefages). Note (') de M. Cii. Gravier, pré- sentée par M. Edmond Perrier. Chez les Annéhdes polychètes de la famille des Sabellariens de Saint- Joseph {Hermelliens de Quatrefages), le prostomium ou lobe céphalique est absolument indiscernable. Le corps présente en avant une masse mus- culaire considérable excavée sur la face ventrale, formée de deux parties symétriques plus ou moins complètement soudées et portant une couronne de soies puissantes, de configuration variée, ou palées; des appendices cir- riformes disposés en séries transversales encadrent la cavité ventrale à la partie inférieure. de laquelle s'ouvre la bouche. Cette région antérieure du corps a donné lieu à diverses interprétations. En étudiant le système nerveux des Hermelles, de Quatrefages (i848) avait remarqué que les nerfs qui se rendent dans les supports paléigères se détachent du collier œso- phagien; pour lui, ces supports représentent « Panneau buccal et ses dépendances » et sont essentiellement constitués par les tentacules très développés et soudés sur la ligne médiane supérieure. Ed. Gruhe (1877), tout en désignant la partie antérieure du corps sous le nom de lobe céphalique (Kopllappen), la considérait comme la continuation du segment buccal. Ed. Meyer (1888) suggère que les supports paléigères des Sabel- lariens proviennent des rames dorsales du premier segment sétigère. Dans sa descrip- tion du Pallasia sexungula Grube {Ballasia armata Kinberg), Ehlers (1897) regarde la masse buccale comme l'ensemble formé par le lobe céphalique très réduit, dont il est impossible de tracer les limites précises, et par les deux premiers segments du corps fusionnés tous ensemble. La double rangée des palées de l'opercule corres- pond aux soies d'un parapode ventral, les crochets représentant les soies dorsales. Le second segment est intimement soudé au segment buccal. Les données anatomiques montrent cpie les supports paléigères, par leur innervation, sont une dépendance du premier sétigère, sans indiquer s'ils sont formés par la totalité ou seulement une partie de ce segment. Le nou- veau Sabellarien de Madagascar {Cryptoponxitus n. g. Geavin. sp.), décrit dans une Note précédente (-), vient de fournir un argument morphologique très intéressant à ce point de vue. 11 présente un lobe céphalique en partie fusionné avec les supports paléigères voisins, mais encore nettement dis- (') Présentée dans la séance du 27 janvier 1908. (^) Voir Comptes rendus, séance du 20 janvier 1908. SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. aSi tinct, tant sur la face dorsale que sur la face opposée, avec un court tenta- cule inséré ventralement. Sur la face dorsale, notamment, on peut encore reconnaître ses limites latérales, grâce à ses bandes transversales pigmen- tées. Les crochets et les palées, qui, d'après les recherches d'Edouard Meyer sur les autres Sabellariens, offrent à une plus grande échelle la même struc- ture que les soies ordinaires, s'insèrent de chaque côté du lobe céphalique, en s'enfonçant, bien au delà de sa limite postérieure, dans la région dorsale des masses musculaires latérales. Celles-ci constituent en avant deux grands lobes indépendants l'un de l'autre, circonscrivant une cavité largement ouverte du côté ventral et abritant complètement le prostomium sur la face dorsale. D'autre part, au niveau de la partie antérieure de l'orifice buccal, il existe un faisceau de soies ventrales qui n'a point son correspondant sur la face dorsale. Il est donc fort vraisemblable que les supports paléigères sont le résultat de la fusion du prostomium et des rames dorsales du pre- mier sétigère. Si l'on suppose que les supports paléigères du genre Cryptopomalus s'épaississent dans leur région terminale et se rapprochent l'un de l'autre, qu'en même temps les deux rangées de palées s'étendent sur toute la lon- gueur des bords libres des lobes élargis, on passe au genre Pallasia Quatre- fages. Si la rangée externe de palées est homogène, sans crochets, les sup- ports restant largement séparés l'un de l'autre, c'est le genre Centrocorone Grube, très voisin du précédent. Enfin si, au lieu de rester distincts, ces supports paléigères se soudent d'une façon plus ^.. moins complète sur la face dorsale et que l'opercule se renforce par une rangée interne de palées, le type le plus évolué de la famille, le genre Sabellaria Lamarck, se trouve réalisé. Chez beaucoup d'Annélides polychètes, le prostomium porteur des or- ganes des sens est protégé de façon diverse par les premiers segments du corps. Il est fréquemment recouvert par la première ou les deux premières paires d'élytres chez les Aphroditiens ; il est enserré entre les premiers seg- ments du corps chez les Amphinomiens et les Palmyriens; chez les Flabelli- gériens, il peut se loger, avec les tentacules et les branchies, à l'intérieur de la cage formée par les premiers segments du corps armés de soies extrême- ment développées. De même, chez le genre Pœcilochœlus Claparède, allié étroitement aux Spionidiens qu'Edouard Meyer a rapprochés des Sabella- riens et des Serpuliens, le prostomium, de petite taille et pourvu aussi d'un tentacule ventral, est entouré par les puissants parapodes du premier seg- ment armés de longues soies (surtout à la rame dorsale) et dirigés en avant. 252 ACADÉMIE BES SCIENCES. C'est l'extension, on relation probablement avec l'adaptation à la vie exclu- sivement tubicole, de la même disposition qui s'observe chez les Sabella- riens et dont le terme extrême est présenté par le genre Sabellaria ; le pro- stomium, enveloppé par les rames dorsales du premier segment sétigère, se fusionne finalement avec elles et devient indistinct. PHYSi' ' ^ DU GLOBE. — Contribution à l'étude du rayonnement calorifique ■ uire. iVote de MM. C Féry et G. Millochau, présentée par M. Lipp- "lann. ' Grâce à la Société du mont Blanc et à son regretté président Janssen, qui ont bien voulu mettre à notre disposition leur Observatoire du sommet du mont Blanc ainsi que les ressources nécessaires pour exécuter nos recherches, nous avons pu reprendre en 1907 les travaux commencés l'année précédente et exécuter presque complètement le programme que nous avons proposé au Congrès de Meudon : 1° Les mesures sur le télescope pyrhéliométrique ont été reprises dans des conditions à peu près identiques à celles réalisées en 1906; 2° Des mesures parallèles ont été exécutées avec le nouvel actinomètre Fery; 3° Les deux instruments ont été étudiés devant un four électrique. Le télescope pyrhéliométrique a été employé, cette année, avec un galva- nomètre Meylan et d'Arsonval. Le galvanomètre Gliauvin et Arnoux, qui avait servi l'année dernière, a été employé avec l'actinomètre. Cependant, à plusieurs reprises, les galvanomètres ont été alternés dans le but de tirer parti des résultats, même dans le cas où l'un de ces appareils aurait été mis hors de service. Les dispositions avaient été prises pour une durée de i5 jours à l'Obser- vatoire du sommet; les observations ayant été satisfaisantes, ce séjour fut réduit à 12, du 19 au 3o aoiit. Les journées des 21, 22, 20, 26, 27 et 3o se sont prêtées aux observations actino- métriques; celle du 22 a été particulièrement favorable, quoique le travail n'ait été possible que de 10'' lu matin à 7'' du soir, le Soleil étant, avant 10'', masqué par des cirrlius. SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 253 Le Tableau suivant donne les déviations galvanométriques du télescope, aux diverses heures de la journée : emps moyen Déviation de m Chamonix. miciovolts h ^tu 1 0 . o5 4440 11.16 4480 1 1 . 4a 45oo I2.04 4520 12.3o 4520 i3.36 444" .3.55 4440 i5.i8 4320 Temps moyen Déviation de en Cliainonix. microvoUs h m l5.22 4280 16. 12 4120 .e..7 4 100 16. 22 4 100 17.17 - 37C0 n-^9 328^ 17.58 3o8o 18.27 256o A la courbe conslruile avec les mesures faites ce jour-là s'applique, avec une très grande exactitude, la loi de Bouguer. Pour les autres journées, certaines portions de la courbe journalière sont correctes et la loi de Bouguer s'y applique; les autres parties présentent des dénivellations cor- respondant exactement aux variations de l'Iiygromètre enregistreur, ce qui montre que l'accroissement momentané d'absorption qu'elles indiquent |)rovienl de vagues atmosphériques, composées d'air humide des couches inférieures, et qui se heurtent aux flancs du massif du mont Blanc, dépassant par moraenls le sommet de quelques centaines de mètres. En recherchant les portions de courbes auxquelles s'applique la loi de Bouguer et en en déduisant, par la méthode que nous avons indiquée (Comptes rendus, 22 octobre 1906), l'intensité du rayonnement du centre du disque solaire, en dehors de l'atmosphère terrestre, on trouve pour 0 (déviation en microvolts du galvanomètre, le télescope étant à pleine ouver- ture) : le 22 août, 0 = 4976; le aS, 0 = 4808; le 26, 0 = 4936; le 27, S = 5oi2. La valeur 0 = ^4976, basée sur l'étude de l'ensemble de la courbe journa- lière du 22 août, a un poids bien plus grand que les autres, ne portant que sur des portions de courbes; elle s'accorde d'une façon très satisfaisante avec les mesures des auti'es jours et surtout avec leur moyenne. L'appareil a été étalonné en le pointant sur un four électrique; la con- stante trouvée (dans la formule T = Iv y/o) est K = G6i, ce qui donne pour la température effective du centre du disque solaire T = 5555° absolus. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N«. 5.) 33 254 ACADÉMIE DES SCIENCES. La valeur trouvée pour cette même température en 1906 était 5620° {Comptes rendus, 22 octobre 1906) ('). Des mesures ont été également faites le long d'un diamètre solaire selon la méthode que nous avons indiquée en 1906 {Comptes rendus, 8 oct. 1906). Elles conduisent au i-ésultat suivant : pour 0 = loa au centre du disque, on trouve, à So" du centre, ^ = 9^1,7 et, à 4^", ^ = ^7iO, alors qu'en 1906 on avait trouvé, à 3o°, 0 = 93,(32 et, à 45°, 0 = 85,9 (moyenne des mesures faites sur l'ensemble des courbes). Les mesuies de 1907 indiquent, pour l'absorption atmosphérique so- laire, 40 pour 100, soit 6042° pour la température dunoyau; celles de 1906, 37 pour roo, ayant donné 6i32°pour cette dernière température (^). La différence entre les deux mesures est trop faible pour pouvoir en tirer une conclusion. Voici, à litre d'exemple, les valeurs trouvées suivant un diamètre solaire, le 25 août 1907, à I i''2i"' (^) (mont Bl anc) : Temps moyen Déviation de en Cliamonix. micvovolts. T. 6. T. ?. Il m s 11.21. /4O 320 1 10 4280 180 480 5o -HiSo 120 425o 190 240 60 3480 *• iSo 4200 200 200 70 388o i4o 4 100 210 160 80 4o4o i5o 8966 220 100 90 4 '60 160 36oo » » 1 1 . 21 . 100 4240 170 2440 )) » (') Une discussion plus complète des résultats nous a donné depuis 5663° {Journal de Physique, t. VI, mai 1907, p. 589 et suiv.). (^) Journal de Physique, t. VI, mai 1907. (^) La courbe représentative du rayonnement suivant un diamètre solaire est ainsi tracée par points; rappelons que nous avons indiqué {Comptes rendus, 8 oct. 1906) qu'en employant un galvanomètre enregistreur spécialement aménagé on aurait une courbe continue. Nous n'avons pu réaliser ce dispositif trop coûteux pour nos res- sources et n'avons pu étudier le rayonnement des divers points de la surface solaire, suivant des cordes parallèles à la direction du mouvement diurne, que par la méthode chronométrique. La séance est levée à 3 heures trois quarts. A. L. SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1908. 255 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVRAGKS REÇUS DANS LA SÉANCK Dl) 3 FÉVRIER I908. Institut de France. Académie des Sciences. Bulletin du Comité international permanent pour l'exécution photographique de la Carte du Ciel; l. V, fasc. 1. Paris, Gaulhier-Villars, 1907; i fasc. in-^". Janssen, par A. de Lapparent, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences. (Exlr. du Correspondant.) Paris, L. de Soye et fils, 1908. (Hommage de l'auteur.) Sur les premiers principes des Sciences mathématiques, par P. Worms DE Romillï. Paris, A. Hermann, 1908; 1 fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.) Rapport sur une Mission scientifique dans les Jardins et Établissements zoolo- giques publics et prii'és de l' Allemagne, de l' Autriche-Hongrie, de la Suisse et du Danemark, par M. Gustave Loisel. (Extr. des Nouvelles Archives des Missions scien- tifiques, t. XV.) Paris, Imprimerie nationale, 1907; i vol. in-8°. (Présenté par M. Giard. Hommage de l'auteur.) Recherches sur les Liriopsidœ, par Maurice Gaullerv, avec 8 fi g. dans le texte et la planche XXVI. (Extr. des Mittheilungen aus der zoologischen Station zu Neapel, t. XN'III, fasc. 4, 1908.) Leipzig, Breilkopf et Hiirtel; 1 fasc. in-8°. (Présenté par M. Giard.) Okapia, par Julien Fraipont. {Annales du Musée du Congo : Zoologie. Série II : Contribution à la faune du Congo; t. I.) Bruxelles, Spinaux et G'"^, septembre 1907; I fasc. in-f°. La quadrature du cercle, par A.fiTOi{iERAFPAiu. Bastia, G. PiaggietC'", 1906; i fasc. in-S". Statistique générale de la France. Statistique annuelle des Institutions d'Assistance, année 1900. Paris, Imprimerie nationale, 1907; i fasc. in-S". Statistique générale de la France. Annuaire statistique; 26' Volume, 1906. Paris, Inijirimerie nationale, 1907; i vol. in-8°. Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bo.^mer, Membre de l'Institut; livraison du i5 janvier 1908, n" 229. Paris, Librairie générale de l'Enseignement, 1908; i fasc. in-8°. IV° Congresso internazionale dei Matematici, sotlo l'allo patronato di S. M. il He d'Italia, Roma, 6-11 aprile 1908 : 2'' Circolare. Rome, janvier 1908; i fasc. in-S". Gino Cugini, per G.-B. de Toni. (Extr. de Le Stazioni sperimentali agrarie ita- liane, 1907, t. XI.) Modène; 1 fasc. in-8". (Hommage de l'auteur.) Moyens de racheter les grandes différences de niveau, par Victor Schônbach. Munster, J. Bredt, 1902; i fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.) 25g ACADÉMIE DES SCIENCES. ERRATA. (Séance du 20 janvier 1908.) Note de M. WoUereck. Sur la synthèse de Fammoniaque : Page 125, ligne li, au lieu de 18, 5o, Usez i85. Même page, ligne 2/4, au lieu de 0,28, lisez 2,3. (Séance du 27 janvier 1908.) Note de MM. Eugène et François Cassera,, Sur la théorie des corps minces : .- .- ,' et 25 au lieu de du troisième degré pour «, et du deuxième On souscrit Qui is, chez GAUTHIER-VILLARS, jrands-Augustins, n" 55. Depuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent lo^ulierecnent le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in i' D Tables, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volun ' ^"* et part du i" Janvier. Jme. L'abonnement est annuel Prix de l'abonnement : Paris: 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, Agen . . Alger. chez Messieurs : Ferra n frères. Cliaix. I Jnurdan, Huff. Angers . Amiens Courtin-Hecquel. j Germain et Grassiii, ' Siraudeau. Bayonne Jérôme. Besançon Marion. , Feret. Bordeaux ) Laurens. ' Muller (G.) Bourges Renaud. , Derrien. ! F. Robert. Le Borgne. Uzel frères. Caen Jouan. . Oarriel et Bouvier. \ Henry. < Marguerie. Brest . Ckambvy. Cherbourg . /: C 1er mon t- Ferr . Dijon . Douai . Delaunay. Bouy. Groffier. Ratel. Rey. Lauverjat. Degez. Grenoble \ Drevet. I Gratier et C". La Rochelle Fouclier. Le Havre Lille Bourdignon. Donibre. Tallandier. G i a r-d . Lorien t . Lyon. ctiez Messieurs : \ Baumal. I M— Texier. Cumin et .M.tssuq. l Georg- < Phily. Maloine. Vitte. Montpellier . Marseille Ruât. Valat. Goulet et lils. Moulins Martial Place. ÎBuvignJer. Grosjean-Maupin. Wagner et L.imbert. Dugas. Veloppé. Nantes . Nice iBarma. Appy- Nimes Debroas-Dupl.m. Orléans Loddé. \ Blancliier. Poitiers. ) Blancliiei ( Lévrier. Bennes Plihon et Homm.tis. Rochefort Girard ( M»- ). Bouen l Langloi Lestringanl. S'-Êtienne Chevalier. Toulon (Figard. Alté. Toulouse . ^ Gimet. I Privât. [ Boisselier. Tours Péricat. ( Bousrez. Valenciennes ....) '^''"''^■ I Lemaltre. On souscrit à l'étranger. Berlin . cliez .Messieurs ; Amsterdam f ''«'''ema Caarel- ' sen et C'*. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. .\sher et C'*. Friedlander et fils. . Kuhl. ( Mayer et Muller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. ILanieitin. Mayolez et Aiidiarte. Lebègue et C"'. ( Sotchek et G". B'^'^^'-'^^t • JAlcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C" Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil, Copenhague Hôst et Tds. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. 1 Eggimann. Genève j Georg. ' Burckhardt. La Haye Belinfante frères. Payol et C''. Lausanne Rouge. Sack. Barth. Brockhaus. Leipzig ( Lorentz. Twjetrneyer. Voss. \ Desoer. Liège ... ,, " ' Gnuse. Chez Messieurs : / Dulau. Londres ) Hachette et C" ' Nutt. Luxembourg V. Buck. / Ruiz et C*. ,, . . , 1 Ronio. Madrid \' ) Dossat ! r J7X assat. F. Fé. Milan . Naple.'i Bocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri diGius. Pellerano. Rome. !' Dyrsen et Pfoiffei. Stechert. Lenicke et Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'V Palernte Reber. Porto Magiilhaes et .Muniz. Prague Rivnac. Rio- Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescher et C*. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordiska Boghandel l Zinserllng. S'-l'étersbourg .. | ^y^|pf_ i Bocca frères. Brero. Rinck. ( RoseubergetSellier. Varsovie ..... . Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. Frick Gerold et C'. Turin Vienne Ztiricli Rascher. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4'': i853. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. —( i" Janvier iS5i à 3i Décombre i865.) Volume in-4°; 1870. Pri.x 25 fr. Tornes 62 à 91. — ( i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume iu-J": 18.S9. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — ( i" Janvier r88i à 3i Doceinb-re 1895. ) Volume in-4°; 1900. Prix 25 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I. — Mémoire surquelques points de la Pliysiologiedes Alsçues, par \ni.A. DKRBEset A.-J.-J.SoLiER. — Mémoiresur le Calcul des Perturbations au'éprouvent les Comètes, par M. Han.sen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le r.ile du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières g.asses, par M. Claude Bernard. Volume in-.',», avec 02 planchr-; i856 25 Ir. Tome 1. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-.r. Van Benepen. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Sciences pour le concours de iSJo, et puis remise pour celui de iS5(i, savoir : « l.iu^lier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains » sedimentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la quesii.n de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercherla » nature des rapports qui existent entre l'état actuel du règneorganiqueetsesétats antérieurs», parVI. le Professeur Bro.ss. In-(*, avec 7 planches; 1861. . . 25 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, >^t les Mémoires présentés par dirers Savants à l'Académie des Sciences. lAlil W 5. ^B.lllt^s i;T c<>M»iiiM< 'ViOf*** 1„.S COUUKSPONUAN1> Dh l.ACAPEMIK. >1E DKS Ml'MlilU'S Kl Pages, _ Sur l'existence du tluorui'e Pages. ^' at-sodr:— é,é,.^Ues syénues ne phéliniques des ^^^^^^^ i^^^u^. d'e's ryum. M. A. DE Lappare iT fait hommage à l'Acadé- mie d'une Nolice intilulée la Science française, Janssen « Les deuils de oxyc NO >IIÎ\ AXIONS \ ..„»^flp iuoer le concours du om.Tiiss.on chargée déjuger Cham'eau, Poincare, de Lapp de juger le concours du Commission chargée deju Poincaré, Emile Picar caré. Becquerel, de Lap parent, Deslan '^''^'- ' '■ 'A Vhàreée de 'présenter une ques- ~'drGr:nai:^cJsciences physiques l'année 190» rboux, Mascc :ird, de Lapparent, du ,908: ■ M M PerriGi'-, Gui- Veia^e, ^ ^ présenter une ques- i::-boL, Pcncare. Emile Picard, Ap- ^^^ ^''"•.^"'"'r,f^'d;ré;en;er-unyque; mulllf, Badau. OeslandresB^gou, - dan, Oarl.ou.I^>P^>^^^2^Z%.^- 'rrr rix vl^n^lftVur l-annee .q.y MM. tlrice Le.y, Darbou. Boaque de la Grye, Troost, Mascart, Becque> el. de^ ^^^^ Lapparent coii!vi:si'ONi>A.\<:!^ ., ,„ ^rr-RÉTAiBE PERPÉTUEL signale dcs bro- M. le SECRETAI, i- rr p„„;ié organisa- chures adressées P^^'^^^^^^^^'J^^àonal teur du quatne,ne Congie^ mler ^^ MUI. P. ^yo" cnnllerv Gustave Loisel. M^r'^iTr":m.E - Ob;{;vat.ons du soleil ^aL?r'ro"atoire de Lyon, pendant le troisième trimestre de .907 ■----,, '^- ^-""^^eur:;^:^::^ -'vant Z ronc- où le fer est masque plexes du fer, ..- -^ ■-- -„ ■_ .^ MM L. BouVEiULT et G. Blanc. veaux dérivés de la camphenylone, sa M'=Kt"l^;;sK;:-sù;i'o;d;ed'Jddition M. K. IvRASbOL ^^^^ ^.Q^ydes organiques Adolphe Minet. d'une fo tions de Laplace MM. Louis Clerc et un nouveau four électrique i aie "able aux recherches de laboratoire ,1,. _ Emploi des 1..- dès courants alternatifs à — Sur .ppli- 224 227 M. /.NDRE CATHIARD. - E.nploi des flammes de l'ammoniaque au de structure asymétrique. .....-•• •• MM JEAN CUAUTARD et PAUL LEMO.NE. - Sur la penése de certains minerais d alu- t de fer Décomposition lateriUque tdeier. ^f^^^ ^^ présence de et de cipolins au Daho- l'oe l'origine des terres fprtiles du Maroc occidental • • tertiies uu n.i'pst-ce qu'une solu- M. JACQUES Loeb. - Q^"^f^,ffJ^ ^„„, les mine e M. Henry Hubert. gneiss à scapolitc mey M. Louis Gentil. - 23l 233 2.36 239 242 243 Modifications anomales, comme soupape haute tension. '^'datrZnp magnétique, des spectres de bandes des divers composes. M H. Chaumat. rlio-o car voie êlectro.yuq">. ••-- M P. pIscal. - Sur quelques sels co.n- Bulletin bibliographiouk Errata la réduction de 1 in- 229 1 229 23l tion de saccharose isotomque poui Vévolution des Sabellariens bainl- I flermelliens de Ouatrefages). MVl r FfRY et G. MiLLOCHAU. MM. C. FERYjt^^ ^^ ,,yonnemenl calor.- ^^^ .-Joseph — Contri- bution lique solaire . 255 2d6 PAKls. ;rIE GAUTHIEH-VILLAKS, lAlPKlME ,-Jua. des Grands-Auguslins, o=. Le Gérant : G*uthier-VxllaR3. PREMIER SEMESTRE. COMPTES UENDIJS HEBDOMADÂIHES DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LKS SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVI N 6 (10 Février 1908 "^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 56. 1908 RÈGLEMENT UEL4TIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie ^Q composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article \". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparunAssociéélrangerderAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu delà semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3'i pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance f blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savai étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomr mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ext autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le I pour les articles ordinaires de la correspondance . cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être re à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus t; le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être reir temps, le titre seul du Mémoire est inséré dai; Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyti Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. - Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plane ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sera autorisées, l'espace occupé par ces figures comf pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5. Tous les six mois, la Commission administr fait un Rapport sur la situation des Comptes re. après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Rèdemenl. Les savants étraagers à TAcad... .u. dés.reut faire présenter le.rs M^^a.^ par^ J. ;- ^^^^X^^^STiu «a^^. dépo.6r au Secrétariat an plus lard leSam.li qui pré. =:ol^-,49 au violet extrême. III. D'un i^rand nombre de pointés sur des étoiles fixes, exécutés au moyen du pliotomètre stellaire hétérochrome qui vient d'être décrit, on a déduit que Terreur probable d'une mesure complète, comportant un pointé dans chacun des quadrants des niçois, est inférieure à 0,04 grandeur stel- laire, dans de bonnes conditious atmospbéricjues. Etant donnée, d'autre pari, la forme de la courbe de lumière d'Algol et des étoiles variables ayant une vitesse de variation analogue, on en déduit (|ue la méthode est susceptible de mettre en évidence, avec ces étoiles, toute différence de phase sup('rieure à 3 minutes, entre les courbes de lumière des images monochromatiques re- latives aux deux extrémités du spectre visible. A titre d'exemple, e( pour fixer les idées, admettons pour Algol la paral- laxe provisoire déduite par Pritchard de ses mesures photographiques, et qui placr'rait cette étoile à une distance de 60 années de luuiière environ; 3 minutes (''lanl contenues un peu plus de 10 millions de fois dans (3o ans, la méthode est donc de nature, avec cette étoile, à mettre en évidence une différence de l'ordre de , „„„'„^^,,, eulre les vitesses de propagation dans l'espace des deux extrémités du spectre. Pour une étoile de parallaxe n fols moindre, la différence décelable est évidemment n fois plus faible. Il me reste à exposer les premiers résultats auxquels a conduit l'emploi de cette méthode, notamment au cours d'une récente mission en Algérie dont j'ai été chargé à ce sujet. CORRESPOÎVDAIVCE. M. le Secrétaire perpétuel présente, au nom de son Confrère M. Georges Picot. Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences morales et poli- tiques, l'Ouvrage suivant : Institut de France. Acadéniie des Sciences morales et politiques : Notices biographiques et bibliographiques. ic)o()-i<^0'j. Membres titulaires et libres. Associés étrangers. M. le iSixRÉTAiRE PERPÉTUEL sigualc, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : 1" Rapport (général sur les nivellements de précision e.vécatés dans les cinq SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. 269 parties du inonde; Rapport sur les travaux du nivellement général de la France de 1904 à 1906 inclus; Rapport sur la mesure des mouvements du sol dans les régions sismiques, au moyen de nivellements répétés à de longs intervalles, par Ch. Lallemând. 2" Les fours électriques et leurs applications, par Ad. Minet. ASTRONOMIE. — Observations du passage de Mercure du i4 novembre 1907, faites à l'Observatoire royal de Belgique. Note de M. Lecointe, présentée par M. Bigourdaa. 0,2f) 0,3s 0,1') O, ifi 0,1 I o, ()().'> o,'>'lf) 0.0 '1 Pendant ce passage le ciel a été à peu près constamment dégagé ; seuls, quelques cirrus sont venus parfois passer devant le Soleil. Aussi avons-nous pu faire un assez grand nombre d'observations qui seront prochainement publiées en détail; en attendant nous en donnons ici un résumé. I. Observations des contacts, données en temps moyen astronomique d'Uccie : Gnjssissemenl, i5o (sans écran). 2^0 (avec réseau ) 3o ( avec écran ). 180 (avec écran ). gô ( avec réseau ) 1^0 (sans écran ). 90 (sans écran ). (sans écran ). (sans écran ). l'rciiiîor coiilact 1 extérieur ). Il m 22.41. 10 22. 40.4 2 Deuxième contact (intérieur). T.ingence des disques. 22. 4^. I 22.42.50 séparation des disques. ti m s 23.43.21 22.43. 9 22.43. 12 22.43. i4 22.43.2ii 22.43.3*) Troisième conlacl (inlérieur i. Disparition du fdet lumineux. Tangenci dos disques. h .D.22 5. l3 J.37 5.30 5.2fi 5.23 5.30 5. 3(i 5.20 Quatrième conlacl I extérieur I. Il m s ■>. S. 1 7- l!l 7-4^ 7.. -.s 7 ■'!•-< 7- ''' 7.43 7-43 MM OliscrvGlcur^. I.eciiiiile. Stroobanl. Van Biesljfteck Merlin. Delvosal. Suiyvaerl. Delporle. Bijl. l'Iiilippol. Temps Ciilcoh'-i par jM. Slfooljaiil. EpJiémerides. Connaissance des Temps Nautical Almanac ....... Berliner Jalirbucli l'remier contact exiérieur. intérieur Il m s Il Ul 32.40.33,3 23.43. II 23.40. Î9 22.43.23 33.40.1.! 32.43.24 II. Forme du disque. — Les mesures ont été faites dans diverses condi- ■2-jO ACADÉMIE DES SCIENCES. lions spéciales, ouverture variable, avec et sans écran en mousseline, etc. Ouverluic do la lunelte et noms des obsei-vaifiirs : Direction o'", 38, fie la «""i-'S, j\l. Van ""',i5, ij",i6, o"',i6, niesurcf). .M. Stroobanl (=). lîieslirœck (=). M. Merlin (=). M. Stroobant (S). M. Dcivosal (■'). O- I So . 3o-2IO. 8,84 8,19 8,45 7,98 9,o5 8,88 » 45-325. 60-240. » 8,65 7,80 0 9,20 » 8,69 90-270. 8.40 8,38 7.^9 7,36 8,92 120-000. )) 8,25 » )) » i35-3i5. i5o-33o. » 8,IQ 7>29 7>89 9.'i En vue de déterminer les erreurs personnelles dans les observations du genre de celles cpii nous occupent, et de rechercher l'influence de Tirradia- lion de la lumière qui a eu pour effet de diminuer le diamètre apparent de Mercure, M. Van Uiesbro-ck a procédé aux expériences suivantes : il a établi à l'iji'",;) de l'Observatoire une plaque de verre mat, uniformément éclairée à l'électricité et devant laquelle il a placé une sphère noire dont le diamètre, vu de l'équatorial, était sensiblement le même que celui observé pour Mercure le i4 novembre 1907. II a aperçu ainsi un petit disque noir sur fond brillant. La discussion générale de ses observai ions et expériences amène M. Van Biesbrœck à conclure, pour la valeur du diamètre de Mercure, le i!\ no- vembre, en tenant compte de l'irradiation cl de l'équation personnelle : 9", i3. Des expériences identiques, faites par M. Delvosal, et l'application de leurs conclusions à ses observations, conduisent cet observateur à évaluer à 9", 5 la valeur du diamètre de Mercure pour la dale du passage de la pla- nète sur le disque solaire. III. Observa/ions de position. — Elles ont été faites au cercle méridien de Repsold par M. Phihppot, à la lunette méridienne de Gambey par M. Del- (') La direction o°-l8o'' correspond à la direction du mouvement diurne. (-) Micromètre à fils. (^) Micromètre à double image. SÉANCE DU lO FÉVRIER igo8. 271 porte, au cercle mural et au cercle vertical d'Ertel par M. Bijl et à l'équa- torial de o'",38 par M. Van Biesbrœck. IV. Observations sur l'aspect physique. — Les observations sur l'aspect physique ont été faites : i" à la lunette pointeur deo", 20 d'ouverture de l'équalorial photographique de Gautier par MM. Lecointe, Delvosal et Smedts; 2° à l'équatorial de o™,38 par MM. Stroobant et Van Biesbrœck; 3" à l'équatorial de Cooke de o'", i5 par M. Merlin; l\° à l'équatorial de Grubb de o"',i5 par M. Delvosal; 5° à la lunette de Dollond par M. Stuy- vaert; G" à l'équatorial de o^jOgo par M. Delporte; 7° au cercle vertical d'Ertel, par M. Bijl. La planète n'a été aperçue en dehors du clis(|ue du Soleil, après son passage, que par M. Van Biesbrœck, et encore cette observation est-elle donnée comme très dou- teuse. Le ligament a été signalé, après le deuxième contact et avant le troisième, par la presque totalité des observateurs. M. Merlin a observé, par moments, une auréole d'une teinte jaunâtre, dont l'intensité allait en diminuant de son périmètre intérieur à son périmètre extérieur, (^ette auréolé accompagnait Mercure, persistait dans toute l'étendue du champ et résistait aux dépla- cements de l'œil. M. Delporte a constaté également la présence d'un anneau de couleur d'abord jaune brun, puis violet très clair, presque blanc. Il a relevé des taches claires sur le disque de Mercure et signale à un certain moment un point lumineux à proximité de l'endroit où, auparavant, une tache claire s'était montrée. La mention « illusion » est inscrite à côté de cette observation. L'aide de M. Delporte, invité à observer ce phénomène, n'a pas distingué l'anneau brillant. M. Stuyvaert signale également des taches lumineuses ainsi que la présence' de points et d'un -trait brillants sur le disque de Mercure. M. Bijl a relevé, au sud-est de la planète, deux points noirs, vifs et ronds, l'un double de l'autre et accompagnant la planète dans son mouvement de translation. Ces points noirs ont subsisté malgré diverses opérations telles que la rotation de la bonnette et de l'oculaire et les déplacements de la lunette en azimut; ils .sont restés visibles dans toute l'étendue du champ, même lorsque l'objectif était diaphragmé. M. Bijl n'a pas fait constater le phénomène par son aide. En dehors des indications fournies ci-dessus, les autres observateurs n'ont rien signalé de particulier; ils ont constaté que la teinte de Mercure était uniforme et plus foncée que le noyau des taches soiaires. a-i • ACADEMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Théorème sur les séries de Taylor. Note de M. 3I1CHEL Petrovitch, présentée par M. Emile Picard. Nous dirons qu'une série (i) f{z)r^a^^ a^z-T a,_z''--\- . . . à coeflicients réels, convergente dans tout le pian des s, jouil de la pro- priété (A), si la fonction /(s) ainsi que tout polynôme /„(-) formé de ses « + i premiers termes ont leuis zéros tous réels. Nous nous proposons de rechercher les conditions nécessaires et suffi- santes pour qu'une série (i) donnée jouisse de la propriété (A) en nous bornant dans cette Note au cas des coeflicients a„ positifs, le cas où il y aurait des coefficients négatifs étant réservé pour une Communication prochaine. Les cas a^= o (qu'on peut évitera et f/, = o (dans lequel /"^ aurait ses zéros imaginaires) étant exclus, on peut toujours faire 0^=1, «, = i. En désignant par (2) o„(z) — z" -+- z"-' + a,z"-^n-. . . -h «„ la transformée en - de l'équation /„(:■) = o, les polynômes z>„(z) peuvent être définis par la relation de récurrence (3) o„{z)= zo„_,{z) -h a„ avec o„{j.- ) = I . La courbe (4) / = ?.( = ) n'est autre que la courbe (5) . y = =9::->{--)' après qu'on a déplacé l'axe Oz de celle-ci parallèlement à lui-même de la longueur f/„ vers les y négatifs. En construisant de proche en proche les courbes (4) en partant des courbes déjà construites avec 9i(=) = = + I, on s'assure facilement que : 1° la courbe (6) coupant SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. 278 son axe Oz en n — i points réels, pour que la courbe (4) coupe aussi son axe Os en n points réels, il faut ot il suffit que le déplacement — a„ de cet axe soit inférieur ou égal au plus petit déplacement l„ cpi'il faudrait lui imprimer vers les y négatifs pour qu'il vienne toucher la courbe (5); 2° si a„<^„ la courbe coupe son axe 0; en n points réels distincts; Z" si a„= E„ les points d'intersection sont encore tous réels, mais il y en a de confondus. Or, si l'on désigne par (7) A„(rt2,«3, ...,r/„) le discriminant du polynôme (2), la valeur ?„ sera la plus petite racine posi- tive (dont l'existence est assurée d'après la construction précédente) de l'équation algébrique en a-, (8) A„(rt2,a3, ...,««-n') = o, donnant les valeurs de a;::=a„ pour lesquelles le polynôme 9«(i-) a des zéros multiples. On arrive ainsi, d'une manière bien intuitive, au théorème suivant : Pour qu'une série à coefficienls positifs (9) i-i- 5 -(-«2=-+ «;,:■' + . .. jouisse de la propriété (A), il faut et il suffit que le coefficient a„ soit infé- rieur au égal à la plus petite racine positive de l'équation (8) e^ cela pour toute valeur k^i. Les zéros des polynômes seront, d'ailleurs, tous simples ou il y en aura de multiples suivant qu'on a a„ ne peut être supposé connu exactement, nous calculerons une valeur approchée v (x) de u (x) en remplaçant (') Nous nous limitons aux éléments réels. 276 ACADÉMIE DES SCIENCES. dans (2) (p e/ i|/ par des fonctions voisines cp, et 'ji,. En partant de limites supérieures de | ^p |, | 4^ |, 1© — (p, |, ] ç' — o\ \ et de ] '| — '|, | on aura aisé- ment des limites supérieures ^{x) pour \u — v\ et ù^{x) pour \u' — v'\. Voyons maintenant comment on trouve ç, et 'j^,. Dans le cas particulier très important où a et b sont constants, on peut prendre a» ^ cp,. La détermination de ip, estmoins aisée dans le cas général, on peut cepen- dant la regarder comme praticable par des méthodes connues, puisqu'elle revient à l'intégration approchée d'une équation linéaire i>i = F(j-, r;, r/) — ^(.-r). Nous prendrons alors 'ji — '.p, = F(a', Y, Y') — F (a:, yj, y]'). Admettons : i" qu'on ait des limites supérieures grossièrement évaluées pour [«I el |«'|, soient £ et £, (on ferait au besoin des hypothèses dont on vérifierait ensuite la validité); 2° que lorsque le point x, y, y' se déplace au voisinage de la courbe j' ^ yj (a?), j'^ y]'(a;) on ait pour F une inégalité de Lipschitz dont les coefficients a et p soient petits. Nous aurons alors I '-p — ^1 1 T„ toujours réalisée. Il serait intéressant, en vue de l'application des méthodes de réduction du roulis, de calculer quelle valeur il faudrait donner à la résistance passive de la carène pour que le minimum de l'angle de roulis déterminé par les considérations précédentes se trouve réalisé. Malheureusement, l'étude analytique du roulis sur houle est encore trop imparfaite pour permettre un pareil calcul. Seule l'expérience peut, dans l'état actuel, nous servir de guide. CHIMIE MINÉRALE. — Sur une nouvelle série de sels ferriques ammoniacaux où le fer est masqué. Note de M. P. Pascal, présentée par M. Gernez. Les propriétés des ferripyrophosphates que j'ai décrits (') m'ont amené à étudier de près comment ces sels se comportent vis-à-vis de l'ammoniaque. En solution étendue, cette base n'en précipite pas d'hydrate ferrique, mais elle colore la solution en jaune rougeâtre, laissant le fer masqué. J'ai cherché à isoler le ou les composés complexes nouveaux qui devaient s'y trouver ; c'est l'objet de cette Note. Sur nue solution de ferripyrophospbale refroidie à 10", préparée en mé- langeant des solutions à lô pour 100 de pyrophosphate de sodium et de chlorure ferrique, je verse de l'ammoniaque à 29" Baume. L'ammoniaque colore le liquide en rouge, et l'on observe : 1° Un précipité cristallin atteignant environ un tiers du p^Tophosphate employé; 2° à la zone de séparation des deux liquides initiaux, une couche de grumeaux rouges surmontés de grumeaux jaune clair; 3° dans la partie supérieure du liquide un feutrage de longs cristaux soyeux. (') Comptes rendus, t. CXLVI, p. 23 1. 28o ACADÉMIE DES SCIENCES. » Tous ces corps sont des sels ferriques ammoniacaux à fer masqué. Ceux qui se forment en haut du liquide sont très charo^és en ammoniaque et fort dissociables. Je me bornerai aujourd'hui à la description des deux premiers. Le précipité cristallin contient du pyropliosphate de sodium précipité par l'ammoniaque et qui entraine des proportions variables de fer et d'ammo- niaque. Cependant on constatç que le rapport du fer à l'ammoniaque ne prend que deux valeurs fixes. Quand la partie inférieure de la solution contient au début beaucoup d'ammoniaque, le précipité est orangé, formé d'aiguilles courtes et grosses ou de croix de Saint-André. Le fer et l'ammoniaque y figurent alors dans le rapport Fe / , . Fe \ — —7 — T— valeurs observées : — z — j — ttt • i,oAzIl^ \ i,DiAzHv On peut considérer ce précipité comme formé d'une combinaison de phosphate de sodium et de ferripyrophosphate ammoniacal de la forme /((P^O'NaS ion-0)4-Fe-(P2 0')'Na^-)-3AzH3-f-/»I'PO. J'ai obtenu pour n etyj les valeurs «1=4, /., = 8, «2=2,5, /'2~ "5, «3=18. j03=25. Quand au contraire la précipitation se fait en milieu peu alcalin, le pré- cipité est formé de petites plaques rectangulaires jaunes, souvent écornées. Fe Le fer et l'ammoniaque y figurent dans le rapport AzH^ En représentant leur constitution par j'ai trouvé pour n et p les valeurs «1^18, />, =5o; «2 = 9, y»2^=6o. Quand la liqueur a cessé de précipiter, on peut \en soutirer les grumeaux rouges. Ceux-ci, exposés à l'air, se liquéfient en devenant d'un rouge vio- lacé très foncé; ils perdent de l'eau et de l'ammoniaque. Séchés dans une SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. 28 r atmosphère d'ammoniac dilué, qui empêche leur dissociation, ils corres- pondent, à la formule > (P^O')^Fe''+2P2 0'Na'+ 4A7. H' + 68 H^O; on trouve en effet : perle au feu, 5o,3 pour 100 (lh(''orie, .jo,2); fer, 8,8 pour 100 (théorie, 8,71); ammoniaque, 2, G pour 100 ( théorie, 2,65); phosphore, 12, 3 pour 100 (théorie, 12, oO). La solution aqueuse de ce corps esl^ colorée en rouge, alcaline à la phta- léine et ne présente pas les caractères de sels ferriques, sauf vis-à-vis du snlfhydrate d'ammoniaque. Les sels d'argent y donnent un précipité rouille. Abandonné longtemps à l'air sec, le sel perd de l'eau et de rammi)nia([ue en se transformant en une poudre rouge brique soluble dans l'eau, conte- nant encore du fer masqué, et de formule 5[(P20')3Fe* + 2PHVNa']+4AzH-'-r-i6olPO. Ces résultats m'ont amené à étudier la solution rouge que donne le pyro- phosphale ferrique avec l'ammoniaque. Par évaporation lente, on obtient un précipité formé de deux couches. La couche inférieure est jaune, la couche supérieure est rouge. La moitié inférieure de la couche jaune contient un dérivé ammoniacal très disso- ciable, mais le reste donne un corps stable de formule (P20T)=>Fe'+ S Az H '4-02 11^0; on a en elïét : perte au feu, 48,98 pour 100 (théorie, 48,83); AzH% 9,38 pour 100 (théorie, 9,33); dans le résidu anhydre : fer, 29,7 pour 100 (théorie, 3o). Ce sel, soluble dans l'eau, avec formation d'une liqueur neutre, n'y pré- sente pas les caractères des sels ferriques; les sels d'argent y donnent un précipité jaune pâle. Tous les constituants de ce nouveau sel semjjlent donc masqués. Je me suis demandé si ces dérivés ammoniacaux ne sont pas comparables aux cobaltamines. D'après Werner, au cobalt peuvent correspondre les composés (I) [Co(AzlVY-"X"]\'-P ou (II) [Co{AzH'')'-''X3^-'/]R'i'. C. H., 190S, I" Semestre. (T. CXLVI, iN-B.) ^'J 282 ACADEMIE DES SCIENCES. Ou pourrait donc soupi^'ounei' la possibilité des composés (I) [Fe- ( AzH^ )"-'/' (l'-0')/'](P=0")^-'' et (II) [Fe*(AzIP)i--*'/(P-0')'+î] R'"7. J'ai (li'jà préparé des ferripyrophosphates, correspondant à la for- mule (II), où Ton ferait (/ =^ 3. Les grumeaux rouges, obtenus aujourd'hui, correspondent à cette même formule où q := 1. J'ai l'espoir de pouvoir obtenir bientôt les autres termes à l'état de pu- reté. Je les décrirai en même temps que les dérivés correspondant à l'acide métajSliosphorique, établissant ainsi une parenté nouvelle entre le fer et le cobalt. CHIMIE MINÉRALE. — Sur le siliciiire de magnésium. iNote de MM. Paul Lebeau et lloBEçr Bossuet, présentée par M. Henry Le Chatelier. Les combinaisons formées par le silicium et le magnésium ont fait l'objet de noudîreuses recherches, en raison de riulérèt qu'elles présentaient pour la préparation des hydrures de silicium. Il règne cependant beaucoup d'in- certitude dans la détermination des formules attribuées aux composés qui ont été décrits. Wœlileri'j a le premier signalé un siliciuie auquel il donna la formule SiMg. 11 l'obtenait en traitant par une solution concenlrce de sel ammoniac des globules fondus provenant de la réduction d'un mélange de chlorure de magnésium et de lluo- sillcate de sodium parle sodium. Dans des conditions comparables, Geuther préparait le composé Si^Mg^ {''). F*liipson et ParLinson, en étudiant la réduction de la silice par le magnésium, ont admis que ce métal pouvait s'unir au silicium pour donner plusieurs siliciures qu'ils ne purent isoler à l'étal de |nireté (^). Enlln, Gatlermann et plusieurs autres auteurs ont également admis l'existence de siliciures définis de magnésium ; mais toujours ces combinaisons étaient foiinées en mettant en présence, soit direc- tement, soit indirectement, les proportions de silicium et de magnésium correspondant (') WoEULER, Ami. CItim. Pliys., 3" série, i.LIN', i858, p. 218. (-) Geutiiek, ber. client. GeselL, l. XXIU, i865, p. 260 1. {^) Phipsox, Proc. Roy. Soc, t. XUl, iS64, p. 217. — Parkinson, Amer. Journ. SilL, 2" série, l, \', 1867, p. 117, 127, i56, 809. SÉANCE DU ro FÉVRIER 1908. 283 à une formule donnée. L'existence de ces divers composés est donc insuffisamment établie ('). Les recherches poursuivies par l'un de nous sur la forma tioi des diffé- rents hydrures de silicium nous onl conduits à reprendre l'étude de ces combinaisons siliciées du magnésium. Nous avons tout d'abord procédé à l'examen métallographique d'une série d'alliages bien fondus renfermant des quantités croissantes de silicium. . Les produits ayant une teneur en silicium total inférieure à /jo pour 100 ont été préparés en chauffant, dans un creuset de terre au four Pcrrot, des fragments de magnésium avec un mélange de magnésium en limaille et de fluosilicatè de potassium. Les culots plus riches en silicium provenaient de la fusion de proportions convenables de limaille de magnésium, de sili- cium cristallisé et d'iuie petite quantité de lluosilicate de potassium. Les surfaces polios de deux alliages, l'un à o,a8 pour 100 et l'autre à 1,37 pour 100 de silicium, montrent des gi'ains de magnésium entre lesquels on distingue nettement un eutectique, sans séparation de cristaux de sili- ciure. Mais un siliciure bien cristallisé apparaît pour des teneurs peu supé- rieures et devient déjà abondant dans des alliages à 6 et 8 pour 100 de sili- cium. Ce composé forme des cristaux bien développés au sein de Feutectique, qui est très riche en magnésium. Au fur et à mesure que croit la teneur en silicium, la proportion des cristaux augmente et une surface polie d'un alliage à 4o pour 100 de silicium est presque entièrement constituée par des grains cristallins présentant des lignes de clivage "el une faible proportion d'un eutectique d'un aspect différent du précédent. Une attaque faible par l'acide chlorliydrique permet de constater la présence dans cet eutectique d'une partie inattacjuable cpii n'est autre chose que du silicium libre. Au-dessus de 5o pour 100, les cristaux de silicium apparaissent bien formés au milieu de l'euteclique. Il semble déjà résulter, d'après cet examen métal- lographique, qu'il n'existe qu'un seul siliciure de magnésium renfermant moins de 40 pour 100 de silicium. Poui' établir d'une façon indiscutaltle ce résultat, il restait à isoler ce composé défini et à déterminer le rapport du silicium combiné au tnagnésium dans les culots riches en silicium. Nous avons vite reconnu que, pour séparer le siliciure de magnésium de l'excès de métal, il fallait rejeter d'une façon absolue l'emploi de tout liquide aqueux : le sili- (') Gattermann, Ber. cheni. Gesell., t. XXII, 1S89, p. 1S6. — Winckler, Ber. cliein. GeselL, t. XXllI, 1890, p. 26'|2. — Vigouroux, Ann. Chim. Phyx., 7° série, t. XII, 1897, P- '^^ — Henri Moissan, Ann. Chiin. Phys., 7° série, t. XXN'II, 1902, p. 5.- 284 ACADÉMIE DES SCIENCES. ciure s'altéranl toujours clans ces condilions. Nous avons obtenu d'excellents résultats en éliminant le magnésium à Tétat d'organo-magnésien. On prend un alliage renfer- mant a5 pour 100 environ de silicium, on le concasse en menus fragments et on le soumet à Faction de l'iodure d'éthyle en j)résence d'étlier anhvdre. Lorsque la disso- lution du magnésium est terminée, on lave avec de l'éther anhydre et l'on enlève ensuite les dernières traces de ce liquide par un courant d'hydrogène sec. Ce siliciure se présente en cristaux brillants oclaédriques ressemblant aux cristaux de silicium el possédant, comme ces derniers, une couleur bleu ardoise par réflexion. Ils sont trans- parents sous une faible épaisseur el d'une coloration d'un brun plus rouge que les lamelles de silicium. Us répondent exactement à la formule SiMg^ : Tliéorie pour Si Mg-. Silicium 36, 5o 36, 3i 36,82 xMagnésium 63, oa 63, la 63, 1 8 99>':"'2 99>43 ioo,oo Ce siliciure décompose lentement l'eau à la température ordinaire en donnant de l'hydrogène ne renfermant pas d'hydrogène silicié. L'acide chlorhydrique l'attaque énergiquement même à Iroid, en produisant un mélange d'hydrogène et d'hydrures de silicium s|jontanément inflammable. Parmi les jjro]>riétés de ce corps, nous signalerons sa dissociation relativement facile sous l'action de la chaleur. Chauffé dans le vide ou dans un courant d'hydrogène vers iioo" à 1200", il est complètement décomposé en magnésium qui se volatilise et en silicium qui reste sous la forme d'une masse cristal- line caverneuse. Pour élal)lir le rapport entre le silicium combiné et le magnésium dans les produits fondus renfermant du silicium libre, nous y avons dosé le magnésium, le silicium total el le silicium libre. Nos analyses ont porté sui- des magnésiums siliciés titrant f\2,j, 08,75 et 92,1 pour 100 de silicium total. Dans tous les cas, le rapport trouvé entre les poids de silicium combiné et les poids de magnésium correspondait à la for- mule Si IMg'-. L'ensemble de ces détei^iiinations nous permet de conclure c|ue dans l'action directe du magnésium sur le silicium il ne se produit cju'un seul composé défini ayant pour formule SiMg-. Ce composé cristallise dans le magnésium et il peut en être séparé en éliininant le métal dissolvant par la lormation d'un composé organo-magnésien. Ce siliciure de magnésium possède la propriété d'être dissocié complètement dans le vide ou dans un courant d'hydrogène vers 1200°. SÉANCE DU lo FÉVRIER 1908. 285 CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sio- les propriétés colloïdales de l'amidon et sur l'existence d'une solution parfaite de celte substance. Note de M. E. FocARD, présentée par M. lloux. En poursuivant l'étude des pseudo-solutions préparées au moyen d'ami- don déminéralis('- et hydraté partiellemenl à une température de 80°, dont j'ai déjà décrit certaines propriétés réversibles ('), j'ai examiné les produits de leur fdtration à travers une membrane de collodion. J'ai séparé ainsi du colloïde un liquide différant absolument de son milieu d'origine, présentant la transparence et la fluidité de l'eau pure, constituant une dissolution parfaite d'amidon dans l'eau; cette forme nouvelle se dis- tingue essentiellement de tous les amidons ails solubles obtenus antérieure- ment, ceux-ci n'étant en réalité que des structures colloïdales de la même substance. I. Le caractère de dissolution réelle d'un amidon entièrement soluble résulte des observations suivantes : D'abord le liquide lilti'é, limpide, contient une proportion notable d'amidon : il donne, en effet, avec l'iode, la teinte bleue typique; provenant d'uue pseudo-solution à 5 pour 100 d'amidon réversible, il contient 2,-.\ |iour 100 d'amidon en dissolution, représentant les f'^ de l'amidon total contenu dans le colloïde. En vérifiant sur ce liquide les propriétés des fausses solutions, la recherche ne con- duit qu'à des résultats négatifs : Ainsi un faisceau lumineux intense qui le traverse ne laisse passer par diffracticui, contrairement à l'observation commune des colloïdes, aucune trace de lumière polarisée. Une conclusion de même sens se dégage de l'action d'un courant électrique, pro- longée pendant 4 heures, sur cette dissolution, dans un champ de 22 volts par centi- mètre : aucun transport matériel, aucun changement visible n'apparaît dans la région des électrodes. En outre j'ai mesuré, suivant un conseil de .M. Etard, pour cette solution et pour d'autres liquides, de même titre en diverses substances dissoutes, les temps d'écoule- ment du compte-gouttes de Duclaux, en secondes et à la température de i5°-, j'ai obtenu des nombres, tels que les suivants, donnant les valeurs relatives de la viscosité de ces divers milieux : s Eau distillée io6 Solution de saccharose à i pour 100 1 13 Solution d'amidon filtrée sur collodion, à ; pour 100 119 Empois d'amidon naturel à i pour 100 i32o (') Voir Comptes rendus, t. CXLIV, p. 5oi et i366. 286 ACADÉMIE DES SCIENCES. La viscosité de la dissolution d'amidon est doue, au même degré qu'une solution de sucre, à peu près identique à celle de l'eau : elle ne ressemble en rien à celle de la pseudo-solution cependant de même litre en amidon naturel. On jjeut rapprocher de ces vérifications d'ordie p|]y>lque le caractère positif que présente la réaction d'iode, établissant en même temps l'authenticité cliinnfjue de cet amidon dissous : au lieu de l'aspect commun d'un précipité bleu, il se forme, dans le cas actuel, une solution liomogène, d'un bleu pur extrêmement intense, et d'une sta- bilité parfaite. Mais une preuve vraiment suggestive de l'extrême dissémination des molécules d'amidon dans sa solution aqueuse parfaite, se dégage de la vitesse considérable avec lai[uelle s'y accomplit la réaction d'hvdroivse, effectuée dans les conditions usuelles, avec une acidité de lo pour loo d'acide chlorhydrique, au bain-marie d'eau bouil- lante : tandis qu'à concentration égale, s'il s'agit d'amidon naturel, un séjour de (3 heures laisse la transformation inachevée, il suffit, pour la solution vraie d'amidon, d'une durée de 5 minutes pour réaliser la saccharification complète, en passant rapi- dement par la phase des dextrines, avec rendement égal au nombre théorique de in de glucose pour lOO d'amidon. II. Il faut mettre en regard de ces observations les faits suivants relatifs à rinstabilitê de cette solution, lorsque, séparée définitivement de son milieu colloïdal d'orig;ine, on la laisse vieillir, immobile. On voit alors, après quelques jours, apparaître un trouble très ténu, n'intéressant qu'une partie minime de l'amidon en dissolution, et qui se résout lentement, s.ins aucun accroissement de viscosité du liquide, en un faible dépôt pulvérulent : à l'examen microscopic[ue, celui-ci se montre constitué par des granulations sphériques ou ovoïdes très réfringentes, de iV- à Si'- de diamètre moyen, rappelant assez bien cer- taines formations naturelles du grain d'amidon. On peut d'ailleurs réaliser abondamnïent cette transformation granulaire, soifftar une congélation, soit par une évaporalion, dans le vide sec, de la dissolution neuve : dans le premier cas, après la simple fusion, dans le second, par un léger broyage des lamelles desséchées sous une couche d'eau, on peut observer celle pseudo-formation naturelle de grains d'amidon. Il faut ajouter qu'un chauffage à l'ébullilion fait disparaître totalement ces granules en suspension dans l'eau sans retour certain, cependant, à l'état de solution parfaite. Rien ne ressemble, dans cette disparition de riiomogénéité d'une dissolution, à ce que nous connaissons de l'évolution d'un colloïde ou d'une fine suspension. Une démonstration, beaucoup plus délicate que la simple vision d"uu changement in vitro, de la fragilité de l'édifice moléculaire de cet amidon dissous, se dégage de l'expérience suivante, où une méthode d'investigalion, purement physicjue, accuse une modification interne cju'aucun procédé clii- micjue ne pouriniit déceler : A un certain volume d'une dissolution neuve parfaite d'amidon à 3S,34'J pour loo, SÉANCE DV lO FÉVRIEtl 1908. 287 dont le pouvoir rotaloiie, d'une stabililé résislanl à uiie ébullition prolongée, même sous pression, est de iSô^G', j'ajoute le quart de son volume d'eau et je soumets celte solution diluée à l'ébullilion, pendant i5 minutes, à volume constant. Aucune trans- formation visible, en ce qui concerne la limpidité de la solution, aucune modification cliimiqiie dans le sens d'une saccliarification en sucre réducteur, qui d'ailleurs aurait pour influence certaine un abaissement du pouvoir rolaloire, n'apparaît dans le liquide : cependant, si après refroidissement on mesure à nouveau cette constante ])livsique, on obtient le nombre de igS^Sô', notablement supérieur au précédent. En conclusiot), si la fiUratioa de l'amidon i-éversible a permis d'en isoler tine poilion parfaitement soluble, il faut admettre que ces molécules d'ami- don dissoutes existent bien dans le milieu colloïdal lui-même, accompagnées sans doute d'amidon à tous les degrés de condensation moléculaire, l'ensemble constituant un système liétérogène, en état d'équilibre variable avec les différents facteurs d'action. La division jirodmte par la membrane de coUo- dion délruit de part et d'autre cet élal d'équilibre : c'est pourquoi nous assistons, du côté de la solution parfaite, à cette régression spéciale, consé- quence d'une extrême mobilité de la molécule, de son aptitude à réagir sur elle-même, suivant un mécanisme actuellement inconnu. CHIMIE PHYSIQUE. — Etat, décelé par le pouvoir rotatoii'e, des camphocarho- nales d' aminés de la série grasse et de la série aromatique en dissolution. Note (') de M. J. 3Iixguin, présentée par M. Ilaller. Camphocarbo/iates d'aminés de la série grasse en dissolution dans l'eau. — A i*^,()G d'acide campliocarboniqtre (j^ de molécule) on ajoute la quan- tité équimoléculaire de certaines aminés de la série grasse; on complète à 25'°'° avec de l'eau et l'on observe la déviation au polarimètre à la tempé- rature de 12", sur une longueur de 20'™; puis on augmente les quantités d'aminés pour s'assurer, par le changement de pouvoir rotatoire, s'il y a hydrolyse (*j. Les résultats obtenus sont consignés dans le Tableau suivant : Avoc iliclliylamlnn. Avec IrR'lhjlaminc. Avec pr0|iylaniiiie. Avec buivlamino. 0 / a = I .'( . 1 0 •.,7^ — ■ a = \ioo/ 10 (excès). a = ,^ S 10 (excès), a = \ 100/ :l'|.00 ':"•'( )• I = l|.30 .28 I. '|j (excès). a = i/|.3o lu (excès), a = il. 00 10 (excès), a = i^ .3() (') Présentée dans la séance du 3 février. igo8. (-) Comptes rendus, t. CXL, p. 243. 288 ACADÉMIE DES SCIENCES. Mrmes composés dans l'alcool absolu. — o*-', G")3 d'acide camphocarlio- nique (:^ de molécule) en dissolution dans l'alcool donnent la dévia- tion a = 3°i8'. Ce même poids a été dissous dans l'alcool et additionné d'aminés en quantité équimoléculaire et ensuite en excès (') : PropylaTîiînp. tliiljlaniîrip. IHt'-l h j lamine. Ti icilivlaniino. a = .'i.T(> u.-i\i{- — • a = ^.i() o/i'i.! ,— 1 • a = ^.i8 . o,3o ^ — )• a. = f^.in \.-ioi)/ ^ JUO/ \ joo/ 0,95 (oxcrs). a = 4- '5 1 ,210 (excès), a r= .'|. - 1 ,51') (excès). a = 4.'J9 i,7j(excès). a = 4-28 10,935 (e.\cés). o;r=3.'(;] iM,<|.i"i fexcès). a = 'i-aS i.î,-5 (excès), a = 4-28 Nous ne pouvons interpréter ces résultais qu'en admettant la non-disso- ciation des camphocarbonates d'aminés grasses, ou une dissociation très faible, puisque, avec un excès d'aminés, la déviation est sensiblement la même. De plus, nous vérifions encore une fois la loi (jue nous avons énoucée (■) et que Tchugueir avait formulée d'une façon un peu différente avant nous. Dans une même série homologue, active optiquement, la même fraction du poids moléculaire, dans les mêmes conditions, donne la même déviation. Enfin remarquons qu'un excès d'aminés grasses n'influe pas comme dis- solvant sur le pouvoir rotaloire. Nous avons obtenu, à l'état cristallisé, le cauipliocarbonale de propyl- amine fondant à i io° en se décomposant, de diétliylamine fondant à 124°) de butylamine fondant à i55°. Camphocarbonates d'amincx aromatUjues. — Tableau donnant la clt-viation au polariniètre de l'acide campliocarbonique et du camphocarbonate d'aniline dans difl'é- rents dissolvants : Acide campliocarbonique. Alcool. l^llicr. Benzine. Toluène. Xylène. Acétone. os,6ô3/'-^') a = 3° 18' 3055' i°44' 2°4' 2019' 3'M' Avec oS, 3 1 d'aniline (n — )■■• a=r3°i6' 2°55' f^ô' 2<'4' a^ig' 3°i' ■. n -r /5M\ , „ ./:|5M\ . , „ /7oM\ avec 05,0 1 d aniline ^ — a =r 0°: avec i3s,qo — — a = i°47 j avec aif,- -^ — \3oo/ '^ V •^oo y ' ' \ 3oo / a = i^aG', avec toute aniline a =- i"'26'. (') Ici, comme précédemment, et dans la suite, la dilution est de 2:V""'', la tempé- rature 12° et l'observation est faite sur 20™' de longueur. (^) Comptes rendus, I, CXXXVl, p. 69. SÉANCE DU lO FÉVRIER I908. 289 On peut remarquer que o»', 653 d'acide cainpliocarbonique, dans les différents dissol- vants, donnent la même déviation que ce poids, mis en conflit avec une quantité d'ani- line propre à fournir le sel correspondant. Donc dissociation complète; en d'autres termes, le camphocarbonale d'aniline n'existe pas à l'état dissous. On l'obtient à l'état solide et il fond à 65° en se décomposant. Mis en contact avec l'eau, il est hydrolyse et rougit le tournesol. On peut se demander si le changement observé dans la déviation, quand on ajoute des quantités de plus en plus fortes d'aniline, est dii à la forma- tion de sel d'aniline, d'un pouvoir rotatoire plus petit que celui de l'acide camphocarbonique, ou bien si c'est un eilel de milieu. Nous croyons que les deux phénomènes existent. En effet, à partir de ( -^ô — ) d'aniline, la déviation reste constante, ce qui permet de supposer que le camphocarbonate d'aniline n'est plus dissocié. D'autre part, nous disons que l'influence du dissolvant alcool et aniline y est pour quelque chose. is,9G ( — ) d'acide camphocarbonique, additionnés de is,oi de triéthyl- 100 aminé, donnent a =: i2°4o' dans l'alcool. L'addition de 2» d'aniline donne a.^^i2°^5'; de 5^ d'aniline, a=ii"; de loK, a = 9''3o'; de i5«, a ^ 8". L'excès d'anihne change donc la rotation et la rapproche de celle de l'acide camphocarbonique; mais nous ne pouvons pas attribuer ce change- ment, en nous basant sur la loi des masses, au déplacement de la triéthyl- aniine par l'aniline. Nous n'avons qu'à citer ce résultat : 1^,96 ( — j d'acide camphocarbonique sont additionnés de 6» de trié- tiiylamine et de 5^ d'aniline. En dissolution alcoolique (Z=:io''5o'. Le camphocarbonate de triéthylamine, en l'absence d'aniline, donne a =; i2°/4o'. Nous avons 5s de Iriéthylamine qui viendraient certainement contrebalancer l'influence des 5s d'aniline, si elle devait agir par dépla- cement sur la triéthylamine. Donc l'aniline agit bien comme dissolvant sur le pouvoir rotatoire. Il en est de même du camphocarbonate de butylamine, dont le pouvoir rotatoire est abaissé par addition d'aniline. Les toluidines se conduisent comme l'aniline et rétro- gradent la rotation fournie par les sels de triéthylamine et lie butylamine. Enfin, nous avons mis en évidence par la même méthode la dissociation complète, en solution alcooh'que, des camphocarbonates d'aminés aroma- tiques, autres que l'aniline, et l'influence comme dissolvant de ces aminés. Nos expériences ont porté sur les monométhylaniline, diméthylaniline, C. R., 190S, 1" Semestre. (T. CXLVI, N» 6.) ' 38 290 ACADÉMIE DES SCIENCES. monoéUiylaniline, orlliololuidine, métatoluidino, a-naphtylamiiio, J^-napli- lylamine. CHIMIE PHYSIQUE. — Recherches sur les nuxU fications physiques de la gélatine en présence des électrolytes et des non-électrolytes. Note de M. J. Larguiek DES Bancels, présentée par M. Dastre. La détermination et la classification des albumiuoïdes sont fondées actuelle- ment sur la considération des propriétés physiques (solubilité, précipitabi- lité, etc.) que présentent ces substances. 11 m'a paru intéressant de reprendre de ce point de vue l'examen de la gélatine qui se rapproche à tant d'égards des principes azotés naturels. On trouvera dans la présente Note les résultats principaux que j'ai obtenus dans l'étude de la solubilité de ce corps. 1° En présence de divers sels neutres, la gélatine se dissout dans l'eau à la température ordinaire ('). Les expériences ont porté sur des gélatines commerciales, dites pures. Les cinq échantillons, de provenances difl'érentes, que j'ai examinés, n'ont présenté, au point de vue de la solubilité, que de faibles différences. Pendant les expériences, la tempéra- ture a oscillé autour de 16°. 2" Les divers sels neutres manifestent une puissance de dissolution très différente vis-à-vis de la gélatine. A concentrations égales, les sels de métaux bivalents exercent une action plus énergique que les sels de métaux monovalents; d'autre part, et pour un même métal, les azotates exercent en général une action plus énergique que les chlorures. ,J'ai considéré en particulier les azotates et les chlorures de sodium, potassium. ammonium, calcium, magnésium, zinc, cuivre, manganèse. \oici un exemple : la gélatine (trois fragments rectangulaires, découpés dans une plaque, de gélatine, et de poids sensiblement égal à i's,5 chacune) est plongée dans les mélanges suivants. L'état de la substance est noté au bout de 260 minutes. I^es sels (') On sait que la gélatine se dissout à la faveur des acides et des alcalis. Sadikoll" (Zeits. f. physiol. Chentic, t. XLI, p. i5, et t. XLVI, p. 887) a constaté de plus, à la suite des expériences de Dastre et Floresco, de Pauli et d'autres, que cette substance est soluble dans les solutions concenlrces de certains sels (solutions à 5o pour loo ou, si le sel ne comporte pas celte concentration, solutions saturées). Lumière {Bull. Soc. franc, de Pholographk, 1890, p. 256) a signalé les propriétés solubilisatrices du chlorure de barvum. . SÉANCE DU lO FÉVRIER lgo8. 291 sont en solution binnoléculaire (20 juin 1907) : 1. 2'^"'' d'eau -+- 20 gouttes Na(IVO-^) dissolution commençante 2. » » K(NO^) » 3. » » Ca(NO^)- dissolution complète 4. » » Zn(N0')2 .) Il faut ajouter t|ue les sels de calcium exercent, toutes choses égales, une action plus intense que les sels correspondants des autres métaux, bivalents. Alors que la dissolu- tion de la gélatine commençait en k (expérience précédente), elle était aux trois quarts achevée en 3, au bout de 5 minutes. 3" Eu présence des éleclrolytes el notamment de ceux que nous avons indiqués, la gélatine se dissout dans les mélanges de certains non-électro- ly tes et d'eau, par exemple dans un mélanj^e d'alcool ou d'acétone el d'eau. Toutes choses égales d'ailleurs, ces mélanges sont plus favorables à la disso- lution de la gélatine que l'eau pure. L'intervention d'une petite quantité d'eau est, dans tous les cas, indispensable à la dissolution; cette proportion une fois atteinte, la gélatine se dissout d'autant plus rapidement que la teneur du mélange est plus forte en non-éleclrolyte. J'ai considéré en particulier les alcools métlijlifiue et étliylique et l'acétone. L'in- fluence de ces diverses substances est sensiblement équivalente. 4" La gélatine dissoute dans l'eau ou dans les mélanges de non-électro- lytes et d'eau peut être aisément récupérée. Il suffit à cet effet d'éliminer les sels introduits dans les liqueurs, soit par dialyse, soit par une série de précipitations, à l'aide d'un excès d'alcool ou d'acétone, et de redissolutions dans l'eau. La gélatine obtenue dans ces conditions olfre les caractères typiques de ce corps ; elle se présente sous forme de gelée à la température ordinaire. CHIMIE ANALYTIQUE. — Dosage rapide du bichromate de potassium dans les laits. Note de M. Gouère, présentée par M. A. Ditte. Il arrive très souvent, dans les expertises de laits, (ju'on ail à comparer un lait chromaté à un lait naturel, ou bien à comparer entre eux deux lails additionnés de bichromate dans des proportions différentes. Il était donc utile de connaître une méthode de dosage à la fois simple et rapide qui permît de déterminer aisément la proportion de cet agent conservateur. ■ 292 ACADÉMIE DES SCIENCES. Celle que je propose ici est beaucoup plus simple et tout aussi précise que la méthode officielle; elle consiste à utiliser la réaction suivante qui est d'un usage courant en iodométric : 1° Cr=0'K-+ 6kl+ i4HCl= Cr=CI«4- SKCI-^ 3H-^0 + 61. 2° aS^O'Na-— JH-O +1-= S''OS\a--+- 2i\;, 1+ 5II-0. D'après ces deux équations, on voit que 294S de bichromate mettent en liberté six fois 127S d'iode, et que 248*"' d'hyposulfite dissolvent 127s d'iode pour donner du létrathionate. La réaction se fait à froid : voici comment on opère : Les cendres de lo'''"' de lait sont reprises par 20™' à 25'"'' d'eau dans une capsule en porcelaine. On y ajoute 5"^' environ d'une solution à 10 pour 100 d'iodure de potassium et ]""' à S"^"' d'acide chlorhydrique pur; la liqueur brunit immédiatement par suite de la mise en liberté d'iode; on y verse alors la solution titrée d'hyposulfite, contenue dans une burette graduée, jusqu'à ce qu'on ne perçoive plus que la colo- ration bleue à peine sensible due au sel de chrome qui s'est formé. La fin de la réac- tion : décoloration progressive jusqu'à obtention de la teinte bleue exempte de jaune, est suffisamment nette par elle-même, sans qu'il soit nécessaire d'indicateur. Il est avantageux d'utiliser une solution d'hyposulfite telle que i'^™' de cette solution représente i""» de bichromate de potassium. Cette solution devra par conséquent renfermer 5-, 06 d'hyposulfite pur et cristallisé par litre. Le titre de la solution d'hyposulfite se détermine d'ailleur, directement, par rapport au bichromate. Il suffit pour cela de peser is de bichromate de potassium pur et sec, de dissoudre à 5oo'""', d'en prélever So'^"', soit of,i, qu'on place dans une capsule de porcelaine avec 200"""" à Soo'^"'' d'eau, lo"™' d'iodure à lo pour 100 et 20"™' d'acide chlorhydrique pur; on veise alors comme précédemment la liqueui- d'hyposulfite jusqu'à ce qu'on ne perçoive plus que la teinte du sel de chrome. Les quantités de réactif indiquées précédemment sont plus que suffisantes dans la majorité des cas et s'appliqueraient encore à des laits contenant l^^ à 5^ de bichromate par litre. La présence des sels minéraux contenus dans les cendres du lait ne gêne en rien la réaction. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la préparation du dilhymol; action du brome sur le dilhymol. Note de MM. H. Cousix et H. Hërkssey, présentée par M. Guignard. En étudiant faction des ferments oxydants sur le thymol (voir Journ. de Pharm. et de C/iim., 6" série, t. XXYI, 1907, p. 4^^7)5 nous jivons constaté SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. 2q3 qu'il y avait formation, en même temps que d'autres produits, d'une cer- taine quantité de dithymol; nous avons donc été amenés à préparer ce composé dans un Jiut d'identification et nous avons remarqué que les pro- cédés proposés jusqu'ici ne donnaient que de très mauvais résultats. Le dithymol C-'H^^O", formé aux dépens de 2'"°' de thymol par perte de 2H, a été découvert par Dianine, en 1882 (Journ. Soc. cliim. russe, t. XIV, p. i35); ce savant l'obtenait dans l'action oxydante des sels de sesquioxyde de fer sur le thymol : il utilisa d'abord le perchlorure de fer qui lui donna de très mauvais résultats, puis une solution d'alun de fer. En suivant les indications de Dianine, l'obtention du dithymol pur est très pénible; de plus le rendement est extrêmement faible. Plus tard Messinger et Vort- mann {Her. cl. d. chem. Ges., t. XXII, p. 2^17) isolèrent le dithymol dans les produits de la réduction de l'aristol qu'ils considéraient comme étant un diiododithymol; mais le rendement est encore très faible, car l'aristol, à notre avis, n'est pas constitué exclusivement par du diiododithymol : il doit contenir des produits iodés plus condensés, de sorte que la réduction de l'aristol, comme d'ailleurs nous nous en sommes assurés, ne donne que très peu de dithvmol. Nous proposons la méthode suivante qui nous a Jonné de meilleurs résultats. 5s de tli^mol en dissolution dans 50"^'"' d'alcool sont versés dans 10' d'eau à So^-ôo"; on agite pour dissoudre, puis on filtre après refroidissement; à la solution aqueuse de ihymol on ajoute 60"^"' d'une solution de perchlorure de fer de densité 1,26. La réaction est terminée au bout de 3 ou 4 jours et il se forme un précipité contenant le dithymol. Il est avantageux, contrairement à ce que faisait Dianine, qui opérait à 90°, de maintenir le liquide à une température voisine de i5°, car le rendement est amélioré; de plus, il se forme moins de produits étrangers, insoluble^ dans la soude diluée, et provenant d'oxydations plus avancées. Le précipité recueilli est lavé, puis traité par une liqueur alcaline faible (10'^"° de lessive de soude pour 200""' d'eau); on filtre et la litjueur alca- line est précipitée par l'acide acétique; le dilhynjol brut est dissous dans l'alcool et celte solution, maintenue à froid pendant 10 à 12 heures en présence de noir animal, est filtrée, puis additionnée à l'ébullilion d'un volume égal d'eau; le dithvmol cristal- lise par le refroidissement; il est purifié par une cristallisation à chaud dans l'alcool à 60°. Le produit obtenu présente toutes les propriétés indiquées par Dia- nine : dans l'alcool dilué, il cristallise avec 1'"°' d'eau ; l'hydrate C"" H^" O- -I- H- O fond à ioo°-ioi°; placé longtemps dans le vide ou maintenu dans Fétuve à 100°, il perd H-O; le dithymol anhydre fond à i64"-i65°. Nous signalerons toutefois que notre dithymol, traité par les solutions alcalines, ne nous a jainais donné de coloration jaune orangé, 2()4 ACADÉMIE DES SCIENCES. contrairement à ce qui est indiqué par Dianine : cet auteur avait proba- blement entre les mains un dithymol impur. Le rendement par noire pro- cédé est de 2j â 3'o pour loo, beaucoup plus élevé que dans les méthodes indiquées ci-dessus ; de plus, les traitements pour arriver à im produit pur sont beaucoup plus simples. Les seuls dérivés connus du dithymol sont l'éther dibenzoïque (Dianine) et l'éther diacétique (Messinger et Pickersgill) : nous avons obtenu quelques dérivés halogènes nouveaux; et nous décrivons aujourd'hui le dithymol dibromé C-TL"' Br- O" et la quinone correspondante C-*H-'- Br'- O^ 1° Dithymol dibromé. — A 3s, i6 de dilliymol liydraté mis en suspension dans So"'"' de chloroforme on ajoute un peu plus que la quantité tliéorique de brome (3P,5oau lieu de 3s, 20), de façon que la liqueur reste colorée; après 10 heures de contact on détruit l'excès de brome par l'acide sulfureux, puis le chloroforme est distillé et le résidu cristallisé plusieurs fois dans l'aicooi à 90° chaud. Le dithymol di- bromé se présente en cristaux prismatiques, légèrement blanc jaunâtre, insolubles dans l'eau, peu solubles dans l'alcool à 90" fioid, soiubles dans l'alcool chaud, ainsi que dans les autres dissolvants et dans les alcalis. Il fond à i56°-i57° (corr.); l'ana- lyse lui fait atliiliuer la formule G-'H^'Br^O-. La solution chloroformique traitée par le brome devient rouye et donne la quinone correspondante, sans qu'il soit possible d'isoler des dérivés plus bromes. Dibromo-dilhyrnoquinone. — A 4», 56 de dithymol dibromé dissous dans 20""'' de chloroforme on ajoute is,8o de brome; au bout de quelque temps, l'addition d'afcool à go° donne un précipité rouge qui est recueilli, lavé à l'alcool et desséché. Ce corps se présente en petites aiguilles, rouge grenat foncé, très peu solubles dans' l'alcool, l'éther et la benzine, plus solubles dans le chloroforme. Il fond à la température de i34°(corr.) avec décomposition. Ce dérivé possède toutes les propriétés d'une quinone correspondant au dithymol dibromé : en effet il possède une coloration rouge appartenant également à un grand nombre de quinones aromatiques; il est insoluble dans la soude; il bleuit énergiquemenl la teinture de gaïac; enfin, traité par les réduc- teurs, poudre de zinc et solution alcoolique d'acide sulfureux, il redonne le dithymol dibromé. En résumé, dans ce travail nous avons donné un procédé simple et com- mode de préparation du dithymol et nous avons décrit deux dérivés bromes, le dithymol dibromé et la quinone correspondante. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acide y-oxylé//o/i(/iie. iSole de MM. Lespieau et ViGUiER, présentée par M. A. Haller. M. .Jotsitch a montré que les carbures acétyléuiques M-ais attaquent les combinaisons organomagnésiennes découvertespar M. Grignard en donnant SÉANCE DU lO FÉVRIER igo8. 29") des composés de la forme R — Cï^GMg X, lesquels peuvent être utilisés pour effectuer diverses synthèses. Nous avons pensé que, malgré la présence d'un oxhydrile, Talcool propargylique se prêterait au même genre de réaction, pourvu qu'on le mette en présence de 2'"°' du composé organo- magnésien auxiliaire; cette prévision s'est trouvée vérifiée, ce qui nous a permis d'arriver à un acide nouveau répondant à la formule CH^OH-CseC-CO^H, ainsi qu'aux produits que donne cet acide en fixant 2''^' de brome. Acide ^^-oxytétruliqiie CH^Oll — C:^C — CCII. — (l'est un corps blanc, cristallisé, fondant à i i5"-i iG" sans décomposition; il est très soluble dans l'eau, l'alcool, l'acétone, l'acide acétique; moyennement dans l'étlicr et pour ainsi dire pas dans le benzène froid, le chloroforme ou la ligroïne. (Analyse : C, 47587; H, 4)28. Cryoscopie, 106.) Pour préparer ce corps on fait tomber, dans 1111 ballon renfermant 2"°' de bromure d'étliylmagnésium, 1™°' (200) d'alcool propargylique bien exempt d'eau, en évitant un écliauiTement trop grand. Oiiand le dégagement d'étliane a cessé, on envoie dans le ballon de l'anhydride car- bonique, qui s'absorbe peu à peu; on termine par addition d'acide chlorlivdrique puis extraction à l'éther. Pour purifier le produit brut on le dissout dans le benzène bouillant, il se dépose par refroidissement. Le corps est bien un acide; il rougit le tournesol et décompose les carbo- nates; il ne colore pas les solutions étendues de perchlorure de fer, tandis qu'ini isomère C''li''0', que Duisberg (Lieb. Ann., t. CCKHI, p. 160) nomme à tort acide oxylétrolique, puisqu'il n'y admet pas de triple liaison, colore ces solutions en bleu céleste. Acide et lactone diIjromo-i.'i-buténol-l\-oique-i. — L'additioii de deux atomes de brome à l'acide oxytétrolique (■>.'5) dissous dans l'éther, effectuée à — 10" et à l'obscurité, nous a donné, après évaporalion du solvant dans un courant d'air sec, un résidu cristallin pesant à très peu près le poids voulu, mais fondant mal. Par des cristallisations fractionnées nombreuses, nous avons pu en séparer deux composés définis. Le plus abondant (un peu plus de "i^ purs) est un acide répondant à la formule CII-QH - CBr = CBr - CO-H, fondant à i37°-i38°. (Analyse : C, 18,18 ; il, 1,58; Br, Gi,().; Le moins abondant (un peu plus de o^', ' pui's) est une lactone répondant 296 ACADÉMIE DES SCIENCES. à la formule CH- — CBr = CBr — CO et fondant à 91°. (Analyse : C, 19,52; H, 0,90; Br, 67,0.) Ces deux corps sont solubles dans l'éther, Talcool ; mais, tandis que l'acide est très peu soluble dans le benzène froid, la lactone s'y dissout en grande quantité. On purifie l'acide en le faisant cristalliser dans le chloro- forme additionné d'un peu d'éther, la lactone en laissant refroidir sa solu- tion dans la ligroïne bouillante. Cette lactone n'est point nouvelle : Tœniess {Berichte d. d. ch. G., t. XII, p. 1212), en oxydant l'acide Py-pyromucique, avait obtenu un corps auquel il attribuait la formule CIIO — CBr = CBr — CHO; depuis, les travaux de Hill et de ses élèves (Americ. ./., t. XVI, p. 2o3) ont établi que le com- posé en question n'est pas une dialdéiiyde, mais bien une lactone, capable d'ailleurs par oxydation de fournir l'acide mucobromique et répondant à la formule CH- — CBr = CBr — CO. Or le point de fusion et les solvants indiqués par Hill pour ce corps sont les mêmes que ceux appartenant à notre lactone. Il y a lieu de se demander si cette lactone dérive de l'acide qui l'accom- pagne dans notre préparation, ou si, tandis qu'elle appartient à la série maléique, l'acide n'appartiendrait pas à la série fumarique. La façon dont cet acide a été obtenu tendrait à faire rejeter cette dernière hypothèse si l'on ne savait avec quelles facilités se produisent des migrations chez les composés maléiques et fumariques; en fait, lacide maintenu environ 3 heures à la température de loo" nous a donné une petite quantité de lac- tone (environ le vingtième de son poids); mais celte transformation n'est rien moins qu'aisée; or, habituellement, la transformation d'un acide-alcool lactonisable en anhydride interne est si facile, que l'acide n'est point iso- lable à l'état de pureté (si Ion en excepte toutefois le cas d'acides-alcools possédant des fonctions multiples); l'acide que nous avons obtenu fond à 1 37" sans altération; maintenu 2 heures à i5o", il garde son point de fusion; vers 200", il subit bien une décomposition assez rapide, mais il perd alors de l'anhydride carbonique, puis ultérieurement de l'acide bromhydrique (en fournissant un sublimé qui ne parait pas susceptible de fondre sous la pression atmosphérique); il ne semble pas que ce soient là les caractères d'un acide facilement lactonisable. SÉANCE DU to FÉVRIER 1908. 297 CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur une méthode de préparation des aldéhydes cycliques. Note de M. Savariau, présentée par M. A. Haller. ' M. Biaise et M. Bagard ayant montré que la décomposition par la chaleur des acides-alcools constitue dans la série acyclique une méthode de prépa- ration des aldéhydes, nous avons songé à appliquer cette réaction à la pré- paration des aldéhydes cycliques. On pouvait, en elTet, penser que la condensation du chloral avec les dérivés organomagnésiens c}cliques con- duirait à des alcools secondaires trichlorés, transformables eu acides-alcools par action des alcalis : C''lI'-MgBr-> C«H'— CH0II-CC1'->C»H'-CH0II-C0MI->C''II5 — CHO. L'expérience a montré qu'il en est bien ainsi, mais qu'en outre il n'est pas toujours nécessaire de passer par l'intermédiaire des acides-alcools, les alcools trichlorés pouvant être décomposés directement en aldéhydes et chloroforme par éhullition avec les carbonates alcalins : C«H'(CH')^-CnOII-CCl' = CllCI^-hC»H^(CH')'- CMO. En raison même de ce dernier fait, la méthode que nous indiquons paraît devoir constituer un procédé commode pour la préparation rapide de petites quantités d'aldéhydes cycliques rares. Benzaldéhyde. — L'alcool tiicliloié conespomlant C'H'— CHOII — CCI' a déjà été préparé par Jocitscli à l'aide d'une mélliode difTércnle. CliaulTé à l'ébullilion a\ec une solution saturée de carbonate de potasse, il donne de la benzaldéhyde, du chloro- forme et de l'acide phénylglycolique (65 pour 100). L'acide pliénvlglycolique, décom- posé à son tonr par aclion de la chaleur, fournit de la benzaldéhyde avec un rendement de 47 pour 100. Il reste un résidu notable, et (pii est constitué par un mélange d'anhy- dride diphénylmaléique et d'acide pliénylacéli(|ue. La formation de ce dernier acide est assez curieuse et ne peut s'expliquer que par la réduction de l'acide phénj-lglyco- lique. L agent de réduction serait peut-être l'acide formiqne qui pourrait se produire par décomposition de l'acide-alcool. Quant à la formation d'anhydiide diphénvima- léique, elle est due évidemment à la condensation de 2™"' d'acide phénylglvcoiique avec élimination de a™°' d'eau. Pensant éviter la formation de produits secondaires, nous avons préparé l'élher acé- tique de l'acide phénylglycolique et décomposé cet éther par la chaleur. L'élher acé- tique de l'acide phénylglycolique est solide et fond à 79", mais sa décomposition ne C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N«. 6.) 39 298 ACADÉMIE DES SCIENCES. finirnil pas un lendeiiient en Ijenzakléhyde nolalileiiienl supérieur ;i celui qu'on obtient avec riicide-alcool. Alt/chyc/e .rytyliiiiie i./i(CII')'- — C'H^ — CIIO.2. — L'alcool Irichloré correspon- daiil se foi'iue a\ec un rendement de 53 pour 100 quand on condense le dérivé magné- sien de biomoparaxylénc avec le chloral. C'est un liquide visqueux, légèrement jaune, liouillaul à i.J8"sous 10""". Au cours de la coudensatinn, une quantité notable de cliioral e^t transformée en alcool Iriclilorélliylique, fait déjà signalé par .locitscli. L'ébullition prolongée du liicliloroniétliylxylylcarbinol a\ ec une solution aqueuse de carbonate de potasse donne du cidoroforme et de Faldéliyde xylylique avec un i-ende- nienl de 5?, pour 100. <}\\ oljlient, en même lemps, l'acide-alcool correspondant ( a3 pour ioc>). Celui-ci, décomposé par la clialeur, dc.inne ii nouveau de l'aldéhyde. L'aldéhyde xylylique a été déjà préparée par ilariliiig el Cohen [Ain. Soc, t. \Xlll, p. Sy^). et Bouveaull {Bull. Soc. c/iiin., t. Wll, [). y/tO- ^ous en avons préparé les dérivés suivants : semicarbazone, fines aiguilles blanches fondant à '317"; /J-nili'ophé- n\lhvdrazone, |)elils cri-laux louges fondant à 182°; /)-xylylidéne-|j-naplitylainine, lamelles nacrées (|ui fondent à 8\ iMjiie. Avec ces deux derniers alcools, la réaclion s'efîecUie comme dans la série grasse el Ton oblienl respeclivemenl les alcools benzylclhylique C»H'' - CH;^ — CH- - CHMJH, benzylpropyliquc C«H^- CIP- oil"OII el les acides i-ésnllanl de roxydalion de ces alcools. 1 /alcool brnz\ liiiue, au conlraire,cbaufié à 220"-23o'' avec son dérivé sodé, donne non pas' le pbénylbenzylcarbinol (^'H' - CHOH - (dP - C''ll% mais du slilbénc CM' - Cil = Cil - O Vl\ du dibenzyle C'If'-CH^-ClP— C"HS du loluène el de l'acide benzoïque. Il esl bien probaljle, cependant, qu'il s'esL lout d'abord formé du plii''nylbenzylcar!nnol suivanl réipialion CH'- CIP- OXa -h HO — CIP - C«H5= NaOH + C«H^ - CIP-CIIOII - C'11% el cjue le slilbénc el le dil)enzyle sonl des [jroduits secondaires issus de cel alcool. MM. Limj)ri(blel 'Sc\\\\iie. l. (AA , [i-O'j) ont, en eU'el, nionlré que cet alcool perd 1"'"' d'eau en donnant du stilbéne, quand on le cliauire à 170° avec la potasse alcoolicpic. Il est à supposer que celle même décomposition s'est elTectuée ru |)résence du benz\lat(' de sodium, puis qu'une parli(> de stilbéne, d'abord l'uniK', a donné du dibenzyle sous l'action de l'IiNdrogène naissant, .le me suis, en ell'el, assuré que le slilbène, cliaufîé à •ji<)"-2.'5o" avec de r(''thylale de s(j- dium, se transforme en dibenzvle. • Quant au toluène, formé dans l'aclion du benzylale de sodium sui' 1 al- cool benzylicpie, il provient certainement d'une n'action aualo^iie à celle c|ui donne ce même carbure quand on cliaulVe l'alcool benzylique avec la potasse alcoolique ((].\n'mzaro, /Jehig's Aimalen der Cheinie, t. \C1I, p. I i4) cl aussi, peut-être, se fornie-l-il par la réduction du dibenzyle par riiydrogènc naissant. Action de l'alcool heii:ylif/i/e sur son dcfis'r sodc. — Dans un ballim dr ciii\ic, imi chaufle à refluv aoos d'alcool henzyllque avec i^s de sodium. Le inéud se dissout rapidemenl en formanl du ben/.\lale de sodium, tandis qu'il se dégai;e de l'hydro^èue en abondance. LîlentiH, ce dégagement se lalenlil beaucoup, la dissoiiuion de sodium 3oo ACADÉMIE DES SCIENCES. est complète. On retourne alors le réfrigérant et Ton règle la chaude pour maintenir le mélange à 225°. A cette température, le dégagement d'iijclrogène continue lente- ment, indice de la réaction qui s'opère; les vapeurs d'alcool benzylique se condensent dans le col du ballon, tandis qu'un peu de toluène distille. Après i[\ lieures de cliaufTe, le dégagement d'hydrogène s'est beaucoup ralenti, on met lin èi l'expérience et on laisse refroidir le mélange à l'abri de l'air. On traite la masse par l'eau, on fait passer dans le mélange un couiant d'anhydride carboni(|ue pour saturer la soude; on sépare la solution aqueuse de 1 huile surnageante et on l'acidulé par l'acide sulfurique; elle fournil ainsi 65° d'acide benzoïque. On a recueilli, d'autre part, iSs de toluène dis- tillant de loS" à 1 15". Le composé liuileux est desséché sur le carbonate de potasse, puis soumis à la dis- tillation fractionnée sous i5"'" de mercure. On recueille les fractions suivantes : de 99° à iio°, ~r,s formés surtout d'alcool ben/ylique; de iio° à 170°, los; de 170° à 200°, i6ï; de 200° à 280°, 2S; au-dessus de 200", 5s. Les fractions i io°-i 70° et i70''-2oo" sont solides. Elles fournissent par essorage un produit incolore qu'on purifie par cristallisation dans l'alcool. C'est un carbure d'hydrogène présentant la composition ilu dibenzyle C"H''', possédant l'odeur anisée de ce composé et fondant comme lui à 5i"-52". La fraction 20o°-23o° et le résidu de la distillation sont liquides; ils laissent bientôt déposer des cristaux qu'on purifie par cristallisation dans l'alcool. Ils forment alors des paillettes incolores, fusibles à i23°-i24°, comme le stilbène C'*H''-, dont ils possèdent d'ailleurs la composition. Action des alcools éthyliquc et propylique sur le henzylalcoolate de sodium. — On prépare des tubes renfermant chacun is, 10 de sodium, environ S" d'alcool élliyli(|ue, 85 d'alcool benzylique et on les scelle à la lampe apiès dissolution complète du sodium. On les chaude ensuite à 22o°-23o° durant 214 heures. On traite ensuite le contenu des tubes comme il a été dit pour le produit de la réaction de l'alcool benzylique sur le benzyjalciiolate de sodium, et l'on soumet à la distillation fractionnée le produit hui- leux obtenu. Le traitement de lo^" d'alcool benzylique a donné ainsi, comme fraction principale : los de liquide lenfermant du toluène et distillant avant i5o", 46? d'alcool benzylique entre 200° et 210°; issd'un lii|indo à odeur de stoiax, distillant de 282° à 23S°; enfin 12s de résidu liquide. La fraction 232"-238°, rectifiée de nouveau, distille pour la plus grande partie de 235° à 287°. Elle possède le point d'ébullition, l'odeur et la composition de l'alcool phényl- propylique 0^1'— CH-— CII-— CH^OH. Oxydé par l'acide chromiqueen dissolution dans l'acide acétique, ce composé fournit d'ailleurs, comme cet alcool, l'acide hydro- cinnaiiiique fusible à 47°-48". En faisaiil réagir sur le benzylalcoolate de sodium l'alcool propylique niiriiial, comme il -vient d'être dit pour l'alcool éthylique, j'ai obtenu de même un alcool bouillant à 244<'-246'' et répondant à la formule CH'^O. Sa conslilution n'a pas encore été établie |>ar re\[jérience; mais, d'après ce que nous savons sur l'enchaiuemeut des molécules dans cette réaction des alcools sur les alcoolates de sodium {Annales de Chimie et -de Physique, SÉANCE DU lO FÉVRIER I908. 3oi ']" série, t. XXVII, p. 67), il est bien proljable que cet alcool a pour for- mule CH' - CH^~ CH(CH») -CH^OH. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Constitution chimique et itropriétés biologiques du protoplasma du bacille de Koch. Xote de MM. Jules Au«;lair et Louis Pabis, présentée par M. Armand Gautier, On connaît jusqu'ici deux variétés de poisons tuberculeux : des poisons solubles, dont l'eflet est surtout général ( tuberculines)\ des poisons inso- lubles lentement et difticiiement résorbabics, dont Faction se fait principa- lement sentir au point même où ils ont été déposés (^substances adipo- cireuses). Nous avons isolé et étudié une troisième variété de poisons tuberculeux, dont les effets sont à la fois locaux et généraux; ces poisons représentent la matière protoplasmiscpie du bacille de Koch. La séparallon de celle protéine esl réalisée ou moyen d'épuisemenls fVaclionnés du bacille de Koch. Il faul avoir soin de ne faire aiiir sur le bacille, au cours de celle opéralion, que des réaclifs sans action sur l'édifice moléculaire de la protéine étudiée, même après contact prolongé. Les acides minéraux el les alcalis caustiques doivent élre évités: le choix des liquides extracteurs reste limité aux solutions diluées de sels neutres à réaction alca- line, et à l'acide acétique concentré. C'est à ce dernier que nous nous sommes arrêtés, après essai comparatif. Les bacilles tuberculeux débarrassés de leurs protéines solubles et de leurs sub- stances adipo-eireuses, ne contiennent plus que la substance qui fait l'objet de ce tra- vail, et une petite quantité d'une matière soluble, probablement en se modifiant, dans la potasse caustique étendue; sans doute une nucléine difficilement soluble. Elle est accompagnée d'un peu de cellulose. La masse bacillaire est chauffée à 80° au bain-marie, avec de l'acide acétique pur el concentré pendant i heure; on décante l'acide surnageant qui est devenu visqueux et a pris une teinte jaune. Après avoir répélé celle opération jusqu'à épuisement com- plet, les liqueurs sont réunies el abandonnées au repos. Le liquide ne tarde pas à lais- ser déposer, par refroidissement, des flocons qui deviennent plus abondants par addi- tion d'eau. On salure avec une solution étendue de soude caustique de façon à conserver une légère acidité. La protéine précipite el se rassemble en flocons épais; après repos, on siphonne avec précaution le liquide el on lave à l'eau chaude jusqu'à disparition de réaction acide. Après lavage à l'alcool à 80", on recueille le précipité dans un \ase contenant de l'alcool à gS"; il blanchit el se rassemble en grumeaux. Au bout de I heure, on jette sur un filtre, on lave à Télher, puis on abandonne à la dessiccation dans le vide. 3o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Cette substance, (jui constitue la partie la plus iniportanle du protaplasme du hacille de Kdcli, piésenle des propriétés cliiuiicpies se confondant avec celles des nucléo-caséincs et permettant de la l'aire rentrer dans cette classe. Nous l'avons désij^née sous le nom de bacillo-caséijie. Fraichenieut ])récipitée, la hacillo-caséine est insoluble dans Teau, soluble dans les acides minéraux conrrutr(''s et daus les alcalis causti((ues qui en modifient la conslitiilion, et précipitée de ses soluliouspar les acides dilués. Elle présente une réactiiui acide et di'place Tacide carbonique des car- l)onates alcalins; elle est insoluble dans les solutions de sels neutres et soluble dans les solutions de sels neutres à réaction alcaline, tels (pie le phosphate de soude et le carbonati' de potasse; un excès de ce dernier réactif la précipite totalement et définitivement à cliaud. Les solutions sont incoagulables à la teinpiM-ature d'ébullilion. A l'état sec, la bacillo-caséine est très dit'ficilejuent soluble dans les réac- tifs, même dans Tacideju-étique concentré. Nous nous sommes assurés que les cas(''ines ordinaires présentaient les mêmes particularités. Traitée par le li([iiide île Zielil, la coloration de la bacillo-caséine résiste énergique- nienl à l'action des acides dilués et plus faibhinient à celle de l'alcool absolu. Les bacilles vivants, débarrassés de leurs produits soiubles dans l'eau et dans l'eau chlorurée sodiqiie, fournissent axant tout dégraissage, par macération dans les carbo- nates alcalins étendus, de la bacilld-caséiiic pré'^entnnl les mêmes propriétés cbimiques et biologiques. La caséine du bacille de Koch a été expérimentée chez le cobaye et le lapin ; les lésions et les effets qu'elle détermine sont les mêmes chez les deu.v espèces animales, mais le cobaye est manifestement plus sensible à son action. iV)ur injecter la bacillo-caséine sèche dans les meilleures conditions de résorption, il faut avoir soin de la diviser aussi finement que possible en la triturant dans l'eau pure stérilisée. On peut encore l'injecter à l'étal dissous dans le phosphate trisodiquc; sous cette forme la réaction locale pai\TÎl moins accusée et la résorption plus rapide. A la dose de c|uel(iues dixièmes de milligramme à i'"?, chez, le cobaye notamment, ou encore chez le lapin, quand l'injection a été faite sous la peau de l'oreille, elle pro- voque au point d'insertion une nodosité variant du volume d'une fine tête d'épingle à celui d'une petite lentille. La tumeur ainsi formée est dure, roule sous le doigt et s'ac- compagne de tuméfaction des ganglions correspondants. Sa durée est plus ou moins éphémère; elle se résorbe toujours entièrement. SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. 3o3 Ilistologiciueiiieiil, la petite nodosité est essentiellement constituée par un amas de leucocytes où piédominent les lympliocytes. A aucun niomenl ceux-ci ne subissent la dégéuéresccnce caséeuse. En même temps qu'évolue la lésion locale, on peut observer clie/ les animaux injectés des symptômes fonctionnels et généraux, dyspnée, amaigris- sement, cachexie. Si la mort survient, tous les organes paraissent sains, sauf le poumon et accessoirement le l'nie. Du rnté du |iounion, les altérations qui dominent à l'œil nu sont la congestion et l'inlillration grise. A lu suite de l'injeclion de i'"s de bacillo- caséine, celte congestion peut atteindre la plus grande partie de l'organe; elle est par- fois si accusée en certains points, qu'elle donne au parenchyme pulmonaire un aspect infarctoïde. Sur le fond congestionné de l'organe se voient des amas grisâtres et semi- transparents dont le volume peut égaler celui d'une lentille. A Texarueii histologique, les capillaires distendus comblent la cavité de-, alvéoles, les cellules embryonnaires infiltrent le parenchyme, et, en quelques points, notamment autour des gros vaisseaux et des bronches, se voient de véritables nodules formés de globules blanc-; où prédo- minent les lymphocytes. Congestion et pneumonie interslilielle sont en résumé les lésions que l'on observe, llislologiquement, les nodules pulmonaires sont de tous points itienliques aux noilules sous-cutanés déterminés in .situ, par l'injection de la matière piotéi(|ae. Aussi est-il légitime de |)eii>er qu'ils reconnaissent la même origine. La fixation élective de la bacillo-caséiiie sur le pouiiion, en regard de l'état à peu près normal des autres organes, est à rapproclier de la prédi- lection (pi'allccte le bacille de Kocli pour celte portion de l'appareil respi- ratoire. Chez les animaux ayant reçu une dose de bacillo-caséine compatible avec la guérison et soumis à de nouvelles injections de la même substance, la réaction locale est toujours d'ordre identi(jue, mais plus rapide et plus inleuse, el la résorption des nodosités s'eUectne dans un lemps de [iliis m plus court. Dans ces conditions, la résistance générale des sujets injectés parait considérablement augmentée, à tel point que l'organisme semble avoir acquis une véritable immunité vis-à-vis de cette nouvelle substance. La bacillo-caséine n'élève pas la tempéi'ature des animaux, qu'ils soient sains ou lidtercnleux. VAio représente avec les matières adipo-cireuses la totalité des poisons du bacille de Kocli générateurs du tubercule; mais, tandis que les premières jouent le rôle principal dans l'évolution des lésions tuberculeuses, l'hépatisation fibrineuse, la caséificalion el la sclérose, la bacillo-caséine nous parait surlout la cause de la formation du tubercule à son début. 3o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Tyrosinase et lyrosine racémique. Note de MM. Gabkiei. Bertrand et M. Rosexbi.att, présentée par M. E. Roux. Les expériences de Pasteur et, depuis, celles de beaucoup d'autres savants ont montré que les cellules vivantes peuvent se comporter d'une manière différente avec les deux composants droit et gauche d'une substance racé- mique, par exemple, que le Penicillum glaucum consomme lieaucoiip plus vite le sel ammoniacal de Facide tartrique droit que celui de l'acide tartrique gauche. D'autre paît, les fails découverts dans le domaine de la Chimie biologique confiirueiU chaque jour davantage la supposition que les cellules vivantes agissent, sur la matière à l'aide de réactifs particuliers ou diastases. Il fallait donc s'attendre à trouver une relation entre la structure de ces diastases et celle des composés optiquement actifs qu'elles ont pour objet d'attaquer. A ce point de vue, E. Fischer a fait la première observation importante (' ). Il a trouvé que les divers glucosides naturels et artificiels du sucre de raisin se laissent partager en deux séries d'après la façon dont ils réagissent avec la mallase et avec l'é- mulsine. Tous ceux de ces composés qui appartiennent au type de l'a-méthylglucoside sont hvdrolysables par la maltase et résistent à l'action de l'émulsine. Tous ceux, au contraire, qui sont construits sur le type du (3-méthylglucoside sont hydrolyses par l'émulsine et restent inaltaqués quand on les soumet à l'action de la mallase. Il semble que les deux ferments solubles aient une structure asymétrique différente, en rapport avec la structure asymétrique des glucosides a et (3 qu'ils sont capables d'hy- drolyser. Des faits analogues, mais moins réguliers, ont été signalés aussi par E. Fischer, en collaboration avec Bergell et avec Abderhalilen, dans l'hydrolyse des polypeptides par les diastases protéolytiques {^). Il nous a paru intéressant de rechercher dans les réactions oxydasiques s'il existait également une relation entre l'activité du ferment soluble el la structure asymétrique de la substance soumise à la réaction. Nous avons utilisé pour cela la tyrosine racémique ou r//-tyrosine, pré- parée suivant la méthode d'Erlenmeyer jun. et Halsey ('), améliorée (') Zeilscli. f. physlol. Chenue, t. XX\T, 1898, p. 60. (- ) E. Fischer et Bergell, Ber. cheni. Ges., t. XXXVII, 1904, p. 3io3. — E. Fischer et Abderhalde.v, Zeitsch. f. physiol. Cliem., t. XLVI. 1903, p. Sa. (') Ann. d. Chem.. t. GCCVII, 1899, p. i38. SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. 3o5 par E. Fischer ('), en réduisant l'acide ^-oxy-a-benzoylaminocinnamique par ranialfj;aine de sodiiiin, puis en saponifiant la r//-benzoyUyrosine ob- tenue avec de l'acide clilorhydrique. Sur cette tyrosine de synthèse nous avons fait agir la tvrosinase, principalemenl sous la forme de rnacéralion glycérinée de Russula Queletii Fr. L'expérience montre d'abord que la tyrosine racémique est complète- ment transformée en mélanine par la tyrosinase ( -). En opérant par liUoniieinents, on lrou\eque 8""" à g""""' d'une macération |)iépaiée avec I partie de champignon et 2 ])arties de glycérine suffisent à oxyder et à précipiter toute la f//-t\ rosiiic d'une solution de o'-',ioo de l'acide aminé dans 5o"^"'° d'eau (■'). Au cours de cette transformation, il n'y a pas de séparation delà tyrosine droite d'avec la tyrosine gauche. L'oxydation diastasiquc porte, du com- mencement à la fin, avec la même intensité, sur les deux antipodes optiques. Nous Pavons constaté en traitant la tyrosine racémique par une quantité de tyrosi- nase insuflîsante pour tout détruire : la partie échappée à l'oxydation était encore racémique. Ainsi, après avoir traité 38 de rfZ-tyrosine par 160'^"'' de macération diastasique, de manière à en oxyder environ les |, nous avons régénéré os,g4 de substance cristallisée qui, dissoute dans l'acide chlorhydrique norninl (aS'^™') et observée au polarimètre, sous une épaisseur de 20''"', n'a donné absolument aucune déviation. On pourrait supposer que l'oxydation simultanée des deux antipodes optiques de la tyrosine est due à la présence, dans l'extrait glycérine de russule, de deux tyrosinases énanthiomorphes en quantités égales. Une telle coïncidence serait curieuse. Mais il n'en est rien : il n'y a, en réalité, qu'une seule espèce de tyrosinase. ' )ii peut le liémonlrer en faisant agir comparativement un même volume de liquide diastasique : d'une part, sur un e\cés de tvrosine gauche naluielle; de l'autre, sur un (') Ber. chem. Ges., t. XXXII, 1900, p. 3638. (^) Dans un Mémoire de la Zeilsclt. f. pliysiol. Ckeinie qui vient de paraître ( t. LIV, 1908, p. 337), Abderhalden et Guggenheim signalent que « la (^-tyrosine, non encore observée avec certitude dans la nature, est attacjuée aussi par la tyrosinase, cependant beaucoup plus tard que la /-tyrosine. Il est difficile de décider, ajoutent-ils, si la o?-tvrosine emplovée était tout à fait pure et ne contenait véritablement pas de /-tyrosine >. (■) On trouvera le détail des expériences dans le Mémoire qui |)arailia procliai- nement. C. li., i;,oS, I»' Semestre. (T. CXI.Vl, N" 6.) A" 3o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. excès de t\rosine racéiiiique, puis, quand l'oxydation esl terminée, en pesanl les mélanines précipitée?. S'il y avait deux sortes de lyrosinase on devrait obtenir, chacune agissant pour son compte, deux fois plus de mélanine avec le composé racé- mique qu'avec le composé gauche. Or, on en obtient le même poids. Il n'y a donc qu'une seule espèce de fei-meut soluble agissant aussi bien sur la tvrosine droite que sur la tvrosine gauche. Ce résultat pouvail frailltmi's ôlre prévu d'après la faroii don! la Ivrosi- nase se coniporle vis-à-vis de divers composés voisins de la lyrosine (' ). Le ferment soluble oxyde tous ceux de ces composés qui renferment un oxlixdrvle phénolique, sans que la nature ou même Tabsence de la chaîne latérale iutervieinie dans le phénomène, sinon d'une nianièie accessoire. Ce n'est donc pas une question relalivenieul minime de symétrie dans la chaîne latérale cjui pouvait rendre la tvrosine attatpiable ou non par le fer- ment soluble. Il y a, dans Faction de la tyrosinase sur la tyrosine, non pas une relation stéréochimique, mais une relation fonctionnelle. Cette conclusion ne sain-ait êti^e opposée à celle cjue 1''. Fischer a liiéc logic|uemenl de ses recherches sur riiydrol}se diastasique des glucosides et des polvpeplides : elle se rapporte, en eiïet, à un type de réactions tout à fait diiVércnt. D'un autre côté, il ne faudrait pas croire non plus (pie la (lillV'ience des réactions diastasiques enti-e seule en ligue de compte. Les glucosides dérivés du nilrile phényiglycolique droit sont hydi'olysés par lémulsine des amandes aussi bien que les glucosides dérivés du nitrile phénylglycolitpie gauche. A moins d'adtnettre la production de deux diastases énanthio- morphes par les amandes, ou doit voir là un exemple de réaclious hydroly- santesoi'i, comme ilans le cas de la lyrosinase et de la tyrosine, la relation entre le ferment soluble et les substances attacjuées est d'ordre fonctionnel plutôt que stéréochimic[ue. La spécificité des diastases reconnaît des degrés et dépend sans doule île causes très diflérenles. (' ) G.Aii. KriiTKANn, Comptes rendus, t. C\L\ , 1907, p. \ah>.. — Noir aussi : lî. Ciio- DAT, \reJi. Se. /i/iys. et nal.. t. \XIV, 1907, p. i7T, et Aiii)i:riiai.t)Kx et Gi!. mi- nutes, d'autres éprouveltes. renfermant un poids connu d'organes très comparables au\ précédents. A la fin de l'expérience, je prélevais, dans chacune des deux séries d'éprouvetles, en suivant l'ordre dans lequel les échanlilloiis a\aieut été introduits à leur intérieur, et aux mêmes intervalles de temps, une certaine quantité de gaz, que j'analysais avec l'appareil de Bonnier et Mangin. Mes expériences ont été faites dans une atmosphère saturée d'humidité, et à la température du laboratoire, l'.lles ont porté sur les espèces suivantes ; Kroduiin mosclialuin. lirjonia dioica. Siuriniuin oliisri- triim. Poleiililla leplaiis. Psinalea hiluniinosa . C/crnati.s cirr/iosa . Saiiibiictis nigra. \'icia Faixi. Lavalero alhia. Fiuua/ia caprcolala . Hubia perci^rina. Fiunte.r liinaiia. L'intensité respiratoire a été évaluée par l'acide carbonique dégagé par is de poids frais en i heure. \ uici les rcsiillals ubli-iiiis pour 1 et ^^ : a. I. — D'tiiie inani(''i'c g/'iiéi-ale, pour les organes étudiés ( liinljc, lige, pétiole j, 1 pré'sciite des valeurs assez voisines. Ainsi, dans le liryonia dioica et le Vicia Faba, ecs valeurs sont respecliveinenl égales, pour le limbe, la tige et le pétiole, dans la pnMiiière espèce, à o.oto, o,o5^ et (i,o:'|8, dans la deuxième, à o,()5i, o,o5G et o,o'|3. Quelquefois les valeurs de I sont nu peu diflerentes, eoiiinn' dans le lUibid pcregrina, ot'i, pour le limbe et la tige, elles sont égales à o,oS8 el o, o6o, et dans le Ihtwev lunaria. oii, pour le limbe, la lige et le pétiole, elles sont (''gales à o,o39, 0,081 el o, 106. Des différences sensibles entr.' les valeurs de I eliez ces trois organes n'ont été observées (|ue dans (juatre espèces. Le limbe ne jjrésente pas une énergie respiratoire intramoléculaire toujours supérieure à celles de la tige et du pétiole, comme je l'ai constaté pour la respiration normale; cette énergie, souvent très voisine de celle des autres organes, peut lui être supérieure et même inférieure. b. -^- — Dune manière absolument grriera/e, parmi les organes végétatifs (limbe, tige, pétiole) des plantes supérieures, le limbe est celui pour SÉANCE DU lO FÉVRIER 1908. 3ll lequel -j^ présente la valeur l;i moins ('■lèvre. De plus, le rapporl ^, presque égal el quelquefois supérieur à Tunité pour la Iv^a el le pétiole, est toujours intV'rieur à l'unité pour le limbe. Ainsi, dans le l'soraica hilumiiiosa, ^ est éyal, pour le limbe, la-lige et le pétiole, à (),()u, o,()iS et i,i5; dans le lUimev lunaria, à o,'>,8. o,(So et i,2'5: dans le T lri(t Fahct. à o,4j, o,qo et i,oG; enlin dans le Hiihia pi'rcu;riiM, [jour le lind)e et la lige, i^ esl égal à 0,-0 et o.tj'i. En résumé, voici les principales conclusions qu'on peut tirer de cette étude : I" L intensité de la resfdration intrarnoh'culaire présente, le plus souvent, (les râleurs très roisincs pour le limbe, lu lii^e et le pétiole. ■2" Cette lutc/isité est, pour le limbe, toujours sensiblement plus faible que eelle de la respiration normale; assez frétpwnunent, elle s'en rapproehe et quel(jiu'fois même lui est supérieure pour la ti<^e et pour le pétiole. 3" Le lindie est. de ees organes, celui pour le(pa'l ^ présente la râleur la moins élevée. En rapprochant ces résultats de ceux que j'ai obtenus pour la respiration normale, à savoir que le limbe est, des organes végétatifs aériens, celui qui possède rintensilé respiratoire la plus forte et le quotient respiratoire le moins élevé, on peut conclure que cet organe présente une physiologie respiratoire tout à fait spéciale, en rapport sans doute avec le rùlc inqwr- tant ([u'il remplit dans la nutrition de la jjlante. Si l'un admet, avec ceitains auteurs ( '), (prune partie de l'acide carljonique dégagé pendant la respira- tion in)rmale provient de la respiration intramoléculaire, la valeur moindre du rapporter dans le lindje autorise à penser que, dans cet organe, la fer- mentation intramoléculaire ne joue qu'un r(Ue relativement faible pendant la respiration normale. Au point de vue respiratoire, le limbe se distingue- rait donc des autres organes végc'-talifs a(''riens par la faiblesse de la fermen- tation intramoléculaire, el par l'intensité des oxydations dont il est le siège, intensité qui se traduit par la grande absorption d'oxygène el la valeur moins élevée du rapport -— - cjue j ai deja signalées. (') I'ai.i.viiiMv, llcriclitc il. tl. Ixil. fies., ki"")- p. l'xo. 3j2 académie des sciences. BACTÉRIOLOGIE. — MuUipUcatiun in vilio du Treponema pallidum Schau- flinn. Noie de M. C. Lkbailly, préseiilée par M. ^ ves Delage. Levadili eL Me Inlosli (' ; ont oblcnn une cnllnre d'un Spiroclièle, qui est selon loute vraisemblance le Treponema pallidum, en plaçant dans le pé- ritoine d'un Macacus cynomulgiis des sacs de collodion renfermant du sérum sanguin humain préalablement chauffé à Go" et ensemencé avec le produit de raclage d'un chancre syphilitique dont un Macacus rhésus était porteur. Mais, toutes les tenlativcs faites par dilférents auteurs pour obtenir unemul- tiplicalion in rilro àw Treponema pallidum sont restées infructueuses. J'ai eu l'occasion d'examiner un fo'lus hérédo-syphilitique macéré, ex- pulsé à 7 mois. La mère atteinte depuis "> ans de syphilis avait fait précé- demment trois fausses couches de G à 8 mois. L'histoire clinique de ce cas présentait cette particularité que la date de la mort du fœtus coïncidait avec celle d'une liémorrhagie grave due à un placenta prœvia, et il est permis de supposer qu'il y avait une relation étroite entre ces deux faits. L'accouchement n'avait eu lieu que lo jours plus tard; l'o'uf profondé- ment macéré n'avait pas subi d'infection. L'examen des organes montra en particulier dans le foie et la rate un nombre extrêmement considérable de Tréponèmes. Ces Spirochètes, se trouvant dans des conditions de milieu et de température favorables, semblaienl s'être abondamment multipliés dans l'intervalle de temps compris entre la date delà morl et celle de l'expulsion. .le me suis proposé de vérifier le fait expérimentalement. Un fœtus (-), recueilli dans des conditions particulièrement favorables me fut remis le 3 décembre. La mère avait contracté la syphilis en 1904 et fait une fausse couche de 7 mois en if)o5. Le fœtus 'actuel provenait d'une fausse couche de 6 mois et demi; l'ceuf n'était pas infecté, l'enfant n'avait subi qu'un début de macération. A l'aide du couteau du tliei inocaulère, la paroi abdominale fuL incisée et des lian- clies de diil'érenls oi'ganes furenl découpées et recueillies asepliquement dans des lubes ( ') Annales de l' Institut l'astcnr. 26 octobre 1907. {^) Ce fœtus ain^i que le précédent ont été obiigeaniment mis a ma disposition par le service yv nécologique de l'IIôtel-Dieu dé Caen. SÉANCE DU lo lÉVMEB 1908. 3l3 Je Roux stérilisés el bouchés à l'ouale et au caoutchouc. Les fragments prélevés pro- venaient du foie, de la rate, du cœur el du muscle grand pectoral. Les tubes furent placés à l'étuve à 37°. Au même moment un cobaye fut sacrifié el des fragments d'organes, foie, rate, cœur el muscle furent prélevés de la même façon et conservés dans des tubes stéri- lisés, certains de ces fragments étant ensemencés avec de la pulpe de foie et de rate du fœtus. Le tout fut placé à l'étuve à 37°, et divers milieux usités en bactériologie furent également ensemencés en même temps. .le dois dire dès maintenant que tous les milieux de culture et les frag- ments d'organes du cobaye restèrent stériles à l'exception du foie qui se putréfia dès le lendemain dans tous les tubes qui en renfermaient. Dans aucun cas l'examen de ces divers milieux, pratiqué à des dates dilTér. ntes, ne révéla la présence de Spirochètes. La recberclie des ïi^î-ponèmes, dans les organes du firtus fixés au moment de l'autopsie et colorés par la métbode de Levaditi lut négative pour le cœur et le grand pectoral. Le foie en renfermait un nombre assez considé- rable, la rate en contenait très peu, et dans certains fragments de cet organe il fut impossible d'en mettre en évidence. Les fragments d'organes conservés à l'étuve, el qui presque tous n'avaieiU pas subi de contamination accidentelle, furent examinés 1 ;5 jours et 4") jours après le début de l'expérience. A aucune de ces époques il ne fui possible de déceler la présence de Spi- rochètes dans les fragments du cœur el du granil pectoral. Par contre, le foie et la rate renfermaient après i5 jours de passage à l'étuve un nombre extrêmement considérable de Tréponèmes. L'examen de la rate était particulièrement démonstratif étant donnée la pauvreté de cet organe en Tréponèmes au mouienl de l'autopsie. Levaditi a constaté que pendant la vie la rate se défend énergiquement et possède un pouvoir phagocytaire marqué vis-à-vis du Treponema palltdiim; noltee\périence montre qu'elle devient au contraire après la mort un milieu de culture des plus favo- rables. Dans les tissus où ils s'étaient multipliés à l'étuve, les Tréponèmes étaient dis- posés en amas compacis renfermant un nombre extrêmement considérable d'individus, et donnant l'impression d'une véritable culture dont les colonies étaient séparées par des îlots de tissu indemne. Ces Tréponèmes se distinguaient par la netteté et le grand nombre de leurs tours de spire : leur affinité pour les matières colorantes contrastant avec lallération profonde des tissus déjà remarquée par Le\adili (') dans les organes des fœtus macérés. Après 45 jours de culture le nombre des parasites ne semble pas avoir augmenté sensiblement, mais beaucoup d'entre eux ont subi de profondes modi- fications; ils sont dexeniis granuleux, variqueux et fragmentés en tronçons composés seulement d'un petit nombre de tours de spiie. (') A II n a les de l' limliltit Paslcnr, içyjfi. C. H., iijo«, 1" Semestre. (T. CXLVI, N" 6.) 4' 3r4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il ressort de celte observation que le Ti-eponema pallidiim peut se multi- plier en dehors de l'organisme vivant, et, dans des conditions favorables, sa vitalité peut être conservée pendant plusieurs jours. On pourra utiliser cette propriété des Spirochètes de se multiplier in rit/a dans le foie et la rate, et probablement dans d'autres organes, pour tenter de les acclimater sur d'autres milieux dont on sera plus maître de régler la couiposition. Il serait aussi intéressant (et j'ai mis en marche plusieurs expé- riences de ce genre) de rechercher si les Tréponèmes peuvent se multiplier i/i riiro dans le sang des malades atteints de syphilis en pleine évolution et n'ayant pas encore suivi de traitement. M. E. DucRETET adresse une réclamation relative à la Noie de MM. Louis Clerc et Adolphe Minet : Sur un nouveau four électrique à arc, applicable aux recherches de laboratoire. (Renvoi à l'examen de M. VioUe.) A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à \ heures et demie. G. D. SÉANCE DU lO FÉVRIER I908. 3i: BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Outrages heçus dans la séance dl- 10 février 1908. Inslilul de France. Académie des Sciences morales et politiques. Notices biogra- phiques et bibliographiques^ 1906-1907 : Membres titulaires et libres, Associés étrangers. Paris, Ini|iiimeiie nationale, 1907; i vol. in-S". L'alimentation chez l'homme sain ou malade, par Arsiand Gautier, Membre de l'Institut, 3" édition, revue et augmentée. Paris, Masson et C'^, 1908; i vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.) La dynamique des phénomènes de la vie, par J. Loed, traduit de l'idlemaïul pnr MM. H. Daudin et G. Schiffer; édition française avec additions de l'auteur. Préface de M. A. GiARD, Membre de l'Institut. Paris, Félix Alcan, 1908; i vol. in-8°. (Hommage de M. Giard.) Association géodésique internationale. Rapport général sur les nii.'ellements de précision, exécutés dans les cinq parties du monde. Rapport sur les travau.v du nivel- lement général de la France de 1904 à 1906 inclus. Rapport sur la mesure des mou- vements du sol dans les régions sismi/jues, au moyen de nivellements répétés à de longs intervalles, par M. Cil. Lallemaxd. (E\tr. des Comptes rendus des séances de la Con- férence générale de l'Association géodésique internationale, tenue à Budapest en septembre 1906.) Leyde, E.-J. Brill, 1907; 1 fasc. in-4°. (Hommage de l'auteur.) Les fours électriques et leurs applications, par Ad. Minet; 1" édition, entièrement refondue. Paris, Gauthier-Villars, Masson et C'", s. d.; i vol. in-12. (Hommage de l'auteur.) Géométrie descriptive et Géométrie cotée, par Ernest Lebon. Paris, Delalain frères, s. d. ; I vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Pour ta recherche rapide des facteurs premiers des grands nombres, par IÎR^EST Lebon. (Extr. des Comptes rendus de l'Association française pour l'avancement des Sciences, Congrès de Reims, 1907.) Paris; i fasc. in-S». (Hommage de l'auteur.) Der Fasan in Bayern, ein liistorisclie und zoologische Darstellung, von Franz Graf VON Pocci. Munich, Emil Hirscli, 1906; i vol. in--8'', exemplaire numéroté k. (Hommage de l'auteur. ) Los progresos de la sismolojia moderna, por el Conde de Montessus de Ballore. Santiago du Chili, 1907; i fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.) Efectos del terrenioto del 18 abril 1906, sobre las Canerias de aguai les acequias de la ciudad de San Francisco {California), por el Conde de Montessus de Ballore. Santiago du Chili, 1907; i fasc. in-8". (Hommage de l'auteur.) 3^^ ACADÉMIE DKS SCIENCES. ERRATA. (Séance du i'3 janvier 1908.) Note de MM. F.-X. Lesbre et F. Maignon, Snr l'innervation des muscles sterno-masloïdien, cléido-mastoïdien et trapèze : Page 85, ligne .8, .. Ue. de donna,,, naissance .n. .nuscles, Use. donnant au. muscles. (Séance du 27 janvier 1908.) ,7 . i7.^„^./i,c Pirrirrl Sur une Laboulbé- Note de MM. Edouard Vhatton et François Picard, niacée, etc. : „ . • . On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Depuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremenl le Dimanche. Ils forment, à la fin do Tannée, deux volumes in 4» Deu« Tables, l'une par ordre aiphabôliquo dos matières, Taulre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement e,r a„n,.«l et part du i" Janvier. u auumioineni est annuel Prix de l'abonnement : Paris: 30 fr. — Départements: àO fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, Agen. Angers . chez Messieurs : Ferra n frères. I Chaix. Alger Jourdan, ' RufT. Amiens Courtin-Flecquet. ( Gorm.'iia et Grrussin. ( Siraudeau. Bayonne Jérôme. Besançon .Marion. i Ferel. Bordeaux j Laurens. 'MulIer(G.) Bourges Henaud. Derrien. P. llobert. Le Borgne. ' Uzel frères. "aen Jouan. yhambery Daniel et Bouvier. -■/ t ( Henry. .hei bout g ,, ■' { Marguerie. Brest . 7lerniout- Feri 'MJon. Oouai . Dclaunay. Bouy. Groffier. Ratel. Rey. ILauverjat. Degez. 7renoble \ '^'•^^«'■ Gratier et C'*. Ui liochclle Foucher. i« Havre Ulle Bourdignon. Dombre. Tallandier. Giard. Lorienl. chez Messieurs : Baumal. M"" Texier. 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TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-/,"; i853. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. —( i" Janvier 1 85 1 à 3i Décomlire i865. ) Volume in-4°; 1S70. Pri.x 25 fr. Tomes 62 à 91. — ( i'' Janvier 1S66 à 3i Décembre 1880. ) Volume in-î"; 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 i 121. — (i" Janvier 1S81 à 3i Doccmbre 1895.) Volume in--;"; 1900. Prix 25 fr. ! SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: Tome I. — Mémoire surquelques points de la Piivsiologiedes Algues, par \!M. V. DEUBKsel A.-J.-J. SoLiEn. — Mtuiniresur le Calcul des Perturbiitrons qu'éprouvent es Comètes, par M. IUnsen. — iMèmoire sur le F'ancrcas et sur le rôle du sur pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des latières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; iSj6. 25 fr. A la même Librairie les Mémoire» de l'Académie des Sciences, 01 les Mémoires présentés par direr» Savants à l'Académie de» Scienc»». W 6. TABLE DES ARTICLES (S-noe du 10 Février 1908.) OES MBHBllES ET DES COItBESPOSnANTS 1)1, LACVUtUII r.igc5. Pase5. M. Hr.NRi Becquuuel. -Sur lei specive- de composés non dissocies. ....•••••• ■■• M. A. Haller. - Alcoolysc de Munir de M.'yvks'dei'ÀoÉ'.'- La parlhénoi;enfse ù Roscolî et à Berkeley ■209 M \ G \i Tii-r. f.iiL liuriiu]iii;c de la Iroi- ■ Même écUlion de son Trailc de .. L'ulime,.- lalion et les régimes che. riiomnie .... M A Gi MîD fait hommage d on Oovrage Uc M. ,/. Loeb : « La dynamique des phéno- mènes de la vie » MÉMOIRES PKESENTÉS. M Albert NoDùN p.é,ciilc un Méniniie inti- Uilé : « Recherches sur la radi. .activ.tr lemporaiM jG.i PLIS CACHETES M. CH..RLES NORDMANN. - Ouverture d'un cacheté : « Sur la dispersion de la lu- dans l'espace inlerslel pli COUUESPONDANCE âge faites à M. le Secrétaire rERPÉxm.:,. ta.l hon.ma.e d'un travail inlilulé : „ InstUulde France. Académie des Sciences morales et poli- tiques : Notices biographiques et biblio- gi^pliiques, ,906-190-. Membres titulaires et libres, Associés étrangers .... . . . . • ■ • ■ • ■ M le Secrétaire rcnrETUEi, signale dne s Ouvrages de M. C/i. Lallemancl et de M. Ad. Minet M. Leoointe. - Observations du pa de Mercure du i4 novembre igo'j l'Observatoire royal de. Belgique.. Al. Michel Petrovitcu. - Théorème sur les séries de Taylor ■.:.■■■.■■■■.■■■ M Emile Cotton. - Sur l'uUogralion approchée des équations différentielles... M. V. CRÉ.MIEU. - Sur la diminution du roulis des navires. M. P. Pascal. — Sur sels terriques ammoniacaux est masqué MM. Pal-l Lebeau et Hobeut Bussiuît. Sur le siliciure de magnésium ••■• M E. Fouard. - Sur les propriétés colloï- dales de l'amidon et sur lexistence d une solution parfaite de cette substance M. J. MiNiaiN. - Etat, décelé par le pou- voir rotaloire, des camphocarbonales d'aminés de la série grasse et de la senc aromatique eu dissolution „ •■,■■■;• ' \1. .L L.\rguier des B.o-cels. - Recherches sur les modifications physiques de la gela- BULLETIN BIBLlOGRArHJQUE Ebrata une nouvelle série de où le fer 269 ■269 tineen présence des élcctrolytes et des non-électrolyies. ... AL GoutRE. — Dosage rapi. maie de potassium dans les laits. MM H. Cousin et H. IIerissey. - préparation du ditliymol; brome sur le dithymnl M.M. LrsriEAU ci ViGViEr., — Y-oxylétroliqnc .' M. S.VVAR.AU. - P.echerclies sur une mé- thode de préparation des aldéhydes cy- cliques ,' 1 ' il M. MARCEL GiERBET. - Action des alcools sur le bcnzylate de sodium \L'CLAiR et Lofis Paris. — iélés bio- nide du bicliro- Sur la action du Sur l'acide MM. .Iules Constitution chimique et propr ■..79 285 287 266 M M. 29! «Il 29^^ logiques dn protoplasma du bacille de mÀi°Gabr'.el' BERTRAND cVm. Rosenblatt. - Tyrosinase el tyrosine racémiquc... M. P.VUL VUILLEMIN. - Le genre Sewa et ses connexions avec les Capnodim,.-. 0. Nicolas. - Sur la respiration intra- loléculaire des organes végétatifs aériens des plantes vasculaircs .• • ■ M C Lebailly. - Multiplication m vUro du Trcponema pallidam Schaudinn.. . . F DUCBETET adresse une réclamation relative à la Note de MM. Louis Clerc c. Adolphe Minet : •< Sur un nouveau four électrique à arc, applicable aux re- cherches de laboratoire » lia PARIS. _ IMPRIMERIE G.VUTIIIER-VILLARS Quai des Grands-Auguslins, 5d. 3o4 309 3l2 3i4 ol5 3i6 Le Gérant : Gauthieb-Villars. PIlEMIKll SEUIKSTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVI. N 7 (17 Février 1908 ^PAHIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1908 RÈGLEMENT REL4TIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 1^ MAI 1873 ■-»»«< Les Comptes rendus hebdomadaires des séances 1 Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au ^ r , ... 1 » t„„» „.,„ l'Ar.aHômiA aura Hprine. de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 7,8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparunAssociéétrangerdel' Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires ; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de ^x pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soni tenus de les réduire au nombre de pages requis. L( Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet exlrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fon pour les articles ordinaires de la correspondance offi cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tare le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans 1 Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé a Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. - Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraie: autorisées, l'espace occupé par ces figures compte pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des a leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrât! fait un Rapport sur la situation des Comptes rend après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution dup sent Règlement. Les savants étrangers à lAcadém.e .u. désirent laire présenter X..r. «J^^j- J)^^^^' I^^^So^'^'^^S'iV^élrlv: déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 17 FÉVRIER 1908. PRÉSIDENCE DE M. 11. ItEC.QUEREL. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur les propriétés de /'amidon pur. Noie de M. L. i^Iaquenne. Dans une Note présentée à l'Académie dans sa dernière séance, M. Fonard annonce avoir isole luie nouvelle formé do Famidon, qui se dislingue des amidons dits solubles obtenus antérieurement par Tabscnce de toute structure colloïdale et dont les solutions déposent avec le temps une substance grenue, dont l'aspect microscopique rappelle certaines formations naturelles du grain d'amidon. Je ferai remarquer, à ce sujet, que la matière décrite dans celle Noie se confond identiquement avec celle que nous avons extraite de l'empois vieilli {rétrogradé), M. Roux et moi, cl à la(|uelle nous avons donné le nom d'amylosc ('). Toutes les personnes qui, en elfel, sonl au courant de nos travaux, ou ont eu entre les mains de l'amylose pure, préparée par notre méthode, savent que celte substance, rigoureusement exempte de matières minérales, donne avec l'eau des solutions absolument limpides, non coagulables par les élec- trolylcs, constituant par conséquent un liquide parfait, qui passe à travers tous les filtres usuels, y compris la bougie Cliamberland (le collodion n'avail pas été essayé), aussi vite qu'une solution saline cl sans le moindre changement de litre. Ce sont ces caractères, sur lesquels nous n'avons pas cru devoir insister, parce que l'expression solution parfaite se définit d'elle-même et que d'autre (') Aii/i. (te Phys. et di' tJInm., S" série, l. I\, 1906. C. U., iç,ii8, 1" Semeslrc. (T. CXLVI, N' 7.) 4 2 jl8 ACADEMIE DES SCIENCES. part ils semblent tout naturels, conformes notamment à Tanaloi^ie bien connue de l'amidon avec Tinuline, qui nous ont conduits à énoncer cette conclusion importante de nos Mémoires : L'empois d'amidon est conslitué par une solution parfaite d'amylose, épaissie par de l'amylopecline. Sur ce point je suis beureux d'être d'accord avec M. Fouard, dont les re- cherches, à part l'isolement de l'amylopecline, viennent ainsi vérifier complètement les nôtres. J'ajouterai cependant cjue l'ensemble constituant un 'système hétérogène dont parle M. Fouard doit être, en partie au moins, envi- sagé comme une solution solide, car, même à l'état sec, ce système se colore en bleu par l'iode, propriété spéciale à l'amylose dissoute et qui lui manque absolument quand on l'a amenée à l'état solide parfait; c'est même là l'un des meilleurs exemples que l'on puisse citer pour faire voir que certains corps (l'amylose) peuvent conserver dans un milieu solide (le grain d'a- midon ou l'empois desséché) les caractères qu'ils possèdent à l'état dissous. Quanl au trouble et à la précipitation (amidon artificiel) que M. Fouard a vus se produire dans ses solutions, ils ont uniquement pour cause le chan- gement d'état que nous avons observé depuis longtemps et désigné sous le nom, aujourd'imi classique, de rétrogradation. Ce changement est dû, comme nous l'avons déjà dit maintes fois, soit à une pseudocristallisation, soilà une polymérisation semblable à celle qui s'observe chez certains sucre-Si, comme la dioxyacétone ou même le vulgaire formol : il n'est donc pas aussi mystérieux que le pense M. Fouard et surtout pas nouveau. Le fait intéressant, rapporté par cet auteur, que le pouvoir rolaloire de l'amylose dissoute varie avec la dilution, semblerait devoir faire préférer notre dernière hypothèse à l'autre. Le phénomène est d'ailleurs réversible, car le précipité qui se forme ainsi est \.o\X]0\iv?, parfaitement soXuhXe. dans l'eau sous pression. La rapidité extrême de l'hydrolyse de l'amylose dissoute a déjà été éta- blie par nous au moyeu de l'amylasc; enfin, en ce qui concerne la limpidité apparente des solutions d'iodurc d'amidon, tout le monde sait qu'elle s'ob- serve avec la plupart des amidons solublcs, débarrassés par dialyse de leurs principes minéraux; pourtant, en général, ces solutions ne filtrent pas à tra- vers la bougie, la moindre trace d'électrolyte suffisant à leur faire prendre l'étal colloïdal et même à les coaguler. l'^n résumé, les recherches de M. Fouard ne font que confirmer d'une manière heureuse les résultats obtenus antérieurement par nous et que j'en- seigne publiquement depuis déjà deux ans; nous avons le ferme espoir qu'elles contribueront à les faire connaître davantage encore. (' SÉANCE DU 17 FÉVRIER I908. '^]g BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Solutions isoioniques cl solutions isosniodcjucs. Note de M. Yves Delage. Je rerois, à l'instant, de Berkeley, un jietit Mémoire de M. J. I^oeh (' ), (jui iipporte une explication de la contradiction ({ue j'ai signalée, par ma Note de la semaine dernière, dans les arguments présentés par ce savant dans sa iVote de la semaine précédente. -M. Loel) admellail que ma solution sucrée à i , 1 35/? ('-) pouvait être isoto- niipie à l'eau de mer, mais déclarait qu'elle était néanmoins hypertoniqu par ia[)port aux œufs, bien que ceux-ci lussent isotonicjues à l'eau de mei Il y avait là une coniradîcllon évidente. M. Loeb la fait disparaître en éta- blissant une distinction entre propriété isotonique et propriété isosmotique. Voici comment il conçoit le phénomène : (^uand on place les opufs dans la solution sucrée, il ne s'établit d'abord aucun passage d'eau à travers la membrane de l'ceuf, en raison de l'égalité des pressions osmoticjues de part et d'autre de cette membrane. Mais les substances dissoutes, électrolytes contenus dans l'œuf d'une part, sucre de la solution d'autre part, passent par osmose à travers la membrane. Or, le sucre passerait moins vile que les électrolytes de Fd-uf, en sorte que celui-ci s'appauvrirait en substances dissoutes; par suite, la pression osmoliquc diminuerait à son intérieur, la solution extérieure deviendrait liypertonique par rapport à lui et le déshydraterait. Je n'élève point d'objections contre cette interprétation des phénomènes, me bornant à faire remarquer cpie M. Loeb ne fournit pas la preuve de cette différence dans les vitesses de passage du sucre et des électrolytes de l'u^uf à travers la membrane de celui-ci. Mais les choses seraient-elles con- formes à ce qu'avance M. Loeb, que cela ne changerait rien à mes conclu- sions, en ce qui concerne l'inutilité de l'hypertonie du véhicule dans la parthénogenèse expérimentale. (]e n'est pias, en eflèt, seulement avec du sucre que je conslilue nies solutions isotoniques. Le sucre fait partie d'un procédé de choix, mais j'ai (') _l ncw piiuif iif llie perincdbillly uf cells fnr salis or ions {IJ niv . of Callfornia Publicalioiis : Physiology, l. III, 11° 11, p. 81-86, 22 janvier 1908). {-) Diins ma Noie précédenle (6V>/«y;<(^.s- rendus de la seiiiaiiie ileniiére, p. 262) , ,. . , . ,• ; ' i^S .,„ ,. 2, 10 s est glissée une erreur lvpo;;rapluinie : au lieu ai: ■ zzii.ido, Usez — -r :=i,ioj. " .'1 n I I 2,10 1 ,8j 320 ACADÉMIE DES SCIENCES. ohtcmi des résultats à peu près aussi beaux avec des véhicules puremenl éleclroly tiques, sans sucre, en particulier avec des solutions pures de \aCl. Or, M. Loeb reconnaît explicitement (p. 85) que, avec un sel de l'eau de mer, tel que NaCl, celle différence dans les vitesses de passage n'existe plus, parce que les éleclrolyles de l'anif sont alors de même nature que ceux de la solution ambiante. Mes expériences avec la solution isotonique de NaCl ont été très nom- breuses parce que c'est la première méthode qui m'ait réussi. Je n'ai em- ployé que plus tard les solutions sucrées et, pendant 2 mois, j'ai fait chaque matin une expérience avec la solution isotonique de NaCl, qui me servait de terme de comparaison pour les autres véhicules que j'expéri- mentais successivement. Or, pendant tout ce temps, cette solution m'a fourni de très belles éclosions. Bien plus, j'ai obtenu des larves dans une solution hypotonique composée de 90 parties de solution isotonique de NaCl et de 10 parties d^eau distillée, et même avec 85 parties de la première et i5 d'eau. 11 faut arriver à 20 pour 100 d'eau distillée pour que les résultats soient annihilés. El la pro- portion d'eau distillée maxima compatible avec l'obtention de larves est la même pour les solutions salines et pour les sucrées, ce qui ne se concilie pas avec l'explication proposée par M. Loeb. Dans les expériences comparatives auxquelles je viens de faire allusion, j'ai essayé plusieurs autres véhicules, KCI, MgCl-, CaCl-, etc., toujours isotoniques à leau de mer, et des mélanges variés de ces solutions. Tous m'ont donné de nombreuses éclosions. Tout cela est exposé tout au long dans le Mémoire in extenso qui va paraître incessamment. Ma solution isoionique de NaCl a une concentration de 0,609 11. Je l'ai déterminée par le calcul, au moyen des Tables de conduclivilé électrique, pour éviter d'introduire un nouvel élément expérimental susceptible d'erreur entre des mains peu iiabituées à ce genre de mesures. Lorsque j'y ajoute i5 pour 100 d'eau distillée, sa concentration tombe à o,56o, bien inférieure à celle de 0,620/^ que M. Loeb trouve trop faible pour donner des résultats (p. 83 de son Mémoire) et bien peu supérieure à celle deo,54o/( qu'il considère comme isotonique à l'eau de mer. En outre je constate, en calculant d'après les Tables de conductivité électrique, cjue le cliilTre de o,54o n donné par M. Loeb est trop faible. La solution de NaCl à o, 54o n n'a, en eflFet, qu'une pression osmotique de 0,940, tandis que l'eau de mer du Paci- fique a, d'après M. Loeb, une pression de 1,027. '-'^ solution de NaCl ayant une pres- sion de 1,027 'J'^''^ avoir une concentration de 0,593 n, inférieure à celle que j'emploie d'ordinaire comme isoionique à l'eau de la Manche, mais supérieure à la solution diluée, hypotonique, qui me donne encore des larves et qui ne marque que o,56o. Ainsi le tannate d'ammoniaque me permet d'obtenir des larves avec une solution SÉANCE DU 17 l'ÉVHIER 1908. '^2l livpotonique par rappoil à la solution mininia de M. Loeb, par rapport à l'eau do mer de la Manche et même par rapport à l'eau du Pacifique ! Je conclus de tout cela qu'il n'est pas possible de nier que la parlhéno- genèsc des ujufs d'Oursin peut être obtenue, par ma méthode, en solution isotonique à l'eau de mer, et que mes solutions isotoni(|ues sucrées n'ont pas besoin de l'action indirectement déshydratante que leur attribue M. Loeb, pour constituer un véhicule convenable dans les expériences de parthéno- genèse expérimentale. Je profite de l'occasion de celte Note pour préciser les relations taxono- miques entre l'Oursin de M. Loeb et le mien, relations que j'avais dû, faute de temps, laisser dans le vague, dans ma Note de la semaine dernière. Ces deux Oursins ont porté le même nom générique, S/rongyfocentrotus : le premier était le .S', piirpuralus ; le second, le 5. lividus. M. le D' Mortenscn, qui fait autorité en ces matières, a reconnu entre eux des difl'érences telles (pi'il a retiré le lividus du genre Slrongyloccuirnlus et a di\ créer poiu- lui un genre nouveau, Paracenlrotus, qu'il a di'i même placer dans une famille (Uf- férente, celle des Echinidœ. le Slrongyloccnlrotus appartenant à celle des Toxopneuslida'. Il n'y a rien d'étonnant à ce que deux Oursins appartenant à des familles différentes, vivant aux antipodes l'un de l'autre, dans des eaux de salure différente, se comportent difl'éremment en présence des réactifs de la parthé- nogenèse expérimentale. Je profite aussi de cette même occasion pour informer que les deux petits Oursins parthénogénétiques en élevage à la station de Roscoff sont bien vivants et bien portants, se meuvent avec activité^ mais ils grossissent peu en ce moment, en raison sans doute de la saison. M. A. Lavera.v fait hommage à l'Académie du premier fascicule du Bul- letin de la Société de Pathologie exotique. PRESEIMTATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'établissement d'une liste de deux candidats qui devia être soumise à M. le Ministre de l'Instruction publique, pour la chaire de Chimie minérale, vacante au Collège de France par suite de la démission de M. //. Ix Chatelier. 322 ACADÉMIE DES SCIENCES. Au premier tour de scrulln destiné à la désignation du candidat de pre- mière ligne, le nombre des votants étant 5o, M. Matignon obtient 47 suffrages M. Job )) 2 » Il y a I bulletin blanc. Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de seconde ligne, le nombre des volants étant 5o, M. Job (iblienl /i5 suflVagcs M. Moussu « I » M. Gley » 2 » Il \ a 2 bulletins blancs. En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique comprendra : En première ligne. M. C. Maïignox En seconde ligne M. Job L'Académie procède, par la voie du scrutin, à rétablissement d'une liste de deux candidats qui devra être présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique pour la cliaire de Biologie générale récemment créée au Collège de France. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de pre- mière ligne, le nombre des votants étant 5i, M. Gley obtient t\-2 suffrages M. Moussu » 6 » Il y a 3 bulletins blancs. Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de seconde ligne, le nombre des volants étant 44? M. Moussu obtient /|i suffrages M. V. Henri » i » Il Y a 2 bulletins blancs. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 323 En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre de Tlnstruclion publique comprendra : En première ligne M. Gi.ey En seconle ligne M. Mofssu M. lî. lÎAiLLAUD prie l'Académie de le compter au nombre des candidats à la place vacante, dans la Section d'Astronomie, par suite du décès de M. Lœay. CORRESPONDANCE . M. le SiccKÉTAiiiE PERPÉTUEL sigualc, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : 1° De la forme des chiffres usuels, par ( iEORGES Dumesnil. (Présenté par M. Emile Picard.) 2" l'eine de mort et criminalité , par X. (.\c.\ssa.gne. (Présenté par M. A, Laveran.) ASTRONOMIE. — Sur la visibilité de t' anneau de Saturne du calé non éclairé par le Soleil, et sur sa rèappaiition en janvier 1 908. Note ( ' ) de M. M. A.wa.w, présentée par M. (J. Wolf. L'aimeau de Saturne, pendant les périodes de son invisiljilité, ne disparaît entièrement qu'aux époques où la Terre passe par son plan; dans l'inter- valle, il redevient visible, faiblement il est vrai, du côté non éclairé par le Soleil. J'ai maintes fois constaté, à Aosie, à l'aide de notre écpiatorial de 1-1)'"°' d'ouverture et même avec l'équatorial de 108""°, la visibilité de ce côté, et j'ai cherché à étudier, du i octobre 1907 au 6 janvier 1908, toutes les variations qu'elle pourrait subir jusqu'à la réap|)arition définitive de l'anneau. D'après la Connaissance des Temps, la deinière période d'inxisibilité devait commencer le { octobre, ce qui a du avoir lieu : car un de mes dessins fait ce même jour à 8"3o™ (temps moyen de Paris) ne mon Ire aucune trace d'anneau. Le 11 du même mois, je vis, à l'est de la planète, dabord une luminosité très faible ayant la forme d'une anse de l'anneau crêpé, puis, et avec plus de certitude, de cha([ue côté du disque, une lii^ne lumineuse, (') Piéseiilée dans la séance du 10 février 190S. 324 ACADÉMIE DES SCIENCES. mince et continue. Cette li,i;ne ne semblait pas dépasser, en longueur, les limites de l'anneau cn'pé. Le (i novembre, elle était plus visible, plus large et s'élendail jusqu'à Texlrémité de lanueau extérieur. Je contiuuai à la voir ainsi jusqu'au i 5 novembre. A partir de ce jour, je commençai à apercevoir nettement une forme d'anneau, dont la visibilité dura jusqu'au i(» décembre, avec un maximum d'ouverture autour du 23 novembre. Le i8 décembre, l'anneau était de nou- veau réduit à une ligne; le même jour aussi, mais à une heure plus avancée, je le vis sous la forme d'une bande très peu lumineuse, coupée longitudina- lement par une ligne tout à fait obscure qui paraissait être le prolongement de l'ombre de l'anneau sur la planète. Cet aspect persista jus([u'au 2 jan- vier 1908. Toutefois la bande n'était pas également lumineuse des deux côtés de la ligne obscure; car, tandis que la partie boréale, plus visible le 18 décembre, allait ensuite en s'affaiblissant pour disparaître le \ janvier, la partie australe augmenta en intensité du 20 décembre au commencement de janvier, puis s'affaiblit, et disparut à son tour le 6 du même mois. Quant à la luminosité de l'anneau, elle a beaucoup varié pendant la pé- riode d'observation. Très faible en octobre et au commencement de janvier, elle semble avoir eu son maximum au commencement de décembre. C'était pendant tout le temps une lueur pâle, grise, ressemblant beaucoup, comme teinte, à la lumière cendrée de la Lune. Imi la comparant aux satellites de Saturne, tels que Rhéa et Dioné, elle m'a toujours paru leur être inférieure en intensité. Aj)rès le (î janvier, jour où, d'après la Connaissance des Temps, la Terre devait passer dans le plan de l'anneau, je continuai les observations, afin de noter toutes les particularités que l'anneau présenterait lors de sa réappa- rition. Le 7, à 8''()'", quoiqu'une faible lueur comme celle des jours précé- dents fût déjà visible, l'éclat ordinaire de l'anneau n'avait pas. encore com- mencé à paraître. Le 8, le mauvais temps empêcha les observations; le 9, pendant une éclaircie, j'ai cru apercevoir une partie de l'anneau tout près de la planète; mais sa luminosité ne dépassait pas celle des deux satellites (3* et f dans l'ordre d'éclat) que je vis très bien pendant quelques instants. I^e 10, le temps étant redeveuu favorable, je constatai, dès la tombée de la nuit, la visibilité certaine de l'anneau; ce dernier toutefois était encore assez faible pour disparaître lorsqu'on le fixait pendant (juclque temps. Tl paraissait coutinu, plus mince et moins visible près de la planète, et se terminait en pointe. Vers chaque extrémité il montrait deux points brillants, placés symétriqueuieut par rapport au disque de Saturne. SÉANCE DU 17 KKVRIER 1908. 325 Dans les observations des 11, lu, 1 ' j el i4 janvier, fanneaii paraissait formé d'une suile de points brillants, inéiianxen grandeur et en lunilnositi!', et dont quelques-uns surpassaient les dimensions et Téelat de Titan ; d'autres même atteignirent, déjà le i3, l'intensité lumineuse de la planète. Tous ces points étaient animi''s d'un mouvement roiilinnel et ra])ide, ollVant parfois l'apparence d'un scintillement. On ne saurait attribuer leur mouvement à un ell'et du bouillonnement, car pendant ces (juelques jours l'atmosphère était très calme. Le nombre des points biiliants alla en diminuant chaque jour; le i/j janvier, ils n'étaient plus visiljles que par moments, et, le 17, ils avaient complètement disparu. L'éclat général de l'anneau, inférieur à celui de Titan les 10, 1 1 et 12, le dépassa sensiblement les jours suivants. Le 11, peut-être même déjà le 10, l'anneau était assez intense pour être visil)le avec le plus fort grossissement (3")o fois), et, deux jours après, je le soupçonnai au chercheur de lo'""'. Dès le 10, l'anneau avait une teinte cuivrée, qui s'accentua les ci, 12 et i3 pour diminuer ensuite et se rapprocher de la couleur jaune de la planète. ASTRONOMIE. — Sur la relation entre les ombres volantes el la scintillation. Note (') de M. Ci.. Kozet, présentée par M. ^^'olf. Dans une Note précédente (^), j'ai exposé le résultat de mes recherches sur les ombres volantes, observées à Aoste (Italie) au lever et au coucher du Soleil. Ayant remarqué que d'ordinaire les bandes d'ombre sont visibles seulement lorsque la surface éclairante du Soleil est très réduite, je fus amené à rechercher si les planètes et les étoiles, dont la surface éclairante se réduit pour nous à un point, ne produiraient pas des bandes semblables. Mes premières recherches dans ce sens, en janvier 1907, ont été faites à l'aide de Vénus, alors à son maximum d'éclat ('). Dès les premiers essais, je constalai, sur l'écran éclairé jjar cel astre, des bandes sombres semblables aux ombres volantes observées au lever el au coucher du Soleil. ( ') Présentée dans la séance du 10 février 1908. (^) Comptes rendus, t. (JXI.II, p. 918. (') Pour ces observations et les suivantes, je nie suis servi d'un écran disposé comme celui décrit dans la Note déjà citée, en prenant plus de soin encore pour éviter toute lumière étrangère à celle de l'astre. C. R., 190S, I" Semestre. (T. CXLVf, N» 7.) 4^ 320 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ces bandes, plus ou moins droites, plus ou moins lariçes et espacées, parcouraient d'or- dinaire l'écran avec une grande vitesse. Parfois, au lieu de se succéder à des distances, égales, elles arrivaient « par paquets » de tous côtés, et alors les intervalles brillaient d'un éclat plus grand que de coutume. Cette particularité se reproduisait à des inter- valles de temps irréguliers et correspondait toujours à une scintillation plus forte, à une lluctuation plus accentuée de la lumière de l'astre. I^'orientation de ces bandes, ordinairement horizontale, ne semble pas suivre une loi déterminée, contrairement à ce qui a lieu pour les bandes produites par le Soleil, f|ui sont toujours parallèles à l'arêle de la monlai;nc où l'astre apparaît ou disparait. Quant à leur déplacement, il se fait toujours perpendictilairemenl à leur orientation, .soit dans un sens, soit dans l'autre. Par les jours de grands vents, alors que l'orienta- tion est souvent modifiée, le déplacement continue à être perpendiculaire à l'orien- tation. Les autres astres donlje me suis servi pour ces éludes sont les planètes Jupiter et Mars, les étoiles Sirius, Bételgeuse, Procyon, (lapella, Wéga cl Arclurus, c'est-à-dire les sources luiriincuses assez intenses pour produite sur l'écran des contrastes d'ombre et de lumière. Tous ces astres produisent des Ijandes identiques à celles observées avec Vénus; seulement l'observa- tion en est plus fatigante, à cause de l'éclat plus faible des sources lumineuses fjui les produisent. A la suite de mes observations, ces questions se posèrent à mon esprit : N'y aurait-il pas une relation entre les bandes d'ombre et la scintillation ( ' ) ? Ceg bandes ne seraient-elles pas les mêmes que celles visibles sur le disque lumineux formé par une étoile au delà du foyer d'un objectif ? î\e seraient- elles pas ideiiti({ues aux bandes qui traversent les spectres stellaires et dont M. C Wolf et M. Respigbi ont fait une étude approfondie ? Dans le but de résoudre ces questions, j'ai entrepi^is, avec mon confrère M. M. Amann et mon frère Louis, des observations simultanées de ces différents pb(''uomènes. Voici le résultat de nos recberches : i" Entre les l)andes d'ombre et la sciiilillalie l'identité fondamentale ' (i) r( .r, j; /.) — K(./-, y)— a / k(./-, .v) r(.v, r ; "/.) ds on déduit, en nudtipliant les deux membres par ' [r(a;) désignant une fonction (juelconque de .r], une nouvelle identité qu'on peut écrire ,1, (2) r,(a-, j; >.) — K,(f, j) = >. ^ K,{.r,s)\\[s,j;'l.)ds, en posant K, (.r, y) = K{x, /) Tfrî' r, (.r. r ; À) = Y{œ, y ; /.) ':^^, et nous en concluons que r,(a;, v; X) est le /loyati resohrin/ coi-respoiidanl au nuyou K,(a;, y ). Cela posé, supposons en particulier que le noyau lv(.r, j) soit de la forme (3) K{u;y) = S(x,y)^'[j{.i-)p(y)fj(a;)fj{y), S(a;, y) étant une fonction symétrique de x et de y, yy(j'j et f/i-r) deux fonctions positives dans l'intervalle (a, b). Ce noyau Vi(x,y) est évidem- ment symétrique; soit r(a?. ->-; A) le noyau résolvant correspondant. Appli- quons la remarque générale précédente en prenant ici nous aurons dans ce cas ■^^^=V'^y (4, K,(.r,j) = y/^^|jM^S(.r,v)v>(x)/K7)7(^-)9(y)=/^('Oy(.>-)S(.i',j-). On en conclut que le noyau résolvant T,(.v,y:'h) qui correspond au noyau p(.r )(/{ y) S(a;, y) est égal au produit /y.(a.-)y(.y) v;/.)- Or. d'après les propriétés des noyaux symétricjues, tous les pôles de r(.x-, r; a) sont des pâles simples réels. Il en est donc de même des pôles de r,i .r, 1 : A). SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 329 En supposant p(.v)^ 1 on q{x) = i , on retrouve le résultat de M. Boggio. Il est à remarquer que la Iransformalion est applicable pourvu que le produit p(x)q(x) conserve un signe constant. PHYSIQUE. — Sur l'électrolyse des dissolutions d'acide chlorhydrique pur. Note de M. E. Doumeii, présentée par M. d'Arsonval. Il seniblcrail que Fclectrolyse des dissolutions d'acide cliloriiydrique pur doive être un phénomène très simple et consister uniquement dans la ■+- — séparation des ions H et Cl qui, se polymérisant respectivement à la cathode et à l'anode, devraient y donner, pour un courant capable d'électrolyser un équivalent HCl, un équivalent d'hydrogène au pôle négatif et un équiva- lent de chlore au pôle positif. Le phénomène est cependant un peu plus complexe, car, si l'on recueille bien autour de l'électrode négative le poids lhéorit|ue d'hydrogène pur, le gaz cjui se dégage autour de l'électrode positive n'est jamais du chlore pur, mais toujours un mélange de chlore et d'oxygène, lorsqu'on opère avec des électrodes inattaquables. Le volume de l'oxygène recueilli varie dans de grandes proportions avec le litre de la dissolution; il augmente à mesure que le titre diminue et peut devenir une fraction considérable du voUnue du chlore que l'on devrait tliéoricpiement obtenir. Voici, à litre d'exemple, les résultats d'une série de déterminations faites avec des dissolutions iné^^alement liclies, mais avec des intensités sensiblement les mêmes. Les électrodes étaient constituées par deux fils de phitine de -f^ de millimètre et de 6'"' de longueur. Tauleau 1. Volumes -- ■- Happorls il'li; , diogène ( ' ; 1 d'o\\f;cnL' t' l'ilres. Intciisitos. Durées. v. i'. V .4,5 A 0, 131 h III s I . 0. 35 5o , 08 cm' I ,32 o,o34 8.7 0, 120 r. 2.24 5i ,60 3,5i 0,068 5,8 0, 120 5o,38 4, «3 0,082 2,9 0,124 5o,88 6,11 0, 120 7.45 0, 120 5i,i5 8,5o 0, 166 0,72 o,i34 0.58 52,82 11,20 0,212 (') Les volumes V sont égaux aux \0lume3 de chlore qu'on devrait lliéoriquemeiit axoir autour de l'anode. 33o ACADÉMIE DES SCIENCES. Avant lecliire du volume de l'oxygène, ce gaz élail soigneusement lavé, à plusieurs reprises, par agitation avec de l'eau distillée. Il ('tait important de savoir si ce dégagement d'oxygène était dû à l'ac- tion secondaire du chlore naissant sur l'eau de la dissolution, ou bien s'il fallait l'attribuer à l'électrolyse directe de l'eau. Dans la première hypothèse, si l'on modifie les conditions expérimen- tales de façon à fixer le chlore dès sa libération, ou doit arrêter ou du moins diminuer considérablement le dégagement d'oxygène. Pour fixer le chlore, je me suis servi d'électrodes positives en argent ou en mercure purs, qui ont l'avantage d'avoir une grande affinité pour le chlore et de donner avec ce corps des composés peu solubles. Dans ces conditions, en effet, du moins avec des intensités faibles, il semble bien que le chlore soil fixé en totalité, car le gaz et le liquide qui entourent l'anode ne dégagent aucune odeur de ce gaz et cependant on recueille un volume d'oxygène sensiblement plus grand qu'avec une électrode en platine. Ainsi, avec une anode en argent, une dissolution à o, j2 pour looo, soumise pendant I heure à un courant de 0,122 ampère, a donné i3""',36 d'oxygène et 52"°'', 4 d'hydro- gène; dans les mêmes conditions, mais avec une anode en platine, elle dégage 11'™', 2 seulement d'oxygène. On ne saurait donc attribuer le dégagement d'oxygène observé à l'ac- tion du chlore sur l'eau de la dissolution. Il est, au contraire, probable que le chlore fixe une certaine quantité d'oxygène pour donner naissance aux composés oxvgénés de ce gaz dont on connaît la production constante au- tour de l'anode. Ainsi s'expliquerait pourquoi, dans l'électrolyse avec anode en argent ou en mercure, on obtient un volume d'oxygène supérieur à celui qu'on obtient avec une anode en platine. Il semble donc que, dans l'électrolyse des dissolutions d'acide chlorhy- drique pur, la décomposition électrolylifiue porte non seulement sur l'acide chlor hydrique, mais aussi sur l'eau de la dissolution. Si tout l'oxygène électrolysé pouvait être recueilli, il serait facile de con- naître le rapport du nombre des ions provenant de l'eau au nombre total des ions contenus dans la dissolution. Si l'on représente par c le volume de l'oxygène et par ^^ le volume de Fliydrogène, y serait égal à ce rapport, tandis que ~ ^' serait le rappori du nombi'e des ions provenant de l'acide chlorhydrique au nombre total des ions de la dissolution. (Jes rapports, SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 33l que Ton pourrait, désigner sous le nom de facteurs d'ionisation, seraient iMi[)Ortants à connaître. Dans l'exeniple rapporté plus haut, ils seraient respectivement de 0.0G8, o,i36, 0,164, 0,240, 0,332, 0,424 pour l'eau, et 0,932, o,86.'|, 0,836, 0,760, 0,668, 0,578 pour l'acide chlorhydrique. Mais ces chiffres ne sont pas exacts, car une partie inconnue de l'oxy- gène est fixée par le chlore et échappe à la mesure. Quoi qu'il en soit, on peut dire dès mainlenant que, dans l'électrolysedes dissolutions d'acide chlorhydrique, une partie du courant qui n'est nullement négligeable sert à l'électrolyse de l'eau de la dissolution et qu'il faut tenir compte de ce phénomène, soit dans la détermination des facteurs de trans- port des ions H et (A, soit dans la mesure de la conductiijilité de ces disso- lutions et peut-être aussi dans la mesure de leur acidité. RADIOACTIVITÉ. — Sur le lithium dans les minerais radioactifs. Note de M"*" Gi-EorrscH, présentée par M. Lippmann. .l'ai indiqué dans une Note préliminaire (') les premiers résultats de mes recherches sur la présence du lithium dans les minerais de radium. J'ai fait depuis un travail plus complet sur ce sujet, pensant qu'à la suite des recherches de M. Ramsay il était intéressant de voir s'il existe un rapport entre les teneurs d'un minerai en radium, cuivre et lithium. Après avoir analysé plusieurs de ces minerais, j'ai trouvé qu'ils contiennent tous du lithium, mais en très petite quantité. Par conséquent, il ne m'a pas été possible de doser le lithium suivant la méthode ordinaire ; toutefois je l'ai fait à l'aide du spectroscope. Pour la plupart des minerais le procédé a été le suivant : Après avoir été fiiienient pulvùiisé. le minerai, par quantités de 5^ à 106, est traité par l'acide clilorlijdii(|iie ou, pour les peciiblenties, par l'eau régale, jusqu'à une dis- solution aussi parfaite (|ue possible. La dissolution est évaporée à sec; le résidu e§t traité par l'eau et par l'acide clilorlivdrique. On piécipite par l'hydrogène sulfuré, on (') Comptes rendus, t. CXLV, |). 1 i48. 3 32 ACADÉMIE DES SCIENCES. sépare l'arsenic, le plomb el le hismiilh, el l'on dose le cuivre ii l'él.il de prolosiilfiire. Le lir|iiide lllué est ])Oilé y l'élnillitlon pour chasser l'Iiydrogène siilfuié et oxydé par l'acide azotique, puis on préci|)ite par l'ainmoniaquc. Ce précipité retient opiniâtre- ment des alcalis, malgré un lavage très soigné; poui- celte raison je l'ai toujours dissons dans l'acide chloiliydrique et précipité de nouveau par l'ammoniaque. Dans les mine- rais qui contiennent de Tacido pliospliorique, lautunite et la chalcolite, j'ai ajouté, avant de pi'éeipiler par rammoniacpie, un peu de chlorure de fer pour empêcher la pré- cipilalion du lithiujii à l'élal de phosphate. Le liquide et les eau\ de lavage sont con- cenliés et liailés, si c'est nécessaire, par le sulfure tl'ammoniiim, jiuis les sels ammo- iiiacauv sont chassés par l'évaporalion avec de l'eau régale. Les leries alcalines sont précipitées par l'ammoniaque el le carbonate dammouium, le magnésium par' l'eau de baiyte. Après avoir éliminé la baryte et chassé parfaitement les sels ammoniacaux, on pèse le résidu et on l'examine au spectroscope. Pour l'analyse de la cairiolile, j'ai suivi une méthode sj)éciale, la même rpii a été indiquée par MM. Friedel et Cumenge('). Le minerai, formant une poudre cristalline, est traité par l'acide a7,otif|ue étendu, qui dissout le minerai, mais laisse la gangue inattaquée. On évapore la dissolution, njoulant de l'acide azotique, ce qui rend le va- nadium insoluble. Dans le liquide filtré on précipite les métaux, suivant la méthode indiquée plus haut. Le l'ésidu qui est très important se compose suitoul de potassium. Pour avoir une niesiire de la quaulilr de litliiuiiij'ai pfépafé des mclan;,''es de chlorufcs de sodium et de lithium, et j'ai comparé l'intensité de la raie du lithium des résidus avec celle de mes mélanges. J^a méthode est assez sensible, même avec de très petites ipiantités de lithium. Voici les résultats pour les minerais examinés : Cn pour Kjo. Pechblende de Joachimsthal . . . 1,2 )) Colorado o, i.5 Carnolile o, i5 Chalcolite de Cornwall 6,54 Au t uni le o Thorite trace Comme plusieurs de ces minerais sont accompagnés de gangues, (jui sont relativement riches en lithium, il était nécessaire de les séparer aussi bien que possible, ce qui était facile pour la chalcolite, dont j'ai eu de très beaux échantillons, et de même pour l'autunite. Les gangues séparées de ces deux (') IhiH. (le la Soc. chim. de Paris, 1' série, t. XXI, p. SaS. Vrtivilé Li piir r^pporl jHurr 100. à i'iiraniiiin. 0 , 000 I 7 r ,.5 0,00084 ■,75 o,o3o 0, 52 0,0001 I ■?.,o o,oooS3 i,'.8 o,oo33 0,59 SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908, 333 minerais ont été analysées; elles ont été traitées par l'acide fluorhydrique d'après la méthode de Berzelius.- Voici les résultats : Li pour 100. La gangue séparée de la chalcolile 0,012 » » l'autiinlle o,oo33 On remarque d'abord la grande quantité de lithium dans la carnotite, qui contient peu de cuivre; puis on trouve que la thorite contient une trace de cuivre presque invisible et une quantité considérable de lithium, enfin Tau- tunite ne contient pas du tout de cuivre, mais incontestablement du lithium ; le même fait a été constaté pour la gummite par M. Me Coy ('). Il est vrai qu'on peut dire, comme M. Me Coy, que cela ne prouve rien contre la théorie de M. Ramsay, parce que tout le cuivre peut avoir été transformé en lithium. Mais comme d'autre part la chalcolite, qui contient beaucoup de cuivre, ne renferme qu'une faible trace de lithium, cette interprétation n'est pas très probable. Comme la réaction spectroscopique du lilhium est très sensible, il peut être parfois difficile de dire si une trace de lithium appartient réellement au minerai ou à la gangue qui l'accompagne. C'est pourquoi je crois qu'on ne peut pas espérer obtenir des résultats plus intéressants en étudiant un plus grand nombre de minerais. Les résultats obtenus n'infirment pas la théorie de M. Ramsay, bien qu'ils ne soient pas en sa faveur; mais ils prouvent qu'il n'existe aucun rapport simple entre le cuivre et le lithium dans les minerais radioactifs. CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur un nouveau procédé de dosage du soufre dans les matières organiques. Note dô M. Isidore Bay. Le dosage du soufre dans les matières organiques s'effectue ordinairement par le procédé Carius : attaque de la matière organique en tube scellé et à haute température par l'acide nitrique fumant et dosage de l'acide sulfu- rique formé. Ce procédé est très exact, mais la manipulation des tubes scellés est délicate et parfois dangereuse. De plus, l'opération est assez longue. C'est pourquoi nous avons étudie un autre procédé de dosage plus facile, (') Nature, 28 novembre 1907, dans une^Note préliminaire, envoyée à ce journal. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 7.) 4 'l 334 ACADÉMIE DES SCIENCES. plus rapide et cependant exact. C'est le résultat de ce travail que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie. I^a inalière organique est lirûlée clans un tube baïonnette, pareil à ceux qui servent en analyse élémentaire, en présence de carbonate de soude sec et de magnésie calcinée; et la combustion est achevée, comme à l'ordinaire, dans l'oxygène. Le soufre se com- bine aux sels de soude et de magnésie pour donner des sulfates. Pour plus de sûreté, on adapte au tube à combustion un tube de Liebig, contenant de la soude bromée, afin de retenir les dernières traces de produits sulfurés qui auraient pu échapper à la ma- gnésie et au carbonate de soude. Après la combustion, le tube à analyse et le tube de Liebig sont vidés dans une cap- sule. On dissout la matière dans l'acide chlorhydrique étendu, on fait bouillir pour chasser le brome, on filtre et, dans la liqueur claire, on précipite l'acide sulfurique formé par le chloiure de baryum. Le tube à combustion est rempli delà façon suivante : Au fond, un tortillon de libres d'amiante de 3"" de longueur; puis, sur lo"^" environ, un mélange de carbonate de soude et de magnésie à poids égaux; ensuite, sur lo*^"', la matière à analyser (si elle est solide) mélangée avec le carbonate de soude et la ma- gnésie; si la matière à analyser est liquide, on la met dans une petite ampoule en verre mince, comme on fait pour l'analyse élémentaire. A la suite, 20'^™ du mélange à poids égaux de carbonate de soude et de magnésie et 20"^™ de magnésie. Enfin un tortillon de fibres d'amiante. Le carbonate de soude et la magnésie sont préalablement desséchés, et une opération à blanc fait connaître la quantité de soufre contenue dans les réactifs qu'il faudra re- trancher du résultat. Nous avons efl'ectué des dosages comparatifs par noire procédé et par le procédé Carius sur les corps suivants : inercaptan méthylique, sulfocyanate d'éthyle, sulfure d'élhyle, sulfocyanate d'allyle, sulfure d'allyle, acide a-thiophénique, ihiophène, et nous avons consigné les résultats dans le Tableau qui suit : Soufre pour 100, Soufre pour 100 Substances. Formules. procédé Carius. par notre procédé. Mercaplan méthylique.. CMI^SH 5i,6o 5i,55 Sulfocyanate d'éthyle. .. C^H^SCAz 36, 80 36,76 Sulfure d'éthyle..." (C^H')'S 35,53 35,55 Sulfocyanate d'allyle. .. . C^H^SCAz 32, 3i 32, 2^ Sulfure d'allyle (C^Hî)'-S 28,07 28,00 Acide a-lhiophénique.. . C*H'S — GOOII 25,76 23,75 Thiophène C'IPS 38,09 38, 02 SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 335 CHIMIE ANALYTIQUE . — Sur la séparation du chlorure et de l'iodure d'argent. Note de M. II. Baubigxy, présentée par M. Troost. Hager a publié en 1871 (Z. f. anal. Cit., t. X, p. 341) une méthode de séparation approximative des trois éiétnents halogènes, applicable à un mélange de leurs sels d'argent. Ce procédé repose : 1° Sur la solubilité du chlorure Ag(H dans une solution bouillante de sesquicarbonate d'ammoniaque à 10 pour 100, qui laisse l'iodure insoluble et ne dissout, dit-il, que des traces du bromure AgBr; 1° Sur le traitement ultérieur du résidu, c'est-à-dire des deux derniers sels, par une solution d'ammoniaque à 5 pour 100 qui, sans dissoudre nota- blement d'iodure, enlève le bromure. L'auteur, comme il le dit hii-mènie, n'a aucune prétention à une haute précision; en efl'et, dans les résultats qu'il a obtenus, on relève des écarts variant de 2 fi [\ pour 100, en plus ou en moins, avec les quantités qu'il aurait dû trouver, d'après les mélanges synthétiques mis en expérience. L'exposé des résultats donnés par Hager en dira d'ail- leurs suffisamment : AgCI. AgBr. AgL s s g Employé.. 0,287 o.^QÔ 0,470 Trouvé 0,296 0,386 0,448 Il ne pouvait en être autrement, car si l'iodure est pour ainsi dire insoluble dans le carbonate d'ammoniaque même neutre C0'(AzH')2, pour le bromure, c'est fort différent, puisque à froid (vers 2.5°), d'après mes déterminations, une solution à 10 pour 100 de sesquicarbonate d'ammonium dissout déjà par simple agitation près de oe,oi8 AgBr au litre et celle de carbonate neutre une proportion beaucoup plus forte. Or, à l'ébullition, la dissolution de sesquicarbonate perd de l'anhydride carbo- nique et tend à se transformer en carbonate neutre, plus stable à l'état dissous. Si l'on ajoute à cela qu'Hager additionnait même de quelques gouttes d'ammoniaque la liqueur de sesquicarbonate, on comprendra de suite pourquoi la séparation du chlore et du brome, pris sous forme de sels d'argent, ne pouvait, dans ces conditions, être rigoureuse. Knfin, l'emploi de l'ammoniaque pour séparer le bromure et l'iodure, malgré la faible solubilité de ce dernier, n'est pas sans être sujet à objection. Mais il en est tout autrement, si l'on n'a qu'à traiter un mélange de chlo- rure et d'iodure. Le précipité des deux sels d'argent recueilli et lavé sur un filtre en est dé- taché et mis en macération au bain-raaine à 70°-8o° dans une solution de carbonate d'ammoniaque commercial (sesqui) renfermant au litre loo^ de Trouvé. I. II. 0^,2925 OS, 2933 os, 1872 08.1382 336 ACADÉMIE DES SCIENCES. ce sel et 20'°" d'ammoniaque à 20 pour 100. Au bout de quelques minutes on laisse refroidir et Ton procède à la filtration en ne décantant que le liquide, afin de répéter le même traitement une seconde fois. Pour finir, l'iodure formant le résidu est lavé sur le filtre avec la liqueur ammoniacale étendue de son volume d'eau. Après dessiccation, on le pèse. Le chlorure est séparé de sa dissolution par addition d'acide nitrique et on le dose comme d'usage. Par cette méthode, on arrive à des résultats suffisamment précis, ainsi qu'on peut le constater, en opérant avec des mélanges synthétiques : Employé en partant de liqueurs titrées. AgCl OS, 2980 Agi OS, i38i Pour chaque macération, on a employé de 70""' à 100""' de la liqueur de carbonate ammoniacal. CHIMIE ANALYTIQUE. — Méthode d'analyse complète des matières l'ègétales. Note (' ) de M. J.-M. Albahary, présentée par M. A. Gautier. Les méthodes ordinaires d'analyse des matières végétales sont toutes entachées d'erreurs : la dessiccation à 100° comporte des fautes graves, car, outre l'oxydation et la destruction possible des principes constituants, les substances volatiles qui s'échappent à cette température se trouvent com- plètement négligées. Nous avons adopté la méthode suivante : On prélève sur un poids de matière fraîche iniu petite quantité dont on détermine le poids sec d'après la méthode ordinaire (étuve iio°). La difiërence de poids entre la matière fraîche et la matière sèche correspondra au poids de l'eau et des substances vo- latiles.'Elle nous servira pour contrôlerles chillVes obtenus ultérieurement. Le poids des cendres totales de la plante s'obtient par carbonisation de la matière sèche, lavage à l'eau bouillante etincinération du résidu à faible temjjératiiredans un courant lent d'oxygène. Une autre partie de la matière fraîche est triturée avec son volume d'alcool à 90° jusqu'à consistance pâteuse, et séparée du liquide par expression. Cette opération est répétée, et l'on termine l'extraction en chauftant à 60° et en épuisant une dernière fois à l'alcool éthéré. (') Présentée dans la séance du 10 février 190S. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 387 On pèse le résidu insoluble, et une petite quantité en est desséchée ensuite dans le vide sec. On obtient ainsi le poids de la matière sèche insoluble dans l'alcool. Les diffeienls liquides alcooliques d'extraction sont réunis et distillés à basse tempé- rature (5o°). Pour éviter la perte des substances volatiles, et faciliter les opérations il est avantageux de se servir de l'appareil suivant : on introduit dans un ballon de Soo'^"'' un tube à essai taré. Ce ballon, plongé dans un bain-nnarie, est fermé par un bouchon, muni, d'une part, d'un tube à brome dont la queue pénètre dans le tube à essai, d'autre part, d'un tube relié à un réfrigéiant. Celui-ci communique lui-même avec deux petits ballons : le premier, qui est vide, sert à recueillir les liquides conden- sés par le réfrigérant; le second, relié à la trompe, contient un volume connu d'une solution titrée de NaOII avec une goutte de phénolphtaléine. On fait le vide dans tout l'appareil. On remplit le tube à brome avec la liqueur alcoolique et on laisse tomber celle-ci goutte à goutte dans le lube à essai, dès que le bain-marie atteint la tempé- rature de 5o°. Le sirop épais qui reste dans le tube à essai est repris avec de l'alcool à 98°; on recommence l'opération jusqu'à siccité absolue de cet extrait. Le poids de la matière fixe soluble s'obtiendra en repesant le tube à essai avec son contenu. En mélangeant le liquide de condensation du premier flacon avec la lessive de soude du second on aura, après titration de l'excès d'acidité résiduelle, la quantité des acides vo/ai//.$ exprimés en NaOH. Ce liquide neutre étant évaporé laisse les sels sodiques de ces acides, dont il est facile de calculer le poids net. Le poids des acides volatils (les huiles volatiles et les éthers sont, en général, en quantité négligeable), additionné du poids des matières fixes solubles, donne le poids des matières solubles. Le poids des matières solubles, plus le poids des matières inso- lubles, déduit du poids de la matière fraîche, donne le poids de Veau préformée. Le tube à essai contenant l'extrait sec de la plante est pulvérisé, placé sur un filtre taré et introduit dans l'appareil de Soxhiet. On fait une première extraction avec de l'éther de pétrole sec, qui dissout les graisses et les matières colorantes. On détermine le poids de la graisse colorée, et l'on calcule la quantité de graisses pures après la saponification et l'épuisement par le chloroforme qui, par évaporation, laisse les matières colorantes. L'éther de pétrole est remplacé dans le Sovhlel par de l'éther ordinaire. On extrait ainsi les acides organiques fixes libres, les cholestérines et les lécithines. On lave l'extrait éthéré avec de l'eau pour séparer les acides libres (auxquels sont ajoutés les eaux de lavage de l'éther de pétrole), puis on procède à la séparation et à l'isolement de ces différents acides ('). Après l'évaporalion à sec de l'extrait éthéré, on le pèse, on le traite par de la potasse alcoolique pour saponifier les lécithines et l'on épuise la solution de savon avec le chloroforme pour isoler la cholestérine. Le dosage du phosphore dans la liqueur savonneuse permet de calculer les lécithines. Il reste sur le filtre des matières azotées, des hydrates de carbone, des sels et des acides minéraux solubles. Ces principes seront dosés plus loin. Reprenons la partie insoluble dans l'alcool neutre. On la laisse macérer pendant (') Voir Comptes rendus, t. CXLIV, p. 1101, et t. CXLV, p. 182. 338 ACADÉMIE DES SCIENCES. 2 jours dans Talcool acide (aco"^'"' d'alcool à go" coiUenant a'''"' d'acide chlorhjdriqiie conceiUré). On filtre et on lave à l'alcool jusqu'à ce que le liquide de la\'age ne décèle plus d'acidité. Les liqueurs réunies sont évaporées dans le vide à basse température. On pèse l'extrait sec, on épuise par l'étlier les acides organiques mis en liberté qui sont dosés comme ci-dessus, et l'on dissout le résidu dans l'eau. On ajoute à celte solution celle obtenue par le lavage ilu filtre contenant le résidu de l'extraction neutre et l'on amène à igoo'''"' : a. Sur 200'"'' seront dosés, au Felding, les sucres réducteurs et les sucres après hydrolyse, après défécation de la liqueur par le procédé de Fatein. b. 100''"' serviront pour le dosage des acides minéraux (HCI, IPSO^llAzO', IPPO'). c. 25o'''"\ réduits d'abord à un petit volume, sont soumis au procédé Kjeldlial et Jodelbauer pour le dosage de Vazote loUil. d. Dans 250""' on dosera Vasparagiiie : ébullition de la liqueur avec 2», 5 d'acide acéticpie, précipitation des autres araides par l'acide phospho-tungstique, ébullition du lîltratuni avec de la potasse dans l'appareil de Schlœsing. On calcule le poids de l'asparagine d'après l'azote de l'ammoniaque. La différence entre l'azote total et l'azote de l'asparagine appartient à l'azote des auiinacides, des bases xanthiques et des liexones. e. 100'^'"° sont évaporés à sec et le résidu traité avec de l'acide azotique funaant dans le tube de Carius. On précipite ensuite l'acitle sulfurique par BaGl-. On calcule ainsi facilement le soufre total. f. icW'"' évaporés, desséchés et calcinés d'après la méthode indiquée, donnent le poids des cendres de la partie soluble du végétal. On pèse, enfin, le résidu insoluble dans l'alcool acide et l'on dose l'azote total des matières protéiques sur une première partie. Une seconde partie est soumise à la diges- tion artilicielle; on détermine l'azote des /i uc/éines reslées insolubles et, par différence, l'azote des albumines. Une troisième partie ( la plus grande) est délayée dans un peu d'eau et chauffée à i5o°; on filtre, on amène l'empois à un volume déterminé et l'on dose sur une moitié ïaniidon, après saccharification par 1'ex.tiait de malt et hydro- lyse subséquente, en calculant sur le chiffre de glucose trouvé. L'autre moitié est hydro- lysée à 120° pendant 3o minutes avec 3 pour 100 d'acide acétique. Le poids de lévu- lose ainsi obtenu, multiplié par 0,90, donne le poids d inuline. La matière séparée de l'empois est additionnée d'une solution chlorhydrique (20 pour 100) et soumise 1.5 minutes à une température de 120°. On filtre et dose les sucres des glycosides ré- sultant de cette intervention. Dans la partie solide, ou dose la cellulose d'après la mé- thode de Konig (glycérine contenant ■?. jionr 100 11-S0\ chauffée à iSS"). On déter- mine enfin, sur une quatrième et dernière partie du résidu sus-indiqué, le poids de la cendre et de chacun de ses éléments. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur l'hydrolyse du perchlorure de fer. Effet de la va- lence des iojis négatifs. j\ote(') de MM. G. Malfitano et L. 3Ii€hei., présentée par M. E. Roux. On sait que les anions précipitent le colloïde ferrique à des doses d'autant (') Présentée dans la séance du lO février 1908. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 33g plus faibles que leur valence est plus grande. Nous avons constaté qu'ils agissent selon la nriênie règle en empêchanl la formation de ce colloïde. Dans les graphiques (Jig- i), les coordonnées correspondent aux aug- Fig. ,. Concenli'aliojis acides -^g _ 1^ , Z^ Temps ' en heures Concezil râlions acides Jj^ HNO'' HCI H '50' H'AsO* HC] tf^c'o"» HNO^ H^PO* H'AsO" H^PO' H SO* HCJ HN8' Temps en Ivevues nientations de conductibilité électrique à "io", en fonction du temps, de solutions Fe Cl': r5o contenant des équivalents égaux de différents acides. La valeur mesurée au début, une fois la température atteinte, est prise ici comme point de départ et marquée o pour chacune des solutions. 34o ACADÉMIE DES SCIENCES. Tous les acides relardent la marche de Tliydrolyse irréversible, qui se manifeste par Faugmenlation de la conductivité électrique en l'onction du temps ; mais l'ordre dans lequel ils se placent, selon cette influence, varie avec leur concentration ; nous avons observé qu'il varie aussi avec la tem- pérature et la teneur en FeCl'. HCl et HNO% dont le coefficient d'ionisation est pratiquement le même, exercent une influence du même ordre. Par contre, l'acide acétique, dont le coefficient est environ 5o fois plus faible, agit à des doses lo fois plus fortes; H'BO% qu'on peut considérer comme un non-électrolyte, est parfai- tement indifférent. L'action des acides est donc certainement liée à leur étal de dissocia- tion. Aux concentrations fortes, les acides monovalents surtout et H^SO* doivent agir en apportant dans la liqueur des ions H qui empêchent la dis- sociation de l'eau; mais le rôle des anions se manifeste déjà et il faut leur attribuer les différences entre HCl etHi\0% de même que l'iniluence de H*C-0'', plus accentuée que ne le laisserait prévoir son coefficient de disso- ciation. A mesure que la concentration diminue, linfliience exercée par les ions H devient négligeable et celle des anions prépondérante lorsqu'ils sont polyvalents. Comment agissent les anions polyvalents? Ceux-ci peuvent, en reuipla- çant Cl auprès de Fe, former des molécules moins dissociables que FeCl^ : Fis. 2. 1^ 'rS 0.7 0.6 0.5 O.i 0,3 0,2 O.i 1 0 ,^ -"■ ' ^ ^ ^-^ _ ^ ■^ ++ r + * « « k + + rî^ + + 1^ + *• \ / .^ . . -*- + r++ T*'^ .+ + ît; <-+* _- -i^ -^ .*i- .-^ * — "' / --- ' 0 (? 2? Temps en lieures 3^ N 1000 N Joo N JO N 500 JL 350 S^i ce doit être le cas pour H'C-O^; H'PO' se comporte d'une tout autre ma- nière que HCl. Le graphique {fig- 2) exprime l'augmentation de conducti- vité à 5o", en fonction du temps, dcFeCl': i5o contenant des quantités diflorenlesdeH'PO^ SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 3\l On voit que l'augmentation est niinima pour le mélange qui contient H^ PO'' N : 230 ; dans ceux où la teneur est inférieure, la marche de l'hydrolyse et la formation du colloïde chloroferri([ue sont seulement ralenties; dans ceux où la teneur est plus forte, la formation de ce colloïde est déilnitive- nient empêchée, et cependant la conductihilité augmente en fonction du temps. Ceci ne peut être expliqué que par la quantité de HCl libre déplacée pai'H^PO*. C'est ce qu'on voit encore mieux en opérant à loo". Quand on chauffe à 100" des solutions de FeCl' contenant une quantité au moins équimoléculaire de H' PO*, on voit paraître un colloïde positif blanc, con- tenant Fe et PO* qui tend à disparaître par refroidissement et d'autant plus facilement que la concentration en FeCi ' est plus grande. 11 est facile d'expliquer que le colloïde d'hydrate ne puisse se former quand celui de Fe et PO* apparaît, mais à des températures basses et par des doses faibles de H' PO' ce composé ne peut être décelé; en tous cas, comment empêcherait-il FeCI' restant de s'hydrolyser? La formation de colloïde d'hydrate est déjà empêchée quand le rapport Fe:PO* est i :6ooo à 18", i :2oo à 5o° et i : 16 à 100°; dans ces conditions, cependant, si l'on augmente convenablement la température et la dilution, l'hydrolyse immédiate et réversible ne paraît pas être influencée, c'est seu- lement le processus irréversible qui est arrêté. Les molécules d'hydrate peuvent donc se former, mais non pas s'accumuler. Il y a lieu de rapprocher le rôle des ions négatifs polyvalents agissant sur l'hydrolyse à des doses faibles de la propriété, découverte par Perrin, que les ions polyvalents paralysent l'effet de la charge dans l'électrisation de contact. Nous pensons que les ions Fe + , à mesure que la valence des anions qui les accompagnent est plus grande, deviennent de moins en moins aptes à former les ions complexes [Fe(FeO'H')"] + . Les micelles que nous concevons comme des ions complexes de dimensions remarquables, la valeur de n étant très grande, abritent ainsi les molécules d'hydrate contre l'action de HCl qui tend à les ramener à l'étal de FeCP. Si elles ne peuvent se former, le processus d'hydrolyse irréversible est entravé. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le déplacement réciproque des groupements hydro- carbonés dans la réaction de Friedel et Crafts. Note de M. H. Duval, présentée par M. A. Haller. Mes recherches sur les bisazoïques du diphénylméthane (^Comptes rendus, t. CXLIV, p. 1222) m'ont conduit à préparer le/j.-/^.-diacétyldiphé- C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N» 7.) 45 342 ACADÉMIE DES SCIENCES. nylméthane dans le but d'appliquer à son dérivé o.-o. -diaminé la réaction décrite antérieurement {loc. cit.). Pour obtenir le />. -7^. -diacélyldipliénylmétliane, j'ai soumis le diphényl- méthane en solution sulfocarboniqim froide à l'action du chlorure d'acctyie en pix'sence de chlorure d'aluminium. Dans ces conditions, il se forme, en plus d'une petite quantité de produit non déterminé, du yA-^'-diacétyldi- phénylméthane, du /j.-monoacétyldiphénylméthane ainsi qu'une quantité importante d'acétophénone. Celle dernière ne peut provenir que d'un déplacement du groupe CH' — CH- par le groupe CIP — GO sous l'in- fluence du chlorure d'aluminium. Cette réaction singulière ne me semble pas avoir encore été signalée, tout au moins dans des conditions de réaction aussi modérées et à aussi basse tempéralurc ; je me propose de voir si elle peut être généi^aliséc. La position des groupements acétylés du diacétyldiphénylméthane a été établie de deux façons difFérentcs : 1° Si Ton abandonne à froid pendant 24 lieures un mélange de diacétyldiphénylmé- thane et d'acide nitrique fumant en présence d'acide sulfurique concentré, on peut isoler de l'acide dinitrodiphénylméthane /J.-/:>.-dicarboniqiie. 1° Si l'on oxyde le diacélyldiphénylmélhane par i'hvpobromite de soude, on obtient l'acide benzophénone dicarbonique dont léther mélliylique, fondant à 229°, 5, a été identilié avec le benzophénone y>.-/j.-dicarbonate de méthyle. La constitution du inonoacétyldiphénylmélhane dont le dérivé nitré fond à 91°, 5 n'a pas été déterminée dircctemcnl; mais, comme aucun dérivé disubstitué isomérique n'a été isolé, le groupe (]H' — CO ne peut vraisem- blablement se trouver aussi qu'en para. Quanta la position du groupe- ment nitré, je me propose de la déterminer prochainement. Marche de la prépa ration. — Faire tomlier, en 3 à 4 heures et vers 0°, 45^ de chlorure d'acétyle dans un mélange bien brassé de loos de chlorure d'aluminium, 12ÔS de sulfure de carbone sec et 5os de diphénylmélhane. On verse le tout ensuite sur la glace, on extrait au benzène qu'on lave à l'acide chlorhydrique puis à l'eau, on sèche sur chlorure de calcium, on chasse le solvant au bain-marie, puis on fractionne dans le vide où l'on recueille successivement sous 9™'" de pression : 1° Vers 100", l'acétophénone ; 2° De 190° à 200°, le monoacétyldiphénylmélliane ; 3° De 250° à 270", le diacétyldiphéuylmélhane ; 4° De 270° à 320", une portion qui sera refractionnée et fournira une quantité notable de dérivé diacétylé. Purification. — On purifie l'acétophénone par distillation sous la pression ordi- naire, le mono- et le diacétyldiphénylméthane par cristallisation dans l'alcool. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 343 MonoacétYldiphénylmélhane. — Extrêmement soluble dans lalcool tiède, l'éther et le benzène, moins soliiI)le dans la li;;i-oïne, il fcmd à og" et bouta i97°-iç)8''sous g"'" de pression. Formule : C» H5 - Cïr- - C- H* ^ CO - CH^ Son o\iine fond à 99", 5. jYitroacélyldiphénylinélhane C^''l\^^0^1^. — La nitialion du monoacétjldiphénjl- mélhane se fait dans l'anhydride acétique au moyen d'acide nitrique de densité i,5 et exempt de vapeurs nitreuses. Aiguilles fondant à 91", 5; solubles dans le benzène, l'alcool tiède et l'éther, peu solubles dans la ligroïne et ralcool froid. L'oxime de ce composé fond à 162°. A/ninoacét}ldiphérijlniét/iane C^''li^''0'S. — ( )n réduit au bain-marie le nilro- acétyldiphénylméthane par le chlorure stanneux en solution alcoolique et additionné d'acide chlorhydrique. Cristaux très solubles dans l'acétone et le lienzène, solubles dans l'alcool, peu solubles dans l'élher et la ligroïne, et fondant à i35°,5. Le chlorhydrate de ce produit est très peu soluble dans l'eau froide. Diacétyldiplténylmétliane. — Très soluble dans le benzène et l'alcool chaud, très peu soluble dans la ligroïne et l'élher, il fond à gS" et bout à 259''-26o'' sous 9™" de pression. Formule : CIP— CO — C« H'*— CH"- ^ C" 11 • - CO - CH^ Son oxime fond à 210°. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les propriélés rèdaclrlces des composés organo- mëtalliques. Note de M. Letelliek, présentée par M. A. Haller. Des phénomènes de réduction ent été oljscrvés souvent dans Taction des composés organométalliques sur Jes aldéhydes, les acétones, les éthers-sels. M. Grignard obtint de l'alcool benzylique et de l'isoamylène dans l'action du hro- mure d'isoamylmagnésium sur l'aldéhvde benzoïque. Ces réactions sont plus impor- tantes avec le chloral (Jocitsch, Soc. chim. russe, t. XXXVl, igo4, p. 443) et les acétones. MM. .Sabalier et Mailhe {Comptes rendus, t. CXLI, igoS, p. 998) ne re- cueillent que du benzhydrol et du cvclohexène dans l'action du cyclohexène-magnésium sur la benzophénone. On a moins d'exemples dans l'action sur les élbers-sels. MM. Gutlermann et MalTe- zoli {Berichle. t. XXXVl, rgoa, p. [\i^i) obtiennent de l'aldéhyde toluxlique dans l'action du formiate d'élhyle sur le bromure de tolylmagnésium, M. Bouveault constate 344 ACADÉMIE DES SCIENCES. que, dans l'action du formiate d'éthyle sur le chlorure d'isobulylmagnésium, il se forme surtout de ralcool primaire. Nous avons observé une réduction analogue dans l'action du bromure d'éthylmagnésium sur Foxypivalate d'éthyle : GIF CH'OH — C-COOCMP. La réaction a été eflectuée par la méthode ordinaire et, en refroidissant à zéro, on obtient une portion assez considérable du gi\col prévu par la théorie : CM' CtP0II-C-G(0H)^ç^,_^.,^3, Cil' liquide incolore (éb.= i36<' sous 21°""), et qui cristallise dans l'éther de pétrole lmi donnant un solide blanc (fus. = 19°). On obtient aussi dans cette réaction une portion moins importante d'un composé auqnel nous avons attribué la formule CIIMIII - G - CHOU — CH^— CH^ GII' le mécanisme de sa formation étant le suivant : GH^ ^ CIF OMgBr Ci-POH - G - C00GM1^+ MgC^ÎJ'" = GHMJH - G - G-OGMI\ CAP Cil» '^ " composé qui devrait donner la cétone : CH' CH-OU - G - G<:> — Gir^— GU\ GIF mais en présence du composé organo-mélallique, il y a réduction, et Ton obtient le elvcol : b GH3 GH-011 - G - GllÔil - GIP— GH' CH» avec dégagement d'étlivléne. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 3i!i5 Pour vérifier ce fait, nous avons fait la synthèse de ce glycol par une autre méthorlc : on condense le bromisobutyrate d'éthyle avec Faldéhyde propylique en présence du zinc par la méthode de Reformatski; on obtient ainsi un élher-alcool : CAP Cïp— CH-— CHOH - <; — cooc^ns liquide (éb. = 98° sous iG'""^) qu'on réduit ensuite par le sodium, suivant la méthode de MM. Bouveault et Blanc. 11 y a alors formation du glycol supposé. Nous avons alors vérifié les identités des produits obtenus par les deux méthodes (solide blanc, cristallisant dans l'éther absolu : fus. =59°, éb. -^ 119" sous 21'""^). L'abaissement de température semble favoriser la réduction, comme nous l'ont montré plusieurs essais. En laissant la température s'élever, on obtient 02 pour 100 de glycol en C; en refroidissant dans la glace, 35 pour 100; en opérant dans un mélange de glace et de sel, 60 pour 100. Ces nombres représentent le rapport du poids du glycol en C au poids total du mélange des deux glycols. Nous les avons ensuite étudiés et caractérisés. Le premier (en C) a été déshydraté par l'acide sulfurique à 20 pour 100, ce qui donne l'alcool non saturé Cil» ,/ Cil — CH-^ CH-OH-C — C CM I xCH--CH^ (liquide : éb.^iSG" sous 21™"), et une petite quantité d'un carbure, sans doute en C (liquide : éb. = 1 ig")- 1^'alcool a été caractérisé par son élher acéti(|ue (liquide : ih.z= q~j"-C)S" sous ai""") et l'uréthane correspondante (solide blanc : fus.=:63°). Le second glycol en C n'a pu être déshydraté', ce qui concorde bien avec la pié- sence dans la molécule d'un groupement CIIOH; nous l'avons caractérisé par son éther acétique (lif|uide : éb. = 1 1(5" sous 21'""'). CHIMIE ORGANIQUE. — Production simultanée des diméthylantliraccnrs i Xi et 'i.'j dans l'action de (]H-Ci-, de CHCl^ ou de C-'H-Br'' sur le toluène en présence de WC\^. Note de M. James Lav.4U.\, présentée par M. A. Ilaller. Dans une Note récente (^Comptes rendus, t. CXLVI, p. i35), j'ai annoncé que l'on peut reconnaître, dans n des i5 composés décrits juscju'ici comme 34G ACADÉMIE DES SCIENCES. diairlhylaiUliracènes, un même prodiiil, que j'ai constaté être, non pas un corps unique, mais un mélant;e des deux isomères i .6 et 2.7, dont j'ai établi la conslilulion. Mais une question vient à l'esprit : quelles peuvent être les causes ipii font apparaître si souvent, ])ai'mi les diraéthylanthracènes connus, l'association privili''£;iée de ces deux isomères, dans sept réactions d'appa- rence pourtant si différenle? Pour y répondre, j'examinerai successivement chacune d'elles. Ici je m'occuperai des trois premières. I. Action de CFPCl- et de AlCl' aiir le toluène (FniiîDEL et (-r\fts, Ann. de Chim. et de Phys.. G'' série, t. II, p. 26V). — La formation privilégiée des isomères i.G et 2.- découle ici de la théorie suivante, que j'ai déjà exposée {Comptes rendus, t. CXLIII, p. OS^), et que je reprends rapidement pour mémoire. Il se forme dans une première phase du ditolylméthane. Plusieurs isomères prennent naissance, mais l'étude de ce produit m'a montré que seuls les dérivés symétriques para-para et surtout méta-méla se forment en quantité, avec une trace de dérivé méla-para, (rop faible pour qu'il y ait lieu d'en tenir compte. Ce ditolylméthane CIP — C"H'' — (^I1---('.''H'' — ('11% sous l'influence d'une nouvelle molécule de Cil- Cl'-, qui se fixe en ortho, c'est-à-dire par a ou [5 avec i ou. 2 du schéma suivant, se transforme en dihydrure de diméthylanthracène : donne {jar e\emple : P Cl.CII-.Cl CH^ Celui-ci, agissant comme réducteur sur une portion de Cil- Ci-, perd H^ et donne enfin le diméthylanthracène. En examinant ainsi tous les cas pos- sibles, on voit que l'orlho-ortho ditolylméthane pourrait donner le dimé- thylanthracène 1.8, le para-para fournira le 2.7, et le méta-méla, soit seul, soit mélangé de ses deux isomères, pourra produire les carbures 1.8, 2.7 et i.G. Les trois sont possibles, mais ils ne sont pas forcés. Ur le dérivé 1.8, si toutefois il se forme, ne le fait qu'en très petite cjuantité. 11 reste dans les liqueurs mères, de sorte que ce que l'on isole doit être le mélange des iso- mères 1 .G et 2.7. Il en est bien ainsi dans la réalité. II. Action de CHCl' et de AlCP sur le toluène (Elbs et Wittich, Ber. d. c/i. G., t. XVIII, p. 348). — Elbs et Wittich ont montré qu'en présence de CS- surtout, il se forme principalement un diméthylanthracène avec du tri- et même du ditolylméthane. .l'estime avec les auteurs que la produc- SÉANCE DU T7 FÉVRIER igo8. 'ii\'j tion de carbures anlhracéniques est due à une réaction tout à fait semblable à la précédente, toluène et CH-C1-. La théorie en serait, à mon sens, la sui- vante. C'est, au fond, celle émise par Elbs et Wittich, mais que j'ai com- plétée et développée, d'après mes recherches personnelles, de façon à mon- trer la nature des isomères formés. CHCl' perd successivement ses atomes de chlore et les remplace par des groupes lolyles. On arrive bientôt au corps intermédiaire ditolylchlorométhane CH= ~ C«H'' - CHCl - CIV - CW, comme, dans la réaction 1, (Jll-fjl- avait donné du ditolylméthane. Ce der- nier était formé presque exclusivement des isomères symétriques. Admet- tons momentanément, par raison d'analogie aussi bien cjue de symétrie, qu'il en soit ici de même du ditolylchlorométhane. C'est d'ailleurs vraisem- blable. Celui-ci peut, par la suite, agir de deux façons : i° remplacer l'atome de chlore cpii lui reste par le groupe tolyle, d'où formation de tritolylmé- thane, que Al Cl' pourra partiellement décomposer, en donnant du ditolyl- méthane, à la façon connue; 2" il peut réagir sur une deuxième molécule de CHCl'', comme précédemment le ditolylméthane sur CH-Cl-, et cela d'après le schéma suivant : Cl OP — /'«^ — GH__''\— GIF en donnant QH' — / '^— Ci! Cl — /\— CH'. Cl.CH.CI I Cl un diclilorure anlhracéniqne : \y — 'j'i'-'' — ^ y Le dichlorure de diméthylanthracène formé perdra CP, comme, dans la réaction L le dihydrure perdait li-, et l'on obtiendra le diméthylanthracène lui-même. D'après Elbs el \\ ittich, l'action chlorurante sejjortesurle toluène, mais je croirais plus encore sur CS", puisque sa présence favorise la forma- tion du diméthylanthracène. Si l'on reprend les raisonnements indiqués à la réaction précédente, en les appliquant à des ditolylchlorométhanes symétriques et examinant tous les cas possibles de soudure par a ou p avec i ou 2 du schéma, on voit la seule possibilité des isomères 1.8, (.6 et 2.7. Le dérivé 1.8 possible ici comme dans la réaction I ne s'y formera sans doute pas davantage, par rai- son d'analogie; s'il en est ainsi, le produit principal sera encore le mélange des diméthylanthracènes 1.6 et 2.7, fusible à 220", dont l'oxydation four- nit un mélange de quinones fondant vers iGo^-iôS". Le corps décrit par Elbs et Wittich fondait à 2i5°-2i6°, sa quinone à 162°. Guidé par les idées théoriques précédentes, qui découlaient de mes recherches sur laréac- 348 ACADÉMIE DES SCIENCES. lion I, et par ces chifTrcs, je pensai tout de suite que le corps décrit devait être mon mélange des isomères 1.6 et 2 . 7, souillé de quelque impureté qui en abaissait le point de fusion. Celle-ci aurait disparu dans la préparation de la quinone, obtenue pure par conséquent. J'ai fait le produit et j'ai constaté que certaines portions, souillées de [3-méthylanthracène, que j'ai retrouvé ici, comme dans les réactions I et III, fondent en effet vers 21 5°. Le produit mieux purifié, par cristallisation dans le toluène, fond à 225°, et se laisse dédoubler, par la méthode quej'ai décrite, en diméthylanthracènes 1.6612.7. J'ai constaté, à la fin de cette réaction, la formation d'un peu de H' S. Il provient de l'attaque partielle de CS- pur, exempt de soufre, par AlCP, en présence de toluène exempt de tliiololène, à l'ébuUition, avec ou sans CHCl'. On n'a pas, que je sache, signalé ce fait dans les réactions effec- tuées par Al Cl', en présence de CS^. III. Action de C'H-Br* et de AlCl'' sur le toluène (Anschctz, Lieb. An., t. CCXXXV, p. 172). — J'ai décrit l'étude que j'ai faite de cette réaction {Comptes rendus, t. CXLI, p. 204). Je vais maintenant montrer que la for- mation privilégiée des isomères 1.6 et 2.7 peut ici encore s'expliquer par un mécanisme simple. Il suffit d'admettre que le départ graduel des atomes de brome doit donner d'abord des produits intermédiaires, en particulier des dibromoditolyléthanes du type suivant : p CH Br Br La raison de symétrie porte à penser que, parmi ces corps, les dérivés où les CH^ sont symétriques domineront, comme pour les ditolylméthanes de la réaction I. N'envisageons que ceux-là; il en est trois, orlho-ortho, méta- méta, para-para. Pour se transformer en diméthylanthracènes, ils devront perdre 2HBr, sous l'influence de AlCl', ce qui amènera la soudure en a ou ^, avec i ou 1, du résidu CH. De là, en examinant tous les cas, trois iso- mères possibles seulement, 1.8, i.G et 2.7. Ici encore le dérivé 1.8, comme dans les réactions I et II, n'est pas susceptible d'être formé abon- damment, ou du moins d'èlre isolé, puisqu'on recueille seulement le mé- lange des diméthylanthracènes i.G et 2.7. Telle doit être, je crois, la genèse de ces carbures. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 349 CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'essence de Tetranthera polyanlha var. cilrala Nées. Note de MM. Eue. CuAitABOTel G. Laloue, présentée par M. A. Haller. Le Tetranthera polyantha var. citrata Nées est un arljre de la famille des Lauracées. On rencontre des essences dans l'écorce, dans les feuilles et dans les fruits. Ces produits ont déjà été l'objet d'un examen sommaire ainsi que nous allons l'indiquer, mais aucune détermination quantitative de leurs constituants n'avait encore été faite et, aussi bien, la nature de ces consti- tuants n'avait, pour la plupart d'entre eux, été indiquée que d'une façon probable mais non certaine. Nous avons eu l'occasion d'examiner des échanlillons adressés de l'arcbipel malais par M. le D'' Cartliaus et nous allons faire connaître les principaux résullals que nous avons obtenus. Essence de l' écorce. — Une portion aldi^'liydique avait été extraite de cette essence et transformée en dérivé de l'acide naplitocinchoninique. Du point de fusion, compris entre 220" et 223°, de ce dérivé il avait été déduit qu'il s'agissait probablement d"uu mélange de citraletde citronnellal (Schimmel, Bull., avril ii)()5, p. 87). L'échantillon que nous avons examiné possédait les caractères suivants : «!,(/= 100""») = + 2 )''3o'; densité à iâ°, 0,8678 ; coefiicienl de snponificalion après acélylation, 2.32 ,3 ; proportion d'alcool C'^H'^O correspondant au nombre précédent, 85,5 pour 100 (ce nombre correspond non seulement aux alcools, mais aussi au citronnellal qui s'acél\le quanti- tativement). 5os d'essence ont élé agités avec une solution très étendue de sulfite neutre de sodium et de bicarbonate de sodium en vue de l'extraction du citral. Le poids de la portion non combinée a été de 46^' (proportion du citral, calculée par différence : 8 pour 100). Nous avons traité le résidu, en vue de l'extraction du citronnellal, à l'aide du sulfite neutre de sodium et du bicarbonate de sodium en solution peu étendue. Le poids de lu portion non combinée a été de 36=' (proportion de citronnellal, calculée par diffé- rence : 20 pour 100). Delà solution sulfilique nous avons régénéré 28 de produit possé- dant bien les caractères du citronnellal. Déduction laite du nombre correspondant au citionnellal, le coefficient de saponifi- cation, après acéljlatlon, indique la présence d'un principe alcoolique. Aussi bien, le dosage des alcools effectué sur la portion non alcoolique a montré que l'essence primi- tive contenait 56,5 pour loo d'alcool exprimé en CT^'O. Cette essence primitive renfermait 2,4 pour 100 d'éther calculé Cil'— C00G'"11". C. R., 1908, I" Semestre. {1. CXLVI, N° 7.) ' '\^ 35o " ACADÉMIE DES SCIENCES. L'alcool se combine à l'anliydride piilaliqiie el parail identique au géraniol. En résumé, l'essence d'écorce de Telranthera polyaiitha var. citrata Nées contienl : dirai, 8 pour loo; citronncllal, 20 pour 100; un alcool (gé- raniol?), 50,5 pour 100; des élhers, 2,4 pour 100. Essence des feuilles. — Le travail antérieur déjà mentionné indique que cette essence semble ne contenir, en fait d'aldéhydes, que du cilral dans la pi'oportion de 3o pour 100, et que, dans les portions non aldéliydiques, le cinéol a été identifié à l'aide de sa combinaison avec l'iodol. Voici les caractères de notre essence : 3(|i( / = loo""") =^ — i2°3o'; densité à i5°, o,90i3; coefficient de saponification après acétjlation, 104,7. Traitant oos d'essence en vue de l'extraction du cilral, nous avons obtenu 47° de partie non coiubinée et régénéré i5 d'aldéhyde. La proportion des produits alcooliques s"élè\e à 3i ,3 pour 100 (celte fraction paraît constituée par du géraniol). La partie du produit non aldéhydique bouillant entre lôS" et i85° (29?, soit 58 pour 100) contient 36,5 pour 100 de cinéol, identifié par sa combinaison avec l'iodol (point de fusion, 112°). On en déduit que l'essence primitive renfermait 21.2 pour ICO de cinéol. Donc, l'essence de feuilles de Telranthera polyanlha var. cilrata contient : cilral, G pour 100; cinéol, 21,2 pour 100; principe alcoolique (géraniol?), 3 1.3 pour 100. Essence des friiils. — Elle renferme, d'après MM. Gildemeisler et Hoff- mann {Les huiles essenlielles, p. 480), en même temps que des terpènes non déterminés, une fraction importante formée de citral. Le produit que nous avons étudié possédait les caractères suivauts : o:;,(/ = ioo""") = -t- i2''44'; densité à iS", 0,8872; coefficient de saponification après acélylalion, 172,5. L'opération de l'extraction du citral, pi'aliquée sur 5os d'essence, nous a fourni 2is,3 daldélivde (que nous avons identifiée) et 228,7 de portion non combinée (ciu-al calculé par différence : 54,6 pour 100). Le traitement en vue de l'extraction du ( itronnellal a donné des résultats négatifs en ce qui conceine cette aldéhyde; mais il a conduit à la séparation d'une petite quan- tité de produit qui a été reconnu identique au cilral. La proportion totale de ce prin- cipe a été ainsi portée à 64 pour 100. La portion non aldéhydique, i8s, contient .53, g potw 100 d'alcool (probablement du géraniol) el 5,6 pour 100 d'élhers. Ces résultats montrent que l'essence primitive était ainsi composée : citral, 64pourioo; un alcool (géraniol?), 19,4 ponrioo; éther, 2 pour roo. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 35 1 MINÉRALOGIE. — Sur la présence supposée de diamants microscopiques dans un fond marin et dans un échantillon de terre végétale. Note de M. J. Thoulet. Il y a quelques mois, je me suis livre à l'analyse d'un fond marin récolté en 1895 par moi-même à bord du Caudan dans le golfe de Gascogne (lat. 46''5o'N., long. y^Si' W. P., prof. Soo"). Après avoir analysé mécaniquement ce fond qui était une vase sableuse médio- crement calcaire, je le traitai par l'acide clilorln drique étendu ; le résidu sableux ob- tenu par lévigation et tamisage fut séparé en deux portions par passage à une liqueur d'iodures de densité 2,8 et chacune des deuxparlies restantes en deux autres poi-tions, l'une attirable, la seconde non attirable, au moyen d'un électro-aimant actionné par un courant d'une intensité de 2,3 ampères. La portion lourde non attirable contenait des grains transparents, isotropes, doués d'un indice de réfraction assez élevé, indiqué par leur relief sous le microscope. Plusieurs d'entre eux: portaient en outre des ti^aces de cristallisation cubique sous forme de marques ou lamelles en carrés ou en triangles. Incapable de diagnostiquer ce minéral que je n'avais jamais re- marqué auparavant, je le laissai momentanément de côté dans le dessein de l'examiner de nouveau. La dimension réelle moyenne de ces grains était d'environ o^"\ii5 à o^^^Goo. L'été dernier, voulant étudier la constitution de sols continentaux, je re- cueillis un échantillon de terre végétale à la surface du sol, dans un sentier conduisant à Liverdun par \a forêt de Haye, sur le plateau découvert qui s'élève au-dessus du faubourg de Maxéville, près de Nancy, non loin de la ferme de Saint-Jacques. Je traitai cet échantillon selon la méthode d'analyse que j'emploie ordinairement et consistant essentiellement, pour l'obtention des grains minéraux, en un traitement par l'acide chlorhydrique étendu, lévigation, tamisage, passage à la liqueur d'iodures de densité 2,8. Craignant une perte de matière, je n'osai le soumettre à l'électro- ainiant qui, à 2,3 ampères, attire même le mic;i lilanc. D'ailleurs la plupart des miné- raux lourds attirables sont colorés et facilement reconnaissables. Cette fois encore, je recueillis un minéral, possédant les caractères de celui précédemment trouvé dans la mer, en grains de o"''",3oo à o'"'",375. Dans le but de me procurer une plus grande (juantité de ce minéral, je recommen- ç ai l'analyse, non pas du même fond marin dont il ne me restait rien, mais d'un fond 352 ■ ACADÉMIE DES SCIENCES. assez voisin, également récollé abord du Caaclan par lai. 44°47'J^'-, long.5°7' W. P., prof. 220U"'. Je me rendis ensuite sur le plateau de Maxéville et je pris de la terre au même endroit que la première fois. Les deux analyses furent infructueuses : je re- trouvai les mêmes minéraux, sauf celui que je recherchais. Les ti'ois minéraux répondant aux caractères du minéral inconnu sont le grenat, le spincUe et le diamant. Le premier et le second offrent un aspect particulier bien reconnaissable pour quiconque possède quelque habitude d'observer des grains microscopiques. 11 ne resterait donc qu'à supposer qu'il s'agit dans cette circonstance de diamant ou boart dont l'origine ne po-nrrait alors être que cosmique. S'il en était ainsi, on s'expliquerait Finsuccès de mes secondes analyses. La rencontre du diamant, si le minéral est réellement du diamant, serait alors le résultat d'un heun'ux hasard, .rajoute que des grains de boart, ap- partenant et la collection de l'Ecole des Mines, que j'ai examinés, me paraissent ressembler au minéral inconnu. Mais si le manque de matière (à peine quelques centièmes de milligramme) m'empêche de formuler une affirma- tion plus nette, comme la découverte encore inconnue du diamant microsco- pi({ue serait d'un très haut intérêt, je me décide à appeler sur les faits qui viennent d'être exposés l'attention des minéralogistes. MINÉRALOGIE. — Cojitribiitioii à l'étude des roches alcalines du Centre africain. Note de MM. L. Gentil et Frevdenberg, présentée par M. A. Lacroix. Les importants matériaux rapportés par le chef de la mission saharienne, M. Foureau, étudiés par l'un de nous, ont montré qu'il existe dans le Centre africain une province pétrographique caractérisée par des roches riches en alcalis. Les documenls recueillis par d'autres missions (Destenave, Lenfant, Moll, Chudeau) ont permis de se faire une idée de l'extension de cette province à l'ouest et au sud du Tchad. La participation de l'un de nous à la relève du Corps d'occupation du ' Ihari-Tchad lui a donné l'occasion de rapporter de nouveaux documents qui, tout en confirmant vers l'ouest les données acquises, mettent en évi- dence vers l'est l'extension des roches alcalines qui nous occupent ; et il est intéressant de faire remarquer de suite que nous pouvons déjà confirmer l'intérêt tout particulier que présente la constitution minéralogique de la SÉANCE UU 17 FÉVRIER 1908. 353 région située à Test du Tchad, sur laquelle M. A. Lacroix a, dans sa Note Sur les micrograniles alcalins de Gouré, appelé l'attention des explorateurs. Nous rappellerons que la région du Tchad, le Manga, le Kanem, le Baguirini, le Sokoro et le Bornou offrent une constitution géologique très simple. D'immenses étendues d'alluvions quaternaires, souvent recouvertes en partie de sables d'origine éolienne, laissent, de loin en loin, pointer des pilons roclieux qui peuvent nous éclairer sur la nature du subslratum cris- tallin du Centre africain. La rareté de ces pointements nous a incités à les explorer avec soin tout le long de l'itinéraire. Nous distinguerons principalement dans cette Note deux régions : celle du Sokoro et celle de Zinder. Région du Sokoro. — Dans le Sokoro, les pointements rocheux sont plus nombreux que partout ailleurs; certains d'entre eux, comme à Melfi, atteignent 200'° d'altitude au-dessus du niveau de la plaine. Ces poin- tements sont formés de syéniles à amphiboles sodiques. Ces roches, franchement grenues, sont formées de crislaii\ d'amphibole, disséminés dans une masse de feldspalhs Islancs ou ronge;Ures avec de rares petits cristaux de quartz. Le microscope montre : de Vapalile en petites baguettes et du sphène rares ; de la inagnéllle et du zircon assez fréquents, ce dernier parfois en cristaux de grosseur notable ; des ainpliiboles sodiques vertes assez dispersives, tachetées de bleu foncé (passage à la riebeckite'^^e.i minéraux sont accompagnés parfois de diallage et de biotite; la musco^'ite est rare. Les feldspalhs qui forment la plus grande partie de la roche sont représentés par Vorlhose, le inicrocUne et Vanorlliose, parfois faculés à'albile ou traversés par des lllonnets de ce dernier feldspath. Le quartz est rare en cristaux libres; par contre il (orme parfois de fines bordures autour des cristaux d'orthose, ou bien il se montre vermiculé ou en grains pœcilitiques dans l'anorlliose et le microcline; certains pitons présentent des roches plus quarlziféres passant à des granités. Région de Zinder. — Les pointements rocheux qui émergent, soit d'allu- vions quaternaires, soit de sédiments crétacés ou tertiaires, comprennent, entre Dan Béda et Gouré, sur un espace de i3o'"" environ, des granités, des rnicro granit es et des rhyolites alcalines, ou encore des trachytes alcalins très décomposés. La composition du granité de Dan Béda se rapproche de celle du granité à riebeckite de Zinder, bien que l'amphibole sodique n'en soit pas la même; il offre des types pegmatoïdes possédant parfois la structure graphique; ces roches sont accompagnées lie granité à deux micas et à microcline. 354 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les rhyolites.de Gabana (point situé à So'^'" à l'ouest de Gouré) sont malheureuse- ment très décomposées, mais un échantillon nous a permis d'3' trouver une roche analogue ;i celle de Iladjar el Ivhemis avec les mêmes variétés de structure de la pâte microlilique ; seuls les phénocristaux d'orthose paraissent faire défaut; quant aux. sili- cates ferrugineux, ils sont complètement décomposés. Si l'on rapproclie de ces granités et de ces rhyolites alcalines les micro- granites de Gouré et les trach}i,es alcalins décomposés de Zinder, on voit que la région comprise entre Dan Béda, Zind«r et Gouré oifre toutes les variétés de structures de roches d'un même groupe, et les explorations de l'un de nous lui ont permis d'observer leur superposition entre Gabana et Gouré. Il nous a paru intéressant, étant donnés les documents actuellement acquis sur la province pétrographique du Tcbad, de faire un rapprochement entre les diverses roches qu'on y rencontre, et, à ce point de vue, nous avons prié M. Pisani de faire l'analyse du granité à riehechte de Zinder (o), de la rhyolite à ritbeckite et œgyrine de Hadjar el Khemis (c) et de la syénîle à amphiboles sadiques de Melfî (d), dont nous donnons les résultats à comparer avec la composition du microgTanite alcalin de Gouré ( b). {ah sio^ 73,55 TiO^ o,i8 APO' 12,20 Fe^O' 2,75 FeO 0,26 CaO 1,08 MgO 0,90 K^O 4,90 Na^O 3;74 Perte au feu . . o,63 P^O^ Total 100, i5 100,09 100,39 99i57 Les trois premières de ces analyses montrent la parenté extrême, au point de vue magmatique, des granités de Zinder, des microgranites de Gotiré et des rhyolites de Hadjar el Khemis et la grande richesse en alcalis, avec prédominance de la potasse sur la soude. Ces roches doivent donc bien être considérées, ainsi que l'avait pressenti M. A. Lacroix, comme représentant les types de profondeur, de demi-profondeur et de surface d'un seul et même magma alcalino-gi-anilique. (b). (c). (d). 75,25 71'9'J 61 ,60 o>i9 0,42 '-'.79 1 1 ,60 11,95 17,11 0,78 4,08 3,09 3,00 0,53 0,54 0,70 0,42 3,25 0,39 0,99 i,o4 4,20 4,79 6,,. 3,98 4,5i 5,35 » 0,75 o,63 » )' 0,06 SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 355 Quant à la syénile alcaline de Melfi, elle appartient à un magma diffé- rent, alcali iw-syènilique, mais offrant une patenté déjà grande avec le pre- mier, malgré sa teneur plus faible en silice et sa richesse plus grande en magnésie et en chaux. Ce magma est aussi caractérisé par une grande ri- chesse en alcalis, parmi lesquels domine la potasse. BOTANIQUE. — Noindles observaliuns sur l'unatomie et les affinités des Mal- pighiacées de Madagascar-. Note de MM. Marcel Dubard et Paul Dop, présentée par M. Gaston Bonnier. Dans une précédente Note l'un de nous mettait en évidence certaines affinités des Malpighiacées de Madagascar avec des formes américaines de la même famille ('); depuis lors, les recherches que nous avons poursuivies sur l'anatoraie et la morphologie de ces plantes nous ont permis de mieux comprendre les relations des divers genres de la flore malgache, de recti- fier certains points de la classification admise et de préciser les affinités avec les lj"pes américains. Si nous laissons de côté le genre très spécial et très homogène Tristeila- teia, sur lequel nous aurons l'occasion de reveniir, les Malpighiacées de Madagascar, décrites om figurées jusqui'Èi ce jour, sont rapportées à un petit nombre de genres, de la manière suivante : 1 Microsteira, genre spécial à Madagascar (1 espèce); Aspidopléridinées : \ Triaspis, Afrique tropicale et Madagascar (4 es- ( pèces). I Sphedamnocarpus , Afrique et Madagascar (i es- c 7 'j . , I pèce): Spnedamnocar innées : (,., r> o »<•• ati J Acndocarpus , racifique, Afrique et Madagascar ' (4 espèces). I genre de place incertaine, Philgamia, Madagascar (i espèce). L'élude des formes malgaches nous amène à modifier ainsi qu'il suit le (') M. DuBAKD, Sur les ajjiiiilés des Malpighiacées de Madagascar, à propos du genre noui'eau Tiicomariopsis {Comptes rendus, 9 décembre 1907). 356 ACADÉMIE DES SCIENCES. Tableau précédent : i Microsteira, 5 espèces, dont une détachée du g. Acri- Aspidoptériclinécs : < docarpus; une autre du g. Triaspis et 2 nouvelles; ( Triaspis, 1 espèces. Sphédamnocarpinées . — Aci-idocarpus. 3 espèces. Banislerioides, genre nouveau avec une espèce qui est l'an- cien Sphedamnocorj>us ; Banistéiunées : ' Tricomariopsis, genre nouveau ('), i espèce; l'Jdlgamia, i espèce; Cottsia, I espèce. Nous exposerons dans un Mémoire détaillé les raisons qui nous ont fait modifier ainsi la classification admise; mais nous voulons dès aujourd'hui mettre en évidence les affinités nettement américaines qui ressortent du Tableau précédent, par l'inscription de quatre genres dans le groupe des Banistériinées, considéré jusqu'à présent comme exclusivement américain. Ne possédant malheureusement pas les fruits de la plupart de ces plantes, il nous est impossible de placer chaque genre dans la clef des genres de la tribu, d'une manière absolument précise; mais les caractères floraux nous per- mettent de rapprocher des Bamsteria les genres Banislerioides et Philga- mia, de considérer les Tricomariopsis comme intermédiaires entre les Banistériées vraies et les Tricomariées, enfin de ranger les Cultsia au voisinage des Janusia et des Aspicarpa. Ces affinités indéniables avec des genres sud-américains, constatées sur des formes bien spéciales à Madagascar, ne nous autorisent cependant pas à admettre la spontanéité de VEcJnnopleris Lappu^a (espèce mexicaine) et du Galphimia lirdfolia (espèce du Texas et de Californie) que Scott-EUiott a récoltés dans la Grande-Ile; la question nc[)eut être actuellement tranchée. Quoi qu'il en soit l'ensemble des Banislériinées malgaches présente au point de vue anatomique un certain nombre de caractères communs, qui viennent souligner leurs affinités avec les formes américaines. Le parenchyme foliaire est hifaciai avec lendance assez nette à k disposition en palissade de l'assise inférieure du tissu iacuneux; le milieu du limbe est occupé par deu\ ou trois assises de tissu Iacuneux normal. L'appareil aquifére Cbt construit sur le (') DuBAito, loc. vit. SÉANCE DU 17 FÉVRIER T908. 357 type décrit par Niedenzu pour l'espèce américaine Banisleria parviflora;\\ comprend des massifs de cellules volumineuses placées sous les deux épidermes et accompagnant les nervures. La nervure principale et le pétiole sont dépourvus d'appareil de soutien; eiiliu le tissu palissadique renferme des cristaux allongés, qui rappellent les slyloïdes des Peixotoa américains. Chez les Acridocarpus, le parenchyme est constamment bifacial avec tissu palissa- dique occupant le tiers ou le quart de l'épaisseur du liml)e, suivant les espèces. Le tissu aquifére est constitué par un hypoderme placé sous l'épiderme supérieur et loca- lisé nu voisinage des nervures. Le plus souvent, l'arc libéroligneux de la nervure prin- cipale et du pétiole est enveloppé sur ses deux faces de fibres sclérifiées. Chez les Microsteira, le parenchyme de la feuille est parfois nettement centrique; mais, dans tous les cas, il y a des palissades du côté inférieur de la feuille; la partie moyenne du limbe est constamment occupée par deux assises de grosses cellules splié- riqiies, formant un tissu aquifére inlerne. Le pétiole et la nervure principale sont dépourvus d'appareil de soutien. Enfin, chez les Triaspis, le limbe est à peu près centrique; mais, sur les deux faces, le tissu palissadique est peu épais. La majeure partie de l'épaisseur du limbe est for- mée de six à sept assises de cellules, avec alternance d'une assise à la suivante de gros el petits éléments (tissu lacuneux et tissu aquifére interne). La nervure principale est munie de fibres sur la face convexe de l'arc libéroligneux. En résumé : 1° Les Malpighiacées de Madagascar présentent des affinités surtout africaines par les genres Microsteira, Triaspis, Acridocarpus; mais un certain nombre de formes constituant quatre genres nouveaux ou peu connus viennent se ranger dans un groupe nettement américain et se rap- prochent de divers genres de l'Amérique du Sud. 2° La structure anatomique confirme pleinement les données morpholo- giques et souligne, en particulier, les affinités américaines; c'est en considé- rant surtout cette structure que nous avons pu trancher un certain nombre de cas douteux et modifier profondément la classification des espèces malgaches. EMBRYOGÉNIE. — Sur la formation de la notocorde chez les larves urodèles des Tuniciers. Note de M. Louis Uoule, présentée par M. Edmond Perrier. J'ai étudié ce développement sur des larves d^Ascidia mentula L. Ce travail a été fait au laboratoire Arago (de Banyuls), où j'ai pu obtenir une quan- tité suffisante de ces Ascidies, assez rares partout. La notocorde, chez l'embryon venant d'éclore, s'étend dans la queue entière, dont elle occupe l'axe; son extrémité antérieure péiièlre de peu dans le tronc, où elle repose C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 7.) 47 358 ACADÉMIE DES SCIENCES. directement sur la face dorsale de l'exlrémilé postérieure de l'ébauche brancliio- inleslinale. Au-dessus d'elle, et sur toute sa longueur, se place le neuraxe; au-des- sous se dispose une fde de cellules, parfois discontinue, répondant au cordon endoder- mique des auteurs; sur ses deux faces se rangent les éléments musculaires, dont le nombre à chaque niveau, sur les coupes transversales, est de six, trois d'un côté, trois de l'autre. La notocorde elle-même se compose d'une seule série de cellules vacuolaires. Sa structure et ses connexions s'accordent donc avec le type habituel. Dans une phase quelque peu moins avancée, et antérieure à l'éclosion, cette struc- ture et ces connexions se montrent déjà; seulement, le cordon endodermique est con- tinu. Ce cordon constitue, sous la notocorde, une rangée de cellules qui accompagne exactement cette dernière, dans la queue entière. Cette disposition i»'accenlue encore mieux dans une autre phase plus précoce. L'ébauche de la queue est alois plus coui te que l'ébauche du tronc; les éléments nolocordaux, nullement vacuolisés, sont plus petits; les cellule^ du cordon endodermique sont relativement plus fortes que par la suite, La queue conlient ainsi, >uivanl son plan rnédio-vertical, et sous le rudiment neuraxile, deux bandelettes cellulaires, parallèles et juxtaposées, peu disseniblaijles, également continues et contiguës, l'une qui sera la notocorde, l'autre qui équivaut au cordon endodermique. Sur les côtés de ce plan médian se placent le? myoblastes, qui, à cette époque, ne dillèrent des éléments du cordon que par leurs dimensions un peu plus fortes et par leur forme en hexagone allongé. Si l'on va progressivement, phase par phase, jusqu'aux moments qui suivent la gas- Irulation, on voit ces deux bandelettes, devenues plus courtes de beaucoup, s'unir également à l'extrémité postérieure de l'ébauche branchio-intestinale, et se séparer quelque peu dans le plan médio-vertical de manière à laisser entre elles un faible interstice, (^e dernier, surtout appréciable en avant, s'élargit quelque peu et s'unit à la cavité entérique. En outre, les rudiments des myoblastes, toujours latéraux et symétriques, composent deux groupes cellulaires, où l'on discerne une fente étroite, qui se joint aussi à la cavité de l'archeiiteroii. Ces deux groupes ont ainsi, comme ILd. Van Beneden et Julin l'ont démontré dans leurs recherches classiques, une valeur entérocajlienne. Je fais cette description en remontant la suite normale des phases, afin de l'appuyer sur des connexions nelleinent affirmées dans l'organisme des larves urodèles. J'aboutis à ce résultat que, après la gastrulation, l'ébauche entérique produit, dans sa partie postérieure (ou inférieure, suivant les deux orientations choisies d'habitude), trois diverticules entérocteliens, l'un impair et médian, les deux autres latéraux. Ceux-ci engendrent la muscu- lature. Le premier donne la notocorde par sa face dorsale et ses côtés, le cordon endodermique par sa face ventrale. La notocorde des Tuniciers se doit donc considérer comme une production latéro-dorsale d'un diverticule entérocœlien impair, dont le cordon endodermique représente la part ven- trale. Ce dernier, par conséquent, ne saurait s'homologuer avec un intestin rudimentaire, ainsi qu'on le fait ordinairement. Même en admettant que ce SÉANCE DU ry FÉVRIER I908. SSg diverticule impair eût une telle signification d'ébauche intestinale réduite, on ne pourrait accorder à l'une de ses parties la valeur qu'il est seul à tenir en son entier. De son côté, la notocorde, prise à son extrême début, ne s'oflre point comme organe spécialisé, mais seulement comme paroi par- tielle d'un appareil qui, à tout considérer, possède l'aspect et l'allure d'un caecum médian de l'intestin primitif. AXATOMIE. — Mécanisme îles variations de la taille et de quelques déviations pathologiques expliquées par les insertions véritables du grand surtout liga- menteux antérieur. Note de M. R. Robi.xso.n, présentée par M. Lanne- longue. En 17^5, Tabbé de Fontenu, de l'Académie royale des belles-lettres, présentait une Note à l'Académie des Sciences « sur les accroissements et décroissenients alternatifs du corps humain ». Déjà, en Angleterre, quelques savants s'étaient occupés de cette question intéressante; mais les recherches de Fontenu l'ont éclairée d'un nouveau jour, grâce aux longues et patientes recherches de cet érudit expérimentateur. Depuis, d'autres auteuis ont repris l'étude du même proliléme, entre autres Henle, Hyrtl, Merkel, et ils ont confirmé les conclusions de Fontenu, dont voici quelques-unes : 1° La (aille diminue pendant la veille, grandit dans le sommeil ; 2° L'accroissement et le décroissement ont des termes égaux à peu près fixes; 3° Le mécanisme en est l'alïaissement des vertèbres, etc. C'est ce mécanisme que je me propose d'étudier dans cette Note. La colonne vertébrale est un aix à plusietirs courbures, constitué par les ver- tèbres, corps rigides, et par les disques intervertébraux d'une consistance demi-solide et sujets à des variations de forme et d'épaisseur. En consé- quence, le tassement de la colonne à la suite de la station verticale, et sur- tout du port de fardeaux, est le résultat de l'aplatissement des disques, car- tilages intervertébraux. Ce fait est accepté par tout le monde, mais le mécanisme intime du phénomène reste inexpliqué. On lit dans le plus moderne des Traités d'Anatomie le passage suivant : « Le liga- ment ( vertébral antérieur commun) nivelle la face antérieure de la colonne vertébrale, silluunée transversalement par les gouttières des corps vertébraux alternant avec les saillies des ménisques. Si l'on décolle le ligament par traction, ce qui est possible, on arrache en même temps le périoste des corps vertébraux intimement confondu avec le ligament : on constate que l'adhérence, très forte au niveau des vertèbres, est faible 36o ACADÉMIE DES SCIENCES. sur les disques, contrairement à ce qu'a dit Criiveilhler. » (Poirikh, Traité d'Ana- tomie, t. I, p. 797.) C'est une erreur de croire que le ligament vertébral commun antérieur s'insère directement sur la gouttière du corps vertébral; il ne s'y attache que très lâchement et par l'inlermédiairc d'un tissu cellulaire assez abon- dant qui sépare le ligament de l'os. Le fait a été vu et représenté dans une figure de Cruveilhier empruntée à Henle. Il ne pouvait pas en être autre- ment en présence de ces gros trous de la face antérieure du corps verté- bral qui donnent passage aux vaisseaux importants et surtout aux grosses veines dn rachis. Ces derniers seraient comprimés dans les mouvements de l'arc rachidien, à défaut de ce coussinet remplissant l'espace osléoliga- menteux. Quant à l'insertion du même ligament au niveau du ménisque, je suis d'accord avec Poirier et je trouve que l'attache est également très faible. Le ligament vertébral commun antérieur ne s'attache qu'aux bords supé- rieur et inférieur du corps vertébral. Cette insertion est très forte et s'accentue par l'envoi des fibres de Scharpey dans l'os. Voilà le résultat de mes dissections et qui pourra peut-être donner une solution à la question des variations de la taille et de quelques déformations pathologiques. En effet, dans le cas de tassement vertébral à la suite d'une station debout, d'une marche prolongée, ainsi que les recrues récalcitrantes le font quehjue- fois, du port d'une charge, etc., le disque intervertébral, bridé en arrière par le ligament vertébral commun postérieur qui s'y attache intimement, est forcé de faire hernie en avant 011 manque une insertion solide du ligament coiTespondant, par la chasse de la substance gélatineuse centrale en avant, ainsi que Monro l'avait prévu. I^a pièce osseuse que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie montre que, dans un mouvement de flexion, les corps vertébraux se rapprochent en avant, tandis qu'ils s'éloignent en arrière. En réalité, cet exemple prouve que, dans le tassement de la colonne, il n'y a que la partie antérieure qui est comprimée, par suite du manque d'adhérence ligamenteuse. La partie postérieure reste à peu près normale. Ces considérations anatomiques sont susceptibles, à mon sens, d'expliquer le méca- nisme de la variation de la taille dans la même journée, aussi bien que pour com- prendre comment, dans quelques états pathologiques, on constate toujours la même déviation. Il suffit d'examiner à ce but la courbure dans le mal de Polt, telle qu'on le voit dans les belles pièces de notre maître M. Lannelongue exposées au Musée Dupuy- Iren. Dès que la lésion tuberculeuse est constituée et que la fonte est réalisée, les deux fragments antérieurs s'effondrent |par le tassement, n'étant pas soutenus sur toute la SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 36l hauteur du corps vertébral, tandis que la poition postérieure des mêmes os fait une saillie en arrière, suite de l'afTaissemenl de la paitie antérieure. Les mêmes faits analomiques nous pennettronl d'interpréter aisément la courbure de la colonne des vieillards qui se fait toujours en cyphose, à défaut d'une complication pathologique. Ligamenl apicai ou épi-épineux. — J'ai l'honneur de présenter à l'Aca- démie une autre pièce osseuse qui démontre la réelle existence d'un liga- ment apical ou épi-épineux, indépendant du ligament sus-épineux, qui n'est que le raphé formé par les muscles dorso-lombaires, et du ligament interépi- neux décrits par les classiques. L'ossification de ce ligamenl permet de con- stater son existence et ses caivictères et de juger peut-être son nMe physio- logique, qui semble être celui d'un ligament articulaire entre les deux épines sus- et sousjacentes, à l'encontre du ligament sus-épineux, qui est plutôt comparable aux ligaments communs dont je viens de dire un mot. Grâce à ce ligament, les épines pourront exécuter, outre les mouvements communs, des mouvements localisés indépendants. BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Sur l'épreuve Statistique de la loi de Mendel. Note de M. Angel Gallardo, présentée par M. Alfred Giard. Depuis sa redécouverte, en 1900, la loi de Mendel a été très attaquée par l'école biométrique de Pearson, qui croit, au contraire, à la fusion nor- male des caractères et à la loi d'hérédité ancestrale. L'abîme creusé par l'école biométrique entre la loi de Mendel et la loi d'hérédité ancestrale est en partie comblé dans une Note publiée en 1904, par Pearson ('), 011 il développe une théorie générale de l'hérédité alterna- tive, basée sur l'hypothèse des gamètes pures, en supposant un nombre n de paires allélomorphes et le croisement au hasard des hybrides également fertiles. Il résulte de cet article que Thypothèse des gamètes pures et la loi de ségrégation qui en découle, ne sont pas en contradiction avec les lignes géné- rales de la loi d'hérédité ancestrale, mais qu'il y a des divergences numé- (') On a generalised tlieory of alternatue inlieritance, with spécial référence lo Mendel's laws {Proc. H. Soc, i L\XI1, p. SoS-doq). 362 ACADÉMIE DES SCIENCES. riqucs entre les résultats statistiques et théoriques, ce qui paraît empêcher définitivement son acceptation comme théorie générale de l'hérédité. Pearson demande comme pierre de touche, pour toute théorie de l'héré- dité, qu'elle donne des valeurs numériques tl'accord avec celles qu'il trouve par la statistique des grandes populations animales ou végétales. Cette exigence n'est pas fondée, paice qu'il suffit que la fertilité et la vita- lité des divers croisements ne soient pas les mêmes pour altérer la compo- sition des populations sans avoir le droit d'invoquer ces différences contre la loi théorique. La loi de Mendel a été trouvée et prouvée par des expériences soignées, mais elle peut très bien n'être pas d'accord avec les statistiques des popu- lations adultes qui ont toutes subi une forte sélection, à cause de la différente mortalité de chaque groupe. La loi d'hérédité ancestrale n'est qu'une constatation empirique a poste- riori de?, corrélations entre les survivants des générations successives, tandis que la loi de Mendel permet de prédire, avec quehjue approximation, le résultat de croisements déterminés. Le manque d'accord entre les prévisions théoriques et le résultat statis- tique de populations adultes, formées hors des conditions de l'expérience, ne prouve rien contre la loi. Si un physicien se propose d'étudier la chute libre, dans l'air, de plumes, de morceaux de papier, de liège, de plomb, etc., il ne trouvera pas le mou- vement uniformément accéléré prédit par la loi de la chute des corps dans le vide. Doit-on déclarer fausse cette loi et la remplacer par une loi empi- rique de la chute des corps, donnée par les valeurs moyennes des observa- tions ? Or si la loi d'hérédité ancestrale trouve des corrélations décroissantes d'après une certaine série géométrique, formée par les moyennes statis- tiques tirées de populations adultes sélectionnées, peut-on exiger que la loi de Mendel, vraie expérinientaloment, donne cette même série, pour l'accepter? ENTOMOLOGIE. — Sur la reproduction et les variations du développement dans la Glossina palpalis Desv. Note de M. E. Roubai'd, présentée par INL Bouvier. M. le D"" Stuhlinann a récemment publié un fort beau travail sur laj'epro- SÉANCE DU (7 FÉVRIER 1908. 363 (ludion et le développement de la Glossiiia fusca; néanmoins, on ne trou- vera sans doute pas sans intérêt les observations analogues que j'ai faites presque simultanément à Brazzaville sur la Glossina palpalis Desv., qui pro- page, comme on sait, le Trypanosome de la maladie du sommeil. Ayant constaté que la mouche supporte mal les cages, j'ai entrepris de l'élever individuellement dans des tubes de verre dont l'orifice était fermé par des bandes de mousseline. La méthode donne de bons résultats, pourvu qu'on permette auv Glossines de se gorger de sang dès qu'elles en éprouvent le besoin, c'est à dire toutes les 48 heures. I. Reprocluction. — Comme ses congénères, la Glossina palpalis est « larvipare ». Il faut compter 3 semaines au moins pour voir se produire la première ponte; cette longue période est liée sans doute aux modifications qui se produisent dans les glandes utérines pour qu'elles deviennent aptes à sécréter en abondance le liquide alimentaire de la jeune larve. Une fois la première ponte opérée, les autres se suivent sans accouplement, et d'une façon remarquablement régulière, tous les 9 ou (o jours. La jeune larve sortant de l'œuf aussitôt après l'issue de la larve adulte qui l'a précédée dans l'utérus, et celte dernière se transformant en pupe fort peu de temps après la ponte, on peut conclure que la durée de la vie larvaire est de 9 ou 10 jours dans la Glossina palpalis. Une femelle fit sa première ponle le 17 octobre et la huitième le 28 décembre, après quoi elle périt de mort naturelle, ayant un œuf qui venait de parvenir dans l'utérus. Une autre donna sa première larve le 19 octobre et mourut naturellemeni le 4 décembre après avoir produit la sixième; une septième se Iroiivail en voie de développement dans l'utérus, mais le reste de l'ovaire était vide. On peut donc penser que la moyenne de vie des femelles dans la nature atteint environ 3 mois, et qu'une série de huit à dix pontes représente la fécondité de l'insecte. IL Nymphose. — Les larves ont les mêmes dimensions que celles de la Glossina morsitans (G''"",3-'j""" sur 3°""). Sitôt nées, elles s'enfoncent dans le sable ou l'humus mis à leur portée et, à défaut de ces milieux, cherchent à se dissimuler dans les crevasses ou dans les trous; il est donc probable qu'à l'état libre elles doivent se nymplioser aussi souvent sous les écorces et dans les trous d'arbres que dans le sol. Pour s'insinuer dans leur gîte, elles déforment curieusement leur corps et gonflent de sang leur région cépha- 3'')4 ACADÉMIE DES SCIENCES. lique qui joue le rôle de bélier. Elles recherchent les endroits secs et ne semblent pas s'y enfoncer à plus de 5'"' ou 6""; des qu'elles ont trouvé un endroit favorable, elles s'immobilisent, se condensent et, en moins de 45 mi- nutes, se transforment en un lonnelet ou pupe, qui devient complètement noir après 4 ou 5 heures. Longueur de la pupe G""", S-Gf""; largeur 3^"""; poids 0^,025-08,028. llf. Perturbations dans la ponte. — Il peut arriver que le fonctionnement de l'appareil reproducteur soit troublé par deux sortes d'accidents : Favor- tement et la nymphose intra-utérine. L'avorlement n'est pas rare en cage, où la femelle se heurte aux parois de sa prison, mais il n'a pas de suite lâcheuse pour la mère. Il n'en est pas de même dans la nymphose préma- turée; avec ses téguments rigides, la pupe ne peut pas être évacuée par l'orifice génital trop étroit, ce qui fait périr la mère et, sans doute aussi, toujours son produit. IV. Durée de la vie nymphale, ses variations sous l'influence de di^'ers facteurs. — Dans mes expériences, la durée de la vie nymphale s'est montrée de 33 jours en moyenne (minimum 32, maximum 35); elle s'est maintenue constante quand j'ai cherché, par diverses influences, à la modifier expéri- mentalement. Dans ces expériences, les pupes témoins ont été gardées à une température constante de 25° C, qui est celle du milieu normal où elles doivent vivre; elles ont toutes éclos en 32-33 jours. 1° Deux pupes sont soumises, 4 heures par jour, Vune pendant 34 jours, l'aulre pendant 19 jours, à un refroidissement de 12"; la première éclôt au bout de 35 jours, la deuxième après 34; mais il 3- a eu des arrêts de développement, car les tieux mouches sont incapables de se nourrir et de voler. Huit jours après sa formation, une pupe est immergée chaque jour 20 minutes dans de l'eau à 0°; après une nymphose de 33 jours, elle donne un adulte parfait. Ainsi, \e froid ne paraît pas radicalement nuisible à la vie des pupes lorsqu'il n'agit que d'une façon discontinue. 2° Uhtimidité prolongée (i5 jours dans la terre très humide, ou 6-12 jours d'im- mersion dans l'eau) fait périr la nymphose. On peut donc concevoir que des pupes déposées dans la terre au bord immédiat d'un cours d'enu soumis à des crues rapides n'écloront pas. 3° Une pupe est soumise 6 jours, en chaleur humide, à une température de Sc-SS", une autre pendant 4 jours, une troisième pendant i5 jours mais non pendant la nuit; SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 365 dans tous les cas, mort de la pupe. De même péril une pupe du 4 décembre exposée 4 heures à l'action du soleil, le 3o et le 3 1 décemlire, sous o"',o3 de terre sèche où la température se maintient à 38° (45° pendant une demi-heure). Ainsi la chaleur parait infiniment plus néfaste aux pupes que le fi'oid. En fait les pupes ne s'accommodent que d'une température de aS", qui est celle du sol dans leur milieu normal de développement; et |)ar là s'explique la localisation absolument exclusive de la mouche sous les fourrés épais du bord des cours d'eau, c'est-à-dire en des lieux où se trouve maintenue la fraîche température nécessaire à la pupe. Dès lors, on est maintenant armé pour la lutte contre Taisent de trans- mission de la maladie du sommeil. Puisque les pupes périssent après quelques heures d'exposition au soleil, le dèhroussaillejnent des gîtes à Glos- sines s'impose, de même que lincendie des herbes et des lianes bayses. En attendant la pratique ràisonnée de cette méthode, il importe de l'introduire (Faldird autour des lieux halntés par les Européens; il importe aussi de sauvegarder les régions oi'i le lléau ne sévit pas encore en la pratiquant sur certains points des routes de caravanes, aux lieux de campement, aux passages des cours d'eau, bref en tous les lieux 011 les mouches guettent l'arrivée des voyageurs pour se gorger de leur sang (' ). CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la flvation du zinc par le Sterigmatocystis nigra J^. Tgh. Note de M. 31. Javillieis, présentée par M. E. lloux. J"al montré dans une précédente Note(-ji[ue le zinc exerce une inlluence favorable sur la végétation du Sterigmatocystis à des doses extrêmement petites, bien plus petites que ne le pensait lîaulin, puis([ue, dans les condi- tions expérimentales indiquées, :,„„,]„„„„ de zinc dans le liiilicu de culture possède une action favorisante manifeste. J'ai également montré que cette moisissure alleini son maximum de poids avec des doses de zinc allant ^^^ HKMMiuuo '' .,.,i'i,nn et reste au-dessous de ce maximum pour des doses supé- rieures à celle-ci. 11 convient maintenant de se demander si la Mucédinée fixe le zinc, car, bien que le fait soit a priori tiès vraisemblable, la démonstration l'xpéri- (') Mission de la maladie du sommeil. (-) Comptes rendus, l. GXL\ , 1907, p. 1212. C. R., 1908, 1»' Semestre. (T. CXLVI, N» 7.) 4^ 366 ACADÉMIE DES SCIENCES. mentale n'en a jamais été donnée, el, en cas d'affirmative, dans quelle mesure elle le fixe. J'ai syslématiquemcnt recherché et dosé le zinc (par la méthode au zin- cate) dans des mycéliums d'Aspergillus cultivés sur des milieux d'une ri- chesse vaiùable en zinc. Les cultures étaient arrêtées au quatrième jour; les mycéliums étaient soigneusement lavés et pressés à la main. Je consigne dans le Tableau ci-dessous quelques résultats expérimentaux : Poids secs Zii iiiU'oiluit Iiiluiicm Zêi reU-omé Proportion des dans 2j(jcm' du Zn dans de Zii fixée mvcéliums. de milieu. dans le luilion. les mycéliums. pour ion. 4,4o O,0O05 sô-oW o,ooo5 lOO 4,4? 0,00I ITiiW 0,001 (') lOO 4,27 o,oo3 jj^ 0,0022 73,0 4>52 o,oo5 y^J-ô^ 0,0087 74 4,3o 0,008 stIts" 0,0087 46,2 4,82 0,010 ô-jTiTf, 0,0089 89 3,9^ 0,025 -nrrinr o,oo45 18 3,74 o,o5o j^Jjju 0,0006 11,2 L'examen de ces chill'res entraîne les remarques suivantes : i" Le Sterigrnalocyslis fixe tout le zinc de son milieu de culture lorsque la quanlilé du mêlai est égale ou inférieure à i^spour 2Ô0""' de milieu (dilution jy^'j^nr ^^ ^^ delà). 2" Le Sierigmal.ocyslis fixe une pat tic seulement du zinc tie son milieu de culture lorsque la dilution du métal est au-dessous du ., _ „'„ „ ^ ■ Dans un mycélium ayant vécu en présence de lo™» de Zn, je n'ai retrouvé que 3™s,9 de métal, la difTérence, soit 6"'s, I, était aband(uinée dans le milieu oii l'analyse m'a jiermis de la retrouver inté- gralement. 3° La valeur du rapport entre le poids du Zn i\x(: et le poids du Zn fourni à la Mu- cédinée va décroissant rapidement. Les chillVes de la dernière colonne donnent les rapports calculés pour 100. 4° La quantité maxima du zinc que la moisissure puisse fixer, sans être atteinte dans sa vitalité, est voisine de 4™= et un peu inférieure à ce chift're (de 3'"s,7 à 3"'s,9). Le Slerigmalocystis est susceptible de fixer sans dommage une ([nanti lé de Zn égale au plus à 7Y^,7 de son poids. Si l'on groupe les faits analysés dans la précédente iSole el dans celle-ci, on voit que quatre cas se présentent dans l'action exercée par le zinc sur V Aspergillus ; ( ' ) Troiné en réalité : 0,001 2 ; la marge d'erreur expérimentale me permet d'inscriie ici 0,001 . SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 3Û'] Dans le premier, correspondant à des doses extrêmement petites, ne dé- passant pas le nnniVôôô; la Mucédinée acquiert un poids progressivement crois- sant jusqu'à atteindre son poids maximum pour une dose de -nnîTôïïFo- ^^^ doses minuscules sont nécessaires au développement de la plante. Je ne puis d'ailleurs pas dire s'il existe une dose minima au-Klessous de laquelle la plante ne pousserait pas du tout, l'absence absolue du Zn étant pratique- ment et même tbéoriquement irréalisable. De plus, je n'ai, pour l'instant, apprécié l'influence du zinc que d'une façon globale, en déterminant l'augmentation du poids de la Mucédinée sans chercher quelle fonction est particulièrement conditionnée par lui. Le deuxième cas se réalise en présence de doses allant du ,„„„'^^„„ au .,.-^\^„, doses utiles sans doute, puisque la Mucédinée fixe la totalité du zinc qui lui est ofl'ert, supérieures pourtant à la dose strictement nécessaire pour que le mycélium atteigne son poids maximum. Dans le troisième cas, les doses de zinc s'élageant du j-^— 7 au j~^, VAs- pergi/lus végète normalement, mais ne fixe plus qu'une fraction du zinc; c'est un cas intermédiaire, dans lequel il y a un excès de zinc par rapport aux doses utiles, mais où cet excès n'est pas encore toxique. Le quatrième cas commence avec les doses supérieures au tj^, en pré- sence desquelles la Mucédinée faiblit et n'atteint plus son poids normal. Cette étude permet donc de préciser l'extrême petitesse des doses néces- saires, de déterminer les doses utiles, VeaT(''s indifférent et la dose toxique d'un de ces éléments, rares chez les plantes, dont le rôle physiologique est encore incomplètement soupçonné. A ces éléments, M. G, Bertrand réserve avec raison le nom d'éléments catalyticjues par opposition aux éléments fonda- mentaux, dits éléments plastiques. \J' Aspergillus niger se prête bien aux déterminations expérimentales, mais les résultats qu'il fournit, loin d'avoir un caractère particulier, se présentent avec un degré de généralité que j'aurai l'occasion de préciser. PHYSIOLOGIE THÉRAPEUTIQUE. — L'action purgative de la phénolphtaléine et delà disodoquinone phénolphtaléinique. Note de M. C. Fleig, présentée par M. A. Gautier. iNous avons étudié en détail l'action physiologique et thérapeutique delà phénolphtaléine et d'un de ses sels cjue nous avons préparé et désigné sous le nom de disodoquinone pliénolphtaléinique. Cette Note a pour luit de donner 368 ACADÉMIE DES SCIENCES. le résumé des résultats intéressant l'action purgative decesdeu.v substances et le mécanisme de cette action. La ])hénolphtaléine produit, chez l'iicdume, des effets laxatifs et purgatifs très marqués, sans coliques ni action irritante sur les muqueuses digestivcs, et où le caractère liquide des selles est à souligner. Il en est de même avec la disodoquinone phénolplitaléinique, dérivé soluble, qui agit déjà à dose plus faible que la phtaléine, possède à dose égale une action plus intense et est plus remarquable encore. Les limites toxiques sont extrêmement éloignées des limites thérapeu- tiques. Chez les animaux, les mêmes effets sont difficiles à produire et ne s'obtiennent qu'avec des doses beaucoup plus élevées que chez l'homme. D'après Zoltan de Vamossy, la pliénolpiilaléine agirait par suite de sa transforma- lion dans l'intestin en ciiromosel soluble, dont le pouvoir de dillusion extrêmement faible (d'après des expériences in vitro) aurait pour conséquence la production dans la cavité intestinale d'une très forte pression osmniiqiie et l'attraction de grandes masses de liquide. Chez l'animal, le manque d'action purgative s'expliquerait par une absence de transformation de la phtaléine en chromosel. Cette théorie ne nous paraît pas ad- missible, car nous avons vérifié que ce sel, même chez l'homme, ne se forme pas au contact des li(|uides intestinaux. Elle serait plus acceptable si l'on accordait, après vérification, le faible jiouvoir de diffusion à la phtaléine elle-même, partiellement soluble à la faveur du suc intestinal. La théorie de A. Martinet, ramenant l'action purgative de la phtaléine à une action de l'acide oxalique qui proviendrait de l'oxydation du noyau phtalique de la phtaléine dédoublée dans l'intestin est inacceptable : nos recherches ont montré i\\it la phtaléine ne se scinde pas dans le tube digestif en ses composants, phénol et acide phtalique; il n'est d'ailleurs nullement prouvé que l'acide phlalique soit oxydé dans l'organisme en quantité notable {Pribrani), non plus que dans l'intestin. Dans l'étude du mécanisme de l'action purgative de la phtaléine, nous avons recherché d'une part une action sur la musculature intestinale, d'autre part sur les sécrétions. Pour' élucider le premier point, nous nous sommes servi de fragments d'intestin plongés comparativement dans des solutions nutritives appropriées (liqueur d'Hédon et Fleig) et dans les mêmes solutions additionnées de phtaléine ( ') : or la phtaléine a toujours mani- festé dans ces conditions un eft'et inhibiteur sur les mouvements de l'intestin (^). Par la méthode des circidations artificielles dans des anses (') Saturées de phtaléine en poudre ou additionnées de phtaléine en solution dans du sérum sanguin. (-) L'expérience a été faite aussi une fois sur un fragment d'intestin grêle excisé chez l'homme au cours d'une opération. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 3H9 isolées ou par l'oxamen sur l'animal entier, nous avons aussi observé le même résultat né<;(atif, ce qui est bien en ra[iport avec l'absence de coliques précédemment sij^nalée. Pour mettre en évidence une action excito-sécrétoire, nous avons exa- miné, chez le cliicn et le lajiin, l'action des injections inlra-duodénales et intra-veineuses (' ) de phtaléine, après établissement de fistules biliaire, pancréatique et intestinales. Chez le lapin, ces injections n'ont eu aucun effet. Chez le chien, quoique de façon inconstante, nous avons pu observer, à la suite de V injection inlra-veineuse, une faible augmentation des sécrétions biliaire, pancréatique et intestinales. L'injection intra-cluodénale n'a augmenté que rarement la sécrétion intestinale et n'a en aucun eflct sur le pancréas ou le foie. La conclusion applicable à rhonune, chez qui l'action exonérante est bien plus active que chez l'animal, c'est que chez lui la phtaléine doit agir par excitation des sécrétions du JOie, du pancréas et su/tout de l'intestin (^). D'après certaines expériences, l'action intestinale nous paraît être surtout directe, mais partiellement aussi réflexe. Nous avons obtenu une fois chez l'homme l'effet purgatif à la suite de l'injection sous-cutanée. Bien que la ]ililaléiiie soit un lype très net de inirgatif ^xcilo-sécréloire, les mou- vements péristaltiques de l'intestin arrivent cepemiant à être renforcés, mais consécu- tivement à l'action mécanique produite par la grande masse de liquide sécrété : il s'agit là d'une action secondaire, et non causale. La même série de recheixhes répétée avec la disodoquinone phénolphta- léinique nous a montré que le mode d'action de cette substance est le même que celui de la phtaléine. Le mode d'administration habituel sous lequel nous avons utilisé cette dernière substance chez l'homme a été sous foi'me de cachets, mais le pro- duit est plus actif encore si on l'enrobe en capsules glutinisées ou kérati- nisées; nous donnons, dans notre Mémoire complet, l'explication de ce détail. Il est à remarquer que cet agent thérapeutique n'entraîne l'accoutumance que très rarement et dans de très faibles limites; il ne paraît avoir aucune action nocive sur le rein malade. (') Phtaléine en suspension fine dans l'eau, en solution dans du sérum sanguin, en solution alcoolique ou en suspension liydro-alcoolique. (^) M. Brissemoret a rapproclié l'action de la phtaléine de celle de la résorufine et de certaines iinines iiuinonicjues, qui purgeraient par action e.vcito-sécréloire sur l'intestin. 370 ACADÉMIE DES SCIENCES. Un fait importanl, susceptible d'un grand iiil(''rèt pratique, réside dans V action purgative qu'on peut obtenir avec la disodorjuinone phènolphlaltinicpte en injection sous-cutanée. Le résultat ainsi obtenu est nfioins brusque qu'à la suite de Tingeslion stomacale et les selles sont facilement régularisées pen- dant plusieurs jours consécutifs. Nous ne saurions trop insister, en terminant, sur rhypersécrétion intense provoquée par cette substance, qui en fait un véritable agent de diurèse intestinale, provoquant une saignée séreuse, éliminatricc des produits toxiques d'origine tissulaire proprement dite et d'origine gastro-intestinale. PATHOLOGIE. — Sur la fréquence des ulcérations intestinales dans le cours c/e /c/ gri'/jyje. Note de M. Gabriel Autiiacd, présentée par M. Lanne- longue. Dans le cours de ces dernières années, nous avons été conduit à étudier à nouveau quelques symptômes fondamentaux de la grippe et, en particulier, ses manifestations gastro-intestinales qui, en raison de leur moindre vio- lence, ont été un peu négligées par les auteurs. Sans entrer dans la discussion du point de pathogénie que nous avons soulevé il y (3 ans en signalant les analogies et les parentés morbides de la grippe avec la suette, la rubéole, la méningite cérébro-spinale, la stomatite aphteuse et enfin la fièvre aphteuse des animaux, il est important de mettre en évidence les lésions fondamentales de la grippe du côté du tube digestif et de la cavité buccale, pour compléter l'étude anatomo-pathologique de cette alîection, étude si incomplète et si restreinte. Depuis le début de l'épidémie actuelle, nous avons, dans des travaux antérieurs, rappelé la frécjuence des aphtes buccaux, l'existence constante d'un pointillé lingual et d'un liséré gingival caractéristique se montrant vers le quatrième ou cinquième jour pour disparaître vers le quinzième avec desquamation de la cavité buccale. A ces symptômes buccaux se joignent avec une fréquence très grande des désordres intestinaux non moins impor- tants, que les selles noires et fétides coexistantes p(M'mettenl de soupçonner, mais cju'il est possible de mieux caractériser par une analyse plus détaillée et des signes plus précis, auxcjuels nous consacrons cette Note. Dès le rash éruptif qui, à un degré quelconque, ne manque jamais le troisième jour, mèuie dans les cas les plus bénins, et se caractérise tout au moins par de la congestion très apparente de la face et des oreilles, il est de SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. Sjï règle d'observer, du coté de l'abdomen, (|uelques désordres légers : de la constipation, quelquefois de la diarrbi'c, mais toujours un peu de méléo- risme. Iiidolore dans blendes cas, et accompagné simplement dun peu de sensibilité dilTuse de l'rtbdomen, cemétéorisme s'accompagne au contraire quelquefois, vers le cinquième jour, de douleurs vives pouvant simuler des crises liépatiques ou népliréli(jues, ou des crises appendiculaires ; cependant on est oblige'' de noter l'absence de désordres fonc- tionnels du coté du rein ou du foie et le défaut de gonflement de ces organes ou de l'appendice. Tin examinant le malade avec altention, on l'emai'que que l'exploration digitale de la paroi abdominale lévèle un point particulièreinent douloureux ù la pression, soit du côté de l'estomac, soit du côté du gros intestin, ou plus rarement de l'intestin grêle. (le point douloureux à la pression est très limité et présente un maximum très net. Si l'on suit l'évolution ultérieure de cet accident, on constate la disparition rapide de la douleur spontanée qui est assez courte et rem|)laiée par une gêne contusive ; mais il \ a persistance de la douleur provo(|uée par la pression et il devient possible, au bout de I ou 2 jours, de délimiter soit à la palpalion. soit à la percussion, une zone de submalité et d'empâtement léger. Cette remarque, facile à faire quand on explore ou qu'on percute la ré- gion avec quelque délicatesse, éveille évidemirient l'idée d'ulcération gastro- intestinale. Les symptômes généraux confirment, d'adleurs, souvent l'exploration physique, car la douleur spontanée offre les caractères de la douleur en broche et les selles ou les vomissements sont parfois sanguinolents. Ces ac- cidents sont, en général, peu durables, et daus la quinzaine, pour la plupart des cas, les symptômes physiques et fonctionnels régressent. Toutefois, il persiste environ pendant 2 mois uti léger trouble gastro-inlestiual avec zone sensible et légèrement empâtée. Dans quelques cas, cependant, il se forme un véritable ulcus avec empâtement très sensible et que nous avons vu confondre avec une production néoplasique par des praticiens éminents. L'évolution ultérieure des accidents montre toutefois qu'il n'en est rien, car les phénomènes régressent et les symptômes s'effacent. Toutefois ce fait établit que la grippe peut être invoquée comme un des facteurs pathogé- ntques de l'ulcère rond et peut-être de l'appendicite. Dans la plupart des cas, l'évolution est plus bénigne et rappelle évidemment celle de l'exulcération stomacale et intestinale dont l'anatomie pathologique est bien décrite, soit comme ulcération tuberculeuse aiguë de l'intestin (Marfan), soit comme ulcération pneumococcique (Dieidafov ). 37^ ACADÉMIE DES SCIENCES. Comme fréquence, cette complication de la grippe est loin d'être rare. Nous avons pu, en la cherchant, la constater n'-cemment dans 3o pour loo des cas de grippe chez la femme, dans lo pour loo des cas chez l'homme. Il s'agit donc bien là d'une manifestation intimement liée à la grippe, qui, chose curieuse et qui rappelle des analogies morbides déjà citées, a une pré- dominance marquée pour le sexe féminin. Il élait inléressanl de signaler ce fait qui, mis en parallèle avec la fréquence des aphtes buccaux, confirme cette donnée que la grippe est avant tout une affection gastro-intestinale. PlIYSiQlE DU (îLOBE. — Contribution à l'étude du rayonnement calorifique du SoleU. Note (') de MM. G. Mii.i.ociiait et C. Fi'ry, présentée par M. Lippmann. Il nous a semblé intéressant de relier les mesures que nous avons effectuées ces deux dernières années à l'aide d'un nouveau pyrhéliomètre, aux mesures faites ordinairement au moyen des actinomètres. Ces derniers appareils sont susceptibles de donner la fjuantité totiile de chaleur versée par le Soleil, ce qui coiiareils de production et de mesure du courant électrique compensateur. En somme, un actinomètre thermo-électrique est analogue à une balance (') Présentée dans la séance du lO février 1908. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. SyS dont les deux bras seraient inégaux. Le moyen le plus simple de faire une mesure exacte dans ces conditions est d'avoir recours à une méthode de double pesée. On fera donc agir, sur une des deux soudures, disposée à cet effet, le courant électrique, ce qui permettra de tracer la courbe d'étalonnage de l'instrument, relié à un millivoltmètre de sensibilité convenable, et, au moment de l'observation, lorsque la même soudure sera exposée au rayon- nement solaire, une simple lecture sur le cadran du millivoltmètre indiquera l'énergie électrique et, par conséquent, le nombre de calories qui mesurent le rayonnement solaire. Toutes les conditions étant les mêmes, cette méthode de substitution ne soulève aucune objection. La description sommaire de rinslrumenl fera encore mieux comprendre son fonctionnement. Au centre d'une sphère métallique i^fig- i), nickelée extérieurement et noircie à rintérieui', est supporté pai' deux tiges, l'une de laiton L et l'autre de constantan K, Fig. I. D un petit cylindre métallique C, que nous déiioninierons, pour simplifier, récepteur. Ce récepteur constitue la soudure chaude du couple, la soudure froide étant le point d'attache de la tige de constantan sur la boule extérieure; quant à la tige de laiton, elle est isolée de la sphère. Un tube t permet de faire pénétrer le faisceau solaire dans l'appareil; ce tube sup- porte un écran de liège recouvert de papier d'étain D, dans le but d'éviter l'échaufTe- nient direct delà sphère par le rayonnement solaire. Enfin, un écran dépoli V permet de s'assurer, par le centrage de l'ombre projetée par le récepteur, si l'orientation est convenable. C. R., 190S, I- Semestre. (T. CXLVI, N» 7.) 49 374 ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans rinlérieur du récepleui- est iiilroduile une sorte de petite bobine en cuivre rouge, dont la face tournée vers l'extérieur est concave et soigneusement noircie. Le fil de manganine qui la recouvre peut recevoir le courant d'étalonnage par les bornes b et b' , et il est alors facile de graduer, en calories, l'appareil relié par B et B' à son millivoltmètre. La figure 2 est une vue extérieure de l'appareil qui n'a que lo'^™ de diamètre. Fie. 2. Pour se servir de ractinomètre, on le pointe dans la direction du Soleil, et on le maintient en direction aussi exactement que possible, puis l'obser- vateur lit la déviation marquée et note le temps au moment où la lecture est faite. Une courbe est ensuite tracée, en prenant pour abscisses les temps et pour ordonnées les déviations galvanométriques. La comparaison d'une courbe actinométrique avec la courbe correspon- dante obtenue au moyen du télescope pyrliéliomélrique montre que Tacti- nomèlre présente une certaine inertie due à la masse de sa soudure, qui est plus de mille fois supérieure à celle de la soudure du pyrhéliomètre. Le retard est de 23 ininutes. Ce retard se retrouve dans tous les actiuomètrcs dont le récepteur a une masse non négligeable, il fausse l'élude de l'absorption atmospliérique et nécessite une correction aux mesures faites avec ces instruments. A la courbe corrigée s'applique aussi, dans les mêmes conditions que pour le télescope pyrbéliométrique, la loi de Bouguer. L'actinomètre a été étalonné avant et après l'ascension; les valeurs trou- vées montrent que les déviations du galvanomètre sont très sensiblement proportionnelles aux watts pour les petits échaulfeinents produits. Les essais ont montré que les pertes par convection ne changent pas sensiblement avec l'orientation de l'actinomètre. SÉANCE UU 17 FÉVRIER 1908. 3'j5 La déviation la plus forte, produite par le rayonnement solaire, a été obtenue le 21 août, à i2''4™. au sommet du mont Blanc; elle est de o, 36 mil- livolt et correspond à o, iti watt ou 2'"', i(). Corrigée de l'absorption atmo- sphérique (10 pour 100) elle conduit à o, r()(j watt, ou 2'^"', 38 pour la valeur de la constante solaire, L'actinomètre a été également pointé sur un four éleclri(pie cliaufle à diverses températures; cette comparaison, devant servir de contrôle à l'éta- lonnage électrirpie, peut aussi conduire à une évaluation de la température ell'ective moyenne du Soleil. Il suflit, en ellin, d'appliquer, aux résultats des mesures sur le four et sur le Soleil, la loi de Stefan et de tenir compte de la surface apparente des sources rayonnantes. Les constantes déterminées sur trois mesures conduisent aux n'^sultats suivants : Four à i663 absolus Soleil 5696 absolus Four à 1633 » Soleil .j6c).ï » I^'our à 1280 » Soleil r)5()~ » Cette évaluation n'a pas la précision de celles faites avec le télescope pyrhéliométrique, à cause de la petitesse de l'effet produit par le four et du peu de précision de la mesure qu'on peut faire de la surface apparente de ce four; elle contrôle cependant, d'une manière heureuse, l'étalonnage électrique de l'actinomètre. GÉOGRAPHIE PHVSiQUii:. — De /a prédominance de l'érosion de la Sarine sur sa rive droite. Note de MM. Je.4\ Brc.vhes et Cesare Calci.4ti. L'un de nous a précédemineiit essayé, avec sou iVèi'S Bernard Ijiunlies, de reprendre sous une forme nouvelle la discussion de la loi «le Baer et de la déviation des rivières vers la droite {-innales de Gcograpkie, i5 janvier i9o4).Il a voulu apporter au débat des observations d'un autre genre et il a chargé un de ses élèves, Cesare Galciali, d'étudier minutieusemenl comment se produit el se répartit, sur les deux rives d'un lit actuel, le travail réel de l'érosion d'un cours d'eau. Les cinq groupes d'observations suivants sont appuyés et confirmés par un levé topographique à 1:10000 de trois boucles typi(|ues des méandres encaissés de la Sarine en amont de Fribourg. levé original fait à la règle à éclimètre par G. Calciati (qui a été formé aux méthodes et à la pratique topographiques par M. Paul Girardin) : 1° Les isthmes correspondant à chaque boucle de la Sarine tendent à s'amincir de plus en plus, car de part et d'autre l'érosion tend à couper ces pédoncules; et cela, parce que l'attaque maximum se produit des deux côtés sur la même rive, la rive droite. Cette localisation concentrée de l'attaque 3']6 ACADÉMIE DES SCIENCES. maximum explique même que les boucles prennent leur plus grand dévelop- pement vers la gauche; l'eau qui s'acharne conlrc la paroi droite est d'autant plus violemment renvoyée qu'elle attaque plus fortement ; elle s'éloigne donc, circulant plus librement et tranquillement, et dessinant vers la gauche une courbe harmonieuse entre rives qui la serrent moins (souvent les grèves alternent sur les deux bords); et c'est même en fin de compte cette courbe développée vers la gauche qui permet à la rivière de venir reprendre son principal travail d'attaque sur un nouveau chantier de la rive droite. Ainsi l'extension des grandes boucles d'un cours d'eau vers la gauche doit être considérée, dans, la réalité topographique et contrairement à la première apparence, comme l'un des signes de l'érosion prédominante sur la rive droite. 2" Les parois à pic et souvent surplombantes sont moins fréquentes à gauche qu'à droite. A la boucle I (la plus méridionale^, le cours d'eau a même abandonné, sans aucune raison accidentelle, son ancienne rive gauche pour revenir s'acharner contre la rive droite. Les éboulements se produisent plus nombreux sur la rive droite, et il arrive le plus souvent qu'ils sont tout de suite balayés et emportés (par exemple à la Madeleine, en aval de Fribourg): tandis que les masses éboulées de la rive gauche (au pont de Grandfly par exemple) sont respectées par la rivière et la repoussent au lieu de disparaître. 3" Une forme curieuse d'hémicycle taillé dans la molasse, forme d'érosion petite mais très régulière, se reproduit souvent sur la rive droite à l'aval du lobe développé de chaque méandre (boucles II et III). 4° Les grèves sont plus développées et plus nombreuses sur la rive gauche ; même dans les courbes des portions concaves de la rive gauche, il arrive souvent que la rive concave est bordée de grèves et que le chenal se porte vers la droite (boucles II et III). 5° Enfin, si l'on considère l'ensemble de la topographie qui environne le canyon proprement dit, on constate que les pentes sont plus raides sur le versant droit que sur le versant gauche : le lit actuel de la Sarine est, dans l'ensemble, beaucoup plus rapproché de la courbe de 700™ sur sa droite que sur sa gauche. Cela se passe comme si la Sarine, même au fond de son lit encaissé d'environ 80'°, malgré les hautes parois de roche qui la maîtrisent et la limitent, et en dépit des sinuosités de ses méandres, tendait à diriger toujours et de plus en plus son principal elTort d'attaque et de direction du côté de son versant le plus élevé, le versant droit. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1908. 377 COMITE SECRET. La Section d'Astronomie, par l'organe de son doyen, M. Wolf, présente la liste suivante de candidats à la place devenue vacante par le décès de M. Lœwy : En première ligne M. B. Baillaud. ( MM. Andoyer. En seconde ligne, par ordre alphabétique. . . .( 3Iaurice Hamy. ( Pierre Puiseux. Les titres des candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures trois quarts. A. L. 3 g ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUYRAGES REÇUS DA«S LA SÉANCE W «7 FÉVRIER .QoS- ne la forme ^es Cùffres usuel, par Gkohobs Dc,més«... G.-enoble, Allier frères, ,907 ', f .„ ;,i Qo /Pré^Piité oar M. Emile Picard. ) , 1 fasc. in-b . (rieseme iJdi , ^^ !„ rrlminalilé el application de /a pe/«e capitale, par A. Lacassagne, a\ec 4 A.Maloine, .goS; ' vol. in-... (Présente par M. Laveran ;,„ g. Bulletin de la Société de Pathologie esotic,ue-i. 1, n 1, séance du 2 j Paris, Masson et C.^ . fasc. in-8». ^^.^'^^^^]J^;^^^^^^^^^^ au Z.jan.ier .908, Asse..Mée généra^ ^^ ^ZZll^^^^-^'^^^^ -'» ^" ^-'-''^ «T^'- riY7;:ref.:.^^^^^^ - O^nZ.- Pan. -.1 Dupont, ,908; . fasc. '""tote sur r application du remblayage Hydraulique au. niines de fer du bassin de Briey, par M. Hb.rv Jolv. Nancy P. Pierron, '907 ; ' f-" -f ' . ^^^^ Le terrain hoaiiter existe-t-il dans la région sud de Lon^^^y, p Nancy, A. Buvigner, V. Berger, successeur, 'f^ ; • «se. ir.-6^ Bulletin de la Société mathématique de France, l. XXXVl, ' t ii:!;», la radioactivité, les radiations, Tionisati^, journ^de P^JP^^-J^^ . • • „,nlp- t V n° 1 ianvier 1Q08. Pans, Masson et G-, i tasc. in 4 l,„j.s n" ., , .«. .3, 40, M. 54. 55, 63. b4, (.,, 66, 69, 79, «>, «». ■«». ■ ' • " • j ,75. 20 feuilles i»-pIano. ,, ,^U„l,r^nhcfie Uhrve'illeichungen am Llati.e Lotab.eichungen gegen '^^:;^^' f^^^^^Z^'Erdmessung^ Astro- Simplon, mit ^.'ei ^arten und zw.. TaW /^^^^^^^^ sactions, t. XXVIl.) 2 fasc. in-S". On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS Quai des Grands-Augustins, n« 55 ' Prix de l abonnement ■ "" '■ ^° ^'- - Départements : 40 fr. - Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, xne zon chez Messieurs : • . Ferra n frères, j Chaix. • • ) Jourdan, 'Rufr. • . Courtin-Hecquet. ( Germain et Grassin f Siraudeau. • Jérôme. .. Marion. iFerel. Laurens. Muller (G.) *' Renaud. 1 Derrien. I F. Robert, i Le Borgne. ' Uzel frères. • Jouan. • DardeletBouvie urg {"^"y- ( Marguerie. chez Messieurs : Lorient j ^S'imal- 'M— Texier. , Cumia et Masson. 1 Georg. ' Phily. Maloine. Vitte. Marseille Ruât. Valat. Coulet et fils. ■'^foulins Martial Place. Buvignier. l^ancy | Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert. Lyon. Montpellier. On souscrit à l'étranger. <éry. 'nt-Ferr. ( Del; I Bou Delaunay. y- l Groffier. • Ratel. (Rey. I Lauverjat. ( Degez. le j Drevet. j Gratier et Ci'. ^e"e Foucher. Nantes . Nice Dugas. Veloppé. ÎBarma. Appy. '^'■'"«^ Debroas-Duplan. Orléans Loddé. Poitiers iBIanchier. ( Lévrier. ''^""^ • PliKon et Hommais. Rochefort Girard (M»"). Rouen i Langlois. ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. Toulon ) Figard. Allé. Bucarest . Toulouse . I Gimet. ' Privât. \ Bourdignon. ( Dombre. j Tallandier. (Giard. iBoisselier. Péricat. Bousrez. Giard. Lemaltre. Valenciennes chez Messieurs Amsterdam ( Feikema Caarel - ( sen et C*. "Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. iAsher et C*'. Friedlaader étais. Kuhl. jyiayerel MuHer. '^«'■'»« Francke. Bologne Zanichelli. (Lamertin. Mayolez et Audiarte, Lebègue et C^'. Sotchek et C". Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell .t C». Christiania Cammermeyer. C onstantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. C'anrf Hoste. Gènes Beuf. I Eggimann. Genève i Georg. ( Burckhardt. ^''"<^y« Belinfante frères Payot et O'. Lausanne Rougg Sack. Barth. Brockhaus. Leipzig /Lorentz. ' Twietmeyer. Voss. \ Desoer. ' Gnusé. Londres Luxembourg . Chez Messieurs : /Dulau. •• ■ ' Hachet achette et C' f Nutt. V. Buck. iRuiz et C*. Romo. Dossat. F. Fé. Milan i ^""^ca frères. I Hœpli. ^"'''ou Tastevin. Naples j Marghieri di Gius. ( Pellerano. Dyrgea et Pfeiffei. Netv-rork [ Stechert. Leincke et Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'V Palerme Reber. '"'"'''' Magalhaes et Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Rome I Bocca frères. \ Loescher et C'*. Rotterdam Kramcrs et fils. Stockholm Nordlska Bogh.ndd Zinserling. S'-Pétersbourg . Wolff. Liège . BLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES Bocca frères. Brero. Rinck. \ Roseaberg et Sellier. Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. Frick Gerold et C'. Ziirich Rascher. Turin . Viennes . Tomes 1" à 31 -, 3 Août ,^8.""" TT""^^^ L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Toraes 32 à 61. - /.- °^I:'A^^„l ^'. Décembre i85o.) Volu Tomes 62 à 91. — (."Janvier ,85. ^^{^^^^^ii^^Ç^l^ù-'''- '"' ' 25 fr. •PLÉMENT AUX COMPTES REND^^ DES ÉANC^s "^ Décembre .8^5.) Volume in-,»; .,o^o. Pri.-; :::: :::::::: Il II'. Mémoire surquelques points'Te'irpr ""ï ""^"^^^ «E L'ACADÉMIE DES SCIENCES: tlXl VmT..^ "f "'^«= ^"^^^^^'^^^'^^^^^^^^^ - "émoiresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent S asses, par M. Claddk Bsrnakd. Volume in-4«, aVec Sa planches r 856 ^ -NE. - Sur les propriétés de l'amidon pur ■"■,"'; ' ',„! M. Yves Delage. - Solutions isoto.uque. et solutions isosmoliques Sifi AI \ Lavep.an fait hommage du premier ■ 'fascicule du .< Bulletin de la Société de Patliol..i;ie erotique >• 321 PRÉSENTÂT »0X Liste de deux candidats souuiise ^ ^^ 'e ^';- nistre de l'Instruction publique, pour la chaire de Chimie minérale vacante au Collège vie France par suite de la demis sion de M.//. Le Chateher : . M. t. ^^^ Matignon, 2° M- Job. .. .■■■•■,■■;;,' il Liste de deux candidats présentée M. le Ministre de rinstruclion publique pour la chaire de Biologie générale du Collège ,1e France : 1° M. Gler,^'^^ Moussu. M B Baileaud prie l'Açademie de e compter au nombre des candidats a la place vacante, dans la Section d Astrono- mie, par suite du décès de M, Lœ»'y.... 322 3a3 COUllESI»OÎ\!)AX< '- M. le SECRÉTAtRE PERPK.TCEL signale divers Ouvrages de M. Georges Dumesnd et de M . A. Lacassagne ■ •:■;•■.■•' M M AMAN.. -Sur la visibilité de I an- neau de Saturne du coté non éclaire pai le Soleil et sur sa réapparition en jan- vier 190S ■ ■ M. Cl. Rozet. - Sur la les ombres volantes et la un théorème de la 323 M 1 Ti.oLEET. - Sur la présence supposée ranls microscopiques dans un fond échantillon de terre dans un Contri- relation entre scintillation.. M F.. GoLRSAT. — Sur théorie des équations intégrales.. _ Sur l'électrolyse des dis M E. DouMER. — ï5ur 1 e ■ solutions d'acide chlorhydrique PJ>r-y M"- Gled.tsch. - Sur le lithium dan= hs minerais radioactils • • Isidore B.ay. - Sur un nouveau pio- cédé de dosage du soufre dans les ma- tières organiques ■•••; •••■ H. Baubigky. - Sur la séparation 320 329 de diam marin et végétale., MM L. Gextii. et Fre-ïdenberg ■ bulion à l'étude des roches alcalines du Centre africain ' ' ' ' MM. M.ARCKL DUB.vRDet Paul Dop. - >.ou- velles observations sur l'analom.e et es Malpighiacées de Mada- 353 M _ Sur la tormation de la chez les larves urodéles des — Mécanisme (les varia- dévia- M du- chlorure et de l'iodure d'argent. ....... • •^^ Méthode d'analyse jélales Michel — Sur M. .T.- M. Albahary complète des matières vé MM. G, Malfitaso et L l'hydrolyse du perchlorure de fer. blTet de la valence des ions négatifs •■• M H. DUVAL. - Sur le déplacement réci- proque des groupements hydrocarbones dans la réaction de Friedel et Crafts.. . . . M. Letellier. - Sur les propriétés réduc- trices des composés organometalliques. M. James Lavaux. - Production simul- tanée des diméthylanthracenes '••; « ,^- / dans l'action de CH^CP, de CH Cl ou de C^H'Br' sur le toluène en prcsence ^^_ de AlCP • ■■;. ■* et G. Lalol'e. — Sui 335 336 338 34. 343 MM. EUG. CllAR.VBOT ,,„„,,. l'essence de Tetranlhera polyantha var. citrata^ees 349 affinités des gasear M. Loris Rori,E nntoinrde Tumciers M. H. ROBINSON. ' tions de la taille et de quelques lions pathologiques expliquées par les insertions véritables- du grand surtout ligamenteux antérieur • • • • ■ M. \ngelGallardo.- Sur 1 épreuve sta- tistique de la loi de Mendel. . . . . . . • M E. BonB.u-o, - Sur la rcproduc lou l,,s variations du développement dans la aiosshia palpalis Desv ,••".•■ M M.lAV.LUKR. -Surlafixatiouchizine " par le SUrigniatocystU nigra V. Igh... M r FiEiG - L'action purgative de la ,,l,cnolphtalcine et de la disodoquinone M'^G:;'^ErAr::^:-s--ià-^^équ;n;; des ulcérations intestinales dans le cours MM G. MiLLOCHAu'et'a'FÉRV.'- Contri- ■ bution à l'étude du rayonnement calori- fique du Soleil ^■.■■;!ti' — MM. .lEAN BR.NHES et CESARE Calcati. De la prédominance de l'eros.on de la Sari ne sur ! droite 355 357 359 36 1 362 365 36'; 370 372 ,375 COMITÉ SECRET ,, I .^ MM. indovcr. Maurice llamy, Pierre „^^ nte par le '■ " décès de M. Lœ.vy : .« M. B. Baitlaud, I Pui^eux........-.------- _ ,. Bulletin BisLioGRAPHigUE " Liste de candidats à la place vacante par -^77 PARIS. _ IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLAHS, Ouai des Grands-Auguslins, oo. Le Gér.inl : Gauthier- Villars. 1908 PRE3IIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOiVIADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. r03IE CXLVI. N°8 (24 Février 1908). ^ PARIS, GAUTHIER- VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCI K.NCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1908 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS *^^"*^ ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES .3 JUIN l86. ET M MAI ,870 >900* ./. /Mca./.m.. - -Trult. MlLires ou Notes Les Notices ou Discours prono de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie^ Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /,8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparunAssociéétrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus ^\n. de 5 o pages par année Toute Note manuscrite d'un Membre de 1 Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis a la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandes par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiques par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages pai- numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:^ pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de 1 Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préiudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Il que i /^v-a"-"-""^ ' " Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. | Article 2. - Impression des travaux des Savant étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Acr demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d un n sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sor tenus de les réduire au nombre de pages requis. 1 Membre qui fait la présentation est toujours nomm- mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet exlr: autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo pour les articles ordinaires de la correspondance d cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rei à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta le jeudi à ,0 heures du matin ; faute d'être rem' temps, le titre seul du Mémoire est insère dan Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. - Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plancl ' "' Dirié cas exceptionnel où des figures sera autorisées, l'espace occupé par ces figures comp pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais de. teurs- il n'y a d'exception que pour les Rappo îesInstrucLs demandés par le Gouvernement Article 5. Tous les six mois, la Commission admimstr fait un Rapport sur la situation des Comptes re après l'impression de chaque volume. ^Les Secrétaires sont chargés de l'exécution di sent Règlement. ~ MM 1»= «îflcréUires perpétuels sont pries ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 2i FÉVRIER 1908. PRÉSIDENCE DE M. 11. BECQUEREL. MÉMOIUES ET COMMUi\ICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. e Seobétaii.,.: i.ekpÉtltel amiu.ice à l'Académie que le ïunie CXLIV ( jauviei-jum ..,07 ) des Comptes rendus csl en dislribution au Secrétariat.. MA. C.v...Mi.:TrE fait hommage à l'Académie du troisième Volume de sou Ouvrage u.l.tulé : liecherches sur lepurano, hiolo^ic/ue .1 c/unuane des rnur debout effectuées à l'Inslâul Pasteur de Ulle et a la station expérimentale de la Madeleine, qu il a publi,'. eu collal.oralion avec MM. I-. Rol.nts V i50UIJ,ANGEH, F. CONST.VNT Cl L. Ma.SSOL. ' NOMIIVATIOJVS. L'Académie procède, par la voie du scruliu, à l'élecliou d'uu Meu.bre de la Section d Astronomie, en remplacement de M. Lmvy, décédé. Au premier tour de scruliu, le nombre des votants étant 54, M. B. Baillaud obtient 43 suffrages M. Pierre Piiiseux M. Maurice Hamy » 2 » U K., ,t,oS, I" Scineatre. (T. CXLVI, N- 8.) 5o .,^ ACADÉMIE DES SCIENCES. "'ttlkcû., se. soumise (, l'app™,,»,,,,,, d. M. le IVésid.nt de la Unn,- bliquc. COURESPOIVDANCE. M le S.cHÉr..«E PKHPÉr^K. signale, parmi les pièces i.aprnnées de la Correspondance, les Ouvrages suivanls : ,o ^.,.. sur la rie . les U-a.an.r ,e Marcel UerUruuL par W. K.... et 20 Ékclrométallargie, voie humide el mie sunc. niiques, par M. Ad. Minet. (Deuxième ediUon.) passage du i4 nuvend>re ujoj. NoIl cIl m. ivo« par M. Wolf. La Royal As.onomical Society a publié, dans les Mon.dy Notées /A XVTTT n» -y) les séries complètes de mes mesures. (Vol. LXVIIi, u -), ''\\ '^ . rObservatoire donnent : pour Les moyennes qm furent telegraph ces a j , I • .^1 Q" ^■^ nour le diamètre veiticai y ,^iu, i<- f, le diamètre horizontal 8 ,7^, poui R ^„ ^^^ ^^^ - c::::y:::::s,t:::rr;r'dfL™. d... s„„ iirment entièrement le deplacenen au « , ^^^ .• ,, q,, „eul voir, en ,„,„,„, ao ,a p,a,.a. P;;;;^-; ;/ r;,^ ' r: Uo'LoUales pnses :;; ::i:^::::r::.::^:63; r;3; .. ., «••.«. ..es ..,,..= ve-u^es, de .."à .a-So.., 9-,«5 f; '';;,;;;; ;.;:r;il7teU ,epv«en.er ndèle,,«,u les SÉANCE DU 24 FÉVRIER 190S. 38l pas fixé leur iiiicroinètre sur dos angles déleiminés : lieu 10 Disianco ri)rrespondanle Rappoil dti i) Paris ciurc m/Tidicn, ( 1 \ iiovcmhre 190^ ). les (lianièlros. 0 60 h m 1) 0,124 5o » 0,372 40 » 0,620 3o » o,S68 9.Q 32.55 [ , 1 16 10 23.35 o,S68 0 0. i5 0,620 10 0.55 0,372 30 1.35 0, 124 3o » 0,372 40 » 0,620 5o » 0,868 60 » 1 . 1 1 6 Valeur dcfluile pour le pa. ^sagc (lu 1 '1 novemi ire 19117. \ Ci licalo. II. >rizo4 8,93 9.37 8,82 9,38 8,71 g-lg 8,C)o 9 , 60 Le Tableau a été construit de Go° de chaque côté du méridien, de façon à pouvoir être utilisé pour tous les passages de noveinl)re. Pour ceux ayant lieu au mois de mai, la déformation est de 20° à l'ouest du méridien; celte Table devait donc être retournée. Pour les dernières mesures, on remanpie que le diamètre horizontal aurait été le plus grand. Le grand axe de la planète coïnciderait avec l'axe de rotation du Soleil. La différence entre les deux diamètres doit être plus forte que ne l'indiqueraient les moyennes générales, le déplacement du grand axe affaiblit cette différence : c'est pourquoi, pour établir mes rap- ports, j'ai pris la valeur i" au lieu de o",73. Notons que celte déformation fut également visuellement observée par moi avant de connaître le résultai des mesures. M. Amann confirme encore entièrement sa position (^Comptes rendus, t. CXLV, p. i32i). Quant à la valeur de l'aplatissement qu'il en déduit, t-~ — > cette faible quantité eut été bien difficilement observable. Le diamètre moyen 9", 10 semble pouvoir être adopte; le résultat des mesures publiées à ce jour donne 8",()8, mais la condition, fils noirs sur disque noir, porte à un diamètre trop faible. Je crois cjue l'erreur ainsi pro- duite est égale à la somme des deu\ demi-diamètres des fils, ce dont j'ai tenu compte en prenant mes mesures et (pii peut expliquer celte différence deo",32. 382 ACADEMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observalions lin Soleil faites à l'Obseivaluirc de Lyon, pendant le qtialrième trimestre de 190^. Note de M. J. (irii.i.AiniE, présentée par M. Maseart. Les principaux faits qui résultent des '^'j jours doliservations de ce tri- mestre se résument ainsi : lâches. — Malgré un nombre de grnu|)es moindre que le précédent, la surface tachée a augmenté; on a en eftel ^7 groupes au lieu de 56, et 656i millionièmes au lieu de 6oi3. On a noté 27 groupes au lieu de 3i dans riiémisphére austral, et 20 au lieu de 25 dans Tautre liémisphère. <^)uant à leur surface, elle a diminué de y- au Sud et aug- menté d'environ J au Nord. tin beau groupe a été visible à l'œil nu : Novembre. i5,o à +12 de latitude Vers la fin du mois de novemljre, il n'y avait que de raies et très petites taches, mais le Soleil ne s'en est montré dépouivu aucun jour. Régions d'activité. — Le mauvais temps a fait manquer l'observation de quelques groupes de facules, et la surface totale des 78 qui ont été enregistrés est de 97,6 mil- lièmes (contre 99 groupes et 108, 3 millièmes, |irécédemment). Dans leur répartition de part et d'autre de l'équateur, on compte .46 groupes au lieu de 59 au Sud et 32 au lieu de 4o au Noril. Tableau I. — Taches. Dates NuDiljre Hass. Latitudes moyennes Surrace^ cxtr(>mos (l'ol>ser- au uicr. - — -^. — ^ — .- moyennes (l'ohserv. valions, cenirai. S. :N . réduites. Octobre ■9' >-■ — 2 5-3 8 1 , 1 28- 4 6 !>' — 9 25- 5 8 I 1,4 2,8 — 18 —22 1- 5 5 6,5 — 13 I- 5 > 6,8 2- 1 2 G 8,6 — G 1 0- 1 7 ') 12,3 — 'l'K 10-17 1 ' 5 iô,o -5,1 — ■>'2 1 0 - 1 7 j i-.,3 '2 1 I !),<■' 1 \--r> i ".1,7 ■u Dates Nombre Pass Latitudes moyennes SurTaces exlrèmes d'obscr- au mér. - ■ «.^ -^ - «^ — - moyennes U'observ valions, central. S. N. rcJuîles. Octobre (suite •) 46 14-22 4 21,1 -H 8 726 19 54 6 4i 10 22-3 I 3i- 4 I 5 3 27,7 28,2 3o,5 17 — 18 -t- 6 9 97 102 i-'j - ->5M -+- 8" ,G 56 5 19 321 Novembre — "j 0(1. 29 177 ■K- 7 2- 7 3 2.0 — 12 ^" 8 47 i3 20 417 2- 7 î- 7 3 8,6 9,' 'JO — 16 75 5 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 19118. 383 TAitLKAU I (i-ulte.) — Taches. Dates Nombre l*ass. 1. ail tuiles niuyeiinus Surfaces flitrèujes d'ubser- au môr, ■■* — -"■ — "^ ~- moyennes (rob'. rrduiies. Novciiiljro ( suile.) 4 I 9.3 — lo 4-i5 C. 9.5 — 13 7-1 ■) j 9,6 /■ 1 I I ,0 2 |3 I i4,7 i3-i9 4 i5,o I3-.9 4 16,7 i3-i5 3 i6,8 •!) I •7,8 '9 I 20,1 — 10 '9 1 •42,8 ■^9 1 •a5,i — 2 ■jS ' '■6,7 — 3 loi + IO lia + 12 ) + 12 i3l7 + i4 33 + 8 ■9 + i3 3o 8 + 8 - l>aie? Nombre l'ass. I.aiiiudes uioyenncs SurTaccs esiréiiics d'obser- au Uicr. — - - — .— moyciinci iluli^erv. valions. CL-rilnil, S, N. rcduilcs. Dcieniljie — (j 00. 4 1 (;,3 + 12 '2 3o- 1 1 ') G, G — 13 172 7-1 ' 3 7,2 — 18 40 i~ 7 2 8,0 — 7 4 1 0- I 11 4 1 0 , G — 8 2J 10 1 10,8 + 19 2 7-17 7 11,5 + i3 i3il 7-18 8 12,2 + 10 5Gi IO-l(i 5 i3,3 -1- 9 -.8 1 ',-2(1 () iG,f — iG fioo iS-.o 3 18, G — 19 iG iC-'.o ) 21, G — "> 4'.i |,|-.0 ■i ■2.') , I — 7 1 J l' J- — 1 i",G +12°, G Octobie . . . Novcmbie Dcceinbre. Totaux . , Tableau II. — DislribuLion des laclies en latitude. Suil. 10", 0". SouitlIO i 12 10 9 8 ■>-7 Totaux mcnsucU. '7 i3 Surfaces lolali's rcduilcs;. 2G J2 i8-.i 2o5â G5Gi Tableau 111. — Distribution des facules en latitude. buJ. .Nord. Totaux oionsuel». Surfaces totales réduites. ISOT. 90'. 40 30". 20-. 10". 0". Somme. Somme. 0". 10". 20 30" . iO" 90-. Oclohre . . . ). 1 4 7 j 17 12 9 3 y » J) 29 34, i Novembre H U 3 8 4 |5 12 3 2 » .) 27 37,0 Décembre. . » » 3 6 'J 14 8 1 5 2 0 » 22 26,1 Totaux.. U 1 lo 21 i4 46 I2 17 1 1 4 )) » 7'ÏÏ 97.6 ASTRONO.MIE. — liecherdies sur la dispersion de la lumière dans l'espace céleste. Note de M. Ciiari.es NoiiDMAX.v, présentée par M. H. Poiiicaré. La mélhode employée pour ces recherches consiste, comme je l'ai exposé ( voirco Voiiimc, p. 2(i(')--i()8 ), à produire, à l'aide d'un dispositif approprié, 384 ACADÉMIE DES SCIENCES. une série crimai;'es monochromati([ues cruiic étoile varialjle à courle période et à déterminer pliotométriquement leurs courbes de lumière respeclives, de manière à mettre en évidence, s'il y a lieu, tout décalage relatif de ces courbes. .l'ai utilisé l'appareil construit sur ce principe au cours d'une série d'expériences poursuivies à l'Observatoire de Paris, en Suisse et enfin lors d'une mission récente en Algérie, entreprise dans le but d'opérer dans des conditions atmosphériques moins médiocres que celles de Paris ('). .l'ai étudié particulièrement les étoiles ^ Persée et X Taureau, toutes les deux du type Algol à variation rapide, et en utilisant, comme étoiles de comparaison, o Persée pour la première et y Taureau pour la seconde, suivant la méthode que j'ai indiquée (voir ce Volume, p. 2G7). La discussion provisoire de toutes ces oliservations paraît conduire dès mainlenant aux conclusions suivantes. En ce qui concerne 3 Persée : 1° L'amplitude el la forme de la variatiini lumineuse sont, aux erreurs d'expérience près, identiques pour les diverses régions c-Uidiées du spectre de celle étoile. Je me réserve de développer ultérieiiremcnl les conséquences auxquelles conduit ce fait nouveau, relativement à la nature du satellite d'Algol. (J'ai d'ailleurs constaté, au contraire, par l'application de la méthode à des étoiles à variation continxie, 0 Cépliée, 3 I^vre, que pour celles-ci l'amplitude et la foinie de la courlie de lumière \arlent notablement d'une extrémité à l'autre du spectre %isil)le.) 2" La courbe de lumière de l'image monochromalique formée par les rayons ayant traversé l'écran n" l (écran rouge) de mon appareil parait nettement décalée par rapport à la courbe de l'image formée à travers l'écran n° 3 (écran bleu ), de telle sorte que les diverses phases de l'image rouge sont en avance sur celles de l'image bleue. Les phases correspondantes de l'image formée à travers l'écian n° 2 (écran \ert 1 présentent d'ailleurs un décalage intermédiaire. 3° La discussion combinée des observations conduit piovisoirement aux Viileurs numériques suivantes : les rayons voisins de ). = o'.J-,68 qui nous arrivent d'Algol semblent être en avance d'environ 16 minutes sur les rayons voisins de A =: o!'-,43, et d'environ g minutes sur ceux de la région 1 =z oX-,:")! . Ces valeurs comportent une erreur probable de l'ordre de ±3 minutes. En ce qui concerne A Taureau : 1° I^es observations mettent en évidence que, pour cette étoile comme pour Algol, (') M. Je commandant Gu\ ou a bien voulu mettre à ma disposition un èipialnrial de 6 pouces de l'Observatoire du Biueau des Longitudes; je le prie de croire à toute ma gratitude. SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. 385 la variation lumineuse a la môme forme et la même amplilude pour les diverses iniages monocliri nous substiLuoris inaitilmniit «„_,, le résultat ne sera plus, en général, nul. On aura D(,,„„,) = D(.r,, v„), U(»,) ... U(«„_,) D: U" '((/,) L'« '("„-,) Prenons eoniine variables r,, ..., c,, ,. D. Pour les jxnnls tic la surface D = G, on aura une relalion de la forme C|(r,, . . ., (■„_,)«, 1 (''11 • • • I '■'il 1) "« D = o. Les trois théorèmes que j'ai énoncés dans la Note précédente résultent de ces deux égalités. S'il existe des courbes planes parmi les intégrales du système dxi,-=- u^dXn, celles-ci se trouvent, sans aucune quadrature, à l'intersection des surfaces + . . .+ ;/„_., dP ôx,, 6)D (D=o). l'our qu'il y ait des solutions du problème, il faut que les deux surfaces se coupent. Si la première de ces équations est identiquement satisfaite, la sur- face D = 0 sera le lieu des caractéristiques planes. Si D^z;o, alors toutes les caractéristiques sont planes et nous avons donné la méthode pour trouver les intégrales. Cette méthodeétait au fond celle de M. Darboux, généralisée après lui avoir appliqué une légère mais essentielle simplification. 3. Singularités des courbes planes. — On peut classifier les congruences de courbes planes d'après l'équation D(l) = U"-'(l) -+-rt,U"--(I )+...= U(I) U(»,) U (,/„_,) U"-'(I) U"-'(«,) Les fonctions a^, .,.,a„_2 étant données d'avance, il existe une infinité de congruences satisfaisant à l'équation caractéristique D ; elles seront don- nées par tous les systèmes d'intégrales (?/,, . . ., u„_,) satisfaisant au système de n — i équations aux dérivées partielles du (n — iy''°"= ordre J)(mi) = o, ..., J)(//„_i) = o. C. K., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N« 8.) 5i 388 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'inléi^ration de ce sysLènie ainsi que Télude des cnngruenccs planes cor- respondantes donnent naissance à des propositions li-rs inléressantes elà des résultais bien curieux (lui, niallieurcusement, ne peuvent pas être evposés dans le cadre liniilé d'une Note. Je tiens à énoncer seulement deux remarques impoiianles, (]ui s'appliquent presque dans tous les cas : 1° Les fonctions «,, . . ., a,^_„ n'inteniennciil pas i/n/is le c/ioi.r des sur/aces de référence (enveloppes des plans des courbes). 1° Les fonctions a,, ..., a„_„ introduisent des singularités dans les con- gruences de courbes ; mais il ne faut pas supposer, comme on serait porté à le faire, que ce sont toujours les singularités des fonctions ai et les seules qui s'in- troduisent (par analogie avec les équations lln(''air<'s ). Il peut exister des si/i- gularités en dehors de celles qui appartiennent aux fonctions a, et il peut arriver (pé une singularité d'une fonction a,., mkme d'ohdre plus grand oie /■, ne s'introduise pas dans toutes les congruences correspondantes. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Remarque SU?' une Communication de AL Eugenii- Elia Len. Note de M. E. Holmgre\. Dans les Comptes rendus du 27 janvier 1908, p. 167, M. E.-E. Lcvi écril au sujet de ma INote dans les Comptes rendus àw 2[ décembre 1907 : Daus une réoenle (lomminiicalioii , M. iIoliii|;riii) donne un cerlain nombre Je résultais sur l'équation île la chaleur -—^ = —^ , dont une partie ont une <;rande ' O.v- or ressenihl.ince (même pour la méthode de dérnonsti ation que M. ilolmgren parait avoir suivie) avec ceux ([ue j'ai obtenus de mon côté et que j'ai publiés, trois mois avant la Communication de M. Ilolmgren, dans les Rendiconli delta R. Accadeinia dei Lincei. C'est pourquoi je demande la permission de rappeler ici les principaux de mes résultats.... Je me permets de remanpier que j'avais, Ireize mois avant la Communi- cation de M. Levi, donné la démonstration du résultat en question (en employant la méthode à laquelle j'ai fait allusion dans ma Communication) dans une Note (écrite en français) de V Arlàv for matemaiik. t. II! ( ' ) (com- (') Comme je l'ai dit dans celte Note, le résultat (en ce qui conceine le problème analogue au problème de Dirichlel) est un cas très particulier d'un théorème sur les équations paraboliques aux. coefficients variables énoncé (sans dénioustratiou ) par M. S. Bernstein {Comptes rendus. 16 janvier 190.5, p. rSy). SÉANCE DU 24 FÉVRIER I908. 389 iiimii(|iii''c le 12 pcptombre içjofi). J'avais dû rappeler ce résultat dans ma (loniiiiiinicalioniiour faire voir quel cheiuin j'avais suivi [xiur démontrer les résultais nouveaux y contenus. Je remarque aussi que j'avais express/'uicul cité celle Note de VAr/d^> dans ma Communication. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les singularilés des c(jualioits diffc- reiiliclh's du piriider ordre. Note de M. Georges Uêmouxdo.s, pn''- senli'e [)ar M. 1']. Picard. I. On sail que Piriot et Couquel sont arrivés à établir, dans des cas très étendus, une réduclion des équations dilVérenlielles du premier ordre à des formes simples que Ton peut aisément étudier {Journal de l'École l'olylech- nique, t. X\f, p. i(ii). Parmi ces formes il y en a une très inléressante à cause des circonslances particulières qu'elle présente, je veux dire la forme (1) .r- )-' = ar-t-,z'P.(.r) + ^B, ( j-) >• H- B,(.r) j^ + . . . (ap^^o), le second membre élant une fonction liolomorphe dans le voisinaqe des a? = o et j = 0 et s'annnlant pour ces valeurs des x et y. Dans son Traité d'Analyse (t. III) M. Picard a utilisé nu iv.Miipl.' 1res particulier (2) j;-^y—xy-hbx, pour énoncer l'assertion que les équations différentielles (1) ii'admriicnt pas, en vénérai, une intégrale liolomorphe dans le voisinage de a- --= o et s'annulant pour œ = o. M. Picard s'exprime ainsi : La singularité r = o est en général, pour celle équation, une singularité de nature essentielle; il y aurait là un important et difficile sujet de recherches. l'iirmi les ti'.ivaux récents relalifs ;i hi (|uesti(m iiiiisi posée, le [)Kis iiiipuihiiil esl celui de M. Dulac ( Thèse de doctoral, l'aiis, kjoo); mais M. Dulac s'est attaché à l'eliiile des iiUégiales non lioloniorphes en répétant aussi l'assertion ci-dessus men- tionnée. L'élude de l'éqnatiou (3) x'y — a.y-\-x^ {x) \y,{x) = b, -h b,x h- b^x'- ^ . . . -1- A„ ,r« -(-...] Sgo ACADÉMIE DES SCIENCES. a conduit Biiol et Bouquet à énoncer le lliéorème suivant : Pour que VéquaUon (3) admette une intégrale holontorphe dans le voisinage de X ^^o et s'annulant pour x = o, il faut et il suffit que le nombre c soit un zéro de la fonction entière W {■>') donnée par la formule (4) Jl(.r) = ^ + :^.r+- A^2^. _^,,.3+...+ 'iR .,"+.... ^ ' ^ ' I 1.2 I .2.0 I .2.0. . ./< 2. J'ai eiUrcpris des recherches pour obleiiir une extension du ihéorème de Briol et Bouquet au cas général et je suis arrivé au.\ résultais suivants : I. 5/ 7WIIS c/ésig/ions par yiX + y., .V- + . . . + y„ x" H- . . . /e développement tarlurien f/ui salis/ait furmel/ement à l'équation différen- tielle (\), la quantité v'y„ n'est jamais d'un ordre de grandeur supérieur à celui de la quantité y {n — i)l =v/i.2.3... (n — i); J'entends par là que le rap- port yy„ : \/(n — I )! //(' lenl jamais vers l'injitn. II. Si nous supposons que les coefficients des séries, qui définissenl les fonc- tions B(a-), B,(a--), B.(a7), ..., soient réels et négatifs, l'équation ( i) ne saurait admettre une intégrale holomorphe pour aucune râleur de a. La méthode que j'ai utilisée pour démontrer ce théorème met en lumière la cause protonde du fait, d'après ]e(iuel le développement laylorien est, en général, divergent, puisque la restriction que ce théorème II comporte ne touche pas le fond du caraclère fonctionnel l'I diflërcnliel des éipialions les plus générales, que nous considérons ici. III. Si nous fixons tous les coefficients de l'équation dillérentielle saut a, que nous considérons comme un paramètre, nous avons encore le théorème suivant qui complète le théorème II : .SV B , (X) — o et si B (.r) est un polynôme , / 'équation différen tielle (i) ne sau- rait admettre une intégrale holomorphe dans le voisinage dex ^o et s'annu- lant pour x = o que pour les i^aleurs de u = - qui annulent une fonction en- tière g(u). If ensemble, donc, des valeurs de u pour lesquelles il y a une intégrale holomorphe est dénombrahle avec un point limite unique à l'infini. Il y a là une extension, dans une certaine mesure, du théorème cité de Briot et Bouquet; d'autre part, nos résultats justifient, dans des cas très étendus, Tassertion mentionnée plus haut, qui ne s'appnyail jusqu'ici que sur des exemples très particuliers. SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908, 391 OPTIQUE. — Images à aspect changeant par l'écran de projection à réseaux lignés. iNote (' ) de M. E. Estanave, présentée par M. (i. Lippnianii. L'écran à réseaux lignés que j'ai fait couuaitre ici mèuie (-), permettant d'obtenir le relief par la projection des images stéréoscopiques, est suscep- tible d'une nouvelle application. Cette application consiste à produire, dans une même région de cet écran, une image qui change d'aspect avec l'angle de vision de l'observateur par rapport à l'écran. Dans ses parties essentielles, cet écran est coriititué de deux, réseaux lii^més H H, R'R' {fig. 1) à lii;nes parallèles allernalivemeiU opaques et transparentes. Ces réseau\ KiR. .. sont séparés par une ylace dépolie EE'. Us en sont séparés d'un espace calculé d'après le caractère des réseaux utilisés. Deux images dilTércnles b, I2 sont projetées à l'aide de deux objectifs O,, Oj sur l'écran dont les lignes des réseaux sont supposées horizontales, c'est-à-dire perpendi- culaires à la dii-eclion 'J|0,. Les objectifs sont sufli^animenl rap|)rocliés poiii- donner (") Présentée dans la séance du 17 lévrier' lyoS. (-) Comptes rendus, t. GXLIII, p. 644- 392 ACADÉMIE DES SCIENCES. sur l'écran deii\ images qui empiètent l'une sur l'autre ou niieu\ se superposent sensi- blement dans une même réi;ion. L'imai;e de Ii se produit ^ur la gbice déjjolie EE' en une iniaf^e incouiplèle formée de lignes-imai,^es notées i, r, i, ... enchevêtrées et alternées avec les lignes-images notées 2, 2, 2, ... provenant de l'image de L. Les conditions sont réalisées pour que les Landes i, 1, i, ... n'empiètent pas sur les bandes 2, 2. 2, .... D'après cela, un observateur, dont la ligne des yeux est sensiblement parallèle aux lignes des réseaux, verra à travers les espaces clairs du ré- seau R'ir les lignes-images notées 1,1, i, ... ou les lignes-images notées 2, 2, 2, . . . suivant qu'il occupera la position A ou la position B. Autrement dit, suivant (pie l'angle de vision de l'oliservateur par rapport à l'écran aura cbangé, il verra soit l'image de I,, soit l'image de L. Grâce à la finesse des (rails des réseaux, les lignes-images qui constituent les imagos de l'écran sont snfllsamnient voisines poin' que ces images incomplètes paraissent continues. On peut obtenir le même résultat en laissant l'observateur lixe et en fai- sant pivoter légèrement l'écran autour d'un axe borizontal. Le procédé indi([ué dans une Note |jrécédente, pour obtenir un stéréo- gramme-parallaxe, en partant d'un couple stéréoscopique ordinaire, permet aussi d'obtenir une diapositive à image composite qui, observée à travers ini réseau ligné à lignes liorizontalcs. offre une image à aspect cbaugeaut, c'est-à-dire pré'senle le })bénoinène (pi'on piMçoit sur l'écran. Le mode opératoire est le même; il suffit toutefois de reinj)lacer les deux images stéréoscopiques par les deux dessins ou objets dont les images doivent constituer les deux aspects de l'image changeante. PHYSIQUE. — liiflitenrc de la Mniére solaire sur le dép;ap;emcnt et sur l'orien- talioii des molécides tamment en diminuant. Il résulte de cette expérience que, pour un sens déterminé ihi cliauq), la disparition des charges simule un phénomène de radioactivité induite. Cependant, il y a une diffétxnce fondamentale entre les deux phénomènes. La radioactivité induite est caractérisée par ime loi de désactivation inva- riable, identique pour les deux sens du champ. La décharge d'un diélec- trique ciiargé est essentiellement variable avec les.conditions extérieures; en outre, la décharge n'a lieu que pour un sens déterminé du champ. Dans le cas des corps activés, un seul sens du champ favorise le départ des charges et c'est pour ce sens que le courant est maximum. Pour un chaiTip de sens inverse, le courant est 1res faible au début; en elï'et, non seulement les charges réparties sur le diélectrique ne peuvent quitter le diélectrique, mais de plus elles tendent à annuler le champ dans le conden- (') Le détail des expériences et leur représentation graphique seront publiés dans Le Radium. C. R., lyoS, I" Semestre. (T. C.Xr.VI, N° 8.) ^2 3q6 ACADÉMIE DES SCIENCES. sateur. A mesure que les charges disparaissent, le courant augmente de valeur jusqu'à ce que toutes les charg-es soient dissipées-; à ce moment, la courlie rejoint et se superpose à la courlje obtenue par le champ de sens inverse. Une longue activatiou el un potentiel élevé sont des conditions avanta- geuses pour obtenir deuv branches nettement séparées. Cas ries toiles rnétal(i(jiies. — Les phénouiènes observés dans ces condi- tions sont attribuablcs a un entraînement des ions d'un signe au travers des mailles de la toile métallique. L'excès des ions d'un signe dans l'espace compris entre la loile métallique et le plateau supérieur du condensateur en communication avec rélectromclre est la cause de la dissymétrie du courant dans cet espace. L'entra'inement des ions est provoqué par un champ local résultant d'une force électi'omotrice de contact entre la sujjstance active et la loile métallique. La grandeur et la direction du champ local et par suite le signe des ions entraînés vers la loile dépendent de la grandeur et du sens de la force électromotrice de contact. Si l'on applique entre la toile métallique et la substance active une force électromotrice égale ou supérieure et de sens inverse à la force électro- motrice de contact, on supprime la dissymétrie des courants. Ces résultats permettent d'expliquer les observations relatives à la loi de désactivalion d'une lame activée lorscpi'on mesure la valeur du courant au travers d'une toile métallique. Sup[)Osons que la lame activée soit en enivre, qu'elle soit placée à une certaine distance d'une toile métallique en fd de fer galvanisé, el qu'on mesure le courant entre la toile métallique et le plateau supérieur d'un condensateur en communication avec l'électromètre. La force électromotrice de contact entre cuivre et zinc produit un champ dirigé du zinc au cuivre, les ions positifs compris dans ce volume se dirigent vers le zinc; si le champ extérieur entre la loile et le plateau supérieur est de même sens que le champ local, les ions positifs peuvent pénétrer au delà de la loile, ils sont alors recueillis par l'éleclroraèlre et contribuent à augmenter le courant. Si le champ est de sens inverse, les ions positifs sont arrêtés par la toile métallique. La loi de désactivalion est la même pour les deux sens du champ, lorsqu'on mesure l'intensité du ra\onnemenl au travers d'une loile métallique, à condition toutefois d'établir entre la toile et la lame activée un champ de sens inverse au champ dû à la force électromotrice de contact. MM. Sarazin et Tommasina ont indiqué diilérents résultats obtenus en SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. ^yj Utilisant des corps recouverts d'un diélectrique, activés sous charge positive ou négative, dont ils étudiaient la loi de désactivation au travers de toiles métalliques. Les phénomènes observés s'interprètent facilement au moyen des résultats précédents. ÉLECTRICITÉ. — FonctioJinement du délecteur éleclrolytique; influence de la température. Note de M. Henri Abraham, présentée par M. J.A^ioUe. L'électrode sensible du détecteur éleclrolytique Ferrie est, comme on sait, constituée par une pointe de platine très fine plongeant dans une solu- tion d'acide sulfuriquc; l'autre électrode est à large surface. Un transfor- mateur reçoit les ondes de l'antenne et élève leur potentiel. Le détecteur est placé dans le circuit secondaire, qui contient aussi un condensateur réglé de façon à accorder les oscillations de ce circuit sur celles des ondes que l'on reçoit. Ce détecteur est polarisé en permanence par un circuit auxiliaire, la pointe étant positive, et l'on règle la polarisation, au vois^inage de 2 ou 3 volts, vers la limite indécise de l'électrolyse franche, à partir de laquelle la polarisation ne peut plus être augmentée qu'avec un courant permanent d'intensité beaucoup plus grande. Un téléphone est interposé dans le circuit polariseur, et l'on entend un son au passage de chaque train d'ondes. Le mode d'action des ondes paraît être celui-ci, au moins pour les ondes faibles : La self-induclioii itLi téléphone tend à s'opposeï' au passage des oscillations, et, pen- dant toute leur durée, si elle est très brève, le circuit du téléphone peut n'être que fort peu influencé : les oscillations agissent surtout sur la dérivation sans self-induc- tion qui Don lient le détecteur. Les demi-oscillations négatives, qui tendraient à diminuer la polarisation, agissent peu sur le courant qui traverse le détecteur. Pendant les premières demi-oscillations positives, au contraii-e, la iwlarisalioii de la pointe est accrue, et le courant augmente nolablenieut. Mais le supplément de courant n'est pas alimenté par le cir- cuit polariseur, il est fourni par le circuit oscillant. Le condensateur, qui était chargé positivement, et qui a fourni du courant positif, doit donc être partiellement déchargé. On peut dire aussi qu'il a pris une charge négative supplémentaire. Pendant que le train d'ondes achève de passer, cette charge négative se partage entre le condensateur et le détecteur, qui fonctionne maintenant comme capacité élec- lrolytique, et la polarisation est, en définitive, diminuée. Le circuit polariseur est alors obligé de fournir rapidement la quantité d'èlec- 398 ACADÉMIE DES SCIENCES. tricilé nécessaire pour recliarger le détecteur et le condensateur au voUage normal, et c'est ce courant de recharge que l'on entend au téléphone. Il résulterait de celte manière de voir qu'un délecteur pourrait être à peu près caractérisé par deux quanlilés : i" sa capacité de polarisation au voisinage du voltage noi-nial ; 2" sa résistance olimique intérieure, en série avec la capacité. Ces deux éléments ont pu être déterminés, pour des forces électromotrices alternatives voisines du centième de volt, avec une fréquence de 5oo périodes par seconde, au moyen de notre galvanomètre à courants aternatifs, muni des dispositifs décrits dans une précédente Conununication faite en commun avec M. Devaux-Cliarbonnel ('). Voici quelques résultats de cette élude : Des détecteurs de dilTéreiite^ fabrications, mais de sensibilités comparables, sont étudiés au voisinage immédiat de leur polarisation normale, avec des forces électro- motrices alternatives de l'ordre du centième de volt. Ils se comportent vis-à-vis de ces forces électromotrices comme le ferait une capacité de quelques centièmes de microfarad en série avec une résistance de plusieurs milliers d'ohms. Sans polarisation, la résistance reste à peu prés la même, tandis que la capacité diminue notablement. Des détecteurs à gros fil ont une capacité plus grande et une résistance plus faible. La variation de ces quantités est un peu moins rapide que la variation de surface de l'électrode sensible. Influence de la tempéralure. — Des détecteurs ont été cliaufFés à 120°. Leur capacité a augmenté jusque vers- microfarad; mais leur augmentation de capacité ne nuit pas à la sensibilili' des détecteurs (-). La résistance a, par contre, beaucoup diminué, comme on devait s'y attendre. Elle est tombée à quelques centaines d'ohms. Grâce à la très ainiaJjle collaboration de M. le capitaine Ferrie, les délecteurs chauffés à 120" ont pu être essayés au poste de télégraphie sans fd de la tour Eiffel. Nous avons alors constaté que, à sensibilité égale, leur faible résistance intérieure perinet d'oblenir un accord plus étroit de la résonance, une syntonic plus parfaite, ce (pii peut présenter, jiour cei^taines transmissions, un avanlage assez sérieux. (') Comptes rendus, t. CXLIV, 1907, p. 1209. (-) Voir, notamment, sur ce sujet, le travail récent de M. C. Tissol {Journal de Physique, 1908, p. 46). SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. Scjt) CHIMIE PHYSIQUE. — Sur les poids alomic/ues de l'azote, de l'oxygène et du carbone. Note de M. A. Lebuc, présentée par M. H. Le Chatelier. Le Comité international des Poids atomiques vient d'abaisser enfin le poids atomique de l'azote à i4,oi, pour O = 16, au lieu de i4,o44 admis antérieurement d'après Stas. J'ai montré dès 1897 que, si l'on admet pour le carbone C = 12,004, le poids atomiquede l'azote est i4,oo5, et l'erreur sur ce nombre ne me parait pas devoir dépasser deux unités sur la dernière décimale. Mais on s'était refusé à l'adopter parce qu'il était obtenu par une méthode purement phy- sique. C'est seulement depuis que M. Guye a trouvé par des méthodes chimiques, moins précises d'ailleurs, des nombres à peu près concordants dont la moyenne était légèrement inférieure à i4,oi que la Commission s'est décidée à apporter au nombre de Slas les \ de la correction que j'avais proposée. Voyons maintenant la valeur qui en découle pour le poids atomique du carbone. Le rapport p des volumes moléculaires de l'oxyde de carbone et de l'azote dans les conditions normales est compris entre 0,9999 et i. Le rapport des densités de ces deux gaz est, d'après mes déterminations. , 0,96702 0,96717 '•'■'^ Lord Uayleigh a trouvé un nombre pratiquement identique : 0,99979. Le poids moléculaire de l'oxyde de carbone est donc compris entre et CO = 2Az X p X à, 28,02 X 0,99985 = 28,016 28,02 X 0,9999 X 0-99979 = 28,011. On en déduit que le poids atomique du carbone est compris entre 12,011 et 12,16, au lieu de 12,004 admis dans mon travail, d'après Slas et Van der riaat. Cet écart semble-t-il compatible avec la précision des déterminations de ces savants? Dans le cas de l'affirmative, il serait préférable d'admettre pour /|00 ACADÉMIE DES SCIENCES. le carbone le nomlire entier i 2,000. Un en décluhait pour le poids atomique de l'azote un nombre compris entre 14,002 et i/|,oo4, dont Texcès sur le nomI)re entier i4 est trop faible pour qu'on puisse affirmer son existence. En ce qui me concerne, je n'ai pas cru juscpTici devoir me ranger à cet avis. CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'oœyùromure Br'+P^O»=5F'OBr^ Dans la cornue d'un appareil distillaloiie on mélange les deux corps, l'anliydride phosphorique en léger excès. On chauffe jusqu'à apparition de vapeurs de brome pro- venant d'un commenceuient de dissociation du pentabromure. La masse se liquéfie peu à peu : au bout de 4 à 5 heures la réaction est terminée et l'on distille. On rectifie le produit brut ^ur un peu d'anhydride phosphorique et l'on recueille ce qui pa^se vers 190°. Le rendement atteint 85 pour 100. Les cristaux orangés obtenus sont placés dans la douille d'un entonnoir et lavés avec de l'éther bien anhvdre et exempt d'alcool; puis on les écrase entre deux plaques poreuses. Cette opération est lai le par une journée de froid sec, de façon à éviter l'alté- ration des cristaux par l'humidité. \'A\e a pour but de débarrasser complètement le produit de pentabromure, résultat que des distillations répétées ne permettent pas d'obtenir. II. Les cristaux ainsi purifiés et conservés en tube scellé sont parfaite- ment incolores. Ils fondent à 55"-56°; le point d'ébulUtion sous 77-V'"" est 189", 5. L'analyse a donné pour loo : 83,2 de brome et 10, 85 de phos- phore (théorie 83, 61 et io,8). La densité de vapeur, prise avec l'appaixnl de Meyer dans leienzoate d'amyle (233"), a été trouvée normale ; lU, IL Calculée : 9,94- III. .l'ai déterminé la chaleur de formation de l'oxybromure de phosphore en elléctuaut sa décomposition par l'eau. Deux déterminations uès concor- . SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1<^<>8. 4oi daiUes liront donné P0BH-{-3H^0r= PO'H^M^ :!lli;r + 75n00"'' ('). Eli se servant des données de Bcrtlielol {Thermochiinw, t. II, 1897, p. 45, 53, ii4, 143), on trouve I' sol -t- O -I- Br' gaz zisz POBr' sol + laojao'^', P sol + O -+- Br' liq =r POBi» sol + logôSo"»», IM3i'liq-hO = POBi-3sol-(- 6485o«»'. MÉCANIQIE CHIMIQUE. — Sur les causes essenliellement chimiques de la trans- formation allotropique du phosphore blanc dissous dans l'essence de téré- benthine. Note de M. Albicrt Colson, présentée par M. Georges Lemoino. J'ai montré que le phosphore blanc dissous dans l'essence de térébenlhini; reclifiée se transforme en phosphore rouge à \a température de 2 jo° à 3oo (Comptes rendus, 1908, p. 71V La cause de cette transformation irréversible pouvait être l'état d'é(|uilible instable qu'on attribue au phosphore blanc et qui est maintenu par une sorte de viscositi', par un frottement chimique, que la chaleur fait cesser. C'est du moins ce cpie j'avais pensé tout d'abord; mais les particularités du phénomène que j'ai étudié sont en désaccord avec l'hypothèse d'un frottement. J'ai dit, en effet, que lorsqu'on atteint la Icnipérature de 25o" suffisante pour faire cesser le frottement, il faut aLteudie 5o heures avant de constater la moinch'e transformation, et qu'ensuite le dépôt apparaît, s'accentuant rapidement, vers la cinquante-cinquième heure. Si l'on élève la tempé- rature à 280", malgré l'atténuation plus considérable du frottement, le dépôt n'apparail pas encore au bout de '1 heures ; il ne se précipite que vers la cinquième heure. Cette allure n'a rien de commun avec les ellels du frottement. Dès que le froUemenl est vaincu, le mobile se met en marche immédiatement; et si, au lieu d'un mobile, on est en présence de molécules, l'effet est d'autant plus apparent que les molécules (') M. Ogier {Comptes rendus, t. XCII, 1881, p. 85) avait trouvé pour celte déter- mination 79700'^'. Je pense que cette différence piovient de ce que son produit conte- nait un peu de pentabromure, qui, à poids égal, a une chaleur d'hydratation plus con- sidérable. 4o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. en mouvement (en voie de transformation) sont plus nonil)reuses ; de sorte que c'est au début du cliauffage, et non 5o heures plus tard, que l'action doit surtout se manifester. 11 convient donc de chercher, en dehors de la mécanique du frottement, les causes de la métamorphose du phosphore blanc dissous. Elles tiennent plutôt soit à un élal inlermédiaii'e du phosphore, soit à la formation d'autres corps transitoires qui s'accumulent dans les tubes à la suite d'une lente réaction du phosphore dissous sur le solvant. En clTet, à l'ouverture des tubes, j'ai toujours constaté la présence siniultanéc d'hydro- gène et de phosphure gazeux PH' en faible quantité; et la formation de ces gaz, du dernier surtout, m'a paru étroitement liée à celle du phosphore rouge. On peut admettre que PH' se dédouble en phosphore rouge avec dégagement d'hydrogène naissant qui régénère le gaz primitif au contact du phosphore dissous ('); peut-être encore se fait-il du phosphore solide cjui à 25o° se scinde en phosphore rouge et phosphure gazeux. Four constater ce rôle actif des composés phosphores, j'ai rempli de gaz PIP un tube effilé aux deux bouts dans lequel j'ai ensuite aspiré une solution térébenthinique de phosphore à 2 pour 100. Après l'avoir scellé à la lampe, je l'ai chautTé à 240° au sein ,de la solution initiale à 2 pour 100. Au bout de 4 heures, le tube phosphore intérieur a donné un abondant dépôt rouge, tandis que la solution extérieure est restée limpide après 12 heures, même à 2Jo°. En variant la dose de phosphure PH', j'ai pu obtenir en 3 heures un dépôt rouge à la température de 280°, relativement basse. L'Iij'drogène pur et sec joue un rôle moins actif que PH^. Le phosphore rouge, préparé en dehors de ces gaz, a toujours une odeur sensible cl une densité trop faible (-). J'ai supposé qu'il devait retenir un des états transitoires par lesquels le phosphore l)lanc passe pour arriver à la variété rouge, et, pour m'en assurer, j'ai chauifé le corps sec dans le vide. A mesure que la distillation se fait, il se dégage un gaz phosphore très odo- rant dont le volume ne dépasse pas celui du solide généi\Tleur; en même temps il se dépose, à la partie supérieure de la trompe à mercure, une pous- sière jaune qui rappelle le phosphure sohdc P-'H. C'est bien là ce que j'avais (') Celte réaction, comme la suivante, est classique. (^) Les changements de nuances et les variations de densités constatés par MM. Troost et Haulefeuille se retrouvent sur le phosphore rouge formé au sein du lérébenthène. Sur un échantillon préparé entre 200" et 260°, j'ai trouvé après des lavages nombreux et variés une densité de 2,og5. La faiblesse de ce nombre, inférieur à la densité lor- male, est ici certainement due à une cause analogue à celle qu'a signalée M. LeChale- lier à propos du graphite, comme le démontre l'eflet du vide. SÉANCE DU 2/j FÉVRIER 1908. 4o3 prévu, et l'on voit ijue le changement d'état allotropique du phosphore dissous, loin d'être dû à une simple condensation moléculaire, apparaît plutôt comme la résultante d'une succession d'actions chimiques formant un cycle fermé. Cette conclusion entraine des conséquences qu'une explication mécanique ne laisse pas prévoir. Si j'empêche ou si j'atténue la formation des composés hydrogénés nécessaires au mécanisme de la transformation, celle-ci ne se fera plus ou sera très ralentie. C'est effectivement ce qui arrive quand on dirige sur l'oxygène la faculté réductrice du phosphore en le mettant en con- tact avec un solvant oxygéné. J'ai réussi à maintenir pendant 2 5 heures ('), ^ 3oj"-3io°, un poids de o", 9 de phosphore blanc, sans constater trace de phosphore rouge au sein du liquide, et à recueillir o^, 3 de phosphore blanc inaltéré, déposé par refroidissement, en prenant pour dissolvant le benzoate d'éthyle. En résumé, ce cas si simple de transformation irréversible ne se rattache pas à la mécanique du frottement, comme on le croirait à première vue, mais il relève de phénomènes chimiques à cycle fermé où la qualité du sol- vant domine l'effet, pourtant si actif, de la température. CHIMIE MINÉRALE. — Sur une modification isomérique de l'acide hYpo<,'ana- dique hydraté. Note de M. Gustave Gain, présentée par M. Alfred Ditte. Dans une précédente Communication (■) j'ai indiqué l'existence et la préparation de l'acide hypovanadique hydraté cristallisé V-O', 2fP0. Cet acide possède une belle couleur rose lie de vin. J'avais été frappé de ce fait que, conservé à l'abri de l'humidité de l'air, il perdait au bout de quelques jours sa belle couleur rose pour prendre définitivement une teinte vei't olive. Je pensai d'abord cjue ce changement de teinte était dû à une hvdratation, mais le phénomène se reproduisit encore sur la matière bien desséchée et conservée en tube scellé. L'altération se produisait en un point quelconque (') Il faut ouvrir plusieurs fois les lubes pour diminuer la pression. Je reviendrai sur ce point. (-) Comptes reinlus, t. CXLIII, p. 823. C. R., 190S, I" Semeslre. (T. CXLVI, N° 8.) 53 /|0't ACADÉMIE DES SCIENCES. (le la masse et se poursuivait gTaduellement jusqu'à transformation com- plète. Dans ce cas, il était diflicile d'admettre qu'une hydratation quelcon(|ue ait pn se produire; il fallait donc chercher ailleuis la cause de celte trans- formation; les différentes expériences et mesures (pie j'ai faites m'ont permis de concluie que l'hydrate, sous sa forme verte, n'était autre qu une modifica- tion isoméricjue de l'hydrate sous sa forme rose. Je m'assurai d'abord de la composition de cette forme verle; l'analyse m"a montré qu'elle était rigoureusement la même que celle de la forme rose et qu'elle répondait, par conséquent, à la même formule \M3\2lI-0 : Kuriiic verle. Forme rose. Ciiiciii:- Analyse \. Analys(> II. Analyse I. .Vnalyse II. V = 0',ilPO. 82,45 82,7.) 8-2,33 81,98 82,17 .7>54 17>24 •7,66 18,02 ■7.84 Des mêmes poids d'hydrate rose et d'hydrate vert, placés comparative- ,ment d'abord dans l'air sec et ensuite dans l'air ordinaire, ont été mis en ol>servation pendant plusieurs mois et pesés régulièrement toutes les se- maines; dans les deux cas, aucune variation de poids ne fut relevée. Cliacuue des formes soumise à l'action de la chaleur abandonne une pre- mière molécule d'eau vers 140° à i5o°, pour se transformer en une matière noir bleuâtre, qui est du tétroxyde de vanadium monohydraté \-OMI-0. 'l'roiiw-. V'-CV Calculé. l'orme rose. Forme verte 90,21 89,65 89,83 0.78 10,34 10, 16 99.99 99,99 99,99 Sous l'acliou d'un courant d'hydrogène ^ers 200° à 2jo°, la deuxième molécule d'eau disparait et il reste, dans les deux cas, une poudre noire insoluble dans l'eau, très peu soluble dans les divers acides, même bouil- lants, qui n'est autre que le tétroxyde de vanadium anhydre V-0'. Les déterminations thermochimicjues m'ont, elles aussi, donné d'intéres- sants résultats; car il était naturel de penser, comme l'avait fait M. Recoura à propos de ses remarquables travaux sur le sesquioxydc de chrome, que, si la forme verte était une transformation isomérique de la forme rose, cette SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. /(oS transformation devait clro accompagnée d'un mouvement thermique dans un sens ou dans l'autre. Pour faii'e ces me^^ures, j'ai dissous successivement dans le caloriniètie un même poids d'ijydrale rose et d'Ijydi'ate vert dans un nirine poids d'acide sulfurique. Les conditions les plus favorables pour l'expéi ience étaient celles qui correspon- daient à 2"°' SO'U- pour 1"'°' de tétroxyde. J'ai ainsi trouvé que l'hydrate rose, en se comliinant à 2™°' SO* II- pour former le sulfate iSO'N-O', dégageait I2''"',62 et que l'Iivdrate vert dans les mêmes conditions dégageait seulement io'"-'',89. Toutefois, la difTérence entre ces deux nombres ne représente pas rigoureusement la quantité de chaleur qui accompagne la transformation, car l'état final n'est pas le même. En effet, Ihydrate rose donne une dissolution bleu d'azur et l'hydrate vcrl olh-e une dissolution verte, rappelant comme couleur celle de certains sels de nickel. De ces premières mesures nous tirons cette conclusion intéressante : (pie la transformation isomérique se poursuit el persiste jusque dans les sels Cjui proviennent de l'une ou l'autre forme. Cependant, nous allons voir qu'il est possible d'atteindre un même état final. Si dans les deux sulfates en dissolution on ajoute la quantité théorique de potasse nécessaire pour saturer exactement Facide sulfurique contenu dans la liqueur, on arrive, au bout d'un temps plus ou moins long, à un même état final, qui se traduit par la di''Coloralion complète des deux liqueurs avec production intermédiaire, d'hypovanadatc de potasse. Le même résultat est atteint en 3 ou '\ minutes, si au lieu d'ajouter la quantité théorique de potasse on en ajoute le double. Les litjueurs finales sont limpides el incolores, et il n'est plus possible de distinguer l'une de l'autre par une particularité quelconque. Les diverses réactions tant au point de vue thermochimique qu'au point de vue coloration ou autres, essayées sur chacune, se produisent rigoureusement de la même façon, avec un pa- rallélisine fi^ppant; le même état final est atteint, la molécule est redevenue identic{ue à elle-même. Voici maintenant les divers résultats obtenus : La quantité de chaleur provenant de la combinaison du sulfate bleu avec la potasse, dans les proportions indiquées ci-dessus, est de i6'^''',92; celle correspondant au sulfate vert avec la même quantité de potasse est de i8'^''',56; la transformation isomérique elle-mèiîie est donc accompagnée d'un dégagement de chaleur de i^'^\(:>Â, et nous pouvons conclure que l'acide hypovanadique, sous sa forme instable rose, dégage, pour se trans- former sous sa forme stable verte, une quantité de chaleur égale à i*-''',G1. /,o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE MINÉRALE. — Sur le lutécium et le iiéoytterbiitm. Note de M. 8 ACADÉMIE DES SCIENCES. caractérise que par des poids atomiques i7'j,'^ ^'^ ^72)9, et se liorne à dire qu'il y a des dificrences eulrc leurs spectres, ([u'il ue donne pas. Il nomme le premier aldebaraniiiiii et le second cassiopeiitm. L'aldclia- ranium est évidemment identique au lutécium et le cassiopeium au néo- ytterbium. S'il est exact que nous étudions, M. Auer von Welsbacli et moi, indé- pendamment l'un de Tautre, la même question depuis plusieurs années, ainsi que je l'ai déjà mentionné dans ma première Note, il n'est pas moins vrai que j'ai, le premier, donné des résultats iuiuii''riques qui spécifient net- tement les nouveaux éléments, non seulement quant à leurs poids ato- miques, mais encore à leurs dilTérenls spectres. La Communication de M. Auer von Welsbacli conlii-mant seulement des recherches publiées anté- lieurement dune façon plus précise qu'il n'est encore en mesure de le faire, il n'y avait pas lieu de proposer de nouveaux noms pour le lutécium et le néoyllerbium déjà nommés. CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'acide sidfosalicylique sur le borax. Note de M. L. Bartiie, présentée par M. A. Haller. Les auteurs cpii ont étudié l'action de l'acide salicylitpie sur le borax ne sont pas arrivés à s'entendre sur la constitution du composé obtenu. Jahns Cj, par combinaison de i'""' de borax avec 4'"°' d'acide saii- .OH cylique, a fait connaître le composé : B — OC'H^OH . M. Adam (-), par ^OC'HONa mélange équimoléculaire de salicylate de soude et d'acide boiique avec y. parties d'eau, a préparé un borosalicylate auquel il assigne les for- /0_Li() " /0_Ï30-0\a mules( CH''^ -,„jj.. )ouC''H''( _, i , cette dernière se rap- .CO^Na / \C0 O prochant des émétiques. Nous aurons l'occasion de revenir sur ces cond)i- naisons, car nous estimons que la constitution du nouveau composé que nous allons faire connaître est de nature à expliquer celle plus simple des composés analogues signalés ci-dessus. (') Jaiins, in Beihlein. l. II, 1896, p. 1496. (^) INHUMER, Les médicainenls chimiques, t. II, 1899, p. 5ii. SÉA.NCK DU 2'i KÉVRIEK 1 908 4of) Si l'on fait dissoudre i""' de Ijorax dans de l'eau bouillanle, et si l'on ajoute à celte dissolution 4™°' d'acide sulfosalicylique, dissous dans de l'alcool, on obtient par refroi- dissement el évaporalion du inéliinge sous cloche au-dessus de l'acide sulfurique, de magnifiques cristaux blancs, brillants, assez peu solubles dans l'eau froide, très solu- bles dans l'eau tiède, à laquelle ils communiquent une acidité très manifeste. Les mêmes cristaux se produisent encore si, au lieu de 4™°' d'acide sulfosalicvlique, ou emploie 2""°' du même acide. L'équation suivante rend compte de leur formation : OU /**\o"h<^^''' (I) BHj'Na^-^.C«H»-SOMI H-2lPO = o/ /mn v" + ^ B(OII V. Avec 4'"°' d'acide sulfosalicylique, et par analogie avec l'équation de Jahns, à propos de la préparation du borodisalicylate acide de soude, on pourrait encore expliquer la formation de ces cristaux par la formule suivante : ,0H /^" / /SO'Il ( 2 ) B- O" i\a-^ H- 4 G» tP— SO' H -+- H'^ O = 2 B~ — 0C« 1P< \C001I " \. \?OONa /SO'H -^^"XCOONa 2B(0ii; Mais la formule (2) ne cadre pas avec les dosages acidimétriques effec- tués, ni avec les résultats analytiques obtenus dans le dosage du soufre. Dans l'exécution des formules (i) et (2) on observe la formation d'acide borique facile à déceler dans les eaux mères des cristaux obtenus. Ces cristaux renferment 3H-0 de cristallisation. Ils n'abandonnent rien à Téther sulfurique avec lequel on vient à les agiter. De même que l'acide sulfosalicylique, et mieux même que cet acide, ils constituent un réactif très sensible de l'albumine qu'ils précipitent conqjlètement à chaud. Les solu- tions aqueuses et alcooliques de ces cristaux fournissent une couleur violette avec le perchlorure de fer, couleur qui disparaît par addition d'acide chlor- hydriqiie; elles ne sont pas décomposées par l'aflusion d'acides tninéraux. Elles fournissent la réaction connue du curcuma avec l'acide borique. Ces cristaux ont une réaction franchement acide. Cet acidité libre, me- surée à l'aide d'une solution alcaline titrée, et de la phénolphtaléine comme indicateur, correspond à une double acidité de la molécule. Au moment précis de cette première saturation, vient-on à ajouter de la glycéiine dans le mélange, on constate qu'on a fait apparaître à nouveau nne double acidité et que, pour effectuer cette seconde saturation, il faut verser la même quan- /lIO ACADÉMIE DES SCIENCES. lilé d'alcali que dans la première opération : ces crislaiix renferment donc deux acidités libres, et deux autres acidités révélées par la glycérine, et dues à lacidc borique. 11 n'y a donc pas dans cette molécule de groupes (BO)' qui, en présence de la glycérine, ne récupèrent pas la fonction acide. L'acide borique est copule à l'acide sulfosalicylique et il est assez facile d'opérer la disjonction de ces deux acides : il suflit de faire passer dans la solution alcoolique des cristaux un courant de gaz acide chlorhydrique pur; on obtient, avec un dégagement de chaleur très appréciable, un précipité de chlorure de sodium et d'acide borique. D'autre part si, après filtration, on reprend le résidu de l'évaporation de la solution alcoolique par de l'élher sulfurique anhydre, ce dernier retient en dissolution de l'acide sulfosalicy- lique. L'équation suivante rend compte de ces faits : (3) oC ^:^„ 'V3HCI + 3n^O:=3NnCI + 2B(OHy' OH C6H3— SO^ ^COOH "1 jhJ Disons encore que les fonctions phénoliques de l'acide sulfosalicylique ont disparu et ne perturbent nullement la saturation des fonctions acides. L'analyse volumétrique démontre que les cristaux à'oxydiborodisulfone- salicylate de soude de l'équation (i) ont quatre acidités libres en y compre- nant les deux acidités de l'acide borique; la formule de l'équation (2) ne saurait leur convenir, puisqu'il n'y a qu'une acidité boriquée; déplus, le poids moléculaire d'un composé de cette formule qui renferme deux aci- dités absorbe une quantité d'alcali supérieure à celle qui a été nécessaire pour la saturation et qui correspond aux deux acidités de la formule (i). Enfin les résultats obtenus en pratiquant le dosage du soufre ne cadrent qu'avec la formule (i). Dans l'oxydiborodisulfonesalicylate de soude, en dehors des quatre aci- dités dont nous avons parlé, il existe encore deux acidités saturées par la soude, que nous avons d'ailleurs mise en évidence dans la saponification des cristaux (3). A propos des dosages acidimétriques, on a |iu remarquer que l'introduc- tion du groupe sulfonique dans la molécule acide salicylique ne permet pas de mesurer très exactement avec les indicateurs phtaléine, hélianthine et résazurine la saturation des deux fonctions acides liljres. Le virage se pro- duit un peu avant d'avoir ajouté la quantité théorique d'alcali nécessaire SÉANCE DU 2'| FÉVRIER I908. 4ll pour la saturation. Le bleu soluble dans ces titrages a à peu près la même valeur que la plitaléine. Il indique très approximativement les quatre aci- dités libres : les deux acidités boriquées et les deux acidités des groupes siilfoniques. La juxtaposition de l'acide borique et de l'acide sulfosalicy- lique ne modifie pas les conditions de saturation précédentes. Les différentes considérations théoriques que nous venons de développer, les résultats acidimétriques obtenus ainsi que les nombres obtenus pour le dosage du soufre ne nous laissent aucun doute sur la constitution chimique des cristaux obtenus, qui répondent bien à la formule: \ Le sel sodico-polassique 0( ..^r^r^J' s'obtient en saturant à l'ébullition une solution aqueuse des cristaux obtenus par une solution alcoolique de potasse, en présence de la phtaléine. En faisant évaporer sous cloche, on obtient à la longue de magniliques tables cristallines, bril- lantes. La solution du sel sodico-potassique, additionnée de glycérine, est encore capable d'absorber de l'alcali pour la saturation des acidités bo- riquées. Je termine en annonçant que j'ai obtenu des combinaisons cristallisées provenant de l'action de Tacide sulfosalicylique sur les phosphate et arsé- niate trisodiques. CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'acide hypoiodeuv naissant {iode et carbonate de sodium) sur quelques acides de formule générale R-CH = CH-CH^-CO-'H (Il étant CJll' plus ou moins substitué). Note de M. J. Bougaui-t, présentée par M. A. Haller. Dans une Note récente (') j'ai montre que l'acide phénylisocrotonique C'H' — CH = CH — CH- — CO^'H, traité eu solution aqueuse par l'iode, (') Comptes rendus, t. CXLVI, 1908, p. i/Jo. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N« 8.) 54 4l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. en présence d'un très p;rand excès de carl)onate de sodium, se transforme intégralement en acide benzoylacrylique C'H'^ — CO — CH = CH — CO-Ii. J'ai étendu cette réaction à deux autres acides ne différant de l'acide pliényl- isocrotonique que par des substitutions dans le noyau benzénique : les acides /j-méthoxy- et métbylènedioxy-pliénylisocrotonique. La réaction a été de tous points semblable à celle réalisée avec l'acide pliénylisocroto- nique; j'ai obtenu, par suite, les acides ^-mélhoxy- et métbylènedioxy- benzoylacrylique non signalés jusqu'ici. I. Acide p-niélhoxybenzoylacrylique (ou anisoylacryli<]ue) CH'O — C*H*-CO— CH = CH — CO-H. Pour la préparalion de cet acide, j'ai utilisé l'acide /^-mélhoxyphénylisocrotonique provenant de deux sources : une partie a été préparée par le procédé Fiuig et Politis ('), qui m'a donné de très mauvais rendements; une autre partie, en suivant la marche ci-aprés : La condensation de l'acide pyruvique avec l'aldéhyde anisique donne l'acide anisal- pyruviqueCH'O — C^H*— GH = CH — CO — CO^II (p. de fus. anhydre, iSi"). Cet acide, hydrogéné par l'amalgame de sodium, fourjiit, entre autres, l'acide hydroani- salpyruvique ou /;-méthoxyphényl-a-oxyisocrotoniqne CH^'O — CîHi-ClI^: CH-CHOH — CO^H (p. de fus., i^S"), lequel, par réduction plus avancée, conduit à l'acide cherché CH'O — CH*— CH =CH — GIF— CO-II (rendements faibles). Cet acide /^-métlioxyphénylisocrotoniqiie, mis en solution aqueuse à l'aide de la quantité suffisante de carbonate de sodium, donne, avec l'iode, la laclone iodée cor- respondante (p. de fus., 123") : cipo — c«H' — CH — cm - CIP — CO. (^ I Mais, en présence d'un très grand excès de carbonate de sodium, on obtient l'acide yo-méthoxybenzoylacrylique (^ ). Cet acide cristallise en aiguilles jaune pâle, anhydres après dessiccation à l'air libre. (') Liebig's Annalen. t. CCLV, 1889, p. 290. (-) Pour les détails de la préparation, voir ma Note précédente {Comptes rendus, t. CXLVI, 1908, p. i4o). Dans cette Note j'ai indiqué, par erreur, iSi" au lieu de i34" pour le point de fusion de l'acide /9-métlioxybenzoylacrylique, dont je n'avais préparé alors que quelques centigrammes. SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. 4l3 fonrlnnt à i34°. II est à peu près insoluble dans l'eau et réther de pétrole, soluble dans l'alconl, l'éther, moins dans la benzine. Sous l'influence des divers réactifs, il se comporte tout à fait comme l'acide ben- zoylacrylique. J'ai constaté, en particulier, que, par oxydation et par réduction, on obtient les composés attendus; de même, par ébullition avec les alcalis dilués, il se dédouble en acide glyoxylique et /j-méthoxyacétophénone. Il fixe HBr et donne un composé d'addition fondant vers i3o°, avec décomposition, et régénérant l'acide /J-mélhoxybenzoylacrylique par simple dissolution dans les solu- tions aqueuses de carbonates alcalins. Il se coml)ine, molécule à molécule, à l'aniline en donnant un acide peu soluble dans l'éther, encore moins dans la benzine et fondant à 131°. Il se combine également avec l'acide cyanhydrique, la pipéridine, etc. II. Acide méthylènedioxyhensoylacrylique (on pipéronoylacrylique) CH=02= C«IP— CO - Cil = CH — COMl. — Poui- préparer l'acide méthylènedioxyphénylisocrotonique qui m'a servi pour la préparation de l'acide pipéronoylacrylique, j'ai suivi la marche indiquée plus haut pour l'acide /)-métlioxyphénjlisocrotonique. J'ai donc préparé les acides suivants : l'acide pipéronaipyruvique CH^ O^'—C W — CH = Cil - CO — CO^^ H , beaux cristaux anhydres rouge brique (p. de fus., 161°) (',) ; l'acide hydropipéronal- pyruvique CH202=:C«H^-CH = CH-CHOII-CO'H (p. de fus., i43°) et enfin l'acide méthylénedioxyphényiisocrotonique CH''0^= C=H3— CH = CH - CfP- COHI, lequel donne facilement, par action de l'iode sur son sel de sodium, une lactone iodée fondant à loS" : GH202= C«H'— CH - CHI — CH»— CO. i I L'acide méthylènedioxyphénylisocrotonique, traité par l'iode en présence d'un très grand excès de carbonate de soude, donne l'acide pipéronoylacrylique. Cet acide est en cristaux jaune soufre possédant les mêmes propriétés générales que le précédent et que l'acide benzoylacrylique. (') Un acide de même formule, obtenu par uii autre procédé, a déjà été signalé par Schoitz {Ber. d. d. chein. GeselL, t. XXVIII, p. 1192), qui lui donne le point de fusion i/igo-iSo". 4l4 ACADEMIE DES SCIENCES. Voici quelques-unes de ses caractéristiques : Il est un peu moins soluble clans les divers solvants que l'acide /y-niéthoxjbenzoyl- acrylique. Cliaufl'é dans un tube étroit, il brunit vers i8o° et se décompose; la masse noirâtre résultant de cette décomposition fond vers 200°. Il fixe HBr. Le produit obtenu se décompose avant de fondre; traité par une solu- tion aqueu-e de carbonate de sodium, 11 régénère l'acide pipéronoylacr\lique. Le produit de condensation de l'acide pipéionoylacrylique avec l'aniline est un acide fondant à i34°. Je n'insiste pas sur les produits d'oxydation, de réduction et de décomposition par les solutions alcalines qui rappellent de tous points ceux, obtenus avec l'acide benzoyl- acrylique. En résumé, Tacide phcnylisocrotonique cl ses dérivés substitués dans le noyau, traités par l'iode en présence d'un très grand excès de carbonate de sodium, ont leur chaîne latérale R — CH = CH — CH- — CQ-H trans- foitnée en R — CO — CH = CH — CO- H. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur le sérum antiamylasique . Note de MM. C. Gessard et .1. >yoLFF, présentée par M. E. Roux. Il est possible, comme l'a montré l'un de nous ('), d'obtenir un sérum capable d'empêcher la saccharification de l'amidon par l'extrait de malt. Ce sérum offre cet avantage sur les autres sérums anti que son pouvoir empê- chant peut être exactement mesuré. En effet, on possède des méthodes pré- cises pour déterminer le maltose produit et, par suite, l'obstacle que la pré- sence de sérum empêchant apporte à cette production. I. Pour mesurer l'action antiamylasique d'un sérum, nous dosons le maltose produit, toutes choses égales d'ailleui-s, en présence de ce sérum d'une part, de sérum normal d'autre part. La différence entre les deux quantités, rapportée à 100 de maltose formé en présence de sérum normal, nous donne la mesure du maltose empêché ou le degré antiamylasique du sérum. Pour éprouver la valeur des divers sérums, notre technique est la suivante : 1 2 gouttes de sérum sont mélangées avec 20 gouttes d'exlrait de malt à 10 pour 100 (^); après un (') C. Gessard, Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LXI, 1906, p. 4'25- (2) Macération de i heure à la température de 20", filtrée sur papier, puis à la bougie. SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. 4l5 repos de 5 minutes, nous ajoutons au m''lange 25'^'"' de solution d'amidon soluble à 2 ou 4 pour 100 ('), rendue neulre au mélhylorange avec de la soude; nous maintenons le tout I lieure à 20°, après quoi nous arrêtons l'action de la diastase et déféquons par l'azotate mercurique, et dans le |)roduit de ces opérations amené à un volume déter- miné nous dosons le raaltose formé (^,). Le sérum de lapin normal est sans action. Parmi nos sénims de lapins traités, le plus haut degré observé avec 12 gouttes de sérum et 20 gouttes d'extrait de malt a été 70 environ; c'est-à-dire que, au lieu de 100 avec le sérum normal, il y a eu avec le sérum anti 3o de maltose produit et 70 empêché. II. Nous avons fait varier les doses de sérum dans des expériences en série, et nous avons vu que, d'une manière générale, le rendement en mal- tose est sensiblement en raison inverse de la quantité de sérum empêchant. B. Sérum anti. A. Sérum normal. Maltosf Maltose Nombr. en du Numéros. milligrammes. gouttes 12 16 20 20 28 36 12 24 12 24 48 96 (') La teneur en amidon est basée sur le taux, présumé de maltose; elle est sans importance, comme on le savait déjà et comme nous l'avons vérifié, au point de vue du rendement en maltose. (") Par le procédé de Mohr, modifié par M. G. Bertrand. (^) 40 gouttes de diastase et sérum le plus actif. 40:24 correspond à 20:12 des séries 6 et 11. 4l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. La quantité de maltose produit n'a pas varié d'une manière sensible quand les doses de diastase et de sérum ont été simultanément doublées. A. Sérum normal. B Sérum anli. Numéros. Rapport. Diastase : st-ruin. Maltose en milligrammes. Maltose en milligrammes Pour 100 de mallose produit en .\, M l lo : 12 l42,5 218,7 343 35,7 61,5 123,6 190,5 25 23 / 20 : 24 ( 20 : 12 28 36 j 4o : 24 ^9 Au contraire le rendement en maltose est modifié quand, toutes choses égales d'ailleurs, la température de l'expérience a changé. Il a presque dou- blé, passant de 36 à 64, dans une de nos expériences où l'écart de tempé- rature a été de 20° à So"'. III. Enfin notre sérum s'est aussi montré empêchant vis-à-vis de l'extrait d'orge, et nous avons observé la même proportionnalité que plus haut entre le rendement en maltose et les doses de sérum employées. Nous vérifions ainsi, par une autre méthode, l'observation faite par l'un de nous en collaboration avec M. Fernbach ('), à savoir que, à la tempéra- ture ordinaire et dans la phase de formation rapide du maltose, l'extrait d'orge et l'extrait de malt se comportent sensiblement de la même manière. B. Sérum anti. Sérum normal. Mallose Maltose Nombre en de Numéro. miUigrainmes. gouttes. i 6 12 i9> Pour 100 en de maltose milligrammes. produit en A. 102,8 80 80,8 42 24 54,8 28 Notons en terminant que le pouvoir empêchant n'a pas été conféré au sérum d'un jeune animal par la gestation, tout entière comprise dans la durée d'un traitement, et par l'allaitement consécutif de i5 jours, pendant lesquels le traitement de la mère n'a pas été interrompu. (') A. Fernbacu et J. Wolff, Comptes rendus, i. CXLV, 1907, p. 80. SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. 417 CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur l' action de V amylase du suc pancréatique el son activation par le suc gastrique. Note de M. H. Iîierry, présentée par M. Dastre. Le suc pancréatique qu'on recueille aseptiquement chez le chien par fistule temporaire et injection de sécrétine est très alcalin. Pour doser cette alcalinité qui est due presque exclusivement au carbonate de soude on peut opérer, à chaud, avec le tournesol et la méthode par reste, ou, à froid, en utiUsant comme indicateur le méthylorange ou mieux l'hélianthine ('). L'alcalinité du suc varie non seulement d'un animal à l'autre, mais encore chez le même animal, elle est plus grande au début qu'à la fin pendant une même sécrétion. De nombreux dosages m'ont amené à conclure que cette N alcalinité est ordinairement de l'ordre d'une solution ■„• de carbonate de soude. J'ai étudié comparativement sur l'empois d'amidon (amidon de riz décal- cifié ou non, fécule de pomme de terre, porté 3o minutes à 120°) l'action en milieu alcalin, neutre et acide, du suc pancréatique de sécrétine, à l'étuve à 38°. Le suc pancréatique de fistule temporaire possède une amylopectinase très active, il liquéfie instantanément l'empois d'amidon; son action saccharifianle est très intense, 4'^"'' et même 2'="' de suc transforment rapidement en raaitose 100""° d'empois à i et 2 pour 100. Avec l'amidon soluble l'action est presque terminée en 60 minutes el ne va pas beaucoup plus loin en 10 et même 20 heures; avec l'amidon ordinaire les phéno- mènes sont moins rapides. A la dose de i^^'et 2'^'"' le suc normal est incapable de dédoubler le maltose et pousse avec une extrême lenteur l'amidon au stade glucose. Si on l'additionne de HCl jusqu'à réaction légèrement acide il devient alors capable d'hjdrolyser le maltose et transforme en glucose beaucoup plus rapidement l'amidon avec lequel on le met immédiatement en contact (^). , N . (') En employant HCl — et la plus petite quantité ])0ssible d'indicateur le virage est net. Si la quantité de carbonate alcaliii devient trop faible à la fin de ropéralioQ pour empêcher la dissociation électrolytique de l'acide carbonique qui peut déiermiuer la production de la teinte orange, dans ce cas on fait bouillir la liqueur arrivée à cette teinte orange pourchasser CO'^, on laisse refroidir et l'on achève le titrage par addition d'acide jusqu'à virage (Kûster, Z. anorg. Cheni., t. XIII, 1897, p. [\o). (^) Comptes rendus Soc. Biologie, mai et juillet igoS. 4l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Toutefois, si l'on acidifie une petite quantité de suc (i'""' par exemple) et qu'on fasse agir sur l'amidon on ne décèle pas de glucose avant i heure 3o minutes. J'ai donc pu comparer l'aclion de faibles doses de suc de sécrétine alcalin, neutre et acide, pendant 3o minutes et même 60 minutes sur l'amidon en dosant le maltose formé, après traitement par le nitrate raercurique et il- S. De faibles doses d'acide ont une action considérable sur la vitesse d'hydrolyse.' le ma\imiim de rendement est obtenu lorsqu'on neutralise exactement l'empois d'amidon, d'une part et, d'autre part, environ les I de l'alcalinité nalurelle du suc (l'Iiélianlliine étant prise comme indicateur). Aussi Faction du suc gastrique est-elle très marquée sur la vitesse d'hydro- lyse de Tamylase du suc pancréatique sur l'empois d'amidon, elle peut, en I heure, augmenter d'un tiers le rendement en maltose. Cette activation doit être rapportée uniquement à HCl du suc gastrique ; le suc gastrique neutralisé et la pepsine, avant ou après ébullition, se sont montrés sans effet, contraire- ment à ce qui a été avancé par MM. Roger et Simon ('). L'amylase pan- créatique détruite par un acide ou portée à 100° n'a pas non plus exercé d'action favorisante. N J'ai neutralisé exactement avec HCl — du suc pancréatique et j'ai rendu ensuite à 10 ' 1 J la liqueur, avec une solution de carbonate de soude convenablement titrée, l'alcalinité primitive ou une alcalinité égale au i, au | ou au jL de l'alcalinité que possédait le suc de sécrétine. Le mélange, mis à 40° pendant 24 ou 48 heures, était ensuile additionné d'empois d'amidon. L'amylase du suc normal se conserve bien à l'étuve; l'amvlase du suc neutralisé et ramené à la même alcalinité immédiatement a déjà perdu beaucoup de son activité après un passage de 24 heures à 4o° j son action est presque annihilée après un séjour de 5o heures à la même température. L'amylase en milieu neutre est détruite beaucoup plus rapidement. Le suc neutra- lisé exactement (hélianthine) et mis à l'étuve à 4o° pendant 3o minutes devient presque inactif sur l'amidon ; ce même suc, après un temps encore plus long à 4o°, continue à liquéfier l'empois; l'amylopectinase est donc conservée. Si l'action ménagée d'un acide favorise l'action de l'amylase, elle nuit à sa stabilité. Ces faits sont à rapprocher de ceux déjà signalés par MM. Maquenne et Roux à propos de l'amylase du malt. Pour expliquer l'aclion favorisante, vis-à-vis du pouvoir saccharifiant, de la neutralisation d'une partie de l'al- calinité du malt, ces auteurs pensent que l'amylase est engagée dans des combinaisons basiques faibles, minérales ou aminées. Cette hypothèse peut (') C. f(. Soc. Biol., 18 janvier 1908. SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. 4ig également bien s'appliquer à l'amylase du suc pancréatique. Le rôle de l'acide serait, dès lors, évident; il libérerait une plus forte proportion d'amylase. Si l'addition d'un acide favorise la vitesse d'iiydiolyse de l'amylase pancréalif(iie, la présence d'éleclrolytes est indispensable pour amener la saccharification de l'flmidon, comme je l'ai montré avec MM. Victor Henri et Giaja ('). L'ion électronégalif est seul important. Une petite quantité de sel suffit pour assurer l'action de l'amylase; de nouvelles additions restent sans effet. D'après les expériences de Hirsch, de Serdjukow et Pawlow, de Cannon, on admet que l'ouverture du pylore est provoquée par le contact de liquide acide et que le passage du contenu stomacal dans l'intestin est réglé, au point de vue quantitatif, par un réflexe qui inbibe temporairement les mou- vements expulsifs de l'estomac et ferme le même pylore chaque fois qu'une portion de contenu stomacal acide arrive au contact de la muqueuse duo- dénale. Il se fait en même temps un renforcement de la sécrétion du pan- créas, et la portion de bol alimentaire acide est baignée par le suc pancréa- tique et neutralisée rapidement par lui. Les conditions d'action ojdima de l'amylase se trouvent ainsi réalisées et la transformation en maltose se fait très vite; l'hydrolyse du maltose se fera ensuite au contact du suc intestinal d'abord et puis de la muqueuse de l'intestin. CYTOLOGIE. — Noie sur l'existence des produits de dégénérescence cellulaires rappelant les corps de Negri. Note de M. Y. 3Iasouéliaiv, présentée par M. E. Roux. Les corpuscules de Negri sont-ils des parasites? Negri et nombre d'au- teurs l'affirment. Quant à nous, nous croyons qu'en l'état actuel de la Science une pareille affirmation serait téméraire. D'autre part il nous a semblé intéressant d'étudier certaines dégénéres- cences physiologiques et chercher si, dans une cellule ou portion de cellule qui dégénère, il n'y aurait pas des formations rappelant par leur forme et leurs caractères histochimiques les corpuscules de Negri. Nous nous sommes adressé à cet eflét à l'étude de la spermatogenèse chez quelques Mammifères, Rat, Cobaye et Lapin, et voici le résultat de nos recherches : (') C. R. Soc. de Biol., 3 mars igo6 et i6 mars 1907. G. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 8.) 55 4a') ACADÉMIE DES SCIENCES. On sait que, lors de la transformation des spermies de la forme spermalide à la forme spermatozoïde, le reste du corps cellulaire ne prend pas part à celte transformation; il est destiné à disparaître. On y observe alors des corjiuscules très fins et pâles, qui deviennent de plus en plus volumineux et se colorent mieux. Bientôt ces lobes proto- plasmiques en train de dégénérer perdent la netteté de leur contour et finissent par se détacher des spermatozoïdes. On les désigne alors sous le nom de corps résiduels. Ces corps sont enveloppés d'une substance incolore et contiennent, parmi une masse homo- gène, une ou plusieurs sphérules qui, à leur tour, renferment de tout petits corpus- cules. D'autres corps résiduels renferment pnniii leur masse simplement de fins cor- puscules. Comme les corps de Negri, qui eux aussi sont eMtc>urés par une masse incolore, ces corps se colorent en rouge par la méthode de Mann, quelquefois aussi en bleu. Comme Ciux. de Negri, dans la méthode à l'hématoxyline au fer, ces corps se laissent décolorer ti'és dilficilemenl et ils jMésenlenl comme ceux-ci une coloration brunâtre après la lixation au Flemming. Le processus dégénératif se poursuivant toujours, chaque corps présente un grand nombre de déjiressions à sa surface et des \acuolesdans son intérieur (' ). Et comme en ce moment le sjncylium i-erlolien commence à se rétracter, les corps résiduels, qui se trouvent incorporés dans ce svncjtium, sont entraînés vers la couche génératrice du tube séminifère. Ainsi phagocytés ils se colorent encore en rouge par la méthode de -Mann, mais un grand nombre se colorent en rouge violacé ou en bleu de plus en plus jiàle. En ce moment l'acide osmique les noircit pins cuniplétenient. Enfin ces corjis cessent d'être colorables par la méthode de Mann. On peut les colorer en noir par l'acide 0SMii(|ne, en même temps que d'antres substances que le syncytium élabore. La jdiagocylose de ces éléments est terminée. Or les petites formes du début qui apparaissent dans le lobe protoplas- inique des spermatides (-) rappellent par leur forme et les réactions hislo- chimiques les corpuscules lins qu'on observe dans la rage des rues et surtout ceux que nous avons décrits dans la rage à virus fixe. Quant aux corps plus volumineux, ils rappellent ceux de Negri dans la rage des rues. (') iXous avons pu constater parfois, et notamment dans la corne d'Ammou, chez les animaux et les sujets atteints de rage des rues, à côté des formes que Negri a décrites, d'autres que nous décrirons prochainement. Pour le moment, disons seule- ment qu'en même temps que des corps de Negri typiques, on constate des corpuscules qui, tout en possédant la même structure que ceux-ci, ne se colorent pas aussi éleeti- vement; ils ont une teinte ronge ou bleuâtre; peu à peu les vacuoles se montrent dans leur intérieur, leur contour cesse d'être net, ces corpuscules deviennent de plus en plus pâles, il en existe qui se trouvent à la limite de la colorabililé. Pareille constata- tion peut se faire dans la rage à virus fixe. (■-) Signalons la ressemblance de ces formes avec les corps chromatoïdes des sper- matocytes et des spermies. SÉANCE DU 2^1 FÉVRIER 1908. 4^1 Nous disons bien rappeler, car nous ne prétendons pas qu'il s'a^t là de formations identiques aux corpuscules décrils par le savant italien. Nous estimons néanmoins que les faits que nous venons de relater (') doivent faire réfléchir les chercheurs avant de se prononcer hâtivement sur la nature parasitaire des corps de Negri. PHYSIOLOGIE. — Sur la mesure de l'ondée ventricuiaire chez L'Iiotnine. . Note (-) de iM. Gabriel Akthacd, présentée par M. Lannelongue. La mesure de l'ondée ventricuiaire a donné lieu à'un très grand nombre de recherches dont les l'ésullats sont loin d'être concordants et qui four- nissent comme évaluation des chillrcs oscillant entre 180""' et 70'''°'. Il convient de noter en passant que la ra]ia<-ité ventricuiaire csl fonction de la pression sanguine et que tonte méthode (]ui abaisse la pression doit nécessairement fournir une mesure inférieure à la valeur vraiment physio- logique de la cylindrée cardiaque. C'est un i-eproche général qu'on peut faire à toutes les méthodes dites directes. Il n'y a donc pas lieu de regretter que les procédés très complexes soient inutilisables, chez l'homme, car ils ne peuvent aboutir qu'à des résultats imparfaits. La méthode la plus simple et la plus ancienne est celle de ^ ierordt, fondée sur la mesure de la vitesse et sur la relation évidente nni = Si' (« étant le nombre des pulsations, m l'ondée ventricuiaire, S la section -panosome {Tr. dimorphon). La cullure d'attente dans la trompe ne se produit que chez un petit nombre de glossines, ce qui lient probablement aux propriétés variables de letu' sa- live. Avec des animaux présentant des trypanosomes nombreux dans le SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. '|25 sang, la proportion habituelle d'infections expérimentales est de 1 mouche sur 10 environ. Les deux sexes sont capables de s'infecter mais le fait est beaucoup plus fréquent chez les mâles que chez les femelles. Il semble aussi que ce soient les jeunes mâles et les femelles âg'ées qui jouissent de préfé- rence de cette propriété. . Les trypanosomes libres de la trompe décrits par Koch et Stuhlmann paraissent n'avoir rien de commun avec ces Herpetoinonas fixés : ce sont, comme l'indique ce dernier auteur dans sa magistrale étude, des trypano- somes issus du provcntricule, dans des cas exceptionnels d'ailleurs, à notre avis, d'infection totale du tube digestif de l'insecte. Ils n'ont d'ailleurs pas pu être obtenus expérimentalement par Stuhlmann. Ces formes d'attente des trypanosomes pathogènes, localisées dans la trompe, sont-elles les seuls agents possibles des infections produites par les piqûres des glosslnes au delà de 24 heures? Cela ne paraît pas douteux, attendu que pour Tr. Bimcei, agent du Nagana, on ne peut mettre en évidence, chez GInssina palpalis, aucun autre phé- nomène de culture, et qu'en outre, pour les trois autres virus, les phéno- mènes de multiplication dont le tube digestif est le siège onl habituellement pris fin depuis longtemps lorsque ceux qui se passent dans la trompe sont encore dans toute leur puissance. Cette curieuse propriété dévolue à l'appareil piqueur des glossines leur est d'ailleurs absolument spécifique, comme l'observation l'a prouvé. Elle explique le rôle de choix joué par ces insectes dans la transmission à distance des trypanosomiases d'Afrique, rôle nécessaire étiologiquement au maintien de ces affections à l'état endémique. ZOOLOGIE. — Le genre. Doliocystis Léger. Note de M. L. Brasil, présentée par M. \ves Delage. Le genre Doliocystis a été établi ici même en 1893 par Léger pour des Grégarines intestinales d'Annélidcs polychètes « considérées jusqu'alors comme des Monocystidées ». D. nereidis et D. polydorœ sont donnés comme exemples. Ce sont des Grégarines sans septum mais qui posséderaient un épimérite intracellulaire pendant cette phase de leur croissance qu'elles passent fixées sur l'épithélium digestif de l'hôte. La libération résulterait de la chute de cet épimérite. La présence d'un épimérite et l'absence de septum 420 ACADÉMIE DES SCIENCES. conduisirent Léger à placer son genre Doliocystis parmi les Dicystidées. Labbé et Minchin l'ont rangé, ce qui est équivalent, dans les Cephalina. Ces deux derniers auteurs cependant ont introduit dans le genre des espèces chez lesquelles la caducité de l'épimérite et même la présence d'un tel organe n'avaient pas été expressément reconnues, aussi le caractère de caducité n'entre-t-il plus dans leur diagnose et Labbé fait-il suivre parfois du point de doute la mention d'un épimérite. C'est d'une prudence très justifiée. Mingazzini, qui a décrit plusieurs des espèces en question, les avaient placées, l'année même où Léger créait Doliocystis, dans différents genres: Opliioidina, Lecudina, Kœllikeria {=^KôUikerella Labbé) relevant pour lui de la division Monocystidées au même degré que Anchorina (= An- cora Labbé) et Lankesteria qui n'en sont pas sortis. Pour mon compte j'ai observé D. pellucida Kôll. (^/J. nereidis Lank.), l'espèce génotype puisqu'elle est citée la première par Léger, D. elongata Ming. et beaucoup d'autres formes voisines encore inédites. Je suis en me- sure d'affirmer qu'il n'y a chez aucune d'entre elles d'épimérite caduc, mais un appareil permanent, déformable, plus ou moins développé, en général invaginable. C'est par lintermédiaire de cet appareil que la Grégarine se fixe sur l'épithélium, non en l'introduisant dans une cellule, mais en l'appli- quant sur la surface de la muqueuse où il fonctionne comme une petite ventouse. Là ne doit pas d'ailleurs se borner son rôle. D. elongata par exemple, qui fait saillir de son extrémité antérieure une telle cupule adhésive pour se fixer, libre dans la cavité digestive, émet de temps en temps au même point un petit bouton sphérique dont la fonction est certainement tout autre, tactile peut-être. J'ai déjà eu l'occasion de figurer le mode de fixation de D. pellucida, et Cunningham, qui vient d'attirer l'attention sur le désaccord qui existe entre la description de Léger et mes dessins, émet l'hypothèse que nous n'avons pas examiné la même espèce. C'est peu probable. D. pellucida ( = 2). nereidis) est une espèce trop répandue et trop abondante dans l'in- testin des Perinereis cultrifera, des côtes océaniques de France, pour cjue ce ne soit pas elle que Léger ait observée. Il résulte de là que la diagnose originale du genre Doliocystis doit être modifiée en enlevant à l'appareil de fixation et son caractère transitoire et sa situation intracellulaire. La posi- tion du genre est elle-même ébranlée. Doit-on, en eifet, considérer l'appareil fixateur que je viens de décrire comme une épimérite? Simple question de définition au fond. En tous cas, cet appareil est bien différent des épimérites des Grégarines intestinales SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. ^27 d'Arthropodes, qui ont servi de modèle pour les descriptions classiques. Et, d'autre part, il est représenté presque trait pour trait chez KalpidorliYnchus, dont les affinités avec Urospora et Gonospora sont indéniables ; il se retrouve intégralement dans Lankesleria qui, pour tout le monde, est une Monocys- tidée. D'ailleurs, pour les Eugrégarines d'Annélides (que j'envisage seules), en dehors de celles qui sont nettement segmentées comme Sycia et qui sont l'exception, la division en Ceplialina et Acep/ia/ina ne correspond pas à une différence de structure comparable à l'importance d'une telle coupure. La Monocystidée cœlomique, à l'abri de tout entraînement méca- nique, complètement plongée dans un liquide nutritif, perd un appareil fixateur, nourricier peut-être aussi, devenu inutile, et c'est tout. Appa- remment, elle ne subit pas d'autre modification remarquable. Pour élucider l'origine des Monocystidées cœlomiques des Polychètes, Kalpidnrhynchus arenicolcB Cunn. est très précieux. Il marque une étape démonstrative de leur évolution. Kalpidorhynchiis ressemble à Doliocystis elongata adulte. C'est la même forme générale, presque la même structure de l'appareil fixateur. Mais Kalpidorhynchus est cœlomique, le Doliocystis intestinal. Or, la première phase du développement de ce dernier se passe dans l'épithélium digestif de l'hôte. Le sporozoïte pénètre jusqu'au contact du sinus sanguin péri- intestinal ; un effort de plus, il tomberait dans le cœlome. Le Doliocystis conserve longtemps cette situation intra-épithéliale et cependant développe tout de suite un appareil de fixation qu'il n'utilisera que beaucoup plus tard. Et ainsi le passage entre les Doliocyslis sans phase intra-épilhéliale (il y en a) et les Monocystidées cœlomiques les plus modifiées ( Urospora, Gonospora) parait jalonné par les Doliocyslis à développement intra-épithé- lial(Z). elongata) et les formes cœlomiques à appareil de fixation (Kalpi- dorliynchus). Il y a là une raison suffisante, il me semble, pour éviter de placer dans des catégories trop dilFérentes ces diverses Grégarines. GÉOLOGIE. — Heclierches stratigrapJdcjiies sur le Maroc oriental. i\ote de M. Loiis Gextii,. La mission scientifique dont j'ai été chargé en 1907 m'a permis notam- ment de parcourir dans tous les sens la partie la plus orientale du Maghreb, c'est-à-dire les tribus marocaines qui composent l'Amalat d'Oujda. J'ai pu, au cours de mes explorations, débrouiller un peu le complexe de C. R., 190S, I" Semestre. (T. C\LVI, N" 8.) 56 4»8 ACADÉMIE DES SCIENCES. terrains primaires, secondaires et tertiaires qui prennent part à la conslilu- tion de cette région frontière et reconnaître la série stratigraphique sui- vante : Silurien, Dévnnien (?), Carhoni fère , Trias, Lias, Jurassique et Néo- gène. Je me propose dans cette Note d'appeler plus spécialement raltention sur le Carbonifère et sur le Lias. i" Carbonifère. — L'ossature de la chaîne des Béni Bou Zeggoii, qui prolonge les monts de Tlemcen vers la Gada de Dehdou, est constituée par une succession puissante de sédiments qui, affleurant surtout dans la haute vallée de TOued Isly, peut se décomposer ainsi, de la base au sommet : a, argiles schisteuses iioiiàlrcs avec bancs de calcaires à Enclines, Polypiers, etc.; b, alternances d'argiles schisteuses et de schistes noirs avec bancs de grès verdàlres; c, grès brunâtres et poudingues à galets de quaitz ou de roches volcaniques, intercalés de schistes noirâtres; d, schistes à silex noirs avec lits de grès. Toutes ces assises sont fossilifères. L'assise a, notamment, m"a offert, à l'Aouïja et au Guelib en Naam, les inatériauv d'une riclie faune qui sera étudiée ultérieurement avec tout le soin qu'elle comporte par M. E. llang qui a bien voulu, dès à présent, me donner la série de déterminations suivantes : Pliillipsia sp., Glyphioceras truncaluni Phil., Gl. {Goniatiles) striatiim Sow., Posidonielta vetusta (Sow.), Spirifer Irigo- /i«/t> Mart., Spirifer strialiis MavI., Athyris Roàsyi {Lév,), Retzia ulothrijc Kon., Productus coslalus Sow., Fr. pustulosus P\ii\., Pr. corrugatus Me Coy, nombreux Crinoïdes et Tétracoralliaires. Cette faune représente la zone à Gonialites slrialus. c'est-à-dire le Viséen. Elle montre l'extension vers le Nord, jusqu'aux aljords d'Oudja, du Dinan- lien de la région de Béchar. Il est intéressant de faire remarquer que j'ai, observé, au-dessus des couches qui la renferment, une succession concor- dante de près de 5oo™ de sédiments et qu'une série, peut-être aussi puissante, succède à cet ensemble dans une région que ji.' n'ai pas encore parcourue. Ceci laisse entrevoir l'existence possible du Moscovien et peut-être même de rOuralien au-dessus des couches visécnnes de l'Aouïja et du Guelib en Naam. Malheureusement je n'ai pas pu observer le subsiratum des dépôts carbo- nifères qui nous occupent et qui sont recouverts, en discordance angulaire, parles calcait^es liasicjues. Enfin je ferai remarquer ([ue ces terrains paléo- zoïques affleurent sur d'assez vastes étendues et touchent presque à la fron- tière, alors que nulle part, dans le Tell algérien dont la stratigraphie est aujourd'hui Itien connue, la présence du ('ailxjnifère n'a été signalée. 2" Lias. — Le Lias est très développé tlans l'Am-alat d'Oujda, dans toute SÉANCE DU 24 FÉVKIEK 1908. ^I^Ç) la chaîne des Béni Bon Zeggou au Sud cl, au Nord, il forme, par le ool du Guerbous, le prolongement vers l'Ouesl des imporlants aflleureinenls que j'ai éludiés en Algérie {Thèse de dodo rat ) el il prend une large pari à la con- slitulion des Beni-Snassen. F'arloul il offre une succession litliologique constante el identique à celJe que j'ai décrite dans le bassin de la Tafna : a, conglomérai de base formé de couches rouges avec gros galets de quartzites silu- riens el de débris de schistes primaires; b, puissante assise de calcaires zoogènes blancs ou bleuâtres; f, « calcaires en dalles » intercalés de lits marneux; d, alternances de calcaires marneux et de marnes. J'ai recueilli dans cet ensemble deux faunes bien distinctes : auprès dOujda, dans le Djebel el Hamra, j'ai trouvé dans le conglomérat de base a et à la partie tout à fait Inférieure des calcaires h: Ainaltheus ma/'garilatus Montf., Zeilleria subnuniisnialis fia V.. Terebratula punclala Sow., Ter. cf. punctala Sow., Rliynchonella Rosenbuschi Haas, Rhync. curviceps Qnensl. sp., Rliync. cf. Sc/iimperi Haas, Os/rea sp., Lima du groupe de giganlea Sow. D'autre part, à Ar'bal, dans les IJeni-Snassen, j'ai trouvé une belle faune de Cépli.n- lopodes, et mes premières déterminations me permettent de signaler : Phrlloceras /Vilsoni Héb., Ly laceras dorcalis Algli., HUdoceras bi/rons Brug., Harpoceras bi'ca- rinatuin Munster in Ziet., Graminoceras fidlaciosuin Bayle et nombreuses var., Lillia [Ifaugia) Bayani Duni., L. comensis Buch., Cœloceras {Pcroniceras) subar- inalain Y. elB., C. fibulaturn Sow., C. Hola/tdrei d'Oih., C. acanlliopsis d'Orb., Aulacoceras sp. La l'aune du Djebel el Hamra caractérise la zone à Amaltheus margariuitus du Lias moyen, celle d' Ar'bal appartient à la zone à Lytoceras jiirense du Lias supérieur. Ces deux faunes enserrent donc le Domérieii et le Toarcien et, si l'on remarque qu'une centaine de mètres de marno-calcairessuruiontcnt le gisement fossilifère d'Ar'bal, il est permis de penser que V Aalénien est aussi repiésenté. Il résulte de ce qui précède que : 1" le conglomérat de base du Djebel el Hamra et du massif des Traras, en Algéi^ie, marque la grande iransgression mésoliasiquc ; 2" il faul renoncer à comprendre dans les calcaires zoogènes h l'ensemble du Lias inférieur et du Lias moyen comme on le fait généralement et comme je l'ai fait moi-même bien qu'avec doute (Thèse, p. i5i). Des faunes du Lias moyen ont été signalées en plusieurs points du Tell algérien el tuni- sien, mais l'existence d'une faune sinéinurieiuie à El Kanlour (Constanline ), d'après Coquand, n'a jamais été conlirmée; en admettant que le Lias infé- 43o ACADÉMIE DES SCIENCES. rieur existe dans rextrême-est du Nord africain, comme il existe en Sicile, mes observations n'en montrent pas moins qu'il est absent dans l'ouest et il faut s'attendre à le voir également manquer au cœur du Maroc, dans le Rif et dans le Haut-Atlas, où les Lias moyen et supérieur sont certainement représentés, ainsi qu'il résulte de mes explorations; 3° enfin, le gisement fossilifère d'Ar'bal confirme la rareté relative des Phylloceras et des Lyto- ceras, que j'ai signalée à propos des Traras (Thèse, p. i55) et qui témoigne de dépôts de mer moins profonde que ceux de V Ammonitico rosso de l'Apennin et de la Lombardie. Je terminerai cette Note en faisant remarquer que le Callovien fossilifère dont nous avons signalé l'existence au pied du Ras Asfour à la frontière, M. Paul Lemoinc et moi ('), est transgressif sur le Lias et sur les Schistes siluriens de R'ar Rouban. GÉOLOGIE. — Terrains primaires du Morvan et de la Loire. Note de M. Albert Miciiel-Lévt, présentée par M. Michel Lévy. Dans la région qui s'étend entre le nord du Morvan et les premières strates micaschisleuses et gneissiques du Lyonnais, les terrains paléozoï- ques, s'enfoneant .dans le granité ou reposant sur cette roche éruptive de profondeur, appartiennent de bas en haut aux étages suivants : 1° Dévonien supérieur : a. Frasnien. — \\ apparaît à Diou et Gilly sous la forme d'une lentille calcaire affleurant au niveau de la Loire et se terminant par des bancs dolomitiques. Julien y a découvert des espèces caractéris- tiques, notamment Rhynchonella cuboides Sow., Spirifer Verneuili Murch. Dans quelques fossiles provenant de la carrière de Diou, qui m'ont été com- muniqués par M. Giraud, j'ai déterminé Phacnps cf. fecundus Barr. mut. supradevonica Frecli. h. Famennien. — Il se compose de schistes psammitiques contenant d'abord une Beyrichia réticulée, puis, à leur partie supérieure, la faune à Clyménies et à Cypridines que j'ai découverte aux environs de Bourbon- Lancy (^Comptes rendus, 3o octobre 1906 et 4 février 1907). J'ai pu récem- ment déterminer avec assez de précision les espèces de trilobites qui s'y rencontrent; ce sont Phacops cryptophthalmus Emmr., Dechenella pusilla Giir. (') Comptes tendus, i" août igo^- SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. 43 1 Des coulées d'albitophyres et des tufs de ces mêmes roches sont inter- stratifiés au milieu des schistes famenniens. Ils appartiennent à la famille des Tonalases ; la fumerolle en est syénitique et persodique ; la scorie, nia- gnésienne-ferrique, microcalcique. Elles contiennent en moyenne : Si, 55,6; Al, 17,1; Fc (oxydes), 7,8; Ca, 3,3; Mg-, 4,3; Na, 5,4; K, 0,6; Ti, 1,2; perte, 4,7 (les analyses élémentaires ont été faites par M. Pisani). 2° Carbonifère marin. Dinantien : a. Tournaisien. — Il débute par des niveaux de grès à plantes et de poudingues surmontés par une assise assez importante de schistes gréseux qui se montrent fossihfères entre Saint- Seine et Avrée, à l'ouest de Luzy. Julien y a déterminé la présence de Spi- rifer tornacensis Kon., Porcellia puzo Lév., Archceocidaris nerei Munsi., Brachymetopus Duponli Jul., etc. J'y ai découvert et déterminé deux es- pèces de tribolites, Phillipsia cf. subtruncatida OEhl., Phillipsia cf. derbyen- sis Mart. Cette faune tournaisienne paraît principalement caractérisée par la rareté des grands Prodiictus et l'abondance des Spirifer et des Rhyn- chonelles. Phillipsia derbyensis, espèce viséenne, indique, à la partie supé- rieure, des termes de passage au Viséen. Des épanchements d'orthophyres obsidienniques et perlitiques, accom- pagnés de tufs, sont intercalés dans le Tournaisien. Ces orthophyres sont des Liparoses à fumerolle alcalino-granitique, mégapotassique, à scorie magnésienne-ferrique, microcalcique. Composition chimique moyenne : Si, 68,3; Al, i5,2; Fe, 4,0; Ca, o,4; Mg, r,9;Na, 3,6; K, 4, i ; ti, o,5 ; perte, 2,0. b. Viséen. — On le trouve sous forme de bancs calcaires en lentilles discontinues intercalées dans des schistes ou dans des grès et recouverts par des poudingues à galets de calcaire et de granité. La faune étudiée par Julien s'est montrée riche en Produclus giganteus Mart., Pr. corrugalus Me Coy , Phillipsia Eic/iwaldi Fisch. J'y ai découvert dans la Loire une faune de FovAmimîères (Endol/iyra, Valvulina, Tror.hammina, etc.), qui se présente aussi, dans le Morvan, à l'Huis Prunelle; M. Stanislas Meunier en a signalé quelques-uns à Cussy-en-Morvan. La partie supérieure du Viséen est composée de tufs microgranulitiques, à la base desquels s'entremêlent quelques grès, schistes et poudingues avec bancs d'anthracite (Ménessaire, l'Hay). Les éruptions de microgranulite s'intercalent dans les tufs microgranu- litiques et continuent après eux. Les tufs microgranulitiques appartiennent à la famille des Toscanoses; la fumerolle de leur magma est alcalinogranitique, mégapolassique; la scorie '|32 ACADÉMIE DES SCIEiNCES. laagnésieune-ferrique, inicrocalciquc. Leur analyse moyenne donne : Si, 64,7; Al, iG,8; Fe, '|,3; Ca, 2,0; Mg. 2,/|;Na, 2,9; k, 4,5, Ti, 0,7; l'erte, 1,7. Les miciogranulites a[)parliennenl comme leuis luis aux Toscanoses; le magma a une fumerolle alcalinograniliijue, mégapotassique el une scorie magnésienne, raésocalcique. Analyse : Si, 69, 5; Al, ï:'\,S, Fe, 2,3; Ca, i,ç); Mg, i,G; .Na, 4,0; K, 4,9; Ti, o,3; Apalite. 0,2; perle, 0,4. Nous rappellerons que le Stéphanien, FAuLunien et le Saxonien se sont déposés dans des synclinaux parallèles aux axes directeurs hercyniens, postérieurs aux plus giaiids plissements hercyniens. Leurs poudingues contiennent des galets de toutes les roches précédentes el, en outre, des porphyres pélrosiliceux qui apparaissent notamment, à la partie supérieure des microgranulifes, à Monlreuillion, dans le Morvan. Sur les bords du bassin d'iVutun, ou liouve en outre des coulées et 'des dômes de roches lamprophyriques d'apparence basaltique dont les liions de profondeur sont constitués par des orthophyres et des porpliyrites micacées. Les porphyres pélrosiliceux apj)arlienueul aux Alaskoses ; la fumerolle de leur magma est granilodioriiit|ue, mégapotassi<{ue, la scotie magné- sienne, microcalcique. La moyenne des porphyres pélrosiliceux de Mon- lreuillion donne : Si, 7J,3; Al, 12,7; Fe, i,5; Ca, 0,1 ; Mg, 1,6; i\a, 2, S; K, 5,0; Ti, 0,5 ; perle, o,,j. Les lamprophyres sont des Andazes (variété Shoshonose); la fumerolle eslalcalinogranitique, mégapotassique, la scorie magnésienne, mésocalcique. Moyenne de 5 analyses : Si, 32,2 ; Al, i "),4 ; Fe, (3,3 ; Ca, 4?'' ; jVIg, 6,8 ; Na, 1,9; K, 4,3; perte, 7,0. Le métamorphisme, dû au granité, envahit localement toutes les forma- tionsjusqu'au sommet du Tournaisien. (Jn a vu qu'à la suite des premières émersions des galels de granité se sont déposés dans les poudingues du Viséen. GÉOLOGIE. — Sur l'extension des dépressions oligocènes dans une partie du Massif central cl sur leur rôle au point de rue hydrologique. Note de M. Ph. Gi.a.\geaud, présentée par M. Michel Lévy. On sait ipie la Limagne esl la principale l'égion oligocène du Massif central. Elle commença à s'esquisser sous forme d'un long fjord méditer- SÉANCE DU 24 FÉVRIER I908. 433 ranéen, au début de l'Oligocène, au moment où le Massif central n'élnil qu'un Plaleau central. A l'époque stampienne, le synclinal lémanéen était complètement formé. Il communiquait, alors, au moins durant cette époque,'avec les lacs (lu Cantal, sur l'emplacement de la vallée de l'AIagnon et avec le bassin Fig- ■• Essai de reconslitiition de l'extension des formations oligocènes dans une partie du Massif oentrai. d'Ambert, sur l'emplacement de la vallée de la Dore. Des études récentes me permettent de croire à une extension plus générale des formations oli- gocènes, qui couvrirent une notable partie du département du Puy-de- Dôme (plus de la moitié). Notons d'abord que toute la partie septentrionale du Livradois, jusque vers la latitude de Sauxillanges, fut complètement recouverte par les dépôts oligocènes, dont on trouve des lambeaux surélevés à 800'" d'altitude. D'autre part, la dépression oligocène (Lecoq et Michel l^évy), située sur le versant nord du Massif du Mont-Dore, parait avoir communiqué momen- tanément avec celle de la Limagne et aussi avec les deux dépressions 434 ACADÉMIE DES SCIENCES. suivantes que j'ai pu délimiter et où Lecoq avait signalé plusieurs lam- beaux, ce sont : 1° La dépression des vallées de la Miouse et de la Sioule, jalonnée par des dislocations hercyniennes et des éruptions volcaniques et qui s'étendait dans une direction NNE, depuis Henne-l'Eglise, Pontgibaud, Manzat(Puy- de-Dôme), jusqu'à Ehreuil (Allier). Elle est indiquée par des lambeaux d'argiles sableuses et de sables con- servés sous des coulées de lave de volcans miocènes. La Sioule, qui avait suivi d'abord presque en ligne droite cette dépression de jo'^'", fut plus tard rejetée en partie à l'Ouest pour des raisons que nous examinerons ailleurs. 2" La seconde dépression oligocène, plus considérable comme superficie et comme puissance de dépôts, longeait la grande dislocation houillère du Massif central el était sensiblement parallèle à celle de la Sioule. Tout le territoire qui s'étend le long de celte bande au nord de Pontaumur, et au sud, vers le Puy-Saint-Gulmier, Herment, Bourg-Lastic (Puy-de- Dôme), jusqu'à Bort ( Corrèze), Champagnac et Mauriac (Cantal), fut transformé à rOligocène, en un synclinal atteignant plus de lo'^'" de large, superposé à l'ancien chenal houiller, qui renaissait ainsi sous une autre forme. Dans cette dépression longue de plus de loo''™ et se rattachant au bassin d'Aurillac, par Bort (Boule), s'accumulèrent des dépôts assez puissants (de 40™ à 100'") de poudingues, de sables et d'argiles variées. L'érosion a de nouveau déblayé, en grande partie, ce long couloir drainé sur plus de 100'"'" par le Sioulet, la Dordogne et leurs affluents, et l'on ne trouve plus, de loin en loin, que des lambeaux épars, préservés par des tables de basalte ou de phonolite, qui témoignent de leur ancienne extension. Les diverses dépressions que nous venons d'examiner n'ont fait que s'accentuer, depuis l'Oligocène, sous l'influence de l'érosion et des tasse- ments du sol. .Mais elles ont joué el jouent encore un lôle primordial au point de vue hydrographique, car elles ont été parcourues, depuis le début de Miocène, par des cours d'eau (Allier, Sioule, Miouse, Dore, Alaguon, etc.), ({ui ont alTouillé et entraîné peu à peu les dépôts oligocènes, et al laqué souvent le subslratum cristallin sur lequel ils reposent. L'ancienneté de ce réseau hydrographique remonterait donc au début de la seconde moitié de l'ère tertiaire. SÉANCE DU 2/4 FÉVRIER 1C)0H, /j35 HYDROLOGIE. — Nouvelles recherches sur les gaz rares des eaux thermales. Débits gazeur de quelques sources. Note de MAI. Charles 3Ioureu et Robert Biouard, présentée par M. Armand Gautier. Par un travail d'ensemble portant sur un grand nombre de sources appar- tenant à diverses régions de la France et de l'étranger, l'un de nous a établi, au cours de ces dernières années, la présence générale de l'argon et de l'Iié- lium dans les sources thermales (Ch. Mouheu, Comptes rendus, 1896, 1902, 1904, 1906). Tout dernièrement nous avons démontré que le néon se trou- vait également dans la généralité des sources et nous avons en outre, dans plus de trente cas, déterminé les proportions respectives d'argon et d'hé- lium (Ch. Mouheu et R. Biquard, Comptes rendus, i9or)). Ces expériences, qui ont toutes été exécutées sur les mélanges gazeux qui se dégagent spontanément au griffon des sources, ont montré que les pro- portions de gaz rares, et plus particulièrement d'hélium, pouvaient être quelquefois relativement élevées. C'est ainsi que le gaz de la Source Romaine, à Maizières (Côle-d'Or), ne contient pas moins de "),34 pour 100 de son volume d'hélium ('). Il nous a paru intéressant de cherchera savoir quelle pouvait être la quan- tité de gaz rares, et spécialement d'hélium, fournie par cette curieuse source durant un laps de temps donné. Un facteur essentiel de l'évaluation est le débit gazeux total; nous l'avons mesuré directement an griffon. Le résultat obtenu, rapproché de la composition centésimale du gaz brut antérieure- ment fixée, a donné immédiatement, par un calcul simple, le débit en gaz rares et hélium. Pour avoir des termes de comparaison, les mêmes mesures ont été effectuées dans quelques autres stations. Nous avons souvent trouvé des débits gazeux irréguliers. Rs dépendent de diverses circonstances; il nous a paru qu'ils étaient surtout affectés par les variations de la pression barométri(|uc. Les chiffres que nous donnons, dans 1(> Tableau comparatif ci-après, sont (') U;in3 le même ordre d'idées, iMM. Jliimilloii, P. Cady et F. Me. Farland ont annoncé tonl dernièremenl avoir caractérisé et dosé l'hélium dans une série de mé- langes gazeux, en général ricîies en gaz combustibles, qui provenaient de divers ])ui[s à pétrole des Etats-Unis. La proportion la plus forte d'hélium qu'ils aient rencontrée est de 1,84 pour 100 {.Jnnrn. of cheni. Soc, t. XXIX, novembre 1907, p. i523). G. I!., igoS, I-' Semestre. ( r. CXLVI ^" 8.) 5^ 436 ACADÉMIE DES SCIENCES. les moyennes des résullals trexpériences ayanL duré, en général, plusieurs lieures, el qui onl parfois même été répétées e'i dilTérentes époques de l'année. Les débits en gaz rares et hélium pour une année figurent, exprimés on litres, à côté des débits gazeux totaux. (iaz rares (on hloc i. lli'liiinl. gazeux l'Ual Ilèliit Pehil par ail l'roiMirtioi» annuel l'ioporlion annuel (en lilres). pour i. m. (en lilres). pour mo. (en liiresi Plombières ( Source Vaiiquelin i-^'i^o 3,o.'i 35'i o,3J.S 4"' (Vosges). ( Source n" 3 l'i.iSi i,-s :..">6 ".'Ml'' 4- Bains-Ies-BaiDs ( Source Savonneuse) (Vosges).,. ^^\i' '.''\ l'> "iMl^ fl-T Luxeuil ( Source Grand Bain j(j3.'>'| ;>,ii 7157 0,77 iXn ( Haute-Saùne ). ( Source Bai n-des-Dames ^''■[)y^ -•'".) -i^" 0,87 200 Maizicres ( Source Romaine) (Cote-d'Or) i835o t>.'^<) 1166 ,').3'| 97'! BourboD-Lancy (Source du Lymbe) (Saone-et-L'^°). .V'j-.hjo .'j,!!'] Tfi644 i,'''i '""''i Ax (Source Viguerie) (Ariège)(') .'iiioG^jo i,')."] >i~lm 0.097 '''l'^ Eaux-Bonnes ( Source Vieille) ( Basscs-Pyrénccs). io9')o i.Sn ip^ o,6i3 67 Comme on le voit, les diverses sources peuvenl :i\oir, lanl en gaz rares qu'en gaz tolnux, des débits extrêmement difTérents. On vdil aussi que la source de Maizières, quoique possédant la plus forte teneur cenlésiniale en gaz rares et spécialenienl en hélium, est loin d'èlre la première pour la richesse véritable. La plus riche, sous ce rapport, el de beaucoup, est la source du Lymbe, à Bourbon-Lanc}- : elle débile annuel- lement plus de 16000' de gaz rares, et l'hélium y entre pour une proïKJilion sii]')érieurc à 10000'. La source du Lymbe nous apparaît ainsi comme une véritable mine li'hélium. D'autres sources, curieuses au même point de vue. et peul-élie plus riches encore, seront sans doute signalées dans raxenir. Mais, d'ores et déjà, il esL acquis que les sources thermales dé\ersenl perpéUiellement des quantités considérables de gaz rares dans l'atmosphère. On sait, d'autre part, que celle-ci reçoit, en outre, d'une manière continue et par les mêmes voies, des émanations radioactives, comme l'ont montré les premiers Pierre Curie el M. Laborde (Comptes rendus, mai 1904). On se procurait jusqu'ici l'hélium en calcinant certains minéraux (clc- véite, fergusonile, thorianite, etc.). et Sir W. Kanisay ii montré que le rendement était particulièrement élevé dans le cas de la thorianite. Nous pensons toutefois (pie riiélium peut être retiré avec avantage de certaines sources thermales. Si l'emploi de ce gaz, pour des recherches scientilicjues ou pour tous autres usages, venait à se répandre, les sources constitueraient une réserve d'autant plus précieuse cju'elle est inépuisable el que l'hélium, avec les autres gaz, s'en dégage constamment en pure perte dans l'atmo- sphère. (') Le débit de celle soui'ce a été mesuré, en août dernier, par M. l^aul Sabatier, à qui nous adressons tous nos remercimenls. SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1908. 437 Nous n'avons pas réussi jusqu'à présent à pi('|)arer l'hélium des sources d'eaux miné- rales à l'étal //^OM/'e^/ic/HC/i/ pur. L'emploi du oliaibon refroidi ( Sir James Dewar), même à la température de l'air liquide bouillant sous pression réduite, ne nous a pas permis de le priver entièiement de néon dont quelques raies spectrales persistent tou- jours plus ou moins dans l'hélium séparé. Toutefois il semble bien que l'impureté néon n'y subsiste que dans une proportion infinie et absolument négligeable. M. Bouty en eflfet, en comparant la cohésion diéleclri(|ue de l'hélium de Bourbon-Lancy à l'hé- lium de la clévéite, a trouvé des chiffres identiques pour les deu\ échantillons (6'om/iXLIV.) Milan, 1907; i fasc. in-4°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. ipuis i833 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fln do l'année, deux volumes in-4". Deu« es, l'une par ordre alpliabétiquo des matières, l'autre par ordre alpliabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel jrt du i" Janvier. Prix de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, ers ■ . . vine . . nçoii . . leaiix . I chez. .Messieurs : [ l'erran frères. Cliaix. Jourdan, HulT. ins Courlin-IIecriuel. ( Germiiia et Grassiii. ( Siraïuieau. Jérùme. .Marion. / Feret. Laiirons. ' Mullcr (G.) -ges Renaud. I Derrien. ) F. Itobert. j Le Borgne. ' Uzel frères. 1 Jouan. iibcry Dardel cl Bouvier ( Hcnrj'. I Marguerie. Delaunay. Bouy. Greffier. Baleh Rey. Lorienl. Lyon . chez Messieurs : l Baiimal. ! ,M"' Texier. Cumîa et Masson. I Georg. Phily. Alaloine. Ville. ■boni g mont- Ferr , n \ Lauverjal. / Uegez. Drevet. Gralierel C". \oble lochelle Foucher. lavre Marseille Uual. Valat. Mon Ipellier Moulins . . . . Nancy. Nantes Nice Goulet et fils. Martial Place. Buvignier. Grosjean-Maupin. Wa^'ner et Lambert. Dugas. Veloppé. Barma. Appy. Nîmes Dehroas-Duplan. Orléans Loddé. Poitiers. Blanchier. Lévrier. On souscrit à l'étranger. Amsterdam liouen . Bennes Plilion et Iloinm.iis. /ioc/iefort Girard ( M"" ). Langlois. Lcslringant. S'-É tienne Chevalier. Figard. Allé. Bourdignon. Dombre. Tallandicr. G i a rd . Toulon . . . Toulouse . i Ginict. I Privât. iBoissclier. Pcricat. . Bfiusrcz. \ Giard. / I.einailre. V'alencicnnes chez Messieurs : Feikema Caarel- sen et C''. A Ihènes Bcck. Barcelone Verdagucr. i.\sher et G'". Friedlandcr et fds. Kuhl. Maycr et Millier. Berne Francke. Bologne Zanichelli. iLamertiu. Mayoloz et .\iuliarte. Lebègue et C'°. , Sotchek el C°. ) Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Dcighton, Boll et C-. Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Ollo Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Ilosle. Gênes Beuf. Bucarest Londres Luxembourg . . Chez Messieurs : I Dulau. • • I Hachette et C" ' Nutt. . . V. Buck. Madrid. Milan . Naples Eggitnani». Genè\'e Georg. ( Burckhardl. La Haye Belinfanle frère Payot el C''. Lausanne Rou ge. Sack. Barlh. Brockhaus. Leipzig ( Lorenlz. I Twielriieyer. Voss. , Desoer. ^'«> Gnusé. Ruiz el G'*. Rome. Dossat. F. Fé. Bocca frères. Hcepli. Moscou Tastevin. Marghieri di Giu«. Pellerauo. / Dyrsoa ot IToilToi. New- York Slechert. ( Lemcke et Buechncr Odessa Rousseau. Oxford Parker el C*. Palerme Heber. Porto Magalhaes et Muniz. Prague Rivnac. Rio- Janeiro .. .. Garnier. l Bocca frères. ^""'^ JLoescheret C". Botlerdam Kramcrs et fils. Stockholm Nordiska Boghandel l Zinserling. S'-Pétersbourg . . j wolff. i Bocca frères. 1 Brero. ^«'■''' j Rinck. ( Rosenborg et Sellier. Varsovie ..... Gebothner et Wolff. Vérone Urucker. [ Frick Gerold et C*'. Vienne Ziirich Rascher. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉ.\NCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" -0 31. — ( 3 Août i835 ii 3i Décembre iS5o. ) Volume in-4°; i853. Prix 25 fr. \ Tomes 32 à 61. — (i".lanvicr iS5i à 3i Docoinbro i8Gî.) Volume in-4"; 1870. Prix. Tomes 62 à 91. — ( i'^' Janvier 18G6 à 3i Décembre 1880. ) Volume in-.i": 1889. Prix . Tomes 92 ii 121. — (i" Janvier 1S81 à 3i Décembre i8o-3.) Volume in-i°; 1900. Prix SUPPLÉMENT ADX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES 25 fr. 25 fr. 25 fr. A la même Librairie les Mémoires de r Académie des Sciences, ot la Mémoires présentés par direr» Savants a 1 Académie es oiences. N" 8. lAMl.K^ DI'.S AKTICLl^S (Séatice du 2/< Février lî)()80 MÉ>I0HIES KT COMMUiMCvVTIOrVS DKS MI'Mimr.S Kl DI'S COUllKSPONDANTS 1)F, l.'ACADfCMII':. Pages. M. le SixLuiTAini; ri-nriiTUEL ijunimcc a l'Acadcniic (|iir le Tome CXLI\ (janvicr- juiii lyn-) (les Ciiinplcx rciuliis vsl en (lislrilmlidii au Sivi'otaiiat J711 M. A. Camikttf. fait liornmago ilu Tonio III Pages. de son OuMa;;e inliuilé : «' lÀeclicirlies Mir rcpuialion bialugiriiic ol cliiiniquc des (■■,\u\ d c-^i.iu cIl'ecLuécs à l'Iiislitiil Paslriii- de Lille el à la slalion ex|iériirier][ale de la Madeleine >. J-,'j NO^lIIViVTIOIVS. M. 1;. Haii.I-U D e?l élu Membre de 1;. Sec- j M. I.'i;wy, décédé. tii>ii d'Aslrunoniie. eii iem|daeeineiil de | c<)KUl:sl»Ol\l)A^cl:. M. le Sec:|!i:iaiiii, l'iaieKirF.i. signale divers Ouvrages de MM. II'. Kilian el /. licvil, et de M. Ad. Minet M. HoBEUT Jo.N-CKiiEF.Ri;. ~ P.ésu lia 1- des me- sures des diamètres de Mercure duraul son passage ilu i4 novembre 11)07 .M. ,1. Giii.LAUME. — ObscrvalioEis du Soleil faites à l'Observatoire de Lyon, pendant le (|uatrième trimestre de 11)07 M. Charles .Nordmann. — Reclnrcbes sur la dispersion de la lumicre dans l'espace cé- leste .M. C. Porovici. — Sur les eongrucnces de coui-bes planes M. E. HoLMGREN. — P.cmaniuesur une Com- munication de M. Eugenio-Klia Levi i\l. Georges Rémoijndos'. — Sur les singula- rités des équations didércntielles du pre- mier ordre M. E. EsT.\NAVE. — Images à aspect lelian- geant par l'écran de ])rojeclion à réseaux lignés M. Haphaee Dubois. — Influence de la lu- mière solaire sur le dégagement et sur rprientalion des molécules gazeuses en dissolution dans l'eau de mer M. J. Danxe. — Sur les courbes de radioac- tivité induite obtenues par MM. Saraïin et Tommasina iM. IIen'RI jVbiiaiia.m. — Fonclionnement du détecteur éleclroly tique ; inlluence de la température M. A Leduc. — Sur les poids atomiques de l'azote, de l'oxygcue el du carbone M. E. liEROEli. — Sur l'oxybroinui-e de phos- phore M. \ebeRT Colson. — .Sur les causes essen- liellement eliimii|ues de la transformation allotropique du phosphore blane dissous dans l'essence de térébenthine M. Gustave Gain. — Sur une 1 lilieation isoniérique de l'acide hyp"van.iilii|ue hy- draté, Bulletin BiBLiocRArmouE 080 3So 3S2 383 .'186 3,ss Sur le luli'eium el le néoyt- •i!l7 '|110 ^08 1" 'Mt .M. G. Cubain. lerbium M. L. lÎARTiii:. — Action de lacirle sulfosali- cylique sur le borax -M. J. lioUGAiLT. " \etion de l'acide liypoio- dcux naissant ( iode cl carbonate de so- dium) sur quelques acides de formule géné- rale lî-CII^CIl— CIP — CO-Il (R étant C'Hplusou moins substitué ) ,MM. C. GEsSAtiD et .1. WûLFF. — Sur li' sé- rum antiamylasique .M. II. lîiEiiiiY. — .Sur l'action de l'amylasc du suc pancréatique et son artivation par le suc gastrique. -'117 M. >'. Manouélian. — .Note sur l'existence des produits de dégénérescence cellulaires rappelant les corps de Negri.' '|if| M. Gabriel .Vrtiiaud. — Sur la mesure de l'ondée ventrieulairc chez l'homme 'i-'i M. E. RûUBAUD. — Fixation, mnltiidicatiou, culture d'allenlc des trypanosomes patho- gènes dans la trompe des mouches Isé-tsé. \.\'.\ M. L. Bhasil. — Le genre DoliocvslisLégcr. ff.') .M. Louis Gentil. — liechcrches slraligra- plii(|ues sur le Maroc 'oriental 1^7 M. .\lbei;t Micin;i.-LÉVY. — Terrains pri- maires du Morvan et de la Loire 1 i" M. Pu. Gi.angeaud. — Sur l'extension des dépressions oligocènes dans une partie du Massif central el sur leur rôle au point de vue hydrologique ^'^-^ MM. Charles Moireu el Robert Riciuart. — Nouvelles recherches sur les gaz rares des eaux Ihin-males. Débits gazeux de quelques sources |JJ M. L. Dei.anoy adresse une Note intitulée ; .• Lampe mixte, à deux températures, à va- peurs de mercure et oxydes de terres .M.\l. d'.\stek et Pierre Gili adressent une Note intitulée : <■ Une nouvelle espèce de nitrificaleur « PARIS. - IMPRIMERIE G AUTH I ER- VILLA H S , Quai des Grands-.\uguslins, 55. ',38 Le Gérant : Gauthier- Villars. 1908 PUEMIER SEMESTRE. COMPIES IIENDIJS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES m L'ACAOÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLV'I. iV9 (2 Mars 1908). PAIUS, GAUÏHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE ,>„S COMPTAS KENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIKNCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1908 RÈGLEMENT REL4TIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTE DANS LES SÉANCES DES 33 rUIN 1862 ET 2/4 MAI 1870 •-»»<^. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de L' Académie SQ composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à rAcatlémie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|H pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l'^ — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:i pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Savant étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soni tenus de les réduire au nombre de pages requis. L( Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fon pour les articles ordinaires de la correspondance offi cielle de 'académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article ô. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. A^^Z^r^T ^^.^""^t" ' ';*°"'^'^'"*f 1"' •^«^''■«"t f^ire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuel, sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la seaace, avant 5". Autrement la présentation sera reLse à la séance suivante. ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCIi DU LUNDI '2 MARS 1ÎM)S. PRÉSIDENCE DE M. 11. HliCyUIsUEL. MEMOIRES ET COMMUrVICATIOiXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre ue l'Ixstructiox piiiilique et des 1$eaux-Aris adresse une ampliation du décret par lequel le Président de la République approuve l'élecLion que l'Académie a faite de M. //. tiaillaud pour occuper, dans la Section d'Astronomie, la place laissée vacante par le décès de M. Lccry. Il est donné lecture de ce décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. B. Baili.aud prend place parmi ses Confrères. M. le Président donne lecture de la letlre suivante : Monsieur le Président et clier ( loufrère, Depuis le jour où l'Académie, en m'ouvrant ses portes, a bien voulu reconnaître l'efficacité du concours que je me suis toujours plu à donner à la cause du progrès scientifique, je n'ai cessé de réfléchir aux meilleurs moyens d'accroître, à ce point de vue, lu bienfaisante influence de notre Compagnie. D'accord avec un sentiment maintes fois exprimé, j'estime que ce n'est pas par l'institution de nouveaux prix que ce résultat peut être obtenu. Sans doute, récompenser de bons travaux est chose excellente, mais il importe plus encore de permettre à de tels travaux de naître, en écartant C. H., 190S, ,' Semeslre. (T. CXI.VI N 9 ) 58 44o ACADÉMIE DES SCIENCES. les obstacles qui peuvent paralyser la bonne volonté des chercheurs, et dont le principal est en général la question budgétaire. Pénétré de cetle pensée, j'ai résolu de mettre à la disposition de l'Aca- démie, sous les conditions stipulées, une somme de cent mille francs, non à titre de capital, mais sous forme d'un petit nombre d'annuités, destinées à être rapidement employées dans l'esprit cpie je viens d'indiquer: c'est-à- dire qu'écartant toute idée de récompense pour des travaux, déjà exécutés, cjuel qu'en puisse être le mérite, mon inlenliou est que cette somme serve à provoquer des découvertes en facilitant les recherches des travailleurs ayant déjà fait leurs preuves en des travaux originaux et qui, n'appartenant pas à notre Académie, manqueraient de ressources suflisantes pour entreprendre ou poursuivre leurs investigations. Je nourris d'ailleurs l'espoir que mon exemple trouvera des imitateurs, dont la libéralité assurera la pernianence des fonds de subvention dont j'aurai été le premier ouvrier, et mon Inil serait atteint si je pouvais contri- buer à faire augmenter la sommé de nos connaissances scientifiques. Je viens donc vous prier. Monsieur le Président, de vouloir bien donner connaissance de cetle lettre à l'Académie, en la conviant à délibérer le plus tôt possible sur l'acceptation des conditions auxquelles je souhaite de voir subordonner l'exécution de mon dessein el (pie j'énumère dans le document ci-joint. Veuillez agréer, Monsieur le Président et cher Confrère, l'assurance de mes sentiments bien dévoués. Roland Bonaparte. M. le Président se fait l'interprète de l'Académie en adressant au prince Roland Bonaparte les remercîments dus à sa libéralité. PHYSIQUE. — Sur cjaelques spectres de phosphorescence. Note de M. Hexri Becquerel. J'ai déjà signalé à plusieurs reprises les caractères que présentent les spectres de la lumière qu'émettent par pliosphorescence divers corps, et en particulier divers échantillons de fluorines, soit lorsqu'on les examine au phosphoroscope, soit lorsqu'on les échauffe ('), soit encore lorsqu'on les (') Comptes reiifliis. t. CXII, p. 557. SÉANCE DU 2 MARS 1908. 44 I expose aux rayons cathodiques ou au rayonnement du radium ('). Dans ce dernier cas, lorsqu'une calcination préalable a décoloré les fluorines et leur a fait perdre la faculté de luire par une nouvelle élévation de la tempéra- ture, elles reprennent cette propriété et se colorent avec plus ou moins d'intensité. Les spectres de la lumière émise par les fluorines se composeni de bandes plus ou moins étroites, plus ou moins nombreuses, qui apparaissent succes- sivement et dans des ordres différents, soit pour des vitesses de rotations diverses des disques du phosphoroscope, soit à des températures inégale- ment élevées, présentant des intensités relatives variables avec les échantil- lons étudiés. Ces caraclères individuels m'ont fait attribuer la présence d'un certain nombre de bandes à l'existence de corps différents ou de composés divers d'un même corps. ■M. G. Urbain (-), dans un beau travail de synthèse, a identifié la plu- part des bandes des spectres de certaines fluorines avec celles que donnent par phosphorescence cathodique des traces de terres rares déterminées, mé- langées à du fluorure de calcium. Les spectres émis sous l'Influence des rayons cathodiques sont générale- ment plus Intenses et présentent des bandes plus nettes que par l'observa- tion au phosphoroscope; par élévation de température la lueur émise est parfois très intense, mais ne dure qu'un instant, et l'observation en est assez difficile. Les bandes ou les groupes de bandes caractéristiques émis par l'effet des divers modes d'excitation sont généralement les mêmes, à l'intensité près, mais ils peuvent présenter des différences de détails que leur faible Intensité ne permet pas toujours de préciser. Cependant, comme on le verra plus loin, la scheelile donne au phosphoroscope un spectre de bandes, et sous l'in- fluence des rayons cathodiques un spectre continu très intense. Les divers échantillons de fluorine, étudiés d'abord à l'état naturel, puis chauffés et décolorés, donnent, sous riniluencc des rayons cathodiques, le même spectre qu'avant cette opération. Une exposition aux rayons du ra- dium restitue la propriété d'être phosphorescents par la chaleur, colore les cristaux, mais ne change pas le caractère des diverses bandes de la phospho- rescence provoquée par les divers modes d'excitallon. SI Ton prolonge la (') Comptes rendus, t. CXXIX, p. 916. {"-) 1(1.. t. CXLIII, p. 229 et 825. 44^ ACADÉMIE DES SCIENCES. duive de l'exposition aux rayons du radium, on ohlicnt au l)Oul de quelques semaines un maximum d'iuLensilé dans les ell'els de phosphorescence, tandis que la coloration continue à s'accentuer pendant plusieurs années. Il y a indépendance entre la coloration ainsi acquise et Tcxisteuce de la plupart des bandes du spectre d'émission par phosphorescence. Le rayonnement du radium communique à la jdupart des fluorines une phosphorescence persistante qui, dans la chlorojthane, a pour effet de super- poser au spectre de bandes une portion de spectre continu intense s'éten- dant entre les longueurs d'onde oSg!^!^ et 475'''^. Ce spectre paraît dû à la formation d'un com|)Osé qui se rencontre dans la chlorophaue ualurellc et qui, au phosphoroscope, donne une lueur com- prise entre les longueurs d'onde 3^3^^ et ^\-]S^-^ environ. Le Tableau suivant donne les longueurs d'onde approchées des spectres de phosphorescence de plusieurs minéraux, deux variétés de fluorine, la chlorophane et un échantillon de fluorine provenant de Titlis près Kngel- berg (Saint-(lothard), un échantillon d'apatite jaune d'l']spagne, et un échantillon de scheelite de Traversella (Piémont). ( les échantillons m'ont déjà servi dans des expériences anciennes. La faible intensité de la lumière émise n'a malheureusement pas permis de sultstituer un appareil plus dis- persif au speclroscope à un seul prisme qui m'avait servi antérieurement; encore faut-il parfois donner à la fente de l'appareil une largeur notable cpii a pour effet de reporter du côté des grandes longueurs d'onde le milieu des bandes élargies. /landes rlc di\ers spectres d'cntission par phosphorescence. lioyons caUiotliques. Phosphoroscope. Chlorophane. Fluorine tie TiUis. Apalilc jiuiiic d'Espagne. Sclieelitc de Triiversella. 672 foi' le 66'2 folle 65 1,5 faible 667 rt 654 faible 654 faible 645 forte el fine 646,5 à 64o,5 forle 642,5 faible 64'., 5 foile 624,5 faible 622 à peine visible 617,5 faible 620 à 618,7 faible 612 faible 606,3 forte 612 à 6o5 forle 607,6 à 6o4, 2 forle 6o4,2 très forle 6oo,5 faible SÉANCE DU 2 MARS 1908. 443 Bandes de di\-ers spectres d'émission par phosphorescence (suite). liiiyons cathodk|iii-"s. Phosphoroscopc. Cliloroplianc. l'Iuoriiie de Tillis. Apatile juuiie d'Espagne. Sclieelite de Ti-aveisella. .399,5 très forte 597, .5 très forte et fine 601 à .59.5,3 forte 589 à 588,5 forte 092 faible 593,8 à 5^5,5 faible lueur 584 faible 584 faible 58i faible 582 à 573 faible 577,5 forte 572,5 très forte 568 faible 567 faible 565 à 563 faible 568 à 56o,5 très forte 569,5 à 56o,5 très forte 56i,5à556 faible 558,7 faible 554i5 à 553 faible 553 -à 549 faible 55 1,8 forte 547,5 à 546 faible 548,7 à 540 faible lueur 545,5 à 544 faible 543,5 à 542,5 faible 543,5 faible lueur 540,5 très forte 54o,5 fine 538 à peine visible 538 très forte 534 très faible 537 à 526 faible lueur 526 à 5i3 faible 526 à 52i,5 faible 495,5 fine 491,5 fine 483,5 moyenne 492,5 à 473,5 forte 493,5 à 480 forte 475 forte 455 forte 442 forte 438 forte 435 forte Les specti'es des deux échantillons de fluorine ont des bandes communes mais inégalement intenses, puis d'autres qui paraissent occuper des posi- tions légèrement différentes. On remarquera, en particulier, les deijx bandes auxquelles on a attribué les longueurs d'onde approximatives 54o'^'^,5 et SSHi^i^, dont la première est très forte dans le spectre de la chloropliane, tandis que la seconde y est à peine visible ; le contraire a lieu dans le spectre de la fluorine de Titlis. Le spectre de celle fluorine est caractérisé par l'in- tensité des bandes 55ai^i^ et 538i*t^, les seules qui apparaissent avec le phos- phoroscopc. Divers autres échantillons de fluorine de provenances variées sont ca- /|44 ACADÉMIE DES SCIENCES. ractérisés, dans leurs spectres de phosphorescence, par Tintensité des bandes 6041^^.5, 5g5^^; 566^^, ')52V-v-, .)4of^i^,5. Ponr la plupart des fluorines exposées au rayonnement du radium on observe dans leur spectre une émission intense dans le bleu entre les lon- gueurs d'onde 458t'i^ et 4201^1^. Un échantillon de fluorine dichroïque, non exposé aux rayons du radium et étudié à l'étal naturel sous l'influence des rayons cathodiques, émet cette même lueur avec un maximum vers la longueur d'onde 430''^^'. Les spectres de phosphorescence de l'apatite (fluophosphate de chaux avec traces de didyme) et de la scheelite (tungstate de chaux, avec traces de didyme), observés au phosphoroscope, sont presque identiques; les bandes des deux spectres se correspondent avec cette dilTérence que dans le spectre de l'apatite une bande très fine X = 197,5 apparaît avec un peu plus d'intensité que dans le spectre de la scheelite; dans ce dernier on observe encore une bande bleue. Ces deux spectres de phosphorescence ne correspondent pas aux spectres d'absorption que donnent par transmission les mêmes cristaux. Soumis aux rayons cathodiques, le spectre de phosphorescence de l'apatite est encore le même, tandis que dans les mêmes conditions la scheelite émet en outre un spectre continu tellement intense, que celui-ci masque vraisem- blablement le spectre de bandes qu'on voit avec le phosphoroscope. .Je rappellerai que mon père (') avait déjà observé le spectre de bandes de l'apatite dans le phosphoroscope et avait signalé la coïncidence de la bande orangée avec une bande du spectre des fluorines. Lorsqu'on dispose dans la flamme d'un brûleur un fragment de fluorine, cette flamme donne un spectre d'émission qui a été vu par divers observa- teurs. Ce spectre se compose de bandes qui ont la plus grande analogie avec les bandes des spectres décrits plus haut, et dont les longueurs d'onde, relevées sur l'échelle qui a servi au Tableau précédent, seraient les suivantes : deux groupes rouges de 649'^'^ à 643'^'^ et de 628'^!^ à 6181*1^, un groupe orangé de 607'^'* à 6o2y-^'\ deux groupes verts de 5531^1^,5 à 5;S3'^i^, 5 et de 552'^'^, 5 à 55i'^i^, 2, puis un groupe bleu de ")3(i''i^ à )3o'^^'-; ce dernier dis- paraît assez rapidement. Le groupe orangé m'avait d'abord paru (-) pouvoir être assimilé au groupe qui occupe la même position dans les spectres de phosphorescence (') La Lumière, t. I. p. 366. (^) Comptes reiiiliis. t. CXLVI, p. i54. SÉANCE DU 1 MARS 1908. 445 des fluorines, et que M. Urbain a rapporté au samarium; par analogie, les autres bandes auraient été la cons(''quence de la présence d'autres terres rares. Après avoir varié les conditions des expériences, il me semble cpie cette conclusion ne peut être maintenue. Quels que soient les échantillons de fluorine donnant des spectres de pliospliorescence parfois notablement diflérents, le spectre de la flamme est toujours le même. Le groupe bleu disparait rapidement, le groupe oraugé s'affaiblit au point de disparaître quand la fluorine s'est transformée en cliaux. Si l'on soumet alors le résidu de la calcination aux rayons cathodiques, on observe le spectre continu caractéristique de la chaux contenant des traces de manganèse, et sur ce spectre se détachent les bandes caractéris- tiques de la présence des terres rares. Un fragment d'apatite ou de scheelite disposé dans la flamme ne donne qu'une ligne jaune qui se confond avec D: mais, si l'on ajoute une goutte d'un acide, azotique, chlorhydrique ou sulfurique, aussitôt le spectre de bandes identique au précédent apparaît pour quelques instants. Enfin, si dans la flamme on introduit sur un fil de platine un peu de chlo- rure de calcium, on observe le beau spectre décrit par M. Lecoq de Bois- baudran ('), dont les bandes ne tardent pas à s'aflaiblir pour laisser sub- sister un spectre semblable à celui du résidu des fluorines, c'est-à-dire les groupes rouge et vert, 628^^'^ à 6181^1^ et SSSi^!^, 5 à 55ii'f^,2, que M. Lecoq de Boisbaudran a montré appartenir à la molécule non dissociée d'oxyde de calcium. Il est donc vraisemblable d'attribuer les autres groupes des spectres de la flamme à la présence de molécules non dissociées de composés du calcium. D'autre, part, autant qu'on peut en juger avec la faible dispersion du spectroscope employé, on constate les similitudes suivantes : Le groupe rouge G49'^^-(J43'^'^ de la flamme semble correspondre à une bande des spectres de phosphorescence de la scheelite, de Tapatite et de la fluorine de ïitlis; le groupe orangé 60 7 1^1^-60 2**'^ environ paraît en coïnci- dence avec une partie d'un groupe du spectre de la scheelite, avec une autre partie du groupe correspondant du spectre de l'apatile et avec une bande du spectre de la fluorine de Titlis; il est très voisin de la bande du spectre de la chlorophanc attribuée au samarium, sans qu'on puisse répondre de la coïncidence; mais, en outre, ce groupe orangé ainsi que le groupe vert du (') Spectres lumineux-, p. 79. /j46 académie des sciences. spectre de la flamme correspondent, tons deux, à deux groupes du spectre donné par la chlorophaiie avec le phosphoroscope. Revenons encore sur la presque identité des spectres de phosphorescence de l'apatite, qui est un fluophosphate de chaux avec des traces de terres rares, et de la scheelite, tungstate de chaux contenant également des traces de didyme, et pour laquelle on sait cpic le tungstate de didyme est iso- morphe au tungstate de chaux. Dans ces manifestations de phosphorescence, le phosphore ou le tungstène ne paraissent pas jouer un rôle moléculaire de Tordre du rôle que jouent dans la phosphorescence des sels d'uranium les métalloïdes ou les sels formant des doubles combinaisons. Les éléments communs à lapatite et à la scheelite, la chaux et les terres rares, semblent donc seuls en cause. On est alors conduit à se demander si les similitudes que nous venons de constater ne sont pas l'effet de mouvements semblables communiqués à cer- tains électrons contenus dans l'atome de calcium associé à divers éléments, mouvements auxquels donnerait lieu la dissociation partielle de ces com- posés, soit qu'il s'agisse d'une action entre l'oxyde de calcium et cel'taines terres rares sous l'inlluence de diverses excitations lumineuses, calorifiques ou cathodiques, soit qu'il s'agisse de la dissociation d'un composé calcique sous l'action d'une température élevée. PHOTOGRAPHIE. — Épreuves ré^'ersibles. l'Itolographies intégrales. Note de M. G. Lippmann. 1. La plus parfaite "des épreuves photographiques actuelles ne montre que l'un des aspects de la réalité ; elle se réduit à une image unique fixée dans un plan, comme le serait un dessin ou une peinture tracée à la main. La vue directe de la réalité offre, on le sait, infiniment plus de variété. On voit les objets dans l'espace, en vraie grandeur et en relief, et non dans un plan. De plus, leur aspect change avec les positions de ^obser^aleur ; les différents plans de la vue se déplacent alors les uns par rapport aux autres ; la perspective se modifie ; les parties cachées ne restent pas les mêmes; enfin, si le spectateur regarde le monde extérieur par une fenêtre, il est maître de voir les diverses parties d'un paysage venir s'encadrer suc- cessivement entre les bords de l'ouverture, si bien que dans ce cas ce sont des objets différents qui lui apparaissent successivement. Peut-on demander à la Photographie de nous rendre toute cette variété SÉANCE OU 2 MARS I^^O.S. ^\j qu'offre la vue directe des objets? Est-il possible de constituer une épreuve photographique de telle façon qu'elle nous représente le monde extérieur s'encadrant, en apparence, entre les bords de l'épreuve, comme si ces bords étaient ceux d'une fenêtre ouverle sur la réalité? Il semble que oui ; on peut demander à la Photographie infiniment plus qu'à la main de l'homme. Je vais essayer d'indiquer ici une solution du problème. 2. Supposons un film comme ceux qu'on emploie couramment, fornïé d'une pellicule transparente de celluloïd ou de coUodion enduite sur l'une de ses faces d'une émulsion sensible à la lumière. Avant de coucher l'émul- sion sur la pellicule, supposons que celle-ci ait été pressée à chaud dans une sorte de machine à gaufrer, de manière à faire naître sur chacune de ses faces un grand nombre de petites saillies en forme de segments sphé- riques. Chacune des saiMies dont est couverte la face antérieure de la pelli- cule, celle qui restera nue, est destinée à faire office de lentille convergente. Chacune des saillies de la face postérieure est enduite d'émulsiou sensible, et elle est destinée à recevoir l'image formée par une des petites lentilles de la face antérieure. La figure i montre une coupe grossie du film ainsi constitué. Pour que chaque image soit au point, il faut que les segments correspondants aient même centre de courbure et que le rapport du rayon d'avant au rayon Fis. .. d'arrière soit égal k n — i , « étant l'indice de réfraction du celluloïd pour les rayons photograpliiquement les plus -actifs. Le système formé par l'ime quelconque des petites lentilles d'avant et par la portion de couche sensible qui est placée en regard constitue^une pelilc chambre noire sphérique, pa- reille à un œil : la lentille en est la cornée transparente; la couche sensible remplace la rétine. Il n'y a pas de cristallin; cet organe n'est pas ici néces- saire, car, en vertu de son petit diamètre, la minuscule chambre noire peut rester sensiblement au point sur tout objet quelque peu éloigné. Il est utile qu'une couche de pigment noir isole optiquement chaque élément de son voisin. Si l'on donne pour abréger le nom de cellule à chaque chambre noire élémentaire, on voit que la pellicule tout entière est un tissu de ces cellules juxtaposées. Si chaque cellule est un a^il simple, leur ensemble rappelle l'œil composé des Insectes. C. R., 1908, i" Semestre. (T. CXLVI, N- 9.) 5ç) 448 ACADÉMIE DES SCIENCES. 3. La première propriété d'un pareil syslèmo est de donner des images plioLographiqucs sans qu'on l'ait introduit dans une chambre noire. Il suffit de le présenter en pleine lumière devant les objets à représenter. L'emploi d'une chambre noire est inutile, parce que chaque cellule du film est elle- même une chambre noire. Il faut, bien entendu, conserver la pellicule dans une boite étanche à la lumière, n'ouvrir celle-ci que pendant le temps néces- saire à la pose, la pellicule demeurant immobile pendant ce temps; ensuite refermer la boîte, enfin aller développer et fixer dans l'obscurité. Le résultat de ces opérations est une série de petites images microsco- pifpics fixées chacune sur la rétine d'une des cellules. Observées du côté de la couche sensible, ces images ne pourraient être distinguées à Td'il nu, et donneraient riMq)ressi()ii d'une couche grise uni- forme. Par contre, supposons l'œil placé du côté antérieur, et l'épreuve éclairée par transparence en lumière ditTuse, comme celle que fournirait un papier blanc appliqué contre la pellicule. L'ieil verra alors, à la place du système des petites images, une seule image résultante projetée dans l'espace, en vraie sj;raru/eur. En effet, considérons {fig-. 2) 1111 point a qnelcoiiqne de l'une des peliles images photographiques. Les rayons sortent de la cellule parallèlement entre eux puisque le iMg. 2. point a est. par construction, au fover de la lentille réfringente. L'œil placé en O les perçoit donc comme si le point a était rejeté à l'infini dans la direction 0«. D'autre part, la direction du faisceau émergent qui a pour origine le point a est précisément celle du fai-ceau incident qui, pendant la pose, était venu se concentrer en a. Ce faisceau incident provenait d'un point A du paysage. L'œil perçoit donc l'image photographique du point A comme projetée dans l'espace dans la direction de la droite qui joint le centre optique de l'œil au point A, ou plus exactement dans le ])rolongement de cette direction. Il en est de même d'un second point quelconque B du paysage et de son image photographique l) : celle-ci est rejetée à l'infini suivant le prolongement de la droite OB. Les directions étant conservées, les angles et la gran- deur apparente le sont également. SÉANCE DU 2 MARS i(,o8. 449 On peut donner à cette démonstration «ne forme un peu différente. On sait que toute chambre noii^e dans laquelle on a remis en place le cliché qu'elle a donné est un appareil réversible, (l'est-à-dire que, si Ton éclaire un point a quelconque du cliché, image nette d'un point extérieur A, les rayons émergents iront converger en A. Cette proposition s'applique à tous les points rt,/^, c, ..., injages nettes de points extérieurs A, B, C, .... Il s'ensuit que les images réelles ainsi formées occupent dans l'espace, par rapport au système des chambres noires et par rapport les uns aux autres, les mêmes positions (pie les points matériels qui ont primitivement servi de modèle. Leur système constitue donc un objet virtuel à trois dimensions, (jui est optiquement équivalent, pour l'œil d'un observateur, au système même des points matériels qu'on se propose de reproduire. L'œil les apercevra, à condi- tion d'accommoder, sous l'aspect qui convient au point où il se trouve placé. Cet aspect change avec les positions de I'omI. Comme, de plus, les deux yeux occupent des positions différentes, ils aperçoivent des perspectives correspondantes : les conditions de la perception du relief par la vision binoculaire se trouvent remplies, sans l'emploi d'un stéréoscope. En résumé, la pellicule constituée comme il a été dit plus haut permet de prendre des vues sans chambre noire et montre ensuite les objets photographiés en vraie grandeur et en relief, sans appareil stéréoscopicjue. De plus, leur aspect change avec la position du spectateur, comme si celui-ci se trouvait en pré- sence de la réalité. 4. Si l'on observe le lilm simplement développé en négatif après la pose, l'image est un négatif, les points brillants paraissant noirs. De plus, l'image est géométriquement renversée, le haut en bas, la droite à gauche : car chaque point a est vu sur le prolongement de la droite Oy\. Il est donc nécessaire d'opérer un redressement. Ce redressement peut s'obtenir de deu\ manières. D'abord on peut con- duire les opérations photographiques de manière à obtenir non un négatif mais un positif; on produit le redressement géométrique en faisant tourner le lilm dans un plan de i8o". Une meilleure méthode consisterait à copier l'épreuve développée en négatif sur un second film placé en regard du premier à une distance arbi- traire de quelques centimètres. Le contact n'est pas nécessaire comme il le serait pour une copie au châssis-presse, car chaque cellule du second film voit, en quelque sorte, l'image négative et renversée, et la redresse par un second renversement. L'avantage de cette seconde méthode est de multi- plier à volonté le nombre des copies positives. 45o ACADÉMIE DES SClEiNCEf. 5. Chaque image perçue dans l'espace par l'oîll de l'observateur est donc une résultante, due à la sommation d'éléments empruntés chacun à l'une des petites images imjirimces au fond des cellules. L'image perçue est conti- nue, si les cellules sonl suflisamnienl rapprochées. En effet, si l'ouverture de la pupille était infiniment petite, chacun des éléments serait un point et se réduirait sur la réline de l'observateur à des points séparés; ils paraî- tront néanmoins se toucher, à condition que les cellules soient assez petites ' et assez voisines pour qu'on ne puisse les distinguer. Mais l'ouverture de la pupille est finie, chaque élément a donc une grandeur finie, et ils se rac- cordent en réalité, à condition seulement (jue la distance linéaire entre deux cellules soit moindre que l'ouverture pupillaire. A chaque instant l'image observée est limilée parles bords de l'épreuve, comme la vue des objets extérieurs le serait par les bords d'une lucarne à travers laquelle on regarderait. En déplaçant la tête, on voit d'autres objets s'encadrer entre les mêmes bords, et par un mouvement suffisant on fait, s'il s'agit d'un paysage, le tour de l'horizon. Il pourrait paraître invraisem- blable a priori qu'une seule et même épreuve photographique puisse nous montrer une succession de vues différentes. Mais ce résultat s'explique simplement : lorsqu'on est en face de l'épreuve, l'image résultante qui apparaît projetée dans l'espace est la sommation d'éléments dont chacun est emprunté à la partie médiane de l'une des petites images cellulaires qui occupent toute l'étendue de l'épreuve. Lorsqu'on regarde celle-ci oblique- ment, la sommation se fait aux dépens d'éléments empnmtés respective- ment aux parties latérales des images cellulaires. Si celles-ci ont une ouver- ture de 120", par exemple, on pourra balayer 120" du paysage. La perception est ainsi variée, parce que chaque cellule porte, imprimée dans son fond, une vue panoramique du monde extérieur. Tota in minimis exisM nalura ( '). On augmenterait encore l'angle balayé, on le porterait à 3Go°, en employant une pellicule convexe, cylindrique par exemple, au lieu d'une pellicule plane. Avec une pellicule bombée comme le serait une portion de sphère ou d'eUipsoïde, on embrasserait le ciel et la terre en même temps que tout l'horizon et la ressemblance du système avec certains yeux d'in- sectes deviendrait plus complète. Lorsque le sens de la marche de la lumière est changé dans une chambre noire, les rayons reprennent à la sortie le même chemin qu'à l'entrée. 11 en (') iMali'ii;hi. SÉANCE DU 2 MAHS 1908. 45 1 résulte que les déformalions de l'image dues aux imperfeclions de rohjcclif sonl sans elTct; elles sont éliminées grâce au renversement et l'objectif, malgré ses défauts, fonctionne comme s'il était parfait. 6. Il reste donc à remplir une seule condition : la netteté de l'image au fond de chaque cellule. En d'autres termes, le rapport de ses deux rayons de courbure doit être égal à n — 1. Facile à énoncer, cette condition unique est assurément très difficile à réaliser avec une précision suffisante, étant doruK'cs les faibles profondeurs de clnupie cellule. On ne peut espérer vaincre cette difficull('' technique que par l'emploi d'une machine à mouler de haute précision. Le collodion, le celluloïd ne sont pas d'ailleurs les seules substances réfringentes qu'on puisse songer à employer. Le verre permet d'obtenir éga- lement des sphérules qui forment lentilles, et qu'on sait fabriquer en nombre illimité : mais il reste à les cribler avec précision, et à les coller sur une membrane de collodion fournissant un supplément d'épaisseur exactement déterminé. Les verres du commerce ont un indice (|ui peut dépasser 1 ,f) (maison Scholt d'Iéna), mais qui actuellement n'atteint pas 2. Si l'on parvenait à faire n = 2, la difficulté technique indiquée plus haut et qui est d'ordre géométrique ne se présenterait plus. On peut en effet démontrer que, si une sphère réfringente a un indice égal à 2, les rayons parallèles qu'elle reçoit convergent sur sa surface postérieure. Une pareille sphère, garnie sur la moitié de sa surface d'une couche sensible, constitue lapins simple des cham- bres noires, toujours au point pour l'infini quel que soit son diamètre. Les molybdates et tungstates de plomb ont des indices supérieurs à 2; en les mélangeant à des silicates on peut espérer augmenter l'indice du mélange ; mais on n'a pas réussi jusqu'à [U'ésent à eiui)êcher ce mélange de cristalliser. Toutefois ce sont là des difficultés d'ordre technique qui peuvent n'être pas insurmontables. MÉTÉOROLOGIE. — Sur les engins grêli/uges. Note de M. J. Violle. J'ai poursuivi en 1907 les expériences que j'ai entreprises depuis deux années sur les engins grèlifuges, à la demande de M. le Ministre de l'Agri- culture (' ). (') J'ai été aiik' dans ces recherches avec aulnnt de zèle que d'intelligence par M. Mauiice Bailly, répétiteur à l'École nationale d'Agriculture de Grignon. 452 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'action crun engin grèlifuge peut être considérée soit au point de vue mécanique, soit au point de vue électrique. Dans certains cas paraît se produire un elTet mécanique analogue à celui du vent. M. Léger, instituteur à Fontaines TSaône-et-Loire), m'écrit (pie, il y a quelques années, étant à "Varennes-le-Grand en promenade avec des parents sur la grand'route, d'un point élevé il vit du côté de Saint-Gengoux un orage se dirigeant vers Tournus. Quelques minutes après, il entend les tirs de Tournus et des environs. Immédiatement le nuage s'arrête, semble hésiter, puis il prend la direction de Varennes, marchant sur eux à grande vitesse. Effrayés, ils se sauvent en courant vers leur maison et, bien qu'elle fût dix fois plus près d'eux que ne l'était alors l'orage, ils étaient à peine arrivés que la grêle tombait en abondance sur Varennes où, dit-il, il ne grêlait presque jamais jadis, tandis que Tournus était éprouvé presque tous les ans. Je pourrais citer d'autres faits semblables (' ), voire même des réclama- tions de propriétaires se prétendant lésés par des tirs qui auraient envoyé des orages sur leurs terres. Toutefois, cet effet mécanique du tir n'est possible (pie par temps calme, et, en tous cas, il n'amènerait qu'un déplacement et non la suppression de la grêle. Je sais bien qu'on a attribué aux engins grêlifuges, particulièrement au (( tore » gazeux ou fumeux lancé par le canon, une action mécanique spéciale d'autant plus efficace que plus mystérieuse, vu surtout la dispro- portion des masses en présence. Ainsi que je l'ai déjà dit (" ), je serais plut(it porté à considérer les tirs comme formant en quelque sorte des paratonnerres constitués essentielle- ment par une colonne verticale de gaz chauds et ionisés ('), ou par une masse de tels gaz produite au sein même du nuage. (1) M. Brassait signale an delà de la zone prolt^gée acUiellemenl par le syndicat de Monlbrison des chutes de grêle récentes sur des communes autrefois presque com- plètement indemnes. De même, d\nprès M. Savot, dans la Côte-d'Or, les liabitanls de la plaine disent que, quand les canons de la côte tirenl, ils sont sûrs d'avoir bientôt de l'orage. On multiplierait aisément les exemples. (2) J. VioLLE, Comptes rendus, t. CXL, igoô, p. 3.42. (3) Le fait d'un artilleur tué dans sa baraque, le 19 juillet 1906, à Lozanne ( Hliône), par l'explosion d'une masse de poudre presque aussitôt après le tir d'un coup de canon, s'explique aisément dans cette manière de voir, si (ce qui a été la première version) c'est la foudre qui, en tombant sur la baraque, a provoqué l'explosion. SÉANCE DU 2 MAKS I908. 453 De toutes façons, il importe d'abord de savoir, d'une part, la hauteur à laquelle se trouvent les nuages orageux, d'autie part, celle qu'atteignent les engins. La hauteur des nuages orageux est assurément variable. Toutefois, au- dessus d'une vaste plaine, ces nuages forment, en général, des masses épaisses qui ne s'abaissent guère au-dessous de i'"". Cette circonstance, à elle seule, suffirait à rendre compte des résultats négatifs constatés par M. Blaserna, à Castelfranco Veneto. Mais, quand des nuages suivent une vallée qui les enserre, ils peuvent se rapprocher beaucoup plus du sol. Le stéréotélémètre permet de mesurer assez exactement et rapidement la hauteur d'un nuage. Mais c'est un appareil coûteux et d'un usage nécessai- rement restreint. Quelque moyen plus pratique serait très précieux. F;ahauteur à laquelle s'élèvent les engins (') est aujourd'hui bien déter- minée pour les bombes et les fusées dont la fabrication a atteint en quelques années un remarquable degré de perfection. Mais, quand il s'agit d'une expérience, rien ne vaut un ballon (jui permet d'élever à la hauteur qu'on veut un marron aussi gros qu'on le désire. L'éclatement de ce marron peut être réglé à l'avance au moyen d'une mèche Bickford, ou produit au moment même à l'aide d'un coup de poing de Breguet envoyant un courant dans un allumoir électrique. Le ballon doit alors entraîner avec lui un fil d'acier qui se déroule à mesure que le ballon monte et qui le maintient captif. Si ce procédé exige une installation spé- ciale, il assure l'avantage de ne produire la détonation cju'au moment où l'on a amené le ballon au point voulu. J'ai employé à maintes reprises des ballons pour provoquer ainsi des explosions au sein des nuages. Une seule fois, je vis le nuage se percer et bientôt se séparer en deux(-). Et cependant, je variai l'expérience sous bien des formes. Certaines fois, je lis éclater dans le nuage le ballon lui-même gonflé à dessein d'un mélange d'hydrogène et d'air; on obtenait ainsi une forte (') Je ne parle pas du rayon dans lequel se fait sentir leur action, (^elle d'un canon se propage à plusieurs centaines de mètres an-dessus dn sol. C) C'était à Fi\.in (Gôte-d'Or), le 18 août 1907, par un temps très cliaud, couvert de nuages orageux. A 3''25™ p. m., on lance un ballon sphérique de 2"' de diamètre, gonflé à l'hydrogène et portaiU une bombe Aubin de 35os. Le ballon monte rapide- ment tout droit et au bout de 4 minutes il disparaît, à iSoo"" d'altitude, dans un beau nuage au sein du(|uel le marron éclate. On voit aussitôt se ((roduire dans le nuage une éclaircie qui s'élargit peu à peu et bientôt le nuaL;e est coupé en deux tronçons. 454 ACADÉMIE DES SCIENCES. détonation accompagnée d'une grande flamme. D'autres fois, je tentai, inuti- lement, de faire foudroyer le ballon revêlu à cet effet d'une armature métal- lique ( ' ). D'autres fois encore, suivant une idée personnelle de M. Teisserenc de Bort ('), je fis brûler dans le nuage des pots à fumée sendîlables à ceux qu'on emploie contre les gelées. Tout cela sans résultat appréciable. Devons-nous toutefois nous étonner qu'une action, si elle est minime, n'amène qu'un changement faible, partant sujet à nous échapper, d'autant plus que les nuages seront déjà eux-mêmes secoués et bouleversés par l'oura- gan? Mais, convenablement multipliée, une action faible peut devenir importante. De nos expériences sur les explosions isolées passons donc à celles des tirs en masses des syndicats. Ce qui frappe d'abord c'est la confiance persévérante de ces syndicats, qui ne continueraient certainement pas longtemps à faire les frais de tirs dont ils ne croiraient pas avoir constaté l'efficacité. D'autre part, on ne saurait raisonnablement mettre en doute la bonne foi des viticulteurs, parmi lesquels se trouvent d'excellents observateurs, exercés dès leur enfance à suivre les phénomènes atmosphériques. Et ils s'accordent à déclarer qu'une défense bien conduite entraine un résultat certain. Il n'en est pas moins vrai que, dans un orage, au milieu des variations rapides et imprévues du phénomène, ce n'est généralement pas chose facile que de démêler la part à attribuer au tir des engins grèlifuges sur son déve- (') J'ai été conduit à ce procédé par la cata^-lr^ptie arrivée à un officier italien dont le ballon métallisé avait été foudroyé dans les airs. J'ai d'abord employé la poudre d'aluminium, comme on l'avait fait en Italie, pour donner au ballon une surface brillante au scileil, dans la fêle où '■e produisit ce lugubre accident. Mais j'ai trouvé plus simple et plus commode de coller sur le ballon des feuilles d'étain, convena- blement disposées. Ces expériences mériteraient dètre reprises. Des ballons, un peu gros, qu'on aurait réussi à arranger de sorte qu'ils fussent à peu près infailliblement foudroyés dans un nuage orageux, constitueraient en effet des engins intéressants. (2) Ce n'est pas ici le lieu de parler des expériences que M. Teissereuc de Bort et moi, nous fîmes ensemble à Trappes avec ces différents engins, qui se montrèrent tout aussi impuissants au point de vue de la condensation de la vapeur d'eau contenue dans l'atmosphère. Des tirs effectués jadis au Texas avaient déjà conduit à cette conclusion négative. Je veux seulement noter qu'au cours d'une expérience faite dans la matinée du 8 février 1907, par un temps froid et beau, l'explosion d'un gros marron Aubin, monté a eoC" par un ballon captif, donna naissance à un magnifique tore de fumée, en apparence plat, d'un diamètre intérieur d'au moins 20™, d'un diamètre extérieur peu supérieur, et qui persista longtemps, immobile dans un air très calme et nullement troublé par sa présence. SÉANCE DU 2 MAHS ir)o8. 45,t loppcnicril. Ajoulons (|iie peiidaiil le llr les artilleurs, occupés îi leur besogne souvent pénible, ne peuvent guéie suivre soigneusement la marclie de l'orage. De là l'importance des constatations laites par des observateurs places hors du champ de bataille, comme celles (pic nous avons relatées plus liaut. De là aussi, si l'on veut serrer de près les faits, la nécessité de procéder immédiatement soi-même à l'examen des lieux et des témoins. Avec les moyens actuels d'avertissement et de locomotion, cela peut assurément se faire en quekjues points où les dis[)ositions auront été prises à l'avance pour une Instruction immédiate et com[)lrte de toutes les circonstances de l'orage méthodiquement attaqué. J'avais pris les dispositions nécessaires dans deux localités particulière- ment intéressantes par l'importance des orages dont elles sont fréquemment le théâtre et par l'intelligente vigueur avec laquelle ils y sont combattus : Mâlain dans la Côte-d'Or et Montbrisou dans la Loire. Aucune de ces deux localités ne fut cette année atteinte par (|uel(pie orage méritant d'èli-e signalé. lleslent les deux champs d'expériences, l'un dans le Beaujolais, l'autre dans le Gers et la Haute-Garonne, où un contrôle des tirs exécutés par les syndicats a été organisé par l'Administration. 1! sera très intéressant de connaître les résultats des tirs ainsi contrôlés, cpiand le dépouillement des bulletins qui s'y rapportent seia terminé. Un intérêt particulier s'allache au champ d'expériences du Beaujolais, pour lequel la statisticpie comparée des dégâts occasionnés par les orages avant rinslallalion de la défense et depuis cette inslallation a été donnée, dès les premières années, par les soins du syndicat. Bien ne montre mieux l'importance attribuée, avec raison, à ce genre de preuve que la vivacité du débat qui s'est récemment élevé au sujel des estimations sur lesquelles reposent les comparaisons à établir. Il n'y aura jamais en eflet, chaque aimée, (lu'un nombre restreint d'orages dont on arrivera à fixer sûrement toutes les circonstances ; et, par la nature même du phénomène, l'influence du tir sur ces circonstances ne pourra (|ue difficilement être dégagée en toute certitude. Une statistique exacte des dégâts occasionnés par les orages sur le ter- rain d'un syndicat assez vaste et bien organisé, toute interprétation laissée de côté sur quelque défectuosité accidentelle dans le tir, constituerait donc un document précieux par la comparaison qu'elle permettrait avec celle des dégâts éprouvés en même temps par les localités limitrophes non C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N» 9.) (îO 456 ACADÉMIE DES SCIENCES. clrtciidiics, ainsi (|u'avcc celle des détruis subis par les communes syndi- quées aiilérieurenienl à leur action défensive. En résumé, ce qui résulle surtouL des expériences directes, c'est la fai- blesse de Taction que peut exercer sur un nuai^e orageux une détonation isolée. Les efTets des tirs en ihasscs paraissent encore ca[)ricieux, ce qui veut dire cpie trop souvent aussi ces tirs sont insuffisants. Dans un orage violent, à allure cvclonique, les efforts incohérents d'ar- tilleuis bénévoles, surpris et malmenés par Fouragan, sont presque fatale- ment voués à riiiipuissance. Mais il ne scudjle pas impossible de lutter avec succès contre un orage ù marche lente, débouchanl par quelque col passage hal)ituel des nuées orageuses, si ce col et les hauteurs voisines sont munis de moyens de dé- fense méthodiquement groupés et régulièrement employés, et si à cette dis- position essentielle du tir en avant de la région à protéger fait suite une organisation raisonnée sur cette région même. Un contré)le rapide et précis des orages sur certains champs d'expériences ainsi organisés fournirait sans cloute, en dehors des stalisti(pies, des argu- menls solides sur la question toujours pendante de l'efficacité des engins grêlifnges. CHIMIE. — Le lithium dans les minerais actifs. Note de Sir William Rahsay et M. Alex. Ca.merox. Les résultats intéressants obtenus par M. Mac Coy en Amérique et par M"*" Gleditsch en France, relativement à la présence du lithium dans cer- tains mini''raux i-adifères, n'ont pas la signification exclusive qui leur est attribuée par ces auteurs. Nous avons signalé l'existence du lithium dans les sols de cuivre traités par l'émanation du radiuin, non pas parce que nous croyons qu'il est le seul produit du changement, mais seulement parce que sa présence ne peut être expliquée que par un tel changement. Nous avons remarqué que le poids du résidu alcalin est plus grand après qu'avant le traitement avec l'émanation et cjue le spectre du résidu montre les i-aies jaunes du sodium, et aussi que le spectre du potassium est visible. Nous persistons à croire que la désagrégation du cuivre donne des membres de son groupe, savoir les métaux de la série alcaline, et que, parmi ceux-ci, 'es' le lithium dont la formation est la plus vraisemblable. Le sodium et le SÉANCE DU 2 MARS 1908. 457 potassium peuvent tirer leur origine du verre. Des expériences actuelle- ment en cours, exécutées dans des vases eu silice, donneront une réponse définitive à cette question. Il nous paraît probable que la proportion des produits doit dépendre de circonstances encore inconnues. Nous avons trouvé qu'en présence de l'eau le néon remplace en grande partie Hiélium, (jui est le produit ordinaire de la désagrégation de Fémanation de radium. Il y a aussi une certaine probabilité qu'en présence d'un sel de cuivre l'argon se produit, sans une trace d'hélium. Il faut chercher des exemples dans la Chimie pour appuyer notre thèse. Par exemple, l'action du chlorure de chaux sur l'ammoniaque peut donner, suivant les circonstances, de l'azote ou de l'hydrogène. N'est-il pas possible que le lithium ne soit pas un produit conslantdc l'action de Fémanation sur les sels de cuivre, mais que la présence d'autres métaux détei'minc sa forma- tion, sans laquelle il peut se former du sodium ou du potassium, ou bien d'autres métaux, qui n'appartiennent pas à la série alcaline? Ce sont des c{uestions que nous espérons résoudre. CHIMIE ORGANIQUE. — Si/r i liY(lrogéiiallt>n directe des ijuiaoïws annnaliques. Note de MM. Paui. Sabatieu et \. Maii.he:. ]^a méthode générale d'hydrogénalioii directe au contact du nickel divisé s'ap[)lique avantageusement aux ([uinones aromatiques, qui sont ainsi, au voisinage de 200", transformées en liydroquinones correspon- dantes avec un rendement excellent. ihd/ione ordinaire C' H' ()-. — Quand ou opère vers 190" avec la quinone ordinaire, une traînée de o'",io de nickel suflit pour obtenir une production à peu près intégrale d'hydroquinone C/H'( OH;- qui se sublime en cristaux blancs fondant exactement à 169°. Il n y a, dans ces conditions, aucune formation d'eau. Mais cette dernière apparaît, au contraire, lorsqu'on conduii l'hydrogénation à température plus élevée, vers 220° ou au-dessus : on r(,>cueille alors du phénol ei surtout du benzène, et seulement des traces dhydroquinone. Ce l'ésultat pouvait être prévu, car l'un de nous avait conslaté antérieurement avec M. Sen- derens (') que l'hydroquinone hydrogénée sur le nickel vers 260" fournit de l'eau, du phénol et du benzène. {') PAL'r. SAUATiEit et Skm)i:uf..\s. Ann. de Cliiin. et de Phrs.. 8'' série, t. IV, igo-S. p. 'ns. /}5S ACADÉMIE DES SCIENCES. Toluquuwnc VA). /CO. — J.a loliKiuinone, cristaux jaunes ^'-" — '\ se laisse facile- ment liydrogéner à 200" par une courte traînée de nickel et fournit, sans aucune formation d'eau, le diphénol correspondant en crislaux blancs qui fondent à 'îi3''. TliyiiHnjuimme ( ;''H-0. „ ^ ^, ^. — La lli\ uiotpnuune, qui se pré- sente eu tables jaunes prismatiques fondant à /|5", donne lieu, sur le nickel à 200", à une hydrogénation régulière et se transforme en thymohydroqui- nonc, cristaux blancs qui brunissent lentement à la lumière et fondent à i4o"\ Dans les divers cas cpii précèdent, en pratiquant l'hydrogénation à des températures supérieures, entre 220" et 25o", on n'obtient plus qu'une dose minime du diphénol; mais il se produit de l'eau, des monophénols et des carbures aromatiques correspondants. Au contraire, quand on abaisse convcnaLilement la température d'hydro- génation, les diphénols qui proviennent de l'hydrocjuinone et de ses homo- logues peuvent subir eux-mêmes une fixation régulière de G'"^ d'hydrogène sur le noyau, et nous avons pu atteindre de la sorte des diols de la série cyclohexanique. Dans une prochaine Communication nous aurons riiouneiir d'indiquer les résultats positifs que nous avons obtenus dans l'hydrogénation directe des divers diphénols et même des triphénols. COllUESP().\l)Ai\CE \\. le ^livisTUË DI-: l'I.vstuuctiox Puiii.iQfK invite l'Académie à lui pré- senter une liste de deux candidats au poste de Directeur de l'Observatoire SÉANCE DU 2 MARS 1908. 4">9 de Toulouse, vacant par suite de la noiniiialion de M. />'. llailUuul .a\\ posie de Directeur de TObservatoire de Paris. (Renvoi à une Corauiission composi'c du Secrétaire perjirtuel pour les Sciences mathématiques et de MM. les Membres des Sections de Géomé- trie, d'Astronomie et de (léographie et \avigation.) M. le Sechétaibe perpétuel donne Icdure d'une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique, relative au\ poslcs d'étude cjue son Département a acquis pour la France au Laboratoire iulcrnational de Physiologie du Monl Rose. L'ouverture définitive de ce laboratoire devant avoir lieu vers la (in de juin, le Ministre, en indiquant les coud i lions fixées pour la jouissance de ces postes, demande à l'Académie de faire connaître son avis relativement au choix des titulaires. Les personnes qui désireraient profiter de cet avan- tage devront s'adresser à l'Académie. M. le Sf.crétaike perpétuel signale, [)ar ini les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : 1° Traité des courbes spéciales reinarijuables pianes et gauches, par F. GoMES Teixeira. Edition française. Tome I. (Présenté par M. Haton de la Goupillicre.) 2" Le fascicule IX (Oiseaux) des Dkcades zoologiques de la Mission scientifique permanente d'exploration en Indo-Chine. (Présenté par M. Yves Delage.) 3" IjC XX'' liulletin de la Société d'Histoire naturelle d'Autun. (Présente par M. AUjert Gandry.) GÉOMÉTRIE. — Sur les surfaces à lignes de courbure confondues. Note de M. L. Raffy. 1. Dans son Application de i' Analyse à la Géométrie, Mongc a considéré les surfaces dont les deux rayons de courliinc principaux sont partout égaux et de même sens. Il a montré que ce sont les seules surfaces dont les lignes de courbure soient confondues, mais non indéterminées, et qu'on peut les déterminer comme enveloppes d'une sphèiv dont le centre décrit une courbe gauchi; arliilrairc et dont le rayon est égal à l'arc de cette courl)e. 11 suit de 46o ACADÉMIE DES SCIENCES. b'i qu'elles sont engendrées par des droites isotropes qui n'ont pas d'enve- loppe. Nous les appellerons surfaces ((>/,) pour rappeler que tous leurs points sont des ombilics et qu'elles ont une courbure. Toute surface gauche à génératrices isotropes est une surface (0^;). Une classe de surfaces (O/,) est constituée par les surfaces ((ue .T.-A, Serret a fait connaître (Journal de iJounllc. i.S4(S) et qui résultent de la déformation de la sphère considérée comme surface réglée. M. Scheffers (Einfùlirung in die Théorie der Flâchen, p. 227) a exprimé les coordonnées des surfaces à génératrices isotropes par des formules d'où il est aisé de faire disparaître les signes de quadrature dans le cas général, mais non dans le cas des surfaces de Serret. M. Stackel {Leipzii^er lie- richle. 1902) a appelé l'altenlion sur les deux nappes dont se compose l'en- veloppe des sphères définies par Monge et dont chacune est engendrée par l'une des deux génératrices isotropes qui sont communes à deux envelop- pées consécutives. II. On peut obtenir une représentation analyticjue générale et explicite des surfaces (O/,) en employant les coordonnées tangentielles isotropes de Bonnet (Dahroux, Théorie des surfaces, t. I, p. 24<)). Considérons, en effet, le plan variable (a -t- j3)j; -)- «'([3 — a)j -t- (a3 — 1); -H 4 = o, et soient /), y, /■, .v, / les dérivées premières et secondes de ; par rapport à a et à p. La surface enveloppe de ce plan est déterminée par les équations (i) (a|5-)-i); = ç~/>a — g-lS, a;— n-=— (3; — />, .r h- jj = — az — q. Ses rayons de courbure principaux et ses centres de courbure princi- paux sont fournis par les relations (2) 2 R = (a(3 -h 1 ) (:: + A- ± \lrt), X — i\ = — /> -h |3 (.s ± s^rl ), 2Z = (a;î-hi); + (a|3 — i)(5±v/^), X + i\ = -~fi -+- c/.{s±\J7l). Pour les surfaces (O^. ), il faut supposer // = o. Soit / ^ o, et par suite -'.z3(3A(a) + A„(^). 11 y a ainsi une correspondance, que la théorie des transformations de con- tact permettait de prévoir, entre les surfaces à pian directeur et les sur- faces (Oa). l^es formules (1) donnent pour ces dernièros surfaces les exprès- SÉANCE DU -2 MARS 1908. 'llil sions eiiliriciiiciil e\plicilcs ( I ///s ) ! (.<• + ly) \ a(Ao — «a;— Vaj3) + A(a(3-)-i) ap -h 1 On voilaiséiiienl que les lignes a = coiist. sont des génératrices isotropes qui constituent à elles seules les deux: familles de lignes de courbure. La seconde famille d'asymptoliques et la seconde famille de lignes niinima dé- pendent d'équations de Riccali. Le rayon et le centre de l'unique splière principale correspondani à chaque point de la surface sont déterminés par les relations ( 2R= \„-aA; + A', x_jy = -a;, (2 ois) I 2Z =A„4-«A; — A', \ + a' = aA'— A. La surface des centres se réduit ainsi à une courbe (F), dont on possède à la fois les coordonnées X, Y, Z et l'arc S, (pii ne diffère de R que par une constante additive. La courbure totale ne dépend que de œ. Pour avoir les surfaces de Serret, il suffit d'égaler à zi'td la différentielle c/S, ce ipii donne IIL Au moyen des formules (2 bis), qui conviennent à une courbe quel- conque (F), j'ai déterminé les coordonnées des deux nappes de l'enveloppe des sphères principales (3) {X ~ Xy + { y — Y)- -h (s - Z) — R^= o et les éléments linéaires f/.v^, (h'-, de ces deux nappes. Voici leurs expres- sions, dans lesquelles X désigne le rapport A" : A] : , 4 IV- r/a du u V " — ^ j -, dsi = -h sHA,, do.-, {u — a)^ Il — a dsl = :r— ■>. r. \ „ r- dx dh. La seconde nappe se réduit à une droite isotrope quand la courbe (F) est tracée sur un plan isotrope. Si (F) est tracée sur un plan non isotrope (F), ce qui s'exprime par la relation involutive à coefficients constants l\a ~\- m {\ -]- a) + /t = o. 462 ACADÉMIE DES SCIENCES. les deux nappes sont symétriques par rapport à (P) et ])ar suite applicables Tune sur l'autre. Ce cas particulier n'est pas le seul où il eu soit ainsi. Pour que les deux nappes de l'enveloppe des sphères (3) soient applicables l'une sur l'autre, les génératrices a = const. se correspondant, il faut, alistraction faite (lu cas où leur courbure totale est constante (surface de Serret), que les fonctions A et A„ vérifient une équation où figurent leurs dérivées jus- qu'au cincpiièuie ordre. Cette équaliou admet une iniégrale première (pi'on peut mettre sons la forme pS_ const.. S étant l'aie, p le rayon decourbure et': le rayon de torsion de la courbe ( Fj; telle est la condition nécessaire et suffisante pour l'applicabilité des deux nappes. P>n supposant la constante infinie, on retrouve le cas où la courbe (V) est plane. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Cas de réduction des équalions différentielles de la trajectoire d'un corpuscule électrisé dans un champ magnéticpie. Note de M. Carl St«>k.meb. 1. Considérons un corpuscule électrisé se mou\anl ilaus un champ ma- gnétique dérivant d'un potentiel newtonien. En supposant (jue le mouvement obéit aux lois observées pour les rayons cathodiques, nous allons trouver les équations dilTérentielles de la Irajec- toire en coordonnées curvilignes cpielconques y,, q..^ y,. Soient inj,^ les coefficients dans la formule pour le carré de l'élément linéaire de l'espace, de manière que t/S'^=N^7;(,v; dq,diji_ — //i^^ df/l + 1)1,, (fq^ d(j, -H. . .-t- m-^sdql {m,,, = m/,;)- Désignons de plus par A le déterminant /(.,, iii.,« m.. et par M,^ le quotient entre le mineur ( ') correspondant à m^ d ^^ (') C'est-à-dire (— i)'^'' multiplié par le déterniiiiaiU obtenu en chassant la ligue et a colonne qui contiennent /«,/i. SÉANCE DU 2 MARS 1908. 463 Enfin, soit (y,, q.,, q.^) un point sur la liajectoire du corpuscule et dési- gnons par D|, Do, D., les tangentes, en ce point, aux lignes de coor- données. Cela posé, pour écrire les équations de la trajectoire, partons de cette loi géométrique du phénomène, que II„p„ uuiltiplié par l'accélération est égal à ± le produit vectoriel de la vitesse et de la force magnétique ; ici Hop„ est une constante dépendant de la mesure du corpuscule, et l'accé- lération et la vitesse sont définies en considérant l'arc s de la trajectoire comme variable indépendante au lieu du Icnqis; enfin, le signe à prendre dépend du signe de la charge d'après une règle simple. En introduisant, comme dans les équations de Lagrange, la fonction T= j2 "'-7.'/ '//,-> où les dérivées sont prises par rapport à ,v, et en désignant par V le poten- tiel magnétique, on aura, pour les projections sur D, de l'accélération, de la vitesse et de la force magnétique, les expressions suivantes : \/'»u (ts \ à'/, J <))'li Ô de (j., el 'h ()R, ■=^ 0. En effet, cela donne Comme les w^, c'est-à-dire A et les M^, sont indépendants de y,, cette condition peut s'écrire (IV) M„^ + M,,-^l5^ + M,3-r^^=o. dq\ Oiji dq, aqi dq,, Cette équation sera satisfaite en particulier si V est fonction de q.. et q^ seuls. Cela aura lieu, jMr exemple, si le champ magnétique reste inaltéré par une translation, par une rotation ou par un mouvement hélicoïdal. Nous avons étudié quelques-uns de ces cas spéciaux, qui comprennent le cas d'un seul pôle magnétique, intégré par M. Darboux ( ') en 1878 [résultat (') liullcliii (les sciences mal lirmaliqiies. 1S78, p. 433. SÉANCE DU 2 MARS 1908. ,/j65 généralement attribué à M. Poincaré qui l'a retrouvé en 18960], et le cas d'un aimant élémentaire, traité en détail dans un Mémoire plus étendu. PHYSIQUE. — Mesure électrique des petites longueurs. Note de M. A. Guillet, présent(''e par M. Ci. Lippmann. On mesure généralement une petite longueur soit en la subdivisant en parties égales, de l'ordre du micron, dont on compte le nombre (méthodes interférenlielles), soit en l'ajoutant à elle-même un nombre connu de fois et en mesurant directement la longueur obtenue (méthodes de multipli- cation). Mais il peut être souvent avantageux d'employer, pour la mesure d'une petite longueur, une sorte de comparateur électrique, extrêmement sensible et pratique, dont voici le principe. Une bobine plate C, invariablement liée à la dimension dont on veut évaluer la variation, est disposée entre deux bobines fixes A, B, de même axe que la bobine C. Une force électromotrice variable est intercalée dans le circuit A + B, et la bobine C est intercalée dans le circuit d'un indica- teur convenable de courant; enfin les courants variables qui alimenlent les bobines A et B produisent sur C des effets d'induction opposés. On commence par déplacer C de façon à lui faire prendre la position pour laquelle le potentiel mutuel m du système A -+- B, C est nul, puis on produit le phénomène mécanique ou physique (allongement élastique, flexion, dila- tation, etc.) qui change de t la position de C. Si l'induction est produite en établissant ou supprimant un courant constant n fois par seconde, on a, poui' l'intensité moyenne du courant induit, \m l := n 1 . /■ Pour une autre valeur £' du déplacement, on aurait Am' d'où la relation i' = n-r\'; àm A/n' r /•' ' (') Comptes rendus, l, CXXIII, p. 980. 466 ACADÉMIE DES SCIENCES. si l'on a soin de régler le circuit de façon à amener toujours le spot sur la même division de l'échelle. Or, en choisissant convenablement les dimen- sions des bohines, ainsi que leur écartenicnt, on a, dans les conditions des expériences, d'où Am _ Aw' , /■' I Ê :zz £ — — • On tare l'instrument eu dounant à £ nue valeur connue. La sensibilité de ce comparateur est en cjuelque sorte illimitée et sa manipulation est très commode en raison de la variété des moyens de com- pensation. Pour préciser les idées, je supposerai que le rayou iiiojeu des boijines esl de lo'"'. Pour deux spires, distantes de ; cenlimèn-es, le polenliel mutuel a alors les valeuis approchées suivantes : cm cm ^ = 8 M= 66,84 = = 3 M = i67,32 7 78-95 2 215,70 6 92,96 1 298,64 5 111,16 0,5 374i86 4 i35, i5 En plaçant une spire c entre deux spires a -\- b à i5™"' de l'une et à 5"" de l'autre, on anrait donc ni„=i 125 environ. Comme la multiplication due aux enroulements était de 4 X lo'* dans l'appareil d'essai, on avait ;« =: 5 X 10" et, par suite, jjour « = 10, I =: ^o d'ampère et /=: 100 olinis, 5X10' „ „ . _, 1 = 10 -— I0~^5 = I ,3. 10 *. lo" Avec un galvanume ire qui accuserait le io~' d'ampère par un di'placemenl de i"""' (on en construit qui sont 4oo fois plus sensibles), le spot se déplacerait donc de 3o'™ pour un déplacement de i"- de la bobine G. C'est en étudiaut la méthode imaginée par M. G. Lippmann, pour la détermination expérimentale de la constante d'un électrodynamomètre SÉANCE DU 2 MARS 1908. 467 absolu ('), que j'ai été conduit à disposer l'appareil de façon à le faire servir à la mesure des petites déformations. Et, si petites qu'elles soient, ces défor- mations peuvent toujours être électriquement manifestées en raison des facteurs nombreux et concourants dont on dispose : grande sensibilité des galvanomètres, nombre de spires des bobines, écartement des bobines, fré- quence de l'interrupteur, etc. ÉLECTRICITÉ. — Sur l'arc voltaïqiie jaillissant dans une enceinte limitée par une paroi épaisse. Noie de M. Adolphe HIi.vkt, présentée par M. Lippmann. L'étude de l'arc voltaïque jaillissant dans une enceinte limitée par une paroi épaisse comporte l'examen d'un grand nombre de facteurs : I" Forme et dimensions de l'enceinte; 2° natuie et épaisseur de la paroi; 3" nature, position et dimensions des électrodes; 4° section et longueur de l'arc; 5° sa tempéra- ture; 6° pression à laquelle est soumise la gaine gazeuse qui le constitue; y'^difTérence de potentiel aux électrodes; 8° force conlre-électromotrice et réactions physiques, chimiques ou physico-chimiques qui la provoquent; 9° intensité et densité du cou- rant (intensité par centimètre carré); 10" résistance spécifique des vapeurs formant l'arc, etc. Dans une première série d'expériences, nous avons considéré le cas simple Kig. I. d'un arc jaillissant dans une cavité de forme cylindrique, creusée au centre d'un bloc de magnésie,, MM, de forme paraliélépipédique et de a''" d'épais- seur (/^. I). (') G. Lii'PMANN, Détermiiialion expériinenlale de la constante tV an éleclrodyna- momèlre absolu {Comptes rendus, t. CXLIl, 1906). ., 468 ACADÉMIE DES SCIENCES. Voici quelles ont été nos observations pour différents diamètres et lon- gueurs d'arc, le courant employé élant du mode continu : 1° Pour une intensité et un diamètre donnés et des longueurs L variables, les forces électromotrices sont reliées par l'expression où : E est la difiérence de potentiel aux. électrodes; e la force contre-électromotrice, dont la valeur oscillesuivant certaines conditions entre i4 et 18 volts, et doni le siège se trouve à l'électrode positive; £ la différence de potentiel prise sur une longueur d'arc de 1=^"", trouvée sensiblement constante sur toute la longueur de l'arc (Tableau 1 ). Tableau 1. — Formule de régime de l'arc. E = eH-eL. d = 1'» .'> d = 1,5 > d= 2 .1. rf = 3 ,1, rf = 4,i, 1 = i3" mp^ I = 20, ,5. 1 = 34. I = 6 I. I z= 90. ir e E £ E s E e E £ d en en er 1 en en en en en en en en centim. vol Ils. volts. vol is. volts. volts. volts. volts. ' volts. volts, volts. Près deo. e — :l4 e =r :i4 e = 16 e=:i8 e = l8 : . 24 10 21 7 22 6 24 6 22 4 2 . 36 12 3i 10 27 5 29 5 27 5 3. 48 12 37 6 33 6 34 5 3o 3 4- 58 10 43 6 39 6 39 5 33 3 5. 69 I I 5o 7 46 7 43 4 38 5 6. 80 I I 56 6 52 6 47 4 42 4 E = >4 + iiL E=: i4 + .7L E = i6-)-6L E=i8H-4: ,83 L E=i8+4L 2° Soient la chaleur totale et les chaleurs partielles engendrées par le courant dans l'arc par seconde : EI = eI + £lL; nous avons admis que, élant donnée la constance de £ sur toute la longueur de l'arc, la chaleur el se dissipe complètement dans l'électrode positive et la paroi en contact directe avec cette électrode, el que la chaleur sIL se perd dans les parois en contact avec la gaine gazeuse constituant l'arc. Pour vérifier ces hypothèses, nous avons cherché si, en prenant des intensités 1 en fonction du diamètre (I) 1 = K,#, où K, 1=11,17, fl'après 1^34'™? et rf:=2'^'",i, comme dans le cas d'un conducteur SÉANCE DU 2 MARS 1908. 46q solide sous enveloppe, et maintenu à une température constante, la température et par suite la résistance spécifique de l'arc étaient aussi constantes, et si l'on pouvait déter- miner a priori \es autres grandeurs en fonction du diamètre, suivant : (2) Densité du courant: par définition ; en exprimant /■ en fonction de la résistance spécifique p et I en fonction de la densité 0, il vient e = po, d'où £ = ^ := ^-^ K3, fourni par la mesure directe, d' f/' a été trouvé égal à K3=8,7 (toujours pour un diamètre moyen d = 2,i), d'où pour la résistance spécifique p = jr^ = 0,61 ohm. (4) Longueur d'arc pour une différence de potentiel constante et égale à 6/4 volts; en admettant e = i4 volts, £L = 64 — i4 = 5o volts, L^-fr-rf^ = .5,75rf^ (5) Perte de clialeur ejcprimée en watts, par unité de surface de la paroi, et par sec. : £l K,K, P — : —3 = = 0 1 watts. Le Tableau II donne les valeurs des diverses grandeurs mesurées directe- ment ou calculées suivant les expressions (i), (2), Tableau II. — Constantes électriques. Grandeurs données. Grandeurs trouvées et calculées. I = ii,i"f/^ <> = ;— '>^1 ,. L pour E = 64 volts j| e = — r volts "^ ^ a j r . - ampères S- P = ".6. ohm, t.'I^^I^^^^^^^ /, = :5,waLts, d'" ampères. par cm' trouvées, calculées. trouvées. trouvées, calculées. trouvées. '-' '3 ,.3,6 II 8,3 0,81 4,5 6,o4 4i,3 1,5 20,5 .1,3 7 7 o,6i 7,04 7,04 3i 2'' 34 9,8 6 6 0,61 8,33 8,33 3i ^'' ^' 8>' 4,83 4,94 0,60 10, 3o 10,10 3o,4 ^'' 93 7,o3 4 4,3o 0,57 12, 5o 11,60 29 Les chiffres que donne la mesure directe s'écartent peu de ceux fournis par le calcul, sauf |jour ce qui concerne le r/= i""",!, pour lequel la diffé- rence en plus ou en moins suivant la grandeur considérée est assez impor- tante. Il est à prévoir qu'au fur et à mesure que le diamètre augmentera les valeurs trouvées s'écarleroiil de celles calculées avec des différences de sens inverse de celles correspondant au diamètre le plus faible. ^']0 ACADÉMIE DES SCIENCES. C'est aussi le cas des conducteurs cylindiiques solides sous enveloppe ipii présentent des variations analogues, ('ela lient sans donle à ce qu'on ne tient pas compte dans la formule cjui délermine 1 en fonction de cl de la vitesse de propagation de la chaleur à travers la masse du conducteur; cette vitesse n'étant pas infinie, il est certain rpi'au fur et à mesure que le diamètre augmentera, l'intensité de circulation capai)le de maintenir constante la température des conducteurs sera de plus en plus inférieure à celle calculée; autrement dit, l'exposant de rf dans la formule (i) n"est pas constant; il est aussi fonction du diamètre et ira en diminuant. PHYSIQUE. — Sur la chaleur de raporisation de l'acide propioni. 292. SÉANCE DU 2 MARS 1908 47' risation de corps déjà étudiés par des auteurs connus. C'est ainsi que nous avons trouvé pour la benzine pure L =; g3^''^,62. Cal R. SchifT (' ) avait trouvé 93,40 Louguinine (■) donne 92,97 M"= Marshall {') 94,4 Nous avons essayé également la méthode dans le cas des deux premiers acides gras normaux qui difierent de la benzine, au point de vue de la vaporisation, en ce que leur densité de vapeur est anormale aux environs de la température d'ébullltion. Dans le cas de l'acide formi(|ue, nous avons trouvé : Cal I " I 2 I , 09 \ 2° 120,80 \ Moyenne ; i2i'-"',o3; 3° I 2 I , 20 ) Cal Favre et Silbermann (*) donnent 120,7 M"= Marshall ( * ) 1 20 , 36 Raoult C) 120,9 Dans le cas de l'acide acéti(|ue nous avons trouvé : Cal 1° 97,22 I 2° 97>77 ' Moyenne : 97''^', 37• 3'' 97,20 ) Les dilîérents auteurs sont beaucoup moins d'accord pour la cludeur de vaporisation de l'acide acétique. Parmi eux M"° Marshall C) donne 97Cai Raoult («) 97'"', 4 tandis que Fiivre et Silbermann (') ont trouve lor ",y ,1:^.1 Bel tlielol (*) a obtenu i2o'^''', (') R. ScHiFF, Ann. der Chem., t. CCXXXIV, 1886, p. 344. (^) Louguinine, Ann. de Chirn. et de Phys., 7'= série, t. XIII, 1898, p. 3fi4- (3) ]vju. Marshall, Comptes rendus, t. CXXII, juin 1886. (*) Favre et Silbermann, Ann. de Clam, et dr Phys., t. LXIV. (^) M"" Marshall, loc. cil. C^) Raoult, Tonomélrie, p. 60. (') M"= Marshall, Phil. Mag., 1896. (') BERTHKLOr, loc. Cit., p. 4l8. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI. N" 9.) 62 472 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les résultais qui piécèilenl nous ont ilomié loule confiance dans la niétliode em- ployée. Pour appliquer la formule caloriuiétrique dans le cas des chaleurs de vaporisation il est nécessaire de connaître la chaleur spécifique de l'acide propionique entre son point d'éhuUition et la température finale obtenue dans le calorimètre; de même on doit connaître la température d'ébullition de l'acide sous la pression du moment, ce cpii entraîne la connaissance du quotient différentiel -^• Nous nous sommes servi de la chaleur spécifique o,536 déterminée par II. Schifï'C) entre iii°,i et 16°, 71. Nous avons déterminé la valeur de -y:- Pour cela nous avons pris, à l'aide d'un tliermomètre au -^ vérifié, la tem- pérature d'ébullition de l'acide pur sous différentes pressions barométriques. La valeur nioyenne.de plusieurs opérations portant sur deux échantillons différents est 2 3°"", 61. Il est à remarquer que nos opérations ont eu lieu sous une pression peu différente de la pression normale et que la correction due au changement de la température d'ébullition pouvait, à la rigueur, être négligée, nous en avons néanmoins tenu compte dans toutes nos déterminations. Nous avons obtenu, dans ces conditions, les résultats suivants : Première série d'expériences 1° L := 9o'^"',oo, 2° L = 9o'-"',64. Deuxième série d expériences : 1° L = 9oC''i,53 1" L = 90*^'', 12 Moyenne : 90^-"', 43, nombre qui diffère du chiffre extrême de o,t pour 100 environ. Si l'on introduit la valeur trouvée dans la relation de Trouton qui unit la chaleur moléculaire de vaporisation à la température absolue d'ébul- lition, on a 9oC»',43 X 74 6691 ,82 „ - — w^ — r- = '' < =16,20. 273 H- 140 4 1 o (') ScniFF, loc. cit., p. 323. SÉANCE DU 2 MARS 1908. ^-jj Le chiffre trouvé 16,20 est notablement inférieur à la constante de Trou ton : 20 à 21. Les acides formique et acétique offrent la même particularité, et l'acide propionique doit avoir sa molécule polymérisée à l'état g'azeux aux envi- rons de la température d'ébullition, vers i jo", tout comme les deux premiers termes des acides gras. Cette étude fait l'objet de notre travail actuel. CHIMIE MINÉRALE. — Determinolinn dit jHncls atomique de l'europium. Note de M. G. Jaxtsch, présentée par M. Haller. Trois publications renferment des mesures du poids atomique de l'euro- pium : E. Demarçay {Comptes rendus, t. (]XXX, 1900, p. 1 469) a donné la valeur F.u = i5i ; cette valeur est certainement trop basse. Il est probable, ou bien que sa terre contenait du aamarium, ou bien que ses mesures étaient incorrectes. MM. G. Urbain et H. Lacombc (Comptes rendus, t. CXXXVIII, 1904, p. 627) ont publié une série de mesures des termes successifs d'un fractionnement qui leur a permis d'obtenir l'europium spectroscopiquement pur. Les déterminations de ces auteurs ont été. faites principalement dans le but de s'assurer de la constance du poids atomique et de l'homogénéité de l'europium. I^eur méthode consistait à transformer le sulfate octohydraté en sulfate anhydre; ils vérifiaient ensuite les nombres obtenus en transformant le sulfate anhydre en oxyde. I^a moyenne de ces mesures est, en adoptant les poids atomiques internationaux (O = iC)) : Eu = 10 1 ,99. Ultérieurement, MM. W. Feit et Przihylla (Z. anorg. Chein., t. L, 1906, p. 24 ACADÉMIE DES SCIENCES. c. Exemple ; Action du permanganate en solution alcaline. — Le premier groupe de lames était plongé dans une solution contenant : MnO*K los, NaOH pure (lessive) 10'=°'', eau 200 et le groupe témoin dans la même solution alcaline sans permanganate. Après vingt-quatre heures de contact à la température ordinaire, les lames étaient lavées abondamment à l'eau distillée, placées dans cinq vases identiques et recouvertes d'une solution chaude contenant pour Soc''™' d'eau, os, 5 Kl et S'"' d'HCl pur. Quelques minutes suffisent pour que les liquides correspondant aux lames oxydées prennent la teinte rose caractéristique des solutions de platine extrêmement étendues additionnées d'iodure ; les solutions témoins demeurent incolores ('). d. Dans les solutions obtenues avec les latnes oxydées et réunies pour l'essai, on constate facilement par l'II'S après un traitement convenable l'existence d'une faible quantité de platine qu'on peut apprécier par comparaison avec des précipités types fournis par des solutions contenant de os,oooi à o",ooooi de métal. Dans l'exjjérience précédente on constate ainsi que le précipité obtenu représente os,oooo/S de platine environ. En appliquant cette même méthode aux divers oxydants usuels, j'ai pu constater l'oxydation des lames par le persulfate, le bichromate, le chlorate et le permanganate de potassium en solution sulfurique et par le ferricyanure et le permanganate en solu- tion alcaline (NaOH). Avec le permanganate acide, 1 oxydation est masquée en appa- rence par la formation sur la lame d'un dépôt d'oxyde de manganèse ; celui-ci se dissout facilement par l'acide oxalique en solution sulfurique étendue et la lame donne ensuite la réaction ordinaire avec Kl -1- HCI. Le chlorure ferrique en solution acide, Feau oxygénée en solution acide ou alcaline paraissent être sans action. L'acide azotique concentré (non fumant) possède surtout à chaud une action oxydante particulièrement nette; après quelques heures de contact, dans une expérience faite au moyen d'une capsule de platine (D = lo'""^, le mélange Kl -f- HCI enlève ainsi 0*5,0000(3 de métal. (Jn conçoit qu'il est impossible de déterminer avec certitude par pesée les pertes subies par les lames après une seule expérience; mais en les employant un certain nombre de fois on arrive à des pertes appréciables; après quelques oxydations par les réactifs indiqués plus haut, j'ai pu ainsi constater une perte globale deo*'',ooo3; les témoins n'avaient, bien entendu, pas varié. Propriétés de l'oxyde. — Cet oxyde ainsi obtenu (PtO'-?) est dissocié par (') On peut donner à la réaction une autre forme en opérant à froid en présence d'empois d'amidon ; on obtient alors une teinte bleue plus ou moins foncée. Les électrodes oxydées par le courant donnent la même réaction avec plus d'intensité encore et longtemps avant que l'oxydation se manifeste même par la plus faible teinte brune. SÉANCE DU 2 MARS 1908. 4?? la cliaK'ur dès le rouge sombre comme l'oxyde éleclrolytique; il est comme lui soluhle dans l'acide clilorhydrique concentré. L'acide sulfurique étendu de le dissout pas sensiblement, mais, en présence de réducteurs (SO-, alcool), on constate une dissolution plus ou moins lente. Il convient d'ailleurs de remarquer que, comme pour l'oxyde éleclrolytique, l'état antérieur de la surface ovydée, la nature de l'oxydant, les conditions expérimentales en général paraissent modifier les propriétés de solubilité de la couche oxydée produite. Il semble qu'on soit en présence de phénomènes de même nature que ceux observés avec les oxydes préparés par voie chimique dont la solu- bilité peut s'annuler même dans les acides concentrés quand ils ont été déshydratés suffisamment. Influence de la teneur en iridium. — Autant qu'on en peut juger pour des quantités aussi faibles il semble que l'oxydabilité soit plus grande pour le platine pur ou contenant 20 pour 100 d'iridium; les pertes de poids indivi- duelles des lames sont d'accord à ce point lie vue avec les colorations four- nies par Kl + HCl. Conclusions. — On voit par ces expériences et celles rappelées plus haut {^loc. cit.) que le platine est en fait et dès la Icmpérature ordinaire beaucoup plus oxydable qu'on ne l'admettait jusqu'ici. Au point de vue chimique les propriétés de solubilité de l'oxyde obtenu montrent combien l'introduction de traces de platine est chose facile; on doit donc ne pas l'oublier dans les recherches de précision. Au point de vue physico-chimique et particulière- ment électrochimique (pile à gaz, oxydation éleclrolytique, etc.) il convient également de tenir compte de cette oxydabililé ('). CHIMIE. — Sur un nouveau type de combinaison du soufre avec certains iodures. Note de M. V. Auger, présentée par M. H. Le Chatelier. En dehors des affinités chimiques puissantes, susceptibles de fournir par l'union des éléments des composés dans lesquels les atomes sont unis entre eux directement, il existe entre les molécules des corps des affinités plus faibles que les premières, donnant naissance à des complexes dits composés d'addition et dont la formation dépend à un haut degré de conditions physiques favorables. Sans parler des produits renfermant de l'eau, de l'alcool, du benzène, etc., dits de cristallisation, nous connaissons beaucoup ( ' ) Le délail des expériences el la bibliographie seront donnés dans un autre Recueil. f\'jS ACADÉMIE DES SCIENCES. d'autres composés moléculaires de types très variés ; parmi ceux-ci je citerai les periodures, dans lesquels une molécule complexe est unie avec la molécule d'iode I". Nous présentons ici, pour prendre date, les premiers résultats de l'étude d'un type tout nouveau de ces composés d'addition et dans lequel une molé- cule d'un iodure est unie à un certain nombre de molécules de soufre S*. Les produits obtenus jusqu'ici correspondent à l'union d'une molécule de soufre pour chaque atome d'iode de l'iodure — RI". nS*, mais il se pourrait que la suite ne confirmât pas ces premiers résultats pour tous les cas, car le nombre des produits analysés jusqu'ici est infime vis-à-vis de ceux qui devront être étudiés pour formuler des conclusions présentant un certain caractère de généralité. On a opéré jusqu'ici avec des solutions des composants dans le sulfure de carbone, qui a l'avantage d'être un excellent solvant à la fois du soufre et des iodures employés. lodures organiques, — lodoj'orme, soufre HCP.3S*. — Les composants sont dis- sous à chaud dans la plus faible quantité possible de sulfure de carbone; il est préfé- rable d'employer un léger excès de soufre. Par refroidissement de la solution, on obtient de magnifiques prismes jaune pâle, pouvant atteindre plus de i"*" de longueur, fusibles à 98°, stables à l'air, mais se colorant en rouge à la lumière. L'analyse a fourni : I, 32,25 pour 100 ; S, 66,20 pour 100. Calculé pour CM P. 24 S : I, 82,81 pour 100; S, 65,88 pour 100. Tétraiodo-élhylène, soufre CP ; CI'^. 4 S'. — On opère comme précédemment, mais en mettant de piéférence un excès de l'iodure. La cristallisation obtenue est formée d'un mélange d'aiguilles de létraiodo-étlivlène et de grandes tables jaunes du composé d'addition qu'on sépare mécaniquement des aiguilles. Les résultats analytiques (mt indiqué que, lorsque l'iodure n'est pas en excès, on obtient des cristaux qui renferment facilement un excès de soufre. Il se pourrait qu'ils fussent isomorphes avec lui; l'étude crislallographique et l'analyse des cristaux renfermant un excès de soufre permettront de résoudre cette question. Les cristaux formés dans un milieu saturé d'iodure orga- nique sont fusibles à 97°-io3°; ils ontdonnéà l'analyse : 1, 82,75 pour 100; S, 1° 65, 08 ; 2° 55,87 pour 100. Calculé pour C-P.32S : I, 82,64; S, 65, 81. Lorsque le soufre est introduit dans la liqueur en proportion supérieure à la quantité calculée, les cristaux formés en renferment toujours un excès, sans changer d'aspect extérieur. De beaux échantillons ont fourni à l'analyse : S, pour 100 : i" 66,7; 2" 67,2; 3° 66,9. Quant aux aiguilles qui se séparent de la solution contenant de l'iodure en excès, ils sont toujours formés de tétraiodo-élhylène pur. Iodures minéraux. — Nous n'avons encore préparé que les composés formés avec les iriiodures des métalloïdes de la famille de l'azote ; un d'entre eux ne s'est pas uni au soufre : c'est l'iodure de bismuth. Iodure d'arsenic, soufre Asl-'.SS'. — Les cristaux obtenus en opérant avec une SÉANCE DU 2 MARS 1908. 479 solution sulfocarbonique des composants, contenant environ 5 pour 100 de soufre en excès, sont tantôt de longs prismes, tantôt des tablettes de couleur orangée. Us sont fusibles à io5°. Si l'iodure est en léger excès dans la liqueur, il cristallise en même temps que le composé sulfuré, mais on peut l'en séparer mécaniquement. A l'analyse, on a trouvé : As pour 100, 6,10; S pour roc, 62,92 ; calculé pour As P. 24S : As, 6,12 ; S, 62,74. lodure d'antimoine, soufre SbP.SS*. — Les conditions de formation de ce com- posé diffèrent un peu des précédentes ; il est nécessaire d'opérer avec un énorme excès de soufre, au moins quatre fois la quantité théorique; sinon le produit est formé d'un mélange d'iodure d'antimoine et du composé d'adiiition. Celui-ci est formé de longs prismes très fuis, d'un jaune vif, fusibles à 117". Il est immédiatement dissocié, lors- qu'on le met en contact avec du sulfure de carbone, et laisse déposer la majeure partie de l'iodure. L'analyse a fourni : Sb pour 100, 9,80; S pour 100, 60,80; calculé pour SbF.24S : Sb, 9,78; S, 60, 56. lodure de phosphore et soufre. — Bien que l'union des composants s'effectue très facilement, nous n'avons pas encore obtenu ce |)iocliiil dans un état suffisant de pureté pour en présenter l'analyse. 11 cristallise en prismes brun rouge très altérables à l'air. Il semble bien que des iodures appartenant à d'autres familles sont susceptibles de s'unir au soufre, car Tiodure staiiniqne nous a fourni un produit cristallisé, fusible à 100°, dont nous poursuivons l'étude. D'autre pari, il sera utile de voir si les iodo- clilorures, -bromures, -(luorures, -sulfures pourront fournir des produits analogues CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèses an moyen des dérivés or ga no-métalliques mixtes du zinc. Cétones-alcools. Note de MM. E.-E. Hlaise et I. Hermax, présentée par M. A. Ha lier. Des Notes précédentes qui ont été publiées sur ce sujet il résulte que l'action des chlorures des acides ^-acétoxylés sur les dérivés organo-métal- liques mixtes du zinc conduit, avec un excellent rendement, aux cétones acétoxylécs correspondantes. Parmi celles-ci, les cétones [3-acétoxylées dont l'atome de carbone a possède encore i^' d'hydrogène sont transformées directement, par action des alcalis, en les cétones non saturées ap corres- pondantes, sans production de cétones-alcools. Il était intéressant de recher- cher si les cétones-alcools seraient, au contraire, isolables dans le cas oii le carbone a est disubstitué et, particulièrement, si ces cétones ne seraient pas susceptibles de transpositions moléculaires plus ou moins analogues à celles qui ont été étudiées déjà par l'un de nous, en collaboration avec M. Courtot. L'expérience montre que les cétones-alcools p-aa disubstituées peuvent être préparées très facilement, en se plaçant dans des conditions détermi- C. R., 1908, t" Semestre. (T. CXLVI, N- 9.) 6jJ 48o ACADÉMIE DES SCIENCES. nées, mais que ces célones sont très instables vis-à-vis des alcalis étendus, à chaud. La matière première que nous avons employée est l'acide oxyi^ivalique. Cet acide a été transformé, d'abord, en éther acétique, puis celui-ci, en chlorure d'acide, au moyen du chlorure de thionyle. Le chlorure acétoxylé bout sans aucune décompo- sition, dans le vide, et, condensé avecl'iodure de zinc élhyle, il fournit l'acétoxypseudo- butjlélhylcélone, avec un rendement de 80 pour 100 : CW— (;o _ o - C(CH^)-'- COGI + ^"\|-7,, =r CH^ — CO — O — C( CH^ y- — CO — O IV- -f Zn 1 Gl. La cétone acétoxylée est solide, fond à 27° et bout à gS^-gg" sous i^"". Si l'on saponifie la cétone acétoxylée à chaud, dans les conditions ordinaires, on obtient un mélange complexe de produits, ce qui met en évidence la sensibilité de la cétone-alcool d'abord formée à l'action des alcalis. Si, au contraire, on effectue la saponification par la soude, en solution aqueuse et à froid, il ne se produit aucune réaction secondaire, et l'on obtient la cétone-alcool avec un rendement sensiblement théorique. L'oxypseudobutyléthylcétone est liquide et bout sans aucune altération à 88° sous 8'"™. Celte cétone donne tous les dérivés caractéristiques des fonctions qu'elle renferme : éther acétique, phényluréthane, oxime, semicarbazone et />-nitro- phénylhydrazone. La saponification à chaud de la cétone acétoxylée nous ayant montré qu'il se produit, dans ces conditions, une réaction complexe, nous avons été coi]- duits à examiner, tout d'abord, l'action des alcalis sur la cétone-alcool. L'action de la potasse aqueuse, à 10 pour 100 et à la température d'ébulli- tion, donne de l'acide foiinique, de l'aldéhyde formique et des produits liquides qu'un fractionnement préliminaire sépare en deux portions, la pre- mière bouillant de ii5° à iSo", à la pression atmosphérique, et la seconde passant de (33° à i3o", sous g™™. Il reste une très petite quantité d'un résidu cristallin dont la nature n'a pu être déterminée, faute d'en avoir une quan- tité notable. La fraction iiS^-iSo" est constituée par un mélange de deux cétones, mélange très diflicilemerU séparable. La séparation exige neuf séries de fractionnements à la pres- sion atmosphérique, suivies de trois séries de fractionnements sous 60""". On obtient ainsi deux fractions dont la première bout à iiS^-iiS", à la pression atmosphérique, et la seconde, à 55°-56° sous 60""". La première est constituée par de l'éthylisopropyl- cétone et a été identifiée par transformation en semicarbazone et yj-nilrophénylhydra- zone. La seconde est formée d'une cétone non saturée, à odeur forte, camphrée et légè- rement piquante, fixant immédiatement l'acide bromhydrique à froid, avec formation SÉANCE DU 2 MARS 1908. 48 r d'une cétone saturée bromée, bouillant à 65" sous 9"™. L'analyse de cette cétone et celles de sa semicaibazone, de sa /ï-iiitrophc'riyliivdiazone et du produit de fixation bronihjdrique qui lui correspond montrent qu'elle renferme 7^" de carbone, c'est- à-dire autant d'atomes de carbone que la cétone-alcool génératrice. La fraction ôS^-iSo" a été de même soumise à des fractionnements répétés. Elle fournit une petite quantité d'un corps bouillant à 63° sous 9™"", sur lequel nous revien- drons dans la suite, puis une fraction assez abondante, formée de cétone primitive non transformée et, enfin, un corps bouillant à ioi"-io3° sous 9™'". Ce dernier n'est autre qu'un polvnièie de la cétone non saturée; il se forme toujours par distillation de celte cétone à la pression ordinaire et sa production contribue à rendre le fractionnement encore plus pénible. Etant donnés ces résultais expérimentaux, il reste à interpréter la réac- tion. Tout d'abord, la formation d'aldéhyde formiquc et d'éthylisopropyl- cétonc s'expliquent très aisément par un simple dédoublement dont on connaît déjà des exemples : CIIm;)||_C(CII')-^- CO — C-H'==ClP<)-f-(CH')-CH -CO-C-H^ Quanta l'acide formique, il résulte naturellement de l'action de l'alcali sur l'aldéhyde. Par contre, il est beaucoup moins aisé d'expliquer la forma- tion d'une cétone non saturée en C. Etant donnée la constitution de la cétone-alcool primitive, on voit, en efl'et, qu'elle ne peut se ttansfot^nier en cétone non saturée par simple déshydratation. Il doit donc se produire né- cessairement, ou une transposition moléculaire, ou une réaction secondaire. D'autre part, dans la cétone non saturée, la double liaison doit être en a[3, par rapport à la fonction cétone, car l'oxydation permanganique donne un corps volatil jaune possédant tous les caractères d'une a-dicétone. En outre, si l'on examine le point d'ébuUition de la cétone non saturée, on constate que ce point est le plus bas qui puisse exister pour une cétone en C; la chaîne doit donc être aussi ramifiée (jue possible. Ces indices nous font penser que la cétone non saturée doit posséder la constitution suivante : constitution que nous cherchons actuellement à établir par synthèse. /,82 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGAISIQUE. — Préparation et caractères de la d-talite cristallisée . Note de MM. Gabriel Bertrand et P. Bruneau, présentée par M. L. Maqueniic. L'obtention à l'état cristallisé, défini, de tous les stéréo-isomères possibles de la niannite constituerait non seulement un matériel précieux pour étudier rinflucnce de la structure sur les propriétés physiques et chimiques, mais permettrait, en outre, d'aborder un certain nombre de problèmes très inté- ressants de Chimie biologique. C'est pourquoi nous avons entrepris la pré- paration de la ^/-talite cristallisée que nous allons décrire. La (/-talite a déjà été obtenue, en 1894, par E. Fischer, à l'état de sirop visqueux, en réduisant l'acide f/-talonique préparé lui-même par isoméri- sation de l'acide ^/-galactonique ('). Nous avons suivi la même méthode fondamentale, mais en la modifiant dans quelques-uns de ses détails, de manière à augmenter les rendements, (iràce à ces modifications, nous avons atteint le but proposé. Au lieu d'un centième environ de sirop de talite, calculé à partir de l'acide galactonique, nous avons obtenu, par une seule série de transformations, près de 7,30 pour 100 de sucre pur, recristallisé. Voici, à grands traits, notre manière d'opérer : L'acide cf-galactonique est partiellement isomérisé en acide tf-taionique par un cliauf- fage de 3 heures à + iSo", à l'autoclave, en solution au cinquième, après addition de son poids de pjridine. On transforme ensuite les sels de l'alcaloïde en sels de calcium et l'on concentre : le galaclonate, très peu soluble, cristallise à l'exclusion du d-\.a\o- nate. On dilue l'eau mère sirupeuse avec de l'eau, on précipite à l'ébullition avec l'acide oxalique, puis on filtre et l'on concentre. Le liquide est alors agité avec de l'élher, à plusieurs reprises, jusqu'à ce qu'il ne cède plus rien à ce dissolvant. On élimine ainsi tout l'acide oxymèlhylpyromucique et d'autres impuretés. On évapore le liquide aqueux par distillation dans le vide, puis on chauffe le sirop au hain-marie bouillant durants heures, pour transformer autant que possible l'acide en lactone. On obtient ainsi près de 4o pour loo d'acide brut laclonisé et l'on évite les nombreuses opérations que nécessitaient antérieurement l'élimination de l'acide galactonique à l'état de sel de cadmium, puis la purification de l'acide talonique à l'aide du plomb et de la brucine. Pour la réduction, le sirop laclonisé est dissous dans 3 à 4 fois son poids d'eau froide et traité, en se servant d'une agitation mécanique, par l'amalgame de sodium. On doit (') Ber. d. clieni. Ges., t. \XV1I, 1894, p. 1624. SÉANCE DU 2 MARS 1908. 483 maintenir le mélange acide et à basse température (au-dessous de o") jusqu'à ce que la proportion de talose, évaluée avec le réactif cupro-potassiquc, cesse d'augmenter. Ce résultat arrive généralement lorsqu'on a employé 35 à 40 parties d'amalgame à 2,5opour 100 pour une partie de sirop lactonisé. On continue la réduction en milieu neutre ou légèrement alcalin, à la température ordinaire, c'est-à-dire entre 10° et 20°, jusqu'à transformation presque complète du talose en talite. Celle-ci est alors extraite en passant par son acétal benzoïque ('). Pour faire cristalliser le sucre, on fait bouillir le sirop retiré de l'acétal et bien des- séché, avec 10 fois son poids d'alcool absolu. On laisse l'efroidir quelques heures et l'on décante le liquide parfaitement limpide dans un niatras. Le sirop indissous est traité encore une fois de la même manière et les deuv solutions alcooliques réunies sont abandonnées à elles-mêmes dans le matras bouché. Les cristaux apparaissent dès les premiers jours; ils sont rassemblés en sphères, de structure radiée facilement recon- naissable. Quand ils n'augmentent plus, on ajoute un peu d'étlier à la liqueur surna- geante et l'on attend encore quelques jours. Enfin on les purifie par une nouvelle cristallisation. La c?-talite pure se dépose de sa solution sursaturée dans l'alcool en croiites compactes, nettement cristallines, formées par l'agglomération de prismes qui atteignent plusieurs millimètres de longueur. Elle est très soluble dans l'eau et doit être conservée dans l'air sec; sinon elle peut tomber en déliquescence. Sa saveur est nettement sucrée. Chauffée au bloc Maquenne ou sur un bain de mercure, elle fond à la température de -1- 86°. En solution aqueuse à 10 pour 100, elle a donné, à la température de -l- 18° et sous une épaisseur de 30^"", une déviation de -i-o^SS', d'où au = -|-3'',o5. Son analyse élémentaire a donné comme résultats : Calculé Trouvé. pour — ii^- C«H'*0«. Carbone 39,35 39,40 39,56 Hydrogène 7,67 7,76 7,69 Elle a fourni comme combinaison la plus caractéristique un acétal tri- benzoïque, déjà étudié par E. Fischer. Nous avons préparé et purifié cette combinaison comme celle de la sorbiérite (^). A peine soluble dans l'alcool, même bouillant, ce qui permet de la séparer (') On opère exactement comme pour la ^idite (G. Bertrand et Lànzenberg, Bull. Soc, chim., 3« série, t. XXV, 1906, p. 1073). Dans ce Mémoire, p. 1075, deuxième ligne à partir du bas, lire : à la température de — 2°, au lieu de 20". (-) Loc. cit. l^S'i ACADÉMIE DES SCIENCES. d'une petite quantité d'acétal dibenzoïque plus soluble formé en même temps, elle cristallise en fines aiguilles fondant au bloc Maquenne vers 206" et donnant à l'analyse les chiffres suivants : Calculé pour Trouvé. C'H'06(CnC'n-)'. Carbone 7'î,3o 72,64 Hydrogène 5,87 5,83 L'éther acétique et d'autres combinaisons seront décrits ultérieurement. La théorie prévoit, comme on sait, dix stéréoisomères dans la série des hexites. Au moment où E. Fischer a commencé ses belles recherches sur les sucres, on n'en connaissait que trois : la r/-mannite, la c?-sorbite et la dulcite, cette dernière inactive par nature. E. Fischer a pu reproduire ces substances artificiellement et obtenir, en outre, la /-mannite et la /-sorbite. Plus récemment, l'un de nous a fait connaître la sorbiérite ou c^-idite natu- relle ('), puis, en collaboration avec Lanzenberg, l'antipode optique de ce sucre (-). Il n'y avait donc plus à préparer, à l'état défini, que les deux talites, droite et gauche, et l'allodulcite. Les résultats que nous venons de décrire comblent une partie d'autant plus notable de cette lacune qu'au point de vue des propriétés physiques et chimiques la connaissance de l'une des talites correspond à la connaissance de l'autre ('). La /-Lalite n'est donc plus à préparer que pour l'étude biolo- gique et il ne reste de complètement inconnue que l'allodulcite. CHIMIE PHYSIQUE. — Recherches physico-chimiques siw les savons considérés comme colloïdes. Note de MM. André Mayer, Georges Schaeffer et E.-F. Terroine, présentée par M. Dastre. L'étude des savons d'acides gras saturés, considérée à la lumière des re- cherches sur les colloïdes, présente un triple intérêt : d'abord on peut com- prendre ainsi, comme l'a indiqué Kralï't dans ses importantes recherches, beaucoup des propriétés physiques et chimiques des savons qui paraissent (') Comptes rendus, t. CXXXIX, 1904, P- 802 et 988. (-) Comptes rendus, t. CXLIII, 1906, p. 291. (') En soumellant la dulcile à l'aclion successive des réactifs oxydants et réducteurs, E. Fischer a obtenu un sucre cristallisé, fusible à 66°-67'', qu'il considère provisoire- ment comme de la talile racémique (Ber. d. chem. Ges., l. XXVII, 1894, p. 1026). SÉANCE DU 2 MARS 1908. 485 autrement des aberrations inexplicables. De plus, on possède en eux une même série de corps à poids moléculaire constamment cioissant qui permet d'étudier le passage de l'état cristalloïde à l'étal colloïdal; enfin ces corps présentent presque tous les exemples de structures ullramicroscopiques et permettent de rechercher les conditions de formation de ces structures. I. Caractères colloïdaux dans la série des savons. — Si l'on recherctie les carac- lères colloïdaux dans la série des savons sous difTérentes conditions de température, de concentration, de réaction du milieu ou dans les difTérents solvants, on constate que les acétate, propionate, butvrale, valérianale, même en solutions saturées à i8°C., ne diffusent pas la lumière, ne présentent pas de grains à rultramicrosco|)e et tra- N versent les membranes de collodion ; le caproate de soude — diffuse peu la lumière el 10 ' présente des grains ultramicroscopiques ; la solution normale présente de très nombreux N . , grains; le caprylate — est trouble, il présente des grains et des particules submicro- scopiques miroitantes. Il en est de même du laurate, du palmitate et du stéarate en solutions saturées. Ces derniers corps s'hydrolysent totalement par dialyse prolongée. Pour un même savon, le caractère colloïdal est d'autant plus marqué qu'on passe de la solution alcaline à la solution neutre et de cette dernière à la solution acide. Placés dans un champ électrique, tous les savons en solutions aqueuses sont néga- tifs. Même les termes inférieurs de la série donnent avec les sels des métaux, lourds des combinaisons d'absorption et avec les colloïdes positifs organiques et inorganiques des complexes colloïdaux.. Pilous aurons à revenir sur leur formation et leur nature. On peut s'expliquer l'apparition du caractère colloïdal dans la série des savons si l'on considère qu'ils sont liydrolvsés en solutions aqueuses, qu'ils participent par là même des propriétés des acides gras, et que la série de ces acides présente toutes les formes possibles de liaison avec l'eau : à la température ordinaire, les termes infé- rieurs sont liquides, ils sont miscibles avec l'eau : leurs savons sont en solutions vraies. Les termes moj'ens sont liquides et incomplètement miscibles avec l'eau, ils donnent des solutions diphasiques et, moyennant certaines précautions, des trouble^ à goutte- lettes négatives; la grandeur de ces gouttelettes augmente si l'on ajoute un acide. Si l'on ajoute une base ces gouttelettes diminuent sans jamais disparaître; puis on voit se former une suspension ultramicroscopif|ue de savons. Les termes supérieurs sont solides, de moins en moins solubles, à granules ultramicroscopiques ou microsco- piques; ils sont précipités par l'addition d'acide fort: par l'addition d'alcalis ils donnent des suspensions ultramicroscopiques ; c'est là la formation des savons supé- rieurs. n. Passage de l'état de solution a l'état de solution colloïdale. — Lorsqu'on déplace par un acide fort l'acide gras d'un savon on manifeste de plus en plus les pro- priétés de l'acide gras : les termes supérieurs passent de l'état de suspensions à l'état d'agglomérés, les termes moyens de l'état de solutions vraies à l'état de suspensions ultramicroscopiques et de précipités, les termes inlérieurs ne présentent aucune modi- fication apparente. Nous avons étudié les variations des constantes physiques (indice 486 ACADEMIE DES SCIENCES. de réfraction, pouvoir rolaloire, coefficient d'absorption, etc.) au cours de ces pas- sages. Nous avons observé des variations importantes surtout pour la tension superfi- cielle et la viscosité. Tension superficielle. — On sait que, en solution aqueuse, les acides gras diminuent plus la tension superficielle que les savons. Pour les savons celte diminution est d'autant plus grande qu'on déplace davantage l'acide gras par un acide fort, ou que le savon est plus hydrolyse. . N . . Viscosité. — Pour les termes inférieurs, iusqu'au valérianale — > l'addition d'un ■" ' lO acide fort à la solution fait peu varier la viscosité; l'addition d'une base forte l'augmente. Pour le valérianale N, l'addition d'acide diminue la viscosité, l'addition de base l'augmente. A partir du caproate, c'est-à-dire à partir du moment où l'on a, en solu- tion neutre, une suspension ultramicroscopique, l'addition soit d'acide, soit de base augmente la viscosité. Le point minimum de la courbe de viscosité est un point cri- tique correspondant précisément au moment oii la solution commence à présenter des granules ultramicroscopiques. Pour les termes supérieurs au caproate, ce mini- mum, ce point critique, existent toujours, mais ils ne correspondent plus à la neutra- lité; ils répondent à une alcalinité d'autant plus forle que l'acide gras du savon a un poids moléculaire plus élevé. L'existence de ce point critique permet de sépaier dans la série les termes qui ne peuvent se trouver en solution ultramicroscopique (valéria- nale inclus) de ceux qui sont colloïdaux. III. Strictures des savons. — Le Tableau suivant résume les différentes structures des savons : Milieux. Alcalin. Savons. Acide. Neutre. Termes inférieurs (valé- rianale inclus.) Suspensions Caproate, caprylale, lau- ] microscopiques rate ) et précipités. Empois (agglomérés „ , . , . 1 de granules Palmitaie, oleale ' , ' et de cristaux en milieu microscopique. visqueux). I Précipité. Suspension Stéarate microscopique. Eau. Alcool. Solutions homogènes. Suspensions Suspensions Gelées ullramicrosco- amicroniques, transparentes. piques. mais très visqueuses. Suspension Gelées Gelées submicrosco- typiques à grains ullra- pique réversibles par micro- et la chaleur. scopiques. Empois. Gelées emprisonnant des cristaux. On voit, d'après ce Tableau, que la structure des savons (solutions vraies, SÉANCE DU 1 MARS 1908. 487 solutions colloïdales, gelées, empois) est sous la dépendance de la complexité moléculaire et de la réaction du milieu. MINÉRALOGIE. — Sur le triage des minéraux par l' électro-aimant. Note de MM. A. Chevallier et L. Véraiiv. La méthode de triage mécanique des éléments ferrugineux des roches par l'électro-aimant a été imaginée par Fouqué. Le courant d'intensité variable nécessaire à l'aimantation était fourni : soit par des piles d'éléments Bunsen grand modèle disposés en séries parallèles; soit, lorsqu'on avait besoin d'une induction plus puissante, par une machine Gramme actionnée par un moteur à gaz; soit enfin, comme au laboratoire de Minéralogie de la Faculté des Sciences de Nancy, par une petite dynamo mue à la main. L'électro-aiinanl employé avait la forme classique en fer à cheval; cliaque noyau portait à son extrémité une plaque rectangulaire de fer doux. Cette disposition, par suite de l'énorme trajet dans l'air imposé aux lignes de force, exige des courants ma- gnétisants puissants pour produire à la surface inférieure des pièces polaires, seule utilisable, une induction capable de retenir les minéraux pauvres en fer tels que les micas. De ce qui précède il résulte que jusqu'aujourd'hui la méthode de triage par l'électro-aimant n'avait pas donné, dans les laboratoires, les résultats pi^a tiques qu'on était en droit d'attendre. Afin de rendre le procédé aussi parfait que possible, nous avons apporté les deux modifications suivantes : Tout d'abord nous avons donné au circuit magnétique de l'appareil une forme plus rationnelle. L'électro-aimant est placé horizontalement; la pièce polaire inférieure a été remplacée par un petit plateau circulaire en fer doux en regard duquel se trouve une pointe également en fer doux fixée à l'autre noyau. Le plateau a un diamètre de o'",o4; la pointe est un petit tronc de cône terminé par une partie légèrement con- vexe de o",o5 de diamètre; la plus courte distance d'entrefer est de o'',[\^, elle est suffisante pour qu'on puisse facilement présenter à la pointe les substances à attirer répandues en grains fins sur une feuille de papier; cette feuille de papier est supportée par la plate-forme circulaire et par une petite table en carton construite ad hoc et peut glisser entre les bobines de l'électro-aimant. Ensuite, au lieu d'employer des piles ou des macliines pour la production du courant électrique, il est beaucoup plus facile de se servir du courant fourni par les stations centrales et que l'on a à sa disposition dans tous les laboratoires. Entre les deux bornes d'une prise de courant, on a installé en série un rhéostat, un interrupteur, un ampère- mètre sensible de o à 3 ampères, enfin la bobine de l'électro-aimant. Le rhéostat est C. R., 190S, 1" Semestre. (T. CXLVI, N» 9.) 64 488 ACADÉMIE DES SCIENCES. constitué par une planchette sur laquelle sont disposées en parallèle 6 douilles de lampes à incandescence, dans lesquelles on peut placer des lampes de 5, lo, i6, 32, 5o bougies sous 220 volts, tension du réseau de Nancy. Eu les combinant diversement, on peut obtenir pour l'intensité une suite de valeurs assez rapprochées; pour resserrer les intervalles et pour permettre de réaliser des courants plus faibles que celui d'une lampe de 5 bougies, on peut remplacer une lampe par une série de 1,2, 3, 4> 5 ou 6 lampes placées sur une autre planchette. Un tel dispositif a l'avantage d'être moins coûteux que l'emploi de fils métalliques. Une étude préliminaire a montré que la courbe de magnétisme du système présente une montée très rapide jusqu'à i,5 ampère et qu'à partir de 2 ampères, la montée est beaucoup plus lente. D'ailleurs il a été possible d'attirer, avec un courant de 1,80 am- père, les minéraux tels que le sphène et la pierre ponce, qui ne contiennent que des traces de fer. L'installation est peu encombrante et toujours prête à fonctionner; la manoeuvre peut se faire sans aide. En faisant croître progressivement l'intensité du courant depuis les valeurs les plus faibles, on peut retirer d'une poudre minérale donnée autant de portions diversement magnétiques qu'on le veut. L'expérience a de plus montré qu'on est sûr, en employant la même intensité facile à obtenir et à vérifier par l'ampèremètre, d'attirer toujours des grains de même composition et de dimension sensiblement égale. Il est facile de dresser, pour un électro-aimant déterminé, un Tableau donnant les induc- tions et les courants qu'il faut employer pour attirer les différents minéraux ferrugineu.x contenus dans les roches. Ainsi, avec l'appareil qui vient d'être décrit, la sidérose, par exemple, est attirée par un courant de 0,17 ampère; le grenat, par 0,2.5 ampère; le péridot, par 0,47 ampère; la cordiérite, par 0,59 ampère; le luica blanc d'un granité des Vosges, qui ne contient que i,5o pour 100 environ d'oxyde de fer, a besoin d'un courant de 0,95 ampère. Nous avons cherché à déterminer synthétiquement la relation qui existe entre la teneur en fer d'un minéral et l'induction nécessaire pour l'attirer. L'exjiérience a été faite en incorporant à une matière inerte fondue, la cire de Carnauba, du fer oligiste réduit en poudre impalpable. Le mélange, après refroidissemeitt, était broyé, tamisé et enfin traité par l'électro- aimant. Pour chaque portion triée, le fer oligiste était débarrassé, par dissolution dans l'essence de térébenthine, de la cire qui l'entourait. Les difiéienls résidtats pointés sur une feuille de papier quadrillé montrent que la relation est représentée par une courbe régulière dont la forme est celle d'une hyperbole équilatère. SÉANCE DU 2 MARS 1908. 489 L'emploi constant dans un laboratoire d'une méthode de triage aussi pratique permet d'éviter les grandes pertes de temps nécessitées par les autres procédés magnétiques, tout en fournissant des résultats plus parfaits. L'analyse microscopique des fonds marins actuels, celle des fonds marins anciens, c'est-à-dire l'étude minéralogique des roches sédimentaires, seront dorénavant facilitées et rendues plus précises. L'étude des roches cristal- lines y gagnera elle aussi, par suite de la possibilité de concentrer en quelque sorte les éléments accessoires disséminés dans la roche. L'analyse chimique des silicates deviendra plus rigoureuse; on pourra en effet pu- rifier le minéral à étudier en enlevant les inclusions qu'il renferme presque toujours. Enfin on pourrait déterminer rapidement et sans analyse la teneur en fer approximative d'un minéral ou d'un minerai de fer en mesurant l'in- tensité du courant nécessaire pour l'attirer. MINÉRALOGIE. — Sur F application à la thorine d'une méthode générale de synthèse de fluorures et de silicates. Note de M. A. Duboin, présentée par M. L. Troost. J'ai développé, depuis une quinzaine d'années, une méthode générale susceptible de fournir des fluorures et des silicates doubles dans lesquels la potasse est associée à une autre base. Je viens d'appliquer cette méthode à la thorine. Fluorure de thorium. — La thorine a été dissoute dans le lluorhydrate de fluorure de potassium fondu; la niasse a été chauffée jusqu'au rouge, puis refroidie lentement. Le culot, repris par l'eau, abandonne un produit opaque, altéré, dont la composition se rapproche de la formule KF, ThF*, mais qui contient plus de i pour 100 de tiiorium en excès. Ce fluorure double est fusible au rouge sombre, mais cette propriété ne le rend pas plus favorable à la préparation du thorium par éleclrolyse que le chlorure double employé par MM. Moissan et Hœnigschmidt. Par contre, je suis arrivé à obtenir le fluorure de thorium dans un état de pureté assez satisfaisant en refondant le culot provenant de l'expérience précédente dans un excès de chlorure ou de bromure de potassium. Les procédés qui donnent les meilleurs résultats sont les suivants : 1° On fond, dans un creuset de plaline brasqué avec du chlorure de potassium, un mélange intime de i""' de sulfate de thorine avec 4™°' de fluorure de potassium. On voit se former à la partie supérieure de la masse des cristaux brillants qui se ras- 490 ACADÉMIE DES SCIENCES. semblent sur les parois du creuset. Après refroidissement lent, on isole par l'eau un produit chalojant très bien cristallisé. 2° On remplace dans l'expérience précédente le chlorure de potassium par un mélange à molécules égales de chlorure de potassium et de chlorure de sodium, et le fluorure de potassium par la quantité correspondante de fluorure de sodium, qui se prête mieux à la pesée et reste sec pendant les manipulations. On peut rendre les cristaux encore plus clairs en les projetant par petites portions dans du chlorure de potassium fondu, laissant refroidir lentement la niasse et reprenant par l'eau. Le produit olUenu se présente au microscope comme formé de cristallites allongés, de formes ind(''terminables, monoréfringents, sauf parfois sur les bords, où ils sont à peine biréfringents (extinctions longitudinales). Il peut être cubique, avec allongement suivant un des axes comme dans certains cristaux de cuprite. Il fond au rouge vif et n'est pas attaqué par l'acide sulfurique concentré; mais l'acide modérément étendu l'attaque lentement, ainsi que l'acide chlorhydrique. Thorine crislallisée. — Pour l'analyser, je l'ai attaqué par le carbonate de soude fondu; la thorine qui résulte de cette attaque est parfaitement trans- parente et cristallisée et les cristaux ressemblent en tous points à ceux du fluorure primitif. Le poids de thorium trouvé est supérieur de o,5 pour 100 au poids calculé. Trouvé : 75,89 pour 100, au lieu de ^5,36 pour 100. Je n'ai pu obtenir la thorine cristallisée en fondant la thorine amorphe dans un mélange de carbonate de soude et de fluorure de sodium dans les proportions où ils se trouvent dans le mélange final résultant de la calcina- tion du fluorure de thorium avec un excès de carbonate de soude, même quand le fluorure de sodium est en léger excès et que la durée de la chaufle est prolongée pendant 3 heures au rouge blanc. Silicate double de thorine et de potasse. — J'ai préparé ce silicate par la méthode générale (' ), qui m'a donné un grand nombre de silicates doubles. Dans du fluorui^e de potassium fondu dans un creuset de platine, je projette de la silice qui se dissout instantanément, puis de la thorine qui se dissout très lentement; il ne tarde pas à se déposer au fond et sur les parois du creuset des cristaux qui grossissent ; après refroidissement lent, le culot est (') Sur une méthode de reproduction de silicates doubles de potasse et d'autres bases {Comptes rendus, t. CXXHl, 1896, p. 1698). SÉANCE DU 2 MARS 1908. 491 repris par l'eau, et le silicate est séparé de la silice en excès au moyen d'une liqueur lourde à base d'iodomercurates alcalins ('). Le produit obtenu se présente sous forme de cristaux très biréfringents ; il possède des groupements pseudo-hexagonaux du genre de ceux de l'ara- gonite : deux axes optiques très écartés autour de la bissectrice aiguë, qui est négative; je ne suis pas certain que les lames pseudo-hexagonales soient bien couchées à plat sur la préparation : si oui, le minéral est morioclinique, car dans les quelques lames que j'ai pu étudier dans cette direction la bis- sectrice est un peu oblique sur le plan d'aplatissement; mais il est pos- sible aussi que les lames soient obliques sur le plan du porte-objet, et dans ce cas le minéral serait orthorhombique. Ce produit est attaqué avec la plus grande facilité par les acides; je l'ai analysé en l'attaquant par l'acide chlorhydrique, en évaporant à sec et re- prenant par l'acide azotique qui donne un chiffre exact pour la silice, tandis que la reprise par l'acide chlorhydrique donne constamment un excès no- table. Dans la liqueur filtrée, la thorine a été précipitée par l'acide oxa- lique, puis la potasse pesée à l'état d'azotgite. Les résultats conduisent à la formule K'O.ThOSaSiO». Trouvé. , „ Calculé. Silice 2/1,82 2^,61 25,078 Thorine ^^A^ 54,65 55,276 Potasse 20, 4i 20,07 19,644 99>7' 99.33 Densité à 0° r3 4,44- Je suis heureux d'adresser à M. A. Lacroix, qui a bien voulu examiner mes produits, mes plus vifs remercîments. ZOOLOGIE. — Sur l'existence des glandes céphaliques chez Machilis maritima Leach. Note de M. L. Brunta, présentée par M. Yves Delage. Les divers auteurs (^) ayant étudié l'anatomie des Thysanoures propre- (') Sur les liqueurs denses à base d'iodomei curâtes alcalins {Comptes rendus, t. CXLI, 1905, p. 385). (') Nassonow (1887), OuDEMANS (1887), Grassi (i9o4), Becker (1898) et Wil- lem (1900). 492 ACADÉMIE DES SCIENCES. menl dits signalent uniquement, comme glandes céphaliques, une paire de glandes salivaires qui débouchent à l'extérieur par un canal dont l'orifice est situé entre la ligule et la lèvre inférieure. J'ai montré (1904) que ces prétendues glandes salivaires faisaient partie d'orgajies plus complexes, qui sont des reins labiaux dont les vésicules ter- minales ou saccules n'avaient pas jusqu'alors été aperçues. Les glandes sali- vaires des auteurs représentent en réalité les labyrinthes et les canaux excréteurs de ces reins. Or, indépendamment des reins labiaux, Machilis marilima ( ' ) et proba- blement tous les Thysanoures possèdent deux paires de glandes qui, jus- qu'ici, semblent avoir été prises pour du tissu adipeux. En raison de la situation de leurs débouchés, je dénomme ces glandes : glandes céphaliques, et, d'après la position relative des orifices des conduits excréteurs, je distingue : 1° Des glandes antérieures ; 2° Des glandes postérieures ou glandes annexes du canal excréteur des reins labiaux. Les glandes céphaliques antérieures, comme les postérieures, sont disposées symé- triquement dans la tête et le prothorax. Bien que les premières présentent avec les seconds des relations de voisinage, il est toujours facile de les distinguer sur des coupes, grâce à la faculté qu'elles possèdent de se colorer diversement à l'aide des mêmes réactifs. Par exemple, l'hématoxyline en solution très étendue colore faiblement les glandes antérieures en gris bleu, tandis qu'elle teinte énergiquement les glandes postérieures en bleu foncé. Les glandes antérieures sont dorsales, elles s'étendent depuis la région frontale jus- qu'au milieu du prothorax, contre les caecums antérieurs du tube digestif moyen. Elles forment un lit épais à la base des yeux et des nerfs optiques et elles s'avancent venlra- lemenl jusqu'au milieu des muscles masticateurs. C'est dans celle région que naît, pour chaque glande, un petit canalicule excréteur dont le cours est difficile à suivre. Les deux canalicules débouchent isolément et latéralement à la base de la cavité mas- ticatoire {Mahlliôhle d'OuDEMANs), contre l'articulation des mandibules. Les glandes postérieures sont en rapport par leurs faces supérieures avec les glandes antérieures. Les premières, comme les secondes, s'insinuent entre les muscles masti- cateurs et elles forment, de plus, un épais collier autour de la partie postérieure de l'œsophage. La face inférieure de ces glandes repose sur la chaîne nerveuse ventrale. C'est dans la région cervicale de la portion antéro-inférieure de chaque glande -que naît le canalicule excréteur. Les deux canalicules excréteurs sont très courts, ils (' ) Les individus de cette espèce ayant servi à mes études provenaient du laboratoire maritime de Roscoff. SÉANCE DU 2 MARS 1908. " 498 embrassent la chaîne nerveuse et se réunissent au-dessous d'elle pour former un petit canalicule impair et médian qui vient déboucher dans le canal excréteur des reins labiaux, à l'endroit où les canaux, excréteurs pairs se fusionnent pour donner un conduit unique. Les canalicules des glandes postérieures sont novés, en totalité ou en partie, dans une masse conjonctive paraissant jouer le rôle de tissu de soutien. Au point de vue histologique, s'il est permis d'établir une comparaison entre ces glandes et celles des Mammifères, on peut dire que les glandes céphaiiques des Thysanoures sont des glandes muqueuses. Les glandes céphaiiques sont formées chacune par un canal excréteur plusieurs fois ramifié dont les branches aboutissent à des lobules glandu- laires serrés les uns contre les autres. Les lobules des glandes antérieures sont formés par de grandes cellules toutes semblables, qui possèdent une fine membrane, un cytoplasme très vacuolaire et un ou deux gros noyaux ovoïdes munis d'un nucléole acidophile central. On rencontre parfois des noyaux en voie d'amitose et fréquemment des noyaux safranophiles en caryolyse. Dans les lobules des glandes postérieures, il est très facile de distinguer deux sortes de cellules représentant deux stades d'évolution des cellules glandulaires. Les unes sont petites, généralement disposées à la périphérie des lobules et renferment de nombreuses et petites granulations chroniato- philes ; les autres sont de grandes cellules vacuolaires qui ressemblent en tous points aux cellules des glandes antérieures. Quant au rôle joué par les glandes céphaiiques, je ne puis qu'émettre une hypothèse à ce sujet. Il est certain que le produit d'excrétion naturel- lement contenu dans les vacuoles du corps cellulaire est un liquide très riche en eau. Il est probable que les glandes antérieures sont de véritables glandes masticatoires, comme la situation de leurs oriilces excréteurs le laisse soupçonner. Quant aux glandes postérieures, elles sécrètent un liquide peut-être chargé d'entraîner au dehors les produits rénaux, jouant ainsi le rôle physiologique des glomérules des reins des Vertébrés. ENTOMOLOGIE. — Su7- un Lépidoptère héterocère (Zeuzera pyrina L.) nuisible au chêne-liège en Algérie. Note de M. P. Lesne, présentée par M. E.-L. Bouvier. Dès l'époque de Réaumur l'attention ^Ics observateurs a été attirée sur un Lépidoptère hétérocère, le Zeuzera pyrina L., dont la chenille attaque 494 ACADÉMIE DES SCIENCES. les arbres en pleine vigueur et creuse des galeries à l'intérieur du tronc et des branches des essences non résineuses les plus variées. Ratzeburg(i84o), E. Newman (i864), Boisduval (1867) et d'autres ont signalé les dépréda- tions commises par cet insecte et fourni des données sur ses mœurs; E. Ka- lender (1874) a étudié le premier, d'une façon suivie, les habitudes du même insecte. Mais les observations biologiques sur la Zeuzère ont toutes été faites soil en Europe, soit dans l'Amérique du Nord, où ce papillon semble avoir été introduit, et les entomologistes, tels que H. Lucas et Ch. (3berthur, qui se sont occupés des Lépidoptères du nord de l'Afrique, se sont bornés à mentionner la présence de l'insecte en quelques points de PAlgérie nord-orientale. Ayant eu à rechercher, au cours de l'été dernier, les causes de la morta- lité et de l'affaiblissement des chênes-lièges dans le massif algérien de l'Edough (province de Conslantine) ( ' ), nous avons reconnu que, dans cette région , l'ennemi le plus redoutable du Quercus siiber est le Zeuzera py/-ina L. ; nous avons constaté, en outre, que les mœurs de la chenille offrent, en Algérie, des particularités spéciales, comme si les individus nord-africains de celte espèce avaient simplifié l'industrie de leurs congénères d'Europe. La Zeuzère attaque les chênes-liège de toutes tailles. La chenille âgée se rencontre soit dans le tronc des arbres encore jeunes, soit à l'intérieur des branches principales des chênes en plein rapport. C'est ainsi que des troncs ou des branches mesurant jusqu'à 20'"' de diamètre sont creusés par elles jusqu'au cœur. Elle vit isolément à l'intérieur de galeries dont la présence se reconnaît aisément grâce à la tache brune, arrondie, souvent aussi large que la paume de la main, qui s'étend au-dessous de l'orifice et qui est due à la sève s'écoulaiit au dehors et s'allérant au contact de l'air. De l'orifice, toujours silué au fond d'une crevasse du liège, part une galerie qui oftre des caractères très constants. Elle suit une direction longitudinale ascendante et gagne obliquement les parties centrales du cylindre ligneux en se pour- suivant sur une longueur pouvant atteindre 35'^'". Dans sa portion inférieure elle est plus ou moins dilatée dans le sens radial et présente une section surbaissée; plus haut elle se rétrécit graduellement et sa section devient circulaire. L'élargissement des parties voisines de l'orifice a manifestement pour but de faciliter à l'insecte les évo- lutions auxquelles il doit se livrer pour déblayer son logis lorsqu'il est encombré d'ex- créments; l'extrémité supérieure, profondément située, est destinée à servir de loge de transformation. Presque toujours, de la chambre de déblayage se détache inférieure- (') Nos observations ont été entreprises sur la demande de la Société anonyme des lièges de l'Edough. SÉANCE DU 2 MARS 1908. ^C)5 ment, près de l'orifice, une galerie descendante de dimension réduite, où se rassemble un liquide brunâtre dans lequel se développent de nombreuses larves de Diptères. Enfin, la galerie se corn|dique assez souvent d'un rameau ascendant subcortical moins long que le rameau axial, permettant à la chenille de trouver une alimentation plus riche en principes nutritifs, mais l'exposant davantage aux atteintes des Pics. Les galeries de Zeuzéres, qui représentent chacune une surface de lésion dépassant i''"'', sont souvent nomlneuses sur un même arlire. Il est fréquent d'en observer de trois à sept, et on en a rencontré jusqu'à dix-sept sur une même plante. L'arbre réagit en pou-sant des bourrelets ligneux qui ont vite fait de combler la galerie si la chenille vient à mourir ou à se transformer; mais, aussi longtemps ([u'elle y demeure, elle lui conserve ses dimensions en rongeant les parois d'où elle tire sa nourriture. On conçoit que la pi-ésence de ces chenilles amène un afl'aiblissemenl de la plante, aU'aiblissemeul qui aboulit soit au dessèchement partiel de la cime, soit à la mort totale de l'arbre s'il s'agit déjeunes sujets. Lorsqu'on fend les troncs ou les branches attaquées, on est frappé de ren- contrer beaucoup de galeries qui paraissent récemment abandonnées, bien que l'insecte ne s'y soit pas transformé. Or, si l'on extrait une chenille de sa retraite et qu'on l'enferme avec un tronçon indemne de chêne-liège, elle ne tarde pas à creuser celui-ci et à disparaître à son intérieur. Il semble donc que la chenille de la Zeuzère abandonne volontiers son gîte pour s'en ciTuser un nouveau. Au moment de se transformer, elle monte jusqu'à l'extrémilé de la galerie axiale et, là, s'enferme derrière un tissu lâche de fils soyeux grossiers, tendus diamétralement dans la lumière de la galerie sur une longueur d'environ i"™; mais elle ne creuse pas une galerie spéciale pour la sortie de l'adulte et ne s'entoure pas d'un cocon comme elle le fait en Europe. Plus tard, la chrysalide, prête à éclore, écarte ou rompt les fils de cet opercule à l'aide de l'éperon tranchant dont sa tête est armée et s'avance jusqu'à l'orifice extérieur. Vers l'altitude de Soo™, c'est au milieu et à la fin d'août que nous avons observé l'éclosion ; aux altitudes inférieures, l'apparition des adultes est moins tardive. Les Fies et notamment la plus grande espèce de la région (Gecinus Vaà- lanti Malh.) recherchent les chenilles de Zeuzéres pour s'en nourrir. Ces oiseaux sont assez abondants dans l'Edough, et c'est à eux qu'il faut attri- buer les trous profonds et presque cylindriques que nous avons souvent observés, surtout dans le district du Gros Liège, sur les chênes attaqués. Ces trous étaient constamment creusés à une distance de 6''°' à lo'^'" au-dessus de l'orifice de la galerie et sur le trajet de celle-ci. Les Pics ne suffisent pas cependant pour limiter efficacement la multiplication de l'insecte. Sur les croupes sèches des « koudiats » et dans certaines régions basses, la forêt C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 9.) 65 496 ACADÉMIE DES SCIENCES. est gravement atteinte et il est à craindre que, si les dégâts ne pouvaient être enrayés, des centaines d'hectares en exploitation ne soient prochaine- ment détruits dans la seule partie orientale du massif. Les expériences auxquelles nous avons procédé sur place ont montré l'efficacité des injections de sulfure de carbone pour détruire les chenilles à l'intérieur de leurs galeries; toutefois, le laps de temps qui s'est écoule dejniis n'est pas suffisant pour permettre d'apprécier l'influence du sulfure sur la végétation des arbres. La configuration simple et constante des gale- ries des chenilles adnites chez les Zeuzères de l'Edough justifierait, d'autre part, l'essai de procédés mécanicjues de destruction. PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Recherche spectroscopique de la bile. Note de M. A. AuciiÉ, présentée par M. d'Arsonval. Les physiologistes et les médecins attachent une importance chaque jour plus grande à des renseignements précis sur la présence, la quantité et les variations des pigments biliaires dans différents produits de l'organisme : urines, fèces, sérums normaux et pathologiques, bile, matières vomies, etc. La méthode suivante, rapide, facile et fidèle, rendra des services. Principe. — La bilirubine, en milieu alcalin, et par oxydation, au moyen de l'iode, en présence de l'oxyde de zinc, fournit un spectre caractéristique. Réactifs. — I. Une solution saturée d'acétate de zinc (ou de l'ammo- niaque saturée d'oxyde de zinc pur). 2. Une solution d'iode à -p^ dans l'alcool ou dans l'iodure de potassium. Les réactifs aqueux sont préférables surtout avec les sérums. Technique. — Le liquide conlenant les pigiiienls biliaires en solution aqueuse, alcoolique, chloroformo-alcoolique, etc. est placé clans un petit tube à essai de lo'''"' environ ; ajouter quelques gouttes d'ammoniaque, puis quelques gouttes du réactif n° 1 et enfin goutte à goutte la solution n" 2 en surveillant au speclroscope V apparition et la croissance d'une bande, dans le roui^'e, entre B et C, c'est-à-dire entre 65o/, et 700)1 et plus ou moins épaisse suivant la richesse du liquide en pigments. Quand \ci bande cesse de croître en épaisseur, on arrête les additions d'iode et l'on ajoute un excès d'ammoniaque, ce ([ui rend le spectre plus net. Avec des solutions étendues, il faut observer dans l'axe du tube, ce qui est facile, devant une lampe de bureau et avec uu spectroscope à main. Celte bande est caractéristique de la matière colorante biliaire: elle ne se produit pas avec les pigments sanguins, ni avec la luthéine qui a été con- sidérée, par certains auteurs, comme la matière colorante normale du sérum. De? solutions concentrées donneront en outre une bande faible en D, !yqo\. SÉANCE DU 2 MARS 1908. 497 Spectre étalon. — Si l'on veut se faire une idée des quantités relatives de pigment, il sera bon d'observer toujours sous même épaisseur; o^,\o par exemple, dans ces conditions une solution de bilirubine pure à -p^'j^j- donne encore une très belle bande. Par suite, il est possible de constituer une éclielle de types (difficile à conserver) ou de Juger sous épaisseurs variables. Applications aux cas particuliers. — Les urines ictériques, les sérums sanguins, liquide de l'ascite, liquides pleurétiques, etc., seront essayés sans aucune préparation préalable. Pour les urines très chargées, il sera mieux de les diluer et de préférence avec de l'alcool. Il sera rare qu'un sérum ne donne pas de résultats positifs sous cette épaisseur de o'",io; avec les sérums de l'homme, du cheval, du bœuf, il suffira souvent d'une épaisseur de o^jOi. Il sera facile de voir que la richesse en pigments est très variable avec les espèces et les individus. Les malières concrètes devront être traitées par un liquide susceptible de dissoudre les pigments, tel que l'alcool ou un mélange d'alcool et de chloroforme, et l'examen portera sur celle sululion. S'il s'agit de produits pauvres en pigments, il faudra effectuer une extrac- tion préalable par les procédés classiques : entraînement par divers préci- pités formés au sein du liquide, entraînement mécanique par des poudres inertes, dissolution dans des liquides non miscijjles tels que le chloroforme et de préférence le chloroforme dans lequel on a dissous i5 pour 100 de thymol. L'extrait est repris par l'alcool et celui-ci traité comme il a été dit. Par ce moyen on pourra découvrir le pigment dans des urines en contenant moins de ,,,^^,,„^ et constater que les urines de beaucoup de personnes ayant toutes les apparences de la santé sont faiblement icté- riques ('). Les recherches bibliographiques ont montré que ces faits ne sont pas entièrement nouveaux. En 1872 Slokwis a décrit, à quelques détails près, ce même spectre qu'il obtenait en faisant agir divers agents d'oxydation sur la bilirubine ou ses dérivés. Le corps obtenu reçut successivement les noms de chotéverdine, bilicyanine, cholècyanine La production du spectre, dans ces conditions, est très capricieuse et ne peut s'appliquer aux recherches générales ; aussi, ces travaux sont-ils à peine cités dans quelques ouvrages de compilation. (') Les solutions de bilirubine pure et les li(|uides obtenus par exlraclion n'exigent que très peu d'iode; on fera bien de se servir, dans ces cas, d'une solution au -j-jnrô- Les liquides albumineux, au contraire, exigent jusqu'à 20 ou 20 gouttes de la solution au -r4n. 498 ACADÉMIE DES SCIENCES, L'intervention du zinc semble expliquer les caractères de constance qui viennent d'être décrits et mériterait à cette méthode d'être tirée d'un injuste oubli. MÉDECINE. — Nouvelles acquisitions sur le Kala-azar : cultures; inocu- laiion au chien; étiologie. Note de M. Charles IVicolle, présentée par M. Laveran. Jusqu'à ces dei-niers temps, les données scientifiques acquises sur le Kala-azar se résumaient dans la connaissance des symptômes du la maladie et des caractères morphologiques de son agent pathogène. Ce Protozoaire, découvert par Leishman et étudié principalemenl par Donovan, Laveran et Mesnil, avait été oblenu en première culture sur sang citrate par Rogers. Cette culture avait permis de se rendre compte de la nature du parasite qui s'y développe sous forme d'Infusoire uuitlagellé dépourvu de membrane ondulante. Mais les repiquages étaient impossibles, un seul t'nt obtenu par Leishman et Slalham. L'étude expérimentale de la maladie se trouvait donc retardée; de même la connaissance de son étiologie. PaLton seul pensait avoir [)u suivre chez une punaise de l'Inde l'évolution du parasite. La constatation récente que j'ai faite en Tunisie de trois cas d'anémie spléniquc infantile, identiques, sauf l'âge des malades (3 ans au maximum), au Kala-azar, m'a permis d'ajouter quelques notions nouvelles à celles apportées par mes devanciers dans l'étude de cette maladie et de son agent pathogène. J'ai pu, d'une part, obtenir des cultures indéfiniment repiquablcs du para- site; de l'autre, reproduire expérimentalement l'infection chez le chien. Ce dernier résultat est probablement le premier pas accompli dans la connais- sance de l'étiologie du Kala-azar. I. Cultures. — Dans les trois cas j'ai obtenu d'emblée des cultures positives par ensemencement du sang spléuique des malades en milieu de Novv et Neal (eau de condensation de tubes d'agar additionnés d"un tiers de sang de lapin) à 22". Les cultures ont pu être repiquées avec succès, les plus anciennes (novembre 1907) six fois déjà, les autres trois et deux fois. Le début du développement s'observe vers le septième jour, la culture est abondante au quinzième jour. Les formes du parasite sur ce milieu sont identiques à celles obtenues par Rogers en sang citrate. J'ai donné ailleurs le SÉANCE DU 2 MARS 1908. /,9g détail de ma technique et de mes observations {Société de Pathologie exotique, séance du 12 février et Archives de l'Iiistiltit Pasteur de Tunis, février 1908). Simplifiant le milieu de Novy et Neal, j'ai obtenu des cultures abondantes dans l'eau de condensation de tubes de sang gélose sans peptone et sans viande. Les corps de Leishman s'y développent au moins aussi bien que sur le milieu Novy-iVeal, qu'ils proviennent du sang splénique ou d'une culture. ■ II. Inoculation au chien. — Le 21 septembre 1907, un jeune cbien reçoit dans le foie et dans la cavité péritonéale une goutte de sang splénique provenant d'une ponc- lion de la raie d'un enfant, diluée dans i''"' environ de citrate de soude à 2 pour 100. Aucun symptôme ne suit cette inoculation ; le sang de l'animal examiné à plusieurs reprises ne montre aucune modification. Le g décembre, ce même animal est inoculé, toujours dans \e foie et dans la cavité péritonéale, avec le produit du broyage, dans l'eau physiologique, d'un fragment de la rate recueillie à l'autopsie du même enfant. Aucun symptôme à la suite; plusieurs examens du sang pratiqués en décembre-janvier restent négatifs. Le 27 fé\rier (soit 139 jours après la première inoculation et 80 jours après la seconde) l'animal très gras est sacrifié. L'auto|)sie montre un état en apparence normal de tous les organes, sauf de la rate un peu hypertrophiée (poids 32S pour un chien de 6''e), mais ayant son aspect et sa consistance ordinaires, et du foie hypertrophié légèrement, rouge et manifestement ramolli. Aucun retentissement ganglionnaire, le tube digestif est sain. Des frottis préparés avec la rate, le foie, la moelle des os montrent dans ces organes la présence de corps de Leishman. Ces parasites nombreux dans la rate et la moelle osseuse sont un peu plus rares dans le foie; nous ne les avons rencontrés, jusqu'à pré- sent, ni dans le sang du cœur, ni dans les ganglions. Leurs caractères morphologiques sont identiques à ceux observés chez l'enfant dans le Kala-azar; comme eux ils sont tantôt libres, tantôt inclus dans de grands mononucléaires, lesquels en contiennent jiarfois un nombre considérable; les gangues sontrares. Aucun des autres animaux inoculés par nous n'a présenté encore de lésions analogues (réserve faite pour des singes, non examinés et non malades en apparence). Eliologie du Kala-azar. — La sensihilitc du chien vis-à-vis du virus humain seinhhj devoir éclairor l'étioloi^ic jiis(|n'à présent inconnue du Kala- azar. Dans deux cas d'anémie splénique iulanLile à corps de Leishman, sur un total de cjuatre observés en Tunisie (en y comptant le cas de Calhoire et Laveran), les enfants contaminés avaieul été en contact fréquent ou jour- nalier avec des chiens malades, dont un s'est rétabli et l'autre est inort. Il nous paraît donc légitime de supposer que le Kala-azar peut être une maladie du chien transmissible à l'homme, probablement par les parasites cutanés (puces ou autres). 5oO ACADÉMIE DES SCIENCES. GÉOLOGIE. — Les roches anciennes et le terrain permien de Châlillon- sur-Saône {Vosges). Note de M. A. I><»by- On ne connaissait jus(|irii ces derniers temps, à Cliâtillon-sur Saône, que deux pointements granitiques : l'un sur la rive gauche de l'Apance, au sud- est du bois Banal ; l'autre, en aval du village, sur la rive gauche delà Saône. Dans le jardin de la fdature de laines, quelques roches anciennes, tranchant par leur couleur gris sombre et leur stratification à peu près verticale avec le grès bigarré qui les recouvre, étaient attribuées par Drouot au terrain de transition (' ) et par M. Rigaud à un terrain plus ancien, peut-être à l'étage des micaschistes ( -). Nos recherches nous ont fait voir que les roches anciennes de la Fila- ture, grès et schistes métamorphiques, sont intimement pénétrées par une granulite rose à mica blanc, qui tantôt s'intercale parallèlement aux feuil- lets des schistes, tantôt les coupe, ainsi que les grès, sous des angles très variables. Il ne nous paraît pas douleiiv que c'est à cette roche éruptive qu'est dû le métamor- phisme marqué des grès et des schistes au milieu desquels elle est injectée. Les grès ont été changés en un véritable quartzite, où, à côté des grains de quartz recristallisés, on distingue des paillettes de mica noir, de-, grains d'orthose et parfois des veinules granuliliques roses, ce qui prouve qu'il j a eu mélange des éléments de la granulite avec ceux du quartzile. Quant aux argiles séparant les bancs de grès, elles sont deve- nues des schistes brun rougeàtre, fissiles, parfois feuilletés, passant tantôt à un mi- caschiste grenu à biolile, lantôt à un schiste luisant à séricite. Le second poinlemenl granitique, signalé par Drouot, constitue le sous-sol de la petite presqu'île formée par la Saône, au pied du village, et s'étend jusqu'au chemin de Grlgiioncourt, où il disparaît sous le grès bigarié. M. Rigaud a cru reconnaître dans ce gisement deux variétés de granité, l'une rose et l'autre grise. Malgré les recherches les plus attentives, il ne nous a pas été possible d'y rencontrer le granité gris. La roche grisâtre du gisement est un porphyre pélrosi- liceux. En outre, on rencontre à une quinzaine de mètres au nord de la route de Jonvelle, à la hauteur de la Croix, des fragments anguleux de schiste brun, épars à la surface du sol. Cas débris semblent indiquer un autre gisement de roches métamorphiiiues. (') Annales des Mines, t. III, i863. (2) Annales des Mines, 1880. SÉANCE DU 2 MARS 1908. ,')OI Une découverte intéressante a été faite sur la rive droite de l'Apance. Là où Ton ne connaissait que le grès bigarré, nous avons rencontré non seu- lement le granité, mais encore le porphyre pétrosiliceux avec tufs, intercalé en nappes puissantes au milieu de conglomérats et de grès permiens. Le granité ne difléie de celui du bois Banal que par la décomposilioii plus avancée de ses éléments, il se montre sur environ ôuo™, dans le Grand Bois, à la hauteur de la filaluie de laines, et se poursuit, vers l'Ouesl, sur la lisière de la forêt, en formant une bande étroite qui se termine, par un jeu de faille, à l\0"' en aval d'un énorme bloc de grés, connu, dans le pays, sous le nom de lioc/ie des Larrons. Au-dessus vieiiuenllroi^ nappes de porphyres pétrosiliceux avec tufs, séparées par des bancs de grès rougeàlie de o™,5o à i"" d'épaisseur. Les nappes ne sont pas continues; elles forment des lentilles de dimensions très variables, depuis de simples nodulesjusqu'à des masses de plusieurs mètres, dont l'épaisseur dépasse parfais o™,5o. Tantôt la na[ipe inférieure repose directement sur le granité, tantôt elle en est séparée par un banc de grè^. Le porphyre est vert clair, pointillé de rose, lude au toucher. Il renferme, dans une pâle feldspathique en partie amorphe, de l'orthose, du quaitz, de la chlorite, de l'am- phibole et quelques paillettes de mica biotite. Les tufs argileux qui accompagnent b; porphyre sont bréchoïdes, avec druses cristallines et enduits mangané-és. Leur colora- tion est le rouge brun, le jaune et le vert. On v observe de nombreuses veines de quart/ carié et de calcédoine rougeàlie. L'intérêt de cette découverte est en grande partie dans les conglomérats et grès sans fossiles, au milieu desquels les felsophyres sont intercalés. Ces grès, attribués par les auteurs de la (]arle géologique de France au grès bigarré, se distinguent de celui-ci, non seulement par leur aspect et leur texture, mais encore par leurs éléments constituants, et ils olTrent une affi- nité marquée avec les grès franchement permiens des Vosges. Ce sont des grés-arkoses, formés surtout de ([uartz et de feldspath. Ils sont gris jaunâtre ou rougeàtre, à texture grossière, sans mica et dépourvus d'éclat cristallin. Quelques bancs renferment des fragments de poi'phyre, des cailloux de quartz et de feldspath, assez volumineux pour qu'on puisse les considérer comme de véritables pou- dingues. Au contact du porphyre, la surface supérieure des bancs de grès a été méta- morphisée en quartzite, d'une dureté au moins égale à celle du grès siliceux de Jon- velle. Les argiles séparant les bancs de grès sont sableuses, rougeàtres, peu épaisses el, comme les grès, ne renferment pas de fossiles. Ce terrain, puissant d'environ 12", repose sur le granité et est recouvert sans discordance parle grès bigarré; les affleurements se montrent surtout sur la lisière septentrionale du Grand Bois, où ils forjnent une bande étroite d'environ 1200'" de longueur. On les retrouve encore entre la Saône el le chemin de Grignoncourt et sur la lisière de la forèl appelée le Progot. Les grès permiens recouvrant le granité ont conservé leur iiorizontalité 5o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. primitive; au contraire, les roches métamorphiques accusent une stratifica- tion verticale, confuse, il est vrai, dans les grès, mais nettement marcjuéc dans les micaschistes. lien résulte que la mise en place du granité s'est pro- duite dans l'intervalle entre le dépôt des roches anciennes métamorphiques et celui des grès permiens. A quel système géologique, antérieur au Permien, peut-on attribuer les roches métamorphiques? Peut-être au Dévonieu, qui se montre, comme on sait, à Chenebier (^Haute-Saône); mais le manque de fossiles ne permet pas de l'affirmer. On peut penser que c'est vers l'époque westphalienne cjue la contrée a participé au mouvement qui a fait surgir la chaîne hercynienne. L'action horizontale de refoulement aurait donné naissance à un pli anticlinal, dont le granité de Châtillon-sur-Saône, le gneiss rouge de Bussières-lès-Belmont et celui de Blaizy-Bas marquent la direction, et qui reliait probablemeul les Vosges au Morvan. En même temps, une cassure longitudinale s'esl formée dans ce pli et a livré passage d'abord à la granulite, ensuite, à l'époque permienne, aux porphyres pétrosiliceux. Après le dépôt des couches rhétiennes, un nouveau mouvement du sol a raviné la cassure de l'Apance et a prolongé la faille de la vallée de Monllétang jusqu'à la forêt des Epiuets, où le grès infraliasique est cassé verticalement, mais sans rejet, suivant le prolongement du thalweg de cette vallée. C'est par la faille de la vallée de Montlétang que s'échappe aujourd'hui, sous forme de sources thermominérales, la vapeur d'eau qui continue à s'exhaler du foyer intérieur. GÉOLOGIE. — Sur l'existence d'une faune et d'une flore penniennes à Madagascar. Note de M. Marcellin Iîoule, présentée par M. Albert Gaudry. La base de la série sédimentaire de Madagascar est formée par un en- semble de conglomérats, de grès, de schistes, (jui affleurent à l'ouest du massif cristallin et se disposent en une bande à peu près continue entre ce massif et les terrains secondaires. A Nosy Be et autour de la baie d'Ampa- sindava, des schistes noirs, faisant peut-être partie de ce complexe, ont livré des Ammonites basiques. Les autres régions de Madagascar, où régnent les grès et les schistes de base, semblaient jusqu'à présent dépourvues de fossiles. Ce n'est qu'en me basant sur des analogies avec les continents voisins qu'en 1900 j'avais cru devoir rapprocher le vaste système détritique SÉANCE DU 2 MARS I908. 5o3 inférieur de Madagascar de la Karoo formation du Cap et de la (iondwana formation de l'Inde, ce qui me faisait exprimer l'espoir qu'on y découvrirait un jour des Reptiles fossiles. Cet espoir vient de se réaliser. Le Muséum possède à Madagascar, en la personne du capitaine Colcanap, un correspondant aussi instruit que dévoué. Nous lui devons de magnifiques collections et des renseignements du plus haut intérêt sur la géologie de l'île. J'avais attiré son attention sur l'impor- tance qu'aurait la découverte de débris organisés dans les grès et les schistes du cercle Mahafaly placé sous son commandement. Il y a quekjues semaines, le capitaine Colcanap m'envoyait deux plaquettes d'un schiste siliceux prove- nant de la vallée de la Sakamena, au sud d" TOnilahy. L'une de ces plaquettes montre l'empreinte en creux d'une portion de squelette d'un petit Reptile fossile. J'ai reçu, il y a cjuelques jours, une lettre de mon savant correspon- dant m'annonçant qu'avec l'aide du capitaine Contet et de quarante tirail- leurs, il avait pu explorer à fond le gisement, qu'ily avait découvert d'autres empreintes de Reptiles et de Poissons; à sa lettre étaient jointes quelques photographies de ces empreintes. Je ne veux pas attendre l'arrivée en France de ces nouveaux et précieux documents pour annoncer à l'Académie des Sciences cette importante découverte. Il résulle de l'élude du spécimen déjà en ma possession et de l'examen des pholo- graphies des échanlillons trouvés plus récemment que l'un de ces Reptiles, au corps lacertiforme, organisé pour la vie terrestre, avait des veiièbres amphicèles, à nolo- corde persistante, avec des intercentres; qu'il possédait un plastron de côtes ventrales, un humérus avec perforation épicondylienne ; que les éléments de sa ceinture pelvienne étaient larges et aplatis; que ses pattes, bien ossifiées, avaient des doigts terminés par de petites grifl'es ; que le membre postérieur était notablement plus long que le membre antérieur, etc. Far tous ces caractères, noire Reptile se range dans le groupe des Rlijn- chocéphales. Ses affinités sont avec des formes permiennes telles que Palœohatteria et Kadaliosaurus de la Saxe, Prolorosaiirus de la Thuringe, Aplielosaurus de l'Hé- rault, Sauravus de Blanzy et peut-être Saurosternon de l'Afrique du Sud. Ces divers animaux, qui ont à peu près la même anticpiité géologique, offrent aussi des caractères évolutifs d'une uniformité vraiment remarquable, de sorte que je n'hésite pas à consi- dérer les schistes à lîeptiles de la Sakamena comme remontant à l'époque permienne. Ces couches renferment aussi des plantes fossiles et, par un hasard des plus heureux, la plaquette de schiste offre, au milieu même du squelette reptilien, une belle empreinte de feuille de (ilossopterii. M. Zeiller a bien voulu confirmer et compléter cette déter- mination en rapportant cette empreinte à Glofsoplerà indica (]e l'Inde, qu'on retrouve aussi dans l'Afrique du Sud. La répartition stratigrapliique de cette espèce est assez étendue, puisque, d'après M. Zeiller, elle débute avec le Permien et s'élève jusqu'au C. R., 190S, 1" Semestre. (T. CXLVI, N» 9.) (J6 5o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. sommet du Ti'ias ; mais, comme son iiiaximuni d'extension se trouve dans les couches de Darnuila rapportées au Permieii moyen et suj)érieur, les reûseignemenls tirés de Fein- preinte \égétale et de l'empreinte animale concordent parfaitement. La décotiverte du capitaine Colcaiiaj) odro un inlérôt scientifique consi- déi'aljle : elle nous fuit connaître l'existence de teiTains primaires et de la flore à Glossopleris dans une région du globe oii ils n'avaient pas été signalés ; elle apportera cjuelques données nouvelles à la morphologie des plus anciens quadrupèdes. Elle présente aussi un grand intérêt pratique. Les couches fossilifères de la Sakamena occupent, en effet, un niveau très élevé dans la série des grès et schistes de base du ceixle Mahafaly ; elles sont séparées des roches archéennes par une grande épaisseur de terrains plus anciens, proba- blement d'âge carbonifère. Comme l'ensemble de la formation est d'origine continentale, qu'on y observe des débris d'une antique végétation, on peut espérer y trouver des amas de combustibles comme ceux de l'Afrique du Sud. Le problème de la houille, si important pour notre grande colonie, oii il n'a guère occasionné, jusqu'à présent, que des déboires, se pose, cette fois, d'une façon rationnelle. GÉOLOGIE. — Sur iinfralias du Hodna (^Algérie). Note de M. J. Savorni\, présentée par M. Michel Lévy. L'Infralias est connu dans l'Oranie (zone à Cypricardia porrecta Dum., signalée à Tifrit) ('). On peut supposer qu'il existe aussi dans l'Est con- stantinois, d'après l'indication de MM. Blayac et Gentil, qui citent (") Myiilus psiloTiod ()?,V. sur des plaquettes calcaires qui « ressemblent indubi- tablement à celles du Muscholkalk ou de l'infralias des régions classiques ». Mais ces auteurs n'ont pas cru devoir distraire du coinplexe habituel de roches triasiques les plaquettes en question. La Carte géologique d'Algérie C^" édition, 1900) mentionne cependant l'infralias associé au Trias, et M. Fi- (') l^LAMAND, in l^oMEL et I^ouYANNE, Rapport SU/- les travaux du Serv. géol. de l'Algérie (Ann. des Mines, 9" série, t. XV, 1899). (^) Le Trias dans la région de Souk-Ahras {^Algérie) {Bull. Soc. géol. de Fr., 3^ série, l. XXV, 1897). Gentil {Thèse) signale en outre une certaine analogie entre la Tafna et Souk-Ahras, quant à la possibilité de l'existence de dépôts infraliasiques. SÉANCE DU 2 MARS 1908. 5o5 cheur, dans sa Notice sommaire ('), dit qu'à Souk-Ahras les calcaires ù Mylilus paraissent se rapporter à l'Infralias. Quoi qu'il en soit, dans l'Ouest, les relations évidentes de ce dernier sont avec le Lias, qui le surmonte en concordance. Dans l'Est, il est noyé dans une importante masse triasique. Aucune comparaison n'est donc possible entre les deux gisements, ni comme faune, ni comme allure, et l'on peut se demander s'il a existé par- tout en Algérie des couches intermédiaires entre le Trias, dont les lambeaux connus, de jour en jour plus nombreux, couvrent d'une trame ténue la sur- face du sol algérien, et le Lias, qui n'est pas souvent au voisinage, mais affleure aussi fréquemment. L'existence probable de la mer liasique sur la majeure partie de l'Algérie vient d'ailleurs de recevoir une confirmation nouvelle par la découverte d'un de mes collègues du Service de la Carte géologique, établissant un jalon de plus entre les, affleurements fossilifères algéro-constantinois, dès longtemps connus, et les affleurements tunisiens du Lias ( -). Il est donc hors de doute que les lagunes triasiques d'une part, la mer liasique de l'autre, ont couvert tout le nord de l'Afrique française, jusqu'au bord du massif ancien ('). On est fondé à admettre que l'Infra- lias n'y est pas moins constant : c'est ce que je me propose d'établir. Au Congrès de V Association française, en 1906 (Lyon), j'ai eu l'occasion de signaler les affinités iiifraliasiques de plusieurs faunes recueillies par moi dans quelques pointements de Trias ophitogypseux. Je ne connaissais alors de ces faunes que : A^'icula cf. Cassiana (?) Bittn., Montlivaullia rappelant J/. discoidea Terq. et Piette, eX Cy prieur dia porrectaDmn. Cette dernière espèce, déterminée à Lyon même, par M. Depéret, n'élait d'ailleurs pas citée dans mon court Mémoire. Je puis indiquer aujourd'hui connue caractérisant ces faunules : Montlivaullia discoidea Terq. et Piette, Plicatula mlusslriata Emm. (Spondvlus liasinus Terq.), Gervilia obliqua Martin, ( ') Notice sonim. sur la Carte géol. de l'Ali;., 3" édition, in C. R. dit VFlI" Cong. géol. internat., Paris, 1901. (^) J. Dareste de la Coavanne, Sur la dccoin'. d'un lamb. de Lias moy. dans le bass. de la Seybouse {Comptes rendus, 27 janv. rgo8). Le lambeau le plus voisin de celui de la Seyijouse est auprès de Gastu (28'"" NNO de Guelma) et bien à Test des Toumiettes, que M. Dareste considère à tort comme le gisement le plus oriental de Lias antérieurement connu [cf. Jacob et FicHEUit, Notice sur les trav. récents de la Carte géol. d'Alg. {Ann. des Mines, io= série, t. VI, octobre 1904)]. (') Cf. E. FicuEUR, Le massif ancien du lilloral de la lierbéria (Congrès de l'A. F. A. S., Ajaccio, 1901). 5o6 ACADÉMIE DES SCIENCEfr". Avicuia cf. Ihinkeri Teiq., Cypricardia porrecta Duin., Cypricardia telragona Terq., etc., qui siifliscnl à préciser l'Age hettangien de mes gisements et à démoiilrer leurs afliuilés avec les dépôts du i;olfe du Lu\eml)Ourg et ceux du bassin du Rliùnc. Les gisenienls, au iicinihie de cinq, sont répartis tout aiilour du Hodna : Djebe Kasbali et Oued Targa (pied du Mehazem Kebir), dans la partie nord-occidentale, nord et sud du Dj. Djezzar dans l'Est ; sud de Bou Saàda (Ain Ograb) au Sud-Ouest. Tous ces affleurements sont associés à des poijitemenls iriasiques en situation anor- male. Les fossiles y sont très localisés, ordinairement incrustés dans des calcaires en plaquettes plus ou moins lissiles, rarement libres (à l'étal de moules) dans de minces lits maino-scliisteux. Us couvrent parfois littéralement la surface des plaquettes; mais ces calcaires sont extrêmement discontinus, en raison même de leur association au Trias. Nulle part je n'ai pu reconnaître une trace certaine du Lias en relation avec mes gisements : circonstance qui les rapproche de celui de SouU Miras. C'est la conséquence probable de l'insuffisante plasticité des grandes masses calcaires basiques, restées en profondeur. Il ne faudrait pas en tirer de conclusion générale pour repousser la possibilité d'une liaison entre l'infralias et le Lias, dans le centre et dans l'est de l'Algérie. Cette liaison originelle, reconnue;! Tifrit (CJranie), m'apparait au contraire comme indubitable aussi dans les deux autres départemenls. H est liaulement probalile en efl'el que c'est liien l'infralias qui a été aperçu par M. r»areste (') au Ciiabet Mekiouka, sous forme de plaquelles séparant les quelques mètres de calcaires apparemment basiques des marnes triasiques. D'autre part, le même Lias (zone à Pygnpe aspaxia) et le même Trias (marnes bariolées gypsifères) voisinent au Bou Taleb comme dans la Sejbouse : il n'y a plus qu'à attendre le hasard dune découverte pour trouver entre eux de l'infralias. Je rappellerai ici que Marcel Bertrand a reconnu dans le Djuijura des roches du Trias supérieur et de Vlnfralias (faciès provençal) dans la dépression comprise entre les falaises liafiques de Tirourda (^). M. Ficheur a aussi remarqué des calcaires en plaquettes, très analogues à celles qui portent mes fossiles, dans la partie orientale du Djurjura (renseignement verbal). En résumé, de même que le Trias, à faciès loriain el provençal, se rencontre à peu près partout en Algérie, l'infralias (tout au moins Vllettangien) l'accompagne quekjuefois et ses affleurements sont répartis dans les trois départements. Il y a bien des présomptions pour que la zone à Avicuia con- (') Loc. cit. (') Comptes rendus des ejccursions de la Société. s;éologi(jue de France en Algérie, 1896. SÉANCE DU 2 MARS 1908. 5o7 lutta s'y trouve aussi, car la présence bien constatée du ternie supérieur de llnfralias, sous le faciès et avec la faune qu'il présente, s'ajoutant aux connaissances acquises sur le Trias et le Lias, contribue à déuionlrcr le paral- lélisme d'évolution des deux bords de la Méditerranée. A 4 heures et demie, rAcadémie se forme en Comilé secret. COMITE SECRET. L'Académie procède à la nomination de la Commission chargée d'exa- miner les demandes relatives aux postes d'étude du Laboratoire du mont Rose. Sont nommés membres de cette Commission : Le ] "résident en exercice; les deux Secrétaires perpétuels et MM. Vax TiEGHEM, ChaUVEAU, PeRRIRR, ViOLLE, RoiX, BoiVIER, DaSTRE. L'Académie procède ensuite à une délibération sur le mode d'emploi des annuités offertes par le prince Roland Bonaparte. Après un échange d'observations entre divers Membres, il est résolu que les concurrents devront se conformer aux dispositions suivantes : Les demandes de subvention, qui peuvent être présentées par les candi- dats, soit directement, soit par l'intermédiaire d'un Membre de l'Académie, devront être adressées à l'Académie, chaque année, avant le !"='■ janvier; mais, par exception, pour 1908, avant le i"' mai. Les bénéficiaires de subventions devront adresser, dans les 12 mois, à l'Académie un Rapport succinct, relatif à la manière dont ils ont enq^loyé les ressources mises à leur disposition et aux résultats qu'ils ont obtenus. Tout bénéficiaire qui n'aurait pas fourni de Rapport dans les délais voulus sera exclu du droit de recevoir de nouvelles subventions. La primeur des découvertes, sous qucl([ue forme que ce soit, sera réservée à l'Académie. La non-observalion de cette clause entraînera pour l'auteur la perte du droit de recevoir de nouvelles subventions. La séance est levée à ^ heures. A. L. 5o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIKLIOCRAPIIIQUE. Ouvrages reçus uaivs la séance du 24 février 1908 (suite). On the présence of siiljiliiir in sonie of Ihe holter stars, bv Sir Norman Lookykr. (Exlr. des Proceed. of ihe Royal Society. A, t. LXXX, 1907.) Londres; 1 fasc. in-S", Variations de longue durée de divers phénomènes atmosphériques, par IIenrvk Arciowski. [Extr. du n° 11 (1907) du i?«//. de laSoc. belge d'Astronomie.l^ruxeWai, I fasc. in-8°. De l'influence de la Lune sur la vitesse du vent aux sommets du Saentis. du Sonnhlick et du Pike's Peak, par Henryk Arctowski. [ Exlr. du n" 12 (1907) du Bull, de la Soc. belge d' Astronomie. ^^ Bruxelles, 1 fasc. in-8°. Ergebnisse der nieteorologischen Heobachtungen an den Landesstationen in Bosnien-Hercegovina in den Jahren 1904 und igoD. Sarajevo, 1907; i vol. in-4°. Memoric délia Regia Accademia di Scienze. Lettere cd Arti in Modena; série II], l. VI; lavole 7, figure 78 inlercalate al teslo. Modèiie' 1906; i vol. in-4°. Ouvrages reçus dans la séance du 3 mars 1908. Mission scientifique permanente d'exploration en Indo-Chine. Décades zoologiques, fascicule IX : Oiseaux. Hanoï, 1907; i fasc. in-4". Exemplaire n° 16. (Présenté par M. Delage.) Traité des courbes spéciales remarquables planes et gauches, par F. Gomes Teixeira, Ouvrage couronné et publié par l'Académie royale des Sciences de Madrid, traduit de l'espagnol, revu et très augmenté; t. 1. Coïmbre, 1908; 1 vol. in-4°. (Présenté par M. Haton de la Goupillière. ) Société d'Histoire naturelle d'Autun, Bulletin XX. Aulun, Dejussieu père et fds; Paris, P. Masson, 1907; i vol. in-S". (Présenté par M. Albert Gaudry.) Mém.orial de V Artillerie navale; 3'' série, t. I, 3*^^ livraison de 1907. Paris, Impri- merie nationale; i fasc. in-8°. Travaux du laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de l' Université de Grenoble, 1907; t. Vlll, 9,"= et dernier fascicule. Grenoble, 1908; i vol. in-8°. SÉANCE DU 2 MARS 1908. Soq Procès-vcrhaux des séances de la SociéU- des Sciences physirjues et nalurellesde Bordeaux, année 1906-1907. Paris, Gautluer-\ lllars; Bordeaux, Feiel et fils, 1907; I vol. in-8". Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, 5= séiie, 42° année !='■ et 2" semestres 1906. Rouen, Lecerf fils, 1907; i vol. in-8°. International catalogue of scientific literature, fifth annual issue : L. Gênera Biology ; N. Zoology, paris I, II. Londres, llarrison et fils; Paris, Gaulhier-Villars • Berlin, Hermann Panlel, 1907; i fasc. el 2 vol. ln-8°. Académie impériale des Sciences. Comptes rendus des séances de la Commission sismique permanente ; t. II, 3° livraison. Saint-Pétersbourg, 1907; i vol. in-^". Arbeiten aus der staatliclien Landw. Versuchsstation inSadovo Bidgarien; n° 2 : Untersuchungen Liber verschiedene PJlanzenkranklieiten, von Ivo.\stantin Malkoff, Direclor der Versuchsstation. 1907; i fasc. in-/i°. Rendiconti del Circolo matematico di Palernio; t. XXV, fasc. 1, % anno 1908. Palerme, 2 fasc. in-8°. 5io ACADÉMIE DES SCIENCES. ERRA TA . (Séance du lo février 1908.) Note de M. Émi/e Collon, Sur l'intégration approchée des équation? différentielles : Page 276, lignes 10 et 1 1 «« Heu de |, = F(a-,-o,Yi')-^(-^-)- Nous prendrons alors -j/ — 'i, -■ F {x, Y, Y') — F {x, n, r/). Lisez : Nous prendrons alors .1; — ']/, = F (.r, Y, Y') — F {x, r,, r/). (Séance du 2.4 février 1908.) Note de M. Robert Jonckheere, Résultats des mesures des diamètres de Mercure durant son passage du il\ novembre 1907 : Page 38i, ligne 18 en remonlanl, au lieu de cette Table devait donc être retournée, lisez cette Table devrait donc être retournée. Même page, dernière ligne, au lieu de diiVérence de o",32, lisez différence deo",42. On souscrit à Paris, chez GAUTHIEH-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. )epuis ,835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le O/^a^V ,u f .les 1 une parordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabTu def 3 , ' ' '' '" '' '''""^«' ^«^ -'« «rt du ■- Janvier. P ""''"î"* "^"^ "«'i^« d Auteurs, tormment chaque volume. L'abonne Prix de l'abonnement ■ JWM fr. - Départements: 40 fr. - Union postale: 44 fr. mes in-4». Deu« abonnement est aaauel On souscrit dans les départements, ens . ers . inné . . nçon . . chez Messieurs : • Ferra n frères. I Chaix. j Jourdan, ' Rutr. Courtin-Hecquet. ( Germain et Grassin. ' Siraudeau. Jérûine. Marion. , Feret. «<^ux j Laurens. ' Muller (G.) ge^ Henaud. Uerrien. ' F. Kobert. , Le Borgne. Uze! frères. Jouan. Dardai etBouv I Henry. ' Marguerie. I Delaunay. \ Bouy. Greffier. Ratel. Rey. ) Lauverjat. / Ocgez. ble S Drevet. \ Gratieret C». chelle Fouclier. V,.g JBourdignon. ( Donibre. Lyon. ibery '0"rg tont- Ferr . chez Messieurs : Lorient j Baiimal. \ M"' Texier. ^ Cumin et Masaon. 1 Georg. ' Phily. Maloine. Vitte. Marseille Ruât. ,,,,,. \ Valat. Montpellier ( „ / Goulet et fils. Moulins Martial Place. fBuvignier. Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert. Dugas. Veloppé. On souscrit à l'étranger. Amsterdam Athènes chez .Messieurs : j Feikema Caarel- ' sen et G'*. ... Beck. Barcelone Verdaguer. l Ashcr et C". Berlin U>iedlander et flU. Kuhl. IVantes . l Barma. I Appy, ) Taliandier. Giard. Nice |^''"'«« Debroas Duplan. [ Orléans Loddé. Poitiers jBlanchier. \ Lévrier. f^en'ies piii.on et Hommaia. Bochefort Girard ( M"" ). Houen | Langlois. ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. Toulon * Figard. ) Allé. Toulouse . \ Gimet. i Privât. iBoisselier. Péricat. Bousrez. Valenciennes .... ) ^'3'■''• I Lemaitre. Alayer et Muller. •^«'■«« Francke. Pologne Zanichelli. iLamertin. Mayolez et Audiarte. Lebègue et C'. „ , Sotchek et C°. Bucarest . , , ) Alcalay. Budapest Kilia.i. Cambridge DeigiUon, Bell et C-. Christiania Gammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôsl et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Cènes Beuf. I Eggimann. Cenève j Georg. ' Burckliardt. ^'^ "<^ye Belinfante frères ÎPayot et G''. Rouge. Sack. ; Bartli. I Brockhaus. Leipzig , Loientz. i TwictMieyer. ' Voss. 1 Dcsoer. Gnusé. iXaples Liège . ABLES GÉNÉRALES^DËs^5i?îi^iiiïïiiliiliX^^ , Tr:52ââ'-r/:i-^^=^?^:^^'î--^-,'«^°AVoiuu,eiu-4- "-'"'• ■ Tomes 62 Tomes 92 à Chez iMessieurs : / Dulau. ^"""^'■«^ Hachette et G'- ' Nutt. Luxembourg.... y. Buck. / Ruiz et C'. Madrid I Romo. " ■ ) Dossat. ' F. Fé. Milan J ^°'^'^'* frères. ( Hœpli. '^foscou Tastevin. Marghieri diGius. Pellcrano. ' Dyrson et Pfeiffei. Neiv-rork Stechert. ( Lenicke et Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'*. Paternie Reber. Porto Magalhaes et Muiiiz. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loesclier et G''. Itotterdam Krainors et fils. Stockholm Nordiska Boghandel Cl ,,-. , \ Zinserling. •^-'^'^'•^*<""-^--|wollT. Î Bocca frères. Brero. Rinck. Rosenberg et Sellier Varsovie Gebetliner et Wolff. Vérone Drucker. Bome. Vienne , l Frick \ Gerold et C' Zurich Rascher. iSÎ' ~ '"•l^"^'^'' '«5. à 3, Décembre ,8H5.) Volume i 1-4- is-o iviv" à \^K ~ *;/?"""" "?.^ ^ ^' '^'^•^'""bre KSSo.) Volume in-4":' 8Sq' l'rV' ' JPPLfMPMT *nv rr.«r.l ~~ ^ ' •'^"^'«■- '^^' « 3, Décembre ,8,,5.) Volume in-r; .900 I' .' ;r-MS^.t,°î,, °""„^1'^,^''°°« °.^^ ^.^*N^^S "^ ^-ACADÉMIE DES SCIENCE^ : ' 25 fr. 25 fr. 25 fr. 25 fr. la même Librairie les Mémoires de r Académie des Sciences, et les M emoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 9. TAHLK l)i:S ARTICLES (Séance M. L. Rai'FY. — Sur les surfaces à lignes de courbure confondues M Cabl Stôrmek. — Cas de réduction des équations dilTérenlielles de la trajectoire d'un corpuscule électrisé dans un champ magnétique " M. A. Guu.LET. - Mesure électrique des petites longueurs M. Adolphe Minet. - Sur l'arc voltaïque jaillissant dans une enceinte limitée par une paroi épaisse ■ M. A. Faucon. — Sur la chaleur de vapori- sation de l'acide piopionique •• M. G. Jantscii. — Détermination du poids atomique de l'europium •■• M. C. Marie. — Sur l'oxydahilile du pla- tine c()uiii:si»ONi)Arvci:. M. V. A.UGER. - Sur un nouveau type de 459 combinaison du soufre avec cerlains iodures '„ ' ' ' MM E -E. Blaise et I. Herman. — Syn- thèses au moyen des dérivés organo-me- talliques mixtes du zinc Célones-alcools. Beb et 477 479 i5sl mm! Gabriel Bertr-^nd et P. Bruneau - ^ „ . .r,., „, caractères de la rf-talile 459 459 .',62 467 Préparation cristallisée ' MM \NURÉ Mayer, Georges Sciiaeffer et E -F Terroine. - Recherches physico- chimiques sur les savons considérés comme colloïdes i' ' il MM. A. Chevalier et L. Verain. — !5ur le triage des minéraux par rélectro-aimaiil. M A. DUBOIN. - Sur l'application a la tho- rine d'une méthode générale de synthèse de nuorures et de silicates ■■■•■• M L. BnuNTZ. - Sur l'existence des glandes céphaliques chez Machilis manlima Leach ; • ' ' •,"; M P Lesne. - Sur un Lépidoptère hetero- cére (Zeuzera pyrina L.) nuisible au cliène-liége en Algérie •■ ■ ■ M. A. AuCRE. - Becherche speclroscupique de la bile ; : " M Charles Mcolle. - Nouvelles acquisi- lions sur le Kala-azar : cultures lalion au chien ; étiologie • • M. A. DOBY. — Les roches anciennes et le terrain permicn (Vosges) ^L Maruellin Boule. d'une tanne el d'une llore permienucs a Madagascar ,'',', i J. S.vvoRMN. - Surl'lnfialiasduHodna i,.>3 4S4 487 489 49' '193 496 inocu- es et le de Chàtillon-sui-Sanne Sur l'existence M. (Algérie) 98 5o3 5o4 COMITÉ SECRIiT. Commission nommée par l'Académie pour examiner les demandes relatives aux postes d'étude du Laboratoire du mont Hose : le Président en exercice; les deux Secrétaires perpétuels et MM. Van Tie- BuLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Errata ghem, Chau^'eau. Perrier, VioUc. Boux, Bom-ier. Dastrc ■ Délibération sur le mode d'emploi des an- nuités ollerles par le prince Boland Bo- "«/""■'" ;;;;;;;'.'.'.'.'.'.'V.!'.^^'.^'^^" ^o» .... 5io 007 PAKIS. - IMPIUMERIE GAUTIIIEB-VILLAHS, Ou;.i des Grands-Augustins, 03 Le Geriml : Gauthieb- Villahs. APR 2 PREMIER SE!\IESTRE. COMPTES KENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DR L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME <:\LVI. NIO (9 Mars 1908 PAHIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIKNCES, Quai des Granrt.s-Ausjuslins, 55. [\)0H RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 rum 1862 et i\ mai 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances feuilles en moyenne. 76 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Artici.k I*"'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétiangerde l'Académie comprennent au plus (") pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de In semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite (pie les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les no pages accordées à chaque Membre. Les Uapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. ■ Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3v. pages par année. Les Comptes tendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Motes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rappv>rls relatifs aux prix décernés ne le sont qu'at tant que l'Académie Taura décidé. r>es Notices ou Discours prononcés en séance pi hlique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savan étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personr qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analy.se ou d'un t sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sa tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qui fait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ext autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le lo pour les articles ordinaires de la correspondance ol cielle de 'académie. Ariici.k 3. Le boa à tirer de chaque Membre doit être ren à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remii temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Ahticle 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plancli ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures serait autorisées, l'espace occupé par ces figures compti pour l'étendue réglementaire. 1 Le tirage à part des articles est aux (rais des if teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappo^t^ les Instructions demandés par le Goivernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrât fait un Rapport sur la situation des Comptes renc après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard la Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance suiva: ACADEMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 9 MARS lî)08. PUÉSIDIÎXCI': Dli M. II. lil'CQUERKL. MEMOIllES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE MI.VKHALE. — Sur It's carbonates nniires alcalins cl alcalinu-lcrrcu.v. Note de M. de F. et +t)^"',54 ( Hertlielol). Je l'ai déterminée direcle- menl à + i ')° pour Li- : -i- 3'^'',()(): pour lîb^ : -1-8'^"', 7), et pour (]s-' : + iiC--'',,S4. La chaleur de dissolution des oxvdes anli\dres est mieux connue aujour- (') Ou MO pour les airiiliiio-leiieux. C. II., 1908. 1" Sriiifsirr. (T. (AI. VI S 10.) ()7 5l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'iuii. M. Kcn^Mclc \iciil di* ii\il)licr, pouc li's oxydes alcalins, les iionihies : -l-5fj''»',5 -1-7.V-' +80'- 'I 4-83'-'i,-i assez ditléienls de ecuv adiiiiy jiis(|irici : -t-63'-'',.S7 +G7''',,',o +(i;,''i,9o h- 7-2' ■'', i:") Kl je viens d'ohleiiir, pour Li-<), SrO cl |{a(_), des iioiiihres (|ui. léiiiiis à la chaleur de dissoliilion de la chaux, doniieul : ■ C.iiO. \a-<>. SiU. l!u(>. Kiifin, les valeurs de (J sont connues ile[>uis louyLcnips [)uur la soude cl la potasse (+2(/-''',j el +20^''"',2); pour la chaux, la stronliane cl la baryte : + ig'^-'V'j -(- '-io'-''',;) el +22'"'',2- J'ai déterminé directement la chaleur de neutralisation de la ruhidine el et de la c;esine par l'acide carbonique dissous : + 2()*^''', '7 et + 20'^''', :")7. Enfin je viens de trouver, directement aussi, el à + i ï", la chaleur de neu- tralisation de la hthine : + 20^'', 49 ( ' )■ Avec toutes ces données, on peut calculer les noml)res (pii lornieut la série complète suivante : Ciii'l)onalc siilidc. Cal Na^Osol. 4-CO-2gaz .. +76,88, K- O sol. + » + 9'4 , 2(3 Rb-^Osol.-h ). +97,4'- Cs-Osol.+ » -f- 97,53 (-) CaO sol. + » + 'i3,3o amorpiie un précipilo + \î ,00 spath (^) + 43,60 aragonile (•') Li-U_sol. M- » +5,4,20 SrO sol. + » +57,30 orlliorlionil)ii|iie BaO sol. + » +63,,|/, (') Ivésiillat (pii se confond avec le nombre +-!o''',4i oljlenu iinliieclenienl à + 16" l)ar M. J.-A. Muller (Aiin. de €h. cl de Phyx.. (]' série, l. W. p. 517). (-) J'ai fail le calcul, pour les quatre premiers, eu parlant des données de M. I\en- gade pour la dissolution des oxjdes anhydres. Si Ton prenait les nombres admis jus- qu'ici, on aurait des résultais plus voisins : +8.V"',22, +86'^"', 66, +87'-'', 32 et + 86c-'i,48. (•') Coinplcs rendus, l. CX\ I, i.'^93, p. 3yo. SÉANCE DU 9 MARS l()o8. 513 L'idenlili'' des deuv iioniljre,s ti'Oiivr.s pour KIj- < ) cl, (is-'O iTa rien qui ]>iiisse surprendre. (.)n remarquera en onlre, à ee poini de vue encore, une étroite analogie entre Li-O el SrO (' ). II. Applicdlioit à la dissocicuion. — Les premiers nombres de ce Tableau ne paraissent [las très bien concorder avec les expériences de M. Lebeau (- ), d'après lesquelles le carbonate de ctcsium serait plus dissociable que celui de rubidium, et celui-ci plus dissociable que le carbonate de potassium. Il y aurait concordance seulement sur ce point que le carbonate de lithium est moins stable que les carbonates alcalins. Mais les courbes de dissociation obtenues avec les données de M. Lebeau sont tout à fait irrégulières; comme il l'indique lui-même, les phénomènes soni très complicjués pour les carbo- nates alcalins ( fusion partielle ou complète de la masse, volatilité de Foxyde, dissociation même de cet oxyde, d'après M. Rengade, volatilité différente du nn''lal, alta(jue des vases, etc.) et ne peuvent guère se prêter à des com- paraisons. La stabilité des carbonates alcalino-terreux (y compris Li-CO'') peut se discuter un peu mieux. D'après ma relation générale $ = 3o on aurait, connue l(Mrqi(''rature de dissociation : or. Ca(iO-' (aia<,'Oiiite ) +i iGo Li^CO'....' 4-,o3^ ■ SrCO'' (oiili(irlioiiil)i(|iic I -t-i637 HaCO^ +i84'. avec celte réserve lonlelois que le carbonalc de lithium fond ver's -l-'yoo'M;., celui (In liai'yuni vers -(-Hoo'M]., celui du calriuin vers + )o'|()"( !., ce rpii ne permet pas d'appli(jui'r rigoureuseinciil hi rrlation pour des tenqjératnres aussi élevées. (') ()n punirait joiiulre à ces nombres les suivants, déjà counus, dans l'ordre de stabilité décroissante : MgO, -l-aS'-''', 9; MnO, +23'"'', 5 à 4-37"-»',6; FeO, -{-34'^»', 5; PbO, +2i«»i,6; CdO, -t-i9'^"',3; Ag=0, +i.V"'i,7 à +19';-', 3; ZnO, +i5^:»i,i; CuO, H-io'-'',8; la série se terminant par des cailionales qui ne sont même plus stables à la température ordinaire. (-) Comples rendus, t. CXXXVI, 1903, p. \:M, el t. CXXXVII, 1903, p. laSS. 5l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. 11 parait cepciKlaiiL élraiii^v que le carbonate de lithium, qui devrait bouillir à +i535", cède la totalité de son gaz carbonique à +800", dans un courant d'hydrogène il est vrai. Pour le carbonate de chaux, la température de dissociation nous est connue aujourd'hui parles expériences récentes de M. D. Zavrielîi'X qu'il faut espérer délinilives cette l'ois. Elle est de +9io°C. Pour les deux aiilies, nous n'avons ({ue les données approximatives de MM. Herzfeld el Sliepel : ^loiCpour SrClO'' et +i/i5o° environ pourBa(:()\ (les trois nombres sont notablement inférieurs à ceux du Tableau j)récé- denl, de ajo" à i\oo". Il semble donc, d'une manière générale, (|ue la température de dissocia- tion effective de ces quatre carbonates est toujours plus basse que celle qui résulte de nos données thermochimiques, et que l'écart augmente, en suivant Tordre de notre Tableau, de (^a à Ba, à mesure que la stabilité devient plus grande. L'explication me parait être la suivante : Les nombres obtenus par M. Zavrieff donnent une courbe de dis- sociation parfaitement régulière; et, lorsqu'on calcule, par la formule de (llapejroii, la chaleur de foruiation du carbonate de chaux, de 800" à 900° environ, [)ar exemple, en prenant les |)oints d'expérience de deux en deux, du trouve une série de valeurs assez concordantes, ilout la moyenne est +34*^^",7(i. Il en résulte que, très certainement, à ces lemjjératuresélevi'es, la chaleui- de formation du carbonate de chaux n'est pas, comme à la température (iidluaire, de +42^'''' à +/|3*'-'', mais seulement de +3i^"'',70, soit une di- minution de 18,5 pour 100 environ. 1mi aduiettanl que le même phénomène se produit ])our les trois autres cl que l'écart est proportionnel (-), on peut dresser le Tableau suivant, qui donne les chaleurs de formation à haute température, el les températures (') Comptes rendus, t. CXLV, 1907, p. 42^- (-) 11 n'esl guère possible de soiimellre à iiii calcul analogue les données de M. Le- beau pour Li^CO'. Les chaleurs de formalion calculées d'après ces iioiiibres, avec la formule de Clapejron, varient de -Ma^"' à -i-i-î*^-''. Cependant, en s'en tenant aux dé- terminations faites an-dessous du point de fusion ( + 700° environ), on trouve des valeurs voisines de -r^ô*^-'', ce f|u'on pouriait considérer connue une bonne \ énficalion si la \nleui- absolue des tensions n'était pasaiis-i faible à ces tenipéralures rehuivenieiil basses. SÉANCE DU 9 MARS 1908. 5l5 d'ébullilion des quatre carbonates : Cal o C . CaCO' +34,76 -+-886 Li°CO' î-44,20 -H 1200 SrCO^ -1-46,70 -^19.84 HaCO' j-5i,70 +i43o et les nombres de la dernière colonne concordent, autant qu'on pouvait Fespérer, avec les données de l'expérience directe, puisque celle-ci fournil : -l-()io" pour CaCO'', + isjo" pour SrCO^ et -i-i^jo" pour BaCO'. En ce qui concerne Li^(^0'', iKle\ienl moins ditlicile d'admettre qu'un com- posé bouillant à -^ r 200" peut peidre la totalité de son l;;iz carl)Oni(pie au bout de plusieurs lieures, à -f-800", dans uu courant d'bydrogène. G1-;0L0GIE. — Sur /('S minerais de fer ordiniricns de la liasse-Normandie cl du Maine. Notede M. ()Ehi,ert. Les gisements de l'er de la Basse-Normandie, exploités aux xyii*^ et xviii* siècles, furent abandonnés pendant la première moitié du xi\% puis repris vers 1875, avec une activité de jdus en plus i^raiide. Dans un Rapport, daté de 1798 {Journal des Mines), le citoyen Duhamel, Inspecteur des Mines, indiqua déjà, d'une façon précise, la place de ces (lé|](Us d'iir'matite, formant, dit-il, près de Domfront, une couclie de 16'''° à -j V'"' d'épaisseur, inclinée au Xord et intercalée dans des schistes compris entre des grès quartzeux au Sud (grès armoricain ) et, au \ord, des grès se lapjirochant davantage des grès houillers (grès gothlandien ). L'attribution de ce minerai à l'assise des schistes à Calymene Trislani a d'ailleurs été élabiie d'une façon précise par Dalimicr et par MM. de Lapparenl, Lecornu et Bigot. C'est en elTet vers la base tle ces schistes que se trouve interslra- lifiée l'unique couche ferrugineuse reconnue ou exploitée dans les vingt con- cessions actuellement existantes dans les dillcrents bassins siluriens de ÎSormandie. En surface, le minerai, altéré, est à l'état d'oxyde; en profon- deur, il est carbonate. Sa structure est [>resque toujours oolilhique et M. Cayeux pense que les oolilhes, primitivement calcaires, ont du, par métamorphisme, passer à l'état de fer carbonate. Ces couches de minerai renferment des fossiles, et un échantillon, [)rovenant de fouilles faites au nord de la forêt de Monnaye, nous a montré l'existence de nond^reuses tiges d'encrines tinnsformées en hi''malile, liaversant un Ijloc de minerai ooli- lhique. 3l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le synclinal le plus niciidional de la Bassc-Norniaiidic, dirigé (X\U-I',SI% va de Mortain (par Donil'ronl) à Bagnoles ; à celte dernière localité aboutit égalouirni un pli analogue, venanl du \(>. Audelà, vers rKst, un syn- clinal nni(pie se prolonge, jalonné j)ar les l'orèls de ]^a Ferté, Magny, La Motte, Monnaye. Ayant eu l'occasion de suivre des recherches faites dans celte dernière région, qui n'avait pas encore été explorée au point de vue des gisements de fer, jai pu constater qu'entre le grès armoricain et le grès de May il existait, non pas seulement un niveau de minerai, mais cincf, ayant des épaisseurs variant entre i'",5o et 2'", 80, et donnant un total de 10'" à 12'" de p'uissance. Une coupe dirigée SN, partant du village de Saint-Lîrsin, situé à l'extrémité orientale de la forêt de La Motte, pour gagner Orgères, nous a lourni la preuve de lexistence de ces cinq couches. La première correspond à crllc qui es! exploitée à Larchamp, Halouze, La Ferrière-aux-lUangs, ainsi (jue dans tous les autres synclinauv siluriens normands ; elle est séparée du grès armoricain par une épaisseur normale de 6^"' de schistes ; dans des schistes analogues, (pii surmonlenl ce pieinicr niveau, ou lr(iuv<' tlabord un groupe de deux autres couches de minerai, puis une assise gréseuse de 1 >'" à 20"' de puissance, et enfin deux nouvelles couches comprises dans des schistes qui, par leur faune, font, encore partie de l'enseuible des schistes à Calymene Ttistani ; au delà commence le gi'ès de May. Des lra\au\ de recli(Mches ont pei'mis de con- stater l'existence de ces dillërents niveaux sur une longueur de 1 V''". Aux deux extrémités du synclinal de Bagnoles-Monnaye, ces couches s'amincissent; de plus, le long de leur parcours, leur allure, en général si régulière, est altérée par des accidents eorn'spondant aux vallées transver- sales des ruisseaux de la l'erté, de la (iourhe, de Cadin et du IMIcid, les- quels, profilant de failles avec rejets, et à direction sensiblement normale aux couches, se sont frayé, par déhlayage, nu passage au travers des bandes gréseuses; ces cassures transversales sont venues ainsi modifier l'hydrogra- phie de cette région, donl les cours d'eau suivaii'ut |)rnMili\em('Ul la direction des bandes schisteuses, endiguées entre le grès armoricain ri le grès de May el avant laissé des alluvions, témoins de liMir pi'emière direction. (j'est à l'Ordovicien moyen cpi'ou doit rattacher tout cet ensemble de schistes au milieu de-^ipiels s'intercalent plusieurs couches de minerai de fer el une assise gréseuse; cette dernière représenterait les grès inférieurs de May (grès à Homalonolas Vicaryi, scrralus, lirongmarli, etc.), les schistes qui les surmontent étant l'équivalent des schistes à TriHiicleus lliireani, SÉANCE DU 9 MARS 1908. 617 espèce qui est encore accompagnée de la raïun' à C Trisidni. peu inodifiée dans son ensemble. Au-dessus apparaît rUrdovicien supi'iieur, dont l'assise inférieure ( = grès à ( lonulaircs ), très dc'veloppée dans cette région, constitue une erètc gréseuse, parallèle; à celle du grès armoricain, et presque aussi saillante; elle suit la limite septentrionale des l'orèls de l.a Molle et de Magny, et, plus à l'Est, ou la retrouve à ri'j-niitage, à Cadin, à la Vannerie, elc. Ces snbdivisir)ns dans l'Ordovicien moyen existent d'ailleurs au nord de Domfront. Quant aux cinq couches de minerai de fer (jue nous avons reconnues à l'est de Bagnoles, elles ont été récemment rencontrées, lout au moins en partie, dans le synclinal de Domfront-Bagnoles. Rappelons égalemeni que M. Lecornu, en r8()2, découvrit dans le synclinal de May-FeugueroUes, au sud de Caen, une couche de minerai indépendante de celle qui avoisine le grès armoricain, et inli.'rcalée dans les couches de la base du grès de May. Enlin, nous connaissons, dans la petite cuvette synclinale de Saint-Léonard-des-Bois, au sud-ouest d'Alençon, au-dessus du grès armoricain, l'exislence de plu- sieurs couches de minerai de fer superposées. De même aussi, sur le flanc nord du bassin de Laval, dans les bois de Moncor, le hjng de la ligne sinueuse que dessinent les schistes ordoviciens ferrifères, entre Sainl-Denis- d'( )rques et Saint- Léger. De ces faits, qui ne sont sans doute [las des cas isolés, il résulte qu'il y aurait lieu de chercher dans les autres synclinaux normands quelques-unes des couches donl nous avons (constaté l'exislence et dont nous avons indiqué la place stratigraphique. \L O. Lanneloxgue fait hommage à TAcadiMnic d'un Ouvrage intitulé : Influences modi/lcalrices de l'éwludon tuberculeuse ; liecherches expérimentales, qu'il a publié en collaboration avec i\IM. Achard et Gai].luu3. NOMIiAATlOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrulin, à la nouiinalion d'une (Com- mission chargée de lui présenter un Kapport sur le mode d'emploi des annuités offertes par le prince Roland Bonaparte. Cette (Commission, qui conqjrend comme membres de droil le Président eu exercice et le prince lîoland Bonaparte, doit être composée en outre de trois Membres de la division des Sciences malhémaliques, trois Membres de la division des Sciences pliysi(pies cl un Académicien libre. 5l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. MM. Darboux, Desi,a\dres, Bouqitrt i)i; i.a (îkvb, pour les Sciences inalhématiques, A. de Lapparext, Le Chatemer, Gautier, pour les Sciences physiques, Caili.etet, pour la Section des Académiciens libres, réunissent la majorité des sufi'rages. En conséquence, la Commission est délir)ilivemeul consliluée. COllUESPONDAiVCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : i" Toute la Chimie minérale par l'ElecI rid lé. juir M. .Julks Skveiun. 1° SvEN Hedin, Scientijic resiilts of a journcy in central Asia, i89()-ir)02. ASl'RONOMIE. — Recherches nuuvelles sur les étoiles variables. \ole de M. Charles iVoroman.v, présentée par M. Poincaré. L'étude photométrique des étoiles variables dites à variation cuniinue n"a été réalisée jusqu'ici qu'en ce qui concerne leur lumière globale, les appa- reils en usage ne se prêtant pas à autre chose. Le photomètre stellaire hétérochrome que j'ai décrit récemment (\oir ce Volume, p. 2(37) m'a permis daborder séparément l'élude des courbes de lumière de ces étoiles, relatives aux diverses régions de leurs spectres. Je rappelle que eel appareil consiste, en principe, en une étoile artificielle d"i''clal modifiable et mesurable à volonté, juxtaposée à léloile observée, et en une série d'écrans colorés particuliers, ([ui ne laissent passer simultané- ment des deux astres que les rayons compris entre des longueurs d'onde déterminées. La méthode a été aji|>li(piée jn^qu 'ci jiKis [larliculièremenl aux <''toiles |5 Lyre et 0 Céphée qui représentent les deux types extrêmes entre lesquels s'étagent loutes les formes de courbes des étoiles à variation continue. On a été conduit ainsi à divers résultats nouveaux ([ui peuvent se résumei' ainsi : Recherches relatives à [ï Lyre. — On a employé comme étoile de compa- raison suivant la méthode indiquée (voir ce Volume, p. 267) l'étoile fixe voi- sine Y Lyre, l^es n'-sultats, en ce f|ui coiiciTiie les points lropi{|ues d(^ la SEANCE UC Ç) MARS 1908. variable, sont résumés dans le Tableau suivant : Différences ? — 7 f^ye [e^rprù/ires en grandeurs stellaires ( ')]. Ecran roiigo. Écran vert. Ecran bleu. — 0,97 — 1,36 + o,o3 H- 0,02 — 0,61 — 0,68 5i9 Au minimum principal — 0,-0 Au 11'' maximum -t- o,o4 Au minimum secondaire ... — o,45 Au 2" maxiin um o , 00 o, 26 Les trois courbes de lumière déduites des mesures sont représentées dans la figure i, où le résultat de chaque soirée d'observations est représenté par P X.jT-e Fig 5 Céphée Fig. 2 / ~N r \ +, -,^ \ -^ ■^ S, \ /* \ / \ r \ / / 1 \ <^ ^ -», / J / + / f .,- i-'t ■"•^ \ • /' 4 0 -., ♦v II v> \ ,7 \ f / V \ 1 11? Il \ » \ 1 / \ ♦ / '\\\ / f V, \ iii ■■^ 'àji, 1 ^r. V My \ /o Wo r\ \ 1 \ n'*'^' N "i" t N s \ r V \ \ 1 ^^^ \ \ 1 ( \ s, '^^^' ^^ V f^ s n .(S 012345678-9 10 1112 13 14 15 0323456 Jours Joirrs • OàseT'patutns a traoeJ^s t'ecran- hlew- + " .. .. ., vert un point pour chacune des trois poilious considérées du spectre. On a ajouté des constantes aux ordonnées des courbes de manière à juxtaposer celles-ci. De ces courbes et des mesures détaillées se dégagent les faits nouveaux suivants : 1° L' amphlude de la variation lumineuse de j3 Lyre {différence entre le (') Rappelons que la difTérence de grandeur s lellaire dg^ en tie deux étoiles d'éclats E et E', est exprimée par la formide de Pogson dg =2,5 log — ■ C. R., iftoS, I- Semestre. (T. CXLVI, N° lO.) 68 5-20 ACADÉMIE DES SCIENCES. maximum et le minimum principaux) esl très différente selon qu'on considère telle ou telle région du spectre ; égale à ()S'',()G pour le rouge, à o*'"', r)'i pour le vert, elle devient égale à i^'', 3 '\ pour le bleu, c est-à-dire deux fois plus grande que pour le rouge. 1° La courbe relative au bleu présente une dissymétrie notable des deux maxima, le premier étant d'environ o^"'. 3 plus brillant que le deuxième; cette dissymétrie s'atténue dans la région verte et, pour le rouge, les deux maxima paraissent égaux. 3" p Lyre émet relativement une plus grande proportion de rayons rouges au minimum principal qu au minimum secondaire. Recherches relatives à o Cépliee. — Les résultats des mesures sont figurés, comme pour [3 Lyre, dans le Tableau ci-dessous et les courbes de la figure i. On a employé "C, Céphée comme étoile de comparaison. Différences de o — iÇ Céphée {en grandeurs stellaires). Ecran rouge. Ecran vert. Écran bleu. Au iniiiimum — i''",07 — o8'',86 — os%99 Au niaximiim — os^^o — os', 07 -t-oK', 17 On déduit des mesures les fails suivants : i" L'ampliiude de la variation lumineuse de 0 Céphée augmente notable" ment d'une extrémité à l'autre du spectre visible; de o*''"', 67 pour le rouge, elle est de o^'', -9 dans le vert et de 1 s', 16 dans le bleu ( ' ). 2° La forme même de la courbe de lumière parait différente d'un bout à l'autre du spectre ; la courbe relative au bleu présente, dans sa partie descen- dante, une inflexion très nette qu'on ne retrouve pas pour le rouge. (') Il convient de rappeler, à propos de à Céphée, que M. Cari Wirtz a constaté que l'aiiiplitude de sa variation déduite de mesures photographiques est de iS'',2. D'autre part, l'amplitude de la courbe visuelle étant d'après Argelander et Schônfeld d'environ qS"', 5, il semblait s'ensuivre que l'amplitude pour les rayons photographiques était plus grande que pour les rayons visuels. Mais d'autre part Chandler et avec lui M. André et V Annuaire du Bureau des Longitudes assignent à ces derniers une amplitude de variation de is'',2, c'est-à-dire précisément égale à l'amplitude photogra- phique de Wirtz. Il convient d'ailleurs de remarquer que tous ces auteurs ont employé pour leurs observations la méthode d'estimation „, + A, „,,,„, a) = B„,a)„, +B,„,0,,„, I = B„, ,„, -B,, „(!)„, où $„, et $,„, sont deux polynômes harmoniques de degré m tels que ,„+ J«D,,„=(j:^-+-t>)"', nous trouverons la solution de M. Mesnager [(Comptes rendus, t. CXXXTI, n" 24 (')]. La théorie s'étend aux coordonnées curvilignes. Soient r et 0 les coor- données polaires; en introduisant les nouvelles variables logr = ^ et 0, nous pouvons écrire les équations d'équilibre sous la forme C) (|(.T,."-)_^(B-4.)H = - .,<){X{-\-)=:o]. B,„= 2(fl,— 2a, )m, B_„, = i(b,— ib,)in. (2) A„,,= rt + a", A|„,= rt'H-fl'", B,„ — m ( a' + a'" ) — ia'", B,,„ = ( i — m ) a" — ( i -+- /?( ) a. (5) Nous acceptons les notations de M. Ribièie {Comptes rendua, t. CVIII, n" 11, et t. CXXXll, n" 6) et de M. Beizecki {Comptes rendus, t. CXL, n° 13). SÉANCE Dr 9 MARS 1908. 525 Pour satisfaire à ( 7), il faut, el il suffit de [toser OU . L — — /-S — — p2i; _i i_ — ^ (p + /4; = F(Ç). z = l + 6i. Nous pouvons prendre 1 r' a= e'? = , a=o. 2 2 Exemples. — Posons N, + N2 = y ( A,„ r'" + A_„, /-'" ) cos m 9, 9 ^zV ( B„, r'" -+- B_„, /-'" ) sin m 6, I =2 (— B„, /•'" -^ B_„, /- '" ) cos m 9 ; nous trouverons la solution de M. Ribière (/oc. cit.) et, en ajoutant à N, + No les membres C, logr + C^, la solution de M. Belzecki (loc. cit.). Nous donnerons un grand nombre d'autres exemples dans un Mémoire russe qui paraîtra vers la fin de 1908, et nous nous bornons ici aux remarques suivantes à propos de la méthode exposée : 1° Elle donne lieu à l'emploi de la représentation conforme analogue à la méthode Hclmholtz-Kirchhoiî pour la détermination de la forme d'un jet fluide libre. En introduisant la fonction de la variable complexe f (s), dont la partie réelle est N, + N^, nous déduirons des équations (3) 2T + t(Ni - N,) = («-+- j-p ) ^^^ -H F( =). 2° Elle donne lieu à plusieurs transformations des solutions analogues à V inversion de M. Michel! ('). (') Pioceedings of tlie London niatlieinatical Society , t. XXXIV. 526 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Cas de réduclioji des équations differenliclles de La trajectoire d'un corpuscule éleclrisé dans un champ magnétique. iVole de M. Carl Stormer. Dans une Note précédente (p. 462) nous avons donné les équations dif- férentielles de la trajectoire en coordonnées curvilignes quelconques 17,, 72, q-i et indiqué des cas de réduction. Supposons maintenant que les surfaces ^| = const., (7o = const., (/j := const. forment un système triple orthogonal, et soit rt'S- = A'' dcj] + \V- dijl -H C- dfjl le carré de l'élément linéaire de l'espace; on a donc dans ce cas '"11 = A-, /«,.,= B-, /«3,= CS nia — o («>A-), d'où A— A-B■^C^ M, L 2 M,,= j^ M:,:,= ^,, Ma-=0 {i.///» AB àV , C ()r/3^" _ds\ôq'J dqz CA i)V , ~ B ôq,''' BC d\ , A ^./,^- 3T = A^y;^ + B^9,^ + c^7;^ Supposons en particulier que A, B, C et le potentiel V sont fonctions de q.^ et q, seuls; alors la condition (IV) de la Note précédente sera satisfaite et l'équation (III) donnera Aq\ 0» -H C comme l'arc s est la variable itidépendante, on a SÉANXE DU (j MAÎiS 1908. S'.'.y Kn siilisliliiaiil ici la Milriirile Ai/^ r| en iiosaiil pour alirv-vi- cclto équation et les fli'iix (li'riiii''i<'s (■([iialiKiis (I') pciiveiil rire <'Triti's de la iiiaiiiAre suivante : 1 iL l'Es \^'Ih~'l}L \ ds \àq',J dq, ~ dq,^ (V) d /dT, \ ,)T _ d\} 1 d.l \f)q'^ ' àq-, ûq^i^ système ([ui admet une inlerprétalion mécanique très simple; en ciret, ce sont les équations de mouvement d'un [toinl matériel déniasse 1, se mou- ^ant dans un plan sous l'action d'une force déiivant de la t'onetlon de force 1 1, s étant alors supposé représenter le temps. On peut donc appli(pier à ce système une série de résultats connus, ce (pjl donne des résultats correspon- dants pour les trajectoires dans Ft^space; en particulier, comme 2U est f o cl " I, on aura ce qui d(''tlnit, pour clunpie valeui' de la C()nslant<' (J, les parties de respacc en dehors des([uelles les trajectoires n(^ peinent sortii'. Dans mon MiMnoire complet, j'ai fait soir quels renseignements utiles on peut tirer de Tétude de ces espaces dans le cas où le champ magnétique est dû à un aimant élé- mentaire. Comme cas particuliers des équations (I) on a le cas où H ACADÉMIE DES SCIENCES. qui sépare rclecLrodc du lifjuide; d'aulre pari, par la [miule très fine (piicsL exigée pour une sensibilité suffisante. (les aperçus m'ont conduil à reclierclier sur un élccIroK liipie racliou de circonstances qui influent sur le fonctionnement d'un radioconducleur. Le pou de précision des comparaisons téléi.honiquos ne m'a pas])ermis d'aller liifu loin encore dans mon ('hide; loulefdis. h-, récenle ('.ommunication de M. Abraham (') m'engage à faire conuailie (juclcpies-uns de mes premiers résultats. (les résultats se rapportent à des accroissements de sensibilité d'un élcc- trolytique par trois causes : élévation de température, agitation par trans- lation mécanique, dégagement gazeux dans l'éleclrolyte. Les expériences ont été faites dans mon laboratoire. Le transmetleiu' et le récepteur étaient distants de 3()"' environ en ligne droite; ils étaient ins- tallés dans deux salles séparéespar quatre murs. L'étincelle de transmission, émise entre les deux boules d'un excitateur, avail une longueur de 2""", elle était fournie par une petite bol)ini' d'induction à rupteur animée par 4 volts; 1 l'iincelle était renforcée par la liaison de lune des boules de l'exci- tateur à une plaque de zinc de i'"' de surface et par la réunion de l'autre boule à une antenne verticale de i>°', "o. Le circuit récepteur comprenait un élément de pile, un électrolytique et un téléphone; une antenne de hauteur variable était annexée à ce circuit. La longueur de l'antenne réceptrice était raccourcie à volonté (de 2'", 5o à o) de façon à réduire s'il y avait lieu le son téléphonique avant l'accroissement, ce qui permettait d'apprécier plus aisément cet accroissement. Par le jeu d une roue inlerruptrice mise en mouvement par un moteur et entaillée sur son pourlour de dents larges ou étroites et convenablement espacées, les étincelles se succédaient au poste de transmission de manière à composer, suivant l'alphabet Morse, automatiquement et dans des condi- tions invariables, une [)hrase qui se répétait à chaque tour. Diverses précautions étaient prises pour éviter des illusions audilivrs (pii auraient pu être eniraînées par ratlenle d'un résultat prévu. Elévation de U'inpéraLure . — Les premiers essais remonlciil an iiKjis de ni;ii 19117; ils ont été fails avec des électrolyliques à éleclrode positive de ^Vu ''^ millimélre de diamètre, construits par M. Gendron ; ils présentent une tubulure pour chacune des électrodes et une troisième tuliulure centrale ouverte. Ils étaient traversés par le courant d'un accunuilalenr. On les cliaufl'ail dans un liain d'eau jusqu'à So". A 3o", le {') Comptes rendus, séance du 24 février igo8. SÉANCE DU 9 iMAHS 1908. Sag son léléplionique maiiifeslaiL une augmentation d(''j;'i 1res appréciable; l'intensité conti- nuait à cioitie, elle paraissait maximum vers Go" cl décroissait légèremciil jusqu'à 80". Après plusieurs cliaulTages, les éleclrolyliques avaient perdu une grande partie de leur sensibilité. Repris après 6 mois, ils ont été trouvés de nouveau très sensibles. En août et en octobre 1907, des accroissements de'sensibilité par élévation de tem- pérature ont été constatés de même, très nettement et constamment, avec des électro- l\ti(|ues du modèle de iM. le Capitaine Ferrie, à pointe positive de |^„ de millimètre, fournis par diveis constructeurs. Dans tous ces c>sais, l'intensité du son télépliunique augmentait dans une proportion qui était reconnue importante par l'observateur le moins exercé. Agitation par translation mécanique. — Kn mai 1907, des modes d'agitation très variés ont été tentés avec des succès difléreiits. J'ai trouvé que le mieux était de secouer l'éleclrolytiqiie en masse. Je me suis arrêté au dispositif suivant. \2i\ fort mouvement d'horlogerie déplace dans une glissière, reclilignement sur un parcours de i'^"'à a"'", un électrol^lique fixé sur wn cliariol horizontal; il v a deux mouvements de va-et-vient par seconde. Le bruit du mécanisme est intercepté par un mur. Tantôt le mouvement d'horlogerie était déclenché par un aide; l'ob-ervaleur signale alors à haute voix les accroissements |)erçus au téléphone; le renforcement débutait avec la mise en train. Tantôt l'opérateur déterminait lui-même le déclenchement de loin par un électro-aimant. L'intensité du son téléphoni([ue a toujouis augmenté par l'agitation; l'augmentation dui'e tant que l'on continue l'agitation, elle s'accentue même, et, si l'agitation a été inaiulcnue ]icndaiil quelques minutes, l'augmen'.ation persiste pendant un temps assez long. Dcgagenicnt gazeux. — C'est en faisant barboter un gaz dans i'électrolyte que le renforcement le plus considérable a été obtenu. On a employé les électrolyliques à trois tubulures. Dans la tubulure centrale ouverte est engagé un tube fin qui amène le gaz au sriii du liquide. J'ai expérimenté avec dilTérenls gaz contenus dans des réser- voirs sous wwe, pression de 4"''" à 5"'™; l'écoulement était réglé par un robinet à poin- teau d'après la rapidité tle la production des bulles gazeuses. L'accroissement du son téléphonique s'observe sans retard dés (|ue l'écoulement du gaz commence, il persiste souvent très longtemps après que le barbotage a cessé. Si, après avoir arrêté le déga- gement du uaz, une diminution du son a eu lieu, un nouveau dégagement détermine un nouveau renforcement. Le résultat est le même a\ec un dégageraeiil gazeux produit en faisant pénétrer deux gros fils de platine dans I'électrolyte. On dirige par ces deux llls un courant élec- tri([ue spécial qui décompose l'eau acidulée. Les efîFels d'agitation s'oltservcnl plus iicllcmenl que les efl'ets d'élévalioii de tempcraliii'e, cardans le cas de ragilation, Taclion est brusque et vive au lieu de croître progressivemenl cl lentement; l'oreille n'a pas à faire appel au souvenir d'une impression aulérieure. L'accroissement de sensibi- lité avait d'abord lieu avec le courant d'un accumulateur, la force éleclro- o3() ACADÉMIE UlîS SCIENCES. inoliice de la pile du circuit récepteur ]3eul être diminuée jusqu'à la force éleclromotrice d'un élément Leclanclié et même d'un élément Daniell. Ces différents effets ont élé constatés avec des électrolytiques dont la pointe positive avait 7^. -î^, ,,'„ de millimèlre de diamètre. J'ajoute une observation que j'ai faite il y a longtemps déjà. L'intensité du son au téléplione, pour une transmission donnée, est très notablement accrue, indépendamment de toute élévation de température ou de toute agitation, (juand on inlroduil dans le circuit réce[)teur deux électrolytiques en série au lieu d'un seul. < >n augmente eu même teuqis le voltage de la pile du circuit. PHYSIQUE. — »//• 1(1 théorie du motn'cme/il hruirriien. Note de M. 1*. L.wgevi.v, présentée par M. Mascarl. I. Le très grand intérêt théorique présenl<> par les phénomènes de mou- vement brownien a été signalé par M. (iouy ( ' ) : on doit à ce physicien d'avoir formulé netlement l'hypothèse qui voit dans ce mouvement conti- nuel des particules en suspension dans un fluide un écho de l'agitation ther- mique moléculaire, et de l'avoir justifiée expérimentalement, au moins de manière qualitative, en montrant la parfaite permanence du mouvement brownien et son indifférence aux actions eviérieures lors(pie celles-ci ne modifient pas la température du milieu. Une vérification (piantilalive de la ibéorie a été rendue possible par M. Einstein (-), quia donné récemment une formule permellant de prévoir (juel est, au bout d'un temps donné t, le carré moyen A; du déplacement A.,, d'une particule sphérique dans une direction donnée v par suite du mouve- ment broAvnieu dans un liquide, en fonction du rayon a de la particule, de la viscosité a du liquide et de la température absolue T. Cette fortjiule est oT.'Jd OÙ II est la constante des gaz parfaits relative a une molecule-gramme et \ (') Goiv. Joui II. de Pliys.. 9.' série, t. Vil, 1888, p. 56i; Comples rendus, l. CIX, 1889, p. 102. (2) A. iMNSTKrs, Ami. d. Pliysik. ',' ;-éile, I. Wil, lOd."!. p. h!^c)■, Ann. d. r/iysiL 4" série, I. \l\, i' i', p. o-u SÉANCE DU 9 MARS 1908. 53 1 le nombre de molécules dans une molécule-gramme, nombre bien connu aujourd'luii et voisin de 8 X io^\ M. Smolncliovvski (') a tenté d'aborder le même problème par une mé- thode plus directe que celles employées par M. liinslein dans les deu\ démonstrations; (pi'il a doimées successivement de sa formule, et a oittenu pour A';, une expression de même forme que (i), mais ipii en diffère par le coefficient ^. II. J'ai pu constater tout dabord ([u'une application correcte de la mélbode de M. Smolucbowski conduit à retrouver la formule de M. l'Ein- stein exaclemenl et, de plus, qu'il est facile de donner, par une méthode toute différente, une démonstration infiniment plus simple. Le point de dépari est loujourà le même : le iNcorème d'équipai liliijn de I énergie cinétique entre les divers degrés de liberté d'un système en équillijie llierniique exige qu'une particule en suspension dans un lluidi' qui_'lc(mf|ue possède, dans la direction x, une énergie cinéti(|ue moyenne — ^7 égale à celle d une molécule gazeuse de nature quelconque, dans une direction donnée, à la même températuie. Si i =z — • est la \itesse à un instant donné de la particule dans la dii'eclion considérée, on a donc pour la movenue étendue à un grand nombre de particules identiques subit une résistance visqueuse égale à — (>T.[J.ni d'après la formule de Stokes. lîn réalité, ceUe valeur n'est qu'une moyenne, et en raison de l'iirégularilé des chocs des molé- cules environnantes, l'action du fluide sur la particule oscille autour de la valeur précédente, de sorte que l'équation du mouvement est, dans la direction r, ^ ' clV- ' (Il Sur la force complémentaire \ nous savons ([u'elle est indifl'éremment positive et néga- tive, et sa grandeur est telle qu'elle maintient l'agitation de la particule que, sans elle, la résistance visqueuse finirait par arrêter. L'équation (3). multipliée par ,r, peut s'écrire , m d-x" .., „ c/j- .. (4) ____„,,-^_37r,.r,^+\.r. (') M. vox Smoi.iciiowski, liiii. il. l'hysik. Y série, t. XXI, ii)o6, \t. 756. ^3:i ACADÉMIE DES SCIENCES. Si nous considcroiib un yrand nombre de particules identi(|ues et prenons la iiio\enne des équations (4) éciiles pour chacune d'elles, la valeur niojenne du larme \r est évi- demment nulle à cause de l'irrégularité des actions complémentaires \, et il vient, eji posant ; — — ^— , in_ e déplacement A, d'une particule est donné |)ar et, comme ces iléplacemenlri sont iuililléremment pcisitii's et négatils, — r_-; ~^_ UT 1 d'où la formule (] ). III. Lin [iremier essai de véi'ilication e.xpéi'iiiieiitale vient d'èlic fait pat' M. T. Svcdl)erg- (' ), dont les l'ésultals ne s'écartent de ceti\ fournis par la formule (i ) qtie dans le rapport de t à /j environ et s'approchent davanlauc de ceux calculés par la formule de M. Smolucho\vski. Les deux démonslrations nonvclli's (jiie j'ai obleniies de la formule de M. Einslein, en suivaul pour Tune d'elles la marche amorcée par M. Smoluchowski, me ]iaraissent écarler di''llnilivemcnl la inodificalion proposée par ce derni(.'r. (') T. SvEDiiFiKi, Stiiilicn zur Li'lirc vu// de// l./iUoïdiii LOs//i/^ei/ . Upsala, \\Y<-. SÉANCE DU 9 MARS 1908. ^SS D'ailleurs, le (';iit (|iie M. Svedheri;' ne mesure pas réellement la ([uan- lilc A^. qui figure clans la formule et rinccrlitudc sur le diamètre réel des granules ullramicroscopiques qu'il a observés appellent de nouvelles me- sures faites de préférence sur des granules microscopiques de dimensions plus faciles à connaître exactement, et [lour lescjuels l'application de la for- mule de Stokes, """) est situé plus bas (pie l'orifice du tube de la flamme, le son de l'harmonica s'éteint, mais il se reproduit (juand nous interronq)ons le cou- (') Les images des flammes peuvent ètie ]jrojetées sur un écran au moyen d'une lentille et d'un nilioir tournant ou d'un miroii' cnnrave oscillant. 534 ACADÉMIE DES SCIENCES. rant d'air ou de yaz par le .second tube. L"e\liactioii du sou se fait très vile quand le courant est plus fort. Avec un courant d'oxygène la flamme de- vient plus courte cl plus lumineuse. L'expérience réussit avec des flammes d'hydrogène, de gaz ou d'acétylène. Le son aussi s'éteint si nous conduisons le courant d'air d'en haut par un tuhe recourbé, mais le son larde de renaître après rinterru|)(ion du courant d'air et surtout ipiand on mel plus bas l'orifice du tube. L'extinclion du son est évidemment attribuée à la perturbation de la flamme vibrante et par conséquent à la perturbation du mouvement d'air dans le grand lube de l'harmonica. IlL Ce fait peut être utilisé pour construire une sorte d'orgue connue le pyrophone du Kaslner ('). Nous prenons plusieurs tubes à flammes de diflV'- rentes longueurs donnant les sons de la gamme et nous plaçons dans chaque tuyau un autre lube étroit conduisant le courant d'air qui provient d'une soufflerie portant des touches. Le nombre de touches est égal au nondjrc des tubes à llauimes. Comme nous l'avons déjà remarqué, les tubes parlent seulement cpiand on interrompt le courant d'air, tandis qu'ils restent muets dès que le courant d'air passe par les tubes étroits. ['livsiQUE. — .s'ar un flisposili f spectroplioionu'trique. \ote de \L J. Thovekt, présentée par M. ,L \ iolle. On sait coadjien est avantageuse en SpecLrophotoméliie, au [)i)int de vue de la rigueur des observations, la disposition des éclairements à comparer sur deux plages étendues juxtaposées, de ctiloralian uiiiftirmc pouvant être précisée jusqu'à la limite de résolution du spectroscope. D.ins le spectrô- photomètre de Gouy cette disposition est réalisée par l'enqîloi de deux colli- mateurs éclairant chacun la moitié du champ d'observation de la lunette. Le dispositif iudiijiK' ici a pour but de réabsci' la même apparence, avec des organes simples^ de réglage facile, s'adaptant à un spectroscope quelconque pourvu d'un prisme de comparaison pour l'éclairage simultané de deux portions contiguês de la fente par deux sources diflérentes. On limite d'aijord le champ (j'éctaiiemenl en plaçant sur la lentille collimaliice un (liaj)liiagme d'ouverture reclangulaiie dont l'éleudue peut être ajustée : le champ, ainsi limité, est éclairé entièrement par les deux faisceaux à comparer superposés. On interpose ensuite, dans le plan focal de la lunette d'observation, une fente de largeur variable, recouverte sur la moitié de sa hauteur par un prisme d'angle faible qui (') Cnmptesjc/tfliis. t. IA\.\I. 1S73, p. (igç). SÉANCE DU 9 MARS 190H, 535 sépare les deux, faisceaux éclairants. En plaçant l'œil contre cette fente, le champ apparaît sous forme de deux plages de même coloration qu'on peut juxtaposer exac- tement par un réglage convenable de l'étendue du premier diaphragme. L'observation de ces plages est facilitée par un système oculaire formant viseur, à travers la fente, sur le diaphragme même. On obtient alors, en arrière de ce système, la concentration des faisceaux éclairants dans une région de l'espace -(anneau oculaire) dégagée de tout agencement, de sorte que l'œil peut s'y placer commodément pour utiliser au maximum l'ouverture de la pupille (qui doit, dans tous les cas, englober la totalité des faisceaux à comparer). En plus des perles par absoi|)tion et réflexion, ce système oculaire additionnel fera perdre sur l'éclairemenl des places à comparer en proportion même du grossissement qui le caractérisera; c'est une circonstance dont il importe de tenir compte lorsque l'éclairement est faible. Même en usant directement de la fente comme oculaire, l'éclairement avec le dispositif décrit ici n'est que la moitié de celui fourni par le sys- tème à double collimateur de Gouy. A celle occasion, il n'est pas sans intérèl de remarquer que, dans la spec- Iroplioloniétrie d'absorption ou de sources faiblement lumineuses, la défini- tion de la coloration esl surtout limitée |iar la nécessité d'un éclairemenl niininium cntrainaut une certaine ouverture de la fente objective; si l'on tient compte du fait que réclairement dans le champ varie en raison inverse du carré de la longueur focale des lunettes du spectroscope, tandis qu'à dis- persion égale la puissance de résolution est proportionnelle à celte dis- tance, on sera conduit à employer les dispositifs du genre décrit ci-dessus, lorsque l'éclairemenl est faible, avec des lunettes de la plus courte longueur possible. ()n peut noter, à titre d'exemple, que des objectifs de oo'"" de longueur focale, suffisants pouc résoudre avec une dispersion moyenne les variations de longueur d'onde de ii-^''-, donuer.iient un éclairement du champ cinq à si.v fois plus fort que celui des instruments usuels, dans les mêmes conditions de définition. MÉCANIQUE CHIMIQUE. — Action des sels alcalins à base fixe sur la co/nbiution des gaz- cl des poussières combustibles. \ote de M, DArTuiciiK, présentée par M. Vieille. On a récemment jjroposé (') de supprimer J^es flammes à la bouche des armes en ajoutant aux poudres sans fumée certaines matières étrangères (vaseline, bicarbonates alcalins, sa\ons alcalins et alcalino-terreux, résinâtes de soude, de baryte et d'alu- mine). Mais le problème n'a pas reçu de solution générale; l'efficacité des produits (') Brevet français n" HOV'i 13 it addition n" 77't!(. C. R., 190S, 1" Semestre. (T. C\I,VI, N- 10.) 70 536 ACADÉMIE DES SCIENCES. ajoutés n'a pas été siiffisainmeiit démonlrée et, comme le montrent nos estais, à côté de matières réellement utiles telles que îles sels de potasse ou de soude, on en a préco- nisé d'autres qui, comme les sels alcalino-terreux, n'ont qu'une action secondaire. Les mêmes observations s'appliquent à certains explosifs pour mines grisouteuses, qu'on emploie en Belgique et en Allemagne et qui contiennent des nitrates dépotasse, de soude ou de baryte et du bioliromate de potasse. D'ailleurs, on ne trouve dans la littérature scientifique aucune justilication de remjjjoi de ces sels. < >n a étudié, il est vrai, la sécurité des explosifs de sûreté par la mesure de la longueur et de la durée de leurs flammes; mais cette nn-tliode parait délicate et peu précise, et son auteur ne parle pas de l'action des sels ajoutés ('). Ces problèmes l)alistiques ou mitiiei's se ramènent à rétucle de la com- bustion de rbydrog'ène, dn carbone et de Toxyde de carbone produits par la combustion des poudres ou la détonation des explosifs. Nous avons déter- miné la proportion de gaz coniburés en faisant détoner les cartouches explo- sives dans une chaudière pleine d"air cl mesurant les r[uantités de chaleur dégagées. Nous avons pu ainsi étudier le degré d'efficacité de différentes matières ajoutées aux explosifs. Le mode opératoire que nous avons emplo}/' a été imaginé, en i88S, par la Commis- sion des Substances explosives avec la colliiburalion de MM. Mallard et Le Cliate- lier ('-). On fait détoner oo» d'explosif dans une chaudière close de lo'"'; de la pression obtenue, corrigée du lefroidissenienl. on déduit la ciuantllé de chaleur dégagée con- naissant le poids, la chaleur spécifique et le coeflicienl de dilatation de l'air contenu dans la chaudière. Le Tableau suivant donne les résultats obtenus du 8 au i- fé- vrier 1908; les chiffres indiqués se rapportent à 100= d'explosif. a. C'iton-pourire dcvanitrique. l)ésli;nation de l'explu-ir. Chalrnr trouvi-r. Chaleur calculée. f,nl Seul 1 84 Ce coton-poudre dégage : A 0,5 pour 100 de CO'IlXa . 1 '|6 p^, A I pour 100 » . 88 Par détonation 96 environ A 2 pour 100 1) . 89 Par détonation avec com- A 3 pour 100 de \0'K . . 88 bustion totale 210 « A ?) pour 100 de S*^)' K-. . . 79 Par délonalion avec com- A 2 pour 100 de CO'Ca . . 1Ô2 bustion do H- i53 » \ \ pour 700 de C( )^Mg. . 102 A 10 pour 100 » . . I40 A '^ pour 100 de N^O^Pb. i^o (') Les noin-cllcs expériences de M. C.-E. Bicliel (Annales des Mines de Bel- gique, t. VII). ('-) Emploi des explosifs en présence du si isoii : Rripp,,rl de M. Mallard {Mê- lai des l'oiiilres ri Siilprl res, t. II). SÉANCE DU 9 MARS 1908. 537 b. Coton-poudre eniuunitrique. Désignation de l'cxpldsif. ('.Ii,-il<'iir trouM'iv Clialeiir caioiiléc. Cal Seul 164 Ce coton poiulie dép;age : A 10 pour 100 de GO'HNa . 61 ^ Par (lélonation 85 environ Par (lélonation avec com- bustion totale 16:^ » c. Trinilnildliirne. Seul >-25o Le irinllrololuène dégage : A 2 pour 100 de N( )'K . . . fi- ' ' r- 1 A 3 pour lOû )) ... 96 l'ar délonalion ^o environ A 4poi"''ïOO " ••• 82 Par détonation avec coni- A j pour 100 » ... 66 buslion totale 3io » A 10 pour 100 I) ... 66 r*ar délonalion avec coin- A 6pour loode N20''Ba. . 187 hustion de H- et C 186 » A 10 pour 100 1) . . 175 La Commission des Substances explosives avait trouvé que les produits de détona- tion du coton-poudre décanitrique ne s'enfliimmaient pas à l'air; mais, en 1888. ce colon-poudre contenait de t à 4 pour 100 de carbonate de soude. Ces expériences moiiticiil i|ue, pour éviler la coiuljtistioii des produits de détonation des explosifs à combustion incomplète, il suffit de les surdoser avec de petites quantités de sels de potasse ou de soude. L'emploi de ces explosifs dans les mines grisouteuses ne saurait donc être rejeté a priori. D'autre part, les autres matières ajoutées et, en particulier, les sels alcalino- terreux, n'ont rpi'tine action restreinte sur la combustion des produits; d'après les chaleurs df'-gagées, ils paraissent seulement s'opposer à la com- bustion de l'oxyde de carbone. L'addition de sels alcalins doit être également faite pour éviter l'inflam- mation des mélanges combustibles qui préexistent dans le voisinage des car- touches (grisou et poussières de houille). La sécurité des explosifs français à basé de nitroglycérine, nitronaphtaline et nitrate d'ammoniaque serait beaucoup augmentée par radjonclion d'une petite quantité de nitrate de potasse ou de soude. 538 ACADÉMIE DES SCIENCES. On a fait quehiues essais d'inllanimalion de mélanges d'air et de gaz d'éclairage à lo-ii pour loo ; a. Mélanges, de colon-poudre décaniuique et d'azotate d'ammoniaque. Coniposilion Poids de de l'oxplnsif, la carlouilie. Résultat. Observations. i 3o -(- -o 5o I 1 : Inflammation 30 + 70 + 3 de GO^HNa.. .5i,5 N N : Pas d'inllanirnallon /'. Mélanges de irinitrololuène et d'azotate d'ammoniaque. o 20 + 80 5o I i^aigo 18 + 82 » 1 < — 2120 16 + 8/4 » I <=2o4o i4 + 86 » I ^=1940 i'! + 88 » N i=;i84o 22 + 75 + 3 de NO^K » I 20 + 77 + 3 )' .... » N 2 essais concordants i4 + 83 + 3 » .... 175 I i4 + 83 + 6 » .. . . 100 I 1 4 + 80 + 6 » .... 1 00 N J8 + 7S + 4 de N-^O^Ba.. 5o I La substitution d'ime petite quantité de salpêtre à luie égale quantité de nitrate d'ammoniaque est presque sans inlluence sur la température de dé- tonation. L'addition de salpêtre a donc produit, au point de vue de la sécu- rité, le même effet qu'un abaissement de température de 3oo°. En résumé, un nuage formé de poussières d'un sel quelconque de potasse ou de soude s'oppose à la combustion des gaz et des poussières combus- tibles; les sels alcalino-terreux n'ont qu'une action secondaire. Parmi les applications de la propriété (pie nous a\ ons mise en évidence, on peut citei' : la suppression des flammes à la bouche et des retours de llamiues dans le tir des poudres sans fumée ; l'amélioration des explosifs et des artifices de mise de feu (détonateurs, cordeaux détonants) pour mines grisouteuses; des per- fectionnements dans le mode d'emploi des explosifs, en vue d'introduire des sels alcalins dans le voisinage des cartonches. SÉANCE DU 9 MARS 1908. 539 CHIMIE. — Sur la combustion sans Jlanime el l' inflammation des gaz à l'extrémité d'une tige mélaUitjue. Noie de M. Jean I^Ieumer, prc'senléc par M. Troost. Je viens de réaliser une expérience qui, je le crois, esl de nature à jeler un jour nouveau sur le phénomène de la combustion des gaz et peut-être aussi sur leur cohésion, dont on n'a encore que peu d'exemples. Voici en quoi elle consiste : Je prends une lampe à manchon incandesceut alimentée par de l'alcool, dont le modèle se trouve depuis quelques années dans le commerce. C'est une sorte d'éolipyle monté sur quatre tubes par lesquels pénètre la mèche de coton qui sert à amener l'alcool. L'éolipyle, cliauHé par la ilanime elle-même, est de forme annulaire, en soite que la flamme se dégage par la partie centrale cylindrique, recouverte d'un disque bombé et perforé de trous assez rapprochés. I^e disque empêche la llamme de se pro- duire à l'intérieur et détermine le mélange plus parfait des vapeurs d'alcool et d'air. Enfin, au milieu se trouve une tige de fer de 8'"' de haut destinée à soutenir le man- chon par-dessus l'appareil. Or, il est arrivé qu'après un certain temps de bon fonctionnement, je n'ai pu obtenir une lumière aussi vive que celle que j'obtenais d'abord, malgré le renouvellement des manchons. J'ai remarqué que l'obscurcissement se produisait au monienl où le dis(|ue perforé commençait à rougir. J'ai enlevé le manchon; après quelques tâtonnements et avec quelques précautions, j'ai réussi à faire roui;ir le disque et j'ai oblenu de la sorte une lampe sans llamme sans recourii' au plaline, car le dis(|iie est formé d'un alliage de cuivre. (^)uand il est rouge, on avive l'incandescence en envoyant davantage de vapeurs d'alcool; en arrêtant le jet pendant 3 à 4 secondes le disque s'obscurcit, mais on lui rend son éclat par une émission nouvelle de vapeurs. J'ai eu beau approcher du dis(jue un tanijjoji chargé d'alcool ou une mèche imbibée d'essence de pétrole, il m'a été impossible, malgré la température élevée, d'obtenir l'inflammation; le bois d'une allnmetle se caibonise eans donner de llamrjie, etc. La combustion sans flamme des gaz et vapeurs inllam niables est donc localisée à la surface du disque rouge. 11 est nécessaire, pour expliquer l'ab- sence de la flamme, d'admettre (|u'un des éléments de la combustion, com- bustible ou oxygène, est retenu au voisinage de la surface. Je rappellerai qu'il a fallu faire une hypothèse analogue pour expliquer qu'un filament métallique rougi par un courant l'Iectrique ne déterminait pas l'inllanima- tion d'un mélange de grisou très explosif el admettre que, l'oxygène étant maintenu autour du filament par l'incandescence, l'explosion ne pouvait pas se produire (Couriot el J. Meunier, Comptes rendus, t. CXLV, 9 décembre 54o ACADÉMIE DES SCIENCES. 1907, p. 1161). C'est encore l'oxygène qui esL retenu par le disque devenu incandescenl, et, cette fois, je suis assez heureux pour pouvoir fournir une preuve directe et très frappante de ce phénomène. Il Y a (laiis mon expérience un excès de gaz combiistiljle dégagé qui n'est pas brûlé, et, si j'approche une allumette ou une lumière vers l'extrémité de la tij;e de fer, à 6"" ou 7"" au-dessus du disque, une llamme s'allume à l'extrémité même et continue à brûler indéfiniment, quand j'opère à l'abri des courants d'air. L'oxygène a donc été retenu et séparé par le disque incandescent, et te flux de gaz combustible s'élève autour de la lige comme il s'élèverait à l'intérieur d'un tube, sans se mélanger à l'air ambiant et sans être enflammé le long de cette lige, dont la température reste peu considé- rable. Il nest pas nécessaire que la tige soit régulière; son extrémité peut être aplatie et présenter deux pointes. La llamme prend alors la forme de celle d'un bec papillon, de même si l'on v fixe une lamelle doublée ; on peut aussi attaclier un clou dont la tête fait saillie, la llamme jirend point d'appui sur la tète; l'emploi d'une petite cor- beille en toile iMétMlli(]ue |)ro(luit une flamme de forme étalée. Pour donner à celle llamme de l'éclat, il suffit d'en approcher la toile d'un manchon qui devient incan- descent. J'ai observé aussi ipii' la flamme, à l'extiTmité de la lige métallicjue, atti- rait la flamme qui me servait à l'allumer. Il ine seml»le que celte expérience est très démonstrative et fournit des données ceilaincs sur le mécanisme de la comlnislion par incandescence, dont je me propose de faire connaître bientôt trautres particularités, l^lle renseigne aussi sur les phénomènes qui l'accompagnent et montre que les gaz ont une certaine cohésion, puisqu'ils peuvent monter le long d'une tige métallique, régulière ou non, sans se mélanger aux gaz voisins, comme s'ils étaient protégés par une enveloppe solide. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Stir la composilion du grain d'amidon. Note de M""" Z. Gatix-Cru/.ewsk.*, présentée par iNl. L. Maquenne. MM. Maquenne et Houx (') ont démontré que l'amylocellulose des auteurs antérieurs est identique à la substance formant la plus grande partie du grain d'amidon et ont donné à l'ensemljle le nom iVamylose. En opérant sur l'amidon cuit et rétrogradé, ils ont retiré une certaine quantité de cette amylose qu'ils appellent amidon avlificiel. lui outre, ces auteurs pensent que les empois d'amidon sont composés d'amylose en solution, épaissie par (') Maouknne et Roux, Annalfs de Cliiin. et de Phys., t. IX, 1906, p. 179-220. SÉANCE DU 9 MARS I908. 54 1 une substance insolul)le dans l'eau et les alcalis, ne paraissant pas bleuir par riode et à laquelle ils proposent de donner le nom à'amvlo pectine. Dans une Note antérieure (') j'ai donné une méthode (pii m'a permis de séparer l'amylopectine de l'amylose. A un empois à 3 pour 100 de fécule de pomme de terre on ajoute un quart de volume de potasse ou de soude à /|Opour 100 à chaud, puis un tiers du volume total d'alcool à cyV'. 11 se- forme d'abord un précipité fdamenleux d'amylopectine ; on le lave, on le fait regonfler dans l'eau, on le neutralise et on le purifie par dialyse ou décantation. Des eaux mères de la première précipitation on peut extraire une certaine quantité d'amylose. J'apporte aujourd'hui une seconde méthode qui, presque par des moyens physiques, permet une séparation des composants du grain d'amidon cru, tel qu'il se trouve dans la nature. J'ai montré précédemment que 1 amylo- pectine forme l'enveloppe du grain; si l'on fait agir, sur de la fécule de pomme de terre crue, une certaine quantité d'alcali en présence d'une grande quantité d'eau, l'enveloppe se gonlle et la substance intérieure, se dissolvant rapidement, attire l'eau. Sous l'action de la pression osmotique développée dans le grain, l'enveloppe éclate et la substance intérieure, solu- bilisée, se déverse au dehors. En neutralisant, on fait se contracter l'enve- loppe, ce qui contribue à la séparation des deux substances. Pour faire gonllei' lO" de féciilo de pomiiH' de terre, il iaLil ôuo'"'' de soude à 1 pour 100; on com|ilèle à i' et, si la préparalicin a réussi, on neutralise avec de l'acide acétique. On ajoute encore r"' d'eau et i>ii laisse le tout reposer 24 lieures. Les enveloppes \ides se déposent au fond du vase (amylopectine) et le lifpiide (|ui surnage contient l'amylose dissoute. Les deux substances, après séparation, sont puri- fiées par des moyens appropriés. Rien déplus facile que de reconnaître, sous le micro- scope, si la préparation est pure et bien réussie. L'amylose se. colore par l'iode en bleu franc, les enveloppes en bleu violacé. L'amylopectine ainsi obtenue forme 4o à '\h pour 100 de l'empois. Cliaque enveloppe du grain est composée d'une série |dus ou moins grande de sacs emboilés les uns dans les autres. Ces sacs sont insolubles dans l'eau froide, se gonflent dans l'eau chaude en formant des empois gélatineux qui ne rétrogradent pas et se liquéfient dans l'eau sur- chauflee. Ces solutions (ou pseudo-solutions) sont visqueuses. Les alcalis distendent les sacs en une substance finement granuleuse, lilamenleuse, qui, en présence d'un excès d'alcali et d'eau, donne, après neutralisation, des solutions opalescentes. Le pou- voir rotaloire de ces solutions, à la concentration de 06,1^8 et de conductivité élec- (') GATlN-GnuZKwsKA. Complex rendue de ta Société de fiiolnuie. t. LMV, iqoS, p. ,7s. 542 ACADÉMIE DES SCIENCES. tri(|ue o,oooo3, est . [a]„ = +22i''. h'amylopecline préparée par le second procédé se comporte, sous raclion de l'amy- lase du suc pancréalique, comme celle provenant du premier procédé. L'indrolyse est lente et aboutit à la formation de maltose et de de\trines. h^ainrlose obtenue par celte méthode ne rétrograde pns si elle n'a pas élécbauilée. Desséchée en poudre fine, elle se solubilise en partie dans Tean fioide, en totalité à chaud doo" à lao") en donnant des solutions opalescentes. Ces solutions se colorent par l'iode en bleu fi'anc et avec bien plus d'intensité que celles d'amylopectine qui se colorent en bleu violacé. MWa se dissout rapidement au contact de faibles quantités d'alcalis. Le pouvoir rotntoire de ces solutions, à la concentration de 0^,642 pour 100 et de conductivité 3 X lo"-", est [ a ]i, =+1820,4. Sous l'action du suc pancréalique de chien elle donne du maltose et de l'arnvlose rétrogradée, résultats concordants avec ceux obtenus par MM. .Maqnennc et Roux avec i'amviase du mail sur l'anivin-e qu'ils ont préparée. En résumé : \" celle iiii'lliodc d(^ |iré|iai"iili(jii jieriiiel de séparer, |)resquc à Féliit iialurel, l'aiii) lopcclhie de raiiiylose. 2" ^Samylopectine est 1111 corps iiouveaUj mucilagineux, qui a tous les caracléres de l'amidon, cxceplé celui de rélroi^rader après chaulVaiie; on peul le rapprocher du g'lycoj;èiie. 3" h'antylose. qu'on peut appeler aniido/i soliihie [>ui\ est un ensemble de substances semblables dans des étals dilTérenls de condensation et penl- êtrc d'hydratation. Les moins condensées sont solubles dans Teau froide. Les solutions préparées à l'aide des alcalis sont stables, celles obtenues par l'action de la chaleur le sont moins et rétrogradent rapidement. 4° Dans le grain dainidon de la pomme de terre, l'ainvlo|iectine forme l'enveloppe, composé'é de sacs successifs, et l'ainylose, hi snljstance interne. CHI.MIE BIOLOGIQUE. — Observations sur la Note de M"" Gatin-druznvska. rSote de M. L. ■>Iaqi'en.\k. L'isolement simultané de l'amylose et de Tamylopectine, réalisé de deux manières différentes par M'"'' Gatin, marque un progrès considérable dans la connaissance de l'amidon naturel ; il vient d'abord démontrer d'une façon irréfutable l'exactitude des conclusions auxcjuelles nous sommes arrivés antérieurement, M. Roux et moi; il nous apprend, en outre, quelque chose déplus, qui me parait digne d'attirer l'attention. SIÎANCE DU 9 MAKS 1908. 5/,3 L'amylopectine, séparée de l'amylosc comme il a été dil plus liaiil, pré- sente encore, quoique à un moindre doi^ié, la propriété de se colorer par l'iode. La teinte qu'elle prend ainsi n'est pas, il est vrai, identi(iue à celle que donne l'amylose dans les mêmes conditions, mais on peut se demander si ce caractère commun n'est pas la conséquence de quelque relation de structure entre les deux corps qui le possèdent. Il est assez peu probable (pie, après les traitements alcalins qu'on lui a fait subir, l'amylopectine de M'"" (Jatin renferme encore une proportion sensible d'amylose peu soluble ; cela ne pourrait arriver que si cette amylose, en solution solide dans la pellicule (peut-être semi-perméable) d'amylopectine, s'y trouvait retenue avec une énergie telle que ses dissol- vants ordinaires n'en puissent plus enlever, à chaque passage, qu'une fraction insignifiante. Si l'on écarte cette hypothèse, on est conduit à admettre que la propriété de se colorer en violet par l'iode appartient en propre à l'amylopectine, ou au moins à certaines variétés d'amylopectines, car cette substance ne doit pas être plus homogène que l'amylose, mais bien composée, comme cette dernière, d'un mélange complexe de produits lioinologues ou différemment condensés. Dans tous les cas, il semble qu'il n'existe pas de transition brusque entre le- groupe des amyloses peu solubles, occupant le bas de la série, et celui des amylopectines les moins résistantes ; en un mot, il doit se trouver, dans l'amidon naturel, des corps qui pi-ésentent à la fois les propriétés, plus on moins nettes ou atténuées, de l'amylose et de l'amylopectine. Cette manière de voir est conforme à l'idée qu'on peut se faire de la genèse naturelle du grain d'amidon, l'amylopectine dérivant peut-être de l'amylose par condensation de celle-ci, comme l'amylose dérive des sucres; elle est, d'autre part, en contradiction avec ce fait reconnu que l'amylopectine seule donne des dextrines par hydrolyse diastasique. C'est donc une hypothèse que l'expérience devra ultérieurement établir ou au contraire infirmer. Ainsi s'expliquerait la difficulté de séparation de tous ces corps voisins; on s'explique ainsi pourquoi on ne trouve guère que 20 pour 100 d'amylo- pectine dans l'empois de fécule, par examen colorimétrique, tandis que M'"* Gatin en extrait environ le double. Une autre conclusion qui découle des recherches précédentes et que, bien que la pressentant, M. Roux et moi, nous n'avions pas osé déduire explici- tement de nos seuls travaux personnels, c'est que l'empois de fécule, non surchauffé, n'est pas un véritable colloïde, l'^n effet, l'un de ses composants, l'amylose, s'y trouve à l'état de solution parfaite, comme nous l'avons dit C. B., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 10.) 7I 544 ACADÉMIE DES SCIENCES. pour la première fois; l'autre y offre la forme de pellicules dont le plissc- meut et le drapage, dans les préparations ([ue nous a montrées M'"" Gatin, sont d'une netteté remarquable. (-esont ces larges membranes ipii obturent mécaniquement les fdtres quand on y jette de l'empois d'amidon; [)arfois, lorsqu'elles ont été forte- ment gonflées par l'eau bouillante ou les alcalis, elles semblent disparaître, parce qu'alors leur indice de réfraction devient prescjue égal à celui de l'eau ; toujours, tant qu'elles n'ont pas été désagrégées par une attaque trop violente, elles conservent des dimensions qui. aprèsaddition d'iode, les rendent visibles au microscope, même sous les plus faibles grossissements. 11 n'3' a donc rien de commun entre ces énormes débris et les agrégats mo- léculaires infiniment ténus qui caractérisent les colloïdes vrais. S'il existe réellement dans l'empois ordinaire une substance à l'état de pseudosolution micellaire, ce sera un troisième composant de l'amidon à ajouter à ceux que nous connaissons déjà, à savoir l'amvlose et l'amylopcc- tine. Ces considérations cessent naturellement d'être applicables à l'empois cuit sous pression, dans lequel l'amylopectine a perdu, par liydrolyse par- tielle, sa forme organisée : le colloïde qui apparaît alors (si toutefois il s'en produit) résulterait uniquement, d'après nous, de cette bydrolvse, comme les dextrines qui en représentent les produits ultérieurs de désagrégation. Je profiterai enfin de la circonstance pour exposer certains résultats que j'ai obtenus en essayant d'isoler l'amylopectine, résultats qui ne m'avaient pas paru jusqu'ici assez nets pour justifier leur publication, mais qui main- tenant prennent une certaine importance parce qu'ils se trouA'ent en parfait accord avec ceux, plus com[)lets, cjue vi(mt de rapporter M'"" Cîatin. Lorsqu'on fait bouillir de la fécule avec une solution saline (sulfate, citrate de sodium, etc.), concentrée et par conséquent hyperlonique, on obtient un liquide filtrable sur papier, dont Ta partie claire est ricbe en amylose et la partie insoluble cbargée d'amylopectine. Si l'on soumet celle-ci au même traitement, trois ou quatre fois de suite, on finit par avoir une solution qui, d'après l'examen colorimétrique en présence d'iode ('), renferme une quantité d'amylose égale à 60 pour 100 environ du poids total de la fécule employée. Le résidu insoluble se colore par l'iode en violet rouge et offre au microscope le même aspect de sacs vides que le produit de M""" ( ialin : c'est (') Dans ces circonstances, t'iodure damidon est nécessairenienl coagulé en gros flocons, mais on peut, par un aililîce très simple dû à M. l{ou\, le ramener à l'état de pseudosolulion claire, ce qui rend l'observation facile. SÉANClî DU 9 MARS 1908. 545 de l'ainylopectine impure, renfermant encore une quantité infonniie cFamv lose iusoIuLle dans Teau bouillanle. . Les mômes résultais s'observent quand on essa\e de préparerde Fcmpois avec de l'eau de cliaux, qui s'oppose au gonllement exagéré des membranes pecteuses; la solution liitrée et neutralisée se colore en bleu pur intense par l'iode et le résidu présente encore la forme pelliculaire qui, en dernière analyse, parait être caractéristicjue de l'amylopectine naturelle. Ce sont là, maintenant, des faits solidement établis; nous sommes lieureux de les voir tous, y compris ceux observés réceraiiient par M. Fouard (') et par M. Bierry (^), concorder avec les tiiéories que nous avons précédemment émises, M. Ilouxetnioi, sur la slruclure physicochimique du grain d'amidon et la constitution de l'empois. BûTAN'lQL'E. — Sur la durée des paruxydiaslases des graines. Note de MM. RiiocQ-lloLSSEU et Ed.hoxd Gai.v, présenté par M. G. Bonnier. Dans une Note antérieure (') nous avons indicjué que les peroxydiastases découvertes dans les graines n'y persistent pas indéfiniment. Kn vue de préciser celte conclusion, nous avons examiné, par la méthode déjà décrite, des graines d'âges différents et authentiques provenant des collections suivantes : Ages d'ancienneté des divers lois de ;;raines. Origine des graines. 5ooo à 9.000 ans . . . CullecUons pharaoniques dn Musée de Boiilaij (Graines clioisies et envoyées par M. Maspero). .jno ans en\ iron. . . xv'' et xvi" siècles. — Colieclions préincasiques de la Mission l'aui Berlhon : Graines du cinieliére de Pachacamac (JV'rou ). 4oo ans enxiron . . . xvi"= siècle. — Collfctlons du Musée d'Etlinograpiiie du Troca- déro : Graines fies sépultures péiuviejjnes d'Ancon (M. Haniy). 3oo à 200 ans Herl)ier de Dominique Perrln de Doniniarlin, médecin lorrain du xvi° siècle (Faculté des Sciences de Nancy). 308 ans environ . . . Herbier de Tournefort du .Muséum d'Histoire naturelle de Paris (Graines extraites par M. le D'' Bonnet). (') Comptes rendus, t. CXLVI, p. 28.3. (^) Comptes rendus, t. CXI^Vl, p. 417- (') BnocQ-RoussEU et EnnoNu G.iiN, .S'(//' /'crisleuce d'une pero:rydiaslase dans les graines sèches (Com/Hcs rendus, ifi décembre 1907). 54. l'inax, vulgo Lai;opus (syn. : Tiifoliiiin anguslifolii(i)i L.). Cet échantillon provicr.t aus^i de l'herbier Gormand et porte 5o à 60 graines. (Jet Adonis et ce Trèfle sont âgés de i3o à i5o ans et sont les seuls qui ont présenté (') C'est dans cet herbier que se trouvait l'herbier de Dominique Perrin, dont les conditions de conservation ont été les mêmes depuis laS ans (Comptes rendus, 23 décembre 1 901). SÉANCE DU 9 MARS I908. 54.7 la réaction peroxydiastasique parmi les -5 types d'espèces dillerentes, fournies par l'herbier Gormand. 3. Trilicum œstwum (année 1787), et Hordeiim Ite.rasùcliiim (année 1785). Grains âgés de 120 à 120 ans environ, extraits de l'iierhier Pourret par M. le D'' Bonnet. Aucune des graines examinées par nous, antérieures au xviii" siècle (graines pharaoniques, graines péruviennes, graines de Flicrhier Perrin), n'a donn(' l'indicalion de la persistance d'une peroxydiastase. Au contraire, pour les graines provenant du xix"" siècle, il y a toujours, dans chariue lot examiné, une certaine proportion des espèces dont les graines ont conservé leur peroxydiastase. Cette proportion est d'autant plus considérable qu'on se rapproche du xx^ siècle. Parmi les 3oo espèces environ, soumises à un examen, il est noté que certains genres et certaines espèces manifestent très inégalement l'aptitude à conserver la faculté peroxydiastasique : ainsi les Trilicum la conservent jusqu'à 200 ans, les //orû?eM/n jusqu'à 12) ans, avec quelques exceptions seulement; Crocus jusqu'à 84 ans et Acacia jusqu'à 61 ans, sans aucune exception. Nous avons toujours constaté que, lorsque la réaction se produit, c'est toujours dans les tissus qui n'ont pas subi ce (jue l'un de nous a appelé antérieurement le hrunissemenl ('). \_: Adonis et le Trifolium, cités plus haut, avaient très exceptionnellement échappé jusque-là au brunissement, qui est généralement très accentué dans les graines de cet âge, et notamment dans d'autres Trèfles du même herbier. Les graines qui sont en voie de brunissement perdent graduellement la faculté peroxydiastasique. Ainsi un grain de Blé récent bleuit dans l'em- bryon et dans l'albumen; lorsqu'il est suffisamment âgé, son embryon est brun, et la graine ne bleuit plus que dans l'albumen (Blés de Tourneforl). Plus tard, le brunissement de la graine étant généralisé, la réaction bleue ne se produit plus (Maïs péruviens). Les graines qui possèdent la faculté germinative contiennent toujours des peroxydiastases; celles qui ont perdu la faculté germinative peuvent encore en conserver très longtemps. Si l'on considère que les embryons de Blés âgés de 100 ans sont déjà très brunis et, dans cet état, semblent ne plus pouvoir germer, on doit conclure que les Blés de Tournefort ont conservé leur faculté peroxydiastasique au moins un siècle après avoir perdu leur faculté germinative. (') Edmond Gain, Sur le vieillissement de l'embryon des Graminées {Comptes rendus, 23 décembre 1901); Sur les embryons dn filé et de l'Orge plinrrioniques {Comptes rendus, i i juin 1900). 548 ACADÉMIE DES SCIENCES. Conclusion générale : \ous avons pu iiieltre en évidence la présence d'une peroxydiastase dans les graines de deux plantes âgées de plus do deux siècles. 11 y a là une [lersistance remai'(piahle et inal tendue d'une propriété diastasifpie. PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Caraclcris hiologiques et pouvoir ixilhogènè du Sterigniatocystis lutea Bainier. Note de \1M. SAnionv ri ciori'or, présentée par M. Guignard. La Mucédinée dont l'étude fait l'objet de la présente Note est celle que Bainier a décrite {Bull. Soc. Bot., 1880) sous le nom de Slerigmatocystis lutea: celte espèce, pour son auteur et pour nous-même, est distincte de celle brièvement décrite autrefois par \ an Tiegliem sous le même nom. (/elle Mucédinée possède un nncéliurn hlanc. |iHs-aiit nu jniine puis verdissnnl, avec lies conidioplirii-es di'es.-és liaïUs de ooo!'' fi Sooi'-, suriiionlés il un renlleinenl spliéiiqiie de lal"- A àoV- île diamèlre, lequid est recouvert, dans ses trois quarts supérieurs, de basides en massue dressée, de lOi'- de long sur 5:'- à 6!-'- de largeur moyenne ; clinque l3a>ide est couronnée de ^-4-6 slérigmntes en (|uille. de g!-"- siu' '{•'■, avec coniilies d'abord jaunes, puis Silauqties. -pliéri(|ues. lisses, de 31'-,."). Dans les cultures sur g('laline, gélose et bouillon, la baside disjjaraîl et la plante prend les caractères dun Aspcrgillus: optiinum cullural -H 35°, cultures ci-dessous effectuées à -1- 22°. Sur pomme de terre neutre et pomme de terre acide, après i'\ heures, filaments blanchâtres formant dès le second jour un mycélium fertile jaune jusqu'au cinquième jour, puis verdissant à mesure que le thalle feutré vieillit et se plisse. Sur carolle. même début, mais le mycélium reste plan, jaune de chlore jusqu'au septième jour, puis vert-pré le onzième jour. Sur gclaline, liquéfaction dès le qua- trième jour, progressant ensuite lentement et complète au bout de i mois. Sur gélose, le second jour, iloLs blancs, puis jaunes, puis vei't-pré, croissance lente. .Sur Raulin, au bout de 24 heures, germination de i7o!'- à 24oi'- : voile dès le second jour, devenant ensuite veit et plissé. Sur Raulin neutre , cultures moins abondantes et voile moins tourmenté. Sur bouillon, voile constamment; conidiophores coupés de cloisons et du type Aspergcllus; conidies légèrement verruqueuses. Un lapin pesant 1793*^ fut iiiocitlé dans la veitie périphéri(juc de 1 oreille avec2'^^"'' d'éinulsion de conidies dans le sérum pliysiologique. Dès le second jour, perte de poids de. 53^, poil hérissé, stupeur. Le lendemain, nouvelle perle de poids de ■2-[2^. L'animal esl abattu, chanceliint, les oreilles pen- dantes; mort le troisième jour. A l'autopsie, foie volutiiineux, luinélit', porlanl l'empreinte des côtes, noniinY'ux placards blancs à la face convexe; cn'ur normal ; le rein augmente SÉANCE DU 9 iMAHS I908. 5/|9 (le volume; poumons présentant des laclies noires très étendues et deux petits abcès Ijosselés dans la région médiastine. Les cultures tentées sur Raulin avec divers organes n'ont donné de Stcrigr/iotocYSlis que dans les semis faits avec le foie et le rein. I.es lésions liistologiqiies sont les suivantes : liein : pas de filaments mycéliens, pas (le développement anormal du tissu conjonctif; \ aisseaux non dilatés; cellules épithé- liales uniformément troubles, tuméfiées, olilnranl la lumière des tulnili; léger exsudai albumineiix. — Foie: bourré de filaments mycéliens; conge>tion dis capillaires intra- hépa tiques ; tuméfaction, trouble général des cellules hépatiques; in (lit ration embryon- naire des espaces portes sans pyéliphlébile, ni angiocholite appréciables; quelques nodules infectieux dans les lobules ; veines sous-liépatiques normales. — Rate normale : pas de champignon. — Poumon : pas de mycélium; vaisseaux dilatés, gorgés de sang; alvéoles remplies |)ar uu exsudât albumineux avec filaments de fibrine; épilhélinm alvéolaire peu distinct et généralement tuméfié; plusieurs acini infiltrés de leucocytes et de cellules rondes à noyaux fortement colorés. — Cœur : myocarde normal; péri- carde viscéral présentant de fines végétations. 11 réstiltc de ce qui précède que l'espèce dont cette Note fait l'objet, et qui est essentiellement dilîércntc de tous les Aspergillns et Sterigmalocystis étudiés jusqu'à présent à ce point de vue, est douée d'u'n pouvoir patliogène très marqué. Les lésions produites sont d'ailleurs comparables à celles qu'on a décrites' dans les aspcrgilloses expérimentales, et notamment dans les mycoses dues à V Aspergillns fumigatiis. GÉOLOGIE. — Métamorphisme et tectonique des terrains paléozoïques du Moivan et de la Loire. Note de M. Albert MitiiEi.-LÉvy, présentée par M. Michel Lévy. Métamorphisme. — Le long du bord oriental du Plateau central, les granités les plus récents ont métamorphisé le Dévonien supérieur et le Tournaisien, et leur mise en place parait s'intercaler entre les émersions auxquelles on doit rapporter les poudingues touinaisiens et celles qui ont donné naissance aux poudingues viséens; ces derniers contiennent fré- quemment des galets de granité, tandis que les premiers n'en présentent pas et sont, en outre, souvent métamorphisés. . Suivant la nature chimique des sédiments, il se développe des schistes micacés, maclifères et feldspathisés, des cornes vertes et, par endomor- phisme du granité, une formation dioriticjue et diabasique. M. Michel Lévy a insisté sur ces phénomènes si intéressants d'endomorphisme ; j'ai pu 55o ACADÉMIE DES SCIENCES. les dater et les attribuer à la transformation des calcaires dévoniens : les cornes vertes et les diorites apparaissent à la base de tous les lambeaux carbonifères de la Loire et du Morvan et constituent les roches, si carac- téristiques, connues localement sous le nom de pierres des fées. Evolutioti des magmas érupti^s. — Le granité de Luzy est une Alaskose à fumerolle iiranilodioritique et mégapotassique, à scorie magnésienne el microcalcique. Si, 72,5; Al, i4,8; Fe, •2,:);Ca, o,3; Mg, 2,1; Na, 2,6; k, '\,'\;T\, 0,4 ; Apaiite, 0,2; perte, o,G. La moyenne des diabascs et des diorites donne une Andoze, à fumerolle alcalinogranitique, mésosodique, à scorie magnésienne-ferrique, uiésocal- cique. Analyse : Si, ,01,7; Al, 19, 3; Fe, 7,(); Ca, 7,9; Mg, 4,;); Na, 3,5; K, i /| ; Ti, 1,0; perte, 2,4. On remarquera que la seule série pélrographique antérieure au granité et qui ne paraisse pas due à son influence, la série albilopliyrique du Famennien, est persodi(|ue. Toutes les autres roches éruptivesou tuflticées, sauf les variétés endomorphes, sont mégapotassiques comme le granité, et leur étude chimique permet de supposer qu'elles ont pris naissance grâce à la dillérenciation d'un seul magma granitique. Tectonique. — Depuis le Frasnien jus(]u"au Viséen, la sédimentation a été continue ; elle commence cependant à subir des lacunes dès le Tour- naisien ; l'apparition des poudingues est caractéristique à ce point de vue. Les grands mouvements orogéniques hercyniens datent, dans la région étudiée, du sommet du \ iséen. La mise en place du granité s'étant produite à la lin du Tournaisien, les plissements de montagnes antérieurs à ceux du système hercynien ont été complètement ed'acés par le métamorphisme graniticpie, comme les for- mations anléfrasniennes elles-mêmes. 11 V a lieu de distinguer trois faisceaux paléozoïques : celui du Morvan qui comprend cinq synclinauv hercyniens; celui de Blanzy-Bert, en grande partie caché sous un vaste synclinal houiller et perniien; celui de la Loire, comprenant quatre synclinaux hercyniens. Ces trois faisceaux sont séparés par des massifs granitiques, correspondant à des aires anticlinales hercy- niennes que l'érosion a aujourd'hui complètement décapées. Ce sont du Nord au Sud : le granité de Luzy, celui du (^harollais et celui du Beaujolais, prolongement de la chaîne du l'ellerat. Les jeux combinés du métamor- phisme, des plissements, des décrochements et de l'érosion ont donné des SÉANCE DU g MAKS 1908. ïôl caractères particuliers à chacun des anticlinaux et synclinaux étudiés. Par exemple, dans l'anticlinal de Moulins-Eni,nll)ert, Châleau-Chinon, Manlay, au nord du faisceau du Mor\an, les formations sont réduites à l'étal de lam- beaux disloqués, isolés les uns des autres au milieu du granité qui les a lar- gement digérés. Malgré la dislocation, il est aisé de suivre, dans le granité, l'axe dévonien bien aligné et entièrement transformé en diorites et cornes vertes. Au contraire l'anticlinal de Dion au mont Beuvray, très continu en bor- dure du granité, n'est profondément mi'Mainorphique qu'à sa partie Nord- Est, laissant apparaître encore au Sud-Oiiesl le Dévonien fossilifère. Dans la Loire, l'enfoncement géosynclinal, antérieur aux plis hercyniens, paraît avoir été plus considérable ; tout le Dévonien et presque tout le Tournaisien sont constamment très métamorphiques et le Viséen seul est encore fossilifère. Diverses apparitions de gneiss, celles d'Avallon, de Marmagne sous le plateau d'Antully, de Palinges au sud du synclinal Blanzy-Bert, enfin les formations de gneiss et de micaschistes du Lyonnais au sud du faisceau de la Loire, jalonnent les parties les plus profondes du grand géosynclinal qui a précédé les mouvements hercyniens. Les granités lentement élaborés au fond du géosynclinal sont évidemment en contact avec les sédiments les plus modifiés, c'est-à-dire les gneiss; au cotitraire, les granités qui se montrent actuellement à nous comme n'ayant eu, au moment de leur mise en place, qu'une mince couverture paléozoïque incomplètement modifiée, sont souvent, à leur partie supérieure, trans- formés en microgranites et se sont élevés dans les fractures des parties faibles du géosynclinal primitif. Ce sont précisément ces derniers granités dont le magma, encore fluide à faible profondeur, a donné naissance aux grandes éruptions microgranu- litiques du Morvan et de la Loire. GÉOLOGIE. — Les éruplions de ta Limagne. Sept périodes d'activité volca- nique du Miocène inférieur au Pléislocéne. Note de M. I*h. Gi.avgeaud, présentée par M. Michel Lévy. Les cinquante collines volcaniques de la Limagne montagneuse, qui donnent à cette région sa caractéristique spéciale et son pittoresque sédui- sant, ont fait l'objet de nombreux travaux géologiques. C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, IS° 10.) 7^ "«32 ACADEMIE DES SCIENCES. Depuis Desmarels (1771), Montlosier, Rainond, Lecoq, Julien, Micliel Lévy, Boule, Giraud, etc., se sont surtout occupés de leur constitution. Mais par suite de la rareté ou de l'absence de documents paléontologiques on n'avait pas, jusqu'ici, de notions précises surVàge et la ^e/ielse des coulées basaltiques qui couronnent un certain nombre de ces collines. Les recherches que j'ai entreprises, pour le Service de la Carte géologique de France, sous la direction de M. Michel Lévy, me permettent d'apporter une importante contribution à la solution de cette question. J'ai recoimu, en effet, qu'il y avait eu dans la Limagne, au moins sept pë- riodcs d'activité volcanique s échelonnant dn Miocène inférieur au l'iéistocène inférieur. Pour déterminer l'âge de ces éruptions, je me suis basé non seulement sur les faunes renfermées dans les alluvions en relation avec les coulées, mais aussi sur les hauteurs des coulées épanchées à plusieurs époques dans la vallée de l'Allier et suspendues aujourd'hui à divers niveaux, au-dessus de cette vallée. La faune à Dinotherinm de Givreuil (Allier) que j'ai fait récemment con- naître et qui correspond à un de ces niveaux alluviaux a été un jalon pré- cieux pour cette étude. Les éruptions volcaniques de la Limagne sont encadrées entre les allu- vions burdigaliennes de Gergovie sur lesquelles reposent les coulées les plus élevées de la Limagne et les alluvions pléistocènes supérieures de Sarlière qui sont au pied des coulées des volcans de Gravenoire et de Beaumont. - Eruptions miocènes. — i" Les premières éruptions volcaniques débutèrent au Miocène inférieur, car certaines coulées (Gergovie) reposent sur des alluvions burdigaliennes à Mekinoiles Eschcri, Melanopsis Hericarti (jyoWin?,) et leurs galets se trouvent dans les alluvions helvétiennes. ■ Les puys Saint-Romain et Saint-André sont de cette époque. L'érosion a été considérable depuis le Miocène inférieur puisque les coulées surplom- bent aujourd'hui de près de 4oo™ la vallée de l'Allier. Aux côtes deClermont, à Chanturgue, au Puy-du-Var, les coulées infé- rieures, reposant sur des sables feldspathicpies de nivellement, remaniés par les eaux et discordants sur l'Oligocène, sont du même âge. 2° Ces premières éruptions volcaniques furent certainement en relation avec V exhaussement continu de la Limagne commencé avant la fin de l'Oli- gocène et se faisant du Sud au Nord. Au Miocène moyen, un nouvel effort orogénique augmenta le relief en amont, vers la région des Cévenries et du Vélay, d'où il descendit une ri- SÉANCE UL- 9 MARS 1908. 553 vière (Allier) qui couvrit une partie de la lâmagne d'une nappe alluviale de galets de quartz, de silex jurassiques (chailles) mélangés, à partir de Clermont, à quelques galets de basalte provenant des éruptions antérieures. Ces alluvions se poursuivent vers Gannat et Moulins où elles renferment une faune d'âge miocène moyen ( Dinotherium Cuvieri, Maslodon angusli- dens, Maslodon tapiroides, etc.). Peu après, de nouvelles fractures éruplives donnèrent issue à des coulées de lave qui s'étendirent sur ces alluvions. Elles couronnent aujourd'hui les puys de Var, Chanturgue et le Puy-du-Mur. La colline de Cfiateaugay et la coulée basaltique qui la surmonte sont trop profondément disloquées pour qu'on ait une notion absolument précise de l'âge de celte dernière. Elle semble bien, cependant, se rattacher aux éruptions helvétiennes, ainsi que le Puy-du-Mur qui domine la vallée de l'Allier de 287"'. 3° Le plateau de Pardins, beaucoup moins élevé au-dessus de l'Allier (224™) et reposant sur des alluvions à galets de quartz, doit être plus récent {Miocène supérieur^. En résumé, la continuité des efforts orogéniques, qui avaient exondé la Limagne à la fin de l'Oligocène, se poursuit durant le Miocène. Elle amène : 1° Dès le début du Miocène, un phénomène de ruissellement intense et l'établissement d'un premier réseau hydrographique qui transporte dans la Limagne, dans les vallées de l'Allier et de la Loire et jusqu'en Sologne, des sédiments sableux et marneux (sables de l'Orléanais et de la Sologne), cou- vrant une étendue considérable; 2° L'édification des premiers volcans du Massif cejitral à cette même époque ; 3° Au Miocène moyen, un nouveau soulèvement qui augmente la pente et le pouvoir dynamique de l'Allier. Cette rivière est alors assez puissante pour étaler dans la Limagne, jusqu'au delà de Moulins, une nappe allu- viale à galets de basalte, de quartz et de chailles jurassiques provenant des Cévennes et renfermant une faune helvétienne; 4° Deux nouveaux épisodes d'éruptivité, au Miocène moyen et au Miocène supérieur, dont les produits recouvrent les formations antérieures. Ces éruptions se sont continuées durant le Pliocène et le Pléistocène. .tf. ACADÉMIE DES SCIENCES. MÉTÉOROLOGIE. - Observation de foudre en boule. Note de M. Isidore Bay. (Extrait.) Nous avons l'honneur de présenter à FAcadén^ie une observation à^ foudre en houle faite à Saint-Georges-de-Renems (Rhône). . a ■ à m" Dvécises du soir, trois violents coups de tonnerre se , „. . . • ., jp u miison à o™, 5o au-dessus du bouton d appel, un quemenl a l'intérieur de la maison a o ,j ,._„,„, ^„ ?„;,„„, au mur un tiou oe 1 uc nrpmière par la sonnerie électrique. Dans celle chambre de la maison, rehee ^ '^ P"^^'^ Pf/ ' .^^:^^,^ l, foudre passa de là La foudre était entrée dans la maison pai la lige ae ^ "'Lep,:::t::.rr™:.:.'":i:.»^.-. e. ne,, ..„. ,„•.»„„ ,,0.... co„p .. tonnerre se fît entendre à l'extérieur.... Nous vovons donc en résumé : _ j- ■ .. ;o Chute de la foudre, fluide électrique avec ses manifestattons ordtnatres : 9° ÂDDarition d'un globe incandescent; , ,, ?o Di^^tion de ce globe incandescent et réapparition des phénomènes ordinaires produits par la chute de la foudre. A A heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. ^ ^ On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS Quai des Grands-Augustins, n" 55. '"jue vomme. L abonnement est annuel it, à la 6n de l'année, deux volu . ■''"•^ ''« ^'abonnement . lans : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Un ion postale : 44 fr. On souscrit dans les départements, ciicz Messieurs : " Ferran frères. . Cliaix. ''^ Jourdan, ' liud. *"* Courtin-Hecquei. . 5,.j 1 Germain et Grassio ' Siraudeau. '"«« Jérôme. "îfO" .Marinn. 1 Ferai. ^<^ux Laureiis. Muller (G.) ?es Henaud. Oerric-n. Loiieni. Lyon. cliez iMessieiirs : ( Baiimal. > M— Texier. . Cumia et M.isson. I Georg. ' Phily. Maloine. Vitte. Afarseille Hiiat. ,, , ,,. \ Valat. Montpellier { / Goulet et I ibery. 'ourg . ■ont- Fer * F. Hobert. I Le Borgne. Uzel frêles. Jouan. • I>ar(lel et Bouvier. 1 Henr^-. ' Marguerie. ( "elaiinay. ' Bouv. Groflier. Ratel. Rey. \ Lauverjat. ' Degez. .Moulins A'antes . Nice •lie j Urevet. / Gratier et C" zhelle Fouclier. I Bourdignon. L>oml)re. j Tallandier. ' Giard. fils. Martial Place. / Buvignier. Nancy j Grosjean-Maupin. [ Wagner et Lamijert. Dugas. Veloppé. Barma. Appy. ^'''"^' Debroas-Duplan. Orléans Loddé. Poitiers JBlancluer. ( Lévrier. ''«""« Pliiion et nommais. liochefort Girard (iM""). fiouen I Langlois. ( Lestringant. S'-Élienne Chevalier. Toulon .. . ( Figard. ' / Alté. Toulouse , r Privât. ( I Boisselier. ^O"" Péricat. ! Bousrez. \ Giard. / Lemaitre. On souscrit à l'étranger. Amsterdam Atliénes Berlin. Vatenciennes cliez Messieurs : j Feikema Caarel- ' sen et C'V ■ . Beck. Barcelone Verdaguer. l Asher et G''. ] Friodiander et fils. \ Kulil. ( Mayer et .Miiller. *«'™ Francke. Pologne Zanichelli. ÎLamertin. Mayolez et Audiarte. Lel)ègue et G'°. „ / Sotchek et G°. Bucarest * , , , ' " / Alcalay. Budapest «ilian. Cambridge Deighton, Bell et C. Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto [veil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Cènes Beuf. 1 Eggimann. Genève 1 Georg. ' Burckliardt. ''''""■y^ Belinfante frères. ( Payot et C". Lausanne Rouge. I Sack. ; Bartli. I Brockliaus. Leipzig , Lorentz. / Twietiiieyer. V'oss. 1 Desoer. ' Gnusé. Cliez Messieiir.» : [ Oulau Londres ... ) 11 „i . J M.iohette et C" Niitt. Liège . Luxembourg.... y. Buck. / Ruiz et G". Madrid I Rome. ■ ■ ' ) Dussat. ' F. Fé. Milan S ''°«<=-'' frères. / Hœpli. '*'°'''°"- Tastevin. iXaples ) Margl.ieri di Gius. \ Pellirano. Dyi-suu et IToifTei New-York Stecbert. ( Lenicko et Riiechiier Odessa . Rousseau. Oxford Parker et G". Palerme Keber. ^"''^0 .Magalhae, et Moniz. Prague Rivnac. Bio- Janeiro Garnier. Bocca frères. Loesclier et G". Botterdam Kraimrs et fils. Stockholm Nordiska Boghandd Cl rj •. t [ i^i'iserling. S'-Petersbourg . . I ... ,„ " ° I WolfT. I Bocca frères. j Brero. I Rinck. ( Rosenberc'-t Sellier yarsovie Gebethnor «i Wolff. Vérone Druckcr Borne. Turin . Vienne l'Miies i" ;, 31. - (3 .4oût i.S-i^ à i, n,;.„,„.,-„ ..._ , ,r.,..__ _ \ Frick j Gei-old et C" [ Zurich Rascher. DES SCIENCES a 3 1 Décembre i«3o.) Volume iu-4»; 1853. Prix. me 111-4°; 1870- Prix. \3 même Litira e les Mémoires de r Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par dirers Savants à l'Académie des Sciences. r 10. TAHIi: DES ÂlVriCLES (Séance du 9 Mars i«()8J MEMOIRES ET COMMlIM<;ATIOi\S OKS CORBESPONnANTS HK LACADÊMIH. DES MEMBRES ET Pages. 5ii M BE FonCRAND. - Sur les carbonates neutres alcalins et alcalino-terreux.. . . . . M. œviLF.irr. - Sur les minerais de fer ordoviciens de la Basse-Normandie et du ^^^ Maine M O LvîiNELONGUE fait lionimage d'un buvraç;e intitulé : « Innucnces modifica- trices '^de révolution tuberculeuse; Re- cherclies expérimentales » ÏVOMINATIONS Commission chargée de présenter a I Aca- démie un Rapport -ur le mode d emplo des annuités otrerles par le prince Roland Bonaparte ; le Président en eNercice et le prince Roland Bonaparte; MM Dar- Eoux, Deslandres, Bovîquet de laGryl; A. de I.appauent, Le Chatelier. Gau- tier : Caili.etet 5i- C<)lVUESl»ONnAi\CE. M le Secrétaire perpétuée signale divers Ouvrages de M. Jules Sewrin et de M. Svea ffedin „ ' .' ' ' ,' ' 1 M Charles Nordmann. - Recliercl.es nouvelles sur les étoiles variables M E Tkavnard. - Sur une surface liypcr- elliptique du quatrième degré sur laquelle 3o droites sont tracées • • M. G. KoEOSsovi'. - Sur les problèmes d'élastirilé à deux dimensions ■ • M. Carl ST.iRMEB. - Cas de réduction des équations dilïérentielles de la trajecto d'un corpuscule électrisé dans un champ magnétique ; " " M EDOUARD Branlv.- Acc.■Ol^s.■ments de sensibilité des révélateurs élections tiques SOUS diverses influences M. P. LANGEVIN. - Sur la théorie du mou- vement brownien. M. G. Athaxasiadis. Flammes sonores renforçant plusieurs sons M. J. Thovert. - Sur un dispositif speclro- photométrique • • • ' ' . M. Dautricre. - Action des sels alcalins a 5iS 5i8 5^1 52-2 027 53o 533 5:54 ibuslion des gaz et des la combustion base fixe sur la comb punssières combustibles.. M Iean Meunier. — Sur .;,ns llamme et l'infiammation des gaz a l'extrémité d'une lige métallique ■• M-' Gatin-Gruzewska. - Sur la composi- tion du grain d'amidon ■• M l„ Maquenne. - Observations sur la Nnlc de M"" Gatin-Gruzewska MM BnocK-RoussEU et Edmond Gain. - la durée des peroxydiastases des Sur ovaines. es bio- MM Sartohv et JouRDE. — Caractère logiques et pouvoir pathogène du Slerig- nuilocvsli/i liitea Bainier M UBERT .M.r.UEL-LEVY. - Metaii.or- phisme et tectonique des terrains paleo- zoïques du Morvan et de la Loire. . .. . . ■ M Ph. Glangeaud. - Les éruptions de la Lima.ne. Sept périodes d'acliv.le volea- du Miocène inférieur au Pleisto- nique 'cène M. Isidore Ba\ en boule — Obser 539 .540 54-2 545 54s 349 55 1 vation de foudre PARIS. _ IMPRIMERIE GAUTlllKR-VlLLAKS, Ouai des Grand- \ugusiins, 03. Le (ienint : (iMJTBiEB- Vilubs 1908 PllEAIlKll SEM KSTRE. COMPTES IIENDCS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVI. NU (16 Mais 1908). PAIUS, GAUTHIER-VILLARS, IiMPRIMEUR-LIBHAlRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai dos Grands-Augusiins, 55. 1908 RÈGLEMENT KEL4TIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 33 ruiN 1863 et 2] mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /(8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associéétrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu delà semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:î pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus., mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aa tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pU' biique ne font pas partie des Comptes rendus. Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Article 2. { Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l' Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foni pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de 'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tare le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans 1 Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé a Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche! ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraien autorisées, l'espace occupé par ces figures comptei pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des a! leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendm après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- i sent Règlement. Si Les Savants étraagers à 1 Académie qui désirent faire présenter leurs ^demoires par M:*l. les Secrétaires perpétuels sont priés de lei î déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avaat 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivaute | J ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 16 MARS 1908. PRÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL. MÉMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. THERMODYNAMIQUE. - Sur rextension du théorème de Clausius. Note de M. E.-IL Amagat. I. On sait que les physiciens sont loin d'être d'accord relativement à la validité des raisonnements conduisant à l'inégalité de Clausius dans le cas des cycles irréversibles; peut-être aussi peut-on, dans une certaine me- sure, attribuer à des malentendus les résultats contradictoires de divers auteurs. On lit par exemple, dans certains Ouvrages sur la Thermodynamique, que l'inté-rale de Clausius est négative pour tout cycle fermé dans lequd les conditions de réver'sibi- lite relatives à la température ou à la pression n'ont pas été observées. Tout d'abord, la condition relative à la temp.ralure disparaît si l'on introduit dau^ l'intégrale non les températures des sources, mais celles des corps. Si l'on introduit les températures des sources, les autres conditions de réversibilité étant du reste remplies, l'intégrale est négative, mais cela résulte immédiatement de ce qu'elle est nulle quand on conserve les températures des corps et, par suite ne nous apprend rien de plus que l'égalité de Clausius, ainsi que l'a fait remarquer M. Lipn- mann. ^' La condition relative à la pression présente plus de difficultés, et l'explication, sou- vent donnée pour montrer que, si elle n'est pas remplie, l'intégrale est négative, ne supporte pas l'examen; on n'y tient aucun compte, en effet, des variations" de force vive résultant forcément des différences de pression. M. Duhem est conduit à un résultat tout différent : pour tout cycle fermé réver- sible ou non, mais ne comportant point de résistances passives (frottements, visco- sités), l'intégrale reste nulle. Il est vrai que, pour M. Duhem, la définition du cycle fermé comporte seulement C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N- 11.) 7^ 556 ACADÉMIE DES SCIENCES. le retour aux valeurs initiales du volume, de la température et de la pression, tandis que la définition généralement acceptée comporte en plus le retour à l'état initial de toutes les autres conditions du système. Or, conformément à cette dernière définition, ce n'est qu'accidentellement qu'un cycle ne réalisant pas la condition relative à la pression pourrait être fermé; dans ce cas c'est donc la définition de M. Duhem qui s'impose. On suit souvent, pour ijénéialiser le théorème de Clausius, une méthode allVanchie des difficultés relatives à la pression (qui n'entre pas dans le raisonnement); elle con- siste à s'appuyer sur le théorème de Potier; d'après ce théorème, l'intégrale de Clau- sius est nulle ou négative, si les températures y sont celles des sources. D'autres démonstrations que celle de Potier ont été données par Sarrau et par M. H. Poincaré; le fait paraît donc bien établi, mais là où la difficulté commence, c'est lorsqu'on cherche à substituer aux températures des sources celles des diflerenls points du système. M. H. Poincaré a déjà signalé du reste les réserves qu'il paraît prudent de faire à ce sujet; strictement aucune des démonstralions proposées n'est satisfaisante; en parti- culier, on y substitue aux. sources réelles, des sources fictives assujetties à des condi- tions de température déterminées et en même temps à fournir à chaque transformation les mêmes quantités de chaleur c|ue dans le cycle réel, ceci sans se préoccuper du temps, ce qui revient au fond à assujettir les sources fictives à des conditions que rien ne prouve être conjpatibles entre elles. Dans un ordre d'idées très différent, M. Duhem a traité la question en lui donnant toute la généralité possible, mais la méthode qu'il a suivie exige la discussion minu- tieuse et approfondie de quelques hypothèses im|iosées par le degré même de généra- lité du point de vue auquel il s'est placé; il peut donc encore être intéressant de chercher si, en se restreignant par exemple au cas de la Thermodynamique proprement dite, on ne pourrait pas arriver au but par des moyens facilement abordables et n'exi- geant d'autres hyjjolhèses que les hypothèses courantes généralement acceptées par tous. L'essai qui suit ne s'appliquera du reste qu'aux fluides, mais dans le cas général, c'est-à-dire que le système considéré pourra être formé de diverses parties liquides ou gazeuses, avec ou sans résistances passives, en mouve- ment, la teinpérature et la pression étant du reste continuellement variables, d'un point à l'autre du système et avec le temps. II. 1° Supposons d'abord que le système fluide ne comporte ni frotte- ments ni viscosités. Isolons par la pensée une masse assez petite pour qu'on y puisse consi- dérer la pression et la température comme uniformes; cette petite masse sera en mouvement sous l'influence des différences de pression des parties contiguës. Soient pour une variation de volume dv de la petite niasse : de le travail des pressions extérieures et dW la variation de la force vive ; nous pourrons SÉANCE DU l6 MARS igo8. 557 appliquer la formule bien connue d'Hydrodynamique (•> Cp dv = dîL-\- dW. L'intégrale cubique du premier membre se réduit ici ap^dv, en désignant pour éviter toute confusion par^;, la pression intérieure uniforme du petit élément; on aura donc (a) p,dv — dS-trdW. La petite masse reçoit pendant cette transformation, soit des sources extérieures de chaleur, soit des diverses pairies du système, une quantité de chaleur dq donnée par la relation (3) dq=dV -hA.dG + kdW. Soit, d'après (2), (4) dq = d\] + Kp^dv. Cherchons maintenant la valeur de l'intégrale / -^ pour la petite masse et une évolution complète. Imaginons pour cela que cette masse accomplisse le même cycle, plongée dans un fluide dont on ferait varier la pression de façon à la maintenir continuellement uniforme et égale à la sienne; la masse passera ainsi suc- cessivement par les mêmes pressions que dans le cycle réel, mais d'une façon réversible ; en même temps elle recevra de certaines sources des quantités positives ou négatives de chaleur; ces sources, n'étant assujetties à aucune autre condition, pourront toujours être choisies de manièi'e que la petite masse repasse successivement par les mêmes températures en même temps que par les mêmes pressions, et par suite que par les mêmes volumes, que dans le cycle réel; ces conditions n'ont rien de contradictoire, il y a même une infinité de manières d'en concevoir la réalisation. Pour chaque transformation élémentaire, la valeur de c?U,qui ne dépend que des valeurs extrêmes de/j, v et T, sera la même que dans le cycle réel; il en sera de même pour jo, dv, par suite pour dq et enfin pour -^ ' La petite masse aura donc accompli un cycle fermé et réversible quant à la condition de pression ; comme la température T est celle de la petite masse et non celle des sources, on aura pour le cycle en question et par suite 558 ACADÉMIE DES SCIENCES. pour le cycle réel, puisque tous les éléments de transformation correspon- dants ont les mêmes valeurs dans les deux cycles, (5) n- - En répétant un raisonnement analogue pour chaque petite masse, on aura donc pour l'évolution complète de l'ensemble du système (6) //t'=- Ainsi donc, pour tout cycle fermé réversible ou non, mais ne comportant ni frottements ni viscosités, l'intégrale de Clausius est nulle; c'est le résultat auquel arrive M. Duhem; on remarquera du reste que le cycle n'est fermé que conformément à la définition adoptée par lui. 2" Introduisons maintenant des résistances passives : Supposons d'abord que la transformation dv comporte un travail de frottement; la relation calorimétrique (3) subsistera sans modification; le frottement en effet dégage une quantité de chaleur égale à celle qu'absor- berait le travail correspondant et que par suite les sources n'ont pas à fournir, la valeur de dq ne sera donc pas modifiée de ce fait; il suffira que le petit élément fluide soit choisi de façon à englober les éléments des surfaces frot- tantes, de telle sorte que la chaleur provenant du frottement se répande tout d'abord dans le susdit petit élément. La relation (2) deviendra (7 ) /), f/i- = e?5 -f- fAV -t- dSf. En désignant par ds^ le travail de frottement, on aura donc (8) dq :=dlS -\- Apidi' — AdSf. Supposons maintenant ([ue la transformation dv comporte un travail de viscosité, on voit de suite que pour la même raison que ci-dessus la relation calorimétrique n'est pas modifiée. D'autre part, la théorie des phénomènes de viscosité montre que le travail intérieur de la petite masse visqueuse se compose de trois termes dont le premier (travail intérieur de la pression isotrope) est précisément /?, dv, les deux autres sont de signes contraires au premier, leur ensemble constitue SÉANCE DU 16 MARS 1908. SSg le travail de viscosité c/c,; on aura par suite la relation suivante analogue à(7)|: (7') Pidv — d(^^ = d(^ -hdW. Les deux travaux (/e, et de, sont essentiellement positifs. L'équation calorimétrique sera donc la suivante, analogue à (8) : (8') dq = dl] + Ap,d^> — dS,. Enfin, pour une transformation c/v comportant à la fois des frottements et des viscosités, nous aurons les deux relations (VII) p^dv — dÇ + dW + dSr+d^,. (VIII) dq^dU -{-Apidi- — \{dSy-^ dS^). Cherchons maintenant la valeur de l'intégrale / -7^ pour un cycle fermé. Pour cela posons (9) dq'^dU -h A.ptdi'. Nous aurons (.0) f^li = f^I£^xfd.h±j^. Considérons maintenant la petite masse de fluide subissant la même trans- formation di', mais sans résistances passives, Féquation calorimétrique cor- respondante sera précisément la relation (9); par suite, répétant ici les rai- sonnements faits à propos de (4), nous verrons que l'intégrale correspon- dante pour un cycle fermé est nulle; on aura (.0 f'4=o, et, par suite, Puis enfin, faisant la somme pour toutes les petites masses, diSv 56o ACADÉMIE DES SCIENCES. Cette relation, comme on le voit, au double signe d'intégration près, ne diffère que par la notation de celle à laquelle est conduit M. Duliem. lll. Pour une transformation ouverte, entre les états (o) et (i), on aura : <,4) ff'll^s,-S.^,ff^Jk^ et, pour la transformation élémentaire d'une masse de température uni- forme, d'où ( 1 5 ) T ds — A(dSf-h dS^) = dV + X dCB -h X d\\. Par suite, ajoutant de part et d'autre S rfT, (i6) d{ST- U) = XdS + Xd\\-hA(dSf-{-dC^,) + SdT. On aura donc, en tenant compte de (VIT) et désignant (ST — U)par H, (i7)et(i8) dll = p,di'-+-'SidT el p,= '-j-^- En général, on arrive d'abord à la fonction H par la considération de phénomènes réversibles; la pression est alors introduite dans le calcul par le travail extérieur pdv, c'est-à-dire comme pression extérieure; si la fonc- tion H ne dépend alors que de l'état (pi't) du corps, c'est uniquement par suite de l'égalité de la pression du corps et de la pression extérieure ; mais, dans le cas de phénomènes irréversibles, on ne peut plus a priori, sans faire d'hypothèses, dire qu'il existe une fonction H ne dépendant (jue de l'état du corps et satisfaisant aux relations (17) et (18); on ne peut le faire qu'après avoir, comme ci-dessus, introduit dans la relation (16) la pres- sion (/?,) du corps, en tenant compte de la relation (VII); on peut dire alors que les relations (17) et (18) sont vraies, que les transformations soient réversibles ou non avec ou sans résistances passives. . Maintenant, la relation (VII) peut s'écrire (19) -j-di- — de~d\\ -hdSf+ dS^. Si l'on y remplaçait d^ ^ar pdç, p étant la pression extérieure, on aurait (20) (—-— p\ dv=:dW -^dGf-hdGt,, SÉANCE DU l6 MARS 1908. 56l relation qui rappelle de suite celle qu'on rencontre à la base de la théorie de M. Duhem dans le cas d'un système défini par une seule variable nor- male et la température. PATHOLOGIE. — Des cnraclères de l'infection tuberculeuse clans leurs rapports avec le diagnostic de la tuberculose par les moyens révélateurs. Note de MM. S. Ari.oi.vg et L. Thévk.vot. Pourconfirmeryjoi/ wo/Vew un diagnostic positif on cherche à l'ordinaire, avec le toucher et la vue, une lésion d'apparence tuberculeuse dans le poumon ou ailleurs. S'il existe un doute sur la nature de la lésion cherchée et trouvée, on procède à l'examen histologique de celle-ci. Quand la lésion est extrêmement circonscrite et coexiste avec un état de santé satisfaisant, la tuberculose est dite latente. On n'a guère l'habitude, en l'absence d'une lésion perceptible au toucher et à l'œil, de chercher au microscope la trace de l'infection tuberculeuse. Aussi déclare-t-on erroné un diagnostic positif qui ne peut s'appuyer ulté- rieurement sur une lésion palpable. A partir de 190 1 ( ' ), l'un de nous a montré que, dans des conditions par- ticulières, l'infection tuberculeuse se borne à produire des lésions très mi- nimes qui veulent être cherchées par les méthodes histologiques. Il prévoyait même des cas où l'infection n'a pas déterminé et ne déterminera peut-être jamais de lésions tissulaires. Ayant étudié systématiquement les viscères elles ganglions lymphatiques d"un grand nombre de sujets inoculés avec des bacilles de virulence variée, nous tenons à insister sur ces faits dont l'intérêt devient plus grand chaque jour. 11. Les Ijacilles liiimains, cultivés sur milieti\ solides, d'une virulence forte ou moyenne, injectés dans les veines des je unes ru minants et du la pin, engendrent des lésions macroscopiques du type Viileinin dans les poumons et souvent aussi dans la rate et le foie, rarement dans les reins. Si leur virulence est au-dessous de la moyenne, un examen superficiel des organes peut faire croire à l'échec de l'inoculation ; mais des coupes microscopiques faites à travers les organes d'élection montreront des lésions du type Villemin dans la plupart d'qnlreeux. Elles sont parfois moins caractéristiques dans le poumon que dans les autres organes. (') Voir S. Arloing, Sur l'unité de la tuberculose [Bulletin de l'Académie de Médecine, 1901). — Sur le même sujet, Communication à la Conférence sur la tuberculose (Berlin, 1902) et Rapport au Congrès d'Hygiène de Bruxelles, 1908. 562 ACADÉMIE DES SCIENCES. La virulence du bacille humain étant plus profondément modifiée, comme dans les cultures homogènes de S. Arloinj;, l'injection de petites doses produira les lésions du type Yersin attribuées par les auteurs à l'infection intra-veineuse du lapin par le bacille aviaire. Ces lésions manquent ou sont très peu développées dans le poumon. Elles frappent surtout le foie et la rate, ou le foie seulement. La rate est ordinairement hypertrophiée, quelquefois normale. Quant au foie, l'examen de sa surface ne laisserait pas supposer les altérations cachées dans sa profondeur. Sous l'influence du bacille précité, les cellules géantes n'apparaissent pas dans les lésions hépatiques; elles se montrent, au contraire, dans la raie, à l'intérieur ou hors des corpuscules de Malpighi, accompagnées ou non de cellules épilhéloïdes. Si l'injection introduit une 1res faible quantité de bacilles, le microscope peut ne pas déceler d'une façon certaine des lésions analogues aux précédentes. Cependant les inoculés ont bien été sous le coup d'une infection tuberculeuse, car celle-là pourra devenir évidente sur quelques sujets qui, avec le temps, présenteront arthrites ou synovites spécifiques, leurs viscères restant sains. Les mêmes bacilles abordant les ganglions provoqueront une altération du proto- plasme de certaines cellules (a^^pect trouble et granuleux et tendance à la fusion entre cellules voisines) ou simplement une lyrapiiite temporaire. Ces lésions, définitives ou transitoires, échappent à l'œil nu. Elles sont l'expression anatomique la plus minime de l'infection tuberculeuse et conduisent à l'infection sans lésion traduite par la seule présence des bacilles qu'on démontre par l'examen direct ou par l'inoculation. Nous avons observé des exemples de ce dernier mode sur des bouvillons et des che- vrettes : dans les ganglions mésentériques après les infections intestinales, dans les ganglions médiastinaux' et bronchiques après des inoculations intra-veineuses, dans le ganglion sous-scapulaire après des inoculations sous-cutanées au cou. III. Des fails ci-dessus se dégagent les conséquences suivantes : 1° L'invasion purement bacillaire réalise le type véritable de Vinfection latente qui pourra s'évanouir sans provoquer de lésions in situ ou au delà. Les petites masses tuberculeuses, sommeillantes ou peut-être guérissantes, représentent non une tuberculose latente, mais une tuberculose établie. 2° L'infection se traduit encore par de simples altérations microsco- piques qu'il faut chercher à l'aide de moyens appropriés. 5° La limitation plus ou moins grande des signes anatomiques de l'in- fection dépend de la virulence et de la dose des bacilles, ainsi que de l'im- munité relative du sujet, naturelle ou consécutive à une vaccination. 4° Quel que soit le caractère revêtu par l'infection tuberculeuse, le sujet donne, à un certain moment, une réaction positive aux moyens expérimen- taux de diagnostic, soit à la séro-agglutination, soit à la tuberculine dé- posée sous la peau ou à la surface de la conjonctive. 5° Les caractères variés de^ l'infection expérimentale peuvent se rencon- trer dans l'infection accidentelle, vu que celle-ci a lieu avec des bacilles SÉANCE DU l6 MARS 1908. 563 plus ou moins virulents, à doses très inégales, et sévit sur des êtres doués d'une réceptivité plus ou moins grande. 6" Les moyens de diagnostic expérimentaux sont révélateurs de l'infec- tion bacillaire plutôt que des lésions tuberculeuses palpables. 7° Il est donc permis de prévoir des désaccords, souvent plus apparents que réels, entre le diagnostic expérimental et le diagnostic jdm/ morlern. On en diminuera considérablement le nombre en cherchant à l'autopsie les altérations hislologiques et à la rigueur la présence des bacilles. 8° A raison même de la subtilité du diagnostic expérimental, les infec- tions qu'il dénonce peuvent guérir ou disparaître sans laisser de trace. 9° Il en résulte qu'aux moyens de diagnostic il serait très important d'ajouter des moyens de pronostic, afin de connaître l'avenir probable d'une infection tuberculeuse. A cela tendent les efforts des auteurs des divers procédés de -diagnostic de la tuberculose latente et de la tuberculose à lésions localisées et très circonscrites. Au surplus, on possède déjà quelques données à ce sujet. RAPPORTS. Rapport sur la nécessité de l'application exacte du système métrique décimai à toutes nos monnaies. (Commissaires : MM. Dauboux, Bouqcet de laGrye, Mascart, Lipp.man.v, PoiNCAiiÉ, Radau; Violle, rapporteur.) Le Bureau des Longitudes a transmis le 3o décembre 1907,3 l'Académie des Sciences, la lettre suivante que son président avait adressée à M. le Ministre de l'Instruction publique .le 27 novembre 1907 : « Monsieur le Ministre, » Le Bureau des Longitudes ayant appris qu'il est de nouveau question de créer et d'émettre une monnaie de nickel, comprenant des pièces deo'^'',o5, o''"', 10 et o'''',25, émet le vœu que le Gouvernement s'attache à respecter les règles qui avaient été posées par les fondateurs du Système métrique et qui associaient à chaque unité eiléctive seulement son double et sa moitié. La pièce actuelle deo'^'',25 a été émise en désaccord avec ces règles. Pour se conformer au Système métrique, c'est la pièce de 2 décimes ou o'"', 20 qui aurait dû être fabriquée. C. R., 1908, I" Semestre. (T. C.\LVI, N° 11.) 74 564 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le Bureau des Lonj^iliides, heureux de constater les progrès incessants du Système métrique, fait remarquer combien il importe que, dans les pays où ce Système n'a pas été encore pleinement adopté, on ne puisse pas reprocher à la France d'en violer les règles et de ne pas en respecter la belle unité. M Signé : Fournier. » Ainsi saisie, l'Académie a nommé une Commission chargée d'examiner la question et de lui en référer. Nous avons l'honneur de vous apporter les résultats de l'étude effectuée à cet objet. La loi du i8 germinal an III, constitutive du Système métrique décimal, spécifie : Art. 5. — . . . l'unité des monnaies prendra le nom àc franc. Art. 7. — ... lorsqu'on voudra exprimer les dixièmes ou les centièmes du franc, on se servira des mots décime et centime. Puis, elle ajoute : Art. 8. — Dans les poids et les mesures de capacité, chacune des me- sures décimales de ces deux genres aura son double et sa moitié, afin de donner à la vente des divers objets toute la commodité qu'on peut désirer : il. y aura donc le double litie et le demi-litre, le doul)lc hectogramme et le demi-hectogramme, et ainsi des autres. Bien que cet article 8 ne parle pas des monnaies, la même règle de donnera chaque unité décimale son double et sa moitié fut immédiatement appliquée. Nous trouvons au Musée des Monnaies, dans la vitrine du Système décimal les pièces de 5 décimes 2 décimes i décime respectivement frappées en lan II, en l'an IV et en l'an V, ainsi que les pièces de 5 centimes i centime frappées en l'an IV et en l'an VI. En l'an VIII, on avait émis pour plus de i'\ millions de francs de ces monnaies. Malheureusement, on ne tarda guère à faire des concessions aux SÉANCE DU l6 MARS 1908. 565 anciennes liabitudes. A côté des mesures républicaines, on établit des mesures usuelles : toise de 2™, aune de i •jo""', livre de ^ kilogramme, double boisseau de { d'bectolilre, etc. ; on arrêta même bientôt l'emploi exclusif de ces mesures usuelles. Pareillement, on conserva les anciens sous, ainsi que les pièces de 6 liards. Dès Tan XI, on décidait la frappe de pièces conformes à l'ancien système duodécimal : pièce de /jo'''' qui fut frappée jusqu'en 18^9; pièces en argent de | de franc et de { de franc : cette dernière seule fut frappée également jusqu'en 1849. On sait que ces pièces en argent, aussi bien celles de i5 centimes que celles de 20 centimes, trop petites pour circuler commodément, sont restées presque toutes en stock dans les grandes lianques et n'ont eu aucune utilité pratique. Depuis 18G9, ''Hôtel des Monnaies n'en fabrique plus. Mais il importe, au point de vue qui nous occupe, de rappeler brièvement la longue étude qui a précédé le décret du 3 mai 1848, par lequel la fabri- cation des monnaies fut ramenée au système décimal. M. Ruau en a donné l'histoire complète dans son très intéressant Rapport à la Chambre des Députés sur la monnaie de nickel, le 28 janvier i(jo3. Nous le prendrons pour guide dans ce qui va suivre. Tandis que la loi du 4 juillet 1837 révoquait les concessions faites à l'ancien système des poids et mesures et rétablissait intégralement les prescriptions de la loi fondamentale du 18 germinal an III, elle réservait la question des monnaies. En conséquence, un arrêté du Ministre des Finances en date du i4 juillet i838 instituait une Commission présidée par le baron Thénard, à l'elfet d'examiner toutes les questions concernant le système monétaire qui con- venait le mieux au pays. Dans leur Rapport déposé au nom de cette Commission le 5 février 1840, MM. Dumas et de Colmont s'expriment ainsi : '< [La Commission] a pensé d'abord que le système décimal était rigou- reusement applicable aux monnaies ; elle propose donc de fixer le nombre et la dénomination des unités monétaires conformément à la nomenclature suivante : 1 centime 1 2 décimes | 10 francs ) I i > or 2 ceniimes f 5 déciraes / 20 francs j 5 centimes / cuivre i franc > argent I décime | 2 fi-ancs 5 Irancs 566 ACADÉMIE DES SCIENCES. »... La création d'une pièce d'argent de 2 décimes, du poids de i ». . . [aura pour conséquence] le retrait et la démonétisation des pièces de ^ de franc qui, conformément à la loi, ne peuvent en efîel prendre place dans le sys- tème monétaire décimal — » La Commission, dans le but de mettre les monnaies en harmonie com- plète avec le système décimal, est d'avis que les pièces actuelles, dites de ' franc, devront porter à l'avenir, pour légende indicatrice de leur valeur, les mots : 5 décimes. )) Elle émet l'opinion qu'on ne devra plus fabriquer de pièces de 4o francs, dont la valeur ne représente ni le double, ni la moitié d'aucune unité moné- taire décimale. » Conformément à ce Rapport, le Ministre des Finances déposait à la Chambre des Députés le 7 mars 1842 un projet de loi qu'il appuyait par ces motifs : « D'après la loi sur les poids et mesures, les unités du système moné- taire sont le centime, le décime et le franc. Les nouvelles monnaies doivent représenter exclusivement ces unités mêmes et leurs multiples décimaux. L'échelle monétaire, d'après cette donnée fondamentale, procédera donc comme il suit : I centime 2 centimes 5 centimes I décime 2 décimes 5 décimes I franc 2 francs 5 francs Les pièces de i, 2, 5 centimes et de i décime seront frappées en bronze. La pièce de 2 décimes devra être substituée, dans la nomenclature de nos monnaies d'aigent, à celle du ~ de franc, ... qui doit disparaître d'un système rigoureusement décimal. » La Commission nommée par la Chambre des Députés pour étudier ce projet de loi ne partagea point cet avis. Son rapporteur, M. Pouillet, con- clut à « conserver au moins la pièce de 2:$ centimes lorsqu'on supprime celle de i5 sous ou 75 centimes ». Sur ces entrefaites, la Chambre fut dissoute, et le projet de loi ne vint pas en discussion. Après plusieurs avatars, la question reparaît devant la Chambre le ai juin iiS4-). M, INlichel l'oisat, rapporteur, se range à l'avis du Ministre d'alors, qui propose de démonétiser les pièces de 6 liards, ainsi (jue les pièces de ij et de 3o sous, mais demande de continuer la frappe des pièces SÉANCE DU 16 MARS I908. 567 en argent de !; franc et de { de franc, sous la condition de remplacer au revers ces appellations par celles de 5o centimes et de aS centimes. Tel était le biais imaginé pour enfreindre la règle de ne prendre de chaque unité (|uc le double et la moitié. (]e moyen s'accentue de curieuse manière ilans le Rapport de M. Gay-Lussac à la Cliambre des Pairs. Après avoir proclamé " l'utilité et l'immédiate nécessité de l'application complète du système décimal à toutes nos monnaies », le rapporteur con- tinue ainsi : « Une fraction décimale devant toujours s'exprimer par la somme de ses unités de la plus petite espèce, on a Uni par accepter la convenance d'exprimer en centimes la valeur des pièces de monnaie divisionnaires du franc, et désormais les pièces de i de franc porteront pour expression de leur valeur 2.5 centimes et les pièces de 4 franc celle de 5o centimes. Les dé- cimes devront aussi porter la dénomination de 10 centimes. » On se demande maintenant pourquoi la pièce de i5 sous nu de ^ de franc, cpi'on devrait traduire en ^5 centimes, n'est pas décimale. Serait-ce parce qu'elle ne peut être exprimée par un nombre rond de décimes et que, pouvant l'être en centimes, c'est une pièce centésimale?... » Tels sont les résultats d'un principe mal compris, mal appliqué, plus décimal que le système décimal lui-même. . . . » La pièce de 2 francs a peu d'utilité; celle de 2''', lo serait de beau- coup préférable, ... et ce serait une coupure très heureuse et très commode de la pièce de 5''''. » La Chambre ne suivit pas Gay-Lussac jusque-là; mais la loi du 10 juillet iS/p prolongea l'existence de la pièce de 25 centimes en argent jusqu'au décret du Gouvernement provisoire, en date du 3 mai 184H, qui la supprima pour la remplacer par la pièce de 20 centimes. Il est certainement regrettable que, dans son retour au système décimal, le législateur de i8/i8 n'ait pas été jusqu'au bout et qu'il ait cédé à la « convenance » proclamée par Gay-Lussac d'exprimer en centimes la valeur de toutes les pièces de monnaie divisionnaires du franc, au lieu de revenir au décime institué dès la première heure par les fondateurs du Système métrique décimal et réclamé par Dumas en 1842. Et pourquoi a-t-on éliminé le décime"? Pour conserver en fait comme unité pratique de la monnaie de billon, non pas le centime, mais la coupure de 5 centimes, c'est-ii-dire le sou, duquel découlent si facilement les pièces de 5 sous, de i5 sous, de 3o sous, de 5o sous et bien d'autres, si l'on veut. .^68 ACADÉMIE DES SCIENCES. C'est ainsi que la (commission du budj^^ct en iQoi « a émis un vœu relatif à la création de la coupure de 2 centimes i, le démocratique demi-sou, dont l'absence a été si souvent regrettée par tous ceux qui s'intéressent à la vie de la classe ouvrière ». Ces considérations économiques ont -elles tout le poids qu'on leur attribue? La pièce de 25 centimes, dont nous avons seule à nous occuper ici, a-t-elle, comme on l'a dit, une commodité particulière pour les paie- ments? L'enthousiasme plutôt médiocre avec lequel elle a été accueillie par le public ne seinjjle pas attester cette vertu spéciale. Ce qui est certain c'est qu'en l'établissant le Gouvernement n'a eu cure du système métrique décimal. Et cependant la République française, auteur et dépositaire de ce système, a le devoir de le garder fidèlement. Grâce aux efforts de la science et de la diplomatie, le système métrique étend chaque jour son domaine dans toutes les régions du globe. Mais, pour ne point gêner cette expansion bienfaisante, ne laissons pas accuser les Français d'être les premiers à le négliger dans la pratique courante. La suppression de l'exception passagère qu'a faite la pièce de 23 centimes est d'autant plus désirable que les monnaies sont, en fait, les témoins les plus nombreux et les plus actifs du système numérique adopté par un peuple. Lorsqu'ils ont adopté la monnaie de nickel, les Suisses, les Belges, les Serbes, les Bulgares, les Roumains, les Grecs ont obéi aux règles du sys- tème métrique; ils ont frappé des pièces de 20, 10 et S centimes. Les Ita- liens ont de même fabriqué d'abord des pièces de 20 centimes; mais, en 1901 , quand ils ont substitué le nickel pur au bronze de nickel primiti- vement employé, ils ont décidé la frappe de pièces de 20 centimes. Etait-il nécessaire de les imiter en cela? Au moment où se pose la question de l'emploi, de plus en plus large et éminemment souhaitable, du nickel dans la fabrication de la monnaie de billon, il appartient à l'Académie des Sciences de signaler aux Pouvoirs publics la nécessité de rentrer dans l'application intégrale du système mé- trique décimal ot de revenir, par conséquent, à la coupure correcte de 2 décimes. Suivant les règles primitives et fondamentales du système métrique, les unités monétaires décimales sont: le franc; ses multiples par 10 : dix francs, cent francs; et ses sous-multiples par 10 : décime, centime. SÉANCE DU l6 MARS 1908. SBq Les seules pièces qui peuveul êire frappées sont celles qui représentent les unités monétaires décimales, leur double et leur moitié, c'est-à-dire : I centime 2 centimes 5 centimes I décime 2 décimes 5 décimes I franc 2 francs 5 francs 10 francs 20 francs 5o francs 100 francs L'Académie approuve les conclusions de ce Rapport. NOMIIVATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui sera présentée à M. le Ministre de Tlnstruction pu- blique pour le poste de Directeur de rOi)servatoire de Toulouse, vacant par suite de la nomination de M. B. baiUaud aux fonctions de Directeur de l'Observatoire de Paris. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de pre- mière ligne, le nombre des votants étant 55, M. E. Cosserat obtient 45 sufl'rages M. L. Fabry » 10 » Au second tour de scrutin , destiné à la désignation du candidat de seconde ligne, le nombre des votants étant 52, M. L. Fabry obtient 39 sufl'rages M. Esclangon » 12 » 11 y a I bulletin blanc. En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique comprendra : En première ligne M. E. Cosserat En seconde ligne M. L. Fabky CORRESPONDANCE. M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie invite l'Académie à lui présenter une liste de candidats à la chaire de Géométrie appliquée aux 570 ACADÉMIE DES SCIENCES. Arts vacante au Conservatoire national des Arts et Métiers, par suite du décès de M. Laussedat. (Renvoi à la Section de Géométrie.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées delà Correspondance : 1° Une Notice sur la vie et les travaux de Henri Moissan. par Pall Lebeau. (Présenté par M. H. Le Chalelier.) 1° Das Ohrluhyrinth als Organ der malhemalischen Sinne fïir Raum und Zeit, par E. von Cvon. (Présenté par M. Yves Delage.) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la dispersion de la lumière dans les espaces célestes. Historique de la question et fircmiers résultats. Note de M. (i.-A. TiKiioFF, présentée par M. Deslandres. Depuis Newton, on a proposé plusieurs méthodes pour la solution de ce problème. Dans son célèbre Mémoire Sur la dispersion de la lumière {Vraga^t, i836), Cauchy n'aclniel pas de dispersion dans l'espace, parce que « aiitremenl les étoiles nous appa- raitriiient, non plus comme des points biillants, mais comme des bandes lumineuses et très étroites qui oflViraient à nos yeu\ les diver>es nuances du spectre solaire » (page i85). Il s'agit, sans dnule. de la constante de l'aberration, qui changerait d'une couleur à l'autre. Cependant, même si la dilTérence des vitesses des rayons extrêmes est grande et atteint la deux-centième partie de la vitesse totale, l'angle de ces rayons est égal seulement à o", 1. Arago a indiqué une méthode incomparablement plus sensible, en attirant l'attention sur l'observation des couleurs des étoiles variables. Or, on a trouvé dernièrement plu- sieurs autres causes de la variation périodique de couleur des variables, et la méthode d'Arago est devenue par là trop compliquée. Lord Rayleigh, en 1881 ('), a indiqué que la comparaison de la vitesse de la lumière, donnée par la méthode de l'aberration d'une part (vitesse individuelle des ondes) et par les satellites de Jupiter de l'autre (vitesse des groupes d'ondes), ne donne pas lieu d'admettre la dispersion dans l'espace annoncée par MM. F'orbes et Young('), qui ont admis pour le vide, d'après leurs expériences par la méthode de Foucault, l'excès de la vitesse des rayons bleus sur celle des rayons rouges de 2 pour 100 à peu près. M. Fôrster a indiqué que la dispersion étendrait en spectres les étoiles ayant une (') A'ai«/e (anglaise), vol. XXIV, p. 382. (-) Proceed. 0/ llie Royal Soc. of Edinburgh, session 1881-1882. SÉANCE i)U l6 MARS 1908. 57I grande vitesse perpendiculaire à la ligne de visée. La sensibilité de la niélhode est comparable à celle de la métliode de Cauchy (' ). J'ai abordé le problème de la dispersion en 1H96 et j'ai indique un peu plus lard deux méthodes dillérentes (/'). La première consiste à comparer les phases du mouvemertt orbital des étoiles doubles specLroscopiques; ces phases étant calculées avec les déplacements de raies différentes, espacées autant que possible dans le spectre. N'ayant pas alors les appareils nécessaires pour appliquer cette méthode, j'ai remarqué qu'on peut comparer la phase du mouvement orbital (observé ordinairement dans la région H.^) des étoiles doubles spectroscopiques et variables en même temps, avec la phase de leur éclat (observée oculairement, région 5(Jo'*i^). En admettant que les vitesses zéro doivent correspondre au minimun d'éclat, j'ai appliqué cette méthode aux étoiles â Céphée et yj Aigle, ce qui m'a donné des déplacements très grands (i>6 et ]6 heures respectivement) et dans le sens tel que la dispersion serait inverse par rapport k celle des milieux transparents. Dans la même Note, j'ai indiqué la possibilité de comparer entre elles les distances des étoiles dans le cas où la dispersion supposée est réelle. En 1900, M. Scliwarzscliild (^) publie les résultais de ses observations pliologra- phiques des variables n Aigle et |3 Lyre. La comparaison de ces couibes avec les courbes observées oculairement ne lui a pas donné le décalage appréciable qui dépas- serait les erreurs de l'observation (± 5 heures pour (3 Lyre et 6 heures pour 0 Aigle). Ainsi mon explication du déplacement des courhes spectrales tl pholométriques ne s'est pas confirmée. On connaît à présent le (lé[ilacement analogue pour 10 étoiles du type de 0 Céphée (*), et il faut cheicher son explication dans la nature même de ces étoiles. Lors de mon premier séjour à Meudon, en 1898-1899, j'ai fait des expé- riences sur la spectropliotométrie des étoiles variables par la méthode visuelle, toujours dans le but de la recherche de la dispersion. Ôr, en appli- quant la méthode ordinaire prismatique, je me suis heurté à des difficultés pratiques insurmontables, et j'ai été conduit à des méthodes spectrophoto- métriques plus simples qui ont été employées plus tard. (') H. IIo.Mann, Beitrage ziir Unlersiichiing der Steriihe^vegungen {/iiaiig. Dissert., Berlin, i885). C) Metnorie délia Società degli Spellroscopisli ilaliani, t. XXVII, 1898. (^) Piiblicalionen der v. Kuffner'schen Stern^varte in W'ien, Band V, 1900. (*) Lick Observatory Hulleliii, n° 118. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 11.) 7^ 5-j-l ACADÉMIE DES SC1E^CËS. En 1903, M. Bélopolsky a commencé à Poulkovo des observations syslé- ma tiques de ^ Cocher dans le but d'appliquer une méthode spectrale à la recherche de la dispersion. Une cinquantaine de ces spectres ont été étudiés par M. Bélopolsky; ces mêmes spectres el d'autres en nombre égal ont été étudiés par moi d'une manière différente. Nous sommes arrivés à la même conclusion, à savoir que la phase de l'orbite indigo (correspondant à 4 Jo'^'^) devance celle de l'orbite violette (correspondant à /'lOo'^'^J de 10 à 20 mi- nutes, l'erreur moyenne de ce décalage étant à peu près la moitié du déca- lage même (' ). Au commencement de kjoG j'ai entrepris, à Poulkovo, des observations photographiques de l'éclat des étoiles variables à travers des filtres sélec- teurs à la gélatine colorée que j'ai pu préparer de façon (|u'ils laissent passer successivement 8 parties du spectre, différentes et échelonnées, du rouge à l'ultra-violet. C'est la méthode très simple signalée plus haut. Pour commencer, j'ai étudié l'étoile du type d'Algol, RT Persée et W Grande Oui-se. Voici les résultats que j'ai obtenus par la méthode des degrés, transpor- tée sur l'épreuve photographique, et qui paraîtront prochainement in extenso dans le numéro 21 des Mitteilungen de l'Observatoire de Poulkovo. RT Persée (période: 20'' 23'" 10^). Etudiée dans les rayons de oGo'^f^ et 430'^'^. 34 étoiles de comparaison. Durée de variation : 3 heures el 2 heures respectivement. Le minimum de la courbe 3*00^^ est en avance sur celui de l'autre de 4 minutes. W Grande Ourse (période : 4''o'" i3% 2). Etudiée dans les rayons 6-23^-^ (orangé), 49"'^'^ (bleu vert) et 38ofi^ (ultra-violet). i3 étoiles de compa- raison. Les courbes orangée et ultra-violette sont bien semblables. La courbe bleu vert est moins certaine et ollie un minimum double. Le mi- nimum orangé est en avance sur le minimum ultra-violet de 10 minutes. On 'O"^ a constaté de plus une grande diversité dans les couleurs des étoiles de com- paraison. Ainsi les trois étoiles ( ji Cocher, RT Persée et W Grande Ourse) ont donné le décalage dans le même sens, à savoir que les rayons de longueur (') Voir la iXole de M. Bélopolsky dans 1.' lUiUclin de l'Académie de Sainl- Pélersbourg. l. XXI, octobre 1904 (en russe) el mon livre Essai sur la dispersion d'après les obsen^tions de j3 Aurigae (en russe), édile en igoS par l'Ecole supérieure des iMines à lîUalerinoslavv. Ces deux Mémoires onl été résumés dans V Astronoinisches Jahrbdch de 190.5 el 1906. SÉANCE UU 16 MAHS |()o8. SyS d'onde plus grande sont en avance sur ceux de longueur d'onde plus petite. Il est important de noter que les observations de M. Nordmann, commu- niquées à l'Académie le 24 février, donnent le décalage dans ce même sens pour p Persée et X Taureau. Dans mes méthodes et dans celle de M. Nordmann, il s'agit de l'observa- tion des groupes d'ondes dans le sens indiqué par Lord Rayleigh (') et M. Gouy (-). Or, en désignant la vitesse du groupe d'ondes par U et celle des ondes individuelles par V. on a la relation connue Admettons pour le milieu interstellaire la loi de la dispersion oi'i Vo désigne la vitesse de la lumière dans un milieu non dispersif et A et B sont des constantes positives; des équations (i) et (2) on obtient la relation que voici ic Qvrknc arlmic A V * 0 V Dans la déduction de celte formule nous avons admis A^^ ^ i , ce qui est vrai en négligeant les petites quantités du deuxième ordre. Donc, si les décalages trouvés proviennent de la dispersion, ils sont trois fois plus grands (jue ceux qu'on calculerait d'après les indices de réfraction qui donnent Y. Pai' conséquent, ces méthodes sont trois fois plus sensibles qu'on ne le ci'oyait avant, et il faut diviser tous les décalages observés par 3 pour avoir la dispersion dans le sens ordinaire, c'est-à-dire la dispersion des ondes individuelles. Si la dispersion dans l'espace suivait la loi V=: rt H- b'/.. (') The l/ieory 0/ Sound, l. 1, 11° 191 et Appendice. {^) Comptes rendus, t. XCI, p. 877; t. CI, p. 5o2; t. CllI, p. 244- — Journal de Mat/iéni. pures et a/>pliquées, l. NUI, 1882, p. 335. 57'! ACADÉMIE DES SCIENCES. OÙ a et h sonl des conslantes, on aurait U = «, et une telle dispersion échapperait complètement à nos méthodes ( '). (Quelques observations sur les éclats oplicjues et photographiques des étoiles viennent à Fappui des résultats indi([ués, en donnant lieu de sup- poser dans l'espace une absorption sélective de la lumière, qui augmenterait avec la latitude galactique et la diminution de la longueur xFonde ( ■); il en suit aussi Va possibilité d'admettre la dilTérence de la dispersion dans les latitudes galactiques diil'érentes. En résumé, les premiers résultats sont encourageants, et les recherches sur la dispersion cosmique sont engagées dans une bonne voie. En particu- lier, la méthode que j'ai adoptée et qui est basée sur l'enregistrement pho- tographique et les filtres sélecteurs se prêle bien au développement ultérieur, puisqu'on peut aller avec les miroirs niiHallicpies dans l'ultra-violet jus- qu'à Soo'''^ d'une part (voir les travaux de M. Hygginsi, et d'autre part jus- cju'à la région rouge et même infra-rouge. Avec les variables convenablement choisies, il semble possible d'appré- cier les moments des phases avec l'approximation de quelques dizaines de secondes de temps. ASTRONOMIE PHYSKjUE. — Sur la présence de la rapeur d'eau dans l'atmosphère de la plaïu'te Mars. (Extrait d'une lettre. ) Note de M. I». LowELL, présentée |iar M. Deslandres. L'Observatoire de FlagstatV (Arizona, Etats-Unis) a toujours accordé une grande attention à la planète Mars et, en particulier, à la question si controversée de la présence de la va[)eur d'eau dans son atmosphère. Les résultats publiés jusqu'ici sont contradictoires, à cause de la difliculté d'éli- miner l'effet perturbateur dû à la vapeur d'eau terrestre. Les premiers observateurs (Janssen, Iluggins, Yogel) ayant reconnu les bandes de la vapeur d'eau dans le spectre de Mars, ont admis la présence de la vapeur dans la planète. Mais les observateurs suivants : Keeler et Campbell, en particulier, ont remarqué que la Lune, placée dans le voisinage et privée d'atmosphère, comme on sait, offrait au même moment les mêmes bandes (') GoLY, Ann. de Cliini. et de Pliys., i. \VI, 18S9, p. o83, {^) J.-C. Kai'TEyn, Bull, de la Carie du Cirl, l. Il, p. 101. SÉANCE DU iG MARS U)(i8. 575 au moins aussi intenses, et ils ont pu adiuettre une origine purement ter- restre. Les recherches faites à Flagstafïsur \i\ question ont été poursuivies avec la plaque photographique et, au début, dans une région du spectre qui ne présente pas les plus fortes bandes de la vapeur d'eau; elles n'ont d'abord donné aucun résultat net. Mais, récemment, nous avons pu, M. Slipher et moi, préparer des plaques sensibles au rouge extrême et capables de donner, avec une pose de 2 à 3 heures, le spectre de la planète dans la région de la bande a, qui est de beaucoup la bande la plus intense de la vapeur. C'est ainsi que cette bande, dans la nomenclatiife de Rowland, a une inten- sité représentée par le nombre 79, alors que la bande de même origine, près de la raie G, est notée seulement avec l'intensité 5. Or, dans le mois de janvier de cette année, nous avons obtenu des spectres de Mars qui montrent nettement la bande a, alors que le spectre de la Lune, photographié sur la même plaque, n'en offre aucune trace; et cependant, le i5 janvier par exemple, la hauteur de Mars au-dessus de l'horizon était de 43", et celle de la Lune, notablement moindre, de So" seulement. Je crois pouvoir conclure à la présence certaine de la vapeur d'eau dans l'atmosphère de Mars. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur (es séries de polynômes tayloriens. Note de M. A. lîuin,. Mes recherches sur la sommabilité des séries me conduisent à de nou- velles séries de polynômes représentant une fonction uniforme dans tout le champ complexe sous certaines l'estrictions ne diminuant pas leur valeur pratique. Soit F(a;) la fonction considérée à laquelle, pour plus de commodité, je ne suppose, à distance finie, que des pôles simples ct^. de résidusA/^. Suppo- sons connu un développement taylorieu valable dans le voisinage d'un point régulier qui sera l'origine. Soit .f„ la somme des n + i premiers termes de ce développement. // est possible de représenter ¥{x) par une série formée uniquement des polynômes 5„ que j'appelle polynômes tayloriens. li est à peine utile de faire remarquer que de telles séries sont incompa- rablement plus importantes que celles où interviennent des polynômes plus 576 ACADÉMIE DES SCIENCES. OU moins quelconques; si par exemple F désigne l'intégrale d'une équa- tion différentielle, on pourra étendre immédiatement à tout le plan l'inti''- grale locale constituée par un développement taylorien puisque la connais- sance de celui-ci et la connaissance des polynômes s„ ne font qu'une seule et même chose. Soient/(^~) une fonction entière et c„ le {n -+- i)'^m« terme de son dévelop- pement taylorien en ^ valable dans tout le plan des ^. Dans le Bullelin des Sciences malhè77ial>(jues (juin 1907) j'ai démon- tré que si I ç I <; p, I «;a;| <^ or. C est le cercle»de rayon r qui ne contient aucun «^ et r est un cercle de rayon p tout à fait quelconque, puisque /est une fonc- tion entière. Dans ces conditions les inégalités précédentes n'empêchent pas ^ et a; d'être quelconques. Appliquant encore la théorie des résidus à la dernière intégrale obtenue, il vient finalement (/oc. e?V.) ^ ' '^~^./-(c:)^2- fil) «,(.--«,)• Il s'agit maintenant dans le second membre ainsi obtenu de faire dispa- raître le second sigma. Il semble qu'on puisse obtenir cela de bien des manières. On peut choisir y de manière que le rapport de ,/( — ) à /(H) tende vers zéro quand ^ tend vers une certaine limite (l'inlini par exemple ). Cette méthode redonne les résultats de M. Borel où n'interviennent (juo des fonctions sommatrices /dépourvues de zéros. Considérons au contraire une fonction / ayant des zéros distribués dans tout le plan et prenons même, pour fixer les idées, la fonction 3* de Weier- strass ayant pour zéros tous les sommets du quadrillage orthogonal formé par les axes et des parallèles à ceux-ci d'abscisses et d'ordonnées ± 1, ± f\, ±6,.... Admettons d'abord, pour plus de simplicité, que F(.r) soit une fraction rationnelle de pôles (/,, a.,, . .., a„. Divisons Funitéde longueur en p parties SÉANCE DU iG MARS 1908. 377 égales et admettons encore qu'on puisse poser ^Ai) f'A2 étant des entiers réels dont Tun est pair, l'autre impair, tandis que Xf et x., sont des entiers tous deux pairs. Alors (3) . ^-^=l{X, + i.T,)' et, si l'on prend ^ égal à (4) L=Y{{aU-^-al,), on a ainsi un nombre ^ réel, fini et impair, cependant que ^^— est un entier Cl /^- complexe pair. Donc a' ^^— est nul et o'^ ne Test pas. La formule (i) donne alors n^ an (5) F(^-)=V£^. n = 0 Si les pôles a/, sont en nombre illimité, le produit (4) diverge, et il en est de même de (3); mais cela n'empêche pas que ces expressions sont tou- jours l'une un entier réel impair, l'autre un entier complexe pair. Le second sigma de (i) disparaît encore et, si l'on pose ^0 \^n )-^0 ~t~ ^1 ( Ç« J-^l ~^ • ■ ■ ~t~ ^/i( s/2 l^n n — ;7j 1 on a (6) , F(a;) = So+(S,-S„)-h(S,-S,)+.... Les c, coefficients du développement de 3*, sont des quantités bien con- nues où figurent les invariants g., et g^ qui, ici, sont réels. On voit qu'avec le& formules (5) ou (G) x peut parcourir tout le plan, sous la seule condition que les hypothèses de rationalité (2) soient vérifiées. Les Oyt et les x ne peuvent être pris dans l'ensemble continu de toutes les valeurs complexes, mais seulement dans un ensemble dénombrable. D'autre [)art, comme p est aussi grand qu'on voudra, les éléments du second ensemble difTéreront d'aussi peu qu'on voudra de ceux du premier; c'est 5-]S ACADÉMIE DES SCIENCES. pourquoi j'ai parlé, au début de ma Note, de restrictions ne diminuant pas la valeur pratique des séries obtenues. Remarquons enfin qu'elles pour- raient être obtenues d'une infinité de manières, la fonction a* n'ayant été choisie dans ce qui précède que pour raisonner rapidement sur un exemple simple. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Solution générale du problèmp d' équilibre dans la théorie de l'élasticité, dans le cas où les efforts sont donnés à la surface. Note de M. A. K«»r\, présentée par M. Kmile Picard. Le problème 'des efforts de trouver trois fonctions w, c, n- continues avec leurs premières dérivées dans un domaine t et satisfaisant aux équations dB (i) A«+/,-— =0 {') (à riiitérieur), (a) -7— ^= 9 cos(v.r) [ro cos(v_y) — u cos(vj )]-)-/, ( à la surface s), OÙ ^, f.^, /j désignent trois fonctions données à la surface, remplissant les six conditions j fAds=o, (3) ( / {jA-=A)i, in sensu rigoroso, on saura donc résoudre le problème pour X = i : (7) __=_-— - — _ \ B' (n)'cos(vj) — t)'cos(v3)+ ^, qui est identique avec le problème (4) (5 ) si l'on pose (8) „ = 4„-^_LiL A'^. aTî (J^\!^ r Après avoir ainsi résolu le problème (7), c'est-à-dire aussi le pro- blème (4) (5), on peut aborder le problème (i)(2) pour un >(: quelconque. On peut trouver, par la méthode des approximations successives, trois fonctions harmoniques dans t, u' , v' , w' , satisfaisant aux conditions -— 4- ■ — - / 6' h -|u)'cos(vr — d'cos(vj 1 (9) J ^ (a la surfaces) = A ^ -t- -9'cos(vx) — -[n)'cos(vr) — 0' cos(v5)] [ +/, ( OV 2 2 ) C. R., 1908, 1" Semettre. (T. CXLVI, N" 11.) 7^ 58o ACADÉMIE DES SCIENCES. si le nombre A n'appartient pas à une suite de nombres A, , A., . . . . = |A,|<|A,|<... avec un point essentiel à Tinlini. Les séries procédant par puissances de A, que la méthode des approximations successives nous donne pour «', c', w\ seront toujours convergentes si | A| <[ i, m sensu rigoroso. Le problème (9) devient identique avec le problème proposé (i ) (2) si l'on pose I, as, là r „, dr H = (i + A)a'-h—-r- 6'—, on saura donc résoudre le problème proposé si f( > -n ('" sensu rigoroso). Pour 2A; il y aura des triplets de fonctions continues avec leurs premières dérivées dans T et satisfaisant aux équations (12) ' Auj-\- kj—^ = o (à l'intérieur), (i3) —7-^ = -6jCos{)Jx) [iDy cos(v^') — Uycos(v:)] (à la surface *). Je propose d'appeler ces triplets les trig)lets de Casserai (') de seconde espèce. Les séries procédant par ces fonctions joueront, pour le problème des efforts, le même rôle (ju'au cas où les déplacements sont donnés k la surface, les séries procédant par les triplets de Cosserat de première espèce U^, y j, Wy satisfaisant aux équations (14) Auj-Jr/:,- — - =z o (à l'inlérieur), (i5) iij-r^o ( à la surface i). Les démonstrations explicites de toutes ces propositions seront données dans un Mémoire plus étendu. (') Voir le cas de la sphère ( E. et F. Cosserat, Comptes rendus, l. GXXXIII, 1901, p. 271). SÉANCE DU l6 MARS 1908. 581 PHYSIQUE. — Sur l'électrolyse des dissolutions d'acide chlorhydrique. Note de M. Th. Guilloz, présentée par M. d'Arsonval. M. Dounier ( ' ), dans une Note publiée aux Comptes rendus du 1 7 février, conclut que « dans l'électrolyse des dissolutions d'acide chlorhydrique, une partie du courant qui n'est nullement négligeable sert à l'électrolyse de l'eau de la dissolution, et qu'il faut tenir compte de ce phénomène, soit dans la détermination des facteurs de tran^jiort des ions H et Cl, soit dans la mesure de la conductibilité de ces dissolutions et peut-être aussi dans la mesure de leur acidité ». Ces questions de physicochimie intéressent M. Doumer, sans doute parce qu'elles se rattachent à des applications d'ordre biologique concer- nant le transport éleclrolytique des médicaments. Il y a quelques mois, M. Doumer (-) avait soulevé contre la théorie d'Hittorf des objections auxquelles il m'avait déjà semblé utile de répondre (^), car, dans des ques- tions aussi importantes que le sont en électrothérapie les phénomènes de l'électrolyse, il est nécessaire de ne pas répudier comme iil conducteur une théorie classique admise par les physiciens et les électrochimistes. Il me semble que la Note de M. Doumer ouvre à nouveau ce débat rela- tivement à la détermination de la vitesse de transport des ions. Or nous possédons un travail très soigné des chimistes américains Noyés et Sammet (') relatif à la mobilité des ions H et Cl dans les solutions étendues d'acide chlorhydrique. Ces savants employaient, précisément comme M. Doumer, une anode d'argent et, comme lui, se sont rendu compte des perturbations auxquelles il fait allusion. Cela ne les a pas empêchés de trouver pour des solutions étendues d'HCl f J-, ^, -1- normalej des nombres parfaitement concordants dans de longues séries d'expériences. Ces recherches constituent donc m\e preuve expérimentale que lespertur- (') Doumer, Comptes rendus du 17 février, l. CXLVI, p. 829. ( - ) DoLMER, Bulletin officiel de la Société française d' électrothérapie et de radio- logie médicale, mai 1907. (^) Discussion sur la Communication de M. Doumer : Critique de l'hypothèse d'Hittorf {Bulletin de la Société française d' électrothérapie et de radiologie médi- cale, juin 1907 et juillet 1907). (') NoYEs et Sammet, Zeitsch. f. physik. Cheniie, l. XLIII, igoS, p. 49-74. 582 ACADÉMIE DES SCIENCES. bâtions dues au dégagement de O dans les phénomènes de l'électrolyse n'influencent en aucune façon l'exactitude des nombres de transport. D'ailleurs on pourrait le prévoir, puisque dans une dissolution étendue d'acide chlorhydrique, les ions Cl et H sont les seuls qui conduisent le cou- rant électrique, les ions H et OH de l'eau ne prenant aucune part appréciable à la conductibilité. Rappelons aussi que Bunsen (') avait étudié l'électrolyse des dissolutions d'acide chlorhydrique et que MM. Haber et Grinberg (-) ont consacré plusieurs Mémoires importants à cette étude et aux nombreux phénomènes anodiques qui accompagnent cette électrolyse. PHYSIQUE. — Sur la vitesse d' évaporation et sur un procédé de détermina- tion de l'état hygrométrique. Note de M. P. Vaillant, présentée par M. J. Vioile. 1. En atmosphère illimitée et dans des conditions déterminées de tempé- rature et de pression, la vitesse d'évaporation de l'eau est proportionnelle à la chute de tension F — /", (0 Q = B(F-/), Q étant la quantité d'eau évaporée dans un temps donné, F la tension maxima, f la tension dans l'atmosphère et B une constante dépendant d'ailleurs de la forme du vase à évaporation et de la hauteur de liquide. Puisque B est indépendant de / et ne paraît dépendre que de la diflé- rence F — /, ou peut se demander s'il ne conserve pas la même valeur lorsque, sans changer les conditions de température et de pression, on diminue artificiellement F en mélangeant à l'eau un corps fixe. Si cette hypothèse est vérifiée, dans les solutions aqueuses des corps fixes, B doit être indépendant de la nature du corps dissous, de la concen- tration et doit rester le même lorsque F — /"change de signe. Je me suis proposé de vérifier le fait sur les solutions d'acide sulfurique. Parmi les solutions d'acide sulfurique, il y en a huit dont les tensions maxima sont exactement connues entre 5° et 35" ('). Leurs contenances (') Bunsen, Pogg. Ann., t. C, p. 6^. (^) Haber et Grinberg, Zeilsch. anorg. Ch., t. XVI, 1898, p. 198-228 et p. 829-361. (^) Regnault, Ann. de Chini. et de Phys., 'à' série, t. XV, i845, p. 179. SÉANCE DU l6 MARS 1908, 583 pour 100 en SO^H^ sont respectivement : 73, i3 64,47 57,65 52, i3 43,75 37,69 33,10 24,25 Leurs tensions à i5° oscillent entre o™"\65i et io"""',64i; jointes à l'acide sulfurique pur (F = o) et à l'eau pure (tension à i5° : 12""°, 728), elles m'ont fourni une échelle de tensions très suffisante pour vérifier les conclu- sions qui précèdent. La difficulté est de réaliser l'évaporatioii dans des conditions comparables et qu'on puisse considérer comme équivalentes à celles d'une atmosphère illimitée. On peut, toutefois, admettre qu'il en est toujours ainsi dans les premiers instants du phénomène. Pour n'utiliser que cette période initiale, tout en conservant aux mesures une approximation suffisante, on opère de la façon suivante : 5"=°'' de la solution à étudier sont versés dans une petite cuve à fond plat et à section rectangulaire dont les parois ont été recouvertes d'une conclie de paraffine assez épaisse pour supprimer tout contact entre le verre et le liquide et délimiter nellemenl la surface libre. La cuve contenant le liquide est déposée sur le plateau droit d'une balance GoUot munie du dispositif à projection et dont la cage a une contenance d'une centaine de litres environ. Des poids sont ajoutés jusqu'à faire équilibre à une charge constante (5os) placée dans le plateau gauche. L'équilibre étant établi à quelques mil- ligrammes près, la cage de la balance est fermée, et l'on note la perte de poids que subit la solution pendant la durée de 10 oscillations du fléau (109», 25). Si a,, {3j, a,, ^, sont les déviations droites et gauches au début et à la fin de la mesure, on a (2) /' = A(«2+Pl-«.-(32), p étant le poids cherché, en grammes, et A une constante égale à 0,0002. Les lectures sur le cadran lumineux se font facilement à -j^ de division près. La balance est d'ailleurs très peu amortie et, à poids constants, deux élongations succes- sives du même côté ne diffèrent pas de plus de ,-'„- de division. La formule (2) est donc exacte au degré d'approximation de la mesure. La quantité d'eau évaporée est trop petite pour modifier d'une façon bien appréciable l'état hygrométrique à l'intérieur de la cage. Pour tenir compte, toutefois, de cette modification et supprimer la mesure de /, tension de la vapeur dans l'air, qu'il n'est guère possible de faire exactement, on emploie le système des expériences croisées. Deux cuves identiques (leurs sections ne dilTèrent pas de -^ de leur valeur) con- tiennent : la première, de l'eau; la seconde, la solution à étudier. On fait trois expé- riences successives ; 1° sur la solution; 2° sur l'eau; 3° sur la solution. Chaque expé- rience dure environ 3 minutes; si /j,, p,, p, sont les valeurs correspondantes dep, on 584 ACADÉMIE DES SCIENCES. peul admellie que ^' "*" ^' représente le poids de solution qui serait évaporé dans les conditions de l'expérience notée 2°. L'erreur qui en résulte est très faible, p, et 773 étant très peu différents : />, (milligr.)... —1,90 —1,59 — i,ii —0,48 +0,44 +r,23 +i,53 +2,48 p,{ „ )... -1,96 -1,62 -i,i4 -o,5i +o,5o H-i,i3 -f-1,54 +2,46 Soit / la valeur de la tension clans l'air de la cage au cours de l'expé- rience 2°. Si noire hypothèse sur l'èvaporalion se justifie, on a (3) /.,=.H(F-/), (4). Up,+Ih) = V>(F'-f), d'où (5) /h-l{p^ + P.)^^i'P-F'), F étant la tension uiaxima de l'eau pure, F' celle de la solution et B une constante indépendante, à pression et température données, de la concen- tration de la solution. Les tensions F et F' se lisent dans les Tables de Regnault, connaissant la température de l'eau et de la solution. Les deux liqueurs sont conservées dans un thermostat dont on note à ^j de degré près la température avant chaque expérience. Comme celle-ci est de très courte durée, on peut admettre que la température lue est celle qui correspond à l'expérience elle-même. Ci-dessous sont indiquées les valeurs de B trouvées pour les diverses solu- tions, p étant exprimé en niiUigrammes : SO'H' pour 100... ...o 7H,i3 64,4? 57.6' 52,.3 43,7., 37,69 33, lo 24, w B o,3S4 o,3r)4 0,394 0,3^2 n,3S(j o,4oo o,3S2 o,38-> o.Sgo Tempcrature ifi°,3 i>,7 t5«,<) :5«,,) lO", o .6°, 7 .7°,o i6%4 i6°,3 On a donné en même temps les températures correspondant à chaque détermination ; ces températures sont peu différentes et les variations qui en résultent pour B ne sortent pas des limites d'erreur. Il en est de même des variations résultant des petits changements de la pression atmosphérique. De ces mesures on conclut qu'à leur degré d'approximation, B est indé- pendant de la concentration, le même pour l'acide sulfurique pur et pour l'eau pure. La valeur moyenne est o,388, ce qui correspond par heure et par centimètre carré de surface à 0,6 1 . Mais cette constante n'a rien d'absolu SÉANCE DU l6 MARS I908. 585 et varie, dans de ]arp:es limites, avec la forme du vase d'èvaporation et la hauteur de liquide, ainsi que j'aurai l'occasion de le montrer. 2. Des formules (3) et (4) on tire et F' (6) ^=^ = -, T' ce qui fournit un procédé assez rapide et assez précis de détermination de l'état hygrométrique. En opérant en particulier sur l'eau et l'acide sulfu- rique purs, on a e par la formule ■^Pi—ipi-^pl) ou, en remarquant que/?, etpj sont alors négatifs et ne tenant compte que des valeurs absolues, ■ipi+pi+pi La détermination de e se ramène exclusivement à des pesées. CHIMIE MINÉRALE. — Sur les hydrates de l'acide arsériique. Note (') de M. Auger, présentée par M. A. Gautier. Dans une Note publiée il y a quelques années (^), je présentais à l'Aca- démie les résultats d'un travail sur les hydrates arséniques. Il peut se résumer en quelques lignes : Les composés AsO"H% As^O'H', AsO'H décrits par Kopp et l'hy- drate AsO^H'' décrit par Joly n'existent pas; on n'a pu vérifier que l'exis- tence des composés (As O' H' )-H'^0 et As^CH". Ce dernier, qui se forme dans des conditions assez variées, a été obtenu par Joly en desséchant l'hy- drate précédent à la température ordinaire dans le vide phosphorique. (') Présentée dans la séance du 9 mars 1908. (') Comptes rendus, t. CXXXIV, p. loSg. 586 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il y a quelques mois, M. Baud (' ) a publié aux Comptes rendus une Note dans laquelle il confirmait Texistence de Thydrate As'O'^H» décrit par Joly et par moi, et de plus, annonçait avoir obtenu l'acide pyroarsénique en desséchant l'acide (AsO''H')-H^O à + i >" -f- 20° sur l'acide sulfurique, à la pression ordinaire. Il m'a semblé nécessaire de répéter ce travail, car il me paraissait assez invraisemblable que l'acide arsénique perdît son eau jusqu'à atteindre la composition As*0"H° dans le vide phosphorique, et seulement jusqu'à As^O'O* dans l'air séché par l'acide sulfurique. Pour faciliter la comparaison des résultats des expériences, dressons la liste des hydrates les plus simples qu'on peut imaginer en partant de As-0'. On pourrait obtenir : AsO' H ; As= O' H ' + 2 AsO' H ; As= 0' H' + AsO^H, As^O'H*; AsO^H';(AsO^H»)^HM3. De tous ces corps on n'admet actuel- lement que As-0'H*+ 2AsO'H {Joly, Auger, Baud), As^O'H* {Baud) et(AsO*H')=H=0. Considérons les quatre premiers hydrates en l'amenant leur poids molé- culaire à I As. On aura : Différence Poids de poids moléculaire. moléculaire. AsO'H ,24 j ^5 lAs'O'^H'' ... 128,5 1,5 lAs^O'H» i33 I 3 jAs'O'oH' i3o Les résultats que je présente aujourd'hui vont démontrer de façon évi- dente que l'hydrate As^O'^H" n'existe pas, et que le produit auquel Joly, Baud et moi-même attribuions cette formule présente en réalité la com- position As^O'^HS c'est-à-dire As^O'H'.AsO^H. L'erreur que j'ai com- mise dans ma première Note provient de ce fait que la composition de ces deux hydrates est très voisine et que, me basant sur les travaux de Joly, j'attribuais à des erreurs d'expérience des résultats analyticjues légèrement différents des siens. Déshydratation de (AsO'H')'H^O à basse température. — iob,473 sèches en présence d'acide sulfurique, placé au-dessus du produit, ont perdu en 10 jours, entre — 10" et — 2° : 483"'?. La dessiccation, continuée entre -(-6° et -t- 12°, a duré 2 mois jusqu'à cessation de (') Comptes rendus, t. CXLV, p. 322. SÉANCE DU l6 MARS 1908. 587 perte de poids; P^9S,076. Amené à -)-3o°, le produit perd très lentement une petite quantité d'eau: 3™b en 6 jours. Porté à l'étuve à 100°, 120° et i^o", il a perdu succes- sivement 7'°e, g"? et 4"'8- Poids final à i4o° : gs.oSS. A partir de i5o"-i7o° le produit recommence à perdre de l'eau et, chaufTé pendiint plusieurs heures à Sijo", il est trans- formé en anhydride; poids : Pr:=7S,986. La vérification de ce dernier résultat a été faite en calcinant en présence de Pb(J un échiiiuillon de is,o3i5 du produit primitif qui donna une augmentation de poids de 08,787. Le calcul indique que ce même poids d'acide anhjdrisé à 3i40° donne 08,7867. Les poids moléculaires calculés à partir de l'anhydride sont : i3o,6 pour le produit desséché à +12° et i3o,3 pour celui qui a été desséché à i4o°. Calcul pour iAs30'<'H=' : i3o. On a suivi, jour par jour pendant un mois, la perte de poids d'une partie considé- rable d'acide arsénique (S^s environ) pour voir s'il y aurait un ralentissement dans la perte d'eau aux environ^ de la coniposilion d'un acide pyroarsénique. La température fui maintenue enire 16° et 19°. Voici la dernière partie de la courbe obtenue : Fig. 1. s. 096 Perte n peur PM 118,5 *.75S Perte Th. pour PM 130 F «000 • 3.500 *. ora / Perte Th. pour PM. 133 .--_^ 1^ Temps en jours On voit qu'aucun phénomène de retard ne s'est produit aux environs de P. M. i33. Le produit desséché à i8" possédait P. M. f3o,47, desséché à I 20° : 130,17; ^ '^^ • ' ^^' ' 5- On a enfin déterminé aussi exactement que possible à quelle température l'hy- drate As^O'"H'' commençait à perdre de l'eau. Pour cela, on l'a chaude au bain d'huile, dans un petit appareil muni d'un manomètre, et dans lequel ou avait fait le vide à la trompe à mercure. Une dénivellation d'environ o"">',5 de mercure commence à se produire à i48°-i49°. Déterminée directement par perte de poids à l'étuve, la tem- pérature de dissociation de l'hydrate semblait être placée vers i.54°. Pour bien montrer que la substance desséchante peut varier sans que le résultat C. R,, 1908, I" Semestre. (T. CXLVl, N' XI.) 77 588 ACADÉMIE DES SCIENCES. final difl'ère, on a edeclué cinq essais doul un sur KOIl, un sur P'O^, deux sur H^SO' et un sur FO'H, en opérant de + iS" à -+- il". Les P. M. obtenus ont été, le plus fort i3o,3. le plus faible. 129,7 ; '"oyenne des cinq : 129,95. Les conclusions de cette étude sont les suivantes : 1° L'hydi-ate (As(_)''H\)-H-0 possède au-dessous de o" une tension de dissociation notable, et perd de Teau même à — io'\ 2° Cette perte d'eau ne s'arrête, vers [-2°, qu'à la formation de l'hy- drate As'C'H^ qu'on peut formuler As'O'H', AsO'H, ce qui exclut, dans ces conditions, l'existence de l'acide pyroars.énique. 3" A partir de 12°, et jusqu'à 148" environ, la composition de l'hydrate obtenu en milieu desséchant reste très voisine de As'()'"H', les variations décomposition oscillantde +0,6 à — o,3 autourde P. M. i3o = ^AsM3"'H\ 4" Le produit auquel Joly attribuait la formule As'O'^IP est en réalité l'hydrate précédent. Il reste encore, pour terminer cette étude, à étudier la déshydratation de As^O'"H^, à partir de iSo" jusqu'à 180" environ. J'ai prouvé dans mon premier travail, et vérifié à nouveau, que de 180° à 44o" la déshydrata- lion était coniplète, et qu'à partir de 44o" l'anhydride arsénique commen- çait à perdre de l'oxygène. (_)n voit qu'il ne reste qu'un bien faible espace thermique inexploré (20" environ) dans lequel pourraient difficilement trouver place des hydrates stables dont la composition serait comprise entre As^'0'"H^ et As-0\ MINÉRALOGIE. — Sur les pseuclomorphoses des microclines dans les mirrogra- nites de ta vallée de la Meuse (Ardennes). Note de M. Jacques de Lappa- RENT, présentée par M. Wallerant. Les microgranites de la vallée de la Meuse situés entre Deville et Revin contiennent tous des phénocristaux d'albite et de quartz dans une pâte à structure grenue, sphérolithique ou micropegmatitique, composée des mêmes éléments et de biotite. Certaines variétés contiennent aussi des phénocristaux de microcline et, dans la pâte, de la muscovite en plus ou moins grande abondance. Renard a décrit, il y a longtemps, l'association spéciale du microcline et SÉANCE DU |6 MARS tgoS. 58n de l'albite, et il a sif,malé la différence qu'il y avait entre les contours arron- dis et la forme ovoïde du premier et la netteté des arêtes et ja planitude des faces de la seconde. Comme Talbite, la biolite possède celte particularité de grouper ses cris- taux à la surface du microcline et souvent aussi de pénétrer dans les golfes de corrosion de celui-ci. Le microcline se présente donc comme un élément individualisé avant tout autre et sur lequel l'albite et la biotite ont eu tendance à se pré- cipiter. L'examen microscopique montre que si, dans ces micrograuites, on ne trouve pas partout des phénocrislaux de microcline, toutes les variétés cependant en ont contenu, et que, en général, celui-ci a subi une alhilisa- lion identique à celle que j'ai déjà décrite dans le cas du microgranite de Genis (Corrèze) ('). Il y a eu formation à^alhilc de substitution. Mais, à côté des variétés où l'albite de substitution existe seule, il y en a d'autres où, l'albitisation étant très réduite, le microcline a été transformé en muscovite et d'autres encore où il a été transformé en biotite. Il y a tous les passages possibles de l'une à l'autre de ces diverses pseudomorplioses. Toutes ces transformations mettent en évidence l'instabilité du micro- cline vis-à-vis du magma environnant, mais les deux dernières ne sont qu'accessoires; la plus importante est celle qui conduit au phénomène d'albitisation. Pris à ce dernier point de vue, les résultats d'un assez grand nombre d'analyses et de dosages partiels de potasse et de soude que j'ai effectués sur ces roches m'ont amené à distinguer trois types : 1" Le type normal, qui contient 3,4 pour loo fie potasse et 4,' pour loo de soude. Il possède des cristaux de microcline souvent iioidés d'albite ou de Ijiotile. La pâte est composée de biotite, albite et quartz. 2° Un type où la proportion de potas-e peut s\ibaisser jus |u'à o,3 poui- loo, tandis que la proportion de soude peut monter jusqu'à 6,8 pour too. L'albitisation des microclines est complète La pâte est encore composée de biotite, albile et quartz. 3° Un type où la potasse peut atteindre 5, 'i pour loo et la soude baisser à 3,o pour loo. Alors l'albitisation est très faible et la proportion de muscovite dans la pâle est énorme. ( ') Comptes leiiitiis, 3o décembre iQoy. 5go ACADÉMIE DES SCIENCES. On voit que dans le second type, c'est-à-dire quand l'albitisation des microclines est complète, la potasse qui entrait dans la constitution de ceux-ci a été chassée des portions mêmes de la roche où ils se trouvaient. On est conduit à se demander où elle a été transportée. Nous avons vu qu'il y avait des cas où le microcline se pseudomorpho- sait sur place en muscovite. Nous sommes donc amené à en conclure que c'est précisément à l'état de muscovite que cette potasse doit se fixer. Ce serait l'origine de la muscovite de la pâte du troisième type. J'ai distingué les types qui contenaient des cristaux de microcline de ceux dans lesquels ils étaient complètement alhitisés; mais l'examen minéralo- gique montre qu'il y a eu partout un commencement d'albitisation se pro- duisant soit sur la masse, soit sur la bordure du minéral, de sorte que dans ce cas il y a eu arrêt de l'albitisation. Cela posé, d'une part, on peut calculer que dans le type normal la quan- tité de molécules de soude est très supérieure à la quantité de molécules de potasse; comme, d'autre part, la transformation s'est faite molécule pour molécule, il y avait en tous points au voisinage des cristaux de microcline assez de soude pour que la transformation puisse se faire ; on doit donc en conclure que l'arrêt de l'albitisation n'est pas venu de l'insuffisance de soude. Il n'est pas venu, non plus, d'un abaissement de température plus brusque en certaines régions du magma qu'en d'autres, car il aurait dû se faire sentir avant tout au voisinage des salbandes, comme je l'ai constaté pour le microgranile de Genis. Or, il n'y a aucune relation entre les condi- tions de gisement et l'intensité de la transformation. Il faut admettre que l'albitisation n'a pas commencé partout en même temps et que certaines régions se sont trouvées à la température à laquelle toute transformation devient impossible avant qu'il se soit produit autre chose qu'un faible commencement d'albitisation : c'est le cas du type normal. On peut aussi penser que dans certaines régions le micrqcline s'est trouvé revenir à son état primitif de stabilité par suite de l'arrivée de la potasse chassée des régions à albitisation complète : ee serait le cas des types à muscovite. Quoi qu'il en soit, on peut retenir que le magma, par suite de sa mise en place, s'est différencié en un pôle potassique et en un pcMe sodique. C'est ce résultat qui se manifeste à première vue par la présence ou l'absence des cristaux de microcline. SÉANCE DU l6 MARS 1908. 591 MlNÈnKhOGŒ. — Paramétres magmatiques des séries volcaniques de l' Anglona et du Logudoro (^Sardaigne). Note de M. Deprat, présentée par M. Michel Lévy. Dans une série de Notes succinctes(') j'ai indiqué, d'une façon générale, la succession des éruptions pendant le Tertiaire et jusqu'à une époque récente dans le quart nord-ouest de la Sardaigne. L'achèvement d'une importante série d'analyses, depuis longtemps entre- prise, me permet d'établir les principales caractéristiques des magmas en usant des procédés pour la détermination des paramètres magmatiques que nous devons à M. Michel Lévy. Prochainement, dans une étude détaillée, je donnerai les résultats directs des analyses. L Eruptions antéburdigaliennes. — Leurs produits, énorme accumula- tion de laves, tufs, cinérites, forment, comme je l'ai montré, la majeure partie du substralum de l'Anglona, du Logudoro et affleurent sous les laves plus récentes au fond des vallées profondes du massif du Ferru; ces restes d'un immense strato-volcan de plus de 100'"" de diamètre offrent d'abord une double série, la plus importante : i" trachytandéstles à augite, avec hypersihène et un peu de hiotile ; 2" des trachytandésites riches en hiotite et hypersthéne sans augite ou avec augite rare. 1° Moyenne \ :=2,i alcalino-syénitique, r=i,3o mégapolassique, de 3 analyses. ( c'^0,10 inésoaluniineux, 1'':=/4,o feiTomagnésien. 1° Moyenne ( <1»=2,2 alcalino-svénitique, r^i,!^o mégapolassique, de 4 analyses. ( c'r=o,oo mégaaluniineiix, 1' " = 2,1 magnésien. La moyenne de l'ensemble fournil une série alcalino-syéniliqiie, mégapotassiiitie pour la fumerolle, à scorie mégaaluinineuse {microcalcic/ue) el magnésienne. Il est (') J. Deprat, Sur les rapports entre les terrains tertiaires et les roches volca- niques dans l' Anglona {Sardaigne) {Comptes rendus, i4 janvier 1906). — Les volcans du Logudoro et du Campu d'Ozieri (Comptes rendus, 27 mai 1907). — Les éruptions posthelvétiennes antérieures aujc volcans récents dans le nord-ouest de la Sardaigne {Comptes rendus, i-j juin 1907). — Les formations néoK>olcaniques antérieures au Miocène dans le nord-ouest de la Sardaigne {Comptes rendus, 16 juillet 1907). — Les produits du volcan monte Ferru {Sardaigne) {Comptes rendus, 11 novembre 1907). 592 ACADÉMIE DES SCIENCES. intérespani de comparer celle série aux Toscanites de l'Italie centrale dont le magma se définit ainsi (Rosenbusch, Elemente der Gesteinlelire, p. 280, Anal. 10 «) : 4> = 2,2, /-rzrljSÔ, c':r;0,o5, 'F rz: 3,o. On voit combien les valeurs de ces paramètres sont semblables à celles de notre série 2 et \oisines de la moyenne des deux séries. Les éruptions du vaste volcan en question se sont terminées par une importante production de rhyoliles vitreuses micacées avec tufs (Logudoro : Gampu Giavesu, environs de Bonorva, etc.) : = 3,i alcalino-granitlque, rzi=i,8o mégapotassique, c':=o,oo mégaaiumineux, '{':=i,4 magnésien. On voit immédiatement la continuité qui existe entre la série |irécédenle et ces roches qui déiiventdu même magma et ne s en diflérencienl que par une fumerolle un peu plus acide. Dans la vallée du Sa Fiinligia, j'ai trouvé des rhyoliles à faciès niicrogranulitique ou souvent névaditique pointant en grosses masses confuses dans les Toscanites. Elles contiennent une amphibole 1res ferrifère (probablement énigmalile) épigéiiisée en produits ferreux : leur formule magmatique est : Moyenne i <ï>=z'^,4 alcalino-graniti(|ue, /■ = 1,7 mégapotassique, de 2 analyses. \ c' = o,o4 mégaaiumineux, ^''=22 ferrique. II. IRRUPTIONS posTiît RDiGALiENNES. — Ellcs sont : soit groupécs dans le massif du Ferrii en lui vaste centre volcanique bien déterminé, soit disper- sées en centres plus restreints dans l'Ang-lona et le Lop^udoro. Anglona et Logudoro. — 1° Mont de Castello Bonvei : grosse masse lac- colithifjue de iracltylandésile à hornblende en forme de montagne aiguë, intrusive dans les calcaires burdigaliens-helvétiens et les trachytandésites (Toscanites) antéburdigaliens hypersthénico-tnicacés : =:2,'i syénilique, r = 1 ,96 mégapolassique, c'=o,i.5 microalumineux ( mégacalcique), 'l''=i,9 magnésien. Ici devrait se placer au point de vue de I âge le début des éruptions du monte Ferru. Dans l'Anglona une magnilique séries d'andésites, (Vandésilahradorites et de basaltes porpliyroïdes en coulées formant de vastes plateaux et en relation avec des liions qui leur ont servi d'émissaires, oflTre la succession suivante : j° andésites pauvres en augite et liyper'Sthène avec olivine en phénocristaux et microlites, dont le plagio- clase au deuxième temps est de Voligoclasc (') à deux temps très marqués; 2° andé- (') l^a roche du Castel d'Ozilo dérive du même magma au point de vue de la fume- rolle. i" Moyenne l «I>=2, 4 syénitiqiie, de 2 analyses. 1 c' = o. . lO micioaluinineux, 2° Moyenne Il ^=z 2 2 syénilique, de 4 analyses. 1 c' = o.. '■7 microalumineux, 3° Moyenne 4> = 2, ■7 syénilique, de 2 analyses. c' = O, .4 microaliimineux, SÉANCE L)L' l6 MARS 1908 SgS iùe.s riclies en hypersthène avec aui;ite {diopside) (route de Bosa à Monliesta) el dans quelques cas hornblende brune très pléochroïque (Piana Ederas); 3° labrado- riles et basaltes augitiqiies avec hypersthène en grands ciistaux au premier temps, largement porpliyroïdes el liolocristallins : /• = 0,i2 persodique, W=i,o magnésien. ^^0,2.5 inégasodique, 'F:r=i,6 magnésien. r^ro,2i mégasodique, 'F:=i,2 magnésien. Dans le Logudoro, les plus anciennes roches sont les beaux basaltes por- phyroides à gros phénocristaux à'augite et de péridol de Seda Oro, qu'on retrouve près de Montresta : 4»=^ 2,9 syénilique, rr=o,29 mégasodique, c' = o,ii microalumineux ( mégacalcique), *P'^i,3 magnésien; magma identique à celui qui a fourni les basaltes du monte Ferru du type Coniniida. Ensuite viennent les grandes coulées basaltiques que j'ai appelées basaltes des pla- teaux el que je rattache à la même période que la grande phase basaltique du Ferru (manteau extérieur basaltique). Du reste, les paramètres les en rapprochent inti- mement : $:=2,8 syénilique, /■ = o,24 mégasodique, e'r=o,i2 microalumineux, 'F=:i,5 magnésien. Il n'y a, avec les roches similaires du Ferru, qu'une petite différence dans la scorie qui est mésoa lu mineuse avec c'=i 0,07 au lieu de c':=r o, 12. Enfin, les volcans récents du Logudoro (coulées des pentes et des vallées) que j'ai déjà signalés, comportent des roches variant légèrement d'une coulée à l'autre dans les proportions d'un basalte andésitique à un basalte labradori de tissu en boîte. La dernière est une mesure de contrôle à la fin de l'expérience prise derrière la boîte vide. Elle permet de juger des variations du tube ou des erreurs personnelles. Foie. Équiv. à vide 128 116 1 f6 in no 81 89 87 85 7.5 77 Équiv. I"" foie 94 86 90 81 87 60 64 62 Sg 48 56 Équiv. ■2'=" foie.... 77 68 76 66 78 4<3 45 46 45 34 42 Équiv. 3'" foie. ... 67 58 58 56 .59 87 32 35 82 25 29 Équiv. à vide 126 120 n6 ic4 '19 81 » » » 7' 77 N°' des rayons à vide 7 1 76 à 7 6oàG5 5 5 k 1 N"' des rayons der- rière S"-» foie . . . 8 à 0 8 à 9 8 à 9 8 à 9 8 (i à 7 G à 7 6 à 7 6 à 7 ? ? Appliquant, d'après un iiarème fait d'avance, la loi du carré de la dis- tance, nous calculons à o'", 00 l'intensité du champ de rayons ainsi filtrés. Nous l'apprécions à l'aide d'une unité ([ui> nous désignerons par SVu (elle vaut quatre fois l'intensité du rayonnement produisant la fluorescence- étalon). En une minute elle donne l'unité M de quantité de rayonnement. Voici les moyennes correspondantes : aiv. .m. .OR. .)R. Équiv. avide i,5i3 «.277 0,780 o,.562 Équiv. 1='" foie o,884 o.7io 0,872 0,280 2"^"' foie 0,593 0/190 " 0,207 0,116 3''"' foie 0,449 o,386 0,116 0,068 No 7 ■ N" 6 N" 5 N° 4. Pour 100. Pour 100. Pour 100. 42 49 53 58 5i 47 62 72 80 38 28 20 74 84 89 26 de 7 à 8 16 1 1 Noe N°5 N°4. SÉANCE DU 16 MARS 1908. 599 Ces chiffres montrent que la partie absorbée et la partie transmise du rayonnement se répartissent ainsi : Pour 100. I"" de foie absorbe 42 » laisse passer 58 2'^™ de foie absorbent 61 B laissent passer ...... Sg 3cm jg foie absorbent 71 » laissent passer 29 de 8 à 9 N°7 Ils font voir aussi que si le premier centimètre de foie laisse passer 58 pour 100 du faisceau incident (première colonne), le deuxième laisse passer 67 pour 100 du faisceau résiduel (c'est-à-dire du faisceau émergeant de ce premier centimètre), le troisième 7.5 pour 100 du faisceau résiduel. La raison est due au durcissement progressif du faisceau par filtrage. Voici, pour le foie, un aperçu de ces résultats : Quantités trausmises. Premier centimètre 58 Deuxième centimètre 67 Troisième centimètre 76 Il y a des écarts manifestes dans ces séries de chiffres. Ils sont dus soit à des inexactitudes de mesures, soit au défaut d'homogénéité des tissus. La rate donne des chiffres se rapprochant beaucoup de ceux-ci : 56 pour 1 00, 53 pour 100, 5o pour 100, 48 pour 100 sont transmis par le premier centi- mètre, suivant le numéro radiochromométrique. Le poumon donne des chiffres très supérieurs, 82 pour 100, etc. La graisse absorbe aussi relativement une faible partie du rayon- nement. On voit en résumé que le procédé fluorométrique permet d'arriver à des déterminations précises de la quantité d'énergie absorbée par chaque tissu et peut aider à établir une quantitométrie rationnelle pour l'expérimentation biologique et la radiothérapie. ur 100. Pour loo. Pour 100. 58 5i 47 66 55 54 69 56 54 5oo ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Essai sur lu greffe des tissus articulaires. Note de M. Henri Judet, présentée par M. Dastre. I. Nous avons fait quelques expériences de greffe hétéroplastique de car- tilage articulaire, en choisissant des animaux d'espèces voisines, chien et chat. Expérience 1. 98 nov. 1906. — A un cliien de 6 mois, nous abrasons le cartilage de la gorge et de la lèvre externe de la trochlée du genou droit sur iS™"" de large, So""™ de long. Nous fixons sur cette région la trochlée (cartilage doublé d'un peu d'os) d'un chat jeune. 7 janvier 1907 : pour servir de terme de comparaison, résection cartilagi- neuse, genou gauche comme à droite. Autopsie : i5 avril 1907 (128"' jour). Genou droit. — La région du transplant est lisse, d'aspect cartilagineux, de couleur blanc rosé (teinte initiale du cartilage du chat, se distinguant de l'aspect blanc bleuâtre du cartilage du chien). La cavité articulaire est libre au niveau du transplant, la rotule glisse sui- lui. Il y a résorption autour d'une des pointes de fixation, accroissement en d'autres points, de telle sorte que la surface du transplant n'a guère varié (264""™). Genou gauche. — La cavité articulaire a disparu dans la région cartilagineuse réséquée; la rotule est immobilisée par des adhérences fibreuses. L'étage inférieur de l'articulation reste sain. Examen microscopique (fait avec M. Retterer). — Au niveau du transplant, l'os est recouvert par une couche cartilagineuse continue qui comprend : a, zone profonde: cartilage sérié normal présentant çà et là, à sa limite avec l'os, quelques vaisseaux; b, zone moyenne : bande de substance fondamentale, dépourvue de capsules cartilagi- neuses; par places, cette bande prend une texture fibrillaire; c, zone superficielle, à cellules aplaties. En dehors de la région du transplanl, on dislingue les trois couches habituelles; le cartilage sérié a la même structure qu'au niveau du transplant. Pour compléter l'analogie, 611 y remarque quelques vaisseaux. En résumé, dans la région du transplant, structure de cartilage articulaire jeune, avec au niveau de sa couche moyenne certaines particularités. Aucun signe de résorp- tion. Nous avons transplanté la totalité des cartilages du genou d'un chat à un chien. Echec par suppuration au cinquième jour. II. Nous avons essayé de réparer les perles de substance de cartilage arti- culaire par des transplanls provenant des cartilages costaux. Expérience II. 8 févr. 1907. — Chien de 8 mois. Nous réséquons : 1° le septième cartilage costal et nous le fendons en deux moitiés longitudinales; 1° le cartilage du fond SÉANCE DU l6 MARS I()o8. 6o I de la trochlée fémorale que nous remplaçons par une des moitiés du cartilage costal, appliquée face revêtue de périchondre contre os. 27 mai, autopsie : raideur marquée. La cavité articulaire est cloisonnée par une membrane sagiltale étendue de la rotule et du cul-de-sac synovial vers le Iransplant qu'elle englobe. Partout ailleurs articu- lation intacte. Expérience III. 9 janv. 1907. — Chien de 8 mois. Fixation du huitième cartilage costal dépouillé de son périchondre, pour recouvrir la moitié de la surface d'une résection de la troi'hlée fémorale. 22 mars, autopsie : transplant englobé dans une membrane de nouvelle formation; trochlée recouverte d'une néo-membrane. En résumé, dans nos deux expériences, la lame de cartilage costal trans- plantée a provoqué des bourgeonnements membraneux et s'est comportée comme un corps étranger. III. Nous avons transporté des cartilages articulaires dans des foyers de fracture, pour voir s'ils étaient susceptibles de se greffer sur les extrémités osseuses et de produire des pseudartbroses. Expérience IV. 19 août 1907. — Lapin. Résection de 1™ de fémur, immédiatement au-dessus du genou. Dans l'interstice ainsi créé, nous introduisons le cartilage fémoral inféi'ieur provenant d'un deuxième lapin et le fixons sur le bout supérieur de l'os. La fracture se consolide en quatre semaines. 11 nov. 1907, autopsie : énorme cal vicieux. Le cartilage interposé est résorbé; hors du cal il persiste deux nodules carti- lagineux. Expérience V. 28 août 1907. — Lapin. Dans le foyer de fracture du fémur nous intro- duisons le bloc des cartilages du genou (réséqués sur un autre lapin) maintenus en contact par les ligaments croisés. Nous fixons le cartilage fémoral sur le bout supérieur, le cartilage tibial sur le bout inférieur. Consolidation en un mois. 3o nov. 1907, autopsie : cal osseux exubérant. Résorption du cartilage interposé; pas trace de néarthrose. IV. Nous avons établi, dans notre Note du 29 janvier dernier, que la trochlée fémorale séparée par un trait de scie de l'os sous-jacent puis remise en place et fixée, est susceptible de se greffer. Nous nous sommes demandé si cette aptitude à la greffe subsiste lorsqu'on supprime l'action de la syno- viale. Expérience VI. i^ août 1907. — Chien adulte: r° résection de la synoviale du genou (seule la partie de la séreuse qui tapisse le ligament postérieur n'est pas atteinte); 2° séparation de la trochlée, reposition immédiate et fixation. 3o ocl. 1907, autopsie : la cavité articulaire a disparu dans tout l'étage correspondant à la trochlée reposée; à ce niveau épaisse ( 5""") membrane vascidaire intimement adhérente rtu fémur, englo- bant et immobilisant la rotule, i^a cavité articulaire, les cartilages reparaissent, sains, juste au niveau de l'extrémité inférieure du fiagnient réimplanté. 6o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. V. Nous savions, par les expériences de nombreux auteurs, que les car- tilages articulaires transplantés sous la peau (ou dans la cavité péritonéale) dégénèrent. Nous avons étudié la destinée du cartilage lorsque sa synoviale est transplantée en même temps que lui. Expérience VIII. 27 déc. 1907. — 1° Lapin de 6 mois. Nous réséquons en bloc les cartilages du genou gauche sans leur synoviale, en masse le genou droit en ména- geant la synoviale ; 2° sur lapin du même âge, nous introduisons nos deux transplants dans le tissu cellulaire sous-cutané. — 29 fév. 1908 : autopsie. Cartilages trans- plantés nus : sont immobilisés dans une gaine fibreuse intimement adhérente au Iransplant. Cartilages transplantés avec leur synoviale : une enveloppe fibreuse peu adhérente entoure le iransplant. La cavité articulaire parfaitement libre a la même étendue qu'à l'état normal ; elle est tapissée par une membrane lisse ayant l'aspect de la synoviale. Le cartilage subsiste partout avec son aspect macroscopique normal. Les mouvements sont libres pour un angle de 45°. Exemple histologiijue (fait avec M. Réitérer) : 1° Cartilages sans synoviale. Couche superficielle : plus trace des cellules normales; transformation en tissu conjonctif fibreux. Couche moyenne : prolifération des cellules ; celles-ci n'ont plus de capsules, au lieu d'ètie arrondies elles ont des prolongements. La substance fonda- mentale est fibrillaire. Couche profonde : deux fois plus épaisse qu'à l'état normal ; cellules cartilagineuses ayant proliféré en série et très nombreux vaisseaux ; 3° Carti- lages avec synoviale : uiême disposition en trois couches qu'à l'état normal. Cellules cartilagineuses intactes. i\ulle trace de dégénérescence. Pas de prolifération des capsules; épaisseur un peu diminuée du cartilage. Atrophie au début (?). On pourrait penser que, dans cette dernière expérience, la synoviale a préservé le cartilage de la dégénérescence par action mécanique. Mais Seggel, ayant protégé mécaniquement du cartilage transplanté en l'entou- rant d'un sac de coUodion (|qui écarte les actions cellulaires et laisse (iltrer le plasma), a vu la dégénérescence survenir tout comme dans le cartilage transplanté nu. Il en conclut avec Tizzoni que, seule, la synovie peut nourrir le cartilage. Dans notre expérience VIII, la survie du cartilage semble devoir être expliquée par ce fait que la synoviale transplantée continue à nourrir le cartilage. Conclusions. — A. Il est possible de réparer anatomiquement et phy- siologiquement, pendant un laps de temps supérieur à 4 mois, une perte de substance du cartilage du genou d'un cliien par un fragment emprunté à la trochiée d'un chat {^E-vpérience I). B. Il parait impossible de réparer une perte de substance du cartilage ■ SÉANCE UU l6 MARS 19(18. f^oi aiticulaire d'un animal (chien), par une lame de cartilage costal provenant du même animal {Expér. Il et ///). C. Les cartilages articulaires transplantés dans les foyers de fracture relardent quelque peu la consolidation, mais n'arrivent pas à se greffer et H créer de pseudarthrose {Expèr. /F et F). D. La suppression de la synoviale empêche la greffe par reposition du cartilage ailiculaire {Expér. VI). E. La synoviale transplantée sous la peau, en même temps que le car- tdage articulaire, assure à ce dernier une persistance supérieure à 2 mois (Expér. VIII). M. Henri Mathouili.ot adresse une Note, à laquelle sont jointes deux photographies de fourlre globulaire, prises pendant la nuit du ai octobre içjoi au Ferray, près Rambouillet. A 4 heures et demie, TAcadémie se forme en Comité secret. COMITE SECKET. La Section d'Astronomie présente, pai- l'organe de son doyen, la liste suivante de candidats à la place vacante dans la Section d'Astronomie, par suite du décès de M. Janssen : En première ligne ex œquo, par ordre alphabétique. En seconde ligne Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. MM. Anooyer. Maurice Hamy. M. P. PUISEUX. La séance est levée à 5 heures et demie. A. L. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, iN° 11.) 7t? Ho4 ACADÉMIE UES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVRAGRS REÇUS DANS LA SÉANCE DU 9 MARS I908. Influences modificatrices de l'évolution tuberculeuse, recherches expérimentales, par MM. Lannelongue, Achard et Gaillard. Paris, Masson et C'', 1908; 1 fasc. in-B". (Hommage des auteur?.) Toute la Chimie minérale par l'électricité, par Jules Séverin, avec plus de 60 figures dans le texte. Paris, H. Diinod et E. Pinat, 1908; i vol. in-8°. (Présenlé par M. Le Cliatelier. ) Compte rendu annuel des travaux exécutés par le Service géographique de F Indo- Chine, année 1907. i fasc. in-S". SvEN Hedin. Scienlific resulls of a journey in Central Asia 1899-1902. Maps, con- tained in atlas of two volumes; Text : Vol. III. Norlh and east Tibet, by D' Sven Hedin. — Vol. IV. Central and west Tibet, by D-- Sven Hedin. — Vol. V. Part 1 : Meteorology, by D'' Nils Ekholm; Part 2 : Astronomical observations, by D"' K.-G. Olssom. — Vol. VI. Part 2 : Geology, by D'^ Backstrôm and others; Part 3 : Racical types, from Western and Central Asia, by D"' Sven Hedin. Stockholm, s. d. ; 3 vol. et 3 fasc. in-4° et un étui in-4°. Year-Book of the Royal Society of London, 1908. Londres, 1908; 1 vol. in-8°. An old Map of Africa (1692) : i' L' Afrique divisée suivant l'estendue de ses prin- cipales parties. . ., par Hubert Jaillot. » Londres, E. Albert Sturraan, 1887 ; i feuille in-S". (Reproduction d'après l'original qui se trouve au Musée de Cape Town.) Atti délia Societa milanese di Midicina i Biologia, t. Ill, 1907-1908, fasc. 1. Milan. 190S; I fasc. in- 8°. Atti délia Reale Accademia dei Lincei, anno CCCV, 1908; série V^; Rendiconti; Classe di Scienze fisiche, matematiche e naturali; t. XVII, fasc.i. Rome, 1908; 1 fasc. in-4''. Atti délia Pontificia Accademia Romana dei Nuovi Lincei, anno LX, 1906-1907; Sess. III-VII, febbraio-giugno 1907. Rome; 4 fasc. in-4°. Memorie délia Pontificia Accademia Romana dei Nuovi Lincei; t. XXIV. Rome, 1906; I vol. in-4°. Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles; 2' série, t. XIII, i" et 2' livraison. La Haye, i()o8; i vol. in-B". The illuminating Engineer. The Journal of scientific illumination: t. 1, n» 3, march 1908. Londres; i fasc. in-8°. SÉANCE DU if/ MARS 1908. 6o5 Outrages reçus bans la séance ou 16 haks 1908. Notice sur la vie et les travaux de M. Moissan, par Paul Lebbau. Paris, Masson et C'', 1908; I fasc. in-8°. (Présenté par M. Le Chatelier.) Dus Ohrlabyrinth als Organ der malhematischen Sinne fur Raum und Zeit, von E. VON Cton; mit 45 Textfigures und 5 Tafeln und dem Bildniss des Vei-fassers. Berlin, Juiius Springer, 1908; i vol. in-8°. (Présenté par M. Yves Delage.) Questions de Physi(jue générale et d' Astronomie, par le vicomte François de Salignac-Fénelon. Toulouse, Edouard Privai, 1908; 1 fasc. in-4°. (Hommage de l'auteur. ) Statistique médicale de la Marine pendant l'année 1904; 6° année. Paris, Impri- merie nationale, rgoy; i vol. in-4''. Bulletin de la Société de Médecine légale de France : Sj' et 38' années, 2° série, t. II, III. Paris, A. Maloine; Marchai-Billard, igoS-igoô; 2 vol. in-8">. Bulletin de la Société de l'Industrie minérale; l^" série, t. VIII, i'^ livraison de 1908. Saint-Etienne; i fasc. in-8°. Observatoire de Chevreuse. Météorologie : Résumé des observations, 1903-1907, par M. Farsian, s. I. n. d. ; i fasc. in-8°. Ville de Paris. Annales de l'Observatoire municipal ( Observatoire de Montsouris) , publiées trimestriellement sous la direction des Chefs de service; t. VIII, année 1907, 1' et 3° fascicules. Paris, Gauthier-Villars, 1907; i vol. in-S". Mémoires et Comptes rendus des travaux de la Société des Ingénieurs civils de France; 6i= année, 6° série, n° 1, janvier 1908. Paris; i fasc. in-S». Société des Ingénieurs civils de France. Annuaire de 1908. Paris, 1908; i vol. in-S". Archives du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon; t. IX. Lyon, Henri Georg, 1907; I vol. in-f°. Missions scientifiques pour la mesure d'un arc de méridien au Spitzberg, entre- prises en 1899- 1901 sous les auspices des Gouvernements russe et suédois : Mission russe; t. 1 et H. Saint-Pétersbourg, Imprimerie de l'Académie impériale des Sciences, 1907 ; 2 fasc. in-4°. Das Problem der Entwicklung unseres Plane te nsy stems : Aufstellung einer neuen Théorie nach vorhergehender Kritik der Theorien von Kant, Laplace, Poincaré, Moulton, Arrhenius u. a., von D' Friedrich Nôlke, mil 3 Textfiguren. Berlin, Juiius Springer, 1908; i vol. in-8». (jo6 ACADÉMIE DES SCIENCES. ERRATA. (Séance du 9 mars 1908.) Note de M. Glangeaud, Les éruptions de la Limagne. Sept périodes d'activité volcanique du Miocène inférieur au Pléistocène : Page 552, ligne Sa, au lieu de de nivellemenl, lisez de ruissellement. Page 553, ligne i5, au lieu de Pardins, lisez Paidines. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS Quai des Grands-Augustins, n» 55 leur., terramont chaque volume. L'abonaemeal est annuel . -P'""^ de l'abonnement : ''«'•'« ■ 30 fr. - Dôpartemenu^fr^ ^ Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, t^er chez Messieurs : '«'^" Ferran frères. 1 Cliaix. j Jourtian, ' Ru(r. Courtin-Uecquel. ngers * GormaiQ at Grassin. ( Siraudeau. lyonne . 'rançon . Jérôme. Marion. / Ferel. "-deauj; Laurens. ' Muller (G.) '""^« Renaud. I Derrien. est }^- 'Robert. i Le Gorgne. ' Uzel frères. «'» Jouan. "'"''^'r DarilelclBouv j Henry. ( Marguerie. ciiez Messieurs : Lorient ( Rai'mal. " " i M"« Texier. . Cumia et Masson. 1 Gcorg. Plnly. Maloinc. ViUe. Marseille Hua t. Lyon. Montpellier | ^'^lat. / Goulet et On souscrit à l'étranger. -inisterdan Moulins . IS'ancy. . JVantes . erbourg . . . . rmont-Ferr on. Delaunay. Bouy. Greffier. Ratcl. Rey. ÎLauv Dege: erjat. ez. noble S Brevet. Gratier et G" Roclwlle Fouclier. lavre i •^^urdignon. Dombre. (ils. iMaitial Place. Buvignier. Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert Dugas. \'eloppé. I „■ l Barma. I Nice ; . ■ ■ ■ ■ ! Appy. 1^''"'" Debroas-Duplan. Orléans L^cUé. \ Poitiers j r^l'iiicliier. ( Lévrier. I ^«'"'«« Plil.on et llomm.,l3 Tiochefort Girard (M""). Langlois. Lcstringant. S'-É tienne Chevalier. Toulon l Figard. chez Messieurs : _ ( Feikema Caarel- ( sen et C''. -^tl^èms Bcck. Barcelone Verdagucr. ^ Asher et C". Berlin \ ''""°'""'"'or et fiU. j Kuhl. ( Mayeret Aliiller. ^«'■«« Francke. l^ologne Zanichelli. ÎLamertin. Jlayolez et Audiarte. Lebégue et C'«. Chez Messieurs : , , /Dulau. Londres .. lui I Hachette et C' 'Nutt. Luxembourg.... y. Cuck. / Ruiz et C''. Madrid ) '^""lo- Bucarest , Solchek et C°. Alcalay. ^"dapest Kilian. Cambridge Doightoa, Dell ot C- Christiania Ca mmermeyer. liou Tailandier. G i a l'd . ( Figar / Allé. Toulouse jGimct. ■■■ I Privât. [ Boisselicr. ^°"'-' Péricat. ( Bousi'ez. ) Giard. ^ Lemaitre. Constantinople.. Otto Keil. Copenhague Hôsl et fils. r'io'-ence Seeber. Ca"i^ Uoste. Cènes Beuf I Eggimann. Genève i Gcorg. ' Burckhardt. Dossat. \ F. Fc. Milan \ I^occa frères. '■ ( Hœpli. ''''°'™« Tastevin. Naples } Marghieri di Gius. Pcllcrano. Dyrsen et Pfoifrei ^e^^-rork Istechen. La Haye . Belinfante frères. Valenciennes . . j Payolet C'>. ^""'<^nne Rouge. (Sack. / Barth. I Brockhaus. Leipzig {Lorentz. etmcyer. Lomckeet Ruechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'-. Palerme Rebcr. ^°''tO . Slagalhaes et Moiiiï. Piague Rivnac. Rio-Janeiro . . .. Garnier. Rome I Bocca frères. ( Loescher et C. Rotterdam Kramors et fils. Stockholm Nordiska Boghandel S'-Pétersbour Zinserling. Wolir. JtwI ' Vos; '^^"S «^ÉNÉRALi^^ii^^iiïi^^^^.^^^^^^^^^^^ Tomesl"ù31. -(3Août,835à3iDécemb (> Janvier iS5, à Si Docembro isVi5 \ Desocr ' Gnusé. Turi Vienne iBocca frères. Brcro. Rinck. Ro3onborg et Sellier Varsovie Gebethuor ot w^lff. Vérone Drucker. Frick Gerold et C'«. Zurich Raschcr. loraes 32 à 61. — ( i" DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Tomes 62 l V\ ) er , ■"'^ "^^i ^ ^' Docembro Tom^s 92 à Î21.~ '/;é/j™' '''^ '■ ^' -décembre SCPP.^,, .OX COMPXE^HE^o; O^S S^A^^^^ ^ST^^ re i85o.) Volume in-4''; i85j. Pn.\- .865 .Volume in-4°; .870. Prix:::::::;:::;;; 25 ?' ^t>o. . Voli|me in-i°: 1889. Pri.x 35 f,. ">[>>■) Volume in-:i°; 1900. Prix .' .' 25 fr! même Librairie les Mémoires de l'Académie des Science";: 01 les MeajDires présentés par divers Savants à l'Académie des Soienc es. TAHl.K m W H. ^S AlVnCLES (Séa'-e du 10 Mat. 1008.) ^^^!^=^=- Piiges, M. E.-H, \MAOAT lliéoi-ème de Claiisiiis • MM S. AKLOINO Cl L. T,.KVENOÏ _ Sui- rcxteiis:o;i lu — Iles Pages. 55 cai'octeic leurs ruppovls ^ilel-infccUonluberculeusedans le diagnostic de la avec luberciilosc pav les les iii'Jjcni i-évélaleui'S UAPPOUTS. I ViûLW - Bapporl s.u- la nécessité de ',.I;;^:;:ationexlae du système -.etcine I décimal à toutes nos monnaies. 563 NOMINATIONS. liste de candidats pvcsenléc a M. le Mi- nistre de l'instruction publique p.;uv c ôc^t^de Uirectenr de l'Obso-vatoiie de ^:^nsc. vacant par suite de la nomma- lion de M. B. Daillaud aux funetions de Directeur de 1-Obscr.^atoux de r--. 1" M. E. Cosserat. i° M- L. Fabn . ■■■ J COnUi:SP0NI>ANCE M le MINISTUK DU CoMMF.itCK invite l'Aca- démic à lui présenter une liste de candi- d" à 1 cl'i.edeGéométrieapplK,uee aux Arts, vacante, an Conservatoire n - Uonal de's Ans et Métier., par suite du décès de M . Lamsedat .•■■,"," ''' M e SKCu.TAmE p.bp.tcel signale dive.s Ouvrages de M. /^««//.etea» et de M. ^. von Cyon M. G ■>'". Tiiuioir la lumière dans les espaces lori.|ue de b. question et premiers rcs '•'''•* '-""■" '-"--éscncc de la _ Sur la dispersi> élestes. 1 de llis- ■snl- M. p. LoWELi.. — Sur la pr ncle M. _ Sur les séries M. P. VaiU-ant. Sur la vitesse d'évapo- 3011 raie du pro- ration et sur un procédé de détermination de l'étal liygrométriciue. ......■••■•• •••^ M. At^GKU. -Sur les bvdra.es de 1 acide arséniq M. Jacques de LArrAUt SÏ:^t:stirva,.eedelaMeuse ( \rdenncs) M. DErRAT i,,< plio'" M. llENlU Note, '"^-"5 -^ J"L^:^.,aire », prises peu- 58i pliics de foudre ni la nuitduiSoctobie .9" llambouillct da pr. 3 an Terra y. 593 Goo 6o3 COMITÉ sECiuyr. Liste de candidats à la place vacante, dans U Section d'Astronomie, par sui.e du Bulletin BiBLiOGRAruiQUE Eubata ' MM. Andoyer, d,-rés de M. Jaiissea Maurice Hamy . ^ '"■■'■ ■^"' PARIS. - IMPUIM Quai des Grands-Auguslins, 6o3 6o4 r.oG l.e GêiM'it CAUTHiER-VlLtAR» 5 0=^5^ 1908 PRECHER SEUlIvSTRE. COMPTES KEIVDLS HEBDOMÂDAIKES DES SÉANCES DK L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVI. N12 (23 Mars 1908). PARIS, GAUTIIIER-VILLARS, IMPHI.MEUR-LIBRAIRE DES CO.MPTES RENDUS DES SÉANCES Di: L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai dos Grands-Augii^ims, 55. 1908 • RÈGLEMENT UEL4TIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 ruiN 1862 et 2] mai 1873 tOOO<-^l^i^^ Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à TAcadéinie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 'î8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. AnTicLK l". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étranger deFAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent an [)lus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3* pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Noies ne nréjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les RappvUts relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au- tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'im ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé ; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, connue ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance ofli- cielle de 'Académie. Au I u;i.E 3. Le bon à tirer de chatjue Membre doit être remis à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le ieudi à 10 heures du malin ; faute d'être remis è \ temps, le tilre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé ai- Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. AuiicLE 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planchcN ni ligures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures compteru pour l'élendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux (rais des a- leurs; il n'y a d'exception que pour les [(apports les Instructions demandés par le Gouvernement. Tous AUTICLE 5. les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendu: après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent nè^lement. Les Savants étrangers à lAcadimia qui désirent faire présenter leurs Mémoiies par MM. les Saorélaires perpétuels sont priés de le déposer an Secrétariat a:i plîs tard le Samedi cfui précède la séance, avant 5^ Antre Jjeia la présentation sera remise à la séance suivante ACADEMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 25 MARS 1908. PRÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL. RIEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'A.CADÉMIE. HYDRODYNAMIQUE. — Théorie de V cconkiucnl sur un déversoir vertical en mince paroi et sans cuntraction latérale : ('as de la nappe ondulée et son raccordement au cas de la nappe plongeante. Note de M. J. Boussinesq. I. Lorsque, dans l'écoulement de l'eau sur un déversoir vertical en mince paroi, tenant toute la largeur du canal compris entre deux murs verticaux parallèles, la nappe de déversement est noyée en dessous par une masse d'eau tourbillonnante, dont la pression au niveau du seuil égale une frac- tion donnée N' de la pression ^gh qui s'y exercerait, à l'état de repos, si le niveau avait partout, au-dessus du seuil, sa hauteur h d'amont ((ï\ie hauteur de charge)., le coefficient m du débit mh \2gh])aT unité de longueur du déversoir est une certaine fonction de N', dont j'ai indiqué ou même effectué à très peu près le calcul dans une Note du i''' juillet 1907 (Comptes rendus, t. CXLV, p. 10), pour les valeurs de N' comprises entre —30 et 0,8. A cette limite N' = o,8 un certain paramètre /. , relié comme rindi(jue la formule au quotient du rayon R„ de courbure des (ilets lluides inférieurs (à la traversée de la section contractée) par l'épaisseur correspondante •/] de la nappe, devient égal à 1 , après avoir crû à partir de zéro pendant que N' passait de — coào,8. Donc à ce moment où N' = o,8, les filets fluides sont sensiblement rectilignes à la traversée de la section contractée, après y avoir été, au début, fortement concaves vers le bas. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N- 12.) ^O 6ot< ACADÉMIE DES SCIENCES. Or les accroissements successifs de N' se produisent, effectivement, à mesure qu'on relève le niveau d'aval ou niveau de l'eau dans le canal de fuite, en abaissant de plus en plus une vanne située à quelque distance en aval du déversoir ; et ce niveau excède notablement le seuil au moment où N' ^ (), 8. Dès lors, la nappe, sans courbure sensible à la traversée de la section contractée (où elle est presque horizontale encore), n'a plus à descendre pour se joindre à Teau stagnanle ou tourbillonnante d'aval ; et elle cesse de plonger au sein de cette eau, ou de s'y noyer complètement, pour s'étaler simplement à sa surface et ne rester dès lors noyée qu'en ■dessous. M. Bazin a observé en effet qu'elle se tient à la surface libre; et il l'a appelée nappe ondulée, en raison de quelques ondulations qu'elle y présente. Il est clair que, si l'eau d'aval se relève encore plus et rend supérieure à o, 8 la pression relative N' sous la nappe, la courbure des filets fluides à travers la section contractée restera insensible, le haut de la nappe ayant encore moins à descendre pour s'étaler sur l'eau d'aval; et l'on aura désormais, d'une manière contiime, ^ = i, pour toutes ces nappes ondulées ou ne quittant plus la surface libre du canal de fuite. Dès lors, la pression varie hydroslatiquemeni à la traversée de la section contractée, non moins qu'au-dessous d'elle où tourbillonne une eau censée morte; et l'on reconnaît aisément que cela revient à poser, avec les notations de la Note citée, Iv = i\'. Pour chaque valeur donnée de N'. la quantité K, (jui était jusque-là une variable indépendante, ne reçoit donc plus qu'une seule valeur, fonction de \', valeur qui est précisément celle avec laquelle s'était confondue, à l'instant où k atteignait la limite i, la valeur de K rendant maximum le coeflicient m de débit. Ainsi, il n'y a plus lieu, au delà de N'^o,8, ni à faire varier /•, ni à appliquer le principe du débit maximum. II. L hypothèse ^• == i réduit les équations (^2) de la Note citée du i*"' juillet 1907, par élimination de v, à celle-ci : , . 3i\"-i («) C= g Après quoi, les deux formules (^i) de la même Note donnent, en élimi- nant n et en obicrvant que " se réduit ici à l'unité, ((3) m --^ ( N • -- C-) v/~~ ^ ' V '^" V'' '^^^'- SÉANCE DU 2^ MAHS 1908. 609 Divisons ce coefficient m de débit [)ar celui, ot'= o,434^, du déversoir- type à nappe libre; et puis donnons à N' différentes valeurs entre 0,8 et i. Nous formerons, par exemple, le Tableau suivant : N' =:o,8o o,85 0,90 0,926 0,90 0!97'i 'j m nf 0,644 o,585 o.5oi o,44i 0,3-0 0,-267 Or la formule empirique donnée par M. Bazin, pour les valeurs de N' supérieures à 0,6, comme résumant le mieux les observations, est -=.,oov/.-N; et Ton en déduit comme résultats de l'expérience, pour les pressions rela- tives \' ci-dessus, — ^^o,6i4 o,558 0,487 0,44' 0,387 0,307 '*• Malgré les écarts assez sensibles qui les séparent, en général, des résultais théoriques précédents, on peut regarder la vérification comme satisfaisante : car la petite erreur inévitable sur N', dans chaque observation, en entraine ici une bien plus grande sur la fonction -^' vu la rapidité du décroissement de cette fonction dès qu'on approche un peu de la limite N'= i. III. La valeur de n qu'on a éliminée ci-dessus, pour obtenir ([5), entre les deux équations (i) de ma Note du i*"' juillet 1907, était (y) /,_N' /s 1 — N' Elle offre un certain intérêt; car elle entre, non moins que la contraction inférieure c de la nappe, dans l'expression générale du rapport, ^ =:: (1 — C)(I —n-k-), de l'épaisseur t\ de la nappe déversante à la hauteur h de charge. Ce rap- port, en y faisant A = i et substituant les valeurs (^a), (^y ) de c et de //, devient (â) ^'- ■ + 5i\' 6lO ACADÉMIE DES SCIENCES. L'épaisseur y] de la nappe ondulée serait ainsi, dans la section contractée, une fraction de la liauleur // de charge, croissante de ^ à ^ lorsque la pres- sion relative N'sous la nappe grandit de 0,8 à i, fraction éi,^Tle en moyenne à — ) ou à 0,087.5. l'>lle ditTère donc peu de sa valeur limite -^ dans le déver- soir théorique (à seuil é|«iis et évasé) de Bélanger, valeur (|ui se Irouve convenir aussi, très sensiblement, tant aux nappes noyées en dessous et plongeantes, qu'à la nappe libre, dans les déversoirs verticaux sans contrac- tion lali'-rale. I\ . Il esl nalui'el de se demander si l'expression ( ^ ) du coefficient de débit, relatif aux nappes ondulées, ou applicable aux valeurs de ^' plus grandes que 0,8, se raccorde avec celle, beaucoup plus complicjuée, qui con- vient aux autres nappes noyées en dessous, c'est-à-dire convexes vers le haut et plongeantes, où N' est inférieur à 0,8. Dans celles-ci, le coefficient di' débit est la valeur maximum, pour k variable mais ÎN' donné et constant, de la formule de m qui s'obtient par l'élimination de /;, v et c entre les équations (\) et ( 2) de la Note citée. Cette formule (0 (-> + /,) — /.- /.- N')] V'^ ayant la forme/( \', k ), la relation m = f('S', k) représente une famille de courbes, dont k désignerait le paramèti-e et où m, iN' seraient respec- tivement l'ordonnée et labscisse. D'ailleurs, le maximum dont il s'agit se prend sans laire \arier N', mais en déterminant /■ |)ar ré(piation -jj- = o. T^a suite des jioiuts considérés, depuis _\' = - ce jusciu'à >. '=0, 8, constitue donc r enveloppe de cette famille de courijes; et, comme/- = 1 pour N'= 0,8, c'est l'enveloppée ( p ), correspondant justement à /• = i, cjui la continue an delà de \'= 0,8. ( )r, celle-ci est, comme toutes les enveloppées, tangente à reuveloppe, eu son point commun avec elle. Il y a donc bien raccordement, ou contact du premier ordre, entre les di'ux expressions du coeKicieiit de déliil relatives aux deux sortes de nappes noyées eu dessous, qui sont les uapjies plongeantes et les nappes ondulées. SÉANCE DU 23 MARS 1908. 611 M. J. Ta.vnery, taisant hommage à rAcadémie d'une brochure relative aux manuscrits d'tVtvm/e Galois, qu'il dépose sur le Bureau, s'exprime en CCS ternies : (( J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie, au nom de M"'' de Blignières, fdle de Joseph Liouville, les manuscrits d'Évariste Galois. )) Ces manuscrits avaient été remis à Liouville par Auguste Chevalier. Liouville a publié les plus imporlanls dans son Journal, ceux qui assurent à Galois une gloire impéiissable. Celte publication a été faite très judi- cieusement, avec un soin et une conscience dont témoignent les notes manuscrites de Liouville, les corrections faites sur les épreuves. Ces notes et ces épreuves sont jointes aux manuscrits de Galois. Kn 1897, la Société mathématique de France, que présidait alors M. Kmile Picard, a donné une nouvelle édition des OEuvres mathématiques de Galois, conforme à la publication de Liouville. M. Picard a écrit une Introduction pour cette nouvelle édition. » J'ai décrit les manuscrits de Galois, que je remets aujourd'hui à F Vca- démie, dans une suite d'articles insérés dans le Ihdlelin des Sciences mathé- maliqiies; j'ai publié là les manuscrils que Liouville avait omis, au moins ce qu'il m'a paru utile ou possible de publier. M. Gauthier-\ illars a réuni ces articles dans une brochure, dont je demande la permission de faire hommage à l'Académie. >) Ce n'est assurément pas sans peine (pie M"" de Blignières a pu relrouver les inanuscrits de (îalois, dans la masse des papiers laissés par son illustre père. L'Académie lui saura cerlainement gré de la peine qu'elle s'est donnée; les mathématiciens, tant qui! en restera, ne regarderont jamais sans émotion le manuscrit de la Letire à Chevalier ou du Mémoire sur les conditions de r(''solubililé des équations par radicaux, corrigé pendant la nuit qui a précédé le duel où ( ialois devait trouver la mort. » Aux manuscrits de Galois est jointe une relique touchante qui vient d'Hermile, par M. Emile Picard : le professeur de Mathématiques spéciales de Galois, Ï\L Richard, avait conservé et donné à Hermite quelques copies de son ancien élève; M. Picard a bien voulu me remetlre ces copies pour les joindre au don de M""" de Blignières. » Sur la proposition de M. le Secrétaire perpétuel, l'Académie décide que des remercîments seront adressés à M'"* de Blignières pour le don si précieux des manuscrits du grand et infoituné géomètre. 6l2 ACADÉMIE DES SCIENCSS. PHYSIQUE. — Sur la ihéoiic de i électrocapillariU- . >Jole de M. Gouv. Jai montré antérieurement qu'il est nécessaire, lorsqu'un métal est immergé dans un électrolytc, de tenir compte des forces non-électriques o qui peuvent s'exercer, à très petite distance, entre le métal et les ions ou les molécules du corps dissous ('). L'existence de pareilles forces attrac- tives, variables suivant le corps considéré, paraît résulter des phénomènes bien connus que présentent les corps poreux ou 1res divisés et qu'on désigne quelquefois sous le nom A affinité capillaire. Depuis lors, les recherches expérimentales que j'ai poursuivies sur la fonction électrocapillaire m'ont confirmé dans l'opinion (pie ces forces cp donnent la clef des problèmes de l'électrocapillarité. De l'existence de ces forces résulte naturellement une accumulation des ions ou des molécules du corps dissous sur la surface du métal. .l'ai pu démontrer, sans autre hypothèse que la réversibilité, qu'une pareille accumulation se produit en réalité dans les solutions aqueuses qui donnent un maximum électrocapillaire moindre que l'eau pure (-) (corps actifs). Dans la Note précitée, j'ai examiné le cas où les forces ç agissent sur les anions seuls. Il se forme alors en général une couche électrique triple à la surface métal-éleclrolyte et, au maximum électrocapillaire, il y existe une couche double. Kn raison de cette couche, le métal à ce moment est négatif par rapport à la masse de l'éleclrolyte. (>ç cas parait être celui de tous les corps actifs de la Chimie minérale, en solutions élendues. L'expérience montre en effet que leur courbe électrocapillaire ne dépend que de l'anion; elle est sensiblement la même pour les sels d'un (') l^es forces o sont dites non-élecln'que.i dans le sens usuel du mol, parce que le inélal les exerce indépendamment de sa charge électrique, comme les forces molécu- laires; mais je n'entends pas dire par là que Pessence intime de ces forces, comme des forces moléculaires, n'est pas électrique; c'est une autre question {Co//i/>tes rendus, 3 décembre 1900). (-) I.e fait de l'accumulation, étant ainsi établi sans faire intervenir les forces tp, forme une preuve de l'existence de ces iorces,(Coniptes re/idiis^i décembre 1900, et Journal df. Physique, avril 1901). SÉANCE DU 23 MARS 1908. 6?3 inèine acid(.' et pour lacide lui-même, et très différente an contraire pour les divers sels d'un même métal ou pour les divers acides ('). Depuis lors, le cas inverse a été découvert avec les bases organiques fortes (ammoniums quaternaires, etc.) et leurs sels d'acides inactifs ('■'). Pour ces corps, la courbe électrocapillairc ne dépend que du cathion; elle est la même pour la base et ses divers sels. Les forces o agissent ici sur les cathions, la surface mercure-électrolyle est le siège des mêmes couches que tout à l'heure, mais de signe opposé, et, au maximum, le mercure est positif par rapporta l'électrolyte. Ces deux effets opposés, prévus par la considération des forces o, sont absolument d'accord avec les déplacements du maximum suivant l'axe des potentiels, que montrent les courbes électrocapillaires. Examinons maintenant le cas où les forces ^ s'exercent sur les molécules du corps dissous et non sur les ions. L'expérience montre que ce cas est réel, car la courbe électrocapillaire d'un électrolyte inactif est profondément mo- difiée par l'addition d'une petite quantité d'un corps organique neutre A, et sensiblement de la même manière quel que soit l'électrolyte ('■'). T^e corps A ne fournissant pas d'ions et ne modifiant pas les ions préexistants, ce sont les molécules elles-mêmes de A qui produisent ces effets, en venant s'accu- muler à la surface du mercure sous l'action des forces cp. De cette accumulation résulte l'abaissement de la tension superficielle, puisque l'attraction entre le mercure et la solution se trouve ainsi aug- mentée. Il est remarquable que cette accumulation, pour la plupart des corps, varie beaucoup avec la valeur de l'excès A du potentiel du mercure sur celui de la masse de la solution, et même, dans le cas fréquent des courbes à troncature, qu'elle n'existe que pour les valeurs moyennes de A, près du sommet de la courbe électrocapillairc. Il paraît s'établir à la surface mercure-électrolyte un équilibre complexe, où interviennent les ions de l'électrolyte et les molécules de A qui, dans une certaine mesure, s'excluent (') Sur la fonction éleclrocapillairc, i"= l'ailie {Annales de Chimie et de Phy- sique, 1908 ). Celte relation montre qu'on ne doit pas chercher clans l'absorption du cathion par le mercure l'expiicalion des particularités que j'ai signalées dans les courbes électrocapillaires de ces corps. (^) Sur la fonction éleclrocapillaiie, '?>" Partie {Annales de Chimie et de Phy- sique, 1906). (') Sui la fonction éleclrocapillaiie, 2" Partie {Annales de Chimie et de Phy- sique, rgoB). 6l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. mutuellement, car, la Ironcalure foriiiaiil plus ou inoiiis un palier, la capa- cité électrique y est faillie. Aux extrémités de la courbe éleclrocapillain', les forces électriques sont [irépondérantes et les ions forment leur couche ordinaire en éloignant les molécules de A ; au milieu de la courbe, les ions, moins attirés, sont supplantés par les molécules sollicitées par les foices s. Le passage d'un régime à l'autre se fait, ])Our certains corps, presque subi- tement et forme une sorte de point critique dépendant de la concentration. Avec d'autres corps, les molécules et les ions ne semblent pas s'influencer, et l'effet du corps A est constant (acides aminés); enfin tous les cas inter- médiaires sont réalisés avec de nombreuses variantes, et les ions des deux signes agissent souvent d'une manière dilférente. La forme de la courbe modifiée par le cor]is A montre que, au maximum, A est souvent fort diiférenl de zéro, ce qui indique que l'accumulation des molécules produit l'ciret d'une couche éleclricpie double, comme le ferait, par exemple, une couche de molécules prise dans une tourmaline normale- ment à l'axe. I'>n voici une explication admissible. Les forces o, s'exerçanl presque au contact, doivent tendre en général à orienter les molécules si elles n'ont pas de centre de symétrie, l'our que cette couche de molécules orientées agisse comme une couche électrique double, il suffit que la molé- cule possède un moment électrique, c'est-à-dire deux pôles électriques dis- tincts, définis du reste connue les pôles d'un aimant. Or c'est ce qui résulte des idées actuelles sur les molécules, considérées comme des groupements de corpuscules électrisés. Si les nu)lécules tournent leur pôle -i- du côté du mercure, on aura A > o au maximum éicctrocapillaire. C'est le cas le plus fréquent falcools, éthers, etc.). Si les molécules tournent leur pôle — du côté du mercure, on aura A < o (phénols, etc.). Avec certains corps (glycérine, sucres, etc.), les molécules ne paraissent pas orientées, ou l)ien leur moment est négli- geable, de telle sorte (ju'au uuiximum A = o. Remarquons enfin (pi'il faut tenir compte des attractions exercées par le métal sur les uKjlécules du dissolvant (') aussi bien que sur celles du corps (') On peut se demander si l'eau elle-même ne donne pas lieu a la lormalion d'une couche moléculaire orienlée jouant le rôle d'une couche électrique double. S'il en était ainsi, la valeur de A au maximum élecUocapillaiie avec l'eau pure serait dilTé- renle de zéro, et ce que nous avons dit plus liiiul sur le signe de i pour les diverses solutions aqueuses subirait quelques modilicalions. 11 ne parait pas utile pour le mo- ment de s'arrêter à cette liypntlu'se. SÉANCE DU 23'MARS 1908. 6l5 dissous, el aussi des volumes occupés par elles, en sorte que les forces s expriment une action dilTércntielle ou résultante. Si les premières de ces molécules sont plus attirées que les secondes (eu égard à leur volume), la force !p sera répulsive et il y aura appauvrissement de la solution au contact du mercure. Dans ce cas, la tension superlicielle maximum est [)lus grande pour la solution que pour l'eau pure, ce qu'on observe avec quelques sels minéraux (sulfates, phosphates, etc.) en solutions concentrées ('). NOMINATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, au choix d'un Membre de la Section d'Astronomie, en rem[)lacemeut de M. ./. Janssen, décédé. Au premier lour de scrutin, le nnmhre des votants étant 09, M. Maurice Hamy obtient 29 suffrages M. Pierre Puiseiix » 29 » M. Andoyer » i » Au second tour de scrutin, le nombre des votants étant 59, M. Maurice Hamy obtient 3 1 suffrages M. Pierre Puiseux » 28 » M. Maurice Hamy, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Son élection sera soumise à l'approbation de M. le Président de la Répu- blique. CORRESPOND AIVCE . M. le Secrktairk perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Plusieurs Volumes du Bulletin et de I'Annuaire et divers Mkmoikes (') En Cliimle minérale, les forces (p (atlraclives) existent avec les molécules des acides oxygénés en solulions concentrées et font qu'ils se comportent alors un peu autrement que leurs sels. C. K., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N- 12.) 81 6i6 ACADEMIE DES SCIENCES. publiés par la Station séricicole du Caucase. (Offerts par M. N. Schawrof, Directeur de la Station.') 2° Nnove notizie slnriche sulla vila e suUe opère di Macedonio Melloni, par M. J. GuAREscHi. (Présenté par M. A. Haller.) 3° Observatoire ./arry- Desloges, temporairement au Revard. Observations des surfaces planétaires : la Lune; Mars; Jupiter; Saturne; Mercure. (Pré- senté par M. Bif,fourdan.) 4° La Carte géologique internationale de V Amérique du Nord, par Emm. DE Margerie. 5° Dynamique appliquée, par Léon Lecornu. ASTRONOMIE. — Détermination, à l'Observatoire de Paris, des erreurs systé- matiques des reproductions des réseaux de la Carte du ciel. Note de M. Jules Baillaud, présentée par M. B. Baillaud. M. Pr. Henry a montré comment on peut déterminer les coordonnées rectangnlairos des quatre sommets d'un réseau qui est à peu près un carré en mesurant les différences de longueurs des côtés et les différences de lon- gueurs des diagonales. La connaissance de la courbure des traits et la coni- paraison de leurs intervalles successifs permettent d'interpoler les coordon- nées de leurs points d'intersection entre celles des quatre sommets. Celte élude a presque toujours été faite sur le réseau original. Cependant celui-ci, pendant l'impression, étant maintenu à o""",i de la couche sensible, il n'est pas sûr que son image Intente lui soit identique. iMM. Bohiin, Kiistner, l.uddendorf, Monnich- nweyer ont. en effet, trouvé entre le réseau et son image des différences syslémati(|nes sensibles. C'est donc l'image latente sur le cliché r|u'il faudrait étudier. Mallieuren- .sement, le dévelopj)ement peut introduire des tléformations accidentelles de la couche sensible (ju'on ne peut éliminer des résultats que par la mesure d'un très grand nombre de reproductions ; le travail serait si considérable et si incertain qu'il n'a jamais été entrejjris ; les savants déjà cités se sont bornés à l'étude de quelques traits. D'autre paît, l'étude du réseau ou de ses reproductions nécessite l'eraploi d'une ma- chine de mesure ayant une vis micrométrique très longue, ou de comparateurs spé- ciaux qui ne sont pas en la (>o>scssion de tous les observatoires; elle est, dans les deux cas, entachée d'une grande cause d'erreurs: la ililalalion de la machine pendant les mesures. Tous les auteurs (|ui ont publié sous une forme un peu étendue leurs études de réseau\ ont tenu compte de cette variation de température, mais l'incertitude de la correction appliquée est d'autant plus regrellalile qu'elle est de l'ordre même des erreurs cherchées. SÉANCE DU 23 MARS igo8. 617 La méthode que je propose a l'avantage de supprimer l'influence des variations de température et permet d'étudier l'image latente de la repro- duction du réseau sans être gêné par les déformations de la gélatine pro- duites par le développement. Son principe est de photographier côte à côte, sur la même plaque, les longueurs à comparer, et cela en se plaçant dans les conditions ordinaires de l'impression des réseaux, de façon que les déformations qui peuvent se produire dans la projection de l'image sur la couche sensible restent les mêmes. On s'arrange pour que les deux traits à comparer soient bien parallèles et soient décalés de quelques dixièmes de millimètre l'un par rapport à l'autre. Il suffit alors de mesurer les petites longueurs qui débordent aux deux extrémités. On peut admettre que les déformations de la gélatine sont négligealilcs dans des étendues aussi faibles et que les dilatations de la machine pendant les mesures sont sans influence. Néanmoins, il faut prendre de grandes pn'cautions pour (fue le réseau et le cliché restent à la même température pendant la durée des deux impres- sions. On dispose pour juxtaposer deux traits de tous les déplacements qu'on peut donner à la plaque dans le châssis à réseau : rotation de 90° et de 180° et translation de 7'""' ou 8""™; on peut aussi faire des comparaisons qui auraient été impossibles sur la plaque entière en la découpant en bandes. Deux images du même trait, obtenues en retournant la plaque de 180°, permettent d'en déterminer le milieu et la flèche. Le choix des photographies à faire dépend de k disposition intérieure du châssis à réseau et de ses dimensions. Dans une autre publication nous donnerons l'exposé des opérations faites pour l'étude d'un des réseaux de l'Observatoire de Paris. Disons seulement qu'à l'aide d'un cliclié, sur lequel se trouve imprimé un réseau, on détermine les dimensions des cales latérales auxiliaires qui doivent mainlenir, dans le châssis à réseau, le cliché ou le morceau de cliché dans la position voulue; on ajuste le cliché et l'on allend avant l'impression un temps assez long pour qu'on soit sûr que l'équilibre de température est atteint. On s'arrange pour que l'ajustage nécessaire pour la seconde imjjression soit tout à fait facile, afin qu'il puisse se faire en quelques secondes, et que l'opérateur n'ait à toucher le cliché que le moins possible. Lorsqu'on veut imprimer un trait sur une bande de cliché étroite, il peut se faire que les quatre cales inférieures, qui maintiennent la couche sensible à quelque dislance du réseau, soient trop écartées pour celte bande. On est donc obligé d'introduire des cales auxi- liaires; mais il est nécessaire que ces cales aient une épaisseur telle que leurs surfaces supérieures soient dans le même plan que celles des cales fixes. On y arrive rigoureu- sement, en faisant couler une goutte de cire à cacheter sur l'endroit où l'on veul placer la cale, et en l'écrasant avec une glace jusqu'à ce que celle-ci repose sui- les quatre cales fondamentales. 6l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Cette méthode a été appliquée à l'un des réseaux de l'Observatoire. Les erreurs à déterminer atteignent 31^, et les résultats donnés par plusieurs clichés concordent à qI*, 5 près. C'est l'ordre de grandeur même des grains d'argent et par suite des irrégularités qu'ils produisent sur le bord des traits. On pourrait sans doute augmenter la précision apparente des résul- tats en employant des plaques à grains plus fins, au coUodion ou au citrate, mais il n'est pas sûr que les erreurs systématiques restent les mêmes. Il nous a semblé que, lorsqu'on augmente la durée d'impression, l'image des traits s'élargit dissymétriquement. Lorsqu'on possède un réseau dont on a étudié par la méthode précédente les images latentes, on peut déterminer simplement les erreurs d'un second réseau par rapport à celles du premier, en juxtaposant sur la même plaque, très légèrement décalées l'une par rapport à l'autre, les images des deux réseaux. GÉOMÉTRIE. — Applicabilité, et modes divers de représcnlation des surfaces à lignes de courbure confondues. Note de AL L. Rafpy. L Les surfaces (O^.) à lignes de courbure confondues, ayant même cour- bure totale tout le long de leurs génératrices rectilignes isotropes (voir Comptes rendus, p. 4t)i de ce Volume), rentrent dans la classe plus générale des surfaces (K„,) dont la courbure totale K ne dépend que de l'un des paramètres des lignes minima et pour lesquelles, en vertu de cette propriété même, les deux paramètres différentiels A,K et AoK sont identiquement nuls. Les surfaces (Iv„, ) mettent donc en défaut la théorie classique de l'applicabilité, fondée sur l'emploi de ces paramèlres différentiels. Mais, laissant de côté celles de ces surfaces dont la courbure totale est constante, on peut, par des opérations purement algébriques, rapporter toute sur- face (K„,) à ses lignes d'égale courbure (r = const.) et à une autre famille de courbes, d'ailleurs quelconque; on n'a plus alors qu'à elfectuer une qua- drature de différentielle ordinaire pour donner à l'élément linéaire la forme ds"- — 2 du dr + ( vrr- + V ) dv\ OÙ {> représente la courbure totale et V une fonction déterminée de c. 11 suit immédiatement de là que toute sur/ace dont la courbure totale ne dé/iend que de l'un des paramètres des lignes minima est applicable sur une infinité de SÉANCE DU 23 MARS 1908. 619 surfaces à génératrices isotropes. De plus, si une autre surface (K„,) a coniino élément linéaire fi?.ç; = idiii r/i'i H- (r, wj + Vi) di'\, pour l'appliquer sur la surface d'élément linéaire r/5-, on devra prendre v^ ^ (;; on trouve alors que m, doit être égal à u et l'on arrive à l'unique condition V,((') = V(r), qui est nécessaire et suffisante. On pourra donc, toujours, en procédant de la sorte, reconnaître si deux surfaces (K„,) sont applicables l'une sur l'autre. II. Pour rapporter les surfaces (O*) à leurs lignes de longueur nulle (a = const., [î ^ const.), j'emploie les formules qui dérivent de l'analyse par laquelle O. Bonnet a obtenu l'équation aux dérivées partielles des sur- faces admettant l'élément linéaire 4?^(i^) p)f/ar/[î. A l'aide de ces formules, pour lesquelles je renverrai à mes Recherches sur tes surfaces isothermiques (^Ann. delEc. Norm. su/)., içjoj et 1906), ou établit (pie les surfaces (O/,) font partie des surfaces dont l'élément linéaire devient celui d'une sphère de rayon i quand on le multiplie par le carré de la courbure moyenne. Or les surfaces qui jouissent de cette propriété, et parmi lesquelles figurent six variétés importantes de surfaces isothermiques, ont toutes été déterminées dans le second des Mémoires précités (p. 407-/(09). Si l'on particularise les formules générales de manière qu'elles représentent les surfaces (O/,), on obtient, pour les coordonnées de ces surfaces, les expressions suivantes : -/va;, iz=--^+ lA'A',dcc, OÙ A et A, sont des fonctions arbitraires de a, dont A' et A', sont les déri- vées. L'élément linéaire est rf.9^=(AA; — A'A,)-^(« H- ,3)-'rfaf/(3. Si l'on cherche dans quel cas il est réductible à la forme harmonique (forme de Liouville), on reconnaît que la courbure totale doit être constante. Dans un travail antérieur (Ann. de la Fac. desSc. de Toulouse, t. IX, 1895), j'ai prouvé que toute surface harmonique réglée est applicable sur une surface de révolution ou sur une quadrique ; mais j'ai laissé de côté les surfaces à génératrices isotropes : d'après le résultat (jui précède, la proposition est vraie sans aucune restriction. 620 ACADÉMIE DES SCIENCES. m. Nous nous proposerons encore de rapporter les surfaces (O^) à leurs lignes asymptotiques. Pour avoir, à l'aide des formules de M. Le- lieuvre, dx 1= ( ttui'„ — itnt'u ) ''''" — ( ""'i' — "'"î.) f'*', dyz=i{n{'„ — /«,',) cl II — (/i/[. — //;,',) dv, dz ^ (/'",', — '"',() 'I" — ('"''.. — "'O (^'•'i des surfaces réglées dont les lignes u = const. soient les génératrices, il faut, comme Fa établi M. Goursal {Bull, de la Soc. mathérn.. t. WIV, 1896), prendre / = U , , /?J = L) ,, , n = U , , Il — V ' H — (■ - u — f les U, désignant trois fonctions arbitraires de u, dont les U^ sont les déri- vées. Dans le cas des surfaces (0^), la courbure totale ne dépend que du paramètre m; d'après la formule bien connue qui exprime la courbure totale d'une surface rapportée à ses asymptotiques, on devra avoir 'iSIJ' /lill II' /■2 + „,. + „-^ = , \., - + -2 u;-^ = 9 ( «), (« — (')- a — i' ce qui entraîne visiblement la condition nécessaire et suffisante iU?=UÎ-hU;-t-U| = o. On n'aura donc qu'à poser ce qui donnera /2 _H ,«2 4- «-^^ ( uu; - u„u')^ Je n'insisterai pas sur la représentation qu'on obtient ainsi pour les sur- faces (O^). Son intérêt principal consiste, en ce qu'elle fait connaître un exemple nouveau de surfaces très générales, présentant un réseau con- jugué persistant. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'application d'un procédé alterné au pro- blcme hiharmonique. Note de M. S. Zarkmba, présentée par M. Emile Picard. Dans certains cas, comme, par exemple, dans celui où il s'agit de déter- SÉANCE DU 23 MARS 1908. 62 1 rainer la figure d'équilibre d'une plaque élastique encastrée, le problème biliarmoiiique peut être énoncé de la façon suivante : Déterminer une fonction a', biharmoni(itie à l'intérieur d'un domaine donné (D), de façon que les valeurs périphéiiques de cette fonction, ainsi que celles de ses déri<.'ées du premier ordre, coïncident avec les éléments analogues relatif s à une fonction donnée ^. Bornons-nous, pour plus de simplicité, au cas du plan et posons Sauf quelques restrictions d'une nature extrêmement générale, la déter- mination de la fonction v, et, par conséquent, celle de la fonction w elle- même, dépend alors d'un problème que j'appellerai problème intermédiaire et dont voici l'énoncé : Etant donnée une fonction (J;, telle que l'intégrale (I) f ^'dr, oùdi représente V élément d' aire , ait un sens, déterminer une fonction v, har- monique à l'intérieur du domaine (D), telle que l'intégrale f V^dT ait une valeur finie et telle, en outre, que. pour toute fonction h, harmonique à l'intérieur du domaine considéré, on ait Jc/i dz= I ■]i/i dT, ini --'in) pourvu que l'intégrale f ii-d-z ne soit pas dépourvue de signification . On démontre facilement, a priori, que le problème précédent admet au plus une seule solution. Pour le cercle, la solution du problème intermédiaire est immédiate. 622 ACADÉMIE DES SCIENCES. Sachant résoudre ce problème pour chacun des deux domaines (D, ) et (D,) ayant des points intérieurs communs, on peut aussi le résoudre pour le domaine (D) formé par l'ensemble des points dont chacun est intérieur à Tun au moins des domaines (D,) et (Do); on obtient ce résultat par une méthode que j'appellerai y^/oceV/e fl//eA«e, à cause de son analogie avec la méthode bien connue de M. Schwarz pour le problème de Dirichlet. Considérons maintenant, dans le plan, un domaine (D) ne s'élendant pas à l'infini et ayant une aire bien déterminée; envisageons en outre une fonc- tion donnée .]; quelconque, à cela près que l'intégrale (i) ait un sens. Il sera possible de former une suite infinie de cercles (C,), (C), (G..,), ... intérieurs au domaine (D) et tels que tout point, intérieur à ce domaine, soit aussi intérieur à l'un au moins des cercles précédents. Désignons par (D„) le domaine formé par l'ensemble des points, tels que chacun d'eux soit intérieur à l'un au moins des cercles (G,), (C,), ..., (G„), et envisageons une suite infinie, dont le premier terme 'lo coïncide avec la fonction donnée '-p, le terme général 4^,, se déduisant du terme (j>„_, delà façon suivante : à l'intérieur du domaine (D„), la fonction '|„ coïncide avec la fonction harmonique qui, pour ce domaine et par rapport à la fonc- tion '!„_,, représente la solution du problème intermédiaire; dans le reste du domaine (D), on a L'application du procédé alterné permettra de prolonger la suite (2) '\lo, 4^1' 'l'î' ••• aussi loin qu'on le voudra. Pour certaines valeurs de n, le domaine (D„) pourrait se composer de plusieurs régions séparées, mais cela ne gênerait en rien. Cela posé, il est possible de prouver que la suite (2) sera uniformément convergente dans tout domaine in lérieur au domaine (D), et qu'elle aura pour limite la fonction v (pii représente, pour le domaine (D) et par rapport à la fonction (j/, la solution du problème intermédiaire. L'extension à l'espace de la théorie précédente n'offre pas de difficultés. SÉANCE DU 23 MARS 1908. 628 PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Remarque relative à ma Note sur les équations différentielles d'un corpuscule èlectrisé dans un champ magnétique. Noie • de M. Carl Stobjier. Dans une Note précédente ( ' ) j'ai indi(jii('- des cas de réduction des équa- tions différentielles de la trajectoire d'un corpuscule èlectrisé dans un champ magnétique. En effet, en conservant les notations y employées, j'ai fait voir que, si les m^^ sont des fonctions de q^ et «73 seuls et si de plus — ll^ et R3 sont les dérivées partielles par rapport à q^ et q., d'une fonction O de q.^ et ^3, on peut effectuer une intégration première. J'ai alors supposé indépendant de ^,; en tenant compte de cette circon- stance, on réduira davantage la condition (IV) trouvée dans ma Note; en effet, on aura alors -r— ' ^ o et -— ^ = o, ce cfui, joint à la condition (IV), àq, ôqi ' 1 ' J \ y donne le système M„;5-T -i-Mi2T i ^-M.3 3 — — =0. dq\ dq^dq, ^- '■ M21 v^ -H Ma àq\ dq, dq. M d'\ ''dq.àq, M '^'^ M ' dqi dq3 dq\ ' "'^'dqiàq, ' "'^àq^dq^ Comme le déterminant des M,^ n'est pas nul, cela exige que o, uq-, (U/i (J//0 aqi uq3 d'où àq\ - -0, =: 0, <)qt àq, dqi ô'-y àqi Oqs et où a est une constante et où ^ {q-^, q-i ) est fonction de q,^ et q^ seuls. En combinant cela avec une recherche de M. Levi-Civilà sur les transfor- mations infinitésimales de l'équation de Laplace, on trouve tontes les formes que peut avoir la fonction W, ainsi que les systèmes de coordonnées curvi- lignes y,, ^2, f/j correspondantes. (') Coniplcs rendus du 2 mars igo8. G. H., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N- 12.1 ^2 62i ACADÉMIE DES SCIENCES. ÉLECTKICITÉ. — Sur Irs ga: imn'citanl des èlinreUcs électriques. Note de M. M. de Hroome, Iransmisc |)ar M. Mascart. MM. de Walteville el Heiiisalech oui récemment découvert et décrit (' ) un jirocédé nouveau et reniai([uable pour ol)tenir les spectres de flamme en admettant, dans un brûleur à i^az, de Tair provenant d'étincelles condensées. Je me suis proposé d'examiner l'état du gaz produit dans ces conditions au point de vue de l'ionisation et des poussières en suspension; l'air étudié est bien desséché et filtré, puis passe sm' une étincelle petite et peu condensée pour éviter l'arrachement de grosses particules et la vaporisation excessive des électrodes. Avec tous les métaux examinés, le gaz s'est présenté comme renfermant : 1° Des ions de faible mobilité (pour le platine par exemple, la mobilité était bien définie à u^ par seconde dans un champ de i volt par centimètre); M. Langevin a signalé (") la présence de centres analogues dans les aigrettes ; 2° Des centres neutres susceptibles de se transformer en ions de faible mobilité par exposition au radium ou aux rayons de Kôntgen et donnant aux gaz qui les renfcrnienl une aptitude exceptionnelle à s'ioniser par barbotage ; 3" Des poussières ténues visibles dans le faisceau d'un arc; ces poussières très diflérentes d'aspect suivant le métal sont particulièrement abondantes avec le sodium, le thallium, le bismuth; dans le cas du thallium, par exemple, les particules faciles à voir avec un grossissement modéré sont d'une gros- seur assez homogène, franchement ultramicroscopiques et présentent un mouvement brownien caractérisé; elles tombent lentement. Ces poussières sont en partie électrisées, elles constituent vraisemblable- ment le principal véhicule de la réaction spectrale. Les particules provenanl du sodium grossissent rapidement el deviennent des gouttelettes quand l'air est humide. Les gaz qui ont barboté dans leau pure ne [)réscntent pas de nuage visible dans le faisceau d'un arc (quand il n'}- a pas pulvérisation grossière (') Comptes rendus, t. CXL1\, i°'' sem., 1907, p. i3iiS. el t. CXl.V, 2« sein.. 1907, p. 1266. (■) Soc. P/iys., 190"). SÉANCE DU l'i MAHS 1908. ^2? du liquide), mais on en aperçoit un dès que des traces salines sont intro- duites; on sait (pTon peut aussi obtenir de beaux spectres de flammes parce moyen. PHYSIQUE. — Sur /es spectres d'absorption des cristaux de terres rares et leurs modifications dans un champ magnétique aux températures de liquéfaction et de solidification de l'hydrogène. Note de MM. Jeax Becquerel et H. Kamerlixgh O.vxes, présentée par M. Henri Poincaré. L'un de nous (') a précédemment étudié les phénomènes magnéto- optiques dans divers composés de terres rares, et l'influence des variations de températui'c sur l'absorption entre -t-ioo" et — 190°. Au Laboratoire cryogène de l'Université de Leyde, nous avons pu observer jusqu'à — 2,')9" (solidification de l'hydrogène) (-) les spectres des cristaux et leurs varia- tions dans un champ magnétique. Nous nous bornerons, dans la présente Note, à donner un premier aperçu de l'ensemble des phénomènes ('). Dispositif. — Les lames cristallines, enchâssées dans une petite iila(|ue île platine à l'exlrémilé d'une tige de verre, sont placées à l'intérieur d'un tube à enceinte de vide non argenté. Ce tube, dans lequel on verse de l'Iiydrogène lii|uide, est entouré d'un second tube renfermant de l'air liquide. L'ensemble des deux tubes possède une partie étroite qui pénètre entre les pôles, distants de 8"'™, d'un électro-aimant. Le tube à hydrogène est maintenu par un collier de caoutchouc dans un chapeau en argentan tiiuni de trois tubulures. Dans l'une de ces tubulures passe la lige supportant le cristal; les deux autres tubulures servent a l'introduction et au dégagement de l'hydrogène. Influence des variations de températuhk sur les spectres d'absorption. — 1° On sait que les bandes deviennent phis fines lorsqu'on abaisse la lem- pérature. L'étude de la dispersion anomale auprès de cjuelques bandes de la tysonite avait montré que, jusqu'à la température de — if)'>'\ I'T largeur de ces bandes varie proportionnellement à la racine carrée de la température (') Jean Becqiierrl, Le Radium^ t. IV, n" -2, p. 49; n" 3, p. io3; n" 9, p. 3tS; n" 11, p. 383 (1907), et t. V, n° 1, p. 5 (190S). (-) H. Kameulingh Onnes, Metli. and app. used in cryog. Lub. ai Liùden. .V l'roc. ftoy. Soc. Anist. (Mai 1906), Comin.fr. the phvsic. Laborat. nt Leiden, n" 94.. (') Jka\ Hecquerei. et H. IvAMERLiNfiH Onnes, Kon. Âkad.v. Wetens. te Amsterdam, 29 février ii)o8. 626 ACADÉMIE DES SCIENCES. absolue. Si l'on abaisse la lempérature jusqu'à — 2J9", on constate que la plupart des bandes ne suivent plus une loi aussi simple et se rétrécissent de moins en moins. Deux bandes du xénotinic sont même pins floues à — 25()° qu'à — 253" et paraissent l)ien avoir passé par un muiimiun de largeur. Il subsiste toutefois un certain nombre de bandes dont la largeur continue à diminuer, jusqu'à — 2.59°, à peu près suivant la loi établie jusqu'à — 190". 2° On a vu précédemment que presque toutes les bandes d'absorption des composés de terres rares sont, à la température de l'air liquide, beaucoup plus intenses qu'à la température ordinaire. L'augmentation d'intensité résulte à la fois du rétrécissement et d'un accroissement de l'énergie totale absorbée. Aux températures plus basses, on observe qu'un grand nombre de bandes, qui avaient donné lieu à une absorption croissante entre + 20° et — 190°, ont, au contraire, considérablement diminué d'intensité; cer- taines ont même disparu à — 209". // existe donc, pour chaeitne de ces bandes, une température à laquelle /absorption passe par un jua.iimum. 11 est probable que ce fait est général et que les rares bandes pour les- quelles l'absorption diminue à partir de la température ordinaire, par l'effet du refroidissement, possèdent leur maximum à baute température. D'autres bandes, au contraire, continuent à augmenter d'intensité entre — 190° et —219°; il est à présumer qu'elles passeraient par un maximum au- dessous de \[\° absolus. Parmi ces bandes se trouvent celles qui apparaissent par refroidissement; elles constituent un spectre de basse température, à peu près invisible à la température ordinaire. Le pbénomène du maximum d'absorption semble devoir être rapproché de l'existence probable, à très basse tempéraiure, d'un maximum de con- ductibilité des métaux ('). Phénomènes magnkto-optiques : /. Vibrations circulaires dans les cristauv uniaxes. — L'axe optique d'un cristal uniaxe (xénotime, tysonile, parisite, apalite, etc.) étant orienté parallèlement au champ magnétique et au faisceau lumineux, si l'on analyse simultanément les spectres de deux vibrations cir- culaires inverses, on observe les phénomènes suivants : 1° L'écart des bandes d'absorption des vibrations droites et gauches," (') H. Kamkklingh Onnes, Communie, fr. the pliysic. Laboral. al. Leiden. Suppl. 11° !), i()o.'i, p. 23 et suiv. — H. Kamerlinc.h Onnes aud J. (^lay, Proc. ftoj . Soc. Ainslerdain . ]u\n igof) el juin 11)07. Conini. Lciih-ii. 11 * 9.'î', tt.j'', 9!)''. SÉANCE UU 23 MARS 1908. 627 dans un même champ magnétique, resic invariable jusqu'à — 259". Les changements de fréquence, sous l'action du magnétisme, des systèmes oscillants, sont donc, au moins en première approximation, indépendants des mouvements thermiques, de l'intensité et de la largeur des bandes, ainsi que des propriétés paramagnétiques de la substance; ils paraissent être la cause première du diamagnétisme. L'invariabilité des changements de fréquence apporte un solide appui à l'hypothèse des électrons positifs. Si, en effet, les bandes dont les déplace- ments sont de sens opposé au sens du phénomène de Zeeman étaient dues à des électrons négatifs, il faudrait supposer que ces électrons vibrent dans un champ magnétique de sens opposé au champ extérieur, et il est difficile d'admettre que ce champ interné puisse être tout à fait indépendant de la température. Les résultats précédemment obtenus pour la polarisation rotatoire ma- gnétique dans les cristaux ont été confirmés et étendus ('). 2° Aux très basses températures, on observe pour presque toutes les bandes du xénotime et de l'apatite, ainsi que pour une bande de la tyso- nite, une dissymétrie d'intensité entre les composantes correspondant aux deux vibrations circulaires. Cet efl'et avait déjà été observé à — 190° et, à cette température, n'avait paru soumis à aucune règle. A — 2.53° et — i^çf, la composante située du côté des petites longueurs d'onde augmente d'in- tensité aux dépens de l'autre compo.sante. La dissymétrie est d'autant plus forte que la température est plus basse et que le champ est plus intense. Une seule bande, dans le xénotime, donne un effet de sens inverse. Ces dissymétries, observées lorsque le faisceau est parallèle au champ, ne sont expliquées par aucune des théories actuelles. Il semble (jue la stabilité des systèmes oscillants varie rapidement, à très basse température, dès que la période est légèrement modiliée. Ces phéno- mènes sont peut-être de nature à apporter (juelque lumière-sur l'explication du magnétisme, car des variations de stabilité, introduisant une dissymé- trie entre les mouvements de sens opposés, peuvent être l'origine du para- magnétisme. IL Cristaux biaxes ; variation de l'inertie des systèmes oscillants avec la direction du mouvement. — Dans certains cristaux (sulfates de néodyme et de praséodyme), on rencontre des bandes qui, à — 253° et — 259°, se (') Jean Becquerel, Le Radium, t. V, 1908, p. i3. — Jeasv Becquekel et H. Kauer- LiNGU Onnes, Ioc. cit. 62S ACADÉMIE DKS SCIENCES. résolveiil en groupes de raies cxtrèmemenl fines. Ces raies occupent sensi- blement la même place dans les trois spectres principaux. Désignons par i , 2, 3 les directions principales du cristal; nous pouvons placer successive- ment ces directions parallèlement au cliamp magnétirpie; nous avons alors respectivement les vibrations 2 et 3, 1 et 3, i et 2, orientées normalement au champ. L'expérience montre que, dans le premier cas, les raies des spectres 2 et 3, les deux vibrations étant liées ensemble par l'effet du champ qui leur est perpendiculaire, donnent un même doublet magnétique. Dans le deuxième cas, i et 3 donnent aussi un môme doublet, mais re doublet est différent du premier. Enfin 1 et 2, dans le troisième cas, donnent un nouveau doublet différent des deux autres. L'écart des composantes de ces doublets est, en première approximation, le même lorsque le faisceau est parallèle au champ, ou lorsqu'il est dirigé suivant l'une des directions principales normales au champ. Enfin les trois vibrations i, 2, 3, orientées parallèlement au champ, donnent encore trois nouveaux doublets qui, à première vue, ne paraissent pas avoir de relations entre eux ni avec les doublets des vibrations normales au chanq). Si l'on admet que l'absorption est due à des électrons soumis à une force quasi-élasiique, on est conduit aux conclusions suivantes : i" La masse de ces électrons dépend de la direction du mouvement; la variabilité de cette masse électromagnétique pourrait résulter d'une forme elli[)soïdale de l'électron; 2" Comme les bandes ont sensiblement la même position dans les trois spectres, les trois constantes des forces quasi-élastiques sont proportion- nelles aux trois masses principales. Chacun des phénomènes résumés dans la présente Note donnera lieu à une étude approfondie sur les nombreux clichés obtenus à Leyde. l'llvsu)Ui". — lU'cherche de faibles (juantités d'hélium dans les nnnérauv. Note de M. F. Koruas, présentée par M. d'Arsouval. Les méthodes généralement employées pour extraire les gaz de l'atmo- sphère ne sont pas applicables lorsqu'il s'agit de retrouver ces gaz dans des minerais qui ne contiennent que de très faibles quaiililés de gaz occlus ou combinés. . ]l est nécessaire d'avoir une méthode cpii vous pcrmelle de recueillir ces SÉANCE UU 23 MAKS 1908. G'-'-^ traces de gaz à l'abri de toutes causes d'erreur et éviter les transvasements; il faut [jouvoir enlin déterminer facilement les caractères spectroscopiques des gaz à étudier. J'ai été conduit à imaginer une technique spéciale afin de vérifier si les corindons naturels ne dégageaient pas de l'oxygène par exenqile, sous l'in- lluence de la chaleur, soit avant ou après avoir été soumis à l'action du hro- muie de radium. .l'ai à cet effet employé l'appareil (pie nous avons décrit, M. d'Arsouval cl moi ('), pour faire le vide à l'aide de l'air liquide; j'y ai ajouté, comme le montre la figure, un tube de Fliicker réuni d'une part, grâce à un robinet L, à l'appareil principal, et, d'autre part, un robinet E met ce tube de Pliickcr en communication avec un petit matras àcharl)on H et un tube de quartz K. Le matras commiinif|ue avec le tube de Piiicker et le tube de (juailz par un rol)inet à trois voies F. Toutes les réunious des tubes sont faites à l'aide de caoutchouc. Le corps à étudier est placé dans le tube de quartz; tous les robinets étant ouvi'rts, on fait le vide en utilisant seulement le charbon refroidi contenu dans le récipient C. La vapeur est totalement condensée dans le tube B. Lorsqu'on a dépassé le vide de Crookes, ce qui s'obtient en quelques minutes, on C) D'Arsonval et F. Bordas, Comptes rendus, t. C\L11, p. io58. 63o ACADÉMIE DES SCIENCES. ferme le robinet L et l'on plonge le petit malras H dans de l'air liquide; on fait alors passer le courant dans le tube de Plucker pour purger les électrodes en platine. Dans ces expériences j'avais pris la précaution de plonger le tube de quartz successi- vement dans de la glace fondante, puis dans de l'eau à loo" et enfin dans un bain d'al- liage maintenu à Sgo". Il pouvait être intéressant de constater des dégagements gazeux à ces différentes températures. En isolant le malras fl à l'aide du robinet à trois voies F on commence par faire passer les gaz dégagés dans le tube de Pliicker, puis on examine au spectroscope On obtient généralement des mélanges gazeux qu'on sépare par une sorte de fractionne- n)enl en les fai'^aiit absorber par le matras à chaibon II. J'ai observé ([ue, d'une façon générale, les gaz tels que oxygène, azote, hydrogène, ne sont pas al)8orbés avec la même rapidité; on peut, avec un peu d'Iiahilude, suivre cette absorption, soit en diminuant la surface de contact du charbon avec l'air liquide, soil en isolant le tube de IMiicker. L'hélium, comme l'a montré Dewar, est le moins absorbable des gaz ci-dessus mentionnés; il démettre le dernier dans le tube de Plucker. On peut ainsi caractériser rhéliuin dans des quantités infinitésimales d'un mélange gazeux complexe. En résutné, en manoîuvrant le robinet à trois voies F on puise â chaque foisuneccrtainequantitédegazdansie tube de quartz. Ce mélange gazeux est examiné au spectroscope, puis absorbé par le charbon. On renouvelle Topé- ration jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de gaz dégagé par la matière en expérience. C'est ainsi que j'ai constaté que le corindon blanc naturel ne dégageait aucun gaz; il en a été de même pour les corindons ayant été soumis au Ijombardement du bromure de radium. I*]nlin, un corindon jaune, forte- ment coloré, chaulTé dans le vide jusqu'à décoloration conqilète, ne donne pas trace de gaz; ce corindon décoloré, maintenu dans le vide absolu, s'est coloré plus rapidement ipi'à la pression ordinaire sous l'influence du bro- mure de radium. En employant la technique que je viens de décrire il m'a été possible de caractériser l'hélium dans des quantités excessivement faibles de matière. J'ai reconnu la présence de ce gaz dans la naégéite du Japon, par exemple, en opérant sur 2'''' de produit, et dans différents zircons de faible volume. PHYSIQUE. — l'Iiolographie des rihralioiis de la ruix. Note de M. HIauage, présentée par M. d'Aisonval. On sait combien il est difficile d'inscrire d'une façon exacte les \ibrations SÉANCE DU 23 MARS 1908. 63 1 de la voix : les appareils employés sont des instruments de laboratoire peu commodes à régler, et la plupart d'entre eux suppriment des viinatlons et en introduisent de nouvelles. J'ai d'ailleurs étudié ces questions dans une série de Notes présentées ici même par M. Marey de 1896 à 1901 . J'ai cherché à remédier à ces inconv(''niciits en faisant construire un appa- reil qui permet de photographier, de développer et de lixer immédiatement les vibrations qu'une membrane mince en caoutchouc transmet à un petit miroir plan qui suit tous ses mouvements; la source lumineuse est celle dont on se sert dans le télégraphe extra-rapide présenté en novembre 1 906 à la Société de Physique. Ce dispositif peiiiiet d'économiser le papier en écrivant perpendiculairement à l'axe du papier pholograptiique comme si l'on se servait d'écriture ordinaire. Le papier est entraîné d'un mouvement continu par deux laminoirs parallèles et, après avoir été impressionné, il passe successivement dans deux bains de développe- ment, puis dans un bain de fixage, où il peut séjourner plus ou moins longtemps. Tout le système est entraîné au moyen d'un pistil moteur électrique à légulateur pour que le mouvement soit bien uniforme. Les tracés ((ue l'appareil inscrit sont exacts, et Fis. I- Voyelle A chantée sur hi note mj, ( à 3 vibrations prr^). à n'importe quel moment, quand on emploie les mêmes sources sonores, on retrouve les mêmes courbes. Expérience. — On commencé par déterminei- la vitesse d'entraînement en inscrivant les vibrations d'un diapason à anche : chaque ligne dure à volonté — de seconde, /( étant égal à 2, 3, 4, 5. Résultais. — 1° Si chaque ligne dure une demi-seconde et si l'on emploie G. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXI.VI, N° 12.) 8j 63: ACADEMIE DES SCIENCES. l'embouchure en carton donlonse sert pour impressionner les phonographes, on obtient des tracés qui rappellent tout à fait ceux des phonogramraes. Il faut donc aller plus vile pour dissocier les vibrations et, de plus, rem- placer l'embouchure qui vibre pour son pi-opre compte par un rebord trou- conique dont les parois ne vibrent pas et qui empêchent les vibrations de glisser à la surface de la membrane. Eu comparant les tracés, on comprend le rôle de rend)ouchure dans les Fig. 2. Le nioL Bonjour, parlé piii- iiii rrançnis. ( Cliaqiie lii;ne durr J tli- suconiio). phonographes; elle a l'inconvénient de transformer le son, mais elle a l'avantage de donner des tracés qui pénètrent bien plus profondément dans le cylindre de cire; l'appareil parle fort, mais il parle avec moins de pureté que si l'on employait un dispositif dillerent. On peut construire des embouchures qui ne transforment pas les vibra- tions, loul eu leur conservant leur intensité. ■i" On obtient pour les voyelles I, U, OU des tracés à une période, li, EU, O des tracés à deux périodes, A des tracés à trois périodes ; ce sont ceux que j'ai communi(piés à l'Académie eu me servant d'appaicils dill'érents, ils SÉANCE DU 23 MAliS I908. 63'î correspondent à ceux qu'a trouvés M. Blonrlel avec les oscillographes; dans le corps d'un mot on retrouve facilement les tracés de ces voyelles. 3° Un professeur de diction reconnaîtra de suite : a. La durée de chaque voyelle; I). Lu noie sur laquelle elle est émise ; c. Les parties constitutives de chaque syllabe. Pour les étrangers et les sourds-muets on aura ainsi un procédé permet- tant dejeur faire voir leur défauts. 4" Un professeur de chant peut faire voir immédiatement à un élève qui vient de chanter une gamme sur A, par exemple : a. S'il chante en mesure, car chaque note doit avoir la même durée et chaque repos, représenté par la ligne droite, la même longueur; />. S'il, chante juste; il suflit de compter le nombre de vibrations par ligne et de multiplier par n si chaque ligne dure - de seconde; c. Si sa voix est bonne, car les vibrations doivent avoir une iimplitude constante, être régulières sans tracés en fuseaux qui indiquent que la voix est tremblée; fl. S'il a une capacili' vitale insuffisante, car si le chanteur est obligé de respirer trop souvent on retrouve des moments de repos trop longs et trop fréquents ; e. S'il a de la diction; en efict, si la diction est mauvaise, on n'a aucun groupement; f. Si la diction est bonne; chaque voyelle doit avoir son groujjcment caractéristique et les consonnes doivent èire marquées à la place qu'elles doivent occuper; g. (^uel est le registre de la voix; on le reconnaît en cherchant la note la plus grave et la plus aiguë qu'il puisse donner; II. S'il y a des trous dans la voix; alors les notes correspondantes sont ou trop courtes, ou trendjlées, ou sans diction, où même nulles. Résumé. — Cet appareil, qui, une fois réglé. |)eut dérouler, impressionner, développer et fixer aS™ de papier sans qu'on ait aucune manipulation à faire, peut rendre des services à des professeurs de chant et de diction en leur permettant, non plus de faire entendre, mais de faire voir à leurs élèves les qualités et les défauts de leur voix et de constater leurs progrès. De plus, les philologues ont, avec cet ai)pareil, une méthode qui leur permet d'inscrire facilement des tracés de la voix parlée ou chantée en difl'érentes langues. 634 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE. — Sur quekjiies exemples de mies présentaiil le pliénomène de Zeeman anormal dans le sens des lignes de force magnétiques. Note de M. A. DuFouR, présentée par M. J. VioUe. Dans deux Notes précédentes (') j'ai indiqué les faits nouveaux suivants l'elatifs aux spectres d'émission des vapeurs : i" C(Mtains composés produisent des spectres de bandes d'émission dont les arêtes sont groupées régu- lièrement suivant des lois simples (Deslandres, Fal)ry), et qui sont sensibles au champ magnétique; 2° le phénomène de Zeeman longitudinal présente parfois le sens anormal, ce qui, comme je l'avais fait remarquer, n'avait été observé jus(|u'ici, par M. .lean Becquerel, que dans l'étude des spectres d'absorption de différents sels de métaux rares cristallisés ou dissous. Je poursuis l'étude systématique de ces modifications pour divers conqiosésj parmi lesquels ceux que j'ai déjà cités ('); j'en indiquerai ultérieurement les résultats. Relativement aux raies d'émission des gaz et des vapeurs des éléments, on ne connaît que des exemples rorrospondant aux deux cas suivants: insensibilité des raies à l'action du champ magnétique ou phénomène de Zeeman longitudinal habituel. Cependant M. Wood a signalé récemment (^), dans le spectre cannelé d'absorption de la vapeur de sodium, l'existence de raies au voisinage desquelles le pouvoir rolatoire magnétique de la vapeur est négatif; il remarque pourtant que ce pouvoir rotatoire paraît confiné d'un seul côté de la raie d'absorption, contrairement à ce qui se passe pour les raies D, et, en tout cas, il n'a pas constaté directement sur ces raies le phénomène de Zeeman anormal. C'est ce changement que j'ai pu constater directement sui- quelques raies du second spectre de l'hydrogène, spectre que j'avais étudié dans un travail antérieur ( ■'). A cet fd'el, lin Uil)e rli' (ieissler à hydrogène est phicé entre les pièces polaires percées il'un éleclio-ainianl, de manière à utiliser la lumière émise dans la direction des lignes de force. Le reste de l'appareil optique est identique à celui que j'ai déjà décrit ( ' ). Le champ avait une valeur de 1 1700 unités. On a pliotograpliié la région (') Comptes rendus, t. CXLVl, 1908, p. 118 et 229. {-) Philos. Magaz., t. XV, lévrier 190S, p. 374. (M Ann. de Cli. et de Phys., S<^ séiie, l. 1\, 1907, p. )6i. J'avais été conduit dans ce travail à attiilnior ce spectre à la molécule urm dissociée. SÉANCE DU 23 MARS 1908. 635 du spectre de quatrième ordre du réseau, comprise entre X =: 434o et >, = 4770- Dans le jaune et le vert, on s'est contenté ilc l'oljseix alion directe du spectre avec un oculaire. Les résultats des mesures faites sur les clichés sont les suivants : 1° Un grand nombre de raies sont insensibles à l'action du champ magnétique. Exemples : l 4456,6 45o5,7 4568,1 4679,9 4662,8 4683,8 2° De nombreuses raies présentent le phénomène de Zceman lial)ituel, quand la lumière se propage dans la direction des lignes de force. En voici quelques-unes; j'indique en même temps la valeur approximative, en unités d'Angstrôm, de l'écart des composantes pnur un champ de loooo unités: 1 44'2,3 4458,8 4461,0 4490,4 4498,1 4634, o 4723,0 Ecart... 0,11 0,02 0,16 o,o5 0,20 o,i3 0,10 3" Enlin, et c'est là ce qui est important, quelques raies de ce second spectre de l'hydrogène donnent, suivant les lignes de force, le phénomène de Zeemaii a/iornial. J'en signale quekpies-unes, ainsi que la valeur approxi- mative du doublet pour un champ de iof)oo gauss : ï. 4523,3 4558,3 4653, o 4667,1 4673,1 4692,1 Écart.... o,ù6 0,09 0,12 0,09 0,11 0,1 4 La comparaison des actions du champ magnétique se fait avec certitude, car on obtient sur le même cliché, en même temps, les raies des trois groupes précédents. Je signale aussi la raie X := 5778 qui présente le phénomène anormal, mais que je n'ai pas piiotograpliiée. En résumé, le second spectre de l'hydrogène, dont la structure n'est pas encore dégagée, est formé de raies qui nous donnent les trois types d'efl'et Zeeman longitudinal observés dans les bandes obéissant à des lois simples : pas d'action du champ sur la raie, phénomène de Zeeman ordinaire ou enlin phénomène de Zeeman anormal. Les phénomènes précédents obtenus dans l'étude des spectres des gaz et des vapeurs, à cause des conditions siuqilcs dans lesquelles ils ont été pro- duits, contribueront peut-être à introduire la considération des électrons positifs dans les théories électronicjues de la lumière, ou au uioins à modifier celles-ci. 636 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Aciion (lu chlore sur le dilhymol. INote de M. H. Cousix, présentée par M. (îiiignard. Dans une Noie présentée à l'Académie (Cow/V^.wY'W«y, t. CXL^ I,p. 2()-2 ) par M. Hérissey et par moi, nous avons indiqué un procédé simple cl com- mode pour la préparation du dilhymol, cl nous avons décrit les produits ob- tenus dans laclion du brome sur ce phénol. Jai continué ces recherches et je décrirai aujourd'hui les dérivés obtenus dans l'action du chlore. Quand on Irai te le dilhymol C^" H-" O-, en suspension dans le chloroforme, par un courant de chlore, il y a tout d'abord formation d'un dichloro- dilhvmol C-" H- ' Cl- O- ; puis l'halogène, agissant comme oxydant, enlève 2"' d'hydrogène au dérivé chloré en formant un corps de formule C"" II'''- Cl^ O" qui est une dichlorodilhymoquinone; enfin, si l'action du chlore est conti- nuée, le dérivé précédent fixe 2*' de chlore avec formation d'un composé de formule C-"H--C1'0-, dont nous verrons plus loin la constitution. 1" DlcJilorodllhymol. — 3b',i6 de dilhymol, soil 10 pour 100 du poids moléculaire de Plivdrale C-"H = ''0- -f- li-0, sont mis en suspension dans So'"'" de chloroforme, puis liailés par une quantité de chlore légèrement supérieure à la quantité théorique; cela est facile en préparant le chlore par l'action de l'acide chlorhydrique sur le perman- ganate de potassium et en partant d'un poids de permanganate déterminé; on arrête le courant de chlore i[uand tout le ditliymol est dissous et (|ue la liqueur commence à se colorer en rouge; la solution chloroforraique est alors additionnée d'une petite quantité de poudre de zinc et de solution alcoolique d'acide sulfureux, ce qui réduit la faible proportion de quinone formée, puis le chloroforme est évaporé et le résidu est purifié par plu,sieurs cristallisations dans l'alcool dilué et chaud. Ce dérivé chloré se présente en cristaux prismatiques, brillants, de couleur blanc faiblement jaunâtre; il est insoluble dans l'eau, soluble dans les alcalis, dans l'alcool, dans l'éther, le chlo- roforme el la benzine; son point de fusion est iSs^-iSS" (corr. ). Il résulte dcsanalyses que ce corps est un dilhymol dichloré ayant pouriormule G'" IP*CI^0'-. 1° DichlnrodithyDioquiiione. — Ce corps se forme dans l'action du chlore sur le dérivé précédent; mais, dans ces conditions, la préparation est difficile, car il y a bientôt formation d'un dérivé plus chloré dont la séparation d'avec la quinone est dif- ficile. C'est pour(|uoi, au lieu d'employer le chlore comme oxydant, j'ai utilisé le brome ajouté dans la proportion de 2"' pour une molécule de dichlorodithymol. A 3^,67 du corps précédent mis en solution dans 20™' de chloroforme, j'ajoute goutte à goutte iB,6o de brome dilué dans du chloroforme; la liqueur prend une coloralion rouge foncé et l'addition d'alcool donne lieu à la formation d'un précipité cristallin, rouge foncé, qui est recueilli et purifié par cristallisation dans la benzine à chaud. SÉANCE DU 23 MARS [908. ÔSy Le corps obtenu se présente sous forme d'aiguilles prismatiques, groupées en étoiles, d'une belle couleur rouge grenat foncé; il est insoluble dans l'eau et dans les alcalis, presque insoluble dans l'alcool et l'étlier, peu snluble dans le chloroforme, plus soluble dans la benzine surtout à chaud. Il fond en se décomposant vers i3o"-i32'' (corr.). Ce dérivé est complètement exempt de brome et les analyses mènent à la formule Q2o[[22Q|2Q2 . ji possède toutes les propriétés d'une ([uinone correspondant au dichlo- rodithjmol; en effet, il est insoluble dans la soude; il possède une couleur rouge ap- partenant à un grand nombre de quinones aromatiques; il bleuit énergiquement la teinture de gaïac; enfin, sous l'action des réducteurs, il redonne le dythimol dichloré. 3° Diclilorure de dichloroditliYmoquinone. — Le troisième dérivé chloré est obtenu dans l'action prolongée du chlore sur le ditliymol en suspension dans le chloroforme; la solution cliloroformique, après avoir pris une teinte rouge, devient jaune; à ce moment on évapore le chloroforme, le résidu est maintenu quelf|ue temps en contact avec de l'alcool à 93° à froid, puis la partie insoluble est purifiée par plusieurs cristal- lisations dans l'alcool absolu à chaud. Ce dérivé chloré se présente en petits cristaux piismptiques, d'une belle couleur jaune soufré. H est complètement insoluble dans l'eau et dans les alcalis, peu soluble dans l'alcool absolu à froid, plus soluble à chaud, très soluble dans l'élher, la benzine et le chloroforme. Le point de fusion, assez difficile à déterminer exactement, car le produit est décomposé partiellement à la température de fusion, est i76"-i78" (cori.). Il résulte des analyses ([ue ce corps a |)Our formule C-''H^-G1*0-, soit la composition du tétrachlorodilhymol ; cependant ce COI ps ne peut être envisagé comme étant le ditliymol létrachloré; il résulte de l'en- semble de ses propriétés que ce dérivé doit être considéré comme provenant de la fixation de 2"' de chlore sur la dichloroditli\ uiiH|uinone, et cela pour les raisons suivantes : 1° Il est insoluble dans la soude: le tétracliloioililliymol au contraire, ayant conservé ses deux oxhydryles phénoliques, serait soluble. 2° Quand on traite par les réducteurs (SO^ en solution alcoolique et poudre de zinc) la solution du dérivé chloré dans l'alcool, celle-ci, d'abord jaune-d'or, se colore en rouge puis bientôt elle est complète- ment décolorée : de cette liqueur il est facile il'isoler un dérivé possédant tontes les propriétés du dithymol dichloré. l'our ces diflerentes raisons je considère le dérivé G^"!!-' Cl'O'- comme résultant de la fixation de 2CI sur la ((uinone C"H^'-'CI-0- et je le désii;nerai sous le nom de di- chlorure de dichlorodilhyinoquinone. En rcsunif', raclion du chlore sur le ditliymol m'a donné un dichlorodi- tliymol, une dicliloi-oditliynioquinone et un diclilortirc de dicliloroditliyiuo- t[uinone. G 38 ACADEMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur (jnelques dérivés de la phénylisoxazolone. Note de MM. A. Waul el Axdré Meyer, présentée par M. A. Haller. Les travaux de Schiff'et ses élèves ont montré (') que l'action simultanée du chlorhydrate d'hydrovylaminc et d'une aldéhyde sur l'éther acélylacé- tique en présence d'aniline conduit à des combinaisons solides, qui résultent de la condensation de l'aldéhyde avec la méthylisoxazolone formée dans la réaction. Nous avons remarqué que le dérivé phénylé de l'isoxazolone est suscep- tible de subir des condensations analogues; celles-ci s'effectuent plus facile- ment, la phénylisoxazolone se préparant avec un excellent rendement, à l'état pur el cristallisé. La réaction des aldéhydes aromatiques avec la phénylisoxazolone se fait de préférence en milieu alcoolique avec ou sans agent de condensation. Llle est lente à froid par suite de la faible solubilité de la phénylisoxazolone dans l'alcool, mais elle devient rapide même à la température ordinaire en présence d'une faible quantité de pipéridine. Dans la [ilupart des cas, il suffit de chaull'er à l'ébullition la solution alcoo- li(jue des corps réagissants sans addition d'agent de condensation; le produit formé se précipite presque quantitativement. La réaction peut s'exprimer par le schéma C«H=-C CH- C«H-'~-C -hCUO-R = co N C -^ CH — R-t- II-O. CO o o La benzyliiiciie-phénylisoxazolone ( C'H^NO-) z= Cil .C'tl' constitue des pail- lettes Ijrillantes, jaune clair, fondant à 191" en se décomposant, peu solubles dans Talcool et les dissolvants organiques, La cinnamylidène-phénylisoxazolone cristallise dans l'acide acétique en feuillets orangés fondant à 160" en se décomposant, h^ fiiryli- dène-phénylisn.iazolonc forme des tablettes brunes fondant à i32''-i33" en se décom- posant. Tandis que la plii'n\ lisoxazolone est incolore, Ions le~ composés précédents sont nettement Ct)lorés; nous avons pensé qu'il seriilt peul-èlre possible d'ohlenir de véri- (') ScHiFF, D. chem. G., t. XXVUl, j). ajSS. — Sciiiff et Vicum, D. clicm. G., t. XXX, p. iiM). — Sciiiff et Betti, D. clicin. G., l. X\\, p. iSSj. SÉANCE DU 23 MARS 1908, 689 tables matières colorantes en intiodiiisant des giodpes aiixochronies clans la molécule cliroraogène de la benzylidène-pliénylisoxazolone. Dans ce but, nous avons remplacé la benzaldéliyJe par ses produits de substitution. La paradiiuélliylainidobt'iizylidène-phényliso^Lazolone (C'H'0-N) = CH.OH'N(CH')2 constitue des paillettes brillantes ronge brique, fondant à 184°, solubles avec une colo- ration orangée dans l'acide acétique. Ce produit ne possède qu'une faible affinité pour la laine ou le cotoji, mordancés au tanin. Les déiivés hydroxylés ont été préparés à l'aide des aldéhydes suivantes : L'aldéhjde salicylique donne la salicyliilèiic- phéiiytisoj:azolone, cristallisée en aiguilles jaunes fondant à 187°; l'aldéhyde/j-ow benzoïque donne \ap-oxybenzylidène- pliényliso.razolone, aiguilles jaunes fondant à ■2o6"-207'>; '"' vanilline donne la 4-ox)'- 'i-métho.tybenzylidcne-pltényliso.razoloiie, aiguilles jaune d'or fondant à 2i3°; l'al- déhyde |3-oxynaphloïque donne la P-ouynaphtylidène-pliénylisoxazolone. fondant à 223°. Ces corps sont solubles dans les alcalis a\ec une coloration oiangée plus ou moins rougeàtre; il n'a pas été possible de les examiner au point de vue tinctorial, car, à chaud, les solutions sont décolorées par suite de rh\diolyse. Les anisylidèiie- et pipé- vonylldène-phénylUoxazolones fondent respectivement à 164° et 2o8"-ao9"; elles sont insolubles dans les alcalis. CeU(' l'actle condensation de la pliénylisoxazolone avec les aldéhydes aromatiques semble inditjuer qu'elle possède tin groupement métliylénique dans sa molécule. M. Sachs a montré dans une série de mémoires que les composés possédant un tel gioupemcnl sont susceptibles de se condenser avec la tiitinsodimélliylanilitie. La pbén\lis(i\azolone fournil dans ces con- ditions la ditiiéthylamidophénylimine de la phénylisoxazoldione : C«ll'_ C C= \.C/H'.N(C1P)'^ () Ce composé l'oiid à i84"en se décomposani et constitue des aiguilles violet noir solubles en violet dans l'acide acétique; elles teignent faible- ment la soie en violet. Dans une (communication récente, MM. Motiretiel Lazennec( '),eiis'ap- [)uyantsur la formation de la phénylisoxazolotic dans l'action de l'hydroxyl- (') MoLREii et Lazennec, Comples rendus, t. CM. IV, p. laSi. C. R., 190S, I" Semestre. (T. CXLVl, N" 12.) 84 64o ACADÉMIE DES SCIENCES. aminé sur. léllier éthoxycimiainiqiu' et sur lamide phénylpropiolique, ont proposé pour elle une formule de constitution (II) différente : C W - C HN O CH C(_) (II). Les réactions précédentes montrent que, si la phênylisoxazolone possède, dans certaines conditions, la formule de constitution (II) (Moureu et Lazennec), elle peut également réagir sous la forme méthylénique (I) tau- lomère. D'ailleurs M. Kabe (') a obtenu dans l'action du chlorure de benzoylesur la phênylisoxazolone deuv dérivés benzoylés se rattachant, l'un à la forme énolique de la formule ( I ) et l'autre à la forme iminée (II). CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les produila de l'action du chlorure d'aluminium et du gaz cklorhydrique sur le benzène ; méthylpliénylcyclopentane. Note de M. G. GusTAvsoN, présentée par M. A. Haller. Si l'on sature le benzène additionné de chlorure d'aluminium finement pulvérisé avec du gaz chlorliydrique et si l'on agite le mélange, ou observe qu'il se forme peu à peu une couche liquide brun foncé non miscifjle au benzène surnageant. L'action est très lente et dure plusieurs semaines. On peut l'accélérer et obtenir en quelques heures beaucoup de produit en chauffant le mélange an bain-marie dans des flacons hermétiquement fer- més, la réaction s'accomplissant sans dégagement de gaz. Si l'on décom- pose la couche liquide brun foncé avec de l'eau, on obtient du benzène, des hydrocarbures bouillants jusqu'à 36o° et un résidu résineux, comme je l'avais déjà observé lors de mes premiers essais sur ce sujet ('). Ayant repris l'étude des hydrocarbures contenus dans la couche liquide, j'ai réussi à en isoler du méthylphénylcyclopentane. Pour obtenir ce carbure à l'état de pureté, on traite la partie bouillant à 23o"-24o° par l'acide sulfu- rique fumant et l'on sature le produit par le carbonate de baryte. Le sel (') Habk, lier. chem. Ges., l. XX.X, p. 1614. (*) Journal de la Soc. cltim. russe, 1878, p. Syo. SÉANCE DU 23 MARS 1908. 64 1 barytique obtenu cristallise en paillettes brillantes très peu solubles dans l'eau froide. En chauiïant Facide suU'onique, préparé en parlant du sel barytique pur, avec de l'acide chlorbydrique en tubes scellés à i8o"-2oo", on obtient le car- bure liquide à odeur de dipbényl, bouillant à 23o°-232'', qui reste liquide à -i5°. o*,io55 de substance ont donné o,3473CO- et 0,0926 H^O, soil en centièmes 89,78 pour 100 de C et 9,75 pour 100 d'il. L,\ formule C'-H'" exige 89,9.3 pour 100 de C et 10,07 pour 100 de H. Le sel barytique m'a donné 2,91 pour 100 d'eau de cris- tallisation et 22,25, 22,4 et 22,3 pour 100 de baryum dans le sel anhydre. La formule (C'-H''SO')^Ba -H H'O exige 2,84 pour 100 d'eau el23,3i pour 100 de baryum dans 16° le sel privé de l'eau de cristallisation. Densité du carbure à -^ ^0,937. Le poids moléculaire déterminé par la méthode de M. Haoult, en emplo\ant le phénol comme dissolvant, a été trouvé 16."); la formule G'- 11"' exige 160. La réfraction moléculaire 16" \ 3 . ... /i — j. =r i,52io 1; la formule C'-H"* exige 5i,7/l-Les chifl'res ci- dessus s'accordent très bien avec ceux obtenus par MM. Borsche et Menz (') pour le /QH2 CH^\ i-méthyl-3-phénylcyclopentane, CH'. ClI^ „.* yCH.Cll', récemment obtenu par ces savants par voie synthétique ( ' ). Le mèihylphënylcYclopentane n'est pas attaqué immédiatement par la solution étendue de permanganate de potasse et se colore par la première goutte de brome qu'on y ajoute. Oxydé |)ar le permanganate de potasse à 100", ou par le mélange chromique, le carbone se transforme en acide benzoïque, en donnant en même temps des traces d'acide acétique. Si l'on épuise la couche brun foncé par l'éther de pétrole, on isole aisément le ferment chloraluminique qui reste comme liquide 1res épais insoluble dans l'éther de pétrole, et qu'on peut combiner de nouveau avec du benzène et des carbures aroma- tiques. Le ferment joue le même rôle que les autres ferments analogues isolés par moi des produits de la plupart des réactions de MM. Friedel et (krafts. En saturant le com- posé benzénique du ferment avec du gaz chloihydrique, on trouve que le benzène ajouté se transforme peu à peu en méth\lphénylcyclopentane et des carbures cycliques plus phénylés. J'ai ainsi isolé du diphénylcyclolLCcaiie, fusible à 170°, obtenu pour la première fois par M. Kursanoflf (^), mais je n'ai pas réussi jusqu'à présent à isoler du triphénylcyclohexane qui doit probablement présenter le terme ultime de la réac- (') Berichte cl. d. chein. Ges., igoS, p. 190. (-) Journal de la Soc. cldni. russe, 1901, p. 690. 642 ACADÉMIE DES SCIENCES. lion étudiée [C=H'^-.OH«llCI^C«H-C»H5->GMi-(2HGl)C''FJ^->C''H'-'(C»IP)=]. C'est par la transfoniialion du cvclohexane en méllivlcvclopentane, si souvent observée, et par les transpositions des radicaux qu'on peut expliquer les résultats de la réaction que j'ai exposée plus haut. Le méthvlphénvlcyclopentane une fois formé, c'est aussi par la transposition des radicaux qu'on peut expliquer la formation du toluène observée par MM. Friedel et Crafts pendant l'action du chlorure d'aluminium sur le benzène à i8o''-200"; la formation d'élhylbenzène, observée par ces savants dans le même cas, implique de même la présence d'étliylphénylcyclobutane parmi les produits de l'action du chlorure d'aluminium sur le benzène. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur r/i/e/qufis dérà'és du tliiophcne. Note de M. V. Thomas, piésenlée par M. llaliei'. Le magnésium se dissout très facilement dans le tliiophène iodé C''H'SI(a) en présence d'éther anhydre. L'organo-magncsicn formé se comporte, dans la plupart des réactions, à la façon de Fiodure de pliénvl- magnésium. Dans cette Note, je décinrai brièvement raclion de liodure de tliiényl- magnésium sur les cétones grasses ou aromaliase de sustentation est réduite au seul point A, il faut que le centre de gravité du corps soit sur la verticale AG, et le poids du corps P peut être regardé comme appliqué au point A. Comme les forces P et Q se rencontrent en O, il s'ensuit que la troisième force R est dirigée suivant 03. SÉANCE DU 23 MARS 1908. 653 Nous ne discuterons pas ces équations en détail; nous les simplifierons au maximum, en supposant ei = 3. Alors les valeurs de Q et de R se réduisent à Q =: 3P (résultai expérimenlal de Monoyer), R := 4P ( résullal non signalé). Travail qu'on effectue en se soulevant sur la pointe du pied. — Pour nous placer dans les conditions les plus simples, nous supposons que le soulève- • Fig. I. ment est complet; ABC qui était horizontal au début devient vertical à la fin du mouvement. On raisonne ordinairement comme il suit : 1° Le centre de gravité s'est élevé de a; donc travail utile Tu = Fxar=3P6; 1° Le muscle CG s'est raccourci de b\ donc travail moteur 654 ACADÉMIE DES SCIENCES, donc le moteur est parfait . On arriverail à la incme conclusion T,, = 3 P/> = Pa si l'on admettait le point de vue erroné des frères Weber, poids P appliqué en B, force O = -P 4 soulevant son point d'application C à une hauteur a-^h = .\n. C'est le travail qu'exécuterait une force extérieure, un homme qui soulèverait un autre homme en at^issant sur la tirette de sa bottine. Mais ce n'est pas ainsi que les choses se passent : le muscle moteur qui doit élever le point C prend comme point d'appui le point .1 de la barre .IB, qui elle-même s'appuie en B sur AC. Le muscle travaille dans de très mau- vaises conditions : il se crée à lui-même un obstacle contre lequel il doit lutter, et dont il ne triomphe que grâce au prolongement BC de la barre AB. Si BC tendait vers zéro, la contraction musculaire tendrait vers l'infini et serait de moins en moins efficace. Nous tiendrons compte de ce fait en disant : le travail moteur est effectué par la force Q, qui élève le point C de a + h\ il est T„= Q(a -|- /*); le tra- vail résistant est dû à la force R dont le point d'application B est soulevé de a ; il est T^ = Ra ; et en effet Cl(a + h)=.\\a — \iVb=h,Va. (jn voit que le travail demandé au muscle est (juadraple du travail utile: le moteur ou plus exactement les conditions d'utilisation du moteur sont donc très imparfaites. ANTHKOPOLOGIE. — Sur la découverte, dans la grotte du Portel, de peintures paléolithiques représentant l'Homme et des Animaux. Note de M. Re.vé JeaniVei,, présentée par M. Alfred Giard. Le 6 mars n)o8, avec J. Fauveau, inspecteur adjoint des Forêts, àFoix, je visitais la grotte du Portel, afin d'étudier sa très riche faune caverni- cole; au cours de, mes recherches, j'eus la surprise de découvrir sur les parois de remarquables peintures paléolithiques. La grotte du Portel, encore connue sous le nom de grotte àeCrampagna, s'ouvre à 520'" d'altitude environ, sur la crête du Plantaurel, dans la com- mune de Loubens, canton de Varilhes (Ariège). Son entrée fait face au SÉANCE DU 23 MARS 1908. 655 Nord-Est. On pénrtn' par un élroil boyau en descente rapide qui conduit dans un système de couloirs rectilignes creusés, dans les calcaires crétaciques, aux dépens de deux joints de stratification parallèles et entièrement redresses. La paroi de droite est presque toujours lisse, sèche, rocheuse; celle de gauche, au contraire, est prescjuc partout slaiagmitée et humide. Les pein- tures occupent les parties sèches et rocheuses et cessent toujours là où la stalagmite apparaît. La caverne du Portel avait été jadis fouillée par Noulet, qui y avait recueilli des restes quaternaires sans industrie humaine, du néolithique et des ossements humains ('). Le f) mars 1908, trois jours après notre découverte, je suis retourné au Portel, accompagné cette fois par L. Jammes et F. Régnault. Nous avons, ce jour-là, relevé 40 peintures à fresque rcj^résentanl des Animaux et des silhouettes humaines. Nous n'avons pu découvrir aucun dessin gravé, mais seulement des peintures en noir et en r()ug<', au trait ou en teinte plate; certains traits sont renforcés parl'incisure de la roche et, commeà Altamira, les reliefs sont fréc|uemment utilisés pour la mise en place des dessins. Toutes les peintures, sauf une, sont monochromes; il n'y a qu'une seule superposition netle. Enfin, la stalagmite recouvre et masque partiellement un certain nombre de sujets. Le grand intérêt des peintures du Portel réside en ce que deux d'entre elles représentent des profils d'homme en pied. Tous deux sont peints en rouge, malheureusement assez effacés. L'un est remarquable par le profil de son crâne très dolichocéphale, à front fuyant, à angle facial très fermé; sa tête seule est figurée de profil, tandis (pie le corps et les jambes sont de face; un gros phallus peint en rouge utilise une saillie de la roche; l'autre est saisissant par son attitude simiesque, son dos arrondi, ses bras ballants en avant. On avait déjà publié des profils gravés à Altamira et à Marsoulas, d'autres avaient été signalés à Font-de-Gaume et aux Combarelles, mais, nulle part encore, on n'avait trouvé des ligures humaines peintes. Les nombreux Animaux figurés sont des Bisons, des Chevaux, des Rennes, avec une forte prédominance de (Chevaux. Le Portel est la grotte des Chevaux comme Niaux, qu'étudie en ce moment M. E. Cartailhac, est celle des Bisons. Les attitudes des dillérentes bêtes sont peu variées : quelques Chevaux courent ou galopent. Les pattes et en particulier les (') Ces reiiseignenieiUs iiiédils sur les fouille- de Noulel, au Poi-lel, m'ont élé coiii- munifjués par M. E. Cartailhac. C R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, iN" 12.) 86 656 ACADÉMIE DES SCIENCES. sabots sont très mal dessin/'S et les différentes parties du corps sont souvent d'une très grande disproporlion. Aucune bête ne présente la perfection artistique qu'on rencontre dans les peintures au trait noir d'Altaniira ou de Niaux. Je veux signaler cependant : i° un Cheval au trait noir dans l'extrême fond de la caverne, le mouvement de ses pattes antérieures est fort lemar- quable; y" un grand Bison au trait noir, dont la photographie accompagne cette Note ('); 3° un grand Cheval polychrome, rouge cerné de noir, su- perposé à un gros Bison au trait noir; l\° un petit Bison figuré au trait rouge, la tête en bas; 5° enlin, un petit Cheval monochrome rouge, long de o™,i5, très finement peint en teinte plate et rehaussé par la gravure. Aucune bête n'est représentée percée de flèches. (juant aux signes, ils sont très peu nombreux dans la grotte du Portel. Je n'ai vu aucun signe tectiforme ou scalariforme, aucune ligne barbelée comme à Marsoulas. Il existe seulement quelques traits rouges juxtaposés par trois ou quatre, rappelant des signes pecliformes (mains?) où manque- rait la barre transversale; des barres rouges disposées en damier et surtout un gros signe rouge, large de o",5o environ, qu'on n'a jamais, à ma con- naissance, signalé nulle part; on ne saurait mieux comparer sa forme qu'à celle d'un pique de carte à jouer où le petit triangle de base ferait défaut. Je ne puis entrer ici dans l'étude détaillée des quarante peintures que j'ai relevées sur les parois de la grotte du Portel. Mais je m'empresse de dire que cette étude sera faite. Avec F. Régnault, nous avons entrepris d'en relever minutieusement des décalques et des photographies que nous publierons sans tarder. ZOOLOGIE APPLIQUÉE. — Études ancmométriques des hélices zooptères. Note de M. Pai:i, Amax.s, présentée par M. Alfred Giard. Si l'on place un anémomètre en arrière d'une hélice aérienne propulsive, avec l'axe du moulinet parallèle à l'axe de l'hélice, on observe des vitesses variables avec la position du moulinet. Dans de précédents Mémoires (Congrès aéronautique de Milan, 1906; Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, i()oG-i907 ; Congrès de l'Association française pour Tavan- (') La lêle de ce Bi^on a été réceiiiiiieiU salie par du noir de fumée. 1! est facile, sur niiU-e épreuve, de faire alislracliou des taclies surajoutées, (prit sera très aisé de faire disparaître sur la roclie. SÉANCE DU 23 MARS 1908 637 cernent des Sciences, Reims, 1907), j'ai étudié la forme de la rivière aérienne, sa pression sur des disques pla'ns, ainsi que la courbe des vitesses à difTcrentes distances de l'équateur. La comparaison des vitesses et des pressions m'a conduit aux mêmes résultats qu'en 1889 (Congrès interna- tional aéronautique, Paris, 1889) et en 1892 (Congrès de l'Association française pour l'avancement des Sciences, Marseille, 1892), à savoir que les palettes animales ou zooptères sont plus oflicaces que les palettes rigides basées sur l'hélice géométrique. Je rappellerai [voir à litie d'exemple une éjHire de patelle ] espa dans Aéro-Revue (Lyon)] les caraclères principaux des hélices animales: nervures élasliques, courbes, divergeant à partir de la base (l'épaisseur des nervures va en diminuant du proximum au distura et d'avant en arrière; la face antéiieure est concave; la concavité diminue du proximum au distum); la torsion est positive, celle de l'hélice géométrique est négative, etc. Les autres facteurs à considérer, non spéciaux aux hélices zooptères, sont la déclinaison ou angle de la palette avec l'équnteui' ( ' ) et l'inclinaison ou angle de l'axe proxinio-dislal avec l'axe de rotation de l'hélice. On ne m'a pas suivi (-) en France, mais on commence à expérimenter des hélices animales dans l'armée anglaise (Baden-Powel) et italienne (Bertelli). On les adoptera plus tard île préférence à toute autre, de même qu'on a adopté les aérocaves de préférence aux aéroplanes, les aéro- glisseurs avec grande surface de sustentation et u[ie petite en avant comme gouvernail de profondeur (frères Wright) C). Ceci posé, et c'est l'objet [U'incipai de cette Communication, voici une formule empirique qui donne une valeur approchée de la traction, en se servant unicjuement de l'anémomètre. Soit /■ le rayon d'une hélice formée de deux ailes. Je place le centre de l'anémo- mètre Richard à une dislance de l'équateur égale à ce rayon et à une dislance de l'axe de rotation égale à mr\ le coefficient m varie avec la forme des palettes; il correspond au point où la vitesse e>t maximum. Soit b cette vitesse maximum; soit a la viti'sse mesurée, quand le centre du mou- (') Les palettes s'implantent sur le moyeu par un manche, une sorte d'humérus, dont l'axe prolongé rencontrerait l'axe de rotation. J'appelle eV/(/«ie«/- le plan passant par le point de rencontre, perpendiculaire à l'axe de rotation. C) Il faut excepter toutefois le colonel lienartl ; dans les CompLes rendus de igoS, on tiouvera une allusion aux sections de profil courbe. (') Les frèi-es VVrighl n'ont jjas inventé ce système, mais ils sont probablement les premiers à l'avoir expérimenté. Je l'ai moi-même proposé en 1888 (Rapport sur l'aéro- plane de Kress dans VAéronaute et alias dans les Annales de Zoologie, Paris, 1888, à propos des aéroplanes aqiiriliques). ' (358 ACADÉMIE DES SCIENCES. linet esl sur l'axe de rotation. Si je désigne jiar H la liactioii et / un coefficieul de résistance aérienne, nous avons la lormuie (>) " |_ (1—7/0- Soil, par exemple, une palette Perdrix de o"',5o de rayon, lournaiil à i5 tours à la seconde. Les vitesses sont a=ii™,44, 6 = 20"',4*3- Dans ce cas m = o,4tJ. Si nous prenons /. = o'^i^.oj, nou5 avons chiffre peu différent de la traction mesurée au dynaniomètre ; celle-ci était 8''b'. Prenons une palette orthoptère ( la Mantis) plus étroite, moins concave; à 161 tours à la seconde, et une déclinaison basilaire de 20" comme la Perdri.v. nous avons rt = 8,63, b — \h. Comme ici m = ^, la fornuile devient ^ K = -5L-A'TrH(a'-4-8 6-^H-2«6), A la vitesse de -15,5 tours et une déclinaison de 12°, nous avons « = 8,i3.^ i = i5,96, K = 4''s,76- Dans les deux cas (à 12° et à 20° de déclinaison basilaire) la traction mesurée au dynamomètre était de S''?. Les deux palettes ont même torsion (20° environ ) et même élasticité; mais la flexion et les changements d'envergure sont bien dilVérents, ainsi que le montrent les photo- graphies prises à différentes vitesses de rotation. Les nervures ont bien même sub- stance et même épaisseur à distance égale de l'axe de rotation; elles n'ont pas mêmes courbures, et, en outre, à même dislance de l'axe, les sections de profil sont dissem- blables et, par suite, les résistances aériennes (pii déterminent la flexion. La photo- graphie me parait être la meilleure méthode d'étudier l'élasticité des hélices aériennes. Les expériences ont été faites avec une dynamo niullipolaire, niont«>e sur un It'icycle très léger, très roulant: un ressort à boudin mesurait la traction. Je n'ai pas expérimenté Je palettes hélico'idales de même envergure de o'",5o ; j'ignore si la formule {i) doime une valeur approchée de la trac- SÉANCE UU 23 MARS IL,oS. ôSg lion. Celte formule esl du reste tout à fait empirique; mais, avec les para- mètres a, i, m, on a une idée comparative des rivières aériennes, tandis que la formule habituelle U = ^n-r" ) esl muette à ce sujet. Le rapport j esl intéressant à étudier lorsqu'on fait varier la déclinaison. D'après les observations sur Mantis et Perdrix, le rapport ^ augmente avec la déclinaison ; si ce rapport pouvait s'exprimer par une fonction trigono- mélrique, on aurait la traction en fonction de la déclinaison et de la vitesse anémométrique maxima. GÉOLOGIE. — Les éruptions pliocênes et pléistocènes de la Limagne. Note de M. Pu. Gla\geaud, présentée par M. Michel Lévy. La conlinuilé des mouvements du sol (surtoutdes tassements), à diverses reprises, de l'époque pliocène, se traduisit, dans la Limagne, par la forma- tion de nouvelles fractures dont certaines ont découpé, non seulement les sédiments tertiaires de cette région (Oligocène et Miocène), mais aussi les coulées basaltiques miocènes qu'ils surmontaient. Ces coulées furent donc, avec leur soubassement, morcelées en gradins effondrés à des hauteurs variables (Chaleaugay, Puy-du-Var, ('harrade, etc.) Sur certaines de ces fractures s'édifièrent de nouveaux volcans mieux conservés que les volcans miocènes (volcans de Corent, Perrier, la Roche Noire, du mont lîognon, du Brac, du Puy-Giroux, du Montcelel, etc.). L'érosion n'a pas enlevé le culot cratérique basaltique du monl Rognon et du Montcelel, culot se présentant sous forme de cône basaltique. Corent possède encore un cône de scories presque aussi bien conservé que les cônes des volcans pléistocènes. La coulée de la Roche Noire, qui descend de la base du volcan miocène de Saint-André, est dans un état de fraîcheur remarquable. Ces considérations ne seraient pas suffisantes pour dater l'âge de ces vol- cans qui se sont édifiés du Pliocène inférieur au Pliocène supérieur, si Ton n'avait pu faire les observations suivantes : La coulée de Corent, la plus élevée, s'esl étendue dans la vallée de l'Allier qu'elle a comblée, en la barrant, sur plus de 4o™ de haut. Les allu- vions sur lesquelles repose la coulée sont suspendues, aujourd'hui, à envi- ron iGj"'du niveau actuel de l'Allier, alors cjue les dernières coulées mio- cènes sont à G5'" plus haut. 66o ACADEMIE DES SCIENCES. Il y a donc eu, entre les deux éruptions volraniqucs, un creusement de G5°^ de la vallée de l'Allier. l.a coulée de la Roche Noire possède, à son extrémité, une situation ana- logue et symétrique de la coulée de Corent, sur la rive droite de l'Allier. Elle offre un beau plateau et un front basalticjue de 45'" f'e haut, reposant sur des alluvions qui ne sont qu'à ii4'" au-dessus du niveau actuel de l'Allier, c'est-à-dire 5i"plus bas que celles de Corent. Elle descend à 25"" au-dessous de l'extrémité du conglomérat ponceux Pliocène moyen, issu du mont Dore. Enfm elle se tient entre 4o™ et 5o"' au-dessus des alluvions Pléistoccne inférieur. Il est donc hors de doute que cette coulée est d'âge Pliocène supérieur. Corent serait l'Hocène intV'rieur ou uioyen. Ces chiffres correspondent sensiblement à ceux donnés par M. Boule pour la coulée Pliocène moyen du volcan du Coupet (Haute-Loire). Les coulées du Broc et de Perrier ont une situation semblable à celle de Corent. Celles du Montcelet sembleut un peu plus récentes {Pliocène infé- rieur). Les volcans de Gravenoire et de Beaumonl, d'âge Pléistocène inférieur, ont Fis. I. Gergovie Pardi nés Puy S^ Romain AUicr "9 310 718, Er Creusement delà vallée de l'Allier iage: M ocène nf 390" M ocène ■noyzn — 287" M ocene sup' ZZ".' PI ocène inf lei*" PI ocène moyen iss" PI ocène sup*" "*" PI eistocëneinfr— -70'" Les divers âges des éruptions de la Limagne. ol, Oligocène; mi, rns, pi, ps, Vi, Vs, alluvions : Miocène inférieur, .Miocène supérieur, Pliocène inférieur, Pliocène supérieur, Pléistocène inférieur, Pléislocène supérieur; -^mi, 'î^ms, ''fpi, [ip'ii, Pps, pPi, coulées volcaniques d'ùge correspondant. leurs coulées à 36'" au-dessus des alluvions Pléistocène supérieur de Sarlière (à Eleplias primigenius, Cerms tarandus et silex tailh'-s ) et à 70"" environ au-dessus de la vallée actuelle de l'Allier. Conclusions. — Les considérations qui précèdent, appuyées sur la Paléon- tologie et la Paléogéographie, ont montré les relations des phénomènes oro- géniques, hydrologiques et volcaniques, en permettant de suivre les diffé- rentes pJtases d'exhaussement et de dislocation de la F^iinagne, du creusement de la vallée de l'Allier et de Vaclivité volcanique de cette région, depuis le SÉANCE DU 2.3 MARS igo8. 66l Miocène jusqu'au Pléistocène. Les phénomènes volcaniques ont débulé au Miocène inférieur, ont élé particulièrement intenses au Miocène moyen, et paraissent moins importants au Miocène supérieur, au Pliocène et au Pléistocène. Ces notions modifient et complètent, d'une manière sensible, les idées sur l'âge et l'origine des volcans de la Liraagne, dont la plupart, contrairement à ce qu'on pensait, ont été édifiés avant le dernier soulèvement alpin. La question des pépérites, qui se rallaclie étroitement aux différentes phases de l'aclivité volcanique, fera l'ojjjet d'un nouveau travail. En résumé, la Limagne est la région du Massif central où l'activité volca- nique est la plus ancienne et où elle n persisté le plus longtemps, puisqu'elle existe encore sous forme de mofettes, de sources thermales et de venues bi- tumineuses. C'est donc, à ce point de vue, une des contrées les plus intéres- santes de l'Europe. PHYSIQUE DU GLOBE. — Contribution à l'étude du rayonnement calorifique solaii-e. Note (') de MM. C. rÉRv et G. Mili.ochau, présentée par M. Lippmann. Comme nous l'avons exposé dans des Moles précédentes (^), la mesure faite, avec le télescope pyrhéliométrique, du rayonnement d'un petit élé- ment de la surface solaire est instantanée, facile à exécuter et par suite exempte de retard par rapport au temps noté pour l'observation, il serait donc utile d'en déduire directement la valeur de la constante solaire. D'après la loi de Stefan, la quantité cj do chaleur reçue par une surface noire de i''"', recevant le flux de chaleur d'un radiateur intégral, de tempé- rature T, de surface S et placé à la distance D, est lorsque la température du récepteur est négligeable par rapport à T. Les observations ayant montré que T est constant sur une circonférence ayant pour centre le centre de l'image solaire et pour rayon r, la couronne (') Présentée dans la séance du 16 mars 1908. {'') Comptes rendus, 3 et 17 février 1908. ^02 ACADÉMIE DES SCIENCES, circulaire infinitésimale 2 7T/-f//- produit donc Teffet „, iT.rdr df]= aT- D^ L'effet total produit par le Soleil est la constante solaire A„. (exprimée en watts) et sera par suite, eu intégrant, =/ ' '/T* iT.r dr OÙ R est le rayon du Soleil et D sa distance à la Terre. Remplaçant T* par sa valeur Ko (0 étant la déviation en millivolts donnée par l'appareil et K la constante instrumentale), on aura. (') ..Iv -" "~1F 27i/-orfr=-~/ T.r-do. Dans ces intégrales, la quantité sous le signe somme est le volume V du solide de révolution engendré par la courbe représentative du rayonnement calorifique solaire suivant un diamètre (/• en abscisses, S en ordonnées) si Ton fajt tourner cette courbe autour de son axe de symétrie. Ce volume A^ est aussi numériquement égal à l'aire de l'une des deux courbes auxiliaires qu'on peut construire en posant dans le premier cas y = rù, a; = r et dans l'autre cas y ^= r-, x = c, aires qu'on peut calculer graphiquement. . > V ^ Si nous posons maintenant o„= —rr^ et remplaçons dans(i) V par -/- o,„ nous obtenons , ^ ^ VaK ttR^ ^. (2) A.„,= -j^ =-j^aKo,„; or -pT^ = tang--> o étant le diamètre apparent du Soleil. Ko,„ est la qua- trième puissance de la température elTective moyenne du Soleil, c'est-à-dire la température d'un radiateur intégral fjui produirait le même elTet général sur la Terre, soit T^',, ; ou aura (3) A„,= 7LaT;„lang2|, (pii nous permettra de calculer la constante solaire à l'aide du seul télescope pyrhéliométrique, lorsque nous connaîtrons la constante a. SÉANCE DU 23 MARS 1908. 6(i3 Nous pouvons déterminer une valeur approchée de a en remplaçant, dans (3), A„. par la valeur que nous avons irouvée avec ractinomètre, et T^^ par celle tirée des mesures faites, en même temps, avec le télescope pyrhé- liométrique. Un moyen simple d'obtenir V consiste à mesurer graphiquement l'aire d'une des moitiés de la courbe représentative, de chercher son centre de gravité et d'appliquer le théorème de Guldin. Mais nous n'avons à notre disposition, pour ce travail, que les courbes obtenues avec un télescope dont le réticule ibermo-électrique comporte un disque ayant un diamètre sensible par rapport à l'image solaire. Il y a donc lieu de corriger cette courbe de l'effet produit par le diamètre du disque, surtout à partir du point où celui-ci est incomplètement couvert, les ordonnées de la courbe se trouvant diminuées. Or on peut remarquer que si l'on u>ène, par le point correspondant à a; = R, une droite parallèle à l'axe des j, l'aire de la portion de courbe située en dehors de cette droite est égale à l'aire qui serait comprise entre la courbe réelle et la courbe mesurée. On peut donc évaluer très approximativement le centre de gravité de la portion d'aire manquante et, appliquant le théorème de Guldin, décom- poser le volume V en deux parties et les calculer séparément. On obtient ainsi : ô,„r=:43o8, T„=5358, a = 3,02 x 10-'*. La courbe représentative du rayonnement solaire suivant un diamètre semble, à l'examen, très voisine d'une ellipse; il était intéressant de voir ce qui se passerait, au point de vue du calcul, en l'assimilant à une ellipse. Le volume V devient alors un cylindre surmonté d'un demi-ellipsoïde de révolution. La formule suivante donne ce volume : V = TiR^â, + 1 7rRMo%- a,) = T^R^^^^^ 0, étant la mesure faite au bord de l'image solaire, o, celle faite au centre. Puisque > V ^ /2« + I , . 0.2 Dans nos mesures, 0, correspond au moment où le centre de la soudure thermo-électrique coïncide avec l'image du bord solaire ; la soudure est alors C. R., 1908, i" SemeUie. (T. CXLVI, N° 12.) ^7 HG4 ACADEMIE UES SCIENCES. à moitié couverte, et les recherches de l'un de nous ont montré que, dans ce cas, l'intensité de la déviation est proportionnelle à la surface couverte. Si l'on appelle o„ la valeur mesurée, on auia une valeur très approchée de S, en doublant S„, en retranchant du résultat l'intensité de la chaleur difïuse du ciel au bord solaire et en corrigeant le nombre trouvé de la cour- bure de ce bord. Par cette méthode, on trouve â,„r=4284, T,„=535i, r/ = 3,o3 X lo-'*. Il y aurait grand intérêt à répéter ces expériences à une plus grande alti- tude que le mont Blanc, en ballon par exem[il('. M. D.-K. PopoFF adresse une Démonstration du théorème dit la grande proposition de Fermât, à savoir que a" ■+- h" — c" est impossible si n^ 2. (Renvoi à l'examen de M. Jordan.) M. Lapkyrk adresse une Note relative à /a triple preuve el un Mémoire intitulé : Décomposition en facteurs premiers des nombres jusqu'à dix millions. (Renvoi à l'examen de M. Jordan.) A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. G. D. SÉANCE DU 23 MARS 1908. 665 BULI.ETI.V BIRLKXiKAPIIIQUE. Ouvrages rkçus dans la séance du 28 mars 1908. Manuscrits de Galois, publiés par Jules Ta.nnkrï. Paris, Gauthier-Villars, 1908; I fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.) Nuove notizie storiche sulla vita e suite opère di Macedonio Melloni; Memoria del Socio I. GuARESCHi, con incisioni. Turin, (^ailo Clausen, 1908; i fasc. in-4". (Présenlé par M. Haller. Hommage de l'auteur.) Observatoire Jarrv-Desloges, temporairement au Kevard : Obseri'alions des surfaces planétaires : la Lune, Mars, Jupiter, Saturne, Mercure: fasc. I, année 1907. Paris, Gauthier- Vlllars, 1908; i fasc. in-8°. (Présenlé par M. Bigourdan.) Plusieurs Volumes du Bulletin et de V Annuaire et divers Mémoires publiés par la « Station séricicole du Caucase », sous la direclion de M. N. Scbawroff. Tiflis ; 12 vol. et 4 fasc. in-8°, et g vol. et .5 fasc. in-4°. (Oll'erts par iM. N. ScliawroiT, Directeur de la Station.) Le Service géographique de l'Armée adresse les Cartes suivantes, nouvellement éditées : France, au 50000"^ en couleurs : Tout. — Asie, au 1000000" : Téhéran. — Tunisie, au looooo"' : Mellaoui; Bir el À ter. — Frontière algéro-niarocaine, au looooo'. — Bégion de Casablanca, an 200000=. — Région de Settat, au 200000". 7 feuilles in-plano. La Carte géologique internationale de l'Amérique du Nord, par Kmm. de Margerie. (Extr. des Annales de Géographie, t. XVII, 1908. ) Paris, Armand Colin, 1 fasc. in-S". Observatorio de Tacubaya. Caria folografica del Cielo; Zona-i6°, n°^ 2, 4-, 5, lo, 16, 42, 43, 4.G-34. 16 planches héliogravées, in-plano. Beslimniung der Gradienlen der Schwerkraft undihrer N iveaufldchen mit Hûlfe der Drehwage, von Haron Roland Eôtvos. (Extr. du premier Volume des Abhnnd- lungen der AV. Allgemeinen Konferenz der Ërdmessung in Budapest, 1906.) Leide, E.-J. Brill, 1907; i fasc. in-4". (4 exemplaires adressés par l'Académie royale des Lincei, à Rome.) Icônes niycologicœ, par Boudier ; 4" série, liviaison 18. Paris, Pau! Klinksieck, mars 1908; 1 fasc. in-4". Leçons d'ouverture du Cours d'' Hydrologie de l'année scolaire 1907-1908, à Tou- louse, par F. Garrigou. ( Extr. du Bulletin général de Thérapeutique. ) Paris, Octave Doin, 1908; I fasc. in-8°. Journal de Mathématiques pures et appliquées, 6» série, publiée par Camille Jordan; t. IV, année 1908, fasc. n" 1. Paris, Gauthier- Villars; i fasc. in-4°. La Science positi^'e, les épidémies et les maladies contagieuses au XX' siècle. Leçon d'ouverture du cours, à Gand, le i4 novembre 1907, par le D'' Jules Félix. Gand, 1908; I fasc. in -8°. 666 ACADÉMIE DES SCIENCES. Médicamenla, guida leorico-pratica per sanitari. Milan, Cooperativa farmaceu- tica, 1908; I vol. in-ia. Procédé de momification intégrale des cadavres, par Giovanni Cbiarella, et un Supplément. Rome, 1907; 2 fasc. in-S". La loi du travail on Une nouvelle éducation : Essai de droil public, par Ambrogiq Freida. Rome, 1908; i fasc. in-8°. ERRATA. (Séance du 16 mars 1908.) Note de M. G.-A. Tikhoff, Sur la dispersion de la lumière dans les espaces célestes. Historique de la question et premiers résultats : Page 572, ligne 2, au lieu de dans le but d'appliquer une méthode spectrale, lisez dans le but d'appliquer ma méthode spectrale. Page 574, ligne i4, au lieu de M. Hyggîns, lisei M. Huggins. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS liebdomadairos paraissent régulièrc.n.iu lo Dimanche Ils forment A la e j Gcorg. ' Burckhardt. La Haye Bel in fa me frères ( Payot et C". Lausanne Bou"e. Sack. Barth. Brockhaus. Leipzig / Lorentz. I Twietmeyer. ' Voss. ( Dcsoer. ' Cnusé. Chez Afessieurs : [Dulau. l-ondres ) Hachette et C- (NuU. Luxembourg . .Madrid Milan . . . \toscou . . iXajdes . . V. Buck. ÎRuiz et C''. Romo. Dossat. F. Fé. j Bocca frères. ( Ilcepli. Tastevin. Marghieri di Gius. Pellerano. !' Dyrsoo ot Pfoiflfai. Slechert. Jjetncko et Itucchner Odessa Itoussca n. Oxford Parker el Ci'. Palerme lieber. Porto... .MagHihaes c-t Muiiiz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro . . .. Garnier. Bocca frères. Locscher et G'*. fiolterdam Krariicrs et fils. Stochtiolm Nordiska Boghandel Zinscriing. Ponie. S'-Pétersbouri Turin Liège. Wûlir. Bocca frères. Brero. Binck. Roseiiborg et Sellier Gebolhner et Wolff. Varsovie Vérone Drucker. l'rick Gerold et G Zurich lîaschcr. Vienne TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1'' à 31. -( 3 Août lS35 à 3i Décembre i8Jo. ) Volume in-4°; i8J3. Prix 25 fr. lûmes 32à6i. — ( i" .Janvier iSir à 3i Docondjre i Sii 3. ) Volume in-4''; 1870. Pri.\ 25 fr. lomes62a91. — f i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1 is :>>>.) Volume in-4'>; i88<). Prix 25 fr. lomes 92 a 121, - (i" Janvier iSSi à 3i Décembre in.,-,.) Volume in-'i''; rgoo. Prix 25 fr., SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADE:rî!t; DES SCIENCES: Wles o\7,M M vvT^ V !'"'"'"''' '^'''■"'"'"SieJes Algues, icre "?àss« ,;p \rr^, :;.';'"""'' '"^•''i ''ancréas et sur le r61edii suc paa.rcatique dans les icies „rasses, par M. Claude Bkunard. Volume in-4«, avec 3.> planches; i83G ; LIER. — Méniùiresur le Calcul des Pcrlurbalions mréprouvent phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des ' ! 25 fr. ■^t pinpnnn îil a-"'' f "^^^ mtcslinaux, par M. P.-J. Van Benedem. — Essai a'une réponse à la question de Prix proposée c» i8')o par l'Académie des Sciences ,li npni-,ir^l c7.-, ^l^,'''v '^^'""^ ''i'^""''^ P"""" '='^'"' '^'^ '^ÔG, savoir : .. Etudier 1. , b.is de la distribution des corps organisés fossiles dans les dirrérents terrains I M . ,lm;r.,:,. • " ™ '^''■''''■;''P''''P''^'''''"' —Discuter la question de leur apparition ou de leur .lisparition successive ou simullanén. - Uechercherla tuic uLsrappoiu qui cxi, lent entre 1 état acluel du règne organiqueetscsétats antérieurs.., par M. le Professeur Bito.M.v. In-l", avec 7 planches; i8fii .. . 25 fr A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. r 12. 1 AIJLK DKS ARTICLES (Séance du '25 Mars 1908. aiEMOIUES ET COM.^IUIXICATIOIVS DES MEMliURS lîT DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Paîes M. .1. BoussiNESQ. — Théorie de l'écoule- iiiCEil sur lin déversoir vertical en mince paroi el sans contracUon latérale : Cas de la nappe ondulée et son raccordement au ras de l.i nappe plonscante Go 7 Pages. M. J. Tannery fait hommage à l'Académie des manuscrits irt'io/'/s/e Galois 6ii iM. GoUY. — Sur la théorie de l'éleclroca- piilarité 3 NOMIIXATIOIVS. M. Maurice IIamy est élu Membre d'- la Section d' \slronomic. en k iM|iliieoment de M. ./. JansteiK ilécédé. Iii5 COUIlESPOIVDAiVCE, M. le Secmctaire rnnpÉTuri. signale diverses publications de la « Station séricicole du Caucase », de M. J. Guarcschi, de « l'Ob- servatoire Jarry- Desloges», de iM. Emm. lU: Margerie el de M. Léon Leconiu M. Jui.Es' Baillaui). — Détermination, a l'Observatoire de Paris, des erreurs s,\slé- nioliques des reproductions des réseaux ih- la Carte du ciel M. L. Wkvvh — \p|dieabililé et modes di- vers de représentation des surfaces a lignes de courbure confondues., M. S. /auemha. -" Sur l'application d'un procédé alterné au problème bili.n nio- nique !M. Cari. SriUolElt. — Remarque relative à ma Note sur les équations différent ielles d'un corpuscule éleclrisé dans un rhanip magnétique M. n. DE liiioGi.iE. — Sur les gaz |)rove- nant des étincelles électriques MM. Jean Becquerel et H. Kameulinuh Onnes. — Sur les spectres d'absorption des cristaux de terres rares et leurs mo- dilicalions dans un champ magnétique aux tenipérutures de liquéfaction et de solidification de l'hydrogène M. I'. Bordas. — Uecherche de faibles ■ inantités d'hélium dans les minéraux.... M. MauaGE. — Photographie des \ibralions de la voix •M. \ Uuioun. — Sur c|uelqucs exemples ,1e raies présentant le phénomène de y.eeman anormal dans le sens des li:;ni's de force magnétiques M. II. Cousin. — Action du chlore sur le dithvmol .MM. À. \\aui. et Anuri: .Mevur. — Sur Bulletin BiBLioGRArmuUE Errata • 6i3 6i6 020 62:5 635 C38 63o G.34 G36 quelques dérivés de la phénylisoxazolonc. M. G. GusTAVSON. — Sur les produits de l'action du chlorure d'aluminium et du gaz chlorh\drique sur le benzène; mé- thvl|)hénylcyclopentane M. \ . T110.MAS. — Sur quelques dérivés du thiophène .\l. .\. TlilLLAT. — Sur la formation de l'al- déhyde acéli()ue dans les fermentations alcooliques M.\l. F. Jadi.n et Volcy Boucher. — Sur la production de la gomme ehes les .)/o- liiiga .M. G. L.^riE. — Sur la phylécologic de la région orientale de la Kabylie du Djurd- ji"'" ;•• M, .V. Gun.LEMi.x". — Les leviers dans l'or- g.inisme .M. Bkné .Ieannkl. — Sur la déi-ouverte, dans la grotte du l'orlel, de peintures paléolithiques représentant lllomme et des Animaux \]. Paul Amans. — Éludes anémométriques des hélices zooplères M. Pli. Glangeaui). — Les éruptions plio- cénes et pléislocéncs de la Limagnc MM. C Ferv et G. Millociiau. — Contri- bution à l'étude du rayonnement calori- lic|ue solaire \[. U.-K. l'opoEE adresse une « Démonstra- tion du théorème dit la grande proposi- tion de Fermât, k savoir que o ' ~ b" — c" est impossible si /i > ^ » M. Lapeyre adresse une Note relative à « la triple preuve » et un Mémoire intitulé : ,. Iiècomposilion eu facteurs premiers des nombres jusipi'.i dix millions » 0.38 G^o 0'|3 G47 G.Î2 G.-,4 G.')!) GJ9 i;oi 064 665 066 PARIS. - IMPRIMERIE GAUTIIIER-VILLARS, Quai des Grands-Auguslins, 55. Le Géi-.int ; Gautrieb- Villars. 1908 PKE^IIEIl SEi^lKSTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SEANCES DK L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVI. iT15 (30 Mars 1908) ^^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES^ SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1908 RÈGLEMENT REL/iTIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 2/j mai 1870 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de L' Académie se. composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à i'Acp.démie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*"^. — impression des travaux de V Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:i pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savan. étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Acf demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un n sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soi tenus de les réduire au nombre de pages requis. 1 Membre qui fait la présentation est toujours nomme mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foi pour les articles ordinaires de la correspondance ofl cielle de 'Académie. Article .3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remi temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans I Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé a Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraien autorisées, l'espace occupé par ces figures compten pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Go'ivernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administratit fait un Rapport sur la situation des Comptes rendu après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étraugers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuel» sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 50 MARS 1908. PRÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES GORRESPOiNDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Mi.visTRE DE l'I.vstruction publique et des Iîe4ux-Arts adresse une ampliation du décret par lequel le Président de la R(''puljlique approuve l'élection que l'Académie a faite de M. Maurice Hamy , pour remplir, dans la Section d'Astronomie, la place laissée vacante par le décès de M. ./. Janssen. Il est donné lecture de ce décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Maurice Hamy prend place parmi ses Confrères. HYDRODYNAMIQUE. — Proprièlés diverses (les courtes exprimant , soit par leur enveloppe, soit directement , les coefficients de débit m d'un déversoir i^ertical en mince paroi, sans contraction latérale et à nappe noyée en dessous, en fonction de la pression relative N' exercée sous ces nappes au niveau du seuil. Note de M. J. Boussi.vesq. I. J'ai montré, dans \g Compte rendu de la précédente séance (p. O07), comment le coefficient m de débit d'un déversoir vertical à nappe noyée en dessous se déduit, pour N' donné entre — co et 0,8, ou pour les nappes plongeantes, de l'équation (i) k log A' k (, + /,) _ /.. ( 2 + /,-:-)(, _ N')j v/. - N', 2(A-'-i) G. 11., 1908, ■•' Semestre. (T. CXLVI. N- 13 ) 88 66(S ACADÉMIE DES SCIENCES. par Irlimination de k au moyen de la relation -rr ^= o, et comment, pour les autres valeurs de N' (comprises entre 0,8 et i) ou pour les nappes ondulées, il y a lieu de faire constamment /?• = i dans la même équation (i). En d'autres termes, le coefficient /w de débit est représenté, dans le cas des nappes plongeantes, par l'enveloppe de la famille de courbes (i), où m serait l'ordonnée, N' l'abscisse et k le paramètre, variable de zéro à i, tandis que, de ]N'=o,8 à N'=i, c'est-à-dire dans le cas des nappes ondulées, l'enve- loppe de la famille se trouve continuée par la dernière enveloppée consi- dérée ou correspondant à /• = i. Il y a donc quelque intérêt à étudier cette famille de lignes, dont chacune fournit, de ^- = o à /- = i, un élément à la courbe représentant les coefficients de débit, et dont la dernière donne même, à elle seule, un arc notable de cette courbe, savoir sa partie finale. II. L'équation (i) a la forme (2) m=:(ff + *N')i/i — IN', dans laquelle se trouve compris le coefficient de débit du déversoir théo- rique (à seuil épais et évasé) de Bélanger. En effet, sur celui-ci, où les filets fluides sont supposés rectilignes et parallèles, et où la contraction inférieure c est nulle, on a, si h est la hauteur de charge, // la hauteur de la section contractée et p la pression N' pgh sur le seuil, k' p = pgh'—'^'pgh; A\m ^'=J- D'autre part, le débit mh \î'2gâ y est, comme on sait, h'sjig{h — A), avec // décroissant (suivant le niveau d'aval) depuis // jusqu'à la limite, ~h, qui rend le débit maximum. Donc il vient alors (3) m^n'sJV^^'. m. Or, la forme (2) montre que toutes les courbes de la famille (ou enveloppées) se terminent, du côté des N' positifs et quant à leurs ordon- nées m positives, au point {^' =i^m — o) où elles coupent perpendiculai- rement l'axe des abscisses N'. L'une d'elles se réduit à une parabole ayant cet axe comme axe de symétrie : la valeur de /• y est celle qui, excédant zéro, annule le coefficient de i — N' dans l'expression entre crochets de (i) : elle SÉANCE DU 'io MARS 1908. 669 égale I + v^5. Mais cette valeur.se trouve, comme ou voit, bien au delà de toutes celles qu'il y a lieu de considérer dans la question physique. L'ordonnée m maximum de cliii(|iie enveloppée se produit pour l'ab- scisse N' donnant ^ =-. o. On obtient, pour ce point d'ordonnée maxima, Par exemple, o (pour A = 1) N'=;^ et m =; -L = o.SiôaS. 0 ' ' 10 Cette ordonnée m maximum de chaque enveloppée est, d'ailleurs, plus petite que rordoun(''e m de l'enveloppe correspoudaul à la même abscisse \'; car celle-ci est encore représentée par la formule géuérale (i), mais où /r reçoit, pour N' pareil, la valeur rendant //^ le plus grand possible. Ainsi l'enveloppe passe, au moins entre \' = — x et iN' = 0,8, au-dessus des enveloppées, dont deux se croisent, ])ar suite, en chaque point voisin de l'enveloppe et situé au-dessous d'elle. L'équation (i), où l'on regarde- rail comme inconnue le paramètre /•, y a donc alors deux racines réelles distinctes, qui deviennent égales sur l'enveloppe et imaginaires au delà. 1\ . Comme l'enveloppe a, de N'= — co à N'=:o,8, ses ordonnées m décroissantes, l'élément des enveloppées commun avec elle appartient à la portion des courbes comprise entre leur ordonnée maximum et le point final (N'= I, w = o), c'est-à-dire à la partie descendante. Leur première partie, celle qui monte, n'est donc pas utilisée pour la construction de l'en- veloppe. Enfin, nulle part ailleurs que pour N'= 1 et /w = o, l'enveloppe, même construite en entier, bien au delà de la limite N'= 0,8 de son emploi dans la question physi({ue, n'oll're de tangente verticale, parallèle à l'axe des ordonnées m; car les enveloppées n'ont pas d'autre élément vertical, où devienne infinie la dérivée -j^,, que le dernier, aboutissant au point (N' = ï, m = o) commun à toutes. V. Les courbes (i) correspondant aux petites valeurs de A, ou dont l'ordonnée positive m reste voisine de zéro, sauf du côté des fortes abscisses N' négatives, méritent une étude particulière, en raison de leur analogie avec la courbe assez simple (3 ) propre au déversoir de Bélanger. 670 ACADÉMIE DES SCIENCES. Renversons le sens des abscisses positives el prenons pour origine le point (N' = I, m = o) commun à toutes nos courbes, en appelant N" notre nouvelle abscisse i — N'. La relation (i) deviendra /.logA (a + />) — AM 2^- . A- _ - j N"l v/N". 3 (6) X = A-N", ,« = (. + ^Ulogy D'ailleurs, dans la nouvelle équation, m =(i — N") \/N"= N" — N" , caractérisant le déversoir de Bélanger, remplaçons, pour plus de clarté, l'abscisse N" par X et l'ordonnée m par Y, do manière à avoir (5) Y=(i-X)v/'X. l'uis établissons une correspondance, point par [)oint, entre deux courbes à coordonnées respectives (N", tw) et (X, Y) en posant "^'' '' ^-j^ d'où W^l, La substitution de ces dernières valeurs à m et à N" dans (4) donnera (7) ^=[-i-4^)^]>^' relation qui, pour k^ infiniment voisin de zéro, se réduit à (5). Donc, lorsque le paramètre k devient assez petit, ou que la courbure des lilcts fluides inférieurs est grande dans la section contractée, cas dont approchent les nappes adliérentes, la courbe (4) prend des allures analogues à celles qu'elle aurait dans le déversoir de Bélanger. Les deux dernières relations (6) montrent que, pour ces courbes corres- pondant à h- très petit, les nouvelles abscisses X" qui rendent X et, par suite. Y, sensibles, sont très grandes, de l'ordre de -j^, et qu'alors les ordon- nées m sont grandes aussi, mais seulement de l'ordre, incomparablement moindre, de logT- Le maximum de m, pour N' ou N" variables, correspond à celui, —^, de Y dans (5), et à X = ^ ou à X"= ^,- Il égale ,^ f^, log \, et son \ ' ' d J A O y J ' " " , X- 1 ■ , . . a 4- A A- , I rapport a A' est la quantité très petite — -=— ^ _ ^.; "'g'^- SÉANCE DU 3o MARS 1908. 67 I On reconnaît assez Facilement que, sauf erreur relative négligeable, le maximum de m, considéré comme fonction de k, ne se distingue pas alors du précédent, ou qu'il correspond encore à X = , et à Y = —^^ GÉOGRAPHIE ET NAVIGATION. — Détermination de l'heure, sur terre et sur mer, à l'aide de la télégraphie sansftl. Note de M. Bouquet jue la Grye. La question de la détermination des longitudes date en mer des essais de navigation liauturière et à terre du tracé des premières Cartes. 11 y a deux siècles, on l'a envisagée comme liée à la construction des montres marines, et des progrès remarqualjles ont été réalisés dans la régu- larité de leur marche, tant en Angleterre qu'en France. On a invoqué aussi l'aide des données astronomiques, en remarquant que notre satellite peut être considéré comme une aiguille d'une horloge céleste ayant une marche vingt-huit fois plus lente que celle de nos chro- nomètres et dont l'observation peut donner l'heure d'un premier méridien. La Connaissance des Temps fournit pour cela les positions de la Lune d'heure en heure et donne des Tableaux de culminations lunaires et des séries d'occultations d'étoiles. En mer, en général, on se contente de com- parer l'heure emportée d'un premier méridien à l'heure locale provenant d'une observation astronomique ; mais cette heure emportée est rarement exacte, d'où une incertitude sur la position du navire et l'occasion de nom- breux naufrages. La télégraphie sans lil, dont les résultats sont déjà si remarquables, ne peut-elle à la fois fournir, soit à terre, soit en mer, et cela sur toute la surface du globe terrestre, celte heure d'un premier méridien? Les signaux hertziens partis de la Tour Eiffel peuvent actuellement arriver à 2000'''", et l'on estime qu'en augmentant l'énergie électrique ce chifTre pourrait être doublé et au delà. Or, a priori, on peut croire qu'en substituant à cette Tour Eiffel, haute de 3oo"', le pic de Ténériffe, dont l'altitude est de S^io'" et qui aurait une antenne allant à la mer de i4'~'", on décuplerait facilement la distance réalisée actuellement, c'est-à-dire que les signaux iraient jusqu'aux anti- podes. Il ne s'agit pas, disons-le tout de suile, de créer un centre de correspon- dance télégraphique mondial, mais uniquement de signaux spéciaux, d'une 672 ACADÉMIE DES SCIENCES. inlensilé exceptionnelle, ([ui seraient envoyés une fois par jour, clonnanl l'heure d'un premier méridien. Ils feraient l'effet du coup de canon du Palais-lvoyal pour le quartier qui Tavoisine. Cet envoi d'une onde faisant le tour de la Terre ne doit pas étonner, puisque nous avons pu déceler sur les feuilles des marés^raplies du cap Horn, de Colon et de la rade de File d'Aix la trace de l'onde produite par l'éruption du Krakatoa, dénotant la vitesse de propagation dans l'océan Indien et dans l'océan Atlantique ('). Ce signal horaire spécial devrait être envoyé à minuit pour (jue les rayons solaires ne viennent perturber l'onde avant qu'elle ait fait, dans les deux sens, la moitié de la circonférence de la Terre; en outre, ce signal devrait être internationalisé, c'est-à-dire unique, car, s'il était lancé à la fois ou successivement de la France, de l'Angleterre et de l'Allemagne, pour ne citer que les Etats de l'Europe occidentale, on arriverait à une véritable confusion. La possibilité de l'envoi de ce signai mondial a été acceptée aussi bien parle président de la Commission de télégraphie sans fil, M. Becquerel, que par l'amiral Gaschard, chef du Service technique à la Marine, et qui diriae les communications avec le Maroc; mais ce dernier estime même inutile d'avoir recours au pic de Ténériffe. Quoique la pente moyenne entre le pic et la mer soit réduite à i'3°3o', il croit que la montagne elle-même serait une gène pour la transmission des ondes, et il estime qu'une plage d'une longueur de 6^"" éloignée de toute montagne se prêterait mieux à l'envoi d'un signal mondial. En utilisant la plage de Guetn'dar au Sénégal, dans une région des alizés, on se trouverait dans des conditions favorables sous tous les rapports. L'emploi des signaux hertziens donnerait une grande sécurité à la navi- gation; il supprimerait à terre tous les longs calculs de longitude et ajou- terait un nouveau bienfait à ceux que l'humanité doit à un homine de génie. Comme conclusion d'ordre pratique, on pourrait commencer à la Tour Eiffel, en utilisant les installations actuelles, l'envoi à minuit temps moyen de Paris d'un signal, mais il faudrait augmenter dans une grande propor- tion l'énergie de l'onde électrique et multiplier les antennes. (') L'onde aérienne produite par celle explosion a été enregistrée sur toutes les feuilles des baromètres des Observatoires. SÉANCE DU 3o MARS 1908. 678 Cette heure envoj'ée serait alors perçue sur toute la surface de rocéan Allanti([ue, où la navigation est la plus intense et la plus difficile. Celte expérience montrerait mieux les conditions d'une installation mondiale. Il me paraît utile d'envoyer un vœu dans ce sens au Ministre de la Marine. Sur la proposition de M. le Président, l'examen de ce voni est renvoyé à une Commission composée de MM. les Membres des Sections d'Astrono- mie, de Géographie et Navigation et de Physique, auxquels MM. Darboux, PoiNCARÉ et Cailletet sont priés de s'adjoindre. SISMOLOGIE. — Le tremblement de terre du 26 mars 1908 (Chilapa, Mexique), enregistré à Paris. Note de M. G. Bigourdax. Ce tremblement de terre a été enregistré (' ) à l'Observatoire de Paris par le sismographe Milne, à deux pendules horizontaux, qui ont oscillé l'un et l'autre; mais un seul a donné une inscription suffisante : c'est le pendule droit, dirigé du Nord au Sud, et d'après lequel les mouvements se sont produits aux heures (-) suivantes dans la nuit du 26 au 27 mars 1908. La phase initiale a débuté d'une manière à peu près subite à 23''25'°2o'' et sa première section (1,) s'est prolongée jusqu'à 23''35"•oo^ Alors a commencé sa seconde section (L ) qui s'est terminée à 23''56"'o' et pendant laquelle se sont manifestées quatre secousses importantes qui ont commencé respectivement à 23''3G'"o% 23''4i"'4o% 2>'"i7'°3o', 23''')2"'3o\ A 23''56'"o' a commencé la phase principale, pendant la première partie de laquelle les mouvements étaient si grands que le pendule allait buter contre ses arrêts. Ces oscillations de grande amplitude ont duré pendant i3 minutes, puis les mouvements se sont éteints peu à peu pour finir vers 2''3o*. Déjà une petite secousse avait été enregistrée la veille, à icf"[\%"', et deux autres se sont produites dans la matinée du 27 : l'une, assez faible, a été enregistrée à 4'' 22™, et l'autre, plus forte, de 4''4o™ à 4'' do"; les mouve- menls plus faibles qui ont suivi celle-ci ont cessé de se marquer vers 5''3o"'. (') Le fonclionnemenl de l'appareil est surveillé par M. Guénaiie. (-) Toutes les heures sont données en temps moyen de Paris, et comptées de o'' à 24'' à partir de minuit. 674 ACADÉMIE DES SCIENCES, HISTOIRE DES SCIENCES. — Manuscrits d'Évariste Galois {2'] à.o?,ûci'?),'va\ exï- toriés par M. .1. Tawery et conservés à la Bibliothèque de rinstitut de France sous celle cole : Mss. N. S., t. CVHI. Dossier I . — ■ Mémoire sur les conditions de résohibilité des équations par radicaux YOEiwres ('), p. 33]. Texte autographe du Vh'-moire présenté à l'Académie. Dossier 2. — Lettre à Auguste Chevalier du 29 mai i832 (Œuvres, p. 25). Dossier 3. — Mémoire sur les conditions de résolubilité des équations par radicaux. Copie par Chevalier. Epreuves du Jounuil de Liomille. Dossier 4. — Des équations primitives qui sont solubles par radicaux (OEui'res. p. 5i). Texte de Galois. Dossier 5. — Des équations primitives qui sont solubles par radicaux. Copie par Chevalier. Dossier 6. — Feuille contenant une première rédaction de la proposition I du Mémoire sur les conditions de résolubilité des équations par radicaux (liullelin des Sciences malhéinaliques, ■^* série, t. XX\, 1906, p. 236)(M.) ( -), p. II. Dossier 7. — Rédaction primitive de la proposition V du Mémoire sur les conditions de résolubilité. . . (^Œuvres, p. 42 )• Dossier H. — Fn\<^tncnl déchiré (Bulletin, t. XXX, p. 241) (M.), p. 17. Dossier 9. — Discours préliminaire. Texte de Calois et copie par Cheva- lier {Bulletin, t. XXX, p. 245) (M.) A, p. 21. Dossier 10. — Chemise pour « deux Mémoires d'Analyse pure. . . » {Bul- letin, t. XXX, p. 247) (M.) B, p. 23. Dossier II.— Préface pour « deux Mémoires fl'Aiialyse pure. . . ». Texte (') OEuvres malliématiqiies d'Éi'ariste Galois, publiées par la Société malliéma- tique, Paris, Gaulhier-Viliars, 1897. C*) Mantiscrils d'/ù'ciriste Galois, Paris, Gaulliier-Villars, 1908. SÉANCE DU 3o MARS 1908. 673 de Galoiscl coiiie par Chevalier (Hullelin, l. \XX, p. '-^55), publié en partie seulemenl (M.) C, p. 25. Dossier 12. — Discussions sur les pro^ivs de l'Analyse pure : « Il serait en dehors de la gravité. . . ». Texte de ( lalois et copie par Chevalier {liul- letin, t. XXX, p. 259) (M.) D, p. a8; E, p. io. Dossier 13. — « Ici comme dans toutes les Sciences. . . » i^liullelin. t. XXX, p. -S-i.) (M.) F, p. il. Dossier 14. — « Sciences. Hiérarchie. Ecoles ». {Bulletin, t. \X\, p. -AVi) (M.)C, p. 32. Dossier 15. — Fragments sur la théorie des permutations et des équations {Hutlelin, t. XXX, p. 280 et 28/,) (M.) H, p. ^9; I, p. 43. Dossier 16. — Fragment se rapportant à la proposition I du Mémoire sur la résolubihté ( Hullelin, t. XXXI, p. 1-86) (M.) J, p. 45. Dossier 17. — Fragments sur la théorie des équations (^Bulletin, t. XXXI, p. 290 et 292) (M.) K, p. 49; L, p. 5r. Dossier 18. — Xole sur les équations non primitives ( Bulletin, t. XXXI, p. ^93); cf. OEuvres, p. i i (M.) M, p. Sa. Dossier 19. — Addition au Mémoire sur la résolution des équations. Énoncé arithmétique {Bulletin, t. \XXI, p. 294); cf. OEuvres, p. 11 (M.) N, p. 53. Dossier 10. — Sur la division des fonctions elliptiques (Bulletin, t. \WI, p. 29G)(M.)0, p. 5Ï. Dossier 1\. — Sur l'intégration des équations linéaires (Bulletin, t. WXl, p. 3oi) (M.) P, p. 60. Dossier 22. — Sur les surfaces du second degré {Bulletin. L. WXI, p. 3o4)(M.)Q, p. 63. Dossier iZ. — Sur les intégrales eulériennes (Bulletin, t. XXXI, p. 276) (M.), p. 34. Dossier 24. — Fragments et calculs divers (inédits) dont la plupart se rapportent à la théorie des fondions elliptiques : Fragment sur la théorie des nombres, 'l'héorème dWbel. Équations aux dérivées partielles du pre- mier ordre. C. K., i9o«, I" Semestre. (T. CXLVl, N° 13.) 89 676 ACADÉMIE DES SCIENCES. Dossier 25. — Cahier où quelques pages sont de Galois (M.~), p. 36. Dossier 26. — Manuscrits de Galois provenant de M. Hermite (donnés à M. Hermite par M. Richard). Donnés par M. Emile Picard ( M.), p. 63. Dossier 11 . — Manuscrits de Joseph Liouville trouvés avec les papiers de Galois. La Lettre d'Alfred Galois à Jacohi. BACTÉRIOLOGIE. — Sur les propriétés lécithinophiles du bacille tuberculeux et de la tubercuUne. Note de MM. A. Calme ite, L. Massoi, et M. Iîretox. Lorsqu'on met en présence in vitro du venin de cobra et des hématies de bœuf, de cheval, de lapin, d'homme, etc., préalal)lement débarrassées du sérum par phi.sieurs lavages à l'eau salée physiologifjue, on constate qu'il ne se produit pas d'hémolyse (*), tandis que celle-ci se manifeste en quelques minutes dès qu'on ajoute au mélange un peu de sérum de cheval ou de chien préalablement chaufTé à 58°, ou bien, suivant les indications de P. Kyes, un peu de lécithine (^). Les travaux ultérieurs de P. Kyes et Hans Sachs, puis de H. Noguchi ont établi que seuls les sérums qui renferment de la lécithine ou des acides gras, ou des savons, sont capables d'activer le venin, c'est-à-dire de le rendre hémolytique; mais l'action activante des acides gras et des savons est empê- chée par l'addition d'une dose convenable de chlorure de calcium au sérum, tandis que celle de la lécithine ne l'est pas. En étudiant ces propriétés activantes des divers sérums à l'égard des venins de serpents, noire attention a été attirée sur plusieurs faits qui nous paraissent ouvrir une voie nouvelle et intéressante aux. investigations rela- tives à la tuberculose. Nous avons constaté lout d'abord que les bacilles tuberculeux possèdent une affinité très particulière pour la lécithine. Celte affinité est mise en évidence par l'expérience suivante : Dans une série tie tubes à essais A, A', A", . . . niellons i'"'" d'une émulsion de bacilles tuberculeux frais (origine bovine, correspondant à 5 pour 1000 en pouls de bacilles secs) en présence de quanlités variables de lécitliine [o''"',4 à i'"'" de solution (')Calmette, Comptes rendus, itijuin lyou. (2) Berlin. Min. ]f'oc/i.. igoi, n" :î8-:{9 ; i<)o3, n°' i-ï, ki-k:\. SÉANCE DU 3o MAKS 1908. 677 à 1 pour loooo (')]. Laissons en contact pendant î lieures à l'étuve à 87°, puis ajoutons à chaque tube i"^™' d'émulsion à 5 pour 100 d'hématies de cheval lavées, et o'^™',5 d'une solution de venin de cobra à i pour 5ooo. Des tubes témoins B, B', B", ... reçoivent les mêmes quantités de lécithine + hématies + venin. D'autres tubes témoins C, C reçoivent des bacilles tuberculeux + hématies + venin sans lécithine. En moins de 3o minutes, l'hémoljse est complète dans tous les tubes B, B', B", .... Elle est nulle, même après 18 heures, en C, C; nulle également dans les tubes de la série A où les bacilles tuberculeux étaient restés en contact avec o""',4, o'^°'',.5, o'"''.6 de solution de lécithine. Dans les autres tubes de la série A, contenant o'^'"', 7 ou davantage de lécithine, les hématies sont hémolysées. La mèine expérience est répétée en remplaçant les bacilles tuberculeux frais par des bacilles secs non chauirés, par des bacilles chaudes à 120°, par une solution de tuber- culine à o,5 pour 100 ou à 5 pour 100 précipitée par l'alcool à froid, et enfin par le bouillon de culture sans bacilles. On trouve alors que les bacilles secs sont tout aussi avides de lécithine que les bacilles frais, mais que, par contre, les bacilles stérilisés à 120° perdent presque com- plètement leur activité initiale (hémolyse avec o'^'jS de lécithine). La tuberculine préparée à froid dévie également la lécithine et lempèche d'agir sur le venin jusqu'à la dose inaxima de 4'^'"' (de solution à jô^ôt) pc"'' '""' ''e solution de tuberculine à 5 pour 100. La même tuberculine stérilisée à 120° est beaucoup moins avide. Le bouillon de culture, sans bacilles el sans tuberculine, ne l'est pas du tout. En pi'ôsence de ces résultats et de la constatation que nous avions faite précédemment des propriéti's activantes à l'éi^ard du venin, manifestées par les seuls sérums qui renferment de la lécithine capable d'activer le venin (cheval, chien, rat), nous avons aussitôt pensé à étudier comparativement la manière dont se comportent les différents sérums d'animaux ou d'hommes sains, d'animaux ou d'hommes tubeixuleux, soit vis-à-vis du venin seul, soit après contact préalable avec une émulsion de bacilles tuberculeux -4- venin. Les séries d'expériences ainsi effectuées nous ont permis d'établir les faits suivants : 1° Les sérums qui renferment de la lécithine, soit cju'on les ait chaullés à 58°, soit qu'on ait annihilé, par l'addition d'une quantité suffisante de chlorure de calcium, l'action des acides gras activants qu'ils contiennent à (' ) La solution de lécithine se prépare en dissolvant 1 s de lécithine dans 100? d'alcool méthylique pur. On prend i""' de cette dilution qu'on porte dans 9"^"' d'eau salée à 0,85 pour 100, et l'on fait une seconde dilullon de i""' du précédent mélange dans 9'"' d'eau salée. Cette dernière dilution au (Hx-millièine est utilisée pour la réaction. 67H ACADÉMIE DES SCIENCES. IV'lat trais, révclenl la présence de cette lécithine par raplitiide qu'ils con- fèrent au venin de cobra d'hémolyser les hématies lavées. 2° On peut titrer approximativement la (juantité de lécithine contenue dans les sérums en mesurant les quantités de sérum qui sont capables d'ac- tiver un poids déterminé de venin. 3° La lécithine des sérums activants peut être déviée ou lixée soit par les bacilles tuberculeux ajoutés en quantité suffisante, soit par les solutions de tuberculine préparées à froid, de telle sorte que, lorsque ces sérums ont été mis pendant un temps convenable en présence des bacilles ou de la tuber- culine, ils perdent la [iropriété d'activer le venin ( j"'^ de bacilles pesés à l'état sec peuvent fixer o'-^oooi de lécithine, soit ^ pour 100 de leur poids). 4" Les sérums d'hommes ou d'animaux luherciileux {non cachectiques) renferment une proportion importante de lécithine décelable par la réaction qui précède, alors que les sérums d'hommes ou d'animaux de mêmes espèces, sains, n'en renferment pas. Dans nos expériences, jamais le sérum des nouveau-nés sains, non plus que celui des veaux, ne s'est montré, après I heure de chauffage à 58°, capable d'activer le venin. Il en est de même pour les sérums des bovidés adultes qui ne réagissent pas à la tuber- culine et pour celui d'hommes ou de porcs sains. Tous ces sérums, chauffés à 58°, sont inactifs. Par contre, les sérums d'homme ou de bo'uf tuberculeux, également chauffés à 58°, activent le venin, et la lécithine qu'ils renferment peut être déviée in vitro par les bacilles tuberculeux ('). 5" Chez les espèces animales dont le sérum se montre incapable, après I heure de chauffage à 58°, d'activer le venin de cobra, il paraît y avoir une relation étroite entre l'infection tuberculeuse et la mise en liberté de lécithine dans le sang circulant. L'aflinité si manifeste des bacilles tuberculeux et de la tuberculine (surtout préparée à froid) pour la lécithine joue probablement un rôle essentiel dans la réaction générale fébrile et dans les réactions locales de la peau ou des muqueuses (cuti et ophtalmo-réaction) qui apparaissent après les injections sous-cutanées ou les instillations de tuberculine sur les muqueuses : on constate en effet que, lorsqu'une solution de tuberculine précipitée à froid (I) Les sérums de sujets syphilitiques, nouveau-nés ou adultes, renferment égale- ment de la lécithine, mais sous un état ditleieut, car les bacilles tuberculeux ne peuvent la fiver : ils activent pourtant le venin de cobra comme le sérum des sujets tuberculeux. SÉANCE DU 3o MARS 1908. 679 a été laissée en contact à l'étuve pendant quelques heures avec un sérum de cheval ou de chien préalablement chauffé i heure à 58° et riche en lécithine, de telle sorte que, dans le mélange, il resteencore, après fixation, un excès de lécitJiine capable d'activer le venin, la tuberculine ainsi traitée n'est plus capable de provoquer l'ophtalmo-réaction; cependant sa toxicité ne semble pas diminuée, car i"'b de cette tubercuUne saturée de lécithine tue le cobaye sain par inoculation intracérébrale. C'est peut-être à cette affinité pour la lécithine des cellules nerveuses qu'il faut attribuer les accidents si caractéristiques de la méningite tuberculeuse et aussi la toxicité de la tuberculine pour les animaux sains lorsque cette substance est introduite directement dans le cerveau, tandis que la tubercu- line est inoffensive pour ces mêmes animaux sains lorsqu'on l'introduit sous la peau, ou dans le péritoine, ou dans les veines. Nous poursuivons nos re- cherches en vue d'élucider cette question. M. Simon Newcomb fait hommage à l'Académie d'un Mémoire intitulé : .4 search for Jluctuations in ihe suri s thermal radiation through their influence on terrestrial température. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui devra être présentée à M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie pour la Chaire de Géométrie appliquée aux Arts, vacante au Conservatoire national des Arts et Métiers par le décès de M. Laassedat. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de pre- mière ligne, le nombre des votants étant 45, M. Bricard obtient 4o suffrages M. Adam « . . 5 „ Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de seconde ligne, le nombre des votants étant 38, M. Adam réunit l'unanimité des suffrages. En conséciuence, la liste présentée à M. le Ministre du Commerce et 68o ACADÉMIE DES SCIENCES, de rindustrie comprendra : En première ligne M. Bricakd En seconde ligne M.Adam CORRESPOND AIVCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Le Tome X de la Flore de France, par G. Rouy, .1. Fouc\ud, E.-G. Ca- mus et N. BouLAY, continuée par G. Rouy. (Présenté par M. Guignard.) ASTRONOMIE. — Sur l'état actuel du problème de la dispersion des rayons lumineux dans les espaces interstellaires. Premier essai d'application à des déterminations provisoires de distances stellaires. Note de M. Cbari.es NoRDMANN, présentée par M. H. Poincaré. I. Les résultats annoncés par M. Tikhoff dans sa Note du i(3 mars (ce Volume, p. 570) constituent une confirmation qualitative, très précieuse et indépendante, de la conclusion à laquelle m'avaient conduit, de mon C(Mé, mes observations d'Algol et de A Taureau (ce Volume, p. 266 et 383), à savoir : que la lumière qui nous vient de ces étoiles paraît subir dans l'espace céleste une dispersion dont le sens est le même que celle des milicuv lélVin- gents ordinaires. Que si l'on considère l'état actuel de la (piestion, on voit que, jusqu'ici, deux méthodes entièrement distinctes ont fourni des résultats positifs encourageants : 1° li'une d'elles, qui est une méthode photométrique, consiste en principe, je le rappelle, à produire, à l'aide d'écrans colorés, une série d'images mono- chromatiques d'une étoile variable à courte période, et à déterminer photométriquement leurs courbes de hnuière respectives, de manière à mettre en évidence tout décalage relatif de ces courbes. La priorité de celte méthode et de la publication des premiers résultats obtenus par son moyen m'appartient par mon pli cacheté l'eçu par l'Acadé- mie des Sciences à la séance du 16 février 1906 et ouvert le to février tooH, et par mes Notes aux Comptes rendus des 10 et 24 février 1908 {loc. cit.). Je SÉANCE DU 3o MARS 1908. 681 me plais d'ailleurs à reconnaitre que c'est dune manière tout à fait indépen- dante que M. Tikhoft' a, par l'application du même principe aux étoiles KT l'ersée et W Grande Ourse, obtenu les résultats communiqués dans sa Note du 16 jnars rQoS. Nous avons d'ailleurs, M. Tikhoff et moi, réalisé expérimentalement le principe de cette méthode au moyen de dispositifs très difterents, et qui se complètent heureusement, comme je l'inditjuerai ci-dessous. Je désignerai cette méthode en l'appelant méthode des images monochro- matiques. 2" Un autre procédé qui constitue une méthode spectroscopique, et qui ap|)arlient en propre à M. Tikholl', avait été, ainsi qu'il ressort de sa Note {loc. cit.), appliqué par M. Bélopolsky, puis par lui, à l'étoile double spec- troscopique ^ Cocher (qui n'est pas une étoile variable). Elle consiste à mesurer les spectrogrammes d'une étoile de ce type, en utilisant deux raies situées en des régions différentes du spectre, de manière à manifester toute dilférence entre les deux courbes de vitesses radiales; nous la désignerons en l'appelant méthode des vitesses radiales. II. Bien que la grandeur du décalage trouvé par ce procédé avec l'étoile p (Cocher ne soit, d'après M. Tikhoff, que de l'ordre des erreurs de mesure, on peut considérer comme particulièrement démonstratif le fait que ce décalage est dans le même sens que celui qu'ont fourni les étoiles ^ Lyre, A Taureau, HT Persée et W Grande Ourse par la méthode des images monochromatiques . (Quoiqu'elle ait l'inconvénient d'exiger de très puissants instruments, et même avec ceux-ci des poses très longues excluant une grande précision, d'être quelque peu moins exacte et moins simple que la méthode des images monochromatiques, et de n'être applicable à l'heure actuelle qu'à un nombre très restreint d'objets célestes, la méthode des vitesses radiales offre le pré- cieux avantage de ne point faire double emploi avec celle-là, étant distincte dans son objet : elle est basée, en effet, sur l'étude de variations de vitesse, tandis que celle-là étudie des variations d'éclat, c'est-à-dire que chacune est applicable à une catégorie bien déterminée d'objets célestes. La méthode des images monochromatiques échappe d'ailleurs aux incon- vénients précédents. Comparons maintenant les dispositifs expérimentaux au moyen desquels nous avons respectivement, M. Tikhoff et moi, réalisé la méthode des images monochromaliques : je rappelle que le mien consiste à juxtaposer à l'étoile observée une étoile arlilicielle d'éclat modifiable et réglable à volonté, 682 ACADÉMIE DES SCIENCES. grâce à des niçois gradués, et à faire les mesures en rralisanl l'égalité dV-claL de deux astres observés simultanément à travers les écrans colorés; le dis- positif de M. Tikhoir consiste à photographier l'étoile observée à travers les divers écrans et à étudier ensuite sur la plaque, par la méthode des degrés, ses variations. 11 a sur le mien l'avantage notable de laisser des documents photographiques, qu'on peut ensuite étudier à loisir; mon dispositif a d'autre part Favantage de donner iuimédiatement, parla simple application de la loi de Malus, des courbes de lumière parfaitement comparables; de permettre des mesures également rapides et précises dans les diverses régions du spectre et pour des étoiles d'éclats très différents, et d'éviter les difficultés pratiques et les questions délicates que soulève encore la photo- métrie photographi([ue slellaire. Lesdeux procédés, on le voit, seconiplètent heureusement. En résumé : Du fait que les méthodes et les dispositifs, ijue nous avons em[)loyès indépendamment, conduisent, quoique très différents, à des résultats qualitativement semblables, il semble permis d'augurer avec une certaine confiance, et sous réserve des confirmations ultérieures, qu'une dispersion de la lumière se produit réellement dans les espaces célestes ei qu'elle y a le même sens que dans les milieux réfringents ordinaires. 111. Si l'on compare entre eux quantitativement les résultats obteuusavec les cinq étoiles : p Cocher, ^^ Lyre, \ Taureau, RT Persée et W Grande Ourse (et ces résultats ne peuvent, répétons-le, être envisagés que comme provisoires et seulement probables) et (pi'on admette pour Algol la parallaxe o",o55t') d'après Pritchard, on en déduit, par des réductions approchées (faites en admettant la loi /^ = A -l- yî )' les distances de ces ipprocnees l laites en aameiiani la loi // = n. -t- y^ étoiles à la Terre figurées dans le Tableau suivant : Lon^iium> d'oiulf appi'tixiinatiNes entre lesquelles. Ordre de grandeur le décalage de la Ét„il^_ a été étudié. disianre à la Terre. V-V- VV- X Taureau 45o à 58o i8o auuées de lumière [3 Cocher • /[oo à 45o go » Algol 45o •' *^8o 6° " W Grande Ourse 38o à 625 aS » RT Persée 43o à 56o iT) » 11 sera particulièreinenl important de reprendre par les procédés habi- tuels la mesure de la parallaxe d'Algol, qui n'est connue jusqu'ici que par SÉANCE DU 3o MARS 1908. 683 les mesures photographiques assez incertaines de Pritchard, et d'ahorder celle des parallaxes des dernières étoiles de ce Tableau, dont l'ordre de grandeur paraît accessibk^ à la précision des méthodes habituelles de l'Astro- nomie de position. PHYSIQUE. — Sur un phénomène allrihuahie à des éieclrons positifs, dans le spectre d'étincelle de l'yllrium. Note de M. Jkan Becquerel, présentée par M. Henri Poincaré. On sait(' ) que les cristaux et les solutions des sels de terres rares, possé- dant des spectres d'absorption à bandes fines, manifestent, sous l'influence d'un champ magnétique, un efl'et de même nature que le phénomène décou- vert par M. Zeeman dans les spectres des vapeurs. Les nombreux travaux relatifs au phénomène de Zeeman avaient montré que le déplacement des raies d'émission ou d'absorption des vibrations circulaires se produit tou- jours, pour les spectres des vapeurs et des gaz, dans un même sens, et que ces raies doivent être considérées comme dues à des électrons négatifs. Au contraire, les bandes qui correspondent, dans les spectres des cristaux et des solutions, à l'absorption de vibrations circulaires d'un même sens, se déplacent, les unes d'un côté du spectre, les autres du côté opposé. Comme je l'ai montré il y a deux ans, deux hypothèses peuvent rendre compte de ce fait : on peut, ou bien supposer une inversion du sens du champ magné- tique à l'intérieur de certaines régions moléculaires, ou bien admettre que certaines bandes sont dues à des électrons positifs. On a vu que l'invariabilité, à toute température, des changements de fréquence produits par le magnétisme rend sinon tout à fait certaine, du moins extrêmement probable l'existence des électrons positifs (^). Une très importante généralisation de ces phénomènes vient d'être donnée par M. Dufour ('), quia étendu les résultats précédents aux spectres de flamme des chlorures et fluorures alcalino-lerreux. Les spectres d'émission de ces composés renferment des bandes dont les unes présentent l'effet (') Jea>- Becquerel, Comptes rciulus. 1906, 1907 et 1908, et Le Radium, féviier, mars, septembre et novembre 1907 el jainier igo8. (^) Jean Becquerel, Le Radium, janvier 1908, el Jean Becquerel el 11. kvMEULmr.ii Onnes, Kon. Ak. Amsterdam, 29 février 1908. ( ') A. Dufour, Comptes rendus, aojanvier, 3 février, ^S mars 1908. C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXI.VI, N" 13.) 9" 684 ACADÉMIE DES SCIENCES. Zeeman ordinaire et les autres l'effet inverse. Le même phénomène se retrouve pour quelques raies du second spectre de riiydrogène. Récemment aussi, M. R.-W. ^^'ood ('), observant, dans le pouvoir rota- toire magnétique de la vapeur de sodium, des effets analogues à ceux que j'avais obtenus dans les cristaux auprès des bandes d'électrons positifs (-), a conclu à la présence de ces électrons dans la vapeur de sodium. Je me suis proposé de rechercher si les terres rares, dont l'absorptioti à basse température avait donné lieu au premier phénomène magnéto-optique atlribuable à des électrons positifs, ne manifesteraient pas aussi les mêmes effets dans l'émission à très haute température. J'ai retrouvé ces phéno- mènes dans le spectre d'étincelle de l'yttrium. Le spectroscope employé est constitué par un réseau plan de Rowland, avec objectif de i^jSo de distance focale, et autocollimation. L'étincelle condensée, de 2""" à 3"'™ de longueur, est produite au-dessus d'une solution de chlorure ou de nitrate, entre une pointe de platine et l'extrémité d'une mèche de platine traversant la solution. L'étincelle éclate dans un champ d'environ 20000 gauss, fourni par un électro-aimant Weiss muni de pôles tronconiques; l'un de ces pôles est percé d'une ou\erlure de 3™"" permettant d'observer dans le sens du champ. Ce dispositif a été monté avec le concours de M. Matout, à qui je suis heureux d'adresser mes remerciments. La lumière émise parallèlement aux lignes de force traverse une lame quart d'onde suivie d'un rhomboèdre placé devant la fente du spcctrosco[)C et permettant d'observer simultanément les spectres de deux vibrations circulaires inverses. Dans ces conditions, on observe que les raies isolées des terres rares donnent, avec plus ou moins d'intensité, l'effet Zeeman dans le sens habituel, mais avec l'yttrium l'attention est attirée par deux groupes de raies qui n'offrent pas le même aspect que les raies isolées. Ces raies, situées dans l'orangé, ont été observées par Thalén ('), qui les a signalées comme « bien caractéristiques de l'yttrium » ; elles ont été depuis étu- diées par M. G. Urbain. Ces deux groupes apparaissent, dans un spectro- scope à faillie dispersion, sous l'aspect de cannelures, mais avec le réseau on observe une série de raies de forme dissymétrique, possédant chacune im bord net du côté du violet et un bord plus llou suivi d'une lueur dégradée (') U.-\\. Wooi), l'hit. J/rt-., i. \V, février 190S, p. '.71. (') Ji'AN Becqierel, Comptes rendus, 3i mai 1906, et toc. cil. (") Tn.u.ftN, .TodiiKtl lie l'hysiiiie. l. IV, 18-5, p, 33. SÉANCE DU 3o MARS 1908. 685 du côté opposé; ces raies se succèdent régulièrement à des intervalles de ii^i^,f) à i'^'^, 8, croissant légèrement avec la longueur d'onde, et elles dimi- nuent d'intensité des plus petites aux plus grandes longueurs d'onde. Les raies les plus fortes, c'est-à-dire les tètes de séries, ont, d'après Tlialén, pour longueurs d'onde 59'7'''^,o5 et ()i3i^i^, 10. J'ai observé 8 raies dans le premier groupe et 7 raies dans le second; les dernières raies de chaque groupe sont extrêmement faibles. Les raies du second groupe ((3i Bi^i^, 10 ) donnent le phénomène de Zeenian dans le sens habituel, tandis que les raies du premier groupe (597'^'^, o5) pré- sentent le phénomène de sens inverse. Les décalages sont un peu plus petits que pour les raies D. D'après les premières observations, les changements de fréquence semblent être de même grandeur pour toutes ces raies. Un autre fait est que, dans chacun des groupes, la différence des nombres de vibrations, entre deux raies consécutives, est constante. Une semblable loi de succession avait depuis longtemps été observée (') pour les principales bandes de phosphorescence des sels d'uranyle. Les observations précédentes suggèrent les remarques suivantes : 1° Le fait nouveau mis en évidence avec l'yttrium montre qu'à la tempé- rature la plus élevée que nous puissions produire, et à laquelle on considère généralement les éléments cotnme séparés, les phénomènes attribuables à des électrons positifs peuvent encore se manifester. 2° Tandis que dans les cristaux les électrons positifs se rencontrent dans des bandes isolées, dans les vapeurs ils apparaissent surtout dans des séries de raies régulièrement distribuées et d'aspect dissymétrique. Il semble en être aussi de même dans les expériences de M. Wood, qui observe avec la vapeur de sodium un pouvoir rotatoire magnétique négatif d'un seul côté de raies dissymétriques. 3° Il est possible que les électrons positifs, qui n'ont pu être séparés des atomes ni dans les décharges électriques, ni dans les phénomènes de radio- activité, et qui paraissent par suite fortement liés aux atomes, puissent néanmoins acquérir un degré de liberté suffisant pour se manifester dans les phénomènes optiques, grâce aux actions (jui s'exercent entre les atomes groupés dans une même molécule. Peut-être aussi la loi de succession des diverses raies d'un même groupe, loi dans certains cas particulièrement simple, contnbuera-t-elle à faire comprendre dans quelles conditions se produisent les spectres attribuables à des électrons positifs. (') Henri Bkcqukuel, Comptes rendus, t. CI, p. 1202, 686 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE. — Stir le nombre des corpuscules dans l'alome. Note de M. J. Rosi.er, présentée par M. Poincaré. On sait que tout dernièrement le professeur J.-J. Thomson ('), à la suite d'expériences exécutées par trois mélliodes entièrement différentes, a été amené à modifier sur un point important la théorie atomique actuelle. Le nombre des corpuscules intérieurs à l'atome, qu'on considérait autrefois comme très élevé, serait relativement faible et de l'ordre de grandeur des poids atomiques. Ce résultat, s'il se confirme, modifiera bien des choses. Nous voulons seulement faire ici, entre quelcpics chiiïres, un rapproche- ment qui nous semble intéressant dans cet ordre d'idées. Dans un Ouvrage antérieur, Electricity and Malter, le professeur Thomson calculait l'énergie potentielle (-) contenue dans i^ d'hydrogène en admet- tant looo corpuscules par atome : il arrivait à un résultat de l'ordre de lo''^ ergs. Soient n le nombre inconnu des électrons dans l'atome, e leur charge qu'on admet égale à 3, 2.10 '" U. E.S., N le nombre d'atomes dans i», 10-' environ, a le rayon de l'atome 10 *; la charge totale de l'atome est ne el l'énergie à dépenser pour le dissocier est de l'ordre de ) soit avec nos chifTres «-10'^ ergs. Or Curie a trouvé que i^ de radium rayonne 100^"' par lieure ou 876000 par an, et lîutherford admet pour l'atome une vie moyenne T d'environ i3oo ans. L'énergie totale contenue dans i^ de radium est donc en calories 876000/ r--" (/< =: 8760OÛ ^ , car la masse décroit en fonction exponentielle du temps. Comme d'après Hulbcrford A = 6. 10 '' (cliilTre correspondant à i3oo ans), l'énergie totale est de l'ordre de 3. 10"' ergs. Revenons maintenant au calcul de M. Thomson. Les expériences récentes auxquelles nous faisons allusion ont confirmé, ce qu'on admettait déjà aupa- ravant, que // est proportionnel au jtoids atomique. Comme N varie en (') l'Iiitosoiiliical Magazine, i()0'j . et Tlic Corpiisciilar Tlieory nf Maller ,\.onAre.i^ 1907. (') J.-.T. TiKnisoN. Eteclricity aii(/ i/attcr {Lon(\ies, iQoâ). p. 109. SÉANCE DU 3o MARS 1908. 687 raison inverse, la quantité d'énergie que peut contenir i^ de radium est en définitive proportionnelle au poids atomique. D'autre part, le volume de la sphère positive ('), c'est-à-dire celui de l'atome, varie, selon M. Thomson, avec les éléments en fonction du poids atomique : nous pouvons admettre que pour les corps de fort poids ato- mique, comme le radium, a est le triple de ce qu'il est pour l'hydrogène. On arrive ainsi à estimer l'énergie potentielle de is de radium à une valeur de l'ordre de ^^ X n' 10" ou de lo"/?' ergs. En comparant ce résultat avec celui de l'observation, on voit que le nombre n des corpuscules dans l'atome d'hydrogène doit être de l'ordre des unités. En tout cas, il serait extrêmement difficile de lui attribuer la valeur 1700 que suggère la comparaison des valeurs de — chez l'électron et chez l'atome, jointe à l'idée que la masse de l'atome provient uniquement de ses corpus- cules. Dans notre calcul, nous admettons implicitement que les particules a (qui forment, on le sait, la presque totalité du rayonnement énergétique) n'ont elles-mêmes qu'une énergie potentielle négligeable. Cela résulte de ce que, si l'atome de radium se désagrège en p parties, celles-ci ont un poids ato- mique -^ et leur énergie totale est de l'ordre de celle du radium multipliée par yo— ou -• Rappelons à ce propos que Rutherford exprime l'opinion que les particules a seraient des atomes d'hélium : p serait alors égal à 5j. PHYSIQUE. — Détermination du facteur d'ionisation de l'eau dans les dissolutions d'acide chlorhydrique . Note de M. E. Dou.uek, présentée par M. d'Arsonval. Pour mesurer les facteurs d'ionisation de l'eau dans les dissolutions d'acide chlorhydrique, on peut employer des électrodes soit en argent, soit en mercure purs. Avec une anode en argent, les phénomènes sont très simples : tout au début, le volume de l'oxygène gazeux recueilli est un peu trop faible, car une (') Tlic Corpuscular Tlieory of Matter, p. i65. G8.S ACADEMIE DES SCIENCES. partie de ce corps reste fixée sur l'argent sous forme d'oxyde brun. Mais au bout d'un certain temps, lorsque cette couche d'oxyde d'argent a atteint une épaisseur qu'elle ne semble pas pouvoir dépasser, le dégagement d'oxy- gène gazeux augmente et prend un régime constant. Le chlore se fixe sur l'anode sous forme de chlorure d'argent, et si l'on opère avec précaution, c'est-à-dire avec de faibles courants, la liqueur ne contient aucune trace de chlore libre, ni de composés oxygénés de chlore. Exemple. — Dans l'expérience suivante, les lectures ont été faites de 5 minutes en 5 minutes. Les volumes ont été ramenés à o° et à 760""". Temps. 5. 10. i5 . 20. 2.5 . 3o. 35. 4o. 45. .5o. 55. 60. 65. 70. 75. 80. 85. 90. 95. 100. Tableai; ï. Volumes V Vol unies V d'hydrogène. d'|M»rt'- cm^ cm' 3,88 c ) , 96 0,247 4,01 1 -09 0,272 3,90 1 1 ï ' 0,285 3,92 ,1J 0,319 3,87 ,20 0,823 3,86 .27 0,328 3,96 ,3i o,.io I 3,98 ,02 0,302 3,90 ,27 0,325 3,90 ,3. 0,335 3,90 >29 o,33o 3,95 ,3. o,33i 3,92 ,3i 0,333 3,94 ,3i 0,332 3,95 i,3i o,33i 3,93 i,3o 0, 33o 3-97 ,3 r 0,329 3,9' I , 29 o,33r 3,90 1,29 o,33i 3,90 .,28 o,33o Dans les mesures qui font l'objel de cette Note je n'ai recueilli les gaz qu'après 20 minutes de marche de l'électrolyse. J'ai constaté que, contrairement à ce que l'électrolyse avec des électrodes en platine aurait pu faire supposer, le rapport de l'oxygène dégagé au vo- lume (le l'hydrogène recueùli à la cathode est constant et indépendant de l'in- SÉANCE DU 3o MARS 1908. 689 lensitè (lu cowani ri du titre de la dissolution : Rapports — 0,329 0,332 0,328 0,333 o,332 0,332 o,33i Tableau II Titres Intcnsilés. piii- lilic. il lui 0,021 5,3 o,25o 5,3 0, 100 10,7 0,020 '0,7 o,o53 55,8 0,023 I ,25 0,006 1 , 25 Soit, en moyenne o,33i Avec une atiode en mercure, les phénomènes semblent plus simples encore, car tout l'oxygène et tout le chlore électrolysés restent fixés sur l'électrocle sous forme d'un mélange d'aspect noirâtre de calomel et de sous-oxyde de mercure. L'augmentation de poids du mercure et le volume de l'hydrogène recueilli à la cathode permettraient de calculer, par la règle des mélanges, le poids de l'oxygène et celui du chlore électrolysés. Malheureusement une partie (légère il est vrai) du sous-oxyde se dissout dans la dissolution et la mesure exacte de l'oxygène devient ainsi incertaine et difficile, car elle exige le dosage du mercure dissous. Aussi je ne me suis servi de l'anode en mercure que pour faire des expé- riences de contrôle et pour m'assurer que le dégagement d'oxygène était indépendant de la nature de l'électrode. fi.vpéliL'iice, — Une dissolulion conlenaiU 5-,3 i)oui- 100 d'acide clilorhjdrique pur m'a donné, avec un couiaiil de o-"™,025, les résiillals suivants : Volume d'hydrogène à 0° sous 760™"' V = 45'^'"', 27 Aiignienlation du poids de l'anode P = oSjoSqa Mercure dissous. ... /> = o», oogS D'où l'on calcule : Sous-oxyde de mercure dissous /j' =zoe, 0097 Poids total de chlore et d'oxygène électrolysés (P -j- y/ ). 71 = 08,0689 La règle des mélanges donne : Poid'( d'oxygène 08,02198 690 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le volume de cet owgèiie sérail : A o" el sous 760™'" 1= là'^'.S- el le rappoil y =0,339. Si Ion llenl comple des difficultés de ces mesures et des erreurs qu'elles comportent, l'accord de ce rapport avec celui qui a été obtenu avec des électrodes en argent paraîtra aussi satisfaisant. De ces mesures il résulte que \e fadeur d'ionisation de l'eau dans les disso- lutions d'acide chlorhydrique est une constante indépendante de l'intensité du courant et du titre de ta dissolution [el aussi peut-être de la nature de l'anode). Ce facteur est égal à 0,662, c'est-à-dire que o,Gr)2 (soit environ les deux tiers) de l'hydrogène recueilli proviennent de l'électrolyse de l'eau; l'autre tiers (o,338) provient seul de l'électrolyse de l'acide chlorhydrique. Si l'on admet que l'ionisation des dissolutions est antérieure au passage du courant et que le courant, pour traverser l'électrolyte, utilise les chaînes d'ions qui existent enire les électrodes, il semble qu'on puisse admettre que ces chaînes d'ions sont constituées de la façon suivante : H II II H H H H H H Cl U Cl o Cl o ou bien, si l'on admet que l'eau est ionisée seulement en H et OH, H H 11 H 11 II H H H Cl 011 OH Cl 011 OH Cl 011 OH Dans le premier cas, on aurait i™"' d'eau ionisée pour i'""' HCl égale- ment ionisée; on en aurait deux dans le second. Rien dans les expériences que je viens de rapporter ne permet de décider entre ces deux interprétations schématiques. Cependant, si l'on tient compte de la production d'acide hypochloreux HOCl autour de l'anode, dans l'élec- trolyse avec électrodes en platine, on serait tenté d'adopter la seconde, car elle permet de mieux comprendre la formation de ce corps. SÉANCE DU 3o MARS 1908. 691 CHIMIE PHYSIQUE. — Sur la densité de vapeur de l'acide propionique. Note de M. A. Faucox, présentée par M. H. Le Chatelier. I. On sait que quelques acides gras normaux ont une densité de vapeur anomale aux environs de leur température d'ébullition; la valeur de la densité de vapeur saturante, trop élevée à ce point, diminue progressivement pour atteindre à une température beaucoup plus élevée la densité de vapeur théorique, donnée par la relation où D est la densité de vapeur théorique; M le poids moléculaire du licpiide vaporisé; 28,95 le double du rapport de la densité de l'air à celle de l'iiydrogène dans le système O = 16. Afin d'étudier la variation de cette anomalie dans la série homologue nous avons déterminé la diminution de la densité de vapeur de l'acide pro- pionique en fonction de la température. La méthode employée est celle de Dumas, l'agitation du bain était con- stante et la flamme réglée de façon que la température à ol)tenii' fût atteinte très lentement, mais sans arrêts. Comme contrôle nous avons fait une série d'expériences sur l'acide acé- tique déjà étudié par Cahours ('). Nous avons trouvé : Chiffres de Cahours. T. D. T. |>. 123° 3,27 125° 3,2 167° 2,88 l4o° ^,9 Pour l'acide propionique, voici le résultat de nos observations T. D. i48 2° 3,80 3,7.) 1° 3,60 2° 3,58 '60 3,39 162 2,98 52. (') Cahours, Complet rendus, l. l^VI, mai i863, p. 900. C. R., 1908, I" Semestre. (T."CXLVI; N" 13.) qi ()Q2 ACADÉMIE DES SCIENCES. T. D. 170 ?-,96 180 2 ,77 190 ^-,70 210 '^) 37 La densité de vapeur théorique de CH^ — CH- — COOH est égale à D=4^ = 2,55. 28,9.> La molécule de cet acide se dissocie donc graduellement de i4o", sa tem- pérature d'ébullition, à 210°, pour atteindre au delà sa valeur normale 2, jj. Par extrapolation, ces résultats expérimentaux, permettent d'obtenir la densité de vapeur saturante à 140", valeur égale à 4,0 et le rapport de d' , la densité de vapeur expérimentale à la température d'ébullition, à fl la densité théorique, est donné par I, ■)(') est le taux des molécules polymérisées à 140" et, à cette température, la grandeur moléculaire de l'acide proprionique est (CH^O-)'^'". II. La connaissance de la densité de vapeur saturante à la température d'ébullition nous permet de calculer, d'une façon indirecte, la chaleur de vaporisation de l'acide propionique. Diverses méthodes ont été proposées dans ce but; toutes peuvent se rattacher aux principes de la Thermodynamique et ne sont autres que l'équation de Clapeyron plus ou moins transformée ou simplifiée. Par la formule de Clapeyron, nous aurons T ^ , dp (') • ^^^^•'-'"dT- Les données numériques pour l'acide propionique sont : T, température absolue d'ébullition : 278 -+- i4o = 4'3°; '-Ç-, =:32,i, calculé il l'aille île la valeur J^, que nous avons donnée dans une préeé- dente Note ('); //' est le volume occupé par is de vapeur saturante. (') Faucon, Comptes rendua, t. CXLVl, 2 mars 190S. p. 4-0. SÉANCE DU 3o MARS 1908. 6g3 Si p esl le poids de i'"'' de vapeur saluraiile, un aura P Si l'on opère sous la pression normale et à i^o", on a 4 X 0,001 293 o,oo5 173 ^' ^ I -Hai4o • '~ i,5i38 et / ' I ,5i38 , „„ it'=- = — '-^ = 292'^"', 68. p o,ooo 172 u est le \olume occupé par is d'acide liquida; ce volume esl généralcEnenl négliyealjle vis-à-vis de u' ; si cependant on veut en teiiii' compte, on aura u = ^, «y étant la densité du liquide à la température correspondante. Nous avons déterminé la densité de l'acide liquide à i3o" et, par une variante de la mélliode du thermomètre à poids, nous avons déterminé le coefficient de dilatation aux environs de cette température. Nous avons trouvé rf,30= 0,8567 et o'uo 0,8567 le coefficient de dilatation apparente égale o,ooiJi; le coefficient de dilatation absolue devient 0,001 53 et u à i4o"— !'"■', 16 + 1,16 X o,ooi53 X 10", (/,.„= I™', 18, u' — u = 292,68 — 1,18 — 291""'', 5o. Intioduisant ces ditl'érenles valeurs miiiicriques en les exprimant en unités C.G.S. dans la formule (i), on aura valeur très voisine de 90^''', 43 que nous avons trouvées par re.\.périence directe. III. Une deuxième formule qui est d'une application rapide dans le cas (iij'l ACADÉMIE DES SCIENCES. d' où I ou coiiii.iiL le liipporl des deiisilos -r esl celle donnée par Raoull : T' (If L = 1 , 988 j, f^ , a OÙ L Chl la chaleur de vaporisation ; I ,988, la difréience entre les clialeurs spécilii|ues moléciilaiies des gaii parfaits à pres- sion constante et à volutne constant; T-, le caiié de lu leinjiérature absolue d'ébullilion ; M. le poids moléculaire du liquide vaporisé; —71 le rapport des densités expériineJitale et théorique; y, la pression norjnale en millimètres; —d^i la variation de ijression enlrainant la \aiialioii du pdinl d ébullilion de i" L. rt 1 I-es données numériqties pour l'acide pi-opioni(jue donuerouL L = j ,988—; -^- X 23,61, Cette valeur de L se rapproche autant que possible des valeurs déjà données. La dernière méthode employée a l'avantage de mettre en évidence la nécessité de rapporter, dans les formules de Thermodynamique, les cha- leurs mises en jeu à la molécule gazeuse occupant 22', 32. M. H. Le Chate- lier (') avait déjà insisté sur ce point dans son Mémoire sur les équilibres chimiques; dans le cas de l'acide propionique, la chaleur de vaporisation devra être rapportée à ( C/'H^'O^)' ■'', masse occtipant 22', 32 à i4o°. CHIMIE OKGAMQUE. — Sur le irichlovophénol OH {\)Q\{i.i\.'6) et sa trans- formation en quinones chlorées. Note de M. E. Léger, présentée par M. Armand Gautier. Le meilleur n*de de préparation de ce corps est celui indiqué par Chan- delon (-); il consiste à l'aire réagir sur le phénol une solution d'hypochlorite (') H. Lk Chatelieh. Recherches sur les éijiiilibi es cluiniqacs, p. i^- {■ ) Soc. chiin.. t. XXXVIII, p. 120. SÉANCE DU 3o MARS 1908. 69? de sodium. Ce procédé présente quelques inconvénients : i" l'emploi de solutions étendues d'hypochlorite (160'"'' pour i^ de phénol) nécessite la mise en œuvre de très grands volumes de liquide; ils deviennent bientôt exagérés si l'on veut obtenir une quantité un peu importante de produit; 2° cette dilution des liqueurs oblige l'opérateur à prolonger quelquefois pendant près de 2 heures la durée de la réaction; 3" aucun indice ne per- met de reconnaître quand la réaction est terminée. Tous ces inconvénients disparaissent si l'on emploie les solutions d'hypo- chlorite de sodium (pi'on trouve actuellement dans le commerce sous le nom d'eau de Javel concentrée. Le mode opéi';itoire est le suivant : los de phénol sont dissous dans 208 d'eau, à cliaud,. à l'aide de los de lessive des savonniers. La solution est versée dans 4oo™' d'eau de Javel concentrée, renfermant environ 3o' de chlore actif par litre. La solution, placée dans un ballon, est portée sur un bain-marie bouillant. Quand la température du mélange atteint 75° à 80°, celui-ci se trouble. On retire alors du feu et l'on refroidit rapidement. Souvent il arrive qu'à la température de 80° on observe la formation d'un volumineux dépôt d'aiguilles cristal- lines. On dissout ce produit par addition d'eau et l'on verse dans le liquide froid une quantité suffisante de solution commerciale de bisullite de sodium (') (densité i,3o) jusqu'à ce que, additionné de HGl, ce liquide ne donne plus un précipité rouge, mais bien un précipité blanc caillebotté. Environ 3o''"'' de bisulfite sont nécessaires pour atteindre ce but. L'excès d'hypochlorite étant ainsi décomposé, on précipite le Irichlorophénol par un excès de MCI, on bouche incomplètement le ballon et on le porte à nouveau sur le bain-marie. Le Irichlorophénol subit la fusion, puis se rassemble au fond du ballon. Après refroidissement, on le trouve solidifié. Le li(|aide surnageant renferme des cris- taux du nième produit qu'on peut recueillir et essorer à la trompe. Le trichloro- phénol est finalement purifié par distillation en l'entraînant à l'aide de vapeur d'eau, puis fondu sous l'eau. Dans cette préparation, il est utile de ne pas exagérer l'excès d'hypochlo- rite qui devra être employé, ce réactif ayant pour effet d'amener la décom- position du Irichlorophénol produit. On évitera cet inconvénient en déterminant tout d'abord, par les mé- thodes chloromélriques, la teneur en chlore actif de la solution d'hypochlo- rite employée. Les cristaux qui se forment quand on cliauflc le mélange d'hypochlorite, de lessive de soude et de phénol sont constitués par la combinaison sodique du trichlorophénol, cette combinaison étant moins soluble dans l'eau alca- (') Chandelon employait la liqueur clilorométrique alcaline de Pénot. 696 ACADÉMIE DES SCIENCES. Une que dans l'eau pure. La présence du chlorure de sodium en quantité importante dans les liqueurs diminue encore, dans une large proportion, cette solubilité. Les deux expériences suivantes démontrent l'exaôtitude de cette explication : 1° Si, dans lo"^""' d'eau, on dissout 16 de irichlorophénol à l'aide d'une quantité suffisante de lessive des savonniers, puis qu'on ajoute un très grand excès de la même lessive, on obtient un volumineux dépôt cristallin. 2° Si, après avoir redissous ce dépôt par addition d'eau, on sature la solution avec NaCI, le liquide se prend en une masse d'aiguilles solidifiant tout le produit. Le trichlorophénol ainsi obtenu fond, après dessiccation sur SO^H'', à 66°-6']° (corrigé) ( ' ). QuiNONES CHLORÉES. — Par l'action de NO^H fumant et bien refroidi sur le trichlorophénol, Faust (*) obtint la dichloroquinone 2.6. Le même corps fut obtenu par Chandelon (/oc. cit.) en opérant à la température du bain-marie mais avec un acide NO'H moins concentré. Si l'on ajoute à l'acide NO' H (densité 1,40 une petite quantité de 11 Cl, ce n'est plus la dichloroquinone qui prend naissance, mais il se forme un mélange de trichloroquinone et de tétrachlorocpiinone. Ceci s'explique par l'action à la fois chlorurante et oxydante du mélange acide. Pour transformer le Irichlorophénol en qiiinones chlorées, on introduit 4*^ de ce corps dans un ballon avec un mélange de 30'^"'' d'acide NO'H (densité i,4i) et de 6'^^'"' de H Cl pur. Le ballon est porté sur un bain-marie bouillant. Il se dégage des vapeurs nitreuses et, après 5 à 6 minutes, la réaction est terminée. Il s'est formé un dépôt cris- tallin jaune constitué par un mélange de quinones chlorées. On verse le tout dans un grand volume d'eau. On fait plusieurs opérations semblables et l'on réunit les produits. L'eau achève la précipitation des quinones chlorées ; en même temps, on perçoit l'odeur suflTocante de la chloropicrine formée comme produit secondaire. Les deux quinones chlorées sont séparées par cristallisation fractionnée au moyen de l'alcool à 95°. La séparation ainsi obtenue n'est du reste pas parfaite, ainsi que l'a déjà observé Graebe ('). La trichloroquinone, qui reste dans les eaux mères, ') Chandelon indique 54°, mais son produit, non dibtillé, devait retenir des impuretés. (-) Annalen der Cheinie. t. CXLIX, ji. 1 49- (') Annalun der Cltemie, t. CXLVI, p. i. SÉANCE DU 3o MARS 1908. 697 retienl toujours on pou de tétrachloroquinone. Inversement, la tétrachloro- quinone entraîne toujours, en cristallisant, un peu de trichloroquinone. Selon Graebe, la trichloroquinone fondrait à i64°-i66°. J'ai trouvé un point de ramollissement à i6(5", mais la fusion véritable ne s'effectue qu'à 168" (corrigé). Analyse. — Trouvé : Cl, 5o,65; calculé : 5o,34. La tétrachloroquinone obtenue, ou chloranile, présentait toutes les pro- priétés de ce corps, notamment celle de se volatiliser sans fondre. Analyse. — Trouvé : Cl, 56, 18; calculé : ^7,72. En résumé, l'emploi de NO'H, seul ou mélangé de H Cl, permet de transformer le trichlorophénol soit en dichloroquinone, soit en un mélange de trichloroquinone et de tétrachloroquinone. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l' ovyde de styrolène. Note de MM. Tiffe.\eau et Fourneau, présentée par M. A. Haller. La préparation de cet oxyde, déjà sommairement décî"itici ('), consiste à soumettre à froid, à l'action de la potasse caustique pulvérisée, une solu- tion éthérée de l'iodhydrine du styrolène (-); après contact suffisant, on sépare par décantation et essorage la liqueur éthérée; après lavage et dessic- cation, celle-ci est évaporée; le fractionnement dans le vide du résidu four- nit, avec un rendement ne dépassant pas 5o pour 100, l'oxyde cherché bouillant vers 82°-86"' sous iS""™; on le purifie par une ou plusieurs distil- lations à la pression ordinaire. L'oxyde de styrolène bout à i9i°-i92'' (corr.), ou encore vers 84°-85° sous rS""; < = i,o633, r/,„.,,= r,o523. Réf. à i6'',4=3o'',59; R. M. trou- vée : 35,61. homérisation par la chaleur. — CliaufFé seul en tube scellé au-dessus de son point d'ébuilition, l'oxyde de styrolène reste à peu près inaltéré alors que son homologue disubslituè dissymétrique, l'oxyde d'a-méthylslyrolène (C'H')(CH') — C — CH-, se O transforme spontanément, par distillation à la pression ordinaire, en aldéhyde hydra- tropique. Néanmoins, la transformation de l'oxyde de styrolène en aldéhyde coi'res- pondanle est, comme celle do son homologue, striicturalement nécessaire quoique à (') Comptes rendus, t. CXL, p. 1595. <■ (') Comptes rendus, t. CXLV, p. 812. 698 ACADÉMIE DES SCIENCES. un moindie degré. En efTet, nous avons pu constater que les catalyseurs sont capables de réaliser celte transformation à des températures ne dépassant pas 200°-25o"'. D'ail- leurs, la distillation de l'acide phénylglycidique réalise en définitive le même phéno- mène, avec celte particularité que la migration de l'hydrogène est favorisée par l'éli- mination de CO^ . Isomérisation par les acides. — Les acides dilués à l'ébullilion ne transforment pas instantanément l'oxyde de styrolène en aldéhyde phénylacétique; cette transformation est assez lenle et l'action de l'acide sulfurique au cinquième à chaud donne comme produit principal l'oxyde diéthylénique correspondant. Ces faits ont permis à l'un de nous(') de montrer que, dans la Iranformation du phényiglycol en phénylacétaldé- hyde, Toxyde de styrolène n'est pas le produit intermédiaire. /hydrogénation. — A une solution élhérée d'oxyde styrolénique placée sur une couche d'eau", on ajoute peu à peu des morceaux de sodium; parmi les produits de la réaction, on a caractérisé l'alcool phénylélhjlique primaire qui s'est formé en quan- tité prépondérante (phénviuréthane fusible à 81"); parmi les produits de celte réac- tion qui bouillent au point du mélhylphén\lcarblnol, il a été impossible de caracté- riser cet alcool; rhvdrogénalion doit donc se formuler H- C«II5-(;H — CH^ -^ C«H^— CH=-CH^011. • Y Action des hydracidcs. — Les hvdracides ^^e combinent à l'oxyde de slyrolène avec fort dégagement de chaleur en donnant des halohydrines; avec Hl Tiodliydrine obtenue déjà décrite (-) par l'un de nous, est solide et cristallise dans l'alcool en longues aiguilles soyeuses, fusibles à 79° : CH' — CHI — CIPOH. L'acide cyanhydrique anhydre réagit dilTéremmenl; en tube scellé à froid il fournit la cyanhydrine de l'aldéhyde phénylacétique (nilrile 3-lactique) et non le nitrile cz-phé- nylhydracrylique; saturé en solution alcoolique par le gaz chlorhydrique, celle cyan- hydrine fournit l'élher phénylhydracrylique mélangé d'élher cinuamique; par saponi- fication à l'eau de baryte, on obtient en elTet de grandes quantités d'acide cinnamique, tandis que dans les eaux mères l'acide phényllaclique a été caractérisé par sa transfor- mation en phénylacétaldéhyde. Le pentabiomure de phosphore transforme l'oxyde en bromure de slyrolène. Action des dérivés organomagnésiens. — L'oxyde de slyrolène réagit avec les com- posés organomagnéslens comme l'aldéhyde correspondante, avec formation d'alcools benzyliques RMgX C/ H''— CH — CH- ^ C" JI> - CH-— CHOH - R, O (') Ann. de Chim. et de l'hys.. 8'' série, t. X, p. 824, en note. (') Ann. de Chim. et de P/ns.. 8° série, t. X, p. 318. SÉANCE DU 3o MABS 1908, 699 et non normalement, comme nous l'avions précédemment cru ('), avec formation d'alcools C'W — CH(_)1I — CM' — R, ainsi (| ne cela se passe avec les oxydes analogues, oxyde de propylène C) et épichlorhydrine {'). On a ainsi obtenu avec les bromures de mélhyl- et d'éthvlmagnésium le méthvlbenzylcarbinol ( phénylurétliane fusible à 92°) lI l'éthylbenzylcarbinol (semicarbazone de l'étlivlbenzvlcétone fusible à i53°). Action des aminés. — Chauffé en tube scellé a\ec une solution benzénique de di- mélliylamine, l'oxyde de styiolène fournit quantitativement l'aminoalcool correspon- /CH' dant C«HS— CHOH — CH^NC ^„ ,; comme l'a déjà fait observer Krassouskv (*), il est très vraisemblable que, dans l'action des aminés sur les haloliydrines, il y ait formation intermédiaire d'oxyde éthylénique; nous n'avons pas encore pu déterminer si la réaction s'effectue intégralement par ce terme intermédiaire parce que les lialoliydrines C=H5-CH0H-CH^X et l'oxyde de styrolène agis-ent dans le même sen>; nos essais avec l'iodliydrine C«H'— CHI- Cil- OH ne sont pas encore terminé*. En résumé, dans loulcsces réactions, lanlôl l'oxyde de styrolène se com- porte normalement en additionnant symétriquement les composés binaires et en ouvrant sa liaison oxydique dans le sens suivant : C«H^— CH-CH^-0-, I tantôt au contraire il se comporte comme l'aldéhyde phénylacétique iso- mère CH'^ — CH- — CHO, sans qu'il soit possible de décider si cette aldé- hyde se fortne intermédia irement, ou si, dès la migration de l'hydrogène, Iq composé binaire s'additionne avant que cette aldéhyde se soit formée, c'est- à-dire sur le reste C"H^ - CH- - CH<^^ ~ . On sait que des faits analogues ont été signalés dans l'action des dérivés organomagnésiens sur les oxydes d'éthylène disubstitués symétriques (') et dissymétriques ("). (') Comptes rendus, t. CXLV, p. 439. O Henry, Comptes rendus, t. CXLV, p. 453. (') Bull. Soc. cliim., 4° série, t. I, p. 1227. (') Krassouskv, Comptes rendus, t. CXLVI, p. 236. (') Henry. Comptes rendus, t. CXLV, p. 4o6. (*) FoLHNEAi et TiFFENEAii, Dull. Soc. chini., 3'' série, t. XXXiil, p. -41. C. R., 190S, I" Semestre. (T. CXLVI, N» 13.) 92 ;00 ACADEMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Si/r les cètones-alrools ''yy.rj.-clialcoylées. Migration sous l'inJJuence des a/calis. Note de MM. E.-E. Iîi.aise et I. Hehman, présentée par M. Haller. Dans la dernière Noie que nous avons présentée sur ce sujet, nous avons montré que l'action des alcalis sur roxypseudobutylélhylcétone fournit une cétone éthylénique en C. Pour diverses raisons que nous avons exposées, nous avons supposé que cette cétone non saturée devait répondre à la consti- tution de la métliovinylisopropylcétone, et nous avons cherché à préparer ce dernier corps synthétiqucment. Nous y sommes parvenus en utilisant la série des réactions suivantes, basée sur la méthode de synthèse des cétoncs non saturées que Tun de nous a publiée précédemment, en collaboration avec M. Maire : CH3— CHBr — CO^C'-H^ + CH^O + Zn -> ^„.,7," ^CH — CO-G'H' CH^\ "^ CH' - co - o - cirv*^" ~ ^*^' " CH'\ CtP\ -^ GH'- GO - O - CH^/^" - COCl + ^h^/CH - Zn - I GIF\ rn/CH3 CH3\ th/*^"' ^ CH'- GO - O - GHV^"~^" ~^^\gH^ "^ CW^^ - GU - GH^^^,. La cétone non saturée obtenue dans ces conditions bout à 5 5"- 56°, sous (Jo"'" ; elle donne une seraicarbazone fondant à 90", 5 et une yj-nitro- phénylhydrazoue qui fond à 89°. Ces constantes sont précisément celles de la cétone non saturée obtenue par action des alcalis sur Toxypseudobutyl- éthylcétone et de ses dérivés. Les deux cétones sont donc identiques. Ce fait étant établi, il reste à expliquer la formation de la métliovinylisopro- pylcétone à partir de la cétone-alcool. On peut supposer, d'abord, que la cétone non saturée prend naissance par dédoublement de l'oxypseudobutyl- éthylcétone en aldéhyde formique et éthylisopropylcétone, puis condensa- tion de l'aldéhyde avec cette cétone et, enfin, déshydratation de la cétone- alcool formée : GlPGH-G(GH3)î— GO -CH^-GH^ -> GH^O + (GH')^GH - GO - CH'— CH' -> (GH3)^GH-C0-Gh(^JJ;^j^ -> (GH^)=GH-.GO-G^^[j;. SÉANCE DU 3o MARS 1908. 70 I Nous avons cherché à soumettre cette hypothèse à une vérification expé- rimentale, en essayant de condenser l'éthylisopropylcétone avec l'aldéhyde formique en milieu alcalin. Or, dans aucun cas, nous n'avons pu isoler la moindre trace d'un produit de condensation, quelles que fussent les condi- tions opératoires. D'autre part, on sait que, lorsqu'il y a condensation de l'aldéhyde formique avec un composé cétonique, la fonction cétone se trouve en même temps réduite, ce qui conduit finalement à un polyalcool. l'our toutes ces raisons, il semble impossible d'admettre que la formation de la méthovinylisopropylcétone soit due à une réaction secondaire et l'on doit l'attribuer à une transposition moléculaire. Cette transposition peut elle- même se présenter des deux manières suivantes : GH^OH - C(CH^)2- GO — GH^- GH^-> (CH^)2GH - GO - CH^^^j^^^^ -> ( GH3 y GH - GO - c(^^^^ ■ GH' I GH^ OH — G( GH ' )=> - GO - GH^ _ GH»-> > GH — G — GO — GH — GH' H. / GH' ^ H ( ^^"J^G-GO-GH(GH')^ D'après le premier de ces schémas, il y aurait d'abord migration du grou- pement fonctionnel alcoolique, puis déshydratation de la cétone-alcool formée. D'après le second, qui est conforme aux vues émises par M. Tiffe- neau, il y aurait déshydratation, puis migration d'un méthyle. Cette der- nière hypothèse nous semble peu probable, dans le cas particulier. Il est, en effet, difficile d'admettre que la potasse à 10 pour 100 puisse se com- porter comme agent de déshydratation et, d'ailleurs, s'il en est ainsi, l'action de l'anhydride phosphorique sur la cétone-alcool primitive devra fournir également de la méthovinylisopropylcétone, ce que nous nous proposons de vérifier. Dans le cas contraire, il y aurait lieu d'admettre une migration du groupement fonctionnel alcoolique, migration analogue à celle du car- boxylc, que l'un de nous a mise en évidence antérieurement, eu collabora- tion avec M. Courot, mais reposant, cependant, sur un mécanisme tout différent. Outre la méthovinylisopropylcétone et son polymère, l'action de la 702 ACADÉMIE DES SCIENCES. potasse sur l'oxypseudobutyléthylcétone donne, comme nous l'avons in- diqué, une petite quantité d'un corps bouillant à G2°-63° sous i5'"'". L'ana- lyse montre que ce corps est un isomère de la cétone-alcool primitive. Il renferme, en outre, les fonctions alcool et cétone, car il donne une phényl- urétane et une p-nitrophénylhydrazone. Enfin, il se déshydrate très aisément par action de l'acide sulfurique à 5o pour loo, eu fournissant une cétone non saturée identique à la méthovinylisopropylcétone. De ces faits on peut conclure que la constitution de ce composé doit être la suivante : (CH')2CH - CO— C(CM')2— OH, et qu'il prend naissance par hydratation de la cétone non saturée. Nous nous proposons, d'ailleurs, de vérifier cette constitution par synthèse. MINÉRALOGIE. — Paramètres magmatiqws des séries d a volcan Monte Ferru (Sardaigne). Note de M. Deprat, présentée par M. Michel Lévy. Dans une Note précédente j'ai fait voir la continuité bien nette reliant les différents groupes volcaniques du nord-ouest de la Sardaigne. Le Monte Ferru, qui mérite d'être examiné à part, étant donnée son importance considérable, offre cette même continuité d'une façon plus nette encore peut-être. ... ■ .•■^ . Avec Dannenberg (') j'y distingue trois phases : L La première phase, où le centre éruptif du monte Ferru s'est comporté comme un cumulo-volcan, oflre un dôme trachytique énorme avec coulées très rares et peu étendues sur la partie de la périphérie non recouverte par les basaltes: il est probable pourtant que, sous le manteau continu des basaltes de la deuxième phase, il y a d'importantes coulées trachytique?, car au Monte Muradu, près de Macomer, apparaît, sous le basalte de l'Alti- piano de Campeda, une falaise de trachyte ideulicpie à celui de Sennariolo. La masse principale du dôme est formée : i" de irachytes porphyroïdes à augite faiblement œgyrinique, avec peu de biotite et de la hornblende sodique; 2" viennent ensuite des trachrlesk liahiliis phouolitique où apparaît (') Dannenberg, Der Vulkanberg Monte Ferru in Sardinien ( Ve//. Jahrb. f. Min., Gcol. u. Pal., B. XXI, igoS). SÉANCE DU 3o MARS 1908. ■yoS peu de néphéline et rarement de la noséane. et où le pyroxène est de l'œery- rine; 3° enfin des phonolites bien franches, à composition très constante, à néphéline en phéno-cristaux et en microliles, avec de la noséane abondante au premier temps, en filons et coulées restreintes. L'ensemble forme une série parfaitement continue : jocprua,! alcalino-syénitique, r^r,i mégapotassique, c' i= o, i4 mésoaliiraineux, 1''=3,o ferromagaésien; Moyenne I 2°=2,o alcalinQ-syéniti(|ue, /■ -^ 3,3o mégapolassique, de 3 analyses ( '). \ «'= œgyrinique, •FzziS,! ferrique; 30 ^ — - , Q éléolithique, /■ = 0,72 mésopotassiqiie, /i'= œgyrinique, W^^i,"] ferrique. La première phase du Ferru se termine par une série de roches aber- rantes, trachytes augitiqites micacés, parfois très riches en oli^•i ne (Kocca sa liria, Rocca sa turra, roule de Cuglieri à Santa Lussurgui). Moyenne ( = 2 , i alcalino-syénitique, r =r i , 19 inéga|)ola5sii[ne. de 3 analyses. [ f = o, 10 mésoalumineux, )J^=xi,o magnésien. If. La deuxième phase est caractérisée par des émissions basaltiques d'une importance considérable : " ~ ' 1° Les basaltes andésitiques , pauvres en pyroxène et riches en olivine, qui couronnent les sommets du dôme trachytique (Monte Urticu, Rocca sa fazzada, Araucola), et qu'on observe aussi en filons avec structure diaba- sique (sous Sos Ojos, Monte Entu) : Moyenne i $=:2,5 syénitique, /' = o, 19 persodique, de 2 analyses. | c' 3=: 0,07 raésoalumineiix, 1''^o,7 magnésien. D'autres basaltes, comme li' |rilon <]e Monte Coniinida, qui semblent un peu posté- rieurs, olîrenl une valeur de / = 2,8 syéniti(|ue, /' := o,32 mégasodique, c' =r o, i4 microalumineux, iF^i,o m.ignésien. (') DoELTKR. Die Producte des Vulcans Monte Ferru {Denksch. d. Math. J\al. d. Kais. Aead. d. Wlss., B. XXXIX, Vienne, 1878). 7o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'immense manleau extérieur conique qui recouvre le pourtour du Jôme offre : $ = 2,6 syénitique, /■ = o, 19 persodique, c' ^ 0,09 microalumineux, T^^a.ô magnésien. Les éruptions du Ferru se sont terminées par deux types volcaniques très diflerents des séries précédentes et également différents entre eux. Le premier est formé par la leucittéphrite de Scanu, de Ghizo, etc., magma de teucite, labrador, aiigite et péridot enveloppant des phéno-cristaux de grande taille à^augite, A^olivine et de biotite : $^j,9 leucitique, /• := 3,o perpotassique, c'r::o,i3 tnicroalumineux, I'"z=2,5 magnésien. Ce magma, voisin de la série vésuvienne par sa fumerolle, s'en écarte par sa scorie magnésienne et non ferrique due à Tabondance de l'olivine; l'en- semble se rapprocherait, semble-t-il, de la kamerunase des auteurs améri- cains. Enfin, un type un peu plus acide termine les éruptions du Ferru; c'est la roche vitreuse de Sos Molinos, n'offrant au premier temps que de Vaugite, montrant la structure en sablier, et de la biotite extrêmement abondante : ::=: 2,4 Syénitique, r = o, 64 mésopotassique, c'=:=o,oo méga-aiumineux, W= 1,7 magnésien. BOTANIQUE. — Recherches sur le développement du Glœosporium nervisequuni. Note de M. A. (juilliermond, présentée par M. G. Bonnier. Nous avons essayé dès le mois de juillet 1906 de cultiver le Glœosporium nervisequum. Les ensemencements sur bouillon de platane gélose nous don- nèrent une moisissure qui paraissait correspondre au Glœosporium netvise- quum^ mais en même temps plusieurs autres Champignons, notamment deux levures dont l'une appartenait à un Demalium. Les vacances nous obli- gèrent à suspendre nos cultures et nous n'avons pu isoler le Glœosporium. Grâce à la complaisance de M. le professeur Klebahn, nous avons pu dispo- ser l'été dernier de cultures pures de Glœosporium nervisequitm. Cidtivé sur bouillon de platane gélose, en boîte de Pétri, le Glœosporium nervisequum se présente microscopiquement avec l'aspect caractéristique SÉANCE DU 3o MARS 1908. 7o5 décrit par Klehahn et plus tard par Viala et Pacottet. Il se cultive très faci- lement sur les milieux les plus divers. Il donne un développement puissant sur tranches de pomme de terre et surtout sur tranches de carotte. Le mycé- lium prend l'aspect d'une tache sphériquc dont la partie centrale produit bientôt des formations sclérotiques donnant naissance d'abord à des houppes conidifères, puis à d'innombrables conceptacles tachetant le mycélium de petits nodules brun foncé extrêmement resserrés et donnant à la culture une teinte noire uniforme. Un fait presque constant dans tous les milieux où l'on cultive le G/œo.tpo- rium est la présence simultanée, déjà signalée par Klebahn, de deux caté- gories de conidies, les unes grosses, les autres environ moitié petites. Les premières sont les plus nombreuses et apparaissent surtout au début de la végétation, les secondes à la fin. En outre, les conidies sont toujours de formes, de dimensions et de structures assez mal déterminées, susceptibles de varier suivant le milieu. L'objet de notre étude a été surtout d'essayer d'opérer une transformation du mycélium en forme de levures. On sait, en effet, que Viala et Pacottet ont observé, dans les milieux surchargés eu sucre, une dissociation du mycélium et l'apparition de formes, levures typiques, capables de produire la fermentation alcooHque et donner des endospores analogues à celles des véritables Saccharomyces . Les observations de ces auteurs semblaient jeter un jour nouveau sur le problème de l'origine des levures, et il était donc important de les vérifier. Le Glœosporium nervisequum se comporte d'une manière très différente dans les milieux sucrés, suivant qu'il végète en culture liquide ou sur un substratum solide. Dans les milieux liquides sucrés (lif[uides de Hansen, de Nîcgeli n" 3; solutions de glucose à 2,5 pour 100 ou j pour roo; bouillons de cerise, de haricot, de courge, de riz, de carotte, de raisin, de touraillon, additionnés de glucose à 2,5 pour 100, 5 pour 100 ou to pour 100), il apparaît d'abord sous forme de petites boules au fond des vases où on le cultive. Dans la suite les petites boules se soudent et forment un flocon blanchâtre, presque toujours immergé dans le liquide. Ordinairement le développement s'effec- tue plus lentement que dans les milieux solides et souvent le mycéhum reste stérile. On n'observe de voile qu'au bout de 8 à 10 jours et seulement dans certains milieux les plus favorables. En ce cas, il se produit des fructi- fications : conidies naissant aux dépens du mycélium ou dans les conceptacles. 7o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Généralement le mycélium est très ramifié, à cloisons espacées, à filaments minces, presque toujours stérile; dans quelques cas cependant, les filaments sont énormes et à cloisons très rares (liquide de Hansen, bouillons de tourail- lon et de courge). Le Glœosporium nervisequum ne végète pas dans les milieux qui ne ren- ferment que du saccharose. II rie se développe pas non plus dans le li- quide de Raulin. La végétation sur milieux sucrés solides est toute différente. Elle est caractérisée par un mycélium à cloisons très rapprochées et par la production d'une extrême abondance de coaidies. Sur bouillons de haricot, de riz, de courge, de touraillon, lait, additiounés de glucose à diverses concentra- tions, 2,5 pour loo, j pour loo, lo pour loo, la culture jnend dès les premiers jours son aspect sphérique caractéristique avec zones alternative- ment claires et foncées. Les zones foncées ont une couleur olive pâle e( sont constituées d'un mycélium cutinisé d'où dérivent des houppes coiiidifères donnant naissance d'abord à une grande quantité de grosses conidies, puis plus tard à quelques petites. Un peu après, on y observe la production d'un grand nombre de conceptacles. Les cultures sur bouillon de pruneau, à 2,5 pour loo, 5 pour loo et lo pour loo de glucose oll'rent un aspect très caractéristique. Le mycélium est composé d'articles excessivement courts, renflés avec parfois tendance au cloisonnement suivant deux directions perpendiculaires aboutissant à des formations massives formées de plusieurs cellules rondes. Les hyphes fruc- tifères sont nombreuses et extrêmement cloisonnées : chaque article donne naissance à une ou plusieurs basides très courtes fournissant une série de conidies. Les grosses conidies sont rares; les petites sont de beaucoup les plus fréquentes. Plus tard on observe la production diin très grand nombre de conceptacles. Depuis 8 mois que nous cultivons le Glœosporiiim nervisequiim, dans les milieux les plus variés, nous n'avons jamais constaté dans aucune culture la production des chlamydospores ou des kystes endosporés décrits par Viala et Pacottet. Par contre, on observe dans un très grand nombre de milieux, vers la fin du développement, des formations très curieuses à' accroissements perfo- rants. Certains articles du mycélium se gonflent démesurément, forment d'énormes cellules sphériques, sortes de kystes dont les parois s'épaississent et souvent se cutinisent. Le contenu devient granuleux, se rétracte sous SÉANCE DU 3o MARS I908. 707 forme de boules au milieu de la cellule, puis prend une couleur brunâtre el finit par dé^-énérer. Les vieux kystes se vident complètement et leurs parois arrivent à se décbirer. Mais souvent, avant leur dégénérescence, les fila- ments dans lesquels ces kystes sont intercalés perforent leur membrane, pénètrent dans leur intérieur et s'y ramilient. Souvent même ils forment, à l'intérieur des kystes, des renflements spliériques qui, parfois au nombre de quatre, donnent l'impression de kystes endosporés. Il serait possible que ces formes correspondent aux kystes endosporés de Viala et Pacottet. Dans aucun cas nous n'avons pu constater la moindre trace de formes levures dans les milieux sucrés où Viala et Pacottet ont observé la trans- formation du Gkeosporium en levures et même après un grand nombre d'en- semencements successifs. Les observations de ces auteurs ne peuvent donc être attribuées qu'à des impuretés de cultures. Nous ferons remarquer d'ailleurs que diverses espèces de levures paraissent exister en grande abondance sur les feuilles de la plupart des arbres. Nous avons déjà men- tionné la présence de plusieurs de ces levures dans nos premiers essais de cultures du Glœosporiiim nervisequum. Ilécemment, nous sommes parvenus à isoler le Glœosporium citri àe?, feuilles de citronnier. Nos premières cultures renfermaient une levure qui se déve- loppait simultanément avec ce Champignon, llest donc facile de comprendie qu'une levure ait pu se mêler aux cultures de Viala et Pacottet et détermi- ner leur erreur. Quoi qu'il en soit, nous devons conclure que rien dans le cycle évolutif du Glœosporium nervisequum n'est de nature à éclairer le problème de l'origine des levures. L'autonomie des levures parait d'ailleurs suffisam- ment démontrée par la découverte de la conjugaison de ces organismes. Nous avons exposé si souvent ces idées qu'il n'est pas nécessaire d'y revenir ici. ANTHROPOLOGIE. — La race de Lagoa Santa chez les populations précolombiennes de l'Equateur. Note de M. Rivet, présentée par M. Edmond Perrier. La race de Lagoa Santa esl représenlée actuellement par seize crânes trouvés par Lund en i843, dans des cavernes de la province de Minas-Gerâes (Brésil) et par un crâne découvert par Rolh en i88i, dans la même région, à Fonlezuelas (ou Pontimelo). L'âge géologique de ces ossements a été très discuté, mais tout le monde s'accorde à leur attribuer une 1res haute antiquité. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 13.) 9-' ■^o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. .D'après les mensuralioiis de Lacerda et Peixolo ('), de Sôren Hansen C) et de Lelimanu-Nitsche ('), les principales caractéristiques de cette race sont les suivantes : Indices Capacité ccpha- iransvcrso- facial crânienne. lique. vertical. vertical, supérieur. nasal. nrliilaire. frontal. Taille. i388 70,7 74,3 104,7 47.0 :^0'7 86-4 -^,7 •"'•57 Faible capacité crânienne, hypsidolichocéphalie, mésorhinie, microsémie faciale, tels sont les traits primordiaux de rhomine de Lagoa Santa. Lacerda et Peixoto, puis de Quatrefages (') ont établi que cette race représentait la population primitive du Brésil et que les Bolocudos en sont les descendants actuels métissés, opinion que les travaux ultérieurs de Rey (^) et d'Elirenreich (") ont pleine- ment confirmée. De Quatrefages émit, en outre, l'hypothèse que cette race avait étendu son action, en dehors du Brésil, peut-être sur la plus grande partie de l'Amé- rique du Sud, mais certainement sur le Pérou et la Bolivie. Verneau (') apporta un puissant argument en faveur de cette hypothèse, en montrant la parenté des Tehuelches de Patagonie et de l'ancienne race brésilienne. Botocudos et Tehuelches sont incon- testablement le résultat du croisement de celle-ci avec des populations diverses : ils rappellent le type primitif, mais ne le réalisent pas dans toute sa pureté. Les crânes qui font Tobjet de cette Communication présentent, au con- traire, une ressemblance parfaite avec ceux de Lagoa Santa. Je les ai recueillis, au cours de mes recherches en Equateur, dans des abris sous roches, au lieu dit Paltacab, non loin de la rive gauche du fleuve Jubones, qui, issu de la Cordillère, se jette dans le Pacifique au sud de Guayaquil. (Jes abris m'ont foui^ni i38 crânes précolombiens, dont 37 présentent une déformation artificielle plus ou moins accusée. Sur les ici crânes normaux que j'ai étudiés au Laboivitoire d'anthropologie du Muséum d'Histoire natu- relle, sous la direction de M. le professeur Hainy et de M. le D"' Verneau, (') Lacerda Filiio et Rodrigdes Peixoto, Contribuiçoes para o estudio anthropo- lozico das racas indiç'enas de Brazil (Arc/nmx do Miiscu nacional de Rio de Janeiro, Vol. I, 1876, p. 47-75). (-) SiiREN Hansen, Lagoa Santa Racen (Emiiseo Liindii, t. I, 5. Copenhague, 1888). (^) Lebmann-Nitsche , Nouvelles recherches sur la formation pampéenne et l' homme fossile de la République Argentine, Buenos-Aires, 1907, p. Sig. (') De Quatrefages, L'homme fossile de Lagoa Santa au Brésil et ses descen- dants actuels ( Congrès anthropologique de Moscou. 1879). (') Rey, Étude anthropologique sur les Botocudos. Thèse de Paris, 1880. (^) Ehrenreich, Ueher die Botocudos {Zeitschrift fiir Ethnologie, t. XIX, 1887, p. 1-46 et 49-82). C) Verneau, Les anciens Patagons. Imprimerie de Monaco, igoS. SÉANCE DU 3o MARS igo8. 709 16, soit i5,8 pour 100, reproduisent exactement les caractères essentiels de la race de Lagoa Santa : 1 1 sont masculins, 3 féminins, 2 appartiennent à des sujets jeunes. Les indices calculés et les mensurations principales pour chacun de ces trois groupes sont les suivants : Indices rcpha- Iraiisveiso- facial Capacité, lique. vertical. vertical. supérieur. nasal. orbilaire. frontal. Taille. cf i^Si 71,43 73,97 103,64 47,89 5i,48 85,89 72,15 l"',573 Q 1247 69,96 74,11 106,17 52, o3 5o,o4 89,87 74,11 i"',453 Enfants. 1877 71, 55 72,96 101,97 49,58 5i,ii 87,52 70,27 » La concordance de ces chiffres avec ceux que fournissent les crânes de Lagoa Santa est frappante, surtout si la comparaison porte sur le groupe le plus important, c'est-à-dire le groupe masculin : en effet, les indices cépha- lique, vertical, facial supérieur, nasal et frontal ne diffèrent pas d'une unité; l'indice orbitaire est, dans notre série, plus petit d'une unité et l'indice transverso-vertical de 1,2; ces différences sont inférieures de beaucoup à celles qu'on observe entre les crânes qui forment le groupe, pourtant remarqual)lement homogène, de Lagoa Santa. Pour la série féminine, les différences ne sont pas plus considérables, sauf pour l'indice frontal (supérieur de 3,4), pour l'indice orbitaire (supérieur de 2,97) et pour l'indice facial (supérieur de 5,o3). Ces divergences peuvent dépendre tout d'abord de ce fait que, d'une façon générale, les caractères anatomiques sont moins fi.xés et moins accentués chez la femme que chez l'homme; elles peuvent être également dues à des variations sexuelles que nous ne pouvons retrouver dans le groupe de Lagoa Santa pour lequel la séparation par sexe n'a pu malheureusement être faite; enfin, elles pro- viennent certainement aussi de l'insuffisance de notre série féminine de Pal- tacalo qui ne compoi'te que trois individus; encore faut-il ajouter que, par suite de la détérioration de deux crânes, l'indice facial n'a pu être calculé que sur un seul exemplaire. L'aspect général des crânes ne diffère pas plus que les indices ; les courbes sont identiques tant dans leur forme que dans leur longueur, et parfois cette concordance va jusqu'à l'identité. La taille est exactement semblable, mais il ne faut pas s'exagérer l'im- portance de cette identité. En effet, la taille de la population de Paltacalo a été reconstituée à l'aide de tous les os longs trouvés dans les abris, parmi lesquels il a été naturellement impossible de séparer ceux qui appartenaient 7IO ACADEMIE DES SCIENCES. aux crânes que je viens d'étudier. Aussi faut-il se borner à constater que, du fait de la taille, il n'y a pas entre l'ancienne race équatorienne et l'an- cienne race brésilienne de différence essentielle. L'âge des crânes de Paltacalo n'est pas déterminé; seul, l'aspect des po- teries trouvées à côté des ossements permet de supposer que les hommes qui les fabriquaient était loin d'avoir atteint le degré de civilisation des autres populations précolombiennes de la vallée interandine. Il est probable que les abris que j'ai fouillés dans les régions voisines de Pallacalo apporteront de nouvelles preuves de l'existence de la race de Lagoa Santa en Equateur. Je me propose également de rechercher si elle n'a pas laissé de survivances parmi les Indiens actuels. Mais, dès maintenant, il me semble prouvé que la race brésilienne pri- mitive a eu des représentants, en Equateur le long du Pacifique, nouvel argument capital en faveur de l'existence d'une race paie américaine, sub- stratum ethnique de toute la population indigène de l'Amérique du Sud, modifié ou absorbé, suivant les régions, du fait de croisements avec d'autres races dont l'avenir révélera, sans doute, les caractères essentiels. ZOOLOGIE. — Sur tes Synalphées américaines. Note de M. Coutière, présentée par M. IJouvier. Il a été décrit sept espèces américaines du genre Synalpheus. Les collec- tions dont j'ai disposé m'ont permis d'identifier quatre d'entre elles seule- ment, et de faire connaître, en revanche, quarante-une formes nouvelles. Ce résultat donne au genre une ampleur insoupçonnée; il permet d'intéres- santes comparaisons entre les formes américaines et indo-pacifiques, ces dernières au nombre de cinquante au moins, dont plusieurs encore inédites. Vingt-une de ces formes américaines, qui ont reçu une appellation trinominale, se groupent autour de treize espèces, dont certaines comptent jusqu'à quatre de ces formes satellites. D'ordinaire séparées géographi- quement des spécimens regardés comme typiques, peut-être simples races locales, ces formes sont plus probablement de valeur spécifique réelle, bien qu'elles soient visiblement moins distantes de l'espèce type que celle-ci de telle ou telle autre. Elles rappellent les petites espèces des botanistes. J'ai dû diviser le genre Synalpheus en six groupes de formes affines, séparables eux-mêmes à la façon d'espèces très distantes, et ce, par des convergences de plus en plus marquées vers les Replanlia. Je laisserai ici de côté le groupe exclusivement australien comatularum. SÉANCE DU 3o MARS 1908. 711 Le groupe Pau/sorti a poui- point de départ des formes à carpocérile court, à rostre grêle, aux grifl'es des dacl\les eflilées et seniblaljles. A partir de là (1) trois directions évolutives sont indiquées : par le carpocérite, tantôt allongé et grêle (2), tantôt allongé mais ovoïde (3), ou par la forme pins massive de tous les appendices, y com- pris le carpocérite qui reste court ('*). Dans chacune, les modes suivant lesquels se sont différenciées les espèces sont peu nombreux, toujours les mêmes : on peut pré- voir l'existence de formes qui, semblables à telle autre par ailleurs, en différeront par tel détail en plus ou en moins; cette sorte de règle s'appliquant à chaque groupe. Les formes Patilsoni indo-pacifîques et américaines montrent un parallélisme si étroit, que plusieurs d'entre elles seraient certainement considérées comme de simples races, si leur provenance n'était pas connue. Toutefois, les formes les plus primitives, des catégories 1 et 4, sont surtout indo-pacifiques; celles de la catégorie 3, surtout des deux versants américains. Le groupe brevicarpus est, peut-on dire, un faciès exclusivement américain du précédent, dont il ne diffère guère que par la disparition d'un caractère primitif, la cloison inférieure médiane du rostre, lequel est devenu court et large. Ce petit groupe est comme l'un des termes de l'évolution du genre Synalpheus. Le groupe neomeris est étroitement relié au groupe Paulsoni. mais les griffes des dactyles ont une forme moins indifférente : la ventrale devient prépondérante et une troisième saillie épineuse postérieure s'y adjoint fréquemment. 16 formes neomeris sur 22 sont indo-pacirique>, parmi lesquelles celles dont les méropodites portent une série d'épines. Là encore, le parallélisme entre les espèces propres aux. deux régions est extrêmement étroit. Le 5. Hempliilli oxyceros améri- cain diffère du S. Nilandeitsis oxyceros des Maldives à peu près uniquement par l'absence des épines mérales. Bien plus, et par une anomalie très remarquable, l'un des spécimens américains porte une épine sur l'un de ses méropodites. Dans l'une et l'autre région aussi, il existe une forme dont les appendices sont courts et massifs, mode de différenciation usuel chez les Synalphées. Le gioupe biunguiculatus, relié également au groupe Paulsoni par quelques rares formes, s'en éloigne très vite : les épines frontales deviennent obtuses, l'écaillé anten- naire a tendance à se réduire, les dactyles se raccourcissent; il existe des brosses de soies sériées (appareils de nettoiement?) sur la deuxième paire et parfois, très rudi- mentaires, sur le doigt de la petite pince de la première paire. Le groupe Icrvinianns enfin est la suite naturelle du précédent, dont il pousse à l'extrême les tendances : l'écaillé antennaire se réduit à une épine, que double l'épine également très forte du basicérite. L'appareil de nettoiement est transporté sur la petite pince de la première paire, mais avec un tel dévelo])penient (vingt à trente séries de longues soies dressées) et une telle uniformité qu'il devient le trait le plus visible des formes lœi'inianus. Aucun autre groupe ne donne avec autant de force l'impression d'être sorti de quelques rares espèces, dont les caractères très instables se seraient regroupés comme au hasard d'une combinaison de lettres. Or, tandis que les formes biungiiicuUUus (huit seulement) sont exclusivement indo- pacifiques, les formes Icevimanus sont au nombre d'une vingtaine sur les deux ver- sants américains, où quelques-unes pullulent. Une seule espèce est méditerranéenne, une seule (encore inédite) est de l'Océan Indien. 712 ACADÉMIE DES SCIENCES. De même que le groupe brevicarpiis, et d'une façon bien plus marquée, le groupe lœi'iniani/s est l'un des termes de révolution du genre Synalplieus. Il est à remarquer que l'un et l'antre sont surtout américains et renferment le plus grand nombre d'es- pèces à gros œufs, donnant des larves mysis. Che/ les Caridines, M. Bouvier a signalé une semblable relation entre les formes les plus évoluées et la taille des œufs. Les Synalphées sont des Crustacés très sédentaires, vivant par couples dans les Madrépores ou les Eponges. Même en tenant compte d'une disper- sion possible pendant la courte vie larvaire, des espèces que séparent le Pa- cifique et l'Océan Indien actuels sont certainement isolées de la façon la plus rigoureuse. De sorte que des séries de formes indo-pacilî()ues et amé- ricaines, si remarquablement parallèles, ne peuvent guère s'expliquer que par l'existence d'espèces communes, à très vaste distribution antérieure, dont les variations locales, suivant des modes locaux, se seraient traduites par les espèces actuelles et leurs formes satellites. Ainsi, une série d'ondes de deuxième ordre naissant sur le pourtour d'une onde première à très grand rayon, d'ondes de troisiètne ordre naissant sur les secondes. Les dernières ont-elles une faible amplitude, ce sont les formes satellites qui se groupent autour de certaines espèces. Mais elles peuvent s'élargir au point de constituer de nouveaux champs de diUérenciation. Tel le groupe brevicarpus, aspect exclusivement américain du groupe Paiilsoni avec lequel il coexiste toutefois; tel surtout le groupe lœvirnanus, bien plus typique, puisqu'il se substitue totalement en Amérique au groupe biungui- culatus dont il est si visiblement issu. GÉOLOGIE. — Sur la teclonique du litloral de la frontière algéro-marocaine, Note de M. Louis Gentil, présentée par M. Michel Lévy. La région littorale de la province d'Oran ofl're, depuis la frontière de l'Oued Kiss jusqu'à la capitale de l'Oranie, une série d'affleurements ba- siques qui jouent un rôle orographique important dans les chaînes ou les massifs qui bordent la côte méditerranéenne. J'ai montré récemment qu'il fallait voir dans ces dépôts la partie supé- rieure du Lias moyen (Domérien) et le Lias supérieur (Toarcien, très proba- blement surmonté de l'Aalénien). Je me propose, dans cette Note, d'appeler l'attention sur la situation le plus souvent anormale de ces dépôts secon- daires. SÉANCE DU 3o MARS 1908. 7l3 J'ai démontré, dès Tannée 1902 ('), qu'il fallait considérer les calcaires du Djebel Tadjera, et les autres affleurements liasiques échelonnés dans le massif des Traras, le long de la côte, comme des lambeaux, d'un pli couché reposant sur les dépôts du Miocène inférieur et enraciné au cap Noé. La même année, j'indiquais, à la suite de nouvelles recherches, qu'il fallait considérer les lambeaux du Lias situés plus à l'Ouest, jusqu'aux abords de la petite ville de Nemours, comme faisant partie du même accident tecto- nique (-). Mes récentes recherches dans la région frontière algéro-marocaine m'ont amené à étendre mes études en Algérie, entre Nemours et les Béni Snassen. J'ai pu constater ainsi la généralité du phénomène dont je viens de parler. Dans les Msirda toutes les crêtes calcaires des Djebel Zendal, Djorf el Alimar, Dar Sala, etc., appartiennent à un pli couclié, à flanc inverse étiré, du Lias, poussé vers le Sud avec les gypses salifères et les marnes bariolées du Trias lagunaire sous- jacent, sur des grès et des aigiies schisteuses représentant l'Oxfordien. Ce pli, ou cette nappe de charriage, paraît être enraciné au bord de la mer, ainsi qu'il semble résulter de l'allure presque verticale des calcaires secondaires, près de l'embouchure de l'Oued Kouarda. Des lambeaux liasiques se montrent jusqu'à lo""" plus au Sud, tou- jours en superposition anormale sur l'Oxfordien : ils appartiennent au même chevau- chement. Si, partant des Msirda on se dirige vers l'Est, la netteté de mes observa- tions au Djebel Zendal éclaire d'un jour nouveau celles que j'avais faites, il y a quelques années, dans le bassin de la Tafna. C'est ainsi que les lambeaux de recouvrement des Msirda se poursuivent dans les Souhalia, jusqu'aux abords de Nemours, pour reprendre, toujours superposés au Jurassique, dans la vallée de l'Oued Touent et au cap Torsa; dans les Béni Menir el les Béni Abed ils se montrent superposés, tantôt au Miocène inférieur, tantôt aux schistes paléozoïques des Trara. Tous ces lambeaux appartiennent à la même nappe des Msirda enracinée ici, au cap Torsa et au cap Noé ; ainsi qu'il résulte, en ce dernier point surtout, de la verticalité des calcaires liasiques dans la falaise marine de la baie d'Ahnaï et du retroussement, à leur contact, des conglomérats et des marnes mio- cènes sous-jacents ( ry^e'^e, p. 197, fig. 112). Je suis amené, en outre, à admettre l'origine exotique des calcaires des (') Esquisse slraligraphique el pélrographique du bassin de la Tafna ( Thèse de doctorat, Paris, 1902, p. 495 et suiv.). * {'') Rapport au Sen'ice de la Carte géologique de l'Algérie, déc. 1902, inédit. 7l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Djebel Sidi Sefiane, Gorine et Sekika, dans les Béni Ouarsous. Le Sidi Sefiane, que j'ai considéré comme un anticlinal liasique couché sur le Mio- cène inférieur {Thèse, fig. ii4, p. 5oo) m'apparait, en eiïet, comme la charnière du pli charrié et la présence de petits lambeaux de Trias gypseux laminé à sa base, me confirme encore dans cette manière de voir. La chaîne démantelée du Djebel Skouna m'apparait aussi avec une struc- ture plus compliquée que celle que j'avais précédemment admise {loc. cit., fig. 1 17, p. 5o4). Tandis que les plis aigus du Lias pinces dans les schistes siluriens seraient, comme je l'ai dit, autochtones, les calcaires massifs du Bou Kourdan semblent appartenir à un pli couché à flanc inverse étiré, enraciné au bord de la mer et chevauché par-dessus la chaîne pour se dé- verser, au-dessous de Thorizontale, au Sud, dans la vallée du Feïd el Ateuch. Ainsi s'expliquerait la présence anormale, entre la chaîne du Skouna et la colline des Sebaa Chioukh, de pointements de Trias gypseux parfois super- posés au Crétacé ou à l'Oligocène, et fréquemment accompagnés de lam- beaux basiques. La charnière de ce pli charrié et retourné, si elle existe encore, s'enfoncerait sous les Sebaa Chioukh. Plus à l'Est encore, je ne serais pas surpris que la nappe de Lias et de Trias, que nous venons de suivre depuis la frontière marocaine, révèle encore sa présence dans les affleurements calcaires du Sidi Kaceni, et je n'hésite pas à admettre la continuité, dans le Sahel d'Oran et jusque dans la montagne du Santa Cruz, de la même zone tectonique. Le déversement vers le Sud des plis de cette montagne {Joe. cit., p. ^o-j^fig. 199) et la pn-- sence en certains endroits, sous le Lias et parfois au contact du Miocène inférieur, de pointements de gypses triasiques, semblent bien l'indiquer. Ainsi le littoral algérien doit être considéré, entre la frontière du Maroc et Oran, comme bordé par une nappe de charriage, poussée vers le Sud, et dont l'enracinement serait jalonné par le bord de l'effondrement méditer- ranéen. Cette nappe ne semble pas se poursuivre bien loin. La charnière du pli charrié, qui se montre dans le Djebel Sidi Sefiane, indique qu'ici au moins le chevauchement ne s'étendrait pas à plus d'une quinzaine de kilomètres. D'autre part, le massif du Djebel Filhaoucen m'a paru être en place et j'en dirai autant de la partie orientale du massif des Béni Snassen qu'il m'a été donné de parcourir l'été dernier. D'ailleurs, l'identité de faciès des dépôts basiques charriés et de ceux qui font partie des plis autochtones sous-jacents est là pour affirmer qu'il ne peut être question de chevauchements à très grande amplitude. SÉANCE DU 3o MARS 1908. 7l5 Enfin, mes observations permettent d'établir rigoureusement l'âge des phénomènes tectoniques qui nous occupent. Dans les Béni Abed, en effet, le Lias charrié recouvre des dépôts à faune burdigalienne bien caractérisée, dont les argiles sont devenues schisteuses par compression et laminage. De plus, dans les Msirda, au cap Torsa et à Béni Saf, le Lias et le Trias charriés supportent directement les couches argilo-gréseuses peu inclinées de l'Helvétien supérieur et du Tortonien fos- silifère; les calcaires liasiques ainsi recouverts ont été fréquemment per- forés par des Mollusques miocènes {Lithudumus avilensis May., Gastro- chaena intermedia Hôrn, etc.), ce qui affirme nettement encore la posté- riorité des dépôts néogènes contemporains. Les phénomènes tectoniques qui font l'objet de cette Note datent donc de l'Helvétien inférieur. A 4 heures un quart rAcadémie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la sÉA^■CE du 3o mars 1908. Notice sur tes tracaiix scientifiques de M. Maurice Hamy. Paris, Gautliier-Villars, 1907; I fasc. in-4°.  searchfor Jluclualions in ihe Sun' s lliernial radiation througli iheir influence on terrestrial température, bj Simon Newcomu. Philadelphie, Tlie American Philoso- phical Society, 1908; i fasc. in-4°. (Hommage de railleur.) Flore de France, ou description des plantes qui croissent spontanément en France, en Corse, en Alsace- Lorraine, par G. RotY, J. Foucaud, E.-G. Camus et ff. Boulay, conlinuée par G. Rouy; t. X. Paris, les fils d'Emile Deyrolle, 190S; i vol. in-8". (Présenté par M. Guignard.) Sulla duplicazione e deforniazione deW inimagine solare e sui recenti crepuscoli colorati; Nota del professore Ignazio Galli. Home, 1908; 1 fasc. 10-4°. G. K., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N* 13.) 94 _j5 académie des sciences. Ueber Berechnung von Anfangstemperaturen, von O. Bender. Wiesbaden, Kera- niikesche Rundschau; 2 feuilles in-4°. Démonstration du théorème de Fermât..., par D.-K. Popofp. Soph.a, .908, 1 fasc. Go '"josEPH-fiEORO BôHM : Die Kanst-Uhren auf der Kais. Kôn. Stern.'arte zaPrag. Auf offenlliche Koslen herausgegeben, von Professor D^ LADl.LAUS-WEim.K, Du-ector de.- K. K. Slernwarte in Prag ; mil 2. Tafeln in Lichdruck. Prague, 1908; . vol. >n-, . Deutsches Muséum von Meister^.rken der Natur.'issenschajt und Tedunk. Miinchen. Fiïhrer dureh die Sammtungen. Leipzig; . fasc. ,n- 8" oblong^ Comptes rendus des séances de la quinzième Conférence générale de l Assoccat^on géodéljue uUernat.onale réunie à Budapest du .0 au .8 septeml.re 'jf .J^^^^ par JI -G. VA^ de Sande Bak,..v7.en. Vol. I : Procès-verbau.r et llapporis des délègues sur lès tra.au^ géodésirjues accomplis dans leurs pays, avec 20 caries et planches. Leyde, E.-J. Brill; i vol. in-^". . Seismometrische Beobachiungen ,n Potsdam, in der Ze.l vom ■ Januar lu 3, Dezember 1907, von O. Hkckkr. Berlin, 1908; . fasc. in-S»^ mcerche lagunari, per cura dl G.-P. Magr.m, L. pe Makch., T. Gnesotto ; n"> h, 9, 10. Venise, 1908; 3 fasc. in-8°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. Depuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraisseat régulioremeni le Dimanche. Ils fonneiU, à la Su do l'année, deux volumes in-4°. Deus iblos, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" Janvier. Prix de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Départements: iO fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, igers . chez Messieurs : j'en Ferra n frères. , Cliaix. ger j Jourdan, ' Ku(T. niens CourliD-Hecquet. j âermata et Grassia. f Siraudeau. 'yonne Jérôme. sançon .Marlon. I Ferel. rdeaux j Laurens. ' Muller (G.) urge$ Renaud. . IJerrien. ) F. Hoberl. ' " i Le Borgne. ' Uzel frères. en Jouan. ambery Dardei el Bouvier. t Henry. ' Marguerie. cliez Messieurs : est . erbourn '.rmonl-Ferr.. ) ^daunay. Bouy. Greffier. '<"' ! Batel. Rey. I Lauverjal. / Degez. enoilc jDrevel. \ Gralier el C". Hochelle Fouclicr. Havre le Buurdignon. Dombre. Tailandier. G i a rd . Lorienl. Baiimal. Lyon. \ M"' Texier. f Cumia et Mnsson. 1 Georg. .... ( Phily. ] Maioine. f Vitte. Marseille Ruai. \ Valat. Montpellier < „ i . . ^i ' \ Goulet el fils. Moulins Martial Place. Buvignier. Aancy Grosjean-Manpin. Wai^iier et Lambert, /Vantes . Nice Dugas. Veloppé. Barma. Appy- Nimes Debroas-Duplan. Orléans Loddé. Poitiers. Blanchier. Lévrier. Bennes Pliiion et llomm^iis. Ttochefort Girard (M"" ). liouen jLanglois. ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. ( l'^lgard. ) Allé. ( Giinet. On souscrit à l'étranger. Amsterdam .. Toulon . . Toulouse ( Privai. j Boisselier. Tours Péricat. ' Bousr'cz. „ , . \ Giard. I alenciennes . . . . / / Letnailre. chez Messieurs : à Feikema Caarel - } sen et C'*. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. / Asher et C". I Friedlander et fils. Berlin j [^yi^i, [ Mayer el Muller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. ILainertin. 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TAlJLi: DKS AirnCLES (Séance du 50 Mars lî)()8.) iME>ioiui<:s i:t g DKS MKMliUKS Kl DKS CORllK M. le MiNisTiiE DE l'Instruction puui.iqi;e adresse une aiiiplialion du déciel du Pré- sident de la Képublique approuvant l'élec- tion de .M. Maurice llaniy. dans la Sec- tion d'Astronomie, à la place de M. J Janssen M. J. BoussiNESO. -- Propriétés diverse? des courbes exprimant, soit par leur enveloppe, soit direilement, les coeffi- cients de débit m d'un déversoir vertical en mince paroi, sans contraction latérale et à nappe noyée en dessous, en fonction de la pression relative N'exercée sous ces nappes au niveau du seuil I\I. BouuL'ET DE LA GiiYE. — Déteru] i na lii 01 de riieure. sur terre et sur mer, à l'aiile de la lélégrapliie sans fil L'examen du vœu émis par M. liouqucl de OMlMUrVICATIOxXS SPONDANTS DE L'ACADÊMIK. Pages. la Grve est renvoyé à une Commission composée de MM. les Membres des Sec- tions d'Astriinomie, de Géogiapliie et Navigation et de Pliysii|ue et de M.M. Dar- boiix, Poincarc et Cailletet '>7'' M. G. BioûiîUDAN. — Le tremblemeni de terre du 2(1 mars 190S (Cliilapa, Mexique), enregistré A Paris *^~fi M. J. Tanneuy. — Manuscrits d'Évarisle Galois ♦=74 MM. A. Calmettk, L. Ma.sscjl et .M. BhktoN. — Sur les propriétés lécilhiinjpliile> du bacille tuberculeux et de la tnberculine. i>-fi M. Sjmon Newco.mii fait hommage à l'Aca- démie d'un Mémoire intitulé : « K search for fluctuations in tlie sun's thermal radia- tion througli their influence on terres- trial température » "^g IVO.^IIINATIONS. Liste de candidats présentée à M. le Mi- nistre du Commerce pour la chaire de Géométrie appliquée aux Arts, vacante au Conservatoire national des Arts et Mé- tiers par le décès de M. Lausscdal : .» M. liricard. ■>' .\1. Adam ^79 COIUIESPONDAIVCE. rEliPÉTUEL signale : le Plore de France », par AL le Seckktaire Tome X de la G- lioiiy ^L CiiAïu.Ês Nord.mann. — Sur l'état actuel du problème de la dispersion des rayons lumineux dans les espaces interstellaires Premier essai d'application à des déter- minations provisoires de distances Stel- la M. Jean Becquerel. — Sur un phénomcne altribuable à des électrons positifs, dans le spectre d'étincelle de l'ytlrium M. .1. Boslek. — Sur le nombre des cor- puscules dans l'atome M. K. DoiJ.MEH. — Détermination du facteur d'ionisation de l'eau dans les dissolutions d'acide chlorhydrique M. .\. Faucon. — Sur la densité de \apcur de l'acide propionique .M. E. LÉGER. — Sur le trichlorophénol OH(i)Cli2.4.6) Bulletin bibliographique fiSo liSo (js.i G8G 6S7 et sa transformation en quinones chlorées. MM. TiFi'ENEAU et Fourneau. — Sur l'oxyde de styrolène MM. E.-K. Bi.AisEBtl. llKP.MANN. — Sur les cétones-alcools f^-aa-dialcoylees. Migra- tion sous l'influence des alcalis M. Dkprat. — Paramétres niagmatii|ues des séries du volcan Monte Fcrru (S.ir- daigne).. . . M K. GuiLi.iERMOXD, — liccherches sur le développement du Glœosporium nervise- i/uuni M. lîiVET. — La race de Lagoa Santa chez les populations précolombiennes de l'Equa- teur M. CoUTiKRE. — Sur les Synalphées améri- caines M. Louis Gentil. — Sur la tectonique du littor.il de la fiontiére algéro-marocaine. PAlîlS. - IMPIUMEIUE GAUTllIi;ii-\ ILLAMS, Quai des Grands-Augustins, ib. 697 704 i.e (ier.itil : (lAUTniER-X illahb. 1908 PUEMIER SEMESTRE. COMPTES KENDUS HEBDOMADAIRES DKS SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVI. iT14 (6 Avril 1908) ' PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1908 RÈGLEMEiNT RELATIF Al'X COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS I,ES SÉANCES DES 2,3 (UIN 1862 ET 2 '( MAI 1870 I tutu I Les Comptes rendus hebdomadaires des séances lie l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque caliier ou numéro des Comptes rendus a 'i8 pages ou H feuilles en moyenne. v.() numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Artic.i.k I*^'. — Impression des travaux (le l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre «uparun Associéétrangerde l'Académie comprennent au plus H pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux (Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaire^ sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3î pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séaaces suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au- tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé ; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de 'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus lard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans autorisées, l'espace occupé par ces figures compterj pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administratif fait un Rapport sur la situation des Comptes rendu. après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. e cas exceptionnel où des figures seraieni Les Savants ôtraagers à 1 Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI « AVRIL 1908. PRÉSIDENCE DE M. H. BECUUERliL. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'AGADKMIE. CHIMIE ORGANIQUE. — Sitr un isomère du (liphrnylcamphornéthane et les con- ditions de sa J'onnaliou. Noie de \1.\1. A. Hallkr el E. ISacër. Dans notre dernière Coinnuinication (' ) nous avons inonlré que le [iro- duit qu'on obtient en faisant agir le bromure de phénylniagnésiuni sur une solution élliérée de benzylidènecanipluc était identiijue à celui préparé par réduction du dipliénylcamphoniétiiylène C'H'''(^ \(y'H% corps dont la constitution se déduit de sa préparation même. Nous avons, par suite, assigné à ce dérivé la formule /'C/'II'' \ C(J et l'avons appelé diphe iiyUamphomélhaue . Nous crovons devoir rappeler que, pour obtenir ce dérivé par la deuxième méthode, il convient d'opérer la réduction au moyen de l'amalgame de sodium en solution alcoolique acide jusqu'à ce que le produit soit complè- tement blanc. L'opération est assez longue et la réduction demande à être renouvelée à plusieurs reprises. (') A. Hallkii el l"2. JîAii-it, CoinpLcs rendus, l. GXIJi, \t. \)-\. C. K., 1908, I" Semestre. (Y. CXLVI, N" 14.) 9^ 7l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. I. Réduction du diphénylcamphornéthylènc en solution alcaline. — Si, au lieu de réduire le dérivé méthylénique en solution acide, on opère en solu- tion alcaline et à chaud, on obtient un corps cristallisant au sein de la plu- part des solvants organiques en très beaux cristaux, dont le point de l'nsion, situé à i36°, diffère d'environ 3o° de celui du diphénylcamphomélhane décrit dans notre dernière Note. Or la composition de ce nouveau produit est exactement la même que celle du dérivé^ondant à io6°-i07°. Il ne peut par conséquent être que son produit de transformation isomérique. On peut d'ailleurs le produire très facilement en faisant bouillir avec de la potasse en solution alcoolique du diphénylcampjhomélhane fondant à ioG°-io7", que ce dernier provienne de la réduction, en licpeur acide, du diphénylcampliométliylène, ou qu'il soit obtenu par action directe du luo- mure de phénylmagnésium sur le benzylidènecamphre. La même transformation se produit quand on chaiifl'e le dérivé fondanl à io6°-io7'' avec de l'amidure de sodium au sein du toluène. Il se produit en même temps de petites quantités d'un acide fondant à i45°. .T T • • , , ,^,„., /CHCHCCH^)^ , II. La composition des deux corps L^H''^ i étant la \co même, il restait à trouver la nature de leur isomérie. ?Sous avons d'abord pensé (ju'elle pouvait résider dans une sorte de tau- tomérie représentée par les formules /CHCH = (C'M')2, ;ii) c«H'*( /C — CH = (C''H>)^ II -COH ce (]ui ferait du produit ( I ) une cétone et du cor])s (Il i un énol. D'autres conditions deproduclion de l'isomère fondant à i3()" justifiaient, dans une certaine mesure, cette manière de voir. Dans ses belles recherches sur l'action des composés organomagnésiens sur les aldéhydes et les cétones non saturées, M. Kobler ( ' ) a montré que, lorstpi'ou traite le produit de la réaction du pliénylJ:)romure de magnésium sui' la benzalacétophénone par du chlorure de benzoyle, on obtient un élher beuzoïque, saponilîablc par (. ' j KoilLKii, Amer. Client, Joui ii., t. \\\l, p. i3\i. SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 719 les alcalis et les acidos, dont la forinalioii csl représentée par les équations CH'CH = CHCOC''H='+ O'H^MgBr =:^C«H = )«— CIICH— ClOMgBiOCH', (C" H=)-^CH - CH =r C^c^H^^' + G'II-COCI = (Cni^)2CHCH = C(0C0C«H^)OH^+Mi;CIRr, (C«HM=CU-Cll=rC(OCOC"'IP)C/IP+KHO = (C/H^)^CHCH-COCMI=+C>=H'^Cn*K. Quand on soumet le bcnzjlidènecainiilire à la même série de réactions, on obtient un dérivé analos^ue à celui de la diphénylpropiophénone de M. Kohler. On opère de la façon suivante : X 26 de |)oudre de mayiiésiuin et aoos d'éllioi' i^l)^olu on ajoute iSsde benzine niono- broniée, étendue de deu\ fois son volume d'étlier, et une Irace d'iode. Après avoir cliaufTé le mélange dans un appareil à reflux pendant 2 heures, on y introduit une solution élliéi'ée de Len/.ylidènecamphre et l'on maintient le tout à l'ébuilition durant I heure. On additionne ensuite le liquide de 13s de chlorure de benzoyie dilué dans l'élher et l'on chaulTe à nouveau pendant 4 heures. On laisse refroidir. Sans tenir compte du précipité blanc foi'mé au cours de la dernière réaction, on ajoute au mé- lange de l'eau acidulée par de l'acide chlorhydrique, on agile le tout et laisse reposer dans un entonnoir à robinet. La couche aqueuse et acide est séparée du liquide éthéré, et ce dernier est distillé. Le résidu, soumis à un traitement à la vapeur d'eau, pour éliminer l'excès de bro- mure de phényle et aussi des traces d'acide benzoïque, fournit enfin une masse jaune et cireuse qu'il suffit de broyer dans un morliei- avec un peu d'éther. Elle se transforme dans ces conditions en un produit blanc et pulvérulent qu'on dissout dans l'alcool bouilhint. l'ar refroidissement, le dérivé beMzo\lé se dépose sous la forme de cristaux niicrosco|)iques réunis souvent en mamelons et fondant à 'j2°-j3°. La composition de ce corps répond à la formule C^"H="'(J- et sa synthèse peut être représentée par les équations \/,Q \CO(MgBr) ' CH'K II ' H-C'>H»C0CI = C«I1''( H -hMgCIBr. \C0(MgBr) \œ(COC'^H^) Le henzoale de diphénylcamphométhane est soluble dans l'alcool, peu soluble dans l'éther et insoluble dans l'eau. 7'-^'^ ACADÉMIE DES SCIENCES. 11 a été saponifié de diverses manières. On l'a chauflé d'abord avec une solution alcoolique de potasse et le produit de la réaction, traité par l'eau, a laissé, comme résidu insoluble, un corps qui, mis à cristalliser dans l'alcool, s'est déposé sous la forme d'octaèdres fondant à i36"-i37" et ayant la même composition que le dipbénylcampbométhane décrit précé- demment. La saponilication a aussi été effectuée à basse température en abandon- nant, pendant quelques jours, un mélange équimoléculaire du dérivé ben- zoylé et d'alcoolate de soude. Le produit isolé montrait le même point de fusion iSb^-iSn". La saponification ammoniacale à i8o° conduit au même résultat. Elle a enfin été ell'ectuée en solution acide. A cet effet, on a chauffé à i5o", en tubes scellés, la combinaison benzoylée avec de l'acide chlorby- drique en solution conccnlréc. Séparé de l'acide benzoi(iue formé, le dérivé obtenu fondait ('■gaiement à i3()"-i37" après quelques Cristallisations dans l'alcool. III. La préparation de l'isomère fondant à i')G"-i37'' semble donc militer en faveur de la constitution énolique de la molécule. Toute- fois, si ion essaye di' reproduire le composé i)enzoylé en faisant agir du chlorure de benzoyle sur un mélange de ce composé et d'alcoolate de soude, on échoue, quelles (jue soient les conditions dans lesquelles on opère. Il en est de même cjuand on traite cet isomère par du chlorure de benzoyle et de la pyridine. On le retrouve intact avec le même point de fusion. Traité dans les mêmes conditions, en présence de la pyridine, le dérivé fondant à ioG'^-io7° ne réagit pas davantage avec le chlorure de benzoyle et se retrouve avec ses propriétés primitives. Si au contraire on tente la benzoylation sur le produit sodé par de falcoolate de soude, une partie du composé, fondant primitivement à io()"-io7", se ti'ouve transformée en son isomère de point de fusion i36". IV. Nous avons essayé de résoudre le problème au moyen des données optiques el avons fait déterminer Ir |)()Uvoir ri'friugent (') des deux isomères au sein du toluène. iNous donnons dans le Tableau suivant non seulement les nombres trouvés pour les deux diphényleamphométhanes, mais encore ceux se rapportant au dérivé benzoyle et au diphénylcamphométhylène. (') Nous devons ces déleruiiiialions à l'oblij;eance de M. (Jliéiieveau. SÉANCE UV G AVRIL 1908. 721 Rd m. calculé pour poui' R„ M. observé. C^H'^n'Is^. C"H=«0'|f. Diphénylcamphométhane fou- 'j ,, dant à io6°-io7° \ 9' ' 9 Diphénylcampliométhane fon- ( fiani à i36<'-i37'' ) 9 '^7 97,35 98,29 Calculé pour C3uH3"0'0"|f(,- Benzoate de dipliénylcamnho- ) , „ ... i j i iSo.S-î 127, '^^o • » metliane ) ' ' Calculé • pour C"H"0'|f. Dipliénjlcamphomélliylène. . . 103,10 96,96 » Fêtant donné le poids moléculaire élevé des deux isomères, nous pouvons considérer (ju'ils onl, à peu de chose près, le même pouvoir réfringent. Mais, bien que ces nombres se rapprochent de ceux d'un dipliénylcam- /C-CH(C«H^)^ phomethane énolique C^H'^C 11 , et leur soient même supé- \0H ' rieurs, rien ne nous autorise à admettre que telle est bien la constitution de ce composé. L'un de nous a, en efTet, trouvé avec M. Muller(') que la fixa- tion, sur le camphre, de radicaux aromatiques suffit parfois pour exalter le pouvoir réfringent moléculaire d'une unité, bien que le composé soit saturé. /CH.CH^C'IP Il en est ainsi, par exemple, du benzylcamphre C'H'\ qui, à la dilution de 3,455 pour 100 dans le toluène, accuse une R„ M. =r 7^1,00, alors que la formule C"H"f)"|3 exige 78, o5. Ajoutons cpie, dans les mêmes /C = CH.C"H^ conditions, la R„M. du benzyiidènecamphre C*H'\ i , com- (') A. Hai.ler et P. -Th. Mullkii, Comp/es rendus, t. CXXIX, p. looG. Dans ce Mémoire, il s'est glissé des erreurs. Au lieu de : benzylidèiiecamplire CH'^O"!" et de pipéronylidènecamphre C'*H"0"0<|=, iljfaul lire : benzylcamphre C'''H-^0"|= et pipéroiijlcaniplire C" Il--0"Oj|j. 722 ACADEMIE DES SCIENCES. posé manifestenu'iit non saturé, esl de 77,21, tandis que le calcul conduit à Ri,M. = 72,65. Quant au henzoate de diphénylcamphométane et au diphénylcamplio- niéthylène, leur réfraction moléculaire est noiahlement supérieure à celle qu'indique la théorie pour les foimulcs C^" ll^"( ) O "|,„ et ( l-^H"' (J"|. qui représentent des composés non saturés. En résumé, ces recherches montrent : i" Que le diphénylcamphométliane fondant à 106°, quelle (pie soit sa provenance, peut être transformé en son isomère fondant à t3(j°-t37°; 2° Qu'il se forme un henzoate de diphénylcamphométhane, ([uand on traite le produit de la réaction du bromure de phényjmagnésiuni sur le benzylidènecamphre par du chlorure de benzoyle; 3° Que ce henzoate fournit, par saponification, de l'acide henzoïque et le mênie diphénylcamphométliane, fondant à i3G"-i37", que celui résultant de la transformation de l'isomère fondant à loO"; 4" Qu'aucune réaction ni aucune mesure ne permettent, juscpi'à présent, de se prononcer sur la véritable fonction des deux isomères. Ces lecherches sont continuées sur des homologues supérieurs des molé- cules que nous venons d'étudier. MINÉRALOGIE. — Sur une nouvelle espèce minérale, provenant du Congo français. Note de M. A. Lvcnoix. On ne connaît actuellement dans la nature qu'un seul silicate de cuivre cristallisé, la dioplase (SiO^CuH-); la chrysvcule est amorphe et de composition incertaine, car si quelques analyses conduisent à la for- mule SiO^'Cu H% H-0, le plus grand iiomhre d'entre elles mettent en évi- dence des mélanges de diverses substances. Je me propose dans cette Note de décrire un nouveau silicate de cuivre qui, pour n'avoir pas été trouvé jusqu'à présent en cristaux déterminahles, n'en a pas moins une structure cristalline et une composition constante. Il provient de la mine de cuivre de Mindouli (Congo français). Mon attention a été appelée sur lui. dès 1892. par des échantillons accompagnant ceux de dioptase, dont j'ai étudié (' ) les formes et les propriétés o[)liques. Ces pre- (') ComjJlcs rendus, t. CX1\', 1892, p. i384. SÉANCE DU 6 AVKIL 1908. 72,3 miers échantillons étant très impurs, j'avais remis leur analyse à plus tard : je puis aujourd hni rachevei-, grâce à (|aelf[ues excellents spécimens, que je viens de trouver dans une collection de minéraux congolais, récemment olTertc au Muséum par MlVI. Lucas el Planche. Le minéral se présente sous trois aspects et dans trois gangues distinctes : i" en concrétions d'un bleu foncé, à surface mamelonnée et à structure fibreuse 1res serrée, recouvrant des rhondjoèdrcs spalhiques de calcite et supportant dé gros cristaux de dioptase; 2° en sphéroliles d'un bleu pâle, formés d'aiguilles peu cohérentes, enveloppées par de la malachite et de l'argent natif, eux-mêmes implantés sur de la cuprite; cette association remplit des veinules dans un calcaire compact, imprégné de chalcositc; 3" en fibres d'un bleu clair, atteignant /|'"' <''• longueur, se trouvant seules dans les fentes d'un grès; cette variété asl)estiforme forme aussi dans le grès lui-même de petites veinules fibreuses, (jui rappellent celles du chry- sotile dans la serpentine. Ces diiïérences de couleur et d'aspect sont dues seulement au\ variations du degré d'agrégation des libres élémentaires du minéral ; une fois disso- ciées mécaniquement et examinées au microscope, elles se montrent iden- tiques dans les trois cas. En lumière polarisée parallèle, elles s'éteignent suivant leur allongement, qui est de signe positif; le plan des axes optiques coïncide avec l'allonge- ment; la bissectrice aiguë parait être positive; l'écartement des axes op- tirjues n'a pu être mesuré avec précision, pas plus cjue la biréfringence, voisine de o, o^ (n„ — /2^,\ à cause de la difliculté que l'on éprouve à tailler ce minéral fibreux; la réfringence est un peu supérieure à celle de la diop- tase, dont l'indice n^=^ i)^!)7- 11 existe un pléochroïsme net, dans les teintes bleues, avec maximum suivant rig. Le minéral renferme seulement de la silice, du cuivre et de l'eau qui ne part qu'au rouge. Les propriétés pyrognostiques sont celles de la dioptase, mais les deux minéraux se distinguent par la façon dont ils se comportent vis-à-vis des acides; tandis que la dioptase est facilement décomposée en donnant de la silice gélatineuse, le nouveau minéral ne s'attaque qu'avec difficulté et sans faire gelée. L'analyse suivante (a) de la première variété, la plus pure, a été faite par M. Pisani. La densité est de 3,3G; ce nombre est probablement un peu trop faible; il est difficile en eflét d'éliminer complètement les bulles d'air microscopiques que retient le minéral, grâce à sa structure fibreuse. En b, je donne la composition théorique, calculée d'après la formule qui est dis- 724 ACADÉMIE DES SCIENCES. cutée plus bas : CuO. FeO. a. h. 37,16 06, o4 59,20 59,46 traces » 4,5o 4,5o I 00 , 86 I 00 , 00 Cette composition diffère de celle de la dioptase (Si()-=3H,2; ('uO = 10, 4; H'O = ii,4)i elle correspond à la formule l•2Sio^I5CuO,5H2o = si'■^o'*Cu'^l'^ dans laquelle IVau doit èlrc considérée comme basi(|ue. Le rapport d'oxy- gène de la silice et des bases est 6:5; le minéral appartient donc au petit groupe des silicates intermédiaires entre les ortho- et les métasilicates; il est à rapprocher en particulier de la ganomalite, dont la formule peut être mise sous la forme r2Si(»',,2PbO,8(C;i,Mn)0 — Si'^0''l'l)'-((;;..Mn)«. Peut-être pourrait-on considérer ce minéral comme un métasilicate basique, dont on écrirait la formide : (SiO' )'^Cu^(Cu . OH)«H-? Quoi qu'il en soit, il constitue une nouvelle espèce, que je propose de désigner sous le nom de planchèite. en l'iioimeur de M. Planche, auquel je dois les meilleurs des matériaux étudiés. Les parties du gisement de Mindouli actuellemenl reconnues sont con- stituées par de la chalcosite argentifère compacte, formant des amas ou imprégnant un calcaire, qui repose lui-même sur des grès. Au voisinage de la surface, la chalcosite se transforme en malachite ( ' ), en passant parfois par l'intermédiaire de cuprite. L'argent s'isole sous forme native, en lames ou en cristaux, dans lesquels domine l'octaèdre. La dioptase se trouve plus près encore de la surface, soit en rognons isolés au milieu d'argiles rouges, soit dans les géodes de filonnets de calcile spa- thique, qui traversent les calcaires minéralisés; elle y est parfois associée à (') Celle malachite se présente en aii;iiilles ou en cristaux, parfois liés nets; on la trouve aussi à Mindouli, au conlact des grès et du calcaire, en épaisses croûtes concré- tionnées et fibreuses rappelant celles de Sibérie. Sous cette forme, elle constitue le minerai exploité jadis par les indigènes à l'aide d'innombrables petits puits. SKANCi: 7)U (■) AVIÎII, l()0(S. yjS de pelils cristaux dv //iicirtz hyalin, de calcite, (Yargc/il ludi f. à de li'ès uros crislauv de cénisùe, à de la c/irysocok, plus rarement à d(> la <,\illemite ou à de \a fluorine. Comme autres minéraux accessoires de ce gisement, je signalerai la chesnylite. la pseudomalacliile (lunnite), la wulfénite et surtout de niagui- fiques cristaux de pyromorphite jaune, se trouvant seuls ou associés à la malachite et beaucoup plus rarement à la dioptase. OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — S,iir la lurceplioii du relief el de la profondeur dans l'image simple des épi'euves pholographiifues ordinaires. Conditions et théorie de cette perception . Note de M. A. Ciiauveau. Le titre de la présente Note pourrait être complété par le sous-titre suivant, qui en fait pressentir nettement la signilication et la portée physio- logiques : De la propriété stéréogénique des images rétiniennes, dissociées par cessation de la convergence des deux axes opiitjues sur la su/ face d une épreuve photo graphi(pœ simple. Extériorisation de ces deux images rétiniennes, avec projection de leurs dé/ ails aux plans respectifs qu'ils occupent dans la pro- fondeur de r espace photographié. J'ai été incité à publier cette Note, dont, depuis bien longtemps déjà, je possède la plupart des éléments, par la très remarquable et très importante Communication de M. Lippmann sur les Photographies intégrales. 11 se demande, dans celte (Communication, « s'il est possible de constituer une épreuve photographique de telle façon quelle /lous représente le /nonde extérieur s' encadra/it , en appare/ice, entre les bords de l'épreuve co/nme si ces bords étaient ceux d'u/ie fenét/e ouverte sur la réalité ». On sait comment M. Lippmann a donné la solution intégrale de ce problème, en substituant, à l'appareil photographique ordinaire, la multitude des petites chambres noires obtenues par le gauflrage des deux faces du film récepteur. Cette magistrale étude de M. Lippmann provoquera sans doute d'autres reclierches. Elle est une occasion pour moi de montrer par quel mécatnsme la se/isation de la fe/iétre ouverte sur la /•éalité peut aussi être donnée par les épreuves photo gr api / iques simples . Il est un cas, en effet, où l'on y fait apparaître inévitablement, en dimen- sions nécessairement plus ou moins réduites, à la place qu'ils occupent dans l'espace, les divers objets que représentent ces épreuves photographiques simples. C'est le cas, signalé dans lesous-titre ci-dessus, où, grâce au procédé C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, i\' 14.) 9^ yaf) ACADEMIE DES SCIENCES. bien connu que rappelle ce sous-titre, l'épreuve regardée est vue double, parce que les deux images rétiniennes de cette épreuve cessent d'être exac- tement superposées et fusionnées ensemble. Rien ne peut empêcher qu'alors, en vertu des lois de l'extériorisation, ces deux images ne se projettent chacune, au dehors de Vœïl, sur le prolonge- ment de l'axe optique, non seulement en largeur et en hauteur, mais encore en pr-o fondeur, de manière à donner une vive sensation de relief. Si donc l'épreuve représente un paysage, la suppression de l'une de ces images rétiniennes, par l'occlusion de l'œil correspondant, fait que l'autre image donne la sensadon d'une réduction du paysage lui-même, encadré par les bords de l'épreuve, simulant ceux d'une fenêtre ouverte par laquelle serait contemplé ce paysage réduit. Ces intéressantes apparences dépendent exclusivement du fait fonda- mental sur lequel cette Note est destinée à appeler Faltention, c'est-à-dire l'inlhience de la dissociation des images rétiniennes, excitées par la vue d'une épreuve photographique simple, sur la propriété stéréogénique^e. cq% images. Fusionnées par la convergence des axes optiques sur la surface de l'épreuve photographique, ces deux images rétiniennes produisent l' image-résultante unique et plane (pie tout le monde connaît. Dissociées par translation de la convergence des axes optiques au delà de l'épreuve regardée, elles donnent toujours, souvent même avec une étonnante netteté, les sensations de relief et deprofondeur signalées tout à l'Jieure. Pourquoi les épreuves photographiques ordinaires se prêtent-elles à la constatation de tels faits, qui contrastent d'une manière si prodigieusement paradoxale, en apparence, avec ceux qui sont fournis par l'association des images non symétriques de la double épreuve stéréoscopiquc? 11 suffit, pour se mettre en état de répondre à la question, de ne pas ouidier un fait notable qui est d'observation courante. La vision Ijinocuiaire n'est pas nécessaire à l'appréciation du relief et des distances; elle n'est capable (pie d'améliorer cette appréciation. Or la représentation photographicjue de notre paysage n'est qu'un récep- teur intermédiaire, une sorte de relais entre l'œil et le paysage. Celui-ci, en efTet, s'est imprimé en réduction sur la plaque sensible comme il i'cùl fait sur la rétine, si l'œil s'était substitué à Tobjectif photographique. 11 en ré- sulte que, si le regard, au lieu de se porter directement sur le paysage, s'ar- rête sur l'épreuve qui le représente, c'est une image, réduite également, de cette première réduction qui s'imprime sur les rétines. Chacune d'elles, SÉANCE DU 6 AVRIL igoH. 727 fonctionnant isolément, est alors en possession de la propriété de faire voir en petit le paysage photographié comme est vu, en sa grandeur naturelle, le paysage vrai directement regardé. 11 en est ainsi parce que les images rétiniennes fournies par l'épreuve photograplii(pie se comportent, dans leur extériorisation, exactement comme les images réiiuiennes formées directement par le paysage. Dans les deux cas, la réversion dioptrique et l'extériorisation reportent dans l'espace, à leurs plans respectifs, tous les points du paysage. L'espace et les objets qui l'occupent sont vus avec les trois dimensions, hauteur, largeur et profon- deur. Ce report s'effectue en grandeur vraie lorsque les images rétiniennes retournent au paysage réel d'où elles procèdent directement; en grandeur plus ou moins réduite, quand ces images rétiniennes du paysage se forment et s'extériorisent par l'intermédiaire de l'épreuve photographique où la représentation du paysage a été d'abord fixée. Voilà comment cet intermédiaire possède l'aptitude à provoquer la sen- sation du relief dans des images rétiniennes dissociées. Quant à la suppression instantanée de la propriété stéréogénique de ces images, au moment de leur réassociation sur le plan de la surface de l'épreuve, elle s'explique par l'impossibilité où se trouve l'image-résultante d'être reportée au delà de ce plan. C'est une limite infranchissable imposée à son extériorisation. Ainsi arrêtée par ce plan, l'image-résultante ne peut donner la sensation de la profondeur. Les dimensions de surface, hauteur et largeur, sont les seules dont cette image permette la perception nette. Disons maintenant comment il est possible à tout observateur de consta- ter couramment l'aptitude des photographies simples ordinaires à fournir de très vives et très nettes perceptions de relief et de profondeur. Tous les procédés se ramènent à la réalisation d'une seule et même condi- tion : la dissociation des tleux images rétiniennes, complétée par l'obscur- cissement de l'une de ces images, pour que l'autre, l'image dominatrice, se manifeste dans toute sa netteté, avec l'aspect naturel des objets et des lieux représentés. Il suffira de quelques indications sommaires sur ces procédés : 1° Je citerai d'abord le procédé déjà employé, d'une manière purement empirique, de l'interposition d'une loupe entre l'œil et l'épreuve. Si cette interposition se produit au moment où le regard, concentré sur la surface de celle-ci, la voit plane, elle fait apparaître immédiatement en relief vigou- reux tous les détails compris dans le champ de la lentille; "728 ACADÉMIE Di;S SCIENCES. ■>." Ue iiièiiic eu arrivc-l-il (juand relie épreuve simple est placée devant les prismes d'un stéréoscope. Avec un lion ilioix el un arrangement conve- nable des prismes, c"est l'ensemble tout entier du lableau photographique qui peut être saisi à la fois par chacun des deuxyeux. Tous les personnages, animaux, objets divers, paysage, etc.. qui figurent dans ce tableau y sont en possession de loulcs les apparences d(^ la réalité réduite. On peut s'atta- cher alternativem(Mit à riniage vue par l'iril droit et à celle cpii est vue par l'œil gauche. Elles foni alors mieux valoir leurs reliefs et leurs profondeurs, dont la vigueur, le plus souvent, ne le cède en rien à celle des sensations de même ordre données par la vision binoculaire de la double épreuve stéréo- scopicjue. Pour ces remarquables et instructives constatations à l'aide du stéréo- scoj)e, nulle éducation préalable n'est nécessaire à l'appareil de la vision. Ainsi le même instrument qui procure la sensation du relief, par I associa- tion des images rétiniennes simples de deux épreuves distinctes, donne avec autant de facilité le même résultat en procurant la dissociation des deux images rétiniennes d'une épreuve unique. 3'^ Plus intéressants sont les procédés où la dissociation est obteuni- sans l'intervention d'appareils. Par exemple, l'exa'men, avec un seul omI, d'une photographie ordinaire parfaitement éclairée tarde rarement bien long- temps à faire apparaître en relief et en profondeur les détails représenlés dans l'épreuve. i^a dissociation des deux images rétiniennes s'est alors spontanément accomplie. Elles se montrent, en effet, sinudtanément, si l'on ouvre fugiti- vement le second œil. Il est remarquable ([u'au moment de cet examen de l'épreuve avec un a-il uni(pie, la sensation du relief et de la profondeur ne peut plus céder la place à la sensation d'une image plane. Pour cette subslitution, il faut nécessaire- ment l'intervention du second n'il. 'Paul (pie cette intervention ne se j)ro- duit pas, l'épreuve conserve tous ses caractères stéréoscopiques. Ea percep- tion de ces caractères se continue même, sans aucune interruption, (piand on substitue rapidement à Tépreuve primitive une suite nombreuse d'autres photographies. Aussi le ])rocédé se recommande-l-il, par sa sûreté el sa sim- ])licité, à la masse des obser\ateurs. !\" Mais on a surtout avantage à disjoindre volonlairement les images rétiniennes auxquelles on veut comnuiniquer ainsi l'aplilude à fournir la sensation du relief. SÉANCI- DU () AVRIL 1908. 729 L'observateur, placé en face de Tépreuve photographique, que nous sup- poserons représenter un paysage, peut, à son gré, faire converger ses axes optiques soit sur la surface même de l'épreuve, soit au delà. Dans le premier cas, où les deux images rétiniennes se rencontrent et se fusionnent sur le plan formé par la surface de l'épreuve, le paysage qu'elle représente est vu simple sans apparence de relief. L'encadrement des bords de l'épreuve ne donne en aucune façon la sensation d'une fenêtre ouverte sur la réalité. Dans le second cas, où les deux images sont dissociées et où leur extério- risation n'est pas limitée à un plan unique, le paysage est vu double, avec tous ses reliefs et profondeurs. Les deux images, distinctes, se mêlent plus ou moins l'une à l'autre et se gênent sans doute réciproquement. Mais leur promiscuité rend toujours plus vigoureux leurs elî'ets de relief et de profon- deur. Du reste, la brève fermelure de l'un des yeux permet d'obtenir instan- tanément, avec la plus remarquable netteté, la sensation du paysage vu dans le cadre d'une fenêtre ouverte et dont les plans divers sendîlent fuir dans l'espace, en s'éloignant de cet encadrement. Quand le regard, vaguement projeté au delà de l'épreuve, a fait naître ainsi, dans la double image perçue, la sensation des trois dimensions, il est très facile, en rétablissant la convergence des axes optiques sur la surface de l'épreuve, de ramener l'une des images sur l'autre et de les transformer ainsi en une seule image à deux dimensions. Et l'on peut, non moins facile- ment, effectuer la transformation inverse, par retour à la convergence des axes optiques au delà de la surface de l'épreuve. Le procédé qui se prêle à la répétition continue et rapide de ces alter- nances est bien celui qui procure les renseignements les plus complets sur le mécanisme de l'acquisition de la propriété stéréogéniquc des images réti- niennes fournies par les photographies courantes, C'est avec ce procédé qu on constate le mieux «pie cette acquisition est la conséquence nécessaire de la réversion et de l'extériorisation de ces images, projetées en étal de dissocia- tion au dehors de l'œil. Ces diverses constatations sont a la portée de tous. Mais la facilité avec laquelle on se dresse à les faire dépend, bien entendu, des aptitudes indivi- duelles, c'est-à-dire des qualités et des défauts de l'appareil de la vision. routes les pholographies, même les moins bonnes, sont propres à mon- trer les propriétés stéréogéniques des images rétiniennes dissociées. On se trouve beaucoup mieux, toutefois, d'employer les épreuves en provenance n'io ACADI'MIE DES SCIENCES. de clichés obtenus flans des conditions tout à fait satisfaisantes d'éclairage et de mise au point. Il n'y a pas de raison pour cpie ces ])ropriétés stérébgéniques des images rétiniennes ne se manifestent également dans l'examen de toutes les autres représentations graphiques de la nature, quelles qu'elles soient, y compris les perspectives géométriques purement linéaires. On doit toujours pouvoir y réaliser, d'après la théorie, les conditions pro])res à l'évocalion des sensa- tions de relief et de profondeur, liées à la dissociation des deux images réti- niennes. l'HYSiOLOGlE. — Sur l'avance et le relard de la coagulation du sang en tubes capillaires. Note de M. Cii. Bouchard. On admet (pie le sang recueilli, à sa sortie du vaisseau, dans un tube capillaire se coagule plus vite que quand il est reçu dans un vase même non enduit de substances qui ne se laissent pas mouiller par lui. -l'ai pu, au cours de ces trois dernières années, montrer aux élèves que cette assertion n'est vraie que paiticllement et (ju'on peut, à l'aide du même tube capillaire, prouver à la fois l'accélération et le retard de la coagulation. Après avoir fait un pli à l'oreille d'un lapin, dans le sens de la longueur, on tranche transversalement, d'un coup net de ciseaux, l'artère médiane de l'oreille en même temps que le cartilage et les deux surfaces cutanées externe et interne, sans donner à la fente ainsi pratiquée une dimension supérieure à i"'\ On approche l'extrémité d'un tube capillaire très fin de l'orifice de l'artère au moment où le sang jaillit, soit inunédiatement, soit api^ès le spasme ischémique préalable, et, l'autre extrémité du tube étant placée en contre-bas, on laisse le sang pénétrer. Un chronomètre est mis en mouvement au moment où la plais est pratiquée. On marcpie le nombre de secondes qui séparent l'incision, le début de la prise du sang et la fin de cette prise. On mesure au millimètre la longueur de la colonne du sang. Vingt secondes environ après la lin de la prise on commence à briser le tube par fragments qui ne dépassent guère i'"'"en longueur, en commençant par l'extréniiti' par où le sang a pénétré. A un moment le fragment de verre est relié à la partie principale du tube par un filament de sang coagulé, on note cet instant et l'on mesure ce qui reste de la colonne sanguine. Si Ton admet que le sang a pénétré dans le tube avec une vitesse uniforme, SÉANCE DU 6 AVRIL 190."^. -'.il on doduil des données qui viennent d'être indiquées l'instant où la portion de sang qui vient de se coaguler est sortie du vaisseau et la longueur de la paroi du tube contre laquelle ce sang a frotté avant de devenir immobile. Le temps nécessaire poui' cette coagulation est généralement inférieur à I minute. Il peut n'être pas supérieur à 20 secondes. Dans les nombreuses expériences qui, sous l'intluence des enseignements de Wriglit, ont été faites sur la coagulation en tube capillaire dans ces huit dernières années, la constatation du filament rouge élastique entre un frag- ment et le reste du tube était considérée comme l'instanl de la coagulation. Après avoir constaté l'instant de cette coagulation après fractures succes- sives du tube en commençant par le bout par où le sang était entré, j'ai eu l'idée d'aller chercher ce qui se passait à l'autre bout, là où se trouvait le sang du début de la prise, le sang le plus anciennement extravasé qui aurait dû être coagulé le premier; et j'ai trouvé que, 1 minute, 2 minutes, 5 et 6 minutes après la première coagulation, ce sang était encore liquide. J'ai alors fracturé le tube en pièces successives en me dirigeant \ers l'ori- fice d'entrée et j'ai rencontré enfin une seconde coagulation. J'ai déterminé, en mesurant ce qui restait de la colonne sanguine, le temps écoulé entre l'extravasation de cette portion de sang et Tinstaut de sa coagulation comme aussi la longueur de la paroi contre laquelle il avait frotté. Le résultat constant de mes expériences est que le sang extravasé le der- nier se coagule, dans le tube capillaire, plus vite qu'à l'état normal et que le sang extravasé le premier se coagule plus lentement que dans les conditions ordinaires. Ce retard de la coagulation est d'autant plus grand que la colonne est plus longue et que, par conséquent, le sang a été en contact avec une portion plus considérable du tube. Les choses se passent comme si, en cheminant dans le tube, le sang se dépouillait de ce qui provoque normale- ment la coagulation, et comme si ce quelcjuc chose s'accumulait dans la première portion du tube, dans cette partie où se trouve le sang extravasé en dernier lieu. J'ai disposé une expérience qui permet d'analyser les phénomènes de façon plus complète. Je remplis comme précédemment un tube capillaire avec les mêmes déterminations d'heure et de longueur. Je fracture graduellement le tube à partir de l'orifice d'entrée. Je note l'instant où je constate la coagulation et la longueur parcourue, puis je continue à multiplier les fractures toujours dans le même sens. Je trouve la continuation de la coagulation jusqu'à un moment où le sang apparaît liquide. Je continue et j'observe une seconde ■ySa ACADÉMIE DES SCIENCES. coagulation qui se mainlienl dans une certaine étendue et à laquelle fait suite un nouveau lac de sang liquide, et j'arrive à noter des alternatives de sang coagulé et de sang liquide, jusqu'à six consécutives. En nolant Tinstant de ces coagulations successives et les longueurs cor- respondantes parcourues dans le tube, je suis arrivé à tracer la marche de l'onde de coagulation dont la vitesse, à partir de la première coagulation, est de -^ à -j'^ de millimètre par seconde. Si je fais les fractures avec une vitesse plus grande, j'arrive à dépasser Tonde de coagulation. Si je ralentis alors les ruptures, je suis rejoint et dépasse par elles, et je retrouve les fds rouges élastiques. Si j'accélère ma marche, j'atteins une région encore liquide, et ainsi de suite. Les conclusions de cette seconde série d'expéiiences sont les mêmes que celles de la première. Je constate, en effet, que les éléments provocateurs de la coagulation sont rares dans les portions de sang evtravasées les pre- mières et abondants dans celles qui sont entrées les dernières. Il me reste à donner les Tableaux où Ton pourra juger l'influence de la longueur parcourue par le sang dans le tube, du temps employé à ce par- cours, du temps écoulé depuis la plaie du vaisseau. Il me reste aussi à faire connaître les détails anatomiques présentés par les coupes du fdament coa- gulé faites en série depuis l'instant où la coagulation a commencé hâtive- ment jusqu'à celui où elle s'est terminée tardivement. GÉOLOGIE. — Sur te terrain huuiller du Sud uranais. Note de MM. H. Douvillé et Zeiller. La présence de fossiles carbonifériens avait été signalée dès igoo aux environs d'Igli par le piofesseur Ficheur, puis, plus au Nord, dans la région du Djebel Bécliar par MM. Collot etThévenin (récoltes du lieutenant Poir- meur); ils avaient été attribués au Dinantien. Des empreintes de végétaux recueillies par le lieutenant Poirmeur avaient été déterminées, par le pro- fesseur Bureau, comme Stigmariaficoides et Lepidudendron Veltheimi, consi- dérés habituellement comme caractérisant également le Dinantien (^Culm ). En 190-, le professeur Flamand ( ' ) distinguait deux systèmes découches plus élevés : 1° des calcaires à Spirifer cf. mosquensis associés à des grès 1^') Cotnples rendus. iG juillet 1907. SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 733 argileux verts et rougeâtres qu'il attribuait au Moscovicn ; 2" des grès et argiles schisteuses supérieurs, avec traces charbonneuses, considérés jusque-là comme triasiqucs, dans lesquels il signalait quelques fragments de feuilles de Linopleris, trop incomplets pour pouvoir être susceptibles d'une détermination pr(''cise et qui représentaient pour lui le West- phalien ( source de Bel lladi ). En mai de la même année, le capitaine Maury, occupé à creuser des puits pour recherche d'eau, trouvait à Douifa des grès à empreintes végé- tales (Lepidoclendro/i et Calamités), puis un peu plus au Sud, à Gueltcl Ahmed bcii Salah, une flore assez riche qu'il communiquait à M. Flamand et qui démontrait définitivement l'existence de l'étage westphalien ; elle permettait en même temps d'identifier les débris trouvés précédemment par ce dernier à Bel Hadi. Le général Jourdy, qui, dès l'année 1901, avait indiqué la possibilité de l'existence du terrain houiller dans ces régions et avait encouragé les recherches entreprises d'abord par le lieutenant Quoniam, puis par le lieu- tenant Poirmeur, donna une nouvelle impulsion aux travaux d'exploration poursuivis par les officiers du Sud oranais, et c'est grâce à cette action per- sévérante que la première couche de houille vient d'être découverte par le capitaine Maury, à Haci-Ratma; elle n'a que o", 18 d'épaisseur, elle est pulvérulente et très altérée, comme on l'observe d'habitude aux affleu- rements; elle n'est pas exploitable, mais son existence n'en constitue pas moins un encouragement sérieux à conlinuer les recherches com- mencées. Le capitaine Maury et le Heutenant Huot ont exploré méthodiquement la région qui s'étend au sud du Djebel-Béchar juscj[u'à Taghit : le sol est constitué par une alternance de roches dures, calcaires et grès, qui dessinent à la surface du sol des arêtes plus ou moins saillantes, et de couches plus tendres formées de schistes argileux, très décomposés, qui ne sont bien visibles que dans les tranchées ou dans les fouilles. La coupe relevée sur le chemin de Colomb-Béchar à Taghit montre la succession des couches suivantes : i" liiiiiiédlaleiiienl au pied du Uécliar un premier s^sLèine (B, 11) où dominenl les calcaires à faune manne : Prodaclus corrugatus (Pr. Cora), Pr. cS. aciilealus, Pr. cl', scabiiciiliis, Spirtfer hisulcalKS, Mai tinia lincata, Spiriferina crislata. OrlJiis rcsapiiiata, Orlhotltctes crenistria. .Montimiliporidés, Ceriopora fuiiiciiliita, Archœocidaris ( bagucUes ), /'/( ysclocrin iis. Scnpliiocrin us. C. H., lyoS, I" Semestre. (T. CM, VI, N" 14.) !>7 734 ACAHÉMIE UES SCIllNCE^. Cette fgiine présente des analogies marquées avec celles des calcaires de Visé et de Burlington et peut être assimilée au Dinantien supérieur (Viséen). 2° Up second système (C, 1) est caractérisé par des grés brun avec Calamités Siickowi, Lepidodeiidron cf. VeHIwiini, L. cf. aciileatiim. Siyillaires, Pecoplei is cf. Miltoni, feuille de Cordaïles; ils alternent avec des lits de calcaires fossilifères renfer- mant : Pliillipsia , Orthocera, GoinaLÙies (^) (Gastrioceins , Paralegoceras), Bclleio- phon, Aviculopeclen cf. villaniis, Procliictus cf. punctalus, Marlinta lineaLa, Rhyitchonclla pugnits. C risoidea lubœformis et autres Bryozoaires, Hydreionoci'L- niis cf. M'Cctyi, Cyathophyllum et des schistes argileux avec Splienopteris cf. obtu- siloba. Calain. cf. Suckowi, AsterophylUtes equisetiformis, Annularia gaiioides, Cordaites cf. principalis, Rhabdncarpus oi'oideus, Samaropsis Jluilans, Schutzia. La flore est nettement \vi'slplialienne; la faune renferme des espèces à affinité» viséennes associées p des Gpuialites d'un caractère nettenipiU uioscovien. ■3° Les couches supérieures (C, 11) sont essentiellement constituées par des grès et des schistes argileux; la faune ne présente plus que de rares Mollusques marins {AviculupecLen), elle est essentiellement caractérisée par des formes saumàtresou d'eau douce (A/itkracomya); la flore est beaucoup plus riche et plus variée que dans les couches précédentes, c'est la llore habituelle du ^^'estphalil■ll : Sphenopleris Boulayl, Pecoplci'is cî. plumosa, Nevropleris gigantea, l\l . Jlexuosa, Linopteris Munsteri, Splienophylluni cf. eniargina/iiiii . Calamités ramosus. C. Suckowi, Lepidodendron cf. obovatum, Lepidophloios lariciniis, Lepidophyllum lanceolatum, Sigillaria scittellala, S. cf. polyplnca, S. cA. fossarum. S. sp. du type du .S^. Brardi {S. cf. semipuU'inata), Stigmaria Jicoides, St. rimosa, Cordaites borassifolius, Cordaianlhus cf. Volkmanni, Samarapsis. Jusqu'ici les couches ploni.;'eaient régulièfement de 10° environ vers le Sud; elles disparaissent sous des terrains di'lriticjues pendant i4'"'S puis l'e- paraissenl près de Menouarar avec un |)lfingement inverse vers le Nord; elles dessinent ainsi un synclinjil iietleincnt accusé. Son bord sud est con- stitué par des couches analogues au.x précédentes, calcaires, grès et schistes argileux, niais ces derniers sont relativement développés et la faune rap- pelle celle du premier système, d'âge viséen : Orthocera, Naiitiliis. J'aralecaniles cf. mi.rolobiis. Glyphioceras? Nalicopsis, Bcllerophon, Parallelodon, Productus semiretirutntus, Pr. cf. aciileatits. Spirifer bistilcatas, Spirifcrina. Dielnsina haslatinn. Orlhotheles crenistria. Orlliis resu- pi/uita, Criuoïdes, Syriiigopora. Cyathophyllum. l'ius au .Sud, à llaci Ai-lai, des calcaires noirs, gris ou blancs, avec silex, présentent une faune nettement viséenue avec ses grands Prndiirttts {Pr. lalissiinus. Pr. et. gi- (') M. le prufcsseui U.iuy ;i liiuu \oulu ilclcrmiiier les (joiiiatites, doul 11 s'est pai-ti- culièrenienl occupé. SÉAiN(^,E DU 6 AVRIL 19O1S. 735 ganleiis), Sp. bisulcaLiis, Mar/i/iia lineala. Orlliothetes crenislria, Monticiiliporidés, A rchimedcs, Cya thophy llum. Ils viennent se relior aii\ coiirlies dlnnnliejines à Syrini;olliyris ciispidata, déjà signalées à Igli. Dans celte coupe les couches les plus élevées sont masrpiées; elles ont été mises à découvert par des fouilles elTectuées un peu plus à FOuesl, à Ilaci IJatma. Elles sont essentiellement constituées par des schistes et des grès à végétaux ; i'ecopteris sp., Mariapleris /iervosa. Nevropteris giganlea, /V. rarinervis. /V. lenuifolia, Linopleris MunsLerl, Asteiopliyllites cf. elegans, Annulât ta galioides, Lepidodendron lycopodioides {avec épis), Lepidoslrobus sp., Lepidopliyllum lanceo- latuni, Lep. triaHgulafe, Sigiilariostrobits, Calamités, Cordaites borassifolius, Car- polithes ovoidutis. Les couches sont à peu près horizonlairs et dessinent une sorte de butte (Djorf el Feham); c'est vers la partie supérieure cju'a été tnise à découvert la couche de houille de ()"',iH signalée plus haut; la flore (pii l'accompagne est la suivante : Sphenop/eiis Boulayi. fJnapteris cdiliqua. L. Munsleri, SpItenophylUim emar- ginatum. Calamités cf. iindiilalus, l^epidodendroa aculeatuni, L. lycopodioides. Stiginaria Jicoides. C'est bien la faune westphalienne des couches supérieures; les fossiles animaux qui l'accompagnent indiquent des eau^ saumâtres : Beliniirus arcaalus, Esllieria, Oslracodes, Spirorbis carboiiarias, Anlliraconiya Phillipsi. Les premières fouilles efîectuées un peu plus à l'Ouest, à (iueltet Ahmed ben Saiah, avaient rencontré également ces couches supérieures avec une flore très analogue : Spitenopleris Boulayi, Sph. Delavali, Sph. oblusiloba, Pecopleris Milloni, Ne- vropleiis teniiifnlia. V. cf. rariner^'is, N. giganlea, Linopleris Munsleri, Splieno- pliylluni cuneifolium. Sp. cf. cinarginaluni, Calamités Su'cAoii'i. Caloniop/iyllites, Annulai'ia cf. fertilis, Lepidodendron cf. lyeopodioides, Lepidophloios laricinus, Lepidopiiylluin lanceolalum, feuilles de Siglllaires, Slignmiia Jicoides, Cordaites borassifolius. Klle est as'sociée à la faune saumâtie liahituelle avec Ostracodes, Spirorbis carbo- narius et Ant/iraconiya. Mais à la base on tlisliiigue encore une inlercalatioii d'assises marines avec Bellerophon, Naticopsis,.CItei)inilzia , Schizodus, Aviculopecten, Mya- .736 ACADÉMIE DKS SCIENCES. liiia. L ne aiitie couclie esl enlièremenl pétrie de Myalina écrasées. Il semblerait aiii-i que ces couclies soiil un peu moins élevées que celles tl'llaci Ratma. On voit, diiprès ce qui précède, qu'il est possible de distinguer dans le Sud oranais, au-dessus du Diuantien inférieur (A), quatre systèmes de couches (de bas en haut ) : B. VisÉEN. — 1. Couches d'HaciArlal à /'/•or/. _f'z>a«ie/M, pi'incipalcnient calcaires. II. Couches de Menouarar à l'aralccanùes, (ilyphioceras, Spiri/er bisul- cntus, l'rod. rorrugalus { Pr. Cora), composées de calcaires avec intercala- lions de schistes gréseux. C. Moscovien-Westphalien. — I. Couches de (îherassa, schisto-gré- seuses, caractérisées par la présence de grès à Lepidodendron et Calamités ; quehpies iutercalalious de couches calcaires avec Uastiioceras. Paralegoceras, Belle rophon. II. Couches d'Haci Ratma schisto-gréseuses avec flore assez riche, carac- térisée notamment par 5'/j/?pno/);em^o»/rt>-/. Liriopteris Mansleri et Spheno- phylium emarginattan. ei fainie saumàtre. Spirorhis carhonarius , Anthra- comya. C'est dans ces couches supérieures que la houille a été découverte, et c'est surtout à ce niveau que les recherches devront être poursuivies. Les couches de grès à Calamités fourniront le plus souvent un point de repère commode; il en sera de même de la disparition des couches calcaires. D'une manière générale, c'est dans les synclinaux que les recherches auiont chance d'ajjoulir, aussi bien dans les régions découvertes du Sud que plus au Nord, sous la couverture des terrains secondaires. Le substratum dinan- tien ayant été signalé au >ord par Gentil chez les Beni-Snassen, et à 750*"" à l'Ouest par Lenz dans la région d'Igidi, on voit qu'un champ très vaste est ouvert aux explorations. Il est intéressant de signaler la très grande analogie que présentent les dépôts du Sud oranais avec ceux du terrain carboniférien de l'Angleterre ; il semble que nous ayons là les deux bords de cette mer transversale qui a persisté pendant presque toutes les périodes géologiques ( Thétys, Mésogée, Méditerranée) et dont la partie centrale correspond aux couches à Fusu- lines du nord de l'Espagne et de la Carinthie. La mer à Fusulines se pro- longeait à l'Est ]iap la llussie centrale, l'Arménie, la Perse, l'Inde, la Chine, le Tonkiu, les îles degla Sonde et le .Japon, Sjjus([ue dans l'Amérique SKANCF. DU () AVIill. 1908. ~'i- du Nord. (Tesl exactement le tracé suivi plus tard pai' la mer des lludistes (Mésogée) et par celle des Orbitoïdes. En ce qui touche plus spécialement la flore, nous ajouterons que c'est, à notre connaissance du moins, la première fois qu'on observe la flore westphalienne à une latitude aussi basse, et les listes d'espèces que nous avons données montrent qu'elle offre exactement la même composition qu'en Angleterre ou dans le nord de la Fiance. M. Hato\ de i.a fîoLipii.ufeRE fait hommage à l'Académie d'une étude qu'il vient de publier dans le Journal de Mathématiques pures et appliquées sur la détermination des axes principaux d'inertie du temps de parcours, c'est- à-dire du système matériel formé par la dissémination, le long de la trajec- toire, de l'émanation dégagée par un mobile sur les éléments successifs de cette courbe, proportionnellement au temps emplové à les franchir. aiEMOIRES PRESENTES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les sous-groupes du groupe linéaire homo- gène à quatre imriahles et les systèmes d' équations aux dérivées partielles qui leur correspondent . Note de M . Liî Vavasseur , transmise par M. Emile Picard. (Extrait par l'auteur.) .1 ai l'honneur de présenter à l'Académie un travail qui se compose de deux l'arties. Dans la première Partie, j'ai commencé l'énumération et l'étude de tous les sous-groupes du groupe linéaire et homogène à quatre variables. Dans le Chapitre I, je passe en revue les 33 groupes à un para- mètre qui servent de fondement à toutes les recherches qui suivent; j'établis ces 33 types par deux méthodes difiérentes. Les Chapitres II et III sont consacrés aux deux familles de groupes à deux paramètres. J'ai déjà publié un Mémoire sur le même sujet dans les Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse. Mais l'étude que je présente actuellement des mêmes groupes est plus approfondie. J'introduis la notion de caractère d'un groupe et, parmi les groupes d'un type donné, je cherche les groupes spéciaux, c'est-à-dire ceux dont le caractère diflère du caractère général. Ces recherches longues et délicates sont facilitées par une représentation géométrique des groupes étudiés. J'établis simultanément les changements de variables (les groupes i^SB ACADÉMIE DES SCIENCES. de substitutions linéaires) pour lesquels chaque jj;roupc trouvé reste inaltéré. Chaque groupe est ramené à sa forme réduite. Dans la première famille, les deux transformations génératrices sont échangeables; elles ne sont pas échangeables dans la deuxième famille. Pour chaque groupe, je donne les équations finies du groupe. I.e Chapitre IV traite de la première famille des groupes à trois païamètres (les transformations génératrices sont échan- geables). Le Chapitre Y est consacré à la structure (X,Y) = ffY, (Z,X) = o, (Z, Y) = èY; le Chapitre VI, à la structure (X,Z) = aX, (Y,Z) = ^X + yY, (X,Y) = o; le Chapitre VII, à la structure (Y, Z) = tZ, (Z, X) = pY, (X,Y) = aX, avec pa 7^ o. Je signale le groupe dont j'ai cherché les équations finies. Le Chapitre VIII est consacré aux groupes à quatre paramètres dont toutes les transformations sont échan- geables. Dans le Chapitre IX, je reviens auv groupes à trois paramètres, avec la structure (Y, Z) = o, (X, Z) = o, (X, Y) = aZ. Avec ce Chapitre se termine l' énumération des groupes à trois paramètres. Le Chapitre X est consacré, pour les groupes à quatre paramètres, à la struc- ture (X, Y) = o, (X, T) = o, (Y, T) = o, (X, Z) = aZ, (Y, Z) = iZ, (T, Z) = cZ, deux au moins des nombres a, />, c étant différents de zéro ; le Chapitre XI, à la structure (Y, Z) = aZ, (X, Z) = 6Z, (X, Y) = o, (T, Z) = o, (T, Y)=o, (X, T) = cZ; le Chapitre XII, à la structure (X,Y) = o, (X,Z) = o,(Y,Z) = o,(X,T) = o,(Y,T) = o,(Z,T)-«X. Dans le Chapitre XIII, très court, j'établis seulement les structures possibles pour le cas des groupes à quatre paramètres dont le groupe dérivé est à deux paramètres. ■ J'arrive à la deuxième Partie; il s'agit de trouver un système de m équa- tions aux dérivées partielles du premier ordre (m ;^ \ ) des quatre fonctions X, Y, Z, T, des variables x,y, z et /, telles que, si H, y), C, t désignent un deuxième système de solutions également arbitraires, X, Y, Z, T considérées comme fonctions de ^, y], l, t soient encore un système de solutions du même système d'équations aux dérivées partielles (voir le Mémoire de M. E. Prr.AKD, Journal de Liouville, t. VIII, V série, 1892). A chacun des groupes trouvés dans la première Partie correspond un tel système d'é([ua- tions aux dérivées partielles. J'ai donc pris un par un les 586 groupes trouvés dans la première Partie, et j'ai cherché le système d'équations aux dérivées partielles correspondant. J'ai intégré, en général, les systèmes obtenus, ce qui nl'a fourni des groupes continus finis ou infinis, .l'ai opéré sur les formes SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 'j'ig réduites, sauf au début, pour quelques groupes. Lorsque j'ai trouvé un sys- tème d'équations linéaires et homogènes, X, Y, Z, T et i, yj, C, t désignant deux systèmes de solutions, j'ai cherché quelles doivent être les fonctions /", g, />, k pour que a;=/(X, Y, z, T; t, r„ Ç, t), -J^g(X, Y, Z, T; ^-, r;. Ç. t), 1- = /KX, Y, Z, T; i;, •/), Ç, z), e-^A-{X, Y, Z, T; t, r„ K, -) soit aussi un système de solutions;/, g, //, /- satisfont à un système d'équar tions aux dérivées partielles qui se déduit du système donné toujours par une règle invariable, au moins dans tous les cas que j'ai traités. Exemple : le système d'équations aux dérivées partielles étant o, X^ = Y,, = Z„ Y,= Z„. X,: = x,= X, = Y; .^ Y ,= Z,= T,.= T, = ï, :—< on a ~X. =/(X, 1), g- = -1- 4 -+-^"-(X, 4): & 4- -f- i 2 {-% -^ 2 Y ,r-f '' àX ai -t-v :A-(T, T). CORRESPONDAIVCE. La Commission d'organisation du I'uemier Congrès ixter\atio.val des Industiues FiuGoiiiFiQUEs, qui se tiendra cette année à Paris, en offrant à M. le Président le titre de Membre d'honneur, prie l'Académie de désigner un certain nombre de délégués qui participeront aux travaux du Congrès. L'Académie désigne MM. Hai.lek, Dastre, Alfred Picard. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Le XIX' Bulletin chronométrique (année icfoô-igo'j ) de l'Obsercatoire de Besançon, par M. A. Lebeuf, Directeur de l'Observatoire. 2** Eaploraçâo do Rio do Peixe. (Envoi de la Commission géographique et géologique de l'État de Saint-Paul.) 74° ACADÉMIE DES SCIENCES. GÉOMÉTRIE. — Sur les réseaux conjugués persistants (jui coniprenuenl une famille de lignes niiniina. Noie de M. L. Iîakfy. I. En rapportant à leurs lignes asyinploti(jues (;/, r) les surfaces réglées à génératrices isotropes, j'ai été conduit (voir Comptes rendus, p. 620 de ce Volume) à considérer trois solutions particulières /, m, n de l'équalion d'iùiler (E) sa\oir (Vb f) Ou ai' (Il — \' )■- i ■=- U I , /n^ U., , /; = ■ U-, les fonctions L,, \J.,, U., étant assujetties à la seule condition la somme P-\-//r-h rr se réduit à uue fonction de u. Dès lors, en vertu d'une proposition connue, l'enveloppe (S) du phin Lr -+- my -^ /i z -h p ^= o, OÙ p est une solution quelconque de l'équalion (E), admet le réseau (u, c) comme réseau conjugué persistant. L'intégrale générale de l'équation (E) étant 2 ( L! — V ) u — V on obtient ainsi des surfaces dépendant d'u/ie fonction arbitraire de r et de trois fonctions arbitraires de u. L'équation (E) a été employée par M. Ego- ro^ (Comptes rendus, t. CXWII, 2] juin iijoi ) cl lui a donné des surfaces à réseau conjugué persistant qui dépendent (ïune fonction arbitraire de c et de deux fonctions arbitraires de u. Les surfaces antérieuremeni obtenues par MM. MIodziejowski et (joursal dépendent aussi d'une fonction arbi- traire d'un argument et de deux fonctions arbitraires de l'autre. IL Pour délinir géométriquement le réseau (u, e) cpii vieni d'èlre consi- déré, remarquons ([ue, d'après les expressions attribui'cs à /, ///, n, les co- sinus ^/, //, r de la tiDrniale à la >uiiacc (S) ne dillèienl de /, m, n que par SÉANCE Dl' 6 AVRIL 1908. 74 1 un facteur fonction de u seulement. Comme on a visiblement on aura aussi Ainsi les lignes u = const. correspondent à une famille de lignes minima de la représentation sphérique. Or, si l'on se reporte à une indication donnée par M. Darboux {Théorie des surfaces, t. I, p. 213), on reconnaît aisément qu'il existe sur toute surface deux réseaux conjugués, composés chacun d'une famille de courbes ayant précisément cette définition (') et d'une famille de lignes minima de la surface. Nous les appellerons réseaux conjugués isotropes. III. On peut établir que les surfaces (S) définies plus haut sont les seules pour lesquelles un réseau conjugué isotrope soit un réseau conjugué per- sistant. En ciTet, chaque ligne u = const. étant une génératrice rectiligne de la sphère de Gauss, les points de cette génératrice sont dans un plan isotrope (jui contient le centre de la spiière : leurs coordonnées a, h, c véri- fient doue une équation linéaire et homogène dont les coefficients sont des fonctions de u. Par suite, en vertu d'un théorème dû à M. Goursat (Amer. Journ. of Mathematics, t. XVIII, uSqG), l'équation du second ordre que vérifient «, h, c est du second rang. Comme elle doit avoir ses invariants égaux, elle revient, quand ou lui donne la forme de Moutard, précisément à l'équation (E) considérée ci-dessus. Il faut alors trouver trois fonctions /, m, n vérifiant celte équation et telles que l'on ait à la fois V -¥ m"- -^ II" =.\] {II) +- V(c), d l \^ () / m '\- I d n On déduit de là que la fonction V doit se réduire à une constante et il reste P- + ni^ -^ n"- = U, C' -+- in[^ -t- n[} — o. C) Ce sont des courbes de conlacl de cylindres circonscrits (à génératrices iso- tropes), de sorte que les léseaux conjugués peisislauts que nous déterminons ici com- plètent l'étude récemment laite par M. Vj^otoU (Comptes rendus, t. CXLV, 16 déc. 1907 ) des réseaux conjugués persistants dont une famille est formée par des courbes de con- lacl de cônes circonscrits. C. R., 1908, 1" Semestre. (T. GXLVI, N" 14.) 98 rj^a ACADÉMIE DES SCIENCES. Dès lors, la surface rapportée à ses asymptotiques (u, v) au moyen des formules de M. Lelieuvre, où /, m, n sont les fonctions cherchées, admet les lignes u = const. comme lignes minima. Or, quand une famille d'asymp- totiques est composée de lignes minima, la surface est une surface réglée à génératrices isotropes. Dans sa représentation en fonction de u et v, les fonctions /, m, n ont précisément les expressions que nous leur assignons ici, ce qui justilie notre assertion. IV. Si l'on veut trouver les surfaces (S') applicahles sur une surface (S) avec conservation du réseau conjugué isotrope, on est ramené, en vertu des formules d'Olinde Rodrigues, généralisées par M. Weingarlen, à chercher les cosinus directeurs (a', //, c') de leurs normales. Comme on a ici [i _,_ „,'- + n- = U , di7- ,=r da"^ + db- -+- dc^- — e 6,25 •^ ' i^+'y jfpyj x'\ -) e" Considérons maintenant une famille d'aéroplanes de grandeurs difl'é- rentes, mais géométriquement semblables, pour lesquels les caractéris- tiques « et f - j seront, par construction, les mêmes. Nous admettrons que K est constant pour tous les appareils de la série. On démontre qu'il en est de même pour e et p. Enfin le coefficient a croît, en passant d'un appareil à l'autre, proporlionnellenîent à leur rapport de similitude X. Si nous considérons un aéroplane donné, tel que = [x, nous déter- minerons le poids utile x', soulevé par un autre aéroplane-de la même série. rj[^l\ ACADÉMIE DES SCIENCES, au moyen de la relalion L'examen de celle relation montre aisément (ju'il existe une valeur A de X pour laquelle le poids soulevé X est maximum. I g Cette valeur A est telle que A' = - a. Si Ton appelle X et H le poids utile et le poids mort de l'aéroplane soule- vant le poids utile X maximum, on aura 9 X 8» ,u' ^ et -——^^ S a; 9' p (.^ X Nous avons réuni, dans le Tableau ci-après, les valeurs de _^ > ~^ ^^ ^ pour différentes valeurs de [j. : I^' X 11.. IJl — I x' A. 1 , 16 23,45 1 ,oi5 1,07 I ,20 25,80 .,1.8 1,21 i,3o 35,34 i,53i 1,54 i,4o Di ,65 2,238 I .93 1 ,5o 76,88 3,36i 2,37 2,00 5 r a , 00 22 , [90 .5,6a 2,5o 2543,00 1 10,012 10,98 3,00 984 I , 00 426, 1 i5 .8,96 L'aéroplane Farman, pesant à vide 53o'"^, a [)u soulever un poids utile de go'^K à loo'^e. La valeur de [j. pour celle machine est donc environ de 1,2, nombre très voisin de la valeur \ = i,i25 correspondant au maximum. Si donc on cherche à construire des aéroplanes à grande puissance (il est nécessaire d'enlever un poids utile de 3oo''«, si l'on veut sortir des applications étroitemenl sportives), on n'y arrivera pas en amplifiant les dimensions d'un aéroplane tel que celui de Farman. 11 faudia améliorer les détails de con- struction, de façon à réaliser des valeurs de [j. aussi grandes que possible. Si l'on admet que les (x successifs inscrits dans la première colonne du Tableau ci-dessus soient ceux de l'aéroplane d'autant de familles distinctes, enlevant un poids utile de ioo'^k, on voit que le poids utile maximum com- patible avec chacun de ces modes de conslruclion croît très vile avec p.. SÉANCE m; 6 avril k.oS. 745 Alors qu'il est seulement de iiai^s environ pour la famille d'aéroplanes caractérisée par a,„„ = 1,20, il s'élève à 2200'*^ pour la famille où [x,„o = 2, à ii'pour U|„„ = 2,5, et/|2', 6pour iJL,„„ = 3. Ces maxima seraient d'ailleurs en fait inaccessibles en raison des dimensions énormes des machines qui les réaliseraient. Toutefois, on obtiendrait déjà des résultats pratiques intéres- sants si l'on arrivait à faire a, ,10= - grâce à divers perfectionnements. Dans l'état actuel de la question on peut surtout gagner sur a et K, parce que, si nos moteurs sont légers, nos charpentes sont relativement lourdes et la qualité de nos surfaces est très inférieure à celle de la voilure des oiseaux. Mais il est intéressant de remarquer que l'avenir de l'aviation n'est pas subordonné à la découverte sensationnelle qui, par l'introduction d'un mode de construction entièrement nouveau, ou celle de procédés sustenta teurs très perfectionnés, résoudra d'un seul cou[) le problème de l'amélioration de la fonction. En efl'et, pour obtenir ce résultat on peut agir avec efficacité sur cinq variables, savoir K, a, p, p et e. Or, en gagnant sur chacune d'elles un tan- tième même peu élevé, on arrivera à augmenter le produit dans une pro- portion considérable, et en tous cas très suffisante pour atteindre le but poursuivi. Il semble donc bien que l'aviation en est arrivée à ce point où, après la période héroïcjue du début, des résultats pratiques et puissants seront obtenus par la recherche patiente et méthodique des perfectionnements de détail. AÉRONAUTIQUE. — Sur les conditions d'utilisation des ballons dirigeables actuels. Note de M. le commandant I5outtie.4ux, présentée par M. Des- landres. Les progrès récemment accomplis dans la navigation aérienne per- mettent de dire que le ballon dirigeable entre dans le domaine de la pra- tique, et qu'il peut maintenant effectuer de véritables voyages offrant le plus haut inl(''rét au point de vue scientifique ou militaire. Pour obtenir du ballon dirigeable le rendement maximum, il faut le rendre capable de sortir le plus souvent possible et de naviguer le plus long- temps possible. La fréquence des sorties est subordonnée à la vitesse propre de l'aérostat; la durée de la navigation dépend de plusieurs facteurs : l'endurance de n46 ACADEMIE DES SCIENCES. l'équipage, les approvisionnements de combustible et la dépense de lest. Nous examinerons en particulier ce dernier point. On sait que le ballon libre est en équilibre instable dans l'atmosphère; le moindre alourdissement le fait descendre jusqu'à terre, et, si l'on cherche à enravcr cette descente en allégeant la nacelle, l'aérostat remonte et atteint une nouvelle zone supérieure à la première. Avec le ballon libre ordinaire, on ne peut parer à ces ruptures d'équilibre qu'en ietant du lest, et c'est précisément cette consommation de lest qui limite la durée des ascensions. Il en avait été de même ius(prici pour les ballons dirigeables. Continuer à employer ce procédé primitif eût été s'interdire tout voyage de longue durée, et il était indispensable de remplacer le Ijrutal jet de lest par une sustentation dynami([ue obtenue au moyen de la force motrice dont on dis- pose à bord. A cet effet, il était possible d'employer soit des hélices sustentatrices, soit des plans mobiles autour d'un axe horizontal. C'est cette dernière solution qui est couramment usitée à bord des sous- marins; des gouvernails de plongée y permettent de régler la profondeur d'immersion et l'assiette longitudinale avec une telle précision, qu'on peut déterminer dans d'étroites limites la zone de navigation où doit se tenir le bâtiment. Pour profiter de ces avantages, nous avons cherché, en 1906, à appliquer ces méthodes à la navigation aérienne. Le ballon se trouve, en effet, dans des conditions absolument analogues au sous-marin : la réaction des plans obliques est simplement proportionnelle à la densité du milieu; et, en raison du rapport des poids spécifiques, elle est 800 fois moindre dans l'air que dans l'eau. Deux systèmes étaient d'ailleurs à envisager : ou bien des gouvernails à axe horizontal pouvaient être placés à l'arrière de l'aérostat, leur manœuvre flevaut avoir pour effet de changer l'assiette et d'incliner le ballon qui, se présentant ainsi en oblique dans le courant d'air produit par la marche en avant, devait tendre à suivre une nouvelle trajectoire, ascendante ou descen- dante; ou bien des gouvernails horizontaux pouvaient être installés dans le voisinage du maître-couple de l'aérostat, leur inclinaison devant simplement fournir une composante verticale, sans changer en rien l'écpiilibre du ballon. l'entre ces deux systèmes nous avons donné la préférence aux gouvernails SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 747 centraux, qui ont l'avantage de fournir un certain effort vertical sans provo- quer rinclinaison de l'axe longitudinal de l'aérostat, et sans donner lieu à des mouvements de tangage dangereux ou gênants. Pour lutter contre les ruptures d'équilibre accidentelles, il suffira donc d'incliner plus ou moins les plans dans un sens ou dans l'autre, et l'on doit arriver ainsi, en réduisant la consommation de lest, à augmenter dans de notables proportions le rayon d'action des dirigeables. L'expérience a confirmé pleinement cette manière de voir. Le ballon Pairie a été muni en 190G de gouvernails de profondeur, ou ailerons, placés un peu en avant du centre de poussée, à peu près dans la même position que les nageoires latérales des poissons. I^es résultats obtenus ont été des plus concluants, et il est devenu facile d'effectuer de longues ascensions en naviguant à altitude constante par le simple jeu de ces gouvernails. C'est ainsi que pendant l'été de 1907, c'est-à- dire à l'époque de l'année où les ruptures d'équilibre sont les plus fortes, en raison de l'action intense du soleil, il a été possible d'exécuter 14 ascen- sions sans aucune dépense de lest, grâce à cette nouvelle métbode. De même, les descentes peuvent être eifectuées avec une dépense , 1res forte, du calcium ; on voit également la raie 386o.o-i du fer et le triplet du manganèse, raies sans doute dues, comme nous l'avons déjà dit, aux impuretés de l'hydrogène. On peut faire les deux remarques suivantes : 1" Ces quelques raies qui apparaissent ainsi dans la flamme de Tliydrogène sont, dans celle du mélange de gaz d'éclairage el d'air chargé de traces des substances auxquelles elles appartiennent, émises par la llanime sur toute sa hauteur, c'est-à-dire également par l'enveloppe externe qui est en contact avec l'atmosphère ('). 2° L'iivdrogène entraine bien une quantité de matière capable d'en fournir le spectre de flamme complet, car celui-ci apparaît aussitùl qu'on ouvre le robinet d'oxy- gène du chalumeau. Ces faits semblent donner un appui à la théorie des auteurs qui, comme M. Pringsheim, veulent voir dans les réactions chimiques la source de pro- duction des spectres par les flammes. EfFectivement, dans le cas du fer, le cylindre lumineux intérieur ne fournit qu'un spectre continu, comme si, grâce à ce qu'il est séparé de l'oxygène de l'air par la partie externe de la flamme, la seule élévation de température subie par ses particules ne pouvait suffire qu'à les porter à l'incandescence. Dans le cas du calcium, c'est la llarame tout entière qui est colorée, et le voisinage immédiat de l'air permet d'expliquer la production des bandes de l'oxyde. Lorsque le fer ne se trouve qu'à l'état de traces, sous forme d'impuretés, dans l'hy- drogène en combustion, l'addition de l'oxygène provoque l'apparition de quelques raies supplémentaires du fer. Ce spectre est probablement constitué par les « raies ultimes » (M. de Grauiont) du fer. En comparant notre spectre à celui de l'étoile 9. Cvgni, dans lequel le fer est représenté par quelques raies seulement, nous avons constaté une certaine ressemblance. On remarquera que le spectre de cette étoile pré- sente d'une façon marquée les raies de l'hydrogène. Le Tableau suivant donne la liste de ces raies du fer. I^es intensités des raies du spectre de a. Cygni ont été empruntées au Catalogue de Sir Norman Lockyer (-). Intensités (max. = lo). Ffaniiiie ( Hemsalech Longueurs d'onde el ac Cygni (Ixayser el Runge). de Walteville ). (Loclvyer). 3720,07 3 — 3737,27 2 \ Ces raies coïncident — 3745,81 I f avec des raies — 3820,56 < I ( du spectre de l'étoile — 3824,58 '''', 9 à partir de AzH' liquéfié; + i'^»',^ ii partir de AzH' dis- us). La chaleur de formation à partir de (AzHg'Cl) sol. et AzH'gaz. serait (-hio''"',2 -j-7 = Q), >6 SOUS ,1 étant la chaleur de fixation de aH^Osol. sur (AzHg^Cl)^ que j'ai évaluée h>po- ihétiquemenl et par analogie à -H 31^»', 3, de telle sorte qu'on aurait pour Q une valeur li3'''',5. Ces données expliquent la possibilité d'obtenir ce corps à la faveur de l'énergie fournie par AzH' sous l'étal gazeux ou liquéfié; elles montrent, en outre, que la réac- tion, à partir de AzH' dissous, ne dégage presque pas de chaleur, indice d'une réaction limitée. SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 768 Action de AzH' gazeii.T. — Le (AzHg=Cl)'AzH' est capable de fixer à 0° le "-az AzH' sec pour donner le composé (AzHg-^Cl)AzH' instable dans ces conditions; pour m'assurer de son existence, j'ai vérifié que le système (AzHg2Cl)^AzH'sol.-+-AzIl'gaz..-i(A7.Hg'Cl)nAzH3)2 obéit à la loi des tensions fixes (système hétérogène univariant). Les pressions du gaz AzH% sous l'influence desquelles AzHg-ClAzH'' est en équilibre, sont à : cm <=— 21 /Jr=2lHg t= o /> = 38Hg t=+ 8 /J=:63Hg La courbe passant par ces trois points est sensiblement parallèle et voi- sine de celle obtenue pour le composé AgCI, 3 AzH» par Isambert {Annales de l'École Normale, i(S68). En extrapolant on peut admettre que vers i3° le corps a une tension voisine de yô'^Hg. Par application de la loi énoncée par M. Matignon (Comptes rendus, t. CXXVIII, 1899) relative à la constance de la variation d'entropie dans les systèmes semblables, se dissociant avec une même pres- sion de dissociation, on peut déduire que la chaleur de fixation de la deuxième molécule "de AzH' est d'environ + 9*^"', 4, en admettant pour les chlorures ammoniacaux que 2 =o,o33. Quantité de chaleur notablement inférieure à la fixation de la première molécule. 11 résulte de ces faits qu'aux deux composés (Az Hg-Cl)^H-0 et AzHg-Cl.H-O correspondent deux dérivés (AzHg-Cl)- AzH' et (AzHg'Cl)AzH' dans lesquels les éléments de l'eau sont remplacés parles éléments du gaz ammoniac, fait non isolé dans les combinaisons de la Chimie minérale. On peut considérer ces corps comme des chlorures de dimercuri- ammonium ammoniacaux, dans lesquels le groupement AzHg-'CI, non isolé jusqu'ici, se comporte comme un véritable cldorure métallique. D'autre part le composé AzHg-Cl, AzH" Cl de Rammelsberg, Pesci et Ray, écrit AzH-HgCl par Hoffmann, Marburg et Stromhôlm, peut être considéré comme le chlorhydrate delà base complexe ammoniacale précitée : qu'on peut écrire [(AzHg- Cl) AzH 'JHCl, plutôt que comme un sel double, et de même que F t Cl' . 2 K Cl s'écrit plus logiquement F t Cl» K' ; ceci dit sans 7^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. pnîjuger des formules de conslitulion qu'on |)eut attribuer à ce ^-enre de composés, question que je réserve pour l'iustanl, désirant avant tout géné- raliser ces quelques faits. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l' orbuline et quelques-uns de ses dérives, consi- dérés au point de vue de leur pouvoir rotatoire et de leur dédoublement pa l'émulsine. Note ( ' ) de MM. Em. Bourquiclot et II. Uérissey. Au cours de nos recherches sur les glucosides, nous avons été amenés à énoncer la proposition suivante : Tous les glucosides hydrolysahles par l'émul- sine dérivent du glucose d et sont lévogyres. Cette proposition s'applique à tous les glucosides de ce groupe nouvellement découverts (-). On pourrait ajouter qu'elle s'applique également à tous les autres si, parmi ceux-ci, il n'en existait quelques-uns dont les propriétés opti(]ues n'ont pas encore été spécialement étudiées. L'arbutine est un de ces deiiiiers, et il nous a semblé qu'il y aurait intérêt à rechercher si ce glucoside, lui aussi, rentrait dans la règle commune. Nous nous sommes trouvés, à l'origine de ce travail, en présence d'une assez /OC'ir'O'' grande difficulté résidant dans ce fait que l'ailjutine, ^^''HV ..|, , en tant que glucoside fournissant par hydrolyse i'""' de glucose d et ,mi)i d'hydroquinone (Strecker), n'a pas été jusqu'ici, à notre connais- sance, obtenue à l'étal de principe immédiat pur. Le produit désigné sous ce nom est, d'après H. Schiff et d'autres auteurs, un mélange d'arJMi- tine vraie et de mélhylarbutine, ce qui explique pourquoi, par hydrolyse, on obtient à la fois de l'hydroquinone et de la méthylhydroquinone. On n"a même pas pu, par cristallisations fractionnées, séparer les deux glucosides; aussi plusieurs chimistes, J. Habermann surtout, ont-ils prétendu que l'ar- butine était, non pas le mélange mentionné ci-dessus, mais un glucoside beaucoup plus complexe, C-'IP'*)", renfermant les éléments de l'hydro- quinone, de la méthylhydroquinone et du glucose. (') Présentée dans la séance du 3o mars 1908. (^) Aucul)ine ( r^ourquelot et Hérisscy, igc-), saiMl)iiiiii;rine (liourquelol el Danjoii, 190.5), prnlaiirasine (Hérissev, igoJ), jaRniilloriiie (\intilesco, 1906), taxicatine (Lefebvre, 1906), Ijakankosine (Houiquelot er Uérissey, 1907), verliénaline (l-ioiii- dier, 1907 ). SÉANCE DU (j AVRIL 1908. yQS Nous avons pensé (|u'unc simple observation cryoscopicpie trancherait cette question. La cryoscopie dans TeaLi d'un produit commercial, convenablemeni pu- rifié, a donné pour le produit sec : M = 268. Le poids moléculaire théorique pour C'-H"'0' est 2-2, valeur tout à fait en désaccord avec la formule d'Habermann; c'est donc l'opinion de Schifî, d'ailleurs la plus généralement admise, qui est conforme à la réalité. Avant purification, ce produit non desséché donnait une solution aqueuse, a[, ^ — 61", 7G. Après purification, on a trouvé, toujours pour le produit non desséché, a,,^ — Gr",3. Ce dernier produit a perdu, par dessiccation à i2o"-i?,5", .j,i j })()ur 100 d'eau, ce (pii conduit pour la matière sèche à un pouvoir rotatoire de — 'i i")7- Nous avons préparé trois dérivés de larbutine déjà connus, afin de les étudier au |)oint de vue de leur pouvoir rotatoire et de leur hydrolyse éven- tuelle par r(''niulsine : la méthylarhutiiie, la benzylarbuline et la dinitroar- butine. /OC'H"»)' Mélhylarlnitiiie C'H' r\r\iz ■ — ^'^ déiivé a été obtenu, en suivant les in- dications de H. Sfhift. par action de i'iodurede niétliyle. On transforme ainsi i'arlnitine du mélange en méth\ lai butine, et alors le lout se trouve constitué par ce dernier com- posé. La métliylarbutine obtenue tondait, après dessiccation, à i75"-i76'' (corr.). Son pouvoir rotatoire élail, pour le produit sec et en solution aqueuse, «i, = — 63°, 43. En ajoutant de i'émulsine à une solution aqueuse à 2 pour 100, on a constaté, au bout de quelques jours, que la rotation, d'abord i;auclie, avait passé à droite, et que le liquide réduisait alors fortement la liqueur cupio-potassique. /OG'''H"0' Henzylarbutinc G"H's ^ ,„ .• — Ce dérivé a été préparé en suivant, d'une façon yénéiale, les indications de SchilFet Pellizzari. Nous l'avons obleuu ii l'état pui-, crisUilliM- avec i'""' d'eau ( i , 84 pour 100) et fondant à i6r'-i6'2". La solution aqueuse de benzylarbutine, saturée à 16", examinée au polariniètie dans un tube de o"',.jo, accusait une lolalion gauche d'environ 6'. Celte faible valeur tient à ce que la benzylarbuline est extrêmement peu solubie dans l'eau froide. Aussi avons-nous déterminé .^on pouvoir rotatoire dans l'alcool à 9")". On a trouvé pour le composé sec : «r, ^ — 44°i''l7(lempérature, 17°)- Pour pouvoir étudier l'action de I'émulsine sur la benzylarbutine, nous avons fait agir le ferment sur ce composé (inement pulvérisé en suspension dans l'eau. On ob- tient bientôt, dans ces coiidiuim-., une soliilii>n dextrogyre et réduisant fortement hi liqueur cupro-potassique. La métliylarbutine et la benzylarbuline ne donnent pas de coloration avec le per- clilorure de fer, ce qui les dislingue de l'ailnitine commerciale primitive qui, elle, est colorée en bleu par ce réactif. Celte dernière contient donc de l'arbuline vraie. Une C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXtVI, ^'' 14.) 'O' 766 ACADÉMIE DES SCIENCES. autre preuve de ce fait est qu'on peut préparer avec le produit commercial une forte proportion de benzvlarbuline, ce qu'on ne pourrait faire s'il était uniquement com- posé de méthylarbiitine. Il résulte en outre de nos observations que le pouvoir rota- toire de l'arbutine vraie doit être très voisin de celui de la riiétlivlar butine, puisque nous avons trouvé pour cette dernière ^ 63°, 43 et pour le mélange commercial — 64°, 7. OC''H"0» Dinitfoarhiitine C^H'^ — OH . — Ce composé a été préparé en suivant les in- dications de Slrecker. Ses solutions aqueuses, fortement colorées en jaune, sont lévo- gyres; elles ne réduisent pas la liqueur cupro-potassique. Par l'action de l'émulsine, elles deviennent fortement réductrices. En résumé, on voit que l'arbutine et les trois dérivés que nous avons étudiés satisfont à la proposition énoncée plus haut : ils sont hydrolysables par l'émulsine ; ils dérivent du glucose d et sont lévogyres. CHIMIE ORGANIQUE. — Étude comparative de la déshydratation des acides atrolactique et p-méthoxyatrolactique . Acides p-méthoxyatropique et di-p-niétiioxyatropique. Note de M. J. Rougault, présentée par M. A. Haller. En étudiant comparativement l'action de quelques déshydratants sur l'acide atrolactique et sur son analogue, l'acide /j-inéthoxyatrolactique CHH3C'>H'C0H(CH')C0^H, que j"ai fait connaître antérieure- ment ('),j"ai constaté que les résultats étaient notablement différents non seulement au point de vue quantitatif, mais aussi au point de vue qualitatif. Ainsi donc la substitution, dans l'acidi^ atrolactique, de i"' d'hydrogène par un groupe méthoxy (OCH'') a une grande influence sur les réactions effectuées sur la chaîne latérale située en para par rapport à la substitution. Des faits de ce genre sont déjà connus, mais celui-ci est particulièrement net. I. Déshydratation de l'acide atrolactique. — L'acide atrolactique ou plutôt son éther éthylique, d'après Ladcnburg('), est déshydraté par chauffage prolongé à Fébullition avec :jo parties d'acide chlorhydrique (3™' d'acide, D = 1, 19 avec i™' d'eau) : il donne de l'acide alropique et un peu d'acide (•) Ann. (le CIdm. et de Phys., 7= série, t. XXV', 1902, p. 544. (-) Liebig's Annalen, t. CCXVII, i883, p. 109. SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 767 isatropique de Fittig. En einployanl 1 5 parties d'acide chlorhydriqiie non dilué, j'ai ol)leiiii la même transformation en acide atropique, au boni de 3o minutes de chauffage au bain-marie bouillant. D'autre part, en opérant à froid (contact de 5 à () mois) j'ai obtenu, non plus de l'acide atropique, mais do l'acide {5-chlorhydratropique C'H' -CH(Cli-Cl; — CO-H, résultant de la lixation de HCl sur l'acide atropique résultant d'une première réaction. Il y a eu en outre formation d'un peu d'acide isatropique de Fittig. Mais l'acide atrolactique chauffé à l'ébullition avec l'acide acétique ou les acides minéraux dilués (HCl ou SO'II- à 10 pour 100) pendant plu- sieurs heures n'a pas donné de quantités appréciables d'acide atropique. II. Béshydrataliondet acide p-méthnxyatrolactiqne. — L'acide/?-méthoxy- alrolactique se déshydrate beaucoup plus facilement. L'ébullition avec l'acide acétique donne rapidement et avec de l)ons rendements l'acide yj-méthoxyatropique ; il en est de même par l'emploi des acides minéraux dilués. Avec l'acide chlorhydrique concentré, l'action se complique de la forma- tion d'un nouvel acide qui répond, par sa composition, à la condensation de 2"""' d'acide /?-méthoxyatropique. Cet acide, que, par raison d'analogie, j'avais lieu de croire comparable à l'acide isatropique de Fittig, possède en réalité des fonctions différentes. Pour éviter la confusion, je l'ai dénommé acide di-p-méthoxyatropique ( C ' " H '" O ' ) ' • Au bout de 48 heures de contact à froid, l'acide chlorhydrique trans- forme l'acide y>-mélhoxyalrolactique en un mélange, à peu près à parties égales, d'acide />méthoxyatropique et d'acide di-77-méthoxyatropique. A la température du bain-marie, en i5 à 20 minutes, la transformation se fait complètement dans le sens de l'acide di-/j-méthoxyatropique. Cet acide, du reste, dérive de la condensation de l'acide yj-méthoxyatro- pique préalablement formé, comme je l'ai vérifié en partant directement de ce dernier. III. Acide p-melhoxyatroplque CH'OG'H'- Cs^^^, ^j. - L'ébullition, avec l'acide acétique, de l'acide /^-raéthoxjalrolactique paraît être le procédé le plus avan- tageux pour la préparation de cet acide. L'acide fond à 1 i9"-i20°. 11 est un peu soluble dans l'eau bouillante, d'où il se pré- cipite par refroidissement en belles paillettes miroitantes. Il est assez soluble dans l'éther, la benzine et l'alcool, insoluble dans téther de pétrole. Il fixe Br- en donnant un dibromure fondant vers i/Ja". IV. Acide di-p-mélhoxyalropique (C'»H'»0')^ - Cet acide se prépare le plus ^68 ACADÉMIE DES SCIENCES. facilement, par l'action île HGI concenlié (lô paities), à la température du bain-marie sur l'acide ys-métlioxyatrolactique {'). II fond à 2 10° et est peu soluble dans les dissolvants oïdinaires. L'alcool ou l'acide acétique bouillants conviennent le mieux pour sa purification. Titré alcaiimétrique- ment, en présence de plitaléine du phénol, il accuse un poids moléculaire égal à 356 (calculé pour un acide monobasique) ; mais si l'on faitlelilrage, par retour à la neutralité après ébullition de quel([ues in'îtants avec un excès d'alcali, on trouve un poids molé- culaire moitié moindre (17'S, calculé pour un acide monobasique). (_)n a donc aflTaire à un acide lactonique. Il présente cette parliculaiilé ijue la tendancf a la fermeture de la cliaine lactonique est beaucoup plus grande (|ue dans la plu))arl des acides laf toniques; elle s'opère, pour une pioportion notable, même en liqueur- nettement alcaline. Le tilrai;e ci- dessus doit donc s'eilectuer assez rapidement pour être exact. Finit; ( " ) a proposé, pour représenter la foriiaile de sou acide isatro- pique, le schéma (I). En adoptant les concltisions de ce savant, le schéma (11) pourrait représenter l'acide di-yo-méllioxyatropique. La liaison CIt'O-C'H' (I) C»H>( C^IF CO-II C CH^ C- CH — CH^ CO= H (M) GH^O — C«H3^ / co i o CH'^ (J- CIP CO=H directe des groupes (Cil- ) iie me parait guère vraisemblable. Je donne la préférence au schéma (III) CII'O — (■.■■II' (III) GIF I C I O co )G'll'-OGII' I G y GH» GO'^H (IV) OH- GHI- G GIP GO=II GOUl GH' pour l'acide di-/^-mélho.\yatropique. Dans le même ordre d'idées, il me (') 11 se forme également sous l'intluenre des acides minéraux dilués, mais lente- ment et après une très longue ébullition. C^) IJehiii's Annalen. l. GC\ 1, 18S1, p. 66. SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. "j^g semble que le schéma (IV) représenterait mieux Tacide isatropique de Fini"- en ce qu'il expliquerait plus aisément la formation, par oxydation, d'anlliraquinone que riiypothèse de Fittiii n'explique guère. Jusqu'ici les produits d'oxydation de mon acide di-/;-métlioxyalropique ne m'ont donné aucun renseignement sur sa constitulion. CllIMll:; ûl!(;AMQUir. - Fonnalion de mélanges d'isomàrs à point de fu- sion constant dans la réaction de Friedel et Crafls. Note de MM. G. Perrier et H. Caille, présentée ])ar M. A. Haller. Dans l'application de la niéLhode de Friedel et Crails à la préparation des cétones, les différenls isomères qui peuvent exister prennent naissance. Plusieurs [irocédés autres que la distillation et la cristallisation fraction- nées ont été préconisés pour les séparer; eu particulier l'un de nous a in- diqué en 1896 (' ) une méthode basée sur la dillérence de stabilité et de so- lubilité dans le sulfure de carbone des composés d'addition que forment les cétones avec le chlorure d'aluminium. Lorsqu'on opère par cette méthode, il est nécessaire, pour obtenir une bonne séparation, d'isoler les premiers cristaux dès qu'ils se déposent. Ce sont eux qui, décomposés par l'eau, fournissent l'un des isomères ab- solument pur. Pour ne pas avoir sui\ i exactement cette technique, dans la préparation des phénvlna]>htylcétones, dont nous poursuivons actuellement l'étude, nous avons obtenu, après décomposition par l'eau de la masse cristalline, au lieu de l'isomère [i, un produit fondant très nellemenl à ■)4" et que plu- sieurs cristallisations successives dans l'alcool abandonnent toujours iden- tique à lui-même. On obtient égalenient ce même com[)osé lors(pi'on suit le mode opéra- toire habituel qui consiste à traiter immédiatement par l'eau, après avoir recueilli la quantité théorique d'acide chlorhydrique, les produits de la réaction. Ce composé ne correspond évidemment ni au dérivé a, dont le point de fusion est 7 )°, ni au dérivé [iJ, qui fond à 82". .\ous sommes parvenus à le dédoubler en ces deux isomères : 1° par -cristallisation dans la ligroïne et séparation mécanique des cristaux qui se (') (i. Pi:itniEH, Tlièsc de l'aris, iSgrt. 7/0 ACADÉMIE DES SCIENCES. déposent; 'jP par la méthode de Rousset ('), formation dans le benzène du dérivé picrique 3 insoluble, à l'exclusion du dérivé a. (Quelle est donc la nature de ce composé se dédoublant en a et p, et fon- dant nettement .i une température inférieure à ces deux constituants? L'analyse élémentaire et la cryoscopie dans le benzène conduisent à la formule C'H^ - CO — CH'. Ce résultat n'est pas incompatible avec une combinaison moléculaire se dédoublant dans le benzène, mais il peut tout aussi bien correspondre à un simple mélange mécanique (.\\xv, comme les mélanges de sels ou les alliages, fond à température plus basse que les constituants. Des recherches que l'un de nous poursuit par des procédés physiques, sur ce cas et d'autres analogues, donnent à penser qu'on se trouve en pré- sence d'un simple mélange voisin de l'eutcctique. L'existence de ces mélanges permet d'expliquer les points de fusion variés attribués par des auteurs différents à un môme corps. Nous avons pensé qu'il était intéressant de signaler la formation, dans l'application de la méthode de Friedel et Crafts, de ces mélanges d'isomères à allures de composés définis, afin de mettre en garde les chercheurs contre des conclusions trop hâtives. BOTANIQUE. — Sur la constitution de la membrane chez les Diatomées. Note de M. L. Masgiiv, présentée par M. Guignard. La constitution de la membrane des Diatomées est encore incertaine; tous les auteurs qui traitent de ces plantes ne donnent sur cette constitution que des renseignements vagues ou contradictoires : la partie organique de cette membrane aurait, suivant les uns, les réactions de la cellulose; suivant d'autres, elle constituerait une substance qui, sans posséder ces réactions, serait cependant voisine de la cellulose. Ces deux affirmations sont égale- ment contraires à la réalité. Lorsqu'on fait agir sur les Diatomées les réactifs colorants des substances fondamentales de la membrane, tels que je les ai depuis longtemps définis, on s'aperçoit que les réactifs de la callose et de la cellulose ne commuuiquent à la membrane aucune coloration; par contre, les réactifs des composés pectiques, c'est-à-dire les matières colorantes basiques, réagissant dans un (') Rousset, Thèse de Lyon, 1896^ SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 77 1 milieu neutre, se fixent plus ou moins énergiquement sur les valves des Diatomées. La membrane de ces plantes est donc constituée, à l'exclusion de la cellulose et de la callose, par des composés pectiques ou des substances ayant exactement les mêmes réactions que ces corps. Ce fait explique pour- quoi divers auteurs ont obtenu, sans s'en expliquer la cause, des colorations plus ou moins nettes, mais fugaces, avec le bleu de méthylène, la safranine, l'hématoxyline, etc. Quand on emploie des Diatomées fraîches ou conservées dans l'alcool, la coloration est toujours très inégale et souvent presque nulle; on ne peut obtenir de résultats certains qu'à l'aide de l'hématoxyline alunée vieille, après l'action préalable de certains sels : alun de fer, vanadate d'ammo- nium, etc. Lorsqu'on vent obtenir une élection colorante puissante sans être gêné par les masses plasmiques, il faut faire subir aux Diatomées un traite- ment préalable. En effet, la silice, qui imprègne les valves en plus ou moins grande abondance, est si intimement combinée à la matière organique que les réactions de celle-ci sont entièrement masquées. Il se produit ici un phénomène analogue à celui que manifestent les tissus lignifiés, où les com- binaisons aromatiques unies à la cellulose et à la pectose masquent complè- tement ces dernières substances. Quelle que soit la nature de cette combi- naison sur laquelle nous ne pouvons nous prononcer, il faut d'abord la détruire pour pouvoir observer l'action élective de la substance organique. On obtient ce résultat par le séjour des plantes dans certains liquides : acide chlorhydrique et chlorate de potassium, hypochlorile de potasse ou eau de brome, auquel succède une macération dans une solution de potasse caustique. Ces divers agents sont précisément ceux qui permettent de déve- lopper l'action élective de la cellulose et de la callose. Après ces divers traitements, les colorants basiques sont fixés pas la mem- brane et accusent avec une très grande netteté les détails de structure les plus délicats. Toutefois, parmi ces colorants, on doit surtout préférer le rouge de ruthénium et l'hématoxyline alunée vieille, qui permettent d'obtenir des préparations durables montées dans le baume de Canada. La constituti(m de la membrane des Diatomées est donc très simple, comme chez les Péridiniens, avec cette différence toutefois que, chez ces derniers, la cellulose existe seule ou presque seule, tandis que chez les Dia- tomées les composés pectiques sont à l'état de pureté. Cette constitulinn explique l'abondance du mucilage pectosique sécrété par un grand nombre d'espèces et dont la formation paraissait indépendante de la membrane. La méthode de coloration fondée sur la constitution de la membrane pré- ^■^2 ACADEMIE DES SCIENCES. sente un grand intérêt pratique au point de vue de la détermination des espèces. Actuellement, pour étudier la structure intime des valves, on est encore réduit au procédé de la calcination. Ce procédé, (pii fournil pour les Diatomées de fond des résultats assez nets, est liés défectueux pour les Dia- tomées du planktou; à cause de la faible silicification des valves, la délica- tesse de la structure ne résiste pas à la calcination, on ne peut observer que des fragments d'individus et les rapports des valves, les relations entre les individus sont méconnues. L'emploi des colorants sur les Diatomées fraîches ou successivement traitées par les hypoclilorites et la potasse remédie à ces inconvénients. La coloration du plankton à l'état naturel permet seule d'en faire une aua- lyse complète et de définir les rapports des individus: elle met eu évidence avec la plus grande netteté les fins cordons mucpieux qui hérissent la cara- pace de certaines espèces. Tel est le cas, [>ar l'xemple, pour les chaînes de Thalassiosira gravida et Nordenskioldi si caractéristiques avec li^s individus entourés d'une auréole de cils ou de cirrhes qui atteignent souveut une grande longueur. Tantôt ces prolongements, quoique rectilignes, paraissent flexibles {Th. gravida), tantôt ils doivent leur ligidité à la présence d'un minéral, la silice sans doute, qui les rend fragiles et cassants (77*. Nordens- kioldi). On peut observer aussi, chez les spores durables de certains Chœtoceros, notamment du C/i. teres, les couronnes de filaments fins et flexibles (jui se détachent de la partie équatoriale de la spore, bien différents des prolon- gements siiicifiés qui ornent les valves de certaines espèces. D'autre part, la structure des valves laisse apparaître, en outre des côtes, des perles ou des stries, des ornements qu'on ne soupçonnait pas, même après l'emploi de la calcination. Ainsi, pour ne citer (juuu exemple, on peut aisément constater que les espèces des genres Chœtoceros, Leplocyhn- drus, Dityliiim, Bacteriastrum, possèdent, contrairement à l'opinion cou- rante, des valves en étuis cylindriques ou aplatis à structure annelée ou écailleuse très uniforme. La présence des écailles {Bilyliurri), des anneaux (^Leptocylindrus , Bacteriaslrum, Chœtoceros) nous amène à remanier certains genres. Ainsi, chez les Cha'toceros, il y aura lieu de distinguer, dans les espèces du genre, deux groupes bien difiérents : les Chœtoceros annelès et les Chœtoceros lisses. Les premiers définis par leurs valves annelées, comme le Chœtoceros teres, Ch. I.oreiiziamun. etc., sont les espèces à valves plus longues que larges; les secondes compri'udraicnl les espèces à valves plus larges ou aussi larges que longues. Lu cous(''(pience, le genre f'eragalka de SÉANCE DU () AVRIL 1908. 778 Schult cesse d'être distinct et rentre dans la section des CJiœtoceros annelés. Dans un travail plus étendu, je développerai, avec la description de la technique nouvelle, les données qu'elle a révélées sur la structure des Dia- tomées du plankton. PHYSIOLOGIE. — Action de l'état hygrométrique sur les échanges respiratoires . Note de M. J. Ci-uzet, présentée par M. Bouchard. Les échanges respiratoires ont été étudiés en plaçant l'être vivant soit dans un espace relativement grand, soil dans un esy)ace relativement petit mais ventilé, sans jamais tenir coniple complètement de l'état hygromé- trique; or, dans l'espace relativement grand, l'étal hygrométrique augmente sans cesse par suite de la vapeur d'eau produite par Taniiiial ; dans l'espace relativement petit, l'état hygrométrique varie avec les conditions atmosphé- riques, l'intensité de la ventilation, la laillc de l'animal, etc. Dans mes expériences, un animal de petite taille, cohaye ou rat hlanc, est enfermé dans une cloche de 8' environ de capacité qui, suivant les cas, est entourée de glace, d'eau courante ou placée dans une étuve. Une ventilation relativement considérahle, d'environ 60' à l'heure, permet de faire arriver dans la cloche soit de l'air sec, soit de l'air saturé à la tem- pérature considérée. L'acide carbonique de l'air sortant de la cloche est absorbé par une solution de potasse et, dans le cas du courant d'air sec, la vapeur d'eau produite par l'animal est absorbée par l'acide sulfurique : des pesées initiales et finales font connaître les poids de ces corps exhalés pendant l'expérience, d'une durée moyenne de i heure et demie. Les nombres obtenus prouvent que i'iulluence de l'état hygrométrique est ditlérente suivant la température. Pour les températures basses ou moyennes, la produclioii de CO-, qui diminue quand la lempéralure croît, est plus grande, toutes choses égales d'ailleurs, en milieu sec qu'en milieu saturé ; en outre, la difl'éreiice entre les quantités d'acide carbonique exhalées, qui peut atteindre jusqu'à 20 pour 100 à 3°, diminue en général quand la température s'élève. Mais à partir d'une certaine température, variant suivant les individus entre 23° et 28", il n'en est plus de même, en général. La production carbonique, qui augmente avec la lempéralure, est plus petite dans l'air sec que dans l'air saturé; la différence croît d'ailleurs avec la température et atteint jusqu'à 3o pour 100 au-dessus de Se». A titre d'exemple, voici les nombres obtenus avec un cobaye d"un poids moyen C. K., 1908, I" Semeslre. (T. CXLVI, N" 14.) I02 7y/( ACADÉMIE DES SCIENCES. de 34o'~' '■ Teiiipéi-alui-p iriliMiiini- ili> la ri. h lie S",:' m" i-.>° i8" .'S" ^'>" ((î" 3(1°,') - .i'i" CO- pi-oduit par lieiire ^ \iispr.... 'kua^ -i,!)"'' ^•9^-" >5?4"' >..:i^ô i,(|SK ' ■fl94 '',io3 ,!,'ijb par kilog. (en grarniiies I. ' \ir -alurc. '|.'ll"i .i.li7" -^,347 3.3oo a.oçj.') ■>,:''\>i '..t-S a, 607 2,97!) Température rectale j Air sec... 311%') 3()°, 4 38°, 8 » 3**"!<) » -f!!"! > 'lO" 4'°7' â la lin de l'expérience. ' Vir saturé. 'i(|",3 3S",(, 3()", 3 3i|",! 38", 8 3(j°, .'> 3()°,li '10°,*^ 'r'°i'' Poids dVaii (en grammes) évapori' l'n I heure par l'animal en air sec ii,3ii3 » ",'(■'* » » o,S(w « 1,038 2,355 Ainsi, d'après mes expériences, le minimum de production carbonique (déjà obtenu par Page, Frédéricq, Falloist^) a également lieu, en général, en milieu sec et en milieu sature, dans le voisinage de 20°. Mais il n'en est pas toujours ainsi, et (comme Pfliiger, Litten) j'ai obtenu chez deux très jeunes cobayes, dont l'un était préalablement accoutumé aux hautes tem- pératures, et chez un rat blanc une diminution constante dans la production de C()'; dans ces cas, la quantité d'acide carbonitjue exhalée était presque toujours supérieure en milieu sec, et la température rectale demeurait sen- siblement constante, même aux liantes températures. \ oici les iioinlircs (ililciiussur le cobaye accoutumé, dont le poids moyen <''tiiit i :"),")" : Tempéralure intérieure de la ilui lie •>.!{" 18" 3ri° 3'|° S.')" CD- produit par heure \ ,\ir sec 3,4^3 a,8')3 ■>.7fio a,^i)3 'ï^çj! et par kilog. ( en grammes). ( Air saturé... 3,iofi i.tiio '•<)**7 -2,165 i,6o-î Tempéralure i-ectale ( Air sec 38", . = 535. Bile. >, = 535. II. L'expérience montre qu'il n'y a pas nécessité absolue d'attribuer ces propriétés optiques aux seuls pigments décrits. L'examen spectroscopique de ces pigiiients prouve, en effet, comme cela a été déjà indiqué, que les mieux étudiés, au point de vue chimique (bili- rubine, biliverdine), sont inactifs vis-à-vis des rayons lumineux. La bilirubine cristallisée ne possède aucun spectre spécifique; cette particularité constitue le meilleur caractère delà pureté chimique. La biliverdine préparée par chaufTage au bain-niarie d'une solution alcaline de bili- rubine dans l'alcool méthylique n'acquiert de bande d'absorption qu'après un certain temps. Aussitôt isolée et examinée, en liqueur neutre ou alcaline, on ne constate au- cune absorption. Mais, par exposition à l'air, apparaît une forte bande l = 638. Dans l'attaque acide des calculs biliaires, on obtient la même matière verte par épuisement à l'alcool méthylique. En outre, le traitement par le chloroforme entraîne Fig. 2. 50 60 JO 80 JO 100 110 120 130 1^0 «0 YI tout d'abord une substance colorée qui, à l'état solide, possède des reflets mordorés et dont la solution orangé foncé est caractérisée par un spectre (VI) très net et très pur. C'est donc surtout à la superposition des spectres de ces deux derniers pigments qu'est du le spectre de la bile. III. Les variations des spectres des différentes biles s'expliquent par la proportion de ces pigments suivant les cas. En outre, il existe une relation assez étroite entre la coloration de ce liquide biologique et ses propriétés spectroscopiques, relation qui semble en harmonie avec la conception physique des couleurs complémentaires; une bile verte possède généralement ses bandes d'absorption localisées dans SÉANCE DU G AVRH, i(,i.8 1^9 la région rouge du spectre, tandis ([ne, inversement, une l)ile orangée pré- sente ses bandes dans le vert. L'oxyhénioglobine et la chlorophylle donnent lieu à la même remarque. Le fait est 1res net pour la bile d'une même espèce; chez les bovidés, la coloration de ce Hquide peut aller du vert foncé au blond très clair, et cela iudépendamment du régime alimentaire. Aussi les spectres sont-ds nette- ment dillérents (VII et VIII), au point de vue de la situation des bandes d'absorption et surtout de leur intensité. Fig. 3. 50 60 70 80 90 100 110 no 130 W 150 VE VI Même observation pour les biles des difîérentes'espèces. La bile de porc, le plus souvent orangé très clair, ne possède, dans ce cas, que les deux bandes du vert. La bile de poulet {gallus domeslieus, IV), vert foncé, celle de colin (mcr- lucius rulgarù), vert émeraude, absorbent fortement le rouge, extrêmement peu le vert. Conclusion. — Les variations ([u'on observe dans le spectre de la bile des animaux d'espèces diiTérentes ou de même espèce s'expliquent par la pré- sence des divers pigments biliaires. La caractéristique optique de chaque bile dépend également de la proportion relative de ces pigments. MÉDECINE. — Origine canine du Kala-Azar. Note de MM. Chaules Nicom.e et Chaules Comte, présentée par M. Laveran. Dans une Note antérieure ('), l'un de nous, après avoir montré la sensi- bilité du chien au Kala-Azar (virus tunisien), et rapproché cette donnée de (') Comptes lendiis, 2 mars 1908. C, \\ , 190^, I" Semestre (T. CXLVI, N° 14.) io4 79° ACADÉMIE DES SCIENCES. la constatation n'irospective faite par lui de cas de maladie indéterminée chez des chiens de l'entourage de certains enfants atteints, concluait que le Kala-Azar était peut-être une maladie du chien transmissible à Thomme. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons examiné systématiquement, depuis le début de mars 1908, les cadavres des chiens asphyxiés à la four- rière de Tunis. Nous devons nos remercîments à M. J. Valensi, directeur des Services administratifs de la ville de Tunis, qui a bien voulu faciliter nos recherches. Nos examens ont porté actuellement sur 4o animaux. L'un d'eux était atteint de Kala-Azar spontané, caractérisé par la présence de corps de Leishman dans les organes habituellement envahis par ces parasites : rate, moelle des os, foie. Voici, en quelques lignes, le résumé de nos constatations : Caniche noire, très amaigrie, présentant un écoulement purulent de Toreille, asphyxiée à la fourrière le 18 mars au soir, apportée à l'Institut l'asteur de Tunis le 19 au matin, examinée vers midi. La rate est très allongée, à peine un peu Iiyperirophiée; elle est pâle, sa consistance paraît normale. Le foie est gros, congestionné; aucune autre lésion, sauf une hyper- trophie notable des ganglions cervicaux, en rapport sans doute avec l'otite. L'examen microscopique montre la présence de corps de Leishman caractéristiques, assez nombreux dans la rate et la moelle osseuse, exceptionnels dans le foie. Nous n'avons rencontré aucun de ces parasites sur les frottis de sang périphérique, de liquide céphalo-rachidien et des organes suivants : rein, poumon, glandes salivaires, bulbe. Ces corps sont presque toujours isolés; nous n'en avons vu d'intra-cellulaires que dans la moelle osseuse, où un bon nombre d'entre eux paraissent avoir subi une altération, peut-être consécutive à la mort. Cette observation nous parait des plus importantes. Elle prouve l'ori- gine canine du Kala-Azar. Nous continuons nos recherches afin d'établir la fréquence de l'infection spontanée chez le chien à Tunis. Des expériences seront également entre- prises pour reconnaître comment se fait la transmission de la maladie du chien à l'homme. L'hypothèse la plus probable est qu'il s'agit de parasites cutanés (puces sans doute). Il sera également nécessaire d'établir la symp- lomatologie de la maladie chez le chien. (]e que nous en savons semble indiquer que le diagnostic en sera délicat, puisque l'animal ne paraît pas ou à peine malade et que la présence des parasites est difficile à déceler dans le sang périphérique. Or, des mesures prophylactiques sévères s'im- SÉANCE DU 6 AVRIL igo8. 791 posent contre une maladie dont la gravité pourrait devenir extrême, si sa fréquence devait égaler à Tunis celle qu'on observe dans certaines régions des Indes. ZOOLOGIE APPLIQUÉE. — Bêle de la torsion positive dans les hélices aériennes et les aéroplanes. Note de M. P. Amans, présentée par M. Alfred Giard. Une palette d'hélice étant montée sur son moyeu, coupons-la par une série de cylindres circulaires concentriques ayant même axe que le moyeu. J'appelle déclinaison l'angle que fait la corde de section avec le plan de l'é- quateur. Dans l'hélice géométrique, l'angle va en diminuant du centre à la périphérie, ou, en termes anatomiques, du proximum au distum ; la torsion est dite négative ; dans une palette zooptère, c'est l'inverse : la torsion est positive. J'ai, autrefois, supposé que ce fait était intimement lié à l'élasticité de la palette. Le bord postéro-distal étant le plus llexible, il faut que la décli- naison distale au repos soit plus grande que l'angle théorique reconnu ou supposé le meilleur, la résistance de l'air faisant fléchir ce bord postéro- distal quand la palette est en mouvement. Les constructeurs d'hélices ma- rines n'ignorent pas l'influence de l'élasticité, et, bien que l'hélice marine soit très peu flexible, on place la palette de manière à avoir une déclinaison distale plus grande que la théorique. On peut très bien accepter une palette élastique à torsion positive et rester quand même partisan de l'hélice géométrique, si l'on admet que la déformation par la poussée aérienne a pour résultat final une torsion néga- tive. Mais est-il bien sûr qu'il faille absolument une torsion négative? Pourquoi ai-je obtenu des rivières si puissantes avec des palettes où la déformation n'empêchait pas la torsion de rester positive? Bien mieux, des expériences récentes me prouvent que, si une palette zooptère est bien construite, la poussée aérienne tend à augmenter la déclinaison distale. Si l'aile était formée d'un bord antérieur rigide, suivi d'un voile membra- neux, comme l'ont proposé certains auteurs, ily aurait sûrement diminution de la déclinaison distale; mais les courbures de l'aile véritable sont telles qu'à une augmentation de résistance correspond une augmentation antago- niste d'envergure et de déclinaison distale. ■ypo ACADEMIE UES SCIENCES. (ne de mes palettes avait, en sortant du gabarit, une forme spéciale, dont j'ai bien noté les déclinaisons à dill'érentes dislances de l'axe de rotation, ainsi que la concavité et la courbure du boni antérieur. Une fois montée sur le moyeu, de manière que la déclinaison dislale à 35""' de l'axe fût de i6°, l'envergure était de 90"'"; après une rota- tion à loon tours, nous trouvons la concavité légèrement diminuée, et à cette même distance de l'axe une déclinaison de 29° : l'envergure est de i"',o.''|. Cette déformation est fixe, paice que la limite d'élasticité a été dépassée, mais elle nous fait saisir sur le vif la manière de se déformer. Celte déformation est du reste constante, c'est-à-dire qu'à 63o tours (') par exemple, nous avons i™, 10 d'envergure, à 880 tours, i"", 12; mais, au repos, nous retrouvons toiijouis i"',o4. Un tel résultat ne saurait surprendre un naturaliste : il sait que l'exten- sion du bord antérieur s'accompagne toujours d'une circumduction, d'une rotation longitudinale, qui augmente la déclinaison distale. On peut con- stater ce fait sur une rémige digitale antérieure, en essayant de la redresser. Quelle peut bien être Tulililé de ce principe appliqué aux hélices aériennes? Supposons un aéronat muni de zooptères, à une déclinaison convenable, eu égard à la vitesse de rotation et à celle de translation en air calme. La déclinaison relative est un peu différente : c'est une résultante de la vitesse de rotation et de celle d'avancement. Tout à coup, on a un vent debout; on fait pour le coiîibaltre une avance à l'allumage, de manière à faire tourner plus vite et augmenter la force propulsive. Si nous tournons plus vite, nous augmentons l'envergure et la déclinaison distale; mais c'est justement ce qu'il nous faut, puisque avec un vent debout il faut augmenter la déclinai- son dislale, si l'on veut que la déclinaison relalive change peu. Nous avons donc dans la géométrie seule de la zooptère, indépendamment de tout mécanisme entre les mains d'un ciiauffeur, une régulation automatique de l'envergure et de la déclinaison; il serait impossible de l'obtenir avec les hélices habituellement employées. Un mot sur les aéroplanes. Il n'y a aucun animal qui fasse exclusivement de l'aéroplane, sauf peut être lesExocœtes etDactyloptères, dont la nuirche est plutôt une série de bonds. Les rameurs et les voiliers ont le pouvoir de déformer leur aile, et de changer à leur gré le rapport des déclinaisons dis- (') La palette est photographiée au repos, à G3o tours et à 880, en trois poses successives sur la même plaque, dis|)osée parallèlement à l'axe de rotation. Les épieuves montrent très nettement les vaiiations d'emergure du bord antérieur et ses différentes inclinaisons sur l'axe. SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. ■793 taie et basilaire. L'étude des rémiges distales (') et des élytres de Coléop- tères nous montre que la torsion positive ne manque jamais. Si la torsion positive est un facteur constant et nécessaire du vol plané, on fera bien de l'appliquer aux aéroplanes; l'expérience du vol, la statistique des chutes montrera si ce perfectionnement est suffisant, si l'on peut se passer des chan- gements volontaires de déclinaison distale. HYDROLOGIE. — Sur les l'ariations de température de la source de la Sainte- Baume (Var). Note de M. E.-A. Martel, présentée par M. Albert Gaudry. L'ancien dogme de la constance de température des sources se révèle de I-iK. 1. '\^- ^ ^kT*' Grand claprie Je la Saiiile-Baunie (Var). plus en plus faux. Après les nombreuses preuves et explications que j'ai (') Ce Mémoire est sur le chantier; quant aux éljtres, voir Géométrie comparée des ailes dures {Congri's de l'Assoc. fr. avanc. se, Ajaccio, iqoi ). 794 ACADÉMIE DES SCIENCES. fournies de son inexactitude dans les terrains fissurés (calcaire et craie), je viens de la constater aussi à travers un épais dépôt détritique de roches cristallines fragmentées. La principale source du massif de l'Estérel (Var), celle de la Sainte- Baume, jaillit à i85'" d'altitude, à l'extrémité inférieure d'un immense clapier, provenant de la démolition météoricjue des escarpements de la Sainte-Baume et du cap Roux qui, à l'Ouest, dominent la source de 200" à Kig. 2. Plan du bassin alimentaire de la source de la Sainle-Baume (au i,,',!,, ). 25o™ en moyenne. La vue et le carton ci-dessus (amplification extraite de ma carte de l'Estérel au j^j^) expliquent suffisamment la situation, la forme et l'aspect du bassin ou périmètre d'alimentation de la source de la Sainte-Baume. Ce bassin, approximativement triangulaire, n'a pas 7 hec- tares de superficie. Cependant la source ne tarit jamais. Elle subit seulement des variations proportionnelles aux chutes des pluies. Le 3i octobre 1907, après un mois exceptionnellement pluvieux, la source de la Sainte-Baume débordait de partout, autour de son point de captage, et sa lempèralure était de i3° (>.; tandis que celle des ruisseaux voisins (cou- lant à flots dans tous les ravins) arrivait à i4°,5 et celle de l'air à 18°. Or, antérieurement et à de nombreuses reprises en hiver et au printemps, j'avais toujours trouvé la source à 10", 5; il faut donc maintenant reconnaître SÉANCE DU 6 AVRIL 1908. 790 qu'elle ne demeure pas à une températui-e constante; son alimentation, par le grand clapier d'où elle descend, est assez rapide et assez superficielle après les pluies pour que celles-ci communiquent leur chaleur estivale-autom- nale ou leur froidure hivernale à ses lilets les plus profonds. Donc, tout comme les sources du calcaire, celle de la Sainte-Baume subit l'influence immédiate et directe des infiltrations extérieures ; par conséquent elle devien- drait contaminable, si son petit bassin alimentaire était habité (ce qui d'ail- leurs n'arrivera point). La taille des blocs d'éboulis à gros interstices, qui constituent le clapier, est la cause très simple du fait ainsi reconnu. Car on sait depuis longtemps que les granités, fissurés en profondeur, donnent des eaux plus ou moins pures, selon le grain et l'épaisseur (et, par suite, selon le degré de filtrage) des arènes de décomposition qui les recouvrent. La constatation qui précède indique que, dans les roches cristallines, même détritiques, comme dans le calcaire et tous les éboulis en général, les observations de température peuvent fournir, pour le captage des sources, de précieuses indications hygiéniques sur la rapidité de transmission des pluies et par conséquent des éléments nocifs éventuellement infiltrés avec elles. La séance est levée à 5 heures. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages rkçus dans la sÉA^cE du 6 avril 1908. Inslilul de France. Académie des Sciences. Rapport sur la nécessité de l 'application, exacte du Système métrique à toutes nos monnaies, présenté dans la séance du 16 mars 1908, par M. Violle. Commissaires : MM. Darboux, Bouquet de la Grye, Mascart, Lippmann, Poincaré, Kadau; Violle, rapporteur. (ExU-. des Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences, t. CXLVI, p. 563.) Paris, Gauthier-Viiiars, 1908; I fasc. 10-4°. (Tiré à 5oo exemplaires.) 79*^ ACADÉMIE DES SCIENCES. A.res principaux du temps de parcours, par Haton i>e la Goupilijère, Membre de rinsliliit. (Exlr. du Journal de MalliémaLiques pures el appliquées.) Paris, Gaiilhier- Villars, s. d.; i fasc. in-4''. (Hommage de railleur.) Observatoire national astronomique, citronométrique et météorologique de Besançon; A'IA' Bulletin citronométrique, année 1906-1907. publié par M. A. Lebeuf' Directeur de l'Observatoire. Besançon, J. Millol eV C'", 1908; i fasc. in-^". Statistique générale de la France. Mouvement de la population, années 190.5 el 1906; l. XXXV et XXXVl. Paris, Imprimerie nationale, 1907; i vol. in-4". Annales de l'École nationale d'Agriculture de Montpellier ; nouvelle série, I. VII, fasc. 4-, avril 1908. Montpellier; 1 fasc. in-4''. Promincnce and coronal structure, by William-J.-S. Lockyer. (Extr. des Procee- dings of the Royal Society, A, t. LXXX.) Londres, 1908; i fasc. in-8°. Kalalog von 10660 Slernen ztvisclien 0" 11 ud .oO° nôrdlisclier Declination fur das Aequinoktium 1900, nach den BeobaclUungen am Bepsold'schen MeridianUreise der kôniglichen Sternwarte zu Bonn, in den Jahren 1894 bis igoS, von FiiiEDitiCH Kijstner, ( VerofTenllicliungen der kônigl. Sternwarle zu Bonn; n° 10.) Bonn, Friedrich Cohen, 1908; 1 vol. in-4°. Commissâo geographica e geologica do Esiado de S. Paulo. Exploracâo do Rio do Peixe. Sâo Paulo, 1907: 1 fasc. in-f". La vialidad del Este de la Republica O. del Urugay, por FranciscoJ. Hos. Monte- video, 1907; I fasc. in- 12. El Cerro « Tupambay » al travès de la historia, la geografia y la cartografia, por Francisco-J. Bos. Montevideo, 1907; i fasc. in-8". Théorie universelle baséesur la physique moléculaire, l'élasticité parfaite du fluide universel, par M. N. Slomne'co. Ploesti, 1908; 1 fasc. in- 12. The Journal of tropical veterinary Science; t. III, n° 1, 1908. Calcutta; 1 vol. in-8°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIEK-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. puis i835 les COMPTES RENDUS hebiloraadaires paraissent réguliôremenl le Dimanche. Ils formeiU, à la Qa de l'année, deux volumes in-4''. Deus 18, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par onir» alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel rt du i" lanvier. Prix de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, ciiez Messieurs ; Ferran frères. Chaix. Jourdan, / ns.. . rs.. . nne . . içon . . eaux . Rufl. Courtin-Hecquel. ^ Germain et Gras^in. ' Siraudeau. Jérôme. .Marion. Feret. Laurens. Muller (G.) "■es Kenaud. Uerrien. \ F. Robert. 1 Le Borgne. Uzel frères. Jouan. ibery Dardel et Bouvier ( Henry. ( Marguerie. i Delaunay. ' Bouy. Greffier. Ratel. Rey. l Lauverjat. / Degez. [ Drevet. j Gratieret C'*. ochelle Foucher. Bourdignon. Dombre. Tallandier. Giard. Lorient. bourg .... nont- Ferr oble . chez Messieurs : \ Baiimal. t M"' Texier. Cuinia et Massoo. l Georg. Lyon ( Phily. Maioine. Vitte. Mai-seille Ruât. \ Valal. Montpellier | Goulet et fils. Moulins Martial Place. Buvienier. On souscrit à l'étranger. Amsterdam , Nancy. Nantes . Nice Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert Dugas. Veloppé. !Barma. Appy Nîmes Debroas-Duplan. Orléans Loddé. \ Blanchier. Poitiers < , , . ( Levner. Hennés Plihon et Hommais. Rochefort Girard ( M"" ). Rouen . Langlois. Lestringant. S'-Étienne Chevalier. Toulon. * ^''^^^^- Toulouse . l Figai ■ I Allé. ( Gimet. • i Privât. iBoIsselier. Péricat. Bousrez. Valenciennes Giard. Lemaitre. Bucarest . chez Messieurs : j Feikema Caarel- ■ ' ) sen et C'V Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. iAsher et C". Friedlander et fits. Kuhl. Mayer et Muller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. iLamertin. Mayolez et Audiarte. Lebègue et C"°. / Sotchek et C°. ) Alcalay. Budapest Kiliaii. Cambridge Deightoo, Bell et C". Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague, i .. . Hôst et (ils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. , Eggimann. Genève 1 Georg. ' Burckhardt.. La Haye Belinfante frères. IPayot et C''. Rouge. Sack. Barth. Brockliaus. Leipzig <' Lorentz. Twietrneyer. Vuss. ( Desoer. ' Gnusé. Londres Luxembourg . . . Madrid Milan te et C" Chez Messieurs : / Dulau. • • I Hachette ' Nutt. V. Buck. Ruiz et C'. Romo. Dossat. F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. \ Marghieri di Glus. isanles 1 r> 1 1 ' ( Pellerano. DyrseQ et Pfeiffei. New- York ] Stechert. \ l.emcke et Buechoer Odessa lîousseau, Ox/ord Parker et C». Palerme Reber. Porto Magalbaes et Moniz. Prague Rivnac. Rio- Janeiro . . .. Garnier. Bocca frères. Rome. Loescher et C'*. Rotterdam Kramcrs et fiU. Stockholm Nordiska Bogbandel Zinserling. Liège . S'-Pétersbourg . Wolff. Bocca frères. I Brero. '"«'•'« JRinck. ' Rosenberg et Sellier Varsovie Gebethoer et Wolff. Vérone Drucker. \ Frick '''««"'' • j Gerold et C*«. Zurich Rascher. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l"à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume 10-4"; i853. Prix 25 fr. Tomes 32à61. —( i" Janvier iSâi à 3i Décembre i865.) Volume 10-4°; 1870. Prix 25 Ir. Tomes 62 à 91. — ( i" Janvier i866 à 3i Décembre 1880. ) Volume in-4°; 1889. Prix 25 tr. Tomes 92 à 121. — (i" Janvier 1881 à 3i Décembre i8(p.) Volume in-T; igo"- ^'''^ ■^' SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: no I.-Mémoire surquelques points de la Phvsiologiedes Algues, par MM. A, DERBEsetA.-J.-J.SouBR. - Mémoiresur le (^^\<^''\^^^^^ll''''^^l'''l'^Xl'l^uTndel )mètes, par M. Hanskn. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, parliouliereEneni aaiis la iii„c. ^^ ^^ ires grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 33 planches; i856. me 1.- Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedbn. -Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en "SS» Paj i;Y„!'*^:?r.Ll?.^^|.*""! le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir: «F imentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la que ure des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique e u une réponse a la quesuou uc m* y^^^y^^^y ..■■ ■--- r- - j iri,.Bni» terrains le concours de .853, et puis remise pour'celui de .856, savoir : «Etudier les lois de la distribution des corps <>'-g3"'''5? J"*'' <;s ^a,,' l^es d,m.r^^^^^^ imentaires, suivant l'or/re de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou im liante Kecncrcner la ■— ■ ■ '^ ^ ■■ ■ •,ueetsesétalsantérieurs...parM. leProfesseur lÎKOMX.In-'r.avoc -planche,,. 8b.... « Ir 4 la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie desSoieno»». N° 14. TAlili: DKS AirnCLES (SéarueduO AmU tîM)8.) ME3I01UES ET CO»II>lUI\ICAlT4>i\S DES MRMimiîS RI DKS CORUBSPONOANTS DE l/ACADÊMIE Pages iM.M. A. 1Ialli:i\ el E. Baukr. — Sur un isomère du diphénylcaniphoinéllianc et les corulitions de sa fornialiiin M. A. I.ACKoix. — Sur une nouvelle espèce minérale, proveuanl du Congo français. M. A. Chauvkah. — Sur la perception du relief el de la profondeur dans limage simple des épreuves pholograpliiques ordinaires. Conditions el lliéorie de celte pei'i'éption 722 7-25 Pages. iM. Ch. lioucuAHn. — Sur l'avance el le retard de la coagnliiliioi du sang en tubes capillaires 73o MM. H. DouviLLK el Zkiller. — Sur le terrain houiller du Sud oranais 782 M. Haton I)F, i.A (joi!i'ii.LiKRE fait hommage d'une ilnilc pulilièe dans le " Journal de ,Matliématir|ues pures el appliquées » sur la di-terniination des « axes principaux d'inertie du temps de parcours » 7.'i7 ME.1IOIRES PUESEIVrES. M. Le 'Vavasseur. — Sur les sons-groupes du groupe linéaire homogène à quatre variables el les systèmes d'équations aux dérivées p.uiielle dent qui leur correspon- C()IUÎI':SI»ONI>ANCE. La Commission n'OROANiSATioN du premier Congrès international des Industries FRIGORIFIQUES prie l'Académie de désigner un certain nombre de délégués qui parti- ciperont aux travaux du Congrès 7'3y L'Académie désigne comme délégués MM. Haller, Daslre, Alfred Picard 739 M. le Secrétaire perpétuel signale le « XIX" Bulletin chronomélrique de l'Ob- servatoire de Besançon », parM. A. Le- betif; un Ouvrage intitulé : 4 M. .1. B0UGAUI.T. — Étude comparative de la déshydratation des acides atrolactique et yy-mélhoxyatrolactique. Aciiles p-mé- thoxyatropiqiie et di-/)-iiiéthoxyatropique. -fil'i MM. G. l'EiiRiER el H. Caille. — Forma- tion de mélanges d'isomères à point de fusion constant dans la réaction de Friedel el Crafls -fie, M. L. Manuin. — Sur la constitution de la membrane chez les Diatomées 770 M. .1. Ci.iizET. — Action de l'état hygromé- trique sur les échanges respiratoires 778 MM. J.-E. ABELOtJS el E. Bardier. — De l'aclion de l'exlrail alcoolique de l'urine humaine normale sur la pression arté- rielle 773 M. C. Fleiu. — L'oxyde de carbone inter- vient-il dans l'intoxicalion par la fumée du tabac'? 77IJ M. J. Effront. — Action de la levure de bière sur les acides amidés 779 M. J. Wolkf. — Sur quelques peroxydia- slases artilicielles; du rôle capital du fer dans leur action ,. . 7**' MM. E. Kavser el A. Demolon. — Sur la formation de l'aldéhyde éthylique dans la fermentation alcoolique 7^3 M. Cil. DÉRE. — Sur la préparation et sur quelques propriétés de l'oxyhémocyanine d'escargot cristallisée 7^4 M. PiETTRE. — Bile el pigments biliaires. 786 MM. Charles Nicolle et Charles Comte. — Origine canine du Kala-Azar 789 M. P. Amans. — lîôle de la torsion positive dans les hélices aériennes el les aéro- planes ' 79' M. E.-A. Martel. — Sur les variations de tcmpéralure de la source de la Sainte- Baume (Var) 79^ 795 PABIS. - IMPRIMERIE GAUTHIER- VILLA KS , Quai des Grands-.Augnstins, 55. Le Gérant : G*uthie»-Villars. 1908 PREMIER SEMESTRE. COMPTES HEÎVDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVI. iT15 (13 Avril 1908 PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1908 RÈGLEMENT REL4TIF AIX COMPTES RENDUS Adopté dans [>es séances des 23 lum 1862 et a] mai 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par de» savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. •iC) numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. I^es extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun AssociéétrangerdeFAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les So pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:> pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savant étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Acdj demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un rk, sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires son tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de l'éduire cet exlrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fon pour les articles ordinaires de la correspondance offi cielle de l'Académie. Article 3. < Le bon à tirer de chaque Membre doit être remSl à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis i temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans It Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé ai Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche.4 ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraieni autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrativa fait un Rapport sur la situation des Comptes renduï après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré< sent Rèsrlement. v Les Savants étrangers à lAcadémie qui désirent faire présenter^.leurs Mémoires par^MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de lei déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5°. Autrement la présentation sera remise à la séance suiTantal ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 15 AVRIL 1908. PRÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL. MÉMOIRES ET COMMUrVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le PRftsii»E.\ ï annonce à l'Académie qu'en raison des fêtes de Pâques la séance du lundi 20 avril est remise au mardi 21. AÉRONAUTIQUE. — Sur le planement des oiseaux. Note de M. Marcel Deprez. Le [)liénomène du planement des oiseaux grands voiliers est un de ceux qui ont le plus excité l'étonnement et la sat;acité des mécaniciens. Il con- siste comme on le sait en ceci : l'oiseau, les ailes étendues et immobiles, se tient à une certaine hauteur au-dessus du sol dans une fixité absolue comme le ferait un cerf-volant amarré à un point fixe à l'aide d'une cordelette qui l'empêche d'être entraîné par le vent auquel il doit sa force ascensionnelle. Or la force qui soutient l'oiseau et l'empêche de tomber est certainement identique à celle qui soutient le cerf-volant, c'est-à-dire qu'elle est due à un courant d'air dans lequel se tient l'oiseau et qui exerce sur ses ailes une pression qu'on peut décomposer en deux autres : une composante verti- cale égale et contraire au poids de l'animal et une composante horizontale qui dans le cerf-volant est équilibrée par ia résistance de l'amarre. L'oiseau étant entièrement libre, pourquoi n'est-il pas entraîné par cette composante horizontale qui est augmentée, en outre, de la pression exercée par le cou- rant d'air sur le corps même de l'oiseau? Cette question a été l'objet de beaucoup de controverses qui n'ont servi qu'à mettre en lumière l'extrême difficulté de trouver une réponse satisfai- sante. Cette difilculté est telle qu^on a vu récemment des ingénieurs C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 15.) Io5 ^9^ ACADÉMIE DES SCIENCES, distingués émettre l'opinion que le planenienl- des oiseaux constitue un phénomène mystérieux dont l'explication ne peut être donnée dans l'état actuel de nos connaissances. Je vais montrer que cette explication est, au contraire, facile et ne com- porte aucune hypothèse en dehors des lois élémentaires de la Mécanique. li suffit d'ailleurs, pour résoudre le problème qui nous occupe, de se rappeler une seule de ces lois, relative à la pression exercée par un gaz en repos ou en mouvement, et en vertu de laquelle cette pression est toujours dirigée suivant la normale à la surface sur lar|uelle elle s'exerce, à la condition qu'on considère comme négligeable le flottement exercé par les molécules gazeuses sur les surfaces le long desquelles elles glissent. Il est facile d'ail- leurs de tenir compte de cette action tangenlielle si on le juge nécessaire et de démontrer qu'elle n'inlirme en rien les résultais auxquels nous conduit la loi des pressions normales à la surface. Ceci posé, il est facile d'analyser les forces auxquelles est soumis un petit plan représentant un élément de l'aile d'un oiseau placé dans un courant d'air horizontal (d'ingé de gauche à droite) et faisant avec ce courant un angle (compté dans le sens des aiguilles d'une montre) compris entre zéro et -• On reconnaîtra immédiatement que la force normale au plan, due à la pression du courant d'air, se décompose en une force verticale dirigée de bas en haut, c'est-à-dire en sens contraire du poids de l'oiseau, et en une force horizontale dirigée de gauche à droite, c'est-à-dire dans le sens du courant d'air. L'oiseau sera donc soutenu, mais entraîné dans le sens du courant d'air. Donc, quoi qu'on fasse, le planement est impossible si le courant d'air a une direction ricfoureusemenl horizontale. Supposons maintenant qu'on donne au courant d'air une direction légèrement ascendanteou, ce qui revient au même, (ju'il fasse avec l'horizon- tale un angle qui, compté dans le sens des aiguilles d'une montre, ait une valeur négative, mais peu considérable, telle qu'une dizaine de degrés, et donnons au petit plan une inclinaison également négative, mais inférieure à celle du vent, de façon qu'il soit situé dans l'espace angulaire compris entre l'horizontale passant par son centre et la droite représentant la direction du vent, menée par ce même centre. Puis décomposons comme dans le cas précédent la pression normale exercée sur le plan par le courant d'air en deux forces, l'une verticale, l'autre horizontale. Nous reconnaîtrons immé- diatement que la composante verticale est encore dirigée de bas eu haut, c'est-à-dire en sens contraire du poids de l'oiseau, tandis que la composante SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 799 horizontale est dirigée en sens contraire de la direction du vent supposée hori- zontalement. Le petit plan aura donc une tendance à se mouvoir en sens con- traire du vent, et, si la force horizontale ainsi développée est équilibrée par une l'orce égale et contraire, due, par exemple, à la pression du vent sur le corps de l'oiseau, la résultante des forces appliquées au petit plan se réduira à la composante verticale dirigée en sens contraire du poids de l'oiseau. 11 est facile de conclure de cette analyse que l'intégrale de toutes les forces élémentaires appliquées aux ailes de l'oiseau peut se réduire à une force verticale qui, si les données numériques du problème (vitesse et inclinaison du vent, surface et inclinaison des ailes) sont convenablement choisies, sera exactement égale au poids de l'oiseau, de sorte que celui-ci, n'étant plus soumis à l'action d'aucune force horizontale ou verticale, restera en repos dans l'espace, au milieu du courant d'air, sans avoir besoin de développer aucun travail mécanique et, par conséquent, sans imprimer aucun mouve- ment périodique à ses ailes. En un mot, il planera. J'ai |)u appliquer à l'action exercée sur la concavité d'une aile courbe le procédé d'analyse que je viens de faire connaître et je suis arrivé à des con- clusions encore plus catégoriques. J'ai trouvé d'abord comme il est facile de le pressentir que les surfaces courbes (telles que sont les ailes des oiseaux en réalité) donnent des résultats bien plus nets et bien plus variés que les plans et qu'elles se prêtent mieux à un calcul numérique approché de la valeur des composantes horizontale et verticale qu'on peut faire varier presque indépendamment l'une de l'autre. En un mot, les surfaces courbes pré- sentent à tous les points de vue une supériorité indiscutable sur les surfaces planes. Enfin j'ai voulu soumettre au contrôle de l'expérience les conclusions sin- gulières et cependant si claires que je viens d'exposer, et j'ai imaginé un petit appareil (') destiné à mettre en évideuce l'existence de la composante horizontale dirigée en sens contraire du vent lorsque ce dernier suit une trajectoire oblique ascendante. Il se compose d'une surface courbe portée par im chariot très léger mobile sur un plan faiblement incliné. La surface courbe étant convenablement orientée, on dirige contre elle et par-dessous le courant d'air d'un ventilateur et l'on constate que, loin de fuir devant le courant d'air, elle se dirige en sens contraire dudit courant en remontant le plan incliné grâce auquel elle retourne ensuite à sa position primitive lorsque le courant d'air est supprimé. ('j Cel ajujaieil a été réalisé sous la direction de M. Verney. 8oo ACADÉMIE DES SCIENCES. Une des conséquences les plus curieuses et les plus importantes de l'étude à laquelle nous venons de nous livrer est qu'on peut construire des aéronats dirigeables à voiles empruntant exclusivement au vent leur force ascension- nelle ainsi que la force motrice qui leur permet d'évoluer dans tous les sens tant que le vent souffle suivant une direction légèrement ascendante. Dans une prochaine Note je préciserai le rôle de la forme concave des ailes de l'oiseau dans le planement stationnaire. NAVIGATION. — Détermination des longitudes en mer par la télégraphie sans fil. Note de M. E. Guyou. J'apprends par le Compte rendu de la séance du 3o mars, à laquelle il ne m'a pas été possible d'assister, que l'Académie vient de soumettre à l'examen d'une Commission une proposition de notre confrère M. Bouquet de la Grye relative à la détermination des longitudes par la télégraphie sans fil. Le Bureau des Longitudes, dans les attributions duquel rentrent les ques- tions de cette nature, s'étant occupé du même sujet aux mois de décembre et janvier derniers, peut-être l'Académie jugera-l-elle utile d'être renseignée sur la décision qui a été prise dans cette circonstance avant de se prononcer elle-même. La proposition présentée au Bureau dans sa séance du 22 janvier dernier était formulée dans les termes suivants : « Dès l'apparition de la télégraphie sans Td, il n'échappa à personne, » dans les milieux compétents, que grâce au nouveau mode de transmission » de signaux, le problème des longitudes en mer pouvait être considéré » comme virtuellement résolu cl, si, jusqu'à ce jour, les marins et les astro- » nomes ont paru se désintéresser de la question, c'est qu'il eût été préma- » turé d'engager ou de projeter quoi que ce fût avant que l'expérience eût » renseigné sur les moyens pratiques d'utiliser les ondes hertziennes. » Mais aujourd'hui il n'y a plus aucune raison de différer l'étude et la » mise à exécution des dispositions propres à réaliser un progrès d'impor- » lance aussi capitale pour la sécurité de la navigation. Nous constatons » d'une part, en effet, par la régularité des communications échangées entre » Paris et la Division navale du Maroc, que la transmission des signaux » peut s'effectuer jusqu'à une distance de 1000 milles, et l'on peut conclure » de là que, sauf pour un petit noudjrc de régions, il est désormais possible, » au moyen d'un ensemble de stations radiotélégraphiques convenablement » réparties sur les îles et les rives des continents, d'envoyer des signaux SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 801 » horaires en tous les points des océans. D'autre part, la technique de la » télégraphie sans fd est aujourd'hui bien acquise; les instruuients récep- » teurs actuels notamment sont d'un maniement assez simple pour qu'on » puisse en répandre l'usage sur les navires de commerce, et ces appareils » peuvent encore être notablement simplifiés. M. Tissot vient précisément » de placer sous les yeux du Bureau des Longitudes un modèle remar- » quablement simple qu'il a expérimenté avec plein succès. » On pourrait enfin citer, comme nouvelle preuve que la question est » bien mûre au point de vue technique, ce fait que, depuis le mois de juillet » dernier, un service de signaux horaires fonctionne à la station radioté- » légraphique de Camperdown, au port d'Halifax (Canada). » M. Tissot, rendant compte d'expériences de transmission d'heure efîec- » tuées récemment entre Paris et Brest, propose d'installer un service » analogue sur la tour Eiffel; il ajoute que les signaux horaires ainsi trans- » mis permettraient aux navires passant à 200 milles de toutes nos côtes de » régler leurs chronomètres. Cette proposition de M. Tissot mérite, pour » diverses raisons d'ordre technique, d'être prise en sérieuse considération; » mais, si l'on examine la question à un point de vue général, on se rend » compte aisément qu'il n'est pas possible de s'en remettre à l'initiative » indépendante des diverses puissances du soin de créer des stations » horaires. Il est évident tout d'abord que des stations horaires dont les » zones d'influence seraient voisines et même, en partie, communes n'abou- » tiraient qu'à des confusions plus dangereuses que les incertitudes de » l'état actuel sans une entente préalable sur le mode de signal adopté et » sur le méridien fondamental choisi. D'ailleurs ce problème des longi- » tudes en mer est, par sa nature même, un problème d'ordre essentiel- » lement international, dont la solution doit être étudiée au point de vue » des intérêts généraux de la navigation et réalisée d'après un plan"d'en- » semble établi par une Commission aussi compétente au point de vue » scientifique qu'au point de vue nautique, c'est-à-dire par une Commission » internationale composée de savants et de marins. » Le Bureau des Longitudes est, par ses attributions mêmes, particuliè- » rement qualifié pour prendre l'initiative de provoquer la réunion de » cette Commission. » Le Bureau des Longitudes adopta ces conclusions et voulut bien me charger de préparer les documents nécessaires pour y donner suite immé- diatement; sans une indisposition- prolongée pendant laquelle tout travail me fut impossible, la question serait réglée depuis deux mois. 8o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE MINÉRALE. — Action de la chaleur sur les hydrates de lithine. Note de M. de Forcraxd. I. Hydrate cristallisé : LiOH,PFO. — W. Dittmar ('), en 1888, avait déjà décrit ce composé, qui s'obtient par simple refroidissement de la dis- solution chaude ou par évaporation à froid, dans l'air décarboiiaté et sec, d'une dissolution concentrée de lithine pure. Il lui avait trouvé la com- position Li^O + 3,235 H-O ou LiOH -1- i, 1 17 H-O, soit sensiblement Li=0 + 3H^0 ou LiOH,H=0. J'ai répété plusieurs fois cette préparation et j'ai constamment obtenu en efîet des nombres compris entre 3,i5 et 3,5oH^O pour Li-Q, mais l'excès d'eau (o,i5 à o,joFPO) n'est dû qu'à un peu de dissolution aqueuse retenue par les cristaux. On jicut les avoir loul à fait secs en les maintenant, pendant i heure environ et jusqu'à poids constant, dans un courant d'hydroj^ène à -l- 33" seulement. La formule est alors très exac- tement Li^0-f-3JP0 ou LiOIJ,H-0. La chaleur de dissolution de cette combinaison, à H-iS^el pourLi^ = 4') est de +iC''i,o2 pour Li=0,3H=0, soit +oC^',5i pour LiOH, H=0. Lorsqu'on veut la transformer en lithine LiOH, le mieux est de la placer dans le vide sec à la température ordinaire, jusqu'à poids constant, ce qui demande plusieurs semaines, ou bien encore de mettre ces cristaux, pulvé- risés ou non, dans une nacelle qu'on chauffe dans un courant d'hydrogène pur et sec à une température ne dépassant pas -1- 1^0°. Une heure suffit. Le produit a exactement la composition LiOH, et son poids est constant. C'est un corps effleuri, non fondu, blanc. C'est la véritable lithine, dont l'état de condensation est le même que celui de l'hydrate cristallisé, et c'est le seul moyen de la préparer. On ne peut l'obtenir fondue. Sa chaleur de dissolution (toujours k + \^° et pour une dilution de Li'^ pour 4') est de -+- 8'^''',93 pour Li", soit -1- 4^"', 465 pour LiOH. La différence : -t-8,93— 1, 02 = -1-7, 91 correspond à 2 LiOH -j- 2 H-O, soit -1- 3^'*', 955 pour H-0 liq. (') Journal of tlie Sociely of clie/nical Induslry , i. \ 11, 18S8, p. 731. SÉANCE DU l3 AVRIL TpoS. 8o3 La fixation de H='0 gaz sur LiOH dégage donc -+- i3^^',fii5. Or i36i5 3o = 454°abs., soit H-iSioC. Le point à'ébullition de l'hydrate cristallisé est donc de -h i8i", et il est tout à fait normal qu'il cède sa molécide d'eau, dans un courant d'hydro- gène sec, vers -f- i4o", en conservant le même degré de condensation. Mais, si l'on chauffait à plus haute température, on obtiendrait des pro- duits polymérisés analogues à la lilhine pure du commerce. Lilhine pare du commerce. — On trouve actuelleinenl dans le commerce, depuis peu d'années, des échantillons de Ut là ne pure qui contiennent moins de I pour loo d'impuretés (formées d'oxyde de fer el de silicates). Abstraction faite de ces traces de substances étrangères, la composition oscille entre Li»0 + i,3oH^0 et Li=0+i,38H20, soit LiOH -1-0, iSH^O el LiOll + o.igH^O. Lorqu'on chauffe ce produit progressivement dans un courant d'hydro- gène sec, il ne cède de l'eau ni à t4o° ni un peu au-dessus. Vers + 445° il fond en perdant des traces d'eau; le poids devient absolument constant à cette température, el la composition est très exactement Li-0-hi,25H-0 ou LiOll 4-o,i25H^O. J'ai pu maintenir cette substance jusqu'à '4^0°, pendant plusieurs heures, dans le courant d'hydrogène, gans constater 0-t-3H«0. Sa chaleur de dissociation (pour Li-= 4' et à +1.5") est de + i6c»i,026. Dans ces expériences on n'observe jamais aucun arrêt indiquant la formation d'un composé intermédiaire 4Li-^0-H4H^O qui aurait la même composition centésimale que la lilhirie LiOH. Enfin, si l'on maintient pendant très longtemps la température de 570°, il y a encore élimination d'eau, mais elle est extrêmement lente. Il faut plusieurs journées pour arriver aune composition telle que LiM3 +■ 0,62 H'O, jtuis Li-0 + o,59H-0, et il ne semble pas qu'il y ait de nouvel arrêt. Je n'ai pas cherché à obtenir, à celte température, la déshydratation complète, ce qui eût demandé plusieurs semaines. On y arrive en 8 ou 10 heures en cliaulTant à G60" et en 2 heures à 780°. J'ai indiqué déjà que le produit obtenu est l'oxyde anhydre Li*U, ou plutôt nhi^O. III. Discussion. — Des nombres donnés plus haut pour les chaleurs de dissolution de ces deux hydrates condensés, on peut déduire 4Li^0, 3HM3+ 2H*0 liq. = 4Li-0, .5H'-0 = /i(-n6,o26 — 8,i82)=-l-4x7,844 = + 3)"', 376, soit, pour H^O gaz : + -S^"', 348. L'hydrate Li'O, 3 H'O doit donc bnui/lir à 25348 _g/5oai3s., soit ' +572° G., 3o ce qui est très exactement conforme à l'expérience, puisque c'est à + 570° qu'on observe un brusque départ d'eau. Et cette concordance vient à l'appui de l'hypothcse que j'ai faite que, dans le passage de 4Li-0, 5H=0 à 4Li-0, 311- G, il n'y a pas de nouveau changement de polymérisation. Si l'on admet qu'il en est de même dans le passage de l'hydrate 4Li=0, 3H- G à l'oxyde anhydre Li-O, c'est-à-dire que l'oxyde anhydre est (Li-G)% on obtient 4Li^O + 3H^0 1iq.= 4Li-0, 3H^0 =-h ôo'-'-'.ege ou, à partir de H^G gaz : -+- 29^^', 892. SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 8o5 La leinpératuréd'éOiMuun de riiydrale 4Li-0, 3WO donnant ^Li^O est ?^^ 1:^996", 4 abs., soil +723",4C. 00 ce qui s'accorde encore avec l'expérience, puisque l'oxyde anhydre s'obtient en H ou 10 heures à 6G0", et très rapidement à 'j^o". Mais tout autre calcul manquerait de rigueur. Ainsi on ne pourrait pas se proposer de chercher la quantité de chaleur dégagée en passant de Li-0 -H i,25H'0 à Li-0 + H-O ou Li-0 + 3H-0, (Li^O -\- n-'O) -+- 0,25 H^O liq. = Li'O + 1,2.5 ir^o :z=-i- 8, 930 — 8,1 82= H- 0,748 poiii- o,25ir-Oll(i., soit + 2^''',992 pour 11=0 lii[. ou I .'■'''.652 pour ll-Ogaz, ce qui donnerait -f- 1/19" C. pour la lenqi('r:ilure à'ehiillilion d(- U-0 + \,-i 5 H- O ou ^ Li^ 0 , 5 1 1- ( ) fournissant la iithine normale LiOH. C'est une lenipéraluiv l.eaucoui) trop basse, et l'on a vu (pfeu fait Li-0 + i,v.5H-0 ne fournil pas la Iithine normale, mais un hydrate inférieur à 0,73 H-O, et seulement à J70". En réalité, le résultat de ce calcul n'a pas de signilication, à cause du changement de polymérisation. De la même manière, on ne peut s';illachei' à la différence Li'^0 4- H'^O liq. = 2 LiOH = 3i,2O0 - 8,930 = + 22to',270, car Li-0 est vraisemblablement coudensi'-e, tandis que LiOH ne l'est pas. Il faudrait obtenir Li-O non polymérisée, ce qui est inqjossible, pour pouvoir faire le calcul ; ou bien alors comparer la chaleur de dissolution de (Li^O)'' avec celle d'un hydrate condensé (LiOH)" ou /i Li-0, 4 H-O, intermédiaire entre 4 Li- O , 5 H- O et 4 Li- O , .3 H-O. Or cet hydrate con- densé n'existe pas. On peut cependant raisonner en prenant la moyenne entre les chaleurs de dissolution des deux hydrates condensés, soit + .6,026 + 8.182 _^,.^,„.^,^ J'ai même pu ojjlenir un produit condensé ayant la même composition c. H., 190S, 1" Semestre. (T. C\;.VI, iN° 15.) ï^" 8o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. que LiOH, soit en fondant ensemble, vers 45o", un mélange à molécules égales de 4Li'0,5H'0 et 4Li'0,3H-0, soit en maintenant pendant quelque temps, vers oao", dans le courant d'hydrogène, le premier de ces deux hydrates. Ces produits sont des mélanges de composition 4Li'iO,4H='0, et j'ai précisément trouvé -f- 12*^='' pour leur chaleur de dissolution (rap- portée à Li^), c'est-à-dire la valeur donnée par le calcul de la moyenne ('). On peut alors faire la différence -+- 3i ,200. — i2,io4 = ig'^'^ogô, qui indique, pour l'état polymérisé, la chaleur dégagée par la fixation de H^Oliq. surLi-0. Et, en réalité, si l'on veut faire des comparaisons avec les données rela- tives aux autres bases Na-0, NaOH, K-Q, KOH, SrO, Sr(OH)-, qui, jusqu'à ces derniers temps, n'ont été préparées qu'à haute température, c'est plutôt ce dernier nombre qu'il faut adopter. CORRESPOIVDAIVCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : funéraires dans le Haut- Atlas marocain, par Louis Gentil, Carte dressée et dessinée avec la collaboration de Marius Chesneau, avec une Esquisse oro- graphique du Maroc, par Louis Gentil. (Présenté par M. le prince Roland Bonaparte, au nom de la Société de Géographie.) THERMODYNAMIQUE. — Sur la détente adiahatique des fluides saturés. INote de M. E. Matiiias, présentée par M. G. Lippmann. Le problème a été traité par de nombreux physiciens, notamment MM. Duhem, Ladislas iNatanson et Raveau. Au point de vue géométrique, (') C'est cerlainemenl un produit de ce genre que M. Trucliol avail préparé en 1884 et qui lui avait fourni -\- 1 1<^»',64 pour chaleur de dissolution. SÉANCE DU l3 AVRIL igo8. 807 la question est résolue par l'intersection des adiabatiques intérieures à la courbe de saturation tracée dans le plan des (p, i') et les courbes de titre constant qu'on construit aisément à partir de la même coui'be. On traite ainsi qualitativement soit le cas de la vapeur saturée, soit le cas général d'un mélange de liquide et de vapeur saturée de titre ce. L'inconvénient de cette méthode est que, si les courbes de titre constant peuvent être considérées comme ayant une existence expérimentale (' ), il n'en est pas de même des adiabatiques, dont on ne connaît que la direction générale; le problème ne peut donc pas être traité quantitativement de cette façon. Au point de vue du calcul, on considère habituellement un poids égal à i^ d'une vapeur saturée ; à la température absolue 0 = 2^3 -I- /, le volume est (' et le titre .v = \ — t, z étant intinimenl petit. En écrivant que la quan- tité de chaleur rfQ nécessaire pour une variation de volume dv et de tempé- rature d^ est nulle, on trouve que les variations adiabatiques du titre et de la température dépendent du signe de l'expression (^) L du' U — U ; —7-) m' étant la chaleur spécifique de la vapeur saturée à 0", L la chaleur de vaporisation, u et ;/ les volumes spécifiques de la vapeur saturée et du liquide à la même température. L'inconvénient de cette manière de faire est que le signe de l'expression précédente n'est pas apparent lorsque w', v)^ dont les côtés sont des infiniment petits du premier ordre et la surface un infiniment petit du second ordre; l'un des côtés du triangle étant un arc d'adiabatique, il s'ensuit que la (*) E.-H. Amagat, Journ. de Pliys., 3' série, t. I, 1892, p. ni (*) LippMANN, Thermodynamique, p. i']l\. .SoS ACADÉMIE DES SCIENCES. soiiiiiie (Icsquanlilrs de. clialeiir correspondanl aux doux autres côtés esl du secoud ordre, c'esl-à-dire négligeable. Le premier de ces cycles est constitué par un élément à volume constant, un élément d'adiabatique et un élément d'isotherme rectiligne; il donne n , , db I Cr '/7 H- / rt (' =r O ou -r- =: , /('lanl la chaleur latente de dilatation à 0" et r, 1" clialeur spécifique à volume constant du mélange de titre x à la même lempi-ralure. Mes expériences sur l'acide sulfureux ont montré que c^ est essenlielletnent positif; donc -j- est toujours négatif. Le second cycle esl constitué jiai' uu élément à litre constant, un élément d'adiabatique et un élément d'isotherme rectiligne; il donne, après une courte transformation, d:r )tix dv " («'— «)Cx m^ est la chaleur spécifique à litre mnslant du mélange de titre .-r à 0", qui esl reliée aux chaleurs spécifiques //; et /// des (luides saturés par la règle de mélange : //(^= ;« (i — x') -\- m' X ^ (m' — ni ):r -h ni. [^ors(ju'on (h'tend adiabatiquemenl {^dv'p- o) un mélange de litre x, la variation dx du litre esl donc du signe de m^. Or mes expériences sur l'acide sulfureux ( ' ) donnent m et m' et par suite m^. ; la discussion de la variation du titre peut donc se faire en toute rigueur dans tous les cas. Construisons les courbes /;2^=/(0) pour a'=:o,i; 0,2; ...; 0,9. Sauf pour la valeur o,), toutes ces courbes admettent pour asymptote la droite 0 = 0,,. Seule, la courbe w„., =y'(0) rencontre la droite 0 = 0,. sous un angle lini et pour une valeur positive de l'ordonnée, car on a m ■+- m \ , y. liiJil ■ I ^= cv — Ic-ri,^ OÙ c,. et 4 sont les valeurs limites de r ,. et de / à la température critique, a le coefticienl angulaire du diamètre rectiligne et A la densité critique. (') V.. Mathias, Sur l'i'liidf calorinirlri o, ), les courbes m^ =/(6) coupent deux fois l'axe des abscisses ; il y a donc deux points d'inversion comme pour la cbaleur spécifique de vapeur saturée, (^uand on détend infiniment peu et d'une manière adiaba- tique un tel mélange, dx est négatif ou positif selon que la température est extérieure ou intérieure aux points d'inversion de ce mélange. On voit donc l'intérêt extrême de la détermination expérimentale des quantités m el m' . ÉLECTRICITÉ. — Sur un hygroscope électrique de grande sensibilité. Note de M. J. Pioxciiox, présentée par M. .1. A'iollc. Dans un circuit comprenant un galvanomètre sensible à miroir et une pile ou une dynamo d'une force électromolricc d'une centaine de volts, un tube de verre, du calibre d'un tube à essais el d'une dizaine de centimètres de longueur, se trouve inséré par l'intermédiaire de couches d'argenture recouvrant sa face interne et sa face externe depuis l'extrême bord à un de ses bouts jusqu'à i"" environ de distance de l'autre bout. 'Pel est l'ap- pareil auquel j'ai reconnu qu'on pouvait faircjouer le rôle d'un hygroscope d'une très grande délicatesse. La partie sensible est la section terminale ilii Inbe à l'extrémilé où les couches d'argenture ne sont séparées que par l'épaisseur du \(3rre. Il suffit d'approcher à quel- ques inillimèlres de celte section un corps quelconque émettant des traces de vapeur d'eau pour voir le spot du galvanomètre, tout d'abord parfaitement immobile, se déplacer vivement sur la règle, annonçant ainsi que la surface de la tranche terminale du lube est devenue conductrice. Cet etlet cesse d'ailleurs aussitôt qu'on éloigne le corps qui en a été la cause et le spot reprend sa position d'équilibre primitive. La rapidité avec laquelle la modification de la surface du verre se produit ou se dissipe permet de penser qu'elle est le fait de traces de vapeur tout à fait impondérables. Il est préférable que la section terminale du tube, au lieu d'être bordée à la lampe, résulte d'une coupure aplanie ensuite et doucie par usure à sec avec de l'émeri fin. Telle est alors la sensibilité de l'appareil, qu'elle met en évidence l'infime quantité de vapeur que la simple chaleur de la main dégage d'un cornet de papier qu'on lui pré- sente. La vapeur émanant normalement de la main a la température ambiante par le H ta ACADÉMIE DES SCIENCES. fiill des glandes sudoiipares se décèle à;"" de di^lance par une déxialion du spot donl l'ampliUide est d'ailleurs très difTérente suivant la région de la main présentée au tube. Alors que la face dorsale donne lieu à une déviation de 3'^"" ou 4"° (la règle étant à 108'^" du miroir), le bout d'un doigt donne lieu à un écart qui projette le spot hors de l'échelle. PHYSIQUE. — Sur les changements rnagnèliques du spectre du fluorure de silicium observés parallèlement au champ. Note de M. A. DuFoitii, présentée par M. .T. \iolIe. Un tube de (ieissler, renfermant du fluorure de silicium, donne un beau spectre de bandes; quand on le place dans un champ magnétique, comme Ta fait VI. Chautard(') avant même la découverte du phénomène de Zeeman, on voit des raies nouvelles apparaître, ('es changements, visibles avec un spectroscope quelconque, sont probablement dus à des actions chimiques. M. A. Cotton ('), en répétant celle expérience, a observé, en effet, que ks raies nouvelles persistaient après l'action du champ et que le verre du tube est attaqué en même temps que celui-ci se vide rapidement. Mais on n'a pas étudié le phénomène de Zeeirian avec une grande dispersion pour le spectre primitif du fluorure. C'est cette étude que j'ai l'aile (-) ; dans les conditions où j'ai opéré (') et en prenant la pix^caution de renou- veler constamment le gaz contenu dans le tube, j'ai pu me mettre à l'abri du phénomène parasite indiqué plus haut et observer les changements mao-nétiques du spectre du fluorure de silicium, c'esl-à-dire d'un corps composé, gazeux dès la température ordinaire. Le spectre du fluorure de silicium est nettement sensible au champ mao-nétique; c'est un bel exemple de spectre de bandes où le changement mao-nétique peut servir à débrouiller la structure du spectre. Voici, en ell'et, les résultats que j'ai obtenus : le spectre est formé de raies dilTuses du côté rouge et accompagnées de ce côté par un fond où l'intensité varie graduellement ('') et qui souvent, à une certaine distance de l'arête au moins, se résout en cannelures plus ou moins espacées; l'étude, faite paral- (•) Le phénomène de Zeeman, Paris, Gaulhier-Villars, 1899, p. 3i. (2) En me limilanl à la région comprise entre ). = 412 et >> = 4î8- (3) Les mêmes que dans le cas de l'hydrogène (Cow/j reste proportionnel à la chute de tension F — /. ■l'ai montré dans une Note antérieure (')que, si le rapport p __ ,■ est constant, il suffit, pour avoir sa valeur dans les conditious de l'expérience, d'évaluer les poids /j el p' évaporés dans le nièrne temps par de l'eau pure de tension F et une solution sulfurique de tension connue F , et de former le ipiotient B=.'±=m. ce (|uolient est indépendanl de la concentration de la solution. Uans mes piernièies déleniiinalions, la valeur nioyenne de B iapi>ortée à l'heure el au centimètre carré était o"'ï,6io, les conditions de température et de pression étant voisines de i6" el de 745""". La surface lijjre du liquide (?,i'"'') était à 5™", .5 environ des bords du vase. En répétant les mêmes déterniiiuUions sur une i[uaritite plus grande de liquide, telle <|Me la dislance aux bords soil seulement de 3"'"', on trouve jjour li des valeurs (|ni sont encore sensibleinenl égales entre elles, mais dont la moyenne o™b, 745 est notablement plus grande ffue la précédente. Malgré la différence des températures (■2 1" au lieu de i6"), l'écart esl en grande partie allribuable aux dillerences de niveau du liquide. C'est ce (|ue prouve d'ailleuis la série de nombres suivants, obtenus uni- quemenl avec l'acide pur : Distance aux bords en millimélres.. 43 ^:9 ^t'^ B en milligrammes o,652 0,690 0,751 Température 16", 2 16", 2 16", 4 1, 1 1,2 o,8i4 0,891 6", 9 ir,4 Les nombres qui précèdent se rapportent tous aux premiers instants de Pévapora- tion, doDl la vitesse esl mesurée sur le plateau même de la balance. A celte période initiale la couche de diffusion a évidemnienl une faible épaisseur el l'inlluence de la dislance aux bords du vase se conçoit aisénienl. Il était intéressant de savoir si cette influence se conserve aussi grande à l'état de régime permanent. Dans ce but, au mi- lieu d'une salle de température sensiblement uniforme et constante, j'abandonnai simullanèmenl à l'évaporation pendant 2 heures des volumes égaux d'eau pure el d'une sidulion sulfurique, dans les deux vases identiques qui m'avaienl servi aux dé- terminations précédentes. Je prenais pour tensions V el F' celles qui correspondaient à la moyenne des lempéralures de l'air de la salle, au début el à la fin de l'expérience (l'écart ne dépassail pas quelques dixièmes de degré). Les valeurs trouvées pour H sont les suivantes : elles sont rapportées à l'heure el au cenlimèlre carré el à une (') Coinple.s rendus du 16 mars 1908. SÉANCE DU l3 AVRIL 190S. 8l3 même pression y^S"""; le niveau du liquide était à 3'"'", 9 du hord environ : SO' H" pour 100.. 100 73,1:1 'J4,'l; 57, (ii .')2,i3 . ^3, 'A ^1<^^) ■^^i"' 2^,25 B en inillig 0,827 ",7>» o,6g6 0,704 0,718 0,707 0,708 0,693 0,672 Temp. moyenne. i4°,o i5°,4 '5°. 7 "°, 2 14», y i5°,o i5",3 i5»,8 i5°,9 La concordance est un peu moins bonne que sui- la balance, mais on peut vraisem- blablement attribuer les écarts aux mouvements de l'air pendant la durée de Tcxpé- rience. Il faut cependant faire exception pour l'acide snlfurique pur dont la vitesse d'absorption apparaît notablement trop grande, ce qu'on peut d'ailleurs expliquer par un écliauU'emenl de la couche superficielle du fait de l'absorption et l'augmentation de vitesse de diffusion qui en résulte. La valeur moyenne de B (abstraction faite de SOMP pur) est 0,701; elle est un peu plus forte que celle 0,690 obtenue sur la balance pour la même quantité de liquide, mais la dill'érence est de l'ordre des erreurs d'expérience. D'ailleurs, en répétant les mesures précédentes dans des vases de même section, mais moins hauts, de façon qu'avec lo""' de liquide on soit à o""",5 des bords, on trouve : SO'H'^ pour 100. .. , 100 61,47 57,6.') rj2,i3 43,7.5 37,69 33, 10 B en milligrammes. . i,oi4 0,967 0,93', 0,947 0,938 0,909 0,909 Temp. moyenne i5°,9 i5°,4 !■">", 4 i>°,8 i5",9 i5",9 i5°,7 avec une valeur moyenne de B, o,93i, qui concorde avec la série de mesures à hau- teur variable faites sur la balance. Dans toutes les déterminations qui précèdent, la distance aux bords n'ex- cède pas quelques millimètres. Pour se rendre compte de la loi du phéno- mène lorsque cette distance devient considérable, on a répété les expé- riences à l'air libre, mais en recouvrant les vascsàévaporation de cheminées en zinc de 25"° de hauteur et de section à peine supérieure à celle des vases eux-mêmes. Dans ces conditions, B varie considérablement avec la conte- nance en SO^'H- et, méuR' pour une solution donnée, avec les conditions hygrométriques : S0»H2 pour 100 73, i3 64,47 57,65 52, i3 43,75 43,75 37,69 33, 10 34,25 Ben milligrammes o,3r|6 o,4o6, 0,449 o,')i3 o,55i 0,582 0,628 (,,639 0,733 On en conclut que l'évaporation n'est plus proportionnelle à la chute de tension F — /. J'ai alors essayé une formule à deux termes : /. = B,(F-/) + 15,(l-'-/r, dans laquelle B, et B., seraient deux coei'licieiils dont la valeur est supposée rester la même lorsqu'on additionne l'eau d'acide snlfurique en proportion quelconque. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 15.) lO? 8l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Chaque expérience ne donnant que deux équations, il devenait nécessaire pour calculer B, et Bo de déterminer directement/, tension de vapeur dans l'atmosphère. La mesure se faisait sur un psychromètre suspendu au lieu d'expérience et dont on avait déterminé sur place la constante par compa- raison avec un hygromètre Alluard. Le Tableau suivant donne les résultats obtenus : SO*H-' pour 100.... 73, Kl 'J4/17 57,65 02, i3 '|3,7.j 43i75 ■''fi'.) 33, 10 24i^'' / en millimètres ... (i.L>7 6,36 6,/,6 6,42 6,27 6,36 6,46 6,36 6,36 Bj en millig n.'.i'i'ri 0,363 o,32i o,345 o,3'|S 0,324 o,336 o,33S o,324 Bj en millig o,o3or( 9,0290 o,o3i7 0,029^ o,o3o.» o,o3o7 0,0298 0,0288 o,o3io Temp. nio\enne.... i''",9 '4"i9 i6°j5 16°, 35 i5",y :6°,3 16°, 5 16°, 3 i4°-',) Pression moyenne.. 7^! 731 737 731) -\t 736 737 736 731 Etant donnée la difficulté de la mesure de /', les écarts peuvent être mis sur le compte des erreurs, et l'on peut considérer B, et Bo comme constants et indépendanls de la contenance en SO'H-, à pression et température données. La présence d'un terme en (F — /)'- se justifie, dans le cas actuel, par l'existence d'un courant de convectiori dû à la surpression que produit l'éva- poration au voisinage du liquide, courant dont l'intensité est proportion- nelle à la différence de densité des couches extrêmes et à la quantité de va- peur contenue dans chaque couche, c'est à-dire, ces deux grandeurs étant séparément proportionnelles à F — /", proportionnelle à (F — ff- Ce courant de convection se manifeste dès que la surface libre est au- dessous de l'orifice du vase à évaporation, mais il ne prend une importance sensible que lorsque la tension /' au niveau de l'orifice est suffisamment voisine de /", c'est-à-dire lorsque le niveau du liquide est assez éloigné. CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur un nouveau procédé de dosage du phosphore dans les matières organiques. ?Sote de M. Isidore Bay. Nous avons l'honneur de présenter à l'Académie un procédé de dosage du phosphore dans les matières organiques, analogue à celui que nous avons cnqiloyé pour le dosage du soufre ( ' ). La niiitiére organique esl Jinilée en lube baïonnellu a\ec du carbonate de soude el de la magnésie. Le contenu du lube est dissous ensuite dans l'acide acétique étendu, (') Coinples rendus, 17 féxrier 19015. SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 8l5 et le phosphore est dosé clans cette solution au moyen d'une liqueur titrée d'azotate d'urane contenant 4os de ce se! par litre, en se servant, comme indicateur, du ferro- cyanure de potassium. Nous avons dosé le phosphore comparativement par le procédé Carius et par notre procédé dans la trimétliylphosphine et dans la triéliiylphosphine, et nous avons oblenu les résultats consignés dans le Tableau suivant : Phosphore pour ion Substances. Formules. par le procédé Carius. par notre procédé. CH'\ Triméthylphosphine.. . CH^— 7P 40,78 40,67 Triéthylphosphine C^H'^P 26,27 26,12 CHIMIE MINÉKALE. — Sur les combinaisons sulfurées du thorium. Note de M. A. Duboix, présentée par M. L. Troosl. Berzélius, en faisant brûler du thorium impur dans la vapeur de soufre, avait ob- tenu un produit jaune qu'il pensait être le sulfure de thorium. Kruss et Volek, en iSgS, en chauflant de la liiorine dans un courant d'hydrogène saturé de sulfure de carbone, obtinrent un produit brun qu'ils pensèrent être un o\y- sulfureThOS. Enfin, en 1S96, Moissan et Ktard ont montré que le carbure de thorium brûle avec éclat dans la vapeur de soufre et donne un corps noir. J'ai cherché à préparer le sulfure de thorium par réaction de Thydro- gène sulfuré sur le chlorure de thorium anhydre. J'ai préparé le chlorure de thorium en faisant passer, sur de la thorine chauflee dans un tube de verre, un courant de chlore enlrahiant des vapeurs de chlorure de carbone. On obtient ainsi un chlorure contenant toujours un peu d'oxychlorure. L'hydrogène sulfuré commence à réagir sur ce chlorure au rouge sombre et donne un produit brun foncé, mais amorphe. J'ai alors opéré dans un tube en porcelaine, à la température du rouge, où le chlorure de thorium se réduit complètement en vapeur; on n'obtient que très peu de cristaux avec un produit brun et un produit jaune, tous deux amorphes. II n'en est plus de même quand on opère en présence d'un fondant tel que le chlo- rure de potassium et surtout le chlorure de sodium. Le chlorure de thorium, additionné d'un excès de chlorure de sodium, est placé dans une grande nacelle de porcelaine, au milieu d'un tube de porcelaine, chaull'é dans un fourneau à réverbère à tube, alimenté par du charbon de bois. Les bouchons de liège 8iG ACADÉMIE DES SCIENCES. sont préservés du ravonnemeiU de la masse centrale par de la laine de verre, et Ton dirige dans le tube un courant d"hydroi;ène sulfuré bien desséché. Après refroidissement, on reprend le contenu du tube par de l'eau; la majeure partie du produit est constituée par des lamelles brunes, micacées, douées d'un vif éclat; un premier tamisage enlève un peu de produits amorphes et les cristaux les plus lins. En examinant au microscope le produit restant, on observe en même temps que le produit brun une petite quantité de très beaux cristaux jaunes. Triage des produits. — Par des tamisages successifs, on finit par isoler le produit brun, dont les lamelles assez grandes sont dans un état de pureté satisfaisant. Pour isoler les cristaux jaunes, on traite les parties tamisées par l'acide azotique à 40°; le produit brun e-l attaqué avec une grande violence, le produit jaune n'est attaqué que beaucoup plus lentement. On purifie ce dernier en l'attaquant de nouveau par le même acide à 40°, légèrement chaufTé; les plus petits cristaux et les impuretés se dissolvent, et l'on obtient finale- ment un produit jaune, verdàtie quanil l'attaque a été peu prolongée, tirant davan- tage sur l'orangé quand l'atlaqne a été plus longue. Les nacelles ayant été ainsi traitées restent imprégnées d'une couche cristallisée, d'une belle couleur jaune orange encore plus claire, et dont j'ai pu détacher une quantité suffisante pour en faire l'analyse. Sulfure de thorium. — L'analyse montre que le produit brun est le sulfure de thorium. 11 se présente sous forme do lamelles micacées, d'une couleur brun foncé. Mais les cristaux à conlours nets sont exLrèmement rares; il agit très faiblement sur la lumière polarisée, mais comme il n'a pas de contour on ne peut rapporter à rien les phénomènes d'extinction. En lumière convergente les images sont extrêmement vagues, et il est possible qu'elles correspondent à celles d'un corps vu parallèlement au plan des axes ou à l'axe optique unique s'il est uniaxe. Densité à 0° *j.7 environ L'analyse conduit à la formule ThS- : Trouve. ^ ^ Caliulé. Thorium 78,57 78,68 78,45 78.4t4 Soufre » 20,88 2 1,48 21, 585 O.cYsulfure de thorium. — Les cristaux jaunes sont constitués par un oxy- siiH'ure de lliorium. Cet oxysulfure a l'aspect de la pyrite, pour le produit SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 817 tirant sur le vert, ou d'un dépôt d'un beau jaune orange cristallin et écla- tant qui tapisse les nacelles ayant servi à la préparation du sulfure. Il est bien cristallisé : il est quadratique, constitué par les faces p (la base) et un octaèdre //' ; les cristaux qui ne présentent pas d'autres moditications sont aplatis suivant la base et rappellent certains des cristaux d'anatase ou de wulfénite. Ils sont uniaxes et optiquement négatifs. Densité à 0° 8,42 Analyse. — Les cristaux jaunes, et surtout l'enduit, sont très purs; le produit verdâtre le serait un peu moins : Trouvé. Produit Produit verdAlre. plus jaune. I^nduit. Calculé. Thorium 83, V? 82,93 82,87 82,887 Soufre » II, 3o 11, 37 ii,4o8 0.\.ygène » » » •'' -7*^4 Je suis heureux de remercier M. A. Lacroix, qui veut toujours bien exa- miner mes produits. CHIMIE. — Sur la semicatalyse : oxydation d'hydrocarbures à l'air en pré- sence du phosphore. Note de M. Albert Coi.so.v, présentée par M. Georges Lemoine. Dans l'action du phosphore sur les solvants organiques, j'ai observé deux ordres de phénomènes, en dehors de la formation du phosphore rouge : d'abord une oxydation simultanée des corps en présence, puis dans certains cas un dédoublement du solvant. Voyons la première action. Pour dissoudre le phosphore blanc dans l'essence de térébenthine, il faut opérer à l'abri de l'air. Par refroidissement des solutions on obtient les cristaux blanc de neige dont j'ai signalé l'existence {Comptai rendus, 1 •''' semestre 1908, p. 73). Toute autre est l'allure de la dissolution du phosphore dans le térében- thène dès que l'air intervient. Alors le li(juide se trouble, forme un dépôt blanc tantôt caillebotté, tantôt colloïdal, odorant, insoluble dans l'eau, mais solubie dans l'éther et surtout dans lacide acétique. 8l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ce dépôt, ayant été isolé par essorage, puis lavé rapidement à l'éther sec, renferme du phosphore, du térébenthène et un grand excès d'oxygène, en combinaison ternaire. En effet, au contact de l'eau, le produit ne se décom- pose pas et ne rougit pas le tournesol; il ne renferme donc pas dacide phos- phorique libre. Il est soluble dans l'eau ammoniacale, il ne contient donc pas d'essence de térébenthine libre. Une résine d'odeur camphrée, fusible à 77''-78°, et provenant de la dessiccation dans l'air sec d'un dépôt issu d'une solution éthérée, répondait à la composition PO''H'(C'"H"'0')- : Trouvé. Théorie. Pliospliore pour loo 6,36 6,60 Carbone pour 100 5i,54 5i,52 Hydrogêne pour 100 7 , 58 7 , 5o La formule r()*H'(C"'H"0')^ est donnée sous cette forme un peu par raison de symétrie, surtout pour mettre en évidence l'oxydation du téré- benthène C'°H'^ Celle-ci est d'ailleurs variable avec les conditions expéri- mentales, mais il semble que toujours l'oxydation porte sur 2"'°' de ce car- bure pour i'*' de phosphore. De plus, le produit paraît être instable en solution acétique, attendu que le point de fusion de cette solution s'élève quand elle vieillit. Quelle que soit la constitution de ces composés, l'oxydation du térébenthène est mani- feste. Comme elle se produit immédiatement et dans un large intervalle de température, elle ne se rattache pas aux oxydations lentes. Un certain caractère de proportionnalité l'éloigné des phénomènes d'entraînement signalés par Houzeau. C'est une sorte de catalyse, puisque, sans le phosphore, le térébenthène ne s'oxyderait pas; mais, à l'encontre des phénomènes catalytiques, le phos- phore s'altère. De là le nom de semicatalyse que je donne à ces phénomènes d'entraînement dans lesquels l'oxygène est fixé en quantités variables, quoique la proportion de térébenthène altéré ne soit pas quelconque. Ce nom se justifie d'autant mieux que la semicatalyse ne se limite pas aux dissolutions térébenthiniques. Les dissolutions de phosphore dans la benzine se troublent en effet au contact de l'air, comme je l'ai constaté, mais l'altération est moins rapide que dans le cas des solutions térébenthiniques. Avant de faire l'étude détaillée des composés d'oxydation ainsi formés, il m'a semblé naturel de signaler d'abord l'existence du phénomène singulier qui donne naissance à ces produits. SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 8l() CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur une réaction simple productrice de gaz désinfectant . Note de M. G. Carteret, présentée par M. Ditle. Plusieurs chimistes ont indiqué des réactions que donne l'action des per- oxydes et des sels de peracides métalliques sur l'aldéhyde formique en solution ou à l'état polymérisé (trioxyméthylène ou paraformaldéhyde). Ces actions sont ou très vives, quelques-unes même explosives, comme celle du peroxyde de sodium, ou trop lentes comme celle du bioxyde de baryum. J'ai obtenu une réaction d'une pratique facile en employant le chlorure de chaux.  sec le mélange de ce chlorure et d'aldéhyde formique polvmérisée ne donne rien. Mais si à un niéhinge constitué, par exemple, par une partie en poids de paraform- aldéhyde, avec deux parties en poids de chloruie de chaux, on ajoute trois parties d'eau, une légère agitation pour assurer le mélange provoque après quelques minutes une ébullilion très vive se propageant dans la masse el donnant lieu à un abondant dégagement de vapeurs blanches de formaldéhyde. La température de la masse s'élève en général à 108°. Le gaz produit n'a encore été étudié que soniinairemeiit, mais dès à présent j'ai pu m'assurer que, ne renfermant que des traces de chlore, il n'altère aucun objet soumis à son contact, sauf certaines couleurs d'aniline altérées par l'aldéhyde formicjue. Son pouvoir bactéricide est très énergique; en etfet, dans une pièce d'une capacité de 20""' j'ai fait la réaction avec 125*'' de paraformaldéhyde, iSo^ àe chlorure de chaux et 4oob d'eau. La température de cette pièce étant restée voisine de 10", l'état hygromé- trique enregistré s'est élevé à 80°, c'est-à-dire supérieur de 8° à l'état hygro- métrique de l'air extérieur le jour de l'opération. Des tests ensemencés de charbon sporulé ont été stérilisés en 7 heures sous deux épaisseurs de drap. Le Bacillus sithlilis dans les mêmes conditions n'est cultivé qu'au bout de 10 jours. Pour obtenir un résultat semblable dans les mêmes conditions de tempé- rature et de durée il faut dépolymériser par la chaleur 90^ de trioxyméthy- lène, ce qui indiquerait pour notre réaction un rendement approximatif de 70 pour too de l'aldéhyde engagée. En résumé, la production de l'aldéhyde gazeuse par toutes ces réactions chimiques ne nous semble due qu'à L'élévation de température avec formation 820 ACADÉMIE DES SCIENCES. de vapeur d'eau, élévation amenée par la chaleur d'iiydralaliun des corps oxydants et par la destruction d'une partie de la matière organique par l'oxygène ou par le chlore. Dans l'emploi des peroxydes alcalino-terreux, la formation subséquente des oxydes et la température de réaclion eulraineul une perte d'aldéhyde par formation de formose et de méthylénitaue. Par la méthode au chlorure de chaux, le produit de la réaction restant ne peut être que du chlorure de calcium, qui, permettant une élévation notable de la température, explique le rendement iMipoitaul en gaz désinfectant. CuiMii': MINÉRALE. — Sur l'alliage platifH'-thalliuin. Note de M. L. Hackspili,, [)résentée par M. H. Le Chatelier. De la mousse de platine projetée à la surface de thallium en fusion s'y dissout avec la même facilité que dans le plomb. Le point de fusion de l'alliage ainsi préparé, d'abord légèrement infé- rieur à celui du thallium pur, lorsque la teneur en platine ne dépasse pas lopour loo, devient bientôt supérieur et atteint 68')° pour 4^,8 pour loo, ce qui correspond à la composition PtTl. Si l'on continue à ajouter du pla- tine, le point de fusion est d'abord légèrement abaissé, puis il s'élève rapi- dement, atteint 855° pour 65 pour loo de platine et dépasse bientôt looo", température que je n'ai pas dépassée dans mes expériences. Tous ces alliages |)lus durs que les métaux constituants sont très cas- sants, et le maximum de fragilité est obtenu pour l'tTl, qui se pulvérise aisément dans un mortier de porcelaine. L'examen micrographique des alliages riches en thallium montre l'exis- tence de cristaux se polissant assez facilement et paraissant blancs, très brillants, sur un fond constitué par un eutectique plus sombre, fort mou et difficile à polir. Lorsqu'on se rapproche de la composition PtTl, le nombre et la dimension des cristaux vont en augmentant cl ils finissent par occuper toute la surface polie. La masse entière est alors constituée par des cristaux enchevêtrés laissant entre eux des vides assez nombreux. Les alliages plus riches en platine que PtTl sont susceptibles d'un plus beau poli que les précédents; leur surface paraît homogène au microscope, même avec un grossissement de loo diamètres, mais une légère oxydation dans la llamme d'un bec Bunsen suflil pour faire apparaître deux milieux, le platine restant inaltéré. SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 821 Préparation et propriétés de l'alliage PtTl. — Les alliages de tliallium et de pla- tine ne renfermant pas plus de 10 pour 100 de ce dernier métal sont lentement atta- qués par l'acide azotique au -jL et l'on voit apparaître peu à peu des aiguilles prisma- tiques gris d'acier qui finissent par se séparer complètement de la masse principale en gardant leur éclat et leur forme cristalline. Il va sans dire que, plus le refroidissement est lent, plus les cristau.v obtenus sont volumineux, mais leur forme n'est pas altérée même par un refroidissement brusque (par coulée dans une lingotière, par exemple) et, dans tous les cas, leur teneur en pla- tine est de 48,8 pour 100, ce qui correspond à la formule PtTl que l'élude microgra- phique nous avait déjà indiquée. La densité prise à i4" par la méthode du tlacoii est de i5,65; elle n'est que de i5,3 lorsqu'on opère sur un petit lingot, ce qui s'explique par la présence de cavités que j'ai signalées plus haut. La dureté est de trois (échelle de Mohs). Il fond à 685°. Sa chaleur spécifique prise dans un calorimètre de Bunsen est de o,o45o. Maintenu quelque temps au-dessus de son point de fusion, il peut perdre un peu de thallium mais, même après une fusicjn prolongée au chalumeau oxhydrique, on ne peut obtenir le platine pur. Il est attaqué par les halogènes; l'eau régale le dissout facilement en donnant un liquide limpide si l'on opère à température peu élevée, mais à l'ébullition il se forme du cliloroplalinate de thallium insoluble. L'acide chlorliydrique est sans action même à chaud, le' acides sulfurique et azotique l'attaquent superficiellement, de même que le bisulfate de potasse, mais le platine mis en liberté arrête bientôt leur action. Il est absolument sans action sur le mélange des carbonates et le bioxyde de sodium lui-même ne l'attaque qu'avec une extrême lenteur. Il se dissout facilement dans les métaux en fusion (zinc, plomb, argent), avec le mercure il fournil un amalgame avant l'ébullition de ce métal. Des propriétés que je viens d'énumérer on peut conclure que l'analyse quantitative de cet alliage n'est pas très aisée. Parmi les diflérenls procédés que j'ai essayés, celui qui m'a donné les meil- leurs résultats est la coupellation de l'alliage avec quatre fois son poids d'argent pur, et environ trente fois son poids de plomb. Le bouton d'argent renfermant tout le pla- tine et un peu de thallium est laminé et traité par l'acide sulfurique concentré et bouillant. Lorsqu'il ne reste plus, au fond du matras où l'on a fait l'attaque, que du platine pulvérulent, il est nécessaire de renouveler quatre ou cinq fois l'acide par décantation car, si l'on reprenait immédiatement pai l'eau, il se produirait un précipité de sulfate basique de thallium dont on ne pouriMJl plus se débarrasser par des lavages. Ce composé PtTl que je viens de décrire {)résente de grandes analogies, surtout par ses propriétés [)hysiques, avec PlPIj isolé par Bauer ( ' ) et dont l'existence vient d'être confirmée dernièrement au laboratoire de M. Tam- mann par M. Dœrinckel (-). Spring a démontré que le sodium s'unit au platine pour donner PtNa; il (') Bauer, Ber. chem. Gesell.. t. III, 1870, p. 836; t. IV, 1871, p. 449. (^) DoERiNCKEL, Zeit. anor^. Chem.. t. LIV, 1907, p. 333; t. XXXI, 7. C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N- 15.) I08 «22 ACADÉMIE DES SCIENCES. m'a paru intéressant de voir comment les métaux alcalino-lerreux se com- portent vis-à-vis du métal précieux; je poursuis cette étude en ce moment en utilisant le calcium de Bitterfeld qui m'a déjà servi dans des recherches antérieures sur des sujets analogues. CHIMIE MINÉRALE. — Ldusténite. Note de M. Ed. Maurer, présentée par M. Henry Le Chatelier. Dans ses recherches sur les constituants des aciers, M. Osmond a signalé l'existence d'une solution solide de carbone dans le fer y, qu'il a appelé auslénile. du nom du savant directeur de la Monnaie royale de Londres, sir Roberts Âusien. Ce conUituant est caractérisé par l'absence de propriétés magnétiques et une limite élastique très basse, comparable à celle du fer recuit. Il est normalement stable aux températures élevées, mais on peut, dans certaines conditions, le conserver jusqu'à la température ordinaire, par une trempe suffisamment énergique. Les échantillons les plus nets, pré- parés par M. Osmond. avaient été obtenus en partant d'un acier de cémentation à i,6 pour 100 de carbone, trempé à la sortie du four. Ce métal renfermait au plus deux tiers d'austénite, le reste étant formé de martensite, c'est-à-dire du constituant normal des aciers trempés. De nombreuses tentatives, faites depuis pour obtenir de l'austénite pure en partant d'alliages de fer et-de carbone, sans intervention de quantités notables de métaux étrangers, avaient toutes échoué. On ne connaissait que deux alliages franchement aus- ténitiques. l'acier-manganèse à i3 pour loo de Mn de M. Hadfield, et le ferro-nickel à 25 pour 100 de Ni. Sur le conseil de M. Osmond, j'ai repris l'étude de cette question, en parlant de métaux à faible teneur en nickel ou en manganèse et à teneur élevée en carbone. Les expériences ont porté sur trois aciers, qui avaient déjà servi antérieurement aux études de M'"^ Curie sur les aciers à aimant. Le Tableau suivant donne leur composition : 1. II. III. Nickel 3,73 » » Manganèse » ' > 83 2,20 Carbone >,2i 1,18 1,94 Silicium 0,28 0,88 0,94 Les échantillons furent chauffés i5 minutes à 1050° et trempés dans l'eau "lacée. Les deux premiers échantillons donnèrent surtout de la martensite; le troisième, au contraire, de l'austénite pure. Cette austénite, examinée par les méthodes de la mélallographie, était SÉANCIi: DU l3 AVKIL 1908. 828 constituée par des cellules présentant des niâcles très nettes, analogues à celles qu'on observe dans les laitons recuits, et à celles que M. Osmond avait obtenues en attaquant légèrement le fer à une température supérieure à 900". Cet acier n'est pour ainsi dire pas magnétique; sa dureté est relati- vement faible; il peut être transformé en niartensite et, par suite, considé- rablement durci par déformations mécaniques à la température ordinaire, par recuit aux environs de 400"., ou par immersion dans l'air liquide. Je dois à l'obligeance de MM. Miller et Voorbees les reproductions micro- photograpbiques de quelques-uns de ces écliantillons. La'-figure i montre l'austénite pure; la ligure 2, l'austénite transformée Kis. ■• Ausléiiilc lioiriogciie. \ustcnile a|jres déformai ion. par Ure déformation mécanique, présentant des sliphaïuh très accentuées, dues, comme l'a signalé M. Osmond, à la transformation partielle de l'aus- ténite; et enfin la ligure 3, l'échantillon recuit à 4oo". En répétant ces expériences sur un acier à moins forte teneur en manga- nèse, trempé à partir de 1200", j'ai toujours obtenu, à côté de l'austénite, de la martensite, comme dans les anciennes expériences de M. Osmond. 824 ACADÉMIE DES SCIENCES. Celle-ci se présente, après attaque, en longues aiguilles blanches, traversées, Fig. 3. Fig. 4. Auslenile recuite à 4""°- Marlensiie sur fond d'austénite. suivant le sens longitudinal, par une fine nervure axiale (^fig. 4) et se déta- chant en clair sur le fond plus coloré d'austénite. Remarques sur la Communication de M. Maurer relative à l' auslenile. Note de M. H. Le Chatei.ier. La découverte de M. Maurer, d'un mode d'ohlenlion d'austénite homo- gène, est un fait d'une réelle importance scientifique, comportant, peut- être également, quelques applications pratiques intéressantes. Tout le traitement thermique des aciers, base essentielle de la fabrication des matériaux de choix employés pour les canons, les blindages, les automo- biles, met en œuvre certaines transformations de Tausténite. Jusqu'ici, la difficulté de conserver à froid cette variété particulière d'acier, qui norma- lement n'est stable qu'aux températures supérieures à 800°, a été un obstacle sérieux à l'étude scientifique de ses propriétés. SÉANCE DU l3 AVRIL I908. 825 M. Osmond, l'auteur de la découverte de ce constituant des aciers, l'avait obtenu par la trempe énergique de certains aciers au sortir des caisses de cémentation. Mais les deux tiers au plus du métal étaient austénitiques, le reste étant constitué par de la niartensite, c'est-à-dire par le constituant normal des aciers trempés ordinaires, (jiii résulte de la transformation au refroidissement del'auslénite. Un grand nombre d'expérimentateurs avaient cherché depuis, sans succès, à reproduire l'expérience de M. Osmond, et l'on aurait certainement été tenté d'en révoquer en doute l'exactitude, si le ferro-nickel à a") pour 100 de nickel, l'acier manganèse de Hadfield à l'ô pour 100 de manganèse n'avaient pas présenté toutes les propriétés attribuées par M. Osmond au constituant auslénitique des aciers.' A bien des reprises, j'ai tenté d'obtenir Fausténite homogène; j'y suis parvenu une fois, mais sans réussir à déterminer les conditions essentielles de l'expérience, et je n'ai pu la reproduire une seconde fois. J'avais trempé un acier à 1, 5 pour 100 de carbone et environ i pour 100 de manganèse, après chauffage pendant 2 heures à une lenqjérature de 1200°, en miheu réducteur. Le métal trempé était homogène, possédait une dureté faible; l'échantillon, parfaitement sain, ne présentait aucune tapure, mais, par recuit entre i5o" et 200°, il se transformait en se fissurant dans tous les sens, comme le fait l'acier trempé trop chaud. [>a transformation de l'austé- nite en martensiteest, en effet, accompagnée d'une augmentation de volume qui peut être évaluée à i pour loo environ du volume total. Plus récemment, une petite Commission internationale d'études fut con- stituée entre les chimistes métallurgistes les plus compétents des différents pays, en vue d'arriver à la solution de ce même problème. Cette tentative resta encore infructueuse {Revue de Métallurgie, t. II, igoj, p. ^29). Ces insuccès répétés font comprendre l'intérêt qui s'attache à la décou- verte de M. Maurer. Il est arrivé à préparer de l'austénite homogène, en partant d'un acier à 2 pour 100 de carbone et 2 pour 100 de manganèse et le trempant à une température voisine de 1100°. Ce sont là, en effet, les conditions qu'on pouvait supposer a priori les plus favorables au succès. Mais, bien que le sachant depuis longtemps, on n'avait pas encore abouti. Au point de vue pratique, l'intérêt de cette découverte est le suivant : deux alliages ferreux, austénitiques, ont reçu des applications industrielles intéressantes. L'acier manganèse à 1 3 pour 1 00 de manganèse est employé dans la construction des broyeurs et, en général, des pièces demandant une grande résistance à l'usure par frottement; le ferro-nickel est employé en artillerie pour les pare-balle en raison de son absence extraordinaire de fragilité. 826 ACADÉMIE DES SCIENCES. Mais ces deux nictanx coûtent cher par suite de la proportion de métaux autres (pie le fer entrant dans leur composition et surtout de la difficulté de les travailler. On ne peut. employer les outils de tour ordinaires; il faut se contenter du forgeage à chaud et du dégrossissage à la meule. Ces alliages présentent la même résistance à Tattaque des outils cju'aux efforts étrangers auxcpiels ils sont soumis dans leurs diverses applications. On ne peut pas les adoucir pour les travailler. L'acier austénilique de M. Maurer peut, au contraire, se transformer par des traitements thermiques appropriés. Par recuit au-dessous de Soo", on peut progressivement augmenter sa dureté; par recuit au-dessous de 700", on peut l'adoucir dans une certaine mesure et le rendre plus facile à travailler. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur te transport électrique des colloïdes inorga- niques. Note de MM. André I^Iaykr et Edouard Salles, présentée par M. Dastre. On considère communément le transport électrique des colloïdes inor- ganiques comme très analogue à la cataphorèse. D'après cette vue, les granules coUoidaux, immuables, seraient transportés d'un pôle à l'autre à la manière des poudres dans le phénomène de Porret. De plus, on admet implicitement que la charge du granule est invariable. Dès lors, la vitesse du transport des colloïdes devrait être proportionnelle à la différence de potentiel entre les électrodes, et non à l'intensité du courant; cette vitesse devrait être uniforme, et une colonne de colloïde, placée dans un tube entre deux électrodes, devrait se déplacer en bloc d'un pôle à l'antre. Au cours d'expériences sur le transport électrique des colloïdes, nous avons été amenés à vérifier ces différents points. Nous ne parlerons, dans cette Note, que des expériences que nous avons faites en employant comme colloïde le trisulfure d'arsenic. I. Transport du colloïde pur. — Si l'on place dans un tube en U (') une colonne de colloïde longuement dialyse (nous avons employé du trisulfure dialyse pendant des semaines et de conductivité voisine de celle de l'eau (') Nous uoua somaies surloul servis de tubes du modèle indiqué par Burloii (Phd. Mag., avril 1906). Nous avons aussi employé les tubes du modèle de MM. l'ernu et V. Henri SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 827 distillée), Séparée des électrodes par une couche d'eau distillée, on constate, d'une façon absolument générale, que /. transport du colloïde n est pas ""f^Tménisque qui fuit l'électrode de même signe que le colloïde va plus vite"que le ménisque qui se rapproche de l'électrode de signe contraire I en résulte toujours, après un certain temps, un tasser. ^;it de la colonne de colloïde, qui est moins haute après l'expérience qu'au début. _ B La vitesse du ménisque qui fuit l'électrode va toujours en croissan progressivement depuis le début de l'établissement du courant. Llle croit Lqu'à une certaine hmite au delà de laquelle elle reste fixe, ou parfois décroit légèrement. La vitesse du ménisque qui se rapproche de 1 électrode de signe contraire va en décroissant progressivement jusqu à devenir extre- mement lente. . , , , V Lorsque le transport a duré un certain temps, la partie extrême de la colonne de colloïde qui se rapproche de l'électrode de -8-y.';"!^;'^^ f^^ vient de plus en plus opaque ; la partie extrême de celle qui fuit 1 électrode devient de plus en plus claire et semble se désagréger, d autant plus que le courant passe depuis plus longtemps. S Lorsqu'on renverse le courant, tous les phénomènes qui se passent vers l'un et l'autre ménisque, et que nous venons de décrire, s inversent exactement. , L'intensité du courant dans le circuit va en augmentant progressivement depuis ,e deb t de l'expérience. Donc, si l'on prélève le colloïde après une exper.enc d transport, sa conductibilité électrique doit être toujours plus grande que celle qu .1 avait au début, et c'est ce qu'on vérifie en effet. Voici les mesures recueillies au cours de l'une de nos expériences : Tub de Burton. Colonne de trisullure d'arsenic de 36-, séparée de chaque élec- trode par 3c- d'eau distillée. Différence de potentiel aux bornes : :6o volts environ. Température : 17°. Vitesse de transport. Branche de l'électrode positive. en 3/i">35« 42" . cm Branche de l'électrode négative. Intensité. „ s milliamp en iS.aS 0.1 14. 3 12.34 12 10.22 10.2 10.4 10. II 0,20 828 ACADEMIE DES SCIENCES. Renversement du courant. Branche — . i":"" en 32.23 . 25. i5 17.35 8.20 8.28 Désagrégalion nette du colloïde au voisi- nage du ménisque. Brandie -f- 01 s i-^™ en i3.5f 18. 2 16.42 24. 1 5 26.01 Intensité, milliamp 0,1 0,25 Tassemenl ô*^"" environ II. Examen à V ultramicroscope. — Nous avons examiné, à rullramicroscope, par la méthode de MM. Gotton et Mouton, le transport du trisulfure. D'études poursuivies encore actuellement il résulte qu'au-dessous d'une certaine valeur du champ, quand on établit le courant, le transport est loin d'être instantané. Il y a, pour des conditions données, un seuil de champ en deçà duquel le transport n'a pas lieu. Hypothèse. — Des faits que nous venons d'exposer il résulte : 1° que le transport électrique comporte une certaine mise en train; 2° que l'action qui le détermine croît progressivement jusqu'à une certaine limite; 3° que les granules colloïdaux semblent grossir (et se ralentir) à l'extrémité de la colonne voisine de l'électrode de signe con- traire et, au contraire, diminuer de grosseur, se désagréger (et s'accélérer) à l'autre extrémité; 4° que ces phénomènes sont corrélatifs d'une mise en liberté d'électrolytes. Nous émettons l'hypothèse que le transport du colloïde dépend du transport des ions de ces électrolytes. De plus, nous croyons q«e dans le cas du colloïde inorganique pur dialyse, ces ions ne préexisteraient pas : ils se formeraient après l'établissement du courant. Le colloïde se décomposerait en ses éléments cristalloïdes, non pas instanta- nément, mais progressivement. Lorsque le transport aurait duré un certain temps, il y aurait à chaque extrémité de la colonne un grand nombre d'ions positifs et négatifs; il se produirait une éleclrolyse amenant dès son début l'apparition d'ions H et OH : alors aurait lieu un phénomène analogue à celui décrit par l'un de nous avec MM. SchœfTer et Terroine ('). Dans la branche contenant les ions de même signe, le colloïde diminuerait de grosseur, se désagrégerait. Dans la branche contenant les ions de signe contraire, les granules augmenteraient de grosseur. Nous avons cherché à vérifier si, d'une façon générale, la vitesse du trans- port du trisulfure d'arsenic dépend du transport des ions qu'il contient. S'il en est bien ainsi : 1° la vitesse du transport du colloïde ne doit pas être propor- tionnelle au champ auquel il est soumis; 2» lorsqu'on ajoute à un colloïde dialyse des (') Comptes rendus. 25 novembre 1907, p. 918. SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 829 éleclrolytes, la vitesse maxima du transport doit croître, au moins jusqu'à une certaine limite, et suivant une courbe analogue à une courbe d"adsorption. De plus, les phéno- mènes de désagrégation et de décomposition doivent devenir très apparents. C'est ce que l'expérience montre : 1" en faisant varier, dans des expériences successives, le champ de 100 à 1000 volts, on constate que la vitesse maxima du colloïde croît plus vite que le champ (par exemple, pour 1000 volts elle est environ 10 fois plus grande); •?." en ajoutant au trisulfuredu KCl en concentration croissante (de ^^^„ à -.'5 N) on constate que tous les phénomènes décrits plus haut s'exagèrent considérablement. En parti- culier, pour une certaine concentration en KCl, la désagrégation du colloïde dans la branche négative est très rapide et va jusqu'à sa disparition totale; en renversant le courant on assiste à la recomposition, à la reformation du colloïde. On est donc amené à penser que le Iransporl des colloïdes inorganiques, comme celui des colloïdes organiqties (Hardy) et des poudres (Perrin), dé- pend des ions adsorbés par les granules colloïdaux. La charge du granule doit être variable avec la quantité d'électrolytes adsorbés. Dans le cas où l'on cherche à transporter un colloïde inorganique pur, il faut d'abord qu'il se décompose en ses éléments cristalloïdes et ceux-ci en leurs ions. Tout transport électrique serait corrélatif d'une certaine décomposition du col- loïde inorganique et d'une certaine électrolyse. MlNÉRAI>OGlE. — SiiJ- 1rs édifices hélicoïdaux. Note de M. Paul Gaubiîrt, présentée par M. A. Lacroix. Quelques éthers-sels de la cholestérine présentent au point de vue phy- sique des propriétés retnarquables; ils donnent, entre certains intervalles de température, des cristaux liquides (O. Lehmann). Le but de cette Note est de montrer que la cholestérine elle-même possède aussi des propriétés très intéressantes : fondue, elle produit par refroidissement des sphérolites mon- trant la structure des édifices hélicoïdaux et présentant, en outre, un autre genre d'enroulement. On sait que les cristaux de cholestérine sont biaxes et probablement tricli- niques. Fondus sur une lame de verre et recouverts d'un couvre-objet, ils donnent en se solidifiant, comme je l'ai déjà indiqué, des sphérolites, plus ou moins réguliers et d'un diamètre variant avec la vitesse de refroidis- sement, avec l'épaisseur de la couche liquide se trouvant enlrc le porte- el le couvre-objet. Le mode opératoire le meilleur, pour obtenir des sphérolites favorables à l'étude, est de prendre une quantité de cholestérine telle que le liquide obtenu par fusion forme une couche aussi mince que possible et, C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N- 15.) I09 83o ACADEMIE DES SCIENCES. en outre, de produire une pression sur le couvre-objet pour diminuer encore l'épaisseur du iiijuide, et répéter plusieurs fois l'expérience en refondant la matière solidifiée. En opérant ainsi, toute la cholestérine cristallise en sphérolites, presque constamment enroulés, et la l)i réfringence des plages parallèles au plan des axes optiques ne dépasse pas le rouge de premier ordre. On observe principalement deux sortes de spliérolites : 1° Dans les uns les particules cristallines possédant la même orientation optique sont disposées sur des couronnes concentriques : ils correspondent aux sphérolites de la calcédoine, tels que les a décrits M. Michel Lévy, et à ceux de quelques matières orga- niques étudiées expérimentalement par M. Wallerant. L'enroulement de ces sphérolites, habituellement lévogyi'e, se fait autour de la bissectrice obtuse iip, parallèle à la direc- tion des fibres. 2° Dans les autres sphérolites, l'enroulement hélicoïdal restant le même, les parti- cules cristallines, possédant la même orientation, ne se trouvent plus disposées sur des Fig. I. anneaux concentriques, comme dans le cas précédent, mais bien sur une spirale comme l'indique la figure ci-dessus ('). Ces spirales sont habituellement enroulées en seps inverse das aiguilles d'une montre; quelquefois cependant elles sont dextrogjres. Sur la plupart des sphérolites, l'enroulement de la spirale et l'enroulement hélicoïdal des fibres sont tous les deux lévogyres. ( ' ) La figure montre, sur le milieu des bandes claires, une bande obscure qui corres- pond à la teinte rouge de premier ordre que possède le sphérolite photographié. SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 83 1 L'enroulement hélicoïdal parait ici se produire sans l'intervention d'une substance possédant le pouvoir rotatoire ou du moins la di.ssymétrie mo- léculaire provoquant ce dernier (M. Wallerant); mais je ferai remarquer que les cholestérincs de diverses origines se comportent différemment au point de vue de la facilité de donner des sphéroliles à enroulement héli- coïdal, ce qui ne peut être expliqué que par la présence dans ces cholesté- rincs de matières étrangères en quantité inégale ou de nature différente. Les observations de M. Jœger viennent à l'appui de cette idée. Il a, en effet, trouvé que la cholestérine ne donnait pas de sphérolites, alors que la phytostérine (cholestérine végétale) en donne très facilement avec enroule- ments dont il n'a pas reconnu la nature. Or les produits que j'ai à ma dis- position me donnent constamment des résultats différents. La phytostérine extraite des pois doit être fondue, en opérant comme je l'ai indiqué plus haut, plusieurs fois pour donner quelques sphérolites enroulés. On peut encore admettre que la cholestérine, qui est polymorphe, possède une forme ayant une dissymétrie pouvant enrouler l'autre forme, ou encore que ce sont les molécules liquides de la cholestérine fondue (lévog'jre) qui produisent l'en- roulement; mais l'existence d'un corps étranger me semble l'hypothèse la plus probable. La cholestérine fondue avec la santonine donne un produit possédant des enroulements hélicoïdaux permettant de montrer, du moins dans ce cas particulier, l'influence de la vitesse de formation des sphérolites sur le pas de l'hélice, dont la longueur, comme l'a indiqué M, Wallerant, est aussi en relation avec la quantité de matière étrangère produisant l'enroulement. La vitesse d'accroissement des sphérolites de santonine et aussi du composé en question diminue avec la température et même, à un moment donné, elle est complètement arrêtée. On constate que plus la vitesse de formation du sphérolite est grande, c'est-à-dire plus la température est rapprochée du point de fusion, plus le pas de l'hélice est allongé. Ce travail montre donc en résumé que : i" les sphéroHtes de cholestérine présentent tantôt la structure des édifices hélicoïdaux avec un enroulement autour de la fibre et tantôt ils ont une structure plus compliquée : ils possèdent en outre un autre enroulement en spirale; 2" la longueur du pas de l'hélice des sphéroliles d'un composé de santonine et de cholestérine dépend non seulement de la quantité de santonine, mais aussi de la vitesse de cristalli- sation et, par conséquent, de la température à laquelle s'effectue la cris- tallisation. 832 ACADÉMir: des sciences. BOTANIQUE. — Observaiions sur le développement du pistil chez les Malvacées. Note de M. Jean Friedei., présentée par M. Gaston Bonnier. De très nombreuses coupes ont été pratiquées siu- de jeunes boutons àWlthœa rosea, d^Hibiscus syriacus el de diverses espèces de Malvci. On sait que, chez les Malvacées, les fdets des étamines sont soudés de manière à l'ormer une gaine qui entoure le pistil. Dans la Heur épanouie, les styles, en nombre égal à celui des carpelles, forment un bouquet qui s'élève au-dessus de la gaine staminale. J'ai observé que le pistil se ditlérencie plus tard <|ue l'androeée. 11 pré- sente deux stades bien distincts dans son développement. Les carpelles se forment d'abord, chacun avec sa cavité et son ovule, à une épo(|uc où, dans les anthères, on distingue déjà les cellules-mères des grains de pollen. Les styles apparaissent ensuite; ils acquièrent rapidement la même vascularisa- tion que dans les fleurs épanouies; il ne leur manque que les papilles stigina- tiques qui se diflerencient en dernier lieu. Chez les Malva, dans de très jeunes boulons où les styles, ne sont pas encore l'oi- més, on trouve, au milieu de la gaine staminale, un pistil disposé comme « un petit volcan avec son caractère », suivant la pittoresque expression de Payer. Les coupes vu série confirment ici tout à fait les résultats obtenus pai- Duchartre (184.5) et pji- Payer (1857) à l'aide de la méthode organogénique, c'est-H-dire de la dissection pra- tiquée sous le microscope avec un faible grossissement. VAlthœa rosea présente une disposition analogue, sauf que les carpelles sont beau- coup plus nombreux que dans le genre Malva. Une coupe longitudinale passant par le milieu du jeune bouton montre, au centre, une sorte de dôme arrondi portant, à chaque extrémité, un mamelon qui sera un car- pelle. On constate que, chez ÏAtlhœa rosea, la corolle se développe un peu après l'androeée, comme Duchartre l'admettait d'une manière générale pour l'ensemble de la famille, et contrairement à l'opinion de Payer. Chez VHibisciis syriacus, le développement, très lent au commencement, s'eflectue, à la fin, avec une extrême rapidité qui rend assez difficile l'étude suivie des divers stades. Je me bornerai à remarquer f(ue la corolle se différencie longtemps avant qu'on puisse distinguer le moindre rudiment d'androcée ou de pistil. Dans de très jeunes boulons, où tous les organes reproducteurs font défaut, on voit des pétales plissés, entièrement semblables à ceux de la fleur épanouie. A ce point de vue, le dé- veloppement de la fleur d'Hibiscus est donc très différent de celui de la fleur (ÏAll/uea. La partie du développement de la fleur ijui semble la plus difficile à SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 833 suivre est la formation première des carpelles. Payer a bien sif^naié chez VHibiscus cinq fossettes qu'il considérait comme l'origine des cavités car- pellaires, mais il était nécessaire de suivre de plus près l'apparition de ces cavités. Plusieurs séries de coupes longitudinales, faites sur des boutons à des âges diflerents, m'ont permis de suivre la formation de la cavité carpellaire. Sur les boutons les plus jeunes, à une époque où les anthères sont déjà formées, mais où l'on ne distingue pas encore les cellules-mères des grains de pollen, le carpelle est représenté par un petit mamelon arrondi formé de parenchyme non différencié. Plus lard, le mamelon s'allonge et se recourbe sur les bords en délimitant une cavité. Sur plusieurs séries de coupes lon- gitudinales, passant sensiblement par Taxe de l'un des nombreux carpelles, on se rend aisément compte de ce mode de formation. Il y a donc bien réellement, à cet âge, communication entre la cavité carpellaire et l'exté- rieur. Plus tard, le carpelle se ferme par accolement des bords de l'ou- verture. Ce stade, qu'on pourrait appeler s/ade gymnuspenne, puisque le carpelle est ouvert et qu'il n'y a pas encore de stigmate, est de courte durée, car je n'ai pas trouvé de cavité ouverte dans les carpelles où l'ovule était déjà formé. Les résultats obtenus dans cette étude sont une nouvelle preuve de l'uti- lité de la méthode anatomique appliquée à l'élude du développement initial des organes floraux. C'est ce qu'a déjà fait voir M. Beille dans son travail sur les Disciflores (1902). On voit, par exemple, en ce qui concerne les Malvacées, que cette mé- thode a permis de démontrer la différenciation progressive des tissus internes des carpelles opposée à la rapide organisation de la structure des styles. Les coupes en série ont montré, d'une manière détaillée et précise, le mode de formation de la cavité carpellaire. BOTANIQUE. — Sur des parlicularitès cjlologiques du développernetd des cellules-mères du pollen de /'Agave atténua ta. Note de M. Eu. de Larv DE Latour, présentée par M. Gaston Bonnier. Malgré les nombreuses recherches effectuées dans ces dernières années sur le développement des cellules-mères du pollen, bien des points restent encore obscurs et discutés, et les divers auteurs sont loin d'être d'accord 834 ACADÉMIE DES SCIENCES. sur des questions importantes telles que la constitution de la masse synap- tique, la structure du spirème, l'origine et le mode de formation des chromo- somes hétérotypiques. De nouveaux travaux sont nécessaires pour élucider les phénomènes nucléaires complexes qui se passent pendant la première cinèse pollinique et qui présentent une importance fondamentale au point de vue de la réduction chromatique. Dans ce but j'ai entrepris des recherches sur diverses plantes de la famille des Aniaryllidées. Je me contenterai, dans cette Note préliminaire, d'exposer quelques-uns des résultats de mes obser- vations sur V Agave attenuata. Les étamines ont été fixées à l'aide des mélanges de Flemming et de Chamberlain, et les coupes ont été colorées par la méthode delà triple colo- ration de Flemming. Dans la cellule-mère du pollen très jeune, le noyau présente un fin réseau de linine qui remplit la cavité nucléaire; les fdaments de ce réseau sont simples et portent un grand nombre de petits corpuscules de cliromaline situés principalement aux angles et souvent allongés à la surface des fdaments Uniques. Le nucléole arrondi ou ovalaire est en liaison intime avec les filaments du réseau. La membiane nucléaire est nette et à contour régulier. Peu à peu les corpuscules de chromatine augmentent de volume, sans doute par suite d'une concentration plus grande de la chromatine aux angles du réseau; leur forme est irrégulière et anguleuse, et leur nombre dans un même noyau paraît dépasser trente. /V( les corpuscules ni les filaments ne sont ossociés par couples. On voit ensuite les filaments de linine s'épaissir et se raccourcir; le réseau se resserre en aban- donnant la paroi nucléaire et en entraînant avec lui les corpuscules de chromatine, et l'on arrive au stade synapsis. Au début, la masse synaplique est nettement filamenteuse et l'on y distingue encore les corpuscules de chromatine; mais bientôt la contraction devient complète et l'on ne voit plus qu'une masse grumeleuse d'où s'échappent quelques filaments granuleux, assez épais, qui vont se réunir au nucléole demeuré en dehors de la masse contractée. Jamais je n'ai observé à ce stade de fusion des corpus- cules chromatiques deux à deux, comme le fait a été signalé par divers auteurs. L'ensemble formé par la masse synaptique et par le nucléole reste sans relation avec la membrane nucléaire. Celle-ci est encore nette, mais le contour du noyau devient souvent irrégulier, dénotant une diminution dans la pression interne. La masse synaptique compacte fait bientôt place à un peloton, d'abord très serré, qui se déroule de plus en plus en un système assez épais, pi-ésentant un grand nombre de petits granules de chromatine disposés sur un seul rang. En aucun point ce fila- ment ne montre Ae fente longitudinale ou n'apparaît formé par X'accolernenl de dea.v filaments, comme le fait a été signalé par plusieurs cytologistes. Le nucléole reste uni au filament linochromatique. Le noyau, comme au synapsis, est arrondi ou ovalaire, et sa membrane est souvent peu distincte. Je n'ai pu jusqu'à maintenant suivre d'une manière complète la formation des chro- SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 835 mosomes et les documents que je possède sont insuffisamment nombreux pour me permettre d'être aussi affirmatif que pour les stades précédents; cependant, des faits que j'ai déjà observés il semble résulter que les chromosomes se constituent par une sorte de concentration de la chiomatine, d'une manière assez analogue à celle décrite par MM. Lubimenko et Maige (') chez les Nympluva alba et A'uphar hUetim. Les chromosomes formés ont la forme de petits bâtonnets courts et épais, arrondis à chaque extrémité et étranglés en leur milieu qui présente une ligne claire transver- sale : chacun d'eux représente un chromosome double de la première cinèse pollinique, chacune de leurs moitiés séparées par l'étranglement médian représente un chromo- some simple. Cet étranglement est perpendiculaire à la direction des filaments de iinine qui unissent les chromosomes, ce qui autorise à penser qu'il correspond à une division transversale du chromosome double ; il en résulterait que les deux chromo- somes simples d'une même paire correspondent à deux parties placées bout à bout dans le spirèmeet que la formation de ces chromosomes serait analogue à celle décrite par Mottier(^) chez diverses Monocotylédones, c'est-à-dire se produirait d'une manière très différente de celle admise par la grande majorité des cytologistes. J'ai observé également, vers la fin de la première division, diverses particularités intéressantes. On voit assez souvent à ce stade quelques chromosomes rester éloignés des groupements polaires et demeurer, soit dans le cytoplasme, soit sur les fibrilles encore persisLantes du fuseau; la forme de ces chromosomes est arrondie ou plus ou moins quadrangulaire et leur coloration rouge violet comme celle des autres chiomo- somes. Au moment de la formation de la membrane nucléaire des noyaux normaux, chacun d'eux devient le centre d'une petite vacuole arrondie, limitée par une fine membrane. Parfois deux ou trois de ces chromosomes s'unissent pour former un seul noyau qui reproduit exactement en petit la structure du noyau normal. La formation de ces noyaux accessoires n'a pas été observée pendant la deuxième division. D'ailleurs le nombre de ces noyaux diminue rapidement, soit par suite de leur fusion avec le noyau principal, soit par suite de leur destruction dans le cytoplasme et l'on ne les trouve que très rarement dans les grains de pollen formés. Des formations analogues ont été décrites par Juel (') en 1897, dans VHemerocallis fulva et, depuis, différents auteurs les ont signalées dans un assez grand nombre d'hybrides. Reginald dates (") a même émis l'hypo- thèse que peut-être toutes les plantes présentant ces noyaux surnuméraires, y compris VHemerocallis fulva, étaient des hybrides. Mais, récemment, Rudolf Béer (^) a signalé leur formation dans le Fuchsia ordinaire des (') Revue générale de Botanique, '907. (^) Annals of Botany, igoy. (') Jahrbïicher fur WUsenschaftliche Bolanik, 1897- (.') Botanical Gazette, 1907. (°) Annals of Bolany, 1907. 836 ACADÉMIE DES SCIENCES. serres et leur présence dans V Agave alleniiata qui, de même que VHemero- callis fulva et le Fuchsia, a toujours été considéré comme une espèce pure, constitue une preuve nouvelle que ces noyaux accessoires ne sont nullement caractéristiques des hybrides. ANATOMIE. — Morphnlngic et, connexions analomiques du cardia humain. Note de M. U. Kobixsos, présentée par M. O. Lannelongue. Les récentesCommunications et Thèses médicales montrent le manque de connaissances anatomiques des praticiens en ce qui concerne les limites de la forme et des rapports du cardia de l'Homme. Il n'est donc pas sans inté- rêt de fixer quelques points capitaux de l'étude de celte portion de l'esto- mac, d'après les recherches des auteurs modernes et les miennes propres. Rappelons d'abord rapidement cette notion insuffisamment connue que la portion terminale île l'œsophage présente deux parties dilatées : i° Vainpoule phrénu/ue, qui est une dilatation de ce tube au niveau du diaphragme, mais du côté de la cavité tho- racique; 2° Yantre cardiaque, qui correspond à la portion abdominale de Tosophage d'après les auteurs français et qui se termine à l'embouchure du cardia {oslium cardiacum). Cet orifice correspond au flanc gauche de la onzième vertèbre dorsale et non pas de la dixième. L'ampoule phréniqne et l'antre cardiaque sont de dimensions variables; leur développement normal exagéré n est point rare; ce qui permet de les comparer à des pochettes gastriques de quelques Vertébrés. En réalité, les aliments peuvent stagner à ce niveau un certain temps et il est très probable qu'ils y subissent une digestion préliminaire, attendu que les hystologistes y ont décelé la présence de glandes analogues à celles de l'estomac. L'habitude de déglutition rapide, précédée d'une mastication incomplète, pourrait produire une irritation de la poche normale et déterminer un spasme suivi d'une dilatation anormale qui, passagère d'abord, peut, devenir permanente à la suite de la répétition du même acte. Les médecins et les chirurgiens qui étudient par le cathétérisme la dilatation de l'o-sophage et le spasme du cardia sont induits en erreur s'ils se fient à l'indication fournie par la distance du parcours que la sonde fait de l'arcade dentaire au point où le cathéter est arrêté, car, pourvu que l'ampoule ou l'antre, et mieux encore l'un et l'autre, soient normalement d'une dimension un peu exagérée, l'instrument pourra se plier et donner l'illusion d'une dilatation pathologique. Le cardia est lui-même limité du coté de la cavité de l'estomac par un repli de la muqueuse, plica cardiaca, comparable à ce que j'ai décrit précé- demment pour le re[)li de l'appendice veniiiculaire, ou pUca appendwa. A ce repli correspond extérieurement une écliancrure, incidura cardiaca. SÉANCE DU l3 AVRIL I908. 837 également S uperposable à l'échancrure appendiculaire ou incidura cœco- appen dicularis . Le repli ou la valvule du cardia ne ferme pas complètement l'estomac chez le nour- risson, puisf|iie celui-ci régurgite facilement ses aliments. Mais, à partir d'un certain moment qu'il est dificile de préciser, la valvule devient suffisante et empêche toute régurgitation. La connaissance de cette valvule est d'une importance capitale pour le médecin et le chirurgien, car son développement normal et sa proéminence lors de la réplétion de l'estomac formeront un obstacle à l'entrée du cathéter dans la grande cavité de l'estomac. En effet, il existe une dilTérence notable entre l'estomac vide et celui qui est plein, au point de vue des variations de la valvule du cardia et de l'échan- crure correspondante. Ainsi que l'on peut juger des schémas représentés d'après His, l'estomac rempli devient de plus en plus vertical, l'échancrure du cardia plus prononcée et la valvule cardiaque plus proéminente. Aussi, à un moment donné, le cardia se ferme par sa valvule à laquelle font suite deux plis produits par la pression du foie d'une part et de l'aorte d'autre part. La gouttière formée par ces deux plis est connue sous le nom de sulciis salivaris. Je dois ajouter cependant que la fermeture du cardia se fait en partie parles muscles longitudinaux de l'œsophage, en partie par le rétré- cissement physiologique {angtistura œsophagica) de la portion juxtagastrique de ce même canal (Vormagen des Allemands). De son côté, l'estomac agit par ses fibres obliques en fer à cheval, dont la contraction produit une torsion en spirale sur le viscère et rétrécit la lumière du cardia. Faut-il accorder à l'œsophage une portion sous-diaphragmatique, à l'exemple de nos auteurs classiques? Je ne le crois pas d'après mes recherches sur les enfants et les adultes indemnes de gastroptose. Dans ce dernier cas, encore assez fréquent, l'estomac lombant dans la cavité abdo- minale tire sur l'œsophage et il se produit un canal sous-diaphragmatique de 2'='" à 4'='" de longueur. La limite du cardia est donc en haut la ligne correspondant au diaphragme, en bas la valvule ou le pli cardiaque. C'est un point pratique d'anatomie humaine sur lequel il est bon d'insister à dessein. Le cardia a des connexions intimes avec le diaphragme; mais, tandis que Braum et Goubaroff affirment que cette connexion est musculaire, je pense avec de nombreux anatomistes que l'hiatus œsophagien est tendineux et que le cardia est fixé, attaché au diaphragine. La contraction de la portion mus- culaire de cette cloison sert à la béance et non pas à l'effacement de la lumière du cardia. Par l'effet de cette fixation, l'estomac plein se tord sur son axe, devient vertical et attire le diaphragme en bas. A la suite de la réplétion de l'estomac la base du thorax se rétrécit et la taille s'allonge, tandis que l'évacuation de ce viscère creux est suivie de l'élargissement de la base du thorax et la taille se raccourcit. L'abbé de Fontenu, que j'avais C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 15.) Iï° 838 ACADÉMIE DES SCIENCES. cité dans une Note antérieure, attribuait ce fait à l'action chimique, nutri- tive des aliments, à leur salubrité. J'estime au contraire que tout se passe mécaniquement et l'estomac plein agit comme le pannicule adipeux des obèses, lesquels ont ime station debout et une marche plus droite que les gens maigres : ils ont la démarche àe fierté involontaire, comme ils ont un regard furieux par l'excès de la graisse de leur cavité orbitaire. Les peuples non civilisés portent en général une ceinture dont la partie corres- pondante au creux de l'estomac est garnie d'un coussin, leur bourse, etc. Ici aussi, la rectitude de la taille est de cause mécanique. Le cardia possède à l'extérieur une séreuse péritonéale à laquelle Ivar Broman a consacré un long travail. Cette analomiste suédois a décrit une bourse infracardiaqiie et étudié en particulier son développement embryologique. De mon côté, j'ai montré, dans le Mémoire des D'^ Catz et Kendirdjg sur les abcès sous-phréniques, couronné récemment par la Société de Chirurgie, l'importance de cette poche dans la formation et la localisation de quelques collections sous-diaphragmaliques. Cette séreuse présente une autre particularité intéressante en ce sens qu'elle contient d'une part des filets du nerf phrénique et d'autre part des ganglions sympa- thiques signalés par Openchweski. J'ai de mon côlé décelé des filets du nerf vague ; c'est donc un rendez-vous de différents nerfs dont le sympathique et le pneumogastrique innervent sans aucun doute le cardia. Il n'est donc pas étonnant, d'après la théorie (') que j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie dans une Note antérieure, que quelques lésions du cardia et de sa séreuse provoquent une mort subite ainsi cjue Lancereaux, Fernand Faure entre autres l'ont établi cliniquement. Ces mêmes lésions pourraient aussi amener des perturbations dans le fonclionnemenl du cœur (A. Mathieu), le hoquet tenace, la toux rebelle, aussitôt que le bol alimentaire arrive au niveau du diaphragme (Sehrwald), etc. ZOOLOGIE. — Les néphridies thoraciques des Ilermellides . Note de M. Armand Dehorne, présentée par M. Yves Delage. Dans son Mémoire sur la structure des Annélides sédentaires (1887), Edouard Meyer étudie, après celui des Térébeilides, des Arapharétides, des (]irratulides et des Serpulides, l'appareil rénal thoracique des Hermellides. (') Le D'' Glover, lauréat de l'Institut, a publié récemment plusieurs cas dont un avec autopsie, et qui confirment le bien fondé de cette théorie. SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 889 Pour cet auteur, les Hermellides posséderaient des glandes analogues à celles des Serpnlides. Comme celles de ces derniers, elles ne formeraient en réalité qu'un seul organe thoracif|ue, résultant vraisemblablement de la fusion partielle, dans leur région antérieure, de deux glandes primitivement indépendantes. De celles-ci, l'organe impair aurait conservé les deux pavillons vibratiles établissant la communication, à droite et à gauche, entre leur cavité glandulaire respective et le cœlome. Ces deux pavillons auraient une situation excentrique et se trouveraient rejetés latéralement contre la couche mince des muscles circulaires, dans la cavité parapodiale du deuxième segment. , A leur extrémité antérieure seulement, les deux néphridies se souderaient l'une à l'autre et se confondraient en un canal unique, impair et dorsal, ouvert à l'extérieur par un néphridiopore céphalique unique, situé au-dessus du cerveau. M. de Saint- Joseph, qui a étudié les Hermellides de la Manche, parle aussi de l'existence « du pore unique de l'organe excréteur thoracique, qui s'ouvre au-dessus du cerveau », et confirme la disposition observée par Meyer. Les recherches que nous avons entreprises sur les néphridies antérieures de Sabellaria alveolalah., et de S. spinulosa Leuck. conduisent à des résul- tats tout dilTérents. Il existe, dans la région thoracique des Hermellides, deux glandes rénales entièrement indépendantes l'une de l'autre et possédant, chacune, un pavillon vibratile interne et un néphridiopore externe. Ces deux glandes s'étendent, dorsalement et latéralement, par rapport à l'œsophage, sur la longueur des deuxième, troisième et quatrième segments thoraciques, les deux pavillons, afdeurant au niveau du dissépiment qui sépare la cavité cœlomique du premier segment de celle du second. Ceux-ci s'ouvrent dans le voisinage des connectifs péri-œsophagiens, et dorsalement par rapport à eux, c'est-à-dire assez près de l'œsophage, vers lequel ils tournent leur ouverture à droite et à gauche. Chaque néphridie a la forme d'un vaste sac allongé qui se décompose en trois poches superposées et se prolonge, antérieurement, par un cœcum assez court chez S. spinulosa Leuck. et égal dans les deux néphridies. Chez .S. alveolnta L., ces deux cœcums terminaux ont une disposition assez curieuse. L'un d'eux est beaucoup plus long que l'autre; au début il est asymétrifjue, mais il devient peu à peu médian, puis il se termine brusque- ment, à un niveau où, dans les coupes transversales, les connectifs péri- œsophagiens sont encore le plus écartés l'un de l'autre. Mais, à peu de dis- tance de sa terminaison, il a tout à fait l'aspect d'un canal excréteur impair, ce qui explique peut-être, en partie, l'interprétation inexacte de Meyer. Le canal excréteur et le néphridiopore véritables se trouvent dans le parapode du deuxième segment, celui-là même dont la rame dorsale achète 84o ACADÉMIE DES SCIENCES. n'est représentée que par une branchie. Le canal a un parcours presque vertical, à direction ventro-dorsale, et circule dans une languette parapo- diale en compagnie d'un diverticule cœlomique. Il vient s'ouviir Jatcro- dorsalement par un pore cilié qui se trouve à la base des branchies de la première paire. Celte description est en contradiction avec les données anciennes. L'exis- tence des néphridiopores latéraux permet de considérer Forgane excréteur des Hermellides comme un type très différent de celui des Serpulides. Et, si les caractères tirés de la forme et des rapports des organes rénaux thora- ciques ont une réelle importance dans les affinités qui existent entre les divers groupes d'Annélides sédentaires, il faut rapprocher les Hermellides bien plus des Cirratulides que des Serpulides. En résumé, les néphridies thoraciques des Hermellides sont au nombre de deux; elles sont entièrement indépendantes l'une de l'autre, chacune est pourvue d'un pavillon vibratile interne et d'un néphridiopore latéral externe; elles répondent au type Cirratulide et non au type Serpulide, comme on l'admettait jusqu'ici. HISTOLOGIE. — Sur la structure de l'épiderme de Travisia Forbesii Johnston. Note de M. Louis du Reac, présentée par M. Edmond Perrier. L'aspect tout particulier de la paroi du corps de Travisia Forbesii a déjà attiré l'attention des auteurs. Pruvol (') signale la présence d'îlots cubiques, en connexion a\ec l'hypoderme par une fibre qu'il croit nerveuse, formés par un amas de cellules glandulaires nucléées qui recouvrent la cuticule. Kukenllial (^) figure cet épiderme et représente ces ilols riches en glandes comme formés d'un réseau de fibres dans leijuel sont disséminés des novau\. L'hypoderme est très épais. Antérieurement M'Inlosh (^), décrivant Travisia glandulosa. l'oppose à Travisia Forbesii par différents caractères, entre autres la présence de papilles en connexion (') Pruvot, Recherches anatomiques et morphologiques sur le système nerveux des Annélides Polrchètes, i885, p. loi. (') KiJKENTiUL, Ueber dus Ncrvensystem Opheliaceen, iS86. PI. A'^AII, fig. 6. (') On ihe Annelida obtaiaed duriiig the cruise of Ihe Valorous, 1877, p. 5o6. PL LA'V, Jig. i5 et 16. SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 84 1 avec la surface extérieure du corps. Les dessins qui accompagnent le texte laissent supposer que les papilles sont libres et situées dans l'intérieur des téguments. M'Intosh créant une nouvelle espèce, Tr. Kerguelensis, reprend cette question de l'épiderme; il signale la ressemblance de ces îlots glandulaires avec des papilles, l'existence de la cuticule sous-jacente et les prolongements de ces papilles à travers la cuticule (' ). Son dessin figure bien cet aspect d'épithélium pavimenteux que nous retrouvons semblable chez Tr. Forbesii. Enfin de Saint-Joseph (*) regarde ces papilles comme de grosses cellules polyé- driques saillantes remplies de granulations incolores; la cuticule est cachée sous ces cellules. Il y a donc, on le voit, désaccord complet entre les auteurs même les plus récents. L'examen d'animaux vivants et conservés, ainsi que des coupes et dissociations, m'ont permis d'éclaircir les points suivants : il existe un revêtement de papilles juxtaposées et soudées entre elles, continu sur tout le corps, sauf à la tête, aux parapodes et aux orifices du corps oii la cuti- cule recouvre directement un épithélium très épais. La transition se fait par disparition des papilles glandulaires. Sur une coupe transversale nous trouvons, de dehors en dedans, les éléments suivants : 1° Des papilles glandulaires, limitées par une cuticule externe, mince, perforée de petits pores donnant passage à la sécrétion de cellules glandulaires nombreuses; cette cuticule est soudée sur les côtés avec celle des papilles voisines; très épaisse inférieurement, elle est perforée et donne passage à un faisceau de fibres qui, traver- sant l'épithélium sous-jacent, vont se perdre à la surface des muscles circulaires; 2° Un épithélium cubique très net; 3° Une basale mince; 4° Une couche de fibres musculaires circulaires; 5" Une couche de fibres musculaires longitudinales; 6° Un endothélium limitant la cavité générale. Les papilles se composent de -grosses cellules à mucus, à section plus ou moins cylindrique, droites ou contournées, communiquant avec l'extérieur par un pore fin. Elles prennent avec avidité le vert de méthyle, le vert lumière, le rouge Congo, le brun de Bismarck. L'irématoxyline les colore en noir violet, l'éosine et l'orangé G y montrent un réseau spongieux. (') Report on llie Annelida Polycliela coUected by H. M. S. Challenger, i885, p. 358. PL XA'AVl a, fig. i et 2. (") Annélides des côtes de France {Annales des Sciences naturelles, t. V, 1897, p. 382.) 8^2 ACADÉMIE DES SCIENCES. D'autres cellules à contenu granuleux, se colorant moins énergiquement, ne sont peut-être que des cellules glandulaires à un degré de maturité moins avancé. On trouve d'autres cellules incolores, cellules de soutien, avec un noyau ovale à chromatine répartie en granulations foncées, subégales. Ces cellules, de forme irrégulière, occupent les espaces laissés libres par les cellules glandulaires. La thionine pliéniquée colore en bleu pâle les noyaux des cellules de soutien, comme ceux des cellules de l'épilhélium sous-jacent, et en violet foncé les cellules glandulaires. Un faisceau de fibres s'épanouit à la base des papilles, puis se resserre pour traverser la cuticule et l'épithé- lium et va se perdre dans la couche musculaire circulaire. La potasse et le sulfocyanure de potassium font apparaître dans la cuticule des zones de stratification ondulées. Conclusion. — L'épiderme de Tr. Forhesii se compose d'un épithélium à cellules cubiques recouvert par une cuticule épaisse ; cette cuticule donne passage à des papilles qui s'épanouissent et se soudent à la surface, simulant un second épithélium. C'est fexagération dans la forme, semble-t-il, des papilles filiformes libres de Slylarioides plnmosa, de celles plus renflées de Flabeiligera af finis . Chez Brada granulata elles deviennent courtes, renflées, pressées les unes contre les autres, sans soudure, tandis que chez Tr. Forhesii le maximum de complication arrive par la soudure des papilles entre elles. MÉDECINE. — Culture du parasite du bouton d'Orient. Note de M. Chaules ]\u;oi.le, présentée par M. Laveran. Le bouton d'Orient (clou de Biskra, de Gafsa ; bouton du Nil, d'Alep, etc.) reconnaît pour cause un Protozoaire découvert par \A right et nommé ordinairement Leis/imania tropicu/n. Ce microorganisme, voisin par ses caractères morphologiques de Leislirnania (Piroplasnia) Donovani, parasite du Kala-Azar, n'avait pas été jusqu'à présent cultivé. Nous venons d'ob- tenir sa culture par une technique analogue à celle qui nous avait donné antérieurement celle des corps de Leishman {Comptes rendus, 2 mars 1908). Le malériel d'expérience nous a été fourni par un cliamelier nègre de Tozeur (Djeiid) ayant contracté son alTection à Tébessa (Algérie) et malade depuis 3 mois. Lorsque nous examinons le malade, le 25 mars, il présente trois groupes de boutons situés sur une ligne droite s'étendant de la partie médiane du cou-de-pied gauche à la partie moyenne du dos du pied. Ces boutons sont saillants, fermes, non ulcéreux, non squa- SÉANCE DU l3 AVRIL 1908. 843 meiix. Un prélèvement, pratiqué par incision de l'un d'eux, y montre la présence de nombreux corps de Wright et confirme le diagnostic. La culture a été faite par ponction de trois de ces éléments avec une seringue sté- rile, la peau ayant été préalablement désinfectée par une solution de teinture d'iode. Nous avons ensemencé pour chaque élément deux tubes contenant, l'un le milieu de Novy-Neal, l'autre le milieu modifié et simplifié par nous. Notre simplification consiste dans la suppression de la viande et de la peptone. Notre milieu a la formule suivante : gélose i^*-', sel marin 6s, eaugoos. Il est réparti dans des tubes à essai et stérilisé, puis les tubes liquéfiés à 55° sont additionnés cha- cun d'un tiers de sang de lapin prélevé par ponction aseptique du cœur. On incline les tubes j^endant 12 heuies, pour les porter "ensuite pendant 5 jours à l'éluve à 3^°. On les conserve à la température ordinaire; il est préférable de n en faire usage qu'au bout de quelques jours. C'est sur notre milieu que nous avons obtenu les cultures les plus abondantes; le milieu de Novy et Neal a donné des résultats positifs, mais sensiblement moins bons. 11 en est de même pour le parasite du Kala-Azar. La culture a été faite, en raison des circonstances, dans une étuve improvisée (veil- leuse dans une boîte métallique avec matelas de sable) et réglée entre 19° et 23°. L'examen pratiqué le neuvième jour a montré un développement très abondant du pa- rasite. Nous n'insisterons pas sur les caractères que présente en culture le mi- crobe du bouton d'Orient. Ce serait répéter ce que nous avons déjà dit au sujet de celui du Kala-Azar (^yoïv Sociélc de Pathologie exotique, séance du 12 février, et Archives de l'Institut Pasteur de Tunis, février 1908). Forme, dimensions, mobilité, structure, aspect et situation relative du noyau et du karyosome, mode de division sont identiques. Peut-être, chez le parasite du clou de Gafsa, le flagelle est-il généralement plus long et, sur les prépara- tions colorées, présente-t-il plus souvent un aspect flexueux? Il est possible qu'il n'y ait là qu'une apparence. Un seul point nous paraît jusqu'à présent devoir être retenu : la présence fréquente de deux flagelles à l'extrémité an- térieure. Cet aspect n'est que le résultat de la division d'un flagelle unique; mais cette division est si précoce qu'il en résulte un caractère assez particu- lier. En dehors de ce détail, l'identité avec Leishmania Donovani esi complète. Seule l'étude expérimentale pourra permettre de distinguer ces deux parasites. Cette étude est aujourd'hui possible. La séance est levée à 4 heures. G. D. 844 ACADÉMIE DES SCIENCES, ERRATA. (Séance du 6 avril 190K.) Note de M. /. Bougaidt, Étude comparative de la déshydratation des acides atrolactique et /j-méthoxyatrolaclique. Acides /?-méthoxyatropique et di-yD-méthoxya tropique. Page 768, schéma (III), «" l^ieu de I C (III) lisez CH3 0-C«H'/'^\, CO )C^IP-OCH' I / C / /\ I G CH»0-C«H*/J\ h/ CO=H CH^ On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. tepuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4». Deu« •les, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel )art du i" Janvier. Prix de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : n Ferran frères. , Chaix. er Jourclan, ' RufT. ens .. Courtin-Hecquet. ( Germaia et Grassia. ( Siraudeau. Jérôme. Marion. ers . onne :nçon ... . / Ferel. ieaux Laurens. ' Muller (G. ) '■ges Henaud. Derrien. ^ ) F. Robert. i Le Borgne. 1 Uzel frères. 1 Jouan. mbéry Dardel et Bouvier. j Henry. •bourg mont- Ferr . . Marguerie. Delaunay. Bouy. Greffier. Ratel. Rey. ILauverjat. Degez. Drevet. Gralier et O'. loble lochelle Foucher. favre Bourdignon. Dombre. Tallandier. Giard. Lorient. Lyon Marseille Montpellier Moulins Nancy Nantes . Nice Nîmes. .. Orléans . Poitiers. Rennes ... . Foche/ort . Bouen S'-Étienne . Toulon Toulouse . Tours . Valenciennes chez Messieurs : I Baiimal. f M"' Texier. Gumia et Masson. I Georg. Phily. Maloine. Vitte. Ruât. Valat. Goulet et fils. Martial Place. Buvignier. Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert. Dugas. Veloppé. Barma. Appy Debroas-Duplan. Loddé. Blanchier. Lévrier. Plilion et Homraais. Girard (iM""). Langlois. Lestringant. Chevalier. Figard. Allé. Gimet. Privât. Boisselier. Pérical. Bousrez. Giard. Lemaltre. On souscrit à l'étranger. Bucarest . chez Messieurs : Amsterdam j Feikema Caarel- \ sen et C'V Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. / Asher et G'". j Friedlaader et fils. ^'^'''''' Kuhl. ' Mayer et Muller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. Lamertin. Bruxelles Mayolea ot Audiarte. Lebègue et G'". Sotchek et G". Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deightoa, Bell et C°. Christiania Camraermeyer. Conslantinople . . Otto ICeil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes '. Beuf. I Eggimann. Genève j Georg. ' Burckhardt. La Haye Belinfante frères. Payot et G". Lausanne Rouge. Sack. Barth. Brockhaus. Leipiig / Lorentz. I Twietmeyer. ' Voss. 1 Desoer. ^'^■=« iGnusé. Londres . Chei Messieurs : /Dulau. ■ • ■ J Hachette et C" ( Nutt. Luxembourg , Madrid. Milan . Naples V. Bûck. Ruii et 0'". Rome. Dossat. F. Fé. Bocca frères. Hcepli. Moscou Taslevin. l Marghieri diOtus. I Pellerano. !' Dyrsea et PfeîfTet. Stechert. Lemcke et Buechaer Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'*. Palerme Reber. Porto Magalhses et Monlt, Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. \ Bocca frères. ^<""« JLoescheret G'-. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordiska Boghaadel iZinserling. Wolff. Bocca frères. Brero. Riack. Rosenberg et Sellier Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. \ Frick ^'«""<" JGeroldetO". ZUrich Rascher. Turin . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Déijembre i865. ) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — ( i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880. ) Volume in-4°; 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — (i" Janvier 1881 à 3i Décembre 1893. ) Volume in-T; 1900. Prix 25 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ne I. — Mémoire sur quelques points de la Physiologie des .Vlgues, par MM..\. liKRBH3et.\.-J.-J.SoLiEn. — Mémoire sur le Galcul des Perturbations qu'éprouvent imètes, par M. Hanskn. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancroatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des 1res grasses, par M. Glaude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; i856 25 fr. ne 1. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. —Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir: « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains imentaires, suivant l'ordre deleur superposition. —Discuter la question de Ifiir apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la are des rapports qui existent entre l'étal actuel du règne organiqueetsesétats antéiieurs», par .VI. le Professeur Bronn. In-')", avec 7 planches; 1861 .. . 25 fr. k la même Librairie les Mémoires de l'AGadémie des Sciences, et loj Mémoires présentés par divers Sarants à l'Académie des Soienoei. N^ 15. TABLE DES ARTICLES (Séance du 15 Avnl I908. MEMOIRES ET COM»IUI\ICATIOIMS DES MEMBRES ET DES CORUESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. 1\1. le Président annonce à l'Acaflémie qu'en raison des fêtes de Pâques la séance du lundi 3o avril est remise au mardi 21. ,M. Marcel Deprez. — Sur le planement des oiseaux Pages. 797 797 Pages. M..E. GUYOU. — Détermination des longi- tudes en mer par la télégraphie sans fil.. 800 M. de Forcrand. — Action de la clialeur sur les hydrates de lithine 802 CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale : les « Itinéraires dans le Haut-Atlas maro- cains », par Louis Gentil, Carte dressée et dessinée avec la collaboration de Ma- rins Chesneau, avec une « Esquisse oro- grapliique du Maroc n, par Louis Gentil. 80G M. E. Mathias. — Sur la détente adiaba- tique des fluides saturés 806 M. J. PioNCHON. — Sur un hygroscope électrique de grande sensibilité 809 M. A. DUFOL-R. — Sur les changements ma- gnétiques du spectre du fluorure de sili- cium observés parallèlement au champ... 810 M. P. Vaillant. — Sui- l'évaporation de l'eau et des solutions sulfuriques 811 M. Isidore Bay. — Sur un nouveau pro- cédé de dosage du phosphore dans les matières organiques 844 M. A. DuBOlN. — Sur les combinaisons sulfurées du thorium 81 5 M. Albert Colson. — Sur la semicalalyse : oxydation d'hydrocarbures à l'air en pré- sence du phosphore 817 M. G. Carteret. — Sur une réaction simple productrice de gaz désinfectant... 819 M. L. Hackspill. — Sur l'alliage platine- Errata Ihalliuni.. . 820 M. Ed. Maurer. — L'austénile..' 822 M. H. Le ChatelieR. — Hemarques sur la Communication de M Maure/' relative àl'auslénite 824 MM. .\.NDnE Maver et Edouard Salles. — Sur le transport électrique des col- loïdes inorganiques 836 M. Pall Gaubert. — Sur les édifices héli- coïdaux 829 M. Jean Friedel. — Observations sur le développement du pistil chez les Mal- vacées 832 M. Er. de Lary de Latou». — Sur des par- ticularités cytologic|ues du développe- meul des cellules-mères du pollen de ['Agai'e altenuala 833 M. R. RoBiN.soN. — Morphologie et con- nexions anatoniiques du cardia humain.. 836 M. Armand Dehorne. — Les néphridies thoraciques des Hermellides 838 M. Louis DU Reau. — Sur la structure de l'cpiderme de Travisia Forbesii John- ston 840 M. Charles Nicolle. — Culture du para- site du bouton d'Orient 842 844 PARIS. - IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLA RS , Quai des GraDds-Augnstins, 55. Le Gérant : Gauthieb-Villars. »1AY 7 1908 -io ao^ 1908 PUEMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. rOME CXLVI. N^ 16 (21 Avril 1908) ^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1908 RÈGLEMENT REimF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des aS ruiN 1862 et 24 mai 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie ?.& composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à rAcaùémie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendïts a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article {". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associéétrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus^ mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aU' tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savant: étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. L< Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fon pour les articles ordinaires de la correspondance offi cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planclies, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au-j teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative! fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. Les Savants étraogers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le; déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivants «AY 7 1908 ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU MARDI 21 AVRIL 1908. PRÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel donne quelques détails sur le quatrième Congrès des Mathématiciens qui vient de se tenir à Rome du 6 au 1 1 avril et qui a compté plus de 6oo adhérents. « Ce Congrès, dit-il, qui a réuni à Rome un grand nombre de nos com- patriotes, parmi lesquels des professeurs de la Sorbonne et du Collège de France, de nos Universités provinciales et quatre Membres de l'Académie, MM. C. Jordan, Poincaré, Picard, le Secrétaire perpétuel pour les Sciences mathématiques, a été inauguré le 6 avril au Capitole, dans la salle des Horaces et des Curiaces du Palais des Conservateurs, en présence de S. M. le Roi d'Italie, qui avait bien voulu donner aux géomètres une première marque de bienveillance en acceptant que leurs travaux fussent placés sous son haut patronage. » Il n'est pas d'attentions dont les congressistes n'aient été comblés par M. le Ministre de l'Instruction publique, M. le Syndic de Rome, M. le Rec- teur de l'Université de Rome, M. le Syndic de Tivoli et, en général, toutes les autorités. » L'Académie royale des Lincei avait tenu à manifester tout l'intérêt qu'elle prenait à nos travaux en mettant à notre disposition les salles du beau palais Corsini, qui lui a été affecté. Son président, M. le Sénateur Rla- serna, qui a été nommé par acclamation président du Congrès, a suivi toutes les séances et a réussi à prévenir toute difficulté, grâce à son tact et à sa courtoisie. » L'un des principaux avantages-des Congrès est de permettre aux savants c. R., 1908, I" Semestre, (T. CXLVI, N° 16.) I II 84G ACADÉMIE DES SCIENCES. qui s'occupent des mêmes éludes de se connaître et de s'entretenir à loisir. Nous avons été particulièrement heureux de faire la connaissance person- nelle des géomètres italiens qui, comme il est naturel, étaient venus en grand nombre. En nous présentant, dans les diverses séances, l'exposé d'ensendde de leurs belles et récentes découvertes, nos collègues d'Italie ont encore accru, s'il était possible, la haute estime dans laquelle nous tenions déjà toutes leurs recherches. Leurs prévenances et leur amabilité nous ont laissé des souvenirs qui ne s'effaceront pas. » Sur l'invitation des géomètres anglais, il a été décidé que le cinquième CouCTès des Mathématiciens se tiendrait à Cambridge en 1912. » OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sur un complément de démonstration du méca- nisme de la stéréoscopie monoculaire. i\ote de M. A. Chah veau. L'appréciation du relief et des distances avec un seul œil n'est pas simple affaire de jugement porté par les centres perceptifs après éducation préa- lable de l'organe et rendu plus ou moins exact par cette éducation. Sans doute, l'appareil de la vision, comme tout autre, profite de l'entraînement auquel on le soumet. Mais aucun des actes de la fonction visuelle ne dépend essentiellement de cette éducation. Celle-ci n'a, en particulier, aucun rôle à jouer directement dans la stéréoscopie monoculaire. C'est là, en effet, un acte physico-physiologique, nécessaire et spontané, dépendant de l'aptitude de la rétine à opérer, à travers le système diop- trique de l'œil, la réversion des images qu'elle reçoit du monde extérieur et à les reporter dans l'espace à leur point de départ. Cette aptitude est si net- tement agissante qu'elle peut même se manifester dans le cas où ces images ne sont arrivées à la rétine que par l'intermédiaire d'une épreuve photo- graphique simple. Il suffit, pour que ce résultat soit obtenu, que les deux images rétiniennes, au lieu d'être fusionnées en une image-résultante unique, restent indépendantes l'une de l'autre. J'en ai donné la preuve dans une précédente Note {Comptes rendus, séance du G avril) consacrée à l'influence stéréogénique qu'exerce la dissociation des deux images rétiniennes dont la vue des épreuves photographiques ordinaires provoque la formation. Il n'est pas sans intérêt de compléter cette démonstration en considérant le cas de la double épreuve stéréoscopique, où c'est, au contraire, l'associa- tion de deux images qui donne au relief toute sa puissance. Chaque figure de cette double épreuve possède nécessairement toutes les SÉANCE DU 2 1 AVRIL 1908. 847 propriétés de la figure unique des épreuves photographiques ordinaires. Ce n'est, en soi, qu'une de ces épreuves simples. Les deux figures de Tépreuve stéréoscopif[ue, considérées isolément, peuvent donc servir à toutes les démonstrations que j'ai données de l'influence stéréogénique de la dissocia- tion des images rétiniennes. Ces deux figures offrent, en plus, l'avantage de se trouver, l'une vis-à-vis de l'autre, dans des rapports tels qu'elles per- mettent de comparer directement la sléréoscopie monoculaire el la sléréoscopie binoculaire. Les deux méthodes précédemment signalées dans ma >iote du G avril (Comptes rendus, t. CXLVI, p. 727) se prêtent l'une et l'autre à l'exploi- tation de la double épreuve stéréoscopique |)our en faire profiter l'applica- tion de la théorie de l'extériorisation des images rétiniennes au déterminisme de la perception du relief et de la profondeur dans le monde extérieur et ses représentations graphiques. Je commencerai, cette fois, par la méthode directe, qui permet d'ob- tenir immédiatement, sans instrument intermédiaire, les phénomènes liés à l'extériorisation des images rétiniennes fournies par les deux figures des épreuves stéréoscopiqucs. Puis viendi-a l'exiiosition des faits qui sont pro- curés par rinterposition de prismes dissociateurs entre ces figures stéréo- scopiqucs et l'appareil de la vision. A. Obseiwaïion directe des épreuves stéhéoscoi'IQUes. — En raison de leur petitesse, l'observation de ces épreuves réclame de très bonnes con- ditions d'éclairage, sans lesquelles les parties délicates ne sauraient bien ressortir. Il y faut parfois quelque soin. Mais on en est largement payé. Quand ces conditions sont réalisées, les résultats constatés sont toujours excellents et méritent même souvent d'être taxés d'admirables. Kien d'aussi net et d'aussi saisissant ne peut être obtenu avec les intermédiaires plus ou nio ns grossissants. Si les objets représentés étaient vivement éclairés par le soleil au moment où ils ont été photographiés, si de plus ils se montrent riches en détails très fins et très délicats, il ne faut pas hésiter, au besoin, à placer les épreuves en pleine lumière solaire pour leur fournir l'éclairage qui leur convient le mieux. La précaution produit son maximum d'effet quand on a soin d'illu- miner ces épreuves en les présentant du bon côté aux rayons du soleil. 11 va sans dire que l'on doit également se préoccuper de ces bonnes con- ditions d'éclairage lorsque les observations sont faites dans la nuit, sous la lumière d'une lampe couverte d'un abat-jour opaque. 848 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'observation directe des épreuves slércoscopiques se prête à deux séries d'expériences : tantôt l'étude de l'extériorisation de l'image rétinienne dans l'espace est faite avec un seul œil, tantôt avec les deux yeux. a. Ohscnation monoculaire, avec dissociation préalable des images réti- niennes. Perception du relief et de la profondeur dans les deux parties de l'épreuve stéréoscopique vue avec uji seul (ril. — ( )n pourrait cacher l'une de ces parties et montrer cjue l'autre se prête à la dissociation cl à la réassocia- tion de ses deux images rétiniennes, par alternance de la convergence des axes optiques sur la surface de l'épreuve ou au delà. Ce serait répéter, sans aucun profit, une démonstration tout à fait fondamentale qui a été faite dans ma première Note : je veux dire la démonstration de l'obstacle ap- porté, par la rencontre et la fusion de ces deux images rétiniennes sur le plan de la surface de l'épreuve, à l'extériorisation des objets qu'elles repré- sentent aux divers plans qu'ils occupent respectivement dans l'espace. Mais il y a grand intérêt à constater directement que les deux parties de l'épreuve stéréoscopicpic, vues dans leur ensemble en dehors de l'appareil destiné à l'observalioii de cette épreuve, sont capables de donner simulta- nément, en gardant toute leur indépendance, des sensations identiques de relief et de profondeur, comparables à celles que fait naître la fusion stéréo- génique classique opérée par le stéréoscope entre les deux images de la double épreuve. Aucune autre constatation ne pourrait être à la fois plus facile cl plus sûre. Il suffit de regarder la double épreuve stéréoscopique avec un seul œil, après s'être assuré, avant la fermeture de l'autre cil, que les images réti- niennes sont déjà dissociées au moment où va commencer l'observation mo- noculaire. C'est instantanément que se révèlent alors le relief et la profon- deur dans les deux parties de l'épreuve stéréoscopique. Et la perception de ce caractère reste très fixe; elle s'améliore même en se continuant. Le fait était inévitable. Il importait pourtant beaucoup d'en constater directement l'existence, en raison du rôle considérable qu'il joue dans la théorie de la perception de la troisième dimension dans le monde extérieur. L'importance de cette démonstration se mesure à celle des faits dont il va être question maintenant. h. Observation binoculaire avec dissociation des images rétiniennes fournies par les deux parties de l'épreuve stéréoscopique. Le sort des quatre images ré- sultant de cette dissociation. Combinaison de deux d'entre elles, une gauche, une droite, pour former, entre les deux autres, lestées indépendantes en gar- dant chacune son relief propre purement monoculaire, une i/nge unique à SÉANCE DU 2 1 AVRIL 1908. (') décembre, la tem|)éralui'e de la chèvre se maintient entre 39° et 39°, 6. Le i"' décembre, la chèvre pèse i~^i\ les i5 et 3i décembre, 32''». \ partir du 27 décembre, et pendant les mois i|ui suivetU, la température se main- tient entre 38° et 39"; elle est donc noimale. SÉANCE DU 21 AVRIL 1908. 855 Pendant les mois de février, mars et avril, les examens du sang sont le plus souvent négatifs; cependant on note à diverses reprises la présence de Irypanosomes très rares. La chèvre va bien: elle pèse, le 17 février, le iS mars et le i5 avril, 3^''?. A partir du S avril, les examens directs du sang de la chèvre sont négatifs. Le 2 mai, on injecte à un chien, dans le péritoine, So™'' du sang de la chèvre; le chien s'infecte et meurt le 2(1 mai. Le 3 juin, on inocule avec le sang de la chèvre un cobaye (:('"" de sang dans le péri- toine) el deux souris; ces animaux ne s'infectent pas. Un chien inoculé le i5 juillet (3o™' de sang dans le péritoine) ne s'infecte pas. Le 22 août, la chèvre qui paraît guérie est réinoculée avec Tr. congolense; elle ne présente à la suite de cette inoculation aucun symptôme morbide. 6 septembre. On inocule, sur la chèvre, un chien qui reçoit dans le péritoine 3o''"'' de sang et trois souris qui reçoivent chacune o'^"'',25o de sang. Le chien s'infecte et meurt, les souris ne s'infectent pas. Les examens du sang de la chèvre sont négatifs. La chèvre va très bien; elle pèse le 2 octobre ?>t)^« et le [^ novembre [\&i. Un chien inoculé le 7 octobre (3o'^"'' de sang dans le péritoine) s'infecte; un autre chien inocule le 7 novembre, dans les mêmes conditions, ne s'infecte pas. La réinfec- tion de la chèvre a donc été légère. Le 20 décembre, la chèvre est réinoculée de 1 r. congolense. 6 janvier 1908. Un chien reçoit, dans le péritoine, 4o'""'' du sang de la chèvre; il ne s'infecte pas. 6 février. Je réinocule encore la chèvre avec 7V. congolense. 21 février. Un chien reçoit dans le péritoine 4o'^"'' du sang de la chèvre; il ne s'in- fecte pas. Après ces deux épreuves, il paraît bien établi que la chèvre est guérie et qu'elle a acquis l'immunité pour Tr. congolense. i" avril 1908. La chèvre est en très bon état, elle pèse 44''*^- Les chiens inoculés le 6 janvier et le 21 février, chacun avec 4o'^"' de sang, ne se sont pas infectés. J'inocule la chèvre sous la peau des oreilles avec le san^ d'une souris fortement infectée de Tr. diniorphon. Le 10 avril, la température de la chèvre monte à 40° et, le i3 avril, à 4'''ii (tempé- rature normale 38°, 7). L'examen du sang delà chèvre fait le i3 a\ril révèle l'existence de trypanosomes non rares. Sur les préparations colorées on distingue de j)etits et de grands Irypanosomes. - Le 1.5 avril, nouvelle poussée fébrile ; le thermomètre, qui était descendu le i4 à 38", 8, monte le i5 à 4o°,8. Les trypanosomes sont moins nombreux dans le sang de la chèvre que le i3 avril. Le 16 avril, la température est de 4o" et, le 17, de 39", 6. L'examen du sang fait le 17 avril révèle encore l'existence de trypanosomes. En résumé, une chèvre inoculée avec le Tr. congolense le 1 5 novembre 1906 était guérie en juin-juillet 1907 de l'infeclion produite par ce trypanosome. liéinoculée avec Tr. congo/e/ise le 22 aoùl, elle s'est infectée de nouveau, mais celte deuxième infection a été légère; la chèvre était guérie au com- 856 ACADÉMIE DES SCIENCES. mencemenl du mois de novembre 1907. Deux inoculations nouvelles faites le 20 décembre 1907 et le 6 février 1908 n'ont pas produit de réinfection ; on peut donc dire que la chèvre avait acquis l'immunité pour Tr. congolense. L'inoculation de Tr. dimorp/wn hhe. le i*'' avril 1908 a produit une infection des mieux caractérisées, ce qui tend à prouver que Tr. congolense constitue une espèce distincte de Tr. dirnorphon. J'espère pouvoir répéter cette expérience sur un bouc qui, inoculé de Tr. congolense le 6 décembre 1906, est aujourd'hui guéri de cette infection. CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Dix planches héliogravées de la Carte photographique du Ciel, adressées par M. Felipe Yalle, Directeur de l'Observatoire astronomique de Tacu- baya (Mexique). M. CiiR. AuRiviLLius, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences de Stockholm, annonce à l'Académie qu'une copie à l'huile du portrait de René Descartes, par M. David Beck, lui est oiferte par l'Académie des Sciences de Stockholm et qu'elle arrivera prochainement à Paris. L'Académie sera très heureuse de recevoir cet envoi. ASTRONOMIE. — Un nouvel Observatoire français. Note de M. Robert JoNCKHEERE, transmisc par M. \\ olf. (Extrait.) J'ai l'honneur d'annoncer à l'Académie des Sciences que la France comp- tera sous peu un nouvel Observatoire astronomique. Cet Observatoire, dénommé Observatoire d'Hem, du nom de la commune, est le plus boréal de notre pays; il se trouve à 8200'" dans la direction est- nord- est des fortifications de Lille. Les travaux astronomiques pourront commencer avant la fin de l'année et consisteront en première ligne en mesures micrométriques de parallaxes, mouvements propres et étoiles doubles. SÉANCE DU 2 1 AVRIL 1908. 857 ÉLECTRICITÉ. — Influence des effluves sur la résistance d'isolement des iso- lateurs. Note de M. F. A'ègre, transmise par M. Lippmaiin. On sait que la résistance d'isolement d'un isolateur est définie par la V relation 11 = j, dans laquelle V représente la tension appliquée à la gorge de l'isolateur, sa ferrure étant à la tension zéro, et I l'intensité du courant qui va de la gorge de l'isolateur à la ferrure. Le trajet de ce courant suivant surtout la surface de l'isolateur, on aug- mente la résistance de ce dernier en augmentant ses dimensions ainsi que le nombre de ses cloches. En outre, pour avoir, au\ tensions élevées, un isolateur capable d'empêcher une étincelle disruptive d'éclater entre la gorge de l'isolateur et le goujon qui le supporte, on constitue l'isolateur de plusieurs pièces, chacune d'elles for- mant cloche et étant soigneusement émaillée; cette subdivision permet en outre d'obtenir la porcelaine homogène et bien vitrifiée. Mais, à partir d'une certaine tension, des effluves se forment entre les cloches et la ferrure. C'est l'influence de ces effluves sur la résistance d'iso- lement de l'isolateur que je me suis efforcé de rechercher. La méthode que j'ai employée est la méthode de la déviation. L'un des pôles d'une machine de Wimshurst était relié à la gorge de l'iso- lateur étudié, dont la ferrure était reliée à l'autre pôle par l'intermédiaire d'un galvanomètre. La tension était mesurée au moyen d'un électromètre Bichat et Blondlot. Le galvanomètre était protégé, contre l'électrisation par influence due au voisinage de conducteurs à haute tension, par une enveloppe métallique reliée au sol. Pour rendre les mesures comparables entre elles, je rapportais chacune d'elles à une tension déterminée. Par exemple, j'observais la déviation «, à la tension V, de l'ordre de 5ooo ou de loooo volts, puis la déviation a à la tension V> V,, puis la déviation a, à la tension V,, puis la déviation a' à la tension V'> V, et ainsi de suite, en encadrant chaque mesure à la tension V*"' entre deux mesures à la tension de comparaison \ ^. Je déterminais ainsi les rapports 25; 2 a' a.. On a ainsi p en fonction de V; p est proportionnel à V tant que la résistance de l'isolateur est constante, puis croit avec la tension quand la résistance diminue. 1° Dans une première série d'expériences, j'ai étudié deux isolateurs en porcelaine : à simple cloche, diamètre =: 80'""", et à triple cloche, diamètre := 1 10™™, tous deux secs et propres. La tension de comparaison a été 55oo volts. 858 ACADÉMIE DES SCIENCES. o.o Dans une deuxième série d'expériences, j'ai essayé divers isolateurs construits pour des tensions allant de oooo volts à 5oooo volts et de diamètres et de nombres de cloches difTérents; ces isolateurs étaient essayés secs et propres. 3° Dans une troisième série, j'ai étudié deux isolaleuis américains : l'un type ôoooo volts, diamètre =r 352"""; l'autre type a.ïooo volts, diamètre =: i35""", dans divers états. Dans cette dernière série, la cloche supérieure des isolateurs essayés était noircie au moyen d'un dépôt de carbone obtenu en écrasant avec la cloche la flamme d'une bougie. La cloche supérieure était mouillée au moyen d'un vaporisateur. La tension de comparaison de ces deux dernières séries était de l'îSoo volts. Comme conclusions de mes recherches, j'ai li'ouvé que pour tous les isolateurs la résistance d'isolement est constante jusqu'à une certaine va- leur de la tension, que j'appellerai /ert.vio/ic/vVi'^/ZÉ'pour l'isolateur considéré. La tension critique varie avec les dimensions, la forme et l'état de l'iso- lateur. a. Elle est d'autant jilus élevée : 1° Que les dimensions de l'isolateur sont plus grandes; 2° Que le diamètre de la cloche supérieure est plus grand; 3° Que l'isolateur est plus sec et plus propre. Ainsi elle a varié depuis ii ooo volts pour l'isolateur simple cloche de la série I, jusqu'à 16000 volts pour l'isolateur triple cloche de la même série, et 32 000 volts pour l'isolateur américain type 5o 000 volts. Le dépôt de carbone sur la cloche supérieure a fait baisser la tension critique de 32000 à 20000 volts pour l'isolateur américain type .")0 000 volts, et de 20000 à 16000 volts pour l'isolateur type 2.5 000 volts. Pour ces deux derniers isolateurs les gouttes d'eau de la cloche supérieure ont fait baisser la tension critique à 16000 volts pour le premier et à 12000 volts pour le second. ;3. .\ partir de la tension critique, la résistance de l'isolateur décroit d'autant jilus rapidement : 1° Que l'isolateur est plus sali ou plus mouillé; 2° Que le diamètre de la cloche supérieure est plus faible. Ainsi, par exemple, dans le cas de l'isolateur américain type 20000 volts, j'ai obtenu pour p l'.'s valeurs suivantes : TcnsidPi sec en volts. cl propre. 12 5oo I 16 000 1 ,28 20000 2 25 000 4 >^ 3o 000 7,6 35 000 9,4 4o 000 20,8 \alciir I^cilalcnii- qu- ;uirail prise p la résislancc élail sec noirci et noirci. et mouillé. resiée conslanlc. 1 1,28 2 I ,28 2 3,6 .,6 4,2 28 2 7.8 66 2,4 .6,4 106 (?) 2,8 38 ï) 3,2 SÉANCE DU 21 AVRIL 1908. HSq En outre, j'ai observé que, à une tension suffisamment élevée, supérieure à 20000 volts, les fines gouttelettes d'eau, dispersées sur la surface de la cloche supé- rieure d'un isolateur mouillé, se rassemblaient en grosses gouttes et se dirigeaient vers la périphérie de la cloche. Là, ces gouttes, suspendues au rebord de cette der- nière, prenaient une forme conique de plus en plus pointue. Examinées dans l'obscu- rité, ces gouttes avaient leur pointe prolongée par des aigrettes lumineuses quand l'isolateur était à une tension positive et entourée d'une lueur de moindre étendue quand l'isolateur était à une tension négative. De nombreux effluves se produisaient alors entre les gouttes et la ferrure, et la déviation du galvanomètre augmentait rapidement avec la tension : le courant qui passait dauM le galvanomètre atteignait jusqu'à 20 et 3o fois le courant qui l'aurait traversé si la résistance de l'isolateur fût lestée constante. Les effluves ont paru être plus considérables quand l'isolateur était soumis à une tension positive que cjuand il était soumis à une tension négative, et il semble ([ue les effluves dépendent surtout de la forme de la cloche supérieure et de son diamètre, i.t non du nombre des cloches. Nous nous proposons de continuer ces recherches en courant allernalif à haute tension. SPECTROSCOPIE . ~ Sur les spectres de flamme du fer. Note de MM. G. -A. Hemsalech et C de Watteville, transmise par M. Lippmann. Dans une Note précédente, nous indiquions qu'il nous a été possible d'appliquer notre nouvelle méthode à l'élude du spectre fourni par la flamme de gaz divers ('). Lorsque nous avons employé l'hydrogène, le chalumeau qui nous a servi de briileur se compose essentiellement de deux tubes dont l'un aboutit en pointe au centre de la section terminale de l'autre. Sur ce tube extérieur, on en visse un troisième plus large qui a la forme d'un cône effilé de S"^'"' à 6*^"' de longueur et constitue la chambre oii les gaz se mélangent avant d'être enflammés à l'orifice (de 1°"" de diamètre) situé au sommet du cône. Dans le cas de la flainme oxhydrique, ayant fait éclater un arc entre des tiges de fer sur le trajet soit de l'oxygène, soit de l'hydrogène qui se ren- daieiil au clialumeau (ou bien une étincelle sur le trajet de l'oxygène), nous avons oblomi un spectre qui reste identique à lui-même, mais présente des (') IIemsalecu et dk Wattevii.i.e, Comptes renttiis. t. CXLVl, 1908, p, 718, 86o ACADÉMIE DES SCIENCES. (lifTcrences très marquées avec celui que douTie, daus la flamme du mélange de gaz d'éclairage et d'air, l'emploi du pulvérisateur de M. Gouy. On peut se rendre compte de ces différences sur la planche ci-joinle, qui représente une partie des deux spectres considérés, pris sur une même plaque à l'aide d'un prisme. Non seulement celles des raies qui sont communes aux deux spectres peuvent n'y pas avoir la même intensité relative, mais de plus on observe, à la liauteur du cône intérieur de la flamme du mélange de gaz et d'air, un spectre supplémentaire composé d'un giand nombre de raies, 5oo environ, qui/ont défaut dans la flamme o.vhydricjue et qu'un temps de pose prolongé ne suffit d'ailleurs pas à faire apparaître. Ne sachant à quelle cause attribuer ce spectre supplémentaire, nous avons reclierché s'il dépendait de la nature de la combinaison saline où, lorsqu'on emploie la méthode du pulvérisateur, le fer se trouve engagé. Ayant pulvérisé successivement du perchlo- rure. du nitrate et de l'acétate de fer dissous, nous avons obtenu dans la flamme du "az et de l'air des spectres toujours identiques à eux-mêmes, ne présentant que des variations générales d'inlensité dues à la solubilité plus ou. moins grande des sels employés. D'ailleurs, notre nouvelle méthode nous a permis d'envoyer dans les deux, genres de flammes du fer au même état, provenant soit d'un arc, soit d'une étincelle, et de constater la même difTérence constante entre leurs spectres. Cette dlU'érence persiste si, dans chacune des deux tlammes, on introduit le fer à félat de perclilorure en faisant passer l'un des gaz qui les alimentent dans un tube cliaulle contenant ce sel sec dont les vapeurs sont entraînées par le courant gazeux. Les difTérences observées sont donc indépendantes de l'étal où se trouve le fer qui arrive dans la flamme; elles ne proviennent pas non plus de Iwiou individuelle de l'azote de l'air, ni de celle du carbone du gaz d'éclairage, car, alec le chalumeau oxhydrique, la substitution de lair à l'oxygène ou bien la carburation de l'hydrogène à l'aide d'alcool niéthylique n'ap- portent pas de changement au spectre du fer. Dans le cas de la flamme du gaz d'éclairage alimentée par de l'oxygène, le spectre supplémentaire qui se trouve uniquement à la base du cône intérieur est réduit à un très petit nombre de raies. Le Tableau suivant résume les faits observés, «n iudi(iuanl la présence ou l'absence du spectre supplémentaire : Air- Oxygène- Air-gaz. O.xjgène-gaz. liydrogène. li\iiiogéiu-. Fe^Cl* Présent Présent en partie Absent Absent Arc au fer Présent Présent en partie » Absent talncelle du Ter Présent » » Absent Dans la région du spectre comprise entre les longueurs d'onde A 2230 et A 5ooo environ, le nombre des raies du spectre du fer obtenues est à peu 3 S g * £6 /., 0£i ' 0. I •:: ■= P- OJ C ij = o - ,H* •- tn - '^ -r ■^ n ■« >^ a, >■ •5 s = — o J3 CJ ,-ri s O .yi < ca o C. R., 1908, I" Semestre. (T. GXLVI, N» 16. ) ii3 862 ACADÉMIE DES SCIENCES. près de ^5o avec le gaz et l'air, 2Jo avec le gaz et roxygèiie, et 210 avec riiydrogène et l'oxygène. Toutes les raies du fer qui apparaissent dans le chalumeau oxhydrique se voient aussi dans la flamme de gaz d'éclairage et d'air, où la plupart d'entre elles sont émises par la flamme sur toute sa hauteur. Pour expliquer la production des raies qui ne sont pas communes aux divers spectres que nous avons étudiés, on ne peut invoquer que des actions cliiini(pies difficiles à interpréter. On constate par contre, dans tous ces spectres de flamme, la présence d'un certain nomjjre de raies, 80 environ, qui ne sont pas beaucoup alléctées par la nature des sources qui les émettent : elles ont des intensités relatives peu difl'érentes dans l'arc et dans l'étincelle (de capacité et de self-induction). Ce sont probablement des raies fonda- mentales du fer qui apparaissent très facilement, sans action autre que celle de la température, et ce sont les mêmes raies qu'on retrouve dans les étoiles. CHIMIE MINÉRALE. — Sur le pouvoir réducteur des ferropyrophosphales. Note de M. P. Pascal, présentée par M. Gernez. Les ferropyrophosphatcs, dont jai signalé l'existence {Comptes rendus, t. CXLY, 1908, p. 233) dérivent d'un acide complexe extrêmement in- stable, de formule Fe^(P^O')'H'', dans lequel le fer est bivalent. J'ai pensé que cette propriété, jointe à la réaction alcaline de leurs solutions, devait en faire de bons réducteurs, d'autant plus que M. Job (^Ann. de Chim. et de Pliys., 7* série, t. XX) avait déjà, dans l'étude des oxydes du cérium, employé des solutions réductrices analogues, obtenues par mélange de sulfate ferreux avec un excès de pyropliosphate de sodium. Dans les recherches que je vais décrire partiellement aujourd'hui, j'ai utilisé des solutions limpides de pyropliospiiate ferreux dans le pyrophos- phate de soude, contenant par litre soit j^, soit :,'„ de molécule-gramme du ferropyroj)hosphale Fe''(P-0')'Na'' ou Fe-(P^O')'K', rendu stable par un très petit excès de pyrophosphate de sodium. Béduclion des sels des uiéLaiix précieux. — Les ferropyroptiospliales en solution concentrée ou étendue réduisent instantanément, même à froid, les solutions des sels d'or, d'argent, mais restent sans effet sur les sels de platine, même à l'ébullition. Quand ou opère en solution étendue, avec une faible quantité du métal précieux, celui-ci reste à l'état de solution colloïdale, bleue ou bleu \ iolacé pour l'or, rouge our l'argent. En solution plus concentrée, ou en présence d'une quantité notable SÉANCE DU 21 AVRIL 1908. 863 d'argent ou d'or, il y a coagulation plus ou moins rapide, et précipitation d'un nnélal très légèrement impur. Ces solutions colloïdales sont beaucoup plus stables, beaucoup plus foncées que celles qu'on obtient avec les sels ferreux non organiques; leur coloration permet de déceler facilement ^j-^ de milligramme de métal dans i'"^' de solution. On peut les utiliser pour le dosage colorimétrique de l'or et de l'argent, moyennant certaines précautions sur lesquelles je reviendrai. Réduction des sels de mercure. — Les ferropyrophosphates alcalins réduisent en quelques minutes à froid et instantanément à chaud une solution de chlorure mer- curique. Il se forme d'abord du chlorure mercureii\, puis, en présence d'un excès de réducteur, du mercure en poudre noire. 11 est même difficile de ne pas dépasser le premier terme de la réduction quand 011 emploie une solution concentrée ou chaude de ferropyrophosphate. La solution contient finalement du ferripyrophosphate, de sorte que la formation de chlorure mercureux peut se représenter par la formule Fe'(P-^0')'Na«-t- 2 Ilg 01^= Fe2(P20" )^ Na«+ aHg Ci -4- 2i\a Cl. Quand on opère avec une faible quantité de chlorure mercurique et une solution ré- ductrice peu concentrée, le précipité de chlorure mercureux formé au début disparaît en donnant une solution très nettement colloïdale de mercure, qui paraît marron par transparence et grise par réflexion. Cette solution, stable à chaud, ne précipite que très lentement le mercure qu'elle contient. Réduction des sels de cuivre. — Les ferropyrophosphates, comme les sels ferreux, après addition d'iodure ou de bromure alcalin, précipitent les sels de cuivre à l'état d'iodure ou de bromure cuivreux; comme les sels ferreux encore, ils réduisent les so- lutions alcalines de cuivre: liqueur de Fehling, solution de carbonate double de cuivre et sodium. Dans ces réductions, on observe d'abord un j)réeipité d'hydrate d'oxyde cuivreux, jaune, qui se souille, par un excès de cuivre, d'un [uélange de ferro- et ferripyrophos- phate de cuivre, en prenant une teinte vert mairon. Cependant, au contraire des sels ferreux, les ferropyrophosphates peuvent réduire les sels de cuivre en solution neutre ou faiblement acide. Ainsi, en versant peu à peu une solution de sulfate de cuivre dans une solution de ferropyrophosphate alcalin, on obtient d'abord un précipité bleuâtre de sel de cuivre qui jaunit rapidement en se redissolvant. La solution, devenue acide, présente alors très fortement l'aspect col- loïdal; elle est jaune par transparence, verte par réflexion, et contient de l'hyilrate cuivreux qu'un excès de sel de cuivre précipite en grains très fins, très difficiles à re- tenir sur un filtre et à laver sans entraînement. La solution acide contient un ferripyrophosphate, ce qui permet d'écrire la réaction de la façon suivante : Fe^(F-^O')^Na«-t-2SO'Cu-hH^O=:Cu^0 + Fe''(P2O')'Nai'+?.SO*HNa. La production de la solution colloïdale d'hydrate cuivreux constitue un caractère très net des sels de cuivre, d'une sensibilité comparable à celle des solutions colloïdales 864 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'or et d'argent, c'est-à-dire bien supérieure à la production d'eau céleste par l'ammo- niaque. Dans certaines circonstances, que je cherche en ce moment à préciser, la couleur jaune du précipité devient plus foncée peu à peu au contact d'un excès du liquide réducteur, et il contenait au bout de (|uelques jours un peu de cuivre métallique. Plusieurs fois même, en opérant la.réduction à 100°, j'ai obtenu une métallisalion des vases de verre qui servaient au\ opérations. Je continue cette étude et l'étends aux corps organiques; mais, dès à présent, il me semble démontré que les ferropyrophosphates sont doués de propriétés réductrices particulièrement énergiques et que, dans les réactions de réduction observées, il y a toujours tendance à la production de solutions colloïdales, stables et très fortement colorées. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur la combustion sans flamme el sur son application à l'éclairage par les manchons incandescents. Note de M. Jean Meunier, présentée par M. Troost. L'étude de la combustion sans flamme a une application pratique extrê- mement importante, celle de l'éclairage par les manchons Auer. Quand les manchons deviennent incandescents, la flamme qui a servi à les allumer disparaît, et inversement, si la flamme reparaît, l'incandescence diminue considérablement d'intensité. Pour expliquer le phénomène au point de vue chimique, il faut recourir-à l'explication du mécanisme de la combustion sans flamme que j'ai exposé dans mes \otes précédentes (p. 589 et 7.57). Les manchons sont constitués par des oxydes très réfractaires mis sous une forme ténue, et M. Auer lui-même a constaté que le rendement était d'autant meilleur que la forme était plus déliée. H y a lieu de comparer le phéno- mène d'incandescence que j'obtiens si simplement en approchant de la flamme d'une bougie les cendres d'un bois d'allumette. Ces cendres sont d'abord formées par un faisceau de fibres extrêmement fines provenant du faisceau ligneux (') : quand on les approche de la flamme et qu'elles de- viennent incandescentes, la température est alors tellement élevée qu'elles se frittenl et prennent de la consistance. Leur température n'est pas celle (') Les fibres organiques du bois étant très rapprochées, les mouvements extérieurs de l'air ne peuvent suflire à faire pénétrer dans leur faisceau l'oxygène nécessaire pour qu'elles se consument, car les gaz se meuvent difficilement dans les espaces étroits comme, par exemple, celui laissé entre le piston et le corps de pompe d'une machine pneumatique (Deleuil). Il faut donc admettre l'attraction de l'oxygène. SÉANCE DU 21 AVRIL 1908. 865 de la flamme et encore moins celle de la couche gazeuse qui l'environne à 2™'" ou 3""" de distance : elle est de beaucoup supérieure, personne ne le contestera. Or comment expliquer cet énorme accroissement de température, à moins d'admettre qu'il s'est formé sur les cendres incandescentes un foyer de combustion locale des gaz par suite de l'attraction de l'oxygène. Que l'on compare à l'éclat dont je parle celui du chalumeau alimenté par l'oxy- gène et par le gaz d'éclairage ; ces éclats sont analogues et rien n'empêche de supposer que, quand l'incandescence est très vive, l'oxygène est attiré avec une telle énergie qu'il se sépare de l'azote et arrive presque pur au foyer de combustion. Il est facile de démontrer que la flamme du çaz. devient éclairante par un méca- nisme semblable. J'allume un bec de Bunsen ordinaire de manière qu'il brûle com- plèlement bleu; au moyen de l'appareil décrit et figuré au Tome CXLV, page 622, j'analyse le mélange à l'intérieur de la flamme; la proportion de gaz est toujours de 32 pour 100 sensiblement; or, celte proportion esl la limite supérieure d'inflammabi- lilé du gaz. Quand la proportion est plus considérable, Vexcès de carbone ne s'en- flamme pas immédiatement et chaque particule excédante devient un foyer de com- bustion en s'entourant d'une atmosphère d'oxygène; l'incandescence est d'autant plus vive que l'oxygène est plus pui^. Quand l'oxygène est insuffisant pour que le phéno- mène se produise, la flamme devient fuligineuse. Les différents oxydes ou les mélanges d'oxydes n'agissent pas tous sur l'oxygène avec la même force et produisent l'incandescence à des degrés variables. Cela esl un carac- tère spécifique constaté que je ne pais expliquer. L'oxyde de fer, par exemple, avec lequel on marque les manchons Auer, demeure simplement rouge et tranche sur le reste du manchon qui est éblouissant. Sa température n'est pas la même. ALM. Le Cha- telier et Boudouard ont publié à ce sujet en 1898 (t. CXXVI, p. 1862) des mesures très significatives. En plaçant en un même point de la flamme d'un brûleur Bunsen la soudure d'un couple therrao-éleclrique, aplatie en un disque de i"",5 de diamètre et recouverte de platine ou de différents oxydes, ils ont trouvé des températures d'incan- descence qui varient de Soc". L'éclat de l'incandescence est donc lié à la température par le mécanisme simple que je viens d'exposer, et il n'est pas nécessaire de recourir à l'expli- cation que M. Auer a donnée comme possMe (Journal fur Gasbeleuchiung-, lyoi, p. G61). « L'incandescence se produirait, dit-il, par une succession extrêmement rapide de réductions et d'oxydations d'un des oxydes du mélange, qui auraient lieu plusieurs millions de fois à la seconde. » La réduction, dans ces conditions, est impossible à admettre et l'hypothèse précédente n'est plus nécessaire, une fois établi le mécanisine de la com- bustion par incandescence. La combustion par incandescence abaisse considérablement la limite infé- 8(56 ACADÉMIE DES SCIENCES. rieure M'inflammabilitc- obtenue par les flammes. J'ai fait une expérience caractéristique à ce sujet. .le baisse la flamme d'un bec Auer de façon que l'œil ne soit pas ébloui; puis, au moyen de l'appareil ci-dessus indiqué, j'envoie sur le manchon un jet d'air contenant des proportions déterminées de gaz d'éclairage. Le mélange à lo pour loo qui est celui de la limite inférieure d'inflammabillté produit un accroissement considérable de l'in- candescence, des proportions de gaz inférieures accroissent de même l'in- candescence, et pour la proportion de 5 pour loo l'accroissement est encore très net. Si, au contraire, de l'air pur est projeté, il se forme une bande obscure sur la partie incandescente du manchon. Les becs Auer sont actuellement munis d'enveloppes de verre transparent ou opalin, portant des trous vis-à-vis de la base du manchon ; ces orifices favorisent l'éclai- rement en augmentant l'incandescence: l'air, se chargeant du gaz non brûlé, le renvoie sur le manchon par un mécanisme analogue à celui de mon expérience. L'abaissement de la limite de combustion des gaz pourra donner heu sans doute à d'autres applications industrielles, en dehors même de celles de l'éclairage. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur une démonstralion de la règle des phases de Gibbs. Note de M. J.-A. Muller, transmise par M. H. Le ChateHer. Dans une Note .publiée en 1904 dans les Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. 621, M. C. Raveau a donné une démonstration de la règle des phases de Gibbs, en dehors de toute considération des principes de la Thermody- namique ('). Il me semble que la marche suivante permet d'arriver plus simplement au même but et qu'elle a, en outre, l'avantage démontrer comment un système atteint un état d'équilibre stable. Ce qui permet à un système d'arriver à ItMiuilibre, a une pression et à une tempé- rature déterminées, c'est uniquement le passage des corps qui le composent à travers les surfaces de séparation des dirtérenles masses homogènes, c'est-à-dire des phases du (1) Les principales démonstrations de la règle des phases qui ont été données en France sont celles de M. H. Le Ghatelier (/?e<'«e générale des Sciences, année 1899, p. 759) et celle de M. Perrin, dans son Traité de Chimie physique: Les principes, p. 265. SÉANCE DU 2 1 AVRIL 1908. 867 système. Toutes choses égales d'ailleurs, l'état d'é.iiiilibre est d'autant plus vite atteint que CCS surfaces sont plus grandes, c'est-à-dire que les phases sont plus divisées. C'est ainsi qu'on met rapidement en équilibre, en l'agitant, un systènae composé de liquides, ou bien de liquides et de gaz ou de vapeurs. Mais l'élat final d'équilibre est indépendant de la masse des phases, ainsi que de l'étendue et, dans les limites où l'on peut négliger les actions capillaires, de la forme de leurs surfaces de séparation. Pratiquement, les systèmes dont il s'agit sont des liquides en suspension les uns dans les autres, ou bien superposés les uns aux autres et surmontés ou non d'une atmo- sphère gazeuse; ces systèmes peuvent également comprendre des corps solides baignés par les liquides ou plongés dans les gaz. Soit donc un système composé de n corps indépendants partagés en s phases. Ces o phases ne sauraient être séparées les unes des autres par moins de o — i surfaces de séparation et, d'après ce qui précède, on peut toujours supposer cju'il en soit ainsi. Considérons alors, en particulier, une des phases du système séparée d'une seule phase contiguë : la masse m d'un des composants qui peut passer, par unité de surface et dans l'unité de temps, de la phase considérée dans l'autre, est une certaine fonction de la pression, de la température et de la composition des phases contigucs. Il en est de même pour le passage de la masse ni du même corps, dans le sens inverse, à travers la même surface de séparation. Pour que la richesse en le corps considéré dans la phase choisie ne varie plus, ou encore pour que l'une des phases ne disparaisse pas complèleiuent au détriment de l'autre, ce qui changerait la nature du système, il faut et il suffit qu'on ait On aura ainsi, pour chaque surface de séparation et pour chaque corps du système, une équation analogue, soit en tout 7î(cp — i) équations d'équilibre. Si maintenant «,, 6,, . . ., 5,- désignent les masses des différents corps dans l'unité de masse de l'une des phases, on aura évidemment «; + ^i -H • • • H- -S, = I • Les ;p phases du système fourniront donc cp équations semblables. Enfin, si M,, M^, ..., M^ désignent les masses des différentes phases du système, /j,, yj 2. •••) /J? les masses, par unité de masse des phases, d'un même corps dont la masse totale, dans le système, est égale à /», on aura nécessairement la relation /3, M, +/ijM2 -h • • • +y-'î-^iï =/'• 868 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les n corps indépendants du système donneront n équations analogues. Les variables pouvant influer sur l'équilibre du système sont, outre la pression et la température considérées comme seules variables d'ordre physique, les n masses des corps indépendants qui le composent et les na masses de ces corps, par unité de masse des diflérentes phases. Quant aux masses de ces dernières, elles sont arbitraires et l'équilibre n'est pas troublé quand on les fait varier ; cet équilibre, en effet, est uniquement atteint par les échanges qui se font entre les surfaces de séparation des différentes phases, quelles que soient d'ailleurs les grandeurs des masses échangées. Nous avons ainsi, en somme, 2 -h n -h no variables et, entre ces variables, n(ç_i)_f-Aj_|_„^ soit «ç -H 9 équations : le nombre des variables indé- pendantes que comporte le système considéré, autrement dit le degré de liberté ou la variance du système, est donc égal à V =; 2 + rt -1- /( cp — no — 'j ^ n -h 2 — o. Quand la variance est nulle, le système est à liaisons complètes. MÉTALLURGIE. — Sur l'origine des laminoirs. Note de M. Ch. Fremont, présentée par M. Bertin. (Extrait.) Le banc à étirer du xvii" siècle qui se trouve au Musée de Cluny est accompagné d'un accessoire curieux. Sur l'une des filières destinées à l'éti- rage de petits fers profilés, la mâchoire plane, dont la seconde mâchoire se rapproche après chaque opération, est remplacée par un petit cylindre tour- nant sur deux tourillons. Ce n'est sans doute pas un laminoir proprement dit, mais un achemine- ment vers le laminoir. CHIRURGIE. — Le progrés de la Chirurgie moderne Jugé par une statistique de résections du genou. Note de M. Lucas-Champioxmère, présentée par M. Guyon. Peut-on juger de la métamorphose de la Chirurgie de ces quarante der- nières années par une statistique récente ou par l'étude des opérations nouvelles? SÉANCE DU 2 1 AVRIL 1908. 869 Pour les opérations nouvelles, on ne peut comparer un état actuel et un état ancien puisque autrefois elles n'existaient pas. Puis la plupart des opé- rations nouvelles, opérations viscérales, se font sur des organes peu sen- sibles à la septicité, ou du moins sensibles seulement à des organismes très septiques relativement faciles à écarter par les précautions ordinaires de propreté. Leur succès actuel dépend du perfectionnement de technique et de la propreté plus que du progrès fait par l'ensemble des méthodes chirur- gicales de traitement. Il est plus intéressant de comparer les deux états d'une opération prati- quée avant l'ère antiseptique et depuis. La résection du genou, qui enlève toutes l(^s parties constituantes de l'arti- culation du genou, apporte le meilleur critérium du progrès chirurgical moderne. Elle est faite sur la plus grande articulation constituant une région d'une sensibilité telle à la septicémie qu'aucune autre région n'en a de plus vive. Les opérations les plus minimes faites sans précautions spéciales (ponction) condui- saient souvent aux désastres. Une grande opération comme la résection comportait d'effrayantes mortalités. Les partisans de celte opération groupant les meilleurs chiffres, les meilleurs succès de l'étranger, trouvaient encore des chiffres de 15 et 36 pour 100 de morts, chiffres qu'ils considéraient comme faibles et encourageants. En France, en réunissant les cas heureux, on arrivait à 57 pour 100. Les opérations des hôpitaux de l-'aris avaient à peu près toutes échoué. Les chiffres réels variaient de 80 à 90 pour 100 de mortalité. L'utilité même des rares succès était contestable. Pour les enfants qui avaient le moins de mortalité, l'opération était à peu près sans résultat utile. Les adultes qui n'étaient pas morts, conservant souvent des fistules, menaient une vie de misérables infirmes. Après des mois et des années, leur membre inférieur était inutilisable. Ollier, qui a tant fait pour les résections, estimait qu'on ne devait faire la résection du genou que sur des sujets assurés de la possibilité de longs mois de traitement hygiénique, sans quoi il valait mieux amputer. Il ne modifia cette opinion que plus tard, lorsi[iie nous avions inauguré de nouveaux modes de pansement. Enfin le nombre des opérations de chaque opérateur était misérable et, pour consti- tuer une statistique, il fallait réunir celles de plusieurs chirurgiens. En opposition, voici ines résultats pour cette opération, d'autant plus intéressants que j'ai dû, pour les faire par les méthodes nouvelles, constituer une technique personnelle après des tâtonnements dangereux. De 1880 à 1907, j'ai fait i36 résections du genou. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 16.) Il4 H-jo ACADÉMIE DES SCIENCES. Jusqu'à ma cenl-trcnte-troisième opération je pouvais croire que je n'au- rais aucune mortalité, car je n'avais vu aucun cas de mort par suite de l'opération. Parmi les sujets à très mauvais état général que j'avais suivis, je n'avais vu la mort qu'après 5 mois, 6 mois, 2 ans, 10 ans, tout à fait indépen- dante de l'opération. J'ai perdu le cent-trenle-troisième opéré, 3() heures après l'opération, do délire alcoolique. J'avais hésité à l'opérer. On m'avait caché que c'était un ahsinthiquc. J'appris après sa mort qu'il prenait chaque jour 5 ou 6 absinthes. Même en tenant compte de ce décès je n'avais eu que 0,76 pour 100 de mort au lieu de 36 pour 100, la statistique la plus favorable jusque-là. A part une fois dans mes essais du début (troisième opéra/ion), je n'ai jamais vu de suppuration secondaire sauf les cas de récidive, c'est-à-dire les cas dans lesquels il avait été impossible d'enlever tout le foyer de tuber- culose. Ce troisième cas guérit rapidement par amputation. Plus tard j'ai fait plusieurs amputations secondaires (8) parce que, très encouragé par mes succès, j'appliquais la résection à ces cas pour lesquels tout autre chirurgien eût fait d'emblée l'amputation de la cuisse. Cela m'a permis, pour quelques-uns, de conserver le membre chez des sujets pour lesquels ce succès était tout à fait imprévu. Je n'ai jamais vu le retour de la tuberculose à longue échéance pour me,s opérés guéris. Le fait le plus remarquable que je puisse citer c'est l'absence absolue des fistules dues à des suppurations postopératoires. Je n'en ai vu qu'un cas dû à une faute de pansement et par une nouvelle opération j'ai guéri la malade que j'ai suivie pendant plusieurs années. J'ai revu un très grand nombre de mes opérés après 2 5, 1 5, 18, \f[ ans, etc. Tous marchaient bien, avec un membre plus court et même j'en ai vu taire de véritaltles tours de force. Tel cet homme (jue j'ai revu lo ans après son opération. Colporteur il reprit son métier peu de mois après son opération et son premier voyage à pied fut de 7")'^"'. L'inlluence de ces opérations qui enlèvent un gros foyer de tuberculose a souvent été de permettre la guérison d'autres foyers, même de foyers pulmo- naires. J'en ai plusieurs exemples. On peut se faire une idée de la simplicité des suites locales pour tous les sujets sans exception en remarquant que toutes ces opérations comportent SÉANCE DU 2 1 AVRIL 1908. 87 1 deux sutures osseuses doubles de gros fils d'argent. Je n'ai jamais eu occa- sion de retirer un de ces fils et n'ai vu dans aucun cas une élimination de fil. Toutes mes opérations ont été faites en suivant la méthode de Lister, ' sans avoir aucun recours aux méthodes dites aseptiques, dans des salles hospitalières communes au milieu des suppurants et des sujets infectés Avenus du dehors. Je n'ai jamais utilisé une salle dite aseptique. On peut conclure de cette série de résections du genou, l'une des plus nombreuses qu'un seul chirurgien ait réunie en aucun pays, que cette opéra- tion autrefois si meurtrière est, grâce à la Chirurgie moderne, d'une béni- gnité absolue. De scndjlables résultats, comparés à ceux de la Chirurgie d'autrefois montrent le chemin parcouru; ils prouvent que la sécurité opératoire abso- lue peut êlre réalisée par les antisepticjues. ZOOLOGIE. — Sur la structure et le réseau trachéen des canaux excréteurs des reins de Machilis maritima Leach. Note de M. L. Kruxtz, présentée par M. \ ves Delage. Les reins des ïhysanoures sont pairs et constitués chacun par un saccule communiquant avec un labyrinthe. Au labyrinthe de chaque rein fait suite un canal e!)ccrèteur. Les deux canaux excréteurs, d'abord isolés, se réunissent ensuite pour former un conduit unique débouchant au dehors à la base et au-dessus de la lèvre infi'-iiieure. Chez Machilis maritima ('), la région d'abouchement du labyrinthe avec le canal excréteur est rétrécie, étranglée et forme un court canal à structure spéciale, que j'appellerai le collet. Au point de vue tilstoiogique, le collel est constitué par un épitliélium dont les cel- lules font suite à celles du labyrinthe, d'une part, et à celles du canal excréteur, d'autre part, lîlles sont basses (lol^), munies chacune d'un gros noyau (7!^), et le toit cellulaire est recouvert par une mince couche de chitine en continuation avec celle que revêt le canal excréteur proprement dit. Chaque collet est rattaché aux téguments par un paquet de fibrilles d'origine épidermique, qui forme une sorte de boucle autour de ce canal. (') Du laboratoire maritime de RoscofT. 872 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les canaux excréteurs présentent la même structure dans leurs portions paire et impaire. Ces canaux sont formés par un épitliélium très haut (envi- ron 40''). qui paraît dériver d'une invagination de l'épiderme. Chaque cel- lule fait saillie dans la lumière du canal, de sorte que sa cavité, très spacieuse, est hérissée de nombreuses petites proéminences plus ou moins régulières. Au sommet de ces dernières, contrairement à l'opinion de Becker (1898), je n'ai pas vu, malgré une recherche attentive, d'oriiice excréteur corres- pondant à un canalicule intracellulaire. Intérieurement, le canal est limité par une couche de chitine continue avec celle des téguments. Les membranes cellulaires sont fines et peu apparentes, en raison de la structure même du cytoplasme. Chaque cellule est pourvue généralement d'un gros noyau (lo!^); rare- ment il en existe deux qui, dans ce cas, sont accolés. Ils sont ovoïdes, quel- quefois légèrement déformés et pourvus d'un nucléole plasmatique. La structure du cytoplasme est fibrillaire et réticulée. Les fibrilles for- ment des mailles serrées s'étendant depuis la base des cellules jusqu'aux deux tiers environ de leur hauteur. Dans la portion supérieure, les mailles sont lâches et délimitent de grandes lacunes. C'est dans cette partie du corps cellulaire que les noyaux sont placés, ils s'avancent même souvent sous les élevures du toit cellulaire. Dans la région des mailles serrées, les fibrilles sont épaissies et formées d'un cyto- plasme condensé jouant le rôle de formations de soutien. Ce sont des tonofibrilles, électivemenl colorables par les laques d'hémaloxyline ferrique et cuivrique. Elles sont anastomosées et, sur des coupes, les points d'anastomose, très visibles, peuvent laisser croire que ces fibrilles sont constituées par des granules Sisposés en série. Les trachées présentent des rapports remarquables avec les cellules épi- théliales des canaux excréteurs. On sait que les dernières ramifications des trachées ou trachéoles sont intracellulaires ('). Ces trachéoles peuvent se terminer dans une grosse cellule trachéenne appelée cellule terminale ou s'anastomoser avec les tra- chéoles des cellules voisines pour former un réseau terminal comparable au réseau des capillaires sanguins des Vertébrés. (') WlSTINGHAUSEN (1890), HoLMGBEN ( 1 896 ), PaNTEL (1S98), PRENANT (19O0), BoN- GARDT (igoS), TOWNSEND (1904), etC. SÉANCE DU 2 1 AVRIL 1908. ' 873 Si les trachéoles pénètrent quelquefois dans les cellules (') des organes où elles se rendent, souvent aussi elles forment un réseau qui les enserrent sans les traverser. En ce qui concerne les canaux excréteurs des reins, on constate, sur des coupes, que la face inférieure de l'épilhélium est tapissée par un riche réseau trachéen. On retrouve aussi, dans l'épithélium, de fines trachéoles s'élevant jusqu'à la hauteur des noyaux. Or, j'ai pu m'assurer que ces tra- chéoles ne sont pas intracellulaires, mais toujours disposées entre deux cellules voisines. Elles ne se terminent pas dans l'épithélium, mais décrivent des boucles pouvant se ramifier et s'anastomoser en enserrant les cellules. Il est remarquable de rencontrer, dans l'épithélium des canaux excré- teurs, un réseau trachéen aussi développé et une aussi grande différenciation du cytoplasme que celle présentée par les cellules constitutives, car ces cellules sont de simples cellules de revêtement qui ne paraissent pas pos- séder de rôle glandulaire. GÉOLOGIE. — Sur le Sénonien et l'Éocène de la bordure nord de l'Atlas marocain. Note de M. A. Brives. J'ai indiqué dans une publication antérieure (") que l'Eocène formait une bande continue à la bordure nord de l'Atlas, depuis les Neknafa jus- qu'à l'Oued Iminzat (Mesfioua). Cette zone, constituée par des argiles blanches ou bleues, surmontées de Marnes et de Calcaires à silex, correspond au Suessonien d'Algérie. L'identité de faciès, la présence de Thersitea, la continuité avec les couches à Nummulilcs de Chichaoua, ne laissent aucun doute à cet égard. Cependant la présence de fossiles du Crétacé supérieur, signalés dans les Neknafa par M. Lemoine, avait amené une confusion, et l'existence de l'Eocène ne paraissait pas suffisamment caractérisée. J'ai eu l'occasion, au cours de mon dernier voyage (novembre 1906- juillet 1907), de parcourir, à deux reprises différentes, le Neknafa et la bordure de l'Atlas. Les documents paléontologiques que j'ai recueillis me (') HeINEMANN (1872), KUPFFER (1878), FaUSSBK (1887), KoLLIKER (1889), LeYDIG (i885), Cajai. (1888), Pétrunkewitsch (rgoo), etc. (*) A. Brives, Comptes rendus, février igoS. ,S'7 4 * ACADÉMIE DES SCIENCES. permeltclil de préciser les données antérieures. Voici les résultats auxquels je suis arrivé : I" Les couches à silex foriiienl uue bande élroile absoluinenl conliiuie sur toute la l)iir(lnie de la chaîne et présentent toujours la même connposition lithologique. 2° Ces couches se relient à celles du Djebel Tilda (Chichaoua), qui sont par consé- (|uenl du même âge. "3° Elles renferment une faune abondante de Tiirrilella, (\e Ceiithiiiin, de bivalves. Les fossiles caractéristiques sont VOstrea strictiplicaLa Raulin et deux formes de Thersilea absolument semblables à celles qui ont été rencontrées par M. Joleaud, au- dessus des couches à pliosphales dans l'est de l'Algérie. 4" Un niveau phosphaté existe au flanc du plateau du Guergouri (sud de Marrakech ) et contient Oslrea strictiplicata. .> La discordance sui- le Crétacé est générale ainsi que la transgression sur les ten-alns plus anciens. Les couches reposent sur les teriains primaires à Amizmiz; sur leTrias gypseux dans les collines des Mesfioua, à Atchliz. (Ourlka), à Aguergour; sur le Cénoniamien A Liiintanoul ; sur le Turonien au sud de Bon RiUKi ; sur le Sénonien . Marguerie. t-Ferr.. jl^elaunay. ' Bouy. (Groffier. Ratel. Rey. S Lauverjat. ) Degez. Montpellier . •rbourg . chez Messieurs : Lorient • BaumaL \ U°" Texier. Cumîa et Masson. I Georg. Lyon / Phily. Maloine. Vitte. Marseille Ruât. Valat. Coulet et fils. Moulins Martial Place. Buvignier. IS'ancy J Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert. Dugas. Veloppé. iBarma. Appy. ^tmes Debroas-Duplan. Orléans Loddé. \ Blanchier. On souscrit à l'étranger. Amsterdam Nantes Nice Poitiers . \ Blanchie ( Lévrier. ■loble \ Drevel. ) Gratierel C''. "ochelle Toucher. lavre J Bourdignon. Dombre. Tailandier. Giard. Hennés Plihon et Hommais . Rochefort Girard (M"" ). Bouen | Langlois. ( Lestringant. S'-É tienne Chevalier. Toulon \ '''g"'^- Alté. Toulouse . \ Gimet. ( Privât. iBoisselier. Péricat. Bousrez. Valenciennes .... ) ^iard. I Lemaitre. chez Messieurs : Feikema Caarel- sen et G'*. .Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. iAsher et G''. Friediander et flis. KuhL Mayer et Muller. j5e/'ne Francke. Bologne Zanichelli. iLamertin. Mayolei et Audiarle. Lebègue et C'°. / Sotchek et C". Bucarest . i ■ j Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deightoa, Bell et C°. Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Cènes Beuf. L Eggimann. Genève ) Georg. ( Burckhardt. La Haye Belinfante frères Pavot et C'«. Lausanne Rou^e. Sack. Barth. Brockhaus. Leipzig ,' Lorentz. Twietmeyer. Voss. I Desoer. Liège , „ " ' Gnuse. Londres Luxembourg . . Madrid. Naples Chez Messieurs : / Dulau. • • ' Hachette et C" ' Nutt. • ■ V. BUck. ÎRuiz et C. Romo. Dossat. F. Fé. Milan 1 ^""""^ ^'■^'■«s- ■ ■ ■ ■ ( Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri diOius. Pellerano. ,' Dyrsen et Pfeiffsi. New- York j Stechert. ( Lemcke et Buechaer Odessa . Rousseau. Oxford Parker et O'. Païenne Reber. Porto llagalhaes et .Moniz Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescher et C*. Botterdam Kramors et fils. Stockholm Nordiska Boghandel ( Zinserling. S'-Petersbourg . . 1 \Y„|jr [ Bocca frères. Brero. Rinck. \ Rosenberg et Sellier (Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. l FricU Viennet. {„ ,, . ^. j Gcrold et 0"°. Ziirich Rascher. Borne. Turin . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Tûmes I a 31. - (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4''; i853. Pri.x . .. lomes32a61. —( i" .Janvier 1 85 1 à 3i Décembre 1 865. ) Volume in-^"; 1870. Pri.\ tomes 62 a 91. — ( i" Janvier [866 à 3i Décembre 1880. ) Volume in-4°: 1889. Priv . 25 fr. 25 fr. 25 fr. 25 fr. Tomes 92 à 121. — (i" Janvier 1881 à 3i Décembre rSQi. ) Volume in-l»; 1900. Prix SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: rmélp7'!îf^M"'H?J''"'^'''"w P"'"-'* '^^ '", Ph.vsiologiedes Algues, par M.M..A.. DERBEsetA.-J.-J.SouKR. - .Mémoiresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent res Tr'J.ji. „;. vt r ~ Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des ■res grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4«, avec 32 planches; iS56 ! .. 25 fr. ?p'rin7'^''^"îi°"^V-"'^'"^*^î'^'"''^*'''"^"''' P^'' '^'- ^■-^- ^'^'^ Benedbn. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS.5o par l'Académie des Sciences imenfalrp ■ ,'v '^' P"'* remise pour celui de i85(i, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains jrp hA ^"'^^ntl ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercherla jre ues rapports qui existent entre l'état actuel du régne organiqueet ses étals antérieurs», par. M. le Professeur Brox:*. In-i», avec 7 planches; 1S61. .. 25 fr. ^ la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par diver* Savants à l'Académie des Sciences. N^ 16. TABLE DES ARTICLES (Séance du 21 Avril I908.) MÉ^IOIIIES ET COMMUrVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Secrétaire perpétuel donne quelques détails sur le quatrième Congrès des Ma- thématiciens qui vient de se tenir à Rome du 6 au II avril M. A. Chauveau. — Sur un complément de 845 Pages, démonstration du mécanisme de la sté- réoscopie monoculaire ^46 M. A. Laveran. -- Au sujet de Trypano- soma congolense ( Broden ) . . . 853 COIUIESPONDANCE. M. le Secrétaire perpktuel signale dix planches héliogravées de la « Carte photo- graphique du Ciel » adressées par M. Fe- lipe Valle ■■•.- 856 M. Chr. Aurivillius annonce à l'Académie qu'une copie à l'huile du portrait de René Descaries, par M. David Beck, lui est offerte par l'Académie des Sciences de Stockholm 8^6 M. Robert Jonckheere. — Un nouvel Obser- vatoire français 856 M. F. NÈGRE. — Influence des effluves sur la résistance d'isolement des isolateurs... 857 MM. G -A. Hemsalech et C. de Wattevili.e. — Sur les spectres de flamme du fer SSg M. P. Pascai.. — Sur le pouvoir réducteur des ferropyrophosphales 862 M. Jean Meunier. — Sur la combustion sans flamme et sur son application à l'éclairage par les manchons incandescents 864 M. J.-A. MULLER. — Sur une démonstration de la règle des phases de Gibbs 866 M. Ch. Fremont. — Sur l'origine des lami- noirs 868 M. Lucas-Championnière. — Le progrès de la Chirurgie moderne jugé par une statis- tique de résections du genou S68 M. L. Bruntz. — Sur la structure et le ré- seau trachéen des canaux excréteurs des reins de Macliilis maritima Leach. 871 M. A. Brives. — Sur le Sénonien et l'Éocène de la bordure nord de l'Atlas marocain.. 870 M. Maurice Leriche. — Sur un appareil fanonculaire de Ceiorhinus trouvé à l'état . fossile dans le Pliocène d'Anvers 875 MM. B. Brunhes et P. David. — Sur la mesure directe de la composante verticale du magnétisme terrestre. Application à l'exploration de la chaîne des puys 878 M. C. Coulas adresse une Note intitulée : « Turbine atmosphérique » 880 M. André Auric adresse une Note « Sur l'en- tropie )i 8S0 M. P.-W. Stuart-Menteath adresse un Mémoire « Sur la géologie des environs de l'Observatoire d'Abbadia ( Basses-PjTé- nées) » 8S0 PARIS. - IMPRIMERIE G AUT H 1 KR- VILLA R S , Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : G.a.uthieb-Villars. iiiAI 22 i'.K)(i 1908 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACAOÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVI. NI 7 (27 Avril 1908 PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. '' 1908 RÈGLEMENT UUW AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 lUIN 1862 ET 2 '4 MAI 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article \". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associéélrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. '1 oute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus Article 2. — Impression des travaux des Savar étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un i sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomm mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extr autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f( pour les articles ordinaires de la correspondance 0 cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être ren à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remi temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à pari. Les Comptes rendus ne contiennent ni plancli ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures serait autorisées, l'espace occupé par ces figures compU pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des < teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement, Article 5. Tous les six mois, la Commission administrât fait un Rapport sur la situation des Comptes ren(\ après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. 1 Les Savants étraagers à l'Académie qui désireat faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés d« Les bavants eiraageis <• ' >- ^,„„,; „„; „„.„x^ru »Banr-« avant 5" Autrement la présentation sera remise à la séance suiva déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qm précède la séance, avani o aunom» i- ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 27 AVRIL 1908. PRÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Si/r un problème relatif à la théorie des courbes gauches. Note de M. Gastox Darbou.\'. D'après les belles recherches exposées en 1880 par M. Bâcklund et d'après celles, un peu plus générales, que j'ai fait connaître au n° 812 de mes Leçons sur (a théorie des surfaces (\W Partie, p. i4i), on sait trouver tous les couples de surfaces qui se correspondent point par point, de telle manière que les deux plans tangents en ces points et la droite qui joint les points de contact forment un système invariable. .le me suis proposé de traiter le pro- blème analogue de la théorie des courbes, c'est-à-dire de recherclier deux courbes qui se correspondent point par point, de telle manière que les tan- gentes aux points correspondants et la droite qui joint ces points forment un système invariable. Cela exige évidemment quatre conditions; si l'on désigne par M, M' les points correspondants, il faut : 1° que la droite MM' soit de longueur invariable; 2° qu'elle fasse des angles constants avec cha- cune des tangentes en M et en M'; 3° que les deux plans passant par MM' et par l'une des tangentes fassent entre eux un angle constant. .le veux faire connaître ici, sans entrer dang tous les détails de la recherche, les princi- paux résultats auxquels elle m'a conduit (' ). On remarquera tout d'abord que, si l'on a obtenu une solution de ce (') Dans sa dissertation inaugurale, publiée à Gorlitz en 1907 et intitulée : Ueber die Bdcklundsche Transformation der Fldchen konstanter Krùmmung , M. Otto Roelcke s'est occupé de questions analogues. C. B., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 17.) I l(3 882 ACADÉMIE DES SC1E^"CES. problème, on pourra en déduire une infinité d'autres, dans la détîuilion des- quelles entrera une fonction arbitraire d'une varialjle. Soient, en effet, (C), (C) les deux courbes, cl M, M' un couple ciuelconque de points correspon- dants sur ces courbes. Si Ton considère la surface réglée {R) engendrée par la droite MM', on peut dire, d'après la définition même de la correspon- dance, que les deux courbes (C), (C) de la surface doivent couper les géné- ratrices rectilignes sous des angles constants et que les plans tangents à la surface aux points M, M' doivent faire aussi un angle invariable. Or toutes ces propriétés subsistent si l'on déforme la surface réglée en assujettissant ses génératrices à demeurer rectilignes. On voit donc qu'il est naturel de chercher à résoudre le problème qui nous occupe en prenant comme point de départ la surface réglée (11) sur laquelle les deux courbes (C), (C) sont tracées. Enl'abordant de cette manièreon est conduit, paruneanalyse quej'omets, au résultat suivant : Si les deux courbes (C), (C) /le sont pas toutes deux des trajectoires ortho- gonales des génératrices de (R), cette surface réglée sera applicable sur l'/iv- perboloide de révolution à une nappe et les deux courbes (C}, ( C) seront les transformées de deux parallèles quelconques de l'hypeiboloide. Cette proposition s'étend même au cas limite où la surface (W) serait développable; en ce sens que, dans ce cas, la surface (R) aura pour arête de rebroussement une courbe à courbure constante et sera applicable sur la partie du plan extérieure à un cercle, c'est-à-dire sur un byperboloïde de révolution infiniment aplati. Les courbes (C) et ( C) s'obtiendront en por- tant des longueurs constantes sur la tangente à l'arête de rebroussement à partir du point de contact. Revenons au cas général. D'après un théorème de Laguerre, on sait que les surfaces réglées applicables sur l'hyperboloïde réglé de révolution ont pour ligne de striction une courbe de Bertrand, c'est-à-dire une courbe pour laquelle la courbure et la torsion sont liées par une équation linéaire. Il est facile de caractériser les courbes (G) et (C) qui sont les transformées des parallèles de rbyperi)oloïde et l'on trouve qu'il existe, entre la courbure, la torsion et la dérivée de la courbure par rapport à l'arc, une relation assez compliquée, de la forme I I rfp « -7-; y ■- -Y + - V ^-— p- = c, SÉANCE DU 27 AVKIL 1908. 8H3 OÙ a, i, c sont trois constantes. Cette relation n'a rien de particulièrement intéressant; elle montre toutefois qu'il sera impossible de choisir arbitraire- ment l'une ou l'autre des courbes (C), (C) avec lesquelles se construit notre première solution. Si la courbe (C) satisfait à une ou deux équations de la forme précé- dente, elle fournira une ou deux solutions de notre problème. Elle ne peut satisfaire à trois sokitions do ce genre que si p et t sont con- stants, c'est-à-dire si elle est une hélice. Dans ce cas, nous serons conduits à une solution qu'on peut caractériser comme il suit : donnons à un corps solide quelconque un mouvement héhcoïdal. Tout segment MM' de ce corps se déplace de manièi^e que les hélices décrites par ses extrémités soient dans la relation qui fait l'objet de ce travail. Examinons maintenant le cas écarté dans la recherche précédente, où les courbes (C), (C) seraient normales à la droite MM'. Alors l'élément linéaire de la surface réglée (R) ne sera phas défini. Si on le met sous la forme on verra facilement qu'on aura seulement entre a et ^ la relation (32+ {or. — a) {c. — a-)z=b^, OÙ a, a', h sont trois constantes. Mais, comme on peut toujours, par de simples quadratures, trouver les surfaces réglées admettant cet élément linéaire, on voit qu'on pourra, à l'aide de simples signes de quadratures, écrire la solution générale de notre problème. Je reviendrai plus loin sur ce point. Mais ce qu'il y a de plus intéressant, c'est qu'ici on pourra prendre arbi- trairemenl l'une des courbes, (C) par exemple. Alors la détermination de (C) dépendra de l'intégration d'une équation de Riccati de la forme suivante : dm I . ,, sin m ds - p OÙ -, - et s désicrnent les courbures et l'arc de la courbe ( C ). On sera donc conduit à une méthode générale de transtormation applicable a une courbe quelconque (C), et permettant d'en déduire une suite illimitée de courbes nou- velles. On se trouve ainsi en présence d'une série de problèmes analogues à ceux cju'on rencontre dans l'étude des transformations des surfaces à courbure 884 ACADÉMIE DES SCIENCES. constante. (_)n lira leur étude complète dans le Mémoire développé, qui paraîtra dans le Recueil de l'Académie. Je me bornerai ici à quelques-uns des résultats que j'ai obtenus. J"ai été conduit à examiner si un ([uadrilatère, dont les côtés demeurent invariables, peut se déformer de telle manière que ses dièdres demeurent, eux aussi, invariables. On reconnaît que cela ne peut arriver que si le quadrilatère est un parallélogramme gauche, c'est-à-dire si ses côtés opposés sont égaux. Alors les rapports des sinus des dièdres du quadrilatère à leurs arêtes sont égaux en valeur absolue; et il suffit qu'un des dièdres soit constant pour qu'il en soit de même de tous les autres. On est ainsi conduit au parallélogramme gauche qui se présente dans l'étude de la transformation de M. Backlund, faite par M. Blanchi. La suite de la recherche m'a aussi conduit à examiner si un quadrilatère invariable peut se déformer de telle manière que chaque sommet décrive une courbe normale aux deux côtés cjui se croisent en ce point. En dehors de la solution banale fournie par cjuatre trajectoires orthogo- nales d'un plan mobile et par le quadrilatère plan invariable que forment les pieds de ces trajectoires, j'ai obtenu la solution suivante qui m'a permis de compléter le théorème, rappelé plus haut, de Laguerre : Soif AB( ;D le quadrilatère cherché. Ses deiiv diagonales AC, BD en- gendrenl des surfaces réglées (R), (R') qui, l'une et l'autre, sont applicables sur le même hyperholoide de révolution (H), l^es pieds de la plus courte dis- tance des diagonales AC et BD décrivent les lignes de striction des deux sur- faces réglées qui sont, comme on sait, des courbes de Bertrand et qui ont, l'une et l'autre, pour normale principale, la plus courte distance des diago- nales. Ces dewv diagonales sont des axes de rotation conjugués dans le mou- vement de la figure invariable formée par le quadrilatère et les points centraux des deux diagonales. L'hyperboloide (H) est celui qui aurait pour a.ie l'une des diagonales et pour génératrice l'autre diagonale. Par exemple, l'hyperboloide ayant AC pour axe et BD pour génératrice se raccordera suivant cette génératrice avec la surface (R'), sur laquelle il roulera. Il en sera de même, en ce qui con- cerne (R), de r hyperholoide ayant AC pour génératrice et BD pour axe, hyperboloide évidemment é gai au précédent . La méthode que nous avons suivie dans la recherche précédente lie l'étude de la question proposée à la considération de la surface réglée (R) sur la- quelle sont tracées les courbes (C) et (C'). Dans le cas où ces courbes sont SÉANCE DU 27 AVRIL 1908. 885 normales à la ligne MM', nous avons donncj une relation entre a et p à la- quelle doit satisfaire l'élément linéaire de la surface réglée (R). Or, cette relation caractérise, d'après une proposition due à Bour, les surfaces réglées qui peuvent être déformées de telle manière que leurs génératrices recti- lignes deviennent les normales principales de deux courbes gauches. Nous pouvons donc énoncer la proposition suivante, à laquelle on est conduit directement par quelques considérations géométriques : Pour obtenir toutes les solutions de notre problème dans lesquelles les courbes (C), (C) sont normales à la droite qui joint 1rs points correspondants, il suf- fira de construire tous les couples de courbes de Bertrand (K) et (K') qui ont les mêmes normales principales, puis de déformer d'une manière quelconque la surface gauche formée par ces normales principales. La solution générale du problème sera alors finie par les transformées ( C) ei (C) des coiu-bes de Ber- trand. Il est clair que toutes ces opérations n'exigeront que de simples quadra- tures. Nous terminerons en disant quelques mots d'un cas particulier où la solu- tion de notre problème s'obtiendra sans aucune intégration : c'est celui où, les courbes (C), (C) demeurant toujours normales à MM', les tangentes aux deux courbes en M et en M' sont, en outre, assujetties, non à faire un angle constant quelconque, mais à être rectangulaires. Dans ce cas, si l'on se donne arbitrairement la courbe (C), la courbe (C) se déterminera de la manière suivante : si x, v, z désignent les coordonnées rectangulaires du point M de (C), 5 et p l'arc et le rayon de courbure de la courbe, / la distance constante MM', les coordonnées du point correspon- dant M' de (C) seront données par l'équation '^^■^ m ï i '^h' '^'^ dz d- y 7h- ' ' ' • ' \ i/s ils- (Is as et celles qu'on en déduit par des permutations circulaires. MÉTÉOROLOGIE. — Sur l'application de la télégraphie sans fil à l'amélioration des avertissements météorologiques. iNote de M. G. Bigourda.v. A mesure que s'accroît la portée de la télégraphie sans fd le nombre de ses applications augmente considérablement. ,S86 ACADÉMIE DES SCIENCES. 11 y a quatre ans, j'ai communiqué (') à rAcadémiL' les expériences que j'avais f ai les pour la transmission de l'heure par les ondes hertziennes; et déjà J. -A. Normand avait proposé la même mélliode (-') pour donner l'heure à la mer. Quelques mois après, M. Th. Albrecht publia ('*) ses expériences de dé- termination des longitudes par la télégraphie sans fil. Récemment, M. Guyou reprenait (') un projet analogue à celui de J.-A. Normand, et M. Bouquet de la drye le généralisait ('') très avanta- geusement en proposant d'employer un seul signal pour la Terre entière. Aujourd'hui je désire indiquer l'usage qu'on peut faire de la télégraphie sans fd pour améliorer les avertissements météorologiques. On sait que dans nos régions l'état du temps est surtout en relation avec le passage des dépressions atmosphériques; et ces dépressions, venant géné- ralement de l'Ouest, arrivent des parties de l'Atlantique situées au nord du 35* degré de latitude boréale. La moitié à peu près de ces dépressions viennent de l'Amérique du Nord; les autres se forment en plein Atlanticjue; pour prévoir avec succès l'arrivée et la marche des unes et des autres, sur les côtes occidentales de l'Europe, il faudrait en plein Océan des points d'observation qui font défaut. On a souvent pensé à des stations llottantes, reliées chacune aux conti- nents par un fd télégraphique ; mais on sent combien une telle solution aurait été difficile et coûteuse à réaliser; aussi n'a-t-elle pas même été tentée. (rrâce à l'emploi des ondes hertziennes on pourrait aujourd'hui supprimer non seulement le fil télégraphique, mais encore la station fioltante spéciale elle-même. Pour cela il sufiirait (jue certains navires à vapeur télégraphient, par exemple une fois par jour, leur position géographique et les données mé- téorologiques qu'ils y observent. (') G. BiGOUUDAN, Sur la distribution de L'heure à distance, au moyen de la télé- graphie sans /il {Comptes rendus, t. CXXXN lll, 27 juin 1904, p. lôSj-iôSg). ('-) J.-A. Normand, Sur le réglage des montres à la iiu-r par la télégraphie sans fd {Comptes rendus, t. CXXXIX, 1 1 juillet 1904, p. 118). (') Th. Albrecht, Ueber die Verwendbarkeil derdrathlnsen Télégraphie bel Làn- genbeslimmungen {Aslr. JVachr., n" 'MHi, Bd. GLXVI, coi. 337-344). (*) E. Guyou, Détermination des longitudes en mer par la télégraphie sans fd {Comptes rendus, t. CXLVI, i3 avril 190S, p. S00-801). ('') Bouquet «e la Grye, Détermination de l'heure, sur terre et sur mer, à l'aide de la télégraphie sans Jil {Comptes rendus, t. CXI.VI, 3o mars 1908, p. 671-673). SÉANCE DU 27 AVRIL 1908. 887 Les paquebots sont indiqués pour cela; en assez grand nombre déjà ils possèdent Toutillage nécessaire à la transmission sans fil, et ils connaissent toujours avec assez d'exactitude le point où ils se trouvent. Par ce moyen, les conditions, défavorables à la prévision du temps, dans lesquelles se trouve l'Europe occidentale, seraient très heureusement mo- difiées; et l'agriculture, comme la marine, etc., pourraient y trouver des avantages économiques très considérables. ZOOLOGIE . — Su7- les relations zoologicjues des ( revettes de la tribu des Sténopidés. Note de M. E.-L. Kouvier. De tous les Macroures nageurs, ceux dont on connaît le moins l'histoire zoologique sont les représentants de la tribu des Sténopidés. On les range parmi les Crevettes, encore qu'ils n'aient pas le coi-ps latéralement com- primé et qu'ils présentent une adaptation manifeste à la marche comme les lieplantia. maison n'est pas fixé sur leurs allinilés réelles, (^laus et M. Boas ont voulu voir dans leurs branchies filamenteuses (trichobranchies) une simple modification des branchies arborescentes (dendrobranchies) des Pénéidcs ol les ont intimement rapprochés de cette dernière tribu; Spence Bâte en a fait une tribu spéciale sans se prononcer sur leur filiation; enfin, récemment, dans une fine étude sur l'ensemble des Crustacés décapodes, M. Borradaile observe que les Sténopidés n'ont pas d'affinités directes avec les Pénéides, sans d'ailleurs fixer leur position zoologique qui est, dit-il, extrêmement douteuse. Grâce aux recherclies que j'ai entreprises sur les Sténopidés des collections du Muséum et sur ceux recueillis en profondeur par le lilake et le Talisman, j'ai pu établir les affinités intimes des divers représentants de la tribu et peut-être entrevoir les relations de ces Macroures avec les autres Crustacés. 1. Affinités intimes des divers Sténopidés. — Les Sténopidés actuellement connus se répartissent entre les cinq genres suivants \ Engystenopiis Alcock et And., 1894 (i espèce); Richardina A. Milne-Edwards, 1881 (4espèces); Stenopuscidus ilichters, 1880 ( 3 espèces); Stenopus Latreille, 1 829 (6 espèces ) et Spongicola de Haan, i85o ( 5 espèces), heîi Stenopuscidus et Stenopus sont littoraux ou sublittoraux, tandis que les représentants des trois autres genres se tiennent à des profondeurs plus ou moins grandes et, comme les Steno- pusculus, ne présentent que de faibles dimensions. Je ne connais l'unique espèce du genre Engystenopus que par la figure et 888 ACADÉMIE DES SCIENCES. la description excellentes qu'en a données M. Alcock ; mais à cause de ses téguments à peu près inermes et des longs doigts normaux de ses vraies pattes ambulatoires (pattes IV et V), on peut bien affirmer que cette espèce est l'une des plus primitives de la tribu. Les Itlchardina s'y rattachent par celles de leurs formes, telles que la R. spinidneta A. Milne-Edwards et la R. Fredericii Lo Bianco, dont les doigts des pattes ambulatoires sont encore restés longs et simples. Mais ensuite se manifeste un des caractères les plus typiques de l'adaptation sténopidienne : dans la R. xpongicola Aie. et \nd., les doigts des pattes ambulatoires sont déjà très courts et terminés par deux griffes, et j'ai observé le même caractère chez une espèce nouvelle trouvée par le Talisman au large des côtes marocaines et soudanaises. Celte espèce recevra le nom de R. Edwardsi; elle se distingue de la R. spongico/a par le plus grand allongement de ses pattes ambulatoires et par les articles plus nombreux (4 et 5 au lieu de 3 et 2) en lesquels se divisent le carpe et le propodite des mêmes pattes. La division du carpe et du propodite des pattes IV et V commence à se manifester dans les Engystenopus et apparaît plus nette dans la Richardina. Elle se retrouve chez la plupart des Stenopusculus. mais comme on ne l'ob- serve pas encore dans le S. scabricaudatus, on doit croire que les Crustacés de ce genre se rattachent à des Engystenopus éteints ou encore inconnus, chez lesquels le carpe et le propodite des pattes ambulatoires sont restés normaux, c'est-à-dire indivis. Au surplus, les Stenopusculus onl les courts doigts bifides de la Richardina Edwardsi et se recouvrent d'une riche garni- ture d'épines. Ils ont à coup sûr fourni la souche des Stenopus, qu'on doit considérer comme des Stenopusculus où la taille est devenue plus grande et où les articulations secondaires du carpe et du propodite des pattes ambu- latoires sont apparues plus nombreuses. Ainsi, les Richardina n'ont pas servi d'intermédiaire entre les Engyste- nopus elles Sténopidés typiques; elles ne présentent pas davantage d'affi- nités directes avec les Spongicola, encore qu elles soient aveugles comme la Spongicola inermis Bouv. (pour cette raison rangée d'abord dans les Richar- dina) et que certaines d'entre elles {R. spongicola Aie. et And.) se tiennent en commensales dans les Éponges. Il y a tout simplement convergence pour quelques caractères (atrophie des yeux) et ccrlaines habitudes (commensa- lisme). Étant donnés le carpe et le propodite sinq)les de leurs pattes ambu- latoires, les Spongicola ne sauraient se rattacher aux Richardina, et se rap- prochent au contraire du Stenopusculus scabricaudatus où a persisté le même caractère primitif. Elles forment du reste un genre par enchaînements des SÉANCE DU 27 AVRIL 1908. 889 plus curieux : dans la Sp. venusta de Haan et la Sp. audamanica Alcock, on observe encore une certaine armature épineuse sur les chélipèdes, des épipa- diles bien développés à la base des pâlies et des rudiments d'exopodites à la base des maxillipèdes externes; dans la 5/>. Kœhleri Caullery, ces rudi- ments disparaissent en même temps que les exopodites des maxillipèdes intermédiaires; dans la Sp. evoluta, les épipodites des pattes ambulatoires s'atrophient à leur tour; dans la Sp. inennis enfin, on voit disparaître en outre six arthrobranchies sur onze, la pleurobranchie des pattes-mâchoires intermédiaires et la totalité du pigment des yeux, de sorte que l'animal doit être complètement aveugle. On sait que la pigmentation des yeux est déjà très réduite dans la Sp. Kœhleri et dans la Sp. evoluta. Pour bien caractériser les efléts de cette évolution, il suffira de mettre en regard la formule appendiculaire thoracique normalement sténopidienne ( ' ) et celle de la Spongicola inermis : Stenopus spinosus. Spongicola inennis. l'altes. Maxillipèdes. Faites. Maxillipèdes. V. IV. III. II. I. 3. -2. 1. V. IV. III. II. I. 3. 2. 1. Pleurobranchies ... iiiii iio iiiii 100 Ariliiobrancliifis... 02322 210 o rud. i i i i o c Podobranchies. . . . 00000 010 00000 o rud. o Épipfidiles oiiii iii 00000 111 Exopodites 00000 iii 00000 001 Affinités avec les autres groupes. — Les Sténopides semblent, au premier abord, se rapprocher beaucoup des Pénéides, en ce sens que leurs pattes des trois paires antérieures sont terminées en pince, et que les épimères de leur segment abdominal antérieur recouvrent plus ou moins ceux du seg- ment suivant; j'ai pu même observer ([u'ils présentent, comme les Pénéides et les Aristéinés, une écaille antennulaire externe (il est vrai réduite) et toujours, sauf les Spongicola, des organes sétifères nettoyeurs sur le carpe et les pinces des pattes de la première paire. Mais les différences entre les deux groupes sont fort grandes, et certaines impliquent des relations avec les Schizopodes, sans l'intermédiaire des (') J'ai observé celte formule dans Stenopus spinosus Risso et Richardina EdAardsi Bouv. ; elle est idenlique dans Spongicola venusta de Ha-an, avec l'exopo- c' te des maxillipèdes 3 qui est rudimeiUaire. En ce qui concerne les maxillipèdes 2, mes observations ne concordent pas complètement a\ec celles des auties auteurs. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 17.) "7 8()0 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'cuéides. C'esl aiusi que les i^alpes mandibulaires des Slénopides se coin- posciiL de Irois ardclee comme ceux des Schizopodes, tandis qu'ils se réduisent à deu\ articles chez les Pénéides. Il semble bien même que Sténopides et Pénéides se rattachent à àes formes schizopodiennes diffé- rentes. Avec leui-s pédoncules oculaires munis Xi'équemment d'une saillie dorsale accessoire, leurs palpes mandibulaires très développés ('), le lobe postérieur en retrait ou rudimentaire des lacinies internes de leurs maxilles, ies fouets exopodiaux richement segmentés de leurs maxillipèdcs, et les rames de leurs piéopodes divisées plus ou moins en nondjreux articles, les Pénéides se rapprochent surtout des Schizopodes lophogastridés; tandis que les Sténopides se rapprochent des Schizopodes euphausiens par leurs pédoncules oculaires simples, leurs palpes mandibulaires de médiocre taille ( ' ), les lobes également saillants des lacinies internes de leurs maxilles, les exopodites lamelleuv (pourtant un peu segmentés au sommet) de leurs maxillipèdcs et les rames en feuilles simples de leurs piéopodes. A ces considérations il faut ajouter la suivante qui en relève encore l'in- térêt : les branchies des Pénéides sont du même type dendrf>branchial que les rameaux constitutifs des panaches branchiaux des Lophogastridés, et celles des Sténopides du type trichobranchial comme les rameaux des panaches des Euphausiidés ; dans chacune des deux familles, chaque branchie semble représenter un rameau du panache branchial de la famille schizopodienne correspondante. Ces affinités nous paraissent importantes, mais ce serait une erreur de croire qu'elles permettent de rattacher les Pénéides et les Sténopides actuels aux Schizopodes actuellement connus. Là comme partout, l'évo- lution a suivi son cours, faisant apparaître des caractères qui n'existaient pas au début, et dis|)araître certaines lorraes primitives qui ont servi d inter- médiaire. Mais il semble rationnel de supposer q,ue les Schizopodes primitifs étaient, comme les Phyllocarides (Nébalies) dont ils dérivent, dépourvus de piéopodes antérieurs modifiés en pétasma pour l'accouplement, puis qu'ils présentaient il la fois uu épipodite non différencié en lame incubatrice et uni proépipodite comme les Branchippidés et les Schizopodes du genre Anaspides. De cette- souche commune seraient issues deux formes : l'une (' ) L'article liasilaire de ces palpes est abseiU chez les Pénéides et très réduit cliez les Lophogastridés; il est au contraire bien développé chez les Sténopides et les Euphausiidés. SÉANCE DU 27 AVRIL 1908. 891 lophogaslridienne, c'est-à-dire dendrobranchiale, qui aurait donné les Lophog-astridés (sans pétasma, épipoditcs ou lames incubatrices), les Carides ou vraies Crevettes (sans pétasma) et les Péuéides (avec pétasma); l'autre euphamidienne, c'est-à-dire trichobrancliiale, dontla descendance compren- drait les Eupbausiidés actuels (avec pétasma), tous les Décapodes mar- cheurs ou Reptantia, et les Sténopides, (pii sont dépourvus de pléopodes copulateurs comme certains de ces derniers. J'ai fait rentrer dans ce Tableau les Carides qui sont phyllobranchiaux et les Reptantia dont les formes primitives ont des trichobrancliies et les autres des phyllobranchies. Mais il est amplement démontré que les lamelles des phyliobranclùes sont le résultat d'unr concrescence des filaments qui constituent les triciiobranchies. CORRESPOND ANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Em\muel Swedenborg, Opéra quœdain an/ inedita aut obsoleta de rébus naturalibus mine édita siib auspiciis Regiw Academiœ scientiariun Suecicœ. II. Cosmologica. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — 'Sur l'entropie. Note de M. AoRic. (Extrait.) Appelons p, la masse de l'élher par unité de volume et p la densité du milieu qui seule est accessible à nos moyens de mesure. Soient -, et i: les pressions correspondantes : pour une transformation infinitésimale nécessi- tant une énergie dz et donnant une augmentation de volume dv on aura, en considérant l'unité de volume, Cl en rapportant l'équation à l'unité de masse de la matière pondérable, (h 0, i-h' , 9 ? Si l'on admet avec beaucoup de physiciens que la pression -, représente 892 ACADÉMIE DES SCIENCES. la tempéralure absolue T du milieu el si l'on pose pi (I'' , r= Ils, 0 on obtient la relation bien connue — =: \ dx + T. dv, ? dans laquelle s rcprésenle rentropie. Le coefficient différentiel ^ serait donc égal au rapport des densités res- pectives de Téthcr et de la matière. Cette manière d'envisager l'entropie permettrail d'en tirer des consé- quences intéressantes. PHYSIQUE. — Sur l'ionisation de l'air par la lumière ultra-violette. Note de M. Eugène Bloch, présentée par M. J. YioUe. 1 . On sait que M. Lenard a, dans deu\ importants Mémoires ('), étudié l'action ionisante de l'ultra-violet extrême sur les gaz et surtout sur l'air. Il a constaté en particulier une anomalie remarquable dans les mobilités des ions produits : les ions négatifs sont de petits ions à grande mobilité et les ions positifs de gros ions à faible mobilité. Cette dissymétrie peut faire supposer que l'ultra-violet, agissant sur les particules en suspension dans l'air, en fait sortir des corpuscules négatifs, comme il arrive dans l'effet photo-électrique de Hertz; ceux-ci se transformeraient dans l'air en ions négatifs ordinaires, pendant que les poussières, prenant une charge positive, deviendraient de gros ions. L'effet Lenard ne serait donc qu'un cas parti- culier de l'effet photo-électrique de Hertz. Tout récemment, cependant, le professeur .].-J. Thomson (") a retrouvé un effet direct de l'ultra-violet sur l'air. Cet effet, extrêmement faible, puisque la conductibilité prise par Tair ne surpasserait que huit fois sa conductibilité propre, serait de plus entière- ment supprimé lorsque les radiations ont traversé plus de 3°^" d'air. Mais il semble dès l'abord qu'il ne puisse y avoir rien de commun entre cet elTel (' ) Lenard, .-1/;/;. de Drude, 1900, t. I, p. 4*>6, el t. III, p. 298. (-) J.-J. Thomson, P/-oceef/(7(^'.s de Cambridge, mars 1908, p. 417- SÉANCE DU 27 AVRIL 1908. 893 et l'effet Lenard, dont l'intensité est beaucoup plus considérable, et qui s'étend dans l'air jusqu'à 5o"". 2. Sans rien préjuger de l'effet très minime signalé par J.-J. Thomson, il m'a semblé que les phénomènes découverts par Lenard méritaient d'être étudiés à nouveau, afin d'élucider le mode de formation des gros ions positifs et le rôle des particules en suspension dans les gaz. Les sources d'ultra-violet utilisées ont été les suivantes : i" l'étincelle fortement condensée jaillissant entre pointes d'aluminium; 2" l'arc au mercure de Heneus à ampoule de quartz fondu. L'appareil de mesure était un électromètre Curie sensible (1000 divisions par volt). Les expériences ont été de deux sortes. Dans les unes le gaz est immobile et placé entre les armatures d'un condensateur plan, éloignées de 2.5'"'" environ. Ce condensateur est contenu dans une boîte métal- lique qu'on peut fermer et où la lumière pénètre par une fenêtre de quartz de 35""° décote. Si la boite vient d'être fermée et renferme par suite des poussières, l'ullra-violel y produit une conduclibililé temporaire, très rapidement adaiblie et amenée bientôt à une petite fraction de sa valeur initiale (par exemple -^). Cette 1res faible conduc- tiliilité résiduelle paraît altribuable à l'efTet Herlz sur les parois de la boîte. La con- ductibilité reparaît si l'ow rouvre un instant la boite ou si l'on y insuffle de l'air non filtré. Si ion y insuffle de l'air filtré sur colon, elle ne reparaît pas, et même on fait disparaître ainsi une conductibilité préalablement existante. Pour fixer les idées j'in- di(|uerai que la conductibilité initiale après ouverture de la boîte est environ la moitié de celle que provoque, dans le même appareil, un échantillon de radium de radioactivité 1000 environ contenu dans un tube de verre et ionisant à travers le cou- vercle de la boîte (zinc de i""°). D'autres expériences ont été faites par une méthode de courant gazeux. L'air est soumis à l'ultra-violet dans une chambre à fenêtre de quartz et arrive ensuite dans un condensateur cylindrique où on l'étudié. Ici encore l'air filtré donne un courant pra- tiquement nul et l'air non filtré un courant très appréciable. Ces résultats sont indépendants du signe des charges recueillies. Achampégal, le courant est plus intense quand on recueille les ions négatifs, et il est d'ailleurs toujours difficile à saturer. Dans toutes ces expériences la source de lumière est placée à des distances de la fenêtre de quartz d'au moins 5"°. Jo me crois donc en di^oil de con- clure que, dans ces conditions, la plus grande partie de l'effet Lenard est atlrihuable à la présence de particules photo-électriques en suspension dans le gaz. Lorsque le gaz est dénué de poussières, l'elffl Lenard, s'il existe, ne repré- sente qu'une très faible fraction de l'effet dit aux poussières. Je me propose de continuer ces recherches. 894 ACADEMIE DES SCIENCES. THYSIQUE. — De la viU'sse de Lransporl des loiis H, Cl el OH dans l'élec- trulvse des dissolutions d'acide chlorhydrique. Noie de M. E. Doumek, transmise par M. d'Arsonval. Si l'on calcule les facteurs de transport des ions H et Cl dans l'élcctrolyse des dissoliilions de HCl en tenantcompte de ce faitqu'une partie du courant seulement sert à Télectrolyse de ce corps, on arrive à des résultats tout au Ires que ceux qui sont admis dans rhypolhèse de Hittorf. En effet, si l'on représente paryj la perte en acide chlorhydrique au pôle négatif, suivant qu'on admet que tout le courant sert à rélectrolyse de HCl ou qu'on tient compte du facteur d'ionisation de l'eau, les poids d'acide électrolysé seront P ou ^ et les facteurs de transport seront : dans le premier cas 4 et I - p dans le second ^ et i - ^- Les rapports de ces deux fac- teurs qui, dans l'hypothèse de Hittorf, sont les mêmes que le rapport des vitesses des ions, seront ^^ ^ dans le premier cas et p_^. dans le second. Suivant qu'on adopte l'une ou l'autre .manière de voir on arrive à des con- clusions très différentes. Par exemple, dans une série de trois délerminations faites avec des courants de o»"M>,o2 à o^^i^ao et des dissolutions contenant de 3^ à 85s d'acide par litre, j'ai obtenu les pertes saivantes à la cathode : ., o?,o93 ot'. o5i o-,0i2 Les volumes d"hvdrogène dégagés par le même courant ont été : V lôo^'.S ga^"',^ 38™', .J dont les poids équivalents d'acide clilorliydrique sont: p 05, 544 0°) 3o4 oS, 1 26 I^es facteurs de transport sont respectivement ; i» Si l'on ne tient pas compte de l'ionisation de l'eau : E. o.r-o o.MiS 0,174 V • ' ]_:^ o,83o o,832 0,826 SÉANCE DU 27 AVRIL 1908. Sç)') 2" Si l'on tient compte au contiaire de Tionisatinn de l'eau: -j- 0,010 o,5o4 0,52a n I — -j3- 0,490 0,496 ■o,:'i78 Dans le premier cas les rapports p-^ seront très différejits de 1, ce qui iiulique que les ions H et Ci sont transporté» avec des vitesses très inégales; dans le second au , op ,..,,.., contraire, les rapports •; -—r- seront très voisins /) ions sont transportés sensiblement avec la même viles&e. Pour décider laquelle de ces deu\ conclusions est l;i vraie, il suflit di- mesurer l'appauvrissement aux deux pôles. Dans le premier cas, ces appau- vrissements seront très différents; ils seront au contraire très voisins dans le second. Expériences. — i'our obtenir des résultats corrects, il est indispensable d'éviter le dégagement de clilore et la production d'acide hypochloreux. On y arrive à peu près en opérant avec des dissolutions étendues (de i ;i ô pour 100) et des courants faibles (0'''™P,oo5 à o"'"P,o2o). Une très rapide ébullilion de la liqueur anodique suffit d'ail- leurs pour entraîner, sans perte de HCl, les gaz quelle pourrait retenir. Dans les trois déterminations suivantes, les volumes d'hydrogène dégagés ont été : V 33""', 22 48""', i5 61™', 08 dont les poids équivalents d'acide chlorliydrique sont : I' of, 106 O", i58 os, 200 J'ai trouvé comme perle d'acide : I" Au pôle négatif : p 08,019 0^,027 os,o3.) 2" Au pôle positif : p o?,oi8 0-.027 oP,o34 A ce même pôle, j'aurais dû trouver : 1° Si l'ionisation de l'eau de la dissolution n'intervient pas : P— /_) 06,087 oSi3i 08, i65 a" Si l'ioniBation de l'eau intervient : p — — jj os, 016 o5, 026 o^', o33 896 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ainsi, par une mesure directe des appauvrissements aux deux pôles, on trouve que la perte à l'anode est sensiblement la même qu'à la cathode. Il faut donc tirer de ces expériences les conclusions suivantes : i" L'ionisation de l'eau intervient d'une façon active dans l' électrolyse des dissolutions d'acide chlorhydrique. 2" La vitesse de transport des ions II et (Jl est très sensiblement la même. Il n'est malheureusement pas possible de s'assurer, par des mesures directes, si la vitesse des ions OH est ou n'est pas la même que celle des ions H et Cl. Nous en sommes réduits à faire à ce sujet des hypothèses. Mais si l'on admet que les ions OH se propagent avec la même vitesse que lésions Cl, on arrive à une interprétation très simple et très satisfaisante des phénomènes qui se passent dans l'élcctrolyse des dissolutions de H Cl. En effet, employant la représentation habituelle des chaînes d'ions placées entre les électrodes coupées par une cloison idéale M, M H 11 H H H H -t- Cl OH 011 Ci OH OH on voit que, lorsque 3 ions H auront passé de la cuve (+) dans la cuve ( — ), 3 ions électron égatifs(i ion Cl et 2 ions OH) auront progressé en sens inverse. H H H H H H Cl OH OH Ci 011 OH M H H H H H 11 H H H Cl OH OH Il H H Cl 011 OH Cl 011 OH Cl 011 OH Les deux chaînes se seront déplacées également, l'une vers la droite, l'autre vers la gauche, transportant chacune des charges égales d'électricité. Il se sera dégagé 6 ions H au pôle négatif et 6 ions électronégatifs (2 ions Cl et 4 ions OH) au pôle positif. Chaque cuve se sera appauvrie également en Cl, en OH et en H. PHYSIQUE. — Recherche de l'hélium dans les minerais contenant de l'urane. Note de M. F. Bordas, transmise par M. d'Arsonval. .l'ai indiqué dans une précédente Note(') comment on pouvait déter- ('j Coinples rendus, ïi mars 1908. SÉANCE DU 27 AVRIL 1908. 897 miner, grâce à un dispositif spécial, la présence de i'iiélium dans certains minéraux rares. Le procédé est d'une très grande sensibilité; on peut, lorsque le minerai est riche en hélium comme dans la hrœg'^erite, la liehigite, Vœschynile, caractériser nettement ce gaz en employant i""» ou 2""» de matière. Il est indispensable, lorsqu'on fait une étude systématique de minéranx en vue de rechercher l'hélium, de prendre des précautions très grandes afin d'éviter toute trace de gaz résiduel après chaque opération. J'ai vérifié que tous les minerais nranifères ne dégagent leur hélium qu'à une température supérieure à aSo"; on peul donc se débarrasser de l'humi- dité ainsi que d'une partie des gaz étrangers occlus en maintenant le minerai à étudier, finement broyé, à une température voisine de 200". La poudre est alors inlroduite dans le tube de iiiiarlz, on fait ensuite le vide jusqu'au vide absolu. On chaulTe vers ^oC et l'on conslale le dégagement d'Iiélium, mélangé d'un peu d'hydrogène et de faibles traces d'o\ygène. L'oxygène est rapidement absorbé par le charbon et, enfin, l'hydrogène disparaît à son tour au bout de quelques minutes. C'est dans ces conditions que j'ai constaté que la raie de l'hélium située dans le rouge n'était pas à X= 667,8 mais bien à >. 3=669,1. Cette raie est à peine visible lorsque l'hélium est mélangé d'hydrogène, elle apparaît peu à peu lorsque l'absorption de l'hydrogène s'accentue; elle ne tarde pas à dépasser en intensité la raie rouge de l'hydrogène >. = 656, 3. On rencontre aussi, beaucoup plus à gauche, une seconde raie, très peu intense, qui a pour longueur d'onde l = 708,2. Cette raie est surtout nette dans l'hélium pro- venant de la sainarskile d'Arundal, de la jo/ianiiile de Joachimstal, de la liebigite de Saxe, de la brœggerile de Hoad (Norvège), de Vœschynite de lliteroè (Norvège), de \a pechblende de Joachimstal. J'ai examiné à plusieurs reprises des résidus de pechblende très radio- actifs qui étaient conservés en flacons bouchés depuis plusieurs années ('); ces résidus ne contenaient pas d'hélium, l'analyse chimique n'a pas permis de reconnaître la ppésence de l'uranium. Je me borne pour le moment à signaler le fait, me réservant d'y revenir dans la suite. L'hélium est très abondant et semble combiné à l'urane dans la samar- skite d'Arundal, la nœgéùe dn Japon, ïeii-rénite d'Arundal, Vyllrotantalile de Suède et Vannerœdite de Norvège. On rencontre encore de l'hélium, mais en moindre abondance, dans la wœ/ilcrilc de Norvège, le pyrochlore de l'Oural, la polycrase de Norvège, la trœgerile de Saxe, la xénotime d'Arun- (') Ces échantillons m'ont été gracieusement oU'erls par M. Besson, directeur de la Société des Produits chimiques. C. U., 190S, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 17.) ''^ 8()8 ACADÉMIE DES SCIENCES. clai, la giimmile de Saxe, la iJiorile-orangite de; .\orvèo;o, la niobile-colimiliile d'Australie. Les minéraux dans lesquels les sels d'urane sont nettement délinis on cristallisés ne dégagent pas d'hélium ; tel est le cas de la torhermle, Vauluiiite de Saint-Svmpliorien, la carnolile de Californie. Enlin j'ai caractérisé l'hélium [jar sa raie A = 0878 dans un échantillon Aq bismuth natif à(t Saxe, tandis (ju'un autre échantillon de bismuth avec smallinc de Cornouailles n'a rien donné. ClilMll': INDUSTHIELLE. — Sur l'emploi direct des copals dans la fabrication des vernis sans pyrogénation préalable. Xote de VI. Acii. Livache, pré- sentée par M. Troost. Les copals donnent des vernis daulant meilleurs ([u'il"s sont plus durs, mais leur dissolution directe dans les divers dissolvants employés pour la fahrication des vernis n'est que partielle, à snoins, comme l'a montré Vio- lette, qu'on ne les soumette d'abord à l'action de la chaleur, de manière à leur faire perdre, par une pyrogénation préalahle, de \ à j de leur poids. Il en résulte que cette opération, praticpiée empiriar M. Félix Hhunailt. (Extr. de la Revue de Gynécologie et de Chirurgie abdoniinule, 11° 1, févriei' 1907.) Paris, Masson et G'"; I fasc. in-8''. Les maladies du nez et les terres cuites grecl. in-4". M. Pedro Farreras fait hommage des trois Opuscules suivants : La motilidad volnnlaria y la finalidad de su disminuciim en el miedo. Saragosse, iQoS; I fasc. in-S". Elefantiasis palpebrales desarroladas a consecuencia de Jlegmasias y sobre todo de repetidas erisipelas faciales. Barcelone, igoS; i fasc. in-S". El raya y el agua sublerranea. Madrid, 1908; i fasc. in-S". On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n» 55. Depuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4». Deu« Tables, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" Janvier. Prix de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : igen Ferran frères. 1 Chaix. ll^er j Jourdan, Amiens Courlin-Hecquel. ( Germain et Grassin ( Siraudeau. . . Jérôme. • . . Marion. ingers . layonne iesançon ... . / Ferel. iordeaux ! Laurens. ' Muller (G.) iourges Renaud. . Derrien. F. Robert. Le Borgne. ' Uzel frères. aen Jouan. Ihambéry Dardel et Bouvier. ,, , I Henry. ■ nerboui g ' , •' ( Marguene. irest . ( : chez Messieurs : Lorient j Baumal. ( M"* Texier. Cumin et Masson. I Georg. Lyon { Phily. Maloine. Vitte. Marseille Ruât. 1 Valat Montpellier Jcouletetrtls. Moulins Martial Place. Buvignier. Nancy . Nantes . ■lermont-Ferr.. j Delaunay. ( Bouy. Î Greffier. Ratel. Rey. louai jLauverjat. Degez. renoble J Drevel. Gratieret C". a Rochelle . . . e Havre ille . Foucher. Bourdignon. Dombre. Tallandier. Giard. Nice Poitiers. Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert. ( Dugas. j Veloppé. iBarma. Appy. IVinies Debroas-Duplan. Orléans Loddé. \ Blanchier. j Lévrier. Rennes Plihon et Hommais. Rochefort Girard (M"" ). Rouen | Langlois. ( Lestringanl. S'-É tienne Chevalier. Toulon jFigard. Allé. Toulouse . ( Gimet. ■ ■ ■ i Privât. IBoisselier. Péricat. Bousrez. Valenciennes \ Giard. / Lemaitre. On souscrit à l'étranger. Amsterdam chez Messieurs : Feikema Caarel- sen et G'*. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. iAsher et C'*. Friedlander et ÛU. Kuhl. Mayer et Muller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. iLamertin. Mayolez et Audiarte. Lebègue et C'°. , Sotchek et G". B'^a-'-est j Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C-. Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hosle. Cènes Beuf. I Eggimann. Genève j Georg. 1 Burckhardt. La Haye Belinfanle frères. j Payot et G'-. Lausanne j Rouge. I Sack. Barth. Brockhaus. Leipzig / Lorentz. Twielmeyer. Voss. ) Desoer. ^'■«>« 'Gnusé. Londres Luxembourg . . . Madrid Milan Naples bette et C'* Chez Messieurs : |Dulau. . . ) Hachett ' Nuit. V. Buck. Ruiz et G''. Rorao, Dossat. F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou Taslevin. Marghieri diGius. Pellerano. !' Dyrsen et PfoifTei. Slechert. Lemcke et Buechner Odessa Rousseau, Oxford Parker et G''. Palernie Reber. Porto Magalhae3 et Monlz_ Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescher et C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordiska Boghaulel Zinserling. Rome. S'-Pétersbourg . . wolfT. Turin . Bocca frères. Brero. Riack. Rosenberg et Sellier Varsovie ..... Gebothner et VVolff. Vérone Drucker. \ Frick ^'«"««' iGeroldetO*. Zuricli Rascher. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i8ôo. ) Volume in-4°; i853. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3t Décembre i8G5.) Volume in-4"; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880. ) Volume in-4°: [889. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — (1" Janvier t88i à 3i Décembre 1895.) Volume in-i"; 1900. Prix 25 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: Tome I. — Mémoire sur quelques points de la Physiologie des .\lgucs,par M.M. A. iJEiiBEset A.-J.-.J. SoLiKR. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent s Comètes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des atières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4'', avec 32 planches; i856 25 fr. Tome 1. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedkn. — Esàai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'.\cadémiedcs Sciences ur le concours de i85.3, et puis remise pour celui de i856, savoir : «Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédimentaires, suivant l'ordre deleur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanés. — Rechercherla nature des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs», par, VI. le Professeur Bronn. In-J", avec 7 planches; 1861. .. 25 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Soienoea. K 17. TABLE DES ARTICLES (Séance du 27 Avril 1908.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Gaston Darboux. — Sur un problème relatif à la théorie des courbes gauches. M. G. BiGOURDAN. — Sur l'application de la télégraphie sans fil à l'amélioration Pages. 88 1 Pages. des avertissements météorologiques 885 M. E.-L. Bouvier. — Sur les relations zoo- logiques des Crevettes de la tribu des Sténopidés 887 CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale l'Ouvrage suivant : « Emanuel Sweden- borg, Opéra quaedam aut inedita aut obso- leta de rébus naturalibus, nunc édita sub auspiciis Regiœ Academiœ scientiarum Suecicœ. II. Cosmologica » 891 M. AuRiG. — Sur l'entropie 891 M. Eugène Bloch. — Sur l'ionisation de l'air par la lumière ultra-violette 892 M. E. DoUMER. — De la vitesse de trans- BULLETIN BIBLlOaRAPHIQUE port des ions H, Cl et OH dans l'élec- trolyse des dissolutions d'acide chlor- hydrique M. F. Bordas. — Recherche de l'hélium dans les minerais contenant de l'urane.. . M. AcH. LiVACHE. — Sur l'emploi direct des copals dans la fabrication des vernis sans pyrogénation préalable M, Auo. Michel. — Les leviers dans l'orga- nisme »9i 896 900 901 PARIS. _ UMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS, Qusi des Grands-Augustins, 55. Le Gérani : GAUTHiES-ViLLAKa. 1908 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SBCRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVI. \^ 18 (4 Mai 1908), PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1908 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des aS iuin 1862 et 24 mai 1870 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie SQ composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Méiuoires ou Notes présentés par de« savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l""". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3^ pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de TAca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Noies ou Mé- moires sur l'objcL de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'î tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance [ blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savai étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personr qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un i sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomm mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extr autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo pour les articles ordinaires de la correspondance ol cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé t Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche; ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraier autorisées, l'espace occupé par ces figures compter pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrativ fait un Rapport sur la situation des Comptes rendu. après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. L«s Savants étraagers à l'Académie qui désirant iaira présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés do 1er déposer au Secrétariat an plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5°. Autrement la présentation sera remisa ila séance suivants. "lAY 22 1908 ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI i MAI 1908. PRÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL. MÉMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Skcbétaire perpétuel met sous les yeux de l'Académie la belle copie du portrait de Descartes, par Dwid Beck, qui lui est envoyée par l'Académie des Sciences de Stockholm. Les Membres de l'Académie exa- minent avec un grand intérêt ce portrait vraiment digne du grand philo- sophe français et décident que des remerciments seront adressés en leur nom à leurs Confrères de Stockholm par les Secrétaires perpétuels. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Formules relatives aux minima des classes de formes quadratiques binaires et positives. Note de M. («. UUMBERI'. Dans une Note insérée aux Comptes rendus du 21 octobre 1907, j'ai fait connaître quelques formules où figurent les minima des classes de discrimi- nant donné; par les mêmes méthodes, j'ai obtenu des relations nouvelles, dont voici les plus simples. I. On sait qu'on appelle minima d'une classe les trois plus petits entiers représentables proprement par les formes de cette classe; lorsque celle-ci est de l'ordre propre, primitive ou non, deux des minima sont impairs, le troisième est pair. Dans ce qui suit, nous désignerons par m, Q\.m^{m^'Sm^) les minima impairs, par m le minimum pair d'une classe; enfin m' repré- C. K., 1908, I" Semestre. (1. CXLVI, N- 18.) "9 qoG ACADÉMIE nKS SCIENCFS. sentcra un quelconque des nombres m^, m... Je définis maintenant trois fonctions numériques par les conditions suivantes : 1° i|;(rt) sera la somme des diviseurs de n inférieurs à \«; toutefois, si n est carré, I ^ on ajoutera le terme -y//i. 2° x('0 sera la somme ^ ô( — i)^"^^', étendue à toutes les décompositions en fac- teurs « = ôô,, avec ô(/! ) ^ o; « = 3 ( mod 4 ), rji(ii )—.— '\i{n); «=i(mo(l4), (,)(ii) =^^{n); « = 4(mod8), w(/( ) =— 2 4'( 7- ) • Cela posé, on a les quatre formules générales qui suivent; (0 2.'"'[^) = ^~(-'> X—O Au premier membre, la sonmie porte sur tous les couples de minima im- pairs, m', des classes positives, de Tordre propre, primitives ou non, de discriminant N; le symbole (^) est celui de Jacobi. Au second membre, la somme s'étend aux valeurs entières de j:^:: o, telles que la quantité sous le signe oj soit positive. (2) V|,„'_,„|(-^)=:2(-l) ' y-/_(N_a'^). Au premier membre, la somme porte toujours sur les minima des classes positives, de l'ordre propre, de discriminant N ; \t?ï — m\ désigne la valeur absolue de m' — m. SÉANCE DU ') MAI igo8. 907 Les mêmes remarques s'appliquent aux doux dernières formules, à savoir (3) EI'"'-"'|(;ïï^) = ^(— )'"'21^-')'"^''-"'^' .|« (4) 2;(-'+"of^V-2i'«'--i(^) = (-o"""2+t^^-(^-^-^')'^- V ■ \ ■ ^ Ces formules donnent ainsi l'expression de chacune des quatre sommes algébriques de minima à l'aide des deu.v seules fonctions numériques w(«) et 7_('0' puisque ']/(2n -+- 1) est égal à y (2/1 -+- 1). Ajoutons que, si N est un carré impair, /r, parmi les réduites propres de discriminant N figure n(.x--\-y-), dont les minima sont m^ = m,=: n-^ m = an : les termes correspondant à cette réduite dans les premiers, membres de nos formules doivent être divisés par 2. Vérifions, par exemple, la formule (i) pour N = 9. Les réduites (de l'ordre pro[)re) de discriminant 9 sont (i, o, 9); (2, i, 5); (3, o, 3), cette dernière ne devant être comptée que pour ;^, par ce qui précède. Les minima impairs /«,, rtin de ces formes sont respectivement i, g; 5, 5 ; 3, 3; et le 3 3 . ■ premier membre de (i) est ainsi i + 9 + J + 5 — - — -> c'est-à-dire 17. Le second membre est 2 w (9) -H 4(0 ( 8) -H 4 w (5) = 2 1+ - |-l-4[2]-+-4['] = '7. et la formule est vérifiée. IL Des relations précédentes on pcul di'duire quelques conséquences re- lativement aux fonctions '\i, y, eu. Par exemple, si N = 2(mod4), les symboles (^^) et (^j sont de signes contraires, de sorte que ^'''*(-^)=o- Calculant cette somme par (4), (i) et (2), on arrive à la formule suivante : < pour N ^ 2 (mod 4). 908 ACADÉMIE DES SCIENCES. Même conclusion si N^3 (modi), ce qui donne < .|0 pour N ^ 3 ( niod 4 )• SiN^5(mod8), on reconnaît directemenl que le premier lueiiibre de (i) est nul; il vient ainsi ^,,(N-a:^-) = o, ce qui s'écrit : .|o V J;(N- 4.r2)=:2 "V -b .\ — (2 a- -h I pour N îs 5 (mod8 ). III. D'autres formules, analogues à (i), ne s'appliquent qu'à certaines valeurs de IS ; ainsi, pour ?S ^ i (niod 4 )î on a V ^11 = (--.) ■■' V.}(N_4.r^), HISTOIRE DES SCIENCES. — Sur kl décoiwerte de la lui de la chute des graves. Note de M. Piekre DchkiM. La loi fondamentale de la chute des corps est la suivante : Lorsqu'un corps tombe en chute libre, sa vitesse croît proportionnellement à la durée de la chute. Les anciens savaient que la chute des graves était accélérée; mais il ne parait pas qu'ils aient connu la loi suivant laquelle ce uiou vement s'accélérait. D'autre part, on sait que la loi précédemment formulée se trouve très nette- ment indiquée, et à plusieurs reprises, dans les manuscrits de Léonard de Vinci; rien ne laisse soupçonner, d'ailleurs, la voie par laquelle Léonard SÉANCE DU /j MAI 1908. 909 était parvenu à reconnaître cette vérité; l'avait-il trouvée de lui-même? l'avait-il tirée de ses lectures? il ne nous en dit rien. Nous voudrions montrer ici comment certaines idées, émises au Moyen- Age, avaient pu lui suggérer cette découverte. Pendant très longtemps, les philosophes et les géomètres ont borné les ambitions de leur analyse à l'étude du mouvement uniforme; bien qu'ils connussent l'existence de mouvements dont la vitesse varie d'un instant à l'autre, ils ne tentaient pas de préciser la loi de cette variation; en parti- culier, il semble bien que l'on puisse parvenir à une époque avancée du Moyen-Age sans trouver, dansles écrits des géomètres, la définition du mou- vement uniformément varié. Jean de Meurs n'en parle aucunement dans le traité De mobiltbiis et motis, qui est le premier traité du Livre IV de son Opus quadriparlilum numerorum, achevé le i3 novembre i343; Bradwardin n'en parle pas davantage en son Tractalus de proportionalilate rnotuum in veluci- tate, qui doit être à peu près contemporain du traité de Jean de Meurs, puiscpie Bradwardin est mort en i349. En revanche, la notion de mouvement uniformément varié se trouve nette- ment définie dans les Ouvrages d'Albert de Saxe, qui enseigna à l'Université de Paris de i35i à i36i . En ses Quaesliones suhtilissimae in lihros de Cœlo el Miindo [In lib. II, quaest. i4 (')], il fait une étude extrêmement remarquable de la chute accé- lérée d'un grave. . II remarque d'abord que cette proposition : Le mouvement devient plus intense vers la fin, peut s'entendre de diverses manières. Selon un premier sens, le mouvement (et par ce mot Albert, comme tous ses contemporains, entend Vintensitas motus, c'est-à-dire ce que nous nommons la vitesse instantanée) peut croître en devenant double, triple, quadruple, .... Selon un second sens, il peut croître de telle manière qu'à sa valeur première s'ajoute la moitié_de cette valeur, puis la moitié de cette moitié, etc. En lan- gage moderne, on dirait quelesaccroissementsde vitesse peuvent suivre une progression arithmétique, ou qu'ils peuvent suivre une progression géomé- trique de raison fractionnaire. Ces énoncés nous paraissent incomplets. (^)uelle est la variable indépen- dante à laquelle sont rapportées les valeurs de la vitesse dont Albert fait (') Celte question capitale n'a pas été reproduite dans les deux éditions d'écrits d'Allierl de Saxe, de Tliénion el de Jean de Burldan que Georges Loclvert a données à Paris, en i5i6 et en i5i8. pro ACADÉMIE DES SCIENCES. mention? Son silence à cet égard provient de ce qu'il suppose son lecteur au courant de la Science de son temps, et la connaissance de cette Science nous permet de suppléer à ce silence. Lorsque les scolastiques du xiv® siècle traitaient de l'intensité d'une propriété quelconque (intensio formœ), ils la regardaient comme fonction de l'extension (extensio) de la même propriété; dans le cas du mouvement, ils distinguaient deux sortes d'extensions, l'extension selon le chemin parcouru (extensio secundum distantiam) et l'extension selon la durée (exlensio secundiun lempiis). Les énoncés abrégés d'Albert doivent donc s'entendre ainsi : Lorsque l'on fait croître en progression arithmétique soit le chemin par- couru par le grave, soit la durée de la chute, on peut supposer ou bien que la vitesse croît en progression arithmétique, ou bien que les accroissements successifs de la vitesse suivent une progression géométrique de raison moindre que l'unité. Pour fixer son choix, il invoque à titre d'axiome une proposition qu'il regarde comme l'expression de la pensée d'Aristote : « Si un grave était placé infiniment loin du centre du Monde et si on le laissait tomber, la vitesse de ce grave crollrail au delà de toute liniile alors qu'il approcherait du centre, mais elle ne deviendrait pas infinie avant fpi'il eût atteint ce point. » Fort de cet axiome, Albert exclut les lois de chute de la seconde forme, car, selon ces lois, la vitesse du mouvement ne pourrait croître au delà de toute limite. Une considération du même genre lui permet d'exclure certaines lois que l'on pourrait proposer. On ne pourrait imaginer que la vitesse crùl en pro- gression arithmétique alors que les accroissements successifs du temps for- meraient une progression géométri(]ue de raisim ^, ou alors que les accrois- sements successifs de l'espace parcouiu suivraient la même progression. Ces hypothèses, en effet, assigneraient à la vitesse de chute une valeur infinie avant la fin du mouvement, quelque petite que ^oit la durée de ce mouvement ou quelque petit que soit l'espace parcouru, ce qui est faux : « Nam lune sequeretur quod quilibel motus natura/is qui per quant umcunque lempusparmm duraret, velquo quanturncunqueparvum spatiumperlransiretur, ad quemcimque gradum velocitatis pertingeret antefincm. Modo est fais um. » La finesse avec laquelle Albert de Saxe a su découvrir l'impossibilité de telles lois et la précision avec laquelle il l'a signalée sont bien dignes de remarque. Il faut donc entendre, ajoute-t-il, quel'inlensilé du mouvement du grave devient double, triple, etc., dans le sens suivant : quand un certain espace SÉANCE DU 4 MAI 1908. 91 I a été parcouru, ce mouvement a une certaine intensité (vitesse); quand un espace double a été parcouru, la vitesse est double; quand l'espace par- couru est triple, elle est triple et ainsi de suite. Cette supposition s'accorde avec la proposition attribuée à Aristote : « Et ideo tertia conclusio intelli- gitur (jitod inlenditur per dupluni, tripluni. etc., ad istum intellectiim , quod qiiando ipso pertransilum est aliqiiod spatiiim est aliqiianliis, et quando ipso est perlransitum dupliun spalium est in diipto velocwr, et quando ipso per- transitum est triplum spatium est in triplo vdocior, et sic ultra. Et ad istum inteltectum vadit auctoritas Aristotelis. . . » La loi ainsi formulée par Albert de Saxe romme loi possible de la chute des graves n'est pas la proportionnalité de la vitesse à la durée de chute; c'est la proportionnalité de la vitesse à l'espace parcouru. On sait que cette loi avait séduit Galilée en sa jeunesse et qu'il en a, plus tard, démontré l'absurdité. Mais on doit remarquer qu'en l'analyse d'Albert, \ extensio secundumtempus est, constamment, mise en parallèle de ïexlensio secundum distantiam; la concision seule de son exposé l'a sans doute empêché de siî;naler comme également recevable la proportionnalité de la vitesse au temps de chute; l'attention d'un lecteur intelligent pouvait se porter sur cette dernière loi aussi bien que sur la loi formellement énoue(''e. Le passage que nous venons d'étudier a donc fort bien pu suggérer à Léonard de Vinci la découverte de la véritable loi de la chute des graves. Nous avons établi ('), en effet, que le grand peintre devait bon nombre de ses opinions scientifiques nuxQuœstiones in libros de Cœlo et Mundo d'Albert de Saxe, qu'il a formellement citées. La Question d'Albert de Saxe a pu influer également sur les recherches des divers autres mécaniciens de la Renaissance, car le livre qui la conte- nait a joui, à cette époque, d'une grande vogue. Si on laisse de côté les deux éditions données à Paris en i5i6 et en i5i8, éditions qui ne ren- ferment pas la Question dont il s'agit, celle-ci se trouve dans les Quœstiones subtilissimœ in libros de Cœlo et Mundo éditées à Pavie en i48i, à Venise en 1492, 1497 ^t 1320. En outre, vers la fin du xv" siècle, le Parisien Pierre Tataret rédigea un petit manuel de philosophie intitulé : Clarissima singularisque totius philo- sophiœ necnon rnetaphysicœ Aristotelis expositio ou encore Commentationes in libros Aristotelis secundum Subtilissimi Doctoris Scoti sententiam. La vogue (') PiKRRE Dlhem, Etudes sur Léonard de Vinci. i"= série. I : All)ert de. Saxe et Léonard de Vinci. Paris, 1906. 912 ACADÉMIE DES SCIENCES. de ce résumé fut extrême; les éditions qui en furent faites étaient déjà au nombre de sept en l'an i5oo; elles continuèrent à se multiplier pendant le premier tiers du xyi*" siècle. Or ce manuel reproduit textuellement (') le passage d'Albert de Saxe que nous venons d'analyser. L'opinion selon laquelle la vitesse de la chute d'un grave croîtrait d'une manière uniforme soit avec le chemin parcouru, soit peut-être avec le temps écoulé, était donc émise, dès le milieu du xn*" siècle, à l'Université de Paris; vers l'an i5oo, elle se trouvait grandement vulgarisée par les nombreuses éditions du De Cœlo d'Albert de Saxe et du manuel de Pierre Tataret. Cette opinion, qui fut sûrement connue de Léonard de Vinci, a pu lui suggérer les énoncés que nous relevons dans ses manuscrits. M. Emile Picard, en déposant sur le Bureau le Tome II des OEmres d'Hermite, s'exprime comme il suit : Je présente à l'Académie le Tome II des OEiivres d'Hermite. reproduisant les Mémoires qu'il a publiés de i858 à 1872. J'y ai joint quelques Notes publiées par Ilermite dans divers Ouvrages, un Chapitre de son Cours d' Analyse à l'École Polytechnique, et une l^etlre sur les fonctions modulaires que, trois mois avant sa mort, il écrivait à M. Tannery. Je tiens à dire combien le concours de M. Henry Bourget, Directeur de l'Observatoire de Marseille, m'a été précieux pour la préparation de ce Volume. Presque tous les calculs ont été refaits, et cette revision nous a amenés à opérer quelques modifications indi(iuées pour la plupart dans des Notes. Je remercie M. Gauthier- Villars pour les soins qu'il donne à celte édi- tion. Nous sommes heureux d'avoir pu placer au début de ce Volume un portrait d'Hermite, qui le représente aux environs de sa cinquantième année. M. ËMiLU PitARi) présente le premier fascicule de la seconde édition du Tome III de son Traité d'Analyse. L'étude des équations diflérentielles, particulièrement en ce qui concerne les quantités réelles, a été complétée en plusieurs points. (') Tataret, Ojj. cit., Du Cœlo el Mundo, lib. II, tract. II, circa fiiieni. SKAKCK UV 4 MAI 1908. 91'^ M. Mosso, CoiTospoïKlaiit do rAcadrinic adresse plusieurs exemplaires d'une Ijrochure inlitidée : l{ens('i, 7-2. y" 0, 4, 3, 2, 1, 0, — I, — 2, SÉANCE DU 4 MAI 1908. 9l5 dont la première et la seconde, outre les périodes et les coefficients du poly- nôme r-(x), sont formées de zéros et la Iroisicme contient la série des nombres entiers positifs et négatifs, imprimons un mouvement de transla- tion à la deuxième série à droite, à la Iroisième série à gauche, en ayant soin chaque fois d'effectuer l'addition des produits des termes situés les uns au-dessus des autres, (^n aura alors les expressions suivantes : Y-,E,~-y,K,, — ^ya^i, qui concordent avec les coelTicients desdilléientes puissances dex- au numé- rateur de la première formule (A). En écrivant de même les séries O, G„ E3, 1-n 1^.. Oi 0. o, y-i, yv> y-j. Vs' y^ «' ^ -t- l\, 3, 2, I, o, 1,-2, et appliquant le même procédé, on obtient successivement les différents coefficients au numérateur de la seconde formule (A). L'introduction de la notation deWeierstrass permet de présenter ces for- mules sous une forme symétrique; de plus, on peut démontrer que la même loi de formation est aussi vraie dans le cas des intégrales hyperellipti(jues canoniques des genres supérieurs. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Application des lois de la similitude à la propaga- tion des déflagrations. Note de M. Jougiet, présentée par M. Vieille. Il semble que les considérations suivantes soient assez larges pour con- tenir les diverses interprétations les plus vraisemblables de la propagation des déflagrations. J'adopterai ici les notations et les définitions de mon iMcmoirc Sur ta propagation des réactions chimiques dans les gaz ( ' ). Dans les mouvements relativement lents des fluides, la conductibihté joue un rôle qui n'est pas négligeable (- ). l>ès lors, il peut arriver que la (') Jotir/ial de Malhriualif/iies pures el applii/i'ées, igoS-rgoC. C-) Sur la simititude dans le wnuvemenl des Jhi ides [Comptes rendus, 7 aoùl 190a). 91 6 ACADÉMIE DES SCIENCES. combustion d'un mélange à reaction vive soil représentée, dans l'espace des p, a,T, par une courbe clieminant au voisinage de la surface des faux équilibres limites. Sans même qu'on suppose cette courbe située sur ladite surface, une telle combustion peut éirc incomparablement plus lente qu'une combustion représentée par une courbe s'en éloignant notablement. Un même mélange peut donc donner, dans les détonalious ( pliénoniêne sensi- blement adiabatique), une combustion pratiquement instantanée, assimi- lable à une discontinuité, c'est-à-dire une onde de clioc el cond)ustion et, dans les déflagrations, une combustion encore rapide sans doute, mais de vitesse apprécialde. (Jn est ainsi conduit à poser, comme première équation du problème des déflagrations, comme éfpialion cbimique, celle qui donne la vitesse de combustion du mélange : 'ôt La zone de combustion n'est pas ici considérée comme une surface d'onde. Klle est néanmoins assez étroite et, par suite, il peut être conve- naide de n'y pas négliger la viscosité. V étant le potentiel interne, 0/ le travail virtuel de la viscosité mécanique, oj celui des forces d'inertie, ou aura les équations mécaniques du mouvement en écrivant V -r— 6[j dm — V of dm — V qJ dm = o. 11 faut ajouter enfin l'équation pliysique de la conductibilité, celle qu'a donnée Kircblioff ('^, convenablement complétée par Tadjonction d'un terme en -y dans l'expression de la clialeur dégagée. Les formules donnant la vitesse de piopagatiou de la surface d'inflamma- tion sont inconnues, mais elles sont inutiles ici. ()n peut, avec les trois groupes d'équations ci-dessus mentionnés, recbeicber quelles devraient être, un premier mélange étant donné, les caractéristicjues d'un second mélange pour que la déflagration eu soit semblable à celle du premier. Bornons-nous au cas particulier où le second mélange, placé dans les mêmes conditions de densité et de température que le premier, a le même potentiel interne que lui. 11 est facile de voir que, pour qu'il y ait similitude, les coefficients de viscosité devraient être dans (') Théorie der Wârme, p. 118. SÉANCE DU 4 MAI 1908. 917 le rapport inverse cl ceux de conduclibililr dans le rapport direct des lon- gueurs. Nous parlerons plus loin des conditions à remplir pour la fonction g. Deux expériences, Tune en grand, l'autre en petit, faites dans un même mélange ne sont donc pas semblables, car les coefficients de viscosité et de conductibilité ne sont pas dans le rapport voulu. C'est là sans doute la rai- son du phénomène des charges limites pour les explosifs détonant au sein d'un mélange d'air et de grisou (^ ' ). Dans l'expérience en petit, la conduclil)ilité est trop forte; le pouvoir refroidissant de la masse gazeuse est trop grand. Ce fait tend à adoucir la bruscjuerie de la variation de température [)roduite par le passage de la llamme, ce qui est défavorable à la propagation : il est évident qu'avec une conductibilité infinie la propagation serait impossible, la température ne pouvant pas s'élever localement jusqu'au point d'inflammation. 11 y a long- temps qu'on attribue l'extinction des flammes par les toiles métalliques au pouvoir refroidissant de celles-ci, et nous retrouverions cette explication dans notre analyse si nous y supposions le mélange au contact de solides conducteurs. Le pouvoir refroidissant de la masse gazeuse ambiante joue de même. 11 a d'ailleurs été déjà invoipié par MM. Mallard et Le Chatclier pour expliquer l'influence du volume de la source produisant l'inflammation d'un mélange. Ce qui précède n'est, au fond, que l'explication de ces auteurs présentée un peu différemment et généralisée. Dans l'expérience en petit, il faudrait aussi, pour qu'il y ait similitude, que -^ fût augmentée dans le rapport inverse des longueurs. Supposons la fonction g indépendante de -r^. — • Dans ce cas, g a la même valeur dans les deux expériences; donc, dans l'expérience en petit, g est trop petite, le mélange est à cond^uslion trop lente; on comprend que cela ne favorise pas la propagation de la déflagration; il y a encore ici tendance à l'adoucis- sement de la variation brusque de température. Si g dépend de -tt' -tt> il suffit^qu'elle croisse moins vite que -^^ —- pour que ces considérations subsistent. (') L'explosif peut provoquer au sein du mélange une onde de clioc (sans combus- tion). Celle circonstance ne modifie pas le raisonnement. I^'exislence d'une onde de choc (sans combustion) dans les gaz parfaits, n'altérant pas la similitude [Sur les fluides physiquement semblables {Comptes rendus, 2 septembre 1907)], ne saurait corriger une altération produite par aijleurs. qi8 ACADÉMIE DES SCIENCES. ÉLECTRICITÉ. — Comparaison des dymiinos à loitraiit continu série et shunl au point de vue de la rapidité d'amorçage. iNotc de M. V\v\, (iiUAUi.T, présentée par M. Mascart. Considérons une machine bipolaire et soient : N, I et R respecti\emcnt le nonibie de spires, l'intensité instantanée du courant et la résistance de l'enroulement série; /?, /et/' les mêmes éléments iiour renroulement siiutil; N', r et lî' le nombre de coïKlarlcurs actifs, rinloiisilé et la résistance de Finduil ; w la vitesse angulaire en tours par seconde; I, et r>, riiilensité et la résistance du circuit e\t(''rieur; $ et ,a le tlux inducteur instantané et la réhictancc correspondante; pour simplifier, nous faisons abstraction de la dispersion; ■j/ = -^ la rapidité d amorçage au temps t. l'ùur (pi'une d} uamo puisse s'amorcer, un lluv rémaneul initial ^ est nécessaire. Nous en tiendrons compte en supposant une force magnétomo- Iricc initiale de rémaneuee [\r^.n^,i^ telle rpic ^ . 47r«u'o ,'>\ „ Mncliine série. — ( »ii oljlient, en posant i: K = R + KM- H,. Pour / = o, «b = iti\e si N', N ut '.i soiU positifs, c'est-à-dire si la machine est convenablement connectée pour son sens de rotation. Il en résulte qu'à toute vitesse angulaire '» correspond un amorçage; il n'y a pas on toute rigueur de vitesse minima d'amorçage. La m:irlune terminera son amorçase pour 'i —o. c'est-à-dire pour une valeur A,„ de SÉANCE DU 4 MAI 1908. 919 la réluctaiico donnée, pai- a>o /ItiNN' A,.^A,-^^-~ „ i;K -&), „, étant le flux, lîiial d'amorçage pour la vitesse aiii;idaire ',1. A chaque valeur de ',) correspond donc un Jlu.c final d'amorçage «I»,,,, et, in\ei-- sement, pour oblenir un flux final d'amorçage ,„ il faut r/ue la machine tourne à la vitesse angulaire w„, définie par 47riNN' A„ 1>,„ La niacliiiie s'amoice francheinen! lorsque 01,,, est telle que <1>„, soit le tlux corres- pondant à 1 e\lrémité supérieure de la partie droite (commencement du coude) de la caractéristique ma<;néli(nie : ^ in ^^r» Comme pour cette valeur A^ est pe 1 dilTérenl de .1„, on peut écrire 4tc1SiN' 'h Enfin, si l'on néglige $„ devant «P^., on retombe sur la formule bien connue de S. -P. Thompson, LTTlNlN'' qui donne approximativement la vitesse critique correspondant à l'amorçage franc. Pour les valeurs de w inférieures à to^, on n"a cju'un amorçage hésitant : la machine cherche à gravir la paitie pratiquement droite de sa caractéristique magnétique, mais s'arrête en route. Machine shunt. — On obtient de manière analogue d-=: -^ =4» dt N' R, A n K'-hR, Itnn' H, hR'^J (\T^n- /•H- R,-i-R' Pour < :r= O, n Hi + 1> quantité positive si N', n et w sont positifs; In machine s'amorce encore pour toute vitesse. L'amorçage se termine pour i^ =: o, soit pour 47:N'/iw R'+/M 1 + C)20 ACADEMIE DES SCIENCES. A c/iaqiie valeur de '.) correspond encore un Jlii.r final ,„ il /dut une vitesse ani;ulaire •""- \T.\'n \ •" '!»„ La inacliine s'amorce frane/ienient pour il>„, = <1', , el l'on a sensibleinent 0,,= ^^T^ A.. ( I — 47tiN'/t \ *, et, eu négligeant «I»,, devant ,., Me =^ R' + ;(.4-|^ 47:N'« ,'a,, c'esl-à-dire la formule de S. -P. Thompson donnant la vitesse critique d'amorçage franc. Comparaison fies rapidités d'amorçage. - Atliihuoiis les indices s et d respeclivemenl ù la machine série el à la machine shunt (dérivation j, et négligeons les termes en »1>8 dont l'importance dimintie très vite à mesure que Tamorçage se produit. Si nous considérons, pour une même valeur instantanée du flux, deux dynamos série et shunt équivalentes, c'est-à-dire ayant même circuit ma- gnétique, même puissance, même spire moyenne d'enroulement, même eff'et Joule dans les enroulements et même vitesse angulaire, et si nous désignons par : 7. le rapport commun aux deux machines de l'efl^et Joule dans l'enroule- ment inducteur à la puissance électrique utile, j3 le rapport de reflet Joule dans l'induit à la puissance utile, On trouve aisément que .1;, 3-r-(H-a)-^ 1 (];,(" a(H-«) y. oi.{\ -+■ a.) valeur voisine de - -I- 2 et qui montre, par conséquent, que l'enroulement série est celui donnant de beaucoup la plus grande rapidité d'amorçage. Cette propriété trouve son application dans les dynamos génératrices des véhicules dits à iransmission électrique. SÉANCE DU 4 MAI igo8. 92I RADIOGRAPHIE. — Nom'elle méthode permet tant de constater, par la radio- graphie, si un enfant déclaré né mort a vécu ou n'a réellement pas reçu. iNote de M. Ciiari.es Vaillant, présentée par M. Edmond Perrier. Le travail que j'ai l'honneur de présenter a pour but de permettre de contrôler, par la radiographie, les premières phases de la vie chez les nou- veau-nés : dire si un enfant mort a ou n'a pas vécu. On peut dès à présent, par l'examen radiog"raphic[ue du cadavre d'un nouveau-né, constater si un enfant a respiré, s'il a vécu et si on lui a donné quelque alimentation. Ce procédé nouveau sera, je l'espère, un auxiliaire précieux pour mes- sieurs les médecins légistes, dont les moyens d'investigation sont très restreints. C'est ainsi cpie l'enfant n" II autopsié, et pour leijuelona prati({ué la docimasie hydrostatique, fut déclaré né mort alors (ju'il avait vécu i/|''. Ce travail se décompose en cinq parties : I" E/i/09,8 3 1 28,6 assez forte 3i35,5 très forte 3:4o,7 assez forte 3i46,i 3i52,4 3i63,o forte 3170,4 3206. 5 assez forte 321 5. 3 forte 3216.7 '■'•^^ forte 3221 ,5 assez forte 3223,3 assez forte 3235.8 forte 3206,7 assez forte 3240,3 assez forte 325 1 ,5 très forte 3266, 'i très forte o3o9,o très forte 3320,2 forte 3341 , î forte 3385,9 très forte 355o,4 forte 3393,9 très forte 355i ,7 forte 3396,3 forte 3574,0 3420,0 3576,3 3423,0 3591 ,3 assez forte 3434,7 3594,8 assez forte 3439, 1 36o6,3 assez forte 3443,7 forte 36i3, I 3447>2 3620,3 3456,7 assez forle 363o,5 forle 3461 , I très forle 3645,4 très forte 3471 ,3 forte 3648,9 3477 ,0 forte 3695,0 forte 3494,6 très forte 3724,6 3496,5 3747-7 3498,0 3753,8 assez forte 3498,8 3757,3 forte 35oi ,5 3786,3 35o4, 5 3788,6 35o6,8 38i6,8 35i2,8 3872,3 forte 33 17, 3 3944,8 très forte 3524,2 forte 3978,7 assez forle 3527,3 3997.0 3529,3 4ooo,7 forte 353i ,9 très foiie 4045,7 forte 3535, 1 forte 4078,0 forte 3536,2 forte 4 1 o4 , 0 3538,5 forte 4187,0 assez forle 3542,5 assez forle 4195,0 assez forte 3544,^ 4212,5 très forte 3546,8 422 1 ,3 924 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ce spectre a été obtenu avec des solutions de chlorure et en condensant l'étincelle. 1" Magnélisme. — M. Sléplian Meyer {Silz. Fier, der R. Acad. zii Wien, t. CX, p. 492-5^1) a piiljlié en 1901 un ceilain nomliie de mesnres magnétiques qu'il a efTec- tuées avec les terres rares fractionnées par Cleve el par Niison. iValurellenienl aucun nonihre relatif au dvsprosinni ne figure dans celte Note : Tisolement du dysprosiurtfi [G. UllBA^^, Co/ii/iles rendus, t. CXI^II, 1906, p. 7SJ) est un fait récent; mais sous la rubrique oryde d' holmiitm figurent des \aleurs fort élevées de susceptibilité ma- gnétique. J'ai pu me rendre facilement compte, d'ajjrés les publications de Cleve, celles de ses élèves et celles des speclroscopistes qui uni examiné leurs produits, de ce que sont ces substances désignées sous le nom de liolmiiiin : ce sont des terres renfermant, outre de l'vttrium et de l'eibium et quelques autres impuretés, une propoition no- table d'iiolmlum véi'itnble el une proporlion plus grande encore, peut-être, de dvspio- sium ; de telle sorte que les valeurs de x. 10' obtenues par M. Mevei- j)Our ces corps, valeurs variant de i-S à 200, n'ont qu'une valeur scientilique assez limitée, malgré l'intérêl (|u'elles présentent. J'ai délerininé le coefficient d'aimantation des oxydes de dysprosium, Dy*0% provenant des termes consécutifs d'un de mes fractionnements, au moyen de la balance magnétique de Curie et Cliéneveau. Les résultats d'expérience sont les suivants : Numéros roitls d'ordre de des fraclioiis. substance. Déviation. a:. 10'. 31 0,1974 26,27 289,5 .3-2 o,2o3i 26,77 286,9 33 o,2256 29,98 289,3 34 0,2796 37,48 291,7 3.=) 0,2476 33, o3 290,4 30 0,2491 33,23 290,4 Le sulfate de cobalt pris comme terme de comparaison a donné une dé- viation égale à 3, Go pour 0,197/i de sulfate. Si l'on admet pour le coeffi- cient d'aimantation de ce sel la valeur 89,7 x lo"" donnée récemment par M. Meslin (Ann. de Phys. et de Chim., 'i" série, t. Yll, i9o(), p. 182). on trouve, pour les difïérents termes de ce fractionnement, des valeurs irrégu- lièrement comprises entre 286,9.10" el 291,7.10-% c'est-à-dire des nombres qui peuvent être considérés comme constants et dont la valeur moyenne est en nombres Vonds 290. lo"". SÉANCE DU 4 MAI i <) )8 926 Cette valeur considérable donne au dys|)rosium la première place parmi les éléments paraniagnétiques. Son oxyde l)/-0' est environ i?,8 fois plus magnétique que l'oxyde de fer Fe'' O'. PHYSICO-GllIMlE. — Surl'cnlrainement de corps soluhles parcerlains précipùés. Note de M. Paul Frio.v, présentée par M. Ilaller. M. Jean Perrin a montré comment rélectrisation de contact que prend un corps plongé dans leau pouvait jouer un rôle capital dans un certain nombre de problèmes physico-chimiques et même biologiques importants, en particulier dans le cas des solutions colloïdales, dont il a formulé le méca- nisme en une élégante théorie (' ). Tel me parait être aussi le cas des entraînements de corps solubles par certains précipités auxquels se rapporte la présente Note. I. L'élude des eiitraînemenls de magnésium e( de lantliane pai' le sulfale de baryum, parliculièremenl dans les evemples suivants, me conduit à signaler riiilluence de la nature du milieu dans lequel a lieu la |irécipilation, d'une part, et, d'autre part, de la concentration et de la valence de l'ion entraîné. Concentration Pouls du l'oiils Nature ilii pri-cipitt-. corps cnlrainé. mlrainé. du milieu. îJ^(i\0^)'La 1 )) ; o,o5o2 de La (-) » Neutre f 0,0266 de La rlîHCI , 0,0 j8o de La ^^KOH IS, iT) t îôW(^'0')'I^« o,oT2/4 de La Neutre * j * ' ' o,oio3 de La ri-ôHCl 0,0090 de Mg (') ^WI^OH ,-io(NO^)^Mg o,oo5o de Mg Neutre \ ' ().oo4o de Mg T^.-HCl J'ai aussi constaté que la dilution du coips entraîneur pouvait intervenir d'une façon intéressante. l'dids Coiiccnlr.iliuii Nature du |)réeipité. de l'eiilrainé. du milieu. is, i5.... y^(i\0')^La Neutre (') Comptes rendus. igoS (t. CXXXVl, u"~ 2:$, "ii; t. GXXXVIl, n°' 14. 15). ("-) La dosé à l'état de La^O^ (^) Mg dosé à l'état de F-O'Mg^; moyenne de_|nombreux dosages. Poids entraîné. Volume t<;)tal. 08, o5o2 J 000""' os, 01 12 200™' 92') ACAUi:MIE DKS SCiEXCES. En résumé : ï° L'entraînement d'un corps soliililc |);ii un précipité est [ilus foil en milieu basique (ju'en milieu neutre et plus InrI en milieu neutre qu'ru milieu acide. Ce rapport est voisin de 2 dans les divers cas étudiés. 2° L'entraineuient croît avec la conceiilraliou île riou entraîné. Il varie de i à 2 (juand la concentration varie de -^^ à ^ normale et de ~ à Y^ normale. 3° L'entraîtiement croît avec la valence de l'ion entraîné. Il est 10 fois plus fort avec le lanthane trivalent qu'avec le magnésium divalent. 4° Le précipité entraîne d'autant mieux qu'il se trouve dans la liqueur à une dilution plus grande. II. On peut, il me semble, interpréter assez sinq)lement ces divers résul- tats en appliquant à chaque grain du précipité les lois de l'électrisation de contact : La charge que prend le grain parait être due aux ions H"^ ou OH et est beaucoup amoindrie par la présence d'ions polyvalents de signe opposé. Par exemple, des ions polyvalents positifs s'accrochent à la paroi que chargent négativement des ions OH^, et l'on a, en définitive, fixation sur le grain des ions polyvalents positifs par l'intermédiaire des ions OH comme moi'dants. Bref, c'est cette cause de fixation d'origine électrique qui, venant s'ajou- ter à la cause inconnue du genre cohésion, déterminerait les entraînements d'ions polyvalents par certains précipités. Dans le cas étudié du sulfate de barviim, le Ictiuc dit de cohésion paraît être assez notable. Ce précipité est dense et cristallin. Je compte reprendre ces recherches sur des pi'écipités spongieux, [)ré- sentant une plus grande surface, comme les sulfures. Mais, dès à présent, je pense qu'une étude plus approfondie de ces résul- tats peut donner un guide rationnel pour diminuer (ou augmenter) ces entraînements par les précipités de matières solubles. SÉANCE DU 4 MAI 1908. 927 CHIMIK PHYSIQUE. — T'ariation de la force électromotrice de chenues liquides par polarisation de diaphragmes interposés. Noie de M. Piekre Gikard, présentée par M. Dastrc. Si, dans un couple li(juidc constitué pai' deux solutions de concentra- tions c, et c, d"un ék'Ctrolylc acide ou basique bien dissocié et donnant une diU'crence de potentiel/», on intercale un diapliragmede cliiornre de clirome ou d'alumine calcinée bien lavé et imbibé de la solution r, ou Co, la diflé- reiice de |)f)tentiel yo' rju'on enregistre esl toujours inf(4ncuie àyj(dans notre dispositif de mesure : niétliode d'opposilif)ii avec rélectr(unètre capillaire comme appareil de zéro, le circuit exlérieiir du couple avec le diapbragnie interposé est fermé pendant le court espace de temps, variable d'ailleuis à volonté, qui précèdela rupture du couil-circiiit de réleclroniètre). Exemple : Pour WCA-^n HCI^J-jw, ile de concentration, l'interposition d'un diaphragme, varie quanlitalivement, toutes choses égales d'ailleurs, comme la charge électrique que prend le diaphragme au contact d'un électrolyte. La lliéoiie du pliénomène nous parait être la suivante : il faut concevoir le ilia- phragnie comme composé d'un grand nombre de tubes capillaires ; dans chaque tube capillaire, la paroi et la zone de contact de la veine liquide se chargeront de signes contraires (couche double de Quincke). Le voilage du couple liquide agissant comme force tangenlielle déterminera le "lissemenl de cette veine liquide le long de la paroi; même dans le système solu- tion c, — diaphragme — solution c, — solution c.,, il suffira du court passage du cou- rant qui précède la rupture du court-circuit de l'électromètre. Des charges de signes contraires s'accumuleront aux extrémités du tube; le champ électrique grandira jusqu'à la réalisation d'un étal d'équilibre entre la quantité d'électricité ramenée en arrière par conduction le long de la veine liquide et celle entraînée par convection dans le sens de l'écoulement; il est aisé de voir que cette dillérence de potentiel est de sens inverse de celle d'un couple RH(c, )— HH (fj), où c,>C2, ou bien d'un couple KOll(Ci) — H0H(C2). L'interposition d'un diaphragme doit donc toujours commencer par abaisser la force électromotrice du couple liquide. C'est en elVet ce que donne l'expérieure. (') FeCvMv^ // dans la sol ul ion de IU',1. ^ ' ■ loo SÉANCE DU 4 MAI 1908. 929 Notons aussi que la polarisation du flia|ilirngiiie croissait jusqu'à un maximum avec le temps de passai^e du courant. Si MOUS appelons R la force électromotrice de liltration à travers le diaphragme ('), p la résistance spéciliqiic du liquide du couplf, p sa force électromolrice, z la diffé- rence de potentiel de la couche double el n le coeflicient de frottement de la solution électrolylique à travers les tubes capillaires, on a Cette valeur E, qui nous est donnée dans nos expériences par la différence/)—/)', doit être indépendante de la longueur et de l'épaisseur du diaphragme; c'est en eftet ce qu'on constate. On voit qu'il est possible de tirer pratiquement de celte formule c, différence de potentiel du diaphragme el de la liqueur qui le charge. Pour la gélatine et SO^H- — /J, nous avons trouvé £ = o^°'',236. 10 Vav résumé, nous ne pensons pas que les niodificalions (jui peuvenl èlie apportées au voltage de coupl(.'s liquides par des diaphragmes ou des mem- branes soient dues à la variation de mobilité des ions dans le milieu inter- posé. Les phénomènes d'électrisation de contact jouent là un rôle essentiel. CHIMIE INDUSTRIEI.Li::. — Sur la synthèse de l'ammoniaque el de l'acide cyanhydrique. Note de M. Hfrman-C. Woi.iKiiKCK. Dans la suite de mes recherches sur la synthèse de l'acide cyanhydrique j'ai eu occasion d'employer un générateur de gaz, système Dowson, chargé de charbon de bois. L'air introduit an-dessous de la grille fut cli:iuffé pour diminuer la quantité de charbon nécessaire pour niainlenir les températures assez élevées du procédé. La lempératiire dans le générateur, à la hauteur de 23™ et de 4*3'™ au-dessus de la grille, était mesurée par des couples thermo-électriques el un pyromètre, système Le Chatelier. Au-dessous de la grille, une couche d'eau d'inviron S"^™ de profondeur était main- tenue pendant la durée des expériences. L'air fut introduit au moyen d'une soufflerie positive (posi/t\c b/o^ver) à raison de 8)."'' par heure. Les gaz résultant de l'opération passaient à travers un scrubber rempli de coke el se lavaient d'abord dans une solution de soude caustique, puis dans l'acide sulfurique étendu. Les résultats de trois expériences consécutives, d'une durée (') Voir Perkin, Journal de Chimie physiqiu'. 1904, p. 610. C. R., if)08, !•' Semestre. (T. CXLVI, N" 18.) '2'J f)kl ACADÉMIE DES SCIENCES. cliiicuiic (le I lieme, liiiciit les ^-iii\anls : QuaiiLilù NuiiiL-ro Tenipéraliirc en grammes. (In l'expérience. (le l'air. à 23°". à 4'j'"- " ^^'^ Azll\ O 0 0 o o 1 25o 1220-1240 iiSo-iioo 66,83 63, 00 Il 270 i2.5o iioo 86,20 .52,1 3 III 3oo 1260-1340 ii.'|0-ii6o 97i7o 7'i53 La quantité de cliarbon in ùlée par heure était àe 17''-. Il paraît résulter de mes recherches que l'acide c\;uili\(lriqiie se forme dans la zone ■ de température la plus élevée ; '2 Az -^^ O + H^O + 4C = 2II \/.C -h 2CO, mais qu'une partie est décomposée de suite : lIAzG+ II^U.-A/.JI'+CO. Il était à supposer (|ue toute trace de va|)eur d'eau devrait être décomposée par le charbon incandescent, mais je n'ai jamais réussi à oljlonii- de lacide cyanhxdriipie sans des quantités considérables d'arnmonia((ue. La présence de vapeur d'eau peut donc être tenue comme prouvée dans la zone supérieure. Une autre cause possilile de la décomposition pourrait élie la j)résence d'acide car- boniipie : II A/.G -f- CO^-t- 2 H ^- AzU' -)- 2CO ; n)ais la présence de I acide carbonique est encore plus problématique avec les tempe- ratures élevées du générateur. Ces expériences fui-enl exécutées au cours d'une série d'essais pour la production de Facide cyanhydrique au moyen d'un mélange d'air et d'am- moniaque passant à travers du charbon incandescent contenu dans un générateur, système Dowson. r/cssai particulier qui m'avait amené à faire les expériences rappoit(''cs avait donné les résultats suivants : Température a ',6<-. 1 lOU" Quanti eu gram llAzC. •'77. î lé mes. de l'air. 2.Î0" I 1 80"- 1220" .\zH = . 356,0 Dtiréc de l'expérience : 2 heures et demie. \ii' 82'"' par heure (iliarbon 17''^ )> Ammoniaciue totale introduite Sa.")? SÉAiSCE DU 4 MAI I()o8. Q^ï L'aclclc cyanhydrique correspond à 1 1 iS; d'ammoniaque. Nous avons donc un total de 'iGy*»',^ ou un excès de 142^^,7, soit 44 pour 100 sur la quantité employée. CHIMIE. — Dosage des cléments halogènes dans les composés organiques chloro-bromés. Note de M. H. Baubi«;\v, présentée par M. Troost. Nous avons nionlré, M. G. Cliavaiine et moi ( ('nmples rendus, t. CXXXVI, p. r 197, et t. CXXXVIII, p. 85), que, dans l'attaque des substances organiques halogénées par le mélange sulfo-cliromi([ue, on avait un prorcdi' permettant de doseï- rapidement ces éléments halogènes. Nous avons fait voir de pins ipie, pour les composés cliloro-iodés et bronio-iodés, on pouvait séparer facilement liode d'avec le clilore et le brome. Les composés chlorés, par l'action du mélange sulfo-chromique, donnant du chlo- rure de chroniyle quand on n'(q)èie pas en présence de sels d'argent, taudis que les dérivés bromes ne donnent jamais et dans aucun cas de produit similaire, on pouvait espérer séparer ces deuv éléments dans les corps chloro-bromés, en faisant barboter les produits volatils, entraînés |)ar le couiani d'air, successivement dans l'eau pour arrêter le chlorure de chiomyle, puis dans une solution faiblement alcaline de sulfite de soude pour absorber le brume. Des essais nombreux, t'ails dans les conditions les plus variées, m'ont montré qu'avec le chlorure de chromyle il y a toujours un peu de chlore libre, comme l'avaient observé de précédenls auteurs. Ce chlore, que l'eau seule ne saurait retenir, souille donc la solulion alcaline, et la méthode est en défaut. Pour doser le chlore et le brome séparément, on procédeia donc à la combustion du composé, par le mélange sulfo-chromique, comme à l'ordinaire, en présence de sulfate d'argent, et l'on recueillera dans une solulion alcaline de sulfite les produits volatils. La question est alors ramenée à l'analyse d'un mélange de chlorure et de bro- mure alcalins en présence d'un excès de sulfite. Ce problème, j'en ai donné la solution en 1899 {Comptes rendus, t. CXXVIII, p. 53) à propos de l'analyse d'un mélange de sels halogènes d'argent attaqué de même par le réactif sulfo-chromique. On peut également utiliser la méthode par difFéience, celle que nous avons fait connaître, M. lîivalset moi, en i8()7 (Comptes rendus, t. CWIV, p. 8 "><)) et d'après laquelle on dose d'une part le chlore et le brome en bloc et, de l'autre, le chlore seul après avoir éliminé le brome, procédé aussi simple ([ue précis comme nous l'avons monli é. Pour cela, la solulion alcaline des deux éléments halogènes est divisée en deux parts égales; ce qui est aisé sans erreur sensible, à cause de la faible teneur en chlore et en 932 ACADÉMIE DES SCIENCES. brome, el surtout si l'on fait le partage a l'aide de deux vases, l'un de Soo™'. l'autre de aijo'""', rigoureusement calibrés l'un par rapport à l'autre. Dans l'une de ces liqueuis on précipile le cliloie et le brome, en opérant en milieu fortement nitrique |)Oiir parei- à la rcduclioii du nitrate d'aigent, lorsqu'on chauflera pour chasser le gaz sulfureux. Quant à l'autre, après neutralisation de l'alcali pour éviter l'attaque du verre, elle est concentrée à l'aide de la chaleur et par iiisiifllation d'un courant d'air. On arrive ainsi en moins de i heure à ramener le volume à quelques centimètres cubes (20 à 25) sans avoir à craindre aucune perte par projection, loiM|u'on opère avec un tube capillaire dans une fiole conique ou un ballon à long col. l^e liquide est ensuite versé dans un cristallisoir à fond |)lal et à grande surface, où l'on détruit finalement l'excès de sulfite par quelques gouttes d'une solution concentrée de permanganate de potasse, jusqu a teinte rose persistante. A partir de ce moment, on se trouve dans les conditions du |iri>blème étudie par M. Kivals et par moi : l'élimination du brome en présence du chlore par évaporation et dessiccation dans le vide après addition de sulfate de cuivre et de permanganate de potassium. Ce dernier sel, en agissant comme oxydant sur le bromure de cuivre formé par voie de double échange, et .sur le bromure seul, met le brome en liberté et il ne reste que le chlore dans le résidu sec, qui, repris par l'eau, fournit une solution où l'on peut doser ce chlore. Par difterence avec la première pesée, on peut donc aussi doser le brome, lin doublant les poids, on a cuix des deux élériienls halogènes conte- nus dans le poids de matière analysée. C'est ainsi que j'ai procédé |ioiir les deux dosai^es doni je donne ici les résultats. Le second essai, faute d'une autre matière chloro-bromée pure, a poité sur un mélange synthétique d'un dérivé chloré et d'un corps brome purs, cet artifice n'entacliant d'ailleurs pas le principe de la luéihode. i" i.2-chlorobionio])ropane CHH^ClBr — CH^ [3. Matière employée. t>|]|oiui. Calculé. Trmné. AgCI Qi-', 27.56 » » (^1 pour 100 " 22,54 '-i'-'-j^'t AgBr.. oK,3582 » » Jir pour 100 » 5o,79 5o,65 os,3oi2 ■2" Mélange d'acide i./î-broinobenzoïqne C"H'Br.C()-H et de 4-valérolaclone-5-chloréeC«H=.CO.CH.CH^CH.CH^Cl : 2-ln'nzovl- CO () Matière einpluyée. Obtenu. Calculé. Trouvé. ,„„ , , , . i AgCI 0S,IÔ02 » » qB 2460 laclone chlorée < „, , , , ( Cl pour 100. . » 14.90 i-ljg-t „ . , , , I AgBr ot-',2oS4 >> » os,223o acide brome • ,, ., ^ ., br pour ioo. . » j9i''o ■J9!7" SÉANCE DU 4 MAI lyo8. 933 La méthode de combustion par le iiiélaiii;i' sulfo-chromique étant admise, et celle de dosage par dillérence du Cl et du Br dans un mélange salin étant déjà établie d'autre part, ces deux essais m'ont paru suffisants en l'espèce pour montrer l'exactitude du procédé. CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelle méthode de préparalion. des liomologues de la naphtaline. Note de MM. (î. Darzkns et H. Ro.st, présentée par M. Haller. L'un de nous a montré que les cétones dérivées de la benzine peuvent, par réduction du groupe CO en CH-, donner les carbures correspondants. 11 était important d'examiner si les cétones dérivées de la naphtaline pouvaient être réduites de la même façon. Ces recherches nous paraissent utiles, les homologues de la naphtaline étant très peu connus. La réaclion de Friedel et Ciafts ne donne qu'avec de mauvais lendements le dérivé (3 et l'on peut craindre la présence d'un peu de dérivé a presque impossible à séparer, les picrates de ces corps étant instables et facilement décomposables par les solvants tels (|ue l'alcool. I^a réaclion de Filtig par le sodium et les ilérivés bromes est peu pratique, et, de ]dus, la (3-broninaplitaline est un corps difficile à jnéparer. Au contraire, les naphtylalkylcélones se préparent facilement par l'action de clilo- rures d'acides sur la naphtaline, en présence de chlorure d'aluminiimi, et nous avons pu trouver les comlitions pour lesquelles cette réaction donne d'excellents rende- ments, pouvant alteindre 90 pour 100. Ces cétones donnent des picrates bien délinis permettant, ainsi que M. Rousset l'a monlié, une séparation facile ('). Il était donc tout indiqué de rechercher si la méthode de réduction par le nickel réduit pouvait être appliquée à ces cétones et conduire à la syn- thèse des carbures. Dans un tube de Sabalier, préparé en réduisant de l'oxyde de nickel à aSo" et maintenu à 180", on fait couler lentement de Tcz-acétylnaphtaline; on constate de suile une notable élévation de température qui nécessite un réglage attentif du cliaud'age. Il se produit de la \apeur d'eau, et l'on recueille l'ot-élhylnaphtallne, foiinée sui\ant l'équation G"' 1|- - CO — CH ' + 411 :L C" H' - CH2 — CH' + \\H). (') L. RoussKT, TItèse, 1896. ,,'5/, ACADl'îMIE DES SCIENCES. Le rendement r>t iniaiilllalif. et nous n'iuons pas observé criivclrogénatloii du novau. L'a-éthylnaphliiliiic a été caractérisée par son picrate fondant à ()8". Oans les mêmes conditions : La [i-acétyliiaplilaline nous a donné la p-éthylnaplilaline; L'a-isobutyrylnapiilaliiie nous a donné l'a-isobutylnaplitaline ; La ^i-isobutyrylnaphtaline nous a donné la p-isobutylnaphtaline. Ces deux derniers, homologues de la naphtaline, n'étaient pas encore connus. Wegscheider (') cl l>aur (-), par l'action du chlorure d'isobulyle sur la naphtaline en présence de chlorure d'aluminium, ont obtenu la tertiaire isobutylnaphtaline. Par notre méthode, nous n'avons pas à craindre les transpositions moléculaires dues au chlorure d'aluminium. L'a-isubuhln;i|>hlaline est un liquiiie mobile à odeur de pétrole et bouillant à 136°- i38" sous I I""". La (3-isobulvlnaplitaline est un Hijuide mobile à odeur faillie, bouillant à ii?."-i i3° sous G""". CHIMIE ORGANIQUE. — Actwn du l/rumiire de phénybnagnésium sur le second étiu-r mH/ivh'que de /'acide paradirnélliylainidoorlhobcnzoylbenzoïque. Note de M. J. PÉKAiiD, présentée par M. A. Haller. MM. Haller et Guyot ont montré que le chlorure de l'acide orthobenzoyl- benzoique peut se comporter connue un corps tautomère (/). Plus récem- ment, M. H. Meyer a préparé les étliers méthyliques répondant aux deux formes tautomères de l'acide ( ') : CIl^— O G» 11' r.H*/co-c«iF ■ G ^ \COOCtF G'^H'/^^O GO (') Wecscueiueei, MonaUliffle fiir Chciniv. l. V, p. l'i-j. (2) BA.UH, Berichle, l. XXVIl, p. 1623. (3) Bull. Soc. c/ii/ii., t. XXV, 1901, p. :'i9. (') 11. MEïiiit, Mou. fiir Cheinie. t. WN, '904. P- 47-5. SÉANCE UU /■[ MAI 1908. 935 Nous avons préparé, par une méthode analogue à celle de M. 11. Meyer, le second élher mélliylique de Tacide paradiiiiéthylaniidoorlhobenzoylben- zoïque, le premier ayant déjà été préparé par MM. Haller et (luyot ( ' ). A cet effet, on inlrocUiil 20B d'acide par.Tlinii'(livlamidooi'lliol)enzo\ Ibenzoïqiie |iiir et sec, daiT^ un liallon à distiller dont la tubulure est reliée à une trompe à vide; on ajoute 5o™" de sulfure de carbone pur et sec, puis 20s de clilorure de thionyle dilué dans .jo'"" de sulfure de carbone pur et sec. On fait le vide en cliaud'ant légèrement au bain-marie. Lorsque tout l'acide sulfureux a été chassé il reste une liuile orangée sur laquelle on verse 100""' d'alcool méthylique absolu. On agite, on obtient une solution qu'on décante. On ajoute ensuite une solution concentrée et froide de carbonate de sodium, jusqu'à réaction faiblement alcaline. Le paradiméthylaniidoorlliobenzoyl- ben/.oate de métliyle se précipite en feuillets qu'on fait recristalliser dans l'alcool mélliylique bouillant. On obtient ainsi de larges feuillets soyeux, onctueux au toucher, très peu solubles dans l'étlier, très solubles flans le benzène, fondant à 116°. Ce ]ioint de fusion est très voisin île celui du premier étliei- (F. 118°), mais le second étiier dif- fère de l'autre par la solubilité dans les divers solvants et aussi par la forme cristalline. Le mélange de ces deux étiiers fond d'ailleurs au-dessous de gS". Nous avons étudié précédemment ractioii du bromure de pliénylmayué- sium sur le premier étlier méthylique de l'acide paradimélhylamido-o- benzoylbenzoïque (-) et montré qu'il se forme dans cette réaction un com- posé auquel nous aAons attribué la formule C'H' CMPN.((;il )^ G OH'/^O (F. i94°n.c.). G (OH) G" H5 Nous avons également fait agir le bromure de phéii>lmagnésium sur le second éther méthyliipie de l'acide />-dimélhylamido-o-]jenzoylbenzoique. A cet effet nous avons procédé de deux façons différentes ; soit en faisant tcjmber goutte à goutte une solution étliérobenzéui([ue de bromure de pliénylmagnésiutn (-,^ de molécule) dans une solution benzénique de paradiméthylamido-o-benzoyl- benzoate de méthyle (^„ de molécule), soit en fai«nt l'inverse. Dans les deux cas nous avons obtenu le même composé (F. ig/J") qu' ^^t^ produit dans l'action du bromure de jjhén\ Imagnésium sur le premier éther ( F. ijS"). (') Comptes rendus, t. GXIX, p. 20J. ('- ) Comptes rendus, t. GXLlll, igoO, p. îà'- g36 ACADÉMIE DES SCIENCES. Nous avons identifié ces deux corps (F. i(/i") par r(''tud(' de leurs pro- priétés. En particulier, la condensation ave la dimélh) laniline nous a donné le diparatétraméthyldianiidotétrapliényldiliydrobenzofurfurane (F. i6o°), identiciue à celui préparé par nous dans nos précédentes recherches. CHIMIE ORGAMQUE. — Fixation de V acide cydnliydrique miv l' acide benzoylacrylique. Note de M. J. liorcAUi/r, présentée par M. a". Haller. Dans une Note précédente (' ), j'ai indiqué que l'acide lieuzoylacrylique et ses analogues (acidesy^-niétiioxyhenzoylacrylitpje el niéthyléne-dioxylien- zovlacrylique) s'ajoutent aisément 1'"°' d'acide cyanhydrifjue. Tliéoriquc- nient, celle fixation peut se faire sur la fonction célonique ou sur la liaison éthyléniquc, et, dans celle dernière hypothèse, deux cas peuvent se pn'-- senter, suivant que le groupe CAz est rattaché au carbone a ou au car- bone ji par rapport au carboxyle. L'ensemble des faits exposés ci-dessous montre que raddition se fait sur la liaison élhylénique et que le nitrile- acide obtenu avec l'acide benzoylacrylique est l'acide benzoylpropioniquc a-cyané CMF- CO - CH^- CH(CAz) - CO=H. En effet, cet acide parait bien identique, malgré une pelite différence dans le point de fusion, avec l'acide phénacylcyanacétique préparé par M. Klolib (^) par l'action du cyanacétatc d'éthyle sodé sur la bromacéto- phénone el saponiilcalion de l'éther obtenu. D'autre part, la saponification de l'acide l)enzoylpropionique a-cyané ma donné un acide bibasique dont les propriétés générales s'accordent avec celles décrites par W. Kues el (J. Paal pour l'acide C'H'— CO - CtP^ CH(G02H)2 qu'ils dénomment acide '^-henzoylisosucnnique (^ ' ). (' ) ('u)npltis rendus, l. CAIA I. 190S. p. 1 .'| 1 cl :') 1 i. (-) Comptes rendus. L (J\iX. 189^, |). 16 r, el l. (A M. iS().";, p. ',63. (■') lier. d. d. c/ie/ii. (ieselL. I. \X\ III, iSS5, p. 33->(. SÉANCE DU /( MAI 1908. 987 l'^nfîn les divers composés dérivés de ces acides, et qui seront décrits à la suite, confirment encore la formule proposée. I. Acide benzoylpropioiiuiiie c.-cyanè [acide pliènacylcyaiiaciilique de Klobb) C«I15— CO — CH^— CH(CAz) — COMI. — Il prend naissance quand on dissout l'acide Ijenzojlacrylique dans la f|uanlilé équivaienle de solution de cyanure de po- tassium au dixième. Après 24 iieures de repos à froid, on précipite par l'acide cldoi- hydrique. M. Klobb indique les points de fusion : (iij" pour l'acide hydraté, gg^-ioo" pour l'acide anhydre; j'ai trouvé 70° (hydraté) et loS" ( a nhy die). J'ai constaté, par ailleurs, l'identité complète avec le produit de M. klobb. II. Acide benzoylpropioniiiue a-carboxylé {acide ^-benzoylisosuccinique de hues et Paal) C^H»— CO — Cil- — CH{C0«H)2. — La saponification du nilrile-acide pré- cédent, par la lessive de soude étendue et chaufTage au bain-niaiie bouillant, fournit l'acide bibasique correspondant, toujours mélangé d'une proportion importante (|- ou 3) d'acide benzoyipropionique provenant de sa décomposilion. On opère la sé- paration en utillsanl l'insolubilité du sel de baryum de l'acide bibasique. Kues et l'aal indiquent pour leur acide le point de fusion i-8°-i79''; j'ai trouvé seulement 174°. l'ar ailleurs, identité des propiiétés. 11 se décompose par l'ébullition de ses solutions acides, comme de ses solutions alcalines; dans les deux cas il y a formation d'acide carbonique et d'acide benzoyipropionique. III. Laclone de V acide hydrobenzoylpropioriiiiiie a-caiboxylé (y-phényl-y-oxy- a-carboxylbiUanoujue) CMl^— Cil OH — CH^— CH(CO-H)-. — Cet acide s'obtient facilement par réduction de l'acide bibasique précédent au moyen de lamalganie de sodium. Je n'ai pas isolé l'acide lui-même, mais sa laclone C« H^ - Cil — CH^ - Cil - COHl, I I O CO qui est isomère, mais non identique, avec l'acide pliénylparaconique. La lactone en question fond à 106°; elle est un |)eu soluble dans l'élher et dans le benzène, facilement soluble dans l'alcool, très |)eu soluble dans l'eau froide. IV. Laclone de l'acide hydrobenzoylpiopioniqae a-cyané {'^-pliényl-a.-oxy-a.- cyanbulanoïque) CH» — CHOH — CH' — CII(C Az)CO'H. — L'hydrogénation, par l'amalgame de sodium, de l'acide benzoyipropionique a-cyané donne l'acide-alcool correspondant. Cet acide se lactonise facilement en donnant la laclone ( :« M ■ _ CH — CH^ - Cl I ( < : Az ) - CO. i 1 Cette lactone fond à i32°; elle est un peu scduble dans l'éther et le benzène, liè-i soluble dans l'alcool, insoluble dans l'eau et les solutions froides de carbonates alca- lins. Lorsqu'on la fait bouillir avec l'acide chlorhydrique à 10 pour 100, la fonction nitrile est hydratée et l'on retombe sur la laclone acide précédente. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 18.) 123 gSS ACADÉMIE DES SCIENCES. BOTANIQUE. — Anatomie et développement de l'embryon chez les Palmiers, les Musacëes et les Cannacées. Note de M. C.-L. Gatix, présentée par M. Gaston Bonnier. Depuis plusieurs années, j'ai entreptis l'étude de l'analomie et de la germination des embryons des- Monocotylédones, et en particulier de ceux des Palmiers, des Musacées el des Cannacées. Un certain nombre des résultats de ces recherches, relatifs principa- lement au\ Palmiers, ont été déjà publiés dans divers Recueils ('). Dans la présente iNote je voudrais faire ressortir les grandes lignes des résultats déjà obtenus et les mettre en parallèle avec ceux que vient de me fournir l'étude des Cannacées et des Musacées. Chez toutes les familles qui nous occupent, Fembryon présente des formes très variables, sans que ceci offre la moindic importance. Ce qui est inté- ressant à retenir, c'est la présence constante d'une fente cotylédonaire qui n'a fait défaut que chez le Livistona chinensis Mart. Au point de vue de leur structure interne et de leur d/'veloppement, tous ces embryons présentent im certain nombre de points communs : 1" Ils sont tous entourés pnr un é|)iderme régulier, sauf vis-à-vis de la poiiUe de la radicule, où cet épidémie est interrompu par des cellules irrégulières qui sont les restes du suspenseur; 2° Le cylindre central de la radicule est toujours Isien dilférencié. Il est visible comme une masse plus sombre sur des embryons frais, coupés à la main el observés à la loupe, et correspond à la « radicule » des auteurs [Mohl (*), L.-C. Richard (^), Tscliircli ('), etc.]. (') C.-L. Gatin, Sur les phénomènes morphologiques de la germination el sur la structure de la planliile chez les Palmiers {Comptes rendus, t. CXXXVIll, igo4, p. 59/1-596). — Sur les étals jeunes de quelques Palmiers {Comptes rendus, t. CXXXVIll, 1904, p. i()î5-i63i). — Observations sur la germination el la forma- tion de la première racine de quelques Palmiers {/ieiuie générale de Botanique, t. XVI, p. 177-187). — Sur la radicule embryonnaire du Musa ensete Gmel. {Bull, de la Soc. bot. de France, t. LU, décembre igoS, p. 638-64o). — Recherclies anato- miques et chimiques sur la germination des Palmie/s (Inn. des Se. nat. : Bot., t. 111, 9° série, 1906, p. igi-SiS). (^) In Historia naturatis Palmarum (Munich, iSaS-iSSo). (^) L.-G. Richard, Analyse botanique des embryons endorhizes {Ànn. du Muséum, t. XVII, p. 465). ( ' ) TsciuiiCH, Physioloi^ische Sludien ilbcr die Samen, inbesondere die Saugorgane derselbe/i (Afin. Builenzoïg-, t. IX, iSgi, p. i43-i83). SÉANXE UU /( MAI 1908. 989 L'écorce et la coillc do la radicule peuvent ne pas être difTérenciées {Pi- nan "■apatula 1 il . , Heliconia) ou confondues en un méristème commun externe au cylindre central iPhœnix daclylifera L.) ou encore être bien différenciées, de même que l'assise pilifère (Strelitzia auu:usla T\mn\)., Ikivenalamadagas- cariensis Sonnerat). 3" La radicule de tous ces embryons est endogène, mais il y a des degrés dans cette endogénéité. Le type le plus extrême est fourni par les genres Pinanga et Calamus, chez lesquels la l'acine principale se développe, au moment de la germination, en digérant sa gaine, absolument comme cela se passe chez les Graminées. Chez les Palmiers, l'assise pilifère de la radicule se forme 1res profon- dément, mais la gaine radiculairc est exfoliée au moment de la germi- nation. Chez les Cannacées et les genres Muxa, Ilcliconia, il en est de même, mais les genres Ravenala et Strelitzia présentent, au contraire, des caractères fort différents. Ici, l'assise pilifère de la radicule, bien différenciée dans l'em- bryoTi mùr, est le prolongement de l'assise sous-épidermi(jne de l'embryon. Quoi qu'il en soit, la racine principale de la majorité de ces embryons se distingue nettement des racines latérales, endogènes comme elle, mais tra- versant par digestion le tissu qui les sépare de l'extérieur. 4" Au moment de la germination nous assistons, chez toutes ces espèces, à deux phases de développement. La première est une phase de préparation, pendant laquelle la croissance du cotylédon amène, à l'extérieur de la graine et à une distance plus ou moins grande de celle-ci, le collet de la jeune plante. La seconde est une phase de germination proprement dite au cours de laquelle les différents organes de la plantule effectuent leur développement. 5° Le cotylédon acquiert un très grand développement chez les Palmiers et sa forme dépend de la forme de la cavité interne de la graine. Chez les Cannacées et les Musacées, le cotylédon acquiert un accroissement moins considérable, en conservant sa forme primitive. Dans tous les cas, cet ac- croissement n'est pas dû, comme le pensaient certains auteurs, au fonction- nement d'une assise génératrice, mais à l'augmentation de volume de toutes les cellules du cotylédon. G° .l'ai montré antérieurement qu'il existe un rapport entre la structure interne de l'embryon et la morphologie externe de la germination chez les Palmiers. q4o ACADEMIE DES SCIENCES. L'étude qui vient d'être faite des Musacées et des Cannacées confirme ces premiers résultats, c'est-à-dire que, lorstjue l'embryon possède une gem- mule et une radicule dont les axes coïncident, la t^ermination se produit sans ligule. Elle est au contraire ligulée lorsque les axes de la gemmule et de la radicule font entre eux un angle plus petit que 180°. BOTANlQLE. — Les caractères écologiques de la région méndionale de la Kabylie du Djiirdjura. Note de M. G. Lapik, préscnlée par M. Gaston Bon^nier. La Ivabvlie du Djurdjura est séparée en deux parties très inégales par une o-rande barrière montagneuse qui, très élevée vers le milieu (2000™), va en s'abaissant peu à peu vers ses deux extrémités. Cette chaîne comprend à l'Ouest : entre les gorges de Tisser, près de Palestro, et le col dit ïizi I^jaboub, le massif des Béni Khalfoun; au centre de Tizi Djaboub à Tizi N'Cherria, le Djurdjura; puis à l'Est, l'Akfadon, le Taourirl Iril, l'Arbalou et le Gouraya qui domine Bougie. La région située au nord de cette ligne de crêtes a déjà fait l'objet de deux Notes (') ; le présent travail est relatif à la partie méridionale. Celte dernière, moins étendue que la précédente, est limitée : au Nord, par la chaîne montagneuse qui vient d'être mentionnée; à l'Ouest et au Sud- Ouest, par risser et son affluenl l'Oued Djemaà; au Sud et à l'Est, par rOued Sahel. C'est un grand versant à l'exposition générale Sud, s'étendanl sur une lono-ueur de plus de lào"^'" et dont la constitution géologique est assez variable. Dans sa partie occidentale, c'est-à-dire dans les Béni Khalfoun, les hau- teurs sont occupées par les formations nummulitiques, en particulier par les grès dits des Heni Khalfoun que surmontent souvent les grès de Drâ-el- Mizan. Au-dessous, sur le bas du versant, s'étagent les argiles et grès du Danien. En continuant vers l'Est, on rencontre encore, au-dessous des calcaires liasiques qui occupent les crêtes du Djurdjura, des formations nummuli- (') Comptes rendus, Notes des 11 mars 1907 el 20 mars 1908. SÉANCn: DU /( MAI 1908. 9^1 tiques et crétacées, puis les argiles et j;tl's du iVledjanien. l>a basse mon- tagne au-dessous de 800'" ou 900"", est occupée par les atterrissements miocènes de Bouïra, comprenant des accumulations caillouteuses et des grès grossiers. Dans la partie orientale de la Kabylic méridionale, après Tizi N'cheria, le versant tout entier est constitué par le Medjanien et par les grès de Numidie qui dominent sur les sommets. Le fond des vallées de Tisser et de l'Oued Sahel est couvert d'alluvions. On retrouve dans la région étudiée : la zone du Cèdre, les forêts de Chênes- Lièges et de Chênes verts, l'association de l'Olivier et des buissons déjà signalée dans la Kabylie septentrionale; en outre, les forêts de Pins d'Alep prennent ici une place importante. I" Le Chéne-Liège forme de belles forêts sur les grès des Beiii Khalfoun; il est moins aboiulant sur les près de Drâ-el-Mizan souvent plus riches en calcaire et inter- calés de marnes. Il fait défaut surtout le versant méridional du Djurdjura et de l'Akfa- don pour reparaître au sud des crêtes moins élevées du Taourirt Iril et de l'Arbalou. Les associations du Quercus suber L. présentent les caractères généraux décrits dans les deux précédentes Notes; mais, dans cette région continentale, le Myrlus communls L. fait défaut et le sous-bois, moins dense et moins élevé, permet à V Ampelodesmos tenax Vahl. d'acquérir une place prépondérante. Le Cistus polvmorpkus Millk. appa- raît et YHedysarum capilatuni Desf. se montre abondant dans les stations peu ombragées. 2° Le CcW/-e forme sur le versant sud du Djurdjura des forêts entrecoupées d'affleure- ments rocheux et descendant en grnéral jusque l'allilude de i4oo"'. On y Irouve des espèces qui, sur le versant nord, ne dépassaient pas la moyenne montagne, tels sont : les Daphne Gnidium L. et Arnpelodesinos tcna.r\M. 3° Le Chêne vert occupe les terrains crétacés et éocènes qui constituent le versant méridional du Djurdjura; il s'arrête avec eux vers l'altitude de 800™ paraissant, comme dans le reste de la Kabylie, peu sensible à la composition chimique du sol. La forêt de Chênes verts, ou les témoins qui en subsistent, se poursuit encore vers l'Est, sur les grès de Numidie du versant sud de l'Akfadou, jusqu'au point où l'abais- sement des crêtes au-dessous de iSoo™ permet à nouveau l'installation de la forêt de Chênes-Lièges. Les associations du Chêne vert sont caractérisées par l'abondance des Juniperus Ox-ycedriix L., Sparliuni Junceuin I^., Lavandula Stœc/ias L. Le Pistacia Terebinlints L. apparaît cà et là ; par contre, le Frn.rinus oxyphylla Marsh, est moins répandu que dans le nord de la Kabylie. 4° Le Pin d'Alep occupe la basse montagne dans toute la région dominée par les hautes crêtes du Djurdjura, c'est-à-dire une grande partie des atterrissements miocènes. Il constitue des futaies souvent denses; on trouve en sous-bois les Pistacia Lenliscush., Phillyrœa média L. et çà et là les Quercus Hex L., Juniper us Oxycedrus L. et même VArbutus Unedo L. Ces espèces forment des bouquets isolés qui surmontent 9^2 ACADÉMIE DES SCIENCES. une végétation sorrée de |iliiiiles sous-friitesceiiles; ce sont les Hasmariiuis ojjici- nalis L., Cislus pnlj /noip/iiis WiUk., Cliaiiiiirnps liiuiiilis L., Ccilycolonie spinosa Lam., Ftunana calycina Clans., F. gliitiiiosn Bois., Glolndaria .■ily/ii/i?i L., Cislus moiis/ie/ic/t.sis L. Les Relama spherocarpa Bois., Cistus Clusli Dunal, Genista Iri- ciispidala Desf. sont moins nombreux. Dans le lapis herbacé des clairières dominent les Psoralea bituminosa L., Ebeniis pinnala L., KryUiiœa Cenlaurium L., Anthémis tuberculala Bois., HeUchrysum Fontanesi Cainb.; on rencontre çà et Jà le Ritla clialepeitsis \j. Ici comme dans le Langnedoc (') le Boniiirii] paraît accompagner le Pin d'Alep. 5° h'Olivier et les bi/issons occupent les vallées ainsi que le bas des versants à Test et à Fouest du Djurdjura. On rencontre en même temps, dans la vallée de l'Oued Sahel surtout, quelques espèces qui font défaut sur le littoral kabyle; tels sont : les Stalice Thouini Viv., Plantage albicans L., Phlomis Herba-venti L. etc. l'.ii résume!' la yraïuii' liaiiièrc iiionlagni'iisc (|ue nous avons décrile modifie subitement l'aspect de la végétation, en excluant le Chêne-Liège des régions qu'elle sépare de la mer, dès que ses crêtes atteignent l'altitude de iSgo*" environ. Lorsqu'elles s'élèvent au-dessus de 1800", le caractère xérophile de la végétation s'accentue encore par l'apparition de la forêt de Pin d'Alep au pied du versant. Il faut en conclure (jue les vents chargés diniiuiclilé (pii, entre 1000'" et i4oo"\ favorisent les forêts tropophiles, sur les sommets de la moyenne montagne, dans la Kabylie septentrionale (-) et pernK^tlent l'installation de la forêt de Chêne-Liège sur le versant méridional, cessent d'exercer leur influence dès qu'ils se heurtent à des crêtes plus élevées. ZOOLOGIE. — La schizogonie simple chez Amœba blattœ Biilschli. Note de M. L. Mf.kcier, présentée par M. Alfred Giard. Nos connaissances sur le cycle évolutif des An-.ibes uni fait de grands progrès au cours de ces dernières années. Hartmann (1907) (^), dans son Praklikum dcr Prolo- znolngie. prend comme exemple classique Ent.aniiihd coli et il admet : i" une multi- plication scliizogoniqne simple et multiple; 2° un phénomène d'aulogamie qui conduit à la sporogonie. (') lI.viiDY, La géographie cl lavégèlalinn du Languedoc (Ilull. Soc. langued. de Géog.. t. WVI, igoS, p. I ig). (■) Comptes rendus. iZ mars 1908. (') Hakiman> el KissKAl.T, Praklikun) der Hahleriologie und Protoînologie. Verlag von Guslav Fischer, in .Jena, 1907. SÉANCE PU 'i MAI l()o8. 943 D'aiilre part, les recherches de Schaudinn, Awerinzetr, Wenyoïi, Vahlkanipf et de Dollein permeltent de siipposerque le noyau de-' Amibes se divise non pas par amitose, comme on le crovail, mais suivant un mode de di\ision plus complexe. Je ne veux pas entreprendre dans celte courte Note l'étude historique de cette question dont Schubotz (igoS) (') nous adonné un excellent exposé, lequel vient d'êtremis au point par Dodein (1907) ("). Schubotz (igoô) a étudié particulièrement Arnœba blaUœ. Amibe parasite ilu tube digestif de la Blatte (PeripkuieLa orieiUalis L.); l'auteur a fait une monographie aussi consciencieuse que possible de ce parasite. Toutefois, et il le leconnaît lui-même, certains faits lui ont échappé ; tels sont, par e\em])le, la multiplication schizogonique et les phénomènes nucléaires qui l'accompagnent. Amœba blaUœ a des dimensions assez variables, mais ({uelle que soit sa taille, elle se reconnaît toujours facilement grâce à son énorme noyau très caractéristique. Ce noyau, visible sur le frais, présente sur les coupes la structure suivante : la membrane nucléaire forme une véritable coque de i^ à 2i^ d'épaisseur; une coloration à rhématoxyline ferrique permet de diffé- rencier une couche externe qui retient particulièrement le colorant. Sous la membrane se trouve une zone granuleuse, plus ou moins épaisse, dont les granulations se colorent par l'éosine. Le centre du noyau est occupé par un fin réseau dont les mailles renferment un suc nucléaire exempt de gra- nulations. Entre ces deux zones, contre la limite interne de la zone granu- leuse, se trouve une couronne plus ou moins régulière de gros nucléoles. Ces éléments, après la double coloration à l'hématoxyline ferrique et à l'éosine, présentent une petite zone centrale colorée en rose et une zone périphérique qui a gardé la laque ferrique. Le nojau des Amibes qui ont acquis une certaine taille présente des phénomènes intéressants. Les nucléoles disparaissent pour faire jilace à des granulations plus petites, plus nombreuses et électivemenl colorables par l'hématoxyline ferrique. Cette dispo- sition de la chromatine donne au noyau un aspect q li pourrait prêter à confusion. En effet, j'ai signalé (') la pré'sence, da;is le noyau d' Amœba blatlœ, d'un parasite du genre /Vucleop/iai,'a; les noyaux infestés offrent, à certains stades de l'évolution du (') ScHvmrz, Beit/àg-e ztir Aennt/iis (1er Amœba blattœ (Butschli) luul Amœba proteus (Pall) {Arc/i.f. Prolislenk., t. VL igoô, p. i). (■-) DoFLEiN, Studieii zur Nalargeschichle der Protozoen V. Arnùbcnstut/icn {Arc/i.f. ProlLslenli., Supp. I, 1907, p. aSo ). (') Mkri:ier, Un parasite c^'Auiœba blattœ Butschli (Comptes rendus Soc. liiol. Paris, t. LXII, 1907, p. iiSa). ()44 ACADEMIE DES SCIENCES. parasite, une grande ressemblance avec les noyaux dont les nucléoles viennent de se résoudre en petites granulations. A un stade ultérieur, les granulations se présentent disposées le long dun luban achromatique enroulé plusieurs fois sur lui-mèrne; bientôt, elles disparaissent et le ruban se colore uniformément par l'hémaloxyline ferriqne. Le noyau présente alors un aspect analogue à un spirème. Le ruban chromatique se coupe et donne quatre grands chromosomes, disposés de façon à former une sorte d'éloile. Finalement, les cliromo- soraes se répartissent en deux groupes comprennnt clincnn deux éléments. On ne peut s'einpèchei- d'être frappé de l'analogie (|ue la succession de ces stades présente avec ceux d'une mitose typique; cependant, il faut remarquer qu'il y a ici absence com- plète de figure achromatique. Après l'individualisation des quatre chromosomes, on trouve encore, à côté de ceux-ci, quelques sphérules chromatiques; ce fait semble indiquer que toute la chromatine du noyau ne participe pas à la division. La zone granuleuse et la membrane nucléaire ne piésentent aucune modilicalion appréciable au microscope pendant tout le cours de celle évolution de la chromatine; mais dés que les chromosomes se sont séparés en deux groupes, on voit apparaître un sillon au niveau de l'équateur du noyau. La membrane nucléaire invaginée refoule la zone gianuleuse et le suc nucléaire; l'étranglement se marque de plus en plus et le noyau prend la forme d'un 8. A ce moment, les chromosomes de chacune des moitiés du 8 se fusionnent et donnent une grosse masse chromatique. Les deux noyaux-filles sont ébauchés et bientôt leur séparation devient complète; ces deux éléments ont sensiblement les mêmes dimensions que le noyau pjimitif, celui-ci augmentant de volume au moment où se produit l'étranglement de la mem- biane. Les noyaux-filles présentent, pendant un certain temps, à l'un de leur pôle, un prolongement plus ou moins long dans la constitution duquel entre la membrane et la zone granuleuse; cet aspect est dû à l'étirement qui se produit au moment de la sépa- ration. Mais bientôt les noyaux s'arrondissent et, en même temps, leur masse chroma- tique se fragmente pour donner une série de nucléoles qui se disposent de façon à former une couronne très caractéristique. Lorsque les deux noyaux ont acquis leur structuie définitive, ils s'éloignent et gagnent des territoires dillerenls du corps de l'Amibe (pii s'étrangle alors à peu près en son milieu. Peu à peu cet étranglement s'accentue et la masse cyloplasmique se coupe en deux; les deux Amibes-filles sont formées. Les phénomènes nucléaires qui se iiianifeslenL au cours de cette scliizo- gonie siiïiple présenlenl un certain intérêt. En oflet, révolution de la substance chromatique du noyau paraît indépendante de celle de la substance achromatique. La chromatine donne, au cours de la division, une succession d'images qui rappellent certaines ligures de la mitose, tandis (pie la zone granuleuse, le suc nucléaire, la membrane se répartissent entre les deux noyaux-filles par un simple processus d"élranglemenl. En résumé. SÉANCE DU 'i MAI 1908. g45 ces phénomènes, dont le noyau à'Amaba hlattce est le siège, montrent une fois' de plus combien les modes de division du noyau sont variés chez les Protozoaires. GÉOLOGIE. — Sur la présence de nappes de recouvrement au Nord et à l'Est de la Corse. Note de M. E. Mauky, présentée par M. Michel Lévy. Dernièrement M. Termier('), en se basant sur ma minute de la feuille de Baslia, exprimait Tavis qu'il existait en Corse une région de nappes. Jus- qu'à présent, j'étais arrivé à d'autres conclusions; mais, en étudiant sur la feuille de Luri les schistes métamorphicpies, je viens de me convaincre par le dédoublement de ces schistes, si longtemps discutes, que toute cette région est bien un pays de nappes. Il existe en effet deux séries de schistes métamorphiques, l'une composée de micaschistes tendres avec quartz isolé en abondance, souvent en gros amas, et l'autre, celle des schistes lustrés verts, très durs, avec pénétration de gabbros et autres roches vertes déri- vées. Enfin, entre ces deux séries se trouve toujours du calcaire marmoréen plus ou moins épais, pouvant parfois disparaître complètement. Près de Luri, les micaschistes forment le substratum dans lequel s'inter- calent deux ou trois bancs calcaires sans schistes lustrés ni roches vertes; mais la dernière assise calcaire est surmontée par les schistes lustrés à l'Est et à l'Ouest. Du côté de l'Est, cette série de trois roches existe plusieurs fois en lames très étroites, très disloquées, très étirées, tout à fait broyées, avec un pendage de 45° environ vers l'Est. Evidemment il y a ici, quel que soit l'âge de ces couches, plusieurs plis ou nappes superposés dont l'origine se trouve en mer. Mais, en se dirigeant vers le Sud, les calcaires marmo- réens et les schistes lustrés augmentent d'épaisseur et d'étendue, surtout les calcaires, souvent réduits plus au Nord à de minces lentilles noyées dans la partie supérieure des micaschistes. Plus au Sud, avant Erbalunga, ces séries de plis viennent plonger sous les micaschistes surmontés de calcaires et schistes lustrés occupant toute la région entre Bastia et Barretali. Au col de Teghinie, à l'est de Bastia, ces schistes lustrés sont eux-mêmes sur- (') Termier, Rapports de l' Apennin, des Alpes et des Dinarides {B. S. G. F., 4' série, t. VII, 2 décembre 1907). ■> C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVr, N° 18.) 124 94,6 ACADÉMIE DES SCIENCES. montés par les calcaires ou calschistes, se prolongeant à Patrimonio par un calcaire gris moins marmoréen, qui contient des traces de Gyroporella, sur lequel repose en concordance le Trias supérieur gréseux et dolomitique et rinfralias. Nous avons ainsi une série de couches superposées avec contacts anor- maux fréquents, étirement considérable des assises, c'est-à-dire tout ce qui constitue une région de nappes superposées se déroulant vers l'Est et le Sud-Esl. Car, si nous suivons ces assises sur les feuilles de Bastia et de Corte, nous voyons toutes ces nappes se développer de plus en plus et venir buter contre le massif cristallin protoginiquc où l'on voit apparaître contre sa bordure des calcaires marmoréens comme à la Restonica, à Castula, à Casti- glione, etc.; ces calcaires proviennent du retour à la surface de lames de Trias des nappes plus profondes mises à jour par l'érosion. Tous les bassins infraliasiques de Saint-Florent, Pedani, Orianda et Corte apparaissent ainsi au-dessus d'une nappe charriée avec laquelle ils ont été entraînés; même l'Eocène de Saint-Florent, si profondément disloqué, à stratification souvent confuse, doit former ainsi la dernière nappe au-dessus de l'Infralias tandis que l'Eocène détritique de Palasca et Olmi-Capella doit être consi- déré comme formé sur place aux dépens du substralum cristallin. Les massifs de protogine de la bordure cristalline et les pointements à travers les nappes ont exercé sur les micaschistes qui sont à leur contact une action endomorphique assez grande, tandis que le mouvement de translation des nappes ou leur effort contre le massif cristallin ont pu produire par dynamométamorphisme ce faciès d'écrasement qu'a si bien montré M. De- prat ('). Toutes ces nappes ont une grande analogie avec celles du Brenner décrites par M. Termier ('). Leur formation est antérieure au Miocène, et c'est après le Miocène que les plissements transverses les ont reployéesen carapaces con- servant dans les synclinaux des lambeaux des nappes supérieures et du Miocène. De tout ceci il résulte que toute la région des schistes métamorphiques de la Corse est formée par deux séries compréhensives : l'une formée de mica- schistes permo-carbonifères analogues à la série de Savone, tandis que les (') Dei'rat, L'origine de la protogine en Corse (Comptes rendus, lo juillet iQoâ). (') Tkrmier, Les Alpes entre le Brenner et la Valteline {B. S. G. F., 4' série, t. V, igoS). SÉANCE DU 4 MAI 1908. 947 schistes lustrés avec roches vertes associées sonlmésozoïgues et sont analogues à la série de Voltri en Ligurie ; ces deux séries sont séparées par des calcaires marmoréens phylliteux en grande partie du Trias moyen. Si la série des micaschistes paraît en place sur la bordure cristalline pour les couches les plus inférieures, les schistes lustrés sont tous nettement char- riés de l'Est à l'Ouest. Les premiers constituent le bord externe du grand géosynclinal alpin et les derniers la partie centrale. Je montrerai dans un travail ultérieur le nombre de ces nappes superpo- sées et le détail de leur mécanisme, 11 est fort douteux que leur prolongement vers l'Ouest ait recouvert le massif cristallin occidental de la Corse; elles se sont arrêtées certainement à la bordure du massif. Si la complication des plis y est extrême, il ne semble pas qu'ils aient eu une très grande envergure, quoique nous n'en puissions connaître l'origine à l'Est. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Migration vers le Nord de la ligne de partage des eaux dans les Alpes Léponliennes. Note de M. Gabriel EisEx.tiE.vGER. Dans une étude générale de l'hydrographie des Alpes à l'époque prégla- ciaire, j'ai reconnu que la ligne de partage des eaux entre le Rhin d'une part, et les affluents du Pô, d'autre part, était située à cette époque beaucoup plus au Sud qu'actuellement. L'afl'aissemenL de la plaine du Pô, en faisant considérablement descendre le niveau de base des rivières italiennes, a donné à celles-ci une pente assez forte pour marcher rapidement à la con- quête de la chaîne alpine; il en résulte qu'elles ont envahi les vallées supé- rieures des rivières suisses et entraîné vers le Sud des cours d'eau qui, dans le principe, étaient tributaires des rivières du versant nord. Quand on remonte le Miltel-Rhein ou Rhin moyen qui se joint au Rhin antérieur aux environs de Disenlis, on arrive, après avoir quitté le village de Santa-Maria (1842'"), au col de Lukmanier (1917'"), le moins élevé, après la Maloja, des cols qui conduisent de Suisse en Italie. Sans transition on passe dans la vallée supérieure du Brenno, affluent du Tessin. Il en est de même pour le col de la Greina (23Go'") (jui fait communiquer le val Somvix avec le val Gamadra. On peut affirmer que primitivement le val 948 ACADÉMIE DKS SCIENCES. Mcdels et le val Somvix s'étendaient beaucoup plus an Sud par-dessus ces cols. D'après l'altitude des terrasses et des gradins des vallées, j'ai conclu que la Scaradra, affluent actuel du val Luzone, s'est écoulée vers le Nord par Motterascio et le val Somvix. La Scaradra se trouvait être affluent d'un torrent qui prenait sa source beaucoup plus au Sud et dont le tronçon supé- rieur constitue la Carassina actuelle. Les cours d'eau primitifs ont été frag- mentés par des captures opérées au profit du Brenno en amont d'Olivone : un affluent de gauche s'est emparé des eaux de tête de la Carassina, qui maintenant fait un coude brusque pour déboucher à Olivonc; un autre a obligé la Scaradra à changer le sens de son écoulement. Au sud du passage de la Greina l'écoulement de ces deux branches se fait maintenant vers le Sud. Il ne reste plus comme affluent du Rhin que le tronc principal cl les deux torrents qui se réunissent à l'est du pic Gaglianera. Le Rhin moyen qui parcourt le val Medels a été aussi privé de ses eaux de tête et le col du Lukmanier a servi au passage, vers le Nord, des eaux qui descendent maintenant vers Bellinzona. Le même phénomène s'est produit dans le val Termine. Le Passo dell Uomo (2212"') est un col marécageux par lequel se sont écoulées, vers le Nord, les eaux qui se rendent au lac Rilom par la Murinascia. Celle rivière a donc élé autrefois affluent du Rhin moyen. Le Valser Rhein el la Rabbiusa ont aussi perdu une partie de leurs cours supérieurs. Le Valser Rhein parait s'être étendu au delà des cols actuels du Valser Berg el du Bernardino-Pass, jusque dans le val Mesocco. La Rab- biusa a drainé la partie supérieure du val Giacomo en passant au-dessus du col du Splugen; lous deux onl élé privés de leuis eaux de tête par le travail plus aclif de la Moësa et du Liro. Je pense que l'érosion fluvio-glaciaire, en approfondissant le Rheinwald en amont de Splugen, a déterminé l'abandon du chemin du Valser Berg par les eaux venues du /apport et du San Ber- nardino. MÉTÉOROLOGIE. — Sur l'application de la radiotélégraphie à la prévision du temps. Note de M. Alfred Angot, présentée par M. Mascart. M. Bigourdan a traité, dans la dernière séance (page 885), des applica- tions de la radiotélégraphie à la prévision du temps. L'Académie me SÉANCE DU 4 MAI 1908. 949 permettra de lui exposer l'état de la question, qui préoccupe justement les météorologistes et est déjà partiellomenl en voie de réalisation. Depuis un an, le Meleorological Ofjice reçoit chaque jour, de quelques navires, des radiotélégrammes qui sont publiés régulièrement dans le Daily Weather Report et qui permettent, lorsqu'ils arrivent en temps utile, de prolonger un peu sur l'Allantique les Cartes qui indiquent l'état général de l'atmosphère. M. Shaw, directeur du Meleorological Office, a présenté sur ce sujet un rapport au Comité météorologique international, lors de sa dernière réunion à Paris, en septembre 1907. Il a indiqué, en particulier, les moyens qu'il a adoptés pour prévenir, autant qu'il se peut, les erreui's de transmis- sion. A la suite de cette Communication, une Commission a été nommée pour étudier la question et proposer les mesures nécessaires; cette Com- mission est composée de MM. Shaw (Grande-Bretagne), président, Angot (France), Herz (Allemagne), Moore (Etats-Unis) et Rykatchew (Russie). Le principal obstacle à la réalisation immédiate de ce projet, on pourrait dire presque le seul, est purement d'ordre financier. Pour étendre les Cartes quotidiennes du temps jusque vers iS" à 20" de longitude Ouest, c'est-à-dire au quart seulement de la distance qui sépare des Etals-Unis les dernières stations d'Europe, la dépense annuelle dépasserait certainement iSooo'^'', même en bénéficiant du tarif très réduit proposé par la Compagnie Mar- coni. Le budget actuel du Meleorological Office, d'après son directeur, et, à plus forte raison, celui du Bureau central météorologique de France ne sont pas actuellement en état de subvenir à cette dépense. La séance est levée à 5 heures trois quarts. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 4 mai (908. Œuvres de Charles Hermlle, publiées sous les auspices de l'Académie des Sciences, par Emile Picard, Membre de l'Institut; t. 11. Paris, Gaulhier-Villars, 1908; i vol. in-8°. (Hommage de M. Emile Picard.) Traité d'Analyse, par Emile Picard, Membre de l'Institut; a' édition revue et aug- gSo ACADÉMIE DES SCIENCES. mentée; l. 11. Des singularités des inlégrales des éji Jivakji Readymoney. Bombay, 1907; I vol. in-8'=. (Hommage de l'auteur.) Carte géologique du Katanga et Notes descriptives, par F.-E. Studt, J. Cornet et H. BuTTGENBACH. {Annales du Musée du Congo : Géologie, Géograplde physique, Minéi-atogie et Paléontologie. 2« série : Katanga; t. I.) Bruxelles, 1908; i fasc. in-f". Calalogus Bogoriensis novus plantarum phanerogarum quœ in Horto Botanico Bogoriensi coluntur herbaceis exceptis, auctore B.-P.-G. Hocureutiner ; Index iaci- cularum 1 et î. {Bull, de l'Institut botanique de Buitenzorg, ii°= XIX etXXII.) Bui- tenzorg, 1908; i fasc. in-8°. Miadesmia membranacea Bertrand; a nevc palœozoic Lycopop with a seed-like structure, by Margaret Benson. {Phil. Trans. of the Roy. Soc. of London; série B, l. CXCIX, p. 409-425.) Londres, 1908; i fasc. in-4°. (Hommage de l'auteur.) Der Chtonoblast, die lebende biologische und morphologische Grundlage aller sogenannten Belebten und Unbelebten, von D"- Max Munden. Leipzig, J. Ambrosius Barlh, 1907; 1 vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.) On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n» 55. Depuis ,835 le. COMPTES REUDUS hebdomadaires paraissentT^èrement le Dimanche, lis formeat à la fi„ d« .- • . Tables, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d A, Lp^T . '"""• '*"" '"'""'^ '"-<*• D«»« et part du i- Janvier. ^ '"'°"''''' '"'' """>* ^ ^'''«"■■s, termment chaque volume. L'abonnement est anaueJ Prie de l'abonnement : = ^^'■'^ • 3° f-"- - Départements: 40 fr. - Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, Agen.. Alger chez Messieurs : Ferran frère». Chaix. I Jourdan, Ruff. ^mient Courtin-Hecquel. Angers ( Gernisia .t Gr.s.io. ( Siraudeau. Bayonne Jérôme. Besançon Marion. j FereL. Bordeaux Laurens. ' Muller (G.) Bourges Renaud. Derrien. F. Robert. chez Messieurs : Lorient ( Baumal. S l. . ' Uzel frères. Çaen Jouan. Chambéry Dardel et Bouvier. Cherbourg \ "'^"■■3'- ( Marguerie. Clerniont- Ferr . . ( Delaunay. I Bouy. (Greffier. Ratel. Rey. M— Texier. Cumin et Masson. Georg. Lyon l Phily. Maloine. Vitte. Marseille lînat. Montpellier < „ / Goulet et fils. Moulins Martial Place. Buvignier. Nancy Grosjean-Maupin. Wagner et Lanib«rt, Nant,s....- |°"«^^- ) Veloppe. l Barma. I Appy. '^''"" Debroas-Duplan. Orléans Loddé. Nice Poitiers. Douai. iLauver Degez. verjat. Grenoble i Brevet. \ Gratier et C'" La Rochelle Foucher. U Havre | Bourdignon. 1 ( Dombre. \ille \ Tallandier. I j Giard. Blanchier. Lévrier. Bennes Plihon et Homnmii . Rochefort Girard ( M"- ). Rouen | Langlois. ; Lestringanl. S'-Étienne Chevalier. Toulon j F'gard. /Allé. -, , l Gimet. 1 oulouse „ . I Pnvat. [ Boisselier. ^o«" Péricat. Valenciennes . . . \ Bousrez. J Giard. / Lemaitre. On souscrit à l'étranger. Berlin. chez Messieurs : Amsterdam j Feikema Caarel - ( sen et G'*. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C". Friedlauder et fils. Kuhl. Mayer et Muller. ■^«'•«e Francke. Bologne Zanichelli. iLainertin. .Mayoloî et Audiarte, Lebègue et C'". „ / Sotchek et C°. Bucarest . , , i Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C,=. Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôsl et fils. Florence Seeber. Gand Chex Messieurs : /Dulau. ^O'i^lres ) Hachette et C" Luxembourg . Madrid. [Nutt. V. Buck. / Ruiz et C' ) Romo. ) Dossat. ' F. Fé_ Milan ) ^°<='=^ trèrea. I Hcepli. '^^oscou Tastevin. Marghieri diGius. Pellerano. Dyr»8a at Pfeiffet. Stechert. Naples Iloste. Gines Beuf. 1 Eggirnann. Genève j Georg. ( Burckhardl,. I-°-Hayt Belinfante frères fPayot et C". Rouge. Sack. / Barth. I Brockhaus. Leipzig < Lorentz. ) Twietineyer. ' Voss. 1 Desoer. Gnusé. New- York . Lemcke at Buechoer Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'«. Palerme Reber. Porto Magalhaes et Monli. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescher et G''. Rotterdam Kramors et fils. Stockholm Nordiska Bogbiadtl Zinserling. Wolfr. Rome. S'- Pélersbourg . . Liège . Bocca frérei. Brero. Rinck. Rosenberg et Sellier Varsovie Gebetliner et Wolff. Vérone Drucker. Frick Gerold et O". Zurich Rascher. Turin . Vienne^ . TABLBS GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ■ Tom8^32àfi/- ~/lV'^''^^^^ ^' Décembre ,8.0. ) Volume in-4"; .853. Prix TomPs fi2 ï \\ ~ . r''"'''®'" 'lll ' ^' Décembre .865.) Volume in-4°; .870. P.-ix .„ .., xZZ 92 à a\\ ~ ^/V?"^'^'' '^îî ^.^' Décembre .880.) Volume in-4»; .8Sq. Prix J5 fr, lûmes 92 a 121. - (." Janvier .88. à 3i Décembro 1895.) Volume in-4°; .900. Prix 25 fr 25 fr. 25 fr. moiresur le Calcul des Perturbations qu'éprourent 5 digestifs, particulièrement dans la aigestion ctes 25 fr. ,. ,- question de Prix proposée en i85o par l'Académie de» Science» r : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dilTérent» terrain» r la questioD de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercberla ^s», parM. le Professeur Bronn. In-J", avec 7 planches; 1861. . . 25 fr. our le concours de i853, et puis remise pour celui de'. 856 sa^ sed.mentaires, suivant l'ordre de leur superposition -Discute nature des rapports qu. existent entre l'état actuel du règne organiquértscTératrantér^ur' A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par dir«n Saranta à l'Ao«d8mie d« »oi.now. W 18. TABLE DES ARTICLES (Séance du 4 Mai 1908. MEMOIIIES ET COMMUNICATIONS „KS MF.MimUS ET DKS COURESPONOANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M le Se.ibétaire pEnrr.TLE.. communKiue à l'Académie la copie du portrait de Des- caries, par m^id Dcck, envoyée par l'Académie des Sciences de Stockholn., . . M r. IIUMBERT. - Formules relatives auN ininima des classes de formes quadrali.|uc- binaires el positives ■ ■■ M. Pierre Duhem. - Sur la découverte de la loi de la chute des graves ,,n5 i)o5 008 Pages M. EMILE Picard présente le Tome II des « (Jîuvres d'Urrmile « • •••• M ÉM11.K PicAHi. piéscule le premier fasci- cule du Tome 111 desoM .. Traité d'Ana- M ^Wh.sso adresse une hrocliure inlilulée : '. Uenseisncments sur les laboratoires Mosso, au col d'Olen scientifiques \. (mont Kosa. liai 912 9"' Ji3 NOMINATIONS M. Uareoux est désigi slitut pour occuper lé au choix de l'In- uii siège au Con- seil supérieur que de l'Instruction p ubli- COllRESP0NI> ANCE M le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la mort de M. Chamberland. Sous-Direcleur de l'Institut Pasteur le Secrétaire perpéti.el signale divers 91^ M Ouvrages de M. A. Tougard, AsUM. W. Louguinine et A . SchalMrew et de M. A «- sarmnji JUanji Readymoney. ■••■•■■•• — Sur les intégrales ues de seconde M. Z. Krycîowski. hyperclliptiques canoniqi: espèce • M. .loUGUKT. — Applicalinn de similitude à la propagaiion des deflagra- tioiis M. Paul Girault. lois de la Comparaison des dynamos ù courant au point de cas continu série el shunt de la rapidité d'amor- 91D m' Charles Vaillant.— Nouvelle méthode permettant de conslaler, par la radio- graphie, si un enfant déclaré ne uioil a vécu ou n'a réellement pas vécu M. G. Uhrain. - Sur le spectre d'èliiu elle ultra-violet du dysprosium el sur les pro- priétés magnéliqucs remarquables de cet élément " ' M. Paul Frion. — Sur l'entrainemcnl de corps sohibles par certains précipités.... M Pierre Gir.uid. — Variation de la force éleclromotrice de chaînes li(iuides par po- larisation de diaphragmes interposes M. Herman-C. Wolteueck. — Sur la 91S 921 922 synthèse de l'ammoniaque et de l'acide cyanhydrique • M H. Baubignv. - Dosage des éléments halogènes dans les composés organiques chloro-bromés ■ ■ MM G. Dahzens et H. Kosr. - Nouvelle méthode de préparation des homologues de la naphtaline • M. J. Perard. — Action du bromure de phénylmagnésium sur le second clher mé- Ihylique de l'acide paradiméthylamido- orthobenzovlbcnzoïque M. J. Bouoault. - Fixation de l'acide cyan- hydrique sur l'acide benzoylacryli(|ue.. . . M. "C.-L. Gatin. — \naloinie el développe- ment de Icmbryon chez les Palmiers, les Musacèes el les Cannacées M G. Lapie. — Les caractères écologiques de la régi. >n méridionale de la Kabylie du Djurdjura ■ • M. L. Mercier. — La schizogonie simple chfiï A mœ ha hlallœ liiitsclili M. E. Maurv.— Sur la présence de nappes de recouvrement an nord el à l'est de la Corse -, • ■ M Gabriel liiSENMENGER. — Migration vers le Nord de la ligne de partage des eaux dans les Alpes Lcponticnnes M \i.KREU Anhot. — Sur l'application de la radiotélégraphie à la prévision du temps Bulletin biblioqhaphique 929 93 1 933 934 936 938 94^ 945 9h 948 949 PARIS. _ IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS Quai des Grands-Augustins, 55. Le Géranl : Gautbieb-Villars. 1908 PREMIER SEMESTRE. COMPTES UENDUS HEBDOMAUAIUES DKS SÉANCES DK L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS TOME CXLVI. iT 19 (11 Mai 1908). PARIS, GAUTllIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1908 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 iuin 1862 et 2] mai 1875 I . tt a a rf^ag"- Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou G feuilles en moyenne. 2() numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article i". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les ilapporls et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:i pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au- tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé : mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foui pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi^ à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé auj Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni ligures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. L«s Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés do les déposer au Secrétariat au plus tard la Samedi qui précède la séance, avant 5°. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. I ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 11 MAI lî)08. PKÉSIDENCIÎ DE M. H. BECQUEREL. MEMOIRES ET COMMILXICVTIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'A.GADÉMIE. A rouverture de la séance, M. le Président prononce l'alloculion suivante : Mes cliers Confrères, Le soir même de notre dernière séance, un grand deuil frappait FAcadc- mie; notre éminent Secrétaire perpétuel, M. All^ertde Lapparent, rendait le dernier soupir. Six semaines auparavant, comme il témoignait le désir de prendre quelques jours de repos, nous pouvions croire à une fatigue passa- gère ; rien alors ne faisait prévoir que notre Confrère venait ici pour la der- nière fois. Jeune d'aspect jusqu'à faire illusion, répandant autour de lui le charme de qualités brillantes, tel il était, voilà 5o ans, à l'Ecole Polytechnique où il occupait le premier rang, tel encore il nous a[)paraissait f[uand nous l'avons élevé, l'année dernière, à ce poste d'honneur où nous pouvions espérer le conserver longtemps. M. A. de Lapparent était né à Bourges le !o décembre iS3(j. Dès sa sortie de l'Ecole des Mines, en i^ + ^'W=°' (') Fi'ésenlée clans la séance du 4 ma' '908. (•-) Journal de Matiu'malujues pures et applù/uées. 190J-1906. SÉANCE DU II MAI 190H. 953 ;iu\qiicllcs il faut joindre : Pour la partie i... «|=rconst., ( soil «2= const., Pour la pallie 2. . . ■ , ' ,„ ,, • 1 i ■■ ■ .• n (soit g(p,, a.,,T^) = o (loi de la dissociation). II. Ces équations montrent évidemment la possibilité, dans un même mélange, de mouvements semblables, 011 les vitesses, densités, variables chimiques, lempératnres, pressions sont les mêmes. Si, par exemple, on provo(pie des ondes de choc et combustion au sein d'une même masse indé- finie par deux cartouches d'un même détonateur inégales, mais de formes semblables, les deux expériences ainsi réalisées sont semblables, avec i pour rapport des densités, variables chimiques, températures, pressions et vitesses. Il suit de là que, dans les explosions par onde de choc et combustion, il n'y a pas, pour le détonateur, de charge limite. Toutefois, il ne faut pas oublier (pie notre raisonnement suppose le régime par onde de choc et combustion établi dès le début et persistant; or, dans le cas des ondes sphériques, il est possible, par ce qu'on sait de ces ondes, qu'un tel régime ne persiste pas. Il faut aussi prendre garde de ne comparer que des systèmes de formes semblables. Cette condition n'est pas remplie quand on provoque l'explosion dans un même tube par deux amorces inégales ne remplissant pas toute la section. Dans ce cas, il y a, avant l'éta- blissement des ondes planes, une propagation par ondes plus ou moins sphériques, d'autant plus importante que la charge est plus petite. On a monlié ailleurs (') comincn les ondes de choc sphériques différaient des ondes de choc planes; il n'y a pas à s'étonner, dans ces conditions, si une petite charge ne crée pas, dans tonte la section du tube, la même pression qu'une charge forte el ne provoque ])as l'explosion. C'est sans doute à des considérations de cette nature qu'il faut rattacher l'influence, si bien mise en lumière par le procédé d'amorçage récemment imaginé par M. Lheure, de la forme des détonateurs sur la mise de feu des explosifs. III. Faisons, à une même températuie, sous une même pression et sons les mêmes dimensions, deux expériences dans lesquelles un même mélange gazeux est dilué dans le même volume de deux gaz inertes différents, mais ayant même chaleur spécifique moléculaire. La théorie des mélanges (') Comptes rendus, l. CXLIN , lyo;. p. 63-2. 9-56 ACADÉMIE DES SCIENCES. gazeux de Gibbs est fondée sur la loi d'Avogadro-Ampère et sur l'idée qu'un gaz est un vide pour un autre gaz. Dans ces conditions, si l'on donne à 7. et à 'r los mêmes valeurs, et à p dos valeurs i|Mi soient dans le rapport des poids moléculaires, les fonctions/ et g- des deux expériences prennent la même valeur, tandis que les fonctions tJ,, LL, Tp, r^, c prennent des valeurs en raison inverse des poids moléculaires. Les deux expériences sont seinblahles et les vitesses sont en raison inverse de la racine carrée des poids moléculaires. M. Dixon a, en effet, V(''rifié expérimentalement cette proportion pour les vitesses de l'onde explosive dans les mélanges IP + 0 + 51I, H" 4- ( ) + 50, H- -I- O -h 5 Az. On voit (pie ladite proportion ne doit pas se rencontrer seulement dans l'onde explosive proprement dite, mais dans tout phénomène d'onde de choc et combustion. D'ailleurs sa mise en évi- dence expérimentale constitue bien plutôt une vérification des idées de ( Jibbs sur les mélanges de gaz qu'une vérilicalion d'une théorie quelconque de l'onde explosive. ÉLECTRICITÉ. — Télégraphie snns Jil jnir ondes dirigées. Note de MM. Beli.ini et Tosi. La direction des ondes est obtenue par l'emploi de conducteurs aériens formés de circuits oscillatoires fermés disposés dans des plans verticaux sans connexion avec la terre. Dans le cas de la transmission, le rayonnement est dû au champ élec- trique de dispersion dont les lignes de force relient la terre à chacune des armatures constituant la capacité. Dans le cas de la réception, ces circuits agissent par le fait de la varia- lion, à travers la surface limitée par eux, du llux magnétique engendré par le poste transmetteur. L'énergie rayonnée ou reçue par un desdits circuits suivant les diil'érentes directions du plan horizontal a été mesurée à l'aide du thermogalvanomètre deDuddell. En appelant a l'angle ([u'une direction quelconque forme avec le plan dudit circuit, W l'énergie rayonnée ou reçue et K une constante, on a la lelatioii W =: K cos-a. Dans le but d(! pouvoir facilement transmellre ou recevoir les signaux SÉANCE DU II MAI 1908. >)"}'] suivant une direclion quelconque, on a cniployé des conducteurs aériens constitués par deux de ces circuits perpendiculaires entre eux et en position fixe, fonctionnant en même temps, soit à la transmission, soit à la récep- tion. l'onr obtenir d'une manière continue la mUition de la direclion de Iransuiission, plusieurs types d'appareils ont été imaginés; le plus pratique est constitué par deux bobines fixes, perpendiculaires l'une à l'autre, intercalées respectivement dans les cir- cuits aériens et par une troisième bobine renfermée dans les premières. Celte dernière peut tourner autour de Taxe crinlersection des deux bobines fixes et est reliée à un condensateur et à un éclateur. En faisant varier la position de la bobine mobile, on fait varier en même temps l'excitation des deux circuits aériens, les intensités et les pliases des courants oscillatoires qui les parcourent, le champ élecUomagnétique émis par chaque circuit aérien et par conséquent la direclion du champ résultant. l'oiir la réception, on a employé un appareil iinalogue au précédent dont l;i iidliine molîile, au lieu d'être reliée à l'éclateur, est convenablement reliée au révélateur d'ondes. Dans ce cas, chaque circuit aérien utilise la composante perpendiculaire à son |)lan du champ magnétique engendré par le |ioste transmetteur. Le champ magné- tique dans l'espace renfermé entre les bobines fixes, étant le champ résultant des champs partiels engendrés par chacune d'elles, aura une intensité maximum constante et une direction coïncidant avec celle du j>osle transmetteur, l'ar conséquent, l'in- tensité de réception sera maximum (|uand la bobine molsile sera dis|)osée de manière à être traversée par le llux magnétique maximum; elle sera nulle dans la position per- pendiculaire et variera sinusmdalement suivant les autres positifius. Le dispo-sitif décrit, comprenant deux circuits oscillants ferniés aériens et perpendiculaires entre eux et les appareils rotatifs de transmission et de réception, a permis de transmettre et de recevoir suivant une direction déterminée, sans gêner les stations étrangères et sans être gêné par elles. Le poste transmetteur a été installé à Dieppe, et deux postes récepteurs ont été construits, l'un au Havre et l'aulre à Bailleur. Les signaux ont pu être transmis de Dieppe, soit au Havre, soit à Barllciir, sans que ceux des- tinés à un des postes aient pu être saisis par l'autre. L'angle Le Havre- Dieppc-Barfleur est de 23°. On a pu établir avec une grande exactitude la direction de [)lusieurs postes situés sur la côte anglaise et, par la inétliode d'intersection, en faisant des observations simultanément dans les deux postes récepteurs, il a été possible de déterminer la position de ces mêmes postes. 958 ACADEMIE DES SCIENCES, RADIOACTIVITÉ. — Le parcours des rayo/is a. Note de M. William Dcaxe, présentée par M. Mascart. Les recherches de M"'- Curie, de Bragg et Kleeman et de Rulherford ont démontré (jne les actions ionisante, phosphorescente cl photographicpic des rayons a cessent brusquement lorsque les rayons ont traversé plusieurs centimètres dans l'air (') ou une épaisseur équivalente dans une autre substance. En outre Rutherford a trouvé que la vitesse des particules a, vers la fin du parcours, est encore (pour le radium; Go pour loo de leur vitesse initiale. J'ai fait des expériences au laboratoire de M""" Curie pour décider si les autres actions des rayons a, la charge positive, le pouvoir de produire des rayons secondaires et la transformation de l'énergie cinétique en cha- leur, etc., cessent à la même distance où disparaissent les effets mentionnés ci-dessus. Je me suis servi d'une lioîle cylindrique en lailnn {\. fig. i) àe 3'^"', 8 de long et S'"', 3 de diamètre. Un trou rond, de i™,8 de diamètre et couvert d'une lame de mica B D fc*~: Fis ï /'e/ectrc/nt'ire / électrosQOpe "TTpmTïT' Terre- '-rçm' '" I"- Radium très mince, se trouve dans la partie inférieure de la boite. Le mica ne pèse que 2""s-' par centimètre carré et une S'iUe de fils de cuivre le renforce à linlérieur. Il est si mince que les ravoiis a peuvent facilement le traverser et frapper le plateau C, (jui sert comme électrode. L'appareil se trouve entre les pôles d'un électro-airnant, qui produit un champ (') Cette distance est appelée le parcours des rrijons j.. SÉANCE DU 1 I MAI 1903. 9% masnéliiiue parallèle au plaleau el à la fenèlre de mica. Kiilni on peut .-labllr un champ élecliique entre le plateau el la toile métallique placée contre la fenêtre. L'anneau D qui porte la toile métallique et le mica est Isolé do la boîte par de la cire, et cette boîte, qui forme anneau de garde, est en communication avec le sol. Le mode opératoire est le suivant : une très petite quantité de chlorure de radium est dissoute dans l'eau deux fols de suite à un intervalle de plusieurs heures, pour enlever l'émanation et l'activité induite, et finalement séchée sur une lame de platine. La lame est placée sons la fenêtre de mica à des distances dillérentes, el les courants d'ionisation entre la fenêtre el l'électrode sont mesurés par un électromètre à qua- drants. Les rayons du radium sont canalisés par de petits tubes de verre placés entre le radium et la fenêtre. La courhe i ( //i,-. l-) donne les résultats d'une série de mesures. Il est évident, d'après cette courbe, que la presque totalité de l'ionisanon a l uite- Fis. 2. 20 -1 \ 1 - j- ' X- 1 ", 15 \ \ ^v \ 10 h IX -^ \ î ?\ ^"^ T ^ ^î s v "~— ^ 1 Y • : i;..-t:J^= 0 12 3V Oistance du radtum 0 h Fenêtre en cm. Courbes 1 et 2 : courants trionisation. — Courbes 3 et 4 : charges des rayons ï. — Courbes 1 el ;î : sel do radium privé d'éiiianation et d'activité induite. — Courbes 2 et K : sel de radium contenant l'émanation et l'activité induite accumulée pendant 1 jours. /■/('(//■ (le la Innte cesse lorscjue le radium est éloigné d'eiwi toit 2"" de la fenêtre. Les courants pour des distances plus grandes sont dus aux rayons de la petite quantité de l'émanation et de l'activité induite qui n'est pas enlevée du radium. Comme l'indique la courbe 2, ces derniers courants sont beau- coup plus grands si le radium est laissé plusieurs jours en l'état sec, pour (pie l'émanation et l'activité induite puissent s'accumuler. l'onr mesurer la charge électrique des rayons a j'ai fait un bouNide dans la boîte A, au moven d'une trompe à mercure, el j'ai mesuré le courant d'électricité porté__par les C. H., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI. N^ 19) '^ Qgo ACADÉMIK DES SCUÙNCES. rayons y. vers l'éleclnxle ('. a l'aide d'un (■leclioscope de Wilson. Les rayons n'étaient pas canalisés et l'on nlillsnil beaucoup plus . •x') représente le.s cotiiiuUs d'éleclricilé portés à Télec- trmie [)ar les rayons a. 11 est évident (juc Jn charge èkclriqm des rayons a ne traverse plus le mira d'une manière sensible pntir parvenir à l'électrode C si le radium est à /dus de 'i'"' delà fenêtre. A catise de la tonne des courbes, il est très difficile de détertainer la fin exacte du parcours; mais on jieut dire que la charge des parlicu/es n. et leur ionisation s'arrêtent à peu jirès au même point ('). Les petits courants pour les distances ])lus grandes que 2'™ sont dus à la charge portée par les rayons de Témanation et de l'activité induite, (pu ont des parcours plus grands que ceux des rayons du radium. Comme Tin- dic}ue la courbe 4, ces courants sont beaucoup plus grands si l'émanation et l'activité induite sont accumulés pendant plusieurs jours. Je continue des expériences sur les autres actions des rayons a. ÉLECTRICITÉ. — Sur la dispersion èleelriipie de l'eau. Note de M. F. Beaclard, transmise par M. Lippmann. Dans deux Notes précédentes (') j'ai donné le résultat de recherches entreprises sur la détermination de la constante diélectrique de l'eau et de la glace, en utilisanl la méthode de rellipso'ide diélectrique placé dissymé- triquement dans un champ alternalif électroslati(iue. Mes premières expé- riences ont été elTectuées avec un récipient ellipsoïdal en verre mince: [)our éviter les complications (pn^ peul introduire le plu-nomène complexe des (•) Les courbes indiqueraient peut-être un parcours un peu plus court pour les charges que pour l'ionisation, mais la dill'érence est, en tous les cas, très faible. (>) Comptes rendus, t. CXLl, 2' semestre igoS. p. 656. et 9.9 avril 1907. SÉANCi; DU II MAI 1908. 961 rt''si(kis do charge, j'ai repris cette éliule avec un ellipsoïde en quartz soufllé, d'une forme assez régulière; de plus, j'ai opéré avec des longueurs d'onde différentes. Les résultats sont les suivants : > = 360Q''", K=: 3,32 1, X = 27oo''°, lv = 3,3i5, ?. = 1200"". K -_ >,787. ils semblent indiquer une faible dispersion électrique anomale, pour l'ordre de grandeur du champ électrique étudié. I^cs valeurs numériques de K sont nolal)lement difléreules du nombre généralement admis pour la con- stante diélectrique de l'eau (K = 8«)) et déterminé par les méthodes de charges rapides oscillalnires. (^»ue l;uU-il conclure de ce désaccord nuiiii'ri(|ue? ou bien que la loi de Maxwell .s"ap|)lii[iie H l'eau ou bien qu'on se trouve en présence d'un indice ajqiarent, provenant d'uiie absorption d'énergie dont le liquide serait le siège dans le champ oscillant. I^'indice électricjue vrai est donné par la méthode de propagation par fils in=z -rr = -^ ] et l'indice apparent par l'étude de la transmission directe à tra- vers le milieu. Si l'on considère le circuit de pro)ia^'ation (terminé par deux plateaux parallèles), où règne un mode oscillatoire, l'onde se développe sur l'ensemble des cir- cuits et se ferme sui- le condensateur, par les courants de déplacement à travers l'a et l'eau qui remplit le récipient ellipsoïdal. Or un diélectrique n'est parfait que pou une résistance infinie ; pour peu qu'il soit seiisil)lement conducteur, un courant d conduction se superpose aux courants de déplacement, et il se produit ainsi au sein du milieu une absorption d'énergie sous forme de chaleur Joule, une fraction du train d'ondes est arrêtée. Mais, dans le dispositif nlili-é, il n'y avait aucun contact entre l'eau et les armatures du condensateur; par suite tout courant de conduction était rendu impossible et, d'un autre côté, l'intervention d'une capacité de polarisation n'é- tait pas à craindre, car l'inlluence de la polarisation est nulle pour des oscillations électriques rapides, l'ai- ^niie l'absorption d'énergie, §i elle existe, ne peut pro\enir que d'une autre cause. Ainsi que l'a remarqué Drude, dans beaucoup de cas l'absorption est plus grande qu'elle ne devrait l'être par conductibilité, et alors il y a généra- lement dispersion anomale. Une fractioti de l'énergie vibratoire est alors dissipée par le milieu, dans le voisinage des périodes correspondantes : on est en présence d'un phénomène de résonance. Le passage de la pertur- l)ation à travers une épaisseur z du diélectrique affaiblit l'amplitude dans le rap[)ort c ' ; pour une épaisseur égalr à la longueur d'onde comptée air r e 9(>2 ACADÉMIE DES SCIENCES. dans le ditMeclrique, ce rapport prend la forme er ^~''i- et représente l'afl'ai- blissenient de l'amplitude à travers le diélectrique. Dans ces conditions on mesure î, pouvoir inducteur spécifique apparent, lié au pouvoir inducteur spécifique ii^ (carré de l'indice électrique) par la i-elation £ = «2(i —y-). Si dans cette formule on admet /r = 8i, on trouve les résultats suivants : À = 3600''"', c= 3,321, 7. = 0,979' >. =; 2700''°, £:=:3,3l5, 7. = 0,979, À 1= I 2ÛO'", £ = 2,787, •/^ 0.982. Les valeurs de /, peu différentes de l'unilé, indiquent alors l'existence d'une bande d'absorption dans le cbamp électricjue étudié ( 10™ à 40™ envi- ron). Pour A= 'j'""','! (loolidge avait trouvé / = 0,-4» et Drudc, entre A ^ 2™ et A = 38'"', n'avait [las trouvé de pouvoir absorbant électif de l'eau, alors que ce pouvoir absorbant affecte les ondes plus courtes de l'infra- rouge où existent des bandes d'absorption très serrées. SPECTRO.SCOPIE. — Sur le spectre dujcr observe dans la Jlaininc du rludunicau vr/iYdn'(jue. >{ote de MxVI. G. -A. Hemsalecii et C. de W.viteville, pré- sentée par M. H. Deslandres. j\yanl exposé, d'une façon générale, dans deux Notes piécédentes, les phénomènes que nous avons observés, à l'aide de notre nouvelle méthode, dans le spectre du fer fourni par diverses flammes, nous désirons présenter aujourd'hui les résultats cjue nous a donnés pour ce métal l'emploi du cha- lumeau oxhydri(fue. Dans un ballon, traversé par un courant d'oxygène, se tiouvenl deux électrodes de fer entre lesquelles éclatent des étincelles produites par la dé- charge d'un condensateur à plaques, d'une capacité de 0,011 microfarad. Ce condensateur est en dérivation sur le secondaire d'un transformateur de Ivowland, au régime de résonance ('), alimenté par un courant alternatif (110 volts, 10 ampères). L'oxygène, sortant du ballon, se mélange à l'hy- drogène dans le brûleur déjà décrit(-), à l'extrémité duquel se produit une (') MiiiiSALKcii el Tissor, Comptes rendus, t. CXi-lN . 1907, p. 262 (-) IIemsalecii et i>e W.iitkville, Comptes re/u/iis, t. (AI^XI, 1908, p. 8.J9. SÉANCE DU I I MAI I908. 968 flamme 1res blanche el éclairanle. j'oiir analyser la lumière émise, nous avons employé deux spcclrograplies : l'un, destiné à la partie visible, com- prend un prisme de lîutherford; i'auUe. à rullra-violet, est muni d'un prisme de Cornu en quartz. Les temps de pose adoptés ont été de i heure avec le premier de ces appareils et de \ liciires avec le second. I>es spectres ont été mesuiés à l'aide d'une iiiacliine à diviser, et, giàce à un spectre de comparaison de l'élinceile de self-induction du fer, la longueur d'onde de chacune des raies observées a été déduite, par interpol:ilion, de celles de (|uel(|ue5-unes d'entre elles facilement identifiables au moyen de l'atlas du fer de Kayser et Runge. J.a con- cordance des mesures nous a d'ailleurs permis de nous assurer de l'exactitude des identifications, ou, au besoin, de les rectifier. Le nombre total des raies ainsi mesurées est de 220 environ. Les intensités sont évaluées d'après le système de Rowland (') : une raie encore bien visible est représentée par i ; les raies faibles par un ou plusieurs zéros selon le degré de faiblesse; une raie liés forte par 10, el une raie exceplionnel- lenient forte par un cliinVe supérieur. Nous ne mentionnons ici que les raies princi- pales dont l'intensité est au moins égale à 2. Le professeur Hartley, dont la méthode, seule employée jusqu'ici, con- siste à introduire dans la flamme déjà formée du chalumeau le composé de fer étudié, a observé quelques-unes de ces raies (environ 55 ) dont il n'a, toutefois, pas indiqué les intensités. Lnngueurs Iiilcusités Longueui's ïnLensités Longueurs Iiilciisités d'orHlc. relatives. d'onde. relatives. d'onde. rclalivcs. 2483,34 4 8020,70 ) 8 3565, 5o 6 2488,23 3 802 1,1 5 j 3570,28 8 2490,98 2 8o4o,54 8 358i ,82 10 2491 ,5o 2 8047,71 8 8585,48 2 • 2522,67 4 80,59 > ' 9 4 • 8608,99 2 2027, 3o i 3440,69 \ !0 8618,92 8 2627,67 ) 2 3441,07 ) 363 1 ,62 7 2664, 16 2 3443,96 8 3647.99 5 2698,28 2 3465,95 5 368o,o3 7 2719,11 5 3475,52 8 - 8687,58 3 2720,99 2 3476,75 5 8705,70 8 2728,66 3 3490,65 6 8708,08 •t. 2726,20 2 3518,91 4 8709,87 4 2742,45 2 3526,25 i 3 8720,07 12 2760,21 2 3526, 5 1 ] 3722,69 8 27.72,15 2 8558,62 2 8727,78 4 (') II. -A. HowLAND, Aslropliysicai Juunuil, L. I, 1890, p. 29 f)64 ACADÉMllî Dl'S SCIENCES. Lr,ngucui's liilen^iLés iTondc. vclulives. 3735,00 8 3737,27 10 3743,58 9, 0745,67 ) 3745,95 \ 3748,39 37 49, 'il 6 3758, 36 6 3763,90 5 0767,31 't 0788,01 \i 3793, 10 3 3798,65 2 •'799.68 3 38 1 3 , 1 a 2 38.5,97 0 3S'2o , 56 lu 38-24,58 8 3826,04 8 3827,96 0 383 1 . .>7 7 384o,58 5 384 1,19 .1 385o,ii 1 0 Lnn^iu-iirs liUeusilcs (l'onilr. rtlaLivcs. 3856,49 9 386o,o3 l3 3865,65 3 3872, (il / 1 3878 , 1 2 ■2 8878,82 7 3886,38 8 3887,17 "2 3895 , 75 /' 3899,80 8 3903,06 ■2 3906,58 5 3920,36 8 8923 ,00 S 3928,05 S 8980,37 8 8969,34 4 4oo5 , 33 3 4045,90 S 4o63,63 6 4071,79 5 4182, 1 5 3 4.48,50 ) [ 4>48,9fi s I-oni;ufiiis Intensités d'oncle r('l;ilt\ es. l202 , '■' 0 4216 ,28 2 4200. 425o^ ,28 1 >0-î î 2 4271 4271 ,3o ) .'j3 i 6 4294 , 26 •2 4307, ,96 6 4325 .92 5 ^o7(), ,o4 4 4383 ,70 8 4 'i'j4 ,88 5 44 >5: '■'-- 3 4427 ,4'i 4 i',6i ,75 3 4482. , 35 ■> 5 1 1 0 , 5o 2 5 167 , 5o 3 5269, 5270 ,65 l ,43 ) 6 5328; , i5 5 57 1 , 62 Il y H lira de l'aiio les leiuarqiics siiivaiiles : i" i.cs bandes de la Napciii' d'eau décmiverles d éliidiées par MM. Hug- i;ins, Mveiiii; et Dewar, Di'slandres, uni beaucoup gêne, dans la région ullra-violellc, roloservaliou des raies du fer dont elles ont pu nuisipier une partie; pour rcuiédicr à cet inconvénient, il serait nécessaire d'avoir recours à une dispersion plus giande; 2" (^n constate une ccrlaine.concentratioii d'énergie dans la poiliiui de ce specti'e située entre a!"ïoo et a3()oo, (m'i se trouxent les raies les plus fortes; 30 Si Ton subslitue l'air à l'oxygène dans le mélange des deux gaz, on observe une diniinnlion générale de l'éclat du speeli'e et, en oulre, des clian- gements dans rinlensilé relative des raies; 4° En comparant ce spectre avec celui de l'arc du fer, on voit que les raies de la llamme oxliydritjue sont parmi les plus fortes de l'arc, mais ({u'il y a cependant des difl'érences notables dans les inU'nsilés rclali\es des raies SÉANCE DU 1 I MAI 1908. pG.T fies deux sources. Ainsi, la raie lu plus forte du chalumeau est À38Go,o3 taudis que la i-aie la plus forte de l'are est >./(38} , 70 (intensité =100, d'après Evner et Hascliek); 5° Enfin, nous constatons dans la llaniuie du cliahimi'au la présence de presque toutes les raies attribuées au fer dans le spectre de Sirius, à Teveep- lion des raies du /j/'o/o-/l"r(enliauced liiiesde Lockyer ). OPTIQUE. — Conlrihuliori à la théorie de la trame photographique. Note de MM. H. Cai.mei.s et L.-I'. Clerc, présentée par M. le (iénéral Sebert. Lorsqu'une trame quadrillée, coiislilnée par deux systèmes de bandes opaques parallèles et équidistantes, de largeur égale à celle des intervalles transparents, les deux systèmes se coupant à angle droit et formant ainsi des mailles transparentes carrées, est disposée à faible distance en avant d'une couche photographique sensible, à l'intérieur d'un appareil disposé à cet effet, le diaphragme placé dans l'objectif projette en arrière de la trame des cônes de pleine lumière et des cônes d'ombre pure raccordés par une zone de pénombre dégradée. On peut se proposer de déterminer les variations de l'éclairement de la couche sensible lors([ue le diaphragme esl réglé dans les conditions habi- tuelles, c'est-à-dire présente une ouverture carrée, dont les diagonales sont parallèles aux bandes de la trame, de dimensions telles que le plan de la couche sensible contienne les sommets des cônes, ce , le cercle défini par l'équation ^2_j_ ,,2— 2Ô-— . A l'eMérieur de la maille, les arcs utiles de ces cercles se prolongent par des arcs d'hyperboles équilaléres qui, rapportées aux côtés du carré AHCD pris successivement deux à deux comme axes, sont définies par 3 .r' v' = O _ ô- (tl)>0-). Pour la valeur = o', soit une valeur de réclairement é-ale à la moitié de la valeur en O, centre de la maille, les hyperboles se confondent avec les côtés ABC!» el leurs prolongements. Pour les valenisdu llu\ inférieures à o- les lieux d'égal éclairemeul sont formés des arcs d'hyperbole '.ij' y'—^ — o- (n se voient au microscope, en éclairage ordinaire, beaucoup de granules parfaitenienl sphériques, déjà animés d'un mouvement brownien très net. En centrifugeant celte émulsion comme on centrifuge du sang pour en séparer les globules rouges, on obtient une émulsion qui, à l'œil nu, ressemble tout à fait à la première, mais où les granules microscopiques ont disparu. Mais, en employant l'éclairage latéral, on \ aperçoit de nombreux granules ullramicroscopiques, qui sont tous à peu près de même éclat (et par conséquent à peu près de même taille), qui ne scinlillenl pas (et sont par suite sphériques comme les premiers). 49''"\586 de cette émulsion contenaient 49°i299 d'eau et 08,287 de gomme-gulte, ce qui fait pour les granules étudiés une densité de 1 ,35. Après l'avoir diluée, je plaçais une goutte de cette émulsion dans une préparation microscopi(|ue, dont l'épaisseur était lixe et d'environ o'°'",i2. J'ai alors étudié la répartition des granules selon leur hauteur dans la pré- paration, en comptant le nombre de granules qu'on apercevait à diverses hauteurs avec un microscope à faible profondeur de champ. La répartition de régime permanent est atteinte après quelques heures. En faisant alors plusieurs milliers de lectures et prenant les moyennes, j'ai vu que, si la con- centration des granules est représentée par 100 à un certain niveau, elle est représentée, à des niveauv qui sont 25, 5o, yS et 100 microns plus bas, par les nombres 116, 146, 170! '*'50. Or les nombres 119, 1.42, i6(), :>oi, qui ne diffèrent des précédents que dans les limites des erreurs d'expérience, sont en progression géométrique. La répartition d'équilibre des granules dans la préparation (et probablement par suite dans toute solution colloï- dale) est donc exponentielle, cv//u/ic pour un gaz en ciiuilihrc sous /'injinence SÉANCE DU I I MAI 1908. 969 (le la pesanlear. Seulemeiil l'abaisseiuciil à la concenlnilion moitié, ([ui se produit pour l'atmosphère sur une hauteur de 6''", se produit ici pour une hauteur de -pj de millimètre. On peut s'expliquer cette loi de répartition. Imaginons des granules iden- ti([ues, de densité p, de masse jn, au nombre de n par unité de volume; ils exerceraient par leurs chocs, sur toute {)aroi qui les arrêterait sans arrêter les molécules d'eau, une pression osmotique proportionnelle à leur concen- tration, soit kn. Si alors on écrit que les ndh granules contenus dans une tranche horizontale de hauteur dli et de section i sont maintenus en suspen- sion par la somme de la poussée d'Archimède et de la différence des pres- sions osmotiques sur les deux faces, on olilient l'équation (In I / r, — =: -r ^ dlt\ I \m n k '~ \ Cl qui, intégrée entre les niveaux o et /(, donne 2,3 log — = Y mi; h. . n A \ p (log à base 10). La répartition d'équilibre est donc bien exponentielle, mais on peut aller plus loin. Si, en effet, on connaît m, on sera en mesure de calculer k, puisque p est connu. Un procédé précis consiste à étudier une colonne verticale d'émulsion, haute de quelques centimètres. On est ici très loin de la répartition d'équi- libre et les granules des couches supérieures tombent comme les goutte- lettes d'un nuage. J'ai ainsi observé, dans un tube vertical capillaire, une chute de <)'"'", 97 par jour. Appliquant la formule de Stokes (chute d'une sphère en un liquide vis(iueux), j'ai trouvé m égal à 9,80. io-'\ Portant dans l'équation précédente, on trouve /• égal à 36o.io"-"'(ce qui donne pour le granule un rayon de 01^,12). Ainsi la pression osmotique, pour n granules dans l'unité de volume, est n X Sfio.io-'". Comparons à ce que serait la pression exercée par un gaz KT pour // molécules par unité de volume, (^ette pression serait tz-j^, R étant la constante des gaz parfaits, T la température absolue, N le nombre de molécules contenues dans une molécule-gramme (approximativement égal à 7.10--' d'après la théorie cinétique). Cela fait, opérations effectuées. n X 343.10-'°. Les nombres sont égaux, dans les Umites de précision où N est connu. \)nO ACADÉMIE DES SCIENCES. Ainsi les granules en suspension fouctioiiiienl comme des molécules visibles d'un gaz parfait avec un poids moléculaire égal environ à 3 mil- liards (3, 3.10"). L'énergie cinétique moyenne d'un granule de colloïde est donc égale à celle d'une molécule. (Test, élajjlie par l'expérience, l'hypothèse qu'Einstein et Langevin ont signalée comme équivalente à celle de M. (iouy (théorème de répartition des énergies cinétiques). Du même coup, la théorie cinétique des fluides paraîtra un peu fortifiée, et les molécules un peu plus tangibles. Leur nombre N par molécule-gramme, déduit de l'égalité précédente, sup- posée rigoureuse, est C^,'j. 10^^. ÉLECTUIClTÉ. — Sur un phénomène élerlro-optiriue dans l'air contenant des poussières en suspension. Note (') de M. EtGijxE Bloch, présentée par M. J. VioUe. L'expérience suivante, faite au cours de recherches relatives à l'influence de particules en suspension dans l'air sur sa conductibilité électrique, m'a paru digne d'être signalée. Elle met en évidence un phénomène électro- optique qui, à ma connaissance, n'a pas encore été décrit jusqu'ici. Une cuve parallélépipédique est fermée, le long de deux faces latérales opposées, par des lames de verre, el porte, sur ses deux aulies faces latérales, des plateaux métalliques distants de quelques centimètres. Une macliine électrostatique permet d'établir entre ces plateaux une dilTéreiice de potentiel de plusieurs milliers de volts. On introduit dans la cuve des fumées de clilorure d'ammonium, au moyen d'un courant gazeux (|ui a traversé successivement tieux flacons renfermant de l'acide chlorhydrique et de l'ammoniaque. Ces fumées sont examinées en lumière difl'use ^ur un fond obscur. Si l'on vient à établir le champ électrique dans la cuve, on voit immédiatement le nuage devenir plus blanc el jiar suite plus visible, ce qui monlie que la lumière difl'usée par les particules a subi une modification. Si l'on place la cuve entre deux niçois dont les sections princi|)ales sont inclinées à 45° el en sens inverse sur la direction du cliamp électrique, le nuage de chlorure d'ammonium cesse naturellement d'être visible lorsque le champ électrique n'existe pas. Au inoineiit de VétahlisRemenl du etiantp, on i^oit rcapparaiire ht lumière, el elle disparaît à nouveau en même temps que le champ. La modification de la lumière dili'usée (ou diflVactée) j)ar les particules est donc accompagnée d'une anisolropie o|)li(|ne du milieu constitué par l'air el les particules. Il reste à savoir s'il y a biréfi ingence ou dichroïsme el à faire l'étude qnan- lilative du jihénomèiie. (') Présentée dans la séance du 4 mai 1908. SÉANCE DU II MAI 190H. 97I Le pliénoiiiriK' t'sl clù vraisciiiblableuifiiL à lOi icuLalion des poussières cristallines dans le champ éleclrique. Il semble voisin d'un phénomène analogue que M. Cotton m'a dit avoir observé sur les fumées provenant de la sublimation de Findigoline : ces fumées, soumises à un champ /nag/ié- /ir/ue. rétablissent, elles aussi, la lumièri' erilrc deu\ niçois placés à 4 J" du champ et à l'exliiiclion. D'autre pari, il est à peine nécessaire de faire remarquer lanalogie i|ui evisle entre les faits ci-dessus et les propriétés magnéto ou électro-optiques de certains liquides hétérogènes étudiés |iai' MM. Meslin et Chaudin ( Comptes l'endits, i()o'3-i<)oG. passim ). CHlMli;. — Sur Ui commensitralnli lé (les poids atomiques. \otedeM. IIinriciis. présentée par M. Georges Lemoine. Après avoir donné un aperçu de mes méthodes nouvelles de calcul (^Comptes rendus, 28 octobre 1907, p. 71 5), j'ai publié un exposé des résul- tats pour les 28 éléments les mieux connus (^Moniteur svieiitifujue, nov. 190^, mars 1908 et une publication prochaine). Dans les conclusions de ce Mémoire, j'ai accentué la distinction entre l'écart du poids atomique [rela- tivement au nonil)re rond] et la perpendiculaire menée du centre (graphique inséré dans les Comptes rendus, 28 octobre 1907, p. 71*)); dans l'aperçu donné aux Comptes rendus, cette distinction n'avait pas encore été reconnue, ce qui a dû causer des malentendus assez regrettables. Pour que les projections de la perpendiculaire sur les axes soient iden- ticfues avec les écarts entre les poids atomiques véritables et ceux exprimés en nombres ronds, il faut que les excès analytiques e passent par le zéro et soient distribués autour du zéro conformément aux lois de la probabilité. Si ces conditions ne sont pas remplies, il faudra faire une discussion plus minu- tieuse des données de l'expérience pour déterminer l'erreur résiduelle, d'où résultera la valeur de la coriection à appliquer au nombre rond du poids atomique adopté en première approximation ('). I. La syiilhèse de Vrizoltite de lludliuin de M. (Jiookes donne l'exeinple d'une déter- minalion on celle coireclion est iiisignifianle {'). (') Noir déjà à ce sujet Comptes rendus, l. '.W I, 1898, p. G96-697. (^) Conclusion empruntée à une Communicalinn de iM. Kini-iclis du 9 avril 1908. 11 admet ainsi Tl 1=204,0. La Commission iritenialioiiale des poitls atomi(|ues ;idmet 'io4,i (lliill. de la Soc. eliini. de France. ;j jiinvit/r 1908). 9^2 ACADEMIE DES SCIENCES. 11. La syritlièse de l'azotate d'argciU. ;iyarit donné des excès analytiques presque tous posilil's, la discussion montre que toutes les déterminations île Marignac et celles de Slas sur l'azotate desséché sont erronées; elle montre aussi cjue les détermina- tions de Stas sur l'azotate fondu donnent l'erieur résiduelle ( — -là appliquer à la valeur en nombre rond io8. Donc, par la inélliode limite et pour les poids d'argent employés depuis 70s jusqu'à 4oo6, Ag = io8 — ^=: 107 1 — 107,87:) (avec 0 = 16). Cette valeur est confirmée par le point multiple déterminé par les expériences récentes de M. Richards pour des poids de 5^' à gs d'argent {Carnegie publication, n" G9, 1907, p. 04, et Journal of the Amer. clwm. Soc. t. XXIX, 1907, p. 286). 111. Les synthèses de l'eau faites depuis 1819 (Berzelius) jusqu'à 1907 (Noyés) donnent un exemple aussi remarquable de ces approximations successives ('). liésultals généraur oblenits jusqu'ici. — I. Les nombres ronds adoptés ordinairement tels que Ag = 108, S — '>2 pour 0 = 16 sont bien ufie pre- mière approximation, car la perpendiculaire [du graphique], la distance la la plus courte, a des valeurs minimes (millionièmes ). II. Ordinairement, les valeurs [données par l'expérience] passent régu- lièrement par le zéro du graphiqtie avec changement de signe [d'une expé- rience à l'autre J. Dans de tels cas, le poids atomique véritable est identique avec le nombre rond pris coinine pix'iuière ap[itoxiinalion. Exemple : le diamant C = i 2 pour () = iG ( Moniteur. srie/ili/ique. nov. ujo'-, p. 740--43). III. Si les valeurs [données par rcxpérieiice] ne passent pas de cette manière par le zéro, il faut discuter les diverses séries d'expériences afin d'appliquer la méthode limite et, par la détermination de l'erreur résiduelle, obtenir la petite correction finale. Exemple : l'argent (voir plus haut). IV. .Jusqu'ici je n'ai pas trouvé de correction excédant i, ni au-dessous (') Dans une Communication de M. llinrichs du 20 mars 1908, il conclut q poids atomique de l'oxygène étant exactement i(), celui de l'hydrogène est )6 128 ^, = I ,00787. ue, „ I 128 Sa discussion est basée surtout sur l'examen des poids atomiques en fonction du poids de l'eau produite ou méthode limite {Comptas rendus, t. CXVIl, 1898, p. 6ô3). M. Noyés admet 1 ,0077.5 {./ournal of the .{mer. c/ieni. Soc., déc. 1907 et janvier 1908). La Commission internationale des poids atomiques admet 1 ,008 {loc. cit.). SÉANCE DU II MAI 1908. 978 de i ou Me celte valeur. Ainsi, pour le chlore, celte correclion n'est (|uc ^ de 1 ou x-^ =o,o4i, donnant Cl = 35,458 ('). Cette valeur maintient le rapport (AgCllAg) déjà èlubVi (Comptes rendus, t. CXLV, 1907, p. 58). A première vue, on pourrait croire que de telles fractions militeraient contre l'unité de la matière. Mais ... l'intervalle entre les éléments consé- cutifs sera l'unité divisée plus finement qu'auparavant. La force démons- trative pour Tunité de la matière sera donc pliilnl accrue que diminuée par les résultats qui viennent d'être indiqués. CHIMIE MINÉRALE. — Oxyjhiorure et Jluoriire de ihoriiwi. Note de M. E». Chauvenet, présentée par M. A. Haller. Le premier de ces composés n"a pas été décrit; quant au iluorure de tho- rium, il a été préparé par Moissan et M. Étard ( = ) par l'action du fluor sur le carbure de thorium, puis tout récemment par M. Uuboin (M en faisant agir sur le sulfate de thorium le Iluorure de potassium ou le fluorure de sodium. I. O.iyjluorure TliOF^ — Il élail naturel île penser que la déshydralation du fluo- rure de lliorium hydraté faite dans des ci>ndilions convenables conduirait au sel anhydre. Le fluorure hydraté, signalé il y a longtemps par Chydenius (*), peut se préparer en précipitant par le fluorure d'argent une dissolution d'azolate de thorium. Si Ton dessèche le précipité gélatineux ainsi obtenu pendant plusieurs jours dans le vide sec jusqu'à poids constant, il retient encore 4'"°' d'eau. Analyse. I. TliL'orif. Th pour 100 61,45 61,10 J'ai chaufTé ce fluorure vers 800°, dans une nacelle de platine renfermée dans un (') Li valeur 35,458 équivaut à (35,5 — ï'-j). MM. iNoyes et Weber {Journal oj the Amer, e/iem. Soc janvier 1908) admettent Cl = 35,45; pourO = i6. La Commission iiUernationale des poids atomiques (/oc. cit.) admet Cl ^35,45. On sait que, avant 1908, M. Hinrichs considérait i comme la commune mesure des poids atomiques de tous le^ corps simples (Comptes rendus, t. CXLV, 1907, p. 60 et 717). (G. L.) (^) Moiss.iN et Étard, Comptes rendus, t. CWII, 1896, p. 573. (') DiBOiN-, Comptes rendus, t. CXLVI, 1908, p. 489. (') Chydemus, Jaliresb., i863, p. 194. 974 ACADÉMIE DES SCIENCES. tube du même métal, dans un courant d'acide fluorhydrique anhydre provenant de la dccomposilion de KF, HF sec. Dans ces cumlilions, on obtient une substance blanche dont l'analyse coriespoud à l'oxylluorure de thorium ThOF^ Le métal a été dosé à l'état de thorine en désagrégeant cet oxylluoriire par le carbonate de potassium fondu. Analyse. 1. II. III. Théorie. Th pour lOO 82,34 82,2 81,95 81, l5 C'est une poudre blanche, insoluble, amorphe, dégageant HF par l'action de l'acide sulfurique. Ce même oxyfluorure peut se préparer en décomposant, dans un courant lent d'hy- drogène, le fluosilicate de thorinm obtenu en précipitant par de l'acide tluosilicique une dissolution d'azotate de thoiium; ce comjjosé, bien (|ue desséché dans le vide sec, relient encore de l'eau comme le (luorure. A/ial\se. I- riuorir. Th pour 1 00 81.72 8 1 , 1 5 On voit que, dans les deux cas, l'eau retenue soit par le fluorure, soit pai- le fluosili- cate, cède de l'oxygène au fluorure de thorium pour donner l'oxjfluorure. ()n sait d'ailleurs que les fluorures donnent volonliers des composés mixtes de ce genre et que d'autre part les sels lialoïdes du thorium se changent aisément en oxviiaiogénures. Sous l'influence de cette double tendance, on obtiendra donc l'oxyfluorure de préfé- rence au fluorure toutes les fois que les matières réagissantes contiendront de l'eau. II. FliKirure TliF*. — V.w faisant réagir l'acide fluorh\(lri(iue gazeux anhydre sur le cidoiure ou sur le bromure de thorium anhydres, on obtient le fluorure pur TliF*. Le bromure j)réparé par une méthode que je ferai connaître prochainement se prèle mieux à la réaction que le chloinire, sans doute à cause de sa ch.ileui- de formation moindre. Chauffé de 350° à 4oo° dans un courant d'acide llnorhy driquc anh\(lre, il se trans- forme en quel(|ues minuits entièrement en lliioiiiie. Analyse. I. II- 1 héuric. Th pour 100 74>9'' 7'T,68 75,36 Le fluorure de thorium ainsi obtenu est amoiphe, inattaquable par l'acide sulfu- rique. SÉANCE DU !I MAI 1908. 97? CHIMIE MINÉRALE. — Sur les combinaisons que le séleniure d'ar^^ent peu! former avec les séléniures d'arsenic, d'antimoine el de bismuth. Note (le M. H. Pélabox, présentée par M. D. Gernez. PO I^'étude de la fusibilité des mélanges qu'on peut former avec le séléniui d'argent et les séléniures de bismuth Bi-Se', d'antimoine Sb-Se' et d'ar- senic As- Se', conduit aux résultats suivants : Dans les ti'ois cas le point, de soliJiiicalion du séleniure d'argent liquide se trouve notablement abaissé par l'addition d'une faible masse de l'un des séléniures considérés. Tandis que le séleniure d'argent pur fond à 880» le mélange d'une molécule de ce corps et d'un vingtième de molécule de l'un des séléniures dont il s'agit se solidifie seulement à 790°, soit un abaissement de 90°. La courbe de fusibilité comprend une première partie presque rectiligne qui part du point de fusion du séleniure d'argent ; celte paitie droite est pratiquement la même pour les trois séléniures, si l'on prend soin de porter en abscisse le nombre de molé- cules du corps dissous dans 100™°' du mélange. Pour le séleniure de bismuth la droite est limitée à l'ordonnée 670°. A partir de ce point, qui correspond au mélange eutecticpie dont la composition est comprise entre Ag-Se \ Bi'Se^ et Ag=Se 1 Bi'^Se', la température de solidification commençante du mélange s'élève, passe par un maximum 778" pour le composé 3Ag2Se.4Bi2Se^ puis diminue et atteint 692°, point de solidification d'un deuxième eulectique. La ligne de fusibilité se termine par une partie presque rectiligne qui aboutit an point de fusion du séleniure de bismuth, soit 718°. Dans le cas du séleniure d'antiiuoiue la partie droite issue du point de fusion du séleniure d'argent est liniilée au point d'ordonnée 540°, température de solidification d'un euteclique renfermant à peu près 4"°' de séleniure d'argent pour i°">' de séle- niure d'antimoine. Quand la teneur en séleniure d'antimoine augmente, la température de la solidification commençante croît, passe par un maximum 65o° pour le composé 3Ag=Se.4Sb^Se^ décroît ensuite jusqu'à 573°, point de solidification d'un second eutectique, puis croît régulièrement jusqu'au point de fusion du séleniure d'antimoine, ôiS". Enfin, avec le séleniure d'arsenic, on a une courbe analogue aux deux précédentes Le premier mélange eutectique, qui renferme un peu plus de 2'"°' de séléniuie d'argent pour 1™°' de séleniure d'arsenic, se solidifie à 365°; on observe encore un maximumde l'ordonnée pour le composé 3Ag=Se.4As2Se'. Le second eutectique n'est pas observable, car pour les mélanges renfermant plus C. R., .90S, ," Semestre. (T. CXLVI, N» 19.) 1^8 q-jQ ACADEMIE DES SCIENCES. de (S'""' (le séléiiiure crarseiiic, la lempéraliiie baisse d'une inaiii<"'i'e continue pendant le refroidissement, la substance passe insensibleiiienl de l'état li(]iiide À l'état solide en prenant l'état pâteux. En résumé, les trois maximums se trouvent sur la même ordonnée, ils correspondent à trois combinaisons analogues. De plus, un même iiondu-e de molécules de ciiacun des trois séléniures considérés produit le même abaissement io//ic {Comples rendus, t. CM.II, p. i33()). SÉANCE DU 1 I MAI IQdS, 977 Le système contenant du séléiiiure d'argent et le séléniurc d'anti- moine Sb'Se'^ donne une courbe analogue, l'ordonnée iiiaxiiiia de la courbe de fusibilité correspond au mixte 4 Sb'* Se». 5 Ai;- Se. CHIMIE ATMOSPHÉRIQUE. — Sur l'origine de l'ozone almospliériqne cl tes muses (le rarialions de l'acide carbonique de l'air. Note de MM. H. Iïe.vkiet et M. lîo.wssY, présentée par M. A. Haller. Dans un long travail qui sera publié dans un autre Recueil nous avons recherché l'origine de l'ozone atmosphérique et les causes de variations de l'acide carbonique de l'air. La présente Note a pour but de résumer très brièvement les constatations que nous avons faites et les résultats obtenus. I. Quand on close cliaque jour l'acide carhonicjue et l'ozone alniospiiénques, on rera3r(ine que, lorsque l'ozone augmente, i'iiride cai'bonique diminue, el vice versa, quelle que soil la direction du vent. L'abaissement du taux, dacide carbonique au- dessous de la normale ne pouvant être dû qu'à l'apport de l'air des hautes régions, il s'ensuit ()ue l'ozone provient de ces mêmes régions. II. La proportion d'ozone est .maxima par les vents d'Ouest et de Sud-Ouest, et minima par les venls d'Hst; au contraire, celle de l'acifie carbonique est maxima par les vents d'Est el de Nord-l^st, el mininia par ceux 4u Sud-Ouest. La variation de chacun des deux gaz est progressive quand elle passe, suivant les diverses directions de venl, de son maximum à son minimum. Les yenls d'Ouest et de Sud -Ouest, riches en ozone et pauvres en acide carboni([ue, apportent donc sur le sol l'air des régions élevées de l'atmosphère. III. La pluie produit toujours, toutes choses égales d'ailleurs, une augmentation de la teneur de l'air en ozone et un abaisseipenl du lauîi. d'qcide carbonique. Elle ramène donc, dans les couches inférieures de l'air, les gaz de la haute atmosphère. IV. La lumière solaire, quand le ciel est parfaitement pur, n'indue pas sensiblement sur la proportion d'acide carbonique, mais élève toujours notablement celle de l'ozone. Elle a donc une action sur la production de ce gaz. V. Les brouillards sont une cause d'augmentation considérable du taux d'acide carboni(iue dans l'aif, mais seulement pendant leur durée. Le phénomène est dû ù ce que les gaz qui sedègageqt. du sol, gaz très riches en ficide carbonique, ne se dilTusenl pas, car la température de l'air dans lequel se forme le brouillard est toujours infé- rieure à celle de l'air situé au-dessus, et il ne s'établit aucun courant ascendant. Les conclusions auxquelles nous ont conduits les observations précédentes sont les suivantes : I" L'ozone de l'air prend naissance, aux dépens de l'oxygène des hautes (j-jH ACADÉMIE DKb SCIENCES. régions de l'aUnosphère, sous l'intluence des radiations iillra-violettes (|ui émanent du Soleil. a" L'ozone est amené dans les couches d'air voisines du sol, d'abord par les vents et en quantité d'autant plus grande que ces vents viennent de plus haut, ensuite par les pluies, qui entraînent avec elles l'air des grandes alti- tudes. Ces deux facteurs sont la cause principale des variations de l'ozone. 3° Par les temps calmes et quand Tatmosphèrc est d'une transparence parfaite, les radiations solaires agissent sur les couches d'air inférieures pour augmenter leur proportion d'ozone. 4" Toutes les variations d'acide carbonique au-dessous de la normale sont dues à l'air des hautes régions. La proportion d'acide carbonique varie donc en raison inverse de celle de l'ozone. 5" Les variations d'acide carbonique au-dessus de la normale ont tou- jours pour origine des phénomènes locaux, tels (jue : respiration des hommes et des animaux dans les rues des grandes villes; combustions au voisinage immédiat du lieu où s'effectue l'analyse de l'air; apports du sol sous l'influence d'un échauffement momentané ou défaut de ventilation locale pendant les brouillards. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur /es firopj-iétés de l'amidon en rapport avec sa forme colloïdale. Note de M. E. Fouard, présentée par M. E. Roux. Dans une Noie récente ('} j'ai montré qu'en filtrant à travers une mem- brane de coUodion la fausse solution d'amidon, déminéralisé partielle- ment, dénommée jusqu'ici, d'une façon imprécise, amidon solu/de, on isolait une solution parfaite de cette substance. Celle-ci ne peut se définir que par des caractères physiques dont j'ai poursuivi l'étude. 1. L'essai de congélation de la solution neuve, que m'a suggéré M. Etard, montre que son abaissement cryoscopique est nul, ce qui entraîne la nullité de sa pression osmotiquc : une approximation de l'ordre du y^, de degré assigne une valeur de i5ooo comme limite inférieure du poids moléculaire; cela équivaudrait au groupement de 45'""' de maltose. Si cette mesure fournit un critérium de pureté de la substance, elle ne peut déterminer son état moléculaire initial, car la congélation provoque une légère opalescence de la solution, prélude de la transformation granulaire ('). (' ) Coi)i/)/es rendus, l, CXLVI, p. 285. SÉANCE DU II MAI 1908. 97'J L'observation iillra-niicroscopique, réalisée selon le conseil de M. J. Perrin el que je dois à robligeance de M. Mouton, indique que la masse élémentaire de cet amidon dissous est bien inférieure à celle de ses ai;Téij;als dans le colloïde. En elTel, tandis que la pseudo- solution totale montre à cette épreuve un fond obscur constellé, à mobilité brownienne des parti- cules, la solution filtrée, seule ou colorée par l'iode, n'oiïre que l'aspect du cliamp uniformément sombre obtenu avec un grand nombre de solutions. Cet examen définit donc un stade inteimédiaire dans la continuité des formes de la matière dissoute, depuis le colloïde minéral aux éléments insolubles jusqu'à la solution saline à molécules entièrement dissociées. II. J'ai efl'ectué des fillralions simultanées d'une même pseudo-solution ordinaire à 5^ d'amidon pour 100 sui' des membranes diverses; celles-ci ont été préparées avec des coliodions difiérant par leur teneur en alcool, (pii détermine une texture moins compacte. J"ai évalué pour cliaque lillrat l'extrait d'amidon, la rotation polarimétrique et le pouvoir rotatoire cor- respondant. Extraits pour loo ifc',3i8 Pouvoirs rotaliiiies [an]. i83°i5' La substance filtrée n'est constante ni en poids, ni en qualité. L'augmen- tation de l'extrait est accompagnée parallèlement d'un accroissement du pouvoir rolatoire, suivant aussi la porosité du feuillet séparateur. La mem- brane de coUodion est donc un réritable analyseur, révélant dans la solution vraie, par une sélection graduelle, une hétérogénéité de ses molécules dis- soutes; celles-ci se ditlérencient dans la grandeur de leur masse, caracté- risée par un pouvoir rotatoire spécial, qui augmente même, dans le cas ac- tuel, avec le degré de condensation de chacune d'elles. IIL J'ai réduit divers échantillons de solutions neuves parfaites, obtenues par filtration utilisant un collodioii de type unique, à ^ de leur volume, par évaporation aseptique, soit dans le vide à i5", soit dans l'étuve à 60". Diverses fi-aclions de ces extraits concentrés, diluées (') aux titres sui- vants, ont été portées 3o minutes à 100", puis filtrées à nouveau sur mem- branes du même coUodion type. J'ai mesuré les extraits correspondants des liquides filtrés el déduit les proportions suivantes d'amidon de chaque (') L'eau employée est distillée spécialement; sa conduclivité esl cgale à ■2,78;") X 10^" à 250. 18,548 is,85o 2i'',273 2R,365 84- 189° i9i'>28' igi-So' .:«' 4,545 2 , B5o I , 120 ,5/i8 3,S_>,2 2,482 I ,020 ,6 84,. 87, o5 9' lO 980 ACADÉMIE DES SCIENCES, liquide total ([iii oui été solubilisées ; Titre iDial pour 100 7,253 5 Tilre tlii (illral pour 100 5, 160 4 Pro|)urlion solubilisée pour 100.... 71,1 78 Quelle ([ue soit la température d'évaporation (iS" ou (io"), à toutes cou- cenlratious, le uiêine amidon qui traversa la même paroi dans la proportion de toc pour 100 ne la franchit plus que par fraelions comprises entre 71,1 et 91. Ainsi, une évaporation partielle puis une dilution ont suffi pour détruire l'étal de solution parfaite, dans un li(|uide où l'amidon subsiste toujours seul, sans de\trines ni mallose. Ueau est donc non seulement un dissolvant, mais encore le facteur essentiel d'une réaction modiliant l'état moléculaire de Vamidon pur. Son accroissenient continu provoipie celui de même sens du taux d'amidon (illré : c'est bien la marche d'une réaction d'hydrolyse réversible, tracée par la succession d'équilibres iiidiiïéiculs, définis respec- tivement par la loi d'action des masses actives. Ces faits n'autorisent nullement à conclure que l'amidon naturel, à létal solide, renferme des composants définis solubles. Leur production variable résulte, en cfTet, de l'aclion de l'eau, à la température de préparation de la fausse solution, (jiii, à 75°, est supérieure à celle de la vie du grain d amidon. IV. L'amidon filtré' ne présente aucun caractère distinct définitif de l'amidon total. Ainsi, j'ai laissé vieillir aseptiqucmeut les filtrats modifiés précédemment par concentration cl dilution subséquente. Leur opalescence légère, indice de l'état colloïdal, ne se résout nullement en ces grains microscopiques qui furent extraits du liquide initial. Mais le trouble homo- gène s'accroît jusqu'à gélification complète et prise en masse d'un coaguluni. Ce qui fut amidon en solution parfaite est maintenant un magma compact, faisant bloc avec le vase qui le contient : aucun principe mucilagineux, cependant, n'}' a été introduit. Les acides, le froid, d'une part; les bases, la chaleur, de l'autre, accé- lèrent ou retardent cette formation qui, de plus, est entièrement réversible : ce sont là toutes les propriétés de ramidon total déminéralisé que j'ai déjà décrites ('). (') Comptes ren/tiis. t. (Ai.lV, p. Soi et i36t). SÉANCE DU II MAI 1908. 981 J'en avais déduit que l'eau, par l'adioii de ses ions H et OH, est un agent modificateur de ce colloïde. V. Les mesures successives de la condnctivité électrique d'une même solution parfaite indicjuent son atigr/ien/a/io/i continue, depuis une valeur de 7,3, 'i X 10"" jusqu'à un maximinn coiislaiit de 220,7 X io~% pendant la transformation granulaire ('). De plus, la solution présente une acidité minime, constante, évaluée en acide orthophospliorique par litre, nulle au méthylorange, de 0^,089 à la phénolphtaléine, ce qui caractérise un pliosphate acide (-), entièrement dissocié en ions à cette infime proporlion, que la cryoscopie ne peut révéler. Ainsi, à cette concentration constante en ions minéraux, correspond une conductivité qui est cependant croissante. Il faut que la mobilité des ions augmente. Donc, à l'origine, ceux-ci font partie de systèmes complexes moins mobiles; ils ne peuvent être que liés à des molécules d'amidon, ionisées peut-être elles-mêmes. L'accroissement de conductivité manifcsle la libération progressive de ces masses élémentaires d'amidon et des ions uiinéraux, qui reprennent leur mobilité normale. Tjorsque cette rupture est totalement accomplie, le maximum de conduc- tivité est atteint; mais on voit aussi que la condensation granulaire s'arrête, alors qu'une faible fraction de l'amidon dissous est seulement solidifiée. Les deux phénomènes sont donc corrélatifs, comme la coagulation d'un colloïde est tributaire de sa décharge électriqu-e, selon M. .1. Perrin. Cette expérience ne conduit pas à assimiler la transformation granulaire observée à une polymérisation ou une crislallisalion de la substance dis- soute. Elle met en relief une relation très importante de la molécule orga- nique d'amidon avec son milieu salin. CHIMIE ORGANIQUE. — Propriétés des thiosulfocarbamates métalliques. Note de M. Marcel Delémxe, présentée par M. A. lialler. .)'ai déjà indiqué succinctement la préparation et les propriétés de quelques thiosulfocarbamates métalliques (6'o//î/>/t'.v/w?(^^/«, t. GXLIV, 1907, p. iiaS); (') Mesures faites à 25°. (-) Élude des phosphates de t'amidnn {^ComptiS rendus, t. CXI. IV, p. 5oi). q82 ACADÉMIE DES SCIENCES. je puis préciser aujourcriiui plus nollenienl les véritables caractères de ces combinaisons. Leur nombre étant illimité, je me suis contenté de préparer les suivantes, très bien cristallisées, qui appartiennent à des catégories assez diversifiées pour donner quelque généralité à mes observations : (NH5CS'-)-Ni, (NH2CS=)^Co -i- 2C--'H'=0 (acétone), C'H-NHGS=Na + 4tP0, C*H?NHCS^Na -^ 4 H-<^>> C«FPNIICS"-Na + 3H^0, ((>H;'NllGS^)-Ba + 2H-0, (CtF^ NCS-^Na-t-2,5H"-0, (C-Hn'-NCS^Na -+- ', II'< >, C'H-NFtCS-Gu', (C*HJNHCS-^y^Zn, {C«H»NHGS^)'Co, (C*H?)=NCS^Ag, [(C'H?)^NCS^]'Pb, ..., Gu, ..., Ni, [(GH3)2NCS=]'Go + 2GHCl', [(G*H?)'-NGS'-]^Go, ..., Fe. Les sels alcalins et alcalino-teneux mono- ou dialcoviés se prépaient comme je 1" indiqué. On peut, en outre, obtenir les sels monoalcoyiés en faisant réaoir les sulfi carbimides sur les sulfliydrates alcalins : lii\:G:S-i-HSNa = RNH.GS.SNa, Ul Il . une en généralisant ainsi une réaction signalée autrefois par H. Will {Ann. Cliçiii. P/iarm., t. XGll, i854, p. ."ig), mais qui n'a d'intérêt pratique que si l'on utilise sulfocarbiniide naturelle peu coûteuse. Les formules précédentes montrent que ces corps ont une tendance à cris- talliser avec leur solvant ;le fait est général pour ceux qui sont solubles dans l'eau; je Fai constaté aussi pour deux combinaisons cobaltiques formant des cristaux très volumineux, Tune avec l'acétone, l'autre avec le chloroforme. Les sels alcalins et alcalino-terreux sont incolores; celui de zinc aussi; ceux de cuivre, de nickel, de cobalt et de fer sont diversement et intensive- ment colorés de nuances sans rapport avec celles des sels minéraux ordmau'es ; ces colorations, jointes à la possibilité d'une extraction par les solvants non miscibles à l'eau, peuvent recevoir des applications analytiques, pour recher- cher notamment le cuivre et le fer. Bien que ce soient des sels ferreux et cobalteux qui aient été employés pour la double décomposition avec les thiosulfocarbamales alcalins, ce sont des thiosulfocarbamates de métaux trivalents que j'ai finalement obteiuis. La réaction n'est pas simple. Au contraire, les sels cuivriques bruns du type [KNH.CS-]-Cu se transforment spontanément et rapidement en sels jaunes, cuivreux, RÎNH.CS-. Cu'. .T'ai soumis à la cryoscopie aqueuse le propyl- et le diméthylthiosulfo- carbamate de sodium, ainsi que le propylimidodithiociirbonate diso- dique (?1V N : C(S l\'a/- qui est censé se faire quand on ajoute la (juantité SÉANCE DU II MAI 1908. 9^3 théorique de soude au propyllhiosulfocarbamate ; les deux premiers ont donné presque exactement la moitié du poids moléculaire théorique; le troisième, le quart. Cela signifie que les deux premierssont des sels normaux en solution aqueuse et que le second s'hydrolyse en C^H'NH.CS'-'Na etNaOH qui fournissent chacun deux ions. La cryoscopie dans le benzène et mieux, dans le bromure d'éthylène, des composés [(C^H;')=N.CS^]^\i; [(C' HJ)v\ . CS^J'Co, ..., Fe, ont donné des valeurs correspondant à ces formules, ce qui signifie que ces molécules ne sont pas (ou sont peu ) ionisées dans ces solvants organiques et qu'elles y répondent, d'ailleurs, non aux types X'Go- et X°Fe-, mais à X'Co etX'Fe. Une solution benzénique de [(C^H;' )^ N . CS-l'Cu à 2 pour 100 placée sous une épaisseur de 2""" entre une anode de platine cuivré et une cathode de platine n'a donné lieu à aucun transport de cuivre après 3o minutes, sous 4 volts. La conductivité est donc nulle (ou très faible), conformément à ce qu'on pouvait déduire des données cryoscopiques. Les composés solides s'électrisent par pulvérisation. A cette absence d'ionisation correspoml une indifférence considérable vis-à-vis des réactifs ordinaires. Ainsi les sels de cuivre ne réagissent plus avec l'hydrogène sulfuré, l'ammoniaque; ceux de nickel, de cobalt, de fer, avec le sulfhydrate d'ammoniaque; le diisobutylthiosulfocarbamate d'ar- gent ne précipite qu'après 10 minutes et plus, par l'acide chlorhy- drique, elc. Par contre, si le sel de plomb ne réagit pas avec l'iodure de potassium, il est, presque instantanément à froid, précipité par l'acide sul- furique et, après peu de temps, par l'hydrogène sulfuré. Toutes ces réac- tions ont été faites en milieu organique légèrement aqueux. Les sels de Cu, M, Co, Fe, Ag sont donc au plus haut degré des com- posés à métaux dissimulés; ce que Ton conçoit facilement si on remarque que le radical électroposilif RR, N . C6. S - contient un groupement aminé qui contribue déjà si puissamment à moditier certaines réactions de sels de ces métaux, mais qui, par contre, a peu d'aftînilé pour le plomb. On a ici des combinaisons se rattachant nettement à la catégorie ijue H. Ley a appelée {^Zeà. Elektroch., t. X, icjo'i, p. 95/4) innere Mêlai- k'omplexe- salzeel que je propose de désigner en français sous le nom de cumpicres internes, les mois sel et métallique étant superflus, puisque ce ne sont pas des sels et que la complexité est aussi* bien due au reste de la molécule (ju'au métal. Dès lors, la constitution des thiosulfocarbamates complexes peut s'ex- C. K., igoS, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 13.) ' -'J ^^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. primer par des schémas tels que : [ R' N -cs-s- R N -cs-sJ SCr 7i\R= et c /Gu, se— — ^NR- suivant qu'on emploie la notation de M. A. Verner ou celle de Blomstrand- Jôrgensen. Dans les deux cas, la molécule se ramasse, se replie sur elle- même, pour ainsi dire, à cause d'un échange cyclique de valences; aussi acquiert-elle une solidité remarquable dont j'ai encore eu une preuve dans la volatilité de quelques-unes de ces combinaisons; ainsi, les diisobutylthio- sulfocarbamates de nickel et de cuivre distillent presque sans décomposition dans le vide malgré leur poids moléculaire énorme; beaucoup d'autres se volatilisent partiellement. Une autre conséquence de cette tendance à former des complexes internes c'est que, tandis qu'un thiosulfocarbamate alcalin se conduit normalement comme un sel à acide faible et à base forte, un sel de cuivre se conduit, au contraire, comme si la base et l'acide étaient très forts. Ainsi, l'oxyde de cuivre mêlé au sel alcalin en déplace l'alcali, tandis que le sel alcalin versé dans une .solution sulfurique de sulfate de cuivre donne encore le complexe cuivrique; l'acide organique, chassé du sel alcalin par l'acide sulfurique, chasse à son tour celui-ci du sulfate de cuivre. CHIMIE 0RG.\NIQUE. — Contribulion à l'étude des dérivés amidés de L'o-dibenzoylhenzène. Note de MM. A. Guyot et 1». Pig.xet, pré- sentée par M. A. Haller. Tandis que l'o-dibenzoylbenzène, ses homologues et ses produits de réduction, d'oxydation ou de condensation sont aujourd'hui bien connus et ont fait robjel de plusieurs publications de la part de l'un de nous en colla- boration avec MM. Catel(') ou Valette (-), nous ne savons encore rien des dérivés amidés correspondants. Le but de la présente Note est de combler cettp lacune et de préparer (') Guyot et Catel, Comptes rendus, i. C\L, p. i34S. (-) GiivoT et Valette. Huit. Soc. c/iiin.. i. 1, 1907. p. 02. SÉANCE DU II MAI i()o8. 9*^5 des matériaux que nous aurons Toccasion d'utiliser dans un procliain Mémoire sur les colorants o-substitués du triphénylméthane. TétrainéthYldiainido-o-benzoylbenzylhenzène (CtP)'-N-C>li'-CO-C«H'-(:ir^-C^H»-N(CtP)-. — Ce composé soblienl avec un remlement iiiovtn de 60 à 70 pour 100 du rendement théorique par condensation de la diméllivlaniliiie avec le ciilorurede l'acide diniétliyl- amidobenzylbenzoïc(ue, en présence de clilorure d'aluminium ('). Il cristallise en belles aiguilles d'un jaune pair, fondant à i33", el distillable dans le vide sans altéra- tion. Les réactifs liabilnels des cétones : bydraziue, phénylliydrazine, hydroxylamine ou semicarbazide, ne s'y combinent pas. En soUilion dans l'acide acéli(|ue glacial, il donne à froid, avec l'acide azotique, un dérivé Irinilré C-'H-'^'°0^ |u'ismes jaunes, très brillants, fondant à 174°. Réduit par rainai-. mie de sodium, il fixe 2»' d'iiydro- gène et donne le téLra>nélhyldtamido-o-benzliyih ^ Ibenzylbenzène (CH3)2i\ - C^Il'- CllOIl — C«H-- CfP- CHP— iN(CPP)% prismes incolores et 1res réfringents, fondaru ~;ni^ netteté vers 98" el brunissant rapi- dement an contact de l'air. Ce dernier, traité à son tour par le zinc et l'acide chlorhy- drique, subit une réduction plus profonde et conduit au lélrauléikyldiamido-o- dibenzylbenzène (CH^)2N - C^^H»- CH^— CM!'- CH^- C'H''- .N(CH')S fines aiguilles blanches, fondant à go". Au conlact de l'acide sulfurique concentré et froid, le u-trarnétliyldiamido-o- benzhydrylbenzylbenzéne perd i'""' d'eau et subit une condensation anthracéni([ue représentée par l'équation IN(CIP)' = W-0 CVV—<^ >— .N(CH')'- •N(CH^)2 N(Cll^)- Le tétrainélhyldininido--i,i'6-phényl-Q)-diliydi-i>antliracène C"IP«N-, qu'on obtient ainsi, se présente en petites aiguilles blanches fondant à 168°. Les oxydants, et en particulier le chloranile en solution benzénique, tran^forment facilement par perle de FP cet hydrure en U'liamélliyldLainido-i,\i-pliényl-c,-anthracène C-*H-*N'% belles aiguilles jaunes brillante-, fondant à 1 84", dont les solutions dans la plupart des dissolvants présentent une superbe fluorescence verte. Il ne nous a pas été possible (') Cette jiréparation est en réalité très délicate; on en trouvera tous les détails lans un Mémoire étendu. 9'SG ACADÉMIE UliS SClliNCES. jusqu'alors de passer, par une oxydation plus profonde, aux antliraiml el oxantliranol correspondants. Traité |)ar le cliloranile en solution benzéni([ne, le létramélliyldianiido-o-benzoyl- benzylbenzène nous a fourni, par oxydation du groupe — CH- — , le télraméLhyldi- ainldo-o-dlbenzoylbenzène (CH')-N — C«H» — CO — CH*— CO — G" H'— \(CH5)', prismes d'un jaune pâle, fondant à 2oy°, solubles dans l'acide sulfuiique concentré avec la coloration ronge fuchsine liés intense, caractéristique du dibenzoyibenzéne et de ses dérivés. Tandis que la pliényihydrazine ne réagit que sur un seul groupe cétoniquede cette molécule et donne une monophénylhydrazone C'°H^°N*0, petits cristaux jaunes, fondant à 194°, Tliydroxylamine et Tlndrazine nous ont permis de caractériser nettement les deux fonctions cétoniques du produit. La dioxiine C-''H-°.\'0- se pré- sente en cristaux incolores fondant en se décomposant vers 280"; [a phlalazine C-*H^*N' cristallise en petits pi-ismes d'un jaune serin (P. F.: 281°) solubles avec une belle coloration rouge sang dans l'acide acétique concentré. Traité par les réducteurs alcalin-, le télramélliyldiamido-o-dibenzovlbenzéne fixe 4"' d'hydrogène et donne le létrainélhyldiamido-o-dibenzhydrylbenzène ( CH^ )'-N — C H'— CH OH — C" H' — CH OH — C" H'— N ( CH' )"-. petits cristaux blancs (point de fusion : 124°), que les déshydratants et en particulier l'oxychlorure de phosphore transforment facilement, par perte de 1™"' d'eau, en tétra- méthyldiainidodijjliényl-ci.c.'-benzo-<^P'~diliydro-a.y.'-ftirfnrane (point de fus. : 145°) C' H» En remplaçant dans les préparations précédentes la diméthylaniline par la diélhylaniline, nous avons préparé de même le diéthyldiméthyldiamido- o-henzoylhenzylbenzène (CMJ=)2iN— C«H'-CO — C'H'— CH--C''H*-N(CH-^)% belles aiguilles blanches, fondant à loA"; son dérivé trinilré C-'"'H-'N'0' (point de fusion : 120°); I13 diéthyldimélhyldiamido-o-henzhydrylbenzylben- zène ( C-H» )-.\ - C'41'— CHOH - C" H'- CH-— C" H- - N ( Ç\\^)\ cristaux incolores el très réfringents, fondant vers 7^°; le diéthyldimélhyl- diarnidu-o-dibenzylbenzéiu- (C- H' y- N _ C" H • - CH- - C" H' — CH' - C« H- - N ( CH^ )- (point de fusion : 37°); les dérivés dihydroanthrarénicjue C-» H'" N" (point CH — CH' -N(CH^)-^ >o CH-CH*- -N(CH^)-^ SÉANCE DU II MAI I908. 987 de fusion : ii3°) et anthracénique C-'H^'N^ (point de fusion : i32") cor- respondants ; le dièthyldimèthyldiamido-o-dibenzoylhenzéne (C^H5)'^N-C/H'— CO — G^H'-CO— C«H'— N(CH')2 (point de fusion : iio"), six plitalazine C-^H-'N* (point de fusion : 189°) et sa phénylhydrazone C'- H" N* O (point de fusion : 1 70°). CHIMIE iNDUSTRlELLii. — Sur une nouvelle méthode de tannage. Note de MM. Loiis 3Ieu.mer et Alphonse Seyewetz, présentée par M. A. Haller. 1 . Si Ton soumet la peau épilée à l'action d'une solution d'hydroquinone, en vase fermé, en évitant avec soin le contact de l'oxygène de l'air, on constate que la peau ne change pas d'aspect et qu'elle reste toujours sen- sible à l'action de l'eau bouillante. La fibre n'est pas insolubilisée. 2. Si l'on recommence la même expérience au contact de l'air et, en présence d'un alcali, pour faciliter l'oxydation de l'hydroquinone, on constate que la fibre dermique se colore successivement en rose tendre, rose violacé, violet, et enfin, en brun. Lorsque la fibre a atteint la coloration brune, elle est absolument insolubilisée et résiste d'une façon parfaite à l'action de l'eau bouillante. Il est bien évidenl que les phénomènes de tannage susceptibles d'être produits par l'hydroquinone au contact de l'air seront activés chaque fois qu'on se placera dans des conditions favorables à l'absorption de ro\yi;«"e, et l'on peut utiliser les liavaux de Bertrand sur l'action de la laccase {Bull. Soc. chini., t. XIll, |i. 862), de Job sur l'action des acétates de cérium, de lanthane, de manganèse (Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 45)) de Dlniroth sur raclion de l'acétate île mercure {BericlUe, l. XXXV, p. a853), de Woolf sur les pei-oxydiasiases artificielles {Comptes rendus, l. CXLVl, p. 781), etc., pour activer l'insolubilisation de la fibre dermique. D'après nos observations, il semble d'ailleurs que, parmi les matières solubles aban- données à la solution par la peau au cours du tannage, se trouvent des oxydases favo- risant la fixation de l'oxygène. 3. Au lieu de déterminer l'insolubilisation lente de la fibre dermique par les produits d'oxydation de l'hydroquinone, se formant petit à petit au contact de l'air, on peut soumettre directement cette fibre à l'action de solutions de quinhydrone ou de quinone, qui sont les produits qu'on obtient par l'action des divers oxydants sur l'hydroquinone. On voit alors 9^^ ACADÉMIE DES SCIENCES. la peau passer successiveaienl par la }i:amme des couleurs signalées précé- demment, c'est-à-dire devenir rose, puis violette et enfin brune. Lorsque la peau a subi d'une façon uniforme, dans son épaisseur, l'action graduée d'une liqueur de (piiuone contenant seulement i pour loodu poids de la peau en quinone, la fibre a été insolubilisée et transformée en un cuir dont la résistance à l'action de l'eau, des alcalis et des acides est supérieure à celle de tous les cuirs connus jusqu'à ce jour, cuir au chrome compris. L'action de la quinone sur la fibre est très rapide si la peau présente une réaction alcaline; elle est plus lente et peut même ne pas produire d'efTel si la peau présente une réaction acide. La présence du borax dans la solution de quinone empêche toute réaction. Si l'on épuise à l'éther une liqueur de quinone usagée pour le tannage des peaux, on constate ([u'il est facile d'extraire du bain une quantité no- table d'hydroquinone facile à caractériser par ses constantes physiques et par ses réactions typiques. Il résulte donc de là qu'une partie de la quinolie a été r(''duite par la fibre (;t ramenée à l'état d'hydroquinone ; la fibre a donc subi une oxydation en même temps qu'elle s'est insolubilisée. Pour expliquer le mécanisme de la réaction de la quinone sur la fibre dermique, il est bon de rappeler, auparavant, comment ce corps réagit sur les aminés simples comme l'aniline. On sait depuis longtemps que la quinone réagit sur l'aniline en deux temps : 1° Il V a oxydation parlielle nt continué à augmenlei' de poids et quand ils ont été sacrifiés aucun ne présentait de lésion des organes de l'abdomen, pas d'ascite, l'intestin était libre d'adhérences anormales et la bougie était simplement enveloppée par le grand épiploon. Le liquide retiré des bougies a présenté les caractères suivants: de couleur jaune d'or el limpide, il coagule à lon", ne coagule pas à 75°, précipite par le sulfate de ma- gnésie à saturation, donne une trace de précipité avec le chlorure de sodium à satura- tion et laisse, quand on le soumet à la dessiccation dans le vide sur l'acide sulfuriqne, un résidu de 4 pour 100. 'lliiri exjjériences ont été faites avec les liquides de (|ualre bougies dillérentes; la même technique que précédemment a été employée et voici les résultats obtenus : Nombre de pustules par loi:™' sur les surfaces ensemencées avec les mélanges : Vaccin \'ai:cin \'accin Vaciiti H- H- -r- -f- Vaccin INuinéro Liquide Liquide Sérum Sérum + des de hougie de hougie niiiiiuuisé immunisé Eau salée expériences. non cliuuiïé. chauffé à 72°. non eliaulîé. chauffé à 73°. phys. V I 2 O 1 37 VI I » o » 8^ Vil I » o I 170 Vil'"' o o o o 1) Vlll o o o I 34 L'expérience témoin de l'expérience Vil'"" a été faite avec le sérum d'un lapin normal; ce sérum a été dans un cas employé sans chauffage piéalable et dans l'autre cas après chauffage à 72". Le contrôle a donné dans le premier cas 87 éléments et dans le second 94. On voit d'après ces chiffres que le liquide de bougie est très actif et que son pouvoir anlivirulent n'est pas sensiblement modifié par un chauffage à 72°, il se comporte en définilif a peu près comme le sérum. La diffusion de la substance active se fait donc beaucoup mieux dans le liquide des bougies incluses dans la cavité péritonéale que dans le liquide céphalo-rachidien. Kn résumé, les liquides que nous avons examinés sonl tous moins actifs 994 ACADÉMIE DES SCIENCES. que le sériim sanguin et il est à remarquer qu'ils sont aussi moins riches en matières alhuminoïdes. Nous n'avons donc pas réussi à trouver une condi- tion naturelle dans laquelle soit réalisée une séparation delà substance anti- virulente et de la matière albuminoïde; quand celle-ci devient rare ou fait défaut, celle-là diminue ou disparaît. Un fail intéressant lestc cependant acquis, c'est que la répartition de la substance antiviruleiite n'est pas égale dans les humeurs et, quand l'immunité générale est réalisée, il Y a des liquides de l'organisme qui en sont encore dépourvus, (^'.ette constatation permet de comprendre pourquoi les différents organes d'un même individu immunisé ne sont pas également sensibles à l'agent infectieux; c'est, par exemple, le cas de la cornée qui parfois conserve une réceptivité manifeste pour le virus vaccinal alors que la peau est devenue réfraclaire à l'inoculation. Enfin, relativement au mécanisme de 1 immunité, il convient de remar- quer qu'ici encore c'est au sang qu'appartient le premier rôle et aussi le plus important dans la défense humorale de l'organisme. PARASITOLOGIE. — Sur un Oospora nouveau (Oo.epora lingualis /?. sp.) associé au Cryptococcus linguœ-pilosîe dans la langue noire pileuse. Note de M. Ferxand Guéguen-, présentée par M. Guignard. La langue noire pileuse, hypertrophie des papilles linguales accompa- gnée de pigmentation, est considérée aujourd'hui comme d'origine parasi- taire. Après avoir incriminé tantôt le Leplolhrix huccalis, tantôt des moisis- sures que l'on connaît à l'état saprophytique \Mucor (llhizopus) ni<^er, Trichosporium chartarurn, Uonnodendron eludosporioides^, on attribue actuel- lement cette affection au seul Cryptococcus linguœ-pilosœ, levure entrevue par Raynaud (1869), bien étudiée par Lucet (1901) et retrouvée depuis par divers auteurs. Dans un cas de langue noire observé chez un vieillard, j'ai trouvé, associé au Cryptococcus, un chanqjignon du genre Oospora : c'est probablement cet Hyphomycète que Morelli (Soc. BioL, 1891), dont le travail paraît avoir échappé à l'attention de Lucet et de la plupart des auteurs qui l'ont suivi, a observé isolément dans la même alfection, et cultivé en le prenant d'ailleurs pour un bacille, n'en ayant obtenu que des formes mycéliennes stériles et fragmentées. La levure associée à cet organisme possède bi(Mi les caractères indiqués par Lucet. J'ajouterai que sur beaucoup de milieux solides ou liquides, les cultures, d'abord blanc crème, brunissent à la longue. Elle coagule, puis SÉANCE DU II MAI 1908. 99^ peptonise leiUcment le lait, liquéfie à la Ionique l'albunnne, fait fermenter le saccharose, le glucose, l'inuline, non le laclose et le maltose. Les asco- spores n'ayant pu être o1:)tcnues, elle doit demeurer dans le g. Cryptococcus. L'or?anisnie qui fait l'objet de cette Note forme in situ des bâtonnets à membrane mince, immobiles, larges à peine de ol^,5, d'une longueur moyenne de 3l^, pouvant atteindre 5H- ou (>'■'■, et alors flexueux ou géniculés; parfois, au contraire, plus courts et ajustés bout à bout, simulant des diplobacilles ou des cocci. Le contenu de tous ces éléments se colore uniformément par la métliode de Gram. Sur les divers milieux nutritifs, cet organisme prend nettement les caractères d'un Oospnra. En gouttes pendantes sur bouillon à + 22°, chaque élément s'allonge en une ligne brisée pouvant dépasser 4ooi^ et portant quelques ramifications latérales. Sur gélatine, il se forme un lacis de filaments dont certains rameaux se contournent en spires courtes et peu serrées; le tout se dissocie proniptement en bâtonnets droit?, flexueux ou sinueux, mêlés de petits articles en crochets ou en anneaux plus ou moins fermés, qui sont des fragments de spires. En pratiquant de fines coupes dans les thalles puncti- formes saillants obtenus sur carotte après 8 mois, on trouve des filaments cylin- driques à contenu colorable, pourvus de cloisons épaisses et hvidiues, inégalement distantes et paifois accompagnées de ramifications; çà et là s'intercalent des chlauivdo- spores ovoïdes de 2V- à Si'- sur il'-, simples, uni- nu biseptées. L'extrémité libre des hyphes se redresse et se fragmente, après cloisonnement préalable, en bâtonnets iné- gaux, parfois cocciformes, ou bien se renfle légèrement pour s'égrener en chaînettes de conidles d'abord subcylindriqnes, puis presque rondes et de ol^,8. Ces conidies paraissent endogènes, car on en voit paifois une série en formation dans une hyphe hyaline; elles sont susceptibles de germer après léger gonflement. On retrouve aussi sur le thalle quelques-uns des tortillons mycéliens signalés plus haut. Cet organisme cultive faiblement sur la |)lupart des milieux usuels. Sur les solides (gélatine, gélose, séium, pomme de terre, carotte, topinambour) inoculés en strie, on obtient, vers le huitième jour, de petits points hémisphériques blanchâtres, deo'"°',5 à i""",5, non confluents, parfois grisâtres à la longue (formation de conidies), mais conservant leurs dimensions. Sur Raulin, aucun développement; dans les autres liquides (bouillon, eau peptonée, solutions sucrées, décoctés végétaux), on obtient péni- blement quelques points blancs; il est impossible, même sur les infusions de foin et de paille si favorables aux autres Oospora, d'obtenir ici des cultures plus prospères. La gélatine n'est pas liquéfiée; le lait se coagule, puis se peptonise lentement; l'albumine esl liquéfiée sans peplonisation. 11 ne se forme pas d'indol aux dépens de la peplone; les nitrates sont réduits, l'urée semble hydratée (odeur ammoniacale de la culture). Les sucres, principalement le lactose et le maltose, paraissent favoriser la croissance. Le développement, nul à -H 18°, commence vers le septième jour à -+- 22°; de plus en plus rapide à 4-28°, 34°, 37°, et surtout â -+-4i°, il n'a plus lieu vers -+- 43°- Anaérobie relatif, l'organisme croît mieux en piqùie qu'en strie et olïre le maximum de vigueur sur carotte recouverte d'huile de vaseline, â -|-4i°- H "e semble pas se développer dans le vide complet. La présence du Cryptococcus dans les cultures mixtes ne jiarait aucunement favoriser l'IIyphomycète ; il n'y a pas entraînement de celui-ci par la levure, et cette dernière ne sécrète aucune substance favorisant le 996 ACADÉMIE DES SCIENCES. développement de VOospora. Les innculntions de cultures pures faites au pigeon (dans le péritoine), au lapin (veine marginale de l'oreille, produit de raclasse de six cultures), au cobaye (scaiilication légère de la langue) sont demeurées sans résultat, même avec des cultures faites à labri de lair. Cet organisme, que je nomme Oospora /ingua/is en raison de son habitat, ne paraît pas exister sur la langue des individus normaux. La ténuité des cultures m'a empêché jusqu'ici de multiplier les essais d'inoculation du champignon pur ou accompagné de la levure, et d'apporter la preuve for- melle du r<'ilc qu'il scuihle jouer dans la palliogénie de la langtie noire. ClilMii-: BIOLOGIQUE. — Formation et disparition de l'dldéliyde élhylitjiic sous l'injhienct des levures alcooliques. Note de MM. A. Tkillat et Salto.v, présentée par M. Konx. Les levures alcooliques, en dehors de la fermentation normale, peuvent aldéliydifier directement lalcool éthylique dans des proportions assez con- sidérables pour permettre d'isoler directement l'aldéhyde acétique. Les conditions de nos expériences sont essentiellement différentes de celles oii l'aldéhyde se forme au cours des fermentations. L'observation nous ayant tout d'aijord démontré que l'aldéhyde acétique mise en contact avec la levure fraîche disparaissait rapidement en partie, nous avons combiné nos expériences de telle sorte que la production de l'aldéhyde fût assez rapide pour permettre de l'isoler avant sa disparition. Après plusieurs essais sur diverses levures pures de bière et de vin qui nous ont toujours fourni de l'aldéhyde acétique, nous avons choisi la levure pressée de boulanger (marque Springer), facile à se juocurer dans un état de pureté suffisant. On lave ces levures jusqu'à ce que les eaux ne soient plus acides : on constate i]Me ces eaux ne donnent aucune coloration avec les réactifs des aldéhydes, loo^ de levure pressée, correspondant à 70s de levure sèche, sont placés dans wnii bonbonne de 4o' de capacité, munie d'uti agitateur faisant i5o tours à la minute, de manièie à mettre constamment les levures en contact avec l'air. La bonbonne contient 6' d'eau alcoo- lisée à 10 pour 100. La quantité de levure humide est donc d'environ 17 poui- 100 du poids du liquide ou de 11,7 pour 100 si on la compte à l'étal sec. L'aération du liquide se fait par l'ouveiture du goulot de la bonbonne, sous l'inlluence de l'agi- lalion. Après i heure d'agitation, à la tem|)érature du laboratoire, on constate déjà la présence de l'aldéhyde dans le liquide : après 2 à 3 heures, on sent dans le labora- toire une forte odeur d'aldélivde. Après 6 heures, tout le contenu de la bonbonne est SÉANCE DU I 1 MAI 1908. 997 filtré pour séparer iinmédialement le ]i(|iiide de la levure en suspension : on réunit les filtrais de plusieurs opérations et l'on recueillie par une première distillation, dans des récipients refroidis à la glace, les li(|uides passant jusqu'au voisinage du point de distillation de l'alcool éllivlique. Ce distillât de lèle est constitué par un mélange d'eau, d'alcool, d'acélal et d'aldéliyde acétique. Une nouvelle rectification peut per- mettre d'isoler directement de l'aldéhyde acéli(|ue à l'état pur. D'ajH-és MM. Dubourg, Mathieu (' ), Trillat (^), l'alcool s'oxyde sous de multiples iniluences : contact avec les corps poreux, avec le noir animal ou la mousse de pla- tine, etc. Une légère acidification favorise l'aldéhydification : il en est de même de la présence de substances jouant le rôle de porteurs d'oxygène, comme les sels de fer. Des expériences comparatives, faites dans les mêmes conditions, s'imposaient donc. Voici, à tilre d'exemple, les résullats obtenus dans un ceilain nouibi-e d'e.xpériences : Essais avec levures. Comparaison avec tIivorsr;s substances oxydantes. WAù hyde Aldéhyde Substances. r 1 Alcool à 5 p. joo. . 2.5oo ~ 1 Alcool à 10 p. 100 o J 1 > / (moy. de iSess.). iioo \ Alcool à 5o p. 100.. 600 L'aldéhydificalionde ralcoolest donc beaucoup plus intense, en pi-ésence des levures vivantes, que dans les antres cas examinés. La même levure, dans les mêmes condilioiis d'expérience, non seulement ne perd pas de sa propriété d'oxyder l'alcool éthylique, mais elle semble s'adapter de mieux en mieux à l'aldéhydification. Après i(S essais successifs dans lesquels les levures avaient produit en totalité une quantité d'aldéhyde supérieure à leur poids, ces mêmes levures avaient acquis la propriété d'oxyder plus rapidement l'alcool. Il suffit d'agiter pendant quelques minutes, dans un verre conique, cette levure avec de l'eau alcoolisée pour constater, dans le liquide filtré, la coloration rose du bisulfite de rosaniline écjuivalente aux colorations fournies par les solutions d'aldéhyde acétique au 777775-. (') Bulletin de i Association des chimistes, igorj. (^) Comptes rendus, 1904. [}Cj^ ACADÉMIE DES SCIENCES. Disparilwn de i aLléhydc acétique. — Un phénomène reman}uable est la disparition rapide de Taldéliyde acétique au cours des expériences; ce fait nous paraît aussi important que sa formation. I /aldéhyde acétique disparaît en ellet peu à peu quand on l'ajoute à un liquide alcoolisé, contenant de la levure fraîche en suspension. C'est ainsi rpie les liquides, au cours de nos essais, s'appauvrissaient rapidement en aldéhyde, si l'on n'avait pas soin de les séparer immédiatement des levures en suspension. Voici un Tableau qui donne des exemples de cette disparition : Après 8 jours Tilie iiiilial Titre (le litre des des des solutions solutions aldéhydi(|ues, sciliilinns aldéliydii|ues témuins contenant après n'avait pas des levures fraîches ^ — — — -^ — — essentiellement (loe d'eau alcoolisée à lo p. loo). 2 heures. IJ lnures. 24 heures. 4 jours. varié). Solution d'aldélijile au j-j-^^^ . j^ôô loVo Wiïïï jinnjô ni^an' » 3ôV()- Wôô TûTTôu '"■•'"'' "'i'i'"- l'^ant » uTuTo- " traces iirant néant néant La continuité d'action des levures constatée pour la formation d'aldéhyde s'observe donc aussi pour sa disparition. Ainsi ces mêmes solutions alcoo- licjues contenant lo^ de levures ont été additionnées à quatre reprises dif- férentes de Y^ d'aldéhyde acétique qui a toujours disparu après 4 jours de contact. Nos essais nous ont démontré que les faits cités se produisaient surtout (piand la levure était vivante, confirmant ainsi l'opinion de MM. Kayser et Demolon. Nous avons aussi observé qu'ils n'avaient pas lieu avec d'autres alcools. La première conclusion à tirer de nos expériences est que l'ac- tion oxydante des levures dans raldéhydification de l'alcool est différente de celle des actions ditesr/fcy«,8 36,9 Ces chiffres nous démontrent, soil pour le rendenienl en corps microbiens, soit pour la quantité de matière sèche consommée par les cultures, que, dans les milieux lactoses, la peptone végétale est sensiblement supérieure aux deux autres sortes de peptone pour le développement du bacille typhique, delà bactéridie charbonneuse et du bacille diphtérique; par contre, en ce qui concerne le hacterium coli, nous ne trouvons cjue des différences insigni- fiantes. Comme nous l'avons exposé à un autre endroit ( ' ), le hacterium co//attaque de préférence les corps ternaires, les sucres, et ne vit aux dépens de la ma- tière azotée que quand les sucres font défaut; tandis que le bacille diphté- rique, comme on sait, est plutôt gêné par la présence des sucres, à cause de racidilication rapide du milieu. L'avantage de la peptone Martin pour la préparation de la toxine diph- téri(|ue tient à ce cju'elle ne renferme pas de sucres. Il était donc tout in- diqué d'éprouver les mêmes milieux sans lactose. Cj C'iiiipics rendus de la Société de Binlogie. séance (In 16 nii\eniLire 1907. SÉANCE DU II MAI lyoH. lOOl Voici ce que nous avons alors pu constater: Cultures lyplnques. Poids Poids Poids Pour 100 Quanlité de sec Pour ion sec de matière du liquide matière Sorle des corps de de matière sèche ensemencé. sèche. de la peptone. microbiens. rendement. Inùlce. brûlée. cm3 5o 1,990 végétale 0,077 3,9 0,697 35,0 5o 1,896 Defresne 0,0569 3,0 o,5o6 26,7 5o 1,962 Martin 0,090 4,6 0,607 3o,9 Cil hures du bacterium coli. 5o •>99o végétale o,o3() 2,0 0,347 '7,4 5o 1,896 Defresne 0,079 4,2 perdu » 5o 1,963 Martin 0,089 4,5 |)er(lii )} Cul.lures diphicri iques. 5o 1,990 végétale 0,889 4,4 0,7826 39,3 5o 1,896 Defresne 0,067 3,5 0,6455 34,0 5o 1 ,962 Martin 0,070 3,6 0,6725 34,3 Nous voyons qu'ici les différences observées dans les quantités de matière consommée vont, pour le bacille typlii(|ue, dans le même sens que dans les milieux lactoses, tandis que, par rapport au rendement en corps microbiens, c'est la peptone Martin qui l'emporte. Le bacterium coli, par contre, pousse beaucoup moins bien sur la peptone végétale que sur la peptone Defresne et surtout sur la peptone Martin. Quant au Ijacille diphtérique, les résultats sont analogues pour les milieux lactoses; seulement les dillérences avec les diverses sortes de peptone sont ici notablement moins marquées. Ces indications sur la valeur nutritive de la peptone végétale nous encouragent à l'employer pour la préparation des toxines microbiennes, bien qu'il ne soit pas dit que le rendement en toxines marche nécessairement de pair avec celui en corps microbiens ou soit en rapport avec la perte en matière consécutive à la croissance microbienne. Mais ce qui saute surtout aux yeux, dans les données que nous présentons, c'est l'avantage de la peptone végétale pour la culture du bacille typhique et pour la séparation de celui-ci d'avec le bacleriuin coli. La séance est levée à 4 licures un ;juart. G. D. ,002 ' ACADÉMIE DES SCIENCES. Bt I.LETIX Bini.inr.RAPIllOUE. (Jlvhages rkçus dans la séance du II MAI 1908. Annales du Bureau central météorologique de France, publiées par A. Angot; année igoô : II. Observations. III. Pluies. Paris, Gaulhier-Villars, 1907-1908; i vol. et 1 fa-c. 111-4°. (Présenté par M. Darboux.) Leçons élémentaires sur le calcul des probabilités, par P.. DR Montessus : Philo- sophie du hasard. Principes du calcul des probabilités. Jeux de hasard. Jeux savants. La spéculation. Prohabilité géométrique. Tir des armes à feu. Les assurances. Les sciences morales et économiques. Paris, Gauthier-Villars, 1908; I vol. in-8°. (Hommage de Tauleur.) Recueil des actes officiels et documents intéressant l'Hygiène publique. Travaux du Conseil supérieur d' Hygiène publique de France; l. XXXVI, année .906. Melim, 1Q07; I vol. in-S". Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France, publiée sons la direction .le M. Krnest Olivier; 20« année, 1907. Moulins, imp. Etienne Aucla.re, 1907; I vol. in-8°. , c ,-, r Meridian circle observations made at the Lick Observatory, University of Lali- fornia, ,901-1906, by R.-H. Tucker. {Publications of tiœ Lick Observatory, t. X.) Sacramento, 1907; 1 vol. in-4°. Observations at stations of the second order and at anemograph stations, fort Ihe monlhs of january and february 1908. Londres, meteorological Office, 1908; 2 fasc. ''' Index Desniidiaceariim citalionibus locupletissimus atque bibliog raphia, auctore C.-F.-O. iNoRDSTFDT : Suprlementum, opns subsidiis Regiœ Âcademiœ Scienliarnm Suecicœ edilum. Berlin, Bornlraeger, s. d.; 1 vol. in-4°. U. S. Department ofAgricnltnre. Twenty-third annual Report of the Bureau oj Animal Indaslry, for ihe year 1906. Washington, 1908; 1 vol. in-8°. Abhandlungen der kôniglich preiiss ischen Akademie der Wissenschaften, ans dem Jalue 1907; mit 8 Tafeln. Berlin, 1907; 1 vol. in-^». On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES REKDDS tiebiJoraadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4° Deu* ibles, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" Janvier. Prix de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : 'en Ferra n frères. Chaix. ger j Jourdan, •liens Courtin-Hecquet. I G«ranaia «t Grassin gers f Siraudeau. yonne Jérôme. •ançon Marion. / Ferel. rdeaux Laurens. ( Muller (G.) ■irges Renaud. Derrien. F. Robert. Le Borgne. ' Uzel frères. 'n Jouan. ambéry Darde! el Bouvier. \ Henry. ( Marguerie. Delaunay. Bouy. IGroffier. Rate). Rey. ) Lauverjat. I Degez. ^st. chez Messieurs : r«,.,.„< l Baumal. Louent J \ i\I°" Texier. , Gumia et Miisson. y Georg. Lyon ( Phily. Maloine. Vitte. Marseille Ruât. Montpellier <„ , ,., ' \ Goulet et (ils. Moulins Martial Place. iBuvignier. Grosjean-Maupin. WaijTier et Laniljert JVantes . Nice Dugas. Veloppé. Barma. Appy ^rbourg . . rniont- Ferr . . •noble JDrevet. Gratier et C" Rochelle Foucher. Havre Bourdignon. Dombre. Tallandier. Giard. Poitiers. Houen . Nimes Debroas Duplan. Orléans Loddé. Blanchier. Lévrier. Rennes Plii.on et Hommai». Rochefort Girard (M"" ). Langlois. Lestringanl. S'-É tienne Chevalier. Figard. Allé. On souscrit à l'étranger. Toulon . . . Toulouse . \ Gimet. i Privât. iBoisselier. Péricat. Bousrez. Valenciennes . . \ Giard. ) Lemaitre. chez Messieurs : Amsterdam.. .. j F^i'^ema Caarel ' sen et C". At/iénes Beck. Barcelone Verdaguer. iAsher et C". Friedlander et fils. Kuhl. Mayer et Muller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. iLauierlin. Mayoloz et .\udiarte. Lebègue et G'°. / Sotchek et G°. /^'"^^'■«^t (Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C-. Christiania Cammermeyer. C onstantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. (jund Iloste. (lénes Beuf. I E^girnann. Genève j Georg. ' Burckbardt. La Haye Belinfante frères. Payot et C'V Lausanne Rouge. Sack. Barth. Brockbaus. Leipzig (' Lorentz. j Twietrneyer. ' Voss. I Desoer. ' Gnusé. Chez Messieurs : Londres ; Hachette et C" ( Nutt. Luxembourg . Madrid. ^Dulau. ' Hachette et ( Nutt. V. Bucl / Ruiz et I Romo. Nutt. V. Buck. Ruiz et O'. Milan . I\'aples Dossat. F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Uoscou Tastevin. Marghieri di Gius. Pellerano. iDyrsea et Pfoiffei. Stechert. Lemcke et Buechuer Odessa Rousseau. Oxford Parker et C''. Palerme Reber. Porto Magalhm et Moniz. Prague Rivnac. Rio Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescher et G'". Rotterdam Kramors et fils. Stockholm Nordi»ka Boghaudel Zinserling. Rome. S'- Pe'tersbourg . WolIT. Turin . Liège . Bocca frères. Brero. Rinck. Rosenberg et Sellier Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. ( Frick Vienne^ s /-. i i „. /-^. i Gcrold et G". Zitrich Rascher. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 à 31. — (3 Août i835 a 3i Décembre i85o. ) Volume in-4»; i85J. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier iS5i à 3i Décembre i8G5. ) Volume 10-4°; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — ( i" Janvier i866 à 3i Décembre 18S0. 1 Volume in-4'': 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — d" Janvier 1881 à 3i Décembre (89 J.) Volume in-T; 1900. Prix 25 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: imel. — Mémoire sur quelques points de la Pbysiologiedes Algues, par M. VI. A. DiiRBiisel A.-J.-J.Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbi lions qu'éprouvent roniétes, par M. Hansk.v. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique ckins les pbénomènes digestifs, parliculicrenient dans la digestion des ères grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; 1S.56 J5 fr. m» 1. — Mémoire sur les ver.s intestinaux, par M. P.-J. Van Bkneden. —Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en 1S.50 par l'Académie des Sciences le concours de i853, et puis remise pour celui de iS5(J, savoir : « étudier les lois de la distribution des corp^ organisés fossiles dans les différents terrain» limentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question fie leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher U -ure des rapports qui existent entre l'étal actuel du règne organique et ses étals antérieurs», par.\l. le Professeur Bro.nn. In-1", avec 7 planches; 1861. . . 25 fr . A la même Librairie les Uémoires de l'Académie des Sciences, et les Màmairas préseatés par divars Sar^mts à l'Aoadémie dei SoienoM. r 19. TABLE DES ARTICLES (Séance du H Mai 1908.^ MEl^lOIUES ET COMMUNICATIONS t)ES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Hknri Bkcquehel, Président de l'Ara- déiiiic, prononce l'éloge funèbre de M. .-1 . de Lapparenl, Secrétaire perpétuel ilé- cédé Lpl M. Uakiîoux. Secrétaire perpétuel, ajoute t|ueU|ues mots à l'éloge prononcé par M. le Présidcnl W- MEMOIRES LUS. M. le Colonel .Iac.ob préseule un iiilégro- mèlre à lame coupante qui permet linté- gratirju d'une é(|uation d Aljel. 953 PLIS CACHETES. M. A.-L. Herrera. — (ouverture il'nu pli cacheté contenant une Note iulilulée : K Sur les phénomènes de vie apparente, ol)Servés eliez les émulsions de carbonate de chaux dans la silice colloïde « 9Ô3 COIJKESPONDANCE. s. A. S. le Prince Albert de Monaco adresse à M. le Président un télégramme de condoléances à l'occasion de la mort de iM. A. de Lapparent fliS M. le Secrétaire perpétuel de l'Acadeihe DES Sciences de Belgique, M. le Pro- fesseur Hugues, M. le Président de l'As.sociation des Naturalistes de Le- vallois-Perret, adressent égalemcnl à l'Académie l'expression de leurs senti- ments de condoléance 9Ô3 M. le Secrétaire perpétuel signale les fascicules II et III des « Annales du Bu- reau central météorologique (année 190.5)» publiées par ^. ^/(g^oi 9^4 MM. Crussard et Jouuuet. — Application des lois de la similitude ii la propagation des détonations 954 MM. Bellini et Tosi. — Télégraphie sans fil par ondes dirigées 956 M. William Duane. — Le parcours des rayons a gàS M. F. Beaulard. — Sur la dispersinn élec- trique de l'eau 960 MM. (î,-A. Hemsalecii el C. m; W atte- VII.LE. — Sur le spectre du fer oliservé dans la llamuie du chalumeau ii\hy- dritjue f}^ - MM. II. Calmels et L.-P. Clerc. — C'>ntri- bution à la théorie de la trame photogra- phique 9'^^ M. .IeanPerrin. — L'agitation moléculaire el le mouvement brownien 967 M. EuGi'iNE Bloch. - Sur un pheuuuiene électro-optique dans l'air conteuaul des poussières en suspension 970 M. IliNRICIIS. — Sur la comuiensurabilite des poids atomiques 971 Bulletin biblioqraphkiue M. Ed. Ciiauvenet. — Oxyfluorure et tluo- l'ure de thorium 970 M. H. PÉLABON. — Sur les combinaisons que le séléniure d'argent peul former avec les séléitiures d'arsenic, d'antimoine et de bismuth 97.5 MM. H. Henriet et M. Bonvssy. — Sur l'origine de l'ozone atmosphérique et les causes de variations de l'acide carbonique de lair 977 M. M. Touard. — Sur les proi.triétés de l'amidon en rapport avec sa forme colloï- dale 978 M. .Marcel Delepine. — Propriélés des thiosulfocarbamates métalliques 9S1 MM. .\. GuYoT et P. PiGNKT. — Contribu- tiiui à l'étude des dérivés amidés de l'o- dilienzoylbenzëne \)^\ MM. Louis Meumer el .Vlphon'se .Seye- AVETZ. — Sur une nouvelle méthode île launage 9S'7 MM. -V. Zimmern et S. Tcrcmim. — Ellcts tbcriiii<[ues des courants rie haute fré- quence sur l'organisme 989 M. L. Camps. — Recherches sur la réparti- tion de la substance aniivirulente dans les humeurs des animaux vaccinés 991 M. Eernanii Guèguk.n. — Sur un Oospora nouveau (Oospora lingualis n. sp.), associé au Cryptococciis linguce-pilosce dans la langue noire pileuse 994 MM. -\. Trillat et Sauton. — Pormation et disparition de l'aldéhyde clhylique sous l'iullnence des levui-es alcooli(|ues... 99*) iM. II. DuNscu.MANN. — Sur la valeur nutri- tive de quelques peptoncs pour liilïé rentes espèces microbiennes 999 PARIS. - IMPRIMERIE G AUTH I ER - VILLA R S , Quai des Grands-Auguslins, 55. Le Gérant : Gauthieb-Yillars, 1908 1908 PRE3IIER SEMESTRE. COMPTES liENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DK L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. T03IE CXLYI. iT20 (18 Mai 1908 ^ PARIS, GAUTHIER- VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE D.ES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1908 RÈGLEMENT REL4TIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 lUIN 1862 ET 24 MAI 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémorres ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre DuparunAssociéétrangerdel Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle . a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:i pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris pari désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aa tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie . Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foni pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard. le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétueli sont priés do les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5». Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. ^^^ 3 1908 ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 18 MAI lî)08. PHÉSIDExNCE DE M. II. BECQUEREL. MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. AÉRONAUTIQUE. — Sur le planenwrU stationnaire des oiseaux. NoLe de M. Makcel Deprez. Dans une Note précédente (séance du i.S a^ril) j'ai montré qu'il est très facile d'expliquer le planement stationnaire des oiseaux grands voiliers et que, pour réaliser ce curieux phénomène, il suffit de satisfaire aux deux conditions suivantes : 1° La somme des composantes verticales de la pression du vent sur le corps de l'oiseau et sur ses ailes doit être égale à son poids. 1° La somme des composantes horizontales de ladite pression, mesurée sur le corps de l'oiseau, doit être égale et de signe contraire à cette même somme mesurée sur les ailes, de façon que la somme algébrique de toutes les composantes horizontales appliquées à l'ensemble de l'oiseau (corps et ailes) soit nulle. Il résulte de cette condition que la somme des composantes hori- zontales appliquées aux ailes seulement doit être dirigée en sens contraire de la composante horizontale de la vitesse du vent. J'ai montré que celte nécessité absolue d'admettre, pour expliquer le planement stationnaire, que les ailes immobiles de l'oiseau sont sollicitées par une force horizontale contraire à la direction du vent (comptée hori- zontalement), a pour conséquence que la direction du vent ne peut pas être horizontale ; elle doit être inclinée dans le sens ascendant. J'ai annoncé que la courbure des ailes de l'oiseau facilitait beaucoup la production de la composante horizontale négative de la pression du vent et C. R., 19(18, I" Semestre. (T. CXLVI, N' 20.) l32 IOo4 ACADÉMIE DES SCIENCES. • que le calcul approximatif de cette composante (ainsi d'ailleurs que celui de la composante verticale) était relativement licaucoup plus facile qu'on ne pourrait le croire en présence de l'état rudinicntairc de nos connaissances concernant les lois de l'action exercée par un fluide en mouvement sur une surface qui n'est pas normale ta la direction des filets fluides, même quand cette surface est un simple plan. D'ailleurs, à défaut des formules que j'ai établies et qui ne sont applicables, dans le cas d'une aile courbe, que lorsque le vent y entre presque tangen- tiellement, j'ai imaginé une méthode graphique qui montre immédiatement d'une façon saisissante combien il est facile d'obtenir, avec une aile concave, la force horizontale négative nécessaire à l'immobilisation de l'oiseau, et cela quelles que soient la direction et la vitesse des filets gazeux en chaque point de la surface de l'aile. Voici maintenant quelques conséquences de ma théorie : 1° La vitesse du vent n'a aucune influence sur l'équilibre horizontal de l'oiseau, c'est-à-dire que l'équilibrç horizontal, étant établi pour une vitesse donnée du vent, existe toujours si les ailes conservent leur position, lorsque la vitesse du vent vient à prendre une valeur différente. Mais il n'en est pas de même pour l'équilibre vertical. 2" La forme de la partie postérieure du corps de l'oiseau et de sa queue a pour conséquence le développement d'une force horizontale négative qui s'ajoute à celle des ailes. 3° L'inclinaison ascendante du vent nécessaire pour permettre le plane- ment stationnaire est d'autant plus petite que la surface des ailes est plus grande par rapport à ce qu'on pourrait appeler le maître couple du corps de l'oiseau. Enfin je puis dire en terminant que, après avoir prouvé l'existence de la composante horizontale négative à l'aide de l'appareil mentionné dans ma première Note (i3 avril 1908), j'ai pu réaliser expérimentalement le plane- ment stationnaire au moyen d'un autre appareil qui sera décrit dans une prochaine Communication. M. GtîSTAv Retzius fait hommage à l'Académie de plusieurs épreuves de photographies du monument érigé en l'honneur de Descartes, en 1770, par le roi Gustave III, dans l'église Adolphe-Frédéric, bâtie sur l'emplacement du cimetière où le philosophe français avait été inhumé en i65o. SÉANCE DU l8 MAI If)o8. IOo5 UEMOIUES PllÉSEIMÉS. M. 1*.-W. Stuart-Mexteatii adresse un Mémoire iiitituli'' : 5'//- /'//2/e/-- prétation des charriages des Pyrénées. (Renvoi à l'examen de M. Michel Lévy.) CORUESPOIV DANCE . La Municipalité de la ville de Faenza invite l'Académie à se faire repré- senter aux Fêtes du trois-centième anniversaire de la naissance cVE^angelisia Torricelli, qui auront lieu les 24 et 20 octobi'e 1908. M. Jeax Ciiarcot ainionce à l'Académie que le lancement du navire de l'Expédition française au pôle Sud aura lien le 18 mai à Saint-Malo. M. le PRÉsihENT r.ÉxÉr.AL de l'Association des Médecins de langue FRANÇAISE DE l'Amérique 1)11 NoRD invitc l'Académic à prendre part au qua- trième Congrès général qui se tiendra à Québec les 20-22 juillet 1908. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) AÉRONAUTIQUE. — Virage des aéroplanes. Note de M. 1*aul Renard, présentée par M. H. Deslandres. Lorsqu'un aéroplane parcourt avec une vitesse uniforme une trajectoire horizontale et rectiligne, il y a équilibre eptre les quatre forces suivantes : la traction du propulseur, la résistance que l'air oppose à l'avancement de l'appareil, \[x poussée de bas en haut exercée par l'air sur les surfaces susten- latrices, et \e poids de l'appareil. Les deux premières de ces forces sont horizontales, les deux dernières verticales, elles se font donc équilibre deux à deux. La première de ces forces varie proportionnellement au carré de la vélocité du propulseur, la deuxième et la troisième sont pioportionuelles au carré de la vitesse de translation, et la (piatrième est constante. lOO') ACADÉMIK DES SCIENCES. Lorsque l'appareil suit une trajectoire curviligne, la force centrifuge intervient et, pour cjuc Taéroplane ne soit pas rejeté vers l'extérieur de la courbe, il faut qu'une force antagoniste annule les effets de la force centri- fuge. La résistance que l'air oppose au déplacement latéral de l'appareil peut fournir cette force quand ce déplacement atteint une vitesse suffisante. Ce résultat est promptement obtenu lorsque la surface latérale est très développée comme dans les ballons dirigeables; mais il n'en est pas de même pour les aéroplanes, dont la surface latérale est très faible, et si l'on ne. comptait que sur cet effet, les virages seraient pratiquement impos- sibles. L'aviateur peut, au contraire, créer une force centripète en inclinant son appareil vers l'intérieur. Dans ces conditions, l'équilibre a lieu comme l'indique la figure, dans laquelle la ligne AB représente schématiquement l'intersection de la surface sustentatrice avec le plan de la figure; ce plan est vertical et perpendiculaire à l'axe de l'aéroplane. Le poids est repré- senté en y, la force centrifuge en /, la résultante de ces deux forces en r\ la poussée sustentatrice yj est égalé et directement opposée à la résultante/-, et sa composante borizontale c doit être égale et directement opposée à la force centrifuge /. Si l'on désigne par a l'inclinaison de l'appareil ou, ce qui revient au même, l'angle des forces q et /•, on a tanga = -• D'autre part, comme /= ^ (p est le rayon de courbure de la trajec- o P SÉANCE DU 18 MAI igOiS. loo'; toire), on a tanea := A chaque valeur de — correspond une inclinaison déterminée. Si l'incli- naison donnée par Tavialeur est trop faible, l'aéroplane est rejeté vers l'ex- térieur; si elle est trop forte, il glisse vers.I'intérieur. En fait, les aviateurs ne sont parvenus à exécuter des virages que lorsqu'ils sont arrivés instinc- tivement à incliner transversalement leurs aéroplanes de la quantité voulue. Si, pour un aéroplane, à un virage donné correspond une inclinaison transversale déterminée, la réciproque est vraie. En ellét, lorsque l'appa- reil marche en ligne droite, et qu'on vient à l'incliner transversalement, la poussée sustentatrice p cesse d'être verticale et sa composante horizontale c a pour effet de courber la trajectoire vers la gauche. Il en résulte immédia- tement une force centrifuge d'abord plus faible que la composante c. La courbure va donc en s'accentuant et le régime permanent s'érablit lorsque le rayon de courbure est tel que la force centrifuge soit égale à la compo- sante horizontale de la poussée sustentatrice. Il ne serait donc pas néces- saire, à la rigueur, de munir les aéroplanes d'un gouvernail, l'inclinaison des surfaces sustentatrices suffirait pour leur faire exécuter les virages. Ce fait a été constaté par expérience, dès 1873, par le colonel, alors lieutenant, Charles Renard. Nous avons dit qu'en marche rectiligne il y a équilibre entre le poids de l'appareil et la poussée sustentatrice. Lorsque l'appareil s'incline, la poussée change de direction mais conserve la même valeur si l'on n'aug- mente pas la vitesse. Elle restera donc toujours égale au poids q de l'appa- reil et se trouvera inférieure à la résultante r de ce poids et de la force cen- trifuge. Si l'on veut que l'équilibre se maintienne il est, par suite, nécessaire de forcer la vitesse pendant les virages. Or ce sera généralement impos- sible ; la plupart du temps, en effet, les aéroplanes marcheront avec toute la vitesse dont ils sont capables. De plus, pour éviter une inclinaison trans- versale exagérée, on sera presque toujours conduit à modérer l'allure pen- dant les virages. La poussée /j sera donc, en général, inférieure à la résul- tante r. Par conséquent l'aéroplane ne décrira plus, dans ce cas, une trajectoire horizontale, mais une trajectoire à pente uniforme, comme ferait un aéro- plane sans moteur de surface sustentatrice identique et ayant un poids égal à la différence entre la résultante r et la poussée p. Cette ligne à pente IOO(S ACADÉMIE DES SCIENCES. uniforme sera une spirale conique tracée sur le cône décrit par la droite r autour de la verticale passant par le centre de courbure de la trajectoire. En résumé, chaque virage d'un aéroplane nécessite que l'appareil s'incline transversalement d'une quantité donnée. De plus, il aura presque toujours pour effet d'abaisser la trajectoire. Les aviateurs devront donc, pour con- server en fin de virage leur altitude primitive, s'élever avant d'entrer en courbe. Les considérations qui précèdent fournissent une explication des diffi- cultés éprouvées par les aviateurs pendant leurs virages et de certains acci- dents survenus au cours de leur exécution. ÉLECTRICITÉ. — Sur le profil des masses polaires de dynamos. Note de M. Pacl Giraui/p, présentée par M. Mascart. Nous nous proposons de trouver le profil des masses polaires donnant le minimum de courants de Foucault à la périphérie de l'induit pour un llux $ déterminé issu de chaque masse. Les abscisses x expriment les longueurs prises à la périphérie développée de l'induit à partir d'une origine correspondant au milieu d'un intervalle polaire; les inductions dans l'entrefer sont désignées par r = B, les lon- gueurs d'entrefer simple correspondantes par o. i étant la longueur de la masse parallèlement à l'axe de rotation q\x, l'ab- scisse correspondant au milieu de la masse, la condition de flux constant s'exprime par (l) J? / X 2 l x^ x^ \ 2 X, j = B=^ (. Oi% si nous désignons par B„„y rindaction constante qui procurerait le même flux $ pour une longueur constante d'entrefer A et la même force magnétomotrice d'entrefer F^, nous obtiendrons (4) (5) ^moy \ ô 1 I A~3 / ^\' I()U> ACADEMIE DES SCIENCES. en posiinl .^± et B - t* - t''^ Il est facile de déduire des équations (4) et (5) un Tableau d'application générale et des courbes donnant les valeurs de (g-—) et de (^^ ) en fonction der. PHYSIQUE. — Sur l'examen ultramicroscopique (les centres chargés en suspen- sion dans les gaz. Note de M. i>e Iîri»gmi: , présentée par M. Mascart. Nous avons, dans une Note précédente (Comptes rendus, 1908, p. 624) signalé la présence simultanée dans les gaz d'étincelle de gros ions et de poussières ultramicroscopiques en suspension ; l'élude de ces poussières nous a conduit à penser qu'on peut les identifier aux gros ions. On peut très aisément étudier ces particules au microscope en visant, avec un faible grossissement la partie condensée il'un faisceau lumineux puissant ainsi que M. Zsigmondy, Puccianti et Vigezzi l'ont fait pour étudier les mouvements browniens de certaines fumées; c'est en réalité un procédé ultramicroscopique. Si la pelile boîte à faces planes qui contient le gaz est placée dans une cuve à liquide isolant tel que l'huile de vaseline on parvient à la fois à éviter presque complète- ment les mouvements de convection thermique et à établir entre deux faces métal- liques opposées de la boîte une dillercnce de potentiel de quelques centaines de volls. En établissant le contact, (ui voit 1res netteiuent une partie des granules aller dans le sens du champ, une autre en sens opposé, tandis qu'une troisième fiaclion ne se transporte pas: ce sont les ions positifs et négatifs et les centres neutres (rappelons que, dans le cas du transport des colloïdes dans les liquides toutes les p irlicules sont entraînées par le champ et toutes dans le même sens). Au bout de peu.de temps il ne reste plus dans le champ du microscope que les particules neutres; les autres ont été rencontrer les électrodes et y 1 estent fixées ; on peut alors montrer que l'action des radiations ionisantes, radium, rayons de Rôntgen, a pour effet de charger une fraction de ces centres neutres qui deviennent de gros ions des deux signes et sont sensibles au chanq) électroslati(]ue. Plusieurs applications intéressantes peuvent se déduire de la méthode précédente qui s'applique à la plupart des suspensions gazeuses : Ainsi, j'ai mesuré directement les mobilités en évaluant le temps que les ions mettent à parcourir une division de micromètre et confirmé les résul- tats fournis par les procédés clectromélriqucs. SÉANCE DU l8 MAI 1908. lOIl J'ai également examiné, avec un fort grossissement et par un dispositif ultramicroscopique tel que celui de MM. Cotton et Mouton, les particules qui finissent toutes par se lixer aux parois par suite de la dilTusion ou de la lente action de la pesanteur; leur nombre, évalué comme celui des globules sanguins et comparé à la quantité d'électricité de chaque signe que portait 1""' du gaz primitif fournirait une valeur intéressante de la charge de chaque centre. Il est enfin très instructif de remarquer que la théorie de la conductibilité des gaz renfermant des gros ions a été déduite (par M. Langevin) de la théorie des ions des rayons de Rôntgen; Tobservation direcle et iwlivuluelle des centres dans le premier cas apporte un argument indirect, mais frappant, en faveur de la théorie qui attribue la conductibilité gazeuse en général à des charges des deux signes en sus[)ension dans le milieu isolant et obéissant dans leur ensemble aux lois de l'Electrostatique. ÉLECTRICITl:. — Sur la recombinaison des ions dans les diélectriques. Note de M. 5*. Laxgevix, présentée par M. Mascart. Kn admettant que dans les gaz la recombinaison des ions de signes con- traires est due à l'attraction de leurs charges électriques, j'ai pu prévoir ('), entre le coefficient de recombinaison y. et les mobilités >{:, et X\, des ions po- sitifs et négatifs, la relation a (>) /l7r(A-,- J'ai désigné ce rapport par la lettre t. Une méthode directe de mesure du rapi)ort i m'a permis de vérifier expé- rimeutaleuienl l'inégalité précédente pour lair et le gaz carbonique, et de montrer fjue, conformément encore aux prévisions de la théorie, le rapport £ s'approche d'autant plus de l'unité cjue la pression est plus grande, que le déplacement des ions devient plus difficile; la limite i est atteinte lorsque tontes les rencontres entre des ions de signes opposés sont suivies de reconi- l)inaison. J'ai montré depuis (-j comment ce lapport £ joue un lùle essentiel dans tous les problèmes relatifs au courant dans les gaz ionisés et comment sa (') P. Langiîvin, Comptes rendus, l. GXXXiV, 190.',, p. 533. (') Cours du Collège de France, 1902-1904. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 20.) I^-^ loi 2 ACADEMIE DES SCIENCES. valeur détermine aussi bien la forme des courbes de saturation (jue la rcpar- tilion du champ électrique à l'intérieur du f^az. Les mesures faites par M. E. Bloch et par moi (') sur les ions issus des flammes, moins mobiles que les ions oïdinalres. ont donné la valeur 0,7, et M. G. Moreau (-), en déterminanl sépan'ineiil le coefficieuL de recoiiiijiiiai- son et les mobilités des gros ions produits par vaporisation de sels à haute température, a obtenu pour t des nombres très voisins de l'unité. li. Le fait, signalé par 1'. Curie (') pour les liquides et par M. H. Bec- querel (*)pour les solides, que tous les diélectriques deviennent conducteurs sous raclion des radiations nouvelles, permet de chercher de nouvellrs con- firmations de la relation théorique (i), légèrement modifiée par l'intervention du pouvoir inducteur spécifique K du diélectrique dans raclion muluelle de deux ions de signes contraires, et mise sous la forme générale lia 4 71 (/,-,+ /„,) La très grande lenteur de la recombinaison dans ces diéleelricjues denses fait que la conductibité persiste un temps notable après que Faction des rayons a cessé et permet d'employer pour la mesure directe du rapport t une méthode remarquablement simple basée sur la remarque suivante : Pour des champs électri(|ues assez faibles, le courant produit à travers le diélcctri(jue ionisé obéit à la loi d'Ohm, avec une résistivilé p, inverse de la conductibilité, et donnée en fonctiondesmobilitésetde la densité en volume« des charges positives ou négatives portées par les ions |)ar la relation : ^" (A-, + /■.)" (^elte lésistivilé augmente avec le temps pai' suite de la recombinaison; comme celle-ci s'edéctue suivant la loi du —r=^ — cri-. dl on en déduit dp « 4 7t dt {/,-,+ /■.) K £. (') W I.ANGKYiN et E. Bloch, Comptes rendus, l. (iXXXIX, 1904, p. 792, (-) G. MoitiîAU, Annales de Chimie el de Physique, 8= série, l. VIII, 1906, p. 235. ( ') I'. CiiiM-, Comptes rendus, t. CXXXIV, 1902, p. 420. (') II. Becquerkl, Comptes rendus, l. CXXX\'I, 190.3, p. i\y3. SÉANCE DU l8 MAI 1908. IOl3 La résistivité p, et par suite la résistance R qu'oppose au passage du cou- rant le diélectrique ionisé placé entre deux conducteurs de forme quel- conque, doit donc augmenter linéairement en fonction du temps, d'où une première vérification possible de la loi de recombinaison, au moins dans rhy|)0tlièse où le diélectrique rendu conducteur ne renferme qu'une seule espèce d'ions de chaque signe. D'autre part, si C est la capacité du condensateur formé par les deux con- ducteurs considérés, on a entre elle et la résistance R la relation connue et pai' suitt? 47: dR _ K dp _ Kx dt fii: dt [\T.(l(i+ ki) Pour mesurer £, il suffit donc de suivre l;i loi de disparition en fonction du temps de la conductibilité acquise antérieurement sous l'action d'un rayonnement par le diélectrique d'un condensateur de capacité connue; £ étant un rapport, aucune mesure absolue n'est d'ailleurs nécessaire j)Our l'obtenir, et l'on peut ramener sa déteruiinalion à des mesures de rapports de temps et de déviations. Des expériences sont en cours pour l'application de cette méthode, et les résultats qui en seront publiés ultérieurement par M. H.-C. Napier ontdéjà donné pour £ des valeurs peu différentes de l'unité et inférieures à cette limite comme le veut la théorie. Il est remarquable que celle-ci se trouve vérifiée aussi bien pour les ions produits dans les gaz que pour ceux incomparablement moins mobiles des diélectriques solides, le rapport £ restant toujours voisin de l'unité alors que ses deux termes, coefficient de recombinaison et mobilités, sont approxima- tivement un million de fois plus petits dans le deuxième cas que dans le premier. PllYSKjUlc MOLÉCULAIRE. — [njluence de l'atmosphère ambiante sur le frottement entre corps solides. Note de M. F. Ciiarro.\, transmise par M. Lippmann. Le frottement de glissement entre deux corps solides paraît varier avec la nature de l'atmosphère ambiante. I()l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'appareil qui m'a permis de constater ce fait se compose d'un cylindre C en laiton poli tournant autour de son axe liorizonlal. Sur sa surface latérale, animée d'une vi- tesse d'environ 80''"' par seconde, repose une brosse H en (lis de cuivre. L'emploi d'une brosse m'a donné, comme à M. KroiicliKoli ('), des résultats plus constants qu'un frotleur rigide. Cette brosse est reliée au bras vertical d'un levier coudé mobile en O autoui- de l'arête d'un couteau de balance. Le bras liorizonlal porte un plateau destiné à recevoir des jioids. Le centre de gravité du levier est placé assez bas pour assurer la stabilité de l'équilibre. Une enceinte E, munie des ouvertures strictement nécessaires, entoure le cylindre et la brosse. On y fait passer un courant lent de diflerents gaz, chargés ou non de di- verses vapeurs. Les pt)ids nécessaires ()Our établir l'équilibre ont été trouvés : g Air desséché 26 Air ambiant 20 Air chargé de vajieur d'eLiu 22 » de benzine 20 H " d'alcool 19 Sans avoir fait d'autres mesures quantitatives, j'ai constaté que les va- peurs d'élher, d'essence de pétrole, et inènie de pétrole lampant, donnaient des diminutions de frottement du même ordre de grandeur. I.'air chassé par un soufflet se chargeait de vapeur en baiholant dans un flacon contenant le liquide. La vapeur employée n'était jamais saturante et il n'y avait pas trace de buée sur le cylindre. Je iTai au contraire observé aucune variation notable du frottement en iulroduisant dans l'enceinte les divers gaz suivants, soigneusement des- séchés : Air, hydrogène, acide carbonique, élhylène. ÉLECIKICITÉ. — Aitto-excùation d'un allenialtur tripliasé au moyen de soupapes éleclrolyliques. Note de M. C. Li.mb, transmise par M. Lipp- mann. In alternateur triphasé, de faible [tuissance, 10 kilovollanq)ères, sous 1 1(1-1 20 volts, à jo périodes : s., a été utilisé pour ces expériences. Une ballerie de six soupapes électrolyliques, à clapel d'aluminium, était montée (') Tlièse de Doclora/, page 58. SÉANCE DU l8 MAI 1908. 10 i5 sur les trois bornes du courant triphasé. Le circuit inducteur de ralterna- tcur pouvait être animé, par le jeu d'un commutateur l)i[)olaire à deux di- rections, soit par une distiihution à courant continu sous 220 volts, soit par le côté roiiranl redressé de la batterie de six soupapes. Dans le circuit induclcur était intercalé le rhéostat de champ ou rhéostat d'excitation. l.'iilternaleur clant mis en vitesse, si le coininnlaleur élait monté sur les soupnpes, l'excitalioLi de l'allenialeur ne se produisait )>as spontanément; mais il suflîsail d'exci- ter d"al)ord, un peu forlemeiit, |)ar le courant continu, et d'inverser brusquement le commutateur, pour voir le voltage induit, après une chute instantanée presque à zéro, remonter rapidement jusqu'à plus de 120 volts, suivant la position du rhéostat. Ce phénomène se produisait à l'allure d'une djnamo-sliunl, à couiaiit continu, dont on ferme le circuit d'excitation. A ce moment, l'alternateur triphasé fonctionnait en auto-excilation, par l'intermé- diaire des soupapes électrolytiqnes. On pouvait faire varier le voltage commodément, et dans de grandes proportions, jusqu'à 200 volts environ, par le simple jeu du rhéos- tat d'excitation, alisolument comme dans le cas dune dynamo-shunt à courant con- tinu. Ij'altei nateur a pu être mis en pleine chaige, partie sur des résistances non in- ducti\es, partie sur une série de moteurs triphasés asynchrones. I^e débit faisait naturellement baisser le voltage, mais il Qlait aisé de le remontei' par le jeu du ihéos- lat. Bien entendu la variation du voltage, due à une variation de débit, élait plus grande que dans le cas ordinaire de l'excitation indépendante; mais c'est également ce qui se produit avec les d\ namos à courant continu ; le fait est bien connu et d'ailleurs bien évident. Il existe cependant une dilTérence avec les machines à courant continu : c'est qu'il est nécessaire que le magnétisme rémanent de l'inducteur ait une valeur suffisante pour que l'alternateur s'amorce spontanément, sans avoir recours à l'artifice cjue j'ai dû employer : excitation préalable sur courant continu et inversion brusque du cotntiiulaleur. Cela s'explitjue aisément. Dans les généialrices à courant continu, surtout les machines de construction moderne à faible entrefer, le moindre ilux inagnéti([ue rémanent suffit à déterminer un courant dans le circuit induc- teur, coiH'ant surexcitant les pôles et déterminant ainsi l'auto-excitation; mais avec les alternateurs, il faut que ce fiux rémanent engendre une force électromotrice suffisante pour vaincre la force électromotrice de polarisation des deux soupapes qui se trouvent toujoiiis tiiontées en tension, et donner ainsi un courant redressé, capable de surexciter les pôles. Or l'alternateur que j'ai employé ne produisait guère plus de i volt à sa vitesse normale de i5oo tours : minute, par le seul magnétisme rémanent de son inducteur. J'ai voulu faire une détermination du magnétisme nécessaire, pour cette IOl6 ACADÉMIE DES SCIENCES. machine. J'ai utilisé, dans ce but, quelques spires inductrices indépendantes, animées par un courant auxiliaire pris par une source continue; Tenroule- menl inducteur principal était branclié sur le côté courant redressé des sou- papes. J'ai observé qu'il fallait faire croître le courant continu auxiliaire jusc^u'à l'obtention de lo volls alternatifs environ ( tension composée). A ce moment, spontanément, le voltage s'élevait avec une rapidité croissante, jusqu'à 200 volts environ, si le circuit inducteur se trouvait dépourvu de rhéostat. On pouvait, dès que l'auto-excitation se produisait nettement, supprimer le courant continu auxiliaire : le voltage continuait à s'élever jusqu'à sa valeur limite : 200 volts enviion. Rien.ne serait donc plus facile que d'obtenir ce résultat, en constituant les noyaux inducteurs d'un alternateur avec de l'acier à aimant trempé ou conqjrimé, ou même de la fonte ayant une force coercilive suffisante. J'ai vu fréquemment des dynamos à courant continu, à ciicuil magnétique en fonte, donner, à vide, par leur seul magnétisme rémanent, a.j à 3o pour 100 du voilage normal : c'est bien plus (pi'il n'en faudrait. Il suffirait (pie le constructeur excitât une première fois Tinducleur par du courant continu. Le courant redressé, obtenu par si\ soupapes électrolytiqiies, est assez peu ondulé, étant donnée suitoiil l'iruluclance propre au circuit intlucteur; mais il sérail aisé de le rendre encore plus continu, si on le reconnaissait nécessaire, en introduisant spéciale- ment en circuit une bobine de réaction (self-inductance) aussi dénuée que possible de résistance ohmique. Le rendement des soupapes électrolytitpies étant de l'ordre de75 pour 100, en puissance, on voit que ce procédé d'auto-excilalion est, à ce point de vue, au moins équivalent au procédé habituel d'excitation par une excita- trice 011 une source séparée. J'ai fait quelques expériences en vue d'obtenir l'auto-excitalion de l'alter- nateur, monté en alternatif simple, ou monophasé. Je n'ai pu y réussir, il fallait, pour obtenir à vide ii5-i2o volts, que le courant continu auxi- liaire donnât à lui seul un flux magnétique engendrant 3o à 35 volts; la fermeture du circuit redressé des soupapes (batterie de quatre seulement, dans le cas de l'alternatif simple) augmentait alors le llux jusqu'à l'obten- Iton des 1 10-120 volts; mais il n'y avait pas auto-excitation, au sens ordi- naire du mot, c'est-à-dire élévation spontanée de la force électromotrice sans rien toucher au circuit inducteur. 11 est vrai que, dans le cas du tnono- phasé, avec batterie de quatre soupapes, le courant redressé passe par zéro (et même en dessous par suite des fuites des soupapes), ce qui n'a pas lieu SÉANCE DU iS MAI lC)oS. mij avec six soupapes montées sur le Iripliasé. En ne redressant le courant alternatif qu'avec une seule soupape, j'ai observé que la surexcitation due au courant redressé n'augmentait (juc de 2 à 3 pour Kiole voltage akernalif obtenu par le courant continu auxiliaire. Il serait peut-être téméraire de conclure, de cette seule expérience, que l'auto-cxcltalion d'un alternateur monophasé, au moyen de soupapes, fût impossible; mais je crois (pi'il sciait nécessaire d'user d'un artifice spécial pour rendre le courant redressé plus continu : self-inductance, ou conden- sateur élcctrolylique de grande capacité électrostatique, formé par une soupape à deux clapets d'aluminium (anode et cathode), ou même une batterie d'accumulateurs, qui pourrait être de très faible capacité, c'est- à-dire s■,\\l^> for r?ia/i()n nolal)lc. Ces [irocédés de régularisation du couiant redressé des soupapes électroly tiques ont été' déjà indiqués par divers expéri- mentateurs. Mais ce sont là des complications qui réduisent l'intérél du procédé et sont, en tous cas, inutiles pour un alternateur triphasé et, très vraisemblablement aussi, pour un alternateur diphasé. tLECïi'.lCITÉ. — Sur les différences de potentiel de contact entre métaux et liquides. ÎNote de M. L. lÎLOCii, présentée par M. H. Poincaré. Il existe un certain nombre de mesures sur la différence de potentiel métal- liquide, mais nous n'avons connaissance d'aucun travail systématique sur la variationde la dilïérence de potentiel métal-éleclrolytique quand la concen- tration de l'électrolyte varie. Trois sulfates métalliques ont été étudiés par M. Gouré de Villemontée dans sa Thèse de doctorat { '). Il nous a semblé intéressant de mesurer la différence de potentiel entre métal et eau distillée, et de rechercher comment varie cette différence lors- (ju'on passe de l'eau à des solutions aqueuses de concentration variable. La méthode choisie est celle du condensateur de Vol ta. On s'est assuré que la principale cause d'erreur de cette méthode (condensation de liquide sur le plateau métallique) est négligeable pendant une série d'expériences. (') Voir GoURÊ DE VlLLEMOMÊE, Tllèse, p. I 14- iniS ACADÉMIE DES SCIENCES. La niélliode ne fait coniiaîlrc naturellemenl que les difTérences de potentiel apparentes (dans l'ail). Le plateau métallique invariable est un disque de zinc oxydé. Ce disque a parfois été remplacé par un disque de zinc nickelé. Certains résultats ont été con- trôlés au moyen d'un compensateur à poloriium. Par rapport au zinc oxydé, l'eau distillre du laboratoire présente une dif- férence de potentiel de contact (positive ) voisine de i volt. L'acide sulfu- rique, l'acide chlorliydrique, en solution normale, présentent des dilTérences de potenliel (positives) noiablemeni plus grandes ( i ^',-20 environ ). Lorsqu'on dilue prog-ressivement une solution acide normale, la dlITérence de potenliel (lecroîl co/islatninent sans présenter de maximum ni de minimum. Le carbonate de soude normal, la soude normale, rammoniacjue, pré- sentent des différences de potentiel notableincnl moindres qnc l'eau. Par dilution progressive, ces diiFérences croissent régulière ment, sans offrir de maximum ni de minimum. Les sels comme le chlorure de sodium normal; les sulfates de zinc, de nickel, de cuivre en solution normale, présentent, par rapport à l'eau dis- tillée, des variations faildes ou douteuses. Si Ion part de l'eau distillée, l'addition d'a«e goutte d'acide sulfuriqueou de soude normale (dans 240'™' d'eau) produit plus de la moitié île la varia- tion totale qu'on observe on passant de l'eau pure à la solution normale elle-même. Quand l'addition d'une goutte d'acide a produit une variation dans un sens, l'addition d'alcali annule celte variation et crée une variation en sens contraire, qu'une nouvelle addition d'acide inverse à son tour. Nous concluons de là que : 1° La dillérence de potentiid de contact (appaienlc > iMitre niiHal et liijuide est |)lus petite pour les solutions alcalines que [jour l'eau, plus petite pour l'eau (jue pour les solutions acides. Les sels donnent des effets peu didé- rents de l'eau; i>" Cette différence de potentiel varie constamment dans le même sens quand on passe de la soude normale à l'acide sulfuriipie normal; 3" Les variations les plus grandes s'observent pour les dilutions extrêmes. Elles sont susceptibles de mettre en évidence des traces d'acide ou d'alcali qui échappent aux réactifs colorés. SÉANCE DU l8 MAI igoS. ÏO\() RADIOGKAPHIE. — Radiographie des poumons et de i estomac des fœtus et des enfants murt-nès. Note de M. Bouchacourt, présentée par M. Bouchard. A propos de la Communication faite le 4 mai 19^^ à l'Académie des Sciences par M. Perrier, au nom de M. Cli. Vaillant, je demande la permis- sion de présenter les observations suivantes : 1° Radiographie des poumons. — 11 est certain que, chez les enfants ayant respiré, les poumons forment une tache plus ou moins claire sur la radio- graphie, par suite de la présence d'une notable quantité d'air à ce niveau. Dans les deux cours que j'ai fait deux fois par an (' ) (stage d'hiver et stage d'été) à la Clinique Tarnier, de 1898 à 1907, j'ai toujours insisté auprès des élèves (en leur montrant de nombreux clichés à l'appui) sur la valeur de ce procédé de docimasie pulmonaire radiugraphique, qui avait surtout l'avantage, sur le procédé de docimasie pulmonaire hydrostatique, de ne pas nécessiter l'ouverture du cadavre. Dans ces deux procédés, il y a d'ailleurs une cause d'erreur : c'est l'insuf- flation pratiquée dans l'espoir de ranimer Tcnfant né en état de mort appa- rente. Mais j'ai toujours noté que dans ces cas l'air n'arrivait pas jusqu'aux sommets des poumons, qui restaient opaques. Il y a lieu de noter d'ailleurs que, chez l'enfant ayant nettement respiré, les dill'ércnts diamètres de la partie supérieure du thorax sont notablement plus grands que ceux de l'enfant qui n'a pas respiré spontanément. 2° Radiographie de l'estomac. — D'après les nombreuses radiographies de nouveau-nés que j'ai laites, l'estomac est surtout visible dans les deux, cas suivants, par suite de la présence de gaz dans son intérieur : A. Dans les cas de fœtus ayant été insufllés (surtout par le procédé dit de bouche à bouche), par suite de la présence d'une quantité plus ou moins grande d'air dans l'estomac. B. Chez les fœtus morts depuis plus de 48 heures, par suite du dévelop- pement des gaz de la putréfaction. Dans ces cas, non seulement l'intestin mais l'estomac sont nettement visibles. Les anses intestinales sont déli- mitées, le diaphragme refoulé, etc., de façon très variable suivant le degré de putréfaction. (') Sur les applications de la radiolog,ie à l'Obslélrique. C. R., 1908, 1" Semestre. (T. GXLVI, N° 20.) l34 I020 ACADEMIE TJES SCIENCES. CHIMIE PHYSIQUE. — Observations sur le temps employé par les corps pour se dissoudre. Note de M. Gastox Gaillard, présentée par M. J. Violle. Les observations que nous avons faites sur le temps que la précipitation met à apparaître dans les solutions d'hyposulfile (') nous ont amenés à étudier, au même point de vue, la dissolulion des corps. Comme on le sait, d'après G. -A. HulcLl ('), Boyer-Guillon C"), J. Schiirr (^), Bruncr et Tolioczke {'), la dissolution dépend de nombreux facteurs qui rendient fort difficile toute observation de ce genre. D'une façon générale, nous avons jelé des poids donnés de sel dans des quanlilés délerminées de dissolvant à une température connue. F^a diffusion était rendue la plus active possible et maintenue constante par un agitateur mù par une turbine réglée à une certaine vitesse, et l'on a compté les temps jusqu'à la disparition entière du sel. Ces expériences ne peuvent valoir comparativement que par séries, pour des cristaux de grosseur semblable et une égale diffusion, car pour un même sel les écarts sont con- sidérables, selon la gro-seur des cristaux et l'agitation de la dissolution. Si l'on pul- vérise les cristaux, la dissolution se fait d'une façon beaucoup plus rapide, mais il subsiste entre les sels des différences comparables à celles qu'on observe en opérant sur les cristaux mêmes. Sans parler des nombreuses expériences que nous avons faites avec divers sels et pour lesquels il est difficile de donner des résultats comparatifs à cause des formes difi'éreiiles qu'ils revêtent, il est intéressant de remarquer que, pour certains d'entre eux, il se manifeste des relations avec la nature de leur acide ou le poids de leur raéljtl, I^.ii opérant avec uj) même corp.Sj nous avons vu que : 1° Pour des quantités croissantes, le rapport des durées à la concentra- tion obtenue est d'abord sensiblement constant dans les limites de nos expé- (') Comptes rendus, t. (1\L, lyoj, p. 652. (2) Zcitsch. f. pliys. Chem., t. XXXVH, i8 juin 1900, p. 385. (') Élude sur la solution de sulfate de chaux {Annales du Consen'aloirc, igoo). ('■) Journal de Chimie physiiiac, t. Il, 190 '|. p- î'iS. (') Id., t. III, 1905, |). (J25. SÉANCE DU l8 MAI 190S. I02I ricnces, pour s'élever ensuite : t = 30°. — t = l')°. (sous forme SO'Na^ Sucre l'.Mii- .'oni)B. de semoule). ( peiils cristaux). (cristallisé). e m s m I* m s "' „^ .00 i.5o à 2 ?. .3o à 2.45 m s ni 1 00 2 . 1 5 à 2 . 25 3 . 3ô à 4 2 . 45 à 3 200 2 . 3.5 à 2 . 45 7 . 3o à 8 3 . 1 5 à 3 . 3d 3oo 3.20 à 3. 3o i4 à 16 4 400 3.40 à 3.. 5o » 4- 3o à 4-45 5oo 4-10 >* 5.i5à5.3o 2" On constate un rapport entre la valeur de la solubilité et celle du temps employé, et, dans certains cas, en faisant varier la température, on voit (pie la courbe des inverses des temps a une allure comparable à celle de la solubilité; mais des sels ayant des coefficients voisins peuvent employer des temps notablement différents, et la variation du temps avec la tempéra- ture ne suit pas toujours celle de la solubilité, comme cela est à remarquer plus spécialement avec le sulfate de soude ou de chaux. 2ni)^-' pour 2000?. S'O^Na-. SU'Na-. Sucre. 0 m ^' m m m s m s [5 2.45 10 à 12 2r45 à 3. 00 20 ... . » » 2 . 1 5 à 2 . 3o 3o » i"'3(y à i^i^ss ,.45 à 2 4o 1 . 4ô " 5o à I 5o » 5o' à i^io" 4o à 5o 60 ; 35= à 45' 2.5» à 3o= 3o à 4° 70. 80. 12" à i5' i5'' à 18» » 3" Pour quelques mélanges de sels sur lesquels nous avons opéré (sulfate etchromate de potassium, azotate de potassium et d'ammonium, chlorure de sodium et azotate de potassium), le temps varie dans le sens de la modi- fication de la solubilité, mais les variations sont peu sensibles. 4" Si l'on ajoute successivement une même quantité d'un corps à dis- soudre aussitôt que la quantité précédemment introduite a disparu, on voit que pour des concentrations croissantes les temps mis par un même poids I022 ACADEMIE DES SCIENCES. à se dissoudre augmentent de la façon suivante (') : Surre. Na Cl Sucre On a ajouté 'oids. l = i8". t = ao°. Poids. t ■■ = 12°. lOOB. s 100 m i 1 .3o à m â ..45 m 9 a.4o m s à 2.5o 100 m s 3.3o ù m 5 3.4.5 m i m 3.45 100 2 3. io aoo 4 . 3o 3.45 à 4 lOO 2. lO 3 à 3.i5 Boo 5.45 à 6 4 lOO 3 à 3.3o 3.35 4oo <) à 9.1.5 4.3o lOO 5 à 5. i5 3.5o à4 .5oo n ( i . 3o à 7 lOO 7.3o à S 4.43 )) » » 100 » 5.i5 à 5.20 » » » lOO » 6.3o » )) » 100 » 7.40 » j) » D'après les expériences précédentes et celles (jue nous avons faites sur la précipitation, on peut se demander s'il n'y a pas, pour chaque corps, une valeur de temps fondamentale. Dans ce cas il ne s'af(il plus de considérer seulement la vitesse de réaction, c'est-à-dire le rapport de la niasse trans- formée au temps, rapport dû aux valeurs combinées des difTérentes énergies des éléments en réaction et des nombreu.x facteurs qui interviennent, mais d'examiner l'action respective de cliaque élément. Il semble qu'on pour- rail ainsi pour chaque substance dégager la notion d'une sorte de chimio- chronicité, l'étude de la valeur propre du temps employé par chaque élé- ment dans ses combinaisons permettrait sans doute de se rendre plus complètement comjite des forces qui entrent eu jeu dans toute action chi- mique et d'en mieux déterminer l'économie. PHOTOGRAPHIE. - Sur une action pholngraphique de l(( lumière in fra-inuge. Note de M. A. G.\itGA.>i de Mo.ncktz, présentée par M. Deslandres. J'ai pu mettre en évidence une action particulière de la lumière infra- rouge, en répétant, sur le conseil de M. Deslandres, les expériences bien connues d'Edm. Bec(|uerel et de M. V . Villard sur les rayons destructeurs et continuateurs. (') H est ilifncile tie comparer ces temps aux 'iiU'érences eiUre la cnncerilralioii finale et la concoiitration correspondant à la salur-atidii par siille di- la difficulté .de l'expérience quand on a])proche de cette dernière. SÉANCE DU l8 MAI 1908. I023 Ed. Becquerel avait reconnu que les rayons infra-rouges les plus voisins du rouge détruisent l'impression produite sur une plaque par les rayons de longueur d'onde plus faible, employés dans la photographie ordinaire. M. Villard, en 1904, a obtenu le même résultat en remplaçant les rayons lumineux par les rayons X. La destruction, qui s'étend de À 800 à Xiooo environ, a été utilisée pour la photographie de cette région infra-rouge. J'ai repris ces expériences avec les rayons X en faisant varier méthodi- quement le temps de pose du spectre, et en employant, pour la çollimalion des rayons et leur photographie, des miroirs concaves argentés qui ont l'avantage de faire converger toutes les radiations sur un même foyer. Ayant tout d'abord utilisé un spectrographe à prisme de fîint, j'ai con- staté qu'il existe, immédiatement à la suite des rayons destructeurs, un autre groupe de rayons moins réfrangibles et qui ont pour effet, non plus de détruire l'impression produite par les rayons X, mais au contraire de l'augmenter, en agissant en quelque sorte comme rayons continuateurs. Pour rendre l'expérience plus concluante j'ai remplacé le prisme de Mini par deux prismes de fluorine et, afin d'éliminer compltl'lciiienl l'hypolliése d'un voile par la lumière dirtuse, j'ai placé devant la fente du speclrographe une cuve renfermant une dissolution d'iode dans le sulfure de carbone. On sait que cet absorbant bien connu, dû à Tyndall, arrête coniplèternenl toute lumière capable d'impressionner les plaques photographiques à l'état normal et se laisse traverser par les radiations de longueur d'onde comprise entre ). 800 et^l^. Dans ces conditions, avec une lampe INornst de32 bougies et une plaque Lumière 1, au gélatinobromure d'argent, voilée par les rayons X, il y a naturellement absence d'impression du speclie avant 'À 800 et destruction du voile initial de X800 à X920; mais, au delà, l'épreuve montre une aug- mentation nette du voile, qui s'étend de X 9^0 à X i35o environ. L'emplacement des différentes radiations dans lo spectre précédent a été calculé au moyen de la série des indices de la (luorine d'apiès Hubens, le spectre lui-même étant repéré par les raies de l'arc au lithium juxtaposées sur l'épreuve. La même expérience faite avec des plaques voilées, non plus par les rayonsX, mais par la lumière ordinaire (lumière rouge par exemple), ou avec des plaques non voilées, ne donne pas trace de ce prolongement, même avec des temps de pose considérables. Le phénomène en question paraît donc jusqu'à présent spécial aux préparations photographiques ayant subi l'action des rayons X. Il convient de remarquer ici qu'il n'y a pas une analogie complète entre cette nouvoHe action et l'etrel continuateur dHdm. Becquerel et de M. P. I024 ACADÉMIE DES SCIENCES. Yillard, qui exige pour sa production l'emploi d'une préparation pliologra- phique renfermant des sels d'argent solubles dans l'eau. Edm. Becquerel avait reconnu que la présence de ces sels était rigoureusement indispensable pour l'obtenlion de l'effet continuateur par les rayons jaunes et verts, et M. P. Yillard, ayant récemment repris ces expériences, n'a pu obtenir aucune continuation avec les plaques au gélatinobromure d'argent ('). Je me propose d'approfondir cette question, intéressante à des points de vue diiférentSj et d'étudier notamment Tinfluence que peuvent avoir sur l'intensité de l'impression et son étendue, d'une part la nature des rayons X et leur durée d'exposition et d'autre part la nature des plaques employées. PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Étude cinématographique rles mouvements browniens. Note de M. Viorou Hkmii, présentée par M. Dastre. L'étude quantitative des mouvements browniens que présentent des par- ticules très fines suspendues dans un milieu liquide ou gazeux est très diffi- cile, à cause de la rapidité et de la faible trajectoire de ces mouvements. L'observation directe au microscope ne permet d'obtenir (pie des données schématiques sur ces mouvements. D'autre part, les recherches théoriques d'Einstein, Marie Smoluchovvski, Langevin et Perrin montrent qu'il y a un intérêt d'ordre général à étudier quantitativement ces mouvements. Grâce à une installation raicrographique très coinplète du laboratoire de M. François-Franck que je tiens à remercier ici pour l'accueil qu'il m'a fait, et "-race à faide de M"<' Chevreton qui a établi un montage très perfec- tionné de cinématographie microscopique, j'ai pu obtenir des vues cinéma- tographiques des mouvements browmiens. L'émulsion étudiée est du latex de caouchnuc dilué environ 5oo fois avec de l'eau distillée; on choisit une émulsion contenant des grains bien isolés et uniformes comme grosseur. Ces grains sont absolument sphériques et ont environ i^ de diamètre. L'émulsion est mise sur une lame porlanL un quiuliillatîe liés lin; on la recouvre avec une lamelle qu'on Iule a la paraffine. De cette façon on peut conserver une émulsion sansévaporalionpendiml [,lusieurs jours eimêthe semaines, et l'on conslale toujours des mouvements browniens très nets. L'avantage du latex est d'une part l'uniformité de (') liiiUelin de la Société française de P/iysi'/iw. i" fascicule, 1907, p. 7 : Sur les actions ciiimiqiies de la lumière, par P. V illaru. SÉANCE DU l8 MAI 1908. loaS grosseur des giains, d'autre part leur densité, très voisine de celle de l'eau : elle est égale à 0,98. On n'observe donc pas avec le lalev la répartition en profondeur que Perrin a étudiée pour la gomrae-gutfe. La pré])aration est placée en position exactement horizontale sous le microscope. Les photographies étaient faites avec l'objectif apochromatique Zeiss de 2™"', Toculaire à projection 4 et la distance de 24"'", ce (|iii donne un grossissement d'environ Fig. ,. '■--4 600 diamètres. La source éclairante est une lampp à arc de 3o anipèi'cs; le cinéma- tographe est disposé directement au-dessus du microscope. Les ciii''r)iatcjj;raj)hics obtenues contiennent vingt images par seconde et la durée de pose de chaiju/a iniai;e est égale à t—ô '^'^ seconde; par conséquent, l'intervalle de lemjjs séparant deu\ imai;es conséculives est égal à ^3 de seconde. L■émul^ion choisie était suffisamment diluée pour que dans le champ il n'y ait qu'une vingtaine de grains; de cette façon leur re])érage peut être fait avec exacti- tude et l'on peut, en déterminant la position d'un grain sur une série de jiholographies successives, dessiner la projection de la trajectoire décrite par chaque graiu. La figure ci-jointe représente ces trajectoires pour cinq grains, les points successifs corres- pondant aux intervalles de ^V de seconde; l'échelle donne la grandeur ilu p.. HésuUals. — La li\iicctoite déciùte par un grain est très complexe; elle varie d'un grain à l'autre et elle est absolument indépeijdante pour chaque grain, même lorsqu'on compare des particules voisines de ai^; cette trajec- toire présente 1res souvent des variations très lirusques de direction. 1026 ACADÉMIE DES SClEiXCES. Le drplacenient moyen coirespoiidanl à -^ de seconde varie très peu d'un grain à faulre. \ oici par eveniple les valeurs moyennes pour dix grains pris au hasard; ces moyennes correspondenl cliacune à seize déterminations successives : oH-,58 o!^,55 oP-,52 o!^,56 oH-,7o o^;6^ oV;6-; oP-,;! oV-,bô 0^70; la moyenne de ces nombres est égale à A = 01^,62. La formule d'Einstein, établie égalemenl par Marie Smoluchowski et Langevin, donne la valeur de ce déplacement moyen : N Snnr ' il est la constante des gaz : 8,3i . 10' ; T = 290"; iN le nombre de molécules par molécule-gramme : 7. 10-*; Tj la viscosité de l'eau : o,oi3; r le rayon des particules : o,5 . lo"" cm et 2r la durée : -^ sec. Cette formule donne comme valeur théorique de A, o'', 16, c'est-à-dire u/ie i-'aleur plus de quatre fois plus faible que la grandeur trouvée expérimen- talement (en effet, 0,62 est la valeur moyenne de la projection horizontale du déplacement). 11 résulte donc de nos expériences que la formule d'Einstein ne donne pas la valeur exacte du déplacement dans le mouvement brownien des grains étudiés par nous. On doit se demander à quoi peut être dû cet écart entre la théorie et l'expérience. La formule d'Einstein montre que A" est proportionnel à la durée ^. J'ai fait des mesures de déplacement de grains de quatre images en quatre images, c'est-à-dire correspondant à —; àa seconde; la moyenne trouvée est égale à i''-, i 1 au lieu de 2 X 0,62 = 1,24 exigé par la formule; c'est un accord suflisaniment bon. Donc l'expérience vérifie bien la propor- tionnalité de A- à la durée. il reste à se demander si la relation entre A- et la viscosité et le rayon est bien celle qu'admet Einslein, c'est-à-dire a-t-on le droit d'appliquer la loi de Slokes au déplacement dans IVau de grains ayant ii^ de diamètre? 11 est possible que cette loi ne s'applique pas à des grains aussi petits. C'est un point que l'on peut résoudre par l'étude cinématographique. SÉANCE DU iS MAI If)o8 IO27 CHIMIE MINÉRALE. — 5'//' les iodomercurdles de thorium et d'aluminium. Note de M. A. Duboix, présentée par M. L. Troost. J'ai appliqué au thorium la méthode (pii m'a donné un grand nombre d'iodomercurates nouveaux avec les iodures métalliques. Je prépare l'iodure de thorium en atti^piaut du carbonate de thorine par l'acide iodhydrique et évaporant à siccité au bain-marie. Je dissous alors dans de l'eau, alternativement et jusqu'à refus, des portions de la masse obtenue et de l'iodure mercurique, en maidant d'une douce chaleur. La liqueur laisse d'abord déposer par refroidissement de l'iodure mercurique, puis une masse cristalline que j'ai laissé reposer longtemps afin d'avoir des cristaux plus gros. ^ Les plus gros cristaux, après que la masse eut élé séchée sur des plaques de poice- laine, ont été triés avec une pince. Ils sont d'une déliquescence extrême (!t s'altèrent aussitôt à l'air en devenant rouges. Aussi l'opération du triage et la mise en marche de l'analvse doivent-elles être conduites très rapiilement. L'analj'se montre qu'on est en présence d'un iodomercurate Tli I*, 5 H^ I-, 18II-O : Trouvé. Gulculo. Thorium 6,54 6,7.8 » 6,972 Mercure 3o,74 3o,83 » 29,989 Iode 53,24 53 , '\o 53 , 4 1 53 , Sa i On voit que les ciislaux contiennent' un très léger excès d'ioduio mercuri((ue tenant à un commencement de décomposition. La propriété saillante de ce sel est sa facile décomposition par l'eau. La liqueur qui baignait les cristaux avait une teinte brune très foncée par suite de la présence diode libre; je l'ai éclaiicie par agitation en présence d'iodure mercureux. ICIle devient alors jaune comme de l'huile d'olive. A la température de i8°,9 elle a pour densité 3, 5 12, nombre très voisin, mais inférieur à celui de la densité de la solu- tion saturée d'iodure de mercure dans l'iodure de baryum (liqueur de Rohrbacli). Sa composition est la suivante : I. II. Thorium 10,07 10,26 Mercure 21 99 22,26 Iode 5i , 18 5l , 23 Eau (par dur.). . . . 16,76 16, 25 G. K., 1908, i" Semestre. , T. CXLVI, N" 20.) l35 l()-8 ACADÉMIE DES SCIENCES. iodomercurale d' aluminiiun. — J'ai indiqué précédemment ( ' ) qu'une solu- lioii saluréed'iodure mercurique dans une solution d'iodure d'aluminium en présence de l'air s;^c avait laissé déposer un oxyiodure dont j'avais pu obte- nir une quantité assez grande pour en faire l'étude. Depuis cette époque (aoùl 1907), la liqueur mère abandonnée dans une almospbère parfaitement desséchante, en présence de baryte anhydre, a laissé déposer des cristaux bien différents d'aspect. Ce sont des prismes très allongés, d'une déli- quescence extraordinaire, dont je n'ai pu obtenir (pi'unc très petite quan- tité, malgré la longue durée de l'évaporalion. L'analyse leur assigne la formule Ali', HgP, 8H'0. Trouvé. [. II. Cnlciilf'. Aluniiniuin 2,78 < 2,78 2,683 Mercure 20,21 '9)94 i9>88p Iode 63,12 63,38 63, 121 Ce corps se dissoul dans l'eau, sans donner le moindre dépôt d'iodure mercurique, même après un temps prolongé ; sa grande déliquescence et la difficulté d'en avoir des quantités suffisantes m'ont empêché d'en faire une étude plus complète. CHIMIE MINÉRALE. — Sur les composés définis du Hlicium et du palladium. Note de MM. Vwi. Lebead et Piekre Jolibois, présentée par M. IL Le Chatelier. On sait depuis les expériences de Boussingault^^- ), sur la siliciurationdu platine et de quelques autres métaux, que le palladium peut fixer le silicium. Ce savant a reconnu (jue le palladium chaufle au rouge blanc dans une bras(jue de silice et de charbon augmentait de poids (3,r) pour 100) et il a démontré que cette augmentation devait être attribuée à la combinaison du silicium. Depuis cette époque, il n'a été publié, à notre connaissance, aucun document nouveau concernant les composés siliciés du palladium. (') Sur que.lquex nouveaux iodomercurates (Comptes rendus, t. CXLV, 1907, p. 7i3). (-) BoussiNGAULT, Comptes rendus, t. LXXXII, 1867, p. Sgi. — Bull, de la Soc. chini., 3"série, t. XXVI, 1876, p. 265. — Ann. de Chim. et de Phys.. '1' série, t. Mil, 1876, p. 140 et t. \V, 1878, p. 91. SÉANCE DU l8 MAI 1908. 1029 Nous avons repris l'étude de la siliciuration du palladium et nous résu- merons dans la présente Note l'ensemble des faits que nous avons observés dans l'action directe du silicium sur ce m('"tal. Le silicium et le palladium se comjjinent directement avec un déga- gement de chaleur très apparent. Si l'on place dans un creuset de por- celaine de Berlin, chaufï'é au moyen d'un chalumeau ordinaire, un mélange intime de palladium et de silicium cristallisé, on constate d'abord un retrait de la matière, puis brusquement, à une température de 5oo" à 600", une incandescence vive se produit et la combinaison s'effeclue avec une élévation de température suffisante pour entraîner la fusion de la masse. Cette expérience nous a montré cju'il était possible de préparer facilement des culots de palladium plus ou moins siliciés. La fusion a été obtenue dans tous les cas dans des creusets en porcelaine de Berlin, chauffés au four For- quignon. La lenipéraUiie de fusion des mélanges de silicium et de (lalladiuni varie dans d'assez grandes limites suivanl les proportions relatives de ces deuv éléments. En raison des indications précieuses sur le nombre et la composition ds composés définis que donne l'étude de la fusibilité, nous avons tout d'abord déterminé la courbe des points de solidification commençante du système silicium-palladium. Cette courbe part du point de fusion du palladium, i58- (Ilolhorn et Wien) (') et descend ensuite jusqu'à 670", point qui constitue un premier nilninium pour un produit titrant 6 pour 100 de silicium. Un relèvement rapide s'observe ensuite et un maximum est atteint pour un culot renfermant 11,76 pour 100 de silicium. Cette proportion de silicium correspond à la formule Sil'd-. Le point de fusion de ce composé serait voisin de i4oo°. Après ce maximum très accentué, la courbe descend de nouveau jusqu'à 760°. Le silico- palladium fusible à cette température contient 16 pour 100 de silicium. Pour les mélanges plus riches en métalloïde, la température de fusion croît jusqu'à 990°, second maximum encore très accusé, qui fait prévoir l'existence d'un second siliclure dont la formule serait Si Pd (21 pour too de Si). A 25 pour 100 de silicium, le produit fond à 825°. C'est là un nouveau minimum correspojidant à l'eutectique. La température de solidification s'élève ensuite lentement |iour atteindre le point de fusion du silicium. Nous avons en outre observé, à l'aide d'un clironographe enregistreur, les variations de la vitesse de refroidissement. Pour tous les produits renfermant moins de 20 pour 100 de silicium, on constate un arrêt très net dans le refroidissement suivi d'une reca- lescence qu'on peut même reconnaître en dehors de toute mesure, par l'observation directe du culot. Avec le palladium silicié à 6 jiour 100, par exemple, cette recales- cence se manifeste vers 600°. L'élévalion de la température est telle que la masse est portée au rouge vif. L'augmentation d'éclat pari d'un point de la matière et se propage (') MoLBouN cl WiEx, A/ui. l'Iiys. iin(/ C/iein. Wiedm., (2), t. LVl, 1890, p. 36o. I()3o ACADÉMIE DES SCIENCES. irune façon comparable à la crislallisalion d'une solution suisaliirée autour d'un germe. Il semble bien en efiel qu'on soil en présence d'un phénomène de cet ordre, car nous avons pu, sur le conseil de M. Le Clialeiier, empêclier la recalescence de se produire en mettant en contact avec le culot, au moment où commence sa solidification, un germe constitué par un petit fragment d'un culot précédent. Dès que les produils siliciés renl'ermeiil plus de n pour loo de silicium, l'observalion du refroidissement permet de reconnaître l'existence d'un eutectique. C'est l'entectique SiPd— Si dont le point de solidification est S-Aj" ainsi que nous l'avons déjà signalé. Nous ne pouvons nous étendre ici longuement sur i'e\amen des surfaces polies de ces divers palladiums siliciés. Nous indiquerons cependant qu'il nous a permis de reconnaître riiumogénéité parfaite des produits titrant 11,76 et 21, o5 pour 100 de sicilium qui correspondent respectivement à SiPd- cl SiPd. En étudiant des culots à diverses teneurs ayant subi la recalescence et ces mêmes produits trempés avant l'apparition de ce phénomène, nous avons constaté une diUérence de structure intéressante. Dans ce dernier cas on observe toujours deux constituants se distinguant très facilement par l'oxydation à chaud. Ces deux conslituants se révèlent comme très homo- gènes. Lorsque la recalescence a eu lieu, l'un d'eux, le plus oxydable, est parsemé de petits cristaux, dont l'apparition est, dans tous les cas, liée à la production de la recalescence. Ce fait est en accord avec l'hypothèse que , nous avons déjà faite plus haut de la ciii-lallisation d'une solution sursaturée. Le silicium libre peut être rais en évidence sur les surfaces polies dès que la teneur en silicium dépasse 21 ,o5 pour 100. A 28 pour 100 de silicium on trouve le sili- ciure SiPd cristallisé au sein de l'eutectique SiPd — Si. Pour les teneurs plus élevées, le silicium cristallise en gros cristaux au sein de ce même eutectique. Dans les culots très riches on ne rencontre plus cet eutectique et le siliciure Si Pd, très homogène, cimente en quelque sorte lus ci istaux de silicium. Nous avons pu isoler facilement le siliciure Sil'd eu soumettant à l'action d'une solution de potasse étendue des culots coiilenant plus de 60 pour 100 de silicium total. Le silicium libre se dissout rapidement, puis l'attaque se ralentit sans cependant cesser complètement. Mais il est très facile de saisir le moment où le silicium libre a disparu. L(! dégagement gazeux très lent qu'on constate ensuite est dû à une altération lente du siliciure lui- nième. Le siliciure SiPd se présente en ju-tits fragments très brillants d'un gris bleuté, d'une densité de 7, h à i.o". U est attaqué à chaud par le fluor et le chlore. Au rouge sombre l'oxygène donne naissance à une oxydation super- SÉANCE DU uS MAI 1908. lo3l ficielle qui empêche une action plus profonde. Ce siliciure est inallaqualjle parTacidc cliloihydriquc et par l'acide suUurique, mais l'acide azotique et l'eau régale le décomposent déjà à froid. Les lessives alcalines réagissent lentement en donnant un silicate alcalin et du palladium. L'analyse de ce siliciure nous a donné les résultats suivants : Théorie II. pour SiPd. ■20,55 21 ,o5 78,97 78.95 Silicium pour 100 20.71 Palladium pour 100 78,80 Les essais que nous avons faits dans le but d'isoler à l'état crislailisé le second siliciure SiPd' n'ont pas été jusqu'ici satisfaisants. L'ensemble de ces recherches montre que le silicium et le palladium s'unissent directement avec dégagement de chaleur et donnent deux sili- ciures définis Si Pd' et SiPd. Le premier de ces conqjosés a pu seul être séparé et analysé, mais l'existence de ces deux corps peut être affirmée en raison de la parfaite concordance observée dans l'examen métallographique et dans la détermination de la courbe de fusibilité du système silicium- palladium. Les formules de ces siliciures sont comparaliles à celles des sili- ciures de platine déjà connus. Enfin l'étude du refroidissement des palla- diums siliciés renfermant moins de 20 pour 100 de silicium a permis d'observer un phénomène intense de recalocence qui semble correspondre à la cristalisation d'une solution sursaturée. CHIMIE ANALYTIQUE. — Mélhodc de dosage roliimétrique de l'acide larlriqiie dans les tartres et les lies. Note de JM. Eji. I'ozzi-Escot, présentée par M. Car no t. Le dosage de l'acide tarlrique dans les tarlres et les lies, produits qui sont l'objet de transactions commerciales très importantes, s'efï'ectue suivant certain nombre de méthodes plus ou moins empiriques, qui reviennent à isoler, avec une exactitude relative, le bitartrale de potasse, qui est un peu soluble dans l'alcool, et à déterminer son poids. Quoique ces méthodes aient été l'objet de très intéressants travaux, dans un très grand nombre de pays et particulièrement de la part de M. Caries, il est Io32 ACADÉMIE DES SCIENCES. certain qu'elles ne répondent pas au rleojré de précision qu'on est en droit d'exiger aujourd'hui dos ]>rocédés d'analyse servant de base aux transac- tions commerciales. Elles donnent lieu à de fréquents conllils entre acheteur et vendeur. Toute la difficulté du problème réside dans le fait ([iie l'acide tarlrique ne donne à proprement dire aucun composé insoluble dans l'eau, et qu'on est obligé d'opérer en milieu alcoolique et de tenir conqjte de la solubilité relativement considérable, dans ce solvant, des produits qu'on pèse. Il sera facile de voir que la méthode voluniélricjue suivante donne des résul- tais très exacts, et qu'elle présente d'anlrc pari loule la rapidité requise poui- une opération industrielle. < )n prolève is de lie ou de Uutre brut, on le place daiib une rapsule el l'on épuise avec un excès de solution de carbonate de soude ou de potasse bouillante; on prépare de la sorte loo'""'' d'une solution de tarlrate neutre, qui renferme tout l'acide tartrique du produit primitif. On prélève 25""' de cette solution, qu'on met dans un petit ballon, et l'on acidulé par un excès d'acide clilorhydrique; on fait bouillir pour chasser l'anhydride carbonique el l'on alcalinise franchement par l'ammoniaque, de manière à transformer l'acide tartrique en tartrate neutre; on ajoute alors 4o'^'"' d'une solution décime de bromure de baryum ('BaCl^) dans l'alcool fort et environ ^S""' d'alcool à g5". On agite el l'on filtre sur un creuset de Gooch de préférence; on lave le précipité avec de l'alcool ajouté par petites portions. Le tartrate de baryum précipité dans ces conditions est insoluble; on pourrait le transformer en sulfate de baryum et déterminer l'acide tartrique par pesée, il est plus simple d'opérer volumétriquement. A cet eil'et, au liquide filtré contenant l'excès du bromure de barvuni, on ajoute un peu d'eau et un excès d'oxalale d'ammonium; il se précipite de l'oxalate de baryum, qu'on reçoit sur un filtre et c[u'on lave soigneusement avec de l'eau légèrement ammo- niacale; on perce le filtre el, à l'aide d'une pipette contenant de l'eau chaude acidulée à l'acide sulfurique, on fait tomber tout le piécipilé dans un beoher, on ajoute un excès d'acide sulfurique et l'on dose l'acide oxalique avec une solution tilrée décime de permanganate de potasse. Soit n le nombre de centimètres cubes de cette solution ulili>ès, [\o — -n représente le nombre de centimètres cubes de solution décime de bro- mure de baryum employés pour précipiter l'acide tartrique. L'acide tartrique contenu daus la prise d'essai sera donc : (40 — 11) X. 0,0076 X 4; la proportion pour 100 sera : 3(4o — n). Cette méthode est très rapide et elle donne des résultats beaucoup plus exacts qu'aucune des méthodes utilisées jusqu'ici; on voit qu'elle met à profit d'une part l'insolubilité du tarlrate de baryum dans l'alcool et d'autre part la grande solubilité du bromure de baryum dans le même solvant. SÉANCE DU l8 MAI 1908. io33 CHIMIE INDUSTRIELLE. — Élimination de l'oxyde de carbone du gaz de houille. Note de M. Li'o Vi<;.\o.\, pri''senlée par M. Carnot. La toxicité du gaz de liouille est due presque exclusivement à l'oxyde de carbone, qu'il contient dans la proportion moyenne de 8 à 10 pour rob. D'autre part, les canalisations conduisant le gaz d'éclairage des usines productrices aux lieux de consommation ne sont jamais étanches; elles perdent, en route, une fraction du gaz transporté. Les pertes peuvent atteindre de 5 à 20 pour 100, suivant l'état des canalisations. Il résulte de là que, dans les villes pourvues de distributions de gaz, les habitants sont constamment soumis à l'action nocive de l'oxyde de carbone. J'ai recherché, au laboratoire, les méthodes pouvant être employées pour priver le gaz de houille, en totalité ou en partie, de l'oxyde de carbone qu'il contient. Trois procédés me paraissent industriellement applicables. L'oxyde de carbone peut être : 1° ou transformé en méthane; 2° ou transformé en acide carbonique; 3° ou absorbé directemeut. 1° Transfonnalion en méthane. — La métliode d'Iiydrogéntitioii de Siibatier et Senderens {Ann. de Chlm. el de Ph., 8° série, t. IV, mars-avril igoô), basée sur l'action du nickel à 250°, permet d'éliminer coiii|ilètenienl l'oxyde de carbone en le transformant en méthane. Le gaz de houille renferme, en effet, tous les éléments nécessaires à l'accomplissement de la réaction G0 + 3H'=CII'+HHJ. Le gaz de houille doit être privé, au préalable, de benzène, qui serait transformé en cyclohe\ane, et de composés sulfurés, qui stériliseraient le nickel. Voici la composition volumétiique centésimale d'un échantillon de gaz de houille avant et après l'action du nickel : A\aiiL Après ( volume 4 'io'^"'')- (volume 29001111"). Acide carbonique 2 o Oxygène I 0,20 Azote 3,10 4,3o Hydrogène 46, 5o 25,90 Méthane 37,70 69,40 Oxyde de carbone 9)5o 0,09 Non dosé o,30 0,11 100, 00 100,00 L'application de la méthode Sabatier et Senderens permet de mélanger une certaine lo'M ACADÉMIE DES SCIENCES. propoilioii lie gaz à l'eau au gaz de houille, avant île le souraellre :i l'action du nickel Soit, eu cllet, un mélange de : H 5o 100'"' de gaz de houille. CH* 'lO ' CO 10 et de 20'°' de gaz à l'eau. , H lo CO lo Ce mélange contiendra essentiellement : H Go'"' CH' 4o'"' CO 20>°' Après réaction du nickel, on obtiendra : CH», 6o-' 2» Transformation en acide carbonique. — En faisant passer le gaz d'éclairage, préalablement privé de benzène, sur divers oxydes de fer, une poition plus ou moins grande de l'oxyde de carbone est transformée en acide carbonique, suivant la tempé- rature mise en œuvre. La formation de l'acide carbonique est limitée pai- suite de la présence de l'hydro- gène. H y a en même temps réduction du volume du gaz employé par suite de la for- mation d'eau. J'ai obtenu les résultats suivants avec dilTérents oxydes de fer (1, 11, 111), sur du gaz contenant, avant réaction, 9,86 pour 100 de CO et i ,64 pour 100 de CO- : Oxvde de fer 1. Oxyde de fer II.. Oxyde de fer 111. reinpéiatiires. Réduplio n de volume. CO. CO'. 435''-45o° 0 9-70 1,80 8oo''-9oo° 12,. 5 pour 100 8 , i5 3,55 I 100° l5,2 " 7 '90 3,5o 900° 28,2 )) 2, 10 9-90 I 1 00°- 12 00° 3 1 ,5 )) 4,85 6,65 1000°-! 100° 33,3 » 3,.o 10,90 L'acide carbonique formé est absorbé par les moyens connus. 3" Absorption directe. — L'oxyde de carbone peut être absorbé à la température ordinaire par contact avec une solution aqueuse clilorhydrique nu ammoniacale de chlorure cuivreux. Voici les résiillats obtenus avec le chlorure cuivreux acide : Composition centésimale volumétiique du £82. Avant liaiteincnt. Après traitement. Acide carbonique 1,80- 1,8.") 1,70-1,95 Oxyde de carbone 10, 10-10, i5 0,90-1,10 Oxygène 0,60- o, 65 o,5o-o,6o SÉANCE DU l8 MAI 1908. lo35 Les trois méthodes signalées permettent donc de supprimer ou de réduire la proportion d'oxyde de carbone contenue dans le gaz de houille. Par leur application industrielle, les inconvénients que l'emploi du gaz de houille présente pour l'hygiène publique pourraient être atténués dans de notables proportions. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le propargylcarbinol. Note de MM. Lespif.ait et I'arisei.le, présentée par M. Haller. On ne connaît actuellement qu'un alcool possédant les propriétés d'un composé acétylénique vrai, l'alcool propargylique découvert par M. Henry, nous nous sommes proposé d'en obtenir un autre, précisément l'homologue immédiat du précédent, le butinol CH = C-GH^-CH=OH. Notre point de départ a été l'éther CH^Br — CHBr — CH-— CH'^'OCH' précédemment décrit par l'un de nous (Comptes rendus, t. CXLIV, p. 1 161); cet éther, soumis à l'action de l'acide bromhydrique, nous a fourni le tri- bromobutane-i.2.4, que nous avons ensuite attaqué par la potasse; il est résulté, de cette attaque, un dibromure éthylénique, d'où nous avons pu passer à l'alcool CH^= CBr - CH=- CH^OH. Ce dernier composé, chauffé avec une solution aqueuse de potasse, nous a donné l'alcool primaire acétylénique en C'. Voici quelques données sur les corps rencontrés dans ce travail : Tribromobutane-i.i./i CH^Br - CHBr - CH^ - CH^Br. - Liquide incolore, bouillant à 11 2"- 11 3" sous i3""°; pour l'obtenir, on fait passer lentement un courant d'acide l^romhydrique dans l'éther métliylique, dont il a été question ci-dessus, maintenu à 100°. Quand il ne se dégage plus de bromure de méthyle, on sature le liquide d'acide bromhydrique à 0°, on l'enferme dans un matras de Wurtz et on le maintient 10 heures à 100° (analyse : Br 80,90; cryoscopie 3o6). Dibromo-'i.l^-butène CW — CBr — CH-— CH'Br. — Liquide ])ouillant à 57.°-6o° sous i4™"\ On l'obtient en ajoutant au tribromure précédent c. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 20.) l36 Io3G ACADÉMIE DES SCIENCES. 20 pour 100 de polasse ordinaire concassée en niorceanxde la grosseur d"un pois el porLant à l'éLullilion ; beaucoup de Iribromure échappe à l'attaque, mais on le récupère par distillation fractionnée du produit recueilli. Si l'on exagère l'action de la potasse, on obtient des produits acétyléniques dont l'un est liquide et précipite en jaune le chlorure cuivreux ammoniacal, tandis que l'autre, qui parait être gazeux, mais diiïérentde l'acétylène, pré- cipite le même réactif eu rouge. La formule que nous avons attribuée au dibromobutène obtenu ici découle en partie de son mode de préparation, ainsi que du fait qu'on en peut dériver un alcool acétylénique vrai; ce ne peut d'ailleurs être le di- bromo-2.4-bulène I, corps dont s'est servi M. Griner lorsqu'il a réalisé la synthèse des érylhrites, car il n'en présente pas les caractères. Il ne reste alors comme formule possible que celle que nous avons adoptée ou la sui- vante : CllJ;i=CH -CIl--ClPBr. Nous avons considéré celle-ci comme peu probable ; l'étude de l'action de la polasse sur un corps très analogue au tribromobutane, la tribromhy- drine de la glycérine, a montré en eft'et que le brome enlevé en premier lieu est un brome primaire, à l'exclusion du secondaire [analyse : Br, r^,36\ cryoscopie, 209]. Bromo-2-bulëne-ï-ol-] Cil- = C Br - CH-— CH" OH . — Liquide bouillant à 6c)"--j2° sous 1 1""" et vers 173°, mais avec décomposition semble- t-il, sous yGo"""; on l'a obtenu en saponifiant son acétine, et on l'a desséché sur l'oxyde de baryum [analyse : Br, 53,07; cryoscopie, i5(jj. L'acétine de cet alcool bout à 75"-78° sous iS""^ [analyse : Br, 4i,o8; cryscopie, 189]; elle résulte de l'action de l'acétate de potassium sur le dibrom 0-2 -/[-butène. //«^//io/ CH = C-CH^- CH^OH. — Liquide bouillanl a i33"-i3G° sous 760°"". Il résulte de l'attaque de l'alcool précédent par une solution de polasse dans l'eau (poide égaux de base et d'eau); on le sépare de l'eau qui a distillé avec lui par le carbonate de potassium, le redislille, le sèche au sulfate de cuivre blanc et le distille encore une fois (^^analyse : C, 67,78; H, 8,76; cryoscopie, 73). Cette analyse montre que le coi'jjs n'est pas rigoaieuseinent exempt d'eau, mais nous n'avons pu airivei- à mieiix; l'owtle de baryum attaque trop facilement lebutinol pour être employé à la dessiccation de cet alcool. Pour caractériser ce corps en tant (ju'alcool, nous en avons fait la pliényl- SÉANCE DU 18 MAI 1908 10:^7 urêthane : avant enfermé dans un petit lube Talcool avec du carbanile, nous avons chauflé !e tout à i/io'' pendant 10 heures, puis nous avons aban- donné le liquide sirupeux obtenu dans l- vide sec. Les cristaux qui se sont formés ont été dissous dans le pétrole (éb. So^-ioo") bouillant, ce qui a permis d'éliminer un peu de diphénylurée; le produit déposé par refroidis- sement a été dissous dans le minimum de benzène et reprécipité par addi- tion de pétrole. On a ainsi la phényluréthane fondant à SG^-C)-]" (ana- lyse : C, 69,44; H, G, lo). Mais, si l'on veut caractériser le butinol en question, il est plus simple et plus facile d'en préparer le dérivé Iriiodé suivant : Truodobulénol Cl- = Cï - CH" - CH-OH. — On obtient ce corps en précipitant le butinol par le chlorure cuivreux ammoniacal, essorant le précipité jaune obtenu (dont la formation caractérise déjà la présence d'un produit acétylénique vrai), puis délayant le précipité dans une solution d'iode dans l'iodure de potassium et portant le tout progressivement à 100". Il se forme alors, avec un très bon rendement, un produit presque insoluble dans l'eau froide, qu'on peut extraire à l'éther et redissoudre dans le ben- zène bouillant, d'où il se précipite bien pur par refroidissement. C'est le triiodobuténol, corps fondant à iia^-u'i" (analyse : I, 84, o3; cryo- scopie, 4 V^), se colorant très rapidement en rose sous l'action de la lumière. C'est bien un alcool, car, en le traitant par le chlorure d'acétyle, on obtient son acétine. On purifie celle-ci en la dissolvant dans un mélange d'acide acétique et d'eau tièdes; par refroidissement, il se dépose des cris- taux fondant à 5i°-52° (analyse : I, 77,01). CHIMIE Ol^GANlQUE. — S'ir les dé/wés tnhahgénés mixtes du méthane. Note de M. V. Anr.ER, présentée par M. A. Haller. On ne connaît actuellement que les composés HCCi-I, HCClBr% HCFClBr. J'ai préparé et étudié les produits nouveaux suivants : HCPCl HCPBrelHCIBr-. lodochloroforme IICICI- et cliloroiodoforme IlCr-Ci. — Sérullas (') puis Boucliarclat (2) oui obtenu, en traitant l'iocloforme par le Ijichlorure de mercure, un (') Sèrum-AS, Ann. de CInin. el de f^liys., V ^érie, t. XXXIV, p. 97. (-) Boi'cnAUUAT, Liel). Ann., t. XXII, p. 233. lo38 ACADÉMIE DES SCIEXCES. liquide bouillanl vers i3o", el dans le(|uel 2" de cliloie ont remplacé l'iode. C'est riodpchlorofornie HClCi-. Dans celte opération, il se forme toujours du chloro- iodofornie qu'on peut obtenir en distillant dans le vide le produit brut de l'opération. Ainsi, en distillant sous loo™"" de pression un mélan;;e intime de 700? HgCl- et lioos HCP, on obtient 670s de distillât qui, par fractionnement sous Se"™, fournit 235s de HClCl- et 8288 de cldoroiodoforme pur passant à 88°. Viodochloroforme IlCICl- bout à /Jo" sous So"'"' et iSi" sous 760"". Sa densité à 0° est 2,4i. Le chloroiodoforine HCPCl est un liquide incolore, cristaliisable et fusible à —4°; sa densité à 0° est 3, 17; il bout à 88" sous 3o"'™ et, en se décomposant, vers 200° sous 760""™. Très instable en présence d'air et à la lunilère, il se colore rapidement en violet, par l'iode mis en liberté; en présence d'eau el à l'air, il répand rapidement l'odeur du gaz phosgène; il est probable qu'il se forme alors le composé COIGI. A l'analyse il fournit : 2 Agi -h Ag Cl pour 100, calculé 2o4, trouvé 202. Son poids moléculaire fourni par la cryoscopie dans le benzène a été : trouvé 3oi, théorie 3o2,5. En opérant dans les conditions indiquées on obtient environ 3 parties de cet iodure contre 2 parties de l'iodochloroforme; le rendement total des deu\ est de 96 pour 100 de l'iodoforme employé. lodobroinoforme HCIBr'-. — Bouchardat {loc. cit.) a cru obtenir ce composé en traitant l'iodoforme par le brome; en fait, il n'a étudié qu'un mélange de bromoforme el d'iode. Lôscher ( '), en répétant ses expériences, a montré qu'en distillant ce produit dans le vide on n'en retirait que du bromoforme. On peut préparer facilement l'iodobromoforme en distillant sous ido"" un mélange à parties égales de bromure de mercure el d'iodoforme. Au fractionnement, on ob- tient, en partant de 800? de mélange, Soos de liquide passant de 80° à 100° sous 23™"", et8o" de produit passant de 100" à 120° sous 2.5™'" et fondant vers SS^-ôô". La partie de tète, fractionnée à nouveau, fournil l'iodobromoforme pur. C'est un composé cristallisé, blanc, fusible à 22", 5, bouillant à loi^-io^" sous 5o"'" et 91° sous 42"""- 11 est peu soluble dans l'éther de pétrole à 0°, et cristallise en grandes tables blanches de celle solution. A l'état solide, il est assez stable à la lumière, mais ses dissolutions sont très instables en présence d'air. Soumis à raction du brome, même à 0° il se liansforme en bromoforme. Son poids moléculaire, déterminé par cryoscopie dans le benzène, a été trouvé égal à 3o6 : théorie 3oo. A l'analyse, on a obtenu : Agi + 2Ag|{r pour 100, 201,7 ' calculé 204. Bromoiodoforrne HCI- Br. — On le trouve dans les portions de queue de la distillation du produit brut de l'opération précédeiue; mais, malgré tous mes elTorls, il m'a été impossible de l'obtenir pur par ce procédé. Si l'on fractionne la substance par cristallisations successives dans la ligroïne légère (p. éb. ôo^-So"), on obtient une série de cristaux mixtes commençant à fondre à So" et finissant à iio", sans jamais saisir un produit pur. II semble à peu près impossible de le débarrasser de l'iodoforme qu'il contient. Par contre, on peut l'obtenir facilement en faisant réagir à froid le brome sur l'iodoforme, en solution dans le tétrachlorure de (') LosciiEfi, Deulsch. cheni. GeselL, t. X\I, p. 4io. SÉANCE DU 18 MAI if)oH. Io39 cailjone. Ainsi, en mélangeant i35" d'iodofoime avec 808 de CCI', el l'additionnant peu à peu d'une solution de 4oe de l)iome en 8o? de CGI', en opérant à o" et laissant revenir à -+- i5" environ après chaque addition, on obtient, en laissant 12 heures en contact, un liquide danslequel la plus grande partie de l'iode cristallise. On enlève l'iode dissous au moyen d'une solution de sulfite, et, après avoir chassé par distillation le tétrachlorure, on obtient un résidu cristallin formé de bromoiodoforme et d'iodo- bromoforme. Par cristallisation fractionnée dans la ligroïne légère, il se sépare en beaux cristaux jaunes, hexagonaux, d'odeur sucrée el rappelant en même temps celle de riodoforme, et fusibles à 60°. Le point d'ébnililion est de i 10" sous 2.5™"'. Ce composé, très stable à la lumière, à l'étal solide, est extrêmement altérable en solution. Il a fourni à l'analyse : 2AgI-l-AgBr pour 100, calculé 189, trouve 186. On a trouvé, par cryoscopie dans le benzène : PM 347, calculé 35 1. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la constitution des combinaisons du tétra- méthyldiaminobenzhydrol avec quelques dérivés méthy Uniques . Note de M. K. Fosse, présentée par M. A. Haller. Cet alcool s'unit équimoléculairement aux éthers [3-cétoniques, aux p-dicétones, au nialonate d'éthyle, en produisant 1"°' d'eau et une série de substances, précédemment représentées par des formules brutes ('). La formule générale, la plus simple qui puisse leur être attribuée, est la suivante : (CH^pN./ \_CH-< >N.(CHM^ \ I \ / Y-CII— X Elle découle : de la combinaison de l'oxhydryle de l'hydrol avec i^' d'hy- drogène du composé méthylénique et de la soudure des deux radicaux résultants, carbone à carbone : , ^ X , ^ '_/ >=< )CH-:OH + Hi— CH = 1I^0+ >=^^CH-CHCC- (CHyN.<( ^/ \ I (CII^)-N.<( >/ \Y Tous ces corps, traités par la diméthylamine en présence d'acide acé- tique, brisent très aisément leur molécule; ils donnent naissance au compo- sant méthylénique et à la leucobase du violet cristallisé. L'aptitude de ces composés à rompre leur molécule pouvait conduire à leur attribuer une formule de constitution en O, résultant de l'élimination de 1™°' d'eau entre deux oxhydryles, celui de l'hydrol et celui de la forme (') R. Fosse, Comptes rendus, t. CXLIV, p. 643. I04o ACADÉMIE DES SCIENCES, énolique du composé méthylénique : CH' [(CH^)îN.C'>IP]^CH-:OH+H;-0-C = CH-CO'.CHP = }P0 + [(CH3)'-N.C«H*]^CII - O — C = Cil — CO'-.C'UK Les recherches que nous avons poursuivies dans le but d'apprécier la valeur de cette hypothèse nous amènent à poser la conclusion suivante : En milieu neutre ou alcalin, les combinaisons létraméthyldiaminobenzhy- dryl-méthyléniques ne peuvent être considérées comme des dérivés en O. Le tétrami'thyldiaminobenzhydryl-acétylacétate d'èthyk C"' IP" O' N" doit être représenté par la formule en C, et non par la formule en O, [(CH3)2i\.C''H']^CH — O — C=CH-C0-.CM4». En elTet : i° Il possède une fonction célone, puisque l'Iivclroxylamine le transforme en oxinie. Si ce corps était un dérivé en 0, dépourvu de fonction cétone. il ne pour- rait se combiner à i'iiyilrowlamine, à moins d'une transposition moléculaire de la .CO^CMl^ forme O en forme C. L'ar/zwe [(CH^)^ N.C' II'J'CII — CH— C = .^ .OU cristallise en CH' aiguilles. Fusion, bain de Hg, 2o5", n.c. 2° Il s'iivdroljse et se décarboxvie, en produisant une nouvelle cétone : \ajy--létra- méthyldiaminobenzhydrylpropanone [(CH')-X.C''11*]^CH .CH^— CO — GIF. Ai- guilles. Fusion 11g lie". Cette cétone a été transformée en o.riiiie [(CIP)=N.C«H']'-CIl.CtP- C = X.OII. Fusion Hg i36"-i37°, n. c. ; semi-carbazoïie [(CH5)2N. C«H']^CH - Cil^ — C = N. XH .GO. NH^ I GIF Fusion, avec décomposition, Hg, à partir de i85°; dichlorhydrate [ (GH')= . .\ . G« H']-^ . CH . C\V- . GO . GH' . -h 2 H Cl ; chloroplatinate PtGl'H'H- [(GH^)^N.C«H' |-.G1I CIP.CO.GH'. SÉANCE DU i8 MAI 1908. I o4 1 Le télraméthyidiam'tnobenzhydrylbenzoylacélate d'éthyle, C-*H'-0'N-, /CO.CH^ possède une formule en C : [( CH')^\.C''H^ J'-CH — CHs „^J poris- Celte constitution repose sur les faits suivants : 1° Ce corps s'hydrolyse el se décarboxyle en produisant une nouvelle cétone : la tétraméthyldiaminobenzkydrylacélophéiione [ ( GIP )^ i\ . C H' J- CH . CH^ . CO . C H% fines aiguilles brillantes, fondant à i!\b° n. c. Celte cétone a été transformée en oxime [(CH')2N.C«H*]-^CH.CH2— G = N.OH; chloroplatinale PtCl^lP, [(CH')n\.C«H']=CH.CH2.C0.C«H^ 2° Sous l'influence de la potasse alcoolique concentrée, cet éther (3-cétonique subit à la fois la rupture cétonique et la rupture acide. 11 se dégrade en lélraméthyldiami- nobenzhydrylacélophénone. acide benzoïque, acide létraincthyldiainin.obenzhy- drylacétique ('■) CO- et alcool. La formation de ces corps découle clairement de la formule en C : [(CH^)-^N.C«H']'^CH -CH/^^^Q^^Ijl^ + H^O =:CO^+CM150H + [(CH3)2N.C«H-]-^CH.CH^GO.C«H^ /Ces CH» [(CH')^N.C'II']^CH.CHÇ^^-J^^"^^ + 2K0H = [(CIP)^N.C«H*]^CH.CH^CO^K + C'H^CO^K -H CU^50H. Une forinule en O est incompatible avec la production de ces corps, à moins de supposer la tautoniérisation du dérivé O en dérivé C. Télraniéthyldiarninobenzhydrylacétylacélone C-^H'^O^N". — Nous lui attribuons une formule en C : [(CtP)^N.C«H^J\CH.CH(^^Q " J^IJ,, à cause de sa transformation quantitative parla potasse alcoolique en acétate de K et tétraméthyldiaminobenzhydrylpropanone [(CH3)2N.C«11']2CH.CH-— CO.CH\ mentionnée ci-dessus. Cette dégradation s'explique aisément avec la for- mule en C. Avec une formule en O, elle exige une transposition molé- culaire. C) K. Fosse, Comptes rendus, t. CLXlll, p. 914, el t. CXLIV, p. 644. Io42 ACADÉMIE DES SCIENCES. La télramèlhyldiaminohenzhydrylbenzoylacélone C^'H"'0-N- doit être représentée par la constitution: [(CH')^\ . CH* j- CH.CH;^[::J^' ^!ÎJ'. En eflTet, la potasse alcoolique transforme ce corps en deux monocétones, décrites plus haut : la tétramélhyldiaminobenzhydrylacélone et la télramilhyldiamino- benzhydrylacélophénone. {{CVVY-^.C'-W'YCU-CrC^^'^^^' +KOH ■' XC0.C«H5 = C«H=C02K-t-[(ap)2N.C''H*pCH.CIP.CO.CFP, [(CIPrN.C»H']^CH-CHÇ^^-^^jj3 + KOH = CH^CO^K +[(CH^)^N.C»ll']-Cli.CH-.CO.CMP. Ces transformations découlent aisément de la formule en C. Elles sont inexplicables avec une formule en O, a moins de supposer la lautomérisation préalable de la forme O en forme C. L'hypothèse d'une formule en O ne peut être prise en considération pour Vacide tétraméthyldiaminobenzhydrylmalonique et ses dérivés, déjà décrits. Sa formule de constitution est la suivante : Nous avons d'abord obtenu cet acide en partant du télraméthyldiamino- benzhydrylmalonate d'éthyle, provenant liii-mème de l'action de l'hydrol sur l'éther maloniquc. On peut directement le produire; suivant les condi- tions de l'expérience, l'acide malonique et Fhydrol donnent naissance soit à l'acide tétraméthyldiaminobenzhydrylacétique, réaction déjà signalée ('), [(CIP)^N.C«H*] CH.OH -H CH2\^q!!Î = H^O -+- CO^ + [(CH')'- N . C' II']2 CH . CH^COMI, soit à l'acide tétraméthyldiaminobenzhydrylmalonique, réaction nouvelle, [(CIP)M\.Cni*]-CII-OII + II.Cir^^^]'[ . \ v^vy" I 1 C) R. Fosse, Comptes rendus, t. GXLIIl, p. 914. SÉANCE DU 1^ MAI 1908. Io43 CHIMIE OKGANiQUl^ — Sur (fiiclques colonints oithohcnzylés du triphé- nylméthane. Noie de M.VI. A. Guvor et I*. Pig.xkt, présentée par M. A. Hallcr. On sait que toute sul)slitution en ortho vis-à-vis du carbone métlianique d'un colorant du type du vert malachite confère au produit résultant une résistance aux alcalis, variable avec la nature du groupe substituant, mais indépendante du caractère positif ou négatif de ce groupe; la tendance ac- tuelle est d'expliquer cette action protectrice des groupes ortho-substitiwuts |)ar une influence d'ordre stérique qui imprimerait une stabilité spéciale au complexe quinonique auquel est due la coloration. En admettant cette interprétation, on peut prévoir que les radicaux sub- stituants à poids moléculaires élevés exerceront une action très prononcée et conduiront à des colorants présentant à ce titre un intérêt tout parti- culier. Nous nous sommes proposé de vérifier ces prévisions; il nous était facile de préparer des colorants- du triphénylniétliane-o-benzylé en nous adres- sant à des composés tels que : Les tétraalcoyldiamido-o-benzoylhenzylbcnzènes, /CO-C«H'--i\R^ (I) XCH^-CH»— NH- (2)' Les tétraalcoyldiamido-o-benzby dry Ibenzyl benzènes, /CtIOH-C«H*-NH^ (i) \CI1'--C<^H*-Nir- (2)' dont nous avons donné la préparation dans une précédente Communica- tion ('). Ces nouveaux composés se condensent, en effet, sans difficulté, comme l'hydrol et la kétone de Michler, avec les aminés les plus diverses, et conduisent ainsi à des verts malachites o-benzylés ou à leurs leucodé- rivés. Conformément aux prévisions, tous les colorants ainsi préparés ont pré- senté une résistance remarquable aux alcalis, et des mesures comparatives. (') Glyot el Pi(iNEr, Coniples rendus, 1908. C. R., 190b, I" Semestre, (T. CXLVI, N« 20.) I Sy lo'l'l ACADÉMIE DES SCIENCES. fiiilcs avec le degré de précision qu'on peut demander à ce genre de re- clicrches, nous ont montré que l'action prolectrice d'un groupement o-ben- zylé est sensiblement du même ordre de grandeur que celle d'un groupe- ment o-sulfoné. Télrainéthyldiamidotriphénylcarbinol-o-diméthylainidobenzylé : (CH=')-N — C«H*- CH^- C«H*- COU = [C^H*— N(GH^)2]^ A i^sde tétraraéthyldiamido-o-benzojlbenzylbenzène dissous dans 20° de diméthyl- aniline on ajoute en une seule fois un mélange de i5s d'oxychlorure de phosphore et de ô!-' de diméthylaiiiline, et l'on chaiifTe i heure à 100°. La condensation est alors ter- niiiiée; il suffit de verser le produit de la réaction dans environ i' d'eau froide, et d'addilionner peu à peu la liqueur bleue ainsi obtenue d'une solution concentrée de chlorure de zinc pour isoler le colorant sous forme de petits cristaux mordorés con- stitués par un chlorozincale répondant bien à la formule C^-H"N^GI'Zn. En remplaçant dans la préparation précédente le chlorure de zinc par le nitrate de potassium, on obtient de beaux cristaux à reflets cuivrés, d'un nitrate double du colorant et de potassium, C^-H^V\'0"K. Ce nitrate est solul)lc sans altération dans l'alcool absolu d'où Téther le reprécipite à l'état cristallisé. Nous avons préparé de même un nitrate double du colorant et de sodium. Celte aptittide à former des nitrates doubles avec les métaux al- calins est commune à tous les colorants du groupe; elle est assez inattendue, car on n'observe rien de semblable, à notre connaissance, avec les colorants ordinaires du tripbénylméthane. Il ne nous a pas été possible de saisir à l'état cristallisé la base carbino- lique correspondante; la leucobase, C^^H"N% fines aiguilles blanches fon- dant à 162", se prépare au contraire très facilement, soit par réduction du colorairt au moyen du zinc et de l'acide chlorhydiique, soit par conden- sation directe de la diméthylaniline avec le létraméthyldiamido-o-benzhy- drylbenzylbenzène : (CH3)'N — OH*CH'-C»H'-CH0H — C»H*— N(CH3)'. Hexaméthyltriamido-1^ i3, i^'-diphényl-ç), ç)-dihydroanthracéne (CH3)5N -C'H' ^C^H'— N(C1I')- C«U»/\C«H'-N(CH')^ Tous les colorants amidés du triphénylméthane se dissolvent dans l'acide SÉANCE DU IiS MAI 1908. lo45 siilfurique concentré avec la coloration rouge orangé du triphénylcarbinol lui-même. Celte coloration, qui est indépendante du nombre et de la nature des auxochromes, comme si ces derniers s'effaçaient en milieu sulfuri([ue concentré, semble bien caractéristique de la présence de Thydroxyle carbi- nolique. Le colorant précédent ne fait pas exception à cette règle, mais la liqueur rouge orangé qu'il donn^ avec l'acide sulfurique concentré ne tarde pas à se décolorer. C'est qu'en eflét, sous l'influence de l'acide, le produit a perdu juioi d'eau aux dépens de l'hydroxyle carbinolique et subi une condensation anthracénique représentée par l'équalion HO, .C«H'— N(CH')» (CH')'N — C«H\ C«H*-N(GH')^ G r^ C«H'(^ =rH20+ C^H*/ )C8H2— N(GIF)2; \CH2— C=H*-N(GH3)-^ \/; l'hexaméthyltriamidodihydroanthracène C'-H'^N' qu'on obtient ainsi se présente sous forme d'une poudre cristalline blanche, fondant vers 175", soluble sans coloration dans les acides minéraux étendus. En remplaçant dans la préparation du colorant précédent la diméthyl- aniline par la diéthylaniline, ou inversement le tétraméthyldiamido- benzoylbenzylbenzène par le diétliylamidodiinéthylamidobenzoylbenzyl- benzène (CH')^ N - C«H^— CH= - C«H' - CO - OH' - N(C;^H=;% nous avons obtenu un seul et même colorant, comme on pouvait le prévoir, homologue du précédent, que nous avons isolé sous forme de chlorozin- cate CH^N'Cl'Zn, et de nitrates doubles de sodium CH^nN^O^Na et de potassium C'"'H"N'0'^K. Son leucodérivé C'^H^' N'' fond à 107°. Condensé dans les mêmes conditions avec la diéthylaniline, le dîéthyl- amidodimélhylamidobenzoylbenzylbenzène nous a conduit au vert brillant o-diméthylamidobenzylé, dont nous avons analysé les nitrates doubles de potassium C^^H^'O" \-'K et de sodium C"H''0«N=Na. Le leucodérivé correspondant C'"H' W fond à 1 18"- ZOOLOGIE. — Sur la cytologie du labyrinthe rénal des Thysanoures. Note de M. L. Bitu.vrz, présentée par M. Yves Delage. J'ai montré (1904) que les régions glandulaires du rein labial des Thysa- noures sont : i" le saccule qui élimine le carmin ammoniacal injecté, et 1" le labyrinthe qui élimine le carmin d'.indigo. Io46 ACADÉMIE DES SCIENCES. Chez Machilis maritima ("), le labyrinthe est un long tube pelotonné qui s'ouvre, d'une part, dans le saccule, d'autre part, au dehors par l'intermé- diaire d'un canal excréteur. Au point de vue histologique, le labyrinthe est formé d'un épilhélium sécréteur reposant sur une membrane basale. Cette meniiirane est doublée extérieurement par des fibrilles de soutien d'origine épidermique. Kn divers points, elles réunissent le labyrinthe au saccule et ces deux formations aux téguments. Ces fibrilles anastomosées sont généralement orientées dans le sens de l'axe du labyrinthe et faciles à mettre en évidence à l'aide de (juel- ques colorants, Thématoxyline ou le violet de gentiane, par exemple. L'épithélium se présente avec un aspect variable suivant la période sécrétoire considérée; mais, dans cette Note préliminaire, je ne désire signaler qu'une des phases de l'activité cellulaire qui me semble corres- pondre à l'élaboration du produit de sécrétion. A ce slnde d'acliviui, l'épilliélium apparaît comme un syiicytium ; mai?, si l'on ne peut a|)eicevoir les membranes des cellules, on peut néanmoins délimiter les territoires cellulaires, grâce à la présence, sur les coupes, de granules chromatiques correspondant aux Kittleisten. l^es cellules épilliéliales sont très difTérenciées. Il existe une bordure eu brosse recouvrant le toit cellulaire et limitant la lumière du canal. Celle bordure en brosse est plus ou moins haute (de li^ à bV-) et repose sur une portion du cytoplasme électi- vement colorable par le violet de gentiane (série de granules chromatiques?). Sous la brosse, le cytoplasme forme une couche mince finement vacuolaire et granuleuse dans laquelle se trouvent placés de gros noyaux (lo!^) quelquefois plurilobés et pourvusd'un gros ou de plusieurs petits nucléoles plasmatiques. La partie principale du cytoplasme, reposant sur la membrane basale, est formée de bàlonnets serrés, sensiblement parallèles les uns aux autres et faciles à mettre en évi- dence par la laque d'hématowline ferrique ou cuivrique. Tel que je viens de le décrire, V èpithélium du labyrinthe présente, dans ses plus fins détails, la structure de la cellule rénale, structure que les professeurs Prenant et Bouin (1904), synthétisant les résultats de divers auteurs, carac- térisent par : i" une bordure en brosse revêtant la surface libre de la cellule, et 2" la décomposition du cytoplasme de la portion basale en Jilamenls ou bâtonnets électivement colorables. Ainsi que le révèlent les injections physiologiques et comme le prouve l'élude de piéparations histologiques, les Thysanoures possèdent donc bien, contrairement à l'opinion classique, de véritables reins analogues à ceux des autres Arthropodes. ('; l'rovenajil du laboratoire maritime de HoscofT. SÉANCE UU nS MAI 1908. lo/jy Du fait que j'ai découvert des organes éliminant le carmin d'indigo et pré- sentant la structure rénale, on peut conclure que, contrairement aux dires de certains auteurs, la méthode des injeclions physiologiques de liquides colorés dans la cavité générale conduit vérilahlvnicnL à la découverte des organes excréteurs. BIOLOGIE. — Biologie d'un Kliabdoco'le parasite du Cardiuni edule L. Note de M. 1*aul Hai.i.ez, présentée par M. Yves Delage. Les Cardium edule, à Le Fortel et à Dannes-Camiers, ont un Rhabdocœle parasite dont je ferai connaître l'anatomie et l'embryogénie. Je me propose dans cette Note de donner quelques indications sur sa biologie. C'est un ^'o^ticide qui présente de grandes affinités avec les Grajjilla et doit être très voisin du parasite de Tellina auquel Grad'a attribué le nom de Provor- tex tellinœ. Je dois le ranger dans un genre nouveau; je le nomme Prode- rostoma cardii. Sa taille ne dépasse pas i™™. Le nombre des Cardium parasités est de 44 pour 1 00 à Le Portel et de G7 pour 100 à Dannes-Camiers. Pr. cardii vit dans l'estomac de son hôte, dans le voisinage de l'œsopiiage, où il exécute des mouvements de rotation sur place. Il produit un grand nombre (certainement plus de 70) de cocons à coque molle qui sont logés dans le tissu conjonctif et contiennent chacun I à 3 œufs, le plus souvent 2. Ces cocons sont disposés ventralcment et laté- ralement sur 1 h. 'j rangées longitudinales; les cocons les plus postérieurs sont ceux qui renferment les embryons les plus avancés dans leur dévelop- pement. L'éclosion des embryons se fait donc normalement à l'extrémité du corps maternel; les petits se trouvent alors dans les mailles du tissu mésencbymateux; ils perforent les téguments de leur mère et deviennent libres dans l'estomac du Cardium.^ d'où ils gagnent l'intestin de celui-ci et sortent par le siphon anal. Le pore génital du parasite ne sert que pour l'accouplement. Cel orifice, -ilué un peu en arrière du pharynx, est en relation avec la vésicule séminale par l'inlermé- cliaire du pénis et a\ec un atrium mâle. Celui-ci communique en arrière, par un étroit canal, avec l'atrium femelle d'où parlent deux canaux (oviductes) qui aboutissent aux ovaires; deux vitelloductes viennent déboucher au même point. Le canal atrial et l'atrium femelle reçoivent le produit de nombreuses glandes coquillières ; il n'y a pas de bourse séminale. Contrairement à ce qui se passe ordinairement, les oviductes ne charrient pas les lo48 ACADÉMIE UKS SCIE.NCES. ovules; ils ne servent qu'à amener aux ovaire- les spermatozoïdes et le produit des glandes coquilliéres. Le~ cocons se forment nu ni\eau des deux oviductes et restent en place jusqu'à ce que de nouveaux cocons et les contractions du corps chassent les premiers plus en arrière, et ainsi des autres cocons qui sont séparés les uns des autres par une mince couche de tissu conjonctif. 11 se forme ainsi deux l'angées ven- tiales. Lorsque celles-ci atteignent l'extrémité postérieure du corps, deux nouvelles rangées latérales, puis deux autres encore se consliluenl et les cocons, s'aceumulant toujours, se disposent enfin comme ils peuvent. Quand il n'y a plus de place en arrièie des oviductes, les cocons nouvellement formés sont lefoulés en avant. Les embryons qui sortent de ces derniers, éprouvant une résistance trop grande de la part des or- ganes génitaux pour atteindre les téguments, perforent la paroi intestinale de la mère et, par l'intestin, gagnent la partie po-térienri" où ils peuvent traverser les téguments sans difficulté. Les coques vides, recroquevillées et réduites à leui- plus simple expression par l'élas- ticité et la régénération du tissu mésenchynialeux. restent dans le tissu conjonctif; elles ne sont pas phagocytées. Les embryons, qui à l'éclosion sont encoi-e pourvtis de balles vitellines et n'ont que les ébauches, nullement différenciées, des organes génitaux, séjournent quelques jours dans Tintestin du Cardiiim. Au moment de l'éclosion, ils mesurent o""",o84 ào'"°',o88. Quand ils sortent de l'intestin ils ont une longueur de o"™,35o à o'"'",4oo et tous les organes sont déve- loppés. L'accouplement a lieu tantôt dans l'intestin du Cardium. tantôt pendant la période de vie libre. La production des cocons commence immé- diatement après l'accouplement, parfois même déjà avant la sortie de l'in- testin. Dès qu'ils se sont accouplés, les jeunes se hâtent de pénétrer dans l'estomac d'un autre Cardium. Pr. cardii est donc, selon la règle, hermaphrodite protérandre, mais les organes mâles ne s'atrophient pas, comme chez GraJJilla buccinicola, à me- sure que les organes femelles entrent en fonction. Ici, les testicules ne cessent pas de produire des spermatozoïdes pendant toute la vie. Je ne sais pas s'il se produit des accouplements successifs dans l'estomac de l'hôte. S'il n'y a qu'un seul accouplement, et la chose me paraît certaine pour les parasites solitaires, c'est-à-dire dans 45 pour loo des cas, il ne serait pas impossible qu'ilyeiit des autofécondations succédant à un accouplement croisé: l'anatomie montre qu'il n'y a aucune impossibilité à ce que les sper- matozoïdes passent de la vésicule séminale dans l'ati-ium femelle. En tout cas tous les œufs sont fécondés. Les parasites extraits de l'estomac refusent obstinément de pénétrer dans un autre Cardium, soit par la fente pédieuse, soit par le siphon branchial, d'oi'i l'on peut conclure qu'une fois installés dans leslomac de leur hôte, ils SÉANCE dt; i8 mai igo8. 1049 y achèvent leur vie sans émigrer de nouveau. D'ailleurs les parasites extraits de l'estomac meurent généralement au bout de quelques heures, tandis que les jeunes vivent plusieurs jours dans l'eau de mer. Pendant toute l'année on trouve des adultes dans l'estomac et des jeunes dans l'intestin des Cardiurn. PHYSIOLOGIE. — De l'action des rayons X sur l'évolution de la glande mam- maire pendant la grossesse chez la lapine. Note de MM. CtuzETet Hassai,, présentée par M. Bouchard. Technique. — Les rayons X étaient donnés par une bobine Carpentier de 35'^'" d'étincelle avec rupteur atonique; le courantprimaireavait 20 volts et 3,5 ampères, le courant secondaire 0,4 milliampère; l'étincelle équiva- lente au tube radiogène (à osmorégulateur) avait une longueur de 10''™ à 12'^™ et les rayons X correspondaient ajix n°- 7 ou 8 du radiochronomètre. Dans ces conditions, le virage d'une pastille de platinocyanure de baryum placée à 8*^" de l'anode se produisait au bout de 20 minutes. L'anode était placée à iS*^'" du mamelon et la durée d'exposition était de 3o minutes, durée suf- fisante pour produire les effets que nous signalons. Expériences. — A. Aspect général, grossissements faibles et moyens. a. Glandes de primipares. 1. Mamelle irradiée le troisième Jour de la gestation, examinée le huitième jour. — Les culs-de-sac sont à peine ébauchés, peu nombreux et volumineux, comme dans une mamelle dont les acini commenceraient à se former. 2. Mamelle irradiée le huitième jour de lu gestation, examinée le quinzième jour. — La différence entre cet organe et la glande témoin est évidente à première vue; la structure répond sensiblement à celle d'une glande normale du huitième jour. 3. Mamelle irradiée la veille de la fécondation, examinée le ijuatorzième jour de la gestation. — Cette glande diffère beaucoup de l'organe témoin et se trouve à peu près au même degré de développement que la mamelle i, c'est-à-dire à un stade ré- pondant aux premiers débuts de la grossesse. k. Mamelle irradiée partiellement le quinzième jour de la gestation, examinée le vingt-cinquième jour. — La porlion irradiée diffère d'une manière frappante de la parue saine : les acini sont à peine formés, à culs-;le-sac gros, 1 ares et distants, comme dans une glande de la première semaine. .5. Mamelles examinées à terme. — A ce stade, l'irradiation produit des effets dis- semblables suivant qu'elle est faite vers la fin de la gestation ou au contraire à une époque éloignée du terme : 1° Dans les mamelles irradiées respectivement le trente et Io5o ACADÉMIE DES SCIENCES. uiiièiiiL', le vingl-cinqiiiènie ou le vingt et unième jour de la giossesse le tissu coii- jonctif interposé aux culs-de-sac est plus abondant, sinmlant une sorte de sclérose inlralolnilaire ; les vésicules sont revenues sur elle^-mêmes et seuihlent subir une atro- phie d'autant plus marquée que l'application des rayons X a été faite plus tôt. 2° Tout autre est l'aspect des glandes irradiées respectivement le quinzième, le huitième ou le troi-^icme jour de la gestation. Ici, le parencliyme sicrélenr fait entièrement défaut; il n'y a plus d'acini, mais seulement de gros canaux anfiactueux et plus ou moins dilatés. Le contraste est saisissant sur les pièces provenant de glandes irradiées partiellement où l'on peut voir sur la même coupe, d'une part des lobules en pleine lactation, de l'autre la glande réduite à ses conduits collecteurs. (i. Mamelles examinées dix jours après la parlurilion. — Ces glandes se com- portent comme celles de la série 5, i" Deux glandes irradiées, l'une le septième jour après la mise-bas, l'autre le vingt-septième et le trente-quairiènie jour de la gestation et 11- septième jour après la parturilion ne didèrenl que faiblement, à première vue, de la glande normale. 1° Trois autres mamelles ont été irradiées : la jiremière les quin- zième, vingt-deuxième et trente et unième jour de la grossesse, ainsi que le premier et le septième joui' après la mise-bas; la seconde, le septième jour de la gestation; la troisième, les septième, quatorzième, vingt et unième, vingt-huitième et trente-qua- trième jours de la grossesse. Toutes trois sont absolument dépourvues d'acini et ne présentent que des canaux excréteurs. . Ij. Glandes de multipares. 1. Mamelles du neuvième jour de la gestation. — La fin de la lactation précédente ne remontant qu'à deux mois, la glande normale montre une avance notable sur celles des lapines primipares de la même époque. Une glande irradiée le septième jour et examinée le neuvième ne difTère que peu de l'organe témoin. Une autre irradiée le deuxième jour el examinée le neuvième présente une augmentation sensible du tissu conjonctif iutralobulaire. 2. Mamelles du quinzième jour. — La glande normale, ayant eu une période de repos beaucoup plus prolongée, est relativement peu avancée et ressemble à celles des primipares. Une glande irradiée le troisième jour et êKaniinée le quinzième est mani- festement retardée dans son évolution. Les lobules ?ont à peine formés et constitués par de larges di\erticules peu nombreux et assez distants les uns des autres, comme chez les lapines piiini|)ares de la première semaine. 3. Mamelles à terme. — Une glande iriadiée le dix-liuitiéme et le \ ingt-ciiu[uièmc inui- de la gestation et examinée à terme offre un retard l)ien net sur l'organe témoin; les lobules sont moins volumineux; les cloisons connectives qui les séparent sont élar- gies ainsi que celles du stroma des acini. Ces modifications sont plus prononcées sur une mamelle qui avait été irradiée les quatrième, onzième, dix-huitième et ving-ciii- (|uième jours de la grossesse. B. Lésions élémentaires. Les cellules épithéliales irradiées présentent une afiinité moindre pour les substances colorantes. Aussi bien dans le revêtement des culs-de-sac (]ue dans celui des canaux, on trouve çà et là, isolés ou par groupes, et en nombre varialdc des noyaux très gros, pauvres en chromatine et mesurant jusqu'à 23K-. SÉANCE DU 18 MAI I()mi.mci et Faure-Ukaumeh, présentée par M. Bouchard. Le professeur Bouchard et le docteur Ballliazard ont démontré, en 190G, que l'introduction, dans la cavité péritonéale des cobayes, de sacs de collo- dion contenant 2'-' de sulfate de baryum radifèie d'activité 5ooo, était suivie de modifications d'ordre physiologique capables d'entrahicr la mort dans un bref délai. Ces résultats importants nous ont engagés à étudier l'action des sels de radium sur les tissus vivants, et nolie premier soin fut de chercher à en obtenir l'arrêt et le séjour prolongé dans l'organisme de l'homme et des ani- maux. A cet effet, nous avons employé du s^ilfate de radium à l'état de particules microscopiques en suspension dans une solution saline isotonique au milieu sanguin de la plupart des Mammifères ('). Ce mélange a été injecté : 1° Dans les veines marginales de l'oreille de lapine adultes; 2° Dans l'appareil tracliéobronchique d'autres lapins; (') M. Jaboin, doclcur en Pharmacie, a bien voulu préparer ce mélange par préci- pilalion du sulfate de radium sous la forme d'une poudre impalpable dont les éléments examinés au microscope se présentent comme de petits corps ovoïdes, très réfringents, de dimensions oscillant autour de celles des hématies humaines, inférieures à celles des grands leucocytes mononucléaires. C. R., 1908, i" Semestre. (T. CXLVI, N° 20.) 1^^ Io52 ACADÉMIE DES SCIENCES. 3° Dans les inlerstircs du lissu coiijonclif fie l'oreille du lapin, i>u di; riicnibies humains destinés à être enlevés chirurgicalenienl; 4° Dans le parenchyme de la rate du lapin. Si nous avons utilisé le sulfate de radium, c'osl en (jiialité de sel insoluble dont les particules solides nous semblaient devoir èlrc arrêtées soit dans les capillaires sanguins, soit dans les espaces lynipIiaTupirs, malgré leur extrême petitesse. ■ Ces prévisions onl été confirmées dans tous les cas où nous avons prali(jiii'' la recherche du radium, (juelles que fussent les fiâtes des injections et celles des prélèvements. Ces prélèvements ont été au nombre de huit, et ont été réalisés dans les conditions suivantes : I" Autopsie de ([ualie îles lapins a>aiil reçu du sulfale di: radium |iiii ou inéliuij;i; a du sulfate de strontium dans les veines marginales de l'oreille; 2" Autopsie de l'un des lapins dans l'appareil hachi'idjrcjnrhique diii|uel avait été instillé du sulfate de radium; 3" Prélèvement : a. De la moitié de l'oi-eille d'iiii la|iiM ii' des intégrales éta- blies pour ce dernier cas. Nernst obtient ainsi pour le changement de concentration C en fonction de la dislance ,i- à la membrane et du temps t depuis lequel passe le cou- rant constant (D = coeflicient de dilTuslon, ;', intensité du courant, m, constante) l'expression .T y = —7^ et f{y)=^ ^e y' — y-^ 1 e-'-'âz. ay^JÏ ' 2^/71 v^ I A la membrane même, c'est-à-dire pour x ^ o, f(y) se réduit à — — et ■2\Jt. Posons que le seuil de l'excitation est atteint quand en ce point C = A' t= const.; l'expression de l'intensité liminaire pour une durée Ae. passage t seia de la forme j = — r . Telle est la formule proposée par Nernst. Comparaison des théories avec lu loi expérimentale. — Depuis plusieurs années, j'étudie cette loi expérinieiUale sut- des objets divers et dans des conditions diverses. Je crois maintenant connaître avec précision sa forme générale : celle-ci n'est pas simple; on peut rendre g-raphiquement sensibles ses détails intéressants en figurant, au lieu de la courbe i des intensités limi- naires, la courbe il en fonction de la durée t. Dans une certaine partie moyenne, la courbe coïncide sensiblcmenl avec la loi einpiiicjue antérieure- lo56 ACADÉMll- DES SCIENCES. ment proposée par Weiss, i/ = a + fj/-^ elle s'incurve au-dessus de celte droite pour les temps im peu longs et an-dessous pour les temps très courts (cette dernière partie .-tant difficilement visible sur les nerfs et muscles rapides). Ma formule rend compte très bien de rinfli-xion à concavité supérieure; elle réalise cette condition essentielle que i tend raj)idement vers une con- stante quand t grandit, mais elle donne des valeurs trop fortes quand t est très petit. Avec la formule de Ncrnst, la fonction ù est de la forme K v /, c'est-à-dire qu'elle est, en toutes ses parties, concave vers l'axe des t] elle rend compte ainsi de l'inflexion relative aux temps très courts, mais elle ne s'ajuste con- venablement à aucune partie de l'expérience sur les nerfs rapides (ici les valeurs de i relatives aux temps courts sont intermédiaires aux deux for- mules); et i tend vers zéro quand t grandit indéfiniment. /Jn voit donc qu'une théorie complète doit tenir compte et de la diffusion et d'un autre phénomène tel que celui que j'ai représenté par une déri- vation. Principe d'une ihrorie nouvelle. — Mais la connaissance précise de la dif- fusion, comme nous la donne la belle ('-tude de Nernst, perniet de faii'e entrer dans la tiiéorie un élément nouveau qui va prendre une importance considérable (je garde les formules de Nernst comme approximation de la théorie complète, dont l'expression mathématique serait, il me semble, d'une complication excessive). Posons qu'au lieu de la valeur du phénomène à la membrane, ce qui inqjorte c'est la différence de concentration entre deux plans séparés par une dislance ^x^ ou, pour simplifier, entre x„ et x^. Cette différence C„ — C, nous sera donnée par l'expression V^Là--'""]^ y est ici de la forme {constante : \jt), etj comme /(y) est très petit tant que y a une valeur supérieure à 2^ pour les passages très courts, les résultats seront pratiquement les mêmes qu'avec la formule de INernsl; des essais numériques font voir (|u'ensuite la courbe it se rapproche beaucoup d'une droite; elle peut s'a(la|)Lei' remanpiableiiienl aux e\[»(''riences, ddunant SÉANCE UU IiS MAI 1908. Io57 néanmoins pour t un peu grand des valeurs trop faibles qui exigent Tinter- vention de l'autre partie du phénomène. Le véritable avantage de cette conception, c'est qu'elle permet d'expli- quer comment le courant doit être plus iiileuse pour être efficace, s'il croît progressivement, au lieu d'atteindre iuslanlanément une valeur constante. D'autre part, la notion expérimentale, sur laquelle j'ai insisté à diverses reprises, de la vitesse propre du nerf, esl laïueiiée à une iinesse de struc- ture, à un ^.^• qui peut se calculer. On trouve pour cette longueur un ou plusieurs microns, suivant le nerf considéré. CIIIMIK l'llVSlul-OG!Qi;i'. - Kssiii de sèi>(itarasite en toLit semblables aux parasites du cancer et de la clavelée. Le cancer est donc une maladie infectieuse à Protozoaires. Cette patho- génie m'a permis d'écrire, pour la première fois, un Chapitre à' hygiène pré- ventwe du cancer : J'ai montré, avec faits à l'appui, le rôle joué par les animaux porleuis de sporo- zoaires ( poissons, escargots, lapins, insectes), soit directement, soit |>ar l'intermédiaire des poussières, de l'eau, des légumes, ou d'animaux pi([uants comme les mouches (Congrès de Moscou, 1908), et aussi l'importance du rôle de porte d'entrée joué par les orifices soumis à des traumatismes qui facilitent la pénétration des parasites. PATHOLOGIE ANIMALE. — La septicémie tuberculeuse aiguë du cobaye. Note de M. Axdké Jousset, présentée par M. Roux. Quiconque a voulu confiriner un diagnostic de tuberculose humaine par l'inoculation au cobaye s'est heurté à certaines diflicultés dont la principale SÉANCE DU l.S MAI I908. '061 est la mort prématurée des animaux inoculés avec les produits suspects. Le plus souvent ces décès anticipés qui se produisent en quelques jours privant l'expérimentateur du diaiinostic demandé sont attribués à tort ou à raison à une infection aigué par des microbes associés. Celle explication n'est plus de mise lorsqu'on expérimente non plus avec des humeurs ondes tissus mor- bides, mais avec des cultures pures de bacilles de Koch. Or, même dans ces conditions peuvent survenir des décès précoces qu'ont met alors sur le compte d'une intoxication. En cherchant à élucider le mécanisme de ces morts inexpliquées nous avons vu qu'on pouvait à cette notion tout hypothétique d'intoxication substituer bien souvent la notion crinfection aiguë par le bacille tuberculeux lui- même. Lorsqu'on pratique simultanément chez un grand nombre de cobayes une inoculation sous-culanée de l)acilles de provenance humaine prélevés sur une culture, la maladie expérimentale peut évoluer chez ces animaux suivant divers modes. C'est d'abord la forme nodulaire commune à marche chronique dite encore type Villemin, de beaucoup la plus fréquente, où les lésions bien visibles commencent par une adénopathie caséeuse satellite pour finir dans un délai de 2 à 7 mois par une éruption de tubercules généralisée à tous les viscères. Puis une forme subaiguë sur laquelle M. Arloing attirait récemment l'attention, qu'on pourrait encore appeler forme discrète, occulte ou histolo- giqiie de la tuberculose expérimentale, qui n'est en réalité que la forme pré- cédente inachevée, où les lésions simplement ébauchées dans les ganglions el l.es viscères ne sont décelables qu'au microscope. Elle tue les animaux en quelques semaines. Cette forme est bien moins fréquente que la forme clas- sique. Enfin quelques rares animaux meurent plus rapidement encore, parfois en quelques jours avec un amaigrissement des plus marqués pouvant atteindre 4 ) pour 100 du poids initial. A l'autopsie, nulle lésion spécifique, ni chancre ni altération ganglionnaire ou viscérale, visible à l'œil nu ou au microscope; la rate n'est même pas très tuméfiée; il y a bien quelquefois une hémorragie péritonéaledont le point de départ semble être le foie; on peut aussi trouver de la congestion pulmonaire sous forme de placards ou de taches disséminés sans ordre; mais ces faits sont inconstants et paraissent en tous cas insuffi- sants à expliquer la mort. Ce qui constitue le fait essentiel et inattendu c'est la présence chez la plupart de ces animaux de bacilles de Koch dans le sang. 1062 ACADÉMIE DES SCIENCES. Cette bacillémie est d'ailleurs assez pauvre ; elle n'en est pas moins suffisante, croyons-nous, à donner la clef des accidents mortels. Ajoutons (ju'elle n'est pas seulement cadavérique; on la trouve également du vivant de l'animal, souvent dès les premières heures qui suivent l'inoculalion sous-cutanée. On peut presque la prévoir en présence d'une cachexie rapide des animaux. Tout amaigrissement dont le taux quotidien atteint ou dépasse 2 pour 100 du poids initial doit la faire soupçonner el inciter à sa recherche. Pour ellectuer celle-ci, nous utilisons les riiéllioJei d'investigalion ijaclérioscopique suivantes : Si le sang est coagulé, le caillot est examiné par inoscopie. Lorsque le sang est liquide, circonstance plus favorable, nous en prélevons o'"'',5 qui sont immédiatement mélangés à lo''"' ou i 2'"'° d'un liquide cldorliydro-alcoolique : Alcool à 25" Soo'"' IICI à 23" Bauuié 1'°'' dans lequel la dissolution des i;lnliule3 rouges et du (irotoplasine des globules blancs s'efléclue parfaitement sans le moindre précipité albumineux el sans altération des bacilles. On retrouve aisément ceux-ci après centiifugation du mélange el d ubie coloration du culot de centrifugalion au milieu des noyaux leucocytaires. Le contrôle par l'inoculation démontie bien qu'il ne s'agit pas de pseudo-bacilles tuberculeux. Il doit être pralirjué suivant le nio le sous-cutané chez plusieurs cobayes el à des doses diverses. Far ce passage, on obtient soit une nouvelle septicémie aiguë sans lésion, soit une lubei'culose nodulaire, mais à marche rapide avec des lésions vis- céiales et, en particulier, de la pneumonie caséeuse. Telle est cette infection aiguë du cobaye par le bacille tuberculeux hu- main qui nous païail avoir été méconnut.' jusipi'ici. Klle rappelle, par cer- tains côtés, riiifeclion que provoquenl le bacille aviaire et les bacilles homo- gènes de MM. Arloing et P. Courmont, infection désignée sous le nom de type Yersin, bien (|ue dans ce type morbide onait jusqu'ici surtout décrit des lésions viscérales légères, des abcès sous-cutanés au point d inoculation, en somme, des cas de tu])erculose discrète et subaiguë plutôt que des septi- cémies aiguës pures. Mais l'analogie est grande et peut fournir un nouvel argument aux partisans de l'unicité des deux races de bacilles. Le déterminisme de celte variété de septicémie nous a jusqu'ici échappé. Elle s'observe inopinément, par séries, avec la plus grande irrégularité, même lorsqu'on opère avec la même souche de bacilles et des cobayes de même provenance et de même âge. Telles inoculations nous ont fourni SÉANCE DU l8 MAI 190S. Io()-i pour 100 animaux jusqu'à i5 morls par septicémie aiguë pour 5 inexpli- ipiées, sans seplicéiaie, 22 par tuberculose subaiguë et 58 par tuberculose chronique. La l'orlc proportion de cas aigus de celle série nous a paru tenir plus an mode d'inoculalion qu'au degré de virulence de la culture elle-même ou à une réceplivllé particulière des sujets d'expérience. Il nous a paru, notamment, que les cultures inoculées sous forme d'émulsions fines et stables obtenues par porphyrisation prolongée dans des appareils spéciaux donnaient une grande proportion de résultats po- sitifs. Ajoutons que nous avons également rencontré cette forme d'infection bacillaire aiguë après inoculation de tissus ou d'humeurs de provenance humaine. Ces faits présentant une certaine importance cliniipie, il importait, croyons-nous, de signaler celte forme essentiellement dissimulée de la tuberculose expérimentale à l'attention des médecins. PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — ruberciiles et tiges fossiles ^/'Kquisetuin. Note de MM. P. -H. Friti:i. et Rexé Vigiier, présentée par M. Gaston Bonnier. Les lignites sparnaciens du département de l'Oise contiennent les restes d'un assez grand nombre de végétaux fossiles; les cendrières des environs de Noyon sont parliculièrement riches en petits corps ovoïdes et en frag- ments de tiges côtelées qui se rencontrenl dans les lits marneux désignés par les ouvriers sous le nom de cordons. Ces restes sont entièrement pseudomorphisés par de la calcite, et parfois aussi minéralisés par de la marcassile. Les matériaux dont nous avons entre- pris l'élude proviennent pour la plupart de Boucquy et de Muirancourl; ilsapparliennenl à la collection du Laboratoire de Géologie de la Sorbonne, et nous ont été ol^ligeamment communiqués par M. Haug; d'autres échan- tillons sont dus aux récoltes de l'un de nous. L'élude de ces végétaux nous a semblé parliculièrement intéressante, car la conservalion des échantillons de calcite nous a permis d'en entreprendre l'étude analomique. Les petits corps ovoïdes, examinés simplement par les caractères extérieurs, ont été l"6'l ACADÉMIE DES SCIENCES. rapportés par Graves (') à VEqaisetum slellare, Ivpe de la collection de Pomel, qui, d'ailleurs, n'a jamais été décrit ni figuré par cet aiileiir. Ces tubercules, de la taille iriine datte, portent à leur sommet la trace d'un petit nonilire de folioles disposées en \"erticil!e ; ils rappellent ainsi le finit d'une plante à ovaire adhérent couronné par les sépales; aussi lleer(-) a-t-il cru y reconnaître les fruits d'une Rubiacée qu'il nomme Gardénia Mcriani. et Scliimper ( ^) adopte-t-il cette manière de voir. L'élude anatomique nous a permis de reconnaili-e qu'il s'ae^issait là de tubercules renflés û'Eqiiiseluni tout à fait semblables par leur structure à ceux des espèces actuelles du même genre : la masse du tubercule était constituée par des cellules parenchymaleuses à parois minces, tandis cpie vers la péripbérie se trouvaient un certain nombre de faisceaux libéro- ligneux entourés cliactm par une gaine de cellules endodermiques à cadres épaissis. Ce mode d'organisation est le même que celui décrit par Plilzer^^) et par M. Leclerc du Sablon('^) dans les tubercub>s des Equisetum de nos contrées. Les petites tiges cannelées (lu'oii trouve dans les mêmes gisements que les tujjercules à^Equiseluin slellare n'ont jusqu'ici fait l'objet d'aucune description. L'examen d'une section transversale de ces tiges permet de les rapporter, sans aucun doute possible, au genre lùjuiselam : on y observe la même écojce pourvue de grandes lacunes, le même endoderme externe formant un anneau festonné, les mêmes faisceaux lihéro-ligneux avec lacunes formées aux dé]ie/isdu bois primaire. L'endoderme interne manque, comme cela s'obseive dans un certain nombre d'espèces actuellement \ ivanles. T(jiil porte à croire ipje les tiges et les tuliercules doivent être rappor- tés à laméme espèce; mais, comme nous n avons jamais oljservé de conti- nuité entre ces deux sortes d'organes, notis donnerons à la tige, au moins provisoirement, le nom à' Equisetum noviodunense. (') Graves, Essai sur la Lopographie géogiiosli(iuo du déparlcinent de l'Oise, i847, p.7"8- C-*) Meer, Flora Terliaria HeUetiœ, iSSg, p. io3. \^) ScHiiut'ER, Traité de Paléontologie végétale, t. 11, p. 880. (') Pfitzer, Uuber die Schuzscheide der deutschen Equiseten {Pringsh. Jahrb.. 1867, t. VI, p. 335). (*) M. Lkclerc du Sablo.n, Sur les tubercules des E'/uisétacées {Revue générale de Botanique, 1892, t. IV, p. 97). SÉANCE DU l8 MAI 1908. Io65 L'intérêt de celte Note est de préciser l'existence du genre Equisetum à l'époque sparnacienne en faisant connaître la structure de luljcrcules et de tiges d'espèces qui semblent identiques aux espèces actuelles par leur orga- nisation et par Imir mode de vie. PHYSIQUE DU GLOBE. — Utilisation des failles pour la détermination de la densité moyenne de la Terre. Note de M. A. Berget, présentée par M. Deslandres. On sait que la détermination de la densité moyenne de la Terre, déter- mination (|ui revient à celle de la constante K de la gravitation, peut se faire par des méthodes diverses : les unes sont des méthodes de labora- toire, comme celle de Cavendish, reprise et perfectionnée par Cornu et Vernon-Boys; les autres sont des méthodes qu'on peut appeler géogra- pliiques et utilisent l'attraction produite sur un corps mobile par de grandes masses naturelles, telles que des montagnes de forme et de nature connues. Bouguer et La Condamine ont, les premiers, tenté l'expérience en mesu- rant la déviation imprimée à la verticale par la masse du Chimborazo, et Maskelyne, plus tard, reprit, en la précisant, cette expérience, utilisant l'attraction du mont Shehallieu. La difficulté, dans ces utilisations des attractions de masses monta- gneuses, réside dans révaluati(jn de la masse attirante, dans la détermina- tion du centre d'attraction, dont la position doit être connue avec exacti- tude, la force étant en raison inverse du carré de la distance. J'ai pensé cju'on pourrait, dans certains cas que les géologues signaleront aisément aux physiciens, employer la méthode géographique tout en sim- plilianl ('■norméinent le calcul de la masse naturelle attirante : il suffit, pour cela, d'utiliser les /a«7/c^. Considéions une faille, ou plutôt la partie émergée, constituée par le rejet. Nous pouvons, par la pensée, reconstituer la couche de terrain avant rabaissenittit de la partie affaissée : elle formait alors une strate horizontale, d'épaisseur h, de densité A; si l'on place un corps de masse M au voisinage du niveau supérieur, assez près de ce niveau pour que sa distance à la surface de la co'uche soit négligeable par rapport aux dimensions horizontales de celle-ci, nous aurons, pour exprimer l'allraclion / de la couche complète sur le corps en question, la formule (1) /=27rA//M X k. io66 ACADÉMIE DES SCIENCES. K élaiU la constanle de la gravitalion. Cette force est dirigée suivant la verticale pas sanl par le centre de gravité du corps attiré. Cela posé, imaginons que la moitié de la couche atliraole s'affaisse pour constituer la faille, léalisant une ca>sure dirigée suivant un plan vertical. Supposons le point ai- tiré M placé très près de l'arèle supérieure de cette cassure. L'attraction ne sera plus dirigée suivant la verticale du point M, mais bien, par raison de symétrie, suivant une / Fig. 1, droite bissectiice du dièdre droit avant pour arêle l'arèle même de la faille, et sa va- f leur sera -^, en supposant que la distance du point M à Tarète soit très petite par y/a rapport à la hauteur h. Cette attraction se décompose en deux forces, toutes deux, égales à —tz -4=> c'esl-à- \i o i/o . ./■ V2 V/2 dire à '-> l'une horizontale «, dirigée perpendiculairement à l'arête, et l'autre verti- cale }>. Le iil à plomb sera donc dévié d'un angle 9 dont la tangente a pour expres- sion le rapport de la force a au poids P = mg du corps M, c'est-à-dire taiig a := : -â/( K. g h\g On peut ainsi calculer la sensibililé de la uiélliode. Supposons h = 100'". Prenons pour densité moyenne de la roche, la valeur A = 2,5, et admettons pour K. la valeur 6,5 x lo"'; ^g- est égal à 981*'". On a alors tanga zr: tailla ^ 3,i4 X 2,5 X loooo X 6,5 981 X 100000000 192000 L'angle a a donc une valeur légèrement su[)éricure à i", pour une faille dont SÉANCE DU l8 MAI 1908. IO<'7 le rejet aurait une hauteur verticale de 100™, ce qui donnerait un peu plus de 5" pour une faille de Soo" de hauteur (il en existe de cette importance). Or cette sensibilité de 5" d'angle est précisément celle qu'avait obtenue Maskelyne dans sa célèbre expérience du mont ShehaUien, puisque la somme des deux déviations observées au nord et au sud de la montagne était de II". La montagne exerçait donc sur la verticale une déviation de 5", 5. Cette déviation peut se déterminer par l'observation de la latitude à l'aide d'un instrument méridien, comme l'avaient fait Bouguer et Maskelyne lui- même. Mais les longs calculs de cubature et de prospection de la montagne, calculs qui, pour l'expérience de Maskelyne, demandèrent trois années de travail au géologue Hutton, sont, comme on le voit, extrêmement simplifiés par cette méthode. C'est ce qui m'a déterminé à la publier. OCÉANOGRAPHIE. — Étude (les fonds marins de la baie de la Seine. Note de M. .1. Tiioulet. • M. l'ingénieur hydrographe en chef de la Marine Driencourt a effectué pendant l'été de 1907, dans la baie de la Seine, une série de sondages et recueilli ainsi un nombre assez considérable d'échantillons de fonds sous- marins dont il a bien voulu me confier l'étude. Je m'en suis servi pour dresser la Carte lithologique détaillée de cette région. On peut résumer cette lithologie de la façon suivante : Les fonds de la baie de la Seine sont formés de minéraux provenant de la côte crétacée s'étendant au nord-est du Havre vers l'embouchure de la Somme et au delà, de la côte occidentale depuis la rive gauche de la Seine, le long du Calvados, de la presqu'île du Cotentin et de la Bretagne, et enfin de la Seine elle-même. Ils sont distribués sur le fond par les mouvements très complexes des eaux et les remous auxquels donnent lieu ces mou- vements. Les sédiments sont assez uniformes comme nature sinon comme dimensions. Us sont constitués par des graviers et par des sables avec une quantité de vase faible en réalité et qui semble beaucoup plus considérable qu'elle ne Fest réellement. Très noire, d'odeur infecte, elle est apportée par la Seine et elle est le résidu des égouts des villes de Paris et de Rouen dont la matière organique et le sulfure de fer se sont condensés autour de particules argileuses d'origine continentale qui leur servent de noyaux, tout comme les particules de suie condensent autour d'elles, dans l'air, les C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 20) ' l*^ Io68 ACADÉMIE DES SCIENCES. particules de vapeur d'eau pour former certains brouillards. Composée surtout de sulfure de fer, elle contient du pliosphore qu'elle apporte à la mer et qui se retrouve, par exemple, dans les formations de fer pisolitique que j'ai signalées au large de New- haven, dans la Manche, et qui sont analogues aux couches de minerais de fer en grains de la Lorraine ('). Le fait offre un intérêt pour expliquer la genèse de ces couches riches en phosphore. Les vases se coagulent et tombent sur le fond aussitôt leur contact avec le-^ eaux salées; mêlées aux graviers et aux sables, elles recouvrent le sol sous-marin presque partout et principalement dans les localités de moindre agitation des eaux ou dans les centres de remous. A mesure qu'elles s'éloignent de terre, par réaction de leur sulfure sur le carbonate de chaux dissous, elles donnent naissance à du sulfate de chaux, à de l'oxyde de fer et perdent leur intense coloration noire. Par endroits, elles s'indurent et créent une véritable roche, onctueuse au toucher, noiie quoique blanchissant un peu à l'air, à la fois calcaire, sulfureuse, ferrugineuse et argileuse, toute farcie de coquilles moulues. Traitée par l'acide azotique, cette roche fait une vive effervescence à cause des particules calcaires qu'elle contient, laisse un résidu de limonile jaune et, avec le molvbdate d'ammoniaque, manifeste la présence du phosphore en quantité très abondante. Cette formation paraît permettre d'ajouter, au mode de genèse connu des nodules phosphatés par accumulation sur le fond de -débris d'animaux marins tués par la rencontre d'un courant chaud et d'un courant froid, un second mode dû à l'apport de matière phosphatée d'origine organique par les eaux douces à l'embouchure des fleuves. Le gravier est disposé de telle sorte que sa proportion varie, ]iar places, de lôooà i pour 100 de sable. Si l'on délimite graphiquement les aires d'égal pourcentage de gra- vier, on les trouve distribuées en trois zones, de plus de 5oo pour loo, entre 5oo et 5o pour ICO et moins de 5o pour loo, grossièrement concentriques, la plus riche en gravier formant à une douzaine de milles au large une bande dirigée de l'Kst à l'Ouest, à peu près dans le sens et le prolongement du lit de la Seine près de son embouchure. Le gravier contient du silex, des nodules siliceux de la craie, quelques rares fragments de roches vertes d'origine bretonne, des coquilles entières ou brisées avec serpules et bryozoaires, des débris d'animaux divers et des algues calcaires rouges. Les grains de sable arrivant des trois sources indiquées précédemment : côte Est, côte Ouest et Bretagne et Seine, sont du silex et des nodules siliceux de la côte Est, glauconie assez peu abondante apportée par le fleu\e, quartz hyalin et cristallinique très ari'ondi et par conséquent d'origine lointaine, feldspath très rare, magnétite, grains d'amphibole de Bretagne très attaqués et très fins. En dernier lieu, venant de cette même région et probablement aussi du Morvan par la Seine, à en juger par l'extrême arrondissement et la petite taille de certains de ces grains, tourmaline médiocrement abondante quoique se rencontrant à peu près partout, staurotide, andalousite, corindon (rubis et plus rarement saphir), sphène, zircon assez rare, spinelle et surtout grenat remarquablement abondant, presque autant que dans l'Iroise devant Brest. (') Comptes rendus, t. CXLV, 9 décembre 1907, p. la^i. SÉANCE DU l8 MAI 1908. I069 D'une façon générale, dans tous ces fonds, la proportion de carbonate de chaux varie de 64 à 4 pour 100 du sable; les zones isocalcaires sont gros- sièrement parallèles aux zones graveleuses, les plus riches en calcaire étant les plus éloignées de terre. M. H. Masse adresse à TAcadémie un œuf de poule ayant la forme d'une gourde. La séance est levée à 4 heures et demie. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séa>ce du 18 mai 1908. Aperçu sur les explorations scientifiques des mers et des eaux douces de l'Empire russe, par J.-M. Schokalsky et P.-J Scbmidt. (Exposition marilime internationale de Bordeaux, 1907. Section scientifique du Ministère de l'Instruction publique.) Bordeaux, s. d.; I fasc. in-8°. (Présenté par M. Grandidier. Hommage de M. Jules Schokalski.) Le Neptunisnie, souvenir des leçons de mes maîtres Daubrée, Hébert, Stanislas Meunier, par A. Labat. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1908; i vol. in-8°. Statistique sanitaire de la France, i'' Partie : Villes de 5ooo habitants et au-dessus, année 1906, 11' année. (Ministère de l'Intérieur. Direction de l'Assistance et de l'Hygiène publiques, 5'= Bureau.) 1907 ; 1 vol. in-8°. Pyrenean Geology, hy P.-W. Stuart-Menteath ; Paris I-VIIl. Londres, 1907; 7 fasc. in-S". (Adressé par l'auteur, avec 7 opuscules sur le même sujet.) Die Blindenverliàltnisse bel der Lepra, klinische Studien von D"' Med. Leyder BoRTHE\; mit 9 Textfiguren und 7^ Photograpliien. Christiania, 1902; i vol. in-S". (Hommage de l'auteur.) Over den invloed der zelfinductie in telefoongeleidingen, door Nicolas Koomans. Delft, 1908; 1 fasc. in-8''. Over de toepassing van de centrifugaalkracht voor de scheiding en zuivering van ertsen en kolen, door Ja.n Karel Van Gelder. Gravenhage, 1908; i fasc. in-S". '°"° ACADÉMIE DES SCIENCES. La énergie naturali deW atmosfera teneur» ..nri; « r • ,• ,- corpusco.a,.e del P.-of. G.shpp. P..zfvo J^Fo" .'9 6 ' a f r.r""' ''"^™"" Annuaire de l'Unii-eriilp ri» 'inr,u;„ ri - ^ „ M. Vladjmir Akimoff adresse une «Pr;» ^» 1 • ' Écoles industHelles. 4 fasc.Tn 8» """'''' '^^"^^ '^" '^"^""^ ■•"-«' P-"' 'es (Séance du n mai igob.) Page 977, ligne 6, «« lieu de Note de MM. H. He.nriet et M. Bonvssy, lisez Note de MM. H. IIenriet et M. Bouyssy. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. 3 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deu« •une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annqel du !"■ Janvier. Pria: de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: M fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : . Ferran frères. . Chaix. . Jourdan, ' Ruff. . Courtin-Hecquet. ( Gtrinlin *t Gr«««in. ( Siraudeau. . Jérôme. Marion. Lorient. Lyon. chez Messieurs : 1 Baumal. I M"' Texier. ■ Cumia et Masson. \ Georg. Phily. Maloine. Vitte. On souscrit à l'étranger. .imsterdam , i Ferai. IX ! Laurens. ( Muller (G.) Renaud. . Derrien. F. Kobert. I Le Borgne. 1 Uzel (réies. Jouan. ■ry Dardel et Bouvier, ) Henry. ( Marguerie. i Delaunay. I Bouy. iGroffier. Ratel. Rey. iLauverjat. Degez. irg nt- Ftrr le . Drevet. Gratier et C". helle Foucher. [ Bourdignon. ■'"* I Dombre. I Tallandier. iGiard. Marseille Ruât. \ Valal. Montpellier j Goulet et fils. Moulins Martial Place. Buvignier. Nancy Nantes Nice Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert. Dugas. Veloppé. iBarma. Appy- Nîmes Debroas-Uuplan. Orléans Loddé. Poitiers. Blanchier. Lévrier. Rennes Plilion et Hommais. Rochefort -Girard ( M»" ). \ Langlois. Rouen \ [ Lestringant. S'-É tienne Chevalier. Toulon Figard. Toulouse . l Figai ) Allé. ^ Giniel. ■ \ Privai. IBoisselier. Pérical. Bousrez. Valenciennes . ■ \ Giard. / Lemailre. chez Messieurs : i Feikema Caarei- " \ sen et G'*. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. iAsher el G". Friedlauder et fils. Kuhl. Mayer el Muller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. iLamertin. Mayoleî et Audiarte. Lebègue el C". , Solchek et C°. Bucarest j Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C°. Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Olto Keil. Copenhague Hôsl et fils. Florence Seeber. Gand Ilosle. Gènes Beuf. , Eggimann. Genève ) Georg. ( Burckhardl. La Haye Belinfante frères. IPayol el G". Rouge. Sack. Barlh. Brockhaus. Leipzig < Lorenlz. i Twielmeyer. ' Voss. ^ Desoer. i'«=« I Gmisé. Londres Luxembourg . . Madrid Chez Messieurs : i. :lle et C' / Dulau. . I Hachel ( Nuit. , V. Buck. / Ruiz elGi*. I Romo. Milan . Naples Dossat. F. Fé. Bocca frères. Hcepli. Moscou Taslevin. Marghieri diGius. Pellerano. Dyrten et Pfaiffei. New- York ! Slechert. ( Lemcke et Buechaer Odessa Rousseau. Oxford Parker el C". Palerme Reber. Porto Magalhaes et Moniz. Prague Rivnac. Rio- Janeiro Garnier. l Bocca frères. l^ome j Loescher et G'- . Rotterdam Kramors et fils. Stockliolm Nordi»U« Boghaudel Zinserling. S'-Pétersbourg . i Wolff. Bocca frères. ÎBrero. Rinck. Roseaberg et Sellier Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. l Frick Viennes j Gerold el (?•. Zurich Rascher. iBLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ; Tomes ! à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre iSâo. ) Volume in^" ; i853. Prix 25 fr. Toniès siàBl".' - Ô^JanvienSDi à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix M fr. Tomes 62 à 91. — ( i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1S80. ) Volume m-r; 1889. Prix ^a 'r- Tomes 92 à 121. - d" Janvier 1881 à 3i Décembre .«g^-» Volume m-T; 1900- l'rix ^o 'r. oiresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent IPPLÉMENT ADX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ,V-Lmo.resurquelquespoinlsdelaPhys.o,ogiedes..lgues.parMM.A.D..B.setA.J.-J.SouE..-Mén,oi^^^^^^^^^^^^ .êtes, par M. Hanskn. 1 Me^moire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique (fcns les phénomène, digestif», P»'^'-'';""'^'^'"';^^ *.. j5 h-. :s grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 02 planches; iS56. ) 1. — Mémoire su concours de i853, lenlaires, suivant e des rapports qu la même Lib.airie les Mémoires de l' Académie des Sciences, et les Màowires présentés par dirf. SaTaats à l'Académie de. Sai.noe.. r 20. TAHIi: I)i:S AHTICLES (Séance du 18 Mai 19(>8.^ MEMOIRES ET COMMUNICATIONS l»KS MKMliltRS Kl DKS CORllKSPONDANTS DE L'ACADÈMIH. M. Maiii:ei, DErnicz. Sur If filancmptil stalionnaire des oiseaux M. GusTAV Retzius fait Ip iiiniagf dr |ilu- Pages. Pages. sieuiB (■■preuves de pliotograpliies d'un ino- nuiuciil ériijé eu l'iionneur de Descartes. 1004 MEMOIRES PRESENTES. M. P.-W. STUART-MrNTKATii adresse un Mémoire intitulé : " Stir l'interprélalion des ehari'iai;es des P\ renées». corresi»oni»ai\(;e. La MrMcn-ALiTK dk la vn.i.i: de Kaenza invile l'Académie à se l'aire représenler aux l''(Hes du Irois-eentiéme anniversaire de la naissance iVEiniigc/isIa Toriicclli. M. Jean CiiARcoT anminceà l'Académie que le lancement du navire de l'Expédilioi] française au piMe Sud aura lieu le lundi iS mai à Sainl-Malo M. le PllÉ.SIDENT «ÉNÉllAl. DE L'ASSOCIATION DE.S MEDECINS DE LANGEE FRANÇAISE IIE l'Amérique du Nord invite l'.^cadémie a prendre part au quatrième Congrès gé- néral, à Québec, les \»t-ii juillet J90S... M. Paul Renard. — Virage des aéroplanes. M. Paul Girault. — Sur le profil des masses polaires de dynamos M. DE Uroglie. — .Sur' l'examen ultra- microscopique des cenires chargés en suspension dans les ga/. M. P. Lanoevin. — Sur la recombinaison des ions dans les diélectriques M. I''. Charron. — tniluence de l'atmosphère ambiante sui- le frollement entre corps solides M. G. Lime. — Auto-excitalion d'un alter- nateur triphasé au moyen de soupapes électrolytiques M, L. Bi.ocii. — Sur les dillèrences de po- tentiel de contact entre métaux et li- quides M. lioucHACOURT. — Radiogiapliie des pou- mons et de l'estomac des fcetus et des entants niOrt-nés M. Gaston (-Jaillard. — Observations sur le temps employé par les corps poui" se dissouilre M. A. Garga.m de Moncetz. — Sur une action photographique de la lumière infra-rouge M. Victor Henri. — Elude cinématogra- phique des mouvements browniens M. .\. DuRoiN. — Sur les iodomcrcurates de thorium et d'aluminium ;. . . MM. Paiil Leheai et Pierre .Iolihois. - Sur les composés délinis du silicium et du palladium Bulletin bibliographique Krhata ioo5 lOO.J lOO.'J I O I ,'( IOI7 lolq IO'.!!j 102S M. Imi. I'0/.zi-Iîsi:(it. — .Mélhode de dosage volurnélrique de l'acide lartrique dans les tartres et les lies M. LÉO \'ii;non'. — Élimination de l'oxyde de carbone lin sa/, de houille MM. LesI'Iau cl l'ARisELLE. — Sur li- pro- pargylcarbinol. M. V. AuoER. ~ Sur les dérivés trihalo- génés mixtes du méthane M. H. Fossi: Sur la constilulion des corn binai son ^ du lélraméthyldiaminobenz- liydrol avec (jueiques flérivés métliyb'-- nK)ues MiM. V. Gi'Vot cl P. PiGNEr. — Sur quelques colorants orlludienzylés du triphénylmé- I liane M. L. Bren'iz. — Sur la cytologie du la- byrinthe rénal des 'l'hysanoures M. Paui. IIali.ez. — Biologie d'un Hliabdu- cœle parasili' du ( ardium edule L \l.\l. Cluzet et Bassal. — De l'action des rayons X sur l'évolution de la glande mammaire pendant la grossesse chez la lapine MM. H. Do.MiNici et Kauhe-BeaUlieu. — De larrèt et du séjour prolongé du sul- fate de radium dans les tissus vivants... M. Loiiis Lai'icôue. — Sur la théorie de l'excitation électrique MM. .I.-K. AiiEi.ous et E. Bardier. — Essai de séparation des substances hyperten- sives de l'urine normale M. E.-.l. Bosc. — Kpithélioma claveleux et nature |>arasitaire du cancer M. .'Vndre .Iousset. — La septicémie tuber- culeuse aiguë du cobaye .MM. P. -II. l'niTEi. et René VlGLiER. — Tu- bercules et tiges fossiles A'Equiselam. . M. A. Berget. — Utilisalion des failles pour la détermination de !a drnsit<'î mo>crine de la Terre M. J. TiloLi.ET, — Elude des fonds marins de la baie tic la Seine \1. II. Masse adresse à l'Académie un (, leut de poule ayant la forme d'une gourde '■ lO.'il io33 lo^-j 1 089 .0^3 io/|5 1047 iu49 I o5 1 io55 1057 io5s lotio io63 io65 1067 1069 1069 PARIS. - IMPRIMERIE G AUTH 1ER- V ILLA R S , Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : Gauthiee-Villabs. il' 1908 PREMIER SEMESTRE. X ' J COMPTES HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LBS SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVI. N 21 (25 Mai 1908). ^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1908 RÈGLEMENT «EL4TIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1870 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie SQ composent des extiaits des travaux de ses Membres et de Panalyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque caliier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 36 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparunAssociéétrangerdeTAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont ( tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séanc blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Sa étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pers( qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1 demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'i: sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requi; Membre qui fait la présentation est toujours non mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet e? autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rt, à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus t) le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être ren temps, le titre seul du Mémoire est inséré dac Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. - Planches et tirage à pari. Les Comptes rendus ne contiennent ni plancl ni figures. 1 Dans le cas exceptionnel où des figures sérail autorisées, l'espace occupé par ces figures compt' pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des < leurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article ô. Tous les six mois, la Commission administrât! fait un Rapport sur la situation des Comptes rend, après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pr sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académia aui dp«iront «,;.,» ^ , .. . déposer au Secrétariat au plus tard le Lmed 'Tp ecTdJ ?/" " T^T "'' "f ' '"' S^"'»-"^ P-pétuel, sont priés de 1 _ samedi qui précède la séance, avant 5». Autrement la présentation sera remis, à la séance suivant 11 ro ACADÉMIE DES SCIENCES. * SÉANCE DU LUNDI 26 MAI 1908. PHÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL. i^ie:»ioiues et commuivications DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE VU (jLOBE. — Sur lu rccente éruption de l'Etna (^Taorminn, ij mai 1908). Note de M. A. Lacruix. Seize années se sont écoulées depuis la dernière éruption de l'Etna (sur- venue en 1892). C'est deux fois et demie l'intervalle moyen séparant deux éruptions complètes, d'après les statistiques correspondant aux i5o der- nières années (Riccô). Les phénomènes d'activité assez intenses, se mani- festant dans le cratère central depuis 1906, pouvaient faire penser cju'une éruption était prochaine. Elle vient de se produire, mais, contrairement aux prohahililés, elle a été de peu d'importance et d'une brève durée; l'avenir "dira si elle constitue un fait isolé dans l'histoire du volcan ou si elle n'inau- gure pas plutôt un nouveau cycle d'activité, tel que l'Etna en a présenté tant d'exemples. Quoi qu'il en soit, le siège de cette 'éruption se trouve dans une région distincte de celle où se sont produites les dernières grandes éruptions de i883, 1886, 1892. Celles-ci ont eu lieu sur nue même fente radiale partant du cratère et orientée Nord-Sud. L'éruption récente s'est produite sur le flanc sud-est de l'Etna, dans les escarpements qui dominent le fond du Val del Bove, et un peu au-dessous des bouches de l'éruption de 1819; sa fente caractéristique a une direction moyenne Nord-Ouest, son prolongement ne passe pas par le cratère central. Succession (/es phénomènes de l' éruption. — Voici quelle a été la succession des phénomènes, d'après les renseignements que m'ont obligeamment C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 21.) l4l 1072 ACADÉMIE DES SCIENCES. fournis MM. Ricco et G. Platania et d'après ceux que j'ai recueillis moi- même cà Zafferana : Le 2() avril, cà partir de 5'' 20™ du malin, les instruments séismiijues de l'Observatoire de Calania enregistrent de petits mouvements du sol, qui vont en s'accentuant jusqu'à ()''22"', heure de rouvertiue d'une fente excen- trique sur laquelle se produisent des bouches cruptivcs. A 5'' 55"' un det^a- gemenl de vapeurs noires avait été constaté au cratère central. Pendant toute la journée celui-ci et les nouvelles bouches donnent des projections, dont i'intensilé parait avoir été alternante. Des cendres tombent sur le volcan et sont transportées par le vent jusqu'à Aci-Reale, entre 8''3o™ et 1 1'' environ. Deux courants de lave s'échappent de l'extrémité méridionale de la fente et vienneilt s'étaler, après s'être réunis, jusqu'à environ 4*"" de leur point de sortie sur les laves du fond du Val del Bove. Leur nuu'che a été rapide, car le 3o avril, à io''io"' du matin, l'exlrémilé de la coulée n'avançait plus qu'avec une extrême lenteur; le lendemain, elle était virlucllement arrêtée. Pendant cette même journée du 3o avril, le cratère a continué à donner des projections avec une intensité iutermillenlc; la dernière de quelque importance a eu lieu à 5''2o'" du soir, (^uaul aux bouches nouvelles, elles étaient à peine actives. Depuis lors, le cratère central fumotte et les bouches récentes ne donnent que par intermittence d'imperceptibles boulfées de vapeurs. La cessation de l'activité éruptive a été le signal de la reprise des trem- blements de terre qui persistent encore aujourd'hui. Ils se font sentir sur le versant sud-est du volcan (Zafferana, Bongiardo, S. Venerina, etc.) jusiju'à Aci-Reale, avec assez d'intensité pour fissurer ou renverser des murs et effrayer les habitants, au pdint que beaucoup d'entre eux ont quitté leurs maisons et cam])ent à l'extérieur. Celte éruption qui, pour sa brièveté, peut être comparée à celle de iSiSJ, est reiuanjuable par le peu d'inlensilé et le peu de durée de ses phénomènes explosifs. Cette particularité a été très favorable à Tétude de la fente érup- tive à laquelle je me suis plus spécialement attaché. Toutes les fois, en effet, qu'à l'Etna, les phénomènes explosifs se prolongent pendant quelque temps, et c'est le cas le plus général, les bouches qui s'ouvi-enl sur la fente ne tardent pas à se transformer en cônes plus ou moins réguliers, creusés d'un cratère, par suite de l'accumulalion sur place des produits de projection. Dans le cas actuel au contraire, les j)liénomènes explosifs ayant cessé prescpie immé- diatement, la fente et les bouches qui la jalonnent ont conservé leur forme SÉANCE DU 2,5 MAI l()o8. I073 première et sont restées entièrement à découvert. C'est grâce aussi à la cessation complète des phénomènes violents que j'ai pu atteindre la fente, qui, par suite de sa position topographique sur une pente très raide cou- verte de neige, eût été inaccessible en toute autre circonstance. Dans une série d'excursions fort pénibles, effectuées de Zafferana, en compagnie de M. G. Platania, il m'a été possible d'examiner à loisir la partie du volcan où se sont déroulés ces rapides phénomènes. Lafenle. — La position de la fente est facile à définir, car elle est comprise entre deux accidents topographiques du flanc sud-est de l'Etna, célèbres par le grand nombre des dykcs de laves anciennes qu'ils renferment : la Serra Giannicola picola au Nord et la Serra Giannicola grande au Sud. Sa direction est Nord-Ouest dans sa partie principale; mais, après avoir tra- versé la seconde de ces arêtes montagneuses, à un petit col (altitude envi- ron 2275'") situé entre les rochers Guardiano et Castello, elle se redresse un peu dans la direction du méridien. Sa longueur est supérieure à 1'"° et l'altitude de son extrémité septentrionale avoisine 2.300"'. Sur sa portion principale, comprise entre les deux Serras, se sont ouvertes une série de bouches, qui n'ont été le siège que d'explosions ; il en existe au moins sept principales. Ce sont de grandes cavités grossièrement circulaires, rappelant celles produites par une explosion de dynamite. Leur profondeur est de i5'" à 20'"; leur diamètre, qui est variable, est en moyenne deux ou trois fois plus grand. Elles sont en partie comblées par les déiiris de leurs parois entaillées à pic. Ij'une d'elles, de petite dimension, située au sud du col du Castello, montre sur une de ses parois la neige à vif sur environ a'" de hauteur. Les matériaux qui entourent ces bouches sont surtout des débris du vieux sol, mélangés à une proportion relativement peu inq^ortante de magma neuf. Les phénomènes explosifs, qui se sont produits par ces bouches, ont donc été surtout vulcaniens. Cependant M. Ricco m'a signalé que, le 29 avril à 3'' du soir, un observateur, placé au pied sud de la Montagnola, a vu dos jets de feu s'élever de cette fente. Elle a donc été aussi le siège de projections strond)oliennes. Actuellement, les bords des bouches éruptives et les fissures du sol qui réunissent celles-ci sont garnis de fumerolles acides, dont la température, là où j'ai pu la mesurer, ne dépasse guèie celle de la fusion du zinc (/| 12" C. ) La lave. — La lave est sortie par deux groupes d'ouvcLtures, situées à l'extrémité méridionale de la fente, c'est-à-dire dans sa partie la plus basse. Une première coulée, la moins importante, a longé le flanc nord de la 1074 ACADÉMIE DES SCIENCES. Serra Giannicola grande ; son point de sortie se trouve au-dessous des bouches explosives situées sur la fente. Il correspond sans doute à une fissure radiale en relation avec celle-ci et ouverte dans les matériaux peu cohérents de cette partie de la montagne. La coulée la plus importante a été émise par l'extrémité même de la fente et sur le versant sud de la Serra Giannicola grasde. Cette portion eiFusive de la fente longe très sensible- ment l'un des dykes anciens du Castelio. Elle est orientée presque Nord- Sud ; elle est rectiligne et encore béante. Elle constitue un fossé d'une centaine de mètres de longueur ayant de lo"" à 20™ de largeur; ses parois sont entaillées à pic dans les tufs anciens ou limitées par le dyke du Cas- telio. La lave à surface très scoriacée remplit ce fossé jusqu'à environ 2'" de ses bords; ceux-ci sont recouverts par une sorte de bouclier de lave très scoria- cée, se déversant vers l'extérieur et jouant le rôle de moraine latérale; il est parcouru par des fissures parallèles aux bords, d'où s'échappaient, le 10 mai, des fumerolles sèches, qui en rendaient l'abord difficile. Au moment de l'éruption, la lave ne s'est donc pas simplement écoulée vers le bas de la montagne par la fente largement ouverte, mais elle a en outre bavé de part et d'autre de la cavité béante. C'est grâce à ce phénomène que s'est produit, à l'est de la fissure, un rudiment de coulée, qui est venu encercler la partie supérieure d'un lambeau de terrain ancien (contenant un dyke^, qui forme aujourd'hui un îlot au milieu de la lave récente. Je n'entrerai pas dans le détail de la structure de la coulée qui, à la sortie de la fente, s'étale bientôt, «nveloppe encore un îlot de terrain ancien, puis, après être descendue le long d'une pente atteignant localement 35", arrive au pied de la Serra Giannicola grande, bocdée par des moraines, tpii dimi- nuent il mesure que la pente devient moins forte. La coulée se répand ensuite au fond du Val del Bove sur une surface relativement plane, puis recouvre, sur une partie de leur trajet, les laves de 18 19 et de i852. Les alentours de la fente effusive, dans un rayon d'environ 25™, sont couverts de débris de magma neuf, sous forme de grosses bombes légères à cavités globulaires, de fragments contournés ou de morceaux informes, qui cessent brusquement. Ils sont le résultat de projections peu violentes, résultant d'explosions hawaïennes, plutôt que stromboliennes. Celte opinion peut s'appuyer non seulement sur leur structure et leur disposition sur le sol, mais encore sur une observation de M. G. IMatania qui, regardant, des environs d'Aci-Ueahî, avec une longue vue, les bouches de sortie, a vu entre 8'' et (j^ du soir la lave s'élever de ce point en masses continues, SÉANCK DU 25 MAI 1908. 10-5 simulant le jet d'une fontaine, alors que de loin en loin apparaissait une gerbe de débris incandescents. 11 est très vraisemblable que, si les phéno- mènes explosifs avait persisté pendant quel(jues jours sur cette fente, il se serait [irotliiit un cône de débris au point (pii vient d'être étudié. Il me reste à signaler sur Tun des îlots de terrain ancien é[)argné par la lave, l'existence d'une bouche ayant fourni, sans projections, un petit cou- rant de lave se réunissant bientôt à la coulée principale. Il est intéressant en ce sens qu'il a été sans doute alimenté par une fêlure du sol, transversale à la fente principale, et traversant souterrainement un dyke ancien à peu près parallèle à celle-ci. La lave récente minéralogiquement semblable à celle des éruptions pré- cédentes, appartient d'une façon presque uniforme au type fragmentaire scoriacé, sauf vers l'extrémité de la coulée où, sur une petite surface, on distingue une structure cordée grossière, morcelée par le retrait. En ce point, la lave renferme d'énormes cavités huileuses à parois slalactiformes. Cette structure fragmentaire, qui est celle que possédait la lave du 8 avril K)o6 au Vésuve, s'explique bien parla rapidité avec laquelle s'est eHéctué l'épanchement, alors que les portions cordées résultent d'un éclusage produit au moment où la lave était près de s'arrêter. Phénomènes d'érosion dus à ta lave. — La coulée du nord de la Serra Giannicola grande, avant de venir s'accoler à la coulée principale, arrive brusquement sur un talus à pente extrêmement raide et y détermine des phénomènes d'érosion tout à fait curieux, car ils sont comparables à ceux que déterminerait dans les mêmes conditions un torrent boueux. Elle tombe tout d'abord en cascade; la pente étant trop forte pour (jue la lave ait pu s'y accumuler, la coulée s'amincit, mais, la pente diminuant bientôt, le courant a entamé le sol peu cohérent, s'y creusant ainsi un lit encaissé par des parois à pic qui peuvent atteindre 2'" de hauteur. Ce lit se distingue de la fente eiVusive décrite plus haut par sa sinuosité, par l'absence de produits de projections et de moraines sur ses bords. Un peu plus bas, la pente s'atténuant encore, ce lit devient de moins en moins profond, puis la lave s'étale en remblais à la surface du sol pour aller se réunir à la coulée princi- pale. Les nombreux blocs de matériaux du vieux sol non transformés qui se trouvent à la surface de cette coulée s'expliquent facilement par les détails qui viennent d'être donnés. Rareté des fumerolles. — L'une des parliculaiités de celte éruption a consisté dans le peu d"iutensité des fumerolles. Je n'ai observé le type à chlorure de sodium que sur les bords mêmes de la fente elîusiTe. Sur la lave 1076 ACADÉMIE DES SCIENCES. elle-même se trouvaient quelques fumerolles alcalines à salmiac, très nettement délimitées et fort actives. Enfin j'ai sii^nalé plus haut l'abondance dos fumerolles acides sur le bord même des bouciies explosives; je n'en ai pas vu ailleurs. Relation des matériaux ériiplifs et des névés. — La région de la fente et des parties hautes des coulées est encore couverte de neige. (Jelle-ci n'a été fondue qu'au contact immédiat de la lave. On peut la voir intacte à cjuelques mètres des coulées et j'ai relaté plus haut qu'une paroi d'une des bouches explosives est constituée par un névé, coupé comme à rem[)orLe-pièce. Dans un rayon de plusieurs kilomètres, la neige est recouverte par des lapilli scoriacés très vitreux qui, à quehpies centaines de mètres de la bouche ellusive, forment une couche continue de plusieurs centimètres d'épaisseur. La structure de ces scories pi'rmet d'assurer qu'elles ont été rejetées à l'état incandescent et pâteux; leur refroidissement superficiel a été assez rapide et leur conductibilité assez faible pour ne pas fomhe la neige. Les avalanches se produisant çà et là déterminent le mélange stable de ces matériaux d'ori- gine si différente. Là où l'action du soleil est suffisamment énergique, la fusion de la neige s'elléctue lentement. Les surfaces desséchées se couvrent ensuite d'enduits dus à la cristallisation des sels contenus par les cendres au moment de leur projection. Je me propose de faire incessamment l'ascension du cratère central, pour étudier les modifications qu'il a pu présenter et surtout pour rechercher dans quelles limites il a contribué à fournir ces scories légères, qui se ren- contrent dans le Val del Bove et qui pour l'instant me semblent provenir surtout des bouches ayant fourni la lave. MEMOIRES LLS. BACTÉRIOLOGIE. — Sur les propriétés activantes des séritms d'animaux sains et d'animaux tuberculeux ou tuherculinés à i'égaid du venin de cobra; par MM. A. Cu.mette, L. Massoi. et C. Gukiu.v. Dans une iNote précédente, en collaboration avec M. Breton [Comptes /-eWtAy, 3() mars H)o8), deux d'entre nous ont indiqué quelessérumsd'homnies ou (le bœuf tuberculeux (non cachectiques) renferment une proportion d'un composé lécithinicpie décelable par la [U'opriété (juc possède cette substance de conférer au venin de cobra le pouvoir d'héniolyser les globules rouges du SÉANCE DU 2^5 MAI l()o8. IO77 sang des différentes espèces animales, alors que le sérum des nouveau-nés ou des individus sains et celui des veaux indemnes de tuberculose est con- stamment inactif à Tégard du même venin. Nous avons également montré que celte propriété activante de certains sérums pathologiques à l'égard du venin est bien due à la lécithine qu'ds renferment (probablement à l'état de lécilhide d'albumine), puisque l'acti- vation se manifeste aussi nette après qu'on a chauffé ces sérums à 58° pen- dant I heure, ou qu'on a pris soin d'annihiler, par l'addition d'une quantité suffisante de chlorure de calcium, l'action des acides gras activants que beaucoup de sérums normaux contiennent à l'état frais. Nous nous sommes proposé d'étendre nos recherches dans le même sens en étudiant les sérums d'un grand nombre d'animaux de divers espèces, sains ou tuberculeux, et en cherchant à préciser l'influence de l'imprégna- tion tuberculinique sur les décharges de lécithine dans le sang. Nos expériences ont porté sur le bœuf, le cheval, le mouton, la chèvre, le porc, le chien, le lapin, le cobaye et le rat. La substance lécithinique que renferment les divers sérums peut être fixée in vitro par les bacilles tuberculeux et par les solutions de luberculine précipitée à froid à 5 pour 1000. La réaction d'activation s'observe et se mesure très aisément de la ma- nière suivante : Dans une série de tubes à essai A, B, C, ..., on met en présence o""', i , o''"", 2, ■o"="'',3, , . . du séiuru à étudier, préalablement privé d'alexine par 1 tieiire de chauf- fage à 58°. On ajoute à chaque tube o™', .5 d'une éniulsion à 5 pour 100 d hématies de cheval, de bœuf ou de lapin, privées de sérum par trois lavages à l'eau salée à 8 pour 1000 et trois cenlrifugalions successives. Le tube A sert de témoin et ne reçoit pas de venin. Dans tous les autres tubes B, C, . . ., on introduit avec une pipette graduée une dose uniforme de venin de cobra (o™',5 d'une solution à i pour 5ooo, soit i dixième de milligramme). On note le moment auquel rhémolyse apparaît. Elle ne se produit pas dans le tube A et se montre d'autant plus rapidement dans les autres que la richesse du sérum en lécithine est grande. En comparant l'actlvation produite par un sérum avec celle qui résulte du rempla- cement de ce sérum par o""', i, o'"^',2, o""',3, ... d'une solution de lécithine à I pour loooo('), on peut lilier approximativement la richesse en lécithine du sérum expéririienlé. (') On prépare cette solution de lécilhine en dissolvant is de lécithine d'œuf dans 100""' d'alcool mélhylique pur et en mélangeant 1'^'°' de ce liquide à 99""' d'eau salée physiologique. 1078 ACADÉMIE DES SCIENCES. Nous avons pu constater ainsi que certains sérums renferment jusqu'à 0,2 pour 1000 de lécithine susceptible d'activer le venin. Pour une même espèce animale, la richesse en lécithine est très variable. Elle paraît influencée par l'alimentation , le jeûne et surtout par les saignées successives. Certaines espèces ont un sérum constamment lécithifère. Ce sont, dans l'ordre de richesse moyenne décroissante : le cheval, le chien, le rat, la chèvre, le mouton et le lapin. Or ces espèces sont précisément les plus difficilement tuberculisables. Par contre, le sérum de cobaye est très pauvre en lécithine; celui de porc, de veau et de bœuf sains et, ainsi que nous l'avons vu précédemment, celui de nouveau-né et d'homme sain, n'en renferment jamais. Ces espèces sont les plus facilement tuberculisables. Il y a donc lieu de se demander : 1° Si la lécithine qui existe constamment dans le sang de certains ani- maux sains est susceptible d'être fixée ou déviée par les bacilles tuberculeux et par la tuberculine préparée à froid; 2° Si la tuberciilisalion ou la tuberculinisation artificielle des animaux dont le sang ne contient pas de lécithine peut faire apparaître celle-ci dans le sérum. Pour répondre à la première question, nous mettons en contact, dans une série de tubes à es^ai, des mélanges de i""' d'une émulsion à 5 pour 1000 de bacilles tubercu- leux (pesés à l'état sec) dans l'eau salée physiologique plu-; la dose du sérum à expéri- menter qui s'est montrée capable d'activer, en i heure environ, o^'°'',5 d'une solution de venin de cubra à i pour Sooo, ou bien i'"'' d'une suiulion à 5 pour 1000 de tuber- culine préparée à froid avec In même dose de sérum. Les tubes sont portés à l'étuve à 87° pendant 2 heures et agités de temps en temps. On ajoute ensuite à chacun d"eux les globules rouges et le venin comme dans les expériences- d'activation et Ion note, après des temps variables de i à 6 heures, si l'hémolyse se pi j'obtiendrai des équations de la forme F( .r,, />,, />2î •••,/Jh) = o- Soient donc (4) Fx(_x,,/>,,/>j, ...,/)„) = 0 (/, = 1, 2, ..., « — i) ces équations. Considérons maintenant .r,, a;^, ..., a:-„ comme « variables indépendantes, x^+t comme une fonction de ces n variables et/-»,, yj,) ••■•) /-*« comme les dérivées partielles de x,,^,. Alors les relations (\) forment un système de « — 1 équations aux dérivées partielles simultanées du premier ordre. C'est ce que j'appelle avec M. Coursât le système associe du premier système (i). 3. Si le système associé est en involution, alors poui' avoir la solution cherchée du système (i), il suffit de prendre les équations d\ d'Y [:'" dF.'d^,' "-'iTj- dx, ■ 4. On peut chercher à trouver une solution de cette équation dans laquelle les x s'expriment en fonction d'une variable auxiliaire, d'une fonc- tion arbitraire de ce paramètre et de ses dérivées successives jusqu'à un ordre déterminé. Imaginons pour cela qu'on ait adjoint à la relation (7) n — 2 relations de la forme Io82 ACADÉMIE DES SCIENCES. OÙ les fonctions ç ne contiennent pas les variables .v^, -r.,,, .. , x,,^, ni les rapports ^- ^> •••> -^77^- Les relations (7) et ( dernières de ces relations ne renferment pas les quantités p^^p-^. (iette remaïquc me conduit à faire Thypothèse f[u'on peut faire Félimina- lion de a entre les relations ( 3) en remplaçant a par une fonction des quan- tités a-,, /?.,, yj,, . . . , Pu dans la première, dans la deuxième et dans les « — 3 des autres relations du système (3). Nous aurons ainsi n — \ relations de la forme suivante : ()o-t do„ t)f df ()o, âf do„ P''^^'' lib '^ •■'^P"~àb^Ob~ô^,^ ~-~ i)o„ Ob -"• P^Ub^-^ -«' où /) désigne la fonction des quantités a-,, p^, .... />„ qui remplace la quan- lilc' y.. (■). Donc les relations (11) forment le système associe, si Ton considère les ./■,, .T.,, ..., x„ comme des ^ariables indépendaiiles, .r„+, comme une fonction de ces n variables Gl p,, p.,, •••iPn comme des dérivées partielles de .i'„4.| par rapport à ces variables. Pour oiitenir rinlégration du système [(7\(i^)| comme nous l'enlen- (loiis, il sulfil (|ue le système (1 i) soit en involnlion, d'après ce qui précède. SÉANCE DU -^.î MAI 1908. Io83 7. Dcsij^nons par F,, F., ..., F„_, les premiers membres des rela- tions (11). On voit immédiatement que loules les parenthèses (F^, F5), où Y et 0 peuvent preijdre toutes les valeurs i>, 3, . . ., /i — i, sont identique- ment nulles, car on a identiquement — - = o, -; — =0 (/,■ = 2, 5, . . ., « — i; A = 2, 3, . . . , « — 1, /(,/« + i); 'V'i "''^/- d'aulru part par conséquent, les parenthèses (F,, F^;. ) se réduisent aux expressions -v— ^; d'où l'on conclut (pic, /H)ur que le systrnie associé, dans le cas considéré, soit en involution, il faut et il suffit qu'on ait identiquement (ra) -3 — = o. (7.r, 8. Un e.vcmplc où les conditions (12) sont évidemment remplies est celui dans lequel l'équation (7) est de la forme et les équations adjointes sont de la forme (.4) g = '^(£;) (^ = 3,4,. ..,«-.,«). 9. La vérification des conditions (12) dans le cas où le système dont il s'agit est le système [(i3), (i4)] est immédiate; car la fonction qui, d'après noire hypothèse, remplacera la quantité a ne renfermera pas la variable o", et l'on aura, d'autre part, -j- = -j^-, le symbole a désignant la déri- vation par rapport à a, la quantité .r, considérée comme constante. Or la recherche d'un système qui, comme le système [(i3), (i4)] a la propriété d'avoir un système associé qui est en involution, se ramène à la recherche des solutions particulières d'un système d'équations aux dérivées partielles. Pour préciser ce que nous voulons dire, prenons l'équation (7) dans le cas où /i = 3. Alors les conditions (12) se ré- duisent à une seule, y-' =0 et, comme troisième relation du système (11), IO(S/| ACADÉMIE DES SCIENCES. Oïl a la relation Si l'on fait les hypothèses précédentes et si l'on appelle />(:r,,/^j) la valeur de a définie par réquation (i5), on aura âra àf ôf d(D et la condition ^ = o se développe, en ayant é-ard à récpiation (i5), or, comme il suit : d- 9 d-f iT-f do _ d'f (h^ _ (PJ^ d^ '}l _ 'IL ^''^ ^ ' ^ ^ *"' db dx, " à h da-, ^ dhlïâ dF, ~ do à.i\ àh û'f d.c, dl> do db dœ. =z o. 10. Supposons que la fonction 9 ne renferme pas la variahle ;r, et cher- chons la forme que doit avoir la fonction /(j,, è, o) i)Our (\viii la condi- tion (17) soit rcin[)lie; dans ce cas la condition (17) se ramène à la suivante : d""/ d-f ôj^ __ (■'^^ JbdF,^ do (h:, db ■~°' or cette condition est remplie si les fonctions /(.r,, //, -v) et o (b) véritient l'équation / X df df d(o _ où A est une fonction arbitraire des quantités /> et 9 | 9 = '^(h )], ou encore si l'on a (20) /(.r„ h, 9) = p\[/>, a>(b)]db+f,{.r,), où /■ est une fonction ai bitraire de la variable .r, seulement. \Iais la fonction A étant supposée fonction arbitraire des quantités h et (p, la fonction / A [A, o(h)]fl/j peut être aussi considérée comme égale à une fonction arbitraire des quantités h et 9 (A), d'où la conclusion suivante : SU' on donne à la relation adjointe la forme ,77 = '-*( ^ ) ^« condition (17) SÉANCE DU :iB MAI I()o8. io85 ffiii rorrcKpniul au système de Mange ' / dx.2 (lX:,\ _ r/Xj \-'\''"dF,'d.r,!-d.v, dx, ' Vf/.r, sera remplie, dans noire hypothèse, si l'on prend pour f une fonction de la forme ^ f d.r, d.r, \ CALCUL DES PROBABILITÉS. — Le problème général des probahUités dans les épreuves répétées. ÎNote de M. L. Bachei.ieiî. A chaque épreuve n événements A,, A,, .... A„ peuvent se produire et s'excluent mutuellement; la probabilité de révénement A, esl/>,,, à la pre- mière épreuve,/),,, à la deuxième, ...,/),,^à]a (jJ^'"^; la probabilité de l'événe- ment Ao est/).,, à la première épreuve, /j,.., à la deuxième, ...,/)a,^à la [a'™% la probabilité de révénement A„_, est /)„_,,, à la première épreuve, /)„_,,2 à la deuxième, ...,/)„.,, ^ à la ij.'™''. Quelle est la probabilité pour que, en \j. épreuves, l'événement A, se produise A'i.i+/-'i,2-l-- ■ --y- P\.\>.+ ''\ fois; l'événement Aj, l'événement An-n Les quantités x,,a.,, ..., .x-„_, sont les écarts. On suppose que, à chaque épreuve, il se produit nécessairement un des événements et un seul. La probabilité pour que les écarts soient compris entre x, et x, + ote,, entre x.^ et x., + dx.,, ..., entre a;„_, et x„_, + ,, ^Pi,iPi,i -/'5.,('— /^.;,0 qz2/>„_,,,/>o,,- ±lpn-^.uiPz,i :^lpn-UiP^,i ±lpn-U,Pi.< ±^P>./Pn ^^ ^Pl,iPn^ ± ^IH.iPn- + ^P;,iPn- ± ^p-.jPn- ^P„-l,i{i—Pn-ij) Les sommations s'étendent à toutes les valeurs i , 2, . . . , u. de i. La somme Icf^x; désigne la quantité c,a;'; + c.a?.] + . . . + c„_,a;;,_,.^ La quantité c^ s'obtient en supprimant dans le déterminant M la k'^'^" ligne et la ^•''*'™ colonne. La somme S^/,,,.r/, j-, désigne la quantité La quantité ^^y s'obtient en supprimant dans le déterminant M la /i""'' ligne et la Z'''™'' colonne. Si les épreuves sont identiques, les probabilités des événements A,, A„ ..., A„-, étant />,, p,,..., Pn-, à c^^'^H^''^ épreuve, l'expression précé- dente se réduit à 1 r.i-; .>i 2j^ ij,.<-a-,+...+j„-ii''1 rf.r, c/uu . . ■ djc,i-i. Cette formule particulière peut être démontrée par une méthode relati- vement élémentaire. Dans le cas où, les épreuves n'étant pas identiques, on ne considère que trois événements A,, A^, A,, l'expression de la probabilité des écarts «e ré- duit à g" 2lS;),,,(i-(.,,i)xS;>,,,(i-;'v'-'^'''.'''>.''"' 2T:\/lpi,,{i—pi,i) X lp,,i(i'-Pu) — {^Pi,iPi,i'. : daidj\ La démonstration de cette formule a été exposée dans mon Mémoire sur la Théorie des probahiUlés continues {Journal de Mathématiques pures et ap- pliquées, 1906). Les résultats précédents ne sont (jue des cas particuliers d'une théorie générale qu'il ne m'est pas possible de développer ici. Cette théorie permet SÉANCE DU 25 MAI 1908. 1087 de résoudre tous les problèmes relatifs aux cas où les événements consi- dérés ne s'excluent pas. Pour ne pas coin[iliquer les formules, nous expo- serons seulement le cas oii il y a trois événements et où toutes les épreuves sont identiques; le problème s'énonce ainsi : A cJiaque épreuve, trois événements A,, A^, A.^ peuvent se produire; la pro- babilité pour que A, se produise seul est p^ , la probabilité pour que A^ se pro- duise seul est p.^, la probabilité pour que A3 se produise seul est /?,. La proba- b due pour que A, et K., se pioduisenl siinullanément est q,, la probabilité pour que A, et A^ se produisent simultanément est q.,, la probabililé pour (pie \, et A, se produisent simultanément est q^ . Il y a probabililé r pour ;+ t-, ij+ 2g,^^.r,x,+ 2i',_,.r, .1,,+ 2g,^,jr,j-, ^ -1 \X M rf.f I dj., d.f,, (v/aTr|JL|V'^l M désignant le déterminant Gîi(r — ro,) ra, ^2 — 7, — /■ — nj,nj3 -1- (/o + /■ 532 5Ji — '/a — '■ 512(1 — 5îj) 5T25T3— r/i — r Ifj 57, -1-^/2+ /• ^■i^l— 'l\ — >' 55,(1 — 5T; ) c, est le déterminant obtenu en supprimant dans M la première ligne et la première colonne; c., s'obtient en supprimant la seconde ligne et la seconde colonne; Cj en supprimant la troisième ligne et la troisième colonne. g^ n s'obtient en supprimant dans M la première ligne et la seconde colonne; g,_3 en supprimant la première ligne et la troisième colonne, et ^^3 en sup- primant la seconde ligne et la troisième colonne. La théorie générale à laquelle je faisais allusion précédemment permet de traiter la même question, quel que soit le nombre des événements, et c. K., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVl, N- 21.) l43 io88 ACADEMIE DES SCIENCES. elle n'exige pas (|ne les épreuves soient identiques; le problèuiu qui con- siste à déterminer les probaMlités dans les épreuves répétées est donc résolu d'une façon complète et définitive. RADIOACTIVITÉ. — Sur les rayons secondaires des rayons a. Note (') de M. William Duane, présentée par M. Mascart. Dans une Note précédente (-) j'ai décrit des expériences qui indiquent que la charge portée par les rayons a du radium s'arrête brusquement et sensiblement au même endroit où disparaissent les effets ionisant, photo- graphique et phosphorescent. J'ai fait d'autres expériences qui indiquent que les rayons a perdent leur pouvoir de produire les rayons secondaires à peu près au même point. Dans ces dernières expériences, je me suis servi de la même boîte en laiton A {ftg- i ), Fig. -i Pompe o^El û ! 'électromètre ou J'électrçscope \'VKYnm'> 1= fi'^ " fkdiu qui avait été employée dans les premières. Si le sel de radium est près delà mince fenêtre de mica B, les rayons a la traversent et frappent l'électrode métallique C. Ils produisent des l'ayons secondaires sur les surfaces du mica et de 1 électrode. 11 est facile de mettre en évidence lacharge de ces rayons secondaires, en faisant un bon vide dans la boite A et en employant un éleclroscope de Wilson pour mesurer le potentiel de Télectrode C. Soit a la charge positive apportée par seconde à 1 électrode par les rayons a; soit .v, la charge négative enlevée par seconde à l'électrode par les rayons secondaires sortant de sa surface, et soit s<^ la charge négative apportée à l'électrode parles rayons secondaires sortant de la fenêtre : alors (') FréseiUée dans la séance du i8 mai 1908. (') Comptes rendus, 11 mai iqo8. SÉANCE DU -2^ MAT 1908. I089 le coiiraiil lolal vers l'électrode est /= a ■+■ .ç, — ,Çj. On peut séparer les trois courants «, s, et 5„ en employant les champs électrique et magnétif[ue. Un champ magnétique assez fort parallèle à la surface de Téiectrode supprime 5, et .v. (voir la Noie précédente). Un champ électrique, entre la fenêtre et Félectrode, produit en reliant l'an- neau D (qui est isolé de la boîte A par de la cire) à une pile, arrête s, ou s.^, suivant son sens, et s'il est assez fort. Pour déterminer le courant s^ dû aux rayons secondaires qui sortent de Félectrode, il suffit de mesurer : 1° le courant (a -H.v,) en supprimant s., avec un champ électrique; 1° le courant a en supprimant s, et S2 par un champ magnétique. La différence entre ces deux courants est s, . Afin de déterminer l'inlensité du champ électrique nécessaire pour arrêter tous les rayons secondaires s.,, le radium était placé à une distance de l'^ji sous la fenêtre, et les courants étaient mesurés en chargeant la fenêtre à des potentiels positifs diffé- rents. Les courants obtenus senties suivants : Potentiels.. 024 9,5 17 25 34 5i 68 85 170 volts Courant.... i,35 2,10 2,71 4,23 5,6 7,7 8,3 9,2 9,8 10,0 10,0 unités arbitraires Il est évident que le courant reste constant, si le potentiel augmente de 75 à 170 volts, c'est-à-dire que 75 volts arrêtent tous les rayons secondaires s, ('). Les nombres ci-dessus montrent aussi que les courants ne sont pas dus à une ioni- sation du gaz pouvant rester dans l'appareil car, dans ce cas, la saturation aurait été obtenue pour une très faible dilïérence de polenliel. Afin de décider si le pouvoir de produire des rayons secondaires cesse au mèmepoint 011 s'arrête la charge, le radium était presque débarrassé de l'éma- nation et de l'activité induite (comme dans les expériences antérieures) et placé sous la fenêtre à des distances différentes. A chaque distance les courants étaient mesurés : i" avec la fenêtre à un potentiel de -1-85 volts; 2° avec un champ magnétique de 2800 gauss. La différence des deux cou- rants qui mesure la charge des rayons secondaires est représentée en fonction de la distance du radium à la fenêtre par la courbe 1 (/ig. 2). Il est évident que la presque, totalité des rayons secondaires cesse de se produire quand le radium est éloigné de plus de 2*^^ environ de la fenclre; cette distance est justement celle qui a été trouvée dans les expériences antéineures pour la charge des rayons a. Pour obtenir une bonne comparaison, j'ai construit la courbe relative aux (') Il est possible que le courant i', soit augmenté par le champ électrique. Ce champ ne change pas a. ;(„)<> ACADEMIE DES SCIENCES. charités positives des rayons a, qui ont ihA obtenues an cours des expériences (|iil l'niii l'objet de cetle Communication (courbe i^jig- 2). Kig. ■... .11 .10 |.09 3.08 1.0 7 (; |.0 6 §- ■|.0', !Î.03 s. -.01 A \ \ \ \ \ \ A \ \ ^. "-^ ■ ^ — * .04 \ A 0 12 3 Distfince du radium à h fenêtre € Cbarqe des ro\ oyons J 1 2. 2, OistsnLi du rùdium à là fenêtre en cm. C^jnçs di s rayons a- A cause de la forme des courbes et à cause des courants dus aux rayons d(r Témanation et de Faclivilé induite, il est difficile de déterminer la lin exacte du parcours. S'il y a une différence, le parcours est plus court pour la charge (juc pour le pouvoir de produire les rayons secondaires : mais, en (ont cas, la différence est pelite. .l'ai fait des expériences avec le polonium, qui ne produit pas d'activité induite ni d'émanation, mais les courants étaient si petits que les résultats ne furent pas concluants. J'espère reprendre les expériences avec du polo- nium beaucoup plus actif, pour décider s'il y a elTcctivement une petite dillé- rence, ce qui serait important au point de vue d'une hypothèse présentée parJ.-J. Thomson ('). ÉLLCTRICITÉ. — Différence de. potentiel et stabilité de l'arc alternatif entre métaux. Noie de MM. C.-E. TiUve et A. Bron, transmise par M. Lippmann. Là pliqiart des expériences effectuées en vue d'établir une relation entre la dillV'renie de jiolcnliel efficace, Pinlensitéet la longueur de l'arc alternatif enli<' iiiélaiix, oui coiidiiil à des résultats discordants. (') Conduction of eluctricity ihroii^h gascs, 1906, p. SGo-HjS. SÉANCE DU 25 MAI 1908. 1091 La raison de ces divergences doit être recherchée dans la complexité même du phénomène de l'arc alternatif et surtout dans la difficulté de préciser dans chaque cas particulier les conditions de stabilité, surtout s'il s'agit d'arcs longs et peu intenses. L'étude que nous venons de terminer nous a montré que c'est en majeure partie à l'importance plus ou moins grande que prend dans l'arc alternatif la période d'extinction par rapport à celle d'allumage qu'il faut attribuer la diversité des résultats. En d'autres termes, la différence de potentiel mesurée dépend dans de larges lirrdtes du degré de slabilité de l'arc, à tel point que toute cause (pression du gaz, refroidissement, courant d'air, diminution de la self-induction ou de la résistance du circuit, etc.) qui tend à diminuer cette stabilité, c'est-à-dire, à prolonger la durée de l'extinction, se traduit immédiatement, comme il est aisé de s'en rendre compte, par une augmen- tation de la différence de potentiel efficace aux électrodes. Le même défaut de stabilité, en produisant des extinctions momentanées, peut d'ailleurs entacher d'erreur les expériences effectuées sur l'arc à courant continu. £"71 disposant d'une énorme réserve de tension à circuit o;/('f/-/(2oooo™'"* en- viron dans nos expériences), et en portant les électrodes à une température voi- sine de leur point de fusion, nous avons obtenu des arcs d'une extrême stabilité. Dans ces conditions, la période d'extinction devient négligeable et les résultats expérimentaux sont d'une interprétation aisée et tout à fait con- forme aux idées actuelles sur le mécanisme de l'arc. Nous avons en effet constaté qu'alors la différence de potentiel, toutes conditions égales, tend vers une limite inférieure apjtro.rimalivement la nvine, quelle que soit la nature du métal des électrodes, à la condition qu'il soit peu volatil. volts Platine 472 Or 473 Palladium /J68 Argent 477 Cui vre ( ' ) ( 479 ) »oiis Nickel 472 -485 Fer 477 Aluminium 455 -5oo (') La plus grande divergence a été observée sur Tare au cuivre pour lequel nous avons trouvé dans l'air Soa^"'"*. Cette divergence peut être attribuée à la présence d'une couche d'oxyde qui recouvre les électrodes et qui augmente l'instabilité. lîn expérimentant dans l'azote, la dilTérence de potentiel, quoique plus petite en valeui' absolue, est presque la même avec le cuivre et le platine. Elle est, pour ces deux mé- taux, dans le rapport de 472 à 479- Le cliinVe de 479 ^^' donc un chillVe corrigé. lOqo ACADÉMIE DES SCIENCES. Le Tableau précédent résume une série d'expériences ellectuées dans l'air (pression 4o"" de Hg) pour une dislance d'électrodes de 4"" et une intensité alternative o»"'p, i ( fréquence 5o). On voit que les différences de potentiel ne diffèrent entre elles que de quelques centièmes; seuls les arcs au nickel et à l'aluminium ne paraissent pas avoir atteint une stabilité complète. En expérimentant dans les mêmes conditions sur les métaux qui dégagent d'abondantes vapeurs métalliques, la différence de potentiel est alors plus petite. Nous avions en effet : V«»It9 VOllS Cadmium 34o -36o Zinc 285 -290 Magnésium 242 Ces expériences nous paraissent fournir l'explication de bien des diver- gences obtenues antérieurement; elles sont en outre tout à fait conformes à la théorie actuelle de Tare. En effet si, "d'une pari, il est nécessaire que la cathode et, dans le cas de l'arc alternatif, les deux électrodes soient portées à l'incandescence, de façon à émettre les électrons nécessaires au maintien de Tare, c'est le milieu ionisé par leur choc qui intervient principalement dans la différence de potentiel et, dans le cas des arcs longs et peu intenses, ce milieu est sensiblement le même {air) quels que soient les met aux- électrodes, pourvu qu'ils soient peu volatils. Abstraction faite des chutes anodique et cathodique, relativement peu im- portantes dans les arcs longs et de faible intensité, la dilférence de potentiel doit donc être à peu près indépendante de la nature dos métaux-électrodes. Il n'en est naturellement plus de même si le milieu qui sépare les élec- trodes est chargé d'abondantes vapeurs métalliques, comme c'est le cas avec les arcs courts et intenses ou même avec les métaux volatils. Nos expériences, qui seront publiées en détail ailleurs, ont également révélé comme on l'a observé déjà pour les arcs courts et intenses, un raini- iiiuni de la différence de potentiel lorsque la pression du gaz va en dimi- nuant; ce minimum se produit dans l'azote comme dans l'air et, semble t-il, quel que soit le métal électrode. Dans nos expériences, les pressions correspondant au minimtim, étaient de l'ordre de 5''" à r"" de mercure. Il semble donc t|u"à partir d'une cer- taine raréfaction le nombre des molécules gazeuses interposées entre les électrodes n'est plus suffisant pour que l'ionisation puisse s'effectuer nor- malement et qu'il faille alors augmenter la dillerence de potentiel si l'on veut maintenir le njême courant. SÉANCE DU 25 MAI 1908. ÏOgS Fait digne de remarque, la loi de décroissance du potentiel avec la pres- sion est rigoureusement linéaire, si Ton expérimente dans les cojiditions d'extrême stabilité. ÉLECTRICITÉ. — Sur l'existence et l'origine des harmoniques dans l'étincelle de self -induction. Note de M. G. -A. Hemsalecii, présentée par M. E.-H. Amagat. Dans une Note antérieure (') j'ai exposé les résultats obtenus en photo- graphiant sur une pellicule mobile des étincelles de self-induction; on faisait passer la lumière à travers un collimateur pourvu d'une fente, de sorte qu'on recevait sur la pellicule l'image de cette dernière. Ce dispositif avait permis de révéler dans les oscillations la présence de stries équidistantes dont la fréquence représentait des rapports rationnels avec celle des oscillations de la décharge, et j'avais émis l'hypothèse que ces stries étaient produites par des oscillations d'ordre supérieur consti- • tuant des harmoniques de l'oscillation fondamentale. Or, cette hypothèse a été déclarée fausse par MM. Battelli et Magri (^), qui, en se basant sur leurs propres expériences, ont donné une tout autre interprétation à ce phénomène. D'après ces auteurs, les stries que j'ai observées seraient dues à des expulsions irrégulières et parfois intermit- tentes des vapeurs métalliques. On verra dans la suite que cette interpréta- tion ne peut aucunement s'appliquer aux stries que j'ai étudiées, et il est probable que le dispositif expérimental employé par MM. Battelli et Magri ne leur a pas permis de mettre en évidence le phénomène en question. Pour étudier les oscillations supérieures, je me suis servi de deux méthodes différentes : la méthode photographique et la méthode du courant d'air. La méthode photographique. — Celte mélliode permet de suivie le développement des harmoniques dans chacune des oscillations fondamentales d'une même étincelle où leur présence est accusée par des stries régulièrement espacées. Ces stries sont causées par une augmentation momentanée de la luminosité des \apeurs métalliques, augmenlalion due au passage du courant de l'harmonique. On peut d'ailleurs, sur beaucoup de mes photographies, suivre les Irajectoires de projection des vapeurs (') Hemsalech, Comptes' rendus, t. CXLIV, 1907, p. 74i- (^) Battelli e Magri, Atli H. Ace. dei Lincei, t. XVI, 1907, p. 12. I094 ACADÉMIE DES SCIENCES. mélalliques et conslaler ainsi qu'elles sont très souvent indépendantes des slries dues aux harmoniques, ce qui indique que les stries, dans ces cas, sont produites par la propagation d'une luminosité dans la vapeur métallique. 11 résulte de la dilTéreiice d'inclinaison des deux courbes (]ue la vitesse de cette luminosité est généralement uniforme et plus grande que la vitesse de projection de la vapeur métallique. 11 est avantageux d'employer comme électrodes des métaux dont les vapeurs sont «riches en raies actiniques, tels que -le magnésium; mais autrement la nature du métal employé n'influe pas sur la régularité du phénomène. Sans entrer dans les détails qui seront publiés ailleurs, il suffit de dire que les photographies furent mesuiées à l'aide d'une machine à diviser et la fréquence des slries comparées à celle des oscillations. C'est ainsi que j'ai constaté que les chift'res représentant les rapports de ces deux fré- quences se rapprochent des nombres entiers. Voici quelques chiOVes obtenus pour la première oscillation de cliai|ue étincelle : 4>o5, 3,91, 4)0*^ et 4,o4avec des électrodes en cuivie; 3, 11, 3, 12, 3,o.5, 4i05, 5, 06, 5, 01, 10,07, etc. avec des électrodes en magnésium. Il est difficile do cioire que ces résultats soient accidentels. Pour les autres oscilllations d'une même décharge, les stries sont moins marquées et souvent difficiles à mesurer. Les nombres suivants représentent les .rapports entre harmo- niques et fondamentales pour difterentes oscillations d'une même étincelle : première oscillation, 4, o5; deuxième oscillation, 4j3o; troisième oscillation, 6,9.5; huitième oscillation, 7,73; dixième oscillation, 8,02; vingtième oscillation, 7,90. Mvlhode du courant d'air. — En employant le dispositif décrit antérieurement (') on peut mettre en évidence l'existence des harmoniques d'une façon extrêmement nette. D'abord avec un courant d'air relativement faible, les oscillations fondamen- tales se séparent les unes des autres et forment une série de petits arcs lumineux. Si maintenant on augmente la vitesse du courant d'air, on voit les oscillations se décom- poser à leur tour en les harmoniques qui les constituent. Ces harmoniques sont du même ordre que celles obtenues avec la méthode photographique. Or, j'ai démon- tré (*) que les oscillations obtenues de cette manière donnent le spectre de bandes de l'azote; par conséquent, leur visibilité est due à la luminescence de l'azote, lumines- cence provoquée par le passage du courant électrique. Ainsi, avec celle iiiélliode, la vapeur inélallicjue n'intervient pas et cette ex[jcnence élablit d'une manière èclalanle la réalité du phénomène. In/luence d'un eliamp magnétique sur les oscillations. — Le dispositif à couiaiil dair est installé entre les pôles d'un électro-aiiuant de telle sorte que la direction du courant d'air soit perpendiculaii^e et les oscillations dans un plan [>aralièle aux liyiies de force. Eji étahiissanl le champ, on constate que les oscillations fondamentales et supérieures sont fortement déviées de leur position et lendenl à se placer (') IIemsalecii, ComiJlcs rendus, t. CXL, igoS, j). iio3. (-) Hkmsalec», Comptes rendus, t. CXLl, igo^, p. \ >.>.-. SÉANCE DU 2 5 MAI 1908. ïOÇ)5 dans un plan perpendiculaire aux lignes de force. Chacun des petits arcs lumineux se comporte, en clTet, comme un fd métallique parcouru par un courant électrique. La traînée de vapeur métallique qui parcourt le champ magnétique perpendiculairement aux lignes de force n'est pas influencée dans ces conditions. Influence des courants de Foucault et de l' hystérésis du fer. — Lorsqu'on introduit dans la boliine de self-induclion un cylindre en zinc, la fréquence des oscillations fondamentales est augmentée ('). J'ai pu constater que les harmoniques sont influencées dans le même sens et qu'elles gardent leur caractère comme telles. Les nomi)res suivanls ont été obtenus pour leurs rapports: 4,91, 5,22 et 4,82. De la même soric, l'introduction d'un cylindre en fer a pour résultat de supprimer les harmoniques aussi bien que les lon- damentales. Origine des harmoniques. — Des expériences récentes m'onl montré que les oscillations supérieures prennent naissance dans la bobine de self-induc- tion insérée dans le circuit de décharge du condensateur et qu'elles sont régies par la nature de cette bobine. Ainsi uiir self-induction, constituée par un solénoïde d'environ i'° de longueur cl 20"" de diamètre, donne des harmoniques bien développées avec deux couches de til (25'i tours par couche). Avec une seule couche de celte même bobine, les harmoniques deviennent très faibles par lapporl aux oscillations fondamentales. Avec une l)obine plate de aS couclies de lîl (20 tours par couche) le phénomène n'a pas été observé. Un autre solénoïde de 12 couches (i5o tours par couche) le montra de nouveau très bien. MM. Gaudrelier et Léaulé ont repris ces expériences au laboratoire des recherches physiques de la Sorbonne, pour étudier la nature et la cause de ces harmoniques. RADIOGRAPHIE. — Sur l' imjwssïbilité de diagnostiquer la mort réelle par la radiographie des organes abdominaux . jNote de M. Maxime 3Ié- xAKD, présentée par M. Edmond Perrier. D'après M. Vaillant (-) le diagnostic de « la mort réelle peut être fait, quant à présent, par l'examen radiographic]ue des organes alxlominaux ». (') Hkmsalkch, Comptes rendus, t. GXL, igoS, \>. iSaa. (-) Comptes rendus, 18 novemljre 1907. C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N' 21.) '^4 loqfi ACADÉMIE DES SCIENCES. Cette opinion a été contestée, mais dans une certaine mesure seulement, par M. BécIÔ'refM qui ne pouvait se prononcer en raison de sa documen- tation insuflisante. J'ai fait, à mon tour, des recherches qui ont porté, d'une part, sur un enfant (h- 8 ans mort à la suite d'une fracture de la base du crâne, d'autre part, sur un intestin isolé extrait de la cavité abdominale. 1° Sur l'enfant de 8 ans. — J'ai procédé de façon à obtenir 9 épreuves en série, faites à intervalles différents à partir du moment de la mort jusqu'au lendemain, la technique étant la même. Si nous considérons la radiographie n° I exécutée .) minutes après rariél apparent des mouvements respiratoires, nous apercevons au-dessus de la crête iliaque gauche une zone claire représentant une portion d'intestin rempli de gaz. D'autres es[)aces clairs se voient sur la radiographie, mais sans délimitation bien nette. La radiographie n" 3 faile i heure 20 minutes après la mort nous montre les mêmes détails que précédemment tout en permettant en certains points d'entrevoir quelques anses intestinales. Ces dernières deviennent de plus en plus visibles à mesure que nous considérons les radiographies exécntées à une heure plus éloignée de celle de la mort. Si nous comparons, en effet, les radiograpiiies I à ~ avec les radiographies 8 et 9 exé- cutées, la première 20 heures, la seconde 22 heures après la mort, nous remarquons sur ces dernières que les anses intestinales sont généralement visibles. Doit-on considérer cette particularité comme étant un signe certain de la mort réelle? Tel n'est pas mon avis, car si je compare la radiographie n° 1 (cadavre d'enfant) avec celle (n" 10) d'une femme adulte vivante, je vois sur la radiographie de celte dernière plusieurs zones claires, dont une plus apparente que les autres zones qui, re- présentent des anses intestinales distendues par des gaz. Pour être visibles sur la radio- graphie d'un sujet vivant, l'anse intestinale et les gaz qui la distendent ne doivent pas changer de place. Or celle condition se trouve souvent réalisée sur le vivant et ne devient complète sur le cadavre qu'à une époque où les signes médicaux de la mort réelle existent et donnent des résultats moins discutables, bien plus certains que ceux fournis par la radiographie. A la fin de la radiographie n" 4 tons les signes de mort réelle existaient et il m'est impossible de poser ce même diagnotic en examinant cette radio- graphie et en la comparant avec des radiographies de sujets encoiT vivants. Im radiographie permet , je le répète donc, de loir nettement l'intestin, mais à un moment où le diagnostic de mort réelle n'est même plus à poser. 2" Recherches sur un intestin séparé du cadavre. — J"ai radiographié le (') Coniples rendus. 2'i décemhre 1Q0-. SÉANCE DU 25 MAI 1908. IO97 même intestin débarrassé par un lavatic prolongé de tous les gaz qu'il pouvait contenir : i" Sans être distendu, les parois étant aecolées; ■2° Distendu par insufflation d'air. En comparant les épreuves obtenues dans ces deux cas, il est facile de se rendre compte : i" Que l'intestin est bien plus perméable aux rayons de Rimtgen quand il est distendu par l'air que s'il ne l'est pas, cela parce que les parois sont amincies; 2° Quanta la transparence de l'intestin, on ne peut l'expliquer, à mon avis, en supposant que les gaz de l'intestin par suite de leur rencontre avec les rayons X deviennent phosphorescents. Cette particularité se produirait- elle que la plaque sensible ne saurait être pour cela plus vigoureusement impressionnée. Cette phosphorescence n'engendrerait pas des rayons capables de traverser les téguments et le châssis séparant l'anse intestinale de la plaque sensible. La conclusion qui me semble se dégager de mes expériences est la suivante : // est impossiblr, dans l'élat acliiel de la Science, de faire par la radio- graphie des organes abdominaux le diagnostic de la mort réelle. CHIMIE. — Contribution à l'étude des phénomènes d'oxydation produits par les acides iodiqiie et bromique. Note de M. H. Baubio.ny, présentée par M. Troosl. Dans tous les Traités de quelque importance parus dans ces trente der- nières années, on trouve, reproduite successivement dans chacun d'eux, une réaction qui parait singulière. D'après ces Ouvrages, qui ne donnent d'ailleurs aucune indication d'origine, le bromure d'argent en solution ammoniacale serait oxydé à 100° par l'acide iodique et transformé en bro- mate d' ammoniaque avec formation d'iodure d'argent. De même avec le chlorure il y aurait formation de chlorate; seulement l'action n'aurait lieu qu'à une température sensiblement plus élevée. Il est regrettable que cette réaction soit simplement sortie de l'imagina- tion de son auteur, car elle donnait un procédé fort simple de séparation du chlore et du brome. Je n'en parlerai donc que pour remettre les choses au point. Si, par ce procédé, le bromure et le chlorure d'argent peuvent être Irans- Ior)8 ACADÉMIE DES SCIENCES. formés run cl l'aulre en iodure, c'est par suite d'un phénomène très différent. De plus, la transformation s'opère pour tous deux à même tem- pérature et notablement supérieure à loo". Enlin, il ne se forme ni acide clilorique ni acide bromique, quoique la réaction, dans tous ces Traités, y soit rapportée, à propos de l'acidi^ bromi(|ue, comme un des modes de pré- paration de cet acide. Une soluli(m ammoniacale de clilorurc ou de bromure d'argent chauffée à loo^avec de l'acide ioditpie ne donne en effet aucun dépôt d'iodure; il faut porter la température \ers 200° pour avoir, pendant le refroidissement du Hquide, une cristallisation un peu abondante d"iodure d'argent ammo- niacal, en lamelles nacrées très réfringentes. En outre, à l'ouverture des tubes (froids, bien entendu), on constate toujours, là où il y a eu formation abondante d'iodure Agi, un léger dégagement gazeux inexplicable avec les données des auteurs. J'ai donc été conduit à étudier d'abord l'action de l'acide iodique, à différentes températures, sur une solution de gaz ammoniac. Trois tubes, contenant chacun /i5""' d'ammoniaque (d = o,g-2()) et i*-', i de lO'H, ont été portés le premier 10 heures à 100'-, le deuxième et le troi- sième pendant 5 heures, l'un à i5o° et l'autre à 210°. Dans ce dernier seul, j'ai constaté une légère pression et la présence d'une notable quantité d'io- dure d'ammonium, soit par acidification ménagée avec un acide dilué (mise en liberté d'iode, à cause de la présence d'un reste d'acide iodique), soit par l'aclion d'un sel d'argent (précipitation de Agi) après séparation de l'iodale par addition d'alcool. Même le tube, chauffé à i5o", ne contenait qu'une très minime proportion d'iodure. Opérant de façon identique dans une seconde série d'expériences, mais avec addition de bromure d'argent en plus (0^,206 dans chaque tube) le dosage, de l'iodure d'argent formé a donné, pour les trois essais faits à 100", iSo", 210", respectivement, 0^,0006; o«,oo2i; o«, 17(10 Agi; le brome du préci- pité, obtenu par neutralisation de l'ammoniaque, ayant été éliminé à chaud par le réactif sulfochromique. L'accord est donc complet dans les deux cas. D'après cette étude, c'est sur l'ammoniac que porte l'action oxydante de l'acide iodicpie, en donnant de l'eau, de l'iodure d'ammonium et de l'azote, ce qui explique le dégagement gazeux; et c'est l'iodure d'ammonium qui, en réagissant sur le bromure d'argent en solution, produit l'iodure d'argent, peu soluble à froid : AzII'lO'- 2AzH'= AzlIM + 31M0 -+- 2Az. SÉANCE DU 25 MAI 1908. IO99 Restait à démontrer qu'il n'y a pas formation d'acide bromique. Cet acide ayant des propriétés oxydantes aussi nettes que l'acide iodique, il importait tout d'abord d'être fixé sur la stabilité du bromate d'ammonium dans les conditions précédentes et de vérifier qu'il n'est pas entièrement détruit, pour le cas où il s'en produirait. J'ai donc répété à 100", iSo", 2o5°, avec l'ammoniaque et l'acide bromique, les expériences faites avec l'iodique. L'acide bromique se comporte exactement comme l'acide iodique et les résultats sont en tous points comparables. La pression gazeuse n'est appréciable (pie dans le tube qui a été cbauffé à 3o5", et les poids de bromure AgBr obtenus par addition de nitrate d'ar- gent et saturation de l'ammoniaque par l'acide nitrique ont été fort diffé- rents dans les trois essais, soit sensiblement de même ordre de grandeur que les poids d'iodure obtenus avec l'acide iodique, mais sans que même à 2o5° en 5 heures la réduction de l'acide bromique soit totale. De telle sorte que s'il s'en formait dans l'action de l'acide iodique sur la solution ammoniacale de bromure d'argent on pourrait encore en retrouver en pro- portion appréciable à la fin de l'expérience. Or, dans les eaux mères des trois essais de la seconde série, séparées du précipité d'iodure et de bromure d'argent produit par acidification de la liqueur, on ne peut déceler la plus petite quantité d'acide bromique. Traitons, en effet, ces eaux par un léger excès de nitrate d'argent, pour en séparer la plus grande partie de l'acide iodique; (illrons et lavons. Le bromate d'argent, s'il en existe, reste dissous surtout à la faveur du nitrate d'ammonium qui en augmente notablement la solubilité, sans favoriser celle de l'iodate. Puis par addition d'un peu de gaz sulfureux jusqu'à odeur per- sistante, les sels oxy-balogénés d'argent en solution (bromate et reste d'iodate) sont réduits et transformés en composés halogènes insolubles, qu'on recueille après avoir chassé l'excès de gaz sulfureux. Si l'on procède alors à l'attaque du précipité par le réactif sulfochromique (Comptes rendus, t. CXXVII, 1898, p. 1219) à chaud dans l'appareil distillatoire antérieure- ment décrit, on doit retrouver dans le condensateur le brome provenant de l'acide bromique. Dans aucun cas, il n'a été possible d'y retrouver la plus petite trace de brome; il n'y a donc pas eu d'acide bromitpie formé. Lors d'un essai fait à 210° avec le chlorure d'argent, il m'a été facile, par la même méthode, de reconnaître qu'il ne se forme pas non plus d'acide chlorique. Outre le chlorure d'argent non décomposé, on ne peut déceler que de l'iodure d'argent en quantité très notable et du chlorure d'ammo- nium. Pour le chlorure, comme pour le bromure, la réaction est régie par IIO) ACADEMIE DES SCIENCES. l'action réductrice cjuc le gaz ammoniac exerce sur Tacirle indique; aussi, à chaque température, le phénomène reste-t-il identique à lui-même pour le chlorure et le bromure d'ari;enl. CHIMIE ANALYTIQUE. — 5///' une méthode votumétricjiœ permettanl le dosage simultané de l'acide carbonique et des autres acides de l'air atmosphérique. Note de M\I. H. Hexrikt et M. Rouyssy, présentée par M. A. Haller. L'air des villes contient fréquemment, outre de l'acide carbonique, une petite proportion d'acides divers: sulfureux, formique, etc. Il résulte de ce fait que le dosage de l'acide carbonique au moyen des alcalis peut être sujet à erreur. Il y a donc intérêt, non seulement à éviter cette cause d'erreur, mais encore à chercher à évaluer la proportion des acides que l'air peut con- tenir indépendamment de l'aidiydride carbonique. Nous sommes parvenus à résoudre 1res simplemenl le [)roblèrae, en uLilisaiit la mé- lliode de dosage de l'acide caiboniqiie publiée par Vun de nous ('), el qui consiste à faire passer l'air dans une solution de soude on de potasse et à titrer ensuite cette solu- tion au moyen d'acide acétique avec la pliénolplilaiéine comme indicateur. Dans ces conditions, le virage se produit dès que le carbonate existant dans la liqueur est trans- formé en ]>icarbonale el la dilléience entre les volumes d'acide acétique versés dans le liquide d'essai el dans celui (|iil seit de repère, permet de calculer la (|uantilé d'acide carbonique contenu dans l'aii' annivsé. Or, le volume d'acide acéti(|ue versé dans la liqueur d'essai est toujours inférieur à celui qui sature le repère et la diirérence des lectures correspojid à la moitié de l'acide carbonique absorbé pendant le passage de l'air. L'acide carlionique étant le seul qui donne à la fois un sel neutre colorant la phénolplilaléine et un sel acide qui la laisse incolore, il s'ensuit que, poui- tout autre acide, le volume d'acide acétique tenant lieu de lecture dans le titrage correspondra à la totalité de l'acide contenu dans Tai-r et non plus à la moitié. Si donc on partage en deux le liquide alcalin dans le(piel a barboté l'air et si l'on en titre une moitié comme il vient d'être dit, le volume d'acide acétique correspondant à la lecture devra être multiplié par 2 pour représenter l'acide carbonique total. Si, dans l'autre moitié du lif|iiide alcalin, on verse du chlorure de baryum, ce der- nier transformera le carbonate alcalin produil en carbonate de barvum insoluble et l'alcali laissé libre et mesuré, sans décantation ni (lltration préalable, au moyen de l'acide acétique, fournira sans qu'on multiplie par 2 (en ayant soin de faire un repère dans les mêmes conditions), une lecture qui correspondra à la totalité des acides de l'air, quels qu'ils soient. (') II. Ill-NRIET, Comptes rendus, t. CWIll, p. i-25. SÉANCE DU 25 MAI J908. IIOI De celte double opération il est facile de déduire le poids d'acide car- bonique absorbé par la liqueur alcaline pendant le passage de Tair, ainsi que celui des autres acides. En effet, exprimons d'abord les quantités qui vont suivre en acide acé- tique et soient : lî, l'alcali libre total que contient le repère; c, la propor- tion de CO^ que cet alcali renferme toujours; A, les acides de l'air autres que l'acide carbonique ; C, l'acide carbonique atmosphérique ; /^, la lecture repère correspondant au premier mode de dosage; «', la lecture de la solu- tion dans laquelle l'air a barboté; p, la lecture repère correspondant au second mode de dosage avec chlorure de baryum ; //, la lecture de la solu- tion carbonatée, traitée de la même façon. On a évidemment, dans le premier cas, r C U-H-=:/e el \K-\ A — li v 2 22 dans le deuxième cas, R=y7 el R_A — C=:/>'. De ces équations on tire aisément les valeurs de A et de C, qui sont respectivement A = 2(« — /i') — (/'—/->') el C = a[(/)—/?') — («—«')]. On voit de suite que, pour que A soit nul, il faut que 2{n — n') = p-p', c'est-à-dire que la différence des lectures dans le premier cas doit être exactement le double de celle qu'on obtient dans le second cas. Quand il en est ainsi, la valeur de C devient C = 2(/i — /i') ou C.—p-p', suivant qu'on emploie l'un ou l'autre mode de dosage ( ' ). On convertit ultérieurement les lectures en CO* quand elles sont rela- tives à ce gaz et l'on exprime les autres acides à volonté. C) Dans le lilrage direct, sans cliloiuie de baryum, il faul avoir soin que le rap- porl de l'alcali carbonalé à l'alcali lolal ne dépasse pas f. Si l'on augoaenlail celte proporlion, la méthode ne serait plus rigoureuse. II02 ACADEMIE DES SCIENCES. CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le dosage de l'acide tungstique et sa séparalion d'avec d'autres corps, par l'emploi du mélange chlore cl chlorure de soufre. Note de M. F. Iîourio.v, présentée par M. Le Chalelicr. i\ous avons montré, M. Matignon et moi (Comptes rendus, t. CXXXVIII, i()0^, p. 760), que lorsqu'on fait agir le mélange gazeux chlore et chlorure de soufre sur l'acide tungstique, il se forme deux oxychlorures volatils TuUCPetTuO^CP. J'ai constaté, depuis, qu'il se produit une réaction analogue lorsqu'on fail agir le mélange gazeux sur différentes corahinaisons de l'acide tungstique, et (ju'elle permettait de séparer quantitativement le tungstène des sub- stances qui l'accompagnent, dans un certain nombre de cas. Cette méthode est particulièrement applicable lorsque les substances qui accompagnent k; tungstène ne sont pas altérées ou donnent des chlorures fixes, dans les conditions de l'expérience. La substance à analyser est contenue dans une nacelle de porcelaine ou mieux de silice, placée à l'intérieur d'un tul)e de verre vert chauffé sur une grille à analyse. Entre le tube et l'appareil à chlore se trouve un ballon ren- fermant du chlorure de soufre cju'on chauffe très légèrement. Le chlore ne doit, en effet, contenir que des quantités extrêmement faibles de chlorure de soufre. Si l'on négligeait cette précaution, une quantité considérable de soufre et d'acide sulfurique provenant de la décomposition du chlorure de soufre en excès par l'eau, destinée à arrêter les produits volatilisés, viendrait souiller ces derniers et rendre leur dosage difficile ou impossible. Le tube, dont l'extrémité antérieure est en relation avec le générateur amenant le mélange gazeux, est légèrement recourbé à son autre extrémité qui s'engage dans une (''prouvette contenant de l'eau. Un Uibe de ^^'ill el \\;ironli:i|i]i, coiiten;iiiL également de l'eau, fait suite à celle-ci. La substance est d'aljord cliaullée, pendant environ ^5 minutes, à une température de i8o"-i9o'', puis pendant le même temps à une température de aso^-aSo", el I"on achève la réaction en cliaulTaul progressivement de a.jo" à 5oo", pemlaut un temps qui varie de 5 à i5 minutes suivant les cas. Lorsque Topéralion est terminée, on pèse la nacelle f|ui renferme les pioduits fixes. S'il se trouve parmi ceux-ci un oxvde inaltéré, de la silice par exemple, mêlé à un chlorure solulile, on a son poids eu le recueillant sur filtre, après épuisement ])ar l'eau. SÉANCE DU 21 MAI 1908. IIo3 On lave le lube et l'on réunit ces liqueurs ;i celles que renferment les tubes absor- beurs; s'il reste de l'acide tungslique contre ks parois du tube, on le dissout dans l'eau ammoniacale. Ces liqueurs, toujours très acides, sont concenlrées au haiu-marie, puis traitées par l'acide azoti(iue, pour détruire les sels ammoniacaux et transformer en acide sulfu- rique les produits d'oxydation inférieure <'iii' 100. au résidu de NaCl. de substance — --■ — — ■ - — " — — ^ ~"~ — ■^ ' analysé. Oiiseivé. Cal. nié. Observé Calculé. Observé. Calculé. 0,7235 0,2.573 o, 2.565 13,98 13,93 0,6280 0,63ll Dans cette expérience, Facide tungstique n'a pas été recueilli, mais les résultats qui suivent montrent que la métliode est parfaite pour le dosage de cette substance. Acide silicolungstique : SiO% i2TuO' + Aq. — La substance a été préa- lablement calcinée avant d'être analysée : Poids Poids du résidu de de silice. Si 0- pour lou. Tu O' pour 100. substance — — " — -"" "' ^ — ■■"■ ' e\périnieiilé. Observé. Calculé. Observé. Calculé. Observé. Calcule. I o,85lO 0,0175 0,0179 2,07 2,11 » » Il o,63i4 0,0127 o,oi33 2,01 » » » III 0,8334 0,0179 0.0175 2,1', » 97'37 97>'^8 Pour obtenir des résultats exacts, il osl nécessaire de calciner le ix-sidu dans un courant d'air avant la pesée, parce que la silice relient une petite quantité de cblore et de chlorure de soufre. Cette méthode, très précise, est beaucoup plus commode que la méthode au bisulfate ou celle au gaz chlorhydriquc f[ui exige l'emploi d'un tube de porcelaine. C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N» 21.) ' H'^ Iio'i ACADÉMIE DES SCIE>'CES. Silicolungslale d'yllerbiitm (SiO-, i-jTiiO ' )', •'-'^ b^ <>" O b = i/'-i, ">) : Hcsidii Poids oSio- : 4VL.i;l'. liiO'. TiiO' pour loo. de siibslonce -- " ^ — " ^"""^ ~^"^ " ^ ^ analvsr. ( iliscrvi-. Calriilc. ()])?(M-vc. Calculé. Observe. Caleiilé. 0,8627 0,1184 0,1199 o,775i 0,7782 89,84 §9,63 Mélange de silice et d'acide tajigsfif/uc. — Ce mélange a été oljtenu en atlaquanl siniullanémcMl les corps préalablement pesés par du carbonate de soude, puis en les insolubilisanl comme s'il s'agissait de la silice seule (Def.vcqz, Comptes rendus, ■ '"^'jô, p. l'-iHM ) : l>i>ids Poids '— — — ^ SiO- pour 100. (le de mélange de — ' ~ — -" Sii) iiiiluil. Tu G' iiiili^l. cxpérimenlé. SiO-. .Observé. Calculé. o.oor?. o,8i:'i7 o,733.'5 0,0286 8,84 3,83 Pour obtenir de bons nombres, il est nécessaire de cliauller plus long- temps à basse température que dans le cas précédent. .l'ai appliqué également l'application de la métliode à l'analyse du wol- fram et de la scheelite. CHIMIE PHYSIQUE. — 5///' la triholaminescence des substances minérales. Note de M. Adkien Kari,, présentée par M. Ilaller. La liibuluminescenee semble une propriété assez générale des solides. Beaucoup de substances minérales qui ne paraissaient pas présenter sensi- blement cette propriété auraient été considérées comme triboluminescentes, si l'd'il avait été sensibilisé avant l'opératiou par un séjour assez prolongé dans Tobscurité. (yesl ainsi que j'ai pu observer la triboluminescence de l'oxyde de liuirium, des acides titaniiiue, tungstique, de la zireone, du sul- fure de cadmium, etc. (aroi intei-ne un granule lenticulaire se colorant fortement |)ar riiémalun. On peut suivie dans le syncytium intestinal toutes les phases de la transfor- mation des novaux de l'intestin en ces sphères qui sont le résultat final d'une nécro- biose hvaline des novaux. Ces noyaux dégénérés s'observent dans les cas où la lumière est glande. <.>erLaine3 préparations montrent leur accumulation vers la partie centrale du syncylium et leur isolement par rétraction du plasinode. Ces granules, sur la nature desquels on n'était pas fixé, oui été observés chez d'autres Rliabdocœles. Je les ai \ us notamment chez Wirte-r viridis uii j'ai pu constater qu'ils sont vomis avec les parties indigestes, telles ([ue les squelettes des Diatomées, à la suite d'un lavage de l'intestin que j'ai fait connaître depuis longtemps. Qiiaiil à la [icrle de substance subie ainsi par le syncyliuin inlestitiai. j ai la couviclioii (iirclle csL compensée par les cellules libres du mcscucliyme qui se iiiultiplieut par amitose et sont les élémenls essentiels des phéiioiuènos fie fédinléji-ralioii. Ces cellules inigraU'ices s'observent en effet iiotaniuient à la périphérie du syncytium intestinal avec lecpiel elles sont souvent en contact. Il se produit donc mie véritable rénovation de l'intestin. On voit que von Jherin^araisonen ce sens que rintestia des RhuhUocœles est chez rembryou un organe massif, et chez l'adulte un plasmode comme chez les Acœles. Une lumière n'en existe pas moins chez l'adulte, mais elle est une simple vacuole du .syncytium. Un fait important, c'est qu'il n'y a chez ces animaux aucune distinction, ni au point de vue histologique, ni au point de vue de l'origine, entre l'in- Icsfin et le mésenchyme. Il n'y a même pas trace du rudiment endoder- mique représenté chez les Triclades par les quatre cellules temporaires que j'ai fait connaître en 1887. r>HYSIOLO(iIE. — Action comparée de l'eau salée simple et des sériuns artificiels à minéralisation complexe sur le sang et la circulation. Note de M. C. Fi.eig, présentée par M. Bouchard. Introduits dans l'oriianisme, les sérums à minéralisation complexe dont j'ai antérieurement indiqué la composition provoquent dans le sang et le SÉANCE DU 25 MAI 1908. I 1 Of) système circulatoire des modifications plus marquées que ne le fait l'eau salée simple à 8 ou 9 pour 100. Les effets produits intéressent notamment la coagulation du sang, le nombre des globules et diverses de leurs propriétés, les variations de h pression sanguine et d.e V activité cardiaque. Suivant les cas, j'ai utilisi' Xç,?, petites injections répétées, les injections massives, les injec- tions prolongées à vitesse lente. L'eau salée physioloi^i(|ue elle-même, ainsi qu'il résulte des travaux de Hayem, Faney, Fourmeaux, Tuffier, augmente déjà la coagulabililé du sang. L'hémorragie en nappe produite par la section transversale d'un muscle diminue nettement et s'arrête même sous riulluence d'injections d'eau salée simple faites par diverses voies. J'ai recherché ce que produiraient dans ces conditions les injections de sérums artificiels à minéralisation complexe. Cliez le liipin, Vhéntorraf,'ic en nappe prodmle par la seclioii du grand fessier s'arrête sponlanémenl au bout de 20 minutes en moyenne (des pinces étant posées sur les artères de calibre suffisant); si, 3 minutes après (ju'elle a commencé, on injecte dans * les veines 10""' à i5''"'' d'eau salée à 8 ou 9 pour /oo, on la voit 5 à 8 minutes plus tard diminuer et s'arrêter; mais, si. a a lieu d'eau salée simple on injecte des sérums arti- ficiels à minéralisation complexe, et notamment des sérums contenant une pro- portion élevée de sel de chaux (i,5 à Z pour 1000), les mêmes effets se produisent déjà I minutes i5 secondes à ') minutes après l'injection. De plus, si le sérum est administré piévenlivemenl, l'Iiômorragie capillaiie de la surfacede section est faible et moins marquée que si l'on a injecté de l'eau salée pure. Cette action pourrait être uti- lisable dans des liémorragies de diverse nature, et même avant certaines interventions chirurgicales, à titre préventif, lorsqu'on a à redouter les hémorragies en nappe. Dans le cas de l'eau salée simple, lorsqu'on ])rati(pie rinjeclion pendant l'hémorragie, si au lieu d'employer de petites f|uantilés de séi-uin on injecte des , , , 2 ACADÉMiE. DES SCIENCES. talcs, nous donnait respoirdfi mettce celte loi en évidence en nous adressant, au lait cru eniprésuré par des sucs végétaux : i" Avec les présures végétales. qui ^ à toute température, coagulent plus, diflicilement le lait ciu que le lait bouilli (et c'est la. grande majorité), tous, les acides sont retardateurs à doses faible et moyenne.. accélérateurs à. forte, dose ( !*'■ Tableau, Voromllajiuicea L.) ; ■i" Pour les pré.sures végétales avec lesquelles la coagulation du lailcru .•si plus difficile que celle du lait bouilli, uniquement aux températures éle- vées, il n'v a que les acides organiques possédant plus de deux fonctions acides cpii soient retardateurs dès le début (acide citrique) ('). Les acides organiques ii deux fonctions acides font apparaître, à faible dose, une phase accéléialrice (pii diminue d'autant la phase retardatrice suivante (acide suc- einicpie) ( ' ). Seioiiilcs niicessaii-cs à lii co^igiihilinn ilii hnl. à '|0". pai'-lc suc (II- CoronUla juncea L., imi pi-éscncc des acides- Ilydiosrncs cilriquc. M.cdiiiquc. Ijulynque. |,li.>spliori.|ue. clilurliyd.ique. \,âr liue Uni L.iii L.iit Lail Lail Lail Lail I.ail I^ail Lail de lail. cru. Iiniiilli. . lu. liouilli. cru. Imuilli. cru. bouilli. cru. bouilli. o 23!)0 'ô'^ç^o 2870 5o4o 2!I30 ^Jio Sll^O 7680 ol-iO 7.J00 2,5 2420 5i8o :1080 /iago 3100 S^ao 5450 jafio 5010 6070 5 2VW Agiio :î:}(;0 348o 3V00 alilo .ïo(iO (i960 0080 bioo -,5 l'vm 'i7,")o 3()(i0 3oto 3800 c.^oo 5050 6.54o 08W) 4i4o 10 2.5.50 /4570 3870 2680 4-200 i i V' ■i'7()0 60^0 8200 3oio io.,5 2050 4:îao 4310 1780 4000 820 5880 S^oo 0450, 2o4o iT) 2780 :5()(3o .5050 i4io 5150 Sgo 5080 49'^° 11300 770 17,5.... 2805 :56oo .5020 io4o 5320 200 (iO(iO 44 4o 12300 44o 20 3020 33oo 0100 65o 5390 100 0140 4o8o 11200 roo 2-2, à 3120 3o20 0280 290 533o 00 0240 3.140 8160 4o a5 '. 3250 2700 0140 i3o .■)i4o (') 636o 3i20 6480 (') 27,4.... 3300 24io 5820 5o 4ii4o » 0400 2460 {')• 3o 3480 2120 52i5 {^) 4ioo - tXiOO nfw „ r> 32,5 3.5'JO ,1820 4.520 » 36oo » 0870 i4'|0 » « (■') La seconde phase accélératrice (■doses fortes d'acide) n'apparaît pas ici, car la coagulation de la caséine par les acides seuls se produit dès (|ue.celle-oi subit, aux tem- pératures élevées (.'),y'), du fait de ces acides, une niodilicalion, si lègèi'e soit-elle, dont In persistance, aux températures moyennes (40°), rend le lail plus facilement caséi- (iable. (') Coagulation sans présure. SÉANCE DU -V.5 MAI 1908. I I l3 Secoiïdes nécessaires ;i la < o,ii;ulatip« dti lait, ù \u", par le svic de t'fiioiiilla juiiicfi I.. en pi-i'-cnrc des acides Hydrogènes ritriq ue. siicciniquc. butyrique. pliosphurii|ue. clilorhydriqite. niilligr. acides .~-~- -— — - ^ — ~-^ — ■ — -^-^ -.— — — ^ — -— — — -^--_— ^-, par lilrc Lait Lait \:mI Lait Lait Lait Lall Lait Li(iL Lait de lait. cru. liouilli. rril. bouilli. cru. Ijouilli. cru. ).,uilli. cru. houiJli 35 3(i70 l5i5 3960 0 lj:n » 7100 C)8o 1) » 37,:..... 3780 IfiOO 364o » (') 11 7310 (i(io » » 40 :î8!»0 ■84o 338o )) ]) » 7o00 .'190 » ')j 42 , 5. . . . :î980 aoo 3t6o » » M 7()20 'i4o )» ■» 45 4080 2 5o 2985 )) » » 7720 i5o )) )j 47,5.... V320 i35 2760 » » » 77o.') 5o » » 5o 4530 55 2535 )) » H 7800 20 )) » "52,5.. . . 4680 (') (') » )) ]) 7840 (') » )> 55 4?. 80 ., » » ■> » 7700 " )) )) 57,5.... 3G6o )) » )) » » 7480 )) » > 60 2940 » » )) • )) 7060 )) » ) 62.5.... i94« » )) )) » » 6710 .' )) > (55 1 240 » » » )> » 636o .. )) ) 67,5 •680 )( )J )) )) » 5 100 M )) ) 70 5()o " » » » » (') " » ) 72,5.. . . 490 » n \ J) y » )) » j. ) 70 (') " » )) » 1} » 1> )( ) iMlfin, les acides organiques a une seule l'onction acide et tous les acides minéraux sont accélérateurs à toute dose (■'.'' Tableau, Ficus carica L.). Secondes néccssaiies à la coagulation du lait cru, à j'f, par les sucs Je Hydroficnes millif;r. aciiles par litre de lail. Ficus raiicn en présence des acides fitTiiissoiietia paprrifera en présence des aciiles O. . . 2,5. 5. . . 7,5. 10. . . 12,5. iS. . . '7,5. 20. . . •2820 3080 3220 3320 3420 3330 3720 3!t!»0 4080 4600 4190 3920 383o 3720 364q 358o 353o 3370 but. phospli. 4620 3990 4200 3780 388o 3440 3620 338o 3i8o 3i 10 3ooo 2970 338o 2880 2700 2600 253o 23lO cil 1 or. 3900 363o 333o 3ooo 283o 2780 2760 2730 2690 cilr, 'V3 20 2 1 25 2060 2000 1900 1810 1093 2123 2180 2210 2080 '970 i85o 1690 1.600 iSgo but. 2270 2090 i960 1870 1760 i65o i52 5 i48o phospli. chlor. 1680 i84o |520 l520 i455 i385 1 265 1 1 55 '1070 990 935 865 1390 i34o 1290 1240 1 1 95 I r3o ') Coagulation saas présure. 1 j , /j ACADEMIE DES SCIENCES. Secondes nécessaires à la coagulation du lait cru, à î')°, par les sucs de Hydrcénes Ficus carica en présence Broussnnetia iiciiiyrifera en présence milli^'r. acides des acides des ac ides • par litre ^ -^ -^ ~"^ — ""^ Je lall. cilr. sncc. but. phosph. chlor. rilr. suce. but. phosph. chlor. 22,5.... VilO :$W)() 2890 2270 26>o 2-i:J0 i34o i33o 109.5 SgS 25 WIO :$W0 27()(> 2220 (') 2:J.5.ï 1260 1265 1070 (') 27,5 VWO :U80 2^80 2190 .. II 60 II '1 5 980 » 3o VSiiO 3810 1950 2020 j 1090 io.5o 893 » 32,5.... 5270) 730 19/^0 >' I 1020 620 865 » 35'. j ,.,- (') "850 » I 920 (') 83o 37,5...] l » i7'-îo » [ (■) ^4o » -65 » 4o , (-) ) » 1600 » i 620 » 7i5 » 42,.5...k (') i5io 1 (') » 610 45 ' .. i^3o ., » » 58o ;',j,5 (') » » i34o » (') " » 55o » 5o » » » II 20 » » » » 5oo » .52,5.... » » » (') '> » » " (') " 3" Avec les rares présures végétales coagulant plus facilement le lait cru (pu- le lait bouilli, tous les acides minéraux et seulement les acides orga- niques ayant moins de trois fonctions acides sont constamment accéléra- teurs. Quant aux acides organiques tribasiques, ils se comportent comme les bibasiques du cas [)récédent; ils sont accélérateurs à faible dose, et retar- dateurs à dose moyenne (') (2* Tableau, Bioussonetia papyrifera L.). On voit que les présures végétales ne font pas exception à la règle générale des diastases oxypliiles. Comme avec celles-ci, mais à condition d'opérer sur le lait cru et de choisr l'acide, il existe une dose optima d'acide pour laquelle ces présures sont le plus actives. Au-dessous et au-dessus de cette dose, elles agissent plus lentement. ÉNERGÉTIQUE. — Èltide expérimentale du travail de coupaf^e des sarments pour boutures. Note de M. A. Imbert, présentée par M. Bouchard. En utilisant le principe du dispositif que j"ai antérieurement employé pour l'étude expérimentale du transport des charges avec le cabrouet ou ( ') Coagulation sans présure. ('-) Pas de coagulation au bout de 120 miniUes. & SÉANCE DU 25 MAI 1908. II l5 diable, ]a\ pu faire une étude analogue pour le travail de coupage de sar- ments en vue de la préparation de boutuns. L'un des manches du sécateur employé à ce travail est sectionné et les deux parties sont réunies, d'une part, au moyen d'une cliarnière, d'autre part, au moyen d'une lame d'acier dont les déformations, au moment des efforts de coupage, sont recueillies par une petite poire en caoutchouc communi(]n;inl avec un tambour muni d'un stylet qui inscrit ces déformations et, par suite, ces efforts sur un cylindre enregistreur. Il est en outre facile d'établir une graduation expérimentale du sécateur en faisant inscrire les déplacements du stylet lorsqu'on actionne l'instrument au moyen de poids connus et croissants. Cette graduation établie, il suffit d'inscrire les efforts nécessités par la section de sarments de divers diamètres pour pouvoir, par comparaison, évaluer en kilogrammes les efforts musculaires réalisés dans chaque cas. Il est de même possible d'évaluer en kiiogrammètrcs le travail correspon- dant au coupage d'un sarment quelconque. A cet effet, on fixe dans un étau le manche non sectionné du sécateur entre les lames duquel on dispose, dans une position invariable, le sarment à couper, et l'on opère la section par la chute d'un poids qui agit sur le manche pourvu du dispositif enre- gistreur décrit plus haut. Telles sont la technique et les données expérimentales grâce auxquelles j'ai pu évaluer en kilogrammes et en kiiogrammètrcs les efforts musculaires et le travail des ouvrières pour la préparation de 1000 boutures, nombre qui est, en quelque sorte, pris comme unité dans la fixation du salaire {o'',6j par millier de boutures préparées). Pratiquement, les boutures sont divisées en deux catégories (petites et grosses), dont il est facile, avec le compas d'épaisseur, de déterminer les diamètres moyens à chaque extrémité. De ces mesures et des graduations expérimenfales dont j'ai parlé ci-dessus on déduit les nombres du Tableau suivant : Ijiamèties moyens. Elloils de coupage. Travail île coupage. l';xlrcmilés lixliémités Exirérnités givle. grosse. grêle, grosse. grêle. grosse, mra mm ke ks ksni ksm _ Petites boutures .. . 2,56 6,4o i,5 4|o o,o45 o,i6o Grosses boutures.. . -,43 9,6.5 5,5 10, 5 0,280 0,075 Il suffit dès lors de compter les grosses et les petites boutures qui .'^^e IIl6 ACADÉMIE DES SCIENCES. trouvent dans un paquet de looo pour pouvoir calculer reffort musculaire total et le travail correspondant à la préparation de looo Ijoutures. ( )n trouve ainsi : Effort musculaire total ... 9o46''S,5 Travail (lvnanii([ue total /i4">''S"',46 Les rapports entre ces nombres et le salaire fournit, d'autre part, un élément qui intéresse plus particulièrement les économistes : chaque cen- time de salaire correspond ;'i un effort musculaire de i3()''*'' et à un travail de6''B'°,8j. L'énorme disproportion ipii existe entre ces nombres de kilogrammes et de kilogrammètres tient d'ailleurs à ce que, dans le travail professionnel que nous venons d'évaluer en efforts musculaires et en travail mécanique, l'un des facteurs par lesquels se mesure ce travail est très faible. C'est là un nouvel exemple de l'insuffisance fréquente de la notion travail mécanique pour l'appréciation de la dépense d'énergie par un moteur animé. L'observation directe des ouivrières en travail coatiaiu normal montre que, lorstpie l'elil'oi-t de coupage atteint ou dépasse 5''" environ, les ouvrières substituent, aux muscles fl('(liisseurs des doigts, les muscles, plus puissants, extenseurs de l'avant-bras; à cet effet, elles immobilisent la main qui lient le sécateur contre la cuisse et coupent par une extension de l'avant-bras sur le bras. Comme l'effort maximum des fléchisseui's des doigts, mesuré au dynamomètre médical, a et/- trouvé compris entre So^^ et 3")'^'=, il y a lieu de conclure qu'un effort des fléchisseurs, fréquemment répété, et égal à ^ ou { de l'effort maximum, est ressenti comme assez pénible pour que l'orga- nisme cherche à s'y soustraire, quand la chose lui est possible. Ce rapport (p à ! ) est notablement [ilus petit que celui ( ' ) indiqué par Coulomb, pour des hommes elfectuant des travaux de terrassement. Des ouvrières, travaillant cependant depuis un même nombre d'années au travail de coupage, peuvent être très inégalement habiles. Il résulte de nmltiples observations (|ue les causes de la supériorité professionnelle d'une ouvrière, polir ce travail de coupage qui apparaît comme essentiellement mécanique, ne résident pas en des qualités physiques (force musculaire, rapidité des mouvements), mais relèvent de facultés cérébrales, grâce aux- quelles l'ouvrière habile imagine et adopte des détails de technique qui se traduisent tous par une économie de temps. (^)uaut à ces détails, si la plupart peuvent être constatés par la seule ob- SÉANCE DU 25 MAI 1908. II 17 servalion directe^ il en est q-ue j'ai pu découvrir sealemenl d'après les carac- tères très spéciaux des tracés obtenus avec le sécateur enregistreur, carac- tères dont j'ai pu déterminer l'origine et la signification en arrivant à les re- produire moi-même à volonté. MÉDECINE. — Éuide de l'aciion baclévuidc du sérum antivirutènv sur les germes adventices du vaccin. Note(') de M. L. Camus, présentée par M. Bouchard. La présence de microbes dans la pulpo vaccinale a depuis longtemps retenu l'altcnlion des bactériologistes; les uns ont cru reconnaître parmi ces êtres des agents spécifiques du vaccin, tandis que d'autres leur ont attribué un rôle adjuvant dans le développement des pustules. La stérilisation des pulpes par le vieillissement et les substances chi- miques n'a pas fait perdre aux germes adventices toute leur importance. S'il est bien démontré aujourd'hui que le vaccin peut être facilement dé- pouillé de la flore microbienne qui le souille au moment de la récolte, sans perdre sa virulence, il ne reste pas moins à se demander si cette opéi^ation est sans effet nuisiljle pour le virus vaccinal. Tout le monde sait qu'une pulpe stérilisée peut être une pulpe très active, mais toutes les pulpes stériles ne conservent pas intégralement leur adivité. Dans ses Rapports et ses Communications à l'Académie de Médecine, M. Kelsch a insisté à plusieurs reprises sur les inconvénients que peut présenter la stérilisation excessive des pulpes. « A notre avis(-), toute agression contre les microbes soi-disant adventices des pulpes quelle que soit sa naluie, a toute chance d'atteindre le germe spécifique du même coup que les autres et doit, par conséquent, être considérée comme suspecte dans la pratique. « Les microbes seraient donc, jusqu'à un certain point, comme les lénioinsde la virulence du vaccin. Quoi qu'il en soit, ils tiennent encore une [)lace importante dans les études sur le vaccin et c'est pourquoi j.'^ai pensé ((u'il pourrait être utile de recher- -(') Présentée dans ta séance du 18 mai 1908. (') RELsc;n, Rapport général présenté à M. le Ministre de t' Intérieur par l'Aca-' demie dt Médecine sur les raecinationset revaccinatioVis pratitf liées en France cl aux Colonies pendant l'année igoâ, p. 5i. Paris, igpS;. I 1 I 8 ACADÉMIE DES SCIENCES. cher si le sérum qui détruit le virus-vaccin agit aussi sur les microbes adventices. Technique. — Le vaccia a été ensemencé comparalivement dans le sérum d'animal immunisé et dans le sérum normal ou dans l'eau salée physiologique. La durée de contact étant restée la même et ayant eu lieu dans les mêmes conditions de tempéra- ture, les dilVérents liquides ont été mélangés à de la gélose fondue et étalés en plaque. Pour écarter autant que possible les causes d'erreurs dues à la présence de grumeauN^ dans les ensemencements, les dilutions de vaccin qui ont servi au\ expériences ont été préalablement centrifugées quelques instants et ont été rendues ainsi plus homogènes. La numération des plaques a été faite avec le plus grand soin et dans toute l'étendue des boîtes après i!\ heures de séjour à l'étuve. Une première série de recherches sur les mélanges (vaccin + sérum), (vaccin + sérum chauflé à 72°), (vaccin + eau salée) montre que le sérum antivirulent est très bactéricide et que le chaufl'age à 72° lui fait perdre cette propriété. Les résultats rapprochés de ceux des inoculations sont assez inté- ressants. Vaccin Vaccin Vaccin -t- -i- -<- sérum non chauffé. sérum chauffé. eau salée. Pustules. Colonies. Pustules. Colonies. Pustules. Colonies. o 3 I i'i4 34 4'l A première vue, on est immédiatement frappé du parallélisme des résultats des deux premières colonnes, et l'on serait tenté de conclure que l'action antivirulente et l'action bactéricide du sérum appartiennent à une même substance. Il n'en est rien, car le chauflage à 72° suffit pour établir une dis- tinction très nette; le sérum porté à 72" conserve son action antivirulente, mais perd son action bactéricide. Le chaufîage semble même faire plus, il rend le sérum apte à favoriser le développement microbien, puisque dans le sérum chauffé les microbes se développent mieux que dans l'eau salée. Cette première série d'expériences exigeait donc que, comparativement, le vaccin fût ensemencé, non pas dans l'eau salée pliysiologique, mais dans le sérum d'un lapin normal. J'ai fait plusieurs expériences de ce genre et il est facile de constater, comme le montre d'ailleurs le Tableau suivant, que le sérum de l'animal immunisé est au point de vue bactéricide tout à fait équivalent au sérum normal. L'action bactéricide, très marquée quand le contact a lieu à 37", SÉANCE DU 25 MAI 1908. I 1 19 ne se produit pas ou est peu appréciable à 1(3". Le cliauffage préalable à 'j3" fait perdre au sérum sa propriété bactéricide. Vaccin \ .iccin -r sérum non cliaulTé. sérum cliaullé ( .i"' à 7'5° ). i'" de contact à 16°. Sérum Sérum immunisé. normal. i"" de contact ii 3;'. Sérum Sérum immunisé. ni.rmal. 1'' lie contact à .■Î7°. Sérum Sérum immunisé. normal. 4o35- 38o2 - 521 ')-, 8626 856 '1 11 est même possible de montrer que le sérum ciiaulîé à 72° n'a pas sim- plement perdu son action bactéricide, mais qu'il est devenu apte à favoriser le développement des germes adventices du vaccin. Ensciuencement Ensemencement pratiqué après j'' de contact à 37°. pratiqué sans délai . ^'acciu Vaccin \'accin sérum non chaulTé. sérum cliaullé. sérum non chaulle. Sérum immunisé o 984 2i3 Sérum normal 10 10:41 182 Le chauffage à 5G°-58'' qui fait perdre aux sérums leur alexinc et la plus grande partie de leur toxicité ne détruit pas leur propriété bactéricide pour les germes adventices du vaccin. Mélange jMélange ( vaccin -t- sérum l (vaccin + sérum ) Numéro des maintenu à 37» avant l'ensenn- ncement. maintenu ■•'' à 10". Sérum Sérum cliaullé S ériim cIiaulTé Sérum expériences. non chauffé. à ,56"-,')S". .■■■ à 73»-74». non cliaullé. XV m.... l5 20 » 181 XIX 2 10 754 » De ces expériences il faut donc retenir que le pouvoir bactéricide et le pouvoir antivirulent sont distincts dans le sérum. Chez les seuls animaux vaccinés, le sérum est antivirulent, mais chez les animaux normaux le sérum est bactéricide comme chez les animaux vaccinés. La vaccination ne fait pas apparaître dans le sérum une action bactéricide spécifique vis-à-vis des germes adventices du vaccin, et Ton peut par le cliauffage dissocier les propriétés bactéricides et antivirulentes qui coexistent G. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 21.) l47 II 20 ACADEMIE DES SCIENCES. dans le sérum des animaux vac;;inés. La propriété bactéricide est détruite par une température comprise entre 58° et 72°; la propriété antivirulente résiste au contraire à un chauffage à 72°. Les sérums permettent ainsi de réaliser une séparation très complète du virus-vaccin et des germes adventices ; on peut, en effet, par leur moyen, détruire à volonté, dans une solution de vaccin, soit le virus-vaccin, soit les germes adventices. En mélangeant une solution de vaccin avec du sérum normal on fail dispaiaitreles germes adventices sans détruire le virus-vaccin, et en mettant en coulact une solution de ^accin avec du sérum d'immunisé chauffé à 70" on détruit le vaccin sans altérer les microbes. Ces expériences apporteraient une preuve de plus, s'il en était encore besoin, que les germes adventices n'ont aucun rôle spécifique dans la vaccination. l'A'lHûLOGlE ANIMALE. — /.a transmission de la syphilis au chat. Note de MM. C. Levaihti et T. Yamaxouchi, présentée par M. Roux. A la suite des expériences de Metchnikoff et Roux concernant la transmis- sion de la syphilis aux singes anthropoïdes et aux cafharrhiniens inférieurs, on pensait cjue celle maladie n'est inoculable qu'à ces espèces simiennes, les seules sensibles. Les recherches de Rertarelli ( ' ) montrèrent cependant que la vérole peut être Iransmise au lapin et aussi au cobaye et à la brebis ; après cet auteur, Hoflmann et Briming (-) prouvèrent qu'il était également pos- sible de syphiiiser le chien. Lu effet, l'introduction du virus spécifique dans la cornée ou dans la chambre antérieure de l'œil, provoque, chez ces espèces animales, l'apparition d'une kératite yjarenchymateuse pouvant cire repro- duite en série. Les lésions (infiltration lymphocytaire à disposition péri- vasculaire) ressemblent à celles du syiihilome primaire et rentérment de très nombreux Treponerna pnlliditm. Nous avons n-clierché si le chat est sensible au virus syphilitique et nous avons réussi, dans deux expériences, à transmettre la vérole à cette espèce animale. Voici les détails de nos constatations : Nous nous sommes servis d un virus ayant lait de très nomlireux passages sur le lapin (') HiiiiTARKM.i, liii'ista il'liiù-iie, t. XVII et XVlll, 1906. (-) Hoffmann et Biiïning, Deuiseli. iurd. Wocli., n" li, 1907. SÉANCE DU 25 MAI 1908. I 121 el provenaiil de M. Berlarelli. Depuis près de > ans, ce virus est entretenu par des inoculations répétées dans la chambre antérieure de l'œil. Le 3o mars, nous introdui- sîmes un petit fragment de cornée de lapin altciiile de kératite spécifuiue, et riche en tréponèmes, dans la cliambre antérieure de trol~ it'unes chats à la mamelle. La réaction inflammaloire qui suivit l'inoculation, disparut an bout de quelques jours et, dans la suite, on pouvait disliuiiuer le fragment inocule attaché à l'iris, tout prés du limbe. Après une période d'incubation de 40 jours, commencèrent les premiers signes de kératite chez deuv de nos animaux (' ). Le fragment adhérait par sa face profonde à l'iris, el sa face antérieure était réunie à la conice par un tissu néoformé. L'iris était ainsi attiré en avant et la pupille déformée. La cornée était opacifiée sur une étendue de 4™"'" et l'on constatait à ce niveau une vascularisation mar(|uèe. Fig. I. Un des animaux fut sacrifié 6 jours après le début de la Ivératlte. L'examen hislologique (méthode à l'argent-pyridine) permit de faire les conslalalions suivantes (voir ligure V (') Le troisième fut sacrifié pendant la période d'incubation (i8 jours). Les coupes montrèrent l'absence complète de tréponèmes typiques, mais permirent de révéler des formes anormales, courtes, à deux ou trois ondulations. 1122 ACADEMIE DES SCIENCES. Le fragment de cornée inoculé est complèlemenl organisé; des vaisseaux de iiou- v|lle foimnlion le sillonnent en tous sens et l'on y remarque une abondante infiltration Ivmphocytaire. On ne décèle que de très rares tréponèmes à ce niveau. La cornée du chai présente des nodules, disséminés de préférence au contact de la membrane de Discemet. (les nodules, riciies en vaisseaux jeunes, sont formés par des lymphocytes et contiennent quelques leucocytes polynucléaires. On décèle uu très grand nombre de tréponèmes dans ces foyers inflammatoires. Ils sont |)our la plupart extra-cellulaires et oirrenl des ondulations régulières. Quelques-uns cependant montrent des tours de spires irréguliers et se rapprochent de la ligne droite. Les parasites ne sont pas localisés e.vclusicemenl an niceait des zones riches en lymphocytes. On en relroucc en assez grand nomhrc dans k reste de la cornée indemne de toute altération microscopique et qui. à l'o/il nu, était comjdètemcnl transparente. Chez le second animal, les lésions cornéennes persistent encore actuellement. (les consla talions pi'oiivenl que le chat est sensible an riras syplnliliqne et qu'il contracte une kcralilc spécifique riche en Treponema pallidum. Nos recherches rendent, jusqu'à un certain point, vraisemblables les affirmations d'Auzias-Turenne (') qui, en i865 déjà, avait soutenu que la syphilis est transmissible au chat. Auzias-Turenne avait inoculé à l'oreille d'un chat des produits prélevés sur des plaques muqueuses vulvaires. Après une incubation de 27 jours, l'animal pré- senta une papule qui bientôt se couvrit de squames et lit place à une induration. Deux mois après, il constata des plaques muqueuses entre les grilles et, plus tard, des syphilides tuberculeuses de la peau, une induration des ganglions inguinaux et des gommes cutanées. 11 serait intéressant de voir si, dans nos recherches, la syphilis de la cornée du chat peut se généraliser et s'accompagner de manifestations cutanées ou muqueuses. Des expériences en cours (passages de chat au chalj permettront d'élucider cette question. GÉOLOGIE. — Sur les dij/éretils niveaux d'alluvions au confinent de l'Yonne et de la Cure. Note de \I. P.iUL Le.moixe, présentée par M. Michel Lévy. Les vallées de l'Yonne et de la Cure, à leur conlluenl, sont remarquables par le développement des alluvions anciennes. Klles n'ont encore fait l'objet (') AuziAS-TritENNE, La syphilisalion, Paris, 1878, p. 4'9j cité d'après Hollet, article Syphilis des animaux, dans le Dictionnaire encyclopédique des Sciences médicales, t. \IV, p. 497. SÉANCE DU 23 MAI 1908. II23 d'aucune étude; Belgrand, Raulin, l'abbé Parât ne les signalent qu'acces- soirement. Or il y a là plusieurs niveaux d'alluvions, bien étages, se diftérencianl par leurs caractères litbologiques et par leur influence sur l'évolution de la topograpbie. AUmions modernes. — L'Yonne et la Cure coulent dans une vallée relati- vement plate d'une largeur moyenne d'environ Soo". Ses alluvions sont des • sables granitiques, avec de gros blocs de granité et des galets calcaires abon- dants, plus nombreux dans les parties aval de la vallée. Aillions anciennes, vers i5". — Quelques gisements ont été mis en évi- dence dans les trancbées du chemin de fer, à Gravant, Accolay, et notées sur la feuille géologique d'Avallon; à Auxerre, une sablière avait fourni à Belgrand Elephas primigeniiis. Je réunis provisoirement plusieurs niveaux d'alluvions impossibles à distinguer encore en l'absence de nivellement précis. C'est à ces alluvions anciennes et non aux alluvions récentes qu'il faut rattacher un certain nombre de méandres et d'anses abandonnées (méandre de Bazarnes, anse de Sainle-Pallaye, ansede Vermenton, méandre de Saint- Moréj. L'individualité des alluvions qui s'y trouvent est très nette; ces allu- vions reposent directement sur le calcaire lithographique rauracien à une dizaine de mètres environ au-dessus du niveau actuel de l'Yonne. C'est également aux alluvions anciennes qu'on a rapporté avec raison le méandre abandonné de Chevroches, en amont de Clamecy. A cette époque doit se placer le creusement de la plupart des petits val- lons secondaires qui se jettent dans l'Yonne. Ceux-ci présentent, en effet, le plus souvent à leur embouchure une rupture de pente très nette qui interrompt leur profil, très régulier en amont. Le fait est assez général dans le bassin de l'Yonne; il est très net, par exemple, pour l'Armancc (afiluent en amont de Clamecy); on l'observe aussi sur les affluents de TArmançon. Il est d'ailleurs moins accentué sur les affluents importants. Je pense que cette non-concordance est due au phénomène (mouvemenl général du sol on abaissement du niveau de base) qui a amené l"i onnc à creuser son lit d'une quinzaine de mètres; les petits ruisseaux, affluents, n'ont pas été capables de suivre le mouvement, leurs vallées sont restées des vallées mortes. AUmions anciennes, vers Jo". — Ce niveau est bien représenté au-dessus du méandre de Saint-Moré, dans une sablière où l'on exploite sur 5'" à 6'" 1 I 24 ACADÉMIE DES SCIENCES. (les sables alluvionnaires, à stratification entrecroisée, formés par des grains de (juartz et de nond)reux i;alets plats de calcaire. D'autre part, des sables i^raniliques ont été signalés, à 'io™ au-dessus de la (jire, dans la grotte du Vlamnioutb, à Saint-Moré. .Vin trouvé également en deux points, à 3o'" au-dessus de la vallée du Serein, près de Cliablis, des alluvions offrant les mêmes caractères. Àllusiuns anciennes, vers 70™. — Les terrasses jdus /'levées ont un faciès différent; on n'} Irouve plus, ou presque plus, do galets calcaires; ce sont di's argiles avec grains de quartz roulés, grosses chailles, galets de silex de la Craie, blocs de grès ferrugineux ("résidu de TAlbien et du Sparnar^ien). On les trouve au Uoucliet et à Avillon, à 70™ au-dessus de 1 ^ oune, à Mailly-la-Ville; ils y sont très abondants et forment une terrasse très nette; par contre, sur les pentes calcaiies qui bordent cette terrasse, il n'y en a pas trace. On serait donc en présence d'un méandre abandonné de X\ onne, à 70'" au-dessus de sa vallée actuelle. Un autre se trouve sur la rive gauche, au-dessus de Bazarnes. Ou en observe encore, près de Bois-d'Arcy, à peu près à la même altitude ; mais ils ne paraissent pas se relier à ceux d'Avillon. On doit donc les consi- dérer comme déposés dans un méandre ancien de la Cure. Alluvions anciennes, vers loo"". — (le sont des graviers à grains de (juartz qui s'obserM'ut sur les ])laleaux dominant Serv et Lucy-sur-(J!ure. T^'abhé i'aral en a signalé, à la même altitude lelative, un gisement au nord de Bois-d'Arcy. Il faut également y rattacher les dépêjts de cailloux siliceux roulés, signalés depuis longtemps vers Charbuy, au nord d'Auxerre. Des blocs de granité, isolés à la surface des plateaux de Saint-Michel, près de Tonnerre, se trouvent à peu |>rès à la même hauteur au-dessus de l'Armançon. Allinnons anciennes, au-dessus de 100'". — .le n'en connais pas encore dans la région étudiée. Mais, dans la vallée de rArmanron, on trouve à Bernouil, à i5o"' au-dessus de la rivière, des blocs de chailles, des blocs de granuliles, des schistes anciens injectés de veines de quartz. De même, au-dessus de Onanne, on trouve d'énormes blocs de (|uarlz roulés. Ces dépôts, très élevés, se relient probablement au\ dê}>ôls à chailles (pil sont développés plus au Sud; ils feront l'oljjet d'une étude ultérieure. l'o/tclusiuns. — La découverte de documents f«déontologiquos, dans les SÉANCE DU 2.5 MAI 1908. 1123 alluvions les plus élevées, absolument décalcifiées, reste très problématique. Malf^ré cela, l'existence de ces niveaux successifs d'alluvions et leur éla- "cment pourra apporter une contribution utile à l'histoire de la formation du réseau hydrographique du bassin de la Seine. H YDROLOGi E . — Sur deux causes d 'erreur dans les expériences à la fluorescêine . Note (') de M. F. Dieneut, transmise par M. Michel Lévy. En étudiant les eaux superlicielles et les eaux des sources issues du cal- caire de Cliampigny dans les vallées du Surmelin, du Petit et du Grand- Morin et dans la région de Provins, nous avons eu l'occasion de reconnaître la présence dans ces eaux d'une substance fluorescente de couleur bleu vcr- dàtre. Cette substance se trouve facilement, après filtration à la bougie Chamberland, dans toutes les eaux superficielles dont elles sont la caractéris- tique. Jusqu'ici nous l'avons retrouvée dans les eaux de sources qui reçoivent rapidement, après un orage ou une pluie abondante, des eaux engouffrées dans les bétoires. Cette substance est d'autant plus abondante (jue les sources reçoivent en plus grande abondance des eaux de ruissellement. Nous nous proposons très prochainement de faire connaître le moyen de reconnaître et de difTérencier cette substance flubrescenle caractérisant les eaux superficielles, son origine et sa dis|)arition, enfin l'influence qu'elle exerce lors des expériences à la fluorescêine quand on éludie la direction des eaux souterraines et la délimitation d'un périmètre d'alimentation. Cette substance fluorescente diminue la sensibihté des expériences à la fluo- rescêine et il faut se méfier d'elle si, à la source, on ne trouve que des traces de fluorescence. 11 peut se faire que ce soit elle et non la fluorescêine dont on constate la présence.' D'où cette conclusion qu'il est absolument indis- pensable, quand on veut éviter une erreur lors des expériences à la fluores- cêine, d'employer cette matière colorante en proportion assez élevée pour qu'à la sou;-ce elle ressorte toujours en quantité nettement plus grande que la matière fluorescente contenue dans certaines sources. Une autre cause d'erreur provient de la vitesse même des courants sou- terrains. Les expériences à la fluorescêine ont montré que la vitesse de l'eau (') Présentée dans la séance du 18 mai 1908. 1120 ACADÉMIE DES SCIENCES. dans le sol variait dans de très grandes limites. Dans certaines expériences, elle est de S*-'" à lo'"" par jour; dans d'autres, elle ne dépasse pas i""". Pour éviter de trop grands frais, on a coutume d'arrêter ces expériences quand, au bout de 1 5 jours, on n'a retrouvé nulle part la fluorescéine ou, pour les grandes distances, (juand la vitesse est inférieure à i""" par jour. Si l'on est obligé de tenter une autre expérience sur le même périmètre après une expérience négative et qu'on constate par la suite l'arrivée de la (luores- céine, on sera très embarrassé pour pouvoir attribuer l'origine de la iluores- céine retrouvée. Dans la région de Provins, avec M. Guillert, nous avons trouvé qne la lluorescéine a mis 33 jours pour faire le parcours de 8'^'", et, dans une autre expérience, 20 jours pour faire 600'". Ces faibles vitesses nous auraient induits en erreur si, pressés jiar le temps, nous avions com- mencé une autre expérience dans cette région. Nous aurions attribué à notre nouvelle expérience le résultat positif dû en réalité à une expérience plus ancienne. Déjà MM. Fournier et Le Couppey avaient signalé des réapparitions de fluorescéine plusieurs mois après le commencement d'une expérience posi- tive à la fluorescéine à la suite d'orages et de crues. Nous-méme, depuis un mois, sommes dans l'impossibilité de faire une expérience dans la région de la Dhuys,par suite de l'apparition par intermittences de celte matière colorante à la source Saint-Martin. Rationnellement, sur un même périmètre, on devrait employer à cliaque expérience nouvelle un corps fluorescent nouveau. Nous étudions actuellement dans ce but l'esculine qui, impure, peut être préparée à un prix très abordable. UYDRO-GÉOLOGIE. ^ Sur la tempérai lire des eaux thermales des Pyrénées- Orientales. Note (le M. O. Me.vgel, présentée par M. Michel Lévy. Sur les 1200 sources thermales ofliciellemenl reconnues en France, une centaine, réparties en une dizaine de groupes, ap[)artiennent aux Pyrénées- Orientales. Situées en terrain non volcanique, la comparaison de leur ihermaliléà dilîérentes époques m'a paru pouvoir contribuera décider du principe de l'invariabilité de la chaleur des eaux thermales. Vers 1827, Anglada, couq)arant ses relevés à ceux effectués en 17.54 par Carrère, professeur en médecine à l'Université de Perpignan, se demandait SÉAXCE DU 2) MAI igoS. I 1 27 s'il n'y avait pas lieu de conclure à un refroidissement des sources thermales des Pyrénées-Orientales. Mais déjà en iS'ïi, après discussion des nombres de Carrère, il paraissait se rallier à l'hypothèse, alors généralement admise, de la constance de la thermalité. Curieux de vérifier cette constance, si tant est qu'on puisse conclure en ce sens après une période de 80 ans, je repris, au cours de ma campagne géologique, la détermination des températures des principales sources. L'examen du Tableau des nombres donnés par 36 de ces sources, à des intervalles variant de i5o à 5o ans (Tableau qui sera publié avec la discus- sion qu'il comporte dans V Annuaire de la Société météorologique) montre que les observations d'Anglada seules se prêtent à une comparaison rigou- reuse. Aussi n'ai-je basé mes conclusions que sur les résultats fournis par les 20 sources qui m'ont permis de me placer dans les mêmes conditions d'observations que lui. Je me servis d'un thermomètre de Secrétan, calibré, gradué au i de degré, dont les données furent toujours contrôlées par une seconde série de lectures faites avec d'autres thermomètres. Les nombres suivants se rapportent aux sources caractéristiques de chacune de nos sta- tions thermales; ils sont corrigés des erreurs instrumentales d'après un graphique de comparaison spécialement établi, en 1908, par les soins du Bureau central météorologique. Anglada. Mengel. Localités. La Preste Amélie-Ies-Bains. Veroet-les-Bains. . . Thuès Salnl-Tlionias Llo Les Escaldes . . Molils; Sources. Apollon Petlt-Escaldadou Ara go de la Piscine Barrera de la Cascade Saint-André n" 1 les Escaldilles Colomer Llupia 819 Sig 819 819 819 820 820 833 8,9 819 818 44, o 62,9 60,4 56,25 53,5 78,1 75,0 58,1 27,5 42,5 87,75 1907 1908 1908 1908 ■907 1907 1907 1907 1907 ■907 1907 63,7 61 ,0 56. 0 53. 1 78,5 74,8 58,2 27,5 42,5 37,6 Pour ces onze sources, comm_e pour les neuf autres, l'écart moyen Anglada-Mengel est de ±o",2,. c'est-à-dire de l'ordre des erreurs d'ob- servations. Dans ces conditions, il me semble naturel de conclure à l'inva- riabilité, tout au moins séculaire, de la températui'e des eaux thermales des Pyrénées-Orientales. G. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N» 21.) 1A8 ir28 ACADÉMIE DES SCIENCES. Relation entre la température et la structure géologique. — Nos stations ther- males peuvent être réparties en deux grands groupes : d'une part, celles qui ont une température supérieure à 5o° (j'entends par température d'une station la plus forte qui y ait été relevée), et, d'autre part, celles qui ne donnent que des températures inférieures à 45°. Le premier groupe comprend, de l'Est à l'Ouest : Amélie-les-Bains, Vernet- les-Bains, Canaveilles-Thuès et Saint-Thomas. Or, il est remarquable que ces diffé- rentes auréoles, devenues hydrolhermales sulfureuses, jalonnent le flanc sud, normal, du grand synclinal Amélie-Taurinya, que j'ai repéré en 1906, et du synclinal Taurinya- Saillagouse qui lui fait suite. Ces synclinaux, d'origine hercynienne, ont rejoué à l'époque tertiaire avec écrasement sur le massif cristallin du Ganigou, et c'est préci- sément dans les failles d'élirement, provoquées par le mouvement relatif des schistes sur le massif cristallin que sourdent les sources en question. Les sources du deuxième groupe, quoique n'appartenant pas comme les premières à un même massif, semblent correspondre au contraire à un chevauchement du cristallin ou du cristallophyllien sur les terrains moins métamorphisés ou plus récents : sur le Paléozoïque, à Molitg, aux Escaides, à La Preste ; sur le Secondaire, à Revnès. En ce point, on n'a plus qu'une eau thermale (28°, 7) sulfatée, qui sourd à travers des schistes primaires silicifiés. C'est évidemment là l'indice d'une circulation dans les gypses Iriasiques de la région qui seraient ici recouverts par un chevauchement du massif du Roc-de-France, consé- quences auxquelles j'étais déjà nriivé par d'autres considérations. La thermalité des souixes étant considérée comme fonction directe de la profondeur à laquelle se trouvent les réservoirs qui les alimentent, il semblerait résulter des remarques précédentes que, d'une façon générale, pour un anticlinal déversé, le déplacement rel itif de la série sédimen taire sur le cristallin, sous l'action des poussées tangenlielles de l'époque tertiaire, s'est propagé à une profondeur beaucoup plus grande sur le flanc normal que sur le flanc renversé. M. P. A.MAXX, à propos des Notes présentées récemment par M. M.\rcel Deprez, Sur le planement des oiseaux, adresse une Note sur le même sujet, contenant des indications bibliographiques et une réclamation de priorité. (Renvoi à l'examen de M. Marcel Deprez.) La séance est levée à 4 heures. G. D. SÉANCE DU 25 MAI 1908. II29 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Outrages reçus dans la séance du 25 mai 1908. Une lettre de Henri Poincaré au journal Le Temps, sur le 4° Congrès interna- tional des mathématiciens. (Extr. du Suppl. Rend. Cire. Matem. Palermo, t. III, mai 1908.) I fasc. in-S". La mission d'Etienne Geoffroy Saint-Hilaire en Espagne et en Portugal, 1908; histoire et documents, par le D"' E.-T. Hamy, Membre de l'Institut. (Extr. des Nou- velles Archives du Muséum, 4' série, t. X.) Paris, Masson et C'", 1908; 1 fasc. in-4°. (Hommage de l'auteur.) La distribution des étoiles par rapport à la Voie lactée d'après la Carte et le Catalogue photographique du Ciel (zones de Paris, Bordeaux, Toulouse, Alger et San-Fernando), par Paul Stroobant. (Extr. des Annales de l'Observatoire royal de Belgique, nouvelle série : Annales astronomiques, t. XI, fasc. 2.) Bruxelles, Hayez, 1908; I fasc. in-4°. (Présenté par M. Darboux.) Compagnie des Chemins de fer du Midi. Assemblées générales extraordinaire et ordinaire des Actionnaires du 7 avril 1908, présidence de M. Georges Picot, Vice- Président du Conseil d'administration. Rapports du Conseil d'administration ; réso- lutions des assemblées. Paris, 1908; I fasc. in-Zj". Ministère des Colonies. Annales d'Hygiène et de Médecine coloniales; t. XI, janvier-février 1908, n" 1. Paris, Imprimerie nationale; i fasc. in-8°. Ministère de la Marine. Annuaire de la Marine pour 1908. Paris, Imprimerie nationale; i vol. in-S". Uebersichtskarte der Gebirge DJar, Urkascliar, Kodjur und Ssemisstai in der chinesischen Dsungarei. Nach den Aufnahmen von M. -A. Ussow, Milgleid der Expé- dition 1906, persônlichen Beobachtungen und russischen Karten enlworfen von Prof. W.-A. Obrutscuew. Golha, Justus Perthes, 1908; i fasc. et une carte pliée in-8°. (Hommage de M. A. Obrutschew.) El doctor José Manuel Pérez Castellano ; Apuntes para sua biografia, por Daniel Garcia Acevedo. Montevideo, 1908; i fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.) Observatoire royal de Belgique. Annuaire météorologique pour 1908, publié par les soins de A. Lancaster. Bruxelles, Hayez, 1908; i vol. in-12. The american Society of mechanical Engineers Transactions; t. XXVllI; New York Meeting, 1906. New York, 1907; i vol. in-8°. Bulletin of the impérial earthquake investigation Committee ; t. H, n° 1. Tokyo, 1908; 1 fasc. in-8°. Il3o ACADÉMIE DES SCIENCES. ERRATA. (Séance du i8 mai 1908.) Note de MM. Paul Lebeau et Pierre Jolibois, Sur les composés définis du silicium et du palladium. Page io3i, ligne i4, au lieu de Le premier de ces composés, lisez Le second de ces composés. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Auguslins, n' 55. ipuis i835 les COMPTES REMDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Deux 9S, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel irt du i" Janvier. Prix de V abonnement : Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: M fr. On souscrit dans les départements, H chez Messieurs : T. Ferran frères. . Chaîx. ■ ( Jourdan, ( RufT. n$ Courtin-Hecquet. 1 Garmaia et Grassin. rs ( Siraudeau. nne Jérôme. çon Marion. / Ferel. Mux j Laurens. ( Muller (G.) f«s Renaud. ^ . Derrien. F. Robert. Le Borgae. ' Uzel frères. . . . ■ Jouan. •Mry Dsrdel et Bouvier. ( Henry. ( Marguerie. I Delaunay. ! Bouy. ' Greffier. Ratel. Rey. \ Lauverjat. ' Deeez. l . >Ourg . lont-Ferr. . Me , Drevet. Gratier et G'*. ichelle Foucher. Bourdignon. Dombre. Tallandier. Giard. Lorient. Lyon. chez Messieurs : Baumal. M"' Texier. CumÏQ et Masson. I Georg. Phily. Maloine. Vitte. Marseille Ruât. \ Valat. Montpellier | Coulet et fils. Moulins Martial Place. ÎBuvignier. Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert. Nantes . Nice l Dugas. i Veloppé. Barma. Appy- Poitiers. Rouen. Nîmes Debroas-Duplan. Orléans Loddé. \ Blanchier. ( Lévrier. Rennes Plihon et Hommais. Rochefort Girard { M"" ). Langlois. Lestringant. S'-É tienne Chevalier. Toulon \n%^vi. Allé. Toulouse . \ Gimet. \ Privât. IBoisselier. Péricat. Bousrez. J Giard. / Lemaitre. Valenciennes . . On souscrit à l'étranger. Amsterdam , chez Messieurs : i Feikema Caarel- '■ ' ) sen et G'*. Athènes Becli. Barcelone Verdaguer. / Asher et C". j Friedlander et fils. ^«'•''« Kuhl. ' Mayer et Millier. Berne Francke. Bologne Zanichelli. iLamerlin. Mayolez et Audiarte. Lebègue et G''. , Sotchek et G°. Sucarest j Alcaiay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C°. C hristiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. I Eggimann. Genève j Georg. ( Burckhardt,. La Haye Belinfante frères. Payot et G'*. Lausanne Rouge. Sack. Barth. BrockUaus. Leipzig { Lorentz. Twietmeyer. Voss. 1 Desoer. ^'«S'« ^Gnusé. Londres . Madrid. Milan . Naples liette et G" Chez Messieurs / Dulau. . . ) Hachett ' Nutt. Luxembourg .... V. BQck. / Ruiz et C'. ) Romo. J Dossat. l F. Fé. Bocca frères. Hoepli. Moscou Tastevin. Marghieri di Gius. Pellerano. 1' Dyrsea et Pfeifir«r. Stechert. Letucke et Buechaer Odessa Rousseau, Oxford Parker et Ci*. Palerme Reber. Porto Magalhaes et Moniz. Prague Rivnac. Rio- Janeiro Garnier. l Bocca frères. -'''""* j Loescher et C'-. Rotterdam Kramcrs et fils. Stockholm Nordiska Boghaulel Zinserling. S'-Pétersbourg . . -woKj- Turin ■ Bocca frères. Brero. Rinck. Roseaberg et Sellier Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. l Frick Vietnet j Gerold et O". ZUrich Rascher. ABUS GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4'; i853. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-^; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°: 18S9. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — (i" Janvier i88i à 3i Décembre 1895.) Volume in-i"; 1900. Prix 25 fr. DPPLËMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : .« I. — Mémoire surquelques points de la Physiologie des Algues, par iWM.A. DKUBEsetA.-J.-J.SouKR. — Mémoiresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent nétes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique (fens les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion dts es grasses, par M. Glaudk Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; i836. 25 ir. e 1. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par r.^cadeinie des Science» e concours de i853, et puis remise pour celui de i85f), savoir; «Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dilTerents teiraini Bentaires, suivant l'ordre deleur superposition. —Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. —Rechercher la re des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs», par .M. le Professeur Bronn. la-i", avec 7 planches; iSbi. . . 2a fr. la même Librairie les Màmoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Saraats à rAcadémie doiSoieaoes. K 21. TABLE DES AHTICLES (Sëance du 2o Mai 1908.) MÉ.>IOlKES ET COMMUI\ICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. A. Lacroix. — Sur la récente éruption de l'Etna (Taormina, i5 mai if)oS). Pages. lOTI MEMOIRES LUS. MM. A. Cai.mkttf., L. Massul et C. GuÉRiN. — Sur les propriétés activantes des sérurns d'animaux sains et d'animaux tubercu- leux ou tubcn-ulinés à l'égard du venin de cobra 10-6 COKKESPONDANCE. 10-9 Pages. M. E.-T. Hamï fait hommage à l'.Vcadémie d'un Mémoire intitulé : « La mission de Geofl'roy Sainl-IIilaire {1808), Histoire et Documents n La Société pokil'Gaise des Sciences n.^tu- lîELLES DE Lisbonne adresse à l'Aca- démie ses sentiments de profonde sym- pathie à l'occasion du décès de M. A. de Lapparent 1080 M. le Secrétaire PERrETUEi signale : >< La distribution des étoiles par rapport à la voie lactée », par M. Paul Stroobant.. . M. P. Zervos. — Sur une méthode de M. Goursat dans le problème de Monge.. M. L. Bachelier. — Le problème général des probabilités dans les épreuves répé- tées M. William Duane. — Sur les rayons secon- daires des rayons a MM. C.-K. Guye et A. Bron. — Difl'érence de potentiel et stabilité de l'arc alternatif entre métaux 1090 M. G. -A. Hbmsalech. — Sur l'existence et l'origine des harmoniques dans l'étincelle de self-iniluction 1098 M. Maxime Ménard. — Sur ^impl^ssibililé de diagnosli([uer la mort réelle par la radiographie des organes abdominaux.. M. II. Baubiunv. — Contribution à l'élude des piiénnménes d'oxydation produits [)ar les acides iodii|ue et bromique 1097 MM. H. Henriet et M. BouvssY. — Sur une méthode volumétriquc permettant le dosage simultané de l'acide carbonique et des autres acides de l'air atmosphé- BULLETIN BlBLlOORArnlQUE Errata , 080 080 o85 088 1093 rique M. K. BouRioN. — Sur le dosage de l'acide tungstique et sa séparation d'avec d'autres corps, par l'emploi du mélange chlore et chlorure de soufre M. Adrien Karl. — Sur la tribolumines- cence des substances minérales M. Paul Hallez. — Sur la nature syn- cytiale de l'intestin des Rliabdocœles M. C. Fleig. — Action comparée de l'eau salée simple et des sérums artificiels à minéralisation complexe sur le sang et la circulation M. C. Gerber. — Action des acides sur la coagulation du lail par les présures végé- tales • M. A. I.MBERT. — Étude expérimentale du travail de coupage des sarments pour boutures M. L. Caml's. — Étude de l'action bacléri- cide du sérum antivirulenl sur les germes adventices du vaccin MM. C. Levaditi et T. Vamanouchi. — La Iransuiission de la syphilis au chat... M. Paul Lemoine. — Sur les différents ni- veaux d'alluvions au confluent de l'Yonne et de la Cure M. F. DiENERT. — Sur deux causes d'erreur dans les expériences à la (luorescéine. . . . M. 0. Mengel. — Sur la température des eaux thermales des Pyrénées-Orientales.. M. P. .\mans, à propos des Notes présentées récemment par .M. Marcel Deprez, » Sur le •planemenl des oiseaux », adresse une Note sur le même sujet 1 10 j IlnG 1108 iiiJ, 1117 II 30 II23 IIl5 I12f) II28 IH9 I i3o PARIS. - IMPRIMERIE G AUT H I ER-VILL A R S , Quai des Grands-Aagustins, 55. Le Gérant : GAUTBiEB-"ViLLARS. ^UN 16 1908 ^^■^l 1908 PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVI. N^22 (1 Juin i908 PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1908 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 2.4 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extiaits des travaux de ses Membres et de, l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangei's à l'Acaclémie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"^. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires ; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3u pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont c tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séanc blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sa étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perse qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1 demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'i sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requi Membre qui fait la présentation est toujours non mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet e: autant qu'ils le jugent convenable, comme ils h pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être r à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être rei temps, le titre seul du Mémoire est inséré da Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoy Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plane ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sera autorisées, l'espace occupé par ces figures comp pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapport les Instructions demandés par le Gouvernement. Article ô. Tous les six mois, la Commission administra fait un Rapport sur la situation des Comptes ren après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du j sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuel» sont priés df déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suiva ^Uf" 16 1908 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 1' JUIN 1908. PRÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL. 3IEM0IRES ET COMMUrVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'A.CADÉMIE. M. le Président annonce à l'Académie qu'en raison des fêtes de la Pen- tecôte, la séance du lundi 8 juin est remise au mardi 9 juin. PALÉONTOLOGIE. — Fossiles de Palagonie. De l'économie dans la nature. Note de M. Albert (jaudry. Nous parlons tous de la richesse de la nature et nous avons raison. Mais il y a quel({ue chose d'aussi extraordinaire que celte richesse, c'est l'éco- nomie qui se concilie avec elle. On en a été frappé le premier jour où, après avoir fait de la Zoologie comme Buflon, on a fait de l'Anatomie com- parée comme Geoffroy Saint-Hilaire et Cuvier. On a vu que, sous des ornements magnifiques d'une extrême diversité, les Mammifères ont sou- vent le même cerveau, le même cœur, les mêmes poumons, les mêmes organes digestifs ou génitaux, et leur squelette, en dépit de sa complication, composé des mêmes os. Il a fallu admettre la loi d'unité de composition. L'économie dans la nature a été révélée surtout par la Paléontologie. Lorsqu'à travers l'immensité des âges de nouvelles fonctions ont apparu chez les Mammifères, il y a eu rarement formation d'os nouveaux, les os anciens ont été simplement modifiés. L'évolution, en même temps qu'elle donne le spectacle d'une grandiose unité, nous offre celui de répétitions continuelles. Nous rencontrons toujours les mêmes os : un éternel humérus, qui persiste, soit qu'il serve à marcher, soit qu'il serve à la préhension; un éternel radius avec son cubitus, qui présentent des relations de grandeur C. R., 1908, i" Semestre. (T. CXLVI, N" 22.) l49 Il32 ACADÉMIE DES SCIENCES. sans cesse changeantes, suivant que Tun ou l'autre os «est plus utile; un éternel fémur avec une rotule, suivi diin lll)ia ou d'un péroné qui se modi- (iont peu pour obtenir de grands changcinenls de vitesse. Combien ai-je manié d'astragales qui, d'après le nombre et la forme de leurs facettes, pro- duisent les attitudes les plus différentes, et pourtant on n'hésite pas à recon- naître que ce sont des astragales. Quand on a découvert les faunes fossiles de l'hémisplière austral en Pata- gonie, nous avons pu espérer que nous allions travailler dans un domaine nouveau; car, nul n'en saurait douter, tous les genres, à partir de l'âge du Deseado, se distinguent de ceux de notre hémisphère, et la différence est telle que beaucoup ne peuvent être classés dans les mêmes ordres. Mais notre espoir a été déçu. Si puissante est la loi d'évolution, et par conséquent la loi des ressemblances, que nous avons vu apparaître un nombre relative- ment très petit de nouv(^lles pièces. Toujours une tète composée des mêmes os : occipital, j^ariétaux, frontaux, temporaux, lympaniques, sphénoïde, nasaux, jugaux, maxillaires, intermaxillaires, maudiljules, etc.; toujours une dentition avec chaque mâchoire portant au maximum trois incisives, une canine, quatre prémolaires, trois arrière-molaires; toujours, à chacun des membres de devant, une omoplate, un ))ras avec un seul os, un avant- bras avec deux os, un carpe composé de huit os arrangés de même, une main qui n'a pas plus de cinq métacarpiens suivis de deux ou trois pha- langes; toujours, au membre de derrière, un bassin, un féraor et .sa rotule, une jambe avec deux os, sept os au tarse suivis de cinq métatarsiens por- tant des phalanges. Comme dans notre hémisphère, les os et les dents ont vu leurs "éléments s'épaissir ou s'amincir, s'allonger ou se raccourcir, se compliquer ou se simplifier; malgré ces changeiaenls, on reconnaît facile- ment leurs homologies avec les os et les dents de nos animaux. (]e qui dojme surtout une physionomie [jropre à beaucoup de Mammi- fères de la Patagonie, ce n'est pas qu'ils aient des caractères inconnus dans les genres de l'hémisphère boréal: c'est simplement parce que leurs carac- tères ne sont pas associés de même. lime sendjle intéressant d'en rassembler des exemples. Pour les rendre compréhensibles, je les ai accompagnés de nombreuses figures, l'iles ont été exécutées par M. Papoint, l'habile artiste qui a fait tous les dessins de mes précédents Mémoires sur la Patagonie. Je le remercie des nouvelles preuves de talent et de dévouement qu'il vient de me donner. J'ai 70 dessins, dont la moitié pour des fossiles de l'hémisphère austral; l'autre moitié représente des fossiles de l'iiémisphère boréal. Ou y trouve SÉANCE DU !<■" JUIN 1908. 1 1 33 isolées, clans des genres do riiémisplière austral, des parlicularilés qui sont jjropres à des genres extrêmement dillérents de notre iiéinisphère. De ces études il résulte quon observe de nombreuses difl'érences entre les Mammifères de l'hémisplière austral et ceux de rbémisphère boréal. Il n'y a pas eu économie dans la nature en ce sens que le nombre des varia- tions des ôlres a été restreint; car, à miesure <[uela Science progresse, leur multitude augmente. Mais il y a eu économie en ce sens que nous décou- vrons très peu die pièces absoliimeTit nouvelles. Les os sont ies mêmes que chez les animaux déjà connus. Seulement nous trouvons associés dans un même s([uelette des os que nous sommes habitués à voir dans des squelettes appartenant à des genres d'ordres différents. J'ai cité de nom- breuses preuves à l'appui. Je rappellerai ici, comme exemple, Nesodon. Il a des pièces c|ui ressemblent à celles des Périssodactyks, d'auti^es à celles des Artiodactyles, d'autres à celles des Carnivores et des Rongeurs. Ces associations proviennent sans doute de ce que Nesodon' -à eu suceessi- vement ou simultanément des fpnctions ([ni sont propres à ces différents ordres. Quand ses pieds de derrière sont devenus plantigrades, c'est qu'il a pris une allure rapprochée de celle des Ours. Lorsque son péroné s'est mis à tourner sur le calcanéum en même temps cjue le tibia sur l'astragale, comme chez les Artiodactyles, c'est que la jambe a eu beaucoup de flexi- bilité sur le pied. Quand son radius s'est porté sur le côté externe du cubitus, ainsi que chez le Tigre, et que la pointe styloïde du cubitus s'est arrondie pour rouler sur le pyramidal, ainsi (jue chez le Porc-épic, c'est cjue l'avant-bras a dû, comnne chez les animaux demi-préhenseurs, tourner obli- quement siav k' bras, en présentant la paume de k main au ciHé interne. Or, Nesodon, plus voisin par sa dentition des Pi'rfssodactyles c{ue de tous les autres ordres, ne peut avoir eu à la fois une proche parenté avec des genres aussi éloignés que ilhinocéros, (Rochon, Ours, Tigre, Porc-épic. Par con- séquent, la similitude des fonctions n'indi(|iie pas forcément une proche parenté. Cependant, à côté d'extrêmes différences, nous observons de telles ressemblances dans la manière dont les os ont été modifiés pour remplir les mêmes fonctionsy que nous sommes portés à nous demander s'il n'y aurait pas ew des parentés très lointaines, qui nous sont encore cachées. Car, si les ressemblances ne résultent pas de parentés, nous ne comprenons point comment la nature a été astreinte à modifier toujours de même ses instru- ments pour produire les mêmes effets. Cette patrvrel;é d'invention contraste- rait avec la magnificence du monde animé. Il34 ACADÉMIIi: DES SCIENCES. Ce qui nrcncourage à la croyance que des genres de la l'alagonie, dont la physionomie est tout autre que dans ceux de nos pays, ont pu avoir avec eux de communs ancêtres, c'est que nous les trouvons à côté de quelques animaux trop rapprochés des nôtres pour ne pas supposer qu'ils en sont parents. Par exemple Prolhylacynus, voisin de Thylacynus d'Australie, est également si voisin de noire Plerodon. (pi'il est nnlurel d'admettre leur parenté. On constate actuellement une lacune entre la faune de Casamayor, alliée à celles de notre hémisphère, et celle du Descado. Elle peut provenir de migrations et aussi de l'insuffisance de nos connaissances. En réalité, nous n'avons pas de motifs pour affirmer qu'il y a eu deux centres de création : l'un dans l'hémisphère boréal, l'autre dans l'hémi- sphère austral. Mais cola n'empêche pas de reconnaître, comme je Tai dit dans mes pré- cédents Mémoires, que, pendant les temps tertiaires, l'évolution a cessé d'avoir la même marche dans les deux hémisphères : dans l'un, elle a con- tinué; dans l'autre, elle s'est arrêtée. PHYSIQUE DU GLOBE. — Nouvelles observations sur l'Etna. -Note de M. A. Lacroix. (ialane, 23 mai 1908. Je viens de faire l'ascension du cratère central de l'Etna. M. le professeur Riccô a bien voulu m'accompagner et m'offrir l'hospitalité à son Observa- toire, situé, comme on le sait, à •J942"' d'altitude, au pied du cône terminal et à environ i'^'" du cratère. Nous avons eu la chance d'être les témoins d'un phénomène qui ne semble pas avoir été encore étudié dans ce volcan. Nuées rolcariK/ues à tendance péléenne. — Depuis le paroxysme du 2() avril, le cratère central n'avait donné que de faibles vapeurs intermit- tentes. Le 20 mai, à •;'' 55'" du matin, au moment où nous arrivions à Nico- losi, une violente explosion vulcanienne a donné naissance à une haute colonne de vapeurs épaisses chargées de cendres, lentement emportée par le vent vers le Sud-Ouest. Des explosions du même genre, diminuant peu à peu de violence et de hauteur, se sont répétées sans interruption jusqu'au commencement de la nuit. Nous avons pu les suivre pendant tout le cours de l'ascension, puis les SÉANCE DU 1" JLLN 1908. Il35 étudier de près. Dès la sortie du cratère, elles se dirigeaient sur le flanc sud-ouest du cône terminal (sans s'élever à plus de 200'" au-dessus de celui-ci, à partir de 4'' du soir). Elles roulaient, en développant leurs volutes plutôt dans le sens horizontal que vertical ; tantôt, dans leur marche, elles restaient comme suspendues à quelques mètres du sol avant de toucher sa surface, tantôt elles roulaient sur celui-ci dès l'origine ('). Ces nuées, à volutes d'opacité variable, sortaient du cratère d'une façon continue, l'une succédant à l'autre sans interruption. Leur marche était très lente, ne dépassant pas 4™ à 5"" à la seconde. Arrivées au bas du cône terminal, elles s'accumulaient au voisinage des pentes inférieures du volcan, pour former un nuage dilTus, immobile, laissant tomber lentement sa cendre. Ces nuées étaient en effet essentiellement constituées par de la vapeur d'eau et par de la poussière extrêmement fine. 11 a été possible de pénétrer sur leur lisière. Malgré la netteté que présentaient leurs contours observés à quelques centaines de mètres de distance, elles étaient bordées par une étroite zone de diffusion avec l'air extérieur. .Te n'y ai observé aucune odeur spéciale et n'ai éprouvé que la gêne respiratoire due à la poussière fine en suspension. Celle-ci n'était pas chaude; elle formait un enduit boueux à la surface des névés sans déterminer de fusion importante. La façon dont ces nuées roulaient sur les pentes de la montagne a évoqué dans mon esprit le souvenir des nuées péléen nés du type de Saint-^'incent; elles en différaient cependant par leur moindre opacité, par leur tempéra- ture, par l'extrême lenteur de leur marche et par la continuité de leur émission. Mais, dans les deux cas, la cause initiale a été la même; elle rési- dait dans une explosion produite au fond du cratère, explosion qui pouvait être violente, mais était insuftisante cependant pour entraîner au loin dans l'espace les matériaux solides expulsés en même temps que les produits gazeux. Elle ne pouvait que les élèvera une faible hauteur au-dessus des bords du cratère. A Saint-Vincent, la proportion des matériauv solides projetés à haute température étant considérable, la miée était entraînée par la pesan- teur sur les pentes du volcan avec une vitesse très grande, tandis qu'à l'Etna l'action de la pesanteur n'a dû être que très minime, en raison de la faible quantité de matière solide en suspension, uniquement constituée par (') Il s'en ilétacliail de temps en temps de petites trombes à mouvement giratoire, rappelant celles qui étaient si fréquentes sur les lianes du Vésuve au cours de l'érup- tion de 1906 ; leur marche était beaucoup plus rapide. I 1.36 ACADÉMIE DES SCIENCES. de la poussière fine à teinprrature peu élevée (k quantité de cendre déposée pendant plus de 12 heures n"a guère dépassé i'^" d'épaisseur) (' ). Il semble donc que c'est surtout sous Taction du vent dom.inant que se soient mis en marche sur les pentes de la montagne ces singuliers nuages, volcaniques, dont de nombreuses photographies permettront de préciser la description. Etat du cratère central. — J'ai trouvé le cratère central dans un état fort difl'érent de celui que j'avais constaté en septembre 1903. 11 était alors moins large et surtout moins profond (il avait environ 3.jo"' de profondeur avec de GSo"" à 800'° environ de diamètre, suivant les fissures considérées); ses parois et son fond, à forme irrégulière, étaient garnis de sublimations à couleurs vives, produites par de nombreuses fumerolles en activité. Aujourd'hui, il a la forme d'un entonnoir, dont le fond paraît fort étroit; ses bords, très fendillés, s'éboulent continuellement par suite de la production de fissures, qui laissent échapper de la vapeur d'eau, mélangée d'anhydride sulfureux. Les parois intérieures sont uniformément teintées de gris par la cendre fine des dernières explosions. Aux deux tiers environ de sa paroi orientale, se trouve une bouche assez large, allongée dans la dii'ection Nord-Ouest-Sud-Est et ouverte vers le Nord^ Ouest. Elle était en violente activité le 21 mai au matin; à des intervalles rapprochés, s'y produisaient des détonations accompagnées d'émissions de vapeur à odeur sulfureuse. La projection des cendi'es de la veille avait abso- lument cessé. Production d'un c/ianip de /raclures. — Dans ma lettre précédente, j'ai indifjué que le paroxysme du 2:9 avril a été caractérisé par l'ouverture d'une fente de direction moyenne Nord-Nord-Ouest, mesurant plus de i''" de longueur. Nous avons constaté depuis lors que cette fente se prolonge au Nord au delà de la Serra Giannicola piccola; elle y est jalonnée par quelques fumerolles éteintes reconnaissables à leurs sublimations. Elle n'est pas sur le prolongement d'un rayon passant par le cratère, comme cela a lieu généralement pour les fentes éruptives de l'iàna; mais au sud-est du cône terminal, entre celui-ci et la fente en question, nous avons constaté à la surface du sol un grand nombre de fissures, petites ou grandes, de direc- tion assez variée, mais oscillant autour du méridien magnétique. Elles sont donc grossièrement parallèles à la fente éruptive et le prolongement de la direction de quelques-unes d'entre elles passe par le cratère; la bouche observée dans celui-ci est peut-être en relation avec ce système de fracture. (') Ces cendres ont couveil environ le tiers du cône terminal. SÉANCE DU l"' JUIK 1908. Il37 Ces diverses fentes peuvent être suivies parfois sur plusieurs centaines de mètres à travers d'anciennes coulées ou des couches de lapilli. L'une d'elles, située dans un petit hémicycle (à environ 2840" d'altitude) bordé d'un talus circulaire de lapilli, est largement béante (elle a par places 1™ de largeur et plusieurs mètres de profondeur); au voisinage de cette fente s'en trouvent d'autres, plus petites, qui sont les seules que nous ayons rencontrées, qui fournissent des émissiryonnaire. La tuberculose, le pa- ludisme, le tabagisme, le saturnisme, V alcoolisme, la syphilis ont été spéciale- ment mis en cause. Charrin et Gley ont démontré expérimentalement l'ac- tion dystrophique des microbes de l'infection banale et de leurs toxiques. Hœnnike a dernièrement contribué à établir le rôle indéniable de certaines substances toxiques et particulièrement de l'alcool, venant ainsi en aide aux affirmations de la clinique. L'influence néfaste de la syphilis, déjà reconnue par Lannelongue, T.-R. Baron, Brown, Rirmisson, a été l'objet de recherches importantes dans ces dernières années. Sur plus de 3oo enfants syphilitiques atteints de diverses malformations, le professeur Fournier et Edmond Fournier ont relevé 17 pour 100 de difformités palatines. L'action dystrophiante de la syphilis se prolongerait même jusqu'à la deuxième génération (A. Fournier, Edmond Fournier, Barthélémy, JuUien). Malgré les réserves formulées par Zaïnowsky, Finger, Ogiloie, cette opinion mérite de retenir l'atten- tion. De ce qui précède se dégage la notion d'une hérédité pathologique dont C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 22.) ï5o I , '^n ACADÉMIE DES SCIENCES. h's iiuiiiifestalioiis iToiil auMiii rapport morphologique avec les lésions pré- sentées parles parenls; mais il s'agit de savoir si les types les plus fréquents de malformations faciales, la labiofissure (bec-de-lièvre) et la palatofissure (division du palais), peuvent se transmettre en tant que difformités, en vertu d'une hérédité qu'on peut appeler similaire. On doit se demander si la lare qui les a causés originellement ne s'est pas éteinte graduellement, en s'individualisant, pour ainsi dire, dans une malformation donnée, si étroi- teuient qu'elle ne ])cut plus être considérée que comme un principe de transmission héréditaire ayant subi à la longue une sorte de prescription. L'analyse des travaux les plus récents sur cette matière fournit un solide appui à cette conception. Elle confirme les assertions de Houston, Demar- quay, Roux, Rennert, Passavant, Fritsche, relatives à la fréquence des malformations familiales. Les importantes statistiques de Bein, de Haymann, de Ilaug, (jui groupent plus de 2300 cas de labiofissure et de palatofissure, permettent de fixer à 5 (i(î,30 pour 100) la proportion de l'hérédité simi- laire; mais celle-ci s'exerce sous des modalités diverses. Dans une première série, qui comprend le tiers (Haymann) ou la moitié des faits (Haug), la même dillormité avait frapjté à des degrés variables plusieurs enfants (de a à /|) d'une même famille, dans le sens le plus restreint du terme, sans que les procréateurs en eussent présenté une semblable. Ici l'influence de ces derniers, de la mère du moins, quoique indéniable, s'enveloppe de mystère, et l'on est tenté de chercher une explication dans quelque réveil d'atavisme associé ou non à l'action immédiate mal définie des parents. Les autres faits ressortissant à Vhèrédité similaire prochaine ou éloignée, et collatérale, tirent leur valeur des arbres généalogiques édifiés par Passa- vant jadis, par Haymann récemment, où la multiplicité parfois extraordi- naire des mêmes malformations acquiert une haute signification. Dans quelques familles, la prédisposition aux fissures labio-maxillo-palatines per- siste pendant trois ou quatre générations. Quoique cette hérédité n'atteigne haljituellement que (juelques-uns des descendants directs, la tendance à la malformation peut reparaître, même après deux générations, chez les arrière-petits-fils. L'influence paternelle, contestée par quelques auteurs, serait ou égale à celle de la mère ou seulement un peu moins marquée. La malformation aurait, dans certaines familles, de la tendance à s'aggraver par le fait de sa transmission. Si cette dernière s'opérait surtout par la mère, on aurait quelque peine à admettre qu'elle soit homœosexuelle, ainsi qu'on a pu le dire, puisque le sexe masculin est beaucoup plus atteint que le féminin. SÉANCE DU l'"'' JUIN 1908. Il4l Sur les i38i cas dps statistiques ivunies de Bein, de Fahrenbach et de Haug, on compte 871 garçons, ou (i/j pour 100, contre 5io filles, soit 36 pour 100, en gros 2 garçons pour i fille. L'embryologie n'a pas encore fourni une explication satisfaisante de ce fail que les trois quarts des becs- de-lièvre unilatéraux siègent à gauche ; les logS cas des mêmes statistiques, analysés à ce point de vue, donnent une proportion de 74 pour 100 pour le côté gauche. CORRESPOi\DAIVCE. M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts invite l'Académie à procéder à la désignation de deux candidats à chacune des deux places de Membres titulaires, vacantes au Bureau des Longitudes, par suite du décès de MM. Lœwy et Janssen. (Renvoi à une Commission composée, suivant l'usage, des trois Sections de Géométrie, d'Astronomie et Navigation et du Secrétaire perpétuel pour les Sciences mathématiques. ) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : 1" Les rampes critiques en automobile, par M. Cn. Lallemand; 2° L'avenir des continents, par M. Cn. Lallemand. ÉLECTRICITÉ . — Stabilité de la marche enparallèle des alternateurs aulo-excités. Note de M. Dumoulin, présentée par M. H. Becquerel. T^a plupart des alternateurs à auto-excitation comportent un collecteur redresseur, relié aux électros inducteurs, qui transforme en courant sensi- blement continu le courant alternatif reçu par les balais. Le courant induc- teur de ces alternateurs et, par suite, leur force électromotrice dépendent de la valeur moyenne de la différence de potentiel aux balais, entre les limites déterminées par la commutation. Cette valeur moyenne varie natu- rellement avec la phase ; il est facile de voir qu'un décalage de phase pro- duit l'effet d'un décalage des balais et inversement. Considérons un alternateur auto -excité, dont les balais auraient été décalés, dans le sens de la rotation, en avant de la position correspondant à la force électromotrice maxima. Couplons-le en parallèle avec un réseau et Il42 ACADÉMIE DES SCIENCES. admettons qu'une impulsion perturbatrice quelconque vienne, à un moment donné, établir un certain régime oscillatoire. Pendant le mouvement d'avance de ralternateiir, la différence de poten- liel alternative aux balais, qui est liée à celle du léseau, présentera par rap- port à la commutation un retard de phase croissant; ce retard de phase, agissant comme une diminution du décalage des balais en avant, fera aug- menter la différence de potentiel redressée moyenne aux bornes des induc- teurs. l'-laiil donnée la valeur élevée de la constante de temps de ceux-ci, la variation du courani inducteur se trouvera retardée, par rapport à la varia- tion de cette différence de potentiel moyenne, d'environ un (juart de pé- riode : cette période étant celle de l'oscillation. Le courant inducteur et la force élcctromolrice de l'alternateur prendront donc à ce moment des va- leurs également croissantes, mais inférieures aux valeurs normales. Il en résultera une diminution du couple résistant et un accroissement de l'avance angulaire. Dans l'autre sens de l'oscillation, le retard de la variation du courant inducteur aura comme conséquence, au contraire, une augmentation du couple résistant, ce qui tendra encore à amplifier l'écart angulaire. L'amplitude des oscillations croîtra alors rapidement, et l'alternateur ne pourra pas fonctionner en parallèle. Si nous supposons maintenant les balais décalés en arrière, un raisonne- ment analogue fait voir que cette condition sera particulièrement favorable à la marche en parallèle, puisqu'elle fera coricspondre au mouvement d'avance une augmentation du couple résistant et au retard une diminution de ce couple. On peut étudier l'influence du décalage des balais sur la marche en paral- lèle en partant de l'équation du mouvement de ralternateur. On trouve que le mouvement oscillatoire est toujours un mouvement pendulaire amorti et que l'écart angulaire peut s'exprimer sous la forme suivante : m p et .1 représentent respectivement l'amortissement naturel de l'alternateur et le moment d'inertie delà partie tournante; a est un facteur proportionnel au sinus de l'angle de décalage des balais; il est > o pour un décalage en avant et <^o pour un décalage en arrière. L'expression de 0 montre que l'effet du décalage des balais est de modiiier SÉANCE DU !«"■ JUIN 1908. Il43 l'amortissement des oscillations; le décalage en arrière augmente l'amortis- sement et facilite ainsi la marche en parallèle. Il est surtout intéressant de remarquer que l'énergie correspondant à l'amortissement positif, dû au décalage des halais en arrière, est absorbée par le réseau; elle n'est pas tout entière dispersée inutilement comme celle que l'amortissement naturel transforme en chaleur. Cette propriété remarquable des redresseurs de courant de permettre d'obtenir, sans perte d'énergie, un effet d'amortissement puissant et facile- ment réglable serait sans doute susceptible de recevoir certaines applica- tions, dans (piclques cas de résonance bien caractérisée, ou pour compenser des irrégularités trop importantes du couple moteur. Nous avons eu l'occasion de vérifier, aux mines d'Anzin, toutes les consé- quences de la théorie ci-dessus, sur deux alternateurs volants auto-excités, dont le couplage en parallèle offrit longlemps de grandes difficultés, jusqu'au moment où nous nous fûmes rendu compte de l'influence du décalage des balais. PHYSIQUE. — Sur deux régimes différents de V arc au fer . Note de MM. H. Buisso,\ et Ch. Fabry, présentée par M. Deslandres. En étudiant les propriétés de l'arc entre liges de fer lorsqu'on fait varier sa longueur et l'intensité du courant, nous avons découvert que deux régimes sont possibles, différant par l'aspect de l'arc et par ses conditions électriques. Sous le régime qu'on obtient le plus facilement, l'arc a l'aspect suivant : sur la goutte de fer fondu qui termine chaque électrode se trouve un point brillant qui émet les raies d'étincelle ('). Deux flammes jaillissant de ces deux points vont à la rencontre l'une de l'autre et forment ainsi le corps gazeux de l'arc; la flamme négative, examinée visuellement, est la plus brillante. Ces flammes émettent les raies d'arc, à l'exclusion des raies d'étincelle. C'est dans le spectre de la flamme négative qu'on trouve de nombreuses raies renversées. Les raies des métaux qui existent en très petite quantité comme impuretés du fer se manifestent uniquement dans la flamme négative. Ce régime est le seul stable lorsque le courant est intense. Partant de cet (') CompLes rendua, l. CXLVl, 1908, |). "': II /J4 ACADÉMIE DES SCIENCES. état, laissant fixes la longueur de Tare et la force électromotrice de la source de courant, si Ton augmente la résistance du circuit, on peut passer brusquement à un autre régime : le point brillant de l'électrode positive et la flamme correspondante disparaissent, tandis que rien n'est changé au pôle négatif. Ce second régime n'est stable que pour de faibles intensités de courant; il est plus facile à obtenir quand la source a une grande force électromotrice (220 ou 44o volts), en intercalant une grande résistance. Si l'on diminue alors la résistance du circuit, il arrive un moment où Ton repasse brusquement au premier régime. Le passage d'un régime à l'autre ne se fait pas pour une valeur de l'intensité parfaitement définie ; il y a un intervalle où, pour une même intensité, on peut avoir l'un ou l'autre régime Ces deux régimes présentent également une différence très nette au poml de vue électrique. Pour une même intensité de courant et pour une même longueur d'arc, la difîérence de potentiel entre les électrodes est notablement plus élevée dans le second régime que dans le premier. Pour chaque longueur d'arc, on peut tracer une courbe qui donne la différence de potentiel entre les électrodes en fonction de l'intensité du courant, et cela pour chacun des deux régimes. Le Tableau suivant se rapporte à l'arc de 10"" de lon- gueur; les tiges de fer, placées verticalement, avaient 7»"" de diamètre, l'électrode inférieure étant la positive. Le courant était pris sur une distribution à 220 volts. Différence de potentiel. Intensité. Premier régime. Second régime. amp volts /J 60 » 3 63 » 2,5 60 » 3 "5 » vous 1,8 78 90 1,5 >^à 96 1,3 92 '03 I » i"7 0,9 » 121 0,7 » «37 Les deux hraiicheN de courbes correspondant aux deux séries de nombres de ce Tableau semblent constituées par deux parties d'une même courbe, écartées, en ordon- nées, d'une douzaine de volts. D'ailleurs, elles ont l'allure générale de celles qui ont été établies par M'"" Ayrton (') pour l'arc entre rli.irhons. Des formules empiriques, ( ') Hertha Aïrton, The eleclric arc. SÉANCE DU I" JUIN 1908. Il45 analogues à celles qui conviennent à ce dernier cas, représentent convenablement la relation entre la longueur de l'arc, l'intensité du courant et la différence de potentiel : 5,5 X l Premier régime (deux llamnies) V = 38 + i, i x / -H Second régime ( flamme négative seule) . A= 5o + i , i X / + i 5,5 X / (' V est la différence de potentiel exprimée en volts, i l'intensité en ampères, / la lon- gueur de l'arc eu millimètres. Ces formules représentent les valeurs observées à 2 ou 3 volts près, ce qui est la limite de précision des observations. Le courant n'a pas dépassé 5 ampères et la lon- gueur de l'arc n'a pas dépassé i5"'"'. Lorsque, rélectrode positive étant en fer, l'autre électrode est faite d'une autre substance (cuivre ou charbon), on peut encore obtenir les deux ré- gimes, l'un avec et l'autre sans la flamme positive. Lorsque la flamme positive existe, elle donne avec intensité le spectre d'arc de fer, et le point brillant (pii lui sert de base donne les raies d'étincelle. Le spectre du fer disparaît presque complètement quand la flamme positive n'existe plus. Dans tous les cas, le spectre du métal qui forme l'électrode négative est très intense ('). Nous n'avons pas réussi à obtenir le régime à une seule flamme lorsque l'électrode négative est d'un autre métal que le fer (cuivre, nickel). Le fait qu'on peut obtenir un arc réduit à la partie négative montre bien le rôle prédominant que joue la cathode. Cela est d'accord avec la théorie électronique de l'arc, suivant laquelle il y a émission d'électrons négatifs par la cathode portée à haute tem[)érature par le choc des ions positifs. Quant à l'anode, elle ne joue pas forcémeni un rôle actif dans le phéno- mène. Dans le cas où elle intervient (deux flammes), l'arc est plus conduc- teur et, pour une même intensité de courant, la différence de potentiel est plus faible. Une preuve du rôle nécessaire de la cathode est apportée par l'expérience suivante : on peut obtenir un arc entre une électrode solide (fer, cuivre, charbon) et la surface d'un élcctrolyte, mais seulement dans le cas où l'électrode solide est cathode. (') On sait que l'arc entre charbons présente aussi deux régimes : l'arc silencieux ordinaire, pour des intensités modérées, et l'arc sifllant pour des intensités fortes. Le passage se fait pour des intensités beaucoup plus ^Tandes que dans le cas du fer. On constate aussi une brusque diminution de la tension lorsqu'on passe du régime silen- cieux au régime sifflant. II 46 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur les hydrates des acides i^ras, d'après les mesures de viscosité de leurs solutions. Note de M. D.-E. Tsakalotos, présentée par M. G. Lemoine. L'étude des coefficients de viscosité des systèmes binaires (') fournil un moyen, assez simple et très sensible, de déceler l'existence de combinaisons moléculaires à l'état liquide, même dans le cas d'une dissociation partielle de ces combinaisons. La méthode employée est celle de Poiseiiille-Oslwiild. Le viscosimèlre est immergé dans un bain d'eau maintenu à la température constante de 20". On mesure les durées d'écoulement avec un clironograplie au J de seconde. Les déterminations de densités sont elFectuées avec un pycnomètre de Sprengel-Ostwald d'environ 4' "'de ca- pacité. Les coefficients de viscosité (ri) ont été calculés d'après la formule : r; = K f/<, où K est la constante de l'appareil, c? la densité du li(|uideel l la durée d'écoulement. On détermine la valeur de K en mesurant le temps d'écoulement du benzène. La valeur de - est extraite de la Table diessée par MM. Guye et Fridericb. On trouve, à 20", K ^ 0,00021 2 1 . Les résultats sont reproduits dans les Tables suivantes : la première colonne contient les concentrations en acide pour 100; la deuxième, les durées d'écoulement en secondes; la troisième, les densités, el la quatrième, les coefficients de viscosité en dynes par centimètre carré. 1. Acide formique et eau. 2. Acide acétique et eau (-). HCOOH CH'COOH. pour 100. t. dl". ■^M- pour 100. t. d\\ ^M- 0 kl.k 0,9982 o,oioo3 0. . . . 47,4 0,9982 0,01002 20,2. . . 49.8 1,049 0 , 0 1 I 08 22,3. . 69,0 I ,026 0,01 5o2 4o,6.. . 53,5 1 ,098 0,01246 40,7. . 87,0 i,o46 0,01930 61,1... 59,0 i,i43 o,oi43o 5o,4.. 97,8 I ,o55 0,02188 (') Cf. Tsakalotos, Hiillelin de la Société chiniique, 4" série, t. IlI-lV, 1908, p. 234. D'après les températures débullition, Roscoë avait conclu pour l'acide formique à l'hydrate (4HG00H + 3H=0). Lorin a décrit l'hydrate (ali COOH + Z]\^0). Kreemann {SUzungsberichle der W. Académie, t. CXVl, 1907, p. 795), d'après les courbes de fusion, admet qu'il n'existe pas de combinaisons moléculaires entre l'eau et les acides formique ou acétique. (^) Cf. DuNsTAN, Zeitschrifl fur physikalische Cheinie, t. XLIX, 1904, p. 595. SÉANCE DU [•■•■ JdlX 1908. 1147 1. Acide foimiijue et eau. 'i. Acide acétique et eau. HCOUll CH'C.OOII pour 10". t. d'i". T,,,„. P'Mir mu. l- d]' . r,,,,. 68,4... 60,2 1,1.59 o,oi4So 6<,,2.. 106,1 1,06.1 0,024o4 74,5... 61,8 1,171 o,oi535 71,2.. 118,2 1,068 0,02617 77,2... 63,2 1,176 0,01676 77, 9'- "9-8 ''O69 0,02716 87,1... 66,0 1,192 0,01669 85,6.. io3,6 1,067 0,02344 100 69,0 1,216 0,01780 100 57,6 i,o52 0,01286 3. Acide propinnir/tie et eou. '1. Acide butyrii/uc et eau. CH'CFPCOUII CH'CH-cn-COOH pour 100. t d;'\ \,„. pour loo. t. rf;". t,,„. o 77,4 0,9982 o,oioo3 o 47>4 0,9982 o,oioo3 34,6... 91,4 1,022 0,01982 29, S-- 102,6 1,006 0,02189 68,9... 126,6 1,023 0,02762 49>0-- >46,2 0,9986 0,03096 74,2... 128,8 i,o23 0,02794 68,2.. 169,0 0,9933 o,o356o 79,8... 137,4 1,020 0,02973 74,6.. 170,5 0,9889 0,03576 90,0... 122,2 1,012 0,02622 82,2.. 162,8 0,9856 0,o34o4 100,0... 52,8 0,9945 o,oiii4 89,1.. i4i,4 0,9779 o,o3oi5 100.... 77 18 0,9662 0,01 585 On voit d'après ces mesures que, bien que l'acide formique à l'état isolé possède un coefficient de viscosité supérieur à celui de ses homologues, les solutions aqueuses de cet acide possèdent des coefficients de viscosité y] bien inférieurs à ceu.v des solutions correspondantes des autres acides gras de la même série : 1"°' acide A l'ét.Tt isolé. avec 1"°' eau. Acide formique 1^ = 0,01780 Tr) = o,oi48o » acétique rj =0,01286 71 = 0,02716 )) propionique 0 = 0,01114 '')= 0,02973 » butyrique (normal) ï) = o,oi585 r)=;o,o34o4 Les coefficients de viscosité du système HCOOH et H'O présentent des valeurs un peu inférieures à celles calculées par la règle des mélanges. Les autres systèmes, au contraire, possèdent des coefficients de viscosité bien supérieurs à ceux calculés par cette règle. Leurs diagrammes présentent un maximum bien défini qui correspond à la concentration (i'""' acide avec 1™°' eau) pour les acides acétique et propionique et qui s'écarte un peu de cette concentration pour l'acide butyrique. L'élude des coefficients de viscosité démontre donc qu'à l'état liquide il n'existe pas de combinaison entre l'acide formique et l'eau, tandis que les C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N° 22.) 131 Il/,8 ACADÉMIE DES SCIENCES. acides acétique, propionicjue et butyrique forment des combinaisons molécu- laires : (Ghm:()OH + 11^0), (Gifch''Cooh -h h'O), (Cipch'-ch'^cooh + h»0). L'acide isobutyrique et l'eau, à la température de 20", forment deux Fig. I. 0,038 0,034 0,0.30 §■ 0,0'.i(; 0,022 -' 0,018 0,014 0,010 0 10 20 30 40 50 (iO 70 80 90 100 Concentration pour loo en acide. couches superposées entre les concentrations de 20 à 5o pour 100 (en acide isobutyrique) ('). Les solutions homogènes nous ont donné des coefficients I / K" k / A J f 1 / '^ /f\\ 0 / /t\ . 1 1 / ^' r 0/ / 1:< \ \\ 1 A 1 V// \u / / ""W / V/ J^ 1 V V ^ ^ \ / r< ^•1 i.\ \ tr^ r^ ■ (') Ainoxow, Journal de Chimie pkysiijiie, l. V, 1907, p. 363. SÉANCE DU I"" JUIN 1908. II 49 de viscosité supérieurs à ceux calculés par la règle de mélanges. L'étude complète de ce système est l'objet d'un travail en cours sur la viscosité dans la zone critique. CHIMIE MINÉRALE. — Action de l'atnmoniac sur le chlorazoture de phosphore. Note de MM. Iîesson et Rosset, présentée par M. Troost. Stokes (') a déjà signalé, dans l'action d'une solution ammoniacale sur une solution éthérée de chlorazoture, la formation d'un corps solide cristal- lisé, soluble dans l'eau, de composition I"N'C1*(NH=' )-, qu'on peut consi- dérer comme un dérivé amidé du chlorazoture P'N'Cl". Nous avons repris l'action de l'ammoniac sur le chlorazoture en évitant de faire intervenir l'eau dans la réaction, et, on opérant soit avec l'ammoniac liquéfié, soit avec le gaz sec sur une solution de chlorazoture dans le chlorure de carbone pur et sec, nous avons obtenu des résultats dif- férents. Action de l'ammoniac liquéfié. — Si l'on condense du gaz ammoniac sec et pur au contact de chlorazoture pulvérisé maintenu refroidi par de la neige carbonique, on constate qu'au début il se déclare une réaction assez vive, mais bientôt la masse de chlorazoture s'agglomère et la réaction ne se poursuit plus que lentement. Pour achever la saturation et épuiser le produit de la réaction par l'ammoniac liquéfié, nous avons opéré en tube scellé de la façon suivante. Un tube de verre résistant, fermé à l'une de ses extrémités, est étranglé dans sa partie moyenne et on liquéfie du gaz ammoniac sec dans le réservoir inférieur. L'étranglement est alors partiellement obturé par un tampon d'amiante'enrobant un tube de verrt> fin qui dépasse à peine le tampon d'amiante dans sa partie inférieure, mais s'allonge d'une quinzaine de centimètres au- dessus; c'est dans l'espace annulaire supérieur qu'on introduit le produit bien pulvé- risé de la réaction préliminaire, débarrassé au piéalable de l'excès d'ammoniac liquide. (La réaction préliminaire est utile à réaliser, sinon la matière s'agglomère ultérieure- ment et il faut un temps très long pour qu'elle se laisse traverser par l'ammoniac.) Le tube étant scellé, on entoure sa partie supérieure d'un manchon parcouru par de l'eau froide, tandis que la partie inférieure est légèreiuenl chaulfée au liain-marie ; les vapeurs ammoniacales se condensent au contact des parois supérieures refroidies, l'ammoniac liquide imbibe la substance et ne tarde pas à filtrer d'une façon régulière. Au bout de i mois à 6 semaines, l'épuisement est terminé; on ouvre le tube avec pré- caution et, par une section faite à l'étranglement, on sépare les produils.de la réaction, soluble el insoluble dans l'ammoniac liquide. La matière qui était dissoute est formée exclusivement de chlorhydrate d'ammoniaque ; celle insoluble est un corps solide (') Bericlite d. d. C. G., t. XXVIII, 1890, p. 437- ll5o ACADÉMIE DES SCIENCES. blanc, très soluble dans l'eau; débarrassée de l'excès d'ammoniac dans le vide phos- plioi-ique, elle correspond à la composition PN'H'. Ce corps peut èlre considéré comme un produit de subslilution ainidé du chlorazolure formé d'après Téquation [sans tenir compte de la condensation triplex de la molécule du chlorazoture (PNCl-)'] PNCP-f-4NH3 = 2NH'CI + PN(NH-)-. Ce corps, chaufTé dans le vide à 220° pendant plusieurs jours, perd un peu de 'SH^ et sa composition se rapproche, sans l'atteindre, de celle du phosphain de Gerhardt, dont la genèse résulterait de l'équation bien simple FiM(NH-)2=NH'+l'N'-H. Action (le l'ammoniac gazeux. — Si Ton fait passer un courant de gaz ammoniac sec dans une solution de clilorazoture dans CCI' sec, il ne larde pas à se former un précipité blanc qui convertit le liquide en un magma épais; ce produit brut de la réac- tion, étant mis à épuiser par CCI* au Soxhlel ou en tube scellé, au moyen du dispositif précédemment décrit, abandonne lentement à ce dissolvant un corps solide qui y est presque insoluble à froid, un peu soluble à chaud ; recristallisé dans CCI*, il se présente sous forme de fines aiguilles prismatiques très légères, d'un éclat soyeux, très brillant; l'assemblage d'un certain nombre de ces cristaux constitue un feutrage qui rappelle celui de la fibre d'amiante. Ce corps, insoluble dans l'éther, le sulfure de carbone, se dissout et se dé- compose lentement au contact de l'eau; il se détruit sous l'action de la cha- leur à une température inférieure à celle de sa fusion ; sa composition corres- pond à la formule la plus simple P-'N'CPH-, qu'on peut considérer comme un dérivé amidé en vertu de l'équation 2PNCr^+2NH^=NIl'Cl-Hl"N2Cl'{NH2). On voit que ce corps diffère de celui de Stokes en ce qu'il est un mono- substitué de NH" à Cl dans ^ de molécule du chlorazoture (PNCl")', tandis que celui de Stokes est un bisiibstitué de Ml- à 2CI dans une molécule entière [le complexe moléculaire (PNCl-)^ n'a pas encore été isolé, tandis que celui correspondant à (PNCl^)' est connu et, en doublant la formule du corps, il pourrait s'y rattacher]. Le produit brut étant totalement épuisé par CCI', il reste un corps solide blanc amorphe, renfermant du P, du Cl, de l'N et de l'H, mais qui ne semble pas être un composé défini; nous avons été conduits à admettre (ju'il était constitué par un mélange de NH'Cl et du corps P1\(NH-)- SÉANCE DU I"' JUIN 1908. Il5! obtenu déjà dans l'action de NH'liq. sur le chlorazoture : sous l'action de la chaleur au vide, il abandonne NH'Gl qui se sublime et le résidu présente une composition analogue à celle de la décomposition du corps PN(!\H-)- sous l'action de la chaleur. Cela étant admis, nous pouvons formuler d'une façon générale l'action du gaz ammoniac sec sur le chlorazoture dans les conditions où nous nous sommes placés par l'équation (PNCr^)'+ 6NIP= P^N^CI^NH-) soluhle dans CCI' -t-3NH'CI-t- Fi\(MI-)2 insolubles dans CCI*, le premier de ces corps pouvant être considéré comme un terme inter- médiaire, le dernier comme le terme final de l'actionde NH' sur(PNCl-)^; l'expérience montre, en effet, que la proportion relative de l'un et de l'autre corps, formés dans la réaction, dépend de la température à laquelle on opère et de la quantité d'ammoniac qui a réagi : le premier se forme surtout à basse température en présence d'une quantité limitée d'ammoniac, le der- nier avec un excès de ce gaz. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur (es élhers phosphoriques acides du gaïacol. Note de MM. V. Auger et P. Dupuis, présentée par M. A. Haller. (Extrait.) On ne connaît actuellement que le phosphate neutre OP(O.C'H' OCH'')' obtenu par traitement du gaïacol par F Cl' et décomposition par l'eau du produit formé ('). Nous sommes parvenus à obtenir les phosphates acides contenant 1"°' ou 2™"' de gaïacol pour 1™°' de PO' H' par trois méthodes : i" en faisant réagir à l'ébullition PO CP sur le gaïacol; on obtient, suivant les conditions de l'expérience, le dichlorure de gaïaco- phosphoryle, le chlorure de digaïacophosphoryle et le phosphate neutre de gaïacol; l'hydrolyse des chlorures fournit les deux acides correspondants : acide gaiacophosphorique et acide digaiacophosphoritpie; 2° en faisant réagir, à froid, PO CI' sur un mélange de gaïacol et de pyridine; le sel de pyridine obtenu, décomposé par un alcali, fournit les sels des éthers-acides formés; cette méthode est particulièrement avantageuse pour préparer l'acide digaïacophosphorique; 3° en saponifiant avec la soude alcoolicjue en ( ' ) Di BoscoGRAN'DE, AiU itiiiL AcccicL Liiic, V- série, l. VI (±), [>. 33. II 52 ACADÉMIE DES SCIENCES. quantité calculée le piiospliale neutre de gaïacol. On obtient un mélange des sels d'élhers-acides qu'on sépare facilement, comme on le verra plus loin. Dichtonire de gaïacopliosphoryle CH'O.CH^.O. PO CI-. — On l'obtient en chauirant au bain iriuiile, à l'ascendant, un mélange de gaïiicol el d'oxychlornie de phosj)liore, à molécules égales. Lorsque la quantité de II Cl correspondant à la réaction C1P0C«H*0II H-FOCI'= HCI + CH'OC^H'.O.FOCI- s'est dégagée, on frac- lionne le produit sous Se""", en prenant les portions passant à 178°- 180°. C'est une huile incolore qui s'Iiydrolyse facilement avec l'eau, en donnant l'acide correspondant. A l'analyse on a trouvé pour 100: P, 12,86; C, 34, I1; H, 2,97; CI, 29,35. Calculé pour C'H-CI^O^F : F, 12,71 ; C, 34,85; H, 2,90; Cl, 29,46. Acide monoiiaïacophophoriqiie CfFOC H*0I'0(011 )-. — Préparé par hydrolyse de son chlorure; on évapore dans le vide sulfurique la solution obtenue el on l'oblienl en fines aiguilles déliquescentes très solubles dans l'alcool, peu solubles dans le benzène bouillant. H fond à 91° el fournit à l'analyse, pour 100 : F, i4,99; calculé, 15,19. Sels. — Les sels alcalins de cel acide sont solubles dans l'eau ; les sels alcalino-terreux. el ceux des métaux lourds sont insolubles. Gaïocophosphale de sodium CH'OC'H'O P0(0Na)-+ 2H2O. — Cristaux très solubles dans l'eau, très peu solubles dans l'alcool à 95°. Gaïacophosphales de calcium CtPOCHPOPO'Ca. — Sel neutre : précipité cris- tallin blanc, insoluble dans l'eau. 5e/ acide : aiguilles solubles dans l'eau. Gaiacophosphates de cuivre CH^OC«H*0 PO'Cu. — Foudre verte insoluble dans l'eau. Chlorure de digaiacoplwsphoryle (CH'O.C«H*0)^: POCL — On l'a préparé comme le précédent, en employant 2"°i de gaïacol pour 1""=' de PO CF; il est nécessaire ici de chauder à 200° environ au bain d'huile, et l'on ne peut éviter la décomposition d'une petite partie du gaïacol qui, sous l'induencede H Cl, se déméthyle en donnant CH'CI. En recueillant ce dernier, nous avons pu constater que /„ environ du gaïacol était ainsi transformé en pyrocaléchine. Le chlorure pur passe sous i5"'" à 258°. C'est une huile incolore très épaisse el qui s'hydrolyse lentemenl avec l'eau, en donnant l'acide corres- pcuidant. A l'analyse, on a obtenu pour 100 : P, 9,4^ ; C, 5i ,74 ; H, 4,4''>; *^'. '0,71- Calculé pour C" H" CIO'P : F, 9,44; C, 5i,i4; H, 4/^6; Cl, 10,80. Acide digaïacophosphorique (CH'O.C^IPO)- : FO.OH. -On peut l'obl.-nir par hye du chlorure précédent, mais il est plus avantageux de faire réagir, a froid, FOCF sur 2'"°' (le gaïacol en présence d'un excès de pyridine, el en diluant les deux soliiticms a\ec du Itenzène : POCI'+ aCIlMjC' IIOH + 3Py = aPy, HCI + (CH'OCMPOf POCl, l'y. Après avoir essoré le chlorhydrate de pyridine, on distille le benzène el agile à chaud l'huile restante avec de la lessive de soude. On hydrolyse ainsi le composé pyridique chloré el obtient le sel de sodium de l'acide. En traitant au bain-marie le phosphate neutre par une solution alcoolique de soude, molécule à molécule, on obtient aussi ce sel en grande quantité. L'acide libre peut être facilement isolé en acidulant la solution SÉANCE DU I^'" JUIN 1908. Il 53 de son sel de sodium par H Cl; bien qu'il soit assez solubledans l'eau, il devient insoluble par addition d'un excès d'acide. Il cristallise de la solution aqueuse en belles tables incolores, probablement orthorliombiques, très solubles dans l'alcool, le benzène et le chloroforme, insolubles dans l'acide clilorliydrique concentré. Il fond à 97° et donne à l'analyse, pour loo : P, 9,8/j; calculé, 10,00. Sels. — Ses sels sont en grande partie solubles dans l'eau. Digaïacophosphate de sodium (CH'OC''H»0)'PONa -t- hPO. — Cristaux nacrés solubles dans l'eau et dans l'alcool. Digaïacophosphate de calcium [(CH'OC/II'O)^ PO^Ca + 4 H'^O. — Grandes aiguilles prismatiques solubles dans l'eau et dans l'alcool. Digaïacophosphate de cuivre [(CIPOC«H*0)2PO]2Cu + 3 IPO. — Beaux cristaux prismatiques verts, solubles dans l'eau. Ces deux derniers sels peuvent être employés lorsqu'on veut séparer un mélange des acides mono- et digaïacophosphorique, car les sels correspondants de l'acide mouogaïacophospliorique sont insolubles dans l'eau. Déméthylation du gaïacol par le mélange cl' oxychlorure de phosphore et pyridine. — Dans le cours de nos essais, nous avons remarqué que, si l'on chauffe vers 120° un mélange de ces trois produits, en employant la pyridine en excès, il se dégage abondamment du chlorure de méthyle; si l'on traite par l'éther le mélange refroidi dilué et acidulé, on peut en extraire la pyrocatéchine formée; en aucun cas il ne nous a été possible de trouver un éther phospliorique de la pyrocatéchine par celte méthode; il semble donc que le phosphate de gaïacol d'abord formé est saponifié en même temps que le groupe CH^ est enlevé du gaïacol. CHIMIE ORGANIQUE. — Mécanisme des cyclisations dans la série géranique; synthèse et structure du dihvdrotnyrcêne. Note de M. M. Tikficneau, présentée par M. A. Haller. La formation de deux séries de dérivés a et ^ par isomérisation des com- pos(^ géraniques a conduit Tiemann (') à interpréter cette cyclisation par fixation et élimination successives de 2°"' d'eau, alors que, comme l'avaient montré Barbier et liouveault C), un seul ovliydrile suffit strictement pour produire la cyclisation (CH')':C:CII(CH^)^C:CH.C0M^^(CIP)':C0H.CH^(CH2)^C(0H).CH1I:.G0'H; Lw CH' * ! (M Tiemann, D. chcm. Ges., t. XXXI, 1898, p. 854. (') Barbier et Bouveai'lt, B. Soc. chim.. t. XV, 1896, p. 1006. ii.tI/i académie des sciences. on voit, d'après le scliéiiia de cette isomérisation gérariiqiie, que Toxhy- drile non utilisé à la cyciisation peut s'éliminer avec l'un ou l'autre des car- bones voisins pour former les isomères a et [6. Pour vérifier cette interpré- tation, jai entrepris d'étudier l'isomérisation des dérivés géraniques dans lesquels les hydrogènes du carbone (*) sont substitués par un ou deux mé- tbyles tels que les dérivés méthyl- et dimétbylgéraniques. 1. Série méthrlgc/anique; synthèse du dihydroinyrcène. — Par condensation de la mélhyllieplénone naturelle en présence de Zn ou de Mg, soit avec l'cz-bromopropionate d'élliyle, soit avec les a-cliloio|iropioiiiites d'éthylo ou d'amyle, j'ai obtenu les éthei's élliylique et amylique de l'acide ox.ydiliydro-o(-mélliylgéranif|ue (triméttiyl-2 .3 .7- oolène 6, col 3, nique i) (GH')':C:CH.(CH'')^C(OII)(ClP).aI(c^p).co=^. L'éther éthyllque bout vers i45"-i46° sous i5"'™ (r/„= 0,9694) et l'étlier amylique vers i75"-i85" sous 14""° (f/o = 0,953); ce dernier se déshydrate parliellemenl au cours de la distillation. Chacun de ces éthers, soumis à l'action du chlorure d'acétyle, se déshydrate en don- nant l'éther ct-méthylgéranique correspondant : l'élher élliylique bouillant à 239°-24o° à la pression oïdinaire (1^,1=0,9259) et l'éther amylique à 275°-277° ((^0= o,9i34). La saponification de ces éthers conduit à l'acide a-méthylgéranique (triméthyl-2.3.7- octadiène-2.6-oïqne), (CH')' ; C : CH.(GH■-)^ ClCU') : C( GIF) .COMi. Cet acide bout vers i56°-i58" sous i3"'" (r/,, ^ 0,964)- iJistillé lentement à la pression ordinaire, il perd GO^ et se transforme presque intégralement en un carbure identique au dihydro- ocimène d'Enklaar (') et par conséquent au dihydromyrcéne de Semmier (^), (GlF)2:G:GH.(GH2)-.G((;H'):CH.GHMdiméthyl-2.6-octadiène-2.6).I.edihydro- myrcène synthétique bout à i65°-i67° sous 750"™; <:/„ = 0,7916; <7n; zzi 0,781 1 ; rt(ii5-,8= 1,45102; R. M. calculée 47)27; trouvée 46,97; il fournit un tétrabromure fusible comme celui d'iMiklaar à 88°. Cette identification confirme les conclusions de cet auteur sui- la nature de la chaîne terminale (GH^)-G^ et montre que la déshy- dratation de l'acide oxydihvdi ométhylgéranique s'est bien effectuée aux dépens de l'hydrogène du carbone terlinlre voisin. \Jisomérisalion du méthylgéraniate d'amyle par SO*H- ne s'est pas produite; par contre, l'acide mélliylgéranique a été transformé dans les mêmes conditions en un acide cyclique: éb. i55"-i58° sous ii™""; <:/(,= 1,0071 ; cet acide distillé à la pression ordi- naire perd GO^ en donnant un carbure identique au cyclodlhydromyrcène de Semmier ('): éb, i68"-i7o" sous 7o'"°'; rfo = 0,8325; rt'n- 9 = 0,8217 ; «i,,i-,o = i >46o; R. M. calculée =45,56; trouvée =: 45,99; ce carbure ne fixe plus que 2"'^ de brome. Il est vraisemblable que dans l'action de SO'H'^ sur l'acide et sur son éther la fixa- (') Enki.aah, Travaux chim. des Pays-Bas, 1907. (■) SKMMI.I-R, D. cil. Ges., t. XXXIV, 1901, p. 3i26. (^) Loc. cit., p. 3i28. SÉANCE DU l"' JUIN 1908. I l55 lion d'eau sur les carbones 2.3 s'est elTectiiée difleremraent ; avec l'acide, l'oxhydrile s'est fixé sur le caibone 3 et avec l'éther sur le caibone 2; je reviendrai prochaine- ment sur cette question. II. Série diinélliylgéranicjiie. — La condensation de la métliylliepténone avec le broraoisobulyraLe d'éliiyle a fourni l'étlier étliylique de l'acide oxydiliydro-aa-dimé- thylgéranique : éb. i6o°-i63° sous i/l™'" ; ''0= 0,9644 ; la déshydratation par le chlorure d'acétvie fournit l'oîa-dimétlnlgéraniate d'élhyle bouillant à 248''-25i°; (/„= 0,9208; «,,= 1,4609; l'acide aa-diméthylgéranique bout à i66"-i6S° sous 10'"'». L'éther étliylique ne se cyclise pas par l'acido sulfurique. Les autres dérivés seront étudiés ultérieurement en même temps que seiont formulées les conclusions sur le mécanisme de ces diverses cvclisations. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Recherches sur l hydrolyse protoplasmique. Note de MM. A. Étaud et A. Vila, pi'ésenlùe par M. Roux. 1. Nous avons déjà fait remarquer que, si des traces d'acides ou de bases suffisent pour scinder les amyloïdes, il n'en est pas de même pour agir effi- cacement sur les protoplasmides. Dans ce cas, il faut consommer des maté- riaux acides ou basiques d'hydrolyse en (pianlité telle qu'ils soient capables de saturer les azotes présents et peut-être même, dans le cas de l'acide sul- furique, de suUoncr la matière quaternaire. Dans ces conditions, le poids du réaclif auxiliaire peut égaler celui du tissu mis en expérience. La valeur de l'acidité qu'on doit appliquer se règle d'ailleurs expérimentalement et dépend de la constitution des corps azotés. Dès que le but de fragmenter par hydrolyse les molécules biologiques au delà du terme peptone est atteint, il s'agit de chasser très exactement le réactif choisi. Le cas le plus favorable consiste dans l'emploi de la baryte, dont le sulfate est incomparablement plus insoluble que celui de chaux. La masse du sel inerte est considérable et malgré des lavages complels il retient encore 0,4 pour 100 de matière organique, soit 4*"' pai' kilogramme de perte. 2. Dès (jue le travail précité a conduit à un sirop pur, à peine ambré, fait des débris chimiques des agrégats vivants, il n'en faut rien sacrifier en vue d'obtenir un corps. Il faut instituer une méthode régulière pour séparer ce qui se présente sans compromettre quoi que ce soit. C'est en cette étude laborieuse que git la Chimie comparée des tissus et des espèces. Pour cela, on a essayé divers moyens : le plus recommandé et mallieureusemenl le plus encombrant est l'acide phosphotungslique. On est amené, par la suite, à éliminer cet acide de ses combinaisons avec l'arginine, la lysine, l'hystidine, etc., sous forme C. R., 190S, I" Semestre, (T. CXLVI, N° 22.) 1 J2 M 56 ACADÉMIE DKS SCIENCES. (le sel (lebarviim I'-0'.94 WO^ Ba0.6oH-0 dont le poids moléculaire est, en nonibies ronds, de 7000. Par rapport à celle masse, les molécules à isoler ne sont (|iie de 174 pour l'arginine et moins encore pour les autres bases, toutes très peu abondantes dans les produits d'hvdrolvse. Peu de matière échappe à la masse prépondérante qui se teint, et, encore, faal-il lics milieux très purs, car les sels, les principes des urines, de la salive et des humeurs précipitent des masses énormes de phosphotungstique. Dans Ihypo- thèse la plus favorable, le précipité tungstique ne peut contenir que 2,7 pour 100 de bases hexoniques et il faul les en extraire, puis les séparer. Au mieux, <)7.3 pour 100 d'acide relient un peu d"impureté. M. Copcau.v a bien vuulu nous dire que dans eelle série du tunuslène les sels acides condensés se formaient très souvent. Toutes ces raisons conduisent à écarter l'acidi' pliosphotungslique des travaux de biochimie. :{. Les matériaux Ijioloi^iques paraissent avoir une importance massive. Cependant, ils ne donnent, après examen approfondi, que de rares centièmes de corps connus. La matière vivante, faite surtout d'eau, souvent 75 pour 100, puis de graisses, 10 pour ido pour ses actes tnécaniques, n'est animée, au point de vue chimique, que par quelques centièmes d'acides aminés. Là se trouve la cause principale des pertes apparentes que nous clierchons à définir. Dans les actes de l'hydrolyse protoplasmi(jue, on ne sait jamais le véritable poids de matière organi({ue dont on part et auquel sera rapporté le rendement en aminés. En eflFel, un lissu séché à 100°, à poids constant, est en état d'équilibre, mais il n'est pas sec. Une nouvelle quantité d'eau de constitution se dégage à 1 10°, à 120", En chauffant plus haut, la matière se lactonise de plus en plus, comme le sucre se caramélise. Ne sachant jamais partir d'un composé anhydre, nul ne peut s'attendre à des rendements fixes. Conclusions. ~ I.,es composés azotés provenant de la dissection des proto- plasmides sont très peu abondants. Les rendements élevés proviennent de calculs d'azote fondés sur des hypothèses, mais non de l'expérience. Les précipités à poids atomiques élevés donnent une idée inexacte de la matière organique véritable qu'ils peuvent contenir. MINÉRALOGIE. — Sur les relations des micrograniles a^'ec les diabases de la vallée de la Meuse. Note de M. .!. de L.4pp.4RE.\t, présentée par .\L \^alleran(. I^es micrograniles de la vallée de la Meuse sont des roches intrusives : cette hypothèse, longtemps controversée, peut être définitivement justifiée SÉANCE DU I'' JUIN 1908. 1 107 par la présence d'une petite apopliysc issue d'une dos masses principales de la roche {Dames de Meuse) que j'ai eu la bonne fortune d'observer récem- ment. A ces roches acides sont associées, dans la même région, des roches vertes basiques, de composition minéralogique constante. La \ allée-Poussin et Renard les ont décrites. Elles sont constituées d'ampliil)ole et de feld- spaths très altérés, chargés de grains d'épidote et de chlorite. On y trouve aussi comme élément caratéristique le produit de décomposition des fers titanes connu sous le nom de leucoxène- Ces roches ont la structure des diabases. Ces microgranites et ces diabases, tous en filons couches, peuvent être indépendants les uns des autres : dans ce cas, il est possible d'observer le métamorphisme que chacun d'eux a déterminé sur les schistes encaissants. Au contact des microgranites il ne s'est guère produit, sur quehjues mètres, qu'un durcissement des schistes. L'état d'altération de la roche ainsi modifiée ne permet pas d'observations précises. Dans un cas particu- lier, il s'est développé dans le schiste des cristaux de quartz et d'albite avec un peu de muscovite. En aucun cas il n'y. a passage du microgra- nite au schiste modifié. La ligne de démarcation est toujours nette entre les deux. Au contact de la diabasc massive on trouve une roche schisteuse verte, chargée de calcite et d'épidole, contenant des cristaux de feldspaths iden- tiques à ceux de la diabase, mais pas d'amphibole. L n peu plus loin du contact, la roche a l'aspect d'un schiste durci, ne contient plus de feldspaths, mais est très riche en rutile réparti dans une matière chloriteuse. D'autres gisements où ces microgranites et ces diabases sont associés permettent d'observer entre les deux roches des relations intéressantes. C'est ainsi qu'aux. Dauies de Meuse le filou de micrograiiite situé :iu toit de la couche de diabase n'en est séparé en certains endroits que par une faible épaisseur d'une roalie verte schisteuse : celle-ci ne contient pas d'amphibole et est très riche en biolite. JMi- croscopiquenient elle dire te même aspect que la diabase, contient les mêmes leu- coxènes et les mêmes cristaux de feldspaths, mais l'amphibole y est remplacée par de la biotite. En d'autres endroits le contact se fait par l'intermédiaire de i™ à 2"" d'une roche composée de grands microlites d'albite, de quartz et de produits titanifères, le tout présentant la structure doléritique. Cette roche confine à la diabase par Tiiiter- médiaire d'une agtre roche verte sans ampliibole avec chlorite et oxyde de fer. A son contact avec l'une ou l'autre de ces roches le micrograiiite possède la même structure et la même composition que dans sa niasse. On peut en conclure que la diabase n'a exercé sur le microgranite aucune IjîS ACADÉMIE DES SCIENCES. action de contact, alors que c'est précisément elle qui est modifiée par lui. D'ailleurs il faut noter que les schistes superposés au microgranile et dans lesquels celui-ci a provoqué la fornialion de cristaux de quartz et d'albite ont une structure et une composition minéraloi;iques identiques à celles de la roche de contact des gisements isolés de diabase. De sorte que nous sommes conduit à admettre que le microgranite, pos- térieur à la diabase, a fait intrusion entre la diabase elle-même et sa roclie de contact, superposant son métamorphisme à celui déjà provoqué par la diabase et modifiant cette dernière à son contact. L'étude du célèbre gisement des usines de Mairus permet de préciser da- vantage les rapports de ces deux roches. Eu ell'el, il quelques mùlres du niicroyitiuile, on reconnaîl l'exislence d'une roclie varie massive coiitenanl des cristaux d'albile el de ([uarlz assez volumiueux. CeUe roche, dans laquelle le microscope décèle en cuire de la biolite, contient de l'am- phibole, des feklspaths et du leucoxéne : c'est une véritable diabase. Elle passe, quand on se rapproche du microgranile, à une roclie schisteuse, mécani- quement déformée, contenant encore des cristaux d'albile el de quartz, beaucoup de biolite, mais plus du loul d'amphibole. La liujile e=t encore neUe entre la diabase ainsi modifiée et le niicrogranitc. Là encore rérujtlion du microgranile est |i05lrrieui'e à l'éruption de la diabase. D'autre part, on peut constater que, dans les |)ortions de la diabase métamorphisée, ((ui contiennent de l'amphibole el des cristaux de quartz, ces derniers sont entourés d'une zoiie tie petits crislauv d'amphibole. Celte observation amène à conclure qu au moment où ss sont développés les cristaiit de quartz les composés miuéralogiques de la diabase n'étaient pas encore cristallisés. D'un autre côté, l'absence d'amphibole près du microgranile et son remplacement par la biolile élayent celte idée que dans celle région du magma diabasique, par suite de l'inlluencedu magma microgranuique. toute formation de métasilicate a été empêchée. Kn résumé, les conclusions à tirer de ces remarques sont les suivantes : i" L'éruption des microgranites de la vallée de la Meuse est postérieure à celle des diabases; 2" Au moment de l'éruption des microgi'anites le magiria des diabases n'était pas encore consolidé; ■)" Dans la zone en contact iinmédial avec le microgranite, le métasilicate qui uormaleincnt devait se produire dans la diabase est remplacé par de la Inutile. SÉANCE DU !'='■ JUIN 1908. I I Sg PARASITOLOGIE. — Sur un nouveau genre, parasite des Chrysomonadinées, le Lecylliodyles paradoxus ('). Note de M. P. -A. Dangeard, présentée par M. Guignard. Les espèces du genre Cluomulina, el en particulier le C. Rosanoffii \\ oron, se développent parfois dans l'eau des réservoirs ou des bassins en cjuantité si considérable, qu'elles forment à la surface une véritable nappe qui se plisse sons Faction du vent. Il existe donc pour ces espèces microscopiques, dont la taille n'excède guère une vingtaine de ij., une puissance de reproduction vraiment extra- ordinaire : elle semble supérieure, dans certains cas, à celle qui permet aux Eugléniens et aux Chlamydonionadinées de colorer en quelques jours une grande masse d'eau en vert. A diverses reprises, nous avons fait connaître les épidémies meurtrières qui viennent de temps à autre s'opposer à la multiplication indéfinie de ces dernières algues; nous voudrions aujourd'hui signaler une épidémie ana- logue fjui sévit sur les Chromulina et qui est due à l'action d'un parasite vraiment très curieux dans sa manière d'être et dans les efletscju'il produit. I^es Cluomulina. sous la forme Ujsles, peuvent être comparés assez exactement à de petits ballons (rexpérience qui flotteraient à la surface de l'eau, le goulot tourné vers le bas; à l'intérieur de ces kvsles, de nouveaux germes se produisent conliiiuel- lement au moyen de biparlilions successives. En se réfugiant ainsi au-dessus de l'eau, il semble que le Chromulina ait voulu se mettre à l'abri des nombreux ennemis qui, dans l'eau, le guettent et le dévorent; cet infiniment petit a réalisé, en sens différent, le but que poursuivaient nos ancêtres dans leurs habitations lacustres. Malheureusement, il s'est trouvé un ennemi qui a su forcer la porte de l'habitation et qui, pénétrant par le goulot du ballon, s'attaque au Chromulina et à sa progéniture. Ce parasite se présente, dans l'eau, sous la forme d'une zoospore allongée, amincie aux deux extrémités qui se terminent chacune par un long llagellum. Ces zoospores avancent en ligne droite eu agitant leur flagellum d'avant. Le protoplasma est homo- gène et incolore, sauf vers le tiers postérieui- du corps où se trouvent de petits granules réfi-ingents. Ce sont ces zoospores qui, nageant dans l'eau, entr(;nt par le goulot, à linlérieur des kystes du Chromulina: elles y pénètrent d'autant plus facilement que leur corps est éminemment contractile et peut s'étirer el s'étendre comme celui d'une amibe. {'' ) De Àï^xjfJo;, ampoule, et S'JtY|;, qui entre. I I 6o ACADÉMIE DES SCIENCES. Le parasite n'occupe pas de position déterminée dans la cellule; assez souvent, il reste en avant au voisinage du col; mais on le trouve tout aussi bien sur le côté, au milieu ou loul au fond de la bouteille, bien que la coque du kyste soit assez épaisse el coloi ée, la distinction du parasite et de l'hôte peut toujours être faite au moyen de réac- tifs appropries. Tandis que la (Ihrysomonadinée possède un cytoplasme achromatique clair, avec granules de leucosine el fragments de ohromatophores, le parasite montre un protoplasma beaucoup plus dense, légèrement chromatique et un noyau plus gros. Ce noyau se trouve dans une sorte de chambre centrale ([u'il n'occupe pas tout en- tière: c'est une disposition que nous avons retrouvée dans des espèces \oislnes des Microgroinia et du genre Platoum. Ce pai'asite se nourril en saprophyte ; toutefois, à en juger par la présence de certains granules dans la zone externe, il serait aussi capable d'ingérer dans cette zone des particules alimentaires et de les y digérer; pendant que le protoplasnia de riiôte disparaît progressivement, celui du parasite aug- mente de volume et il iinit par remplir toute la coque. On cliercherait vainement trace d'une membrane analogue à celle qui existe chez la plupart des organismes inférieurs tout au moins au stade de la reproduction ; le cytoplasme reste nu pendant toute son existence. La multiplication se fait au moyen de zoospores qui sont au nombre de 4, 8 ou iG; le chiffre 8 m'a paru plus fix'quent. Ces zoospores se forment par des bipartitions successives accompagnées chacune par une division correspondante du noyau. Les zoospores s'agitent parfois longtemps dans la coque du Çhronndiiia avant d'effectuer leur sortie; elles finissent par traverser l'une après l'autre le goulot du kyste en se déformant cointne des amiiies; arrivées à l'exté- rieur, elles prennent rapidement la forme zoospore sous laquelle elles vont à la recherche de nouvelles victimes. lui 3 ou 'i jours, des cultures prospères du Chromulina se trouvent dé- cimées. La position systématique de cet organisme nouveau est difficile à préci- ser. On pourrait être tenté de le rapprocher des Chytridiacées inférieures telles ([ue le Sphœrila endogena ou encore des Monadinées zoosporées; mais, à notre avis, ce serait faire fausse route. Mous serions plu lût disi)0sé à voir ici un cas analogue à celui du Bernard-l'Ermile ; un Uhizopode, voi- sin des Gromides, aurait etnprunté la coque des Chromulina et se serait orienté dans la direction des Flagellés eu multipliant le nombre de ses bipartitions. Nous aurions ainsi l'explicalion du fait (pic le cytoplasme du corps reste nu pendant toute son existence, ce qui constitue une exception extrêmement rare parriii les êtres vivants. SÉANCE DU T'''' JUIN iqo8. ' Ii6i BOTANIQUE. — Sur les /)roj)af;i(les el les hiilhilles obtenus ex péri mentalement chez quehjucs espèces de Mousses du genre MavhuVd. Note de M. Jacques 3Iaheu, présentée par M. Guignard. Dans les conditions normales, la plnpart des espèces du genre Barbula sont toujours dépourvues de propagnles. D'autres peuvent en présenter autour de la nervure de leurs feuilles, mais se reptoduisent néanmoins par spores, nées d'un sporogone. Seul, le linrhula papillosa Wils. est apogame et présente, sur ses feuilles, une mullilude de ces organes destinés à la pro- pagation de l'espèce (celle-ci n'ayant été rencontrée que deux fois fructifiée, en Australie;. Quelques-unes de ces espèces, toujours dépourvues de propagules dans le cours de leur vie normale, peuvent en ac{|uérir dans des conditions biolo- giques particulières. Dès 1874, Millier (') a pu obtenir accidentellement de tels organes sur les Barbula muralis Hedw., A*, ruralis Hedw., B. revoluta Schw. cultivés entre deux feuilles de ouate de tourbe, suspendues au-dessus de Feau. En plaçant dans une atmosphère confinée, saturée de vapeur d'eau, un certain nombre de Barbula pris parmi les plus répandus (//. muralis Hedw., B. ruralis Hedw., B. convoluta Hed\\., B. subulata Hedw., //. papillosa Wils., B. lœvipila Brid., H. vinealis Brid.), nous avons obtenu, au bout d'un temps variant de i à 3 mois, des lilaraents protonématiques propagulifères, partant des feuilles ou des tiges. Or Limpricht (^) n'a jamais fait mention de ces organes dans les espèces précitées, sauf pour le Barbula papillosa Wils., et Warnstorf (■'), qui cependant a tenu un très grand compte de la forme des propagules dans ses diagnoses, n'en parle pas davantage. Dans les culliires, les dilTérenles espèces perdent hieiUùL leurs caraclères propres el tentent de s'uniformiser. Après 2 mois, les tiges, les feuilles et les fragments de sporo- gones donnent naissance à des filaments prolonématiques. Ces derniers proviennent, en général, d'organes en voie de mortificaUDii. (') Heumann MtTLi,Eit, Die Sporcmvorl.eiine und Zwelgworlicime tler Lauljinoose, Leipzig, 1874. C) L.-G. LiMi'KiciiT, Die Laaijinoose {Haljenhorxt's Kryptogamen Flora von Deutschland, OEst.errcicli iind der Scinveiz. Leipzig, 1900). (') C. Wah.nstokf, Moose {KrypLogamcnjlora der Mari;.. Brandenburg, 1902). II (32 ■ ACADÉMIE DES SCIENCES. Mais celte régénération peut s'observer sur les échantillons en pleine vigueur. Sur ces protonémas se développent les propagules. C>es derniers ont des formes variables. Ils sont en spiières pluricelluiaires ayant un diamètre de 80!^ à iSo!^, tantôt isolés {H. lœvipila Brid., D. convolula Hedw., />'. jtapUlosa Wils.), tantôt en groupe (/?. lœs-ipiUt Urid., //. rtiralis Hedw.) ou même soudés en colonneites (/?. muralis Hedw.). Dans le B. papiliosa Wils., les propagules, analogues à ceux existant nornialeuient sur les feuilles, se développent sur les rliizoïdes. Mais le B. vinealis Brid. a montré les pliénomènes les plus intéressants. Cette espèce donne, au bout de 3 mois de culture, des protonémas provenant des liges ou des feuilles sur lesquels apparaissent des propagules ovoïdes pluricelluiaires ayant iiol^ de long et 6oi^ de large. Ils sont bourrés de chloroplastides et épaississent bientôt leurs parois. Ils germent et se transforment en bourgeons, origine de lp;;es feuillées. Enfin on peut voir, sur la nervure de quelques feuilles, se produire des bul- billes analogues à celles qui se développent à l'aissel'e des feuilles de Webera aniio- <«rta Schw. Ces éléments très caducs tombent sur le sol et se transforment eu bourgeons foliacés analogues à ceux donnés par les propagules des ]irotonénias issus des feuilles. Au moment de leur germination, les cellules des propagules se gorgent de chloro- phylle. Des filaments sortent de cellules appelées néinatogènes par Correns, pour former des axes de protonénia, ou bien le propagule donne directement la plantule. Vivant aux dépens de cet organe, la plante se développe ; bientôt les cellules inférieures de ce propagule (cellules iiémalogènes-rhizoïdes) donnent des rhizoïdes. La séparation de la plantule se fait le long de la lamelle moyenne de l'unique cellule formant le pied du propagule sur le protonéma ; c'est la séparation scluzolytc de Correns. Nos cultures, dont quelques-unes se sont inaiu tenues depuis deux ans, oui constamment mou lié une régression des échantillons. Il semble donc que nos propagules ne peuvent assurer indéiinimenl la conservation de l'espèce, mais servent à la m^imlcnir (or ganes multiplicateurs) pour lui permettre de produire les organes seKués (arc/iégones el ant/téndies ), destinés à la formation de l'œuf (organe de reproduction). La production des propagules est due aux conditions culturalcs : satu- ration d'un milieu confiné par la vapeur d'eau. L'influence de l'humidité semble même prépondérante, des toullés des mêmes espèces cultivées dans des conditions normales n'ayant pas produit d'organe multiplicateur. Les cultures faites à la lumière et à l'obscurité ont donné les mêmes résultats. Cependant les cultures à la lumière donnent des filaments ayant l'appa- rence de protonémas, tandis qu'à l'obscurité ils prennent les caractères des rhizoïdes. Or, on considère avec raison les propagules comme équivalents du proto- néma dont ils dérivent. D'autre part, les rhizoïdes nous ont donné des pro- SÉANCE DU I*^'' JUIN 1908. H^^ Y>i\gii\e?.{li.papillosa \\'i/s.}ei les cultures faites à robscurilé ne produisent que des rhizoïdes propagulifères. Le protonéma a donc la même valeur morphologique que le rhizoïde. ?son seulement propagulcs, protonémas, rhizoïdes sont des homologues, mais nous avons pu passer de l'un à l'antre, soit dans un sens, soit dans un autre. Le propagule peut naître d'un rhizoïde ou d'un protonéma et donner à son tour, en germant, rhizoïdes ou protonémas, ou son homologue la tige Ceuillée, dont le représentant le moins différencié est la bulbille. En ce qui concerne le genre Barbu/a, nos recherches fournissent la preuve expérimentale que les rhizoïdes, les protonémas, les propagules (pris dans le sens le plus large du mot ), les bulbilles et les tiges feuillées, ne sont que des modes variés d'évolution d'un seul et même organe adapté à des condi- tions de vie différentes, mais fondamentalement homologues. ZOOLOGIE. — Les glandes palléales de défense chez le Scaphander lignarius L. Note de MM. Rkmv PiciutiER et Henri Fischer, pré- sentée par M. Edmond l'errier. Un Scap/tnnder lignarius \)cul, sons rinflucnce d'une excitation suffisante, émettre un liquide jaunâtre cl visqueux, paraissant avoir une action défen- sive. Ce liquide est sécrété par des organes glandulaires inclus dans l'épaisseur du manteau, mais dont la structure n'a pas été étudiée. Nous avons reconnu que ces organes de défense oui une grande extension dans la série des Tectibranches, mais c'est chez le Scaphandre ([u'ils présenlent la différenciation la plus avancée. En laissant de côté le ca'cum glandulau'c spiral, dont le rôle n'est pas jusqu'ici très clair, nous trouvons, dans cette espèce, deux sortes de glandes palléales de défense. I. Un premier type d'organes glandulaires, qu'on retrouve chez beau- coup de Tectibranches, consiste en de très nombreuses glandes, à peine visibles à l'niil nu, venant déboucher sur la face inférieure du manteau tournée vers la cavité palléale; elles sont localisées sur une zone assez large, parallèle au bord du manteau, depuis la lèvre postérieure de la fente palléale jusqu'à sa lèvre antérieure et même au delà. Nous les nommerons glandes de Bloc/unann; car, malgré d'importantes dillérences, elles se ramènent au type des glandes qui sécrètent le liquide violet ou opalin des Aplysies, et dont cet auteur a fait connaître la structure. (_;es glandes présentent un très haut degré de différenciation, qui dépasse C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N" 22.) 13 J Il6/| ACADÉMIE DES SCIENCES. beaucoup ce que l'on voit dans les autres organes glandulaires des Mol- lusques. Chacune d'elles comprend : i" une unique rellulc sécrétante, volumineuse, pouvant atteindre i3oi^, à noyau lui aussi très développé, et dont le proto- plasme, dans la phase active de sécrétion, se creuse d'une grande vacuole centrale, où s'accumule le licjuide sécrété; 2° un calice musculaire, d'une épaisseur relativemenl considérable (i5'^en moyenne), entourant complè- tement la cellule glandulaire, formé de fibres jnusculaires et d'éléments conjonctifs entremêlés, et servant manifestement à expulser violemment, à la suite d'une excitation extérieure, le liquide de défense; 3" un canal excré- teur, en relation avec la vacuole centrale de la cellule glandulaire, et revèlu d'une assise épithéliale de grosses cellules claires, ayant vraisemblablement aussi un rôle sécréteur. Fréquemment, ces dernières cellules font hernie dans l'intérieur du calice. Ce dernier parait s'arrêter bruscjuement au point où commence le col, sur lequel il ne se continue que par une très mince couche musculo-conjonclive. En même temps que ces glandes de Blochmann, sont inclus, dans le man- teau du Scaphandre, d'autres organes glandulaires, qui leur ressemblent beaucoup, mais en dilfèrcnl essentiellement en ce que leur calice ne ren- ferme pas une cellule uni([ue, mais est entièrement rempli par de petites cellules, à petit noyau, et dont les limites paraissent assez imprécises; elles sont très analogues aux cellules du canal, avec lesquelles elles se continuent sans aucune démarcation. Sommes-nous en présence d'un type glandulaire spécial et indépeiulanl, ou bien d'un stade d'évolution [iliis avancé des glandes de IJlochinann ? Nous dirons seulement ici ([in' |)lusieurs i-aisons nous paraissent militer en faveur de cette dernière^alternative. 11. Une glande d'un deuxième type, incluse aussi dans l'épaisseur du manteau, s'observe presque immédiatement en avant de la lèvre antérieure fie la l'ente palléale. Dans cette région, le manteau se prolonge en un re])li étroit, qui limite une gouttière palléale, dirigée en avant vers la tète; c'est dans ce repli, exactement contre le fond de la gouttière, f|ue se trouve 1<~ glande en question, tpie nous appellerons glande inirapalléale. l'allé ne parait a\oir(''té vue d'iiiie façon certaine par aucun des auteurs (|ui ont ('ludii' le Scaphandre. (^'est un organe coloré sur le vivant en brun légèrement violacé, de V""" à .')""' de largeur maximum, de forme ovoïde, légèrement 'allongée parallè- lenieiit à la ligne d'attache du manteau, et déterminant une légère saillie à SÉANCE D-U 1"' 3i;iN 1908. Il65 la face interne de celui-ci. Son contour est déchiquclA par des incisures assez profondes, et elle est en rapport avec de volumineuses lacunes san- guines. Elle présente un orifice très étroit, en forme de boutonnière, invisible à l'œil nu, s'ouvranl dans la gouttière palléale, sur la face inférieure du manteau. Autour de rorilice se trouvent de nombreuses libres musculaires, orientées en sens divers, qui, sans former un sphincter spécialisé, peuvent cependant en jouer le rôle. La glande est formée par la réunion d'un ensemble de tubes ramifiés irrégulièrement, étroitement accolés les uns aux autres et ne se séparant qu'à la périphérie de la glande, ce qui donne lieu aux incisures que montre l'examen macroscopique. Tous ces tubes aljoutissent à une cavité centrale spacieuse et irrégulière, en relation directe avec l'orifice et servant de réser- voir au liquide sécrété. L'espace occupé par la glande inlrapalléale est traversé par des fibres musculaires très longues, orientées perpendiculairement à la surface du manteau et allant d'une face à l'autre de celui-ci; d'autres sont plus ou moins obliques, et un grand nombre se localisent sur le pourtour de la ca- vité centrale ou dans son voisinage. Ces lilires musculaires ne peuvent avoir d'autre rôle que d'expulse'r avec force le li(iuide produit par la glande et emmagasiné dans le réservoir central. L'épithélium des tubes glandulaires est formé de cellules disposées en une seule assise ; elles sont toutes semblables, à peu près isodiamétriques, à protoplasme peu colorable, à noyau tantôt gros et clair, tantôt petit et con- densé, suivant l'âge et l'activité de la cellule; ces cellules sont très analogues aux cellules rénales, et leur mode de sécrétion est pareil à celui que l'un de nous a décrit pour le rein des Mollusques et particulièrement des Gastéro- podes : formation d'une vacuole claire, contenant de fines granulations co- lorées en rose par l'éosine, et quelquefois des concrétions solides; émission de cette vacuole entourée d'une mince pellicule protoplasmique; ces der- nières se montrent en amas considérables dans la cavité centrale de la glande, prêtes à être évacuées. Le revêlement épithélial de cette dernière est d'un type un peu différent : les cellules y paraissent aussi glandulaires, et leur sécrétion se fait par le même processus, mais elles sont beaucoup plus longues et minces, et leur protoplasme basilaire se colore fortement à l'hé- matoxyline, se distinguant très nettement de la partie vacuolaire, qui reste incolore et fait saillie à la surface libre de l'épithélium, sous forme d'une grosse vésicule renflée. Nous n'avons pas constaté dans ce revêtement, pas II 66 ACADEMIE DES SCIENCES. plus d'ailleurs (jue dans le reste de la glande, la présence de cellules ciliées. I^es liomolog'ies do la glande intrapalléale ne ressortent pas encore de façon bien nelle des études comparatives que nous avons entreprises. Sa si- tuation rappelle celle de la glande de Bohadscli des Aplysies; mais la struc- ture hislologique de celle-ci, élucidée par Mazzarelli, et qui est celle même des glandes de Blochmann, rend douteuse Ihomologation des deux organes. D'autre part, la forme et la nature des cellules glandulaires, le processus de leur sécrétion, l'irrigation intensive de la glande par du sang veineux: se rendunl directement k l'oreillette rappellent singulièrement ce qui se passe pour le rein ; mais les connexions avec le péricarde, telles du moins que jusqu'ici elles paraissent être, rendent une assimilation avec un deuxième rein (le rein gauche) un peu aventureuse. ANTHROPOLOGIE. — Les dernières peintures découvertes dans la groile du Portel (Àriège). >,ole de MM. A. Iîreuii,, L. J.\mmes et R. Jeanxei., présentée par M. Alfred (iiard. Des Notes antérieures (') ont fait connaître rexislence, dans la grotte du Portel, de soixante peintures environ, dont certaines représentent l'Homme et le llenne. Le 8 avril dernier, une nouvelle exploration à laquelle prenaient part MM. Fauveau et Jammes, accompagnés de M. l'abbé Breuil, invité à venir étudier ces récentes découvertes, a permis de constater l'exis- tence d'une nouvelle galerie ornée. Après avoir examiné les peintures déjà signalées, M. Breuil, ayant pris l'initiative de pénétrer dans un recoin tortueux, resté encore inaperçu, se trouva bientôt, avec ses compagnons, en présence d'un long couloir, aussi riche en œuvres d'art que les autres galeries. Soustrait par son accès difficile aux dégradations des visiteurs ce couloir offrait les peintures les mieux conservées de la grotte. Dans cette Note nous donnons leur description sommaire. (') R. .Ika.nnel, Sur la i/ccumerte, da/is la groile du l'orlo/, de peintures paléoli- Uiiques représenlanl l'Homme el des animaux (Comptes rendus, aS mars i9oS'i. — L. .Iammks, \\. Ji-ANNEi. el I"'. liEGN'AliLT, .\ouvelles peintures ijaléolitlni[ues dans la grotte du l'orlel (Soc. IJisl. nul. Toulouse, iS mars içtuS). SÉA^CE DU I^'' JUIN 1908. I167 A. En allant de l'entrée vers le fond, on rencontre successivement, à droite : 1° Des gravures, non observées encore an Portai, représentant nn petit Bison et un Chefhl, l'un et l'autre très soignés. 2° Dans une niclie étroite, analogue à la caclietle précédemment signalée contenant la ramure de Renne au trait rouge, se trouvent : une seconde ramure de Renne au trait noir, un petit i/«o« traité de la même manière, un Bouriiielin modelé en noir, les cornes vues de face, un petit CIteval noir, au trait, superposé à un dessin linéaiie rouge incomplet, d'autres superpositions vagues et difficiles à intei[)réter. ]>a même aiifractuosité contient aussi un dos de Cheval dessiné en pointillé brun rouge, avec une encolure faite d'un double arceau de points et une oreille en brun noir. I^e procédé au pointillé n'avait pas encore été observé dans la grotte. 3" Plus loin, se trouve un panneau composé des meilleures peintures. Il comprend, de droite à gauche : un Bison tourné à gauche, en noir, peu modelé, la queue relevée en crosse, un second Bison, plus petit, faisant face au précédent, de même technique, enfin, un troisième Bison, le plus remarquable de la caverne. La tète tout entièi-e, y compris le chignon et la barbe, le fanon, le poitrail, les pattes, le ventre, sont peints en noir uni; les cornes, la ligne dorsale et la queue sont seulement au trait noir. Un fin travail de gravure souligne les difTérentes pailiesde l'animal. L'o>il a été dessiné à deux reprises, indiquant un repentir de l'artiste. 4° Au delà, le plafond s'abaisse et la galerie se termine bientôt en cul-de-sac. Ici encore, la voûte et les parois portent de nombreux dessins : une fissuie assimilable à une échine de Bison a incité le peintre à compléter ce sujet par l'ajout de cornes et d'un chignon; deux autres petits Bisons, au trait noir, peu modelés, sont peints siiila voûte, ainsi qu'un grand mufle très soigné. Un peu au delà se trouve un Renne entier, de petite taille, tracé en noir; la tète gracieusement relevée ramène les ramures vers le dos; les pattes sont négligées. B. En revenant du fond vers l'entrée on trouve sur la paroi opposée : D'abord, deux traits noirs disposés comme les deux yeux d'une face. Sur le pla- fond, non loin des beaux Bisons signalés plus haut, se trouve un petit Bison au trait noir tourné à gauche. Enfin, vis-à-vis du Cheval gravé se trouve un Cheval noir, sta- lagmite, peu visible. De-ci de-là, on aperçoit des frottis rouges et d'autres signes de même couleur; l'un d'eux est de forme ovale, l'autre en V. C. Une dernière observation relative aux: vestiges deTOm-s des cavernes peut être également faite. M. Cartailliac avait déjà noté des lignes qu'il considère comme les traces des griflfes de ce fauve. La nouvelle galerie con- tient ces stries en grand nombre. En maints endroits les murailles portent des traînées presque fraîches de raies parallèles en série de (jualre ou cinq. Le sol, au bord des vasques et le long des murs, otl're les mêmes em- preintes. Toutefois, il paraît difficile, en raison des dimensions médiocres de ces vestiges, de penser à des Ours adultes. Peut-iHrc l'orifice d'entrée, Il68 ACADÉMIE DES SCIENCES. très rlroit, ii'a-l-il pu donner passage qu'à des carnassiers de moindre taille. Telle ([ue nous la connaissons, la grolle du PorLel parait cire, à Thcurc actuelle, parle nombre et la qualité de ses peintures, l'une des plusjntéres- santes des Pyrénées. Grâce à l'obligeance éclairée de M. de \ézian, son propriétaire, une porte protège, dès à présent, ce |)récieux musée et le met à labri des détériorations. PHYSIOLOGIE. — Sur un instrument, l'entoptoscope, [>(>ur examiner la macula. Note de M. Paul Fortin, présentée par M. Uastre. La métliode entoplique permet d'examiner d'une façon très précise la macula humaine. 11 suffisait de rechercher les conditions donnant le maxi- mum de netteté aux phénomènes suivants : i" vision des houppes de Hai- dingcr; 2° vision des cônes de la fovéa et des fins vaisseaux l'environnant; 3" vision de la ciiculalion du sang. L'entoptoscope réalise ces conditions. 1" rciur faire app;irailre les houppes, au lieu (te diriger le nicol vers le ciel, il esl pré- férable de le tourner soit vers la neige où elles sont liés visibles en jaune, soit, ce qui vaut mieux, encore, vers un écran éclairé par la lumière bleue des lampes à vapeur de mercure, lampes Gooper Hewitt. Je me sers de lampes conslruiles spécialement à très large iliamétre fonctionnant sur l'alternatif à l'aide de la soupape électrique Cooper Hewitt. Le prisme de iVicol est encerclé dans un jnemier lube de telle façon que son axe coïncide avec celui de ce dernier. Le premier tube tourne à frottement doux dans un second, lequel est un peu plus large et fixé sur un support. L'ensemble formant une sorte de lunette e>t dirigé vers la lumière des lampes ciuicentrée par des lentilles. Sur le trajet des ravons lumineux est disposé un écran transparent aux seuls ravons l)leus du S])ectre du mercure. Actuellement l'écran qui ma donné les meilleurs résultats pour cette expérience et les suivantes consiste en une feuille de gélatine de cobalt collée entre deux verres. I/(i'il portant l'attention sur le point de fixation est placé derrière et tout près du nicol. l'cndant la rotation de celui-ci les houppes apparaissent tran- chant très nettement en bleu foncé sur fond bleu clair. Si leur sens de rota- lion est par exemple celui des aiguilles d'une monlic et si j'interpose alors devant le nicol une lame mince, soit de quartz, soit de mica, le sens de rota- tion des houppes deviendra inverse pour certaines positions des lamelles. De plus, si devant le nicol restant cette fois immobile, j'incline dans cer- laiiies positions les mêmes lamelles, les houppes apparaîtront fort distincte- SÉANCE DU !'•'■ JUIN I908. I 169 ment, mais sous un autre aspect, celui d'une rosace tournant rapidement autour de son centre. Par l'interposition de certains cristaux, il se produit des figures entoptiques plus compliquées accompagnant les déplacements du point de fixation. Ces expériences contribuent à vérilier les dires de la per- sonne examinée et à rendre le phénomène fort visible. D'après moi tout œil sain doit le découvrir immédiatement, ce (jui est contraire à certaines asser- tions. C'est ainsi qu'Helmhollz prétendit n'avoir pu apercevoir les houppes au cours d'un premier examen et ce ne fut (|ue 12 ans plus tard, au cours d'une nouvelle recherche, qu'il put les découvrir. Il n'était pas évident, a priori, que le centre de houppes correspondit toujours à un même point de la rétine, au centre même de la fovéa; aussi j'ai cru devoir établir cette affirmation par diverses méthodes, entre autres par la suivante. Je provoque dans le voisinasse du point de fixation de mon œil une image secondaire du Soleil, laquelle couvre sur la rétine environ l■^oS^ et persiste quelques minutes. Durant ce temps, je puis me convaincre que le centre des houppes est bien invariablement lié à la position fixe de ce scotome artificiel. On possède donc, du fait de la facile visibilité des houppes, un procédé très sur d'examen et un point de repère très précis du centre de la fovéa. 2° On connaît l'expérience suivante de Purkinje. Les dessins de la macula apparaissent vaguement à l'œil regardant le ciel quand on agite devant lui un disque opaque percé d'un trou. Cette apparition est rendue incomparablement plus nette quand, au lieu du ciel, on regarde comme je l'ai conseillé le champ d'une large lentille uniformément éclairé par la lumière bleue du mercure.. A cette expérience j'en ai substitué une autre pour l'examen de la partie la plus centrale de l'œil. Si la surface regardée au travers du trou est trop étendue, jamais le centre de la fovéa n'apparaîtra distinctement. Pour le bien observer, j'ai imaginé le dispositif suivant. DevanI la lampe à mercure je place un vaste écran opaque percé d'une seule ouverture au-devant de laquelle peut passer une série de diaphragmes de diamètres variables. De cette façon je puis réaliser à volonté de petites plages de lumière bleue de 3*^^'" à a"™ de diamètre. Ce sont elles que l'œil à examiner va regarder. Pour donner plus de fixité au dispositif, au lieu d'agiter à la main le trou sténopéique, celui-ci est placé à l'extrémité d'un tube. Le tube lui-même tourne autour de son axe, mais le trou sténopéique a été percé excentri- quement, ce qui lui procure pendant la rotalion un mouvement circulaire. L'œil placé à l'extrémité du tube aperçoit sur la petite plage bleue aussi distinctement qu'ils le seraient sur le champ du microscope une série de ACADEMIE DES SCIENCES. Tjelits cercles disposés comme le sont les alvéoles d'une ruche d'abeilles. Chacun de ces cercles correspond probablenient à l'un des cônes de la mo- saïque fovéale. Ils subissent un déplacement parallacliciue dans le sens du déi)lacement du trou. Ceci prouve que les cercles en cjueslion répondent à des formations encore assez éloignées de la couche perceptrice de la rétine. Toutefois leur déplacement parallacticjuc est moindre (jue celui des fins vaisseaux de la macula. La netteté de la parallaxe me permet de supposer que les parties des cônes correspondantes aux cercles ne sont encore que de minuscules appareils dioptriques placés dans le voisinage de la couche rétinienne sensible. Peut-être chacun des cônes représenterait l'un de ces éléments de I'omI composé des insectes. Si j'interpose devant la plage bleue le diaphragme de plus ]>elite ouver- ture je puis isoler de cette façon les cintj ou dix cercles centraux et me rendre compte que c'est bien toujours le même cône qui sert à la fixation. On peut prouver aussi par la délicatesse de la vision centrale dans cette expérience que l'acuité visuelle restera intacte tant que subsisteront intacts les quelques cônes centraux. Cette hypothèse a été confirmée par mes observations per- sonnelles (') de certains malades, par celles de KopfF, de Millée et plus récemment par une observation de Polack. 3" En faisant converger vers l'œil la lumière des lampes à mercure pas- sant au travers de l'écran de cobalt, on voit très nettement, comme je l'ai indiqué, le plH'iiomène de la circulation du sang, d'autant plus que l'in- tensité de la lumière bleue est plus forte. Les malades alors se rendent fort bien compte si rien ne s'agite dans une zone de leur macula en cas d'une lésion de celle-ci. MÉDECINE. — La radiographie en Médecine légale. Note de M. F. Bordas, présentée par M. d'Arsonval. Le piocédé de la docimasie pulmonaire liydroslalique esl le seul qui peimel actuel- leiiienl à un expert d'affirmei' qu'un nouveau-né a respiré; les procédés du D'' lireslau (docimasie ga>tro-intestinale), de W'ieden et ^\'end (docimasie auriculaire) sont moins précis et sont sujets \\ un certain nomlire de causes d'erreurs. Les ex|)(''riences (pie j'avais entreprises dans le but de rechercher à dilTé- (') l'oiiTiN. Essai xnr la phy^udogie de la Foitca ccntralis {Archives d' < tphlalni. nov. 1906). SÉANCE DU I*""' JUIN 1908. iryr rencier par la radioj;rapliieles poumons cFiin nouveau-né n'ayant pas respiré de ceux d'un nouveau-né ayant respiré m'ont amené à conclure que la radiographie confirmait entièrement les résultats obtenus par la méthode de la docimasie pulmonaire hydrostatique et qu'en outre ce piocédé avait l'avantage de permettre à l'expert de joindre à son rapport une épreuve photographique, épreuve qui pouvait être considérée conmie une véritable pièce à conviction ( ' ). Dans la Communication de M. Charles VailliuU (^) sur une nouvelle méthode per- mettant de constater pai- la radiographie si un enfant né mort a vécu ou n'a réellement pas vécu, M. Ch. Vaillant considère que le procédé qu'il indique comme étant nou- veau sera un auxiliaire précieux pour MM. les médecins légistes dont les moyens d'invesligalions sont, restreints. Enfin, dans une Note plus récente, M. Bouchacourt (') fait savoir que le procédé de M. Cil. Vaillant a été déjà mentionné par lui dans les cours failsà la clinique Tarnier de 1898 à 1907. M. Bouchacourt fait remarquer même qu'il a toujours insisté vis-à-vis de ses élèves sur la valeur de ce procédé de docimasie pulmonaire radiograpliique. Sans m'appesantir sur l'antériorité de mes recherches sur le sujet, puis- qu'elles datent de 1896 et qu'elles se trouvent mentionnées avec planches à l'appui dans le Traité de M. Brouardel Sur l'Infanticide, 1897 (^), je me bor- nerai à faire remarquer que l'air pénètre d'abord dans les poumons du nouveau-né, puis dans l'estomac et enfin dans l'intestin ; et, comme l'a montré Hofmann, la quantité de gaz contenue dans l'estomac et le tube digestif est en rapport direct avec la durée de la respiration. Dans ces conditions on conçoit, et l'expérience le démontre, que l'épreuve du D'' Breslau et, par conséquent, la radiographie intestinale soient moins sensibles que la docimasie pulmonaire. MM. Ch. Vaillant et Bouchacourt auraient certainement constaté le fait s'ils avaient opéré, non pas sur le cadavre, mais sur les organes séparés. \iÇ. modus operandi conseillé par ces auteurs présente, en outre, un grave inconvénient : c'est qu'il incite les médecins experts à conclure à un infan- ticide sans pratiquer l'autopsie du nouveau-né. (') Société de Médecine légale, séance du 8 juillet 1896, et Annales d'Hygiène et de Médecine légale, t. XXXVI, 1896. (^) Ch. Vaillant, Comptes rendus, t. CXL\ 1. page 921. (^) I^oucHACOURP, Comptes rendus, t. CXLVl, p. 1019. (*) Brouardel, Cours de Médecine légale (f Infanticide), 1897. C. R., 1908, ." Semestre. (T. CXLVI, N' 22.) l54 11^2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Cette raison suffirait à elle seule, à mon avis, à faire écarter cette façon d'opérer au point de vue médico-légal. Pour ces raisons et pour d'autres que je ne puis développer plus longue- ment dans cette Note, je conclus comme l'a fait iM. Brouardel, en disant que la radiographie ne saurait être substituée à la docimasie pulmonaire hydrostatique; sa seule ulilitc, je le répète, est de fournir à l'expert un docu- ment photographique, document qui peut être considéré comme une véri- table pièce à conviction. MÉDECINE. — Sur un nouveau thermo-pulvérisateur à air comprimé. Note (') de M. Guyexot, présentée par M. d'Arsonval. Les pulvérisateurs à air comprimé surchaulTé sont déjà connus depuis plusieurs années, mais avec aucun des appareils actuels on ne peut dépasser la température de 2.5" pour les pulvérisations d'eaux minérales ou de solu- tions aqueuses. Cette température est trop basse pour la plupart des affections dans lesquelles on a recours aux pulvérisations et les pulvérisateurs à vapeur, malgré les nombreux inconvénients et les dangers mêmes qu'ils présentent, restent jusqu'ici les seuls appareils susceptibles d'être employés toutes les fois que l'action thérapeutique d'une pulvérisation nécessite une tempé- rature dépassant 2,5°. Le présent thermo-pulvérisateur comble cette lacune en permettant d'obtenir par l'air comprimé des pulvérisations d'eaux minérales et de solutions aqueuses jusqu'à 5o°, avec réglage de la température au gré du médecin. L'appareil se compose du pulvérisateur proprement dit qui repose sur le principe des pulvérisateurs Richardson à air comprimé modifié pour per- mettre un procédé particulier de chauil'age dont le dispositif est nouveau. Ce disposilif esl représenté par deux tubes concentriques de diamètre très diiTé- rents formant Textrémité terminale du thermo-pulvérisateur. Le plus petit t sert à chauller, au moment même de sa pulvérisation, le liquide à pulvériser à une tempé- rature ne dépassant en aucun cas 60°. Le plus grand t' constitue une chambre chaude pour l'air coinj)rimé immédiatement avant sa détente. Le tube central / d'un tout petit diamètre est terminé par une aiguille creuse en plRline. Il reçoit le liquide à (') l'résentée dans la séance du 25 mai igo8. SÉANCE DU I'''' JUIN" 1908. I I ^3 pulvériser chassé par de lair comprimé faisant pression sur lui dans un réservoir A Fig. .. c J ELEVATION arec amchemtntL PL\N A, réripienl du liquide; U, couvercle; «, ouverture de remplissatje ; 6, robinel de eomiiiande gé- nérale; c. robinet réglant le débit d'air; rf, robinel réglant le débit du liquide; e, tube plon- geur; ^ tube central à liquide; l' , tube enveloppe, réservoir d'air; /, serpentin; g-, embout coni([uc réglant la finesse de la pulvérisation: C, bague de réglage de la température. de 3' de capacité utile. Un robinel pointeau r/ ser! à régler le débit du liquide. Le deuxième tube l' , concentrique au premier et (|ui l'enveloppe, a un diamètre d'envjron Iiy', ACADEMIE DES SCIENCES. 4'="'. Il reçoit de l'air comprimé par l'intermédiaire d'un serpentin / placé immédia- tement au-dessous de lui. Un robinet pointeau c, placé avant le serpentin, sert à régler le débit de l'air comprimé. Le serpentin se trouve au-dessus d'un brûleur Bunsen ou à l'alcool. Enfin ce tube à large diamètre se termine au niveau de l'aiguille de platine par un embout de forme conique vissé g. En dévissant cette pièce on découvre, pour la sortie de l'air comprimé, un espace annulaire de très faible section, section d'ailleurs réglable, selon la position de l'embout vissé. Si l'on met l'appareil en communication avec une source d'air comprimé (l'appareil fonctionne normalement à partir d'une atmosphère de pression) la pression chasse le li(|iiide qui sort par le tube capillaire de platine. En même temps, l'air comprimé dérivé par le robinet (■ traverse le serpentin et le tube enveloppe à large diamètre, puis il sort par l'ouverture annulaire que présente l'emboul conique. Il atteint à ce moment une grande vitesse et produit une division mécanique extrêmement fine du li(juide arrivant au même endroit par l'aiguille de platine. La pulvérisation ainsi obtenue est froide. En vissant ou dévissant l'embout conique on règle la finesse de la pulvérisation; en agissant sur les robinets c et d, on fait varier son volume. Pour obtenir une pulvérisation chaude, on allume le brûleur. L'air qui traverse le serpentin est alors porté vers 5oo°, tandis que les gaz chauds de la combustion échauf- fent, par la conductibilité des pièces métalliques, le liquide passant par le petit tube central et le maintiennent à une température d'environ 60°. Le résultat final est une pulvérisation atteignant 5o° G. avec les solutions aqueuses et 75" avec les liquides fives non volatils. Le réglage instantané de la température est réalisé à l'aide d'une pièce tubulaire portant au niveau du gicleur des fenêtres dont la section peut être réglée au moyen d'une bague mobile C qu'on manœuvre à la main. Dans ces conditions, il se produit par ces ouvertures un appel extérieur d'air froid et l'on peut obtenir instantanément toute la gamme des températures entre 28" et So". Cette pièce reçoit des embouts de cristal interchangeables, munis à la partie inférieure d'un tube destiné à la vidange du liquide condensé le long des parois. L'appareil est complété par un système de soupapes commandant automatiquement l'allumage en grand du brûleur lorsqu'on met en roule la pulvérisation et le laissant en veilleuse lorsqu'on l'arrête. On évite ainsi de détériorer par un oubli les pièces de l'appareil. En même temps, le brûleur en veilleuse suffit à maintenir l'ensemble à une température suffisante pour obtenir instantanément une pulvérisation chaude, évitant ainsi d'attendre les quelques minutes nécessaires pour la mise en route initiale. En résumé, cet appareil permet d'obtenir des pulvérisations d'eaux mi- nérales ou de solutions aqueuses à des températures aussi élevées qu'avec les pulvérisateurs à vapeur, sans en avoir les inconvénients souvent dan- gereux. Il avait été, jusqu'à ce jour, impossible d'obtenir ce résultat. Cet appareil supprime la dilution de la solution médicamenteuse ou de l'eau minérale avec une quantité variable de vapeur d'eau ; il donne une pulvé- risation aseptique dont on peut régler instantanément la finesse, le volume et la température. SÉANCE DU I" JUIN 1908. IiyS BACTÉRIOLOGIE. — Recherches sur l' alimentation du bacille typhique. Note de M. H. Dunsch.man-x, présentée par M. E. Roux. En étudiant la nutrition du bacille typhique par comparaison avec celle du bacterium coli, nous avons, d'après la méthode exposée dans une Note insérée dans ces Comptes rendus ('), examiné la valeur nutritive du tauro- cholate et du glycocholate de soude, en combinaison avec le nutrose et le le vert malachite. Le liquide témoin auquel on incorpore ces substances contient invariablement 3 pour 100 de peptone et i pour 100 d'extrait de viande. I. — Influence des savons biliaires. Bacil le typhique. Bact erium coli. Poids Poids ~ ^ Substances de Poids Pour 100 de Poids Pour 100 Quantité ajoutées matière sèche de de matière sèche de de de au avant corps rende- avant corps rende- liquide. liquide témoin. la culture. microbiens. ment. la culture. microbiens. ment. 5o » '.990 g 0,064 3,2 g I ,962 0^, 108 5,5 5o o,.5p. 100 de glycocholate 2,240 0,077 3,4 2,212 0,0645 2,9 5o I p. 100 de glycochc ilale 2,490 0,075 3,0 2,462 0,0715 2,9 5o 0 , 5 p. 100 de tauroch olate 2,240 0,117.5 5,2 2,212 0,074 3,3 5o I p. 100 de laurocholale 2,490 o,i344 5,4 2,462 0,081 5 3,3 5o 1 ,5 p. 100 de taurochi olate • 2,740 o,i486 5,4 2,712 0,0765 2,9 Nous constatons donc pour le bacille typhique que le glycocholate n'en élève pas le rendement, tandis que le taurocholate l'augmente considéra- blement (5,2 et 5,4 pour loo contre 3,2 pour 100). Pour le bacterium coli les deux sels ont une influence nettement entravante à peu près dans les mêmes proportions. 11. — Influence du nulrose et du vert malachite. Poids Bacille typhique. Bacterium coll. Quantité Substances ajoutées de matière sèche Poids sec de Pour 100 de Poids sec de Pour 100 de du liquide. au liquide témoin. avant la culture. corps mirrul)iens. rende- ment. corps microbiens. rende- ment. 5o 5o I pour 100 de nutrose. 1,896 2,396 o,o855 0,108 4,5 4,5 g o,o58 o,o55 3,. 2,3 5o j I pour 100 de nutrose. os,o3 de vert malachite. 1 2,426 o,o3o 1 ,'i 0,0225 0,9 (') Comptes rendus, 11 mai 1908. Iin6 ACADEMIE DES SCIENCES. Nous voyons que le nutrose est, en effet, un bon aliment jiour le bacille typliique, sans donner un rendement supérieur à celui du liquide témoin, mais non pas pour le baclerium coli, la quantité de corps microbiens étant la même dans le milieu qui en contient et dans le liquide témoin. Le vert malachite, cependant, exerce une influence antiseptique vis-à-vis des deux germes. 111. Influence des savons biliaires combines au nul rose et au rerl malachite. — Four examiner l'emploi combiné de la bile, du nutrose et du vert mala- chite, nous avons fait les expériences suivantes : Bacille typliique. Bacterium coli. de Poids sec Pour loo Poids sec Pourioo Ouanlilé Substances ajoutées matière sèche de de de de ,1,1 au avant corps rende- corps rende- liquide. li(iuide témoin. la culture, microbiens, ment. nucrobiens. ment. 5o » 1,702 o, 074.5 4,3 0,078 4,5 5o I pour 100 de nutrose. 2,196 0,0984 4,25 0,077 3 5o o .•)0 , pour .00 de nutrose. | ,^_gg. ^__^g_ ,g ^^,,, ^^^ 1 pour 100 de laurocholale. ) I pour loi) de nutrose. ) „„„ c 1 o „ „q„ 5 î ' , , , , 2,686 0,1 oo5 0,0 0,089 à, 6 1 pour 100 de ^dycocliolate. ) / I poui- 100 de nutrose. 1 ,5o ) 1 pour loode laurocholate. 2,699 o,oi45 o,5 0,098 8,5 ( 0^,01 5 de verl malachite. / I 1 pour 100 de nutrose. . 5o ' 1 pour 100 de glycocholate. 2,690 o,oi.5o o,5 0,081 3,o ' os,oi5 de vert malacliile. , 5o I pour 100 de laurocholale. 2,286 0,107 ^'~ o,o635 2,8 I pour 100 de glvcocholale. 2,269 o,o65 2,9 0,067 2,95 I pour 100 de taurocholate. ) - .' a , ■^ , , ,. f 2,290 0,011 0,0 0,0710 .5,1 os,oio de verl malachite. ) I pour 100 de glycocholate. ) o' r ^ ^ ^ar.^ "î r> ^ ° •' . ^ 2,284 0,016 0,0 0,0090 i,o os, 01 5 de verl malachite. 00 ;)0 Ces expériences continuent donc pleinement les résultats antérieurs, à savoir que le nutrose est un bon aliment pour le bacille typliique, mais n'en élève pas la récolle microbienne; que le taurocholate en favorise sensible- ment la croissance, tandis que le glycocholate la gène aussi notablement; que, enfin, le vert malachite est nettement antiseptique pour le bacille typliique, à la dilution de i : 33'3'3. Quant au bacterium coli. le taurocholate, aussi bien que le glycocholate SÉANCE DU l"' JUIN 1908. II77 de soude, en gène la croissance; le nutrose ne lui convient pas comme ali- ment, le rendement étant le même, comme si le nutrose n'était pas présent; le vert malachite, enfin, au moins à la dose de i : 3333, n'est pas à même de renforcer l'action gênante exercée par les sels biliaires. BACTÉRIOLOGIE. — Utilisation des solutions salines concentrées à la différen- ciation des Bactériacées. Séparation de Bacillus typhosus de Bacterium coli. JNote de M. A. Gcii.LEM.iRD, présentée par M. E. Roux. Bien qu'un certain nombre de travaux concernant l'action des solutions salines sur le développement des Bactéries aient été publiés au cours de ces dernières années, on n'a pas jusqu'ici cherché à étudier le mode d'action de ces solutions pour en tirer un moyen de différenciation des espèces qui, possédant les mêmes caractères morphologiques avec des propriétés phy- siologiques voisines, sont d'une détermination délicate et incertaine. Cepen- dant les essais méthodiques que j'ai entrepris sur cette question m'ont montré que l'addition des sels neutres en proportion notable aux milieux de culture, en modifiant totalement et en des sens divers la manière d'être des microorganismes, peut devenir une importante ressource de l'analyse bactériologique. En cherchant un procédé pour séparer liacillus typhosus de Bacterium coli qui sont, comme on le sait, très difficiles à isoler lorsqu'ils végètent en- semble dans le même milieu, j'eus l'idée de mesurer leur résistance particu- lière à la tension osmotique en additionnant le milieu de culture d'un sel alcalin dans des proportions variées et croissantes. Or je constatai que, si l'on ajoute 20 pour 100 de sulfate de soude, par exemple, au bouillon normal employé couramment en Bactériologie, Bacillus typhosus se déve- loppe à la manière ordinaire, c'est-à-dire en troublant uniformément le bouillon, tandis que Bacterium coli cultive en produisant de nombreux flo- cons qui restent d'abord en suspension dans le liquide demeuré clair, puis se réunissent au fond du tube où ils s'agglomèrent en formant un dépôt compact, difficilement dissociable par l'agitation. Le caractère de cette culture est donc tout difl'érent du développement normal, lequel est iden- tique à celui de Bacillus typhosus : on a de ce fait une véritalile différencia- tion qualitative et il m'a paru intéressant de comparer l'action des autres sels alcalins ou alcalino-terreux. j I -M ACADÉMIE DES SCIENCES. L'ensemble de ces recherches m'a conduit à des résultats dont voici le résumé sommaire : 1° Parmi les sels de sodium, ce sont principalement les sulfates et les phosphates qui impriment au développement de la bactérie cette modification anormale : la forme floconneuse et a<,'glutinée. 2° Les chlorures et les nitrates n'ont pas d'influence appréciable sur le caractère de la culture. 3" En utilisant les sels de magnésium, de potassium, d'ammonium, on retrouve les mêmes conséquences: les sulfates et les phosphates agissent nettement sur Bacterium coll. tandis que les chlorures et les nitrates n'ont qu'une influence très vague. Dans cette série d'expériences, on doit donc conclure que, parmi les deux groupe- ments qui rentrent dans la constitution du sel, c'est l'acide qui impressionne la bac- térie et que la particularité d'action se fait sentir lorsque cet acide est polyatomique. 4" Les non-électrolytes, tels que les sucres (glucose, lactose, saccharose), ne modi- fient |)as l'aspect de la culture. Toutesces substances ont été essayées jusqu'à la concentration maximum où pouvaient se développer les bactéries, soit dans ce cas, approximativement et d'une manière géné- rale, I molécule-gramme dissoute dans looo""'. Cependant, sous cette tension, la cul- ture est lente et peu abondante; pratiquement, il est préférable de se servir d'une concentration égale à | M. J'ai essayé de classer, avec ce procédé de différenciation, les espèces bactériennes du groupe paratyphique; voici les résultats que j'ai obtenus : Ont donné la réaction du colibacille (culture floconneuse) : Le paratyphique A de Bryon-Kayser; Le bacille de Gfertner (Bacillus entendis). Se sont comportés comme le bacille d'Eberth (culture trouble, homo- gène) : Le paratyphique B de Schottmtiller; Le bacille d'Achard (bacille de la psittacose) ('). Mais l'action des sels polyvalents ne constitue pas seulement un moyen de différenciation quahtative : on peut l'utiliser avec succès à la séparation des Bactériacées appartenant aux deux groupes différents. Je dois rappeler ici qu'on a proposé un nombre considérable de méthodes pour isoler Bacillus typhosus de Bacterium coli et que ces méthodes ont souvent donné des résultais contradictoires; le dispositif que je préconise permet de séparer (') Les cultures types, provenant de la coUeclion de l'Institut Pasteur, m'ont été choisies avec beaucoup d'obligeance par M. le D'' Binot. SÉANCE DU !"■ JUIN ir)o8. I17I) infaillibloinenl le premier du second. Le voici dans sa simplicité : dans un tube en U on pousse un tampon d'ouate hydrophile dans l'une des branches jusqu'à la naissance de la courbure, puis on remplit le tube à moitié avec du bouillon contenant 10 pour loo de sulfate d'ammonium, on stérilise et l'on ensemence dans l'autre branche avec une petite quantité du milieu où végètent les deux microbes. (_)n porte le tube à l'étuve et, aussitôt qu'on aperçoit un trouble se manifester au-dessus de la bourre de colon (soit après 2-''[ ou 30 heures), on peut être certain que le bacille d'Eberth se trouve en culture pure dans cette partie du IuIjo, tandis que le colibacille est resté aggloméré dans la courbure : il est facile de vérifier ce fait par l'épreuve du bouillon lactose. Or, la sûreté de ce procédé est telle que jamais je n'ai noté d'insuccès dans les très nombreux essais que j'ai entre- pris, même en ensemençant des traces du bacille de la fièvre typhoïde au milieu de doses massives de la bactérie du côlon. GÉOLOGIE. — Sur la présence de grés à Hippiniles, à Vence { Alpes-Maritimes) . JNote de M. V. Paqiier, présentée par M. H. Douvillé. On sait que le faciès marno-calcaire à Céphalopodes, Tnocérames et Micrasters, sous lequel le Crétacé supérieur est le plus largement représenté dans les Alpes-Maritimes et les Basses-Alpes, correspond à la partie médiane du géosynclinal alpin; il s'observe dans tout son développement aux environs de Nice et de Menton et de là se suit vers le Nord par Puget- Théniers et Saint-André. Au Sud-Ouest, dans la zone marginale en bordure du massif des Maures cl de l'Eslérel et de leur prolongement vers le Nord-Ouest, on trouve au contraire, à Beynes, Sainl-Thiens, près Casiellane et jusque près d'Escra- gnoUes, une formation de faciès néritique renfermant à sa base une faune turonienne bien connue, celle d'Lchaux. (juant au faciès à lludistes, il ne se rencontre qu'en un point, en Italie, au voisinage du col de l'Argentière où .\L Portis a signalé une faune santonicnne à Uippurites Mouliiisi a\x voi- sinage du massif du Mercanlour. Jusqu'à ce jour, entre (irasse, Nice et la mer, on ne connaissait, d'une façon certaine, aucun aflleurement de Crétacé supérieur, quand l'explora- tion des environs de Vence (Alpes-Maritimes), m'a montré qu'au-dessus C. l:., lons, ," Semestre. (T. CXLVI, N° 22.) l55 Il8o ACADÉMIE DES SCIENCES. du Cénomanien il existait, en un point, du Crétacé supérieur à Rudistes dont la présence avait jusqu'ici échappe à toutes les investigations. En effet, à a*"" au sud de celle ville, la route de Gagnes permet de relever une succession qui, complétée par l'examen de la rive gauche du ravin du Subéran, montre que, sur les calcaires blanc-? du i'ortlandien corrodés et perforés, repose directement le Cénomanien à Oslrea coliiinha Lk. et Orhitolina conca^'a Lk. A ces assises marno-calcaires succèdent des grès et surtout des calcaires gréseux durs, légèrement fflauconieux. dont les derniers bancs renferment de nombreuses Turritelles et des Lamellibranches malheureusement impossibles à dégager. Au-dessus de ce niveau on peut remarquer le long de la roule, à partir du pont des Soupirs, en monlant, des grès "lauconieux assez durs, parfois riches en grains de ipiartz et en débris d'Huîtres, puis un gros banc de grès grossier jaunâtre, friable par |ilaces : c'est là iju'onl été recueillis Hijiparites Reqaiani et des Acléouelles. Ce banc.<|ui déi)uteparun lit de galets de i|uartz, renferme à son souiinel des débris du Cénomanien sous-jacent ; sa puissance est de 3™ au niveau de la roule, mais en hauteur il s'amincit très rapidement. Il est surmonté par une assise de sables glauco- nieux sur laquelle repose, en discordance sensible, une brèche déjà éocène, à éléments volumineux et peu anguleux, puis des grès et enlin des calcaires lacustres supportant à leur lour le INunimulitique à Orlhophiagmina sella. Les Hippurites signalées plus haut sont assez fréquentes vu l'exiguïté du gisoinent, mais toutes sont dépourvues de leur valve supérieure. Elles oftVent une valve inférieure ornée de costules anguleuses un peu espacées; l'arête cardinale, large et courte, est nettement tronquée et excavée à son extrémité. Le premier pilier est court et robuste, le second plus allongé et plus mince, à peine pincé légèrement chez certains individus, sans être jamais pédicule. Un exemplaire de taille plus considérable par la longueur et la minceur de son second pilier annoncerait déjà //. Malheroni Yionv ., mais tous les autres correspondent assez exactement, par l'ensemble de leurs caractères, à llipjmritcs {HippuriteUa) resec/us Deïv. (H. Reqideni Math). A côté des Hippurites j'ai recueilli une valve inférieure fixée de (îyropleuridé qui, par son mode d'enroulement et surtout parla disposition de son appa- reil myocardinal, est en tout point semblable aux valves analogues quon recueille dans les grès d"Ucl)aux et de Mornas et qui paraissent avoir appar- tenu à un Plagioptychus voisin de P. Arnaudi Douv., du Turonien. Entin, on rencontre assez fréquemment des Acléonelles de taille moyenne, peu déterminables. La faune des grès à Rudistes de ^'ence permet donc de les rapprocher des grès d'Uchaux et fixe leiir place au sommet du Turonien. C'est également à cel élage qu'il convient de rapporter, sans préciser davan- SÉANCE DU 1'-'' JUIN 1908. Il8[ tage, les calcaires à Tuiritelles et à faune lUMilique sous-jaccnls qui sont à divers titres tout à fait analogues à ceux des environs de Castellane et d'EscragnoUes. Ainsi donc, sur le bord du géosynclinal al[iin, aux environs de ^ ence, un mouvement de reirait s'est dessiné avec le début du Crétacé supérieur, marqué par rétablissement du faciès détritic[ue. Ces tendances s'accentuent encore, si bien ijue vers la (in du ïuronien, grâce à la proximité de la côte du massif émergé sur l'emplacement des Maures et de l'Estérel, les condi- tions de fail)ie profondeur cl de température nécessaires aux Rudistes se trouvent réalisées, les Hippurites s'établissent alors et une faune mésogéenne parvient ainsi à vivre un instant sur le bord de la mer alpine à faune septen- trionale. GÉOLOGIE. — Sur les terrains crétacés et tertiaires de la région de Constantine (^Algérie). \ote de M. E. Joleaud, présentée par M. Douvillé. Les monts de Constantine, entre lesquels s'intercalent d'importantes dépressions argileuses, sont situés au sud de la chaîne numidique et au nord des hautes plaines des Onled Abd en NOur. Le Crétacé, VEocène inférieur el moyen y ollrent deux séries de faciès : Le Barrêniieii de la série A, déjà connu du Djebel Ouacli et de l'Aklial, par les travaux de MM. Sayn, Ficheur et A. Joleaud, retrouvé par nous au i\Linsoiira. à liorfen, à Bordj Saliatli, est caractérisé par l'ulchelHa Snuvngcaui, ffolcodiscas nietainorplii- cus. L'A//lie/i intimement lié à l'étage précédent, nous a présenté, dans les niérues localités, Macroscaphiles slrialisidcatus, Ptychoccras lœt-e. VAIbien. le Cénorna- nien, le Titronien, le Sénonicii semblent représentés par la série marneuse qui sur- monte l'Aptien sur ces divers points. \JEocène inférieur renferme fies marnes noires et des calcaires à silex. La partie inférieure de t'I-Jucène moyen comporte, dans le Djebel Ouach, des marnes, des calcaires marneux et des brèches à petites Nummulites. Au l\éoconiien de la série H correspondraienl, d'après ^L Ficheur, les calcaires dolomitiques de l'Âkhal. h'Aptien, probablement aussi le Barréniien et VAlbien, seraient représentés dans les calcaires du Karkara, du Ivelal, de TOum Settas, où nous avons rencontré, vers la base, lleteraster oblongus, dans la partie moyenne, Oslrea cf. aquila el de petites Toucasia, au sommet des (kprinidés. Le Cénomanien du. Sidi Mcid est formé par des calcaii-es à Caprinula Boissyi, et le Turonien par des calcaires à Hippurites prœpetrocoriensis. IJ'Emschérien se reconnaît dans le ClieLtaba, à ses calcaires en dalles à Micraster brevis. Le Cainpanien est caractérisé |iar des marnes noires, où nous avons trouvé, au Chettaba, au Kelal, à Sidi .Mcid, au Mansoura, à 1,82 ACADEMIE DES SCIENCES. rOuled Sellem, Bolùaster rerrucosus, Thecidium papillalum. Le Maeslriclilien oflfie, au sud-est de Gonstaïuiiie, des maino-oalcaires ;^ris, avec bans gréseux, comparables au Sénonlen supérieur de la Grande Kabylie; dans le Cheltaba se développent, sensi- Ijleuienl au même niveau, des calcaires à Inocérames. A Vliocène inférieur peuvent être rapportés les argiles noires ;'i Térébralulines et les calcaires phosphatés du Kelal, de rOuin Sellas, d'Ain el Bey. A Vliocène moyen correspondraient les marnes jaunes à Ostrea stricliplicata de (nieilar el Aïch. Les grès de VÉocène supérieur el de VOligocène inférieur sont idenli(|aes à ceu\ de la chaîne nuraidique. A IJouaciied el à Mila, \L l'icheur a trouvé Polamides gib- Irerosus, de VOliffocène supérieur de Gaas, dans des argiles subordonnées à des pou- dingues rouges qui devraient èlre attribués, d'après ce savant, à VAipiitanien. N'ous avons reconnu la présence, au-dessus de ceux-ci, des argiles à Hélices denléesdu Poly- gone, <|ui, par leur faune, sonl identiques au Torlonien de la Tafna. Au même étage semblent devoir être rapportées, en raison de leurs caractères paléontologiques, les argiles à Ostrea crassissima de Mila et les argiles à Unio Dubocip du Smendou. Au sommet de la série miocène, nous avons observé, partout, aux environs de Constantine, des brèches el limons rouges, analogues au Pontien du sud-est de la France. Le Plio- cène inférieur est représenté par les calcaires à Leucochroa subseniperi, le Pliocène supérieur par les sables à Elephas meridionalis, les alknions el les travertins des plateaux. La iner n"a donc cessé d'occuper la région jusqu'à rOligocène inférieur. Mais, dès l'Oligocène supérieur, les monts de Constantine acquièrent les traits essentiels de leur orographie; aussi les lacs, les lagunes el les mers de la fin du Tertiaire y restèrent-ils localisés dans des cuvettes ou dans des che- naux, correspondant à l'emplacement des dépressions ou des vallées actuelles. Le dél)laiement de ces dernières par les eaux courantes semble avoir com- mencé vers le milieu de la période sicilienne, immédiatement après le dépôt des travertins du Mansoura, lesquels sonl intimement liés aux sables à Ele- phas mendiona/is. HYDROLOGIE. — De l'emploi de iacoustéle de Dagiiin pour la recherche des bruits souterrains. Note(')de MM. F. Diêxert, A. Guili.eud el Makrec, transmise par M. Michel Lévy. Le problème de la découverte des courants souterrains est d'une impor- tance capitale; il est loin d'être résolu scientifiquement. {') l'veçue dans la séance du ?.5 mai 1908. SÉANCE DU l"' JLÎIX 1908. I l83 Des empiriques, d'ils sou/ tiers, prétendent indiquer les endroits où l'on peut trouvir de l'eau souterraine; noais aucun n'a, à notre connaissance, indiqué le parcours d'un courant souterrain. Tous se cantonnent à désigner un point particulier, comme si, dans la nature, l'eau se trouvait localisée jtar |)laces à la façon des taches d'huile. Les explorations spéléologiques ont montré l'existence de vrais courants souterrains et il est bien étonnant que, s'il est bien vrai que les sourciers aient le pouvoir de discernei' l'eau souterraine, aucun n'ait eu le pouvoir d'indiquer la trace d'un courant. C'est pourquoi il y a lieu, pour l'instant, d'être très réservé sur le pouvoir des sourciers, et, s'il existe, il semble ne devoir s'exercer que dans des conditions toutes paiticii- lières. Depuis plusieurs mois, nous nous sommes attaqués à ce diflicile problème de la reconnaissance des courants souterrains. Mous indiquons aujourd'liui le procédé (pii nous parait assez pratique, quoique très insuflisani, pour essayer de résoudre le problème posé, au moyen de Tacoustèle de Daguin, que nous a prêté très obligeamment la maison Ducretet. L'acoustèle de Daguin n'est autre (juun cornet acoustique niimi, dans son intérieur, et à sa partie inférieure, d'un petit cône plein dont la base regarde la partie étroite du coi^iet acoustique. Cet instrument doit être entouré d'une gaine spéciale pour empêcher l'air extérieur de produire un bruit en venant souffler contre cet instrument. Sans cette modification le bruit qu'on entend est celui qu'on clierche ii discerner dans le sol et [)roduit par les eaux soutei'raines. Au moyen de cet acoustèle modifié, on peut entendre, dans certaines circonstances, le bruit pnKluit par les eaux souterraines. On creuse un trou de 20*-''" à 3o^'"' dans le sol, on enfouit la base de cet instrument et l'on porte l'embouchure à l'oreille. Le bruit de l'eau sou- terraine est continu et ressemble à celui du vent soufflant dans une forêt. (^e bruit semble ne bien s'entendre que lorsque l'eau souterraine tombe dans une galerie. L'air de la galerie résonne et facilite, eu le renforçant, la propagation de Ponde sonore. Au Puits Bottin, près de Villeneuve-sur-Yonne, on entendait nettement le courant souterrain en été. Lors des hautes eaux, la galerie souterraine s'était très probablement remplie et l'acouslèle ne donnait aucun son facile à discerner. Sur une galerie de caplation située à 2'" au-dessous du sol, à Noé, on entend encore parfaitement le bruit souterrain en se portant, sur le sol, à .)o"' de chaque côté de la galerie. L'acoustèle de Daguin, modifié par nous, peut donc servir, dans certaines ilJ^'l ACADÉMIE DES SCIENCES. circonstances toutes particulières, à la recherche de Teau là où il y a uni- petite chute d'eau dans une galerie souterraine, celle-ci servant de chambre (le résonance, (".et instrument est plus portatif et ])lus praticjue que les microphones sensibles, dont aucun de nous a donné de lions résultats: il ne peut malheureusement indiquer tous les endroits où il y a un courant sou- Icrrain. Il n'est peut-être pas plus parfait (jue le sourcier, mais il est plus scientifique. OCÉANOGRAPHIE. — De l'influence du vent clans le remplissage dit lit de l Océan. Note de M. Thoilet. Les wrands fonds marins sont composés en proportions variables de trois éléments principaux : foraminifères surtout calcaires, tombés de la surface, argile et grains minéraux. Ces derniers sont en partie d'origine manifeste- ment volcanique comme la ponce, l'obsidienne, le péridot, le pyroxène et ils proviennent des volcans sus-marins et sous-marins, dont les études océa- nographiques tendent à augmenter de plus en plus le rôle dans la formation du sol de rOcéan. D'autres grains peuvent avoir une origine volcanique ou non volcanique. Enlin on reconnaît parmi eux la présence constante de grains de quartz, airondis. émoussés ou anguleux, dont les dimensions varient depuis l'exlrème liuiile de visibilité au micioscope et dont l'origine n"est certainement pas volcanique. On ne saurait pas davantage leur assi- gner une origine sous-marine et, comme les courants assez puissants pour opérer des transports ne se font sentir qu'à une faible profondeur et que les abîmes sont normalement dans un calme complet, il n'est pas possible d'at- tribuer leur présence à un charriage sur le fond depuis le bord des conti- nents. Ces grains ((uartzeux constituent au moins plusieurs centièmes du poids total des échantillons ; ils en atteignent parfois le tiers et leurs dimen- sions sont loin d'être toujours uniformes. .le suis conduit à admettre que ces grains de quartz proviennent des conti- nents et sont apportés par les vents sur la surface entière de l'Océan. Ils tombent à Teau et descendent sur le sol sous-marin par une chute sensi- blement verticale. Les faits d'observation directe abondent: poussières à bord des navires éloignés de toute côte, Cartes de pluies de poussières du Sahara sur l'Atlan- SÉANCE DU I" JUIN 1908. I 1 85 tique, distrihution constatée sur d'immenses espaces du globe de cendres volcaniques de provenance connue. Pour apporter la sanction de la synthèse expérimentale à l'hypothèse, j'ai complété en les précisant des expériences que j'avais faites autrefois sur la mesure de la vitesse des courants d'air susceptibles de transporter des grains de quartz de dimensions déterminées. Le procédé expérimental consistait à mesurer les dimensions moyennes de diverses catégories de ■ grains de quartz hyalin, dont chacune avait été entraînée à travers un tube vertical de diamètre connu par un courant d'air régulier amenant par unité de temps un volume d'air exactement cubé. Les résultats des mesures sont consignés sur le Tableau suivant, où les nombres ronds de vitesse de vent par seconde ont été interpolés graphi- quement : \ont. \ent. Vent, vitesse — Vitesse — Vitesse — du vent Diamètre ^c)tatio^ dii vent Diamètre Notation du vent Diamètre Notation par des de par des de par des " de seconde. crains, l'.eaufort. seconde. grains, licaufort. seconde. grains. licauforl. III itiin m mm m mm 0,00 0,00 i 4>3o 0,35 , 7>7" 0,63 \ jolie o,.5o 0,0/1 . , 4,75 o,3q j 8,00 0,60 ( brise 1 , 00 0 , 08 ' 5 , 00 o , /i 1 f 3 8,10 o , 65 j i . petite I a 2,00 0,16 ■ presque .t,6o 0.47 1 l>rise 9,00 o,-'i bonnebrise ) calme l i 2,95 0,24 J 6,00 0,49 I 10,00 0,81 I 3,00 0,25 1 2 6,3o 0,53 j ^ 11,00 0,89 I 6 3,60 o,3i / légère 6,93 o,56 f . ^ 12,00 0,97 ) bon frais l l!)rise [ / 7 4,00 0,33 I 7,00 0,57 \ brise i3,oo 1,0.) • . r • ^ ' I ' j ) gi'and irais En se reportant aux documents météorologiques et en particulier aux Cartes de Simart et de Brault, on constate qu'il n'est aucun espace de l'Océan qui ne soit balayé par des vents doués d'une vitesse de i'" par seconde suffi- sante pour transporter la presque totalité des grains de quartz dont on a estimé la dimension moyenne, dans les vases et les argiles des grands fonds, à o""°,o8 environ. C'est le temps réputé « calme « par les marins et noté o d'après l'échelle de Beaufort. Les courants aériens sont d'autant plus en état d'effectuer le transport de ces grains sableux qu'on a calculé qu'un grêlon de 5""™ de diamètre pouvait être soutenu dans l'air par un vent ayant Il 86 ACADEMIE DES SCIENCES. une vitesse de lo'" par seconde, un grêlon de lo""" par un vent de i5'", un grêlon de 20""" par un vent de 20'" à 26'", vitesses bien inférieures à celles qu'indique le Tableau pour un grain quartzcux de môme diamètre. On se rappelle l'éruption du Krakatoa dont les cendres sont restées plusieurs jours dans les hautes régions de l'atmosphère et ont fait plusieurs fois le tour de la Terre. Le Tableau permellrail dans certains cas, d'après la dimension des grains de quartz extraits d'un calcaire, de préjuger de la vitesse et du régime des vents ayant régné aux lointaines époques géologiques, alors que le calcaire se déposait au fond des eaux. l'^n définitive, il y a lieu de penser qu'on n'a pas jusqu'à présent accordé aux phénomènes de déilation toute l'importance qu'ils méritent dans le rem- plissage du lit océanique aussi bien actuellement que pendant la durée des âges géologiques. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Conlribution à l'étude du La/idivassrr et de la l'allée de Davos. Note ( ' ) de M. Gabriel Eisenmiî.ngek. Le Professeur A. Heim, dans son Ouvrage Untersuchungen iïber dein Mechanismiis der Gebirgsbildting. a émis l'hypothèse que le Laiidwasser, (pii emporte aujourd'hui vers l'Albula les eaux du lac de Davos, s'est étendu autrefois beaucoup plus au Nord et qu'il trouvait son origine dans la Schlappina et la Sardaca, affluents actuels de la Landquart. La Landquarl, qui traverse aujourd'hui la belle vallée du Pruligau, aurait coupé le mur rocheux entre le Màdrishorn et le Casannaspitz et serait venue capturer, par érosion régressive, les eaux de tête du Landwasser. L'hypothèse de la capture du Landwasser par la Landquart a été acceptée et le lac de Davos est généralement regardé comme un lac de capture. Le but de cette Note est de montrer que l'hypothèse de Heim ne peut être soutenue, que la direction de l'écoulement actuel des eaux dans la vallée de Davos, au sud du lac, est précisément l'inverse de ce qu'elle était autrefois, enfin que le lac de Davos n'est pas un lac de capture, mais, au contraire, un lac de barrage morainiquc. (') Uecue dans la séance du t5 mai 1908. SÉANCE DU I''' JUIN I90M. I I 87 Tout d'abord l'hypothèse d'une capture du Landwasser par la Landquart ne peut être acceptée sans difficultés. Si le Landwasser a reçu primitive- ment, par la Schlappina et la Landquart de Monbiel, les eaux de glaciers étendus, il a dû creuser considérablement son lit et il paraît difficile qu'un affluent du Rhin, alors privé de ses eaux de tète actuelles, ait pu capturer son puissant adversaire qui coulait plus bas que lui. L'étude de la vallée de Davos m'a permis de reconnaître que cette vallée a été comblée par des matériaux morainiques et que l'épaisseur des allu- vions est telle que le Landwasser n'est pas encore arrivé à déblayer son Ut. D'autre part le bombement de Wolfgang (cote i634), qui est le point cul- minant de la vallée et à partir duquel les eaux actuelles coulent dans deux directions opposées, n'est pas formé de roche en place, mais bien de maté- riaux déposés par les glaciers de la grande période glaciaire. Il en résulte que, depuis cette époque, et en raison de l'abondance des matériaux de comblement, les conditions topographiques de la vallée de Davos ont été changées, et dès lors il se peut que l'inclinaison actuelle de la vallée de Davos, au sud du lac, ne soit pas l'inclinaison primitive. En recherchant les moraines abandonnées sur les versants, j'ai constaté que leur altitude va en diminuant à mesure qu'on s'avance vers le Nord, donc la glace s'est déplacée du Sud vers le Nord et c'est dans la même direction que devait se faire primitivement l'écoulement des eaux de la vallée de Davos. Enfin j'ai reconnu que le lac de Davos, qui s'est autrefois étendu jusqu'à Frauenkirch (longueur de 8""° à 9''°" au lieu de i'^"',4 actuel- lement), est compris entre deux barres morainiques : celle de Wolfang au Nord et celle de Frauenkirch au Sud. Ces observations complètent celles de Vaughan Jennings, qui a établi que le fond du lac de Davos est plus bas que le lit du Landwasser à Glaris (Q. J. ofGeolog. Society, 1898), ce qui était déjà en opposition avec les vues de Heim. L'étude de la vallée de Davos m'a conduit aux résultats suivants : 1° Le Landwasser primitif devait prendre sa source non pas à la tête de la vallée de la Schlappina, comme le prétend Heim, mais bien dans la vallée même de Davos, un peu au nord de la gorge actuelle Die Zïige. Il s'écoulait vers le Pràligau emportant les eaux de ses affluents : le Serlig, la Dischma, la Fluela, puis de l'Est à l'Ouest vers le Rliin, en suivant le cours de la Landquart. 2° L'arrêt des eaux, sous forme lacustre résulte de l'abondance des matériaux déposés par les glaciers de la grande extension. 11 ne s'agit aonc nullement d'une capture ana- C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 22.) Ï30 IlS8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Icue à celles que je signalais dans une Noie précédente ( ' ), ni dun Jac ayant même origine que ceux de la Maloggia. 3" L'écoulement des eaux lacustres s'est fait vers le Sud, probablement par suite de la rupture de la barrière méridionale. Il faut remarquer en outre que le torrent de Jennisberg, profitant de l'abaissement du niveau de base de l'Albula qui creusait la gorge du Schyn, a creusé, à l'extrémité de la vallée de Davos, la profonde gorge de Wiesen et a ainsi offert une issue facile aux eaux du lac. Le départ des eaux lacustres est d'ailleurs récent : la tourbe de l'extrémité méridionale du lac est moderne. Ainsi la capture du Landwasser par la Landquart semble bien ne s'être jamais produite. La Landquart supérieure s'est toujours écoulée vers le Priitigau, mais elle recevait comme affluent le Landwasser, qui drainait la vallée de Davos du Sud au Nord. La nouvelle direction des eaux dans cette vallée est une conséquence du comblement de la vallée après le départ des },daces et de l'érosion régressive d'un affluent de l'Albula. Ce système hydro- graphique primitif était dès lors tout à fait analogue à celui de la Plessur actuelle. M. ItiiHMv adresse une Noie Sur une propriété nouvelle du problème des deux corps. M. A. lloBvx adresse une Note intitulée : Remplacement de ioxhydrile de quelques alcools aromatiques par des restes méthylémques . La séance est levée à 4 heures. BULLE'IIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance ou i"' juin 1908. Fossiles de Patagonie. De L'Économie dans la Nature, par A. Gaudry. (Extr. des Annales de Paléontologie, t. III, 1908.) Paris, Masson et C'''; 1 fasc. in-4". (Hommage de l'auteur.) (') Comptes rendus. 4 mai 1908, p. 947-9^*^. SÉANCE DU I^"' JUIN 1908 I189 Les rampes critiques en automobile, par Ch. Lallemand. (Extr des Comptes rendus de l' Association française pour l'avancement des sciences; Congrès de Reims, 1907.) Paris; 1 fasc. in-8°. L'avenir des continents, par Gh. Lallemaî^d. ( Extr. du Bulletin de la Société astro- nomique de France, mai 1908.) Paris; 1 fasc. in-8°. Mémoires de la Société académique d'Agriculture, des Sciences, Arts et Belles- Lettres du département de l'Aube: 3* série, t. XLIV, année 1907. Troyes, Paul Nouai; I vol. in-S". Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne; 4° série, t. X, année rgoô. Auxerre, 190S; i vol. in-8". Bulletin de la Société industrielle de Rouen; 36" année, n" 1, janvier-février igo8; I fasc. in-4°. Untersuchungen des Lichtwechsels eigner vcrànderliclier Sterne vom Algol- typus, von K. Graff. {Mitteilungen der Hamburger Sternwarte; Ni il.) Hambourg, 1907 ; I fasc. in-S". The observer' s Hand.book; a new and revised édition of D'' R.-M. Scott's Instruc- tions in the of meteorological instruments. Loîidres, Meteorologicai Office, 1908; I fasc. in-8°. Eine neue Tonschrift von K.-M. B^ssler. {Deutsche Sàngerzeitun*g « Die Ton- kunst »; 1908, n» 11, p. 1 19-121, et n" 12, p. 172.) Berlin; 2 fasc. in-S". Travaux de la Section géologique du Cabinet de Sa Majesté; t. Vlll, livr. 1. Saint-Pétersbourg, 1908; 1 vol. in-8°. The Journal of tropical veterinary science : t. 111, d° 2, 1908. Calcutta, Zhacker, Spink et C'=; i fasc. in-8°. Sitzungsberichte der kôniglich preussischen Akademie der Wissenschaften; 1908, I-XXIII. Berlin, Georg Reiraer,- 12 fasc. in-4°. Estado de Sào-Paulo. Dados climatologicos; 2« série, n'>2. Sào-Paulo (Brésil), 1907; I fasc. in-8°. Revista del Archiva y de la Biblioteca nacional de Honduras; tomo IV, ontregas 1-4. Tegucigalpa, 1907; 2 fasc. in-4''. 1,Q0 ACADÉMIE DES SCIENCES. ERRATA. (Séance du 4 mai 1908.) Page 950, ligne 8, au lieu de Présenté par M. Haller, lisez Présenté par M. Amagat. (Séance du 18 mai 1908.) Note de M. Limb, Auto-excitation d'un alternateur triphasé au moyen de soupapes électrolytiques : Page 1016, ligne 2, au lien de par une source, lise: à une source. Même page, ligne 19, au lieu de au circuit, lise: du circuit. (Séance du 2.5 mai 1908.) Note de M. A. Kart, Sur la triboluminescence des substances minérales : Page 1106, ligne 10, au lieu de Iriconium, lisez zirconium. Page 1128, ligne 5 en remontant, au lieu de Amann, Usez Amaks. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Depuis ,835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dinranche. Ils forment, à la fin de l'année, dea. volumes .n-4» Deu, t part Tr::^:^' '"'^' '" ""■'"^' """ ''' ''''' ''''''''''' '-' "^"^^ ^■^^^--- '---- =''^^- -lum;. L-abonneZû est annue, Prix de l'abonnement : _^ Paris : 30 fr. - Départements: 40 fr. - Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, tger Ml. chez Messieurs ; fera Ferran frères. Chaix. !/?«'■ j Jourdan, Ruir. niens Courtin-Hecquet. ( GermaÎQ et Grassin ( Siraudeau. ■yonne Jérôme. "ançon Marion. / Ferel. rdeaux Laurens. ' Muller (G.) urges Renaud. Derrien. F. Robert. Le Borgne. ' Uzel frères. 3n Jouan. ■^mbéry Dardel et Bouvier. I Henry. ' Marguerie. Delaunay. Bouy. Groffier. Ratel. Rey. '.st. ( : Lorient. Lyon. Marseille . . . Montpellier . Moulins .... Nancy . Nantes . trbourg rniont- Ferr . . on. Nice Ni mes. . . Orléans . Poitiers. Bennes . . . . Poche/ort . Pouen ILauverjat. Degez. noble . Drevet. Gratier et C''. Rochelle Fouclier. W/-e |Bourdignon Dombre. Tallandier. Giard. S'-É tienne . Toulon .... Toulouse . Tours . Valenciennés cliez Messieurs : Baumal. M°" Texier. Cumin et Masson. 1 Georg. Phily. Maloine. Vitte. ' Ruât. Valat. Goulet et fils. Martial Place. Buvignier. Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert. Dugas. Veloppé. Barma. Appy, Debroas-Duplan. Loddé. Blanchier. Lévrier. Plilion et Hommaia. Girard (M""). Langlois. Lestringant. Chevalier. Figard. Al té. Gimet. Privât. Boisselier. Péricat. Bousrez. Giard. Lemaitre. On souscrit à l'étranger. Berlin . chez Messieurs : Amsterdam | Peikema Caarel ( sen et G''. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C'". Friedlander et fils. Kuhl. Mayer et Muller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. iLamertin. Mayolez et Audiarte Lebégue et C''. ( Sotchek et C". ^"carest j Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et G". Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. i Eggimann. Genève j Georg. ( Burckhardt. La Haye Belinfante frères. Payol et C^". Lausanne Rouge. Sack. / Barth. I Brockhaus. Leipzig / Lorentz. \ Twielmeyer. f ' Londres . IDul ■ I Hac Chez Messieurs : Dulau. ichette et C'' ' Nutt. Luxembourg .... y. Bilok. / Ruiz et C". Romo. Dossat. F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Madrid. Milan . . Moscou . Naples . New- York . Odessa Oxford Palerme Porto Prague Rio-Janeiro Rome. Rotterdam . Stockholm . S'-Pe'tersboarg . Turin , Liège . Voss. I Desoer. ' Gnusé. Varsovie . Vérone . . Viennes. Ziirich . Tastevin. Marghieri diGius. Pellerano. Dyrsen et Pfeiffei. Stechert, Lemcke et Buechoer Rousseau. Parker et G'*. Reber. Jlagalhaes et jroniz. Rivnac. Garnier. Bocca frères. Loesclier et C". Krami'rs et fils. Nordiska Bogbandel Zinserling. Wolff. Bocca frères. Brero. Rinck. Rosenberg et Sellier Gebethner et Wolff. Drucker. Frick Gerold et û«'. Rascher. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 à 31. — (3 Août 1 835 à 3i Décembre 1 8 5o. ) Volume in-^"; 1 853. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. —( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 a 91. — (i" Janvier 1S66 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°: 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — ( i" Janvier 1881 à 3i Décembre 1895. ) Volume in-4°; 1900. Prix 25 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : me I. — Mémoire surquelques points de la Physiologiedes Algues, par MM. A. DKRBEselA.-J.-J.SoLiER. — Mémoiresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent JL! ' P^"" HANSBN. — Mémoiresur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique ctansles phénomènes digestifs, particulièrement dans la dfigestion des »res grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4", avec 3i planches; ,856 .. 25 fr. tne 1. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences \L~ ,°^^^ ■ ^'>^^',<=t P"'S remise pour celui de i856, savoir : «Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dilTérents terrains lire H '"'^'^"^'°'!'''"<^°^'^'"" superposition. —Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la ure aes rapports qui existent entre l'état actuel du règneorganiqueetsesétats antérieurs», parM. le Professeur Bronn. In-|°, avec 7 planches; i86i. . . 25 te. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et las Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie do» Soienoes. N° 22. TABLE DES ÂHTICLES (Séance du 1- Juin 1908.) MÉMOIRES ET COMMUIXICATIOrMS DES MEMimES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M le Président annonce à l'Académie qu'en 'raison des fêles de la Pentec6le, la séance du lundi 8 juin est remise au mardi gjuin. M. Albert Gaudry. - Fossiles de Pata- Pages. Pages. gonie. De l'économie dans la Nature...... ii3i M. A. Lacroix. — Nouvelles observations sur l'Etna "^'i MÉMOIRES LUS M. Le Dentu. — De quelques points rela- tifs a la pathogénie des difformités congé- nitales de la face. i38 CORRESPOND AIXCE. M. le Ministre de l'Instruction publique Invjle l'Académie à procéder à la désigna- lion de candidats aux places de Membres titulaires, vacantes au Bureau des Longi- tudes, par suite du décès de MM. Lœivy et Janssen • • • M. le Secrétaire perpétuel signale deux Ouvrages de M. Ch. Lallemand M. Dumoulin. — Stabilité de la marche en parallèle des alternateurs auto-excités.... MM. 11. Buisson et Cii. Fabrv. — Sur deux régimes différents de l'arc au fer M. D.-E. TSAKALOTOS. — Sur les hydrates des acides gras, d'après les mesures de viscosité de leurs solutions .^ MM. Besson cl RossET. — Action de l'am- moniac sur le chlorazoture de phosphore. MM. V. AuQER etl". Dupuis. — Sur les éthers phosphoriques acides du gaïacol M. M. TiFFENEAU. — Mécanisme des cyclisa- tions dans la série géra nique; synthèse et structure du dihydroiuyrcéne MM. A. Étard cl A. ViLA. — Recherches sur l'hydrolyse proloplasmique M. J. DE Lapparent. — Sur les relations des microgranites avec les diabases de la vallée de la Meuse M. P.-.V. Dangeard. — Sur un nouveau genre, parasite des Chrysomonadinées, le Lecythodytes jtaradoxus M. Jacques Maheu. — Sur les proiiagules et les bulbilles obtenus expérimciitale- nient chez quelques espèces de Mousses du genre Barbula MM. HÉ.MY Perrier et Henri Fischer. — Les glandes palléales de défense chez le Bulletin bibliographique Errata 1.4, ii4i 1143 ii46 ii5i u53 ii55 n56 ii59 Scaphander lignarius L MM. A. Breuil, L. Jammes et R. Jeannel. _ Les dernières peinUires découvertes dans la grotte du Portel (Ariège) M. Paul Fortin. — Sur un instrument, l'enloptoscope, pour examiner la macula. M. F. Bordas. — La radiographie en Mé- decine légale M. GuYENOT. — Sur un nouveau thermo- pulvérisateur à air comprimé M. H. DuNSCnjlANN. — Recherches sur l'ali- mentation du bacille typhique M. A. GuiLLEMARD. — Utilisation des solu- tions salines concentrées à la différen- ciation des Bactériacées. Séparation de Bacilliis typhosus de Bacterium coll.... M. V. Paquier. — Sur la présence de grès à Hippurites, à Vence (Alpes-Maritimes). M. E. JoLEAUD. — Sur les terrains crétacés et tertiaires de la région de Constantine (Algérie) MM. F. Dienert, a. Guillerd et Marrec. _ De l'emploi de l'aconstèle de Daguin pour la recherche des bruils souterrains. M. TuoULET. — De l'induence du vent dans le remplissage du lit de l'Océan M. Gabriel Eisenmenger. — Contribution à l'étude du Landwasser et de la vallée de Davos M. Bohlin adresse une Note : « Sur une pro- priété nouvelle du problème des deux corps " M. A. RoBYN adresse une Note intitulée : «Kemplacemenl de l'oxhydrile de quelques alcools aromatiques par des restes méthylé- niques ii63 1166 116S II 70 1172 1175 1177 1179 1181 1182 1184 1186 1188 1188 1190 PAKIS. - IMPRIMERIE G AUT H 1 ER- V ILLA KS , Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérani ; Gauthieh-Villabs. 1908 PREMIER SERIESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. rOME CXLVI. N^23 (9 Juin 1908). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1908 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 2.3 juin 1862 et 24 mai 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie se composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémorres ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. a6 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"'. — Impression des travaux de l' Académie . Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparunAssociéétrangerde l'Académie comprennent au pkis 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires ; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus^ mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'; tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance { blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sava étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires se tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomn mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extr autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f( pour les articles ordinaires de la correspondance o cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être ren à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remi: temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planch< ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraie autorisées, l'espace occupé par ces figures compte pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des a teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrati fait un Rapport sur la situation des Comptes rendt après l'impression de chaque volume. Les Seci-étaires sont chargés de l'exécution du pr sent Règlement, Les Savants étraugers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de 1 déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5». Autrement la présentation sera remise à la séance suivant ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU MARDI 0 JUIN 11)08. PRÉSIDENCE DE M. U. BECQUEREL. MÉMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Sur un appareil destiné aux nivellements micrométriques. Note de M. Gouv. On a parfois besoin de mesurer de petites différences de niveau avec une grande exactitude. La disposition ordinaire du cathétomètre, avec les courts foyers qui sont nécessaires, se prête mal aux nécessités expérimentales et ne permet pas, par exemple, de mesurer des ol)jets placés dans une auge à paroi plane. La méthode que je vais décrire permet de faire ces nivellements de précision assez aisément; elle a été étudiée afin d'exécuter des mesures de tension superficielle parla méthode des larges gouttes, dont je publierai bientôt quelques résultats. Le principe est le suivant. Sur un disque de verre, poli, plan et horizontal, repose par trois pieds un microscope muni d'un micromètre à fil. Le microscope, sensiblement horizontal, peut monter ou descendre, mais, au moment du pointé, il forme avec sou pied un ensemble rigide. La mise au point se fait en faisant glisser le microscope sur le plan de verre, ce qui donne toute liberté de mouvement. On vise ainsi un point A, qu'on pointe au moyen du micromètre; puis on vise une échelle verticale fixe, portant des divisions rapprochées, et l'on pointe un trait de l'échelle au micromètre. On a anisi la diflérence de niveau du point A et du trait zéro de l'échelle. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N» 23.) 107 ^ ., ACADÉMIE DES SCIENCES. La luême opération, répélée sur d'autres points, donne les dilTérences de niveau cherchées. Le plan de verre esl un miroir de 3o- de diamètre et 5- d'épaisseur. S'il avait la perfection des bons miroirs astronomiques, ses défauts n'introduiraient que des erreurs inférieures à o^ . . S'il n'en est pas ainsi, on pourra généralement regarder, en deuKi.me approximation, la surface comme sphérique. C'est le cas du muw employé; l'examen optique montre qu'il possède une concavité régulière de ,^ de rayon' .auf aux bords extrêmes, qui ne sont pas utilisés. Le point vise par le microscope décrit donc, quand on déplace cet instrument, une sphère concentrique a celle-ci La mise de niveau se fait en plaçant le milieu du niveau au centre du d.sque, en sorte que la surface du verre a un plan langent borlzontal en son mdieu, a l'approxi- mation de 1". La correction nécessitée par la forme sphérique n'est pas négligeable, mais on peut s'en dispenser en plaçant les points visés à égale distance du centre du ra m l>our c'iisser sur le plan de verre, les pieds du microscope sont termines par de petites plaques d'ivoire, formant des calottes sphériques de ,V" de rayon. On promené un moment l'instrument sur un verre plan douci, qui use un peu l'.voire et forme des facettes planes de 2">- de diamètre, qui, sur le verre poli, ne s'usent guère et assurent un contact plus régulier. Afin de ne pas toucher avec les mains le plan de verre m les pieds de l'instrument, celui-ci est muni d'une règle de bois, qui sert à le manœuvrer et à faire la mise au point avec précision, moyennant un peu d'exercice. Dans l'emploi d'un pareil dispositif, le point essentiel est de savoir si les contacts des pieds et du plan ont toujours lieu de la même manière. Pour examiner celte cjuestion, des expériences ont été faites avec un grossissemetit très fort ( i8o), et un trait fin sur veiTc argenté permettant un pointé extrê- mement précis. On a trouvé ainsi, pour l'erreur probable d'un pointé en faisant la mise au point chaque fois, o^o42, et, pour un pomté fait en laissant le microscope immobile, o^o/,3. Ces nombres identiques montrent .pi'il n'y a pas lieu de craindre d'erreur de ce côté, surtout pour les mesures moins précises qu'on réalise d'ordinaire, le grossissement étant moindre (/,() environ), et le pointé plus difficile. Les poussières, qu'on pourrait craindre, se montrent facdcs à éviter dans la pratique. Le disque de verre est porté par un support de fonte très massif, formant une table rabotée qui continue la surface du verre et sert à porter les divers appareils. SI une auge est employée, elle repose sur cette table au moyen de vis calantes et la verticalité de sa face antérieure est réglée, par auto- collimation avec un grand niveau d'Égault, à l'approximation de lo". L'échelle est sur verre et divisée en dixièmes de millimètre, de sorte que l'intervalle à mesurer avec le micromètre ne dépasse pas 5ot^. Elle SÉANCE DU 9 JUIN I908. I 1 93 a 5™"° de longueur totale et elle est portée par une coulisse verticale en métal invar, reposant sur le plan de verre ('). Au moyen de l'appareil lui-même, on a mesuré la correction de chaque trait et la valeur totale de l'échelle, par comparaison avec une échelle décimétrique étalonnée, dont je suis redevable aux physiciens du Bureau international de Sèvres. L'appareil se prête très bien à ces comparaisons d'échelles placées vertica- lement, comme aussi à diverses mesures de précision (-). CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l hydrogénation directe des polypliénols. >»ote de MM. Paul Sabatier et A. Mailiie. La méthode générale d'hydrogénation directe au contact de nickel divisé, qui a été découverte par l'un de nous avec la collaboration de M. Scnderens, s'applique avec succès à la transformation du benzène et des carbures homologues en cyclohexanc et homologues; elle convient non moins bien pour transformer les phénols en cyclohexanols correspon- dants, l'aniline et ses dérivés de substitution en cyclohexylamine et homo- logues. Contrairement aux espérances qu'avaient autorisées ces succès, la méthode n'avait pu être appliquée aux diphi'nolset Iriphénols; ces derniers, soumis à l'hydrogénation directe sur le nickel au-dessus de 200°, avaient fourni du phénol et du benzène, ainsi que leurs produits d'hydrogénation, cyclohexanol et cyclohexane, sans qu'il eût été possible de constater la pro- duction des corps désirés ('). (') Pour lit commodité des expériences, il fallail une éclielle transparente, mais beaucoup d'éclieiles sur verre donnent de mauvais pointés, en raison des jeux de lumière produits par la réfraction sur les traits en creux. Dans réchelle dont je fais usage, et qui est un micromètre oculaire de Car! Zeiss, les traits creux sont remplis d'un vernis noir et protégés par une lamelle de verre collée au baume, en sorte que, la réfraction étant supprimée, on voit seulement les lignes fort régulières, de 4!^ de largeur, formées par le vernis noir. (') Voici, par exemple, comment on peut régler l'horizontalité de Taxe optique du microscope, qui, du reste, n'est pas nécessaire à ce degré d'approximation. Un microscope auxiliaire est installé à poste fixe, et seit à viser successivement le réticule du microscope (l'oculaire étant enlevé) et l'image de ce réticule fournie par l'objectif, ce qui se fait aisément en déplaranl l'instrument sur le plan. Ces deux points peuvent ainsi être amenés au même niveau à il^- près. (') Paii. .Sabatiïr et Sexderens, Ann. de Cliini. et de Phys., 8= série, t. IV, igoS, p. 319. II 94 ACADÉMIE DES SCIENCES. Kn ahai-ssant beaucoup la température d'Iiydroyéuation, nous sommes parvenus à réaliser régulièrement la fixation directe de 6"' dhydrogène sur l'hydroquinone, sur la pyrocatéchine et sur le pyrogallol. Le poiy phénol que Ton veut transformer est disposé dans une nacelle en avant de la couche de nickel réduit; la température étant maintenue vers i3o°, on fait passer un courant très rapide d'hydrogène bien purifié. Les vapeurs du polyphénol sont transformées totalement en donnant le produit normal d'hydrogénation qui se condense en cristaux dans la partie froide du tube. L Hydroquinone. — La transformation directe de l'hydroquinone C"H'(OH)'^ 1.4 en cyclohexadiol 1.4 n'avait jusqu'à présent jamais été atteinte. Kn partant de léther succinylsuccinique, A. von Baeyer avait pu arriver à la cyclohexadionc 1.4, puis au cyclohexadiol i._^, ou quinile, qu'il avait ainsi préparé sous les deux formes stéréoisoméricjues prévues par la théorie, fondant respectivement à 102° (cis) et à 1 39" (trans) ('). En entraînant les vapeurs d'hydroquinone par un courant rapide d'hy- drogène sur le nickel maintenu vers i Go"- 170", nous avons obtenu un liquide qui, par refroidissement, abandonne une petite quantité de cristaux clino- rhombiqnes, lesquels, après essorage, fondent à iio": ils sont identiques à la quinile trans de Baeyer. L'eau mère qui les a fournis se sépare par fractionnement en cyclohexanol, phénol et une portion passant vers 22o"-23o''. Cette dernière, soumise au refroidissement, dépose des cristaux qui, après essorage et recristallisation, fondent à 102°. Comme ceux obtenus auparavant, ils possèdent une saveur sucrée et ne réduisent pas le nitrate d'argent ou la liqueur de Fœbling. Ils sont identiques à la quinile cis de Baeyer et sont obtenus de la sorte en pro- portion bien supérieure à celle de la quinite trans. En conduisant l'hydrogénation au voisinage de 1 '3o", nous avons pu éviter toute formation accessoire de phénol et de cyclohexanol et obtenir exclusivement un dépôt cristallin mamelonné de quinite cis, fondant à 102". Les tentatives que nous avons faites pour transformer la quinite cis en (juinile trans en faisant passer ses vapeurs dans un courant d'hydrogène sur du nickel ou sur du cuivre chaulTé vers 170" ne nous ont conduits à aucun résultat positif. (') Al). vo.>- Baf-Yer, Aiui. (ter CItein. and PItarm., l. (JCIAW III, 1894, p. 88. SÉANCE DU 9 JUIN 1908. I igS II. Pyrocatéchine . — La transformation de la pyrocatéchine en cyclohexadiol correspondant n'avait jamais été réalisée directement. MarkownikofT, en appliquant au cycloliexène la méthode d'oxydation de Wagner, a obtenu une ortlioquinite fondant vers 100" et bouillant à 233". Brunel, en suivant une voie un peu difTérente, a préparé à partir du cy- clohexène une orthoquinite fondant à io4" et bouillant à 236", qu'il a con- sidérée comme le diol cis, tandis que celui de Markownikofl' serait le dérivé trans. En opérant comme nous l'avons dit plus haut l'hydrogénation directe des vapeurs de pyrocatéchine par un grand excès d'hydrogène sur le nickel vers i3o°, nous avons obtenu exclusivement, sans aucune formation acces- soire, des cristaux rhoinbiques de cyclohexadiol 1.2 fondant à •■]^°--jÇ>° et bouillant vers 220". Ces cristaux, très solubles dans l'eau, l'alcool, l'éther, ne donnent pas de coloration avec le chlorure ferrique, ne brunissent pas au contact des alcalis et ne réduisent pas la liqueur de Fœhling. Nous pen- sons qu'ils constituent le cyclohexadiol r/.v ; les synthèses antérieures n'au- raient jusqu'à présent fourni que le trans. Parmi les raisons qui militent en faveur de cette manière de voir, nous indiquerons aujourd'hui seulement les suivantes : i" On a vu plus haut que, dans la série para, c'est le dérivé cis qui se produit de préférence. 2" Le point de fusion de la paraquinite cis de Baeyer est notablement plus bas que celui de la paraquinite trans (102° au lieu de \!\o°). De même on peut prévoir que le point de fusion de l'orthoquinite cis sera inférieur à celui de l'orthoquinite trans et en outre, d'après les règles habituelles, devra être plus bas que celui du composé analogue cis de la série para, c'est-à-dire que 102°. Une étude plus approfondie des propriétés du diol préparé par nous permettra de fixer plus sûrement notre opinion sur ce sujet. IIL Résorcine. — ■ L'entraînement des vapeurs de résorcine vers i3o° est très difficile à réaliser. Nous avons toutefois pu recueillir de très petites quantités d'un diol fondant à 65°, qui constitue sans doute le cyclohexadiol 1.3 cis. Si on élève un peu la température pour accroître le transport de matière, on n'obtient plus qu'un liquide incristaUisable dont la réaction fortement acide indique la présence de la cyclohexadione ou dihydrorésor- 1196 ACADÉMIE DES SCIENCES. cine correspondante, mais d'où nous ne sommes pas parvenus à extraire un produit défini. ]\. l'vrogallol. — On n'avait jamais obtenu jusqu'à présent aucun cycloliexatriol. En entraînant par un courant violent d'hydrogène sur le nickel, vers i2o''-i3o'', les vapeurs de pyrogallol C'''H'(OH)' 1.2.3, nous avons obtenu des cristaux tabulaires très solubles dans l'eau, qui ne donnent aucune colo- ration avec les sels de fer et ne brunissent pas au contact des alcalis. C'est le cYclohexalriol 1.2. 3. Il fond à 67" et est très bygroscopiquc. Les diols et le triol, que nous venons de préparer directement à partir des polyphénols, devront être le point de départ d'une étude spéciale des propriétés de ces composés. MAGNÉTISME TERRESTRE. — Observations magnétiques à Tananariw. par M. Ed. -El. Coi.in. ,]'ai l'honneur de présenter à l'Académie les résultats des observations magnétiques absolues que j'ai exécutées toutes les semaines à l'Observatoire de Tananarive, depuis le mois de mai 190- jusqu'au mois d'avril 1908 inclusivement. La série de ces travaux, commencés en mai 1903, comprend actuelle- ment une période de cinq années consécutives. Voici les résultats obtenus : liiilcs. Mai 3.. 10. . . 24. . . 3i... .lu in 1 |. . , 21 . . . 28... Mesures absolues de la déclinaison, en 1907 et 1908. Heures II I 1 . I I . I '.! . I 2. tn h 12 a 1 I .23 I 5 II. 27 12.23 12.22 12.26 !2. 12. y 9 >i 1 5 17 i5 22 1 2 . ,i I 11.33 12.27 12.33 lircliniiison NW. . xn y. 34.15 y. 33.56 9.34.4' 9.29.49 9.3i .40 9.32.11 9.30.45 9.3,.3o(|^ 9.29.52 Hiiics. Juin. Août Ueures. Uéclinaison NW h . . . 12... 19. . 1 1 2 1 1 12 m 19 à 23 25 Il m 12.33 i,.37 12.57 0 / » 9.32. 4 9.29.37 9.30. 52 .. 00 26. .. 1 2 20 12 .34 9.30.41 Oi 2. . . 12 25 12.40 9.30. 28 9-- 16. . . 23... 12 12 12 18 '9 i4 12. 3i 1 2 . 33 12.26 9.26.26 9.3i. 7 9.29.15 5: • ■ 05 05 3o... 1 2 10 1 2 . 25 9.28.53 SÉANCE DU 9 JlIN 1908. Dotes. Sept. Oct. Nov. Dec. Heures. 6... 12. 16 à 12. '26 9.28.45 i3... 12. 12 12.24 9.29.44 20. . . 12 10 12.21 9- 29- 9 27... 12 8 12.21 9.29.30 4... 12 .5 12.16 9.26. II II... 12 0 12.10 9.28.30 iS... 12 0 12.11 9.28.30 25. . . 1 1 .58 12. 7 , 9.25.11 3o... 1 1 .5o 12. 6 9.25.49 8. . 1 1 55 12. 9 9- '9-49 1 .5. . 1 1 54 12. 4 9. 23. i5 22 . . 12 I ^ t2.3o 9.22.30 0 . . 8 0 8.i3 9.27.41 6. . 1 2 :u 12.44 9. 16.22 i3 . . 12 .38 12 .5o 9.23.53 20. . 1 2 . 27 12.39 9.21. 53 27.. 12 . 25 12.39 9.22. 22 r)éi;linaison NW. Flatr Janv. o <^ ■■ o o CD >1- o Mars Avril Heures Déclinaison N\\ 3... 12 .40 à I 2 . 5 1 9.19.80, 10. . . I2.3o 12.46 9.25.54 1 --.o 17 .. 12.48 i3. 0 Q . 2 3 . 1 5 / t"^^ ..4... 1 1 . 5o 12 . 0 9.24. 56 ~. =_^ 3 1 . . . 12. 10 12.20 9.19.37 7... ,4... 11.58 12 .25 12. 8 12 .45 9.28. i5 » 9 . 2 1 . 45 1 1^;~ 21.. 28.. 12.25 12.25 12.38 12.35 9.20.41 i^S p 9.21. 0 ^ 6.. 12.45 12.55 9.21.45 i3.. 20 . . 27.. 12.35 12.20 12. 0 12.49 12.41 12. 10 9.24. 0 ;j;^ 9-20.4' Ip 1' 9.23.38' ~ 0 -J . . 12.23 1 2 . 36 9- '9-45 , =.^ 10. . 1 5. . 24.. 12.20 8.10 12. 22 12.35 8.20 12.33 9.21. 0 f ^ 9.21.26; ^ f 9.23.19 ^ Mesures absolues de l'inclinaison, en 1907 et 1908. Dates. Heures. Inclinaison. Mai 4. 1 1 . Juin 1 . 8. i5. 22. 29. Juin. 6. i3. 20. 27. Août 3. >7- 20. 24. 12.12 a 12 . i3 12.12 12.10 12.12 12. i4 12.18 12.16 12.17 12 . 20 11.24 12 .23 12.25 12 .22 12.21 12.18 12.19 12.16 12. 12, 12. 12, 12. 12. 12 12 12 I 2 . 12 i3 i3 i3 12 12 i3 12 40 39 .40 .49 .54 .5o . 5o .52 . o . 5 . 10 . 5 .5o .53 . o .42 53.58. i8 54. ii>. 54. 5. .53. 59. 54. 9- 54. 8. 54. 6. 54. 2. 54. 5 . 54. 0. 54. 6. 54. I . o o o *^ 21 I .-^ 55 "^ 54. 4-46 54 . 3 . 5o / ■ • V. oii. 2 ) r-^ 54. 2, 54. 7. 27 33 Dair Sept. Oct. Nov. Dec. Heures. 1 nclinai-M m. 7-- 14.. 1 12 12 III 16 à i5 Il III 12.40 12.41 0 ,54. .54. 2.48") 6.41 f ..0 21 . . 28.. 12 12 9 10 12.34 12.35 54. 54. 8.iS( 5.5-' S .5- 5. . 12. . 19.. 26.. 12 12 II II 5 0 58 55 12 .32 .2.24 12.21 12 .22 54. 53. .54. 54. 8.461 58.45 ( 9.26 4.12 2. . 1 1 5o 12.17 .54. 6.58 j =; 9-- 16. . 23.. 1 1 12 12 55 3 21 12.21 12.26 I2.5o 54. 54. 54. 2 . 22 ' 0.45 11.33 3.. i3 3o 1 3 . 59 54. 5. 3 7-- 1 1 .42 12.10 54. 7.5ii .. 'ai .4.. 12 .28 12.56 54. 4.27 0 '- 21 . . 12 .35 12. .58 54. 7-2 0 28.. 12 34 12.55 .54. 5 . 36 ' I I 9« ACADEMIE DES SCIENCES. Dates. .lanv. ',. II. i8. 25. , Févr. I 10. 22 . , 29. Heures. Il ni !.32 à I ! .3o I 12 I I 1 2 .39 . 12 . i5 . 2 .45 Il n 2 ..56 1 2 . .55 i3. .5 i3.io 1 2. 87 12.16 12.45 12.35 i3.i3 Inclinaison .54. 8.33 54.11.48I 9.22 6.32 .54. .54. 04. .0.27 54. .54. 54. 10.32 3. 6J 5.18 )n. .. 0 0 :t fc- 0 cû iO 1 1^1 te Mars Avril Meures. h m II r 12.28 à ^ 3 . o .3. 9 ■ 3. 4 I2.50 1 2 . 4 •-> ..«.34 12 .25 12.25 12.19 12.22 I 2. 20 12 .46 12.40 12 .52 12.49 Inclinaisfin. 54 . 1 2 . 6 54. 5.12 54. 6.3; 54. 4.02 54. 6.46 54. 4-21 .54. O..59 54 . 2 . 5o o "^ Mesures absolues de la composante horizontale, en 1907 et 1908. Daies. Mai Jui Jiil 10. •i. 3 1 . 1 1- 21 . 28.. 5 . 1 2 . '9- 26. Aoùi 2. !)• i(i. •>.3 . 3o. Se|>i. (). .3. 20. Oci. I I . 18. ■!5 . 3a. Heures. Il m I . 20 à Composante liorizonlale. 11.28 12.23 12 . 22 12 .26 12 .3l 11.34 12.27 12.33 1 2. 82 ...37 12.37 12.34 12 .40 12.3 1 12.33 12.26 12.25 12. 26 12.24 12.21 12.21 12.16 n . I 1 12.11 12. 7 12-, 6 2 ..30 2 .5o 2.52 2.58 2. 16 2 . 55 3. 1 2.59 2.3l 3. 3 3. 2 3.11 3. 2 3. 2 2.53 2.59 2. 55 2.56 2 .5i 2.5o 2-49 2.38 ■>. . 4 1 2.36 2. 35 253o4 ' 253o3 ; 2524 1 25291 25338 , o-'C 25355 25355 253ii 2541 4 25386 25296 2533o 253o4 25227 25274 25270 25261 25329 25346 25270 25266 25280 25324 25348 25268 253i8 25246 •• Cl 1-* o I:- liate>. Nov. 8. i5 Heures. Composaiile horizontale. Dec. 22 6. i3. 20. o- / Janv. 3. 10. Févr. 7. / M • 21 . 28. 6. i3. 20. Mars Avril 24. 8. 12 2. 9 il 2. 5 2.3l 2.44 2 . 5o 2 .39 2.40 2.5l 2.46 3. 1 2 . i5 2 .24 ■>.. 8 2.46 2.38 2.35 2.55 2 .5o 2.41 2 . 10 2.39 2. 35 20 33 2.38 2. 32 2.59 3.11 3.18 3. 9 <~> _ O . ~ o _ 0.27 3.17 3.29 2.41 2 . 5o 2.42 3.11 3. 6 3. 6 3 . 25 3.21 3. 8 2 . 39 3. 6 3. 6 8.52 i3. 0,25378 0,25356 o, 25278 0,25355 0,25290 0,25349 o, 25325 0,25286 0,2529 j 0,25349 0,25333 0,25296 o,253i5 0,25345 0,25335 0,25337 0,25286 0,25270 o,253o5 0,25205 0,25307 o, 25256 0,25280 o,253oi c-Q. o \i} SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 1199 On constate, d'après les trois Tableaux précédents, (jiie, du mois de mai 1907 au mois d'avril 1908 : 1° la déclinaison a diminué en moyenne do ii'3o"; de plus, on remarque une brusque diminution de 5' entre les mois d'octobre et de novembre: 2" l'inclinaison est plus faible de 3' pendant cette même période; 3° la valeur de la composante liori/ontale est restée sensiblement la même. MEMOIRES LUS. CHIMIE ANALYTIQUE. — Analyse exacte du "oz des marais. Dissociation de plusieurs carbures d'hydrogène obtenue dans l'eudiomèlre-grisoumètre; par M. Nestor Grëhant. Rien n'est plus facile que de se procurer du gaz des marais. Dans une pièce d'eau ombragée par un saule pleureur à l'entrée principale du Muséum d'Histoire naturelle, nous introduisons une cloche de verre à bouton main- tenue par un long bâton et descendue à l'aide d'une corde et d'une poulie jusqu'au niveau du fond du marais; une longue tige de bois est enfoncée dans la vase à 3'" de profondeur : du gaz se dégage dans la cloche, qui est relevée, immergée dans un seau plein d'eau et rapportée au Laboratoire. 1° Analyse dit gaz. — On fait passer dans un lul)e giadué loo"^'"' de gaz : Potasse : 98""', 5; i^'.S d'acide carbonique; sur les 98""°, 5, on transvase dans un lube de 00""' : 9 de gaz des marais, 3o après addition d'oxygène, 5o après addition d'air. Le mélange, étant bien agile, est fixé par mon support à cupule, qui est bien connu, dans un grand bocal de verre plein d'eau. Un seul passage du courant dans rinllammateui' à liges parallèles rougit un II! de platine et produit une forte détonation avec flamme. 5o 07,;» 1 "^ réduction , 12""',;' oxygène employé, KOH.... 3i,/i 2" réduction , 6°"'', 1 acide carbonique produit. La réduction totale est 18^'"', 6 dont le tiers correspond à 6'^'"', 2 de fomiène pur; l'analyse indique donc les caractères eudiométriques du formène, puisque le volume C. K., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N" 23.) '58 1200 ACADEMIE DES SCIENCES. d'owgèiie i2''"'',5 est à peu près le double lusietirs carbures iriiydroi:;ène. — En faisant passer clans Ifois (■udiomètres-i^i'isouinètresde mon imenlion ()o""'de formène _j3nr, ()o""' d'étliylène el (io""' d'acrtylène, sans addition d'oxygène ou d'air, on oi)licnl par ^ou on (loo passat;es du courant portant la spirale de platine an ronge vif des résultats curieux et très difTcrents. rr. Dans le formène il se produit une dissociation accompagnée d'un très faible dépôt de (-harbon qui '/•( ^..ïïi-^) (i + c'„); f.;,!- /■( — , I ) = o, /"'( — ' I ) = M 7^ o, puisque réquation donnée est irré- iludilile, £„ tend vers zéro pour n = ce. ( )r on a On peut donc écrire Or nous savons que (') |«„_,Qil = !>,,y,'. X étanl compris entre ^ et | si l'on est dans le domaine réel et entre j et ^ si l'on est dans le domaine complexe. On aura donc M(. + s„) ' " <\AQIQ!,)\< I-) M(i-t-£„) («„--,)'■ On aura de même I \2/ a';, ' <\f{QL,,QL^)\< et par suite 1(5 («„_,)'• '«„ + , < /(QIQ!,) ./•(Q;;+uQ-i) < 3'' Admettons que les valeurs successives de |^| = I /"(O" 0') ind(''nniiiient avec /?; alors /,À^"' ,^" — - l'ou aura a («„-,)'-■'■'„. augmentent toutes augmentera aussi indéfiuiuienl et j/,._i "«+1 >|A„| (lim|A„| = cc), (') Al RIO, Essai sur la ihéone des fractions continues (Journal de M. Jordan, 1902, p. 4oo et 427). SÉANCE DU 9 JULN 1908. I^o'i el en prenant les valeurs approximatives A. ■/.„ I' OU plus simplement !>■«+■ I = I>.J'-'-^" {='.>o). Donc, pour ([u'un nombre dont le développement en fraction conliinic renferme des quotients incomplets X„ augmentant tous indéfiniment soil un noml)re algébrique de degré k, il faut que Ce résultat permet de démontrer que e n'est pas un nombre algébriqu.'. car ~ le serait également. ( )r on a e- — I • I • 1 ■ I • c- H- I o .) avec L'égalité ci-dessus ne serait satisfaite que pour une valeur de k voisine (le 2; or '-f^ n'est visiblement pas racine d'une équation du second degré, car le développement serait périodique. Donc ^—^ et e sont transcendants el peuvent seulement être qualifiés e- -H r de r/uasi-e/iiac/ratiques, si l'on accepte une classification basée sur la pro- priété ([ue nous venons d'étai)lir. ÉLECïRicnÉ. — Sur la i^èritahle cause du dédoublement de la courbe de désac- tuation des conducteurs rccom'crts d'une couche diélectrique et radioacLwés avec charge. \ote de MM. Ed. Sarasi.v et Th. Tommasi.xa. Poursuivant nos recherches expérimentales sur la cause du dédoublement de la courbe de désaclivation que donnent les conducteurs recouverts d'une couche isolante, radioactives avec charge positive ou négative ('), nous avons fait de nouvelles expériences qui nous en donnent l'Iulerprétation. (') Coin[itt's ceiidiis. If) août hjdj. l2o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. La concomitance, dans le phénomène du dédoublement de la courbe de désactiva- lion, de deux ellets, celui de la conveclion électrique et celui de l'ionisation par le rayonnement radioactif, étant très probable, nous avons ctu utile de nous en assurer en séparant les deu\ actions. Au lieu de radioactiver la spirale métallique rigide recouverte de caoutchouc (') dans l'enceinte close contenant Témanalion du sel de radium, nous l'avons simplement maintenue en charge au potentiel de 3ooo volts dans l'air libre. Pendant ce même temps nous soumettions, sans cliaige, à l'action du radium, siv bouts de lil métallique terminés en crochet pour facile suspension. Nous avons simplifié l'appareil de dispersion d'EIsler et Geitel, en ne conservant que la base du récipient, sui- laquelle on plaçait la spirale; à l'intérieur de celle-ci on suspendait les six fils métalliques radioactives. Puis on commençait immédiatement les séries de lectures des décharges. Le résultat obtenu par ce dispositif a été peu régulier, mais suffisant pour nous assurer de l'existence des deux actions concomitantes. Kn outre le fait qu'ici la charge absoibée par le diélectri(|ue était très faible confiirnait notre première expli- cation que la pénétration de la charge, pendant l'activation, dans le diélectrique, devait être favorisée par son ionisation interne due au rayonnement radioactif du sel de ladium dans l'enceinte close. Pour mieux établir ce fait, nous avons augmenté l'action de la charge en donnant à la spirale, placée sur l'appareil de dispersion et isolée sur paraffine, une charge con- stante de 3ooo volts, en la reliant à l'un des pôles d'une pile, l'autre étant au sol. Dans ces conditions, dès qu'on accrochait à l'intérieur de la spirale les fils radio- actives, immédiatement l'électroscope se chargeait de même signe, tandis iju'il se déchargeait si on lui donnait une charge de signe contraire é'i celui de la spirale. Cela montre que le rayonnement radioactif ionise autant Tair qui se trouve entre la spirale et le cylindre disperseur de rélectioscope que le caoutcliouc, chose connue; inais cela semblerait montrer en outre que l'ionisation n'est pas uniquement une production d'ions positifs et néga- tifs, qu'il y a là formation de chaînes conductrices moléculaires, analogues aux chaînes de limailles. En effet, la désagrégation atomique de radioacti- vité doit fournir de l'énergie électrique libre qui est transportée ou qui transporte lémanalion. Celle-ci, en rencontrant dans sa diffusion les molé- cules du diélectrique, leur apporte les charges qui, les polarisant par Inducnce, les fait adhérer, formant ainsi des alignements, vrais ponts con- ducteurs, sur lesquels la charge s'étale depuis la spirale jusqu'à la capacité de l'électroscope (|ui eu reçoit un flux continu. Ensuite, par une nouvelle modification du dispositif, nous sommes par- venus à mettre en évidence l'absorption par les diélectriques de la charge qui leur a été donnée pendant leur activatiou. (') /.oc. cit. SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 1 207 Nous avons f;iil conslriiire un cylindre métallif|ue avec tige, identi(|ue au cylindre disperseiir de l'électroscope, pouvant être fixé à la place de ce deinier. Ce nouveau cylindre fut recouvert d'une couche de paraffine de o'"'",5 d'épaisseur, puis soumis lui-même à l'activation avec charge. On le suspendait par sa tige au centre du cou- vercle du récipient contenant le sel de radium, par une borne isolée dans un bouchon de paraffine et reliée à la pile. Il faut avoir soin (jue le récipient ne soit pas isolé, car autrement h; phénomène n'a pas lieu. Le rayonnement ionise rapidement, comme on sait, le bouchon de paraffine; alors la charge sétale sur le récipient et le corps à radioactiver n'en reçoit plus aucune trace. L'activation avec charge positive étant très lente, on la prolongeait pendant 0 heures. Après ce laps de temps on relirait rapidement le cylindre paraffiné activé et on le fixait sur l'électroscope qui manifestait, comme' dans l'expérience précédente, une charge croissante de mvine signe. On le déchargeait partiellement, ramenant les feuilles d'aluminium, par exemple, à moins de onze divisions de chaque côté; on les laissait atteindre ce chiiTre correspondant à un potentiel de 184""'"*, 4 et Ton faisait deux lectures à i minute de dislance l'une de l'aiilre. A la deuxième minute, le polen- tiel était monté à 234'°''% 3; dilTérence en plus 49''°'"'i9- Donc la charge du cylindre paraffiné, si elle est de même signe (jue celle avec laquelle il a été activé, s'accroît au lieu de diminuer, comme c'est le cas pour un cvlindre métallique nu. On a des séries comme celle-ci : 3''43'". S'' ',7"'. :i''.Jo'". 3i'56"'. 3''J9-. ',*'5"'. 4''7»3.j\ 4i'i3"'3o-. V'^^So". Ghar<^eS en ) """^ 'tola volls toIIs voU> toIIs toIIs toUs voUs voll* volts 2 minutes. 1 volts volts volts TOIIS volts VoltS TOltS VoltS VOltS VOltS VoltS [ 49i9 46,2 4t|6 '^8,9 38,5 37,1 3."), 8 34,9 33, i 3 1,0 ... i5,8 L'activation avec charge négative étant plus rapide, avec une durée de 45 minutes seulement, on a eu les séries de charges négatives suivantes : Temps.... '4''32". 4''35"'3û". 4'- 38™. 4''4i-. ',"i>'". 4i'48"'. 4'' 58". 5S"'. ... S'^Sa"'. Pliarfrps pn 1 JoWi' volts volts volts M>Its volts Volts volt- volts ? 62,0 56,4 35,6 5o,8 48,8 46,7 38, q 36,7 ... .6,8 1 minute*. ) !)>■'/ >» >/ Dans les deux cas, en changeant de signe la charge de l'électroscope, on a, pour les décharges, des séries analogues iiue, pour abréger, nous ne donnons pas ici ('). Le cylindre paraffiné activé sans charge ne piodnit pas l'effet ci-dessus. On voit que les réstiltats acluels conlifnienl le fait, signalé par nous dès le début de nos recherches, que raclivation et la désactivation sont beaucoup plus lentes lorsque la charge utilisée est positive. L'absorption, (') Nous tenons à rapprocher cette expérience de celle décrite par M. H. Becquerel dans sa Communication du 18 mai 1903 à l'Académie {Comptes rendus, t. CXXXM, p. 1173). C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N» 23.) l5p I'2o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. puis raulo-émission de la charge que nous venons de décrire sont certaine- ment, une fonction directe de la radioaclivitê. l'.llcs sont la véritable cause du dédoublement do la courbe de désactivation. PHYSIQl'E. — Sur le signe du dicliroisine. c'iectn^ue et du dichroisme magné- tique. Note de M. Georges Meslijj, transmise par M. Mascart. J'ai montré aniériourement que le signe du dichroisme magnétique d'une lin a donc, par déshydratation externe entre 2"">' : CH^-GO-^OIH GH'— GCt-IOH — 112 0 -1- CO^ -J- CH^ — eu — GIP Il se produit en même temps une petite quantité de CO, de CJW' et de phorone, pro- venant de l'acétone (|ui, en présence de l'alumine commence à se détruire à partir de 35o°. Acide propidnique. — On a une réaction analogue à celle de l'acide acétique : dégagement de CO- et formation de diélhylcétone, avec une petite quantité de pro- duits de destruction. Acétate d'élhyle. — La chaleur est sans action sur cet élher à 430°, tandis que l'alumine le décompose rapidement dès 35o" d'après l'équation 2GH'C0.0C-^H'=IP0-|-îCMI--i-C()--{-ClP— CO-CII\ Oxalate d'élhyle. — Cet élher commence à être décomposé par la chaleur seule à '|00", mais à 38o° il ne manifeste pas de trace de décomposition. Avec l'alumine on a, à 360", un dégagement gazeux très abondant, et tout l'élher se transforme d'après f ' ) Comptes rendus, -xo jainier 1908, p. ia5, et Bull. Soc. chiiii.. 10 février 1908, P- '97- ['\ /Intl. .Soc. c/iini., 20 mai 1908, p. .'>64- SÉANCE DU 9 JUIA' 1908. It>.l3 l'équation 1 =H-0 + C02-t-C04-2C=H». L'alumine précipitée n'est pas seulement un catalyseur déshydratant, mais elle est encore capable d'enlever i'""' d'hydracide. C'est ainsi qu'à partir de 200° le chlorure d'isobutyle donne du H Cl et de l'isobutylène; le chlorure de propyle, du propylène; le chlorure d'èlhylène à 35o° perd une seule molécule de H Cl et fournit l'éthylène chloré CH- = CHCl. Lorsque l'action catalyticjue de l'alumine s'exerce à une température infé- rieure à celle de l'ébullition du corps soumis à cette action, on peut simple- ment mêler l'alumine avec ce corps solide ou liquide dans un ballon et chauffer le mélange. C'est ainsi qu'un mélange de glycérine el d'alumine a donné, par une très faible chauffe, une production régulière d'acroléine avec un résidu de polyglycérines. Dans les mêmes conditions, ï acide oxa- lique a été totalement transformé en eau, oxyde de carbone et gaz carbo- nique. CHIMIE MINÉRALE. — Action du nitrate d'argent sur l'acide chloroaurique et préparation de l'or fulminant. Note de M. Jules Jacobse\, présentée par M. D. Cernez. Les travaux relatifs à la question de l'or fulminant n'ont jusqu'ici con- duit qu'à des produits dont l'analyse laisse beaucoup à désirer; par une méthode nouvelle, je suis, au contraire, arrivé à préparer quantitativement deux composés mieux définis, fournissant à l'analyse des résultats assez nets, et différant d'ailleurs de ceux qui ont été décrits précédemment. Ils me paraissent appartenir à la classe des aminés métalliques et répondre respectivement aux formules développées suivantes : Au(OH)^MP et Aii(OH)-— NH— Au{OIl)^ Action du nitrate d'argent sur l'acide cliloroaurique. — En versant, dans une solution d'acide chloroaurique, du nitrate d'argent, on obtient un précipité brun clair se déposant facilement el renfermant tout l'or et tout le chlore introduits, unis d'ail- leurs à de l'argent; la réaction peut se formuler AuCl'HCl-H4AgN03-+-3H20 = AuiOH)',4AgCl-f-4i\0'H. En ell'et, là où, d'après celte formule, j'aurais dû recueillir os, 0873 du précipité, j'en ai obtenu 08,5872; les dosages ont donné : Au, 23,96; Ag, 52,5o; Cl, 17,19 ^^ (OH) I2l4 ACADEMIE DES SCIENCES. par différence, 6.36: la théorie exigerait, pour la formule iiuliquée : Au, 24,0; Ag, 52,54: Cl, 17,24 el (OH), 6,08; enfin, le titrage de l'acide nitrique mis en liberté a nécessité 7"^"'', 3 d'une solution de potasse alors que, tliéoriquement, il en eût fallu 7""', 106. L'acide chloroaurique fut préparé en traitant de Tor pur. en suspension dans de l'acide clilorhydrique, par du chlore. En évaporant, on obtient l'acide chloroaurique cristallisant avec 3"'°' d'eau. Action de l'ammoniaque sur le précipité c/iloroaiiroarg-e/itique Au(0H)',4AgCl. — Si l'on traite le précipité dont il vient d'être question par l'ammoniaque, on dissout le chlorure d'argent el il reste un précipité floconneux jaune qui est l'or fulminant. En acidulant la solution ammoniacale, on reprécipite le chlorure d'argent totale- ment (trouvé o",4o66 dans un essai qui eût dû fournir 05,4070). L'or fulminant produit possède un pouvoir explosif considérable. Lavé à Teau ammoniacale, puis à Teau, l'alcool et l'éther; desséché à basse tempé- rature, il explose violemment quand on le touche avec la pointe d'un canif. M est plus stable quand il est plus humide; en plaçant alors un grain d'or fulminant dans le fond d'un creuset, on peut le chauffer doucement; la masse devient brune, puis noire et finalement explose. Le sens de l'explo- sion se fait de haut en bas : on place, dans un vase de Boiième, un grain d'or fulminant; on le touche au moyen d'un fil de platine chauffé, l'explo- sion se produit, le fond du vase est pulvérisé tandis que la partie supérieure reste intacte. L'or fulminant ainsi obtenu est une auriamine qui renferme i*' d'or et 1 " d'azote; la réaction est sans daute la suivante : Au(OH)'-t-Nll»= Au(OH)'NH- ou [Au.\,2H'0] + H'^O. En analysant cet or fulminant, on y a trouvé : Au, 77,^)9 et N, 0,696; la formule voudrait : 79,77 et 5,689. Action de la potasse sur V auriamine . — Si l'on veut doser l'azote dans l'auriamine en faisant bouillir cette dernière avec la potasse, on constate que la moitié seulement de l'azote s'échappe sous forme de >»H^ et il reste, dans le ballon, un produit floconneux brun noir qui est un autre composé fulminant possédant un pouvoir explosif bien plus grand encore. L'analyse a indiqué, dans ce composé, 80, )8 d'or et 3,7^ d'azote. Ce pourrait être une biaui iamine et la réaction serait la suivante : 2Au(OH)2NH2-NH'=:'^"^NH ; cè composé renferme 82,6 Au et 2,9^ N. SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 121 5 CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur la séparation de l'ammoniaque el des aminés au moyen de l'alcool absolu bouillant. Note de M. Jean Bertheaoie, présentée par M. Guignard. La mélliode consistant à traiter les chlorhydrates d'aminés par l'alcool absolu bouillant a été critiquée à maintes reprises, en particulier par M. Jarry (') etpar MM. Brochet et Cambier C); mais, faute de procédé analytique, aucune détermination précise n'a été faite, permettant d'éva- luer numériquement la valeur do cette méthode. J'ai essayé de trancher la question en déterminant la solubilité, dans l'alcool absolu, du chlorhydrate de monométhylamine, du chlorhydrate d'ammoniaque et de leur mélange. Le chlorhydrate de monométhylamine employé avait été préparé par l'acétamido brome et purifié d'ammonia(iue par l'oxyde jaune de mer- cure ('). Pour la détermination des solubilités dans l'alcool absolu bouillant, j'ai utilisé, pour opérer les prises d'essai toujours délicates, une disposition spé- ciale (''). La détermination de la quantité de sels dissous a été faite par évapora- tion des solutions et dessiccation à 1 10" pour le chlorhydrate d'ammoniaque et le chlorhydrate de monométhylamine isolés. Elle a été vérifiée par le dosage des bases. Pour la détermination du mélange des deux sels, je me suis servi du procédé d'analyse donné par M. François Ç"), après en avoir vérifié l'absolue exactitude sur des sels purs. Soltiliililé du chlorhydrale de munomi'llirlaïuiiie. — aSos de cliloriiydralo tle mononiétiiylamine pur, desséché à 110", puis dans le vide sur l'acide suil'uiiqiie, sont projetés rapidement dans le ballon contenant joos d'alcool absolu. L'ébullition est maintenue pendant 45 minutes, au bout desquelles on fait les prises d'essai. J^a tempéiature du liquide bouillant était de X2" (thermomètre en entier sous le bouchon). [oos d'alcool absolu ont dissous à 83° a3G,oi de CH'AzHCI (') Jarry, Ann. de Cli. cl de Phys., -j" série, t. \\ 11, 1899, P- ^l'^- [-) Brochet et Cambier, Bull. Soc. ck., 3" série, t. XIII, p. 533. (^) François, Comptes rendus, I. CXLIV, 1907, p. 568. (') Le dispositif employé sera décrit en détail dans le Journal de Pliairnacie et de Chimie. (») Comptes rendus, l. CXLIV, 1907, p. 858. C. R., igoS, 1" Semestre. (T. CXLVI, N° 23.) lOJ 12l6 ACADEMIE DES SCIENCES. Soliilnlilc (lu clilorhydrate d'ammoniaque. — oos de cliloiliydrate d'annnonia(|ue pur, desséché à i lo", puis dans le vide sur l'acide sulfurique, sont mis en contact avec 5oo" d'alcool absolu dans le ballon. Après 40 minutes d'ébnilition, on procède à des prises d'essai. La leinpéralure du liquide bouillant était dejS'.ô. looK d'alcool absolu ont dissous à 78". 5 I-.538 AzH'CI Dans une autre opération, j'ai déterminé la solubilité du même chlorhydrate d'aui- monianue à o". De l'alcool absolu, saturé de chlorhydrate d'ammoniaque à la tempé- rature ordinaire, a élémainlenu dans la glace fondante pendant n'\ heures. Après f|uoi on a lait les prises d'essai par les méthodes ordinaires. 100° d'alcool absolu ont dissous à o" o», 778 Az H'Cl Soldijililr du mélaniic de vhloi hydrate de monomelliylaminc et. de chloi hydrate d' ainniiiniaque. — 200»' de chlorhydrate de monométhyiamine pur et sec et jos de chloihvdrate d'ammoniaque soc siuit mis en contact avec 5oos d'alcool absolu. L'ébu'- lilion est maintenue comme précédemment pendant 45 minutes, après quoi on fait des prises d'essai à l'ébullition. La température du liquide bouillant était de 82". ,,,,,, ,. - I 25s, o de chlorhydrate de monouiéthvlamine. jOGi-'d alcool absolu ont '"'° (')• l'vrogallol en gianimes 1,2 i , '>, 1,2 1,2 1,2 Ferrocjanurede fer en goulles (i g.rr o"'s,oo23 Fe;. '1 8 12 16 20 lùiu oxygénée en goulles (1 g. — 7""» O) 8 8 8 8 S l'urpurogalline formée en milligrammes 28 58 68 82,5 ç)-,'> il résulte de ces expériences, et de beaucoup d'autres que je ne puis rap- porter ici, que dans les limites comprises entre i et 10 gouttes (') le ren- dement final en purpurogalline est proportionnel à la quantité de colloïde employé, ce qui est conforme à la loi d'action des peroxydases naturelles énoncée par Cliodat et Bach. A partir de 8 ou 10 gouttes, la proportion de purpurogalline augmente toujours, mais ne croît plus suivant un rapport simple. Là aussi, le colloïde se comporte comme la peroxydiastase natu- relle. Au delà de 20 gouttes, les accroissements deviennent de plus en plus faibles et tendent rapidement vers o. J'ai recherché ensuite quelle est, toutes choses égales d'ailleurs, l'in- fluence de doses croissantes d'eau oxygénée sur le rendement en purpuro- galline. J'opère, comme dans l'expérience précédente et comme dans toutes celles qui vont suivre, sur i«,2 de pyrogallol et sur un volume total de 40™' de liquide. » » l-'enocyanure de fer en gouttes (1 g. —o'"s, 0028 Fe) ... . 10 10 10 10 10 10 Fau oxygénée en goultes (I g. = 7""50) 3 6 9 12 lô 18 18 l'urpurogalline produite en milligrammes 3o 4*', 5 6^ 72,5 » 85 Néant. On constate jusqu'à G3'"« d'oxygène un accroissement régulier du poids de i)urpurogalline. A partir de ce point, l'augmentation est de plus en plus faible. Notons en passant que. par rapport au fer contenu dans io« de colloïde, le rendement de 85""''' représente ■)(j8o fois te poids de ce fer. l/intluence de très faibles doses de sulfate de fer et de sulfate de cuivre (') Tous les dosages ont été elfeclués au bout de 24 heures de contact. ('■') Dans une expérience dans laquelle j'ai employé 2, 4i 6, 8 et 10 gouttes de col- loïde, j'ai olitenu respectivement i2'"«, 25°'s, 38"'k, 46'"- et 64™? de purpurogalline, ce qui représente une proporlionnalilé 1res satisfaisante, étant donné les diflicullés inhérentes au dosage de la purpurogalline formée. SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 12 19 est plus particulièrement intéressante à noter, surtout si on la compare à l'action de doses équimoléculaires de sulfate manj?aneux. l''eiTOcyanurc de ter colloïdal Kaii oxygénée. 30 goiiUcs = o"'i'",o461'"e. I g. = 7"'s oxygène. Sels ajoutés. Piirpiii-oi;allinc. 20 youUes 5 gouUes o 88 20 » 5 » o,85SO'Fe 24 20 » 5 » OjSgSO'Cu 24 20 » 5 » 0,8', SO'Mn 81 Nous voyons que des traces de sulfate de fer et de cuivre gênent considé- rablement la réaction et réduisent le rendement au quart, alors que le sul- fate de manganèse n'a pas d'influence sensible sur la marche du phéno- mène. D'après des expériences récentes de M. de Stœcklin ('), les mêmes effets nuisibles du sulfate de fer se remarquent pour la peroxydiastase natu- relle. Si nous examinons maintenant l'action des acides minéraux, nous voyons que de très faibles doses de ceux-ci retardent considérablement la réaction et diminuent le rendement. Proportion Kerrocyanure de fer de SO'H- Pyrogallol. colloïdal. SO'H-. en millionièmes. H-0-. Piirpurogalline. g m'o m g: I 20 gouttes o o 5 gouttes 83 I 20 » 2,5 62,55» 58,5 I 20 » 5 125 5 » 33,5 Le précipité de purpurogalline qui appâtait au bout de i.') minutes en milieu neutre ne se produit qu'après i heure en présence de traces de SO' H- et, dans ce cas, il n'augmente qu'avec une très grande lenteur. Examinons enlin quelle est l'influence exercée par quelques sels sur la marche de l'oxydation. Ferrocyanuie de fer en goulles (i g. ^ o'"",oo23 Fe) . 20 20 20 20 20 Kau oKvgénée en gouttes (i g. =: 7"'8 O) 10 10 lo 10 10 Sels ajoutés (2o'"8) o SO*Mg iNaCl PO'IlMs. PO'IliNn- Purpurogalline formée en milligrammes 108, 5 io4,5 g-j 61 1 i ?, Il ressort de ce Tableau que, seul parmi les sels employés, le phosphate (') E. DE Sr(jECKLiN, Thèse présentée à la l'acuité des Sciences de rUni\ersité de Genève, 22 juin 1907, I220 ACADEMIE DES SCIENCES. acide de potassium exerce une action nettement nuisible. Les choses se [lassent de même pour la peroxydiastase naturelle étudiée par M. de Slor-c- klin('). En résume, si Ton compare nos résultais avec ceux obtenus à l'aide des peroxydiastases naturelles, on voit que notre enzyme artificiel, dont la sub- stance active est le fer, se comporte, dans ses fondions essentielles, comme un enzyme naturel. (]ette constatation n'est pas sans intérêt si l'on songe à la présence si générale, dans les organismes vivants, des peroxydiastases et du fer. MINÉRALOGIE. - Su/an nouveau inicd du groupe paragonile. Note de M. Pu. Barbier. Pendant un court séjour que je lis à Mesvres (vallée du Mesvrin, Aulu- nois), j'ai recueilli quelques minéraux parmi lesquels un beau mica argentin à reflets nacrés qu'à première inspection je crus être une de ces muscovites si abondantes dans les pegmatites, bien que je ne l'aie pas trouvé dans cette roche. Comme la spécification des divers genres de micas est assez délicate, j'ana- lysai celui-ci après l'avoir séparé soigneusement de sa gangue terreuse et purifié par les procédés habituels. [j'attaque de ces sortes de silicates exige, pour être complète, (piils soient très finement pulvérisés; or les micas ne peuvent être auienés à l'état de di- vision nécessaire qu'après calcination au rouge \if. .l'ai profité de cette cir- conslance pour doser les matières volatiles et j'ai trouvé que la perte moyenne à la calcination était de 4î''o pour loo. .l'ai constaté en outre, par un essai spécial, l'absence du fluor. L'analyse exécutée sur la matière calcinée m'a donné les nombres ci-dessous : Silice 19: "''^ Alutniiic 30,56 Oxydp ferri(|iif 2, ig Polasst.' 3,12 Soude 7 ! 63 l-llliine ■ I ,26 99)94 (.') I.OC. cit., p. 27. SÉANCE DU 9 JUIN 1908. I22I Par les chiffres qui précèdent on voit : i" Que ce mica, qui est fortemenl soditjue, ne peut être rangé dans le groupe muscovite ; a se rapproche plutôt j)ar sa composition des micas du groupe paragonite, mais il n'en a pas les caractères extérieurs: tandis que les paragonites sont en fines écailles argentées, celui-ci ressemble à s'y mé- prendre à une muscovite, et cela à tel point que les personnes, cependant compétentes, qui l'ont vu, l'ont pris pour cette espèce; 2° Qu'il se distingue de cette dernière par sa teneur en lithine qui est comparable à celle de certaines lépidolithes; j'ai constaté en effet, par l'exa- men ciiimique de divers échantillons de ce silicate, que la dose de lithine variait de 1,20 à 2,10. Cette association du sodium et du lithium est remarquable, elle constitue un cas singulier; car j'ai observé que, sauf (juelques rares exceptions, dans les feldspaths et les micas, le lithium accompagne de préférence le potas- sium et le rubidium et disparait lorsque ces minéraux s'enrichissent eu sodium. Le mica qui fait l'objet de ce travad se présente comme une sorte de pa- ragonite lithinique, jusqu'ici inconnue. Je dédie celte variété nouvelle au savant professeur de Chimie organique de la Faculté des Sciences de Paris, M. Haller, et je propose de la nommer Hallérite. MORPHOLOGIE DYNAMIQUE. — Sur une certaine fonction de suppléance hépa- tique eocercèe par la plu/ne chez les oiseaux. Note de M. Jea\ de La RiBoisiKRE, présentée par M. Dastro. l)'après les conseils de M. Houssay, j'ai efiectué méthodiquement des recherches organométriques sur un certain nombre d'oiseaux. Je possède actuellement d'abondantes données numéri(pics que je compte utiliser pour un travail plus étendu. Je veux aujourd'hui me borner à en signaler quelques-unes desquelles ressort avec évidence un rapport organique très net entre la quantité de plumes et la quantité de foie. Ces quantités, ainsi que celles de rein dont je parlerai aussi, sont évaluées en poids rapport(''s à loos de poids total. Je serai à la fois plus bref et plus clair en donnant à mon exposé la forme graphique. Les divers oiseaux sont figurés par des points é([uidistants sur l'axe des al)scisses. Sur l'ordonnée correspondant à chacun je place trois ,222 ACADÉMIE DES SCIENCES. points figurant respectivement ses quantités de rein (11), de t'oie (F), de |)lunies (P). Je relie par un trait tous les points relatifs à un même organe, afin qu'on ne les perde pas de vue sur mon croquis, et non pour laire une courbe au sens géométrique du mot. Fig. A' 6' Les oiseaux représentés sur les deux graphiques ci-joinls sont : A, Golurni\ co- Uirnix (L.); B, Golumba livia (L.);C, Gallipephi californica (Shaw); D, Rliyncholus rufescens (Tetnm.); li, Calopsillacus nova- liollancli* (Gm.); F, Conurus aurica- pillus (Licht.); G, l'erdix perilix (L.); H, Geopelia slriala (L.); I. Triclioglossus novii' hollamliii' (Gm.); J, Agapornis pullaria (L.); K, Turlur turlur (L.): I-, Vidua paradisea (L.); iM, Euplecles franclscanus (Iserl.); N, Carduelis carduelis (L.); O, Sitagra luleola (Liclil.); I^ IVrrliula pyrrlnila europa'a (\ieill.); Q, Acanlhis canuabina (L.); H, Passer monlanus (L.); S, Foudia madagascariensis (L.); T, Gocco- ihraustes coccollirausles (L.); U, Friiigilla montifringilla (L.); ^', Amadina fasciala (Gm.); W, Fringilla coelehs (L.); X, Paroaria LUcullata ^La^ll.); Y, Gliry^omilris spinus (L. ): Z, Passer luleus (Liclu.): A', Pyrrhula pyrrliula europsa (Vieill.): B', Li- gurinus chloris (L.). Les onze premiers oiseaux sonldes granivores purs; les suivanls, des granivores qui ajoutent à leur régime des insectes. Dans la figure i, ils sont mis en série d'après leur rein croissant; on voit immédiatement, et sur toutes les ordon- nées, qu'à chaque baisse du foie correspond une montée de la plume ou inversement. Les deux groupes d'oiseaux, distingués par une variété de régime, se distinguent aussi sur le graphique. Cette suppléance du foie par la plume constituée par des substances d'ex- crétion, cliiline et pigment, déjà pressentie par M. Houssay('), a certai- HoussAY, Variations cxprriinentalex ( Arcli. de Zool. e.rp. et génér.. j," série, t. M, 1907, p. 287). SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 1223 nement une très grande importance physiologique sur laquelle je ne veux pas m'étendre ici, désirant me borner à signaler quelques faits. Si l'on range les mêmes oiseaux de façon que les quantités de foie aillent en croissant {Jig. 2), on obtient une représentation encore plus saisissante Fig. 2. V O M du même phénomène, les oiseaux se partageant toujours dans les deux mêmes sections. J'ai poursuivi le travail sur une série d'oiseaux insectivores et sur une série comprenant des carnivores, des échassiers, des palmipèdes, tous au surplus diversement mangeurs de chair, et j'ai obtenu identiquement les mêmes résultats et les mêmes graphiques. Ma conclusion repose donc sur l'étude de 1 10 oiseaux les plus divers, appartenant à io3 espèces. Je n'ai à signaler que deux exceptions, peu troublantes d'ailleurs, relatives au Nandou {lihea americana Vieill.) et au Pingouin du Cap (Spheniscus denier sus L.). La plume, le foie, le rein sont, dans chaque espèce, susceptibles de varia- tions étendues, mais, autant que j'ai pu m'en assurer déjà, de variations toujours reliées par la même loi. Dans cluKpie espèce, les individus qui ont plus de foie ont moins de plume et réciproquement. Dès lors, mes séries ont une valeur physiologique certaine en tant qu'elles classent des individus. Ont-elles aussi une valeur zoologique, une valeur de classement spécifique? Pour l'affirmer, il faudrait que je pusse répondre que les individus étudiés par moi sont représentatifs de leur espèce, c'est-à-dire exactement normaux ou moyens. Je me suis efforcé qu'il en soit ainsi, mais je ne puis prétendre C. R., iftoS, 1" Semestre. (T. CXLVI, N- 23.) 161 lA-2l\ ACADÉMIE DES SCIENCES. avoir réussi qu'avec une certaine probabilité. Je m'occupe en ce moment de dresser, pour plusieurs espèces, les courbes de fréquence relatives aux trois organes considérés, afin d'avoir les nombres spécifiques normaux et de pouvoir faire avec eux un classement sûrement zoologique en même temps que physiologique. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Du rôle des levures et des cépages dans la for- mation du bouquet des vins. Note de M. A. Ro.sexstieiii-, présentée par M. Roux. Les expériences faites de 1897 à 1899 (') •*'^^^ vendanges, avec des moûts stérilisés de raisins rouges ou blancs, fermentes avec des levures choisies, ont fait entrevoir des résultats que les opérations méthodiques exécutées de 1900 à 1900 viennent confirmer. Les expériences nouvelles sont de trois sortes : 1° Essais d'orientation faits sur divers cépages, au laboratoire, sur des quantités de 4' îi i»', à l'aide de conserves de moût; 2" Opérations d'essai en grand, pendant les vendanges, au vignoble même, dans le Bordelais, en Alsace et sur la Moselle, en 1902, 1908 et 1904 ; 3° Opérations industrielles en grand, chez le propriétaire et le négo- ciant, en Bourgogne (1900), en Alsace et sur la Moselle (1903-1905). La iiiéLliode employée consistait a faire fermeiUer diverses portiDiis d'un même rnoûl, en ensemençant chacune avec une levure did'éiente, ou de faire fermenter les moûts de cépages dillérenls avec une seule levure; puis de faire soigner ces vins, après fermentation, par leur propriétaire, comparativement à un témoin et de faire constater les résultats par des commissions de dégustateurs, réunis par les soins du propriétaire. Four donner à la dégustation le caractère d'une opération décisive, permettant des conclusions scientifiques, on a invariablement suivi la méthode recommandée par Pasteur, qui exclut l'influence de la suggestion. La méthode se trouve ainsi adaptée au but du travail, (]ui est d'obtenir un lésultat dont nos sens seuls sont juges, car il échappe à l'analvse chimique. Le jugement est porté par ceux-là même qui ont le plus de compétence pour estimer les qualités d'un produit destiné à la consommation (^). Grâce à une circonstance favorable qu'ollVe le vignoble allemand, il a été possible d'étudier méthodiquement plusieurs questions (') Comptes rendus, t. (^XWIII, p. io5o, et t. CWXIN, p. 1:^78. (2) Replie de Vuicullurc. t. XXIX, p. 34 1 . SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 1225 que la vinification traditionnelle ne peut résoudre avec le même degré de certitude, à cause de la complexité du travail et du peu de temps que la courte durée des ven- dantes laisse pour expérimenter avec soins. La grande masse des vins du vignoble allemand est riche en acide et pauvre en alcool. La législation autorise l'addition de sucre au vin déjà formé, qui peut alors être soumis à une deuxième fermentation. De cette faculté sont nés des aleliers de vinification clos, bien outillés, chauffés en hiver, tenus frais en été. L'eau et la vapeur n'y manquent pas, de sorte qu'il a été possible de faire des expé- riences comparatives soignées, sur des séries de foudres, et de bien constater les faits. Le grand nonjbre de cépages sur lesquels on a opéré de même que la variété des levures qui ont été essayées, l'échelle industrielle à laquelle on a travaillé, perraeltenl de tirer les conclusions scientifiques suivantes qui sont bien appuyées par de nom- breuses expériences qui se contrôlent réciproquement : 1. Il y a des cépages qui fournissent par la vinification ordinaire, dans les bonnes années et dans des expositions favorisées, des vins célèbres. Ce cas est une exception. 2. Les mêmes cépages, dans la majorité des cas, produisent des vins sans bouquet. 3. Si, dans ce dernier cas, on stérilise le moût et on l'ensemence avec une levure de choix, on obtient un bouquet d'une intensité remarquable, alors que le vin tétnoin ne possède qu'un goût de terroir ('). 4. Bien plus, si à ce dernier vin, qualifié de témoin, on ajoute du sucre dans une proportion telle qu'après fermentation la richesse alcoolique n'at- teigne pas i4 pour 100 d'alcool, qu'on stérilise ce mélange et qu'on ense- mence avec une levure de choix, on obtient un vin très bouqueté, alors même que la proportion du cépage noble qui entre dans la composition de la vendange est relativement faible. 5. La levure sélectionnée, c'est-à-dire provenant d'une seule cellule, n'est pas toujours apte à développer du bouquet dans le moût d'un cépage noble. Ceci est, entre autres, le cas pour les levures qui ont été multipliées dans des moûts artificiels, ne contenant pas de jus de raisin. 6. En cultivant cette levure plusieurs fois sur moût de raisin, elle peut acquérir de nouveau la faculté de développer le bouquet; il y a des levures cultivées du commerce qui possèdent cette faculté, mais à un degré difïérent. (') Rapport de M. Ungemach, vice-président de la Chambre de Commerce de Strasbourg {Bulletin de la Société des Sciences, Agriculture et Arts de la Basse- Alsace, octobre-novembre 1907, p. 170). 1226 ACADÉMIE DES SCIENCES. 7. Quelle que soit l'origine d'une levure, elle ne transmet pas au vin le bouquet du cru d'où elle provient. 8. Mais elle développe, dans un cépage donné, le bouquet caractéristique de ce cépage. Conclusion. — On peut conclure de ces faits que la substance du bouquet est fournie par le cépage; que celui-ci renferme une matière anthophore non encore isolée, qui est sans doute différente pour cbacun d'eux. La nature produit des raisins renfermant la substance anthophore dans toutes les expositions; mais elle ne produit que dans des expositions privilégiées la levure capable d'agir sur la substance anthophore. D'où il résulte que la dill'érence entre un grand cru et un cru ordinaire ne tient pas autant à la qualité du raisin qu'à celle de la levure qui y croit spontanément; ceci n'est dit qu'au point de vue du bouquet; car il peut y avoir des différences de concentration d'où dépend le corps du vin. Au point de vue chimique on peut se figurer que la substance anthophore présente une constitution analogue à celle de Vamygdaline, principe immé- diat des amandes amères, qui se dédouble sous l'influence d'un ferment soluble, Vémuhinr ou synaptase, en principes odorants, l'acide cyanhydrique et l'essence d'amandes amères. Dans le cas particulier, la levure anthogène joindrait à la propriété de sécréter la sucrase de Buchner, qui est commune à toutes les levures, aussi celle de sécréter une autre diastase agissant sur la substance anthophore. Cette interprétation est celle qui se dégage le plus naturellement de l'en- semble des faits établis par les recherches qui précèdent. GÉOLOGIE. — Sur le minerai de fer de Coatquidan. Note de M. F. Keiiforne, transmise par M. A. Lacroix. Le gisement de minerai de fer de Coatquidan est situé dans le Morbihan, entre Guer et Beignon, au sud de la route de Ploérmel à Vannes et près du camp d'artillerie du même nom. lia été exploité en minière dès 1826; mais, depuis un certain temps, il est abandonné; il alimentait les forges de Paimpont concurremment avec le minerai de la forêt. De Fourcy, dans le levle explicatif de la Carie géologique du Morbihan ('), donne {') LoRiEUX elDE FoLRCY, Texte explicatif de lu Carie géologii/uc du Moi biiiaii , 1858. SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 1227 quelques renseignements succincts sur ce gisement; il le montre situé dans des grès durs ou tendres, mélangés de couches d'argile blanche et il le considère comme faisant partie du même banc que les minerais de Saint-Saturnin (Ille-et- Vilaine) et de Rougé (Loire-Inférieure). Sur la Carte géologique le gisement est indiqué en un endroit marqué en Grès armoricain et il a été généralement considéré comme intercalé dans ce niveau. Il m'a paru intéressant de rechercher l'âge précis de ce minerai, dont la nature est très différente de la plupart des autres minerais normands et bretons; je n'en connais en effet d'analogue qu'à Caden, plus au Sud. C'est de V hématite rouge, quelquefois terreuse, mais le plus souvent grenue; elle parait formée de petits grains aplatis et irréguliers, à patine noire, noyés dans un minerai plus fin et rouge, contenant une assez forte proportion de grains fins de quartz. Cette structure bien spéciale s'exagère en certains endroits et l'on a des noyaux d'hématite, arrondis, mais très irréguliers de forme, noyés dans une masse ferrugineuse à gros grains de quartz : un véritable poudingue à petits éléments. Il y a passage latéral avec des grès fins ou grossiers, peu colorés, contenant encore de distance en distance des noyaux ferrugineux. Ces noyaux atteignent communément dans ces échantillons spéciaux, mais non rares, la grosseur d'un pois, quelquefois celle d'une noix. Si on les sectionne, on observe une structure concentrique bien nette, surtout à la partie externe qui est plus foncée (souvent noir brillant) et plus compacte; souvent l'hématite rouge du centre est mélangée de petits grains de quartz, quelquefois assez abondants pour donner l'aspect d'un grès ferrugineux. Ce minerai se présente en couche presque horizontale avec léger pendage vers le Nord-Ouest; sa puissance atteint quelquefois 2". Il repose sur des bancs gréseux plus ou moins rosés, présentant des intercalations de schistes rouge lie de vin et pouvant être rapportés avec certitude au Cambrien; les schistes rouges cambriens présentent en effet à leur partie supérieure de nombreux lianes gréseux analogues dans celte région. U est surmonté de quelques mètres de grès blanc, ne m'ayant fourni comme fossiles que des tigilliles, de petit diamètre et de grande longueur, réunis en nombre très considérable les uns à côté des autres. Ce grès a été rapporté sur la Carie géologique au Grès armoricain. Ce niveau de minerai de fer serait donc situé exactement entre le Cambnen et YOrdovicien, sans doute à la base du Grès armoricain. 1228 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les principes à appliquer pour rendre les con- structions nsismiques. Note de M. Mo.vtessus de Ballore, transmise par M. Barrois. Dans ces dernières années, j'ai pu établir un Art de bâtir dans les pays à tremblements de terre {*), en comparant minutieusement les structures des édifices qui, dans une même ville et à l'occasion d'un même séisme, avaient, à peu de distance les uns des autres, résisté ou non et en étendant cette re- cherche à tous les pays et à toutes les descriptions techniques détaillées parve- nues à ma connaissance. De là est résultée une série de règles pratiques dont l'observation stricte assurera certainement la sécurité des constructions, puisqu'elles dérivent de la pure observation des faits. D'autres travaux par- tiels ont été exécutés par maints sismologues, de sorte rpie le sujet doit être considéré comme bien élucidé maintenant. Les architectes et les ingénieurs sont donc tenus d'observer ces règles dans les pays à tremblements de terre, mais ils doivent désirer mieux, à savoir la connaissance des conditions géné- rales théoriques que doit remplir une construction quelconque pour être en état de résister à un séisme, même s'il est des plus violents. Les observations que j'ai faites sur le terrain, en Californie et au Chili, après les désastres du i(S avril et du i6 août 1906, permettent de poser les bases définitives du problème. Ges observations dénioutreiit péiemploirement deux laits. Premièrement, le con- striictenr ne peut promettre la sécurité d'un édifice sur le tiajet ou au voisinage immédiat de l'accident géologique dont le jeu a produit le tremblement de terre, encore qu'il soit possible de citer des cas de résistance bien caractérisés et dont il faudra s'inspirer dans l'avenii-, comme par exemple la digue du réservoir de Crystal Springs, près de San-Francisco, composée de blocs de béton encastrés les uns dans les autres en queue d'aroude. Deuxièmement, toute construction exécutée avec d'excel- lents matériaux et suivant toutes les règles de l'art de bâtir, tout court, résiste dans des proportions de 90 pour 100 des cas, au moins. Calculée pour résister à un ellort continu et vertical de liant en bas, la pesanteur, une construction peut encore lutter contre le mouvement sisuilque, brusque, vibratoire et ondulatoire à la fois, vertical de bas en haut et horizontal, mais à condition qu'on ait tenu compte des eflorts de poussée Miutuclle des divers éléments. Les événements rappelés plus haut permettent de préciser le problème (') Bellrage zur Geoiiliysik. t. NU. Leipzig, KjO.'i. SÉANCE DU 9 JUIN 1908. 1229 général en fixant les idées relativement au mode même d'action du mouve- ment sismique sur les constructions. Il agit : En terrain solide, par des vibrations et des ondulations rapides dont l'ac- célération ne dépasse pas 4000°"" par seconde et l'amplitude 25'"; En terrain mou, par des ondes gravifiques, dont la distance de crête à crête peut atteindre plusieurs dizaines de mètres, la hauteur un peu plus de i'" et la vitesse de propagation quelques dizaines de mètres. Ce second effet est de beaucoup le plus dangereux. On s'opposera au premier par l'élaslicité de l'édifice, de telle sorte qu'aucune de ses parties ne puisse prendre des phases de vibration susceptibles de se contrarier avec celles de ses voisines; en un mot ces diverses parties devront pouvoir vibrer synchroniquement. Le second ellet sera combattu si l'édifice forme bloc ou monolithe, en un mot s'il est indéformable. II pourra dès lors s'incliner en sens divers au passage, sous lui, des ventres et des crêtes des vagues visibles ou gravifiques. On ne sait pas exactement à quel degré-limite de cohésion correspond l'extinction du mouvement sismique proprement dit et inversement celle des vagues gravifiques. Les sols de consistance intermédiaire sont sans doute exposés aux deux genres de phénomènes. Par conséquent le con- structeur ne peut se restreindre à obtenir l'élasticité en terrain solide et l'indéformabilité en terrain mou. Il lui faudra satisfaire simultanément aux deux conditions et, à la grande rigueur, il pourra ignorer le phénomène sismique, les observations faites antérieurement sur les dispositions à adopter ou à rejeter en pays instables ne lui servant plus que de véiifica- tion a posteriori de l'exactitude de ses calculs. C'est pour n'avoir pas su faire la distinclion entre les deux modes d'action des tremblements de terre sur les édifices que les constructeurs des Etats- Unis n'ont pu, après l'événement du 18 avril 1906, parvenir à se mettre d'accord sur les meilleures dispositions à adopter; d'où, à notre avis, leurs opinions contradictoires. Il faut nettement rejeter leurs conclusions en ce qui concerne la condamnation des murs soit de pierres, soit de briques, qui demandent seulement à être très bien exécutés, mais qui ne peuvent, il est vrai, s'employer pour les constructions à plus de trois ou quatre étages; au delà de cette hauteur, ils ne peuvent plus être self-supporting, mais doi- vent, étage par étage, former panneaux entre les éléments des charpentes métalliques. Comme je l'avais prévu il y a déjà bien longtemps, le béton armé s'est montré, en 1906, du moins quand il avait été soigneusement exécuté, la matière de choix dans les pays instables. I2'5o ACADEMIE DES SCIENCES. On notera que le double principe de rélasticité et de rindéformabilité d'une construction, qu'on veut être asismique, n'a rien de véritablement nouveau en ce sens que cette solution du problème est exactement celle de celui des constructions navales. Dans ce dernier cas, en elTet, il faut s'op- poser d'une part au choc des vagues contre les flancs et sur le pont du navire, d'autre part aux violents balancements imprimés à sa masse. Ces deux effets correspondent, terme pour terme, le premier au mouvement sismique proprement dit, le second aux vagues gravi fiques, ou visibles, dont la réalité longtemps mise en doute est maintenant hors de discussion. En résumé les désastres de 1906 démontrent qu'on peut éviter la tota- lité des dégâts sismiques par l'application de deux principes bien définis, l'élasticité et l'indéformabilité, et les dépenses supplémentaires constituent la prime d'assurance contre les tremblements de terre. La séance est levée à 4 heures. G. D. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n» 55. lepuis ,835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le iP.W.^ie. Ils forment à la fin de l'année H„ , Paris : 30 fr. Prix de l'abonnement : Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : Ferran frères. I Chaix. j Jourdan, iRufT. "* Courtin-Hecquet. ( Germaîa et Grassin ( Siraudeau. 1-ne Jérôme. Çon Marion. / Ferel. ■"«a; Laurens. ' Muller (G.) Renaud. . Derrien. J F. Robert. 1 Le Borgne. ' Uzel frères. Jouan. Dsrdel et Bouvier. i Henry. ( Marguerie. Delaunay. Bouy. Greffier. Ratel. Rey. ru LoHent. Lyon. chez Messieurs : 1 Baumal. f M»' Texier. Cumia et Masson. I Georg. Phily. 1 Maloine. Vitte. Marseille Ruât. i,r . 7.- \ Valat. Montpellier... .Moulins A'ancy. Nantes . Nice iéry 'urg )nt-Ferr. . \ Lauverjat. / Degez. le j Drevet. I Gratier et G'" helle Foucher. I Bourdignon. Dombre. Goulet et fils. Martial Place. Buvignier. Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert. l Dugas. J Veloppé. iBarma. Appy. Nin^es Debroas-Duplan. Orléans Loddé. Poitiers JBlanch,er. ( Lévrier. tiennes Plîhon et Hommais . Rochefort Girard ( M»" ). Rouen | Langlois. ( Lestringant. S'-É tienne Chevalier. Toulon iFigard. Alté. On souscrit à l'étranger. chez Messieurs : Amsterdam j Peil^ema Caarel / sen et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C'". Friedlander et fils. Kuhl. Mayer et Millier. Berne Francke. Bologne Zanichelli. (Lamertin. Mayolez et Audiarte. Lebègue et G'". Berlin . Chez Messieurs : /Dulau. Londres /Hachette et C- ' Nutt. Luxembourg . . Madrid. . Naples . Bucarest . Toulouse . Gimet. ' Privât. j Tallandier. I Giard. ÎBoisselier. Péricat. Bousrez. Valenciennes . . \ Giard, / Lemaitre. Sotchek et C°. Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C- Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. I Eggimann. Genève i Georg. ' Burckhardt. ^Haye Belinfante frères. ( Payotet 0^'. Lausanne Rouge. Sack. Barth. Brockhaus. Leipzig ^ Lorentz. Twietmeyer. Voss. \ Desoer. ' Gnusé. V. BUck. / Ruiz et C*. ) Romo. i Dossat. ' F. Fé. Milan l Bocca frères. (Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri diGius. Pellerano. i' Dyrson et PreifTei, Stechert. Lemcke et Buechaer Odessa Rousseau. Oxford Parker et Ci*. Palerme Reber. Porto Magalhaes et Monlz. Prague Rivnac. Rio- Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescher et G'°. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordiska Boghaiwlçl Zinserling. Wollf. Rome. S'-Pe'tersbourg . . Liège . Bocca frères. Brero. Riock. Roseaberg et Sellier Varsovie Gebethner et VVoIff. Vérone Drucker. Frick Gerold et 0°. Zurich Rascher. Turin . Vienne*. BLKS GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ' ^ iTf Jt^y ~/^ ^°'^^ '^^^ ^ ^' Décembre i85o. ) Volume in-4'; i853. Prix. ... 35 fr lomes32à61. - (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) 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In-',", avec 7 planches ; 1S61. . . 25 fr. même Librairie les Mémoires de r Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie d«8 ScienoM. W 23. TABLE DES ARTICLES (Séance du 9 Juin lî»()8.) MÉMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MKMliURS ET DES CORRESPONDANTS DR I.ACADÉMIE. Pages. M. GoUY. — Sur un appareil destiné aux nivellements micioinétiiques ngj MM. Paul Sabatieu et A. Mailhe. — Sur Pages, l'hydrogénation directe des polypliénols. iiyS M. Ed. -El. Colin. — Observations magné- tiques à Tananarive 1196 aiEMOIRES LUS. M. Nestor Gréhant. — Analyse exacte du gaz des marais. Dissociation de plusieurs carbures d'Iiydrogcne obtenue dans l'eu- diomètre-grisou mètre 199 MÉMOIRES PRESENTES. M. J.-L. RouTiN. — Sur le réglage des groupes électrogèacs . CORRESl»ONi>ArVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale les Ou- vrages suivants : « Caisse des recherches scienliliques. .Année 1907 : Kapport annuel adressé au Président de la Képublique française », par M. Paul Dislère; un (c Glossaire allemand-français des termes d'.\natomie et de Zoologie », par M. Ba- pliaël Ulanchard i2o3 M. AuRic. — Sur le développement en frac- lion continue d'un nombre algébrique... i2o3 MM. Ed. Sarasin et Tu. To.mmasina. — Sur la véritable cause du dédoublement de la courbe de désaclivalion des con- ducteurs recouverts d'une couche diélec- trique et radioactives avec charge i2o5 M. Georges Meslin. — Sur le signe du dichrnïsme électrique et du dichroïsme magnétique 1208 M. André Léauté. — Sur l'étincelle de self- iaduction 1209 M. .l.-B. Senderens. — Déshydratations catalytiques des composés organiques.... 121 1 M. Jules Jacobsen. — Action du nitrate d'argent sur l'acide chloroaurique et pré- paration de l'or fulminant M. Jean BERtiiEArME. — Sur la séparation de rammonia(|ue et des aminés au moyen de l'alcool absolu bouillant M. J. Wolff. — Contribution à l'élude des peroxydiastases artificielles M. Pr. Barbier. — Sur un nouveau mica du groupe paragonite M. .Iean de La Riboisière. — Sur une cer- taine fonction de suppléance hépatique exercée par la plume chez les oiseaux M. A. Rosenstierl. — Du rôle des levures el des cépages dans la formation du bou- quet des vins M. F. Kerfobne. — Sur le minerai de fer de Coatquidan M. Monte-ssus de Ballore. — Sur les prin- cipes à appliquer pour rendre les con- structions asismiques I2l3 I2l5 1217 1220 122 226 PARIS. - IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augusiins, 55. Le Gérant : Gauibieh-Villabs. I pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qn tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sav, étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persoi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de Vl demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ur sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet exi autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être re à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus te le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être rem temps, le titre seul du Mémoire est inséré dan Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planch ni figures. Dans le cas exceptionnel où des ligures serait autorisées, l'espace occupé par ces ligures compti pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrât! fait un Rapport sur la situation des Comptes rend après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécutioa du pi sent Règlement, Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés do déposer au Secrétariat au plus taru le Samedi (jni précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivanl ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI là JUIN 190S. PRÉSIDENCE DE M. H. BECQUEREL. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOiVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une ('(juation aur dérivées partielles relative à une surface fennée. Note de M. Emile Picard. l. On a souvent considéié, depuis Beltraini et Klein, des équations aux dérivées partielles dont on envisage les intégrales sur une surface fermée tout entière. Particulièrement intéressante est l'équation (I) AU=:cv/liG-F^Ll pour une surface dont l'élément est représenté par ds"" - E clu^ + 2 F .-)) / fc(u,v)U{ii,v; u' , v')V (u, v) d<7 = o, équation d'un type très simple, à cause de la symétrie de la fonction U. (') Sur l'équilibre calorifique d'une surface fermée rayonnant au dehors {Comptes rendus, 5 juin 1900). SÉANCE DU l') JUIN 1908. 1233 Pour X quelconque, l'équation précédente n'a d'autre solution que V ^ o; mais il y a une in/lnité de valeurs singulières réelles et négatives, pour les- quelles il y aura d'autres solutions, et pour lesquelles, par suite, l'équa- tion (3) aura une ou plusieurs solutions continues sur toute la surface et non identiquement nulles (X = o est une valeur singulière). 3. Désignons par X„ une valeur singulière, pour laquelle l'équation (3) ait V solutions linéairement indépendantes V,(m,.0, V,(,/,r) Vv («,'•). Prenons l'équation en H, ( 6 ) AH = >.„cVlîG - F^ H + 9 ( ,/, (' ) v/EG — F^ Si -p est une fonction continue prise arbitrairement, l'équation précé- dente n'admettra pas pour H de solution continue sur toute la surface. La condition nécessaire et suffisante pour qu'il en soit ainsi s'exprime par les égalités V,(m, f) 9( w, r) rf(7 = o (t = I, 2, . . ., v). // On peut l'établir en remplaçant l'équation (6) par une équation de Fredholm avec second membre, avec valeur singulière pour le paramètre, et en écrivant les conditions pour que cette équation ait une solution. Ceci est facile, car les solutions de l'équation associée ligurant dans ces conditions sont C{U, V)\i(u, (') (<=1,2, ...,V). 4. Le résultat précédent permet de traiter une question relative aux inté- grales de l'équation AW = Xcv/EG-F2W ayant un certain nombre de points singuliers logarithmiques (du type des sources de chaleur). Si A n'est pas une valeur singulière, les points singu- liers et les coefficients relatifs au flux qui leur correspondent peuvent être quelconques. Mais soit X„ une valeur singulière. Les conditions nécessaires et suffisantes pour que l'équation (7) AW3=>.„cv^G — F^W admette une intégrale ayant les points singuliers («1, *i), (ai,l>ï), ■■•. (««,*„) 12.14 ACADÉMIE DES SCIENCES, avec les coel'ficients correspondants A|, A,, . . . , A„ s'expririienl par les v relations A, V,((7,, bt) + \,\i{a,, b,)+.. .-^ A,, V,(«„, b„) —o (< == i , 2, . . . , v), les V,- correspondant, bien entendu, comme dans le paragraphe précédent, à la valeur singulière X„. En particulier, pour la solution A„ = o, on a v = i (^t V se réduit à une constante; d'où la condition connue A,-f- Aj + ...-t- A„ = o, (pii exprime que le flux total de chaleur est nul, l'équation (7) se réduisant alors à l'équilibre de température sans rayonnement extérieur. .5. L'application la plus simple est relative à la sphère de rayon un, en prenant f = i. L'équation (3) est alors (8) cose'^ + s\ne^ + ^~^.-:i.[ue\, en se servant des coordonnées polaires 0 et ^ sur la sphère, et Ton a depuis longtemps remarqué que pour ). ^ — «(« + 1) (/; entier positif) elle se confondait avec l'équation relative aux fonctions V„ de La[)lare. On peut voir qu'il n'y a pas d'autres valeurs singulières de A en envisageant une fonction V(0, ■\i) uniforme et continue sur la sphère et satisfaisant à l'équa- tion (8) pour X =^ A,,, et la fonction harmonique dans la sphère prenant ces valeurs sur la sphère. La formule de Poisson montre aisément que, si X„ n'est pas de la forme — /((n-i-i), cette fonction harmonique sera identi- (|uement nulle, et par suite aussi V(0,'|i). Des considérations analogues montrent d'ailleurs que, si A,, a la forme indiquée, l'équation différentielle n'aura d'autres solutions uniformes et continues linéairement indépendantes (|ue les 2/? + i fonctions \„ de Laplace correspondant à cette valeur de n. Le cas du tore est à examiner après celui de la sphère. Je ne sais si le pro- blème qui nous ()ccu|)e a été approfondi dans ce cas. Eu désignant par r le rayon du cercle méridien et R la distance de son centre à l'axe, l'équation est ici - (R — /■cos-i)2--_. + sino(R — /-coso)- h r —-— =).(R — /■cos'j)/-V, SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1235 en désignant par cp et '\/ deux angles dont la signilication est immédiate, et qui varient de o à au. Les valeurs singulières 1^ sont celles pour lesquelles l'équation précédente admet une solution continue de période 211 par rap- port à 9 et à '|; il est vraisemblable que le produit A„rest une transcendante assez simple du quotient — • ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Recherclies sur la rotation et l'ccldt des diverses couches atmosphériques du Soleil. Note de M. H. Dksi.andres. La rotation el l'éclat des couches atmosphériques solaires sont étudiées actuellement dans plusieurs observatoires ; à Meudon, la recherche est poursuivie, autant que le permet la situation actuelle de l'établissement qui est en voie de réorganisation et n'a pas un personnel et un budget suffi- sants. Les méthodes employées difl'èrent d'ailleurs de celles usitées à l'étranger; elles ont ceci de particulier qu'elles donnent un résultat basé non sur des régions limitées du Soleil, mais sur l'ensemble de l'astre. De plus, elles sont applicables avec des moyens relativement simples; l'objectif astronomique qui fournit une image réelle du Soleil est supprimé ou est très petit et réduit à une ouverture de quelques millimètres. Dans ces dernières années, l'étude de la rotation a été faite par la méthode spectrale de Dunor, maintenant devenue classique, qui juxtapose les spectres de points diamétralement opposés du bord et mesure leur déplacement avec des raies noires fines et nettes. Duner s'est servi de deux raies rouges du fer; il a confirmé en [887 le ralentissement de la vitesse de rotation que le mouvement des taches a fait connaître de l'équateur au parallèle de /|o", et a pu l'étendre jusqu'au parallèle de 7 j°-8o". Les vitesses de Duner sont légèrement plus faibles que celles données par les taches. Les deux méthodes, il est vrai, se lappoitent à des couches différentes du Soleil qui sont la surface même de l'astre el la vapeur de fer placée au- dessus dans la partie basse de l'atmosphère, ap[)elée couche renversante. La même méthode est appliquée depuis igoi par Halm, d'Edimbourg, qui annonce une variation continue des vitesses au cours de la période solaire, surtout près des pôles, et un déplacement spécial des raies dû à la pression. Klle est adoptée aussi en 1907 au mont Wilson, par Adams, qui utilise la plaque photographicpie et vingt raies bleues de la couche renver- sante. Pour certaines raies, la vitesse de rotation est inférieure à la normale, 1236 ACADÉMIE DES SCIENCES. ce qui déjà avait été annoncé par Jewell. En 1908, les raies de l'hydrogène, qui correspondent vraisemblablement à des couches plus hautes, lui donnent un résullat différent : les vitesses sont au contraire plus grandes à l'équa- teur, et le ralentissement est plus faible vers les pôles. Ce dernier fait a été confirmé par Haie, avec les images monochromatiques de l'hydrogène don- nées par son grand speclrohéliographe. Tel est l'état de la question. Il convient évidemment d'étudier à ce point de vue toutes les raies solaires, comme l'a demandé Campbell en ipoS. J'ai employé seulement une autre méthode qui assure une vérification utile et offre d'ailleurs ses avantages. C'est la méthode de l'inclinaison indi(juée par moi en i8f)5 pour la recon- naissance de la rotation dans les planètes. Je l'ai appliquée successivement aux planètes Jupiter et Saturne, à la couronne solaire des éclipses avec un grand spectroscope fixe, puis en 1902 aux planètes Jupiter, TJranus et Nep- tune avec un petit spectroscope mobile autour de l'axe de son collimateur. Si l'on projette une petite image de l'astre sur la fente du spectroscope et si l'astre tourne comme un corps solide, les diverses parties de la raie spectrale s'inclinent du même angle, les conditions étant les meilleures, lorsque l'axe de rotation de l'astre est perpendiculaire au rayon visuel et lorsque la fente contient le diamètre équatorial. La mesure de l'angle d'in- clinaison donne la vitesse de rotation; or elle s'appuie, non sur deux points extrêmes d'un diamètre, comme dans la méthode de Duner, mais sur la par- tie centrale et le diamètre entier. La méthode de l'inclinaison, qui repose sur une base expérimentale différente, est a priori digne d'attention. D'ailleurs, sur le Soleil, l'absorption impliquée par la raie noire est plus facile à interpréter au centre, où les couches successives sont traversées normalement, dans les mêmes conditions. Au bord, les couches inférieures ont une action prédominante qui, de plus, est variable pour deux points très voisins de l'astre. Dans les recherches de 1902 citées plus haut, faites sur Jupiter avec un petit spectroscope mobile, qui, en raison de sa petitesse, était exempt de flexion, on juxtaposait au spectre de la planète un second spectre photogra- phié après que l'appareil avait été tourné de 180°. Les inclinaisons des deux spectres étant inverses, l'angle d'inclinaison est doublé et aussi la précision de la mesure (voir la Note des Comptes rendus, t. CXXXV, p. 228, et les dessins annexes; voir aussi le dessin ci-après). Cette disposition heureuse n'a pas été employée pour Lranus, qui exige une pose déjà trop longue pour un seul spectre; mais elle est évidemment applicable au Soleil, même lorsque la dispersion est forte. Il est seulement difficile de faire tourner le SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 12,37 spectroscope qui a de grandes dimensions; mais on peut le laisser fixe et faire tournera sa place l'image solaire sur la fente en interposant un prisme à réversion. Ce prisme, comme on sait, a une section triangulaire avec deux côtés égaux; le troisième côté, appelé base, est parallèle à l'axe du faisceau lumineux; et le prisme entier tourne autour de cet axe, en imposant au faisceau une rotation double de la sienne. 11 a déjà été appliqué dans le même but au Soleil par Zollner en 1871 et ThoUon en i885 ('). La disposition générale adoptée est la suivante (") : le spectroscope, aussi dispersif que possible, est à réseau et employé dans le troisième et le quatrième ordre avec des chambres longues de 2'",5o et 3"',5o. Le faisceau solaire, réfléchi par un cœlostat et large au plus de 2''™, traverse le prisme à réversion, puis un petit objectif de projection dont la dis- tance focale a varié de 7'™ à 20*^", et qui est porté par une double cou- lisse dont les mouvements sont parallèles et perpendiculaires à la fente. La netteté de l'image solaire sur la fente n'est pas diminuée par le prisme, puisque les rayons qui le traversent sont [jarallèles et non convergents; s'il est bien construit et bien réglé, l'image reste nette tout en tournant et maintient son centre fixe sur la fente. On place le prisme à réversion dans une des deux positions où le diamètre équatorial est parallèle à la fente, et l'on fait une première épreuve du spectre, puis une seconde, mais après avoir tourné le prisme de 90" et l'image du Soleil de 180°, en maintenant le même parallèle sur la fente. Cette dernière condition et la juxtaposition des deux spectres sont assurées par les deux coulisses. En fait, la double épreuve s'applique au diauîètre équatorial ou à un seul des parallèles Nord ou Sud ('). On a donné plus rarement une autre orientation au Soleil sur la fente, (') L'angle du prisme qui est l'angle des côlés égaux doit être grand, sinon les par- ties voisines de la base sont seules utilisables, et la réflexion totale est très rasante. Lorsque l'angle est de 90°, on a le prisme à réflexion totale, employé souvent comme prisme à réversion. L'angle le plus favorable est voisin de 120°, ou moins lorsque les faisceaux qui traversent le prisme ne sont pas convergents. (-) Une disposition analogue a été conçue indépendamment par M. Bosler, astro- nome à l'Observatoire, et appliquée par lui à la grande lunette pour l'étude de la ro- tation de la planète Vénus. (^) La latitude des parallèles est déterminée avec une lunette auxiliaire, munie d'un micromètre, qui vise la fente. On mesure la distance de la fente au centre de l'image avec le micromètre ou avec les coulisses. La hauteur du spectre ilonne aussi une mesure de la latitude. J2'i8 ACADEMIE DES SCIENCES. coniine dans la riiétliode de Dunei', i[iii juxtapose les spectres des deux hé- misphères; car la partie isolée parla fente ne tourne plus comme un corps solide, et la méthode perd en partie ses avantages. Les recherches, faites avec l'aide de MM. d'Azambuja et Burson, ont porté principalement sur la partie violette du spectre, qui comprend les raies H et K du calcium. Ces raies, (jui sont les plus larges du spectre, sont les sevdes à oH'rir un triple renversement bien net, qui annonce trois couches distinctes superposées; avec les raies de riiydrogène, ce renversement est seulement partiel. Pour ces raisons, les petites composantes centrales H3 et K, sont prohaljlement les plus favorables pour l'étude des mouvements dans la chromosphère supérieure; au bord solaire extérieur, elles sont plus hautes que toutes les raies de rhydrogène. Sur les épreuves, les inclinaisons de la raie K., ont été d'aboid siuq>le- ment comparées aux inclinaisons de raies iines voisines de la couche renver- sante, qui sont d'un côté la raie du fer X 39.30,45 et de l'autre un doublet du Faute l/Tt-3Qes du Soleil Fig. I. Spectre fer et du cobalt X 3935,96 et X 3936,12. Les mesures absolues des inclinai- sons et des vitesses, qui exigent un appareil spécial encore en préparation, seront publiées plus tard; a priori, elles peuvent être au moins aussi exactes (|ue celles des autres méthodes, surtout si l'on remarque que le retourne- ment de l'image double l'angle à mesurer. D'ailleurs les inclinaisons augmentent lorsque le diamètre de l'image diminue; et si, comme dans le cas présent, il est suffisamment petit, les inclinaisons et leurs dilTérences sautent aux yeux, sans qu'il soit nécessaire de les mesurer sous un réticule. Cet examen rapide est seulement qualitatif, mais, comme il est diflerentiel, il a une réelle valeur. Or les inclinaisons de K, sont parfois., à première vue, dillérentes de celles du fer et du cobalt; le 18 mai, en particulier, sur le diamètre équa- SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1 aSg torial, elles l'iMieiU maniresleiiieiit plus l'aihh^s, eoinme 1<^ luoiilre la figure ci-contre, où les inclinaisons et leurs dill'érenccs sont agiaiidies à dessein. Les vitesses de rotation de cette couche élevée étaient notablement plus faibles que dans la couche renversante, ce cjui est contraire au résultat obtenu par Adanis avec riiydrog-ène. Plus lard, dans les premiers jours de juin, l'inclinaison de K., à l'équa- teur était à peu près la même que celle (\u l'er et du cobalt. Sur les paral- lèles, d'autre part, dans cette période, les inclinaisons de Iv;, sont parfois aussi d'n'(Meiites en plus ou on moins, celles en plus étant dominantes aux laliliides élevées; de jiliis. dans les deux hémisphères, les différences ne sont pas toujours les in(''mes. (!)n est ainsi conduit à penser cjue les couches supérieures ont des varia- tions de vitesse de rotation qui sont parfois notables et même différentes jjour les deux hémisphères, dans rinlervalle de quelques jours et de quelques semaines. Les variations doivent être en effet plus grandes quand on s'élève davantage, et j'ai déjà noté, en i8f)3, que, au bord solaire, les vitesses radiales des protubérances, qui s'ajoutent ou se retranchent à la vitesse di' rotation, augmentent avec la hauteur dans l'atmosphère. D'ailleurs les taches, qu'on considère comme liées à la surface, ont, sur un même parallèle et dans une même année, des différences sensibles dans leur déplacement sur le distjue, et l'on sait que les vitesses publiées ne sont que des moyennes. De plus, les variations de toutes ces couches ont entre elles, très probablement, un lien étroit qui est à déterminer. 11 faudra naturellement poursuivre ces recherches pendant un temps très long pour arriver à des conclusions déliiiitives; de toute façon, les premiers résultais font ressortir les avantages particuliers de la méthode de l'incli- naison, qui s'appuie sur la partie centrale du Soleil, et qui exige seulement un spectroscope puissant; les appareils astronomiques coûteux ne lui sont plus nécessaires, et elle peut être abordée avec le Soleil aussi bien dans un laboratoire de Physique que dans un observatoire. Recherches sur l'éclat moyen de la chromosphère. — La variation de l'éclat moyen de la chromosphère au cours d'une période solaire a déjà été reconnue comme très probable par l'examen des nombreuses photographies de la chromosphère que j'ai obtenues, depuis 1893, avec la raie K^. Récemment, au (Congrès des recherches solaires de 1907, MM. Norman Lockyer et Haie ont soulevé la question, et ont annoncé l'emploi de méthodes perfectionnées pour relever le nombre et l'éclat des ilocculi sur les épreuves des jours suc- cessifs. Pour donner à ces recherches une base plus solide, j'ai proposé de C. H., lyoS, I" Semeilre. (T. GXLVI, N° 34.) l63 124o ACADÉMIE DES SCIENCES. comparer diroctcniont à intervalles réguliers les inlensités de la chromo- sphère et de la [)holosphère, et de la façon suivante : on juxtapose sur la même plaque deux épreuves monochromatiques du Soleil faites avec la raie K.. et un intervalle brillant du spectre, toujours le même, et l'on mesure ensuite les opacités moyennes des deux épreuves. J'ai fait quelques essais dans ce sens, et je les ai aliandonnés; car on peut arriver au résultat par des moyens beaucoup plus simples, par l'étude dé- taillée du spectre de la lumière générale du Soleil. Ce spectre est celui que donnerait le Soleil, s'il était aussi éloigné que les étoiles; il s'obtient aisé- ment en envoyant le rayonnement solaire sur la l'ente du spectroscope, sans interposer aucun objectif. Lorsque la dispersion est forte, il contient, comme je l'ai montré eu i8()2, les raies Ko et K,,, qui représentent les éclats moyens des chromosphères basses et supérieures. 11 suffit donc de les comparer avec un microphotomètre à de petites portions du même spectre, toujours les mêmes, choisies dans la raie K, et dans un intervalle brillant entre deux raies noires ('). Ce spectre de la lumière générale n'exige pas d'objectif; il peut même, semble-t-il, être photographié lorsque le Soleil est caché par les nuages, avec la lumière diffuse de notre ciel, à condition toutefois que cette lumière ne soit pas due, pour une part notable, à une phosphorescence déterminée parles rayons solaires ultra-violets. Même la comparaison avec le microphotomètre des spectres du Soleil et de la lumière diffuse permettrait de déceler et de doser cette phosphorescence supposée, et je signale en passant cette re- cherche accessoire qui n'est pas sans intérêt. Cependant les raies Ko et K3 ont sur le disque de grandes différences d'in- tensité et de largeur, par exemple au centre et au bord, et qui importent dans l'étude du pouvoir absorbant de l'atmosphère; les différences sont parfois aussi notables entre les deux hémisphères, entre les régions de l'équateur et des pôles. Pour les relever dans leur ensemble, j'emploie la combinaison suivante de deux objectifs, placés devant le spectroscope de la lumière générale. In premier objectif, qui peut avoir une petite ouver- ture, donne une image de l'astre large de i"" à 2''", et le second objectif est disposé de manière à donner sur la fente l'image du premier. 11 suffit d'avoir dans le plan de l'image solaire des diaphragmes divers qui arrè- (') Ce spectre de lii lumière générale doit être 1res dispersé et, de plus, ne pas con- tenir de Inniiéie étrangère (diffuse par exemple). La première condition réduit beau- coup l'application de la méthode aux étoiles. SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 12/1I tent soit le centre, soit les bords, soit loiite aiilre porlioii du disque, pour- avoir le spectre moyeu des parties restantes. La juxtaposition et la compa- raison de ces spectres moyens donné lieu à des remarques intéressantes. En résume, tous ces dispositifs très simples permettent de suivre aisément les variations de vitesse et d'éclat des couches atmosphériques principales. PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les organes et le mode de végétation des Néi-roptéridées et autres Ptéridospernies. Note de M. (iuANn'EuRY. A l'association singulière, dans ces plantes fossiles, de graines à des feuilles qu'on ne sait distinguer de celles des Fougères, correspondent, loutau moins dans les Odontopteris, Nevropteris, Linopteris, Alethopteris , des organes et un mode de végétation particuliers que, ne connaissant pas dans les plantes vivantes, je me propose de décrire sommairement; j'appliquerai ensuite leurs caractères les plus constants à la reconnaissance d'autres Ptérido- spernies dont on ignore les graines. Dans CCS fossiles, les organes dominant par la quantité sont les Aulaco- pteris ('), ou longs et larges stipes rameux réduits à l'état fossile, après la destruction des tissus internes de Myeh.tylon, à leur écorce mince aussi régulièrement striée que les feuilles de Cordaïtes. Ceux des Odontopteris et Nevropteris sont souvent encombrés d'un abondant chevelu de radicelles déliées entremêlées aquatiques, sortant par faisceaux des stipes. Ceux-ci, ronds, épais à la base de o°',io à o"',i5, s'adaptent parfaitement à des souches plates étranges, que je crois pouvoir interpréter comme des tiges naines très surbaissées, portant en saillie, en nombre variable, des tron- çons àWulacopteris. Ces souches, larges de o'°,5o à o°>,75, sont appliquées sur le sol fossile de végétation par une surface verruqueuse, et lui sont fixées par des racines souterraines grêles à radicelles pinnécs. Les racines issues de la face intérieure de la souche étant peu nombreuses et peu pro- fondes, la plante en se développant a poussé, pour pourvoir à leur insuffi- sance, des branches souterraines radicantes rameuses non striées, et, pour se fixer au sol, de curieux crampons de nature également stipale. Et, comme parmi les milliers de tiges debout enracinées des forêts fossiles, il ne s'élève de ces souches ni tiges, ni stipes, ces derniers mutilés étant plutôt couchés, il est à présumer que, comme des plantes de marais, les Névropténdées (') Flore carbonifère, p. 122. I2'|2 ACADÉMIE DES SCIENCES. ont vécu le pied dans l'eau, fixé au sol de fond par les racines souterraines et les organes supplémentaires ci-dessus notés. Certaines souches se sont agrandies jusqu'à atteindre une longueur de 2'" el plus, et l'on voit, dans ce cas, que les tiges étalées qu'elles représentent se sont également allongées. Dans les mêmes dépendances se trouvent d'autres organes d'extension, sinon de propagation, savoir : 1° des Aulaco- pteris ordinaires fixés par des crampons, qui ont au moins élargi l'aire d'oc- cupation des plantes envahissantes qu'étaient les Nevropteris et Odonlopteris ; 2° des Aulacopteris pnrliculiers, rampants, à surface inférieure non striée, ramifiés par-dessus, que des bandes vasculaires incluses rapprochent des MecluUosa ; et 3° cà et là quelques touffes surhordonnées de stipes enracinées. Il reste à mieux connailix' les relations de ces parties qui, étant de taille à ne })ouvoir être c(_)ll('etionnées, ont été dessinées. Dans des espaces plus restreints, j'ai tL.nivé, en rapport avi'c un fouillis de lacines entre-croisées, un cnseivdjle assez complet de [letitcs souches moins plates et de tiges traçantes, que les stipes, feuilles et graines associés relient au Li/ioptcris lirongniarli Gut. ; les stipes, li'iés comme les autres, s'en distinguent par des ponctuations épineuses. ]j\\/e//ioj)/eris Gran(niil. .hiiuiutl. I. W, p. 4"8 ; ISUiznnio- pLeiis A'o/de/is/iiôldi dai^s F. Flora d. Bdieit Inscln. ii)o'.>, /'/. I', /ii;. \. p. 10; el les Stipes, PL V, 1894, dans F. l'Iota d. PoUirlâitdir. Ai klischc Zone. lo'i/i ACADÉMIE DES SCIE^CtS. On sait moins que ces plantes se signalent par l'exlrùine diversité de leurs jj^aincs, dron ^minrli cl siih-Brongniarli, ont des graines fort dilTéreutes. Toutes mes con- statations tendent ainsi à établir que les r^lérldospeimes, aux oiganes de végétation extérieurement peu dill'érenciés, possèdent des types de graines plus diversement va- riés que les frondes, et des tvpes de formes aussi (lill'éreiilcs que les genres de graines silicifiées créés par Ad. Brongniart, comme en témoignent, du reste, les graines et feuilles recueillies depuis longtemps dans les emprunts de remblais |>our mine les mieux et les plus complètement explorés. • OCÉANOGRAl'HiE. — Sur la neuvième campagne de la Princesse- Alice. JNote de S. A. S. le Pri.vce df ^Iovaco. Ma qiialrièinc campagne aux régions at'clicjues, poursuivie en 190-, avait pour Ijul de compléter les travaux entrepris dans les trois précédentes, au point de vue hydrographique, géographique et météorologique. Partie du Havre le i G juin 1907, la Princesse- A lice y est rentrée le 12 sep- lembre. Comme l'année précédente, un bateau à vapeur de ^5 tonneaux, le Quedfjord, me servait d'auxiliaire, et plusieurs savants et officiers m'ac- compagnaient pour Texécution du travail scientifique : le D'' .1. Richard, zoologiste; le lieutenant de \aisseati Bourée pour rOcéanographie ainsi que le capitaine de frégate d'Arodes ; le professeur Ilergesell pour la Météoro- logie. M. Tinayre, artiste peintre, fixait sur ses toiles les principaux traits de la région et le docteur Louët, médecin militaire, était chargé du service sanitaire. Un groupe d'explorateurs terrestres norvégiens était formé par II' cajùtainelsachsen, de l'armée norvégienne, le géologue Hoel, M""" Dieset, hotaniste, et trois auxiliaires. Le voyage fut considérablement entravé par la présence, tout à fait anor- male pendant l'été, d'un champ de glace répandu sur l'espace compris eulrc l'île aux Ours, le Spitzberg et la banquise du Groenland. Cetle glace, (pli venait des régions orientales en doublant le cap sud du Spitzberg, (') Comptes rendus, igoj, p. 812. SÉANCE DU l5 JUIN I908. 1245 relarda mon arrivée sur la côte Est, en m'obligeant à faire un détour de 180'""' vers rOuest, et elle liàta mon retour par la menace d'un envahisse- ment prématuré, peut-être définitif tk's baies. Une Carte de ce champ a été établie pour plusieurs moments de la période estivale, au moyen de nos propres constatations et de tous les renseignenients obtenus depuis. D'autre [)art, une brume épaisse, qui s'étendait continuellement au large de la côte, rendait fort difficiles les mouvements du navire en dehors des baies. Météorologie. — Ne pouvant, pour ce motif, opérer des lancements de ballons-sondes, j'ai néanmoins participé avec des ballons captifs au lancer international convenu pour la période du 22 au 27 juillet; et, dans cette circonstance, la Princesse-Alice a pu faire monlcr ses instruments jusqu'à l'altilude de ^^000'", tandis que quatre balhjus-piloles atteignaient 7.J00'". Océanographie. — 187 observations de température étaient faites à la surface de la mer par les soins du D*' Richard, et une indication spé- ciale résultait de ce travail pour les parages de Beeren eiland. Alors que les glaces N abondaient cette année, il fallait se rapprocher beaucoup plus de cette île pour trouver une température aussi basse qu'en 190G, où les glaces manquaient. Ce fait montre cjue l'oscillation de la limite des eaux polaires, qui se trouve dans cette région, joue un riMe plus important que l'apport momentané et accidentel de glaces, même abondantes, et que ce dernier fait n'est qu'un détail dans le phénomène du mouvement d'ensemble des eaux polaires. Géograplde. — Le capitaine Isachsen, parcourant sans cesse les régions de l'intérieur, a comblé toutes les lacunes laissées par le travail entrepris durant notre campagne de 1906 avec la Fhotogrammétrie et le théodo- lite . Maintenant nous possédons les éléments complets d'une Carte détaillée de la région du Spitzberg comprise entre Kingsbay, la baie Smee- renburg et la baie ^^ ood, ainsi que les principales données intéressant la Géologie et la J5otani({ue. Pendant ce temps, je pratiquais dans les baies Cross, Lilljebook. et Moller un complément de sondages nécessaire pour achever l'hydrographie de ces parages, et M. Bourée mesurait une nouvelle série d'angles cpii permettait d'en tracer exactement les lignes littorales. y.oologie. — Les observations zoologiques comprennent surtout des pré- lèvements journaliers de plankton pendant tout le voyage depuis le moment du départ jusqu'à celui du retour. D'autre part, la présence d'une espèce de morue {(kidiis polaris) nous a été signalée par des chasseurs de phoques, dans l'Isfjord, coïncidant avec celle, constatée par nous, du capelan : fait 1246 ACADÉMIE DES SCIENCES, absolument nouveau pour le Spitzbeig d'où la inorue avait tlispaiii depuis de noud)ieuses aunéi's. .Fai pu me procuiMM' et rii|)poi'ter pour le Musée océanographi dragues, 3 haveneaux, 67 fdets pélagiques. lùdin jai recueilli plusieurs spécimens vivants du Canis Lagopus ou renard hleu, alin d'observer, en essayant d'acclimater celte espèce dans le Tiord de la l''rance, certaines particularités physiologiques la concernant et qui sont encore mal connues. Pour commencer, les renards susdits, placés à la campagne, dans un parc approprié, sont devenus blancs vers le mois de novembre et maintenant ils reprennent leur poil qualifié bleu cendré. Physique. — Les frères l^umière, de Lyon, dont le nouveau procédé pour la photographie en couleurs était à peine mis au point, avaient bien voulu, pour le voyage, me livrer quelques douzaines de leurs plaques autochromes. Or un fait remarquable s'est produit avec elles: depuis la latitude de 6f)°4'>' î^- en\iron, jus(jue vers celle de 79", la plus haute \isil('e par nous pendant cette campagne, un voile bleu d'une intensité qui croissait à mesure que nous montions vers le Nord les aiîectait constamment. Et lors de notre retour vers le Sutl, ce phénomène cessa, dans une proportion inverse, de se produire. ÉLECTIONS. L'Académie procède, pai' la voie ilu scrutin, à la nomination d'une (_]oni- mission chargée de dresser une liste de candidats au poste de Secrétaire perpétue! pour les Sciences physiques, vacant par suite du décès de M. de lAippaicnt. Cette (Commission, qui se réunira sous la [(résidence du Président de l'Académie, doit comprendre six Membres choisis dans la division des Sciences physiques. M^L Vav TiEUHKM, (jAUDRY, TkOOST, noi:c.IIAI!I), Î^Ii\VTZ. ClIATIX léu- nissent la majorité des sulTrages. CORIlESPONDArVCE. M. le Seckktaiuic pkkpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, l'Ouvrage suivant : Leçons sur les théories générales de l'Analyse, l. il, par Iîené Baihe. SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 12/(7 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les formes bilinéaires. Note de M. be Skgi'ier, pn'senlée par M. Jordan. 1. a et '^ (''tant deux substitutions «-aires dans un champ s, on peut se proposer de chercher les formes a = ï<7,7,.r, )-/, (\a\^o') k coefficients dans 3 telles que ^na = a, a étant la transposée de « (le cas [3 = a~' fournit toutes les substitutions permutables à a). Pour que a existe, il faut et il suffit que jB"' — 5£ et a — .y£ {i étant la matrice unité et s un paramètre) aient les mêmes diviseurs élémentair.es. Supposons que s soit le champ A des nombres complexes ordinaires. Prenons a et [i sous forme canonique. Soient 5,, ... les multiplicateurs de a, /,, . . . ceux de [i. Soient /, = i^', t.,=zs.^\ ..., t.,_ = s~\ x étant minimum, et supposons qu'il n'y ait pas d'autres multiplicateurs. Soient nij le nombre des variables de lay" suite relative à 5,, yl, , = '«,,, > '",,,+1 = '«,/,+,/, > . . . = in,i^^,„+,i^., l'i qi = O/,. On peut supposer que la y'*' suite relative à ciiaque Si ou /, a w, variables. Après la y'" suite relative à .?,(= s) plaçons maintenant lay'" relative à s.,, ..., puis la j" relative à 5,., puis la (y-t-i)" relative as,, et soit alors x\ la k" variable de la i" suite; plaçons de même les suites relatives à /,(= 0) ■••) /y., et soit v^ la k'' variable de la i^ de ces suiles. Soit ('■=Qp--i-l-i, •••. Q?; ./'=:n7-,-f-i, ..., Q,); Pour que a existe, il faut et il suffit ijue les | Aj^™"?! soient ^ o. A''.peut se l'amener à volonté, soit à un premier type où la première colonne est nulle sauf le dernier élément égal à i, soit à un second type où la première colonne est composée d'unités (Jordax, J. M., (888 et i()o5). 2. Astreignons maintenant a à l'une des conditions a = ±a, a = ^a, a = a (a étant la conjuguée de «), a = [iJ«, et supposons (jue [i et a puissent èlre canonisées par un même changement de variables si a = ± « ou a = [3«, par des changements conjugués sï a ^= a ou a — [Bc/. /.es seules iioii- C. U., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N» 24. 1 l(^>4 1248 ACADÉMIE DES SCIENCES. velles conditions pour l'existence de a sont que v. = i ou i, que ^ = a si a = pc/, que [ï = a si a — ^a et que q^, soit pair dans les quatre ras suivants : n\, pair avec a = a, .v/ = t ; m^^ impair avec a = — a, st — i] m^_ pair avec a = aa, .9 = 1; /«y, impair avec a = aa, s = — \ (les conditions relatives à â = ± a, rt = a« ont été trouvées tout autrement par Kronecker et M. Fro- benius quand fi = a). Comme ar/a = a résulte de a = aa, et aaa = rt de a = ac/, on trouve aisément ainsi toutes les solutions a de « = ar/ ou a — xa, même celles où |a| = o, ce qui complète les recherches de M. Voss (S. A. M., l. X\^ I, p. 211-272). .'>. On peut toujours annuler les ,l,p, où p^'y et, par suite, supposer w = 1 . Pour a = ± a et a = a on arrive à des formes réduites analogues à celles de M. Jordan pour a =^ a (■/. M., 1888). Soit a = aa. Si s — 1 avec m, = 2 a — i , on peut annuler tous les A" où iz:/zj et les a'/, où /■ et / sont < [/.; la matrice des al\ où k = i, ..., [J- et /= [jL, ..., ni, se réduit alors au premier type (à un facteur près). Si s =— 1 et m, = 2;j., on ])eut annuler les A'-' où i^j et les ajf^ où k < ;j. et /^ a; la matrice des a'/^ où /■ rr^ i , . . ., a et / = a + i , . . ., /«, est alors (à un facteur près) la somme de deux matrices d'ordre a, l'une du premier, l'autre du second type. Dans tous les autres cas, on annulera les A'' où izj sauf les A--'-'-'' qu'on réduit au premier type : les A'> où />_/' sont déterminés par les autres d'après a = aa. Sia = 7.a^ on ohliont des résultats analogues, eu prenant toutefois as' pour rt lorsque I ^1 — I . _ 4 . Si S est quelcon(iue (je supposerai alors que ^= a si a — ± a ou a = ^a et (pie ^ — y. s\a = à ona — [iâ), après la réduction d'une forme bilinéaire jouant le rôle de A|'", réduction qui dépend de £, on est toujours ramené à l'un des problèmes précédents dans le champ s recherches de Schwarz et de MM. Picard et Poincaré. Il a été établi que l'intégration de (i) dans les conditions voulues n'est possible que pour une infinité discontinue de va- leurs positives de A, les « conslantes caractéristiques », qu'on peut trouver par un calcul régulier. Dans les recherches citées, l'hypothèse A(a:;,j)>o est essentielle. Il n'existe, à ma connaissance, d'autre essai de s'affranchir de cette supposi- tion restrictive que celui de M. Ma.son (Journal de Jordan, 1904)) qui) l>,2«2("f, j) -H- • • -H >" w„ (.r, r) + Les fonctions ii„( .v, y) s« calculent par les formules récurrentes (4) A^/„+ /V(.r, j) H„_,^o, »„ = osurC (/tr=l, 2, . . .)• Si nous démontrons cjue la nérie (3) est à convergence limitée, l'existence d'au moins une constante caractéristique sera établie. Or, considérons la fonction I'i("0=-- J/ A(.r, y) ii,(.v,f) u(j:,j; '/.)c/xdr. Elle est méromorphe et n'admet d'autres pôles que ceux de «(a-, -»'; A). Développons-la autour de A = o : (.5) (/) =2>.""'„, >v„= j j \{.r, y) ii„Lr, y) uj.r. y)d.i- dy. 0 "il La foruude ,..„.,= /y <>■'■ ) \0y du- dy montre que les constantes te à indice impair sont positives; on en conclut, par le procédé de Schwarz, qu'on a < — <...< <. Ces inégalités prouvent que les séries (.))et(3) sont à convergence limitée. ."{. Réciproquement, soient A, la « constante caractéristique » la plus petite eu valeur absolue ( ou l'une d'elles ) et r, les intégrales correspondantes : A;, + >.,A(.r, :o, z,=.o sur G (( = 1, 2, p). 1.(1 succension de rdtciirs le long de C étant quelconque, les séries (3) et (5) divergent i>(>ur\'/.\ > [a, |. H suffit pour cela (pi'on n'ait pas / j '^(■'■, y) ^-d-i', y) ii,{.f, y) d.r dy : " (I!) c es-l-à-dire f".^'/s = o, d_ du désignant la dérivée suivant la normale intérieure à (\. SÉANCE DU l5 JlIN ipo8. IJOI On est ainsi ramené à l'élude de la série (5). Deux circonstances peuvent se présenter : (t. —^ lend vers une limite. Il y a alors un seul pôle sur le cercle de con- vergence de (3) et (5 ), soit A = A,. Si Ton désigne par S|(^", v) le coeffi- cient de Y dans //(a-, y; X), on a I ' /. I ,. "'„ ^ zz:lim— ^, z^(.r, y) — Vim'l.'[ ii„{.r, y).- b. —^ ne tend vers aucune limite. Il y a alors deux pôles, X, et X^ = — X, . Soient z,(x,y) et z.,(x,y) les coefficients de ^ et y; on a, dans ce cas, p =z lim •"^' , ;;,-;,— lim >.;"+' «2,, + ,, ;, + 50= lim /;" (/,„. lui retranchant de it{x, y\ X)les parties principales relatives à ces piMes, on pourra appli([uer de nouveau le mécanisme des constantes de Scliwarz et ainsi de suite. J'ajoute qu'avec des modifications convenables la méthode est applicable aux conditions à la limite -; ^-a ^ o et -r- = o. an an ASTHONOMIE PHYSIQUE. — Les Jlocculi de l'hydrogène photographiés avec les raies 11.^ et Hj. Note de M. G. -A. H.vi.i;. Nous avons fait des photographies des llocculi de l'hydrogène par lous les temps clairs depuis octobre igoS avec le télescope Snow et le spectro- héliographe de 5 jùeds. A \erkes, nous avions trouvé que les raies Hp, H.^ et Hg donnaient des résultats fort analogues, malgré de légères différences. Au Mont Wilson, on a régulièrement employé Hg en partie à cause de sa proximité de la raie H du calcium (on peut ainsi utiliser pour les deux raies la même paire de fentes; la différence de courbure de Hg peut se compenser en soilant légè- rement les prismes du minimum de déviation). En mais 1908, il est devenu possible, au moyen de nouvelles plaques ^^ allace l'aii-iso, d'obtenir des clichés du Soleil avec H,. Nous avons aussitôt 1252 ACADÉMIE DES SCIENCES, reconnu que les flormli ln-lllanls apparaissaieut sur ces clichés à des points où avec H,- aiiciiii ol)jel correspondant ne se montrait. De plus, les flocculi sond)res 11^, toul imi s'accordanl en général connne position et forme avec ceux de H5, soni plus intenses et plus étendus. Parfois cependant de petites l'égions paraissent sond)res avec Hg qui sont absentes ou plus faibles avec H^. Ainsi riiydrog'ène semble, dans des régions contiguë's de la surface solaire, cire dans certaines de ces conditions particulières qui produisent les dillé- rences d'intensités relatives des raies chez les nébuleuses, les étoiles de Wolf-]^ayet et d'autres types spéciaux. Nous avons ensuite photographié la chromosphère et les protubérances du bord avec les raies IL^ et Hg. Les images données par ces raies con- cordent étroitement comme forme, mais H3 ne révèle que les parties les plus brillantes des protidjérances. Les images Hp et 11.^ sont d'une intensité intermédiaire, mais elles partagi'iil la faiblesse de Hg. Par suite de sa grande intensit('', ll^, donne de meilleures é|)reuves des protubérances que H et K du calcium. Beaucoup des flocculi d'hydrogène, quand la rotation solaire les amène au bord du disque, coïncident en position avec les protujjéranees. Quand on les photographie sur le disque, il n'y a que les portions les plus intenses (les plus Ijasses en général) des protubérances (|ui soient assez fortes pour paraître sous forme de lloeculi brillants ou sondjres en lumière Hs. Hj,. dé- passe tellement cette dernière raie en intensité (pie même les parties supé- l'ieures des protubérances peuvent, par son euqjloi. être photographiées en projection sur le disque. Elles apparaîtront alors brillantes ou sombres selon (jue leur température est plus élevée ou plus l)asse cpie celle des gaz sous-jacents (en supposant applicable la loi de Kirchhofl' et })etil l'eilet de la dilTusion, liv[)othèses is, Contributions from t/ic Uoiint Wilson Solar Oinei\alor\\ n"2i: A^- tfopliysiral Journal, vol. WVII, avril 1908, p. 3i3-2iS. — Halk, Contributions from tlie Mou ni M ilson Solar Obsen-atory, n" a.'i ; Âstrophysical Journal, vol. XXVII, avril ii)(j8, p. .'.ry-aag. 1254 ACADÉMIE DES SCIENCES. niouvoir moins vile que Tatmosphère gazeuse dans laquelle ils tlollent, les deux méthodes sont d'accord pour montrer que l'Iiydrogène des couches supérieures échappe à Fintluence retardatrice suhie par les taches et les vapeurs hasses (' ). Les clichés du Soleil pris avec la raie H^, le 29 avril après-midi et le malin du 3o oui un as[)ect analogue à celui de l'agrandissement qui les accompagne. L'énorme flocculus somhre di' l'héinisphère austral (-) et les formes significatives des protubérances qui entourent la vaste région troublée apparaissent sur ces clichés. Il est évident que, les conditions atmosphériques dcvcnanl à présent meilleures (avec la lin de la saison pluvieuse), nous pouvons espérer être en mesure d'étudier de plus prés ces apparences lourhillonnaires de l'atmosphère du Soleil. C'est ainsi qu'il serait possible de mettre à l'épreuve les théories solaires de Faye et d'Emden qui, toutes deux, attribuent les taches à des tourbillons. Sous ce rapport on étudiera en détail l'influence du changement de loi de rotation quand on passe des couches hautes aux couches basses, ainsi que l'effet du frotte- ment à la base de l'atmosphère d'hydrogène, ellél qui augmente au nord et au sud de l'équateur. ASlurjiNOMIE PHYSiyi'E. — La dispersion aj)paier>te de la lumière dans l'espace inlersleilaire. Note de M. Piki-.ke i^Eitr.DEw, présentée par M. H. Poincaré. Pour explicpier la découverte intéressante de W. Ch. Mordmaun (M, confirmée par M. (L Tikholï(''), que l'époque du minimum d'une étoile variable observé dans les rayons rouges du spectre devance de (iuel([ues minutes le minimum observé dans les rayons violets, ces deux savants admettent ([uc dans l'espace interstellaire la lumière subit une dispersion couq)arable à la dis[)ersion dans l'air atmosph(''ri([ne de 7""" de pression à ()"(:. (') Il semble prol)al)lc que l'Iiéliuin el le c;ilciiiin H,, qui lous dcii\ allcigneiU de grandes liaiileurs, doiineroiU la même loi de lolalioii ([iie riivdiogène. (^) On le voit aussi comme un objel soniijre li:j ■^ui- la [iliolograpliic correspoadanle du calcium. (•') Coinplca rendus. I. (AI. VI, p. .266 el 383. (■•) Comptes rendus, l. (Al.\l, p. .")-o. — Millfil. d. MLolaislerinvarte in l'iil- lu cherche la distance convenable entre les deux enroulements qui convient pour faire disparaître tout bruit aux téléphones intercalés dans le circuit à gros fil, tandis que le circuit à fil (in est placé à la place couramment occupée par les téléphones dans la réception électrolylique actuelle. Ouand ce réglage est exactement fait, on note la division de la régie correspondante. Si, après cette opération, on soumet l'électrolylique à l'inflence désirée, on vérifiera, dans le cas où il y a vraiment augmentation de sensibilité, que les téléphones rendent maintenanl un son, qui peut être à son tour éteint par un nouvel écart entre les deux bobines, ce qui permet de faire une seconde lecture, et ainsi on peut se mettre à l'abri de toute erreur involontaire el même joindre des nombres à l'appui de ses essais, ce qui est bien fait pour mieux fixer les idées sur ces expériences. (') Chez M. Mambret. 1258 ACADÉMIE DES SCIENCES. \ oici les nombres recueillis au cours de l'essai entrepris pour éludier avec ce dispositif la propriété, signalée par M. Branly, relative à Faug- inentation de sensiltilité du détecteur éleclrolytiqiic sous rinllucnce de la chaleur : 1° A la lempt-iatiiie evléiieure \2" : exlinclion du son ponr l'écart 3o'"™ 2" A 6o" un maximum : extinction du son jiour l'écart 5(3'""' PHYSIQUE. — La Photographie de la parole. Note de M. Devaux- CiiAitBOWEL, présentée par M. II. Poincaré. L'étude de la voi\ liiiinaine et des vibrations sonores (pii la composent est une question assez difilcile (jui, depuis longtemps, a attiré l'attention des chercheurs. I^es procédés employés tout d'abord, résonateurs avec ou sans llammes manométricjues, cylindres ou plaques de phonographes, ont donné des résultats assez incertains, les premi(M's parce que la méthode comporte en elle-même peu de précision, les deuxièmes parce que les tracés recueillis sont de bien petite dimension. On a songé depuis quelque temps à utiliser les courants niicropho- ni(|ues ('). Ces courants reproduisent, en ellct, à des distances assez grandes, et malgré les déformations introduites par les appareils de trans- mission et de réception, la voix humaine avec assez de fidélité pour que non seulement elle soit compréhensible, mais encore pour que le timbre en soit conservé. Il semble donc que le microphone est l'appareil le plus com- mode et le plus parfait pour étudier la voix humaine. Nous indiquons ci-dessous les résultats ((ue nous oui donnés nos premières recherches en ce sens. Nous avons employé un dispositif expérimental très simple, consistant à photographier les mouvements d'un oscillograplx^ placé dans le circuit d'un microphone et d'une pile. L'impédance de Foscillo- graphe est absolument négligeable et ne peut apporter aucun trouble dans le phénomène à éludier. Voyelles. -- Les sons les plus commodes à étudier sont ceux qui corres- pondent aux voyelles. On peut les émettre d'une manière continue et régu- lière pendant un lenq)s 1res appréciable, et en tout cas suffisant pour les photographier. On constate lonl d'abord que la courbe obtenue présente une périodicité correspondante à la note musicale sur laquelle la voyelle est émise, dette (') M. Bi.OMDia., Cniiiplcs rendus, ii noNcrnhre igoi. SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1259 note était d'environ 1 60 vibrations doubles par seconde dans nos expériences ; les clicbcs contenai(?nt environ quinze périodes complètes, et leur examen nous a conduit aux conclusions suivantes : 1° Les diflerenles périodes sont identiques eiUre elles, ce qui semble indiquer que le tracé enregistré ne contient que des liarnionlques du son fondamental. Les vibra- tions propres des plaques micinpiioniques semhlenl donc absentes, au moins celles qui ne sont pas des harmoniques du son étudié. ■2" Les tracés sont toujours les mêmes, si l'on a soin de prononcer les voyelles de la même manière. I^our I et U, cette condition est facile à réaliser; il n'en est pas de même pour les autres; mais nous nous sommes efTorcé de prononcer A, O, É comme on le fait généralement dans les mots : pâte, cote, été. La \oyelle la plus difllcile à émettre d'une manière uniforme est l'E muet, parce que ce son est mal défini. 3° Les tracés obtenus par difTérenles personnes ont des parlicularitéi propies à la voix de chaque expérimentateur, et ne sont pas, pour les mêmes voyelles, absolument semblables. 4" Les dilléienls microphones, du moins ceux qui sont reconnus bons pour la télé- phonie à grande distance, donnent les mêmes résultais, qu'ils soient à grenaille ou à crayon. Les microphones horizontaux (à pupitre) donnent des courbes inverses des microphones verticaux. En eflet, une pression brusque sur la membrane mobile doit, pour les premieis, diminuer la pression des crayons sur leurs supports et agir en sens inverse pour les seconds. A une augmentation de résistance pour les premiers corres- pond une diminution pour les seconds. Ilormoriif/iies et différences de phases. — Sur ces différents tracés, nous avons recherché les harmoniques en employant un procédé graphique assez simple. Nous avons commencé par agrandir considérablement les clichés au moyen de la projection. On constate ainsi que les dentelures si marquées des courbes sont équidistantes les unes des autres On en conclut que les sommets correspondent à un harmonique très apparent, qu'on peut faci- lement éliminei' après quelques làtonnemenls ; en diminuant d'tnie quan- tité constante les ordonnées de ces sommets, on a des points de la courbe sous-jacente (ju'on complète sans difficulté. On agit de la inême façon sur la nouvelle courbe et l'on arrive ainsi, de proche en proche, au son fon- damental. En opérant ainsi, nous avons pu mettre en évidence les principau.v harmoniques, leurs amplitudes et leurs déphasages. I^e Tableau qui suit résume ces résultats : Hiirmoniquos 1 0 4 (i I 3 j Amplitude . . . 1 ,(") 1 ,7 3,0 ■1,^ 1 ,0 '■'- 1 \ '.,-' Phase 0 +90 +90 -9'» 0 f) + i8i> É ac.'cnlut'. l. 1. ■ — — ~-— — . , — «^- — . - — ~ . _^_ — — 8 1.3 12 I 2 9 I j i3 1,0' i , 0 5,5 fi , 0 1,0 T,0 1,5 1,0 ,1,-. ■■',^ 180 0 -iSo -90 0 +90 +90 0 0 *!)" laôo ACADEMIE DES SCIEiNCES Nous devons îijoulor que parfois il semble que certains harmoniques sont affectés dans la période d'un amortissement sensible. Tel est le cas pour le i3'' harmonique de FI et le 12'' de l'E accentué. D'une f'aron générale le son fondamental est moins mleiise que les har- moniques. Le deuxième domine dans I, L et 1^. et des harmoniques plus élevés dans A, () et E. Chaque voyelle a donc une note qui lui est spéciale, une vocable, comme on l'a appelée, mais cette vocable est non pas une note particulière de la gamme qui distingue la voyelle, mais un harmonique du son fondamental. La parole en général. — En employant, au lieu d'une plaque photogra- phique, une pellicule enroulée sur un cylindre, on peut enregistrer des phé- nomènes de plus longue durée. Si l'on prononce une succession de voyelles, on remarque que chacune d'elles comprend, en dehors de son régime régulier, une période initiale et une période finale de quatre à cinq vibrations pendant lesquelles le son se développe et disparaît. S'il s'agit de syllabes, la présence des consonnes modifie le tracé des voyelles pendant (juatre à cinq périodes. Les consonnes paraissent pouvoir se diviser en deux groupes. Les unes, comme B et M, modifient le début du tracé de la voyelle eu l'incurvant au-dessus ou au-dessous de la ligne mé- diane ; les autres, comme C et T, donnent au début de la syllabe un tracé nettement différent de la voyelle. D'une façon générale, ces particularités n'embrassent pas plus de quatre à cinq périodes. Si rapide que soit la parole, on ne peut guère émettre plus de dix syllabes par seconde, ce qui donne environ vingt vibrations par syllabes. Dans une syllabe il y aura donc tou- jours, en dehors du début et de la lin, une dizaine de périodes pendant les- quelles le régime sera régulier et correspondra à celui de la voyelle seule. Ce sera donc, aussi bien pour la téléphonie que pour l'audition en général, la partie la plus importante du phénomène. Cette remarque inonlre le rôle pré- pondérant que jouent les voyelles et l'altention spéciale qu'il faudra leur con- sacrer dans les problèmes de transmission ou d'enregistrement de la parole. SPECTROSCOPIE. — Sur les raies ultimes (les métalloïdes : tellure, phosphore, arsenic, antimoine, carbone, silicium, bore. Note de M. A. de GrAiMont, présentée par M. A. Haller. Dans une Communication antérieure (C(wiyo/e5 /'c/jc/m^, 21 mai if)07)jai fait connaître les raies ultimes d'un certain nombre de métaux, c'est-à-dire SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1261 celles qui persistent le plus longtemps et sont les dernières à disparaître, quand la teneur du corps qui les émet dans l'étincelle condensée va en décroissant indéfiniment dans les composés successivement étudiés. Ces raies ultimes, qui caractérisent les corps en faible proportion, sont des lignes de basse température, résistant à Fintercalation de fortes self- inductions, et appartenant aux spectres d'arc. La plupart d'entre elles ont été décelées dans la flamme du chalumeau oxyhydrique. On pouvait prévoir que les métalloïdes pourraient être répartis au point de vue des raies ultimes, et par conséquent de leur sensibilité à l'analyse spectrale, en deux groupes : i" Métalloïdes donnant des spectres d'arc, susceptibles de présenter dans l'étincelle des raies ultimes, peu nombreuses et sensibles : tellure, phos- phore, arsenic, antimoine, carbone, silicium, bore ; 2° Métalloïdes dont on n'a pu, jusqu'ici, obtenir de spectres d'arc, et dont le spectre d'étincelle disparaît rapidement avec la teneur, les raies les plus fortes persistant à peine plus que les autres : fluor, chlore, brome, iode, oxygène, soufre, sélénium, azote. .le me suis proposé de vérifier l'exactitude de cette répartition des métalloïdes, et je me suis attaché à la recherche de leurs raies ultimes, que j'ai reconnues par les procédés photographiques, seuls applicables dans la région du spectre où elles se trouvent, .l'ai déjtà décrit {Comptes rendus, 22 juillet 1907) les dispositifs et les appareils dont je fais usage pour ce genre de travaux. J'ai réuni ainsi un grand nombre de clichés de minéraux, obtenus depuis plusieurs années déjà par l'analyse spectrale directe, et, d'autre part, j'ai pris les spectres de composés de plomb ou d'étain con- tenant des })roportions décroissantes, parfois jusqu'au -j^^, des métalloïdes étudiés, en partant d'alliages ou de composés à 10 pour loo ('). Les deux séries d'observations ont donné les mêmes résultats, des teneurs égales étant représentées par les mêmes raies dans les minéraux et dans les alliages, et les raies ultimes persistant dans toutes les conditions, à cette réserve près qu'elles ne soient pas masquées par des raies dues au corps prédominant dans le composé dissocié. Mes prévisions ont été confirmées et voici les raies ultimes des métalloïdes du jjremier groupe : Tellure. — Le doublet (2585,9; 2383,4) présente une 1res grande sensibilité; il est (') Je liens à remercier ici M. R. Biquard, principalement, et M. iM. Drecq pour le concours qu'ils m'ont successivement donné dans la préparation des alliages et la prise des clichés, 1262 ACADÉMIE DES SCIENCES. encore iieUeiiienl Msilili^ sur les clichés avec du plonih à )„;;„„ de tellure, el la raie 2385,9 *^ ^'"''^ encore |)()ur yvôou- ^^^' lellurures minéraux, Nagya^ile el Télradymite, donnent, avec une grande intensité, le spectre de lignes du tellure. P/m.s/i/iorp. — Le spectre de ce métalloïde est mal connu et a été très peu étudié dans l'ultia-violet. MM. liixner el llascliek n'ont pn oliti nir son spectre d'étincelle, mais ils donnent son spectre d'arc; ce sont les principales raies de celui-ci qui, comme on pouvait le prévoir, l'ornienl les raies les plus sensibles du spectre d'étincelle que j'ai obtenu, d'abord avec du pliospluire d'étain, puis avec du carbonate de lithium fundii, additionné d'une goutte de PO'IP, et enfin avec une solution du même acide et a\ec l'apjKireil à Inbes cnpillaii-es en silice que j'ai |iiO|)Osé pour l'étude des spectres des li(|uides [L'oDiplcs renliis. 9 décembre J907). On obtient, de toute manière, les deux doublets (2505,0; :î553, 4) et (2535,8; 2534, 1) très nets, les raies 2553,4 et 2535,8 paraissant les plus vives et les plus persistantes. J'ai trouvé, en outre, dans le phospliure d'étain des lignes suivantes que je considère comme appartenant au phos- phore 2563,2; 25G2, 1 ; 2539, 1. Ces deux dernières paiaissenl les mêmes que celles du spectre de la va[)eur de phosphore en tube de Fliickei', d'après l'y^llas de MM. Hagen- bacli et Konen. Arsenic. — Non seulement les arséniures, mais plusieurs autres espèces minérales, les antimoniures principalement, montient les raies de l'arsenic dont les ultimes sont 2849,8; 2780,4; 2288,2, celte dernière étant la plus persistante et se retrouvant dans beaucoup de galènes et dans les écliaiUillons des divers ploinbs du commerce. La sen- sibilité de ces raies païaît \oisIne du ji,^. Antimoine. — Les raies 2598,2; 23ii,6; et aussi 2028,6, un peu moins sensible que les précédentes, sont extrêmement répandues dans les spectres des minéraux; je les ai rencontrées dans presque toutes les galènes, dans tous les échantillons d'arsenic les mieux purifiés et dans tous 'les arséniures. Leur sensibilité me parait supérieure à celle de l'arsenic. Carbone. — La raie 2478,7 est de beaucoup la plus sensible du spcrire Ju carbone, l'résenle, bien entendu, dans tous les clichés de sels fondus, elle se reti ouve dans ceux des métaux, comme le plomb par exemple, qui ont été réduits par le charbon. Je l'ai toujours trouvée dans tous les clichés du silicium. Silicium. — M. W.-.\. Hartley {/ioy. Soc. Proc. Lond., t. LXVIII, 1901, p. 109) a étudié, dans les solutions de silicate de sodium, la sensibilité du spectre du silicium, et reconnu, encore pour |„,j'„„^,, le groupe de six raies de 2528,6 à 2007,0, et la raie 2881 ,7. L'analyse spectrale directe m'a donné les mêmes lignes dans certaines galènes (Fribram) peut-être par suite d'inclusions quartzeuses, en tout cas régulièrement pré- sentes sur les dilférents clichés. Ces raies paraissent aussi très sensibles dans les sels fondus, où je les ai souvent observées coiumedues à des impuretés. Les dernières à dis- paraître semblent être 2881,7; 2528,6; 25i6,2. La coïncidence de 2528,6 avec une raie de l'aiilimoine nécessiterait de nouvelles mesures plus précises. liore. — Les deux plus fortes raies du spectre d'étincelle du bore, obtenu par Eder et Valenta, sont aussi celles de l'arc : 2497,8; 2496,8. N'ayant pas réussi des essais de boruration des métaux, j'ai obtenu ces raies en faisant volatiliser par l'étincelle con- densée des fragments d'un verre préparé en dissolvant de la lilharge dans l'acide borique fondu. l'.lles sont venues, très fortes aussi avec le carbonate de sodium en fusion auquel SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1263 j'avais ajouté environ i pour 100 de bore, à l'étal d'anhydride. Il faudra donc recourir à ce doublet pour la reclierclie spectrale du bore, mais je n'ai pu encore en déterminer la sensibilité limite. Toutes les raies que je viens de doiiMer appaitiennenl l)ieii aux spectres de dissociation, et ont été oljt(Muies avec une condensation de o, i microfarad et sans self-induction. Elles sont communes à l'arc et àTétincelle, où l'inter- calalion d'une self ne les ferait pas disparaître. Telles rentrent donc bien dans la définition des raies ultimes telle que je l'ai donnée. On remarquera que toutes ces lignes sont situées dans la partie la plus réfrangible de Tultra-violet, pour laquelle le verre, flint ou crovvn, est abso- lument opaque, l'our les obtenir il faudra donc faire usage de spectrograplies en quartz ou en spath, ou de réseaux concaves. CHIMIE MINÉRALE. — Recherches sur la solubilité de l'iodure d'argent dans l'ammoniaque. Note de M. II. Baubigxy, présentée par M. Troost. Lors de mon étude sur Faction oxydante qu'exerce l'acide iodique sur une solution ammoniacale de bromure d'argent (Comptes rendus, t. CXLVl, p. 1097), j'ai dii, au début, pour suivre facilement la réaction et la trans- formation de l'acide iodicjue en iodure, me préoccuper de la solubilité de l'iodure d'argent dans l'ammoniaque. Or les résultats des divers auteurs sur ce sujet sont peu concordants. Ainsi Martini (en 1829) a donné -fija pour le coefficient de solubilité dans une solution ammonia- cale de densité 0,96. Avec une de densité 0,89, Wailace et Lamont (en iSôg) ont trouvé YîV:) pour ce coefficient, et l'olil attribue à cette constante la valeur ,,',5 dans le cas d'une liqueur ammoniacale pour laquelle f/:i= 0,986. D'après ces nombres, l'iodure d'argent aurait son maximum de solubilité dans l'am- moniaque la moins concentrée (Polil), celle à 3, 80 piuir 100 en poids de gaz ammo- niac ('), et d'autre part, ce i|ui est égaleiucnl a-sez peu vraisemljhible, le coefficient de solubilité serait sensiblement le même pour des solutions à 9,9 pour 100 (Martini) et à 31,7.5 pour 100 (Wailace et Lamont). En outre, aucun de ces auteurs, d'après les Notices bibliograpliiques que j'ai pu con- (') La leiieui' pour 100 en poids est calculée ici il'ajjiès le Tableau des densités de Lunge et Wiernick, établi pour \h°. C. K., 1908, I" Semestre. (T. C\LVI, N' 24.) ' tJO 1264 ACADÉMIE DES SCIENCES. suller, ne semble avoir indiqué la température à laquelle se rapporte la solubilité donnée. Or une simple expérienre. faite en tube scellé pour parer à toute perte d'am- moniac, montre que cette solubililé de l'iodure d'argent augmente, pour une même liqueur ammoniacale, très sensiblement avec la température. Il est donc piobaljle que les discordances entre les nombres précédents doivent déjà, au moins en partie, être dues aux écarts de leMip:'ratures auxquelles les déterminations ont été faites, même en faisant abstraction des erreurs qu'elles com])ortent dans le cas d'un corps aussi peu soluble que l'iodure d'argent, dont rimjjurelé la plus fréquente, le chlorure, est au contraire très soluble dans l'ammoniaque. De plus, aucune étude n'ayant été faite avec l'ammoniaque, au degré de concentra- tion où elle est livrée normalement par le commerce (environ 20 pour 100 en poids de gaz AzIP, soit rf r= 0,926), et que j'ai employée exclusivement dans mes recherches, j'ai cru bon de déterminer, dans cette solution et pour une lempératuie donnée, le coef- ficient de solubililé de l'iodure Agi. A cause de la faible solubilité de ce composé, j'ai employé la mélhode par cristallisation, de préférence à celle (utilisée le plus souvent) de pesée du résidu laissé par évaporalion d'un poids connu de liqueur saturée. La mé- thode revient à établir, par des approximations successives en plus ou en moins, les concentrations-limites poiu- lesquelles, à la tempéiaturc li\ée, apparaît ou non dans le liquide un indice de cristallisation. Dans le cas de l'iodure d'argent, le procédé est facilement réalisable, grâce à l'extrême ré- fringence des cristaux du composé ammoniacal qui se forme dans ces condi- tions et dont la moindre parcelle en sus[)ension dans la liqueur donne lieu à des jeux de lumière très brillants et parfaitemenls nets. Pour cette opération, dans un tube fermé à lune de ses extrémités, et étranglé à l'autre pour le sceller rapidement au moment voulu, on introduit un volume déterminé de solution titrée d'iodure de potassium pur, puis un léger excès de niliale d'argent. On agite pour mélanger, on laisse déposer le précipité et Ion décante le liquide. On lave plusieurs fois à l'eau distillée dans le tube même, en décantant toujours après repos. Le poids des par- celles d'iodure (quantité presque insignifiante, si l'on opère avec un peu de soin) enlrainées par les eaux de lavage permet, par diflérence, d'avoir celui du sel resté dans le tube. On sèche par un courant d'air tiède, on introduit le volume voulu d'am- moniaque et l'on ferme le tube. On dissout alors l'iodure par agitation du liquide porté à 5o"-Go", puis on laisse refroidir dans luie enceinte à tenqjé- rature fixe. En opérant ainsi en vase clos, il n'y a aucune perte possible d'ammoniac. SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1205 L'absence ou l'apparition de paillettes cristallines, au bout de 24 ou 48 heures, indique si le poids d'iodiire mis en expérience se trouve en deçà ou au delà du poids que peut dissoudre, à la température donnée, le volume d'ammoniaque employé. Quelques essais préliminaires m'ont fait reconnaître de suite que, à- iG" et dans l'ammoniaque de densité 0,926, la solubilité de l'iodure était nota- blement moindre que celle indiquée par les précédents auteurs. Sans vou- loir m'astreindre à une détermination absolue, j'ai du moins fixé, de façon assez approchée, la valeur de cette constante. Les données expérimentales qui suivent en indiqueront le degré de précision. Représentons par ;^- le coefficient de solubilité dans les conditions préci- tées ; j'ai obtenu successivement : 1° Pour os, 0214 Agi dans 123""', en quelques heures dépôt cristallin. Donc -, 1 2.5 000 X 0,99.6 „, _ S < 7 — ' — = 5408. 21 ,4 2° Pour o«,02i3 Agi dans lyS""', aucun cristal après 48 heures. D'où g^ .75000x0,926^ 21,3 3" Pour 0^,0217 Agi daus rK/™', aucun cristal après 48 heures. D'où „ iDo 000 X 0,026 , S > — — = 6400- 21,7 4° Pour o'^',02i5 Agi dans 140'''"', trace de cristallisation après 12 heures, sans augmentation sensible avec le temps. Donc 140000x0,026 S < — —^^ — = 6029. 21,0 A 16°, dans l'ammoniaque de densité 0,926, la solubilité serait donc environ de l'ordre du ^r^, c'est-à-dire très inférieure à celle admise au- jourd'hui. J'ajouterai pour finir que le sens des écarts qui existent entre mes résul- tats et ceux des précédentes mesures s'oppose, en ce qui concerne mes essais, à toute idée d'erreur apportée par des phénomènes de sursatu- ration. 1266 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE MiNÉlîALE. — Sur le chlorure d'arsenic ammoniacal. Note de MM. lÎESsoN et Rosset, présentée par M. Troost. En i8qo l'un de nous ('), reprenant après plusieurs savants l'étude de raction du gaz ammoniac sec sur le chlorure d'arsenic, conclut à l'existence d'une combinaison définie de composition AsCl',4NH'; plus récemment M. Hugo ( = ), faisant réagir l'ammoniac liquéfié sur AsCP avec épuisement par l'ammoniac, conclut à la formation à basse température de NHHJl et d'amidure d'arsenic As (NH-)'; ce dernier corps se décomposait par élé- vation de température en imidure As' (NH)', puis en azoture d'arsenic As N. Sans allusion aux combinaisons précédemment décrites, ces conclusions tendaient à laisser suspecter l'existence de combinaisons définies entre As Cl' et NH'; nous nous sommes proposé d'examiner de plusprès cette question, et, en particulier, si l'on devait considérer MI' liquide comme un simple dissolvant de NH' Ci ou comme un réagent. Sj l'on fait réagir NH' sec à l'état de gaz refroidi sur As Cl' refroidi à - i>o", il se forme un corps solide de couleur jaune clair, qui, débarrassé de l'excès de NH' dans le videphos- phorique, correspond exactement à la composition As Cl% 4 MI' ; ce corps se sublime complètement à 200" dans le vide, et plusieurs sublimations successives, avec lentatives de séparation de produits inégalement volatils, ont toujours donné une matière sublimée d'aspect corné, de couleur jau- nâtre el répondant à la formule 2 As CP, 7NH'; c'est là la composition que Uose avait attribuée à la combinaison de As Cl' avec Nil '. Examinons maintenant comment se comporte le produit primitif au contact de NH' liquéfié. Si on liquéfie du gaz NU' au coiUact de la conibinaison AsCP, 4M1', on conslate aussilôl une décoloration lolaie de la matière qui dm icut |)arfaitenient blanche, elcelle décoloration subsiste même si l'on chasse NU'. Si Ton épuise la conibinaison par NH» liq. an moyen dun dispositif décrit dans une précédente Communication, on constate bien le départ de Nll'Cl dissous et entraîné par NllMiq. et un résidu blanc insoluble dont la composition se rapproche de celle de l'imidure. IJans rhypothèse où NH^ liq. se comporterait comme un simple dissolvant de (') Besson, Comptes rendus, l. CX, 1890, p. i258. (■) HiiGO, Comptes rendus, t. CXXXIX, 1904, p. ^4- SÉANCE DU l,') JUIN 1908. 1 267 NH'Cl, à l'exclusion de toute action chimique, on devrait pouvoir régénérer le pro- duit primitif par un mélange intime des parties solubles et insolubles dans NFP liq. Il n'en est rien, car, tandis que, comme nous l'avons dit précédemment, le produit primitif se sublime totalement à ■200° dans le vide, le produit synthétique ne se sublime que très partiellement et hiisse un important résidu amorphe; le produit primitif, pro- jeté par fractions dans de l'acide sulfurique refroidi, se décompose quantitativement avec mise en liberté de As Cl^, tandis que, dans les mêmes conditions, le produit syn- thétique ne donne qu'une faible quantité de As Cl'. Ces difrL'rences de propriétés, jointes au changement de teinte très net, nous conduisent à penser que INH^ liq. ne se comporte pas comme un simple dissolvant, mais aussi comme un réagent. Il est à noter que As CP peut aussi réagir sur AsCl% 4INH% et, si l'on épuise cette combinaison en tube scellé dans lequel on a fait le vide (avec chaulîage de la partie inférieure du tube au bain de valvoline de 80° à 120"), il reste un résidu insoluble qui est NH^ Cl; quant au produit dissous dans l'excès de AsCP, son identité n'a pu être établie d'une façon précise. Si l'on chauffe le liquide provenant de l'épuisement, à 100" dans le vide, pendant plusieurs heures, jusqu'à ce cju'il ne passe plus trace de As Cl'* à la distillation, il reste un liquide sirupeux qui se prend par le refroidisseuient en une masse ressemblant à la colophane; sous cette forme, elle renferme As, Cl, N, H en proportions voisines de la composition As'Cl'N-H*; il parait hors de doute que nous avions affaire à un mélange, mais les procédés usuels (action de la chaleur, des dissolvants, etc.) ne nous ont pas permis de pousser plus à fond son étude. CHIMIE MINÉRALE. — Sur les chloroiri dates et les cliloroiridiles alcalins. Note de M. Marcel Drlëpi.ve, présentée par M. Armand (îautier. Au cours des recherches que je poursuis sur les combinaisons sulfuriques de l'iridium, j'ai eu à examiner les chloroiridites alcalins. J'ai été frappé de l'insuffisance ou de l'incorrection des données des traités ou dictionnaires de Chimie, relativement à ces sels. Par exemple, à propos du chloroiridite de potassium, on trouve : dans Gmelin-Kraut, 6° édition, t. 111, ji. i3ii, grands prismes rhombiques..., se transforme par efllores- cence à chaud en une poudre vert clair; dans Wurtz, t. Il, p. 128, cristaux prisma- tiques éclatants d'un vert foncé; dans le Dictionnaire de l'Encyclopédie chimique de Frémy, (3), t. XXX, p.- 166, grands prismes vert olive..., quadratiques; dans le Traité de (Chimie de Moissan, t. V, p. giS, grands prismes olives, quadratiques; etc. 1268 ACADÉMIE DES SCIENCES. Je demande la permission d'exposer mes observations sur ces sels. J'ai eu l'occasion de préparer un certain nombre de chloroiridates et chloro- iridites nouveaux, savoir : Ir■CI"Cs^ IrCl«Rb»,H-0, hCrCs'.IPO, et la série lrCI^(lPO)KS lI■CI=(IPO)Rb^ I.■Cl=(IPO)Cs^ IrGI5(H=P)(NH')' (lu type IrCP(H-0)-iM- non encore étudié, fpioique prévu par Claus. Les chloroiridates de K, Hb, Cs, Nil' s'oblieniient p;ir double décomposition avec le rliioioiridale de sodiuiii IiCi*Na^+ 6H*0. Leur formule est du type IrCiSM-. Ceux de Iv, Na sont indiqués comme noirs; c'est exact; celui de NIi*, comme rouge noirâtre au noir rougeàlre, ce qui n'a lieu que si les cristaux sont petits, car, dès ([uelques dixièmes de millimètre, ils sont noirs. Le chloroiridate de Rb est rouge brun ou rouge brique suivant la dimension; celui de Cs est rouge vif, il se précipite toujours très ténu, vu son peu de solubilité. Au microscope, ces corps apparaissent comme des projections de cubes (carrés, rectangles, hexagones), noirs et opaques dès que leur dimension est suffisante (ordre de o"'™,ot); très petits, ils laissent passer une lumière rouge orangé. Leur solution aqueuse, diluée à moins de y^Vô' ®*' ^^ teinte assez sem- blable à celle des cidoroplatinates, pour paraître rouge, puis noire si la solubilité per- met des concentrations plus fortes. Leur poudre est rouge brun à rouge vif, plus ou moins foncée suivant les sels. Les chloroiridites de Na, K, NH* s'obtiennent avec une rapidité et une facilité remarquables par réduction au moyen de l'oxalate neutre correspon- dant des chloroiridates mis en suspension, ou dissous dans l'eau, et chaufTés au bain-marie : 2 Ir CI" M^ -H C= 0' M^ = 2 IrCl'' M' + 2 CO^ Carey Lea avait autrefois conseillé l'acide oxalique [Sil/inian's American Journ., (2), t. XXXVIII, i864, p. Si); les oxalates sont infiniment plus commodes à employer que les réactifs gazeux tels que H^S, SO", NO, communément préconisés. Avec le sel de Na, une concentration convenable donne directement le sel très soluble IrCI^Na'-l-iaHMl. Au contraire, les sels de K et Nil', du tvpe IrCI'^M', sont dissociables aux concentra- tions où ils se déposent, et l'on obtient un mélange de sels di- et trimétalliques, résidlanl de la réaction réversible: IrCl«M^-l-H20:^IrC13(H'0)l\P-l-MCI. Si l'on veut obtenir des sels trimétalliques, il f;iul ilnnc, comme riudi(|uent les au- teurs, mais pas seulement pour amoindrir la solubilité, ajouter une assez forte dose de chlorures de potassium ou d'ammoniuni SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1269 Suivant leur grosseur décroissante, les cristaux séparés sont noirs, bruns ou roux verdàtre, vert olive, jaune verdâlreou enfin jaune pâle terreux; déshydratés à l'éluve, les gros cristaux deviennent réellement vert olive; suffisamment |)etits, les cristaux ne changent guère de teinte. Si l'on veut les chloroiridites dimctalli([ues de K et NH', il faut concentrer direc- tement la solution issue de la réduction, faire cristalliser les sels jusqu'à ce qu'on voie se séparer des cristaux de la série trimélallique : quadratiques, noirs, pour le sel de K; orlliorhombiques, noirs ou roux, pour le sel de MI*. On sépare les eaux mères et l'on fait recristailiser les sels déposés une ou deux fois dans l'eau pure, soit par évapo- ration spontanée, soit par refroidissement d'une solution faite à chaud. Le sel IrCF(lI*0)Iv- se dépose en petites aiguilles roussàlres, jaune verdàtre sale ou jaune pâle terreux suivant leur taille; le sel d'ammonium est en octaèdres bien noirs dès jmm d'épaisseur, noir roux, roux jaunâtre pâle ou jaune terreux pour des dimen- sions de plus en plus petites. Les chloroiridites de Rb et Gs ont été préparés en versant le sel de sodium IrCl'^Na^ (non celui d'ammonium) dans des solutions des chlorures de Rb et de Gs. Même avec un excès assez considérable de ces derniers, le sel précipité est un mélange des sels di- et trimélalliques; en raison de leur petitesse, les cristaux formés ainsi sont jaune pâle, presque blancs. Les sels dimétalliques s'obtiennent en faisant recristalliser le mélange dans l'eau pure, par concentration convenable à chaud; tandis que les sels trimélalliques s'obtiennent en ajoutant à une solution à 5 de RbCI ou Gs Cl portée au bain-marie la moitié au plus de son volume de la solution des sels du mélange, qu'on renouvelle quand l'évaporation a ramené la solution à son niveau Initial; de la sorte, la cristalli- sation a toujours lieu en présence d'un grand excès de chlorures sans qu'on ail besoin d'employer des doses considérables de ceux-ci. Vaquopenlachloroiridite dirubidiijue IrCI'(Il-O) P.b- cristallise en petits cristaux trapus, bruu olivâtre, ressemblanl au microscope à ceux du sel d'ammonium; le sel de caisium IrGI^( II-O) Cs% a cristallisé en petites aiguilles olivâtres. L'iiexachloroiridite Irirubidique IrCl'Rb', HMJ a cristallisé en aiguilles ayant, au microscope, tout à fait les formes cristallines du sel d'ammonium qui cristallise avec H'-O et non i,5H-0 comme on rindii(ue toujours, malgjé que Joly elDufel aient rectifié ce point. Il a aussi la couleur fauve verdàtre de cristaux de sel d'ammonium de même dimension. Le sel tricœsique IrCI'^Cs^ IPO est en aiguilles franchement vert olive clair. Les solutions des chloroiridites ont bien les teintes que leur attribue Glaus. Comme pour les cristaux (vus au microscope), leur intensité de coloration est infiniment plus faible que celle des chloroiridates. Les sels Irimétalliqucs du type IrCI" M' perdent facilement leur eau d'hy- dratation, tandis que les sels dimétalliques IrCP(H-O) M- ne perdent rien à iDo" et ne changent pas de teinte; leur eau est de Teau de conslilulion, comme le prévoit le système de M. A. Werner. Les analyses, les solubilités et les détails d'ordre particulier jseront publiés dans un autre Recueil avec la bibliographie nécessaire. 12-70 ACADEMIE DES SCIENCES. CHIMIE l'ilYStiUE. — Sur les hydrates des acides phosphoriqiies . Note (le M. II. (jiRAv, prrsenlée par M. (t. Lciiioine. (I J'ai recherclié (jiicis sonl les liydrales formés parles trois acides pliospho- riques en déterminant les températures de solidification commençante des mélanges d'eau avec chacun d'eux et construisant les courbes représen- tatives des résultats. Acide orlhophosphorique. — La courbe, que j'ai pu, dans ce cas, construire entièrement, part de -+- 4i",7'), point de fusion de PO'H' déterminé par M. Berllielot, présente deux minima, à + 22", 5 et à — 81°, et un seul maximum à + 29°. Les minima caractérisent deux eutecticjues, dont les compositions correspondraient aux formules (PO'tF + OjiooH^O), fonchint à -+- 22°, 5, (PO'H^-H 3,20.5 iI-0), fonduMl à — 8i°. L'unique maximum montre qu'il existe un seul hydrate de l'acide ortho- phosphoricjue; la composition du mixte est alors représentée par la formule PO*IP + 7, H^O; c'est l'hydrate de Joly. Ce chimiste avait trouvé, pour cet hydrate, un point de fusion (+ 2-") un peu inférieur à celui que j'ai obtenu. Acide pyrophosphui ifjue . — La forme de la courjje est sendilable à celle de l'acide orlhophosphorique. Elle commence à-f-(Ji", point de fusion de l'acide pur que jai déterminé antérieuiement {Ann. de Ch. et de Ph., 7* série, t. XX.\, p. 242), et possède deux minima; il existe donc deux eutecticjues correspondant à {P20'H'H-i,25IPO), qui fond à + 28", (P20"H' + 6,87 H^O), qui fond à — 7.3". Toutefois, pour ce dernier, ces indications ne sont qu'approximatives, car il m'a été impossible de déterminer expérimentalement les températures de solidification des mélanges compris entre (P-(_)'H^ + 5,3o H- O ) et (P^()'n*+ 7,5o H-0). Entre ces deux limites, le mixte se prend, par le refroidissement, en une masse vitreuse, ressend^lant à de l'acide métaphos- [>h()ii(pie, mais se refuse absolument à cristalliser. Les deux branches de courbe, prolongées au delà de ces deux limites expérimentales, se coupent SÉANCE DU l5 JUIN I908. 1271 en un point, dont les coordonnées indiquent la composition et le point de fusion du second des deux eutectiques. Enfin la courbe possède un Seul maximum, un peu moins nettement accusé que dans le cas de l'acide ortliophospliorique. T^'aciile pyroplios- phorique forme donc, comme l'acide orllio, un seul hydrate : (P20'H'+ 1,5 IIMJ), qui fond à + 26°. J'ai isolé cet hydrate en soumettanl à une température voisine de o" un mélange d'acide pyrophosphorique et d'eau possédant la même composi- tion ; ce mélange se transforme lentement en aiguilles cristallines qui sont peu stables et se changent en peu de temps en acide ortliophospliorique. J'ai pu cependant mesurer sa chaleur de dissolution : (P^O'H'- -h I, 5H-^0) sol. -H aq.= I"0" H* diss. -h 4«-»',49, (P20'H*-H i,5H-^0)Hq.-Haq.= P"-0''lI'diss.+ 7':"i,63; d'où l'on déduit, connaissant la chaleur de dissolution de P-< >' H' solide (P^O'M'' S0I.+ aq.zr:P20npaiss.-t-7"',93) que j'ai mesurée antérieurement (^ .^fl/?. de Cli. et de Ph., 7" série, t. XXX, p. 243), P^O'H-sol.4-l,5n-^OIiq. = (P20'll»-t-i,5n20)sol.-H3':=l,44, soit + 2'^'',3o pour la fixation de H-O liquide, et P-0'H»sol.-i-i,5ir-Osol. = (P-0'H'-i-i,,jIPO)sol.-i-i':"',34, soit -I- o^'',f)o pour la fixation de H^O solide. Joly avait trouvé (^Comptes rendus, t. C, p. W']) pour son hydrate (PO'H3-(-o,5H-0)sol.-)-aq.= !'()■ IIMiss. -1- o^-'i, r/j, ( PO* IP + 0,51 [■-■()) liq.H-aq.— PO' 1 1 ' diss. H- 3'^^'', 78 ; d'où l'on peut déduire, en faisaiil inlerviMiii' la chaleur de dissolulion de PO''H'(^PO''H' sol. + aq. = PO'H^ diss. + 2'--'', G;,) donnée par Thom- sen('), PO* H^ sol. + o , 5 JP O liq . = [ PO' H' -I- o , 5 H"- 0 ] sol. 4- a''-"' , 55, (') TnoMSEN, Thermocliernisclic IJnlcrxucliungen, l. 11, p. 213. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, M» 24.) ' »ole de M. Acger, présentée par M. A. Ilaller. ( )ii sail (pir, iors([u'iiu traite [tar la soude fondante un acétate alcalin, celui-ci se décompose en méthane et carbonate : GlP.COn\a + iNaOH = Na^CO^ + CH*. On peut o]j.ser\er une réaction absolument analogue avec le mélhylarsinate de sodium. Si l'on chaune ce sel avec un excès de soude, il se décompose quantita- tivement, à a')0"-2 : avec les formiates on a II _CO^NaH-INaOH=r tP+COM\aS avec les hypophosphites et les phosphites, on a, en deux phases, HM'O-^Na + NaOH — 11-+ MPO^Na- et iIPO'i\a-+ NaOIl — H-+ PO'iNa\ Il est extrêmement prohahle que les sels de sodium des acides mono- et 79 ' ■ >9*^ PMJ-' pour 100 27,22 27,41 11 se forme donc un phosphate double di' magnésie et de monomélhyl- amine de même type que le phosphate ammoniaco-magnésien. 2° Dimélhylamine. — J'ai fait le même mélange que ci-dessus en rem- plaçant les o^,&-i de monométhylamine par la quantité équivalente de dimé- thylamiue pure : 0*^,900 = -ç^ molécule. (') Les aminés employées à ces expériences avaient été complètement privées d'am- moniaque par passage sur HgO. 1286 ACADÉMIE DES SCIENCES. Tout se passe en apparence comme clans le cas de la monnmélhylamine. A un piéci- ))ilé gélalineux succède un précipité ciislaliisé ayaiU les mêmes apparences que le piiosphale de magnésie el de monomélliylamine. Mais, apiès 8 jours, un dosage de l'aminé dans l'eau mère montre que la diméthylamine mise en œuvre est restée tout entière en solution. Les crislaux obtenus perdent complèlemenl leur transparence pen- dant la dessiccation sui- l'acide sulfurique; ils ne dégagent pas de vapeurs alcalines par éhullition avec la potasse ou par calcination. En un mot, ils ne contiennent pas de dimétliylamine. 11 ne se forme donc pas, dans les conditions de l'evpéi^ence, de pliospliale double de magnésie el de dimélhylamine. ')" Trimélliylamine. — Le même mélange est fait encore en remplaçant les 0*^,62 de nionométiiylamine par ib, 18 = jl^ molécule de Iriméthylamine pure. Les résultais sont identiques à ceux cjui ont été obtenus pour la dniié- thylamine. Kn efîet, après le dépôt des cristaux, on trouve dans la solution toute la Iriméthylamine mise en œuvre; les cristaux seffleurisscnt par des- siccation et ne donnent de vapeurs alcalines ni par ébuUition avec la potasse, ni par calcination. Il ne se forme donc pas de phosphate double de mag'uésie et de triuié- thylamiue dans les conditions de l'expérience. Ces résultats oblenus, le procédé de M. (^)nanlin a été soumis aux vérifi- cations suivantes. On mélanue : 20 solution de sulfate de magnésie conlenaMl 3,(46 = -f^ molécule 20 solution de pliospiiate de ?oude contenant 3,58 = -j-îrô " 10 solution de nionomélln lamine pure contenant o,3i=:y^ i> 10 sohitidii iranim(mi;i(|iie [1 ire contenant o,iy = y-J-j » Dans le mélange, la quanlilé de pliospliale de magné^ie est exactement suffisante pour absorber toute l'ammoniaque en passant à l'état de pliosjiliale ammoniaco-ma- gnésien. Après 8 jours, on sépare à la trompe le lic[uide du précipité cristallin formé qu'on essore bien et ([non dessèclie. On isole pai' distillation, en présence de la soude, les bases azotées contenues dans le liquide et dans le précipité. On trouve que celles qui proviennent du liquide précipitent jiar le réactif de Nessler très abondamment en lirun foncé, ce qui Indique (|u'elles sont constituées par de l'ammoniaque presfpie ]iure", celles qui proviennent du précipité préci|iitent abondamment par le réactif de Nessler en jaune pâle, ce (|ui indique f|u'elles sont formées presque exclusivement de monométhylamine, résultat opposé à celui qui est annoncé par M. Quantin et qui s'explique par ce fait que j'ai jiu constater, que la monométhylamine déplace l'ammo- niaque dans le pliospliate ammoniaco-magnésien, comme elle le di'qjlace dans le cliloi'- liydrate d'ammoniaque. Si, dans le mélange précédent, on quadruple les quantités de solution de sulfate de magnésie et de |)lu)spliate de soude sans faire varier la quantité d'ammoniaque et SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1287 de monométliylaniine; en un mot, si l'on emploie le pliospliale de magnésie en grand e\cès, rainnioijia([iie el la monométhylamino se combinent simultanément au phos- phate de magnésie, passant à l'état insoluble, et il ne reste plus en solution que quel- ques centièmes de la monométiiylamine employée. Conclusions. — Il existe un phosphate douhle de magnésie et de mono- mélhylamine de formule PO \ . '^„, ,,,,, ,.tt.>/^; ce compose a ele oh- tenu très nettement cristallisé. Les phosphates correspondants de di- el de triméthylamine ne semhlent pas exister. Le [)rocédé de M. Quantin, qui donne des résultats suffisants pour des mélanges de di- et de triméthyl- amine et d'ammoniaque, ne peut être appliqué à la séparation de Tammo- niaque et de la monométiiylamine. CHIMIE AGRICOLE. — Sur une modification des propriétés du gluten en présence de l'acide sulfureux. Note de M. J. Dugist, présentée par M. Miintz. y\u mois de novemhre dernier, cpielques cas de peste furent signalés dans certains ports algériens et l'Administration prescrivit l'application rigou- reuse des mesures sanitaires usitées en pareil cas. Tout navire ayant touché un port contaminé était soumis à une fumigation par le gaz sulfureux pro- duit à l'aide de l'appareil Clayton, pour le désinfecter. C'est alo'rs que des plaintes se produisirent au sujet des farines et des semoules qui se trouvaient à bord des bateaux ainsi fumigés. Dans une requête adressée à M. le Préfet d'Alger, les détenteurs de ces marchan- dises disaient notamment qu'elles avaient /^e/r/w leur gluten. Des doutes étaient permis au stijet de cette assertion, d'autant que des expériences déjà anciennes, effectuées sur diverses denrées alimentaires, avaient montré l'innocuité du procédé. C'est ainsi que je fus amené à exa- miner des échantillons de farine et de semoule fumigés. < )r, si l'on procède au dosage du gluten dans ces farines et ces semoules, par le procédé habituel, on remarque d'aboid (ju'il faut bien moins d'eau pour hydrater le gluten et former le pàton; ensuite, on constate que la pâte se laisse facilement déchirer el a perdu son élasticité ; enfin, pendant le lavage, le gluten se colle à la peau des mains et iile entre les doigts, de sorte qu'il est impossible de le recueillir. Des expériences de contrôle, avec témoins, instituées quelques jours G R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N' 24 ) Ï^O 1288 ACADÉMIE DES SCIENCES. après, avec mie farine titrant io,35 pour loo de gluten et une semoule titrant 12,0 pour 100, ont donné des résultats scmhlahles. Sous l'inlluence du gaz sulfureux, les propriétés physirpies du glulen peuvent donc être profondément modifiées et les farines perdre une partie de leurs qualités boulangères. Le traitement au gaz sulfureux augmente l'acidité des farines (l'acidité d'une farine traitée a été trouvée égale à o,oG6 alors qu'elle n'était que de o,o33 dans le témoin) et l'on pouvait penser, a priori, que cette dilliTcnce d'acidité n'était pas sans influencer la manière de se comporter du gluten. Mais si l'on sature cet excès d'acidité (et même la totalité de l'acidité) par le carbonate d'ammoniaipie, le dosage du gluten n'est pas davantage possible. Des essais répétés sur les mêmes échantillons, deux mois après, ont donné des résultats analogues, de sorte que la modification peut être considérée comme définitive. PHYSIOLOGIE. — AiignieiHado/i de la capacilé vilale et du pèrimèlrc thoracique chez les enfants. Note de M. Makagu, présentée par M. d'Arsonval. Chaque année, un grand nombre de conscrits sont ajournés ou réformés pour faiblesse de constitution, la cause en est due souvent à un périmètre thoracique insuflisanl. Le Tableau suivant donne les résultats de ces der- nières années : Kéformes (',onliiif;ent Réformes par faiblesse Années. annuel. \j ournonii'nls. totales. de constitution. ion-2 325 oi3 42372 2 2 o45 I I I 1 liMCi 324 253 62 160 25 432 i653 1!H»V .. 321243 55 125 23 205 1715 lîtO.i 321929 56 635 23 784 1784 l!H)(i 326693 25 793 25667 1760 J'ai pensé tpiil serait utile de développer, dès le jeune âge, la cavité tho- racique au moyen de trois exercices très simples que j'ai indiqués dans une Note parue aux Comptes rendus le 1 1 novembre 1907. Les expériences ont été faites pendant 6 mois à l'école primaire de garçons de la rue Cainbon : on a pris [lour base l'âge des enfants, on a mesuré au moyen d'un sjiironièlre la capacité vitale, c'est-à-dire le volume d"aii- ulili- SÉANCE DU l5 JUIN 1908. I289 sable pour la plionatioii : le périmètre llioracique a été pris au niveau de l'appendice xiphoïde. Les résultats sont contenus dans le Tableau suivant (') : Tiull e Poid! S Tour .1,- |M„l rine Capacité vitale en eu eu en litres cenliiiiélres. kilogrammes. i-entiniiHre s. et 1 centilitres. - — — — ^— O" — 1" (y i*^' f)' Nombre 6" des Age. Début. mois. Ddlnil. mois. Début. mois. mois. Début. mois. mois. élèves. 6.. I l5 118 2 1 20 5l 53 5- 0,54 0,78 0.85 '9 1 ■■ . 123 125 24 23 52 55 ""J 0,66 0,80 0,93 ■ 4 8.. . I 2 ', 126 2.5 25 53 56 60 0.79 0,86 I, i3 27 9-- . l3o l32 28 28 55 ■39 63 0,89 I '.'7 29 10 . . . 14. 143 32 3i 59 62 64 I ,20 1,36 1 ,5i 28 II.. . .38 142 32 33 58 62 6(> i,o5 i,3i 1,70 18 12 . . . >45 ■49 35 4- 59 63 67 ■,47 .,67 i>95 22 i3 .. . i4S i5i 4o io 70 _ r 77 1,93 2,26 2,26 16 14.. . i47 i53 39 43 62 66 _ / 74 1,83 ■,92 2,l5 7 On voit immédiatement que l'accroissement tlu tour de poitrine a été très rapide pendant le premier mois : c'est un fait que j'avais sii;naiédans ma Note précédente; il n'est pas rare, après trente séances, de Irouvti' le périmètre tlioracique augmenté de 6''"' à 7"". Les mouvements d'inspiration sont généralement très bien faits, les mouxemeuts d'expiration le sont moins bien; on le constate soit en mesurant la capacité vitale qui n'augmente pas suffisamment, soit en mesurant la diminution du périmètre llioracique dans le passage de l'inspiration à l'expiration |irnfonilc; chez les enfants de 6 à 10 ans, cette variation est de 3'="' à 4""; ell*î est de 4'^'" à 5"" chez les enfants de 1 1 à i4 ans. Les exercices étaient faits chaque jour à la lin de la récréation de 10'' et de 4'', i' suffisait de 5 minutes chaque fois ; les enfants rentraient donc en classe 5 minutes plus lard. Les exercices, contrôlés par le directeur, M. Meunier, ont été surveillés avec le plus graiiil (lé\ iinemeiit par les professeurs MM. Mersier, l>mianclie, Kacinet, Girardot, Claiier el M'"" Meunier. Conclusions. — 1° Les enfants appienneiit en quelques minutes à faire ces exercices, et comme leur récréation se trouve augmentée de 5 minutes ils les font avec plaisir; 2" On ne constate plus d'attitudes vicieuses, les enfants se tiennent droits el les omoplates cessent d'être saillantes; 3" L'étal sanitaire a été supérieur cette année à celui des années précé- dentes, il y a eu beaucoup moins de manquants; (') Le poids et la taille ont été pris avec les vêtements. 1290 ACADEMIE DES SCIENCES. '\" Le dé\L'l()ji|>eiiieiit est sm-loul 1res rapide eliez les sujets un peu ma- lingres (i4 ans, voir le Tableau); 5" Il est inutile de créer des fonctionnaires nouveaux; les professeurs dirigeroiil les mouvements el les médecins des écoles conlrùleront les résultats; G" Si dans toutes les écoles de France, les élèves faisaient régulièrement, chaque jour, ces exercices, le nombre des conscrits aptes au service mili- taire augmenterait dans une notable pi'oportion. A une époque où la nata- lité diminue, ce résultat n'est pas à dédaigner. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Action de lion zinc sur les milieux microbiens. Note de M. le 1)' Joseph Menuel, présentée par M. Lannelongue. On sait que le chlorure de zinc a été employé de tout temps comme un antiseptique puissant et que notre maître le Professeur Lannelongue l'a préconisé dans le traitement des arthrites tuberculeuses. D'autres savants ou praticiens ont cherché à utiliser les effets du composé chloré du zinc par l'action électrolytique, bien étudiée dans ces derniers temps par Sudenik, Louis Jobns, Leduc. Ayant moi-même obtenu des résultats cliniques favorables par l'intro- duction électrolytique de l'ion zinc, je me suis proposé d'étudierla question au point de vue expérimental. Je me suis surtout occupé de l'action de cet agent sur la végétation de différents microorganismes. Voici une première série d'expériences dans un tube de gélose prélabjemenl ense- mencée sur loule la surface. J"ai introduit à travers un Ijouclion deux, électrodes : le positif formé d'une lame de zinc de 2""™ à 3"™ el de i''"' de longueur, le négatif formé d'une lamelle de platine. J'ai fait agir un courant de faible intensité de i à .j luilli- ampères durant (|uel(|ues minutes. Bientôt on remari|ue, au point d'application de l'électrode zinc, l'apparition d'une zone d'opacité qui au^ml'nle progressivement d'in- tensité, tl'étendue el de profondeur. A la fin de i.5 minutes, la zone opaque occupe une surface de 2''™ île longueur et de i"''" de largeur'. Le tube est mis à létuve el, a4 heures après, on constate que le microorganisme se |développe abondamment sur toute la surface du milieu, sauf à la région inlluencée jiar l'ion zinc. La culture s'arrèle Itrutalement par une ligne de démarcation précise à la limite inférieure el supérieure de la zone opaque. Oans une seconde série d'expériences parallèles, j'ai fait passer- un courant de la façon précédemment décr-rte darrs rni tube de gélose non eiisenienccc. iMiMiite, j'ensemence toute la sirrface de ce milieu et je laisse la culture darrs rétu\e pendant 24 heures. Je conslale égalemeirl rjue les microorganismes se développent abondamment partout, SÉANCE DU l5 JUIN 1908. 1291 sauf dans la région influencée par l'ion zinc. 11 apparaît donc évident que lactloii de l'ion zinc rend le milieu impropre à la végétation microbienne. Dans une dernière série d'expériences, en faisant ai;ir dans les mêmes conditions d'in- tensité et de tension l'ion zinc sur une cultuie bien développée, on n'arrive pas à détruire la vitalité des microorganismes, car leur ensemencement donne des cultures abondantes. Mais, lorsque sur la même culture et sur la même région on fait une seconde application du courant, on obtient des cultures moins riches et, en agissant une troisième fois, les cultures finissent par devenir stériles. Je dois ajouter que j'ai employé pour mes expériences le B. siihtilis, B. prodigiosus, St. Aureus, B. Anlhracis. Ce dernier a résisté plus que les autres et j'ai dû renouveler jilu^ieurs fois l'application de l'ion zinc pour arriver au même résultat. L'intensité de l'action de l'ion zinc sur le milieu cix)ît avec le temps, rintensilé du coui-ant et la surface de section de l'électfode. Dans les tubes où nous avons fait plusieurs applications du courant, on constate plusieurs zones superposées nettement distinctes. 11 est entendu que le milieu choisi, à savoir la gélose, contient du chlorure de sodium à un taux correspondant sensiblement à la chloruration du sérum sanguin. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Contribution à l'élude de la constitution des matières protéiques. Nouvelle méthode d hydrolyse à l'acide Jhiorhydrique. Note de MM. L. HuGoi'XEXQ et A. Morki., présentée par M. Armand (iautier. L'étude de la constitution des matières protéiques comporte la caractéri- sation des groupements soudés les uns aux autres dans ces complexes molé- culaires. Or, cette caractérisation n'est possible que si les groupements en question sont convenablement libérés et isolés à l'aide de réactions qui ne les altèrent pas. Trois agents d'hydrolyse ont été proposés jusqu'ici : la baryte, l'acide sulfurique, l'acide chlorhydnque. Une expérience assez longue (') uous autorise à dire qu'aucun de ces agents n'est satisfaisant, car tous produisent des réactions secondaires ten- dant à modifier et à détruire les substances séparées par l'hydrolyse. La baryte a l'inconvénient de détruire l'arginine ainsi que les autres diamines; de plus, elle racémise les acides monoamidés, ce qui en rend (') HuGOUNENQ et MoREL, Sur la nature véritable des leiicéines et glucoproléines obtenues par P. Schutzenberger dans le dédouldenient des matières protéls, Théoirmes des dièdres (^Comptes rendus, 188 3). Goupil, Analogies du vola la voile et de la navigation à voile, 1884. « Il suffit d'un vol ascendant de 3° pour obtenir le planement sur place, les ailes étendues » (Lilienthal, Der Vogelflug, 1889). Ama>s, Sur la composante propulsive dans les Zooptéres {Ass. fr. avanc. Se, Congrès de Marseille, 1891). — Aéroplanes et Aérocaves {Revue gén. des Sciences, 1 892). — Sur la pliYsiologie du vol d'après Léonard de Vinci (in Revue scient., 1892). Amans, Etude des courants ascendants, par Léonard de Vinci. Rôle des formes animales dans la navigation aérienne et aquatique (in Bulletin scient. de la France et de la Belgique, de Giard, 1 906). — Sur les progrès récents de l'aviation (in Revue des Idées, 1906). Bertelli, Ricerche d'aeronautica, 1908. (]clui--ci se sert, comme M. Deprez, d'un courant dirigé sur une surface mobile. Malgré ces nombreuses citations, tout n'est pas dit sur le planement sur place avec ailes immobiles. L'appareil de M. Deprez pourrait servir à étu- dier la composante propulsive sur une surface ondulée, ou simplement sur une surface tordue dans le genre de celles décrites dans Géométrie com- parée des ailes rigides (Amxns, Congrès Ass. fr. avanc. Se, Ajaccio, 190 1 ). (') Présentée ihins la séance du 9 juin 1908. SÉANCE DU l5 JUIN 1908. I 297 AÉRONAUTIQUE. — Réponse (') de M. Marcel Deprez à la Note présentée par M. Amans dans la séance du 25 mai 1908. La longue nomenclature bibliographique qui figure dans celte Note et qui, d'ailleurs, la constitue presque exclusivement, prouve simplement que j'avais raison de dire dans ma Communic;ition que le planement des oiseaux avait excité de tout temps l'étonnement et la sagacité des mécaniciens et des physiciens et avait donné lieu à de très nombreuses controverses. Mais, si M. Amans a voulu établir ses droits ou ceux d'autres auteurs à la priorité de la découverte du théorème qui l'ait l'objet principal de ma Com- munication, il est nécessaire qu'il formule sa réclamation en termes suffi- samment précis et explicites pour que je puisse lui répondre, ce qu'il m'est impossible de faire en présence de la forme vague et imprécise de sa Note. Je crois utile de rappeler à ce sujet que depuis plus d'un moisy'ai réussi à réaliser le planement stalionnaire d'un corps entièrement libre dans l'espace (voir ma Communication du 18 mai dernier) à l'aide d'un courant d'air incliné produit par un ventilateur. Je pourrai répéter cette expérience devant les Membres de l'Académie qui désireraient en être témoins. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 9 juin 1908. Miûislèie de l'Instruclion publique. Caisse des recherches scientifiques, année 1907 : Rapport annuel adressé au Président de la République française, par M. Paul DiSLÈRE. I fasc. in-8°. (Présenté par M. DarbouK.) (') Reçue dans la séance du o.ô mai 1908. 1298 ACADÉMIE DES SCIENCES. Glossaire allemand-français des termes d'Analomie et de Zoologie, par Raphaël Blanchard. Pans, Asselin et Houzean, ,908; , vol. in-8°. ( Présenté par M. Edmond Perner.) Jaugeage pratique des fûts ou tonneaux sui^i de la description de leur forme géo- métrique, par H. -F. François. S. I. n. d.; i fasc. in-8°. Lettre relative à la conservation des bibliothèques publiques et privées des archives et des musées, par Christophe-Camille Ventre. Marseille, 1908- i fa^c in-S" Le Médecin de campagne, organe spécial des praticiens de campagne; 1" année n» 1, i"juin 1908. Largentière (Ardèche); i fasc. in-8». Bulletin de la Société géologique de France; t. XXXII, n° 1-6. Paris, 1907; 4 fasc. Rapport sur les Moluques. Reconnaissances géologiques dans la partie orientale de t archipel des Indes orientales néerlandaises, par R.-I).-M. Verbeek Texte et Allas. (Edition française des laarboek van het Mijn^vezen in Nederlandsch Oost- Indie, t. XXXVII, 1908, partie scientifique.) Batavia, Imprimerie de lÉtat 1008 ■ I vol. in-8" et i fasc. in-f". ' Les études zoologiques dans la République Argentine, par Angel Gallardo. Buenos-Ayres, 1907; i fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) M. Charles Fraipo.vt adresse en hommage les cinq Opuscules suivants : Sur l'origine d'un caillou tis très fin interstratifié dans les sables lOm) des environs de Sprimont. - Sur un affleurement fossilifère du Mouiller à proximité de a faille eifélienne à Angleur. - Notes sur quelques fossiles du Calcaire carbo- nifère. - Description d'un nouveau Pteraspis du Gedinnien belge et Note sur un remarquable bouclier ventral de Pteraspis Crouchi (Lank) des Schistes taiinusiens. - Les sablières du Sart-rdman-lez-Liége. Liège, H. Vaillant-Carmanne, ,908: 0 fasc. in-S". ^ ERRATA. (Séance du 25 mai 1908.) Note de M. Fleig, Action compai^ée de l'eau salée simple et des sérums artificiels à minéralisation complexe sur le sang et la circulation : Page 1 109, ligne 2, au lieu de 8 ou g pour 100, lisez 8 ou 9 pour 1000. Page ino, l.gne 8, au lieu de vaso-constrictives, lisez vaso-constrictines. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. ,puis .835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremenl le Dimanche. Ils forme.U, à la fin de l'année, deux volume» m-4° Deu. aTtdr.'Tnvier '''''''"'" '" """'"■"' ''"''' '" °''" ^'P^^^^'^'î- ^e^ -™^ ^'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel Prix de l'abonnement : ^ Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, On souscrit à l'étranger. \ chez Messieurs : Ferra n frères. Chaix. Jourdan, Ru (T. M Courtin-Hecquet. ( Germaia et GrassÎD t Siraudeau. ine Jérôme. on Marion. I Ferel. aux j Laurens. ' Muller(G.) es Renaud. . Derrien. ! F. Robert. i Le Borgne. ' Uzel frères. . . Jouan. 'fiT Darde! et Bouvier. t Henr}'. ' Marguerie. ( Delaunay. ( Bouy. ( Greffier. Ratei. I Rey. Lorient. Lyon. chez Messieurs : j Baumal. I M— Texier. Cumin et Mas9on. \ Georg. K Phily. Maloine. Vitte. Marseille Ruât. \ Valat. ^''"'^^^"'^'' I Goulet et fils. 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I Eggimann. Genève ) Georg. ( Burckhardt. La Haye Belinfante frères. Payot et O'. Lausanne Rouge. Sack. Barth. Brockhaus. Leipzig (' Lorentz. I Twietmeyer. Voss. 1 Desoer. ^'^S' 'Gnusé. Madrid. Milan . Naples t Rui ) Ron iDc l F. Chez Messieurs : / Dulau. t-ondres ) Hachette et C' ' Nutt. Luxembourg y. Buck. Ruiz et C''. mo. Dossat. Fé. l Bocca frères. \ Hcepli. Moscou Tastevin. Marghieri diGius. Pellerano. !' Dyrsea «t Pftiffei. Stechert. Lemcke et Bu«chaer Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". Palernie Reber. Porto Magalhaes el Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. \ Bocca frères. j Loescher et G'" . Botterdam FCramers et fils. Stockholm Nordiska Bogllandel Zinserling. S'-Pétersbourg . WollT. Bocca frères. Brero. Rinck. Roseaberg et Sellier Varsovie Gebethner et VVolff. Vérone Drucker. l Frick Vienne* <„ ,, .^ j Gerold et 0°. ZUrich Rascher. Turin . BLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 25 fr. Tomes 32à61. —( i" Janvier iS5i à 3i Décembre 1 865.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — (i" Janvier (866 à 3i Décembre 18S0.) Volume in-4°: 1889. Pri.\ 25 fr. Tomes 92 à 121. — (i" Janvier 1881 à 3i Décembre iS.jd.) Volume in-4»; 1900. Prix 25 fr. PPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : .V^7!!f'"?f"'u*"''''"'^'''"w P°'"'* '''' '^ Physiologiedes Algues, par MM. A. DERBEsetA.-J.-J.SoLiKR. - Mémoiresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent ^^à/; MANSKN. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4», avec 32 planches; r856 .. 25 fr. ,.inr''^'^"ï''''V-"^ '"^^ '""'* intesUnaux, par M. P.-J. Van BENEDEN.-E.ssai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Scienc«« concours de iSdd etpuis remise pour celui de iS56, savoir: «Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dilTérents terrains .maires, suivant 1 ordre de leur superposition. —Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechcrcherla ues rapports qui existent entre 1 état actuel du règneorganiqueetsesétats antérieurs^, parM. le Professeur Bronn. In-)% avec 7 planches; i86i. . . 25 fr. 1 même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Méawiras présentés par divers Savants à l'Acadéniie degSoiencM. N" 24. TABLE DES ARTICLES (Séance du la Juin IÎ)08.) ME.^IOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Emile Picarp. — Sur une équation aux dérivées partielles relative à une surface formée '^'^' M. H. Dkslandbes. — liecherchessur la ro- tation et l'éclat des diverses couches atmo- spliériques du Soleil i335 Pages. M. Grand'Eury. — Sur les organes et le mode de végétation des Névroptéridées et autres Pléridospermes 1241 S. A. S. le PiiiNCK DE Monaco. — Sur la neuvième campagne de la Princesse- Alice I2'l'l ELECTIOIVS. Commission chargée de dresser une liste de candidats au poste de 'Secrétaire perpé- tuel pour les Sciences physiques, vacant par suite du décès de M. (le LapparenI : MM. l'an Tiegheni, Gaudry, Troosl. Bouc/iard. Miiiilz. Cliatin C01iUESl»0I\l>ArVCE. M. le Seckétaire perpétuel signale l'Ou- vrage suivant : « Leçons sur les théories générales de l'Analyse », par M. Bené llaiie 1 2413 M. DE Seguier. — Sur les formes bili- néaires '247 M. S. Sanielevici. — Sur l'équation aux rlérivées partielles des membranes vi- brâmes 1249 M. G.-\. Hale. — Les flocculi de l'hydro- gène photographiés avec les raies 11,^ et Hj '25i M. Piehre Lebedew. — La dispersioi] appa • rente de la lumii-re dans l'espace inter- stellaire >254 M. P. .Ikgou. — Dispositif pour l'étude de la sensibilité des détecteurs électroly- liques 1256 M. Devaux-Chahronnel. — La Photogra- phie de la parole 1258 M. A. DE Ghamont. — Sur les raies ultimes des métalloïdes tellure, phosphore, arsenic, antimoine, laibone. silicium, bore 1260 M. II. Baoiugny. — Kecherches sur la solu- bilité de l'ioduie d'argent dans l'ammo- niaque 1263 MM. lÎESaoN et Hosset. — Sur le chlorure d'arsenic ammoniacal 1266 M. Marcel Oelépine. — Sur les chloroiri- dates et les chloroiridiles alcalins 1267 M. H. GiRAN. — Sur les hydrates des acides phosphoriques 1270 M. I>.-E. T.SAKALOTOS. — Sur les hydrates des acides gras 1272 Bulletin bibliograpiuoue Errata Sur le sulfate de baryum M. A. Recoup.a. colloïdal M. R. Fosse. — Constitution des composés télramélhyldianiinobenzhydrylméthyléni- ques. Remplaccnu-nt de l'oxhydryle de l'hydrol de Michler par des restes alkyl- méthyléniques M. .VuGER. — Action des alcalis sur les acides mono- et diméthylarsiniques et sur leurs dérivés iodo substitués M. P. Carré. — Sur la lactone de l'acide dioxy-3-4"'>"'y'"'tl"^ M. Maurice François. — Sur le phosphate double de magnésie et de monomélhyl- a lui ne M. J. Dlgast. — Sur une modification des propriétés du gluten en pérsence de l'acide sulfureux M. Maraqe. — Augmentation de la capa- cité vitale et du périmètre ihoracique chez les enfants M. le 0' Joseph Mendel. — Action de l'ion zinc sur les milieux microbiens MM. L. HuGOiiNENQ et A. Morel. — Con- tribution à l'élude de la constitution des malières protéi<|ues. Nouvelle méthode d'hydrolyse à l'acide lluorhydrique M. L. lÎLARiNGHEW. — liechcrches sur les hybrides d'Orges M. P. Amans. — Sur le planemeiit des Oiseaux M. Marcel Deprez. — Héponse à la Note présentée par M. Amans dans la séance du 25 mai 1908 1274 .27G 1280 1282 .284 1287 1 288 1289 1291 1293 129(1 '297 ■297 1298 P\KIS. — IMPRIMERIE G AUTH I ER- V'ILL.\ H S , Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : Gautbier-Yillars. 3'>^'\ 1908 PUEMIËK SEMESTRE. COMPTES KENDllS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVI. iT25 (22 Juin 1908). " PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE OFS COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'AGADÊMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Aiigustins, 55. 1908 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS MAI 1875 Adopté dans les séances des 23 iuin 1862 et ■ M lui I) Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie se composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l'"'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3> pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- déniie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu' tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Sava étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires se tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomm mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extr autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fc pour les articles ordinaires de la correspondance o cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé % Compte rendu suivant et rais à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plancheî ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraien autorisées, l'espace occupé par ces figures compter; pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5. I Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. r,!'Z^r''T *^'^''.'*" * l'Académie qu. désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuel» sont priés de les oa.osûr a. becretanat au plus tara le Samedi qui précède la séance, avant 5-. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. I iJ ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 22 JUIN 1908. PRESIDENCE DE M. H. UIXQUEREL. MEMOIRES ET COMMlJiMCATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIK. AÉRONAUTIQUE. — Etude des phénomènes que présentenl les (dieu concaves dans le planement slationnaire et dans le vol plané des oiseaur. Note de M. Marcel Deprez. Dans mes deux précédentes Communications j'ai montré que la force négative horizontale cjue l'oiseau est obligé de faire naître pour rester immobile dans l'espace est mise en évidence très facilement au moyen d'mi tracé graphique très simple, lorsqu'on suppose que l'aile est plane. Mais j'ai dit que ce même tracé s'applique très bien aux ailes courbes et qu'il montre alors avec une évidence saisissante que, dans ce cas, on peut faire varier dans des limites très étendues et indépendamment l'une de l'autre la composante horizontale négative et la composante verticale qui écjuiliiire le poids de l'oiseau, ce qu'on ne peut faire avec une aile plane. En outre j'ai insisté, dans mes deux Communications, sur ce fait que je possédais les moyens de calculer approximativement la grandeur numérùptc. des composantes horizontale el verticale de la pression du vent sur une aili' concave, malgré l'étal rudimentaire de nos connaissances concernant l'ac- tion développée, même sur un simple plan, par un fluide en mouvement. Voici le principe de ce procédé de calcul que j'ai appliqué depuis longtemps à l'évaluation des composantes verticale et horizontale cpii seraient dévelop- pées sur un cerf-volant vertical ayant exactement la forme d'une jalousie de fenêtre composée, comme on le sait, d'une série de petits volets horizontaux C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N- 25) I7I I.-ioo ACADEMIE DES SCIENCES. qiron [leul inclinor plus ou moins suivant la (juanlilo de luniicri> (ju'on veut laisser pénétrer dans l'appartement. Ce genre de cerf-volant vertical à persiennes a été appliqué il y a plus de l'i ans par Hirani Maxim à son aéroplane à va[ieur, mais j'ignore si les petits volets parallèles étaient plans ou courbes. Pour résoudre le problème (|ui nous occupe, je les supposerai courbes, ce qui d'ailleurs est bien pré- férable. Désignons par s la section droite du canal formé par deux volets consécu- tifs; par V la vitesse du vent à son entrée dans ce canal (nous supposons que le cerf-volant est immobile et que l'air entre tangentiellement aux volets); par a l'angle que fait avec l'horizontale la tangente au volet du côté de l'entrée du vent ; par a' l'angle que fait avec l'horizontale la tangente au volet du coté de la sortie du vent; par ]x la masse du mètre cube d'air. La composante verticale de la pression totale de l'air sur les parois du canal formé par deux volets consécutifs a pour valeur l'accroissement pendant I seconde de la projection verticale de la quantité de mouvement de l'air, mesurée à l'entrée et à la sortie du canal. Or la composante verticale de la vitesse de l'air à l'entrée est égale à V sin a ; la masse qui passe dans le canal pendant i seconde étant égale à a^V, il en résulte que la projection ver- ticale de la quantité de mouvement développée pendant i seconde a pour valeur à l'entrée du canal a*^^sina. A la sortie du canal, elle devient égale à tj.5V-sina'. Donc la composante verticale de l'elTort développé par les volets sur l'air en mouvement a pour expression jjLi'V-(sina' — sina). En vertu du principe de l'égalité de l'action et de la réaction, cet ell'ort donne lieu à un ell'ort de signe contraire développé sur l'ensemble des deux volets consécutifs, de sorte que, en définitive, la composante verticale à laquelle cet ensemble est soumis a pour valeur F, = f/v\ -(sina — hiiia'). On ti'ouvcrait d(> même pour la composante horizontale F^=z p..çV-(cosa — cosa'). Ces deux équations contiennent la solution de tous les problèmes qui conceriienl les aéroplanes du genre Hiram Miixlui, puisqu'elles permettent de calculer l'efl'ort vertical, c'est-à-dire le poids que l'aéroplane peut enlever ( ainsi que l'ellbit horizontal (pii en résulte et ijue l'hélice doit pouvoir déve- lopper), en fonction de la section tolale S des canaux compris entre lés volets du cerf-volant vertical à persiennes. SÉANCE DU 22 .TflX 1908. l3ol On remarquera qu'elles ne conlienneul aucun autre coefficienl expéri- mental que IX, c'est-à-dire la masse du mèti'e cube d'air, laquelle est parfai- tement connue, puisqu'elle est égale au poids du mètre cube d'air divisé par 9,81. On est donc dispensé, dans le calcul de ce genre d'aéroplanes à persiennes verticales, de l'emploi des coeflicients empiriques que l'on est forcé d'introduire dans les formules relatives au calcul des aéroplanes ordi- naires et qui ont autant de valeurs qu'il y a d'expérimentateurs. C'est ce qui me faisait dire, il y a déjà longtemps, lorsqu'on m'interrogeait sur le calcul des organes sustentateurs des aéroplanes, (|ue je pouvais faire ce calcul avec certitude sans connaître aucun des coeflicients empiriques qui figurent dans les formules babituellement employées ('). Revenons maintenant au calcul des valeurs de F^ et F, lorsqu'il s'agit d'une aile courbe. Les quantités [x, V, a et a' sont connues dans ce cas comme lorsqu'il s'agit d'un canal formé [lar deux volets consécutifs; seule la valeur de s est inconnue. C'est ici qu'intervient l'empirisme en détermi- nant la valeur d'une section s fictive qui ferait cadrer les valeurs de F^. et F, déterminées expérimentalement avec celles qui résulteraient de l'emploi des deux formules ci-dessus. Grâce à l'emploi de ce coefficient s qui remplace le coefficient Iv, actuel- lement employé, lequel ne présente d'ailleurs aucune certitude, on peut déterminer à l'avance toutes les conditions du vol plané et du planement stationnaire, à la condition de remplacer dans les formules, lorsqu'on les applique au vol plané, la valeur de ^' par celle de la vitesse relative de l'air par rapport à la surface des ailes. J'ai à peine besoin de dire (jue ces formules appliquées au planement sta- tionnaire permettent de retrouver les lois que j'ai déjà formulées dans mes Notes du i'^ avril et du 18 mai. Je dois mentionner, en terminant, une conséquence très curieuse de mon tracé graphique ainsi que de mes formules. Elle consiste en ce (ju'il est facile de déterminer la vitesse limite qu'un oiseau peut atteindre en mar- chant contre le rent dans le vol plané, c'est-à-dire sans battre des ailes. On trouve que cette vitesse limite est d'autant plus grande que l'angle sous lequel peut se faire le planement stationnaire est plus petit et que, par con- ( ' ) Je ferai remari|uer en outre que non seulement ce genre d'aéroplanes perniel de déterminer tliéori([nenieut et rapidement avec certitude les valeurs opliina de S, s( et a', mais qu'il est très supérieur au poiiU de vue de l'encombiement aux aéroplanes actuels. l3n2 ACADIÎMIE DES SCIENCES. sé< jiiciil, celle vitesse, jjour des oiseawv ayant de 1res grandes ailes par rapport à leur maître-couple, pourrait, sans battement d'ailes, dépasser celle du rent lui-même. ÉLECTIONS. I/Acadéinie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Corres- poiulanl dans la Section d'Astronomie, en remplacement de M. Trépied, décédé. Au premier leur de scrutin, le nombre des volants étant 3i, M. Gaillot obtient 26 suffrages M. Yerschaficl f\ » M. Monnessiat i » M. ii\ii.i,iti', ayanl réuni la majorité des suffrages, est élu Correspondant d<' l'Académie. PRÉSENTATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui devra être présentée à M. le Ministre de Tlnstruction pulilique pour la place de membre titulaire dans la Section d'Astronomie du Bureau des Longitudes, vacante par suite du décès de M. Lœwv. An premier tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de pre- mière ligne, le nombre des votants étant ,'^7, M. B. Baillaud obtient 35 suffrages M. Andoyer » 2 » Au second lourde scruliu, destiné e'i la désignation du candidat de seconde ligne, le nombre des volants étant 36, M. Andoyer obtient jI suffrages M. Puiseux » I » Il y a I bulletin blanc. Kn conséquence, la liste présentée à jNL le Minisire de l'Instruction pu- liliipic comprendra : lùi première ligiw \L B. Haii.i.aud F.n seconde ligne M. Andoyer SÉANCE DU 22 JUIN 1908. T 3o3 L'Académie procède, par la voie du scruliii, à la formation d'une liste de deux candidats qui devra être présentée à M. le Ministre de Tlnstruclion publique pour la place de membre titulaire dans la Section d'Astronomie du Bureau des Longitudes, vacante par suite du décès de M. J. Janssen. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de pre- mière ligne, le nombre des votants étant 3'!, M. Deslandrcs oblicnl 33 suffrages 11 y a I bulletin blanc. Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de seconde ligne, le nombre des votants étant 32, M. Maurice Hamy réunit l'unanimité des suffrages. En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre de l'Instruction pu- blique comprendra : En piemiére ligne , M. Deslandues En seconde ligne M . Maurice IIa>i y CORRESPONDAIVCE. L'ArADK.tiiE ROYALE DES SciENCEs DE LisiiONNE adrcssc à l'Académic l'ex- pression de ses sentiments de profonde sympathie à l'occasion de la mort de M. ^. f/e Lapparenl. M. le Secrétaire perpétuei, signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : 1" Marcelin Beiilielot, par .\L Icilio (juareschi; 2" Les races de l'Europe. II : La taille en Europe, par M. J. Deniker; 3" Géologie, par M. Stanislas Meunier; 4" Pluies, rivières et sources, par M. P. Garrigou-Lagrange (présenté par M. d'Arsonval); 5° L' évolution sputer raine, par M. I'>.-A. Martel. l3o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. SI'ATIS'I'IQUK MATHÉMATlQri:. — Sur l analyse des courbes ixtlyinorphiijues. Noie de M. Emilk lioiiKL, présentée par M. Appell. I . On sait quelle est l'iniporlancc dans les études stalisti(jues, et en par- liciiller dans les recherches lti()nii''lriqiies, du problème sui\ant : Etant donnée une fonction kxpkiumkntvle 9(.<'), la représenter a i>iiroiiina- tivement dans la forme suivante : (le prohlènie na |;iière été abordé (pie dans le cas où Ton suppose n -^ '2] Karl Pearson a donné pour ce cas une sohiliou basée sur le calcul des mo- ments et dont rinslrument fondamental est une équation du neuvième degré, très laborieuse à calculer et à résoudre, .le voudrais indiquer briève- ment une autre méthode, dans laquelle on ne fixe pas, a priori, la valeur de n et qui me parait donner des résultats aussi bous, sinon meilleurs, avec beaucoup moins defTorts : j'en développerai des aj)plicalions nuinéii(p]es dans un Mémoire plus étendu. '2. Le principe de la méthode consiste à retrancher de la fonction donnée o{x) un terme particulier de forme normale, choisi de telle ma- nière (pie la dinérence o{.i;) — ae '' .— o, (.r) soil [lins rapprochée de Taxe des x, et se confonde sensiblement avec lui dans un intervalle assez étendu. l*iati([uement, lors(pron fait croître x à partir d'une certaine valeur ini- tiale, la fonction ^(a;;), qui était nulle, devient positive, ainsi (|ue ses pre- mières dérivées; on déterminera la valeur de œ pour la(pielle la dérivée seconde s'annule; cette détermination est forcément approximative, puisque la fonction est domiée expérimentalement; en fait, elle peut être le plus souvent réalisée d'une manière suffisamment précise. Dès lois, les équations suivantes, dans Icstpielles ,r, )', y'soiit connus : r = «re c y' — i g c c SÉANCE DU -ri JflN rcjoS. i3o5 donnent lacileniont y \y ' Les constanlcs a, />, c sont parfaitement délerminées. Après avoir ainsi extrait un premier terme de ^(.r), on procédera de la même manière pour en extraire un second, puis un troisième, et Ton arrivera ainsi à vérifier une équation telle que (i), avec une approximation de l'ordre de grandeur des erreurs expérimentales. 3. On peut t;énéraliser l'équation (i) et écrire -, -f- : (2) ?(^-)-J e-'--'^'^'^s{t)dt. Sous cette nouvelle forme, le problème est susceptible d'une solution analytique rigoureuse, et non plus seulement approchée, comme c'est le cas pour l'équation (i). Il y a même une infinité de solutions; en particulier, on aura souvent avantage à prendre pour/(;) une constante convenable- ment choisie. Je me contenterai aujourd'hui de signaler cette équation ly-.i), sans insister sur son interprétation au point de vue de la statistique et de la biomé- trique; j'indiquerai cependant qu'elle conduit à considérer comme formant une suite continue l'infinité des types normaux théoriques, chaque individu différant, par suite d'écarts fortuits et accidentels, du ty[)e normal théo- rique qu'il aurait pu réaliser. Cette distinctiou entre l'individu théorique et l'individu réel me paraît devoir être fondamentale en statistique mathéma- tique ; j'y reviendrai dans une autre occasion. PHYSIQUE. — Sur l'orientation d'un ellipsoïde anisotropé dans un champ uniforme. Note de M. Georoes Mesi.i.v, transmise par M. Mascart. Considérons un ellipsoïde anisotropé placé dans un champ magnétique et supposons que les directions des trois axes a, h, c coïncident avec les directions magnétiques principales pour les(iuelles les coefficients d'induc- tion sont K,, K,, K,. Si le champ, dont la valeur est F, fait avec les axes des angles a, p, y], l'énergie de cet ellipsoïde polarisé dans ce champ est représentée par W==— — (,II„cos^a + II/, cos-|3 + lIrCos^y), l3o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. OM II,,. H4, Hc onl respectivement pour valeurs K, — K K,-K K3-K .',T:K+L(k, — K) 47rK. + M(K,-K) 47tK + N(k3— K ) ' . K désigne le coefficient d'induction du milieu ambiant et L, M, N sont des intégrales connues, telles que 2r.abc I •J 0 («5 + "/. ) sl{ a"- + >. ) { !)■" -+->.)( c^ + "A ) M et N étant obtenues par permutation des lettres «, /;, c de telle sorte que, si fl > t > c, on a L < M < N. On sait que la position d'équilibre stable, <{ui est donnée par le minimum de W, correspond au cas où l'un des axes est dirigé dans le sens du cham]). Si l'on suppose d'abord que les trois coefficients K,, K», K3 varient dans le même sens que les axes a, è, c, c'est-à-dire si l'on a K,>K,>K3, il en résulte H,>H,>H„ inégalités qui subsistent toujours (pielle que soit la valeur de K, c'est-à-dire quels que soient les signes des numérateurs et par conséquent des gran- deurs H. C'est donc toujours H„ qui est la plus grande de ces quantités, qu'elles soient positives ou négatives, et le minimum de l'énergie sera réalisé lorsque le grand axe sera parallèle au champ, l'énergie étant négative pour le cas du paramagnétismc et positive dans le cas du diamagnétisme. On peut encore exprimer ce résultat d'une autre façou et dire que, si K augmente graduellement de manièi'e à rendre successivement négatifs un, puis deux et enfin les trois coefficients H, l'ellipsoïde conserve son orientation pour laquelle le cbanq) coïncide avec la ligne de plus grand paramagnétismc ou de plus jjelit diamagnétisme; cette fixité tient en somme à ce que Veffel- forme et V effet -cristal ?.o\\\ ici en concordance, et le résultat est indépendant du milieu extérieur. Supposons maintenant que K,, Ko, K, ne varient pas dans le même sens que a, />, c, et (pi'on ait par exemple « K, H/, quel que '^oit K. En réalité, on peut constater que, si le milieu extérieur varie, on passe du cas où celte inégalité est satisfaite à celui où elle ne l'est plus, et, comme ce changement se produit au moment où ces deu\ grandeurs H sont égales, il suffit de considérer l'équa- tion Ha— H/, qui détermine les valeurs de K correspondantes; elle s'écrit K,— K _ K3-K 4tiK + L(K,— K)"'47:K 1 M(K,— K)' qui devient, en ordonnant par rapport à K., (I) k"-_ ( K,+ K,-+- 47:^^^~)K + K,K, = o. La condition de réalité des racines s'exprime par K,— K.X- K.+K qui, tous calculs faits, s'écrit (K.-K,) ou en posant 4^ M 4K,K2>o, 471: \ '-" > o M — L Les racines seront réelles pourvu que l'on ait K2>K, ou K.,<£'K, ; or E^ est compris entre o et i puisque l'on a L < M, et, en vertu de l'hypothèse fon- damentale, la première condition, qui est la seule à envisager, est toujours satis- faite. On peut d'ailleurs s'assurer que dans ce cas l'équation (i) a ses deux racines posi- tives et que l'une d'elles est inférieure à K,, tandis que l'autre est supérieure à K,. Désignons celte dernière racine par P ; il en résulte que, lorsque K est compris entre K, et P (alors que le solide se comporte comme diamagnélique), on a Ha H^ et ce sera le grand axe rt correspondant à une valeur moindre du coefficient d'induction magnétique qui s'orien- tera dans le champ. // y aura donc changement d'orientation de l'ellipsoïae par variation du C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N° 25.) 17: 1 5()H ACADÉMIE DES SCIENCES. /ni lieu extf'ririir loîs(jne le binôme R — I' change a Je signe, V etanl une fi)iu-linn coiintu- des enejfînenls Iv, et K^. On voit donc comment ces calculs fournissent Finterprétalion du binôme que j'avais d(''sii;né par N^ — N, dans l'étude du dichroïsme magnétique, en iiiciiquanl seulement alors que N^ et .\j étaient l'eliées aux constantes magné- tiques du liquide et du solide. La considération du troisième axe permettra d'ailleurs de prévoir de sendjiables changements d'orientation PHYSIQUE. — Sur la nature (les charges d'èleetricilè posih\'e et sur l'existence des électrons positifs. Note de M. Jean lÎEtQi'KitEi., présentée par M. H. Poincaré. On sait que les rayonnements ciiargés d'électricité négative (rayons ca- thodiques, rayons 13) sont formés d'un flux de corpuscules, appelés électrons, dont la masse, 2000 fois plus petite que celle de i"*^ d'hydrogène, paraît être de nature électromagnétique, et qui peuvent être considérés comme des intermédiaires entre l'éther et la matière pondérable. Au contraire, les rayonnements positifs actuellement connus (rayons a, rayons canaux, rayons anocliques) sont constitués, non par des électrons com[)arai)les aux corpuscules négatifs, mais par des ions possédant une masse au moins égale à la masse de l'atome matériel d'hydrogène. L'existence des électrons positifs ne semble guère admise aujourd'hui. Beaucoup de physiciens pensent que les charges positives des atomes résultent d'un nuuujue d'électrons négatifs, et n'acceptent pas un second constituant de la matière. Toutefois quelques physiciens, trouvant des diffi- cultés à rendre conqjte des propriétés des métaux au moyen des seuls élec- trons négatifs, ont introduit dans les théories l'hypothèse d'électrons positifs, bien qu'aucun fait n'ait révélé leur existence réelle. Le manque absolu de données sur cette importante question retarde actuellement les progrès de nos connaissances sur la constitution de la matière. I^'étude des phénomènes magnéto-opti(jues dans les terres rares, pour- suivie depuis 2 ans, sur tonte l'échelle des températures, a donné pour la prciniiTe fois une base expérimentale à l'Iix pothèse des électrons positifs (' ). (') Jean Hecqiiekel, Com/iles rendus, 26 mnrs 1906 et suiv. ; Le Radium, février, mars, septembre, novembre 1907, janvier 1908. — Jean Becquerel el II. Kameklinuii OxNr:s. Kiin. AI, ad. A insterddin. 39 IVm rier 1908. SÉANCE DU 22 Jlll> 1908. l3o9 Puis M. Lilieiifeld (') a obtenu, avec les (Irchars'es clans les gaz laiéflés, des phénoniènes qu'il a attribués à des électrons positifs; mais MM. licslel- meyer et Marsh (-), avec un dispositif analoj^ue, n'ont pu observer que des électrons uégalifs et des Ions posi/i/s. La question est restée en suspens, M. Lilienfeld n'ayant ensuite, à ma connaissance, ni confirmé, ni démenti ses premières expériences. Ayant été amené, par une longue suite de recherches, à la conviction que les atomes renferment des électrons positifs, j'ai cherché à les obtenir libres et j'ai réalisé les expériences suivantes : Un tube de Crookes est formé de deux parties A et B cylindriques (dia- mètre 3''"',"i; long-ueur i3'="'), réunies par un tube étroit C (diamètre G"'™; longueur i 5'='"). L'anode a est dans l'ampoule A, et la cathode c (aluminium) est dans B : cette cathode est percée en face de l'étranglement C de manière à laisser pénétrer dans B des rayons canaux. Les décharges sont produites par une bobine d'induction, ou une machine statique à 8 plateaux. Si l'on touche la paroi de B avec un conducteur relié à la terre, ou avec la main, on forme sur cette paroi une cathode secondaire (phénomène bien connu") et l'on observe une tache orangée due à un afflux cathodique. Supposons la pression assez basse (^,ï de millimètre au plus) pour que l'espace obscur soit supérieur aux dimensions de l'ampoule. En approchant la main sans toucher la paroi, on voit aussitôt des rayons cathodiques secondaires repoussés sur la paroi opposée, tandis qu'au contraire il se forme devant la main une tache blanchâtre (jui est attirée et suit les mou- vements de la main. On peut, par tâtonnements, amener cette tache à être peu étendue (i"""' à 2"°'). Si l'on approche un aimant dont les lignes de force sont normales au plan passant par l'axe du lube et le centre de la tache, on voit celle-ci se déplacer avec une extrême sensibilité. Il est facile de se rendre compte que, quelle que soit la direction des corpuscules formant l'afjlux, la tache doit subir un déplacement d'ensemble dont le sens donne le signe de la charge de ces corpuscules. On reconnaît ainsi qu'on est en présence de corpuscules positifs dont la grande dénabiliu- est, à première vue, au moins égale à celle des rayons cathodiques ayanl IVanchi en sens inverse la même chute de potentiel auprès de la tache formant cathode secondaire. J'ai cherché à faire sortir ces corpuscules de l'ampoule B, en les alliraut C) J.-li. l.iLiiiNFiXD, \erhaiid. deuls. pliys. Gi'selt.. 16 novembre 1906 et 2?, mars 1907. (2) A. IJesteuieyer el E. Marsh, le///, ilciils. pliys. Gesell.. i3 (léceiubre 1907. l3lo ACADÉMIE DES SCIENCES. par une cathode secondaire c' formée d'un grillage, ou d'une petite boucle placée à l'entrée d'une ampoule supplémentaire D. J'ai, de plus, ajoute une seconde anode a' qui augmente l'intensité du rayonnement cathodique dans B. Fig. I. + On voit alors sortir de r' un faisceau qui illumine le gaz (air, oxygène ou hydrogène) en bleu et forme sur le verre une lâche de couleur orangée, ou sur un écran de willemitc w une tache de couleur vert jaune. Ce faisceau se comporte comme un rayon canal insensible à un faible champ magnétique, tant que les rayons cathodiques n'atteignent pas les régions voisines de c' ; mais, lorsque la pression est assez basse, il suffit d'approcher de c' un petit aimant pour voir le faisceau fortement dévié dans le sens correspondant à des charges positives venant de la cathode secondaire c'. Si l'on augmente le champ, la tache sur la paroi de D se dirige vers c', ce qui montre bien que le faisceau vient de c', fait que j'ai d'ailleurs vérifié au moyen d'écrans phosphorescents. L'action du champ a lieu seulement au voisinage immédiat de la cathode secondaire c'; le rayon observé dans le gaz n'est que le prolongement d'un faisceau dévié. L'expérience suivante montre que la déviation ne se produit que dans l'intérieur ou au voisinage immédiat du faisceau cathodique. On forme un faisceau cathodique étroit et incliné, ne tombant pas sur c'; si l'on ap- proche un aimant de c, de manière à écarter davantage le faisceau catho- dique, on ne voit pas de déviation du rayon positif; en inversant le sens du champ, on obtient une faible déviation de ce rayon et, au moment où le bord du faisceau cathodique arrive vers c\ on voit se produire une grande déviation du faisceau positif; enfin cette di'-vialion diminue, dès que le faisceau cathodique a dépassé c. Ces phénomènes ont été étudiés avec plusieurs tubes, fort habilement con- struits par M. Malout. Chaque tube présente des particularités qui seront décrites dans une publication plus détaillée. SÉANCE DU 22 JUL\ 1908. l3ll On peut donc réaliser un flux d'électricité positive ayant une dèviahilitè magnétique comparable à celle d'un rayon cathodique. La seule interprétation qui m'ait paru iutuellement vraisemblable est que le faisceau, dans la région où il peut être dévié, est formé non plus ^ions, mais ^électrons positifs comparables aux électrons négatifs, ou du moins possédant un rapport de la charge à la niasse du même ordre de grandeur. Ce nouveau constituant de la matière apparaît sous l'influence des corpus- cules cathodiques sur les rayons canaux, car la présence simultanée de ces deuJL' rayonnements est indispensable dans les expériences précédentes. En dehors d'une atmosphère relativement dense de corpuscules cathodiques, nécessaire pour les arracher aux atomes matériels, les électrons positifs doivent avoir un très faible parcours libre et se recombinent aussitôt à la matière, ou peut-être contribuent à former une nouvelle matière. ACOUSTIQUE. — Enregistrement photographùpie de rnbrations sonores. Note de MM. Georaes et Gustave Laudet, présentée par M. H. Poincaré. Nous présentons des photographies de vii)rations sonores dont le tracé particulièrement net permet l'étude de tous les phénomènes de la phonation. Cette étude, entreprise de longue date, était destinée aux travaux que nous exécutons en vue de la reconstitution des sons par les artifices et les matières explosives d'après le principe appli([ué à la reconstitution des sons par la combustion de mélanges détonants gazeux ('). Les photographies que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie ont été obtenues par un procédé mécani(pic direct sans intermédiaire de microphone. Les courants microphoniques i-eproduisent en effet la voix humaine de façon compréhensible, mais y introduisent des déformations parti- culièrement sensibles, entre autres dans les consonnes sifflantes (5, c/;, =,/)• Celles-ci sont au contraire très nettes dans nos enregistrements, où l'on peut remarquer le plus léger zézaiement et le souffle, qui correspondent cepen- dant à des vibrations initiales de l'ordre du cinquante-millième de milli- mètre. Étude des courbes obtenues. — Quoique l'élude des courbes ainsi obtenues (') Laudet ei Gaumont, Comptes rendus, ]u\\\n\. 1900. l'^I2 ACADEMIE DES SCIENCES. soil loin d'ôtre teniiiiK'-e, nous croyons inléressanl d'indiquer dès inaintiMiant une iniporlanle conséquence de nos observations. Comme cela a déjà élé observé, les photographies de voyelles que nous présentons (\^^ Vovelle a : Grandeur niitiiiclle. Voyelle e ; srandrur iiiilurolle. \n\elle / : giiindL'ur n.iturrilo. 14444^^ Vovelle o -. graiKUui naturelle. \"Vellc // : i;r;iii(lfiii- itiilnriMIe. SirHanle «ss : grandeur nalurcllc. .Sifll.intc ;;■; : grandeur nalurclle. ( )f paicilles couibcs ne sont obtenues (pie danslVin-cgistremenl de chant ou de conversalious lentes et sans intonation. L'enreglslreinenl (l'uMe cdiiversatloii cdiuiintf, par contre, nous indi(|iie que les pé- riodes successives d'une courbe ' de bromure de radium d'activité ôooooo étalés sur une suiface de i""',75. (^) (]et échantillon m'a été confié par M. Hecléie, qui m'a souvent aidé de ses conseils. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 25.) 173 l3l6 ACADÉMIE DES SCIENCES, dernière mesure effectuée avec l'échantillon de a'", 5 in Ce sel placé à 8""" donne sans filtre un ravonneinenl de 0,8^ En triiversant un lissti culané de o""", 55, il suhil une absoi'i»! in:i de o,43 » deux couches de ce tissu, « o,55 « 1""", 5 de muscle, » o,ôg « 6'"'" de muscle, » 0,78 Si l'on rapproche ces résultats de ceux donnés par des rayons X de moyenne pénétration qui suhissent une ahsorption inférieure à 'io pour too dans les six premiers millimètres de muscle traversés, par exemple, on voit que o*'\84 ne subiraient qu'une absorption inlerieure à o"', 2') là où le rayonnement du radium considéré subit une absorption de o"',78. Conclusions. — I. Pour établir un rapport entre les effets biochimiques des radiations et l'énergie radiante, ce n'est pas à la quantitométrie du faisceau incident (ju'il faut s'adresser, mais à la mesure de l'énergie réelle- ment absorbée. l>a quaiilitomélrie fluoroscopique du faisceau incident suffit cepeudant dans certains cas : ainsi dans la limite de la gamme des rayons X. II. La (juanlitométrie fluoroscopique du faisceau incident montrait de grandes divergences entre les effets biocliimiipies des rayons X el des rayons du radium. Le procédé de quantitométrie rationnelle (|ue je viens de décrire tend au contraire à montrer (ju'iine même (pianlilé d'énergie réellement absorbée, (piellc qu'elle soit, pr(jduit des effets du même ordre de grandeur. CHIMIE GÉNÉRALE. — Clutleiir de neutralisai ion de l'acide acétique et de l'acide benzoique par l'aniline en milieu henzénique. Note de MM. Léo ViGxoN etEviEUx, présentée par M. A. Ilallcr. La neutialisalion réciproque des acides et des bases en solution aqueuse dégage, dans un grand noiidire de cas, les mêmes cpianlili's tle chaleur. (Jn a expliqué ce fait en admettant que ces dégagements de chaleur proviennent sini|ilement de la combinaison des ions H et ()IL Pour ('liminer l'influence de Fionisation, nous avons ('ludié, au point de vue therinociiimique, la saturation de l'acide acétique et de l'acide ben- zoique par l'aniline en milieu benzénique. I>e benzène emplové était pur, soigneusement déshvdraté par le carbo- SÉANCE DU 22 JUIN 1908. I '•! I 7 nate de potassium, le chloiuie de calcium londu et plusieurs dislillatious sur le sodiuui eu lils. Voici d'abord les cliaieurs de dissolutimi moléculaire des subslauces expérimentées dans le benzène (i'""' dans 4' ", n'est pas réduite par l'hydrogène el ne donne à cette tem- pérature aucune combinaison avec le clilore, tandis que, dans les mêmes conditions, Fliydrogène ramène l'anhydride tungslique à l'étatd'oxydes in- férieurs el même de métal ; dans ces conditions il est alors facilement trans- formé par le chlore en hexachlorure ou en oxychlorures dans le cas d'oxyde inférieur. ( )n place le mélange silice el anhydride lungstique dans une nacelle qu'on ehaulTeau rouge dans un courant d'hydrogène ; (piand la réduction esl lo- lale, celle nacelle esl iulroduile dans un luhe en verre recourbé et disposé de manière à condenser les produits volatils de la réaction; on la chauH'e au rouge dans un courant de chlore parfailemenl sec; il se forme, (pnmd l'ap- pareil esl conqjlèlement purgé d'air el si la réduction de Tanhydride tungs- lique a été complète, un mélange d'hexachlorureetd'oxylétrachlorure faci- lement reconnaissable à ses aiguilles d'un beau rouge rubis; si toutes ces conditions ne sont pas remplies, c'est un mélange d'oxychlorure rouge et d'oxychlorure jaune qui se dépose. Les récipients qui contiennent les pro- duits volatils, chlorures et oxychlorures seulement, sont traités par l'eau ammoniacale, et dans les eaux de lavages toutes réunies on dose le tungstène par l'un 'des procédés connus. La nacelle contient la silice; on la pèse, après en avoir chassé le clilore en la cliaiif- fant à l'air ou niieuv Hans fliydrogène. Pour s'assurer île l;i piirelé de la silice, il f.iul que, dans celle ilerniére opération, le produit el la nacelle restent absolument lilancs ; il faut, en outre, que cette silice, traitée par le bisulfate de potassium fondu, ne donne aucune des réactions colorées, très sensibles et caractéristiques des combinaisons lungstiques ( ' ). Les essais efleclués sur des mélanges en toutes proportions de silice et d'anindride tungslique m'ont tou- jours donné d'excellents résultais. En résumé, en faisant agir, à la température du rouge, alternativement l'hydrogène et le chlore, on peut facilement séparer la silice de l'anhydride lungsliipK! ; de plus, cette mélhodo est susceptible de généralisation; elle peut s a[)pliqucr elia(pie l'ois (pie dans un imUaiigc de deux composés oxy- génés l'un de ces composés esl réducliiile par l'hydrogène et que l'élément qui en résulte est capable de fournir avec le chlore un chlorure volatil. (') Ko. L)KFAcyz, Comptes rendus, t. CXXIll, 1896, p. ooS. SÉANCE DU 2 2 JUIN 1908. l32I CHIMIE AFPLIQIÉE. — Sur un nouveau principe d'au/orfiaticité dans ici car/nira/inn. Note de M. A. Lauret, présentée par M. E.-H. Amagat. Le carburateur à pulvérisation, composé sous sa forme la plus simple d'un gicleur dans une canalisation d'aspiration d'air, ne donne pas aux différentes dépressions, et par suite aux différents régimes du moteur, un mélange d'air et d'essence de composition constante. Cela tient à ce que l'air et l'essence, aspirés chacun dans sa canalisation respective par la dépression, ne s'écou- lent pas suivant la même loi quand cette dépression varie. Tandis que le débit G^ de l'air aspiré est représenté en fonction de la dépression h par la formule (1) c,Gl=^h, c., étant une constante, le débit d'essence d'un gicleur ou conduit étroit percé en paroi relativement mince peut se représenter par la formule (2) f,G|-! = CaGi,^ /(, c, et Co étant également des constantes. Cette formule découle de nombreuses expériences faites par M. Humniel avec de l'eau et par nous-même avec de l'alcool et de l'essence. Le Tableau suivant montre la concordance delà formule (2) et de l'expé- rience. Les résultats se rapportent à un gicleur de carburateur Zénith diamètre — millimètre ). 100 / Les hauteurs de charge sont comptées à partir de la plus petite charge qui détermine un écoulement d'essence. /aleurs i le G 11. 20 ,â 3.5 ,3 45 53 ,8 62 68 ,3 7& ,2 82 q" cm» t 1 [iiin. Y: ileui's de h -^, 1 1 inesiiiùcs calculées. 3 3,o5 0 4,9 10 10,4 1 j i5,3 20 20, 1 20 25,4 3o 29,8 3:5 34,6 4o 40 /; = crti. d'essence. '322 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ceci posé, traçons (fig. i) la courbe (I) des débits d'essence en fonction des dépressions el celle (II) des débits d'air. Nous obtenons pour la courbe des rapports — ^ — - une branche hyperbolique de courbe qui a pour asymptotes la droite parallèle à Taxe des x représentant le rapport — ^2^!__ _ const. et '^ ' ^ essence la verticale h = h^^h^ étant la dépression sous laquelle commence à s'écouler l'essence. Fis. I. Pour rétablir la proportion constante d'air et d'essence le moyen innové par M. Krebs et généralement employé jusqu'à ce jour consiste à introduire des quantités d'air addi- tionnelles proportionnelles aux ordonnées de la courbe (IV), c'est-à-dire aux diffé- rences de celles des courbes d'air et d'essence, réduites à la même échelle pour // := lu (dépression mininia qu'on se propose d'utiliser). Un deuxième procédé inventé par M. Baverey et appliqué dans le carburateur Zénith consiste à adjoindre au premier ;;icleur qui débile trop peu d'essence aux laibles allures el trop aux grandes, uncleuxiénie i;lcleur qui débile peu d'essence aux grandes vitesses et davantage aux petites. Si l'on remarque (|u'iin jet d'essence débité à l'air libre par un orifice sous charge constante a un débil invariable et donne par tour du moteur des (|iianlilés d'essence inversenieiil jii opoitionnelles au nombre de tours, et i)ar suite jdus laibles aux grandes vitesses qu'aux petites, on peut affirmer que l'adjonction d'un tel jet à un jet ordinaire corrigera les variations du mélange. La compensation peut être complète. — Soient h^ la dépression sous la- (pielle coMiineiice à jaillir l'essence, K la valeur (pii doit être constante du rapport air r,, le débit total d'essence, (îj, celui du jet compensateur; SÉANCU: DU -Il JUIN' I ()o8 ij-ii (3) (4) (5) t'i Gil -I- CjGu ^^ /i — /il, Tii — G||-t- Gi,, r„=-KG,. De ces équations, jointes à l'ôcjnation (i), on lire (6) Tè ( c,— ^j+ r„(co- 2c-,(;„) + c.Gb-- c.G„H- /(' = o. Pour que cette identité (G) soit vérifiée quel que soit l\„ il faut et il sullil (jue c. ^=■2 G,, c, ((3) (y) c,G„=;2/^. Ces équations, qui expriment que la courbe résultante des débits d'es- sence est comme celie^des^débilsj d'air^une parabole rapportée à son a\e et sa tangente au sommet, sont faciles à satisfaire dans la pratique. néalisalion {fig. 2). — A un jet ordinaire puisant directement son essence dans le vase à niveau constant F est adjoint le jet compensateur H, 174 c. R., 1908, I" Semestre. (T. C\LVI, N» 25.) l32/i ACADÉMIE DES SCIENCES. qui ])iiise son essence dans une pipe .1 ouverte à l'air libre. Un gicleur calibré I débile dans cette pipe de l'essence sous une charge constante. Les paramètres dont on dispose sont c,, c., Ci,, et A,; c, el c, sont des fondions des dimensions des gicleurs; si l'on se donne la longueur des gicleurs, il reste trois paramètres qui doivent satisfaire aux trois équa- tions (a), (^), (y). On peut aisément les calculer, mais il est pratiquement plus simple de les déterminer par une suite d'essais sur un moteur au banc. lin plus de son autornaticité rigoureuse qui assure des reprises parfaites, le carburateur à double jet d'essence a l'avantage de ne posséder aucune pièce en mouvement et d'être, par suite, strictement indéréglable. CHIMIE ORGANIQUE. — Constilutlon de quehiues dérivés du diphénylmè- tliane et prépnrntinn de quelfjaes coniposés orthodiaminés de Ici même série. Note de iVl. H. Duval, présentée par M. llaller. Avatit de poursuivre tues recherches sUr les bisazoïques, je * ais démon- trer la constitution du monoacétyldiphénylméthane et celle de l'acide dini- trodiphénylméthancdicarbonique décrits précédemment, ainsi cpie la for- mule du dinitrodiacétyldiphénylméthane dont il sera (juestion plus loin. La constitution du premier de ces composés s'établit aisément ; en efîet, oxydé par l'acide chromique en solution acétique, il fournit l'acide ben- zo|)hénone-/>carbonique fondant à i<)4°- l'our démontrer la formule de l'acide diuilrodiphénylmélhanedicarbo- niipic, on part du /;-dicarboni(pie, identique au produit direct de nilration de l'acide diphé- nylmélhane-/>-/'-dicarbonique. D'autre pari, l'oxydation du o-o-dinitrodiphénylmélhane-/?-/^-dicarbo- nale d'éthyle par l'acide chromi(]ue en solution acétique permet d'isoler du o-f>-(liiiili()bcrizophénoneY'-/>dicarbonate (^élll^le fondant à iSi". Or, si l'on oxyde le dinitro-/?-/J-diacétyldiphénylniélhane par un excès d'hypobro- milc, puisque l'on éihériiie l'acide obtenu au moveii de l'alcool el de l'acide chloi'hydrique, on olitient identi(iuemenl le même composé, l'^nfin, si on laisse agir pendant if\ heures l'acide nitrique sur le ^-/)-diacélyldiphénvl- méthane en solution dans l'acide sulfuricjue, on peut isoler de l'acide o-o-di- rtitrodiphénylniéthane-yo-ya-dicarboillque. SÉANCE DU 22 JUIN 1908. 1 325 Je vais indiquer maintenant la préparation de quelques dérivés orthodia- minés qui me serviront dans mes recherclu's sur les bisazoïques. o-o-dinllro-p-p-diacélyldiphénylméthane. — Pour obtenir ce composé, on nitre le diacélyldiphénvlmélhane vers — 10" par l'acide nitrique réel et incolore, en présence d'acide siilfuriqae; on précipite ensuite sur la i;lace, essore, lave et fait cristalliser dans l'alcool. Aiguilles blanc jaunâtre, peu solubles dans le benzène, l'acide acélifjue, l'alcool, in- solubles dans la ll;;roïne et fondant à iSi". (4) CH'-CO/^' ' ~^ \CO-CIP (4')' Son oxime fond à 224°. o-o-diamino-p-p-diacétyldiplténrlméthane. — On réduit par le clilorure stan- neux le dérivé nitré correspondant, on précipite ensuite l'aminé par un grand excès de potasse, puis on essqre, l^ye et fait cristqUiser le produit flans l'alcoo]. Aiguilles jaunes, solubles dans l'alcool et l'acétone, peu solubles dans l'élher et le benzène; elles fondent à 166°. 0-0-dinilrodiphénylméLlianc-p-p-diiiitrile. -- Oa diazote le ô-o-dinitro-/>-/J-di- arainodiphénylméthane en solution chlorhydrique, puis on fait tomber le diazoïque en mince filet et en agitant dans la solution chaude de cyanure cuivreux, et on laisse refroidir. On essore ensuite, lave le produit à i'acirfe chlorliyflrique et à l'eau; on le sèohe à l'étuve, on l'extrait au bén?ène que l'on chasse ensuite au hain-raarie, et l'oR traite le résidu par l'éllier, qui élimine |es produits huileux; finalement on essore, lave à l'éther et fait cristalliser dans l'alcool ou dans l'acide acétique dilué après trai- tement au noir animal. Cristaux jaune vif, solubles dans l'acétone, le benzène, le chloroforme, l'acide acé- • tique, peu solubles dans l'alcool et fondant à 19 >°. (•) N0'\ , (■M|:./NO'- (,') 0-0-diaminadiphénylméthane-p-p-dinilrilc. — On réduit le dinitrotjiphénylmé- ihane-dinitrile par le chlorure stanneux, puis on étend d'eau, filtre, ajoute un excès de potasse, essore et fait cristalliser dans l'alcool. Cristaux jaune clair, solubles dans l'alcool, insolubles dans l'éther, le benzène, le chloroforme, et fondant à 236°. o-o-dinilro-p-p-diacétyldiaininodiphénylmcthane. — On l'obtient en acétylaut le dinjtroçliaminodipdénylniélhane par l'anhydride acétique. Cristaux jaunes, solubles dans )'alcool, l'acide acétique, insolubles dqns Ip benzène, l'éther, le chloroforme, et fondant à 229°. (») N0^\c«H3-CIP-CMp/^^*' (''^ (4) CII'-CO-NII/^ " '\NH-C0-CH» (4') p-p-diacélyl-o-o-p-p-télraminodiphénylmétliiine. — Four l'obtenir, on réduit le l'iaH ACADÉMIE DES SCIENCES. (lliilli(>(liarel\iili,iMiiiio(ll|ilierivlméllinn(; |i,'ir le cliloiure slïmiiini\; un élriid d'eau, (illre, précliiile iMi^iiUe le ilénvé aiiilii' |) n- mi .jacù-, de |iol.i-,se, |iiii^ on essore, lave el fail crislalli^ei- le pi-oiliiil dans l'rau npir, 1 1 ,ii leiin.MU an noir animal. Ai-iiilles hianclies. solnbles dans l'alcnol el la pviidlne, peu soinbles dans l'eau, insoluliles dans l'éllier, le benzène, le iddiMofornie, et l'ondanl à a44°- CHIMIE 0RGANI(,)UE. — Sur les céloncs-alcools-^^, o-x-dialcoylées. Transposition par déshydratation. Note de MM. E.-E. Bi.aise et I. IIerman, pré- sentée par M. A. Haller. Ainsi que nous Tavons montré, la cétone CH^OH ~ C(CH3)-- CO - C^H^ se transpose sous rinfluence des alcalis et donne naissance à une cétone non saturée, la métliovinylisopropylcétone [:]{^_^G-CO-CH(Cir')^ ( lelle transposition peut s'expliquer de deux manières : ou bien on admet la migration du groupement fonctionnel alcoolique suivie d'une déshydrata- tion, ou bien il faut supposer une déshydratation primitive suivie de la migration d'un mélhyle : CHM)H - C(t;H')^- CO - CH^- CH»-> (CH^rCH - GO - CH^^^^u^^ij CtPOIl - C(Cll'r-- CO - CH^ — GH»-v^CH - (^ — CO - CH^— GH' CH^ CIJ^ CIF -> CH^ == c - CO — GH^J^y,. Il est logique d'admettre cpie, dans cette seconde hypothèse, l'action des agents de déshydratation sur l'oxypivalyléthylcétone devrait conduire, comme celle des alcalis, à la méthovinylisopropylcélone. Afin d'élucider ce point, nous avons traité l'oxypivalyléthylcétone par l'anhydride phospho- rique. Dans ces conditions, on obtient bien une cétone non saturée, mais cette cétone est absolument difîérente de la iiiélliovinylisopropylcétone. SÉANCE DU 22 JUIN igo8. l327 Elle bout, en effet, à ")2" sous i5""" et donne ime/>-nitropliénylliydrazone et une seniicarbazone qui fondent, la première à i34°, et la seconde à iGi"-i62°. Cette cétone non saturée renfermant le même nombre d'atomes de carbone que la cétone-alcool primitive, il en résulte qu'elle ne peut prendre nais- sance, elle aussi, que par suite d'une transposition, mais cette transposition doit être différente de celle qui conduit à la métliovinylisopropylcétone. En examinant les diverses hypothèses possibles, on est conduit à penser que la cétone non saturée obtenue par déshydratation ne peut répondre qu'à l'une des constitutions suivantes : CH3/^-^"- -■■■ ~ - cnp CH' — CH = C— GO- -cm' GH' Or la première de ces cétones a été obtenue antérieurement par M. Maire et l'un de nous, et ses propriétés, ainsi que celles de ses dérivés, la diffé- rencient nettement de la cétone de déshydratation. (Jelle-ci devait donc, selon toute vraisemblance, constituer la tiglyléthylcétone. Nous avons réussi à préparer la tiglyléthylcétone synthétiquement en suivant la méthode que nous avons déjà indiquée et par la série des réac- tions suivantes : CH'— GHOH — CH(GH') — GO^H ->CH^- CH(0 - GO - GIP) - GM(GIP) - GOGl + I — Zn - CHi' ^GH' — GH(0 — GO - CH') - GH(CH^) — GO - OH' -► GH'— CHOH — GH(CIl') — GO — CMP ^-GH'— GII =r G(GH') - GO — G^H^ Nous ajouterons d'ailleurs que cette cétone peut être obtenue directement dans des conditions satisfaisantes par action du chlorure de tiglyle sur l'iodure de zinc étliyle. Le produit synthétique s'est montré de tous points identique à celui qui résulte de la déshydratation de l'oxypivalylélhyl- cétone. La transposition qui se produit dans la déshydratation est donc la sui\anle : GIPOII -CiCH^y- - GO - G=H= ->^Gn — G(GH') — GO — OW / I GH» -^ GtP- GH = G (GIF) - GO ^ Cn\% et, [lar suile, elle esl parallèle à celle ({iic l'un de nous, en collaboration rcJaS ACADÉMIE DES SCIENCES. avec M. Courlot, a observée dans la déshydratation de Tacide oxypivalique et qui donne de l'acide tij^lique. De ces faits il résulte que la formation de la méthovinylisopropylcétone par action des alcalis sur roxypivalylcthvlcétone ne peut être expliquée par une transposition consécutive à une déshydratation, mais que, au contraire, la transposition est primitive et suivie dune déshydratation. C'est un exemple de migration du groupement fonctionnel alcool primaire, migra- tion analogue à celle du carhoxyle, mise en évidence par M. Courtol et l'un de nous, mais qui, cependant, repose sur un mécanisme dilTérent. CHIMIE BlOI>OGIQUE. — Étude de la concentration moléculnire des liquides de l'orgri/iisme à F étal pathologique. Note de M. Adolphe Javal, pré- sentée par ]\I. Armand (iautier. On sait que les liquides normaux ou pathologiques de l'organisme humain (sérum sanguin, |i([uide céphalo-rachidien, liquide d'u'dème, liquide pleural, liquide d'ascite) ont, en général, une concentration moléculaire telle i|ui' leur point cryoscopique A s'écarte ti'ès peu de — o'',56. C'est à ce degré de concentration que s'établit Fisotonie normale. Dans certaines maladies, et surtout dans les périodes aiguiis de l'insuf- fisance cardio-rénale, les humeurs peuvent présenter des anomalies de con- centration. L'hypoconcentration est relativement rare et en général peu accentuée; l'hyperconcentration est au contraire assez fréquente et peut présenter de bien plus grands écarts par rapport au chiffre normal. Sur i5o analyses de différents liquides prélevés chez les malades, nous avons observé 1 1 fois seulement de l'hypotonicité avec un maximupi d'écart de o",o.j, et ()"> fois de l'hypertonicité avec un maximum d'écai't de o°,24. Loisqiriin liquiile lie récononiie devient iivpei tnnicjue, (m constate, en général, dans tous les liquides noiiuaux et dans les lianssudals palliolo};iques s'il en existe, une livpeilonicilé sinon identique, du moins de même sens. Il peut donc y avoir isotonie entre les liquides, quel que soit leur taux de concentration ; mais cette isotonie, en livpertonicité générale, est moins parfaite que l'isolonie qu'on est habitué à rencontrer en tonicité normale. On peut voir entre dilTérents liquides hyperloniques, prélevés au même instant chez le même malade, des écarts de plusieurs centièmes de degré, sans qu'il soit possible de prévoir, ni d'après la nature des liquides examinés, ni daprès l'évolution de la maladie, les diflérences que révélera la recherche du point crvoscopique des humeurs. SÉANCE DU 22 JUIN Ï908. ï3^9 D'après les réclierches exposées ici par M. VVinter ('), le chlorure de sodium serait chargé de mainlenir l'isolonie entre les liquides tioimaux de l'organisme. Ce rôle nous a paru très limité lorsque l'isotonie s'établit à un taux anormal. Lorsque nous avons constaté une augmentation de la concentration moléculaire, nous n'avons pas trouvé, en général, un afilux de chlorure de sodium correspondante celte hyperconcentration. Le fait est délicat à véfiller, précisément en raison de ce que, pour Torga- nisme sain, la chloruration normale des liquides ne s'exprime pas par un chiffre aussi constant que le A normal de ces mêmes liquides. On trouve d'un sujet à l'autre et d'un moment à l'autre des variations de chloruration signalées par tous les auteurs, notamment par Giibler, Straus, Frerichs, Jacobson. Les liquides pathologiques que nous avons analysés nous ont donné les teneurs suivantes en NaGl par litre : CliitlVes Mombre Maxinuini Minimtirti les plus frëqUehts Liquides examines. d'analyses, (par litre). (par litre). (t)ar litre). B S KyslB dé l'ovaire. 2 8,/)8 8,2! ^ » Liquide céphalo-rachidien . 10 7'^7 6,66 7 à 7,33 Liquide d'œdème i3 6, go 5,85 6, 26 à 6,5o Liquide pleural 42 6,72 5,o3 6 à 6,60 Liquide d'ascile i5 6,67 5,56 6 à 6,5o Séium sanguin 49 6,79 4.68 5 à 6 Dans nos analyses, ce ne sont pas les liquides les plus hypertouiques qui se sont montrés les plus riches en NaCl. Pour en donner des exemples typiques, nous ne rapporterons que des cas où riiyperlonicité était consi- dérable. NaCl Liquide examiné. Diagnustic. par litre. A. e 11 Séruin sanguin .... ; Cardio-brigiiticiiie. 4>9i — 0,72 » Id. 5,09 —0,76 B Myocardite. 5,i5 — 0,76 » Urémie. 5, 61 — o,745 Il 1(1. 5,85 — 0,71 Liquide pleural Insuffisance niitrale. 6,38 — 0,69 ). .;.... Uiéliiie. 6,43 —0,74 Sérum sanguin Pneumonie. *'i79 — o>7' OEdètne Urémie. 6,90 — 1)>77 Liiiuide céphalo-racliidieii . l'ièvre typhoïde. 7,i4 — 0.72 (') Comptes rendus, 1895, 1' >emeslre, p. 696; 1896, 2" semestre, p. 1298; 1897, 1"' semestre, p. 777. ,33o ACADÉMIE DES SCIENCES. On voit donc 1res souvt-nt une ^^randc hypcrlonicitc' des liquides coïn- cider avec une chloruration à peu près normale. D'après hi Ici de Blagden et la théorie d'Arrliénius, i^ de NaCI supplémentaire par litre abaisserait le A de o°,oG. En tous cas, nous ne trouvons jamais dans ces liquides un excès de NaCl capable d'expliquer l'abaissement du A observé. Ces mêmes liquides hypertoniques sont souvent très riches en matières azotées. Nous n'avons pas trouvé non plus, dans nos nombreuses expé- riences, une proportion exacte entre la rétention azotée et l'hyperconcen- tration totale, mais il y a souvent parallélisme des deux phénomènes. Nous en avons déjà donné ailleurs des exem[)les avec M. Widal ('). On peut cependant observer des cas où l'excès de concentration molé- culaire correspond à peu près exactement à l'abaissement du A que donne- rait, par le calcul, l'excès d'urée trouvé à l'analyse. Ce sont pour ainsi dire des cas d'urémie pure. En général, la rétention azotée ne sufiil pas à rendre compte de l'hyper- concentration moléculaire totale; mais le plus souvent elle peut l'expliquer en partie, alors que NaCl au contraire ne paraît ordinairement jouer aucun rôle dans les anomalies de la tonicité. MINÉRALOGIE. — Sur un caractère chimit/ue différentiel des urtlwses et des microclines. Note de M. I»h. Iîakbikr, présentée par M. A. Lacroix. Dans des recherches datant de i85 ), Kirchhoff, Bunsen et Jensch ont signalé la présence du lithium dans un certain nombre d'orthoses; quelques années plus tard, en i8()2, Erdmann indiqua la présence du rubidium dans l'orthose de Carlsbad; ces observations intéressantes attirèrent mon atten- tion, et je me suis demandé si ces métaux, homologues du potassium et du sodium, accompagnaient constamment ceux-ci dans les feldspaths potas- siques. Grâce à l'extrême obligeance de M. Gonnard, qui a mis une partie de sa belle collection à ma disposition, j'ai pu mener à bien cette recherche et ce sont les résultats de ce travail qui font l'objet de cette Note. L'examen s[)ectroscopique des bases alcalines contenues dans les feld- (') \\ IDAI. el .Iaval, La cure lie (Icihldrunilioii. i'iiii^, lîailliùie, igolj. SÉANCE DU 22 II I\ 1908. l33l spaths se fait aisément, à l'aide des chlorures placés dans la flamme bleue d'un bec de Bunsen; il est donc nécessaire d'extraire ces bases à l'état de chlorures jiarfaitement purs. Pour réaliser cette séparation, j'opère de la manière suivante : Le felils|)alli, réduit en poudre impalpable, esl placé dans une capsule en plaluie el mélangé avec le double de son poids d'acide sulfurique pur à 5o pour 100. On ajoute alors, par perlions successives, une solution concentrée d'acide fluorliydrique pur, jusqu'à dissolution totale. Celte opération s'efTectue sans danger, sous une chapelle munie d'un bon tirage; on achève la dissolution au bain-raarie et l'on évapore à sec; on calcine ensuite très légèrement sur un bec liunsen de manière à enlever l'acide fluorliydrique qui pourrait rester, ainsi que l'excès d'acide sulfurique. Le résultat de ce Iraitenient, traité par l'eau bouillante, se dissout inlégralemenl, c'est le cas général; mais si le feldspiilh renferme de la baryte, de la slronliane ou une forte proportion de chaux, on obtienl un résidu qu'on sépare el qu'on examine à part. La dissolution renferme toutes les bases à Télat de sulfates; on précipite l'alumine, les oxydes métalliques el la magnésie par un lait de cliauv pure ajouté peu à peu dans la liqueur chaude, en agitant jusqu'à réaction alcaline. Après avoir maintenu le tout au bain-marie pendant 3 à 10 minutes, on Idlre el on lave soigneusement le précipité. La liqueur iiltrée el les eaux de lavages réunies sont évaporées au bain-marie el ramenées à un volume de Soc^"'' environ ; on y verse un léger excès d'une solution concentrée de chlorure de baryum, qui transforme les sulfates en chlorures, et l'on élimine l'excès de chlorure de baryum, ainsi que les combinaisons calciques, par addition d'un faillie excès de carbonate d'ammonium. Après avoir séparé par filtration le précipité de sulfate et de carbonate insolubles, on évapore la liqueur à sec dans une capsule de platine et, par calcination, on chasse les sels ammoniacaux, ce qui donne les chlorures alcalins fondus. 11 n'y a plus qu'à les reprendre par l'eau houillante, filtrer la dis>olulion pour séparer une trace de matière insoluble, et évaporer pour les obtenir purs. La tcchnirpie des observations spectrosco|»i(|ucs appliquées aux recherches de Chimie minérale a été exposée en détail dans le Livre de M. Lecoq de BokhandvAn, Spectres iumineux (GaalWu'v-WWars, 1874). Je me suis con- formé aux indications contenues dans ce remarquable Ouvrat^e. ('^)uand les minéraux soumis au traitement indiqué ci-dessus contiennent du lithium, l'examen spectroscopique des chlorures met immédialement en évidence la présence de cet élément. Lu ce qui concerne le rubidium, les choses se passent autrement; quelques feldspaths donnent les chlorures dont l'examen spectroscopique montre de siute la double raie ï\hy (notation de \L Lecoq de Boisbaudran) peu intense, d'autres donnent dans celte C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXIAI, N" i5.) '7^ l332 ACADÉMIE DES SCIENCES. partie du micromètre une irradiation rouge, et enfin certains d'entre eux ne donnent rien. Dans ce cas, si Ton veut chercher le rubidium, on procède comme il suit : Les chlorures dissous dans l'eau distillée sont additionnés d'une solution de chlorure platinique, capable de précipiter [ environ du chlorure de potas- sium, et, après agitation, on laisse reposer le mélange pendant 12 heures. On jette le précipité sur un filtre sans pli, et on lave à l'eau distillée jusqu'à ce que le précipité soit réduit aux l de la quantité primitive en- viron. Tout le rubidium, s'il y en a, reste concentré dans la partie indissoute. Le chloroplatinate ainsi obtenu est décomposé par le procédé connu, et les chlorures séparés du platine métallique sont soumis à l'examen spectro- scopique. Dans la plupart des cas, les chlorures donnent la double raie Kby et, plus faiblement, les deux raies violettes R/^a et \\h^, mais toujours la première, à moins que le rubidium n'existe pas dans le minéral soumis à l'examen. Il est à peine nécessaire de faire remarquer que, dans une pareille re- cherche, il est indispensable d'opérer sur des feldspaths au^^si purs et aussi bien conservés que possible; on les brise et, à l'aide de la loupe, on élimine soigneusement toutes les impuretés. J'ai dû sacrifier ainsi de très beaux échantillons minéralogiques. Les méthodes analytiques que je viens de décrire sommairement, appli- quées à l'examen de vingt-cinq orthoses ou variétés d'orthoses bien carac- térisés, et à vingt microclines également bien choisis et de provenances très diverses, m'ont conduit au résultat ci-dessous : 1. Les orthoses renferment constamment, en petites quantités, soit du lithium, soit du rubidium, et assez fréquemment les deux métaux alcalins simultanément. 2. Les microclines n'en renferment pas. .l'en conclus : I. (^ue les orthoses constituent une espèce indépendante, caractérisée par sa i'oiine moiioclinique et la présence de petites quantités de litiiium et de rubidium ; II. Que l'examen chimicjue des orthoses et des microclines, venant en aide aux observations optiques, permettra de distinguer ces deux espèces minéralogiques. SÉANCE DU 22 JUIN 1908. l333 ZOOLOGIE. — Sur le Synalpheion Giardi, n. gén., n. sp.. Entomscien parasite d'une Synalphée. Note de M. H. Coutière, présentée par M. Joannes Chatin. Le parasite qui fait l'objet de cette Note me paraît être le premier exemple connu d'un Entoniscien infestant un Décapode Macroure. L'hôte est un Eucyphote, le Synalpheus longicarpus Herrick. Le spécimen parasité est unique, parmi 2000 au moins que j'ai pu examiner. Il mesure iH'"™, sa castration paraît complète. 11 a été recueilli par V Albatros dans le canal de Yucatan (st. 2362). Les 16 espèces connues d'Entonisciens infestent toutes des Crabes ou des Povcellanes. Il est naturel de trouver des différences importantes entre les parasites respectifs de deux groupes aussi distants de Décapodes. Mais il est très remarquable que le nouvel Entoniscien puisse à peine être séparé des Enlonisrus parasites des Porcellanes, alors que les hôtes sont tenus pour infiniment plus éloignés que les Porcellanes et les Crabes. C'est ainsi que les points suivants sont communs aux Entoniscus et au Synalpheion Giardi : Le parasite est tout entier situé du même côté du tube digestif. La cavité incuba- Irice est ouverte ; elle contient des pontes sucessives à tous les degrés de développement, y cor)ipris un grand nombre de larves épicaridiennes. La masse ovarienne ne présente (jue fiuelques prolongements irrégulîers peu importants. La portion abdominale est conique, effilée; les pléopodes triangulaires, accolés au corps. Le mâle, relativement grand par rapport à son énorme femelle (i^^jô et 10""" environ), a ses six paires de pattes réduites à des moignons ovoïdes, et sou telson est indivis. Les larves épicaridiennes sont allongées (38o!^ sur i Soi'- environ) ; leur dernière paire de péréiopodes n'a pas de baguette latérale sétifére et l'arlicle basai des pléopodes uniramés poite une seule soie. Voici, par contre, les caractères permettant de séparer le nouveau genre Synalpheion : 1" Le parasite se laisse deviner aussi aisément ([u'un Bopyrien : la moitié dorsale de la carapace de l'hôte est soulevée en une volinnineuse. tunieur qui contient tout TËntoniscien, sauf la moitié distale du plcon. Le corps du parasite est courbé en une boucle presque complète, ouverte en avant, inclinée à gauche et logée aussi à gauche du phui sagittal de l'hôte. Le cœur de cehu-ci a été luxé du même côté jusque contre la paroi de la tumeur et compiimé iatéralemenl. 2° Le céphalogaster ne porte ([u'un très faible sillon médian. Une portion étroite, libre l334 ACADÉMIE DES SCIENCES. (11? Iiiiile iiis('ilii)n, le relie à l:i masse ovarienne. Les i)onrielels anleiiiiaires sont 1res pi'ii sMillaril-. 3" Il n'y a que quatre paires de lames incuhatrioes, au moins chez l'adulle, et les deux antérieures sont réduites à une seule lame. Klles se terminent en festons larges et rares et s'incurvent très irrégulièrement pom lapis-er la paioi de la tumeur suivant des plans partiellement superposés. Elles caclient le coi ps entier du païasite sauf le pléon. Celui-ci n'a pas ses bords frangés à la ])ase. 4" Le sac isolant le Synalphcion des viscères de son liôle devient autour du jiléon un tube très rétréci, débouchant dans la chambre branchiale de façon très curieuse. Il suit verticalement la paroi droite du corps, aborde la paroi e'i travers bi base d'in- sertion de la troisième pieurobranchie en évitant le liile des vaisseaux, descend dans la branchie même et va s'ouvrir à sa face inférieure plane par un orifice ovale très oblique. C'est probablement la place la plus aisément attaquable et la mieux abritée de la chambre branchiale. 5° La tète du mâle, régulièrement atténuée, n'a pas de lobes latéraux. 6" Les antennes de larves ont six articles; les péréiopories de la sixième paire ont l'article distal terminé par deux pointes dont lune très courte et latérale. Les pléo- podes de la cini|uièine paire sont aussi développés que les précédents. De ces divers caractères les deu.x derniers sont les plus im])ortants et l'on peut dire que les progfès réalisés par le type Entoniscien depuis les Eucyphotes jusqu'au.K Porcellanes ont été sensiblement nuls. D'autre part, des jiarasites aussi visibles cpic les Synalpheion étant im- possibles à méconnaître, leur rareté apparente implique vraisemblablement leur rareté réelle. Ces particularités rapprochées permettent de concevoir comme il suit l'évolution des Entonisciens. Ces l'^picarides auraient parasité les Décapodes Macroures inférieurs au même titre que les Bopyriens. C'est un trait nouveau et important, venant s'ajouter à ceux qui rapjjrocbent déjà ces dcuv familles de parasiles. Mais l'aménagement int('M'ieur de l'hôte parait avoir été le l'acteur essentiel de la l'ortune des Entonisciens. ( -hez les Macroures, l'obliijation de se développer dans le sens vertical en soulevant la carapace, par suite de la forme conq)riniée du corps, leur a ollert des conditions défavorables et a rendu leur extension précaire. On découvrira certainement d'aulres l'.ntonisciens infestant des Macroures, Ndlantia ou Hcjttunlia. mais on peut prévoir, je crois, qu'ils serniil très semblal)lcs ciilre eux, et surtout rarissimes et fortuits. Il faut (pie les Décapodes parviennent jus(pi'à la forme déprimée et Hiacliyure pour (pie les iMilmiisciens trouvenl dans leur cavité viscérab' un espace adé(pi;il. A partir de ce point, non encore réalisé chez les Poicel- SÉANCE DU 22 JUIN 1908. l335 lunes, on voit leur fréquence devenir relativenienl grande, leur organisalion se varier ( ") genres, i 1 espèces), leur complication atteindre son inaxiniiini par la chambre incubatrice fermée, les pltVipodes spongieux, la taille Irrs rande de la femelle, dont le mâle devient de plus en plus réduit et acces- soire, la puissance de multiplication. pi ZOOLOGIE. — Anatomie et histologie comparées des glandes de Hlochmann. chez les Teclibr anches. Note de MM. IIicmy Perrieu et IIknui I'isciiek, présentée par M. Edmond Perrier. Dans une Note précéden te (CVw?/>Ze^ /■«'//<-//«, t. CXLVI,p. i i(J3),nousavons mentionné, parmi les glandes palléales de défense du Scaphandre, l'existence de formations glandulaires spéciales, que nous avons appelées glandes de Blochmann. du nom de l'auteur qui a fait connaître un type analogue chez les Aplysies (Z. IF. Z., i8tS3). Nos recherches prouvent que leur existence est, sinon générale, du moins très répandue chez les Tectibranches; nous les avons retrouvées notamment chez les Huila striata, Acera hnllata, Aplysia depilans, à l'étude desquels nous limitons cette Note, laissant de côté les autres espèces, où on les revoit cependant, mais avec des caractères assez différents. Nos études comparatives nous permettent en outre de préciser quelques points de cytologie, jusqu'ici inexactement connus. Les glandes sont toujours localisées au niveau de la fente palléale; mais elles varient sous le rapport de leur disposition et de leur fréquence. Géné- ralement assez espacées et plongées dans un tissu conjouctif plus ou moins abondant, elles sont au contraire si nombicuses chez Huila, tprdles rem- plissent exactement toute l'épaisseur du manteau et réduiseni au minimum le tissu conjonctif intercalé, en sorte ciu'une coupe présente un aspect alvéo- laire tout à fait caractéristique. Cha([ue glande comprend toujours nu canal pluriceUubdre . venant débouclier dans la cavité palléale, et un e(dice musculaire entourant une volumineuse cellule glandulaire. Le canal, relativement court et tapissé de cellules aplaties chez les Aply- sies, s'allonge notablement chez les Scaphandres, en même temps (pie ses cel- lules grossissent et deviennent nettement sécrétantes; enfin, chez les Bulles, le canal atteint une longueur énorme (o""",'") pour les glandes les plus pro- fondes) et les cellules qui le revêtent sont nettement vibratiles; nous avons vainement cherché des cils vibratiles dans les autres formes; la même dilTé- l336 ACADÉMIE DES SCIENCES. rence se retrouve d'ailleurs pour répithéliuin pallcal dans ces diverses espèces. Le calice musculaire est absolument constant ; tandis tpie chez les Scaphandres il présente une épaisseur très grande (i5^), et (ju'on y voit plusieurs couches de fibres orientées en sens divers suivant Iimu- profondeur, il nous a paru beaucoup plus mince dans les autres types. La cellule glandulaire, de très grandes dimensions, est manifestement une cellule mérocrîne : elle est remplie d'abord exactement par le proto- plasme ; les substances qu'élabore celui-ci forment de petites vacuoles, rpii plus tard se réunissent au centre de la cellulo, ainsi creusée d'une grande cavité, en communication avec le col, ce qui lui donne l'aspect d'une cellule caliciforme. Le protoplasme persiste k la périphérie, contenant à son intérieur des granulations, particulièrement nettes chez l'Aplysie, grâce à la coloration spéciale qu'elles y prennent : elles sont constituées par une partie centrale colorée en rose par l'éosine et entourée d'une auréole inco- lore ; c'est vraisemblablement un premier stade de dillérenciation du liquide sécrété. Le noyau subit des modifications profondes, (pii ont été assez exactement décrites par Mazzarellî (1893); mais nous ne pouvons y voir les signes certains d'une dégénérescence, comme le veut cet auteur: jamais en ellet nous n'avons vu chez les .Aplysies, qu'il a étudiées spécialement, le noyau disparaître, même dans les cellules âgées. I^es cellules conservent certainement, pendant très longtemps, leuractîvîté fonctionnelle et sont même vraisemblablement des organes [icrmanents : on observe souvent à la vérité des cryptes presque vides de Jeur contenu, mais elles conservent toujours leur noyau, avec tous ses caractères structuraux, étroitement ap[)li(jué contre la paroi, au sein d'une mince couche de pro- toplasme persistant. La très grande complication de l'organe est d'ailleurs un argument en faveur de sa permanence ; en outre, il est extrêmement rare de rencontrer chez l'adulte ces éléments en voie de développement, et Hlochmann n'a j)u les étudier que chez les tout jeunes individus. INous n'avons jamais d'autre part constaté la disparition de ces organes, telle que la décrit Mazzarelli, et d'ailleurs le processus indiqué par cet auteur, envahissement de la cavité par prolifération des fibres musculaires, ne cadre guère avec l'hypothèse d'une déchéance fonctionnelle et d'une dis- parition. (]hez le Sca|)liandre tout au moins, les glandes de Blochmann paraissent cependant subir, dans leur évolution, une modification importante, qui les conduirait au type spécial décrit dans notre précédente Note (loc. cit.), et SÉANCE DU 22 IlIX 1908. l337 dans lequel le calice renferme un massif de petites cellules. De nombreux faits montrent que ces productions sont plus évoluées que les précédentes, notamment leur situation plus profonde due à leur refoulement par des cellules plus jeunes, leur canal excréteur plus long et plus développé, leur calice musculaire notablement plus épais, presque double, laissant supposer une sécrétion particulièrement active, et enfin l'absence de toute forme pouvant être considérée comme un état jeune conduisant directement à ce type. Il est vraisemblable qu'après épuisement de la grosse cellule glandu- laire d'une glande de Blochmann, les cellules du canal prolifèrent de ma- nière à remplir le calice et assument désormais tout le travail de sécrétion. Nous avons fréquemment trouvé du reste des glandes de Blochmann où les cellules du canal faisaient hernie dans la cavité calicinale, et qui peuvent être considérées comme des stades de transition. Bien que très rarement, nous avons pu observer quelques formes initiales du développement de ces glandes, chez des spécimens adultes d'Aplysie et de Scaphandre. Nos observations diffèrent de celles de Blochmann et de Mazzarell! par les points essentiels suivants : 1° la cellule glandulaire, à son début, ne présente pas de prolongement aminci en forme de col; elle est di- rectement repoussée vers la profondeur par une invagination de l'épilhélium voisin, qui aboutit à la formation du Canal; 2" l'etiveloppe musculo-conjonc- tive se forme, elle aussi, d'emblée; elle est constituée primitivement par des éléments musculaires et conjonctifs appartenant à la couche soUs-épithé- liale, et entraînés en même temps que la grosse cellule, éléments qui augmentent ensuite de façon à constituer le calite. L'organe présente donc ainsi dès l'origine tous ses caractères distinctifs et ne peut se confondre, même à ce moment, avec les cellules glandulaires de la ivoisiéme espèce décrites par Blochmann {loc. cit.) chez l'Aplysie. HISTOLOGIE. — Réactions chromaliqites et classification des granulations leu- cocytaires des Invertébrés. Note de M. Koi.maxn, présentée par M. l'Edmond Perrier. Les auteurs, peu nombreux, qui ont étudié les cniaclères clironialiques des granu- lations des Invertébrés, semblent vouloir les faire rentrer, sans hésitation, dans les cadres étroits de la classification, bien connue, d'EhrIich. Kowalewsky ('), Cuénot {-), (') Congr. Zool., 1892. C) Arcli. Biol., 1892, 1893, 1896, 1898. i)'W ACADÉMIE DES SCIENCES. Hniiilz ('■), Kiioll (-), (lécrhent des i;ianul;ilions acidnphiics dans la plii|)arl des ^r()ii|ie>. d'InviM lébrés. On obsei'verait, d'a|)i'i's (^nériol el SaiiU-l lilaii'e (^), des lu'ii- Irophilvs dans les Sipoiiciilides el les Keliiiiides. Kiiliii les spliéiules des Ecliiiioderriies el des .Mollus(|iies seraieiil d'après les iiiêiiies auleiiis piiremenl basopliiles. haulie pail divers auleiiis. iiolammenl .M"' Dizewiiia ('), ont observé des granu- lations qui, d'après l'ensemble de leurs caractères cliromatiqiies, ne peuvent trouver place dans la classification d'Elirlich. Au point purement morphologique, il y aurait lieu de distinguer les fines granula- tions proprement dites et les sphérules, qui sont beaucoup plus volumineuses; mais les unes et les autres mont donné les mêmes résultats généraux. Le procédé de fixation par la chaleur qui a servi à Ehrlich est absolument ina|)pli- cable aux. Invertébrés. Les substances chimiques pouvant modifier les propriétés chro- matiques, j'ai étudié les réactions de granulations déjà connues, après fixation par les réactifs chimi(|ues habituels. J'ai constaté que, sous peine d'obtenir des résultats inexacts, il est nécessaire d'écarter les mélanges osmiques el les colorants additionnés d'un mordant. I^es granulations acidophiles ne sont pas rares, notamment chez les Annélides el les Lamellibranches. On rencontre aussi parlois îles granulations amplmphiles qui ont une égale afiinité pour toutes les couleurs acides el pour toutes les couleurs basiques. Mais, le plus souvent, les granulations ne rentrent dans aucune des deux catéî^ories précédentes. Elles ne sont qu'iniparfaitetnent amphopliilcs : leur acidophilie surpasse leur l)asophilie, ou inversement. Les graiiulaltons de Cdirinus niœnas Pariii., par exemple, absorijent indistinctement les couleurs acides et les couleurs basiques, mais les premières résistent mieux que les secondes à l'action décolorante de l'alcool. De même, le triacide colore ces granulations en violet rougeàtre, ce qui indicjue que la teinture acide s'est fixée bien plus fortement que la teinture basique. Iiiversemenl, les spliérules du tissu conjonctif de l'Escargot absorbent bien pbis énergiipiement les couleurs basiques et se teignent en bleu violacé dans le triacide. I^'amphopliilic peut donc présenter des degrés; on trouve chez les Inver- tébrés tous les passages entre l'acidopbilie pure et la basopbilie; cette der- nière n'est cependant jamais réalisée d'une manière parfaite. La mélachroinasie n'est pas rare, le bleud'Uiina, le vert de niéthyle, etc., prennent, en se li.vant sur certaines granulations (m sphérules, à tendances (') Arch. /auiL e.rp. cl i;t'n., igo5, i()i)(), lyo-. (2) SUzunifb. dcr Akad. Wicn, 189.3. (^) Trav. Soc. Nal. Sainl-l't'tershoiirg, i8gS. (') Àrcli. Zoot. e.ip. cl gcii.. igo5. SÉANCE DU -l-l JUIN 1908. iSSg généralement basophiles, une teinte violacée caractéristique. Le virage n'est peut-être pas très intense, mais il est parfaitement constant. Nous citerons, comme exemples, les spliéiulcs des Phasœlosomcs et les granulations de Polvcarpa rarians Hell. La métacliroiuasie n'est donc pas une propriété exclusive des basophiles, mais peut s'allier à une certaine amphophilie. Cette propriété ne caractérise donc pas une catégorie spéciale de granula- tions. .le n'ai pas rencontré de neulrophiles proprement dits, c'est-à-dire de granulations se colorant exclusivement dans les teintures neutres comme le triacide. .T'ai cependant souvent observé des granulations qui prennent dans ce réactif la mémo teinte que les neulrophiles du sang de l'homme. Mais j'ai vu ces mêmes granulations se colorer sans difficulté dans les teintures acides et refuser les teintures basicjues. Dans ces conditions, je ne saurais consi- dérer les ncutrophiles que comme des acidophiles. La catégorie des neutro- pliiles doit, à mon sens, disparaître, comme celle des métachromatiques. Je n'ai jamais eu l'occasion d'observer de granulations ayant une affinité exclusive pour une couleur déterminée. La nature acide ou basi(jue de la teinture suffit à déterminer son action vis-à-vis d'une granulation donnée. Dans ces conditions, le critérium invoqué par Ehrlich pour classer les granulations conserve toute sa valeur. Il suffira de se rappeler qu'il existe, non des catégories tranchées, mais une série ininterrompue de termes de passages entre l'acidophilie pure et la basophilie parfaite. PHYSIOLOGIE. — L'élaslirilè rasciilaire et ses van'a/t'oris. Note (') de M. Gabriel Artiiaud, présentée par M. O.-M. Lannelongue. I^'élasticité vasculaire est un phénomène trop important dans la méca- ni(jue circulatoire, pour qu'on ne doive négliger aucun moyen d'en appré- cier les modalités ou les variations dans toules les circonstances. Pour atteindre ce but, nous avons poursuivi, depuis quelques années, une série d'expériences et de recherches chimiques dont cette Note résume les résultats. L'élasticité moyenne des vaisseaux (que nous désignerons par le sym- bole ^) de la grande circulation peut toujours être définie par la rela- tion fl = -n-; mais, en utilisant la formule que nous avons donnée pour le (') Présentée dans la séance du 1 5 juin 1908, G. R., 190.S, I" Semestre. (T. CXLVI, N" 25.) 1 ;" I^i'io ACADÉMIli: DES SCIENCES, calcul de la masse du saiij^, elle se réduit à rc(jualion expression simple el facilcmml mesurable de l'élasticité vasculaire. L'accélération ^ est une constante; la section aortique S est légèrement variable, mais beaucoup moins en réalité que ne semblerait le montrer l'examen cadavérique; car, si la section cadavérique est de 4""i 5o environ, la section sous pression s'élève à ^^'^"\[\o, cluHre facile à obtenir par le calcul el qu'on retrouve cbez le vieillard, quand l'aorte se fixe en quelque sorte dans sa forme pliysiologique [)ar disparition progressive de son élasticité. Donc la section physiologiqui- utilisable dans les calculs est de V'", '|o eu- viron et ne se transforme que peu, sauf dans le cas de dilatation aortique, facilement consta table à lexamen. On peut donc, en remplaçant S et ^t?- par leur valeur en unités C. G. S., donner à la relation ci-dessus la forme suivaule : . 5oo n étant mesuré en pulsations par minute et H en centimètres de mercure. On obtient aussi la valeur absolue de l'élasticité vasculaire en C. G. S. Cette valeur absolue est de i4, chiffre moyen, en adoptant pour n le cliifTrc de 72 pulsations et pour Jl le nombre de 18"" de mercure, obtenu avec les appareils de Potain et de Von Basch, chez l'homme jeune, adulte et normal. Cette valeur moyenne est une (pianlité bien définie, mais elle est sujette à quelques oscillations bien caractérisées en fonction de la taille, du poids et des conditions physiologiques dans lesquelles on l'observe. Néanmoins ces variations, pour un même individu et même pour des adulles de tailles sensiblement égales, sont peu étendues el en tous les cas très passagères, de sorte que les variations observées oscillent autour d'une moyenne qui est bien spécialement caractéristique de l'étal de tonicité moyen des vaisseaux. La formule que nous proposons pour la mesure de la quantité ji donne lieu à des remarques de même ordre, car la loi de Marey, « les pulsations restent toujours en raison inverse de la pression », démontre la constance du produit n\\ el par suite la constance de [51. Donc il est permis de conclure que, dans des eondilions physiologiques iiicn définies, [i tend à prendre chez chaque individu une valeur moyenne SÉANCE DU ■2-1 .nii\ 1908. l3/il assez fixe caractéristique de l'état de tonicité de ses vaisseaux. Chez rhominc au repos, cette valeur est de i/[\ mais, suivant les circonstances, elle varie de quantités faibles et oscille entre i3 et i5. C'est seuleiiienl dans les cas extrêmes qu'elle dépasse ce chiffre. Parmi les conditions qui dépriment la tonicité vasculaire en augmentant l'élasticité, il faut compter le repos, l'ac- croissement extérieur de température, l'augmentation de pression exté- rieure. Parmi les facteurs qui provoquent des variations inverses d'accrois- sement de tonicité et de dilatabilité plus grande des vaisseaux, il faut compter l'exercice, le fi'oid, l'altitude. Sauf l'exagération de ces conditions, le produit «H ne dépasse pas i5oo et ne descend guère au-dessous de 1000, ce (jui réduit les variations de p entre i3 et i5, limite peu étendue. Sans entrer dans le détail des cas, remarquons de suite qu'en principe, dans les maladies fébriles sans lésions caractérisées, l'élasticité vasculaire se juontrc assez parfaitement conservée. En général H décroit et n augmente par suite de la diminution de la masse sanguine et des déperditions orga- niques, mais le produit nll ne s'éloigne que peu des chiffres obtenus à l'état normal, dans le repos ou l'exercice. Cependant, selon l'état de fatigue ou d'excitabilité du myocarde, les oscillations de ^ autour de la moyenne peu- vent aller de 12 à iG, rarement au delà. Les maladies organiques du cœur et du poumon entraînent nécessai- rement une augmentation nécessaire des pulsations pour assurer la compensation de la lésion et l'accroissement du débit. En pareil cas n augmente beaucoup pendant que H reste stationnaire ou diminue légèrement, d'où résulte en définitive une augmentation de nli et une diminution de p, c'est-à-dire une contraction des vaisseaux, péripliéi i((ue5. Mais, comme l'élasticité vas- culaire par l'intermédiaire du système nerveux sert de règle à la tonicité cardiaque avec laquelle elle est dans le rapport assez étroit des capacités analomiques vj' n en résulte une fatigue simultanée du cœur périphérique et du myocarde qui provoque des llécliissemenls fréquents. Ce phénomène se traduit par l'abaissement de la pression, et Ton obtient ainsi, au voisinage de l'asystolie, des valeurs de p qui montent au maximum 17 après être descendues dans la période de lutte jusqu'à 10. Celte augmentation de la masse du sang se traduit nettement par un double phénomène : i" l'augmentation de [)ression ; 2" l'abaissement du taux des pulsations. Cette simultanéité des deux actions est caractéristique de l'évolution des scléroses organiques accidentelles ou même de l'involution sènilc. lin pareil cas, tant que le myocarde ne fléchit point, [3 diminuera toujours, d'abord d'une fa(;on passagère par contraction Ionique des vais- l342 ACADÉMIE DES SCIENCES. seaux, plus lard et assez liàlivement, d'une farou durable et permanente, comme conséquence des lésions d'artérite que provoque la fatigue, et à ce momenl, même si l'on provoque arlilîciellement rabaissement de H, le produit 7?H se maintient élevé laiil que le cœur résiste. IMus tard, le myocarde participera à son tour à ce travail indaminaloire et Fasystolie api)araitra, indiquée à l'avance par le (léchissenient progressif et graduel de (i. Kn résumé, dans Félat pathologique, dès que drs lésions d'organes appa- raissent, la valeur de [i tend à se modifier corn'-lalivement. MÉDECINE. — Le dérivé acétylé de- l'atovyl dans la maladie du souininl. A'ote de M. Paul Sai.jio.v, présentée par M. Laveran. Depuis que l'atoxyl s'esl révélé médicament capable d agir dans diverses trypanosomiases et spirilloses pathogènes, il était tout indiqué d'étudier, soit les éléments conq)Osants, soit les dérivés de l'anilarsinate. Parmi ces dérivés, on pouvait, en conqaliquant la molécule de l'atoxyl, par addition de certains radicaux chimiques, préparer un composé moins toxique, quoique aussi actif. Ainsi, dans leurs éludes de chimiothérapie spécifique, i^hrlich et Ijertheim ('), Browning (-), ont montré que [Kirmi les nombreux dérivés de l'aloxyl, l'acétylé et le parox^ybenzaldéhyde répondaient à ce double desideratum : diminulion du pouvoir toxique, conservation du pouvoir thé- rajjeutique. Personnellement, nous avons eu à notre disposition des combi- naisons iode etatoxyl, mercure et atoxyl, le dérivé méthylène et le dérivé acétylé (^). Nous avons surtout étudié l'action de ce dernier produit, non passons la forme de l'acide acétylparaniido-phénylarsénique(Ehrlich), mais sous la forme du sel sodique, parfaitement soluble, et stérilisable à ioo° sans décunqjosition. \ous avons constaté la valeur spécifique de ce sel arsenical dans les s[)iiilloses pathogènes, par exemple, la fièvre récurrente russe, la spirillose des poules (action remarquable), la syphilis. Mais l'emploi prolongé de ce nouveau médicament, chez l'homme syphilitit iilenti(|ueineiit l'association faunique de la zone avec Posidonomya alpina décrite par M. Gemmellaro en Sicile. I^a partie supérieure de celte assise marneuse représente vraiseml)lablemeiit le liatlionieii et le Caliovien. h. Des schistes argileux et des grès OJ'fordiens que j'ai caractérisés, dans l'Est, par Cardioceras cordaliim Sow, etc. r. Des grès silicieux, intercalés d'argiles colorées, constituent le prolongement vers I ' )uest des grès de Lalla Mar'nla qui renferment une faune scijiianienne. SÉANCE UU 22 JUIN 1908. l345 d. La série jurassique se termiue par des calcaire> magnésiens el des tiolomies com- pactes sans fossiles qui, dans le Fiiliaoucen et, le massif de ïlemcen, sont placés dans le Jurassique supérieur. Je n'ai rien trouvé du Crétacé inférieur figuré dans la coupe de M. lîrives. 5° Les terrains néogènes se montrent dans la plaine des Trifa. Ce sont des argiles gréseuses en continuité avec les dépôts du Miocène de Nemoui-s. Elles sont recouvertes par un poudingue à gros galets qui apparliennenl soit au ïortonien supérieur, soit au Pliocène, et non au Miocène inférieur comme le pense M, Brives. Enfin la plaine des Trifa et les abords de la Moulouya offrent, indépendamment des alluvions pléistocènes , des sables rouges et des calcaires lacustres d'un Pliocène récent. Des roches éruptivesafllctirent dans le massif. Une bosse de granité à hio- lite, avec filons de granidite à deux micas, existe au coiitacl des schistes silu- riens, profondément métaniorphisés en schistes micacés, schistes feldspa- thisés et schistes maclifères. Des filons de kersanlites, passant à des purphy rites micacées, ont éj^alement traversé les schistes primaires. La limite supérieure de l'âge de toutes ces roches est indiquée par le conglomérat de hase du Lias moyen. Il est vraisemblable, en outre, par analogie avec ce qu'on voit dans les Trara, que ces roches sont antérieures au Permien. Des coulées importantes àt purphyrites et de diabases, des tufs de projec- tions traversés par des filons des mêmes roches, se succèdent sur une épais- seur de plus de 300™. Ces déjections volcaniques reposent partout sur les schistes piùmaires et sont recouvertes par le Lias. Leur composition minéra- logique m'engage à les séparer des volcans rhyolitiques carbonifères (d]nan- tiens) que j'ai signalés plus au Sud. Ce sont les représentants d'éruptions permo-triasiques ou infraliasiques. Enfin je signalerai, nolanunent entre le Dj. Mer' ris et le Dj. Hararza, la présence des mêmes volcans leuciliques, avec coulées de labradorites et de basaltes, (jue j'ai indiqués aux environs d'Oujda. Je n'ai aucune observation nouvelle qui me permette de préciser leur âge néogène, mais il est impossible de considérer ces laves comme an- térieures aux calcaires à entroques jurassiques, du Dj. Hararza, comme le voudrait M. Brives : elles appartiennent à des éruptions du Miocène moyen ou à des volcans plus récents encore.. Au point de vue tectonique, le massif des Béni Snassen constitue un vaste bombement elliptique dont le noyau primaire est recouvert d'un manteau jurassicpie. Les schistes primaires et les granités aftlcurent dans la partie la plus élevée de la chaîne, mais le culminant, le Ras Four'al, est encore couronné l346 ACADÉMIE DES SCIENCES. par la base des calcaires secondaires. Le Lias forme bordure au Sud el au Nord et montre un plongement pêripbérifiue autour du massif. Le Juras- sique est locidisé dans la région occidenlale ; il forme en outre les petites cbaînes secondaires qui percent dans la plaine des Angad et la plaine des Trifa. Tout cet ensemble porte la niarc|ue indiscutable de poussées vers le Sud. Au-dessus d'Aberkane, en efl'et, on constate, sur le flanc nord et poussés vers les crêtes, trois plis imbriqués; tandis que le flanc sud est aJTccté de trois anticlinaux parallèles à la direction de la chaîne et qui, nés à la fron- tière algérienne, vont se perdre du côté de la Moulouya après avoir atteint leur maximum d'intensité et d'élévation d'axe vers le centre orograpbique de la chaîne. Ainsi que je le prévoyais [Comptes rendus, 3o mars 1908J, le massif des Béni Snassen est en place ; mais il porte encore l'empreinle, bien que très atténuée, des poussées vers le Sud qui ont produit dans la zone frontière littorale, entre le Kiss et Oran, un chevauchement important du Lias à l'époque de THelvétien inférieur. OCÉANOGRAPHIE. — Origine éolienne des minéraux fins contenus dans les fonds marins. Note de M. Thoulet. Le fait du remplissage en minéraux du lit océanique par voie éolienne possède des conséquences assez importantes pour que j'aie cherché à véri- lier expérimentalement l'exactitude de l'hypothèse (|ue j'ai émise à ce sujet ('). Des poussières atmosphériques ont été récoltées dans la tour est de la cathédrale de Nancy, à -5™ de hauteur environ au-dessus du sol. On y a dosé le calcaire et les matières organiques par calcination; les minéraux ont été ensuite soumis au barreau aimanté, à des tamisages à travers les tamis 100 et -200, à une lévigation destinée à isoler l'argile; chaque portion a été passée à la liqueur d'iodures de densité 2,(S et, lorsqu'il était néces- saire, traitée par l'acide fluorhydrique pour y reconnaître la présence du feldspath. Chaque catégorie de grains a été examinée au microscope dans la naphtaline monobromée. (') Cnmjiles rendus, t. (ALVl, 1'"' juin 1908. p. 1184. SÉANCE DU 22 JUIN 1908. l347 L'analyse immédiate a donné les résultats suivants : Calcaire '53 iMalières organiques 497 Troïlile 5 Barreau aimanté '2 moyen et fin (diamètre de o™'", 67 ^lourds i à G-™, 35) 45,,, /,i'^l"«''^^ 3o 1 ' légers.. . . A4 w , . ,1 / Sable ' . " I feldspath.... i4 . lourds ... 1 très fin (diamètre moyen o"'"',i5). iN .quartz 9 'légers... 17 ' feldspath ... . 4 ' argile 4 i Idurds 5 Grains fins-fins (diam. inférieur à o'"™,o4). 9" . l quartz 44 ' légers.. . . 85 ) feldspath. ... 20 (argile ai / lourds... . 10 Argile et fins-fins 180 (quartz 60 (légers.... 170 ' feldspath. .. . 20 1000 ! argile 90 Les grains calcaires oITrent la texture des calcaires jurassiques des environs de Nancy. Les grains attirahles au barreau aimanté sont des globules et des grains irrégnliers de fer magnétique dont queliiues-uus renferment du fer natif. Le sable contient comme minéraux lourds : cliondres d'origine cosmique, musco- vite R, biolite \\, pvroxéne, tourmaline A, zircon, corindon, rutile R, enslalite, péri- dot H, hématite R. Les minéraux légers sont des fragments aplatis de schisles micacés gris bleuâtre, des grains arrondis de quartz rouge du genre de ceux du grès vosgien, du quartz hyalin AA^ du quartz cristallinique et du feldspath. L'argile est ferrugi- neuse. Les matériaux d'origine cosmique sont des globules noirs opaques magnétiques, parfois avec cupule et appendice filiforme, dont certains proviennent sans doute de cheminées d'usines et sont d'origine simplement éolienne. Les chondres sont des glo- bules de diamètre variant de o'"",07 à o""",o3, translucides plutôt que transparents, de couleur variant du blanc au jaune ferrnglnetix pâle, au jaune plus foncé et même au brun rouge. Plus ces chondres sont foncés et plus leur densité est élevée ; tous sont isotropes Ils sont des parcelles fondues détachées de la surface des météorites forte- ment échauffées par leur passage à travers l'atmosphère; les globules noirs résultent des parties ferrugineuses, tandis que les chondres peuvent être considérés comme de véritables goutlelelles de péridot, de pyroxèiie ou d'enstatile. Ces minéraux, qu'on retrouve ainsi en fragments anguleux, ont occupé d'abord l'intérieur des météorites et ont été réduits en poussière par l'éclatement final de celles-ci sans avoir été jamais portés à l'incandescence. C. R., 1908, 1" Semestre. (T. CXLVI, N» 25.) ' 77 l348 ACADÉMIE DES SCIENCES. Un dégagemenl d'iivclrogène sulfuré, quiiiid du attaque la poussière par mi acide étendu, donne lieu de supposer la présence de la trodite, sulfure de fer reconnu dans les météorites. Il est assez difficile d'évaluer très exactement les proportions relatives des grains arrondis, émoussés et anguleux; on est néanmoins en droit d'affirmer que les gros grains sont bien plus fréquemment arrondis que les petits, qui sont toujours anguleux. L'aspect des grains minéraux récoltés dans une région pourtant éminem- ment continentale et calcaire, l'abondance du cjuartz, offrent la ressemblance la plus complète avec les r(''sidus minéraux des fonds marins profonds et éloignés des côtes, tels que les vases à globigérines, à radiolaires ou autres et les argiles bleues ou rouges. Il serait impossible de les distinguer les uns des autres. Le fait confirme la conclusion à laquelle on était conduit en constatant la faible vitesse des courants dair capables de transporter des grains minéraux fins et prouve bien que, exclusion faite du carbonate de chaux qui est d'origine organique, le résidu minéral fin des fonds marins est un produit éolien, un lœss. A ne considérer que le quartz, la proportion de ses grains de diverses di- mensions dans la poussière de Nancy est : Moj'ens et fins. 3 amenés par un vent de vitesse de 2™, 80 par seconde et au-dessus. Très fins i vent de 2™, 80 à o™,.5o. Fins-fins 10 vent de o™,5o à 0°'. La proportion 3 : i : lo dans la durée des vents de ces diverses catégories est sensiblement celle qui s'observe à Nancy. Le dosage quantitatif des grains quartzeux de diverses dimensions dans un fond marin actuel, aussi bien que dans un fond marin ancien, calcaire, marne ou argile, permettrait donc d'obtenir une notion sur la durée d'action des vents de forces diverses et connues qui régnent à l'endroit considéré ou y régnaient au moment oi'i se déposaient, a'u sein des mers géologiques, les calcaires, marnes ou argiles. En d'autres termes, on posséderait une indica- tion approximative du climat existant actuellement ou ayant existé autre- fois. La provenance des grains minéraux fins d'origine éolienne, d'un échantil- lon marin actuel ou ancien, est costnique, locale, lointaine, très lointaine et volcanique. SÉANCE DU 22 JUIN 1908. l349' OCÉANOGRAPHIE. — Deux noitvelli S feuilles de la Carte de Zoologie indus- trielle des côtes de France. Note de M. Joibix, présentée par S. A. S. le Prince de Monaco. Ces deux Cartes font partif iVun travail d'ensemble sur les Mollusques comestibles, principalement les huîtres et les moules. Elles portent les n°^ 7 et 8 de cet Atlas, qui en comprendra 1.5. Je me suis attaché à préciser les conditions océanographiques de la côte sur laquelle vivent ces animaux et à mettre en relief les rapports de Tin- dustrie à laquelle ils donnent lieu, avec la nature des fonds, les courants, les marées, etc. La première de ces Cartes contient la moitié du Morbihan, depuis et y compris la Vilaine jusiprà la rivière d'Auray. Le golfe du Morbihan, si compliqué, mais si important par ses nombreux établissements ostréicoles, y est entièrement figuré. On v remarque aussi la petite rivière de Pénerf, dont les parcs produisent des huîtres réputées. Plusieurs bancs naturels d'huîtres, autrefois très riches, ont été détruits par l'abus de la drague et le manque de surveillance; cjuelques-uns sont en voie de reconstitution et mériteraient d'être soigneusement protégés. L'embouchure de la Vilaine est couverte de riches moulières et d'établis- ments mytilicoles prospères. On récolte encore dans cette région divers autres Mollusques comestibles qui y sont particulièrement abondants. La seconde Carte comprend la côte nord du Finistère depuis la baie de Lannion jusqu'à l'Abervvrac'h. Cette côte granitique très découpée, cou- verte d'ilôts, d'un abord très difficile, ne contient de parcs à huîtres cjue dans l'embouchure des petites rivières de Saint-Pol-de-Léon et de Morlaix. En revanche elle est couverte d'un cordon de moulières naturelles dans des parties exposées au choc des vagues. Elles manquent, au contraire, dans les portions abritées. On y remarcjue aussi une grande quantité de gisements d'ormeaux (Haliotis luberculata) qui sont recherchés par les pécheurs. D'autres Mollusques, comme les co(piilles de Saint-Jacques, les pa- lourdes, etc., sont assez abondants; leurs gisements ont été soigneusement relevés sur celte Carte. l3-3o ACADÉMIE DES SCIENCES. HYDROLOGIE. — Sur l'origine torrentielle des roches ritiniformes calcaires. Note de M. E.-A. Martel. Les roclies ruiniforines (perforées, pédonculaires, columnaires, etc.), si fréquentes dans les calcaires, sont attribuées par la plupart des géologues à la seule action météorique (plus puissante jadis que maintenant) des vents et des pluies. J'ai toujours soutenu au contraire que de vrais courants torrentiels ont été la principale cause de ces accidents morphologiques [notamment à Mont- pellier-le-Yieux ( Aveyron ) ; voir Bulletin de la Société géologique de France, i(3 avril 188HJ. Cette opinion a été traitée de fantaisiste et de pur roman pur ceux qui considéraient que, dès le milieu de l'ère tertiaire, le creusement des canons des causses cévenols était assez avancé pour que la dolomie de ces plateaux fût, dès lors et pour toujours, soustraite aux effets de l'affouil- lement de l'eau torrentielle courante. Cette dernière façon de voir est aujour- d'hui définitivement réfutée parles faits suivants, qui transforment en certi- tude ma théorie d'il y a vingt ans. 1" Il est établi que le creusement des vallées acluclles n'est ni achevé, ni surtout aussi ancien qu'on le prétendait. J'ai contribué à le démontrer ici même à maintes reprises (voir Compte'; rendus, 27 janvier 1902, 19 juin igoô; 5 mars, i4 niai et 18 juin 1906, etc. ). 2° Les anciens lits de puissants courants tertiaires (même miocènes) ont été depuis peu d'années retrouvés très liaul sur les surfaces des plateaux calcaiies, et précisément aussi sur les causses Méjean et Noir (pour le Tarn, la Jonle, etc.) (voir Comptes rendus A. F. A. S., Lyon, 1906, p. 1249)- 3" Toutes les villes de rochers et les lapiaz calcaires sans exception, aujourd'hui liant perchés et desséchés au-dessus des vallées, possèdent ces gouffres ou abîmes pro- fonds (jui ont capturé de très {orls, cowTAnli {vo'iv Comptes rendus, i5 décembre 1902). J'ai fait cette constatation à travers toute l'Europe, jusqu'au Caucase occidental {Comptes rendus, i4 décembre 1908) et à l'Andalousie (au Forçai de Abdalazis, prés Antequera, en décembre 1906). L'ancienne et abondante circulation torrentielle y est donc irréfutablement démontrée. 4° Au fond du grand canon du Verdon j'ai trouvé, en igoS, la preuve matérielle du processus ^m}^\oyé par l'eau d'un torrent (actuel et très déchu) pour tarauder, dans une marmite de géants, une roche pédonculaire toute pareille à celles des villes de rocher». Les péreinptoires figures ci-conlre sont plus convaincantes que tout texte à ce sujet. Il est certain, d'après cela, que l'a/zi/^/io/'e de iM(intpellier-le-Vieu\ et ses simi- laires ont été détachées, mises en relief ( grâce à la fissuration préexistante) par la for- mation tourbillonnaire si bien conunenlée par MM. J. Vallot et J. Brunhes : les parois encadrantes sont les témoins d'une immense marmite crevée de toutes parts. SÉANCE DU 22 JLhV 1908. l35l 5° De telles marniiies (sans pédoncule ceiilral), ébréchéesou déjà percées, abondent aussi dans le Verdon, le Fier, la V'alserine, la Cézo, l'Ardèclie, etc. Les arcades ou ponts naturels des villes de rochers ont la même orii;ine. 6° En Belgique, à la galerie des sources, près Chaleux (Furfooz), dans un bras sou- terrain de la Lesse, MM. Rahir et Van den Broeck ont trouvé une roche pédonculaire dans le lit du ruisseau qui parcourt la grotte : la corrosion chimique a achevé de rendre le pied du champignon exlrèmement mince; mais, dans une caverne, la pluie et le vent ne sauraient entrer en ligne de compte! Fig. I. — Monlpellier-le-Vieu.x. L'ampliore (3o.>"' au-dessus de la Dourbie). Kig. 2. — .Marmite à pédoncule dans le lit du Verdon (à l'étiage). Fig. 3. — Table du Diable, au sommet des falaises île Saint-Mihiel (.Meuse). Fig. !^. — Cité enchantée de Cuenca (Espagne), découverte en 1907, par M. Font y Sagne. Par conséquent la croyance, absolument erronée, au rôle prédominant des agents atmosphériques était due à l'inexactitude et à l'insuffisance des observations comparées dans les phénomènes en question ; le rôle réel de Vérosion torrentielle, autrefois bien plus puissante que maintenant, est irré- futablement établi par les faits matériellement constatés, en tous pays, parmi les lapiaz, chaos et cations calcaires. ACADEMIE DES SCIENCES. HYDROLOGIE. — La radioactivité des eaux d'Ax (Ariége) démontrée par la photographie. Noto de M. F. Garrkjou, présenli'e par M. Ariii. (iaulier. En octobre i9o() j'ai entrepris à Ax (Ariège), sur les sources chaudes et sulfurées de la station, une série d'expériences sur la radioactivité des eaux. Les résultats obtenus, que je vais faire connaître, ont été le début d'une série d'essais pratiqués sur de nombreuses sources et que je publierai pro- chainement. Mon dispositif est emprunté à la photographie. En janvier 1904, M. Pellin, successeur de Dubosc, mil à ma disposition des tubes en aluminium, de uS'" de longueur et de 28"'°> de diamètre, dont l'une des evtrémités était hermétiquement close par un fond en aluminium; l'autre extrémité était simple- ment bouchée au liège. L'épaisseur du métal était de i""". Des lames de plaques Lumière (marque i), pré- parées pour cette opération par le fabricant; quelques-unes étaient recouvertes par des plaques de plomb portant des encoches diverses qui laissaient passer le jour. Enveloppées dans du papier aiguille noir, les lames photographiques étaient intro- duites dans les tubes qu'on bouchait ensuite avec le bouchon de liège. Ainsi préparés, les tubes furent plongés dans l'eau des sources, se renouvelant sans cesse, et y sont restés un quart d'heure. Après ce la[is de temps, les Uibes étaient retirés et les lames photographiques por- tées au développement. ^ oici les résultats : 1° Lame plongée dans l'eau Viguerie chaude à 78" : elle est devenue noire. ■2" Lame plongéedans l'eau Viguerie refroidie à 3o" : devenue noire. 3" Lame plongée dans le bain Pilhes à 38° : noire. 4° Lame surmontée de languettes de plomb, plongée dans le bain fort à 44° '■ f'ilc est noire sur les points non recouverts par la languette de plomb; elle est restée très peu colorée sur les points recouverts. 5° Lame plongée dans l'eau de Montmorency à 26", non sulfurée : elle est à peine noircie. Si l'on tire des positifs sur papier au moyen de ces lames développées, on olilient, jiour les trois premières, des bandes blanches (correspondant au noir de ces plaques); pour la quatrième, une alternance de blanc et de noir (correspondant à la présence ou à l'absence de la languette de plomb); pour la cin(|uième, enfin, une coloration noire (correspondant à l'absence d'opa- cité de la plaque). SÉANCE DU 22 JUIN 1908. l3)3 Il est donc permis de dire que les eau\ sulfurées possèdent une radioac- tivité qui traverse l'aluminium, comme le font les rayons y» <^t q^^' influe plus ou moins, suivant son abondance, sur la plaque photograpliique. Ces expériences ont été le début d'une série d'autres qui m'ont fourni quelquefois des résultats assez étranges cl qui, par suite, ne me permettent pas de préciser encore une loi rendant ce procédé tout à lait pratique pour l'appliquer au dosage de la radioactivité du bain. J'espère préciser bientôt les conditions de ce dosage. PHYSigiE nr gi.obi:. — /,« pluie el le régime des cours d'eau. Note de M. l*Ari. Garricol-Lagrange, présentée par M. d'Arsonval. Poursuivant depuis 23 ans l'étude climatologique du Limousin ('), notamment au point de vue de la pluie, qui constitue un des traits les plus caractéristiques du climat de celte province, j'ai eu surtout pour objectif la détermination des conditions hydrologiques et l'utilisation agricole et industrielle des eaux. .T'ai, à cet effet, entrepris l'étude du régime des cours d'eau à Faide de longues séries de relevés de débits parallèles à des séries pluviométrif[ues. Grâce au concours du service des eaux de Limoges, j"ai pu réunir une série de 10 années d'observations de débits journaliers, mesurés à un déver- soir en mince paroi établi par M. Maître, directeur des travaux de la ville, sur un ruisseau dont le bassin versant n'est que de 2000 heclaies, qui estpourvu d'un pluviomètre à chacune de ses extrémités et qui comprend le périmètre des sources captées el amenées à Limoges, après avoir été mesurées à une chambre de jauge. En calculant les moyennes mensuelles, Irimeslrielles et annuelles de ces débits el en les comparant aux moyennes pluviométriques correspondantes, j'ai pu d'une part déterminer avec précision les rapports entre les quantités d'eau tombées el les quan- tités écoulées, et d'autre part établir des relations exactes entre les débits de deux périodes consécutives, semaine, mois ou saison. Le débit Q, d'une période donnée est lié à la pluie P, tombée en celte période el au débit Q„ de la période antérieure par (') Pluies, rU'ières et sources {Comptes rendus des Congrès de l'Arbre el de l'Eau), Limoges, 1907, imprimerie Ducourtieux. •■'^54 ACADÉMIE DES SCIENCES, une formule simple de la forme Q, = aQ„+(? + -/Q„)P,. Cette relation et celle que je suis arrivé à établir entre le volume des sources pro- fondes et le dél)it du ruisseau prennent une grande importance lorsque la pluie ces-e de tomber et <|ue la sécheresse se prolonge. Elles ne dépendent plus alors, en effet, que de la réserve du sol, c'est-à-dire de la quantité d'eau qui doit s'écouler au ruis- seau après la cessation des pluies. C'est ainsi que, distinguant dans cette réserve deux parts, celle des sources superficielles et celle des sources profondes, j'ai pu déterminer pour chacune : i" la façon dont elle s'écoule; 2" la quantité totale d'eau qui la compose; 3" la quantité utilisée en un temps donné après le commence- ment de la sécheresse et la quantité restant à utiliser; 4° enfin le temps total au bout duquel cette réserve sera complètement épuisée. J'ai vérifié d'ailleurs les résultats obtenus par l'étude détaillée de la sécheresse prolongée de l'été 1906. Les longues séries de relevés de débits, exécutées systématiquement sur un cours d'eau parallèlement avec des séries pluviomélriques en divers points de son bassin, sont donc des plus utiles pour déterminer par des moyennes de longue et de courte durée les lois liydrologiques de ce bassin, et, lorsque le volume des sources profondes est mesuré en même temps que le débit du ruisseau, elles fournissent des données précieuses sur le régime en temps de sécheresse, ce qui est de beaucoup le point le plus intéressant. A défaut de débits directement mesurés, il est une donnée qu'on peut utiliser: c'est la cote soigneusement et facilement observée à de nombreuses échelles hydromé- tri(|ues. Le débit est lié en effet à cette cote par une formule simple qui, appliquée aux observations journalières, fournit précisément les séries désirées. Il semble donc qu'en donnant plus de précision à ces observations hvdro- métriques, en les étendant à tous nos cours d'eau, en divers points de leur parcours et notamment au voisinage de leur confluent, on pénétrerait dans le détail des lois hydrologiques et l'on comparerait utilement, au |>oint de vue du régime des eaux, les diverses vallées suivant leur orientation, leur pente, la nature de leur sol et de leur sous-sol. .1 ai déjà entrepris à ce point de vue l'étude de vallées voisines, de consti- tution au premier abord identique et soumises au même régime pluviomé- trique, mais qui présentent de très notaljles diiïérences dans le régime de leurs eaux. Ces différences, qui paraissent tenir en bien des cas moins à la consti- SÉANCE DU 22 JUIN 1908. l355 , tution géologique du sous-sol qu'à la couverture et à certaines particularités de la surface, telles que la présence de marais ou d'étangs, demandent à être étudiées scientifiqucmenl, et j'ai dressé un programme de travaux et d'expériences que je soumettrai au deuxième Congrès de l'Arbre et de l'Eau, à Guéret, en juillet prochain. J'espère arriver ainsi à préciser le rôle et l'importance hydrologique de l'armature et des accidents de la surface du sol, à déterminer les conditions de régularisation des cours d'eau et à élucider certains points encore douteux dans les questions à l'ordre du jour du reboisement des terrains incultes et de la lutte contre les inondations. PHYSIQUE DU GLOBE. — V ablcuion de la mer de glace de Chamonix pendant i5 ans et pendant 5o ans. Note de M. J. Vai.lot, présentée par M. le Prince Roland Bonaparte. Les variations de longueur des glaciers actuels ont été mesurées de tous côtés et leur intensité est aujourd'hui bien connue, tandis qu'on n'a que bien peu de données sur leur ablation, c'est-à-dire sur les variations de leur niveau. Cela vient de ce qu'il est infiniment plus simple de mesurer une longueur que d'exécuter un nivellement complet. Les altitudes isolées de la surface laissées par divers savants ne donnent guère de documents utilisables, à cause des changements considérables dans la forme de la surface qui se produisent au cours des oscillations. Le nivelle- ment complet d'un profd en travers, renouvelé au même point à diverses époques, donne seul des résultats certains. Les séries de nivellements que j'ai renouvelés à la mer de glace de Cha- monix, depuis 1891 jusqu'en 1907, fournissent sous ce rapport des chiffres exacts qui s'étendent sur une période suffisante pour qu'on puisse en tirer des conclusions, car l'ablation qu'ils mesurent atteint le quart de l'ablation totale depuis le maximum d'extension des glaciers dans les temps mo- dernes. Après le grand maximum de 182G, le glacier a de nouveau rempli ses moraines vers i85o. Celles-ci se sont conservées intactes et m'ont .servi à reconstituer les profils en travers approximatifs de celte époque, tant par analogie avec les profils actuels que d'après les informations recueillies sur place en interrogeant des témoins oculaires du maximum de i85o. Le Tableau suivant donne l'ablation, en mètres, de quatre profils C. R., 190S, 1" Semestre. (T. CXLVI, N« 25.) ' 78 l35() ACADÉMIE DES SCIENCES. en i3 à i5 ans d'une part, et en 5^ ans d'autre part, depuis le grand maximum. Ablation moyenne approximative exacte. en b-j ans. Rapport. Echelets, aliiiiide igao™ ( r5 ans) ii,o 54 0,20 Monlanveri, altitude 1843™ (i4 ans). . i3,4 55 0,24 Mauvais-Pas, altitude 1705"' (i3 ans). 19,8 49 o,4o Chapeau, altitude i55o™ ( i3 ans) ... . 29,5 "4 o,4o La première colonne donne l'ablation que j'^ii jiu mesurer exactement. La deuxième donne l'ablation totale, qui a été vue par des personnes vivant encore. On peut se rendre compte, par les rapports, que j'ai pu mesurer, selon les altitudes, le quart ou même presque la moitié du phénomène total, ce qui donne une certaine valeur aux chiffres obtenus. L'ablation moyenne augmente en raison inverse de l'altitude, comme je l'avais montré antérieurement. La partie plane du glacier, entre les Echelets et le Montanvert, est la plus intéres- sante, car le glacier y circule à l'état de fleuve tranquille. L'ablation y a été de 50"" en 5o ans, sans que les météorologistes aient pu constater un changement climatérique important. Avant cette période de diminution, le glacier a dû rester fort longtemps dans des conditions d'équilibre relatif, pour qu'il ail pu former les énormes moraines actuelles; je parle des moraines latérales, dont la forma- tion est toujours très lente, tandis que tes moraines frontales peuvent se former avec une grande rapidité, lorsque le glacier est considérable. Les roches polies du pied de l'aiguille du Dru, 3755", et de la tète de Trélaporte, a25o", montrent que, au maximum de l'époque glaciaire, le glacier s'élevait 4oo" plus haut que les moraines actuelles; mais il est remarquable qu'il n'ait pas laissé de moraines latérales supérieures, analogues à celles de nos jours. L'époque glaciaire ne se présente donc pas comme la longue période d'équilibre qu'on se figure générale- ment; il semble au contraire que le glacier a dû croître avec rapidité et décroître de même, puisqu'il n'a pas eu le temps de laisser des dépôts importants sur les parois de la vallée. Quand on considère que la vie d'un liomme a suffi pour voir l'ablation de jo" de glacier, c'est-à-dire de ^ de l'épaisseur totale de 4oo"' disparue depuis l'époque glaciaire, on se demande si tout ce qui a été dit sur la période glaciaire n'a pas été très considérablement exagéré. SÉANCE DU 22 JLI.X 190M. r357 MAGXÉTISME TERRESTKE. — Nouvelles délenninations magnétiques dans le bassin occidental de la Méditerranée. iVote de M. Charles Xordmaxx, présentée par M. Poincaré. J'ai déterminé en septembre et octobre 1900, au cours d'une mission dont le Bureau des Longitudes m'avait cliargé à cet effet, les valeurs abso- lues des éléments magnétiques dans un certain nombre de stations d'Al- gérie, de Tunisie et d'Itabe. Ces recherclies avaient le double but, d'une part d'obtenir la connaissance exacte de la variation séculaire du magné- tisme dans ces régions (par la comparaison de mes résultats avec ceux ob- tenus par M. Moureaux en 1887 au cours de sa campagne magnétique bien connue), d'autre part d'établir l'allure de la Cafte magnétique dans cer- taines régions où n'avait pas opéré M. Moureaux. Les valeurs brutes obtenues dans les principales stations étudiées sont indiquées dans le Tableau suivant, où les beurês sont exprimées en temps moyen de Paris : Déclinafson occidentale f:r>iuposaDte borizonlale. Inclinaison. Stations. Dates. Heure. Valeur. Heure. Valeur. Hei]re. Valeur. Il m h m o , „ Il m h m h m h m o , „ Ain-Seffra 3o sept. iB.ijo à i6.53 i3.t8.56 17.3,1 à 18.10 0,36892 14.45 à i5. 55 49. i,4 Alger 27 sept. i5.55 16.10 12.27.24 17.10 17.45 o,254fio 14. iS i5.o^ 53. 16, 5 ■Batiia i5 sept. 17.30 17.45 1t.12.57 " » » 14. 3o i5.3o 5i.i9,g Béchar 2 oct. 8.35 8.55 i3.52.25 7.45 8.3o 0,27482 10. i5 11. o 48. 0,0 B'skra i4-i5 sept. 6.20 6.40 11 18. 56 6.45 7.45 0,26457 17.45 18.45 50.28,9 Bizerte i4 oct. 14. 3o 14. 5o 10.9.44 i5.o i5.45 o, 25565 12, 3o i3.i5 52.56,5 Bougie. 24 sept. 14.10 14. 3o 11.38.7 » » » 16.0 17.0 53.4,4 Bouzaréah.. 26 sept. 8.i5 8.3o 12. 20. «6 7.13 8.0 0,35417 11. i5 12.0 53.i5,t Carthage i5 oct. 8.40 8.55 9.53.41 7.45 8.3o o,258i6 10.0 10.40 52.i5,4 Constantine 10 oct. 14.45 i5.o 11. 8.5i iS.io i5.4o 0,25790 12. 55 i3.46 52. 18, 5 DjidjelU 24 sept. 7.30 8.0 ii.35.4i 6.40 7.20 o,256o5 » » » Fig"-^S 3-4 oct. 7.15 7.30 13.24.32 9.10 10. 0 0,37147 i> « » Guelma 11 ocl. » » » 9.i5 10. o 0,35917 " " " Médéah S cet. 9.35 9.40 12.28.57 "'^ «i.5o 0,25609 10. l5 11. o 53.43,9 Naples 19-20 oct. 14.20 14. 5o 8.47. 9 10. n 10.40 0.34267 12. 55 i3.25 56.23,4 Oi'an 6 oct. io.â5 10.40 13.44.19 S.i5 9.0 0,23768 11.0 11.45 52.4i,3 Orléansville 28 sept. i5.55 16. i5 i3. i.3 iJ.So i5.io 0,35482 17,15 18.0 53.5,5 Pliilippeville 22 sept. i5.i5 t5.4o 11. 9.29 14. i5 14. 5o 0,25705 17.0 rS.o 52.43,3 Ro'"e 34 oct. 10. o à 10.25 9.34.30 16.0 à i6.5o 0, 23535 11. 0 àii.3o 57.37,6 On a indiqué en italiques les stations où n'avait pas opéré M. Moureaux. On a construit au moyen des nombres obtenus, ramenés suivant le procédé habituel à igo6,o, des Cartes magnétiques des régions considérées, qui l358 ACADÉMIE DES SCIENCES. -vont être publiées et qui mettent en évidence un certain nombre de faits nouveaux, notamment les suivants : i" Outre les particularités déjà signalées par M. Moureaux et que mes ob- servations confirment, celles-ci manifestent l'existence d'une anomalie parti- culière, dans la région côtiére de la Kabylie, anomalie dont l'effet est d'incurver fortement vers l'Ouest, à leur entrée en Algérie, les isogones voisines de i i "So'. 2° Des observations de l' Extrême-Sud oranais il ressort, en outre, que les isogones de i3° et de if\° ne se poursuivent pas dans le nord du Sahara suivant la direction qu'elles ont à leur entrée en Algérie, mais qu' elles s'y incurvent déjà notablement vers l'Est ; c'est-à-dire qu'elles commencent à participer, pour des latitudes notablement plus élevées qu'on ne le pensait jusqu'ici, au mouvement général qui entraîne vers le Sud-Est africain toutes les isogones de nos régions. > La variation séculaire totale de ïSS^.n à 1906,0, dans les régions étu- diées, a été en moyenne de — 1 " 28' pour la déclinaison, de -\- o,oo3G pour la composante horizontale et de — ^l' pour l'inclinaison. En ce qui concerne la déclinaison, la i^ariation séculaire dans cette période parait être une fonction très nette de la longitude en Algérie et Tunisie, et elle croit régulièrement depuis Oran (où elle est de — i°23') jusqu'à Bizerte (où elle est de — i°3o'). 4" Ces résultats conduisent à apporter, aux éphémérides magnétiques pour l'Algérie et la Tunisie publiées dans /'Annuaire du Bureau des Longitudes de 1 906, les corrections moyennes suivantes : pour la déclinaison, — 8'; pour la comnosante horizontale. — 0,0011; pour l'inclinaison, — i3'. Toutes les facilités nécessaires m'ont été obligeamment fournies au cours de cette mission par les autorités militaires d'Algérie et de Tunisie, et en particulier, durant mon séjour dans l'Extrême-Sud oranais, par M. le général Lyautey, à qui je désire exprimer ici ma bien vive gratitude. M. tiÉGou adresse une Note intitulée : Ètwles sur l'association en série et en parallèle des détecteurs éleclroly tiques. (Renvoi à l'examen de M. Lippmann.) A 4 lieures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. G. D. On souscrit à Paris, chez G.lUTHlER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. is i835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièreraoïu le Dimanche. Ils formant, à la Qn de l'année, deux volumes in-4°. Deux l'une parordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel du !"■ Janvier. Prix de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Départements; 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, I , chez Messieurs : Ferra n frères. Cbaix. Jourdan, .' Ruff. Courtin-Hecquet. ( Germain et Grassin. ( Siraudeau. ; Jérôme. t. ..... . Marion. !Ferel. Laurens. , Muller (G.) Kenaud. Derrten. \ F. Kobert. 1 Le Borgne. ' Uzel frères. Jouan. ry Dardel et Bouvier. 1 Henrv. ( Marguerie. it-Ferr. I Delaunay. Bouy. Greffier. Ratel. Rey. I Lauverjat. ' Degez. , Drevel. Gratier et C". elle Foucher. \ Bourdignon. ) Dombre. I Tallandier. ' G i a rd . Lorien t . Lyon. chez Messieurs : i Banmal. I M»» Texier. Ciimia et M.isson. \ Georg. ' Phily. Maloine. Vitte. Marseille Bual. \ Valal. M-UpelUer | Coulet et fils. Moulins .... Martial Place. !Buvignier. Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert. Dugas. Veloppé. l Barma. I Appy. Nîmes Debroas-Duplan. Orléans Loddé. Nantes . Nice Poitiers. Blancluer. Lévrier. Bennes Plihon et Hûmin;iis . rSochefort Girard { M"" ). Rouen | Langlois. j Lestringant. S'-É tienne Chevalier. Figard. Allé. Toulon . Toulouse . ^ Giniet. I Privât. iBoisselier. Péricat. Bousrez. Valenciennes \ Giard. / Lemaitre. On souscrit à l'étranger. Amsterdam , chez Messieurs : j Feikema Caarel- / sen et C". Atkènes Beck. Uarcelone Verdaguer. !Asher et C'°. Krîedlander et fils. Kuhl. Mayer et Miiller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. iLamertin. Mayolez et Audiarte. Lebègue et C'°. , Sotchek et C". Bucarest j Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C". Cliristiania Cammcrnieyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. i Eggimann. Genève ) Georg. ' Burckhardf. La Haye Belinfante frères. iPayot et C". Rouge. Sack. Barth. Brockhaus. Leipzig { Lorentz. i Twietmeyer. ' Voss. , Desoer. ^'■«^e ' Gnusé. Londres . . . Madrid. Milan . /Oui ) Mac Chez Messieurs : lau. achette et G'' ' Nuit. Luxembourg ... . V. Buck. Ruiz et C». Romo. i Dossat. \ F. Fé. !Bocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. \ Marghieri diGius. '^■«/''^^ I Pellerano. ' DyraeQ et PfeîfTei. New- York ! Slechert. ( Lemcke et Buechoer Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'". Païenne Reber. Porto Magalhaea et Mouiz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. i Bocca frères. •^0'"« jLoescheret C-. Rotterdam Kramcrs et fils. Stockholm NordisUa Boghandel l Zinserling. S'-Pétersbourg . . j wolff. ! Bocca frères. Brero. Rinck. RoseabergetSellier Varsovie Gebethner et VVolff. Vérone Drucker. 1 Frick Vienne | Cerold et O". Zurich Rascher. 25 fr. ÎLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-d'; i853. Prix 25 fr. ïomes32à61. —( i" Janvier i85i à 3i Décembre 1 865.) Volume in-4'>; 1870. Prix i^y- Tomes 62 à 91. — ( i" Janvier i866 à 3i Décembre 1S80. ) Volume in-4'': 1889. Prix ^a |,r- Tomes 92 à 121. — d" Janvier 1881 à 3[ Décembre iSi'j.) Volume u\-i°: 1900. Pn »PLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: [. - Mémo.re surquelques points de la Physiologiedes Algues, par MM. A. ÙEBBEset A.-J.-J Sol.er. - Mcmoiresur le Calcul des Perturbations qu éprouvent tes, par ^ "."."«. - m/^^;..» =..- i. Po — ,:?c „f =,.,. i» .ai» ri„ ,:„,- nanmatiaue (tans les ohénoménes digestifs, particulièrement dans la dlgestlon_cle^, grasses. 1. — Mé îoncours ntaircs, des rapp 1 même Librairie les Mémoires de l'Académie des Soienoes, et les Mémoires préseatés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N° 25. TAIU.K l)l*:S ARTICLES (Séance du 22 Juin IHiia.) A1E\I()I11ES ET COMMUI\ICATI01\S DES MKMItllKS RI UKS CORHESPONDANTS DR L'ACADÉMIE. M. Marcel Deprez. — Etude des phéno- mènes que présentent les ailes concaves Pages. Pages. dans le planenient stationnaire et dans le vol plané des oiseaux 1299 ELECTIOIVS. M. Gaillot est élu Correspondant dans la | de M. Trépied.. Section d'Astronomie, en remplacement I PRÉSENTATIONS. l3o2 Liste de candidats présentée à M. le .Mi- nistre de l'Instruction publique pour le poste vacant au Bureau des Longitudes par le décès de M. Lœny : 1" M. li. liait - laucl, 2° M. Andoyer i3o2 Liste de candidats présentée à M. le Mi- nistre de l'Instruction publique pour le poste vacant au liureau des Longitudes par le décès de AL J. Janssen : 1° M. Des- Inndres. 1' M. A/aiirice Hamv i3o3 coi5isi<:si»OAii>A.\<;i:. L'ACADE.MIE ROYALE DES SCIENCES DE LlS- BOXXK adresse à l'Académie l'expression de ses sentiments de profonde sympathie à l'occasion de la niorl de M. A. de Lap- parent -M. le. Seouétaire pehpeil'EL signale divers Ouvrages de MM. Icilio Giiareschi. J. De- niker, Stanislas .Meunier, P. Garrigott- Lagrange, E.-A. Martel M. Emile Bouel. — Sur l'analyse des courbes polymorphiques M. CiEojîges Meslin. — Sur l'orientation d'un ellipsoïde anisotiope dans un cliaujp uniforme M. .Ii;an Becqikhei.. — Sur la nalure des charges d'électricité positive et sur Icxis- leiice des électrons positifs JMM. Georges et Gustavi: Laudet, — Lnre- gistrement photographique de vibrations sonores M. ii. GuiLLE.MiNor. — lielation entre les edets biochimiques des radiations et la quantité absorbée (dosage fluorosco- pi'in«) , M. M. Léo Vignon et Évieux. — Chaleur de neutralisation de l'acide acéli([ue et de l'acide benzoïque par l'anilinç en iiiilien benzénique .M. I£d. Ukfacqz. — Sur une nouvelle mé- thode de séparation de la silice et de l'anhydride tungstique M. A. Lauiiet. — Sur un nouveau prin- cipe d'automaticilé dans la rarburation.. .M. 11. DuvAL. — Constitution de queli|ues dérives du diphéujimélhane et pri'-para- tion de quelques composés orthodianiinés de la même série M.M. li.-E. Blaise et I. IIkrm.in. — Sur les ictones-alcools-ji, ïa-dialcoylées. Trans- position par déshydratation .M. Adolphe Javal. — Étude de la nm- centration moléculaire des liquides de i3o3 i3o3 ) 00-( i3oï i3o8 i3ii 1 3i6 l3nf l32 1 102} i326 l'organisme à I élat pathologique AL Ph. BAiiitiER. — Sur un caractère chi- mique difl'érentiel des ortlioses et des mi- croclincs M. H. CoLTŒiiK. — Sur le Synalplieion Giardi, n. gén., n. sp., Enloniscien para- site d'une Synalphée M.M. RÉMY Peiuueh et Henri Fischer. — Anatomie et histologie comparées des glandes de Bluchmann chez les Tecti- branches M. KoLMAXN. — lièactions chromatiques et classillcation tles granulations leucocy- taires des Invertébrés .M. Gabriel .\kthaud. — L'élasticité vas- cnlairs et ses variations M. Paul Salmon. — Le dérivé acétylé de l'atoxyl dans la maladie du sommeil M. Louis Gentil. — Sur la constitution géologique du massif des Béni Snassen (Maroc) M. TaouLET. — Origine éolienne des miné- raux lins contenus dans les fonds marins. .M. JoUBiN. — Deux nouvelles feuilles de la Carte de Zoologie industrielle des eûtes de France M. E.-.K. M.MiTLL. — Sur l'origine torren- tielle des roches ruinif.irmes calcaires .M. F. GAKniGoL. — La radi. ■activité des eaux d'.\x (.\riège) démontrée par la photographie AL Paul Gauiiigou-L.ighange. — La pluie et le régime des cours d'eau M. .1. \allot. — L'ablation de la mer de glace de Chamonix pendant i5 ans et pendant-.io ans M. Charles Nord.maxx. — Nouvelles déter- minations magnétiques dans le bassin occidental de la Méditerranée M. JÉGûu adresse une Note intitulée : « Etudes sur l'association en série et en parallèle des détecteurs électrolytiques ». i328 i33o i333 i335 1337 i33() 1342 i3'i4 i34f) ■3^9 i3oo i352 i3.''.3 1357 1359 i36o PAHIS. — IMPKIMEHIE G AUT 11 1 E li - V 1 L L.\ B S , Quai des Grauds-.Vugu-tiiis, 5j. Le Gérant : Gautbieb-Villars. ^^^ l-"> 1908 1908 PIVEI^IIFJV SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DR L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVI. N 26 (29 Juin 1908). PAKIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE ^DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1908 RÈGLEMENT HELÀTIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES aS lUlN 1862 ET 1^ MAI 1870 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à TAcadémie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. •;(() numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3->. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des ^'otes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savan étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soi tenus de les réduire au nombre de pages requis. I Membre qui fait la présentation est toujours nommi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extn autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo pour les articles ordinaires de la correspondance of cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tan le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé a Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planchai ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraier autorisées, l'espace occupé par ces figures compter pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des ai leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports < les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administra tiv fait un Rapport sur la situation des Comptes rendu après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pre sent Rètrlement. Les Savants étraagers à lAcademie qu. désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés do 1( déposer au Secrétariat au p!us taru le Samedi cui précède la séance, avaat 5°. Autrement la présentation sera remise à la aeance suivant* m ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 29 JUIN 1908. PRESIDENCE DE M. BOUCHARD. MEMOIRES ET COMMCJrVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire peiipktukl présente un Ouvrage de M. A. Lacroix ayant pour titre : La Montagne Pelée après ses éruptions, avec observations sur les éruptions du Vésuve en 79 et en icjoC), publié par l'Académie des Sciences. ASTRONOMIE. — Observation de l'éclipsé partielle de Soleil du 1^ juin U)o8 à l'Observatoire de Paris par divers observateurs. Note de M. lî. Iîaillaiid. L'observation de l'éclipsé a été faite aux deux équatoriaux des tours de l'Est et de l'Ouest, au grand équatorial coudé et à l'équatorial photogra- phique. MM. Bigourdan et Schaumasse ont noté les heures du second con- tact à l'équatoiial de l'Ouest et à son chercheur; M. Chatelu a observé les deux contacts à l'équatorial de l'Est et M. Popofî le second à son cher- cheur; M. Puiseux a aussi noté les instants des deux contacts. Voici les résultats obtenus, très voisins des indications de la Connaissance des Temps : Iiistrurnents. Observateurs. Premier contact. Second contact. h bq. de 1 Ouest Bigourdan. 6.18. 55 Chercheur Schaumasse. ^ ^ 6.j8.55 Éq. de riîsi Chalelu. 5.23'°a3 6.19.7 Chercheur: Popofî'. 6. 18. Sa Grand coudé Puiseux. 5.23.28 6.18.57 C. R., 190S, I" Semestre. (T. CXLVI. N" 26.) I79 l36o ACADÉMIE DES SCIENCES. L'équatorial de l'Ouest avait été diaphragmé par le diaphragme en spi- rale proposé pour le passage de Mercure; Téquatorial de l'Est avait été diaphragiué à l'i*^'",."), son chercheur à G'"', 5 ; le grand coudé Tavail été à 2 '('"' par un diaphragme circulaire. M. Puiseux signale que le bord du Soleil était excessivement agité au niotnenl du premier contact et que ce contact a été sans doute observé par lui 7 à 8 secondes trop tard. Les ondulations du bord, amples et rapides, avec production de fdauients lumineux, avaient une direction parfaitement déterminée, la mèuie en deux points dianii'tialement opposés de Timage. Il a noté que la frange jaune, due à l'emploi d'un objectif photographique acliromatisé pour la raie G, était constamment plus large sur la partie échancrée du bord du Soleil que sur la j)artic libre. Plusieurs clichés ont été pris, entre les deux contacts, sans interposition de verres colorés. Un examen minutieux montrera si ces clichés révèlent une dilTérence analogue. Outre l'observation des instants des contacts, M. Bigourdan a pris des mesures de la longueur de la corde commune aux deux disques; ces me- sures ont été assez difficiles, surtout vers le maximum de la corde qui a atteint environ i3 minutes. M. Bigourdan a lu aussi les angles de position correspondants. M. Jules Baillaud a fait à l'équatorial photographicpie une vingtaine de clichés, pendant toute la durée de l'éclipsé, sur des placjues avec réseau. Tous les clichés seront mesurés et discutés et les instants des contacts seront déduits de ces mesures, ainsi que des cordes mesurées par M. Bigour- dan. CHIMIE oiiGANlQUE. — Décomposition des alcools sous l'influence catalytique de la braise. Note de M. Gkorgf.s Lemoine. On sait, d'après les belles expériences de MM. Sabatier et Senderens, que, sous l'influence catalyliquédu cuivre réduit, les alcools, vers 25o"-3oo", se dédoublent par déshydrogénation {Comptes rendus, t. CXXXVI, igoJ, p. 738, 921, 983). Par exemple, avec l'alcool éthylique, on a : (i) (CH^-CH^OH) = HH-(CH'— COH) aldéhyde éthylique. M. l'abbé Senderens a montré {Comptes rendus , 18 février 1907, p. 38 1) que, avec le noir animal purifié par l'acide chlorhydrique, c'est surtout une décomposition par déshydratation qui se produit; il a reconnu (|u'il en est de SÉANCE DU 29 JUIN lv)<»H. l3fil même avec les pliosphales, avec le phosphore rouge, avec la silice ou Falu- imnc déshydratées par une calcination modérée (C«/n^/É':çrertf/M*-, 21 mai 1907 el 20 janvier 1908) : ' (21 (CH'— CH-.OH) = H-^0-|-(Cll-=CH^) étl.vlène. En même temps, d'autres réactions, qu'on peut considérer comme secon- daires, peuvent se produire. L'aldéhyde éthylique provenant de la déshydratati.m peut se décomposer eu uiélhaue et oxyde de carhone à volumes égaux : Ci) (Cii^-coH) = cii--i-(:o. L'alcool |)OUt se dédouhli-r en donnant des corps contenant f atonie de carbone en moins, aldéhyde méthylique et méthane : (GH'— CH^OII ) = CHH-H.Cr)lI aldéhyde méthylique. D'autre part, le carbone, au lieu d'exercer simplement une influence catalyti(|ue, peut intervenir activement : (CH'— CH'.f)H)-|-C = CO -I- (GH^-CIF) éihane, 2(CH»— CiI-.()ll)-|-C = CO--|- '.{CH»— GH') éihane. Avec les autres alcools, les réactions sont semblables en remplaçant CH' par un autre radical aJcoolitjue. En prenant comme catalyseur non plus du noir animal purifié par les acides, mais de la braise de boulanger préalablement calcinée au rouge, la décomposition cataly tique des alcools se lait en bonne pai-tie par déshydro- génation. J'avais déjà, pour prendre date, indiqué cette observation au mo- ment où \L Senderens a publié son travail sur l'action du noir animal (L'omiilcs rendus, 18 lévrier 1907, p. 3)7). Voici l'ensemble des expériences (pie j'ai faites depuis cette époque. Mode d expérience . — La braise de boulanger (contenant 2 pour 100 de cendres), après avoir été chautrée au rouge ( ' ), était introduite dans un tube de verre de Bohême chauiré électriquement (ruban de ferro-nickel ayant ~ de millimètre d'épaisseur). On pouvait ainsi, en faisant varier la résistance, atteindre et maintenir à volonté la température où la décomposition parais- (') D'après des compal■aisoll^ failes en L-liaulliinl la braise au rount; sombre on au rouge blanc, il ne seuible pas ((ue la lempéraliire de celle calcination préalable ail grande influence sur laclivilé du calaUseur. I 3t)2 ACADI'.MIK DKS SCIENCES. sait suflisanle (de ()',5() à i',(' de j^az par lieure). < )ti i'iii|iliiyaiL ira Uieriuo- niclre à mercure spécial de Baiidin allant à ^6o'\ placé au coulact de la braise. La liMiipérature de la réaction est ainsi définie d'une manière 1res suflisante. L'alcool arrivait par un tube capillaire comme dans les expériences de MM. Sabatieret Senderens. Les vapeurs étaient condensées par un serpentin maintenu vers — lo". Les gaz étaient recueillis sur l'eau. Le liquide condensé contient de l'alcool inaltéré, mais il possède toujours les propriétés fortement réductrices des aldéliNdes. Les gaz étaient analysés en employant comme absorbants successifs : la potasse, poui- l'acide carbonique, dont il n'y a que de [)elites (juantités; l'acide pyrogallique, pour l'oxygène des petites (juantités d'air restant; le brome, pour les hydrocarbures étliyléni(|ues; le chlorure cuivreux, pour l'oxyde de carbone. L'hydrogène libre était dosé dans le résidu par l'oxyde d'argent chauffé vers iio" dans la vapeur de toluène, suivant uçe méthode duc à M. A. Colson (Comples rendiis,\. CXXX, i;)oo, p. Tio). 11 ne restait plus alors que les hydrocarbures forméniques. On peut en rechercher la na- ture par une analyse eudiométrique et par l'alcool employé, en quantité connue, comme dissolvant. Dans aucun des gaz étudiés je n'ai rencontré d'acétylène. Les hydrocarbures forméniques peuvent, comme on l'a vu tout à l'heure, avoir différentes origines, mais le but des expériences actuelles est surtout de savoir si le dédoublement primordial de l'alcool se fait par déshydrogé- nation (i) ou par déshydratation (2) : les déterminations les plus impor- tantes sont donc celles de l'hydrogène par l'oxyde d'argent et des hydro- carbures éthyléniques par le brome. Les résultats des diverses absorptions successives sont ramenés par le calcul au gaz primitif. Alcool méthylique. — Expérience vers 44o"; à 35o° la réaction est insigni- fiante. En l'absence de braise, à 440° on n'a pour ainsi dire pas de gaz. I. Le liquide condensé réduit fortement l'azotate d'argent ammoniacal. I^a réaction basée sur l'emploi de la dimétliylaniline (M. Trill.vt, Vomplcs rendus, t. CWi, iBgS, p. 891) indique nettement l'aldéhyde métli}li((uc. II. Les gaz dégagés contiennent une proportion d'hydrogène plus forte (piavcc les autres alcools, et il n'y a presque pas d'éthylène : Acide Azote pvro- en Clilorurc 0\\(\v llytirocarburcs l'cjlHSSC. S;.l'li.|M,-. réMillitnl . lîromo. cui\ ri*u\. d"iu :;tMl. Inrriiéniqiies. 4,8 I ,0 3,8 1,9 .4, 2 53,2 21,1 SÉANCE DU 21) .11 h\ 1908. l3G3 Une autre cv\|iorit'iice a doniio des lésullals semblables, el les iiydrocar- biires forméniqiies y semblaient formés surtout de méthane d'après l'analyse eudiométrique. Alcool élhYlique ('). — Expériences entre 875° et 385". I. Le li([uide condense réduit fortement l'azotate d'argent anmioniacal. Dans l'une des expéiiences, une distillation fractionnée a donné pour tem- pérature d'ébuUition de la première portion 2i°-22''; l'aldéhyde éthylique bout à 21". II. Dans les gaz dégagés, la proportion d'hydrogène a varié suivant les expériences, mais elle est toujours inq)ortante : Acide \7,ule llyclro- pyro- en Chlorure • Ivvile carburcs Potasse. ;;alliqiie. résiillanl. r.r.M cuivreux. d',ir;;eiil. l'orméuiques. A . . . . . . 1,1 1 ,0 3,8 7 .3 7.' 42,3 37,4 B... ... 2,4 1 ,0 3,8 39. 5 12,2 17,7 23,4 ( )n a déterminé l'absorption par l'alcool absolu au moyen d'une pipette Salet, sur le gaz ayant subi successivement l'action de la potasse, de l'acide pyrogallique, du brome et du chlorure cuivreux, c'est-à-dire ne contenant plus que l'hydrogène, l'azote et les hydrocarbures forméniques. Gaz A. — 17'™', o avec 19'"'', 7 d'alcool ont laissé i4""",5 de gaz. Gaz B. — 17""°, 7 avec 17""', 2 d'alcool ont laissé i4"°',5 de gaz. Ces expériences, sans être pleinement satisfaisantes, indiquent, tous cal- culs faits, une forte proportion de métliane CH' dans les hydrocarbures forméniques (coefficient d'absorption o, > jiour CH'' : Thydrogène et l'azote sont considérés comme insolubles). Alcool propyliqiie rto/-//if// (bouillant à <)7" ). — Expérience vers 38o". I. Le liquide condensé réduit fortement l'azotate d'argent ammoniacal. Il recolore la fuchsine décolorée par l'acide sulfureux. (') M. Elirenfeld {Journal fiir praktische Cheniie, t. LXVll, igoS, p. ^9) a déjà examiné l'action du charbon de bois {atisi;eyli'tlUe Ifolzkohle) sur les vapeurs d'alcool élhylique à une tempéralure inférieure au rouge sombre, mais sans définir aulremenl celle température qui probai)lemenl était plus élevée dans ses expériences que dans les miennes. La moyenne des trois analyses lui a donné : Acide Oxyde carbonique. Elliyléne. de cacbone. Hydrogène. Elhaiie. 4,9 5,8 l4,2 46,0 ■28,9 l364 ACADÉMIE DES SCIENCES. II. Dans le g'az dégagé, l'hydrogène domine nettement : Acide Azole |)Vni- en \i-i(lc C.lilnnnc Oxyde Hydioi arbores Pc)lii>»c. ^allique. résiillaïU. sulfiiriciUL-. liroiiie. ouivrouN. drogène domine luuL à l'ait sur les h\dro- carbures éthyléni(|ues, mais il y a une forte proportion d'hydrocarbures forméniques, ce (pii se conçoit, car, à mesure (ju'on remonte dans la série des homologues, les aldéhydes |deviennenl plus farilemenl déeompo- SÉANCE DU 29 JUIN 1908. 1 365 sables : Atiilr Vziile (,hl(irure Oxyde Hydrocarbures l'otiisSL'. pyriiHallii|nc. eu ré<;ullant. Urome ( ' ). riuvreiix. d'aryi'nl. Idrinriiiquos. zéro zro zéro 8,8 19,8 26,5 44.9 Les livdrocarbures forméniques paraissent surtout formés de propane, d'après l'équalion Ci). Alcool a/nY/ic/iic {houiWanl à l'd-i" : on admet pour l'alcool primaire nor- mal pur 137"). — Expérience vers 43o". Ici encore, riiydrogcne domine : il y a très peu d'hydrocarbures élhylé- niques, ce (pii est [)iol)aljlement corrélatif de la facile décomposition de l'aldéhyde : d'ailleurs Famylène doit se condenser en grande partie. Acide A/.ole Chlorure Oxyde Hydrocarltures Potasse. |iyro^allli|ne. en résultant. Brome. cuivreux. d'argent. forméniques. 2,0 zéro zéro 3,0 7,6 44,0 43,4 Comparaison de dheis charbons. — De ces expériences faites avec de la braise de boulanger, je rapproche la suivante faite avec du charbon de bois de bourdaine, que je dois à l'obligeance de M. Vieille. En employant l'alcool éthylique, il faut une température un peu plus élevée, 4^5" environ, mais les résultats sont analogues : Acide Azote Chlorure Oxyde Hydrocarbures Potas.«e. pyrogallique. correspondant. ISio cuivreux. d'argent. rorn>éiiiques. 4,4 0,9 3,4 27,2 16,5 24,1 24,5 Les hydrocarbures forménitjues contiennent surtout du méthane ( à la fois d'après une expérience d'absorption par l'alcool et d'après une analyse eudiomélrique^. Avec le charbon de sucre, il faut une température plus élevée qu'avec la braise, environ l\l\o°, mais les résultats sont encore analogues, comme le montre l'analyse suivante que M. l'abbé Senderens a bien voulu me com- muui(|uer : Oxyde Hydrocarbure Acide de forménique carbonique. lithyléne. carbone. Hydrogène. (élhane). 4 4,8 38,4 28,5 34,0 (' ) Sur celte quantité totale d'hydrocarbures forméniques, il y a 6,0 absorbable par l'acide sulfurique concentré; d'autre part, un mélange de 2 volumes d'acide sulfurique et I volume d'eau absorbe 2,9 pour 100 (isobul}'iéne). l366 ACADÉMIE DES SCIENCES, Avec le graphite, d'après M. Ipalief {Bulletin de la Société chimique. t. XXKII, \{)ol\, p. ^1^)5 il " "v a aucune action catal vlitpie. Abaissement de la température de décDinpi^silion du au catalyseur. — On peut, d'après les données précédentes, essayer de coni[)arer les températures de décomposition des alcools, suivant qu'elle s'accomplit sous l'intluence de la chaleur seule ou en présence de la braise (en prenant pour cette dernière température celle qui, dans mes expériences, correspond à un dégagement d'environ o', So par heure; en augmentant la température, on a un déga- gement plus rapide) : Alcools Chaleur seule . . propyliqiif jso- iso- mélhyliquc. ùlhylique. muriKil. piopylii|ue. butyliqup. ( 900" > 5oo° > ôoo" > 400" rien à 43o° ( (Ipalief) (Berlhelol) (Seiulerens) (Semlereiis) Avec braise 440° 3;5''-385'' SSo" SSo" 35o" Cliarbon de sucre . n 44o°-4''0" » » » On peut remarquer que l'alcool méthylique qui, parmi tous les alcools, se décompose le plus difficilement sons l'influence de la chaleur seule, est aussi celui (jui exige une températuie plus élevée pour se dédoubler sous l'influence du catalyseur. Résumé. — L'ensemble de ces ex[)érieu('('s montre que, par l'action de présence de la braise, la décomposition des alcools en vapeurs se fait pour une proportion importante, j^ar déshydrogénatinn, au lieu de se faire presque exclusivement par d(''shydratation, comme avec le noir animal purifié : il n'y a d'exception que pour l'alcool isopropylique, cpii se distingue sous ce rapport de l'alcool propylique normal. Cette différence avec ce (jui se passe pour le noir animal montre bien l'extrême mobilité des édifices moléculaires formés par les corps organiques : des influences très minimes peuvent déterminer des transformations diflé- rentes, et elles peuvent même se produire simidtanément en différentes proportions. Les faits observés vérifient d'ailleurs cette loi générale que le rôle des catalyseurs est surtout (Yahaisser la température des transformations c/ii- nuqucs : c'est à celte conclusion (pia valent déjà conduit autrefois mes re- cherclii's siii' la décomposition de l'acide iodli\(lil(pie. SÉANCE DU 29 .IllX 1908. l3i'7 MliNÉRALOGIE. — Sur une nouvelle espèce minérale et sur les minéraux qu'elle accompagne dans les gisements lourmalini/éres de Madagascar. Note de M. A. Lacroix. Depuis l'époque déjà lointaine à laquelle, pour la première fois, j'ai appelé l'attention ( ' ) sur l'existence de la tourmaline lithique au mont Bity, d'après des échantillons donnés au Muséum par notre confrère M. A. Gran- didier et par M. Yilliaume, d'activés prospections, couronnées de succès, ont été faites dans ce massif montagneux, ainsi que dans diverses parties des provinces de Vakinankaratra (^), d'Ambositra et de Fianarantsoa. On peut dès à présent considérer cette portion de la Grande Ile comme renfermant quelques-uns des plus remarquables gisements connus des mi- néraux des druses de pegmatites. Plusieurs d'entre eux, d'ailleurs, n'ont pas un intérêt exclusivement scientifique et sont exploités pour les pierres précieuses ( tourmaline, béryl, etc.). Grâce à l'obligeance et à la générosité de diverses personnes et en parti- culier de MM. Baret, Furst et Mouneyres, la collection minéralogique du Muséum possède une grande quantité d'écliantillons (accompagnés de ren- seignements) provenant de ces gisements intéressants. Je me propose de décrire ici une espèce minérale nouvelle que j'y ai rencontrée, et de fournir quelques notions sommaires sur les principaux minéraux qui l'accompagnent, renvoyant pour plus de détails à un Mémoire qui va paraître prochainement dans le Bulletin de la Société française de Minéralogie. Le gisement où a été rencontré ce minéral est Maharitra, situé dans la vallée de la Sahatany (affluent de gauche de la Manandona), qui longe le pied occidental du mont liity. La région est constituée par une alternance de calcaires marmoréens, de schistes micacés et de quartzites d'âge indéter- miné, au milieu desquels se trouvent de nombreux filons de pegmatite et de quartz, offrant l'orientation générale, Nord-Sud, de la série sédimentaire métamorphisée ; à leur contact, les calcaires se chargent de trémolite, de (') Jiult. Muséum d'Histoire naturelle, t. V, 1XS9, p. 3i8. C'esl probableiiienl de la même région que proviennent les cristaux qi"^ J'"' décrits en 1898 (Minéralogie France et Colonies, l. 1, p. io4) comme provenant de Madagascar, mais sans indi- cation plus précise de gisement. (-) Les gisements reconnus se rencontrent dans un rayon d'environ âo'^™ à parlir d'Anlsirabé, localité au sud de laquelle se trouve le mont Bity. C. R., ir|08, 1" Semestre (T. CXLVI. N° 86.) ' "O l368 ACADÉMIE UES SCIENCES. diopside, etc. D'après les reiiseignemenls que m'a coiiiiiiuiiiqués M. ïirlet, ces filons de pegmatites peuvent atteindre 3o'" d'épaisseur ; ils sont con- stitués par des roches à grands éléments de quartz (quelquefois d'un beau rose), de microcline [souvent vert (amazonite)], d'albite, de tourmaline lithique de couleur généralement foncée, de lépidolite (lames violacées, atteignant ij*^™ de diamètre), avec de nombreux minéraux accessoires: béryl (') (gros prismes blancs, verts ou bleus, pierreux, mais présentant souvent des parties transparentes qui peuvent être taillées), grenats (gros- sulaire jaune orangé, de la variété essonite, localement transparent; almandin), apatite, etc. Tous les gisements similaires de Madagascar se trouvent dans les mêmes conditions géologiques et renferment plus ou moins les mêmes minéraux. Je citerai seulement l'un d'eux, celui d'Anton- drokomby, situé sur la rive gauclie de la Manandona, au sud du mont Bity, parce qu'il fournit en outre un minéral qui n'a pas été trouvé encore à Mabaritra, le tripbane, en gros cristaux limpides, soit incolores, soit vio- lets (Ivunzite) (-). La caractéristique de ces pegmatites consiste dans l'abondance de grandes cavités géodiques, tapissées par des cristaux des minéraux constitutifs de la rocbe et en particulier de feldspaths, de quartz enfumé et de tourmaline lithique, (pii est l'objet principal des recherches pratiques. Ces cristaux de toUI-maline ont souvent plusieurs centimètres de longueur et peuvent atteindre d'énormes dimensions, tel l'un d'eux (ruisellile transparente), provenant d'Antondrokomby, (|ni pesait .")'*(-', 8^0. l'etits ou gros sont généralement pauvres en formes ; il n'y a guère que ceux d'un rouge très foncé ( rubellite) dans lesquels les faces de la zone verticale [e^ ( loTo) dominant et c^' ( 1 1^0)] soient relativement nettes ; le plus souvent cette zone est cylindroïde et très cannelée. Le sommet libre, pointaul dans la géode, est presque toujours le pôle anlilogue, terminé par e' (0221), quelquefois ac- compagne de e^ (oiTi ). Quand exceptionnellement les cristaux sont bipyramidés (ru- betlile), le pôle ahalogue est constitué par p (îoîi) et e'. Ces cristaux sont parfois très défol-niés par aplatissement suivartt une face prismatique et développement exagéré dune face du sommet (•*). (') Les ciislaux (l<; béryl abondent aussi ilans le? filons de quartz. (■-) J'ai signalé depuis longtemps ce minéral à Madagascar {Minéralogie France et Colonies, t. 11, 189.5, p. 618, e^\, Madagascar au A' Jl' siècle, 1902, p. 94), mais en cristaux dont la provenance exacte n'était pas connue; ils proviennent très proba- blement des gisements qui nous occupent ici. (•')Dans quelques gisements il existe parfois d'autres formes: a' (oooi), b^ (01T2), e., ( 1232 ), f, (1841 ), etc. SÉANCE DU 29 JUIN lf)o8. iSGp Ces tourmalines présentenl rrextrèraes variation^ de couleur, non seulement dans les individus provenant d'un même gisemeni, mais dans un même cristal. Il n'y a guère que ceux de ruhellite rouge rubis foncé, dont la couleur soit parfaitement homo- gène. Le plus souvent, un même cristal présente deux ou plusieurs couleurs : rouge (du rouge rubis au rose le plus pÀle), jaune, orangée, verte, bleue, grise ou même presque incolore. Ces variations décoloration, fort intéressantes au point de vue miné- ralogique, rendent souvent de belles pierres inutilisables pour la joaillerie ( '); elles sont soumises d'ailleurs à quelques règles; on distingue en effet les cas principaux suivants : i» Zones concentriques parallèles à l'axe vertical; le cristal, dont par exemple le centre est rouge foncé homogène, est entouré par une enveloppe extérieure jaune ou verte. Ces zones peuvent être plus nombreuses. 2° Le cristal est divisé en secteurs triangulaires, en rapport avec des rhomboèdres extérieurs, actuels ou Iransitoires ; chaque secteur est lui-même formé par l'alternance de bandes diversement colorées (roses et vertes par exeïnple) correspondant dans leur disposition avec les bandes similaires des secteurs voisins. 3" La coloration peut être disposée d'une façon dissymétrique aux deux extrémités du cristal; un des cas les plus fréquents est celui dans lequel le pôle anlilogue, terminé par e', est vert et le pôle analogue, par lequel h- cristal est fixé sur sa gangue, rose. Les lourmalines lilhiques de Madagascar ne sont jamais que localement uniaxes» l'uniaxie n'est acquise que par des entre-croisements de plages biaxes, dans lesquelles l'écarlement des axes peut être relativement assez graijd. Dans les géodes, il existe fréquemment plusieurs générations de tour- maline ; la plus récente consiste en aiguilles d'un rose très pâle (avec souvent les faces e' jaunes) ou même incolores, parfaitement limpides, formant de délicats buissons sur des cristaux plus gros du même minéral ou sur des cristaux drusiques de béryl à forme spéciale. Ces derniers sont très différents, en effet, de ceux englobés dans la pegmatite; au lieu de présenter, comme ceux-ci, les formes />( 000 1 ) et m ( loio), avec allonge- ment suivant l'axe vertical, ils sont aplatis suivant la base, dépourvus de f^ces _ i _ prismatiques et réduits aux formes /j, «'( " '21), avec parfois «^(3364) et a3(3i4i). Ces cristaux, transparents, roses ou d'un jaune rosé, possèdent (') Les pierres utilisées pour la joaillerie sont celles qui ont une couleur homogène; celles d'un rouge rubis ont la plus grande valeur, qui peut atteindre 60''" le carat. Mais ce sont les variétés jaunes et particulièrement celle jaune d'or, rappelant la cymophane (chrysobéryl), qui sont les plus spéciales à Madagascar. Dès 1901, j'ai fait tailler et exposé dans la Galerie de Minéralogie du Muséum de belles pierres de cette couleur, taillées dans des fragments de cristaux que m'avait envoyés M. Garnier-Mouton, admi- nistrateur colonial. Elles proviennent d'échantillons recueillis à A.nibohinianjaka, au nord-est de Betafo. l 'Jy*' ACADÉMIE DES SCIENCES. piobableiiient une composition chimique sjK'ciale( ' ), car leurs indices de réfraction : n^=^ 1,5977, «,, = 1,3897 (Na), '^^^^ *^^ "»"' P'^^^ élevés que les plus forts indices mesurés jusqu'à présent dans ce minéral. La nouvelle espèce qui (ait plus particulièrement l'objet de cette Note est, elle aussi, de formation récente. l'>lle se présente en prismes hexago- naux, striés horizontalement, ne dépassant guère 2""". D'un blanc jaunâtre, ils sont implantés sur des cristaux de quartz ou de tourmaline rose, sur lesquels ils constituent fréquemment des croûtes continues, ou bien encore ils sont distribués dans un agrégat miarolitique de paillettes de lépidolite, qui enveloppent aussi des aiguilles de tourmaline et des lames d'albite ; enlin, on les trouve aussi disséminés au milieu des buissons d'aiguilles de tourmaline néogène. Ces cristaux sont le plus souvent un peu allongés sui- vant l'axe vertical et ont la forme de barillets à arêtes courbes, résultant du groupement, imparfaitement parallèle, d'un grand nombre d'individus. Plus rarement, ils sont aplatis suivant la base et groupés en rosettes. Ils pos- sèdent un clivage très facile, parallèle kp, fournissant des lames à éclat très vif, un peu nacré. La densité est de 3,o5, la dureté d'environ 5, 5. L'examen optique montre que ce minéral n'est que pseudo-hexagonal ; en lumière polarisée parallèle, une lame basique se divise en six secteurs, à contours nets. Chacun d'eux est perpendiculaire à une bissectrice aiguë négative , avec axes peu écartés ; les indices de réfraction sont compris entre 1,62 et 1,64. L'extinction de chaque secteur est souvent irrégulière, mais il existe des cristaux, dans lesquels apparaissent de fines macles poly- synthétiques, dont le plan d'association est parallèle aux faces du prisme ; l'angle d'extinction (traces de rig) s'y fait à 3o", de part et d'autre de la ligne de niacle. Au chalumeau, le minéral fond facilement en un verre blanc huileux et opaque. Il n'est pas attaqué par les acides. L'analyse suivante a été faite par M. Pisani; le lluor et le bore ont été recherchés sans succès : SiO-'. Al'O'. CaO. GIO. MgO, Li'O. Na-d. K'Ô. ll"0. 3 1,93 4') 75 i4,3o 2,27 0,1 3 2,73 o.'|0 0,16 6,501=100,19. (' j L-A nature des iniiiéruux qui accompaf;nenl ce béryl, l'analogie de sa couleur et de ses formes avec celui d'Hebron m'oril fait penser que, comme ce dernier, il pouvait être riche en alcalis (ca-siuni, litliiurn, sodium). M. A. de Gramont a bien voulu en faire l'examen speclroscopique, qui est venu confirmer celte liypotlièse; 1 étude chi- mi(]ue de ce bér\l sera complétée ullérienrement. SÉANCE DU 29 JlIN 1908. l37I Os résultats conduisent à la formule ioSiO=.8Al'0\5,5(Ca,GI, Mg)0.i,5(Li,Na,Kr0.7H'0, dans laquelle l'eau, perdue seulement à très haute température, est entiè- rement basique. La formule peut donc se mettre sous la forme plus simple : 5SiO*, 4Al-0% 7 (U'O-f- nO). Remarquons que les rapports d'oxygène sont : SiO= : (Al'O' -1- R=0 -+- KO) = i : 1,9. Cette composition se rap- proche de celle d'un orthosilicate basique. Ce minéral vient se ranger, au point de vue systématique, dans le groupe de la staurotide et de la korné- rupine, dans lequel on ne connaissait aucun type calcique, glucinique, ni alcalin. Je propose de désigner cette nouvelle espèce sous le nom de bityite, pour rappeler le nom du massif montagneux d'où elle provient et qui doit être regardé comme classique pour l'étude des minéraux des pegmatites. La bityite est de formation postérieure à celle de ses minéraux qu'elle accompagne; sa lithine et sa glucine ont probablement pour origine la tourmaline, la lépidolite et le béryl. ÉLECTRICITÉ. — Sur un nouveau rhéographe destiné à la projection des courbes de courants alternatifs. Note de MM. He.\ri Abraham et .1. Caiipentif.r. Tandis que, pour la mesure des courants continus, les galvanomètres ordinaires conviennent parfaitement, il faut, pour l'étude des courants alter- natifs, avoir recours à des galvano graphes, c'est-à-dire à des galvanomètres traçant des courbes dont les formes représentent les variations par lesquelles passe le courant étudié. Mais ces galvanomètres traceurs doivent, en outre, satisfaire à une condition toute particulière : leur équipage mobile, dont les déplacements doivent correspondre aux valeurs successives du courant, doit en pouvoir suivre les variations, si rapides qu'elles soient. M. Blondel, dont les travaux sont bien connus de l'Académie, a préco- nisé et employé, pour l'étude des courants alternatifs, des galvanomètres dont l'équipage, d'une extrême légèreté, est asservi à un ressort antagoniste relativement puissant et peut ainsi suivre lidèlement les variations les plus brusques du courant qui le sollicite. 1,572 ACADEMIE DES SCIENCES. L'un de nous, dès 1897, a signalé à l'Académie (') le parti qu'on peut tirer des galvanomètres à équipage pesant. L'instrument que nous présen- tons aujourd'hui a été établi sur le même principe que l'appareil qui avait fait l'objet de cette Communication déjà ancienne. L'intérêt qu'il présente résulte du fait que son équipage mobile peut être relativement lourd; il peut ainsi porter un miroir de grande surface, condition indispensable pour cju'il se prête à des tracés de courbes par projections. Dans cet instrument, deux points méritent particulièrement d'attirer l'attention. Gakanomètre. — Le galvanomètre a pour é((uipage un simple anneau rectangulaire en aluminium, mobile autour d'un axe vertical, sans aucune communication électrique directe avec l'extérieur. Dans cet anneau se développent des courants d'induction provoqués par la proximité d'un cir- cuit fixe dans lequel circule un courant, dont les variations sont une fonction appropriée des variations du courant à étudier. L'induction est renforcée par la présence d'un noyau de fer doux engagé à la fois dans le circuit fixe et dans l'anneau mobile. La suspension de l'anneau est constituée par un fil métallique très fin, dont le couple de torsion, extrêmement faible, est suffi- sant cependant pour imposer à l'anneau une position de repos. Enfin un aimant, dont les branches verticales sont parallèles à l'axe de rotation de l'anneau et dans le plan de sa position de repos, crée un champ magné- tique, dont la réaction, sur les courants induits dont l'anneau est le siège, est la cause des mouvements de l'anneau. Dans les conditions où cet anneau est installé, la seule action notable qui intarvicnne est la force d'inertie, précisément à cause de l'importance de sa masse. La force d'inertie est proportionnelle à l'accélération de l'anneau mobile, c'est-à-dire à la dérivée seconde de son déplacement. Pour que ce déplacement soit proportionnel au courant étudié, il suffit donc que la force motrice, à laquelle est proportionnelle l'accélération, soit elle-même propor- tionnelle à la dérivée seconde du courant. Or, rien n'est plus facile que de prendre électriquement une dérivée première ou une dérivée seconde par des courants de charge d'un condensateur ou par des forces électromotrices d'induction, et ce sont de pareilles combinaisons qu'on utilise suivant les cas qui se présentent. (') Hrnri Abraham, Comptes rendus, t. CXXIV, 1897, ji. ■j58. SÉANCE DU 29 JUIN I908. '373 jNotre rhcographe comporte non point un seul, mais deux galvanomètres. Il permet ainsi de juxtaposer deux figures représentant les variations de deux grandeurs conjuguées, comme Tintensité et la force électromotnce d'un même courant. SYnc/ironnscope à réfîe.rion multiple. — T.e deuxième dispositif à consi- dérer dans le rhéographe est le système optique qui a pour fonction d'étaler verticalement sur l'écran de projection, proportionnellement au temps, le mouvement vibratoire horizontal des rayons réfléchis par les miroirs des galvanomètres et d'amener en coïncidence les courbes qtii se succèdent sur l'écran. Ce dispositif a été également décrit par l'un de nous ( ' ). Le principal organe optique du synchronoscope est un prisme à trois faces fonctionnant par réflexion totale. Ce prisme horizontal tourne autour de son axe, entraîné synchroniquement par une roue dentée en fer disposée entre les pôles d'une paire d'électro-aiinants alimentés par le courant aller- natif. Le prisme donnerait à lui seul trois apparitions par tour. Pour multiplier les apparitions de la courbe et produire sur la vue une impression persistante et plus intense, le faisceau émergeant du prisme n'est pas envoyé directement sur l'écran. Pendant la rotation, il est réfléchi successivement sur quatre miroirs plans (pii sont fixes et placés de manière à renvoyer l'un après l'autre la courbe toujours à la même place sur l'écran. EA-péritnces exécutées sur le rhéographe. — M. Carpen riEii fait fonctionner devant l'Académie un rhéographe qu'il a installé sur la table de la salle des séances. Un arc électrique contenu dans une lanterne de projection ordinaire et alimenté par une batterie d'accumulateurs, dissimulée sous la table, cons- titue la source de lumière ulihsée pour les expériences. Cette source, bien que d'intensité modérée, est suffisante pour que dans la salle, en plein jour, sur un écran blanc simplement abrité, apparaissent, en traits d'une grande- visibilité j diverses courbes montrant, pour le Secteur de la rive gauche, la forme de la force éleclroinotrice, puis du courant tantôt sur résistance, tantôt sur self-induclion, tantôt sur capacité. Ces courbes sont observées par les assistants groupés derrière l'appareil. (') He>ri \bra.ham, Coinples rendus, t. CXLV, 1907, j). i;.). l'374 ACADÉMIE ItF.S S( IKNCES. PHYSIQUE. — Mesures éleclrocapillaires par la méthode des larges gouttes. Note de M. (iouv. L'électromètre capillaire ne donnant que les rapports des tensions super- ficielles, je me suis proposé de compléter mes recherclies sur la fonction électrocapillaire par des mesures absolues, au moyen de larges fj^outtes de mercure placées dans un électrolyte et polarisées à leur maximum de ten- sion superficielle a. La méthode connue consiste à mesurer la différence de niveau i du sommet de la j,'outte et de son équateur, ainsi que le rayon r de celui-ci, et les densités D,„ et D des deux liquides. On a alors, en posant la relation 3 La méthode a reçu deux perfectionnements. D'abord on oblige la goutte à être rigoureusement circulaire. Celle-ci déborde en effet d'un vase de verre hémisphérique, travaillé optiquement, dont le bord supérieur a été ensuite finement rodé sur un plan. La goutte a donc pour base une circonférence parfaite, dont le rayon est de 4o""", et la valeur r est voisine de 4o""",5. On évite ainsi bien des irrégularités, car les procédés ordinaires donnent des gouttes imparfaitement rondes, et l'on ne sait alors quelle valeur de /• il faut introduire dans les calculs. En second lieu, le faisceau horizontal qui tombe sur Téquateur de la goutte le len- contre sous une incidence de 80», telle que le faisceau réfléchi n'a pas d'astigmatisme; le microscope montre alors une étoile brillante d'un pointé facile. Les mesures se font au moyen de l'appareil décrit récemment (-). L'ob- jectif du microscope a 5o""" de dislance frontale (dans l'air) et 10""" d'ou- verture, mais il est diaphragmé par une fente horizontale de 4""" de largeur, dans le but d'améliorer la visée du sommet de la goutte (par réflexion d'une pointe), qui est la partie la moins satisfaisante de la méthode. Le Tableau suivant donne, pour six solutions aqueuses, les valeurs de a (') Cette foimule de seconde approximation, due à Mathieu ( Théorie de la capit- larM, p. i38), nous donne des valeurs de a. plus grandes de 2 pour 1000 que la for- mule de Laplace. J^e rayon de courbure calculé au sommet de nos gouttes est de Tordre de loo""", et le terme correspondant n'a pas été écrit. (') Comptes rendus, 8 juin 1908. SÉANCE DU 29 JUIN 1908. l375 au maximum électrocapillaire, à la température de 18°. Le rapport de ce maximum à celui de l'eau pure, mesuré précédemment à l'électroniètre capillaire ('), est désigné par K. Solution. xniin/ K. K ir^SOHIM) 43,48 o,999[ 43,02 H-SOMJ en vol.) 13,30 0,9953 43, 5o Na''SO'(iM) 43, .56 1,0017 43,49 HCI(iM) 43,1 5 0,991 43,54 KBr(iM) 42,62 0,979 43,54 KI(iM) 40,86 0,940 43,46 La moyenne 4^,5 1 des nombres de la dernière colonne vous donne le maximum de tension pour la surface mercure-eau; leur concordance est une confirmation de l'exactitude des deux nK'thodes. En unités C. G. S., on aura 426,7. Ces nombres sont relatifs à une surface toute récente. Il s'esl présenté en effet une complication inattendue. Si l'on fait, sur une goutte de mercure préparée à l'instant même, des mesures successives, aussi rapprochées que possible, on constate que, à potenliel consliint, la lension resle consUinle pen- dant un temps 0, puis diminue rapidement et pendant longtemps. Ce délai 0, qui est du reste assez irrégulier, vaut 10 minutes ou davantage pour les solutions du Tableau précédent, el les mesures sont encore possibles, car elles demandent environ 5 minutes. Mais, avec d'autres liquides, le phénomène évolue bien plus vite et la première mesure faite est déjà beaucoup trop petite, en sorte qu'on ne peut plus ni constater ni utiliser le délai 0. C'est le cas de l'eau pure et de plus de la moitié des solutions essayées (-). Avec l'électroniètre capillaire, j'avais observé un phénomène analogue, mais sans pouvoir le distinguer des effets du démouillage du tube ('). (') Sur la fonction électrorapillaire, i"-' l'arlie, Tableau 1 { Annales de Cliiinie el de Physique, juin 1903). (^) En voici la liste : H^SO'Cji^M), Na^SOUrh M). KldJif^). KA/,0^(iM), KGyS(iM), (AzH*)SiHPO*{iM), Na^CO'(^M), MgSO*{sal.). (^) a Au bout d'un temps variable, suivant la solution et l'état de polarisation, le ménisque, jusque-là bien fixe, se met à descendre peu à peu, en quelque sorte indéli- niment.... On doit vraisemblablement l'attribuer au démouillage du tube, par lequel l'angle de raccordement cesse d'être nul. Le phénomène est surtout aisé à étudier avec les solutions très étendues... mais il se produit avec presque tous les liquides si l'on attend un temps suffisant. » {Sur la fonction éleclrocapillaire, V" Partie, Cliap. I, ^ l\). C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, M- 26.) 181 1376 ACADÉMIE DES SCIENCES. Avec cet instrument, Il est facile de faire une mesure quelques secondes après avoir renouvelé la surface mercurielle par écoulement, en sorte que celte difliculté était peu sensible. Je crois du reste, sans avoir de chiffres précis, que cette diminution de tension était bien moins rapide dans la pointe capillaire que sur une large goutte. Peut-être le délai 0 dont il s'agit est-il comparable aux phénomènes de retard (surfusion, etc.), et, comme tel, pcrsiste-t-il plus aisément dans l'espace très restreint delà pointe capillaire; ou bien la diflérence peut tenir à ce que l'électrolytey reste stationnaire. Quant à la diminution de tension, on peut la rapproclier de celle bien connue que montre une goutte de mer- cure dans l'air ou dans d'autres gaz. CHIMIE ORGANIQUE. — Action des oxydes métalliques sur les alcools primaires. Note de MM. Paul Sabatier et A. Mailiie. Comme Berthelot l'a indiqué depuis longtemps, les alcools primaires for- méniques tendent, lorsqu'on les soumet à des températures voisines du rouge, à se dédoubler selon deux réactions distinctes: l'une fournit, par déshydra- tation, le carbure élhylénique correspondant C" Hî"+' - CH^ OH = H^ O + C H°-' = CH' ; l'autre donne l'aldéhyde avec séparation d'hydrogène C tP«+' — CH' OH = H5 + C" H2''+' — CO H. Mais, quand la température est inférieure à 4oo", les alcools primaires, chaulïés seuls, ne donnent encore aucune décompo.sition appréciable. 11 n'en est plus ainsi lorsque, dans les mêmes conditions de température, les vapeurs d'alcools se trouvent au contact de certaines substances capables d'agir soit chimiquement, soit catalytiquement (c'est-à-dire par action chi- mique temporaire) sur l'un des facteurs de l'une des deux réactions qui tendent à se produire. Dans ce cas, la réaction correspondante aura lieu efl'ectivement à température inférieure à /joo". S'il s'agit d'une action chi- mique permanente, la destruction de l'alcool ne durera qu'un certain temps; s'il s'agit au contraire d'une formation temporaire donnant lieu à une catalyse, où la matière active n'est pas modifiée visiblement, le phénomène se poursuivra indéfiniment. Le premier cas se présente quand les vapeui-s d'alcool sont mises au contact SÉANCE DU 29 JUh\ 1908. 1877 d'owdes métalliques facilement réductibles à l'état de métal ou d'oxyde inférieur : l'hydrogène se sépare de l'alcool pour former de l'eau et il se pro- duit l'aldéhyde. Celle-ci pourra d'ailleurs agir sur l'oxyde et lui prendre aussi de l'oxygène soit pour donner l'acide correspondant, soit pour être brûlée complètement avec formation d'eau et d'anhydride carbonique. La décomposition de l'alcool cessera d'avoir lieu quand tout l'oxyde aura été réduit, à moins que le métal ou l'oxyde inférieur issu de la réduction n'exercent à leur tour une action catalytique de dédoublement. Le deuxième cas, décomposition indéfinie des alcools par catalyse à tem- pérature peu élevée, a lieu facilement au contact de divers métaux divisés : cuivre, nickel, cobalt, fer, platine, ainsi que l'un de nous l'a établi il y a quelques années, en collaboration avec M. Senderens ('); dans le cas des alcools primaires forméniqucs, ces métaux provoquent exclusivement leur dédoublement en hydrogène et aldéhydes, ces dernières étant à leur tour plus ou moins atteintes selon les conditions de la réaction. D'autre part, divers chimistes, notamment Ipatieff, Senderens, etc., ont indiqué que certains oxydes, et particulièrement l'alumine, jouissent de la propriété de déterminer catalytiquemeiit la déshydratation des alcools et de produire les carbures éthyléniques. Nous avons étudié méthodiquement un grand nombre d'oxydes métal- liques, en faisant agir sur eux les vapeurs des alcools primaires, à des tem- pératures généralement inférieures à 35o°, et n'excédant en aucun cas^oo". Les conditions expérimentales ont été, dans tous les cas, aussi semblables que possible. L'oxyde étudié était disposé, sur une épaisseur de 5°^"^ dans une nacelle de porcelaine mince ayant 1 4o""" de long sur 9""" de large, placée au centre d'un tube de verre horizontal chauffé par une grille bien réglée. Un thermomètre, couché dans l'intérieur du tube, indiquait la température atteinte dans la nacelle. Grâce au dispositif à tube capillaire qui a été imaginé par l'un de nous (^), les alcools étaient fournis avec un débit régulier : dans le cas de l'alcool éthylique, ce débit était par heure de 17K. Les oxydes que nous avons examinés peuvent être divisés en quatre groupes : 1° Un certain nombre ne suljissenl aucune réduction et n'exercent au-dessous de 400" sur les atcools'primaires aucune décomposition apprécialjle : telssonl les pro- (') Paul Sabatier el J.-B. Senderens, Compter rendus. ir|o3, t. CXXXVI, p. 738, g-îi et 983. (2) Paul Sabatier et Senderens, Ann. de Chim. et de P/iys., 8» série, l. IV, i9i 6 «,0 -f-i I 28', 8-1 5 14,5 -M 1 9» " I 10,5 — 6 3 1 i-li i3,o 7 23 7-1'. 3 11,1 -i- '■ 3 li-ij '7,7 -H27 2(1 ;-i7 8 •' >7 — iG 4'> I 1 - 1 ') iS,o ^10 3i ■ 4 3 I 12 8 — i(j 8 i3,r, — S 2 Kij. — 7"," -hiG" 0 11-18 8 ■ 6,2 — 1 1 17 I l-ln des taches en latitude. Sud. Nu rd. Surlaces totales réduites. 1908. 90*. 40'. 30' 20*. 10-. 0". Somme. 5 12 omme. 0". 10*. !!)•. 30'. 40°. 90- mcnsu 17 els. Janvier . . . . 0 )) .) 6 6 5 1 4 11 1) 11 82S Février . . . . . » ,) u I 4 J 6 I 3 2 l> 11 11 362 Mars » n 11 I 6 ;: i 2 2 11 11 11 1 1 407 Totaux .. u n 8 ni 24 i5 4 9 2 » 11 39 i597 Tableau III. — Distribution des facules en latitude. Sud. 1908. 90'. 40°. 30°. ÎO". Janvier » » 3 7 Février » » 2 i Mars 11 1 4 7 Totaux ... 11 I 911 10". 0-. 5 f5 10 21 Somme. 9 10 i3 32 Nord. 0*. 10*. 30'. 30". 40*. 9iy. 1) Surfaces Totaux totales mensuels. réduites. 24 36,6 20 20,4 M 2), 7 78 82,7 SÉANCE DU 29 JUIA 1908. l38] GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les surfaces réglées. Note de M. A. Democlin. • Envisageons une surface réglée assujellie à la seule condition que son cône directeur ne soit ni un cône isotrope, ni un plan isotrope. Une géné- ratrice variable^' de cette surface admet, en général, un point central O; attachons-lui un trièdre trirectangle Oxyz défini comme il suit : O:; coïn- cide avec g et le plan .rOs touche en O la surface. Désignons, suivant l'usage, par ;, Tj, 'C, /j, ^ 2t (Il p Supposons d'abord r=^o\ alors cette quadrique a un centre C dont les coordonnées (a;(|,_}'„, s„) ont pour valeurs i I dli x,=-.o, y,= p =o=---^- On conclut de là que le centre de la quadrique osculatrice appartient à la caractéristique du plan asymptote de g. Les composantes Y^^, V^, , V,^ de la vitesse du point C sont données par les formules Si Ton désigne par — P- le produit des carrés des demi-axes de la qua- drique osculatrice, on peut écrire P =ylli. La caractéristique de la quadrique osculatrice se compose de la généra- j382 académie des sciences. trice g, comptée deux fois, et de deux génératrices g,, g. qui coupent g aux points flecnodaux F,, F,. Les z de ces points sont les racines de l'éciuation On déduit do là une propriété générale des surfaces réglées : La tangente, en C, à la trajectoire de ce point, passe par le milieu du seg- ment F, F.. Voici maintenant quelques conséquences de l'équation (i) se rapportant à des surfaces réglées particulières. 1. Pour que, sur chaque génératrice g, un des points flecnodaux soit à l'in- fini, il faut et il suffit que le point C appartienne à l'arête de rebroussement de la déi'eloppable asymptote. Cette condition est équivalente à la suivante: le produit des axes de la quadrique osculatrice est constant . Les surfaces considérées s'obtiennent par quadratures. Le cône directeur peut être pris arbitrairement; soient (c, c, c" ) les cosinus directeurs d'une o-énéralrice de ce cône. Les coordonnées (X, Y, Z) du point i) sont défi- nies par des formules telles que la suivante : (2) \^ de' ,f/c"\P^V^ ^ dt. W désigne le <,vronskien de e, c', c"\ '(, est arbitraire et l'on a posé .,, [de Y fdc'Y I de" dt I \ dt ! V dt il. Pour que, sur chaque génératrice g^ les deux points flecnodaux soient à l'infini, il faut et il suffit que le centre C de la quadrique osculatrice soit fixe. Les surfaces réglées dont la ligne flecdonale est tout entière à l'infini ont été considérées récemment par M. Tzitzéica {Comptes rendus, 9 déc. 1907). Ce géomètre les a définies {Itendiconti de Palerme, 1908) par des formules où figurent trois solutions linéairement indépendantes d'une équation linéaire du troisième ordre dépendant d'une fonction arbitraire. On peut les repré- senter |)ar des formules ne renfermant que des quadratures. Il suffit en ellcl, pour o])tenir leur ligne de striction, de remplacer, dans les équations SÉANCE DU 2() JUIN 1908. l383 telles que (2), "( par sa valeur tirée de ré([uation V.^= o, valeur qui ne dé- pend que de H, de W et de leurs dérivées. III. Poitr qu'une surface réglée (/ui ne possède pas un plan directeur soit une (juadricjue, il faut cl il suffit : 1" que le centre de sa quadriqiie osculatrice soit un point fixe (1 (alors V est constant)-^ 2" qu'on ail, pour toute génératrice g^ . iJV COtw , . • , , ^ , . • , ;■ / soil — ^ — 1= — A = const., soit :i y,, cotoj ~ h = const., co désignant l an^le des tangentes asymptoliques relatives au point central et y^ la distance du point C à la génératrice. IV. < )n peut représenter par des formules ne renfermant que des quadra- tures : i" les surfaces pour lesquelles le jxiiiit central de chaque génératrice est au milieu du segment F, F^ et, parmi ces surfaces, celles qui sont formées des binormales d'une courije; 2° les surfaces dont la ligne de striction cons- titue une des branches de la ligne flecnodale et, parmi ces surfaces, celles dont la seconde branche de la ligne flecnodale est à l'inlhii. Lorsque r^ o, la surface réglée a un plan directeur; alors, sur chaque génératrice, un des points flecno'daux est à Tinfini et le s du second point flecnodal est défini par l'équation _ 1 où l'on désigne par k la courlnire totale du paraboloïde osculateur en son sommet et par y l'angle de l'axe de ce paraboloïde et de la génératrice; w a la même signification que plus haut. Si, par un point fixe O,, on mène un segment O, A égal à l'unité et paral- lèle à l'axe du paraboloïde osculateur, les projections de la vitesse du point A sur les arêtes du trièdre Oxyz ont pour expressions siny rflog/, , sln'y f/logA' ' l'i dt 4cosy (il Pour que le second point Jlecnodal soit à l'infini, il faut et il suffit que li soit constant ou encore que l'axe du paraboloïde osculateur ait une direction inva- riable. Les surfaces considérées ici sont les seules surfaces réglées pour les- quelles on a Rli'cos^cp = const., ç désignaiil l'angle de la normale en un point quelconque avec une droite fixe, et li, Ries rayons de courbure prin- cipaux en ce point. c. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N- 26.) 1^2 l384 ACADÉMIE DES SCIEXCI'S. l'oiir rin 'inic surface refilée à plan direcltur soi/ un pnraholoïdc, il faut el il suffi (jiw les axes de ses paraholoïdes osculaleurs soie/il parallèles et qu'on ait, pour toute génératrice, \ // cot to = consl. ANALYSE iMATHÉMATlQlE. — Sur les produits canonirpies de i^enre infini. Note de M. Arxaud De.vjov, présentée par M. Poincaré. J'ai indique dans une précédente Noie (Comptes rendus, i3 janvier 1908 ) cojiiinenl il me paraissait convenable de définir les produits canoniques de génie infini el, en tous cas, comment il faut choisir rexposanl de conver- gence altaclié à une suite de modules /■, , /%,, .... r„, . . ., pour que les fonc- tions entières a\ant pour zéro des nombres tloiil les modules l'orment cette suite, aient uueliniile supérieure la plus |)et.ile possible. Je veux taire connaître ici les études initiales sur les facteurs primaires ([ui m'oi\l permis de l'ésoudre ce problème, i^éservant les réponses à quelques cjuestions essentielles concernant les produits canoni(jues tels qm^ je les di'fiuis. I. Etude des ma rima et des minima d'un fadeur primaire. — Soit /= Mc'", w |)osilif, 0 réel, ( I — t)e ' >' = e \ oici les pi'opriéti's principales des maxima el minima de l (puiud a reste conslanl. i" Répartition. — Les maxima et minima correspondeni, pour chaque va- leur positive de «, aux valeurs de 0 données par sin (/> -h i ) 0 — // sin/jO =; o. Pour se borner aux valeurs de 0 non extérieures à Fintervalle o à r. (les autres en sont symétriques par rapport à o"), il va une valeur de 0 et une seule dans chacun des intervalles — à ::(//= i, 2, ...,/;— i), uneva- p /' -'^ ' ■ leui- rnlic o et — - — , si u <' i -\ — ! enliu 0 = o, 0 = -. ,,,■,/■ , I 1 ^ ■ • h T. Il -i- \ •1 évolution. — La valeur de 0 (lui reste comprise entre — et ~ (o <;/(<;/>) est telle ([ue le point //, 0 décrive une branche de courbe s cloiguaut à l'infini, sur hKpielle il va un maximum |)(iur// pair l't un mi- mmum pour li impair, ciiaiix a I mleurale curvilujiir / //' ■ — hrdii, prise le long de cette l)ranclie. (Jeci est encore vrai pour // = ()( maximum et branche linie 1, u'fi -\ SÉANCE DU 29 JCIN 1908. l38? _ ^^^^\ I -< ;^ < 1 -h - ' minimum donnr par / -^^ dit^ A ('■laiil indépendant de (/; i -i- -^ < //. maximum donné par la même formule. Pour 0 = -, maximum ou minimum selon la parité de /;, donné par 3" Classement. — Soient, dans l'ordre où on les rencontre sur le cercle u = const., - t'„, \'„, - t',, Vo, ..., — ('i,-!, Vj,-, ..., les minima et maxima ( — ^-j n'existe que pour « < i -h - j- Les nombres r„, ^ „, e, , ... sont préci- sément rangés dans l'ordre des grandeurs décroissantes. Cependant, au sujet de t'„, il convient de dire qu'il ne conserve le premier rang que jusqu'à I -f- — . après quoi il descend dans la suite jusqu'à ce qu'il soit au dernier rang, en coupantles termes successiis en i -r- —y i -\ — -^ ■■■, a,,, a,, ... étant compris entre o et A < i, et tendant vers des limites pour/^ infini. Le maximum absolu est, pour o < // < i H- -. égal à / u.'' ^\^|^ du avec ^ sin(/. + 0^;^ o < 0 < -^; pour u> >. - -, c'est f'^^du, A étant, si l'on veut, déterminé par la condition que les deux expressions soient égales pour ;/ = i u'' Le minimum absolu est, pour o-<«< I, / ^ _ du ; pour i<;.'/ , ^ i'^ II'' , -^ a'i ' , r" „sin/*5 , sin(/;+i)6 c est — / rt«:]jour;/>H !>cesL/ a'' . \ du ay ce u= ? — t — > cl - ■< 0 ^ — - — y. est encore déterminé par la condition rpie les deux /î y) -t- I ' ... . . c, expressions du mmimum se rejoignent pour « = i h 4" Valeurs pour p injiid. — Si » = i 4- -' a étant fixe, le X*"'"' maximum ou minimum, /.■ étant [ixc, tend vers une limite quand/; augmente indéfiiii- ment. Le maximum al jsolu tend , si a < i , \ i/rs / e* —^ c/a, avec jî cot ^ = x, O < 3 <- (en particulier le maximum |ioui- // = i tend vers une limite), et l386 ACADÉMIE DES SCIENCES. iiour a>i vers C + V.y. -h f '—^(hj.^lic/., qui est la limite de ■-0 ,; _(- ^ -I- . . . -I- — -i- I.(» — i) pour;/ = I -I- -, a tixe elp inlini. de niAine (tue e' ^ Uni. f/' Le miiiinuini tend pour r/ < a, (a, = lima' ) vers C + L|a| -f- j — ^ ^/a et pour y. > a, vers / p'' ^^ (h. avec ^ col [":) = a, et - < |5; < 27:. .j" Expressions approchées. Maximum. — M. I^indelof indique une iné- galité de la forme U(//, 0) < A,//% pi": -P + 1, A^ étant une constante dont la valeur inférieure A-, pour une valeur de z donnée, dépend de -. Il est possible de montrer qu'on peut toujours prendre A-= i, et que A- tend, en décroissant avec -1 vers une valeur voisine de ^. Mais cette expres- sion de M. Lindeli'if ne reste dans un rapport fini avec le maximum de U que si, en posant » = i -(- -, a reste finiment i;raud. Au contraire, Tex- //'+! pression —r^^ donne un rapport nui tend vers i , si a est infiniment ' p\u — 1 1 ' "^ * grand, positif ou négatif, et reste fini, si a. n'est pas intiniment petit. En somme, des trois fonctions : G,(«) définie pour u <.i et égale à "''^ , , G., = m\ g, définie iiour i< > 1 et égale à —^ r> (piels que soient u e/ p^ i, il y en a toujours une dont le rapport au maximum de U soit com- pris enire des constantes numériquement calculables, par exemple entre ~ el 10. Mais il se trouve que, dans l'évaluation de la limite supérieure des. fonctions entières de genre infini, les facteurs correspondant à des valeurs de u pour lesquelles a est finiment grand sont négligealjles, en sorte que le logarithme de celte limite supérieure peut être connu à i près, quelque pelil que soit t, et se calcule au moyen des expressions (J, el G;, exclusive- ment. Minimum. — Si l'on exclut les points intérieurs ;i un cercle | i — »| = -> // étant finiment petit dans tout le reste du plan des .r, les fonctions G,, (io, (j;, donnent des valeurs approchées, à un facteur fini près, tendant vers r pour y. infiniment grand, du maximum de — U (a, 0) pour u fixe. SÉANCE DU 29 JUIN 1908. 1387 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'équation aux dérivées partielles des mem- branes inbrantes. Note de M. Saniei.evici, présentée par M. E. Picard. M. Picard a montré (Annales de V École Normale, 1907) comment Ton pouvait ramener à une équation de Fredliolm l'intégration de l'équation (,) Ac + /.A(.r,j)c = o, les dérivées normales intérieures sur le conlour C devant vérifier l'une des relations (a) -; /.r = a(.ç) ou — - = o(.v) ^ ' du ' (In \'^{s) est une fonction donnée sur C et k unr constante positive] ('). Voici une autre méthode qui met en évidence, dans le second de ces problèmes, les diverses circonstances qui peuvent se présenter autour de la valeur singulière A := o. Soit V(x, y; H, r; ; k) la fonction de (jree/i généralisée qui vérifie sur le contour la condition -; kV = o. L'intégration de (i) moyennant la pre- mière des conditions (3) se ramène à l'équation intégrale r(.r, r)- -^ / ("?(./•, r; c,-f,; /.) A(:, r,) r(ï, r;) rf;r/r, = (/(.r,.r ; A'), u(x,y:, k) étant la fonction harmonique satisfaisant sur C à la condition '-.- — kii = Z'(s'). La valeur À =0 n'est pas singulière et i>(œ,y) est lioio- morplie autour de ce point. On établira l'existence des constantes caractéris- tiques, quel que soit d'ailleurs le signe de A(a7, j), par le procédé que j'ai indiqué dans ma Note précédente (Comptes rendus, 1 5 juin 1908). Passons maintenant au second problème. Les fonctions V(x^y\ ?, r^\ k) et «(a-, y; k), méromorplies en ^, admettent le pôle simple k = o. Dès lors, on est conduit à poser, en désignant par L la longueur de C, r(x,r; t,r); '^)=|^ + r'(.r,/; ï, yj; k), u{x,y; /.)=— ^ j c^(s),fs-h u'{x,y; /,), les fonctions F' et u' étant holomorphes pour k = o. (') Voir aussi la Thèse de M. Bryou llevwnod. ,[^^^ ACADEMIE DES SCIE.\CES. Ces fonctions pcrmcllciil d'écrire l'intégrale de Féquation (3) A<.--l-/(^-,r) = o ii _ /.■,• = 9(.v) sur C sous la forme ,,— _L f I V'(.r,Y; lyrw k)f{lyu)di,dn y u {x,y\ k), en supposant toutefois remplie la condition (4) / / /■( X, y ) dx dy — / ci ( -f ) ds Si maintenanl on fait k = o, on voit que l'intégrale de (3), moyennant la condition ^ = o(j) sur Cet en supposant toujours remplie la relation (/|), dix est donnée par = :^ f i y [■'■. y;l,-rr,o)f(l, ri)d'id-c,y «(.r, j;o)=:E, E étant une constante arbitraire. , . f^'intcgration de (i), avec la seconde des conditions (2), est ainsi ramenée à l'équation intégrale (5) ^'{oc,y)—— f f r {x, y; t_, rr, o) \{c, -n) i-(l, -n) d'id-t, = ti'{x, y; o) yM, ]•> étant une constante cpi'on choisira de manière à satisfaire à la relation ( (i ) >. / / A (.r, / ) r{x, y ) dx dy = j o(s) ds. Supposons d'abord (pfcn ail a = / I \{x, y) dx dy ^ o . <.)n parviendra alors linaFcment à l'équation intégrale (7) ,.(^, V)- — j fr(x.y--,r,)K{l,r,)i'{c,r,) = - =- ^ n (x, y) en [ujsant J.x r = r'(.r, y; t, rr, o) - '- j f \{x, y) Y'{x, y; 4, r* ; o, d, u"{x, y) — ii'{x, .r; <' — ^ / / A(x, y) u'{x. y; o) dxdy. SÉANCE Di: 29 JUIX 1908. 1389 La présence de - au second membre de (■^) montre que A = o est un pôle simple de t'(a7, j); on doit donc écrire f'H-") (fs (8) v{.r, y) = :r-^ h ro(.r, r) -+- 1.r,(.r. ,■)-!-...+ )," v„{.r, y) 1.7. Si au contraire a = o, en remplaçanl <.-{x^y) dans (G) par son expression tirée de (5), on mettra la condition (G) sons une autre forme; et en suppo- sant maintenant ^ / A ( ;, r, ) dl du I j r' (x, y ; ■_, r, ; o) \{x, y) de dy yL o, on arrivera à une écjuation de Fredholm avec ^ au second memljre ;/. = () est donc cette fois un pôle double de v{x^ v ) ; cl ainsi de suite. 1 )ans tous les cas le mécanisme de Schwarz permettra d'établir l'existence de la suite infinie de conslaiites caractéristiques. il est clair que tout ce qui précède se généralise pour trois variables. SPECÏROSCOPIE. — Sur l'existence des raies d'étincelle (eniianci-d Unes) dans des flammes de diverses températures et sur les modijicalioiis qn elles y éprouvent. Note de MM. G. -A. Hemsai.ech et C. de Wattevili.e, présentée par M. Deslandres. On sait qu'il existe des différences entre le spectre d'arc et le specln- d'étincelle d'un même élément : en particulier, certaines raies visibles dans l'arc acquièrent une plus grande intensité relative dans Fétincelle dont le spectre peut même contenir des raies, parfois très fortes, qui, au premier abord, paraissent ne pas exister dans le spectre d'arc. ^ .Jusqu'à une époque récente, la modification et la production de ces raies, regardées comme caractéristiques de l'étincelle, étaient attribuées à sa température élevée : on remarque, en effet, que leur intensité relative augmente avec la capacité du circuit de décharge L'origine ibermiqin' assignée à ces raies, également appelées e/zArmceû? ou renforcées, leur avait fait prendre une grande importance dans la classification des étoiles dont elles semblaient fournir un critérium de la température. Déjà les recherches de MM. Hartmann et Eberhardt avaienl montré que, dans certaines condi- iSçjO ACADÉMIE DES SCIENCES. lions, quelques-unes des raies observées jusqu'alors uuiquemenl dans rëlincolle pouvaient se présenter dans l'arc. La question des raies d'étincelle a de nouveau été traitée récemment par \1M. l^'abry et Buisson (' ) cl ])ar M. l)unR'ld( = ). Il résulte de ces travaux (jue les raies d'étincelle existent Cf^alemcnl toujours dans l'arc, mais qu'elles y sont localisées au voisinage des électrodes, ce qui leur fait donner par M. Duflield le nom de raies polaires. La considération des raies que nous avons trouvées, dans le cas du fer, au cours des recherches que nous poursuivons en commun, nous semble pouvoir apporter une contribution à cette question. En effet, en examinant nos listes, il nous a été permis de vérifier que certaines des raies dites caractéristiques de rétincelle se trouvenl dans le cône intérieur de la dam me et ne font partie exclusivement que de ce que nous avons appelé le spectre sHpi)lèrnenlaire{^ ). (iràce à notre étude des llammes du gaz d'éclai- rage et de Tair, du gaz d'éclairage et de l'oxygène, et de l'hydrogène et de l'oxygène, on peut voir coniment-se comportent ces raies dans des sources qui représentent Irois échelons de température ascendante. Le Taljleau suivant esl e\lrait de noire liste générale des raies du fer. Il contient des raies qui ont une intensité relative plus forte dans rétincelle que dans l'arc, d'après les données de MM. ls\ner et Ilascliek, auxquelles nous avons recours parce qu'elles sont bien comparaliles entre elles, ayant été obtenues par les mêmes expéri- mentateurs, A l'aide des mêmes appareils. Ce Tableau renferme également les raies polaires dont l'énuméralion vient d'être publiée jiar M. Duffield. Nous avons enfin comparé notre liste à celle des cnhanced Unes que M. Lock\er ( '•) donne pour le fer (on doit remarquer que, dans la partie visible du spectre, un grand nombre de ces raies penvcnl m mis nvoii- échappé, à cause de l'émission par nos flammes d'un fort spectre continu et des bandes du carbone). La première colonne renferme les longueurs d'onde des raies d'après .MM. Kayser et Runge; les trois suivantes donnent les inten- sités relatl\es obser\ées dans les flammes étudiées, ces intensités étant évaluées d'après le système de flowland auquel nous avons déjà fait allusion (' ). Il est inij)ortant de rcmartpier <|u'il a été procédé à ces évaluations a\ant l'examen du point particnlier dont il e,-l (jneslion dans, cette Note, et, par suite, en dehors de toute idée préconçue. Les cinquième et sixième colonnes renferment les intensités relatives des raies dans l'étincelle et dans l'aie. Lutin, la dernière colonne indique le caractère de la raie. ('} Fabiiy et Hiisso.N, Comptes rendus, t. C.VLVI, 1908, p. jii. C) W.-G. Duffield, AstrophysicalJournal, t. XXVII, 1908, p. 260. (») G.-A. 11|.;ms.u.i:cii l't G. m: Watteville. Comptes rendus, t. CXLVL 1908, p. 809. (*) Publié par le Sobir l'Iiysivs Commillee. London, 1906. ( •) IIemsalecii et ue ^^ Aniivn.i.E, Comptes rendus, t. C\L\'l, 1908, p. 962. SÉANCE DU 29 JUIN 1908. I ipi Intensités relatives. Klamines. Air-gaz Oxygène gaz d'éclai- d'éclai- Oxygi-ni- rage. rage. Hvdrogène. Ktincclle. \1C. 3 — — 4 3 2 i — — 10 3 3' — — ? I 0 — — 3 » 0 — — 2 I 2 — — 2 1 0 — — 3 1 0 — — 2 2 7 0 — 2 2 5 2 1 3 3? 4 3 2 2 5? 4 3 2 2 2 0 — — 3 I 0 — — 3 1 1 — — 3 1 00 — — 3 1 0 — ■ — .5 2 , — 4 I 4 1 0 3 3 0 — — 3 2 0 — — 3 1 6 00 — 1 2 3 — — ? 2 6 2.' I I 2 6 2 1 ? 3 tcniâiqi lies. » Polar s. Polar s. Polar. Polar, » Polar Polar s. Polar s. Polar Polar A. Polar A. Longueurs d'onde. 2373,79 3382, i5 2390,03 243o, 16 244^)68 2447.8' 2458,78 2466,81 2474,88 2490,01 2490,98 2491 ,5o 2017 .25 252 1 ,09 2521,97 2526, 3o 00 — — 3 I Polar. 2533,86 o — — 5 2 Polar S. 2034,52 1 — — 4 ' Polar, 2535,67 4 ' o 3 3 Polar S. 2536,90 o — — 3 2 Polar. 2538,98 o — — 3 1 Polar S. 2542,20 6 00 — 12 Polar S. 2544,83 3 _ _ ? 2 Polar S. 2546.26 6 2I I 12 Polar S. 2549,63 6 2" I ? 3 Polar Intensités relatives. Klamni les. gaz Air-gaz (Jxvgène- I.,oni;ueurs d'éclai- d'éclai- Oxygène- il'oiuic. rage. rage. Hydrogène. lit incelle. Xn:. KL'iiiarqiies. 2562,63 1 2 — 000 5 3 Polar S. 2563,53 0 — 000 4 3 Polar S. 2576,76 6 0 — ? 2 Polar S. 2582, 5o 2 — — ? 2 Polar S. 2.588,11 27 — — 3? 2 Polar S. 2599,53 6 0 — 20 3 Polar. 2605,77 1 — — I ? Polar S. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N- 26.) l83 1 ']C)2 ACADEMIE DES SCIENCES. Inten! îilés relatives. Air-gaz Flammes. Oxygène-gaz Longueurs d'éclai- d'éclai- Ox :ygène- (l'onde. rage. rage. Hyd Irogène. Éti incelle. Arc. Remarques. 3606,92 8 2 — ? 2 Polar S. 2611,94 0 — — 10 4 Polar. 2613,91 00 — — 8 3 Polar. 2728,90 1 — — 2 I » 2747,08 2 — — 8 3 Polar. 2767,56 6 1 2 ? 5 3 Polar. 3227,88 3 1 2 — 5 4 » 3323,84 1 2 — — I 2 Polar S. 3863,87 00 oC) — I I Enhanced 3871,86 1 — — 1 1 linex de 3935,92 3 — — I 2 Lockyer. On peut remarquer, en examinant ce Tableau, que c'est dans la flamme la moins chaude (gaz d'éclairage-air) que les raies dites d'étincelle ou de haute température sont le plus marquées, et qu'elles s'afTaiblissenl ou dis- paraissent dans les flammes plus chaudes. Les raies que M. Duffield appelle liolar A (raies qui, tout on étant localisées au voisinage des électrodes, ont le caractère de raies d'arc) diminuent moins rapidement d'intensité que les raies /jo/ar S (^spark, étincelle). De ce qui précède il résulte que l'action de la température ne peut être considérée comme le facteur primordial do la production de ces raies. Sans vouloir présenter, pour le moment, une explication définitive du phénomène, nous pouvons dire qu'il nous semble que sa cause doit tenir à des actions chimiques ou électriques ; on sait, en effet, que le cône intérieur de la flamme est éleclrisé négativement, tandis que l'enveloppe externe l'est positivement. CHIMIE MINÉRALE. — Sur la préparation des chhroiridites alcalins. Note de M. M. VfezEs, présentée par M. Troost. Dans une Note j)ubliée tout récemment dans ce Recueil {Comptes rendus, t. CXLVI, i5 juin 1908, p. 1267), M. Marcel Delépine annonce que les chloroiridites alcalins « s'obtiennent avec une rapidité et une facilité re- (') Très courte; n'existe qu'à la hase du cône intérieur. SÉANCE DU 29 JUIN 1908. iSgS marquables par réduction, au moyen de l'oxalate neutre correspondant, des chloroiridates, mis en suspension ou dissous dans l'eau, et chaufï'és au bain-marie ». Je crois devoir faire remarquer que ce mode de préparation des chloro- sels alcalins inférieurs des métaux du platine (chloroplatiniles, chloroiri- dites, etc.), en partant de leurs cldorosels alcalins supérieurs (chloroplati- nates, chloroiridates, etc.), n'est pas aussi nouveau que M. Delépine semble le penser. Il y a dix ans qu'il a été signalé dans le cas du chloroplatinite de potassium {Bull. Soc. chim., 3" série, t. XIX, 1898, p. 879), et sept ans qu'il a été étendu au cas du chloroiridite (Procès-verbaux des séances de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux, année 1 900-1 901, 18 juillet 1901, p. 112). CHlMU:. — Poids moléculaires des acides phosphoiiques déterminés par la cryoscopie. Note de M. H. Giran, présentée par M. G. Lemoine. J'ai déterminé les poids moléculaires des trois acides pliosplioriques par leur cryoscopie au moyen de l'acide acétique. Acide mctaphosphorique. — En solution acétique, le poids moléculaire de l'acide meta diminue avec le temps et tend vers une limite qui est d'autant plus faible (jue la dissolution est plus étendue. a. Avec )K,o22 d'acide meta pour loo^ d'acide acétique (' ) : Temps : It. o''. 29\ hbK 79''. Poids moléculaire 343,5 270 i85 170 166 h. Avec oB,8o4 d'acide meta pour loo» d'acide acétique : Temps : 11». bi'SO'". 32\ ô7''. 82'-. Poids moléculaire 33o a4i i56,5 142, 5 iSg Les courbes qui représentent ces résultats, prolongées jusqu'au temps / = o, aboutissent nettement à un poids moléculaire égal à 4oo, c'est-à-dire (') La dissolution de l'acide métaphospliorique dans l'acide acétique est très lente; on l'active par l'agitation. Les temps sont comptés à partir du temps moyen entre le commencement et la fin de la dissolution. l394 ACADÉMIE DES SCIENCES. cinq fois PO'H = 80. La formule de l'acide métaphosphorique est donc Acide pyrophosphorique. — On trouve, encore ici, un poids moléculaire qui diminue quand le temps augmente et qui tend vers une limite d'autant plus faible que la dilution est plus grande. Quand on emploie l'acide pyro liquide, la dissolution esl inslanlanée; on peul donc faire des mesures cryoscopiques peu de temps après, ce qui précise mieux l'allure de la courbe au voisinage du temps zéro et, en outre, ce temps zéro est plus nettement défini. a. i3ï,558 d'acide pyro liquide dans loos d'acide acéti(|ue : Temps : l''. 2i'30'". 19''. 41''. 67''. 91^ ItS''. Poids moléculaire... 468 448 867 332,.) 820, 5 8i3 810 b. io?,386 d'acide pyro liquide dans loos d'acide acétique : Temps : UVJir. 3''. \Vf\ &. OS''. 'iV'. llti''. Poids moléculaire. . . 475 !^o^ 3i5 285 271 267 264 f. 36,6320 d'acide pyro liquide dans lOos dacide acétique : Temps : 11.. 6''. '28^ ô3''. 78''. 102''. Poids moléculaire 826 24i 197 '9' '86 i84 lîn représentant ces résultats par des courbes, on constate qu'elles indiquent toutes, au temps zéro, un poids moléculaire égal à 534, soit trois fois P-()'H'= 178. L'acide p\ To liquide possède donc une molécule triple (P^O'H')^. Même résultai avec l'acide pyro solide; dans ce cas l'expérience esl plus diflicile parce que l'acide solide se dissout très lentement dans l'acide acétique. Il faut agiter éiiergiquemenl, pendant assez longtemps, un poids connu d'acide pyro en morceaux en présence de l'acide acétique, pour obtenir une dissolution complète. Avec 5^,725 d'acide pyro solide pour looS d'acide acétique : Temps : 41.. 9''. 26''. hV'. 80''. 105''. Poids moléculaire. . . 336 297,1 257,6 24o,6 282,5 228 La courbe correspondante tend vers la même ordoTinée à l'origine que celles qui ont été obtenues avec l'acide liquide. SÉANCE DU 29 JUIN 1908. f'iç)^ L'acide pyro possède donc la même condensation moléculaire à rétat solide et à l'état liquide. Le poids moléculaire limite dû à la dilution est également du même ordre que celui que donnerait une solution acétique de même concentration préparée avec de l'acide pyro liquide. Acide orthophosphoriquc . — J'ai obtenu les résultats suivants : a. Avec 75,906 d'aciile ortlio liiiiiide dans ioo5 d'acide acétique : Temps : 0''3n". 17''. 'iV\ Poids moléculaire 128,5 128,0 127,1 b. Avec 7I!, 4676 d'acide ortlio liquide dans ioob d'acide acéti(|ue : Temps : 0''30-. 24''- Poids moléculaire '27,2 120,3 V. Avec 38,88o5 d'acide ortlio liquide dans loo^ d'acide acéliijue : Temps : Qi-ao"'. îfi''. Poids moléculaire 124, 5 122, j d. Avec 16,8798 d'acide orlho liquide dans loos d'acide acétique : Temps : OÎ'SO'"." 8''. Poids moléculaire i''>,4 '''i9 e. Avec 3^,779 d'acide ortho solide dans 100» d'acide acétique : Temps : II'' 30™. 18''. Poids moléculaire i>>,3 120, 3 On voit que, dans le cas de l'acide ortliopliosphorique, le poids molécu- laire varie peu avec le temps. Les résultats obtenus sont tous compris entre le poids moléculaire normal PO'H' = 98 et le poids moléculaire doublé (PO'H^)- = 196. On peut les interpréter en admettant que, dans ces expériences, la limite est très rapidement atteinte. Il en résulte néan- moins : 1° Que la condensation moléculaire de l'acide orlho est la même à l'étal liquide et à l'état solide; l3q6 ACADÉMIE DES SCIENCES. 2° Que celte condensation est certainement supérieure à runilé. D'autre part, il est logique de penser que la diminution de condensation moléculaire qu'on observe en passant de l'acide mêla à l'acide p)ro doit continuer à se produire lorsqu'on passe de l'acide pjro à l'acide ortlio ; ce dernier doit donc avoir une condensation inférieure à '], par conséquent égale à 2. L'acide orthophosphorique solide ou liquide devra donc être représenté par la formule (PO^H»y. CHIMIE. — Sur les o.iycU's magnétiques du cltroinc. Note de M. Ivan Shckofk, présentée par M. H. Le Chatelier. Certains des métaux, magnétiques ou non magnétiques, de la famille du fer, ont la propriété de donner quelques oxydes magnétiques. Le chrome est précisément dans ce cas. Par l'action ménagée de la chaleur sur CrO' ou sur CrO^CI-, on obtient des oxydes intermédiaires qui, suivant les condi- tions de leur préparation, peuvent être ou n'être pas magnétiques. On s'est proposé ici de déliuir les conditions de production des oxydes magné- tiques. CrO'', chiiuH'é jusqu'à 33o°, se décompose brusquenienl, en perdant de l'oxygène, avec un grand dégagemenl de chaleur, et la lenipéralnre s'élève plus ou moins au- dessus de la lempèralure initiale suivant la rapidité de l'échauiVemenl. Il se forme une masse noire qui, par l'action plus prolongée de la chaleur, perd encore de l'oxygène et se transforme finalement en Cr-0^ L'analyse de ces produits montre une composition assez variable d'une expérience à l'autre, la proportion d'oxygène qu'ils perdent encoie à la calcination pouvant varier de i3,2 à 18,2 pour 100. Enlin, ces oxydes peuvent, à composition semblable, être ou n'être pas magnétiques suivant les cas. L'élude des conditions de leur formation montre que, pour l'obtention d'oxydes ma- gnétiques, il faut que la température de la masse s'élève pendant la réaction au moins à r)oo"-5io". Les oxydes produits au-dessous de cette température ne présentent que des propriétés magnétiques extrêraeraenl faibles. Il résulte donc de ces premières observations (jualitatives (jue la décom- position de l'acide chromique donne haljiluellcment un mélange de ditlé- rents oxydes, dont l'un au moins peut se présenter sous deux états difl'érents : une variété fortement magnétique et une autre très faiblement magnétique. PoUr déterminer la composition précise de l'oxyde magné- liipie, on a fait des mesures du magnétisme spécilique de dilférents oxydes magnétiques de composition variable et cherché pour quelle composition 0 pour 100. T. 16,7 0 ( 5io-5i5 i4,i 5o5-5io i3,8 5i5-52o l3,2 5oo-5io SÉANCE DU 29 JUIN 1908. l397 les propriétés magnétiques étaient le plus développées. Les mesures ont été faites avec l'appareil de MM. Curie et Chéneveau. Le Tableau ci-dessous résume quelques-unes des mesures faites. La première colonne donne la perte à la calcinalion, c'est-à-dire la composition de l'oxyde, la seconde, la température à laquelle la réaction s'est maintenue, et enfin la troisième, le magnétisme spécifique. K.io-«. 1800 6800 6450 6600 Dans toutes les expériences le maximum des propriétés magnétiques correspond à des pertes à la calcination comprises entre i3,3 pour 100 et i4,i pour 100. Or, la perte de i3,6 pour 100 est celle de l'oxyde représenté par la for- mule Le point de transformation magnétique de cet oxyde se trouve à la tem- pérature de i2o°-i3o°. Un oxyde de la même composition, donnant une perte à la calcination de' i3,7 pour 100, mais préparé à une température ne s'étant pas élevée au- dessus de 485°, n'a au contraire présenté qu'un magnétisme spécifique de 97, c'est-à-dire 70 fois moindre que celui de la variété magnétique. L'oxyde obtenu par la décomposition de CrO^Cl" serait environ trois fois plus magnétique que le composé précédent. Il se présente avec une ap- parence cristalline et ne perd à la calcination que 3,5 à 4 pour 100 d'oxy- gène. Nous nous proposons d'en continuer l'étude. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur tes tellurures d'arsenic et de bismulh. Constante cryoscopique du tellure. Note de M. H. Pélabox, présentée par M. D. Gernez. Le tellure fondu dissout facilement l'arsenic. Le liquide obtenu, d'abord gris blanc pour une faible teneur en arsenic, prend une teinte de plus en plus foncée et finalement noire quand la proportion d'arsenic augmente dans le mélange. 1398 ACADÉMIE UES SCIENCES. La lempérature de solidification de ce liquide décroit très rapidement et très régulièrement depuis 4^2°? point de fusion du tellure, jusqu'à ruf, température de solidification du mélange formé de ']"' de tellure pour i"' d'arsenic. Si l'on fait croître encore la proportion d'arsenic, la température de soli- dification croît, passe par une valeur maxinia 'M'y2° pour le composé As'-Te% puis baisse faiblement, prend la valeur 355° pour le mélange qAs -f- i iTe; elle croît de nouveau et conserve finalement la valeur 358" pour tous les mélanges qui renferment plus de i"' d'arsenic pour r" de tellure. Malgré la faible Ijaisse de température après le maximum, celui-ei est nettement accusé. Le composé As-'Te' est cristallisé en longues aiguilles, les ciistauv sont d'un blanc d'argent légérenienl jaunâtre. Les mélanges qui renferment plus de i"' d'arsenic pour 1"' de tellure perdent facilement de l'arsenic quand on les cliaunTe. Refroidis brus- (juement après fusion, ils donnent un solide noir vitreux totalement dillérent coninii; aspect du solide gris blanc qu'on obtient par refroidissement lent des mêmes Ii(]uides. Enfin, quand il y a dans le mélange plus de 2'' d'aisenic pour 1 '' de tellure, on peut, en le portant à une lempérature suffisamment élevée, obtenir un liquide, mais à condi- tion d'opérer en tube scellé. En laissant refroidir le tube, on constate que le liquide entre en ébullition et que de l'arsenic cristallisé se dépose sur les parois du tube. Si l'on extrait le solide obtenu au fond du tube et c[u'ou le chaufle dans un gaz inerte, il perd de l'arsenic avant de fondre; de l'arsenic libre cristallise également dans le li(piide obtenu, qui se solidifie toujours à 358°. La courbe de fusibilité des mélanges de bismuth et de tellure peut être entièrement déterminée. Elle part du point de fusion du tellure (452°), se compose d'une partie presque rectiligne qui aboutit à un point d'or- donnée 4 10° correspondant au mélange eutcctique qui renferme environ i5 pour 100 de bismuth. A partir de ce point et pour des mélanges plus riches en bismuth, la température de solidification croît, passe par un maxi- mum )S3" [)our le composé Bi-Te', puis baisse régulièrement jusqu'à 2()3''. (^elte température est celle de la solidification d'un eutectique qui ren- ferme environ i pour 100 de tellure. La température de solidification croit ensuite jusqu'à 270'^, point de fusion du bismuth. Il résulte de ce qui précède que, si l'on ajoute au tellure une faible pro- portion d'arsenic ou de bismuth, il y a formation des composés As- Te' et Bi-Te'' qui se dissolvent dans l'excès de tellure; l'étude de la solidification de ces solutions conduit à la détermination de la constante cryoscopique du tellure. SÉANCE DU 29 JUIN 1908. l3ç)g Si nous désignons par P le poids de tellure dissous dans 100''' de tellure, par C l'abaissement du point de solidification, on a les résultats suivants : Tellurure d'arsenic As-Te"=^ 533 : P 39,6 21,6 II C 64° 27° 12° C p I,'3i 1,25 1,09 L'abaissement à l'origine a pour valeur ( - \ =0,97 et la constante crvoscopique K = ( -p ) M = 0,97 X 533 = 517. Tellurure de bismuth Hl'Te3=8oo : P 16,6 10,6 6,3 C 35° i5° 7" C ■VT 2,1 ',41 '.' /C^ Ce qui donne ( ^ ) =0,66, R= /-) M =0,66 X 800=528. D'autres tellurures que j'ai étudiés et qui sont solubles dans le tellure ont donné : Tellurure d'étain : Sn Te = 246, 5 lv = 5io Tellurure d'argent: Ag'Te =: 343,5 Iv =535 Tellurure de plomb : PbTe = 334,5 K = 5i5 Tellurure d'antimoine : Sb-Te'= 620 K =; 017 Les valeurs extrêmes sont 5io et 535; on peut prendre pour constante cryosco- pique 520. Ce nombre diffère peu des autres nombres trouvés. liobertson(') a démontré que si l'on désigne par L la ciialeur de fusion d'un élément de poids atomique supérieur à 4», par a son poids atomique, T sa température absolue de fusion, r son volume atomique, on a la rela- tion ctL tY^ ■ = const. (•) KoBERTSON, Journal 0/ llie chemical Society, t. LXXXI, 1902, p. i233. C. R., 1908, I" Semestre. (T. CXLVI, N» 26.) ■ '^4 lloo ACADEMIE DES SCIENCES. lui appli(]iiaiit celle formule au lellure ou Irouvo pour valeur de I, uu nombre compris entre 20*-*' et ai'^*'. It'aulic part, ou sait que la constante cryoscopicjue K est donnée pai- la foi'iinile 0,09.T- l'.ri (lonnaul à I, les valeurs exlivtues 20 et 21, on Irouve pour K les uouihres 5oo et ")i5. Il est iutéressanl de constater que ces nombres dlf- fÏTcnl peu du unniljrc "iao ([ue douue l'expérience. CHIMIE ORGAXiyUE. — Sur le mécanisme de synlhèse des cycles azotés. Note de M. L.-J. Simox. Instruit par l'étude des condensations de l'éther oxalacétique avec les aminés arouuUiqucs ('), j'ai répété avec la collaboration de M. Boulin l'action de l'acide pyruvicpie sur la paratoluidine en vue de recueillir sur le mécanisme de celle réaction et sur la genèse des composés qui s'y pro- duisent un complément qui manquait à ma première élude. I, 'opération a été faite à froid en solution cliiorofoimique en employant les consti- tuants tout à fait puis en propoition équimolécuiaire. Le produit olilenu a été soi- gneusement lavé au cliloroforme. Cliaque essai portant sui- 88s d'acide fournit i3os de pi-oduit et nécessite 2''" de chloiofoiine. Le produit principal dr la réaction présente au plus haut degré le carac- tère d'une substance de transition. Elle s'altère plus ou moins vite sous l'action des solvants et sous l'action de la chaleur. Elle s'altère même sous la seule action du temps; cette altération peut se traduire par un cliange- menl de leiule ou passer inaperçue. Cette substance ne peut donc être purifiée et est 1res dil'licile à obtenir en tout état de pureté; il est, par suite, délicat d'en indiquer une analvse définitive. Néanmoins après examen d'échantillons préparés avec un soin spécial, et enhardi par des suggestions théoriques, j'ai modifié mon opinion primitive sur la constitution de ce corps. (') L.-J. .SiMo.N et A. CoNiicciiÊ, Ami. de Chiin. cl de l'hys., S'' série, t. Xll, 1907. p. '>. — L.-J. Simon et Cii. Malgii.n, Ànn. de C/iim. et de Phys., 8" série, l. MU, 1908, p. 36 I . SÉANCE DU 29 JlIN 1908. . I lOI Ce ne serait pas comme je l'avais admis (') un acide toluilpyruvique CH'— C — CO^H mais un produit de plus grande complexité moléculaire CO^H CH' - C — GH- - C(OH) - COni r/sultant, comme on le voit, de la NH- C'H' Ml-CvH' condensation de deux molécules plus simples CH' — C( Ull) — C()-H. NH-CMl' Action de l'eau. — L'eau froide allcre peu à peu cette substance; l'eau bouillanle lui fait subir rapidement la même transformation qu'on peut représenter par l'ensemljlc des deux formules C"H=*N-^0»=C"-H'>NO- -)-CO-+n^0 + H^ + C'H-NHS C"'H»'N20°=C'"IP-N''0*4-C0-4- \V-0. L'action réitérée de l'eau bouillante enlève de la paratoluidine et un acide quino- léique (réaction I); il reste ensuite un solide brun noir qui, soumis à l'action du cliio- roforme, lui cède des matières résineuses et laisse un produit neutre (réaction II). La première réaction est prépondérante; ainsi 100^ du produit initial donnent ^os à 45s de la substance acide et 6? à 7S de l'autre. Nous allons maintenant examiner la nature et la genèse de ces deux produits. Le premier est un acide faible déplaranl le gaz carbonique de ses sels, mais ne rougissant pas l'hélianthine. C'est un acide 2.6-diméthylquinoléine- carbonique : en effet, soumis à l'action de la chaleur, il se décompose à 26)° en donnant la 2.(J-diméthylquinoléinc. Cette base s'obtient plus avantageusement et plus pure en chaudanl l'acide avec un excès de cliaux sodée et redislillanl l'iuiile ainsi obtenue. Cette base distille à i65" sous pression réduite et fond à 55°. Elle a été identifiée avec la 2 .6-diniéthylquinoléine au moven de l'irazol fondant à j37'> qu'elle forme avec l'aldéhyde benzylique. CliaulTée avec l'anhydride phtalique et le chlorure de zinc, elle donne une substance jaune d'or semblable à la quinophtalone ou jaune de quinoléine et fondant comme celle-ci aux. envii ons de 233°. Cette production de 4iméthylquinoléine (III) nous renseigne sur la coii- (' )L.-J. Simon, ^n«. de Chim.el de P/i/5., 7' série, t. IX, 1896, p. 433. L'adoption de cette manière de voir entraînerait la disparition dans la série grasse des acides anilés et ne laisserait subsister que ceux de la série aromatique que j'ai isolés (/oc. cit.). l4o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. stilution cl la genèse de l'acide qui Ta fournie (11 ) : COHI I C"H"MI — C(Olli O'ir c NH Cil \CO-ll aw CO'H CIP CH= CH» L'acide 2-6-diniélhylquinoléinecarbonique est 1res peu soluble dans l'alcool froid; mais en présence de gaz chlorhydrique il s'y dissout et fournit l'éther correspondant fondant à 74"- Le second produit olitt-nu accessoirement dans l'action de l'eau sur le produit de condensation de l'acide pyruvique et de la paratoluidine se com- porte toul autrement : raclion du gaz chlorhydri([ue en solution alcoolique arrache une molécule de paratoluidine et laisse une substance plus fusible ( I 10°) et plus soluble qui peut être considérée comme une méthyl- tolylcétopyrrolidone (III); cette réaction jointe à ses autres propriétés nous conduit à représenter de la manière suivante la constitution et la genèse du second produit ( II ) : C-ir-.\II — C(01l I — CH- I < il )- M M[C"ll" c'ir-xii -CiOiii -CH ' Il co \ / co - CH^ 111 1 Ch - ap co CH - cil' NC'H' NC'H' Celte transformation du produit initial en un mélange de substances azotées cycliques se produit suivant le même mode essentiel en présence d'alcool ou même, bien que plus lentement, en présence d'éther ou de chlo- roforme. De l'étude qui précède, outre ses résultats pratiques ( ' ), il résulte, sur la genèse des composés cycliques azotés rencontrés dans la réaction envisagée, une vue plus précise d'accord avec la conception d'ensemble que j'ai antérieurement dégagée ( ^) des synthèses effectuées dans la série quino- léique. (') 1''» d'acide pyruvique permet d'obtenir environ (35o8 d'acide diméllixlquino- léique ou 325s de dimélliyhiuinoléine. (*) Comptes rendus, l. C\L1\ , 1907, p. i38. SÉANCE DU 29 JUIN 1908. l4o3 CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le procédé de Messinger et Vorlminn pour le dosas,e de quelques phénols. Séparation de l'acide salicylique. Note de M. J. lîouGAULT, présentée par M. A. llaller. Ayant eu besoin de doser l'acide salicylique et de le séparer de divers acides aromatiques (ac. benzoïque, ac. cinnaniique, etc.), j'ai songé à uti- liser le procédé décrit par Messinger et Vorlniann pour le dosage de plu- sieurs composés pliénoliques (phénol, thymol, acide salicylique, etc.) (" j. Le dosage se fait assez bien et donne des résultats utilisables, quoique en général un peu forts. Mais l'étude des produits de la réaction, qui m'intéressaient au point de vue de la séparation des acides accompagnant l'acide salicylique, m'a fourni des résultats différents de ceux signalés pai' Messinger et Vortmann, tant pour l'acide salicylique que pour le phénol, qu'accessoirement j'ai été con- duit à étudier aussi. 1. Les auteurs cités avaient obtenu, par l'action de l'iode et de la potasse, avec le phénol, un composé rouge violacé aucpiel ils avaient attribué la for- mule CHH-OI (diiodophénol-iode), comportant l'existence, admise pour la première fois, d'un éther hypoiodeux de la fonction phénol. Avec l'acide salicylique, ils avaient obtenu un produit, également rouge violacé, qu'ils représentaient par la formule CH' l(OI;(^0-K, c'est-à-dire qu'ils en fai- saient le sel de potassium de l'éther hypoiodeux d'un acide salicylique monoiodé. Or j'ai constaté que, en réalité, l'action de l'iode en présence des alcalis, sur le phénol aussi bien que sur l'acide salicylique, conduit toujours finale- ment à un seul et unique composé (CH-IM) )'' qui n'est autre que le corps rouge de Lautemann(-) dont Messinger et Vortmann ne paraissent pas avoir eu connaissance. Le soi-disant diiodophénol-iode n'est qu'un mélange du corps rouge de Lautemann et de triiodophénol i.2.4.<) ( Pf. iSr"); le soi-disant sel de potassium de l'éther hypoiodeux d'un acide salicylique monoiodé n'est qu'un mélange, du même corps rouge avec le sel de potas- sium de l'acide 3.5-diiodosalicylique, très peu soluble dans l'eau. Étant donnée l'extrême insolubilité du corps rouge do Lautemann, on peut l'utiliser pour le dosage et la séparation de l'acide salicylique (et aussi du phénol, bien que cela présente moins d'intérêt). (') llericlile d. cl. client. Gesell., l. XXII, 1889, p. 23i3, el t. Wlil, 1890, p. 275.'.. (-) Liebig's Annalen, i. CXX, 1861, p. Sog. l'iO'i ACADEMIE DES SCIENCES. Soil un mélange de o5,ioo (Facide salicylique et o5.r?oo d'acide cinnamique. par exemple; on dissout dans :jo''"' d'eau additionnée de i*! de carbonate de sodium sec. <^)n ajoute de l'iode en excès et l'on porte au bain-marie bouillant pendant 20 minutes. Finalement on maintient à l'ébullilion à reflux pendant 10 minutes, en ajoutant un peu d'iode de temps en temps, de manière qu'il y en ait toujours un excès. La trans- formation de l'acide salicylique en corps rouge est alors complète. On enlève l'excès d'iode par du sulfite de. sodium et l'on reçoit le précipité sur un creuset de Goocli r ^8 garni d'amiante. Le poids du précipité sec multiplié par ^ryy donne le poids d'acide '"* salicylique cherché. Les eaux mères acidulées par H CI et agitées avec l'éther permettent d'en retirer la totalité de l'acide cinnamique. qui n'a nullement été intéressé par la réaction. Les résultats sont très exacts. Lacide pataoxybcnzoHjue se comporte comme Tacide salicylique. II. La constitution du corps rouge de Lautemann a été étudiée par Bcnzinger et Kammerer ( ' ), ')■]. SÉANCE DU 29 JUIN igo8. 1 4o5 Au total, il A aurait élimination de Hl de chaque molécule de triiodo- phénol sans entrée en jeu apparente de l'iode, bien que, comme je l'ai indiqué plus haut, la réaction n'ait heu (lu'en présence de ce métalloïde. Il est naturel de penser que l'aristol du thymol, qui présente tant d'ana- logie avec le corps rouge de Lautemann, doit avoir une constitution ana- logue; si cela est, l'existence des éthers hypoïodeux (d'ailleurs théorique- ment possible) reste encore à démontrer. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur trois alcools primaires nouveaux résultant de la condensation du henzylale de sodium avec les alcools propylique, butylique et isoamyUque. Note de M. Mahcei. GcEiiitET, présentée par M. A. Haller. Le benzylate de sodium, chauffé à 220° avec l'alcool éthylique, réagit sur lui, comme je l'ai montré ('), en donnant naissance à l'alcool benzyléthy- lique, suivant l'équation C'H^ — CH-^ONa + ClI'- CIl^OH = CMl'- Cil'- Clf^- CH^OH + NaOll. En réagissant d'une manière analogue sur Falcool propylique, le benzy- late de sodium m'avait donné de même un alcool inconnu jusque-là et répondant à la formule C'"H'''0. Je viens établir aujourd'hui la constitu- tion de cet alcool, qui doit être considéré conune l'alcool méthylbenzyl- éthylique CH^ - CH- - CH(CH') — CIPOH, et généraliser la réaction qui lui a donné naissance, en montrant qu'elle s'effectue de même entre le benzvlatc de sodium et les alcools butylique et isoamyiique. Cette réaction n'est d'ailleurs que l'application à la série aromatique de la méthode de condensation des alcools avec les alcoolates alcalins, dont j'ai eu l'honneur d'entretenir plusieurs fois déjà l'Académie (-). De même que les alcools éthylique et propylique, les alcools butylique et isoamyiique réagissent sur le henzylale de sodium, suivant les équations C«ir'-CH'ONa-HC*H'' OH = C''H' - Cir^-C'H' OH-hNaOH, C^H^- CH-ONa + C»H"OH = C« It^— CH^- OH'»0H + NaOH. Dans le premier cas, on obtient l'alcool éth\lbenzyléthylique C/H>~ CH'^- CH(CMI^)- CIPOH ; (') M. GuERBEi-, Comptes rendus, t. CXLVl. p. '.98. {') M. GuERBET, Comptes rendus, t. CXX\ 111, CXXXII, GXXXVII. I '|o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. dans le second cas, il se forme un alcool beiizylamylique qui, très proba- blement, répond à la constitution de l'alcool isopropylbenzylcthylique C'ii^— CfP— c:ii{CMr) — cir^OH. Je ne décrirai pas le mode de préparation de ces alcools, qui est identique à celui décrit antérieurement pour les alcools benzylétbylique et métbyl- benzyléthylique. L'alcool méthylbenzylélhylique C'H'— GIP— CH(CH')— CH^OH est un liquide incolore, huileux, bouillant sans décomposition à 344"-246" (corr.). Son oiieur rap- |)elle un peu celle du lilas; sa densité est D'i," = 0,9841 , et sa formule C"'H'''0. Sa phénylurétliane cristallise dans l'alcool en aiguilles incolores, fusibles à ôa^-ôS". Son éther acétique est un liquide incolore, liouillant à 26o°-262° (corr.). Pour établir la constitution de cet alcool, je l'ai transformé en acide correspondant ('-'"H'^O^, dont les propriétés, rapprochées de celles de l'acide métlivlbenzylacélique C'-'H^—CH^— CH(GI12)—C()2H déjà connu ('), montrent (ju'il lui est identique. Il bout, en eft'et, comme lui, à 270° et cristallise dans l'eau en petits cristaux a|jlatis, fusibles à 3y° ; de plus, son anilde fond à io8"-ior)'' comme l'amide métlivlbenzylacé- li((ue (-). Dans la condensation du benzylate de sodium avec l'alcool propviique, le radical benzyle s'est donc fixé à lii molécule de cet alcool par l'atome de carbone voisin du groupement fonctionnel. Valcool c'thylbenzyl,-tli)li-nitré, outre le dérivé disubstitué CH;C«H';NO' CHK:0C— GOGH' avait permis d'obtenir la/^-nitrophénylbutanone GH^GOCtPCHJG'HJNOS que son oxime et sa phénylhydrazone ont bien caractérisée. L'étude de ce dérivé a été complétée par la préparation de sa semicarba- zone. Ce corps, qui se précipite par addition d'une solution aqueuse de chlorhydrate de semicarbazide à une solution alcoolique de />-nitrophényl- butanone et d'acétate de potassium, se présente sous forme d'une poudre blanche fondant à 198", 5, insoluble dans l'eau, très peu soluble dans l'alcool, soluble dans les acides. La /j-nitrophénvlbulauone, en solution alcoolique, a été réduite parle zinc et l'acide chlorliydrique. Le produit, saturé par le carbonate de sodium et épuisé à l'éther, laisse, par évaporation du dissolvant, un liquide rougeàtre, sirupeux, miscible à (') tL Mhch, Comptes rendus, t. GXLIII, p. -ai, l/,I() ACADÉMIE DES SCIENCES. l'iilcool et à l'éllier, soluble ihins les acides. Ce liquide, abandonné dans le vide sulfu- rifiiie, se prend en une masse solide jaune, qui fond et parait se décomposer vers ig.i" el qui, exposée à l'air, absorbe rapidement la vapeur d'eau en redonnant le liquide rougeàlre. Celui-ci, en solution dans l'alcool, chauffe avec de l'acétate de potassium et une solution aqueuse de clilorlijdrate de semicarbazide, puis additionné de quelques gouttes de potasse, donne, par évaporation, des cristaux incolores, fondant à i53" en dégageant du gaz ammoniac, insolubles dans l'eau, peu solubles dans l'alcool, solubles dans les acides et réduisant le réactif cupro-potassique. L'analyse de ce corps a montré qu'il s'agit de la semicarbazone de la /^-aniinopliénylbutanone C1F._ c — CÏPCH? C H? NH^ II N.NHC0NH2 Dérù'és (lu c/iloriirc de beiizyle-o-nilrc. — La formation du dérivé disubstilué CH»CO-C— COCIP ^CH-JCH^NO^ avait été signalée dans la iNole ci-dessus indiquée, en même temps que la foiiualiou d'un Hipiide goudronneux. lîien qu'il n'ait pas été possible d'isoler ro-nilroj)lién\ Ibutanone elle-même, l'exis- tence (le ce corps dans le goudion obtenu a pu être mise en évidence par la prépara- lion de son oxinie et de sa semicarbazone. L'o-niiropbénylbulanoxinie a été obtenue en cliauU'ant pendant ■> heures, avec du chlorlijdiate d'hydroxy lamine et du carbonate de sodium, dans l'alcool, le goudron ]iréci|)ité par addition d'eau dans le produit de la réaction du chlorure de benzyle- o-nitié sur l'acétylacétone sodée. Le produit filtré, exposé dans le vide sulfurique pen- dant 2 semaines, a donné des cristaux qui ont été essorés, lavés avec un peu d'alcool el recristallisés dans l'alcool. L'analyse a conduit à la formule CH^ - C - CH^CHf Cil.' i\U^ II N.OII Ce (MU-ps se présente en cristaux iiicolores, fondant à 97°, très solubles dans l'alcool. solubles dans l'acide chlorhydrique, réduisant le réactif cupropotassique. La ^semicarbazone de l'o-nilrophénylbutanone CIP — C — CH'CII j G'H* NO- a été II N.NHCONH^ obtenue en ajoutant à une solution aqueuse de chlorhydrate de semicarbazide une so- lution alcoolique du goudron contenant la cétone el d'acétate de potassium. Un peu de goudron se sépare, puis par agitation se prend en masse, en même temps qu'il se forme un précipité, l^e produit solide, recueilli sur un filtre, a été lavé à l'alcool. Ce corps se présente sous forme d'une poudre blanche, fondant à i69°-i70'', insoluble dans l'eau et dans l'alcool. SÉANCE DU 29 JUIN 1908. l4ll L'obtention de ces deux derniers dérivés a permis de montrer que la réaction du chlorure de benz\ le-o-nitré sur racétylacétone sodée donne des produits analogues à ceux que donne, dans les mêmes conditions, le chlo- rure de benzyle-/>nitré. CHIMIi: iilûLOGlQUE. — Sur l'origine de la matière colorante des raisins rouges et autres organes végétaux. Note de M. .1. Laburde, présentée par M. Guignard. La matière colorante des raisins rouges a été préparée, à l'état pur, en i858, par Glénard qui l'appela œnoline (G-"H-''0"'). En 1878 M. A. Gautier isola, de divers cépages rouges, des pigments ayant chacun une composition spéciale, mais peu éloignée de la précédente et il posa, le premier, la question de l'origine de ces pigments ou acides œnoliques. Deux hypothèses furent émises, mais la plus généralement adoptée consiste à faire dériver la couleur rouge de l'œnotanin par oxydation. Les botanistes ont également cherché à expliquer l'apparition normale ou accidentelle de Yanthocyanine des feuilles ou des fruits. Les travaux d'Overton (1899) et de M. }^\iiVce\hVivànàc (Comptes rendus, 190-) tendent à démontrer une rela- tion entre l'anthocyanine et l'accumulation du sucre et des matières tannoïdes jointe à la présence des oxydases. Par conséquent, ces hypothèses sont encore assez obscures. Les résultats que je viens d'obl(^nir sur cette question y apporteront peut-être un peu de lumière. Si l'on prend îles raisins verts de cépages rouges ou blancs, et que l'on traite leurs éléments solides par de l'eau chlorhydrique, à 2 pour loode H(^l, à l'autoclave à 120° pendant '3o minutes, on obtient un liquide magnifi- quement coloré en rouge vineux, et les parties insolubles du mélange ren- ferment encore une grande quantité de couleur (jue l'on peut extraire par l'eau alcoolisée. La même réaction a été fournie par des marcs de raisins blancs desséchés à l'étuve depuis le mois d'octobre dernier et par les jeunes pousses actuelles de la vigne blanche ou rouge. Avec lo^ de ces pousses desséchés, on peut colorer, comme un beau vin rouge, i' d'eau alcoo- lisée. J'ai pense tout d'abord à l'ex-istence d'un glucoside tannique; mais, après avoir précipité les matières tannoïdes des raisins ou des pampres de la vigne par une liqueur acéto-ammoniaco-mercurique (100" d'acèlale d'ammoniaque et 20« d'acétate mercurique par litre) et décomposé le précipité par H' S en liqueur chlorhydrique, la ll^l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. solution filtrée, puis cliaullVe à 120°, était coinplètemenl exempte de corps réducteurs de la liqueur de Fehllnp. Les matières lannoïdes paraissaient s'être liansformées seu- lement de la manière suivante : 1° en une belle couleur rouge soluble dans l'eau aci- dulée; 2° en une matière coloranle rouge très peu soluble dans l'eau pure, mais très soluble dans l'eau alcoolisée; 3° en un corps de couleur brune insoluble dans l'eau et l'alcool, qui rappelait la matière coloranle des vins louges insolubilisée |)ar oxyda- tion profonde. Déjà, ces caractères rapprochent beaucou]) la couleur produite par H Cl de la couleur normale des vins rouges; en outre, comme celle-ci, la première vire au vert par les alcalis el au rouge par les acides, elle est précipitable par les matières albuminoïdes en pjésence de coagulants tels que la crème de tartre, elle forme des combinaisons insolubles avec certains oxydes métalliques, elle s'oxyde à l'air et plus rapidement en présence de l'oxydase en jaunissant et devenant insoluble, etc. Il n'est donc pas douteux que les deux couleurs sont de même nature et qu'elles dérivent toutes les deux de l'œnolanin. D'autres matières tanniques sont également douées de cette propriété chromogène; ainsi, je l'ai obtenue, à un degré plus ou moins élevé, poui- le tanin du houblon, du cerisier, du prunier, de la vigne vierge, etc., mais le tanin des chênes ordinaires ne l'a pas. Cette action de MCI dilué ne paraît avoir rien de commun avec celle de SO'H^ dilué sur certains tanins, d'après laquelle on classe ces produits naturels parmi les gluco- sides parce qu'on obtient du glucose et une matière rougefitre insoluble. Mais j'ai constaté que cette production de glucose n'a lieu que par une attaque profonde de la matière organique par l'acide assez concentré, comme celle qui donne du glucose avec la cellulose. Quant à la matière rouge brun, elle semble résulter d'une transformation partielle des phlobaphènes en celte matière coloranle rouge que j'obtiens dans de bien meilleures conditions avec HCl. La question des tanins-glucosides mérite donc d'être mieux étudiée. H y a lieu de se demander, par exemple, si la réaction qui fournit la matière colorante rouge n'est pas un dédoublement analogue à celui que subit le gallo- tanin pour donner l'acide gallique jiar hydrolyse, et si, dans la nature, il n'y a pas intervention d'une diastase pour l'œnolanin comme pour le gallolanin. La propriété chromogène des matières tanniques considérées ne se borne pas au fait indiqué ci-dessus. En effet, si l'on porte à l'ébullition, pendant quelques instants, la solution d'un de ces tanins contenant 2 pour 100 de potasse caustique, et si l'on expose ensuite la liqueur à une aération suffi- sante, cette liqueur prend, ici encore, une coloration rouge vineux très intense; l'expérience est surtout curieuse avec des pépins de raisins blancs ou rouges. Conservée à l'abri de l'air, la coloration persiste, tandis qu'elle vire au jaune clair, au bout de quelques heures, si l'oxydation continue; on obtient la même teinte quand on sature l'alcali par un acide, mais la colo- ration rouge reparaît avec l'alcalinité. Cette matière colorante est donc très dilférente de la précédente. En rapprochant maintenant les observations qui ont été faites surlacolo- SÉANCE DU 2f) JUIN 1908. 141-^ ration rouge normale ou accidenlelle, que présentent les feuilles ou les fruits d'une foule de plantes, des propriétés chromogènes de certains tanins, on entrevoit, beaucoup mieux qu'on ne l'a fait jusqu'à présent, l'origine de ces pigments rouges lorsqu'ils sont de nature tannoïde. Des recherches ultérieures permettront sans doute de déterminer le mécanisme de l'apparition de la couleur des raisins rouges notamment, et d'expliquer son absence chez les raisins blancs qui contiennent cependant, avant la véraison, les mêmes matières tannoïdes que les raisins rouges. CHIMIE BIOLOGIQUE, — Oxydation de l'eugéiud par le ferment oxydant des champignons et par le perchlorure de fer ; obtention du déhydrodieiigénol. Note de MM. H. Cousin et lî. Hkimssky, présentée par M. Guignard. L'oxydation de l'eugénol par le ferment oxydant des champignons a été antérieurement signalée par Bourquelol ('); nous avons d'abord entrepris de déterminer la nature chimique du produit ainsi formé. L'oxydation de l'eugénol a été conduite de la façon suivante : On ajoute à 10' d'eau distillée 5'™' d'eugénol préalablement dissous dans 20™' d'al- cool à 95°; on agite fortement et l'on filtre sur un papier mouillé. La solution ainsi obtenue est additionnée de lo'^'"' de macération gljcérinée de Bit.ssiila delicaFr. (deux parties de glycérine pour une partie de champignon frais), puis soumise à l'action d'un fort courant d'air (tz^iS" — 20°). La liqueur se trouble et il se fait un précipité blanc jaunâtre; l'oxydation est pratiquement terminée en 3 à 3 jours. On obtient sensiblement 4oe de précipité essoré, lavé et séché pour loo» d'eugénol. Ce précipité est redissous dans l'alcool à gS", puis la solution alcoolique est précipitée par l'eau. Le nouveau précipité est séché puis traité à chaud par l'alcool à ^iô environ. Par lefroidissement de la solution on obtient un corps bien cristallisé, dont le rendement est de 20 à 25 pour 100 de l'eugénol primitif. Convenablement purifié, le principe obtenu est tout à fait blanc; il se présente au microscope sous forme de petites tables incolores, d'aspect très caractéristique. 11 cris- tallise anhydre. 11 fond à loS^-ioô" (corr.). Il est insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, l'élher, le chloroforme, la benzine, l'acide acétique crislallisable, les lessives alcalines étendues. Sa solution alcoolique se colore en bleu par Fe'CP. Ces propriétés ainsi que les résultats fournis par la cryoscopie et l'analyse élémentaire nous autorisent à considérer ce principe comme résultant de la (' ) Comptes rendus, t. CXXlll, 1896, p. 817 ; Joiirn. de Pliarin. et de Clnnu, 6'- sé- rie, t. IV, 1896, p. 445. l4i4 ACADÉMIE DES SCIENCES. soudure de 2'"°' d'eugcnol avec départ de 2"^ d'hydrogène; la réaction est tout à fait comparable à ce qui se passe avec la morphine, la vanilline et le thymol ('). La cryoscopie faite dans l'acide acétique a donné M = 89 x -^ = 298; le calcul donne 326 pour C^^H'^O'. D'autre part, on a trouvé à l'analyse : C = 7:5,42, H = 7,3<> (calculé pour Cjnp-0' : C = 73,r.2, H=C),VO- Le corps ainsi préparé par oxydation biochimique de l'eugénol ne paraît pas avoir été signalé dans la littérature chimique; nous l'appellerons déhy- drodieugénol. Préparation du déliydrnilieui;- et H. Hèiiissev, O.rydation du thymol par le ferment ojL-ydant des c/iam/iignons (Journ. de Pharm. et de Chim.. & série, t. X\\ I, 1907, p. 490). (') Comptes rendus. I. (ALVI, 1908, p. 292. SÉANCE DU 29 JUIN It)o8. l4l5 En résumé, dans l'oxydation de l'eugénol pratiquée soit par voie biochi- mique, soit au moyen du perchlorure de fer, nous avons obtenu ledéhydro- dieugénol, composé non encore connu et nous avons préparé les éthers acé- tique et benzoïque de ce nouveau phénol. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Influence comparée de certaines combinaisons du fer et des peroxydases dans la catalyse de l'acide iodhydrique par le bioxyde d'hydrogène. Note de MM. J. Woi.ff et E. de Stœki.i.v, présentée par M. Kouv. Les curieuses fonctions catalytiques signalées par l'un de nous (') chez le ferrocyanure de fer colloïdal, sel de fer qui agit comme un enzyme peroxydasique, nous ont conduit à comparer le rôle activant de certains composés du fer et de certaines peroxydases naturelles dans l'oxydation de l'acide iodhydrique par l'eau oxygénée. On sait que la réaction peut être exprimée sommairement par l'équation Si nous examinons l'eflet aclivanl des sels de fer, signalé pour la première fois par Schonbein, comparalivemenl à ractlvalion produite par la plupart des peroxydases dans le même phénomène, nous remarquons ceci : c'est que, tout en présentant une certaine similitude d'action, ces deux catalyseurs se comportent d'une façon sensi- blement diflerente au cours de la réaction. En ellet, ainsi que nous le montre le Tableau ci-après, le sulfate ferreux exerce dés son contact avec les réactifs une action brutale, qui diminue aussitôt. Seule, celle action de premier contact est en ra|iport, mais non directement proportionnelle, avec la masse du feremplo\é; les accroissements subséquents, sensiblement égaux entre eux pour des temps égaux; sont indépendants de la masse du catalyseur (dans la limite de nos expériences). L'enzyme, au contraire, si l'on se place dans des conditions favorables, intervient plus modérément au commencement de la réaction et poursuit son action pendant les premières minutes, proportionnellement à la masse pour des temps donnés, et les accroissements qui en résultent sont fonction de ce facteur. Une action brutale comme celle du sulfate ferreux se retrouve avec tous les sels inorganiques du fer, avec ceux du moins que nous avons essayés. On la rencontre d'ailleurs aussi lorsqu'on substitue ces sels aux peroxydases dans l'élude des autres (') J. WoLFF, Comptes rendus, 6 avril et 9 juin 1908. C. R., igoS, I" Semestre. (T. CXLVI, N- 26.) 186 1./, iG ACADÉMIE DES SCIENCES. |iliénoinénes d'oxydation que ces enzymes sont capables de pio\oquer: si, dans les deii\ cas, il y a aclivalion de H-0^, au lieu des corps isolables et bien caractérisés (|iie donnent les peroxydases, on obtient avec ces sels de fer des produits d'oxydation complexes et probablement plus avancés. Contrairement à notre attente, le ferrocyanure de fer colloïdal qui, par ailleurs, se comporte exactement comme une peroxydase n'a aucune action sur l'oxydation de IH par H-O'-'. Il nous a paru intéressant, dès lors, de rechercher si quelque autre combinaison cyanogénée du fer ne jouirait pas de cette propriété activante, et nous l'avons rencontrée chez le sulfocya- nure de fer; ce sel présente la particularité remarquable de fonctionner dans la décomposition de IH par H-O" sensiblement comme la peroxydase ordinaire, tandis qu'il est incapable de réagir sur les phénols comme le font à la fois ces pero.xydases et le ferrocyanure de fer colloïdal (voir le Tableau ci-après). De ces observations et d'autres que nous nous proposons de développer d'une manière plus complète, nous croyons pouvoir, dès à présent, tirer les conclusions suivantes': dans l'ensemble des actions catalyliques dues aux perotydases . il faut mettre à part, comme étant la fonction spécifique d'un enzyme particulier, celle qui consiste à activer la décomposition de IH en pré- sence de H-O-. Celte manière de \oir est d'ailleurs corroborée par les faits suivants : dès 1904, l'un de nous (E. de Stœklin), expérimentant à l'aide d'une peroxydase soigneusement purifiée et d'une grande activité, avait remarqué que son ^ction relativement faible sur IH n'était pas en rapport avec la grande puissance d'action de cet enzyme sur le pyrogallol; et plus tard Bach (') reconnut que les peroxydases extraites des jeunes pousses d'as- perge et de la racine d'iris, très actives sur le pyrogallol, sont à peu près sans action sur l'acide iodhydrique. Ces expériences ont été conduites comme suit : Dans chacun des flacons de cliaque série nous avons introduit 5"^' IK — , ' 20 10"" CH'.COOH — , 25""' H^O, puis les quantités indiquées en haut du Tableau des divers catalyseurs, et immédiatement après 2'°" H-O" à I piiur 100 (Merk). Nous avons dosé ensuite, au fur et à mesure des temps noies ci-après, l'iode mis en liberté au moyen d'une solution centime (') A. Hach, Mon il. scient. Quesneville, mai 1906. SÉANCE DU 29 JUIN 1908. l4l7 d'hyposiilfile de sodium. Les chiffres des colonnes donnent en centimètres cubes les quantités d'hyposulfite employées. Tableau ( ' ). Extrait de malt Sulfocyanure SO'Fe. -fâ pour ino. Sulfocyanure de Fe. Fe-CK'. de Fe. Temps. Feo"'K,34. Feo"«,6S. o'm»..i. icm'. Fe o^s^i. Fe o"», ■!. Fet)'"s,->. Feo"»E,3. m s „ ^ o.3o 1,20 1,90 o,85 i,d5 0,45 0,93 0,20 1,00 1. o i,4o 2,10 1,35 2,60 0,75 1,55 0,45 1,75 i.3o 1,55 2,35 1,60 3,4o i,o5 2,00 o,65 2,10 2. o 1,70 2,60 2,00 4)10 1,20 2,3o 0,80 2,55 2.3o 1,80 2,70 2,3o 4,4o » » » >' 3. o 1,90 2,85 2,45 5,o5 i,5o 2,90 0,95 2,9 4. o 2,10 3,10 2,70 6,00 2,00 3,00 1,10 3,35 2,35 3,25 2,95 6,20 2,i5 3,45 1,25 3,65 .) o. o CHIMIE RIOLOGIQUE. — Influence de la température de slérUisalion du moùt el de celle de la fermentation sur le bouquet des vins ("). Note de M. A. llosExsTiEHi., présentée par M. Roux. La température de stérilisation du moi'it el celle de la fermentation ont toutes deux leur influence marquée sur le bouquet des vins. Si la première est trop élevée, elle détruit le goût de fruit ainsi que Farome particulier de certains cépages. Si la deuxième est trop élevée, il se dégage des produits volatils qui sont entraînés dans l'atmosphère par le gaz carbonique, répandent dans les celliers des odeurs délicieuses et sont perdus par là pour le vin. Ces deux températures ont été préalablement fixées par des essais de laboratoire exécutés sur des portions de 5' à 10', puis par des opérations en grand faites en 1902 à Kreuznach, sur la Nahe (Prusse rhénane). Ces expériences comparatives ont été facilitées par le fait que les installa- tions du négociant où j'ai fixé la technique de la vinification permettaient de faire des moyennes de moût de 5oo'''. (') Nos cliitTres ont été corrigés par souslraclion des résultats obtenus par témoins sans catalyseurs. (2) Comptes rendus, t. CXXVIII, p. io5o, el l. GXXXIV, p. 1378. l/|l8 ACADEMIE DES SCIENCES. De sorte qu'il était possible de faire deux séries comparatives portant sur 25o''' du même moût. Les conditions de slérilisation les plus favorables sont la cliaiifTe à5o"C.dii moùl qu'on a préalablement chargé d acide carbonique. La présence de ce gaz empêclie 1 action oxydante de l'air qui est à craindre surtout sur les uromes du fruit. Une petite dose d'acide sulfureux (lo" par hectolitre) seconde efficacement l'action protectrice de l'acide carbonique. Le vin obtenu avec moût stérilisé à 55°-6o"' C. est, toutes choses égales d'ailleurs, inférieur; les dégustateurs ont trouvé aux vins de la série stérilisée à .5o''-,>2" G. plus de fiuité. de netteté et de «lace», qualité spécialement recherchée pour les vins provenant du cépage essentiellement rhénan, le Riesling. La chaufle à Se" ne stérilise le raoùt que relativement; elle lue, il est vrai, les levures apiculaires mais non les germes des levures elliptiques contenues dans le moût, mais elle le& met hors de cause; pour quelque temps il faut à celle-ci 48 heures pour se réveiller dans un moût à sôoC. et 6 jours quand la température n'est que de 20° C. De sorte que la fermentation d'un pareil moût, au-dessous de 26°, peut se faire sous riiilluence unique des levures de choix dont on l'ensemence. Quand les levures préexistantes pourraient entrer en activité, la plus foite partie du sucre est déjà tiansformée en alcool et leur inlluence sur le résultat lliial ne se fait plus sentir. Ce qui a été dit de la température de stérilisation montre la nécessité d'abaisser la température de fermentation. L'influence de cet abaissement a été déterminée méthodicjuement dans les mêmes conditions, e.xceplion- nellement favorables, où ont été faites les études sur la slérilisation. Il ne s'agit pas ici de la température la plus favorable à l'activité et à la multiplication des levures, conditions suffisamment connues, mais de celles correspondant au maximum de bouquet dans les vins. Les phénomènes de teinture des levures, que j'ai décrits précédem- ment (') et qui, en fixant sur ces dernières les matières colorantes et les tanins des vins, en dépriment l'activité, avaient déjà fait rechercher les con- ditions qui seraient de nature à atténuer ces inconvénients, notamment pour les moiits rouges. La température de 20° s'est montrée sous ce rapport bien plus avanta- geuse et celle de 35° (^) comme la plus néfaste. Ces essais n'avaient été exécutés que sur des portions de 5' à 10'. Lu 1902 ils ont reçu à Rreuznacli la confirmation du travail en grand. C) Loc. cit., i. CXX\, p. iy5, et t. CXXXIN , p. 1 19. (») Celte partie du travail a été faite à l'Institut l'asleur dans le laboratoire de M. Houx, qui a bien voulu mettre son excellente étuve y ma disposition, pour assurer la constance de la température pendant toute la durée de hi fermentation. SÉANCE DU !•() JUIN If)o8. ' l'9 Avec mes appareils île slérilisalion, qui sont en même temps d'excelleiils réfrigé- rants, j'ai pu maintenir la température de porlions de aSo''' de moût dans des limites de température de .j°C. L'organe essentiel de ces appareils est l'écliangeur Vaillard-Desmaroux à l'aide duqtiel on peut refroidir le licpiide à la température de l'eau de source, à 4° près, en n'eiiiploxant qu'un volume d'eau égal à celui du moût à refroidir, et cela avec un dél)it de 20''' à 35''' à l'Iieure. J'ai pu faire les fermentations successivement aux températures de aS^-So", 2o'^-25°, L'i^-ao", puisa i3''-i8°G. Dans ces dernières conditions, l'acide carbonique qui se dégage n'est plus que faiblement parfume, cl l'on retrouve dans le vin un remarquable bouquet- de feriuentation qui se conserve, se transforme, ainsi que cela a lieu pour les grands crus. La température de i3", la plus basse qu'on ait pu réaliser avec de l'eau froide, n'empêcbe pas l'action de la levure sur la substance anlhojibore. Il y a un corollaire à cette manière d'opérer, c'est la culture de la levure, à la(iuelle il faut donner les plus grands soins pour la posséder au maximum d'activité. On arrive alors à abaisser la proportion du levain de j. pour 100, ainsi qu'elle avait été employée jusque-là, successivement à i pour 100 puis à ^, limite à laquelle je me suis arrêté. La concentration du moût sur lequel on a multiplié une levure a une iniluence sur l'augmentation de température qui se produit pendant la fer- mentation. Quand la richesse en sucre du moi'it, qui sert à faire le levain, correspond à 9 pour 100 d'alcool, Faugmen talion pour ioo« de sucre au litre est de 14" C, dans des foudres de 5o''' à 60''', et ce cliiUVe tombe à 7" ou 8" C, si l'on a multiplié sur un moût correspondant à 13,70 pour 100 d'alcool. Les fermentations sont cotnplètes en i5 à 20 jours. L'influence des pro- duits odorants qui se dégagent avec l'acide carbonique, quand la tempéra- ture dépasse 20", sur le bouquet, est rendue sensible par l'expérience sui- vante : Du moiit de Cbardonnay, stérile, a été ensemencé avec une levure antiiogène (\1oulin-à-Vent), et le gaz parfumé produit à 25°-3o° C. a été dirigé dans ujie autre portion de moût stérile du même cépage. Ce motît a pris le parfum; il a été soutiré aseptiquement en bouteilles et conservé ainsi. Il a contracté le bouquet caractéristique, et constituait une boisson délicieuse appréciée par ceux qui sont habitués à consommer du inn sans alcool. Il résulte de ce qui précède que le meilleur procédé d'obtenir, d'un raisin 1^20 ACADÉMIE DES SCIENCES. donné, un vin bouqueté est de stériliser le jus de raisin et de le faire fei>- menler par une levure anthogène, à une température au-dessous de 20" C. On obtient ainsi autant et même plus de bouquet que le même cépage en produirait dans une bonne année et dans les meilleures expositions. Cette proposition s'est vériliée sur plus de ajooo''' do vins vinifiés par ces procédés en 1904-1905. Mais, même sans stériliser, on peut, en utilisant les observations relatives aux températures de fermentation, tirer un parti avantageux pour la vinifi- cation courante. Car ces observations s'appliquent à toutes les cuvées, qui .pendant la fermentation répandent des parfums dans les celliers. Cela indique que la température est trop élevée et qu'il y a utilité certaine à l'abaisser au-dessous de 20" C. Quand une fermentation est bien eu tiain, l'abaissement subit à la température de 13" C. ne l'entrave pas. Le thermomètre remonte en 7 à 8 jours à i8"'-2o° C. et alors la fermenta- lion est achevée, même quand la richesse alcoolique finale est de 13,73 pour 100. L'abaissement de température, loin d'être un danger, est une garantie pour l'obtention du bouquet. \'A il y a avantage à introduire dans les chais de nos bons vignobles l'usage du thermomètre et de l'appareil à réfrigérer les moûts en fermentation. CH I M I E Y ÉGÉTALE . — Sur le développement comparé des tubercules et des racines. Note de M. G. Axdké, présentée par M. Armand Gautier. La migration de l'azote et celle de l'acide phosphorique dans les organes végétaux a lieu, le plus souvent, avec une régularité remarquable. Il est cependant des cas où ce déplacement présente certaines anomalies et l'on peut observer alors, soit un départ plus considérable de l'azote par rapport à l'acide phosphorique, soit le phénomène inverse. J'ai rencontré de pareilles anomalies de la migration en étudiant, pen- dant les premières semaines de leur développement, les tubercules ft les racines de Poinmes de terre dont le semis avait été fait au mois d'avril sous châssis et dans un terreau très riche en matières fertilisantes. J'ai suivi le développement de la plante totale pendant 2 mois à l'époque de sa plus active végétation. A la fin des observations, les tubercules étaient loin d'avoir acfpjis leur volume définitif. D après de 1res nombreuses analyses, en particulier celles qui sont consi- SÉANClî DU 29 JUIN 1908. 1421 criées dans les Tables de ^\ oltF, la teneur en cendres des tubercules et racines charnues diminuerait avec l'âge du végétal. Cependant cette dimi- nution ne semble pas être absolument générale; il en est d'ailleurs de même chez les graines. La teneur en matières fixes de certaines d'entre elles décroît, sans doute, à mesure que la graine mûrit; mais ce n'est pas là un fait constant, car il est des graines dont la proportion centésimale des cendres demeure à peu près invariable pendant tout le temps que dure leur maturation. Le Tableau ci-dessous montre les variations des cendres totales, de l'azote, de l'acide phosphorique et de la potasse de la Pomme de terre cultivée comme il vient d'être dit : Eau Poids Paiis 100 piulies t!e nialiêre sèche. dans 100 parties des tubercules — ^ -^ Haies de matière sécliésàiio" Cendres Azote Acide I'jl(7. fraiclie. (pour i pied). totales. total. phospliorii|uc. Potasse. g i='juin 85,83 i,o35 6,27 1,72 0,99 3,45 8 » 83,72 2,83o 6,24 i,5o 1,1 5 3,20 19 » 81,18 4,782 5,79 1,22 i,o3 3,08 27 > 81,72 10,000 6,i3 1,34 1,08 3.16 25 juillet 75,40 37,933 6,09 1,48 i,ii 3,21 Dans l'espace de 2 mois environ, alors que le poids des tubercules sécliés à 110° pesait à peu près trente-huit fois plus qu'au début, la proportion centésimale des cendres lolcdes n'a varié que d'une façon })eu notable. Le minimum (observé le ig juin) coïncide avec un minimum d'accroissement de la matière sèche. Chez les tubercules de Pommes de terre évoluant dans un sol de qualité ordinaire et comparés à ceux dont je viens de parler, les cendres ont nettement diminué avec l'âge et de façon régulière. Dans ce dernier cas, l'accroissement en matière organique a donc été plus rapide que l'accroissement en matière minérale. Azote et acide pliosphorique. — La pioportion centésimale de l'azote total des tubercules décroît jusqu'au 19 juin, comuie celle des cendres, pour remonter ensuite jusqu'au 25 juillet. Mais l'acide pliosphorique ne se comporte pas comme l'azote, sa proportion centésimale reste assez constante; il en est de même de celle de la potasse. La richesse très grande du sol en princij)es fertilisants n'a eu d'influence ni sur la teneur en azote, ni sur celle de l'acide pliosphorique, car les tubercules de Pommes de terre ayant végété en pleine terre à la même époque fournissent des proportions d'azote et d'acide phosphorique du même ordre de grandeur que les précédentes, mais décroissant légéieinent avec l'âge. Il en est de même pour la chaux et la magnésie. La richesse du sol n'a influé, ainsi que le fait a été très fréquemment observé, que sur l422 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'absorption de la potasse dont le tau\ est plus élevé d'un tiers que celui des tujjeicules végétant en pleine terre. Comparaison avec les racines. — Le Tableau suivant montre que la pro- portion centésimale des cendres des racines présente un minimum le If) juin ( à la même époque que pour les tubercules); puis cette proportion remonte jusqu'à dépasser le cbifTre obtenu au début de l'observation. Cette augmentation est due surtout à la potasse : l^oTir iiMi (le iiKiliére sèche : Poids — — _^ fies racines Cendres Azote Acide Dates. d'un pied sec. totales. totiil. |>liosplioriijuc. l'ulasse. i"'juin 0,2770 10, o5 2, 61 1,81 3,9a 8 » o,56oo 10,78 3, là 1,71 3,45 19 » 1,4790 9.3i 1,66 1,21 3,16 27 » 1,4390 9i5o 1 , '19 •!48 3,4o 25 juillet 2,8956 '3,09 ''■^' 'i'^7 4>36 La proportion centésimale des cendres des tulK-rcules des Pommes de terre venues de semis était plus élevée d'un tiers que celle des tubercules de pleine terre : c'est le contraire qui a lieu pour les racines. La migration de l'azote et celle de l'acide pliospborique présentent les particularités suivantes ; La proportion centésimale du premier de ces éléments décroit réguliè- rement; elle s'abaisse de moitié à la date du 2.5 juillet. Mais la proportion centésimale de l'acide phosphorique, après avoir décru de 34 pour 100 (19 juin), remonte ensuite jusqu'au 25 juillet. Le parallélisme, si fréquent entre la migration des deux substances précitées, ne se rencontre donc pas ici. Or, chez les racines des Pommes de terre de pleine terre, on observe des phénomènes inverses: la proportion centésimale de l'azote total diminue peu avec l'âge, mais celle de l'acide phosphorique s'abaisse de moitié. J'ai retrouvé le même fait chez les racines du Topinambour, observé pendant une période de temps plus longue (juillet à novembre). En réalité, dans les organes tels que les graines et les tubercules en voie de formation, l'immigtation parallèle de l'azote et de l'acide phosphorique est le pltis souvent la règle; l'émigration parallèle de ces mômes substances est également la règle au moment de leur germination. Mais dans les organes de passage, tels que la racine, l'existence d'un j-apport à peti près constant entre le poids de l'azote et celui de l'acide phosphorique aux diffé- rentes périodes de la végétation ne semble pas devoir se rencontrer avec la SÉANCE DU 29 JUIN igo8. I 'laS même régularité et, suivant certaines circonstances, c'est lantùl l'acide piiosphorique, tantôt l'azote qui émigreront en quantités prépondérantes. On voit également, d'après ce qui précède, combien il est difficile d'ui- terpréter une analyse de cendres; les conditions de milieu, ainsi qu'on le sait, exercent une influence capitale sur la nutrition minérale de la plante. Aussi peut-on observer, comme dans le cas présent, le renversement de certaines lois habituelles : chez les racines, dont la pio[>orLion centésimale des cendres diminue ordinairement avec rage, on constatera, au contraire, le phénomène inverse d'une augmentation dans cette |)roportion. EMBRYOLOGIE. — Sur le développement de la nolocorde chez les Poissons osseux. Note de M. Louis Roule, présentée par MM. Edmond Perrier. On considère comme un fait acquis à la Science que la nolocorde des Tuniciers soit l'homologue de celle des Vertébrés et ne s'en distingue que l)ar des qualités d'ordre secondaire : d'abord sa brièveté plus grande, en- suite sa localisation dans la queue. Pourlant, cette opinion n'est pas entière- ment exacte. J'ai exposé, dans une précédente Noie (séance du 17 février 1908), les notions auxquelles je suis parvenu en étudiant à nouveau le développement de la nolocorde chez les Tuniciers. A mon avis, cet organe, qui, à l'éclosion de la larve, ressemble à un cordon coirq^acl, dérive de la paroi dorsale d'un diverlicule entérocœlien impair. L'ébauche digestive ne prend aucune part directe à sa formation. Toute la genèse s'accompHtdans le diverticule, dont on peut comparer la paroi dorsale à une gouttière cordale, qui s'isole pour assembler ses éléments et les grouper en un cordon notocordal. Plusieurs naturalistes de haute valeur estiment que les Tuniciers, et avec euxIesCéphalocordés et les Cyclostomes, équivalent à des Vertébrés dégé- nérés. Désireux, en mon sens, non pas tant d'évaluer leurs raisons, comme de préciser la valeur morphologique de la nolocorde chez les animaux qui en ont une, soit bien établie, soit réduite à des vestiges discutables et dis- cutés, j'ai eu l'idée, pour mieux fixer mes comparaisons, de m'adresser aux Vertébrés inférieurs. J'ai choisi comme type les Téléostéeus. Ces Poissons sont des Vertébrés où nul cas de dégénérescence ne saurait se relever à cet égard; de plus, ils offrent l'avantage, chez la plupart, de n'avoir pour tout squelette, au moment où l'embryon éclôt, que la nolocorde seule, comme les Tuniciers eux-mêmes. Aucun élément complémentaire ne peut donc C n.. iÇjoS,"-!" Semestre. {'!'. CXLVI, N" 26.) 1"7 l/J24 ACADÉMIE DES SCIENCES. fèner la comparaison. Mes recherches ont porto sur la Perclio commune ( Perça JlM-iatilis L.). l-'éclosion a lieu deux semaines environ après la ponte el la fécondation. L'embryon, encore pourvu d'une volumineuse vésicule vitelline, possède une nolocorde étendue depuis la moitié postérieure de la tète jusqu'à l'extrémité de la queue. Cet organecon- sisle seulement en grandes cellules vacuolaires, entourées par la gaine interne; la gaine sfiuelettogène ne s'est pas encore montrée. Une telle disposition remonte déjà à plu- sieurs jours, car on la discernait vers l'a fin de la première semaine et au début de l.i seconde. 11 faut arriver jusqu'au cinquième jour après la ponte pour trou\er un chan- gement sensible et un état plus simple. Alors l'éliauclie notocordale |)iisséde la forme d'un cordon compact, plus étroit et plus court qu'il ne l'est, par la suite. Ses > acuoles caractéristiques ne sont pas encore aussi amples. Elle se cantonne dans la région raclii- dienne de l'enifarvoii, ne pénétre point dans la zone céphalique et ne s'avance pas dans le bourgeon caudal. La délimitation de l'ébauche notocordale s'elTectue vers la vingl-quatrir-jne heure après la fécondation. Dés son début, ce rudiment à l'aspect d'un cordon cellulaire com|)act qui se façonne sur place, au-dessous du neuraxe. parmi les éléments de l'endo- derme primitif (ou méso-eudodernie). La Peiche, sur ce sujet, olTie donc une origine identique à celle que les auteurs ont décrite comme se |)résentanl chez les autres Té- léosléens. Il n'est, chez ces animaux, contrairement à la plupart des autres Ichthyopîi- dés, et même des Sélaciens, aucune phase de gouttière cordale. La tachygenèse exerce une telle iniluence sur leur développement embryonnaire <|ue cet épisode en est omis. Toutefois, en rassemblant et comparant entre elles les données obtenues, on en vlcMila connaître (|ue la notocorde des Vertébrés dérive de la paroi dorsale de l'ébauche di- gestive, el quelle ne devient nu cordon compact, si les phases sont conservées, qu'après avoir passé par un étal préliminaire de gouttière cordale. lilnsuite elle avance son extrémité antérieure dans la tète et elle étend dans la queue son extrémité postérieure, dépassant des deux bouts les niveaux du slomodœuni et du proctodœum, où seront la bouche et l'anus. L'extension de sa région postérieure acquiert un intérêt spécial, chez les l^oissons notamment, on raison des discussions relatives à lintestin post-anal et à la vésicule de IxiiplTer. La conclusion en est que la notocorde des ^ ertébi^és et celle des Tuniciers n'ont pas une homolo,t;ie complète. Toutes deux proviennent également lie la paroi dorsale du feuillet cndodermique et montrent de même un étal premier de gouttière médiane; mais elles naissent dans des régions diil'é- renles. Celle des \ ertébrés se forme aux dépens directs de l'intestin primitif, (M celle des Tuniciers à ceux d'un diverticule de cet intestin. (>omme ce divcrticule manque aux Vertébrés, ou ne s'y laisse peut-être représenter que d'une façon réduite et par l'intestin post-anal, ces deux notocordes se doivent prendre seulement pour équivalentes, de même origine essentielle, SliAACE DU l>() JLl.X 190!?. lA^J mais non de situalion id('nlii[u<'. En icsiuni' il y a, chez les Ciiordés, des l'ormalions notocordales, non pas une seule el même notocorde ([ui serait plus on moins étendue suivant les j^roupes. PHYSIOLOGIE. — Les Épislasies biilOaires d'(jnginr nasale. iNote de M. Pieiiiiio Iîoxxiek, présentée par M. ^ ves Delage. Une irritation minime, provenani il • ia [)éripliérie nerveuse, ou de l'écorce, ou de tout autre point des centres, peut produire un véritable énervement, c'est-à-dire une variation considérable dans le potentiel de toni- cité de certains autres centres. (^)uand cet énerveinent circule de noyau en noyau, en avalanche, avec un effet croissant, il y a saisissement, allaciue de tout un domaine nerveux, jusqu'à épuisement de Tavalanche. C'est l'épilepsie (de é-'.Aajj.jB'y.voj, je saisis, je fonds sur...). A partir du poinl on l'avalanche devient sensil)le, il y a aura. Mais quand cet énerveinent ne fait pas avalanciie, mais au contraire s'exei'ce d'une façon presque continue et durable, chronique, avec ou sans paroxysmes, sur des centres déséquilibrés, le plus souvent all'aiblis par leur résistance au cours d'une maladie aiguë antérieure, il y a ce que je propose d'appeler cy^i'^/rt^je (de i~'.rj-.y.to, je reste sur... ). Cet énerveinent continu, prolongé, chronique de certains centres fonc- tionnels, sous une influence souvent très distante dans la distribution jier- veuse, provdcpiant des variations dans le potentiel nerveux, en hypertonie, hypotonie ou paratonie, est la formule physiogénique de ia plupart des ma- ladies chroniques, dans lesquelles, sans lésion organique initiale ou consé- cutive, se maintient pendant des années un véritable sabotage fonc- tionnel. Le nerf trijumeau a des centres et des racines dans toute la hauteur du bulbe. 11 est, surtout à cause de son large déploiement périphérique et des nondjreuses susceptibilités de la nuupieuse nasale, capable de [jrovoquer dans tous les segments bulbaires des épistasies de ce genre. La plus connue est l'asthme des foins, dont le point de départ est en général une irritation de la partie antérieure du méat moyen. Les troubles dysménorrhéiques et cardiaques sont plutôt liés à la tète du cornet inférieur. .J'ai systématiquement, sur une cinquantaine de personnes, cautérisé l,/j2G ACADÉMIE DES SCIEACES. légèrement In jMirtii' siipcricure cl antérieure du cornet injéneur cl j ai obLcnu les résultats suivants: Sur 22 personnes alteintes (rentéiite rniico-meniljranen'-e, i S sont débarrassées de loul ennui, certaines depuis 2 ans, et pres(|ue toutes après une seule cautérisation. Sur 26 constipés, 17 sont i.'uéris et réj^lés ; Sur II cas d'enléralgie, lo ne souli'rent plus; 8 cas d'anorexie, 8 guéris. 8 cas d'amaigrissement, S guéris. Sur 9 cas d'hyperestliésie abdominale, 7 sont guéris. 8 fois l'asliiénie musculaire générale a disparu. 6 l'ois l'anxiété et le vertige ont également disjjaru, sur 8 cas; 5 fois l'insomnie, les palpitations, la nausée; !\ fois la neuraslhénie, l'iiypocondrie, la djsménoirliée; 3 fois la surdité congestive, les bourdonnements, la céplialée, la migraine, la gas- tralgie, les sueurs, les oedèmes; ■>. fois l'amaurose, l'oppression, les somnolences, les cauchemars, les fringales, riiyposthénie, l'hyperlliermie, l'hypereslliésie pliaiyngienne ; I fois l'ictère, i'exoplilalniie, l'hypertrophie ihj'roïdienne. la diplopie, l'Iiydrorrhée nasale, l'aprosexie, l'incontinence nocturne, les rougeurs brusques du visage, les pituites, la dysphonie congeslive. II semble donc que celte région de la muqueuse nasale, si elle peut faire, comme les autres, épislasie à différents élagas du bulbe, soit plus en rapport anatomiquemenl avec la région des centres digestifs et que bien des cas d'entérite chronique seront guéris par traitement nasal, aussi facilement que l'asthme des foins ou la dysménorrhée. GÉOLOGIE. — Sur les nappes de la Corse orientale. Note de MM. Pierre Tersiiek et Eugè.\e3Iaijrv, présentée par M. Michel Lévy. Nous avons successivement et séparément ( ' ) annoncé que la région nord- est de la Corse est un pays de nappes. Voici quelques observations nouvelles (pii apportent, en faveur de notre manière de voir, l'argument décisif. La série cristaliophyllienne, composée de calcschistes micacés, de roches vertes, de cipolins. de micaschistes et de schistes pyroxéniques ou amphi- (') I'. Termieh, Rapports tectoniques de l'Apeniii/i, des Alpes et des Dinarides {Huit. Soc. Géol., 4'^^ série, t. VII, p. 42')- — E. Maury, Sur la présence de nappes de recouvrement au nord et à l'est de la Corse (Comptes rendus, t. CXLVI, p. 94.J). SÉANCE DU 29 JUIN 1908. 1 427 boliques, qui forme, du cap Corse à Prunelli di Fium' Orbo, une large bande parallèle à la côte orientale de File, correspond certainement aux Sr/tis/es luslrés des Alpes. C'est une queslion encore pendante entre nous que de savoir si ce complexe est divisible en trois termes, dont ["intermédiaire serait du Trias, ou s'il faut le prendre loiil entier pour une série com- pré/iensive allant du Trias supérieur à rMocène. (^uoi qu'il en soit, ces Schistes luslrés de la (lorse ont une allure do nappe, c'est-à-dire qu'ils présentent des ondulations larges et tranquilles. Au-dessoiis d'eux, on ne connaît que du granité, mais toujours plus ou moins laminé et dont les lames sont parallèles aux strates schisteuses : c'est la granuliw protoginique ou prologine de M. Nentien. Le laminage de cette roche, déjà signalé par M. Nentien, a été mis par M. Depral en pleine lumière (' ). Au-dessus des Schistes lustrés, on connaît depuis longtemps l'existence de lambeaux de terrains sédimentaires : Trias, Infralias, Eocène, Miocène. Le Trias et l'infralias ont un faciès qui conline au faciès hriançonnais ; dans rinfralias, des brèchesdu type Brèche du Télégraphe (y\' . Kilian) s'associent aune lumachelle à Avicula contorta cl à des calcaires à Encrines ; dans le Trias, des calcaires analogues d'aspect aux calcaires à Gyroporelles des Alpes se mêlent à des cargneules et reposent sur un étage gréseux oii il y a quel- quefois des quartzites, plus souvent des grès roses et verts semblables à ceux de l'Argentière, près Briançon. Sous les grès triasiques, on observe, çà et là, des roches rougeàtres ou violacées (grès, schistes, argilotites, an- désites) qui rappellent le Permien de l'Argentière et de (ruillestre ; plus rarement, on voit des lanubeaux de Mouiller. L'Eocène, formé de pou- dingues, de calcaires à Nummulites, de schistes et de grès, de calcaires cris- tallins, de schistes à fucoïdes, est fort épais et chargé d'amas de roches vertes. Tous ces terrains, du Mouiller à l'Eocène, sont lenticulaires et très fréquemment broyés. Quant au Miocène, il est parfaitement conservé et d'allure paisible, et tout indique qu'il est postérieur aux charriages. Le point important, c'est que, sous les lambeaux de cette série sédinicn- taire, il y a une lame, plus ou moins épaisse, de granité écrasé. L'écrasement de ce granité est tel, le plus souvent, que la roche est à peu près mécon- naissable. (') V.. Xkmie.n, Elude sur la constitution géotog. de ta Corse {Mémoires pour servir à l'e.cpticalion de la Carte gcol. de la France, 1897 ). ~ J. Dephat, L'origine de la protogine de Corse (Comptes rendus, t. CXLI, p. i5i). l4'i8 ACADÉMIE I)i:S SCIIÏNCKS. l-ji fail, elle a rlc' iiis(iu'ici iiiccoiiiiue (M inisi' pour des scluslcs. Des brèches de friction, où l'on trouve à la l'ois des di'hris du sulislraluin (Schistes luslrés) et des débris de l^'caille elle-même, s'observenl -fré- ([uenuneiil à la hase de la lame granitique. ( "esl dans les environs de l*onte-I-eccia, et aussi nu [>eu plus au sud ( Fraiicai'do, cols d'Oniinanda et de San-(^uilico), que la lame a le |»his d'épaisseur et se ])rèle le mieux à Télude. Sa [uiissance dinjinue beaucoup quand on va vers 1 est. l'.lle dis])a- [)araîl même, sinon partout, du moins presqur partout, sur le poui'lour du lambeau Tnas-Infralias-l^>ocène de Saint-Florent. Mais on la retrouve, len- ticulaire et l'éduite à (luehjues mètres, sous les très petits lambeaux de récaille conservés à Maciraggio, tout [très du cap (^^orse : il v a la du très beau 'granité écrasé et des brèches de friction curieuses. Il ne peut donc plus subsister aucun doute sur les phénomènes de la (]orse orientale. Une écaille de terrains à faciès presque briançonnais, ayant à sa liase une lame de granité écrasé, et présentant elle-même, surtout dans ses ti-rrains intérieurs, de nombreux symptômes de déplacement horizontal et de broyage, repose sur le complexe Schistes lustrés qui repose lui-même sur un granité laminé (protogme). Le granité écrasé, base de l'écaillé supérieun% et le granité laminé, subslratuni des Schistes lustrés, se rejoignent an nord de C(n'te, et l'on voit alors (lu'il n'y a là qu'un seul cl même granité, ([ui se replie sur les Schistes lustrés, et dont la lame supérieure est Iteaucoup plus écrasée que la lame inférieure. (Test à M. Deprat (pie revient l'honneur d'avoir aiipelé rallcnlion des géologues sur la constance et l'intensité de l'écrasement de la protogme corse. Mais le ])hénoniène est encore beaucoup plus marqué à Test de la région (ju'a étudiée M. Ueprat et il devient le trait caractérisliciue de la géologie de la Corse orientale. FALÉOBOTAMQI;e. — Origine rainèale des cicatrices uludendroides du Wo- ihrodendron punctatum, Lindley et llutton. Note de M. Akmam) Re.mek, présentée par M. lî. Zeiller. l^es liges ou les gros rameaux d'un certain nombre de Lycopodinées car- bonifériennes portent, en outre des cicatrices foliaires, de grandes dépres- SÉANCE Di; 29 JUIN 1908. 1^29 sions omblliquL'cs, de contour circulaire ou elliptique, disposées suivant deux génératrices diamétralement opposées, avec alternance d'une série à 'autre. Ces dépressions ont été considérées par divers auteurs, notamment par Scliimper, comme caractéristiques du i^enre Ulodendron, Rhode. L'étude d'échantillons mieux conservés a permis d'établir que ces cicatrices, dites ulodendroïdes, sont également bien développées chez certains Lepidodendron et Hollirodendroii, notamment chez le B. pitnclatum, Lindley et liutton. Parfois encore, on rencontn.' l'empreinlc en relief correspondant aux dé- pressions des tiges. Mais ces saillies sont, en général, sans profondeur. L'origine des cicatrices ulodendroïdes n'a pu jusqu'ici être établie d'une façon certaine. Dans leur description originale du H. punctatum, Tùndley et llutlon émettaient déjà l'avis qu'il s'agissait de traces de rameaux ou plutôt d'inflorescences. Celte dernière opinion a été considérée longtemps comme la plus plausible; d'Arcy-\V. Thompson avait, en effet, découvert un échantillon portant en connexion avec la cicatrice un fragment d'organe '. punctalutn. M. A. Diederich, élève ingénieur de l'École des Mines de Liège, vient en effet de recueillir sur le terris d'un charbonnage de ce bassin houiller, à Herstal, un échantillon montrant un rameau de IL punctatum naissant d'une cicatrice ulodendroïde. Cet échantillon a été offert par M. Diedericli aux collections de paléontologie de l'Université de Liège, où j'ai pu Télu- dier grâce à la bienveillance de M. le professeur ,1. Fraipont. L'écliantilloii consiste en une plaque de scliisle à grain très (in. Sur une face, on remarque une cicatrice ulodendroïde saillante, de contour elliptique (65'""' X gS"""), excentriquement ombiliquée et couverte de stries grossières convergentes. Cette cica- trice est coniplèlement encadrée d'un imporUuit lambeau de cuticule conservée sous forme d'une miuL-e lame charbonneuse et craquelée par des fissures longitudinale-. Celle portion de tige est donc vue-par sa face interne. Le moulage de la cuticule dans la roctie montre, d'ailleurs, le chagrinage el les cicatrices foliaires caractéristiques des liges âgées de D. punctatum. Cette portion de tige est sensiblemenl étalée dans un plan de slratiliralion. Sur l'autre face de récliaiuillon, on remarque un rameau encore l/,3o ACADEMIE DES SCIENCES. j,'ariij par endroits 4e sa cuticule et vu par sa face externe. On oljser.\fi sui' celle-ci de nombreuses cicatrices foliaires saillantes surnionlant de petits sillons knorrioïdes, cicatrices caractéristiques des rameaux adultes du B. piinctalum. Le rameau est divisé par dichotomie à quelque lo'"' de sa base, et l'une des branches, qui se poursuit sur une longueur de 20""' environ, paraît se diviser encore. Le rameau est étalé dans une altitude légèrement oblique à la stratification. En dégageant au burin la partie inférieure de ce lanieau, j"ai étalili que sa cuticule se raccorde à celle entourant, sur l'autre face de l'échantillon, la cicatrice uloden- droïde. Le raccord se fait de telle façon que la cicatrice constitue indiscutablement la base du rameau. On remarque que la cuticule du tronc présente daas le prolongement du rameau une zone dans laquelle les cicatrices foliaires sont accompagnées de dépres- sions knoriioïdes. La découverte de cel, (klianlillon, cjiii pi-ovient du ^\ cslplialion luoyeii, ('■lablil donc de façon direcLe et complète, l'origine raniéale des cicatiices idodendroïdes du liothrodendron punclaluin. Jusqu'à plus ample informé, il conviendra d'étendre cette conclusion au\ cicati^ices similaires des Ulodendron et Lepidudendron. On connaît d'ail- leurs, par les études microscopiques d'échanlilloiis à structure conservée, des Lépidodendrées {Lepidodendron selaginoides, (]arr. ; L. Ilickii . W atson) présentani d<>ux liles de rameaux diamétralement opposées. Reste la question de l'origine proprement dite des dépressions idoden- droïdes. Je pense qu'il faut se rallier à l'explication indiquée par M. ^^ alson, et considérer (pic la clnile des rameaux, soil naturelle, soil artilicielle par fracture de la roclie, n'sulte des phénomènes de putréfaction intense qui oui accompagné la fossilisalion dans les schistes et les grès de la presque totalité des troncs houillcrs. Dans l'échantillon examiné, la cicatrice uloileiidroïde saillante était entièrement recouverte d'une croûte charbonneuse assez épaisse, formant un bourrelet >ui' les bords de la cicatrice. Elle paraît en outre constituée par une série de cônes emboîtés, c'est- à-dire qu'il V existe une série de surfaces grossièrement striées d'un décollement facile. Celte orientation de l'argile incrustante souligne la disposition des faisceaux vasculaires, c'est-à-dire a été i)roduile par elle. 11 n'y a là rien qui doive nous étonner si nous connaissons les faits qui montrent combien délicat a été l'enrobement des végétaux hcmillers par les sédiments argileux. La convergence rapide des faisceaux vasculaires a la base de la cicatrice raméale |)ré(lisposail vraisemblablement à un détachenieiU facile. Il se peut également que ces tissus se soient comportés de façon spéciale à la putréfaction : l'exislence de la crofite cliaibonneuse sur la saillie uloden- di'oïde porte à le sujqioser. A 4 lieures un (]uarl, l'Académie se forme en Comité secret. SÉANCE DU 2() JUIN I908. l43l COMITE SECRET. FONDS BONAPARTE. Rappurl de la Commission chargée de proposer pour l'année 1908 la répartition des subventions. (Celte Commission, qui comprend le prince Roland Bonaparte comme membre de droit, se compose de MM. H. Becquerel, président; Bou- quet de la Grye, Cailletet, Armand (iaulier, Deslandres, Le Chatelier; Darboux, rapporteur. ) La Commission nommée par l'Académie pour lui faire des propositions de subvention, à attribuer sur le fonds Bonajiarte pour 1908, n'a pas eu à étudier moins de 107 demandes distinctes, se rapportant aux sujets les plus variés. Il est vrai que quelques-mies d'entre elles ont été présentées après le délai réglementaire, lix(> au i'' mai par l'Académie. Pour celle première attribution des subventions, la Commission n'a pas voulu se montrer tro[) rigoureuse ; mais elle estime qu'il conviendra de rappeler aux concurrents, pour les années suivantes, que leurs demandes doivent être présentées avant le i'''' janvier, qu'il est de leur inlérêt même de se soumettre à cette règle, afin que la Commission ait tout le temps nécessaire pour faire son travail et pour recueillir auprès des personnes les plus compétentes, au besoin auprès d'eux-mêmes, les renseignements ou les explicalions cpi'elle pourrait juger indispensables. La Commission a donc examiné sans aucune exception les 107 demandes dont elle était saisie; elle n'a pas lardé à reconnaître que plusieurs d'entre elles avaient été formulées, sans même que leurs auteurs se fussent rendu compte des conditions, pourtant bien précises, attachées à l'attribution des subventions. Si, parmi eux, il en est qui n'ont pas craint de demander pour leurs travaux la totalité de l'annuité, d'autres ont réclamé des encouragemenis inférieurs au minimum (pie le donateur lui-même avait fixé. Une grande latitude avait été laissée aux concurrents pour le libellé et la rédaction deleurs demandes. Pourtant, il tombe sous lesensquecesdemandes, réclamant l'appui de l'Académie pour une recherche scientifique, devaient par cela même faire connaître avec précision la nature et le but de cette C. R., .908, ." Semestre. (T. CXI.VI, N° 26.) ' ^'"^ I p-2 ACADEMIE DES SCIENCES. recherche, ainsi que Félat actuel de la Science sur la question déterminée dont l'auteur voulait faire avancer la solution. Quelques-uns des concur- rents se sont conformés à cette règle si simple; la plupart, il faut bien le dire, nous ont présenté leurs propositions sous la forme la plus incomplète et la plus défectueuse. Réclamer un appui pour des recherches sui' les moteurs, sans rien préciser, laisser le choix à la Commission entre diflérenls projets de recherche qu'on se déclare prêta entreprendre suivant ses indications; élaborer un programme indéfini d'études, sur les hélices aériennes par exemple, en indiquant (jue la réalisation de ce programme aura lieu dans les limites de la subvention accordée, ce ne sont pas les meilleurs moyens pour obtenir la subvention désirée. Ces critiques si sérieuses ne sont malheureusement pas les seules que nous ayons à formuler. Confiants sans doute dans l'unité de l'Institut, quelques- uns des concurrents nous ont demandé de leur venir en aide pour des études «pii sortent entièrement du cadre de l'Académie, [.'un d'eux voudrait être sul)ventionné pour un glossaire étymologique du nord de la France ; d'autres, très méritants et très honorablement connus du reste, sollicitent des subven- tions pour des fouilles et des recherches archéologiques, qui seraient plutôt du ressort de l'Académie des Inscriptions. 11 va sans dire qu'tà l'unanimité votre Commission a décidé de rejeter ces propositions. D'autres demandes, visant des recherches de Médecine, de Chirurgie ou de Biologie générale, ne pouvaient évidemment être écartées par cette iin de non-recevoir. Quelques-unes étaient très dignes d'examen, mais ici votre Commission s'est souvenue qu'il existe une institution, récemment fondée sur [initiative de M. le sénateur Audifl'red, la Caisse des Recherches scienti- fiques. institution disposant de ressources considérables dont la plus grosse part (plus de looooo'') est réservée exclusivement aux études biologiques. C est donc à elle, nous a-t-il paru, que les médecins doivent s'adresser en premier lieu. Il est un autre principe qui nous a guidés dans nos comparaisons. Si quelques-unes des demandes que nous avions à examiner émanent de Ira- vadleurs sans attache officielle, il faut reconnaître que, chez nous comme dans les autres pays, la plupart des chercheurs sontpourvus d'une chaire ou attachés à des titres divers à un établissement d'enseignement. Ces établis- sements et ces chaires n'ont pas tous la même dotation. Quelques-uns ont des ressources plus considérables. Il y a là des inégalités dont il nous a paru équitable de tenir compte. C'est ainsi que, si nous avons accueilli trois de- mandes présentées par des membres de la Faculté des Sciences, nous en avons SÉANCE DU 2f) JUIN 1908. I '(33 réservé trois autres émanant de la même Faculté, non parce qu'elles étaient moins clignes de sympathie, mais parce que nous avons pensé que la Faculté elle-même pourrait leur donner satisfaction grâce aux fonds Commercy qui mettent à sa disposition dès cette année une somme considérable, dégagée à peu près de toute charge et de toute alîectation. Nous parlions tout à l'heure des demandes formulées parles travailleurs libres de toute attache. C'est à elles surtout que sont allées nos sympathies et il nous aurait été agréable d'encourager d'une manière toute particulière l'une au moins des propositions relatives à l'aviation, à l'aéronautique, à l'automobilisme, ces sciences vraiment modernes qui se partagent à la fois la faveur du public et des savants. Nous avons soumis les i5 demandes de cette catégorie à la Commission d'Aéronautique que l'Académie a instituée et qui examine chaque mois avec une attention si scrupuleuse toutes les Communications relatives à cet objet; à notre grand regret, et pour diverses raisons, aucune de ces i5 demandes n'a pu être retenue. Après ces remarques générales destinées, si elles sont approuvées par l'Académie, à fixer la jurisprudence de la Commission et à éclairer les concurrents des années suivantes, nous en arrivons aux propositions précises que la Commission a décidé de formuler cette année. Elle vous propose d'accorder 10 subventions ainsi réparties: 1° Une subvention de 2ooo'''' à M. L. Blaringhem, chargé d'un cours de Biologie agricole à la Sorbonne. Cette subvention lui permettra de continuer ses importantes études sur la variation des espèces et sur les procédés expérimentaux de création d'espèces végétales nouvelles. La valeur de ces recherches est attestée par plusieurs de nos Confrères, MM.VanTieghem, A. Giard, par d'autres encore ; ils estiment non seule- ment qu'elles ont un grand intérêt théorique, mais encore qu'elles auront d'importantes apphcations pratiques. Rappelons à ce sujet que le cours professé à la Sorbonne par M. Blaringhem a été créé sur l'initiative et grâce à une subvention de l'Union des Brasseurs de France. 2" Une subvention de 2ooo'''' à M. Billard, agrégé, docteur es sciences, préparateur au P. C. N., pour poursuivre les recherches sur les animaux de la classe des Hydioides, groupe qu'il étudie depViis 8 années, et en parti- culier pour aller examiner sur place la collection Lamouroux conservée â la Faculté des Sciences de Caen, ainsi que les collections analogues constituées en Angleterre. Cette demande est appuyée par MM. Giard, Pcrrier, Bouvier. l/,3/i ACADÉMIE DES SCIENCES. 3" Une subvfiilioii de 2000*^'' à M. Estanave, docteur es sciences, altarhé au Secrétariat de la Faculté des Sciences, pour lui fournir les moyens de continuer ses rechei'clies sur le relief eu [jrojection à vision directe, recherches qui lui out déjà valu plus d'une réconi|jense. M. Lippniann, (|ui le recommande chaudement, rappelle que M. Estanave a déjà présent !■ à l'Exposition de Milan une série d'épreuves stéréoscopiques obtenues à l'aide du procédé \ ves perfeclionné par lui. Notre Confrère attache un prix tout particulier à l'application que M. Estanave a faite de ces principes à la radiographie. M. ]*]sLanave a pu lui montrer la radiographie d'une houclc en iil de fer donnant un excellent relief. Cette application mérite d'être poursuivie, car elle est évidemment de nature à accroître notablement l'utilité et la portée des méthodes de radiographie. 4" Une subvention de stoo*^'' à MM. Fabry et lîuissou, tous deux pro- fesseurs à la Faculté des Sciences de Marseille, pour leur permettre de poursuivre les recherches commencées depuis plusieurs années et (pii les ont conduits à des résultats de réelle portée : établissement d'un système de repères de longueurs d'onde, précis et sans doute définitif, nouvelles pro|)riétés de l'arc au Fer, construction du spectre du Fer, etc. La sub- vention leur serait accordée: (t. Poui' aelieter un léseau plan indispensable, celui qu'ils possèdentélant insuflisanl et ne réfléchissant pas l'ultra-violet; b. Pour l'acquisition d'un miroir concave de grand diamètre, en métal, devant être associé à un beau réseau de Kowland possédé par leur labora- toire; c. Pcuii' une (Hutle ajiprofondie des différences entre les longueurs d'ondes des raies du spectre solaire et de celles de l'arc éleclricpie. Deux miroirs plans de bonne (pialilé seraient nécessaires. 5° Une subvention de :")ooo''' à M. Gonnessiat, direelenr de l'Observatoire d'Alger, pounnuuir riustrumenl méridien d'un micromètre à vis entraînée et à enregistrement automati([ue de Gautier, avecchronographe imprimant. Les premiers résultats obtenus avec ce nouvel instrument, à l'Observatoire de Paris, sous le regretté M. Lœwy, ont été tellement remarquables que le directeur actuel, M. liaillaud, n'a pas hésité à accueillir l'idée d'une entente entre les divers Observatoires français pour la formation d'un catalogue de liante précision. L'intérêt de ces recherches n'est pas douteux et la réali- sation d'un tel projet ferait le plus grand honneur à l'Astronomie française. L'Académie, qui avait accueilli cette demande avec grande faveur et l'avait présentée à la Connnission des fonds Debrousse, a dû, à regret, la retirer SÉANCE DU 2() JUIN 1908. l435 devant l'insuffisance des ressources de celle fondation, et pour faire une place légitime aux demandes des autres Académies. 0" Une subvention de 2000''' à M. Loisel, docteur es sciences, météoro- gisle à l'Observatoire de Juvisy, pour lui permettre de poursuivre d'une manière continue des observations actinométriques, afm d'arriver à la déter- mination des (juantités diurnes, mensuelles, annuelles, d'énergie solaire reçues à l'Observatoire de Juvisy. Des observations suivies de ce genre, entre- prises en j)lusieurs stations, conduiraient sans nul doute à des résultats d'un grand intérêt pour la Pliysique du globe. ^° Une subvention de 2000'' à M. Dongier, chef du service de la clima- tologie et des instruments au Bureau central météorologique. M. Dongier désire entreprendre des éludes simultanées sur la pluie et le potentiel atmo- sphérique. Ces observations exigent l'établissement de dispositifs nouveaux et l'acquisition d'appareils qui ne font pas partie du matériel ordinaire de la Météorologie. 8" Une subvention de 25oo''' à M. Perot, physicien à l'Observatoire de Meudon, pour lui permettre d'entreprendre l'étude spectroscopique de la lumière émise par le Soleil à l'aide des phénomènes interférentiels produits par les lames argentées. L'étude systématique ainsi conduite mettra en évi- dence les causes, connues ou inconnues, qui peuvent modifier la longueur d'onde : vitesse radiale, pression, champ magnétique, etc. c)° Une subvention de 2000''' à M. Matignon, le professeur nouvellement nommé au Collège de France. M. Matignon désire ellectuer des détermi- nations de chaleurs spécifiques à température élevée, dans le but de con- iiailre exaclemcul les variations des chaleurs de réaction. Peu de travaux ont été faits dans cette direction si intéressante pour la ïhermochimie et, d'autre part, les déterminations de ce genre exigent l'emploi d'aj)|)areils en platine d'un prix élevé. 10" Une subvention de 3ooo''' au P. Colin, Correspondant de l'Académie, directeur de l'Observatoire de Tananarive, pour la pidjlication d'une Carte de rimerina Sud, qui a été levée avec la collaboration du P. Pvollet. Cette Cai'te reposera sur une triangulation exécutée à l'aide d'une subvention accordée antérieurement par le Bureau des Longitudes. Le P. Colin demandait une subvention plus importante, 8000''' à loooo''', en vue non seulement de construire celte Carte, mais encore de publier dix années d'observations faites de \'6[)'\ à 1904 à l'Observatoire de Tana- narive. La Commission a eu le regret de ne pouvoir accorder cette subven- tion. Elle eslinie que son rôle, pas plus que celui de l'Académie, ne peut 1 '^36 ACADÉMIE DES SCIENCES. être de suppléer à riiisuffisancc des ressources des services eL des éta- blissements. C'est en se plaçant à ce point de vue qu'elle a dû écarter deux demandes qui lui avaient été adressées pour construire ou pour développer l'ouliliagc de deux observatoires situés dans deux de nos départements. En résumé, la Commission propose d'accorder : 1° 2O0o''' à M. L. Blaringhem ; 2° 2000*'' à M. L. Billard; 3° 2000'^'' à M. Estanave ; 4° aSoo'^'^ à MM. Fabry et Buisson ; 5° 5 000'^'' à M. Gonnessiat; 6° 2000''' à M. Loi sel; 7° 2000'^'' à M. Dongier; 8° 25oof''à M. Perot; 9° 2000*''' à M. Matignon; 10° Sooo'^'' au P. Colin; et de rappeler, à tous les bénéficiaires, les conditions auxquelles ils devront se conformer pour justifier la confiance de l'Académie et remplir les inten- tions élevées qui ont guidé notre Confrère, le prince Roland Bonaparte, lorsqu'il nous a confié la mission de répartir sa libéralité. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. La séance est levée à 5 heures et demie. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i5 juin tgoS. Leçons sur tes théories générales de l'Analyse, par René Baire; l. Il : ] ariables complexes. Applications géométriques. Paris, Gaiilliier-Villars, 1908; i vol. in-S". Isonolyse, résolution générale des équations, par L. Mirinny; fasc. 2. Paris, Marqiiel, 1908; i fasc. in-12. Formule relative à une condition de stabilité des automobiles et spécialement des SÉANCE DU 29 JUIN 1908. l437 autobus. Oscillations diverses, par Gkorges Marié. Paris, H. Dunod et E. Pinat, 1907; I fasc. in-S". Les oscillations du matériel dues au matériel lui-même et les grandes vitesses des chemins de fer, par Georges Marié. Paris, H. Dunod et E. Piiial, 1907; i fasc. iii-4°. Note complémentaire sur les oscillations du matériel dues aux dénivellations de la voie, par GEOjtGES Marié. Paris, H. Dunod et E. Pinat, 190S; i fasc. in-S°. La nouvelle Géologie à Biarritz, par P.-W. Stiiart-Menteath ; 2" Partie. Biarritz, igo8 ; I fasc. in-8°. Mission Bel au Congo français, avec une Carie dans le texte. (Extr. du Bull, de la Soc. de Géographie, n" :{, mars 1908.) Paris, Masson et G'«; i fasc. in-S". Gisements miniers du bassin du /Viari et projet de chemin de fer de Brazzaville à l'Océan, Conférence de M. Jean-Marc Bel. (Exlr. dn Bull, de la Soc. des Études coloniales et maritimes, mars 1908.) Tonnerre; i fasc. in-4°. Projet de chemin de fer et mise en valeur des gisements miniers du Congo français, par M. Jkan-.Marc Bel. (E\tr. de la Quinzaine coloniale, numéro du 10 avril 1908.) Paris; i fasc. in-S". Variations du « Solanum Commersoni « et du « Solanum Maglia », par M. Labur- GERIE. Paris, Librairie agricole de la Maison rustique, 1908; i fasc. in- 8°. Anatomie du corselet et histolyse des muscles vibrateurs, après le vol nuptial, chez la reine de la Fourmi (Lasius niger), par Charles Janet; texte et planches. Limoges, Ducourlieux et Goût, 1907; 1 vol et i fasc. in-S". Bulletin du Conseil supérieur de Statistique; n" 10. Compte rendu de la Session de igoS. Documents préparatoires à la Session de 1908. Paris, Imprimerie nationale, 1908; 1 fasc. in-S". Précis analytique des travaux de V Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bouen, pendant l'année 1906-1907. Rouen, Gagniard; Paris, A. Picard, 1908; i vol. in-8°. Annales de l'Observatoire royal de Belgique; nouvelle série : Annales astro- nomiques, l. X. Bruxelles, Hayez, 1907; i vol. in-4''. Transactions of the Boyal Society of Edinburgh; t. XLVl, part 1, session 1907-1908. Edimbourg, 1908; J vol. in-4°. The Institution of Mechanical Engineers. Proceedings, 1907, parts 3-4. Londres, 1908; I vol. in-S". Boletin del Cuerpo de Ingenieros de Minas del Perii : N" .o(). El problema de la irrigacion del valle de Ica, por Carlos-W. Sutton. — N° .57. Una inspeccion de los yacimenlos de estano de Bolivia y una exploracion por el mismo métal en el Perù, por Eduardo-A.-L. di: RoMArÎA. Lima, 1907-1908; 2 fasc. in-8">. l438 ACADÉMIE DES SCIENCES. ERRATA. (Séance du i(S mai i()oS.) Nt)te de M. /?. Fosse, Sur la conslituLioii des coinijinaisons du lotra- niéthyldiaminobenzhydrol avec quelques dérivés méthyléniques : * Piige 10^2, dernière ligne, au lieu de lisez H^0 + C0'+[(CH»)2N.C''H']^CH — CH^^JlJ'", (Séance du i.)juin 1908.) Note de M. yl. de Gramont. Sur les raies ultimes des métalloïdes : tellure, phosphore, arsenic, antimoine, carbone, silicium, bore : Page 1263, ligne 5, au lieu de 0,1 microfarad, lisez 0,01 microfarad. (Séance du 9 juin 1908.) Note de M. Auric, Sur le développement en fraction continue d'un nombre algébrique : Page 120.',, dernière ligne, ajouter : La fin de la ilrmonslration demanderait à èlre développée et précisée en tenant compte des degrés d'infinilude des racines. Cette démonstration fera l'objet d'un Mémoire au Bulletin de la Société niat/iématir/uc. FIN DU TOME CENT-QUAKANTE-SIXIÉME. N" 26. TAHLK l)i:S AHTICf.ES (Séance du 29 Juin I;m»8. HIEMOIKES ET COMMUi\ICAlTOi\S DES MKMIiUF.S RI OKS CORUKSPONDANTS DE 1,'ACADÉMIK. Pages. M. le SECRETAiiiE PERPÉTUEL présente un Ouvrage de M. A. Lacroix ayant pour titre II La Montagne Pelée après ses érup- tions, avec observations sur les éruptions flu Vésuve en -\) et en 1906 » i3.5ij M. B. fS.viLLAUD. — Observation Je léclipse partielle de Soleil du u.S juin 1908 à l'Ob- servatoire de Paris par divers observa- teurs i359 M. Georges Lkmoine. — Décomposition des alcools sous l'influence catalytique de la braise i36o M. A. Lacroix. — Sur une nouvelle espèce minérale et sur les minéraux qu'elle accompagne dans les gisements tournia- liniféres de Madagascar 1867 Pages. -M\I. Henri Abraham et J. Carpentier. — Sur un nouveau rhéographe destiné à la projection des courbes rliéograplie de courants alternatifs 1371 M Carpentier. — Expériences exécutées sur le rhéographe l'i-ji M. GoUY. — Mesures électrocapillaires par la jnéthode des larges gouttes i374 .M\l. Paul Sabaiier et A. Mailhe. — Action des oxydes métalliques sur les alcools primaires 1376 M. A. Michel Lévy fait honiinage à l'Aca- démie d'une brochure qu'il vient de pu- blier sous le titre : " Les reproductions artificielles des ruches et des minéraux «. 1378 ELECTIOIVS. .'M. H. Becquerel est élu Secrétaire perpé- tuel pour les Sciences physiques, en rem- placement de M. A. de Lapparent 1378 M. Herdert-Hall Turner est élu Corres- pondant pour la Section d'Astronomie, en remplacement de M. H.-C- Vogel j 378 COlilVESPOXnAiVCE. M. Caillot, élu Correspondant pour la Section d'Astronomie, adresse ses remer- ciments à l'Académie 1379 M. le Secrétaire perpétuel signale divers Ouvrages de MM. O. Mainville, C. Sclunîdl et H. Preisiverk, A. Stella, C. Sclunidt et E. Alluard i379 M. J. Guillaume.— Observations du Soleil faites à l'Observatoire de Lyon, pendant le premier trimestre (le 190^^ i379 M. A. DemoULIn. — Sur les surfaces réglées. i38i M. Arnal'Ii Dexjoy. — Sur les produits canoniques de genre infini ■■ii''l M. S.iNiELEvici. - Sur réc|ualion aux déri- vées partielles des membranes vibrantes. 13S7 MM. G. -A. IIemsalech et C. de AVatte- viLLE. — Sur l'existence des raies d'étin- celle (enhaiiced /iiies) dans des llammes de diverses températures et sur les modi- fications qu'elles y éprouvent "389 M. M. VÈZES. — Sur la préparation des chloroiridites alcalins '392 \l. II. Giran. — Poids moléculaires des acides phosphoriques déterminés par la cryoscopie iSgS M. Ivan Shukoff. — Sur les oxydes magné- tiques du chrome iSgtt M. H. PÉLABON. — Sur les teilurures d'arsenic et de bismuth. Constante cryo- scopique du tellure 1397 M. L.-J. Simon. — Sur le mécanisme de synthèse des cj'cles azotés i4<"> iM. .). lioufiAULT. — Sur le procédé de Mes- singer et Vortmann pour le dosage de quelques phénols. Séparation de l'acide snlicylique 1403 ,M. Marcel Guerbet. — Sur trois alcools primaires nouveaux résultant de la con- densation du benzylate de sodium avec les alcools propylique. bntylique et iso- ariiylique i4o5 \l. M. DuvAL. — Recherches sur les bis- a/.oïques '■ ■ ■ M07 . N" 21). SVITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. M. .Mech. — Sur les produits de condensa- tiiiii des cliloiuics de benzyle o- el/)-nî- trés avec l'acétylacélone ' 5"9 iM. J. Laboude. — Sur l'origine de la ma- ticrc colorante des raisins muges et autres organes végétaux ■ i" MM. H. Cousin et H. Heuissey. — Oxyda- tion de l'eugénol par le (erment oxydant des champignons et par le percljlurure de fer; obtention du déliydrodigeuénol i4i > MM. J. \\ OLFF et É. DE s'tœklin. — Inlluence comparée de certaines combinaisons dn fer et des peroxydases dans la catalyse de l'acide iodhydrique par le bioxyde d'bvdrogène ' ■ 'V^ Pages. .M. A. RosEXSTlEHL. — Influence de la teni- pératui-e de stérilisation du moût et de celle de la fermentation sur le liouf|uet des vins M'7 M, G. .\NDRÉ. — Sur le développement com- paré des tubercules et des racines i-5:!o .M. Louis Rolle. — Sur le développement delà notocorde chez les Poissons osseux. 142.Î M. Pierre Bonnieh. — Les Épislasies bul- baires d'origine nasale M^j .MM. Pierre Termier et EuoiiXE .Mauuv. — Sur les nappes de la Corse orientale.. . . i^^'J M. An.MAMi Kexier. — Origine raméale des cicatrices ulodendroïdes dn Botluo- dendron punctalum Lindley et Hulton.. i4j8 C0311TE SEClîKT. .M. Darroux. — Rapport de la Commission 1 répartition des subventions chargée de prnposcr pour l'année \y. — Sur le rendenieni des hélices de pro- pulsion dans l'air; par M. Louis B reguet 1 1 3 — Etudes anémomélriques des hélices zooplères; par M. Paul Amans 656 — Rôle de la torsion positive dans les hélices aériennes et les aéroplanes ; par M. /•'. Amans 791 — Sur le [loids utile maximum qu'on peut soulever en aéro|ilane ; par M. Girard- ville 742 — Sur les conditions d'utilisation des ballons dirigeables actuels ; par .M. Bouttiau.r 745 -^ Sur le plariement des oiseaux; par M. Marcel Deprez 797 — Sur le planement stationnaire des oiseaux ; par M. Marcel Deprez ioo3 — Sur le planement des oiseaux; par M. P. Amans i •i'.)6 — Réponse à la Note présentée par M. Amans dans la séance du 25 mai 1908; par .\L Marcel Deprez '''97 — Étude des phénomènes que présentent les ailes concaves dans le planement stationnaire et dans le vol plané des oiseaux; par M. AJanel Deprez 1299 — Virage des aéroplanes; par M. J'aul Renard 100 J .\iii. — Sur l'origine de l'ozone atmosphé- ri(|ue et les causes de variations de l'acide carbonique de l'air; par MM.//. Ilenriet el )/. Bouyssy 977 — ii>r«^« relatifs à cette Communicalion. 1070 Voir Chimie analytique. Alcools. — .Mécanisme des transpositions pliénviicpies chez les iodhydrines et les glycols aroiuali(|ues; par M. Mare 'JiJIéneau 29 TABLE DES MATIÈRES. 14 'il Pages. Sur la prôparation du ditliyinol; actimi (in bionip sur le ditliyniol ; par M.M. //. Cousin cl H- Hérisse) 'i9'>' Aciicm du chlore sur le dilliymol ; par M. //. Cousi/i 6'6 Aclioii des alcools sur le lienzylale de sodium; par M. Marcel Ciwrbct 'oS Sur trois alcools primaires nouveaux résultant de la condensation du benzy- late de sodium avec les alcools propy- liquc, bulylique et isoamyliquc; par M. Marcel Cuerhet 1 4"5 Sur le tricliloropliénol OH(i)GL(5i.4-(') et sa transformation en ipiinoncs chlo- rées ; par M. E. Léger — Sur le propargylcarbinol ; par MM. Les- pienii et Pariselle — Sur l'hydrogénation directe des poly- phcnols; par MM. Paul Sabatier et A. Mailhe — Action des oxydes métalliques sur les alcools primaires; par MM. Paul Sabatier et A. Maillie i Voir Aldéhydes, Catalyse, Cétnnes, Organométalliques . Alcoolyse. — Alcoolysc de l'Iiuile de lin; par M. A. Haller Aldéhydes. — Recherches sur une mé- thode de préparation des aldéhydes cycliques; par M. Savariau — Sur la formation de l'aldéhyde acétique dans les fermentations alcooliques; par M. A, Trillat — Sur la formation de l'aliléhyde cthy- li(]ue dans la fernicntalion alcoolique; par MM. E. Kayser et A. />ei/ioloii. . Voir Fermcnlntioiis. — Sur une réaction simple proiluctrice de gaz désinfectant; par M. G.Carteret. Voir Acides. Ai.i.MKNTS. — Voir Chimie analytique. Chimie industrielle, Chimie végétale, Vin. Amidon. — Sur les propriétés collo'idales de l'amidon et sur l'existence d'une solulion parfaite de cette sub- stance ; par M. E. Fouard — Sur les propriétés de l'amidon pur; par M . L. Mnquenne — Sur les propriétés de l'amidon en rap- port avec sa forme collo'i'dale ; par io35 IIÇjJ 137C) M. E. Fouard — Sur le sérum anliamylasique; par MM. C. Gessard et J. Il oljf. — Sur la composition du grain d'amidon; par M"" Gatin-Gruzen'ska — Observations sur la Note do M'"" Gatin- (Iruzewska intitulée : « Sur la compo- sition du grain d'amidon » ; par .M. L. Maquenne Anm.ysk M.vTiiÉMATrQiE. — Sur la défini- lion de l'aire d'une portion de surface courbe ; par M. E. Cartan Sur l'application d'un procédé alterné au problème biharmonique; par M. .V. Zareinha Formules relatives aux niinima des classes de formes quadratiques binai- res et positives; par M. G. Humbert. Sur une méthode de Goursat dans le problème de .Monge ; par M. P. Zen-os. Sur le développement en fraction con- tinue d'un nombre algébrique; par M . Auric ■ yi/TO/« relatifs à cette Communication. Sur les formes bilinéaires; ]iar M. de ijïes. i'4 3|2 168 Ov.o 90 ï loSo [vo3 i'i3« 297 64: Sur les produits canoni(|ues du genre infini ; par M. Arnaud Denjoj Voir Équalions différentielles. Equations (59 fonctionnelles , Équations intégrales. Fonctions, Groupes. Ilypcrelliptique. Séries . . Anatomie. — Mécanisme des variations de la taille et de quelques déviations pathologiques explicpiéesparlesiuser- tions véritables du grand surlout liga- menteux antérieur; parM./i. Robinson. — Morphologie et connexions analomiques du cardiS humain ; par M. P. Robinson. Voir .^nthropotiigie. Histologie, Mol- lusques, Muscles. 811) AwroMin vÉoKTAi.E. — Sur la consti- tution de la membrane chez les Diato- mées ; par M. L. Mangin — Anatomie et dévelop|)ement de l'em- bryon chez les Pabniers, les Musa- cées et les Cannacécs; par M. C.-I.. Giitin Ank-stiiksie. — Sur l'aneslhésie prolongée 28 'i par les mélanges d'oxygène et de chlorure d'éthyle; par MM. Pierre Rosenthal et Albert Berthclot ANNKi.inES. — Sur un type nouveau d'An- néliile polychète; par M. Cli. Gravier. i384 J59 8>(i 770 938 'Il «44^ — Sur la morphologie el l'évolution des Sfihellariens Saint-.Ioseph iHermel- licn.i de yualrefages); par M. Cit. Gravier 2^0 — Les népliridies llïoraeiques des Her- niellides ; par M. Jrninnd Dehorne. . 838 — Sur la slruplure de l'épiderme de /"r»- fisia Forhesii io\\\\s\.ox\\ par M. Loui.i Du Jieaii 840 — O'ie sont les Urnes des Siponcles? par M. y. Kunxtler 196 Anthkopologie. — L'asymétrie de la fi^'ure et son origine; par M. Richard Liebreich 593 ANTHROJ'OLOlilE PRÉHISTOBIOIÎK. — SuP la découverte, dans la i;rolte du Portai, de peintures paléolithiques représen- tant l'Homme et des Animaux; par M. René Jeannel 654 — Les dernières peintures découvertes dans la grotte du Portel ( Ariége): par MM. A. Breuit, L. James et R. Jeanitel 1 1 66 — I^ race de Lagoa Santa chez les popu- lations précolombiennes de l'Equa- teur ; par M. Bivet 707 Arc. — Sur l'arc voltaïque jaillissant dans une enceinte limitée par une paroi épaisse; par M. Adolphe Minet. 467 — Dill'érenoe de potentiel el stabilité de l'arc alternatif entre métaux; par M.M. C.-E. Ciiye et A. Bron 1090 TABLE DES MATIERES. 143 Pages — Sur deux régimes différents de l'arc au fer : par MM. //. Buisson et Ch. Fabry Voir Élertrochimie, Spectrnsropie. Arsonvalisation ( d' ). — Effets thermiques des courants de haute fréquence sur l'organisme; par MM. A. '/.immern el ,S. Turrhini 989 ASTRONOMIE. - Sur la relation entre les ombres vo- lantes et la scintillation; par M. Cl. Rozet 325 - Détermination, à l'Observatoire de Paris, des erreurs systématiques des reproductions des réseaux de la Carte du Ciel ; par M. Jules Baillaud 616 Voir Comètes, Dispersion de la lumière, Éclipses, Mercure, Planètes, Soleil. Atome. — Sur le nombre des corpuscules dans l'atome ; par M. J . Bosler 686 AuTOMOBiLis.ME. — Sur uH nouveau prin- cipe d'autoniaticité dans la carbura- lion; par -M. A. Lauret i32i Azo'iQCES. — Recherches sur les bis- azoïques ; par M. H. Duval 1407 B BACTERIOLOGIE. Sur la graisse des vins; par MM. E. Kajser bi E. Manceau ■ Sur le Bocillus endothri.r, nouvelle bactérie parasite du cheveu; par M. Fernand Guéguen Sur la valeur nulritive de (pielques pe|)tones pour différentes espèces microbieimes ; par M. //. Diiuschmnnn. Recherches sur l'alimentation . — Liste de candidats présentée à M. le Minisire de l'inslruction publique |)onr le poste vacant au Bureau des Longitudes par le décès de .M. J. Ja/issen : 1" M. Deslandres; 2" M. Mau- rice Hamj I ^°' Caisse des recherches scientipiquks. — Sur rin\itation de .M. le Ministre de l'Instruction pubiitiue, l'Académie dé- signe M. Maurice Aeij pour l'aire partie de la deuxième section de la Comndssion technique de la Caisse des recherches scientifiques, en rem- placement de M. Janssen, décédé. . . Calcul des probabilités. — Le problème général des pi'obabilités dans les épreuves répétées; par M. L. Bache- lier Camphre. — Synliièses dans le groupe du camphre. Synthèse totale de la ^-cam- pholèue-laclone; par M. G. Blanc... — Synthèse de l'acide dihydro-campho- rique racémique; par .MM. L. Bou- veaull et H. Locquin — Sur un isomère du diphénylcamphomé- Ihane et les conditions de sa forma- lion; |)ar MM. //. Haller et E. ttauer. Candidatures. — Liste de candidats à la place vacante, dans la section d'As- tronomie, par le décès de M. Lœwjr : I" M. 8. Baillnud; 2" MM. Andojer, Maurice Hauiy et Pierre Puiseux . . — Liste de candidats a la place vacante, dans la section d'.Vstronuiuie, par io5 io85 8-2 :i8 le décès de M. Janssen : i" MM. Jn- dojer, Maurice Hamj ; ï" M. /'. Pui- seux 'Joî Voir Bureau des Longitudes, Collège de France, Consen'iiloire national des Arts et Métiers, Observatoires. Carbures d'hydrogène. — Sur le dépla- cement réciproque des groupements liydrocarbonés dans la réaction de Friedel et Crafts; par M. H. Duval. . 34i — Constitution de quelques dérivés du diphénylméthane et préparation de quelques composés orthodiaminés de la même série; par M. H- Duval.,.. irii — Sur l'ordre d'addition de l'ammoniaque aux a-oxydes organiques de struc- ture asymétrique; par M. A'. Kras- sourky 2'** — Sur les dérivés trihalogénés mixtes du méthane; par M. /'. Auger 1037 — Divers cas de production simultanée des diméthylanlhracènes 1.6 et 2.7; par .M. James LavauK i35 — Production simultanée des diméthylan- lhracènes 1.6 et 2.7 dans l'action de CH'CIS de CHCl» ou C-'H^Bi" sur le toluène en présence de AICI'; par .M. James Lavaux 34^ ^l^t^'^ \ TABLE DES Papp — Sur les produils de l'aclion du clilo- riirc d'aliiniinium et du gaz dilorhy- driquosur le benzène; mélliyliiliényl- cyclopcnlane; par M. G. Gitstfwson.. fijo — Sur l'oxyde de styrolène; par MM. '/'//- feiicati et /''oiiriiriiii (jij- — Nouvelle méthode de préparation des homologues de la naphialine; par MM. ^'. Ihirzrns cl //. Host Ç)'» — Conlrilnition à l'élude des dérivés anii- d(''s de ro-dihenzoylliruzène ; par MM. .1. Ciiyol et /'. l'i^iuri 98 ', Voir Colorniits, Catalyse, Crlnnes, C/ii- niic nniilyliiiur. Catalvse. — Sur le pouvoir natalyseur de la silice et de l'alumine; par M. J.-B. Scnderens 12S — Déshydratalions calalylii]ucs des com- poses organifpies; par M. J.-B. .SVvi- (Icrens 1211 — Sur la semicalalyse .- oxydation d'hy- drocarbures à l'air en présence du phosphore; par M. Jlhvrt Col.ion... 817 — Décomposition des alcools sous l'in- lluence cataly tique de la braise; par M. GeorgF.'i l.emoine 1 3(ir> — Errata relatifs à cette Communication. i.i(i(i — Influence com|)arée de certaines com- binaisons du fer et des pcroxydases dans la catalyse de l'acide iodhvdrique par le bioxyde d'hydrogène ; par MM. y. // nlifdi E. de Stœklm i4i5 Voir Jlcooh, Qidnonrs. CÉTONES. — Établissement de la formule de constitution de la fé noue; par M./.. Boiiveaiili et J.ei'aUois 180 — Nouveaux dérivés do la camphénylone; sa conslitulion; par MM. A. Bou- vcaiill et (',. lilanc 2'V5 — Sur les célones-alcools jï-aï-dialcoy- lées. Migration sous l'inllurnce des alcalis; par MM. E.-K. ISIaisr et ./. Hrrinanii yoo — Sur les célones-alcools [i-aa-diah-oy- lées. Transposition par déshydrala- lion; par .MM. H.- fi. lilaisc el /. Ilrrrnan 1 326 — Formation de mélanges d'isomères à [)oinl de fusion conslanl dans la réac- tion de Friedel et de Crafis ; par M.\l. G. l'errier et //. Caille 769 — Sur les produils de condensation des chlorures de benzyle 0- et /j-nitrés avec l'acétylacelonc: par M. Merh . . i^mj MATIERES. Pa{T(»s. Voi r Organomélatliqurs. Cil M. HCR. — Voir Cliitnif! plitsiiiur. Soleil, ria'rtniulynainuiur . (In VMi'iGxoNs. — Sur une Laboulbéniacée : Trenoiii) ecs liisloplitorus n. g.,n. sp., cndo|]arasite des Poux {iV/oinpon pnl- latuin Nitzsch el Goniocoles alnloini- nalis V.) de la Poule domeslicpiç; par MM. Edouard Chat Ion et Erarayiix Picard ■'(Il — /i'r/v(^« relatifs à cette Communication, iit) — Le genre .Sciiratia et ses connexions avec les Ca/>/iodiam ; par M. /'aiil fiiiltcmin ioy — Kecherchcs sur le développemeni du Glœosporium nervl.ieqiiiiin ; parM.'^^. Guillierinond 7ii_) — Sur un Oospora nouveau (Oo.çyjo/'a//«- Hualis n. sp.), associé au Crjrptococcus linguœ pilosrr dans la langue noire [lileuse; par M. Femand Guéguen. .. 91)4 Voir Clniiiie biologique, Sterigmalocrstis iiiL'ra. CHIMIE a(;ricoliî. — De l'origine des terres fertiles du Ma- roc occidental ; par M. Ijiins Gentil, i.'^i CHIMIE ANALYTIQUE. — Sui- un nouveau procédé de dosage de soufre dans les matières organiques; |iar M. Isidore Ba\ 333 — Sur la séparation du chlorure et de l'iodure d'argent: parM.//. Ilaiiliigny. 335 — Dosage des éléments halogènes dans les composés organi(pios chloro-bro- més; par M. H. Batdiignr g3i — Nouvelle aiéthoile de dosage de la va- jieur de mercure dans l'air: par M. /'. Ménicrc 7 '>4 — Sur les variations de composition du phosphomolybdaled'ammoniaque; ap- plication au dosage du phospiioredans les fers, fontes et aciers; par M. G. Cliesnean 7 ÎS — Sur un nouveau procédé de dosage du phos[)hore dans les matières organi- ques ; par M. Isidore Bar 8i4 — Sur uiu' méthode voluniélriquc per- mellant le dosai;e simultané de l'acide TABLE DES MATIERES. i4/,5 Pages. carbonique et des autres acides de l'air almosiiliérique; par MM. //. Hen- riel et .)/. Bouyssy I lo" Voir Jir. — Sur le dosage de l'acide tungstiiiue et sa séparation d'avec d'autres corps, par l'emploi du mélange chlore et chlo- rure de soufre; par M. F. Bourion.. . 1 102 — Sur une nouvelle méthode de sépara- tion de la silice et de l'anhydride lungstique; par M. Ed. Defacqz iJi;) — Sur la séparation de ramnioniaipie et des aminés au moyen de l'alcool absolu bouillant; par M. Jean Ber- llwawne 1 ' 1 ' — Dosage du sulfure de carbone dans les benzols; par M. Isidore Bny i3.'. — Dosage rapide du bichromate de po- tassium dans les laits; par M. Couère. -291 — Analyse exacte du gaz des marais. Dis- sociation de plusieurs carbures d'hy- drogène obtenue dans reudinmélre- grisoumètre; par M. ISesiur Grvhaitl. 1199 — Méthode de dosage volumétrique do l'acide tartrique dans les tartres et les lies; par M. Em. Pozzi-Escot ... io3i — Sur le procédé de Messinger et Vort- mann pour le dosage de quehjues phénols. Séparation de l'acide salicy- iique; par M. /. Boiigiiult \f\i>'i Voir Chimie véoéUile. ioJ3 CHIMIE BIOLOGIQUE. - Sur l'utilité de la tourbe pour l'épura- tion des eaux d'égout; par MM. .-/. Miinlz et E. Laine - Oxydation do l'eugéuoi par le ferment des champignons et par lepeichlorure de fer; obtention du dihydrodiougé- nol ; par M. H. Cousin et H. Hrrissey. Voir Steri^matocystis "igra, Toxiques. i4ii Chimik industrielle. — Sur l'emploi di- rect dos copals dans la fabrication dos vernis sans [lyrugénation préalable; |iar M. Jcli. Livache 89S — Sur une nouvelle méthode de tannage; par MM. Louis Meunier et .-Hphonse Sejewetz 9i'7 Pa(;es. - Élimination de l'oxyde de carbone du gaz de houille; par M. Léo f'ignon . . - Sur une inodilicatiou des propriétés du gluten en présence de l'acide sulfu- reux ; par .M. J . Dw^asl 1287 Voir Aulomobilisiiie, Combustion, Micro- liiiilogie, Badioactii'ilé. CHIMIE INOKUANIQUE. - Contribution à l'étude des phénomènes d'oxydation produits par les acides iodique et bromique; par M. //. Bau- />'ë'0- i"97 - Ag. Recherches sur la solubilité do l'iodure d'argent dans l'animoniaciue; par M. //. Bdubigny r2(J3 Voir Cliiniie analytique, Se. - As. Sur les hydrates de l'acide arsé- nique ; par M. Juger 58'j - Sur le ctdorure d'arsenic ammoniacal ; par M.\l. Besson et Basset i'i(M - Aciion des alcalis sur les acides mono- et diméthylarsiniques et sur leurs dé- rivés iodo-subslitués; par M. .Juger.. l'iSo Voir Se, Te. - Au. Action du nitrate d'argent sur l'acide chloroaurique et préparation de l'or fulminant ; par M. Jules Jacobsen 1 2 1 J U, Voir Organométalliques. - Ba. Sur le sulfate de baryum colloïdal ; par M. -/. Recouru 1274 lii. Voir Se, Te. Br. Voir Chimie anidylique, Ph. - C. Sur la densité du graphite; par M.M. //. Le Chalelieral S. Il ologdine. 49 Voir Jir, Chimie anidytique. Chimie industrielle , N. Poids atomiques. Cl. Voir Chimie analytique. Kleclro- lyse. - Cr. Sur les oxydes magnétiques du chrome; par M. Ivan .Shu/tolf' 1 ''mj(^ Vinr Chimie analytique. - Cu. Sur le sulfate cuivreux ammonia- cal ; par M. Bouzat 7 J F. Voir '/■/(. - Ke. Sur quelques sels complexes du fer, où le fer est masqué; par M. P. Pascal '3 ' - Sur nue nouvelle .série de sels ferriques ammoniacaux où le fer est masqué; par M. /'. Pascal 279 I./i/,ti TABLE DES Page». — Sur le pouvoir l'éducleur des ferro- pyropliospliales; par M. l'.I'nxcal.. 862 Voir Fer. — Ilg. Sur les ioiiomercurates de Uiorium et d'aluminium; par M. .-/. Duboin.. 101.7 Voir Jciiles, Chimie analytique, Disso- ciation. I. Voir Acides, Catalyse, S. — Ir. Sur les cliloroiridalos et les cliloro- iridites alcalins; par M. Marcel De- lépine 1 267 — Sur la préparation des chloroiridiles alcalins: par M. M. Fi'zes iSgj K. Voir Cliimis ciiudytiobenzhydrylniéthyléniques. Uemplacemenl de l'oxhydryle del'hy- drol de Michler par des restes alkyl- uiéthyléniques; par M. R. Fosse 1271; Voir Acides, Alcools, Azn'iques, Cam- phres, Carbures d'hydrogène, Cala- TABLE DES Pages. Ijse, Célnnes, Cliiniii: nfialrti(/i«', Chimie industrielle, Cycles niictcs. Electrnchbiiie, Etlirrs, Glucosiilcs, Hydrolyse, Or^anoinélatliqucs, Pro- téiques, Quinones, Spartéine, Sacres. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. - Action de la noix de Uola fraieho sur le travail; par MM. /. Clie^'alicr et .41- quier S(j - Action de la clioline sur la pression artérielle; par M.M. J. Dcsgrez cl /. Chevalier 89 - Sur l'aclion de l'amylase du sue pan- créatique et son aetivation par le suc ga,>lri(pie ; [lar M. //. Bierry '\\- - Étude de la concentration moléculaire des liquides de l'organisme à l'état pathologique; par M. .Idolphe Jm'nl. i'ii'6 Voir San", [ri/ic. CHIMIE rilVSIQUE. - Méthode calorimétriquo a[)pli(pice à l'étude des réactions lentes; par M. Jac(jiies Duclaux 1 vto - Sur la chaleur de vaporisation do l'acido liropioniquc ; par M. J. Faucon .... 47" - Sur la densité de vapeur de l'acide propioniqne; par M. ./. Faucon 6gi - Sur une dénionstralion do la règle des phases de Gibbs; par .\I./.--t/. .Vf aller. 8G(J - Sur l'cntraincnient de corps solnliles par certains précipités; par M. l'tud Frio'i 925 - Poids moléculaires des acides phos- phoricpies déterminés par la cryo- scopie ; par .M. //. Giran i jyS Voir Chimie iiiorj^nuique (C), Cryos- copie, Dis.socidlion, J'isro.'iitc. CIILMIE VEGETALE. Méthode d'analyse complèle des ma- tières végétales; par .M. J.-M. Alba- liary 33G Sur l'essence de Magnolia Kobus D. C. ; par MM. Eug. Charabot et G . I.alouc ] S j C. R., 190S, I' Semestre. ("T. C\L\I.l MATIÈRES. 1447 Pages. — Sur l'essence de Telranlhera pohan- tlia var. citrata Nées; par MM. Eug. Charabot et G. Laloue 349 — nccherches sur la pulpe dite,/"«;7'«e de Nette: par M.M. /. Goris et L. Crête 187 — Sur l'origine de la matière colorante des raisins rouges et autres or.ganes végétaux ; par M. /. Labnrde 14 u — Sur le développement comparé des tubercules et des racines: par M. G. André 1 4 io Voii' Graine, Présures. CniuiiiiGii;. — Le progrès de la chirurgie moderne jugé par une statistique de rcseclions du genou; i)ar M. Lncas- Clnvnpionnicre 868 \'oii' Anesthésie. CoM.iiOK DE Franck. — M. le Ministre de l'Instruction publique invite l'.ica- démie à lui présenter une liste» de deux candidats à la chaire de Biologie générale du Collège de France i65 — Liste de deux candidats présentée à M. le Ministre de l'Instruction pu- liliipie, pour la cliaire de Biologie générale du Collège de France : i" .M. G le) : •,>." M. Moussu '\ii — M. le Ministre de l'Instruction publique invite l'Acadénue à lui pi'éseiilor une liste de deu\ candidats à la cliaire de C/iimie minérale, vacante au Collège de France par suile de la démission de .M. H. Le Chalelier iCi'i — Liste de deux candidats soumise à .\I. le Ministre de l'Instruction publique pour la chaire de Chimie minérale, \aeante au Collège de Franco par suite de la démission do AI. H. Le Chalelier : 1° M. C. Matignon; ■2." M. Job 32 1 CoLi.o'iDi;s. — Sur le transport électrique des colloïdes inorganiques ; par .MM. André Mayer et Edouard Salles 8).0 Voir Amidon, P/iysico-chi/nie. (JoLouANis. — Sur cpielquos colorants or- thobonzylésdu triphénylmélhane; par .MM. A.' GuyoC et P. Pignel.. 1043 ('.oMui;sTioN. — Sur la combustion sans llamme et l'inflammation des gaz à 190 • 448 TABLE DES MATIÈRES. Pages, l'extrémité d'une lige métallique; par M. Jean Meunier . . . . , 5 icj — Sur la combustion par incandescence des gaz en présence des corps oxyda- bles et dos corps incombustibles; par M. Jcdn Meunier 717 — Sur la coudnistion sans flamme et sur son application à l'éclairage par les manchon* incandescents ; par M. Jean Meunier 8(Vi Voir E.iplosifs. (Comètes. — Sur les iransfornialions de la comète 1907 d\ par M. Ernest Esclangnn 17 Commissions. — Commission chargée de juger les concours du Grand Prix des Sciences mathématiques, des prix Franeouir, l'oncelotpourrannée 1908 : MM. Jordan, l'oincaré, Emile Pi- card, Appell, Paiidci'é. Huinhert, Maurice Levr, Darhoux, Bouxsinex<^. kj j — Commission chargée de juger les concours desîprix Montyon, Fouruey- ron pour l'année 1908 : MM. Mau- rice Levjr, Boussiiiesq . Deprez , Léaiaé, Seherl, f'ieille, Sehlœsing, Hcitoii de la Goupillière, Poincaré.. lo.-l — Commission chargée de juger les concours du Prix extraordinaire de la Marine et du prix Plumet pour l'an- née 1908 : MM. Maurice Levy. Bou- quet de la Grj'c. (irandidier. Boiis- siiiexq, Deprez, l.éauté. Bas-.sot. Guyou, Seberl, Hall, Berlin, Vieille. 104 — Commission chargée de juger le:^ concours des prix Pierre Cuzman, Lalande, Valz, Damoiseau, Janssen pour l'année 1908 : MM. IVolf. Radau, Drslaridres, Bigourdan, Dar- l)Ou,i-, Lippmann. l'oincaré 10 j — Commission chargée de juger les concours des prix Gay, Tchilmichef, Binoux, Delalandc-fluérineau pour l'année 1908 : MM. Bouquet de la Grjc, Grandidier, Baxsot, Giijou, Hait, Berlin, fan Tie-ihern, Perrier. de /.apparent. Celle Commission est également chargée do présenter une question do prix (Jav pour l'année 'î"i 104 — Commission chargée de juijer les concours des prix Iléberi. lluL;hes pour l'uniiée 190S : Mil. .Uaxcart, l.ippmaan, Becquerel, fiolle, ,lmà- Pages. gai, Gernez, Maurice Levj , Poin- caré, CaiUetet io4 — Commission chargée de juger les concours des prix Jecker, Cahours. Montyon (Arts insalubres'), Berllielot |iour l'année 1908 : MM. Troost, Gau- tier. TJitle, Lemoine, flaller. Le Clia- tclier, Scldœsing, Carnot, Maquennc. io5 — Commission chargée de juger les concours des prix Kontanncs, Bordin (Sciences physiques) pour l'année 1908 : MM. Gaudry, Michel Lévy, Lacroix, Barrais, Douvillé, ff 'alté- rant, Perrier, Zeiller, de Lappureut. \o'> — Commission chargée de juger les concours des prixDesmazières, Mon- tagne, de Coincy pour l'année 190S : MM. J an Tiegliem, Bornet, Guignard, Bonnier, Prillieux, Zeiller. Perrier, Cliatin, Giard io5 — Commission chargée de juger les concours des prix Savigny, Tliore pour l'année 190S : M.M. Ranvier, Perrier, (^halin, Giard, Delagc, Bouvier, Grandidier, Lannelongue, le prince Roland Bonaparte 164 — Commission chargée de juger les concours des prix Montyon, Bar- bier, Bréant, Godard, du baronLarrcy, Bellion, Mcge, Serres pour l'année 190S : MM, Bouchard, Gujon, d'Jr- .tonv{d, Lannelongue, Laveran, Da.itrc Chauveau, Perrier, Roiu; Giard, l.ahbé 1G4 — (Commission chargée de juger les concours des prix Montyon, Phili- peaux, Lallemand, Marlin-Damourelle, Poural pour l'année 1908 : MM, Chau- veau, Bouchard, d'Arsonval, Hoii.v, Giard, Laveran, Dastre. Cette Com- mission est également chargée de présenter une question do ju-ix Pourat pour l'année 191 1 164 — (Conuiiission cliai'géc de juger les concours du prix Montyon (Slalis- li(|ue) pour l'année 1908 : MM. itc l'rejciuet. Ualon de la Goupillii/re, Caruot. Rouehc, Alfred Picard, le \ivinvv Roland Bonaparte, Tannery . 164 — Commission chargée do juger les ciiiu-oui-s des médailles .Vrago, Lavoi- sicr, Berthclot pour l'année 1908 : MM. Becquerel, Bouchard, Darboiuc, de Lapparenl 164 TABLE DES MATIÈRES. Pages. — Commission char!»ée de jujror los concours (lou.r, dé Lappnrent. Maurice Levj, Bornet 1 6 1 — (Commission chargée de juger les concours du prix Wilde pour l'an- née 1908 : yVS\. Maurice Levf, Dar- liaiLC, Troost, Ma.ieart, Poincaré, ICiiiite Picard, do Lupparent iGi — Commission ciiargéo de juger les concours du prix Viftor Raiilin pour l'année 1908 : MM. Caudry, Michel Lévj, de Lapparent, Lacroi.r, Bar- rois, Douvillc, Il (dlcrnnt iG"! — Commission chargée de juger les concours du prix Saintour pour l'an- née 1908 : MM. Darbou.v, Poincaré, de Lapparent, Giard, Zeiller, La- croix, DouvUlé I Gj — Commission cimrgée de juger le con- cours du prix Jérôme l'onli pour l'année 1908 : M.M. Maurice -Levy, Drirbou.c, Bornet. Chauveau, Poin- caré, de Lapparent, Bouvier 2?.o — Commission cliargée de juger le con- cours du prix Houllevigue pour l'an- née 1908 : M.M. Maurice Levy, Dar- bou.i:, Mascart, Poincoré. Emile Pi- card, de Lapparent, Giard >. io — Commission cliargée déjuger le con- cours du prix Eslrades-Dclcros pour l'année 1908 : MM. Gaudry, Dar- bou.r, Mascart. Poincaré, Becquerel, de Lapparent, Deslandre.s àio — Commis.sion chargée de présenter une question de Grand Prix des Sciences physi(pics pour l'année 191 1 : M.M.7\'r- rier, Guif^nurd. de Lapparent, C/ia- tin, Giard. Delage, Bouvier •.'.21 — (Commission chargée do présenter une question do prix Bordin (Sciences mathématiques) pour l'année 191 1 : MM. ./ordari, Darhou.c. Poincaré, Emile Picard, .Ippell, Painlcvé, Uumbert 2 '. 1 — (Commission chargée do présenter une question de prix Damoiseau pour l'année 191 1 : MM. IVolf, Radau, Deslandres, Bi^ourdan, DarbiULC, Lippmanii, Poincaré 221 — Commission chargée do présenter une (|uestion do prix Vaillant pour l'an- «449 Puges. nr'c, i()ii : MM. Maurice Levy. Dar- lioti.r, Bouquet de la Giye. Tr00.1t. Maacart, Becquerel, de Lapparent.. 2ïi — Commission chargée de présenter à l'Académie un Rapport sur le mode d'emploi des annuités ofTertes par le l'rince Roland Ronaparte : le Prési- dent en exercice cl le Prince Roland Bonaparte; MM. Darbou.r. Des- landres, Bouquet de la Grye, A. de Lapparent, Le Chalelicr, Gautier, Caillctet Si; — (Commission chargée de dresser une liste de candidats au (loste de Secré- taire pei'pétuoi pour les Sciences physi(iues, vacant par suite du décès de M. de Lapparent : MM. l'an Tie«hem, Gaudry. Troost, Bouchard. Mûnlz, Chatin Vf-'fi — (Commission chargée d'examiner les demandes relatives aux postes d'étude du Laboratoire du mont Rose : le Pré- sident en exercice; les deux Secré- taires perpétuels et .MC\L Van Tieghein, ('bai/veau, Perrier, l'iolle. Ron.r, Bou- vier, Dastre •'"'i — (Commission chargée de l'examen du vù'u émis par M. Bouquet de la Grye au sujet de la détermination di^ 1 heure par la télégra|)hie sans fil : .\1M. les Membres des Sections d'^i'- ironoinie. de Géographie et Naviga- tion et de Physique, et MM. Dar- houx, Poincaré. Cailletet G73 \'oir Bureau des Longitudes. Congrès. — La Commission d'organisation du premier Congrès international des Industries frigorifiques prie l'Aca- démie de désigner un certain nombre do délégués qui participeront aux tra- vaux du Congrès 7^>i) — L'.Vcailémie désigne comme délégués : MM. Ilaller. Dastre. Jlfred Picard. 7^9 — M. le Secrétaire perpétuel donne quel- ques détails sur le quatrième (Congres (les .Mathématiciens qui vient de se tenir à Rome du G au u avril 1908. . «45 — JI. le Président général de l' Asso- ciation des Médecins de Langue française de l'Amérique dit ISord invite l'Académie à prendre part au quatrième Congrès général qui se tiendra à (Québec le ao juillet 190S. . looî (CONSKIL SUPÉniElîR l>l! l'InSTHUOTION VV- i4'Jo TABLE DES MATIERES. Pages. iiLiouK. — M. [)arhoiix pst désigné au choix iJo l'InstiluL pour occuper un si('ge au Conseil .su|>orieur do rinsiruelion puldique gii CoNSiîin ATOinic naïionai. iiks AnTs i;t !\IÉriKiis. — Liste de ciindidats pré- sentée il .VL le Ministre du (lommcrcc pour la cliaire de Métallurgie et tra- f//il des niétaii.r. vacante au Conser- vatoire national des Arts et Métiers par le décès de M. Le Verrier : \° AL Léon Guilk'f. 2" M. Mesn(i/. Tiffe- neaii — Sur le mécanisme de synthèse des (•y('les azotés; par M. L.-J. Simon.. Cvi'di.doii;. — Note sur l'cxislence des produits de dégénérescence cellu- laires rappelant les corps de Xegri; par .\1. y. Manoiiélian Vnir Inseetes. 710 i333 6)2 II J3 i4oo 1'9 D Df.cès. — M. le Secrétaire perpétuel annonce à r,\eadémie le décès de M. Asaph Hidl, correspondant pour la Section d'Astronomie — M. le Secrétaire perpétuel annonce à rAcadi'miclainortdc.\I.r//«////«v/(7«(/. Sous-iJirccieurde l'Institut l'asteur.. 91 ' M. Henri l!evtpa-rel, Président de l'Académie, et M. l)arhou.T. Secré- laire perpétuel, prononcent l'éloge lunèbre de W. A. de Lappurent. Secrétaire perpétuel décédé 931 Des compliments de condoléances sont adressés à l'.Vcadémie à l'occasion du TABLR DES Pafîes. décès (le M. i(r l.ajipurcitl. gSS, mSo, i ?o3 DiASTASRs. — Tyrosinase ot lyrosine nicé- miqiie; par MM. Gtibricl Bertrand et M . RcisenhUui 3n | — Action de la levure de bière sur les acides amidés; par M. ./. Kffro'it.. . . 7-9 Voir Oxydascs. Diélectriques. — Sur la dispersion élec- trique de l'eau; par M. F. JSraulfird . ()(io DiFFÉREKCES DE PO rENTiEt.. — Sur Ips dif- férences de potentiel de contact entre métaux et liquides; par .M. /.. JSIocli. 1017 DisPEiisioN nE i,A i.LAiiÉiti;. — Uuverture d'un pli cacheté : « Sur la dispersion de la lumière dans l'espace interstel- laire »; par M. Charles Nord marin. . 2GG — Ileelierclies sur la dispersion de la lumière dans l'espacci céleste; par M. Charles Nonlmann iSi — Kecherches nouvelles sur les étoiles variables ; par M. Charles Xordniann. j 1 8 — Sur la dispersion de la lumière dans les espaces célestes. Historique de la queslion et premiers résultats; par M. G.-A. Tikhoff 5-0 — /Tr/'oia relatifs à cette Communication. (Kit; — Sur l'état actuel du problème de la dispersion des rayons lumineux dans les espaces interstellaires. Premier es- MATIÈRES. l45l Pajîes. sai d'applicalion à îles ilélerniinations provisoires de distances stellaircs; par M. Charles Nordniann f'iKo — I.a dispersion apparente de la lumière dans l'espace interstellaire ; par M. Pierre Lehedeiv 1 264 Dissociation. — Dissociation par l'eau des chlorures doubles de dimercuriam- monium et d'ammonium; par M. H. (jaiidechon 177 Voir Métaii.r-ainnwititims. nisson'Tiox. — Observations sur le lemps employé par les corjJS pour se dissoudre; par M. Gaston Gaillard. . 1020 Voir Lumière. DvNA.MiQi'E DES FLUIDES. — Application des lois do la similitude à la propaga- tion des déflagrations; par M. yo«g-He^ 915 — Application des lois de la similitude à la i)ropagation des détonations ; par MM. Criissord et Joiiguct gjj \'oir Iljdrodjnamiqnc . DvNAMOs. — Comparaison dos dynamos à courant continu séi'ie et shunt au point de vue de la rapidité d'amor- çage; par M. Paul Giraiilt 91S — .'^ur le profd des niasses polaires de dynamos; par M. Paul Giraidt 1008 E Éclipses. — Observation de l'éclipsé par- tielle de Soleil du 28 juin 1908 à l'Ob- servatoire de Paris par divers obser- vateurs ; par .M. H. Baillaud i3Î9 ÉciiiNODERMES. — Oursius hcxamères ; par M. Edouard de Ribaucourt 91 Élasticité. — Sur la théorie des corps minces; par M.VI. Eugî-nc ot François Cosserat 1 tlg — Errata relatifs à cette Communication. >M'< — Sur les problèmes d'élasticité à deux dimensions; par M. G. Kolossoff'.. , . 52-! — Solution générale du problème d'équi- libre dans la théorie de 1 élasticité, dans le cas où les efforts sont donnés à la surface; par M. .■/. Korn )7,S Élections. — M. B. Baillaud est élu Meuibre de la Section d'Astronomie, en remplacement de M. Lœaj ■579 — M. Maurice Hamy est élu Membre de la Section d'Astronomie, en rempla- cement de M. J. Janssen 61 5 M. Gailloi est élu Correspondant dans la Section d'Astronomie, en rempla- cement de M. Trrpied i3o2 M. Herbert-Hall Turner est élu Cor- respondant pour la Section d'Astro- nomie, en remplacement do M. H.-C. f-'ogel 1 378 M. H. Becquerel est élu Secrétaire perpétuel pour les Sciences physi- (|ues, en remplacement de M. /. de Lapparent 1378 ÉLECTRICITÉ. Sur un liygroseope électrique d'une grande sensibililé; par M. /. /'/««- chou 809 i452 TABLE DES MATIÈRES. — Sur io roglaue 'J. Éthers. — Synthèses au moyen des adi- (latcs de méthyle el d'éthyle; par MM. L. Bouveault et Â. Locquiii... — Action du bromure de phénylmagné- sium sur le second éther méihylique de l'acide paradimôthylamidoortho- benzoylbenzoïque; par M. /. IKTard. — Surles éthers phosphoriques acides du gaïaeol; par MM. V. Auger et /'. Du- pitis Voir C/iiniie biologique. I'^tincelle. — Sur les gaz provenaul des étincelles électriques ; par M. M. de Jiroglie — Sur l'existence et l'ori^'inc des luirmo- 'ages. i3S- 108 138 9'i 62 i Pages. niques dans l'étincelle de self-induc- tion; par M. G.-J. Hcinsalec/i lo^'J — Sur l'étincelle de self-induction; par iM. André Léaitlé 1 ',09 — Sur l'existence des raies d'étincelle I enhanced Unes) dans des flammes lie diverses températures el sur les modifications qu'elles y éprouvent; par MM. G. -A. Ilemsalecli et C. de If atteville i jSq Voir Ions, Speelroscopie. i;\Ai'oitATi(rx. — Sur la vitesse d'évapo- ration et sur un procédé de détermi- nation de l'étal hygrométripcmeiit d'une fonction arbitraire suivant les fonctions de l.aplace; par Léopold Féjer 224 - Sur les séries des polynômes taylo- riens; par M. A. Buhl 573 Fonte. — Sur la constitution des fontes au manganèse ; par ,M. L. (kdllet. ... 74 l'oftci: ÉLECTROMOTRiiiE. — Variation de la force électromolrice de chaiiies li- fpiides par polarisation des dia- phragmes interposés; par M. Pierre Girard \yi- Frotte.ment. — Inlhience de l'atmos|ihrre ambiante sur le frottement entre corps solides; par M. /''. Charron. . . 101 3 G Gaz rares. — liecherche de faibles i|uan- tités d'hélium dans les niinérau.x; par .\l. /■'. llordas N'oir Radioactiiité, Sources. G-iS ■ 454 TABLE DES MATIERES. Pages. (iiioDÉsii;. — Sur l;i mesure des uiouve- iiicsls généraux du sol au moyen de nivellements répelés à de longs intervalles, par M. C/i. Lallemand. . 6_j GÉOGIlAPllIE BOTANIQUE. — Sur la plljt- écolo.gic de la région orientale de la Kabylie du Djurdjura: par M. (',. Ln- pic 61;) — Les caractères écologiques de la ré- gion méridionale de la Kabylie du Djurdjura ; par ^^ (',. I.npic i)\o (jÉouRAi'uiiî l'iivsiQiK. — De la prédomi- nance de l'érosion de la Sarine sur sa rive droite; par MM. Jean Branlies 01 Cfsare Calcioti "i-', — Migration vers le Nord de la ligne de partage des eaux dans les Alpes Lé- pontiennes; par M. Gabriel Eisc/i- niciigcr 947 — Contribution à l'étude du Landwasscr et do la vallée de Davos; par M. Cri- hricL Eisenmenger i iX6 Voir Hydrologie. âges. I '^26 (iKOl.ddll'. Terrains primaires du Moi'van et de la Loire; [)ar M. Albert Miclicl-Lrvy . . Molamorpliismo et tectonicpio des ter- rains paléozoïques du .\lorvan et de la Loire; par M. Albert MIclicl-Lévf. Les roches anciennes et le terrain pcr- niicn de Cliâtillon-sur-Saonc (Vosges); par M. ,-/. Dohy Sur l'extension des dépressions oligo- cènes dans une partie du Massil' cen- tral et sur leur nMe au point de vue liydroiogiquc : par .\L /'//. Glati- geaiid Les éruptions do la Limagne. Sept pé- riodes d'activité volcaniipie du Plio- cène infériiHir au Pléislocènc: par .^L P/i. Glnn^eaiid Errata relatifs à cette Coummuication. Les éruptions plioeèncs et picistocènes de la Limagne; par M. l'Ii. clan- gcand Sur les minerais do fer ordoviciens de la Basso-Xoruiandie et du .Maine: par M. OEhlert Sur la présence de grés à Hippuritcs, à Venco(.\lpes-Maritinics); par.^L F. Pufjiiier 549 M>. 606 ())() ■20 I 1181 5o4 4^7 712 i344 870 1' - Sur le minerai de fer de Coatquidam ; par M. /•'. Kerforne - Sur les diirérenis niveaux d'alluvions du confluent de l'Yonne et de la Cure ; par M. Paul Lemoine - Sur la découverte d'un lambeau de Lias moyen dans le bassin de la Soybouse (.\lgério); par M. J. Darcste de la Chfn'anne - Sur les terrains crétacés et tertiaires de la région de Conslantine (Algérie 1 ; par M. E. Jolenud - Sur l'infralias du Hodna (.Algérie); ])ar M. /. Savornin - Recherches stratigraphiques sur le .Maroc oriental ; par .M. Louis Gentil. - Sur la teclonicpic du littoral delà fron- tière algéro-marocaine; par M. Louis Gentil - Sur la constitution géologique du massif des Béni Snassen (Maroc); par M. I.ouis Gentil - Sur le Sénonien et l'ilocènc de la bor- dure nord de l'Atlas marocain ; par M. ./. JJriivt Voir Cliiiuie agricole. Géodésie, Gla- ciers, Houille, Hydrologie, Minéra- logie, j\appcs de charriage. Paléou- tologie. .Séisnies, f'olcans. (liioMiiTnn-: infinithsimale. - Sur une classe de surfaces; par M. Tzitzéica. iG) — Sur les congruenccs de courbes planes ; par M. C^ Popoviei 380 — Sur les surfaces à lignes de courbure cunfundues; par M. L. JiaJ/y \iç) — Applicaliilité et modes divers de repré- sentation dos surfaces à lignes de courbure confondues; par AL L. rw.iiy 618 — Sur les réseaux conjugués persistants ipii eoniprennenl une famille de lignes minima ; par M. /,. Rajfy 740 — Sur un problème relatif à la théorie des courbes gauches: par M. Gaston Darbou.c 881 — Sur les surfaces réglées; par M. ./. Demoulia 1 3S 1 Gi.Aciiîns. — L'ablation de la mer de glace de Chamonix pendant 1 J ans et pe;i- dant 5o ans: |)ar M. J. Vallot i357 Glicosiuks. — Sur l'arbutine et quelques- uns de ses dérivés considérés au TABLE DES MATIÈRES. 1455 puinl (le \iio ilo leur pouvoir rol;i loire et do leur dédoublement par l'éuiulsine; par MM. Ém. Bourqiœlot et H. Hcrissej- 7(14 GnAiXES. — Sur la durée des peroxydias- lases des graines; par M.\[. Jlroc,/- Koiisien cl Eilinonrl Gain (iRoiiPEs. — Sur les sous-groupes du groupe linéaire homogène à quatre variables et les systèmes d'équations aux dérivées partielles qui leur cor- respondent; par M. Le Fnvassciir . . . Pages. H Histoire des Sciences. — Sur un frag- ment, inconnu jusqu'ici, de VOpus tertiinii de Roger Bacon; par M. P. Dulwiii 1 56 — Sur la découverte de la loi de la cliute des graves; par M. Pierre Dulieni . . go8 — M. /. Tanner/ fait hommage à l'Aca- démie des manuscrits A' lU\iri.sic Galois fi I I — Manuscrits d'Evariste Galois: par M. /. 'J'iinnery 67/1 — .M. Emile Picard présente le Tome II des Œuvres d'ilcrmile 919. Hisror.oGiE. — Structure de la substance fondamentale du cartilage hyalin; par M. Ed. liettcrer . . .' 3-) — Sur la biréfringence apparente des cils vibrafiles ; par i\I. Fred Vlè.i 8S Voir Mi)llus)jiies. HotiLLE. — Sur le terrain houilior du Sud oranais; par M.M. H. Dotiville et Zeiller 73-2 Voir Clniiiic industrielle. HviîiiiDATioN. — Recherches sur les liy- l'riiles d'Orges; par M. i. Illaring/wm. 1293 lIviiuouYNAMiotE. — Théorie de l'écoule- ment sur un déversoir vertical en mince paroi et sans contraclion laté- rale : Cas de la nappe ondulée et son raccordement au cas de la nappe plongeanle; par M. /. Boussine.tcj . . . Gdj — l'ropriétés diverses des courbes expri- mant, soit par leur enveloppe, soit directement, lescoetlicients de débit //; d'un déversoir vertical en mince paroi, sans contraclion latérale et à nappe noyée en dessous, en fonction de la pression relative N' exercée sous ces nappes au niveau du seuil; par M. y. Boussinesq 667 \'oir Dynamique des J/uides. IlYnnoT.ociE. — Sur les variations de la température de la source de la Sainte- Baume (Var); par M. Ei.-J. Martel. -gS — Sur l'origine torrentielle des roches ruiniformes calcaires; par M. E.-.4. Martel i3Jo — Sur deux causes d'erreur dans les ex])é- rienees à la iluorescéino; par M. F. Dietiert 112') — De l'emploi de l'acoustèlc de Daguin pour la recherche des bruits souter- rains; par MM. F. Diencrt. A. Guil- lerd et Marrec . 1 1 S-.). — Sur la température des eaux thermales des l'yrénées-Orientales; par M. O. M en gel 1 1 2G Voir Géographie ùolanii/iie. IlvDiiOLVSE. — Sur l'hydrolyse du per- ehlorure de fer. Ellét de la valence des ions négatifs; par M.M. G. Mal- fitano et L. Mir/iel ." 338 — Recherches sur l'hydrolyse proloplas- nnqiie; par .M.M. ./. Etardel./. Fi/a. ii55 \ oir Proléiques. llu'i;iii;i,i,ii>TKjn;. — Sur une surface liy|ierelliplique du quatrième degré sur laquetle 3o droites sont tracées; par M. E. Traynard .Oai — Sur les intégrales hyperelliptiques canoniques de seconde espèce; par iM. Z. Krygoi\'sln gi4 I Insectes. — Sur la re|iroduction et les variations du développement dans la C. R., iç)oS, \" Semestre. (T. C\L\I ) Glossina palpalis Desv. Hotihiiud . . .' par M. E. 3C.i i456 TABLE DES Pages. — Sur l'cxislonco des glandes côplialiques chez Macliilis itinriliiiin l.paidi; par M. y,, nriiniz 49 > — Sur la strupluro el lo résoau Iracliéen dos canaux cxcrélcurs des roins de Maclliiis tiiarniiiia Leacli ; par M. L. Bruntz S;i — Sur la cvlologic du labyrinthe rénal des Thysanourcs; par M. L. Bruntz. \o.\'j — Sur un L('|)ldoplèro hétéroccre (Zcu- zera pyriiia L. ) nuisililo au chcne- lii'gc eu Algérie; par M. P. Lesne, . . 4g3 Voir Aéroninidquc, 'l'n panosoiiies. I.NTKOliOiMÈTHlî. — M. lo colouel Jacob présente un inlégromèlre à lame coupanlo ipn permet l'intégration d'iMio é(|uation d'Aboi gi'i MATIERES. Paj;es. Invertébrés. - liéactinns fhrnMiiitiques el claâsificatinn des granulalions len- eocylairosd('sInverlél)rcs; parM. Kol- manu i'j J" Ions. — Sur l'ionisation de l'air par la lumière ultra-violette; par M. Eugène Blocli Sij-i — Sur l'examen ultra-microscopique des centres chargés en suspension dans les gaz ; par M. de BrogUe lo lo — Sur la recombinaison des ions dans les diélectriques; par M. P, Langnviu . . lou Voir Eliitcelle. Isoi.ATELRS. — Influence des effluves sur la résistance d'isolement des isola- teurs ; par M. F. Nègre 85; Laboratoire international du mont Rose. — M. lo Secrétaire perpétuel donne lecture d'une lettre de jM. le Ministre de l'Instruclion /inldiqiie, relative aux postes d'étude (|ue son Département a acquis pour la France ^\i Laboratoire international du mont Rose Voir Commissions. — .M. Mosso adresse une bnuduirc inti- tulée: « Henscignciuenls sur les labo- ratoires scienliliques A. .Mosso, au col d'Olen ( mont Hosa, Italie) » (ji3 Lr.MiÈRE. — Influence de la lumière solaire sur le dégagement et sur l'orienlaiion des molécules gazeuses en dissolution dans l'eau denier; par M. liaphaël Dubois j<)i Voir Ions. M Magnétisme. — Sur l'orientation d'un ellipso'ido anisotrope dans un champ uniforme ; par M. Georges Meslin. . . rio5 Voir C/iinlic inorganique (Cr, Fe), Êlectrn-optiqiie, AJétau.r rares, Miné- ralogie. Magnétis.me terrestre. — Sur la valeur des éléments magnétiques à l'Obsei- valoire du Val-Joyeux au i" janvier 1908 ; par M . 'J'h. Moureau.r \3 — Sur la mesure directe de la compo- sante verticale du magnéiisme ter- restre. Application à l'exploration de la cliaine des puys; par MM. B. Jlrunlics et P. David 8;S — Observations magnétiques à 'fanaua- rive; par M. Ed.- El. Colin 1 19G — Nouvelles déterminations magnétiques dans le bassin occidental de la Médi- terranée ; par M. Charles JSordmnnn. \~i'>- Magnéto-optiqle. — Sur un cas excep- tionnel du phénomène de Zeeman; par M. A. Dufour 118 — ModiOcalions anomales, dans le champ magnétique, des spectres de bandes des divers composés; par M. A. Dufour. ■}.■>.[) — Sur quelques exeujples de raies pré- sentant le phénomène de Zeeman anor- mal dans le sens dos lignes de force magnétiques; par M. .•/. Dufour .... 634 — Sur les changements magnétiques du spectre du fluorure de silicium ob- servés parallèlement au clianqi; par M. A. Dufour 810 TABLE DES - Sur les spectres d'absm'ption des cris- laux de terres rares et leurs modifi- cations dans un champ niatriioiique aux températures de liipiéfaclioii et de solidification de l'hydrogène; par .MM. Jean Becquerel et //. Ka- mcrlingli Onrics - Sur un phénomène altribualile à dos (Mcclrons positifs, daus le spectre d'otincolle do l'yttriuin; par .M. Jean Jjcrquercl Voir Ji/er/ro-npilf/ue. Pages. WATHÉMATIOUliS. \o\r .'Innljsc inalltématiqiic. Calcul des pnthahiUlcf:, Gèoiiictrie Inliuité.sl- niiilc, liite'f^roDictrc, Statistique ina- ttiéinuiiquc. M. Jug. Miehel. MÉDECINE. 13 -j Gbi3 MECAXKJUE. — Sur la statique de la surface défor- malile cl la dynamique de la ligne doformal)le ; par MM. Eugùne et François Casserai Mkcaniqie animale. — Les leviers dans l'organisme; par M. A. Cuillemin. . . — Les leviers dans l'organisme ; par G8 652 <)00 Voir yJéronrniliqiic, /)i U'iu/iqur ilen Jluides. Élasticité, l''roltcmcitt. Iii- té"romètrc. N(n'i";alioii. - NouvcllcsaC(|uisilionssur le Ivala-a/.ur: cultures; inoculation au cliien ; étiologic; par M. C/iarles Nicolle... - Sur L;n nouveau tiiermo-pulvérisaleur à air comprimé; par M. Guyenot. . . . Voir .lucsthésie. Bactériologie, Chi- rurgie, Insectes, \jicrobiologie, Pa- rasites, Patkoloiiie, Patliolo!>ie ani- inale. Protozoaires. Sources, Sj/i/iilis, 'l'hcrapcutique. Tuberculose, Vaccin. 49S MibioiRliSl>«Ksi!!VTi:s. ~ M. -'lUieriNodou présente un Mé2 Voii' Electrolj les, Magnéto-optique. MÉTÉ()ROL(KiH:. — Sur les engins grèlifuge»; par AL /. yiolle 1 5 1 — ()l).-ervation de foudre en boule; par M. Isidore IJaf 5 ')4 — Sur l'application de la radiotélegrapine à la prévision du tem{)s; \tav M. .11- fred yingot i) jï< Voii' Océanographie. Ihippurts. J'rlth^ra- plùr sans fil. f458 TABLE DES MATIERES. Pages. Mi(:it()bii>i.o(;iB. — Caracléres biologiques cl pouvoir paUiOgi'iie du Sterigniato- rrsti.t lulea liainierf par MM. Sartory et .lourde 548 — Aclion de l'ion zinc sui- les milieux microbiens; par M. \c\y Joscpli \fcn- tlel 1 iSg ^ oir Bactériologie, Mvdrrinc. .Micitosi'ouiDiES. — Sur le développenicnl et la structure des spores de Tlielo- linnia Giardi Ilcunef;iiy ; jiar M. L. Mercier 34 MINÉRALOGIE. Contribution à l'élude de la formation de certaines pierres précieuses de la famille des aluniinides; |)ar M. /''. Bordas 21 Sur le triage des minéraux par l'élec- Iro-aimant; par M.\L ./. Chevallier et A. J crain 4*^7 Sur l'application ;i la lliorine d'une méthode générale de synthèse de fluo- rures et de silicates; par AL J. Dii- boin 4*^9 Sur l'existence du lluorure de sodium comme élément des syéniles néphéli- nicjues des ilcs de Los; par M. .-/. Lacroix 2 1 3 Sur une nou\clle espèce minérale, provenant du Congo français; par M. A. Lacroix 7'2'.'. Sur une nouvelle espèce minérale et sur les minéraux cpi'cUe accompagne dans les gisements tourmalinifères de Madagascar; par AL J . JMcroir . . 1867 Sur la genèse de certains minerais d'alumine et de fer. Décomposiliou laléritiipie; par MM. Jean Cliautard et Paul Lcmoine 209 Sur la présence du gneiss ii scapolite el de cipolins au Dahomey ; par JL Henry Hubert 242 Sur la présence supposée de diamants microscopiques dans \\n fond marin et dans un échantillon de terre végé- tale; par M. J. Tlioulel 35i Sur les pseudouiorplioses des micro- clines dans les micrograniles de la vallée de la Meuse (Ardennes) ; par AL Jacques de Lapparenl 58S P.Tges. — Sur les relations des micrograniles avec les diabases de la vallée de la Aleuse; par AI, J . de Lap]>arent . ... 1 i:J6 — Paramètres magmatiques des séries vol- caniques de l'Angloma et du Lagndoro (Sardaigne) ; par AL Deprat 390 — Paramètres magmatiques des séries du volcan de Alontc Ferru ( Sardaigne 1; par AI. Deprat 702 — Sur un nouveau mica du groupe [wua- gonite; par AI. l'ii. Barbier 1220 — Sur un caractère chimique difi'érenliel des ortlioses et des microcliues; par AI. Ph. Barbier i33o Voir Chimie agricole, Cristallogruphic, Gaz rares, Géologie, Océanographie, Pétrographie, Radioactivité, Volcans. 35; II 63 335 AI()Li.rsQi!ES. — Sur la formation de la notoeorde chez les larves urodèles des Tunicicrs; par AL Louis Roule . . Voir Poissons. — Les glandes palléales de défense chez le Schaphander lignarius I^. ; par AIAI. Hrniy Pcrrier et Henri Fischer. — Anatomie et histologie compai-ées des glandes de Blochmann chez les Tceti- branches; par MM. Rémy Pcrrier et Henri Fischer Morphologie dynamique. — Sur une cer- taine fonction de sup|iléance hépa- tique exercée par la plume chez les oiseaux ; par M. Jean de L^a Riboi- sièrc Mort. — Sur l'impossibilité do diagnos- tiquer la mort réelle par la radiogra- phie des organes abdominaux; par AL Ma.viitw Ménard Voir Rayons X. AIoissES. — Sur les propagules et les Imibilles obtenus cx|)érinientalement chez quelques espôccs de AIou.sses du genre Jlarbula : par M. Jacipics Maheu 1 1 0 j Mouvement brownien. — Sur la théorie du mouvement brownien; par AI. P. L^angcvin 53o — L'agitation moléculaire et le mouve- ment brownien; par M. Jean Pcrrin. 967 — Etude cinématograplii(pic des mouve- ments browniens; par M. l'iclor Henri 1 024 IIKJD TABLE DES MATIERES. 1459 Muscles. — Sur riiinei-v:iliun ilcs iiuisclos slenio-maliiïdieii , cléido-iiiasloïdieii et Iropo/.e; par MM. F.-X. Lcsbrc Pages. el F. Mdif^iwn 84 — Erralii rclalil's à cotte Coniiiuinicalioi). ii'> N NappiîS de ciiAiiniAGii. — Sur la iircscncc de nappes de recouvrciucul au nord cl à l'est de la Corse; par M. Ji. Mnury \)'\ '> — Sur les nappes de la Corse orientale; par MM. Pierre Teriiiier cl. Eugène Maary i. N'oir Minéralogie. PiiosiuioRESCENcE. — Sur (piclques spec- tresde pliosphorescence; parM. Henri Becquerel \^o PuoTOGHi.iiiE. — Sur une action pliotogra- pliiqiie de la lumière infra-rouge; par M. .4. Gargam de Moiicetz 1022 Voir .lir. Lumière. Pkotoghai'uie. — Épreuves réversibles. l'Iiotographies intégrales; par M. G. Lippmann 'i4G — Contribution à la théorie de la trame pliotograpliique; par MM. //. Cidinels cl L.-P. Clerc 9l'>j Voir Jcoustiqu», : R RADioAc.TivirK. — Étude sur le railioploiul); par .\L n. Sziliu-d 1 lO — Sur la radioadivilé des eaux de l'iom- bières ; par .^L .4iidré liroeliet. ..... 173 — La radioactivilé des eaux d'.\x (.Vriège) démoiUréc par la pliolograpliie; par M. F. Garri^oii 1 33'2 — Sur le lithium dans les minerais radio- actifs ; par M'" Gleditsch 33 1 — Le lithium dans les minerais actifs ; par .S» JJ'iUidin Hninsnj et M. .lle.r. Camerori 456 — Le parcours des rayons a; par .M. // ;7- liaiii Duane 958 — Su ries rayons secondaires des rayons c< ; par ^L fVilliam Duane . . 1088 — Sur les courbes de radioactivité induite obtenues par M.M. Sarazin elTomma- sina; par M. J. Danne 394 — Sur la véritable cause du dédouble- ment de la courbe do dosaclivation des conducteurs recouverts d'une couche diéleclri(pie et radioactives avec charge; par M.M. F.d. Snrnsin et Th. 'J'omniasina i aoâ — Recherche de l'hélium dans les mine- rais contenant de l'urauo; par M. F. Barilns 89(1 — De l'arrêt et du séjour prolongé du sulfate do radium dans les tissus vivants; par iM.M. //. Dominiei el Fiuire-BcauUeu loâi — Relations entre les effets biocliindques des radiations cl la quantité absorbée (dosage flnoroscopiqne); par M. //. Cidlleiiiuiol 1 3 1 4 Voir Caz nires. llAi'i'oitTS. — Rapport présenté, au nom de la Section de Géographie et Navi- gation, au sujet d'un vœu émis par la .Société de Géogrnphie de Paris. relativement aux dépêches météorolo- giques d'Islande 16 Voir Académie, Sjstème iiie'triqite. Rate. — Sur le rôle érylhrolytique de la rate chez les Poissons ; par M. Richard Bliimrnthal igo Rayons X. — Action des rayons X sur hi plaque photographique; par M. .1/. Chtiiwz 172 — Quantité do rayons X absorbée et quantité transmise par les couches successives de tissus; par M. H. Guilleniiiiot "197 — Nouvelle méthode permettant de cons- tater, parla radiographie, si un enfant déclaré né mort a vécu ou n'a réelle- ment pas vécu ; par M. Charles l'aillant 921 — Radiographie des poumons et de l'es- tomac dos fœtus et des enfants mort-nés; par M. Bonchacoiirt lorg — La radiographie en Médecine légale; par M . /•'. Bordas 1170 — Del'acliondes rayons X sur l'évolution de la glande mammaire pendant la grossesse chez la lapine ; par .MM. Clu- zet et Bassal lojy Voir Mort. TABLE DES MATIERES. i4G:i S Pa(jes. Sang. — Modificalions du sang provoquées par l'injecliou d'alropiue ou de pep- tone par le canal cliolédoque ; par MM. Doron el Cl. Giiiilier 191 — Sur l'avance el le retard do la coagu- lation du sang en tubes capillaires; par M. Cil. Boiicliard jio — De l'action de l'extrait alcoolique de l'urine humaine normale sur la pres- sion artérielle; par MM. J.-E. .Ahélotis et E. Bard'ier jyj — Sur la préparation et sur i|uelques propriétés de l'oxyliéniocyanine d'es- cargot cristallisée; par M. Ch. Dcrr. 7X4 — Action comparée de l'eau salée simple et des sérnms artificiels à minérali- sation complexe sur le sang et la circulation; par M. C. Flcig 1 loS — £'rr<ï^( relatifs à celte Communication. \i\)>'' Voir C/iiiiiie p/ij s!ol<)L;iqiic. l'/iysiolo'^ic. Urine . SÉiSiUES. — Sur les principaux centres de treniblemenls de terre du sol de la France, et sur le réseau des stations sismiques cpi'il conviendrait d'établir; par M. (i. Jlii^oardtin .... ij; — Le tremblement de terre du aO mars 1908 (Cliilapa, .Mexique), enregistré à Paris; par M. G. /iiginirilan i\- \ — Sur les principes à applicpier pour rendre les constructions asismiques; par M. Montessii.2 — Observations du Soleil faites à l'Oljser- vatoire de Lyon, pendant le quatrième trimestre do 1907; par .\I. /. Guil- laume 382 — Observations du Soleil faites à l'Obser- vatoire de Lyon, pendant le premier trimestre de 190H; par M. J. Guil- laume 1 379 — Contribution à l'étude du rayonnement calorifique solaire ; par MM. C. Fèry C. U., 190S, I" Semestre. (T. C.XLVI.) Pages, et G. Millocliau 2J2 — Contribution à l'étude du rayonnement calorifique du Soleil; par iM.M. G. Mil- locliau et C. Fèry J7'2 — Contribution à l'étude du rayonnement i-alorifique solaire; par .M.\I. C. Fcry et G. Milliicliau (iCi 1 — Recherches sur la rotation et l'éclat de diverses couches atmosphériques du Soleil; jiar M. //. Jk-slaudres . .. . i235 — Les flocculi de l'hydrogène photogra- phiés avec les raies Ha el II0 ; par M. G.-./. Haie i25i Soi.KNNiTÉs sciEi^TiFiouKS. — La Murdci- palitc de la ville de Faeiiza invile l'.\cadémie à se faire représenter aux Fêtes du trois-centième anniversaire de la naissance d'Efcmf:;elista Torricclli. looï Soi.tTioNS. — Voir Dissociation. Eyapo- rntiuii. II) drulo^ie. Eunnvre, Pnrtlié- iiof^eriL'se, Eadioaclivilc. SoiHCES. — Nouvelles recherches sur les gaz rares des eaux thermales. Débits gazeux de quelques sources; par MM. Charles Moureu et Robert JSi- (piard 435 N'tjir //) drologie. Si'AirriiiNE. — Constitutions des a- el [i-méthylsparléinesetdel'isosparléine; par M.M. Charles Moureu el .liiiand f^aleur 79 Si'ECTRoscopiE. — Sur les spectres d'émis- sion des fluorines; par M. Henri Becquerel 1 31! — Sur les spectres de composés non dissociés; par .\l. H. Becquerel 237 — Sur un dispositif spectro-photomé- . Irique; par .\l. J. 'J'hoi'ert 534 — ICtude speclroscoijique de flammes de diverses natures; par MM. G.-J. Ucmsalech et C. de Watteville 748 ~ Sur les spectres de flamme du fer; par M.M. G.-J. Hcmsalech el C. de Il atteville S 19 — Sur le spectre du fer observé dans la flamme du chalumeau oxhydrique; par M.M. G.-J. H< msalech el C. /le Il atteville 296 — Sur la présence des raies d'étincelle dans le spccire de l'arc ; par M.M. Cli. 192 i464 TABLE DES MATIERES. Pages. 75i Vabry et //. Buixson — Sur les riiies ultimes des métalloïdes : tellure, |)lios|)lioi'c, arsenic, aniimoino, carbone, silicium, bore; par M. ./. de Cramonl i vîljo — /i/T««rt relatifs à celte Communication. i/i'^S Voir Arc, Ma'^nélo-opllque, Phospho- rescence. Métaux rares, .Soleil. Statistioi'e matiiématiquk. — Sur l'ana- lyse des courbes polymorpliiques; par M. Emile Bord i3oî STi:iiiGMATOi:ysTis nicra. — Sur la fixation du zinc iiar le Slcrifiinatoeystis ni"ra i'apes. V. Tgl). ; par M. M. Javillicr jGj Voir Acides. Parthénogenèse. SucnES. — Préparation et caractères de la r/-talite cristallisée: par IMM. Ga- briel Bertrand et P. Bruneau ^'èi Svpiiii.is. — La transmission de la sy[)hilis au clial; par MM. C. La-adili cl T. Yamanouchi i i .'.o SvsTÈMR MKTlUQUE. — Uap))ort sur la nécessité de l'application exacte du Système métrique décimal à toutes uns monnaies: par M. /. Violle 563 Tki.kguaphik SANS Fil.. — Eonclionnpment du détecleur électrolytique: iidluenco de la température; par M. Ilmri Abraham J97 — ■■ Aoeroisseinents de sensibilité des révé- lateurs électrolytiques sous diverses inlluences; par M. Edouard Branly. '127 — Dispositif pour l'élude do la sensibilité des détecteurs électrolytiques; par M. /'. Jé^oii li j(î — Détenruiialion de l'heure, sur Icrre et sur mer, à l'aide de la télégraphie sans fd ; par M. Bou, Tiii;it.Moi:iii.MiK. — Sur les clialeurs do dissolution des métaux alcalins et sur les chaleurs do formation de leurs protoxydes; par M. E. Hcngade 120 — (Ihaleur do formation des oxydes anhydres de strontium et de baryum; |)ar .M. (/(■ h'iinrand 9.17 — Sur les carbonates neutres alcalins et alcalino-lerreux ; par M. de Eorcrand. 5 1 i Voir Chimie inor^ani(fiic { Li 1. — Chaleur de neutralisation de l'acide aci'lique et de l'ncide benzoique |>ar l'aniline en milieu benzéiiique; |iar MM. Léo l'ignon et E'fieu.r 1 jiG TiiKR.MODVNAMiQiiK. — Sur l'exleusion du théorème de Clausius; par .M. li.-H. Amagnl 555 — Sur la délente adiabatique des fluides saturés ; par M. Ji. Mathias 80O — Sur l'entropie; par M. Auric Siji TdxiQi i:s. — L'oxyde de carbone inter- vient-il dans l'intoxicalion par la fumée du tabac? par M. C. Fleig... 776 TiiiBOMSiiMcsciîNCE. — Sur la Iribolumi- nescence des substances minérales: par M. Adrien Karl 11 o J — /;"/Trt<(7 relatifs à cette Couimunicalioii. ii;|i> Tryi'anoso.ves. — Fixation, multiplication, culture d'attente des trypanosomes pathogènes, dans la trompe des mou- ches Isé-lsé; par M. E. Roubaud . . . 4'-J — Au sujet de Trypanosoma eongolensc ( Broden ) ; par M. A. Laverait 8 ^S TinEncuLosK. — Oculo-réaction et non- accoutumance à la tuberculiiio: par M. //. Vallée 1 ;0 — Sur les propriétés lécithinophilcs du bacille tuberculeux et de la luber- culine; par M.M. A. Calmetle, L. Mfissol cl M. Breton G7G — Action tardive des dérivés bacillaires chlorés; [wr .\l.\l. Moussu et Goupil. .j.l — Variations mor[)hologiques du bacille de la tuberculose de l'Homme cl des TABLE DES MATIERES. ■ 4(35 Mammifères, oblenues nrlilicielle- ment; par M. .S', ./rloiiifi- Conslituliiin cliimiiiue et propriétés lîiologiqucs du protoplasma dii Iwicille (le Kocli; par MM. ./iile.t ./iiclair el Louis Paris Des caractères de l'infection tubercu- leuse dans leurs rapports avec lo diagnostic de la tuberculose par les Pajjes. ■joi Pages, moyens révélateurs; par MM. .V. Jrloing et L. Tlicvcnot 56 1 La septicémie tuberculeuse aiguii du cobaye; par M. André Joussel loGo Sur les propriétés activantes des sérunis d'animaux sains et d'animaux lulierculeux ou tuberculinés à l'égard du venin do cobra; par MM. ./. Cul- incite, L. Massol et C. Gaérin 1076 u Urine. — Essai do séparation des sub- stances liypertensi\cs de l'urine nor- male ; par MM. J.-H. .-Il/clous et E. Bardier Voir Saiif;. Vaccin. — Roclierclios sur la répartition de la substance antivirulente dans'Ies humeurs des animaux vaccinés ; par M . i . Camus gy I Vkks. — Sur la nature syncyliale do l'in- Icstiu des H/idl'docœles; par .\L Paul Huilez iiciCi Vin. — Du rolc des levures et des cépages dans la formation du bouquet des vins; par M. -•/. Roscnslirlil i2>4 — Influence de la température de stérili- sation du moût et de celle , eu renioiilant, au lien de rorméniqucs, lisez étli\ K'uiiiucs. TAIÎLE DES AUTEURS. MM. P ABELOUS (J.-E.) el BARDIEll (E.). — De l'aclion de l'extrait alcoolique de l'urine humaine normale sur la pres- sion artérielle — Essai lie séparation des substances livportensivos de l'urine normale.. .. ABHAilAM (Henri). — Foncticmnemont du délecteur électrolytiquc; inlUienco do la température ABU AIlAiM (Henri) et CARPENTIEU (.1.). — Sur un nouveau rliéograplie des- tine à la projection des courbes de courants alternalifs ADAM est présenté on seconde lii;ne à M. le Ministre du Commerce pour la chaire de Géométrie appli(iuée aux arts, vacante au Conservatoire natio- nal des Arts et Métiers par le décès de M. Laiisscdal ALBAHAUY(J.-M.). — Méthode d'analyse complète des matières végétales ALBEUT DE MONACO (S. A.'^S.) adresse il M. lo Président un lélégraniiiie de condoléances à l'occasion de la mort de M. ./. (le LapparcrU ALOUIER et CHEVALIER {.!.). — Action de la noix do kola fraiclie sur lo tra- vail AMAGAT (E.-H.). — Sur i'exlcnsioii du tliéorème de Clausius — Est élu membre de la Conuuission cliargée do juger le concours des prix Hébert, Hughes pour l'année 1908 ' AMANN (M.). — Sur la visibilité do l'anneau de Saturne du côté non éclairé [lar le Soleil et sur sa réappa- rition en janvier 1908 aues. \): i3-i ^■'79 336 86 10, 1 3^3 MM. Pages. AMANS (Palt,). — Études anémomélri- ques des hélices zooptôres 6 JG — Rôle de la torsion positive dans les hélices aériennes et les aéroplanes.. . 7<)i — A propos des Notes présentées récem- ment par M Marcel Dcpirz, « Sur le planement des (Mseaux », adresse une Note sur le mémo sujet, conte- nant des indications liibliographiques et des réclamations de |uiorité 1 liS — Sur le planement des Oiseaux 129G ANDERSEN (N.; et PELET-.IOEIVET ( L). — /fz-mtorclatirsànneCommunication du ïj décembre 1907 sur l'inllucnce des acides et des bases sur la fixation de colorants acides et basiques par la laine i5a ANDOYER est présenté en première ligne pour la place vacante, dans la Section d'Astronomie, par suite du décès do M. Janxsen (io3 — Est présenté en seconde ligne à .M. le Ministre de l'Instruction publique pour le poste vacant, au Bureau des Longitudes, par le décès de .\I. Lœtvy. i3o2 ANDRÉ (G.). — Sur le développement comparé des tubercules el des ra- cines l'iao ANGOT (Alfred). — Sur l'applicatidii de la radiotélégraphie à la prévision du temps 918 APPELE (P.) est élu membre de la Com- mission chargée de juger les concours du Grand Prix des Sciences mathéma- tiques, des prix Erancœur, Poncelot pour l'année 1908 104 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question l/|()8 TABLE MM. P; (le prix Bordin (Sciences malliéiiui- liques I pour l'année nji i Altl.OI.NX; ( S. ). — Vari;ilions niorpholo- L'i(|ucs (iii bacille de la tuberculose (le rilomnie el des .Mammifères obte- nues artificiellement AHLOING (S.) et THÉVIiNOT (L.). — Des caractères de l'infection tubercu- leuse dans leurs rapports avec le diagnostic de la tuberculose |iar les moyens révélateurs AUSONVAL (d') est élu membre des Coiumissions chargées de juger les concours : des prix Montyon, Barbier, Brôant, Godard, du baron Larrey. Bcllion, Mège, Serres pour l'année 1 908 — Des prix Montyon, l'hilipeaux, Lallc- mand, iMartin-Damourctte, Poural pour l'année 1908 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une (piestion de prix Poural pour l'année 191 1 AK'i'llAUl) (GAnniKi.). — Sur la fréfiuence des ulcérations intestinales dans le cours do la grippe — Sur la mesure de l'ondée veniriculaire chez l'homme — L'élasticité vaseulairo el ses varia- lions I ASTliK (i)') el GILI (Pikhuk) adressent une N'oie intitulée : « Une nouvelle es- pèce de nitrificateur DES AUTEURS. !i(;es. 56 1 1G4 Km' 164 370 :i39 437 MM. Pages. ATIIANASIADIS (G.). — Flammes so- nores renfiirçant plusieurs sons 533 AUCHÉ ( A.). — Recherche spectroscopique de la bile 49') AUCLAIR (.hiLKs) et PARIS (Louis). — Constilulion chimique el propriétés biologi(|ues du protoplasma du ba- cille de Koch 3oi ALGER (V.). — Sur un nouveau type de combinaison du soufre avec certains iodures 477 — Sur les hydrates de l'acide arsénique. 58") — Sur les dérivés trihalogénés mixtes du méthane 1037 — Action des alcalis sur les acides mono- et diméthylarsiniques el sur leurs dérivés iodo-subslilués 1280 AUGER (V.) et DUPUIS (P.). - Sur les élhers phosphoriques acides du gaïacol 1 1 "1 1 AURIC (AiVDiiii) adresse une Note « Sur l'entropie » 880 — Sur l'entropie S91 — Sur le développemciil en fraction con- tinue d'un nombre algébrique i2ii3 — £'•/■»/« relatifs à celte Communication. i4j8 AURIVILLIUS (Cuil.), Secrétaire perpé- tuel de l'.Xcadémie des Sciences de Stockholm, annonce à l'Académie (|u'uÈie copie à l'huile du portrait de René Doscartes. par D iVl ■1')- 4io 9'ii 1:578 io4 DES AUTEURS. 1^69 MM. Pajjes. Sciences physiques en remplacement de M. J. de Lnppnrcnt — Est élu membre des Commissions char- gées de juger les concours : des prix Hébert, Hughes pi>ur l'année 1908 .. — D(?s médailles Arago, Lavoisier, Rer- thelol pour l'année 1908 ilii — Des prix TrémonI, Gognor. Lanne- hmguo poui' l'année 1908 i'i4 — Du prix Eslradcs-Delcros pour l'an- née 1908^ 'i-'-O — Est élu membre delà Commission chaj'- gée de présenter une queslion de prix Vaillant pour l'aïuiée 191 1 rix — M. le Président donne lecture d'une lettre du Prince Rnland Bonaparte concernant lo don d'une somme de 100000''' consacrée à la cause du progrès scienlilique 439 — Fait |)arlie de la Commissiim chargée d'examiner les demandes relatives aux postes d'étude du Laboratoire du mont Rose joy — lu do la Commission chargée de pro- poser le mode d'emploi des annuités offertes par le Prince Roland Bona- parte j 1 7 — Annonce A l'Académie qu'en raison des fôtes de Pâques, la séance du lundi ■'.o avril est remise au mardi '}.\ — Annonce à l'Académie (|u'cn raison des fêtes de la Pentecôte, la séance du lundi 8 juin est remise au mardi 9 juin BECnÙEREL (Jkan). — Sur un |iliéno- mene altribuable à des élejetrons po- sitifs, dans le spectre d'étincelle de l'yttrium (183 — Sur la nature des charges d'électricité |)osilivo cl sur l'existence des élec- trons positifs i J08 BECUUEBEL Mkan) et KAMERLliNGH (INNES (H.). — Sur les spectres d'absorption des cristaux de terres rares et leurs modifications dans un champ magnéti([uc aux températures de liquéfaction et do solidification de l'hydrogène G2 J BELLINI et TOSI. — Télégraphie sans fil par ondes dirigées 95G BERGER (E.).— Sur l'oxybromure de phosphore -(oo BER(;ET(A.). — Utilisation des failles pour la détermination de la densité 707 ir3i I/J^O TABLE DE MM. Pages, inoyonno ilc la Terre loG') BERT11KAU.MI-: Mkan). — Sur la sépara- liiiii (le ramiiioiiiai|ue et des aniiiics au iiioyon de l'alcool absolu bouillaïU. i9.i5 BKRTIIRI.dT (Ai.Biîirr) et ROSEXTHAL (Piuniiiî). — Sur l'anestliésie prolou- géo par les mélanges d'oxygène et de chlorure d'élhyle 43 liEKTlN est élu membre des Com- missions cliargéos de juger les con- cours : du Prix extraordinaire de la Marine et du prix l'iumcy |)onr l'an- née 1908 104 — Des prix Gay, 'rcliiliatelicr, Hinoux, Delalande -(iucriueau pour Tannée I <)oS 10 i — Est élu mcnibre de la ('.luuiuission chargée de présenter une (pusslion de prix Gav pour l'année içjolS lo/j I!El{TltANI)(G\imiF.i,) et HRUNEAU (!'.). — Préparation cl caractères de larZ-la- lile cristallisée jSa liKRTRAM) (GAnniDL) et ROSENBLVTT (M.). — Tyrosinase et lyrosine racé- mirpic îoj BERTRAND (Paui.).— Caractérisliques do la li'ace foliaire dans les genres (h- rnj>teris et TnlncniiUs 9.0S BESSON cl ROSSET. — Action de l'am- nioniac sur le cldorazolure t\c ])lios- pliorc ii4() — Sur le chlorure d'arsenic aniinoniacal. i?.G6 BIl'RRV (II.). — Sur l'action de l'amy- lase du suc pancréatique et s(ui arti- valion |)ar le suc gastrique 417 HlGOUiUXVN (Gum.i.a'iimk). — Sur les principaux centres do tremblements (le terre du sol de la France, et sur le réseau des stations sismi(pies qu'il conviendrait d'établir • ()- — I.c Ircmhlement de leri'c du ■).(; mars 190S (Chilapa, Mexique), enregistré à l'aris 673 — Sur l'application de la télégraphie sans fil à l'aniélioi-alion des avertissonionts météorologiques SS5 — ICst élu niend)re de la Commission chargée de juger les concours des prix PierreGuzmann,Lalamle, Valz, Da- moiseau, Janssen |)our l'année f(jo8. 104 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Damoiseau pour l'année igoS. ■>■>.{ BlyUARI)(Roiu:in) e M()UREU(Chahi,es). S AUTEURS. MM. Pages. — Nouvelles recherches sur les gaz rares des eaux thermales. Débits gazeux de quehpies sources l'ii BLA1SE(E.-E.) et HEliMAN (1.). — Syn- thèses au moyen des dérivés organo- métalliques mixtes du zinc. Cétones- alcools ,J7g — Sur les cétones-alcools ^-ax dial- coylées. Migration sous l'influence des alcalis 700 — Sur les cétones-alcools ^-aa dialcoy- lées. Transposition par déshydra- tation 1 3i6 BL.\N(;; ((i. ). — Synthèses dans le groupe du camphre. Synthèse totale de la ^-campholène-lactone -7 BI..\NC (G.) et BOUVE.VULT (L.). — Nouveaux dérivés de la camphénylone ; sa constitution /Vi BLARI.NGIIEM iL. ). — Recherches sur les hybrides d'Orges wicfi BLOCH (EiiGKNE). — Sur l'ionisation do l'air par la lumière ultra-violette . . . .S92 — Sur un phénomène électro-optique dans l'air contenant des poussières en suspension 1)70 BLOCIl (L.). — Sur les différences de po- tentiel de contact entre métaux et litpiides 1(117 lîLllMENTHAL(RrriiAiti)). -Sur lo ri'ile érythrolyliquo de la rate chez les Poissons irjo BOIIIJN adresse une Note « Sur une pro- priété nouvelle du problème des deux corps 1) 1 iSS BONAPARTE (Le Prince Roi.Axn ) met à la dis|)osition de l'Académie une somme de looooo''' destinée a provo- cpier des découvertes en l'acilitant les recherches des travailleurs J07 — Fait partie de la Commission chargée de proposer le mode d'emploi de cette somme 5 r 7 — Est élu membre des Commissions char- gées déjuger les concours: des prix Savigny, Thore pour l'année 1908... iC.l — Du prix Alonlyon (Statistique) pour l'année i9(iS iC,:j BONNE (('..)" et SOULIÉ (A.). — Sur l'existence de cin(i arcs branchiaux et de six arcs aortiques chez l'emljryon de Taupe 38 BONNIER (Gaston) est élu membre de la Commission chargée de juger les TABLE I)i:s AUTEURS. MIM. Pages. concours des prix Desinuzières, Mon- tagne, de Coiiicy pour l'année (908.. loj BONNIEU (l'iiciiiii;). — Les Épisùisies bull.iaires d'origine nasale 1 4' ') BOUDAS (F.)- — Coniribulion à l'étude de la formation de certaines pierres précieuses de la famille des alumi- nides j 1 — lieclierclie de faibles quanlités d'iié- liuni dans les minéi'au\ ('l'S — Reclierclie de l'hélium dans les mine- rais contenant de l'urane Sc|(; — La radiographie en Médecine légale.. . 1 170 BOREL (É.MI11;). — Sur l'analyse des courbes polyniorphi(|ues 1 jo 1 BORNET est élu membre des C.onuiiissions chargées de juger les concours : des prix Desma/.ièrcs, Montagne, de Coincy pour l'année 1908 10 j — Des prix TrémonI, Gegnor, Lannc- longue pour l'année 1908 i(i j — Du prix Jérôme Ponti pour l'année 1908. t ui BOSC (F.-J.). — Epilhélioma claveleux et nature parasitaire du cancer 10 ,8 BOSLER (J.). — Sur le nombre des cor- puscules dans l'alomo GSCi BOSSUËT (Robert) et LEBEAU (Pall). — Sur le siliciure do magnésium .... --«.Si BOUCHACOURT. — Radiographie des pou- mons et de l'estomac des fœtus et des enfants mort-nés kih) BOUCHARD M'.iiAiii.Ks). — Sur l'avance et le retard dans la coagulation du sang en tubes capillaires 7'io — Est élu membredesl'omniissions char- gées de juger les concours : des prix Montyon, Barbier, Bréant, Godard, du baron l.arroy, Bellion, Mége, Serres pour l'année 1908 i(j4 — Des prix Montyon, Philipeaux, Lallc- mand, Martin-Damourellc , Pourat pour l'année 1908 i(; j — Des médailles Arago, Lavoisier, Ber- thelot pour l'année 19(18 id.j — Des prix Tréinonl, (léguer, Laïuie- longuo pour l'année 1908 lOl — Est élu membre de la Commission char- gée de présenter une question de prix Pourat pour l'année 191 1 iil 1 — Est élu membre de la Commission chargée de dresser une liste de candi- dats au poste de Secrétaire perpétuel pour les Sciences physiques, vacantpar suite du décès de M. t/e Lnpparenl. . rijO C. R., 1908, I" Semestre (T. CXLNI.) >4;l Pages. MM. BOUCHER (Voi.(:vj et .lADIiN (F.). — Sur la production de la gomiue chez, les Moringa 047 ItOUGAULT (J.). —Action do l'acide liypo- iodeux naissant (iode et carbonate de sodium) sur quelques acides de formule générale R — CH = CH — CI|! — CO-î H (Il étant C' H-> plus ou nioin.--: substi- tué) I i(i — Action de l'acide hypoiodoux naissant (iode et carbonate de sodium) sur (pielques acides de formule générale R — CH = CH— C1U--C0M1 (R étant C'H' plus ou moins substi- tué) ;ii — l'étude comparative de la déshydrata- tion des acides atrolaciique et /)-mé- thoxyatrolactiquc. Acides /j-méthoxy- atropique et di-yj-mélhoxyalropique. . 7(;() — Errata relatifs à cette Communication. 814 — Fixation de l'acide cyanhydrique sur l'acide ben/.oylacrylique 936 — Sur le procédé de itessinger et Vort- mann pour le dosage de quelques phénols. Séparation de l'acide salicy- lique i4o3 HOULE I Maucki.lin i. — Sur l'existence d'une faune et d'une llorc pcrmiennes à Madagascar joa BOUQUET DE LA GRYE. — Rapport pré- senté, au nom de la Section de Géo- graphie de Navigation, au sujet d'un vœu émis par la Société de Géographie de Paris, relativement aux dépêches météorologiques d'Islande 16 — Détermination de l'heure, sur terre et sur moi-, à l'aide de la télégraphie s.uis hl r.71 Voir Cointnissioiis. — Est élu membre des Commissions char- gées de juger les concours : du Prix ,e\lraordinairo de la Marine cl du prix Plumey pour l'année 1908 ((i4 — Des prix Gay, Tchihalchef, Binoux, De- lalande-Guérincau pour l'année 1908. 104 — Est élu membre des Commissions char- gées de présenter une question do prix Gay pour l'année 191 1 104 — De prix Vaillant pour l'année 191 1 . ■).ii 1^7^ TABLE DES MM. Pages. — Et de la Commission cliargée de pro- poser un mode d'emploi des annuités offertes par le Prince Roland Bona- parte ') 1 7 BOURION (F.) — Snr le dosage de l'acide lungstique el sa séparation d'avec d'autres corps, par l'emploi du raé- lanao clilore et chlorure de soufre.. . i idj BOUliQÙELOT (ÉM.) et HÉRISSEY (II.). — Sur l'arljuline el quelques-uns 'de ses dérivés considérés au point de vue de leur pouvoir rotaloirc et de leur dédoublement par l'émulsine.. . . 7()4 COUSSINESQ. - Tiiéorie de l'écoulement sur un déversoir vertical en miiiec paroi el sans contraction latérale : Cas de la nappe ondulée et son rac- cordement au cas de la nappe plon- geante Gii; — Propriétés diverses des courbes expi'i- mant. soit par leur enveloppe, soit directement, les coefficients de déliit m d'un déversoir vertical en mince pa- roi, sans contraction latérale cl à nappe noyée en dessous, en l'onction delà pression relalive N' exercée sous ces nappes au niveau du seuil 667 — Est élu membre des Commissions char- gées de juger les concours : du Grand- Prix des Sciences mathémati([ues, des prix Francœur, Poncclet pour l'année 190S loi — Des prix Montyon, Fourneyroii poui- l'année 1908 10.^ — Du Prix extraordinaire do la jMarino et du prix Plumey pour l'année 1908. . . 10/, BOUTTIEAUX. - Sur les conditions d'uti- lisation des ballons dirigeables ac- tuels BOUVEAUI.T (L.) et BLAINC (G.). -Nou- veaux dérivés de la camphénylone; sa constilulion •jj'i liOUVIÎAULT (L.) et I.EVAI.LOIS.- Éla- lilissement de la formule de constitu- Uon do la lénonc : 80 BOUVEAULT (L.) et LOCQUIN (R.). — Synthèse do l'acide dlhydrocampho- riquo racémique 82 — Synthèses au moyen des adipates de méth vie et d'éthyle r 3S BOUVIER (E.-L.). - Sur les relations zoologicpies des Creveltes dc^ la tribu des Sténopidés 8S- — Kst élu membre dos Commissions ohar- 74) AUTEURS. MM. Pagos. géos de juger les concours : des prix Savigny, Thore pour l'anuée 1908. . . i(l j — Du prix JérômcPonti pourl'année 1908. a^io — Est élu membre do la Commission char- gée de présenter une question de Grand Prix des Sciences physiques pour l'année 191 1 221 — Est élu mendjre de la Commission nommée par r.Vcadémie pour exami- ner les demandes relatives aux postes d'étude du Laboraioiro du mont Rose. 507 BOUYSSY (M.) et IIEXRIET (H.). - Sur l'origine de l'ozone atmosphérique el les causes de variations de l'acide carbonique de l'air 977 — /i/vcz/rt relatifs à cette Commuuication. 1070 — Sur une méthode volumétrique per- mettant le dosage simultané do l'acide carbonique et des autres acides de l'air atmosphérique 1 100 BOUZAT. — Sur le sulfate cuivreux am- moniacal 75 BRANLY (Edouard). — Accroissements de seusiliilité des révélalcurs électroly- tiques sous diverses iniluences V27 BKASIL ! L.). — Le genre Doliocystis Lé- gei' , 4'-5 BREGUtT (Loris). — Sur le rendement des hélices de propulsion dans l'air. . 1 13 BRETON (iVl.), M.4SS0L (L.) et CAL- METTE (A.). — Sur les propriétés lécithinophiles du bacille tubercu- leux et de la tuberculose 676 BKEUIL (A. ), JAMMES (L.) el JEANNEL ( 1!.). — Les dernières peintures dé- couvertes dans la grotte du Portel (Ariège) \ 1166 BlilCARD est présenté en première ligne à M. le Ministre du Commerce pour la chaire de Géométrie appliquée aux .Vrts, vacante au Conservatoire na- tional des Arts et Métiers par le dé- cès de M. Laussednl (179 RRIVES (E.). — Sur le Sénunien el rÉoccne de la bordure nord de l'Atlas marocain S73 BROCHET (ANDukj. — Sur la radioacti- vité des eaux do Plombières 1 75 BROCQ-ROUSSEU cl liAIN (Edmond). — Sur la durée dos poroxydiastases des graines 5.J "j RROGLIK ( M. Di;). — Sur les ga/. pnue- nanl des étincelles élcclri(|ues Gï.J — Sur l'examen ullra-microscopiquo dos TABLE DES MM. P; conircs ohnreés en suspension duns les gaz BRON(A.) el GUYE (C.-E.). - Diffé- rence de potentiel cl stabilité de l'arc alternatif entre métaux BRUNEAU(P.) et BEliTUAND (Gahriei.). — Préparation et caractères de la d- lalitc cristallisée BRUNHES (B.) et DAVID (P.)- — Sur la mesure directe de la composante ver- ticale du magnétisme terrestre. Appli- cation à l'exploration de la chaîne des ]1UVS BUUNIIES (.ÎKAN) et CALCiATi (Cesare). — De la prédominance de l'érosion de la Sarino sur sa rive droite BRUNTZ (L.). - Sur l'existence des ag.'S. ingo s-s AUTEURS. 1473 MM. l'aijes. glandes céphaliqiios chez Maclillis marhiina Leach 491 — Sur la structure et le réseau trachéen des canaux excréteurs des reins de Machilis maritima Leach 87 1 — Sur la cytologie du labyrinthe rénal des Thysanoures 10 |j BUHL (A.). — Sur la sommabilitc des séries de Fourier 60 — Sur les séries de polynômes taylu- riens 5-J BUISSON (H.) et FABliY(Cn. ). — Sur la présence des raies d'étiin'elles dans le spectre de l'arc -'>\ — Sur deux régimes différents de l'arc au fer ir.p C CAILLE (IL) et PERRIEU (G.;. —For- mation de mélanges d'isomères à point de fusion constant dans la réac- tion de Friedel et Crafls 7i;<) CAILLETET (Louis) est élu membre de la Commission chargée de juger les concours dos prix Hébert, Hughes pour l'année 1908 loj — Et de la Commission chargée de pro- poser un mode d'emploi des annuités offertes par le Prince Roland Bona- parte j I - CALCIATI (Cesark) et BRUNHES (.Ii;an). — De la prédominance de l'érosion do la Sarine sur sa rive droite 3-j CALMEES (H.) elCLERC(L.-P.). — Con- triljution à la théorie de la trame photographique 9G ii CALMETTE ( X.) fait hommage à l'Acadé- demie d'un Ouvrage intitulé : Re- cherches sur l'épuration biologique des eaux d'dgoul effectuées à l'Ins- titut Pasteur de Lille et à la station expérimentale de la Madeleine jjy CALMETTE (A.), xMASSOL CL.) et BRE- TON(M.). — Sur les propriétés léci- thinophiles du. bacille tuberculeux et de la tuberculine C7G C.\LMETTE (A.), MASJOL ( L.) a GUÊ- RIN ( C). — Sur les propriétés acti- vantes des sérums d'animaux sains et d'animaux tuberculeux ou tuher- culinés à l'égard du venin de cobra. . lo-G CAMERON (Alex.) et RAMSAY (SirWii.- liam). — Le lithium dans les mine- rais actifs 4)0 i^AMUS (L.). — Recherches sur la répar- tition de la substance antiurulcnle dans les humours des animaux vac- cinés rjg [ — Etude de l'action bactéricide du sérum antivirulent sur les germes adven- tices du vaccin 1117 CARNOT (Adolphe) est élu membre des Commissions chargées de juger les concours : des prix .Tecker, Cahours, Monlyon (Arts insalubres;, Berthe- lot pour l'année 1908 io5 — Ou prix Monlyon (Statistique) pour l'année 1908 16 j CARPENTIER (J.). — Expériences exécu- tées sur le rhéographe 137] CARPENTIliR ( 1 ) et ABRAHAM ( Hexih ). — Sur un nouveau rhéographe des- tiné à la projection des courbes de courants alternatifs 1 371 CARRÉ (P.). — Sur la lactone de l'acide dioxy-3-4-butyrique \)^>. CARTAN'(É. ). — Sur la définition de l'aire d'une portion d'une surface courbe. . 1G8 CARfERET (G.). — Sur une réaction simple productrice de gaz désinfec- tant 8J9 CAULLERY (Mairice ) et L.W.VLLÉE (Al- phonse). — La fécondation et le dé- veloppement des œufs chez un Or- i47i MM. TAi'.l.E Dl'S Pages. llioiieclldc ( HliiijJdliirii (i///it()C()iiiir\. . \o ("ATIIIAUII (\Mii\i::), ^ Kniploi dos Ihuniiics coiiiine .«oiipapo des cou- ranls alUM'iialifs à liaiilc len.-ion an — Ktiiploi des llamme.s comme soupape des couraiil» alternatifs à hante tension. -r.'A) CH.-VMUERLAND. -- Sa moit est annon- cée à r.Vcadémie <) i j CU.VNOZ (.M.j. — -Vetion des rayons X snr la plaqne pliotoi;raplilqne \--i r.HAIÎ.UtOT(Eii(;. ) et I^AI.OUE (G.). -- Sur l'essence de Magnolia Kobtts \). G iSl — Sur l'essence de 'J'ctraiillicra polj/in- l/in 7!Or. citrata Nees 34(1 CHAIiCOT (.Iiî.vn) annonce à l'Acadénne ((ne le lancement du navire de rE\|)é- dition française au pèle Sud aura lieu le lundi i8 mai à Saint-Malo.. . . loo'i CIlAIUiON (F.). — luflucnce de l'ulmo- spiière ambiante sur le frottement entre corps solides ioi3 CIIATIN (JoANNEs) est élu membre des Commissions chargées de juger : les concours des |)rix Dcsmo/.ières, Mon- tagne, de Coiuey pour l'année 1908. 10 J — Des prix Savigny, Thore pour l'an- née 1 90S I G/| — Est élu membre de la Comuiission chargée de présenter une question de Grand Prix des Sciences plivsiques pour l'année ii)i 1 ■m — Est élu membre de la Commission chargée de dresser une liste de can- didats au poste de Secrétaire perpé- tuel pour les Sciences physiques, va- cant par suite du décès de M. de happaient 1 2 id CliATTON (ÉnorAni)) et PICARD (Fran- çois). — Sur une Lafioulbéniacée : Trc/ionij ces /nsti)j>/itorii.K 11. g., n. sp., endoparasito des Poux ( Menopon j/alUduni Niizsch cl Co/iiocolcs abdo- niinnlis P.) de la Poule domestique., aoi — A'/Tuia relatifs à cette Communication. 3iO CilAL'MAT (11.). — Sur la réduction de l'indigo par voie électrolyli(piu l'ii CIIAUTARD (Ji-AN) et LE.\10I.\E ( Pâli. 1. — Sur la genèse de certains minerais d'alumine et de fer. Décomposition laléritique ■..",() CHAUVEAU (A.), Président sortant, fait coimaitre à l'Académie l'étal on se trouve l'impression des Recueils AUTEURS. M M . Pages . qu'elle publie et les changemenls sur- venus parmi les .Membres et les Cor- resjjondants pendant le cours do l'année 190- ri — Sur la perception du relief cl de la profondeur dans l'image sim|)lc des épreuves photographiques ordinaires. Conditions et théorie de cette per- ception -ji.') — Sur un couiplémeni de dénionslra- lion du mécanisme de la stéréosco- pie monoculaire SJC — Est élu membre des (Commissions chargées de [juger les concours : des prix Montyon, Barbier, Brcant, Go- dard, du Ijarori Larroy, Bi'llion. Mège, Serres pour l'année 190S i6'i — Des prix Montyon, Philipeaux, Lalle- mand, Jlartin-Damourelte, Pourat pour l'année 1908 i(S'\ — Du prix .lérome l'onti pour launée 1908 290 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Pourat pour l'année 1911 i 64 — Est élu membre de la Commission chargée d'examiner les demandes re- latives aux postes d'étude du Labo- raloire du mont Rose 507 CIIAUVENET (En.). - Oxyduorure et fluoi'ure de thiuium 97J CHESNEAU (G. 1. — Sur les variations de composilion du pliosphoiiiolybdale d'ammoniaque : application au dosage du phosphore dans les fers, fontes et aciers 738 CHEVALIER (J.) et ALQUIER. — Action de la noix de kola fraîche sur le tra- vail 86 CHEVALIER (J.) et DESGUEZ(A.). ~ .U'tion de la choline sur la pression artérielle 89 CHEVALLIER (A.). — Étude d'une série d'échantillons d'eau de mer recollés dans la .Manche (6 CHEVALLIER (A.i et VÉRAIX (L. ). — Sur le triage des minéraux par l'élec- tro-aimant .I87 CLERC (L.-P.) et CALMEES (IL). — Contribution à la théorie de la trame photogiaphique gGi CLERC (Loiis) et MINET (Adolphe). — Sur un nouveau four électrique à arc, applicable aux recherches de TABLE DES AUTEURS. 1475 MM. P^B'"^- lalioi'aloire '■'''7 CI.UZF.T (.1.). — Aciionde l'étal, hygro- métrique sur les (5elian i'.)'' œLSOX ( ALRKnr). — Sur la transfor- mation des dissolutioiis de phosphore hianc en phosphore rouge 71 — Sur les causes cssentielleuicnt chimi- ques de la transformation allotropi- que du phosphore Ijlanc dissous dans l'essence de térébenthine ioi — Sur la semicatalysc : oxydation d'iiy- diocarbures à l'air en présence du phosphore 817 COMDES (Pui.) fils. un néotype de Pinns ( Pscuilostrobu.i ) Defrancei Ad. Brong. du Lutélien du Trocadéro (Paris)..': '••■ COMTE ((;.HAKLt:s)clNlCOLLE((;ir\Ri.KS). — Origine canine du Kala-azar COSSEFl.U'i Ei:(;kni;) est présenté en pre- niicro ligne a .M. le Mmistre de l'Ins- truction pubii(pic pour le poste de Directeur de l'Oliservatoire de Tou- louse, vacant par suite de la nomina- lion de M. Ji .Biiillaud aux fonctions ■20G 7^9 MM. ''«lî"- de Directeur de l'Observatoire de Paris COSSERAT (Eugène et FnANÇ0)s). — Sur la statique de la surface délorinable et la (Knamique de la ligne déforma- ble . . . '. — Sur la théorie des corps minces 169 C.OTTON (Emile). — Sur l'intégration appiochée des équations diiïéren- tielles Jù-rala relatifs à cotte Communiratioii. COUSIN (II. ). — .action du chlore sur le ditlivuiol COUSIN '( II. ) et HÈRISSEY (H, ). — Sur la pré[)aration du dithyuiol; action du brome sur lo dithyniol — Oxydation de l'eugénol par le ferment oxvdant des champignons et par le perchlorurc de fer; obtention du dé- lu'droilieugénol ClWTiÈRE ( II. ). - Sur les Synalphées américaines — Sur le Syiialpheion Ginicll n. geu., n. sp., Entoniscien parasite d'une Sy- nalphée ' ^33 CIIÉMIEU CV. ). — Sur la diminution du roulis des navires CRÉTÉ (L.) et r.ORISi A. ). - Recher- ches sur la pulpe dile/ïrfncf/e ]Scllc. CKUSSAKD et JOUOUET. — Application des lois de la similitude à la propa- gation des détonations 9''4 :i(\Ç) 68 274 jio 636 9.91 i4i3 710 277 187 D DANGEAItD(P.-A. ). — Sur un nouveau genre, parasite desChrysouKmadinées, le Lccftiiodj tes pnrado.nis 1 1 J9 DANNE (.1. ). — Sur les courbes de radio- activité induite obtenues par MM. Sn- razin et 'J'oiniiin.tiiKi >9i D.\RBOU.\ ( Gaston ). — Sur uu problème relatif à la théorie des courbes gau- ches S«i ~ Est délégué au choix de l'Institut poui- occuper un siège au Conseil supérieur de l'instruction [uiblique 9' 3 — Est élu membre des Commissions char- gées de juger les concours : du Grand Prix des Sciences mathématiques, des prix KrancvTur, l'oucelet pour l'année 1908 i"i Des prix Pierre Guzman, Ealande, Valz, Damoiseau,. lanssen pour l'année 190S. io4 Des médailles Arago, Lavoisier, Ber- thelol pour l'année 190S i6.i Des prix Trémont, Gegner, Lannelon- .^ guc pour l'année 190*^ lO'i Du prix Wilde pour l'année 1908 164 Du prix Sainlour pour l'année 190S. . . 164 Du prix .léroino Pouli pour l'année 190S. 220 Du prix Houlleviguepour l'année 1908. 220 Du prix Estrades-Deleros pour l'année 1908 220 Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question : de prixiiordiu (Sciences mathématiques) pour l'aimée 191 1 ■ • 221 De prix Damoiseau pour l'année igti. 221 1476 MM. TABLE DES AUTEURS. Pages. — De prix VnillaiU pour l'année 191 1 ... . -'.ai — Esl élu nipuibre de la Commission (•liargéc d'examiner les demandes re- latives aux posles d'éludé du Labo- raloire du mont Rose '107 — Et de la Commission chargée de pro- poser un mode d'emploi des annuités ofTcrtcs par le Prince Roland Bo- naparte î 1 7 — Rapport sur la Commission chargée de proposer pour l'année 1908 la ré- partition des subventions attribuées sur le fonds Bonaparte i4^i M. la Secrctaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance : « Atlas météorologique pour l'année 1906, d'après vingt-deux sta-- lions françaises », par G. Eiffel, 5g. — Le Tome VI des " Observations faites au cercle méridien en 1906, à l'Observatoire d'Abbadia « , publiées par l'abbé ^'e/'.fc/(fli^eL i53. —Institut de France, .Vcadémie des Sciences morales cl polili(|ucs : « Notices bio- graphiques et bibliographiques, 1906- 1907. .Membres liudaire.s et libres, associés étrangers », 268. — « Rap- port général sur les nivellements de précision exécutés dans les cinq par- ties du monde »; « Rapport sur les travaux du nivellement général de la Erance de 1904 à 1906 inclus » ; « Rapport sur la mesure des mou- vements du sol dans les régions sis- miijues, au moyen de nivellements répétés à de longs intervalles », par C/i. Lallemand. — « Les fours élec- triques et leurs applications », par M. Ad. Minet, 269. — « Notice sur la vie cl les travaux de Marcel Ber- trand », par MM. // . Kilian et R.-J. Révil. — « Éleclromélallurg'ie, voie humide et voie sèche, l'hénomènes électro-thermi(pies », par M. Jd. Minel (deuxième édition), 38o. — (I Toute la (Chimie minérale |)ar l'élec- tricité », par M. Jules .Scverin. — « Sven lledin, Scientitic results of a journey in Central Asia i899-t902 », 'iiH. — Plusieurs Volumes du Bulle- lin cl do l'Annuaire et divers Mé- moires publiés par la station .'^éricicole du Caucase. — « Nuove notizic sto- richc sidla vila 0 sullc opère de Ma- MM. Pa(;cs. cedonio Mclloni », par !\I . J. Gua- rcschi. — « Observatoire Jarry-Des- loges, temporairement au Revard. Observations des surfaces plané- taires. La Lune, Mars, .Jupiter, Sa- turne, Jfereure ». — « La Carte géo- logique inlernalionale de l'Amérique du Nord », par M. Emm. de Mar- gerie, 6 1 5 . — Le Tome .\ de la 0 Flore de France », par M.M. G. Rouj, J. Foucaud, E.-G. Camus et N. Bou- lar, continuée par G. Roujr, 680. — Le « XL\'' Bulletin chronométrique de l'Observatoire de Besançon », par M. A. Lcbeuf. — Un Ouvrage inti- tulé « Exploraçâo do Rio do Peixc ». 739. — « Itinéraires dans le Haut- Atlas marocain », par M. Louis Gentil, Carte dressée et dessinée avec la col- laboration de M. Marius C/iesneau, avec une « Esquisse orographique du Maroc », par M. Louis Gentil, 8o(). — Dix planches héliogravées de la Il Carte photographique du Ciel », adressées par M. Felipe Valle, Di- recteur de l'Observatoire astrono- mique de Tacubaya (Mexitpic), 856. — Emtinuel Sivedenborg, « Opéra qusedam aul inedita aul obsoleta de rébus naturalibus, nunc édita sub auspiciis Regiae .\cademiii" Scientia- rum Suecicœ. II. Cosmologica », 89 r. — «i Une lettre de Fonlenelle », par M. .4. Tougavd. — « Méthodes de calorimélrie usitées au Laboratoire thermique de l'Université de Moscou » , par ilM. If. Lougainine et A. Sc/ia- liarew. — « Science of Naluro : His- torv » ; par Nazun'auji Jivaiiji Rea- dymoner, 9i3. — Les fascicules II cl III des « Annales du Bureau cen- tral météorologique » (année 1905 1, publiées par M. .-/. Angot, Directeur du Bureau, 9J4. — « La dislribution des étoiles par rapport à la Voie lac- tée », d'après la Carte et le Catalogue photographiques du Ciel (zone de Paris, Bordeaux, Toulouse, Alger cl San-Fernando )», par M. l'aid Slroo- liant, lo.So. — 0 Les rampes critiques en auloinobile », par M. Ch. Lalle- mand. — « L'avenir des continents », par .M. Ch. Ltdlenuuid, i\\\. — « Caisse des recherches scientifiques. TABLE DES MM. Pages. Année 1907. Rapport, annuel adressé au Président de la liépuhlique fran- çaise » , par M. Paul Visière. — Un « Glossaire allemand-français des termes d'Analomie et de Zoologie », par M. Raphaël Blanchard. i9.o3. — « Leçons sur les théories générales de l'Analyse », par M. iJe/ic- Balrc, 1246- — « iMarceliu Berthelot » ; par M. Ici- lio Guareschi. — « Les races de l'Eu- rope. IL La taille en Europe », par M. /. Deniker. — n Pluies, rivières et sources »; par M. P. Crarri^ou-La- graiif^c. — « Géologie », par M. Sta- nislas -Meunier. — « L'évolution sou- terraine », par M. S.-J. Martel. iSo'j. « Les découvertes modernes en Phy- sique. Leur théorie et leur rôle dans l'hypothèse de la constitution électro- nicpie de la matière », par M. O. Manville. — « Geologische Karte dcr Sin)plongruppe et Erlaïiterungea zur geolo!,'isohen Karte dcr Simplon- gruppe, etc. », par MM. C. Schmidi, H. Preisi-verk et J. Stella. — « Ob- servatoire niétéorologiquc du Puy de Dôme », par M. E. Alluaid iSyg — Présente un Ouvrage de M. J. La- croLc ayant pour titre « La Monta- gne Pelée après ses éruptions, avec observations sur les éruptions du Vésuve en 7g et en 1906 » i Jâg — Communique à l'Académie la copie du portrait de Descartes, par David Beck, envoyée par l'Académie des Sciences de Stockholm goS — Annonce à l'Académie la mort de M. Chainlicrland, Sous-Directeur de l'Institut Pasteur 9i3 — Prononce l'éloge funèbre de M. de Lapparent 9 j.i — Annonce à l'Académie que le Tome CXLIV (janvier-juin 1907 ) des Comp- tes rendus est en distribution au Secrétariat 379 UARESTE DE LA CHAVANNE ( J. ). — Sur la dccouverlo d'un Luiibeau de Lias moyen dans le bassin de la Seybouse (Algérie) '. 20.', DAKZENS (G.) et lîOST i IL). — Nou- velle méthode de préparation dos ho- mologues de la naphtaline 9'j ; IJ.VSTKE (A.) est élu membre des Com- missions chargées de juijer les coii- AUTEURS. l4'y7 MM. Pages. cours : des pri.x Montynn, Barbier, Créant, Godard, du baron Lairey, Bel- lion, Mège, Serres pour l'^muée 190S. 16.I — Des pris Montyon, Pliili|icau.\, Lallo- mand, Martin- Damouretle, Pourat pour l'année 1908 i'J4 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Pourat pour l'année 191 1 itJ4 — Est élu membre de la Commission nommée par l'Académie \io\xr e.xami- ncr les demandes relatives aux postes d'étude du Laboratoire du mont Rose. 607 — Est désigné pour représenter l'Acadé- mie au premier Congrès international des industries frigorifiques 739 DAUTRICHE. — Action des sels alcalins à base fixe sur la combustion des gaz et des poussières combustibles 535 D.WID (P.) et BRUNHES (B.j. — Sur la mesure directe delà composante ver- ticale du magnétisme terrestre. Ap- plication à l'exploration de la chaîne des puys 87S DEKACQZ (Ed.). — Sur une nouvelle mé- thode de séparation de la silice et de l'anhydride tuiigsti(iue i3i9 DEHOliNÉ (Armand I. — Les uéphridies thoraciques des Hermellides 8 jlS DELAGE (Yves). — La parthénogenèse à RoscofT et à Berkeley 'iG-z — Solutions isotoniques et solutions isos- motiqucs 3 19 — Est élu membre de la Commission chargée de juger les concours des |)rixSavigny,Tiioro pour l'année 190S. 164 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de Grand Prix des Sciences physiques piiur l'année 191 1 «v. 1 DELANOY (L.) adresse une Note iutitu- Ice : Lampe mixte, à. deux tenipéin- tures, à vapeurs de mercure cl o.rj des de terres rares 4 ^7 DELEPINE (Marcix). — Propriétés des tliiosulfoearbamates métalliques ySi — Sur les chloroiridates et les chloroiri- dites alcalins iJli; DEMOLON (A.) et KAYSER (E.).— Sur la formation de l'aldéhyde éthyliquo dans la fermentation alcoolique 783 DEMOL'LIN (A.). — Sur les surfaces ré- glées 1 38 1 UEN.IOY (A.). — Sur le choix de l'expo- 1478 TAULE DES MM. I'a(;es. silio» de convergence jioiir les Ibnc- lions entières de genre infini (>>. — Sur les produits canoniques du grnrc infini 1 iS/J DEI'KUET (CiiAni.Ks). — L'Iusloirc géolo- gi(|ne olla phylogcnic des Anlhraco- llioridos , 1 58 DEl'KAT. — Paramètres magmatiques des séries volcaniques de l'Angiona et du J.ogudoro (Sardaignc) iii.io — Paramèlros magmatiques des séries du volcan Mon le Fcrru (Sardaignc). . . . -o>. DETItEZ (iNUiiciiL). — Sur le plaiiemenl des oiseaux 797 — Sur le planement sUilioimaire des oi- seaux I oo3 — Itéponse à la Note présentée pai' M. Amans dans la séance du li mai i'.)'>8 I '97 — Étude des pliénomcncs que présentent les ailes concaves dans le planement slatioiuiaire et dans le \ul plané des oiseau.x 1 299 — Est élu membre des Conimis.sionscliar- gées déjuger les concours : des prix llontyon, Fonrneyron |)our l'année 1908 104 — Du Prix extraordinair(^ de la Marine et du prix Plumey [)0ur l'année 1908... 104 DÈUE (Cii.). — Sur la préparation et sur (pielques [iropriétés do l'oxyliémocva- nine d'escargot cristallisée 7X4 DESUHKz (A.)ct Chevalier (.i.).— Ac- tion de la choline sur la pression ar- térielle ;i.) DESLANDUES (lli;\ui). - Ucclicrches sur la rotation et l'éclat de diverses ciniclies almosphéri(|ues du Soleil. . . i?. 15 — Est présenté en première ligue à M. le Ministre de l'Instrucliou publiipu' pour le poste vacant au Bureau des Longitudes par le décès de M. /. Janssim ' 1 3()j — Est élu membre des Commissions char- gées de juger les concours : des prix Pierre Guzman, Lalandc, Valz. Damoi- seau, Janssen pour l'année 1908 .... 10 j — Du prix Estrades-Delcros pour l'an- née 1908 220 — Est élu membre de la Commission cliargéc de présenter une question de prix Damoiseau pour l'annôo 191 1... -221 — Et de la Commission chargée de pro- poser un mode d'emploi des annuités AUTEL'KS. MM. Pages. olFertes par le Prince liotund Bona- parte 5 1 7 DEVAUX-CUAlîBONNEL. — La Photo- graphie de la parole i'.") ' DUBOIN (A.). — Sur l'application à la théorie d'une méthode générale de synthèse de fluorures et de silicates. î8i| — Sur les cumbi[iaisons sulfurées du tho- rium ^1 > — Sur les iodoiuercurates de thorium et d'aluminium '^''-T DUBOIS ( KAiMiAiii, ). — Influence de la lu- mière solaire sur le dégagement et sur l'orientation des molécules gazeuses en dissolution dans l'eau de mer Sg-.î nUCL.AUX (Jacqves). — -Méthode calo- riraétri(]ue appliquée à l'élude des réactions lentes ' 'o DUCRETET (E.) adresse une réclamation relative à la Note de MM. Louis Clerc et Adolphe Minet : « Sur un nou- veau foui- électrique à arc applicable aux recherches de laboratoire » , 3 i.i DUFOCU (A.). — Sur un cas exceptionnel du (ihénomènc do Zeeman 118 — Modifications anomales, dans le champ magnétique, des spectres de bandes des di\ ers composés '-^il — Sur quelques exemples de raies pré- sentant le phénomène de Zconiau anormal dans le sens des lignes de force magnétiques i4'5 FABRY (L.) est présenté en seconde ligne i48o TABLE DES AUTEURS. \IM. P à M. le Miiiislrc fie riiisli'iiclioii pu- l)lic|iic pour le poste de Dircclcur de l'OlisDi'Viiloirc rlo Toulouse, vaciiiil par suite de la nomination de M. Ji. liaillaud aux fouclions fie Directeur fie l'Observatoire de Paris l'ACClN (Fil.). — Observation du passage de Mercure des l'i-i.î novembre 1907, à Schio (Italie) FAliiMAN (IL). — Lssais méthodiques d'un aéroplane cellulaire FAUCON (A.). — Sur la cliiileur de va|M.- risation de l'acide propi()ui(|ue — Sur la densité fie vapeur de l'acide prupionifiue FAUIŒ-UEAULIEU et DOMINICI (IL). — De l'arrôt et du séjour prolonge du sulfate do radium dans les tissus vi- \ants FEJEH (LÉoi'OLD). — Sur le développe- ment d'une fonction arbitraires suivant les fonctions de Laplaee FÉRY ^Cu.) et MILLOCIIAU (G.). - Con- tribution à l'étude du rayonnement calorifique solainT. — Contribution à l'élude du rayuiuioment calorifique du Soleil — Contribution à l'étude du rayomiement calorifique solaire FISCIIEIÎ (Henri) et PERRIER (Rkmv). — Les glandes palléales de défense cliC7. le Scapliandei- lignariiis L — Analomie et histologie com|)arces des glandes de lîlochmann chez les Tecti- brauehes î FLEIG (C.) — L'action purgative de f pliénoli)lilalcinc et de la disodoqui- nono phénolphlaléinique — L'oxyde de carbone intervient-il dans l'intoxication par la fumée du tabac "? — Action comparée de l'eau salée simple et des sérunis artificiels i\ minérali- sation complexe sur le sang et la cir- culation — Errata relatifs à celte Communication. FORCRAND (de). - Chaleur déformation des oxyfles de strontium et de baryum. âges. 56g I r> f.91 io5i 3;?. (ifii lit; 3 1 î j j .1 36; 77(; 1 loS MM. V — Sur les carbonates neutre.s alcalins et alcalino-terreux — Aciion de la chaleur sur les hvdrates de lithine FORTIN (P.). - Sur un instrument, l'entoptoscope, pour examiner la macula.. FOSSE (R.). — Sur la constitution des combinaisons du télramélhyldiamino- benzhuli'ol avec quelques (hu-ivés méthyléni(pies - Errata relatifs à celte Communication. — Constitution des composés tétraraé- tbyldiaminobenzhydrylméthyléni(]ues. Remplacement de l'oxhydryle de l'hy- drol de Michler par des restes alliyï- mélhyléni(|ues FOUARD (E.). — Sur les prfipriétés collo'i- dales de l'auddon et sur l'existence d'une solution parfaite de cette sub- stance T — Sur les propriétés de l'amidon en rap- |)urt a\cc sa forme collo'idale FOURNEAU cl TIFFENEAU.— Sur l'oxyde de styrolène FRAN(;OIS (iMAinii;t:). — Sur le phos- phate double de magnésie et de mono- méthylamine FREMONT (Cil.). — Sur l'origine des la- minoirs FREYCINET (ue) est élu membre de la Comndîsion chargée déjuger les con- cours du prix .Monlyon (Statistique) pour l'année 1908 FREYDENBEIIG et GENTIL (L.). — Con- tiibulion à l'élude des roches alca- lines du Centre africain FRIEDEL (.Iean). — Observations sur le développement tlu pistil chez les Malvacécs FRION(Paul). — Sur l'entraînement de corps solublcs par certains précipi- tés FRITEL (P.- 11.) et VIGUIER (René). - Tubercules et liges fossiles d'Equi- seliiin ."Igt'H. 8o>. I iC.S lOX) 143s 1270 ■!85 97'^ (■'97 SOS i(i4 35i 832 '.)■>■'> lof.) GAILLARD (G.\ston). — Observalions sur le temps employé par les corps pour se dissoudre. GAILLOT est élu Correspondant dans la Si-rliiui fl' \slronomie, en remplace- mi'nt de M. l'rrpicd i3o2 TABLE DES AUTEURS. l48l MM. Paijes. GAIN (Edmond) ot UKOCQROUSSEU. — Sur la durée, des peroxydiaslasos des graines ô4 J GAIN (GisTAVE). — Sur unemodificaliun isomérique de l'acide hypovanadique hydraté .1<'3 GALL.MîDO (Angel). — Sur l'épreuve slalistique de la lui do Meudol 30 r GAKGAM DE MONCETZ (A.). — Sur une action photographique de la Itimiore infra-rouge io',-( GAiUUGOU (F.). — La radioactivité des eaux d'Ax (Ariège), démontrée par la photographie i i J i. GARRICOU-LAGRANGE (Paul). - La pinio et le régime des cours d'eau. . ijJ3 GAThN" (C.-L.). — Anatoniie et dévelop- pement de l'embryon chez les Pal- miers, les -Musacécs ot les Caunacées. GATLN-GKUZEWSKA (M""). — Sur la composition du grain d'amidon GAUliERT (Paul). — Sur les édifices hé- licoïdaux GAUDECIION (H.).— Dissociation par l'eau des chlorures doubles de dimer- curiammonium et d'ammonium GAUDECHOX (H.). — Chlorures de di- morcuriammoniuni ammoniacaux.. . GAUDRY (Albert). — A jiropos d'une dent découverte par M.M. Mauiicede Rothschild et H. Neuville — J'ossiles de Patagonie. Do l'économie dans la Nature — Est élu membre des Commissions char- gées de juger les concours : dos prix Fontaniics. Bordin (Sciences phy- siques), pour l'année 1908 in"i — Du prix Victor Rnidiu piiur l'an- née 1 908 1 Cl i — Du prix Estrades-Delcros pour l'an- née 1908 , 220 — Est élu membre do la Commis- sion chargée de dresser une liste do candidats au poste de Secrétaire porpéluel pour les Sciences phy- siques, vacant par suite du décès de M (/i; Lapparent ix'fi GAUTIER (Arviand) est élu membre do la Commission chargée de juger les concours des prix Jecker, Cahours, Montyon (Arts insalubres), Berthelot (Hiur l'année ujuS \<>'> — Et de la Commission cliargoe de pro- poser l'emploi des annuités offertes 540 829 177 761 9!» ii3i MM. 1' par le Prince Roland Bonaparte. . . . GAUTIER (Cl.) et DOYON. — .Modifica- tions du s,mg provoquées par l'injec- tion d'atropine ou de peptono par le canal cholédoque GEIKIE (Sir AiicnriiALD) fait hommage à l'Académie d'une Histoire de la So- ciété géologique do Londres, écrite pa r Sir Horacc.-B. lVoo(hvar(l, F. R. S. GENTIL (Louis). — Sur le volcan de Si- raoua (Anti-Atlas marocain) — De l'origine des terres fertiles du Ma- roc occidental — Recherches stratigraphiques sur le -Maroc oriental — Surlatecloniquedn littoral de la fron- tière algéro-marocaine — Sur la constitution géologique du Mas- sif des Béni Snassen (Maroc) GENTIL (L. ) et FREYDENBERG. — Con- tribution à l'étude des roches alca- lines du Centre africain GERBER (C). — Action des acides sur la coagulation' du lait par les présures végétales GERNEZ (DÉSIRÉ) est élu membre de la Commission chargée de juger les concours des prix Hébert, Hugues pour l'année 1908 GIÎSSARD (C.) et WOLFF (.1,,). — Sur Ir sérum antiainylasiquc (ilARD (A.) fait hounnage à l'Académie de l'édition française de l'Ouvrage do M. J. Lœb « La dynamique des phé- nomènes de la vie « — Est élu membre des Commissions char- gées de juger les concours : dos i)rix Dcsniaziôres, Montagne, ilo Coincy pour l'année 1908 — Des prix Savigny, Thore pour l'an- née 1908 — Des prix Montyon, Barbier, Biéaut, Godard, du baron Larrey, Beliion, Mège, Serres pour l'année 190S... — Des prix Montyon, PhilipcauX: Lalle- mand, .Martin- Damourcllc, Poiirat pour l'année 190S — Du prix Sainlonr pour l'année 190S... — Du prix Houllevigue i)onr l'année ujoï^. — Est élu membre des Commissions char- gées de présenter uno question : do prix Pourat pour l'année 191 1 — De Grand Prix des Sciences physiques pour l'année 191 1 JI7 "Ji 18') 2 13 4v 712 i'ji4 352 io4 414 «G 5 lOl l'il iC4 KkI 220 iCii .4H2 TABLI' l)i:S MM. C.ILI (PiEiiiii:) et ASTEK (i.' ) adrossciit nue Nulo iiUilulée : » Une nonvcllo espèce (le nilrifieateur » GIRAN (II.)- — S'" 'es liydnites des acides pliosphoriques — Poids moléculaires des acides plios- plioriiiues délerniincs par la cryosco- pie G1U.\I!1) (l'iKRRE). - VaTialior. de la force cleclromolrice de chaînes li- fpiidcsparpolarisaliondpdiaiiliragmes inlerposés GlKARUVil.LK. — Snr le poids mile niaximnni (pi'on peut soulever en aéroplane GIKAULT (Pau.). — Comparaison des dy- namos à couranl cunlinu série eL shunt au poinL de vue de la rapidité d'amor(;at;e — Sur le profd des masses |iolaires de dynamos GLANGKAUD(Ph.). — Sur l'extension des dépressions olii;ocènes dans une par- tie du Massif central et sur leur rôle au |ioint de vue hydrologiipie — Les éruplions de la l.imagne. Sept pé- riodes du Miocène inférieur au Pléis- locène — Errata relatifs à celle Communication. — Les éruptions pliocènes et pléistocènes de la l.imagne GLEDITSCU (M""). — Sur le lilliiuni dans les minerais radioactifs GLEY est présenté eu prendére ligne à M. le Ministre de l'Inslruclion pu- blique, pour la cl'.aire de Jiiologie •^('•ncralc du Collège de France (lODCIlOT (M.)et.lUNGFLl'IS('.II ( lî.).— .Nouveaux homologues de l'acide di- ;^lvcoli(pic GOItis ( A. ) et CKÉTÉ ( L. ). — Ueclieiclies snr la pulpe dite ./"«//■(ne de Ncilr. . . . (iOUiCKIi. — Dosage rapide du Incliro- niate de potassium dans les laits .... GOULAS (C. ) adresse une Note intitulée : t\ 18; ■>(ji SSci i i i64 lo/, AUTEUnS. MM. I'ai;es. ~ Mesures électrocapillaires par la mé- thode des largos gouttes i>7 i GRAMONT (A. de). — Sur les raies ultimes des mctallo'ides : tellure, phosphore, arsenic, antimoine, car- bone, silicium, bore "'"' — Errata relatifs à celle Communication, i l'iS GRANDIDIER ( Alfred) est élu membre des Commissions chargées de juger les concours ; du Prix extraordinaire de la Marine et du prix Plumey pour l'année 1908 '"'1 — l)esprixGay,Tchihatchef,Binoux, Dela- lande-Guérineau pour l'année iijoS. lo,', — Des prix Savigny, Tliore pour l'an- née 1908 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Gay pour l'année 191 1 GUAND'EURY. — Sur les organes et le mode de végétation des Névroplé- ridées et aulres Ptéridospermes i ?.m i GRAVIER (Cii.). — Sur un type nouveau d'Annélide polychète '41 — Sur la morphologie et l'évolution des Sahrllarlcnr Sainl-Joseph (Hcrinel- liciis do (Juatrefages ) -'âo GRÉHANT (Nestor). — Analyse exacte du gaz des marais. Dissociation de plusieurs carbures d'hydrogène obte- nue dans reudiomèlre-grisoumètre. . 1 199 (JUÉGUEN (Fernand). — Sur le L'acill/is cndothrLv, nouvelle bactérie parasite du cheveu i99 — Sur un Oospoia nouveau ( Oospora liiignalis n. sp.)' associé au Cryplo- cocciis li/igiiœ-pilosfc dans la langue noire pileuse 'J'J 1 GUERRE! (Marcel). — Transformation des oxyacides 1 en aldéhydes par ébullition de la solution aqueuse de leurs sels merouriipies; application à la préparaliou de l'arabinose gauche au moyen du gluconate mercurique.. \'i> — Action des alcools sur le lien/.\lale de sodium ■'*'J'^ — Sur trois alcools primaires nouveaux résultant de la condensation du ben- zylate de sodium avec les alcools p'ropylique, butvlique et isoamylique. i4oJ GUÉRIN (C. ), MASS'OL ( L. ) et CALME TTE (A.). — Sur les i)ropriétos activantes des sérums d'animaux sains et d'ani- maux tuberculeux ou tuberculinés à âges. 107(1 TAIÎLK DES AUTlîURS. MM. P l'égard du venin do cobra GUIGNARD est élu membre de la Com- mission chargée déjuger les concours des prix Desmazicres, Monlagne, de Coincy pour l'année i<)o8 10 j — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de Grand l'rix des Sciences physiques pour l'année rgi 1 a'i GUILLAUME (J. ). — Observations du Soleil faites à l'Observatoire de Lyon, pendani le troisième semestre de 1907. ■_',>,', — Observations du Soleil faites à l'Obser- vatoire de Lyon, pendant le quatrième trimestre de 1907 i*^' — C)bservations (lu Soleil faites à l'Obser- vatoire do Lyon, pendant le premier trimestre de 190S 1379 GUILLEMAltU (A.). — Utilisation des solutions salines concentrées à la différenciation desBaetériacées. Sépa- ration de Bac'dUis lyphasus de Jlartc- riiiin coli 1 1 77 GUILLEMIN (A.). — Les leviers dans l'organisme <')3-2 GUILLEMLXOT (IL). — Quantité de rayons X absorbée et quantité trans- mise par les couches successives de tissus 5y7 — Relation entre les effets biochimii|m;s des radiations et la quantité absorbée (dosage fluoroscopique) i3 1 1 GUILLEHD (A.), DIENEUT (F.) et MAU- KEC. — De l'emploi de l'acoustcle de Daguin pour la rcclierclie des bruits souterrains 1 iS ' GUILLET (A.). — Mesure électrique des l)etiles longueurs 4'' ' GUILLET (Lkon). — Sur la constitution des fontes au manganèse 7-1 — Est présenté en première ligne à M. le i483 MM. Pages. Ministre du Commerce pour la chaire do ]/étal!iirgie et Travail des mêlau.v vacante au Conservatoire national des .4rts et Métiers par le décès de M. Le Verrier 1 63 GUILLIEUMONIi ( A. I. - Recherches sur le (lcvolo(ipcincnt du Clœosporium iwrviscijuum 704 GUILLOZ (Th.;. — Sur l'électrolyse des dissolutions d'acide chlorludrique.. . "iSi GUSTAVSON(G.). — Sur les produits do l'aclion du chlorure d'aluminium et du gaz chlorhydrique sur le benzène; méthylphén\ Icyclopentane ('> jo GUYE (C.-E.) elBliON(A.). — DifTércnce de potentiel et stabilité de l'arc alter- natif entre métaux 1090 GUYEiNOT. — Sur ini nouveau tliermo- pulvérisaleur à air comprimé 1 17a GUYON est élu membre delà Comniissiou chargée de juger les concours des prix Montyon, Barbier. Bréant, Go- dard, du baron Larrey, Bellion. Mège, Serres pour l'année 190S 164 GUY0t'"(A.) et PIGNET (P.). — Contri- bution à l'étude des dérivés amidés de l'o-dibenzoylbonzène 984_ — Sur quelques colorants orthobenzylés du triphénylméthane io43 (iUYOU (Emile). — Détermination des longitudes en mer par la télégraphie sans fd Soo — Est élu membre dos Commissions chargées de juger les concours : du Prix extraordinaire de la Marine et du prix Pluuiev pour l'année 1908.. . io4 — Des prix Gay, Tchihatchef, Binoux, De- lalande-tjuérineau pour l'année 1908. io4 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter ime question de prix Gay pour l'année 1911 io4 H IIACKSPILL (L.). — Sur l'alliage platiue- thallium 8 ?o II.VLE ( G. -A.). — Les flocculi de l'hydro- gène photographiés avec les raies Ha et Ils i25i HALL (.4sAi'ii j. — Sa mort est aimoncée à r.\cadémie 17 HALLER (A.). — Alcoolyse de l'iuiile de lin 209 Est élu membre de la Commission chargée de juger les concours des prix .lecker, Caliours, Montyon (Arts insalubres), Berthelot pour l'année "9"8 Est délégué |iar l'Académie pour parti- ciper aux travaux du premier Congres international des Industries l'rigori- liques ,/JR^ TABLE DES MM. •'■''C''^- HALLER (A.) el BAUKR (E.). - ^'ur un isomcre du diphcnylcamiihoniclliano cl les comlilions de sa formaliuii 71H HALLEZ (Paul).— Biologie d'un Rhabdo- cœZe parasite du Can/ium cdule L. . lo.l; — Sur la nature syncyliale de l'inteslin des Rhabdocœles ■ 1 fi*» IIAMY ( E.-T. ) fait liomniage à l'Académie d'un Mémoire intitulé : «La mission do Gcoffroy-Saint-Hilaire (1S08). Histoire et documents » '079 IIAMY (Maurice) est présenté en pre- mière ligue pour la place vacante, dans la Section d'Astronomie, par suite du décès de M. Janssen 0«'i — Est élu Membre de la Section d'Astro- nomie en remplacement de M. J- Jansxen, décédé (^ ' 5 — Est présenté en seconde ligue à M- le Ministre de l'Instruction publique pour le poste vacant au Bureau des Longitudes par le décès de M. J. Janssen l'^oS IIATON DE LA GOUPILUÈUE fait hom- mage d'une étude sur la détermina- tion des « axes principaux d'inertie du temps de parcours » 73" — Est élu membre des Commissions chargées de juger les concours des prix Montyon, Fourneyron pour l'an- née lyoS.". 'o4 — Du prix Montyon (Stali.stique ) pour l'année 1908 '64 IIATT (EiiGÈNE) est élu membre des Com- missions chargées de juger les con- cours : du Prix extraordinaire do la Marine et du prix Plumey pour l'an- née 1908 io4 — Des prix Gay, Tchihalchef, Binoux, Delalande-Cluérincau pour l'année HjoS 104 — Est élu membre de la Commission char- gée de présenter une question de prix Gay pour l'année 191 1 104 IIEMSALECII (G. -A.). — Sur l'existence el l'origine des harmoniques dans rétincolle de self-induction 1093 IIEMSALECII (G.-A.) ol WATTEVILLI' (C. DE). — Étude spoctroscopiquo de flammes de diverses natures 74*» — Sur les spectres de flamme du fer .... 809 — Sur le spectre du fer observé dans la flanuae du chalumeau o\hydri(iue. . . 96:', — Sur l'existence dos raies d'étineelle AUTEURS. MM. P;ii;es. (enhanced Unes) dans des flammes de diverses tempéralnres cl sur les mo- difications qu'elles y éprouvent IJ89 HENRI (VicTon). — Etude cinématogra- phique des mouvements browniens.. 1024 HENRIET (H.) cl BOUVSSY (M.). — Sur l'origine de l'ozone atmosphérique el les causes de variations de l'acide carbonique de l'air 977 — Errai/i relatifs à cette Communication. 1070 — Sur une méthode volumétriquo pcr- mellanl le dosage siniultanô de l'acide carbonique et d'autres acides de l'air atmosphérique 1 100 HERMAN (I.) et BL.\ISE (E.-E.). - Syn- thèses au moyen des dérivés orgauo- métalliques mixtes du zinc. Cétones- alcoois i79 — Sur les cétones-alcools |j-aa dialcoy- lées. Migration sous l'influence des alcalis 700 — Sur les cétones-alcools p-aa dialcoy- lées. Transforniiiliun par déshydrata- lion iJ^G IIÉRI.SSEY (H.) et BOURUUELOT (E.M.). — Sur l'arbutine el quelques-uns do ses dérivé.s considérés au point de vue de leur pouvoir rotaloire et de leur dédoublement par l'émulsinc. . . 7<'>i HÉRISSEY (H.) et COUSIN (H.). — Sur la préparation dudithymol; aoliou du brome sur le dilhymol 292 — Oxydation de l'eugénol par le ferment oxydant des champignons et iiar lo perehlorure de fer; ol)tc:ilion du déhydrodieugénol '413 IIERRERA lA.-L). — Ouverture d'un pli cacheté contenant une Note intitulée: **** UUliERT (He.nuv). — Sur U présence do TABLE DES AUTEURS. l/i85 MM. Pages . gneiss à sen|iolilc el de cipolins au Dahomev ' 1^ IIUGOUNENiQfL.) et .\IOREL( A.).— 'Con- tribution à l'élude de la constitution des malièrcs proléiques. Nouvelle méthode d'hydrolyse à l'acide fluorhy- drique i iO i IIUMBERT (GEOmJEs).— Formules rela- . lives aux niinima des classes de formes quadratiques binaires et posi- MM. tives Est élu membre de la Commission char- gée de juger les concours du Grand Prix dos Sciences malhémati(]ues, des prix Francuur, Poncelct pour l'année 1908 Est élu membre delà Commission char- gée de présenter une question de prix liordin ( Sciences mathématiques) pour l'année 191 1 Pages. yo5 10^ I.MBERT (A.;. —Étude expérimentale du travail de coupage des sarments pour lioutures. . 11 r4 JACOB (M. le Colonel) présente un inté- gromotre à lame coupaniequi permet l'inlégration d'une équation d'Abel . . .TACOBSEN (JvLESi. — Action du nitrate d'argent sur l'acide chloroaurique et préparation de l'ur fulminant JADIN <;F.) et BOUCIIEK (Volcv). — Sur la production de la gonunc chez les Moriiign JAMMES (L.), JEANNEL (R.) et liREUIL (A.). — Les dernières peintures dé- couvertes dans la grotte du Portel ( Aricge) JANTSCH (G.). — Détermination du poids atomique de l'europiura JANTSCH (G.) et URBAIN (G.). - Sur quelques composés du terbiuni et du dysprosium JAVAL (Adolphe). — Élude do la con- centration moléculaire des liquides de l'organisme à l'élat |iathologique JAVILLIEK (M.). — Sur la fixation du zinc par le Slerigmatoc/stis nigra V. Tgh ; JEiVNNEL (René). — Sur la découverte, dans la grotte du Portel, de peintures paléolithiques représentant l'Homme et des Animaux JE.\NNEL (R.), BREUIL (A.) et JAMMES (L.). — Les dernières peintures dé- couvertes dans la grotte du Porto! (Ariègc) gSj 6',: iiCii; •il ' I3..N (i'ii iTfir, JÈGOU (P.). — Dispositif pour l'étude de la sensibilité des détccleurs électro- lytiques r». j() — Adresse une Note intitulée : « Études sur l'nssocuttion en série et en paral- lèle (les détecteurs électroly tiques » . . r358 JOB est présenté en seconde ligne à M. le Ministre de l'Instruction pu- bli(pie pour la chaire de Chiuiie mi- nérale, vacante au Collège do Franco par suite de la démission de M. //. Le Clunelier 3-2 1 JOLEAUD (E.). — Sur les terrains crétacés et tertiaires de la région de Constan- tine (Algérie) i li^i JOLIBOIS (Pierre) et LEBEAU (Paul).— Sur les composés définis du silicium el du palladium 1028 — Errata relatifs à celle Communicalion. ii3o .lONCKHEERE (Robert ).— Résultais des mesures des diamètres de Mercure du- rantsonpassagedu 14 novembre 11)07. j8o — Errata relatifs à celte Communication, iio — Un nouvel Observatoire français 856 ■lORDAN (C. ) est élu meml)re de la Commis- sion chargée de juger les concours du Grand Prix des Sciences mathéma- tiques, des prix Francœur, Poncelet pour l'année 1908 io4 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question do prix Bordin (Sciences mathéma- i486 MM. P.içes. liiiues,!. pour r;iiince Tyi r -^'u JOUBIN. — Deux nouvelles feuilles clo la Carie de Zoologie industrielle des côles de France i'î'\'.} JOUGUET. — Application des lois de la similitude à la propagation des défla- grations 9i5 JOUGUETetCUUSSARI).— Applicationdes lois de la similitude à la propagation des détonations 934 JOURDEetSAUTOUV. — Carai'leres biolo- TABLE DES AUTEURS. MM. Pages . giquoset p(juvoir pathogène clu.S'/L-/vi;- iitatocystis liilea Bai nier "i jS .lOL'SSET (AxDRÉ). — La septicémie tulier- culeuse aiguë du cobaye 10(10 JUDET (Henri). — Essai sur la greffe des tissus articulaires 19'i — Essai sur la greflb des tissus articu- laires Ooo .(U.NGFI.EISC.It (E.) et GODCHOT (M.). — Nouveaux lioraologues de l'acide di- gl\ colique aC K KAMEKLINGH ONNES (H.) et BECQUE- liEL (Jean). — Sur les spectres d'absorption des cristaux de terres rares et leurs modifications dans ini champ niagncli(]ue aux températures de liquéfaction et de solidification de l'hydrogène 'i>5 KAKF^ (Adrien). — 'Sur la tribuluuiiiics- cence des substances minérales.... 1104 — Errata relatifs à cotte Communication. 1190 KAVSEU (E.) et DE.MOLON (A.l. —Sur la formation de l'aldéhyde éthylique dans la fermenlalion alcoolique 783 KAYSEK (E.) et M.ANCEÂU (E.). — Sur la graisse des vins y. KEltKOHNE (K.). — Sur le minerai de fer de Coatquidau 1 .>,-26 KOLMANN. — Réactions chromatiques cl classirication des granulations leuco- cytaires des Invertébrés \'i'i- KUI.OSSOFF (G.). — Sur les problèmes d'élasticité à deux dimensions 'jiî KORN (A.). — Solution générale du pro- lilème d'équilibre dans la théorie de l'élasticité, dans le cas où les efforts sont donnés à la surface 578 KRASSOUSK.Y (R.). — Sur l'ordre d'addi- tion de l'ammoniaque aux a-oxydcs organi(iucs de structure asymétrique. a'SO KlîVGUWSKI (Z.). — Sur les intégrales hyperclliptiques canoniques de se- conde espèce 914 KUXSTLER ( J.). — Que sontles Urnes des Siponcles '? igO LABBÉ (LÉON) est élu membre de la Comuiission cl'.argée de juger les cou- cours des prix Moutyon . liarbicr , liréant, Godard, du baron Larrey, Bcllion, Mège, Serres pour l'année iiii>s if)4 LAItURlJE(.L). — Sur l'origine de la ma- tièi-e colorante des raisins rouges et autres organes végétaux i4i 1 LACROI.V (Alfred) fait hommage à r.Vcademie d'une brochure intitulée ; « The éruptions of Vesuvius in april 1 9o(j » 1 II/ — Sur l'existence du fluorure de sodium comuic clément des syénites néphé- liniipies des îles de Loi ■). i3 — Sur une nouvelle espèce minérale. provenant du Congo français 7*2 — Sur la récente éruption de l'Elna (Taormina, 1 3 mai i()o8i 1071 — Nouvelles observations sur l'Etna. .. . 1 l'ij — Sur une nouvelle espèce minérale et sur les minéraux qu'elle accompagne dans les gisements tourmalinifèresdo Madagascar 13G7 — Est élu membre des Commissions char- gées de juger les concours : des prix Fontannes, Bordin (Sciences physi- (pies) pour l'année 1908 io5 — Uu prix VirlorRaulinpourl'année i8 i''.'i C. U., ii)08, 1" Semestre. (T. CXLVI.) la théorie do (5(14 t'i'.l '.M' i(ii 164 27.0 ?.20 io4 2-21 «■2 l .487 M. M. Pages. — Du iirix Wilde pour l'année 1908 164 — DuprixVictorRaulinpourl'année 1908. i64 — Du prix Saiutour poui- l'année 1908... — Du prix .lérômePonti pour l'année 1908. — Du prix Houllevigue pour l'année 1908. — Du prix Estrades-Delcrospour l'année — Est élu membre de la Commission char- gée de présenter une question de prix Gay pour l'aimée i9r r — De Grand Prix des Sciences physiques pour l'année 191 1 — De prix Vaillant pour l'année 191 1... — .M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie le décès do Jsaph Hall, Correspondant pour la Section d'As- tronomie — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Le 27° Cahier du Service géographique de l'Armée : Il Topographie d'exploration », 17. — « Internationale .\ssoziaiion der Akademien, 29 Mai bis 2 Juni 1907. Dritte Versammlung in Wicn ». — .( Essai d'une description géologique de la Tunisie », par M. l'Itilippc Tho- mas. — « Système silurien du centre de la Bohême ». par W. Joachim Bar- rande. Première Partie : » Recherches paléontologiques ». Continuation édi- tée par le Musée bohème. Volume IV : 1. Gastéropodes », par M. le D' Jaro- slav Perner, loj. — Les brochures adressées par le Comité organisateur du « IV° Congrès international de Mathématiques (Rome, J-12 avril 1908) ». — « Sur les premiers prin- cipes des Sciences mathématiques », par M. P. IVoniis de Homilly. — Un Tome des « Annales du Musée du Congo » . Contributions à la faune du Congo : 01wq)ia, par M. Julien l'niipont. — « Recherches sur les Liriopsidir », [lar iM. .\faurice Cniil- lery. — « Rapport sur une mission scientifuiue dans les Jardins et Éta- blissements zoologi(iues publics et privés de l'Allemagne, de l'Autriche- Uongrie, de la Suisse et du Danc- marck », (lar M. Gustave Lniscl. 221. — « De la forme des chitires usuels », par M. Georges Duiiiesnd. — « Peine de mort et criminalité », par M. J. iq5 l488 TABLE DES MM. Pages. Liicassiiiiiic, 32'i . — « Ti'nilo des courbes spéciales remarquables planes • clgauclies », par M. Gom-t Trircim (édition française, tome I). — Le fa.s- cicule L\ (Oiseaux) des " Décades zoologiqiies » de la Mission scienti- fique permanenlc d'oxploralion en Indo-Chine. — Le « XX'' Bullelin de la Société d'Histoire naturelle d'Au- liin 1), 4"'9- — L'ne Noiice « Sur la vie et les travaux de llcmi Moissan », par .M. J'md Lebeaii. — « Das Olirla- ijyrintli als Organdor mathenialiselien Sinnc liir Rauni uiid Zeit », par E. von Cyoïi '>-o — ^L le Secrétaire perpéttud l'ail partie delà Commission. chargée d'examiner les demandes relatives aux postes d'étude du Laboratoire du mont Rose. 307 — Est élu membre de la Commission chargée de proposer un mode d'em- |)loi des annuités offertes par le Prince lioland Bonaparte 517 — Sa mort est annoncée à l'Académie.. gSi LAI'PAIŒNT (Jacql'es de). — Sur les pseudomorphoses des microclines dans les microgranites de la vallée do la Meuse ( Ardonnes) 58S — Sur les relations des microgranites avec les diabases de la vallée de la Meuse. 11 50 LAUGUIEIl DES BANCELS (J.). - Re- cherches sur les modifications phy- ■ siipies lie la gélatine en présence des électrolvtes et des non-élecirolytes.. 290 LA RIBOISIÈHE (Jean de). - Sur une corlaine l'onction de suppléance hépa- tique exercée pai' la plume chez les oiseaux 1 •2.) i LARV DE LATOUR (En. de). — Sur des particularités cylologiques du déve- loppement des cellules-mères du pollen de l'.'tgave allenuala 8'3'3 LAUDET (GEoRfiiis et Gustave). — Enre- gistrement photographique de vibra- tions sonores i ;i 1 , LAURET (A.). — Sur un nouveau principe d'automaticité dans la carburation.. . Tj-m LA VALLÉE (Alphonse) et GAULLEUY (Maihice). — La fécondation et le développement des (uufs chez un Orthonectide (/iAo/;a/(//-«o/;//(oromrt.- ). 40 LAVAUX (James). — Divers cas de pro- duction simultanée des diméthylan- Ihracèncs 1.6 et 2. 7 133 AUTEURS. MM. Pn<^os. — Production sinuillanéc dcsdimélhylan- ihracènes i.d et -f.."] daas l'action de CH^Cl^, de CHCl^ ou de C^IPBri sur le toluène en présence de .Al Cl^ . 34 '> LAVERAN (A.) fait hommage du pre- mier fascicule du « Bulletin de la Société de Pathologie exotique » .... :j>.i — Au sujet du 'J'iypanofoiiia cn/i^^olense Brodon S.Vi — Est élu membre des Commissions chargées île juger les coiu-ours : des prl\ Montyon, Barbier, Bi'éliant, Go- dard, du baron Larrey, Bellion, Mcge, Serres pour l'année 1908 i(i i — Des prix .Montyon, Philipeaux, Lalle- niand, Martin-Damourette, Poural pour l'année 1908 illi — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Puurnl pour l'année ign iTi/i LÉAUTÉ (Anuké). - Sur l'étincelle de self-induction i wt] LEAUTÉ (Henrï) est élu membre des Commissions chargées de juger les concours : des prix Montyon, Fonr- neyron pour l'année 1908 mi — Du Prix e\lraoi'i!inairc de la ."ilarino et du prix Plumey pour l'année 1908. . . 10 1 LEBAILLY (C). — Multiplicalion in vitro du Trcponema pn//i[/ttm Schaudinn. . iix LEBEAU (Pail) et BOSSUET ( Robert). — Sur le siliciure de magnésium. . . . ■2S> LEBE.\U (Paul) et J0L1U0LS"(Pierre).— Sur les composés définis du silicium et du palladium hdS — Errata relatifs à cotte Communication. 1 1 io l.EBEDEW (Pierre). — La dispersion apparente de la lumière dans l'espace inlerslelhtire \}^>f\ LE CHATELIER (Henry). — Remarques sur la Communication de M. Maiircr relative à l'austénite 8-^1 — Est élu membre de la Commission chargée de juger les concours des prix Jecker, Cahours, Montyon (Arts insalubres), Berthelot pour l'année 1 908 I ( 1 "1 — Et de la Commission chargée do pro- poser un mode d'emploi des annuités offertes par le Prince Roland Bona- parte ")\- LE CIlAïELlI-R (II.) et WOLOGDINE (S). ^- Note sur la densité du graphile . . '[<) LE(X)IMTE. — Dbservniioas du passage TABLE DES AUTEURS. 1489 MM. 1'^ de Morcuro du i4 iiovembrc mjo;, faites à l'Observatoire royal de licl- ïîiquo Lli DENTU. — De quelques points relatifs à la patliogénie des difformités congé- nitales de la l'ace l.KDUC (A. ). — Sur les i)oids atomiques de l'azote, del'oxygèaoet du carl^one. LKCER (E.). — Sur le Iriciiloropliénol OII(r}C.I(2.:1.6) 9.GCJ II 38 399 et sa transformation en quinones chlorées ^9 i LEMOINE (GEonoEs). — Décomposition des alcools sous l'inlluence catalyliciuc de la braise i5Go — /l'/vaïrt relatifs à cette Communication, i iG(i — Est élu membre de la Commission chargée de juger les concours : des inix .lecker, Cahours, Montyon (Arls insalubres), Berthelol pour l'année igoS io5 LEMOINE (Paul). — Sur ks diiTcrenls niveaux d'alluvions au confluent de rV'onnc et de la Cure i ■2'?- LEMOINE (Paul) et CHAUTARD (.Ikan). — Sur la genèse de certains minerais d'alumine et de fer. Décomi)osilion laléritique '^^'9 LERlCHIi (Maurice). — Sur un appareil fanunculaire de Cclor/iinti.t trouvé à l'état fossile dans le Pliocène d'Anvers. S;.^ LESBUE (F.-X.) et M.\IGNOX (F.). — Sur l'innervation des muscles slerno- mastoïdien, cléido-mastoïdion et tra- pèze. iiC — Errata relatifs à celte Communication LESNE (P.). — Sur un Lépidoptère hété- roccro { Zeuzera pyrina L.) nuisible au cliène-liège en Algérie 49^ LESPIEAU et PAHISEELE. — Sur le propargylcarbinol 10 i5 LESPIEAU et VIGUIER. — Sur l'^icidc "l'-oxylôtroliquc '*9.'i LETEI.LlIiR. — Sur les propriétés réduc- trices descomposés organomclalliqucs 'M\'> LEVADITI (G.) et YAMANOUCHI (T.). — L;i transmission de la syphilis au chat. 1120 LEV.\l-f-OIS et BOUVEAULT (L.). - Établissement de la formule de con- sliluliun de la fénono 180 LEVASSEL'R (E.) fait hommage à l'.\ca- di'iuie d'une Notice sur Marcelin Jicrllicht 1 1> S!\l. fac V.'. NAVASSELiU.— Sur les sous-groupes du groupe linéaire homogène à quatre variables et les systèmes d'équations aux dérivées partielles qui leur cor- respondent ; LEVI (Eugenio-Elia). — Sur l'é(iuation rP-z àz_ _ (ÏTS ~ 57 - " ■ LEVY' (Mal'bice) est désigné par l'Acadé- mie pour faire jîartie de la deuxième Section de la (jumniission technirpio de la Caisse des recherches scienti- fiques, en remplacement do M. Jans- sen — Est élu membre des Commissions chargées de juger les concours : du Grand Prix des Sciences mathéma- tiques, des prix Francœur, Poncolet pour l'année igo8 — Des prix Montyon, Fourneyron pour l'année 1908 — Du Prix extraordinaire de la Marine et du prix Plumey pour l'année 1908... — Des prix Hébert, Hughes pour l'aunéc 1908 - Des prix Trémont, Gegner, Lannelongue pour l'année 1908 -- Du prix U'ihle [inur l'année 1908 .... — Du pi-ix.lérômePonti pour l'année 190S. — Du prix Houllevigue pour l'année igo8. — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Vaillant pour l'année igi i . . . . ■ LÉVY (Michel) fait hommage à l'Aca- démie d'une brochure qu'il vient de publier sous le litre : « Les repro- ductions artificielles des roches ei dos minéraux » — Est élu membre des Commissions chargées de juger les concours : des prix Fonlanncs, Bordin (Sciences i>hy- siqiies ) pour l'année 1908 - Du prix Vicier Baulin pour l'année igo8. Voir \iir/,rl-Léi[r (Jllirri). LIEBIÎEICII (HiniAR»). — L'asymétrie de la figure et son origine LIMB (C). — Auto-excilalion d'un allcr- nateur triphasé au moyen de soupapes éleclrolytiques — Errata relatifs à colle Communi«:ilioii. LIPPMANN. —Épreuves réversibles. Pho- tographies intégrales — Est élu membre des Commissions char- gées (le juger les concours : des prix ■37 1G7 loi 104 loi 104 164 164 220 220 1378 iO ) iC>l "^95 |Ol.| 11 go 4 40 i49o MM. TABLE DES Pages. Pierre Gtizman, Lalarnlc, Valz, Da- moiseau, Janssen pour l'année 1908. — Des prix Hébert, Hughes pour l'annép 1908 — Est élu membre de la Commission chargée de préscnlor une question de ])ri\ Damoiseau pour l'anuée 191 1 . . . LIVACIIE (Acir.). — Sur l'emploi direct des copals dans la fabrication des vernis sans pvroaénation préalable. . IXK.QUIN (R.) et" BÔUVEAULT (L.). — Synthèse de l'acide diliydrocampho- M I r) 'i S9S AUTEURS. MM. Pages. riqiie racémique 8-2 — Sxnthèses au moyen des adi|iales de mclliyle et d'élbyie i38 LOEB ( .Iacoi i:s). — Qu'est-ce qu'une so- lution de saccharose isotonique pour les ii'ufs de Slroii^yloccntrotus '.' -i^fj LOVVELL (P.). — Sur la présence de la va])eur d'eau dans l'atmosphère de la planète Mars 574 LUCAS-CHAMPIO.NMÈRE. — Le progrès de la Chirurgie moderne juge par une statistique de résections du genou. . . 808 M MAIIEU (Jacouks). — Suj- les propagules et les bulbilles obtenus expérimenta- lement chez quelques espèces de Mousses du genre lUuhulu i iGi M.\1GN0\ (F.) et'LESBKE (1<.-X.).— Sur linncrvatiun des muscles slerno-mas- to'idien, cléido-masto'idien et trapèze. 84 — Errntn rclalils à cette C.omniiuiic.Uio]!. 3i(i MAIIJIE (A.) et SAUATlEli (Paul).— Sur l'hydrogénation directe des quinones aromatiques 4^7 — Sur Phydrogénatiiin ;NE (I.éon). — Sur les propiié- lés de l'amidon pur 317 — Observation sur la Note de M"'° Gatin- Gruzewska intitulée : « Sur la com- position du grain d'amidon » 542 — Est élu membre de la Commission chargée de juger les concours des prix .leckoi-, Cahours, Moiityon (Arts insalidn-cs), Berihelot pour l'année i9i>8 lo') MAKAtJE. — Photographie des vibrations de la voix 63o — Augmentation de la capacité vitale et du périmètre thoraeique chez les en- fants 1288 MAKIE (C.).— Sur l'oxydabilité du i)la- tine 475 .MARREC,GUILLERD(A.)etDlENERT(l".). — De l'emploi de l'acoustèlc de Da- guin pour la recherche des bruils souterrains 1 182 MARTEL 1E.-.4.1. — Sur les variations de la lempérature de la source de la Sainle-Raume (Vari 793 — Sur l'oi-igine torrenlielle des roches ruiniformes calcaires i35o MASC.ART l'ait hommage à l'Académie des « Procès-verbaux des séances du Co- mité international des Poids et Me- sures, session de 1907 » ô8 — Est élu membre des Connnissions cliargées de juger les| concours : des prixiléberl, Hughes pourTannée 1908. 104 — Du prix Wilde pour l'année 19(18 164 — Du prix lloullevigue pour l'année 19(18. 220 — Du prix Estrades-Delcros pour l'amuje I ()0S 220 — Est élu membre de la (jonimissiun chargée de présenter une questionde prix Vaillant pour l'année 191 1 221 .MASSE (H.) adresse à l'Académie un œuf de poule ayant In forme i/'inie gourde 1 0(19 MASSOL (G.) et SIZES (G.). — Sur les harmoniques d'un corps vibrant 24 MASSOL (L.). C.4LMETTE (A.) et BKE- T(5.\ ( M. ). — Sur les propriétés léci- thinophiles du bacille tuberculeux et de la tuberculine 676 TABLE DES AUTEURS MM. SoC, f'.d' 9 1 i4"9 i<»)5 1-S9 iMM. Pages. MASSOL (l.), CALMETiE (A.)el GUÉ- RIN (C). — Sur les propriélcs acli- vaiilcs (les sériims d'animaux .«ains el d'animaux luhoreulenx ou tuberciili- nés à l'égard du venin de colira lo-f MATHIAS (E.).— Sur la délenlc adiaba- lique des fluiilcs saturés ]\1.U'1I()U1LL()T (lIi:.N-Ri) adresse une Noie à laquelle sont jointes deux j/lioio- ^nipliicf (le joiidre i^lolitilairc MATIGNON (C.) est présente eu première ligne à M. In Ministre de l'Instruction publique, pour la eliaire de Cliiinic minérale, vacante au Collège de France par suite de la démission de M . //. Le Cliatelier j > 1 MAUREK ( En. ). — L'auslénite 8'i'. MAUKV (E.). — Sur la présence do nap[ies de recouvrement au nord et h l'est de la Corse MAUKY (Eugicne) et TERMIER ( I'iihri;). — Sur les nappes de la Corse oiicn- lale MAVER (A^DllF.j et SALLES (ÉnoiAim). — Sur le transport électrique descul- loïdes inorganiques MAYEH (ANonii), SCllTErFER ( GiconGi:s) clTEKROlNE fE.-l-'.). — Reclierclics physico-chimiques sur les savons considérés comme colloïdes MECH. — Sur les produits de condensa- lion des chlorures de benzyle 0- et /j-nitrés avec l'acélylacétone MfiXAlU) (Maxime). — Sur l'impossibi- lité de diagnostiquer la mort réelle par la radiographie des organes abdomi- nan.\ .\II';ND1;I, (Joseph). — Action de l'ion zinc sur les milieux microbiens MENGEL (0.) — Sur la température des eaux thermales des Pyrénées-Orien- tales MÉNIÉRE (P.). — Nouvelle méthode de (lo.sage de la vapeur de mercure dans lair'. MERCIER (I-.). — Sur le développement et la structure des spores de Thelolia- nia Giiirdi lienneguy — La schizogonie simple chez .-/iiia-lia blaltœ Ri'ilsciili MESLIN (Georges). — Sur le signe du dichroïsme électrique et du dichroïsme magnétique 1 >oi> — Sur l'orientation d'un ellipsoïde ani- y 1'^ i49' Pages, sotropc dans un champ uniforme.. . . i3o5 .MESNAGER est présenté en deuxième ligne à M. le Ministre du Commerce pour la chaire de Métallurgie et Tra- vail des itiètaiij-, \acante au Conser- vatoire national des Arts et Métiers par le décès de M. Le Verrier i03 MI'^UXlEll (.Iean;. — Sur la combusti> 2(0 NORDMANN (Chaulks). — Ouverture d'un pli cacheté': « Sur la dispersion delà lumière dans l'espace interstel- laire » ■}_{•,{> — Recherches sui- !a dispersion de la lu- mière dans l'espace céleste :j8'i — Recherches nouvelles sur les étoiles \ariables 5iS — Sur l'élal actuel du problème de la dis- persion des rayons Uinuneux dajis les TABLE DES AUTEURS. 1493 MM. •'"R*'* espncos inlerslclliiircs. rroiiiieressni d'application à (les dcterminolions |ii-iivisoirc.s île dislaiices stollaires. . (>S(i \1M. Pages. — Xouvcllcs délcniiInaLions ina^iifliqnes dans lo bassin occidental de la Médi- lonancc ' ^ ^7 o ŒIILERT. — Sur les mini-rais do fer ordovicieas de la Basse-Normandie cl du Maine 5i j P l'AINLEVÉ (Paul) esl élu menibie de la Commission chargée de juger les concours du Grand Prix des Sciences mathématiques, des prix Francœur, Piincelet pour l'année 1908 10 i — Esl élu membre de la Commission charcée de présenter une question de prix Bordin (Sciences malliéma- tiques) pour l'année 191 r ■'■>i PAQUIER (V.) — Sur la présence de srès à Hippurites, à Vcncc (Alpes-Mari- times) 1 '79 PARIS (Louis) et AUCLAIR (Julus). — Constitution chimique et propriétés biologiques de proioplasma du bacille do Koch 3i>i PARISEI.LE et LESPIKAU. — Sur le pro- pai'gvlcarbinol , loJ ' PASCAL\P.). — Sur ([uelques sels com- plexes du fer, où le fer esl masqué. . 23 1 — Sur une nouvelle série de sels fer- riques ammoniacaux où le fer est masqué '^70 — Sur le pouvoir réducteur des ferropy- ropliosphates >^^''' PÉLABUN (H.). — Sur les combinaisons que le séléniure d'argent peut former avec les séléniures d'arsenic, d'anti- moine et do bismuth 97 J — Sur les tellurures d'arsenic et de bis- muth. Constante cryoscopique du tel- lure >397 Pi;],ET-JOLlVET ( L. ) et ANOmiSEN (N.). — Errata relatifs à une Communi- cation du il décembre 1907 sur l'in- fluence des acides et des bases sur la fixation de colorants acides et ba- siques par la laine ' -> ' l'KKARD (J.). — Action d'j Itrdinure de phcnylmagnésiumsur le second éiher méthyllque de l'acide paradiinélhyl- amidoorthobenzoylbenzoïque 914 PERRIER (G.) et CAILLE (H.). — Forma- niation de mélanges d'Isomères à point de fusion constant dans la réaction de Friedel et Crafts 7^9 l'KRRIER (Edmond) est élu membre des Commissions chargées de juger les concours : des prix Gay, Tchihatchef, Binoux, Delalandc-Guérincau pour l'année 1908 104 — Des prix Fontannes, Bordin (Sciences physiques) pour l'année 1908 loî — Des prix Desmazières, Montagne, de Coincy pour l'année 190.S io5 — Des prix Savigny, Thore pour l'année 1908 itii — Des prix Montyon, Barbier, Bréant, Go- dard, du baron Larrey, Bellion, Mège, Serres pour l'année 1908 l'i'i — Est élu membre des Commissions chargées do présenter une question : de prix Gay pour l'année 191 1 104 — De Grand Prix des Sciences physiques pour l'année 191 1 sai — Est élu membre de la Commission chargée d'examiner les demandes re- latives aux postes d'éUido du Labora- toire du mont Rose. ^07 l^ERRIEli (Remy) et FISCHER (Henri). — Les glandes palléales de défense chez Scapliander lignnrias L i iG3 — Analomie et histologie comparées des glandes de Blochmann chez lesTecti- branehes i'J35 PERRIN (.Ik.v.n). — L'agitation moléculaire el le mouvement brownien 967 PETROVITCH (Michel). — Théorème sur les séries de Taylor 27'- IHCAUD (.\lfred) est élu membre do la 1494 MM. TABLE DES Pages Comiiiissioii chargée déjuger le cou cours ilii prix Monlyoïi ( Slalisliqiici pour l'année 190S lO j — Est désigné poiir représenter l'Acadé- mie un premier Congrès inlernalional des Industries frigoririipies 739 PICARD ( Emile ) présente le Tome II des i< Œuvres d'ilermite » y 12 — Présente le premier fascicule du Tome H de son « Traité d'Analyse ». gia — Sur une éijuation aux dérivées par- tielles relative à une surface fermée. r>3i — Est élu membre des Conuiiissions char- gées de juger les concours : du Grand Prix des Sciences nvUhématiques. des prix Francœur, l'oncelet pour l'année 1908 104 — bu prix Wilde pour l'amiée 1908 16I — Du prix Iloullevigue pour l'année 1908. n-iu — Est élu meiuhre de la Commission chargée de |)résenter une question de prix liordin (Sciences mathéma- tiques) pour l'année 191 r 221 PICARD(FiiANÇ<)is)etCllATro.\(É»OL.\iii)). — Sur une Laboulbéniacéc : Treno- mrces liistophtorus i\. g., n. sp., en- doparasite des Poux {Mcnopim palli- diini Nitzsch et Goniocoles abclomi- nalis P.) de la Poule domestique. . . . -un — Erriiin relatifs à celle Communication. 316 PIETTUE. — Bile et pigments biliaires.. 7S6 PIGNET (P.) et GUYOT (A.). — Contri- bution à l'étude des dérivés amidés de l'o-dibenzoylbenzéne 98.1 — Sur (pielques colorants orlhobenzylés du triphéiivlmélhane lojo PIONCIIUN (J.). — Sur un liygroscope électrique de grande sensibilité 80g POlNC.VItE (HiiNru) est élu membre des Commissions chargées de juger les concours : du Graïul Prix des Sciences matliématii]ues, des prix Erancœur. Poncelot pour l'aïuiée 1908 104 — Des prix Montvon. Kourue\ ron pour AUTEURS. MM. Pages. 104 ■21 \ ■22 1 GC; t année i9o)> — Des prix Pierre (Juzman, Lnlande, Valz, Damoiseau, .lanssen pour l'année 1908 10 j — Des prix llébcrl. Hughes |iour l'année 1 908 loi — On prix Wilde pour l'aimée 1908 1G4 — Du prix Saintour pour l'année 1908.. , lO; — Du prix .lérônie Ponti pour l'année 1 9( 18 220 — Du prix Iloullevigue pour l'année 19118. 1.10 — Du prix E-trades-Delcros pour l'année 1 908 220 — Est élu membre des Commissions char- gées de présenter une question : de prix Bordin (Sciences mathématiques) pour l'année 1911 — De prix Damoiseau pour l'année 191 1. POPOEF (D.-K.) adresse une démonstra- tion du Ihéorcnie dit « la grande pro- position » de Fermât POPOVICI (C). — Sur les congruences de courbes planes 38() l'OZZl-ESCOT iEm.). — Méthode de do- sage vuluuiélriqiie do l'acide tartrique dans les tartres et les lies i()3i !'Rf:SII)ENT GÉNÉRAL DE L'ASSOCIA- TION DES MÉDECINS DE LANGUE Ea.4NÇAISE DE L'A.MKRIQUE DE NORD ( .\1. le) invile l'Académie à prendre part au (|uatriéme Congrès général, à Québec, les 20-22 juillet 1908 ion") PRILLIEUX (E.) est élu membre de la Commission chargée de juger les con- cours des prix Desmazières, Mon- tagne, de Coincv pour l'année 1908.. io.5 PRINCE DE MONACO (S. A. S. le). — Sur la neuvième campagne de la l'rincessc-.^Uce r>4 j PUISEUX ( P. ) est présenté en seconde ligne pour la place vacante, dans la section d'.\stronomie, par suite du décès fie .\I. Jiiiisscii (ioj R RADAU est élu membre do la Commission chargée de juger les concours des prix Pierre (iu/.man, Lalande, Valz, Damoiseau.. lanssen pour l'année 190S. loj — Est élu meinliic de la (lommissioii chargée de présenter une question de prix Damoiseau pour l'année 191 1... ■j.>\ RAI''FY(L.). — Sur les surfaces à ligues de courbure confondues 459 — Applicabilité et modesdivers de repré- TABLE DES AUTEURS. MM. ra;:cs. lie 7'io 56 iC>i ■W9 1 00 ") 171) I I scntalion des surfaces a lii;ncs courbure confondues '"*' — Sur les réseaux conjugués persistants (|ui com(5rennent une famille de lignes niinima IIAMSAY (Sir Wm.i.iam i et CAMERON (Alex). — Le lithium dans les miner rais actifs • • IIANVIER est élu membre de la Commis- sion chargée de juger les concours des prix Savigny. Thore pour l'année ii)o8 UECobuA (A.). — Sur le sulfate de ba- ryum colloïdal HÉ.MOUNDOS (Gkorges). — Sur les sin- gularités des équations dilTérentielles du premier ordre RENAUD ( Pai I. ). — Virage des aéroplanes. RENGADE (E.). — Sur les chaleurs de dissolution dos métaux alcalins et sur les chaleurs de formation de leurs protoxydes RENIER (AnMANi)). — Origine raméalo des cicatrices ulodendroïdes du Bo- throdcnJron piinctaium Lindley et Hutton REITERER (Ed.). — Structure de la substance fondamentale du cartilage hyalin • RETZIUS (GisTAv) fait hommage de ply- sieurs épreuves de photographies d'un monument érigé en l'honneur de Descartes RIBAUCOURT (ÉDOiARD de). — Oursins hexamères mVKT. — La race de Lagoa Santa che/, les populations précolombiennes de l'Eipiateur RORINSON ( R.). — Mécanisme des varia- lioui de la taille et de <|uel.iucs dévia- tions pathologiques expliquées |iiir les insertions véritables du grand surtout ligamenteux antérieur — Morphologie et connexionsaiiatomiques du cardia humain -ROBYN (A.) adresse une Note intitulée : « Remplacement de l'oxhydrile de quelques alcools aromatiques par des restes méthyléniques » ROIG (G.) et sbULlË (IL). —Sur une piroplasmose bacilliformc observée sur les bovins des environs d'Alger. . — Piroplasmose bacillifurme bovine ob- servée dans les environs d'.A^lger î'195 l'a(;ps. 3oJ 1417 i'3 1 .(GG 100| 83(i ss MM. iiosI';nblatt(m.i et hi;ktrand iGa- nniEL). — Tyrosinase et lyrosine racémique KOSENSTIEHL (A.). — Du lôle des le- vures et des cépages dans la Ibrma- tion du bou([uet des vins ■•• 1224 — Influence de la température de stéri- lisation du moût et de celle de la fermentation sur le bouquet des vins. ROSENTHAL (Pieriu:i rt BERTllEl.OT (Albert). — Sur l'anestliésie pro- longée p:ir les mélanges d'oxygène cl de chlorure d'élhylc liOSSET et BESSON. — Action de l'am- moniac sur le ehlorazoture de phos- phore — Sur le chlorure d'arsenic ammoniacal. UOST ( II. ) et DARZENS ( C. 1. — Nouvelle méthode de préparation des homo- logues de la naphtaline 9^^ ItOUBAUD (E.). — Sur la reproiluction et les variations du développement dans la Glossinn pulpalis Desv - Fixation, muliiplicalion, culture d'at- icntc des trypanosimies pathogènes dans la trompe des mouches tsé-tsé. UOUCllÉ (Eugène) est élu membre de 1,1 Commission chargée de juger le concours du prix Montyon (Slatis- lique) pour l'année !3 l<|2 164 i(i4 i6'i postes mont Rose . 5o- C. H., 1908, I" Semestre. (T. CXLVL) iy6 1496 I\IM. ROUX (Jules). — Mobilité anormale tics ions do quehiues terres rares. . TABLE DES AUTEURS. Pajjes. i\ni. HOZET ( Cl. ). — Sur la relation entre les ombres volantes et la .scintillation. P-iges. S SAIÎ.ATIER (Paul) et MAILIIE (A.). — Sur l'iiydrogcnation directe des (jui- nones aromatiques — Sur l'hydrogénation directe des poly- phénols — Action des oxydes métalliques sur les alcools primaires SALLES (ÉDouABD) et MAYER (Andrk). — Sur le transport électrique des colloïdes inorganiques SALMON (Paul). — Le dérivé acétylé de l'atoxvl dans la maladie du sommeil. S.\NIELEVICI ( S. ). - Sur l'équation aux dérivées partielles des membranes vibrantes — Sur l'équation aux dérivées partielles des membranes vibrantes SARASIN (Ed.) et TOMMASINA (Tn.). — Sur la véritable cause du dédoulilement de la courbe de désactivation des con- ducteurs recouverts d'une couche dié- lectrique cl radioactives avec charge . SARTORY et JOURDE. - Caractères bio- logiques et pouvoir pathogène du Steriginatocystis lutea Bainicr SAUTON et TRILL.\T (A.). — Formation et disparition do l'aldéhyde éthylique sous rinlluence do levures alcooli- ques SAVARI.VU. — Recherches sur une mé- thode do pi-éparatiun des aldélivdes cycliques SAVORNIN (J.). - Sur l'Infràl'iàs ' du Hodna ( .Vlgérie) SCIl/EFFER ((ÎEoitr.ES), MAV'ER (André) etTERR()INE(E.-F.). - Recherches physico-chimiques sur les savons considérés comme colloïdes SCIILESINGER (L.). — Sur un système dill'érenticl du second degré SCIlLOtiSING (Tii.) est élu membre dos Commissions chargées de juger les concours : des prix Montyon" Four- neyron pour l'année 1908..' — Ues prix .Iccker. Cahours. Moiilyon (Arts insalubres), Rcriheiot pour l'année 190S 4J7 iif)-; 1376 826 '2|9 1387 548 996 âo4 48-i loG loi SEBERT (HippoLYTEi est élu membre des Commissions chargées de juger les concours : des prix Montyon, Foui-- neyron pour l'année 1908 — Du Prix exti'aordinaire de la Marine et du prix Plumey pour l'année 1908. . . SÉGUIER(dr). — Sur les formes bili- néaires SENDERENS(.I.-B.). — Sur le pouvoir catalyseur de la silice et de l'alumine. — Déshydratations catalytiques des com- posés organiques ; SEYEWETZ" (Alphonse) et MEUNIER (Louis). — Sur une nouvelle mé- thode de tannage SHUKOFF (Ivan). - Sur les oxydes ma- gnétiques du chrome SIMON (L.-J.). — Sur le mécanisme de la svnthèse des cycles azotés SIZES ((i.) et M.\SS0L (G.). — Sur les harmoniques d'un corps vibrant SOULIÉ (A.) et BONNE (C). — Sur l'existence de cinq arcs branchiaux et de. six arcs aortiques chez l'embryon de Taupe SOULIÉ (H.) et ROIG (G.).' — Sur une piroplasmosc baeilliforme observée chez les bovins des environs d'Algei'. — Piroplasmosc baeilliforme bovine "ob- seivée dans les environs d'Alger. STŒKLLN (E. ue) et WOLFF(J.). - Influence comparée do certaines com- binaisons du fer et des peroxydases dans la catalyse de l'acide iodhy- driqne par le bioxvde d'hydrogène . . STORMER (Carl). - Cas do réduction des équations différentielles de la trajec- toire d'un corpuscule électrisé dans un champ magnétique — Cas de réduction des é(iualions dilfé- renlielles de la trajectoire d'un corpus- cule élccti-isé dans un champ magné- ti(pie — Remarque relative à ma Note sur les équatioiLS différentielles d'un corpus- cule électrisé dans un champ niagné- ti(pio 104 104 9*^7 1 3yG t4oo 14» 192 141 5 462 623 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. STUAIIT-AIENTE.VTII ( V.W. ) adresse un Mémoire « Sur la géologie des envi- rons de l'Observatoire d'Abbadia ( Basses-Pyrénées) » ^^" MM. '497 Pages. — Adresse un Mémoire intitulé : « Sur l'interprétation des charriages des l'yrénées » '°°^ SZILARD (B.). — Étude sur leradioplomb. uT, TANNERY (Jules) fait hommage à l'Académie des manuscrits û'Évarisiv Galois — Manuscrits d'Évarisle Galois — Est élu membre de la Commission chargée do juger le concours du prix Montyon (Statistique) pour l'an- née 1908 TERMIER (PiERUE) et MAURY (Eugène). — Sur les nappes de la Corse orien- tale TERROINE (E.-F.), SCII/EFFER (Georges^ et MAYER (André). — Recherches physico-chimiques sur les savons considérés comme collo'ides TIIÉVENOT (L.) et ARLOING (S.). - Des caractères de l'infection tuber- culeuse dans leurs rapports avec le diagnostic de la tuberculose par les moyens révélateurs THOMAS (V.). — Sur quehiues dérivés du lliiophène TIIOULET (J.). — Diminution de salure de l'eau de mer fdtréc à travers du sable — Sur la présence supposée de diamants microscopiques dans un fond marin et dans un échantillon de terre végé- tale — Étude des fonds marins de la baie de la Seine — De l'influence du vent dans le remplis- sage du lit de l'Océan — Origine éolienne des minéraux fin.'^ contenus dans les fonds marins TllOYERT (J.). — Sur un dispositif spec- trophotomélrique TIFFENEAU (M.uic). — Mécanisme des transpositions phényliques chez les iodliydrines elles glycolsaromatiques. — Mécanisme dos cydisations dans la série géranique; synthèse et struc- ture du dihydromyrcèno TIFFENEAU et FOURNEAU. — Sur l'oxyde de styrolène '■'Ti i(i4 i4i(; 48 i ',11 [od; 1184 ij jii 5:^4 <'"./: TIKHOFF (G.-A.). — Sur la dispersion de la lumière dans les espaces célestes. Historique de la question cl premiers résultais — Errata relatifs à celle Communication. TOMMASINA (Tu.) et SARASLN (En.). - Sur la véritable cause du dôdnulile- menl de la courbe de désactivation des conducteurs recouverts d'une couche diélectriciuo el radioactives avec charge TOSL et BELLÏNI. — Télégraphie sans fd par ondes dirigées TR.4YNARD (E.).— Sur une surface hyper- elliptique du quatrième degré sur laquelle 3o droites sont tracées TRILLAT (A.). — Sur la formation de l'aldéhyde acétique dans les fermen- tations alcooliques TRILLAT (A.) el SAUTON. — Formation cl disparition de l'aldéhyde élhylique sous l'influence des levures alcoo- li(iucs TROOST (Louis) est élu membre dos Commissions chargées de juger les concours : des prix Jecker, Cahours, Montyon (Arts insalubres), Berlhelot pour l'année 1908 — Du prix ^Vilde pour l'année 190S — Est élu membre do la Commission chargée do présenter une question de prix Vaillant pour l'année uju — Est élu membre do la Commission chargée de dresser une liste de can- didats au poste de Secrétaire perpé- luel pour les Sciences physiques, vacant par suite du décès de M. de Lapparent TSAKALOTOS ( D.-E.). — Sur les hydrates des acides gras, d'après les mesures de viscosité de leurs solutions — Sur les hydrates des acides gras TURCHINI (S.) et ZIMMERN (A.). — Elîets thermiques dos courants de haute fréquence sur l'organisme S70 C66 1205 95f. 521 G45 goC' I O) 1 (■i4 1-246 i46 'j^<.) i49« MM. Panes TURNEK ( IIuubert-IIall; est élu Coi- rcsporidaiil [wur la Seclion d'Aslro- noniic, en reniplacenient de M. H.-C. TABLE DES AUTEURS MM. Pages. J'u'iel 1878 TZITZÊ1C.\. — Sur une clas.se de siiifaee.s. i65 u UUBAIN (G.). — Sur le luléciuMi el le néovUerbiiim — Sur le .spectre d'étincelle ulli-a-violet du dysprosium et sur les |)ropriétés magnétiques remarquables de cet loG élément 922 URBAIN (G.) el JANTSCII (G.). - Sur (pielques composés du tcrbium et du dysprosium 1 .47 V VAILLANT (CuAHLiis). — Nouvelle mé- thode permellant de constater, par la radiographie, si un enfant déclare né mort a vécu ou n'a réellement pas vécu iji* I VAILLANT (P.). — Sur la vitesse d'éva- poration et sur un procédé de déter- mination de l'étal hygrométri(iue.. . . jSj — Sur l'évaporaiion de l'eau et des solu- tions sulfuricpies 811 VALEUR ( A,MAND ) et MOUII EU ( Charles ). — Constitutions des a et ^-méthyl- spartéines et de l'isosparléine 79 VALLÉE (IL). — Oculo-réaction et non- accoutumance à la tuberculine i.'fi VALLOT (.1.). — L'ablation de la mer de glace de Chamonix pendant 1 J ans et pendant 5o ans 1 j57 VAN TIEGIIEM est élu membre des Commissions chargées de juger les concours : des prix Gay, Tchihatchef, Binoux, Delalande-Guérineau pour l'année 1 908 104 — bes prix Desmazières, Montagne, de Coincy |)our l'année 1908 io5 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Gay pour l'année 191 1 1 ij — Est élu membie de la Commission chargée de dresser une liste de can- didats au poste de Secrétaire perpé- tuel pour les Sciences [>h)siques, vacant par suite du décès de .M. dr Lappaiciil 1 2-i(j — Est élu membre de la Commission chargée d'exaininer les demandes relatives aux postes d'étude du labo- ratoire du mont Rose ^07 VKUAIN (L.) et CHEVALLIER (A.). — Sur le triage des minéraux par l'électro- ainiant Î87 VÈZES (M.). — Sur la préparation des chloroiridites alcalins i39'2 VIEILLE est élu membre . — Sur quelques peroxydiastases artifi- cielles; du rôle capital du fer dans leur action 781 — Contribution à l'étude dos peroxydias- lases artificielles 1217 WOLFF (J.) et GESSAUD (C). — Sur le sérum antiamylasique 414 WOLFF (.1.) et STŒKLIX ( E. i,e). — Infiuonce comparée de certaines com- binaisons du fer et des peroxydases dans la catalyse de l'acide iodliy- drique par le bioxvilo d'iivdrogéiic. . i4i 5 WOLOGDINE ( S.) et LÉ CHATELIER (ll.j. — Note sur la densité du graphite . . 49 WOLTERECK (IIerjunC). — Sur la synthèse de l'ammoniaque 124 — F.rruta relatifs à cette Commuiiicalion. 256 — Sur la synthèse de l'ammoniaque et de l'acide cyanhydri(]ue 929 YAMANOL'CHI (T.) et LEVADm (C). — La transmission do la syphilis au chat 1120 ZAREMBA (S.). — Sur l'application d'un procédé alterné au problème bihar- monique 62(1 ZEILLER (R.) fait hommage à l'Aca- démie d'un Mémoire de .M. Lanlenois intitulé : « Résultats de la .Mission géologique et minière du Yuiinan méridional (septembre igo3-janvier 1904) ' 104 Est élu membre des Commissions char- gées de juger les concours : des prix Fontaniies, Bordin (Sciences phy- siques pour l'année 19081 io5 Des prix Desmazières, Montagne, de lOOO MM. Pages. Coiiiey pour l'année r()oS lo'. — Du prix Siiinloiir pour l'année, 190S.. . iGj ZKIIXHU cl DOUVILLI': (H.). — Sur le lerniin houiller du Sud oranais 73-2 ZEHVO.S (P.). — Sur une méihode de TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. Goursat dans le problème de Moriiçe. inSo ZIMMERN (A.) et TURCIIIM ( S.>. ' - Etlots thermiques des courants de liante fréquence sur ror.eanisme .... . Le Gérant : Gauthier- Villahs. 3 2044 093 255 032 Date Due V4-" •. . >'/* i^^-*'. s> ■*■- ^^. 'X.«mA i..<- 4 "jc--^'